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CORRESPONDANCE INÉDITE

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D'ORANGE-NASSAU.

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PUBUÉ, AVEC AOTORISATION DE S. M. LE ROI,

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M/ G. GROEN TAN PRINSTBRER ,

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TOME n.

1566.

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LEIDE ,

S. ET J. LUCHTMANS, 1835.

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Ce Tome ne contient les documents que d'une seule année. Toutefois ceux qui s'intéressent véri- tablement aux études historiques , ceux-mêmes pour qui notre Recueil est un objet moins d'instruction que de curiosité, ne nous en feront pas un repro- che. Ils se féliciteront au contraire que nous ayons pu leur offrir un aussi grand nombre de pièces importantes et relatives à une époque , courte sans doute, mais qui a profondément marqué dans les annales des Pays-Bas.

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En effet dans cette année des circonstances im-

imprévues développèrent subitement ce que la marche des choses avoit déjà longtemps préparé. Depuis un demi-siècle le Protestantisme agitoit l'Europe. Il régnoit ^ après avoir usé les forces et trompé les calculs de Charles-Quint , dans une gran- de partie de TAUemagne. Les Royaumes du Nord , la Suède , le Danemarck , la Norvège , avoient em- brassé la Réforme. Elle triomphoit en Angleterre | après beaucoup de vicissitudes, et TEcosse aussi lui avoit énergiquement donné le droit de natio- nalité. La France étoit ébranlée par les dissensions et les luttes que l'opposition sanguinaire aux Eglises naissantes avoit suscitées. Au milieu d'un mouve- ment si universel les Pays-Bas demeuroient tran- quilles en apparence. Pslv leurs relations nombrei^ ses avec les peuples circon voisins ils avoient, il est vrai I participé de bonne heure aux bienfaits de la régénération Evangélique. Le levain étoit entré , et même avoit pénétré bien avant dans la masse. Le nombre des confesseurs de la vérité augmentoit char que année. Mais on ne s'en appercevoit que par le renforcement des Placards et la multiplication des supplices. Dans les derniers temps, de i56i à 1 565 , des plaintes s'étoient élevées ; mais qu'avoient- elies produit? Quelques assemblées des Cheva-

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lien de la ToiscMQ cTOr , qui n'avmcmt pas eu de sui- te; des délibérations orageuses dans le G>nseil d'Ë- taty et des représentations au Roi Philippe qui ame- nèrent un redoublement de sévérité.

Ce fut en 1 566 que cet état de choses cessa. Tout ne se borna plus à de& louanges de Christ chantées par de pieux martyrs sur les bûchers. Déterminée par la crainte d'un pouvoir Inquisitorial, qui sous l'in- fiuence Espagnole pouvoit aisément devenir un in- strument terrible d'oppression , une partie considé* rable de la Noblesse se confédéré et se déclare ouvertement contre les mesures persécutrices du Roi. Cette démardie devient plus décisive que les Confédérés eux-mêmes n'avoient peut-être prévu. Les Protestants , déjà si nombreux , se montrent au lieu de se cadier. Le sol se couvre de prédicateurs, et la population se lève , on peut dire , en masse pour écouter la Parole de Dieu* Un meilleur avenir semble apparoitre; mais la même année qui faisoit concevoir de si belles espérances , ne devoit pas les réaliser. Les chances de succès se perdent par un wâe imprudent et par des actes inconsidérés. Beau* coup de Catholiques qui avoient horreur de la per- sécution, abhorrent encore plus des désordres, qui leur paroissent des impietés ; les liens de la

VIII

Confédération se relâchent; le Roi, d*abord incer- tain , s'émeut et s'irrite ; les Princes Allemands se défient d'une cause à laquelle viennent se mêler des excès. Un moment suspendue la persécutio recommence; beaucoup de Protestants^ se voyant abandonnés , ont recours à la ressource du déses- poir, aux armes; une punition terrible est tout ce que désormais ils peuvent attendre d'un Monar- que qui se croit appelé à exercer les vengeances de Dieu ; la prédication libre de l'Evangile cesse; un instant la vit paroitre , l'instant qui suit , la fait évanouir.

Tels sont les évènemens qui se succèdent, qui se pressent les uns sur les autres , dans cet étroit ^ mais mémorable espace. On en trouve le récit pres- que non interrompu dans la correspondance com- muniquée ici au public. Le récit par des témoins oculaires , par ceux-mémes qui furent les princi- paux acteurs dans ce drame; préface, pour ainsi dire, de notre glorieuse et sainte révolution. Ils écrivent à la date même des évènemens ; des im- pressions récentes dirigent la plume. C'est de l'his- toire où il y a de la vie ; de l'histoire qui , bien plus qu'aucune autre , transporte au milieu du passé.

Dans des circonstances difficiles ^ dans des mo- mens de crise , l'homme se montre tel qu'il est en effet: ses projets , ses craintes, ses espérances , ses arrière-pensées se dévoilent, le masque échappe, et . Tobservateur voit sans peine ce qui auparavant étoit soigneusement caché à ses r^[ards. On peut donc s'attendre, et cette attente ne sera pas déçue, à des lettres très caractéristiques.

On apprendra à mieux connoitre plusieurs per- sonnages célèbres dans nos annales ; par exemple , ce brave et malheureux Comte d'Egmont , plutôt pour les combats que pour les agitations civiles; grand par le courage des batailles , mais montrant peu de sagacité dans ses prévisions politiques ; hési- tant lorsqu'il falloit agir , et qui a nonobstant tout- 9 tes les fascheries que l'on lui faict , ne se résou- > drat sinon au grand besoigne et à l'estrémité » (p. 4^4)- Puis le Comte de Bréderode, dont le style ne trahit que trop le manque de principes et de moeurs , et dans lequel ce qu'il y a de plus louable, tient à une ardeur irréfléchie et fougueuse , qui ne ' ressemble en rien au courage calme , contre lequel les flots en courroux viennent inutilement se bri- ser. Le Seigneur Bernard de Mérode , prêt, comme

4ant d*autres Belges alors^ atout faire , à tout sacrifier pour la religion, le droit, et les véritables libertés. Le Comte de Hoogstraten, très estimé par le Prince d'Orange , si juste appréciateur du mérite ; enfin , car nous nepouvons tous les nommer, le Baron de Mon* tigny, que sa fidélitéauRoy et son attachement à la religion Catholique (p. SSg 366) ne sauvèrent pas d'une mort violente après une douloureuse cap^ tivité. Parmi les Princes Allemands on distingue Auguste , Electeur de Saxe , dont la protection et le bon-vouloir eussent été et plus actifs et plus e& ficaces si , moins préoccupé contre Calvin , il n*a- voit pas considéré comme hérétique, quiconque n'embrassoit pas en tout point les doctrines présen- tées sous le nom de Luther. Puis Guillaume, Land- grave de Hesse; bien plus éclairé sous ce rapport ' (p. 390, sqq.); imitant la tolérance Chrétienne de «on père, le célèbre Landgrave Philippe, qui, après une vie consacrée à la propagation et à la ' défense de l'Evangile, foible, malade, et malgré les approches de la mort, aidoit encore le Prinée / d*Orange en lui donnant l'appui de ses sages con- : seils (p. 358). '.

Le lecteur attentif pourra pénétrer dans l'intimi-

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de plusieurs illustres membres de la Familje d'Orange-Nassau. Une des lettres les plus iut^res* stntespour ceux qui aiment à lire datis les coeurs^ est sans doute celle de la Comtesse de Nassau, mère de Guillaume Premier (Lettre I94). « O mon cher fils] » écrit-elle au Comte Louis « j'apprends avec anxiété les difficultés, les périk qui te pressent. Ne conseille rien , ne fais rien qui soit contre la Parole de Dieu, le salut de ton àme, le bien- être du pays et des faabitans. Prie le Père Céleste qull t' éclaire par Son Saint-Esprit ; qu'O t' ap- prenne à aimer avant tout les choses étemelles. Cela est impossible sans l'assistance de cet Esprit; donc il est absolument nécessaire de prier. O que je suis en peine pour toi , que de craintes me dé* chirent! Vis dans la crainte de Dieu; adresse toi à Lui : supplie Le qu'il te préserve de tout mal , qu'il te conduise dans le chemin qui Lui est agréable. Je prierai ardemment pour toi; prie toi-même aussi. » L'influence d'une mère dont les sentiments étoient si pieux et la pieté si pratique, doit avoir été grande et salutaire: les germes que sè^ me l'amour maternel sont rarement stériles.^— Pour s'en convaincre on n'a qu'à lire une lettre du Comte Jean de Nassau , adressée également au Comte Louis

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(Lettre iqG). Sollicite donner ses avis sur la po- sition critique des Pays-Bas, il rappelle qu'au milieu des tourmentes politiques c'est d'abord, c'est surtout à Dieu et à la prière qu'il faut avoir recours, a Vous saurez sans doute, » dit-il, « exhorte ceux qui » vous demandent conseil, à la repentance, à la » conversion, à adresser leurs supplications à l'Er » ternel , à mettre leur confiance en Lui et non dans » les hommes: ce sont des choses pour lesquelles » la prière fervente et assidue (emsiges gebetj » p. 269) et une prévoyance continuelle sont abso- » lument nécessaires. » La prévoyance; car, pour être profondément religieux, il n'en étoit pas moins actif et prudent : tous les moyens qui s'offroient à lui, il les mettoit infatigablement en usage: il ne s'épargnoit ni auprès des Princes Allemands pour obtenir leur intercession en faveur des Pays-Bas menacés de la colère terrible du Roi; ni auprès des capitaines, afin d'avoir des soldats pour les éventualités , la résistance, au lieu d'être cri- minelle , pourroit devenir permise et même pren- dre le caractère sacré du devoir. Quant à Louis de Nassau, si intéressant par ses qualités héroï- ques et chevaleresques, par sa vie si courte, mais si pleine d'activité et de dévouement, et qu'une

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moit glorieuse devoit dignement terminer, il y a dans ce Tome beaucoup de particularités rela- tives à sa conduite et à son caractère. Ce ne fut pas lui qui le premier donna Fidée d'une alliance entre les Nobles (p. i3); il n'étoit pas Calviniste (p. ai 5, p. 307) ;ildësapprouvoit fortement les violences des iconoclastes (p. a 1 a). Mais ce fut lui qui composa la requête à la Gouvernante (p. 67) ; ses talens , son énergie infiniment supérieure à la fougue étourdie de Bréderode , le rendirent bientôt Tàme de la Con- fédération. Se montrant à la hauteur du maniement des affaires politiques il déploya une activité incon- cevable et on ne peut donc s'étonner, ni que le Roi et la Gouvernante s'efforçassent de lui faire quitter le pays (p. 3i5 3 18), ni que les principaux Con- fédérés missent tout en oeuvre pour le retenir. Deux lui promettent « d'employer corps et bien » pour ceste juste cause et toutes autres qu'il > plaira vous servir de nostre petite puissance , jus* »ques à mourir à vos pieds, comme pour le 1 mérite d'un Seigneur de qui nous confessons te* » nir l'entière part de nostre salut » (p. 369). Bré-^ derode lui-même lui écrit : (c J'espère de mouryr ung »vostre povre soldat , vray geus, à vos pyes » (p. 4 16). Il étoit l'objet de la confiance illimitée des

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Protestants* Utenhove, Gantois lui écrit : « Je vw» » prie, au nom de toute la communauté, de vouloir » apporter tel remède , que nous ayons occasion de » haut louer le Seigneur ; qui de sa grâce vous a si » richement eslargy ses dons qu'avec le bon vouloir » et singulière bonté que se lict sur vostre face^ » vous avez aussi la puissance de tirer les pouvres » affligés hors de la geule des loups rarissans. » Les Gantois, à dire vérité y vous désirent mille fois » le jour pour leur tuteur et gouverneur » (p. 297). Le Comte Louis dirigeoit aussi tout ce qui étoit relatif aux levées de troupes; « et tout cecy , ferast mestie m au Roy un peu d'eau dans son vin » (p. 271). Son âme de feu ne reculoit pas devant la perspective d'une lutte: quelquefois peut-être, plein d'une ar« deur guerrière, brûlant d'envie de remporter dea victoires dans une juste cause, il la souhaitoit, sans se l'avouer à lui-même. « Ce n'est qu'en mars ou » avril », écrit*il, a que le Roi viendra avec de gran- » des forces ; c'est alors que le jeu (der beeremanz » p* 309) devra commencer. » S'il y a quelque l^èreté dans cette expression, elle est corrigée par ce qui suit: <c Donc recommandons la chose à » Dieu et ayons les yeux bien ouverts. » Certes il auroit cru , lui aussi , commettre un crime en pre»

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nant les ormes sans absolue nécessite. Et cette né-' oessité il ne l'admettoit pas aisément; car il a^oit des scrupules sur la légitimité d'une résistance ar* mée, même pour obtenir le libre exercice de la Re- ligion. Il consulte son frère, le Comte Jean, i cet égard (p. ai 4)* « Car », écrit*il,a tous les jours on m'objecte que l'on doit obéir à Dieu plus qu'aux » hommes; Dieu commande que Ton prêche sa pa^ » rôle; donc, disent-ils, il faut prêcher, même si le » Magistrat est entièrement opposé à la chose; oui , » même si Ton est forcé d'employer l'épée. o Quel- ^s lignes plus bas il ajoute. « Enfin les choses n ne peuvent ni ne doivent s'arranger sans effusion s de sang, du moins à ce que tout semble présager. , » Dieu veuille regarder ce pays avec un oeil de mi- 9 séricorde , et nous épargner les chàtimens si sou- > vent mérités: on doit ardemment Le prier, v

n est surtout intéressant d'observer le Prince d'Orange à cette époque. On trouvera dans sa ma- mère d'agir des choses en apparence eontradictoi* tes. La Confédération lui déplaît (p. i58) ; il désap- prouve la publicité des prêches (p. 1 4^ f i ^8) ; il condamne les excès des iconoclastes, il en punit les anieurs ; il tâche de conserver ou de rétablir l'ordre »

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et Tobéissance aux Magistrats ^ il veut soumission complète au Roi, Seigneur naturel et légitime. D'un autre côté il multiplie ses relations avec les Prin- ces d'Allemagne et prend une part secrète , mais ac- tive aux démarches qui ont pour but de pouvoir à toutmoment disposer d'un nombre considérable de soldats. Comment concilier ces oppositions ?

Facilement sans doute , si l'on admet que le Prince, astucieusement iiabile , avoit excité sons main les troubles qu'il condaumoit en public ; si Ton suppose qu'il vouloit , retenant ou lâchant la bride au peuple, jouer le rôle de médiateur, en at- tendant qu'il put s'opposer au Souverain à force ou- verte. Cest ainsi que dans un temps de philoso* phie incrédule , on a cru préconiser Guillaume de Nassau en lui assignant le caractère assez commun , assez ignoble , d'intrigant politique. Heureusement des suppositions pareilles, qui doivent leur ori- gine à des réminiscences appartenantes à un au- tre ordre et d'hommes et de révolutions , tom- bent devant une étude impartiale de Thistoire. Les documens publiés ici sufiiroient pour les réfuter.

On n'a qu'à suivre avec soin et sans préoc- cupation ses démarches, en observant les deux

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tendances qui , par une conséquence inévitable de la complication des événements , dévoient se oombattre dans son esprit. Servant le Roi, comme l'avoient fait ses ancêtres , avec loyauté , il désiroit lui rester fidèle et vouloit éviter , comme un grand malheur , toute collision entre les sujets et le Souverain. Il n'y a pas lieu d'en douter; même poor ceux qui n'admettent dans ses déterminations que les calculs de l'égoisme ; car en ceci son in- térêt et son devoir étoient d'accord. Sans vouloir entreprendre de réfuter ici ce qu'on a débité sur les projets ambitieux et intéressés que le Prince pourroit avoir formés plus tard , nous devons re- marquer que y du moins en 1 566 , toute tentative d'arracher les Pays-Bas au Roi d'Espagne lui eut paru, et coupable, et de plus chimérique. Même en lui accordant la plus large mesure de divination politique que l'on peut raisonnablement suppo- ser à un homme, dont le génie, infiniment su- périeur à la médiocrité commune y avoit néanmoins des limites ; il ne pouvoit , à cette époque y pré- voir ni ses propres destinées y ni la grandeur future ou même l'existence de la République , ni la magni- fique histoire de la Maison de Nassau : il ne pou- voit se flatter de combattre avec succès, dans

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une lutte prolongée , le plus puissaul des Monar* ques. Le Pcinee étoit Protestant : Sfeooode tenr dance, contraire à l'autre j aussitôt que le Roi tou- loit être servi au détriment du service de Dku. il étoit Protestant de coeur et par conviction: ce que nous avons dit, prouve que, du moins ak>r&) il ne pou voit l'être par calcul. Probablement^dans le principe , son opposition avoit été surtout motivée par la compassion envers des malheureux aiuD- quels on ne reprochoit que leur foi ; par la pensée que cette foi étoit au fond la même que celle de ses parens , de ses amis d'Allemagne ; par la crainte . que les Espagnols , abusant des préjugés du Roi , ne trouvassent dans le reproche d'hérésie un pré» texte pour soumettre les Pays-Bas à leur influence et à leur domination. 11 avoit longtemps été ab* sorbe par les affaires des camps , les délibérations exclusivement politiques, et les nombreux amu* sementsde la Cour. Mais, à mesure que les dissen- sions religieuses devenoient aussi dans les Pays- Bas le centre des idées , il ne manqua pas de s'in- former des points cardinaux de la dispute ; et il seroit absurde de s'imaginer qu'il ait ignoré en i566 les grandes questions qui occupoient tous les esprits , et par lesquelles la Chrétienté entière étoit

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3^tée. Sa foi étoit tolérante sans doute. « Je ne suis a pas Calviniste ëcrit>>il au Landgrave Guillaume (plus tard il se joignit à ceux qui professoient les opinions de Calvin), «mais il ne me semble pi juste ni f digne d'un Chrétien de vouloir que, pour les di£- > férences entre la doctrine de Calvin et la Confes- a sien d'Augsbourg , ce pays soit couvert de trou* » pes et inondé de sang » (p. ^SS). Toutefois , tolérant, aussi envers les Catholiques^ , dont il s^Yoit reconnoitre les droits , il avoit d^ copvio- dons positives ,et ne se réfugioit pas dans une triste et coupable neutralité. U comprenoit l'importance de la justification par la foi; ilsavoit qu'unsalut ac- quit en Qvrist est le seul qui puisse être vraiment salutaire; ilvoyoit les différences entre le papisme, surchargé de traditions superstitieuses et de com- mandements dliomme , et la doctrine simple et di- ^e du Livre Sacré. C'est pour cela que son oppo- sition devoit, en rapport avec les intentions de Philippe II , prendre de plus en plus un caractère religieux et par même lui faire coiu-ir le risque d'échanger la s^uperbe position qu'il occiçoit, contre la perte de ses biens et contre les douleurs de l'exil. Quelle dut être par conséquent sa pensée, au conmiencemeAtde 1 566, après les injonctions sévè-

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res du Roi? Il prévoit la possibilité de graves tumul- tes; il cherche le moyen de les prévenir: mais il sait aussi que les droits du Souverain , quelque sa- crés qu'ils soient , ont des limites ; que , s'il peut interdire la publicité de tout culte qu'il désapprou- ve , personne ne doit vouloir s'arroger sur les con- sciences une domination exclusive et violente. Voici comment il expose lui-même les difficultés de sa position dans une lettre très confidentielle au Com- te Louis: <c Noz remonstrances, oires qu'i procé- » dent de bon ceur et pour éviter toutte ruine et » empescher que tant de sang des innocens ne soit » répandu ^ est interprété j tant de S. M. j comme » deceulx de son conseil^ tout au contraire, mesmes » à demi à rébellion et de inobéisance , desorte que » nous nous trouvons en gran paine, car d'ung costé » est la ruine tout évidente se taisant, de l'aultre » costé contre disant recepvons le mauves gré du » maistre et ester noté de contrevenir à nostre de- » bvoir » (p. a8). Prévenir les maux qu'il prévoyoit, tel étoit son unique dessein; et il écrit au même endroit à son frère envoyé par lui vers quel- ques Princes Allemands pour demander des con- seils ; « Rest seullement que les remonstrances » que leur ferés , soit tel, que le sassant et venant

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n en luDimière , Ton ne porroit présumer aultre » chose que eu vérité la chose est en soy mesmes. » 11 désire ramener le Roi par des réprésentations respectueuses, par des intercessions puissantes, dam -des voies modérées : sans se dissimuler que , d'après la position des choses , la fermentation toujours croissante des esprits , et l'inflexibilité de Philippe en matière de foi , il pourra survenir des événements qui permettront et commanderont même au Chrétien de résister par la force.

Toujours il met en avant les moyens les plus doux et les plus légitimes. De ses tentatives au- près des Chevaliers de la Toison d'Or (p. 4o); ses conseils pour la réunion des Etats-Généraux, (p. 3a 5); non qu'il fut apparemment très disposé à leur reconnoitre ou à leur accorder des pouvoirs politiques et cette pleine puissance que le fougueux de Hames (p. 35) désiroit pour eux ; mais parce- que depuis longtemps ces réunions de personnes influentes par leur richesse >t leur position socia- le, étoient l'organe naturel non pas uniquement d'une libéralité loyale, mais aussi des besoins , des vœux , et souvent des remontrances et des plain- tes du pays. De encore ses démarches auprès des Etats-Provinciaux , et les efforts pour obtenir

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la médiation de l'Electeur de Saxe et Burtoul de l'Empereur. Ce n'est qu'à défaut de ces moyens et quand le danger approche , qu'il paroit songer à des mesures d'un genre plus équivoque. Voici ce qu'au mois de septembre , apprenant « les gran- » des préparations de forces que S. M. faict &ire y » il mande au G>mte d'Egmont. a 11 semble que » pourroit grandement sei*vir l'adjoinction et dé^ » claration des Etats-Généraulx. Toutefois si la » [chose] devroit trainner longtemps, fiiukbroit » mieux résouldre avecques nos amis , que nous » laisser coupper l'erbe peu à peu desous les piedft et tant temporiser qu'il n'y auroit enfib plus nul » remède » (p. 3a 5).

Pour beaucoup de personnes ^ emportées par une précipitation fatale , les conseils modérés du Prince n'étoient plus de saison. L'irréflexion des Nobles et la violence des emportements populaires déjouoient tous ses calculs. Convaincu que de grands mal* heurs étoient inévitables , tantôt il souhaitoit se retirer de la mêlée (p. 4^) ; tantôt , cédant aux priè- res de la Gouvernante j il consentoit à demeurer , à employer son influence pour le rétablissement de Tordre; tantôt, se sentant uni à ceux mêmes dont il déplomit les écarts et dont il punissoit les

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d^lhs^il préparoil la résistance pour le cafs d'une persécution renouvelée contre les opinions Evailgé^ lîques. Sans doute il aiuroit pu donner de l'unité à sesdémarcbeSy soit en concourant^ pour se remettre dbns les bonnes grâces du Roi , à l'oppression des pauvres Chrétiens; soit en se joignait aux Protes- tants et se mettant (ranchisinent àleu^ tête : mais c'est précâsément à quoi il y avôit pour lui impossibilité morale : opprimer ses co-réligionnaires lui eût fait horreur; se révolter contre le Souverain lui eût pa- ru oriminel : il vouloit épuiser l'obéissance et la douceur, et pousser les ména(gements jusqu'aux der- nières limites du devoir. En promettant vers la fin de i566, au Roi obéissance en tout, pour autant que la conséience le permet (p. 49^) 9 il étoit sans doute sincère, aussi bien dans sa promesse que dans sa déclaration assez intelligible de sympa- thies et de convictions doût laveu ne pouvoit cer- tes lui profiter.

Concluons donc que le Prince, mii par tant de considérations diverses, n'avoit pas et ne pouvoit encore avoir de plan arrêté , de déterminations po- sitives ; et que la marche rapide des événements , qui multiplioit chaque jour les chances de désor- dres et de guerre civile, devoit augmenter ses

XXIV

irrésolutions et ses perplexités. Peu de mois plus tard, après la venue du Ducd'Albe, on lui reprocha d'avoir perdu les Protestants par sa conduite vacil- lante et ses interminables hésitations. Mais il n'avoit jamais voulu arborer l'étendard de la révolte , et il n'en fut que plus digne de diriger la résistance con-^ tre le régime du glaive* ^ des bûchers. En quit- tant le pays y il étoit loin peut-être de prévoir un prompt retour. Les situations qui nous sem- blent désespérées ne changent rien aux décrets de l'Eternel : Sa main puissante alloit le saisir pour l'accomplissement de la grande tâche à laquelle il étoit destiné. Les hommes supérieurs que Dieu employé pour ses desseins sur les royaumes de la terre , non seulement reçoivent de Lui le génie et la force nécessaires pour triompher des obstacles , mais c'est encore Lui qui , et quelquefois presque visi- blement , ti*ace leur sentier.

Nous avons cru devoirajouter à la Correspondan- ce quelques Discours ou Mémoires j qui d'ailleurs peuvent presque être censés en faire partie , et qui contiennent beaucoup de particularités intéressan- tes , par exemple , sur les entreprises des G>nfédé- rés (p. 57 64), les délibérations du Prince

XXV

d'Orange avec le Comte d'Ëgmont (n® a i5*) et avec les Princes d'Allemagne (n® ao6% 227') , la levée de troupes (n^ ^93*)^ l'état d'Anvers , métropole du commerce (n^ a 1 6*) , et la situation du pays en gé- néral (n« a36*).

Le contenu déjà de ce Tome pourra montrer sous beaucoup de rapports, et le caractère de la lutte qui alloit bientôt s'établir, et la physionomie d'un siècle bien plus qu'à aucune autre époque , la Religion étoit non pas l'instrument, mais le principe de la politique. M'en déplaise à ceux qui voudroient métamorphoser la révolution des Pay&-Bas , cette grandeconséquence du Protestantisme religieux, en une réaction des libertés communales , il est beau- coup question ici de Religion , et très peu de privilè- ges. Une époque, pour laquelle l'intérêt des formes de gouvernement est le plus haut placé des intérêts et de la terre et du Ciel , a voulu s'assujettir et s'assi- miler même le passé. Méconnoissant les riches varié- tés de l'histoire, elle a voulu ramener tous les temps à son propre niveau; au niveau d'une époque l'in- différence pour la Religion et la soif des intérêts matériels prédominent. Ce sont de tristes efforts. De nos jours on attache beaucoup de prix à l'exacti-

UVI

tude pittoresque niâmedes pinspetits détails ^elo'îeist aVec méon; carâ n'y à rieti d'insignffiàtit en histoire^ et l'otl ne sourôit étire trop el[att^ trop yéridique-Mus s'il est utileet curieux de conserver la réprésentatiop précise des localités et des costumes , il est impor* tant y il est nécessaire de ne pas altérer la vérité des opiniofis^ des nvoeurs, des croyances ^ des dogmes et des idéeë qui ont remué les peuples et changé k face des Etats. Entre les faussies unités mieux vaut celle des formes que celle du fond; et nulle monotonie n'est aussi désespérante que celle ce qu'il y a de plus grand et de plus élevé ^ est mis for« cémenta l'unisson de ce qu'il y a de plus mesquin et de plus abject. Le seizième siècle , dominépar la Fbi^ se prête difficilement àces transformations violentes ^ motivées par le désir d'assigner à ses propres opi«* nions un caractère d'universalité , et surtout aussi par la répugnance à reconnoitre dans la vérité his* torique l'influence des principes Chrétiens. Toute- fois on ne sauroit disconvenir qu'il ne règne beau*- coup de préjugés à cet égard. 11 est, sous plus d'un rapport, désirable de les voir dissipés; et nous croyons que c'est surtout par des lettres écrites en grande partie à coeur ouvert , par la voix, pour ainsi dire, des morts sortant après trots siècles de

XXVII

leurs tombeaux , qu'on pourra réhabiliter cette belle époque et lui rendre sa véritable signification , sa couleur native, et la place qui lui appartient dans la succession des gprandes phases de l'humanité.

Pour ce qui concerne les règles que nous nous sommes tracées relativement aux détails de la pu- blication , nous renvoyons à la Préface du Tome Premier. Il nous reste un devoir agréable à remplir. Cest de remercier publiquement notre ami M' Bodel Ntenhuis, correspondant de l'Institut Royal des Pays-Bas et associé de la Maison de Luchtraans à Leide, et pour son assistance dans le ti*avail péni- ble de la correction des épreuves, et pour les éclair^ cissements géographiques que ses coqnoissances étendues et sa précieuse collection de cartes l'ont souvent mis à même de nous donner.

CONTENU.

TOME n.

1566.

Page.

cxziT. LePriooe d'Orange an Comte Louis de Nassau^

Sur un écrit attribué à ce dernier. g.

GZZY. Le Prince d'Orange à la Duchesse de Panne. H développe son opinion relativement aux or- dres r^oureux du Roi, i6. Gxzn. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau. Sur le but des levées du Duc Eric de Bruns- wick, aa. cxxvii. J. Lorich au Comte Louis de Nassau. Sur le

même sujet. a5.

GxxTiiT. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau. Sur des démarches à faire auprès des Princes d'Allemagne relativement aux Pays-Bas. «7.

XXX

mTBB. Page,

cxxiz. N. de Hames au Comte Louia de Nassau. Sar les résolutions des Confédérés et la nécessité de prendre des mesures vigoureuses. 34-

cxxz. Le Comte d'Egmont au Comte Louis de Nassau. 4 3* cxxxi. Le Comte de Hoogstraten au Comte Louis de

Nassau. 4^-

czxxii. P. de Varich au Comte Louis de Nassau. Sur

les affaires de la Principauté d'Orange. 47*

czxuii. Le Comte de Hoogstraten au Comte Loub de

Nassau. 5z.

Gzzxiv. Le Comte de Hoogstraten au Comte Loub de

Nassau. Sur une affaire particulière. 54*

cxxtv. Le Prince d'Orange à . . Sur les prépara- tifs du Roi d'Espagne et la nécessité pour les Princes Protestans d'Allemagne de s'intéres- ser au sort des Pays-Bas. 65. GXxxYi. Le Comte H. de Bréderode au Comte Loub de

Nassau. 67.

cxxxvii. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Prince d'Orange. Sur les préparatifs des Turcs et la nécessité de présenter à la diète' une suppli- que au nom des Pays-Bas. 69. Gxxxi9^iU Le^Pcince d'Orange au Cgmif Louî» de^Nam% Il l'exhçrtç à avoir soin, qu^ le% Confédérés oe. soient pas accompagnés d'étrangers et qu'ils yienueat sans armes. 74. czxxix. L. de Schwendi au Prince d'Orange. Ses prévi- ^ona sur la guerre contre ks Turcs et sur. les. i:ésolntions de la, Piète. 76. cxL. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nftssan. Qillet» semé» parmi le peuple ; affai- res des Confédérés. g4. cxMi Charles, de Bievel 9 Sei|peur d'Audrjgnîes , au Cçmte Louia de l^assaur Sur. la, démission donçiée par. la, Gpuv^0A9il^ k trois de ses

%%Xl

URTEB. Pige.

G«B«>blKMiiiiiw membres de k Confédécftr 96.

tiOB.

OUI. Le €omte Hr. de Bréàjetode «m Gomfte iMxvm de Nassau. Sur le même si^t efc sar Tobsenra- tioo d«t jeûne catholique. 98.

cxun. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Smr ujue pounutte dirigée contre qudques GenUlskommesi (fe Ul Gneldre : élo- ge du Masquis de Bergep. xo6.

CLUM, Le Coflste fi. de Brédeciode «n ConfA Louis de

Nasaau. 109.

ezLT. Le Comte Jean au Comte Louis do Nassau. Sur des levées pour le Eo» PàilîpfMi U en Alle- magne, iio.

cnufi. Le Comte Jean au Comte Louis de Nassau. Sur le désir de TEvéque dA Liègs,, Gérard de Groisbeok y de voir leur frère UComte Heuri- x x i

CXLV11& » . à N. BaiDM^S' Sur le«( p^nécutions contre les Protestans , ip^o^ofastaïKt Tapostille de k OouveroAotA. 1 15.

czLvxxi. Le Comte H. ds Bréderode au Comte Louis de

Nassau. Loa aCiems marçtieut t^n. xao.

czux. Le Comte G. de BeirgUçs an CowÂe Louis de

Nassau* Sur les. affairea delà Queldnew m*

CI» Le Comte H. de Bréderode an. Comte Louis de Nassau. Relative à la Comtesse. Polykène de Mansfekk. xa6.

oiLX. George de Montîgny , Seigneus de Nayelles , au Comte Loub de NaMtU. Suit les prêches publics. iiB.

cm. I^ Comle de Bréderode au Co^v^te Louis de Nassau. Les afiBsûro» dA k Coutédération sont en bon état. 139.

Gun. Le Comte H* de Bréde^odei au Comte Louiede,

Nassau. i3i.

XXXIl LBTTRB. p^e.

CLiv. Le Comte G. de Bergbes au G>iiile Louis de

Nassau. Sur uoe eotrevue à Lierre. 1 33.

CLV. Ch. de Revd , Seigueur d'Audrignies , au Com- te Louis de Nassau. Il se trouvera à St Troo, et s'est opposé aux prâches à Yaleo- cieones. i35.

ctiT. lie Prince d*Orange au Comte Louis de Nassau.

Sur la Tenue du Prince à AnTers. 1 36.

CLTU. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de

Nassau. Sur la position critique d*Anf ers. 140. cLzvni. Le Comte H., de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Il lui envoyé une reifuète d'un pri- sonnier pour la Foi. 142* eux. Le Prince d'Orange au Marquis de Bergen. Sur la nécessité de mesures efficaces pour con- server le Pays. i44- GLz. Charles de Revely Seigneur d'Audrignies^ au Comte Louis de Nassau. Sur les prêches à Valenciennes. 147. CLXi, Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de

Nassau. Sur la situation d'Anvers. 148.

CLxn. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de

Nassau. Sur le même sujet. 149.

CLziii. Quelques Nobles Confédérés au Comte Louis de Nassau. Ils refusent de se rendre à St. Tron. i59.

GLZiv. au Landgrave Philippe de Hesse. Sur

les levées du Duc Eric de Brunswick et du Prince d'Orange. i54.

GUCV. Le Comte d'Egmont au Comte Louis de Nassau. Relative à une conférence avec le Prince d'Orange et les députés des Nobles assemblés à St. Tron. i56.

GUTu Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.

Sur les démarches des Calrinistes. i57.

XXXIII

Page.

CLvm, Le Comte Jean au Comte XjOUÎs de Nassau. Il se fait scrupule d'envoyer le Comte Henri dans les Pays-Bas. 171.

CLXfin. Le Comte de Hoogstraten au Comte Louis de

Nassau. Sur les mrsui^esdu Duc Eric Z7!i.

cLziz, Le Comte Louis de Nassau au Prince d'Orange. Sur les mauvaises dispositions de la Gouver-» nante et la nécessité de se prémunir par des levées en Allemagne. 178»

CLxx» Le Prince d'Orange à « àSur l'état dange- reux des Pays-Bas et particulièrement d'An- vers. 180. CLXXX. Le Comte de Hoogstraten au Comte Louis de

Nassau. 184.

CLTXU. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur les intelligences du Duc Eric de Brunswick avec les Comtes de Alegen et d'Aremberg. i85.

CLXsan. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de

Nassau. Sur le même sujet. 187.

GLZXiv, Le Roi d'Espagne à son Parlement de Bour- gogne. Il l'exhorte à se tenir en garde contre les menées des hérétiques.. i ^o.

CI.XXY» Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur la défection du Comte Charles deMansfeldt. loa,

tLxxvi. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur le Duc Eric de Brunswick et les Comtes de Megen et d'Arenberg. 104.

CLxxvu. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau. 196. GLXXViu. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de liassau. Sur l'enrôlement de ti'oupes contre la Confédération. xq8.

CLXXXX. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. H le prie de lui donner plus souvent

c

XXXIV LBTTEK.' PaS«.

des nouvelles, et lui (ait part des menaces contre les Gueux. 20 1 .

CLXxx. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau, tkoa.

CLXxxi au Comte Charles de Mansfeldt. On

Texhorte à ne pas se séparer de la Confédé- ration. ao3.- cLxxxii. Le Comte Loub au Comte Jean de Nassau. Re> lative à des levées en Â.llemagne au nom da Prince d*Orange et de la Noblesse des Pays- Bas : exposition de Tétat critique du Pays. ao5.

CLXxxiiT. [De CoUoguren] à B. de Malberg. Sur le refroidis*

sèment des Confédérés dans le Luxembourg. 209.

cLxxxiv. Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau, La crise devient de jour en jour plus menaçante. Affaire de la Comtesse de Mansfeldt. an.

CLxxxv. Le Comte B. de Mérode au Comte Louis de Nassau. Sur les prêches aux environs de Malines. 2a i.

CI.XXXV1. Le Comte H. de Bréderode à la Princesse d'O- range. Relative à la Comtesse Polyxène de Mansfeldt. a a

CLxxxviT. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de

Nassau. !ia4«

cLxxxviii. B. de Malberg au Comte Louis de Nassau. Sur le refroidissement des Confédérés dans le Luxembourg , les préparatifs contre la Confé- dération et sa disposition à y résister. aa5« CLxxxix. Le Comte H. de Bréderode au Prince d'Orange. Sur la nécessité de porter remjède à l'état cri- tique de la ville d'Amsterdam. a 3 2. cxc. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur les mauvaises dbpositions des Présidens de Hollande et d'Utrecbt , sur tes excès des iconoclastes , et la nécessité de veil- ler aux intérêts de la Confédération. ^33.

xxxv

Paie cxci. Théodore de Bèze au ministre Taffin. Relative

aux différens sur la St. Cène. a 4 2*

.cxcn. Gaillaumey Landgrave de Hesse, au Comte Loais de Nassau. Sur le colloque d'Erfurt et raffaire de Grumbach. 249.

cxciii. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Il désapprouve les désordres des ico-» noclastes en Hollande , et est disposé à répri- mer ces excès. Il insiste sur Tassurance de- mandée à la Gouvernante par les Confédérés. a5 1 ,

c%€sm\ Accord du Comte Louis de Nassau avec le capi- taine WesterboU touchant une levée de mille chevaux, 256.

cxciv. La Comtesse Juliane à son fils le Comte Louis de Nassau. Elle lui témoigne ses vives inquié- tudes et lui recommande de se confier en Dieu. aSp.

cxcv. Le Prince d'Orange à Henri Duc de Brunswick et mutatis muiandis à Philippe et Guillaume , Landgraves de Hesse , au Duc de Clèves et au Comte Gûnther de Schwartzbourg. Sur les excès commis dans les Pays-Bas , et par- ticulièrement à Anvers. a6 1 .

cxxsTL. Le Comte Jean au Comte Louis de Nassau. Ré- ponse à la lettre 184. ^^^%

cxGvu* Le Comte G. de Berghes au Comte Louis de Nassau. Recommandation d'un ministre pro- testant. 276.

cxcmii. Le Comte Louis de Nassau au Prince d'Orange. Sur les préparatifs de résistance à des mesu- res violentes du Roî. 271 csLcrx. Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau.

Sur les mesures à prendre à Breda. 273.

ce. Le Comte H. de Bréderode tfu Comte Louis de Nassau. H se plaint des menaces contre les

LmmB p^^

Confédérés I et demande des explicationa au sujet de laocord avec la Gouvernante. ^«5^

CCI. Les Seigneurs d'Audrignies et de Lumbres au

Comte Louis de Nassau. 277.

ccii. Le Comte d'Egmont au Prince d'Orange. Il part

pour la Flandre ; se défie de la Duchesse. 278.

cciiu B. de Mérode au Comte Louis de Nassau. Le peuple se défie des Confédérés à cause de l'ac- cord avec la Gouvernante. aSi. Gciv. B. de Mérode au Comte Louis de Nassau. Rela- tive à un emprisonnement pour le fait de la religion. a83. ccY. De Guaderebbe, Magistrat de Louvain, au Comte Louis de Nassau. Relative à un pri- sonnier dont on demandoit Télargissement. 284. ccvj. Guillaume y Landgrave de Hesse, au Prince

d'Orange. Réponse à la lettre i^S, a85.

Gcvi\ Mémoire (Gedenckzettel) du Prince d'Orange

pour le C«omte Louis de Wîttgenstein. tSSS.

GGVii. Auguste,, Electeur de Saxe , au Prince d'Oran- ge. Réponse à une lettre relative aux iconro- clastes. ag3,

ccviii. Charles Utcnhove , le fils , au Comte Louis de Nassau. Il se plaint des persécutions contre les iconoclastes et contre les p/otestans eo général. agS.

ccviiia. Instruction du Prince d'Orar/ge pour le Comte Louis de Wilgenstein relative à sa mission vers l'Electeur de Saxe^ a 00.

ccix. Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau. Il lui demande conseil sur plusieurs points , entr'autres suv la désunion entre les Calvi- nistes et les Luthériens. 3oG. ccx. Le Prince d'Orange à . . . . ReUtive à la levée

«*e pié*^ns à Anvers. 3io.

Page. €xxi. Le Comie houi» de Nassaa au Prince d'Orange*

Relative aux préchea hors de Bruxelles. 3ix.

ocjui. J. Bets au Comte Louis de Nassau^ Sur les af- faires de Malioes. 3 1 a. ciaiu. Le Comte Louis an Comte Jean de I^assau, Sur une lettre de TËvéque de Wurzbourg touchant des levées au nom du Prince d'O- range. 3i4.

«icxxiT. La Duchesse de Parme au Prince d'Orange. £lle se plaint de la conduite du Comte Louis et désire qu'il quitte le pays. 3x5.

ccxT. La Duchesse de Parme au Prince d'Orange. El- le lui donne avis de la venue prochaine de quelques troupes pour la garde de deux vil- les situées dans ses Gouvernemens. 3iz. ocxY, Luitruction pour Mons^ de Yarich se rendant de la part du Ptînce d'Orange vers le Comte d*£gmont. 3a3.

CGXTi. Le Comte Louis de Nassau aux Seigneurs d'£s- querdes, de Villers, d'Audrignies ^ et de Lumbres. 3a7.

Gcxvi'.Nole sur la situation d'Anvers. 3a8.

ccxvi^. Consultation pour le Prince d'Orange sur la question s'il doit embrasser ouvertement la Confession d' Augsbourg. 33 8".

ccxTii. Le Comte d'Ëgmont au Prince d'Orange.n pro- met de venir à Dendermonde. 343' Gcxviii. Le Comte Jean au Comte Louis de Nassau. Il conseille aux Confédérés de ne pas publier une justification relative au bris des images ; mais de se déclarer contre le Calvinbme et d'éviter une rupture avec le Roi. 345.

Gcxix. Louis» Comte de Witlgenstein, au Comte Jeaii de Nassau. Sur les résultats de sa mission en Hesse. 356.

XKILVIII UETTAB. I^e.

Gczx. Le Baron de Moatigoy au Prioce d'Orange. Il déplore les désordres commis dans les Pays- Bas , et annonce la venue du Roi. 359. GGXXi. Le Landgrave Guillaume de Hesse an Prince d'Orange. »Sur les levées au nom du Roi d'Espagne. 366.

Gcxxii. Les Seigneurs d'Audrignies et de Lumbres an Comte Louis de Nassau. Ses devoirs envers la Confédération ne lui permettent pas d'obéir à la Gouvernante en quittant les Pays-Bas. 368.

4Bcxxiii« Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de

Nassau. 370.

ccxxiv. Le Comte Louis de Nassau à Madame la Du- chesse de Parme. Justification de sa conduite. 370. ccxxv, La Duchesse de Parme au Duc Christophe de Wurtemberg. Après une exposition succincte de l'état critique des Pays-Bas , elle le prie de favoriser les levées du Roy et d'empêcher celles des Confédérés. 379.

€GXxvi. Le, Comte Louis au Comte Jean de Nassau. Re- lative aux levées pour les Confédérés. ZS9^ ccxxvii. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Comte Louis de Nassau. Les Calvinistes devroient embrasser la Confession d'Augsbourg. 390.

ccxxvii*. Réponse d'Auguste, Electeur de Saxe, aux points sur lesquels le Prince d'Orange l'avoit consulté par Fenlremise du Comte Louis de Wittgenstein. 393.

ccxxviii. Le Comte d'Egmont au Prince d'Orange. Il se plaint d'avoir perdu tout crédit auprès de la Gouvernante. 399.

ccxxit. Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau. Sur le Calvinisme , les levées au nom des Confé - dérés, les services rendus par le Comte Jean à la bonne cause , etc. ^021.

KXXÏX

Page.

çcTXH. La Comte H. de Bréderod« au Comte Louis de Nassau. Sur les afTairet de la Frise et d'Am- sterdam y et It Tenue du RoL 4o6. ccxixi. Le Comte Louis de Witigenstein au Prince d'O- range. Communication du résultat de son entrevue avec le Landgrave Guillaume de Hesse. 4o^- Gcxxuj. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Kaasau. Sur la défense faite à ceux de Rot- terdam d'aller aux prêches* 4 1 1 ficixxxii. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de TTassau. Sur les dispositions de ceux de Hol^ lande à obéir au Prince ^ et sur un avantage remporté en Hongrie par les Turcs. 4 1 ^, ocxxxiY. Le Comte Louis de "Wittgenstein au Prince d'O- range. Sur sa réception auprès de rElecteur de Saxe. 4x7* GCxxxT. Bernard y Seigneur de Mérode, au Comte de Hoogstraten. Sur les préparatifs contre le» Confédérés , et sur les dbpositions du Comte d*£gmont 4a i. cczzxvi. Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de

Nassau. 427.

ccxxxvi\ Mémoire sur l'état critique des Pays-Bas et les

moyens d'y porter Temède. /^%g,

Gczxxni. Le Prince d'Omnge au Landgrave Guillaume de Hesse. Ses intentions relativement au Duc de Saxe-Weimar; motifs qui l'empêchent de se déclarer pour la Confession d'Augsbourg ; dangers des Pays-Bas. 45o.

cczxxTiii. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Prince d'Orange. Nécessité d'embrasser ouvertement la Confession d'Augsbourg , <j[émarches au- près de l'Ëlecteur de Saxe et du Duc de Wurtemberg , etc. 459,

XL LBTTBS. piqje,

Ccxxxi]^ Le Landgrave Guillaume de Hease au Comte Jean de Nassau. Il désapprouve certaine jus* tification des Confédérés comme trop peu ex- plicite et prématurée. 4^5.

GCXXxix,* Mémoire relatif à la conduite que pourroient tenir le Prince d'Orange et les Comtes d*£g- mont et de Hornes. 468*

cgxIh B. Yogeisanck au Comte Louis de Nassau. Sur les efforts pour opérer à Breda une réunion entre les Calvinistes et ceux de la Confession d'Angsbourg. 47

CGXU. Le Prince d'Orange au Landgrave Guillaume de Hesse. Il désire que les Ëtats du Cercle de Westphalie s'opposent au passage des troupes levées pour le Roi d'Espagne. 4? 8.

cctLir. Le Comte de Bergheau Comte Louis de Nassau. 479- CGXUii. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Comte Louis de Nassau. Il désire que les Réformé» des Pays-Bas embrassent la Confession d'Angs- l>ourg. 43q.

ocxLiv. Le Prince d'Orange à Auguste Electeur de Saxe. Le peuple des Pays-Bas n'est nullement séditieux; nécesiité d'une intercession des Princes Allemands auprès du Roi. 48:1.

€GXLV. Le Prince d'Orange au Landgrave Philippe de Hesse. Il le prie de persévérer dans ses boiH nés dispositions envers les Pays-Bas 487.

ccxLTi. Le Landgrave Guillaume de Hesse au Prince d'Orange. Sur la nécessité de se rallier' à la Confession d'Aogsbonrg pour obtenir l'inter- cession des Princes Allemands. Réponse à U lettre a37. 4S9.

ccxLVli. Le Prince d'Oran^ au Landgrave Guillaume de Hesse , et muiatis muianilis , à Auguste , Electeur de Saxe. Evénemens de Valencien-

XU

LVTTBB. Page»

Des et Harderwick ; projet de déclarer au Roi son assentiment k la fioitfeiaion d'Augsbourg. 49^« ocau.Txn« Le G>mte de Berghes au Comte Lonis de Nas- sau, n fait des- protestations de fidélité. 499- ecxLVni*. Requête à l'Empereur Maxiqii)iei| , tendant à ce qu'il Yeuiile intercéder auprè» 4ti Roi d'Ea- pagne en faYMr des Paya-Bas. 5oo. ccUiU. Schwartz au Prince d'Orange, S^r les disposi- tions de l'Empereur à intercéder auprès du Hoi 4'&P«gl>«. ' * 5o4. CCL. Auguste y Electeur de Sai^e-, au Prinee d'Oran-^ ge. n se réjouit que^ le Prince songe a em- brasser la Confession d'Augsbourg ; se montre bien disposé envers. 1^ Pays-Bas. $09. GCLi. Le Landgrave Philippe de Hesse a«à Prince d'O- range. Sur les dispositions des Ptinces Alle- mands. Réponse à la lettre 2i45. 5 1 1. ccLn. Bemart , Seigneur de Mérode , au Comte Louis de Nassau. Sur liiK entr^Mnse^. da. la Gouver- nante. , 5i4.

ERRATA.

TOMS I. .

p. XXI %M 8. U— XIX. lises XI-XIX.

» 7 » 3. jwjM» liwi/Miu»

» II » 9. quP la9oâ haa ^'U avoU

» i3 il 91. z555 lises z55a.

» 34 » az. eonestaU lises conestaèle

» 55 » ao. epidmtentemani lises evidô/Uement

» 67 Lettre XXXVU doit être placée iTant k lettre XXXVI. Pvû e&oes

U note a de le p. 66.

w 68 ligne no. s/ ^ lises t/^ a

M 69 8. Dangùu ajootes ^Enghiem (?).

» 76 » ao. mir lisez fpïr

* 99 * 9* » pn^et. lises prof'et, »

" » 19. wolcsj», fia lieseï fPoAM sie

» zoi » i5. jBv^r fontes sogar.

» i55 » zi. mcAmer ajoutes 9 nunmekr.

z59 » dem. ¥Firtinîgi lises frùrUngan

ao7 a3. wtfnff «joutes » fp^Aivi».

» az9 » IT , geleitten mioaitt * leutte».

» n4z » Z7. Riubergen lises RUOerg

> a53 » 24. BmxeUis lises * BmxêOis

» n68 » 37. £»rMni ajootes ' iuxem,

* AQo » 3a. leur* lises i»imv

» 33. «M^ lises 2oK<

TOME II.

19 (<) vojes p. ao.

41 Ugne 33 «e lises m

59 » zo Louvemal lises Lomi^erval z54 » 8 Ûirbf lises CAaWor

» dem. geaektâten. lises geàckteiân. azi » 8 L'aigU ajootes ' jtafounFhui Igel. 33a b » 6 Banelen brouekg ajoutes wm den Brouoke '?). 33a » dem. Lufiad. lises LeefiUtels oui. 368 » 3,4, 5e« &i lises Leun Umr

1560.

•mmÊm^Êmmmm^tm

lies ordres sévères et intempestifs de Philippe II dévoient boule- lS66« verser les Pays-Bas. «C'est chose incroyable quelles flammes jecta le Janvier. » feu y d'auparavant caché soubz les cendres, s'espanchant une voix. » et opinion non seulement entre la commune y mais aussy entre la

> Noblesse y et que plus est, entre beaucoup de grande autorité , et » ceulz des Consaulx mesmes de Sa M^, que son intention estoit » d'establir et planter par force en ces Estats et pays Tlnquisition

> d'Espaigne^ et de procéder en toute rigueur des Placarts contre

> les delinquans , quelques menus delicts ou contraventions que ce » fuasenL « Hopptry Mém, 62. La Confédération des Nobles fut le premier résultat de cette crainte universelle.

L'histoire de la Confédération se divise en trois périodes très dis- tmctement marquées par les événemens.

La première se termine à la présentation de la requête en avril* Protestans et catholiques s'unissent en faveur de la tolérance et des libertés du pays. On espère obtenir la surchéanoe de l'Inquisition et radoucissement des Placards.

La seconde dure jlisqu'en août. La Confédération acquiert une très grande influence comme intermédiaire entre la Gouvernante et le peuple y de jour en jour plus difficile à contenir. Le Roi ratifie les concessions que la Duchesse a faites , et elle se montre asseas disposée à céder de nouveau.

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t566. Ia trobième jusqu'en man ou ami 1567. La dévastalioD dfi Janyier. temple et des monastères cause une réaction subite ; commeoce un période d'afibiblissement, de déclin et de dissolution. A. la vue de tant d'excès la plupart des catholiques s'indignent , beau- coup de protestans eux-mêmes s'effrayent : la Gouvernante profite de ces dispositions; un accord avec les Confédérés prépare leur ruine; le découragement, l'intérêt, la trahison font le reste. On lève des troupes, on réduit les \illes, on oblige ceux qui résistent encore , à quitter le pays , et pour tout fruit d'une ligue si mena- çante, il ne reste que le choix entre l'exil et une soumission absolue aux volontés inflexibles du Roi.

Il eU assez difficile de soulever entièrement le voile qui couvre les commencemens de la Confédération. Vraisemblablement ce fut dans la réunion d'une vingtaine de Nobles , qui se trouvoientà Bruxel- les pour les noces du Seigneur de Montigny , que Ton convînt de signer et de faire signer un acte par lequel on s'obligeoît à empé» cher de tous ses efforts que l'Inquisition fut en aucune manière introduite aux Pays-Bas. De cet acte , appelle le Compromis , il 7 a deux exemplaires aux Archives; l'un signé par les Comtes de Brederode et Louis de Nassau, l'autre portant aussi la signatu- re du Comte Charles de Mansfeldt : en outre une traduction en Allemand. Nous reproduisons ici le second de ces documens, avec les variantes qui se trouvent dans le premier. M, DumorU (Corps DipLV, i. i34.)a traduit une traduction donnée par Bor^ et l'exemplaire le plus approchant des nôtres est consigné dans un livre très recommandable , mais peu connu des étrangers ; savoîb la monographie du Professeur te fFater sur la Confédération. (Terbond derEdelen^ IV. 33i.)

Sachent tous qui ces présentes verront ' y que nous icy soubszcriptz Avons esté deuement et suffisamment advertis et informés comment un tas de gens estran- giers et nullement affectionnés au salut et prospérité des

' V. OQ oTeront.

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pais de par deçà, nonobstant qu'ils n'eussent pas grand i566L soing de la gloire et honneur de Dieu , ne mesmement du JanTîer, bien publicq, Ains seullement d'assovirleur propre ambi- tion et avarioe, Yoire et fust ce aux despens du Roy et de tous ses subjets ; toutesfoispretexantsfaucement le grand zèle qu'ils ont à l'entretenement de la foj catholicque et de l'union du peuple^ ont tant gaigné envers Sa Ma^ au moien de leurs belles remonstrances et faulx enseigne* mens, qull s'est laissé persuader de voloir contre son ser*. ment et contre l'espérance en laquelle il nous a tou- siours entretenus, non seullement en riens adoulcir les placarts gia faicts pour le respect de la religion, mais aussj les renforcer dayantaige et mesmement nous introduire àtoutteforce l'inquisition, laquelle est non seullement inique et contraire à toutes loix divines et humaines, sur- passant la plus grande barbarie que oncques fiit practi- quée entre les ûrans, mais aussj telle qu'elle ne polroit sinon redonder au grand deshonneur du nom de Dieu et à la totalle ruine et désolation de tous ces Pays-bas , d'au** tant que soubs ombre de fausse ypocrisie de quelques uns, elle anéantiroit tout ordre et police, aboliroit tout- te droicture , affoibliroit du tout l'authorité et vertu des * anciennes loix, coustumes et ordonnances, gia de toutte ancienneté observées ' , osteroit toute liberté d'opiner aux estatsdu pays^ aboliroit tous anciens privilèges, fran- chises, inununités , rendant non seullement les bourgeois et habitans du dit pays perpétuels et misérables esclaves des inquisiteurs , gens de néant , mais assujettissant més- mes les magistrats , officiers et toutte la noblesse à la mi- séricM^e de leurs recerches et vbitations, et finalement

practtqnées.

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i566. exposeroit tous les bons et fidels sujets du Roi en évideitf Janyier. et continuels dangers de leurs corps et biens , Au moien de quoy non seullement l'honneur de Dieu et la sainte foy ca* tholique (laquelleeulx prétendent de maintenir) seroit gran- dement intéressée, mais aussi la Ma*^ du Roy nostre chef seroit amoindrie et iuy en grand hasard de perdre tout son Estast, à cause que les trafficques accoustumées cesseroient, les métiers seroient abandonnés , les garnisons des villes frontières peu asseurées, le peuple incité à continuelles séditions; bref il n en scauroit ensuivre sinon une horrible confusion et désordre de toutes choses. Nous ayants tou- tes ces choses bien poisées et meurement considérées et prenant esgard à la vocation à laquelle nous sommes appel- iez et au devoir auquel tous fidels vassaulx de Sa Ma*^ et sin- gulièrement gentilzhommes sont tenus (lesquels à cest ef- fect sont assistans à Sa dite Ma^pour par leurs prompts et volontaires services maintenir son authorité et grandeur en pourvoyant au bien et salut du païs) , avons estimé et de faict nous estimons ne pouvoir satisfaire à nostre dit devoir, sinon en obviant aux dits inconvéïiiens et quant et quant taschants de pourveoir à la seurté de nos biens et personnes , afdn de n estre exposez en proye à ceulx qui, soubs ombre de religion, voudroient s'enrichir aux* despens de nostre sang et de nos biens. A raison -de quoy avons advisé de faire une saincte et légitime confédération et alliance, promectans et nous obligeans Tun à l'autre par serment solemnel d empescher de tout nostre effort que la dite inquisition ne soit receue, ny introduicte en aucune sorte, soit ouverte ou cachée, soubs quelque cou- leur ou couverture que se puisse estre , fust ce soubs nom et ombre d'inquisition , Visitation , placarts ou aul-

tre quelconque > mais du tout la extirper et desraciner i^G6. comme mère et occasion de tout désordre et injustice. Janvier. Ayants mesmement Texemple de ceulx du royaume de Na- ples devant nos yeulx, lesquels Font bien rejettée au grand soulagement et repos de tout leur pays. Protestans toutes- fois en bonne conscience devant Dieu et tous hommes, qde n'entendons en sorte que se soit , d'atenter chose laquelle polroit tourner, ou au deshonneur de Dieu, ou à la diminution de la grandeur et majesté du Roy ou de ses Estats , Ains au contraire que notre intention n*est sinon de maintenir le dit Roy en son Estât et de conserver tout bon ordre et police, résistans, tant qu'en nous sera, à tou- tes séditions, tumultes populaires, monopoles, factions et partialités. Laquelle confédération et aliance nous avons promis et juré et dès maintenant promectons et jurons d'entretenir ' sainctement et inviolablement à tout jamais et en tout tamps continuellement et interruptement tant que la vie nous durera. Prenans le Souverain Dieu pour tes* moing sur nos conscienses que, ne de faict ne de paroUes , ne derectement ny indirectement de nostre sceu et volon<- n'y contreviendrons en façon que ce soit. Et pour icelle dite alliance et confédération ratifier et rendre stable et ferme à jamais, nous avons promis et promectons l'un à l'autre toute assistance de corps et de biens comme frères et fidèles compaignons, tenant la main Tun à l'autre que nul d'entre nous ou nos confédérés ne soit recerché , vexé , tourmenté ou persécuté en manière quelconque , ny au corps ny aux biens, pour aucun respect ou procédant de la dite inquisition , ou fondé aucunement sur les placarts ten- dans à icelle ou bien àcause de ceste nostre dite confédéra-

' <Pcnirelenir promis et promectons. Ne se trmuMs pat dams P autre e:umflair<e^.

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i566« tien. Et en cas que aucune molestation ou persécution ^s- Janvier, cheut à aulcun de nos dits frères et a] liés de quiconque et en quelque manière que ce fust , nous ayons promis et juré , promectons et jurons de luy assister en tel cas, tant de nos corps que de nos biens, voire et de tout ce que sera en nostre puissance, sans rien espargneret sans exception ou subterfuge quelconque, tout ainsi comme si c*estoit pour nos personnes propres, Entendans et spécifians bien ex- pressément que ne servira de rien pour nous exempter ou absoudre de nostre dite confédération les dits mole^ tateurs ou persécuteurs vouldroient couvrir leurs dites persécutions de quelque autre couleur ou prétexte (com- me s*ils ne prétendoient sinon de punir la rébellion ou au- tre semblable couverture quelle qu elle fust), Moyennant quil nous conste vraysemblabiementque roccasionestpro- cédée des causes susdittes. D'autant que nous maintenons qu'en tels et semblables cas ne peut estre prétendu aucun crime de rébellion, veu que la source procède d'un sainct zèle et louable désir de maintenir la gloire de Dieu , la Majesté du Roy, le repos publicq et lasseurance de nos corps et biens. Entendans toutesfois et promectans l'un à l'autre qu'un chacun de nous en tous semblables exploicts se rapportera au commun advis de tous les frères et alliés, ou de quelques uns qui à ce seront députés, afiin que sainte union soit entre nous maintenue et que ce qui se- ra faict par commun accord soit tant plus ferme et stable. En tesmoignage et asseurance de laquelle confédération et alliance nous avons invoqué et invoquons le très sacré nom du Souverain Dieu, Créateur du ciel et de la terre, comme juge et scrutateur de nos consciences et pensées et comme celui qui oognoist que tel est nostre arrest et

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, Le suppliant très humblement queparSayertu i566. d^enhault II naus maintienne en une ferme constance et Janvier. nous doue tellement de Tesprit de prudence et discrétion, que estans tousjours pourveus de bon et meur conseil , notre desseing soit acheminé à une bonne et heureuse issue y laquelle se rapporte à la gloire de Son nom, au seryice de la Ma^ du Roi et au bien et salut publicq. Amen.

H. DB BlISDBEODB. GhARLES LoUlS DB TSaS&AXT^

Comte de Man sfeldt»

n s'agissoît d^une allîaiiGedes Nobles. En oetta qualité ils disent aroir le droit et même l'obligation de s'opposer à oe qui poui^- loit causer la perte du pays. « Prenans esgard à la vocation à » laquelle nous sommes appelez et au devoir auquel tous fidèles » Vassaux de S. M* et singulièrement Gentilshommes sont tenus. »

C'est à un tas de gens estrangers qu'on reproche d'avoir « tant » gaîgné envers S. M. qu'il s'est laissé persuader d'introduire à » tonte force l'Inquisition. » Il se peut qu'on entend ici en premier lieu le Cardinal.de Granvelle; mais, en général, il ne faut pas oublier que la jalousie de l'influence trop exclusive des Espagnols est une des causes secondaires qui ont le plus contribué aux trou* Ues des Pays-Bas. Les craintes pour l'indépendance du pays n'étoient nullement chimériques. « Rien ne touche le Roi que tEsptigne^ » écrivoit à GranveUe le Seigneur de Chantonay son frère, le 7 nov. i564 {F.Raumeryhist. Br. 1. 165). Philippe II paroissoit vouloir tout soumettre à la suprématie des Espagnols et particulièrement des Castillans. Pour s'en convaincre il faut surtout observer la composition du Conseil le Roi mettoit en délibération les affai- res de ses diCférens Etats. Jf. Ranke dit avec beaucoup de raison.:

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x566. f Wk sdir muus es uns eretaaiieii , yrean wir when daas Phllipp

laQTier. » fast durchaus aus Castîlianern eînen Staatsrath zusammenaetzt^

V der die gemeinschaftlichen Geschâfte der ganzen Monarchie zvl

> leiteii beauftragt wird. Alba, Toledo, Ruy-Gomez, Feria sînd » sammtlich dariù. Zwey andere Spanier , Maurique de Lara und fe àet Henog von FrancaviUa werden ihnen zugeselU. Dagegen » sind weder die Siège Emanueb von Savoyen, noeh die Bande » des Blute, die den KÔnig mit Ottavio Farnese verknûpfeny we* der die alten Dienste Ferrante Gonzaga*s , noch die neuen und » auagezeichneten Egmonts stark genug ihnen darin einen Platz zu »VerschafTen... Setbst dem jûogeren Granvella... begnûgte man » sich eîne allerdings wichtige , doch mit sefnen frûhem Yerhiilt-

aissen nicht zu vergleichende Stellung in den Niederianden zu Ji geben. Die Uebrigen schien man nur darum zu achten , damit sie » sieh keinem fremden Fûrsten ûberlîefern mÔchten , damit aie » einigermaszen bei gutem Wiilen blieben. » F, und Folker , I. 1 53. Cette composition du Conseil royal dies Verschwinden

des algemeinen Regiernngsrathesy dies Umgestalten des Staats- » rathes in eine vôllig castUianische Form, vEanke, /. /• i54.) étoît peut-être ce qui aigrissoît le plus, quoiqu'il fallut que les <%oses en vinssent aux extrémités, avant qu'on osât se plaindre ouvertement de ce choix singulier , mais libre du Roi. Après la présentation de la requête les Seigneurs déclarèrent par le Marquis de Bergen et le Baron de Montigny « qu*ilz estoient résoluz de se » détenir chascun en sa maison , se voyans desestimez ou pour mieux » dire opprimez par les Seigneurs Ëspaignolz , qui chassants les » aultres hors du Conseil du Roy, participent seulz avecq iceluy^ » et présument décommander aux Seigneurs et Chevaliers des Pays »d*embas: ny plus ny moins. qu'ilz font à aultres de Milan, Na-

> pies, et Sicille; ce que eulx ne veuillans souffrir en manière que » ce soit , a esté et est la vraye ou du moins la principale cause de ces maulx et altérations. » Hoppery Mémor, 79.

Philippe étoit jaloux de son autorité. On pouvoit prévoir , on s'appercevoît déjà que les libertés et les droits de ses sujets , sur- tout lorsqu'il s'agissoit de la Foi , n'étoient pas une barrière invio- lable pour lui. Parmi les indices de ses projete par' rapport aux Pays-Bas il faut ranger en première ligne un Mémoire, dans lequel

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on propoie d'Mger ctt prorinoeo en royaume, de faire nae loi tS6& pour la oonserration de la Foi en évitant le nom d'jbiqaisitiote > JanTÎer* d'an^enter le nombre des Evéqae», de changer les constitotioiiB mnnicipales, de bâtir des citadelles, etc. Ce Mémoire, communia qné parPoiifanitf, BisL Gelricàe^ XIV. p. 895, 896 et publié déjà en 16679 a été considéré par Languet comme apocryphe» « Circamfertur hic scriptnm de mntationequam decreTeruot facere » Hispam in Inferiore Germania, hoc est, de conjungendis pro- » TÎnciis qnae faenint domus fiargundicae et coostitaendo ex illis regno. Scriptum mihi videtur satis ineptum. » £pist, secr, 1, J^u Sa pénétration ordinaire est ici en défaut; le même projet a été Crouré dans les papiers de Granvelle , parmi les Mémoires de l'an* née 1559. (^* Rimmer , BUt, Br. I. 159.)

LETTRE CXXIV.

Le Prince ïP Orange au Comte Louis de Nassau. Sur un écrit attribué à ce dernier.

%* Le Comte Louis, revenu d'Allemagne (Voyez Tome L p. a84 et 293) avoit fait dans les Pays-Bas un séjour de peu dedurée , mais il avoitmis le teinpsà profit. Quant à ses délibérations avec les Protes- tans à Anvers, le célèbre /i/mif^ dit. « Venerat subfinem annî i565 » Lttdovicus Cornes Nassavius Antverpiam , et de oratione quadam » per me scripta ad Hispanîarum Regem pro libertate publica et abro- » gatione Inquisitorii £dicti nobiscum clanculum contulera^. » Fita JumiinScrinioJntiq, J. 1. a43. D'après l'expression Vescrit que a esté trouvé paroit qu'il s'agit d'un écrit affiché à Anvers contre l'Inqui- sition y et dont on tàchoit de découvrir l'auteur. « Te Antwerpen is des » nachts tusschen a a en a 3 Dec. op drieof vier plaatsen een geschrift » geplackt geweest , inhoudende in substantie een klachtte op ten naem van de borgeren aen de Wet tegen d'Inquiàitie*.. bege- > rende dat de Magistraet heu voorstaen soude , en volgeoâ dei

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l566. laadspriTnogîeodeDGonmckdienaeiigBiendeiBHCamergeri^ JaiiTier. * ^^ Roomschea Rijx oproepen ea tôt cassatie oontenderen : alle- » gerende dat Antwerpen Braband zijnde , was begrepen onder d«n » vijfsten Creytz des Rijx en mede in de lasten van dien contiibue- » rende en daerom de liberteiten desselfs behoorde te geni^en... » Protesterende, quamen door deselve introductie der Inqnisitîen » eenige onmsten , dat 't selve Toor geen rebeUie en soude konnen » geadit worden. » Bor, L 34'*. On répandoit des libelles , des diafr* sons, des requêtes par tout le pays. « Daer zijn oock boe lan- » gher boe meer in druck ende licbt gbeoomen niet alleen verscbeij- 9 den scbîlderijen , contrefaitsekn , baladen , Uedekens en pat- a quillen: maer oock diverse boecxkens soo int Franoois als ôl^ » Duijts tegbens demisbandelinghen, Terrc^ginghen endelnqoi* sitie. »/ van fFesembeeckj Beschnjvmghevan de voorigaMck der RsUgie {AI 565 en t566« bl« 54.

Mon frère, je attens avecque gran d^otion de tos im>> Telles et youldrois pour mille escus que fussies issi, car il at ung affair issi qui vous touche dont Ton faict gran bruict , et est que l'on dict que vous aves faict Tescrit que Faultre fois a esté trouvé en Anvers avecque plusieurs aul- très choses que ne peut maintenant escrire pour n*avoir le loisir. Je suis, après pour scavoir le tout et vousasaeur que este obligé à une persone dont peult ester ne vous donnes gardes. Je pens partir d*issi en deux jours (i) ^ n'aiant eu moien pour tant des affaires de partir plus tost; quant seray venu à Breda , vous manderay le tout plus particulièrement; seulement vous prieray n en faire sem-

(i) jours. « Allant les affaires en telz termes > le Prince d'Oreih* » ges et le Comte de Hornes , outre ce qu'ils se monstroient nud » Gontensi ae retiroient chascun en sa maison. » Hopper^ Mémor^ p. 67.

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blant de rien de GeasL Je renies aussi tans aultres nour i566L Telles et afïaires à la première commodité , tous priant Janvier, me mander si ares traicté quelque chose sur VafFaire que scavés , ou si tous aves quelque espoir^ affin que selon cela je me puisse gouverner : vous me feres plaisir aussi me mander ce que vous entendes de la Tenue des Princes à la diette, et sur ce tous baise les mains, priant Dieu vous donner, mon frère, en santé bonne rie et longe. De Bmsselles ce i a de janvier i566.

Votre bien bon firère à

vous faàxfi service , Guillaume de Nassau. A Monsieur le Comte Louis de 2f aisau mon bon irère#

On voit assez que le Prince ne croyoit pas être dans le secret de toutes les démarches de son frère Loub. Ici se présentent deux questions dont la dernière surtout est d'un -iprand intérêt: 1,^ Le Prince connoisspitril, a.^ approuvoit-^il la Confédération?

I* Nous igontons foi à ce qu'il dît lui-même en 1567. « La Con- > fédération (a été) faitte sans nostre adveu et sans nostre scen« » De laquelle estant advertis quelques quinze jours après , devant » que les confédérés se trouvassent en court , nous déclarâmes ou- vertement et rondement qu'elle ne nous plaisoit pas , et que ce ne 9 nous sambloit estre le vray moyen pour maintenir le repos et » tranquillité publique. » Le Petite Chronique de Hollande, Zélan" de, eic,p. 184.*

n est vrai que llibtorien Brandi f' (Hist der Reform, L Bifv, a 53 ^ fait mention de certain Journal deFr. /umus^ d'après lequel le Prince anroit eu connoissance en novembre d'un projet pour

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tSdS. ''«■PBMT à* Aavsn dès le mois tuivuit, firojec qa*â aoroit Janvier, ^ovitefois déooDseillé. Mais dans la vie de Junius il n'en est fiait aucune mention , et comme il affirme n'avoir jamais rien écrit sur les troubles des Pays-Bas, excepté ce récit Rogantî ec:— » quid horum haberet in scriptis , subnegabat : innuebat tamen » nonnîhil notatum in brevi quodam Commentariolo quod de sua 9 vita scripserat. » Seriniwn AnUq, I. i. ao5), on a révoqué en doute Tautbenticité du Joomal susdit. Wagenaar, FaderL H^ VI, za7. Te fTaier, Ferè. d. £d.^ l, 60. D'ailleurs il n'est guères croyable que déjà en novembre les nobles confédérés , dont le nombre étoit encore extrêmement petit, aient songé à se saisir d'Anvers, et si on avoit confié an Prince des projets de ce genre ^ certes il ne se seroit pas montré en janvier si surpris de la participa- tion du Comte Louis a certain écrit un peu violent. On trouveroit aussi dans sa lettre et dans celles qui suivent au moins quelques allu- sions à la Confédération. Dans une lettre du Seigneur deHames du 27 février (voyez ci-après p. 35, )il est bien faitmentîon d'un projet dont on avoit confié au Prince lagénérahtéy après le départ du Comte Louis, et qu'il n'avoit pas approuvé, mais soit que par t entreprise dont il est question, il faille en effet entendre un coup de main sur Anvers, soit que, comme il est plus probable , cette expression se rapporte à la Confédération en général , cette lettre elle-même fait voir que le Prince ne savoit rien de bien positif, rien de fort précis. On n'a- voit pas en lui une confiance illimitée ; on se fut volontiers appuyé de son nom et de son autorité; mais on n'eut pas osé proposer soit à lui, soit aux Comtes d'Ëgmont, de Homes, ou de Hoogstraten, Gouverneurs , Chevaliers et membres du. Conseil d'Etat , de pren- dre une part active à une ligue, qui les eut placés tout d'abord dani une fausse position , et dont il ne leur étoit pas même permis de garder le secret.

Mais, dit-on, presque tous les Chefs étoient intimement liés avec le Prince ; c'étoient son faère , son beau-frère, sesamb, son confident le plus dévoué Ph. de Marnix. Comment donc le Prince auroit-il longtemps pu ignorer leurs projets ? Celte remarque repose, du moins en partie, sur de fausses suppositions. On con- sidère à tort le Comte Louis, et comme ne fabant qu'exécuter' les vo- lontés de son frère , et comme étant le premier auteur des réM>lu*

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relâtivBiaaCDiiiproiiiia»SoiiTeDtiltrouvoitdaii8lafaoiidiiitedii l56& Prinoe trop de ieoteiir et de timidité; il faisoit souvent des démar- dies que celui-ci jugeoit imprudentes \ et quant au Compromis , il assure ravoir signé sans que son frère en eutconnoissance et seul»* ment après les instances réitérées de ses amis. Cet ayeu remarqua- ble se trouve dans une Apologie de sa conduite durant les troubles , qu'il composa lui*méme et dont Amoldi à fait usage £ine » von Ludvrig aufgestellte Apologie seines Yerfahrens in die Nie- » derlandischen Révolution. » Am. GescK der N. Or. X. III* &80. A notre grand regret nous n'avons pas encore découvert dans ks Archives ce document précieux). D'ailleurs le Comte étoit reparti ptomptement pour l'Allemagne , et aura cru pouvoir différer ses oonfidenoes jusqu'à son retour. Les Comtes de Bergbes et de Brederode n'étoient pas des hommes entre qui et le Prince il pou- voit 7 avoir une grande intimité; et Brederode n'étoitpeut-4tre pas du nombre des premien Confédérés (Voyez, p. 35.)

Quant à M. de Mamîx , on affirme peut-être trop positivement ,

que c'est lui qui a composé le Compromis. Pour son caractère '

grave et modéré le style est ifti peu violent H ne seroit pas

impossible qu'on l'eut confondu avec son frère Jean de Mar-

nix, Seigneur de Tholouse, accoutumé à prendi:e les devants

(comme le prouve entr'autres son expédition contre Anvers en x567.

Bor.h i56b); d'autant moins vu que plus tard» lorsqu'il eut

acquis une grande célébrité , amis et ennemis dévoient être asseï

endins a exagérer la part qu'il avoit prise aux premières résolutions

delà Noblesse. Cette idée acquiert une certaine probabilité par

on ICanuscrit dont nous devons l'inspection à la complaisance

du possesseur actuel H. le professeur iT. XT. Tgdeman : c'est un

Catalogue de pièces relatives aux aCTaires des Pays-Bas (i565

1594) rassemblées par P,Menda, un des premiers Professeurs

dlûstoire à l'Académie de Leide^ Sous la date du 2 nov. i565

en y trouve mentionné. « Confédération des environ vingt Gentils-

« hommes (entre lesquels le premier quasi fut Monsieur de Tho-

» lonse) , contre le Concile de Trente , l'Inquisition el les rigoureux

>£dicts du Roy, faite après l'invocation de Dieu, en la maison du

> Seigneur Comte de Culembnrg à Bruxelles. » H est vrai que

Sinda , p. 2o5 f affirme positivement que Ph. de Maraix dicta le

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l56& Compromis daa» nno réunioD de neuf Gentilabomme» à Breds , lanTier» ^^î* ^ ^^^^ ^^ ^''^^ difficile à ooDcilier avec le témoigmife de Junms^ /. /. p. a 4^ 9 d'après lequel ce fat à Bruxelles qu'on jeta les fondemeos de la Confédération. « Haec conira Inquisitionem » primum fundamenta jacta. » Quoiqu'il en soit , on commet à regard de Philippede Mamix un anachronisme lorsqu' on le dépeint comme agissant alors de concert avec Guillaume Premier. Sans doute il devint son confident , mais il nel'étoit pas en 1 5 66. Au contraire •a conduite alors , soit en favorisant la Confédération , ce dont il se glorifia dqiuisy soit en excitant à prêcher publiquement (vojei Juniusj L A a45), n'étoit nullement conforme aux intentions du Prince. Au départ de celui-ci y en 1667 y Mamix paroit n'avoir pas même songé a l'accompagner, et si plus tard il se rendit vers lui , ce fut d'après les ordres exprès de l'Electeur Pala- tin, Tel est son propre récit « Depuis que les persécutions renou- » vellées par le Due d' Alve il n'y avoit plus de chef qui se mon- » strasty je me suis retiré et tenu quoy en exiUe... Finallement ne » voulant estre en charge à mes amb , je me suitf mis au service de » feu Monseigneur le Prince Electeur Palatin... Jusques à ce que » estant requis par Monseigneur le Prince d'Oranges de me vouloir » envoyer ches luy pour se servir de moy pour quelque temps... , » il m'y envoya, et le temps expiré , à la réquisition du dict Sd- » gneur Prince , me commanda de n'en bouger jusques à ce qu'il me rappellasty et de serrir le dict Seigneur Prince fidellementy » comme sa personne propre. « Réponse à un libelle fameux par Pk* de Mamix dans l'ouvrage de M* te Water^ TV» s8a.

Ainsi la nature des relations que le Prince avoit avec quelques uns des principaux Confédérés n'est pas un motif suffisant pour révo- quer en doute ce qu'il affirme , et bien au contraire tout semble indiquer qu'avant la mi-mars il n'a eu que des données extrêmement vagues et incertaines sur l'existence et le but de la Confédération.

Toutefois l'auteur de la Vie de Guillaume I [Leven van Willem /, 1. 4340i>® craint pas d'affirmer que le Prince à connu et approuvé le Compromis. « De Prins heeft niet alleen van het verbond kennis » gehad, en hetzelve goedgekeurd , maar hij is 00k, doch onder de » hand, het Hooft, de voortsetter en de voomaemste aanleidervan » h«t Vérbond der Edelen geweest » M. BikUrdgk » {Biiiorie dei

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rmdaiamdi, TL 47) , â*exprliiie égalemeol d*an «on très positif» i56& aaqacl néamnoins les faits donnent un démenti. «Oranje werd, |«]ivier« » S^lijlL faij de ziel der partij was waar het Verbond uit voortsprooty » toen het eens tôt stand gebracht was, ooIl weldrade ziel van bet % Yeribond zelf , en dathet niet zonder zijn kennis tôt stand kwam » » of toi stand konen kon j is uit aile oastandighedenoatwijfelbaar.»

a. D nous paroit indubitable que le Prince n'a pas eu immédiate" ment connoiasance de la Confédération , mais surtout qu'elle a été entièrement opposée à ses désirs et à ses desseins. Elle* en nngrsnd nombre de panégyristes , mais une grande partie des éloges qu'on lui prodigne sont peu mérités. Il est assez dif&die de concilier entièrement le Compromis sTec les devoirs enrers le Soifr- vcrain^ le Prince lui-même avoue qu'il n'a pas tenu l'entreprise des Gmfédéré» pour rébellion ou conspiration, neravons estimé pour «rébellion , conspiration ou conjuration. » Le Petit t /./.) parcequ'iia ne Touloient user d'aucune violence , mais faisoient seulement enten- dre des plaintes et des prières ; d'où il résulte que , s'ils avoient voulu employer la force , ce qui au commencement étoit leur intention (Toyez la lettre lag)*, le Prince se fut trouvé fort embarrassé pour les défendre contre l'accusation de lèse-majesté. Quoiqu'il en soit, leur marche étoit irrégulière , imprudente , propre à exciter des em- porlemeBS populaires , et en effet elle amena des conséquences ex- trêmement funestes. En 1567 Languet résume l'histoire de la Confédération en deux mots : « Belginm esse plane eversum Pro- « osnun stultitiâet ignaviâ non ignoras, » £pist. ad (kunerar^ P> ^^ 9 et bien que cet écrivain politique fut beaucoup trop enclin aux mesures violentes , on est forcé de reconnoitre que cette sentence sévère est, sous plusieurs rapports, justifiée par les faits. Les évé- nemens de x 566 et 1567 avoient produit un découragement si complet et tellement fortifié le pouvoir du Roi, que, pour ren- dre de nouveau la résistance possible , il ne fallut rien moins que les cruautés inouies des Espagnob et leur conséquence , savoir le courage de l'indignation et du désespoir. Le Prince connoissoit la csradère d'une grande partie des Confédérés , il apprécioit des k>mmes comme les Comtes de Brederode, deBerghes, et tant d'au- tres, à leur juste valeur ; il savoit combien aisément les ctrconstan-

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^^ toat aussi bien que les Comtes d'Aremberg et de Megen , qu'une telle union seroit de courte durée. « Non, si paulum temporis » intercédât, duratnram subitariae societati constantîam : qaum a nihil diu consistât tumultuario opère compositum. » Strada^'L^x^* La tactique du Prince étoît infiniment plus saiwante. Il destroit la paix de religion y et pour atteindre ce but , il vouloit obtenir y par l'entremise du Conseil d*Etat et des Chevaliers de la Toiaon d*Or^ la convocation des Etats-Généraux ; mais en évitant soigneu- sement ce qui pouvoit ou remuer le peuple , ou exciter , sans nécessité, la colère du Roi. Même après les dernières résolutions de Philippe il n*avoit pas perdu tout espoir; mab par les démarches des Confédérés le gouvernail lui devoit échapper. Sa position der»* noit fausse sous tous les rapports , et il n'y a pas lieu de révoquer en doute la sincérité de ses tentatives réitérées pour être déchargé de ses Gouvernemens.

LETTRE CXXV.

Copie.

Le Prince iT Orange à la Duchesse de Parme. Il déve^ tùppe son opinion relatiifement aux ordres rigoureux du Roi.

\* Cette copie a été faite sur l'original autographe aux Archives du Conseil d'Etat à Bruxelles. Une traduction se trouve chez Sor, I. 3^; la lettre même chez Le Petit, LLp, Sx, mab , à ce qu*il paroit ,d*après une copie peu exacte.

Madame !

J'ai receu les lettres de Votre Altesse, par lesquelles elle m'escrit ensemble à ceulx du Conseil de mon gou* ▼ernement, l'intention de sa Ma*^ sur trois poins, me commandant bien expressément de faire exécuter chas-

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cung d'iceafac par touttes les places démon dit gouverne- i566. ment. Et combien, Madame , que nay esté requis d'advis Janvier. en i^ose de si gran poix et conséquence ( i ), toutesfois com- me lo jal senriteur et vassal de Sa Ma^, esmeu d ung zèle désireux à satisfaire au deu de mon estât et serment, n'ay soea lesser en dire mon opinion librement et francbe- ment, aimant mieulx attendre le basart d'avoir pour le présent mavais gré pour mes advertîssemens et remon- strances, que par ma connivence et silence, après Tesdan- dre et désolation du Paîs, ester noté et blasmé de infidé- lité de négligent et nonchallant gouverneur.

Premièrement quant àFezécution du concile, oires que au commencement il y avoit quelque mécontentement et murmuration , toutesfois veu qu'on y at despuis adjousté aulcugnes réservations, je crois que en cest endroict il y aurat peu de difficulté, et quant à la réformation des prêtres et aultres ordonnances ecclésiastiques , n'estant cbose de ma vocation , je le remets à ceulx qui en ont la diaige et il sera de besoigne, satisferay au comman- dement de Sa Ma*^.

Quant au second point , contenant que les gouverneurs , consaulx et aultres officiers, debvroient à tout leur pou- voir favoriser aux inquisiteurs et les maintenir en auto- rité, qui de droit divin et humain leur appertient et dont ilx auroientusé jusques à maintenant;

Votre Atteste peult avoir souvenance de ce que les plaintes y oppositions et difficultés , esmeus par tout le pais de pardeça à l'endroict de l'establissement des Evês- ques , n'ont esté pour aultre regart , que de peur que soubs

(i) Voycï Tom. I. p, agS.

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i566. ce prétexte, l'on tftschat introduire quelque forme dln* Janyier. quisltion; tant est non seuUement l'exécution , mais aussi le nom odieus et désagréable.

Oultre ce peult scavoir Votre Altesse , et est cler et; no- toire à la pluspart des subjects et gens de bien pardeca, que Sa Ma^ Impériale et ceUe de la Royne Marie ont par plusieurs fois asseuré les inhahitans , tant de bouche que par escrit, que la dite inquisition ne seintroduiroît en ce Pais-Bas , ains seroit le mésme Pais maintenu et ré^ glé comme de toute aocienneté auparavant , voires Sa Ma^ mésmes , pour oster cette impression aus dits inhahitans , a faict souventesfoift semblable asseurance (i).

Les asseuranoes et promesses susdites, Madame, ont in&llU>lement gardés les subjects et aultres resseaus' de toumber en quelque altération , et de ce que beaucoup de gens de bien et de povoir n'ont aliéné leurs biens, chersant aultres plasses pour vivre sans crainte d'aulcune inquisition 9 dont consécutivement s'est retenu l'union , tranquillité, traffique de marchandise et fournissement de la pluspart des finances pour le soustient de la guer- re, là aultrement le Pais desnué des inhahitans, vas* saulx et deniers , fust allé proie à ceulx qui y eussent volu mestre la main.

(i) asseurance. Voyez cependant Tonu L p. 290. Le Prince lui-même avoue que l'Inquisition n'étoit pas entièrement inconnue dans les Pays-Bas. « Durant les dernières guerres Ton avoit aates modéré et suspendu l'extrême rigueur de Tlnquisition et des plao- » carts« » Le Petite p- 179K Et d'ailleurs même dans oette lettre* ci, il se sert de l'expression « iviioirf«//!0r l'Inquisition. » Les pro- messes du Roi avoient rapport au mode d'Inquisition adc^té en Espagne.

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Toachant le troisième point, par lesquel Sa Ma^ veuU i566. et ordone bien expressément, que les placcarts, faicta Janvier, tant par l'Empereur que par Sa Ma*^ , soient en tous poins et articles gardes , ensuivis et exécutés en toute rigeur et sans aulcune modération ou connivence;

Madame, ce point me semble semblablement fort dur, d'aultant que les Placcars sont plusieurs et divers et par- sidevant quelquefois limités et non ensuivis à la rigeur, mâsme en temps que la misère universelle n estoit siaspre comme maintenant et notre peuple, par imitation et practiques de nos voisins, non tant enclin à novellité, et de voloir présentement user de plus d'extrémité et tout en ung coup avecque plus de véhémence, renouveller la dite inquisition et passer oultre aux exécutions en toute sévérité, je ne puis. Madame, comprendre que Sa Ma*' y puisse gaigner aultre chose , que de mester soy mesme en paine et le Pais en trouble de perder l'affection de ces bons subjects, donnant à ung chascung soubson , que Sa Ma*' veuille procéder d'aultre piet, quel a tousjours asseu- et demonstré, mestant le tout en hasart de venir es mains de nos voisins, tant pour les gens qui se despaiy- seront, comme pour le peu de fiance qu'on aurat de ceulxqui resteront, le tout sans nul proffitau redresse- ment de la religion.

Tobmais issi pour éviter prolixité d'alléger plusieurs aoltres inconvéniens, scaschant que Sa Ma*' et Votre Al- tesse en ont souventesfois par cy devant esté tout au long advertis , oultre ce que , parlant à correction, le temps me sendile mal propre pour esmovoir les cerveaulx et hu- meurs du peuple, par trop altéré et troublé par la présente nécessité et chierté des blés (i), et vauldroit, à mon ad-

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i566. vis, mieulx le tout différer et remester jusques à la vehue jAiiTitf. de Sa Ma'^, puisque Ton dict quel se prépare pour se trouver pardeça et vauldrois qu'elle fusse servi de se haster , afïin que en sa présence fust en tout donné tel order, qui trouveroit convenir pour le service de Dieu, de Sa Ma*^, repos et prospérité des Pais et subjects de par deçà , car en cas de trouble seroit le remède plus prompt en sa présence que aultrement.

Si toutesfois Sa Ma*' et Votre Altesse persistent et veuil- lent dès maintenant, que Ton ensuive en tous les dit poins , voyant clerement et à l'oeil qui ne se peult présen- tement exécuter sans gran hasart de k totale ruine du Paîs, en quoypeultester' Sa Ma*' prendront regart si elle estoit issi , je aimerois mieulx, en cas que Sa Ma*' ne le veuille délayer jusques à et dès à présent persister sur ceste inquisition et exécution , qu'dle commisse quelque aultre en ma place , mieulx entendant les humeurs du peuple et plus abile que moi à ies maintenir en paix et repos, plustostque d'encourir la note, dont moi et les miens porrions ester souillés, si quelque inconvénient advint aulx Pais de mon gouvernement et durant ma charge. .

Et se peult bien asseurer Sa Ma*<et Votre Altesse que je ne dis cecy pour ne voloir ensuivre ses commandemens ou de vivre aultrement que bon Gréstien, comme de ce

(i) blés. Plus tard il y eut, du moins en France , une extrême disette. « Nulla hominum memorla fuit hic tanta charitas vini et » frumenti quanta hic est Medimnus tritici , qui oommuniter hic » solet vendi duobus fiorenis^ vel duobus cum dimîdio, proxima m «eptimana venditos est quindecim...» Longuet , Ep. secr, I. 8.

peuMtre.

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mes actions précédentes peuvent rendre bon temoi- i566. gnaige^ et que j'esper que Sa Ma** aura cogneu par expë- Jwa^î»'. tience, que je n*ay jamais espargné corps , ne biens , pour le service d'icelle^ comme je désire continuer, tant que la vie me durerat, oultre ce que si les afiBodres du Paîs al- lassent aultrement que bien à point, j'y mestrois (par dessus l'obligation que je dois à Sa Ma*' et la patrie) non seulement tout ce que j'ay au monde, mais aussi ma per- sonne, ma femme et mes enfans que pour le moings la nature me commande de préserver et garder, A quoy plai- nt i Votre Altesse prendre regard, selon sa très pourvue et coustumière discrétion , prendant ceste ma remonstran- cède bonne part, comme procédant de celui qui parle d'ardant désir et affection qu'il a au service de Sa Ma^ et d'obvier à toutes inconvéniens dont je prens Dieu en tesmoing, lesquel prie. Madame, après m'estre recom- mandé très humblement à la bonne grâce de Votre Altes- se, donner à icelle en santé, bonne vie et longue. De Broda ce ^4 de janvier A*^ i566*

De Votre Altesse, très humble Serviteur,

GuiLLA.UMB DE NaSSAU.

Depuis loostemps le Prince étoit placé- entre^ses- oonvictioDS pro«- tartaotes et les devoirs que lui imposoit sa charge de Goaverneur au mm du Roi. C'est ainsi que « déjà eu 1 559 , » dit le P^ioce , « le Roy k quand il parlit de Zélande y me commanda de faire mourir plu- » lienrs gens de bien , suspects de la Religion , ce que je ne voulus > fiJre et les en advertis eux-mêmes, sçacbant bien que je ne le

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1 566. » pouvoîs faire en aaiiM coascience, et qnli falloit plnlost obéir à JanTÎer. » Dieu qa*aux hommes. » Dumont, Corps DipU V. i, p. SgG**. Sa Commission comme GQUvemeor de Hollande , Zélande et Utrecht ^ étoit extrêmement sévère sur Tarticle de la religion. Daar de Room- » sche Godsdienst den Koning zeer ter faarte gaat, zal de Stadhooder » corg dragcn dat de Teroordeelde Gezindheden gestraft en uiCge*^ » roeid worden , volgens de Placaten. » Et dans une Instmotioa s^arée , il loi est enjoint d'exécnter les Placards en toute rignenr. Kluii, Historié der Holiandscke Staatsregtring , I. 6a , 65.) Ces ordres y il est vrai , n'avoient pas été suivis à la lettre; mais main- tenant le Roi vouloit , « tout en ung coup avecque plus de yébé- » mence renoùreller l'inquisition et passer oultre aux exécutions en » toute sévérité. » R falloit donc remettre en vigueur des I^acards, par lesquels déjà plus de 5o,ooo personnes avoientété mises à mort y ainsi que le Prince l'atteste dans sa Défense. Le Petit , i8oiu Com« ment désobéir sans abuser de la confiance du Roi ? Comment obéir sans se révolter contre Dieu? Il ne lui restoit aucune issue qu'en demandant sa démission.

TJSTraB CXXYI.

Le Prince ^Orange au Comte Louis de Nassau. Sur le but des levées du Duc Eric de Brunswick.

** Le Prince , voyant que la résistance armée pourroit devenir nécessaire y vouloit, en évitant les démarches inconsidérées, se tenir prêt à tout événement. R desiroit donc pouvoir disposer, le cas échéant , d'un certain nombre de troupes , dont on pour- roit faire usage avec Tautorisation ou du moins au nom des Etats (Voyez Tom. I. 278, et le passage remarquable écrit par le Prince déjà en 1 564 ^^ Comte de Schwartzbourg , il témoigne son vif désir que la paix se fasse entre le Danemarck et la Suède, « uff » das E. L., George von Holl und andere freunde desto

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me liai khooMiieD md wir uns onder aiMUMler seben iS66. M and b«iprechen môgeii* » p, 180.) JanTier.

IjOS levées du Duc Eric dévoient le fortifier dans ces résolutions» H est cependant très probable que le Duc n'avoit aucun ordre du &ok Au moins la Duchesse de Parme ^ dans une lettre du ^4 mars, écrit à Philippe II. « H semble que Y. M. doibt escrire au Duc »Erich, affin de se déporter de telles choses, pour le préjudice » ^'cD reoepvroit Y. U. » Le Roi répond. « Je faix aussi escri- » pre au Duc Erich qu'il se déporte de faire semblant de lever 9 gens (selon que le bruict couroit) pour mon service : comme 9 chose contronvée et dont il n'a aulcune charge , ni l'eust jamais. » Procès Crim, des Comt. étEgm. j p. 296 , 35i.

La toorpée du Comte de Schwartzbourg et de George von H0II , les Paj»-Bas (voyes la lettre ia8) venoit donc très à propos. y kûêoria Belgica, p. 109^ est mal informé, quand il affirme que vers ce temps le Comte de Schvf artzbourg , G. v. Holl» et Weslerholt séjoumoient à Bruxelles.

Mon frère , en c^st instant suis esté informé de deux ou trob constés comme le duc Erich faict faire quelques se- crètes levées tant de gens de cheval comme de piétons , mesmement que aulcungs de ceulx qui ont charge disent OQTertement que c'est pour mester les dits gens de guerre en ce pais et pour chastier aulcungs rebelles , et qui est da- vantaige, disent le nombre estre de cinq mil chevaulx et cinq régimens de piétons , et oires qui ne yault de tout croire, si esse qui 'je Fay degens de sorte qu'i me cause en •djouster quelque foy. Je le tous ay bien volu incontinent adyertir par ce porteur, aflin qu'il vous treuve ancores estant près du Conte de Schwartzenbourg et Georg yan Hol^ pour adviser, si cela advinse , ce qui leur sembleroit qu 1 seroi de faire , car sur ce mot général de rebelles il se- roit à craindre qu'il en auroit des aultres compris ' qui

' est ce que ^ compromis (?)

'

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1 566. n*en porriont ffloings: le principal comme j'entens qui au* JanTier. ^Bt cberge et qui mieulz scait à parle de ses affaire, c'est leConte Jostde Schaumbourg (i^ qui doib ayoircbarge de mil cbevaulx et lo enseignes de piétons. Si la cbose se puisse descouYrir, à la yérité seroit une belle cbose et vien- droit bien à propos à plusieurs , parquoj vous prie le re- commander Taffair au Comte de Zwartzenboui^et Georg Tan Hol 9 car je suis seur quant ilx youldront faire um peu de diligence, quilxle scaurontbien le tout , dont vous prie qui j*en puisse ester adyerti; et puisque les cboses sont en tel terme, ne scay si me serat conseillé abandoner ce Pais et aller à la diette, dont vous prie aussi mander leur advis et me mander le tout avecque le vostre , car il se- rait à craindre que trouverois ung aultreau logis. Quant à nostre affaire dont esties en Anvers , a j parlé avecque ceulx à qui avies donné la cbarg'e, mais trouve les choses ancor mal prestes, oires qui me offrent i8 mille florins sans interest , moienant qui je prins pour lo mille aultre florins des traps ' et que je leur donne pour ce sà8 mil flo- rins autant de vassil, desorte que crains qu'il ne vien- driit gran chose de ce cousté; néamoings en cinq ou six jours ilx me doibvent apporter absolute responce. Je vous prie présenter mes recommendations et mon service au Comte de Schwartzenbourg et Georg van Hol, et boire ung bon coup à eulx de ma part , les asseurant qu'ilx n'ont

(i) Jost de Schaumbourg, Le Comte Joost de Schoawenburg, Seigneur de Ghemen , époux de la soeur du Comte de Culenbourg; en X 57 a il devint Gouverneur de la Frise sous le Prince d'Onmge, mab s'enfuit en Allemagne peu de temps après.

' tlrapt.

25 --

indienr amy que moj, ny qui les désir plus fidr service; i566. le plus secrètement que pores fiiir tenir ces choses et le meilleur , néanmoings ester tousjours en discours comme Ton le porrat remédier et advenant le cas se trouyer pr^t | nele &ult delesser pourtant; et sur ce me recommande i ▼otrebonne grâce, priant Dieu Yousdonner, mon frère, et ànous tous ce qui nous [coûmple] pour nostre salut* De Breda ce aS de janiner An i566*

Yostre bien bon frère i vous £ûr service , GuiujLUMB ns Nassau» A MoBsiciir le Gnite LodewidL de Nassau.

LETTRi: GXXTII.

y. Lorich au Comte Louis de Nassau^ Sur le

même sujet

\* Ces levées causèrent une grande alarme dans les Pays-Bas. « Acerrima seditionum materies fuit, quod Eryci us Bruns wioen-

> sium Dux traderetnr composuisse legiones, et easdem à Rege » oonductaSy ezstruendarum arcium et Inquisitionisfirmandae eau-

> aâ, rectâque iter in Belgium dirigere. » Burgundus, p. i34.

Wolgebomer Graf , genediger Herr.... Ich hab doch

mcht unterlaszen konnen, K G. undertheniglicfaen zu

gemanen, das das geschreij Ton herzog Erichs bestallung

gants heStig heran wacbst ; da dem nuhn also^ so hetten

«t.

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i568» dnnneD sa erkfindifen , wo die ding Uittii^ Féfricr. len und nidenunb ufiF kegesawege zo dencken , da aie ecwitt £. G. hcrn brudcr und S. F. G. fireundschafit od«r desselben bewandten zakegent lauffen wolten; und wen •dion das geschrey nit w^re, so lîsze sich dodi Herzog Eridi mit worten und wercken so tU vennercken, daa man spûret was die rûben gelten , dan solten es gehainbe practiken sein, so musten aie der kegentheill^ einen ge- schwindten und geistigen teu£Eell ins werck gesteit haben ; diszer ist iril zu [sdieinhôlich] imd vil zu Yill durcbsidi* tig. Was K G. ich derbalben Achreibett, bin iA der undertheniglichen zuTanicht , E. G. werden es Ton mir aïs einen woUmeinenden Westerwalder (i) in genedigen Terorauen ufinhemen und es darfïïr halten, womit K G. ich in kûnfftigen zufallenden gelegenbait undertheniglicb dhienen kan, das es ahn mir nit mangeln soIL K G. hier- mit dem Almechtigen in steter gesundheit zu berelhen. Datum Breda abm 8 February A^ 66.

E. G. Undertbeniger ganta di

LoAica.

A Monseigneur , Monseigneur le G>nte Louys de Nassaw.

(i) fFèsierwalder. Le Westerwald formoit une partie des po»* sessions de la Maison de Nassau en Allemagne. » Die Herrsdiaft » zu Westcrwald mit dem Gerichl Liebenscheid und der Calenber» » ger Zente werden in neueren Zeiten nnter den If amen der Hen^ 9 seAaft âeilitmhe^iSfta. JmoUi^ G.derOr. N^L^LS^.

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uEBTnuB Gxxyni.

f Prince d^Orwige au Comte Louis de Naesau. Aintee démarchée à faire auprit des Princes d Allemagne reloi» Hpemeni aux Paje^Boe^

V On tronre ici le témoignage d'one bonne conscience. Le i56& ne craint pas que, ses démarches Tenant en lumière, on Fénieiv nedéoomrre la vérité: mais au contraire qu*on ne présume aultre chose fue en vérité iaekose estensoy mesmes»

Mon trèrej sumnt oeqnem^ariefteBcrit par TOftre lettre dttee de Dustfeldofff ^ que trouTeries le Gomtede Sohwarl» lenboarg et Geoig Tan Hol à Embecke pour le aS da paAsé, TOUS ay despesdië ung paîge mien en toatte dili» genoe, pour tous advertîr de quelque levée que Ton diaoit isii, que le Duc Erich debroit faîr. Je ne suis à monaiae qneledh page ne TOUS aura trourë^ àcauae que je entendu parTOStre lettre^ daté du SdupréaentàMailmig, que ânes ja parle au dit Conte de Sdiwartsenbourg et Geofg nn HoL Je crains qu'il tous irat diercher par tout et qùll sera détroussé par le chemin , ouqu*ilperdelalettie# Je TOUS prie, si n*estencores arrivé y deTOusfiûreumpeu enquérir, si il auroit eu quelque désastre et en escrire aussi au ContedeZwartzenbourg, et pour tous respondre à Tostre dernière lettre , ne peus si non vous remercier bien aCEectueusementlapaine que prr ;. nés de pourchasser sItIt^ ment nostre bien , dont de ma part tous en demeure obligé^ et quanta ce que m'escriTés que le Conte de Zwartzenbourg etGeorg Tan Hol sérient d'opinion que tous amToiasse deux lettresde crédenoe pour le Duc deSaxe et le Duo de Wirtenbcrg, m'at samUé fort bon et les tous aniToie si

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i56& joinct; test nullement q^e les remonstrances que leur Férrier. ferës, soit tel, que le sassant et venant enlummière, l'oa porroit présumer aultre chose, que en mérite la chose est en soymesmes , et me sembleroit après que leur aures à part (sans beaucoup de leur oonseilliers) dict comme nous avons négocié depuis le partement du Roy et les remonstrances que avons faict à sa Ma*' , que non obstant tout cela ^ Sa dite MaL par mavës conseil et par pur em- vie que les Espaignols nous portent, c'est résolu que en toute rigeur les placcars soient exécutés et que les in- quisiteurs £Eissent et eieroent leur efifioe sans nulle dissi- mulation : ce que sans nulle £ftulte, afli^oie tellement les oeurs des subjects, qu'il est à craindre de qudque tumulte ou révolte, ce que de nostre oosté vouldrions bien empê- cher , sassant fort bien, que advenant uog tel changement, serons les premiers ruinés et gastés , mais noz remon- strances, oires qu'i procèdent de bon oeur et pour éviter toutte ruine et empescher que tant de sang des innocens ne soit répandu, est interprété, tant de Sa Ma^, comme de oeulx de son conseil tout au contraire, mesmes à demi i rebdlion et de inobéisanoe, desorte que nous nous trouvons en gran paine , car d*ung costé est la ruine tout évidente se taisant, de Taultre costé contre disant reoepvons le mauves gré du maistre et ester noté de con- trevenir à nostre debvoir, et comme en chose de tel poix je bien volu avoir conseil et advis de mes Seigneurs , sas- sant que Princes de tel qualité, me cognoissant tant leur serviteur , qu*ilx ne prenderont de mauvese part que je me adresse à eulx, parquoy les supplierés bien humble- ment de ma part qu'ils veuillent le tout bien considérer et me mander en amys comme nous nous porrons r^Ier

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cl ooiMhiiTe ea cest affaire , et si tous puissies a^oir leur iSd& adhris par escrit , nous TÎendroit bien à propos et leur Fémer. seroit une grande obligation de assister leur conseil, en cas de nécessité. Il ma semblé mieulx de parler ainsi gé- néralement, sans entrer en nulle particularité^ af&n que la chose demeur tant plus secrète et tout Tiendra en ung. Je ne tous escris rien du duc Ericb y sinon que le bruit estissi par tout le paîs de IcTée qu'il faiot et que se doit ester pour mester Finquisition ; si tous entendes quelque diose daTantaige, TOUS prie me le mander. Je suis mari que Hilmer Tan Guemen^ s'est mis en son senrice; si l'on le puisse retirer, seroit une belle chose ; d'aultre part, mon firfare, comme tous tous trouTerés maintenant tcts le DucdeSaxeetLaotgraTe et que scaTCS la nécessité d'argent que /ay , me semble ne seroit que bon, de assentir du Duc de Saxe, si ne nous fauldroit prester ung cinquante mille daller, prennant les trente mille, que le beau-père (i) de ma femme doibtpaier après sa mort pour hipotèque, des aultres ao mille luydonnerois bonne asseurance, aTcc- que cela nous nous porrions maister hors de tout charges, si le LantgraTC de son costé Tolusse prester quelque chose oultre cela pour quelques annés, nous Tiendroit bien à propos, pour empescher tant mieulx les desseigns qui se présentent maintenant. Enfin tous en userres, comme trouTcrés conTcnir. Je tous asseur que je suis bien aise de la Tenue du Conte de Schwartzenbourg et Georg Tan Hol etla Tostre, tous priant tenir la main , qu'i demeurent sur ceste bonne resolution, néanmoings si il y eusse qud-

(i) heaw-père» Le Duc Jean Frédéric de Saxe^Gotba, à qui Agnès de Hesse, mère d'Anne de Saxe, avoit été remariée-

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i56& quacbangOMiit, tous prie me advertir. le ettoii d'in- ^^VMT* tention d'escrire la lettre si jointe aa Duc de Saxe , um* diant ma femme, et luy ay faict lire, mais elle m'at prié que non ; je le tous ay bien toIu amyoie, affin, que si il Tinse i propos que le Duo de Saxe tous en parlis, ou le liuatgraTe^ ou son fils, auquel ay entendu qu'el aurat esçrit, puissies scaToir comme la chose est passé , mais s'ils ne tous en parlent , n'en ferois semblant, si ne tous semble aultrement: despuis que ma femme at yeu eeste lettre, elle at promis faire rage' et tellement TÎTre y que tout le monde en aura contentement. Hier elle Tint mala- de et pense qu'el aiyra eu une &ulse porte. Je tous prie merauToier incontinent ceste lettre, que je pensois escrire au Duo de Saxe quant n'an aures plus afEûre et seuremeni: et sur ce , mon frère , tous baise les mains. De Brada le lo de fdnricr An i566.

Yostre bien bon fràreà tous

fiûresenrioe^

GoiLLÂUMB nx Nusâu.

A. Mon»', la Conta Lcrays d^NaassA , oion boa IMre.

* tout non possible.

Noot aa cngroMpi» povrolp ^wm^Êjftmmiê trtMorilMkl iS66» fadqoes passages de la lettre doot le Prince foitmentioii» afin Février, de donner une idée de ce qu'il avoit journellement à souffrir. Cette oope est autographe;

Dvdileuchticher bogbomer Fûm E. 6. wacden on Bireifel Ton deraelber marachalk (i) yemanden haben wie aich meiiie hauafiraw vor aeîn aakoim»en mit mir ge> Ubt faatt nndiiiit was achantliche warten meiii gesdJedit «nd herkcnnnen aoazgdmît hat, und das nit alleiii hin- ner midi, acHider mir's aelbat Toer'a angesigt gaaagt, daa ir laid was daa aie in ém aolcha.» hanaz konameD aeL.« Dwttl aie aich ab€r lias Temcmen bei Termelten mar- aduJck, daa aie tidi nuhn fortan beaaer und gehoraam- Ueh wolt halten, bab ich 's auch darbeigelaaaeii , in bof- fenong, dweil aie ao fircundlich ven £• 6. war erm»* net, aie aol daaaelbig haben nachgefolget, aberlaider daa gagenspil hat «di wol befunden, dan wieder marsdiai ▼on Brûaadzog, ao zog meine hausz&aw auch von Braao sel nach dem finmneny genugsam gegen meine wiUe; dweil aie aber aagt daa man ire reia woUet Terhindern, umb aie umb den halaz brengen, ao bab ich aie in Gotiea namen laaaen ziehen, waa aie aber van mir in den brun- nen geaagt bat, wil ich's uf diamal deibei laaaen blâben, wil aber £. G. kortzlich anzaigen wie aie aich hilt, den eraten dag da ne van den Brunnen kaihi..... Ich kont nidita andera thun dan betrûbt undgedultzu haben, uff hoffenung daa mitt dem alter aich aol beaaem; aber nit lang demach uffenbar im aal, nadi dem abenteaaen^ bd

(i) marsehalk. Voyes Tom. I. Lettre log.

12

iSâB. beiweMn des Gnifeii von Hom und andere rom add, hatt Fénûr. sie die forgange red uffenbar geret und ein solche weseir angericlit, das iderman sich verwunderty wie ich die schmeworte die sie mir sagt , kunte leide ; und werlich es war mir schwer genucb, das solche worte for jederman geret waren; dan was heimlidi noch geschicfati kan man wol gedult, wen es nit su (ec kom; dergleichen red sein nuch uffiraals nach gesbhehen, for imch, so wol als hîn- der niich..*^ Ich faab es ailes K G. nitt woUen mitt sol- cben sachen bekûminem, bisz das nàdi die nott dana gedningen hatt , und ist das sidi meine hauszfiraw mitt aolchen leimen umbgehet , da sie, noch ich, noch E. 6. und aile ire geschledit, kain Er ' noch Rumb^ darvon ûbei> konunen.,..« Dan mir nit roûglich ist lenger ein solche leben zu leben, und.bett ich*s nitt gelasen umb E. 6. und andere ursachen, ich het werlich uf das mal eine re- ^solution genommen mein lebten nit mer bel ir zu kom* men und E* G* widerumb sie zu hausz geschickt. Welches ailes iétk E. G. in der leng hab woUe schreiben, uff das sie mach einmal wissen, wie die sachen stehen, dan len- ger zu hdden ist mir unnmûglig Dweii ich dan sehe

das ailes nichts hil£ft , bin der mainung aile ire leut nach meinem gefoUen stellen, wan aber £• G. odder meineher der Lantgraye £Qr gutt ansehen ergets einen feinen »U- gea voin adel und desgleichen eine erbera ^ fraw bei ir zu stellen, bin es ser wol zufriden; dan mitt solcben lech- ferdigen leutten so umbzugehen , wie sie biszhero gethan, ist ni zu leitten, noch erlich ; zum anderU bin ich ent- sdilossen das man ire kaine brie£f mer sol brengen , e das ich sie sehe, es sei dan van E. G. odder andere von iren

. Ehr. * Riihm. ' chrbare.

33

eliem und Terwanten un4 erlidie vom addeL Sie beclach 1 566. aich aacfa das' ich sie nit tractir nach irem stat , das beken Février. iàk aber nach meinem yermogen so wol als meuglich , dan nach denfogel musz man dai nest machcD. Ich hab - auch Tcrslanden das sieviel von ire klainodie, ketten und andre ding Terwechsselt hat, ich wil es ailes lassen besich- tigeu nach dem inyentar for meine unbelastinge ' Ich bitt Euer Gnaden verzaien mir das ich sie bemûe mitt solchenn handeln. und wais Gott das mir*s hertzlich laid ist das die BOtt darzu dringt, das ich Euer Genaden damitt musz bemûhen*

Copie d'unelettre au Duc de Saxe; mais pas amToié*

Le a6 février le Landgrave Guillaume de Hesse écrivit au Prince , qu'il venoit de célébrer le i a de ce mois son mariage avec Sabine de Wurtemberg. Il lui fait part aussi des levées du Roi dnSspagne contre les Turcs. « Wir sind glaubhafftig berichtet das » der Kônig vier regement Teutsches Kriegsvolcks anzonebmen wil- 9 lens ist y des Yorbabens sie gegenn den Tûrcken in Italien su ge- praucfaen. » (IMLS.) Des nouvelles de ce genre augmentoient les craintes et les soupçons. La Gouvernante écrivoit le a4 mars au Roi : < Aussy se disoit que Y. Maj. venoit avecq aulcuns Régimens d'Aï- A lemagne et Espagnols , et feront icy ériger des Citadelles , avecq » choses semblables ; dont les subjects de Y. Maj. se trouvoient fort « csbafays et troublez, Procès des ComL eTEgm^ IL 296.

pour mt décfatrge-

_ 34 ~ LETTRE CXXIX.

«

N. de Hanws au Comte Louis de Nassau. Sur les réso- lutions des confédérés et la nécessité de prendre des mesures vigoureuses.

1 566 ** N. de Hames , étoit depais i56i roi d'armes de l'ordre de U Février. Toison d'Or. Protestant zélé et véhément, il n'aimoit pas les demi- mesures , et prit ane part très active aux démarches de la Noblesse, n périt dans la première expédition du Prince d'Orange contre le Duc d'Albe. Strada le cite parmi les premiers signataires. « Primi omnium fuere Nicolaus Hames.., praecipuum conjurationis în- « strumentum; Baronnius, Ghibercius, Lefdalius aulicus Egmoo- » tii , Joannes Mamixius Tolosae dominus , Ghiselia ^ Meinserîos 9 et Olhainius. » I. ao6. Ce fut lui qui en novembre i565 ne craignit pas de tourner en ridicule ce que Viglius Président de l'or- dre avoît dit , à l'occasion de rassemblée solennelle des Chevaliers^ sur les mérites de St André leur patron. « Homo sectis contamina- » tissimns Pnesidem ex legenda S. Andreae somnium aliqnod re- » citasse dicebat.» ViL Figluyp. 44* MS de Warou est apparemment Guillaume de Merode, Seigneur de Waroux. MJDolhain est Adrien deBergeUy qui en 1669 commanda les gueux de mer. M/ de Zouwre- val nous est inconnu : peut-être est ce M/ de Longueval^ qui servit plus tard sous Brederode. Mats il nous semble encore plus probable qu'il s'agit ici de Philippe de Mourbais , Seigneur de Louven*al, qui se trouva aussi en mars aux conférences de Breda ; F^ d, Haer^ de iniûis tumultuum , p. ao4> MS de Toulouse est Jean de Marnix , frère du célèbre Seigneur de S.' Aldegonde. M. de Leefdael est Christophe de Leefdael , dont on sait peu de chose avec certitude. Te Water , H. 492.

Cette lettre est extrêmement curieuse et caractéristique. Par- tout perce un vif mécontentement des conseib modérés du Prince, à qui on reprocha aussi plus tard de n'avoir pas fait cause commune avec ceux qui vouloient procéder sans aucuns ménagemens. « Arausiensis sua canctatione et haesitatione passus

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«st nostroruiD ^ircs attenuari. » Longuet ^ Episi, ail Camer, 64« l56<>. M. de Hames vouloit/cw^rle Roi à assembler les £tats-Géoéraux Février. t^ant plane puissance : mais c'étoit vouloir uoe révolution , un Gouvememeut républicain ; le Prince desiroît prévenir la révolu- tion. — On peut se faire une idée d'après le style de ce Seigneur, combien les discours^ les conseils et les exemples de ceux qui paitageoi«it ses opinions, dévoient augmenter l'effervescence po- pulaire. B y a sans doute beaucoup de vérité dans la remarque de SbtÊda, p. ao^ «Nobilium aliorumque qui se aggregaverant , non » eatdem mens ac finis , uti ferme accidit in coetu plurimorum. Nam~

que alii satis babebant , si Pontificii quaesitores arcerentur mi- > nuerenturque Edictorum poenae : alii super baec in libertatem

Religionis intendebant: multos nulla Religionis Edictorumve

Gara, sed cupido agebat praedae ac rapinarum : denique nonnulli » majns intérim opus roovebant, ac per eas turbas excusso veteri

Domioo novum meditabantur. » Le Prince mettoit déjà le même système en avant y que lorsqu'il fut entièrement au fait de la nature et du but de la confédération. Voyez p. 4' > £^i*

Monseigneinr , depuysyostre partement des pays de pai deçà TOUS n'avez eu , comme je pense , aucun a> ertissemeiit de pas un de nos alliés ^ touchant nostre affaire, combien que par plusieurs fois nous eussions bien desyré trouver moyen pour vous avertir des chozes qu'avons traictées en grand nombre et rien conclu. Si est ce qu'à la dernière as- semblée, là estoient mons/ de Warou Lieutenant de mons/ l'amiral; mons/ Dolhain, mons/ de Louwre- val, mons.' de Toulouze, mons.' de Léefdael et moy, fut arresté une conclusion la plus proffitable au juge- ment de tous et la plus facile touttes celles qui au- paravant sont esté mises en avant; nous le feismes soi^s 1? correction et avis de mons''. de Brederode, auquel nou&

~ 36

i566. déclarâmes les particularitës de l'entreprise, et ftmonsei* Février, gneur le Prince la généralité; mons.' de Brederode la trouve excellemment utile y mons7 le Prince en a rejette la géné- ralité, se tenant pour asseuré de Fimpossible^ veu les grans proffitzet la grande facilité que nous attribuions à la dite entreprinse, joinoc qu'il n*est encore d*oppinioD d'u* ser d'armes , sans lesquelles il estoit impossible de mettre noistre pourject en exécution. Nous attendons tous tos- tre retour avec un incroiable desyr et expectadon , espé- rans que ayderés à faire luyre le feu es ceurs de ses Sei- gneurs icy par trop lent et sans yigeur. Ils veullent que i l'obstination et endurcissement de ces 4oups affamez nous opposions remonstrances^ requestes et en fin parol- les, de leur costé ils ne cessent de brusler, coupper lestes , bannir et exercer leur rage en toutes façons. Nous ayons le moyen de les refréner sans trouble, sansdi£Scul- té, sans effusion de sang, sans guerre, et on ne le yeult* Soit donques, prenons la plume et eux l'espée , nous les pa- roUes y eux le faict; nous pleurerons, eus riront, le Seig- neur soit loué de tout , mais je ne tous puys escrire oecj sans larmes: tous les povfes fidèles sont esperdus yoyans le remède si tardif; nous les avons consolés un temps, leur promettans bref secours , mais je le voy ti^p esloigné par la tièdeté ' de ceulx quy y debvroient estre les plus animés* Les quatre villes de Brabant (i) ont présenté un escrit

(i) Brabami, Bruielles, Anvers , LouTaio et Bois le Duc, qui prétendoîent devoir être libres de rinquisition. Après un long exa- men de leur requête il fut rapporté à la Gouvernante, « que depuis » i55o aucun exercice de llnquisition n^avoit été au pays de Bra- 9 bant y el qu*à tant les suppliants ne doibvent estre chargés d*i-

tiMcnr.

~ 37

au chancelier et conseillers de Brabant , touchant ce der. i566. nier commandement ; mais il. semble queilz avouent les Février. edictz passés ) rejettans seuUement Tinquisition , s'amu* aans au nom y laissans les cbozes ; l'on dict que Flandres prépare un escrit semblable; aussi fisdct Hollande; mais je ne voy point qu'il puisse sortir aucun fruict de toutz leur escritz, car ce sera touijous' à recommencer; la ma- ladie et corruption de notre corps public est plus grande qae Ton la puisse guérir ayèc ces dousbuuTages' et sy- rops y il y fault adhiber une plus forte purgation ou cau- tère. Les estatzrgénéraulx ayans pleine puissance , est le seul remède à noz maulx; nous avons le moyen en nostre poToir sans aucune doubte de les faire assembler , mais on ne vealt estre guéri ; la grosse verolle , tant plus on la flatte, tant plus elle s'aigrit et augmente touijous jusques à mettre son homme au luzeau. Notre verolle est la cor- ruption de lafoy, de la justice, de la monnoye, debtes infinies, abbaissement, voire presque une extermination de la noblesse, offices^et bénéfices es mains de toutes per- sonnes indignes: allés guérir cela avec parolles !

L'inquisition est publiée par tout Henault , aux pays de Flandres, Ârtoys, Lisle, Douay, Orchies; on traveille de le mettre par tout aultre part et le fera t'on si Ton n'y op- pose que parolles. Je vous supplie, monseigneur, vous haster pour nous assister de vostre conseil et nous appor- tes certain traicté que vous nous aves promis, touchant les causes pour lesquelles l'inférieur Magistrat peult prendre les armes quant le supérieur dort ou tyranize et tout ce

iKxlle.» Procès (TEgm* If, 292. Auquel avis elle se conforma. En Flan- dre on demandoit réloignement de certain Inquisiteur Ttttelmans,

' tonjoon. ' breuvages.

1

38

1 566. quy y peult servir: nions/ de Toulouste , son frère , et mcyy

Février, nous recommandons bien humblement à TOtrebonne giâce,

priant le Créateur tous donner, monseigneur, Sa saincte

grâce avec augmentation des dons de Son Esprit. De Breda

ce ^7 de£ebvrier i566.

Vostre plus humble et plus affectionné serviteur,

Nicolas Rames.

MoDseipieury Monse^n/ le Conte Lodwich de Nassou.

Peu de temps après eurent lieu les oonférenœs de Breda et de Hoogstraten. « Bredae apud Orangîum frater LudovtcuSy Cornes » Zwarzenburgîi, Geor^us Hollios, et WeaterhoUios , Germani, » evocatus e Yiana Brederodius , privato item of&cio qnod ferdia- w tur Hornanua, Megemus,.... Hoochstratanus , atque una foederati » nobiles , Dandelotius, Yilerius, Hames, Boxtelius, Tfaolbasii, » Dolhaignius^ Léuverrallius, Warousius, numéro ad duodecîm: » multa ibi consilia. Aberant ab tsto conventu Egmondanus et » Marcbio Bergensis : in diem itaque insequentem Hoochstratano » ooenam Hoocbstrati Orangius caeterique indicnnt, Egmondanum » Bruxella y Marchionem Bergis ad ooenam lîteris invitant , quibus 9 nisi iis salutatîs discedere in Germaniam Zwarzenburgium noUe vaffirmarent. Hoocbstrati itaque novis consiliis de re tota delibera- » tur. » V, </• Eajery p. ao4.

Ce fut que les signataires du Compromis firent part de leurs projets ; mais cette nouveRe produisit un résultat très fâcheux , eo effarouchant plusieurs personnages influons qui desiroient , nais en s'abstenant de toute ombre de révolte , prévenir l'exécution des ordres sévères du Roi.

En effet ces ordres étoient généralement désapprouvés. Viglius , le Duc d*Aerschot et le Comte de Berlaymont n'eussent certaine- ment pas repoussé par principe Tlnqubition : dès qu'il s'agiasoit d'extirper l'hérésie , il pouvoit y avoir chez eux des doutes sur

j*

ao

l'c»pportujiitéy mm hod paa sur la légitimité des moyens les plus i566» ▼Mens, .£t oependant Yiglius lui-même donuoit des conseîb (ort Mara. modérés. Un peu plus tard il insista même sur Tabolition du pouvoir Inqiiisitorial et sur l'adoucissement des Placards. « Ego ne religio- Hem omnem cum Repub. amittamus , non potui dissnadere quo Aex liaec concédera t...., inductus cum rei necessitate , tum paUosanctoritate Egmondani eiquorumdam aliorumy quibus ezimi potest scrupulus me videlicet contraria moliri^ Tu au- tem teslis ipse esse potes me immerito hac suspicione iaborare. f^igUus ad Bopperum^ in JnaL Belg, I. p. a. p. 36a. Mais 1& plnparl des Gouverneurs, des Chevaliers, des membres du Con- seil d'£tat, avoient horreur de Tlnquisition par elle-méipe et non ptts nniquement à cause des exigences du moment. Les Comtes de Homes et de Hoogstraten , le Marquis de Bergen et le Baron de Monligny marchoient d'un pas décidé dans la voie que le Prince «▼oit tracée, et en outre les Comtes d'Egmont, de Mansfeldt, et de Megen, peut-être aussi celui d'Arembeig, balan^ient entre leur penchant vers la tolérance et la crainte de manquer aux devoirs en- vers le Souverain. C'est probablement d'eux aussi qu'a voulu par- ler Hopper^ Menu p. 6a. (voyez p* i.), et un autre passage , p. 63 , les Comtes de Mansfeldt et de Megen sont nommés « prouve que presque tous les Gouverneurs a voient fait les ob- serrations mentionnées par Strada^ v. Nonnulli provînciarum » Praefecti questi àpud Gubernatricem professique contineodis îlla 9 edicti severitate populis impares sese esse. Quin addiderc aliqui » Dolleseinid operam conferre utquinquagintaaot sexaginta homi- » num millia^se Provincias administrantibus , igni concrementur. » p. aoo. £t Yiglins dit expressément. « Ut dicam semel , Sanctus » Paulos nequiret persuadere hb homioibus ^ imo ne viris piis^ » Catbolicis , ex Inquisitione amplius religion! uUum aocessurum » fimctnm, sed omnes contra eam conspirasse videntur, idemque » clamant quod coram ab Comité Egmondano et Megcuio audivis- » ti. » FigUus ad Hopp. dSg. Ce fut entr'autres par l'influence du Comte de Megen que la Gouvernante résolut de se conformer à l'avis du Conseil de Braband tendant à libérer provisoirement cette province de l'Inquisition. Hopper , Mém. 65. Ce fut encore

)

~ 40

t568« lui qui plus lard oonséîlU à la DucheMe « d^adviser un moyen pour Mars. » donner oonlentement sur rinquisition et les Placarts avcoq paos 9 et pardon; » /. /. 70. » Qnippe Megemus, » dit Rurgtmdiu , p. lai. « caetera egregius et in paucis Gubernalrici poatea » chania, rigorem legum atqne Inquisitionem jnxta odemt. » Quant au Comte de Mansfeldt^ par aes relations de famille a^ec Bre- derode et comme ennemi de l'Inquisition , il étoit admis aux dâw bérations les plus secrètes du Prince d'Qtange et des siens; ai du moins on peut ajouter foi au récit de Strada relatiTement à ce qui auroit eu lieu après l'arrivée des confédérés à Bruxelles. « £a » nocte, remotis omnibus ^roe/lpr MoAsfeléUum^ multis Homanoa » egit cum Orangio de remHtendo in Hispaniam aurai Velieris tor- » que. . .«sed intercedente Mansfeldio nihil decretnm est« » p. ai8L Pendant les premiers mois de i566 il 7 avoit chez la plupart des GouTcmeurset CheYaliers de la Toison d'Or beaucoup de disposition à se réunir , afin de prévenir par leur influence tant auprès du Roi que dans les Pays-Bas , les troubles dont on étoit Visiblement me- nacé. « Se commença alors à disputer que la venue de S. BL n*estoit 9 nécessaire y mais qu'estant le Conseil d'Estat un peu plus autho- » rizéy et la religion un peu plus libre, que les Seigneurs et Go»» » yemeurs estans YassauU tant fidela et tant affectionnez an ser- » vice de S. M. et de son Ailèze , étoient suffisans pour maintenir les Estatz du Pays-Bas en bonne tranquillité et repos, aveoq » beaucoup d'aultres propos semblables. > Sans doute leur médliH lion eut été très puissante, et ils avoient la conscience de leur for- ce, puisque plus tard, quand la Confédération pouvoit compter sur un bien grand nombre d'adhérens, ik proposèrent au Roi une rto- nion semblable pour son service, en cas que les Confédérés se mon- trassent trop difficiles à contenter. Hopper^ Menu 79. MèmOi lors des délibérations sur la venue de ceux-ci, « aulcuns du » Conseil disoient que se monstrans les Gouverneurs et Chevaliers » de la Thoison d'Or uniz avecq un courage valeureux et efforcé de » ne vouloir souffrir aulcun changement ou nouvelleté en la Rdi- » gion , qu'il ne seroit nécessaire d'octroyer aux mauvais leur re- u queste, ni aussy d'entrer avecq iceux en aulcun party. » /• /• 71. Le but du Pnnce en invitant les Seigneurs à Bréda étoit, comme déjà en t563 contre le Cardinal de Granvelle (Bopper^

41

{»• !i5) de délibérer par leGouvernemenl-Génénli eftde i56dr preodre oonjointemcnt des mesoreB pour tenverleiMys. Cest ce Février, qu'il écrit lui-même dans son Apologie.

« Ayant bieo seoti le mal estre tellement accren qu'il n'estoit » plos question de bndler seulement des pauvres gens qui se le»- » soient jetler dedans un feu / mais que plusieurs de la meilleure

> IVoUesse et des principaux d'entre le peuple en muhnnroient , » oraignant qndque dangereuse issue , comme je Toyois devant mu 9 jeux la France ayoir enduré un dangereux aooès de Guerre eivile

> pour semblable occasion pour Tobligation que j'avois à

» raison de mon serment et pour mon devoir envers le Pays ; je » priay Messieurs mes Frères et Compalgnons Chevaliers et prima- » imnlx Conseillers d'Estat de s'assembler à Hooclistratf;ny en inten- 9 tion de leur remonstrèr le danger apparent auquel estoit le P^ys ,

> à scavoir de tomber en Guenre civile et que le vray et unique

> moyen pour l'empescber estoit que nous qui pour raison de nos » Grades et Offises avions autorité au Pays, prinsions le (ait en ^ main , pour apporter le remède que nous trouverions convenable an bien du Pays. . . ; . Et combien que je leur remonstrasse beau- » oonp de raisons pour les faire condescendre' à mon advis.,...^ » toutefois il ne fust'en ma puissance de rien impétrer, et ne mepro- » fita cette entrevue d'autre chose sinon d'un témoignage à tout le » monde y que prévoient de loiog le mal que nous voyons k présent , » j'svoîs diercbé tous bons moyens pour le prévenir et divertir.

m Mais ceulx. •• .. qui trouvoient ces persécutions dures et qui » ne voyoient, icelles durantes , aucun repos asseoré en œ Pais. , » se mirent à proposer nouvelles entreprises , lesquelles pour raison 9 de mes Cberges je trouvay moyen de descouvrir; tant y a que » craignant qu'il n'en suivit une très dangereuse issue et estimant » que cette voye estoit U plus douce et vrayment juridique , je » confesse n'avoir trouvé mauvais que la Requeste fut présentée* Hvmon/y T , I. p. Bpa.*

Donc le projet du Prince échoua. Il ce peut que sa proposition avoit déjà été repoussée « avant qu'on eut appris l'existence de la cou-* fédération ; d'après le récit de v. ffaer, p. ao5 » on supposeroit le contraire; mais en tout cas la découverte de ce secret lui 6ta toute possibilité de succès. L'idée qu'on vouloit imposer la toi au Souverain

42

1 566. pv une lif;oe entre les sajets eC même par les armes , avoit causé ummc Mars, impression trop funeste. Le G>mte de Megen manifesta son indigo— nation. « Itane uti pauci n^ulones rem tantam aadeant? Deona » testor, si duoenta mihi florenorum millia Rez anonmeraty nae » hisoe onmibns capnt comminao. » F, d, Haer, L L ao5. Cette impression se montra peu de jours plus tard au Conseil d*£tat. « Mansfeldiusy etsi Pontificios in Bel^o Quaesitores haud proba* » bat, negavit tamen recte fieri ab iîs qui per hiyusmodi ooigura- » ftiones ac tnrbas contumacius a(|;erent qnam ut rogare videren-

» tnr Neqne aliter eas conspiratîones ae foedera interprat^

» bantnr Arembergins et Meganus. » Strada ,L an. On ne son- gea plus qu'à avertir au plus tôt la Gouvernante (Procès d^Sg- moniy /. 1 54 J y ^t c'est ainsi que la première conséquence des mesu- res précipitées de la Noblesse fut de rallier an parti coninûee des auxiliaires puissans, et de neutraliser presqu'entièrement une influence qui eut pu devenir très efficace. G. Sobets , Sei- gneur de Grobbendonck, qui avoit pris une part très active à la cbûte du Cardinal de Granvelle, écrivit, plusieurs années plus tard que la requête, (c'est-Ànlîre la Confédération dont la re- quête fut le premier résulut) avoit ;été la boite de Pandore CPtmdomepyxù; yciyet Burmaimi Anakcta , L laS^, et les Confé- dérés eux-mêmes décrivent an mois de juillet le changement de dispositions dont nous venons de parler, de la manim suivante. « Soudain après nostre requeste présentée, nous nous sommes ap- » perceuz assez derement que plusieurs Seigneurs , mesme des » Chevaliers de l'Ordre, se sont distraicts et séparés de nous, « fuyans nostre compagnie, comme si nous eussions commis crime » de lèse-Mtgesté et cas de rébellion , traictans plusieurs affaires » entr'eux à part et en secret, ce qu'ils n'avoyent accoutumé de » faire auparavant » Le Petit , p. 1 1 4**

On peut conclure aussi de que c'étoit bien sincèrement que le Prince se plaignit d'être rangé parmi les confédérés. « Le Prince V d'Oranges et le Comte de Homes disoyent en plain conseil qu'ils » estoyent d'intention de se vouUoîr retirer en leurs maisons, . » se deuillans mesmes le dit Prince que l'on le tenoit pour suspect » et pourchief de ceste Confédération. » Procès dEgmoni , //• 343.

43

LETTRE GXXX,

Le Comte JCEgmont au Comte Louis de Nassau,

*^^ Le Comte d'Ëgmont y qui dans les dernières années avoit or- j ggg^

dinairement été de la même opinion que le Prince, commen^it iif«^

plus on moins à hésiter y à mesure que les affaires prenoient un

«spect plus sérieux et plus menait Le Prince avoit , comme

aaari le Comte de HomeSy relusé, après la publication des ordres

àm Boi, de venir au ConseiL Lui, « parlant plusieurs fois à BCa-

» dame , et commonicani semblablement avecq aultres bons minis-

très de S. M. ses amis et familiers, se montra fortdubieux s'il

» debroit continuer au Conseil , ou non, et estant quelques fob

9 admonesté .•••...• respondit que c*estoit bien dict, mais que

» ceolx qui le disoient, n'entendoient les points d'honneur^ ny

» acavoit les reproches et objections qu'il soolfioit journellement

> de ses amis. » Hopper^ Mém, 68. H étoit grand ennemi de l'In-

qaisilion. « Interrogatùs Egmontius negaverat se adversus aliquem

» mortalium pro Inquisitione edictisve pugnaturum. » Straday /•

31 8. Mais par contre il étoit très zélé catholique et serviteur dévoué

da Roi. Dans sa défense, faisant mention du serment que la

Gouvernante imposa en 1 5 67, il dit . « Je n'ay jamais refusé de

% prester nouveau serment; ains se trouveroit que plus d'un an

» auparavant, j'ay proposé au Conseil entre antres choses que tous

» eeidx qui avoient Gouvernement , ou charge de gens de guerre et

» des places fortes, tous Officiers de S. M. et Magistraux des vil-

» les y deussent faire nouveau serment; mesmes entre autres poincts

» d'observer nostre saincte Foy Catholique: dont aulcuns de mes

» Amis me sceurent bien mauvais gré , disants que par je voul-

» lois faire quitter leurs charges. » Procès dEgmont, L 71. H se

rendit à Hoogstraten pour satisfaire aux lettres itératives du Comte

de Schwartzbourg ^ 9 avecq sceu de Madame laquelle j'avois préad-

» vertie de mon allée. » LL 79, Cependant on voit que ce fut

pour rempUr aux commandemens de M. le Prince;^ et bien

que celui-ci n'aura pas confié tous ses secrets à l'auteur de la sus-*

44

l56& dîte pn^Kwition, b Comte eo diMOl» «Mak n'y fui faici que llm,^ » boone chiere. » 4 /. 78 , a dit la Térité sans doute (son billet ea contient un indice) , mats paa toute la vérité.

Monsieur lesecrétere, pour remplir aux commande- mens de Monsieur le prinse , je me trouyeray demain au soir à Haugstrate , parquoy ne feray longue lettre, estant fort ayse d'y yeoir demain la bonne compaignie et pour sy ou pour [moy ' ] 9 je tous prie de porter demy dousaine de flacons du roelieur vin de Breda , pour en poToir be- ser les mains à Mons/ le Comte de Swarsenbourgh et ^u seigneur Jorge van HoU De Bruxelles ce 1 1"^* mars , à 10 heures du soir.

Je vous prie beser les mains de Mons/ le Prince de ma part.

Vostre bien bon amy et bien prêt à tous obéir ,

LàHOAAI. n'EGMOHT.

A Monsieur , Monsieur le Conte Ludwigh de Nassau.

Le Prince donna avis de la Confédération à la Duchesse de Par- me. « Ad Gubernatricem Lugduno Batavorum scripsit Orsnglus. » Sirada^ I. aox Cet historien ajoute que ce fut le 39 mars, peu après que la Gonvernanteen avott reçu la première nouvelle. Appa- remment il faut lire 19: car , d'après Strada lui-même , p. a 10, le Prince se trouvoit déjà le ao à Bruxelles au Conseil d'Etat Et qui plus e«t , la Gouvernante mande au Roi qu'il assistoit déjà le aSauz dâibérations; et dans une lettre du a4# que le Prince

» non (?).

45

4H)raiic;e loi avoit eacrit h ligue ôm Gcntilsliaiiiiiiet aedaire»» Pro- i566. car <2ef CbMle^ d^Bgmoni ^TL 3o&y ^gi^. Mars.

La Gonremante se troavoit dans une grande peqilexité. Lee aTÎs, les bruits faux ou exagérés se succédoîeot. Le Pensionaire Wèsembeek décrit avec beaucoup de vivacité cette variété de nouvel- les et de conjectures. « D*een seyde dat *t gebeele lant was ghe- rriidleert , d'ander dat aile den Adel tegben den Coninck op- stont , andere datter eene vergaderin^e was van ved duysenden die gbewapender bant nae 't Hof toequamen: andere dalse Grycbsv(4ck van bnyten *8 lants soo te Yoet als te peerde by baer badden : andere datse beymdyck Terstant mosten bebben met eenigbe Steden, die se Toor d'eerste innemen souden , ende on^ dat niemant baer Toomemen wiste, so wert daer seer Yreemt van gfaesproken : d'een seyde dalse ganscbdyck gberebelleert waren ende 'tganscbeLant innemen wilden; andere datse begeerden de ganscbe regeringe te veranderen naer baere fantasie: dederde dat- se d'onde Religie souden Yerdryven ende de nieuwe met geweld inyoeren: de vierde datse dootslaen ende veijaegben souden aile de Gbeestelycke : de vyfde datsb met gbewelt souden aenbouden dat de nieuwe Religie toegbelaten soude worden: de seste datM de Haocaten ende dinquisitie te oiet gedaen wilden bebben. » L Lf p. 67.

LETTRE CXXXI.

Le Comte de Hoogstraten au Comte Louis de Nmsatu

\*M/ de Càlenbourgh est Florent de PaUandt Comte de Cuilem- bourg , en i537 , d*abord catbolique intolérant, puis protes- tant zélé. Le Comte de Berghes est le beau-frère du Prince (voyes ToouL p. 29a). Ces deux personnages, le Comte Louis et le Comte de Bréderode , étoient les prindpaux cbefs des confédérés. D'après Strudoy c Omnespari propemodumet juventaeet animi vigore magna > molitnri : praesertim Brederodius, cui primae in ea oonjnratione

46

l566. * P^t€8 delaUe sont, «ive ezoelleatiâ Bcigicae Nobilitatîs e prîscis m^^ » Batavomm Gomîtibns deductae , aive ob juvenis in^enium peni- «cre, atque licentins advenus dominaiiteB , eoque mokitiidiiii » gratiim ac tnmukitantibus «^poitiuam. » L ao8.

Le Comte de Hoogstraleo , étoit rereiHi depub pea d*Alleiiiii- goe; «Reoeos a nuptiis Dncis Holsatiae Regius lef^atua redieraU » V> d. Bàer, ao4.'

La requête des Nobles à la GouTeroante fut modifiée plus d'une fois; surtout adoucie d'après les conseils du Prince. « In dictando » libeUo non unus aliquis consensus : salins in aliam atque riiun » ^erterunt formam. » Rurgttmbts , p. 1 18« « Libellns ab Orangio » caeterisque in lenius yerborom genus commutatus. » f^ dL Haer^ 307. Bfais la dénomination de hiXL&t ne convient pas trop à la re- quête, et d'ailleurs le Comte de Hoogstraten ne savoit apparent ment pas encore qu'on avcnt résolu de la présenter (voyez la let- tre i33.)«

Monsieur , ayant reoeu lettre une de Monsieur de Gu- ienbourgh par laquelle me feict part du diangement qu'il at faict ayecque le Conte de Berghs en quelque certain billet, n'ay youlu laisser tous en adyertyr en samble de ma [vape] tous pryant qui vous plaisse me mander ce quy vous samble du tout. Atant, Monsieur, voua bay- seray les mains 1 00,000,000 fob , et à toute la compaignie de Bréda, à laquelle suis et demeureray toute ma vie der- viteur. De Hoochstraten ce i5™® de mars i566.

Vostre plus que affectioné amy et serviteur à jamès,

Anthoihb de Lauulng.

A Monseur , Mons''. le Conte Lodwic de Nassaw à Bréda.

47

liETTRE GXXXII.

P. de Varkh au Comte Louis de Nassau. Sur les affaires de la Principauté d^Oran^.

^* An MmmencemeDt de i566 la France sembloit respirer un i566. insUnt ; une espèce de réconciliation yenoit de s'opérer entre les jj^fg^g Maisons de Cbâtillon et de Guise (^. Raumer, Gesch. Eur. II. ^38 ,) f et bien que la tension entre les réformés et les catholiques continuoit , surtout dans les Provinces , cet état de choses compa- ratiTement tranquille devoit avoir sur la situation de la Princi- pauté une influence salutaire.

Le Papen'étoit pas aussi satisfait que M. de Yarich: il écrivit au Prince pour se plaindre encore de la tolérance envers les héréti- ques : « Gubematrix, cujus sequi consilium jussus erat a Pontifioe » r^uncius de litteris (Pontificis) Comitl Culenburgio et Orangio 9 Principi tradendis , haud probavit Culemburgio litteras Aposto- 9 toticas Gommitti , ne forte eas îndecore susciperet baberetque ; 9 mîocnre periculo agi posse cum Orangio ^ praesertim quod sn- 9 per re a Pio Quarto admonitns olim fuerat , non sine metu amit- 9 tendl Principatus; se nihilominus occupaturam ejus animum

» ne împaratum Nuncius ofTenderet Congressum Orangii

» prodiviorem (nempe ex Gubematricis anticipatione) Nuncius B comperit» Strada , L a35. Le Prince reçut (ce qu'il eut appa- remment fait même sans l'entremise de la Duchesse) fort poli- ment et la lettre et la visite \ mais ni cet entretien , ni cet écrit n'aura changé ses dispositions.

Monseigneur^ Despuîs ma dernière escript à Vostre Seig- neurie, les affaires de la principaulté sont tousjours de- meuré en bon estât , comme sont encoires de présent.

La Ck>urt de parlement a esté assemblée le a5 janvier et ont demeuré jusques au ao*" de febvrier, jugeant beau-

48

i566, coup de procès. TaYoU £ùct un^ dutnge' avecq les ma- Uan. gistrats du Pape Jung malfiiiteur que j'avois , estant leur subject , en me rendant ung aultre qui estoit subject de son Excellence, lequel fut par le juge ordinaire condempnë es- tre pendus, mis en quatre quartiers et mis au quatre grands chemins de la yiUe, pour avoir faict rapte et aus- si plusieurs Toileries, lequel, comme enfiGBintdela ville ^ appdloit à Grenoble, chose que n*estoit encoires advenue despuis la réintëgrande, dont plusieurs mal affectionnés à son Excellence estoientbien aise, spérant par ce moien le recours leur estre ouvert. Et comme la Court s'assem- bloit, reoeut 1 appel à soy sans avoir esgard à Tappellation interjecté au dit parlement de Grenoble, le recepvant com- me à icelle et, Causant droict sur le dit appel ,dict qu*il a es* te bien jugé et mal appelle , renvoyé Tappellant au dit juge ordinaire pour mettre sa sentence en exécution. Le S.' président en plaine audience , il y avoit plus de deux mille personnes, estant le delincquant présent, fit unere- monstrance concernant la Souveraineté au peuple, qu'il ne se fadloit pas arrester à leur prétendue recours, et du- rcit près d'une heure, de sorte que toute la ville en alloit honteux et confus. Et ne reste aujourdhuj à son Excellen- ce, pour estre paisiblement Prince Souverain , que de fai- re ses loix et ordonnances et forger monnoye, pour exer- cer telle Souveraineté que le Roy faict en son Royaulme. La Court m'a prié de rechief escripre que son Excellence ne doibt plus différer à establir les loix et ordonnances queportay dernièrement en Flandres , ayant courrigé et rayé celle, que concemoit les personnes et choses ecclési- astiques , à ce que pleut à sa dite Excellence siluy plait les faire publier pour tant mieulx asseurer la dite souverai-

' vo échange.

49

Mlé,par ainsi, Monseigneur y il vous plaira tant iaire i566. qu dles soi^it passées. M^n,

Le S/ président et moy ayons esté en Avignon vers Mons.' le Cardinal d'Armaignac (i) , et luy faire entendre la bonne envie que nous avions de voisinir et vivre en tou- te paix et amitié avecq les subjects de sa Saincteté et au- tres nos voisins, et pour ce de confirmer l'accord que je passay en la présence du Roy avecq les officiers de notre S} Père le pape, et par mesme moien passer et accorder certain articles , pour raison desquelles tant eulx que nous pourrions entrer en différement , et les quelles luy baillâmes par roUe, avecq la forme du contract que con- venoit passer; et de tout j'envoye double à son Excellen- ce, ce que dit Cardinal a différé faire , jusques à ce qu'il aye eu responce du S/ légat.

Le Sieur Conseiller Hovelmans lors que je fus en Flan- dres^ me tient propos de certain accord qu'il avoit advise que son Excellencedebvoit faire avecq le Prince de Navar- re, toucbant la principauté et conté d'Enguien (a), pour n'estre empécbé désormais par quelcque ouverture de guerre, qid puisse advenir entre les deux Majestés (que Dieu ne veuille) en la joyssance du dit prindpaulté et con- té, de quoyje n'ay ' communicqué et tenus propos avecq le Sieur président, lequel treuve fort bien que Sa dite

(i) dArmcàgnac^ En i567 « de Yarick envoya des députés au > Cardinal , afin quMl confirmât le traicté de paix. » De la Pise y p. 35 1. Mais il s'a^issoit donc de nouvelles instances^ et pas , comme cet écrivain suppose, d'une première demande au Cardinal nouvel- knunt arrivé.

(a) dEnghien, Voyez Tome I. p. ^67, a8i.

« j»ea ai (?).

50

i566. Excellence passe accord avecq le dit Sieur Prince de Na- Man. varre, entretenantlesdroicts Souverains et estât delà jus- tice y establie et les subjects du dit principaulté; tout ainsi que son Excellence faict etacoustume faire, conune aussi le semble feroit Sa dite Excellence de par delà da conté d'Enguien.

U y a au terroir de Gourlheson ung [debuez et guerignes] de deux cens soixante huict sommées terre, lesquelles je fais rompre et sera une belle meterie , que , quand elle sera mis en culture, yauldra annuellement cent sommées bled...» et par ainsi il y auroit moien d augmenter la do- maine de trois ou quatre mille francs annuellement, la moicté plus que ne vault aujpurdhuy.

J ay aussi faict accord par délibération de la court sur le bon plaisir de son Excellence, avecq le S/ Darbies , qui prend sur les revenues de la principaulté trois cens livres de pension , que luy furent vendues par feu Bf ons/ Johan de Ghalon , pour le pris et somme de six mille livres, ..••• ceque jen ay faict, ce a esté pour autant que ce sont deux mille cincq cens livres gaignées au profBct de mon dit Seigneur»

Je vouldrois bien supplier Votre S.*** vouloir remon- strer à Sa ditte Excellence , que luy pleut pourveoir pour le mois d'aougst ou septembre quelcung icy en mon lieu, af&n que je puisse retirer; si ainsi estoit que fut le bon plaiûr de Sa ditte Excellence vouloir faire le dit ac- cord avecq le Prince de Navarre et nous en donner la charge ainsi que luy ay adverti , soubdain que l'aurions obtenu de Sa Majesté , seroit requis que le S/ président etmoy nous acheminerions vers Son Excellence, pour le tont aggréer et confirmer , et lors celluy qui seroit ordon-

51

y retoumeroit avec le dit S/ président. Au aui|diis n*y i566. a chose par deçà que mérite 1 escripre; dont prieray le 16/Lus» Créateur, après avoir baisé humblement les mains de yo* tre Seigneurie, Monseigneur, tous donner en bonne santé, accroissement de toute prospérité, thi Chasteau d'Oranges, ce quinadesme mars i566.

De Yostre S*** très humble et obéissant Serviteur,

PlBEBB DE VaRIGH.

A llionseigneur , Monseigneur le Conte hoàawicq de Nassau , etc.

LETTRE CXXXIII.

Le Comte de Hoogstraten au Comte Lotus de Nassau*

* *

jf. La résolution qu'avés prins par Vadx>ise de Messieurs le Prùicke et Conte de Bornes est sans doute celle de présenter la requête. Cette résolution fut donc prise quand le Prince fut re*- ▼enn à Bréda. Le Comte de Homes dans sa Défense (Trocès d'E^ mont, /. i54-^ écrit au sujet des conférences de Bréda et de Hoog- straten. « Et n*oyt lors le dit Défendeur parler de nulle Requeste^ s mab bien d'une confédération ou ligue, et n'y fut lors présent « Monseigneur de Bréderode. » Le Comte ne se sera peut-être pas cru obligé de tout révéler, mais en outre ceci peut se concilier avec œ que nous lisons ici , puisqu'en effet ce ne fut qu'après le retour de Hoogstraten que la chose fut décidée. Il est bon de remarquer le mot deux fois répété de lors^ et ce qui suit immédiatement dans la défense. « Et depuis le Défendeur pariist versBreda pour se re- » tirer à Weert. » Le Comte de Homes aura donc aussi appris la cbose à Breda,

52

i566. I^ Prince n'avoit pas trouré mauTaît que la reqnéte fat pré- H^ seDtée (Voyez p. 4x)« C'est à tort qu'on a cra trooTer sona «e rapport une différence entre ses aveux en i568 et z58i , car dans la Défense il désapprouve la confédération ^ et dans TApologie c*est de la requête qu'il s'agit. Il est bien vrai qu'au sujet de la confé- rence de Hoogstraten il s'expliquoit en i58i plus ouvertement et qu'il ne disoit pas alors, comme dans sa première défense: « Noos > nous en raportons aux Seigneurs qui ont esté à Hoocbstralen » quand y estions, s'il y eut autre question que de faire bonne » chère, et nous entrevoir, et festoyer quelque Seigneurs estran- » gerSy comme amis et alliés par ensemble. » Le Petit, p. i86.^

Il paroit que malgré les avis du Prince, on se disposoit à venir bien accompagné. Selon les Comtes de Meghen et d'Egmont on avoit résolu d'envoyer vers son Alteze environ mil et cinq cents hommes d'armes. Hopper^ Mém. 70. On tâchoit de s'assurer des Compagnies d'ordonnance composées en grande partie par la No- blesse. « Centuriones et signiferi obstricti sunt .... Scio quoque » HenricumBrederodium in Ordinariae turmaesigniferumstrinxisse » ferrum, quod sacramentum accipere detrectaret. » Burgundus^ 1 17. Il se peut que cette particularité soit fausse, mais le fond de la chose est réel; et c'est sans doute de ces cofnpagnies qu'il s'agit ici. n existe une lettre du Duc d'Alve il désire avoir « par escript » tous les noms de ceux de la bende de Mons.' d'Egmont, qui ont esté du compromis ou assisté à la présentation de la requête. » Te fFater^lVy 3oa. Et dans l'ajournement du Comte Louis de Nassau on lit : « Le Comte seroit venu présenter la Requeste à nostre

» très aimée soeur la Duchesse de Parme tumultuairement

» et incivilement; ayant ledict Conte auparavant mandé de son V authorité privée quelques bandes d'ordonnance pour Intimider » nostre dicte soeur. » /. /. a 4

Monsieur, je ne TOUS scauroy assez remerchier de la prime adyertanche que estez senry de me faire sy particu- lièrement de la résolution qu'ayés prins par l'advis de

~ 53

messeurs le Prinche et Conte de Bornes, les quels mW i566« seure n'eut reins plus devant les yeux, que le service du Mars. Roy et le maintoinement de ses pays, et [ainsir] certes eroyeroybien q'une belle remonstrance serviroit de beau- coup d'estre £Edcte, et quandt serat preste, etmyseau net, seray bein ayse que m*en faissiez part comme sluy ' quy vouldroit tousiour tenir la main que entreprendissies diosesy boin fondée, quy ny tumbisse dessus juste reprin- se;* y mest aussy d'advy que allant à Bruxelles ne scauries au monde mieulx faire que devons bein acoompaigner, ce que ne poyes estre , moings ayant à vostre dévotion les quatre Gompaignies dont me faictes mention en vostre lettre, oultre les subsignés. Quant aux principauix de ma compaignie, suis content leur faissies la meisme ad- vertance que aves faict aux aultres , et sy desyrés les mande vers moy, (comme [leurs] ne feront riens sans mon adveu) je feray voluntiers , m'asseurant m'obéiront, et ne feront difficulté à cbose si bein faicte, mais vous prye ne Eure saihblant au S*^* de Lalleyeuloye mon Lieutenant, non pas que je ne le tienne pour homme de bein et de service ^ mais qu'yl est maistre dliostel de Madame, et qa'en Tun des[fliehes]at tousjours porté des lunettes, les- qaelle ne scay sy signifient ung [advyse loy]. Sy commandez que sur ce faict ou quelque aultreme retrouve auprès de TOUS, serez obéy, ou bein s y vous plaist venir ycy le tien- diay en mercede. En cas que vous ne vous voulés servir de la lettre de monsieur de Gulenbourgh y de la [réponce] queluy ay fayct, vous prye mêla renvoyer. Je vous bayse les mains de ce que m'advertisses de ce que Madame at

' celui. ' reproche (?).

54

i5fi6. escript i monnear le Prince (i) et de sa [réponsse] à Imt Mars, quelle trouverat asses à morder ' , sy elle at des bons deos; quant à moy je n en ay pas eu , mais sy il se résouk d y aller y luy présente mon service à Faccompaigner, aTOC- que mes plus que humbles recommendations en sa bonne grâce. A tant, monsieur, vous bayseray les mains de bon ceur, pryant à Dieu tous donner ce que desyres. De Hoochstraten, ce 17 de Mars i566«

* Vostre affectyoné et amy frère à vous faire service f

Anthoinb db Lalaivg,

A Monsieur Mous/ le Conte Louys de Nassaw.

LETTRE CXXXIY.

Le Comte de Hoogitraten au Comte Louis de Nasscui,

Sur une affaire particulière.

%* Ce billet est curieux relativement aux moeurs du temps. La dette dont il s'agit , aura probablement été contractée eu Allemagne y d'où le Comte Louis et le Comte de Hoogstratea étoient tous deux récemment de retour : aussi trouvons nous sur

(i) « Pour contenter le Prince d'Orenge et le Comte de Hor- « nés leur furent escriptes trois ou quattre lettres di verses , à ce » qu'ilz voulussent retourner au Conseil, et estre présens à l'as- n semblée de tousles Seigneurs et Gouverneurs.» Happer y Mém, 71,

' mordre.

56 ~

la note le Duc de deux Ponts , WoUgang Comte Palatin. Il parait que 1 566.

les Princes Allemands commençoientà jouer gros jeu (voyez Tom. I. ])f an.

P* 49)* Quelques uns cependant s'en faisoient scrupule ; comme

par exemple Christophe Duc de Wurtemberg. «Von Spielen war er

» kein Frennd , weil man die Zeit , wie er sagte , besser anwenden

» konnte. » Pfister^ Serzog Christophe II, 11. Et cependant le

Dac «Toit séjourné long-temps à la Cour de France: mais il aw^a

été de Taris de Coligny, « qui ne scayoit ce que c*étoit que de jouer

» anx jeux de hazard , dbaot que , si Ton faisoit bien, ces sortes de

> jeux seroient défendus par tout le Royaume. » Fie de Coligny ,

^ 70.

Monsieur, pour me trouver estre redevable une petite somme au porteur de œste, sellier de monsieur le Prinche et quy réside à Brëda , ne me double aures bon moyen Tassigner de payement en ma décharge , me suys adyysé ▼ous prier qui vous plaise accepter le payer entantmoings de ce que me debvés suyvant ung total recueil de ce qu'avons joués ensamble, quy vat ycy joinct, dont remets le résida àvostre discrétion et commodité, oires quy meveindroit bon à propos dès astheur , sy en f ussies ainsi servy , ne m'en souciant au demeurant guerres, comme n*ayant chose que ne suis prest d exposer pour vostre service, ce que cognoist le Créateur auquel supplye vous donner Sa saincte grâce, me recommandant affectueusement à la vostre. De Hochstraten , ce ly^^ de mars i566.

L'entièrement vostre affectionné frère à vous faire service ,

Antboiitb ns LàLAiiio»

A, Monsieur , Monsieur le CoQte Louis de Nassaw.

56

i566» Le Conte Lodewich de Nassau doibct à Monfleigneiir, Mare, de jouer à la premies ' avecq le duc de Deux-Pont , la somme de 734 *

Item plus soixant escu de joer à la palme, que au table porte lao fl. *

Surquoi il fault rabact 6799 demis réalles d'argent , que le dit Conte Lo- dewich a gaignë à jouer au picquet, qui porte la somme de . . bg4 A : 18 sous.

Item plus a gaignë Monseigneur à joue à la palme à gand et au table, cincquant quatre escu, porte 108 fl. »

Item plus m'at le Sieur de Haraes assigné sur le dit Conte Lodewich , sexze escue , quy porte 3a fi. »

Vient bon à Monseigneur , 399 fl: 2 sous.

Après la signature en Compromis , on avoit envoyé par toutes les Provinces pour recruter des alliés. Un très grand nombre de Nobles avoit signé. N. de Hames se vantoit d'en avoir une liste, sur laquelle se trouvoîent jusqu'à deux mille noms. « Inde missi per singulas Provincias qui soUicitarent animos popu- » larium : haud irrito oonatu , quippe aggregatîs quam plurimis , » tantâ aliquorum confidentiâ ut auditâ Hispanicà censura, igaari

' priiue (?)

57

Maintmaol il s'agissoit de réunir un gcand nombre de Coafédéréi ]m^. à Broxelles, et c'est à quoi Técrit suiYant est r^tif» On envoyé de nouyeau des députés par tons Us pays {per singulas provincias.) .

Mbmoieb.

lyenToyor en extrême diligence par tous les pays aver- tir nos alliés^ pour se trouver le 3"^ du mois d'Ayril pro^ chain à Brusselles, ayec aultant de cheraulx et armes et en aossy bon éipipage <{ue faire se pourra , toutesfois en leur équipage ordinaire, sans hamois, pour le 4"** p^^ senter à Madame la remonstrance eonôeue, qui 'contient Tabolition de l'inquisition et des édicts et placarts concer- oans ioelle.

Le 4"* du dit mois nous nous trouyerons au logis de Monsieur de Mansfelt , au matin à sept heures aujHràs de Monsieur de Bréderode.

A Monsieur le Conte Lodwick d'escrire aux officiers de la oompaignie (i) de Monsieur le Prince , d'amener au dit jour autant de gentilhommes et hommes d'armes que fiiire se pourra. Le mesme Seigneur Conte escrira à Mon- Mur de Hocfastrate pour le mesme effect.

A Monsieur de Rumen (a) faire le mesme en la com- paignie de Monsieur TAmiraL

(i) {kmqMMgnie. Yoyes ci-dessus, Sa.

(a) Btuneru Bernard de Mérode, Seigneur de Rumen.

58

iSB6^ A Monsieur le Conte Ghulei (i)ftm le mesmeen Mm. celle de Monsieur son père*

A Monsieur de Bisver le mesme en la compaignie de Monsieur d*Egmont.

A Monsieur de Bréderode le mesme en la sienne. Lettres de crëdence à tous oeulx qui seront députés pour fiEÛre les exploicts signées de nous [trestons-l

Avertir pour Artoisi St. Qmer , TâJ Dolhain et M.' de

JLongatie. (a)

Averdr et traicter pour Hainault et VallencieniieSi M.' de Villars. (3)

Avertir et traicter pour Glieldres et Overissel, M.' de Thodome et

M/ de Welle. (4)

Avertir et traicter pour Faulipie-

mont , Maestricht et liège, M.' de Rumen»

(i) €k4irks. Le Comte Charles de JUtasfeldt. (a) Longatre. C. de Hoacbin , Seigneur de LoDgutre. Jf« te Water a deviné joste, quoique sur sa liste il lisoit LonpoUê.

(3) Fiilars. Jean de Montigny y Seigneur de Titters.

(4) dis Firflie. Mentionné par 2k iraSen IIL 374« S«r sa liste ce nom est changé en dbjfettl

59 --

ATeràr A tndcMr pour Lmern^ iSM.

bourg, M/ Dandelot, AL' Del- »h?s*

bau(i)etM.'de6hifl- tell^ (a)

Pour HoUaude Monsieur le Conte Lodwick escrira à Mons/ de Bréderode, qu'il y députe quelques gentilhom- mes à cest effect ayec ses lettres de crédence* t^

Pour Zélande Mons/ le Conte Lodwick s'en est chargé.

Pour Frise Mobs.' le Conte Lodwick s'en e^t chargé»

Pour Namur, M/ de LouYen)al>: 9L' de Backer«

selle (3)et M.' de Brandebourg. (4)

Pour Lisle, M/ d'Escaubeke. (S)

Pour Tooraay, M.' Dolhain en pariem à Mons'. de

Chyn et à M/ de Bailleul.

Pour Armentiéares et autour, AL' de Nosthote.

Pour Oudenarde et Alost , M.' de Bosch et M/ de

Montoye. (6)

(i) DMau. Chez te fFater on lit Delvau. (a) de GÂùtelies. GoraeiUe de GhiiteUes, ma d'une famille très considérable de la Flandre. Tt Waier, II. 41 3.

(3) De BaekerseUe* Jean Gaseafaroot , Seigneur de Baokttneel , Secrétaire du Comte d'Egmont.

(4) De Bnmdenbourg,V. de Brandenboiirg. Te fTater, U, 278.

(5) tfJSseaubeàe. Jean de Sauvage, Seignenr d'Eicanbeek.

(6) MfofUoye. AjdrieD de Mentoy^ Te fFaêer^ ilL itfi.

60

iSiSé. Pour Flandres avertir et trakter, M/ de Vendwitle et Màn. Hames.

A Bruxelles pour arertir et traîc- ter, M«' de van der Mee-

Te(i)etlL'deMoL(a)

A Louvaib^ IL' de Boisot. (3)

Pour Bolduc pour traicter, M.' de BoecxteL (4)

En Anvers pour avenir, M.' de Berchem (5)

et IL' de Brecht, (ff)

Pour traicteravecla ville y Le Conte Lodewiclu

La chargé de semmer les billets (7) par tout se don*

(1) Fan der Meere. Philippe v. Meere, Seigoeur de SaTen- them et Scerrebeeke, Gentilhomme du Prince dTOnmfe;

(a) De Mok Anthoine de Mol, btn d'nne famille noble du Braband, Gentilhomme du Prince d'Orange.

(3) De Boisot. Louia ou Charles de Boisot Te Water, L a6x.

n. 248.

(4) De BoecxteL Jdian de Horaes , Baron de Boztel et de Baucignies.

(5) De Berchem. D appartenoH donc aux confédérés, comme supposoît déjà M. Te Water^ L a5o.

(6) De Brecht. D'une famille noUe du BraEmad. 7Sr Water, m.

(7) BfZfelir. Le 3*» avril la Gouvernante écrivit au Bot qu'à AuTers « aulcnns malings esprits scmoyent des billets que ce que » l'on avoil répondu sur la requête des quatre villes estoit pour les

€1

aux ministres d'Anyers, lesquels Mous/ de S^ An- xSM. d^[onde ayertira de la résolution. JCius.

De repartir le roUe des alliés selon [les romarkes] , a£Bn qu'un chacun des députëcT sache quels il doibt arertir.

Nous ijoatons à ce document ane autre liste de députés de la Koblease» qui pourra senrir a fixer avec plus de certitude Tortho- fraphe de quelques noms douteux. Cest la même, à ce qu'il paroit, qu'a communiquée M. Te Water /. U IV. a4, mais d'après une copie ou très fautive ou très difficile à déchiffrer. ProkMiblement cette dernière liste est du mois d'avril et contient les noms des doutés qui dévoient veiller à l'exécution des promesses faites à la Gonvemanle relativement au maintien du repos public Pour la plupart des Provinces on trouve le nombre de quatre , conformé- ment au récit du*Pensionnaire Wesenbeeck. « Sy bebben uyt bare vergaderinghe gbeqoemt ende ghecosen vier van elcke ProTincie,

> die In elck quartier gaede slaen ende besorghen souden dat » aldaer niet en souden gheattenteert worden teghen de voorscbre-

> ven gdoften. » Et Bar ^ qui du reste suit ici , comme souvent , pnsque mot à mot le récit de Wesembeeek p écrit drie rf vier^ I6i.

> tromper Les malveillans ne cessent de faire tout extrême

> pour faire eslever le peuple ; ayant eu advis que aulcuns avoyent » apprettez environ cincq mille nouveaux Billets et escripts, aul-

> tant ou plus séditieux que tous les aultres. » Procès (t£gmont. Il 3o7.

62 i666.

Mars.

BRABANT.

Mons/ de Rumen.

- Bouxtel.

- Risoix. (i)

- Mellyn. (a)

- Tan der Meeren.

- Carlos. (3)

- Mont. St, Aldegonde.

HAIVACT.

Mons/ de Audrigny. (4)

- Noyelles» (5)

- ViUers.

- Groysille.

- Thouloaze.

A&TOiS.

Mons/ de Goubeoque. {6)

- Doulhain. *— - Longastre*

(i) De Risoix. Charles van der Noot, Seigneur de Rysoir. (a) De Mellyn. R. de Melun, à ce que croit M. Te JFaUr^ ir. a5.

(3) De Carlos. Gaspard van der Noot, Seigneur de Carlo. Te Water, m. 169.

(4) Judrigny. Chez M. Te ÏTater on lit De Brouckerygny. D s'agit ici de Charles de Revel, Seigneur d'Audrignies,

(5) NojelUs. G. de Montigny, Seigneur de Noyeiles.

(6) De Coubecque. Chea M. Te Wateron lit deeccobecque;hàt Sauvage, Seigneur d'Ëscaubeek.

«3

lloiuk' de Eiquerdesi. (i) iS6âl

Mm.

HOLLAVDB.

Mons.' d* Aflsendelft, •— de Wulpe. (a)

- Langeraic. (3)

HAIIUR»

Mons.' de Brandenborg, (4)

- Loubervaulx. (5)

- TyllL (6)

- Bacquerzeele.

LVXBHBOVRe. (7)

M0D8/ de Gistell.

- la Graioge. (8)

- Delyau.

(i) I>e Esquerdes, Eostacbe de Fiennes, Seigneur d' Esqnerdcs.

(a) De Wulpe, Chez Te Water il y a & Ifispe. Probablement fl s'agit de Jean de Renesse , Seigaenr de Wylp on Wulp, Te Water ^ m. 385.

(S) Die Langenuc, F. de Boetzelaery Seigneur deLangerak.

(4) De Brandenàorg, Chez Te Water ii y ti de Lucembourck* Notre leçon paroit la véritable : voyez la liste précédente.

(5) De Loubervaulx. Apparemment, d'après M, Te Water ,1» Seigneur de Louverval.

(6) De Tylli. M. Serdaes, Seigneur de Tilly. Te Water^ III. agi.

(7) Luxembourg, En tête des noms pour cette Province chez Te

(8) Delà Grainge. Sur une autre liste, d'après M. Te Water, N. S/ de Grange.

66

i566. femdtbeschehengedencken; ahodas villguter Leuthe be* Mars, sorgen y dieweill ire Mau. des gedachten Kriegsvolcks wî- dem Tûrckhen dero orten nitvon nothen haben werden, das sie daszelbig ettwan in andere wege gebrauchen mcchten nnd tmdenn schein des Tûrckhen zughs, durch rath unruîger leuthe, die Inquisidom und andere neu- rungenin diesze lande einfiiren und diesze lange gesuchte gelegenheit nit versaùmen wurden , damit sie ir yorhaben destobesz ins werdc riehten konnen. Danu dan nit wenig naèhdenkens vérursacht das die Kbj* Matt. y wie wir ver* nhemen-, in sadien der Relligion , noch zur zeitt nicbts zn handlen bedacht -sein soU , daœitt vermutlirh di^zd geferliehe anschlage und practiken zuyom ins werck ge- richtec und desto richtiger zugehn niogen. Wir hoffen abor der Aimechtig irerde a«ch die seine erwecken und inen ^sogeben das aie dieszen gefiilichen dingen nit sni- sehen, sôndernsiohdevo bedrangten und dieszer laaden im liBill der ncth nit i^rnibemen , darin dan E. L. und andere Gristli^^e Chmvund Fûrsten auf diesiem izigen Reiohstag vil giitts und heils ausridicen konnen, damit di^te lande und mennigHchen in wolbergebraditer alten freiliriten, auch Ghriatlicher Rhue, Friede und Einigluak plieben mogen und erhalten irerdcn, demnach Eurliebe gantz freundlichs vleys bittent, die wollen auch vor sich dieszer sachen wichtigkeit erwagen und nebent uns ufFmittel und wege niittdencken helffen, wie dieszen dingen im fali der noth zu begegnen were... Datum Breda^ ahm 191M1 Martij Anno 66.

WiiiHELM Printz zueUranieniGraff zu Nassauw CSatzenelnpogen*

«7

LETTRE CXXXVI.

Le Comte H. de Brederode au Comte Louis de Naspau.

\* Oa attribue cômiBuoémeDt la requâtedes Nobles à. Baldui- l566. nus. Ce fut le Comte Louis lui-même qui la oomposa, Jrnotdi^ Mars.

«

G, d, N, Oran, L. IIL i. a8i. Les Comtes de Cuilenbourg et de Berghes n'arrivèrent pas à Bruxelles au jour convenu. « Non nisi » tertio post die snpervenerunt. » Strada^ /. ai 8.

Moneur mon frère ^ je tous prye m'auToyer ungne copye de U requeste laquelle je yoldroye youUuntyer montrer à de mea amys, afFyn que il pevent Toyre nostre intentyon. Je vous asseure que n*ey faylly à donner ordre à tout le cas , et de byen bonne sorte, comme je tous prye de Yostre part ne ryen oablyer; de ce que ne feys aulcune doubte, et reprenés souvant yostre byllet an meyn ,yoyre sy personne ne s'oublye: touchant à moy de tout ce quy est par icy tout est depeché;|an ryen, ny personne n*y man- querai Mons^ deCullenbourch estoyt party pourGemme- recepvantma lettre an chemynet ' retourné etm*esi yenu; trouver et trouve la conclusyon fort bonne et resonable; et fort youlluntayre dy cy ' trouver, comme il n'y manquerai tulcunementfseullementilest^mary que la journée est sy courte ,aultrement il eu espoyi d'estre myeus acompangpé, toutefoys il ferat tout devoyr à son possyble et le trouve

» est. * de s'y. '

68 ~

i566. fort résoUu et délyberé depuys luy avoyr déclaré byen au Mars. Ion ' le tout: ne faylles pour sy ou pour non de donner aultre rancherge à mons' le Conte yan de Berge , car tous saves queilast [gouyemeur,] pareyllementau Conte de Ovrende* et fayotes que mons/d'Ostrate luy rancherge d'ungne let- tre, affyn que au jour il n*y aye faulte, et vous prye me mander ce que ores antandu depuys de mon partement de tout le ménage, et sy je puysicy quelque chose davan- tage des vylles, lesses fayreàmoy; seullementque le tamps est trop court, mays il pourrontsuyyre,etyousdemeuray esclaye et après m'estre recommandé à vostre bonne grâce prie le Créateur yous donner, mons/ mon frère, an santé bonne yye et longue. De Yyanne ce xxii™* jour de mars i566.

Vostre frère et yrey amys à tous fayre seryyce à james,

H. DE Brbdbrodb.

À. Moni/ mon frère ^ mons/ le Conte Lodwyck de Nassau.

Le a8 mars et les jours suivans le Conseil d'Eut détibéra sur la suTchéaoce de lloqoisition et la modératioo des Placards , «t il fut résolu qu'on admeltroit les Confédérés , pourvu qu'ils ▼lussent sans armes et en bon ordre. « Decretum est foederati admitterentnr om- » nés ; modo inermescompositique ad modestiam. » Sirada, I, ai5. Le Prince d'Orange se plaignit amèrement de la défiance du Roi. /. L ai a. Ses relations et ses actes, l'opinion de beauoonp de Protestans qui le considéroient comme un iltffitsgr que Dieu al^

' long. Ovtrcndc.

69 -

loit leur 8asclt«r, le rmdoient suspect à Philippe; qui cependant i566. •voit besoin de lui pour réprimer les tentatives de la Noblesse et du Mari, peuple. Telle éloit sa position que chacun avoit recours à lui et que, néanmoins, demeurant fidèle à sa manière de voir, il devoit s'attirer le mécontentement et les reproches de tous. Il n*est donc pas étonnant que, voyant la confusion des affaires, sans y voir de remède, il desiroit ne plus s'en mêler.

Quant au beau discours que Burgundus, p. x 3i , lui attribue et dont l'historien Hoofk nous a donné aussi une très belle traduction, on peut hardiment affirmer qu'il n'a jamais été prononcé. Cest un morceau de rhétorique composé par Burgundus lui-même, qui se sera auparavant bien pénétré delà lecture d'une lettre delà Duches- se au Roi, du 3 avril :- Procès cCEgmont^ IL 3o4. Ce ton de dédamateur ne ressemble pas au style mâle et simple du Prince. De même les discours de Viglîus et du Comte de Bor- nes chez cet auteur, p. i53 , sont, à ce qu*il paroit, le fruit d'une méditation attentive du Mémorial de Happer ji^, 79, sq. Cest ainsi que beaucoup d'historiens du 16.^ et 17/ siècle, par une imitation maladroite des anciens, întroduisoient le mensonge il ne doit y avoir de place que pour la vérité.

* LETTRE CXXXVII.

Le Landgrave Guillaume de Hesse au Prince d* Orange. Sur les préparatifs des Turcs et la nécessité de présent ter à la diète une supplique au nom des Pays-Bas.

%* Le Landgrave fait déjà mention de la requête que les Confé- dérés dévoient présenter à la Gouvernante: on voit donc avec quel- le promptitude le Prince Tavoit informé de ce qui se passoit.

L'attitudI menaçante des Turcs fut cause qu'à la diète on décida peii de chose quant aux affaires de la religion. Ce que le Land*

70 ~

l566. gnve conseille veDOÎt déjà d'être faiL « Nobileied

]|fii0. » Imperetorem euppltoem Hbellum misera,. noviioe eomm qui

» lietoLRomaoareligtone ad rcformatum Ëvangeliam ae tranttule- » rant . . . 4 . In eo suppliciter Caesareac Majestatio PriDcipumque » aaxilium expetebaot , ut constlio auctoriuiteque sua Philippe » Re^ persuadèrent, ut ne sanguinem fideliuni ac thaentium Deum » effundere pergeret, atque ita in se famUiamque snam iram Dei »• vîndiotamque accerseret. » Origo Belg, tumuk, £nmttétdi, p. So. Cet auteur ajoute que la supplique fut présentée le i avril : le LandgcaTe^ se troufant à Marbourg, pouvoit n'en être pas encore informé*

' ITunserm gûnstigen gniszfzuvor , wolgebomer , lîeber Neve nnd besonder. Wir haben eur schreiben , de dâto den aa*** Martij, zu uiisern handen entpfangehy gelesen; thun uns der Vertreulichen antzeige gilnstigUchen bédane- ken, was aber die sachender Spanischen Inquisition bal- ben und dasz man dieselbe den Niederlanden gem ufiftringen wolte, betrift, tragen ^ir in warheit mit den guten leutendero orterein trewesz, billichesz mitleiden: wasz wir auch zu milterung iresz leidensz immer rathlich befurdern konten, dasz inen zu gutem gereichen , dasz seint wir vor unser person gantz willig und bereit. Wie esz unsz aber ansiehet, so achten wir nit dasz diesz jabrsz die Nidderlande sich einicher gefahr ùberzugsz halben zu besorgen , dann ob wol ein zaitlang auszgeschrieben, aïs solte sich der Tûrck diesz jabrsz nit sonders Malta oder deroselben greintz halben annemen wollen , sondem sich allein uff Hungern russten , So geben doch jetzo die zeitungeii widder , dasz der Tûrck gewaltiger alsz vorhin jemals umb Malta und Sicilia sich antzunehmeoi^gedencke luid bisz in aoo galeen mit aller notturfl zu solcbem be-

71

hueff auaaBgmÎMt hab, desz fïijrhabens gar balda darioît i556. antxugreiifen. So eilen auch die Spanische Obristea gar Man. sehr dieknechte furderlicb in Italiam zu schicken, 2udem ist auch hertzog Eiîchs gewerbe gar in brunnen gefallen und man hort sonst Yon gar keinem gewerbe, Welchsz ein zeichen ist dasz man diszmalsz nichts gegen die Ni- deriande Yomemen , sondem mit dem Tûrcken soviel zu schaffen bekommen mrdet, dasz man diesser alhie verges- aen muessen. HofiFen derhalben , es werde der Almechtîge des Impii Amman rath zerstoeren und ûber seinen eige- nen halsz lassen auszg^en , und den frommen Martho- eheum^ sambt seinem Tolck, genediglich scbùtzen und erfaalten. Soviel zeitliche hilff und Rath antrifft, ïslfide et taeitumîtate in diesser sach gar hoch Tonnoten, darumb uns sehr bedencklich bey YÎelen Ghur-und fïir^ sten, Eurm begem nach , derhalben zu sollioitiren. Dann ob Yvir woi aller ,wansz unsz nutz ist y gute Christen und Lutterischer Confession seint, so wisst Ir doch , dasz irer ettUche mit freundschafit, ettlich« mit diensi, wo nit selbst, doch irer Rethe, dermassen Spamën zugethanund vervrant seint^ dasz zu besorgen esz mochtenich alleinin kemer geheim pleiben , sondem sich auch eher schiùnp- fierung, ' alsz befûrderung bey soldien zu getrosten^ dann euch nicht unbewuszt wie mann aile dinge jetzig^ zeîttzumûbelstenkannauszlegen undy^drehen. Wie aber deme, woUen mir nicht underlassen unserm Schwdier Hertzog Chrîstoffern (als den wir wissen dasz er die Reli- gions sac^en mit allen trewen meynet), hiervon vertreu- lidizu admoniren, mit bittS. L. wollenmit andern Chur- midFarsl?en9dieS.L« nit suspect helt^darvon rathschlegen*

^ scbimpf.

72

t566. So zweivele tinsz nicht S. L werden die sadien ir mil Mars, trewen angelegen lassen und was sie hirin den armen , Terdruckten Ghristen dero orter zum bessten thun konnen, ireusserstyennûgen nicht sparen, dann S. L. schondahin bedacht , auch andern Fûrsten zugeschrieben ^ dasz maan uffjetzigem Reichstag anbalten solte damit die Nieder- lande mit in den^Aeligion-frieden genomen und dessen zu geniessenhetten. Damit nun S. L. und andere guther- zige Fûrsten und Stende ursach gewunnen sokhsz mit desto mehrerm ansehen zu treiben und zu regiren , und dieweill one dasz , wovern die bewusste supplication der Regentin ûberlieffert, die Katze hdrt gnugsam in das auge troffen und geschlagen sein wirdt , So konten wir nicht widderrahten dasz von wegen der Niderlande stattliche gesandten , mit gnugsamen schein und GredentzbricTen (damit man derhalben nit wie etwa zuvor andern natio- nen auch beschehen, zu cavilliren bette) jetzo uff dem TorstehendenReichstaghwurden abgefertigt, welcheda- selbst die Key. Ma. und allen Stenden desz Reichs eine supplication , darin ire beschwerungen nottûrftiglich deducirt, ûbergeben ,unddameben underthenigst gesiicht und gebeten hetten iren herm die Khû. M. zu Hispanién dahin zu vermûgen^damit sie, wie andere stende des Reichs, bey der erkanten wahrheitund Augspûrgischen Confession gelassen und von der Key. M. und Stenden desz Reichs bey demReligionfrieden mochten geschùtzt und gehandt- habt werden. Wann solchs geschiht, zweivelt unsz nicht, esz werden leuthe gnugsam funden werden, diesich dasz bestebeyinen zu thun werden befleissigen: dann one dasz kont Ir selbst dencken dasz esz wirdt bedencklicb fallen sich der Niderlendischen Stende unersucht ant-

r

- 73

zunehmen oder irenthalben ettwas in den Reichsinith zu i566« geben oder zu proponiren. Esz were auch nit unrathsam Har». dasz neben den abgesandten ettwa Ir selbst oder sonst ein heglaubte uhd den Chur-und Fûrsten bekante person gein Augspurg wurde abgefertigt, die adpartem allerhandt guten bericht den Ghurfûrsten diesser sachen halben geben und diesz negocium mit yleisz solUcitiren thete.

Nachdem auch der y on Hohenstratt' bey der Key. gewesen und sonder zweivell dieaer sachen halben etwas erwehnung wirdt gethan haben , so were gleichfals gar gut dasz die Ghurfûrsten mochten wissen wasz vertros- tung er bey der Key. M', erlangt und wie.er Irer M^. ge- muet gespuert hette. Die Proposition ist unsz noch nit zukomen ; wiewol sy den yergangen 23**" Martij bat ge- schdien soUen: darausz wirtt man balt yemehnien wasx der Rey. M.^ gemuet seye in religionssachen yortzuneh- men y welchswir euch alszyor unser einfeltigesbedencken guter, vertrauter meynung, nicht wolten verhalten, und seint euch allen gûnstigen guten willen zu erzeigen ge* neigt. Datum Marpurgk am 31*" Martij A^ 66.

WiLHBLM L, Z. HfiSSBir.

* Le Comle éi H4N>diiiraten.

74

UETTRE CXXXVm.

Le Prince tT Orange au Comte Louis de Nassau. Il Tex^ horte à aifoirsoin que les Confédérés ne soient pas ac^ compagnes d'étrangers et quils viennent sans armes.

l566. *^ répandoit faussement que le Duc de Clèves étoit de U Avril. ^^P^^* Procès d'Egm. IL 3 1 5. « De Cliviae duce brevi rainor » evanuit » Strada^ L 2107 Pluaieim circonstances domè» reni lieu à cette auppoaitÎQnt les relations da Duc avec les Seî-. gneurs des Pays-Bas, sa vie passée , ses précautions contre les armé- niens du Duc Eric; enfin l'accueil bienveillant qu'il avoit coutume de faire aux réfugiés Protestans. Deux ans plus tard la crainte du Duc d*Albe le fit changer de conduite à leur égard, hor , /. 1^5. D'après Strada un bon nombre des Confédérés , entrant à' Bm- leilct, étoit armé. « Erant Uli in equis omnino ducenti^ forenai » veste omati, gestabantque singuti bina anie ephîppium sdopela. » I. a 18. Ce seroit une nouvelle preuve que l'influence du Prince sur les résolutions des Nobles étoit beaucoup moins grande qu'on ne le croit communément. Mais dans l'apologie que les protestans firent imprimer en 1667 > ''^ disent hardiment. « Et quand à la procé- » dure en la présentation de la requeste, un chacun scait qu*ik » n'ont eu nulles armes du monde , fors celles que gentilsbommea » sont tenus porter ordinairement : mesmement aux champs n'ont en nulles armes que de coustume. 9 Le Petite p. i4i>* Et ils ajoutent, « ou toute fois leurs calomniateurs avoyent raporté » paravant leur arrivée, pour chose veue et asseurée, qu'ils venoyent » tous en équippage de guerre. Si avant que la Duchesse fut » contrainte par leurs faux rapports d'envoyer au devant d'eux, » pour les prier de poser les armes , lesquelles ib n'avoyent onc » pensé de prendre. » /. /. En tout cas cet one est de trop ; car les Confédérés avoient eu dessein de venir en aimes (voyez le Mé- moire, p. 57.)

Le Comte Louis vint le ag mars àîVianen, et partît le 3i avec le Comte de Brederode pour Bruxelles. Te fTater^ IF. 334*

75

Mon frèrei jay vous amToie ce porteur exprès pour tous adyertir comme Ton parle issi estrangement de la venue ^Jf^ de la compaignie et principalement en ce que l'on ast ad- Terti Madame qu'il y vient beaucoup des estrangiers , com- me Clevois et du pais de Julliers , et oires que j ay dict à Madame en estre asseuré à contraire , pour n'avoir les es- tnngiersafiairdedire ou remonstrer quelque chose qui coDoeme ce pais , si esse que lebruict continue , parquoy ferés bien de tenir la main que si il y at quelques estran- giers qui nevienent point; je dis en quantité , mais pour ung cinquant ou soisante seroit peu de chose , car pour moy ne lepeus penser. L'aultre point est que Ton dict que viendrea en arme et oire que le scay bien que non^ nëanmomgs si il eusse quelques ungs quîl se avanceriont de en porter , feres bien les fer oster , car le plus paisi- blement que porres venir et point de tout avecque si grande trouppe ensamble, serat le melieur et feres vos- tre affaire beaucoup mieulx; d'aultre part aussi ne ferois £Edre nulle salve, ny dehors la ville, ny dedans , en quoy il vous fault que tenés la main. Je donne charge à ce por- teur vous dire le tout plus amjdement, vous priant m0 mander par luy enquel ëquippage que viendrés, et sur ce vous baise les mains et à mons.' de Brederode aussi) priant Dieu vous donner accomplissement de vos désirs. DeBrusselles ce i de apvril A"" i566.

Yostre bien bon frère à vous fair service,

GuiLLAUMS DB NaSSAU.

à. Monsieur le Conte Louys de NaisaOy mon bon frère.

76 j^^ LETTRE CXXXIX.

L, de Schwendiau Prince dC Orange, Ses précisions sur guerre contre les Turcs et sur les résolutions de la Diète^

\* D n'est pas étoimant qu'après cette lettre le Priooe ne reçut de longtemps des nouvelles par Schwendi lui-même : car œ que oeluî-ci prévoyoit^ arriva. « Der Sultan verlangte dasx ailes abge- » nommenean Siebenbûrgen zurûckgegeben werdensoUte. DaBIa* » ximîlian und die Ungern sich nicht dazu verstanden , brach der 9 alte Suleiman an der Spitze eines groszen Heeres in Ungem eîn. » Maximîlian beschlosz ebenfalls selbst zu Feldezu zieben, und » sammelte aus den Erblanden und aua dem Relche ein Heer von

» 80000 Streitem Nachdem Suleiman gestorben war, zeigle

» dessen Sobn Selim wenig Emst zur Fortsetzung des Kriegs. Die » Streifzûge der Tûrken vnitden von Schwendi mil Nachdruck » zurûckgewiesen. > Pfister^ Gesch. d, 71 IP^, 32 1*

Monseigneur !

Il y a desjà longtemps que n'ay eu noyeHes de vostre Seig^ mais cela me seroit grand contentement, quant tous Tos affaires allassent selon yostre désir. Je suis icy en un labourinthe et quand je pense et espère de y sortir par le moyen d'une paix avec les Turcs et le TransiWain pour laquelle l'Empereur a desjà longement trayaillé, nous re- tombons en une plus griefve guerre. Maintenant l'on tient pour certain que le Turc , si vient, qu'il y viendrat luy mes- me avec toute sa puissance. Âins il est bien debesoingque l'Empereur aye bone assistance d'Empire et des aultres princes chrestiens. Aultrement tout le pais d'Autriche et d'Ungarie demeureroit en extrême hazard. Je ne veus

77

bire à roatre Seig^ long discours par oestes, alns me re- i566» mets à ce que j'ay escrit tout au longàmons/ d'Egemont , Avril, pour le TOUS communiquer.

Je tiens queTontraicterat bien peu sur ceste diète quant à la religion, mais que l'on laisserat le tout en suspens et au mesme cours comme par ayant, puisque l'Empereur sera contraint de tant haster son retour (i). Il sera bien le moys de juUet avant que le Turc pourra arriver avec sa puissance. Mais les plus prochains Basses' antecéderont et commenceront la guerre plus tempre*, de sorte qu'il est bien nécessaire de haster les provisions. Car conmie l'on pense peu à la guerre au temps de paix, ainsy se trou- ve l'on maintenant bien despourveu de ce qui est de be- soing. Je ne scay comme l'on me laissera et pourvoiera en ce quartier , l'apparence est encore . maulvais asse. ^ En fin il fault faire extrême debvoir avec ce que l'on peult

avoir des forces, et bien espérer de l'aide de Dieu A

Unguar ^ le 4 d'april lann 66.

De vostre Seig^ très affectioné serviteur ,

Lazârus db Swbndi.

Le Seig.' Conte Ludvic se debvoit^ cest année laisser veoir en Ungarie et accom* paigner l'Empereur^ puisqu'il veult faire la journée contre le Turc en persone. Je vous prie luy faire mes affectueuses re- commandations.

A MonamfDeur Monsieur le Prince d'Orange.

(i) ÂeUHtr. Le» choses se passèrent ainsi et Tespéranoe trompée PMbM. * I6t. 3 auei. 4 Ungfawar. ^ denoit

78 --

l566. he S d'Avril la requête fat présentée. Nous croyons devoir la AvrH«' coHunaniquefer , aîiisî que les pièces qui $*y rapportent , yi/l Vim^ portance de cesdocumens, et parceque nosMfunuscritSy appartenant aux papiers du Comte Louis ont un caractère remarquable d'au- thenlicité. D'ailleuis il y a quelques variantes, et les ouvrages ces actes ont déjà été imprimés , sont en grande partie peu connus hors de notre pays.

Voici d*abord le discours prononcé ou plutôt lu («c pauca ex » scripto praefatus:» Figlius ad Hopp. 358) par Bréderode en pré* sentant la requête : « Erat ea Brederodio a foederatis delata pro- » vincia , . . . sive quod summa gentis Brederodiae nobilitas exis- » teret, sive quod iis esset moribos ut ingenti verboram factorunv- Il que audacîa omnem observantiae atque metHS cogitation<im quovîs » negocio facillime deponeret. » F, d. Baer^ 207.

Madame. Les gentilzhomines assemblez en ceste ville et autres de semblables qualité en nombre compétent, les- quels pourcertams respect ne se sont icy trouvé , ont ar- resté pour le service du Roy et le bien publicque de ses Pays-Bas , présenter à Votre Alteze en toute humilité ceste remonstrance , sur laquelle il plairat à vostre Alteze donner tel ordre quelle trouvera convenir^ suppliante votre Alteze la vouloir prendre de bonne part.

augmenta reffervescence dans les Pays-Bas. « Sperabant Belgae » Imperatorem Maximilianum in proximb comitiis remedium » aliquod ipsonim malis adhibiturum ; ubi videruot se sua spe » falsos, tentârunt extrême, n Longuet y Ep. teer.L 6.

~ 19 -^

En oultre, Madame ^ nous sommes adTeitys d'avoir iSâiS. esté chargés devant vostre Alteze et les S." du conseil et A"vriL aultres , que ceste notre délibération a esté principale- ment mis en avant pour exciter tumultes , révolte et sédi- tions , et, qui est le plus abominable , nous ont chargés de vouloir changer de Prince j ayant praticqué ligues et con- spirations avecqs Princes et capitaines estrangiers, tant François, Alemans que aultres, ce que jamais n'est tum- en nostre pensée (i).et est entièrement contraire ft à nostre léaulté et à ce que vostre Alteze trouvera par ceste remonstranœ. Supplians néanmoings à vostre Alteze i^^us vouUoir nommer et découvrir ceulx qui tant injustement ont bUbmé ungne tant noble et honnorable compaignye.

Davaotaige^ Madame, les S/' icy. présents ont enteifdu qu'il y a des aulcuns entre eulx, qui en particulier sont aocMsés et chargés d'avoir tenu la main et tasché pour ef^ lectUer la susdite malheureuse entreprinse, tant avec François que aultres estrangiers, dqnt nous nous resen- Ions de ce grandement; parquoy supplionaà vostre Alteze BOUS vouloir faire tant de bien et faveur de nommer les Mousateurs et accusés^ af&n qu« le grand tort et méchan- ceté estant découvert, vostre , Alteze en face , briefve ,et «lemplaîre jui^tice, et ce pour obvier. aui^ maul:i( etscan« deles.q.ui en pqurroient advenir, estant bien asseurés.que vostre Alteae ne permettra jamais qu'une telle et tant honnorable compaignie demeura' chargée de tant infâmes et malheureuses actes.

(i) Pensée, Voilà une afBnnation lui peu forte, et qui ne don* ne pas une très haute idée de la franchise et de la bonne foi des ttnivédérés*

^ 80 - i568. .

Avril.

La reqfnéte se trouve aux Archives , ayant en marge rapostille de la Gouvernante ; en outre il y a une copie.

Madame !

L'on scait assez que par toute la Christienetë a tous* jours esté , comme est encores pour le présent , fort re^ nomé la grande fidélité des peuples de ces Pays-Bas en-, ▼ers leurs Seigneurs et Princes naturels , à laquelle tous- jours la noblesse a tenu le premier rancq y comme celle qui jamais n'ast espargné ny corps, ny biens , pour la conservation et accroissement de la grandeur d'iceulx; Enquoy nous, très bumblesTassaulx de Sa Ma/^, voulons tousjours continuer de bien en mieulx , se que de jour et nuict nous nous tenons prestz pour de nous corps et biens luy faire très humble service ; et Toyans en quel terme sont les affaires de maintenant , avons plustost ay- de charger quelque peu de mavaîs gréz sur nous, que de celer à vostre Alteze chose qui cy après pourroit tourner au desservice de Sa Ma.^ et quant et quant trou- bler le repos et tranquillité de ses pays : espérans que Feffect monstrerat avecq le tamps qu'entre tous services que jamais poumons avoir faicts , ou faire à Fadvenir à Sa Ma*'., cesluy-cy doibt estre réputé entre les plus nota- bles et mieulx à propos , dont asseurément nous nous persuadons que vostre Alteze ne le scaura prendre que de. très bonne part. Combien doncques , Madame , que nous nous ne doubtons poincts que tout ce que Sa

81

Uàpi* a par çt-devant et mriamement ast heure de nou- i566. veau ordonné , touchant l'inquisition et Festroicte obser- ^'^'^ ▼ation des plaocars sur le faict de la religion, n'ait eu quelque fondement et juste tiltre , et ce pour continuer tout ce que feu l'Empereur Charles de très haulte mé- moire y avoit à bonne intention arresté, -Toutesfois voyans que la différence de Ynng tamps à l'aultre ameyne quant et soy diversités des remèdes et quedésjàdepuis quel- ques années enchà les dit placcars (nonobstant qu^ils n ayent esté exécutés en toute rigeur) ont toutesfois don- né occasion à plusieurs griefs et inconvéniens ; certes la dernière résolution de Sa Ma*^. , par laquelle non seulle- ment elle déffend de ne modérer aulcunement les dit placcars, ains commande expressément, que l'inquisition soit obserrée et les placcars exécutés en toute rigeur , nous donne assez juste occasion de craindre, que par non seuUement les dit inconvéniens viendront à s'aug- menter , mais aussi qu'il s'en pourroit finalement ensuy- vre une esmeute et sédition généralle , tendante à la mi- sérable ruyne de tous les pajs, selon que les indices ma- nifestes de l'altération' du peuple, qui desjà s'apparchoit ' de tous costés , nous monstre à veue d'oeil. Parquoy , cognaissans l'évidence et grandeur du dangier qui nous menasse, avons jusques à maintenant espéré que, ou par les Seigneurs , ou par les estats des pays, seroit faict remonstrance à temps et heure à vostre Alteze, affin d'y remédier, en ostant la cause et l'origine du mal; mais après avoir veu queeulx ne se sont poinct advanchés, pour quelques occasions à nous incogneus, et que cepen- dant le mal s'augmente de jour en jour , si que le dangier

' s'tpperçoit.

n

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i566. de ftëdhion et révolte gënéralle est à U porte ^ Avons es- Ayril. itmë estre nostre debvoir , suyvant le serment de fidé- lité et d^hommaige ensamble et le bon zèle qu'avons à Sa Ma*', et à la patrie, de ne plus attendre , ains plustost nous advancher des premiers à fiiire le debvoir requis , et ce d'aultant plus franchement , que nous avons plus d'occasion d'espérer que Sa Ma*' prendra nostre adver- tissement de très bonne part , voyant que l'affaire nous touche de plus près qu'à nuls aultres , pour estre plus ex* posés aux inconvéniens et calamités , qui coustumière* ment proviengnent de semblables aoddens , ajans pour la plus grande part nos maisons et biens situés aux champs , exposés à la proye de tout le monde ; considéré aussi que générallement, en ensuivant les rigeurs des dit placcan , ainsi que Sa Ma'', comande expressément estre procédé , il n'y aurat homme d'entre nous^ voire et non pas en tout le pays de pardecha , de quelque estât ou condition qu'il soit y lequel ne sera trouvé coulpable de confiscation de corps et biens, et assufajecti à la calomnie du premier en^eulx qui, pour avcMr part à la confiscation , vouldra l'accuser soubz couverture des plaocars , ne luy estant laissé pour refiige aultre chose que la seulle dissimula* tion de l'officier , à la merchy duquel sa vie et ses Inens seraict totalement remis. En considération de quoj avons tant plus d'occasion de supplier très humblement vostre Alteze , comme de fiiict nous la supplions par la présente requeste , d'y vouloir donner bon ordre , et pour l'importance de l'affaire , de vouloir le plustost que possible sera, dépécher vers Sa Ma*', homme exprès et propre pour l'en advertir , et la supplier très humblement de nostre part , qu'il luy plaise y pourveoir, tant pour le

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présent qu'à Fadrenlr; et d'aûltant que cela ne se pourra i566. jamais faire, en laissant les dit placcars en leur vigeur , Avril, ▼eu que de dépend la source et l'origine de tous in- couTéniens , qu'il luy plaise de vouloir entendre à l'abbo- lition d'iceulx, laquelle se trouverat estrenon seullement du tout nécessaire pour destoumer la totale ruyne et per- te de tous ses pays de pardeca , mais aussi bien conforme à raison et justice; et af&n qu'elle n'ait occasion de pen- ser que nous, qui ne prétendons sinon de luy rendre très humble obéissance , vouldrions entreprendre de ia brider, ou luy imposer loy à nostre plaisir (ainsi que nous ne doubtons poinct que nos adversaires le vouldront inter- préter pour nostre désadvantage). Supplions bien humble-^ ment à Sa Ma.*' qu'il luy plaise de faire aultres ordon- nances par l'advis et consentement de tous les estats- généraulx assemblés , afEn de pourveoir i ce que dessus, par aultres moiens plus propres et convenables, sans dangiers si très évidens. Supplions aussi très humble- ment à son Âlteze, que tandis que Sa Ma.*' entendra à nostre juste requeste et en ordonnera selon son bon et juste plaisir, elle pourvoye cependant au dit dangier , par une surcéance généralle, tant de Tinquisition , que de tou- tes exécutions des dit placcars, jusques à tant que Sa Ma'', en ait aultrement ordoné, avecq protestation bien expresse que, en tant qu'il nous peult compéter, nous nous sommes acquictés de nostre debvpir par ce présent advertissement , si que dès maintenant nous nous en dé* chergeons devant Dieu et les hommes , déclarans qu'en cas que aulcun inconvénient , désordre , sédition , révolte ou effusion de sang par cy après en advient, par faulte d'y avoir mis remède à tamps, nous ne pourrons estre

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i566. tachés d avoir celé ung mal si apparant; en quoy nouA Avril, prenons Dieu, le Roy, votre Alteze et messieurs de son Conseil ensamble et nostre conscience en tesmoignage y que nous avons procédé , comme à bons et loyaulx ser- viteurs et fîdeles vassaulx du Roy appartient, sans en rien excéder les limites de nostre debvoir , dont aussi de tant plus justamment nous supplions , que votre Altesse y veuUe entendre , avant que aultre mal en adviengne. Et feres bien.

Le 6* avril la Duchesse rendit la requête apostillée. « Postridîe » reversis numéro adhuc majore Foederatis Gubernatrix libellum 9 reddidit , adjecta ad margînem responsione, quâ intermittendae » Inquisitionis, edictorumve moderaodonim spem, sed Rege ante

I

u 4;onsu1to, faciebat. » Sirada^ I. aa2.

Son Alteze ayant entendu , ce que ce requiert et de- mande par le contenu en ceste requeste, est bien déli- béré d'envoyer devers Sa Ma*', pour le luy réprésenter et faire devers icelle tous bons offices , que son Alteze ad« visera povoir servir à disposer et incliner Sa dite Ma*^. à condescendre à la réquisition des remonstrans , lesquels ne doibvent espérer, sinon toute chose digne et confoi^ me à Sa bénignité naifve ' et accoustumée , ayant desjà Sa dite Alteze auparavant la venue des dits remonstrans ^ par assistence et advis des Gouverneurs des provinces , Chevaliers de rOrdre etceuIxdesConsaulx d*estat et privé estans chez elle , besoigné à concevoir et dresser une mo- dération fies plaocartz sur le faict de la religion, pour la

■* Qfftire (àangehorenj.

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représenter à Sa dite Ma*"^. laquelle modération Son Al- i566. teze espère debvoir estre trouvé telle que pour debvoir Avril, donner à chascun raisonnable contentement; et puis que lautorité de Son Alteze (comme les remonstrans peuvent bien considérer et comprendre) ne s estend si avant , que de poToir surseoir Imquisition et les plaocairtz , comm*ils le demandent et qu'il ne convient de laisser le pays en- droict la religion sans loy , icelle Son Alteze se confie que les remonstrans se contenteront de ce quelle envoyé à la fin susdit devers Sa Ma*^. , et que pendant que s at-- tend sa responce , Son Alteze donnera ordre , que tant par les inquisiteurs, il y en a eu jusques ores, que parles officiers respectivement, soit procédé discrètement et modestement endroict leurs charges, desorte que Ton- n*aura cause de s*en plaindre, s'attendant Son Alteze que aussy les remonstrans de leur costé se conduyront de façon que ne sera besoipg d'en user aultrement , et se peult bien espérer , que par les bons offices que Son Al- teze fera devers Sa Ma.*^ icelle se contentera descharger les aultres pays de Imquisition elle est, selon 4|ue s'est peu entendre que desjà s'est déclairé sur la requeste des chef villes de Brabant, qu'elles n'en seront chargées, et se mectra Son Alteze tant plus librement à faire tous bons offices devers Sa dite Ma^. à la fin et à Feffect sus- dit, qu'elle tient asseurément que les remonstrans ont propos et intention déterminée de rien innover endroict la religion ancienne observée es pays de pardeçà, ains la maintenir et conserver de tout leur povoir. Faict par Son Alteze à Bruxelles, le 6"** jour d'apvril i565, avant pasques.

MARGARrrA.

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i566* ^ 8 aYiil les Goofédérét remirent à k Dncfaesie une relique à Avril, l'apostille y connue dans les termes saîvans*

Bladame» Ayant Teu J'apostille qu'il a pieu à vostre Alteze nous donner, nous n'avons volu laisser en pre- mier lieu de remercyer très humblement yostre Alteze de la briefVe expédition d'icelle , mesmement de la satis&o- tion que vostre Alteze at eu de ceste nostre assemblée , la- quelle n at esté faicte à aultre intention que pour le ser- vice de Sa Ma^^ , bien et tranquillité du pays; et pour plus grand contentement et repos d'icelluy pays eussions fort désiré que la ditte appostille de vostre Alteze eust esté plus ample et plus esclercye, néantmoins voyans que vostre Alteze n'a le pouvoir tel que nous désirerions bien y comme nous entendons, de quoy nous sommes bien marys, Nous nous confions selon l'espoir et asseu- rance que vostre Alteze nous a donné que icelle y mectra tel ordre qu'il convient tant envers les magistrats que inquisiteurs, les enjoindant de se contenir de toutes poursuytes procédantes d'inquisition, édicts etplacarsy tant vieulx que nouveaulx, sur le faict de la religion , attendant que Sa Ma^» en ayt aultrement ordonné. De nostre part. Madame, puisque ne desirons .sinon d'en- suyvre tout ce que par Sa Ma*', avecq l'advis et consen- tement des estats-généraulx assamblés serat ordonné pour le maintenement de lanchienne religion , espérons de nous gouverner de telle sorte que vostre Alteze n'au- rat aucune occasion de se mescontenter , et s'il y eust -quelcung qui fisse aucun acte énorme et séditieulx, qu'i soit par vostre Altesse et ceulx du Conseil d'estat ordonné

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toi cdiaêtoy que le mérile du fidct le requérera, protes- i56& tant de rechief que si quelque inconvénient en advient Avril, par faulte de n*y avoir donné bon ordre , que avons sa- tisfaict à nostre devoir. Supplians bien bumblement à vostre Alteze d*avoir cestuy nostre devoir pour agréable et recomniandé, le recevant pour service de Sa Ma'^.ynous ofirans de demeurer très bumbles et obéisseoa servâteurs à Tostre Alteze et de mourir à ses pieds pour son servioBi toutes les fois qu'il plairat à vostre Alteze nous le com- mander.

En oultre, Madame, pour aultant qu'il court un bruyci duquel nous commes advertis, que aucuns de nos ç^ lumniateurs ont desjà faict imprimer des copies de notre requeste ils ont altéré ou changé aucuns points par lesquels ils Touldroient donner à entendre nostre assam- blée avoir esté séditieuse et par nous rendre odieulx à tout le monde, chose du tout contraire à notre juste intention , comme il est suffisamment notoire à vostre Alteze, la supplions très humblement permectre à Fim- primeur de Sa Ma^., imprimer la ditte requeste en la mesme substance et teneur de mot à autre , qu'elle at esté présentée par nous à vostre Alteze (i). Ce que nous don- nera. Madame, ung très grand contentement et plus grande occasion de continuer le service par nous offert et promis en général et particulier à vostre Alteze.

(i) Meze. La Gouvernante le permiti

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1 566. La DttdieMe, aprè» aToir délibéré avec le CoDseil d'Etal , répoo* Avril, dii.

Tay veu et visité avec ces Seigneurs ce que m'aves^ap- porte et pour responce j'espère donner tel ordre tant vers les inquisiteurs que les magistrats , que aucun désordre , ny scandale n'en adviendrat, et s'il y en a, il viendra plustost de vostre costel , parquoy advisés selon vos pro- messes icy contenues, qu'aucun scandale ny désordre n'en advienne , tant entre vous que la commune , vous prîans de ne passer plus avant par petites practicques secrètes et de n'attirer plus personne.

A, c^uoi Eustache de Fîeooes, Seigneur d'Ësquerdes^répliqua, ain- si que Stradale rapporte. « Ad Margaritam redeunt ; atque omnium » nomine Eustachius Fiennius, EsquerdaeDominus(nam Bredero- » dîus in publico verba facere, nisi meditatus aut ex scripto, non au- » débat) officioseactiaprorespoosiooe gratiis , orat ne gravetur tes- » tatum facere quidquid ab eo Nobiiîum oonventu faetum easet , pro » Régis obsequio utilitateque fuisse, » p. 223. Mais cet auteur confond les deux réponses de la Duchesse et les deux répliques des Nobles, et, pourvu qu^on n'imite pas cet exemple , on peut aisé- ment concilier les historiens qui font mention de Bréderode et ceux qui donnent la parole au Seigneur d'Esquerdes (nommé det Cordes par Hopper ^ Mém, p. 75). Bréderode récita la première ré- plique qui étoit couchée par écrit ; mais il se retira^ contre ses habi- tudes^ modestement, dès qu'il 8*agit de parler ex tempore, La cou- duiledes Nobles à Bruxelles, tant prônée auparavant, a été jugée d'une manière extrêmement défavorable par BHderdijk , 1. 1. p. 5a , sqq. Et en effet on y remarque une hardiesse qui , à mesure qu'elle éprouve de la résistance , dégénère en timidité. Mais apparemmtent

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bMUMoup d'eDtra «uz atironl M médioaremenl eentens éê cette i566l fiiçoa d'agir; et il ne faut pas oublier que les GoQTerBeurs etCbe- Avril, mliera auront exercé ces jours une influence conciliatrice sur lea Ghcfr de la Confédération.

Re|rfioque faide par le S^. des Kerdes.

Madaina U a pieu à ces Seigneurs et à toute ceste noble compaignie me commander de remercyer de leur part y. A. très humblement de la bonne responce qu'il a pieu à V. A, nous donner ce jourdTiuy, et furent esté beaucoup plus contens et satîsfaicts, s'il eust pieu à y. A. leur déclairer en la présence de tous ces S^'. que y. A. a prins de bonne part et pour le service du Roy ceste nostre assemblée, asseurant y. A. qu'aulcung de ceste compaignie ne donnerat occasion à y. A. de se mescontenter de Tordre quils tiendront doresnavant.

(Et comme ma dite dame respondit qu'elle le croyt ain^ sjy n'affermant nullement en quelle part elle receroit nos- tre assemblée, luy fut replicqué parle dit S^ de Kerdes : Madame, il plairast à y. A. en dire ce qu elle en sent , à quoy die respondit qu'elle n'en pouvoit juger.)

Aux deux remontrances qui suivent , est relatif ce passage de Bor, 4 D*£dele hen vastelyk yertrouwende opte groote beloften hen » gedaan, hebben . . . geresolveert tescheiden en elk na huis te » trecken : maar hebben eerst in handen van haer vier hoofden ge- 9 looft en toegeseit by seker geschrifte onder heo daer af gemaekt » dat sy derReligîen noch andersins niet nieuwsen souden invoeren » noch attenteren .... en dat sy in ailes sonden bereet en onder- » danig wesen tôt 't gène deselve hen vier Hoofden hen ordonneren » en bevelen souden , hebheode ook tôt assistentie en correspon-

w

i566l denti» yi» doo8elv«ii ait luireo geB^ichappe geluMP^o drie of vmt AwîL * ^^"^ ^^ ProYÎncie, die in dfioselvcn aouden gadeslaen dat aidaur » Diet eo werde geatAenteert tegen de voonz. brieven en ge&ofteii. » I. 6i«. Apparemment ces deux remontraDces ne sont pas de la même date. La première paroit avoir été faîte le lendemain de la présentation de la requête; à moins que par requête on ne YeniUe entendre ici la réplique des .Nobles , et par ^potHUe la r^Kmse ver- bale de Marguerite. La seconde ressemble plus à un avertissement de Bréderode fait au moment l'on était près de se séparer.

Remonstrance aux gentilshommes pour savoir si se contentoient de ce que seroit traicté et faict par les députes.

Messieurs. Vous aves hier ouy Tappostille que Son Alt. nous a donné sur nostre requeste, de laquelle n'avons receu telle satisfaction comme eussions bien désiré , et ayans trouvé quelques bons moyens pour recevoir tout contentement, tous avons bien voulu advertir , affin que de tant mieulx soyez à yotre repos , et pour ce mieulx effectuer, nous vous avons bien voulu de rechief deman- der, si vous avouerez et contenterez de tout ce que sera traicté par tous vos dit députés, selon Tauthorité que auparavant leur avez donné, vous asseurant que à ce nous nous emploierons selon la confiance que vous avez de nous.

Autre remonstrance pour respondre à ceulx qui vouldroient interroguer la cause de l'assemblée.

Messieurs, nous avons esté hier matin assemblés pour

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remédier à toutes ^înidtres interpretatUms de nostre as* xS6& samblée, par lesquelles polrions venir à quelque diTi- AvriU âoD , et affin que nous puissions pertinement respondre à tous ceulx qui se polroient ou vouldroient enquester ou interroguer la cause de nostre ditte assemblée^ attendu qu'il y a des aucuns qui font oourrir le bruit que, soubs prétexte de nostre requeste , nous prétendions secrète- ment aultre effect, et en cas que Madame ou les Seigneurs Youldroyent demander à moy, comme à celluy qui a porté la parole de la part de vous autres messieurs, quelle asseurance je leur poiroye donner. A correction est que ncms ne prétendons autre chose , sinon d observer ce qui est contenu en nostre requeste présentée. Avons avisé par ensemble de leur respondre unanimement ce que s*ensuyt: que nostre intention n'est autre que supplier bien humblement Sa Ma^., qu'il luy plaise, pour obvier aux troubles et émotions présentes, d'abolir eniièrement tous édicts, inquisitions et placars, vieux et nouveaux, sur le faictde la religion, et que tous sommes résolus d'en- tretenir tout ce que par le Roy , advis et consentement (i) de ses estats-généraulx assemblés , sera ordonné et ar resté pour maintenir la religion anchienne, nous soub- mectans à tel chastoy que par Sa Ma^. et ses estats contre les transgresseurs sera commandé et publié.

(Ce que tous ont accordé unanimement.)

(i) Consentement. Ce mol mérite d*êlrc remarqué. Voyez aussi p. 86.

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l566. JKf* ff^ater, chei qui ces deux remontrances ne se trouvent Avril. po^D^y communique (p«i3) encore une autrepièce,80usle titre de Copte de lapromesse faite des Che%*aUersde F Ordre , aux Gentilshom- mes assemblez avec BrederodeetCulenborchy etc. Elle manque dana notre collection , et c^est un nouvel indice que cet acte est con- trouvé. On craignoit le mécontentement des T^obles; etilparoit que, pour satisfaire aux instances de plusieurs personnes, entr^au- très du Conseiller d'Assonville, la Gouvernante ordonna ou permît que quelques Seigneurs leur donnassent une assurance plus posi* tive que, jusqu'à la réponse du Roi, il ne seroit rien innové en matière de religion: mais il y a loin de à une promesse aussi solennelle, sur leur foi y serment et ordre ^ faite par écrit, et pas au nom de la Gouvernante^ mais des Seigneurs. Apparemment des paroles rassurantes furent prononcées; le bruit public, peut-être aussi la tactique de quelques uns d'entre les Nobles , fit le reste. C'est ainsi qu'on peut très bien concilier Strada^ p. siBo (qui ap* pelle cette promesse écrite impudens conjuraiorum commentumj avec le témoignage de la plupart des historiens par rapport à des assurances verbales de la part de la Gouvernante. Les raisonnemens de M, Te WaMer^ I. 336 3a 9. pour révoquer en doute le récit de Strada nous.paroissent peu coocluans. F* d, Fynckt, dans son His^ toire des Troubles des Pays-Bas , dit positivement que cette garantie par un engagement formel étoit un faux bruit, 1. 145 ; cependant ce n'est par sur son témoignage que nous voudrions nous fonder; puis- qu'à notre avis, ilf. Tarte , en donnant en 1811 une nouvelle édi> tion de cet ouvrage , lui a 6té son seul mérite , celui de la rareté.

Les Comtes de Hornes et deMansfeldt (/'rocèj dEgm. L 161J , les Comtes Louis de Nassau et H. de Bréderode ("Strada ^ /. a 18^ logèrent chez le Prince d'Orange , qui du reste ne paroit pas avoir donné aux Confédérés des marques de son approbation. S'il se trouva quelques momens à un de leurs festins , /• /• aaS , ce fut par hazard; et c'est ce que Strada n'a pas su ou n'a pas voulu ajouter* Le récit du Comte de Homes' sur ce point porte le cachet de la vérité. « Le défendeur aiant disné avec le Prince d'Orainges ,

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il estoit logé 9 allèrent visiter le Comte de Manftfelt, lequel i566.

estoit retiré à soa logis à eanse d'un mauvais oeil , et y vint ans- Avril.

si Mons/ d'Egmont, et eomme ib furent mandez au Conseil » s*adonna qu'ik passèrent par devant le logis de Culenborch. Et » demanda le Prince d'Orainges oe que Ton y faisoit^ et luy fut res-

pondu que Ton estoit à table. Sor quoy il dit que ce seroit

» bîenfaict rompre cette assemblée, afin qu'ils ne s'enivrassent; car » si l'on avoit à traicteraveoqeux , l'on n'y treuveroit nulle raison •••• « Et ne furent en la salle que un Miserere ou deux debout , et lors 9 la compagnie beut un petit voire' àeulz. Crians vive le Roy et les » Ceux. » Procès é^Egm. /. i6i e/ 69. Les Confédérés venoient d*acoepter ee nom, et'de prendre la devise ^ Fidèle au Roy jusqu'à la besace. Le Prince desiroil se retirer en Allemagne [Hopper^ Mém. 76) ; le ao* avril il écrivit à ce sujet au Roi : ^r h 6a. Le même jour VigUus écrivoit à Hopper, « In omnibus exacerbati ani-

> roi non levia indicîa significant'Orangîus et Hornensis, et Regem

V a se alienatum queruntur. » Epist. FigL ad H, 36o. Toutefois , on ne sauroit supposer que le Prince ait voulu, en quittant ses Gouvememens, abandonner la cause des Pays-Bas : nous avons vu qu'il se préparoit à résister, dans des cas extrêmes, les armes à la main. Hais il desiroit probablement de recouvrir une indépendance que son office de Stadhouder lui ôtoit.

Une infinité de maux menaçoît le pays. Les délibérations au Conseil d'Etat étoient bien souvent entremêlées de plaintes et de récriminations. Il fut « proposé par le Comte d'Egmont et aulcuns

> aultres Seigneurs s'il ne seroit bon de publier incontinent la nK>- . » dération conçue par ceulx du Conseil Privé, pour donner oonlen-

tement aux Seigneurs Confédérez et à leurs alliez ; mais comme » il sembloit de non debvoir çntrer en acte de si grand préjudice

> sans le mandement de S. M. , fust dit que faisant cela seulement » de la part du Roy sans Tadvis des Etatz-généraulx, qu'il ne se- » roit d'aulcun goust aux Confédérez et aultres , et que pourtant à

tout le moins seroit bien que l'envoyant à S. M. fust aussy en» » voyé aux Consaulx provinciaulx pour en ce donner leur advis;

enchargeant oultre ce aux Gouverneurs de faire part de ceste

I verre.

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i566L » modération aux piindpaolx des Etats et Villes de leurs Gouver- Avril. * nemensy pour les informer et entendre leur inclination et Tolunté, » ce qui fost aussy conclu*» Hopp. Mém* 76. Il n'est pas dît quel fut Tavis du Prince : la Modiâration [Moorderaiie) n'ëtoit pas de na- ture à lui plaire; il ne pou voit donc se joindre au Comte d'Eg- mont : puis ce n'étoient pas les Etats provinciaux , mais les Etats- Généraux qu'il vouloit. F. fTesemheeck ^ loa. Les avis des Etats de NàmuTy Àriois et Flandres ht trouvent aux Archives.

LETTRE GXL.

Le Comte H. de Brederode au Comte Louis de Nassau. Billets semés parmi le peuple ; affaires des Confédérés.

**Jje 10 avril les Comtes de Brederode, de Culembourg , et de Berges quittèrent Bruxelles; le premier se rendit d'abord à Anvers, il harangua la multitude assemblée sous ses fenêtres. Strada , aag. Le x3 avril il étoit de retour à Yianen. 71? Waier^ IV. 5^4.

Monsieur mon frère, mon amys: ceste senrjraAt seul- lement pour me ramenteToir à yostre bonne grâce, vous avertyssant que je ne dore ouj*ay le moyen Sayncte

Aldegonde et à ceste heure îcy arivé (1), auquell je n'ey ancor pus comme parlle. Je ne fauldrey Tyncontynant dé- pécher: on nous ast desjà senry de bourdes par quelques byllés , que Fo nas t donné à Madame , luy donnant à an- tandre, que sommes estes nous aultres, quy les devons

(1) Anivé. Donc un jour avant la date indiquée dans le journal communiqué par Te Water^ L L

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avojr semë ou Csyct semer; ce que bnjs asfteuré que iS^. trouvères ung faict quy ne méryte estre escusë, car c'est Avril ung fayct tropé notojre à ung chasqun. Je sey certeyne- ment qu'il n y ast amme ' cle nous aultres , quy y panssasse , onques mons'. d'Egmont ast esté celluy quy me l'ast es- cript et me prye par ses lettres luy vouUoyr mander ce quy en est. Je vous prye feyctes tant qu'il vous montre la responsse que je luy escryrs, ancor que j'en ey retenu oopye et verés la responsse ou mesme, ancor que je suys ny bachellyer ny chanssellyer. Le porteur de ceste s'en vat vers monsieur le Prynce, lequell je vous prye exami- * ner etvous dyrast mervdiedesamys que avons de par dechi^ et certes il fault pourvoyrpour beaucoup d'yncovenyens, ancor sur mon honneur que il ne m'an aye parllé, qu'il puis* se revenir à l'escoutelerye, car il nous y duyct antyrement et cluy quy l'est à présente est ung byen méchant et malle* reus* homme. Les denyers du rachapt sont tous près. Sy mons', le Prince y veult tenir la meyn, il y [prouverat ' ] byen devostrepart.Je vousan supplyeetpour toutes ocasions , que vous savez myeus que ne vous soroys esciypre^ aveoq ce que il y ast mylle occasions par mons**. le Prynce an pourat lybrement respondrc. Je croy que orés antendu que [Mangny]ajoué de son perssonagebyen déli- catement et malleureusement, sellon que j'antanps;vous saves combyen sella vaulL Je vous prie de vostre part an user comme l'antenderes, ce quene fauldray delà myegne et espérant vous mander demeyn plus amplement de mes nouvelles d'aulcres choses,, que je ne double vous con- tanteronty prye le Créateur vous donner, monsr. mon frère ^ an santé bonne vye et longue, après m'estre recom-

une. * BHinworevx. ' ponrrolrât (?).

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%566. mandé ^ing myllion de foys àvostre bonne grâce. De tos - ÀTril. tre (i) meson de Yjane, ce dysneusTjesme jour d'apvryll i566.

Vostre frère et antyèrement vrey amys à vous servyr jusque au dernyer souspyr de la vye,

DE Bebderode.

A Monsieur mon frère , M ons'. le Conte Henchryck (s) Lodewyck de Nassauw.

LETTRE CXLI.

Charles de Reuelj Seigneur d Avdrigiues y au Comte Louis de Nassau. Sur la démission donnée par la Gouver- nante à trois de ses Gentilshommes membres de la Con- fédération.

*^ Le Seigneur d*À.udrignîe8 étoitun des principaux Confédérés.

lia Gouvernante avoit donné un éclatant témoignage de son im- probation en cassant trois Gentib|ioinmes de sa Maison , comme ayant signé le Compromis. Cette marque de défaveur fit une gran- de impression parmi les Confédérés , et les porta , comme on va le voir , à une démarche qui ne leur servit de rien.

Mons'. Je suis fort mariz entendre par la lettre qu'il TOUS a pleut m'escrire , du cassement comandé par Ma- dame la Gouvernante estre faict du service de sa Maison à noz trois confrères, dénommés en vostre lettre, pour

(i) Fostre, Yoyez Tome I. p. a5a.

(a) Hendryck, Entrelacement de noms ; en signe d'une amitié étroite y d'une indissoluble confraternité. C'est ainsi que la lettre i4a est signée Lomrs Henry de Bréderode.

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si maigre occasion , dénotant assez amplement le peu de i566. désir qu elle at les affaires de si grande importance par Avril. nous remonstrés pregnent bon succès. Je treuve vostre adTis pour remédier à ceste malveuillance tel et si bon , que nen scauroy trouver aultre plus duisable , m'estant adyis (soubz correction) si nos dits confrères poYointtant ùire par quelque moien d'avoir accès vers Madame, affin d*étre ouis en leurs raisons et excuses plus que légitimes, ne seroit que bon pour de tant plus fortifier et donner à oognotstre à [chascun] noz justifications et au contraire à nos adversaires leurs obstinées passions , procédant de toute malice et ambition de ravissement , me doubtant asses ne vouldrat accorder la demande, par s*estre dé- montrée trop aigre vers les bons geulx. Patience de Lom- bard Le bruict court icy que les estaz provinciaulx de pardechà commencbent se déclarer et conformer i nos- Ire intention , choze fort propre et convenable pour le bien publicq, si ainsi est.

Mons' , je vous supplie adviser en quoy je vous puisse fiiir^ service agréable ; l'opportunité s'offrant, je vous as- seure y emploier toute ma puissance et ce d*aussi bon coeur que me recommande plus que bumblei^ent à vos- tre bonne grâce. De voslre maison du [Parl^ce aa ap- vrilA^I566.

L'entièrement prest à vous faire bumble service,

Gharlbs lb' Rbvbl.

A Monsieur, Monsieur le Conte Ludovic de Nassaa, à Bmxelles.

Cette tigmmture, mu lieu éUCk. nm Rerel , est très disimeU,

n

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LETTRE CXLII«

Le Comte H.deBréderodeau Comte Louis de N€tssau.Sur le même sujet et sur Fobserwition du jeûne catholique.

1 566. * Monsieur mon frère, j ey repceu vostre lettre ce jourduy Avril, et antanps par icelle que Madame de Parme doyct aToyr donné congé à ses gentyllomes quy sont de nos geus : il me samble àcotrectyon que elle ast tort et pouvoyct byen atandre aultre comodycté que d'y procéder de cette ry^ geur ; c'est pour nous donner à pansser , que de ce que nous an avons fayct, que il n'ast esté équystable , <x>inme sy par elle youllusse dyre que ce fust esté contre le servyce du Roy: car sy elle confTesse que ce que nous ayons fayct est pour le servyce du. Roy , comme elle, ny aultre yyyant soroyct dyre aultre chose , il fauk que die confesse que il ont byen fayct, car elle et tous les syens sont icy pour le servyce d'ycelluy;^an(Iyn c'est ungne famme. Je luy escryps la lettre que me mandés et vous l'anvoye anssamble la copye et ung blanque synet' avecque, affyn que sy elle ne vous plest , an puyssyes dresser ungne aultre sellon vostre bon plesyr. Touchante ce jantyllomme [vaudra] je suys byen de cest avys que nous luy fesyons tout le byen de quoy nous nous pou* rons avyser; la reson le veult affyn de donner courage à tous les aultres ; de raoy , avecque luy et tous aultres an ferey de ma part , comme vous an ores ' avysé. Touchant à ce que l'on ast raportéà Madame que estant an Anven nous nous avons fayct servy de chayre 3, il «n ont man-

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ty méchamment et malheureusement vynt quatre pyes au i S66. travers de leur gorge: il est bjen vrey que le aoyrtpur AiTtiU- fiismes arivé, mon nepveu Charlles (i) fyst ao<yu5tr6' ung chapon et quelque aultre chossey lequell quant je le seu je ne toussu* poynt que l'on le servyce^ à table et ne fust oaques servy; ce que Ton an fyst après je nan sey ryen , mes d'an aToyr mangé à la compagnye il n*an est rien. Uonm'ast byendyct que mon nepveu le matyn rotyt uagne saussysse an sa chambre et la mangeast: .je croys que îl pamssoyt estre an Espagne, Ton mange des morssylles. Voyllà tout ce que il ce passât et n'^ fisyot chose ny à aultre place^ que je n'an veulle byen respondre et mesme la fayre publyer au* son du tambouryn , et sy Madame yeult que je luy mande par escrypt toute ma yye de jour an aultre, je le ferey,mes je ne sey sy elles'an contanterast. Je peur que non, anflyn , . . pour elle luy seroyct byaucoup plus duyssant que de prandre la payne de prester Foreylle à ung tat^ de petys ooseryes^. Touchans de ses byllés quy sèment parla je n'an pouvons, mes je ne sey quy ce fust quy an pryst la copye , c'est ungne chose mal antandu, je sey byen que il n'y.ast amme des nostres quy ne l'antande aultrement : y faultreguar- der à le redresser par là; je l'ey desjà redressé par icy par

(i) Charles. Il avoit assisté à la présentation de la requête, af- frontant le courroux de son père, a Mansfeldius addidit increpitum

> ase peracriter Carolum filium , quem conjuratis inmistum audis-

> set •••••• Sed monita minaeque adolescentem natura ferociorem.»

> non statim a conjuratis abstraxerunt. » Sirada^h an. Son z^ fut de courte durée : plus tard il rendit par ses talens mili** taires de très grands services au Roi d'Espagne.

' acuuatTCT (pripmrer.) > vovliM. 3 uer^'iu ^ Uii. ^ eaoMriei.

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iS66. TaToyr tout foyct inprymei- anFlamman, aultrement je n y AvriL TOjës aultre ordre. Je sujs fort ayse qae aves randu MoDé.' de Warlusell(i), certes je ne eu onques pansé que il nous enst manqué, cellon ce que je luy an eyaultrefoys ouy dyre. Il est byen venu , ancor que il autant lareson, il anferacondessandre' d'aultres, spaudant' de mon costé ne fauldrèy tousjour à randre mon extrême deroir de fayre toute bon ofiyce an depyt de toute la rasse' de la rouge truye desquels n*an yyentjames [neus] de^carongne i byen. Et sur ce, Mons/ mon frère, je tedemeure esclave frère à james , me recommandant myllyon de foys à voMre bonne grâce. De Yyanne ce xziiij jour d'apvryll i56&

Yostre frère et esclave bumble et obeyssant vous servyr à james,

LOUTS (a) HbNRT DB BaBDBaODB.

A Monsieur non frère , Monsieur le Conte Lodewyck de Nassau.

Voici la copie dont le Comte fait mention ; elle est entièrement de sa main.

Madame , je suis mary que il fault que je importunne vostre Alt^ par ceste sachant que icelle a d*aultres oc- cupatyons de grandes importances: sy esse comme il est

(i) Voyez. Tom. I. p. ai 3.

(a) Loujrs> Voyez la remarque p. 96.

' coBdwccndr» Csmivrt, venirmv^c UêLJ cepeodnt. 1 net.

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venu en cognessance que il ast pieu à Yostre All^ de i566« fSûre casser de son senryce trois de ses jantylsommes' de AmL la Meson de yostre Alt.* pour avoyr esté de la honorable compagnyedemyèrement assamblés à Bruccelles pour pré- senter ungne requeste à YOStre Alt.* tandant au bjen et serryce de Sa Majesté et mayntyennement de ses estas et à la tranquyllyté du pays an général et repos de vostre Alt*.; toute fois que, sellon que puys entendre , on leur interpreste tout aultrement , dysant que il doyyent avoyr contrevenu par au servyce de vostre Alt*, et au serment que il devryont avoyr fayot à icelle. Je suis esté requys de tous cens an générall de la dicte assemblée de vouloyr de leur part escrypre ce petit mot de lettre i vostre Alt*, la supplyant byen humblement, comme je la feys pareyllement de ma part, que vostre Alt*, ne veuylle prandre à mail part que , encores que les dys troys jan- tylsommes ny uns de nous aultres n*estyons d yntentyon d anifayre * aulcun samblant à vostre Alt*, pour ne nous poynt estre imputé que tandyons d*empècber vostre Alt.* de commander et ordonner sa Meson sellon ses bons et vertueus plesyrs; si esse toutesfois, Madame, que voyant oecy nos adversayres prandont matyère et fondement à nous callomnyer par les propos quy doyvent avoyr esté tenus à ces dys troys jantylsommes par le mestre d'ostell de vostre Alt.* , allégant par que vostre Alt.* ast as- ses démonstré le desplesyr et roescontentement que icelle doyct avoyr repceu de la dycte assamblé ansamble Testyme que vostre Alt*, tyent de ceulx quy s*an sont meslé.

I ' peatîlshoniDcs. ' en faire.

I

«02 ~

iS66. Ap|Mremment cette lettre déplut au Comte Louis , et ju^ee t'il AmL ^^ ^'^^ devoit fonnellement présenter une requête à ee sujet y to oompafinée de quelques lignes à la Duchesse. Voici un brouillon de la lettre et de la requête trouvé parmi ses papiers.

Madame, comme j'ay trouvé les gentishommes derniè- rement assemblés à Brusselles fort troublés pour certain propos que le maistre d*hostel de vostre Alteze peult avoir tenu à trois gentishommes licentiés par vostre Al- teze y se sont résolus pour la conservation de leur hon- neur, estant par ledit propos tous [infamevrivoles], de pré- senter requeste à vostre Alteze, laquelle supplient à vostre Alteze de vouloir faire venir et examiner par le Conseil de sa Ma*^ afin d*impetrer apostille par laquelle , jusques à ce que leur faict soit entendu de sa Ma*' , se puis- se mettre à repos et non estre calumniés, pour éviter tout scandales etinconvéniens, bien entendant, Madame, que ne voulions donner loy à ceulx que vostre Alteze peult tenir en son service , mais bien respondre pour ceulx qui font profession du mentendement ' d'ungne cause à nous tous touchante équalement et commune.

Requeste touchant les trois gentils* hommes de Madame.

Madame, les S^* et gentishommes qui depuis naguè- res , pour le service de Sa Mat^ et repos publique ont es- tey assamblés en la ville de Brusselles pour présenter requeste que vostre Alteze a receu , ont entendu depuis

, maiotieli.

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Iffor paitement qu'il a pieu à Tostre Ahexe otter' de son t566. senrîce trois gentishommes, pour ce qu'il sont de la com- Avril* paignie et trouvés en la dite assemblée et que pourtant auroit faultez' le serment faict à vostre Âlteze et attenté choses contraires au service de Sa dite Ma*^. Madame , comme il a pieu à vostre Alteze présentant la dite re- queste user d'ungne singulière bénévoienee en nostre endroict et asses déclairer nostre intention estre bonne et loyable, toute la eompaignie a esté fort troublée et trouve estrange, Madame, ayant vostre Alteze donné i cognoistre qu elle n'estoit d'intention de juger de nostre fiôct, que ceste déclaration en est ensuyvie, parquoy sup- plions très humblement à vostre Alteze, pour le repos des* dits S" et gentishommes assemblés, de vouloir donner à cognoistre, si ce procède du commendement de vostre Altezeou deFignorence du maistred'ostel de vostre Alteze, lequel pour non estre imbeu des affaires de pardeçà peult avoir sinistrement interprété la dite assemblée. Attendu aussj, Madame, que tous les S" assemblés en général et particuUer sont prestz par droics et vive» raisons, asseurer leur faict et prendre la justification de leur cause, laquelle non estant entendue encorre de Sa» Ma^. , supplions à vostre Alteze, pour la considération de / l'honneur dungne tant honorable eompaignie, l'avoir pour recommendée et imposer silence à tous, ceulx qui témérairement la vouldroient calumnier.

n y a aussi la minute suivante, écrite, à ce qu'il paroit ,. par tr Comte Louis.

T èler. ^ faussé.

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i566. Madame, j'avoU proposé de ne point donner auL- Àvril. cune fâcherie à V. Ait. pour le faict sur lequel est fondé la présente requeste cj joinct , cognoissant qu'icelle est assez ooeupée en aultres affaires de plus grande impor- tance. Mais ayant esté instamment requis y Tcûre pressé de toute la compaignie de vouloir présenter ceste nostre re- queste, ne lé' sceu* aulcunement excuser, suppliant bien humblement Y. A. la prendre de bonne part. Et qu yl luy plaise y respondre par apostille, comme nous espé« rons et attendons de la prudence et naifre bonté de V. A. laquelle le Seig^ Dieu yeuilleprospérer en tout accrois- sement d'estat et grandeur de ses estats. Me recomman* dant et nostre cause très humblement à la bonne grâce de Tostre Altesse.

Enfin voici la requête comme elle fut présentée. Le brouillon, dr la main du Comte, se trouve également aux Archives,

Madame! Nous, les très humbles et obéissans serviteurs de Vos* tre Alt. , ne povons délaisser d'advertir à icel le, comme qu'ayons entendu qu'il a pieu à Y. A. faire casser trois gentilshommes de sa maison , lesquels ont esté de nostre compaignie, quand nous fusmes dernièrement à Bruxel- les pour présenter nostre très humble requeste à Yostre Alt. , leur faisant dire par vostre maistre d'hostel qu'ils avoient contrevenu au service de Sa Ma'^ et au serment qu ilsc?ebvoyent à Y. A. Madame|, nostre intention n'est point de nous entremesler des affaires de vostre Maison y pourtant venons tant seuUement aux parolles que le

Tti. > M.

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maistre dliostel de Y. A. doibt avoir tenu au dit cassement^ x 568« lesquelles sont conjoinctes avecq la reproche et notable AmL deshonneur de nous touts, et avons eu ungfort grand resenûment, Toyans mebmes que nos adversaires pren- nent matière de nous calomnier, disaos que Vostre Alt. donne assez ouvertement à cognoistre par ce propos que le maiatre d'hostel de Y. A. leur a assez déclairés en quelle estime icelle tient toute nostre compaignie, et comme nous ne sommes poinct asseurés si le commandement de Yoatre A. a esté tel, de peur, ou de mancquer à nostre honneur, ou d'offencer Yostre Alt. , vous supjdions très humblement nous vouloir déclairer par appostiUe sur la présente , quelle a esté Imtention de Y. A. , pour suyvant icelle donner quelque contentement et satisfaction à la compaignie et serrer la bouche à nos calomniateurs. Et si ferez bien.

En marge on lit une apostille de la teneur suiTante:

Par ordonnance de son Al**. Il n*a esté icy question du service de Sa Ma*^, ainsde celuy de son Alteze, à laquelle estloysible, comme à chacun de moindre qualité, de li- cencier ses serviteurs, selon que bon luy semble, comme aussi les suppliants confessent assez de ne se debvoir mesler des affaires de la maison de Sa dite Alteze.

Parle Greffier du bureau de son Al."*

Imbrbchs.

Ainsi finit cette affaire, dans laquelle la Duchesse sut défendre Mi droits et montrer de la fermeté. Peut-être eut il mieux valu 8*ab* «tenir d'une tentative qui no pouvoit guères «voir d'autre résultat*

Il Mai.

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Lettre cxuii.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Loutê de Haeeaxu Sur une poursuite dirigée contre quelques GentiUhoin' mes de la Gueldre : éloge du Marquis de Bergen*

Mous'' mon frère, j*ey repcéu Tosire lestre datée du synquyesinejour de mey , et toachant de ses iaotylsom* mes du pays de Gueldre qui devyont oomparoyr' an )«is* tyoe , après l'avoir fayct remontrer deumant à l'offioyer et ce quy luy an pouroyt ayenyr par tyeree meyn, j'entanpa que il les ast lessë et quistè ; si atkltrement , j'an userey eellon* TOStreaYys, car cest icy à deuslieus de moy ^ j*es- pèr que il n'an serast de besoyn d'avoyr usé actes scandai- leuse ou innormes ^ [nulles,] synon que Toffyeyer c'est an- tremys parsoubsson pour nonpoynt les voyreaus églises fayre les cérémonyes comme aultres (x) , quy est la totalle ocasyon. Touchant aus Compromys^ fej tousjour esté de ceste avys que Ton le peult librement donner à Bla- dame et mesmes Tey communiqué aus députées kj à l'antour de nous , lesquels le trouvent pareyllementbon, desorte que en poures user lybrement comme vous l'en- tanderes; mes, soubs corectyon,'jene leur vauldroye^

(i) JuUres, On étoit accoutumé à une inspection assez sévère quant à robserraoce exacte des cérémonies religieuses. Ce fut même en Espagne un grief contre le projet de modéra tion, que par « il ne se mect aulcun chastoy contre ceulx qui peschent par » obmission, et n'allant à l'Eglise , ne jeusnant, ne communiant, 9 ne suyvant les mandemens de la saincte E^ise , ny aussy contre » ceulx qui ne font ce qu'ilz doibvent faire en leurs maisons parti- » culières. » Hopper^ Mémor, 86.

* comparoitrc. ' selon. ^ «normes. 4 Toti<(roiR.

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Htcmtrer le vovtare quy est tant soubsigné, car je pansse* t^SÔ. t€je que il le feryont tout pour avoyr la copye d jcealft Tff^\^ canune le pryncîpaU , toute fojs que je tous véus bien asseiu^r que le myeti n an ast tantost moyus et espère le ramplyr devant huyt jours. Je suys mary de la blessure de mons^ le marqnys de Berge (i) horyblement à Toca- syon que il est plus que soufTyssant pour cest effect et n'an omignoys aultre^ de motis^ d*Ëgmont il est bon syng- neur, mes oestuy dict hiarquys est aultre homme pour anfifonoer jùsques aus abymes les afiEsiyres; puysque il ast antrepryas, j'espèr an Dieu que la bonne dellybéra* tion , anssamble la bonne affection que il a de remédier à ce faîct tant juste, luy dornierastbryefiVe querison, ayecque ee.que il nous oblygerast tous antyèrement hiy demeurer esdiaTe à james, anssamble toute la patrye. Je Toldray que il ouysse aulcune foys ce que j'oye journellement du oommun peuple de la louange qu'y luy donnent d'avoyr antreprys ung sy louable faict et magnany^me, ancor que aultrement an avyns' que byen. Je vous prye, sy le voyés, luy fayre mes très humbles recommendations à sa bonne grâce et que luy demeure esclave à james , et que ne luy ay promys chose avant mon partement de Bruc- celles que je ne ratyffyerey' avecque la demyère gouste de mon sang. Touchant du jour que vouldres que vous vaye trouver, mandes moy le lyeu et le jour, je ne fauL dreyà m y trouver anssamble quelques députés d'ycy, an cas que le trouvyes bon, et voldreye que ce fust byen tost ,

(i) Berge. «Il survint au Marquis uue fortune de blessure en la . jambe qui le détint quelques jours. » Hopper^ Mém. p. 78. Bor^

< advint. ^ ratifierai.

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iS66« car je tous ey à commanyqutr choses qny ne se pennes- tent aynssy escrypre: le lyeu qay tous serast le nûens commode me le serast à moy, car il ne duyt nullement que TOUS tous esloignës. Je suys fort ayse que aTCS ré« duyct mons' de Warllusell an bon chemyn (i) oellon que j*ay Teu par ses lettres: certes il est ung gentylhomme [complyde'] et perfFeyct, et nédoubty onques quant il oreyct antandu le comble de uostre feyct, qu'y ne fj^M du mesme,que il démonstre pareffect, et Toldroye aToyr quelque moyen luy fayre serryce , je ne fauldreye à m'y amployerà monpouToyr* Au reste, mons/mon frère, TOUS saTes que ne suys icy et n'aspyre après aultre chose synon scaToyr ce que il tous plerast me commander: spandant je fey tousjour ce quy est à mon pouToyr et ne doubtes* que je dorme. J'esper an bryeffTOUsanrandre du tout compte. Me recommandant byen affectueuse* ment à Tostre bonne grâce, prye le Créateur tous don* ner, mons' mon frère, an santé bonne Tye et longue. De Vyanne, ce huyctyesme jour de mey i366*

Vostre obéyssant frère à tous fayre serryce à james , fyn' àla messe!

H. DE Bebdbeodb.

Mes très humbles recommandations à la bonne grâce de mon syngneur et mestre^ mons.' le Prynoe et que luy demeure esclave à james.

A Moosieur Monsieur le G>iite Lodvyck de NasMu , mon bon frère.

(i) Chemin^ Voyez p. loo.

' ftcconpli. * craignci (redoutez.) 3 fin. 4 maître.

im

LETTRE CXLIY.

Le Comte H. de Brêderode au Comte Louis de Noiêou^

*^* Polyxène, fille du Comte de Mansfeldt, nièce de Bréderode , i566. éUint logée chez lui à Y iaoen , avoit secrètement contracté une pro* ^^^ nesse de mariage avec Palamède de Chalon , bâtard de Reoé Pria- ee d'Orange, et quelques semaines plus tard s*étoit éloignée avec lui. Cet événement jettoit Bréderode dans la consternation. D'après le caractère de Charles de Mansfaldt il n'est pas impossible que la dioae ait contribué à le détacher do Bréderode et des autres Confé- dérés. On trouvera des détails sur celte affaire dans une lettre du Comte Louis de Nassau à son frère Jean , du 16 août. Le mariage eut lieu.

Monsieur mon frère , je n^j toussu dellesser tous en- Toyer le Syngneur de Brect , mon lieutenant , pour vous déclerer choses quy ne se lessent rescrypre, laquelle je ressens atiltant comme la mort, et comme je sey le byen que me Toulles et au myens , |e tous suplye d*an user an toute dyscrëtyon » comme je ne doubte que n'an sores fort byen fiiyre. Personne n est ancor [adyerti] de oecy et n'y ast amme que ungne seulle quy pense que je le sache : de ce CDsté j'an userey fort byen, je tous prye du Tostre byctes an un Trey fr^re, comme sy le mesme tous fîist aTenu^ dont DyeuTOus an guarde, Toldryes que j*an fysse comme j'an ey byen la coniyancean tous, et aussy pour CTyter grandes troubles et fSàcheryes quy an pourryont esouldre'. Du surplus le dyct Brect tous le dyrast, tous

' réscodre (HmUerJ.

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iS66. pryant luy ajouster foy comme à ma propre personne»

^■* A tant, mons^ mon frère, prye le Grétteur tous donner

an sancté bonne yye et longe , après m estre recommandé

très affectueusement à vostre bonne grâce. DeVjanne^

ce X™* jour de mey i566.

J'ey peur , sy n avysons de mestre remède an cecy , que cella ne soyct cause d'ungne terryble révolte à nostre tacycX, je vous jureDyeu que ne suys peu an payne.

Vostre très affectyonné frère et aervyteur à james,

H. DB BaBnBBODB.

A MoDsiear mon frère Monsieur le Conte Lodvyck de Nassaw.

Le Comte Jean au Comte Louis de Nassau. Sur des levées pour le Roi Philippe lien Allemagne.

Wolgepomer, freundlidier, lieberBruder. E. L. solt ich nit yerhalten das kurtzverrûcktertag^eCaspar Rump^ so bey unserm Yetter selig ein jung' gewesen, iHir TertreuUeh abngezeigt wie das ettUche gntte leutt Ton idél und andere in Westphalen rsein solten , welehen be* stallung Torstûnde; dwetl aber der ortt nnd sonsten die sage undgeschrey gienge-, als das Kon. Ma^ i^qsa His« panièti gegen die NiederlSnd und under andern sottdeiv lich gegea don herren Printzen, der religion balben, be»

' P«fe.

- 111

vegt imd diesdhe vieleieht ahxnnigrei£Feq TorliilMnff mu iS6& âolteoi hcfcten 3i6. sieh àannu und sondérlich gegen den fi» Piintien gebrauchoi zulassen, bedenokens. BQ([em(C»i derhalben Ton mir dessea also unidemcfat zu weard^li ^ dan do deinselben also tein soit, wolten sie tàch: lûeaidt iien Gn», furandem herren zu dliienen, ahligdi>ottdB haben. Nadidem ich daii nidit gewust wes ich mieh hîrin zuhalten , habe ich ime die anttwdrtt geben dâ» iok hir^on weitters nicht, ala was ao bien und wîder flugme- ng' g«Mgt wirdl,wiasen8«imft halte; ich were aber K L allen tag sonsten sdureibens wactten, do. dan E. .L. mir hienron etwasz sohreiben nturden, soheer dessen wisr^

tcealich i^on mir Teratendigt wcrden Datum fieil*

ftein den i3^ May Anno 66.

E. L. Alzdt getreùwer dienstwilbger Bnider, JoHAH GaAjnr zu Nassjluw.

LETTRE CXLYL

Le Comte Jean au Comte Louis de Nassau. Sur le désir de tEi^êque de Liège y Gérard de Groisbeck^de voir leur frire le Comte Henri.

Wolgepomer freundlichar lieber Brader ••••.. A!s S* Jk anch in deren letsten schreiben meldung gelban daader. Bisaclu^ Ton Luttich upieni bnidern G. Hctnt^

' flagnlbrif .

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iS66L un zu sehen begereiii und demMlben das erschinen gélt, Mai* ehe und zuyor solcbes geschehen werde, nicht gerolgt werden solte, und derwegen unserer frauw mutter und Diir zu bedencken heîmstellen , ob's nit rathsam sein solte das man ihnen als bah binaben' gescbickt bette, dweil aonderlicb der Ton Brederode sicb so TÎel erbotten , das er ihme dabin seibst furen , und darfiir sein wolte das er au nicbts unbillicbs gezwungen werden soUte;

DarauflF will K L. idi nicbt verbalten, das meine fieauw mutter und icb solcbs nicbt zu widderatten wissen , wofem das gemelter unser hruder nicbt zu kbeinen un- diristlicben dingen, die wider Gott weren, als das er in die mesz geben, oder dergleîcben tbun solte das wider sein gewissen were, solte abngebalten werden, und tra- gen dieyorsorg es werde der Bisscboffseiner nicbt allein zu seben, sondem vieleicbten mebr inenzu tentiren und zu erlemen begeren ; welcbes da es gescbeben solte und , E. L. zu eracbten, wenig firucbt bricgen wûrde, dan un- serm bruder nicbt zu ratben das er etwas wider sein ge- wissen tbun und simuliren solte , derw^en er micb alsz- dan wenig erlangen , yieleicbt mein b' Printzen allerlej Terdacbt und nacbrede erregen wûrde; und bedeucbt micb demnacb, wie solcbes unsere frauw mutter ibr àucb so gar. nicbt miszfallen lest , damit unserer brùder desto fôglicber und unvermerckter binaben zu dem Bi5- scboffen komen , aucb so viel do weniger mit der mesz und anderm tentirt werden mogte, dasz man dièse gele- genbeit fuzgenomen bette , als das er von unserer frauw Mutter binaben gescbickt worden were, unsers Scbwes* tem erlaid>nûs bey dem berren Printzen naber tinser

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frauw mutter zu zieh^i, zu bietten ; auch seinen aUen j566. heiren , den heiren Ton Bùren , dieweil er rieleicht in Mai. luirtzen naher Franckreich, Italien oder sonsten ver* schickt werden sol te und sonderlich zii Loven do er selbst ein zeitlan^ studirt hette, zu besuchen. Wo dan der herr Printz und £. L. ihnen solchen yorschlagh ge- fallen liessen , kontten unsere Schwestern ihren weg uff Yianen, welches wie ich hore nicbt weit von Lûttieh lie- gen solie (i), zu nemen, do dan unser bruder Heintz, durch den Ton Brederode oder sunsten, fiîgUcfa gehn Luttich zum Bisschoff bien kommen kontte, mit dem schein als das er dabin die statt zu besucben , oder aber dem BisschofI, ausz bevelhdes berren Printzen , die bend 2U kûssen y und beso los manos im nacbgezogen were.

Und kontte gemelter unser bruder seine gelegenbeit dabin ricbten ^ das er ufT ein solcbe zeit dabin komen mogte 9 da er der mesz balben desto weniger ahngefocb- ten werden môcbte; kontte auch darbeneben ursacb bal- ben sicb zu entscbuldigen , das er ùber ein tag, zwea oder drei nicbt bleiben kontte, dieweil er mit unsern Scbwestern fortzieben mûste. Wen auch seine erckle- rung der geistUchkeit balben oder sonsten etwas be^ schwerlîcbs von ime begertt veerden sollte, bette er sidi damit zu ent^tcbuldigen^ das er seiner nicbt mechtig were und obne vorwissen seiner frauw mutter , brûdem und freunde , nicbts thun kontte.

Wo es dan auch zur sache dienlich sein solte, also das er mit so viel do weniger verdacht danieden sein ^

(x j Liegen solie. Cette supposition semble montrer que les con- ooîasances géographiques n'étoient pas très étendues dans cet temps là.

a 8.

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i566. auch desto mehr Unweg eilen kontte, wolteieh dodi uff Mai*, meins hern Printzen und £. L. guttachten , meine junge vettem , den von Hanauw ( i ) welcher sonsten die zeitt ûber allein 3cin mûste, mit ime hinaben ziehen lassen, wie dan solches seine frauw mutter und berelhaber in Hanaw gehm sehen und woU leiden mochten;' dan icb ihnen unTermerckt ahnzeigen lassen, was Ir guttbedûncken were, wan unser bruder G. Heintz nach unsern schwes- tem hinab gescbickt wûrde, ob er alszdan mitzîeben oder alhie bleiben soUte.

Und bedûnckt mich , wan der yon Hanaw mitt zoge, 80 kontten sie beide alsdan iren praeceptoren, demen sie sebr lieb haben und von ine vieissig und gehm sicb undemcbten lassen ^ mitnemen , und zwischen w^e ire étudia ettlicher massen continuiren, und bett den na» men aïs wan er des von Hanaws praeceptor were.

Was nu)in mein her der Printz und E. L. bierin fur gutt ahnsiehty wohin das man sie schicken und wen man ihnen von iren praeceptoren von adel und sonsten lu geben, und wie mans mit allem balten solle, bitt ich mich zum fûrderlichsten zu verstendigen , dan ich der- halben Hilarium, so naber hausz zu ziehen begertt, bisz

daher uffgehalten Datum Beilstein den i3*°> May

Anno 66.

£. Ik treuer , dienstwilliger bruder, JoHAH Grafp zu Nassau. Dem Wolgebomen LudwîgeDy Grafen su Nusao , CaUanelobogen, Viandeo und Diets, meinem freundlicheo lîeben Brader.

(z) Hantum. Apparemment le Comte Philippe^Loais de Hamn, en i553.

115

LETTRE CXLYII.

à Ni de Haines. Sur les persécutions contre les

Protestans , nonobstant V apostille de la Gouvernante.

* * Malgré les promesses faites, au nom delà Gouvernante, i566. on continuoit dans quelques Provinces à persécuter pour le fait yi^^î, de la religion. En avril et mai, plusieurs religionnaires furent jetés en prison; quelques uns brûlés vifs. Toutefois il convient d'observer que la Gouvernante n'avoit pas donné des promes- ses aussi positives et aussi étendues qu'on vouloit bien le faire supposer. Les faux bruits à ce sujet (voyez p. 9a ,) avoient beaucoup contribué à augmenter la hardiesse des protestans. <c Re- t> versissuasin Provincias conjuratis , evulgatâque famà impunita- » tis ac fidei publicae ab Equitibus aureî Velleris propositae, redire » passim e finitimis locis, qui haeresis causa ejecti fuerant : quique 9 clam in Belgîo delitescebant, apparere: excipere laudibus Gheu- » sium nomen , illos appellare vindices libertatis. » Strada^ I. a36. Plusieurs exécutions eurent encore lieu en ce temps là. « Den » ii<ie" van Lentemaendt i566 virert AYillem Hose met Dontissent » gedoodt , omdat hy syn kindt by geen Priester ten dpop had ge- » bragty den lO***" van Louwmaendt gevangen... Nocb schryflt men » van 3a diekorts te voren ter sake van de Religie gevangen waren, » van welke 12 werden verbrandt, en 20 hun geloove versaekten^ » doch soo baest ab sy los waren , weêr beleden. » G. Brantft^ ffist, d, Ref, I. a8a. Les Nobles se plaignirent amèrement qu'après la présentation de la requête beaucoup d'emprisonnemens avoient eu lîea en vertu des Placarts. « Tôt Doornik , Ryssel , Berghen in » Henegouviren , Arien, Ath, Brussel, Gent en op meerandere » plaetsen. » F. Wesembeeck^ p. 166.

Monsr de Hames , j'ay receu vostre lettre et ayant bien entendu tout le contenu d*icelle , il m'est advis que vous trouvé de mauvaise grâce que nous nous sommes adres-

—. 116 -^

tZ66. ses aux députés de la Noblesse pour nostre quartier, Mai. lesquels nous ont esté dénommés à ces fins pour estre de par eux aidés et conseillés, quand le besoin le requer- ra. Ce que aussi nous avons fait , nous adressans et re- courans à eux , comme à nos deflfenseurs et conseillers , ab cas advenant qu'on procéda envers nous durant la surséance , autrement que la relation nous en a esté faicte; car si on ne nous eut promis , et pour chose toute cer* taine et asseurée, que les Magistrats n'avoyent aucune puissance de nous rechercher, en façon qui soit, pourveu que nous nous tinssions coy et couvert comme aupara- vant, ce que aussi nous avons fait, nous n'eussions point eu d'occasion de nous plaindre , parceque ceux qui maintenant sont emprisonnés , ne le seroyent pas. Mais quant nous voyons que contre l'asseurance qu'on nous a donné, on procède à toute rigueur, autant que jamais, contre nous, c'est tout le moins ce me semble que nous pouvons faire , que de nous plaindre , puisque mieux nous ne pouvons avoir. Que pleut à Dieu que la relation que j'ay fait au peuple de la part de la Noblesse, ayant charge d'icelle, fut encores en m'a' car je ne seroyt

point taxé comme je suis d'avoir abreuvé et repeu le peu- ple.de mensonges , et que ceux qui sont prisonniers ne le seroyent pas. Car de fait estant délibéré de partir, craig- nans de tomber entre les mains de leurs ennemis comme ils sont, on leur fit savoir qu'ils ne bougeassent, ains qu'ils se tinssent couvertement clies eux, et qu'on ne pouvoit autrement procéder contre eux, jusqu'à ce qu'au- trement en fust ordonné. Lequel conseil a esté cause, hors mis la providence de Dieu, de leur emprisonnement

' L'apoftrophe de m'ê. ejtt tr^ dUtinele,

117

et de tout ce qu'ils souffrent et endurent, qui nous de- i566i. vroît autant ou plus toucher qu a eux. Car veu que MaL nostre cause et la leure est commune, et que pour la foy laquelle nous voulons maintenir, ib sont prison- niers, à fin de rendre tesmoignage à icelle, nous nous devons aussi employer de tout nostre pouvoir pour eux , eomme nous voudrions qu'on fist pour nous , si nous es- tions en leur place. Et pour tant, Monsieur, je vous supplie autant que vous aimez le Seigneur et par la charité de nostre Seigneur Jésus , laquelle nous devons exercer les uns envers les autres, que si vous pouvez quelque chose en cest endroit et avecq vous tous vos amis et associez , que le faciès maintenant, en quoy faisant, nous prierons le Seigneur de vous maintenir en sa garde et protection , par laquelle vous soyés préservés de tous dangers. Au reste touchant de lapostille à laquelle vous me renvoyés , pour entendre le contenu dlcelle. Que pleut à Dieu que les officiers de Madame ne passassent point tout outre d'icelle comme ils font , ains se contentassent de gar- der et observer ce qui y est contenu sans transgresser et cracher si' 'ceste apostille et contre ceux qui

osent parler de ce qu'ils font , car si ceci n'est cracher tant contre ce que Madame promets en l'apostille et con- trevenir directement à ce qui y est contenu , je ne scay que c'est. Assavoir que le jour de Pasques dernier, en un sermon qui fut fait en la grande Eglise de nostre dame , fut tenu tels et semblables propos par celuy qui preschoit, qu'en despit du Roy et de la Noblesse il n'y auroit autre Evangile presché que celuy qu'il adnonçoit, et qu'il faudroitbien que le Roy cria mercy au Pape, s il aidoit ou

» aiodi (?) ' contre (?)

118

iS66. favorisoità la Noblesse. Après, le 'f de ce mois de May, Mai. fut joué un jeu aux Jésuites de ceste ville , lequel conte- nait en somme que ce pauvre homme qui est prisonnier ici y estoit damné , ensamble avec iuy tous ceux qui ont présenté la suplication de la part de la Noblesse et prin* cipalement M^ de Bréderode, comme chef et capitaine d*iceux. Outre plus les Officiers de TEvesque ont demandé ceste sepmaine assistance à Messieurs de la ville , pour avoir prinse de corps sur un homme, pour ce qu'il ne veut nullement confesser ni croire que son fils, lequel on a exécuté et bruslé en ceste ville pour la parole de Dieu, soit damné. Tellement que le pauvre homme en est venu jusiques à , ou qu il faut nécessairement qu'il s'absente d'ici, ou bien qu'il confesse une chose tant estrange et monstrueuse, ou qu'il soit griefvement puni. Etencores n'est ce pas tout, car lundi dernier il y eut une pauvre jeune fille constituée prisonnière, laquelle nous avons retirés des bourdeaux et lieux infâmes , seulement pour n'avoir point voulu aller à confesse et apporter lettre du Curé de la paroisse en laquelle elle faisoit sa résidence. Or je vous laisse penser maintenant, quand le peuple oit et voit toutes ces choses , s'il n'a point bien juste ma- tière de se plaindre et par conséquent de se fâcher, car on dit en commun proverbe, que tant on vient à mou- cher le nez , qu'il seigne. Qui me fait craindre qu'en la fin, synon qu'on tasche d'y pourveoir, que la patience d'icelluy , de laquelle on abuse tant vilainement, se pour- ra bien tourner en fureur et rage. Car est ce , Mon- sieur, la promesse contenu en l'apostille, par laquelle on nous promet qu'elle mettra si bon ordre entre les offi- ciers, qu'aucun n'aura occasion de se plaindre? Brief si je

^ llî) ~

TOUS vouloii duGourir tout ce qui se fait contre la pro- i566. messe de Madame, mentionnée en 1 apostille y je n*auroye Mai. jamais fait. Qui sera Fendroit après m'avoir recom- mandé à vostre bonne grâce, je prieray le Seigneur de combler yos saints et vertueux désirs. De Toumay ce lÔ"^» de May 1566.

Vostre serviteur et amy , (il

Monsieur, MoDsieor de Hames du Toison d'Or en mains , seurement , à Bruxelles.

Le projet de modération, bien qu'il apportât un adoucissement réel aux Placarts, n'étoit pas en harmonie avec lei espérances qu'on •voit oonrues y ni avec les principes de tolérance Evangélique dont beaucoup de protestans croyoient pouvoir exiger Tapplication. On desiroil la liberté du culte public, et bientôt , afin de l'obtenir , on commença par s'en emparer. Il y eut des endroita ce fut une es- pèce de tactique et de calcul* C'est ce que Fr. Junîus fait connoU tre par rapport à Anvers, r Cum novae leges cuderentUr, spccioso » Moderatioiiis nomine exornandae, quae tamen nihii de atrocitate plane nisi in speciem remittebant, tu m gravîssîmo piorum adeo-t k que Ecclesiarum universe periculo cognito, et conventibus ali- » qoot exspenso (quibus eliam bis per illud tempus Antverpiae

* Pbilîppus Marnixius S. Aldegondius inCerfuit) vi&um est neoes- » sarium ad praevertenda graviora Ecclesiarum incommoda, ut,

* qoemadmodum Flandri jam diu fecerant, ita nos publiée Ecd^

* siam colligeremus concionesque in propalulo baberemus, cum

(x) On s'est donné beaucoup de peine pour rendre la signature illisible. Toutefois en tenant la lettre contre le jour, nous croyons distinguer à travers les ratures le nom de Ryhùve, Noas laissons à d'autres la soin de rechercher si c'est le même qui en 1677 fit pri-< sonnier le Duc d'Aerschot,

120

lS66. ^ AnCverpiae, tum ubicunque futun essetcoltigeodamm Ecclesi»- Mai. " '"°^ P^^ £vangelium Christi oommoditas. » f^ita^ p. a45. « L*od ù crut artificieusemeot , '> dit le Cardinal BendvogUo^ p. io6 [ed.de Paris y 1669,) « que par ce moyen la nécessité devoit d'autant D plus induire le Roi à consentir aux demandes que Ton avolt 3D faites. »

£n généra] cependant l'impulsion qui amena la publicité des prê- ches fut plus spontanée et pour ainsi dire électrique. Lepeuple avoit soif de la vérité, et il n'y avoit plus moyen de satisfaire à ses be- soins par quelques réunions clandestines dans des maisons particu- lièrei. Déjà depuis plusieura années les religionnaires avoient essayé de temps à autre de se rassembler dans les champs et dans les bois (voyez, par exemple, Procès d*Egm, II. 268.); maison avoitpu réprimer ce qui n'étoit pas encore général. Maintenant les Flandres donnèrent l'exemple, et quelques semaines plus tard presque toutes les Provinces Tavoient suivi. D'abord on se réunit dans des lieux écartés; bientôt on se rapprocha des villes, et l'on se mit en mesure, en y venant bien armé , de résister à ceux qui voudroient trou- bler les réunions. L'exemple de la France , une certaine liberté de religion avoit été accordée, excitoit et enbardissoit à conquérir les mêmes faveurs. Bor L JutA, Si, 7^,

LETTRE CXLYIII.

Le Comte H. fie Bréderode au Comte Louis de Nassau,

Les affaires marchent bien.

Mon s.' mon frère , je n'ey voussu deliesser vous dépê- cher le porteur de ceste an toute dylygence, pour vous déclerer ce que il ce passe de par dessà , vous pryant le cToyre de ce que il vous dyrast, ansamble ce ne pour- ryes resouldre sans moy; car vous saves , ce que feres je

~ 121 ~

le tyent pour fiiyct , et refiTecturey aTeoque la dernyère 1 566. gouste de mon sanque, mes il me samble soubs corec- Mai. tyon que puysque les afFayres sont sy byen anchemyné par ycy , que Ton les doyct pousser oultre. Toutefoys je ferey ce que vouldrés; sy trouvés que je demeure icy, TOUS poures prandre avecque tous ce dyct porteur, afifyn quem*aTertissyes de toute Tostre résolutyon. Me recom- mandant humblement à Tostre bonne grâce , prye le Cré- ateur tous donner, mons/ mon frère, an santé bon- ne Tye et longue. De ClefTe, ce XTii)"*^ jour de mey i566.

Vostre frère et Trey amys à tous servyr à James jusq à la mort,

H. DB BaSOBRODE.

A Monsieur mon frère. Monsieur le Conte Lodwyck de Nassaw.

liETTRE GXLIX.

Le Comte G. de Berghes au Comte Louis de JNassan. Sur les affaires de la Gueldre.

%* Les députés sont probablement ceux qui en Gueldre dé- voient veiller aux aflaires de la Confédération. Dans cette Province rinquisition Papale n'avoit pas été introduite. Procès éCEgm. II. 3ia. La Gouvernante ne demanda point l'avis des Etats sur la modération des Ëdits.

Monsieur mon frère , je tous remercie qu'avez etf une

122

i566. vj bonne souvenance de moy, et de vous noTellesdonI Mai. m avez hît part. Quant à cartier de pardechà , nous avons tenu dernièrement une journée à Zutphen, asscavoir tous les députés du pays ensemble, le 17 de may, avons conclud présenter aussy ung requeste au Roy ,et eo tiendrons encores uhg aultre lundy prochain a6 du may, en laquelle espère m*y trouver encoure aussy en persone, pour tant myeulx faire mon devoir, et espère que le tout aura bonne fin. A la reste tout est icy paisible, niatmoins s'il advenoit aultre chose que raisonable, ilz ne sont nullement délibérés endures telles choce, comuie savés. Ains plustost jusques au dirnir homme la perte ! Atant , Mons.'mon frère, après m'estre recommandé bien àvos- tre bonne grâce, prie le Créateur vous avoir en la sienne. Escript le a3 de niay i566.

Le tout vostre bon frère à vous faire service,

Guillaume de Berghe*

Monsieur mon frère, je vous prie de faire mes très humbles recommandations à Monsieur le Prînce, comme serviteur sien.

A Monsieur, Monsieur le Conle de Nassau y mon bien bon frère.

Dans une lettre du Capitaine George v. Uoll au Comte Jean de Nassau, datée de Hemelreich, le 24 mai, on trouve le passage suivant, a Alsz ich vor langst gUubwûrdiger antzeig hab dasz euer «» G. Herr Brudcr Graff* AdoUT su Naasaw nieiii womàwxx Her

1-23 -

» nnd spieszgesell (i) uiT diessen îtzif^m gehaltenem Retchtlagh tn 1 566. « Auubur([h geweseo, mucht Ich demDach von herzen gern wîssen jfij^ t wie es S. G. daselbst ergangen uundob dieselben, weill man sacht » das die Rumische Kay. Mat. unser aller gnedigster ber in eygener I person gegen den Erbfeindt dem Tùrcken ziehenn werden , sich kaucbgebiauchen lassen wollen i>(M.S.)Apparemmeiilcettepropo8i* UoD aora été acceptée , et ce sera en 1 566 que le Comte Adolphe a pris part à une campagne contre les Turcs y et non en i565 , com- me le suppose M. ^rnoMi, Gesch. d, N, Or. X. III. i. aga. On rengage à venir, pareeque l'Empereur y seroit en personne; ce qai n*a pas eu lieu en 1 565 ; Schwendi ne fait aucune mentioD du Comte comme ayant participé à ses exploits , et les let- tres io6 et 107 montrent qu'en juin Adolphe se trouvoit dans les hiys-fias. La lettre de G. t. HoII fait voir que y malgré les oon- férences de Hoogstraten , il ne croyoit pas que les Seigneurs eussent sous peu besoin d'avoir recours aux armes : car sans doute iléloit fort disposé à prendre en ce cas service pour eux. Ceci paroit aussi par sa réponse évasive au Comte d'Egmont qui « cvoit parlé B à G. v. Hol , afin qu'il voulut accepter d'estre pensionnaire de » S. M., et ce par charge de madame de Parme, à quoy le dit v. » Hol respondit qu'il y penseroit, dont le dit Comte se corrouche à * luy, disant qu'il se debvoit respondre de l'un ou de l'autre. » Procès (TEgm. I. i53. Le Comte, à ce qu'il paroit, n'éloit pas toujours maître de soi (voyez Tom. L 1 12.).

M. Te f^aterti communiqué, IV. 83 i33, en Hollandois QD écrit au Roi, du a8 mai i566, intitulé Remonstrance au Roi mr la requête naguères présentée par la Noblesse . . . La mésme Re- moastrance sert aussi pour confiiter certahis points de la modération aïknée sur les Placarts et proposée aux Etats de Flandre assem- Mex à Gand le 11 Jour de mai i566. L'introduction de ce docu- ment, qui a été imprimé en i566 à Anvers ( Te Water , I. 35 ij, se troate en manuscrit aux Archives et dans la langue de l'original.

Voici la résolution des Etats.

(1) Hpieszgesell. Voyez Tom* L p. 10 3.

124

Résolution des quatres membres d*£stat de Flandres sur la modéra- tion des plaocards.

i566. En premier lieu les quatre membres ont déclairé la Mai. bonne volonté de dévotion qu'ils ont tousjours eu et ont encores à présent, de persévérer et continuer en l'obser- vation de la sainte foy Catholique, en telle forme et ma- nière quelle a esté entretenue et observée, et que leur semble que Sa Ma/^ pourroyt effectuer l'ordonnance du dit placcart, soubs les considérations que s'ensuyvent.

Ascavoir que l'inquisition, laquelle on prétend avoir esté ou estre en Flandres, sera abolye et abroguée, et aussy que cy en après aultre ne seroit remise, ny practi- quée.

Secondement que par la disposition ou publication du ditplaocard, ne seroit préjudicié aux privilèges ou pré- rogatives, que à ung chascun des villes, cbastellainies ou aultres, respectivement peuvent compéter, tant au re- gard des biens et personnes et signamment quant au faict des articles , se faict mention de la confiscation , pre- nant aussi regard aux mulctes pécunairres en commis.

D'aultre part que seroyt expédient que déclaration se feisse, quant bien avant en ceste matière les évesques et gens spirituels exerceront leurs juridictions.

Qu'on ne pourroyt procéder à la charge de quelqu'ung par appréhension de sa personne , sans préallable deue information de sa charge , et ce par le Magistrat ordinaire du lieu.

Et qu'on ne feroyt Visitation aulcunedes maisons, si-

125

non par lesoflQciers et juges du lieu et préallable aban- i566. donnement et on eat accoustumé d*user d'icelluy. Mai.

Et qu'estant quelqu'un^ puny une fois parle magis- trat y les éyesques et gens spirituels ne pourront itérati* vement procéder à leurs charges, soyt par citations, cen- sures ou aultrement.

Et qu'on entendreroyt que par ceste modération l'ef- fect et l'observation des touts les aultres placcards cesse- royt.

Et que l'observance du placcard sera général par tou- tes provinces et pays de pardeçà , et que ceulx de Flan- dres ne seront en aulcune chose , regardant la Religion, plus estroictement obligées qu'aultres subjects de Sa HU^ des pays de ^)ardeçà.

En espérant aussi, si la raison se représentasse cy après, par le changement de temps ou aultre raisonnable occasion , que Sa Ma'' n'entenderoy t si précisément obliger ses subjects, qu'ils ne pourroyent estre ouys vers Sa Ma*^ en leurs remonstrances et doléances*

Le deraier de mai B, de Merode écrivoit au Comte Louis de Nas- sau: « Je auis fort mari que n'a sceu obéir à vostre commandemeDt

> pour me trouver à Engieu : Ton m'at dit que aucuns Seingneurs

> eossiont volunte ' diverti ' rassemblée. » (M. S.)

' Tolontien. * détourné.

12f)

LETTRE CL.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Relative à la Comtesse Polyxène de Mansjeldt.

1 566« ** Comte de MansfeMt , qui seroit désespéré^ se trouToit en

Juin. AUemagoe , il avoit assisté à la Diète. Il retourna peu après»

« Cobelius cum Mansveldio a Comitiis loip. reversus est, ac prae-

» clare omoia gesta refert.... 27 Judîî. > VigU ad Hopper. 368,

Praeclare: c'est à dire qu'on s'étoit fort peu soucié des Pays-Bas.

MoDsieur mon frère. J'ey yeu la lettre que Brect m'ast aporté, quem'avesrescrypt deparluy, aussy antendu par luy de bouche, ce que luy pouves avoyr dyscouru de la faire ' que saves (i), laquelle m'est tant à la teste , que je ne sey à demy sy je suys vyfF ou mort , pour la doubte que j*eyque ce fayct ne soyt ocasyon de quelque garbouylle. Je suys à ungne extrême payne. Vous me mandés d'en res- crypre à monsieur d*Egmont et à monsieur Tamyrall ; je ne le soroye fayre, le ceur me cryeye trop. Je tous prye en faire aveq monsieur le Prince le myeus que pourés; tou- chant îcy, amme vyvante n*a parllé. Je la fays byen guar- der, elle ne me guarde d*eschapper. Je vous prye d'avyser le plus dyscrètement et quoyment * que faire ce pourat, comment on pourat prevenyr aveq le père , car il me semble

(i) Saves^ Voyez p. 109.

* TaRaire. * cecrètement (coi).

127

que je le Toys désespère jusqu'à la mort et le pouvre Carie. 1 566. Je TOUS prye me mander ee q'an ores fâict , et ce que mon- Juîo« sieur le Princeorast trouyéconvenyràcefaict. Au restetout est icj geus et doubles geus. Mon Lyeutenant Brect (i) , porteur de ceste, tous dyrast le tout plus amplement^ à cause que le papyer est chatouylleus. Il n y est que de pous- ser oultre, puisque nous y somes jusque aus oreylles. Me remectant tousjour à ce que me voldrés comander, tant que la demyer gouste de sang me serast au corps, me recomanderey affectueusement à vostre bonne grâce , pryant le Créateur tous donner, monsieur mon firère y an santé, bonne vie et longue» DeQeffce ^^ jour de Juny iS66.

Vostre frère et perCfect amys à tous fayre servyce jusque à la mort, et vyve les geus par mer et par terre !

H. DB Brbdbbodb.

A Monsieur mon frère, Monsieur le Conte Loys de Nassau.

(i) BftcU Deux Seigneurs de Brecht se trouvoient parmi les Confédérés. Te Water, II. 2179.

128

LETTRE GLL

George de Montigny j Seigneur de Noyé f les j au Comte Louis de Nassau, Sur les prêches publics.

1 566. *** ^ Seigneur de Noyelles étoit ud des principaux signataires

Juin ^^ Compromis.

La liberté des prêches étoit contraire aux engagemens pris en- vers la Gouvernante , et devoit beaucoup aigrir le Roi : elle devoit également déplaire aux Seigneurs et même à une grande partie des Confédérés. Biais , comme toujours en pareil cas , il y avoit une grande diversité de vues, et sans doute plusieurs n'éloient pas contraires aux movens violens.

Monseigneur. A^ant entendu depuis huyst à dix jours enchà, que plusieures asamblées et presches se font en ses quartiers (avecq grand scandale)^ ay trouvé pour mon office et debvoyr que ne seroy mal d'en advertir vostre S'^* , à raison que crain fort que les dictes asamblées ne se font tant pour l'amour et grand zèle qu*yl ont à la pa- roUe de Dieu, que pour aultres effect, tendant à quel- que sédition ou révolte. Ce qu yl ne fault permettre aul- cunement, d'aultant que vostre S''' peult cognoistre que par la requeste présentée à Son Alteze, protestons n'en- durer aulcuns scandales, tendant à perturber le repose tranquillité de la Républicque, ains l'empêcher par tous moyens convenables. Par tant je supplie qu'il plaise à vostre S'** me mander comme en ce cas auray à me régler et conduire advant que plus grand désordre en advienne. A cause que j'oy de jour à aultre qu'yl se voldriont por-

~ 120

ter de vos aultres mes seignieurs et de lasamblée des gen- 1 566. tilshosines faicte à Bruxelles, comme fauteurs et suppoz Juin, de leur presches, ce quyl contrevient directement à nos- tre juste entreprinse et à la promesse que fismes à tos S^**. Doncqs je supplie de rechief m'escrire vostre inten- tion , aux fins qu'ensuyvant icelle m'emploie à ce qu yl plaira ordonner sur ceste affaire , et ne manqueray d'effec- tuer vostre comandement corne cestuy quyl ne désyre q'à faire tous bons offices de humble vasal à sa Mat^ et ser- viteur envers vostre S^. Ce cognoict TOmnipotent , au- quel je prie vous donner , Monseigneur , bonne et longue vye , me recommandant très humblement à vostre bonne grâce. De Primecqs ce 7^ juin i566.

De vostre S'**

très humble et très obéissant serviteur pour jamays,

George de Montegnt.

MoDseigoeur Monsiew* le Comte de Nassaa.

LETTRE CLII.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau^ Les affaires de la Confédération sont en hon état.

Monsieur mon frère. Je suys fort estonné n'avoyr rep- ceu de lontanps de vos nouvelles. Je ne sey sy vous vous

» 9

130

.(566. portes maH, ce queDyeu ne Teuylle, auasy je pansse que Jjaiii. quelques deô nos am js m'an usyont averty. Je m'estonnf ort que Elpendam (i) ne revyent^ ou s yl ast eu fortune ou que» niant ' ycar j'antanps que de lontanps estes de retour à Bruc- <^elles. Je suys icy à mon dyquage fesant du ménage pour trois jours. Je m*aperçoys bien que ce bon Dieu et geu du tout * . Il m'ast anToyé la yalleur de trois cent mylle floryns , quy ceront, monsieur mon frère , pour vous fayre servyce , quant et quant la demyer gouste de mon sang et à tous les geus an despexte^ de toute la rouge rasse [mail quey* noyé]. Jensmtanps synon que dyable tous yoldres [tretous] dyre. Les geus sont par icy semé comme le sable dullon ^ de la mère* (a). Gejantylhomme, porteur de ceste, quy ast esté de la conpangnye de feu mon père , m'ast esté anvoyé de la part de tout pleyns de bon geus, pourvoyr syl ne pou- royt recouvryr leur vyeus deu et m*on rescrypt ungne lestre, laqudle je vous anvoye , il m'on escrypt com- me vous voyres ; ce que je leur ey fayct fayre , affin que ellepuysseestre montré à Madame et que de toute manyère que Ton la puysse tourmanter , que Ion le fiice. Ces soubs- cryps à la lettre, sont tous geus et jantylhommes, quy ont fort byen le moyen de fayre ung reutredeynst^ , comme

(i) Elpendam, Secrétaire de Brederode: Torthographe de son nom varie ; Helpendnm , Hpendam , Hilpendam,

(i) Mère, En effet un très grand nombre des Nobles de la Hol- lande prirent part à la Confédération. On peut consulter entr'au- très, à cet égard la liste de ceux qui , en i567 , fmrent «cités devant la cour de Hollande pour faire serment de fidélité au Roi , commu- niquée par M. le Baron d*Yvoy de Mydrechty et publiée de nou- veau par M, Beeldsnyder,

> comment. ^ est entièremeiit gaeux. 3 dépit. ^ du long. ' mer. « Berterdienst (ap/vi«»«rA«»a/).

131

il ce me sont oblygé. Je tous supplye Tasyster à ce que i56d. pourés et fayre coucher uugne requeste à Madame de ma J"^°* part et de la leure , joyncte la lettre par laquelle je me deuylle ' me yoyr à tells termes , pour aToyr fayct servyce à Sa Majesté , et aussy affin que ses bons jantylhommes ▼oyent que l'on désyre leur asyster et qu'il syont tant plus ▼oulluntayres, quant les occasyons se donneront; de quoy il ne fault doubter;et m'an allant boyre à la sancté de mon bon Syngneur Joncre Wyllem"* (i),que tous cognesses, et à lavostre ce dysner ^ ne vous feres cesteplus longue , que après m'estre recomandé ung myllion deffoys à Tostre bonne grâce , prye le Créateur tous donner , monsr. mon frère y an sancté , bonne Tye et longue. De Berges an Hol- lande, ce neufFvyesme jour de juny i566.

Vostre frère , "vrey amys à vous servyer jusque à la mort etvyve les geus par mère et par terre !

H. DB Brbdbrodb*

A Monsieur mon frère. Monsieur le Conte Louys de Nassau w.

(l) WyUem» Apparemment il désigne ici le Prince d'Orange,

' pbint {doUo, deuil), > Jonkheer WiHen.

132

LETTRE GLIII

Le Comte H, de Bréderode au Comte Louis de Nassau.

i566. ** Prob*l^l^i>^®nt il s'agit de]a disparition subite de la Comtes- Juin ^ ^ Itfansfeldt. Voyez, p. 109.

Monsieur mon frère. Le porteur de ceste, que vouscog- nesses , vous dyrast le reste de mon malleur quyl m'est ad- venu , sj avant que suys esté icy à mon d jquage. Je ne suys guère royeus que hors du sang; du reste le porteur de ceste vous dyrast le tout , quy ne me haste le ceur vous escry- pre. J*ey escrypt ungne lettre à Monsr. d*Egmont et à Monsr. TAmyrall et à Monsr. d*Ostrate , leur pryant vous ajouster foy à ce que leurs dyrey de ma part, ancor que vostre personne ni sufïysoyt de son dyre , mes seullement afiyn q'ils voyent que vous an ey requys et pour les qon- séquence que saves. Vous supplyant byen fort, mon frè- re , mon amys , an cecy m*asyster , que je vous jure mon ho- neur, que syje devoys sortyr an campe aveq deus lyons pour me deschyrer au dans ' avecq eus , ne seroye sy trou- blé que je suys, vous supplyant de fayre an cecy, comme sy c'estoyt pour vous propre à quy ce fayct touchasse , aus- syledyable Ta conduyct. Je vous anvoye la copyedela lettre que j'escryps à ses Syngneurs , me recomandant à vostre bonne grâce, prye le Créateur vous donner , moifsr. ,

aux denti (?).

133

au sanclé, bonne yye et; longue. De Berges ce i3 de juny i566. i566L Juin.

Vostre frère et vrey amys à vous servyr à jamais ,

H. DS BaBDBRODS.

Je escryps le sanblable à monsr. le Prynce. Je vous supplye luy dire que il me fasse tant de bien et d*onneur d^avyser an ce fayct.

A Mons.' mon frère , Mons/ le Conte Louys de Nassaw.

LETTRE CLIV.

Le Comte G, de Berghes au Comte Louis de Nassau,

Sur une entrevue à Lierre,

* <*

^ Les circonstances devenant de plus en plus critiques , par refCervescence du peuple et les délais de la Cour > les chefs et députés des Confédérés se réunirent le 4 juillet à Lierre. Ce fut probablement que fut résolu le départ de M. de Bréderode pour Anvers et la tenue d'une assemblée générale le 1 4 juillet à St. Tron. Il est à présumer que l'on inclinoit de nouveau à des me- sures violentes. Longuet qui, par les relations des Calvinbtes François avec les Pays-Bas, étoit d'ordinaire bien informé, écri- voit le 12 juillet de Paris. «( Omnia in rébus Belgicis videntur * spectare ad tumultus : nam rex Hispaniaé non feret eam imita-

& tionem quae ibi tentatur Yalde vereor ne Belgium in eadem

» mala incidat ^ in quae incidit hoc Regnum proximo bello civili. » Si ad arma deveniatur, innnmerlex his regionibus eo confluent. » Epist. secr, I. 6.

134

i566. Mons/ mon frère. Ces jours passez Mons/ de Brede- Juin, rode m'envoya Helpendam vers moy, pour me faire sca- Yoir qu avies touts vos bons S'^' et députés par ensamble résolu tenir une journée à Lyere , me disant aussy de bouche et à Mons^ de Culembourg estant lors à Ber- giie,se debvoit tenir icelle journée le a* de juillet; suyvant quoy me suis trouvé cette part pour montrer ma bon- ne affection , auquel lieu arrivé n ay trouvé personne. Ce que j*ay trouvé bien estrange, au moyen de quoy ay prins aultre chemin , et pour en scavoir le tout et com- ment le tout va, vous ay envoyé incontenent le porteur de ceste , vous priant aussy , s*il y a quelques novelles , m en vouloir faire part. A tant , Monsieur mon frère, après m'ettre bien recomandé à vostre bonne grâce, prie le Créateur vous et à nous donner ce que nostre ceur désire. Escripte à Lyere ce a* de juillet i566.

Le tout vostre bon frère, san fin à TOUS faire service,

Guillaume de Bbrghe.

Monsr. mon frère, je vous prie de faire mes très humbles recommandations à Monsieur le Prince , comme le tout serviteur sien.

A Monsieur le Conte de Nassau , mon bien bon frère.

r

13i

LETTRE CLV.

€h. de Revel , Seigneur ttAudrigrues , au Comte Louis de Nasa€ui. Il se trouvera à St. Tron , et s'est opposé aux prêches à ratenciennee.

A ValeDcienDes^l étoit extrémemeiit difficile de réprimer Tar- 1 566. denrdes prolestans , vu la proximité de la France et le grand nom- Juin, bre de prédicateurs Calvinistes que les huguenots envoyoient dans les Pays-Bas. Déjà depuis plusieurs années cette ville étoit une de celles la religion Evangélique avoit fait le plus de progrès , et il paroit que maintenant, principalement par l'entremise des minis- tres François , les religîonnaires y awoient une correspondance sui- vie avec ceux, de Tournai et d'Anvers. « Mittuot Valencenenses ad » Antverpienses et Tornacenses qui communicarent consilia :.quip<i- » pe très hae civilates communi fere consensu regebantur. v Bur^ gwuiiis y p. 162. Il n'est dont guères étonnant que, peu de temps après, la prédication publique y eut son cours. « Valencenenses, » ditlemémeécrivam dans son style ampoulé , « vêtus malum stupore » morientium legum licentius alueranL Primores civitatis eiternus » limor maxime inteutos babebat. Caeterum concionandi libidini » pares esse non poterant. Yiam licentiae Conjurati aperuerant. Accedebat et metus ne , si interopestivis quaestionibus asperare- » tur populus , desperatione aciactus ad Gallos respiceret. Hinc u sectarii ad insanîora progressa sunt . . . Tornacenaibus et Valen- » cenensibus dictus est dics VIII Id. Jul. ; in suburbiis suae quis- » que civitatis solenniorum auspicia incipere statuit . . . Circitec » quinquemiilia Valencenb numerata sunt. » /. /. p. x6i , 164.

Monsieur. Je ne fauldi^ay me trouver au jour que man-

136

i566. dés au lieu désigné d*assambiée , et ce ayecquela melleuP' Juin, compagnie que me sera possible , espérant vous déclarer plusieurs propos touchant nostrefaictquej'ay traicté avec- que Monsieur le Marquis de Bergues^ i ), espéraut les recep* Terés de bonne part. J'ay diverty la presche de Yallen. ' que se debvoit faire mardy dernier hors la Tille,à lareques- te de plusieurs bon bourgeois d'icelle ville, nous bien vieuUans. J'espère ne le trouverez maulvais pour les rai- sons que vous diray. Ne s offrant chose pour le présent méritant advertissement^ présanteray mes humbles recom* mandations à votre bonne grâce, priant le Créateur vous maintenir en la sienne saincte. De Yallen. ce S^ juillet Tan i566.

\ ostre humble serviteur , Charles Lb Revel.

A Monsieur , Monsieur le Conte Ludvic de Nassau , à Bruxelles.

LETTRE CLVI.

Le Prince d Orange au Comte Louis de Nassau. Sur la venue du Prince à Ani^ers,

Anvera, cette ville si importante par une population de cent mille âmes, les richesses de ses négocians et l'étendue de son corn- ai) Bergues, Il éloit parti de Bruxelles le x juillet. Figlius ad Hopp, 366.

' ^ «Uui'ieunr*.

137 ~

\, étoit en proie à la plus grande imitation. Depuis plusieurs iS66. semaines on précboit publiquement dans les environs en François Juin. et en Flamand; le ^4 juin il y avoit eu près de Berchem une as- semblée de quatre à cinq mille personnes : la Régence s*y opposoit en vain. La Gouvernante , à laquelle on envoyoit députés sur dé- putés, ordonnoit de disperser ces réunions par la force; mais on se croyoit trop foible pour pouvoir tenter ce parti. Le a juillet fut publié un Placard contre les étrangers et une' défense d'assister aux prêches ; le même jour les magistrats reçurent une requê- te de ceux de la Religion Evangélique pour en demander le libre exercice. Pour subvenir à tant de difficultés, on supplioitla Gou- vernante de se rendre à Anvers , mais elle craignoit de s'enga- ger dans une ville pleine d'étrangers et de soldats et dont la position étoit si critique.

Au refus conditionnel du Prince est relatif un passage dans le Mémorial de Hopper, « Son Alteze advertit S. M. que ne luy e»- » tant possible de s'absenter de Bruxelles auroit requis le Prince » d'Oranges de faire cest office de sa part, avecq le Comte d'Eg- b mont; le dictPiince ne l'auroit voulu faire. » p. 8i. Stratia, !• 3421, est encore plus inexact , puisque selon lui le départ du Prince pour Anvers auroit été le résultat non pas des démarches de la Gouvernante , mais uniquement de ses propres instances à ce sujet.

Le Prince étoit Vicomte (^urggrae/J d'Anvers. C'étoit une ac- quisition d'Engelbert II, mais très peu lucrative. Jrnoidi, Gesch. d. Or. y. L. II. an.

Mon frère. Madame c'est résolu sur le mis en ayant de ceulx d'Anvers de se treuver en peu de jours et avoit commandé à monsr. d'Egmont et à moy de volbir aller devant ung , deux ou trois* jours , pour déclairer à ceulx d'Anvers que Madame et nous tous trouvions mauves ces presches. L'aultre point estoit de scavoir de messieurs de la ville que ' seurté qullx y veuillent donner à Madame tant pour son corps, comme que nulx presches se fassent; il

( quelle.

138

i566. me sambloit que il ne me convenoit nullement aller pour Juin. cela,ny aussi en compaignie de quelque aultre Seigneur^ car tout le mal qui porroit advenir Je en seroîs seul coul- pe et si il y advinse quelque bien , mon oompaignon re- cepyroit seul le bon gré , et pour plusieurs aultres raisons trop longes à escrire^ desorte que, après plusieurs dispu- tes, Madame at enchargé au députés d'Anvers, que eulx mesmes doibvent mester en avant à la commune les deux articles si desus mentioné, en oultre, comme monsr. d'Axrenberghe passerat demain ou après demain par An- vers , qu'il en parlerat ung mot à ceulx de la ville. Je dis à Madame que , oires que je faisois difficulté de aller pour ces te fois et pour ceste charge, que néaiimoings, que quant Son Alt. me y vauldrat anvoier seul et avecque tel authorité comme il appertient , que ferois voluntiers mon debvoir de tenir la main , autant que en moy seroit, que nulle tumulte ou désordre advinse à la ville, mais non pas pour deux ou trois jours. Je pense qu'il feront demain assembler le braide rat' ; si il vous samble que l'on porrat faire quelque office qu'il désirassent que je vins comme leur bourgrave , pour veoir le succès que les afïaires pren- driont , affin que Madame puisse après tant plus facilleJ ment et en plus gran seurté venir là, le reines à vous, moienant qu'il se fasse secrètement et dextrement , car ii me sambleroit que cela feroit plus mon honeur , que non pas aller comme ung fourir" , pour aprester les logis, de Madame. De monsr. de Brederode, ni me samble convenir qui il allie ^ pour ce coup, pour plusieurs raisons, \ous priant luy baiser les mains de ma part: d'aultre part vous prie n'en faire mention de cessi et bruller la lettre:

Brrde Rapil. •' fourrier. ' qu'il y aillf .

139

et venir le. plus tost que faire porres. A mon frère mis iS66. besa manos ' et sur ce nostre Seigneur vous aye en sa Juin, sainte garde. De Bruxelles ce 5 de juillet à 8 du soir.

Vostre bien bon frère à vous faire service,

GuiLLAUMB DE NaSSAU.

A Monsieur , le Coote Louis de Nassau , mon bon frère.

Le Comte de Bréderode vint le 5 juillet à Anvers, bien accom- pagné. De H.' van Br. ende eenighe andere van 't verbondt met » grooten sleep. » F"» Wëesembeeck y p. 12 1.) Il y demeura plu- sieurs jours : ce qui semble de nouveau prouver que l'influence du Prince n'étoit pas toute puissante auprès des Confédérés. « Brede- » rodii interventu accensa improbitas roodiim excessit. Nihilque » jam dissimulata audacîa VIII Cal« Julias in concionem proru- « pit : quam Burgerhauti haut procul moenibus Ministri indixe- rant. Eandem diem Tomacenses Yalencenensesque pari insania > feralem fecerant : prorsus ne quis dubitaret ex composito egisse. » (voyez p. i35. Il faut donc lire ici Id. JuL) Permixtae viris foe- » minae ad sexdecim fere millia excessere portis. » Burgundus , p.

Les députés d'Anvers avoient déjà prévenu les désirs du Prince, a De Gbedeputeerdebadendaarinne op 't spoedigste te willen voor-

» sien sonder eenich persoon te noemen , maar daemae

» met deen ende d'ander van de saecke sprekende , hebben ver- » claert . . . dat de berten ende affectien van de Ghemeynte seer » gbeslagben waren op den Prince van Oraignien, aan de yrelcken V sy oock ende hy aen baer met eede verbonden waeren, als synde » Borch-graef van de Stadt Sy badden 00k sulcx voor baer ver» » treck vrel duydelyck van de Magistraet ende Ghemeynte ver- s staen. » /^. îfeesembeeck , 118, Peut-être cependant ce fut une

' mes haîsentnîos l'vojrz />. ii3J.

140

s 566. oonvcnation avec le Prince ou avec un de ses amis qui les déter Juillet. niÎQ& À particulariser leur demande.

LETTRE CLVII.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur la position critique d Anvers.

\* La Gouvernante se défioît des Confédérés et les Confédérés se défioient de la Gouvernante. Il paroit bien que c'étoit surtout la crainte de voir la Duchesse envoyer garnison dans Anvers qui avoit déterminé Bréderode à s*y rendre, a £r is eene groote mur- » muratie en alteratie ooder *t volk opgestaen , uit dien dat so de n Heere van Bréderode en eenige der geconfedereerden Ëdelen in » der stad was en yele aenhangs en naloops des voix hadden : dat » ter anderen sijde de Grave van Megen nu sekere dagen binnen rt der stad was blîjven stil leggen, sonder door te reisen, en dat « aldaer ook vverde verwacht de Grave van Arenberge, hebbende » terstont daerdoor de Gercformeerde vermoeden en achterden- ken gekregen dat de selve twe Graven mogten last hebben om by » assistentie van de Magistraet eenig volk van ooriog heimelyk van o builen in te brengen. » Bor , I. 73**.

Monsr. mon frère. Je ne veuls délesser vous avertyr que sommes icy à la geuUe des lous' an dangier que l'on nous coupe à toute heure la gorge, desorte que dormons toute les nuys à lonsquenect' , avecq le mot du guet et les escoutes et corps , desorte que atandons demeyn estre la proye de nos mallveuUans comme le bruyct court par icy : mais il y ast un g byen ; quy nos aborderat , doyct pans-

' \f*n\>s. " lanuquenct.

141

ser déjouer quycte ou double. Monsr. de Megen ast trec- i566. icy des estranges [factyons] et an eust désjà effectué ung- Juillet, ne partye sans nostre venue et la yylle perdue pour nous aultres antyèrement, comme le porteur de ceste tous dy- rast le tout plus amplement , tous Toullant au reste byen asseure , qu espérons le fayre [car jy servelle]. Pour le ' moyns , il an aurast à parller. Âtant feray fyn de ceste, aitandant deTos nouTelles^anssamble vostre bon aTys. Prye le Créateur tous donner, monsr. mon frère, an sancté bonne Tye et longue. De Anvers ce sysyème de juillet 1 566»

Yostre frère , vrey amys à tous serTyr à la mort ,

H. Ds Brbderodb.

A Monsieur mon frère. Le Conte Loduwyck de Nassauw.

Le 6 juittetle Prince d'Orange écrivit de Bruxelles an Landgrave Philippe de Hesse. « Hun ab gebornem Teutschen , der eine Gema-

» lin Augsburgischer Confession habe , lege man die Ursache der » Relîgions-Unruhen zu. Auf sein vor drey Monate bey Philipp » n. eingereichtes Entlassungs-Gesuch sey nôch keine Antwort B erfoigt ; daher er in Gefahr seines Lebens iind seiner Gûter 8t««- ;fMir Wenn er den Papîsten znfalle «nd diearane Gemeine ver^ » lasse , werde er Dank verdienen. Pbilipp mdge ibn indiesen » Nôtfaen nicht verlassen , thm treuen vâterlichen Kath und Zur » flucbt ertheilen. Denn man fange mit den Niederlànden an , um » mit Teutschland zu endigen. Hessen mûsze den Bedr'àngten freye » Rûstuoggewâhren , und dièse hochwichtige Sache bey allen Evan- » gelischen Reichsfûrsten fordern. » F, Rommely II. 58^.

~ 142

LETTRE CLYIII.

Le Comte H, de Bréderode au Comte Louis de Nassaw Il lui enuoye une requête d'un prisonnier pour la Foi.

i566. Monsieur mon frëre j'avoje donné la lettre démons.'^ Juillet le Conte de Mansfelt à mons/ de Louyenrall , lecpiell pas- sant par Mallynnes , antandant que le dyct Conte deBIans- felt estoit party, la randat à mons/ deRuoune , lequel le m'astranduau [prunsme] ce matyn. Jeyoussupplye la luy TouUoyr donner aveque toutes les serymonyes que trouvères apartenantes , comme je sey que sayes byen fayre. Je luy escryps et donne toute les satysfaction que amme vyvante ce soroyct ayyser, ancor que il n an fustaul- cun de besoyng pour ma part, car certes et Dyeu le scayt oe que j'ey fayct tourjour pour ses anffans; sy ce fussent esté les myens propres n an eu seu plus fayre. Je vous prye m'escrypre sy mons/ le Prynce cest ' à parller de troys lettres que cens de la vylle, je pensse le magystrat, ont escrypt à Madamme , supplyant à son Alteze le fayre Tenyr icy , car je yoy que il y ast de la méchansté, ansam- ble m'escrypre quant il yous samblerat que je parte; mes sy je m'anyoys"" deyant layenue de mons/ le Prynce, tout donnerat icy à la trayersse et yront toute chose an con- fussyon. Yoyllà pour ce que yous prye m'an mand^ yos- tre ayys. Je yous anyoye aussy ung^é requeste de quel- que prjsonnyer pour la foy à Bruccelles, je yous prye â*an fayre yostre myeulx et comme le trouvères la conve- nyr. Me recommandant à yostre bonne grâce, prye le

' sait. ' m'en vai».

143

Créateur vous donner, mons/ mon frère, an saneté bon* i566« ne vye et longue. D' Anvers ce 9™* jour de jullet i566. Juillet.

Vostre obéyssant frère, vrey amysàvous servyr jusque à la mort ,

H. DB Bredskode. A Monsieur mon frère , le Conte Louys de Nassaw.

Aen eedelen hoochgeboren heer Henrick Tan Breederoode heer tôt Vyanen enz. ende den adel Tan desen Nederlande met hem ^esaempt ende geconfedereert tôt conser- Tatie deserNederlanden.priTilegien.

Verthoonen in aider oytmoet Pieter Tan Vyck, Jasper Sterens ende Sander Tan Cuelen, ingeseten Tan Bruesele, hoe dat sy nu onlanx geleden in compaignie tôt Tyffthien of sesthien toe ten hoochsten zyn gaen wandelen buyten Bruesele ende hebben aldaer malcanderen (in stede Tan droncken drincken) Termaent Tuyt het Goddelyck woort tôt eerlycke couTersatie ende deuchtelyck leTen sonder dat nochtans eenige predicatie by predicant onder heur geschiet is , of dat sy oock eenighen predicant by heur gehadt hebben , ende hoe wel zy in dese saecke egeensintts des C. Ma^ ordonnantien oft statuyten gecontraTcnieert oft i^eTioleert en hebben, soo is nochtans geschiet dat de Amptman Tan Toors. Stadt van Bruesele onder andere Terspîet hebbende ons voors. drye supplicanten geap- prehendeert, tegens aile recht ende privilegien , ende in stricter gCTanckenisse geworpen heeft ende oock daer- enboven Tan alsoo Teel |[eks aïs wy dagelycx met onsen

144

i56& svereu aerbeyt winnende gerecouureert hadden , geweklich- Juillet, lycken gespolieert ende ontnomen heeft. Aile het welcke meer een specie van tirannye ende oppressie is dan van exercitie der justicien, aengesien dat wy oytmoedige sup- plicanten egeensints in desen des G. Ma^ statuyten , noch oock de ordonuantie der surcheantie ofte suspensie by zyn Ma' nu onlanx yerleent , gecontravenieert en hebben, soo wy in geender manieren eenige cause ofte middele van oproer ofte schandael gegeren en hebben , dan alleen in aider stilte ende manierlyckheit onse wegen gegaen hebben. Soo versucken wy in aider oytmoet datugelieve, Edel Heeren , hierinne te yersien , op dat wy mogen uuyt deser stricter ende onrechtverdelycke gevanckenisse ver lost worden ende die preyilegie der Toors. surcheantie by uwer Eedelheijt ernstelick tôt weWaerde van desen Nederlanden nu onlanx vercregen , mogeu genieten ende {"ebruyckeni hetwelcke wy uwer E' in aider oytmoet zyn biddende. Uuyt onser stricter geranckenisse tôt Bruessd.

«»

LETTRE eux.

Le Prince d* Orange au Marquis de Bergen. Sur la né- cessité de mesures efficaces pour conserver le Pays.

*

* Le Harquit de Bergen étoit parti au oommeDoement de Juillet « Marcbio a Berghen jam proficiscilur in Hispaniam et ho- » die (la Julii) discessît ex hac urbe (Lutetia). Multi putant eum » non satis caute facere , quod se boc statu rerum Hispanorum fi- » dei credat. » Languet , Ep, secr, I. 6.

La publicité des prêches en contradiction manifeste avec les lois âa pays et oes réunions nombreuses de sectaires armés déplaisoîent

145

sans cloute au Priuce, qui desiroit parvenir par de» moyeni ploâ lé- i566. gitimes et plus réguliers au même but, savoir à la toléi-ance envers Juillet, les Protestans , comme elle étoit introduite en Allemagne par la paix de religion. On peut juger combien peu les catholiques zélés étoient disposés à accorder chose pareille, par le passage suivant d*unc lettre écrite le i août par liopper à Viglius. « Quod de Religion^ nyrâ/isticnuncdisputari scribit Amplitudo Vestra, baud scîo an » inter peroiciosissima merito debeat haberi. Quippe quod populo » concitato quasi suggeri videatur quo pacto , gpecie quadam juris, » tametsi falsi , scelestissimi voti sui queat fieri compos. Quemad- » modum Amplitudini Yestrae, ita et mihi , semper visi sunl hu- » jusmodisermones, (quorum tamen ille plenus est) plane pestiferi » in Republica;et maxime quidem his temporibus tam exulcera- » lis. » Epist^ Hopperi ad Figlàim, p. qB. Il n'est pas malaisé de deviner quel personnage le mot illt désigne, surtout quand on compare d'autres passages , par exemple le suivant. « Pour remédier » aux Sectes fust proposé par le Prince cTOrengex qu*il n'y a voit » aultre remède que d'iuer de bénignité et de doulceur, ne permec- » tant le temps présent aulcune rigueur , avecq aultres choses ser- » vantes à ce propos. » Mémor, p. 93. « Quid ad rem, v dit également Hopper plus tard , après avoir exposé le rétablissement partiel des affaires , t si domestica libertas maneat.» Ep, ad T'i- gtium f p. 1 14* « Visa mihi est semper haec fabula eo tendere inter » caetera ut domestica libertas Religionis saltem Augustanae con- » stituatnr. »/. /. p. lai. Ainsi tolérer la liberté domestique même de la Confession d'Augsbourg, qu'on avoit beaucoup moins en hor- reur que le Calvinisme, sembloitunc chose détestable. Comment donc le Prince eût-il jamais, sans renier sa foi , pu satisfaire à ce qu'on exigeoit pour le service de la religion Catholique et du Souverain ! Jusqu'à présent les Seigneurs avoient insisté auprès du Roi sur trois points ; abolition de l'Inquisition , modération des Pla- carts, pardon général. Hopper^ Mém. 7^, sqq. Maintenant le Prince donne à entendre, « et se disoit publicquemcnt en ce temps > là, selon qu'aussy escriva Son Altcze à S. M., qu'il n'estoit plus

» question de consulter et traicter sur ces trois points , comme

» ne servant plus au propos, et vivant un chascun à son bon plai-

% xo

146

i566. u &ir..., mais que seulement on avott à délibérer sur rassemblée Juillet. ^ générale desEtatz. » /. /. p. 9^.

Monsieur. Il me desplait qui vault que vous escris que les afïaires d'issi s'enpirent plus tost que se amendent , car les presches continuent de plus en plus et puisqu*ilx entendent que Ton at donné quelque ordre pour les em- pescher, s*en vont à lapresche avecques armes, de maniè- re que jay ' voy peu de moien de remède, si Dieu ne mest la main et que Ton lesse toumber touttes particularités et ambitions et que l'on prende seullement regart à ce qui convient pour conserver le pais, car estant le pais perdu se perde quant et quant le service du Prince et la reli- gion; se conservant, avecque le temps et la grâce de Dieu il y at espoir povoir le toutt redresser, veant mesmement que combattons avecque la raison. Mons/ deNorcarmes (i) ni'ast monstre hierung certain escrit, lequel y* vous amvoie; il ne serat que bon que y prendes quelque regart pour éviter touttes parleries ; et ne servant ceste pour aultre chose sinon pour me ramentevoir à vos- tre bonne grâce et vous présenter mon service, feray fin, vous baisant, Monsieur, les mains, priant le Créateur vous donner ung bon voage et brief retour. De Brusselles , ce 9 de juillet an i566.

Vostre bien bon amy à vous faire service ,

GniLLAUMB DB NaSSAU.

A Monsieur Monsieur ie Marquis de Berghes.

(i) Noircarmes. Philippe de St. Aldegonde, S^ de Noircarmes; bailli et capitaine de St. Orner, et chargé de remplacer provisoire- ment le Marquis de Bergen dans le Gouvernement du Hainaut.

' j'y (?)■ ' '1

- 147 ~ LETTRE CLX. '*^^-

Juillet, Charles de Rcvel ^ Seigneur d^AudrigmeSj au Comte Louis

de Nassau. Sur les prêches à Falenûiertnes.

Monsieur. Je vous envoyé icy joincte la copie d'une let- tre que j envoyé au sieur de Noirkeitnes , laquelle je vous prie bien peser pour les raisons y contenues, e| craindant que le dit sieur deNoirliermes nediUigent' si à la haste que seroit bien requis , je vous prie y tenir la main et tellement besongnier en cest affaire, que l'incon* vénient déclerë en la ditte lettre, ne sort son effect; vous voéillant bienadviser , que si aucune rescousse' s en faict, que je crains fort ne sera sans effusion de sang. Dieu par sa grâce y admette le remède convenable, le priant, Mons.', vous maintenir en la sienne saincte , me recom-* mandant bien humblement à la vostre. De Yallen, en haste le 9*» juillet 1 566.

La presche se faict pour le présent hors de la jurisdiction de la ville de Yallen. , y estans assam- blé grant peuple, tant de dedans la ville que de- hors, selon quondist (i).

L*entièrement prèst à vous faire service^

Charuss %j^ Rbvbl.

AMoDsieur, Monsieur le Conte de Nassau , à Bruxelles.

(i) dist. Voyez p. i35.

diligente ^ rccofistc (reprise rVune chose eniewe par force.)

148

LETTRE C!LXI.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Loius de Nassau.

Sur la situation d^Ani^ers.

1 566. Monsr. mon frère. Je m ebays comme ne pouves ' la Juillet, pajne me rescripre ung seuil mot de lettre voyant aus termes je suis« Je vous anvoye aryere le porteur de ceste y Helpendam , qui vous dyrast ce quyl ce passe ^ vous jurant mon honneur que suys ranvyelly de dys ans despuys que suis icy , mays d'ungne chose me resyouys et remercyece bon Dyeu, que jusque à ceste heure avons esté ocasyon d'évyter ung extrême inconvényent^ lequell eust redondé à ung teryble mail. Les choses sont icy pour leur ^ à telles termes , qu*avons quarante synq et la chose au mur. Labourgoysye c'est desconffyë^ du tout du magy- strat et defFect^ les Wyckmesters , assambleles bourgoys, leurs ont ostë les clés des portes et lesguardenteux mesme et antreeus ont donné ungne telle ordreauguet^quecertes on ne les surpranderat de la sorte et le fayct leur , voyre le surplus quy ne ce lesse escrîpre, vous dyrast ce mes* me porteur. Je vous prye de m*escrypre ung mot de ce que monsr. le Conte de Mansfelt orast dyct sur la lettre que luy ey escrypte (i) ^ et vous pryant me redépécher le porteur de ceste , sans le me retenyr , me recommanderey myllyondefoysàvostre bonne grâce, pryant le Créateur

(i) Voyez p. 1 4a,

I ApporemmmU U mot prendro a été omis par fe Comi». > rbcare. ' a perdo coii6aiioe« * de fait.

149

vous donner, monsr. mon frère, an sancté, bone vye et iS66. longue. De Anvers , ce g^^ jour de juUet i566. Juillet

Vostre frère et vrey aniys à vousservyr jusque à la mort ,

H^ DB BREDBaODE.

A Monsieur mon frère, monsieur le Coate Louys de Naasaw.

liETTRE GLXII.

Le CimiteH.deBréderodeaa Comte Louis Nassau,

Sur le même sujet

Monsieur mon frère. Tey repceu vostre dernyère ce matyn^ est' antans que pour plusyeurs occasions, com- me me mandes par icelles , nest nullement convenable nous rassambler an eeste vylle : il nous samble toutesfoys à correction à tous nous aultres quy sommes icy , que il seroyct fort nécessayre , mesmes du tout , et le peuples, assamble les bourgoys , le dësyreryont fort , lesquels an manyère du monde ne me leront' partyr avant la venue de monsieur le Prynce et m*on dyct rondement ,. que je leur marcherey plustost à tous sur le vautre, que de me lesser allen Vous me rescrypves ungne çho^ quy passe mon antandement ^ que je ne sey ahtandre , c'est que me mandes que monsieur le Prynce vyent icy et de Faultre costé qu'y vyent à Saync-Tron ; cepandant je ne sey quy

' et. ^ laiueront.

150

l566é demetti*erat icy. Il n'est aulcunement loysyble, ny pan« Jniltet sable, que ceste vylle demeure sans quelque teste agréa* ble au peuple , veu que monsieur de Megen et Arenberge sontancor anssamble, lesquels ont esté ceste nuyct àBreda et on panssé antrer sur la meson , ce que Ton leur ast refFusé, et oecy certeyn , car deus de nos gens nous an ont fayct le raport ce matyn , quy les ont veu. Il fault pans^ ser et mesmes ne doubter que il s'y ont assamblé ,qu yl ne tnacbynent et broue quelque brouet. Je dépêche à Vyane pour fayre guarder ma meson. Escrypves moy an toute dyllygence et byen clerement , ou dyctes les à monsieur de Hammes, les resons pour lesquelles vous ne trouves {)as convenyr que Tassamblée ce fasse an ceste vylle et paiissés à ce que dessus. Ne vous fesant ceste plus Ion* gue y me remectant au reste à ce que monsr. de Hammes vous dyra, me recommanderey à vostre bonne grâce, pryant le Créateur vous donner, monsr. mon frère, an sancté,bonnevye et longue. D'Anvers, ce la"^ jour de juillet i566.

Vostre frère et servyteur à James ,

H. DB BaEDfcaODB*

A Monsr. mon frère. Monsieur tiC Conte Louys de Nassauw.

Le i3 juillet le Prince d'Orange « ores que du commencement 9 il l'east refusé et que non obstant une lettre gratieuse de S. M. il » continuait en son mescontentement, désirant se retirer en sa mai- » son (si comme faisoit aassy le Comte d'EgmoDt}, toute fois estant » aultre fois requis par Son Alteze^fust content d*allerà Anvers. »

151

Uopper^ JHém, p. 91 « Toutefois il déclara à la Gouvernante i566.

f|u*il u'étoit pas en son pouvoir d'y faire cesser les prêches. « Vient Juillet.

» à considérer que auparavant accepter la charge , avons ouverte-

n ment déclaré en plain Conseil d'Estat , qu^il n'estoit en nous et

» ne voulions entreprendre d'y faire cesser les presches, dès lors

n accompagnées de l'exercice de la Religion , comme d'appendence

nécessaire d'icelle. » Le Petà , p. iS^".

» Le Prince arrivant à demie lieue près Anvers, luy vint au de- » vaut le Seigneur de Bréderode aveoq quelques gens de cheval , » armez de pistoletz , suy vaut à pied une grande multitude de peu- pie, lesquetz tous . . . criarent à haulte voix, vîpe les Gueux, i> Lequel cry se continua jusques à l'entrée de la ville , que es » portes et sur les murailles y avoit une infinité de gens , crian» » le mesme, et aultres choses à la louange du Prince, l'appellans » leur Viscomte , vray libérateur, et celuy quimectroit un tel ordre » aux affaires par son autorité , qu'il ne seroit plus besoin courir » à Bruxelles à la Duchesse, avecq beaucoup d'aultres choses sem- « blables , desquelles le Prince se motitroitfortfackê et mal content. » Et estant quant et luy entré le Seigneur de Bréderode demeura » celle nuict, mais parta le lendemain. Hopper^ Menu, p. 91.

A envers les Magistrats se défioieot des citoyens: les cito- yens , de la Cour et des Magistrats ; les pi*otestans , de la Cour , des Magistrats et des autres citoyens: enfin les protestans étoient eux mêmes divisés; d'un coté les Calvinistes , de Tautre les Lu- thériens, y. Wesemheecky p. 129. Il y avott aussi des Anabap- tistes. « Regionem omnem très distraxerant seclae. In Flan- » dria proximisque Galliae Calvinistae praecellebant : vicina Gcr- B manis invaserant Lutherani , Uoliandiam et Zeelandiam Ana- B baptistae. Univcrsae faeces Antverpiam insederant. Burg, i5o. n Cahiniani majore quidem quam caeteri concursu plausuque , sed » quam Lutherani minore asseitlarum potentià frequentabantur; » Anabaptistae Lutherianis numéro superiores a Calvinianis vin- » cebantur: utrosque vero sectatorum nobilitate Lutherani supera- u bant. w Strada^%^'j, Au milieu de ta^t d'élémens de discorde, certes la tâche du Prince n'étoit pas de nature à lui promettre beaucoup de satisfaction.

~ 152

1 566. Bien des oégocians songeoient déjà sérieusement à se retirer dans

Juillet, cl'autres pays. « Mei*ca tores soliti liactenus negotiari ïn Belgîo |)e-

» tuDt a Rege (Franciae) eas immunitates in urbibus Gallîae mari-

n timis qaas habuerunt Antverpiae, et promittunt se eraporium

» qaod ibi fuit, io GalHam translaturos. » Languet, Ep^secr, L 6.

LETTRE CLXIII.

Quelques Nobles Confédérés au Comte Louis de Nas- sau, Ils refusent de se rendre à St. Tron,

%* Les causes qui amenèrent les délibérations de St. Tron, étoient le retardement de la réponse du Roi , Tagitation générale que les prêches occasionnoienl , et les plaintes élevées à ce sujet contre les Confédérés. La réunion avoit pour but d^aviser aux moyens de se disculper ,de tranquilliser le pays et surtout aussi de se défendre, en cas que le Roi voulut user de violence contre eux. L'attitude de cette réunion , beaucoup de Nobles comparurent, étoit extrêmement menaçante et prouvoit que les principaux mem- bres de la Confédération , soutenus ou plufol poussés en avant par une grande partie du peuple, avoicnt le sentiment de leur force vis-à-vis du Souverain. Elle causa beaucoup de frayeur. «Non u modo Celsitudini suae, sed toti pêne Curiae metum injeclt : » praesertim cum populus per sectarios incitatus, sub eorum » praesidio quotidie fiât insolentior. « ^îgL ad Hopp, 365.

Ou se trompe fort en supposant , comme fait M, BUderdyk ( Hist, des Vad* YI, 6o^, que les Nobles étoieot découragés , que la Confédération en étoit à son déclin , et que le Prince d'Orange desiroit lui donner un peu de reliefrXe Petit ^ p. ii5, fait des réflexions pareilles. « Voyez » s'écrie t~il , « en quels termes estojeot » lors réduistes les affaires des Cx>nfédérés par la pusillanimité » d'aulcuns et desbandage des aultrcs . . . Par la longueur des nie-

153

» nées de la GonTemante ils sont contraincts de pourrolr à leur iS66* » senreté , comme s'ils se fussent sentis ooulpables d'avoir mal Juillet» » Tersé. » Mais les remarques de cet écrivain ont à nos yeux très peu de valeur. Ce que nous venons de citer , est applicable à la situation des Pays*Bas trois mois plus tard. Maintenant les Con- fédérés , repoussant d'ailleurs toute idée àe pardon, exigeoient une assurance qu'on ne leur vouloit aucun mal; et étoient assez dispo- sés et assez bien préparés à se donner eux-mêmes des garanties ^ si on refusoit de leur en donner.

D'après cela il n'est pas surprenant que plusieurs Confédérés se fissent scrupule de venir à St. Tron.

Mons.' Gomme avons eacript parComille de Ghistelles sur celle que nous ayies escript pour nous treuver à S^ Thron, ne le pouvoir faire , d*aultant que trouvons (soubz correction) ne convenir par l'acquit denostre deb- voir , aussy pour celle que sommes obligez au compro- mis , pouvoir comparoir aux assemblées , hors de celles qui sont ordonnées et licites comme du passé, ne schai* chans que par le dît compromis soyons aulcunement obligez, saulf que ayderions y assisterions de tout nos- tre pouvoir à Fabolition de l'Inquisition et placcartz, et nous semble parainsy que du susdit soions suffisam- ment excusez , veu aussi que nostre requeste nous a esté accordée, à l'occasion de quoy estoit fait le dit compromis. Nous vous supplions ne treuver maulvais qu'entendons n'avoir en sorte que ce soit obligation quelconque^ et l'on excédera aulcun poinct du contenu de la Requeste présentée à Bruxelles du cincquiesme d'apvril, nous pro- testons parcested'estre exempts de toutte obligation, vous désirans néantmoîngs secourir de tout nostre pouvoir , en ce qu'auparavant nous sommes obligés. Et sur ce nous

154

tS66. recommandans à vostre bonne grâce 9prieit>ns le TottU Jaillet. puissant vous donner , Monsieur j en santé , très bonne vie et longue. De Luxembourg ce la"^ de juillet i566.

Jo« nE Bejlhdbnbourg (i).

J. G. DB LilliAZGBLLB.

Maximiixui DB Faolqubz. Bbbh. Waldbgkbr. Carlbs DB Faulcobz.

A Monsieur ie Conte Lodovîck de Nassau en Anvers.

t LETTRE CLXIV.

... au Landgrave Philippe de Hesse. Sur les let^éé^ du Duc Eric de Brunswick et du Prince d'Orange,

** CeUe copie fut envoyée an Prince d'Orange par le Land- grave Guillaume de Hesse , dans une lettre datée de Marboorg le 1 3 juillet^ qui contient le passage suivant. « Viel meinen auchob « schonn Herzog Erich auszgebe als geldt seine vorhabende Bewer- » bung jegen die Niederlànde , so sey es doch rêvera ein practica mit n Grumbachy und don andernn Ëchtcrn' , diewelll ibm Heraog » Erich die Acht aach nicht weith ist. » (M.S.)

Durchleuchtiger, hochgeborner Fùrst und her, mit

(i) fo, de Brandenùourg, Chez 7e fFater,n. 271, on trouve un iY de Brandenbourg parmi les Confédérés.

' gOilChlClCQ.

155

m

«rpMtuDg meiner undeithenich und stels bereithwiUigen tS66» dieiisten , muesz E. F. 6. undeithettig niohi verhalten wie JwUtM* àas ich in glanbwûrdige er£ahrung kohnnne, bin aueh desselbigen mehr dan gewisz, das herzog Erichs zu Braunachweig bestalte hauptleuth inn Tertrottung yider knechte und gueter leuth sich eingdaMen, auoh lum theil geldt gegeben 9 und ist ferner ire zusag, inwendig acht tage nach dato dièses brieves, entlich geldt und bestallung vorzupringen , das Rriegsvolck irem hemn ins feldt zuzufuhrenn*

Und damit nun E. F. 6. der sachen gelegenhaith fern- ner und soyiel ich grûndtlieh habe erfahren konnen, gnedige wissenschaft baben muegen,alsz soll es dièse gestaldt und meinung haben, das ehr, Herzog Erîch, sich von der Kon. Wûr. zu Hispanien sol haben bestellen laszen, der meinung die Niederlanden , des gottlichen worts halben und sonsten habender emporung, zu ûber- ziehen, zu strafïenund wiederumb Ton wahrer Religion abzupringen.

Hiergegen aber y gnediger Fûrst und Her , ist dies auch und entlich wahr, das der Printz zu Uranien^ sampt der- selben hem freunden und anhengereUi sampt der gant- zen Niederlandischen landtschafFt undstetten, den obris* ten George yonn Holle^ sampt derselbigen hauptleuth, auch besteldt undangenohmmen (i), welcher dandiesser zeit gleîchergestaldt seine hauptleuth vertrostet, und mang- let Buemehrnichts, dan das Hertzogh Erich vortziehet, aïs wirdet sich dbgemelter George von Holl auch nicht seumen ; was aber noch aus diesen handel werden kan ,

(i) Jngenohmmen. Voyez ia3.

156

i5tf6« mag der hdt>e Gott wisaen; aber diessea , gnediger Fûm JuîUeL und herr, ist wahr , das dièse dinge^ wie erzelt , Terhanden , und ioh auch darauff, doch nicht von Herzogen Eridu, aondern von demjegeDthetle mich xu ehrlichem besche- lichen geprauchen zu laszen, bin selbst^angesprocbeD und veitrofttet worden»

RF.G. Un\ gantewilliger^

N.N.

Ad Hem Philïpsen den £Uern , Luadgjnî za Hessen.

I4ETTRE GLXV.

Le Comte d^Egmont au Comte Louis de Nassau. Relative à une conférence açec le P rince dH Orange et les députés des Nobles assemblés à St Tron.

*^ Cette entrevue, au nom de la Gouvemanle, eut lieu peu de jours après ; non pas à Aerschot , le Prince ne pouvant s'éloigner d'Anvers , mais à DnfTeL

Monsieur. Tay receu vostre lettre du jour d*hier, mais je ne vous responds riens quant au jour que nous nous pourrions trouver à Arschot, tant quej*aye la responce de monsieur le Prince, auquel j*ay escript comme entendrez plus à plain de S/ de Bacqueroelle. Et sur ce je me re- commande bien affectueusement à vostre bonne grâce.

157

priaùt le Créateur quil vous ait , Monaieur, en sa garde. i566« Bnitelled le xnif jour de juillet i566. JuHlet..

Vostre* bien bon amy prêt à vous obéir ,

A Mous'. Moiis'. le Conte Lud?ic de Nanaw.

LETTRE GLXYI.

Le Prince d'Orange au Comte Louis de Nassau. Sur les démarches des Cahinistes^

»

^«* Le Prince fayorisoit les Luthériens. Ceux qui , lors de son entrée à Anvers, crioient , Yoilà celui qui nous apporte la Confes- sion d'Augsbourg 9 (ASrA/a , L a 4 3) t a voient assez bien deviné ses înlentjons ou du moins son désir. Il partageoit encore les préju- gés contre les Calvinistes , ou bien ne jugeoit pas les différences entre les Confessions assez grandes pour compromettre par trop de ténadté la cause commune. Quant aux Anabaptistes^ le Prince avoit été dispt>sé à publier contre eux un £dit, mab la Duchesse montra assez d'indifférence à cet égard. « La Gouver- » nante déclaroit asses qu'elle tenoit tonte religion n'accordant à la » Roumaine (mesmes les Anabaptistes , contre lesquels desirions » faire defencepublicque, si Madame Teust trouvé bon) en pareille » estime. » Le Petit, xBg.**

Cette lettre montre de nouveau qu'il n'aimoit pas cespresckes désordonnés. Les Confédérés ne suivirent pas ses conseib : car les Calvinistes ayant présenté leur requête, lef} juillet ou environ, on leur donna une réponse très satisfaisante. Les conséquences firent voir que le Prince avoit eu rabon : car cette protection de la part des Nobles enhardit extrêmement le peuple et exposa les Con- ' voftre-obéir. Autographe, ^ La signatiuv ett etUm^ée,

158

i566. fédérés à d'injwtetwapcoiit. En iSSgleaElatsdIJCreGfatdisQHntà Juâlet. ^ sujet. « De oproeri{se Gemeente ei^ ReMlen hadden de wapeneo » in handen genomeii* nîet alleen tôt resistentie, maar ook tôt ia- » vasie .van de Overfaeid en Catholyke, al op 't betrouweo Tan de » Edelen Geconfereerden die hen-luideo te St. Truyen Tryheid » van de Religie beloofde j en genoeg in protectie genomen had-

den Yermits de vergadering die in Julio te St. Tmyeii

» geweest was , en konste men niet anders welen , of de predfica- » tie en beeldstormerye geschîede bij kennisse en ooglnikinge vai|

de Geconfedereerden. » BoTy L 3o5^«

Mon frère. Tay entendu qu'il y at aulcungs de oeulx qui tienent la loy de GaWin , qui se trouveront en ceste assamblé , et comme sont gens qui de peu de bonn sam* blant que Ton leur faict, prendent ung gran piet et au- dace, et que je scay qu'il y at beaucoup d'entre youa de la mesme loy; pour éviter tous inconvéniens qui por- riont succéder par eulx, si y pensent avoir quelque sola- gementet assistence de vos aultres, dont facillement re- dunderoit la totale ruine du pais, comme je me comment ce apercevoir en ceste ville qu'i marchent jusques à maintenant de bien grande audace et peu de respect du bien publicque; vous prie de tenir la main que Ton leur donne si peu 'd'espoir que faire ce porrat de les assister en ces presches désordonés ( i ) 9 et vous diray plusieurs choses qui sont passé issi y bien au contraire de ce que me dittes à Brusselles , retournant de Lire ' ; parquoy il est plus que

nécessaire les rebastre la confidence quilx ont; ilx vie*

(i) <t Quant aux presches publicques , je n*avoi3 pas lors tant de

» crédit qu'on m'en demandât advis, et ne leoonseillay jamais. »

Apologie y chez Dumonty V. I. 393^

Lierre.

169

nent Inen si avani de dire que, oires que Ton leurpeimes i566. teroit la confession Âugustane y qu'ils ne se contente- ^^^^^' raient. Je vous lesse penser à quoy ilx preiandent. Je n*ay le loisir de faire ceste plus longue , sinon que vous recommande la sagesse et le bien du pais et prie Dieu TOUS donner la grâce le povoir faire. D'Anvers , ce i6 de juillet A. i566.

Vostre bien bon irère à tous faire service ,

GUILLAUMS DB NaSSAU.

Voîcî la requête présentée à ta Noblesse à St. Tnm par les mar- chands et peuple de par deçà d'après une copie qui se trouve aux Archives ; ceUe pièce a été communiquée par Te Water^ IV. 3o5«

Aux Sengneurs et noblesse assemblée à S*. Tron.

Les marchands et le commun ne scauroyent asses remenâer vos Seigneuries de ce que depuis quelque moys en çà, considérant TintoUéitiblejoug de l'Inquisition et placcarts, ils se sont délibérés décharger plustost tous les mauvais grés sur leur espaules , que d'endurer l'op- pression du, peuple par trop assubjetty aux inquisiteurs et leurs commis. Toutesfois les dit remonstrans consi- dérons que l'ouverture leur estoyt fucte^ ils n'ont trou- vé par conseils de s'arrester à la porte', ains de passer* plus avant ^ si que dequis ung moys ou environ ils se sont assemblés publicquement pour satisfaire à leur conscience et à l'ardeur et zèle du peuple, lequel il estoyt impossible

160

i56& de le plus contenir. Or daultantqulUappercoyy^it aases J^QîUet- que par divers moyens on tâche de dbsiper et rompre l'adyancenKnt de la prédication de l'Erangile y désjà fort engravée au coeur du peuple et que les magistrats sont totallement contraires , ils ont despuis considéré ils pourroyent avoir refuge après la confiance quils ont eu en Dieu touchant Tequité de leur cause, sy que jettans loeil dung costé et de Faultre^ils ne voyent de toutes parts que menaces et menées secrètes pour dissiper le troupeau du Seigneur. Vous aultres doncques, Mes- sieurs, estes ceulx sur lesquels ils ont loeil fiché' et des- quels ils implorent non seulement la faveur, mais aussi Vassistence au besoing,teIlemen qu*ils ont conceus ceste bonne et sainte espérance de vos Seigneuries, qu'elles n endureront en façon que ce soyt , que tort ou violence leur soyt faicte pour lexercice de la religion Evangélique. Ils supplient doncques très humblement au nom de Dieu, qu'il plaise à vos Seigneuries les prendre soubs vostre protec- tion , les défendans contre tous leurs ennemys à ce qu'aul- cungs empêchement ne leur soyeni donnés pour l'exer- cice de la dite religion , et pour leur donner plus grande asseurance de vostre bonne volonté envers le pais , à la conservation de la paiz et repos publicq, que certains nobles soyent députés pour chascun quartier , affin de pourvoir aux troubles apparentes, jusques à ce que il y soyt aultrement pourveu par les estats-généraulx, légi- timement assemblés. Que faisant, les dits remonstrans seront obligés déplus en plus prier Dieu pour votre pros- périté, ensamble employer corps et biens pour conserver le pais en repos , et ferez bien.

> fixé.

161

La réponse y communiquée aussi par Te fFattry /. /. est publiée i566. ici d'après TorigiDal et avec les signatures. Juillet,

Il est résolu parles Seigneurs députez (i), quon asseure- ra le peuple que Ton neluy fera aulcung tort ou violence- pour le fait de la religion , jusques à ce que par les es- tatz-généraux rassamblez «en soit aultrement ordonné : à condition que le dit peuple se conduise modestement se submectant entièrement à la résolution des ditzestatz- généraux comme la noblesse ichy assamblée.

Charles de Levin (2). H. de Brederode.

GniLiiAME DE Berghe. Louis de Nassau.

6. DE MoifTEGlVT.

?

Jan d*Estour[mel.'

Florent de Pallant.

1

J. DE MONTEGNT.

3

H

Jean de Marnix.

<

Charles le Revel.

Francots de Haeften (3).

ai

Philippe de Marrats ,

Florent deBoetzbler et d*Aspren.

H

S. DE LOTERVAL.

?

Bernart de Mbrodb.

H

M

Bbrnart de Malbergh.

Martin de Tserclabs.

91

De Houchin.

(i) On trouve ici les noms de tous ceux qui , avec le Comte Louis , furent députés vers Madame : Eustache de Fiennes^ Ch, le Revel ^ B, de Mérode , Ch, de van der Noot, G, de Montegnyy M, TserclaeSy Ph, V. r/. Meeren, Ph, de Marbays, /. de Montegny^ CK deLevin, Fr, de Haeften et/, le Sauvaige, Peut-être les Seigneur3 députez de cette liste sont les nobles députez pour chascun quartier. Voyez p. 160.

(a) De Levin, «Seigneur de Famars, qui , par ses talens militai* res et politiques , rendit des services fort importans aux Provin- ces-Unies. Te fFater^ IL 495.

(3) Fr. de Haeften, l /. IL /»^6. 9 II

-. I(>:2

i:\66. Jan i.E Sauvaigf.

lililM. A. DR BEllGVEd (l). HenÉ DE ReNESSE (2).

Bouton (3). j. d. van «en bourch. (^h. de van der (4) noot

[P. MA.RMBR.] CORNILLE DE GhISTELLE.

Albrecht van HticnTENBRoui:(r>). J. D. Rbnesse (6).

[J.] Snoet (7) Jehan de Casembrot, S. DE Bacqufrzet.e. Eustachb de Fïennes.

Celte réponse ne paroît pas &voîr entièrement rassuré et satis- fait les pétitionnaires. A la suite de délibérations ultérieures , ils proposèrent quelques points sur lesquels ils desiroient avoir une réponse précise. Voilà ce qui résulte du document suivant, Mémoi- re très curieux , qui semble être écrit de la main du Comte Louis de Nassau. La requête de ceux de la religion est probablement la même que celle des marchons et du commun. « Ecne Requeste in V den naeme van de Cooplieden, Borghers ende Inwoonders van » don Lande die van de Religie waeren» » ffesembeeck^ p. i'i3.

(i) ^. de Berlues, .Seigneur de Dolhain. Te WaHer^ IL ao5. {%) A. c. HuckUnbrùuc, Gentilhomme d*Utrecbt. /. /. IL 3 19.

(3) Bouton, Apparemment fils de Claude Bouton , Seigneur de Corbaron. /. /. IL 3a 4.

(4) De van der N, Chez Hopper^ Mém, loa , il y a Ch. van der N, , mais dans le Manuscrit de cet ouvrage à la Bibliothèque Royale Ck, de van </. N.

(5) /?. de Ren, Fils de Jean de Renease et d'Elisabeth de Nassau , fille légitimée du Comte Henri de Nassau. /. /. III. a58.

(6) /. />. B. Fils de Gérard de Renessc. /. /. III. aSÔ.

. (7) /. Snoey. Apparemment J. Sonoy; /. /. III. 3i3. —Sur plu- sieurs autres signataires voyez ci -dessus , p. 57-64.

~ 163

Mbmoirb de ce qu'il semble qu'on pourroît i56& respondre à ceulx de la religion , mes- JuUl«|* mement des points qu'on aurast à huider ' à l'assamblée.

Ceulx de la religion désirent scayoir, voire estre asseu- rés des gentishomes confédérés:

I. En premier lieu s'ils les veulent maintenir en la liberté delà religion qu'ils appellent reformée, oojne ils sontapprins par la paroUede Dieu et selon qu'elle ast esté exhibée par les Eglises de par deçà à Sa Ma»^., l'an 6a (i).

a. Qu'ils entendent que les singneurs et gentishomes confédérés entretiendront et feront entretenir tant qu'en eulx serast, touts et chascungdes privilèges et immunités du païs , tant à l'endroit de la dite relir gion qu'en touts aultres points.

3. Que les dits confédérés voulussiont soubsingner la requeste (a) par eulx présentée aulx magistrats , k

(i) L^an 6a. «c Omtreot desen tydt (i56ti) heeft Guido de Bre« y met hulpe van Saravia^ Modet, Wingen, en Doch een of hiree » aDdre Leeraeren eeq boeksken îd 't Wabch of Fransch ingestelt , » dat daernae in 't Nederlandsch gebraight wierdt, onder desen » titely Bekentenùse qf befydenisse des Gehofst*» Brandt, Hist^ d, H^. I. a53,

(a) BequesU. « Eo ceste même saisop (le a juillet) fut^ par ceoi^ » de la Religion réformée à Anvers y des deux langues Françoise et Tudesque , adressée une requeste aux MaisU*es des quartiers , » pour la présenter de leur part , comme il fut fait , au Ma^istmt e^ » superinleodenfl de la ville* » Le Petit ^ p. m,'*

» yi4er (?).

1«4 -

1 566. condition toutesfois qu ils trouvassent aulcune

Jaillct chose que ne estimassent estre convenable, ny per-

tinent, que cela se pourroit changer, supplians ceulx (le la religion de vouloir laisser la soubstance en leur entier aultant que possible serast.

4. Qu'il leur plaise de donner asseurancepar serement' aulx Députés du peuple, de n'attenter jamais riens que ce qui pourrast servir pour la conservation de Testât publique des subjects de Sa M*^ au Païs- bas et pour la liberté de lexercice publique de la religion, sans prendre resguard à leur particaiier en quelque façon que ce soit , et qu'en cas qu'entre eulx quelqu'ung voulsist soubs ce prétext pourvoire en son particulier, que les députés et tout le peuple seront libres de leur cousté, sans aulcuns obligation aultre qui pourroit estre fondée sur ce faict présent ou alliance, comme aussi réciproquement le peuple ou leur députés pour eulx s'obligeront par serrement ' ou par escript , de n'attenter riens de leur cousté qui pourroit troubler le repos publique , ains qu'ils se submesteront en tout ce qui concerne la défence de leur religion, corps et biens, à ce que les dit gentishommes par l'advis de leur conseil adviseront estre expédient et nécessaire.

5. Que se dénommeront six gentishomes par Mous' de Bréderode et le Conte Louys de Nassau pour leur conseil, ausquels seront adjoints six de la part du peuple , soint marchnns ou aultres , selon qu'ils seront ordonné par ceulx de l'église réformée, de ladvis commun desquels les deulx singneurs susdit

' serment.

165

s^aideront entouttes affiiires de conséquence, sans i566. riens attenter de ce qui concerne touts en général Juilleu sans leur adyeu et consentement.

Quaibt au premier point semble que nous les debvrions promestre suivant ce que les avons par cj devant (i) asseurés, assçavoir que nous emplierons touts les moiens que Dieu nous donneras^ corps et biens pour tout le peuple de pardecà maintenir en liberté de l'exercice des deulx religions, come delà confession d'Augspourg et delà ' religion réformée, tant et si longuement que Sa Ma*' en aurast aultrement ordonnée par Fadvis et consentement des estats-pénéraulx de ces Païs-bas, ausquelles ordon- nances ceulx des deulx religions susdictes se submetteront, comme nous avons faicts et faisons par cestes.

Que n'entendons contrevenir, diminuer ou violer aul- cungs privilèges des provinces de ces Païs-Bas , ains les en- tretiendrons et ferons entretenir, aultant que nous serast possible, en touts et quels points qu'il pourrast concerner.

Que sommes contants de singner la requeste par oeulx de la religion présentée, moienant que nous la porons changer ainsi que serast trouvé convenable par oonunun advis des députés des gentishomes confédérés , bien entendu qu'on laisserast la substance en leur ^itier aultant que faire se pourrast.

Que promesterônt par serrement ou leur signature manuel de ne riens attenter de ce qui pourroit tendre au déservice de Sa Ma^ , perturbation du repos et bien publique des pais et subjects de Sa dite iii* de par deçà

(i) Çy devant. Ceci se rapporte à la réponse ci-dessus.

' 1. r. r. Ici ilja une raian. li j- at'oU auparavant loi de CaWin.

i566 et pour empêcher Texercice des deulx religions susdits^ lalUet si par Sa Ma*' ne fust aultrement ordonné avecques com' niun advis et consentement des estats genéraulx, sans prendre aulcung esguard à nostre particulier ; et qu en cas que pourroit conster que aulcung de nous vouldroil pourvoire à son particulier sur ce prétext , que le peuple sérast alors déchargé de toutes ses obligations qui pour- riont estre fondées sur ce faict présent ou auicungne al-* liance*

Que sommes contents qu'on y ifteste tel conseil et ordre comme on trouverast par commung -advis estre le plus expédient pour l'adTancement des affaires publiques, sans l'advis duquel conseil ne ferons aulcune chose d^im-* portancCi

Réciproquement trouions nous estre asseurés du com^* mung peuple et leur députés, que eidx ne prétenderont soubs ombre de la liberté de Texercice de religion , de vouloir estre désobéissans à leur Roy et Prince naturel , moins traicter ou practiquer aulcune chose qui pourroit tendre à son déservice et diminution de son auctorité, semblablement qu*ils n'attenteront aulcune chose par que la tranquillité , repos et paix publique pourroit estre perturbée, et le respect qu'ils doivent à leur magis^ trat esire diminué , ains qu'ils se submetteront aulx conN> mandements et ordonnances tant de Sa Ma*^ que aukres magistrats par ioelle leur ordonnés, moiennant que ce ne soit chose par leur conscience pourroit estre intéressée et se régleront en tout ce qui conoemeraat la défence de la libellé de leur religion, selon Tadvis et conk mandement de nous et de leurs députés nous adjoincts pour conseil y tant et si longuement que par Sa Ma'* soit

~ 167

hur icelie libeiiê aultrement ordoQiiec pur advis etc. 1 566. nelon lesquels ung chascuDg se réglerast. Juillet.

Quel que puisse avoir été le résultat de ce Mémoire, il est cei-lairi i|ue les Confédérés prirent le peuple , les Luthériens et les Cal- vinistes, sous leur protection j ils donnèrent rassorance qu'il ne seroU fait aucune violence pour le fait de la rdigion ; démarche bien hardie et très inconsidérée. £n outre on prit des mesures pour opposer , le cas échéant , la force à la force. Il y a donc lieu de a'étonner que Jf. BUderdyk ait écrit. « Waartoe hier btôloten en » of er îets besloten 2ij geworden , is onzeker. De Spaanscheu

wiUeo dat faet besluit was volk te werven om zich tegen des

Konings krachtige maatregelen , zoo hij ze doorzelten mocht ,

met geweld te kanten, en dat zy den Onroomschen die hunne » bescherming verzochten, die beloofden. Het laatste is weJ » waarschijnlijk, maar het cerste ongeloofbaar, naar de twij* » félmoadigheid , waarin zij verzonken waren » schoon er zeker-

Hjk in die bijeenkoroat wel quaestie van geweest zal zijn.» YI. 6o. Et Mn de Beau/brt (Lei»en van Willem /,) va encore plus loin. « Yiglius verhaelt dat sy voorstelden de nootzaekelykheit om geld » op te brengen om den oorlog daarmede te kunnen voeren.., doch » van die voorstellingen b niet gebleken , en uyt de onderhandeling « van de Edele met den Prins van Oranje en den Graef van Eg.- » mont blykt het tegendeel. » I. 47B. Malgré ces assertions si po- sîtiveSi la protection promise est un fait constaté, et la résolu- tion d« lefer des troupes est également avérée II est vrai que Strada écrit : « Nunciatur Gheusios circiter duo millia conven> » taros Trudonopolim . . . deliberaturos an arma suscepturi sint , » animato ubique populo. De cunnisfaUo nunciatum est. » I. ^44* Mais ceci se rapporte à une prise d*armes immédiate. Les Con- fédérés ne firent pas mystère de leur résolution» disant ouvertement à la Gouvernante. « Nous avons été contraints chercbei les moyens

de faire amis en certain Paya pour nous en servir et aydei en cas

qu'on voulut procéder allencontre de nous et les subjects et vas-

168

l566. * MuiL du Roy plus avant par voye de fait, et noo à autre fin. » Juillet. Le Petit y Chronique de Hollande^ p. loga. £t invités par la Du^ chesse à s'expliquer encore plus clairement , ils ajodtèrenL « Ce » n'est sinon en ce Pays ici et en Allemagne. » /. /. p. 1 1 4b-

La pièce suivante adressée, à ce qu'il paroit, par le Prince d'O- range au Comte de Bréderode, contient quelques avis et exhorta- tions tendant à prévenir les inconvéniens qui pourroieot résulter de l'assemblée. Il est difficile d'en fixer précisément la date. Elle est postérieure aux promesses des Cx>nfédérés à ceux de la reli- gion. Peut-être ce Mémoire a t'il été remis au Comte soit à la conférence de DufTel , qui eut lieu le 18 juillet, soit du moins peu après. La réponse qu* on fera à Madame est la réponse à ce qu'elle leur avott fait notifier par le Prince et par le Comte d'£g- mont [Te Waterl. Sgi,) et l'envoi de députés à Madame eut aussi lieu quelques jours plus tard. Le Prince prévoyoit le cas il ne pourroit de nouveau quitter Anvers et en effet le Comte d'Eg- mont revint à DufTel sans lui.

Mémoire.

Que Monseig' le Comte tienne la main que ceulx de rassemblée ne facent nul désordre dont leur réputation pourroyt estre diminuée, et qu'en traictant les afiaires on use de bon ordre et gravité.

Qu'en cas que Monseigneur le Prince ne pourroyt par- tir d'Anvers , il donne ordre que les dits gentilzhommes puissent traicter avec Monsr. d'Egmont ou aultre Sei- gneurs et que sur tout ce fusse Monsr. le duc d'Arscot , sans venir en la ville d'Anvers , pour le bruict qu'il pour- ra faire et mettre les choses eu désordre.

169

Qu on regarde que les députez qullz envoûteront à Ma- i566. dame, puissiont avoir telle charge, qu'ils n'eussiont pic* Juillet ques ou menaces, ains telle modestie et eourtoysie que ne puissent^enaigrir le faict. Et que le semblable ils iacent sur Tinsrrurtion que Mons^ d'Egmont pourra proposer.

Que les ungs désirent merveilleusement que Mons' de Bréderode puisse retourner en ceste ville en l'absence de Monseign' , mais les aultres ne le désirent nullement , donnant à entendre qu'en cas qu'il vienne , ils se retire- ront trestouts ' Et semble à Monseig*^ que ne conviendra aulcunement qu'il revienne, cependant que Son Ex- cell** sera là. Parquoy ayant achevé icy, trouve bon que Monsr. le Comte destourne sen eux , affin qu'il ne re- vienne. Mais bien que luy mesrae viene seul avec la moindre compaignie, pour avertir* désordre, comme sera adverty plus particulièrement.

Que mons' le Comte envoyé copie de la responce qu'on faira à Madame comme de soy mesme , et si mande* ra Monseig^ le Prince son advis , comme son Exe. a des- à declairé à Monsr. de firéderode et quelques ungs de ses gentilzhommes.

Que Monseign*^ a entendu des estranges propos d'aul- cungs des gentilzhommes et bien contraire de leur reques* te , à cause de quoy sera nécessaire , que Mons. le Comte prenne garde qu'il ne sorte hors de la dite Requeste, car tout le malfaict d'eulx tombera sur luy et leur Timpote- rast-on à grande legiereté.

Que Monseign*^ trouve les Calvinistes bien eschaufïes et voyt encores bien peu de remède pour les induire à

* Uni5 stiiitf cX4H:ption {ad uiutm onvhes). '' ôvilcr, détourner favetifre)»

-- 170

t566. quelque bon moyen , que Son Excell''* craint que sera à Juillet la fin la destruction, non seulement de oeste ville, mais de tout ce pais en général , et ce que les faict estre ainsi présumptieux ne procède sinon soubs l'ayde et assistence de ces gentilshommes, lesquels, comme Son Excell^ a entendu, ont donné grand espoir et promesses de ne les jamais abandonner, que semble toutesfois estre entière- ment contraire à leur Requeste , et trouve Son Ëxcell^, en- cores que le Roy voulsusse parmettre Texercice de la Re- ligion, selon la Confession Augustane, que les aultres n'en seroyent contents de cela , mais vouldront avoir égli- ses à leur opinion.

Que Son Excell"^ trouve ceulx de la confession Augus- tane fort gens de bien et paisibles et nullement enclins à sédition ou désobéissance et fort contraires à ceste façon des Calvinistes.

Considérés toutes ces choses que Monsr. le Comte prenne peine de négotier tellement avec les gentilshom- mes , qu* au lieu de penser faire le service du pais , ne soyent cause de perdition dlceluy , ce que luy revien- droyt à perpétuel deshonneur et chaîne.

Il paroitbien que le Prioce n'avoit pas une haute opinion de Tu- semblée. Ce qu*à Duffel il dit au nom de U Duchesse, savoir qu'il n'y avoitpas de raisons valables pour se réunir de nouveau et que la Gouvernante avoit beaucoup fait pour leur donner satisfaction , étoit probablement assez en accord avec sa propre n^anière de voir. C'est dont une remarque très peu fondée de M. de Bettufort fLe^^n «*. WiUem /, L Và\.J a Die redenen waren buyten twyfel seer bc-

171

^ drleglyk, àt PriAs en de Graef van EcpBoot sprMkeii «lleen uyt i566. k iMem en uyt last van bel Uof , en bet bier wel te vermoedeo Juillet » dat de Prins een dubbele roi speelde. D'abord , puisque le PrÎDce agissoit par ordre et même d'après une Instructiou écrite (Te JFateTy I. Sgi)^ il n'est pas nécessaire de supposer de la du- plicité; en outre il y avoit, d'après les convictions du Prince , beaucoap de vrai daoa la réprimande que la Ducbesse faisoit donner aux Confédérés»

LETTRE GLXTII.

Le Comte Jean au Comté Louù de Nassau. Il se Jait scru- pule denifoyer le Comte Henri dans les Pays-Bas.

Wolgeporner freundtlicher lieber Bruder ..«••• Un-^ sem bnider Graff Heinrich hab ich biszdahin wie auck tioch nicht konnen hinaben scbicken , ausz ursacb das ich tiach itziger gelegenhailt unserer saebetl , niemandts zu bekommeti weisz den man ihnen beiden y dem von Hanau tind unserm bruder , zuordnen kontte (i) und , dweil un- sere scbwestern, wie ich ausz E. L. schreiben Terstanden , uuhmehr ufF der weg nach hier zu sein > kan ich nit woU bey mir finden , wie man unserm bruder fuglich ohne groase geschrey , konne hinab brengen. Ist derwege mein fireandtliche bitt , EL L. wollen meiner frauw mutt«r und mir gerathen sein , wes man sich mit unserm bruder hal- ten solle. Es haben meine frauw mutter und ich grosse vorsorg das man unsers bruders zu sehen begere > gesche- he etwan mehr , das mao inen der mesz und sonsten an-

*- ■* i 11-1 ■■ 11. ■■■■■— j-

fi) Ko/ute' Voyez p. 114*

172

i566. derer abgotterey mehr halben versucheu woile , aU das Jnittet. man ime ge]^ zu geben oder sonsten bejfurderung zu thmi geneigt seie, und do nnser hruder ufF ein ungewisses hin- ab ziehen solte, were meines erachtens besser, das man ihiien hiraben gelassen , den unkosten gespartt und ihnen seine studia , dar innen er Gott lob ein zdttlatig zimlich und woU forttgefaren batt, continuiren lassen batte, als das er etwan hinab ziehen und allerley gescbrej und ^iM/7icibnej^verursachen und erregen mocht . . Datum Dillenburg in eill den iS*'" Julij Ânno 66.

E. L.

Dienstwillig treuwer bruder,

JoBAN Graff zu Nassau w.

Dem wolgebornoeou Ludwigeo, Grafen zu INassauw Catzcnellenbogen , ,etc.

LETTRE GLXYIII.

Le Comte de Hoogstraten au Comte Louis de Nassau^ Sur les mesures du Duc Eric.

%* Le Comte de Hoogstraten étoit fort zélé contre rioqaisif ion. D'après p. d. Haer il étoit personnellement attaché au Prince, et durant les demiei's mois cet attachement 8*étoit encore accru. « Hoochstratanus Orangio perquam familiariter utebatur : in ejas » itaque gratiam multa Hoochstratanus in Senatu liberius dicere , quam ferre Parmensis facile posset; laudare eam hominis fortitu- » dinem Orangius , caeterique multis eum offidis sermonibusque » tantum non in coelum extollere, cresccre indeHoochstratano pro » patria , pro amicis decerlandi cupiditas, Parmensi saepe refraga*

173

» ri , simalutcs nuUo in se metu UbcDter siiscipere : quod cerle eo i566.

» trîstîiu virîs bonis accidebaty qaod Religîonis Catholicae per- Juillet.

» quam studiosus , Orangii consilia non tam judicio quam amicitia

» sequi diceretun » De imt, tum, p. a a a. Mais le G)nite lui'méroe

dans sa Défense dit : « Combien qu'aions tousjours porté au Prince

» singnlicre affection , comme aussi ont fait la plus part des Seig-

« neurs des Pays-Bas, toutesfois il n'estoit en lui^ ni autre qui

» vive, nous faire oublier les devoirs et obligation que devons au

» Roy . . . pour seconder y favoriser ou promouvoir quelque rebel-

» lion. » Bor^ I. Auth, St. 27.*^

Moùsieur. Ghejourdhuy avons oiiyseures nouyelles que le duc Erich , Monsieur d'Arenberghe et le S' de Megfae avoyont demandé passaigeà Deventer^ Swolet Gampen et au Swarten-Sluis pour enbarquer quelques gens Ters Amsterdam, et que le dit de Megheauroit depei- sché Anderlec en poste vers Madame pour luy advertir de tout; qui le poldroit déyaliser en chemin pourdécou* Yiir ce qu'i porte, nous y reviendroit fort à notre advan- taige , et qui vouldroit donner une bastonnade à son mai- tre, y aueroit à mon advis, bon moyen, par advertir Monseigneur le Duc de Jueliers, qui doibt avoir dict aul- tre fois à table à Bruxelles que sy son Ezc^ ne luy faisoit raison , qu'i se le feroit bien , en luy mestant un [chapion ' ] en gage lorsqu'il seroit àla chasse mal accompaigné« J'eus- se escript tout ce que dessus à Monsieur le Prinche, mais scaychant lesenpechements quil at, n'ay ausé* , par quoy vous plaisiast luy communicquer avecg mes très humbles recommandations en sa bonne grâce , et l'oufifire de mon perpétuel service. De Yiane , ce ao de juillet i566.

' dMmpioD (?). « OM (?).

174

\S66, Le dit Anderlec doibt aussy avoir tenu propos à Âm- Juillet hem que , sy luj avoit quelchun quy voulusse estre bien traicté , que luy avoit bon moyen desous le dit duc Erich , tellement quil est par tout faisant des bons offices. Ceulx d'Utrechl ont eus les meismes nouvelles touchant les pas- saiges et ont dépeischez vers Deventer, comme ay faict pareillement. Ce que poldray descouvrir, ne fiiuldrey vous fin faire part. Datum ut supra. De par

Vostre meilleur frère et serviteur à james ,

AWTHOINB DB LaLàING,

A Monsieur , Monsieur le Conte T^uis de ï^assaw.

Le Mémoire qui sait, écrit extrêmement à U hâte, piobahie» ment par un homme en qui le Prince mettoit beaucoup de confîan* ce et qu'il envoyoit au Comte Louis, montre , comme aussi la lettre 169, que le Prince, bien que désapprouvant plusieurs mesures des Confédérés, ajçissoit cependant, quant à la levée de troupes, aiseï de concert avec les principaux d*entre eux. Leur coopération étoit nécessaire, afin de se procurer les* sommes considérables dont on avoit besoin. II est très remarquable et presque certain (voyez p. 169) que le Prince a revu et adouci la réponse à la Gouvernante , et peut-être que cette réponse ainsi modifiée (comme auparavant la requête, voyez p. 4^) est V écrit dicté par Son Ex" éêtience.

Dans cette réponse te trouve aossi le passef^e suivant « Pour ce » que ces Seigneurs, assavoir M. le Prince d*Oran|se, M. le Conte » d*£gmoot et M. TAdmiral , ont le plus entendu de noz affaires, » depuis nostre requeste présentée , avec lesquels il nous faudra » traitter encore de plusieurs choses qui nous pourroyent servir, » supplions y, A. leur commander qu'ils nous veuillent doresnavaot

175

» assister de leur conseil et nous prendre en protection. Et que le i566«

M commandement que Y. A. leur fera soit teletsi souffisamment au- Juillet.

*> torizé qu'ils puissent absolutement pourvoir et donner ordre à

» tout ce qui touche la garde et conservation du Pays, tant dedans

» que dehors . . £t sachans que Y. A. ne le peut faire que par

» proyîsion, supplions qu'au même instant , il plaise à icelledespe-

» cher Courier exprès vers le Roy : afin qu'il plaise à S. M. faire le

» mesme commandement... en attendant que par le consentement

et résolution des Etats-Généraux S. IW. en ait autrement ordon-

» né. » Le Petit, 109.** Ce triumvirat ne pouvoit guères convenir

su Roi. » Censuit triumvlratum nuUo modo concedendum ob cau-

sas plurimas ac evîdentissimas , et quas Amplitudinem vestram

» non dubito perse satts perspicere. » Happer ad VigL 99.

Mbmoyris de ce qpej'ay à dire de la part de Monseig.' le Prince à Monseign/ le Comte.

Comme Monseigr. a veu par les lettres du Landgraye , la levée que faict le Duc Erich, ce que luj semble chose la il fauldra prendre bon regard , car ne faict doubte quesiyiendratpar deçà, ce sera pour luy et la compangnie detouts gentilshommes, et qui a esté cause sonExcell*^ a enroyé le Secrétaire alemand à Monsr. de Egmont , que si ainsi fiist , ce serait une grande defidence du Roy et Madame de nous aultres. Et que le secrétaire debvoyt dire à Monsr. d'Egmont bien ouvertement , que pour que la chose alloyt ainsi , que de la part de son Excell"* a desjà adverty les amys d'icelle, af&n que si le duc Erich se voulsusse encheminer de se faire [art eux] pour faire ce que trouveroyent convenir pour la seurté de son Ex- cell*" et ses amys, comme ne faict doubte qu'ils le feront,

176 -

i566. et que son Excell"* fait tout cecy à propos, pour auttaut ' Juillet, qu'en la dite lettre du Landgraye' de Jorge vanHolle (i), et venant cela à cognoissance de Madame que elle ne pense pour qu*on la je voulu faire en cachet , si non de le luy dire ouvertement. Néantmoins semble à S. Exc*^ que quant à eulx(2), qu'ils doibvent mettre ordre en leur affai- res j mais point de refuser d'accepter ce que monsr. d'Eg- mont at faict avec eulx , [soubs] l'escript que mons.' de Bréderode luy aura monstre estant dicté de son Excell"*, lequel ores qu'il estoyt ung petit hors de ce qu'il savoient résolu, néantmoins que ce estoyt la mesme substan- ce, mais plus courtoise et point si aigre'. Et désirent mêmement que ces presches puissiont rester pour quelque jours icy , et disent ouvertement n'avoyr la Confession de Auguste, parquoy sera bon de tenir la main pour oster la confiance qu'ils ont des nobles, comme Son Excell** a dict à ces nobles.

Touchant le troussement de cesluy la qui scayt , sem- ble que n'en pourroyt venir' nul mal , moyennant que fusse faict secrètement-^ car aultrementTEmpire pourroyt estre offensé et sur ce prétexte l'Empereur nous pourra faire beaucoup d'empêchement et acquérerions tousjours des ennemys plus en plus, ce que luy semble qu'on doib- ve éviter.

(i) Fon Holle. Ceci se rapporte apparemment à la lettre 164. (a) Eulx, Apparemment les Confédérés.

' On aura ouhUi ici quelques mots , U est fait mention At , ou quelque chosa

de semblable. * Apparemment il jr a ici uns lacune , peut^tre assez conâdérahle. Les mots suivans se trouvent sur une autre page.

177

Or que son ExceK se doubte encoures que la d^ levée i566. ne nous touchera, si non le Duc de Saxe Electeur. Mais JuiRet. ayant failly l'entreprinse pourrion bien , comme gens ehassës et bannis de rEmpire:(i), se présenter au service du Roy , nostre maistre, quand sa M^ sera résolu de vetiir pardeçà. Quant à l'argent trouve bon de escrire en toute diligence à Jotge van HoUe par paîge exprès et de ceste mons.' envoyera expressément deux ou troys pour enten- dre le tout , affin que ne soyons surprins.

Qu'on puisse envoyer quelq'ung pour scavoir la copie de la capitulation.

Quant aux affaires de ceste ville, son Exe"* a faict assembler toute la commune , laquelle le trouve fort bien, affectionnée au bien d'icelle et on trouve fort bon mon (2) mis en avant, asscavoir les estats-généraulx , remettant au surplus quanta la seurté d'icelle à moy, m'offrant corps et bien. Sur quoy suis empêché à cest heure de le fiiire et l'envoyeray par le premier et l'espère que se sera à contentement de trestous^

(i) V Empire, Ceci à sans doute rapport aux adhérens de Grambach : voyez Tom. I. p. 175. Le Prince quelque temps plus tard desiroit beaucoup les prendre à son service.

(2) Mon, Qui est ce moy ? Peut-être l'écrivain a>t-il jette en hâte les paroles que le Prince lui avoit dites , sur le papier.

a '13

178

LETTRE CLXIX.

Le Comte Louis de Ncissau au Prince W Orange, Sur les mauvaises dispositions de la Gouvernante et ta néceS' site de se prémunir par des levées en Allemagne.

1 5 66. *j^ La date de cette lettre montre que les députés f nreat admis mm Juillet. P^lc 29 juillet {Te fTaierh 898) , mais le 26, couformément au témoignage de Sirada , I. 245.

Burgundus racontp aussi que la Gouvernante répugnoît à les recevoir. « Praesentiam eorum aversata: quare, inquit, Auria- cum et Egmondanum non conveniunt? . . Hi se ad Guber- 9 Qtirioem missos dicebant . . . oonciliiim rursus evocandum fore , » si persereraret ipsos excludere. His relatis ad memoriam ooncîUi » exhomiit. » p. 178. Mais il est mal informé quand il lyoute: n Gubematrix ad simulationem comparaverat vultum , contuma- 0 ces irritare verita duriorî supercilio. d p. 182.

L'assemblée de St. Tron se sépara : à la fin de juillet M. de Bréderode étoitde retour à Vianen (Voyei la lettre X73)« Un'j a donc pas lieu de soupçonner les députés de mauvaise £ûS, paro^ qu'ils déclarèrent à la Gouvernante que la réunion étoit dissoute. Te iTater , L 898. D'ailleurs S. étoit trop bien informée pour qu*on eut tâché de lui en imposer de la sorte.

Monsr. Son Alt. après avoir faicte grande difficulté de nous ouir, en ast esté enfin contente ^ que fissions nos- tre rapport au Conseil d*estat, mais bien à son grand re- gret, et de faict s'est mise en une telle colère contre nous, qu'elle a pensé crever; tout ainsi, quant elle nous fict la responce sur nostre réplique (i) de l'apostille qu'elle nous avoit donnée sur nostre requeste , par qu'elle

démonstre asses quelle bone affection qu* elle nous porte,

-

(i) n, réplique. Voyez p. 88.

179

▼oire tout au contraire de ce que moDsr. d'Ëgmont a vou- 1 566. lu persuader à nous aultres (l'j. Je me doubte que la re- JaîHeu sponce serast du mesme, après laquelle ne tarderai pas umg heures en ceste Tille. Car il fault certainement re- guarder à nous affaires, puisque la bone dame prendt ceste pressante , je vous asseure que le dedans ne vault riens. Nous avons arestés icy entre nous , à yostre cor- rection toutesfois, de tenir quatre mille chevaulx noir hamois et quarante enseingnes des piétons enwartgeli et si longuement que nous avons résolution de Sa M^. , et come il est question de donner quelque bon ordre , ay bien voulu envoier le présent porteur , officier nostre en la ville de Siegen , pour vous communiquer tout ce que mon frère trouve estre nécessaire en ce faict icy, et aussi affin qu'on ne dépende trop pour ces mille chevaulx, puis- que mon frère le Conte Jehann les lève, desquoy la compaignie se pouroit resentir quant on viendroit aulx contes ; de Taultre cousté fault il reguarder que nous aîons des gens de bien et sorte, affin que par le moien de ceulx cy vous vous en pourries servir en particulier. Mons/ Tadniiral (a)est delà mesme opinion, qykon s*asseu- red un bon nombre des gens de cheval en ce quartier là. Il ne reste sinon de scavoir au nom de qui on les pourroit lever toutz ces gens , et me semble qu on pourroit tenir le

(i) Jultres. Le Comte avoit peut-être cru lui-même que laGou- Temante étoit dans de bonnes dispositions ; \\ se fioit quelquefois im peu trop à de belles paroles.

(a) tAdmiraL Le Comte de Homes s'étoit retiré à Weert; d'ailleurs le Prince ne paroit pas avoir eu coutume de s'informer particulièrement de son opinion. Il s'a|;it probablement ici de l'Amiral de Coligny : le Comte Louis avoit , surtout maintenant , beaucoup d'intelligences avec les François. Voyez, la lettre 176.

180

i566. niesme pied, corne il est escrit en la lettre que le Lant- Juillet, grav vous ast dernièrement escript , et scay bien qu'ils se contenteront et de moins, puisque ce sont gens de nos- tre cognoissance. Quanta IWgent me semble qu'on pour- roit faire ung change jusques à dix ou douze mille florins à Goulonie*. Au surplus nous nous remettons à ce qu'il TOUS plairast ordonner pour cestui-cy , aflEin qu il retourne incontinent vers mon frère. Sur ce vous baise les mains. De Bruxelles ce mardy [26 juillet] Anno 66.

Vostre très obéissant frère prest à vous faire service ,

Loifis DE Nassau.

A Monseigneur Monseigneur le Prince d'Orange , Comte de Nassau.

* LETTRE CLXX.

Le Prince cT Orange à . (i). Sur V état dcui'

gereux des Pays-Bas et particulièrement d^ Anvers,

%^ Les prêches furent inUroduits dans les Pays-Bas par des pré- dicateurs François , à l'exemple de ce qui avoit lieu depuis quel- ques années dans leur patrie. En 1 56 1 Zan^ue^ décrit ainsi le commencement de ces assemblées. « Calendis hujus mensis uostri i> primum prodierunt in publicum, et sunt concionati ac Sacra-

» menta administràrunt Erat ex aula signifîcatum , si conve-

» nirent non plures quam ducenti , Regem hoc toleraturum. Con- » venimus igitur non ducenti aut trecenti , «ed duo, tria, et inter- » dum novem aut decem millia : hodie vero existimo non paucîores » quindecim mîllibus interfui^se concionî . . . . Hi publici conven-

(x) À . . . . Apparemment au Comte de Schwartzbourg,

' Cologne.

181

M tus fiufit exU*a urbem et diebns profeslts laotum , ad vitandas i566«

» sttlitîones , quod si dîebus festis fièrent , concnrret infinîta mul- Juillet.

» titudo opificum et aliorum tenuionini homioum. Cum cooveni-

» mus , recipiuotur mulîeres in médium* Ipsas mulieres undique

» cingunt viri pedites, qui et ipsi cinguntur ab equitibus. Interea

» Yero dum habetur concio, équités et pedites praefecti^ urbb ar-

» mati occupant vicina loca, et si quem videant insultantem, aut

k se petulanter gerentem eum coercent , et diligentissime

m cavent ne quis tumultus exoriatur. Sub finem concionis coUigun- » tur eleemosinae, quae statim distribuuntur in pauperes, qui » magno numéro occurruot. Hi vero conveotus plerumque fiunt sub dio; nam , cum templis careamus , non facile possumus inve- V nire aedificium capax tantae multitudinis, Sed fiunt alii clandes- tÎDÎ in variis locis urbis, ad quos confluunt , qui adhuc noiunt « publiée înnotescere. » EpisL seor^ II, i55.

Unser freundtlîch dienst und wasz wir niehr liebs und gutts yermùgen allzeit ziivor^ wollgeborner freundt- licher lieber Schwager undt Bruder, Es wundertuns gantz sehr und groszlich dasz wir nuhn in zwéien monat- ten yon E. L, khaîn schreiben entpfangen haben , so habenwir auch sunstetvon Euer Liebenichts eigentliches Temhommen das wir hetten abnhemen konnen wie es umb K L. und Iren zustandt gelegen were ; bitten der- wegent gantz freundlich E. L. woilen unser nit so gahryergeszen, sondern uns bissweilen mit Iren schreiben haimbsuchen und uns verstendigen laszen wie es dersel- ben ahn leibs gesundtheit und sunstet allenthalben erge- het. Dan da es E. L. nacb allem Iren willen zustunde , das gonten wir derselben getreulichen gerne utid thaten uns deszen von herzen erfreuen.

~ 182

i566. Wir und unsere freuRdtliche liebe Gemahl , sampi Jaillet. unserm Bruder Ludwigen und Schwestem , auch andem unsern guten herren undt freunden diszer orts, seindt nochGott lob bey zimblicber leidlicher gesundheit. Sunst seint die hendell und leuffde in diszen landen noch zur zeitt so seltsamb und gefehrlich das wir nit ersehen kôn* nen was sie vor einen ausgang gewinnen werden; dan es stehen allenthalben diesze lande durch und durch Predi- canten uff und gewînnen einen groszen zulaufTyon volck. Alhier zu AntorfF haben sie drey predicanten, zwen Niederlander und einen Welscben , die predigen etwan ein vierthaill meill wegs auszerhalb der Sudt u£f einem sehr schonen und [grûhnen] wasenn ' , undkommenwoU £u gemeinen tagen mehr als zwantzig oder dreissig thau- sent per&onen in die predigt^darunderauchyillgerûster man seint , mit langen und kurtzen rohren und knebell- spieszen. Wie das nuhn der Kon. Matt. zue Hispaniên gefallen wirdet , das geben wir E. L. zu bedencken.

Unser gnedige frauw die Hertzogin zue Parma Regen- 'tin bat uns anhero ghen Antorff abgefertigt dasz wir dieszen neurungen und andern weitterungen , so villeicht darauszendtstehen môchten^ mit gutemrath und beschai* denheit vorkhommen solten, Nuhn hatten wir s albereîtz so weit befûrdert das mehr als die helft zu hausz soit pleiben und nicht in die predigt kommen sein, und were also zu hoffen geweszen das sich die yersamblung mit der zeitt gar zertrennet und verloren bette. In deme so kompt ein geschrey ausz, das der droszart in Brabandt etliche Knecht abnnehme und wolte sie also unyersehens

183

und unbewert Ton irem platz abtreiben lassen ( i ) » claraura 1 56d. dan dasz yolck sovil desto mehr zusamen gelauffen und Juillet sîch vil mehr mit rustungen ergroszert und beszer verse- henhatt. Und ob schon derdrossart sichentschuldîgt und antzaigt das er etliche angenhommen hab diejenigen zu strafFen so yergangener zeit misbruchen , und mit den predigten nit zu tbun haben , so wiil im doch das gemein volck nit trawen noch glauben , und lauffen je lengder je mehr und gerûster zusamen y das wir , wie yorbemelt , nicht woll wiszen konnen was noch zu letzen darausz werden wûrdet.

£s ist auch sunstet alhier ein bestendiges gemein ge- schrey gewesen, das Hertzog Erichzu Braunschweigh et- liche reutter und knechte ahnnhemen lasz und sie wieder diesze lande gebrauchen wolle , und wiewoU das ge- mein Tolck vieil darvon sagt.und es auch vor glaubwûr- dig hait, so konnen wir s doch nit glauben , hoffen auch es werde nichts daran sein und mûszen s also der zeitt beuelhen.

Sonst wiszen ¥rir E. L. dismals besonders nichts zu schreiben ; was sich aber weitters zutragen und wir her-

(i) Las%en. CeUe terreur panique eut lieu le 19 juillet ifor.L 80/ A la Cour on donnoit au- Prince des éloges dont, sous quel- ques rapports , on peut admettre la sincérité. Le a 4 et le 29 juillet d'Assonville écrivoit fProcès dEgnu II. 364.) au Comte de Hor- nes. « M. le Prince travaille beaucoup à pacifier les affaires à An- » vers. Et Ton voit les bons offices qu'il y a faicts .... S'il y peult B réprimer les presches et tumultes , en quoi il s'emploie de tout «» son pouvoir, ... il fait ung fort grand et notable service au 9 Roy et à la Patrie. Le dict Seigneur est fort dextre à manier B grands affaires. » En effet \

^ 184

l566. nachmals Ternheinen werden , das wollen wir £. L. je^ Juîlkt. derzeitt freundlichen geme ipitthailen und bicten E^ L. diewoUe sich kegent uns auch aiso yerhalten; hiermit wollen yrir E. L. Gott dem Almechtigen in gesund^ beît lange zeit zu erhaUen bevelhen, Datum AntorfiT ahm *7^- Julij A^, 66,

E.L.

Dienstwilliger Brader y

WlLUlBJM PrINTZ zu IJAAIfléN^

LETTRE CXiXXI.

Le Comte de Hoogstraten au Comte Louis de Nassau^

Monsieur. Soaychez que suis esté ces jours plus mort que vif, me trouvant avecq ung tas des bourreaux , enne- mis de Dieu et des Geux , quy at esté cause que me suis hier transporté icy, le grant geu (i) at faict ce mira- cle de me faire resusciter, ayant parnostre communicqua- tion descouvert la vérité des bruicts qui courent du Duc Erich. . . {pi) Sur ce, Monsieur , vous baise les mains cent

(i) ^ grant Geu» Apparennnent Bréderode^

(a) Erich» ... Le Comte ne s'explique pas davantage ; aeule^ ment il lyoute quelques menaces contre le Duc La lettre suivaatif woqtre quelle étoit cette découverte,

^ 185

mille fois, vous offrant mon senriœ et ung ntiterdeinst 1S66L De Viene ce 2g® de juillet i566. Juillet.

Votre meilleur frère et vray amy Geu à vous faire tout service ,

Ah THOXNE PB Lalaxng^

A Monsieur Monsieur le Comte Lowis de Nassaw,

LETTRE CLXXII.

l^ Cotnie H^ de Bréderode au Comte Louis de Nassau^ Sur les intelligences du Duc Eric de Brunswick avec les Comtes de Megen et dJremberg,

Monsieur mon frère. Je n'ey voussu délesser tous aTer-« tyr commant le bon Mons,' d'Arenberge et Megen sont esté jusque à cest heure à Deventere, afflatant' tous les pryncypauls de la yylle par leurs fayre bonne cherre et dons de chevauls , avecque mylle caresses, desquelles on ne les ast veu onques acooustumé, et de nos bons amys estyment que tout at esté , affyn que il ne trouvassent estrange que sy Ion passoyt quelque jans par le pont du dyct lieu , que ce nestoyt pour les of&indre, ayns que cestoyt pour conserver le pays du Roy contre les Frans* sois , lesquels avyont quelque antreprynse secrète sur le» pays de par dessa. Scachant iceuls que telles et sambla,* blés paroUes ce sont passée , n'on voussu délesser devra]»

eu flAUani.

186

1 566. m*an ayertyr , estyman t entre eus que c estoyt méchanseté , Juillet et ayant antandu du [hoilt] ou assamblë de Hertych Eryck^ estyment que c*est pour icelluy de quy il désyrent le pa- sage. Je vous an lesse à pansser ce quy an est. Le dyct Mons/ de Megen revynt de Deventer lundy passé et par- ty le landemeyn y quy fîist le mardy , fesant samblant d'al- ler à la chasse, s*an allyct à ungne meson, nommé Optlo ' auprès d'Apledoren ', le Ducque EryckTest venu trou- ver et sont ancor pour ce jourduy par anssamble. Tej jecté ung synquante chevauls bons hommes pour des- couyryr ce quyl ce pourrat. Des premyères avertances que j'orey , an seres de jour an aultre averty , ce que vous prye pareyllement ne fayllyr de vostre costé. Les bateauls que il ast fayct fayre , j*an suys averty certeyne- ment, et les ast fayct fayre en manyère de scau% que Ton apelle icy an Hollande, large au deus bous, vrey bateauls pour passer jandarmerye, connue feu l'Empereur les avoyot touryoor d'amonytyon pour passer jandarmeryes oa feyre pontons, Jevous supplye que avysyons tanpre et deure^ à nostre fayct : car de vouUoyr tout ce submectre au dys- cours de reson et ne poyntcomprandre que seus ^ que vous saves sont conduyct d ung désespoyr démesuré, Ton nous pouroyct tacher de néglygence ou byen de grande ing* Dorante présumtyon de n'avoyr fayct conte de nostre anemys, ayant eu le tamps d'y rémédyer et de nous an avoyr sy très peu soucyé. Touchant à moy je me rapor-^ terey toute ma vye atout ce que vous, mons/ mon frère, et tous vous aultres mes syngneurs et confrère me vol- dres commander; la demyère gouste de mon sanque an rendrat le témonnage tant que Tamme me basterast au

» (iphet too. * Ap«ldoorii. * «cfcouw. ■* tendre ft dur (?) ^ ceux.

187

corps. Me recommandant homblement à yostre bonne i566. grâce, prye le Créateur tous donner, mons' mon frère InîUet.

an sancté bonne vye et longue. De Vyanne ce de

juillet i566.

Vostrededyé frère et vrye amys, senryteur jusque à la mort,

H. DB BaBnsBonB.

Tescryps à mons/ d'Egmont que luy feres part de ceste, je tous prye le fayre , anssamble à nos confrères ,afiyn que Toyent que je rent tout devoyr, comme je randerye tant que je vyre , aTecque mes humbles recommandations à leur bonne grâce, et Tyre le geus au depyt des anvyeus!

A Mons.' mon frère, Monsienr le Conte Loays de Nassaw.

I4ETTRE cLXxni.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur le même sujet.

Mons/ mon frère. J*ey ce jourduy repceu certaynes nourelles qu^ le Duc Eryck, Mons/ de Megen, Arem- berge ont demandé au bourgemestres de Deventer, Campe , StoU et à chesqun d'eus an particulyer , voyr sy

188

i566. Ton estoyt délyberë àe fayre passer quelques pyétons et Jaillec. jandarmeryepar là, sy leur bourgoys et la commune ce deffyryont ' de quelque chose, leur asseurant que ce ne seroyctan manyèr du monde pour les fouller' , ny fayre tort d*ung seuil lyart , et que il peryont ' de byen bonne monoye et à denyers contaiipt par tout il passeryont; mes des bourgemestres n'ont esté d'avys que leur bour- goysye et commune ce contanteryont , vue que le Roy n'a ny guère contre Françoy , ny Angles, et ne pouront pansser que ce soyt pour aultre efïiect que pour leur donner ungne [baste], comme il an sont desgàasses abreu- Té| mes que toutefois il antandryont au myeus quy pou*- ryon de la comnmne , ce que il an vouldryont dyre, de ce que les dys Syngneurs leurs an ont fort requys , leur promectant mont et merveylle , et cecy je le tyens de Ben- ne, bourgemeslre de Nymmege, lequell Tastdung syen beau-frère, bourgemestre de Derenter , duquell Benne il desyryoDt avoyr son avys. Le dyct Benne me l'ast mandé dyre par ung bon soldat capytayne, nomme Geert yan Gleve. Le dyct Geert van Cleve estant an aryère du Duq Eryck d'ungne bone somme de son voyage de Munstre, on luy ast fayot ofïre de luy donner bon trectement de la part du Duque Eryck , et que le tout luy seroyct contante pour ce servyr de luy de consseyll de guerre. Le dyct Geert ast respondu , que il ne le tronpryont ^ plus. Mons.' mon frère , mons."* d'Ostrate vous escrypt le surplus de mes advertyssemens. Je ne fauldrey vous avertyr d'eur an aultre tout ce que pourey descouvryr, vous asseurant que ne repose nuyct ny jour , pour' mestre jans an camr

' déficroient. ** Fouler {opprimer) ou fouiller {piller). ^ pajrroiept

^ trompcitMent

189

pagne dung costé etdaultre. Le Ducq Eryck partat de- i566. vaut hyer de Optlo et s'en allast vers son pays, Monsr. de Joillet. Megen revynt hyeràErnem et monsr. d'Arenberge à Vol- lenoven. Voyllà la séparatyon , le gran dyable après se- royct ungne belle chasse; cest aultre chose toutesfols que la séparatyon des apostres , car il tandyont ' i byen et ce messyeurs à toute méchancesté. Je suis fort estoné n*avoyr ancor repceu aulqunes de vos nouvelles. Je vous prye me fayre part de ce que il ce passe et ce que vous antandes que je doyve fayre. Devant ma venu losyo' estoyt eschapé) sy aultrement, il m*eust cousté la.vyeou je le vous eu ren- du .... et sur ce me recommande humblement à vostre bone grâce, pryant le Créateur vous donner, monsr. mon frère, an sancté , bone vye et longue. De Vyanen ce 3o"* jour de juillet i566.

Mon frère, haston nous, ou Ton nous hasterat. .

Vostre dedyé frère et vrey amys à vous servyi"

jusque à la mort,

H. DE Brbdbrods.

A MoDS.' mon frère , Mous.' le G>nte Louis de Nassauw , Le geux.

* tendoicat. « Toiseau (?).

190

LETTRE €LXXIY.

•J* Le Roi cC Espagne à son Parlement de Bourgogne. Il Vexhx>rte a se tenir en garde contre les menées des hé- rétiques.

i566.

*y* Il est assez curieux que déjà dans cet acte il est fait meution de la Duchesse de Parme et du Seigneur de Vergy Provinciae Juillet. , Yicegubemator » : Burgundus , p. ^79), mais nullement du Prince d'Orange, à qui le Gourernement de la Bourgogne étoit depuis long- temps confié (Voyez Vol. I. p. 54). Le Roi , sous prétexte que le Prince étoit absent, desiroit Técarler entièrement. Il s'exprime d'une manière plus positive dans une lettre à la Gouvernante écrite d'Espa- gne le a6 mars i567 , donc avant le départ du Prince pour l'Ai- lemagne. « Je tiens que le S.*" de Vergy , à qui j'ay commis le Gou- » vemement de Bourgogne en absence du Prince d'Oranges , ne k correspond à personne en absence dudici Prince, sinon qn*aTee » vous... Que le dict S/ de Vergy ne se laisse i^iuer de personne... » de qui que ce soit. » Procès tTEgm, II. $48. Cette lettre est jsans doute une traduction.

lieben getrewen. Wiewohl wir wissen dasz es nicht Tonnoten euch deren dinge so euch bevolhen seindt , noch vieil weniger an unsere alte religion die wir (wie euch bewust) so tief im hertzen haben , zu erinnem , je- doch weill unsere GrafFschafft Burgundt mitt einer gantz gefâhrlichen nacbbarschafft umbringet ist, zudem esz sich auch vor weniger zeitt angefangen , dasz die sachen in unsem Nidderlânden durchausz nicht so woldl alsz wir gem woltten , Ton stadt gehenn , welchesz bey unsz einén argwann machett, das ohne zweifTel diejehnigen so sichzur falschen religion biikennen, underm schein

191

derseUbigen^ allenthalben wo sie konneni irem yerkerten i566*

bosen sinne nach ufruhr zu erwecken , «ich understehen Juillet.

werden ; so haben wir nicht underlassen konnen euch

diesser dinge , dasz die aUo in warheit sein » zu berichten,

imd derhalben berelch zu thun^ uff dasz ir ewer sacben

achttung und. darauff ein auge bapt^ das ir allen Tor-

stehenden prackticken , so zuw grossem nachtbeill Gotts

und unserer dienstè , zu schaden unserer Lehnmanne und

underthanen , yerfûhrung desz armen einfeltigen volcks ,

verlierung irer sehien und zu endtlicben irem yerderben

und undergang sicb durcb versamblung einesz yolcks zu-

tragenmochten y begegoet, und dié undertrucket, und inn

allemmitt unserer Scbwester, der Herzogin yon Parma ,

Regentin undGuyernantin in unsern Nidderlanden^desz-

gleicben aucb mitt dem Hem yon Vergy , Guyemantom ,

gedaditter unserer Graffscbafit, correspondenteii balttet ;

welcbem Guyemantori wir auch scbreibeui das er sicb

j^n eucb gleicber gestaldt baltten soUe, uff das also

durcb die gemeioe bandt desto bessere ordnung gemachft

werden muege, woUen wir mittler zeitt^dieweill wir in

unsern Nidderianden solcben dingen ob sein werden,

welcbes in kurtzen (wie wir boflPen) gesobeben wirdet,

nehr bey die bandt konunen y und alszdan in allem mass

und ordnung geben. Unserer Herr Gott wolie ewik, lieben

getreuwen , in seinem scbûtz balten. Zu Bois de Sagoyia

den letzten julij i566u

192 -^

LETTRE CLXXY.

Le Comte de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Siu^ la défection du Comte Charles de Mansfeldt^

l566. V ^ Comte Charles céda probablement à l'influence de son Août, V^^> peut-être aussi au désir de conserver les bonnes grâces du Roi. L'assemblée de St. Tron fut pour plusieurs une raison ou on prétexte pour se détacher du Compromis. Le a juin Bréderode , qui ne paroit pas avoir été doué d'une perspicacité fort extraordi- naire, nommoit encore le Comte le powre Code (voyez 127) « d'une manière tout autrement affectueuse que maintenant le hom Charles,

MoDftr. mon frère. Je tous anvoy deus lettres de mon nepveu de Mansfelt, que j'ey repceu à ungne mesme heure, anoor que elles soyent de dyrersses dates et an dyrersselyeu. Jeles ey repceu aussy nouvelles' escryptes et de mesme ancre* , d*ungne mesme plumme et séché du mesme sablon et d*ung mesme papyer , desorte que je ne doubte que elle ce reprocheront l'ung à Faultre ryens de ▼yellesse. Il fayct mail clocher devant ung boyteus. Je luy eu byen randu la responce que il méryte, mes comme ce n'est mon fayct partycuUyer, n*ey vouslu dellesser vous anvoyer ses lettres , par verres ce que il ce passe et poures conyecturer la grande anvye que ont quelquns dejecter leurs venyn et doù est procédé ce que Ton

' nonveUement. * encre.

193

avoyct dyct de nous aultres, que beaucoup des nostres i566. estyont d'yntenty on s'en retyrer auprisme ' * Toyé d'où oecy Août procède. Je tous prye me ranvoyer lesdyctes lettres, ^ns- sambleyostre avys et de nos amys , que à cecy y soyt pro- cédé de bonne façon. Vous saves cornant le bon Cbarlles à Breda m'estoyt pressant , lorsque nous nous deryons trouver à Bruxelles. Et sur ce tous bese les meyns , pryant le Gréateurvous donner, monsr. mon frère, an sancté, bonne ^vye et longue. De Vyanen , ce premyer jour de aoust i566.

Tey ary ère certaynes nouvelles que le Duq Eryck a fayct recognestre , par auprès de Svartsleus et Harderwyck , pour voyre il pouro^ myeus an- barquer jans. Montres ung peu toute mes aver-

tance à nos confrères.

Yostre du tout dedyé firère à vous servyr à james ,

H. BB Brbdbrode.

A Monsienr mon frère^ monsieur le Conte Louys de Nassau.

' an premier jonr.

i3

194

LETTRE CliXXVI.

Le Comte H. de BréJerode au Comte Louis de Nassau, Sur le Duc Eric de Bnmswick et les Comtes de Megen et ftj^renberg.

i566. Monsr. mon frère. J'ey de recheff à la mesme heure Août, repceu certaynes nouvelles d*ung myen jantyllomme , que j'ey anvoyé vers Lyngue et les pays allantour cyrcon- voysyns , et m'escrypt comme le Ducq Eryck est aryvé au dyct Lyngue, accopangné du Conte Joste de Chaun- bourck" et de Hylmar de Munyckhuysen : ont dyct que ilatant' lesSyngneurs de Mechelenbourch etLunebourch, Hylmar de Queren , Frysberger , Aynslach et aultres quy s'y doyvent trouver. Les Syngneurs de Megen et Aren- berge , après avoyr tenu consseyll avecque le dyct Ducq Eryck deus jours d'ung tenant^ ,ce sont retyré, fesant de la chatemycte^ , panssant Tavoyr fayct fort dyscrètement et secrettement. Le dyct Arenberge est à Lewerde et Megen c'est retyré à Ernen , il fayct du bon corn- pangnon à son acoustumée. J'ey certaynes nouvelles que Arenberge a donné cherge à ung capaytayne, nommé Splynter , demeurant auprès de Deventer , du nombre des ansengnes. Je n'an sey ancor la veryté ; je pansse le savoyr ce jourduy , de quoy vous avertyrey incontynant. J'antanps que l'on faict dys anssengnes de jans de pyet à Herpen. J'ey dépêché an toute dyllygence pour savoyr

I Joo8t Tan Srlinnwenborg. > attend. 3 de suite. ^ affectant un faux air de

doiieeur {ctttut mitis).

. 195

ce quy an est. Il n y ast jour que monsr. de Megen ne i566. dépêche forsse' messagers à chevall vers Lyngue et toutes Aoûr. ses lettres adressante au drossart du dyct lieu ; pareylle- ment monsr. d'Arenberge et le dyct Duq de l'aultre costé ung certayn ofiycié par là^ à quy il dépêche ses lettres. Yoyllà conmie il ce chatouylle. Lon ne trouve aultre chose par les champs par là, que messagyers. J'espère de descouvryr quelque chyffre. Il est aussy certeyn , car je les tyens pour certeyns du lyeu il me vyengnent, que le Ducq Eryck ast soUycyté à la vylle de Campe et Swoll, de voulloyr prendre son argent , que il avoyct comp- tant y à guarde , et la somme estoyt de quatre cent mylle daldres et oultre ce désyroyct que il pouroyct demeurer auprès d'eus secrètement , ce que il jonV refiusé tout pla- tement. Ung nommé Lynde , quy fust à Saync-Tron nous présenter son servyce , duquell je vous parlley deus ou trois foys , le dyct Dug l'avoyct anvoyé , et est de retour à Lyngue auprès de luy , lequell vous ast suyyy yous aul- très députés jusques an Anvers et ce vast vantant le bon Ducq an pleyne table de savoyr tout ce que avons aresté et que tous nous estyons an quell nombre , tant de chevauls que cheryos^ et aynssy ce gaudyct*. Il n'est à espérer de ses bonnes jans nuls byen et ey gran peur que nous ne nous lessyons mestre des brylles^ sur le ; et sur ce vous besse les meyns, pryant le Créateur vous donner, monsr. mon frère, an sancté, bone vye et lon- gue. De Vyane , ce premyer jour de aoust i566.

Je ne sey pansser aussy quelles fassons de fayre non acoustumée de fayre fayre ungne monstre généralle par tout les pays d'Utrect. Sy vous an savyes quelque chose ,

force. » lui ont (?). ' chariots. ^ réjouit ^«««/«re;. ^ loncltes (brilUn).

196

t

i566. m an pouvies byen ayertyr, car ces nouyeaultës me sam- Août, blent estrange. Il panssent ce jourdhuy la montre et plu* sieurs ont anpresté les armes et [armas] de mes subges' , dont j an suys esté fort mary et ne les eussent pas eu , sy j'an fusse esté premyèrementaverty. Je tous prie de m an mander ce que tous an saves , mes cecy est yrey.

Vostre dedyé frère à vous servyr à james,

H. BB Baederodb.

Monsr. d'Ostrate vous dyrat mervelle du cousin de monsr. de Megen Hyll , comant nous sommes asseuré de tell gallant ; tout ceus de Fâge de seys* ans peuvent passer.

A Mons/ mon frère, Monsr. )e Conte Lots de Nassauw.

LETTRE CLXXVII.

Le Prince éC Orange au Comte Louis de Nassau,

%* Le Comte Louis de Nassau avoit sans doute des intelligences avec les principaux Calvinisties François ; voyez Tome L p. 237. On crut que des François avoient assisté aux conférences de mars. « Fu- » rent présens aulcuns Comtes et Capitaines d'Allemaigne, et (com- » me il se disoit) secrètement aussy aulcuns de France. » Hopper^ Mém, 68. Ceci cependant est très invraisemblable; car ces confé- rences avoient surtout pour but de réunir plus étroitement les Seigneurs (voyez p. 41 >) chez qui le souvenir des guerres contre la France étoit trop vif pour qu'ib voulussent admettre ces anciens ennemis à leurs délibérations. Un passage de la vie de Jurdus fait voir la force de ces préventions dans le Comte d'Egmont. « Proba- » bant omnes summopere , et afficiebantur boc scriptorum génère : » et ipse Comes Egmondanus laudabat , donec me, id est Gallunij

' sujets. ' seûe.

197

» auclorem esse oo§;Dovi88et. » p. a4a. Mais à St Tron le Prince i566. de Coodé et l'Amiral de Coligny firent déconseiller aux Coofédérés Août, tout arrangement avec la Gouvernante , leur promettant de venir à leur secours avec quatre mille chevaux. Il est très probable que le billet du Prince est relatif à cette offre. Il est à remarquer que ce n'est que dans la seconde déclaration des députés , après avoir conféré avec le Comte d*£gmoot et les Conseillers de Bruxelles et d*Assonville, qu'ils affirment ne pas avoir eu recours aux François.

Chez les classes inférieures , le zèle religieux avoit en général plus de ferveur et de simplicité^ les antipathies nationales tom- bolcnt plus facilement devant Tunité de la Foi. Junius écrit. « Uae- » rebat plerisque in animo bellorum adversus Gallos jam olim » gestorum recordatio... Quapropter saepe , omissa quavis defen- » sione gentis... coactus sum in haec verba erumpere... Rem pro- » fecto miraodam... ! non posse tantum apud nos illum sanguinem i> Christi, qui mundat nos ab omni peccato , ut ista odia eximat, et nos compingat in sauclaro Spiritus unitatem! Ita acquiescebant » omnes sermonî meo , efficiebatque Dorainus , ut illud malum... » patientia et fide superarem. » /. /. a4o. La France eut ainsi, par suite du mouvement Chrétien, chose rare ! une heureuse influence anr les Pays-Bas.

Mon frère, Tay songe toutteceste nuît comme vous estîes tous des François et n ay sceu sortir de ceste songe jus- ques que me suis levé. J'espèr que se serat quelques bons novelles qui nous viendront: néanmoings feres bien d'es- trc sur vostre garde ; il me samble que toutte la résolution dépent delà responce (i) de Madame , parquoy remestray le tout pour allors. D'Anvers ce premier d'aoust.

Guillaume db Nassau.

(i) Responce. Donc, si Madame n*avoit pas voulu entrer en dé- libération ultérieure avec les Députés, on eut peut-être prêté l'oreille aux conseik et aux offres du Prince de Condé.

198

LETTRE GLXXYIII.

Le Comte //. de Bréderode au Comte Louis de Nassau» Sur Venrôlement de troupes contre la Confédération,

1 566. Monsieur mon frère. Je vous ranvoye de recheïF ceste Août. 4^6 À la mesme heur Monsieur d*Ostrate et moy sommes averty pour tout certeyn par ces perssonnes, et mesm«s ne l'ey toussu croyre sans y anvoyer expressément , que le tanbouryn sonnyt devant hyer à Ernem^ et sonne jour- nellement par le pays de Gueldre, mes seullement corn- manssatdevant byer à Ernem le Duq Eryck vynt trouver Monsieur de Megen et incontynant retournât vers Lynge^ et ce que le tanbouryn ast publyé est , que perssonne sur pay- ne delà vye et de conflyscatyons de ses byen n'eust à servyr à perssonne vyvan te que au Duq Eryck , lequel estoyt de la part du Roy et voyllà les paroUes an sonunes ' , hyer à Nym- mege pareyllement. Il n'est impossible que Ion ne nous trayssen* , sellonque je voys vos menées de pardellà. fey certayne nouvelles que Monsieur le Duq Eryck et Megen estant à table, ce pouvoit parller du Ducq de Clèves^ sur quy nous nous apuyons ungne partye, ce dyct Tung àlautre. « Il sevent^ byen peu des afifayres; le Duq ne les- » serat eschapercest bonne ocasyon que l'on luy ast promys, i> de confTyscatyon. » Ungquy estoyt auprès de Monsieur de Megen , luy demandât , « Quesse^ à dyre cella que dyct le

» «Il somme. " trahisse. ' sarent. < Qu'est-ce.

199

» Duq? » C'est» ce dyct il, « que Ion ast donné la conffjrsca- 1 566. « tyoadeterreàMonsieurleDuqdeClèvesetBatenbourch, Août. « [tant] à cause de la monoye , comme aussy le Syngneur » de Batenbourch c'est oublyé plus que lourdement an » beaucoup de chose, comme Ton an cognestrat devant » lontanps aultres plusyeurs quy ne se donnent de guarde » et panssent estre byen iyn , mes les plus fyn seront pryns » à ce jeu icy , pour fyn que il panssent estre et mesmes que » il an font proffectyon ' . » Voicy ungne estrange chose quevoyonsdevantnosyeuscequel'on nous prépare et san- ble que sommes anchantés' et aveuglés. Sy aultre chose ne s'an.veult fayre, je vous supplye et resupplie le me man- der affyn que j'avyse à mon partycullyer ce que j'orey de fayre, que je cherche quelque but surquoymarester. Tel- les et sanblables choses , je vous prye an tayre part à mes confrères , affyn que il antandent ce que il ce passe. Je suis esté pour vou^ aller trouver an perssonne ; je voy de la grande trahyson ou je ne soys homme. A tous ceux quy ont passé icy aus pays d'Utrect la montre généralle , Ton leur à fayct assavoyr de meyn à meyn le mesme quy c est publyé an Gueldre. Je vous anvoye aussy ung byllet que Monsieur d'Ostrate m anvoyt à la mesme heure. Je le savoye desgà. Je m an suis anquesté et est vrey, je ne vous an eusse ryens rescryps , nefust que le byllet et^ venu escripvant ceste, car il me sanble que an fayctes toutes fryvoUes. Touchant à moy je me passeroys byen de telle deduyct, mes puisque an aves plus certaynes nouvelles, ce n'est que graster papyer et fayre dépens inutyll , ce que me puys asses aperssevoyr sellon les escryps que j'ey rep- ceu de vous depuys vostre partemant. Vous besant les

' profetsion. * enchantés. ^ est.

200

i566. meyns, prye le Créateur vous donner, Monsieur moo Août, frère, an sauclé, bonne vye et longue. De Yjane, ce deusyemme jour daoust i566.

Vbfttre du tout dedyé frère à tous serryr à james,

H. DB Brbdeaode.

La montre généralle je leur et ' fayot demander à quelle ocasyon ; il m*ont donné pour responce , que c'est par le commandement de Madame.

Madame ast mandé lettres jusques au prestes et aus chanoynnes, an somme toute jans d'église , de s aseurer de gens chesqun sellon leurs puyssance an leurs logys , avecque longue et courte armes. Je vous anvoyrey la copie de la lettre sy tous TOuUes« Je Fey autantyque. Monsieur d'Ostrate à Teu la pryncypalle'.

Voici le billet autofnipbe du Comte de Hoogstraten dont le Comte de Bréderode fait mentioo.

Monsieur, depuis cestes escripte l'on m'at asseuré [Ga- ton] aToir escript à ceulx de Culenbourgh quy fuissiont bien sur leur guarde, scaychantà la Térité que le Duq Erich et le Conte de Schauenbourghmarchyont et estiont forts ensamble.

' ai. ^ rorigiotl.

201

LETTRE CLXXIX.

Le Comte //• de Bréderode au Comte Louis de Nassau, tl le prie de lui donner plus souvent des nouvelles , et lui fait part des menaces contre les Gueux.

Monsr. mon frère. Je vous anvoye ce myen jantyllom- i566. me, porteur de ceste, nomme Lymynge, pour tous dé- Août clerer choses quy ne ce lessent escrypre , vous supplyant le croyre et aussy y donner tell ordre que trouvères pour lefayct convenable, afiyn que l'effect ce puysse effectuer, car il nous couple' antyèrement pour beaucoup de resons quy ne ce lessent aynsy escrypre , pour estre le chemyn et papyer chatouylleus. Vous cognestres à peu près par ung b^Uet que vous donnerat ce dyct porteur, je veuls aller. J'esper que ne vous playndres du devoyr que je rens à vous fayre part de toute les avertances que je puys, et tenes vous tout asseuré que je ne dormyrey poynt, mes je vous prye d'user de la ressyproque. Jeney eu que ungne seuUe lettre de vous depuys mon partement de Saynt-Tron , desorte que je ne sey le plus souvent que dyre à tous nos amys de pardessà; dequoy il ce contan- tent byen peu , synon quelques bourdes que je leur in- vente que m'aves escrypt pour les contanter , et de cella par vostre seuUe paresse an estes occasyon. Et sur ce me recomande ung myllion de foys an vostre bonne grâce, pryant le Créateur vous donner , monsr. mon frère , an sanctë , bonne vye et longue. De Yyanne , ce deusyeme jour d'aoust i566.

' coDTient.

202

i566. Monsr. de Langerak fust hyer icy auprès de moy et Août, me dyct avoyr antandu de quelques homme de byen^ le- quell avoyct ouy dyre àByllant, que tous cognesses, au pleynne table, que il ne quytoyt sa part des conflyca- tyons des geus pour dys mille esqus par an , et que son mestre, que aussy vous cognesses, avoyct le régystre de tous eus avecque leurs adehérens , que l'on avoyct anyoyé . au Roy par son comandement , lesquels montyont à la somme de sys à sept cent mylle esqus par an. Yoylà leurs bonnes devyses de table an commun et du mestre pareyl- lement.

Yostre dedyë frère à james vous fayre servyce y

H. DB Beboeeodb.

Fayctes tousyours paît à quelque de nos confrè- res de mes besongnes et avertyssemens.

A Monsieur mon frère , Mons/ le Conte Loys de Nassaw.

LETTRE CLXXX.

Le Prince fV Orange au Comte Louis de Nassau,

Mon frère. Je vousamvoie issi plusieurs lettres de monsr. de Bréderode (i) qu ay reçu cejourdhuy qui sont de grande conséquence, principalement celles de Char-

(i) Bréderode. Apparemment les lettres 174 , 1^5, 177 , 178.

203

les Mans. ' Les autres faisant mention du Duc Erich sont i566. iMen chaudes , toutesfois oelluy qui est venu de Greoi^ Août, van Hol dict n'avoir ancores nulle novelles de assamblé. Je vous prie me mander ce qu'i veult dire par le billet que ce gentilhomme vous doibt monstre ( I ) et me mander com- me vostre négociation se port j et sur ce me recommande à vostre bonne grâce. d'Anvers ce 3 d'aoust A**. x566.

Vostre bien bon frère à vous faire service ,

Guillaume de Nassau.

LETTRE CLXXXI.

.,^.au Comte Charles de Mansfeldt On V exhorte à ne pas

se séparer de la Confédération.

*^ Cette lettre a été écrite, à ce qu'il paroit, au nom des Confédérés , pour écarter les prétextes assez insignifianSy sur les- quels le Comte vouloit se fonder pour abandonner le Compromis. Toutefois cette réponse, quelque victorieuse qu'elle fut, ne chan- gea pas une résolution sans doute basée sur de tout autres motifs. Voyez p. 19a.

Mons.' le Conte Charles , mons.' de Bréderode vostre oncle nous a envoyez deux de vos lettres j par lesquelles

(i) Monstre, Voyez p. aoi.

> MaïufeMt.

204

i566« vous insistez du tout de tous oster de nostre Compromiz, Août, pour trois raisons , que nous semble y estre contenues et alléguée!. Et pour ce que mons.' de Bréderode n'es- time cecy estre de son fiiict particulier, il n*a voulu lais- ser nous envoyer voz dites lettrez, affin que puissions sur iceUes respondre par commun et meilleur advis.

Quant au premier poinct que tous amenez^ que aul- cuns de nostre Compromis commettent nouveaultez , il semble à la compagnie que cela mérite grande et Traye probation, pourveu' que nous aultres à qui touche de beaucoup , n'avons nulle cognoissance , ayantz rendu toute peine de le scaToir et offenser , et n'aTons sceu trouTer aulcune adparance sur ce faict, de quoy il sem- ble Touldriez charger quelques ungs de la compagnie; parquoy tous requérons tous nous en Touloir dénom- mer aulcungs si en cognoissez, affin de les faire purger , euTers Madame^ comme nous aTOiispromiz présentement à son Alteze , tant en général comme en particulier. En se- cond lieu, que tous dictes que le Compromiz pour quoy il a esté faict et Toccasion en est ostée ; nous ne scaTons nulle occasion , pour quoy le Compromiz se doibTC oster, pounreu que nous sommez encoires aux mesmes termes que nous estions par aTant, et que icelluy Compromiz tendant à plusieurs fins n'est limité à nul temps. Quant à la difficulté que trouvez de ne pouvoir satisfaire à deux obligations, nous semble que le voyage de Hongerie que délibérez de faire et le serment que voulez donner à l'Empereur , ne sera empescher nullement par le faict de nostre Compromiz , mais au contraire le trouvons

très bon et l'approuvons tous, pour estre ung voyage si

' fil.

205

louable et de si très bonne entreprisse, et nous assu- i5fi6* rons que la distance et longeur du chemin n'empeschera Aa^i. que demeurez nostre fidèl confrère et vray amys , comme nous tous demeurerons aussy. Âultrement certes , mons.' le Conte , la compagnie ne peult comprendre ung tel changement , tous prians tous de relire enooires un aiil- tre fois nostre Compromis et le visiter de prez , pour Toir s'il TOUS est loysibie de en pouToir retirer, et à nous de TOUS en absouldre noiis vous declairons firanchement ce qu'il nous a semblez.

LETTRE CLXXXIf.

Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau. RelaWi^e à des levées en Allemagne au noYn du Prince d^ Orange et delà Noblesse des PayS'Ba^: exposition de tétat critique du Pays.

Mein freundlich dienst und was ich sonst liebs und guts vermag jederzeit zuvor , Wolgebomer freundtlicher Ueber Bruder. Dem abschied nach wie icb's mit unserm Rentmr. Hedericben verlassen , hab ich das gelt nach gele- genheit der sachen wie es inder eil aufbrachtworden, nach CoUen und daselbst in unsem hoff verordnet, werden E. L> dasselb aida zu entpfangen wissen, als nem* lich in der summa yon sechs dansent daler, wurdeauff eîn pferd sex daler wartgelt kommen und wiewol ich

-- 206

i566« Yon Hedeiichen gnugsam verstanden wie ciie leatt , so Aott ettwan E. L. in bestallung bekomen mocfate, damût schwerlich zufrieden sein wurden, so hat michdoch bedûncken wollen es seye ehrlichund gnugsam, dan nach der handt Georg von Holl audi sein wartgelt anfif seine pferdt begert , und fordert'nicht mehr als sex daler au£F ein pferdt fiinif wochen lang , und hatt sich sonst ein statlicher Westerholdt angd)otten zwey dausent pferd auff drey Monat im wartgelt uihb zehen tausent talerza halten , wird derhalben E. L. mit den sextausent talern so weit reichen als auff diszmal mûglich und die propor- tion in der auszteilung halten damach die personen sein und ettwan heut morgen môchten zustatten kommen, und mit denselben ^handlen auf so lang !Beit als mùchlicli ist, mittler zeit mich auch mit erstem wider yerstendigen wie aile sachen geschaffen sein. Ich hab mit der Muirz also in der eil keinen Wechsel tretfen kônnen, werdenE. L. dieselbig annemen wie sie diszmal vorhanden gewesen und damit sich behelffen so weit als mûglich, hoffob Gott will die sachen soUen hinfurter besser gerichtet sein und Ton stat gehen : es ist aber mein rath noch disz- mal nit das E. L. yon dem Irem zusetzen, dieweiilsich ettwan die leut tewer machen, dann ich yerhoff es solle uns an guten leuten nicht fehlen. (E. L. môgen yor gewisz halten das derselben aile unkosten so sie in diss^ sachen angewent haben odçr anwenden wûrden , gnug- sam und alsz baldt ersttatet werden sollen , mogen der- halben Heiderichen bevelhen die rechnung darob zu halten.)' So diejenigen mit denen E. L. schon in bewer- bung stehet , wolten ja wissen wer der feldherr sein

> La parenthèse est écrite en marge.

207

soHe und wemsie diâien aolten, mogen £. L. den furne- i566. mesten anzeigen , es seje mein gn. h. der Printz y eulich. Aoùu Stendt und die Ritterschaft dieflzer landen.

Die ui^ch seye das Kôn. Wûrden auaz Hispamèn, dorck erglistigen rath ettlieker geistUchen) disz land hait aller seiner freyheiten und loblichen langherbraditeii pri-* vilegîen berauben , und sie under dem sebein der Spani- schen Inquisition und der Religion in eine unleidlicbe und unmenschlicbe dienstbarkeit iresgewissens, irer leib, ehr und guter zwingen wolle, danror der Adel erstlich gebe* ten und mit sampt ettlicben Stenden angezeigt was heraus folgen wirdl, weil aber biszber sie noch kein andtwortt haben konnen , hattsich das gemein volck her* nach mit gewalt dargegen gesetzt und die ûbung der recbten Gottesdiensts eingebracbt, darbej sie steben bleiben und sterben woUen , und wo nit Termittelst ett» licber Stenden, sonderlicb aber meines gn. bn. Printzen, das toIcIl noch biszbieher zurûck gebalten worden , wer disz land lang der underst boden zu obrist gangen. So hatt aber das volck solch vertrauwen zu hocbgedachtem mânem gn. h. Prinzen und der Ritterschalïtt, das sie es inen ailes heim gestelt baben^ doch diepredig Gottes Worts und der recbten Gottesdienst unverbindert. Also dievreil yrir allerley beimlicbe practicken spuren, dar- durdi nit allein das volck, sonder auqh insonderheit mein gn. herr Printz und die RitterschafTt gemeint wûr- den sein, und aber wir keine versicherung von der Herzo* gin haben mogen, so haben mein gr. hr. Printz^ die Ritterschaift , ettlicbe Stendt und stett, fur gut angesehen sich in der zeit zu verseben das sie nicht unversehens ûberfallen und unbillicher wisz umb leib, leben^ und gut

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i566. komen, Solchs mogen E. L. den fornànsten , wo aie es je Août, begeren , also entdecken. Wa« witer bey E. L. daroben yerleuft, wollet mich jedeneit, glâchwie idi's gegèader- selben halten will , yerstendigen. Es woUe auch E. L. ord- nung geben das in nehestkomender franckfoiter berbst- mesz dem Rentmeister Ton Wittgenstein, HermanPintzem, aufF herauszgebuDg meiner handschrifft so er von mir hatt, erlegtwerden sexbundert und ettUcb daler, naéh kut seiner yerscbreibung welche er mir albie in der eil zu underthenigen gefallen gelieben bisz anff gedacbter herbst- mesz. Dieweil aber der termin nocb nit verlauffen und er seine sacben gericbtet das er dessen gelts zu Franckfort zu seinem bebuff wird baben , bab ich im das albie itzund nit woIlenauffdringen....Es battun8zHessen(i)dissen beis- sen lermenmit HerzogErichen gemacht, welcber nicb gar obn isty dan wir gémisse zeitung baben das er mit Spa- niêninn beimlicben practiquen stecket , welcbes dan zue unserem frommen keiniges wegs gerâcben mag. Es virdt nocb eiue barte nusz zue beissen sein, dan der Konig will die predigen keiniges wegs gestatten, das Tolck will binwidderum darvon nicbt absteben und solte es inen den balsz kosten , und zieben aucb an etlicben orten mit zwei, drei, aucb yier dansent gerûster man zue predig ; wo da nicbt einguet mittel getsoffen wirdt, so wirdt dieszlandt einen bartenn unndt scbweren pouff austeben muessen.

Gott der scbicke ailes. nach seinem ewigen allmecbti- gen willen. Es bat mein berr der Printz M. Georgen bisz daber ufFgehalten, dweil er inné willensdissergescbwin- den leufften balber das scbloss Bueren mit zweien newen bolwerck zu beyestigen , versebe micb aber er werde in

(i) Hessen. Voyez la lettre i64.

209

kûitzen tagen bei £• L. sein, Hiermit thue ich mich der« i ^à6* aelbea ganu dienstiichen bevelben. Datum Autorff den ^^^^ lo AuguAtAnno i566.

E. L.

gehorsamer uûd ganu dieqstwilligesr bruder j

hmftiQ 6RAV zus Nabsaw.

E. L. wollen mein grosz bott sein undt dersel- ben gemahel meinen dienst vermelden,

A Mobs/ Mou/ le Conte Jeaode Nasaau, à DilleoLoorg.

LETTBE GI4XXXIII.

[De Colloguren] à B, de Malberg, Sur le refroidisse* ment des Confédérés dans le Luxembourg.

» *

De Colloguren nous est inconnu. L'influence du Comte de Mansfeldt , Gouverneur du Luxembourg , avoit fait beaucoup de tort à la Confédération dans ces quartiers. Voyez la lettre i63.

Monseigneur, j*ay receu vos lettres et suis esté fort joyeulx des bonnes nouvelles et de FadTancement du Règne de Dieu et de son sainct Eyangille , et aussy fort maris de ce que n ay peu aller auprès de vostre S^^* Pouir nouvelle je vous advertis que pendent nostre voyage de S.^ Tron nostre Pharaon ou nostre Pillate dlvoix at estez vers la personne <le monseigneur de Mansfeldt et a &ict des certaine acusations contre moy, lesquelles je n'ay peu encor toutes découvrir 9 toustesfois le dit S/scait bien que je suis estez au dit lieu avec vostre S^^ et vous doit 1 M

210

'i566« ayoir apellé le grand capitaine; il scaît bien aussy que Août. f^Qix^ y ayons porté des armes deffencive. Je n ay point en- corparlë à luy,niais j'espère y parleravant que partir. Le Conte Charle avec tout les aultres d'alantour de Luxem- bourg sont fort reffroidy et font courir le bruit que l'inquisition et les plaeart nous sont ostë , ce qui est con- tre yérité. D'ayantage ils osent bien dire que nions/ de Bréderode donne fort le lieu et la yogue aux anabaptistes, et osent aussy bien dire qu'il l'est luy mesme ayec le bon Conte Loudyic; chose certe qui me desplaict tant, que je meurerois bien tost sy il me failloit longuement souffrir telles injures. J ay entendu que mons/ de Mansfeldt ne yeult plus soufhîr que j'aille en nulle assemblé, craignant qu'il n'ait affaire de moy pendant le temps que je poul* drois aller ou estre aux assemblé et me le fit hier dire par son filz: il m'at faictdire aùssy par son dit filz, qu'il n'ayoit donné point de charge au préyost d'Iyoix de faire aulcune enqueste contre moy , mais je ne me yeulx tenir en cela , car je yeulx parler à luy et luy dire ce que je porte en mon coeur* Le dit Pbarao at envoyé quérir nostre curez pour scayoir quelque chose de moy et encor de quelque de mes bourgoisj mais je scaurais' la yérité ou je ferey du mal au dit prestre incontinent mon retour. Il m'at dit, quand je luy ay demandé pourquoy il fasoit enques- te contre moy, que c'estoyt par ordonnance de mon dit S.' deMansfeldt , et pour tant me fault scayoir sy le dit S.' luy a donnez ceste charge. Je ne fauldray incontinent mon re- tour yous aller trouyer. Jeyous asseure sur mon honeur ne fîit estez que ledit Pharao ayec ses satellites, mesadyer- saires , eussent peu dire que c'est par leur moyen , j'eusse

saurai.

an -

ptinê con^de cottipdgkiie^ (i)mais jattetidray encor i566. de le demander; tousjours sy on at affaire de moy, je Août m'en yray bien sans congé, et je jure en présence de Dieu que je ne feray jamais faulx bond tant que je me pouldrays soustenir. Qui sera la fin , après vous avoir présenté mes plus que cordialle et affectionné rescomman- dation, je prie le souverain SJ Dieu , Créateur de toutes choses y qu'i vous donne ce que plus désiré. De Laigle près de Trêves ce xiii.^ d*aoust i566.

Par vostre très humble et obéissant serviteur y

[Db GoLLOGURBlf.]

A Monseigneur Monsieur le Baron de Malbergb mon bon S/ et amys il soitj

LETTRE GLXXXiy.

i> Comte Louis au Comte Jean de Nasiau. La crise devient de jour en jour plus menaçante. Affaire de la Comtesse de Mansfeldt^

*/ La Gouvernante a voit promis aux Confédérés de faire venir les Chevaliers et Gouverneurs à Bruxelles afin de délibérer sur Tétat du pays et en particulier sur Fasscurance demandée par les gentiithommes co;{/%i^x (comme écrit la Gouvernante elle-même; Gachardy AtuiL B, 4^9)9 ^t on devoit y communiquer aussi la let* tre du Roi qu'elle venoit (le 1% août) de recevoir. « Estant Texer- » cice de la juridiction épiscopale établie comme de droict appar-»

(1) Compagnie. Apparemment il faut entendre la compagnie d'ordonnance du Comte de Mansfeldt.

212

i566. lieoty S. M, estoit ooutente que l'autre luquisitioa cesacrolc AoAt. » Itco^ qu'ftultre forme de modération des placarts fust oooceue » par delà » . authorisant en oultre la Duchesse de donner grâce » et pardon .... tout cela à condition que Son Alteze soit préalla- i> blement asieurée par les Seigneurs que moyennant Vacoord des » dicts trois poincts, iceux seront contens .... Et quant au surpins «que soient ostées toutes lignes, confédérations, assemblées , » presches, scandales. » Hopper, Menu p. 89. Ces concessions éloient fort grandes , mais venoient trop tard. Quand on gouverne à distance un pays en fermentation, presque toutes les mesures deviennent des anachronismes politiques.

Plusieurs écrivains catholiques ont donné à entendre que peut- être le Prince d*Orange et que très probablement le Comte Louis de Nassau avoiei»t favorisé l'entreprise des iconoclastes : Pontut Heuterus cité par Te Water^ I. 38 1'; Strada^ L a6i ; Hopper^ Mém, 95 , 98 , 99. Quelques historiens protestans , en repoussant l'accusation contre le Prince , ont exprimé des doutes quant à la participation du Comte: Wagenaar^Vf. 181; Te JTater, I. 38o; Bilderdyky L L VI. 63. Mais aussi à son égard c'étoient d'injus- tes soupçons: de nombreux indices le feront voir. Ainsi, par exem- ple, dans cette lettre on remarque combien ilcraignoit que le peuple ne se portât à quelques excès. On voit aussi qu'il n'étoit pas calvinis- te, comme on a ordinairement supposé, et on oe sauroît mécoo- noitre l'influence du Calvinisme sur les iconoclastes. Voyez p. 219.

Mein gantz willigen dienst zuvor , wolgepomer , freunJtlicher, lieber brueder. Ich versehe mich E. L. werden nwnmehr die sex tausent thaler entpfangen ha- ben, damit sie denn Rittmeistern undtanderen, so sie ettwan besprochen haben mo^en , glauben halten kon- nen. Stelle keinen zweivel sie werden mit den sex dalem uff das pferd vor ffmfF oder sex wochen gar wol zufrie*- den sein , undt konnen £. L. , wo mann die leuth noch langer inn bestallung halten wûrde , iren schaden y mô-

213

fies erachtens , leichtlich undt mit gaeten fuegen heraiu- i566. ser reissen , auch unsere diener und undersassen hierin- Août, nen yor anderen befurderen , dann es moines bedûnckens zum ufiziehen yor dem anderen Jar nicht kommen wirt. E. L. woUen mich doch allen bescheidt wissen lassen , damit ich denn handell hier damach zue richten wrsse, dann es ailes durch meinehendemuesz ; kann alsoe E. L. undt unserergeselschafft dienen undt gnug thuen. Damit auch K L. allerlei zeitungen , was yon Hertzog Ehriehen undt anderen mag auszgekundtschafft werden , so yiel do besser erfahren mogen , wil ich sie gant^ ireundtlich gepeten haben, sie wolle aile die schreiben so Ir an mich haltendt zue kommen, erbrechen, undtnach yer- lesung^sie mir yertrewiichen ûbersenden. So mogen sie auch sehen ob die sachen , danron etwann meldung ge- scheên mag, wichtig undt eilendt sein. Es ziehen'nehest kommen den montag die Herren aile nach Briissetl eine résolution zue nemen , wasz die Hertzoginne unnsz ande- ren uff unser yor wenig tagen ùberlieberte supplication yor ein antwort geben soUe , ahn welcher antwort , nehist Gott, die gantze wolfart aller diesser Niederlande gele- gen ist (i). Der Almechtig wolle seinen gottlichen segen dartzue yerleien ^ das sie dermassen falle das sie frucht schaffen moge, dann uf der einen seiten trachten die papisten nach unserem leib und guet, uff der andem so ist zue hesorgen dasz der gemein mann under dem schein der religion undt des predigens, dermassen den zaum nemen wirt, das es entlich zue einer uf&uer gera- thenmuesz,dann sie kurtzumb ires kopfe hinausz wol

(i} Ist, Voyez p. 197,

~ 214

|566. len, wie dann des gemeinen bùffels geprauch ist und al* Août wegen gewesen iat, und dweil ich es taglich mit inen zue thuen haben muesz y so ist ahn E. L. meine gantz freundt- liche bitt, sie woUen mir doch ein klein und kurtz con- siUum von unsern gelerten stellen lassen , ob die under- thanen mit guetem gewissen inn einer stadt ode r dorfF gegen yerwilligung der hoben undt undem oberkeit predigen lassen; nemlicb da mann inen im feldt zue predigen keinigen intrag , noch Terhinderung thuet ; item da Yon dem gemeinen stenden gescblossen wurde, das mann hier zue lande kein exercitium einer andem reli* gion dann der papisten, zudassen solte; ob die undeiv thanen alsdann mit der predig gleichwql fortfahren mo- gen , undt was dergleichen sachen meher sein , dann sie mir teglicbs fuerwerffen dasGott meher zue gehorchen dann dem menschen; Gott befilet das man Sein Wort predigen undt verkûndigen soUe, ergo das man soUe uundt musse predigen, auch ob es der obrigkeit gantz undt gar zuewidder sey , ja ob man es schon mit dem schwert infueren solle. Was meine schwestern anlanget, weiden «e in kurtzen bey meiner schwester von Newenarr sein , Terselie mich sie werden es daselbst nicht sonders ianck machen. Mit meinem brueder Heintzen weis ich warlich nicht wie mann es etwan machen mochte, damit er in seinen jungen tagen nicht yerseumet wurde. Ich hab mit meinem herren dem Printzen daryon geredet, was î. 6. am be&ten dûncket, und seint i. G. der mei- nung , das mann noch eine geringe zeit mit im gewartet hette, dann so baldt er ufF einedeutsche universitet ge- schicktwirdt, wurde er seine geistliche gueter, welche in die i5oo fl. jarlichen tragen , gantz uundt zuemal ver*

215

lieren ; demselben aber zuvorkonunen , haben wir e$ dahia iS66. gehandlet, das gemelte geistlichegueterGraT Wilhelmen ÂiAu Ton Scbauenberg ' ( i ) zuegesteliet werden, so langdas mein bruder sie selber bedienen uodt geprauchen wûrde, doch solle im Grav Wilbelm den jarlicfaen nutzen darron lib» beren' , alszdann mogte niein bruder zîeben wo das er wolle. Es stehet diesser (H*tinrunderbarlich , deim Calri- nismiis reisset an allen orten mit gewalt ein, weisz in der warheit nicht wie mann inen webren mag ; wo œann den gewalt fuer die handt nimpt, so wirt dn grauaam& bluelstuertzung darauss ervolgeii undt die ware religion wenig gefordertt; soll man sie dann audi also fortfabren lassen, so werden sie nicht allein ire religion, sonder» auch einen grossen ungehorsam unnder dem gemeinen mann einfueren , wie nian teglichs ahn inen spueret. /#» summa^ es kann oder mag ohne bluetstuêrtzung nioht abgeben, dann sich aliesachen darnach anlassen* Gott wolledann disz landt mit seinen gnedigen augen anse^ ben und die vielfâltige wol verdiente strafFen hinweg- nemen , darumb er -vleissig zue bitten (2). E. L. woJlen mir doch mit nehister bothschaft Grav Ludwigen tob Witgenstein und Ir bedenckens schrifftlichen zueschicken» Mit des Yon Mansfeldts dochter undt Ghalon ist es leider war sie haben einanderdie ehe zuegesagt inn des> von Brederodes bausz, unndtist sie etliche wochendarnach (wiewol sie uff einer kammer verwaret) bey der nacht hinweg undt dem Ghalon nachgefolgett , das man nichtt

(i) Schauenberg, Guillaume de Schauenbour|; , prévôt de Hilr- desheim. Voyez Tom. L p. 266. (a) bitten^ Voyez I. p 96.

* Schaiienbiin;. ' liefcrrn.

2t6

i566; weisz wo das s\e seindt. Es ist warlich ein unredUcher Aéùu handell , zue besorgen das riel unglûcks darausz entstehen mag: das aber das geschrei gehet das es in meinesherren faof oder aber durch meine fraw Princessin soUe getriebeD worden sein , ist inn der warheit nichts ; sie zwei habea es under sich ohne forwiasen einiges oienschen zue Via- nen getrieben undt geacblossen , undt mogen E. L. mir solcfaesirey nachsagen, dann es nicht anders ist. Sie zwei haben erstlichen des yon Brederodes grossen zorn zue Yermeiden , utidt sonderlich sie yorgeben das die zuesa- guiig zue Brussell in meines herren des Printzen beban- sung gescheën sey^ es bat sicb aber docb am letzten befunden das es ailes erdieht werck gewessen ist, undt solcbs ausz ursacben yrie oben gemeldet; war istesdas sie es meiner firawen Printzessin acbt oder zeben tag eher undt zuyor es der yon Brederode gewust, zuyerste- ben geben batte: icb batte es eine guete zeit zuvom gewust durch ettliche briey die Polexina irem gesellen geschrieben batte , bette es gern gebindert y so ware es zu spaet, undt konteauch nicbt wissen wo Ghalon seinen underbalt bâtie. EsistGray Peter Emst wol zu bedawreD, undtallengraylichen heusern ein grosser spiegell. Hiermh will E. L. ich dem Almechtigen beyelhen. Datutn An- torff den i6 Augusti Anno i566.

E. L.

Gehorsamer und gantz dienstwilliger brueder,

LUDWIG GRAy ZUE NaSSAW.

Dem Wolgebornen Johan, Graven zu Nassau Catzenelnbogeo, Vianden und Dietz, Hern zu Bcilstein , meinen freund- lirheii lieben Brudern;Dîllenburgk.

217

Ce fat ^Fers la mi^aoùt que Ton commeDça à briser les croix , à .tSfiS» abattre les images , d*abord sur les chemins , puis dans les Egalises j^ùt et dans les Monastères. « Estant ce malheur encommencé en Flan-

" dre y en Tespaoe de trois on quatre jours furent destruictet

' plus de quatre cens Eglises. » Hopper^ Mém, p. 97. On brisa

> et fracassa toutes les statues, images, cnicifixs, autels, tableaux.^.

> Ce qui s*exéeuta si soudamement en tous lieux, tant de Brabant, » de Flandre, de Hollande, de 2^elande, et d'autres Provinces , com- s me si ce fut esté un tonerre, un esclair, ou le foudre qui eut passé » en un mesme instant par tout. » Le Petit, p. 1 18*. La consterna- tion étoit si grande que presque nulle part on n'opposa de résistan- ce, souvent à une poignée de gens sans aveu. « Révérend père en » Dieu^ » écrivit la Gouvernante à TEvéqué de Toumay , « vous pouvez estre asseuré que lemarrissement de coeur qu'avons d'en- » tendre les advertences qui nous viennent de tous constelz des » violences exécrables, scandales, et abominations que commectent tf les sectaires , est si très grand qu'il ne le pourroit estre plus , et si » l'augmente encoires le regret de n'avoir promptement à la main le moyen d'y remédier, y accédant aussy de ne veoir une ame » seule se mouvoir à y résister: chose certes déplorable oultre me- » sure.» Gâchant, l, /. p. 489. En octobre le Comte de Homes écrivit àce sujet au Roi. « Je suis seurque serons tant vers Y. M., qu'envers 9 tous autres Princes de la Chrestienté grandement blasmez de ce » que n'y avons obvié, et samble à ceux qui ne s'y sont trouvez » que bien aisément l'on y eust peu remédier. Mais de ma part » me trouvis si estonné que ne scavoie quel conseil donner, veu un » désordre si grand et si inopiné, joi net que n'avoie personne pour » y résister, et que tous les Seigneurs estiont aux mesmes termes » qu'estoye .... Car ne scavions à qui nous fier. » Procès éTEgnu n. 474* Ceci n'est pas étonnant, vu le grand nombre de ceux qu'on savoit être secrètement des adhérens de la Réforme. « T. M. « se peut asseurer que de six pars du peuple Tonrnay) les cincq

» sont de la nouvelle Religion, il /. 47a*

L'îconoclasie fut commise par la populace. Les Nobles la désapprouvèrent; les prédicateurs calvinistes également. C'est ce qu'atteste entr'antres Fr, /unitts: « Nunquarh mîhi profec*

218 -

i566. * ^ violenta ejutmodi et àvan^ta consiltâ placuerunC : née polo j^0^ unquam apud me fuisse quemquam , oui istiasmodî actiones Tel » miDÎma si^ificatiene plaoere mihi osteoderîm. Hoc lestimoiiio » et meam ipsius et piorum collegarum meorum (nam dTaurov^roç » m^%9»^vo^açiï\bi\ moror) fidem pablice testatam vole. Dt Fita^ p* a47. « Car d'en vouloir charger le» ministres , ancieaa , ou Gw» siatoires des Eglises ou assemblées de ceux de la religidn , œ w sera fait par trop impudemment, attendu que Ion n*a jamais » seu tirer ceste confession ... : aios au contraire on acait que » ceux de la dicte religion ont tousjours esté d'opinion que ce » n'cstoit à gens particuliers d'abattre les images dressées par l'au* torité publicque. » Le Petit , 1 55^.

n n'étoit pas question chez les iconoclastes de se réyolter con- tre le Roi. « Il y a certes grande différence entre se rebeller contre « son Prince et par un zèle trop eschauffé passer les bornes de sa vocation en une chose qui autrement seroit sainte et louable. Aussy i> y a il différence entre se retirer de l'obéissance de son Roy, et » monstrer par le brisement d'un tronc de bois , qu'on se repent » d'avoir esté adonné à Idolâtrie , et rendu obé^sance au diable et » faux dieux. « Le Petit ^ p. i6i*.

Il paroi t qu'on se borna à briser tout ce qui sembloit deshono» rer le temple de Dieu^ sans se rendre coupable d'autres excès. Strada lui-même avoue que cette multitude sans frein respecta les religieuses; la manière dont il explique ce fait, n'est pas exempte de partialité. « Una salus plerisque earum virginum fuit^ sacri* » legu ira oocupatis aut in rapinam intentis, clam fugam arriper» » atque evolare ad parentum domos. » I. a58. Fort remarquable est sous ce rapport le témoignage de l'ecclésiastique Monllon relativement à ce qui se passa à Anvers. « Merkwûrdig bleibt es » jedoch dasz die Bilderstûrmer nichts stahlen , sondem Ailes den » Kircfaenvorstehem und obrigkeitlichen Personen unter der eid- » lichen verpflichtung ûbergaben , es fur Unterstûtzung der Armen » in Geld umxnsetxen. » F. Raumery hist, Br, I. p. 169. LePro- fessur Wamkonigj a mal saisi le caractère de ces événemens lors- qu'il dit. « Freilich batte die vordringende Reformation, bei dem » so leicht in Bewegung zu setzenden Volke, zunâchst sehr herbe

219

» Frfickte gelrage». Bnnd, Mord und Zentdrung wareo îhre Be- lS66. » gleiter. » Fiandriscke Staats-und Rechtsgtsc/iichte y h i. Aoàt

Il en fut du bri» des images comme des prêches (Voyez p. lao). Pent--étre en quelques endroits on excita le peuple; mais en général ce fat un mouvement spontané et une conséquence nécessaire de la si- taation des esprits. Dans de pareils momens une étincelle suffif. En £ooa8e, peu d'années auparavant, Jinox prêche à Perth contre la messe et le culte des images ; un prêtre lit néanmoins la messe , on toi jcftte des pierres; une d'elles brise un tableau; eh bien, « Auf » dièse Weise enistand eine furchtbare Bilderstûrmerei , die sich » binnen kûrzer Frist ûber einen groszen Theil des Reichs aus- » breitete. UnzahligeKunstwerkeundAllare wurdenzerschlagen, » Bûcherversammlungeu verderbt , die schônsten Kircben geplAn- » dert und 170 oder, wie andere woUen , allmiàlig 260 Rloster » serstôrt. » f^. Raumer^ Oesch. Europas, II. 4^3. De même dans les Pays-Bas on préchoit depuis longtemps contre un culte idolâtre. Calvin s'étoit prononcé à ce sujet avec cette énergie qui distingue partout ses écrits: par exemple, dans son Commentaire sur ia i*,EpitredeSt. Jean,cAu Y. v. ai. Non idololatriam modo dam-

nat apostolus , sed praecipit ut a simulacris ipsis caveant. Quo » aignificat non poase integrum ac sincerum Dei cultum retineri , » simulacsimulacra-appetere homines incipiunt. Sic enim nobis » ingenita est superstitio , ut minima quaeque occasio nos contagio- » ne sua inficiat. Non tam facile ardebit lignum aridum carbone 9 subjecto , quam cito idololatria bominum mentes corripit et 00- » cupat, du m illis materia objicitur. Quis autem simulacra non » videt scintillas esse ? Quid scintillas dico? Imo potius faces, quae

* ad totius mundi incendium sufûciant, quamquam Apostolus » non de staluis modo loquitur; sed aras etiam et quaevis su- it perttittonum instrumenta comprehendit ... Pietatis est cor- » ruptela , nbi corporea Deo figura afBngitur vel ubi eriguntur ad » cultum statuae et picturae. Meminerimus ergo in spirituatt » Dei cultu ita sollicite manendum esse, ut, quidquid nos 9 ad crasses et carnales superstitiones flectere potest , procul » a nobis arceamus. » Il n'est donc pas surprenant que partout l'influence de Calvin a été prépondérante , le culte des images

220

.l566. ait éeé en horreiuv II en fut ainsi en Eooise ; il en fut ainsi Ajoùt. les Huguenots. « Wo die Hugnenotten obsiegten , zerstôrten sie Kirchen, Orgeln, Bilder, AJtare^ und BùGhersamnilungen^ plûnderten die Geistlichen und schlugen' Geld ans den Kircben- » gerâthen. » F, Raumer^ IL 229. En avril i566 Hopper, après avoir traversé TOrléanois y écrivit à Viglius. « Uti caeli et ierrae » laetissima hic , in Gallia , est fades \ ita templorum , monas- » teriorum j et aliorum religiosorum locorum plane miseranda: » adeo ut vel bosti misericordiam movere debeat. Non cmnme-

» nioro singulatim ; sed hoc tantum exclamo : DU iakm

» nobis avertiie pestem, » Ep^ ad. FigL p. 85« »

Ce souhait, de ne pas subir le même malheur y ne pouvoit gnères s'accomplir. Oepuis plusieurs années les Calvinistes François préchoient TEvangile dans les Pays-Bas : la paix de Cateau-Cam- bresis avoit rétabli les communications ; car ce traité , conclu sur- tout afin de pouvoir travailler à la destruction du Protestantisme, contribua y dans les voies admirables de la Providence , à faciliter la propagation de la vérité. Le peuple savoit donc dès longtemps que le culte des images étoit odieux à TEternel : il étoit aisé de prévoir qu'a la première occasion on éprouveroit les «effets d'un jcèle iiTéfléchi. La remarque suivante de Sirada est asses conforme à la vérité; pourvu qu'on ne croie pas, comme lui, à une provocation immédiate. « Ego ex multorum litterts pro- » pius vero credisderim id malum ab Calvinianis Genevatibus il- »latum esse e propinquà Gallià digressu, an ultro immissîs? » Sic enim Petrus Efnestus Mansfeldius Gubematrioem docuit* » l. a48.

lia destruction de tant d'objets consacrés, les tumultes et les désordres qui eurent lieu dans une infinité d'endroits , causèrent d'abord une grande frayeur à la Gouvernante, mais peu après ébranlèrent, on peut jouter, renversèrent la Confédération.

Le Roi ne songea désormais plus à des concessions.

Beaucoup de personnes qui , même parmi les Confédérés , te- noient encore à la foi catholique, craignirent d'avoir indirecte- ment , par leurs actes ou par leur connivence , amené ces excès.

221

«

IVaaU» qui déjà auparavant se faisoient scrupule de leur oppoei^ xS66L tion au Souverain, se disposèrent à rentier dans Tobéissance. y^^At^ Xa plupart peut-être furent déterminés par ce double motif. Ces évènemens contribuèrent en outre à augmenter la division entre les Calvinistes et les Luthériens. Ceux-ci saisirent Toccasion de se distinguer avantageusement. Il parut dans le cours de iSdô m Breda un écrit , dont Tauteur se nomme , « lemandt van de Coih feaeie yan Augsborcb », intitulé : « Sterke bewysinge datmen virel » mach gedenck- ende getuychenisse beelden , maar egeen omme » die aen te bidden , bebben, » Ph. de Mamix y répondit; il excuse le peuple en disant qu'il n'a pas été poussé par le mépris de Tau- torité» mais par le désir ardent et indomptable fbnhedtvongetî ijverj de montrer à tous combien il étoît affligé d'avoir si longtemps exercé une pareille idolâtrie et blasphémé le noni de Dieu. Te Waier^ I. 383. Réponse digne de son auteur; puis- qn*en faisant l'éloge du principe qui aninioit la plupart des icono- clastes 9 il ne justifie en aucune manière leurs excès.

LETTRE CLXXXV.

Le Comte B> de Mérode au Comte Louis de Nassau. Sur les prêches aux environs de Malines.

Monsieur, Dimanche dernir le 1 1^ de ce mois ont com- paru pour le comenscement environ iSoo persomies à ung villaige entre Malins et Yillefort', nomé Simpse, pour entendre la paroUe de Dieu, et cornent ce Ministre, après avoir faict , pensoit retourner vers Bruselles , il at esté retenu audit Yillefort dédains unne hostelme, sains

' VilTOfde.

222

i56& lui fiiire quelque tort ou violenoe , et hyer le i5* Ton ut A^ût encor faict aux mesme lieu unne autre presche par ung au- tre Ministre devant disner, qu'il y at eu environ 3ooo personnes à ce que Ton présume, entre lesquelles at este descouvert que le premier Ministre estoit détenu co* ment ci-desus, desort que la ou i5 bon coropaingions sont allé au dit lieu avecques armes et Font menez hora jusquessur la plasce delà presche, qu'il at l'après-dis* ner faict son ofHce asistant de plu'sieurs auditeurs. L'on m at dict aussy que dimanche prochain Ton doit faire quelque autre assemblée près d'unne maison de l'escout* tet de Malins , qui est unne heure de chemin de la ville susdit, et que plusieurs d'Anvers s'i doibvent trouver pour mètre en train et asseurer ceux de Malins , voiant qu il sort encor avecques craint et ne sont encor faict au chapuron ' . Les dit escoutet de Malins avecques aucuns du Magistras ont esté à Brusselles pour donner à -entendre à son Allteze ces assamblée, mais ne scay quelle reponsce il ont eu: toutfois il a faict serer' les portes hyer pour tenir les borgois hors : je ne scay à quelle intention , ni à quelle fin ceci poldrat venir , car les borgois ce mes- content fort. Qui ferat fin, priant le Créateur avoir vos* tre singnorie en sa sainte grâce. De Raemsdonck^ le 1 6 de ce mois d'aoust Tan i566.

Entièrement prest à faire services^ Bbenart de Msrode.

. A Monsieur Monsieur le Conte de Nassau , Catzenellenboech, Vianden etc,

Anvers.

' chaperon. * terrer ( fermer).

223 .

LETTRE CLXXXYI.

Le Comte H. de Bréderode à la Princesse ^Orange, Relatîife à la Comtesse Polyxene de Mansfeldt

Madame, je ne puys délesser yous supplyer bjen i56& humblement me fayre tant de faveur et d onneur ne Août prandre à malle ' part que ma famme et moy avons retenu sy longtamps mademoyselle [dous] , laquelle il vous ast pieu prandre à vostre servyce, vous asseurant mon hon- neur que il n*ast pas tenu à elle que elle ne ce soyt allé aquycter de son service , et ce que l'avons sy lontamps retenu ast esté à son grant regret ; mes comme luy avons assetirë, ma femme et moy, que ne le prandryes de mo* vese part , veu l'urgente ocasyon pour laquelle la rete- nyons l'at seuil icy arestë , et ast esté pour plus grande justyfycatyon nostre du méchant et mallereus tour que ce syngneur Challon et ceste demoyselle m*on joué, afiyn que sy le perre eust voullu s*anquester commant les choses ce sont passées , elle eu poeu et peust cestyf- fyer^ , que sy ce fusse esté ma propre fylle unyque , je n'eusse seu randre plus de devoyr que j'ey fayct vers sa fylle, et aynssy Dyeu me fasse comme j*ey fayct toute ma vye avecque tous les syens , ancor que Ton y pensse pour le présent byen peu , ce que il fault que je prayngne an pacyence. Au sur plus. Madame, je vous supplyrey me tenyr au nombre de vos obéyssans servyteurs , me recommandant byen humblement à vostre bonne grâce,

»

* mauTaise. * certifier.

224

i566 pryant le Créateur vous donner, Sladame, an sancté Août, bonne vye et longue, ansamble le comble de vos ver- tueus desyrs. De ClefF (i), ce xvi"** jour daoust i566.

Vostre humble servjteur ^ H. DE Brbderode.

A Madame, Madame la Plryuçeue d'OraDges.

LETTRE CLXXXYir

he Comte H* de Bréderode au Comte Louis de Nassau.

Monsieur mon frère, roons/de Wlpe' s an retourne par devers vous, auquell jey communiqué mon advys conrespondant sur ce que il m ast allégé de vostre part et le tout sur vostre correctjon , mes comme il m*ast sam- blé estre le plus court chemyn cesluy quy vous déclére- rat de ma part et le plus asseuré , ne m ast samblé de passer oultre devant d antandre ung aultre foys vostre avys et résoUutyon : ce que puys après j*effecturey de tout mon pouvoyr, comme je ferey an tout androyct an tout ce quy concernerat vostre servyce ; spandant je ne faul- drey à mon extrême d avyser au fayct des denyers , et au surplus me remecterey à ce que vous dyrast le dyct syngneur de Wlpe^ me recommandant humblement à vostre bonne grâce, prye le Créateur vous donner, mons'

(i) Cleff. Apparemment du Huis te CUef; maison du Comte de Bréderode près de Haarlem.

« Wulp.

225

mon frère, an sancté bonne vye et longue. De Clelï oe i5titi. XVI™* jour d'aoûst i566. Aoûi.

Vostre du tout dedyé frère à vous servyr à jamés,

H. DB B&EDERODB.

A Mons/ mon frère Mons/ le Conte Louys de Nassaw.

USTTRE CLXXXYIU*

B, de Malberg au Comte Louis de Nassau, Sur le refroi- dissement des Confédérés dans le Luxembourg^ les préparatifs contre la Confédération et sa disposition à y résister.

* Bernard de Malberg paroit avoir été courageux et enlrepre- nant. Il servit plus tard sous Bréderode et sons le Pnuce d'Orange.

La cause principale des troubles à Trêves étoit la religion. En i559 la prédication évangélique de Gaspar Olévian , qui fut plus tard un des auteurs du Catéchisme de Heidelberg , avoit presque soustrait la ville à la domination du prélat, Jean yoq der Leyen y et les bourgeois renouvellèrent leurs eiTorts en 1 566.

La lettre du bon etfidelgeux est sans doute la lettre i83. C'étoit donc un gentilhomme peu connu.

^ . Monsigneur, estans de retour en se cartier de Luxam- bourgh , le S.*^ de Guistel et moy avons faict toutte di- ligense pour incontinent asambler nos confrères pour leur faire antandre nostre besongner à nostre dernière assamblée, ce que n avons peus faire à raison qu'ilz sont tous, exseptez ung ou deux, à la suit de mons.^ de Mans- felt et du Conte Charle son fils en la ville de Trêves , au moiens de quelques troubles esmeu entre Farsevêque et les bourgeois de la dit ville, et se à raison de quelque

9 i5

iS66. previlège<{ue ledit arserecque leurs veult otter, pour à Août, quoy obvier is bourgeois ont requis le dit Conte de Mans- felt comme gouverneur du dit Luxambourgh pour protec- teur , à raison qu'is sont sous la protexsion d'ung Duc du dit pais : la porte de la dit ville de Trêves at estez refusée et fermée au dit arsevecque et les siens. Voilà Focasion de Tapsanse de nos dis confrères , desquieux pour le faict que dit est , ne pouvons escrîpre à vostre signeurie leur advis et oppinions sur se quy s*est passez à la dict assam- blée* Je Tay fait entandre à Tung des nostre quy le trou- ve fort bien dresez , d autant qu'il n'est du nombre des re- crus en leurs signature : à ce que je puis entandre quant la plus part de seux de pardesà quy se soliont * dire des nos - tre, iseux ont sans son de tromppet faict la retraicte y sui- vant le dit Conte Charle, dont par se est à extimer* que encore qu*is fusiont pardesà tous ensemble, la plus part d'entre eux n'eusiont trouvez de bonne digestion se que avons faict; se que me semble ne leur devoir estre com- muniquez, puis qu'il sont sy pusillanime que de se vouloir séparer de nostre Compromis. Pay aquis partout sestuy pais ung grant honneur par le moien de mon dit S' de Mansfelt , lequel ses jours pasez en plaine compaignie de seux de sa suit , dit par manière de reproche et moquerie à ung gentilhomme des nostre bon geux, que il avoit esté avecque moy en nostre dit dernière assemblée à Sainc- Tron , et que j'estois Tung des prinsipalle geus , sur quoy le nostre luy répondit qu'il y avoit estez , et que par la say bien ^ , encore iroit il sitôt que Tocasion se présanteroit, et que de moy j'estois homme de bien et le maintenoit à quiconque en vousit parler. Voilà comme je suis en la

' aroient coutume de (toléré), * estimer. 3 malgré toutes belles paroles

{parla si bien) ?

227

bonne grâce du dit Conte, si est que poursela je n espère i566. point en amaigrir, tant que j'ores à manger. Mons/, je Août. meure àdemy des despit que je vois que Ton faict par tous se pais , et mésme en la compaignie ouïes sudis sont, cou- rir ung bruit faux , méchant et malheureux ; c'est que les misérable menteur disent que le bon Signeur de Bréde- rode at toutallement retracté et révoqués sa singnature, 8*estant du tout mis hors nostre Compromis , d'avantage disent qu'il tient le nez fort hault aux anabaptist, voire il sont bien sy effronté de dire plainement que le dit S/ de Bréderode est de sest maleureuze sext ' et le S/ Conte Lodevic , comme vostre signerie pourat veoir par une let- tre syjoingt que ung bon etfidelgeux m'escript:vous eu* serez' de la ditlettre suivant que trouverez convenir, vous asseurantque seluy qui melescript, est homme de bien et véritable. L'on ne s'at ancore adresé à moy pour me dire [iceux] faux proupos, et quant Ton me les dirat, je direz et maintiendrez à tout homme qu'il at faussement menty , car se ne sont choses à soufrir. Suivant le départ que Madame nous donnât en la présence de mons/ d'Aigue- mont , j'estimois pour le seur que toute chosez deusiont demeuré en surséanse jusque à se que eusions l'aseurance par nous demandée de son Alteze et de tous les cheval- liers de Tordre , et que nulle levée se deut faire, sinon par les trois signeur par nous desnommez , et qu*iseux sous l'autorité de son Alteze ordonneriont les cappi tains pour lever souldat , si besoing estoit (i) , et toutefois je suis adverty par ung gentilhomme dez nostre, comme ung

(i) Estait. B. de Malberg auroit il pris les demandes des Confé- dérés pour des promesses de la Duchesse ?

» iecte. ' usern.

228

i566. sertainMondrgon' Chrestien de la nouvelle inpression en Août. Espagne, ensamble le S/ de Malandry, gouverneur de Moinmaidis% tous deux grans cardinalist,lievent' et font gens partout y peuvent, comme vostre signeurie connoi- terat par ladvertissement que Ton m'an at falot, lequel est sy joint. Voiant que l'on euse en sest fason , il m est advis que son Alteze nous traicte à son acoutumé^ et que ses gens que Ton faict, son pour nous servire d'ung arière- banquest en lieux de fruit, sitôt que le Duc de Savoie (i) serat arivez. Il est, sauf vostre corection , nécesaire que convenions à tellez deserttes. Deux chevaliers de Tordre de France , toutefois cardinalist, m'ont dit pour le seur que six mil soldat Espaignol , et huit mil soldat Itallien sont desendus à Gênes et s'achemine par le Piémont, la Franche-Contté et Loraine, puis en sestuy pais, et de en Brabant; le dit S.' Duc marche quant et eux comme lieutenant genéralle de sa M^. Le Duc de Loraine est de- puis six jour en sa allé au devant de la dit armée et se par la post ; les mesme nouvelle nous sont donné en se Cartier par marclians , tant de Lorraine que de la Bour- goinne: pouroit il bien estre que sela auroit quelque peur^ estonnez noz refroidis, ors qu'ainsy fut pour sela pas maille , il me samble à correction de vostre signeurie et de tous les bon geux , que debvons donner tel et sy bonne ordre à nostre fait, que ne serons surpris en nozmai-

(i) Saiwe. LcB Députés avoient dît aussi à la Gouvernante. « Nous sommes advertis que le Duc de Savoie a promis assisteoœ » à S. M. pour venir par deçà avec forces, et que pour cela il s*est M trouvé à la journée Impériale vers TEmpereur, pour luy déclaî- « rer les démenées et desseins qu'il avoit sur ce Pays-Bas, » Le Petite II 4*».

229

son comme en ung chaponnie; sela ne seroit propre à i566. seux qui i seriont ratain ' , pour à quoy obvier suis bien Août. d'avis que nous mettions de bonne heur en campaigne et les allions trouver pour les combatre de galant homme avant qu'ilz entre dedan sestuy pais, auquelle réitérative- ment le dit Conte de Mansfelt m*at intitulez le grant cap- pitaine, chose quy ne m'est de petitte faveur pour m'a- vanser vers sa Mt^. et son Akeze. Mon advis est de les conbatre , comme dit est ; tous les firans geux de pardesà sont de mesme opinions, toutefois nous remetons le tout à la bonne discrétion de vostre signeurie et à selle de tous les bons signeurs de vostre compaignie, vous su- pliant humblement et à eux en pareille, sy pour cest foys le dit de Guistel et moy n asistons à sest présentte jour^ née , comme il vous at plut nous commander et enchair- ger de se faire ; et se quoy se nous en garde, c'est que le dit Gistel m'at dit n'avoir moiens plus avant fraier pour les seux de pardesà, comme il at fait jusque à présent, sy donc en se il ne l'asistent en renbourse , joingt aussy qu'il est contrain donner ordre à ses négosses pour à l'avenir estre prêt à monter à cheval quant et les bon geux^ Et quant et de moy je puis asseureren vray vérité, que m'e&t pour ce coup inpossible de conparoitre au jour dernier assig- né , d autant que je trouve mes négosses sy pressés que suis contrain sans plus long dilay y donner provision et remède, principallementsur le fait de lûmes % duquel j'es- père quelque bonne fin , et puisque Focasion se présente il me semble ne lafailloir laisser perdre, à se que àl'adve- nir elle ne me puisse en rien enpêcher à randre service à sa M*^., à vostre signeurie et à toutte la noble et ver-

' reteoiu '?). * Luroey (?). De Malberff se sert farement de majuscules^

_ 230

i566. tueuxe compaignie de fidelles et yaillans geux et non aux Août, àultres. Si esse mons/ que sy vostre dit signeurie, en-

s

samble la noble compaignie sy dessus dit, séjournât pour nostre fait quelque jour ensamble à Bruxselles ou aultre lieux y et que par ensemble trouvassies estre de besoing que je me trouve yerz la dit nostre compaignie et qu*en la congrégation ma présensei puisse servir, le m*escripvanty je ne faudrez a posposer toutes autres negossez et affaires, pour de mon pouvoir optempérer et obéir à ce qu*il vous plairat me commander, et sependant j'aprouve et advoue tout se que par vostre signeurie et les signeurs mes con. frères serat faict , traité , et acordez sur nostre faict , tout ainsy que sy j eslois présen ; le dit de Guistel m*a dit en faire de mesme. Mons/, il i at ung Berlemonnist,prévost dlvois, quy se jacte et menase de emprisonner et perse* cuter pour la relijyon des pauvre gens de son office et mesme satac' à ung gentishome de noz confrère (i) , di- sant avoire chairge dudit de Mansfelt de ce faire ; il ont envoie vers moy scavoir s*yl sacageront le dit prévost en quas* qu'il proséd contre eux , comme dit est : je vous sup- plye de me mander comme en se ils auront à se conduire. Plusieur bon souldat me font jour sus^ aultre demander sy l'on a besoing d eux , car par les levées sy devant dit Ton les presse fort prandre partie, et par tel moiens est à craindre que quant en panserons trouver, tous les mil- leurs seront envoie ^ je ne leur sez que respondre pour les arester sans euxniestre sansseux quy les chairchent. Les- quieux font coure le bruit que s*est pour renforser les garnison , ce que ne se debveroit faire sinon par ordon-

(i) Cot\frèrt, Voyez p. 209.

' «'allaiitu'. ' cas, ' sur.

231

nanse denoz dit troy signeurs ^et aussj n'est besoîng d'enr i565. leyer en telle nombre pour le dit renforsement , veux ce Août., quy se passe. Il est bien nésessaire que soions bien sur nostre garde , car Ion ne tâche qu a nous jouer à la fause compai^ie , et est à craindre qu'il n j en aurat beaucoup qny se disent des nostre, [venant lefext']j et quil faille porter le fardeau, ils feront faux bon; se que je ne ferex jamais, Dieu aidant, tant que la vie me durerai, et tant est que Ton traicte les geux de sortes que vostre seigneurie et la compaignie d*iselle trouve estre néses* saire pour nostre seuretez de prandre les armes , ey je supplié vostre signeurie avoire mémoire du dit Gistel et de moy ; et s'il vous semble qu'en se je puise faire service pour sest effert et autres, je mourez au pietz des trois signeurs et à seux de vostre signeurie, fesant le debvoire dliorame de bien jusque au dernier soupir , et de se se peult asseurer vostre susdite singneurie, à laquelle je pré* sentemes très humble recommendation et servise, prians àtousmessigneures mes confrères me tenir en leurz bonne grasce et souvenansce. Monsigneur, je suppUe le Créateur vous donner en parfaict sancté longue et eureuze vie avecque sa sainct grasce et bénédiction. De vostre mai- son d'Andeux ce 19 jour d*aoust i566.

Vostre bien humble et obéisan à vous faire service,

A Monsigneur, Mons/ le Conte Louis de Nassau etc. A Broxselle ou la part 011 il serat«

II" fait I}.

232

LETTRE CfiXXXIX.

Le Comte H. de Bréderode au Prince d^ Orange, Sur la nécessité de porter remède à V état critique de la ifille (t Amsterdam.

i566. Monsieur, comme jantamps que la bourgoysye de A.oût. y^jnsterdam ont dresse ungne requeste laquelle il desy- rent vous présenter, pour vous supplyer, byen humble- ment vouUoyr fayre ung tour jusque à leurs vylle pour mestre ordre à ungne inOynyté d*affaires quy vont byen malle, ce sachant je n'ey voussu délesser, mons.', vous avertyr par ceste que , sellon que me suys apperceu tant passant par que de ce que j an antamps tous les jours , que sy vous n'y mestes ordre , an peus de jours Tordre s* y mestrat et avequé ungne telle émotyon et désordre que la vylle est an danger se perdre et ruyner à james. Les gouverneurs dycelle ne cessent d'anchemyner leurs am- bytyons et synystres desseyns, de Taultre costé le peuples voyct à Feur' d*auyourduy ung aultre monde, quy est ocasyon qu yl haussent la teste et ne ce veuyllent lesser forcer et trecter conune du passé, de l'aultre costé leur magystrat nast poyn de dyscrétyon aultre que d*assouvyr leur ambytyon d avaryce , de sorte que je leurs voys cou- per la gorge les ungs aus aultre, quy ny mestrat remède; et certes, mons/, vostre venue serast le seuil remède, je n'an voys neus aultres, et à Tocasyon que il y ast làde-

' heure.

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dans ungne infynytée de jans de byens, nos byensbons i566. amys et antyèrement ànostre dévotyon, je vous yoldreye AoAt. byen suppiyer humblement à la contamplatyon d yceuls , sy au monde vous est possyble, tous y vouUoyr trouver ung tour pour obvyerau dys inconvényens , desquels il an est plus que tamps; et me recommandant humble- ment à Yostre bonne grâce pryrey le Créateur tous don- ner, mons.', an sancté bonne Tye et longue , anssamble le comble de yos desyrs. De Gleff an Hollande, ce xxii' jour d^aoust i566.

,me

LETTRE CXC.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur les mauvaises dispositions des Présidens de Hol- lande et d'Vtrechty sur les excès des iconoclastes^ et la nécessité de veiller aux intérêts de la Confédération.

Monsieur moii frère , j'ey parllé à nosamys de Amster- dam y lesquels je trouve fort voluntayres de nous ayder de leur pouvoyr. Il vous plerat m'anvoyer la procuratyon syngnée comme mons.' de Wlpe vous orast dyct lors. Je ne fays doubte au recouvrement des denyers et suys as- seuré que an ung besoyn, il ne nous fauldryont de quel- que bonne somme , et certes nous leurs sommes à tous oblygées, car il n'y a celluy d'eus, je pansse de nos amys, quy ne s'y veuylle amplyer à son pouvoyr , et davantage syle moyen ce trouve; voyllà anffyn ce qu'y m'ont mandé dyre. Le Duque Erych est à Lysfelt (i) : quy oroyct anvye

(i) Lysfelt, Château situé dans TAIblasserwaard , près du Lek, VIS à vis de Schoonhoven.

^ 234

1^66. luy fayre ungne trouoe , il esta beau jeu ; mandes moy ce

Août, quyl vous an samble, et lesses fayre à moy

Je croys que estes averty que le président d'Utrect a fayct pétytyon d'un prest pour contre ses nouveaux sectayres et contre les geus, ce que Ton m ast asseuré cer- tainement ; jusque à troys et à quatre quy luy ont ouy nommer de sa propre bouche ce mot de geus et jans daporen , ce que j ay an témonage de non et sumon. Geus d'Amsterdam m'ont mandé pareyllement an avoyr eer- tayne nouvelles. Le présydent de Hollande et' sur les mesmes termes, comme je suys certaynement averty, pour ce trouver aus pryncypalles vylles de ce pais de Hollande, pourfayre le mesme. Ce quy lan' orast fayct ne fauldrey vous an avertyr pour le meyns. Il n*y ast homme d'eus quy n ast sa responce preste sur tout ce qu'y leur soroyct proposer ; je vous lesse à pansser ce que tout cella veult dyre, sy Ton veult les choses plus ouverte. J'ey aussy donné ordre par synq ou sys costé pour recou- vrement dedenyers; j'espère d'effectuer quelque bonne fayct sellon que me puysapercevoyr: de toute mabesong* ne an seres averty; de vostre costé je vousprye ne dorme pour cella, car c'est l'extrême onctyon et toute la guéry* son du malade. Je vous prye demander à Messieurs les Contes van den Berghe et Cullenboufch fayre le mesme, affyn que chesqun effectue son pouvoyr en cas de néces* styé, comme aussy il ont byen le moyen le fayre ^u lyeu il sont. Tout vast icy extrêmement byen, mes an Am- sterdam mons^ le Prynce y doyt mcstre quelque remède, ou je les voys antretailler les ungs aus aultres, Vung de vses jours , comme je luy an ey rescrypt. L'on dyct icy que

' eut J nu'il rn.

^ 235

il ont fayct an Anyerfl le djable tou creu, je vous prye i566« me mander ce que c est, et par Flandres ; je n'an puys croy-* Ao&i. re la moytyé de ce que Ton m'asseure. Anfltyn quant sella seroyt, personne n'an est cause que Madame de Parme | car le peuple s'oflVoyt à nous randre toute obéyssance et poser les armes antre nos meyns , ce soubmectant a tout chastoy que Ton an voldroyt ordonner, an cas que ame de eus fysse quelque cas scandalleus ou sédytyeus, moye* nant que leur eussyons voussu promectre de ne souffryr que il ceryont recherché pour le fayct de la rellygyon et que il poTeussent avoyr la prêche lybre hors des villes , jusque à ce que les estas-gënérauls rassamblés an eussyont aultrement ordonné; le mesme avons nous decleré à Madame yl y ast tantôt troys sepmaynes: le peuple a veu que l'on ne ce hastoyt guère nous randre responce et panssant que Ton les nochaylloyt' , il se sont d'eus mes mes [ramantu] , et j'ey peur puy sque il vyengnent sy avant, que l'on orast de la fayre' leur mcstre tell mor an bouche que l'on les peuyllent^ tenyr , et vous souvyengne de ce que vous ey dyct aultre foys. Je prye à Dyeu que Icelluy le meste an mylleur chemyn et réduyse les atfayres de mylleur sorte que je n'an voy les aparance; je scay byen ce que j'oye et voys de tout costé ; anfFjrn je doubte que à la fyn , an lyeu que nous leur pansseront commander , que il ne nous commande absollutement. Je vous prye, mons' mon frère, de m'anvoyer mons' de Hammes ung tour jusque icy pour avyser à plusieurs afFayres d'ympor- tances , tant pour denyers que pour aultre mylles afFayres . quyce présente icy journellement ^ desquelles vous an dyrast ungne partye le porteur de ceste , ausquelles ne

' négli|(oit, mcprisoit (?). ' l'affaire. ^ puisse (?^.

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i566. puys seuil raquer, je tous avyse de mon honneur que je Août ne dors poynt , auss j il n*est pas le tamps. Je vous prye - révellés' ses aultres syngneurs, Berge, CuUenbourch, de quelque lettres pour leur rafraychyrla mémoyre,aultre- ment ils panssent que ce soyt jeu d'anfFan. Toute les vyl- les prêchent icy au plus fort , de sorte que yl y ast dans Hollande quy yont journellement au prêches plus de syn- quante mylle personnes. Le porteur de ceste vous dyrast tout ce quy ce passe ; me recommandant ung myllyon de foys à vostre bonne grâce ^ prye le Créateur vous donner, mons*^ mon frère , an sanctë bonne vye et longue, et le comble de vos desyrs. De Gleff , ce xxij"* jour d'aoust i566.

Vostre du tout dédyé frère à mouryr à vos pieds,

H. DE Brederode.

A Monsieur mon frère , Monsieur le Conte Louys de Nassaw.

Le a3 août un accord fut conclu entre la Gouvernante et les Confédérés. Les nouvelles aUrmantes se succédoient d'in»tant en instant. Le 19 on avoit ravagé les Ëglises et les Monastères à An- vers. Peu d'heures auparavant le Prince étoit parti pour Bruxelles, afin d'assister à TAssemblée des Seigneurs et Chevaliers. N'ayant réussi qu'avec des peines infinies , à empêcher les réformés d'éU- blir leurs prêches au dedans de la ville (Bor^ L 81 , sq.) , témoin de la fermentation violente des esprits , il croyoit sa présence néces- saire ; son départ fut presque forcé. La Duchesse ou n'ajoutoit pas foi à ses avertissemens , ou bien croyoit avoir absolument besoin de ses conseils. « De Prins is om notelyke affairen des Lands , en » besonder de swaricheit metten verplichten Edelen voerhanden >' /ynde , ontboden geweest om te komen, aile onschuld achterls-

' réveillez.

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» lende tôt Bruasel, waer af, hoewel hy hem lange excuseerde, i566.

» nochtans teo lesteo is sulx gedrongen geweesly dat hy syn Août.

» vertrek niet langer en heeft kunnen uitatellen , heeft nocb-

» tans tôt grooter bede van der Wet en Ingesetenen noch den

» i8 Aug., mits de sorgelyckheid van den dag en de open-

» bare Cereoionien die men ten selven dage gebmikle, in de

» atadgebleven .... Aleer syn Ezcellentie heeft willen vertrekken,

» so heeft hy te meer stonden aen de Régente aile de sfraricheden

» geschreven, en ook haer exprès gewaerschouwt , by syn brieven

9 van den 12, 149 i5 en 16 Augusti, dat hy in syn absent ievrees-

» de voor eenich inconvénient , ten ware sy eerst^ Yolgende der

» Gemeente versoek , hen versage van een ander Hoofi of ten min-

« sten van eenen Lieutenant , maar sy heeft selve altyd vertrocken

» en hem geschreven by haer brieven van den i3 en 16 Augusti dat

» genoech ivas dat de Officiers en Wethouderen voor so luttel

s dagen de toesicht souden nemen en sorge dragen. » Bor^ I. 83.*

Ces lettres du Prince à la Duchesse se trouvent probablement

encore aux Archives à Bruxelles.

On étoit dans la consternation. Six semaines plus tard le Comte de Hornes , dans une lettre très intéressante à son frère , lui écrit: « L'on a en un tel estonnement que estant à Bruxelles nous ne 9 scavions que faire ni en qui nous fier. Et afin que povez scavoir > aux termes nous estions , fusmes mandez par Son Alteze le aa » août, le matin entre trois et quatre heures, et la trouvasmes » preste à partir , ayant désjà ses hacquenées toutes prestes au » Parcq . . Son Alteze nous déclaîra qu'elle avoit résolu se retirer » à Mons. » Procès d^Egm, IL 477. Ce fut avec beaucoup de peine que les Seigneurs la firent revenir de ce dessein. « Elle fut oontrainc- » te de demeurer, non pas tant de sa propre volunté quepar/iier^ » ffl , à cause de la guarde mise à toutes ces portes ... et ainsi » demeurant comme prisonnière, selon qu'elle escripvoit par ses » lettres à S. M. » Hopper^ Mém. 99! Burgundus, dont les ac- cusations contre le Prince d'Orange rendent assez souvent la bonne foi douteuse , ne craint pas de donner à entendre que celui-ci excita la Gouvernante à prendre la fuite. « Vicerat pudor con- V templationem periculi. Jamque prorsus damna verat abenndi

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l566» oonsilia, cum Auriacus deannciat ei loonomachos admovisse

Août. * propiiis agmen ... Sea vera haec eraot , seu ad coDcitaDdum tei>-

» rorem efficla , non dubitavit Gubematriz pro compertts accipe-

» re » p. 2^3. Il suffira d'opposer à ce témoîfpiage les paroles da

Prince dans sa Défense en 1 568. « Madame de Parme voulant se retî-

rer à Mons et par donner occasion à ceux qui eussent peuavoir » envie d'empiéter sur son authorité , Tavons avec les autres par » grande instance et impori unité requise et suppliée ne vouloir » faire ce tort à soyméme, ny telle disputation' ny desservice à S. » BI. qui monstre bien que noz actions et pensées ont esté du tout » contraires à Fambition y dont pour le présent à tort on noua » accuse. » Le Petit ,179.*

Le Roi avoit aboli Tlnquisition Papale: la Duchesse résolut d'accorder en outre pardon général , « non par forme de grâce , » pour ce qu'on ne la vouloit, disans estre plus dignes de rpcom- » pense . . , mab par forme d*asseurance, » 1. 1. p. 10 1. Quant à la modération des Placards , le Roi , ainsi que la Duchesse l'ex- prime prudemment , « n'est encore résolu si ce sera par la voye » des £tals.Généraux ou autrement. » En Espagne on craignoit ex- trêmement les conséquences d'une convocation des Etats - Généraux; les lettres de Hopper à Viglins contiennent plusieurs passages re- marquables à ce sujet. Dans les Pays-Bas au contraire tons con- seilloient au Roi avec instances de les réunir. « Est à noter qu'en » cette saison , et quasi par tout l'esté ; d'un costé (je dy du peu- » pie) la persuasion estoit sy grande , que non seulement la Corn- > mune, ains aussy les plus sages , doctes et Catbolicques, et ri- » chesy Gouverneurs des villes et Gonseilliers de S. M. avoient

opinion que le vray et unicq remesde estoit d'oster Tlnquisition » et les placarts , assembler les Eslatz-Généraux , et illecq forger

V nouvelles ordonnances sur le faict de la religion : et de l'autre » costé (je dy ceulx du Conseil d'Etat de S. M. et de ses ministrea » très prudens , fidelz et Catholicqz extrêmement) les menaces es-

V toient sy véhémentes , qu'encores qu'ilz entendoient fort bien » qu'il ne convenoit, toutes fois furent constraincts d'estre de mes- » me avis y et que plus est, de l'escrire et conseiller au Roy par

I disrépntation (?)

239 -^

» leurs lettres propres. » Hopper^ Mém, p. gS. Il auroit pu ajouter, i566. ce qu'il atteste un peu plus tard , que la Gouvernante elle-même Août, pressa le Roi d'y conseoter. Parmi les ministres fidelz et Catko- iicq% extrêmement il aToit sans doute particulièrement en voe Fig- Utts y qui lui écrivit le a6 août. « Statuum Gcneralium convocatio- mnemsi Rex dene^re perget, video ipsosmetconventuros, cum in tantis*malis remedium difîerri vident. Quamobrem convenit •lîquando aliqua vel ooactum concedere quam cum neglectu au- tfaoritatis populum per se usurpare. Ep. adffopp,^. 874. Et le septembre. « Res eo rediit ut sine Statuum Generalium convo- calioney absente Sua Majestate, amplius Respublica sustineri nequeat, eaque una cum Religione pessom eat. « /. /. 376. Mais déjà la fin d'octobre il avoit repris courage et changé de sentiment. Non sine magna causa Rex ab Statuum Generalium convoca- tione abfaorrere videtur, ne per eos aliquod fiât praejudicium , quod postes reparare difficile fuerit. » /. /. p. 3S3. La Gouvernante écrivit donc au Roi « que c'esloit force et né- cessité inévitable de venir à la dicte assemblée , comme moindre mal que de tout perdre. » Hopper , Mém. p. loi. « Quant au poinct de donner ordre aux scandales et émotions da peuple , se firent deux cboses. L'une estoit , qu'achevée l'as- seoablée des Seigneurs convocquée par S. A. plusieurs se retira- rent à leurs gouvernemens et aultres lieux ou il estoit besoing. . . L'autre , que comme les Princes d'Oranges et des Gavres, Comte d'Egmont , et les Comtes de Hornes et d'Hoochstrate . . disoient expressément , qu'il n'y avoit aultre moyen ny remesde d'oster les armes au peuple (estant ja levez jusques à deux cent mille hommes) et de pacifier les Confédérés .... sinon en asseurant le peuple qu'il ne se fera d'eulx aulcun chastoy , au cas qu'ils estent les armes , et se gardent de désordres et scandales , oyant seulement les presches es lieux de faict se faisoient présente- ment, S. A. après longs discours et disputes, et aussy après beaucoup de dilations, larmes et protestations qu'elle ne faisoit ce de sa Tolunté, mais comme prisonnière et forcée , enfin fust constraincte d'estre contente que quictant le peuple les armes es lieux de fait les presches se faisoient , et se gardant des scan-

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l566. » àtà» et désordres y ne s'iueroit de forces nj de voie de Ukx

Août ^ contr'eulx es dicU lieux allant et Tenant, josqnes afiltrement par

S. M. et Tadvis des Etatz-Generaulx en sera ordonné, et aveoq

» telle condition qu'iiz n*eaipescheront ou troubleront comme qoe

» ce soit, la religion Catbolicque. » Happer y Mém» io3.

L'original des lettres de Slarguerite est aux Archives. Ob la trouve ainsi que la promesse des Nobles Confédérés diei le Petil^ p. 1 19, sqq. Il suffira de transcrire ici le passage relatif aux obli- gations de la Noblesse , comme étant nécessaire pour l'inteUigcDce des événemens subséquens. « Son Alteze entend que les Geotili- M hommes luy donnent la foi , en premier lieu qu'ils ne feront oy » pourchasseront directement ny indirectement chose contre S. M.) » ses Estais ny sujects , mais s'emploieront entièrement à faire ton* » tes et chacunes les choses que bons et loyaux vassaux et sujecti » doivent allendroit leur Seigneur souverain et Prince naturel. Eb » ce faisant ayderont de tout leur pouvoir et de bonne foy à empes- » cher ces troubles y esmotions et tumultes présens , de refréner oe » populaire eslevé et que ces saccagemens, pilleries, myneide » temples , Eglises , cloistres et monastères cessent : mesme astiite* 9 ront à faire chastier ceux qui ont fait les sacrilèges , outrages et » abominations. Que nul tort ne soit fait à aucunes personnes Ec- 9 clésiastiqueSy ministres de justice , gentilshommes , ni autres snb- » jects et vassaux de S. M. Qu'ils feront tout leur efforts à bon 9 escient, que les armes prinses en main par le populaire, dont » tant de maux ont esté commis et peuvent estre encore plm , » soyeot posées et mises bas incontinent. Us feront leur mieux et 9 tous bons offices pour empescber que les presches ne se faoeut ei 9 lieux elles n'ont esté faites , et es lieux on de fait elles se foot, » empescheront qu'on n'y use d'armes , de scandale , ny de désor- <> dre public. Au demeurant ils s'employeront et ayderont , seloo 9 l'obligation de serment et fidélité qu'ils ont à S. M. , au repoos- 9 sèment de tous estraogers, ennemis et rebelles d'icelle et de la » Patrie. Finalement feront devoir que le crédit qu'ils peuvent » avoir hors du Pays , de l'employer à tousjours pour le service de 9 S. M. et au bien du Pays, toutes les fois que leur ser»comman- » y eux rennettans en tout et par tout à ce qu'il plaira à S. M.

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leur oonmaiider par Tadvis et oonsentemeot de» £tats-*6éDé- i566. faux» » De soo coté la Gouvemaote promettoit « en sayvaot Août, le eonseolenielkt et volonté de S. lil , que pour la cause de la re- queste et compromis y et ce qui s en est ensuyvi jusqu'à présent ne sera imputé aux Gentilshommes par S. M* ni par £Ue aucune chose. » Les Députés, tant pour eux que pour les autres Confé- dérés, acceptèrent les artides proposés. « Nous nous faisons forts pour tous les autres, et les ferons observer, entretenir et accom- plir par iceox nés Confédérés. Et à cest effect tenons nostre dit compromis nul , cassé el aboli , tant et si longuement que ta dicte seureté promise par Son Alteie an nom de S. tiendra. « Cet accord étoitun airangement provisoire que des circonstances impérieuses rédamoient. « Je ne fais doubte, » écrivit la Gouvei^ nante à l'Evéque de Liège, «que ne trouves estrange que j'aye 9 m'eshurgie si avant; mais je puis bien vous dire que y suis esté » forcée^ par ce que Ton m'a réprésenté les choses estre venues icy 9 si avant que sans cela aussy bien irait t'on aux presches et avec » armes et désordre. . Gachard^ AnàL Belg. p. 179. D'ailleurs cet accord ne- se fusoit que sous le bon plaisir du Roi. « Entre » tant de maulx il y à une chose bonne , que S. M. n'y a consenty ; » ny par conséquent n'est obligée à chose qui soit. ■» Bopper^ Mém, io6. Puis on pouvoit espérer que , par le moyen des Confédérés on feroit poser les armes au peuple, et qu'en même temps on pourroit se préparer à des mesures plus énergiques. Madame agis- soitpar nécessité; et, comme on le lui reprocha depuis, « pour 9 endormir les Confédérés et s'en servir contre ceux qui s'estoyent » desbordés au brisement des images, y* Le Petite i85.^ Les évé- nemens prouvèrent que ce n'étoit pas un mauvais calcul. -— Quant aux Confédérés ils n'avoient certainement pas une confiance illimi- tée dans les promesses de la Gouvernante : mais le Roi avoit fait de grandes concessions ; la Duchesse déplus grandes encore; eux aussi craignoient les excès des iconoclastes ; ils sentoient qu'en présence de pareils désordres le danger devenoit commun, et ils n'avoient aucun prétexte pour refuser les bons services qu'ils avoicnt plus d'une fois offerts.

Sans partager l'extase de quelques écrivains au sujet de cet

9 16

242 ~

i566« acoord (Te fTater^ L ^Bô), nous ne pomtons taxer , oomm» fait JK Août. BUdenfyA-^ YL 63, la Gouveroante et , oe qui nt aMes curievzy en mdma temps les Nobles d'imprévoyance et d'inhabileté. Car écrivain a raisonné ici sur des données pen exactes; et suppose eotr'antres que les G>nfédérés n'avoient ni puissance profMrey ni sdliéa hors du pays.

Quelquefois on a voulu justifier la révolution parla non-exéc»- tion de cet accord. Mais d'abord on y a donné de part et d'antre des interprétations trop étendues. Il y avoit sans doute sons pin- sieurs rapports, de la sincérité dans les récriminations de la Dn* chesse , lorsque dans une réponse du i6 février i567 à Bréderode elle s'écrie, a Certes ceulx qui ont veu et sçavent avec quel orève- » coeur je suis esté oonduicte à condescendre, tant seniemant q«t en mectant jus les armes par le peuple . . , on n'useroit do Cor» » ce. contre cnlx » . , ne ignorent aussy qu^ n'y avoit rien pins » esloingné de ma pensée et intention que de consentir qu'il fnst » loisible de créer nouveaux consistoires et magistrats , de faire » ooUectes cueîller aydes sur le peuple de S. M. , usurper eo- » tièrement radministration des sacrements, entrodnire une eon* » fusion de toute la doctrine et police ecclésiastique , voires «nssy » séculière y etc. » Te Waier, IV. ^69. D'ailleurs, en cae da viola* tion, on pouvoit accuser la Duchesse^ mais non pas sa plain- dre du Aoi.

LETTRE GXCI.

TAeodoTâ de Bèze au ministre Tnffin. BelaUpe ams

diffirens sur la St Cène.

*^* Théodore de Bèze étott en x 5 19 en Bourgogne. « Er » studirte die Rechte in Orléans, hegte indesz weit groszere Yor- » liebe fur alte Literatur und Dichtkunst, einer der eifrigsten, » grûndiichsten, und vûrdigsten Schûler Cal vins- » F*. RoitmeTf n. ai5. « Za Genf i547 Protestant, hierauf Prof . der Griech.Spra- » che zu Lausanne, seit i558 Prediger und Prof, der Théologie zn

243

« 'Genf, gesL am 1 3 oot i6o5, » GuericAe , Handbuch dt^aUg. Ktr^ i S66« chemgesck. p. 91 a, « Jf. Tqffin y ministre de TEglise deMetz, étoit Aib6u vn des nombreux prédicateurs calvinistes que la France enyoyoit alors dans les Pays-Bas. H préchoit TËTangile sans crainte à Anvers, mais respectoit soigneusement les ordres des Magistrats : Boty 85.b Plus tard il suivit le Prince, et fut employé dans beaucoup d'affaires diiliciles et délicates. Il paroit que les Calvinbtes des Pays-Bas desiroient se réunir aux Luthériens , en prenant pour base le /TtU iemberger Concordie , accord que SIelanchthon et Bucer avoient composé (Tom. I. p, ai 6). On avoit consulté de Bèze^ et sa réponse montre que les informations de Strada à ce sujet n'étoient pas exactes. «Quamvis Calviniani ab Augustanâ confessione abhorreant, » tameD exjklorato Theodori Bezae ab usque Geneva oonsilio, pn>- » batisque ab eo hisce religionis induciis , novae professionis foiv > molam ad Augustanae similitudinem conoepere. » /• L i83. On Ut sur le dos de la lettre, Petitio Ecctesiaruminf. Germamae adEo^ clesias confessioms, et judicium Th. Bezae de eapetitione. Le Seigneur qui /?ro;ne/ et qniprésenteroit la confession (voyez p. a45y) est apparemment le Comte Louis de Nassau; du moins le Prince d'Orange ne s'engageoit pas encore si avant

Monsieur et frère. Je respondray tout ensemble à plu* sieurs de toz lettres. Quand au principal point qui est, si les frères du Pays-Bas peuvent présenter pour confes* sien raccord que m'ares envoyé, je vous en dyray ce que le Seigneur nous a donné d*en penser par deçà, après que le tout a este veu et examiné en nostre compagnie. Quand feu M. Bucer fit cest accord, il est certain qu'il tendoit à bonne fin et ny a rien à nostre advis en son exposition de l'article de la Gène qui ne soit bien dict, estant bien entendu. Mais le temps nous aprent beaucoup de cautel- les de nostre ennemy , corne jadis il advint contre Ârius et Pélagius entre aultres. Or ce qui est ensuivy à mon- stre et monstre plus clair que jamays , que ceulx avec le-

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i566. quelz on cuidoit' s'accorder , ont tousjours tendu à ce Août poinct d'establir le corps de Jesu-Christ essentiel îcy bas, tellement que pour saulver leur présence corporelle illo- calement , vous voyez qu*il a falu venir à l'ubiquité , sans laquelle aussy il est impossible de maintenir leur opinion, et fault confesser que Brence (i) a mieulx jugé en cela, que tous ceulx qui pensent accorder leur présence cor- porelle avec la vraye opinion des deux natures de Jésus- Christ. De cela dépent la vuidange de Taultre question , que c'est que les indignes recevent. Car quoy qu'il en soit , ces gens n'ont esgard qu'a leur consubstantiation , €onie il se voyct meyntenant plus clairement que lors. Or vous scavez combien qu'il est requis qu'on use de sim- plicité et clayrté toute évidente à matière de Confession. Maintenant donques vous voyes comme telles gens en- tendent cest accord , come ' seroyt-il possible de le recevoir en bonne conscience? Jedys d'avantage^ que Dieu a mon- stre par expérience que tout cela luy déplaysoit telle- ment, que cest accord n'a esté advoué d'une seule ecclyse par deçà , ny de celles qui depuis ont estes engendrées ku Seigneur, et vous voyes les piteux estats d'icelles qui s'y «ont rengées , au lieu de persévérer en la symple et vraye «entenze que le ^ suyvoit, ety'osedyre que Satan s'est plus servy de cest accord à empescber la vraye concorde et l'avancement de la vérité , que de tout ce qui a esté faict

(i) Brence. ThéologieD Wurtembergeois. « Weniger gelehrt als

» MelanchthoD y war er weniger stûrmisch als Luther , uod ent-

» schloszeDer als jener. » P/ister ^ H. Christophe p. a88» « Nach

» seiner redlicher Ueberzeugun^, \»ar und muszte ibm der zwin-

» glische und caWinische Lehrbegrifî ein gi-oszer Anstosz bleiben. »

/. /. 294.

' pencoit. ^ commeot. ' davanUge. ^ qu'elle (7).

245

de nostre temps en ceste matyere, combien que scadie i566« que M. Bucer avoyt une intention toute contraire* D'à-. Août, vantage quand vous auryes passés ces poincts aynsi^ nous ne dubtons poinct que le poinct (Au. baptesme et de labsolution, corne vous laves couchez à la vérité, ne rompit tout , et toutesfois d'accepter ces articles , corne ils sont couchés en ce que m'aves envoyé , yl n'y auroit ordre ^ corne vous Taves bien jugé. Oultre tout cela vous ne deves doubter, quoyque vous promette le Seigneur^ qui présententeroyt' ceste confession, que pour la fin yi ne fallut au lieu de l'Evangile , advouer simplement la Confession d'Augspurg et lors se seroyt à rycomancer, et peat-estre seroyt on bien estonné de voyer la plus part^ affriendé de la paix, se révolter plainement de la vérité,, car voylà come Dieu a accoustumé punir ceulx qui cer- chent les destours. Je scay bien que vostre intention est toute contrayre, mais nous vous dyzons aussy nostre ad^ vis. L'espérance qu'on donne à noz frères est belle et grande, mays oultre ce qu'elle nous semble sans appa- ranze, nous n'en scaurions. attendre que très mauvayse yssue, et pensons au contrayre qu'en attendent.en con- stanae la volunté du Seigneur et mayntenent sa pure vé^ rite, il envoyerale sulagement plus tost et plu&certayn. Vou& adviseres si quelque confession novellement dres- sée y pourra. servir. Quant à moy je n'y ay poinct voulu mettre la mayn , pour ce que la multitude de tant de Con- fessions me déplayt. S'on en veult choysir entre les an- zienes et celle dez églises Françoisesest suspecte au tiltre, je n'en sçache poinct de plus nette, que celle qui fust présentée à l'Empereur durant des dernières troubles,^

*■ pcésenteroit.

246

|S66. dont foui {Kiurres faire un extraict et [sèment] sans qu'os Aoàt» rappaiçoiye. Et n'ayons pour le présent aultre conseil suroe point*

Quant à nos frères de Badonvillez' , nostre frère BL Figon a esté arresté prisonnier à Vienne à son retour, oomme nous l'ayons eschpt à nostre frère, Polyandre; mais nous espérons que Uentost il sem dé» liyré et soubdain estant de retour partira , que si l'affidre traîne tant soit peu, nous en enyoyerons ung aultre en saplaoe,Dieaajdant. Quant à Monsr. le Duc de Buil* Jon (i) nous en ayons ung tout prest, grâces à Dieu, comme je luj mande, et yous prie luy faire tenir mes Iet> très, y adjoustant les yostres , a£Bn qu'on ne soyt aussi long à enyoyer quérir ceslui cy que l'aultre , en quoy il y aura moins de frais, pour ce qu'il n'a femme, ny enfiuu. Quant à nostre frire, M. des Masures , je luy escrips suy- yant ce que m'ayes mandé, et sur sa responce je pren- dray occasion défaire selon que m'ayes adyerty,affin d'évi- ter toute la souspeçon que cela yienne d'ailleurs. Au siurplus les bruicts esmeus par delà au mesme temps y que plusieurs ont tressé* les cornes allieurs^ confirment bien les conjectures que tout est faict à main. Mais en som* me il n'y a point de conseil contre le Souyerain, etyoiant Satan s'enaigrir en oeste sorte, il nous fruit espérer qu'il est sur le point de sortir , sinon que nos péchés le retîe- nent, qui est ce que je crains le plus. De nostra part, grftces k Dieu, nous sommes en santé et en paix, mais il

(i) BuiUon. Déjà eo i56a le Duc de Bouillon « étoit sospecl » de Hugaenotisme. 9 Mexerayy Y. ^. Plus tard il devint un des principaux chefii des Huguenots. /• l 290.

247

j a «(carence de grande cbené, quy «eva à oa que j'^o- i566« tends ung fléau universel. On se meurt de peste en Suyoe Aeùt. et eo Yallej' et aux enyîjroiis. Mais la grand peste que riffit par tout, est oelle à laquelle on pense le mcûns* Nos frères dePietmonl sont rudement traictés^ estant les uns forcés i vuider le pais par édiot^ les aultres ru- dement menaces. Nostre bon Dieu y vueille bien pour-» ▼<Mr. En Languedoc ^ à ce que pouvons entendre » on est en grand danger de venir aux cousteaux y ne pouvant es^ tie plus supportée la maniée de laquelle ce povre peu* pie est gouverné. A Lyon Vest une chose presque in- croyable aussi du pouvre gouvernement qu'y est. Nous avons ce me semble à prier sur tout^ qu'il donne paden- oe aux siens, par laquelle seule ^'espère que nous vein- erons. Les dernières nouvelles que j ay eu de nostre père, noie Guilaume Farel (i), estoyent, qu'il y avoyt fort

(i) FareL ea 14B9 enDauphîné» « £r hatte schoa an irie- » kor Orteo der Schweiz . . ^ aach ia Stra8:ri>iirg , xmâ Mum- » pelgard, and anderwarts das £vaD(|;eliQm Yerkûndigt, als er aach » aach G«Df sich wandte, um seineni iha verehrenden Frennda * Calvin das Feltau bereiteiik » Guerieke, L L 8o5. Il eut beaucoup d'influence sur la marche de la Réforme^ tant par ses propres travaux, qu'en fixant à Genève ke célèbre CaWin. « Genevaenon tamconsilio » Yelhortatu , quam formîdabili Farellîi obtestatione retentus sum » acsi Deus yiolentam mîbi e ooelo mannm injiceret, » CaMnus, in PntefoL 4id Psaimos, Persécutés dans leur patrie les ProCestans fVançois évangélisèrent la SiuBse , non sans y «voir rencontré d'a- bord de nouveOkes persécutions. A la troisième Assemblée de la Société Evangéliquede Genève, société qui marche sur les traces de Calvin, pefldantqne ses détracteurs élèvent une statue à J. J. Rous- aean, M. le Professeur Gausten a dignement rappelé leurs bienfaits. « Au anHen desabominations les âmes mouraient en foule faute de

•• Vtltk

248

i566. peu d'espeninoe dévie (i). Le bon hommea tôusjour9;lan- Aoât. guy depuis son retour , el de fayct plusieurs se sont es- bahys , comme on luy avoyt donné ceste peine. Nostré bon Dieu et père vueille recevoir en son repos son fidèle serviteiur et faire la grâce à oeulx qui demeurent der- rière , de bien eourrir en la lice ^ jusques au bout. Tous les frères tous saluent. N'oublies, si vous plait, mes recommandations à Monsieur Gamier et à tous les frè- res y sans oublier Mademoyselle de la Groyx (a), tant de ma part que de celle de ma femme et nièpce , qui se re- commandent humblement à sa bonne grâce. Nostre bon Dieu et père vous multipliant ses grâces, vous conserve tous en sa saincte garde. De Genève ce a4 d*aoust.

Vostre entier confrère et serviteur ,

Th. de Bbszb.

A Monsieur Taffin , mlDlslre de TËglise àa Mets.

» nouiritore; aveugles conduits par des aveugles , elles tombaient » toutes dans une même perdition* Telle étoit notre misère, lorsque » des Evangélistes français nous arrivèrent, lorsque Dieu nous envoya » Farely Saunier, Dumoulin, Laurent delà Croix, Antoine Froment, i> Jean Calvin» Théodore de Bèze , ces hommes auxquels , après ^ Dieu , nous devons tout. » Rapport^ p. 45.

(z) Fie, Communément on croit que Fard est m<Mrt en i565. C'est une erreur» ou bien la lettre de Th. de Bèze sereit antérieuie à i566 , ce qui nous paroit peu probable.

(a) de la Croix, Peut^tre fille du martyr françois , Laurent de la Croix , qui en i53o , « comme il annonçait TEvangile à MA- » con, fut saisi, jeté dans les prisons, conduit à Paris, mis à la » torture jusqu'à ce qu'une de ses jambes y eut été brisée, et enfin » brûlé vif sur la place Maubert , pendant qu'il ne cessait de con- u fesser Jésus-Christ avec une inexprimable onction.» L /. » p. 47*

~ 249

LEITRE GXGII.

Gmltaume^ Landgraue de Hesse^ au ComULouù nlê Nas^ MU. Sur le colloque dErfurt et V affaire de Grumhaeh.

** n devoit y avoir un colloque à Erfurt, afin de concilier les l566* opinions de l'Electeur Palatin , Calviniste , avec celles des confes- Août, sionaires d'Au(;sbourg. Le dernier juillet le Landgrave Philippe écrivit aux dirétiens Evan^âliciiies de Zurich. « Wasdasgesprechzn i> Erfurdt angehet^ ist es darmit noch weitlaufftig und lassen uns » bedûncken der Churfûrst zu Sachsen sei dartzu nicht geneigt , V und tragédie sorge, v^an es zu solchem Gesprech khommen soltCi » das man mebr uneinigk aïs einig veerde. » y. Bommel, III. SBg. Cependant la réunion préparatoire de i566 fut suivie en 1667 par le colloque même , mais il n*eut pas de grands résultats : « So blieb » die sache endlich auf sich beruhen. » Pfister^ /. /. 4S0.

Qaunt au Duc de Saxe Jean-Fréderic» sa position devenoit de jour en jour plus critique.

Unserm gûnstîgen gnis zuvom, Wolgeborner lieber Yetter und besonder. Wir haben Ewer schreiben de dato Antborff den io*~ Augusû entphangen gelesen, auch darausz wie es itzo inn den Niederlanden der religions und anderer sachen halben ein gelegenheitt hatt, yer- standen ; mochten Tonn Gott wûnschen es stûnde bess- zer, boffen auch sein Almecbtigkeidt, als des die sacben ^en sein, werdl gnedige mittell verliehenn damit es allerseits zue guettem ende geratben moge*

Was das angestelte eolloquium zue Erffurdt betrifft, da wollen wir euch gunstiger meinung nit yerbalten, das die Evangelische Schweitzer, auch die Galli bey ùnserm

260

i566« heren Vatter, auch unsz, gesucht habeoo dabin zue be- Août furdern , darmitt ihrer veMohonet und ihre kirchen imd lehrer ihn demselbigenn colloquio nicht ezcludirt noch coodemniert werdan, ilin betradituiig des grossaeii Schismaiis und anders unbeils ^ 80 ob «olcber treniuiog erfolgen mocbte.

Es stebett aber nocb mitt solchem colloquio ibn weît- ^a blettem; dan diesszer convenius zue ErfTurdt ût kainfsr anderen meiiwiig angestek, dan dasz die poliû- sdie Retbe xusammen konumn und sich berathscblagen SoUen , utrum et quomodo^ quo loco et qvibus eondiUoni' hu ein colloqmum anzustellen und zu balten sey; wie wir unsz aber lassen bedûnckenn , so baben wenig der grossen berren luesten darzu, solchs colloqmum Yort- gangiek sein zu lasszen , ibnn' betracbuing das darûber die sacb TÎell dispudrlicher aïs zuTorn werden modit| acbten derohalben es werde solcbs colloquium £szmabls ihn brunnen fallen, unddassoll auchwoll nach itziger gelegenheit Vor gemeine Ghristenheit so unguett nit sein.

Der Cburferst und Heraog Joban Friedericb zue Sachr senn, wacbsenn des leidigen Grumbachs halben je lon- ger je hertter mitt sdiriefftenzu einander. Es batt Herzog Johan Friedericb dem abgesandten des reicbs ein antb<^ wordt geben, darin der Cburfïirst zue Sachsen hartt wirdt angezog^i ; solch antbwordt soll gedachter Herzog Johan Frederich ihnn willens sein trûcken undauszgehen zu lasszen, wiewoU unser herr Vatter noch gestem sein Hertzog Johans Friederichs liebten gantz yetlerlichen (i)

(i) FeUerlickem. Voyez la ramâniiie à k p. zçb

* ;

m.

251

verwamec undt gebetteo solchs einzustdlen , dan wo es r566« 5olte gesehehen , ist sich hocblich zu besorgen , es werde Aoàt. die sach a verbis ad iferbera gerathen , wilchs itziger zeîtt , dieweil der Tûrck so gewaltig herrein her tringt, je gar besckwerlicher wehr.

Wolten wir euch in guelten Tortrauwen diszmaUs nitTerhalten , und seindt euch gunstigen willen zuerzei- gen gantz gneigt. Datum Rothenberg , am ^4^ Augusti Anoo Domini i566.

WiLHsua lu 7^ Hbsssii*

Dem wùlgebomeii luuerm Uebea Teitem und besondem, Ludtwlj;^^ Graven zu I^assau , etc.

UETTRB CXCin.

Le Comte H, de Bréderode au Comte Louis de NassatL Il désapprouve les désordres des iconoclastes en Hollande j et est disposé à réprimer ces excès. Il insiste sur V assurance demandée a la GowernanAe par les Confédérés,

%* Cette lettre confidentielle de Bréderode montre de nonveau combien sont injustes les soupçons contre les principaux Confédé- rés , comme s'ils eussent excité les iconoclastes ; et qu'on ne dise pas que leur sèle commen^ après que, par raccord avec la Govnref^ Hante, ib eurent atteint leur but; car ceci est écrit avant qua le Comte eut appris que Vasseurance (voyez p. aSS,) étoit donnée.

Bréderode étoit en TCord-Hollande avec son épouse , deux soeurs du Prince d*Orange et plusieurs nobles , d*après Wagenaar ^yi^ 189 ; mus cet bistorien se trompe y quand il ajoute i « Van 't beefd- » stormen werdt, 00k tMrwijl Bredaroda ricb hieromtrenC ont- « hiddt î niets vemomen. Quant à Burgunius ^ il calomnie Bré-

262

lS66b derode oi disant : « Bndcrodiiis Uiri»ttlentiâ iDgenii apnd plebem AoAt ** ▼alidus, Anuterdamenaes et YianneDMs facile ooncitavit. » p. aa5. Bien au oontraire » ainsi qu'on lit dans un Journal (Dagregis- ter loopende van 5 Jug, i564 tôt 27 Febr. 1567 uit een oud MSJ tenu à Yianen et communiqué par Te Water , IV. 3^2 3a8 : « Den 29 Aug. deede mynbeer van Brederode , wesende in Hol- » lanty te Ytanen Terbyeden dat nyemant bem an soude onder- » staen alda«r enige nieuwicheden te gebruykeD. > H est vrai que dans le même journal on lit à la date du a5 septembre, « Te Yia- » nen worden de beelden afgenoemen. » Mais il s'agit d'un enlè- vement des images par ordre du Magistrat: plusieurs régences, même celle d'Amsterdam, le 26 août {Bor y L loi) , y avoient eu recours. Brederode étoit Seigneur de Yianen , et donner cet ordre étoit , pour un Seigneur protestant , non seulement un droit 9 mais un devoir, c Nous confessons , » disent les Calvinistes dans leur apologie , « que c'est proprement l'office et devoir du Magistrat » d'abattre tous instrumens d'idolâtrie, qui ont été dressez par l'au- » tborité publique, par lesquels l'ire de Dieu s'embrase sur tout le » peuple. Le Petit ^ Chron^ i58.*

Monsr. mon frère. Je repceu hyer vostre lettre, qu'es- toyt le aô*^' jour de ce présent moys, datée du aa"*, par lesquelles j*ey antandu les troubles et insoUances quy ce font de par dellà, et pareyllement me mandés, de Yostre part et de la part de toute la compagnye, de mes- tre ordre an ce quartyer le plus que je pourey, que le mesme n'avyengne. Je tous avyse que byen syncq ou sys jours avant la receptyon de vostre lettre, il avyont fayct le mesmes à Amsterdam , il y ast ung extrem- me désordre, à Delft , la Haye; mesmes an partant de ma meson de Clèves , pour m*an yenyr icy secouryr ce doytre . d'Egm6nt,'ungne heure après mon partement ruyn^nt

253

letout àuDgoloytre de [R^l]7e8 * ](i),toutdevaiit ma meson, t S66w et ce me dyct on ce matyn, que le mesme fust hyer fayct Ao&c dans la vylle de Herllem, desorte que je voys ce peuple sy déftordonné et inssanssé, que. an gran payne yoye commant que l'on y meaterat ordre. Je suis icy ayeq ung quarante jan^lsomes , anyyron cent cheyauls de ce quar- tyer icy. Je voyeray ce que je pourey dresser et fayie avecq toute doulceur et pryères; je ne fauldrey leurs re- montrer à la mylleur fourme que je me pourey avyser, sy cella y peult ayder. Ce cloytre estoyt désyà Tollé sans ma Tenue. J'an départyrey des jantylsommes de sa et dél- ia, Toyre ce qu'y pouront fayre, toutesfoys leurs ancher* gans byen expressément de ne s'avancer que an tout doulceur et aveq toute la modestye du monde; car il ne duyct nullement les user d'aulcùne menace, ou aultre- ment on les incytroyt à plus grandes sedytyons, quy occasyoneroyt la perte et ruyne totalle de ses pays de par dessà; et certes, quant tout est dyct, nous sommes trop bon , de s'avoyr sy peu fyë de nous et de nous ayoyr detrecté an yrey chyens, comme sy jamés ne fust esté de mère jans plus méchans , ny plus malleureus , et que sur ung seulle mot de doulceur que Ton nous donne, on nous anplye' à ce que l'on veult, après que il on fayct les ors poys, il TCuUent que nous les asseyons^ de les man- ger. Je proteste devant Dyeu et le monde que , sy je n'avoys peur que le peuples s'avanssyssent à aultre effect, quy ocasyoneroyt la totalle ruyne du pais, je ne m'y an*

(x) [Begfyes]. H y avoit trois minutes à l'est du BSus te Cleef an couvent de RéguHers.

Rigulien. (7). * enploye. i «MiTiona.

^ 254

i56& pécherons jamés, et deussyont il tout ronifire, piûsqm Aoâft. sommes este trectës , mesmes an leurs poblyqoes ser* mons, de la soHe comme il nous ont trectë; jusque au gallant Morryllon , q^j me donnât l'ung de ses jours à la table de Yyglyus le nom d*antecryst. Je les ey souhedés tous deus aveq leurs infectées satallystes et compagnons ^ dans la meson de Gonterau» Mon Dieu le beau feu que ce fiist esté ! Je n*eusse eu peure d*au1tre chose, que la fumée de ce feu ne f ust esté sy infectée de la destylaiyon que eu feyct ce frit de tant de méchantes carongnes d'ommes , que cens quy fussyont esté espryns de la fis* mée, n*eussyont tous eu la peste; car ung tdl renyn eust perpénétré byen long. Touchant des denyers que m'escrypvés, il ne nous manquerons, et sy n'eussyes des- anvoyé la procuration, conune il fust dyci à Lyre et depuis à Sayno-Tron, je vous les eusse desyà fiiyct tenyr, et ne manquerat à moy toutte la dylligence pour cela et tout ce quy concerne nostre fiaiyct: me recomandant ung mylUon de foys an Tostre bonne grâce , prye le Créateur TOUS donner, monsr. mon fr^re, an sancté, bonne vye et longue. De Egmont Tabaye , ce n^ jour d aoust t566.

Vostre du tout dedyé frère à tous wtarrjT jusqu'à la mort ,

H. DB BaSDBEODS*

Mes byen affectueuses recommandatyons à la bonne grâce de tous nos conffrères et que leur de- meure esclave à jamés , et Tyve les nobles gueus par mer et par terre !

A Monsieur, Monsieur le Ginte Louys de lïassaw , mon bon firèrcu

~ 265 ~

Avssy y aioM. num firère, sj tous troutyes bon pour i5<S6. iMMtre plus grande jnslyffyoaiyou que Madame de Parme ^^^ in*an requérasse par ces lettres de m'efifectuer an ce quar- tyer d'obvyer^ tant que il serat à mon pounryor , aus ins* aokmces quj ce font d'euhre' an aultre de pardessà^ aanUe que il ne seroyt que bon j car aultrement l'on me pourrojctTung de ses jours demander quy m'an a hj€t mesler , sy c'estoyt la bonne opynyon que l'on avoyet de moy, ou de tous quy m'an ares escrypt^ ou de tous nos conffirères de la part de quy m'an rescryprés. Je ne wej aussy , le tout à correctyon , s y c'est sagement fayct et sy à cella nous sommes byen avysé de nous lesser dëparCyr ou de nous dëportyrde nostre voullunté ou par pryères ou remontranœs , que l'on nous ast seu fryre d'ungne part et d'aultre, sans avoyr premjèrement et devant toute choses, et posposant* tousincouTényens, nostre prétandue asseurance' , assavoyr telle que TaTons demandée de ses troys Syngneurs. La néoessytë fisiyct la truye (i) troter et sy elle, je papsse Madame de Parme, mise à ce coup de pleyne autorytë à nostre androyct, sellon nostre remon- trance , Teu que die doyct ou à cesteur ^ ou jamés user de nécessyté vertu et s'arester nous donner la dycte asseu- ranoe ; asseures tous que elle nous brasse le cbaudyau sans aucre. Je vous prie, mous, mon frère, d'y pansser meure- ment , que nous ne nous coupyons la gorge de nostre OMsme couteau et creyns que pour nous montrer sy voul- luntayre d'anpécber ses ynsoUances , nos callomnyateurs ne jugent par sy après avoir esté nostre fayct, comme je

(i) Tmye. M/ de Bréderodeaimoit beanooap cette comparair son tToyecp. loe^

*]beare.*laiManlde eôlé(fNUt^oMf»(. ^raMonncc que noMaTOUoigéc^oiCte heure.

256

t566. yens que il n'an ont eu onques aùltre cfpfajinL Je seroîs Août d'avys sy l'on ' fayct la soupe aus or» poys , que Ton la leur lessasse manger. Sy à Textrëmyté on nous youlusse com- mander chose quy concernasse les pays du Roy, ses estas, la tranquyllytë d'ycelluy, de nous y anployer, je seray d'ayys jusque à la demyère gouste de nostre sang > com- me sommes oblygës à jamés , mes ayecque telle protesta* tyon que âme Tyrante ne nous eust demeyn ou après à nous reprandre du moyndre poyn de ce monde et tousjours avecque lasseurance de ses troys Syngneurs, sans nous remectre à quelque aultre heure seullement, ou de dyre rondement que nous ne nous an mesleron poyn , et yaye comme yl Taye*; et seroy d'ayys que nous demandyssyons bonne acte , de tout ce que Ton nous commande pour le seryyce du Roy et repos et byen du pays*

f No CXCIIP.

Accord du Comte Louis de Nassau auec le capitaine fFesterholt touchant une lofée de mille cheçaux.

*^ Le capitaine Westerholt avoit offert deux mille chevaux! voyez p. ao6.

La Gouvernante n*ignoroit pas que les Confédérés traitoient avec des capitaines Allemands» Eux-mêmes Tavoient donné à enten^ dre fort clairement , et ce fut même pour cette raison qu'elle différa Texécution des ordres du Roi , « sur la levée des gens de guerre V tant Allemans qu*aultres . . , pour ne mettre les Confédérés de » recbef en mesfiance avecq S* M. par pourroient arriver qoes- » tions ; iceux plus prestz que Son Alteze , léreroîent incontinent.

s*!!* ont (?). * que la dioie aiOe towme elle peot.

257

» leun gens, qU^ili tenoietit (long tenps y ayoU) eo apparence et i566. « retenue en woerdigeit , dont procéderoit une guerre civile. » ^«At HopperjMém. io3.

Cependant il paroit qu'elle n*avoit qu'une connoissance générale de la chose , et que le secret des détails étoit fort bien ga^é. Au moins la levée de cbevanx par Westerholt ne lui fut connue que danx on trois nsois plus tard* Sirada , L a83» A cette pièce , dont Toriginal slj^é) aura été remis au capitaine , est jointe une pro- messe avec la signature de Herman van WesterhoU tzu Wesleràoii; oit les principales clauses sont reproduites : entr'autres : « Im » fall. . . . auch mein gnediger Fûrst und herr der Herzog zu Gû~ > licb ander wartgelt ak in Reichssachen anszgdbe , soll ich's je^ ^ derzeit . « . Graven Ludwîg. . . verstendîgen. »

«l**M>^Ba*

Wir Ludwig Graye zu Nasaaw GaC^nellnbogan , Vianden und Dietz, Herr zu Beylsteyn , Thun kundt und bekennen hiemitt offentlich) das wir von wegen der ver- bûndnûsz der Ritterachafft und ettlîchen Stenden dieser Niderburgundischen landen zum besten, angenommen undt bestelt haben , und nemen an und bestellen inkrafiBt dièses > den edlen ehmyesten Herman von Westerboldt zu einem Obriaten ûber. dausent guter gerûster pferden j welche er yon wegen gedachter ritterschafift und stenden soll in wartgelt feitig balten so wie im verordnet , inen und uns im fall der nott , wenn er darzu erfordert wûrdt Ton uns , trewlich und ebrlich, wie einem ehrlichen von Adel undt andern zustebt^ zu dienen. Wie wir im desszen nacb gelegenheit der zeit weitem bescheid und bestal- lung geben werden. Mittler zeit soll es also gebalten wer- den, das er aufF zwen monat, als nemblich September

und October, die gemelten dausent pferd, wie obenge- a 17

268 -

i56âL sagt, hin wartgelt ferdg halten soli , und hatt auff das ▲oét pferd entpfangen den monat zwen daler und ein halben ; dessen soUen sich dieReutter Terpfliehten gegen im, kei- nem apdern herm dienst zuzusagen oder zu leisten, bisz auff kûnfitigen Januarium des folgenden siebeu und sedbt* zigsten jars, on unseï^ Torwisaen und bewilligung; Im fall aber andere herren , vorbehalten den Hereog Ton Gulich weiter wartgelt geben, soll uns gemelter Wester- hold dasselbig fûrderlichst zu wissen thun ; woUen wir in ' femer berichten wes er sicb hierin gebalten soll, auch wo innerhalb zweyen monaten S^embris und Octobiis die Reutter auffibuziehen und m volte bestallung zu tret- ten, aufgefordert wurden , soll inen das wartgelt an iren besoldung nicht abgezogen werden. Wo fem es dan audi daizu keme das gemelter von Westerbold Ton uns in Tolle bestallung erfordert wurde, soll er gleich und nicht anders gebalten werden, als die die Deutsdien Reutter Ton Kon. Mat. ausz Hispaniên im letzten krieg, so er gegen den Ronig ausz Franckreicb gefurt, gebalten und bezalet worden sein. Solcbs baben wir zu urkundt und groszerer Tersicherung aiso zu balten, mit underschrei- bung imsers namens und andrûckung unnsert secrets wollen befestigen und bestetigen« Gescbeben zu Breda den 3o*" Augusti im jar i566«

UUD.

259

LETTRE CXCIV.

a CcmiêSie Juliane à êonfiUle ComieLouis KaséoiL Elle hu témoigne ses ¥wes inquiétudes et bdreeomnua^ dede se confier en Dieiu

%* On Délira pti cea ligneB sans attendriBsenent^ etl^ODpeut iS66* juger par elles de Tesprit dans lequel une mère , aussi pénëtréede j^o&L l'efficace de la prière Chrétienne , a du élever ses enfans,

Was ich aus meutterllcher treuw allezeit liebs und guet3 yermagh zuvor , wolgeborner freundlicher herlz- lieber son ; mit beschwertten gemeut hab ich geheort mit was grossen gefar und schweren hendeln Ir jtz bei euch behaft seindt. Die heilige Dreifâlttigkeit weol euch be- schûtzen undbeschermen^das Ir nix rot' oderdutdas wie* der Gottes wort underen ewer sellen seligkeit sei |

auch das landt und Leuden gereîchen mag y und

das Ir euch menschlich weiszheyt und gutte meinung nit last verfeuren , sunder das Ir mit allen fleisz euwren him* lischen Fatter umb seinen Heiligen Geyst bittet , das Er euch euwere hertzen erleut*, dasir sein Geotlichwort, so TÎl an euch,feordert und nitdor wieder handelt^ und aile* ffe^ das ewig mer liebet dan das zeitlich ; dan disse ding kennen^ an^ den Heiligen Geist nit volbracht werden, darumb dut beden hoch vonneotten ^ dan der beose geist Wert nit feiem; darumb bitten ich dich, mein hertzUeber Bon, du weollest in der forcht Gottes leben, damit dich der Teindt in den geschwiendea nit erscMeyg. Ach ! wie beschwert is mir mein gemeut, was grosser sorg drag ich vor dich ! was ich mit betten aus kan richten , sal bei

' rtthet. * erlendite. S konnen. 4 obne.

^

260 -

i566« mir meoglicher fleLi nit gespart weiden. Der barmheit- Août zig 6ot weol es ailes zu einem selîgen gutten end achic- ken y und diejenigen die es crisdich und wol meynen, nit ▼eriasseo , und euch aile yor allem ûbel beheutten. So vil dasjenig belanckt das du yon meines sons Heynrigs gewessen schulmeyster bdiummen hast , welges wie du schreibst mir zuschickst ^ is mir noch nix zukummen ; ich bin aber bericht worden , meine dochter Juliane und Madelena seoUen's bei sich haben, welge noch nicht kommen seindt , welgs mich yorwundert wie sie so lang bleiben , dan seider sie ausgezogen seindt , hab ich keine botschaft yon inen bekummen , hoffe aber allen tag das sie kommen. Got geb inen glûck. Hertzlieber son, ich schicke dir hie eyn kortz gebet y bitten dich du weoliest es allen tag beden und den barmhertzigen Got in allen deinen sachen anrufFen , und bitten das Er dich yor allen beossen be- heutten weol, und dich leyden den week der Ime gefellig ist yon hertzen, so yorlest er dich

eyn glûokselige gesun* de zeit und ailes das neutz und gut ist

bescheren und dich in seine Gottliche bewahrung aile zeit erhalten; ich wil auch fleissig yor dich bitten, las du auch mit deinem gebet nit nadi. Datum DiUenbei^ den letzten Augst Ànno i566.

Deine getreuwe Mutter allezeit ,

JULIANB GrBFVIN zu NiSSAW WxVWB.

Dem Wolgebomen Ludwîgen, GrafTen za NassawCatcenellenbo- gen etcmeinfireandlidicrherU- lieber sohn ,

!bu h'ânden.

261

%

t LETTRE CXCY.

Le Prince tT Orange à Henri Duc de Brunswick et muta- tis mutandis à Philippe et Guillaume , Landgraves de Hesse, au Duc de Clèves et au Comte Gunther de Schf^artzbourg. Sur les excès commis dans les Pays- Bas ^ et particulièrement à Anvers.

%*" Le Prince étoit revenu le a6 août à Anvers. On lui donna i566» une garde de 60 hellebardien. Le a8 il fit exécuter trois icono^ Août, dastes. Après de longues délibérations il permit aux Calvinistes, peu de temps après également aux Luthériens , les prêches et Texercice de knr religion dans la ville. Cet accord fut publié le a septem- bre; cependant déjà dans cette lettre le Prince écrit qu'on a donné la permission.

U eut soin de faire restituer promptement les Eglises au culte catholique. Dans une lettre de la Gouvernante au Comte de Hor- nes, du 4 septembre, on lit : « Touchant la restitution du service » Divin en Tournay , ce me sera plaisir d'entendre qu'il y soit ai taictinoontineot, et les Eglises restaurées, comme à oommenehé^ » U Prince d'Oranges en la ville d'Anvers» » Procès éCEgm. II. 38 1^ Quant à la permission « des cérémonies héréticques et de prescher » dans la ville , de ces deux poincts se monstra son Alteze fort » mal contente. » Hoppêty Mem, p. io3.

Unser freundlich dienst und wasz wir mehr Ilebs und gutts vermûgen allzeit zuvorn , hochgeborner Fûrst , freundtlicher^ lieber herr ohm und Ordensbruder (i).

(i) Ordenshnfder, Henri, Duc de Brunswick- Wolfenbûttel , en 1489» mort en 1&68; longtemps ennemi. fougueux des;

~ 262 ~

i566. Demnach wir Eur liebe hiebevhor geschriebeD , dasz die Âo&t. sachen in dieszen landen so seltzamb und gefâhrlich stun- den , da die Kon. Matt. , unser genedigster herr , nit bey zeytten zusehen und in hetrachtung der itzigen zeiten und diszer landen gelegenheiten , der relligion halben, ettwaa zulaszen und ûbersehen wurde , dasz sich woll eben ein solichs spiell albier erheben mochte als vor wenig jaren bey unsern nachbarren in Franckreidi ge< weszen , Demselbigen nach y woUen wir Eur Liebe zue underhaltung unser yertrauten correspondentz , gleich* wol mit gantz beschwertem gemuete , freundlichen nit Yerhalten, dasz ahm Montag den negst vergangeneu 19**" monatztag Augusti, in Flandern etiiche kircheD ahn heUem, klarenn tag beraubt wordeo seint, und alas wir deszelbigen tags^ uff erfôrderung der Hertzogin xu Parma Regentin , nahe Brûssel von hinden gezogen und solclie zeittung unsers abweszens in disze stad gelangen , so haben sich ahm yolgenden dhienstag kegent abent umb sechsschlageungefahrlich) ein hau£fen leichtfertiges geûndlins auch alhie zu Antorffin die hôchste kircb ▼er-' fïiget, die darin aile altar , grosz und klein , mit allenstei* ^ neren, meszenen und holzerenJaeiiigen tafFeIn und bildern, sampt allen anderen kirchenornamenten , nichts ausge- nommen , miszbûcher, briffe und gewandten , gantz und gar in stûcken zerschlagen , zerriszen und yerwûstet ha- ben ^ und als solichs des orts also verrichtet geweszen, seint sie da dannen yon kirchen zu kirchen gelauffen , und in allen kirchen , klostern und cappellen , die gantze

Luthériens. £n x543 la ligue de Smalcalde l'expulsa de ses Etats: plus tard il demeura quelques années en oaptivité. U paroit que personnellenient il alfectiounoit (e Prince : voyez la lettre 198,

263 ~

tmcht ûber , dermaszen hausz gehalten y da« ahm volgen** i566. den mitwoch kheine kircb noch cappell in der gantze Août stadt yerplibeû y darin man biaz ufF heutigen tag der alten religion naoh eine eintzige mesz oder gottesdhienst bette halten oder celebriren mogen. Was sie aber ahn gulde- nenitnd silbem omamenten, als: kilcbén, monstranoen, patemoster und dei^leicben andem Uynodien bekbom- men, deàelben haben etiicbe einem erbaren rath difta^ atadt, kegent ein erkendtnû3 solcbs entpfangs, gelieCEert und zugestelt, und konnen woU dencken daa danit ' allent* balben recht zugangen sein wirdt. Es ist aber solicbea nit allain in diszer stadt bescbeben, sondem fieist zu ei- oer zeit aha andem mebr orten ^ als; Toumay , fillecbell , Breda, Amstârdbamb , Mittelburg etc. aueh ergangen nnd ako bejnabent die gantze weithe ûber , durch aile disze lande geflogen gedhann/Der Almecbtig, Ewige, gûtiger Gott woUe seine genade verlebenen das aile sachen wiederumb zu voriger rube und recbter rûstlicber liebe und einigkeit kommen môgen*

Wir konnen auch woll eracbten dasz dièse bandlung unserm genedigsten Hem, den Ko. Mat. zu Hispanién bocbUcben misfollen und sie betrûben werde , wie diè den auch uns selbst nit weniger bewogen und uns Ton bertzen leidt seint ; und konnen es gleicbwoll nit gebes- zern, dan das volck ist dermaszen wieder die Hispaniscbe Inquisition und ait relligion erbitzet und erbittert gewes- zen , das bierin kliein mittel zu finden , und bette ire Mat. die Inquisition in diszen landen vorlengst abgescbafitt, wie wir und etiicbe andere unser ordensbrûder ausz un- dertbanigster treuen ire Mat. geratben , so zweiffelten

* da nicht.

~ 264

1&66 wir niti es soit unser herr Gott die alte Gatholische ret- \oùu ligion yil beszer underhaken und soliches stûrmen und zerrurten noch lange zeitt yerhûtet haben (i).

So hatt man nuhn ûber den entpfangenen spott und schaden, nitallein die in^piisition abschaffen, sondent auch der neuen relligioa einen fireien , offaen plate allent* halben , wie auch innerhalb dieszer stadt , eingeraufamet und yergonnety da sie nach irer ordnung sicherlîch bej* samen koinnien und hinfurter predigen lasven moge», hat man anders groszer gefieihr und unrath verhûten wol* len ; gleiofawoU anders nit , dan bisz das die gememe sten- de dieszer landen zusamen kommen , und hieiin solche wege und niittell bedencken und yerordnen, dadurdi solche innerliche iirungen und zerrûltungen uffgehoben und ein endlicher bestendiger relligions-und Landfiriede iifl^richt und gehalten werde,darzu [muge] die Kon. Mat. und auch die firauw Regentin iren will albereits ' gcgeben.

Und yerhoffen also das unser gn. herr die Rôn. Blatt. dieszer ursachen wegent, und dan auch derhalben das derselben gemahel erst kûrtziich von einer jungen doch- ter Mutter worden (a), baldt herauszer kommen und aile

(i) Haben, Les expressions ici et dans l'alinéa suivant sont choi- sies de manière à ce qu'elles ne puissent ni choquer un zAé Catho- lique , ni déplaire aux Princes Luthériens.

(a) Mutter worden, « Au mois de septembre, écrit ffopperiMé- mor, p. xo7.)« le jour daSt. Claire, la Royne se delibvra de aa Fille » première-née, appellée IsabellaXlaija Euf^ia. > C'est une erreur de date : le jour de St. Claire est le la août, et Hopper lui même communique ce jour cette heureuse npuvelleà VigUus, « Regîna » hac nocte, inter duodecimam et primam, filiam peperît. v £piit, Hopp, ad yigL p. 96.

265

sachen selbst versehen und in on gute rusame orde* T566k nung wiedenimb brengen belfFen werde, darzu danGott Aoàt^ der Herr sein gnad und glûck yerlhenen wolle.

Sunst stebet es in dieszen landen nocb idmblicb woll iind begeren anders nicht als (ride und einigkeit, und bat sicb das gescbrej von Hert^og Erichs werbungen al- bierauch etwas Terloren* So horen wir von Franckreich besonders nicbt, alkin das man sagt der Printz von Gondé soH etlicb tbausent zu rosz und fusz beysamen baben, und uff den frontieren von einem ortt zumandern ziehen, und uff diesze bendell und lande gut acbtung ge- ben ; wurden wir aber etwaa gewis^ oder weitters bierin ▼embemen, so môgen uns E. L. zutrauen das wirs der- selben nit verbahen , sondem sj es ufFs furderlidist wis- zen laszen wollen , wie wir uns den zu E. L. , die wir biemit dem Hem in gesundheit zu erhalten bevelben , in gleicbem irertrauen aucb verseben. Datum AntorfF abm letasien Augusti A^ 66.

Wjlrslm Paiim zub Uraiiibk.

Ahn herm Heiarichen Henog zu Braunschweigh. Et mutatis mutandis, Ahn herm Philipsen Landgraf zu Heszen^

. Wilhelmen ^-^ -^ Wilhelmen Herzo(; zu Gûlich.

Gûnthera Graf za Schwarzbiu*g.

266

LETTRE CXCVI.

/^ Comte Jean au Comte Louis de Nassau. Béponse à la lettre i84«

lS66* %* Cette lettre est très remarquable par le ton naturel de foi et Septembre. P^®^ ^^ 7 règne. £n général il y avoît sous œ rapport beau- coup de différenoe entre les Princes Protestans d'Allemagne , et te ' Plrîoces et Nobles reformés de la France et des Pays-Bas. Cbes eeoL^ ci on ne trouve pas souvent la même pureté de motiiai et il parott que les Cours de Paris et de Bruxelles n'avoîent guères une - influence beureuse sur leur caractère et leurs moeurs. L'Allemagne , an con- traire, produisit au i6 siècle un nombre considérable de Princes « dont la vie, malgré leurs imperfections , malgré leurs yices^ servit de témoignage à la sincérité et à l'eflicace de leur foi : nous met- trons en première ligne Frédéric le Sage, Jean le Constant , Phi- lippe de Hesse , Christophe de Wurtemberg. « Es waren krafU^ , biedere, meistens geradsinnige , uneigennùuige , immer zu gan- » zen Maaszregein aiif Leben und Tod entsch1o:»eDe Mânner. » F, Rommely I. 9. Nous regrettons de lire dans l'histoire de M. Bil- derdyk : a Het Protestantismus der Duitsche Yorsten bestond uit f zucht tôt onafhanklijkheid van den Keizer , volkomener opper* » macht, bevr^'ding van een uitheemscb geestelijk gezag , vrijheid » Tan meer naar willekeur te trouwen^ te onttrouwen en te her- » trouv^en, het aan zich trekken van kerk-en kloostergoederen, enz. » enz. » VI. aa8. Des motifs peu loubles auront sans doute influé quelquefois chez eux sur de grandes résolutions , mais pour porter un jugement tel que celui qu'on vient de lire , il faut ignorer pres- que entièrement l'histoire de ces illustres héros de la foi.

Wolgepomer, freupdlicher, lieber bruder. Nachdem E. L. in deren letzten schreiben ahn mich begertt das ich derselben ein kurtz consiUum wolte stellen lassen, dar beneben auch GrafF Ludwigs von Witgensteîn (x)

(i) Lttdwig V, fFitgemstein. Louis Comte de Sayn et Witgen-

-- 267

und mein bedendien und guttachten mitthèSen, was dem x566. g^ndn man und armen leutten daenieden zu rathen setn Scptambfe, mocht , das sie sich in der jtzigen leufften , sonderlich mit ahnrichtung der predig GottUohes wortts und rechten Gotlesdienst, yerhalten sollen, wie man aie uff dem rechten weg bey billichem géhorsam, Ton krieg, au£F- rhuer , einnemung und zerstôrung der Idrchen und an« dem ungepûriidien fûmemen gegen ire hohe^ und niedereobrigkeit undsonsten^underweisen und abhalten moge :

Als thue derselben ich hiemit vierkurtzer Consilia fiberachicken, yersehe mich es werden die unserezu Siegen aodt eines gestelt haben , und brieffazaigem euch zuekom- men lassen ; und Wiewoll die drey mit dem gedrûckten etwas ungleidi, wieichden derselben bedencken so in den nechsten jahren auszgangen , in kûrtzem noch ettlich mehrbekommenund E. L. zuschafFen werde, so werden E. L. in denselben doch die ungleichait der zeit , leuff und sachen zu bedencken und zu underscheiden , auch darausz yras zur sachen dienstlich ist , zu nemen wissen. Was den unser beiden bedencken ahnlanget , will ich euch nicbt verhalten das 6. Ludwig Ton Wittgenstein Tom reichstag zu Augspurgh in Italien , sampt seinem famder , Tcrzogen ^ und noch nit widder ahnkomen ist.

Wiewoll nuhnin diesen hohen und wichtigen sachen, welchs nit aUein das zeittlich leib, gutt und ehr, zerrût- tung aller régiment , pollicey und Terderbung land und leutty sonder auch dasewig, die seligkeit ahnlangen, gut-

stelny doDt en i586 , le Comte Jean de Nassau épousa «n troisiè- mes noces la fille aioée Jdiaooette.

268

i566* tes raths hoch Tonnotten , ich auch fiiir mein persohn das- Septembre, idb za thun nicht allain ynï&g bin, aoodeni als eîn Cbris* ten mich schuldig ercken , sb befiiui ich aber dieselbe leider ûber meineii Terstand und mâne einfelt zu boch sein, will alao was ich mit meinen rath nicht befiurdem mag, Yon Gott , welcher der beat und {umemst rattgeber in diesen sachen ist j sorieli do mehr erbietten' hel£Eeiu

Und diewdl aber disz sachen sind , daran, wie E. L. als der yerstendigbesser dan ich wissen , hoch , mercklich und vieil gelegen , und solche sachen sind welche màxh Grottes wort und willen^ und mit mchten nach der men- sehen guttbedûncken, fantasey undwolgefallengericht und verhandlet sein mûssen , er auch allôn Der ist der dieselbe r^itt, furet, durchtreiben und widder ^er menschen willen erhalten und haittthaben kann und ^rill,

So werden £. L. diejenig so bej euch rath suchen und bitten, zweiffels ohn, zur busz, becLerung*, und ahnruflung zu Gk>tt, dassie demselben die sachheim* stellen, yertrawen, auf Ihnen allein und kheine men^ schen sich yerlassen, woll wissen zu vermanen und yon andern fîirgenommeni unbillichen Qiuteln abweisen^

Und werden K L. auch meins yerhoffens sich in diesen- sachen selbst aller gepûr zu halten und woll yorzusdien wissen ; dan es warlich sachen sind , darzu emsiges gebetts^ und yleisiges yorsehens hoch yonnotten thut, damit man weder in einen noch den andern theil zuviel oder zu wenigthue, sondem uff dem rediten stracken weg bleiben und yerharren moge.

Und weisz ichsonsten in warheit nit wie den leuttenda- nieden zu rathen sein raocht; dan das. sie eigenesgewalts

' erbitten. ^ Jtekelinm^.

269

den Gottesdienstahnzttrichten sicbunderstehen andahn- i566. massen wollen, will, menschlich darron za reden , nîcht Septembre woU mûglich sein ; hielte aber darfur dastnan ihnen nicht besser dbienen konte, dan das man mit allem Tieisz lind forallen dingen, reine, recbtscbaffene^ christlicbe und eif- fiîge lebrer und predicantten baben moge, die nicbt ire èbr oder nùtz suchen , zu krieg und uffirubr rathen, son- dem vielmebr Gottes ebr und des volcks selîgkeit und wolfaid mit einen rechten ôfFer und emst sudien und meuien.

Dweil es aber scbwerlicb fallen will nacb nottur£ft recbtscbaffene lebrer gnug zubeckomen, so konttman doch yiell gutts mit dem au8zricbten,dasnianallerley bûcher der unsem , so Ton den Calçinùmo und anderen irrige opùuonîbus unbefleckt, bette vertiren, im druck auszgeben und under dem gemeinen man kommen lassen^ damit derselb so^iel do basz in Gottes wort erbawet und underwiesen werden moge.

K L. kan icb sonsten, dweil idi itzo in eill yerreitten nuttsz, weitter nicht scbreiben , will sich auch nicbt woU aile ding sidier ûber feldt scbreiben lassen.

EL L; zu dbienen baben sie mich altzéit mit treuwen vleisz bereit und willig, thue dieselbe dem Almechtigen hiemit bevelben« Datum Dillenburg den i*** september Anno 6&

E. L. Getreuwer , dienstwilliger bruder ,

JovAir.

Dem Wolgcbonien Ludwîgen^ GraTennsu Nassau^etc mS»l4*ai{en

.^ 270

* LETTRE CXCVIt.

Lb Comte de Berghes au Comte Louis de Nà$$iaU

d^un mùustre protestant

1 566. Mein firûntlich dienst und wasz ich zu jeder zeit liebs und Septembre, gnfft vennach zuTor, Wolgebomer, (rantlicher, lieber 6chwager. Zeiger dieszes , unserhoffprediger^hatt sich in meiiiemhob ein zeitlanck mitlerungh undpredîgen und an- ders nach Gottes wordt auffrechtigh und wol gehalten. Dweill dan nun Tonn tagh zu tagh, und jhe lenger jhe mbery dem Almtchtigen lob/ ebr unnd danck , dasz EuangeUum Chrtsti bin und widder o£fentlîcb und leuther am tagb Terkbûndigt unnd gepredigt , ist er yorbabens umb sich destobasz und freier zu ûben und zu gepraucben , sicb in eine gemeindt, und daselbst allen mûglichen fleisz, mûbe und arbeidt, umb dasz nocbduncker, grob und aimpell folck, nacb seinem besten yermâgen mît Christi Iber zu erleucbten , und dennen dieselbige einzubilden , zu ergeben; bat er derhalb um micb underthenigh und demûtiglicbgelangenlaszen^icbime jegenwûrtigen vor- •cbrifft anE. L. mittbeilen woll, dasz ich ime dan seiner pitb balben nit bab abscblagen kbonnen; derhalb an £• L. mein freuntlich gesinnen dieselb obbemelten zei- gem, als fem mûglich, umb ein gutte condition und gelegenbeitt da er sich gepraucben und ûben mûcht, zu ûberkhommen und zu erlangen , befurderlich sein woU- ten; daszelbigh hinn widder nach allon meinem vennû- gen in sollichen oder dergleichen jegen K L. zu yerschul- den, byn icb geneigt, dieselbige ich hiemit dem Al-

271

mcditigen in seînein 'Gotdichen ichûtz iind achûrm i566* erapfelhen thun. Datum Bergh , am sontagh deti ersten Septemlire. Septembris Anno 66.

E.' L. goutwiUiger broder ,

WlLLBM GrATB Za DBM Baa6iJ& Dem Wolgebornen Lodwicheo , GraTen sn Nassau, CatzeneUenbogen , Vianden nnd Dîetz, mainem frûntlichen, lieben Broder nnd Schwagern.

«W1V

cxcvin.

Le Comte Louie de Naseau au Prince tTOrange. Sur les priparaUfe de résistance à des mesures violentes du Moi.

Monar. Ce matin est retourné Tostre escoutte d'Etten du Goronel 6eoi|^ yan HoUe, lequel m'ast rendu conte de sa commission en [brien] , par treuye les affaires de ce quartier en asses bon estât et à nostre adyantage, comme entenderes du dit escoutette. Il me semble qu*il serast bien nécessaire que tous eussies incontinent escript au duc Henri (i) , luy advertissent Testât de ce Pais-Bas, tant pour prévenir aulx f aulx bruicts qui peulvent coup- rir de nous touts^ que pour entretenir la correspondence et bone affection qu'il vous porte. Quant à l'enterveue du couronel et demoy, latreuvebien fort nécessaire» mais je craings que le temps à présent ne le permettera

(i) Ee/ui. Le Duc Henri de Bmnswicky auquel le Prince aToil déjà écrit ; voyes la lettre igS.

^ 272 ^

iS66, point ; toutesfois me rapporte à ce que ^tne vouldreft Septembre, commander. Touchant du mis en ayant du dit Georgp van HoUe pour Fasseurance des trois mille chevaulx et certain nombre des piétons , le treuve fort raisonable et bien nécessaire , oires que ce ne fust sinon pour gaingner leur obligation d'amitié 5 pourtant nie poures niandef yostre bon plabir. Et tout cecy ferast roestre au Roy ung peu d'eau en son yin. Jevouldrois que je puisse estre une peux des heures auprès de vous, pour prendre résolution sur tous les points les plus nécessaires. J'espère que les affaires d'icy parmetteront que je pourres faire pour de- main au soir ou après demain devant disner ung tour vers vous^ et de poUrrois revenir icy pour achever le toi]^. Toutesfois j'atendrai vostre responce. Je ne fais aulcune doubte que vous bourgois obéiront à ce que les vouldres commander. Ainsi aiant receu vostre résolu- tion ne fauldrai de la fiiire exécuter.

Je vous a y envoie un boucq lequel trouvoitt hier au bois de cerf (où je vis beaucoup des bestes, tant cerfs que aultres) si bien à propos ^ que ne luy povois refuser ung coup de harquebouze et de bien venir ay adressé à ung qui est en si bone venèson , come n'ay guerres veu. Je vous asseure que vous bois sont bien repeuplés , car vous aures l'année qui vient plus de vint cerffs chassables , sans les

fens de l'autre année et ceste présente De Bréda

ce a de septembre Anno i566.'

Vostre très obéissant frère à vous faire bien humble service, Louis db Nassau. A Monsieur le Prince d'Oranges.

273

LETTRE CXCIX.

Le Prince d^ Orange au Comte Louis de Nassau, Sur les mesures à prendre à Breda,

« *

Celte lettre et la précédente se croisent, ainsi qu*il paroit par la 1 566» date: d'ailleora la lettre igSn'est pas relative aux qffairesde Brtda» Septembre. Dans cette vilie les iconoclastes avoient fait beaucoup de dégâts.

Mon frère. Jay suis esté très aise avoir entendu par Tostre lettre que les affaires de Breda sont en melieures termes que avions pensé, néanmoing pour autant que lebruict est par tout si gran du gran désordre et pillerie advenue; et que plusieurs villes de mes gouvernemens prenderont regart comme Ton se conduirai là, seroit bien nécessaire y faire quelque démonstration et point seulement en la ville de Breda, mes aussi aulx vilages tebL désordres sont advenues, et peult estre que cela serat cause que demeureront plus paisibles pour Tadvenir. Et quant à les accorder les presches deans la ville, suivant leur requeste, vous scaves que j'ay la loy par escript par mon supérieur, ce que ne peus altéré' ,ny le vauldrois mesmement pour point donner piet à mes gouverne- mens, qui porriont dire: puisque le permec en ma ville que je suis vassal , que tant plus librement le porrois concéder aulx villes de mes gouvernemens; ce que toutesfois Madame me défende expressément , parquoy leur porres assigner quelque [propice ''J plasse bors de la ville et sur tels conditions mentionés en vostre contracta attendant ce que Dieu en vauldrat ordoner. Quant aulx

' «kéror. ' Ou propre. Peut'^être anssi un mot signifiarU voisine fpropè). t l8

274

ij66. piétons ) treuve fort bon qui soient licenciés , mais je Septembre, j'- «'ii -.• ^♦i

' désire qu il en demeur toujours cent a la maison , assavoir,

cinquante harquebusiers et cinquante picquenirs , et si TOUS puissies tant faire, que ceulx de la ville les voulus- sent tous paier ou pour le moings la plus gran part, en . recepverois plaisir , sinon regarderay les entretenir moj mesmes, car de ma bendenese vault fier, car elle ne porra demerer longement là, ains aller au frontières ou aultre part (i) il y aura de besoigne; sur tout vous prie que regardes que soient gens de bien et souldas, et ne porra ester le paiement plus que six florins, dont vous prie me mander vostre advis; quant aulx Valons, les por- res licencier, les donnant quelque chose dont qu'il aient satisfaction ; si esse qu*i seroit bon qui demeurassent tant et si longuement | que les aultres soient prêts et en or- dre. Monsr. de Toullouse (a) ma dictque les milles escus sont prest , dont luy avies parlé , rest à sçavoir à qui il les déliverat , ce que me porres mander; et sur ce , mon frè- re^ me recommande à vostre Ixmne grâce, priant Dieu qu'il vous donne Sa grâce. D'AnvcTiS ce % de septembre Anno i566.

Vostre bien bon frère à vous faire service ,

GuiixAuiiB D8 Nassau.

Les affaires d'issi se portent raisonablement, mais nous craindons le plat pais , qui me cause tant plus voloir entretenir les cent testes.

A Monsieur le Conte Louys de Nassau, mon bon frère.

(i) Part, En octobre le Prince, partant pour la Hollande, se fit accompagner par sa compagnie d'Ordonnance forte de a6o chevaux. i'k) Toullouse» Jean de Marnix.

275

UBTTafi ce.

Le Confie H. d^ Bréderode au Comte Louis de Nassau. Il se plaint des menaces contre les Confédérés , et de* mande des expUcaU'ons au sujet 4$ l'accord av^ la Gouvernante.

Monsr. motifrère, corne tous ces gantylhommes sont i566. an gran perplexytë de voyr les affayres aller de la ê(Mrte ^ieptembra. qu'y n'espéryont , et ne sachant que ce veult dyTe, m'ont requys tous vous renToyer le porteur deceste, Helpen« dam, lequell vous dyrast ce que il ce passe. Les pk^ qnas que Ton publye icy tous les jours , les menasses que l'on nous feyct à tous , nous menassani; d'eiyre à heure de k oorde, jusque à dyre ung moynne an puMypque : « Yoyes * TOUS ot beau Syngneur de Bredero«ie, devant qu'yl » aoyct vuyt jours ^ il sepat pendu par son cqU et estraur w gellet' ) « et ung monde d'aultres méchancetés que ses gent]dshommes sou^Trent tout heure. Le présyden de la Haye ast fayct éryger ung gybet à la Haye, ou que il dyct avoyr cherge exprès de les fayre tous pendre, e( oonunandant que Ton le fysse grant asses, que il seroyct orné d'uyne belle grande compagnye, desor|e que Ton l'a fayct troys foys plus gran que Ton ast de coustume. Je ne doubte, sy ce veult joi|er à ce jeu et d'estre sy lygyere que d'user de telles et samblables termes , que ung paatyn on ne le trouve au dyct gybet des premyers pendu^ et an vyengne après quy an vouldvat. Je ne sey que panssep de nostre fayct. Tey veu ce que Helpendaim Tfî'ast

276

i566. aportë, ce que je ne puys aulcunement antandre, nycom- Septembre, prendre, mesme de nostre Gompromys, quy est anychyllë antyèrement (i). Tey tousyours panssé que la seuil mort nous pouToyct séparer du Compromis, sans aultres mil- les petytes ny grandes ocasyons, et sy d'aventure je l'eusse seu ou panssé oitrement, certes je ne m'y fusse onques mys. Je lesse doncq ung cent et synquante pour le moyns que j*ey syngné. Ces jantylshommes tous ne lessent d'e*- tre fort troublé de yoyr les a£fayres ce porter de la sor te, qui est l'ocasyon que yous supplyons nous tous de reche£F nous mander ce qui est de ce fayct icy, et que quelq'un des députés veuylle prendre la payne Tenyr ung tour jusque icy , pour nous fayre antandre byen au long ce demyer trecté; car sur mon honneur perssonne de nous aultres ne le peult comprendre, et Toy que sy les af- fayres demeurent an tels termes , sans leurs donner aultre satysfaction, il an pouroyct esouldre ung gran malheur , car chesqun avyserat de ce mectre hors du danger de la corde et vontr désgà, dysant clerement que Ton les mes^ ne et se voyent mené tous les jours à la boucherye, ce que il ne pansseht an manyèr du monde ayoyr meryctë ^ pour ce estre allyé areque nous deus, ausquels il ont désyr de serryr jusque à la mort. Au reste le dyct Het pendam tous dyrat ce que il ce passe par icy , et nefeys doubte que l'on ne vous farcyrat de myllion de bourdes que l'on vous dyrat de moy, qui mast occasyonné pa-

(x) Jntyenment, Parle traité du a5 ao&^ car c'est sans doute ce quellpeodam avoit apporté. Bréderode a'eutdonc pas écrit oom- me M. Te WaUr\ «Dit Yerdrag looet, zooder twijfelygehoudeo wor- » den Toor deD gelukkîgsten uitslag van 't verbond en de ameek- schriftender Edelen. > I. 425. Voyes aassi ci-desaus p. a4i<

277

reyllemeitt TOUS anvoyer le dyct Helpendam, lequellne i566. m*ast abandonné d*ang seul pas^auquell ey anébetgé tous Septmnbre.' dyre le tout, et pour tous rendre certeyn de toutes nos afTapes de par dessà. Atant, Monsr. mon frère, pryerey le Créateur tous donner an sancté , bonne Tje et longue , me recommandant byen humblement à Tostre bonne grâ- ce. De Egmont, ce 3"^^ jour de septembre i566.

Vostre du tout dedyé frère à tous fayre serTÎceàjamés,

H, DB Bhedbrodb.

A. Monsieur mon frère y Monsieur le Conte Louys de Nassaw

'LETTRE CCI.

Les Seigneurs cTAudrignies et de Lumbres au Comte

Louis de Nassau.

Ces deux Seigneurs avoient été envoyés à Valenciennes afin d'user de leur influence pour calmer le peuple: Procès d'Egm. H. 465. Maïs ik ne purent guères s'entendre avec M. de Noîrcarmes. « Consnltus a Magistratu Noircarmius mandatam foederatis juris- » dictionem negat : multa nihilominus uterque proponit. » F. d, BoeTf p. a8d.

Us desiroient savoir la marche tenue par le Prince à Anvers. £n effet, sur son exemple tous ceux qui ne s'étoient pas entièrement ralliés à la Gouvernante , croyoient devoir se régler: les Accords avec les protestans , à Tournai par le Comte de Bornes , à Malines par le Comte de Hoogstraten furent conformes à Farrangement que le Prince avoit conclu.

' Ecrite par U Seignmr ds Lumhres,

278

iS6& ^ Monsieur 9 oiaiit donné particulière adv^rtenoB à iiicmft' '^eptoabrà. le Prince de no9tre besoigne en ce lien , nous ne poursuis ▼rpnaplus oultre ces arres' pour ne tomber en redite ^ asseurés que monditSigneurvos' en fera part: sans plus nous vos supplîrons avoir pour agréable de tenir la mein qu'il lui plaise nous doner particulière advertenoe de h forme qu'il a tenu en la procédure de ses dessin pour la conformité de lentreprise d*AnTers, aTccque Tostre advis sur le mesme faict, affin que par l'exemple du dit besong- ne ou quelque auUre conseil salutere, nous puissions me- ner le tout à fin aussi heureuse que les commencemens hous semblent promettre. Si cependant il se présente quelque aultre chose, nous ne fauldrons tous en faire pSLVU A tant nous prirotls Dieu, après nous estre humble- ment recommandés en vostre bonne grâce, qu'en vos Monsieur, il contittuela sienne saînete. De Vallendennes^ t)B tf de septembre i566.

Les entièrement prêts à vos faire service

en tous endroict , Ghahles lb Revel. Gcislain de Ftenitbsj A Monsieur , Monsieur le Conte Ludvick de Nassau.

LETTRE CCII.

Le Comté eCÈgmont au Prince (TOtangeÂl part pour la Flandre; se défie de la Duchesse.

à

« Le Comte étoit plein de zèle contre les iconoclastes ; mais il

erres (wprbn'Ire lc« dcrnîèrt» erres , recommencer a travailler sur une tf/jTaire.)

vous.

279

fttoit difiCéré son départ « à l*iii8tante prière de Son Altezc , pour aa- 1 566. » aister à la résolution de la responce aux lettres du Comte de Hornes* Septembi^. sur la situation de Tournai. Procès d'Egm, IL Bga.

La manière dont il s'exprime sur les levées en Saxe et en Uesse fait voir que le Prince et les Confédérés ne lui confioient pas leurs secrets.

Monsieur. Y me désplet grandement que n aueray se bien de tous veoir devant mon partement pour Flandres, mais ne puis plus tarder de aller pour veoir sy je pouray fere ensuivre ce que fut decrettë le a5" du mois passé , ce que ne serat sans paine^ comme j'entens, car les cho- vont fort mal en ce [abbest] quartier de Flandres, mes- le nombre des antbatistes et fort augmenté (i) depuis quelques tans [en est] : certes y seroict plus que temps de assambler les estas-génëraulX| mes y ne me peult seinbler que Madame , ny ceulx que sont issy auprès d'elle , le désirent' (2). Je prie à Dieu que ses intensions soient bonnes. Siesse' qu'y me semble quelle est fort ani- mée, et à mon adviselie ne se fie en personne que en Ber- lemont et Viglius (3) , Dassomville et telles gens , et at

(i) ^tf^/7i^ji/i^. « Qui versus Gailiam vergunt, Calvini sectam » mordions dcfendunt , Anabaptistis inter hos quoque tuto sua dog- » mata profitentibns. » F'igi. ad Hopp, SBo.

(a) DesiremL Le Comte se trompe ; voyea p. a3d.

(S) Figlius. n paroit cependant qu'il n'étoit pas trop dans les bonnes grâces de la Duchesse , et qu'elle le consnitoit surtout pour complaire et pour obéir au Roi. « Mirflae oecasîones , dum » rectum tueri conor 9 Ducissam ac plerosque alios minus crga me bencf olos reddideront .... Quod scribis regto mandaio fie ri ut M Ducissa mea opéra plus solito utatur, ego eo favore carere mal-

> 81 e»! rc.

280

x566. tenu tous les matins conseil de trois heures. Je vous Septembre, lesse penser ce que cela veult dire; elle dit oussy d'estre bien avertie de ses levées quy se font en Saxe et Hessen, mesmes par ceulx de pardessà. Quant à moy ne le puis croire , car se seroict contre se que sette noblesse nous ut asseuré. Depuis deux jours et venu courier d'Ëspaigne, mes n*ay veu nulles lettres de particuliers. Madame nous at montré deulx lettres du Roy de bien petite sustance' , quy me fet penser qu elle en at d'autres qu elle ne veult montrer (i). Le prinsipal point estoiet une lettre de change de deulx cent milles escus/de quoy ses demies res lettres^ devant selle ichy, en fesoient mensiout Le dy courier et despeché [jense] et [veniente] , par quoj et bien à croire que se n*et pour cela ; en fin puisque n'avons James fet que nottre devoir ^ il fault espérer que Dieu serat nottre deffenseur. Monsieur le Conte Loud- wigm'at ses jours passé envoie ung escript pour feresig* ner à tous chevaliers de l'ordre, lequel vay montré au Conseil , paressent monsieur de Berlemont et monsieur de Hachicourt. Il semble à Madame que ne le devons fere , puisque le Roy le fet , et que par l'asseurance du Roy nous et commandé de Topstruer. Quant à moy soiet que je signe ou non , je l'opstrueray conmie sy je l'euse

» lem f cum non soium invîdiae, sed periculi plurimum miJii adfe- rat. Figé^ ad Hopp. 376 , iq.

(1) Montrer» Cette double correspondance n'eut pat été con- traire à la coutume du Roi Philippe. Par exemple « au commence- » ment d'octobre le Roy commanda d'escrire deux lettres à S. A., » l'une pnblioque pour monstrer à tous, etl'anltre secrète pour elle M seule. » Hopper^ Mém, 107.

* subsUnoc.

.

~ 281

ngnë cent fois (i). La première fois que nous serons en- iS66. semble nous en parlerons plus à plain. Sy tous voies Septembre, monsieur le Conte rostre frère, tous luy poTes dire ce que dessus de ma parte, et sur ce, Monsr., tous tcus beser les mains, priant le Créateur tous donner. Monsieur, ce que plus désires. De Dottenghiem , ce 7* de septembre.

Vostre serviteur et Tra j amy , Lamoral d'Egmort.

LETTRE CCIII.

B. de Mérode au Comte Louis de Nassau* Le peuple se défie des Confédérés à cause de t accord aueo la Gou* cernante. -

Monsieur. J*ay atendu tous ces jours passé pour aToir ré- solution sur la somme des deniers pour Monsieur FAdmi- rai , laquelle tous sçaTes(a); et cornent le singeur de Tou-

(i) Fois. Peat-être no écrit par les CheTsliers se fussent en- gagés à repousser (opstnter) l'Inquisition. Du moins Bladame pou- ▼oit dire à cet égard que le Roi Tavoit déjà 6tée; que par suite de cette promesse (asseuranee) on étoitteuQ de s'y opposer, et le Com- te d'EgmoDt pouToit affirmer en toute sincérité qu'A l'obstmeroii f comme s'il eai signé pareil écrit cetU fois.

(7) Sçaves. Voyez p. 274.

^ 282

tS6& loufiM ni*al oe jourdhui escript , qu ates comatidé les £ûr€ Septemlure. tenir au dit aingeur Admiraell à Toumay (i), ne me aemt besoinge de plus loingtaimps atendre après oe que de- sus , desorte que n a yolu fallir vous escrir que je part vers Tillemont et delà outre aux pays de Julîers» S*il TOUS plaict me oomander queloque chooe ^ me trouyeres prest i obëyr. Tay reoeu novelles de queloque gentilho- mes, nous oonfidërés, lesquelles trouvent fort estrainge nostre résolution faict à Bruselles ; le peuple se deffient entièrement des geux pour la cassation de nostre Com- promis et leur semble que sommes entièrement desjoinct d'eux. Le bruict est aussi que aucuns confidérés font grand persécutions et exécutions principalement en ce pays de Flandres et Haynault. L'on faict aussi gens à tous costé , et ceux qui en ont la charge nous sont entiè- rement contrair, et Ton craint que quant son Al. arat assemblez queloque gensdarmerie, qu'elle procéderat eu tout rigeur : par quoi me semble, Monsieur , pour donner quelque contentement aux nobles et aux peuples , que l'on debvroit leur communicquer et faire entendre Tas- surance des singeurs de l'ordre, avecques les lettres es- cript par son Al. aux gouverneurs des provinces et Ma- gîstras; lors je penseroit qu'il auriont plus de raison de ce contenter. L'on m'a dit que à Brusselles l'on at défen- du expressément aux borgois de point sortir de la ville pour assister aux presches, qui poldroit bien causer queloque mutation soudain ; qui fera fin , priant leGréa-

(i) Toumay. Le Comte de Homes 8*y étoît rendu pour rétablir

Tordre,

i83

teura^r Toiti«SiiigiiarieenSas«nctegtAe0»D»IIUliiiâ| iS6& la a^ de 7>- Tan i566. Septemlmii

Entièrement prest à faire services,

BbEN AAT DB MBRODft*

Tay mandé à Monsieur l'AdmiraelI qu'il trouve- rat les denirs à Toumay , suivant la lettre du Seig-' tieur de 1!ouIoosse.

Monsieur, MonsiMur le Conte de Hassoo Catzenellenbogen , Y ianden , etc.

AoTers.

LETTRE GGIV.

B. de Mérodé au Comte Louis de Nassau» Belatufô à un emprisonnement pour le fait de la religion.

Monsieur , estant arivë à Louvain , sont venu certains personaige ce plaindre coment le Magistraet c'est présu- mé de faire prendre prisonir pour la religion, disant qu'il estoit Ministre, ung nomé Laurins Tomas, lequelle et natiff de Bosleduc, et coment ces amis ont procuré vers le dit Magistraes pour le rélargir suivant l'accord faict par S* Alt. et la noblesse , leur ont certifié qu'il est relaxé , mais ne le peuvent nullement trouver, desort qu'il pré* sumeat qu'il doit estre secrètement déspéché, comment il oDt bien de coiMtiime; parquoy il m'ont requis de voloîr escrire ce mot vers vosire skignorie pour voloûr escrir en leur faveur aux Magistras qu'il aient à le faire

284

i566îi sortir ou leur dire oe qu'il en ont fiûct, et oe «i tenu de Septembre. Taocort faict à Brusselles avecques son Alt. i car si l'on comenooit à trousser Tung devant et l'autre après pour les faire secrètement dépécher, ce seroit chose bien dan- gereusse et de fort mayais conséquense; qui fera fin y pri* ant le Créateur vous avoiç, Mons*^, en Sa sainte grice* DeLouvain le' de -septembre Tan i566.

De Tostre S*** entièrement prest à faire services j

BEaiTART DB MeRODB*

A Monsieur Monsieur le Conte de NtSBoa , Catzenellenboech , Yianden. Anvers,

LETTRE GCY.

De Quaderebbey Magistrat de Loupetin^ au Comte Louis de Nassau* Relative à un prisonnier dont on demoMr doit V élargissement

* «

* « Quarebbius, Praetor Lovaniensis, » d. Haer^ a^* « Een » Edelman^ Quareb, de Meyer van Loven. » Bor^ i47^- 1^ s*agifir- floît sans doute du prisonnier au sujet duquel B. de Mérode avoit écrit au Comte Louis. Voyez la lettre précédente.

Monseigneur!

Ayant fait le debvoir à ce que tous m'^Kxipt [es] , ay mandé Mess'* de la Tille prèsde moy à cause queme porta ung peumal, et suys assez informé de la personne laqudle

* Lt ek^jfre est ùieerttUm.

285

(ocMM y a grief) at este mené sur la maiMm de la TÎlie^ et i56& Teu en quelle fonne et àquoy ilvenoit, ce est trouTë beau- Sepiinbra. coup des choses scandaleuses , dont en eult peu venier cé- dition ou désordre en la ditte ville, que ast esté occasion que Mess" Ton fait détenir secrètement, le faisant bien traie- ter^ceque Y. S. entenderast plus* amplement par leurs e»* dipts Et demoy, Y. S. me congnoitque ne youldroye nulle- ment contravenier aux appoinctemens , ny accors absoluts, carcertesay entendue que Y. S. y at fait grand debyoir, et serast mémoire immémoriale pour sa maison, et espère que le tout se appaiserat par bon moyen. Je ay mon ser- ment et Y. S* et' sy discret, qu'il fault que j'en responde^ suppliant d'entendre bien l'afEure, car sertes requière en cecy advys et conseille de Y* S. , comme mon bon seigneur, et pour vraiz ne venois pour nul bien icy, veu le dégbement. Atant, monseigneur, priaray le Créateur makitenir à Y. S. en santé, me recoorniandunt bien humblement à la très noble grâce de Y. S. Escript à Lou- ▼ain 9 ce 9 jour de septembre i566.

De & bien humble senriteur,

Db QuABSaBBBS.

Monstîgneor ^ Monseigneor te Gmile Lodowycht de NasMU.

" USJTKE CCYL

Guillaume , Landgrave de Hesse , au Prince d* Orange.

Réponse à la lettre igS»

Unser fireundtlich dienst unnd was wir mehr liebs und

> ctl.

286

t566. guets vermuegen aUezât znycMri hodigebomer FiMt, BtfUmàfrt» fireundtlicher, lieber Yetter, Schwager und Bruder. Ewer libten, schreiben des datum weiset AntborfF demi leiztenn Augustî, haben wirverlesenn, freunddidi yer^ standen; bedancken uns soloher mitgetheilten zeitungen tum bocbsten, und ob es wol an dem dasz wirwftnsdien, es wehr bessere bescbeîdenbait in binw^huung der bylder , sonderlicb zu Antorff und vieleicbt ander mebr oitten derselbigen landes arth gehalten worden , so mue^ sen wir doeb bekennen^ das die bilder ein groszer gren* wel und abgotterey gewesen und nocb sein , me aie audi , der ursachen halber, in vielen kiichen dtr Augsaputgii- acben Confession , dader Calpùusmu» gabr nicbtgednl* ^let wirdt, rot dieser zeit abgescbafft sein (i). Darumb hierin dem gemeinen pobel desto eber ignosciren und naflhinsdien, dann, damitder Spaniscbenn Inquisition lei« ser und gemadier gefarenn webre , so mochttenn Ttel- leicbt dieszer ding gabr viel underpliebenn sein. Die- weil es aber bescbebenn unnd nunmebr nicbt zu wieder- pringen ist, wir aucb acbtenn es werdt sicb der gemeine man gabr scbwerlicb von der einmall erkentbenn gottli- cben warbeit tringen laszen, so werden ofan zwmffel die Kon. Wûr. zu Hispaniën , aucb £. L. und andere die

(i) 5fm. Peut-être une des causes pourquoi les Luthériens ne s'opposèrent pas toujours avec autant de force que les Calvinbtes an culte des images ^ se. trouve dans des excès commis dès le oom- meocementdeia Réforme et contre lesquels Luther s'étoitprononoé fortement. « Andréas Bodenstein genannt Karlstadt, ging in guter » Meinung aber mit thôrichter Heftigkeit weiter , entband Ton 9 allen aeitherigen Formen und Ordnungen f und Yeranlasate eine •» wildcy Terwerfliche Bilderstûnnereî. » K Raumer, I. 344*

287

es mit irer Bfatt. trewUoh mmea, dahin zu deneken iSM. and ^^urathenn wisseoi damitt der boege nicht ûberspaii«- Septembrai net , Doch under diesen sorglichen, des Tûrckenn und an- ders halbenn beschwerlichen leufftenn, ûbel erger ge- macht werde; dann wir hoorenn gleichwoll soyiel , dasz sollichTolck irem Hemn Ronig sonst in allenn zeitlichenn dingenn trewund gehorsam zu sein sich erpiete, nnd allein sucbet und begehret das woitt Gott^s lautber und rein zu habenn nach propbetbchen, Ghristlicher und apos« tolischer lehr und einsagung.

Soldt nun bierûber dièses Toick mit ûberzug wollen bescbwerdt werdenn , so ist die defension natûrlich und mocbtenn warlich etwas thun das Iren Konig zu scblech<^ ten Yoitbeil gelangen konte: bevorab*, wo dem also sein •oldt wie man unsz saget, dasTiel irer Kon, Wir* under> thanen in Hispaniên und sonderlicbenn im konnigreich Arragoniën eben derogleicben wie dièse in Religion-sa-' cben begebren und sucben (i).

Das aber die GalTinische lehr sich so weith einreissen sqU, tragenn wir , wieE. L.| sorge dasz soldis die Kon* Wûr« zu Hispaniên nit wenig offeadiren und dasz darauff allerley grosse gepfitf ' stehen mocht, darumb ▼on denen die das gehor habenn und zu Ghristlicher , firidtHdber ainigkaith geneigtt j gahr woU gehandiet und gelhan wûrde wann sie kontenn den Predioanten pexviua- mit solchenn disputationen und sonderunghen in-

(i) Suchen, L'influence de la Réforme se manifestoit encore en Espagne malgré les persécutions. «Das Jahr 1870 kann man aïs den » Zeitpunkt ansehen , wo die evangelische Religion vollstindig in » Spanien imterdrficktward. »f i^on^^.i:. ^ef/iii^, i834yp. 38g.

I Gcfalir.

288

i566L su halteno, bis Gott die wege einer mehrer Ghristlidieim Sqptambce ^ergleichuDg ùi re êacramentaria gebe und gnediglichenn

Terldbe Datum Gasseli am i6*** Sepiembris Ad-

iioD3^i566.

WiLHXLM L. Z. HbSSIB.

E. ' L. dienstwilliger brader alzaÎL

Dem liOGhgebonien Fûnteo Herni Wilhehneoy Printzen zu Urtniên y cte.

t W^ CCVLt

Hémoàv (6edenckzettel)<£tt Prince d'Orange pour le Comte Louis de JFitgemtein.

*/ GcMDte LoaiB de WitgMttteiD^ de retour d'Italie (voya p. 968), t'étoit mootré dbposé à rendre service au Prince* Cdoi- ci le fit prier de se rendre vers le Landgrave de Hesse et l'Electeur de Saxe. Le Mémoire expose les principaux objets de sa mtBsion.

Fûts erst lauen wir's bey unserm genohmenen ab- jchiedt und fireundtlichen erpietten beruben , und tbim uns kegent seine Liebe gantz freundtlicben bedancken, das sie , uns und diesen landen m freundtlicben ^willea und guetten , dièse mise und werbungen bey den bewus- ten Gbur-und-Fûrsten tu Terrichten , uf sicb genobmen baben; wûnschen demnacb S. L. zu solchen Christ- lichen werck und Tomehmen yon Gott dem Heiren Tid glûcks und bails und aile wollfiarige und selige au»- richtung. Zum andem ist unser gantz freundtlich yleis- sig bitt, das S. L. dièse yorgenohmene raise in Gottes nahmen ehster gelegenheit vortsetzen , und sich erstlich

' E. allait. AtU^gmfke,

289

;ui . . . Herrn Landgraf Wilhelmen zu Hessen , verfû- i56& fcn , und S. L* . dea gefartichen und hochbetrangten Septembi^é» zustande und unruhenach aller lengdeausfuhren und er- zelen woile, darin dièse Niederlande, der wahren und rechten relligion halben» nuhnmehr kommen und gerathen wehren, wie wolermeltcrunser yetter dieselben ainsthails selbs gesehen und erfahren (i) , und Tor sich nach aller notturft und wichtigheit wol wirdet auszufùhren und zu erzelen wissen.

Darumb wir aucb S. L. zu mehrdem und Tolkomlichen bericht , ailes dessen so sich bis anhero derlialben zuge* tragen und aucherst ahm letzem mahl zu Brûssel endt" lich gehandlet und verabschied worden ist^ glaubhafte abschrieftenûbersenden ; und nachdem dan wir und dièse lande in solche gefahr und nock sonder unser schuldt und verdiehuen , gefallen , so wehre an seine Landtgraf Wilbelms Liebe unser freundtliche, bochvleiszige und ^ntz diehnstliche bit, das uns S. L. in unsem hochsten notten und anliegen irem gutten und getreuen rath mitthailen, sich auch aus Ghristlicher liebe und treu der armen Christen in diesen landen soviel annehmen und uns zu verstendigen unbeschweret sein wolle, wesseu wir unsdoch inn diesen geschwinden leuften und gefarli* chen practiken und zeitten verhalten sollen , damit wir doch nit gentzlich verlassen und verderbet, sondem

(i) Erfahren. Il paroit que Tannée précédente le Comte avoit fait un voyage dans les Pays-Bas» « Den 8*^*" Sept, waren te Via- » nen ... de Prinche van Orangien ... en twee GraVen van Wit- » gensteyn. « Te Water^ IV. 3a3. Mais en outre le Comte étoît peut-être venu prendre les ordres du Prince,

3 19

290

i566. durofa guetter friedtliebender herren undt freuudt gut*

Sq)iembre. ten rath und unlerhandelung, auch trostliche hûlf und

beystandt , errettet, oder ja bis zu einer gemeînen diiist-

lichen reformation und yergleidiung bey landen und

leuthen, weibem und kindem , bleiben xnogen«

Dan dieweil in diesen landen Tielerley religion aufste- hen ; nemblich , die Babstische, der Augspnrgische Con- fession-yerwanten, die Galvinische und wiedertaufferi- sche , so ist hochlich zu besorgen das der Babst mitsei- nen adbaerenten bey der Kon. Ma* und irer reUigionyer- wanten zuro vleissigsten anhalten werde (i), bissolang ire Ma' dièse lande mit aller gewalt undmacht angreififen und dieselbigen irer relligion wiederumb unterwer£Fen werde, wie dan solches aus vide anzeigungen^ so albereît 'ins werck gestelt seindt und bien und yrieder getrieben tind practicirt werden, genugsamb und schainbarlich zu yermutten ist.

Da es dahin gerathen solte das solche gefarliche anschle- geirefortganggewinnenund dièse lande erzeltennassenan- grieffen werden solten, so geben wir S. L, freundtliehen zu bedencken, ob sie nidit zu yerhûttung solcber prao- ticken und yieler christlichen und unschuldigen bludy^r- giessensy Tor radtsarob und guet ansehen das sich aile der wahren Religionyerwante^ Deutsche Ghur«und-Fûr-

(i) anh. werde. Le 17 janvier i567 le Pape écrit à Philip- pe : « Cogit nos et commissum nobis a Deo offidum y et pateraus M erga te amor de re cum Majestate tuâ agere, da qnà saepios » jain egimus ; et quo pejore in dies looo res Flandriae essç audi- » mas 9 eo împeDsias hortari, monere et instare, ut sinelongiore » cunctatione ad eos sedandos fumnltus sese conférât. » Proch fTEffm. Il, 5^5i,

291

aten , dieser armen lande und Christen so viel annehinen , i566.

das sie sich einer gemeineo Ghristlichen Torbith und an- Septembre.

sehentlichen vorscbrieft mit einander verglichen , die

aie ûrer Ma* gesambter handt zuscbrieben , darin allers

bandt statlicbe motieven und umbatende nacb 'aller leng-

de und nottûrft ansgefurt und anzaiget wurden was

îrer Ma* selbst und dtesen derselben landen vor gefahr

und schadenendtstehen, auch wasTOV>€in grosse weitte*

rang in der gantzen Chrlstenbeit solches gebahren moch-

te. Wir "verboften gentzlicb es soUe solche stadtlicbe

yorsdurieft nicht ein geringes anseben bej irer Ma* ge*

winnen, und hit allein ir Ma* zu TÎel einer bessem mey*

nung bewegen , sondera auch yieler andern unrnbigen

leutbe gebaimbte stiftung und prackticen brechenund

hindern.

Da aber solcbes wieder unser bofnung ensteben und nicbts frucbtbarlicbs ausricbten wûrde, sondera soit

m

je mit der gewalt fortgefabren und dièse lande ûberzogen werden, so webre abermabls unser gantz freundiicb yleis- aig bit! , das uns seine Landgraf Wilbelms liebe iren ge- trewen ratb und guttdûncken freundiicb mittbailen wol- ten , welcber gestalt, was massen und wie weit sicb dièse lande, der reinen religion balben, mit der kegenwehr wieder solcben gefahrlicben ûberzu^ einzulassen und sicb demselbigen obn verletzung irer privilegien und frei* heiten, aucb ayden und pflicbten , wiederlegen kontben.

Und im ù31 bocbermelter Landgraf Wilhelm vor guet anseben wûrde das dièse sacben zuTorderst oder bernach «n S. Ik Hern Yatter aucb gelangen solte, welcbs dan un* aer Yetter Graf Ludwig an S. L. leicbtlicb vornebmen kan y ao seindt yrii unser tbeils aucb wol zufîieden , un^

292

i566. woUen lûemit unserm Yettem gebetten haben nch un Septembre, selben auch gutwilliglich zu erzaigen , und semer j des al- ten Hern Lantgrafens liebden , rath und guttdûaken uf jeden punckten auch zu begehren und anzumercken. Nach solchem ist unser weitter fireundlîch bith das unser Yetter Graf Ludwig hochermelten Herm Landtgraff Wilhelm , auch mite S. L. rath und gutdûncken der- selben herren yatfeer , in unserm nahmen . bitten wol- le: naohdem Gràf Ludwig , fûiters nach dem Hern Churf. und Herzogen zu Sachsen-Weimar, der bewusten handiungen halben, Terreissen werden, das wir . zum yleissigsten darumb gebeten haben , das L L. unserm Vettern ein ansehenliche und vertraute person 1res Hofs, die wehre eines adelichen oder anderen herkommens, an die berûrten orter zum Hern Ghurfursten und Herzo- gen zu Sachsen-Weymar bey verordenen , damit die sar chen allenthalben desto mehr ansehens haben und stat- licher verrichtet werden konthen y wurden aber herr Laiidgraf Wilhelm oder S. L. Her Yatter dieser schîckung ein bedencken tragen und sich darin besdiwe- ren , so wirdt doch unser Yetter , seine reise zuvorderst zum Herrn Ghurfursten woU zu nehmen und ahm selbi- gen orth seine werbunge erstlich ohn unser erinnern wol zu vorrichten wissen.

Da nuhn hoch^rmelter Herr Ghuriurst . Tor guet ansehen wûrde das solches unser yorhaben furters ahn den Herm Hertzogen zu Sachsen-Weimar gelangen mochte , darumb dan S. L* yor allen dingen des Hem Ghurf. rath und gutdûncken ûnderthenichlich begeren und volgen soU , so mag sich dan S. L. aufs forderlichste dadannen nach hochermelten Hem Hertzogen yerfugeii,

293

und auch det ortes aile saeheii nach inhalt der instrudion 1 566. nod semem besten verstandt, yernëbmen und verrich* Septembre, ten Antorff ahm i6^ Septembrid A^ 66.

* LETTRE CCVII.

jiugustè^ Electeur de Saxe, au Prince iP Orange* Réponse à une lettre relative xmx iconoclastes.

. Wir haben E. L. schreiben , dem ersten Septem- bris zue Ântoiffdatirt , zn unseren hendenn empfangen , und darausz K L. sampt derselben freundlichenn , lie* bennGemahl, unser freundllichen^lieben Muhraenn und Tochter, auch jungen Herschafït glûcLUchen zustandt , gantz geme Ternommen* Soviel dann denn mitge» theillenn berichtt wie es zu AntorfF und an andem ortenn inn Flandem der Torenderten Religion hal- benn, zngangenn, und wasz sich am vorschienne- nen neunzehenden tage Augusti darunter zugetragen, betriCEt , thun wir uns kegenn £. L. dasz sie unsz solchs zu erkennen gegeben , freundtlich bedancken. Wiewol nun der anfangh, so durch den gemeinen popel der ortte gemacht, seltsam ansiehett, so konnen wir doch woll erachtenn das es durch die angestellte tyrannische In- quisition Terursachtt worden y wir wollen aber hbffenn , Gott werde gnadeyerleibenn, das es zu keinen weitteren auffstandt oder thetlichenn handlung gerathe , sonder- lich weill es mitt bewilligung der Ron. Wûrde und der GuTernantin dahin gerichtet sein soll, das die Augsbiu-g- sche Confession mit fernerm rath un zuthun der Land-

294

iD66. $tende^ fireigelassenn (i)iiiidgtttte pobceyHinlnuiig atige* Septembre, richtet werdenn solle. Welcher ordentlicfaer yfeg^ au€b wohl der sicherste undliesteist^ und wann des Augsbur* gische Confession aiso angenommen wiirdet, sokannalsz* dann der nebenn einreisendenn Sectenn halbenti vonn der Christlichen Obrigkeitt inn einer jeden stadt und gebitte auch gebûrlich einsehen geschehen; dann das beiderreinen lehre desz EuangélîiMemàbl und baldt nacb ChrisUnaA der Apostelen zeitt allerlei irthumb und unkrautt mit ein- geschlichenn, dasselb soll und musz billich nichudem wortt Gottes , sondernn yielœehr desz Sathans und sei- tier werckzeuge bosheitt und wuttenn wieder den Sohn Gottes zugemessenn werdenn.

Was wir nebenn . . . dem Landgraffen und anderen so sioh zu der Augsburgischenn Confession inn irem recht-» tenu und wahren yerstande bekennen , mitt Yorschriften an die Kon. Wûrde, zu auszbreittung deSz EuangelU uud verhûttung der persécution unndt Blutvergissens , thun und befurdern konnen , darzu seindt wir freundiich ge- neigt , und wiU, unsers erachtens^ E. L. und andem Qr- densherm sonderltch dabin zu sehenn sein , das es weit- ter zuekeinem auffstandt der undertbanen wieder die ob- rigkeitt gerathe. Wann solcbs geschiehett und die under- tbanen die Augsbûrgische Confession annehmen und sich derselben durchausz gemeszhalten ^ so balttenn wir daifiîr die Kôn. W. sollte es aucb bei dem Religionfnedenber^-

(i) Freigelassenn. On répandoit des bruits de ce geni*e pour tranquilliser et endormir les Princes Protestans. C'étoit déjà une vieille tactique, 6t qui n*auroit plus trouver crédit.

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Uen lassen. Z>a^jci» S6iifift^iburg(i) dem 19^ Septembriit i566.

Anno 66* Septembre.

AvGVSTva Ghuavûrst. Dem bocbgeborDen herren Wil- belmen , PrinUen zu Uraniên. zu S' L. eignen hânden.

^•^i

LETTRE CGYIII.

Charles Vtenhoçe^ le fils <^ au Comte Louis de Nassau. Il se plaint des persécutions contre les iconoclastes et con- tre les protestons en général.

*/ La famille des Utenhove paroit avoir de bonne heure embras- sé les opinions Evangéliques et souffert pour la cause de Christ. Dans le Scrinium Antiquarium de Gerdes (Tom* IV, Part* i. p. 429, sqq,) on trouve plusieurs lettres du célèbre BnUinger, écri- tes, i549 i^^99 ^ J^^ d'Utflohove Gantois; inJngUade- gemtem , 1649 , Ecclesiae peregrinorum apud Empdam setUo- rem^ 1554, in Poionia agentem, i^S?» Francofurdy liSg. Ap- paremment Charles, son père, et son frère, protestans zélés, avoient signé le Compromis. Tous trois furent bannis par le Duc d*AIbe, mais retournèrent à Gand en 1576 et firent partie de k régence municipale. Water^ L 277.

Monseigneur. Suivant les commandemens que je re- ceus de Y. 111. Seig"* avant mon partement d'Anvers^ je n ay osé faillir de tous mander des nouvelles de par-deçà. La je suis arrivé oe x8™^ du mois à présent, après avoir esté à Bruxelles et conféré sur les diifférens de la religion avecq Mess. Viglius et d'Âssonevill^, dontl'un me donna

(i) Senfftenburg, Château dans la Lusace , appartenant à l'Elec- teur de Saxe.

y^

y

296

1 566. firoide, maigre et peu plausible consolation, lautre ouTerte- Septinbre. ment envahissoit les sectaires, ainsi qu'ilez les nommoit , desorte qu'il me semble que le Roy des Roys n y trouve aucun lieu passer son chef. Quant à ceulx de la ville de Gand ils gémissent encore dessous le joug de servitu- de, non obstant que la moisson du Seig*" soit tout par tout asses abondante et copieuse , et le peuple fréquent qui y accourt, affamé d'avoir Sa divine parole. Mais d'au- tant que le peuple de Dieu s'augmente et prend accrois- sement d'heure en heure , d'autant et plus le Magistrat se déclarrede tout contraire (x) mortel et juré ennemy du petit tropeau, et qui est le plus grand malheur pour enx, ilz ont tellement endurci les coeurs , qu'ils ne veuUent en façon du monde entendre ou faire place à la voix du Seig'' et à son Sainct Evangile. Voire toutes leurs entre- prises , practiques et desseings ne tendent à autre fin , qu'à supporter les supposts de l'Antichrist et à redressa sonCiège ' Quant à ceulx qui ont brisé les images aux tem- ples consacrez au seul service d'un seul Dieu, on continue à les persécuter plus que jamais, sans qu'un seul puisse es- çhapper l'ongle meurtrière de ce milans. Ceulx qui s'en sont enfuiz, pour estre soupçonnés d'avoir aydéà briser les dicts images , sont en nombre de plus de mille, bien comptés , sans les femmes et enfans, de qui les pitpiables cris et misérables complaintes , s'oient à toute heure si piteuse- ment tout par tout on se tourne , qu'il est à craindre grandement que , si Dieu n'y remédie par vostre interoes-

(i) Contraire. Bans la plupart des Villes les Magistrats étoient rentrai res à la RéformatioD.

" Sicgc.

297

sion (i) et moien, qui ne s'esleve un grand nombre des i56& fugitiiFsq[ui8*anias8entetfounnenenteneertainslieux,dont Septaobn; le trouble soit plus dangereux sans comparaison que le passé. Oultre ce qu'il y a plusieurs pouvres prisonnier» j qui sont à la miséricorde et mercy d'un magistrat sans pieté et mercy. Et qui pis est > il y a plusieurs qui marchent icy et principalement à Bruges la teste haut levée, qui ne se soucient de contrayenir à la permission accordée à ceulx de l'Eglise refourmée, s'estant enhardis d'empes- scher et rompre les prédications par plusieurs fois et sans le consentement du magistrat , mesme jusques aux capi- taines qui sont ordonnés à conserver le peuple en paix et union. Or pour autant que ce ne seroit que redite de TOUS particulariser le tout par le menu , et pour ne vous donner plus d'ennuy^ je feray fin, après vous avoir prié , au nom de toute la comunauté , d'y vouloir apporter tel remède, que nous ayons occasion de haut louer le Seigneur, qui de Sa grâce vous a si richement eslargy ses dons, quavecq le bon vouloir et singulière bonté que se lict sur vostre face, vous avez aussi la puissance de tirer les pouvres afiQigés hors de la geule des loups ravissans^ en quoy faisant, ne ferez pas tant seulement service très agréable à Dieu, ains quant et quant obligerez la plus part des Gantois (lesquelz , à dire vérité , vous désirent

f 1) Vostre intercession. Il n'est pas invraisemblable que le Com- te Louis aura intercédé pour ces malheureux , particulièremenl auprès du Comte d*£gmonl, qui déployoit une grande sévérité. Burgundus raconte la chose à sa manière, «t Ludovicus misit ad £g- o mondanumsub Conjuratorum nomine, qui absterreret eum ab » ejusmodi coeptis, ctsi perseveraret Iconomachis injurius e8se> Conjuratos nltionem expetituros. » p. a^s*

298

i566. mille fois le jour pour leur tuteur et gouverneur) à prier Saptflnbre. Dieu pour Yostre prospérité, eu tous promettant de ma part que je rendray à Y. HL Seig*** telle dévotion que sçaveK attendre de un de vos plus humbles et plus obli- gez serviteurs, y apportant tousjours plus d*affection et désir que je n*auray jamais de moien ou pouvoir, espé- rant toutefois tant de la grftee de Dieu, qu'il me sera of* fert quelque occasion pour ne vous estre de tout inutile, emploiant toutes mes estudes et forces à vous fidre tels oS&ces en quelque lieu que je sois , qui vous donneront peult-estre non moins de plaisir que de contentement. Qui sera Tendroict ou je prieray le Créateur , Monseigneur, de donner à vostre 111. Seig.*** Taccomplissement de vos saincts désirs et la maintenir avecq vie longuement heu- reuse en sa divine garde. De Denierghem près de Gand ce 19™' de septemb. i566<

DeV.Ill.Seig* Le très humble et très obéissant serviteur,

Chjlhles Utekhovb lb filz.

Monseigneur, s'il plaist à V. QI. Seig^ nous faire un mot de responoe (dont très humblement vous en supplions), le présent porteur, Monsr. de Markeghem, mon frère aisné, viendra prendre à quelque heure qu'il vous plaira le luy commander.

Dem Edelen WolgeborneD Hera, Uern Lodwicbeo, GraefleD zu Nas- sau , meinem ([oedigen Hei*n.

-- 299

TX^ GGVIIK

instruttion du Pn'nee tP Orange pour le Comiê Louis de Witgenatein relative a sa mission vers fElecieur de Saspe.

* »

Cette pièce développe ce qui estîiMyqaé p* aga. SinuÊm i566é M trompe en attribuant la mission en Saxe à Louis de Nassau» Septembreé » Cum Augusto Saionum Duce agendi munus suscepit Lu* dovicus I?assavîus. Quamqoam eoim Saxonia implicita tum erat ar- » mis inter Joannem Fridericum Joannis Friderici olim SeptemYÎri » filium et Augustum patmelem; id tamen opportunnm rebatnr » LudovicuSy quod speraret Principum Gèrmanorum qui îd » agebant, authoritate^ rebns brevi composîtis, seinde milites » armatos aoimatosque in Belgium traducturum. » h ^gu A, moins que Strada n'ait en vue un voyage que le Comte de Nassau fit plus tard.

Ërstlich sollen S* L ... « iren Churf. 6. sampt dersdben geUebten Gemahl und irer jungen herschafift in unaerm nahmen allen glûcklichen zustand und wolfart undeithe* niglichen wûnschen.

Fûrs andere sollen L L. seine Churf. G. die-gefahrlicbe und hochbetrangte gelegenheit und grosze unruhe, dar* in diesze Niederlande durch yerenderung der relligion gerathen seint , nach aller lengde und ausfiïrlich erzelen...

Dieweill wir dan woll wûsten und uns auck keins an- ders versehen dorfFten, dan das uns die vomembste schuldt dieszes unruhigen zustandts wirdet zugemeszen werden , wîe wirdan deszelbigen albereits ausz Hispanién warnung bekhominen, daran unsz und unsem Erben

300

iS66. hoch und yieU gd^en, onangesehen das wir deszen Sq»tembre. kheine schuldt hetteii, êo were ahn S. Cf. 6. unser gantz dhienstliche vlâszige beth, das uns I. Cf. G. in sol- €hen unsem sondem nothen und aniiegen iren guten und getreuen rath mitthailen, sich auch ausz christlicber liebe und bewandlung unser und dieszer lande soyiell ahnnehmen und uns durch EL L. yerstendigen laszen woUe, weszen wir unsz doch in dieszen geschwinden leuffden

und gefahrlichen zeitten yerhalten soUen

Dan diçweill in dieszen landen so mancherley relligio- nen zugleich endtstanden weren , nemblich die Augspûr» gische Gonfeszion , CalçMlehry und aucb zu besorgen stûnde der wiedeithauif wûrde audi mit der zeitt mit un- terlau£Fen , so wehre abm meisten zu befbrchten das die Ron. Ma^ and anderlrer relligion-yerwandte Fùrstenund Herren, underm scbein der mancherley secten, dieszen landen mit gewalt zu setzen und darin groszen ûbermuet treiben wurden. Es wirt I. M^ nit unterlaszen die Ront. Kaj, Ma^ ^ aucb anderé der Augspûrgiscben Gonfeszion- verwandte, Cbur*und-Fûrsten under scbein der allerbandt secten und Rébellion umb hûlff und bebtandt zu ersu- cben , oder uffs wenigest gesynnen laszen , dasz aie die Cbur«und-Fûrsten aolcben sectariscben, soaicbwieder Ire Ma.^ uffgewerffen, auchder mebrtheill der Augspûr- giscben Confeszion zuwieder weren ^ kb^nen beyfall tbun , nocb ainig mitleiden mit inen baben wolten i damit Ire Ma.', diesze lande destobes uberwaltigen und bei- zwungen mocbten. i Dan wir betten albereits ausz Hispar nién Zeittung bekhommen, das aolch und dergleicb^i practiken scbon im werck sein soUen j das auch die Kon. Ma.*, der Rom. Kay, Ma.' derbalben geschrieben haben

-- 301

8oll > dad Ire Kay. Ma.* seine Glrarf. G. de$ Hungaradien t566. kri^fschaflt so vil moglich uffertigen und sie darzu ge» ^«piaAhre. braiichen wolten , damit fleine Ghurf. 6. sich in der per- aon dahien begeben nnd zam wenigsten sunste damit dei> maszen bemûhet sein mocbte, das sie sich dieszer iitndeoi nnd jelligions-Terwandten weniger afannhemen konthen; ob nun dem also oder nit^ mogen I. Cf. G. bes^r wia>- ïens baben.

SoU es nuhn dahien gerathen das solche gefahrliche anschlage iren yortgang gewinnen nnd dasz dieaze lande erzelter maszen angriffen werden solten, so geben mt S. Cf. 6* dhienstlichen zu bedencken ^ ob sie nit Yor gtit ansehen das sich aile der Augspûrgischen Gonfession» bewandte Chur« und- Fûrsten zu yerhûtung solcher practiken, auch zu versd&onung yieles christlichen und nnschuldigen blutvergieszens , dieszer armen Gristen und glaubensgenoszen soviell ahnnehmen und sich einer algemeinen vorbith und ansehenliches verschrifift mit eynander verglichen , die sie Irer Ma**^ gesampter handt ,

zuschickten under ander das Ire Ron, Matt. die ai^

men Gristen in dieszen landen , so Gottes wort anhengig weren und anders nichts dan desselbigen offentliche zn bekhennen, nach des hailigen Rom. Reichs constitu- tion und abschieden suchten und begerten und sunstet Irer Mat.* aile underthenige dhienst , wie getreuen und géhorsamen underthanen zu thun gebûrt , zu erzaigen , begerig und willig weren, unverfolget laszen wol- ten

y^r seyn in erfarung kommen das etliche poten- taten und groszen Hem hochermelten Hem Herzogen zu Sachsen-Weunar gem ahn sich bringen undhangen wolten

302

|56S. (i), dftrauM dan lùt allein seioer Ghurf. G, y sondern auoh unsz unddieszenlaaden înitKtger geShrlichar gelegenhek und relligioQszeitteni eîn mercklicher nachtheill zu besor- gen stunde. ^Weredemnach unser etnfeltiges bedencken, «oyem es sunstet S. ŒG. nit zuwîeder, das wir mithocb- «nnelteB Hem Herzogea zu Saclisen handlen , und S* L. ▼orschiagen hnen wolten, da S. L. mit irem anhang ein dhienstoder jargelt ahnnehmen wolte, so wolten wir der- aelbesL darzu yerholffen aeîn , doch dergestalc und mit dem auszdrûcklichen Torbehalt, das S. L. weder mit S. Cf. G., noch aintzigeu andem reichsstande in ungutem etwas an&ngen solte; Vnd soyiell wir weitleuffig hetten Termercken konnen, so Yemhemen wir,dasoliclis S. L. Torgeschlagen wûrde , das sieetwan darzu versehen, sich anch weniger beschweren wûrde, da S. L. ^ddmies- zigeTersdionungbeschdien kônthe, und da sichhoch er^ melterHerzogetwanbestellenlaszenwûrde, wiewirsdar- forhilten das S. nit absdilagen werden, so hetten sich S. Cf. G. Tor S. L. weniger zu be&hren , als wan sie etwan einen anderen Potentaten zugethan weren.

Damit nuhn solichs ahn S. L. mit gutem fûghen ge* sueht werden moge , so geben wir S. Cf. G. dhienstlichen zu bedencken und wollen derselben rath hierin gebetten

(x) Wolten. Selon Sirada le Comte de Mansfeldt avoit offert de susciter |Mir ce moyeu des affaires à l'Electeur, afin de l'empêcher de aoDger trop anx Pay^-Bas. « Pollicîtus remotunun se SazoDÎae » Ducem a facultate nocendi » nempe operâ filionim Joannis Frî- » dericiy qui jam pridem Augusko infensî ob Septemyiratum patrî ademptum , si ad bellum spe aliquâ soUicitarentur , haud diibie » illoa in arma tracturos Saxoniam universam , Augustumque fac- » tnnim satis , si cîrca se faces extingueret. » I. 388.

303

haben , ob vrir mil hoch^meken Hem Heraogen dedial- i56& ben allans* handlen , und diejenigen so I. L. bey sich* ha- ben und ufF jûngst gehaltenen reichstag zu Augspûrgh in der Kay. Ma/ acht und ungnade gefallen , nit mit begreifien, oder aber mit dem Hem Herzogen und inen zugleich handlen 4 und inen solche mittel yoiachbigen laszen woUen wie sie wieder auszgesonet und zu der Ray. Ma.*, gnade gelangen und kommen mochten. Welchs wir allain darumb yermelden, dieweill sich dieselben ehre zu S. , des Hem Herzogen zu Weimars , L. hiel- len, und anders nichts yorahemen dan das aie S. L. in allen géhaimbten practiken und anschlagen mogliohe hfdff, rath und beistandt erzaigen, darauszdan gpôsze gefisdir, sorge und weitterung zu beforchten stûnde, die nit allein den loblichenChur-und-Fûrstlichen Hauszemzu Sachssen, sondern auch gantzer Deutscher Nation und sonderlich dieszen Niederlanden in dieszen itzigen ge- (ahrlichen leuffden und zeitten, zu mercklichen nach- thaill geraichten , und das hergegent durch aolche begna* digung und auaaonung, da sie erhalten werden mochte,, nit allain solcher unruhe yorkhommen , sondern auch yieller andem Potentaten und unruhigen Hem géhaimbten practiciren, damit sie wieder Deutschkndt und das hailig Rdch umbgfaen, begegnet und gesteurt werden konthe»..., Antorff ahm zwantzigsten septembris Ânno sechzig und secfas.

' AltUni.

304

ifi66, n y a aux Arcbives encore an exemplaire de eeUe lattroccîoa , mais daté do i6 sept, le même jour le Mémoire pour le Comte fut signé (yoyez p. agS). Cet exemplaire dilTère du premier en ce qui est relatif à l'affaire extrêmement délicate du Duc de Saxe Weimar et de G.' de Grumbach. Nous croyons qu'il sera intéressant de com- parer ces passages. Les menées de Grumbach étoient de grande ixMHiéquenoe pour l'AUemagne et se rattaohoient à un projet ooo- Ire la Souveraineté qndquefois oppressive des Princes; on dest- roit les soumettre à l'autorité monarchique de l'Empereur. M, Pfister remarque avec raison: « Dièse Auftrittebewiesen dasz der alte Fehde- » geist noch nicht vôllig erlôschen seye , und dasz die Ritterschaft » auch ihre Beschwerden gegen die Fûrsten hatte. Herz, Chris^ tophy 4^^* ^ trouve à ce sujet un passage fort remarquable dans les lettres de Longuet. U écrit en mars 1670 à l'Ëlecteur de Saxe. « Sdo renovari conspiratîonem quae ante obsidionem Gotta* » nam instituta erat a quibusdam ex nobiiitate adversus Principes, w Conspirantium institutum est (ut ipsi dicunt) redigere Imperium » Germanicum ad formam regni Galiici : hoc est, ut Principes in » nobilitatem nihil habeant imperii, sed solus Imperator utrisque » aequaliter imperet. » Epist. seer. I. i43>

Erstlich stellen wir in kheinen zweifFd Ire Churf.

Gû. wurden aich noch frischlich %u erinnem wiszen was wir derselben hiebefrhor in schrifften und son- derlich uff letz gehaltenen Reichstag zuw Augspnrgk , dtirch unsem SecretarienLorichen, des mîsztrauen, ver* dachts und argwohns halben damit wir bey der Kon. Ma^ zuw Hispaniën und derselben yomhemen Rethen durch unser miszgûnstig, im ungrunde und wieder unser schul- denund yerdhienen , angeben seint^ haben dhienstlich und underthenigst zu erkbennen geben. Dieweil dan solcher unpillicher verdacht noch nit abnhemen will , sondem je lengder je hefftiger einreiszet, sich auch die

305

religionssachen in dieszen Niederlanden seidhero etwas iS66. weitter ausgebreittet und seltzamer veranlast haben^ uni Septembre, auch glaubwûrdig anlanget das im faailigen Reich Deut- SfAker Nation vileriey gehaimbten werbungen und practî. ken getrieben werden, die etwan dieszen Niederlanden und mis furnemblich zuwieder lanifen mochten j so bette unser nottnrft erfordert nns d^rselben etwas gewiszer erkundigen , und nacb alderbandt eingenhommenen gu» ten antzaignungen , so betten wir befîinden das der Elter Herzog, Hans Friederich zuw Sachsen, sampt seinen an- hang, fast in die sieben thauszent pferde und darnebent eine gute antzall lansknecbt, in seinen handeri haben^ darunder vill stadiicher vom adell und versucbter kriegs- leuthe sein soUen ; damit wir nubn darnebent erfabren kontben ob sie etwan einon Potentaten mit bestallun- gen bewandt geweszen weren oder sicb sunstet uff ir selbst hamb und wagung zusamen geschiâgen betten und etwas anzufangen willens weren , so betten wir Ton weittem und unserm unyermeldet umbhoren und ahn inen gesynnen laszen, da sie sich in einige bestallung einlaszen wolten , so konthe man inen zu einem guten Herren verbelfFen: darauff uns alderbandt umbstende und bericbt zurûck einkbommen , ausz welchen wir so- vil vermercket betten , das sie nocb zur zeitt keinem Po- tentaten verbunden weren, sondem weren also uff irem aignen rappen und unkosten zusammen gerathen und theten also eins neuen gescbreys erwarten.

Wir baben von... HernLandtgraff Wilhelmen zuwHess- zen, aucbandem, verstanden das zwischen S. Chf. G. und bocbermeltem Herrn Herzogen zuw Sachsen und etlichen S. L. anbangigen und genoszen ein groszer niiszYerstandt

s 30

306

t566. ia kurtzem endtstanden sey^ welcher je lengder je heffd^ S^p^^ai^an. ger eînreiszen uod zu nichts anders aïs einem gefiihrli*

chen auszgang lencken soll

Wir trugen die Torsorgesie wiirden solcbe unrube uod piactiken je lengder je mebr fûrtreiben) und àch endlicboi alsdie $chwachisten etwan ahn dnengroszeD Poteiitaten(i) hangen und letzlieh ireusserstemacht und yermûgen ver- suchen , dahero dan nit allain S. Chf. 6. , sondem audi dem ganizen Reich und sonderlich dieszea Niederlanden in dieszen gefahrlichen ftchwd>enden zeitteoi ein merck- lidier nachtheil ahnerwaohsea konthe» Und her wieder- umb eine bestendige ruhei fried und ainigkeit, nicht al- lain S. Chf. 6. und dieszen landen hiedurch gestifiEket, sondern auch dem Tùrckhen und allen andem Potenta- ten so kegent das reich und diesze landen practidren^ ein mercklicher abbruch und Terbinderung in allan anacblii- gen und yorhaben gebabren mocbte. Geben ixlw Ântorf abm i6^ Septembria A^ 66.

LETTRE CCIX.

Le Comte Louis au Comte Jean de Naseau. Il lui demanr de conseil sur plusieurs points , entr* autres sur la desU" nion entre les Calinhistes et les Luthériens.

. . . E. L. schreiben bab icb entpfangen und dar- neben Germers mûndtlicbe werbung nacb der leng

(i) Potentaten. Grumbach et les siens entamèrent aussi des né- gociations STec le Roi de France.

307

btigeboret tindt vemommen; thue mich der gehapteti t566.

miihe undt grossen fleissés^ so E. L. inn disser sachen Septembre.

angefwendet haben , von wegen der gantzen geselschaft

imdt Imndtsverwanten (^i) gants fVeundt]k;h«ti nndt

dienstlidien bedancken, mit fleissiger bitte E. L. wol-

leB inn dissem gueten vorhaben also beharren undt

deraelben disser landt arme bedrangten Cristen las-

sen bevolhen sein, welcbe Yor das erst, dureh schiekung

undt scheinbarlichen beystandt des Allmecbtigen , soviell

cilanget haben, das inen die predig Grottliches worts

«indtware anazteilong der Sacramenten vergûndt und,

bisz zum beschlusz undt endtlicben abscheidt der gemti*

nen Stende disser Nidderland , zuegelassen wordeti ; dock

das soAehes inn keinen kirehen, geweiten plats oder be^

tûrgk einiger stadt geschee; daroit der gemein mann , wie

wol mit grosser mue und nach vie] gepflagter underband-^

Inng, entlicb zuefirieden gewesen. Es sollen £. L. num«

mer glauben konnen , mit was eiffer menniglicheni auch

Ton dea f&membsten , zue dem worttGottes geben% nnd

stehet unsz anders nichts inn dem wege, dann das der

CaUfinismuSjaiusz mangell gueter lehrer, an so vielen

orten einreisset, welches unserm gantzen bandell nieht

allein Terhindert und bey vielen l^uten Terdechtig, auch

wol gar zuewidder machet , sondern unsz , wie leider zue

besorgen , eine grosse uneinigkeit im lande geberen wirt,

dardurch der dritte hauffe, unsere widdersacher,zue irem

Torteilleichtlichkommen mogen ; wie danE. L. von Grav

Ludwigen von Wittgenstein femers aller sachen bericht

entpfangen werden« Stehet derhalben nuer uiTdem, das wir

(i) Bundtsvetwanten, Voyez la remarque p. 174.

' PeMê^tre le Comté a 4mil» éerin gehen ttch gebcn.

308

1 566. durch rath guetheitziger, gelerter, yerstendiger leuth, ànen Septembre, gewissen weg, wie mann sichindiessen gefaerlichenleuff*- ten miteinanderyertnigeny bey einanderwonen undsampt- lichen unseren feiad wîdderstehen môge, fur die handt ne- menydamitwir durch unseredissentionendie schwachege- wiâsen nichtabscheuig machen , viele argeren undt unnse- ren feindt stercken; das wir auch hinwidderunb unnder dem schein der Conoordien nicht etwan gegen unser gewift- sen und etwas ao GottUchen wort undt beyelch zuewid- der^ eingehen und schliessen; dartzueuns EL L. mit ausi&- breûgUDg gueter ratschlege undt sonsten behûlfflich und fûrderlich sein mag. Ist also nieine gantz freundtUche hitt, E. L. woUen mit wolgemelten Grayen von Wittgen- «tein hierauff discourrieren undt einen gueten Toarschlag ftuechen helffen. Nach demunsz auch die bildeistûrme- rey bey vielen ein grosz geschrey unndt bossen namen machet, 50 bitte ich K L. die woUen unnsz andem bundtsverwantenin dissem bey menniglichen entschuldi- gen helffen, dann es inn der warheitt durch ein gemein, nichdg, gering undt blosz Tolck, sondem unserer ande- rer vorwissen , noch yerwilligung , gescheen ist (i) ; wie E. L. besser von Grave Ludwigen , dann ich es schreiben înag, veratehen werden« Will mich alsoe hiermitt inn den anderen sachen uff L. getzogen haben.

Was die durch E. L. geworbene reuther belangen thuet , hab ich mich mit den herren undt insonderheit meinem herm dem Printzen underredet , undt endtlich durch ihren rath undt guttdûncken dahin geschlossen das man mit den dreien rittmeistem , als nemlich Adam

(1) Ist, Voyez p. aig.

309

Weisen, Rosenbach und Meysenbuck uff ein jar geit, i566. -wiemann mitdenandern obersten undt rittmeistern ge- Septembre^ than , abhandien soUen .... BerniLausen mogen E. L. 4oo Gronen dienstgelts vorschlagen , so fern er sich uff vierbundert pferdt bestallen lassen wolte; da es zum handeln kommen solte , wolte ich inen zum obersten unterampt machen ; denn icb micb bey niemandt lieber als den vieren gescbwaddern werde finden lassen.

Icb boffe der Allmechtige werde aile sacben

ziun besten schicken, wiewol unsere widdersaeber it- zundt den kopf hocb uffheben , der gentzlicben boffhung der Ronig werde gegen den zuekûnfftigen Mertz oder April mit einem grossen gewalt berausser kommen , wie mann ausz Spaniën vor gewisse zeitung schreibt ; dann wirt der beerendantzerst angeben muessen : derbalben die aAcbenGottbevolhenund dieaugenweit aufltbuen. Hier^ mit tbue K L. ich dem Almecbtigen bevelhen, derselben zuedienen erkenne ich micb scbuldig. E. L. wollen unser freundtlicben ^ lieben frawen Muttermeinen scbuldigen geborsam, willigen. dienst vermelden , undt L L. vor der- selbe mûtterlicbe, trewhertzige eimanung undt das zue- geschickte gebett (i) freundlicben danck sagen; E. L^ Gemabel meinen dienst. Datum AntorfTden 21 Septem* bris Anno i566.

£. L. , Gehorsamer und gantz dienstwilliger Brueder y

LuDWiG Gray zce Nassaw..

Dem Wolgebornen Johao, Gra- ^exk zu Nassaw etc.

zu eignen b'ânden.

(i) Cebetu Voyez p. a6o.

310

LETTRE CCX.

Le Prince d^Orange à . . . Relatiife à la levée de piétons à Anvers.

l566. ^* ^ Prince fit lever 1600 hommes pour awurer le ben onlr» SéDtcmbre ^^"^^ ^^ ^^^ ' ^^ ^^ ajant excité la défiance des réformés 9 il leur répondit que la chose ne se faisoil pas pour empêcher à quiqne oefât l'exercice de sa religion , mais pour maintenir la tranquillité en fa- veur de tous , et que ces troupes seroient composées exclusivenoat de bourgeois. « Datse allen souden wesen Poorters, die so«deB » moeten avreren niet te doen tegen de prlvilegien van de atadt. Bor^ I. 99> On voit qu'il tenoit sa promesse scrupuleusemcot. Anvers il j avoit toujours beaucoup d'eilfervesoence parmi le pea«< pie. Deux jours auparavant , à l'occasion d'un tumulte près da Cloître des Cordeliers, le Prince avoit du payer de sa personne. « De Prince heeft het rappalie bevolen datse soude vertrecken, » maer sy dit niet achtende , heeft deo Prinse geDomen eenen spriet van de bellebardiers , slaende in den hoop heeft smnmiy u seer gequest. » Jnttvtrpsch Chronyhje^ p. 9&

Monsieur. Tay receu vostre lettre et comme recom-* mandez le présent porteur pour luy accorder quelque place entre les piétons ycy levés, Teusse faict très vo* lontiers, si n eust esté que les compagnies sefaisoient des bourgeois et natifs de ceste ville; pour ce tous renvoyé le mesme , vous asseurant par oultre voye vous pourray complaire et fayre quelque amyable service , que le feray (Vaussy bon coeur, comme me recommande à vostre bon^ ne grâce, priant le Tout-Puissant pour la prospérité et bon* ne vie d'icelle. D'Anvers ce ixj jour de septembre ranLxvj,

Vostre bien bon amy et confrère à vous faire service ,

GuiLLÀUKB DM NaSSAU,

~ 311

LETTBE GCXI.

JLe Comte Louis de Nasscai au Prince (V Orange. Relatii^e aux prêches hors de Bruxelles.

* *

, n s'agit de Bruxelles i car, lors des troubles du mois i566. d*aoùt , la Gouveroaote avolt requis le Comte de Mansfeldt « pren- Septembre»

dre cherge de la ville et en estre Capitaine. » Procès d'E^nu IL 478. Les protestations de ces bons bourgeois étoient conformes aux promesses déjà faites. « Monseigneur le Prince y Mons. d'Hooch- » strate et moy (Comte de Bornes) nous allâmes accompagner M. o le Comte de Mansfelt ; . . . qui fut occasion que fismes assem-

» bler tout le peuple et les membres de la ville ; sur quoy

» nous respondirent unanimement qu'ils estiont délibérez vivre et

nonrir avecq nous , promectans toute obéissance nu dict Com* » te y et ne souffrir nulles presches dans la ville , ni aulcun sacca» » gement d'Eglises et Images. » /. /.

Monsr. Ils sont venus asteure chez moy certains bon bourgois de ceste ville , aiants crédict entre ceulx qui se disent de la religion , lesquels m'ont dict et asseurés qu'il ne se ferast aulcune presche en ceste ville, desquoy ils en responderont y moienant qu'ils peuvent avoir asseurance de quelqu ung de vous aultres Singneurs de point estre recerchés , ni fexés' quant ils iront ouir la prêche aultre part y pour le moins une lieu d'icy. Quant à prévoir à la canaille y lesquels tâchent de abbattre les immages, piller les églises et fefares semblables insolences, ils promettent

312

z 566*. de emploier corps et biens pour 1 empêcher en touts lieux Septembre, que les serast ordonnés par son Alt. et leur Capitaine, Monsr. le Conte de Mansfeldt. De oecy pourres asseurer son Alteze.

Vostre très humble frère, Louis DB Nassau.

LETTRE GGXII.

/. Betsau Comte Louis de Nassau. Sur les affaires de Matines,

V Ce J. Bets étoit un homme de ooofianoe du Prinee d'Qrui- ge. Dans une lettre du 21 mars au Comte Louis il écrit. Trouvant en « Anvers ung mien fidel et secret amy , luy ay demandé qud » moyen y auroit de recouvrer argent pour Son Excellence , lequd

m'a dict . . qu*il espéroit bien que l'on porroit lever es villes > à l'entour la summe de douze milles 9 à raison dn denior xii.... » Saluant à Anvers aulcuns de mes amis riches borgeois me semble » avoir trouvé en eulx fort bonne affection de faire service à Son

Excellence. » (M.S.)

Monsigneur, par la lettre de monsigneur de Hocch. strate entenderes l'iptention de Mons' le président sur la remonstranoe que par commandement de Madame il doit avoir faict , et comme je tiens le dit S' président pour homme francq et qui ne vouldroit dire aultrement qu'il penase, j*espère que demeurerons icye entièrement satis- faicts , car mes confrères usants de plus grande constance

313

que je ne présumois , se sont trouyés aux prêches , desquel- 1 566. les rassemblé d'hier a este plus grande que onquesaupara- Septembre, vant. Mon dit S' de Hoechstraten ne peult avoir responce touchant les prisoniers qui ont brisé les images (i), et est constrainct les détenir en prison contre la publication ichi faicte, qui cause aulx ignorants quelque sinistre pré- sumption , mais j'espère que Dieu conduira le tout à sa gloire , sanctification de Son Nom et repos de ceste ville , pourveu que Von absteinge' de tout ultérieur attenptaet , et que Dieu donne aux dites prisonniers la force et pa- tience d'endurer le tort qui semble que l'on leur faictj les détenant contre la publication, pardon et rémission^ soubs considération desquels ils se sont trouvés en ceste ville. Sur ce, Monsigneur, vous remerciant des lettres et adres- che, ensamble des biens et honeurs que j*ay de vous re- ceu f prieray le Créateur vous maintenir en sa très saincte grâce. De Malines ce xxiij* de septembre l'an i566«

De vostre S*^ très humble et très obéissant serviteur,

Jbhâh Bbts.

A Monseigneur , Mons.' le Conte Louis de Nassaw, mon redoublé S.' En An? ers.

(i) Images. Le a octobre on en étoit encore au même point Le Conseiller d'Asson ville écrivoit au Comte de Hornea. « J*espère que » M. le Comte de Hoochstrate aura ce qu'il désire touchant ses 9 prisonniers. » Procès dBgm» II. 4^i.

8*al»aUenne.

314

LETTBE CiCXIU.

Le Comte Lom$ au Comte Jean de Nassau. Sur une let-- tre de FEçeque de Wurxbourg touchant des leî^ au nom du Prince d^ Orange.

. i566. . . , £. Lu kann ich freundlicher meynung nicht ber- ^ gen wie aïs gestem, den zwe j und zwaptzigsten Septemb.,

ein schreiben Ton dem BisschofiF von Wirtzbùrgk albie ankommen^ darin eryermeldet wieer in erfahrung kom- men das in namen der Herzoginnen und meins gn. Hem des Printzen) diesen Niderlanden zum besten, ettlich wartgelt droben im Deutscbland auszgeben werde, und solle under andern auch Adam Weyse und Rosenbach (i) bestallungbaben. Dieweil dan dieselben von wegen der ùberfallung und einnemuhg der stat Wûrtzbûrg, da sie mit und bey gewesen sein , als ecbter und proscriptî ge- halten werden soUen, ipso facto ^ so neme in wunder das man sich mit inen dergestalt einlasse. Wamet sie derbalben das sie iren mûssig gehen und keînswegs in die bestallung annemen. Dieweil ich aber wol weis das sîe in der acht nicht sein , beddnkt mich E. L. konne nichts desto minder mit inen halidlen , doch wo dieselb befunde das ettwas gefahr sein mocfate , kann sie allwege hierin , irem guttdùncken nach , sich richten und mich verstendigen. Weitter zweifflet mir nicht £. L. werden von Grave

(i) Rosenbach^ Voyez, p. ^^09.

315

lAidmfien von Wittgenstein ein scbreiben von mir enf iS66« phangen , und aller sachen weittem mûndlichen bericht S^fmthte.

gehort haben Geben zu Antorff den 24 Septemb.

Anno ]566.

É. L.

Géhorsamer und gantz dîenstwilliger Brueder^

LuowxG Gaavb zub Nassaw.

Dem Wolgeboroeo Johao, Gra- y^a zn Naasaw etc. zu eignen ban- dcn. DilknlMi^

* LETTRE CCXIV.

La Duchesse de Parme au Prince étOrange. Elle se plaint de la çondmte du Comte Louis et désire quUt quitte le pays.

\* Le ton de cette lettre relatÎTement an Comte Louk est a»* •es conforme à oeluî de ffopper. « Les Confédérés presoient telle

> hardiesse 9 que le Comte Louys osa et présuma envover un gen* 9 tilhomme du Comte d'Ëgmont surnommé CoHz aux Couver- » neurs de Bruxelles et Comte de Mansfelt avecq certains messa-

> ges et mandemens rigoureux de sa part » Jf^m. m. Ifous verrons plus tard la justification du Comte lui-même. D s'agtoolt de constater un point de fait} savoir s'il y avoit eu des préchee à Bruxelles avant l'accord avec les Confédérés,

Le Gentilhomme envoyé par le Comte étoit Maximilien de Blois dit Cock de Neeiynen , chevalier de Malte, un des premiers sigmi- taires du Compromis : Te Watery IL si 6.

Dans une lettre du t août , le Roi , après avoir loué la conduite du Prince , lui écrivit. « Et afin que voyes comme je braite libre*

316

xS66. » uient avec vous , je ne laiaseray de vous dire que l'oo a par deçà Septembre. * beaucoup parlé sur ce que vostre frère s'est trouvé eu ces choses » qui se passent par delà , et pour ce que je ne puis délaisser de » m*en ressentir , je vous encbarge que vous regardiez comment on 9 y pourra remédier qu'il ne passe plus avant , et l'effectuez : el » s*il vous semble bon que Tesloigniez quelque temps de vous y que » le faciez. » Le Petit y ia6.* Ce désir n'a rien de fort étonnant ; les lettres que nous avons déjà communiquées font assez voir que le Comte Louis étoit extrêmement actif et jouissoit d'un très grand crédit parmi les Confédérés.

Mon bon cousin. L'extrémité des fîLcheries en quoj je me retreuve journellement de plus en plus pour veoirque ce mal d*hérésie croist de toutes pars , mesmes la déso- béyssance aU'endroict de sa Ma*^ avec les esmotions popu- laires , non obstant Tappointement que j avois falot avec ces gentilshommes Confédérés^ par j'espérois veoir quelque amendement aux affaires , me constrainct vous escripre ce mot, pour vous requérir d'une chose pour le seivice du Roy, Monseigneur. C'est en effect que com- me vous scavez que par le dit accord les dits gentilshom- mes, et entre eulx le Conte Loys vostre frère, m'ont pro- mis que es lieux il n'y avoit de faict eu presches, ils feroient leur mieulx et tous bons offices que n'en fussent faictes aulcunes et il y en avoit , que les armes fus- sent mis bas, par nul n'estoit tenu de souffrir quel- ques nouvelles presches. Qui a donné occasion que le magistrat de ceste ville , mesmes les trois membres d'ioel- le, après estre deuement certiorés que Ton n'a souffert les presches en ceste ville, ny all'environ, ny le peuple d'icy y aller auparavant le dit accord , ont résolu et conclu unanimement de n'en point souffrir, pour les raisons qu'ils ont mis par escript et faict imprimer , que ne doub-

317

te vous aurez veu , et suyrant ce magistrat d'icy ont x&66. plussieurs fois refîisë à aulcuns sectaires de les laisser $ept«iii|^re. aortir aus dit presches. Et combien que iceulx sectai- res se debvoient à tant contenter, sans troubler ul* térieurement Testât publicq , ou aller demeurer bors la dite ▼ille, toutefois, au lieu de ce faire, se sont venus plaindre au dit Conte Louys vostre frère, lequel en leur faveur a envoyé ung nomé Gock, gentilhomme, au Comte d'Eg- mont vers ceulx de ceste ville icy , avec lettres decréden* ce , pour expostuler avec eulz de ce qu'ils ne soufifroient les dit sectaires aller à la prescfae , disant estre contre l'ac- cord et ce quils luy avoient consenty déclairer au peuple de ceste ville. A quoy il requiert que fut pourveu, aul* trement qn il luy fauldroit pourveoir, comme le tout, en* semble de la responce à luy donnée , est plus amplement contenu en ung escript cy joinct (i). Que sont en vérité choses asses à mon jugement mal séantes et par le rq)os de ceste ville , q^i veult demourer en son ancienne religion et à la dévotion de sa Mat , pourroit estre gran* dément troublée et non seullement ceste ville, mais aûl- très villes qui sont du mesme sentiment. Si seroit aussi puis naguères advenu à Jumont ' , pays de Haynauct , que aulcunz paysans seroient allé à plaincte à luy d'une chose appertenent à la cognoissance du S' de Noircar- mes, Grand-bailly du dit pays, dont le dit Conte auroit aussi escript au dit Grand-bailly et pour ce que je scay bien que toutes ces choses ne se font de vostre adveu et possible qu'il ne considère la conséquence, je vous prie, mon Cousin , de fort bonne oifection , puisque l'appoin-

(i) Joinct Voyez p. 3i8.

' Jiiinet(?).

318

ijSéS. tcnit!nttveeoe»gentilsho]iinMBrcftM«t, «pievoiifr reul- S$fmmim^ kx vous «oureiiir de oe ^pe sa Maïf voiis ha pois naguè- raa escript si a£fectiieasenieiit touchant Fallée de -voatre dit firàre pour quelque teoqps, jusques à ce que les afiiai- res de ce paya sojoait (siDieu plaist) plus quiètes et puî* sSdes, et luyen paier de ma pwt et de la Tostvo de œ faire* Non pas que je TeuUe mal juger de luj, mais puia» que ces sectaires ont telle persuasion qu^ils prennent lenr secours à Iny contre les gouTcmeurs et magistrats, boy m a'enidoiht entremesler , mais les reoFoycr à Sa Ma^ ou 4 mojt ausquds appartient d'oyr les plainctes des sub^ jeets de par deçà et ienr faire droict et jusiioe , et en ce fiâsant je aoay que Tonsferea chose aggréable à Sa lfa«^et mesmes.que ceejr ne liendra sinon que à la réputation et npoa de fosm dit frèva, comme par «rostre pmdenoe et bon jugement fiacillement le pores oognoistre. Vous pii- anftainsj lefaireet sur ce avoir de vos nouvelles. Atant, noii:bon Cousin, nosere S' tous dointSa S^grftoe. Da BffuieUes, le a6 dei septembre t566.

Tostre bonne Cousine, Margaeita.

Vas dkr Aa. naa bon eomia le Prinos

d'QrangM, Conte da NaiMUi, Cher»

de l'Ordre « ConMÎUier d'Estut et

Gomnemeurda Conté de Boor^ et

payz de Hollande ^ Zelande et

Utrecht.

Le a5 de septembre i566 devant disutt, s*est trouvé sur la maison de la ville de Bruxelles, devant la chambre

319 ~

du magistrat, ung gentilhoaune nommé Coeq^ désirant i5^ parler au Bourgmestre et Magistrat, et luy estant fiôct Sepmritoe; ouTerture et donne entrée et y trocurant Monsr. le Gonie de Mansfeldt , Iny présenta unes lettres miswe du Ciomte Louys de Nassau et aultres au Magistrat , contenant ^e le dit gentilhomme portoit de luy quelque charge de bouche, que le dit Gocq dict estre en effect que le dit Conte trouYoit estrange qu'on empesduit au peuple de Bruxelles les presches et pour ce il se trouroit intéressé en. son honneur , à cause le a5 d'aougst il avoit dict au dit peuple, par charge du dit S' Conte de Bfansfeldt et aussi du fliagistrat , qu*on les laisscroit aller au dit presdies ^ sans empeschement, et que aussi la compaignie des gen^ tilzhommes en général estoient intéresses, pour ce que le dit ^npeschement se faisoit contre le contenu de laoeord &ict a?ec Son Alteze, disant, quil entendoit que les dits de Bruxelles par avant avoient eu les presches, et que le S' de Hacheoourt (i) les auroit trouTé, et mesmes que passé dix ans on avoit preschéen-lairille, et quîil «aten» doit aussi que ce que par les trois membres estoit résolu , 9eroîl: faict sans que les nations auroient eu leur arrier conseil^ et pour ce auroient esté précipités contre la mar nière acooustumée , et en fin que le dit Conte desivoit qu*on laiasisseaudit poeuple' aToîr les dits preschesetjoyr de ce qu'il leur auroit dict et promis, ou que aultrement il luy fauldroit pourreoir. Surquoy après disner ayant le Magistrat parlé a Son Alteze, firent au dit gentilhomme, comparant par devant eulx au lieu que dessus , dire par

(i) Hackecovn. Plu de Montmorsncy , Seiisnanr de

' pflopl*.

320

i568« le pensionnaire en substance) que le d* Sieur Conte de Stfiumbte. Mansfddt et Magistrat aToient dict au dit Conte Louys , seuUement à Toccasion qu'il disoit que suyvant le dit accort ils pouToient aller au dit presches, que , en cas que au dit peuple de Bruxelles fust permis par le dit accord d'aller à ces presches, qu'ils y pouToient aller et que les portes leur seroient ouvertes et non autrement , surquoy le dit Conte Louys demanda s'il le pouyoit dire au dit poeuple et respondit le S' Conte de Mansfeldt qu ouy , comme aussi firent aucuns du Magistrat y estans , [pus] sur les restrictions susdits, et que ce que depuis en estoit advenu , le dit Conte le trouveroit par certaine déclaration imprimée, dont luy fut donné ung exemplaire, luy veul- lant en outre bien advertir que grandement il estoit abusé du faict des trois membres , d'aultant que les na- tions avoient eu leur arrière conseil, d'ung jour à Taul- tre et plus solempnellement qu'il n'est de coustume^ d'aultant que les Jur^ des mestiers avoient esté chargés de oonvocquer à leur arrière conseil tous ceulx, qui y debvoient venir, sans délaisser personne soubs quelque prétext que ce fut de la religion ou aultre , et sur paine d'ung Garolus dor pour chacune teste, qu'ils délaisse- roient (i) ; le requérant, pour ce que le dit Conte Louys ne voulsisse prester oreille aux complainctes du dit peup- le, ny s'en mesler, considéré qu'ils aient icy le Magis-

(i) DélaisseroienL L'organisation municipale devenoit déplus en plus aristocratique \ cependant dans des affaires d'une très hau« te importance , on avoit encore coutume de prendre l'avis d'une grande partie des bourgeois. Burgundus écrit : « Fidaciam Gufoei^ » natrici adjecit Bruxellenaium civiam pro religione votum et » animus. Qui non satis habebant pomoeriis suis concîones exdu^

321

«rat, ordonné de par S. M. pour à toul pourreoir et tS^. adminifltrer justice y et siillecq ils trouvassent faulte, que Sqj^unbre. semblablement la personne de Son Alteze estoit icy, à laquelle ils se pourroient addresser comme tenant le lieu de Sa Mat' et non ailleurs. Et comme le dit gentilhom'- me fit semblant de point sçavoir le contenu du dit papier imprimé, dict assez bellement au dit pensionnaire, que le dit Conte louys demanda sçavoir s'lIz ne pouyoient avoir les précbes, et luj respondit le pensionnaire que non f et ainsi se départist.

* LETTRE CCXV.

La Duchesse de Parme au Prince d'Orange. Elle ku domie aîfis de la venue prochaine de quelques troupes pour la garde de deux villes situées dans ses Gouifer^ nemens.

»

« Te Woerden , daar vêle Lutberschèn woûnden , hadt de

» Wethouderschap de beelden uit de kerkeo doen haaien ;

» Hertog Erik , Pandheer der stede , schoon zetf Luthersch , be- » diende zig sedeH van de geringe beweging, die hier geweest was, » om krî jgsbehoeften en soldaaten op 't slot te brengen, » fFage^

» dere : sed contrarioram stadiorum cives , YilvordiaiB ad divina » ooaoedere solitos, tune quoque praepediebant. Eam rem Ludo- « Ticus graviter accepît. » p. 24 5. Le mot solitos paroit indiquer que le Comte , d'après Taveu peut-éu« involontaire de cet histo- rien f avoit raison. Du reste son récit en cet endroit semble un peu confus ; et , comme il sacrifie assez souvent le fond à la for- me 9 il n'a pas craint de transformer la correspondance sur cette affaire en une conversation entre la Duchesse et le Comte , dans laquelle celui-ci joue le rôle d'un homme excessiTement emporté.

322

l566. n€UWf yi , 187. Il paroit toatefeîs qne le Duc Eric étoît rdounié Septembre, au CatholiofaiDe.

Mon bon cousin. Le Duc Erich de Brunschwig, com- me Seigneur de Woerden , ma faict entendre le grand désordre auquel se sont mis le magistrat , peuple et curé illecq au faict de la religion , et craignant quelque tu- multe et inconvénient , m*a faict requérir de pouvoir lever en Overyssel et Gueldres trois cens piétons pour la garde des villes et chasteau du dit Worden ; lesquels m'ayant semblé convenir que soyent bien gardées , sig- namment le chasteau pour rinconvénient qui en pourroyt sourdre^ et que deiix cens piétons basteront' bien pour cest effect, je suis esté contente qu'i les feit lever, et vous en ay bien voulu advertir par ceste , comme de chose es- tant en vostre gouvernement , et affin aussi que sçeustes ce que passe à la vérité en cest endroict , si en entendisses aultre bruict.

D*avantaige ay je à la réquisition de ceulx de la viHe de Goude et considéré que partie des Chartres du Roy , Monseigneur, se y gardent en la tour illecque (i), leur ac- cordé de prendre à leur soulde 3oo hommes pour la garde et seureté de la dite ville; ce que pareillenem vous ay bien voulu faire entendre. A tant, mon bon cou- sin , je prie le Créateur vous avoir en sa très sainte gar- de. De Bruxelles le aô"*^ jour de septembre i566.

Vostre bonne cousine,

M^llGABITiu

Bbxbtt*

(x) lilecque. oc De Chartres van Holland waren benuttende op » *t slot ter Goude. » Bor , 368b.

snffiront.

323

S MToit aues curieux que précitémeut le inéine jour la Gouver- 1 566* Dante eût décliné itératÎYemeot la demaude des Etats de HoIUode , Septembre, qui la coDJuroîeot par leurs Députés d'envoyer le Prince d'Orange ▼ers eux : i^or , I. io4-^Il paroi t toutefois que l'exactitude ordinaire de cet historien est ici en défaut, et que la Gouvernante avoit laissé le Prince maître de ses actions. « De Président (Viglius) en de » Raeds-Heer Bruxelles verklaerde den a 3 sept, aan de Gedepn- » teerden dat Hare Hoogheyt hadde iteratiyelyck geschreven aen » den Prince . . . ende de saecke en reyse van Hollandt aen hem » gerefereert. >• Le a4 la Gouvernante^ le 27 le Prince lui-même leur parla dans le même sens : Resolutien der Staten v, Hollant, x566. p. 4^ 9 ^^* ^A proposition du Prince à S. A. de t oom> m mectre en son lieu pour quelque temps en Hollande le Seigneur » de Bréderode^ ce que S. A. ne voulut en aucune manière » [HoppeTy Mém, i x i.), aura sans doute été antérieure à cette lettre, n s'en sera abstenu après un tel indice que lui*méme aussi devenoit de jour en jour plus suspect.

N.» CCXV.

frutruciîon pour Monf de Varich se rendant de la part du Prince d'Orange vers le Comte d^Eginont»

\*Le Prince considéroit les résolutions relatives à son Gouverne» ment (voyez la lettre précédente) comme une insulte très grave , ainsi qu'on voit par l'écrit suivant, que nous croyons devoir rappor- ter à oetle date. Il aura immédiatemoit chargé le Comte Louis d'envoyer M* de FàricHess le Comte d'Egmont , pour lui exposer l'état des affaires et la nécessité d'une entrevue.

Ce M' de Varich étoit apparemment un frère du Gouverneur d'Orange. L'Instruction paroit écrite de la main du Comte Louis. Le Prince savoit comment il falloit s'adresser au Comte d'Egmont ; car il insiste sur les dangers aussi des catholiques^ sur les prétentions de ceulx du Conseil y sur la servitnde de nos enfans ;n'thorde qu'avec

324

l566. une extrême réserve la question d'une résistance armée, et fait en- Septembre, trevoir la possibilité d'un prompt départ qui rendroit la position dn Comte encore plus critique. Nous avons laissé les mots en mnrge précisément à la place ils se trouvent sur l'original. Ce sont pro- bablement des notes que le Comte Louis avoit prises après une con- férence avec le Prince, et dont l'Instruction est le développement.

I. Nécessité de prehilre prompt ad- vif.

haison , forces.

EspaingDc.

Serritude.

prétexte.

1. Il luy baiserast les mains Je ma part.

a. Que Monsr. pense que luy aura receu ses dernières, par laquelle il pourrast avoir entendu ce que me semble qu*on pourroit faire pour éviter les inconvé- nients tant apparens, et que j'eusse bien désiré avoir quant et quant son advis dessus ; et considè- rent que la nécessite s'augmente de plus en plus , par la prompte résolution est fort requise^ ay bien voulu envoier le présent, Monsr. de Varick, pour luy déclairer le grand bruict qui courre des grandes préparations des forces que Sa Ma** faict faire , tant en Alemaingne que dedans pais , dont pas seulement ceuU de la religion ont soupson de estre contre euls, mais aussi les Catoliques, craindants que Sa Ma*^ les vouldroit mestre en la servitude de longtanps préten- due ; par est à craindre que facilement il pour- , roit sourdre ' ung tel désordre , que à très grande diffi- culte on pourroit assouppir. Et pour luy parler ouver- tement, que Monsr. pense que Sa Ma^ et ceulx du Conseil seront bien aise que sur le prétext de la reli gion ils pourront parvenir à leur prétendu, de mes- tre le pais; nous aultres, et nous enfans en la plus misérable servitude qu'on n'auroit jamais veu , et corne on ast tousjours craint cela plus que chose

* jaillir, sortir.

325

que soit, et Monaieur ne Youldroit aulcutiement de- i566. meurer au pais, pour estre subject à une telle seryi- Septembi-e. tude, ni estre présent quant telle chose se devroit faire, r^,o1iiUod seroit résolu se retirer du tout et en temps, néan- m ons' m retirer. moins si Monsr. d*£fi:mont et m^ F Amiral ne trouvent

^ Rien sâot leur

pas bon , corne Monsr. ne faict aulcune doubte , qu on ^\^ soit mis en telle subjection , se offre Monsr. de s*am-

I . I I . , Lequel t'ilesl tel

ploier, luY et les siens, en tout ce que serast par leur ,

' •' ' *■ * cmployera son poii-

adyis résolu pour 1 éviter. A quoy il semble pour- ^oirctdes tienf. roit grandement servir Tadjoinction et déclaration des estats-généraulx , sur le mesrae point. Toutesfois si ^^^ ^^en/scrvir la' devroit trainner long temps, fauldroit mieulx ré-fs^ii est impossible souldre nous trois avecques nous amis , que nous^i*!"'*"** *"*y*- laisser coupper Verbe peu à peu desous les pieds et tant temporiser qu il ny auroit enfin plus nul remède et que eulx feriont venir , ou par force , ou par mena- ces, les estats qui sont mis de leur main, à telle ré- solution come ils désirent. Que Monsr. prie que Lil»re sdTis Monsr. d*Egmont luy voulusse mander dessus son «'«"« «» *»»• advis librement et en amis. L'assenbicoicut

des SeDJeurs.

Que Monsr. luy envoyé aussi une lettre que son Alt. luy ast envoie ce matin , par il pourrast voire le bel [echaque] que Monsr. ast de se retirer de son gouverne- ment, puis que Madame , pour donner ordre en Hollande , donne la charge au Duc Erich et aultres, combien qu'il soit toutesfois raisonable , puisque Monsr. est Capitaine- général , que les gens se debvriont faire de par luy , corne on faict aulx aultres gouvernemens, affin que avecques iceulx il pourroit donner tel ordre en tout ce quartier en

' Peut'ftre le mot chose ou quelqu*aiUre a été omit.

326

X 566. vers iœulx , qui ne se Touidriont ranger à la raison corne il Septembre, seroit trouvé convenable , et seroit non plus ne moins corne si j*eusse la ville de Dunkercke par engagière de monsr. de Vendôme et que Madame me commandast de mestre gens estrangiers dedans, sans l'auctorité et chaire du Gouverneur. Que Monsr. d*Egraont pourrast voire aussi par comme on tâche de fortifier Hollande peu à peu pour la diffidence qu'on ast de moy , et que, sus ombre des cinq cens, facilement enpourriont venir mille , lesquels luy laisse penser s'ils ne feront en [juer] tout ce que bon leur semble, et que moy, comme gouverneur, me deusse aller aveques ma maison en la miséricorde de ces gens là; pour quelle occasion Monsr. estoit résolu de remet- tre le gouvernement entre les mains de son Alt. et s'en descharger du tout , toutesfois qu'il nen ast riens voulu faire , sans avoir premièrement l'advis et conseil de Monsr. d'Egmont et Monsr. l'Admirai.

Défaire les excuses que Monsr. ne vient pas en persone.

De s'accorder avecques Monsr. d'Egmont d'un lieu qu'ils se pourriont entrevoire , s'il le treuve bon.

Sur le revers du papier il y a :

Lis lettres de Madame à Mous** k Prince touchant M' le Coiute BoUacfawngCtt et «es lettres. Siget uod Jola. Malbergen Newzeituog. Geschwind adyia daraufsn neuien.

Ces moto se rapportent probablement encore à des nouvelles que M. de Varlch devoit communiquer au Comte. Ziget, (Siget) ^ forteresse importante en Hongrie , avoit été emportée par les Turcs le 7 septembre. Giula (fula) est une forteresse entre Zatmar et Te- rnes war. Peut-être le Prince d'Orange venoit-il de recevoir une letti'tf de L. de Schwendi.

327 -

LETTaE GGXVI.

Le Comte Louis de Nassau aux Seigneurs dEsquerdes , de FillerSj d^AudrignieSj et de Lumbres.

** Les deux premiers Seigneurs avoient entrepris à Tournai , ' ^w, oomme les deux autres à Yalenciennes « de faire désarmer le peu- Septembre. pie et le réduire à l'obéissance du mandement dernier du Roi. » Procès étEgm, II. 37 a. Apparemment le Comte envoyoit son secrétaire pour avoû* leur avis relativement à son départ exigé par la Gouvernante, (voyez p. 3 1 5).

Messieurs. J ay despécbé le présent porteur , secrétaire mien, vers vous, pour vousadviser d'aulcunes novelles et occourrences d'icy, ensemble d'aulcungs points qui nous touchent de près. Vous priant de luy vouloir adjouster foy corne à moy mesmes , et me mander vostre bon advis: en quoy m^obligeres d'aultant plus vous demourer bien afifectioné amis et serviteur selon l'envie quej'ay tous- jours eu. Remettant donques le tout au dit porteur , fe- rai fin , et me recommandant à vostre bonne grâce, prie- rai te Créateur vous donner , Messieurs, en santé, bone vie et longue. D'Anvers ce 27 de septembre Anno i566.

Vostre bien bon amy prest à mourrir pour vostre service,

Louis Ds Nassav.

A Messieurs nous confrères , tes S*^*

d'Ëkardes^ Villers, Odringni et Lurabre^

à Tournay et Valencienes.

328 N.o CCXVI.

Note sur la situation d* Anvers.

1 566. ** Cette pièce se rapporte évidemment aux derniers mois de hrei i566, bien qu'il ne soit guères possible d'en indiquer précisément la date. Elle est d'un grand intérêt pour faire connottre la situation d'Anvers à cette époque.

Les Moyens de remédier à Anvers.

Premièrement, Requestes soit présentée au Roy de la part des Ecclésiastiques et Catholiques d^Anvers , d*ayoir en leur soulde , pour leur assistence et sauvegarde , 8oo hommes arquebusiers.

La responce [darege'] (i).

Les aultres demandront aussy le mesmes nombre pour leur asseurance.

RépUcque.

Il n est pas de besoing par ce que on n a rien attenté contre eux , mais bien eux contre lesGatholieques en sig- ne de quoy les Cloistres et Eglises se tienent serrez et ne peuvent maintenir lexercice de leur Religion que en craincte, mesmes les empeschent de sonner cloches en sorte quelconque.

Secondement, on pourra mestre gens en Anvers en la manière du Cheval de Troye par les navires et basteaulx,

(i) Idarege."] Philippe- II recevoit beaucoup de listes pareilles à celle qui est jointe à cette Note. « Es erregt in der That Bewunde- ii rung , wie genau er bei dem Âusbruch der flandriscben Unru- » ben ûber aile die unterricbtet war, welche den neuen Meinun-

' da Roi (?).

329 '

desguissez en diverses sortes par chai^ots , par les Nyen- i566. nartz, et aussy les loger par les maison» de Catholiques S«pt«B]»re. petit à petit, aussydes armes auxbasteaulx , pourquoy fai- re seroit bon avoir inteligence aveeq les deux Bourgmes- tres.

Responce. Sy cela estoit décelé, ce seroit pour tout saccager.

Tiercement , fauldroit tenir saisie la porte de S^ Geor- ge , ou s*il est possible toutes , pour faire passer les gens.

Quartement , vittement que les nations Catholiques aillent au Magistrat , disant que ils ont jusques à présent expérimenté comment tous leurs moyens , desquels il ont usé pour la tranquillité de la républicque , n*ont de rien servy, par quoy demandent pour leur asseurance que le Magistrat face requeste à Son Al" que elle y envoyé quelque trouppe de gens d armes, ou que elle y viene avecq sa garde, ou aultrement que ilz protesteront devant le Magistrat que ilz demanderont à Son Al** ung aultre lieu ou ils se puissent retirer pour servir à Dieu en paix et as* seurance de leurs vye et biens , et se retireront tous de- dens huict jours (i).

» gea îrgeDd geneigt fteyn mochten , wie er DÎcbt allein ihre Zu- » sammeokâiifte , sondern das Altcr, die Gestalt, die-Natnr, die » Ucngebang der Ëinzeloen geoau kaonte, wie er hierûber, slatl » von Margaretha unterricbtet zu werden , aie vielmebr zu aoter» » ricbten waszte. » Ranke , F&rst, v. ^. I. p. lao.

(i) Jours, Le grand nombre des Protestans rendoit la position des Catboliqnea assez difficile, et dana quelques villes on comment çoît à gêner l'exercice de leur culte. Viglias^ bien qu'il s'exprime trop amèrement , a voit donc quelque raison de se plaimlrr. « Ne-

330

i566. *^^ ^^ P^^^ remédier aux troubles d'Anvers avoir Sept— ibrt. les rolles de chacunne oonsistoires, tant de Galvinifl- tes que de Martinîstes, dedens lequds sont escr^M les articles et capitulations et conventions avecque le Prince d'Orange, desoubs lesquels articles ils ont tous signés de leur propre main et signent journellement en

une petite chambrettre à Tentrée de leurs Temple.

Les Anébaptistes preschent en la Camerstrate près du Schutters put , près la maison d*ung brasseur.

LES cATHOLicQUBs D* ANVERS, ^hem (i) et M' Jacob van

Premièrement le Magistrat. der Heyden.

Les gens Ecclésiastiques. Le Marggrave Jan d*Immer-

Mons' de Hochstraten , sa selle.

femme, et sa soeur. Laman Govaert StercL

Les deulx Burgumestres , Monsr. Schoohove et son

assavoir : Mons*^ de Ber- beau-fils.

» cessarium est ut Rex adTentum suum maturet , cum boni dintiu» » GODsistere nequeant, et CalviDiaDoram hoc proprium sit studiam, » ut libertatem , quam ipsi principio tantum praedicaTonint , om- » nino toUaot , nec Catbolicos alteriusque dogmatis sectatores 8e- 9 cum habitare patiantur , imo exilium caedemque quotîdie eis * commioantur. » f^içl. ad ffopper, p. 383. Sans justifier les excès de personne , il est lion de remarquer que Tintoléranoe de la part des protestans fut aouTent une défense nécessaire et légitime con- tre une Eglise qui leur érigeoit des bûchers : bien qu'ils n'aient pas toujours en cette excuse et que leur conduite sous ce rapport, oppo-* sée aux sages avis du Prince d'Orange » ait élé très nuisible aux progrès de la vérité. Mais il est souverainement injuste de mettre ai paffiUèie, comme a Ciit Al. Meytr^ iHsUiuiioms Judiciaires , L i3oy la condkioB légale des Catholiques dans les Provincas-Unies avec la persécution envers les Protestans par le fer et par le feu. . (t) de Berehem. Henri deBerchem.

331

Lancelot ran Usselle et sou fils dubiu ' .

Schuerman.

Tan der Merre.

Getthen.

Le frère du Bourgme Ber- chem.

Jan de Pape.

Les Greffiers sont doubteux.

Les Secrétaires sont tous bons j excepté ung qui est fils de Granpheus ' ( i ) , nommé Alexandor.

Asselier.

Moje.

M. Jan van Halle.

LB8 CmiUFZ DBS CONSISTOIEBS.

Marcus Pères (2)

Cornelis van Bombergues.

Henderick yan der Mère.

Charles van Bombergues.

Betz, (3)ad-vocatzdeMaline8 est pensionaire des geul« et a faîct de mal beaucop.

LB8 PRBDICANTBS CALYUflSTBS.

Mr, Taphin ^ de Tournay, au

temple rond. M. Charles au Rond. M. Isenbrandten flaman | in

de Moiteur pau. M. Piere y envoy par le Pala

tin (4). M. George en la nouvelle

ville au Marché de blé et

fuent^ en ce lieu la Cène.

:56&

(i) Granpheus, Corn. Graphaeas, auteur de plusieurs écrite. Son fils Alexandre est connu comme savant et comme secrétaire d'Anvers.

(a) JU. Pères. Riche négociant , Espagnol. Te WaUr , IL 4^.-^ Lors du retour du Prince à Anvers , l'Eglise réformée Flamande avoit choisi pour entrer en conférence avec lui « Marcus Ferez, » Carel van Bombergen , Herman van der Meera en Cornelis van » Bombergen. » hor ^ 98."

(3) Betz, Voyez p. 3 12.

(4) Palatin. Le Conseiller Boonen écrit le 9 sept, de filaes* trieht à la Gouvernante: « Je suis adverti que hier au soir est o arrivé en ceste ville ung prescheur venu du pays du Palsgrave , » lequel se dîct estre mandé pour aller prescher en Anvers. Ga- ckardj ÀnaL Belg, p. 191.

' dnbiciiT (?). * Graphaeus. 3 Taffin. font.

332

i566. Petrus fiogainus Apostat Sepumbre. Carmëlite.

LBS GVEVB QVt PATORUSUT AVX 8BGTAIRES DE LA YILLB D'AlfTSaS.

Le Prince d'Orange.

Lodowick son frère.

firéderode.

Culemburg.

Le Conte van dem Bergh.

Le Conte Palatin.

Les Enfans de Wimbres.

L'AmiralL

Toison dor, Hammes.

Le Seig* de Toulouze.

Les Cardos , \

De Lammol , > frères.

Burguens , /

Les deux barons de Flessy ,

Bourguignons. De Viliers. D'Andelot. De Bonneyal. Longastre. Cite. Backerselle.

Coqz , gentilzhomme d*Eg- mont, quesliefdal' sont gaigné à Thérésie.

BT ERTBB LB8 HABTUfUTmB DU GONSISTOIRB.

Hendrick Banelen broucke.

Thomas yan Gbiert.

Geret Cocq.

Gilis van der Bannere , Ten- deur de [raisuis]*, près la prison.

FBBDICAlia MABTnflSTBS. (l)

Hermannus Hamelmannus licentiatus , ist gelogirt in den Triser in die Gorte Nyaestrate'.

Joachimme ist gelogiert tôt

Jan de Mère, in 't bus yann

S. Bemhart. niyricus in die Yengstrate^

tôt Gerart Cocq.

Cyriacus Spangenbergh tôt Hieronimus Guems.

Ulspaigre' docteur sur Hen- ry yan Broucke.

(i) Martinistes, n Onder de Luthenche Predikers te Antwer- *> pen waren Matthias Fiacius Illyricus, Johan Spangenberg, Jo- » han Félix of Saliger , en Herman Hamelman deiroork>aerîgste. » » G. Broitdt, HisL d. Réf. I. 43o.

» CCS I^rdad: n>ojpezp. 34 (?) » raisiiw. 3 NTcnslrate. (?) * Vckenslratc. « IJUperg«r.

333

UU NOMS DBS CALVINISTES.

lan Ambroise de Sardes , le

premier et gaige. Marcus Ferez, Spaignol,

juif de race. Fernando de Benoy, Spaig-

nol, Juif de race* Comeliis van Bomberge^ filz

DanieL Jan Gaulier de Gambray j

[herto] des deux Seig' de

Thoulouze, Denis le M* à Lange sur le

Marche. Adam et Jacquesle Maiatre,

frères, tous deuxde Tour-

najy marcbans de lanir ' Gilles Hofman et Henry Hof-

man , frères , et les ser-

^teurs de leur boutiques. Piere Perdins compaignon

et Gilis Hofman, et les

senrit" Guillaune Luse et

l'autre Joannes. Henrick van dcr Mère , fils

de celluy qui a donné

aoo lu de grozpour faire

la maison des Orphelins

du Gonsistorie.

Guillaume Rubic de Arman- i566. tiere. SeptmliM»

Guillaume et Jan van Sant- fort y qui se tiennent tous- jours du' Gonsistorie.

Jan yan Hoch.

Jan de beaux lieu ' yespieciers sur le marché près de la Chandelle.

Sébastian van Utrecht.

Van der Not, quy préten>- doit de estre Marggraye*

■Il UL mxm BB TouaHiLTi

Amolt Pels, marchant de

rubans, avecq tous ses

enfans qui sont x5 ou i6,

desquels enfans unne fille

at espousé Anthoine Lem-

pereur, demourant alors

chef de la sédition de Ly- re, queavoyt entreprins

mestre aoo cheraulx de

guerre en Lyre de la part

des commissaires Galyi-

nistes comme on dict. Somma toute la rue de

Toumay est infectée, ex-

ceptéseuUementFrançois

yan Brusingen, le beau-

334

i566. filx de Pierre Fraack et Saptaail»M deux ou trois aultres.

Jan de Campe et s^ enfant et son beau-fils. -

Hans Smits belontiers et Sattuver, mauvab garcoOi frère de M* Piere van Ihe- le, lequel at etpousé une femmede Tovniayi mar- chant de canelot.

Paaquier Fleurquin, chan- geur d'argent.

Charle de l'Escluse et son frère et tous ses gens.

Faotear delan deHas à liUe.

HenridL vanOnce, beaupère,

JitolordeLhoTe , beau*fils, et tous ses crnfms.

Hector le Moine.

Luoaaefc Jan Halic^ touadeux frJres, des Tournay, fu- rent prinotpaulx sacca- geurs des Eglises et vin- drentjusques à llalines

Jaoques GiUon d' Armantîer , quy à esté prisonnier à Bruxelle.

Jacques Hofnagle.

Becanus Medicin (i% cousin des Bombergs , et est da consistoire et prie' de tous, ayant espousé la fille de Jacques des Ck>rdeS} le- quel à demouré à Ter- monde il ibict beau- coup de mal, comme a faict AnthoineLempereur à Lyre.

Ghristofle Palatin'' , impri- meur.

Ondoiibteaussy de Sylvius, imprimeur du Boy.

J«cq«es Pelu sur le Mardié des cheraulx etson beau- père , je pense qne il sont Mardnistes.

•BcHumier de Bruxellck

La Maison deHubertdeliot.

Partie delà Maison de Fov- nentrauK les Gastellans.

Les GouTers.

Les Dupont.

Les DelTOS.

Les du Boguel.

I<es Desburquois.

(i) Médicin^ i5i8 à HiWsrenbeek, mort i57Aà Maestricht; très versé dans Tétude des langues.

335

Les enfansdeFranooisFasse.

Les de Lobles.

Les Malapas de Valanciene.

Nicolas Guilliers Ketele, An. thoine frère, Jan Lersian, son comp*, totis de«x de Bruges.

Arian Taques be&tt-£ls de JaB Lemont' de Bruges.

Hubert if an Asten*

Piere Amout , son beau- filx, riches.

Jan Damman»

Pieie Moscheron enterré à la Huguefiotte. Taffin fit le sermon, tous les enfans sont CidviBistes.

Jan du Bois , TÎel honme , et son beau-filx , nomé Gile, qui fut clercq du mestxe des postes.

Thomas Lermite, eschevin de Hucksy , ayant office en la maison de la yiUe , se maria à la Calvinis- te publicquement depuis ung mois.

M. Jan Rubens escherin de i566.

leur tamps. Septembre.

Les enfans de Pruns, fort

riches( I ) sur la Lombarde

Veste, mais on ne soait

desquelzil'z sont, de Cal- . yin ou Martin. La plupart des François. La plupart des Anglois. Loys de Bois.

La pUigrande partie èes ci- toyens des mestiers, qui

ont esté cause que de la

première fois Madame ne

peult* mestre des Gens

dedans la ville. GilHs Snnssart , JuiUier. Jan Sellas en la Suriestrate ' Jan van Becke, près de la

Goperstrate. Adrîan de la Barre,oorapaig-

non de Jean de beau lieu ,

près les frères nnneurs. Jan Pelicoume. Adrian^ Jan, et François Ma-

rot ^ trois frères, l'ung est

monnoyeur.

(x) riches. C'est une qualité iptéressante sur une liste de pro- scription. Il en aura été maintes fois comme au temps de Tacite;

opes pro erimine*

(?). » pàt. »

(

33C ^

i566. Le cousin de Jan Tan der S«|»tMiibre. Heyden , près la oudson

deJaspar Doux.

Gérart Bol , cousin de Frats.

Piere van der Gunst ^ hom- me fort riche et misé- rable • sa richesse de So"' ducats.

Augustin deMoYelle, 6éne^ ▼ois,

Homberbiey marchant drap de soye en la Male- r^strate.

Piere de Pnôlles et sa Gomp* in die, Gammerstrate , ri- che.

Le cousin de Pauls van Duf-

. tAt I près du M* des pos- tes.

Egidio et Justo Piscatori et ses frères de Andenarde ' .

Jan Daniel Gaste * par le cou- sin de Jan du Fours.

Jan dos Cordes opdenUfer.

Jan Bacquetier. Idem.

Jan de Got , Alezander de Grot.

Piere Hausman.

Jan Cachopen et Jacques

Brandel , près de la bour^

chedes Anglois'. Jacques Fasse. Jan Buret. François Bîsschop. Daniel van Gelle. Anthoine de Inprun. CSiarles de la Rue. Quintin de Boire. Jan Montroy. Thomas van Ninoug. Piere Dabelan. Quintin Courier. Bastian -van Duffelt. Anthoine et Jan Mourmans. Jan le Gran.

LBS MAaTDRSnS.

Le Prince , sa femme et Lo^ dowick son frère.

Mons' de Stralle^.

Mons' de Rouconcx^.

Plusieurs de la loy.

Toute les Greffiers gaster' quand aux clercqs, des- quels les prindpaulx sont Lambertus et Piere Barc- kere'.

Le pensionnaire Weselbeo

ke*.

Andenarde. * gâté fecrrompu, infecta et hàritiej. ^ hoam CEngelskaiisJ. 4 van Stralen. ^ Rocock (?). gâtés. 7 BaekMrv (?). g Wesenbeeck.

337

L'autre est doubteulz. Les secrétaires ârapheus. Hîpolite 6re£Ber.

LBS GOmiSTOniBS hWÊ ICARTINI8TS8.

Henrick van deQ Broucke.

Thomas yan Ghiert.

Gheret Gocq , Colonnois , vendeur de roisin, près la prison.

Gharle Cocquel et son beau- filz^et nommés Matemus Schoof , et tous ses beaulz- fils et enfans.

Hans Ort.

Jacob Welfart et ses enfans, sont grandement suspect.

De Bes sur le cuinentière*.

Jacques Peltz , son beau-fils.

Jan de la Faille et ses enfans.

Tous les Allemans en grand nombre.

Tous les Oesterlincx' , des- quels plusieurs sont Cal- vinistes.

La tierce partie de la ville son^ et Martinistes et Gonfessionistes.

Bonaventure Bodeguer*.

Les deulx Stullincx.

Jan van Acbelen. i56&

Sebalt van Bondelier et son Septembre.

beau filz^ frère du pen- sionnaire , susnommés'

Gilles. Martin van BruUe. Âdrian Tacq. Niclas van der Hbn et son

beau-fils. Jan Tacq. Jan van Bree. Le marchant de drap de

soye, sur le coing de la

rue des Cordeliers en bas

de la vielle bourse. Jan de Braine , sucrier. Ung sucrier près la Maison

delà Ville, portant longue

barbe est du consistorie

et quasi tous les sucriers. François van'AIst, près du

marché au laict. Jacques de Cavecante. Jaspar cropassayeur^ des , monnoyes. . M. Seger médecin et son

beau-filz. Ghristoffel Prun, receveur

de la fortification de la

ville d'Anvers.

I cimetière (?). * Oosterlingen (^ceux ^i appartenoient a la Hanse) 3 «ont. 4 Bodecher. ^ «nroomnié. '• Crop, cwaTeur (?).

39

338

i566. GÎDertBelar* Jan van den Hoog», au-

Septembre. De Belar , maître d*escol- mer*

le, quy futdocle en hé- Daniel de Lomel et aon &è>

iHrîeu'. re , espeder.

rr.o ccxvi>

ConsultaUon pour le Prince tT Orange sur la question s il doit embrasser ouvertement la Confession- tFJlugS' bourg.

%* Beaucoup de protestans, tant eu Allemagne que dans les Pays- Bas, trouvotent depuis longtemps que le Prince , dont les opimcms n'étoient guères douteuses, devoit confesser franchement la vérité £vangélique. Il ne pouvoit encore se décider à un acte aussi important. Cette consultation . avoit probablement été demandée par lui y ou bien par son frère le Comte Louis : elle étoit compo- sée ou du moins envoyée par le Landgrave Guillaume de Heise: voyez ci-après la réponse du Prince, à la date du 5 nov.

Soyil des Printzen vonn Uranien Person belangt, ob dem zu rathen das er sich zur Augspûrgischen Gonfes* aion , die ehr tof recht und der Gotlichen schrifft gemess erkenth, erclere oder nicht, solchs lest sich -wollpro et contra disputiren.

Erclert er sich dartzu^ so wirt er nicht allein vor sein Person von seinera Hern dem Konige pro haeretico und also vor einen sollichen gehalten, der dardurch seine dig^ nitet, auch leib und gut verwirckt hab, sondern man wirt ihnje auch zumessen, das ehr ein anstiffter und venir- sacher sey des gantzen tumults, uffstandts und Rébellion (wie sîe es nennen) in den Nidderlanden ; also wirt er

Hébirra.

339

tnch selbst durch die erclening der Augspûrgischen Gon- i566. fession, Termutlich umb sein ampt und gubemament, Septembre. das er Tom Konige hatt, pringen, dartzu sein leibund lében in hochste gefahr stellen^ auch das zeitliche guth was ehr dessen undenn Rônige hatt, ihme selbst und sei^ nen kindem zu nachteil und sdbaden uf f die wage legen.

Es mochte auch soldie eiclerung zur Augspûrgischen Confession Tor ein absonderung von den Calyinisten gedeutet und ufifgenommen , und dardurch die Calyinisten in sovil grossere gefahr und verfolgung gesteckt werden.

Item y wan er dissimulirte und also bey sdnem standt , «mpt'und GuTemament wie biszher plid)e, kont er nicht allein denen die in sein Gubemament gehorten, sondem auch den EvangeUschenins Gemein, allerhandt vorschub heimlichen thun , ihre sachen underbauwen undt zum bes- ten wenden, und yilleicht dardurch den lauff des Euan- gelît mehr fordem , als durch das offentliche bekantnûsz.

Herjegen aber ist zu bedencken das in Gottes Wort , allenthalben das eusserliche bekantnûsz mit dem mundt erfSrdertt und herwidder das dissimuliren und hincken zu beiden seidten , auch das wedder kalt noch warm sein, so emsthafftig bedrawet wirt. Es sagt der Her Chnstus : wer mich bekenth Tor den menschen , den wil ich widder bekennen. Wer mich verleugnet, den wil ich widder yerleugnen. Item , wer sich mein und meines Worts schemet,des wirt sich des Menschen Sohn widder schemen. Item , wer seine Eltem und Kinder iieber hatt als mich , der ist meiner nichtt werth. Item , wer nicht mit mir ist , der ist widder mich. Item , der Knecht der seines Herren willen weisz, undt thut ihn nicht ^ wirt hart geschiagen werden. Item^ ore fit confessio ad

340

i566. salutem. Item^ weîl du law, weder kalt noch "Wdtm Septembre, bist , wil ich diçh auszpeien. Item , in Gottlichen sachen lest sichs nichtt zweîen Herren dienen. Es wiU entweder Gott dem Hern oder dem Baal gevolgt sein. Wie dan dergleichen sprùch und exempel ausz dar Schrifift tiel angezogen werden konten.

Dieweil nun der Her Printz die Gottliche warheit em- mall in seinem hertzen durch Gottes gnaden erkenth haâtj unnd dan Gott mehr als dem menschen zu gehor- samen , auch einem jeden menschen an seîner seelea heii mehr und hoher aïs an der gantzen welt schâtz geiegen ist , so wissen wir dem Printzen zu einicher weithern dis- simulation nichtt zu rathen ; dan obwoU ufF dem offent- lîchen bekanthnûsz nicht geringe eusserliche gefafar leibs und guts sein mochtt , so stehet docfa ufF dem dissimuli- ren und hincken zu beiden seidten viel ein andere und grossere gefahr , nemlich , Terlust der seelen , so mit verlust ailes zeitlichen gar nicht zu vergleichen ist

Und darumb achten wir , es konne der Printz mit gut- tem , unbeschwertem gewissen, keinen umbgangk haben sich hinfiiro gentzlichen der papistischen Mesz und der- gleichen abgôttischen grewei vor sein person zu eussem und sich herjegen zur reinen predige Gottlichs Worts und dem rechten prauch der Sacramenten zu halten.

Das er aber ehir und zuror sich jegen seinen Hem , dem Konigh zu Hispaniën , zur Âugspùrgischen Confession in schrifiten erclere und umb verstattung derselben btt- ten solten , solchs achten wir noch zur zeit nicht notigh sein j dan ohne das der Printz vor sich selbst und uner- fordert seinen glauben gerath ' seinem hern dem Ronige

341

su offenbaren nichtschuldigh, sondera das mit guttem i56& Igewissen woU underlassen kan, bissolang er darumb gefragt Septembrei 'wird; aiso auch, da er schon die erclerung und das ansu- cfaen beim Konige thette und der Konigh ihme die Augs- pùrgische Confession nicht gestatten wurde, so webre er dhocb(dessenuneracbtet)gl^ch seliTJure divino schuldigh sicb der papistischen Abgotterey zu eussern und zur er- kanten warbeit zu balten ; dan was den glauben und ge- wissen jegen Gottbelangt, ist er Gott raebr als seinem aeitlichen Hern zu geborsâmen scbuldîgb.

Darneben aber battderPrintz seinerperson in achtzu nebmen und so wol nicbt zu yertrawen , kan aucb mitler zeit siçb mit einem feinen, ausfûbrlicbenbericbt, den €hr ufl; den fall er Ton seinem Hern dem Konige, der Reli'^ gion balben, zur rede gesetzt wurde, oder sonsten da es Ton notbenzu geprauchen batt, mit rath seiner Hern und Freunde, gefast macben , und darinnen antzeigen wie und wasseriey gestalt er zu erkantnûsz der abgotterey und misproucb in der papistiscben Religion kommen , das er aucb daber nicbt ausz mutwillen , sondem ausz dem be- Telcb Gottes quodDeomagisquam hominibus obedireopor^ teaty durcb seingewissengemussigt wordenwebr sicb der papistiscben religion zu.entschlagen , mit bitb sicb darbey zu lassen und erpieten zu allem scbuldigem geborsambw

Dem àllem nacfa schliessen wir entlicben dahin da&, gleicb vrie ' eîn jeder Gbrist , also aucb der Printz , scbul- digb sey sicb aller abgotterey widder das gewissen zu eussern und also re ipsa mit dem werck und. der tbadt zur warbeit zu ercleren ; und ob woU darufFdes zeitlicbea halber allerbandt gefabr stebet , so will es docb dem lie- ben Gott zu bcTelben , seiner Gotlicben Almecbtigkei-

~ 342

iS66. heûnaustdleD unddahin zu dencken sein, das einuff* Septembre, richtig gewissen jegen Gott^ aller zeidichen wol&ith TorUusetzen ist, das audi ein jeder der sein hausZ| hoff, eltem , weib und kinder umbs Reîchs Gottes willen yer- lest , ein yiel mehrers darjegen auch in dîesser welt ent- p£angen werde und in der zukùnfïtigen das ewige Leben.

Es wiit auch sonder zweifFei dem Printzen , nicht aL lein Ton den Stenden der Augspûrgischen Confession, sondem Ton seinem Hem dem Ronige selbst und dem papistischen hauffen tôt rûmblicher nachgesagt und zugemessen werden, das er sichin Religionssachen bej, uffnchtig und also mit dem eusserlichen werck und der thadt beweisse wie sein innerlich hertz ist, als da$ er dis- slmulir, uff beiden achsseln trage und weder fisdi nodi fleisch sei, und sonderlich weil ehrs selbst daryor helt, er steck der Religion halber beim Konige eben so tiefF in yer- dacht , als ^an er sich erclert bette ; den daher wirt ehr in einen wegh wie in den anderen^ ehrdissimulir odererdere sich, schlechter gnadt von seinem*Hem zu gewarten habcn.

Ronte auch kommen das ehr mit seinen u£Erichtigen ercleren, andern procerîbus und Stenden derselbigen Land^ arth ein exempel und ursach geb dergleichen zu thun^ T?an ehr aber dissimuliren und heuchlen wolt und ihnen daruber hir zeitlichen was unglûcks betreffen soit, so wûrden beide diesser und jhener Religionsverwandlea sagen : es gescheeihme eben recht, warumb er mit offeD^ licher betzeugung sich nicht gehalten , so ehr in seinem hertzen fur recht geglaubt und geachtet , dan in dem das ehr mit solchem dissimuliren und heuchlen der zeitlichen gefahr zu entfliehenunderstehen wollen , hette er den 6o^ lichen zorn iiber sich geheuffet und wehre dar durch in

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rilesaehfidbunglùckumbso^meliruiidpillîchergefaU^ir. i€66.

Welchsalles E.F. 6«(i) wir vor unser einfeltigbedeno St^iuàkre. ken y wie wir's bey unsz verstehen , in dieser wichtigen sacben nicbtverhalten sollen, stellen*s gleicbwol zu E. F. G., aïs des hocb und mebr verstendigemund in diesser sa- chen geûbten und er&men Fûrsten , weittberm ermessen.

LETTRE CCXVIL

Le Comte cCEgmont an Prince cT Orange. Il promet de Tenir à Dendermonde.

* *

V Le Comte d*£ginont oe t'étoit pas preasé de satisfaire au désir dir Prinee (royez p. 3a6). « Il est ti'ài, » dit-il , n que me trouais à Teiire- » monde à Tinstance du Prince d'Orainges et du Comte de Homes: » auxquels , s*ii me soutient bien , la première fois qu'ils m'en re^ » quierent , m*en excusit disant valoir mieux dd remettre jusques à » ce qu'ils vinssent en Court.. Toutefois, comme lors le Prince pour % quelque donbte ^u'il avoit , ne voulust venir au dit Bruxelles, les- 9 allay trouver au dîct Tenremonde, et avec le sceu de Son AUe« » ze. » Procès d'Egm, I. 73. Il paroit cependant que le Conseiller d*Â5sonville n'étoît pas instruit delà chose; puisque le 3 octobre il croyoit devoir écrire au Comte de Homes : « Monseigneur d'Eg- 9 mont n'a esté à la résolution prinse ce jourd'hui , parce qu'il s'en » estoit parti pour retourner en Flandres. » /. /. lfi\^

« L'occasion principale de nostre entrevue estoit pour adviser » sur une lettre que M. de Montigny avoit escrite au Comte de » Hornes son frère. » ^ /• 73. Voyez cependant p. 3a3y sqq. a Le Prin- » ce venant d'Anvers avoit emmené avecq luy son frère le Comte* » Lodowic et M. de Hoogstraten, sans toutefois mon sceu qu'il » les deusse emmener; que n'y fusse venu, pour le dire des gens, » et le peu d'envie que j'avois de ne venir en grandes compagnies...^ » Ftlst leu la copie d'une lettre qui se disoit estre de nostre Am- » bassadeur en France , Don Francisco de Alava , à M. ... ; sur

(x) E.F. G. Ceci s'adresse apparemment au Landgrave»

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l566« » laquelle se fit beaucoup de discours .... U me seoible que Ion Octobre. * (niaîs je ne yeux l'assurer) le G>mte Lodowick deust dire que si » les EspaigDols foulasseot ainsi tyrannizer et maltraicter ceux de 9 ce Pays, qu'il y auroit bien moyen d'y obvier et les empescber d*y » venir. Mais cela fut rejecté .... Sur quoy se rompît le dit pro- < pos et alliâmes disner. » /. /. 74-

Le récit du Comte paroit entièrement conforme à la vérité. Le Prince aura voulu savoir au juste quelles étoient ses dispositions , et si y en réveillant sa jalousie contre les Espagnols, on pouvoît compter sur sa coopération à une résistance les armes à la main ; il en fit donc insinuer la possibilité par son frère Louis y mais cette idée n'ayant trouvé nul accès auprès du Comte , bien plus disposé à faire un mouvement rétrograde qu'à marcher en avant y le Prince aura paru se ranger à son avis.

BurgunduSy p. a85 , se trompe en disant qu'outre le Prince et les Comtes d'Ëgmont, de Bornes et de Hoogstraten , les principaui Confédérés assistèrent à cette réunion. Du reste on croiroit qu'il y a assisté lui-même ; tellement il est instruit des particularités de la conversation, l^is nous nous permettrons de révoquer en doute les beaux discours que surtout lui et Bentwoglio ont mis à cette occasion dans la bouche d'Egmont. Le Prince se sera gardé de manifester son mécontentement^ et la lettre que le Comte lui écri- vit le 1 5 octobre (voyez ci-après) montre assez que l'entrevnedeDen- dermonde ne causa pas de rupture entre eux« Donc le Prince pou- voit dire dans sa Défense. « Aussi ne se trouvera qu'ayons à Den- » remonde ou allieurs traité d'empêcher la venue de S. M. avec » forces ou autrement. » Le Petit, p. i86.^

Monsieur. Suivant yostre lettre que m'a fet donner monsieur de Villers , je me trouveray jeudy à Teremonde vers les dix heures du matin , et seray fort aise de vous veoir, car sertes le tans le requiert bien. Au reste j'ay veu Madame se matin , laquelle mat dit qu'elle ne doute point que sa Majesté n'acorderat rassemblement des estas-généraulx et qu'elle en pourat avoir responce

345 ~

pour sette senudne, mes sy elle le pense ou Bon n'en i566« scais riens (i). Je luj feray se soir raport de ce que j*ay Octobre, besoingné en Flandres , comme tous poures entendre quant je tous Terray. Je suis fort mary de ce que mon- sieur de Bréderodes et de Culenbourgh ont fait ce que l'on dit (a) : Dieu Teuile pourreoir à tout comme il con- Tient à son serrice, et sur ce tcus tous beser les mains. De Bruxelles , ce premier d'octobre.

Vostre serviteur et bon amy ,

Labioral n'EcMONT.

Je TOUS prie aToir demain de tos nouTelles.

Monsieur de Mansfeldt tous bese les mains.

A Monsieur Monsieur le Prince d'Oranges.

» LETTRE CCXVin,

Le Comte Jean au Comte Louis de Nassau. Il conseille aux Confédérés de ne pas publier une justification rela- tive au bris des images ; mais de se déclarer contre le Calvinisme et d^ éviter une rupture avec le Roi,

Mein freundtlich dienst sambt allem gutem zuTor. Tf olgeporner , freundtlicher^ lieber bruder. Nachdeme

(i) riens, La GouYemante avoît dès longtemps insisté auprès du Roi sur cette convocation* £Ue pouvoit la désirer sous plusieurs rapports. « A metu (CalTinianorum) quidam per Statuum conventum » liberari (^tbolicos posse credunt. » f^igl, ad Hopper, p. 383.

(a) dii. Les Comtes de Bréderode et de Culembourg avoient fait enlever les images dans leurs villes. A Yianen ceci avoir eu lieu le aS sept, et le même jour Bréderode avoit commencé a lever des soldato. Te Wattr^ IV. 3a5.

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i566. &L.mirTei»dii«iMrtâgeemooiiceptederMn)itoiiizae^ Odobre, sehenn undt volgenU intruckhauflzgdienn undpuUka»' ren xu laseen j zugeschidLt , als hab ich solches , nebenn edichen UBsera dienem) mit ailem vieys dorchsehiBi) berathscUagt und erwo^ea. Wiewol wir nhun dasseibigc nach gelegenhait der sachen dennassen gestak b^ndeii, dai wir wenig darinn lu anderen gewust , so hielten -m es doch ausz allerhanndc yorgefmllenenn bedencken , son- derlich aber der uhr^achen halben , das meniglich wol bewust das der tumult und ufirhur , so sich in stùr- mung der Bilder und spolirung der Kirchen zu Antoiff und anderstwohe zugetragen, nicht ausz bevelh oder mit Yorwissen und genemebaltung der Bundtsgenossen ,. sondem allein durch etiiche muthwillige und aufirûri» sche leuth sich zugetragenn , Tor das best und rbat- sambst das solch scnptum eingesteltt und zu trucken gentzlich underlassen wûrde ; dann wir bey uns nit we- nig besorgen , wann man sich in diessem fall , da doch E. L. und die anderen Bundtsgenossen Torhin gnugsamb enthschuldigt y deszhalbenn auch (sonderlich in diessen Kreysz) kein clage yemals vorgefallen y zue entschuldi- genn understehenn solte y das vieieicht solches mher zn allerhandt newen yerdacht und argwohn y dann zu ge- suchtem glimp£f und der sachen zum bestengeraichenn, auoh dasjenige so bis anhero undisputirlich gewesen, in disputation, zweyvel und nachdenckhenn moehte getzogen werdenn.

Dergegenn aber wolttenn wir in £. L. und der andemn Bundtsgenossenn rhatsamb bedenckhenn gestalt ha- benn : dieweil nicht ohne das das gemein gescfarey faienn und wider dermassenn auszgeschoUen , als ob der mhe

347

rerihejly nidit nUaiii desk gediainefi voldu, soildcm i6d& audàder Bundtagenossen Belbst^ der ZwinglUchenn und Octobtct Galviiiischen lahr anhengig, diaselbige offentlich za lîihren , zu predigen undzu yeithaklingeii understehenny audi sonst under dem namen undt bundtnûs der (ïeuseo yuà falsdier und dem religionsfiiedea widerwertîge sec- ten und lahren eingefhûrt , gestattet und gepflanzet wer» den solten ; ob nicht su ableynung solchefl gememen geschreys und yaat beschwerlicber ufHage, auch mha» rers glimpffs halbenn, sonderlich aber grossemn be» aorgten unrath so faieraus enthfitehenn mocbte, zufûr- kimimen , dienlich und irhalsamb sein soke das £• lu und andere , eo der AugspûrgUchen ConfeMion zugelhan und an denn obgedachtenn und andernn yerfuriBchen seden kein gefallens tragen , ire Confessionem und be*> kantnûs mit angehengter réfutation und protestation desz bien und wider auazgebreyten gescbreys , durcb ein publicum scripUun o£Fentlich ann tag gegeben hetten^ welchs wir bey uns soyiel esto' mber voir rhatsamb.und hochnotig eracbtenn , dieweil wir in glaubwûrdige erfha- rung kommen , das die Geusen (wie sie genantt werden) ins gemain bien und wider bej yielem hobenn potenta- ten und stenden des Reicbs , sonderliçb aber bey diessem Niderlendischenn und WestphaliscbenKreys^des Zwmg' Uanîsmi und anderer yeii>ottener secten balbenn , so aie under sich habenn und treibenn soUenn, dermassenn angegeben und verhast, das zu besorgenn, ja gewiszlich am tage , ob sie wol mit Tiel tausent pferden so mann bien und wider in wartt-und dienstgelt ufigenommea oder nocb ufifoemen mocht, gefieist zesein* vennainen

' dcflto. * ta sein.

348 ^

t566. WHrden , dasz âe doch im fall der noth und ufiEmanuiig Octobre, kaum denn geringstentheyl-wûrdenbekommeanmogen; dan ich E. L. Tertreuwlich nicht wil Terhaken das idi ▼onn unsenn diener D. Meysznern , so vor wenig tagenn Yon eînem gebaltenen kreystag widerkommen , soviel ver- standen habe, das mann dem Geusen inn diessem Kreyss (denen sie doch meines erachtens nothwendig antrefien mueszen) denn ahn^ und durehcug mit irem beworbenen kriegsYolck , yen deszwegen das sie dem Ronîg Yerbot- tene nnd den religionsfrieden wiederwartige lahren in aeinen landen eintzefuhren understehenn soUenn , nicht wûrde gestattenn; derhalben dann unsers erachtens (jedôch ailes ufiF E. L. und der andemn hernn verbesse^ rung) iu' allerwege guth sein soit die obgedachte be« kantHiûs und protestation , grossere ungelegenhait dar- dureh zu vorkommen, unyerzûglich auszgehenn zu lassen.

Es lest sich diesse gantze handlung, als in sichselbst faochwichtig und schwer , bey yielenn gutthertzigenn , verstendigen, bohes-, mittelnn- undt nidem stanndt»- personen, so K L. und uns allem guts gonnen , dermas- sen ansehen , das sie der aacben zum bestenn yiel lieber rhaten und seben woltenn das diesse gebrechenn in der gute durch teg^icbe lâidlicbe mittel , vergliechenn und bingelegt mochtenn werdenn , dann das mann sie mit gewaltt und gewherter bandt understehenn soit zu ▼»• fechtenn undt auszufbûren; ausz nacbrolgende uhrsadien:

Dann erstlicb wirdt bey ibnenn nicht untzeitlicb erwo« genn das yast schwer , ja menschUch dayon zu reden , scfaier unmûglich &llen will sich einem so gewalûgen Potentaten in die lengde zu widersetzen und die sach mit der scher£F zu begertem frucbtbarlichen ende zu brin-

r^j.

349

gen , inn betrachtuDg das baider theyï «TeTinogeii und 1566» stercke da sie gegen einander gehaltenn , vast ungleichi Octobre. ufF jhener seytten mechtig , diesseits aber gantzs schwach und crafïtlosz befunden werdenn.

Zum andem , das zu besorgen man weide es mit dem Kônig nîcht alleyn , sondem mit yielenn hobenn Potea- taten , bey welohen der Zwinglianismus sehr verhast, ja mit der kayserlichenn Matt. selbst zu tbun baben. Wie icbdanmglaubwûrdigeerfharuDgkommen das ire Matt. sicb gegenii dem Konig ausztrûcklichsoU baben yeme- men lassenn, obmroU irelLay. Mat. mit Tielenn hocb* wichtigenn geschefften wider dem Erbfeindt , dennTûrck* benn y yetziger zeitt beladen , 80 soUt doeh irer Mat. solcfaes ailes so boch nit angel^en sein , im fall diesse ufif- rhur undeinreyssende Terbottene secten in denn Nieder- landen nicht abgestelt soltén werden^ das ire Matt. das landt zu Ungam aigener person nicht yerlassenn , und dem Kônig ausz Hiapaniën, solche gewalttsame und uff- ruerîscbe newerungen in seinem landennablzeschaffen, znaiehenn und zu bûlff kommen woltten (i).

(i) woltten. Les intentions de l'Empereur envers les Pays-Bas étoient meilleures que le Comte Jean ne supposoit « Le Roy 8*ad- » visa d'escrire une lettpe à l'Empereur touchant les affaires des » Pays d'embas , et aussy de son intention : à laquelle S. M. Im-> » périale , non obstant les grandes occupations qu'iceUe avoit à » cause de la forte guerre que le Turcq luy faisoit en Hongrie, » respondit au mois de septembre fort particulièrement, offrant » toute amitié et assistence , et telle qu'à un bon frère apparte- » noit , disant toutesfois , avecq beaucoup de difficultez , estant » spécialement t:hose de la religion Catfaolicque tant odieuse à » beaucoup de Princes AUemans , alliez et parens d'aulcuns vas- » saulx du Roy ... et pourtant s'il fust possible de traicter la dict

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i56& Zum drittenn , feilt nicht wenig bedendUcb Tor , das Otubf» mann uflF diesser Mttenn (wie man bericbtet wirdt) in vor&llenden tractatioiieii,rhatschlegenii, Terordoungeii, anstellungen und andem handlangen, eben so wenigals andh in Heligions^sachen, under sich selbst nit ainig, aondem in TÎekrley wege zweppaldg nnd zertrennet ist, wie mann dann gemeinficfa erfhertt das, wo Tiele heup- tar seindt, auch fiel underschiedliche opimones und mainungen plegen vomfidlenn. Was guts und bestenn- digs aber hieraus moge eirolgen, werden EL L. , als der ^«ntendige, bey sich ielbst TemûnStigUcb ermeasen kundenn.

Zum yierten , wirdt nicht voir das geringste, sonderan scbier Tor das beschwerlichste eracbtet , das mann uff dKesaer satenn mit nottturfftigen Torrath abm gelde , irie solcbes in diessen und dergleîchen bochwicbtigen sa- chenn sonderlich Tonnothen were , nicht gefasset , auch wo und von weme mann es yederasekt in vorfidlenden noten haben undentphangensolK gantz ungewisz^der* gestalt das man, aucheiner geringen summen geltshal- .benn, vast viel schreiben und deliberieren musz ehe und zuYor man wissenn mag , vonn weme , wo , und wie mann

» affaire par yoye gracieuse et non de rigueur , qu'il \nj sembloît » le plus eooYenable et moins périlleux , et que pour mieux l'en- » cheminer et mectre en oeuvre y S. M. L seroit contente d'estre » médiatrice d'entre S. M. R. et ses yassaulx. » Bopper, Mém. 109. L'Empereur écrivit aussi à la Duchesse de Parme, et lui envoya des lettres pour le Prince d'Orange et les Comtes d'Egroont , de Hornes et de Mansfeldt , « se référant toutesfoîs à la dîscrétioil de » Son Alteie de les delibvrer ou non. » /. /. Elles ne furent point délivrées.

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^a bèkamnMKi mage; du maxi hergegoi in gewÎBser er* i566. fbarung hat^dasbe^r ddm gegentheyl ein ûberflus an geltt Octobre» Torhanden tind dissfala niohta yesparet wirdt , àerowegen. aie aiich die bette und auaserleseneste kriegsleutb alberejFt VI grasfler antsaal beworbemi und ohae tweySel nodi ttg- lich mher beUiomnien werdenn.

Zum fânfiken, wirdt erwogenn: demnach die Teutsche Fûrster vam mehrertkejl deme Calpinismo sonderlich i!ûndt nnd zuwider, auck derohalben diesser ganizen «achen geheasig seindt , man werde sich ufif iren beystandt oder bûlff im fall der noth wenig m yerlassen haben, -wie manu dann disKfals aucb von denen, zu welcben man ttch ftOQderlicher gnaden yedeneit versehen gehabt , gnug- «ane exempel ^ daea Tonnothen were, antzuzieben wuste.

Zum secbsten, das man^iel geubbter, erfhamer und auMerloaener kriegsleutb , so man in warttgeldt gebabt, nbunmebr ausz der bandt gelaaaen , wdcbe man ber- nacbmaU, wann es ans treffenn gebenn soke, nicbt wie- der bekommen» sonder ander unerfbarn und ungeûbt biegszvolckb und budellmanns gesinde ann die statt must annebmen , dessen sich meniglicb, nebenn deme da es der sacbenn nicbt wenig zu unstatten gereicben tbut, soviel desto mber Terwundert , dieweyll mann uff diesser seyten das warttgeltt auszgegeben , und sie nbunmebr, aacbdeme sie durch die unsern gerûst, dem gegenthey], der sie aucbalbereytingrosserantzaal in warttgelt uff- genommen, lest zuLomm^i.

Zum siebenden, ist sonderlicb aucb wol zu bedenckenn, wirdt aucb bey uns nicbt yor die geringste motiven erachtet, das mann in gewisse erfbarung kommen, ob wol dye Bundtsgenossenn mit eyner stattlicbenn antzaal

352

tB66. kriegsYokk versehenn , das mann ihneii doch den ah&' Octobre, und durchzug in diessen Niderlendischen Westphili- schen Kreys (ausz uhrsachen so hieobeon Termeldet) keins wegs wirdt gestatten, wie sich dann auch nit wenig zu besorgen, dieweil die vomembste Stende, 90 wol Yon Weltlichen, als auch von Geistlichen, dem Calimismoj und also derhalbenn diesser gant- zenn sachen gehessig und feindt, das solches in an- deren angrentzendenn Kreyscen auch geschehen wer- de y da hergehen Hertzog Erîchen und anderen des Ge- genthails besteluenn Rittmeistem , neben der Kay. Matt. schrifftlicher bewilligung und oflener patenten^ der ahnn^und durchzug in diessen Kreys albereyth zuge- lassen und gestattet, auch nicht zu zweyfïeln stefact, dieweil der mehrertheyl der reiehsstende , sonderlich Yonn Gaistlichen^ dem Kônig in diesser sachen gants gûnstig und gewogenn (wie man dann dessen gewisse erfharung hat) , es selle irer Sfat. oberstenn und Rit* meistem der ahn- und durchzugh in andemn Kreys- zen^ gleicher gestalt auch zugelassenn, gewilligt und gestattet werdenn.

Nebenn deme und zum achten, wirdt auch hiebey er- wogen 9 das gleichwol im religionsfrieden , Anno 55 zu Augspùrg ufFgericht, nicht alleyn die Zwinglischen ^ Cal- Yinische und dergleiche lahren auszdrùcklich Yerbotten und Yon Religionsfrieden auszgeschlossenn , sondenm das auch Ycrmoge desselbigen kein standt des Raichs , so der altenn Papistischen Religion Yonn alters zugethann gewesen , schuldig ist seinen underthanen , so der Augs- pûrgischen Confession anhengîg^ under sich zu wohnen, Yiel weniger ôffentlich zu lahren und zu predigen , zuge*

363

*

«tatten (i); mît diessem ankaiig, wo ainîges Papisuachen i566. €hurlvrstenn , Fûratenn oder Standts underthanen , der Octolire. Aiigapûrgisolien G>Dfe8zion anhenf^^ das aïs dann dan- aelbenn mit iren weyb und kindemn abn andere oitb m aiehen, audi ire haab und gueter zu verkaufEen) ohne menigiîdbs Terhinderung, zugelaasen und gestattet sein soll. Wann nhun dieszes under denenn Stenden , so im reicb.gesessen ^ atatuirt und geordnetund.keiner scbuldig îat die AttgspiUgiscbe Gonfeaaîon, tiel wenîger offentlîche predîgtenin seinen FûntenthiiinbeB^ Gravesdxafften und Gebietben zu gestatten, wirdtBÎcbl; onzettlicb inibedem^*- hen und zweyfleU gezogeo !ob dann der Kônigf so un- der dem reîdi nit gesessep, scbuldig sey offentUcbe pce^ digten in seinen liinden zu gedulden, uikI sonderlichin fall <fe nicfat yerneynt kann werdcinii » das gleichwol. djo^ mekrertheylder undertbai^ai dem Cûl^wismo y Zmngiùt' iiifi9iO)Und andern verbaltenen und demB^eligionsfrieden widerwertig^n sectenund labres %ttgelhann Und.«iihengig; Auaz welcben oberzeltenn und andét^enn mh^r: eriiebr

(i) zugestaiten. «r la Imperio Gennaaico , ubi pleaUsHna li*- » bertas ooDceditury nullis subditis permittitur contra Dominorum » PriDcipnmque suorum volunlatem , Religionem amplecti, sed » aut 86 eorum ordîoationîbus submittere , aut Provincîâ excédera » coguntur. » Viglius ad Oopper. p. 383. La paix de religîoo , oomme elle étoit introdaite en Allemagne , eut laissé les Pays-Bas sennûs au boo plaUir de Philippe. La Duchesse de Parme écrivoit le lo noT. à TËvéque de Liège: « Vous avez ce point dadvantaige » de vostre costé que de vous povoir ayder de la religion-frid que » ne debvez négliger. » Gachard y Jnal. Beig, p. ao2. En effet , TEvéqne avoit le droit d'expulser les protestans. Les Princes pou- voient choisir entre le Catholicîsm^e et la Réforme, les snjets entre la soumission ou l'exil.

1 a3

354

:i566. lichen bedendken und uhrsadien man leisdicb dahin Octobre; schlieflsenn wolle^ da maûn die vorstehende gebredienn •aff laidliche | tregliche wege handlen , und die 5ach daUn bxingen kundte das die Spanische laquisition und Ty- rannische^ unchristliche Terfolgung gentzlich und xu ewîgen zeitten ahgeschaffk , auch sonsten meniglich Evan- gelisehe Buecher zulesen und ohne gefhaar Ton Cfaristfi- cher Religion und Gottes wortt zu red^an gestattet und frey gelassen wuide, das man Tor ein erst mit demaelben aufrieden, Gott dem Almedbtigen darfhar dancken und dièse saeh (ob mann schon noch sur zeitt die ofiEfentlic^e predigten Gottes wortts mcht erhalten kundte) harter nicht spannen y noch treiben 6oltte, der trostlicber hoff- aung und zuversicbt, der Almeehtige Gott ^ûrdesein gottliche' gnade mit der «eitt, zu erweyterang seines namens und worts , femer yerieyhen und mittheylenn. Es woltte aber meinies eiachtens in aliewege vonno* then sein , da E. L. Ir diesses bedenckenn oberzeltter massen g^llen liessen , das wir beyde uffs aller baldest so immer moglich (cum pericuhun sii in moraj an gde- gêner mhalstatt zusamen kommen , und von diesser sa- chen^ Vfie dieselbige durch gedachte wege durch getreu- we und vleyszige underhandiung ettlicher fumemer Fùrsten ins werck gericUtet und zu fruchtbarlicher endt- schaflt gebracht , auch mitlerwejl fernere beschwerliche kriegszhandlung eingesteit mi>cht werdenn , uns notûiff- tiglich underredet, berathschlagt , und furters zum Hert- zogen vonn Gûlich, welcher meynes verhoffens hierin viel guts wirdt auszrichten mogen ^ i) j begebenn hettenn.

(i) mogen. Le Duc de Cièves desiroît le progrès delà cause protestante : voyez p. 74.

355

Da nhun E. gelegenhait uff obgesatztenn £sl11 sein i566. kondte^ gegeûn den^ tag des schirstkûnfftigen monats Octobre. KoYembris , enthweder zu Bueren y Santen , oder Grave eÎDZukominen y wolte ich meiner sachen gelegenhait auch dahin richten , das ich (geliebt's Gott) uff erstermeltte zeitt gewiszlich by E. L. erscheinen und mich mit dersel* ben allentbalbenn nottûrfTtiglich underreden mochte.

Wolcbes ailes £» L. ich vartreuwelicber, bruderlicher meinung in eyl nicht habe soUen verhahenn , freundiich filtendeE. L* woUen inidiires gemutsund sonderlich waa J&e angeregte zeîtt und mhalstadt ùnserer ^usamen- kuiiffi; bdangen thut, unverzûglich , so tag , to nacfat , ^earstendigemi und bierin keinen mtmgell erscheinen las- senn ;und thue, hirmittB. L, deren ich zn brûderlichen angenemen diensten yedenuôt genaigt^ dem^ Almechti- genn beyelhena. Datûm Dîttenberg am ' Occobris Anno

f566.

Bedenck und Concept D. Meixiwra (i).

«

L'entrevue des frères eut Lieu à Yianen, à la mi-novembre. Dans le Journal déjà plusieurs fobcité, nous lisons. « Den i4"^ » November was GraefT Loedewyck te Vianen met ettelyke £del- » luyden. Den i5'" quam te Vianen Graef Jan van Nassouwen , » mynheere den Princhen broeder roetten Grave van Solms. Den % x6*" quam myn lieer den Princbe te Vianen met veel Edelluy* » éau Den 17*^ reisden myn heere de Prinche , Graef Jan en » don Grave van Solms nae Utrecbt. » Te Water^ IV. 3a6.

(i) Meixners, Le Docteur Meixner fut employé par le Comte et plus tard aussi par le Prince dans beaucoup d'aiTaires difficiles et délicates.

Le eUffhâ n'mt fos ^outé.

-^ 366

LETTRE CCXIX.

loiuSy Comte de Wittgetistein^ au Comte Jean de Nassau. Sur Us résultais de sa mission en Hesse.

x566. \* ^ réponse du Landgrave Philippe prouve que, malgré son Octobre. ^fi>® ^' '^ infirmités , il étoit encore parfaitement en état d'apprécier la position des affaires et de donner de sages avis.

Wolgeborner F., lieber h. gevatter. E. I* sol idx nicht Terhalten, nachdem ich den ^9^ spadt alhie ankominen und durch SimonBingen beyLondg. Wilhelm mîch ange> ben lassen y haben mich ire gn« volganden inoi|^ zu •icb erfôrdert und mijoe werbung allein angehoret. Nadi- mals die Instructiones zu sdbcn begerett, wîe gescheën, doch als bald nach ^erlesung mir widder. zugesteltt , dar* neben sicb Yemehinen lassen dasz ire gn. dem Prin- oen mitt sonderer begirde geme in dieser sachen wolten beyrehtig und bebûlfflich sein. Es sehenaber ire g. die- sen bandel vor hochwichtig und bescbwerlich dermaasen an j dasz sie vor sicb selbs nicbt wol darin zu rathen wist, wehren auch mitt wenig dero sach erfanen und yerstendig reht itzo gefast « habens gleicbwol in bedencken gezo- gen, auch vor rahtsam angesehen.ire g. h. Vatter gleicb- fals dièse handlung anzuzeigen und dersélbe bedencLens zu vernehmen ; dieweil aber dîeselbig itzo mitt schwa* cheitt dermassenn behafFt , dasz sie ungem personlich audientz geben , bab ich ufF guttdûncken Landg. Wilh. meine werbung schriftlich gesteltt , dieselbig durch den Cantzeler Scheffern und Simon Bingen , welche von dem alten h. sonderlich darzu verordnet, irer G. zugesteltt;

367

dîeselbig haben nûr Tolgents auch irer g. resolution ge- i566. bon 9 lautt beygelegte zettels , darausz £. JL selbs des» Ociobvei. Landgn meytiung seben werden , welobe meins bedûnc- Lens dahin stehtt y das£ ire g. uff den Churf. zu Saxen und andere hern seben wolten; was sie dazu thuen ge- ineint , haben sicb demnacb aiso yemehmen lassen , als diesich diesen handel lassen angelegen sein.

Bin derwegen in willens , mitt GoUes bûlff^mich for-^ ter zum Churf. Saxen zu begeben y wiewol Landgr. Wil- belm besorgett der Churf. werde sich die handlung mitt Weimmahr nicht gefeiUen lassen , sieht aucb selbs nicht vor rahtsam an eyn solchen Fûrsten mitt so viel leute zu bestellen , den man sonst wol gutte leutt und eyntzele rittineister l^komen moge, dero man besser mechtig, dazù sich ire gn. selbs in bewerbung brauchen- zu las- sen erbotten (i).

Ire 6n. haben mich ernstlieh gefragt ob Adam Weise s^ne Yorgeben nach dem Prince werbe oder nicht y den so es damît eyn andere gestalt batte , mûsten Ire 6. an- ders dazu thuen ; bab ich gesagt , dasz ich's gentzlich da- ▼or haltt es gesohee dem Princen zu gutten (a), da- mitt ire G. zufrieden gewesen.

Nachdem der durchleuchtig hochgeborner Fitrst und berr , herr Philips der Elter^ Landgrave zu Hessen , G. zu- Gatzeneinbogen , die schriftlich werbung selbs durchausi^ gelesen , haben ire f. g. dièse mûndiiche anttwortt durch den Cantzler Scheffem und Simon Bingen geben lassen.

(i) Erbotten, Ceci est fort curieux , surtout comparé aux oon- setk un peu timides que le Landgrave Guillaume donna plus tank (a) Gutten^ Voyez p. 3o8.

358

i566. S. F. Gr hab das anbriageu gelesen» nun befinde Octobre. S. F. G. das der handel so gros, wichtig und schwer sej, daa S. F. 6. nicht wûz was sie thuen oder rathen sol , zudem das S. F. G. nicht wisK was der Printz zu dot Staten und bundgenossen Yor eyn Tertrauwen hab ; ob sie halten werden oder nicht , und sonderlich wen's in der noht und ûber zwerch geht y da man gemeînlich andere sin zu krigen plegt.

Den Printz sey ohne zweivel wol uffiuisehn , und dasai er ^nicht zu wol vertrauw , dan zu besorgen der Koni^p mocht geschwind jegen ime handeln, weil er Tors heubt anzusehen.

Das S. F, G. sold rathen wie er sich in die sadien sol schicken , wis S. F. G. nicht , den sich ir F. G. bis^ her gehabter schwachheit halb , und weil S. F. G. ohn das die gelegenheit der land nicht weisz, darin nidit resolviren konne; aber die noth werde ine selbst leme was er thun soL

Da auch Saxen Chu. und Wirtenberg wolt etwas bey ime thun, es sey mit schreyben oder sonst, so woldS. F. 6. sich auch unverweislich erzeigen*

So yiel H. Johans Friederich zu Saxen bdangt , hab S. F. G. sorg es mochte den Ghurf. harlt offendiren (i), aber doch die noht pringe vil zu weg dasz sonst under* lassen pliebe.

Dasz die universitet Wittenbei^Termocht werde des Cahinisnù und desselbe streits halber , an etzliche Theo^

(i) offendiren. Peut-être le but priacipal du Duc étoit de re- couvrer rElectorat, dont son père avoit été dépouillé par Maurice , frère de TËlecteur Auguste.

369 --

ipgos m (kn Niederlandaii zusditeibeii und dieoif Coi^ iS66. ^Cftdiam zu rermafanen, Xàset S. F. 6. wol gefallen ; darne* Odobic. ben wehre vonnote dasz die hem selbst autoritatem in- terponirten und die Theologos zur eynigkeitt vermochten.

Aïs auch G. L. ' begertt ime eyne yertraute person zu Ghurf. zu Saxen mitzugebeii , habs seine F. G* jtzo nichl; •n leule , zndem es anch S. 6. Tor unnotig acht.

Signât Cassel , a Octob. Anno 66.

E. L. Dienstwilliger ,

LuDWIG Ga. zu WlTGBirSTBIIf.

A. Monsieur Momr. le Conte Jan «le Naasaw , mon boD ooiuin et eompère, ad méums propnas.,

LETTRE CCXX.

Le Baron de Montigny au Prince d^ Orange. Il déplore les desordres commis dans les Pays-Bas ^ et annonce la 7>enue du Rot.

** Celle lettre , bien que les expressions soient très respect tueuses , est du reste asset semblable à celle que Mi de Montigny avoît écrite peu auparavant au Comte de Bornes ; laquelle , selon le Comte d*£gmont , « contenoit le grand malcontentement que Sa » Maj. avoit de tant de malheureux et exécrables actes que s'estoicnt » faicts par deçà : comme aussy les presches tant pernicieuses qu y » s'y faisoient , nous requérant et persuadant fort de nous employer » et nos amys à faire cesser toutes prescbes et redresser touttes » choses en son premier état ; avecq un nombre d'autres persuasions » à ces fins. » Procès d^Egm. I. 73. La position de M. M. de ^ILaa- tîgny et de Bergen étoit extrêmement pénible. Tts étoient venus.

Grftf Ludwig.

360

1 566. pour défendre les inlëréli des Pays-Bis, et jooraeUement od reoevoit Octobre. ^^ Douveiles qui en irritant le Roi randoieot leur tâche en- core plus difficile TTajant pu suivre la marche des événemens, iUne s'expliquoient pas cette iofinité d'excès et de désordres, que les Seigneurs auroient abément, croyoîent-ik, pu prévenir ou tout au moins réprimer. Ils en étoient d'autant plus doulonreusement affec- tés que , délibérant toujours en Espagne sur les trois points qn*en avril on avoît mis en avant (pas. d'Inquisition , modération des Pla~ cards, pardon général;, il 8*étoient flatté d'atteindre bientèt le but de leur mission. «Bergensis et Monteniacus (dicebant), si Comitia Ge- » neralia non placeant , aliam rationem posse iniri . . . . Addentes » porro , re bene agitata , invenire se super articulo Inquisitionis » plene per Regem esse satisfactum : nec aliud restare quominns » Domini officium faciant, quam ut moderatio PlacâlcNrnm aooeie- M retur. » £p. ffopperi ad FigL loo* Cependant le Comte de Bor- nes répondoit à son frère : a Pour fasché que estes , estes plus à » Tostre aise que ici, veu Testât des affaiies et ie peu de remède que » l'on y donne : car tout s'en va ruinant. » Procès tTEgm, II. 496.

Monsr. Pour avoir le Roy tardé aucuns jours à des- pècfaer Courier par^elà , l'ayant remis de jour à aultre passé 1 5 jours, je ne vous ay peu respondre plus tost au deux lettres qu'il tous a pieu m'escripre du ao et aS d'aoust f lesquelles j ay receues en ce lieu le 8 7^^* passé , TOUS baisant bien humblement d'icelles les mains et de la bone souTenance que tous avez de tos servit". A ce qui me sanible par vostre d^^ lettre , vous avez receu quel- que satisfaction et contentement par la lettre que Sa Ma*^ vous ast rescript , de quoy certes , Mons' , seroye fort ayse et tiendroye la payne de mon voyage pour fort bien enplyée , sy en quelque endroict par icelluy puis- siez demeurer plus content^ signament à Tendroict de Sa ]||a*tf , auquel j ay dict ce que par celle du dit ao me co- mandiez , de la bonne volunté que avez de vous enplo-

361 -

yer en tout ce qui despendra son serrioe ; Sa Ma** me diei i566. qu'il ayoiet ceste mesme opinion de tous , oussy elle Octolirt, estoit conforme à lamour et volunté qu*i vous ast tous- jours porté f et me commanda de tous respondre ce que dessus de sa part, oussjtous faire entendre le service ag;ré> able que luy feres de tous enpioyer en tout ce que trou* Tereis convenir pour son service en ses affaires qui pas» sent présentement par-delà. Vous asseurant , Mons' | à mon jugement ne luy en scauriez faire pour Theure qui luy contenu plus , que tenir la main et d'empècber ses pilleries et sacagemens d*esglises et doistres et les pre- sches oussy, [avant'] que £Eiire ce peult, car certes les cho- ses , que par-delà se sont passées en cest endroict , sont esté inupportables ' , ne faisant doubte que vous aultres S** nayez [sentu^] extrêmement de souffrir tels actes, presque en voz présences. Je vous puis asseurer. Monsieur, que Sa Mat. Fast fort resentu les susd* sacagemens d'esglises et cloistres , mesme la peu de résistence ou contradiction qui s'en est faict par tout , veu le peu de gens , et que ce n*estîont que ung tas de blistres qui comettiont ses in- solences et malheurtés^ (i). Le samblable ast oussy resen-

(i) Malheurtés, Ce manque de résistance avoît surtont causé de la surprise et de l'indignation. « En tous ces maulx ^ troubles « » feux et pilleries du Pays^ n'y eust quasi un seul , qui meit la main > aux armes pour faire résistance. » Hopper^ Mém, io5. H y a des momens de crise un tas de befytres cause une crainte panique, il est vrai, mais générale et qui produit les plus tristes résultats. Nous n'aimons pas les rapprochemens historiques , vu que bien souvent ik faussent l'histoire : toutefois il nous semble que les évé- nemens révolutionnaires de nos jours , présentant le même phéno- mène, en facilitent l'explication. « Ceux qui sont absens en par- , uUot (?). * insupporUbles. ' resMOti (7). < flulheun.

382

i666. tu Sa ittf* 4e» pveiches, et le peu de démonstration que OetobM. Ton ast faict de s y oppoaer , ce que Sa Ma*^ youldroit ancoire que l'on fisse aut moins à ses grassateurs et pil- leurs d*esglise , et par force, puis qu'i semble que [ravezj bien pardelà, et samble à mons^ le Marquis et mo j qu il a caison et que tant de S^ et personages principaux que estes pazKielà y ne debvez soufifrir semblables actes, mes» mes voyant astheure q'y atez argent et des gens , et cer* tes, Mous., n'eussions jamais espéré que semblables dboses f uisiont advenues et moins nous estant icy enyo* jés par vous aultres , que poyes considérer combien par* œ f on nous voire occasion de nous trouver bien empê- chés et avecq [très] grande raison.

Sa Ma^ respond k Madame par ce courrier sur ses dernières, du x3 du passé, oussy luy mande son intention sur l'assamblée des estatz-généraux et comme verreis' le tout , me remettray [aust*] despéche san» en fiûre [redite]^ seuUement vous dires^ ce mot que tenons

le trouvereis asses maigre et avecq raison (i), mais

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» lent fort à leur abe; mais il y a bien à dire se trouvant sur ce > lieu. » Procès étEgm. L L "^^ Les excès dans les Pays-Bas sem- bloient à Montigny d'autant plus insupportables qu'il étoit zélé Catholique. Quelques mois plus tard il écrit à son frère le Corn-* te de Homes. « J'ai reçu un grand contentement de Fasseurance que » me donnez que nuls ne basteront devons faire cbanger d'opinion, « en chose qui touche le fait de la Religion ancienne , qui est oei^ » tes conforme à ce que j'en ay tousjours fermement pensé et cru ^ » ors que le diable est subtil et ses ministres. » ÎFUlems, Mengelitt- gui van vaderlandschen inhaud, n.^ 5. p. 333»

(x) Baison. D s'agit de la lettre pubUcque de S. M. à la Gou- vernante, du 3 octobre. « Sur ce que vous me représentes derechieC

' verra. * à oelte (?). 3 dirti.

363

pnr pojw juger ks pasaions «l affeolioBS des.mÛHêr iS66é très. Sy etae que pour cela tous prkms ne vous y Ootoliiei arrester beaucoup car n'en donnons la coulpe à Sa iSa!* , et TOUS supplions de rechtef tous enployer de toutes TOK forces à donner contentement en ce que dessus à Sa Ma** et le serrir en tout ce qui se offirira plus que jftr mais ; car sommes traictans certains moyens, le S' Alarquis et moy, au desaeu d'aultres, dont dens i5 ou 20 jours TOUS adTiserons , que espérons tous donneront quel* que cx>ntentemens , sy pouTons [acceter] et sortir aTCcq nostre dessein ; mais penses, Mons% que ne poTons négo- der du tout comme désirerions pour les bones nouTelles que nous mandes journellement de ddà» Sa Ma^ ast eu quelques accès de fièbTre tierce (i) dont n'est ancoera dtt toutquîcte; sy esse qui se porte assesbien, Dieu

» sur le faict de l'assemblée des Estats^ . le tout considéré , non » troayé qu'il y ait cause pourquoi jedeusBe changer ma précéded* 9 te résolution . estant comme érident le hasard de tomber » par en liberté de Religion et confusion de la R^ubliqne . . ». Mais je tiens que le seul et vray remède . . eust été et seroit » d'obvier et résister à telles et semblables voyes de fait : comme 9 je me confie que ce sera; mesmes estans tant de Personnages » principaux et aultres tant affectionnes au service de Dieu et mien , » et de la République. » Procès dEgm* II. 4^7* '

(i) Tkeree, « Environ ce temps tomba le Roi malade d'une fiebvre » que diminua aTeoq ces nouTelles que Wndrent quasi ^en la mesme » ooDJunctnre et luy desplurent fort » Bopper^ Mém. )p. loS. Il faut sans doute lire « que ne diminua. » D'après Hoppems lui-même « Rexy leriter prins aegrotans , accepto priore nondo;, in lertîar* » nam febrem mox inddit : liberatus , allato secundo aaneio y » recidivam passus est. Ep, ad Vigl^ io3.

^ 364

i56& DMrcy « et te pane demaiii du beiqae de S^om vers Otiobre. Madrit, estant arrivé, je croy, dëdairora de brief aon partement pour Italye et delà en Flandres. U a deqà despeché courrier vers Italie pour fiedre venir toutes ses galères de Naples et Gecille' incontinent à Rosas et en la ooste de Barsdonne , et qui roenessiont tpute Tinfanterie Espagnolle[dast] susdit Naples etCedlleaveoq eux et qui les laissent en chemin à Gènes pour attendre Sa Ifa'^ en Lombardie pardesà. Sa Ma*' ast fiiict faire en diligence 3o enseigne dTspagnols de aSo hommes pour* enseigney affin de les passer aveoque eux , et se servir des vieux souMars qu'i trouvera là: Tarmëeque Sa M* apprestepour nous visiter aveeq, Ton tient pour certain [ceinde] dix mille Espagnols, huict mille vieux souldars dltalie, et deux mille des bèsoignes qu'i majne' avecq eucx, six mille lu- liens et a4ooo AUemansi et deux mille chevaulx légers, mille hommes d'armes et cinq mille noirs hamois Al- mans; et, quant aux escus, vous puis asseurer que de long temps Prince Gresûen ne s'en est trouvé mieux pour- veu , ors que se fust pour ungne plus grande entreprise (i). Vous poyes considérer par vos prudences , sy ceste troup- pe vient ungne fois à nostre pays, ce qui se passera et ce qui en despend , qui nous gardera en dire davantage \ seulement nous samble s'il y eust moyen pardelà entre

{i)BmirepT%se^ « PhUlppas Guberoatrioeai admonuît de adveotu » loo . la v«ro Duncius , qaU occultis etiam litteris Bergensis » Moatiniîque legatorum •cribebatur ab Hispania y credi ooeptiu » cal, » StrmUif I. 275. Le Marquis de Bergen n^écrivit pas alon , et le aol occuiiU est superflu: M. de MontigDy n'anroit pas craint de moQlrer cette lettre au Roi.

' Sidlt. > par. ^ néaait.

^ 365

TOUS aultresy de remédier ies affidres et' oat^leB pjresfîbes tSfiS» ayant la venue de Sa Ma'' , seroit chose fort.[acert6e] et Oddbrè; éviter beaucoup d'inconvéniens. Je croy , Monsr. , que avez reccu ungne lettre que avons eacripl'. a M** ^Eg- mont et à vous et à Monsr. Fadmiial du bosque* > da.ag d'aust passée et veues aulcunes aultres ; depu» n'av<^s eu de vos nouvelles* Monsr.le Marquis^ ast esté sy malade dungne fiebvre continae , Taureis entendu par leCtrei miennes du ao du passé , que ay escript à Monsr. d*E^- mont , et certes tant que les médeems aviont p^rdu, l'es^ poir et ne luy doniont a jours de vye (x), mais Dieu mercy , ce porte à présent asses bien et le tenons hors de dangier entièrement , dont j'ay le contentement que poyes considérer , et quem'asseure que tous vous aultres ses amys auront oussy , car croy certaynement que son mal ne procédoiet que de passion et regret des affaires de nostre pays. Je luy ay tousjours tenu compagnye en ce lieu et voyant qu'il est hors de dangier et pour ne faire fiiulte aux aflTaires de nostre pays , nous avons advisé par ensemble , que je iray demain avecq Sa Ma*' vers Madrit j'espère queMonsr. le Marquis pourra suivre dans cinq ou six jours. Monsr. je feray la fin de ceste.prolixe let- tre en vous priant me commander s'il se offire en quoy vous faire service et croire que m'y enploray oussy volun- taii*ement que servit' nul que ayes. En cest endroict vous baiseray humblement les mains y priant au Créateur

(i) Vie, «t Marchio Bergensis graviasime aegrotavit; adeo ut 9 Medid omnes, quoa habet doctiaaimos R^os , desperareot » Hopp. ad FigL 104.

' et— prMdiM. AddUiênhueHméMre. * Boit dsSégOTle.

366

b56& S0U8 donner l<mgue et bonne^ye. De SegOYta oe 4 o^ tobre i566.

' Monrieur le Marquis ni'acher^^rous boiier iet fluiott de sa port «t "taui^ svpplje tenir oeste pour slene, que pcmr soniadîsposition ne tous aat peu escripre, oussy Touâremercyeetà mons' le Gonte Lodewieh du bon conseil que xftm doimë à Mada- me sa femme pour sa ville de Berf^ws j se offrant Yous servir en aultre endroiot que luy oonnn- dereis.

Yostre phis que bien bnunUe serviteur ,

p. HB MoKTICQBtEVCT*

p

Monsieur Monsieur le Prince d'Oranges, Gonte de Nassan.

* LETTRE CGXXI.

Le Landgrai^e Guillaume de Hesse au Prince df Orange. Sur les lei^ées au nom du Roi d* Espagne.

** Il se peut que les nouvelles db landgrave etoient , sons quelques rapports , un peu préinaturées ; da moins la Goavemante à¥oit latdé à exécuter les oodres du Boi. Maïs qnoiqa'U en soit, peu de jours après elle écrivit aux Princes d'Allemagne à ce sujet (voyez la lettre aa5). Le Duc Philippe étoit frère du Duc Eric. « Rez » sorori praecipit tria mîllia equitum, peditum vero deoem miUia » scribenda curet in Germania : eosque duorum mensium stipen- » dits soiutis, paratos habeat, si aocersendi sint in Belgium. Ex his equitibut nilfe Erico Doei Bnwsvîoenri legendos regendos-

367

« que tradaty qaiii|;ent06 Philippo tjas fratri, duoentof qainqaa^la i566.

Joànni Bumisoy relSqnos Joadni Valhartî. Pedites in Texîlla Octobnu » tria atqne triginta distribuât , quorum deoem Comiti Joanm

» Nassavio Orangii PrlncipU fratri , totidem G>miti Othoni Eber- 9 stenioy octô Tribuno Grembembergeiisr: qoae supttrsiuit qoin-

que CeamicMi Yêààenùo^ ocMunittat. » Sitada, L %f%.

Wasz unsz itsBO vor gewisze kuntschafften

«inUioaimen , die newe bswerbungen» ao nidbt allem Honzogii Eiich zu Bvaunsekwieigli', sondera avcb Hert- aogh Emst \mà Henzogh Philips zu BnuDMdiwcigiir, audi andere ataddiche Obersteo in naaien und tmh ^wegen des Konigs vonn Hispanien TorbalMn , darrtfn iibersdiioken mr K L. hierneben gianlmirdîge «opejr-, mit frennddicher Utt, was E. L. ratm dém aHen be* ymÉi und ob sie vermemen das die sachm au frteik ûder kmegh. àA anlegen werden, auch ob der Ko- nigh noch diesaer wintter eigener persûn.nrerde h«)(- auszar oiehen mmsa fipenndtUch und vertreidich lààt: irider zn beridiienn, und wûnsehenn vomi beitzen das dcr Abieehtige Gott sein beiligs seUgmacbendes Wortt obne blutvergieszenn gnediglicben woUe ausz- pieitteii und etbalten, und seint E. L. fireundtKchen au dieDen gmeigt. Datum Casietl am 4^ Octobris Annb domtni i6â6»

WOLHBLM L. Z. HB8SBR«

Dcm . . Priatzen su

^Oo •— '

LETTRE GCXXIL

Les Seigneurs JtAudrignies et de Lumbres au Comte Louis de Nassau* Ses dei^oirs envers la ConfédéraUon ne lui permettent pas dobéùrà ia Gouvermanie en quU- tant les Pays^Biu.

i566. Monâiêur. Encorre que aous n'ayons pas reoeu la \Hr Octobre, très qu'il tous a pieu nous eicripre , si ne letsserons nous pourtant de respondre au contenu d'iodle (1 ayant entendu à nostre très grand regret de monsr. l'admirai) , conformément à loUigation quavons , non seuUemem en j^ëral , mais ènoonre en nostre particulier debyoîr Jtx suyrant l'affection . que désirons les choses prendeat Autre fin que les comenchemens ne samblent prétendre ; 4it premièrement, quant à ce «fui touche Tintérest de h ^énéraUt^. pour, le respect de la sommation à tous faicte 4^.yostiis partement*» de par s<m Alfecae au nom de Sa Bla*' 9 de ces pays 9 nous ne le poTons aucunement per- niettrC) en vertu du compromis , par lequel nous pro* mettons nous entretenir tous la main , jusques à faire nostre cause particulière commune, toutes les fois que besoing en sera , comme estant eaoorre en vigueur et de pareille authorité qu'il estoit à son commenchement, n estans les pointz y contenuz , effectuez selon les [pares*] de l'apoinctement , rendu le a 5^ du mois d aoust dernier, corne en [voions] présentement , tant icy qu'ailleurs Texpé- rience. Parquoy il nous samble que oeste semonce' re- donde et est préjudiciable à la généralité de nous tous et ne doutans point que chacun ne resentira ceste agrave,

' Ecfiu par U Seigneur «tAndngmês, « |Mirokt (?). 3 MMUtÎM.

369

comme Texigence du cas le mérite, nous enremetrons i566. TefFect du surplus aux premières occasions. Toutesfois Octobre, en nostre particulier, Monsieur, nous tous donnons la foy de gentilzhommes et d'affectionnés serviteurs que nous vous sommes , que quant chacun négligeroit son debToir en œste endroict, que nous emploirons corps et biens pour ceste juste cause et toutes autres qu'il plaira vous servir de nostre petitte puissance , jusques à raorir à vos pieds , comme pour le mérite d'un Seigneur de qui nous confessons tenir l'entière part de nostre salut. Sans plus, dirons , Monsieur , soubs correction , que n'es- tant vous (comme dit est) personne privée en ceste déli- bération , ains commune et dépendante du consentement de la généralité , ne vous devez résouldre à aucune déli- bération du département des pays de decbà , obstant le commandement contraire pour les raisons que dessus, sans Tadveu et consentement de nos confédérés pour n'avoir faict chose préjudiciable au service de Sa Ma'^ et tranqui- lité de ces pays et par tant l'ordonnance faicte telle qu'elle non recevable. Finant ceste, suplions. Monsieur, recevoir ceste nostre advertence et offres d'aussi bonne part conmie nous recommandons de bon coeur et hum- blement à vostre bonne grâce , prians le Créateur vous maintenir en la sienne saincte. De Yallencienes , ce 5* jour d'octobre 1 566.

L'entièrement vos affectionnés serviteurs , Charles le Rbvbl. Guislàin db Ftbnnbs.

Monsieur , Monsieor le Conte de Nassau. Pour Anvers.

> a4

370

LETTRE CCXXni.

Le Comie H* de Bréderode au Comie Louûde Nossomu

i566. Monsr. mon frère. Tey preyé Monsr. de[Sneu']et Octobre. Monsr. deHovege* vous aller trouver de la part de toute la noblesse du costé de deslà et pareyllenient de la myen* ne, pour vous déclerer de ce que leur avons pryé fayrede nostre part , vous pryant byen fort leur ayder en telle foy come il mërytent , estant jantylhommes aveque les- quels je desyre vyvreet mourir, vous pryant les dépécher au plus tost que il vous serat possyble , pour leur avoyr promys que il ne la feryont pas longue pour leurs af- faires partycuUyres il ont de besoyn d aotandre. Me remectant de recheff à ce que il vous dyront , ne vous

feroy ceste plus longue De Vyane,ce 5"* jour

d*octobre i566.

Vostre frère à vous fayre servyce ,

H. DB Brbdbrodb. A Mons' Monsieur le Conte Lonys' de H astaw , mon bon frère.

t LETTRE GCXXIV.

Le Comte Louis de Nassau a Madame la Duchesse de Parme. Justification de sa conduite.

*J^ Ceci est une minute avec des corrections aalogimpbes.

Madame ! Tai veu la lettre qu'il a pieu à vostre Alteze escripre,

' S01107 a), * lIofwq^eD (?).

- 371

.datée da a6joiirde septembre, à Monsieur le Prince (i)..** t566. Affin doncques que Vostre Altesse puisse estre informé Octobre, de la vérité comme tout est passé , je I117 ay bien touIu envoyer ung petit récite, qui va icy joinct , par Vos- tre Al"* pourra veoir que n ay riens faict, ny traicté avec- ques ceulx de la ville de Bruxelles , que ce ne soit esté par exprès commandement des Seigneurs et réquisition du Magistrat de la dite ville, car serois bien mary et' ne me doibt Vostre Alt. estimer si outrccoidé , d'avoir entr^ prins le moindre point ou le vouloii* faire cy-*après sur les vassaulx de sa Ma*"^ de mon authorité, espérant que Vostre Alt. en recevera telle satisfiioticoD, quelle laissera tomber Timpression , qu*elle peult avoir eanceue par les hxà% rapports d aucuns esprits malings, mes mcJveuUanS) et ne trouvera estrange que moy , estant gentilbomme, pr^as regard à ce que touche mon bontieur.

Quand à ceulx de Jumont , desquels Vostre Alt. fatet mention en sa dite lettre, me semble à' correction très humble, ne pouvoir avoir commis aucune faulte , leur ayant déclairé laccord faict à Bruxelles , puisqu'ils s es* toient ad dressé envers moy, et qu'estois enchargé par les Seigneurs , aussi bien que les aultres gentilshomes confé- dérés , de faire tout bon ofBce par toute provinces gêné* ralement , sans excepter nulle , af&n que les armes soyent mis bas et le dit accord entretenu; les ayant renvoyé vers leur Gouverneur , comme il appert par la lettre que j'ay escript à Monsr. de Noîrcarmes, et me semble qu on me faict grand tort de me vouloir incoulper avoir sur-

(1) Ici suit le contenu de la lettre 214.

> €t •— outrecaidé. Ceâ est ajouta de la main du ÇoifUg,

372

1 566. prins sur rauthorité du dit GouTernement , n*ayaiit bict Octobre, sinon effectuer la charge susdit en tous endroits, comme fais encores journellement tant que m'est possible, selon le serment de fidélité que j*ay faict entre les mains des dits S" et confirmé par ma signature. Toutesfois si Yostre Alteze ne se' treuye pas servie* que je m'en mesle plus , me pourra faire décharger par les dit Seigneurs (auquel icelle avoit commander de traicter avecque nous aultres) de mon serment , par seraj délivré d un grand fardeau que' j'avois entreprins sur mon honneur pour le seul service de sa Ma*', comme le temps le démontrerat; come aussi à rendre obéissance à ce qu'il a pieu à Y. A. me faire commander de me retirer hors du pais , pour à quoy satisfaire , suis, quant à ma personne , plus que prest , come en tout aultre chose que par Vostre Alt. me serast ordonnée , suppliant très humblement que le bon plaisir dlcelle soit de me faire escrire ce que Vostre Alt. veulx et commande que soit faict. Mais n'estant pas à raoy mesmes, ains obligé par serment à la noblesse confédérée^ ne puis riens faire sans leur advis etcomman* dément , auxquels Vostre AU. en pourra faire escripre et leur commander ce qu'elle désire estre faict. Ce que j'ay bien voulu donner pour responce à Vostre Alt., tant pour ma décharge, que pour asseurer icelle que ne désire chose au monde plus que de faire très humble service à Sa Ma'* et à Vostre Ah., pour satisfaction duquel j'ay tâché toute ma vie avec toutes mes actions , dont les

* Ajouté. * lieu dêhfm, 3 que coDinaode que mU faict. Ajouté. R jr uvoU aupurtummi: Et wmm^ tant neUlmir nwjen d*«ntMMire à met affaim particnlièfct. TouduBt imm aBée liort de oe paja » soit de nta peraonne » Madaow , plus qaa prcat à obAr à ce qw pUira & 5ta Mat4 f t à Tottr« Allen me comoMnder .

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Seigneurs en pourront rendre tesmoignage^ et suis bien 1 566; mary qu en faisant mon mieulx , selon mon petit pouvoir , Octobre> que cela dotbt estre encoires sinistrement interprété, ce que ne m*empeschera toutesfois de continuer au bon Touloir que j ay , comme ne fais doubte que avec le temps, la vérité en sera cognue, et prie Dieu , lequel je prens pour tesmoing de ma sincérité, qu il n'y aye homme de par-deçà, qui désire moins le repos de ce pais, que moy. Que sera Fendroict de ceste, par je baise très humblement les mains de Vostre Alt., priant le Créa- teur donner à Icelle très heureuse et longue vie. D'Anvers^ le' jour d'octobre i566.

Voici maintenant le récit envoyé par le Comte, et écrit de sa main.

Pendant que tes députés de la Noblesse attendoyent dernièrement à Bruxelles l'Apostille, qu'il plairoità V. A. donner sur la requeste présentée par les gentilshom- mes confédérés , fust dict par les Seigneurs , lesquels avoyent charge de traicter avec nous , à aulcuns de nou» aultres , que Y. A. avoyt receu certains advertissemen& qu'on vouloit venir prescher dedans la ville, mesmement aussi sur les [haUles'jet incontinent après abattre les ima- ges aux temples , comme on avoit faict en plusieurs aul- tres lieux, voire toucher à la personne de V. A. et d'aul- runs Seigneurs et gens du conseil de sa Mat^, estant pour alors les^ elles, de quoy nous estants bien estonnés,res- pondisraes aux Seigneurs, que ne pourrions jamais croire que telles malheureuses machinations fussent entrés aux ceurs des habitans de la ville de Bruxelles ou aultres, singulièrement veu que V. A. tenant le lieu de Sa Ma*^^

* U €hiffre est omit. > ballet. ^ B paroU qug tU^x trou moU sont omi*^

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] 566» afttoit empâcbée ayeoq cevlx de aon conseil , pour donner Octobre, ordre et mettre remède aux affaires du pais, offrant d'em* ploier nos propres yies pour obvier et empêcher telles mé- chancetés et insolences, et que ne restait, sinon que les dita Seig'* nous déclarassent par quelle voje nous pourrions faire quelque bon service, que de nostre part nous estions plus que prests à Fexécuter. Sur quoy nous fust proposé entre aultres moyens q«'il seroit bonde sonder de ceulx qu'on tenoit affectionnés à la religion (qu'on dict) nou- velle, s*ily auroit quelque apparence de ce que dessus, et leur remonstrer le tort qu ils auroyent de faire telles en- treprinses , et principalement en ce temps , qu'on tâchoit à remédiera touts troubles et mettre tout à repos, et qu on ne les souflriroit aulcunement, mesmes que nous aultres employerions corps et biens contre eulx« Laquel- le remonstrance leur ayant esté faicte le mieulxque nous fust possible , ils déclarèrent que jamais leur intention ne fust telle et qu ils ne cognoissoient entre eulx gens si méchans et malheureux , et nous firent promesse de sur- plus de ne point faire prescher en la dite ville et de se contenir en toute obéissance et modestie, et il y au- roit quelqu'ung ou plusieurs lesquels se voulussent avan- cer de prescher ou abbattre les immages dedans la dite ville, qu'ils s'employeroient touts et ayderoient à Fempé- cher, par telle voye comme leur seroit ordonné par V. A. ou leur magistrat , à telle condition qu'ils puissent avoir quelque exerdce de leur religion hors de la ville pour sa- tisfaire à leur conscience, n'ayans jamais tàchéàaultre chose qu'à cette fin. Ce que fust par nous aultres rapporté aux dits Seigneurs (i), lesquels nousrespondirent que nous

(ï) Seigneurs. Voyez la lettre an.

375

leur pourrions promettre et aeseurer 8«r leur parole d'aU 1^566. 1er lilircnwiit aox lieux ou qu'on auroh presché par Oetobre. cf devant , suyvant Taccord qui depuis a esté donné y moyennant certaines conditions et remonstrancestoudiant le Ueu, de point approcher une (Bfrande lieue près de la dite viUe, pour certains bons respects , ores qu'ils le puis- siont asiFoir faiot plus près : ce que fnst faiot conforme au dict des Seign". Sor quoy ils nous respondirent qu'ils flEvoycnt esté aultre fois dedans une prairie près de Villevor- de, qui leur seroyt trop loing, mais qu'as a^oyent des aultres^places tout près on ayoit presché par cy-devant , mesmes passé quelques années. Toutesfois après longues remonstrances et prières ils nous promirent de demeurer, pour respect de Vostre Alt. , devers le quartier de Ville- Torde, si avant qu'il pleustau Magistrat leur désigner ung lieu près du premier sas' de la nouvelle rivière, affin qu'ils se puissent servir de barcques couvertes quand il feroit mauvais temps : et ainsi leur fust dict par nous qu'ils pourroyent hardiment aller à la place ils s'avoient par avant assemblés, comme il nous avoyent donné à cognois- tare, et qu on ne leur feroit aulcung empêchement , ny ob* stade, bien entendant qu'eulx se conduisassent modeste^ ment, sans aulcun acte scandaleux ou séditieux et selon qu'il appartient.

Et ainsi que de à deux jours ils pensoient aller onir la presché au lieu cy-dessus mentionné ,ils trouvèrent les portes serrées, et leur fnst dict par les Seigneurs, le Com«* tedeMansfeldt et le Comte de Homes , qu'ils eussioat pa» dence pour ce jour pour certains respects , et qu'on donneroit otdre qu'ik pourroient aller les aultres jours

échue fsknt).

376 ~

i566. franchement y selon ce qu'on avoyt accordé aux aultres Octobre, habitans du pais. Ce jour mesme je fus mandé par Monsr. le Ck>mte de Mansfeldt sur la maison de la ville, me fust proposé, comme ung bruit courroit que je debvois avoir donné à entendre au peuple qu*ilz pour- roient prescher dedans la ville ou pour le moins tout con- tre les murailles de la dite ville, et que pour cela ils abat- toient desjà les arbres pour préparer une place; mesme- ment que je leur avoit donné une lettre de ce, signée de ma main et qu'ils fussiont bien esté content de demeurer encores sans presche, si quelques ungs ne les eussiont instigué. Sur quoy je respondis à Monsr. le Comte de Mansfeldt, en présence de Messieurs de la loy,que quicon- que semoit tel bruit de moy, il me faisoit grand tort, di- sant que touts ceulx qui le vouldroyent dire ou mainte- nir, auroyent faulsement menty, priant qu'on me voulus- se confronter le personnaige , et que je n'avois rien dict , ny traicté avec ceulxqui prétendoient ouir la presche, que ce n'eust esté par charge et commandement d'aul- cungs Seign*^' Chevaliers de l'ordre. Et ainsi se passèrent plusieurs aultres propos que V. A. peut avoir entendu du dit Seigneur Comtede Mansfeldt et deceulx de ladite loy. Enfin on fist entrer quelques ungs des bourgeois, entre lesquels il y avoit de ceulx avecques qui j'avoie traicté et parlé par le commandement des dits Seigneurs, qui tes- moignèrent, comme ils pourront faire encores présente- ment, que je ne leur avoie tenu aultre propos que ce que dessus lors fust déclaré ans bourgeois par Monsr. le Comte de Mansfeldt et ceulx de la dite loy , tant par le pensionnaire ; que par aulcungs en particulier, qu'on n avoit pas serré la porte ce jour pour les empêcher

377

d'aller aux presches, ains pour h multitude des estran** ^566. giers qui estoient devant la dite porte > lesquels eu ou* Octobre, vrant la porte aus bourgeois, se fussent aisément fourrez dedans, et qu'on donneroit doresnayant tel ordre que ne leur seroit faict aulcun empêchement , désirant qu'ils vou- lussent avoir pacience jusques à lendemain à six heures , qu'on feroit une publication de ce que leur avoit esté dict de bouche de la part des Seigneurs de la ville, en- suyvantce que moy aussi leur avois promis et asseuré; et furent requis les dits bourgeois de vouloir faire tout bon office envers la commune , qui estoit assemblée au mar- ché en grand nombre, affin qu'ils se voulussent retirer ung chascun en son quartier. Lors me fust proposé de vouloir aussi aller avecq les présents bourgeois sur le marché , et dire à ceste comune ce que dessus. A quoy je fis difficulté, leur alléguant que je ne désirois nullement me mesler de leurs affaires , voyant que desjà on inter- prétoit si faulsement ce qu'avois traité avec aulcungs par- ticuliers, ce que me pourroit seulement advenir en mon absence, ayant à partir ce soir là. Toutesfois n'estimant estre convenable de refuser résoluement ce dont ils me re- quéroyent si instamment , m'en allay vers les dits bourgeois au marché pour les renvoyer contents ; comme fis en pré- sence de quinze ou vingt gentilshommes, de la meilleure forme que m'estoit possible , selon qu'ilz en pourront rendre bon tesmoignage.

Qr estant depuis changé ce que leur fust accordé , se sont trouves aulcungs des susdits bourgeois envers moy , se complaignans qu'on ne les vouloit laisser jouir du bé- néfice accordé aux aultres viUes de ce Pais-Bas, et par moy a eux promis, tant par charge des Seigneurs, Chevaliers

378

i566. àe Tordre) que de ceax de k loy 4e 'Bruxelles et ce p«r Oewbre. comnum accord des trois membres de la dite ville , et que pour cela ils s'adressment à moy , comme à celny qui leur avoyt tant des fois confirmé les dites promesaes et asseu- rances , espérans que je ne les auroye pas voulu «Jbuser des parolles, et que je Toulusae avoir regard à ma promet se. Sur quoy leur refirediis te propos et promesse que je leur avoie tousjours tenu, disant que je ne pensoieque ceulx de la dite ville de Bruxelles, ny personne des aul- très, vouluasent contrevenir à leur accord: et affln que je puisse scavoir les occasions qui avoientmeu ceulx de la ville à changer V^ocon faict par Son Alt etpareulx desjà publié , que je dépécheroie ung gentilhomme vers Monsr. le €omte de Mansfeld et oeulx de la ville , pour entendre les raisons, affin que tantmieulx je puisse satis- faire à mon honeur (ce que aussi jay faict, envoyant le S^ Gocq le so® .de septembre, lequel n*avoit aultre char|^) , les disant en oultre que j*avois entendu que ceuix de la ville prennent leur fondement sur la place, allëguansquils avoient trouvé par information qu'on ny avoît jamais presché, au contraire de ce qu'ils m'avoient donné à entendre. A quoy ne scaurois querespondre, m'ayant jamais meslé, ny veu leurpresches, et que, ai ainsi estoit, il leur fauldroit fEÛre preuve suffisante, remettant au reste la dispute du lieu àeulx; mais quant à ce que de sortir hors de la ville pour ouir les presdb«a aux lieus de faict elles ont este &ictes et se font, que ny les trois membres de la ville , ny aultres les pour- ront empêcher, ny défendre d*y aller, sans contrevenir directement à Taocord. Nous ayant esté dedaré «a sur- plus a Bruxelles des dits Seigneurs que ceulx qui de-

379

Dieurions aux villes etlieux, queles preêchesn'a- i566« Toient pas esté faîctes arant la publication du dit acooit, Oetobre. se debrriont contenter d aller aux lieus qu'il estoit per- mis, sans en faire faire de nouvelles, et qu'en cela on ne leur feroit aulcune recherche, molestation ou empè* chement; ce que nous aoltres députés avons donné à en* tendre et asseuré aulx aultres lieux les mesraes diffi- cultés et disputes se sont présentées.

t LETTRE CCXXV.

La Duchesse de Panne au Duc Christophe de fVurtem^ berg. Après une eaposition succincte de Vètat craque des Pays-Bas , elle le prie défavoriser les lesfées du Moi et d^ empêcher celles des Confédérés.

*^^ Le Roi avoit envoyé à la Duchesse des lettres pour les Priu- ces Allemands. « ^fe quis Germanorum Principum eum oopiarum y apparatum secus interpretaretur , ad illos quoque consilii sui ra- » tionem scrîbit, uissis Gubernatrici litteris. » Sirada I. a^a. Iles instances pacifiques de TËmpereor Maximilien ayoient pivlé la Duchesse à ne pas les expédier y avant d'avoir consulté le RoL Ce- lui-ci lui écrivit le 27 nov. « pour vous advertir de la réception de » vos lettres du 16 octobre , touchant les lettres que TËmpereur

» vous avoit rescript' Quant à ce que vous dictes n*avoir

» envoie celles quej'avob escriptes aux Princes de l'Empire,... » puisque vous avez tant attendu, vous les pourrez encore détenir » tant que je vous en envoie d'aultres. » Procès ttEgm, IL 5i8. Apparemment y en écrivant elle-même, la Gouvernante vouloit laisser au Roi la faculté de la désavouer.

Hocbgeborner Fùrst, freundlicher lieber Oheim, £. L. kondten wir nusz besondern vertrewen freundtlich nitt

380

iS66. Terkallten (me wir dan nit zweiffeln, diesdbeE. Octobre, werde solches vor diesser zeitt aelbst auch yemohmmen haben) welch massen yerweilter zeitt in diesen, der Kôn. M. zu Hispanien etc. , unsers gnedigenlieben hemn, Nidererblanden unserer yerwaltung durch boser , ver- fûrischen, unrubiftchen und friedhessigen, mistrewischen leuthen, heimlich und verfûrisch einbilden, ein erdicht geschrey und auszgeben under dem gemainen, unwis- senden mann , irer Ma^ zu hochsten nachteyl und yer- cleinerung derselbenn koniglicher réputation und nicht ohne hochste bescbwerung unsers gemûts , erschoUen und auszgebreytet worden , als ob hôchAtermelte Kûn. M* zu Hispanien sich understanden und dahin enth- scfalossen weren , ein vermainte Inquisition in diessen irer Bfa' Erblanden einzudringen , also das durch sol- chen unbillichen verdacht, auch ungeachtet das irer M^ will und meinung nie gewest in diessem fall einige be- schwerliche newerung, sonder allein eben gleichmessige ordnung , wie dieselbig ettwo bey weilandt Keiser Carln , hochseliger gedechtnûs , zeitten , alhie in diessen landen angerichtt und in ûbung geweest, auch ires theils bey ytztregierendenn yerfurischensecten, zu werckzu ziehen , und neben deme ausz angeborner senfFtmiitigkeitt ire getrewe undersaszen inn Christlichen friedlichen gehor- samb gnediglich zu erjialten; wie dan Ire Ma^, umb dersel- ben gemeinen wolfarth willenn , noch heutigs tags ailes so leidentlich und Irer Kon. Ma^ réputation unyerletzUch nachzusetzen , nit ungeneigt, sich nicht desto weniger aller- handtunruheund muthwillen under dem gemeinen mann erregt, und darzu auch das enrolgt das sich etzliche zusa- men yersprochene adelspersonen diesser besorgten newe-

381

rang der Inquisition veimeintlich angetragen, yedodi nach i S6f>. irem derwegen ahn uns gethanes suplicieren und gepflegten Octobre, underhandlungen , faaben wir mit vorgehendem der hem Tom Orden des guIdeoTellies ' und andere uns zugeordne- ten hoffirhaten rhatt und gutt bedûncken , durch unsere gethane gnedige und trewehertzige befùrderung bey irer Kon. M^ y selbsl soyiel erhalten , das dieselbe ire M^ als ein miher, friedt- und- ehriiebhabender Ronig, zu mhe* rerm ir, der confoederirten , bemuehen und auszleschung deszfals gefesten misztrawens , der ho£Enung auch darmit dem gemeinen mann die eingebildete , jedoch unnoth- wendige forcht der Inquisition und scherffe dermandaten abzunehmen , die angezogene Inquisition gantz gnedigist abzustellen y mit dem femeren erbiethen das ire M* Ton- wegen der mandatten , so etwan hiebevor diesser sachen halbenauszgangen,zu ehister irergelegenheit allegebuer und billigkeit fumemen und handlen laszen wolten, der- gestalt das ermelte confoederirte, in erwegung aller umbstende , mit solcher irer Ma^ gnedigen erclerung, yne billich , nicht allein gentzlich zufrieden , sondem haben auch nachYolgents mit uns sondere vergleichung getrof* fen, Termoge derselben sie sich uns, ahnstatt irer Kon. M* 9 beypflichtet habenn den ungehorsamen hochmuth und Yorgenommene unrechtmessige yergewaltigung eus- serst ires yermogens mit istraffen , und das ungewonlich zusamen lauffen und predigen, vorkommen zu helffen; also das wir uns , nach solcher mit den Confoederirten gemachten verainigung, bei den underthanen femers ungehorsambs und ergerlicher ufiwiglung und emporung , nitt versehenn habenn.

Vli«M.

382

kS66» Da8K ailes aber unangesdien , hatt sich ûber unser

(ktobvê* sttTersîcht und yocgewendte getrewe soi^eltigkeit und

inelfâlage, ao ematlkbeaU gutliche, erinnerungenund

Termanuiig , leidcr begeben y das sich ein gute antzaal

ders^lben ungehorsamen underthanen , ohne aile bUliche,

reditmessige uhrsachen , rok yergessung irere ehr und

pflicht , auch ungeachtet irer Ala^ gethanen erderung,

wie oben gemeltt , nit allein under dem scbein desz ge£Bi6-

teu nisztrawens besorgter Inquisition , sonder auch sonst

anderer eitzeigungen und yermutungen nach , umb ires

aîgen^i gesuchs und Torteyls willen , mit sanbt andem

ires gleichen friedhessigen , bosen leuthen, so sievon

allerhandt auszlendischen nationen su diessen irer erger-

lichen straafiaessigenn wesen ahn sich geh^igl, frev^Qt-

lich understanden aigenes gewalts und frerels ungewon-

lichenewelehreni so meistetheils nfF beidcverfurischeund

Torlengst durch gemeine Reichstende yerworffene und

hodi yerbottene calyinisehe und widertanffarische seo-

ten(i)y die under andem audi die vonGott vorgesetste

<^entlidie ohrigkeit nîcht dulden kùnden , gegrupdrres-

tet y eintzefliûren, ôffentlich zu predigen, und also under

solchen gesuchten deckmanttel , ihnoa selbst va hochsier

vercleinerung ires natûrlichen Landsfursten und Obrig-

keit, bey welchem ne doch bisa anhero anderst nicht

weder aile gnedige und kônigliche sanfiftniutigkeît

befunden, ires gevallens undivillena, newe ordnungen

und satzungen, die mit iren ergerlichen lebenn und

gesuchten libertet mher weder mit guter polioej und

schuldigen gehorsamb ûbereynstimmen , anzustellen*

(i) Secten. Elle évite de bleMer les Luthériens. Les Princes Catholiques auront reçu des lettres bien différentes.

383 ^

Zudeoie so seindt dieMe widenv^rti^e, iniflQMrawige r56& leutby an solchen ixe» vorgenooMBeneii: beacbwwlichea Ostofara «mporuBçen ufid bîsahtro geâbteB, nodunabnitÉ aUeia lût eraeltigt gewesen, sondfim hahen awdi zu mberer erlzeigung ires le3terIîoheii, huchstrafiQkheD ^nrât», die KircheB, Closter und Gottcsfaenser^ gewaltiglioh aogneffen^ die fiildcr und aodêre kirchengetzîer ze»- fcUagen, zemssea, gepltodest und entlich alleding dermafiften verwûsiet, das unsers wisa^ns an andern çrt- ten, da sidb schon etthwann tôt jaren auch Yerenderung ia der religion zugetragen, dergkîcl&ra frerel und mutb- willen nie gehort, nock gebraucht ist wotden , and nAr ten noch beuttigs taga abnnir bonbafitigthiui und biSBOt dabin, wie aie sidi selbsten in diessen îren eigenwilbgca furnebmen, standtbalïikiglicb erbaltens ^ Ton adnldîgcr geborsamb absondem und gemzlidi nach irem injea willen leben niocbten , ailes zu bocbsier irer Ma^ gepû* renden autbcmtet , bocbeit und réputation niid derselben Niderlanden und anderer getrewer undcrtbanen daselbst unwiderbringlicben y Yerderblicben nacbteyl und scfaaden,

Welcbe Torertzelte ergerlidie und unbefiigte sacben desgemeiaen mans y K L. ausz angebomem rechtfertigen gemûtb und sonst ein jede Obrigkeit, sondernn auebumb des bosen exempels und nacbteylicben eingangs intlen , so bey andem genachbarten Stenden und Obrigkeiten undertbanen (da es anderst nngestrafit faingehen soll) bey jtztregirender gesdtwinder weltt leichtlicb enthstehen , und gleicbfalls allerbandt gefbaar und unratb , nicht we* niger als ytzundt in diessen landen, erweckhen mochte, unsers Terbofiens, billich zum bocbsten miszfallen las- sen werden.

384

i566. Dieweil nhan dîesser laidiger handel also besdiaffen, Oetobre. und wir dann auszTÎelen glaubwûrdigen antzeig^ungen, ja auck ausz deme das sich die widerwertigen , firembder ausalendischer hûlff rhûmen und getroaten, noch zcir zeitt anderat nicht abnehmen noch rennerdun konnen weder das diease unniwige leuth, in angefangenem irem halszatanigen bosen furaaU, ofiEentlichem ungehonamb yrider ire natûiiîche Oberkheit , m zerstoning allgemeiner rhne und woUarth zu veiiiarren bedacht , da doch (wie E* L. uns enddicken danunben glauben und Tertrawen mogen) irer Ma^ gedaacken , ivîll und meinung nicht ist, diesser antthroender gefhar, auszerhalbhôchst getrunge- ner nothy mit gewalt zu begegnen; so ist damioch zu faandthabung irer Ma' authoritet und nothwendigen ver- siehemngderaelbigen gebortamen underthanen , mit Tor- gehender Rom. Kay. Ma', unaers aliergnedigster herren, erlaubniis, enthachlossen und haben uns ausztrûcklich be?eich gdiendas^r, abn statt und in namen irer Ron. Ma' und xu derselben behu£F, ein statdîche antzaal Teutsch kriegSTolcks,beide zu rosz und fuesz, durch irer Ma' bestellte dienstTerwandten, Teutsche obristen uml pensionarien^aufT ein zeit langin dn bestimbt warthgekt pringen und besprechen lassen solten, wie wir dan zu schuldigen Yolnziehung solches bevelchs albereyts im werck stehen uns einer antzaal kriegsvolcks zu rosz bien und wider, durch mittel des warttgelu, und dan des fosz- ▼olcks in andere gebûrliche wege, zu Tarsichem , damit ire Ma' sich desselben KriegsTolcks kûnfftiglich uff d«in fall da bey den friedbessigen leuthen , schuldigen gehor- samb entstehen , und das sie, wie zu besorgen, mit irem strafHichen fiirnehmen, wie gedacht, mutbwilliglichfort-

385

ten woUen , zu gebûriicher abweadung und auszleschung i566. diesses sorglichen feuers , nothwendigUch b^heiffen und Octobre, geprauchen noogen,

Wiewoll wir nhun in keinen zweiffel stellen mher hikhstermelte Kon. Ma* zu Hispanien die werden deme soadem freundUchen yertrawen nach, so sie zu £. toagen, zu eister irer gelegenheit nicht underlassen, aucfa fur sich selbst derselben. E. L. gestakt und gelegen- bôtt dièses beschwerlichen handels, und wes ire Ma' derwegen , wie obgedacht , nothwendigUch entschlossen , Tertrewiich zuzmschreiben; sohabenwir dochin betrach- tung irer Ma* femen abwesens und das mitlerweyl und ehr irer Ma* beiicht yieleicht ervolgt, unruwige leuth^ die ohne das zerrûttung und unordnung lieben, nicht mangeln werden diesse sach nach irer gewonlichen fal- sch«i arthy zum ergstenausz zu legen, obliegenden ampts und guTernaments wie biUi<^h , nicht underlassen soUen £• L. auch fur uns selbst deren ding freundclich zu yer- stendigen«

Und ist dem allem nach an statt und von wegen woler- melter Kon, Ma*, unserfreundlichgesinnenundbegeren an E. L.^ die wollen zu handthabung ordentlicher obrigkeit und stillung diesser gefharlicher emporung, Ton guter freuntschafft und nachbarschafft, deszgleichen auch Yon deszwegen , das dannoch ire Ma*, sambt dersel- ben Niderburgundischen Erblanden , yernioge uffgerich* 1er Erbvertregemit dem hailigen Reich, allgemeinen des- selbigen landtfrieden mit einerleibt, und ohne rhum mu melden nitt das geringste mittgliedt des hailigen Reichs, und in erkantnûs desselbigen nil alleyn diesse landt ir gebûrnûs , lauth gemelter v^rtrege , sondern auch ire Ma^

9 l5

386

i566. VOQ îrem HispaniAcheii einkcmmen an» aigenem willeft Octoiyre. ein stattliche summa geitts , zii ytzwéhrender ezpeditioii wider gemeiner Chiistenheit erbfeindt, denTûrcàhen^ cantribuiit haben, ofTtgedachtan diesser landen aigen- «riliîgen , ungehorsamen und gemdlnes friedlichen weaeDS widerwertigen underthanen und allen tren anbang, bej* fttandt ond heUfemn, tôt sich selbst, noch dordi ire amptsleathe , diener und Terwandten , weder offînitlkli , noch keimlich, in ainigerlcy wege, rfaat, fârschab, noefa befurdemng ertuigen , sondem so yid mûgUcb an irem vorbaben yerhindem und ab'wenden , da entgegen aber su gebûilichcr 8tni£f diessea hoch nacbteyligen ûbela, irer M^ beatdttea obristen, rittmeislem, haupt-und be* ▼dcbsleutben ûber reatter und knecht ire ytuge werbung in das warttgeit, und Tolgento, uff ire Ma^ oder unaff femer erfordem , ifanen auck friedlichen und unyeiliin* dertten uffhalt, paaz und durcbzag in undaussEi fïirstenthumben, landen und g^iethen, gegen funeigung irer Ma* selbst verfertigten reutter-bestallungen und der Kay. Ma^ patenten, unweigerlich gestatten, und dan solchen irer Ma* kriegSTolck mit proyiandt gegen gebâr- licher bezalung, und aonst in andem nottûifften^ aile mogliche hûlff, forderung und Torsdiub erzeigen, und solohes bey den irigen zu geschefaen emaUidi Ter- schaffen. Da entgegen und uff dassolches kriegSTolckS) ao zu rosz und zu fiiesx, soviel mûglich ohne E. L. und der andem reichAstendeund dérselben underthanen bescfawer- den, gefhar und schaden fuglich zusammen gebracbt, und Yolgents zu erheischender notturfift in diesze lande gefhûrt werden moge , so haben wir bey ermelten irer Mayestatt obersten und beyelhabern «u rosz uud fuaz.

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mit ernat yendiafft und diesse Tersehung geikan, das i566. sie sichin irenlunegswerbungen, deszgleichen mit den Octobre* nnmsterpletzen, zu*und abzûgen, in aile wege des heili* gen romiflchen Reichs uffgeiichten landtfrieden und des- selben executions-ordnungen und sauungen, gemeesz verhalten soUen, wie sich dann solches ohne das va underhaltung guter bestendiger nachbarscha£Ft, aigenet und gepûrt.

Und dieweil an baszha£ftiger leuth erdichtem auszge- ben sonder zweiTell biszanhero nit gemangeltj noch aocb itzundt gebrocben , die yoreraelu ir. Ma^ wolbefiiig- tes fârbaben, mit unwarheitt, derselben zu hocbsten nnglimpff bedeutten und auslegen werden , so ist gleich- fals unser freundlich bitten an EL Li die wolten derwar* hmtt zu steuer und auszieschung yergiffter zungen un- tûcbtigauszgeben, irRonMa^indiessem fall nichtallein bejE. L. selbst, sonder auch bey Churiursten, Fûrsten und Stenden des keyligen Adcbs ^ da es die nottûrft erfôr- dert und E. L. fur rattsam ansehen wûrdett^freundllich fur enttschuldigtt halten, und sich in dem aller freundtli- chen guttwilligkeitt dermassen erzeigen woUen, als ihr Ha*, auch wir, dessen und sunst ailes gutter freundtschafit ein anzweiffenlich vertrauwen zu E. L. tragen: dan E. 1m soUen und mogen uns endtlich glauben und hie- mitt yersichert sein , das ihr Ma* durch solch ir gezwun- gen fiirhabende kriegswerbung, einichen des heyligen Reichs standt mit dem wenigsten zu beleidigen oder zu beschweren , noch einiche rachsall und unschuldig blutt yergissen (wie dan ir Ma* friedtliebende gemûtt und sanfftmûttigkeitty deren sie sich gegen irem underthanen niid mennigUch biszanhero die zeitt irer regierung,

388 ^

iS66. loblich geprauchty sondor zweWeU bey meniglich gnu^ Octobre, samb erkentt), sonder fumemlich dassuchen undbegem, damitt die Ehr des Almechtigen , neben wiederbringung der undeithanen gebûrlichen erkenntnûsz, und volge schuldigen gehorsambs, gute poUicej und einigleitt, gefurdert und erhalten werde; in solchen fall dan ôner jeden ordentlichen Obrigkeitt, alsE. L. selbst irem hohen ▼erstandtt nach zuermesseui die gepûrliche stra£f des ungehorsams Ton rechtswegen zugelassen und erlaubt ist I wofem anderst gute polioey , inmassen dan bey jeta- ger boszhafftigen weltt mebrden groszIichTonnotleny

standhafftiglichen underhalten werden soltt.

Geben zu Brûssel in Brabandt am zehenden tag des

monats Octobris Anno 66*

D y a aux ArdiiTet la copie d*iine lettre entièrement pareiHe et de la même date, adressée au Landgrave Philippe* La réponse de ces deux Princes fat peu favorable. « Hassiae Regulus et Duz Wtr- » tembergeosis excusatâ Religione , quâ Belgis eamdem profitenti- » bus nocere impediebantur, Gubernatrîcem hortati sont ut« de» positis armis, ab AugustanA Gonfessione, atque a oonsdentiae libertate remedîum uni ce quaereret » Strada , L a75.

LETTRE CCXXYI.

Le Comte Louis au Comte Jean de Nassau^ Bela-^ Uim aux levées pour les Confédérés*

. I . . E. L. schreiben hab ich entpfangen und dar-

_ 38»

un die beschwerungen, so K L. inn dem vorgeschia- i5561 genen jargeit undt newer bestallung befinden, et- Ootoivt» Hcher massen yemommen: und were mir hertzlichen leidt das wir die guete leuth so £• L an der handt ha- ben, ausz der handt lassen solten, dann ich nûch bej kamem hau£fen lieber aïs eben bej inen , wie £• L. ich am mhermal zue entbotten , wolte finden lassen. Nachdem aber disz jargeit meher irer persohn gewisz zue sein, dan anders etwas angehet , so yersehe ich mich E. L, werden die sachen dahin zue richten wissen, damit sie es nicht auszschlagen , sondem disses , gleich andere unnsere be- stalte obersten undt rittmeister , annemen ; dann sie ire leuth, sonderlich inn winterszeiten, ohnesonderen kosten ahn der handt zue halten wissen ; undt obschon Hertzog Ehrich itzundt u£f ein dansent oder zwolffhundert pferdt gelt spielet , so mûssen wir unsz das alsbaldt also nicht lassen angehen, dann es merertheiis geschicht unsz an. dern inn die sprunge zu bringen und unsz unser gelt zu Terspielen machen, damit wir , wan es ahn den bindtrie- men gehen solte, so viel da blosser stunden. Sie, die rittmeister , mogen sich aber daraufF woU yerlassen das wir bey gueten zeiten inn der webr sein werden ^und sie allzeitt Tor anderen , im fallmann gelt auszgeben mueste,^ Tersehen; dann zwischen E. L. undt mir gesagt, so wis- sen wir. wol undt vor gewisz das weder Herzog Erîch noch andere nicht auff den beinen sein , noch jeraandc ftuffmanen werden bisz das der Konig bey disser lande frontier , als in Lottringen oder Burgund, komme , darzu wir noch einen monat oder fûnfTzeit haben. Mit Jan von Bernikause wollen E. L. doch das beste thuen damit wir îoen inn unser bestallung haben mochten, dann er recht*

390

iS66. Achaffen ist ; wirdt etwan die W6ge wol xuefinden Octobre, wie er gleichwol in des Reisers dienst pleiben mochte. So Tiel die burgschaflft anlanget gegen dem Kreisz-obersten mogen E. L. nur frey die yeraicherung thuen undt uim andem eine fonn einer gegenyerschreiuDg zuesenden, soli ftolche derselben gefallen nach alsbaldt yenicfatet werden. Hiermit dem Almechtigen bevolhen. Doiam An- torff den i3*~ Octobm Anno i566.

E. L. gehorsamer dienstwilliger bruder, LuDWiG Grav zcb Nassaw.

Den Wolgeboraen Jobann, Gra- ▼en ztt NasMO etc., meiiiem fireund- licben licben Broder. Id bânden. Dillenbergb.

* LETTRE CCXXVII.

Le Landgrave Guillaume de Hesse au Comte Louis de Nassau, Les Calvinistes devraient embrasser la Confes- sion d*Augsbourgn

%* lie Landgrave et son illustre père estimoient les différences entre les GaWinistes et les Luthériens à leur juste valein; cependant k cause des préjugés de plusieurs Princes Allemands , ils croyoient utile et même absolument nécessaire que les réformés des Pays- Bas acceptassent la Confession d'Augsbourg : mais la plupart de ceux-<;i jugeoient cette acceptation contraire à leur devoir envers Dieu (voyez la lettre 191), et , dans un siècle de foi et de renonce* menty on ne capitule point avec ce qu'on croit être la vérité. Déplo*

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jponaees diMldeftoe^ mais T«Bp«otoQ8 en UiiotX. Le Prince d'Orao- i566. ^e et le Comte Loub de Nassau se doDoèrent des peines infinies pour Octobre< opérer un rapprochement. Unécrit fut publié à Vîanen dans le- quel on tâchoît de montrer la concordance de la Confession d'Augs- bourg aTeccelledes réformés. «Ne vero sectarum varietate distrahe- » TCMlttr faaeretid , egit per literas cum Antrerpianis LudoTÎcus, eos » mâàtoitUan ut depomt» paramper, dum reafirmarastur) priinatîsde relîf^ione senteotiis, in Augostanam Gonfessiooem concédèrent » omnes : sic eni» et Imperii Septemviros qui eam profileantur ^ îp- » sorum causam impense acturos apud Caesarem, et Germanos milites w non facile in Belgas ejusdem reCgionis socios arma sumpturos. » Strada, I. iB3. La proposition de se réunir à ceux de la Confes- sien d'Augsbourg fut faite , au nom des principaux Confédérés , «Dtr^avtres par leConote Louis, aux réfomés d* Angers , Amste^> dam y Valenciennes , et Tournai ; maîa Sirada se trompe lorsqu'il igoute que le but fut atteint : a Idque effectum est, » Il se peut que Ton ait joint y comme il le raconte , une confession rédigée en conformité de celle d'Augsbourg, à une requête à TEmpereùr mais en général les tentatiyes de conciliation édiouèrent. Bot*, L xa4«

. « . . Wolgiebomer^ lieber Vetter undt besonder. Uns xwôffelt nichtt Ir werdistt die copey dea sdureibens^, so Herlzog Emst an unsx gethaim undt der antwortl so wir & L. darauff, gebenn , bey unserm freundtlichen liebenn Vetter und Schwager dem Printzenn, deszenni/irir aie i»- fjeadùckUy gelesenn habenik Nun hatt uns darauff Hert- sog J&nslitzo widder geschriebenn, vrir habenn auch S. L* 'wiederomb geantwordt , wie Ir aus inliegender copey su sehenn und daraus zu vembemenn , das die ad^ersatu den Terfluchtten sandi, so und^ unfternn Théologie de modùproBsentiaewiàXAVkikàenxi^ inenn gar nûtz machenn, und's daUn brachtt habenn das die eînfahigen ûberredt

392

i566. wordenn, als ob die Lotterischenn undt GalTinischenii Octobre, ^eitter von eînander werenn ah Himmel undt Erâen ^ undt alsz ob die GaWinischenn aller derenn scbwerme- reien , so Widderteuffer und andere verflucbue secten auszpeienn , mit theilhafftig wherenn. Dem nun zuyor- kommenn, undt damitt das zartte itztt nevr uffWacbsende EuangeHum inn den landenn nicbt so leicbttlicheDn mocfat gedempfft werdenn, were sebr guett das die praedicanten dero ortter ermhanett wurdennvonndensid)ti1en disputa- tionibus abzustehen undt dupch solch gezenck die Christli- che Kirche nîtt zu trennen; das sie aucb sambtdîch sich zue der Augspûrgiscbenn Confeszion erclertt undt derselben gemesz, beid inn Lher undt Geremonien, sicb Terbielttenn; deszenn auch ein offentliche Confeszion lieszen ausgehen^ so trugenn wir keinen zweiffell es wurde der vorsteben- denn verfolgung, durch die Gnade Gottes des Almechti- genn, vieil nachbleibenn, sich aucb die Ron. Wùr. zue Hispanien desto ebir bewegen laszen die religionn der ort- ter zu tollerieren ; zu dem wurdenn auch die Gburfursten der Augspûrgischenn Gonf eszionn sich derselben Kircbenn undt Gemeinden beidt mitt Torschrifit^ Torfaittundanderm guettenbefùrderungenn , als ires Glaubensgenossen , desto williger annhemenn; es wuxden auch viel ehriichen leutt der Teutschenn Nation, so sich sonst jegen die Landt werdçn bestellen laszen, ursachnemendaheim zu bleibeim und irer mitt oberzugk zu verschonen , und zweiffelt unaz nichtt, -wo solche undt dergleicben motiven denn Pre- dicantten der ortter werdennottûrfftiglichTorgebalttenn, wofernn inenn anderst die Ehere Gottesz undt nicbt ir eigene Eher, desgleichenn Friedtt undt Einigkeitt der Christlichenn Kircbenn zu befôrdemn , gemeindt undt

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ernst ist, sie werdén nch wilUg danu in betnchtung i566L ▼ontehender gefharr fueren undi bewegenn lasienn. . . Oetobi«« Datum Gassel am i3^ Octobiîs Anno i566.

WlLHELlC L. Z. HxMBIf»

Dem Wolgebomen unserm lieben Vettern uod besondem Ludwigen , Graveo zu Nassauw etc.

N* ccxxvir.

Réponse ut Auguste , Electeur de Saxe^ aux pointe sur lesquels le Prince et Orange Vaifoit consulté par t entre» mise du Comte Louis de fF'ittgenstein (Desz Churiurs- ten zu Sachszen und fiurgraffen zuw Magdenburgh antwortt auff die werbung so, Tonn iregenn des herren Printzen zu Uranien, GnS Ludewig Tonn WitticbeDStain ^ an seine Ghurfurstliche Gnade ge- brachtt).

%" Cette pièee n'est pas écrite en forme de lettre. Apparcn» ment c'est un Mémoire remis au Comte de Wittgoutein.

.... Soviell dann die bauptwerbung und erzeblung der geferlichenn gelegenheitt und unruhe, darinn dieNidder- lande durch yeranderung der religion gerathen seindt , babenn seine Chur£ G. dasselbe unnd sonderlich das dem faeitenn Prinœnn die Tomembste ursache soldbs

394 ~

tS66. unriohligeDn zuatandts uigeuMsseD w«rdeii woUe (i) , Ootobro. gants un^^enme Temoiiiiiiea, und wolttenaeine Ghurf* nicht liebers Tonn Gott wânschean oder sdienn y daan das die reine unyerfelschte lehre desheiligenn Euangeliij ohne solche weittening und auffstandt detz g^neinen manns, Ghristlicher und ordentlicher weise durch die Obrigkeitgefiirdertt, gepflanzt und Tortgesetzt, und aile

(i) woîle. « Se diaoit en substance (dans une lettre écrite an » Prince d*Oranges par un du Conseil du Roi) que la oommune » opinion estoit qu'ayans le Prince et le Comte d'Egmont , ou l'on » d*eulx y monstre visage , les choses ne fussent jamais venaez à 9 telz termes. « Hopper^ Mém. xio. Depuis les désordres d'aoàt on disoit en £spif;pe « qu'il ae Toyoît dairemeat qa*tl y » avoit quatre sortes de gens dépendans ea forme de chaîne les uns » des aubres-y desqueU les moindres estoient la canaille et aultres » gens viles , qui ont bruslé les Eglises y rompu les Images ; les » aultres par dessus loeulx sont les Hérétiques et Sectaires , qui se % trouant atoir loué les dicta gens ; les troisziemes plus grands M sont les Confédérés qui (selon qu'il est notoir) ont prins en leur » protectîoa les Héréticqaes et anssy donné la diarge aaadicte à U s dicte canaille; et les qnattriesmes et les plus principanlx sur » tous y sontcenlx de première ligne et alliance , desqueU il est s tout dair que les Confédérés sont alliez , parens , serviteurs et » conformes en opinion et voix. » /. /• io5. Cette classification , d'après laquelle le Prince et les autres Seigaeors éloient censés les plus criminels de tous , devoit avoir pour beaucoup de Catholiques one apparence de vérité : et certes nous serons les premiers à r»» connoltre que, par exemple, dans la révolution Françoise les pré- dicateurs de principes dont le jacobinisme fut le résultat néces- saire et le simple développement , ont été aussi coupables et même plus coupables que les jacobins. Mais tout dépend de la nature des doctrines, et certes la Térlté EvangéUqaey ne contient pas les germes de la rébellion. Au oontraire, sans iat«rdire la défase

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besdiwerliche oad tbachlidie handhmgtti gentdich Ter«> i566L mkfjgn nnd abgewenclet wûrdoBn ; wie dann anch sein» Ociobrt» Cburf. G. sonderlich geme ' veistaxiden dasz der herr Printo ebenn der memung sej , und derselbenn mitt bestandte nîcht zugemesseçti werdenn kpnne das aie denn imderthaneiin inn Niederlandt zu unnihe oder vn^ gehorsam wieder die Kon. Wûrde zae Hiapanien die wenigste ursache gegebenxi*

Das sich aber seine F. be&hrenn^ weill ndiieim der lehre des Euangelu îind angefiEUdgenem ahGdl Tom Pabst* thumb, allerlei andere sectenn mitt einreissen , es mochte die Kon. Wûrde Tonn den feindeim Gotlichs worts y un- ter dem schein die secten aaszzurottenii und die ungefaoTi» saœenn zu strafien ,dahin bewogen werden das ire Kiûk Wûrde die Niederlande nùtt gewaldt ûberzûgenn und die wahre Ghristliche Rdigion und dero anhengere zum ees* sersten verfolgttenn , und seine F. G. derwegenn Tor gutt ansiehett^auch freundtlichbittenn und erinnern thutt| dasz der Ghurfursten zue Sachssenn sich nebenn anderen Chur^md Fûntenn, so der Augspûrgischen Confession ▼erwandt , der armen bedrangten Ghristen und glaubens- genossenn so weit annehmen wolten, dasz sie eine alge» meine ansefaenliche vorschnfTtoder schickung an die Kon»

d'un droit légîtime, elle commande dbéiasanea et respect enven le Souverain , confiance en Dieu, et le recours non pas à des tîo- lenceSy mais à Tefficace de Sa Parole et de Son Esprit. Le Prince d'Orange étoit tout aussi peu responsable des mouvemens irré- fléchis et déréglés du peuple ou des Confédérés , que Luther ne rétoit des excès des fanatiques (SehwârmgeisierJ ^ contre les-* queb il fit en iSaa ses

396

i56& Wûrde zu Hispsniea thon und die armen leutte bei irer Octobre. Kon. Wûzde Yorbitten, and dieselbe Ghiistlich erinneniii woUtten dasz sie sidi zu yei^ssuiig irer eigenenn unr derthanenn bluts und yerderbung lande iind leatte, idcht reitzea noch Terleittenn lassenn woltte. Feldt wclbl fleÎQer Ghur£ G. nicht wenig bedencklich fur , sich frembdenn unnd solcheun sacheun^dero eigentli- cher grundt y wie es allenthalbenn daramb geschaflEenn «nd was darunter geaucht , seine Churf » 6. nicht wis- senn , anhengigh zu madienn , bevorab yréll die yoiv enderung der religion den wenigem theilL auff die Augspurgische Confession gerichttet und allerlei erger- und veidamliche sectenn mitt eingefurett werdénn. aber seine Ghurf . 6. dameben yennerckenn das es dem mehrem tbeil der Stende und underthanenii îm Nidderlandt darumb zu thun ist, das aie nach dcv reinen lehr des Euangelu trachtenn und sich sonst zu al* lem underthennigsten gehorsam kegen der Kon Wur. zu Hispanien erbitenn, auch begiiigh seiui mitt rath und' hûlffe àct Âugspûigischen Confession verwanthenn Ghur- und Fârstenn , dieselbe Confession anzunehmen ; Als seindt seine Ghurf. G. desz freundtliohen erbittenS) wofer- nne der Landgrafif zue Hessenn , Hertzog Christo£f zue Wûrttenbergund andereChur*und Fûrstenn yor guttan- sehenn und schliessenn wurdenndas die Kon. Wûrde mitt mer ausfiirlichenn schrift oder schickung zu ersudienn sein solte , so wollenn es seine Ghurf. G. ires theils dar- ann nichtt mangeln lassenn , sondem was zubefûrderung Gottes ehre und auszbreittung seins aliein seligmachen- den wortts dienstlich , germe yortsetzenn helECen , der hofihung 9 solchs soll bei der Kon. Wûrde nidbt ohne

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Iruchtt ahgehenn. Seine Ghuif. G. seindt auch unbeflclme* 1 566. rett die Kay. May. hirantter zu erauchenn und ylàsz an- Octobre, zuwendenn das ire Kay. May. zu nihe undtfriedenn rathenn und solche vorstehende gefhar allergnedBgst abwenden heiffen; den Stenden und underihanen aber der Nidderlande ist anders nicht zu rathenn, dann dasz aie die Kon. Wûrde mitt underthenigstenn flehenn und bittenn, ohne aufiruhr und andere ungebûrliche mittel , umbnachlassung der reinen lehr des EuangeliienndïeDn^ und ire Ron. Wûrde sonsten schuldigenn gehorsam leia- ten, sick aueh erderen dasz sie sich aller sectenn eussemn und entschlagen und die Augspûrgische Confession an- néhmen und sich derselben aller dinge gemesz Terhaltten woUenn.

Was aber dem herren Printzen zu rathenn , da die Kon. Wûrde solcher der Chur-und Fûrsten Torbitt kein sudt gebenn , sondemn stracks mitt der gewaldt unnd ûberzuge rortfahrenn woUte^ und wie weit sich die Nie- derlandt, der religion halben, mitt der kegenwehrein- lassenn imd ohne verletzung irer prerilegiên und frei- heittenn, auchaiden und pflichttenn, solchen ûberzugh begegenn mochttenn, dessen wûrdtt sich seine F. O, ausz Gottes wortt zu berichttenn und zu erinnem haben. Der Ghurfurst zue Sachssenn stellet aber inn keinen zweififel, da die Konn. Wûrde, sich ûber zuvorsichtt unterstehenn soltte, dieldire des Euangelu nàtt gewaltt auszzurottenn und das Pabstumb widerumb einzuset- zenn , Gott der Almechtige werde die armenn bedrangtten Ghristenn alsdann nichtt yerlassenn y wie man vortschin- ner zeitt an Franekreich erfarenn, und etwan dem her- ren Printzen und anderen mittel und wege weissen und

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i56& scfaaffeim dan sie trost und sdiûts erkngen , daruinU Ootehfe, dflnn der emg Gott Tcnm Iiertzen va bitten und ihme die «ache m berehlenii ist.

Darnebenn aber will die notturfffc erfôrderenn das gleichwol der herr Prmtz nebenn den anderen Onlena- herrenn und seiner F. 6. glaubensYorwanthenn , der aadienn GhrisUkh und vonichtiglich wahmdimemi; was dann der Ghurf. zu Sachaenn » samptt andem Ghur- und Fûrsten der Augabûrgiscben Confession, zneab* wendung seiner F. 6. gefahr, femner rathen und hdf- fenn konnen, wollenn sich seine Ghur£ G. ixes theîls darmitt so hoch und wetth, als sein Ghurf. G. sich hin- wieder inn £bi11 der noth zn seiner F. G. unddennbe- schwerttenn landenn zu Torsehenn, freundtiick und guttwillig findenn lassenn.

Beschliszlich Hertzog Johann Friderichs und seiner Oberstenn und Ritmeister bestallung belangende, Tor- merckenn seine Ghur£ G. inn dem des herm Printaen ' fireunddich gemûth; es tragen aber seine Ghurf. G. die ▼orsorge , weill sich Hertzog Johann Friederich kegenn der Kaj« May. biszero dennassenn ungehorsamblidi erzeigtt und seine F. bestaltte vomehmbsten Ober- sienn und Rittmeister inn der Ray. May. und desz heiligen Reichs achtt sein , es wûrde dem herrenn Piint- zen und den Nidderlandenn bei der Kay. May. und denn Stendenn des Reichs nichtt geringenn unglimpfF gebehrenn, da sie dieselbenn an sichziehen unnd dero hûlff gebrauchenn solttenn ; hierumb solchs seiner F. G. wohl zu bedenckenn : dann soTiel seine Ghurf. G. belangtt , furchttenn sich seine Ghurf. G. weder Tor Hertzog Johann Friederich 9 noch denn echtternn. Woltte aber der herr

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Pinntz mitt Hartxog lobann Wilhelmen (i) saSttehâen iS6iBL derwegenn handlung^ pflegenn lassenn , weill seine F. 6. OaolM» auch Tiel gutter leut an sich habenn und den echttem nicht -verwandt, sondemn zum hochstenn zuwieder sein, oder aber durch furderung desx Landgraffen S' L. Kxig^ kutta und Rittmeiflter bestellenn , aolchs atehett seiner F. 6. unnd den Stenden inn Nidderlandt auch zu bedeno- ken. DaL Stolpen, denn vierzebendenn tag des Monats Oclobris [der wenigem zabl] , im sechs und sechtzigsten Jhare.

LETTRE CGXXTm.

Le Comte d^Egmont au Prince (T Orange. Il seplaùu Hor iMHT perdu tout crédit auprèsde la Gouvernante.

\* Le Prince avoit quitté Anven le la octobre pour se rendre en Hollande. « Nous espérons , » écrÎToit déjà le 3 octobre le Conseiller d'Assonville au Comte de Homes , « que une journée » du Prince en Hollande donnera ordre à beaucoup de maulx ap- » paransy signamment à Utrecbt et Amsterdam. » Procès tTEgm. n. J^Bu Le Gouyemement d'Anvers durant son absence fut confié an Comte de Hoocfastraten.

La lettre que vous scavez est celle de Francisco d*AlaTa| Am* bassadeur du Roy en France , à Is Ducbesse. Il lui écrivoit que le Prince et les Comtes d'Egmont et de Homes seroient en temps et

(i) Johann WUhetmeru Frère de Jean-Fréderic , mais qui n'approuToit nullement sa manière d'sgir et , peu de mois après^ se réunit à l'Electeur contre leDuc, Gmmbacb, et leurs adhérens. F. Raumer^ Gesck. Sur, JXL 3a4*

400 ~

tS^ Ueu diasUeB, jtuquei auquel tsai» od Imir éevoit tour boaut Odokre, mine. A DeDdermonde M* d'Egmont s*étoit flopgé « à oonimi^ » oicquer ces lettres à Son Aiteze et luy demander rondement et » qui en estoit » Le Petit, iS6\

De part et d'antre on montroit de la défianoe et Ton se faisoit des reproches. « Qnod tm remedinm interea nos petere jnbeck » ab hîs ad qnos ea res pertinet et in qnibns maxime fidea esse » deberet , id exigunm nobb praebet solatium , cum , si quîd ab . » illis sperandum faisset, in bas an^ostias res addnctae non fais» » sent, » FigUus ad Bopp. 383.

Monaiettr. Tay Teu par yostre lettre du i3^ i{ue tous aTes resceu celles que tous aTois euToié^ désirant bien de sçaToir quelles sont les pratiques nouTelles d'Âlayai car sy tous ne m'en nuindes , je tous asseure que n en sçauray guerres d'ichy; car Madame trette aTCcq moy coBune aTec homme de quy elle at mauyaise opinion , et n*ay ttiïtj de luy monstrer Textret de la translation de la lettre que tous sçaTCs ; de quoy certes elle s*et trouTe empêchée: stesse qu'elle jure que s'et la plus grande tî* lagnerie du mondci et que, pour plus montrer que s'et une bourde, elle dit quelle le ferat ariere coucher en Espain- gnol par le frère d'Axmenteros, afEn que l'on yoie plus à plain le tort que l'on luy fet et que s'et ung Tray pasquil fameulz et qui doit ettre forgé pardechà, et beaucoup de chozes semblables. Je neluyay respondu aultre, sinon que le dy escript ne m'en fesoit tant croire comme d'aul- tres chozes , mes que de chela il failloit aToir pasience et que nos services he méritoient telle récompense; et tout sesy s'et passé en plain conseil , car je ne parle point à part, car il semble que je suis tout nouveau venu en ce monde, et je fiise desgà party d*ichy, ne fdt que j'atens

401

Monsieur r Amiral , quydoiet ettre ichy demain (i) et i566. oussy les dëpntës de Flandres , quy yienent remontrer Octobre, bien yiyement le piteulx estât en quoy le pais se treuve, et yienent sergés' de tretté* avec les aultres estas, en cas ilz en trerent ichy; mes, à ce que je Tois, ils n'y at ichy encores nulzdespntës , quy et^ une grande faulte. Madame parle d*enToier ung gentilhomme par la poste yers le Roy, pour le fere résoudre sur les Estats-Généraulx. Ne sçay encoi- res quy se serat , en fin s'et une femme nourie en Rome , il n'y at que ajouter foy. Le Conte de Mansfeldt la gou- ▼erne (a). Dieu yeule que tout voie* bien , mes les appa- renses en sont petites; mesfesant comme nous avons tou- jours fet, il fault espérer que Dieu nous aiderat contre toutes mauvaises intensions que l'on at pour nous nuire. Je suis mervileusement mary d'avoir entendu que Mon- sieur le Duc de Clèves soiet sy malade comme Ton m'at dit 9 quy sont bien mauvaises nouvelles. Je prie' luy ettre en aide et sur ce m'en vais vous beser les mains , priant le Créateur vous donner ce que plus desires. De Bruxelles , ce i5 d'octobre.

Yostre serviteur et bon amy , LiMOBAL d'Egmout.

Je nefaudray vous avertir ce que se passerat avec ses députés de Flandres.

A M onsievr Monsieur le Prince d'Orenge.

(i) demain* En effet le Comte de Homes arri?a le i6 octobre à Bruxelles. Procès iTEgm.!!. iS'j.

(a) gouverne. « Petnis £mestiiB Mansfeldenais omnium pri-

' chargés. * traiter. ' est. ^ aille. ' Apparemment le mot de Dien eetomù, a 26

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LETTRE CCXXIX.

Le Comte Laùit au Comte Jean deNoMou. Sur le Câlin- même, les levées au nom des Confédérés ^ les services rendus par le Comte Jean à la bonne cause ^ etc.

i566. 5* (i) Da E. L. emigen geschickten mann vom adell, Octobre. 80 unsz in dissen kriegshendien und rathschlegen dienlich sein mocht , vorschlagen konten, wurde mann mitt im zue handlennicht ungewogen sein; ich weisz keinen der mich dienlicher zue allen hendeln dûnc*' ken konnte dan Grav Ludwig Yon Wittgensteîn, wann er dartzue zuebewegen were. 6. Desgleichen were uns ein Teologus, sodermassen geschaffen wie E* L. einen entwerffen, hoch not- wendig und nûtzlich, konte mann einen finden, doch das er dessen inn der erst hier zue land nicht bekant were, sohdern fuer eine weltliche person gehalten wurde , damit mann inen mit den herren zue conver* sieren vors erst brengen mochte. 7* Die bûcher, lauth des zettels, lasz ich mir aile aïs notig undt guet gefallen, es ist aber mitt den translata toribus so geferlich, das ich nicht wol weisz wie [wir] damit handlen mochte, dann wir nicht viel geschikter leuthunnder den Gonfessionisten haben, undt lau£Fen

» mus în Belgio defecit a aociis, et religiooem solemiiter aboega- > tU y et s^'tuucù EgmontUuuim ah Orangio» » Longuet , Ep, seer, L 97* £n tout cas oed doit avoir eu lieu postérieurement à cette lettre.

(z) 5. Les quatre premiers articles ont maintenant fort peu d'intérêt.

403

umz die Galvinisten mit der viele irer bûcher und i566|. geschicklichkdt der leutb gantz uad zuemal das vor- Octobre, teil ab (i); Gott mucisz helffen. Die von Kollen haben ettUcbe oremp/ariainniederlendiscber sprachyonder Augspûrgiâcben Confession und hauspostill Lutheri arrestiert , konnen sie nicbt ausz der wolff hende bren- gen, Konten E. L. einigen rath finden dieselbe zu kauffen oder zu bekommen , wurde derselben wol ein drinckpfennig verehret werden« . . 9^ Die -werbungen seindt ^ wie mir E. L. schreiben ; wir sein aber dessen wol versichert das kein meittgelt' auszgeben^ noch imandts auffgefordertt wirdt, bisz so lang das. der Konig herausser kompt; welches nicbt heimlich, noch ufFeinen stutzgescheenmag; das aber der Konig so heStig geit auszgibt, geschicht aliein darumb, das er gem wolte das yiir dissen irin ter unnser geIt verspielten , wie K L. ich am letzten geschrieben (a) , darinnen wier unsz wol fuerseben muessen;willderhalben mitt denRittmeistem dabinn gehandlet sein, das sie so yiel gueter leudt aïs inen immer mûglich, mit gueten worten an der handt halten ^ mogen dessen gewis sein das sie mitt wart-und ahnrittgelt im fall der nott, bey zeiten undt gnugsam soUen yersehen werden ; darumb muesz mann sich nicbt allzeit ufif der Rittmeister klagen undt schrei- ben y on allerley werbung undtanderen bescbwerùn-

(i) ab. Lei CaWinistes étoient e&trémemeDt nombreux ^ les communications avec la France très faciles , et les qualités natio- nales des François, sanctifiées par la foi, contribuoient , comme on peut le remarquer ici ^ puissamment au succès de leur prédication.

(a) geschrieben. Voyez p. 389.

' MietbgeM.

404

iS66. gen richten; donnes mdirerteilAumbdas wtrtgelt. Octobre. darbey rie grossen gewinn und forteUbaben^zae thuen ist. Wir haben auch von allen orten dennassen so gewisse und guette kundtachafft, das unsergegen- theil unnsz, wil's Gott, nicht ûbereilen soll, doch mûssen unsere Rittmeister alzeit guecen muet haben und bien und widder von Tielem gelt so vorhanden undt anderen streicben grosz geschrei machen, doch dennassen das es inen und unsz nicht zue Terkleî- nerung gerathe. lo. Es dûncket mich das E. L. aller irer handlungen, so sie disser sachen halber eingangen, gnûgsame entschuldigung haben; auch das sie keine gefhar uff disser seiten zue besorgen , nach dem rie nichts yer^ richtet dan was derselben auszdrûcklichen zuge- schrieben und an sie begert worden. Sie werden vaàk niemandt einig gelt geben dorfifen, nachdem derhal- ben gnûgsame versebung gescheen wirt, und draussen sich nichts geferlichs oder unversehens erheben wiit. E. L. werden des gewissen vondissemort jederzeit yerstendiget werden, wasz aber E. L. mitdenRit- meistern und andern Rriegsleuthen abhandlen und berelhen , wirt und soll vor krefftig gelialten wer- den, dessen E. L. inn kûrtzen gueten schein haben soUen. Ich weisz nicht wie die gantze bûndtnûsz dis- ser Nidderlande es die zeit ires lebens umbE. L. verdienen mogen, das rie rich so gantz guetwillig und flrissig, auch zue hochster irer ungelegenhât in disser sachen erzeîgen; yersehe mich es werde gegen E. L., beneben dem das sie ein Cristlich, Gottlich guet werck thuen , mit aller danckbarkeit erkennet

405

I

werden; bitt derhalben EL L. wollen also, wie ich i566. dann gar keinen zweivell stelle, fortfaren. Ich Octobre, schreib Molsberg E. L. wollen es im weiters zue ver- warten handen zueschicken lassen. Es ist eîn recht- scha£fener, uffrichûger gesell , bey dem drunck lesset er aber den gaul underweilen zue weit laufen , muesz mann sich derhalben mit geheimbten sachen wol fuer- sehen, aber doch sonsten guete correspondentz mit im halten.

Wo das mit Weimar nicht yor slch gehen solte, so weiâz ich nicht ob unratsam were das mann mit Lantgraye Wilhelmen ufFeine antzal gueter leut undt yor seiner F. 6. persohn zue handlen unnderstandenn hette. K L. wollen im nacb dencken unndt es mit gray Ludwig zne seiner ankunflt discouerieren , dan der Lantgray warlich rechtschaffen ist (i) Es beut sich ein anderer Fûrst mit yier dausent pferden unnd yiertzig fendlein knechten ahn, den K L. wol kennen , darff inen aber nicht nennen (a). ... Das Georg yon Holle yon unnsert wegen handlet^ begert er so yiel muglich heimlich gehalten zu werden Datum Gorckum, den i6 Octobris 66.

E. L. gehorsamer , dienstwilliger Brader , Ludwig GaAy zub Nassaw.

A MoDsr. MoDsr. le G)nte Jehan de Nassau.

. (i) Ml. Voyez, p. 357.

(a) nennem, Soiyent quelques indices , auxquels réponse du Gunte Jean pourroitreconnoltreKe personnage: entr'autres que son frère et l'épouse de celui-ci aToient été à Dillenbourg.

406 LETTRE GCXXX.

Le Comte //• de Bréderode au Comte Louis de Nassau. Sur les affaires de la Frise et d^Amsterdam^ et la venue du Roi.

1 566. */ Le 1 8 octobre le Comte Louis avoit été à Vianen avec lePrin» Octobre. <^ d'Orange , tous deux se rendant à Utrecht Te Water^ Vf, 3a5-

En Frise il y aToit beaucoup de désordre. « Leorardiae imagines » ejecerunl y altariaque eyerterunt in tribus parochialibus eodesiîs , » et noYosadmisereconcîonatoresy tresque earum Pastores . . > ad sectas palam desciverunt . ., idque factum Magîstratus 9 pertinaciler défendit , ut reprebensione Arembergensis Praefecti » contempta, rem ad arma renturam verear . . Ult. Oct » FigU ad Hopp. S84*

Le Prince avoit de nouyeau à lutter contre beaucoup de difficul- tés, A Utrecht il permit aux réformés d'aller aux prècbes bon de la ville; mais ce ne fut pas sans éprouver une vive contradiction de la part des Etats et de la régence municipale. Bor^ Û94.* 9 Soi , 3o5.^ « Trajectenses fortiter Brederodio Principique Orangiae V restiterunt » FigL ad Hopp, p. 5o8.

Monsr. mon frère. J^antanps par rostre lettre que ne Tjendres ancor sy tost icy, jusque à avoyr aultres nou- velles de monsr. d'Ostrate , pour lors dépêcher le jantyl- homme fryson , ce que je luy ey redyct , lequell atanderat icy Yostre venue , mais il vous supplie d'estre dépêche le plus tost que il vous serat possyble , pour évyter aus inconvényens quy pouryont survenyr an FrysCi à cause de sa longue demeure, car il ne sevent sur quoy s'ares- ter. Je suys byen ayse que aves mandé cens d^Amsteidam auprès de vous pour gangner tamps y avant que Monsr. le Prynce ce trouve là. Je ne doubte que il ne ce lesse- ront réduyre à toute reson; touchant à moy, sy quelque

^me

407 ~

TjUe ce trouve icy auprès de moy , je ne f auldrey à randre 1 566. tous devoyr de fayre le mesme, meys je pansse que non , Octobre. pour ce que j'antanps que il ont desjà dépéché tous leurs .députés vers monsr . le Prynce an dellybératyon Taborder tous par anssamble , sans que je sache leurs intentyons, mes je la pansse byen à peu près, comme pouves pareyllement byen pansser. Je ne double que n*an feresbyen, car ce sontjans de byen. Il ne recherchent les choses sy profondes comme aultres. Je suys fort ayse de la Tenue du Roy , puis que il fault que il soyt. J*es- père que ce bon Dyeu ordonnerat des affayres , comme il trouverat convenable pour la gloyre de Son nom et de ce n an fault doubter. Espérant vous revoyr byen tost ,

ne ferey ceste plus longue De Vyanen, ce aa'

jour d'octobre i566.

Ung mestre Vallantyn ast esté ce matyn vers moy et m*a dyct que Ton le veult banyr d'Utrecht et fayre mons etmeryeylle pour avoyr cryé : Vyve les Geus ! Je vous prye redressé sella , ou il an pouroyt résouldre aultres inconyényens. Il s'an fusse byen pansse le fayre de la sorte, mes puis que il n'est fayct^ il le hvît passer. Les bylles je les fèrey atacher.

Vostre dedyé frère à vous faire seryice ,

H. DB BaBDEaODS.

A Monsieur mon frère ^ M onsîear le Gonle Louys de NaAsaw.

408 LETTRE CCXXXI.

Le Comte Louis de fVittgenstein au Prince JC Orange. Communication du résultat de son enireime avec le Landgrave Guillaume de Hesse. (Landgrave Wilhelms zu Hessen rahtsame bedenck, so ire F. 6. mir befolen mynem gnedig H. Printzen zu Uranien anzubringeim.)

1 566. V Le Comte de WittgeDsteiD étoit éminemment digne de la Q^^l^^^^ confiance du Prince; d'après le .témoignage d'un fort bon juge , de Longuet. « Vir eximina. » Ep. ad PL Sydnaeum , pu 171. « Vir praeetantiaaimna. nLL^ 176*

Nachdem ire 6. beide, des Churf. zu Saxen und auch ires h. Yatters Landgraven etc. gegebene antwortt nicht anders aïs freuntlich und wolmeinende gegen K G. ver- mercken , achten ire G. zu mehrem gelimpfF nich undien- lich dasz sich E. G. vors erst gegen beide Gbur-und Fûrsten mit ejnem sondem potten freundtlich bedanckt^ mitt angehengter pitt dasz insonderheitt Saxen (i) dièse sachenbey der Key. Ma., desgleichen Hessenn bey andeni Ghur-und Fûrsten zum treuwlichste woltte befardern. Und sein ire G. gutter hoffiiung, die Key. Ma. werden sich Tonwegen itz vorstebender gefahr in Ungern, desz-

(i) Saxen. L'Empereur étoil bien dîapoaé par luî-aiéBM; en outre r£lecteur de Saxe laiaoit yaloir son influence en faveur des Pays-Bas. « S'allégua par aulcuns que les raisons contenuaa » es lettres de l'Empereur , estoient fort conformes à celles *> des Seigneurs , ce que par adyenture estoit chose practicquée i> par eulx par le moyen du Ducq de Saxe , Onde de la Femme » du Prince d'Oranges 5 et très familier de S. M. Imp. » Happer ^ Métn^ 11 3.

409

do williger und emAÎger dessen undernehnien , daniilt ne i56& gegen den Tûrck auch sovil mehr bebtandt erlangen Ociolwo* niogeo.

Zum andem hielten ire 6. zu befordenuig der sachen dienlich , dasz E. G. selbst eyne ausfubrliche schrifftliche form begreiffen lassen , was gestaltt die intercession bej der KoD. Ma. zu thnen , auch was massen nnd wie weiti E. 6. und dero mittyerwandten leiden mogen dieselbig etwa oïl weitem verdacht hierin zu meldenn und anzu* zeigen. Item obs rahtsamer cfiese intercession scfariftlich oder dui^h schickung) oder u£f beide wege zu thuen^ und im fahl der schickung, ob auch die gesandten ohne gefahrinn Hispanien kommen und yersichertt sein moch- ten.

Solchs hetten £• 6. Landg. Wilhelm TertrauwKch zu- zuschicken, dan ire G. erpietig dasselbige alszdan an andere Chur-und F. (doch alsz ausz sich selbs) zu gelan- gen , auch um schleunige yerfertigung yleissige anregung zu thuen. Dan dieweil der Ko. albereidt in werbung , die Regentin in ausgangenen schriften an die Fûrsten (wie E. G.ohn zweiTelbericht) soIchesgewahsamenTorfaabens sich gnûgsam erklerett (i) , so achten's ire G. und andere mehr Tor notig dièse intercession ufs baltest gehn zu las- sen ; dan zu besorgen, da sich die sachen zu weitt Tcrlauf- fen und der Ron. schon gefast , dasz alsdan die under- handelung wenig nûtz schafFen wûrde.

Zum dritten , hielten ire G. auch vor rahtsam das von wegen E. G. und anderer , so dieser sachen mitt yer- wandtt und zugethan , etwa eyn ansehnlicher Herr oder

(i) érkleFÊtt^ Voyez la lettrsaaS.

410

i56<?. jesonst eyn viartrawle beqneme peri<m,«i aller fônler^ Oetobre; liohsien abgefenîgett, und dieûbrigen Chttr-undFûmen gleichfals um rahd und beistand ersucht, aU nemlichi P£du Ghiurf., ao diesem werck inaonderheitt wol ge> BÔgtt (i). Item Zweibruck j im fabl er widder anheimach aein wûrde, wie man aich in kûrtzen Teraielit; desgïei- dieu Wurtemberg und den Alaickgraye Garl von Ba- den (a), weloher aicb mitt Frandoreicb gleichfds eyn- gelaaaen*

Leblicb adten ire 6. dias dem gantzen bandell zum hodiaten Tortregliob und Tor allen ding bocbnotig aein, die Gbur-und F. um bûlff und beiatand ersucbt

(i) geneigt L'EKecteor Palatin avoit répondu avec beauooap de foroe aux iasiouatîoDS de la Duohesae de Parme. « « oonfidendssimé longiasimec}ae MariiMit Palatmos Cornes , » eus Tcrtinf , qui se novi tntorem Eyangelii pcr Germaniam vea- » ditabat. Non enim solum Belgarum cansam apud GuberDatrioem > egity atqne eorandem innocentiam oommendaTit; sed execratua » Rooiannni Fontifieem, eultnm Saoranim Imaginom, Inqniaito- 9 run tjnrannîdeai» ad eztrenuim oonfecit obligari se religione

ifQoainns fratribos suis Guifeisiooem Angostanam pnramqœ » Deî verbnm pare sectantibus adyenaretar. > Strada , I. 275. Q est possible qu'en écrivant à la GouTemaote , il ait spécialemeot fait meution de la Confession d'Augsbourg ; mab son zèle pour les Chrétieiis des Pays-Bas reoevoit nn nouveau degré d'énergie par son attacbemeut à la doctrine de Calvin,

(a) Baden. Le Maigrave Charles de Badsi protestint aél^ « Pfalzgraf Wolfgaug und Marggraf Cari von Baden waren andi » in der Religionssache so gaoz einigmit Christophe dasz sie in

den Fàllen, wo die andem gleicbgûltig oder gar abgeneigt » vraren , gleichsam als engerer Ausschusz des protestantischen » Fûrstenrathes betrachtet vrerden konntenn , da ohndiin die Reli- » gionsbOndnisse erlageu. » PJuier^ Henog Christophe II. ^.

~ 411 ~

und sich der Niàdeatlinde propter communem causam relt- iS66. gtonis anzunehmen gepetten, dasz anch die Stende, so Octobn. irer hûlff begirig , sich in religions ausdrûcklich und dermassen erkleiten, damitt die Ghur-und F. wissen mogen, wesz sie sich diszfials endlich zu inen zu verse- hen y den es ire F. G. nicht wenig bedencklîch uff ej& ungewisz sich frembder, bevorab solcher schweren weittleufitigenhendel, mittanhengig zuinachen,undwur- de auch alsdan ohne zweivel die gemeine hûlfif deszdo ansehnlicher und williger ervolgen. Wie den gleichfals mein g. Herr Landg. Wilhelm aich gegen EL 6. und den Nidderlandenn (berorab da ire G. yersichertt dasz alleinn die Ehre Gottes, und nicht ander zeittlicher vorthein da- mitt gesucht) gantz guttwillig und hoch erpotten haben , welches aufz derselben befehi E* G. ich nicht yerhaltten soUen. Signât. Gassd ,den a4*~ Octob. Anno Q&.

E. F. G., allezeitt dienstwiUiger ,

LUDWIG TÛir SbIH 6&AW zu WlTGBRSTBIH.

LETTRE GGXXXIL

Le Comte H. de Bréderode au Comté Lom$ de Nassau. Sur la défense faite à ceux de BoUerdam d^ aller aux prêches*

%* A mesure que la Gouvernante reprenoit courage , die tâchoit de revenir sur des concessions faites au moment du danger: on commençoit donc à opposer des difficultés aux préchesy le plus sou-

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i566. ^f^*^ '^^^i' pvécnte que dam teloa t«l cadrait ils ii*avDicnt pM en Q^lgj^gg^ lieu avantracoonJL Les protestans adressoient des plaintes au Con- fédérés ; mais déjà leur intercession devenoit assez inutile. Cest ainsi que ffopper se plaint que « les Seigneurs de Bréderodeet Cuy- » lenburg escripvirent diverses lettres rigoureuses et plaines de me- » naces à la ville de Nymegen et Gueldre. » Mémor, p. 1 1 1. Ce re- proclie n'est toutefois pas exempt d'injustice et d'exagération. On avoit eu recours aux Confédérés , comme à des intermédiaires entre le Gouvernement et les réformés; ils avoient donc une double tâdie à remplir, et dévoient aussi bien défendre les droits de ceux-ci, que leur rappeler les devoirs d'obéissance et de sujétion. Et tout semble indiquer que les principaux Confédérés s'efTorooient de bonne foi de conserver on derétablir la tranquillité. "Du reste, se sentant suspecta «t menaoés, ils se préparoient à tout événement : le Comte de Bré- derode surtout, qui d^uis la mi-septembre avoit commencé à for- tifier Yianen et à lever des éoldats. Te Water , lY, 3a5«

Monsr. mon frère, ceus de Rotterdam ce sont icy trou* ▼es devers moy etm'ont donné à congnestre que Ton leur &yct fors f&cheryes et troubles à leurs preisches, les menassant ung baylly du lieu las allantour les [suhuyes], et comme il me dysent^ le pyet et Fooasyon que il prent , est pour ce que il ny ont prescbë avant Facort fiiyct ; eus respondent dessus que de tous tanps il ont prescbë dans leurs yylles asses ouvertement , mesmes que dès du commassement il ont [atantus ' ] cent foys prescher bors de la dycte vylle, aultanps des aultres , mes que leur ast este requys du Magistrat de ne le voulloyr fayre , leurs otroyant* les prescbes à l'acoustumée et leur pro- mectant que s'yl y avoyct prescbes an lyeu de Hollande otroyés , que eus serycmt des premyers. Sur quoy il ce sont aresté et puis avoyr antandu l'aoort, qui il n'estojt

estmdn (?). * oefrayaat.

413

lycyte ^ ny parmys à aulqun prescher dans les rfiles , ce x566. sont retyré dehors à l'eure on les veult anpècher ; Octobre, œ que il trouvent estrange y pour estre estes obéyssans , que icelle redonderoyt à leur extrême préjudycei me pryant tous fayre oeste et mesmes tous auToyer ce jan- tylhomme Monsr. de Sneu , pour tous porter la paroUe de leur part : ce que ne leur ey peu refiuser , tous asseu- rant que les aultres ce conduyront à la reson et Toys tout acheré , hors que Amsterdam , desquels je ne puis fayre aulqunne doubte. Je Touldroye les pouToyr abor- der an partycuUyer , je n an doubteroys ryens^ et le plus tost seroyt le mylleur pour beaucoup d'ocasyons que il n'an mutynent d aultres. De Yyanen , ce aS™* jour d'octobre i566.

Vostre dedyë frère à jamës tous £eiyre servyce ,

H. nB BaSDBRODB.

An oultre le dyct Syngneur de Sneu tous dy* rast les pleyntes que nous aTons de la Haye , tous pryant y donner ordre afiyn que chesqun aye à ce contanter et que Ton ne donne à perssonne oc- casyon d'estre rhétyff à ungne telle oportunyté , puisque tout est an bon terme.

A Monsienr mon frère, le Conte Louys de Nassaw.

414 -

LETTRE CCXXXIIL

Le Comte H. de Bréderode au Comte Louis de Nassau, Sur les dispositions de ceux de Hollande à obéir au Prince y et sur un avantage remporté en Hongrie piw les Turcs.

l566. *^* Bt de Bréderode avoit beanooap d'inflnenoe en Hollaode; Octobre, les réformée , qui n'oeoieot entièrement se confier au Prince d'O- nmge^ conaidéroientle G)mtecomme leur protecteur. Plusieurs ▼iii« envoyèrent à Vianen des députés pour lui offrir de contribuer aux for- tifications. Te JFater^ TV 3a5. Le a6 octobre on avoit commencé à élerer le rempart du sud-ouest. /. /.

Le Turc causoit de grandes alarmes. « ffic (Lutetiae) audimns esse ingentem apparatum Turcarum in Hnngaria. Utinamsupsr^ bus iUe Tyrannus suts Tires in Orientem potins oonTerteret. Quao- do ejus potentiam considère, et cum nostrorum Principum poteo- tia etm oonfero , ego pêne de rébus nostris despero . oct Gai. S^t. ^Longuet, Ep. secr. L 1 5. Au sujet de ces craintes M, Eanke fait de très justes remarques. « Betracbtete man .... wie sich we- der im Osten von dem allerdings scbwachem Reiche der Penor, noch aucb im Westen Ton der Cbristenheit , die um die Wahrbeit ibres daubens lerfoUen war» ein danenider Widerstandcmarteo Hesz; so konnten selbst verstandige Manner fûrchleny der Liof dieser Siège werde die Tûrken zu einer universalen Monarchie fûbren. Indem man so dacbte, . . . , so ereigneten sich bei den Tûrken selbst Veranderungen die den Zustand ibres Staates wesentlich umwandelten. Das Reich bedûrfte kriegerischer Olierbâupter ; sie fingen aii ibm au fehlen ; es bedûrfte der on- geirrten Disciplin seincr militairischen Einrichtungen , seiner Skiavenerziehung ; dièse verfiel : es bedûrfte fortgebender Erobe- rungen; sie begonnen zu mangeln. » F&rsten und Folker ^IM> A quoi il faut ajouter que les dissensions religieuses n'etoient pas destinées à affoiblir la Chrétienté, parcequ'elles aycient leur source dans un renouTdlement de la foi.

415

Monar. moxk frère. Je ne Teus lesser vous avertyr que iS66. j'ejtantfaycty qaejé[reyeu']icycettsd*Âin8ierdain,les- Octobre, quels jej contantes et feront tout ce <iue il plerat à M onsr. le Prynoe et s*o£Ereront d'eus mesmes , comme il m'ont promys , moyenant l'asseurance de Monsr. le Prynce , de laquelle je leurs ey asseure; cens de Delffe pojireyllement, cens de la Brylle aussy ^ quy avyont pa- reyUement églyse. Je n'ey anoor parllë à $euB deLeyden, mays je respons pour eus que il feront le mesmes des aul- très. Aus aultres vylles , quy ont eu les presches hors des ▼ylles , ce oontantent pareyllement tous , moyenant l'as- seurance sanblablement de mon dyct Syngneur Prynoe , aTCcq ce que je les trouye tous fort youUuntayre à mes- tre corps et byen an ce que l'on les vouldrat amployer , et certes je n'an fys onques doubte d'aultant que il sont, car je les ey tousyour trouvés fort affectyonnés et résol- lus , desorte que jevoys, aveque l'aydede Dyeu, tout ce porter byen. Peyrepceu certeynne nouvelle de CouUong- ne, mesmes ung de mes jans venant de la Court de Monsr, le Duq de Glèves , lequell Syngneur Duq ne ce portoy t ancor guères byen , mays il avoyct repceu cer- taynes nouveUes d'ungne rancontre que des nostres avyont eu an Hongrye contre le Turcq , que les nos- tres avyont repceu ungne extremme domage, mes il avyont tenu le campe ^ mes plus mors des nostres que des leurs, et beaucoup d'aparence an aultre mon frèrey est demeuré (i) avecq toute sa compagnie , hors ung seuil

(i) demeuré» « Haturiooourtius Brederodii frater apud Viennam » Anstriae exatmctaseat, qui magnum aui dcsidoriiim creditoribos » raliqnit. « ^igi* ad Hopp, p. S^i.

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tS66. quy an e<t esdiapé d*yodl« , IcaqQcU estoyt d'auprès de Octobre. GouUongne et est de retour , lesquell pareyllement oertyfyë et est ung jantylloitime. Sy aynsy est , Djeu Teuylle ayoyr son âme , puisque il est mort au lyst d*oii- neur. Le premyer est mort povre soldat an Ittallye* Taultre à la bauylle de SayncuQuintyn , et cesluy sy con- tre le Turq , et moy j'espère de mouryr ung rostre pone soldat^ rray geus, à yos pyes, nedoubtant nullement que derant Tenyr an ceste eztrémytë , je n'an fusse pas- ser la peur à quelque ungs ou voyre le pas

De Yyanen , ce 37™* jour d'octobre i566.

Vostre du tout dedyë frère à tous faire^

senryce à james , H. DB Brbdeeodb.

Mes humbles reoommandatyon à la bonne grâ- ce de M' le Prynce et que luy demeure esclave.

A Monsr. mon frère , Mouir. le Conte Louys de Nassaw.

Le 27 octobre on remît an Comte de Hoogstraten à Annn une requête que les réformés adreasoîent au Roi, et dans laquelle ib offroient nne somme de trois millions de florins , pourvu qn'oa leor accordât le libre exercice de U religion. « Creditnm est artifi* » cinm fuisse DonnuUomm , nt minore snspicione bue alque 31ac é oorrogandae pecuniae causa commearent, fidlerentque înterei simnl Hispanum summa facile alliciendum, simnl coiyurato- m nun multoa libentius pro libertate rdigionis impetrauda qnaai » pro bdlo gerendo aéra solnturos : nisi forte ingens illa pecnnit » pUne in spedem ad ostentandas partium vires offmbaliir. * Strada^ L a86. On ne sauroit disconvenir que cette offre, cette

417 ~

tentative, pour ainsi dire, d'acheter la conscience du Roi, n*eût quel- 1 566. que chose de très singulier; le ton de l'Adresse iBst quelquefois assez Octobre, inconvenant; et iln*est pas impossible qu'en effet il y ait eu une ar- rière-pensée dans cette démarche. Sans doute plusieurs signataires le , supposoiént , le desiroient. « Si S. M. ne voulloit consentir à liberté » de conscience , ils employeroyent Targent pour en lever gens de » guerre contre icelle. » Sententien v. Alva , p. 89, 94. Quelques uns des principaux Confédérés avoient signé pour des sommes coih sidérables; le Comte de Bréderode pour loooo écus; le Comte Louis de Nassau pour loooo florins de Braband. Te Water^lM. i34. La Gouvernante envoya la requête au Roi, qui n'y fit aucune réponse ; et elle se plaignit amèrement qu'on avoit osé « faire col- » lecles , cueiller aydes sur le peuple de S. M. jusques aux aucu- » nés millions, comme l'on se vante. » LL 270.

LETTRE CCXXXIY.

Le Comte Louis de ff^ittgenstein au Prince d'Orange, Sur sa réception auprès de t Electeur de Saxe.

Hochgeborner genediger Fûrst undHer ....Als ich ausz E. G. bef elch mich zum Churf. v. Saxen verfugett , hab ich ireChurf. Gn. erstlicb den lo*»" dièses in eynem Wendisçh stedlin , soan der Schlesing' gelegen, Senifteberg gênant, antroffen, und mich alsbald durch Hans Jenitz , Sécréta- rium^ bej ire Churf. Gn. angeben lassen. Dieweil aber i. G. albereitt im werck Yolgenden tags zu yerrûcken , hab ich derselbigen bisz zum Stolpen ^ so nacht dem Land zu Behem* gelegen, volgen mûssen.

Daselbst habe ire Churf. Gn. meine werbùng in bey-

' ohDweit SdifetitQ. " BobnwD. 1 37

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1 566. aein allein D. Graco (i) angehorett , aber alsbald, sîch fer^ Octobre, ner daniff zu bedencken , dieselbig in scbrifften begerett Wiewol ich nuhe L Churf. 6n. angezeigt , wasz gestalt mir von E. G. ufFerlegt dièse sacben in gebeim zu halten und bevorab yor abschrifitenn zu bûten , so seind docfa i. G. uff dem beharreti miterpieten solcbsbey aîdial* lein im yeitrawen zu bebalten.

Nacbdem aber der zweite Artikel in der Instrucdon Hertzog Hans Friderich zu Saxen belangen , duroh Land- graf Wilhelm geëndertt (wie E. G. ausz beygelegtem zettel zu sehenn), und sich gefallen laasen dem Ghui£ in gleicher gestalt aucb vorzutragen , als hab icb die instiuo- tion binderhalten und eynen auszugk (docb derselben fast gemesz bisz uff den zweiten artickell) gemacbt und dem Cburf. also zugesteltt. Hieruff baben i. Cburf. G. midi Yolgenden tags, nemlicb den 14**" dièses, widderum zu sicb erfordem und durcb gedachten D. Graco mûndlidi beantworten y gleicbwol ^uffmyn begeren, dasselbigaudi alsbald scbriftlicb zukommen lassen , welcbs an E. G. fo^ ters zu bringen ich also mitt dancksagung angenohmen. Dieweili den K G. aus dem des Churf. geneigte wol- meiniing gnuegsam yemehmen roogen , und ichitzo mei- ner hôchsten nottûrft wegen auch ejnmal nach haasz reiten mûssen , hab ich zu mehrer beforderung dieselbige scbriftliche antwortt^ so hie neben yerwartt, E. G. hie» mitt zuschicken woUen, gantz dienstlich bittend E. & wollen solchs nicht in unguttem yermercken.

Als ich nuhe oberzeltter massen yom Churf. abgeferci*

(i) Ctaco, Conseiller de FËlecteur de Saxe, qui jouissoit de beaucoup de crédit , mais qui plus tard tomba en disgrâce pour avoir favorisé l'introduction des croyances calvinistes.

419

geit, hab ieh mich gagea D. Graco adpartem vernehmec i566. lassen , das E. 6. myns verhoffeiis des Churf . antwortt zu Octobre, sonderm danck und wolgefallen, Tomemlich den ersten punct belanget , Yernehmen werden. So viel aber Hertzog BL Friderich betreffen^habichineQ vor mich erinnent^ob nîcht in dem etwas femcrzu bandeln und zu erbalten sein mochte; den so tîI ieh Tennercken konnen, E. G. etwa mehr damm zu thuen innerfidienunfrieddezQ vorkommen, nnd dem kegentheil seine practiken damit abzuschneîden , «U vonwegen derselbigen leutte , deren sie villeiclit bey . andem , TornemKch duich i. Ghtuf. 6* selbst beforde- rang , gleich so wol und etwa l^esser bekommen mochten. Daruff vidgedachter D. Graco geantwoitt dasz glàch- wol hid^evor Franckreich oder andere in gleichen fâDen niehemals so Til erhalten als sicb ire Churf. G. diszmal ge- g;en E. G. erbotten , aber die handlung mit H. Hans Frie- drich belangend , hab i, Qinrf, aile umstende selbs gnuegsam bewogen. Dieweil aber der H. Yon Saxen^samtt seinem anhang , den echtern, sich vielfeltig nicht allein kegen i. Churf. G. gantz beschwerUcher weise eyngelas- sen, sondem auch der Key; Ma^ und gantzem Reich un- gehorsamlich widdersetzt, wie er den solchs weitter aus- geiuhrett, so trage er die vorsorge dasz uif diszmal mehr nicht zu erhalten ; den es konten auch i. Churf. G. darzu nicht rahten dasz derselbigen feinde soltén gesterckt wer- den ; jedoch hatt gedaehter doctor letzlich dahin Temehen ' lassen , im fahl der Landgrave neben E. G. derwegf n fer- ner beym Ghurfûrsten anhaltten wûrden, dasz yerhof- fentlich i. Churf. G. sich etwas nahcr zur Tcrgleichung wnrden bewegen lassen , darzu er den selbs moglichos

vernehnien (?^

420

i566. vleis gem helffen und rahten wolte, wiewol ich audi Octobre, yon Land^. Wilhelm im yertrawen Temobmeii dasz der Ghur-und Fûrsten-Rethe, Pfaitz, Gûlick und Hessen, m kurtzem 5ollen zusammen kommen , von mktel und nvege handeln me die vergleichung zwischen Saxeon zu treffen, darzu der Almechtîge sein segen gebe, den es nach itziger yielfeltiger beschwerUcher gelegen» heit des Turcken und sonsten , gantz hochlick zu wân- schen.

Nachdem ich den uff diszmahl femer nichtkonnoi erhalten, auch Landgr. Wilhelms meynung dahin ge- richt dasz man sich mitt Saxen-Weinuur nicht zu weitt soltt ejnlassen, damitt hiedurch der Churf. (an dem mehr gelegen) nicht von E. G. alieniret, als hab ich die handelung mitt H. Hans Friderich, lautt habender Instruction, uff diszmal beruhen lassen, mynen w^ in der widderkehr uff Gassel genohmen, und Landgr. W. aller verlauffener handelungen beym Churf. nach der lengde bericht; doran L G. eyn gutt gefallens und gnuegen gebabtt, dameben etzliche i. G. gutte bedenkeo femer angezdgt, mitt bevelch dieselbig, neben gantz freund-und guttwilligen erpieten, £. G. zue Termelden^ wie ich den E. G. dieselbig schrif tlich verzeichnett hie- bey ùberschick, und auch im gantzen handel nicht anders spûren kan, als das sie £• G. et coMuam religioms mitt allentrewen meynen und gantz wol geneigt sein.

Ich bin wol in vorhabens gewesen mitt Christoff von der Molsperg nachmals dahin zu handelen, dasz er die sachen bey Weimar uffhalten wolte bisz zu E. G. femer erklerung; dieweil aber Landgr. Wilhelm die person (wie ich Gr. Ludwigen jûngst ursachen geschrieben)

421

sonderlich in verdacht und derwegen solchs widderra- i566).

then, hab ichs gleich also bleiben lassen. Octobre.

Ist nuhemehrandem daszE. G. aus beider Ghur-und-

Fûrsten, Saxen und Hessen, gegebener andwortt^ in

Landgn Wilhelmen rahtsamsbedencken(i), sich selbsnach

gelegenheitt resolviren wasz sie weitter biezu thuen und

yernehmen wollen, und dieweil disz werck scHon so

weitt im schwange , wirdt von verstendigen vor rahtsam

angesehen dasz mitt allem ernst gedriben, dieweil es

wami ist, darzu der Almechtige gûtige Gott E. G. Seine

gnade verleiben woltte. .... Datum Witgenstein den

a8** October.

E. F. G. dienstwilliger ,

LUDWIG TON SeTH GrAFF Zn WlTGBNSTBIN.

AMoiiMÛgneur, Mons le Prince d'Orange. ttd mamts proprias.

^ ^

LETTRE GCXXXY.

Bernard ^ Seigneur de Mérode^ au Comte de Hoogstraten. Sur les préparatifs contre les Confédérés , et sur les dispositions du Comte d^EgmonU

\* Le Roi faisoit de très grands préparatifs, aussi en Allema- gne, où tous ceux à qui il avoit donné charge de lever des troupes , s'y montrèrent bien disposés , excepté le Comte Jean de Nassau , auquel le Roi , assez artificieusement peut-être, avoit fait proposer de lui amener 3ooo piétons. Strada > 272 , ^75.

Les Princes Catholiques répondirent aux lettres de la Gouver- nante , comme on pouvoit s*y attendre. « A Trevirensi et Mogun-

(i) r. bedencken. Voyez la lettre 23 1.

422

|S66. ^ ^î*o Septaniviris responsom est iiia(;iiop«re sibiprobari coosî- NoTembre. » ''*""* ^^8*^ adversns rebelles et ReligiooU Catholicae pertiufaft- » tores . . . Permissuros se sua per oppida jurisdictlonesque libe- 1) rum îter ils militîbus y qui ob eam causam , assenticate Caesare , » contraherentur. Similia bis reliqui per GermaDiam Catbolîci » Antîstites respondere. Addiditqpe Bavariae Dux bujusmodi tur- » bis , ceu pesti civitates exedenti , oocurrendam esse omnîam » armis. » /. /• 274.

Le Seigneur de Mérode a¥oît parfaitement jugé le Comte d'Ef^ mont. Bien qu'on lui fit beaucoup de/dcheriesy bien qu'il en fat fort piqué y bien qu'il s'en plaignit au Comte de Mansfeldt («Sens- day p. 278) y au Prince d'Orange (voyez la lettre ia8) , au Rot (Procès d'Egm, II. ligt,) y il deyoit persister dans sa dangereuBC irrésolution.

Monsieur , venant à Toumay , Monsieur rAdmiraeU estoit parti vers Bruselles le suis venu trouver , et comment luy fis part' de ce billet que vostre S^* sdiayt , il trouvât plusieurs articles fort bon et honest, cornent de la request (i) qu on devoit présenter au Roy avecques le continue d'icelle , combien qu'il pensoit asseurément que sa Majesté ne laccepteroit. Touchant les levées que plu- sieurs Singeurs' font de la part du Roy, il en estoit fort bien averti et assure que Sa Majesté viendrat avecques main fort si lui est aucunement possible. Tay veu let^ très que le Duc Ernst (2) de Brunswyck faict zooo che- vaus et son frère 5oo ; vostre S^* cognoit plusieurs Sin-

(1) request. Voyez p. 4i6. (a) Ernst. Voyez p. 367.

' part tTieelle. Dans une lettre au Comte Louù de Naseau (Toyes p. 435} le Seigneur de Mérode écrit: le rapport de ce qoe V. S. m'aTott coaunandé loi dire : il trouTat pour le premier la request que ceulz de la reUgion Tolient présenter , fort bonne. ' Seigneurs.

423

gmm et Rittmeister qui ont charge se tenir prest i566. ayecques certain nombre de gens à pied et à chevall. rioveml)re. Madame at escript à Monsieur l'archevesque de Go- loinge pour avoir ouverture par son pays et assistance de vivres, aussi quil veult acorder aux pensionaîres di» Roy faire gens en son pays: je pense bien qu elle enferat autant aux aultres Evesques , cornent Maiance, Trives, liège etc..' Elleat aussi faict venir quatre enseingede sol- daes du pays de Lutzenburch à Yillevort. Aucuns Sin* geurs' ont tâché à faire quelque ligues avecques certaines villes en Artois^ Flandres, Heinau , cornent Aras , Betun* ne, Aeer^ , Bruges , Lisle ; mais il ne l'ont volu accorder aaiûs avoir avis de Monsieur d*Egmont» Monsieur le Duc d'Arschot c'est* vanté devant Madame qu'il a 5oo gentil* hommes à son commendement , lesquelles portent quel** que ordre^ avecques unne effigie de nostre damme de Haux^ (i). Nous somes aussi averti que le bon Ambassa- deur de l'Empereur ne cesse de faire touttes bonnes of- fices pour nous rendre bien odieux vers sa Ma,^ , et lui entendre beaucoup des mensoinge et calumnies des

(i) Batuc. Dac d'Aencbot avoit créé une espèce d'ordre en opposition à la médaille des Gueux. « Hallis iodytum est Caelituin 9 Keginae simulacrum . Arescboti Dux ejus Divae imaginem » filium Jesum complexu foyentis exprimendam argenteis aliquot 9 numismatis curavit : atque illa , ut se recenti Gbeusiorum fac- 9 tioni opponeret , ipse quique cum eo erant Nobiles oomplures , 9 in galeri spiram eleganter inseruere , cea symbolum Catho- 9 licae nobiiitatis. » Strada, L 227.

' Au Comte L. il ajoute : Des mill autres traverses qne Madame et les siens nous machinent tons ks jours, sont sains nombre. ^ A, ^. Au C il. ^ Aire. 4 c'est —Mad. Au C. £. at dit au plain conseill. * o.— Au C. L, unne ordre, d'argent. « Bal.

424 -

i566. gentilhommes confédérés ; plusieurs autres traverses et Novembre, démêlées ce font contre la noblesse , qui est directement contre Faccord faict , parquoy , Monsieur y Toyant cela , fors serat que chascung renart garde sa queueet [provoie ' ] en taimps et heure pour la bien garder. L'on at bien maell sceu communicquer avecques Monsieur d'Egmont pour ceste fois, pour ce qu'il at esté fort enpesché par la fortune de son fis aisné , lequelle penseavoir perdu l'oeill , en se jouant ayecques ung arc contre son paige , et le mesme jour unne partie de son château à Gaesbeeck bruslé par fortunne y mais il est asses fort piqué de tou» tes ces traverses et entreprinse que l'on faict sains cesse par son Alt. et les siens contre vous Singeurs fidèles et les gentilhommes Confédérés, combien que je croi fer- mement (non obstant touttes les fascheries que l'on lui faict) qu'il ne se résoudrat sinon au grand besoigne* et à l'estrémité. Madame at envoie ung secrétair(i) à Tourna y pour gouverner durant l'absence de Monsieur de Mon- tingi , par Pou voit la confidensce qu'elle at de Mon- sieur l'AdmiraelP. Monsieur le Conte deNassou m'at commandé d'envoyer les lettres que lui escript à vostre S''* pour lui faire tenir. . De Raemsdonck , le premier jour de novembre l'an i566.

Entièrement prest à obéyr et faire services,

Bbakjuit db Mbhodb.

A Monsieur, Monsieur le Conte de Hoechstraten , Chevallyr de l'ordre. Anvers.

(i) Secrètairt, M. de la Torre. Procès dCEgm, II. 489.

' poaiToie préroye. * besoin. ^ Au C. L. fX à» gcndUiaiBcs qui raccom-

pagniont an ditTournay et Valenâen.

425

^ ^ En effet à eette lettre étoit jointe une autre écrite le 39 oct» de i566. 09 Malinet , pour le Comte Louis en ces mains propre , contenant à Kovembre. Q^ peu |urès les mêmes nouvelles , mais en outre les passa^^es suivans.

' . . . . Touschant la request aux Singeur^ de la part de ceux des villes , il ne trouve nulle moien d*induir les ma* gistraes à ce faire, mais il at practicqué par tierce mains avecques les doyens et of&cirs du comun , que ceux traicteront et procureront de la part des borgois envers les magistrat pour les induyr et contraint à ce faire. Tous- chant la request que les estas devriont doner au Roy, pour luy pryer de non point venir avecques forces parde* çà (i),il trouvât cela assé difficile voiant que plusieurs villes et tous magistraes sont contre nostre opinion et fort corrumpu , toutfois il feroit son debvoir et en communic- queriont par ensemble avecques SF d'Egmont . . L'on m'at dit que le Duc de Glèves at accordé passàige (a) par son pays, ce que n'eusse point pensé. L'on présume que Mr. le Comte de Mansfelt doit aussi avoir charge de 1000 chevaus. Vous sçaves des plusieurs autres Singeurs qui font gens . Nous sommes aussi averti que l'Ambassa- deiur de l'Empereur ne cesse de faire touttes bonnes offi- ces pour nous rendre fort odieux vers S. M »

qui causserat que perderons possible beaucoup de crédit en AUemainge, parquoi cofrection) si Y. S. le trouvoit bon que l'on envoiat quelque gentilhonune ou deux au despens d'ung chascun , pour donner à entendre à S. M. de bouche le tout comment nostre affaire c'est passé par ici, avecques l'intention qu'avons à lui obéyr et faire

(1) defà. Voyez p. 4^9*

(a) passàige. Aux soldats levés pour le Eol d'Espagne.

426

xS66. services et nous oonduyr selon son bon ayis et oonunan- Nofembre. dément , il me semble que cest Ambasade de bouche nous dereroit profiter beaucoup et justifiroit nostre be- soinger. Le Singeur de Rasingien ou quelcqung de sa nârt ont ravis aucuns en&ns à Lisle hors des mains de leur père et mère, lesques en&ns estiont baptisé à Téglise ré- formée et les ont fait rebatizé à VégUse papaelle , qui at presque causse ung tintamaer à la dit ville. Le Singeur de Backersel at tellement besoingé à Gand ayecques ceux de la religion , qu'il yat environ looo ou i5oo personnes quil ont signé et promis obéissances et fidélité, moienant la presche libre hors la ville. Il at aussi troussé ung mi- nistre, avecques certains boigois de Alois en Flandres, pour ce qu'il ont fiûct la presche aux lieu non aocoustu* mé, et plusieurs sont d'opinion le fair pendre pour oe quil sont contrevenu à l'accord fisûct, ne considérant que Son Alt, Fat premièrement rompu « Mr. de Berley- mont at ces jours passé requis à son porteur d'enseigne de ce retirer de sa compaingie d'ordonanse , pour ce qu*il estoit du Compromis et qu'il avoit persuadé à aucuns ho- mes d'armes de c'y joincdre , mais quant il at volu avoir par esoript les raisons pourquoi il ce retireroit , afin de ce consellier à ces amis et autres gens de guerre , pour en- tendre si les raisons estiont suffisantes et que telle retraict touschoît grandement à son honneur et aux gentilhom- mes confédérés, lors Mr. de Barlaymont lui dit qu'il n'entendoit nullement le casser, mais lui faire plaisir do- resnayant coment il ayoit comenscé, et plusieurs autres courtoisies, moienant qu'il vossit persévérer au service du Roy. Madame a faict présenté à Boisott de le conti- nuer en son services , s'il voloit quitter le serement qu'il

~ 427

at aul conf édërés , ce* qu'il n'at encc»* accepte, mais de- i566. mande à ung chascun avis. Je crains que ce soit chose pro- Novemhrci curée d'aucuns des siens. M' le Conte de Mansfelt pensse fermement q*ung chasçung ce peult retirer du Compro- mis, Yoiant que le Roi nous décharge de l'Inquisition et placars , mais je pensse qu'il le dit pour ceux qui ont es- cript ceste lettre tant courtoise du pays de Lutzenburch à y. S. (i) Le bon gentilhome, l'escouttet de Malins , aveo- ques autres vilains^ ont aussi comencé une ligue, ce cog* noissant l'ung l'autre par unne [patentre] rouge, laquelle ils portent au coell , . De Malins , le 29 d'octobre l'an x566 .

Le tout prest à obéyr et vous £sdre services ,

BEaiiABT ns Mbrcdb,

Le LandfpraTe GuiDanme de Hesse éerit le a Nor. an Comte Jean de Nassau. « Soviel dan Herzog Erichen ond die andere he&UAU 9 Fûrsten von BnraaacbweigbelaDgendty îaiiichtoluida» dîeselbesich » hefitig bewerbeooy aber doch haben wir das wiasens das Herzog » Ernst au Braonschweig bis noch vom Kônnig za Hispaniën kein 9 warthgeldt empfangen , dan wasz er dessenn auszgebcD, von dem

» seinenerlegt haU TVir baben gebôrt es sollen sich

» die Hem im regemelit wiedemmb zur GuTemantîn' und dersel-

» ben venprocben baben die predigteD binfuK» abnuduifen

» Wasz eucb darvoa bewust begebren wir vaux za venteadigen» »

liETTRE GCXXXYI.

Le Comte H. de Bréderode au Comte Lovis de Nasscoju

%* Le I Nov. le Prince d*Orange et le Comte Louis étoient venus à Yianen ^ d'où ils s'étoient rendus le lendemain avec M. de Bréderode à Scboonhoven , les Etats de Hollande étoient as-

(i) V. S. Voyez U lettre i63.

Appanmmmu mot a été omis.

428

iS66« semblés. Le 3 nov, ils retournèrent à Vianen, d*oa le Prînoe et Novembre, «oa frère r^Mortireot, à ce qu'il paroit, pour Utrecht» Te Wàter^ IV. 3a6.

MoDsr. mon frère , j'ey ce devant le dysner repceu let- tres de sens de la rellygyon à la Haye , me pryant eus tous d'aroyr ung de leurs bourgoys de la dycte Haye pour recomandé^ lesquell est destenus prysonyer, il y ast desgà quelque tanps ayant la venu d)e Mosr. le Prynce à Utrecht , et dysent que l'ocasyon de sa pryson est seullement pour avoyr yandu quelque lyyres defFen- dus par le plaquas. Je yous prye yous an youlloyr an- quére' et sy aulqunement le pouyes asyster , le youlloyr fayre, pour leur donner tant plus grandes occasyons de se submectre an ce que Ton leur youldrat comander, comme jenedoubtequeilne feront tous générallement, comme j'en ey desgà antandu nouvelles après yostre départe* ment. Je yous prye randre à ce porteur la lettre que je yous donney hyer, venant de Hongrye ^ car il la doyct re^ porter à celluy quy me Fast anvoyé. Vous pardonnera à mon moves escrypt; j*ey sy froyt au meyns que à peyne puye* tenyr la plume, estant au retour de l'ouvrage au- quell on ast donné ce matyn ungne brave meyn (i) , corne j'espère que ferons cest après le dysner avecq l'eyde de Dieu .... DeVyane, ce 4"^ jour de novembre i566. Yostre à jamès frère antyèrement à vous fiiyre servyce,.

H. DB Bebdbrodb. A Monsieur mon frère ,

Monsieur le Comte Louys

de Nassaw.

(i) Meyn^ % Den 4*^*Not. werd begoasthet bolwerckaan bet

» Noord-oest eynt van Vianen. » Te Waier^ L L

enqoérir. > |NÛf«je.

429

No CGXXXYI*.

Mémoire sur VéUU cntiqMfi des Pays-Bas et les moyens

iy porter remède.

\* Cestici l'écrit dont parle Hoppen « Le Prince feit un grand x566. » discours snr tout Testât du Pays^ monstrant en quelz périlz les I^ovembre. » cheses alloient an regard des Princes voisins , ou du moins des » feux et pilleries et apparente destruction de tout, encor que » S. M. après trsTaulx, périk et coustz prévienne' à son intention , » et que partant seroit le meilleur conseil d'éviter tout cela par le » moyen de la liberté de la religion , ou de permission de la Cou- » fession Augustane , ou du moins laissant chascun vivre librement » en sa maison , à condition qu*il ne se face aulcun scandai pu- » blicq: disant d'avantage , qu'estans parce moyen les choses ap- » paisées et tranquilles , sa M. pourra procurer qu'aveoq le temps » icelies soient réformées et mises en son ordre et estât ancien. » Mémor, m.

n y a quatre exemplaires de ce Discours aux Archives. Deux ne diUfèrent presque pas ; c'est d'après eux que nous donnons le texte. Les deux autres, que nous désignerons par les lettres Cet D, sont des brouilloos; sur l'un est écrit: ^^w de Monseigneur le Prince envoyé aux Estais quand S. J, estait à Utrecht. Cette in- scription , de la même main que la minute elle-même y ne laisse aucun doute sur la destination de cet écrit. Le Prince désiroit ex- citer les Etats à faire des instances auprès du Roi afin d'obtenir une tolérance réclamée impérieusement par la position du pays. Bor^ qui en donne une traduction à peu près conforme au M.$. C, aura trouvé ce document dans les Archives des Etats d'Utrecht , il avoit un libre accès. Reste à savoir si le même écrit a été envoyé par le Prince aux autres Etats ; peut-être exclusivement à ceux de son Gouvernement : en tout cas son intention paroit avoir été de provoquer une démarche générale (voyez p. 4a5 ). Il se pour- roit bien que ce document remarquable eut été rédigé par le Com-

430

l566« te Lonk de Nassau; même il semble que les minâtes sont écrites

Novembre, P'^ ^^^* Toutefois, d'après llnstructiaii susdite, confirmée par le

témoignage de Hopper et de Bor^ le Mémoire fut envoyé comnne

jipis dm Prince, Nom avons ajouté les variantes, qui ne sont

pas sans intérêt.

Ayant par plusieurs fois considéré de par moy Testât de ce pays, ne puis délaisser à le déplorer pour les* gran- des et éndentes apparences qui se monstrent* , tendana tous à la ruine perpétuelle d'iœlluy , et tout œcy à cause de la grande diversité des opinions , qu*il y a tant au hkt de la religion, que au' politicque, et de l'autre oousté pour le peu de gens quil* y a qui font démon- stration de prendre les afiGûres généralles à coeur pour y trouTer quelque bon remède , et tel comme il oonrient pour le temps présent, le délaissant les ungs pour ne se guères' soucier des affaires, les autres à cause qulls dierchent plus leur particulier que le bien commun de la patrie, et les derniers* pour estre trop timides, n'o- sans^ dire ouyertement leur opinion pour la creinte qulla ont de perdre la bonne grâce du maistre. Et oires que j*ay différé' jusques à maintenant de mectre mon advis en avant, pour n'estre point tenu trop présumptueulx , que en ung affaire de telle importance je vouldrois estre plus saige et prétendre* plus avant que mon aage et expérience (i) ne comporte; néantmoings, votant les afihi-

(i) expérience. Le Prince d'Orange, qui avoit alors 33 ans^ qui avoit été Général en chef à 22 , depuis bien des années un

* j». t «^ C. à came des. ' G. démoiutreiit. ^ C ao gouTemement. * qu'il pr, C. de quelqQC condition qu'ils soyent^ qui prennent. ^ C. point. 6 G. antres. 7 ii'o#. méttétrt, G. et craignans de perdre la bonne grâce dn maislre» en di- ^ntlean opinions franchement. < j'm d, C. jsn'ay osé. » G. présuner.

431

tes aux extrêmes perplezitës , ayme miealx estre tenu i566. pour tel, que non pas d'acqaérir la tache de ces trois Notemiire. points susdit; ne mectant ces nx>yens que à correction de ceulz ipii en auront meilleur jugement* , ausquels {daira les amender. Considérant principalement estre le debToir d'ung chacun , soit ^ieux ou jeusne , d'ayder et assbter en une nécessité si grande , la patrie de tout son pouvoir, n'ay youlu* ny pour bon, ny pour mauvais gré passer par silence, chose que me- semble convenir en saine consdence pour le service et réputation du maître et le bien du pays; puis aussi que l'obligation d'ung vray serviteur le comande en tout temps^ , oires que pour le commencement ne soit prins de bonne part. Ainsi ^, pour commencer, me semble qu'il fauh premiè* reraent avoir ung certain but, à quoy l'on veulle ten- dre , affin que ayant fiché ce but (lequel doibt estre juste et équitable) on semecte^ hors du dangier de pou- voir errer, n'estant chose^ plus juste au monde et équi* table que de procurer^ l'honneur de Dieu , le bien et prospérité de la patrie, le service et obéyssance du maî- tre et le respect du peuple, à l'endroict de la justice et du magistmt* Pourtant ay bien voulu mectre ce^ petit discours en avant , priant ung chacun se vouloir assen- rer que ne le dis pour aultre chose que pour les rai-

des principaux personnages du Conseil d'Ëtat y et Gouyerneur de plusieurs Provinces y le Prince d*Orange craint de prétendre plus avant que son âge et expérience ne comporte. Quel exemple , quelle leçon !

' C. j. qae moj. * n'ay v. C Et que par Pod cognoistroit aussi que je vouUrois. ^ ent,t. G dt dire oTotemeDt en tout temps , sans dissimiilatioii qnelooiiqae, aa maistre , ee que troaTons estre à son aerrice. ^ C. El. ^ #. m. C. aoît. ^ C «m mendf. ' C. chercher.

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iS66« sons susdit et pour la grande affection que je porte à ce Norembre. pays , méritant plus que nul autre toute louange pour les fidèles , longues et lojaulx services par luy falotes a ses Princes et Seigneurs naturels.

Et ne fault doncques trouyer estrange, ny pour «sela prendre les armes , que plusieurs infaabitans du pays de par-deçà sont venus à' tomber à autre opinion et se dé- dairer ouvertement , Toire contre la volonté de tous ma- gistrats » puisque ce n*est chose nouvelle, ains que les histoires nous monstrent que depuis le commencement du monde telles et semblables diversités ont regaé des- soubs plusieurs* roonarches et principal soubs lesPrin- ces qui possèdent tant des royaulmes et divers pays et estats comme faict Sa Ma*' , conune aussi nous rendent les exemples modernes' bon tesmoignaige , et aultant moins ^ en ce pays icy, lequel est tellement enclavé aux aultres qui ont désjà changé de religion j que , oires que tous inhabitans ne eussiont cognaissance d'autre pour l'heure de maintenant, que de lanchienne catholioque , il ne pourroit guerre durer sans aucun changement , puisqu'on peult nullement défendre la hantise et firé- quentation des estrangiers , laquelle est tant nécessaire, si on yeult que le pays soit florissant et maintenu en son entier; mesmement aussy^ qu'on a souffert tout le temps des guerres dernières , tant au camp , que aux garnisons, les prédications en publicque , dont l'on peult facilement penser quel pied qu'il a donné aux subjects de par-deçà , et d'avoir' veu qu'on les a autrefois permis au respect de la nécessité, considérant quant et quant le peu de

* k-^ op, C à chADi^ de rdifioD. * C. tovti. 3 C. de notre tenpe. 4 C. plut, s m* a, C etde Uni plus. * iT»».-- ç«'o«.—- C. ditoonrritts qu'on ne doibc pefl prendre haolt choie qu'on.

433

jlevoir que les gens d'église et autres ayans charge des i566. âmes, ont- faict jusques à maintenant et font encore» Noveinbr«< journellement, y aocëdans plusieurs autres occasions , trop longues à réciter icy.

Mais debyons plustost penser , que avons fort bieù mérités le chastoi' présent, et rendre grâces à Dieu qu'il nous a admonesté jusques â maintenant avecques telle doulceur , nous menaçant ung plus grand coup cy-après si* ne rendons paine, puisqu'il nous donne le temps et les moiens de secourir ce povre pays , avecques telles re^ mèdes qu'on pourroit trouver estre tant pour la conscient ce, que pour le débvoir et mainlienement delà polide exécu« ^ tables, sans le traîner plus longuement ; regardans en arriè^ re de nous et nous mirant aux calamités des voisins et tous aultres' qui ont eu changement de religion, comme ^ qu'ils ont souffert la plus grande désolation^ au commen* oement et qu'ils ont tousjours remédié aux misères par contraincle et sur la fin , quand les choses estoient à l'ex- trémité et à l'abandon , après que la grande plage* estoit desjà passée, et penser qu'il nous fauldroit nécessairement venir en ces mesmes termes, en cas que n'y pourvoions de bon heure, et serons alors peult estre forcés pour' les grandes misères et calamités , et contraincts permestre chose avecq très grand intérest et préjudice des pays et diminution de l'authorité et réputation du maître.

Puis doncques qu il est plus que notoire et que ung chacun auquel Dieu a donné l'entendement, cognoit que trop qu'il fault accourrir au remède* , que nous et les

* l e.C. Ift crois. * si jmîjm. C. que toaH dm royina Ten loat le

fMijw de la Chreslientê , qui oot en c]ungea»eiit de rdtgion , ont tonajonrt eu la plu

grande finrie et plage ooonenoeiDeDt, et pxeedre coaraige. 3 D. a. paît. ^ D.

oomneot. > D. d. et d^eoidre. 6 pla*e (pUig^J. ' D. par. 8 r. D. r. Moble.

1 a8

434

i56& Estata* ddbiTfoiait ivait panipiUèreiiie^t c{U0 en géoé^ NoTanbre. commencer mectre main à Fowvre et tâcher en iH*en»er \ifiu de suplier sa Ma^ vouloir par* provision continuer ce que son Al" a permise , voyant qu'il a tant proiifSté à^ poser les âmes au cammuii peuple et finre cesser au- cunement les troubles , lesquelles fussiont d^jà du tout aflsopies.y s'il ne fiist par la dofabteqiû est que sa BKa^^vcwl* dra rëvocquer le tout, et que Ton est après de. le point plus longuement souffiîr » et^ cela pour les grandesaf^* rences des levées de gens de guerre, tant à cheval que i pied, quon£ûcticy et ailleurs; car de vouloir maintenaM mectre quelque aukre moyen en avant que les af- fections sont enoores tellement eschauflEéa et alftërés et qu'il fauldroit exécuter avecques force, oe que pouiroia causer une' nouvelle et plus grande altënition, ne tremp^ que^ pourrions tirer aucun prouffit, aina que ddmiona plustost trouver moyen de maintenir le pays en repoa et tranquillité , tant et si longuement que le bon plaLûr de sa Ma*' fust de se trouver en oe pays et donner ordre au principal, afEn que n'estant troublé , ny empescfaé d'aneur nés émotions , ny aussy de la doubte' d'ioelles, on purne tant plus librement vacquer de traictermatièBea si haultea et de telle importance de la manière qu'il appaitienL Et pour éviter le dangîer , pensant donner ordre ea rer

' Ici il y a dan* le manmseril D la note tnarginale suivante. Pour les Sio- Ifnears, dcbnions instiger les Kstats et les déclarer oavertemtnt estre oestre opi* nUm qae eal« eommeoçiMCOt à neHre bmw à Toeafre, tavt g^Mml q«*fa |miv ficiilicr, et que d*ang conuauD accord tâdiasmes toats par ensemble da sapplier Mat^. ' par trouver mcyren de. C. accorder quelque diose, fust ce PeatreCen'e- meotou bien img auUre mojrenunt qu'il ne oausafttoovelk alténtiom et qu'il puisse sanrir en preaier lien pour. 3 D. à birt p.^et eeek, et ab. «fc. •— D. oir de vosbir nestre quelques antres ssoiens en ivant. ^ une gr, D. qatlqui. * D. q«Vft. ' C, crainte.

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medier d*uQg ooustely perdrions plus de Taultre et ainsy i566. nous consumerions de peu à peu qu'il n'y auroit après Novembre. i|ul moyen de secours , ny de remède ; car il fauldroit à mon adm plus que an et jour devant qu'on aura dé- cidée la cause principale et prins une resolution arrestée, si l'on ne yeult négotier arecq le soing requis.

Pour venir doncques au principal, ne trouve la situa- tion de ce pays estre telle , ny le temps présent le vouloir permectre, que nous puissions faire ung monde à part, aina qu'il nous fauldra vivre avecq les rivans , et ce pays plus que^ nul aultre en toute laChrestienté, nous accommodant' nos voisins aultant que faire se pourra.

Et comme il nous est plus duisable d'estre joincts avecques l'Empire, que non paâ avecques aucun aultre pays,mesmemement estant le Roy comprins aux sessions et comributions du dit Empire , me semble que nous nous debvrions tenir conformes aux institutions d'icelluy^ aultant que faire se pourroit avecq saine conscience et réputation de sa Ma*' (oires qae sa Jlh^ n'a que faire d'user de loy ou advis d'aultruy, sinon de faire des or^ donnances en son pays telles comme bon luy semblera) , ce"* que ne seroit aucunement diminué l'authorité du maitre, ains^ servirait grandement à l'augmentation d'icel- le et bien de notre pays, si sa Ma^ Impériale fut^ servy de y intercéder et que par son intercession on pourroit venir à ung perdon général de toutes choses passées, oultre ce^ que sa Ma*' Impi* , comme celluy qui a bonne cognoissance des humeurs de tous les Princes et estats de TEmpire, pourroit mectre tels moyens en avant, qui

D. «. avec. >«»<--> ains. -^ C. si semble il tontestois qne. ^ D. a. qu'il ^/ut interc. C. et D. se voaisust cntVcposcr. * C, et D. rocsmcinent.

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i566. pour ladvenir pourrcHent servir à une entière padSca- Novembre. tion , point seullement de ce pays , ains de tout TEmpi- re ; de quoy pourrions recevoir ung prouffit inestimable; car , si les^ moyens peuvent aucunement estre dressées avecq leur advis , ne fais double qu'on pourroit aysément entrer avecque toute l'Empire en une confédération el li- gue perpétuelle contre tous ceulx qui vouldriont enva* bir ce pays , et cela à cause qu'il les importe pour les grands proufSts qu'ils tirent de la fréquentation et han- tise de ce pays, estant en' repos', et pour estre hors de la double et dif&dence des practiques de ces grandes le- vées.

""De l'autre coustel semble qu'il y a aucuns moyens par lesquels on pourrast remectre les affiiires au repos et pa- cification générale, desquels en mectray quelques ungs en avant, et pourrast on choisir le plus propre et celluy qu'on estimera pouvoir servir de remède. I. Et avons en premier lieu le moyen des forces pour

empescb^ les presches et TeKerdce de la religion, a. De bannier tous ceulx qui sentent mal de nostre rdi»

gion en confisquant leurs biens. 3. De permectre liberté de conscience, et que œax qui

se vouldriont contenter de cela, se pourriont retirer

en dedans certaines termes , leur laissant suyvre l'usu-

fruict de leurs biens. 4* De permectre aucun exercice de religion , et ordonner

en chacune province certains lieux pour cela. 5. De laisser au chois de chacune ville , Seigneur ou gen-

' D à ^ jéu liea de cet alinéa , D. pour metLre doDoqaet les ebotei MlicrrenicBt aalz termes qa'ilcoDTient, faoldrt oberdier qoelquesaoyeuS) cooMiie il sflnMeqa'îl ja plDsieurs, dcsqoe!s il fnaldra choisir le plos propie et eànj qui sevUeni ectre eiécatabic.

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tilhommei ayant haulte justice d'avoir, exercice de reli- t566. gion ou point. Novembre.

6. De permectre seuUement la Confession d*Augspurg , défendant toutes aultres religions ^ sinon laissant la Catholicque en son entier y sans troubler ceulx qui ▼ouldroient estre dloelle.

7. De permectre, oultre l'anchtenne et Catholicque, les deux , c'est à dire, la Confession et celle de Calvin, comme on a faict jusques à maintenant , tant et si lon- guement que le différent soit vuydé entre eulx*

Et quand au premier point, touchant les forces, ne trouve qu on en puisse tirer aucun proufBt , tant pour le peu de durée que tel gouvernement a , que pour les grands dangiers et inconvéniens qui en peuvent soudre, car on ne peult user de la voye de forces , qu'on ne se serve des soldats et gens estrangiers, lesquels ne portent aucune affection au pays, ains viennent tant seullement pour les grandes soldées et prouffits particuliers, et tireront grandes sommes des deniers hors, foulderont lepouvre homme, molesteront aussi tost les bons et innocens que les coulpables , sans respect quelconque ; seront cause que les marchans , tant estrangier que oeulx du pays , se retireront quand et leur richesses, comme on a bien veu qu ils ont aultrefois voulu faire pour moindres occasions, comme pour Terection de l'inquisition , des nouveaux é^è- chées' et semblables nouvellités; empêcheront qu on ne pourra s^ bien résister au Turcq qui* a desjà prins ung si grand piet sur les frontières , pour, la grande , défidence que les voisins , Princes et estais de l'Empire, pourroient concevoir , et ne gaignerast on aultre chose que de faire

' D. ETcsqaes. ^ 7M1 p. concevoir. D. et mooTeront grindcs dcIBdonces des voisins.

4^8

1 566. cesser quelque temps ces prescfaes pubUcques , mais quand Nov«nlH%. aux conventicules^ ne pourra guère servir, puisqu'on a veu le peu qu on a proufiSté pardeçà' par Textréme force et rigoureuse exécution; enfin ne serviront d'aultre cho- se 9 que* dappaiser et contenter l'ire du Roy et pour sa> tisfaire aux appétits et envies d'aucuns particuliers , les- quels, estant mari du bien et prospérité du pays , ne tâ- chent que de se venger et d'avoir charge pour flaire leur main aux despens d'aultruy , ne se soucyans que le pays soyt ruyné à jamais , et qu'ils seront cause de la crierie et lamentation de tant de mille de violement des £nnmes et des filles et de la pouvreté de ceulx qui resteront , les- quels sans faulte demanderont vengeance à Dieu*

Quand au deuxiesme, oires qu'il semble raisonable, pour estre le subject obligé de porter padement toutes les ordonnances et commandemens du maître , si est ce toutefois que l'on peult facilement considérer qu'il âche^ roit merveilleusement plusieurs de abandonner tout leur bien , et aymeront mieulx de souf&ir la mort que de laisser^ leur religion et patrie , descMte que retomberions au mesme inconvénient que dessus , qu'il fauldra prendre les armes. Oultre ce que serons par quicte d'une granr de multitude des inhabitans et voire des principaulx, des- quels dépend la manifacture , sans laquelle le pays vien^^ droit à néant, pour estre le marché de toute la Chrestienté^ lequel ne se pouroit maintenir , si ce n'est par la multitu* de du peuple, aultrement la place du marché demeure- rast bien , mais personne n'y viendra , de façon que le

' p. par C, D. beaucoup des années en ça avecqnés ceste. * que roi. C. dan dcn Kônig scinen malt zae(appaiser) kaelen. Le motap^ûaerêst éeriiaa du' sus de kaden. ' d, l. C. d'nbandanner.

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peuple qui i^estera ne se pourra maintenir ^ n'estant au i506. pays tel croissant pour le nourrir. Novembre.

Le troisième seroit encores plus raisonable ; mais se* sera le vray moyen , voyant que les choses sont venus desjà si avant (t) entre les inliabitans du pays de toute* HK^te de gens, de nourrir pardeçà toutes les sectes et hé- résies du monde y meotre la reste en ung athéisme y qui ne peult oaus^ que désobéissance sans aucun respect, puis- t{u on ' scait qye ceull qui sentent mal de la religion ca- tholioque ne Vouldriont jamais avoir affaire en nos ëgK- ^f% et mourefont tous ces gens comme bestes brutes ; ainsi tbttibèrotas^ au lieu d'atoir mis le remède, an plus grand tnal (a).

Quand à pennectre quelque exercice de la religion, Bcsit fort l»en que Sa Ma*^ n'y viendra jamais volontiers , et qu'elle aymera mieuk perdre une grande partie de 0Ba pays , que de faire diose que pourroit tendre au préjudice de la religion anchienne , mesmement que au-

(i) si avant. £n effet les choses «voient marché; car en mai c'étoit tout ce qu'on osoit demander: « Dat een iegelyc sal » moegen leven , naer 't getuîgen van synder conscientie , bînnen

* synen huyse. » Te Water^ IV. t38.

(a) maL C'est ainsi qu'en Fraiicef en i36à-y. on répondoil, d'après les avis du Chancelier de l'Hôpital ^ aux fougueux Catho- liques : c Die Aufgabe sey gewesen aus mehren Uebeln das klein- » ste zu wâhlen ; und weil nun die Ausrottung der Buguenotten » ungerechty ja unmÔglich erscheine , und eine vôllîge verweige- » rung ailes Gottesdienstes zum Àtheismus fûhre, so musse nian > » bis zu voltiger Aussohnung, zwey Kirchen nebeneinander dul-

* den. » V, iiatanery Gâseh, Biir^ II. ftao.

' puisque on gr.mal, C. car repousserons le venin et le chancre dedans le corpst.

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1-S66. CUB9 grands potentats seront de la nesme opinion , et Novembre, tout son Conseil, tant d'Espaigne, que de pardeçà, ne seront jamais de cest advis^ les ungs pour leur particu- lier, les aultres pour point cognoistre les humeurs des inhabitans de pardeçà, ny la situation du pays: mais voyant le pouvre pays tant malade et prest pour se per- dre , me semble qu il fault regarder en arrière de soy et veoir de quelle recepte que nos voisins , estant attaincts du mesme mal, en ont usé; car encores qu*il ont essayé tous les moyens du monde pour éviter quelque esLerdoe d'aultre religion, ont esté contraints à la fin avecque$ force , puisqu'il n y avoit remède de chasser ces opinions hors des entendemens de ces gens , de permectre quel- que chose , et le tout pour éviter plus grand mal , voire rentière ruine de tous les gouverneurs et policies, et con- sidérer principalement quels voisins que nous avons, et que Sa Ma*^, estant Prince tant puissant, ne peult jamais estreasseurée d'une paix certaine aveoques eulx, et' que advenant une guerre, nos ennemis se pourriont servir des bannis , lesquels ayans cognoissance des secrets du pays , les pourront rendre grand service et cela avecques tant plus grande affection , pour l'espoir qu'ils auriont de retourner à leur bien; d'aultre part, que serions bien mal asseurés de ceulx qui demeureront dans le pays avecques contrainte, sachans la grande peste que c'est quand il y a un traistre dans une ville ou camp et les dangiers qu'on passe pour le mal qu'il peult faire. Je laisse doncques penser en quel hazard qu'on seroit, ve- nant une guerre , de plusieurs inconvéniens , car aurions i'enneniys devant, derrière, voire parmy nous , et ast on

I C. e. à cr«indr«.

441 -

de tous temps expérimenté, qiie diose contndnte cer- i566« che toosjours tempa et lieu pour s'en desvelopper et NoTemlnrs. pxindipalenient au faict de conscience.

A raison de quoy et pour éviter tous ces maulx et in* coiivéniens^ ne scaurois estre d'aultre opinion, sinon de mectre en ayant à Sa Ma^ dès maintenant, de vou- loir adviser sur le 4* ^ S®' article et prendre ung de oeulx là, ayecque telle limitation que"* Sa Ma*' pourroyt faire adjoindre; car y ayant pensé, discourru au long le tout et pesé Tung et Faultre, ne scaurois en vérité trou- yet aultre moyen que ung des dit^ poincts pour faire une fois fin de tous ces misères et remectre les choses à qudque repos, s'approcbant le plus près que^ faire se pourroit, à l'Empire, bien entendu qu'on ne toucheroit nullement aux biens , personnes ou églises Catholicques , sinon les laisser en leur entier , sans y faire aucun chan- gement, et semble qu'on gaignera beaucoup plus par ces moyens^ que non pas par les forces ou rigeur, oires^ qu'on pourroit alléguer, que personne* ne scauroit mectre à Sa Ma^ tels moyens en avant sans blesser sa' conscience, ny Sa Ma*< moings les souffirir* sans &ire directement contre la siene; si ùlvIi il toutesfois penser qu'il ne comple* aucunement de laisser perdre etruyner ung tel pays, et que ce seroit la plus gran- de charge de conscience du monde (i) , tant pour Sa Ma^, dessoubs l'obéissance de qui Dieu l'a constitué, que

(i) Ici le MS. C commence à beaucoup différer: voyes cUaprès»

C 4. 5. 6. 7. , pÊ&'^amir^^'-C, qa'oiitroiiteroit requise; car pour faire une diOM fiable et de durée. 3 dii repcs, Ci quatre deraiers points. ^ qme à.— qu'on poarroît anli façons de ritré de V. ' C II est vray. ^ C. les estais. 7 C. leur. ^ C. accorder. ^ oonvient.

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tSôS. potit «^euli qui Mmt oblige de remdndtrar à Sa Hi^ e& N«yviHiilMii. i|ué convient pour k oouservattoii d*icellny pays^ d'eir avoir aultre soing et le laisser au perU de se perdre; xmt c*est chose asseurëe ^iie^ si le pays est une fi^s perdu, que la religion anchienne sera en grand hazard , sans espoir aussi de la recouvrir si tost ,et sera' ^ à mon jugement, moindre charge de conscience d'accorder quelque exsiS dce de religion limité , comme dict est ^ que non pas de venir à ces extrémités et remèdes mal asseutées et par éàtre cause d*une si grande effusion de sang , tant d'ung cousté que de l'autre^ et de plusieurs aultres maulx imm- mérables*

El ne debvToit on &irè grande difficulté, à mon advis, en ce temps tourbulent , de soufiHr aucunement quelque eterdse d'aultre religion que la nostre , moyennant quil peult servir de remède, puisqu'il est certain que taulle» secte, ny opinion sinistre peult estre de durée, ayftttt mesmement Fevemple de la secte d'Arius et aultres er> reurs devant les yeulx: lesquelles, oires qu'dles edtiont condamnés et rejectées pous méchantes, si ne furent el- les pas toutes fois contraintes par force , pour éviter plus grand inconvénient; ains pour h 'estre de Dieu, après avoir bien durées , ont esté supprimées i la fin et aboliea par la diligence, soing", debvoii^ et bonne doctrine des gens scavans et experts aut escriptures sainctes, sans ' aultre force et avecques très grande corrobération de la yraye religion chrestienne.

Voyant doncques que une grande partie de nostre peuple si est adonné à autres opinions^ que sa Ma*^ n'en* tend vouloir endurer pardeçà , et qu'ils les prennent telle-

' D. teroit.

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mont au omxc^ qu'ils iront pluMOM au bout da tnondd, t56& Toire bazarderont leur propre Tie> que de se làkaér Noircmbre. contraindre à faire cbose qu'ils estimeront estre contrai- re à leur dit opinions, fSauldroit mieulz d'user pluitost des mesmes remèdes, comme on a faiot en ce temps là, et mectre tel ordre, afiin qu'on puisse remectre les des- Toyës avec le temps en ' droict chemin , comme ne fiûot doubte que ajsément se pourra faire, moyennant que oeulx qui en ont la charge, veullent rendre tel debTOÎr oomme ils sont obligés , et acquerra Sa Ma^ par une louange et réputation non pareille et accroistra la bonne renommée qu'elle a eu toute sa yied'estre Prince béning , gaigneralé ceur de ses subjects, mectra ses estats à repos , et sera sans faulte plus respectée et obéye qu'elle tie fbst oncques, et Sa Bla*^ en vouldroit user aultrement , serons nous aultres (pour l'avoir ouvertement remonstré, tout ainsi que le trouvons en saine conscience , et faiet nostre debvoir) déchargés devant Dieu et devant le monde*.

Ce qui suit est ladouble eontinuation (voyez la remarque p^ 44 ^O du Manuscrit C. La première se trouve en margeu

Car, estant le pays perdu, la religion seroit bien perdue et sans espoir de le jamais recouvrir, et que Seroit moin- dre charge de conscience d'accorder quelque exercice de la religion limité, et que Sa Ma^ serast cause de plus grands perdition des âmes^ tant d'ung cousté que d'aul- tre, en usant des forces, que non pas en permettant quel- que chose, comme dict est, et ne peult faillir que les sectes et sinistres opinions se perderont d'eulx mesmes, com-

* D. au ^D. m. le remettant à Lay d'en ordonner selon si Toloiinté diTÎne.

444

*

i66Ç« me on aveudutamp^des Arius, quia duré et anireB plu- Novenbr». ûeurs, lequelles eslaiit par la diligence et debrw et bone doctrine des gens d'église et scayans desooo- ▼ertes et congnues et par ces moiens remis au droit chemin. Parquoyfauldia plustost user des mesmes voies, et gaignerast Sa Ma^ une réputation perpétuelle derant touts autres Potentats , d'ayoyr remédié touu ces maulx par douceur et avoir par effectué plus que les autres n'ont sceu fidre avecques leurs forces, qui servirast pour augmenter la bonne renommée que Sa Ma# ast de longtemps d'estre Prince béning.

Mais puisque nostre religion est tant ancienne et de si longtemps approuvée et obserrée, ne fruit estre mari d*estre assalli daultres opinions, ains estre bien aise de avoir acquis lopportunité de pouvoir monstrer devant tout le monde la nostre estre la mieulz fondée, et que pourrions confondre les adversaires avecques toute doul- ceur, sans vouloir défendre notre querele à coups de points ' et avecques armes , comme font les Turcqs Ethni- ques* et touts ceulx qui se sentent en leur cause mal fon- dée. De admirer aussi l'exemple de l'Empereur Constantin, appelle le Grand, desoubs lequel se leva la secte Ariane, laquelle s'advenca de telle façon qu'il y eust des Honar- ches , Princes, Eve&ques et aultres gens prindpaulx, et du- ra trois cens ans ; toutesfob, pour n'estre de Dieu , cessa d'elle mesme sans aulcunes forces. Ainsi voiant que nos- tre peuple ast conceu des divers opinions en la teste, les- quels ne se peuvent arracher, sinon par milieures et à longuesse de temps, pourrions user des mesmes remè-

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des, et aiant remis nostre peuple à repos et après i|$tre iS66.' asseuré d'une obéissenoe quant au £dct poUiûque , les NoTembre. laissants ayecques leurs opinions et aulcung exercice limité , on les pourroit rammener au droit chemin avec- ques le debroir, soing et diligance que ceulx qui ont diarge des âmes et qui ont la doctrine et exemples des escritures sainctes: car, si (i) leur opinions sont mauTaises et fiiulses, se fonderont comme la naige au soleil, avecques leur très grande honte et ingnominie et contre Thonneur et corroboration delà nostre.

Voici encore quelques pages écrites par le G>iiite Louis ; sans date et sous le titre suivant : « Mémoire d'aulcufigs articles qui semblent » avoir esté occasion de la diffideoce et soupson que Son Alt. penlt » avoir conçue de ses subjectsde pardecà.Et les subjectsà rencontre » sa Bla*^. Item\eè raisons da désordre de ce temps à présent en 9 ses pais. ^Ttercement et pour le dernier le remède pour redresser » les deux' poincts icy devant. » C'est le commencement d'nn Discours du méme^enre que celui que noua venons de donner»

Premièrement il est notoire quelle grande afiPectioii et amour les princes naturels de ces pays ont tousjours por- tes à leurs subjects et vassaulx, et ayecques quels beaulx et grands privilèges et honneste liberté ils ont doué les dicts pais, qui n*ast pas seulement esté occasion de aug- menter les pais en toute grandeur et opulence , mais ren- dre les subjects esclp.yes d*une affection , amour et fidé- lité vers leur Princes , dont est procédé, oires que lesdits Princes n*estiont de tout à équaler aulx forces de leurs Toîsins et grans ennemis quils ont eu, quils ont toutes- fois maintenus contre touts et défendus leurs subjects de

(i) sL Conjonction conditùmellej employée aussi par le sage Gamaliel : Actes d, Ap, eb. 6. v. 38^

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iS66« toi|i|is iavamns , 9««ia que leur» emifiniit ont fumi» aoeu Ifayeiiriv^ iivoir grand avantage aur eulsi «I le tout pcmr W muI axaour et fidélité de leura stibjecta,

E( pour qa faire longue lecîte du passé, Fou peult hà* lemeDt voire qi«el devoir qu'ik ont faiots à l'Empeieur Charles de tjrès haulte mémoire aulx dernières guerres de piffdi^à y Umt que par le mesme jugement de sa ditte Ma^ ift la Bjeui0 (i) fust estîmé une chose mal possible que ses estati d*icy se pqurriont plus maintenir contre les forces d*ung Roy de FrancQ, tant pour la grande perte qu'ils firent au commeneement des navires surprinses^ que de la grande inondation de Féaux', aussi pour les grandes domages soufferts d'ung' coustétant des enemis corne pour le passage , foules et mangeries de nous genz de guerre , . mesmes et aussi pour la perte de tant de pîoniers et cfaevaulx de l 'artillerie et munition.

fin oultre pour les grandes et esEcessives aides lesqudz ils aviont librement accordés à sa dite Ma*', semblable- ment tant des prêts et obligations particulières.

Que fust cause que jugent sa ditte Afa^ n estre possi* Ue de se pouvoyr plus longement maintenir y et qu'ih aviont plus faict que ne poioint' porter, se délibéra de Ven aller en Espaigne et laisser icy le Roy son filz , leur recommendant son filz et les requirent de vouloir ensuiirre la mesme affection à Tandroit de 1 uy , et les remerciant aveo- ques larmes de tant de devoirs qu ilz aviont usé env^s luj. Enchergant réciproquement à son fils de les ain^r et en- tièrement se confier en eulx , les gouvernant en toute doul* ceur. Ainsi que tels bons et loiaulx vassaulx méritoiut*

(i) Kwie. Marie y Reine de Hongrie.

da (7), * pWToieat.

447

I

Ce que Sa Ma^^ pramîet et ne 9iimj»t eeiikmeiB^ le |566, oommaBdement ei admonîtioii de «on père , aina dEfe^^ lYovçmbr^ QQiiime Prince douloe el de^ aon naturel béning (i), de lea (çouveroer el maintenir aTecquea une confidence taai; amiable, de Borte qu'il fiât ineoAtinent ung Conaeil d'ea»* tat deaouba Tobéiasanoe de Mena' le Duc de Savoj^ il ordonna la plus grande part des Gouveraeurt et chevalliers de son ordre, ce qui amma teUement touta ifa aubjects de pardeçà , que proposant Sa Ma^ la néees- ailé en laqudJe il te trouYoit y les requirant de luy toiv« loir assister de mesme affection comme ils aviont &iQia aux prédécesseurs , et Toianta aveques quel amours et sellicitude que Sa Ma^, sensespargner sa propre persone^ •mbrassoit les affaires pour défendre les pais des iuT^** amos des ennemis , et la fiance qu'il avoit auU sing^ieura et estata, remettant entre leurs mains d'aviser }ea Bioi«Ds tels comme ils trouveroint estre requist ; l^i^ donna uiig tel courage, qu'ils s'efifordont de faire une diiose tant dififidUe et quasi impossible legiere et bien possible, et par edmmung assamblëe des estais accorda- pent telle somme dont Sa Ma^ eust tant de victoires et une réputation à jamais. En quoy les singeurs et gentisn komes firent tel devoir tant de leur bien que de leur eorpa , oome il est notoire»

Et ne monstra pas seulement sa ditte Ma*^ teste [con* (i) béuiag. Le chapitre de la Toison d'or (et d^ns d^ rémnîqiiA pareilles oiei avoit coutuyie de dire très libreipent aux Princes leurs véprit^J « ^ouva que Philippe II réunissait plusieurs bonnes quali- » tés y et nommément qu'il était clément, affable , magnanime, hum- » ble , libéral, et grand justicier, yt* Histoire de V ordre de la Toison d'Or peur M.de Beiffenberg ÇJwun^ d. Savons f i834,p> 5^.) Voyez aussi ci-dessus , p. 443, 1. la. 444» 1* xx» ^P* 448> !• 10, i3.

448

i566* sdniiigté']bënévolenoe à ses subjeots , mais aussi à toats Nofembre, estnngiers dont il poioit biai vanter que c'estoit le Àrinoe le plus voulu , craingt et redoubtë. Que fîist aussi cause que Sa Ma*' parvient tant plus Ceicilenient à ane pais tant favorable, scadiants les ennemis que se condui- sant Sa Bla*' en ceste confidence envers ses subjects et ai la grande douloeur et familiarité aveoques les estrangiers, ils le teniont pour invincible.

Hais si on Toseroit dire que Dieu , envieulx de tant de bien que ces pais aviont d*avoir recouvert ung tel Prince, ou pour nous chastier de nous grands péchés, resusci- ta quelques envieulx de nostre félicité et de Tamour et affection que Sa Ma^ nous portoit, mesmes par le dd>- voir de ses subjects de pardeçà il avoit recouvert une re* nommée immortelle, non seulement en ces pais, mais par tout le monde ; lesquels commençarent luy impiûner que le bon ordre qu'il avoit donné au gouvernemoit des aCEfliires de pardeçà, estbit entièrement contre son aucto- rité. En oultre luy metantz plusieurs inventions en avant pour recouvrir deniers , jamais veu ne usité pardeçà»

Itemy voiants que le pais estant si dénué et dépourveu, tant de l'argent que des moiens, luy persuadoint qu'il les pom> roit mettre en tel règle comme il luy plairoiL Et qu'il falloit mieulx n'avoir aulcung pais que d'en posséder aveques si grandes libertés, à cause qu'il se fiiUoit rapporter tousjours k la discrétion de se^ estats , en temps de nécessité.

Item y de mettre estrangiers aulx fortresses et cela pour tant mieulx tenir en subjection ceulx qui vouldriont contredire à l'ordre de leurs envieulx.

t oootionislé (?) pow cootiniiité, comma maaraittSé pmr ndcfiaiioeté fS. JE, m, p, ê, durant tout cet espace de tempe).

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Aussi qu'il n*estoit pas séant à ung tel Prince d*avoir i566. ung tel Conseil de tant de Gouvemeurs et chevalliers de Novembre. Tordre , ains qu'il luy appartenoit de commender absolute- ment sans avoir Conseil [famie] en ne prenant advis sinon de ceulx qui lui plairoint.

De luy firent entièrement desgouster l'assemblée des es- tatS'^énéraulx , allégants que c estoit de le mettre en tutelle et luy oster touts moiens de pouvoir commander pardeçà.

Semblablementde mestre discorde et envie entre les Sin- geurs y en faisant bone chière à aulcungs , pour , intromes- tre ceste envie et par cela oster toute unanimité et accord ; et en cas que Sa Ma^ ne fisse cela, qu elle poioit bien faire son conte qu'elle ne jouiroit pas longuement de ses pais.

Ce que venant en congnoissance des subjects , par ce que plusieurs ministres teniont ouvertement tels et semblables propos y pensants desjà avoir mis toutes les choses en ces termes ci-dessus , pour avoir faict venir une Princesse parente de Sa Ma^, qu'ils scaviont qu'elle seroit respectée , comme la raison le veult , et que sur son auc- torité les envieulx estants unis, ceulx qui estiont mis au principal gouvernement , eussiont peu introduire les cho- ses selon le desseing qu'ils aviont imprimés à Sa Ma''. Et sur ceste vaine espérance firent partir le Roy sens don- ner nul ordre que ce fust , qui eusse toutesfois esté fort nécessaire et bien requis , scachant que par longues guer- res il ne amènent quant et eulx sinon grand dessordre en toutes républicques , soint sie bien ordonnés qu'ils pour- riont. Mesmement demeurants les gens de guerre sens estre paies , les villes mal basties et munies , nul argent et moins de crédict, touts estats et villes chargez et du tout en arrière , et beaucop des gens mal contentz de

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1 566. leur bien gasté , perdu , et entièrement ruine tant des amis Novembre, quedesenemis; avecque le temps promettants de bien faire exécuter leurs mis en avant. Ainsi pour le premier firent tant que Sa Ma*^ se resolvast de laisser icy les Espangnols sur prétextde soulager le pais de Tentretenement des guar- nisons ordinaires , ce qui causa incontinent une grande soupson au pais , comme si Sa Ma*' n'avoit aulcune fiance à ses subjects, daultre part quils craindiont qu'ils pour- roint estre traictés en la subjection d'Italie , ou tomber en aultre servitude , comme eulx mesmes le disiont bien ouvertement, par les estats, craindantz ces incon- véniens , furent esmeus de faire requeste à Sa Ma*^ pour en estre quiets, ce que les envieulx prindront inconti- nent à leur avantage, mettant en la teste deSaMa*^ qu icelle s'apperçoit asteure par - expérience ce que eulx aviont préveus et discourru à icelle piir ci devant, que les estats contrediriont à tout propos au désir et vo- lunté de Sa Ma*^ £t que pourtant il fauldroit chercher tous moiens pour les brider sens leur laisser tant de li- berté, et sur toutes choses rompre ceste généralité.

Et come ilz veioint que cela ne se poioit practiquer avecques le consentement des estats , donnirent. . '

t LETTRE CCXXXVIL

Prince d'Orange au Landgrave Guillaume de Hesse. Ses intentions relatiifement au Duc de Saxe- fF'eimar; motifs qui l empêchent de se déclarer pour la Confes* sion djiugsbourg; dangers des Pays-Bas.

.... Erstlich sovil unsern vorschlag mit den Herzogen

l'écrit (OU, peut'être la copie atUographe) en est resté Ih. On Ut rncore en marge: aveugler les Singneurfl, les mettre mal aveques le penplc.

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xu Sachscn-Weîmar belangt, so versehen wir uns e? i566. werde Graff Ludwîg zuw Wittgenstain E, lu andersnit be- Novembre, riclit haben dan das solichs toi allen dingen mit rath und Torwiszen des hernn Churfûrsten beschehen und zn sei^ ner 6n. gefallen und guttdûncken stehen solte, ob solicbs furters bei dem Herzogen zuw Weimar gesucht werden oder binderpleiben solte. Dan dieweill wir in er-> fahrung kommen weren , wie uns dan auch E. L. zuge- scbriben, das die misverstande zwûschent' baiden Gbur- und fûrstliche heuszem zu Sachssen je lengder je un-* freundlicber wurden , so haben wir die vorsorg getra^ gen es mochten etwan frembde Potentaten die Herzogen zuw Weimar und iren anbang in dieszer unruhiger zeitt ahn sich ziehen und sië also in solcher unfreundschafFt und wiederwillen lengder erhalten und stercken. Damit nuhn solchem vorkbomroen , auch die irrungen wieder in einen guten verstandt und betrawen gebracht wûrden, so haben wir baiden Heuszern zuw eherenund gutem ausz friediiebenden getrewen gemuet, ufF solche wege und mittel gedachtund dieselbigen vorgeschiagen , wie sie, unsers einfalten , nach gelegenheit dieszer zeitt etiicher maszen verglichen und kûn£Ptig wiederumb beszer be- freundet und verainigett werden mochten. Doch ist unser gemuet und maynung nicht geweszen das solichs , son- der E. L. und Ires herm Yattern und fûrnemblich des herm Churfûrsten rath und Torwiszen , gewerben werden oder beschehen solte. So hatt uns auch under andern hierzue bewegt , das , durch solche reconciliation und versonung , ander (rembden Potentaten und unruhiger leuthe gehaimbe practiken und anschlage, die sie dem

' zwiscbea.

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1 566. hailigen Reich, auch diszen landen , der gemeinen Chri&t. Novembre, lichen Relligion halben , zuwieder treiben j gehindert und denselben gewehret werden niochte. Das also ufF allewe- ge Yon uns nichts anders als b<^stendige freundschafft und ai- lenthalben ruhe und frieden bedacht und gesuchtist wor- den. Da nuhn £. L. diesze sachen anders hetten ein- genhommen und vermeinten der herr Churfurst wurde sie etwan auch also ver^tanden haben , nemblichen das wir, hinder seiner Gn. Torwiszen, mit derselben wie- derthail etwas hetten handlen laszen wollen , so bitten wir freundlichy da E. L. solichs yorkhommen wùrde ^ das £• L. der sachen zu gutem ire Gn. dahien be- richten helfFen wollen, wie wir £. L. itzo vermeldet haben, dan wir wolten uns ungem mit seiner Gn. wiederthaill , ohn derselben rath und bewilligung, in einige handlung einlaszen , nachdemmahl wir uns schul- dig erkhennen und anders nichts begeren, dan seiner Gn. aile dhienst und wolgefâlUgen willen zu erzaigen , auch seine Gn. ungern ursach geben wolten, das sie solche yermutungen von uns gewinnen solten* . . .

Was uns dan E. L. der Predikanten halben vorge- schlagen , das befinden wir woU und treulich gerathen , und wolten das wir s dahien befïirdem'und brengen konthen. Es beruffen sich aber die Predicanten uff die erste Augspûrgische Confeszîon, die weilendt Kaiser Karo- lus dem fûnfiften von den Ghur-und Fûrsten zuw Augs- pûrgh in originali ist ûberandwortt werden , und berûh- men sich das sie dieselbig lauter und rein dociren und bekhennen (i) jand wollen dabey und denn Propheti-

(i) bekhennen. C'est ainsi que l'Electeur Palatin approuvoit

453

schen und Apostolischen schrifïten , auch dem Symbolo i56*6. Atfianasu und was ferner inn denn ersten vieren Conctliis Novembre-, nach eynander bestettigt werden ist, stehen und pl^iben und mit Lheiner weittern Apologien oder erkierungen zuthun haben. Sie wollen auch keine Cerenionien , nocli dennahmen der Augspûrgischen Gonfeszlon gebrauchen ^ auch die Apologiam so der Augspûrgischen Confeszion angehefftet, nit ahnemen, noch sich nach derselben richten. Das wir besorgen , dieweill wir uns hiebevhor hiemit mehrmals bemûhet haben und nichts erhalten konnen^ sie werden nachmals von solicher opinion schwerlich zu bringen sein. Und ist laider zu erbarmen dasz diesze hehrliche und schone landen umb solicher ursachen willent so jammerlich ûberzogen und verderbet werden sollen , da sie doch sunst der Kon. Mat. , aïs irem angebomen herm, aile gehorsame treuw, volge, und dhienst zu erzaigen geneigt seint. Und solten diésze lan- den, solcher ursachen willent so erbarmlîchen verhehe- ret^ auch in schwerer dhienstbarkeit gestecket, und dem Babstumb uffs new underwùrffîg gemacht werden, so haben £. L. vernûnflPtig abzunehmen zuw was abbruch solichsdemgantzenheiligen Reich Teutscher Nation und allen umliegenden Reichen und landen gereichen , auch was der Augspûrgischen Confeszion verwanten Chur-, Fûrsten und Stenden vor ein nachtheil und verkleinerung hiedurch cndstehen wurde. Derwegen deucht uns, uflf E. L, verbeszerung, hoch vonnothen und gerathen sein dasz sich £. L. und ander Ghur-und fûrsten diszer sachen und landen bei zeitten undemhemmen und solchen hoch be-

aussi la Confession d*Augsbourg , en désapprouvant les modifica- tions et les interprétations subséquentes.

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i566. schwerlichenkriegundbluettbatt, endtweder durch eine Novembre, gemeine vergleichuag solcher opinionen oder in ander wegen und mittellen , Torkhommen und solichs jamer- lichs verheheren und bluettrergieszen yerhûten nnd ab- wenden hûl£fen. Daran wurden £. L. vors erst ein Crût- lichs seliges werck Terrichten^ damach auch der gant- zen Cristenheit und sonderlich uns und dieszen landen eine solche gnade und freundschafft erzaigen y die wir die tag unsers lebens umb £• L. nit wiederumb yerdhienen Lonthen. Darumbbittenwir Ireundtlich E. L. wolien ir diesze hochwichtige sache mit hochstem yleysz angelegen sein laszen, und derselben also nachdencken wie E. L. ahm besten befinden , das die Ehr Gottes und gemeine rhue , friede und ainigkeit gestifftet und erhalten werden môge.

Wir bedancken uns auch kegent L. ires getrewen raths gantz freundlich , das sie vor guet angesehen und uns geschrieben haben das wir uns der religion halben erkleren und uns zur Augspiirgischen Gonfeszion of- fentlich bekhennen solten ; Und weren solichs zu thun und £• L. in dem zu yolgen woUgeneigtt , dan wir des- zelbig bey unsohnedasverlengst' bedacht : so liegt uns aber itziger zeitt im wege das wir ioi hailigen Reich und sunstet allenthalben ausgetragen und beschuidigt wer- den, das wir der Galrinischen lehrverwand seien, und haben zuw dieszer mutation und Kirchen- stûrmerey haimlichen rath und that gelanget.

Ob wir uns nuhn gleich zur Augspûrgischen Gonfes- zion erkiarten y so wûrde uns doch nit glaubt werden , sondern mûsten gleichwoU den Galvinischen nahmen

' Toriàngst.

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behalten , und wûrde uns sovil desto steiffer zugelegt i566. werden das wir aller diszes handela ein ursacher und NoTcobre. 8ti£Etergeweszen weren,und stûnde also zubeaorgendas uns und diszen lànden durch solche unser erklerung, yil mehr unraths und gefhar, als hails und gutu endaie- hen mochle.

Und mogen uns E. L. woll vertrawen, daswirder Galvinischen lehre nit zngethan, nochanhengig seint; das wir aber auch des underschiedts halben , der zwischent der Augspùrgischen Confession und Cali^imïehr ist , gem sehen solten das sie und diesze landen derhalben ûber- zogen und in ein solichs gefârlichs bluetbad gefûret wer- den solten, das bedùnckt uns auch weder recht, noch CrisUich sein(i). Derwegent wolten wir gem das dieszem underschiedt durcb guter berm und fridsamer leuthe underhandiung geholffen und aile krig und bluetvergies- zen verhûtet werden mocbten.

Fûrs ander, so hetten wir auchzu besorgen das sich khein herr mehr in diszen landen , der religion halben , erkleren, sondern hinderm strauch mochten pleiben hal- ten ; soit nuhn das beschehen , so wurden wir allain ste- hen und uff baiden , der Romischen und Galvinischen seiten , in misztrauen gerathen* Und ob uns gleich solichs woll zu bedencken stehet, so soit uns doch disze yermu- tungen Ton unser erklerung nit abhaUen , wann wir nit

(i) solten. Le Prince expose sans doute ici ses véritables sentimens. Il étoit attaché aux principes Chrétiens , à la Foi Ëv&ngélique, et ne croyoit pas que les divergences d'opinion relativement à la St^ Cène (voyez Tome I. p. m 6.) fassent un motif valable pour oublier la charité qu'on doit aux frères en Christ.

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iS66. Tiil mehr besorgten das, nachunser beschehener erkle* Novembre, rimg, die Galvinisten ander auszlendischer herm hûHF und beistandt suchen und dieselbigen ahn sich hencken ' , auch Yor sich selbst u£f ungebûrliche mîttell gedencken wurden , wie sie ire relligion mit gewaldt erhalten oder ftunst ein ander lermen anricbteo mocbten , dardurch der Kon. May. piUiche ursache gegeben wurde diesae landen und also die gemeine relligion mit gewalt zu ûbernehen und zu dempfen , dabey dan wir, aU der alzeit bey der Âugspnrgischen Confeszion gehalten , weniger nit als die anderen,doch unschuldiger weisze^ zu leiden haben wur- den. Sunsty wann es hierumb nit also, wie obbemelt , gelé- gen were, so woiten wir nichtsliebersbegeren aïs E. L. gutemund treuwen rath zu volgen, unangesehen was uns wieder die wahrheit nacbgesagt werden mocht. ' Ferner kônnen wir E. L. auch freundtlicben nit ver- halten das uns unsers gubernements yerwandten und underthan mît hochem vleysz ersucht und gebetten ha- ben das wir uns zu inen begeben und inen zu itzigen zeitten und nothen unsem rath und hûlEf mitthailen woi- ten ; welchs wir inen also uff ir Tilfaltiges ansuchen und bitten gewilligt haben. Seintalso anhero gerucket, und befinden anders nit dan das aile yerordenung ausz der spaltigen relligion , so zwùschent den Romischen und Galvinischen schwebt, endstanden ist; doch erkhennen sie sich schuldig und seint gantz willig der Kon. Mat. aile gehorsambe, volge, und dhienst, wie das getreuwen vasallen imd underthanen zu thun gebûrt , gehorsambli- chen zu leisten , ausgenhommen das inen allein die Rel- ligion und predigten frey und sicher zugelaszen werden;

' hângcn (?).

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das uns treulich laidt were das den guten und gehorsa- i566\ men leuthen, wieder ir Terdliienen, einig gewalt wîeder- Novembre fahren solte.

Dieweill wir dan in unsern gubernementen solchen gehorsamb b^nden , wie sich dan derselb auch durch aile disze landen erzaigt, und wir ûber das vembemen das sich ediche Deutsche Fiirsten mit der Ron. Mat. ein- gelaszen haben und , underm schein einer rébellion und mancherley secten , sich wieder disze landen gebranchen laszen wollen , so bedûnckt uns das yor uns das best und ratsatnbste sein solte wan wir die sachen in unsern gu- bemementen verrichtet und allen frieden und ruhe ge- stelt haben, das wir uns dieszer hendell allerdings end- schlagen und uns derselben mehr nit ahnnehmen , son- dern uns von hoif in unser hausz begebeu und unsern privât sachen obwarten und disze dinge vor segell und windt lauffiren und treiben laszen wo sie der Âlmech- tig bien [fugell*] wirdet. Dan wir ungemsehen , noch da- bey sein wolten , dasz disze gehorsame und herliche lan- den , wieder ire schuldt und verdhienst j ûberzogen und so jammerlichen verderbet werden solten (i).

(i) solten. En général il est à remarquer que le Prinee met très rarement la nécessité de mesures \iQlentes en avant : apparemment il préféroit recevoir des avis de ce genre. Toutefois il est probable qu'il songeoit de nouveau sérieusement à quitter le pays ; car la tournure des affaires et la manière d'agir de plusieurs grands per- sonnages étoient^ aussi bien que les nouvelles d'Espagne, assez pro- pres à lui donner la conviction que pour le moment il y avoit beau- coup à craindre y et presque rien à espérer. Les levées de boucliers qui bientôt après eurent lieu dans plusieurs Provinces , ne lui plurent nullement. Le Petit y i86».

» fiigcn. (?)

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1 566, Dçrhalben bitten wirE. L. ganU freundlichB vljsz sj woli Novembre, uns hierin iren getreuen rath mitzutheilen j auch ireft> freundlichen geliebten hermVatters und andererirer herm und guter freunde rath und guudûncken hierûber zu yernhemen'und uns deszen furters zu yerstendigen unbe» schwert sein : ob wir uns also verhalten und uns in un- ser piÎTat hoffhakung begeben und diesze ding fahren iaszen sollen oder nit. Das woUen wir umb £> L. , zu denen wir in dieszen zeitten und unsern nothen uiiseve fûmembste zuflucht nehmen, die tag unsers lebens hin- wieder zu yerdhienen uns beyleiszigen. Datum Utrecht ahm 5*** Novembris A"^ 66.

WlLHBLM PRIIfTZ ZIT UrANIEH.

Wir bitten auch freundiich E. L. woUe uns bey irem Hern Vatter freundlichen entschuldigen das wir S. L. dismals nit insonderhelt geschriben, dan dieweill es itzundt so gantz gefehrlich ist briefle hinausz zu bren- gen, so haben wirs gleich bey E. L. brieff bleibenlaszen. Es woUen auch E. L. ire brieff mit guten und gewiszen leuthen uns hienwieder zukhommen laszen , damit die nit zwischen wegen pleiben.

Es soll auch der Bisschoffzu Gammerich (i), wie wir

bericht seint, neuHcher tage eine lobUche thatbegangen

haben : ein bûrger zu Gammerich , der Âugspûrgischen

Confeszion verwandt , ist zu ime kommen und umb er-

laubnis , damit er sich anders wohin, seiner gelegenheit

nach , mit seinen mobilibus begeben mochte, angesucht

(i) Cammerich, L*arcfaevéque de Cambrai n'étoit guères encliD à la douceur. Tom, I. p. 1 18. Le 27 dot. le Roi d'Espagne lai écri- vît: «c Je vous recommande la continuation du bondebvoir que vous » avez tousjours fait jusqu'à cette heure. » Procès (tEgm, II. 5i i.

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haben; undals diesze ansuchung vor nùttag bescheheni x56& so soU inen der BÎASchofF uff den nachmittag seine andt- Novembre, wortt zu empfangen wiederumb beschaiden haben. Âls nuhn dergute bûrger zu angesetzter zeit wiederkommen^ sohatt im derBisschoff durch einen hencker , so er, der Bisschoff , minier zeitt zu sich beruffen , endthauben laszen. Datum ut in Ittteris*

Ahn herrn WîlhelmeD , Landtgrafeo zuw Hessen.

f LETTRE CCXXXVIII.

Le Lcmdgraife Guillaume de Hesse au Prince (TOrange* Nécessité (Vembrajfser ouvertement la Confession cCAugS' bourg; démarches auprès de V Electeur de Sojce et du Duc de Wurtemberg j etc.

Gott geb glûckundhaill alltzeit, hochgebomer Fûrst, freundlich , lieber Yetter , Schwager und Bruder. Es ist der Ton Wittichstein alhie bey uns geweszen und sein anbringen by uns gethan ; nuhn weis Gott das "wir nichts liebers wolten als das wir E. L. in den hoch beschwerli- chen sacben einen guten nûtzlichen rath geben konthen y dardurcb E. L. gebolfFen , auch die Ebr Gottes und die erweitterung des hailigen Euangelli vornemblicben mochte gefûrdert werden. Es ist aber bey uns disz auch so schwer und so gros , auch so -weittleuffig anzusehen , das wir E. L. hiemitt gewiszes nichts rathen konnen an- ders, als unser herr Yatter E. L. gerathen (i) ,neniblich :

dienoth werdeden weg weiszen,unddas E.L. in allewe-

--i ^

(i) gerathen. Voyez p. 358.

I Cette lettre étoit en eliiffrei.

460

i566. ge ire person wol vorftehe und nicht zu weitt vertrauw* Novembre. Far das ander , das R L. und Ire miUverwandten der lehr ChrisUy des hocfasten Herren, volgen, so Termuteo und besorgen wir bei uns das R L.* bei dem Khonig xu Hispanien nuhnmher eben weitt angetragen und in ver- dacht bracht seien; darumb sdiier so gutt sein solte E. L. und die andem Ire mitrerwandle herm hetCen lengder nit diszimulirt; sondem sich ofFentlicb zudem hailigen Euangelio und Augspûrgischen Confession erUert : al- so werde ohngezweiffelt Gott der Herr, der offentlich bekbandt will sein und der aile disze dinge regiert und schafFt nach Seinen gottlichen willen , zu allem ûbrigen desto mehr glûcks und seghen verleihen.

Es werden auch yil schwachglaubigen , so itzo ûber dem Nicodemiren nicht wenig geergert, desto ge- hertzter werden und mit desto groszern eifFer die reli- gion ahnnhemen und handthaben. Item , es wûrden die Chur-und Fursten der Augspûrgischen Confeszion desto williger und bereitter sein aile begerte gute befurde- rung, es sy mit yorschrifften oder sonstzuerzaigen. Vors andem were hoch vonnothen das die Leherer und predi- ger y so itzo des Ca/^//t/>mi halben so hart wieder eynan- der lauffen, reconcilijrt oder zum wenigsten dahien benihrt wurden, das man in betrachtung der itzigen sorglichen gelegenheitt und zeitten , sich des sehelten underhielte , damit di zarten Cristen dero orter nit zer» ruttet , sondem vil mehr drau£f verdacht weren , wie durch einigkeit die fûrnembste hauptpfïinten des Crist- lichen glaubes von tag zu tag erbauet werden mochten; wie E. L. solchs weitter vemûufftiglichen zu erachten , welchs villeicht diszer zeitt fùglicher nicht beschehen

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konthe, dan das inen, durch K L. und andere Irer mit*- i566. Terwandten herreu undStende^die sichzu dem hailigen Novembre. Euangelio ôfFentlich bekhennen wûrden , authoritet, j/- lentium de modo praesentiaein Coena Christi gtbielten lies- zen ( I ) und dahien geweist wurden das sie Ton solche hoch- wichtigen articullen nicht redden oderleheren auch khei- nen der phrasen ad modos alleguiren , dan die in der Hailigen SchrifFt Terieibtund gebraucht werden, welchs der hochste [veidt] ist des Cristlichen glaubens zu er- forschen , so wollen wir nit zweiffeln das woll modi zu treffen weren , das man Ton den unzeittigen und sub- tillen disputiren ablaszen und zum concordiam dencken mochte.

Was dan zeittlichen ratb betrifft, da konnen wir noch zur zeitt und bisz das wir aile umbstende und gelegen* heit beszer berioht , wenig in rathen. Es ist je wahr das sich die undertbanen nitt soUen ufflehenen y sondem in allen dingen , docb die nit jegent Gott seint , wie sollichs PauZ/uj selbst leheret, gehorsamb leisten. Welcherge- stalt und maszen aber die lande privilegirt, auch îren heiren yerbunden seien, und wie weitt sich ir gehorsamb, yermuge gedachter privilegien, erstrecken , zu dem ob sie schuldig sein sich und die îren umb der erkhanten gottlir chen warheit willen yon frembden Nationen so jammerlich brennen und brathen zu laszen, das werden EL L. und Ire mityerwandten ahm besten wiszen, desgleichen wer und welcher maszen und mit was vermûgen Ir einander

(i) Iteszen. Le Landgrave en revient à son moyen favori ; voyez Tom, I. 222. Malhearensement c'est an remède .qui n'attaque pas la source du mal. D'ailleurs on ne sauroit en faire usage au fort de la dispute ; c'est-4i-dire y lorsqu'il viendroit le plus à propos.

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tS66L zugethanund gewiltunpillichergewalt wpropulsîren(i)* Novembre. Was der Ton Wîttgenstein beim Churf. , der gesuch- tenTorbithhalben, erlangen wîrdt, gibtt diezeitt. Wir haben nit uoderlaszen , dieweill unser ber Yatter sich , neben Sachsen, aucb uf Wirtenberg referirt^ welcbs wir vertrauUch gemeltet baben woUen, an unsem Schweher den Herzogh zu Wirtenbergb, K L. b^ren nach, gelan- gen zu laszen ^ yerseben uns aucb S. L. werden sicb , daiin aile gebûbr laszen yembemen und abn gute befîlr- derung seins theils nicbts laszen mangellen,

Was der Torscblag betriflît , wie der Cburf. und der ' Herzog Hans Friedericb zu Sacbsen môcbten in eins bes- zem verstand bracbt werden , tragen wir warlicb die Torsorg es sej die yerbitterung so grosz, das scbwerlich werde ein mittel getrofFen und sie grundlicb werden Terglicben werden , dan der Cburfurst bezûcbtigt den Grumbacb und seine adherenten eînes thails bartt , das sie ine mit allerley boszen tucken nacb leib und leben getracbt baben und tracbten.

Was nubn solcbs bey dem Gburfursten vor gnten wil- len kegent sie und aile diejenigen so mit inen bandlen , gebebren kan , baben K L. woll zu eracbten und sicb znbedencken obs E. L. und Iren mityerwandten nûtzlicb oder gutt sy den Cburf. zu erzûmen und wider S. L. wil- len sicb mit inen einzulaszen , dan welcber raaszen audi dieselbigen leutbe bey vielen andem yornbemen Stenden des Reicbs verbast , tragen E. L. gleicbfals gutt wiizens*

(i) propuisiren. En effet rEvaogUe non seulement ordonne d^obéir pli|s à Dieu qu'aux hommes ; mais aussi , en prescrivant l'obéissance au Souverain , il ne défend pas d'examiner de qn^e espèce de Souveraineté il s'agit.

~ 463

NecesMiUu tamen nonpaUtur legem^ darumb hatt ftuch iS6d. UDser herr Yatter yor gut angesehen E. L. yorschlag Novemiire. dem GhurfuTsten zum wenîgsten anzuzeigen , damit man mocht Yemhemen wo L. solchs wid[errathen] , was ' «hr dan yor trost geben wiirde.

Wen's zu jengenwehr' gerathen soit, halten wir yor ge- Ynsi es solten noch woll leuthe zu bekommen sein die den Niderlendisch'en herm und stetten , sonderlich de* nen yon Antorff, dhienten: dan es haben albereitetliche, als Johan yon Ratzenbergk (i) by uns gesucht, inen der or* tern zu dhienst zu promoviren, welcher dan warlicb sehr ein ansenUcber und yersuchter man ist, und der wo]l ein thausent pferde oder zwey, wo er zu zeitten avi- sirt, konth auffbringen. Es mocbt sich auch seiner Uiein Kheiser niebt schemen inen yor einen feldtmarschalck zu gebrauchen*

Wasda belangtdeningelegtenzettel(2i),seint wirbedacht K L. gutacbten ahn unsem freundtlicben lieben Schwer and Yettem, denHerzogen zuWirtembergh, als ahn ei- nen der es in glaubens sachen treulich und wollmeinet , auch ahn Pfaltz zugelangen laszen ; ungezweifeit was die

(i) /. V, Ratzenbergk. Un de ceux qui accompagnèrent le Land- grave Philippe durant sa captivité; et quand celui-ci forma le pro- jet de s'évader, ce fut aussi à v. Ratzenberg qu'on en confia l'exécu- tion. F. Rommely PhUip d. Grosnu H. p. $44 > 54& Pins tard il fut chargé de levor des troupes pour le Prince de Condé. /. /• 588. a Pfalzgraf Wolfgàng begebrte vom Landgrafen . den Rittmel»* » ter J. V. Ratzenberg um den Hugonotten zuzuziehn. » /, /. Sgo.

(a) ZetteL Ce billet étoit apparemment relatif aux différences en- tre les Luthériens et les Calvinistes.

' Gcgcnwehr.

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i566. guUesbefurdern konnen, das werden sie nit unterlaszen. Novembre. So wolten wir auch geme alsbaldt mit iinsem gnedîgen freundtlichen gelibten herrn Vatter hievon reden und handlen. Es ist aber s. Gn. diçszer zeitt nit woll auff, sonder leibs halben unyermoglich , das wir s. G. we- der mit diszer, noch andem sachen itzo gem bemû- hen , aber zu ehister gelegenheitt wollen uns gleidiwoH bej s. G. gedencken , und was wir dameben gutes thun und befurdem konnen^ das soll ahn uns nit erwinden; imd dieweill disz ein sacb und werck Gottes ist , so woU len wir ho£Fen seine gôtlîcbe Âlmechtigkeit werde die mittel schicken die zu allen friedlichen weszen gemeiner erbarkheit undzucht, und sonderlich zu erbreitterung seines gottlichen worts dhienen und gereichen werden.

Wir haben £• JL hiebevhor zugescbrieben das nit allain in dieszen landen, sondem auch ahn andern nachgelegenen ortem yon E. L. und andem Niederlandischenherren und stetten , so der reformierten kirchen zugethan , Wartgett^ aemblich uff iedes pferdt funff gulden, ausgeben werde. Ob nuhn solichs mitt E. L. yorwiszen geschehe, das mochten wir gerne wissen ; dan da solche werbungen E. L. oder auch den andern armen Gristen der Niederlanden konthen zu gutem kommen y wolten wir nit allain durc^ die finger sehen, sondern auch zimbiiche befurderung darzu thun. Wo aber E. L. dieszer ding khein wiszen- schafït hetten, oder yermeinten das solche bewerbungen den reformirten kirchen-yerwandten zuwieder geraichen solten , were hoch yonnothen das man gute achtung daraufF bette , damit nicht etwas anders under solchem practicirt und man in gutem glauben betrogen wurde, yne etwan dergleichen mehr beschehen.

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LETTRE GCXXXIX.

Le Landgrave Guillaume de Hesse au Comte Jean de Nassau. Il désapprouve certaine justification des Con- fédérés comme trop peu eaplicite et prématurée.

Uttsem gûnstigen grusz zui^or, wolgeborner, lieber i566. Vetter und besonder. Wir habenn euer schreiben, de Novembre. dato Dillenbergh den 4^ hujus , beneben dem Scripto der Nidderburgûndischen Bundtsyerwanten Bitterschaft, entpfangen und inhaldts yerlesen. Nachdem Ir nun sol- ches ScriptihsSikex ob dasselbig inn offenenn triick zu ge- ben, unserer rathlicb bedencken bittet^ daraufF mogen wir euch gûnstiger gueter wolmeinung nicht perghen das wir solchs noch zur zeith unnd nach itziger gelegen- bait Tor gueU und nûtzlicb nicbt erachten ; dann, obne dass der stilus desselbigenn Scripti nicbt so gahr guet und yersV^ndtlich , so ist es aucb ann ime selbst , nach grosse undwicbtigkaitdes handels, etzwvLSZ Jéjunum y und wer- den die ding aller , so die Gubemantin von ermeltenn Bundsverwantenn in ireni schreibenn an die yornembsten Chur-und Fûrsten teutscher nation fast uff einerlei form auszzubrcâten understehett (yonnwelcbem schreibenn wir euch beyyerwarte abschrifin: zufertigen) , dermasszen hir- durch nicht abgelehnet , wie esz wol die nottiirflt m eventum da dieser handell zu weitterungen (als wir doch nicht hofFen) gelangen solte , erfordemn wûrde.

Zudem das auch in demselben Scripto y der Religion halben , yon inenn y den Bundtsyerwanten , keine richtige

a 3o

466

1 566. erclenmg gescliicht , die denjenigenn , so der Augspùr^ Novembre, gischen Confession sein y gnûg thun mochte.

Weil ihr dan darbeneben sonder zweifFell vonn GraTe Ludwigenn zu Witgensteinn^des Churfurstenn zu Sachss- zen und unsers hem Vatters erpieten in dieser sacbenn Ter- standen habenn werdet, auch nochfernner unsers freundt* lichen lieben vettern und schwehern , des Herzogen zu Wûrtembergh , gemueth , dartzû wasz der Churfûrst ann die Kay. Mat. der Niederlendischenn bewerbung balber geschriebenn, ausz der copien hierneben und dan der Co* pien die wir euch gestern , doch ailes Tertreuwlichen, zugesendet , vermercken, und ausz dem allen soYiell spue- ren und abnhemen konnet , dasz es mit dem kriegswe- senn, der Guvernantin und ires anhangsmeinungnach, vieleicbt so leichtlich nicht môcht nabergehen , so hieU ten wir es daerfuer y es solde noch zur zeit mit publid- rung enneltes Scripti inzubaltenn sein , dan es mocht yiel verbitterung erregen, auch andem bieaussen materiam cavillandi geben.

Wan man aber sebe das mit dem kriegswesen je yort- gefahren werdenn und die sachen beiderseits zum emst gerathenn wolten (welcbs doch Gott der Almecbtig gne* diglich abwende) y alsdann und uff solcbenn fahl , lies- senn wir uns nicht misfallen, sondem achtten solchs eine hobe nottùrfft y das die Bundsyerwantenn ein fein ausfuerlich Scriptum zu ofFendtlicher darthuung irer unscbuldt , in trûck verfertigen , auch sich darinnen zur Augspûrgischen Confession ruendtercleren, mit angehef- ter yerwarnung und bith , dieweil sie keiner rébellion noch anderer unthadt schuldig, sondemn allein bey der reinen lehr gothliches worts zu pleiben und in glaubeiis

467

sachen ein gueth gewissen zu haben begertenn , dasz sich i566. derwegen ein jeder Christ wieder sie zu dienenn oder ge* Novembre, prauchenn zu lasszenn wol bedencken und sich zu yer- giessung ires, alsz der mitglieder Cnsti, unschuldigen bluets nicht yergreiffen wolte, wie solchs die feder weidileufftiger geben kan .... Datum Cassell , am 9*** Novembris.

WiLHBLM L. Z. HSSSBN.

Dem Wolgebôrnen unserm lieben Vettern und besonderon Jobaoo , Graveon zu Nassau Catzenelnpo* geo 9 Vianden und Diète.

Le Comte de Berghes écrivit le 9 dot. en bâte de Bergue au Comte Louis de Nassau. « J'ay receu vostre lettre et le tout entendu, » sur quoy il me semble qu'il seroict bon que Mous' de Bréderode » et Mons' de Culembour s*i trouvassent aussy etqu'ilzn'y Taillassent » point pour résoudre le tout, » Peut-être ce billet étoit-il relatif à une assemblée de quelques principaux Confédérés qu'on croit avoir été tenue vers ce temps à Amsterdam. « De voomaemsten onder » de yerbonden Edelen , en zoo veelen met baest konden yerzameld » worden, zyn samengekomen te Amsterdam, in Wyn- of Slacht- w maand , buiten weten van Oranje , gelyk by aan de Landvoog- » desse schreef, of met ooçluikinge van denzélven, als die zich » toen omstreeka Amsterdam ophield. » Te fTatery II. ^9.

468

t N- CCXXXIX*.

Mémoire relatif k la conduite que pourroient tenir le Ptùi'- ce d'Orange et les Comtes d^Egmont et de Homes. (Ce qui a esté cause que ces Seigneurs n'ont plus yolu obéyr à Son Alt^ pour povoir par conserver le pays. (Yeu le temps présent Ton at envoyé cest es- crlpt à Messieurs le Prince d*Oranges , les Contes d'Eg- mont et de Horn , pour y avoir le regard que bon leur semblera.))

l566. V Le Comte de Homes étoit retourné à Weerl. H écrivit le Novembre, ^o novembre à son frère M. de Montigny. « Ayant rendu raiaon » de tout mon besoigné de Toumay , j*ay requis en estre des- » chergé et avoir congé de me retirer en ma maison , suis re- » tourné le 4 de ce mois , espérant ne en partir si tost, » Procès ttEgm, U. 49^* Il n'ttt guères probable que dans cette disposi- tion d'esprit il ait approuvé le projet de dédaratîon suivanC Sur le dos on Ut: Envoyé p€w Mons. de Horn,

Estans dernièrement en ces troubles à Bruxelles, voysmt toutes choses en confusion et en cas l'on ne y remédiat promptement , estiont apparens de tumber toutes les af- faires en une totale désolation , pour la désob^ssance grande du peu{de, laquelle estoit sortie hors de toutes limites de raison , ayans saccagé tous les temples, soubs umbrequ'ilz estoient (comme ilz disiont) avouez de la no- blesse et d'aulcuns Seigneurs, combien qu'il fut assez cog- nu le contraire, furent d advis les dit S'* appoincter ceste noblesse , leur donnant les lettres d*asseurance, espérant, avecque leur ayde et permectant au peuple Texenâoe des

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presches , povoir le umt réduire à obéyssance y jusques à i56i& ce que les estats-générauk fussent assemblez; Novembre^

Et partirent incontinent le Piince d'Oreuges vers An- Tess y le Conte d'Egmontvers Flandres , le Conte de Horn vers Toumay, ils firent si bondebvoir, que accor- dant l'exercice des presches avecque quelques capitulations pour les catholicques, remirent le tout en bon train, et sembloitpar povoir éviter tous inconvéniens, lesquels aviont esté si apparens et trop plus grands que ceulx de France, moyennant que l'ordre par eulx mis eust esté entretenu , ce qui advint tout au contraire.

Car estans ces S^ sd>sens de Son Ait** et empêchés è remédier à ces troubles^ aulcuns de leur malvueillans . estans près sa dite Alt"*, commencharent à blasmer leurs actions, du commenchement à part et secrètement, et après en publicq et par lettres; ce quik firent aussi faire à Son Alt**, comme Ton peult veoir par ce qui est passé à Bruxelles touchant les presches , et ce qu elle a escript à ceulx de Haynauk et Arthois , blasmant par- tout ce que ces S" fûsiont pour la pacification ; aussi les gens qu elle a £aict lever en Haynault et pour sa garde k Bruxelles y lesquels publioient que de brief ils chastie- roient ceulx de la nouvelle religion , par nous estions apparens tumberen une totale rujne. Car ayans sur notre asseiirance réduict le peuple à obéyssance , Son Alt^ se armant, estoit délibéré, ayant ses forces , contrevenir à tout ce qu'avions traicté, par venions en mespris du peuple , comme l'ayant trompé et abusé par faulses per- suasions, joinct que estions tant descriez vers Sa Ma*^, comme estans autheurs de tous ces troubles , à cause d'a- voir par tant de diverses fois représenté Testât des affai-

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i566. res, mesmes j avoir esté en peraotme Monsieur d*Eg- Novembre, mont en Espaigne, lequd aroittant bienet prudentement négocié, que l'on espéroit img redressement à tous les affaires (i) , à quoy Son Alt"* démonstroit estre fort en- clin , mais 1 on a cognu que ce estiont toutes dissimula- tions et quelle a tousjours adjousté foy à ceulx qui dési- riont plus leur profict particulier et la bonne grâce du maître que la conserration du pays , comme Ton peult assez appercevoir par leur actions.

Et considérans , si passissions cecy | le dgngier meo trions nos personnes /biens et conséquamment notre honeur et réputation , ayant clairement cognu que som- mes réputés pour personnes séditieuses et perturbateurs du repos publicq , Teu ce que son Alt" a faict tant en Hollande , Arthois et Tournay , dont estant de besoing Ton pourra faire apparoir;

Avons nous trois S" délibéré à nous déclairér serviteur très humbles à Sa Ma*' et protecteurs de la Noblesse et de la Patrie, ensamblede tout le peuple, vueillans maintenir ce que a esté accordé à Bruxelles et depuis capitulé avecqz les villes avons traictié , affin de le faire entretenir, sans souffrir y estre contrevenu par voye directe ou ^ indirecte, estant cecy le seul moyen de povoir maintenir

le pays à repos.

Déclairans en oultre tous ceulx qui nous y voul- dront donner empêchement, ennemys du Roy, ensamble

{i) affaires. L'écrivain désiroit plaire au Comte d'Egmont; de ce passage un peu inexact. L*espoîr général avoit reposé plulôt sur les espérances et assurances du Comte que sur ses pru- dentes négociations.

471 ~

perturbateurs et séditieux, yueillans la ruyne, désolation, i566. et perte du pays, et ne povons d*icy en avant avoir nulle Novembre, confiance en Son Alt'', veu qu'avons assez descouvert et cognu par expérience qu'elle ne porte aulcun zèle , ny affection à ces pays , ains tend seuUement à ce qui comple pour ses affaires et la grandeur de sa maison ; car l'on at assez cognu par expérience ce qui s'est passé en Parme^ et scait on bien qu'elle n'aspire que de ravoir le cfaasteau de Plaisance, lequel Sa Ma*^ ne luy a oncques volu ren- dre, ores qu'il aye marié son fils. Par l'on cognoit assez la peu de confiance qu'il a d'elle , ny de sa Maison , et l'on nous peult bien estimer malheureulx, que ne luy vueil- lant confier une seulle place , luy a mis entre mains tous les estats de par^leçà , lesquels elle seroit contente ruyner , pour, parvenir à ravoir ce seul chasteau.

En oultre l'on sçait par trop l'ennemitié que le Pape et Cardinaulx porteront à ces pays voyant le désordre ad* venu, joinct qu'il est assez apparent qu'ilz ne vouldront doresnavant recognoistre le Pape, ny Cardinaulx pour leurs chiefz, et ne pourront tirer les deniers qu'ils souloient ' et crainderont que le mesme leur adviegne en Espaigne , par ils auriont entièrement perdu toute leur authorité, scassant* comme ils sont peu respectés en Âllemaigne, France et Angleterre; qui les causerat de irriter Sa Ma*^ par tous moyens contre ces pays , luy offrans toute ayde , tant d'argent que des gens , et useront de tous moyens , quelz qu'ilz soient , pour parvenir à chastier ces pays, comme ung affaire dont dependt toute leur grandeur , car ne faisans ce que dessus et estans à ce aydés de son Alt*«,du Cardinal de Granvelle, lequel a si bonne cor-

aToieat coutume (soleoK * sachant.

472

i566. respondance, estant au reste personnaige tant ezpén- Novembre, mente aux affaires d'estat, pensent, perdant ceftte occasi- on, ne la povoir jamais recouTrer.

Parquoy nous fault mettre notre fiance en Dieu , lequel est scrutateur des coeurs^ et protestons que neempren- drons' ceste protection par nulle ambition ou affection particulière , ains tant seullement pour le service de Dieu, la conservation de nostre pays , et désirons à jamais de- meurer très humbles serviteurs de Sa Ma*' et de ses successeurs , et mectre corps et biens tousjours pour son service ; moyennant qu'il nous veuUe réputer pour ses . naturelz vassaulx , se confiant de nous , et ne permectant que soyons tyrannisez, ny reduictzen servitude; car ay- mons trop mieulx mourir pour la deffence et liberté de nostre patrie , que de vivre avecqs toutes les richesses et mercedes que Ton nous pourroit fieiire soubs une telle tyrannie, que sont aulcuns aultres royaulmes et pays de Sa Ma'^ ; nous contentans d'une vye médiocre et tranquille, sans nous soucyer des honneurs mondains, espérans avecq le temps que tout le monde cognoistrat nos actions n' avoir oncques tendus à nulle ambition , combien que nos malvueillans nous en accusent, procurans par nous rendre odieux à tous Princes et Potentats de la Ghrestienneté.

LETTRE CCXL.

B, Fogelsanck au Comte Louis de Nassau. Sur ses efforts pour opérer à Breda une réunion entre les Cahinistes et ceux de la Confession d^Augsbourg.

*J^ Le 1 4 novembre le Comte éloit à Yianen , arrivèrent

entreprendrons.

473

le jour stÛTaiit le Comte Jean de Naasaa avec le Comte de Solms , i566« et le surlendemain le Prince d'Orange, 7> Water^ IV. 3a6, Novembre.

Dans la collection des sentences dn Duc d*Albe y il est fait men- tion de Jehan Yogelsanck « ung des prindpaulx faulteurs des » Sectaires et Prédicans , » et de Dierick Yogelsanck « nng des Chiefz de ceulx de la nouvelle Religion. » Sent, v^ jélwi , p. 93. En 157a certain Voghelsangh s'empara de Buren au nom du Prince. Fan Meterenj p. 66 , 7)erso,

On envoyoit d'Allemagne des prédicans Luthériens , afin de convaincre les Calvinistes d'erreur; ce qui, au milieu d'une crise , un examen à tête reposée n'étoit guères possible y deyoit échauffer les disputes y bien loin de calmer les esprits. « Nobilis- « simi quîque novarum Religionum Antistites magno atque ingenti » cum fastu rem agere : accersiti e Germania Confessionb Augus- » tanae Apostoli, Mattheus Flaccus' Dliricos, Spangebergius , alii- V que nonnuUiy novam et ipsi Ecdesiam ordiri, plena omnia » novis novae Religionis sermonibus atque libris , Religionis suae « formulam -singuli describere, gravissimis sese odib Lutherani » et Calvinistae Antverpiae proscindere. » F, d, Haer, de init tumulL p. a 5 7. Certes il y avoit pour les Catholiques de quoi se réjouir; mais il n'est pas nécessaire d'attribuer la chose » comme quelques uns le firent , aux sourdes menées de Yiglius.

Monseigneur ! Depuis mon arrivement en ceste ville me suys employé à rendre mon extrême debvoir , pour trouver moyen par lequel il m'eust esté possible con- joindre en devises* et communications amiables ceulx de la religion et doctrine dernièrement par provision per- mise ^ et de la Confession Augustane. Ayant premièrement appeliez devers moy celluy des prescheurs sustenant la dite religion^ affin d'avoir meil Heure entrée et voye pour parvenir à vostre intention; auquel après Tavoir exposé et la trouvant bonne, jay, avecque son advis, convoc- qué au logis de Mons^ d*Allgonda^ les plus notables de

' Matthias Flacius. > propos familiers {colloquium). 3 d^Aldc^ondc.

474 --

i566. I«utfcoii6^ne,quilx appeU«ntoiM&/!c>i^ii' yOÙmayanseii* NoTcvibre. tendu et après avoir sur ce délibérez , ilz s'y sont oonsen- tiz tant qu en eulx estoit , recognoissans le grant bénéfice et grâce par son Excell* et vostre S'** à eulx octroyez ; néantmoins , combien que la plus saine partie y estoit pré- sente , prioient le vouloir différer et dilayer ung Jour ou deux, pour entretemps pouvoir parler à lors' absens et d'ung commun accord résouldre. Ce pendant j*ay aussy appelle l'autre partieetremonstréàicellema charge, L^^^ dissoit] que vostre S*^ eulx a voit dict qu'ilz se dresse- roient^ à moy sur le faict de la requeste, et le remec- toient pareillement jusques qu*ilz auroient par enssam- ble communîcqué , mouvans difficultés toutesfois pour la diversité de leur doctrine , contens du lieu ilz avoient commenchié à prescher , parquoy leur sembloit que mal se pourroit faire , considéré meismes que les dits de la religion permise les avoient (comme ilz disoient) injuriez en leurs presches , dont m*ayant informé n'ay trouvé de vray qu'ainsy soit^ ains qu'il a esté semé par gensquerel* leux sans bon et naturel sens, plus à leur affections donnez qu à raison. Je laisse que eulx meismes seroient plus répréhensibles calumpnians et mordans les aultres , non sy occultement qu'il n'est fort bien à noter. Dimenche dernier vindrent devers moy le prescheur de la dite reli- gion avecque maître Gornille Ept et quelcuns aultres , m'exposans de la part de leurs confrères estre bien con- tens d'accorder aux aultres jour à la sepmaîne, pour pou- voir venir prescher et exercer leur religion en la grange au Santberch érigée y moyenant qu'ilz ne soient par ceulx de la Confession empêché en l'exercice de leur religion

' ouderlingen. "* ceui qai étoi«nt alora. ^ adreuvroient.

475

atnty qu'elle est à présent en train, se^offraas en oulu« i566. tousjours conformer et régler selon que par son Ëxcell^ Novembre, et Tostre S^' pour la tranquillité , bonne paix et concor- de des bourgois cy-après sera ordonné' et trouvé conve* nir. Mais layant ainsy d*ung costé mis sur bonpied, et espérant qu'il auroit eu bon progrès , ung mal y est entrerenu , asscavoir , que devant-hier xin"* en la près- che des confessaires , s'exposoit la première épistre de St Pôle' ad Galatas , s'est trouvé ung de la dite religion permise, nommé Jehan Gillain, natif de Middelbourg, [jentisjhomme fort doct et seavant en Grecq , Lattin et Hébreu , de bonne famé et renommée envers tous , lequel la presche finie , ayant ouy (comme il dict'^prescher , con- tre la vérité, que tous prescheurs estoient faulx docteurs, [seavant] que oultre la vocation du commun, ilz n'estoient envoyez par le magistrat ou supériorité , et que pour ce ilz ne sont point instiguez par l'esprit de Dieu comme ilz se vantent , mais par l'esprit du dyable , ainsy que l'on peult veoir par tous lieux , villes et pays à ces nouveaulx prescheurs , qui ne font qu'émouvoir commotions et tu- multes entre le peuple, est venu saluer le prescheur, nom- mé Borckmy, dissant : « Mons' , j'ay ouy qu'avez presché » que ce sont tous faulx docteurs quy preschent devant es- » tre appeliez par le magistrat ; je vous requières et prie le » me vouloir enseigner par la parolle de Dieu. » Surquoy il respondit : « II fault obéir son supérieur. » « Sela scay-je » bien , ^ dict l'autre, « mais démonstrez moy par la saincte » escripture que ce sont faulx docteurs quy ne sont en- » voyez par le Magistrat ou supériorité. «Respondit le pres- cheur: «Il est escript: Obedîteprepositi'svestris.T» Etayan»

Paul.

478

+ LETTRE CCXLI.

Le Prince (T Orange an Landgraife Guillaume de Hesse. Il désire que les Etais du Cercle de fVestphalie s'oppo- sent au passage des troupes logées pour le Roi cTEs- pagne.

l566« ^^* Le 17 norembre le Prince étoit parti de Vîanen pour NoTembrei Utreoht avec le Comte Jeao de Nasaan et le Comte de Solms.

••••..•Wir konnenELL. freundtlidiennityerhalten welcher maszendesNiderlendischen Westphalischen kreisz Stende undglidw, uff dem vier und zwantzigsten tag dieszes Mo- natsNoTembers, zoe Collen beynander kommen und un- der andem sachen auoh beradtschlagen werden ob siedes Kon. Mat. zue Hispanien KriegsTolck in iren krajsz freien pasz und musterplatz nach dieszen landen zu ziehen , gestatten und vergonnen wollen. Weill nuhn uns und dieszen landen ahn solcher bewilligung treff- lich boch und vwll gelegen ist, dieweill des oits der fumembste reiszîge zeugb in diesze landen gefurt werden konthe y so bezorgen wir pillicb 9 da irer Kon. Mat. der gedachte pasz also leichtlich eingeraumet und zugeschii- ben wurde y das sie sich sovil desto eher zu irem vorha- benden kriegszweszen bewegen laszen und disze lande ûberziehen solte. Damit nuhn solicbs bey zeitten ver- khommen und begegnet werden mochte^ so ist ahn E. L. unser gants dienstliche bith, die wollen uns und diszen landen zu eheren und gutem sich sovil bemùhen und bey gedachten Kraisz Stenden zu obberùrter zeitt und malstadt mit guten mittel befoirdem helffen ydas sie , die

479T—

Kraisz Stende, die obberiirte bewilligung des pasz und i56& musterns , in ansehung aller gefâhrlichen weittening Novembre, die nit ailain dieszen, sondern auch andem und irem selbst landen und Leuthen darausz endstehen mochten , in bedencken ziehen und dieselbige nit so leichtlich einwilligen, sondern vil niehr die Kon. Mat. inn dem zu versehen denn bitten wolten. Drauf den wol ervolgen mochte, das die Kon. Mat. ir gemuede und gedancken von dem kriegszweszen desto mehr abwendén und sich zum frieden begeben wûrde... Daium Utrecht, ahm i8^ NoTembris 66.

WiLHSi^M Prihtz zirw Ubanien.

Ahn hern Wilhelmen , Landtgraf zue Hessen.

LETTRE CCXLII.

Le Comte de Berghe au Comte Louis de Nassau.

Mons. mon frère. Comme dernièrement je tous avoy escript de me trouvera Culembour [ainsy], au moyen delà venue de Monsr. le Conte de Nuenar icy , lequelle pensoit trouver Monsr. le Conte Jan de Nassau et le Conte de Witkestent (i) icy , m'est aussy survenues plussieures af- faires: pour ces occasions et autres ,n*ay sceu m*acquitter de m'en vqnir vers vous suivant ma lettre, vous prie pourtant me tenir pour escusé pour ceste fois et au sur-

(i) Witkestent. Le Comte de Wittgeostem viot le a3 nov. à Via- nen avec le Comte Loais. Te Water^ Vf. 3ft6.

480

iS66. plus me voulloir escripre de vous niiuveUes. . . . . Notemfare. Escript de Berghe , le ai noTembre x566.

L*entièrenient^Tostre bon frère à vous faire service y

GuiLLÂUKB DB BbRGHB.

A MoDsr. MoDsr. le Conte de Nassau , mon bien bon frère.

Le a 4 nov. le Landgrave Guillaume écrit au Prince d'Orange: « Wir ûberscbicken euch Zeitungen den toitlicben abgang des » Tûrckiflcben Reisers betreflende . . . , seindt auch der hoCTnang » es sollesolcber abgang za troatderCbristenbeit gereicben. » (*MS.) Cette espérance ne fut pas vaine. Soliman II, le Magniflque^ mort le 4 sept , avoit été l'effroi de la Chrétienté durant 46 années; ce fut lui qui prit Rhodes sur les Chevaliers de St. Jean , qui ga- gna f en iSaG , la fameuse bataille de Mohacz , et ne quitta Vienne qu'après lui avoir donné vingt assauts. Son fib au contraire, qui ré- gna jusqu'en i574y fut un personnage peu redouté. « Selim, der » das Serai dem Lager vorzog, der seine Tage în sinnlichcn Genns- » len , in Trunkenheit und Tragfaeit dahinlebte, . . . ist es, voo » dem die Reihe jener unthatigen Sultane angeht , in deren mis^ » licher Natur ein Hauptgrund des Verfalls osmanîscher Dinge » isL « Ranke^ F. und r. I, 38.

"" LETTRE GCXIJIL

Lb Landgraife Guillaume de Hesse au Comte Louis de Nassau. Il désire que les Réformés des Pays^Ba^ emr brassent la Confession d^Augsbourg.

. Unsem gunstigen gruesz zuvor. Wolgebomer , lieber Vetter und besonder. Wirhaben Sur schreyben , underm dato Utrecht denletzten Octobris, zii sambtder ûber-

481 ~

aohickten Gop^ einer supplication (i) so die Niederrânde i566. îhrem Khunig vorbiacht y empfangen yerleseu ; und befin- NoTcmbre. deii durausz das wahrlichdieselbausfuerlichi wol, und dermassen gestelt ist dasz nichts daran zu verbessern ; lia- beaauchdie, Eweren begeren nach^ transferiert uodan ort- te. und ende geschickt , daselbst sie verhoffentlich frucht wireken soU.

Waaz aber Eweren vorschlag betrifft y wasz au Pfaltz- grave Churfûrsten und den Admirai (2), vergleichung hal- ber der Religion vom Nachtmahl , zugelangen sein soit , dûnckt unsz solohs werde der Augspùrgischen Gonfes* sion zugethanen Chur-und Fûrsten schwerlicheingehen ; sondern yiell wléhr den Nidderlanden , als die dasz feur am herttisten brendt , gebûren wollen sich nach derer opinion, uff die sie sich berueffen und von denen sy trosst und vorbitt suchen , zurichten;dann wir wahriich sorge haben , wo es zum kriege solte gerathen y so wur- den sich die Niederlande , der CaWinischen opinion zu - gethanen ^ hilff oder auch authoritetbey irem herrn , dem Khûnige zu Hispanien, etzwasz zu erlangen, wenig zuge- triiszten haben. Welchsz \7ir euch jetzmals hinwieder nicht haben: yerhalten wollen , mitt gûnstigem begeren wasz sich jederzeit in den Niderlanden wirdt zutragen y uns deszen theilhafftig zu machen, und seint euch gnnsti- gen guten willen zu beweysen geneicht. Datuni Cassell , am 25** Novemb.

WxLHELM L. Z. HbSSSM.

(i) supplication. Peut-être s'agit-il de la requête arec l'offre de trois millions: voyez p. l^iG,

(a) admirai L'Amiral de Coligoy.

9 3i

_^ 482 ~

I ^66, Wir schreiben auch hiemeben ann Eum herm Brader, NoTerobre. den Printzen , diesser sa<^ben halben wekdeofftiger (i) , zweiffein nicht S. L, werden euch dasselbig auch Teric»- zen lassen.

Wir seindi; auch nicht ungeneigt dièse sachen , wie Ir begert, in Tertrauwen ann den Churfursteo PfaltegraTen gelangenn zu lasszen und seine L. hirzu zum trewlichstenn zu ermahnen , in ansehung Yorstebender gefâhr deren den und sonderlichen da es ad arma gerathen solte.

W1LHB1.M L. z. Hbmbiv.

. . . Unserm Heben Vettern und bMondcm Ladwigeon , Graven m Nassau .... t '

zu aetnen heoden.

*^^m

t LEITRE GCXLIT.

Lp Prince fP Orange à Auguste Electeur de Saxe. Le peuple des Pays-Bas ri est nullement séditieux; nécessité dune intercession des Princes Allemands auprès du Roi,

. . Gnediger Herr. . . Demnach wir dan in solcheii unsem dicnstlichen vorbringen und bitten , ohne rumb zu melden, anders ni<^ts aïs erweitterung Gottliches worts y auch verhuettung aller gefaher und unschuldiges bluedtvergiessen , zu erhaltung gemeines bestendigen friedens, ruhe und ainigheit, gesucht, wieE. G. ohne zweifell ausz Grafenn Ludwigs zu Wittigenstains rela- tion genediglichen werden verstanden haben, so seindt wir auch der trôstlichen hbfnung der Afanechtige, giittige Gott werde Sein werck und sachenn mit under-

(i) weiuUufftiger. Voyez la lettre 346.

483

bauen und E. 6. und andere finedtUebende Chur-OMl i566. Fiirstenn erweckenn das sie sich dieser algemeinen be- Jiwembre. iranien geleg«nheît mittabnnhemen unddieselbigen bey dero Rom . Kay. und Ronig. Matt. zu Hispanien, unsem aller genedigster herren, uff die^ege und mittell genediglicbenn befiirdern helffen , das die er Gottes erbreittert und die geborsariie undertbane dieser landen , der.relligionhal* ben, unverfolget pleiben und ailes bluedtvergiessen und innerlichs kriegswesen moge vorkommen und yermieden werdenn. Wie wir uns dann zu E. 6. , aïs zu deren wir nacb Gott unser vornembst zuflucht nebmen, sonder- lich getrosten und gar nit zweifelnn y wan E. G. unnd ander Ghur- und Fûrstenn sich dieser sachen solcber nias» sen underfangen , der Almechtig werde Seinen segen auch darzu verlehnen das E. G. bey beyden dero Rom» Kay. unnd Konig. Matt. yiell guettes ausricbten , und nitt al- lain Terursachen das im hailigen Keich Deutscher Nation , son'dem aUch ion dîesen Landen , aile guette polilMche ordnung y Rube und Frieden erhaltenn und einen ewigen , loblicbenn nabmen und ruhm erlangen wurden.

Dan ob woU etzlicher underthan inn diesen landtD ge^ wesen seindt, die sich an den Kirchen und Clostem mitt hai- ligen* und bilderstûrmen groblich versehen und im selben zu vieil gethan haben y so seindt es doch nuhr gering- schetzige und schlechte leuthe gewesen y die solches ausz aîgner bewegung(i)und ungedult der langen zeitt geûb-

(i) bewegung. Souveot od a prétendu que les excès des ic(>- ooclastes dévoient être attribués aux iostigatiotis astucieuses des catholiques , sûrs de pouvoir réagir d'autant plus sevèrament contre la réforme. Cette accusation n'a pas le moindre fondement. Sans doute, si la chose avoit eu lieu , le Prince n'eût pas manqué d'en tirer parti.

484

i566. ten unmenschUchen verfolgung , begangen haben , daian Novembre. gleichwoU die gantzcn landt durcbaus einen sondem unwillen geschopft und ùbell damitt zufrieden gewesen , das auch derselben theter ùber zweihundert [L] bien und wieder albereits erschiagen und gericbtet seindt wor- denn. Dan was dièse lande anlangt, so befinden wir deiv selben underthanen aiienihalben also bescbaffen , das sie tnders nichts als der Kon. Mat., irer angebomen O- brigkeit, aile scbuldige und moglicbe dienst gem leisten wollen undgehorsamb sein und pleiben, wan inen.allain die Relligion freygelassen und mit der koniglichen resolution nitt zulang yerzogen wûide; sonst wehrzu besorgen das, des lengdern Torzugs halbenn, ein neuer unwill enstehen Gôocbte; inn gleichen wer zu befahren, da die Kon* Mat. nicht baldt bier zu tbuen und durcb leidliche und guette mittell und wege, der relligion balben^ guette ordnung anstellen wûrde, das allerbandt weitterung und unruhe underm gemeinen mahn leicbtlich gebehren kon- te, und das umb soviell desto mebr, dieweill itzundt durcb aile disse landt ein gescbrey erscboUen ist, das die Kon. Mat. mit aller gewald herausser kommen und aile Relli- gionen die mit der Rômiscben nit ùbereinkonmien , aus- potten und vordilgen ' woUe. Darausz dan die Iiantierung und gewerb , in welcber dieser lande wolfsirt gelegen ist und der gemeine mabn davon mebrteils seine nabrung batt, dermassen stili stebett und ersessen ist, das, audi gemeiner nottûrft und bungers balben , nicbts guetts zu ▼erhofFenist(i):darumbbitten wirdienstlîcbE. G. wol-

(i) if A Le passage suivant d'une lettre de Lamguet écrite en No- vembre peut donner une idée de Télat déplorable les Paya*Bas

* yertilgen.

485

len Ir dieser landen gelegenhait soviet desto mehr angele- i ^^^ gen sein lassen , und sie in vorstehenden iren hochsten Novembre nothen um etlichen der slechten leuth ungepûrlicher handelung, nitt entgelten lassen ,. sonder sie in genedi- genn bevehl hâben und hiember unserm und keinem an- demn anbringen glaubengeben. An solchenn erzaigen B. 6. uns und diesen landen ein sonder gnad und gunst , und werden uns und dièse lande Ir dermassen verbin» den , das wir unns scbuldig und pflichtig erkennen mus- sen solcher erzaigte gnadt und woUthatt immer und alweg zu yerdienen.

Soyiell dan unsren yorscblag mitt den Hertzogen zu Sach* sen-Wâmar belangett, somogen E. 6. uns in genedigenver- trauen glauben, das wir damit anders nicht gesuchtnoch gemeinet haben ,dan was nacb gelegenhait dieser zrit , un*

setroQvoîent déjà réduits, a Ipsae solae belli suspicioues Liferjo* » rem Germaniam eyertunt , eo quod commercia impediant. Pul- » cherrimae enim îllae arbes et populosissiknae constant ex merca* 9 toribus et opifictbus , et plerîqae mercatorea negotiaotur pe« » cunia foenori accepta , quod solet ibi esse gravissimum. Jam » vero, cum ibi cessent commercia et mercatores non utan- » tur operâ opificum ^ qui fere omnes in diem vivunt, miseri homines non habent unde se et suam famîliam sustentent, » mercatores autem foenore exbauriuntor. Itaque infinita illorum » hominum multitudo coacta egestate jam patriam relînquit , et » fere plures quam Gallos bic (Lutetiae) per plateas discursantes » videmus : quamvis audiam adhuc plures conspici Rothomagi et » in reliquis urbibus maritimis Normanniae, ac etiam Londini in V Anglia. Quid autem fiet si ad arma deveniatur , et Hispani pro » arbîtrio îcges praesrribant ? Ego doleo vicem illius caltîssimae » gentis, et ({uae relîquas omnes nobis notas industria superare « videlur. » Epp. ad Cawerarium , p. 58, sq.

486 ~

i566* sren einfiJtigen bedencken nach, zu mehrderm TertnAien Novembre, und bestendigem frieden in Deutzschen und diesen landen hette gereicf^en mogen, und souderlich damit etzlicher un- ruhigerleuthegefârlichprackticiren, welchs sie dem haili- genReicb und diesen landen, auch gemeiner Relligion zu- wiedertreiben^dardurch mochte gehindert und verhuettet werden. Dan uns ist glaubhaftig angelanget , das man mît bochermelten Hertzogen hatthandeln wollen seine liebe ineineryornehmenPotentatenbestallung zubringen; der- halben, da esE.G.etwanandersingenohmen hetten(wel- ches wir doch nîchtt yerhoffenn), so bitten wir dienstlich K G. die woUe es anders nicbt dan obberurter massen und in allen gnaden und guette vermerckenn , dan sonder E. G. rath und vorwissenn wir ungem etwas tbuen oder vor- nehmen wolten. Darumb haben ,wir s aucbgantz dienst» licher wollmaynung ahn E. G. , als derselben getreuer dhiener^ zuvorderst gebingen lassen und derselben be- Tebll und guttdûncken dienstlicb daruf erwarten wol- len Datum Utrecbt , ahm 26*'"' Novembris Â^ 66.

WiLHELMt PrINTZ ZU UrANIEN.

An bern Cburf&nt zu Sacbsen ^ Henog August.

(Abgangen mît einem fas^beoden der sCàd Utreditf^eM^wonMD S^lber bodeciy Johan Willemse von Luick fenant, ahm 27** No- vembrîs Anno %Q,)

Le Prince ne se promeCtoit rien de bon de la venue du Roî : tout aunonçoit un redoublement de sévérité. « Faxit Deus ut Régis » adventus sît faustuset salutaris , non solum ipsius ditionibus, sed

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» ^aÎD (otâ orbi CbristÎMio; «ed oam ait addicUBÛnaa l^qukitioiii 1 566. » Hispanicae» Pootifici Romano, et Cardioali GranTellanOy vix I^ovembre. » aliquid moderati ab eo sperare audeo , quamvis alias oaturâ pla- » cidissimus esse videatur. » Langueiy Epp. ad CaHierar, p. Sg, Remarquons cette appréciation du caractère de Philippe par un homme bien informé, et nullement disposé à exagérer ses vertus. Longtemps après le célèbre de la Ntme dans un de ses Discours po- UHques ^ qu'il n'avoit pas écrits pour être publiés , fait aussi men- tion de « S. M. Catholique, qui est douée (ce dit-on) de grande » débonnaireté et en fait journellement des preuves en plusieurs. » p. 566. edit a* 1596 in la^. Voyez ci-dessus p. 44? et 7b//i« I. p. «9»-

t liETTRE CCXLV,

léS Prince eP Orange au Landgraçe Philippe de Hesse. Il le prie de peréépérer dans ses bonnes dispositions envers les Pays-Bas,

. Das aich E. L. nf imaers besonder lieben YeU tem und freundts^ GrafiF Ludwigs zu Wittigenstain , nechu beschehen dienstlichs ersuchen und angeheme ^ 80 gûnstig und freundtlich Terhalten und erzaiget haben , dessen tbuen wir uns kegent E. L. zum aller dhienst- liohsten und yleissigten bedancken , und da wir*8 umb dieaelbig E. L. mit unserm guet und bluet verdbienen kônnen , so sollen aie uns die tage unsers lebens alzeit hienwieder willig finden. Und demnach wir anders nichts ala erweittemng Gottlichs worts und gemeine ruhe und frieden suchen , vrie K L. ohne zweifell von wollermel- ten 6ra£f Ludwigen werden verstanden haben , so bitten wir gantz freundtlichs vleysz E. L. woUen dieser sachen zum besten eingedencken und sie zum ehisten bey der

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1 566. Kay . M^, auch andern Chur- und Fûnten, und sonst uf aUe Novembre, gute mittel und wege erfûrdem helffen , wie wir dan nit zweifeln E.. L. das geme tbun werden und wir uns zu derselben sonderlich getrosten; damit dan E. L. nit al- lain einen ewigen nahmcto erlangen , sondem auch dieae lande dermassen an sich Terbinden werden , das aie sich werden schuldig und pflichtig erkennen solcbe gnade und gunst umb E. L. aizeit bienwieder zu Terdbienen. Dan obwoll etzliche undertban in diesen landen gewesen seindt die sich an den Kircben und Qostem vergessen und in dem ûber die gebûhr geschritten haben , so srâidt es doch nuhr geringe und schlecbte leuth gewesen y die es darumb Tomemblich gethan , das sie yermeinet , die- weil die Inquisition abgeschaft, das sie nuhn femer der altenn und scharpfen verfolgung auch befreiet wehm. Welchs dan die yomembsten gutten leuthe dieser lande gantz ungem gesehen , und sich darumb hochlich be- kûmmert haben ; dan soTÎel wir befinden , so sehen wir das dièse lande irer angebornen Obrigkdt , der Kon« M^ zu Hispanien, aile schuldige und mûgliche dienst m er- zeigen willig seindt, allein wan inen die Eelligion frey gelassen werden mochte. Danunb bîtten wir freundtlich E. L. die woUen uns hierûber glauben und keinem an* dem kegenbericht beyfoU geben, auch diesse lande sol* cher geringer und schlechter leuthe handiung wiUen , nit verlassen, sondem sie^ in diesen iren hodisten iiothen und anligen^ in gnedigen undgûnstigen angedechtoùs halten Utrecht , ahm a6** Novcmbris 66.

WiLHBLM PaiNTZ ZU UrANIBN.

Ahn hem Phîlipzen den Elterti ,

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tUBTTRE GCXLTI»

B Landgra^fe Guillaume de Hesse au Prince d^ Orange. Sur la nécessité de se rallier à la Confession dAugs- bourg pour obtenir Vintercession des Princes Allemands^ Réponse à la lettre aSj.

** n paroi t que le PriDce d*Orao^ crut devoir donner de la x566. publicité à la plus grande partie de cette lettre. On en trouve une xfoyembre. traduction chez Bor^ I. 119, cet historien écrit: « Also eenige » à«c vooroaemste hoofden van die yan de Cerefatmeerde Religie » seer emstig aen sommige Ryx-Yorsten aênhielden datay so^deo wiilen by den Coningh van Spanien voor faen-luyden bidden en intercederen , so heeft eenen Heer}yken en Vorstelyken pertoon op ben-luyden versoek aen hem gedaen daerop geantwoort in w nayolgende manieren. »

. . . » E. L. schreiben , underm data Utreoht denn 5*** Noyémbris nechstverschienen , habenn wir wolyeiv warth entphangen , verlesen und seines iohaldts not* tùrfFtiglichen verstanden.

Wiewoll wir nun die darinn verleibte pûocteui EL L. b^ehren nach , an etzliche unnsere Tertrauwte hem' und fireunde gelangenzulassze&und darauff derselbigenn bedeneken zu vemehmen, wol geneigt gewesen^ so ha- ben wir doch bey unsz Tor*& beste erachtet darmit so lang inzuhaltenn y bisz wir vonn den Ghurfurstenn zu Sachsszenn gleichfals erclerung erlangten wasz seine L. entlichenn , und nebenn unnsern schwehemn , dem Herzogen zu Wûrtembergh , unserm hemn Vatter und andern der Augspûrgischen Confession verwanten Chur- und Fûrsten , der gesuechtenn vorbith halber , bey dem

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1 566. KÔnig zu Hispanien zu thunn bedacht wehr , damadi wir NoTembre. unsz femner » âlêêen wiohtigen aacbenn zu richten ; dann wir inn der vorsorge gestandenn , wann der Chur- fûrst Temehmen wurde dasz nicht allain die Niederlan- der sich zur Augspûrgischenn Confession zuercleren ver- widdertenn , sondem auch E. L. sich vom GuTemament und hoff abzuthun und Iren priratsacken obzuwartenn nicht unbedacht , dasz S. L, der Churfûrst und andere , daher so vil mehr ursach schopfFenn mochtenn das werck dâr Torbith uff sich selbst erkuelenn und ersitzen zu laaszen,

Nachdem unntz nun itzo , alaz wir in soldien gedane- kenn gestandenn sein , des Ghurfursten anthwortt und erclerung, der Torbith halber , zukommen , darronn wir E. L. beiliegende abschrifit Tertreuwlich zufertigen , so werdenn ebenn darmit dieselbigenn unsere gedandtenn und gehapte Torsorge soviel desto mehr gestercku

Dann ob wol der Churfûrst die yorbith durch sdiîo- kung oder schrifftenn mit und neben andem zu thuon sich erbeuth, so restringirett doch s. L. solchs dennas» sen, dasz solche Torbith alleinn uff die Augspûrgisdie Confession und deroselbenn wahren yerstande gerichtet seinn und damit der CalvùUsmui gahr nicht approbirt wer* denn solte. (i) Daher wir nun sovielmehrbesoqienni wo femne die Chur- und Fûrstenn der Augapûrgischenn Con* f ession dessen berichtet , dasz die predicanten inn dea Niederlandenn den uahmen der Augspûrgischai Confes- sion (wie £. L, schreiben) nicht gebraucben woltenn, dasz sie sich entwedder der Torbith nicht baldt Terani- gen oder doch dieselbige mit solchenn emst , wie esx der sachen nottùrfft erfordert nicht thun wurdenii.

(i) Ici U traduction de Bor

^ 491

Alëo steheo wir bey unosz selhst in zweiffeU , uiid wis- i566, senn nicbt -wie dieser beschwerlichen widderwertigkait NoYembre. mit fuegen zu helfFen unnd die vorbith mit nutz und frucht ins ^erck zu ricbten ^ aucb das vorstebende un- glûck abzQwendenn sein mocht , andersz alsz dasz die leutbe flich zum wenigsten zur Augspikrgiscben Confies* aion bmeffenn; dann dardurch wurdenn die Cbur- und Fûrsten derselbenn Confession yerursacbt sicb solcber leutfa, alsz irer glaubens genossenn, mitt soviel mebrem emst , durcb intercession und vorbitb bey irem bemn , dem Kônig zu Hispanien , aucb underbawung bey der &ôm* Kay. Mat. und sonst , anzunehmenn ; es wurde aucb die yorUtb nicbt allein ansebenlicber und yer- tr^licber sein , sondernn aucb der kriegsleutb desto weniger undemn Teutscbenn sicb j«>genn die guete leutb gebraucbenn kszenn ; also kontb dardurcb das Torsta- bendeunbttl und bluetbatb^ menscblicber acbtung nacb| mit Gk>ttes hilff yerbuetet, dasz Reicb Chrîsti immerttu erweitert und die zabl der gleubigenn gemebret werden. Da aber berg^enn und obne dies mittell die sacben mebr gefabr ufT sicb babenn môcbten ; dan K L. wi»- senn wie verba^t der CaldnUmus bey der Kay* Mal^ selbst , aucb gemeinlicb bey den Cburfîirstenn , Fûrsten und Stendenn der Augspûrgiscben Confession sey ; dasz aucb ausz demselbigen einicben artikul die wiedersacber ursacb nebmenn die reine lebr des Gotblicbenn worti dermassen zu vervolgen » dasz nun umb desselbigenn ônicben artickulen wiilenn, die Niederlande nicbt al- leinn inn solcbe merglicbe gefabr gesetzt^ sondem aucb das ganze werck der wabren Cbristlicbenn religion dar- durcb zerruttet , der laufFdes beiligenn EuangelU gesper^

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iS66. ret und soviel unzelbare sehlen zum theil durch vervol- Noveinbre. gung Yonn der warheit abgescbreckt , zum thâl gants and gahr an gehor des Gothlichenn worts rerhindert werdenn solten. Solchs achtenn wir denjenigen die esL ▼erursachen , mehr yor einn unbedachtsame halstarrig- kait, dan vor einn christlichenn eiffer. Es haben sich under denn Aposteln selbst im anfang de observtUione legis disputationes zugetragen , und wiewoU Pauluê al- lenthalben gelehret dasz observatid legis zur seligkaît aicht notig wehr, so hat ehr sich doch uff erinnerung Jacohi und anderer Aposteln , zu denenn ehr gein Jéru- salem kommen, im tempell doselbst anderst gebahret , al- leinn dardurch ergemûsz und Terwiming under denn glaubigenn Jueden des orts zu yerhueten; also auch hat derselhig Sanct Paulus , widder seine selbst lehr, denn Timotheum beschnrîdenn lasszen , iiem zu seiner selbst errettung, alsz ehr zu Jérusalem gefangenn wahr , sich offentlich vor einenn Pharisaeer bekanth , Ton deszwe^ genndas er, gleich denn Phariseenii dieufferstehung der thotenn glaubte , vriewol ehr sonstet nit den Phariseem durchausz nicht einigh wahr.

WeiU nun dem also^ und die Ghristliehe liebe eifordert das die lehrer allesz ad aedificaJUonem und zu erweit^ rung der kirchenn CAm/<richtenn, und dan diesen werck, menschlicher achtung nach und wie wir'sz bey nnsz.er- messenn, nicht -wolbequemlidierzu lielffenn sein wil, alsz das man sich uif die Augspûrgische Confession be- ruefFe, so lieszenn wir unszbedûnckenndasz soldis nicht altain mit guetem gewissenii vonn den predigem in den Niederlaudenn wol beschehenn konte, sondernn das sie auch solchs Tonn Christlicher lieb wegenn , in betrach-

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tuDg der vorstehenden go&hrund g^legenheit, zu thun i566. schuldig wehrenn. - Novembi^*,

Unnd bielten's denmoch clarfu^r e$ soldt (\eax werck sehr nûtzlich und vertreglich geinn, wan iujiahinenf) der Niederlandiacheim Kirohen ein gescbiçkte sugplicff^ tion an die Ghurfûrsteoi , Fûrstenn und Stepde d^r Augsr pûrgischen Confession gesteldt wurde , dat^ne» sie de^ atandt der Religion in irien Kirchen kûjrtzUcb ai^zeigtenn.^ auch copien der Supplication sa sie leUtlicb^çuDi }te^ hemn dem Konnig zugeschickt , ùbergebenn und darai^ umb intercession und Torbitb bey irem bern , d^n KoUr nige betbenn y dasz inenn der praucb der Religion naob inhaldt der Augspûrgisch^a Confession , gestattet werden mocht, und im fall es niobt zu erbaltenn, das siejsicb simpliciter und ins genieina uff die AugSpûrgiscbe CoQ<- fession berueffen, sondernn sie je des streitigenh artic^ kulsz Tom bailigen Nacbtmall gedencken woUen; so môcbte solobs mit einem sdchen tempérament^ wie wir's bey unsz bedenckenn, gescheenn, dasz sie anzeig/en, ob sie etwo yonn ire miszgunstigen beschreîet webren dasz sie einer uncristlichen meinung im artikul des Nacht- malsz seinn solten , so geschebe inenn doch darmit un- recht , dan sie ebenn der unnd keiner andern meinung wehren , wie die Chur-und Fûrsten der Augspûrgiscben Confession sicb selbst inn der zu Naumburg inn Jrmo 6i gestelter praefation disfals erclert hettenn. Von wel- cbem Artickuil wir £• L. ingelegtenn extract zufertigen, und dieweîl der Churfurst Ffaitzgrave selbst diesenn Ar- tikul derselbigen praefation mit bewilligt und sicb nacb- mals darauff beruefft, sobieltenn wiresz[dennest] darvor,

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i566. es solten sich die mederlandische Kirchenn dessenn so^ Novembre, viel wenig^er zu yerweigernn habenn,

Da niin E. L. oder Ir Bruder , Graff Ludwig, der vor- nembstenii predicanten etzlicfae (i) so dasz ansehenn, dasz gehor und die Tolge beim Tokk habenn, dièse ding m. gemueth und beitzenn fuerenn und ein seiches bej inenB , in betrachtung der itzigenn gelegenh^t und der sachennttmbstende, erhaltenn kontenn, und dasz die un- zeitige und beschwerliche questio quo modo disznudsz beiseits gesetzt wûrde, dardurch liessenn wir unnsz be- ,dûncken solte densachenmitGouesgnedigeryerleihung nmbUdi ztt hel£feu, der lauff des faeiligenn^uan^i^/û' der Srtter inn gueten wesenn zu behallen und die vorstehende gefihrbdieiten abzuwendenn , auch die gesuchie stad- licbe Torbith der Gburfursten zu erhalten unnd insz urerckzu setzen sein. Welchs wir E. L. auszchristlichenn guetenn hertzen, alsz yor unsem disours und zu weitterm uàdidenckeni freondtlidier , gueter wolmeinung nicbt yerhalten wollen , und seindt E. L. fineundilichen zu die> neib willig. Dakun Gassel, am 97^ Noyemb. A^ 1S66.

E.' L. gtttwittiger Yetler und Bruder , Wiunui L. z. Hbssbu.

. . Dem PrÎDtzen 2U Uranîen , ta S. L. idbtt hânden.

(i) etzliche. Dans la traduction il n'est fait mention ni du Prince et de son frère, ni des ministres; on se sert du pronom indéfini. » In » gevalle men diegene die *t gehoor hebben. »

' "R. Broder. Auiogrmphe,

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fLBTTBE CCXLYII.

Le Prince d Orange au Landgrave Guillaume de Hesse ^ et nuUatis mutandie^ à Auguste Electeur de $axe» Epénemens de F'aienciennes et Harderwick; projet de déelarer au Moi son assentiment à la Confession dAugsbourg^

FreundtKcher lieber herr Vetter, i566.

Schwager iiiid Bruder. Wollea wir E. L. freundtli- Novembre. chen nitt verhaltten , das un» « . * zemnng ankonuneii MÎndty demimck der stadt Yalentien uDgdBbrlîch einen monatt belagert gevresen nnd den armen leothen, no umbdie stadt heramb gesessen seindt, in dk raclismaU hundeit thausent khronen schaden geschehen iot, dat aâch in Flandcm ein man od«r zwôlf thausent vèrsam- Uei haben und die stadt entsecxen wollen.

&o hatt auch der 6raf zu Meghen ein tcedileîn in Hertzogthumb Geldern, Harderwiok gênant , eînnelimen woHn , und die Expédition sein^[i Drosten, Palinck Ton Scherpensellf berehlen : demna^h hatt beniel ter Drost sa- ▼iel praeticirt, dasz er dorch sein hausz, so er in berûr-' ter stadt ahn der maueren liegen, ein loch gebrochen nnd ahm t8 Decembris des morgens umb sechs schlSg^ in die achtzig schûtzen hienein gebraoht hatt. Aïs nuhn die knecht inn der stadt gewesen , seindt sie gleich naôh dem marckt gelauffen , denselben eingenohmen und den Bûi^em ir geschûtz, so uf dem marckt gestanden, yer- nagelt und etzliche stûck mit gewak ufs hausz fiihren woUen. Wienuhn desaen die Burger innen worden, ha*

«- 496

i566. ben aie stuitn geleuttet, sicb auch aisbaldt versamblet Novembre, und mit den kBechlten uf dem marckt zd schermûtzeln angefangen; inn dem habendie knet^ht das geschûtz yer- lassen und diie flocht nach des Konings hausz, so ahm stddtlein liegi^ gedohmeii; die Bûrger abei* haben inen dea wegh reriaufEeii und dapfer isasamen gescblagen und ge8icli08sea,ako4asderk}i^htneuha ufm platz tothblie- ben , vieil verwundet, und zwolf , sonrier den Drost und seinem sohn, gefaogen setnét. Uf der Bûrger seitten aber aeindt drej tbbt blidben und etzliche verwundet, doch baben . sie das hausB akbaldt eingen^hmen und be- balten. Der Drost ist dunii dk Bongenieisfeer eodsetzt worden , wefar sonsten olme ftweifisil thott gasdilagen uod in lanf bUeben; und geben E. I* faiemittm bedencken was bier aiiisz noob yor weiftenmg endtsehpringen werdân*

£. L. baben aucb ausft dîesem biebeîgafiSgten d«r stadt Yalentien ]i;«genbenohl(i) tminddicben zuerseben, das TÎel aaders^ daramb gdegen als die Hertaogin inn iren Mandaten voigiebi;.

. WiewoU uns auch sehr bescbwarlîdi fak uns der reUi* gîon balben ofifentlidi zu «Ueren , wie £• L. desfola ediche unser bedencken in unserm Yorigen ficbr^3en, underm funfftèn àujus^ gesehen , niohts dastowcniger dieweiU wir yor unser person , auch unser geliebte g»- mahl wegent , eben so tieff bey der Kon. Mat. im ver- dacht stecken , als wan wir uns erkleret hetten , so weren wir woU bedacht uns kegent der Kon. Mat.

(i) kegtnôenche. Cette défense de ceux de Valenciennes contre les accusations de la Gouvernante, se trowe chet Bory I. 1 36, sqq.

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in einen gehaimbten schreibeii zuerkleren uhd ireMatt. tS6d. undertheniglich zu bitten, wîe wir das mit allerhandt Novembre» bewegniszen und umbstenden ahm bësteii fùgen konnen^ nachdemmahl wir in der Âugspùrgischen Gonfeszion ge- bomn und ufFerzogen , auch dieselbig in unserm hertzen je und allwege getragen undt bekendt baben, das ire Mat. uns und unsern undertbanen dieselbig Confession frey und sicher zulaszen wollen.

Hergegent wollen wir uns verpflichten das wîr nie- mandt mit gewalt zu unser relligion dringen, auch weder den geistlichen personen^ noch iren giitern , einigen intrag thun oder etwas abziehen laszen^ sondem sie in iren standt und weszen geruhlich pleiben laszen wollen.

Weill nuhn disz ein hochwichtig sach ist, daran uns undern andern unser yomembsjte zeitliche wolfarth gele- gen ist, 90 haben wir sonder E. L. rath und vorwiszen nichts thun , noch furtsetzen wollen , gantz dhiénstlich bittent E. L. wolle diesz unser gemuede und meynung ^ nach seiner wichtigkeît, bei ir erweghen und bedencken , und uns nocbmals derselben getreuwen rath , uns dar- nach zu richten , freundtlichen zukhommen laszen. Das wollen wir umb E. L., nebent andern vill erzaigten gut-» thaten und freundtschafften , allzeit gem hienwieder ver» dhienen. Datum ut in litteris.

Abn hem Wilhelmen Landgraf za Hesszen. mutatis mutandis »— Augost Churfûrst zu Saiibsen.

Saos se déclarer ouyertement, le Prince, quelques mois plus tard ^ donna à entendre au Roi que des scrupules de religion Tem-

498

1 566. péchoîeDt de lui obéir en toutes choses. « Vidimus hic lileras Prîn-

Novembre. ^ ci pis Auraici adRegem, ubi omneobsequiuni offert ^quatenuft

» salvâ conscientiâ licet. Id sua Majestas subductâ vir^ulâ notarat

» et in margioe ^ posuerat penult Maji i567. » Epist.

Hopp. i3o.

Le Prince , se conformant à l'avis du Landgrave Guillaume de Hesse (voyez p. 409 ) résolut d'eoToyer quelques Seigneurs en ambassade vers TËlecteur Palatin, le Duc de Wurtemberg, le Margrave de Bade et le Duc de Deux-Ponts. Les lettres de créan- ce et rinstruction signée par le Prince portent la date du i décembre , et furent remises au Comte Jean de Nassau; les autres députés dévoient être Louis G>mte de Kônigstein , oncle maternel du Prince, en i5o5; Philippe Comte de Hanau- Lichtenberg, (apparemment Philippe lY, en i5t4)9 ^lo&a Louis Comte de Wittgenstein. Dans, cette LusUruction le Prince dé- plore les excès des iconoclastes , et surtout aussi ce qui y avoit donné lieu , savoir la sévérité de Philippe EL H atteste la disposi- tion des réformés à respecter les droit du Souverain. « Wan al- » lein die Kôn. M. inen die relligion frey laszen und sie mit khei> » nen Religions mandaten oder andem neurungen iren fretheîteii » und privilegien zuwîeder bcschweren wolte. » Le Roi, ajoute t*il, malgré ses lettres , a tout aussi peu intention de tolérer la Con- fession d'Augsbourg que celle des Calvinistes, et s'apprête à en- voyer une armée formidable dans les Pay»-Bas. L'intercession des Princes Allemands sera une oeuvre agréable à Dieu. La chose con- cerne aussi spécialement le Prince d'Orange : «c dieweil uns die vornembste schuldt diszer verenderungab einem in der Augipûr- » gischen Confession gebomen und uflerzogenen Dentschen will V zugemeszen werden. » Il demande aussi particulièrement leur avis sur ce qu'il aura à faire , si le Roi persévère en ses projets: « » iiff den fall des ùberzugks. i»(*MS.)

499

LETTRE CCXLVIII.

f^ Comte de Berghes au Comte Louis de JSassau, Il fait des protestations de fidélité.

*^ Les protestations ne coûtent rien au traître pusillanime. i566. Quelques semaines plus tard la défection du Comte , ou plutôt sa Décemlire. tentative de rentrer à tout prix dans les bonnes grâces du Roi , devint manifeste. « De Geconfedereerden yerstonden dat den Gra- » ve van den Berge aan Yiglius geschreven hadde y hem seer flatte- » rende , en syn selven excuserende» dat hy niet, nieus en hadde » aengerecht, noch van de Religie te ' veranderen , noch ook de Beelden af te -we^pen , begerende aen hem dat hy 't selve den » Konig wilde adverteren en hem verschonen; hy soude een getrou » dienaer van Syne Maj. blyven. » Bor^ i5i*. Ces démarches ne lui furent d'aucune utilité.

Peut-être le Comte avoît«il promis d'assister à une réunion des principaux confédérés à Amsterdam : voyez p. 4^7- <* Creditum est » in eo conventu statutum omni ope conniti ne Rex milite instruc- » tus adveniret^ idque aut precibus Maximiliani Caesaris apud » Regem, aut exuta palam obedientia armis impetrandum. » Stra- da ^ 2181.

Monsr. mon frère. Pay receu vostre lettre par laquelle j'ay entendu que trouvés mes excuses bien èstranges , voyant que deiniement ' vous auroye promis en présence de Monsr. le Prince de m'y trouver et aussy confermé par mes dienires ^ lettres et que ne saves comment enten- dre, vous asseurant, Monsr. mon frère^ en avoir esté to- talement résolu selon le contenu de ma lettre ; la raison pourquoy nay l'ay seu mectre en effect , en auroit esté premirement occasion mes bourgeois , lesquels mont

' (larnièremait. 9 dernières.

5(K)

i566. présenté ungne suplication, affin de pouvoir avoir la Décembre, presse ' en la ville , comme en autres lieux, en quoy je suis esté bien empêché , quar, sj je me fusse absenté, il y aus- sent' fait quelque désordre et abbatu les jmages et autels, estants encoire en [ce me ^ ] termes , surquoy vous vouldroie bien prier d'en avoir sur ce lavis de Monsr. le Prince et de vous, affîn de me pouvoir selon icelluy reigler en ceste affaire. Quant à la reste^ vous prie de ne point avoir mavesse opinions de moy; au surplus ay donné charge à mon drossart, Tellis, pourteur de ceste , vous comuniquer de tout. A tant, Monsr. mon frère , après m'ettre bien re- comandé à vostre bonne grâce , prie le Créateur vous donner ce que vostre ceur désire. De Bergue , le premier désembre i566.

{i entièrement atfectioné frère à vous faire service,

GuiLLAUMS DE BsRGHB*

A Moos' , Monsieur le Conte de Nassau.

Quant à la somme je vous Fenvoye présentement, vous remerchiant de me la avoir preste si longe- ment, vous remersiant pour le tout.

N.o CCXLVIII.'

Requête à F Empereur Maxîmilien , tendant à ce qu'oïl i^euille intercéder auprès du Roi d! Espagne en faveur des Pays-Bas*

' * Cette pièce semble écrite de la main du Comte Louis de

' prêche. ' eusMOt. 3 ces mêmes (?).

501

Nassau. Malheureusement TËmpereur devoit se borner à une 1 566.

intercession amicale. Les liens qui unissoient les Pays-Bas à rEm- Décembre.

pire, aToient été extrêmement relâchés en i548, parle traité

d'AugSDourg , Charles-Quint ayant réussi alors à faire exempter ces

Etats héréditaires de toute juridiction supérieure. Le célèbre Xluii

s'exprime ainsi à ce sujet « Zie hier de looze streek des Yorsten die.

» zijne voorouderlijke Erflanden voor eene geringe jaarlijksche bêlas-

» tinge, geheel en al der magt , gezag en rechtspleging van 't Duit-

» sche Rijk onttrokken heeft, en van 't Rijk vrijgemaakt, dat is aan

» hem alleen onderdanig gemaakt heeft. » Over V recht om Philips

afte tfveren, p. ao.

Sire! Nous ne faisons double que Vostre M'^ soit esté de tout advertie de ce que passé quelques mois en çà c'est passé au Pays-bas , parquoy n'y ferons redicte pour point impor- tuner Vostre M*^. Et combien, Sire, qu'avons estes quelque temps en grande paine pour ne scavoir à quoy le subit cbangement tandoit, mesmement aians la plus part de nous aultres estes adyertis par la Gouvernante des Pais-bas , de plusieurs désordres , séditions et tumultes commises par aulcungs désobéissents et commun peuple, le tout soubs prétext d'une religion dissimulée ^ dont avons es- tés certes bien maris , que en ung temps que sommes tellement affligés de l'enemy de toute la Cristienté , de l'autre cousté aussi pour le mauvais exemple que auL très subjects en pourriont prendre, pour nous estre si voisins et membre du S. Empire , qui ast esté cause que non seulement avons laissés passer par silence toutes les levées et préparations que le Roy d'Espaigne a faict des- puis quelque temps en çà , ains avons estimé estre juste et raisonnable que touts Princes aiment tout bien , tran- quillité et repos , deussent avecques tout leur pouvoir

502

i566. assister Fungà Taultxe^ pour empêcher la rébellion et Décembre, désobéissance des subjects , de tant plus au Roy d*Espain- gnCy qui est fis d'ung Empereur nostre et si proche parrent de Vostre M^, et dont les dits pays sont une partie membres. Et comme, Syre , aiants tant pour recommandé le service et prospérité de nostre patrie^ et nomément ice« luy de Vostre M^ , avons bien pour la proximité et.voisi- nance du dit Pais-bas, volu informer particulièrement come toutes choses sont passés , la cause pour quoy et à quelle fin elles tendent, pour en advertir Vostre M^, afin qu'icelle par son assistence, tant de force que aultre voie, eusse en temps secoumi Monsr. son firère, pour éviter touts inconvénients ultérieurs. A quoy Vostre M*' nous eusse trouvés et nous trouverast tousjours bien prests à ensuivre ses commendements* Ainsi, Sire , avons véritablement trouvés que il en ast eu quelques désor- dres en abastant les images , ruinant les autels et occu- pant les temples , ce que nullement scaurions trouver bon , ny donner tort au Roy d*Espaingne de s'en resen- tir , comme nous entendons aussi que en partie il s*est desji faict la démonstration requise : mais d*aultre part. Sire, les exécrables justices et persécutions de tant des milles et milles qui ont estes mis à mort, despuis que Dieu par sa saincte grâce ast mis en lumière la pure doc- trine au S. Empire et que les principaulx placcarts et dé- fenses ont esté dressés contre ceulx de nostre religion , combien qu'elle ast esté accordée et permise , nous don- nent cause les tenir aulcunement excusés et avoir pitié et compassion avecques eulx , et que tout oecy est adve- nu avant les avoir permis aulcune prêche on exercice de région , et qu'on voit tousjours que chose maintenue

503

areques rigueur et yëhémenoe, se yient à rompre ayec- i566. ques grand dangier et désordre, et principalement en ung ^®<*'""'*®' faict de conscience , qui ne peult estre domptée par for- ces d'homme, et de tant plus n aiant esté cecy commencé aTecques aulcung ordre, sans aulcung chief ou Magis- trat qui s*eust voulu au commencement déclarer pour eulx , de peur de tomber en la mauvaise grâce du Roy , qui ast esté cause de tant plus grand désordre ; mais si tost que la Régente ast entreposé quelque petite permis- sion de pouvoir prêcher , toutes ses tumultes se sont as- sonppies et cessées incontinent ; par on peult aisé- ment comprendre que leur faict ne tend nullement à ré- bellion ou désobéissance , ains tout seulement de pouvoir jouir de rezerdce de la religion et donner satisfaction à leurs consciences. Il est vraj aussy que somes bien infor- més que , soubs prétext de ceste permission , aulcunes sectes et prédications mauvaises s'entremeslent , ce que nous desplaict grandement, et serast de besoing et fort bon qu'il y fust mis remède en temps et heure.

Yoiant asteure^ Sire, et que sommes avertis certaine- ment que le Roy d'Espaingne^ par instigation du Pape et aultres, est résolu de nullement vouloir souffrir aul- tre religion que la Romaine , quelle que soit , et que soubs prétext de chastier la désobéissance et chasseï les mauvaises secles , qui ne sont permises en TEmpire , il se prépare, et non seulement en Espaingne et Italie, mais aussi en Allemaingne, come il est notoir à ung chascung : seroit à craindre , que oultre tant des incon- vénients , qui nécessairement advieodront par toute la Grestienneté et mesme en ce temps icy que le Turcq ast acquis tel advantaige sur nous aultres , qu'il ne voul-

\

504

i566. droit quant et gualit extirper nostre religion , à laquelle décembre, sommes bien^asseurés que une grande partie et les |dua principaulx scfnt affeçtionés.

Et corne il semble estrei office de Vostre M*^ de préve- nir touts dangierSy principalement aulx provinces qui despendent de TEmpire et pour point lesser perdre et ruiner ung pais, dont Vostre Ma'' peult avoir la succession, par guerres intestines ^ n*a vous peu délaisser de la supplier très humblement qu'icelle voulusse prendre ces affairea à ceur et envoier ung ambassade au Roy d'Espaingne ^ pour le détourner de ses desaeings et le mestre sur tel chemin , corne en tels et semblables cas de religion on est accoustumé de faire, et somes bien d'intention de en- voier aussi ung ambassade pour le enquérir de nostre part de vouloir condescendre aulx moiens ^icites et rai- sonables, aveques la remonstrance, suivant la copie cy joincte, dont supplions très humblement Vostre M*' se vouloir conformer et cela au plus tost , espérant que le Roi se laisserast induire et ne vouldroit pas estre cause de tant de calamités , tant en TEmpire que en ses pais propres, et Vostre Ma'' recevrast une réputation inunor- telle et ferast ung très grand service à Dieu et toute la Crestienté,

LETTRE CCXLIX.

Schwartz au Prince tT Orange. Sur les dispositions de r Empereur bNntercêiler auprès du Roi ^Espagne.

* *

/ Ceteç lettre,^ il f^'açit uniquement de supplicaltons au

505

Boiy peut servir de réponse à une accusation de StradardMtÀYe a la i566»

conférence de Dendermonde. « Yarîantibus sententiis in eo conve- Décembre»

» niebant , arcere Principem ab ingressu Provinfliarura oertae id

» esse contumaciae , incertae victoriae : admittere , periculo propîus

» videri . . . Aut vertendum igitur solum , . . aut novum in eam

» Dominum . . . inducendum. Hoc postremiim vero optimum yi-

» deri : occasionemque in promptu esse, si, quoniam Maximilianos

» Imperator operam suam obtulit oomponendis hisce discordiis ^

» per speciem ejus arbitrii deposcendi clam intérim agatur ut in

» Caesaris manus hae demum Provinciae devolvantur. » 27

L'Empereur désiroit que le Roi d*£spagne se rendit sans armée dans les Pays-Bas , afin de pacifier le pays par douceur et non par violence. « F", Raumer^ Bist, Br, I. 173.

Le docteur Schwartz avoit été à Orange comme Commissaire du Prince, Celui-ci paroi t lui avoir conservé sa confiance , malgré la rapport très défavorable de P. de Yarich dans son Verbal. « Il a » ordinairement. . fi*eqnenté les plus grandz séditieux et ad versai- » res de S. Exe. et Souveraineté , leur donnant à entendre qu'il » n'estoit besoin entretenir aucungs soldatz et que Tintention de » S. Exe. n'estoit telle, et que les falloit tous casser ; ce que les dits » subjectz demandoient y afin que la justice ne fut forte et eulx V chastiex . , par raison de ce les dits subjects ont refusé à con- » tribuer pour l'entretenement des dits soldatz. Aussi disoit-il pu- » bliquement que S. Exe. ne pouvoit permettre à ses subjectz vivre » en liberté de conscience avecq exercice de leur relligîon à la » conformité de ceulx du Roy , ains qu'il convenoit qu'ilz vécus- » sent et se réglassent comme les subjectz du Pape. »

Durchleuchttiger hochgeborner Fûrst, gnediger Herr... Sunst was dièse jetzige tumulten und leuffit betrifft , weis E. F. 6. ich yhen ' hochsten vertrawen und gehaim nichtt zu yerhaltten , dan est mir bey der Kay. Mat. ongnaden auffgdegt ût solches gehaim zu haltten, wie das ich, sontag yergangen iunf wochen, ahn einen der Ro. Kay.

' u.

_ 506

i566. Mat. gdiaimbftten Tomembsten Raith mit welchen ich Déeembre. altte yertrauwliche correspondents und kunttschafftt , aucli ziffem hab , wie und wen die sachen alhie yhn die- sen landen geschafifen ^ auch was derpfaffeD , weyber ^ und Hispanier vorhaben sey, und was endtlicb derKay. Mat. y auch dem Kûnig selbst, darausz enrolgen mochtt yor unrath und gefharliche witterung , so sîch eraigett zu ge- mainem yerderben der gemainen Ghristenhaitt , dardurch die .Kay. Mat. ahn yhrem yetzigen hochnottigen und ge- fharlichen zugh und notthwehr , mercklich wurden yer- hindert werden so solches yhn das werck gerichtt und einem yorgang gewinnen soltt^ dardurch yielleichtt dièse lande yhn grundt yerdorben und dem hausz Oesterreich yhn allem durch frembde Potentaten abgewendt mogtteA

werden. Demnach so were mein treuwes und hertzlichs

*

bedenckenSy das zuallen seitten dieser misyerstandt durch leidtliche mittel und guttliche underhandlung aufigehc ben und sôlche onordnung und enttporung abgeholffen mogtt werden ; so wist ich aber keinen besseren noch sîcheren wegh , dan , als dièse lande dem Reich und dan auch dem hausz Oesterreich ails yhre patrimonium ange- horig , das yhre Kay. Mat., ausz jetzo bemeltten ursach , von den Stenden dieser lande wurd ersuchtt und under- thenigst erbotten, sich bey dem Rûnig yhrer durch guittliche handlung und mittel anzunemen und durch dieselbige die Ko. Mat. zu contentiren und zuersetûgen. Nachdnm ich aber nichtt wissen kuntt , ob yhre Kay. Mat. wird woUen darzu yersehen, so hab ich obbemeiten herm zum hochsten und dienstlichsten gebetten, solches der Kay. Mat. yorzuhakten und zum furderlichsten mîr dessen durch zififer einen grûntUchen berichtt zu thuen.

507

Darauff weis K F. W. ich nichtt zu verhaltten das bei i566.

jûngsler post mir von obbemelten herm ein ghar grosz Déoeminre.

pacquett, wol Ton 5 a bogen, ist zukoimnen, und neben

viellerley [occurrentien] , soderKay. Mat. seint zukommen

und er mir deren copiam zugescbicktt , aucb ein missive

mit semer aignen bandt yerferttiget, zwey bletter lautter

ziffereu, und gibtt mir soviel zu erkennen und versichertt

mich zum bochsten das, sover die Kay. Mat. von diesen

landen werden ersucbtt werden , das sje mit allem ernst

und treuwen sichbey den Kon. Mat. werden annemen, und

die sacben dabin beUTen ricbtten ^ damit weitterung und

onnottiges bluettstùrtzen verbleiben moge, aucb sunst

gutte frûndt dazu zu bûlff nemen; sunst soviel desselbi-

gen obberùrtten berren person belangt, soll abn ybm

aucb kein vleisz , muebe, nocb arbeitt erwinden; und so*

viel die ReUgion belangtt, sover man den Califinismum

mogtt dabinden lassen und allein auff die Augszbûrgi-

scbe Confession wurd bandien , werd ybre Mat. gleicber-

gestalt aucb lassen gebraucben , aber es must solcbs zum

fûrderlicbsten und schleunigsten jbn das werck gericbtt

werden, obne ainigen wittern verzugb, ebe und zu-

ver ybre Mat. sicb weitters rûst und gefast macb und

ybre sacben wûrcklicb angreiffen und dirigiere; und

weitters scbreibtt er mir das , wie wol er der Kay. Mat.

patentum verferttigett und dieselbige, mit dem berûrtten

seinem scbreiben, der Guvemantin zugescbicktt , so ûber

3ooo pferd und lo™ knecbtt vermeldett, so sey erye-

docb gântzlicb meiner meinung , das es zu allen seitten

weitt nutzer, sicberer und besser were, durcb guetlicbe

beylegung diesen gebrecben abzubelffen , welcbes E. F.

G. icb biemit undertbenigst , treuwbertziger mainung

^ 508

i566. nichtt hab woUen verhaltten , demselbigen weitter nacb- Décembre, zudencken und zu berattschlagen , dan aye mogen sich darauff yerlassen das dem yhn grundt abo ist^ wie obbe* meltt , und will E. F. G. ettwan das original schicken oder selbst bringen, welches handt und namen sye wer- den wol kennen, und weisz au£f dièse stundt keinen der solches besser bey der Kay. MLat. thuen kann , als der- selbig so mir geschrieben. Ich darff nicbt ailes noch weitter vermelden , dan er es mir zum hochsten bey Kay. Blat. ongnad yerbotten. Nun ist, mein einfeltiges bedeno- ken , das ratbsam das mhan zum schleunigsten gesandten zu der Kay. Mat. geschicktt het , und sunst aucb bey deii Teutschen Churfûrsten und anderen angehalten , das sye gleicher gestaltt an beide, Kay. und Ko. Mat», geschrie- ben und begerett ; und sover ich weitters ettwas guettes hierin mogtt thuen , als ein armer und geringer , yedoch getreuwer diener , will ich nichtts was yhn meinem ver- mogen stehett , ahn mir erwinden lassen .... Datum Brussell, den i4 December, ihn eyll.

E. F. G.

undertheniger und gehorsamer

diener und underthan ,

SCHWARTZ.

Monseigneur , Monseigneur ie Prince d'Oranges , Conte de Nassaw Catzenelenbogen.

509

' LETTRE CCL.

Auguste^ Electeur de Saxe y au Prince d Orange. Il se ré' jouit que le Prince songe à embrasser la Confession cTAugsbourg; se montre bien disposé envers les Pays-Bas.

. . . Wirhaben E. L. schreiben unddancksagung, unserer i566. E.L.gesandteiijûngstgegebenenantwortt halbenn^zuun- Décembre, sern henden entpfangen , dero E. L. kegen uns nicht be- dor£ft bette, sintemahl wirE. L. mit aller freundschafit zu- gethann und zufôrderst Gottes ehre zu befiirdem, begie- righ und ^Ilig sein'. Das sich dan E. L. in jetzigen irem scbreiben ihres entlichen gemûts, der religion halben, kegen uns dermassen Christlich und freuntlich ercleren und ir herze dahien erofFenen , das Sie bedacht sich zu der Augspûrgiscben Confession oGTentlich zu bekennen , thun wir uns kegen E. L. fireundtlich bedancken, und wûntscfaen von 6ot dem Âlmechtigen das ehr £ L. in solchen Christlichen vorhaben , durch seinen Heiligen Geist stercke^ leithe und fhûre, wie dan das wahreer- kentnûs des Hem Christi und seines allein seligmachen- den worts , von Got alleine zu erbitten und zu erlangen, und gar nicht menschenwerck ist.

Und wiewoU leichtlich ermessen die Kon. W. zu Hispanien werde ob solcher E. L. erclerunge, nicht allei- ne grosse befrembdunge , sondem auch ein ungnedigs misfallen tragen, und also nicht ohne beschwerunge und gefahr zugehen , so beruhet es doch ailes auf dem , das man Got mehr dan den menschen in solchenn whall ' gehorchen und die erkante warheit, umbyerfolgunge und

' Wfihl.

510

i566. creutzes willen , nicht verleugnen musz ; dieweil sich aber I>éceinbrtf. auch andere mehr Stende und StetteinNidderlanden albe- reit dahien ercleret und zumtheill mit der that erweiset ha- ben das sie des Babsthuaibs grewel und die Hispanische In- quisition lenger nicht zu gedulden , sondem der religion und glaubens halbenn femner unbedranget sein woUen , so soke solchsunsers erachtens s. K. W. andere gedanckenn verursachen, das sieyonu irem Torhaben die underthanen mit dem schwerdt zu ûberziehen , abstunde und auf andere bequeme, lindere mittel gedachte , dadurch gehorsam , friede und ruhe erhalten wurde. Was dan wir , auch ne- benn anderenChur- und Fûrsten , so der Aug^bûi^scben Confession verwandt, durch schickunge oder schrifften an ir. Kon. W. , den armen bedrangten landen zu gut- tem thun y Yerwenden und befurdern sollen oderkonnen, in deme woUen wir uns , hieforigem unserm freundtlichen erpietenn nach , aller Christlichen gebùre erzeigen und seindt dekren Chur^und Fûrsten entlichen zuschreibens und Tergleichunge, was sie deszhalben zu thun bedacht, gewertig.

Wann aber in allew^ die nottûrft érfôrderenn will das E. La in anrichtunge der wahren Christlichen Reli- gion ,eine gewisse form haben , so wollen wir £• L. un* serer lande Ghriatliche Rirchen-Ordnung znachidien, audi auf eine person, darumb uns £. L. bitten, bedadit sein^ mit der EL L. Yon dehnen sachen vertreulich re- den und sie zu E. L. besten eine zeitlang gebrauchen mùgen « . Datum aufm Stolpen, den 19^ Decembris 66.

AuGusTUs Crcrfurst.

Demhochgebornen hern Wilbel- men , Printzen su Uranien

511

Le >o décembre le Prince se rendit à Amsterdam, il resta i566. près de six semaines. Il fit restituer TEglise des Cordeliers , que Décemiyre. les Réformés avoient envahie pour y prêcher; mais il leur accorda des places pour bâtir des temples. Il avoit beaucoup de crédit au- près de ceux de la religion; mais la répugnance des Magistrats à faire des concessions quelconques lui suscitoit souvent beau- coup d'obstacles et de difficultés. Dans plusieurs provinces le parti Catholique reprenoit de la force dans les assemblées des Etats : à Utrecht le Prince avoit pu s'en appercevoir. Les Etats de Bra- bant présentèrent le 21 décembre une adresse à la Duchesse de Parme pour la cessation des prêches. Bor, I. ia6. Les autorités, connoissant la position assez équivoque du Prince , ne dévoient pas être toujours très empressées à seconder ses vues ^ et la Gou- vernante, d'après les intentions du Roi, faisoit surveiller de près ses démarches. Le Roi écrit le 27 nov. à sa soeur que, des quinxe enseignes Allemandes levées pour la Gueldre , la Frise et la Hollan- de, il conviendra d'en donner « charge à quelque personnage con- » fident , que si bien il eut charge d'obéir au Prince , comme Gou- yemeur Provincial , toutefois qu'il se conduit selon ce que luy s seroit commandé de par M07 ou de par Vous , advenant que luy » demandit aultre chose le Prince. » Procès dEgmant, II. 5 16.

\

* LETTRE CCLI.

Le Landgrave Philippe de Hesse au Prince d Orange, Sur les dispositions des Princes Allemands. Réponse à la lettre a45.

. . . Hochgepomer Fûrst, freundtlicher , lieber Vet- ter und SohQ, wir haben £• L. schreiben des datum , stet Utrecht den 26**" Novembris , entpfangen gelesen.

512

i566. So yiel nun die vorpit und intercession^ welchedie Décembre. Stende der Augspûrgischen Confession fur die Nidderlen* der thun solten , betrifft , wollen wir E. L. freuntlichen nicht pergen das es darmit noch gar witleufTtig stet

Dan erstlich so erpeut sich der Hertzogh zue Wûrt- tenbergh , sein L. wolle woU nût vorpit thun, aber neben dem Pfaltzgraven Ghurfursten wollt es s. L. nicht thun.

Zum andem so erpeut sich der Churfurst zueSachsen, das s. L. auch die vorpit wolle thun helffen , aber nicht weiier dan fur die, so da seindt der Augspûrgischen Confession.

Nun wissen wir nit ob darmit den Herm , Stenden und Stetten im Nidderlandt gehoUFen seie, wirt derhalben noth thun uns dessen zuberichten^

Dergleichen, achten wir, werden die andem mehrer- theil auchgesinnet seit, alsznemblich: Herzog Wol£fgang Pfaltzgraff, Baden, Brandenburgzue Anspach (i) , Marg- grafF Joachim Churfurst (a) , die Herzogen zu Pomme- ren (3) und Meckelnburg (4).

Darumb mûssen £. L. uns zu erkennen geben ob die Herm , Stende, und Stette im Nidderlandt darmit zuefrid- den seien , und wirt auch gar langsamzuegehen die Stende zue hauf zu fordern, solche dinge zue berathschlagen und zu vergleichen. Wir haben aber dem Churfûrsten zue Sachsen geschrieben , das S. L. etziicher Fùrsten Gesan-

(i) Brandenburg, Jean-George, en i5a5. (a) Churfurst. Joachim II , en i5o5 , Electeur depuis x535 ; en 15^9 il se déclara pour la religion Evangélique.

(3) Pommeren. Apparemment Philippe I, en i5i5.

(4) Meekienburg, Jean-Albert I, en i5a5y régnant depuis i547.

513

ten an ein gelegenen piaf z zuesammen erfordert und die i566. ein meinung , wie dièse so ^wichtige sache fûrzunehmen , DiM^mlire. stellen lassen. Was Dun daruf yolgen wirdet, sollen K L. woU berichtet werden , doch ist sich nicht daruf zu ver- lasseity dan es ungewisz ist.

Dasz wir E. L. uf ir schreiben anzeigen woUen , und setndt K L. freumlich zu dienen willig. Datwn Cassel, am aa**" Decembris jinno Domini iS66.

Philips L. z. Hbssbn.

Dem hochgepomeo Ffirsten... Wilhelmen , Prîotzen zu Uraoîen , . . . zu S, L. selbst bandeB, sonstet niemaadt zu erbrechen.

Les- lignessuivaiiUSy égalenwnt signées par le Landgrave » se raji- portenl appareanneiU au biUat meDtioooé p. 463.

Auch freumUcbar^ liaber Yetler, haben wir Et. L. inge- legtenzettel gelesen , und wêil es ein hochwichtige sache » haben wir etzliche guthhertzige leuthe ûbersitzen und berathschiagen lassen was darin guth gethan , die uns nun ir bedengken angezeigt y wie wir E. L. dasselbig hirmit zuyaschicken , welches wie uns auch also gefallen lassen und mil ihnen ejnig seixL. Das wir £. L. als«» uf den iu<- gelegten zettel auch vermeldden wollen. Datum ut in

Philips L. z. Hessbh.

3i

514

LETTRE CCLII.

Bemartj Seigneur de Mérode , au Comte Louis de Nassau, Sur les entreprises de la Gouvernante.

1 566. ** Ventreprinse que scav^s est peut-4tre un proj A pour s'assa- Décembre, rer de Maestricht. Du moins la Gouvernante étoit en correspon- dance à ce sujet avec l'Ëvéque de Liège. Le i3 novembre celui-ci érrivit : « Madame^ j'ay receu celle de V. Alt, du lo" de ce mois, » touchant les moyens que V. Alt. advise de povoir asseurer la vil- » le de Maestricht et la purger des prescheurs sectaires. Et, quant » au premier moyen de gaigner quelque intelligence deans la ville, » ..la disposition dMcelle ... ne nous monstre bonnement, à mon » advis, aulcun moyen de pouvoir encoir présentement gaigoer oc » poinct : parquoy .... je me rengerois plustost au second moyen > d'y envoyer personnaiges de deulx coustelz pour s'employer et » par tous bons moyens essayer de réduire la ville en asseurance. » Gachardf AnaL Belg. ao3. Les protestans y étoient extrêmement nombreux. « Les bons catholiques ne scaueroient bonnement dire » si en ceste ville il y a plus de catholicques ou plus d'infectes. »

/. /. 19*

Son Altesse vouloit se saisir de Zeelant , c'est-à'-dire mettre garnison dans les villes, ce qui, à cause des privilèges , causoit toujours beaucoup de mécontentement , et donnoit souvent lieu à de la résistance , comme on venoit encore de l'éprouver à Valen- ciennes. On craignoit beaucoup que les Réformés ne s'emparas- sent de la Zélande, afin d'exclure le Roi du odté de la mer.

Monsieur! combien que n*ay jusques astheureu grand in- telligence pour ce faict à Liège et Maestrecht ni Huy , ne fauldrapour ce faire mon extrême debvoir pour empêcher Tentreprinse que scaves, et coment le lieu nous est de fort grand importance, tant pour le pasaige que pour certain Toisinaige , j'empliray touttes mes forces avecques aide

515

fies bons amis à leur faire fault. Je voaldroi bien que Vos* iS66. tre S*^* volist escrir ou par autre moien faire tenir quelc* Décembre, que lettre au consistoirdu lieu, pour me tant plus donner de crédit vers eux , car sains les bons et fidèles Ton sça- rat* peu effectuer , pour ce qu'avons beaucoup d'adversai- res en ce quartir. Au rest , Monsieur , je suis averti co* ment son Alt. trafioque fort par le DucErich, Monsieur d'Aremberch^ Monsieur de Megen pour se saisyr de Zee- lant, par vostre S^"* schayt les grans inconvéniens quil nous poldroit avenir; elle besoinge aussi fort pour ceste vil- le de Malins. Dieu donne que tout soit en vain, car la ville d'Anvers seroit bien assiégé , ajant perdu ces lieux sus- dit, qui seroit unne grande perte. D'aultre cbose quil se passe par ici , vous dirat le Singeur de Van der Aa , por- teur de cest , qui ferat fin , priant le Souverain Dieu avoir vostre Singnorie en sa sainte grâce. De Malins , le a3 de io»»^ran i566.

Entièrement prest à obéyr et faire très

humbles services,

Bernart ob Mbrodb.

Monsieur, Monsieur le Conte de Nassau , Catzenellenbogen , Yianden etc.

Le Comte Louis proposa à Amsterdam aux Réformés trois points : obéissance au Roi , contribution à la somme trois mil- lions, acceptation de la Confession d*Augsbourg: Bor^l, ia4- Cette proposition se trouTe aux Archives : Propositie op ten a 4 dec. by mynheere Grave Lodewyck van Nassauwen binnen Amsterdam der gedeputeerden van de gereformeerde Gemeenien derSteden en ptaeUen in Hollant gedaen. Elle fut également faite à ceux d'An^ vers , Tournai et Valenciennes : Bor^ L /. Mais , quant au troisième

I faora.

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l566. pwBt on as fltgHft q«a doirépoosc» ènavrtê H dUaloire». LwiheokK I^^embN; 9^^o* eavoyé8 d'Allenuigne (p. 473) n'étoient guère propres à concilier les esprit» ; du moins si l'on peut en juger par le choix de M. Flacius : « Ein Mann yon Gebt und grûndlicher Gelehrsam- u keit und um die biblische und kirchenhistorische Literatur aus- 9 gezeîchnet rerdient , dessen Wirkaamkeit aber durch seine allzu- » groflBe poleniisdie KM^fuit getrûbt wurde. » Ouerike , L U p. i3i. La poeition des proteslans rede?enoit critique ; ils se ' livraient au décourafement ou méditoient des entreprbes témérai- res. En attendant la Gouvernante se préparoit à écraser quiconque, à Tezemple de ceux de Talenciennes , oseroit prendre les armes ; et le Roi faisoit rassembler la puissante armée qui quelques mois pIlM tard devoît , avec le Duc d'Aibe pour dief , venir fondre sur letrPajfs-fiaa.

EXPLICAHOBT DES PLANCHES.

Planche L i. Fragment d'une lettre de JalianeyG>mtet8e de Nas- sau, mère du Prince d'Orange, (p. a6o.) a. » d'une lettre de Louis de Nassau (Son «-

eriture a beaucoup changé), (p. vj^-) 3. Facsimilé de la Duchesse de Parme, précédé de l'écriture du secrétaire Imibrechts.

(p. 85.)

II. » des membres de la Noblesse rassemblés

en juillet à St. Tron. (p. z6r, sniv.)

I!L I* Pragmentd'uAc lettre de Nicolas de Hames. (p. 37.)

Facsimilé de Pierre de Varich. (p. S i.)

3. > de George von HoU. (v.p. laa.)

4. Fragment (f une lettre d^Antoine de Lahung, Com-

te de Hoogstraten. (p* 4^)

5. » d'une lettre de F. de MontmoreD<n^ ,

Baron de Montîgny» (p< 366.)

IV. I. IRMsstmîlés de quelques Nobles Confédérés, qui

refusent de se rendre 4 St. Tron. (p« 1 54*)

a. Fragment d'une lettre de Ciiarles Utenhove le fils ,

Noble Gantois. (p* 396-)

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