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Full text of "Annales des Sciences Naturelles Botaniques"

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NU PEMER 


ANNALES 


_ SCIENCES NATURELLES. 


SECONDE SÉRIE 


TOME II. 


IMPRIMÉ CHEZ PAUL RENOUARD, 


RUE GARANCIÈRE, N. D. 


COMPRENANT 


LA ZOOLOGIE, LA BOTANIQUE, 
L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE COMPARÉES DES DEUX RÈGNES, 
ET L’HISTOIRE DES CORPS ORGANISÉS FOSSILES ; 
RÉDIGÉES 


POUR LA ZOOLOGIE 


PAR MM. AUDOUIN ET MILNE-EDWARDS, 


ET POUR LA BOTANIQUE 


PAR MM. AD. BRONGNIART ET GUILLEMIN. 


Geconde Bérie, 


TOME TROISIEME. — BOTANIQUE. 


PARIS. 
CROCHARD, LIBRAIRE-ÉDITEUR, 


PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE , N. 19. 


1835. 


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ANNALES 


DES 


SCIENCES NATURELLES. 


PARTIE BOTANIQUE. 


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Mémoire sur la composition chimique des racines des plantes 
et l’action du tannin sur ces organes, 


Par M. PAYEN. 


À l’occasion d’une communication intéressante de M. Syl- 
vestre fils, qui constatait le dépérissement de plusieurs arbres 
transplantés dans un sol contenant les débris désagrégés de 
chènes abattus aux mêmes endroits, je crus devoir étudier l’ac- 
tion directe du tannin sur les racines de diverses plantes. 

J'avais précédemment observé que le tannin contracte la 
substance intérieure de la fécule, empêche ou détruit sa colo- 
ration bleue par l'iode, s'oppose à l’action de la diastase. On 
savait d’ailleurs que le tannin précipite plusieurs substances 
organiques azotées, qu'il s'unit fortement au tissu cutané des 
animaux. Enfin M. Pelouze a démontré que ce même corps 
forme , avec les oxides métalliques, des combinaisons définies, 
et que son altération spontanée ,en présence de l’eau, donne 
lieu à une abondante production d’acide gallique. 

Il était donc assez probable que le tannin, doué d’une action 
énergique sur divers produits des animaux et des végétaux, 


6 PAYEN, — Composition chimique des Racines. 


pourrait exercer une influence spéciale très marquée sur les 
premiers phénomènes dela germination et sur le développement 
ultérieur des plantes. 

Afin d'observer cette inifluence isolée, je plaçai des graines de 
blé, de seigle, d'orge, d'avoine et de maïs, comparativement en 
contact avec de l’eau pure aérée et avec une solution contenant 
0,001 de son poids de tannin pur, préparé par la méthode de 
M. Pelouze. 

Dans l’eau pure aérée, la germination de toutes les graines 
eut lieu ; de nombreuses radicelles blanches et des tiges blan- 
châtres, puis vertes, se développèrent graduellement. 

Dans la solution à o,ao1 de tannin, toutes les radicelles 
prirent peu-à-peu, et vers l'extrémité d’abord, une teinte brune, 
ne se développèrent que très peu et incomplètement; les plu- 
mules où gemmules restèrent blanchâtres, mais ne dévelop- 
pèrent pas de tiges vertes; il y avait donc un obstacle très for- 
tement marqué de la part du liquide à tout développement ul- 
térieur. 

Lorsque la faible proportion de tannin libre disparut par 
suite de sa réaction sur la fécule et le gluten des graines, quel. 
ques-unes de celles-ci poussèrent des radicelles latérales qui 
restèrent blanches, tandis que les premières radicelles, très 
courtes et brunies, ne prirent aucun accroissement, cé qui dé- 
montrait encore l’altération des tissus de leurs parties terminales 
et spongieuses, sans que la vie se fût éteinte dans les parties 
essentielles de l'embryon; en effet le développement de la gem- 
mule en une tige verte eut lieu suivant les progrès des nouvelles 
radicelles. Il en fut de même pour plusieurs des plantulestrans- 
portées dans l'eau pure après la réaction du tannin : la plupart 
poussérent alors des radicelles latérales qui fournirent au dé- 
veloppement de la gemmule, mais dans aucun cas les bouts al- 
térés ne s’allongèrent. 

Voulant observer l'effet de la même solution, si faible, de 
tannin sur les progrès d’une végétation plus active et plus 
avancée, jÿ transportai plusieurs plantules de blé développées 
dans l’eau distillée, et dont les racines et les tiges avaient de 5 à 
5 centimètres de longueur, laissant végéter comparativement 


PAYEN, — Composition chimique des Racines. 7 


les autres jeunes plantes dans l’eau. Pendant deux jours es 
effets différèrent peu sensiblement; mais ensuite, dans la solu- 
tion du tannin, les racines prirent évidemment une teinte 
brunâtre , qui fut constamment beaucoup plus foncée sur toutes 
les extrémités spongieuses où l’altération s'était d’abord mani- 
festée; peu-à-peu la nuance brune se communiqua au liquide 
par suite de la dispersion d’une partie du produit brun: de la 
réaction du tannin. Le développement des racines s'arrêta, et 
celui des tiges se ralentit tellement, qu'au bout de dix jours 
leur longueur était à-peu-près de moitié moindre que celle ac- 
quise dans l’eau simple par les plantules semblables. 


Dans une solution incolore contenant 6,002 de tannin pur, 
les bouts spongieux des racines de blé sont sensiblement brunis 
au bout de vingt-quatre heures, à la température de 15 à 17°. 


En examinant sous le microscope les racines dont le dévelop- 
pement avait été arrêté par le tannin, nous avons reconnu que 
leurs extrémités spongieuses étaient devenues opaques et en- 
gorgées; que dans les parties plus anciennement développées, 
l’opacité moindre était concentrée dans le tissu vasculaire, et 
laissait encore apercevoir l’organisation dans le tissu cellulaire, 
et surtout près de l’axe, tandis que vues comparativement, les 
racines des graminées à l’état normal fraiches et diaphanes, 
laissaient se dessiner sur le porte-objet toutes les lignes de leur 
organisation, graduellement plus forte en remontant des extré- 
mités les plus jeunes vers la tige où se rencontrent leurs racines 
plus anciennement formées. 


Je crus encore devoir étendre les essais qui précèdent à d’au- 
tres plantes, et varier les observations de la manière suivante : 


Des graines germées d’ébénier, de sycomore et de sureau 
furent implantées dans uue solution contenant 0,001 de tannin 
pur, et comparativement dans de l’eau distitlée. 


La solution de tannin incolore prit une teinte fauve graduel- 
lement plus foncée; les radicelles offrirent peu-à-peu des 
nuances irrégulièrement brunes, qui devinrent enfin continues 
et très foncées; elles n’avaient d'ailleurs rien gagné en longueur 
au bout d’un mais ; aucune radicelle latérale ne s'était montrée: 


8 PAYEN. — Cornposition chimique des Racines. 


des flocons bruns amorphes remplacçaient autour d'elles leurs 
légères fibrilles. 

Dans l'eau pure, au contraire, des radicelles blanches laté- 
rales s'étaient graduellement développées, et les feuilles avaient 
une étendue de cinq à six fois plus grandes que celles venues 
sous l’influence du tannin. 

Des petites plantes de maïs venues dans l’eau, dont les racines 
et les feuilles avaient de 3 à 5 centimètres de longueur, mises 
dans la solution de tannin à 0,001, ne poussèrent pendant un 
mois aucune radicelle ; les anciennes racines, de plus en plus 
rembrunies, ne prirent plus d’accroissement; les feuilles ne 
poussérent que très lentement, et leurs extrémités se dessé- 
chèrent peu-à-peu; l'humidité ayant permis la formation de 
quelques radicelles latérales au-dessus du liquide, dès que leurs 
bouts vinrent en contact avec celui-ci, ils furent brunis, rendus 
opaques, leur croissance s'arrêta, la partie au-dessus de la solu- 
tion resta seule blanche; les plants de maïs laissés comparative- 
ment dans l’eau avaient alors de 22 à 27 centimètres de lon- 
gueur, leurs racines et radicelles blanches étaient au moins qua- 
druplées de volume. 

Ces différentes radicelles furent placées sur le porte-objet du 
microscope après avoir été coupées , soit en disques par un plan 
perpendiculaire à l'axe, soiten lames minces par un plan passant 
dans l’axe. 

Les disques des racines blanches non altérées par le tannin 
laissaient apercevoir en lignes légères toutes les cellules dia- 
phanes jusqu’à leur circonférence ultime, tandis que dans les 
disques des racines altérées, toutes les lignes de l’organisation 
étaient plus foncées, et les cellules étaient oblitérées près de la 
circonférence et autour du tissu vasculaire, offrant dans ces 
parties laspeet d’un magma brun opaque. 

La section dans l’axe rendait compte du phénomène sous un 
autre point de vue : dans les radicelles non altérées, les lignes 
parallèles et transversales très fines laissaient apercevoir desinter- 
valles translucides, organisation était régulière jusqu'aux bords 
et paraissait seulement plus délicate vers l'extrémité arrondie, tan- 
dis que les racines attaquées par la solution de tannin offraient, 


PAYEN. — Composition chimique des Racines. 9 


vers leurs bords oblitérés et dans le tissu vasculaire, une couche 
continue, brune,opaque, occupant presque tout le diamètre dans 
les bouts qui, avant l’action du tannin, offraient au contraire 
leur organisation en lignes bien plus faiblement tracées. 

Il paraissait donc évident que la réaction énergique du tan- 
nin, en attaquant ainsi les bouts formés récemment par lesquels 
le prolongement se serait effectué; en entravant d’ailleurs par 
l’oblitération d’une couche continue vers la circonférence et 
dans le tissu vasculaire interne la communication entre les di- 
verses parties des racines et les tiges, avait dü arrêter le dévelop- 
pement des unes, ralentir considérablement celui des autres, 
enfin rendre tout le système incapable de résister alors aux in- 
fluences extérieures ordinaires. En effet, toutes les plantules 
dont les racines avaient été attaquées par le tannin, et qu'on es- 
saya de transplanter dans une bonne terre de jardin, se fanerent 
et périrent bientôt, tandis que celles dont la végétation s'était 
soutenue par l’eau seule reprirent dans les mêmes circonstances, 
et purent continuer leur végétation. 

On pouvait supposer que les plantes qui contiennent abon- 
damment, dans plusieurs parties, des principes immédiats doués 
d'une certaine énergie sur divers agens présenteraient des radi- 
celles d’une composition différente et capable de résister à l'ac- 
tion du tannin. Au nombre des plantes sur lesquelles nous avons 
opéré afin de lever ce doute, nous citerons celles qui suivent, et 
dont les graines offrent aussi, dans leur germination sous la 
même influence , les phénomènes précédemment décrits; leurs 
applications dans les arts industriels ou pharmaceutiques dé- 
montrent chez elles d'abondantes sécrétions de substances 
grasses ou mucilagineuses. 

L’œæillette ( Papaver somniferum). Cultivée pour l'huile 

PAPAVERACÉES. qu’on extrait de ses graines. 

Le pavot (id. ). Plusieurs variétés des jardins. 


/ Le Colza( Brassica oleracea arvensis), dont la graine 
oléagineuse donne lieu à de grandes exploitations. 
Les choux et choux-fleurs. Variétés des jardins pota- 
gers. 
La Cameline ( Myagrum sativum). Cultivée pour son 
huile. 


CRUCIFÈRES. 


10 PAYEN. — Composition chimique des Racines. 


Le Lin (Linum usitatissimum), dont on utihse les 


Lainées. | fibres textiles de la tige, l’huile, le mucilage et la 
| matière azotée de la graine. 
{ Le Chanvre (Cannabis sativa). Cultivé en grand pour 
4 les fibres textiles de sa tige et pour ses graines oléa- 
Urricées. ga Ta 
gineuses. 
La Pariétaire ( Parietaria officinalis). 
L’Æelianthus annuus , dont les graines contiennent 
SYNANTHERÉES. SEE 
de l'huile. 
; La Mauve (Malva sylvestris) et ses varietés, dont 
y 
MALVACÉES. à à - 
| toutes les parties contiennent un mucilage abondant. 
GÉRANIÉES. | Le Geranium. Plusieurs variétés des jardins. 
PoLYGoNÉEs. | La Persicaire( Polygonum Persicaria ). 
Convorvuracées. | Le Liseron des haies ( Convolvulus sepium }. 
Cucurgrracées. | Le Melon (Gucumis Melo ). 
re Les mêmes résultats ont encore été obte- 
OLANÉES. ; j : à 
ces de So- 
FAP nus relativement à plusieurs espe 


lanées et d’Asparaginées. 


L'influence de loblitération produite par le tannin sur les 
racines de toutes ces plantes se fait sentir aux feuilles et aux ti- 
ges, qui se fanent et se dessechent d'autant plus promptement 
qu'elles sont plus jeunes, que leur tissu plus lâche est moins ré- 
sistant, et que la température atmosphérique est plus élevée : 
ainsi l'effet fut si rapide sur plusieurs liliacées dont les racines 
seules étaient plongées dans la solution de tannin, que toutes 
leurs parties vertes furent flétries et séchées au bout de quatre 
jours (la température étant de 20 à 220 (1)); tandis que les 
feuilles de plusieurs arbres étaient à peine sensiblement fanées 
au bout de dix jours, toutes circonstances égales d’ailleurs et 
quoique leurs racines fussent déjà fortement rembrunies. 

Les altérations ont toujours commencé par le tissu des extré- 
mités des radicelles, et des fibrilles latérales. — Les parties s’ob- 


(1) Relativement à plusieurs Liliacées, l’altération a lieu sans que le liquide se culore très 
sensiblement; Je tissu aggloméré est obstrué dans les bouts spongieux et d’une nuance grisätre 
pius foncée et plus opaque que dans tout Le reste de la longueur des radicelles. 


PAYEN. — Composition chimique des Racines. II 


litèrent peu-à-peu et se désagrègent en flocons amorphes de 
plus en plus opaques et colorés en brun , tout le liquide prend 
aussi une teinte fauve graduellement plus foncée. Au milieu et à 
la superficie de toutes ces solutions à: 0,001 de tannin, sur les 
graines ou les racines en contact avec elles où même à la partie 
inférieure des tiges se développent d’abondantes moisissures. 

En rapprochant mes observations antérieures relatives au dé- 
veloppement des racines sous l'influence des engrais azotés, 
de l’analogie entre l’action du tannin sur le tissu des animaux, 
et sur les spongioles des radicelles, je füs conduit à penser que 
ces parties le plus récemment organisées, dont la production 
marche en avant de toutes les radicelles pourraient contenir les 
plus fortes proportions d'azote. 

Afin de vérifier cette conjecture, je séparai avec soin des ra- 
dicules, des radicelles, et même des fibrilles radicellaires, les 
bouts spongieux dans une étendue égale à celle qui avait été mar- 
quée dans les premiers essais par la première et la plus forte 
action du tannin, c’est-à-dire de deux à trois fois leur diamètre. 

Les extrémités spongieuses, isolées dans ces trois circonstan- 
ces et séparément décomposées par la chaleur, dégagèrent les 
produits gazeux de la décomposition des matières animales ; un 
papier de tournesol rougi était ramené au bleu dès les premiers 
momens de la réaction ; d’autres réactifs constatèrent la présen- 
ce des vapeurs ammoniacales dans les produits gazeux. 

Les radicelles privées de leurs jeunes extrémités et même leur 
couche corticale, etleur partie cylindriqueintérieure, séparément 
essayées dégagèrent des vapeurs dont la réaction fut au contrai- 
re constamment acide à partir d’une distance plus ou moins 
rapprochée du bout excisé, et de plus en plus acide en s'éloi- 
gnant davantage et se rapprochant ainsi de la tige. 

Les mêmes résultats ont été obtenus avec les plantes dicoty- 
lédones et monocotylédones des diverses familles sur lesquelles 
nous avions précédemment observé l’action du tannin et qui 
comprenaient des arbres et arbustes de différens âges, ainsi que 
des végétaux herbacés. 

IL nous parut probable que les extrémités spongieuses d’une 
texture si délicate contenant une substance azotée st altérable 


12 PAYEN. — Composition chimique des Racines. 


devaient, dans les circonstances naturelles les plus générales, 
être mises à l'abri des divers principes immédiats actifs sécrétés 
dans certains vaisseaux des tiges et des racines de plusieurs 
plantes et qu’ainsi, seulement, l’uniformité de texture et de 
composition pouvait être conservée dans les spongioles de toutes 
les radicelles. 

Une double expérience pouvait donner à ces présomptions 
le caractère d’une certitude complète. 

Plusieurs plantes de la famille des rosacées offrent dans leurs 
feuilles, leurs tiges et leurs racines, une abondante production 
de tannin; il importait donc de constater : 

1° Si ce principe avait sur les spongioles mêmes de ces plan- 
tes, comme sur celles de tant d’autres, une action délétère. 

2° S1 les extrémités des radicelles de ces plantes étaient, 
aussi, azotées au point de donner directement des vapeurs am- 
moniacales. 


A cet effet, des jeunes plantes de fraisiers furent implantées 
dans la solution de tannin , bientôt les bouts spongieux de leurs 
radicelles furent brunis et oblitérés. (1) : 

Les spongioles enlevées sur d’autres individus et immédiate- 
ment décomposées par la chaleur, ont fait virer au bleu le pa- 
pier de tournesol, tandis que la décomposition des radicelles, 
privées de leurs bouts spongieux, ramenait au rouge le tourne- 
sol bleui. 

C'est donc une propriété générale, appartenant à toutes les 
plantes précitées, que la présence et les fortes proportions de 
matière azotée dans les spongioles de leurs radicelles. 

Ces plantes ont encore présenté les mêmes phénomènes 
après que leurs racines eurent été en quelque sorte purifiées 
par une immersion de plusieurs jours dans l’eau, et sous l’in- 
fluence de la végétation qui, exhalant dans l'air par les parties 
vertes de la plante une quantité d’eau égale à un grand nombre 
de fois le volume des radicelles, avait dû renouveler dans celles- 


(1) Sous le microscope , l'aliération paraissait en tout semblable à celle précédemment ob- 


servée. 


PAYEN. — Composition chimique des Racines. 13 


ci une quantité correspondante de liquide et débarrasser leurs 
extrémités, surtout, des principes solubles. 

Nos précédentes observations viennent d'être étendues aux 
radicelles développées au-dessus du sol, mais non en contact 
avec lui, et même aux radicelles aériennes de plusieurs familles ; 
nous citerons parmi ces deux dernières sortes celles des plan- 
tes suivantes que MM. les professeurs du jardin du roi ont bien 
voulu mettre à notre disposition : 


Areca rubra. 


FAIRERRS Dattier (PAœnix dactylifera ). 
PIPERACÉES. | Piper Betel. 
ViniFÈRES. | Cissus..…. 
r: ASE Epidendrum elongatum. 
Vanilla aromatica. ' 
Dracontium pertusum. 
Caladium pinnatifidum. 
AROIDÉES. Pothos crassinervia. 


Pothos digitata. 
Pothos lanceolata. 


La dimension assez forte de deux radicelles de l’_/reca rubra 
nous permit d'essayer séparément. 


1° L'extrémité de chaque radicelle, dont le maximum d’é- 
paisseur correspondant à l'axe était à-peu-près égal au quart du 
diamètre du corps cylindrique de la radicelle. 

2° Le corps cylindrique ( que recouvrait l'enveloppe termi- 
nale ci-dessus ), coupé sur une longueur d’une fois et demie le 
diamètre. 

3° La partie cylindrique immédiatement au-dessus, coupée 
sur une longueur égale à la précédente. 

Les deux premières portions contenaient assez d'azote pour 
donner immédiatement des vapeurs ammoniacales, tandis que 
la troisième donna directement des vapeurs à réaction très acide. 

Dans plusieurs des radicelles plus charnues, moins ligneuses 
et à formes plus allongées que les précédentes, notamment celles 
de plusieurs Pothos, la partie fortement azotée avait beaucoup 
plus d'étendue. 


Ces radicelles offrent au milieu un tissu vasculaire tenace, 


14 pAyYEN. — Composition chimique des Racines. 


très mince enveloppé d'un tissu cellulaire très épais. Toutes 
les parties de ce dernier avec leurs enveloppes extérieures 
jusques au-delà d’une longueur de 5o fois le diamètre de la 
radicelle donnent dans leur décomposition directement des va- 
peurs ammoniacales. 


Afin de rechercher si le tissu vasculaire central n’offrirait pas 
quelque différence dans sa composition, en raison de la matière 
ligneuse interposée, je l’essayai séparément, et je trouvai que 
depuis huit fois environ le diametre de la radicelle à partir du 
bout arrondi jusqu'à une longueur de vingt fois le même dia- 
mètre, et au-delà, ce tissu résistant donnait directement des va- 
peurs acides par sa décomposition. 


Le même examen comparé fut fait sur des portions de la 
radicelle d’un dattier, coupées par un plan perpendiculaire à 
l'axe. 

1° Le bout arrondiau niveau du tissu vasculaire central. 

2° Le tissu cellulaire et les tissus enveloppans dans une éten- 
due égale au diamètre. 

3° Le même dans une égale étendue. 

4° Le même sur une longueur égale. 

5° Le même encore sur une même étendue. 


Le bout arrondi et les trois parties suivantes donnèrent di- 
rectement des vapeurs ammoniacales, tandis que la 4° donna des 
vapeurs fortement acides. 

Le tissu vasculaire du centre essayé comparativement donna 
pour les portions correspondantes, dans les deux premières par- 
ties, des vapeurs alcalines, dans la troisième et au-dessus des 
vapeurs acides. 

Il paraît donc bien évident que toutes les radicelles des plan- 
tes phanérogames admettent dans leurs extrémités spongieuses 
une assez forte proportion de substance azotée pour donner 
directement des vapeurs ammoniacales par leur décomposition. 

Cette propriété paraît d'autant plus générale qu’elle appar- 
tient non-seulement aux radicelles nées souterraines, mais en- 
core aux radicelles nées hors de terre ou destinées à vivre dans 
l'air, et qu'enfin elle résiste à l'effet d’un lavage puissant opéré 


” 


PAYEN. — Composition chimique des Racines. 15 


sous linfluence même de l'action végétative, et se rencontre 
encore dans les radicelles des plantes aquatiques. 

Qu'ainsi les extrémités des radicelles qui, à-la-fois, se dé- 
veloppent ou se prolongent le plus, et servent à infiltrer la plus 
grande partie des alimens puisés dans le sol par les plantes, 
admettent dans leur composition les plus fortes proportions de 
matiere azotée. 

Cette matière est comprise dansun tissu spongieux perméable, 
formant un faisceau de cellules qui divergent dans les radicelles, 
vont se réunir sur deux couches concentriques, l’une autour de 
la partie médullaire, l’autre autour du tissu cellulaire et près 
de l’épiderme. 

Le faisceau communique donc directement avec le tissu vas- 
culaire, par lequel s'introduisent et se répartissent le plus abon- 
damment les liquides dans l'étendue des radicelles, puis succes- 
sivement dans toute l'étendue de la plante. 

Afin de rechercher si lasubstance azotée (1), déjà indiquée 
dans cette direction par la réaction spéciale du tannin, serait dé- 
celée par un autre agent, j'essayai le proto-nitrate de mercure. 

Des tranches de radicelles de mais excessivement minces, 
coupées soit dans l'axe, soit perpendiculairement à l’axe, et 
plongées dans la solution de ce sel, teignirent au bout de quel- 
ques minutes en rose, puis en rouge, toutes les parties occupées 
var la substance azotée ; les spongioles montraient un faisceau 
serré de faibles cellules allongées rouges convergentes au bout, 
qui, en se prolongeant, divergeaient dans le tissu vasculaire, 
laissant de moins en moins colorés, puis presque incolores, le 
conduit médullaire et le tissu cellulaire. 

On voit que ce réactif donnait les mêmes indications que le 
tannin, mais d’une manière bien plus nette, les tissus restant 
diaphanes et non désagrégés. 


(x) Le caractère résultant de la production directe des vapeurs ammoniacales par la décom- 
position , ne souffre aucune exception dans les nombreuses espèces des différentes famiiles des 
plantes monocotylédones et dicotylédones ; mais l'étendue des parties douées de cette propriété 
varie suivant que dans les différentes plantes la matière ligneuse prédomine plis ou moins; 
elle varie aussi dans une même plante, suivant que le développement des radicelles a été plus 
ou moins rapide : la présence de la matière azotée est démontrée d’ailleurs par le dégagement 
de l’ammoniaque lorsqu’on chauffe toutes les parties des radicelles avec de la potasse hydratée. 


16 PAYEN. — Composition chimique des Racines. 


D'ailleurs, dans diverses autres radicelles, le système vascu- 
laire fut toujours coloré en rouge par le même réactif, et tou- 
jours terminé à l'extrémité par le tissu entièrement rougi des 
spongioles. (1) 

Une question importante restait encore à décider: la substance 
azotée constituait-elle seule une partie des tissus, surtout dans 
les extrémités spongieuses où sa proportion est constamment 
plus forte? était-elle seulement annexée et très adhérente aux 
parties où nous avions observé sa présence et sa continuité 
dans toute l'étendue des racines? 

Il me sembla que, pour résoudre cette question, on devait 
employer un réactif capable de dissoudre la substance azotée, 
sans attaquer sensiblement les faibles tissus ligneux. 

La macération dans l'eau , à la température de 20 à 25°; donna 
lieu à la fermentation de la substance azotée; mais elle rendit le 
reste du tissu trop facile à désagréger pour être bien observé. 

L'action de l’eau bouillante rendit blanche opaque la matière 
azotée dans les parties où le tannin et le proto-nitrate avaient 
décelé sa présence; vue au microscope, cette réaction offre un 
des moyens les plus simples de reconnaitre la substance azotée 
adhérente aux parois des tissus. 

Je supposai alors que, sous l'influence de la végétation, je 
pourrais faire absorber aux racines une solution capable de dis- 
soudre la substance azotée sans attaquer sensiblement la portion 
non azotée; à cet effet plusieurs plantes, et notamment des as- 
perges et des maïs ayant deux mois de croissance dans un bon 
terrain, furent arrachés puis implantés dans de l’eau distillée, 
afin d'opérer un lavage par infiltration au travers de toutes les 
parties des racines. 

Au bout de cinq jours, l’eau distillée fut remplacée par une 
solution saturée de potasse pure, étendue de cinq cents fois 
son poids d’eau. 


(x) La réaction du nitrate de mercure sur la substance azotée est quelquefois modifiée par 
des corps étrangers, notamment dans le tissu cellulaire verdätre des radicelles de plusieurs 
Pothos : ce tissu devient brun par le même réactif qui colôre en rouge le tissu vasculaire natu- 
rellement incolore. 


PAYEN. — Composition chimique des Racines. 19 


Peu-à-peu l'extrémité des radicelles devint sensiblement plus 
transparente : cet effet se propagea de proche en proche. 

Au bout de six jours, pendant lesquels on avait renouvelé 
deux fois le liquide dissolvant, celui-ci fut remplacé par de l’eau 
pure, deux fois aussi renouvelée pendant deux jours; alors 
toutes les radicelles, sur une longueur qui, dans l’état normal, 
donnait directement des vapeurs ammomiacales , furent égout- 
tées entre des feuilles de papier à filtre, puis soumises à la dé- 
composition par la chaleur : les produits présentèrent constam- 
ment une réaction acide. 

Il était donc évident que la substance azotée enlevée par la 
potasse avait laissé un tissu léger d’une autre nature, ayant en 
apparence la même forme, mais incapable de se développer, car 
aucune des radicelles ne s'était allongée depuis la dissolution de 
la substance azotée qui la rendait opaque. 

Un doute important restait à éclaircir : la matière azotée for- 
mail-elle, avant l’action de la potasse , un tissu isolé, notamment 
dans les parties teintes en brun et oblitérées par le tannin, les 
mêmes que le proto-nitrate de mercure colorait en rouge, ou 
était-elle dans ces parties adhérente au tissu végétal ? 

J'essayai d'abord de couper en tranches minces les parties 
rendues transparentes; mais il me fut a ne d'éviter des 
déchirures notables. 

Afin de parer à cet inconvénient, je coupai des tranches ex- 
cessivement minces, soit perpendiculaires, soit parallèles à l’axe 
des radicelles , avant toute altération, puis je les laissai pendant 
plusieurs jours immergées dans une solution contenant cinq 
fois plus de potasse que pour les radicelles entières. Toutes ces 
tranches, vues au microscope, ne présentèrent aucune solution 
de continuité dans leur tissu; seulement, on remarquait un 
amincissement très prononcé des parois des cellules des spon- 
gioles; et des mêmes vaisseaux que marquent le tannin, l’eau 
bouillante et le proto-nitrate de mercure. 

Craignant que la solution de potasse n’eüt été trop faible pour 
dissoudre complètement la matiére azotée,. je répétai la même 
expérience en décuplant la dose de cet agent, c'est-à-dire en 


employant un liquide qui contenait 0,1 de solution saturée de 
LL, BotTan. — Janvier. à 


18 PAYEN. — Composition chimique des Racines. 


potasse pure, et j'arrivai aux mêmes résultats, mais plus promp- 
tement. 

Les tranches minces bien lavées à l’eau pure après l’action de 
la potasse, puis égouttées et immergées dans la solution de 
proto-nitrate de mercure, ne donnaient plus de coloration qui 
indiquât la présence de la matière azotée, celle-ci était donc en- 
levée complètement, quoique son absence n’eût pas laissé de 
lacune dans le tissu. (1) 

Toutes les réactions qui précèdent et indiquent la présence 
de la matière azotée dans les racines, démontrent aussi son pro- 
longement sans solution de continuité dans la tige, et aux 
points de jonction on voit qu'elle suit lesdéviations des vaisseaux. 
Cette observation s'accorde d’ailleurs avec le fait de la prolon- 
gation, dans certaines circonstances, d’une portion du tissu des 
tiges en radicelles, et réciproquement. 

Cherchant enfin à constater si la matière azotée avait pu être 
empruntée pendant la végétation aux liquides introduits dans 
le système vasculaire, je recueillis ces derniers en plongeant 
dans l’eau les radicelles coupées en disques fort épais, puis fil- 
trant; le liquide rapproché se troubla un peu; évaporé à siccité, 
le résidu donna directement, en effet, des vapeurs ammoniacales 
par sa torréfaction. 


CONCLUSIONS. 


Les conséquences suivantes découlent des faits exposés dans 
ce mémoire : 

1° Le tannin, même en très faibles proportions, attaque éner- 
giquement les spongioles des racines, les oblitère en partie, les 
colore en brun et les rend opaques; cet effet Les frappe de mort : 
il se propage lentement dans le tissu vasculaire surtout, et peut 
tuer toute la plante. 

2° Les mêmes parties que le tannin attaque le plus dans les 
radicelles, sont aussi colorées en rouge par une solution de 


(r) L'augmentation de la transparence fut surtout remarquable dans le tissu vasculaire des 
radicelles de plusieurs Orchidées dont les tranches présentaient sous le microscope, après la 
réaction de la potasse , toutes les lignes de leur organisation, bien plus nettement dessinées et 
sans kouues. 


PAYEN. — Composition chimique des Racines. JC 
pp 9 


proto-nitrate de mercure, savoir : les spongioles dans toute 
l'épaisseur de leur tissu, et plus haut tout le système vasculaire. 
3° Les spongioles de toutes les radicelles des plantes phanéro- 
games, terrestres, aquatiques et aériennes, renferment assez 
de substance azotée pour donner directement des vapeurs am- 
moniacales lorsqu'on les décompose à l’aide de la chaleur. 

4° La substance azotée s'étend dans toute la longueur des ra- 
dicelles, en accompagnant le système vasculaire ; sa proportion 
est diminuée par l’accroissement graduel du ligneux; elle pé- 
nètre plus ou moins, et en proportions variables, dans le tissu 
cellulaire. (1) 

bo Cette substance azotée , insoluble dans l’eau pure, ou très 
peu soluble même sous l'influence végétative, ne forme pasdans 
les radicelles un tissu à part, mais une partie semble adhérer 
fortement aux parois des tissus précités. 

6o Les spongioles la contiennent abondamment sur toutes les 
parois de leurs cellules, tandis qu’à une certaine distance de ces 
extrémités, la plus grande partie du tissu cellulaire, et surtout 
celui du conduit médullaire, en renferment généralement à 
peine des traces. 

7° Cette substance paraît essentielle à la vie des plantes; sa 
forte proportion dans les extrémités des radiceiles et dans les 
sucs de leurs vaisseaux, peut concourir à expliquer l’action si 
remarquable des engrais azotés, et sous ce rapport sa découverte 
parait répondre au desir exprimé dans le rapport de MM. Bec- 
querel, Dutrochet et Dumas sur mon dernier mémoire. (2) 

8° La nature même de cette substance, et sa grande altéra- 
bilité, expliquent l’action aujourd'hui bien déterminée du tan- 
nin sur les spongioles; elle peut faire prévoir les effets de divers 
autres agens nuisibles, toutes les fois qu’ils dépassent certaines 
proportions. 

9° Les sucs qui passent dans les vaisseaux des radicelles de 


(1) Les racines aériennes qui transpirent le plus, et notamment celles de plusieurs Pothos, 
en recèlent le plus dans ce tissu. 


(2) Voy. pages 2 et 3 de ce rapport fait par M. Dumas à l’Institut, et inséré dans le t. xxx 
des Annales des Sciences naturelles (1° série), 


20 PAYEN. — Composition chimique des Racines. 


plantes en bon état de végétätion, tiennent en solution une 
substance azotée, et fournissent, sans doute, à l’entretien de la 
sécrétion azotée insolubie observée dans les tissus. 

100 La même substance azotée que sécrètent les radicelles se 
prolonge sans interruption dans les racines et les tiges des plan- 
tes, bien qu’en proportions graduellement moindres; elle doit 
donc jouer un rôle important dans les phénomènes de la végé- 
tation. 


OBSERVATIONS pour servir. à la Flore de l'Oural méridional 
et des Steppes. 


Par Chr. Fréd. Lessinc. (1) 


I. De la partie méridionale de l’'Oural et de sa végétation. 


Après avoir quitté Saint-Pétersbourg le 12 juin 1832, j'arrivai 
à Slatoust le 5 juillet. A peu de distance d'Ufa, le chemin se di- 
rige assezexactement vers l'Orient, et, quoiqueattentif à découvrir 
le premier aspect des monts Oural, il me fut impossible de re- 
connaitre leur commencement occidental; déjà, depuis Birsk 
jusqu’à la Bjelaja Reka, la contrée devient montagneuse, et 
n'est interrompue que cà et là par de plus grandes plaines. Me 
trouvant dans la nuit du 4 juillet sur l'Ufa, je cherchai en vain 
le matin ces chênes qui, depuis le gouvernement de Nischneï- 
Nowgorod, m'avaient si souvent réjoui par leur aspect, qui me 
rappelait le souvenir de ma patrie. La rive droite de l’Ufa, à l’en- 
droit où ce fleuve traverse Slatoust (environ sous le 55° lat. 
sept., et le 75° long. or.), paraît ètre en Russie la limite septen- 
trionale et orientale de cet arbre. 

Slatoust qui, d’après le calcul de M. Kupfer, est élevé de 
1133 pieds (français) au-dessus du niveau de la mer, est placé 


(x) Traduit du Linnæa, t. 1x, p. 146. 1831. 


LESSING. — Sur La Flore de l’Oural.: 27 


dans un fond entouré de hautes montagnes : au nord on voit le 
Taganaï; à lorient l'Oural proprement dit, et probablement 
l’Urenga; ce sont les seules montagnes visibles de Slatoust dont 
le sommet ne soit pas couvert de bois; mais pendant l'hiver il 
n'en est point ainsi; souvent, lorsqu'à la fin de l'hiver je faisais 
mes observations trigonométriques au soleil couchant, j'eus le 
plaisir d’apercevoir ces nombreux sommets couverts de neige, 
etau-dessus d’eux un ciel sans nuages d'un bleu foncé. 

On m'a assuré qu'à Slatoust on ne voit que rarement un ciel 
serein : en hiver il y fait très froid. Je fus également frappé de 
cette légère vapeur bleue qui est très remarquable en été, mais 
non pas en hiver, et qui gêne tellement la vue des objets éloi- 
gnés, qu'il est fort rare que l’on puisse voir nettement la circon- 
férence des arbresisolés, lorsqu'ils se trouvent sur des montagnes 
éloignées seulement de dix werstes; cette circonstance fait mieux 
remarquer la pureté de l'atmosphère que l’on trouve quand on 
a passé d'Europe en Asie. 

Il n'y avait pas encore long-temps que la végétation était 
réveillée : les beaux Cypripedium (le C. calceolus excepté)étaient 
en fleur; la plupart des Ombellifères n'avaient pas encore de 
fruits , et les Syngénèses commençaient seulement à développer. 
leurs capitules; les voluptueux gazons, épars dans la forêt comme 
de petites oasis, conservaient encore cette fraiche verdure du 
printemps, qui est d'autant plus belle qu'on se rapproche davan- 
tage de la limite des neiges perpétuelies vers les pôles, ou du 
sommet des grandes montagnes. Mais la végétation doit être 
plus précoce sur la pente orientale plus rapide de l'Oural, car 
lorsque j'y arrivai une semaine plus tard, tout était déjà en 
pleine fleur. 

L’Oural est une montagne boisée (saltus ); quand on s’élève 
de la limite supérieure des Steppes, dont je parlerai plus loin, 
jusqu'au sommet le plus élevé du mont Oural, on peut recon- 
naître deux régions végétales pour le pays que j'ai parcouru, 
savoir : depuis le mont Jurma à cinquante werstes au nord, 
jusqu’au mont Jremel à cent werstes au sud de Slatoust. 

De ces deux régions, la plus inférieure est celle des bois; elle 
s élève sur le Jremel, la plus élevée des montagnes que j'ai visi- 


22 LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. 


tées, jusqu’à 4,000 pieds. Il est vrai que sur le Taganaï, l'Oural, 
le Jurma, les plus hauts sommets ne sont pas boisés; mais ceux- 
ci sont tellement couverts de débris de roches quarzeuses sans 
terre végétale, que ce fait suffit déjà pour expliquer l'absence 
des arbres; mais comme on ne peut pas nier que sur ces mon- 
tagnes, le Jremel excepté, les arbres deviennent plus petits et 
plus rares à une hauteur de 3,000 pieds, même sur le pic du mi- 
lieu du Jurma, le seul où j'ai trouvé un peu de terre végétale 
toute sèche, je suis disposé à admettre l’abaissement réel de la 
limite supérieure des bois, ou à attribuer à la situation plus sep- 
tentrionale du Jurma, du Taganaï, etc., d'une part, et à la 
situation plus méridionale du Jremel de l’autre, une différence 
de 1,000 pieds. Bien plus, je ne doute nullement que l'absence 
d'arbres produite par le manque de terre végétale ne soit une 
exception toute locale; au contraire, cette dégénérescence des 
bois que j'ai observée à une hauteur de 3,000 pieds au-dessus du 
niveau de la mer, sur le Jurma et le Taganaï, paraît plutôt devoir 
être attribuée à ce que ces sommets se trouvent être les plus. 
élevés de la contrée, et sont par conséquent trop exposés à la 
fureur des vents, car en général les limites supérieures de la 
végétation sur une montagne se trouvent abaissées lorsque 
celle-ci est la plus élevée du pays, sans cependant descendre 
beaucoup au-dessous de ce que comporte la nature du lieu. 

Les faits suivans me paraissent propres à confirmer cette 
opinion : 

1° Sur le sommet même du Taganaï, à 3,376 pieds au-dessus. 
du niveau de la mer, là où il s'est amassé un peu de terre végé- 
tale entre les débris de rochers, j'ai trouvé des Sapins et des 
Bouleaux, quoiqu'ils fussent isolés et réduits à une taille très 
petite. 

2° Sur le sommet de l’Oural, qui n’est haut que de 2,401 pieds 
(près de 1,000 pieds de moins), la même circonstance se présente 
avec le même manque d'arbres. 

3° Sur le Jremel, les Sapins s'élèvent à environ 150 pieds au- 
dessus des Bouleaux, tandis que sur les autres montagnes, les 
deux végétations se trouvent arrêtées en même temps. 

Je n'ai pu observer d’une manière directe à quelle hauteur 


LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. 23 


les arbres à larges feuilles, excepté les Bouleaux, les Sorbiers et 
les Trembles, s'élèvent sur l’Oural. Sur le Jurma, j'ai suivi les 
Tilleuls, les Ormes, les Erables ( Acer platanoides) jusqu’à une 
hauteur de 1,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, tandis 
que je ne me souviens pas d'avoir vu un seul de ces arbres au- 
tour de Slatoust. Faute d'observations comparatives, je n’ai pu 
déterminer la limite supérieure des Chênes sur le côté occidental 
de ces montagnes; mais le long du fleuve Oural, elle s'arrête au- 
delà d'Orenbourg, déjà avant Orsk, qui n’est élevé au-dessus 
du niveau de la mer que de 409 pieds. Ainsi presque sous la 
même longitude, tandis que ces arbres se trouvent encore abon- 
damment à l'embouchure de lIlek dans l'Oural; ils manquent 
entièrement dans les contrées autour d’Uralsk, comme dans tous. 
les lieux situés au sud du fleuve. 

La limite supérieure de la région des bois n’est pas ici, comme 
sur les Alpes de la Scandinavie et sur le Caucase, formée par des 
Bouleaux, mais par une espèce de Sapins qui n'est pas encore 
assez exactement déterminée, et qui s'élève à 150 pieds au-des- 
sus de ces arbres. La limite des Sapins est à 4,000 pieds au- 
dessus du niveau de le mer, celle des Bouleaux à 3,850 pieds. 
Cet arbre s'élève donc ici plus haut que sur les monts Kar- 
paths sous le 49e degré de latitude où la limite des Bouleaux ne 
monte qu à 3,000 pieds; mais moins qu'en Suisse sous le 46° de- 
gré où elle varie entre 4,200 et 5,000 pieds. Le Pinus sylvestris 
atteint à peine cette hauteur, et j'ai vu le Mélèze sur le Jremel 
disparaître à 5oo pieds au-dessous de la limite des arbres, par 
conséquent à la hauteur de 3,500 pieds, tandis que dans le nord 
de l’Asie,sur l’Ulagtschan, sous le61*degré delatitude septentrio- 
nale, il s'élève encore à 3,000 pieds, et sur la pente orientale du 
Stanovoi-Chrebet, près Ochotsk, il atteint 4,2 r0 pieds. Le Pinus 
Picea est rare sur l’Oural; j'en ai trouvé dans un terrain maréca- 
geux sur la croupe la plus large du Jurma, mais il était peu 
abondant et à peine de la hauteur d’un homme; la limite supé- 
rieure du Tremble et du Pyrus aucuparia s'élève sur le Taganaï 
et le Jurma jusqu’à 3,000 pieds, aussi haut que les Bouleaux et 
les Sapins. 


L’uniformité de la végétation et de l'aspect de tous les som- 


24 LESSING. — Sur la Flore de L’Oural. 


mets des montagnes de cette chaine est extrêmement frappan- 
te. Je propose de désigner cette région qui doit être assimilée 
tantôt à la région Alpine, tantôt à la région des bois, par le nom 
de Resio lapidea, afin d'indiquer par là ce qu’elle promet de ré- 
coltes aux botanistes. Ce ne sont que des masses de grosses pier- 
res détachées, trop dures pour alimenter d'autres plantes que 
les Lichen ventosus et geographicus, précisément comme sur le 
Landhorn, sur la côte septentrionale de la Norwège à l’entrée du 
Saltinfiord, tandis que ces immenses amas de pierres, n’attei- 
gnent sur le Jurma et sur l'Oural proprement dit qu’une hau- 
teur perpendiculaire de 150 pieds; sur le deuxième pic du Te- 
ganai, ils s'étendent jusqu'à 300 pieds et sur le Jremel à 580 
pieds. On peut dire, à l'avantage de ce dernier, qui appartient 
déjà à la région Alpine, que grâce à une plus grande abondance 
de terre végétale accumulée entre les fentes des rochers, il pro- 
duit plusieurs belles plantes rares, qui récompensentle botaniste 
de ses efforts et de ses peines par. une satisfaction plus vive 
que celle de savoir qu'en cet endroit il ne se trouve rien. La li- 
mite inférieure de cette région pétrée est variable, relativement 
au niveau de la mer. C’est sur l'Oural qu’elle est le plus abaissée, 
elle ne s'y élève pas au-dessus de 2,200 pieds, mais on la trouve 
à 2,900 sur le Jurma, à 3,100 pieds sur le Taganaï, et enfin à 
4,180 pieds sur le Jremel; la végétation caractéristique et extré- 
mement pauvre de cette région, telle que je l'ai observée sur ces 
montagnes, n'est formée que par les Polygonum alpinum et 
Bistorta, Solidago virga aurea, Festuca ovina et Gypsophila ura- 
lensis, plante essentielle à cette région où elle forme sur les ro- 
chers des gazons serrés et nombreux. Je n'ai trouvé que sur le 
Jremel, une seconde région végétale, au-dessus de la limite des 
bois. M. Obrist Terlezki, dans un essai contenu dans le Gornt 
Schurnal, 1831, se souvient encore, il est vrai, d’une montagne 
Kworkusch dans la partie septentrionale de cette chaine et sur 
le sommet élevé de 4,991 pieds de laquelle doit commencer la 
limite de neiges perpétuelles. 

Cette région Alpine est constituée par un plateau marécageux 
sur lequel, comme en Laponie, s'élèvent quelques Saules ($. glauca 
et cæsia). C’est là que je visle Gymnandra altaica , malheu- 


LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. 2} 


reusement déjà défleuri, et les plantes suivantes que je n’ai re- 
trouvées nulle autre part sur l’Oural : Cerastium alpinum, Dian- 
thus plumarius, Senecio (Cineraria) campestris. De cette croupe 
en forme de plateau s’éleve le sommet formé par la région pé- 
trée et qui, à une certaine distance ressemble à ces tas de cail- 
Joux que l’on place le long des chaussées; mais sur de bien 
plus grandes proportions, car il est haut de 600 pieds; sa forme 
est à-peu-près celle d’un toit et il s’est amassé un peu de terre 
entre les pierres dont il est formé; sur la crête allongée qui le 
termine supérieurement, je trouvai les Nectarobothrium striatum 
Pedicularis versicolor, Apargia crocea , Carex limosa, rupestris, 
Conioselinum gayoides , plantes que je n’ai vues en aucun autre 
endroit de la montagne, Cette montagne se distingue par sa vé- 
gétation plus sibérienne et plus riche en formes variées; j'y 
trouvai aussi une forêt comme je n’en ai vu nulle autre part; 
jy rencontrai encore (chose fort remarquable et que je n'ai 
point observée ailleurs) un amas de neige existant encore à la 
pente orientale, le 25 juillet, sur des roches grisâtres à la limite 
de la région des boïs. La nature a désigné ce lieu comme étant le 
plus élevé de la contrée. Cinq fleuves remarquables en descen- 
dent. Le Miask et le Jremel coulent à lorient et se réunissent 
près de la Sawode de Miask. L'Oural, autrefois nornmé Jaik, 
court d'abord à l'Orient puis au Sud et se dirige enfin sur le 
Sud-Ouest à travers mille détours. La Bjelaja-Reka se dirige 
d'abord au Sud, puis revient vers le Nord et se réunit au Volga ; 
enfin le cinquième est P'Ui. 

En comparant la région Alpine avec celle des bois, je remar- 
que que les Gypsophila uralensis, Vaccinium Vitis idæa, uli- 
ginosum, Empetrum nigrum , Juncus trifidus, Carex stellulata, 
saxatilis, Festuca ovina, descendent un peu au-dessous de la li- 
mite des bois; tandis que je n'ai jamais vu qu’au-dessus de celle-ci 
les Cerastium alpinum, Conioselinum gay oides, Apargia crocea, 
Gymnandra altaica, Pedicularis versicolor, Salix glauca, cæsia 
Nectarobothrium striatum. Il ÿY en a en toyit 0,8 qui se trouvent 
dans la région alpine et qui ne se rencontrent pas dans celle 
des bois. | 

Gmelin (fl. sib. 1. præf. p.xxx1) dit qu'ilne se trouve en Sibéric 


26 LESSING. — Sur la Flore de l’Ourai. 


jusqu'au Jenisei, rien qui ne se trouve également en Europe, et 
que c’est seulement au-delà de ce fleuve qu’une nouvelle végé- 
tation commence. Pallas a déjà fortement contredit cette asser- 
tion, et il suffit de jeter un coup-d'œilsur la Flora Altaica de Le- 
debour pour se convaincre de la différence qui existe entre la 
végétation de l’Altaï et celle de toute autre montagne de l'Euro- 
pe. La chaîne de l’Oural présente moins de différences à cause 
de sa position moins orientale et de sa moindre élévation, Ainsi 
sur les 3or plantes que j'ai récoltées en tout sur ces montagnes, 
il n'y en a que 60 qui ne se trouvent pas en Europe plus au 
Nord ou à l'Ouest. Dans ce petit nombre de plantes non euro- 
péenneset dans le ta bleau suivant sont comprises six espèces qui, 
quoique sibériennes s'étendent à l’ouest jusqu'aux montagnes 
de la Transylvanie et de la Hongrie. Elles sont marquées d’une 
étoile (*) dans le tableau ci-joint : 


Ranunculus radicans. t Conioselinum gayoides. 


Arabis pendula. . Seseli athamantoïdes. 
Draba lutea. T Pleurospermum uralense. 
+ Alyssum obtusifolium. Patrinia sibirica (O). 
Hesperis aprica (O). Serratula radiata. * 
Polygala sibirica (O). Crepis sibirica. * 


Lychnis chalcedonica. f Aster tataricus (O). 
T Erigeron uralensis. 


Ÿ Olygospermus marschallianus. 


Ÿ Dianthus plumarius. 
Ÿ Dianthus squarrosus, 


—  dentosus (O). 
Silene repens (O). 

ÏT Gypsophila uralensis. 
Arenaria lateriflora. 

—  paniculata (O). 
Cerastium incanum (O). 
Spergula micrantha, 

Ÿ Tilia platyphylla. 
Geranium lætum. 
Trifolium lupinaster. 

T Oxytropis adproximata, 

T Astragalus Helmii. 

+ Hedysarum cretaceum. 


Onobrychis arenaria (Q). 


Potentilla viscosa. 

— slrigosa. 
Sedum elongatum (O). 
Bupleurum aureum. 


Ligularia sibirica. * 
Cacalia hastata. 
Adenophora communis, * 
Phlomis tuberosa. * 
Veronica orchidea. * 
Castilleja sibirica (O). 
Gymnandra altaica (O) *. 
Pedicularis resupinata (O) 
— Stevenii. 
— compacta (O). 
— achilleæfolia. 
— versicolor. 
Gentiana barbata. 
Swertia obtusa. 
Androsace filiformis. 
Primula cortusoides (O). 
Plantago asiatica (O). 
Allium Stellerianum (O). 


LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. a 


Cypripedium macranthum, t Triticum strigosum (O). 
— guttatum. —  cristatum (O). 
 Alopecurus glaucus. Elymus sibiricus (O). 
ji — exaltatus. 


Ce tableau a en même temps pour but de faire connaitre les 
plantes de Sibérie qui trouvent leur limite occidentale sur lOu- 
ral ; il faut excepter celles qui ont été mentionnées plus haut et 
celles qui sont marquées d'une +, qui manquent entièrement 
sur les montagnes situées plus à l'Est. Ces dernières sont en par- 
tie nouvelles et peut-être particulières à l'Oural, une autre 
partie peu nombreuse est commune à cette montagne et au 
Caucase. 

La différence de la végétation sur la pente orientale et sur la 
pente occidentale de ces montagnes est très remarquable et fa- 
cile à saisir à une werste de distance sur la large route de poste, 
longue de 38 werstes et demie qui conduit de Slatoust à la station 
Ssurostanskaja, et de là à la Sawode de Miask, située en Asie à une 
hauteur de c4o pieds. Dès que l’on a atteint le point le plus éle- 
vé de la route (2,000 pieds de hauteur) ou qu'on s’en est appro- 
ché ,on trouve abondamment les Pol/ygala sibirica, Tragopogon 
orientalis, oenobrychis arenaria, et l’Hedysarum cretaceum dont 
je n'avais trouvé qu'un seul exemplaire non loin de Slatoust dans 
un bois près de Freudenthal. Plus bas près de la Station Ssiiros- 
tanskaja se trouvent les 4ster tataricus, Silene repens, Arenaria 
graminifolia, Dianthus dentosus. Ces plantes, ainsi que toutes les 
autres plantes de Sibérie que j'ai trouvées sur la pente orientale 
mais non sur la pente occidentale de la montagne sont mar- 
quées d'un O dans le tableau précédent. Il est hors de doute que 
les rives des fleuves ont une grande influence sur la végétation. 

Je dois encore mentionner les Sonchus sibiricus, Tragopogon 
orientalis, Potamogeton Faillantü, et Beckmannia erucæformis , 
qui se trouvent à la vérité plus a l’ouest, mais sont en général 

{ort rares en Europe. 

Le tableau suivant indique les plantes de l’Europe occiden- 
tale qui ont leur limite sur l'Oural. Celles que je n'ai pas retrou- 
vées sur la pente orientale de cette montagne sont marquées. 
d'un W. Je crois aussi que quelques plantes que j'ai vues s'arré- 


28 LESSING. — Swr la Flore de l’Oural. 


ter avant l'Oural ne peuvent point le dépasser. C’est pourquoi 
jai marqué d’une étoile celles que jai vues pour la dernière fois 
sur la rive droite du Wolga près de Sswiaschk, Nischnei-Now- 
gorod ou Kasand, et de deux étoiles, celles que je n'ai déjà plus 


aperçus au-delà de Muran sur l’'Oka. 


Sisymbrium Columnæ *. 


Acer platanoides. 
Genista tinctoria. 
Trifolium montanum. 
Epilobium montanum. 
Circæa alpina. 
Centaurea Cyanus. 
Hieracium echioides. 
Crepis tectorum. 
Nardosmia spuria.** 
Inula hirta. 


Veronica chamædryss 
Plantago lanceolata *. 

— major * 

Euphorbia esula, 
Ulmus effusa. 
Orchis maculata, 

Epipactis latifolia. 

—  palustris. 
Nigritella augustifolia (W.) 
Herminium monorchis. 
Malaxis monophylla (W.) 


Artemisia cœrulescens. Asarum europæum. 
Senecio nemorensis, Milium effusum. 
Campanula Rapunculus * *. Carex Schreberi * 
—  urticæfolia, —  sylvatica. 
Echium vulgare *. —  paludosa. 


Betonica stricta. 


On peut également considérer cette chaîne de montagne 
comme étant la limite inférieure de certaines plantes plus ou 
moins septentrionales, qui ne se trouvent pas plus au Sud, au 
moins sur le Caucase. Le très Rent nombre de celles quise trou- 
vent sur cette montagne et qu'on ne rencontre plus sur l'Altai, 
un peu plus au Sud sont marquées d'une croix. 


Atragene alpina. Epilobium palustre. 
Caltha palustris. Circæa alpina. 
Nymphæœa pumila. Bupleurum ranunculoides, 
Draba lutea. Cicuta virosa, 
Stellaria nemorum. Seseli athamantoides, 
Arenaria lateriflora. — Hippomarathrum. 
f Tilia platyphylla. Cnidium venosum. 
Acer platanoides. Linnœa borealis. 
Trifolium lupinaster. Galium trifidum. 
Orobus vernus. Patrinia sibirica. 
T Rubus arcticus. Carduus spinosissimus. 
Comarum palustre, Crepis nemorosa. 


Potentilla anserina.. Campanulà Cervicaria, 


LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. 29 


Echinospermum deflexum. t Malaxis monophylla. 

Myosotis nemorosa. Cypripedium guttatum. 

1 intermedia. $ — macranthum. 
Scutellaria lupulina. Paris quadrifolia. 
-Gymnandra altaica. Potamogeton lucens. 
Veronica longifolia. Alopecurus geniculatus. 

— teucrium. Hierochloa borealis. 
Pedicularis palustris. Bromus pinnatus. 
La resupinata. Triticum caninum. 
—  Steveni. Elymus sibiricus. 
fai compacla. Hordeumsecalinum. ÿ 
—  lasiostachys. Elœocharis acicularis. 
—  achilleæfolia. Scirpus Tabernæmontani. 
— versicolor. Carex obtusara. 
Gentiana barbata. T — argyroglochin (S.) 
Swertia obtusa. T —  paniculata. 
f Trientalis europæa. T — curta. 
Androsace filiformis. Ÿf — leporina. 

— septentrionalis. ŸT — cyperoides. 
Ledum palustre. T —loliacea. 
Vaccinium oxycoccos. T — atrata. 

— uliginosum. T — limosa. 
Plantago maxima. f — ‘fliformis. 
—  asiatica.  — saxatilis. 
Chenopodium opulifolium (5. ) T — globularis. 
Pinus Larix. + — digitata. 
Lu 


:Salix cœsia. 
—  glauca. 


—  vesicaria (S). 


Par ce tableau, on voit aussi combien la Flore des Monts Ourals 
est différente de celle du Caucase ; les quatre plantes marquées 
d'un S sont des plantes des Steppes, dont il sera parlé plus tard; 
leur nombre est précsiément aussi petit que celui des plantes 
montagnardes non européennes qui se trouvent à-la-fois sur le 
Caucase et sur l'Oural. Enfin je ferai encore remarquer quelques 
faits qui, dans la Flore de l’Oural semblent pour ainsi dire être 
des paradoxes. Ainsi chacun s’étonnera que je n’aie pas trouvé 
une seule Saxifrage sur ces montagnes ; tandis que ce genre est 
si nombreux en espèces sur l’Altai etsur les montagnes de l'Eu- 
rope. Je suis égaiement étonné de n’avoir pas vu l'Oxytropis ura- 
lensis. On doit remarquer au contraire la grande proportion des 
Orchidées , l'abondance de lAnemosa narcissiflora et du Poly- 
gonum alpinum qui est si grande que ces plantes avec l’£Epilo- 
bium augustifolium, le Pleurospermum uralense et le Bupleurum 


30 LESSiNG. — Sur la Flore de L’Oural. 


doivent être mentionnées comme caractérisant la physionomie 
de la végétation de cette contrée. 


II. Des Steppes et de leur végétation. 


Il est de toute évidence que les Steppes n'étaient autrefois 
que le fond d’une mer : l'élévation du sol, l'aspect du pays, l’a- 
bondance des dépôts de sel et des étangs salés, la végétation, et 
je dirai même la fréquence et la violence des tempêtes, le niveau 
de la mer Caspienue, sensiblement abaissé depuis les temps his- 
toriques, le scorbut qui prend un si grand développement dans 
ces contrées ; voilà des motifs suffisans pour démontrer la vérité 
de cette assertion. . 

Suivant M. Parrot, le niveau de la mer Caspienne est moins 
élevé de 312 pieds que celui de l'Océan. En remontant l’'Oural 
on arrive à Uralsk encore situé à 35 pieds au-dessous du niveau 
de l'Océan; tandis qu'Orenbourg, à 304 werstes plus loin en re- 
montant le fleuve, est déjà élevé de 119 pieds; ainsi le point 
qui se trouve au niveau de l'Océan doit être cherché entre Uralsk 
et Orenbourg. On ne doit pas cependant supposer pour cela 
que la végétation des Steppes s'arrête à cet endroit. Au con- 
traire, j'ai trouvé partout aux environs de Bolsche Mandhbai, 
au sud d’Orsk la végétation des Stéppes et des plantes salées en 
quantité dans une contrée élevée de 49r pieds au-dessus du ni- 
veau de la mer. Bien plus, les monts Guberlinski, entre la sta- 
tion de Rasboïnoï, près d'Orsk et Guberlinsk atteignent sur le 
chemin même une hauteur de 1,040 pieds au-dessus du niveau 
de la mer. Plusieurs sommités situées plus au Sud s'élèvent en- 
core plus haut et cependant ces montagnes sont certainement 
couvertes par la végétation des Steppes. Mais ces belles prairies 
assez unies, ordinairement privées d'arbres qui s'étendent dans 
les environs de Werchneuralsk sont déjà entièrement sorties 
du domaine des Steppes. Cet endroit même, situé au bord de 
l'Oural à 1,045 pieds au-dessus du niveau dela mer, est plus éle- 
vé que le défilé des monts Guberlinski, et la végétation de 
cette contrée se rapporte entièrement à celle de l'Oural quoique 


LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. 37 


l'exploitation des bois qui, comme dans toute la Russie s’y fait 
sans aucun ménagement lui ait donné un aspect étranger et plus 
analogue à celui des Steppes ; cependant Troisk et ses environs 
sont encore une Steppe. L’étendue en hauteur perpendiculaire 
de la région des Steppes peut donc être évaluée à 1,350 pieds 
dont 312 se trouvent situés au-dessous du niveau de l'Océan ; 
plus elles sont basses, plus leur végétation est riche et plus leur 
limite est bien circonscrite. Je reviens aux monts Guberlinski 
dont j'ai déjà mentionné plus haut la situation et dont la 
direction est comme celle des monts Ourals du Nord au Sud; si 
j'essaie d’en donner ici une idée, c’est que jamais montagnes si 
peu élevées et si peu étendues n’ont produit sur moi une im- 
pression aussi étrange et aussi durable. Leurs formes dentelées 
et aiguës, leur couleûr noire et le manque d'arbres me rappele- 
rent vivement l'ile de Loffoden, et ne me frappèrent pas moins 
que leurs longues arêtes et leurs sillons à angles presque droits 

descendant parallèlement comme des côtes. | 

Ne connaissant pas encore la limite septentrionale des monts 
Guberlinski je ne me hasarderai pas actuellement à décider 
s'ils sont une continuation immédiate des monts Ourals ; mais 
leur végétation qui est fort différente me porte à douter forte- 
ment de ce fait; il faudrait que leur surface eût éprouvé de gran- 
des modifications. 

Aux environs d'Orsk le pays s'élève peu-à-peu des deux cô- 
tés du fleuve Oural, du moins au Sud cela nous est démontré 
par le courant du fleuye Or, et par les observations géométri. 
ques que j'ai faites dans les Steppes situées entre Orsk et Ka- 
tanadur. D'après celles-ci, Orsk est élevé de 409 pieds; mon 
lieu d'observation sur le mont Katanadur l'était de 614 pieds, 
tandis que la dernière observation faite à 1:50 werstes au Sud et 
non loin de la rive gauche de l’Or sur un groupe arrondi entou- 
ré d'une plaine immense donna une hauteur de 915 pieds. On 
trouve encore à 60 werstes au Sud d'Orenbourg un groupe cir- 
culaire nommé Mertwiissol, qui a de l’analogie avec un cratére, 
entourant une vallée arrondie qui est plus élevée que le sol en- 
vironnant, et renferme un petit lac salé. Les roches que l'on y 
voit sont formées de Gypse et de Muschelkalk. 


32 LESSING. — Sur la Flore de l’'Oural. 


Il faut encore remarquer que dans plusieurs localités, où l’on 
ne trouve pas un seul arbre, s’étendaient autrefois de grandes 
forêts. Ainsi lorsqu'en 1742, le premier Orenburg (l'Orok d’au- 
jourd'hui), fut transporté à sa place actuelle, cela arriva parce 
que la proximité d’une grande forêt promettait une garantie 
contre le manque de bois. On m'a certifié le même fait relative- 
ment à une place située au sud d'Orsk, à environ 40 werstes en 
remontant le fleuve. Or, on ne voit plus actuellement de bois 
dans ces contrées. On remarque bien encore le long de l'Oural 
et de l’Ilek de petits bois dans un sol généralement marécageux; 
il en existe un pareil précisément au-delà d'Orenburg sur la 
rive gauche de l'Oural, un autre à 15 wertes plus au Sud; un 
autre au confluent de l’Ilek et de l’'Oural sur la rive droite de 
celui-ci; c’est donc une proposition aussi erron éede croire 
que les Steppes sont entièrement privées de bois, que de s’ima- 
giner, comme on le fait aussi fréquemment, qu'elles ne sont que 
des plaines bien unies. Au contraire, j'ai vu dans le Sad de la 
Suède et le Nord de l'Allemagne des contrées qui mériteraïent 
tout aussi bien le nom d’une plaine parfaite que les Steppes qui 
s'étendent de l'embouchure de l’Oural au Gurief, et qui sont les 
plus unies que j'aie vues. 

De mème que les Kirghises et les Kalmouks n’appartiennent 
qu'aux Steppes, et que les Baschkirs n’habitent que les contrées 
montagneuses et boisées, de même la végétation des Steppes au 
sud et au sud-ouest des monts Ourals etle long de l’Oural et des au- 
tres fleuves qui s’y jettent comme l’Or et l’Ilek est tellement diffé- 
rente de celle des monts Ourals eux-mêmes, que les plantes sui- 
vantes peuvent seules être regardées comme étant communes 
aux deux contrées. 


Lychnis calcedonia (qui se trouve en- Cotyledon spinosa. 
core dans les bois de chène de l’Ou- Sedum hybridum. 
ral). Tussilago spuria. 

Silene chlorantha. Centaurea sibirica. 

—  Otites, —  ruthenica. 
Geranium pratense. Gelasia desertorum. 
Potentilla conferta. Artemisia potentillæfolia. 
Gypsophila altissima, —  cœrulescens. 


Arenaria graminifolia. Oligospermus adfinis. 


LESSiING. — Sur la Flore de l’Oural 


Senecio Jacobæa. 
Adenophora communs. 
Onosma simplicissimum. 
Scutellaria galericulata. 
Thymus Marschallianus. 
Verbascum nigrum. 

—  phœniceum. 


Veronica incana. 

«Quercus Robur. 

Populus tremula. 

Allium Stellerianum. 

Triticum cristatum. 

Carex argyroglochin. 
— vesicaria. 


33 


Encore plusieurs de ces plantes doivent-elles être regardées 
comme des transfuges. Tels sont l'ÆZchinops Ritro au pied du 
mont Jurma, le Sedum hybridum et le Cotyledon spinosa, près 
de Polekovski; il se trouve donc dans la région des bois 0,93 
d'espèces qui manquent dans les Steppes; et 1l est à remarquer 
que, parmi les plantes communes à ces deux régions, aucune 
n’atteint la région alpine. 


En placant les familles dans l'ordre de leur richesse propor- 
tionnelle, j'obtiens le tableau suivant : 


A. Végétation des Montagnes. B. Vegétation des Steppes. 


SYNANTHERÉES. .«o 


ect lors SYNANTHÉRÉES « eo eo oo « si 100,23 
SCROPHULARINES. CHENOPODÉES .....e.es +. 0,09 
GRAMINÉES. | DE Aux 4 ja LÉGUMINEUSES ......... sos. 0,08 
CyPÉRACÉES. CARYOPHYLLÉRS. so. 0,07 
CARYOPHYLLÉES. È sal 3 9,06 CRUCIFÈRES. 
LÉGUMINEUSES. $ SCROPHULARINÉES. Does: MO OZ 
RosAcÉEs. | Fa ME GRAMINÉES. 
RENONCULACÉES. RosAGÉES. 
ORCKIDÉES. | TA EE UMBELLIFÈRES. 
UMBELLIFÈRES. , a PLUMBAGINÉES. 
Lagrées. LUE : POLYGONÉES. Ù À 9:08 
CYPÉRACÉES. 
É GRAMINÉES. 


Toutes les autres familles sont dans une proportion moindre 
que 0,03. Les Chenopodées, les Piumbaginées manquent entière- 
ment sur les montagnes; tandis qu’on ne trouve pas de Conife- 
res et presque pas d'Orchidées dans les Steppes. Mais celles-ci 
forment sur l’'Oural les 0,02 de la végétation. 

Une autre circonstance qui distingue nettement la végétation 
des Steppes des autres, c'est qu'elle présente deux périodes 


différentes, l’une vernale, l’autre automnale : celle-là commence 
III. BoTan. — Janvier. 3 


34 LESSING. — Our la Flore de l’Oural. 


avec la fonte des neiges, et disparaît si rapidement que je l'ai 
révée plutôt que vue; pourtant je ressens encore la joie que 
me fit éprouver sa réalité pendant un court espace de temps. 

N'est-ce pasten effet une jouissance délicieuse de marcher sur 
un sol paré de Tulipes innombrables et variées, d’autres Lilia- 
cées, d'Astragales aux formes bizarres et aux couleurs brillantes, 
et d’autres plantes couvertes de fleurs qui le font ressembler à 
un tapis bariolé; de respirer le doux zéphir du printemps char- 
gé de parfums voluptueux, et de jouir de la vue sans limites d’un 
ciel bleu presque toujours serein. 

Au commencement d'août, je trouvai les Steppes bien diffé- 
rentes; quel aspect triste et monotone. De toutes ces plantes du 
printemps, pour la plupart Rhizocarpiques, il ne reste plus que 
quelques traces; car on néglige volontiers les Caraguna et les 
Amygdalus desséchés. Les antipodes dans ces deux périodes 
végétales sont les horribles et fétides Chenopodées d’une part 
et de l’autre les Lihacées belles et odorantes; en vain cherche- 
rait-on une des premières au printemps, ou une des dernières en 
automne. Lorsque, par une chaleur desséchante, on galope pen- 
dant une demi-journée sur ces sables arides couverts avec parci- 
monie d'une herbe sèche où une Crucifère jaune et uniforme, et 
parfois un Astragale imperceptible rappellent que l'on n'est pas 
encore complètement sorti de l'époque de la végétation, alors 
on voit encore avec plaisir quelque changement, si sur le sol 
souvent rouge et salé, traversé par des crevasses profondes, on 
voit naître de vertes Chenopodées, qui ont pris la place de ces 
plantes qui, naguère étalaient leurs couleurs variées au milieu 
d’un tapis de verdure ; ou lorsqu'un incendie dans les Steppes a 
changé une étendue de plusieurs milles en une surface noirà- 
tre; ou bien enfin lorsqu'un étang salé, entièrement desséché 
rappelle l’aspect de l'hiver avec ses campagnes couvertes de neige. 
Le feu dans les Steppes et la neige sur lés montagnes font re- 
paraître un court printemps. Alors paraissent de nouvelles feuil- 
les et de nouveaux rameaux. 

Les Steppes se partagent bien en quatre régions d’après la na- 
ture de leur sol; chacune de celles-ci présente quelque chose 
de particulier dans sa végétation. 


LESSING. — Sur la Flore De 35 


1. Deserta salsa.— Un solargilleux, souvent rougeitre, entiè- 
rement aride à la fin de l'été, traversé par de longues crevasses, 
avec des étangs salés qui sont alors privés d’eau et ressemblent 
à des taches de neige, n’est pas moins caractéristique que les 
plantes qu'il porte et dont quelques-unes, {nabasis, Brachyle- 
pis, Halocnemum, ont quelque ressemblance avec des cristaux 
de sel. C’est dans un pareil terrain que l’on trouve le plus com- 
munément toutes les Chenopodées à l'exception des Chenopo- 
dium et des Atriplex proprement dits. 

2. Deserta arenosa.—Des graminées entièrement sèches pen- 
dant l'été (probablement des genres Stipa, Avena, Triticum, etc.) 
avec des feuilles raides, roulées et plus ou moins grisâtres,les 4s- 
tragalus Onobrychis et sulcatus, des crucifères jaunes ( £rysi- 
mum et Sisymbrium) VElichrysum arenurium, des Allium, des 
Atriplicées et des Chenopodées dans le sens le plus rétréci de 
ces mots, sont les plantes particulières à ces sables. De toutes 
les Steppes que j'ai parcourues ce sont les plus étendues. Ainsi 
par exemple, depuis Ileskaja Saschtschita jusqu’au confluent de 
YIlek et de l’'Oural pres d’Ileski-gorodok, on ne trouve que des 
Steppes. Lorsqu'elles se rapprochent de la mer Caspienne, près 
l'embouchure de lOural, là où les-rives du fleuve s’abaissent, 
elles sont uniformément couvertes de roseaux (Phragmites com- 
inunis) épais et plus hauts qu'un homme à cheval. Dans ce pays 
ces roseaux remplissent, par leur abondance, un rôle impor- 
tant dans l'économie de la nature, et servent de combustibles 
aux habitans. 

3. Rupestria aprica.—Ce sont des collines plus ou moins éle- 
vées (les Guüberlinski, les plus élevées que j'aie vues, méritent déjà 
le nom de montagnes) avec des fragmens de roches nues se mon- 
trant au jour. La nature de ces roches est variée; ainsi sur le 
monticule Mertwu ssol, près de Ileskaja Saschtschita c’est un 
calcaire coquiller fin ; non loin de Tauschkofe sur le fleuve Ui, 
prés de Troisk, c'est une serpentine rouge et noire; c’est de 
la serpentine et du Jaspe sur le Katanadur. Ce sontles localités du 
Sedum hybridum , du Cotyledon spinosa, du Scutellaria lupulina , 
Thymus Marschallianus, Arenaria graminifolia, Linaria Loeselii, 
Vicia biennis, Lathyrus tuberosus, Gelasia desertorum, plusieurs 

3. 


36 LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. 


espèces de Chrysocoma.On n'y trouve pas d'arbres, mais beau- 
coup de buissons de Caragana frutescens, Prunus chamæce- 
rasus, Amygdalus nana, et déjà plus rarement sur les pentes 
l'_Ainus glutinosa,le Populus tremula, le Carpinus Betulus.Lesru- 
pestria aprica s'élèvent sur les montagnes à la plus grande hau- 
teur; on en trouve encore à quelques cents pieds au-dessus de 
Polekovski, qui se trouve déjà sur le côté oriental de l'Oural à 
1,255 pieds au-dessus du niveau de la mer. 

4. Graminosa humida. — Enfoncemens étroits garnis même 
pendant l'été d'un vert gazon qui couvre les rives des cours d’eau 
dans les Steppes, et qui en indiquent seuls l’éxistence lorsque 
ceux-ci sontentièrement taris ; souvent ils sont garnis à une pe- 
tite distance d'unerangée de tertres quise dirigent parallèlement 
au cours d'eau; dans ces lieux que les caravanes recherchent 
comme stations de nuit, on trouve mêlées au gazon entre autres 
plantes, le Geranium pratense, le Medilotus vulgaris, Medicago 
falcata, Saussurea amara, Senecio tataricus, caspicus, Gelasia pau- 
ciflora, etc. C’est aussi dans ces lieux que l'on trouve de petits 
bois comme je l'ai dit plus haut. 

Des 284 plantes que j'ai recueillies dans les Steppes, les 46 
suivantes (donc 0,17) sont communes aux Steppes caspiennes 
et aux Steppes altaïques. 


Gÿpsophila paniculata. Artemisia sericea. 


Arenaria longifolia. 
—  graminifolia. 
AlthϾa officinalis. 
Glycyrrhiza lævis. 
Astragalus longiflerus. 
—  Onobrychis. 
Amygdalus nana. 
Potentilla bifurca. 
Trapa natans. 
Valeriana tuberosa. 
Scabiosa isetensis. 
Dipsacus Gmelini. 
Echinops ruthenicus. 
— Ritro. 
Saussurea amara. 
Gelasia pauciflora. 


Chrysocoma dracunculoides, 


Messerschmidia Arguzia. 
Thymus Marschallianus. 
Lycopus exaltatus. 

—  europæus. 
Veronica incapa. 
Linaria genistæfolia. 

—  Loœseleii. 

Statice Gmelini, 

—  suffructicosa. 

Halocnemunm strobilaceum, 
Salsola Kali. 
Blitum virgatum. 
Camphorosma ruthenicum. 
Schoberia maritima. 
Kochia sedoides, 

—  hyssopifolia, 

— prostrata. 


LESSING. — Sur la Elore de l’Ourat. 


Salicornia prostrata, 
Corispermum hyssopifolium. 
Ephedra monostachya. 
Polyÿgonum Bellardi. 
Rumex Marschallianus. 


Tragopyrum lanceolatum. 
Ornithogalum bulbiferum. 
Crypsis alopecuroïdes . 
Triticum cristatum, 
Cyperus australis. 


Les 45 plantes suivantes (0,17) des Steppes caspienneset cau- 
casiennes ont leurs limites septentrionale et orientale aux 
Steppes de fleuve Oural. 


Pulsatilla vulgaris, 
Dianthus pallidiflorus. 
—  squarrosus. 

—  polymorphus. 
—  capitalus. 
Astragalus tésticulatus. . 
—  aduncus. 

Bunium luteuw. 
Peucedanum ruthenicum. 


Chrysocoma villosa. 
Pyrethrum millefoliatum. 
Achillea tomentesa. 
Artemisia taurica. 
Dracuneulus Marschallianus.. 
Senecio caspicus. 
Statice scoparia. 

—  glauca. 
Salsola ericoides. 


Asperula alpina. 
Cephalaria tatarica. 
Carduus cililatus. 
Centaurea ruthenica, 


Atriplex acuminata. 
Ceratocarpus arenarius. 
Amaranthus retroflexus. 
Euphorbia undulata. 


—  glastifolia. —  chæmasyce. 
Jurinea mollis. —  tristis. 
Taraxacum serotinum. !  Atraphaxis spinosa. 


Sonchus uliginosus. Tulipa Gesneriana. 
— -lataricus. à —  biflora. 
Tragopogon pusillus. 
Scorzonera ensifolia. 


Ornithogalum reticulatum. 
Allium saxatile. 

— mollis. —  paniculatum. 

— stricta. 
Aster pulchellus. 


Triticum strigosum. 


Si l'on compte les plantes des Steppes ouraliennes qui ne se 
retrouvent pas dans les Steppes caspiennes et caucasiennes, et 
d'une autre part celles qui ne se trouvent plus dans les Steppes 
plus orientales de la Sibérie, on en trouve 108 de celles-ci et 93 
de celles-là, ce qui indique une plus grande analogie des Step- 
pes ouraliennes avec les Steppes caspico-caucasiennes qu'avec 
celles de l’Altai ; comme la situation de ces contrées pouvait le 
faire prévoir. 

Nous avons dit plus haut combien peu la végétation générale 


38 LESSING. — Sur la Flore de l’Oural. 


de l’Oural est différente de celle des montagnes de l’Europe oc- 
cidentale. 

Il n’en est pas de même de la flore des Steppes situées au 
pied de ces montagnes. Tandis que parmi les plantes de mon- 
tagnes, il n’y ena que 0,17 qui ne se trouvent pas plus à l’ouest, 
nous n’en trouvons dans les Steppes que 0,37 c’est-à-dire 
105 sur 248 qui se trouvent encore plus à l'occident hors 
des Steppes ; et parmi celles-ci, ily en a cinq Veronica inca- 
na, Oligospermus scoparius, Gelasia pauciflora, Taraxacum 
serotinum et Lepidium crassifolium qui ont en Hongrie leur li- 
mite occidentale. Ce fait ainsi que la différence extraordinaire 
que nous avons mentionnée entre la végétation des Steppes de 
l'Oural et celle de ces montagnes, indiquent très évidemment 
une différence dans l’époque de formation de ces deux flores. 
On pourrait donc dans le fait, aussi bien que, en Géognosie, on 
distingue des terrains primitifs et des terrains tertiaires et se- 
condaires, reconnaître une végétation primitive et une végéta- 
tion secondaire. 


IE. Novitiæ floræ r'OSSICÆ: 


Sous ce titre, M. Lessing a donné la liste des plantes nouvel- 
les ou déjà connues qu'il a recueillies dans son voyage, et qui 
n'étaient pas signalées comme propres au pays qu'il a visité, ou 
aux régions voisines, c’est-à-dire qui sont omises dans les flores, 
de Gmelin, de Pallas, de Ledebour et de Bieberstein; parmi ces 
espèces beaucoup sont déjà décrites et n’ont d'intérêt que com- 
me complément de la flore de l'Europe orientale ; d’autres sont 
le sujet d'observations critiques de la part de Fauteur; enfin 
plusieurs sont considérées par lui comme nouvelles; nous allons. 
en donner la liste. 


Gyÿpsophila uralensis. Saussurea scabra. 
Oxÿtropis adproximata. | Taraxacum procumbens. 
Astragalus amygdalifer. Aster trinervifolius. 
Cotyledon rosea. Gelasia desertorum. 


Conioselinum gayoides. Erigeron uralensis. 


POUCHET. — Sur la Zannichellie: 39 


Chrysocoma tatarica. Schæberia fruticulosa. 
Karelinia (gen. nov.) caspica. —  parviflora. 
(Serratala caspica Pall.) Kochiasuffruticulosa. 
Pyrethrum conicum. Atriplex procumbens. 
Oligosporus adfinis. Potamogeton tataricus. 
Senecio tataricus, Alopecurus glaucus. 
Statice glauca. _—  exaltatus.: 
Nanophyton (nov. gen. Chenopodea- Avena desertorum: 
rum.) caspicum. Cyperus tataricus. 
Brachylepis humilis. Chara Kirghisorum. 
©ligandra (nov. gen. Chenopodea- —  Karelini. 


rum.) atriplicoides. 


Éruve des globules circulatoires de la Zannichellia palustris. Ÿ.# 


Par F. Poucxer, 


{Professeur d’histoire naturelle au jardin botanique de Rouen. 


Quand on examine l'intérieur d'une pousse de Zannichellie 
on y découvre : 

1° Un liquide diaphane , incolore, qui remplit sa cavité; 

2° Deux sortes de globules parfaitement sphériques ; les uns 
ont une surface lisse, et sont transparens : les autres ont une 
surface hérissée d’aspérités, et sont opaques ; 

3° À l'intérieur des globules lisses et transparens, en trouve 
un liquide incolore, dans lequel nagent.des granules infiniment 
petits, d'une forme que nous n’avons pu encore saisir : nous 
les regardons comme des animalcules; | | 

4° On rencontre aussi des gouttelettes d’une huile verte dans 
le fluide qui remplit les tiges. 

Les globules lisses sont diaphanes, la membrane qui les forme 
paraît excessivement mince et sa surface est unie. Les plus pe- 
tits d'entre eux sont parfaitement incolores et paraissent n'a- 
voir dans leur cavité qu’un liquide analogue à celui dans lequel 
ils nagent. Les plus gros sont faiblement colorés et contiennent 
parfois d’autres globules et des granules, sur la description des- 


4o POUCHET. — Sur la Zannichellie. 


quels nous allons revenir. Dans l’intérieur de ces globules lisses 
on découvre aussi une ou plusieurs gouttelettes d’une huile 
d'un vert jaunâtre; ces globules sont d’une teinte jaune, pres- 
que imperceptible : elle est due à une couche d'huile; quand, 
après les avoir fait sécher, on les humecte de nouveau, alors 
tout autour d'eux on aperçoit un anneau huileux que la dessic- 
cation a rendu plus apparent. 

Les globules hérissés sont généralement en bien moins grand 
nombre que les autres. Ils offrent une surface opaque; d’un 
blanc légèrement jaunâtre; leur superficie est totalement occu- 
pée par des aspérités dont la forme est insaisissable, et qui 
donnent à ces corps l'aspect des grains du pollen de certaines 
Malvacées ; mais nous n’avons pu encore en discerner exacte- 
ment les contours; peut-être ces espèces d’aiguilles sont-elles 
formées par les cristaux d’un sel ou d’un acide qui se déposent 
autour des globules. Cette opinion paraît acquérir quelque pro- 
babilité par l'existence de cristaux, qué je pense être de l'acide 
oxalique, que l’on voit apparaître danse fluide contenu dans les 
tiges aussitôt que l'évaporation se manifeste; peut-être aussi ces 
aspérités à forme incertaine, sont-elles dues à des courans exha- 
lans ou inhalans qui doivent avoir lieu à la surface des globules. 
Quoi qu’il en soit, certains acides font disparaître ces aspérités et 
l'iode, en les anéantissant aussi , rend parfaitement distincte la 
surface du globule en la colorant en brun jaunûtre, et il fait 
découvrir qu'elle est rugueuse et analogue à celle de certains 
pollens. ( PI. 1. C. fig. 3.) 

Le diamètre des globules hérissés varie entre 2 ou 3/100 de 
millimètre; celui de la majorité des globules lisses varie entre 
2 à 4y100 de millimètre. 

Les globules lisses et diaphanes, et les globules hérissés et 
opaques, nous paraissent être originairement identiques, et 
leur dissemblance nous semble due à des différences d’äge, car 
on rencontre tous les états intermédiaires entre ces deux espè- 
ces de globules; on en trouve qui ne sont que très légèrement 
opalins et d’autres qui ne sont couverts d’aspérités que sur une 
partie de leur surface, et sont ainsi à-la-fois moitié lisses, et 
moitié hérissés. Nous n’aurions pas balancé à admettre que les 


POUCHET. — Sur la Zannichellie. 45 


globules hérissés sont ceux que l’on doit regarder comme les 
plus âgés, mais comme ils sont plus petits, nous n'osons encore 
nous prononcer. Malgré cela, cette hypothèse semble probable 
puisqu'ils sont infiniment moins nombreux que les autres dans 
le fluide, et que tous les plus petits globules sont constamment 
lisses et diaphanes ; mais il restera à expliquer les causes de la 
contraction de ces globules et de leur incrustation par l’âge. 

Dans les cellules du bas de la tige on trouve beaucoup moins 
de globules en circulation que dans les nouvelles pousses, mais 
dans les cellules inférieures on voit beaucoup de débris de glo- 
bules hérissés ; cela nous semble prouver que ce n’est que dans 
les jeunes pousses que s’engendrent les globules : ce sont ceux 
de celles-ci qui ont particulièrement été observés par nous. L'al- 
cool augmente légèrement la teinte jaune des globules hérissés ; 
son action fait mieux apercevoir la superficie des globules lisses 
en la rendantun peu rugueuse, et cet agent fait devenir les gra- 
nules internes plus apparens. 

Quand on examine la circulation des Zannichellies à travers 
les tubes diaphanes des jeunes pousses, on voit passer d'instant 
en instant, un ou deux globules hérissés, et l’on s’aperçoit qu'ils 
sont entraînés par un courant qui marche plus rapidement 
qu'eux ; si l’on y fait attention on découvre que la sensation de 
ce courant est produite par des globules lisses et diaphanes, 
que d'abord on n’avait pas discernés, et qui marchent plus vite 
que les globules hérissés. 

L'opium agit sur la Zannichellie et paralyse sa circulation ; 
quand on met dans deux gros d’eau, où se trouve un tube de 
cette plante, 173 de grain d'extrait aqueux d’opium, au bout d’un 
certain temps la circulation se ralentit; après une heure elle 
cesse tout-à-fait. Si l’on agit avec une plus haute dose de ce 
poison l’action est presque immédiate. Quand avec précaution 
on étend sur un tube de Zannichellie une forte solution d'extrait 
d'opium, on le voit, au bout d’une demi-minute, devenir flasque 
et se flétrir. Le froid diminue également la vitesse de la circula- 
tion des globules des Zannichellies : plus l'eau dans laquelle 


leurs tiges sont plongées est à une basse température, plus elle 
devient lente. 


42 POUCHET. — Sur la Zannichellie. 


Quand on observe avec attention un grand nombre de globu- 
les lisses, on remarque que les plus gros renferment un fluide 
dans lequel se trouvent d’autres globules sphériques, beaucoup 
plus petits, qui sont parfaitement transparens, et dont le dia- 


\ 


mètre varie de ,2—à ,— de millimètre. 

Le développement de ces petits globules internes que l’on 
observe dans les grains lisses doit suivre un mode analogue à 
celui que M. Turpin prête au tissu cellulaire, et probablement 
aussi les jeunes globules tuent le globule mère par leur exten- 
sion. Mais certainement les jeunes globules se détachent'de- 
tres bonne heure de la membrane du globule mère, si toutefois 
ils y adhèrent dans l'origine, car ils sont déjà mobiles dans son 
intérieur, lorsqu'ils sont encore forts petits et n’olffrent que 
2 ou = de millimètre. 

Outre ces petits globules on découvre encore dans certains. 
globules lisses adultes, des granules parfois immobiles et par- 
fois extrêmement mobiles, et que nous regardons comme des 
animalcules. ( f£g. 2.) 

Malgré un grossissement de 560 diamètres, la forme de ces 
granules'a jusqu'à présent été pour nous insaisissable. Diffé- 
rens réactifs employés n’ont point donné de résultat et n'ont 
pu nous dévoiler leurs contours. | 

Dans les globules où les granules sontimmobiles, ils sont par- 
fois portés en masse d'un seul côté et leur coloration donne 
une teinte roussâtre au globule, tandis que l’autre côté est par- 
faitement transparent. Dans les globules où les granules se 
meuvent on voit leur masse osciller de côté et d'autre, et on 
distingue le mouvement général de celle-ci et le mouvement 
particulier de certains granules, qui, réfractant plus la lumière, 
paraissent d’une autre teinte et sont assez faciles à suivre. 

Dans les petits globules lisses on ne découvre point de gra- 
nules; les plus gros n’en offrent pas tous: on ne voit ces granules 
remplir que le plus petit nombre, et même dans certains d'entre 
eux, quoiqu'ils soient très apparens, on ne distingue point leur 
mobilité, tandis que dans d’autres la masse qu'ils forment dans le 
sein du globule se meut non pas de ces mouvemens d’oscillation 
que l’on peut rapporter à une infinité de causes occultes, mais 


POUCHET. — Sur la Zannichellie. 43 


de ces mouvemens de masses, qui font que tout évolue dans le 
globule, de manière à faire accomplir un quart de rotation à 
l’essaim qu'ilest impossible de ne pas croire formé d’animalcules; 
ces mouvemens sont si apparens quon distingue en quelque 
sorte la force que ceux-ci emploient pour déranger les jeunes 
globules nageant dans le 2lobule mère. Ge qui doit encore con- 
firmer que le mouvement des granules n’est point une illusion 
d'optique, c’est qu’on ne leremarque pas dans tous les globules, 
où cependant l’on voit des granules bien développés. 

Les personnes qui nient le mouvement propre des phyÿto- 
spermes ne pouvant nier leurs oscillations, les prêtent au liquide 
qui s’évapore ou bien à Paction du fluide dans lequel on les à 
mis pour les observer, ou enfin aux combinaisons chimiques 
qui s’opérent. Dans les Zannichellies il n’est plus possible d’ad- 
mettre ces causes; les granules mobiles que l’on observe sont 
conteuus dans le liquide particulier où ils vivent, ce liquide est 
entouré par une membrane, et le globule nage encore dans le 
fluide qui le contient dans l’état normal; d’un autre côté, l’on 
n’a point violemment agi sur ces granules, comme on le fait sur 
ceux du pollen quand on veut les découvrir, car on voit les gra- 
nules des Zannichellies à travers l'enveloppe qui les protège 
contre les agens extérieurs. 

On ne pourrait pas arguer que c’est la pesanteur qui préci- 
pite ces granules vers la région inférieure du globule dans le 
premier moment où on l’observe; car ce n’est point vers cette 
partie inférieure qu'est dirigé leur nuage mobile, et du reste, 
sans que le globule roule sur lui-même, le nuage de gra- 
nules prend successivement des situations variées. On ne 
pourrait pas objecter non plus que les mouvemens des granules 
sont dus aux jeunes globules que leur densité différente trans- 
porte dans les régions différentes où ils doivent stagner, car on 
aperçoit ces granules se mouvoir pendant plus de deux heures 
dans certains globules, et l’on voit que leurs mouvemens sont 
évidemment dus à leur propre impulsion. 

Si je n’avais pas, dans certaines occasions , bien reconnu les 
mouvemens des granules polliniques, ceux des animalcules de la 
Zannichellie auraient suffi pour me convaincre de leurexistence, 


44 DUPONT. — Sur Les Scutellaria. 


et ils viennent confirmer les ingénieuses observations de 
M. Ad. Brongniart. Il me semble exister la plus grande ana- 
logie entre un grain de pollen renfermant ses granules, et les 
globules des Zannichellies qui me paraissent aussi formés de deux 
membranes, dont l’extérieure est enduite d'huile jaune, et 
dont l'intérieure contient des animalcules nageant dans un fluide 
diaphane ; mais ces animalcules ont des mouvemens parfois bien 
autrement apparens que ceux des phytospermes polliniques. 

Que l'on ne croie point pouvoir vérifier ce fait par l'observa- 
tion d’un moment, mais que comme moi on ait la patience d’ob- 
server chaque jour au microscope des Zannichellies, pendant 
l'espace de deux mois, et l’on s’apercevra alors qu’un certain 
nombre des globules lisses n’offrent point de granules appa- 
rens dans leur intérieur, que d’autres en présentent d’immobi- 
les , que quelques-uns en possèdent qui sont doués de mouve- 
mens obscurs que l’on peut attribuer aux causes physiques, si 
souvent équivoques ; enfin qu'un plus petit nombre encore de 
globules, ont des granales ou animalcules dont les mouvemens 
sont de la dernière évidence. 

De cet ensemble de faits on doit conclure que tous offrent 
des animalcules mobiles, mais que leurs mouvemens ne devien- 
nent bien sensibles qu'a certaine époque de la vie. 

Dans les Chara j'ai trouvé les mêmes globules diaphanes con- 
tenant quatre à cinq gouttes d'huile dans leur intérieur, et une 
foule de petits animalcules s’agitant de côté et d'autre, mais dont 
les formes sont imperceptibles comme dans les Zannichellies. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE I. C. 


Fig. 1. Globule hérissé contenu dans les cellules de la tige du Zanichellia. Fig. 2. Globule 
lisse de la même plante. Fig. 3. Globule hérissé devenu lisse par l’action de l’Iode. 


Sur le pistil des Scutellaria , 


Par M. Dupont. 


Le genre Scutellaria, déjà si distinct de tous les autres 
genres de la famille des Labiées par la structure singuhere de 


vupont. — Sur les Scutellaria. 45 


son calice (1), n’en diffère pas moins par la disposition de son 
ovaire, de ses carpelles et de ses graines, ainsi que par la 
forme de son embryon. 

Dans les Labiées, l'ovaire est composé de quatre carpelles dis- 
tincts (2), attachés par leur base sur autant de dépressions où 
d’alvéoles creusées à la surface supérieure d’un disque charnu, 
sous lequel est insérée la corolle staminifère; du centre de ce 
disque s'élève entre les carpelles un style unique (3), partagé 
au sommet en deux divisions stigmatifères, tantôt à-peu-près 
égales, tantôt sensiblement inégales (4). A l'époque de la ma- 
turité, les carpelles se détachent du disque flétri et tombent 
séparément; ils renferment chacun une graine sessile, at- 
tachée au fond de la loge péricarpienne par un hile basilaire (5). 


(1) La structure du calice dans le Scufellaria à été très bien décrite par H. Cassini (Opusc. 
phyt. t. 2, p.372). Il y a lieu d’être surpris que celle, non moins remarquable, du pistil ait 
échappé à un observateur aussi attentif. 

(2) J'ai observé quelques exceptions au caractère de l'isolement des carpelles. Ainsi, dans 
- les Teucrium Botrys L. et Ajuga Chamæpitys Schreb., ils sont adhérens entre eux par leur 
bord interne et par une partie de leurs faces correspondantes ; ils sont complètement réunis et 
indiqués seulement par des sillons superficiels, dans l'Amethistea cærulea T.. Cette adhérence des 
carpelles en un seul corps, dans ces espèces, fait disparaître la seule différence un peu mar- 
quée qui servit à séparer les Labiées des Verbénacées , particulièrement du genre V’erbena, et 
ne permet plus d’assigner un seul caractère, exclusivement propre à l’une de ces deux familles, 
par lequel elles puissent être distinguées, 

(3) Le Sabria cretica L. a deux styles très distincts et même distans à leur base, l’un naissant 
entre les deux carpelles postérieurs, l’autre entre les deux antérieurs : chacun d’eux est indivis. 
Ce fait, que j'avais moi-même observé, il y a long-temps, a été publié, pour la première fois, par 
M. de Candolle, dans sa quatrième notice sur les plantes rares cultivées dans le jardin de Genève. 

Dans le Cleonia lusitanica L., le style unique est partagé au sommet en quatre divisions à-peu- 
près égales; ce qui semblerait devoir être la disposition normale dans les Labiées, à raison du 
ombre quaternaire des carpelles. 

(4) Lorsque les stigmates sont inégaux, c’est le supérieur qui est généralement le plus court. 
Je n’ai observé la disposition inverse que dans quelques espèces de Sideritis (perfoliata, syriaca, 
montana, nigricans), dont le stigmate inférieur élargi et canaliculé engaine à sa base le supé - 
rieur sensiblement plus long, qui s’élève droit sous forme d'un tube cylindrique à sommet 
oblique. 

(5) Cette disposition de la graine offre quelqnes exceptions. J’ai en effet observé, dans trois 
espèces de Molucella (lævis, frutescens, spinosa ) et dans quelques espèces de Dracocephalum 
(sibiricum, peregrinum, moldavicum, canescens), un funicule assez long, qui, né du fond du car- 
pelle, remonte le long du bord interne de la graine pour aller s’insérer au point qui corres- 
pond à la jonction de là radicule avec les cotylédons, où il pénètre pour se continuer sous forme 
de raphé entre les deux lames du tésument jusqu'à la chalaze. Dans ce cas la graine ni l’em- 
bryon ne peuvent pas être dits dressés : la première est péritrope, le dernier est hétérotrope. 


A6 DUPONT. — Sur les Scutellaria. 


L'embryon, dépourvu de périsperme, est orthotrope, c'est-à- 
dire droit et ayant sa radicule dirigée vers le hile. 

Les Scutellaria présentent des différences remarquables dans 
plusieurs de ces dispositions. 

Le disque, de même nature que dans les autres labiées, porte 
un appendice qui s'élève de sa partie postérieure sous la forme 
d’une colonne ou pédicule, ordinairement incliné d’arrière 
en avant, et formant une angle plus ou moins ouvert avec le 
pédicule de la fleur (1). C'est au sommet de cette colonne, et 
un peu antérieurement que les carpelles sont attachés, ainsi que 
le style qui, d'abord un peu incliné comme elle à sa base, se 
redresse pour suivre la direction du tube de la corolle, pareil- 
lement redressé de sa base coudée. (Voy. pl. 1, fig. B.) 

La colonne gynophorique, d'abord peu saillante au-dessus 
du disque, s’allonge sensiblement après la fécondation, en 
prenant une couleur verte herbacée , qu’elle conserve pendant 
tout le temps de la maturation du fruit, tandis que le disque 
lui-même s'affaisse et se flétrit. 

L'insertion des carpelles sur le gynophore est oblique et 
latérale (fig. 2); celle de la graine dans le péricarpe correspond 
au point d'attache du carpelle, et suivant que ce point est plus 
ou moins rapproché de la base ou du sommet de celui-ci, la 

“graine est, ou ascendante , ou péritrope, ou sous-pendante. 

Enfin l'embryon au lieu d’être droit, est plié en deux sur 
lui-même; la radicule réfléchie etincombante sur les cotylédons, 
dont elleest séparée par un repli de la lame interne du tégument, 
vient aboutir au hile; elle est aussi plus ou moins longue, 
(quoique toujours plus courte que les cotylédons), suivant que 
celui-ci est plus ou moins rapproché de l'extrémité cotylé- 
donaire de la graine. 

Telles sont les anomalies que présente le pistil des Scutellaria; 
je les ai constatées sur neuf espèces que jai eu occasion 
d'examiner. 

(r) Cette inclinaison du gynophore et de la base du style est déterminée et en quelque sorte 
nécessilée par celle du calice sur le pédicelle floral. Aussi dans le S. minor, où la direction du 
calice est à-peu-près la même que celle du pédicelle, le gynophore et le style ne sont pas non 


plus inçlinés sur celui-ci : dans ce cas, le tube de la corolle est lui-même droit et ne forme pas 
de coude à sa base. 


DUPONT. — Sur les Scutellaria. 47 


N. B. Ce mémoire, dont j'avais recueilli les matériaux, il 
y à plusieurs années, était entre les mains de MM. les ré- 
dacteurs des Annales des sciences naturelles et déjà livré à 
l'impression, lorsque j'ai eu connaissance de l’Æsquisse d’une 
monographie du genre Scutellaria; par M. Arthur Hamilton, 
publiée à Lyon en 1832. J'y ai vu que l’auteur avait indiqué et 
figuré l’iuflexion de la radicule sur les cotylédons, ainsi que, 
l'insertion des carpelles au sommet dela colonne gynophorique: 
faits qui constituent l’objet principal de mon mémoire. Cependant 
comme il contient,relativement à la nature et au développement 
du gynophore, comparé au disque dont il semble être un 
appendice, des indications qui ne sont pas mentionnées dans le 
travail de M. Hamilton, et aussi une indication, plus explicite 
du point d'ins rtion de la graine dans le péricarpe, et de la 
direction de la radicule par rapport au hile; comme d'ailleurs 
les notes qui laccompagnent font connaître quelques faits 
nouveaux, exceptionnels à l’organisation ordinaire de la famille 
des Labiées, j'ai pensé que sa publication pourrait ne pas être 
entièrement inutile, même après celle de la monographie du 
genre Scutellaria. Je le publie donc tel qu'il était déjà rédigé, 
avec les figures que je dois à l’obligeance de M. Decaisne. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE I. B. 


Scutellaria lupulina. 


Fig. 1. Pistil au moment de la floraison : les ovaires sont portés sur la colonne qui s’allonge 
à cette époque, se courbe et les ramène en avant au lieu de les tenir dressés ; a. lèvre inférieure 
du calice; . portion du style; c. disque; d. colonne; e. ovaires. 

Fig. 2. À la maturité la colonne s’est encore recourbée au point de présenter l'insertion du 
style contre la face interne de la lèvre inférieure du calice, le disque placé-sous la colonne est 
presque desséché et se voit à peine. Les lettres indiquent les mêmes parties que dans la 
figure précédente. 

Fig. 3. Un des ovaires, le péricarpe , est couvert de poils exactement appliqués sur lui, en- 
Jacés les uns dans les autres, maïs s’écartant lorsque le fruit est mouillé, fig. 4. 

Fig. 4. Coupe verticale; a. péricarpe ; #. spermoderme, Embryon à radicule c. incumbente ; 
d, cotylédons. 

Fig. 5. Coupe transversale. Les lettres désignent les mêmes parties que dans la figure 4. 


AS BRONGNIART. — Nouvelle Saxifrage. 


Descriprion d'une nouvelle espèce de Saxifrage des parties les 
plus élevées des Andes , | 


Par M. Ap. BRONGNIART. 


Une nouvelle espèce à ajouter à celles déjà connues dansle vaste 
genre Saxifraga serait une chose si peu importante pour la 
science, qu’elle ne mériterait pas de faire l’objet d’une note spé- 
ciale si cette espèce n'était remarquable en même temps par les 
caracteres tranchés qu’elle présente et par l'élévation extrême 
des lieux où elle croît. 

En effet, c’est sur le Chimborazo, à la hauteur de 4,950 mè- 
tres (2,540 toises) , dans des lieux presque constamment recou- 
verts de neige, qu'elle a été recueillie par M. Boussingault , qui 
me l’a remise comme la seule plante qui croisse dans les andes 
des environs de Quito à une aussi grande élévation ; et si on se 
rappelle que cette montagne est située presque sous l’équateur, 
on en conclura qu'il y a peu de probabilité qu'aucune plante 
croisse à une plus grande élévation sur notre globe. M. de Hum- 
boldt ne cite que deux plantes qui atteignent presque la même 
élévation, mais encore y a-t-il une différence de 40 toises ou 
80 mètres environ : ce sont les Gentiana rupicola et Lobelia reni- 

formis, qu'il a recueillis sur l’Antisana, à 2,500 toises d’élévation ; 
ensuite viennent les Ranunculus Gusmanni, Eudema rupestris et 
nubigena , qui ne s'élèvent qu’à 2,430 toises et le Culcitium ledi- 
folium , qui atteint 2,400 toises ; une quarantaine d’espèces seu- 
lement ont été observées entre 2,000 et 2,200 ou rarement 2,300 
toises, et la seule Saxifrage connue dans ces montagnes, le Saxi- 
fraga andicola, ne paraît pas dépasser 1,700 toises (3,313 met.). 
11 y a donc entre cette espèce et celle que je vais faire connaître 
une différence de niveau de plus de 1,600 mètres. 

Les caractères que présentent ces deux plantes paraissent 
presque en rapport avec l'élévation respective des lieux qu’elles 
habitent. Dans le Saxifraga andicola, les tiges sont assez allon- 
gées, garnies de feuilles espacées , assez grandes. Les fleurs, 
portées sur une tige florale de quelques pouces de haut , et réu- 


BRONGNIART. — Nouvelle Saxifrage. 


nies au nombre de3 à 4 à l'extrémité de cette tige,ont une corolle 
grande, étalée et bien développée; dans notre Saxifraza Boussin- 
gaultii, les tiges très courtes, réunies en une touffé serrée, sont 
couvertes de feuilles nombreuses, mais très petites, et exactement 
imbriquées ;aucune tige florale ne s'élève au-dessus de la partie de 
la tige ainsi couverte de feuilles, et la fleur solitaire, complètement 
sessile et très petite, est cachée au milieu des feuilles supérieu- 
res et ne s'aperçoit pas au premier coup-d’œil; enfin cette fleur 
diffère de celle de toutes les Saxifrages que je connais, par ses 
pétales plus courts que les divisions du calyce, lancéolés et gar- 
nis ainsi que les sépales de dentelures se terminant en poils 
glanduleux. 

On voit que cette plante a, si je puis mexprimer ainsi, des 
caractères beaucoup plus alpins que la première, dont elle dif- 
fère cependant par des caractères trop positifs pour qu’on puisse 
la considérer comme une simple forme alpine du Saxifraga an- 
dicola. On peut la caractériser ainsi : 


SAx1FRAGA BoussiNGauLTH. PI, [, fig. 1. 


S. caulibus ramosis, densè cœspitosis, brevibus; foliis parvis 
sessilibus, densè Dre Te) glaberrimis , lineari-cuneatis, apice 
trifidis, lobis acutis; floribus apice ramorum solitariis sessilibus ; 
calycis lobis erectis acutis glanduloso-dentatis; petalis lanceolatis 
acutis staminibusque sepalis brevioribus; ovario calyce adnato, 
superne plano, stylis brevissimis superato. 

Has. In monte Chimborazo, altitudine 4,950 met. (2,540 hexap ) 


Cauzss pollicares vel bi pollicares, dense cœspitosi, ramosi, ramis fastigiatis 
approximatis, glaberrimi, basi folüis senioribus detritis tecti, supernè fohis 
dense imbricatis numerosis involuti. Foxra approximata , imbricata, glaberrrma 
minuta, vix bilinearia , sessila, lineari-cuneiformia , apice triloba , lobis angustis 
oblongis acutis subparallelis. FLorgs parvi, vix conspicui, solitarn , terminales, 
sessiles, foliis superioribus immersi. Carvx tubo hemisphærico lævi, ovario 
omnino adnato, nervoso, lobis quinque erectis vel apice incurvis ovato-oblungis, 
acutis, trinerviis, margine ciliato-serratis, pilis apice glaudulosis. PErara 
quinque , sepalis alterna et breviora , lanceolata, sessilia, apice acuta, marginc et 
apicem versus glanduloso-dentata , uninervia. Sramina decem , inæqualia, quin- 


que sepalis opposita duplo breviora, qainque alterna quadruplo-breviora , fila- 
IT. Boran. — Janvier. & 


50 ENDLICHER. — Prodromus Floræ Norfolkicce. 


mentis brevissimis; filamenta cylindrica erecta, margini tubi calycis inserta. An- 
theræ cordiformes biloculares, rimis longitudinalibus lateralibus dehiscentes. 
Ovarium hemisphæricum, superne trüncatum planum, calycis tubo adnatum, bi- 
loculare, septo superne fisso, laminis divergentibus, in stylis desinentibus. 
Ovula numerosa (15-20) in quolibet loculo, placentæ spongiosæ, medio septo 
adnatæ, suspensa. Sryrr brevissimi divergentes. Sriemara parva reniforinia. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE I. 


Fig. A. Portion d’une touffe de Sazifraga Boussingaultii de grandeur naturelle. r. une 
feuille grossie. 2. coupe longitudinale d’une fleur parallèlement à la cloison de l'ovaire, 3. un 
des lobes du calyce. 4. un pétale. 5. un des poils articulés et glanduleux qui bordent les sé- 
pales et les pétales. 6. une étamine. 3. coupe longitudinale de l’ovaire perpendiculairement à 
la cloison. 


PRODROMUS FLORÆ NORFOLKICÆ, sive calalogus stirpiurn quie in in- 
sula Norfolk annis 1804 et 1805, a FeRDinan vo BAUER collectæ 
et depictæ, nunc in Musæo Cæsareo-palatino rerum naturalium 
V'indoboncæ servantur, auctore Srtepnano ENDLiICHER (8°. 100 p. 


Vindobonæ, 1833, Beck. prix 4fr.) 


Ferdinand Bauer, qui accompagnait avec le célebre R. Brown 
le capitaine Flinders dans son voyage autour du monde, passa 
quelques mois des années 1804 et 1805 sur la petite île Norfolk 
située entre la Nouvelle-Hollande, la Nouvelle-Zéelande et la 
Nouvelle-Calédonie, environ sousle 29° degrédelatitude australe. 
Durant ce séjour il recueillit et dessina sur les lieux toutes les 
plantes qu’il put observer dans cette ile. | 

Après sa mort, ses collections et ses admirables dessins furent 
achetés par le musée de Vienne. C'est d’après ces matériaux que 
M. Endlicher vient de rédiger le Prodrome dont nous allons 
rendre compte, et les dessins qui représentent ces plantes 
viendront bientôt compléter ce travail. Déjà nous avons vu des 
épreuves de dix planches parfaitementgravées sur pierre, d'après 
ces dessins si remarquables par leur perfection comme art, et 
par le nombre et la précision des détails analytiques, et nous 
devons espérer que tous seront bientôt livrés au public. 


ENDLICHER. — Prodromus Floræ Norfolkicæ. 5r 


La flore de ces petites îles isolées au milieu de l'océan pré- 
sente tant d'intérêt pour la géographie botanique, que nous 
pensons utile de donner ici l'énumération des 152 plantes que 
comprend le Prodrome de la flore de l'ile Norfolk, rangées par 
famiiles naturelles suivant l’ordre même de l'ouvrage. Ce som- 
maire donnera les rapports numériques des familles, indiquera 
les espèces nouvelles, à la suite desquelles aucun nom d’auteur 
n'est cité et qui sont précédées d’une astérique, et permettra dé 
comparer la végétation de cette ile avec celle des contrées 
voisines. 

Nous donnerons plus bas l'indication de quelques genres 
nouveaux établies par M. Endlicher. 


CONSPECTUS FLORÆ NORFOLKICÆ 


Plantæ  cellulares. V. MaRaTTIAGE x, 
I. Licaewes. *17. Marattia elegans. 
1. Parmelia perlata Ach. VI. PozyPoptacez. 
2. — cæsia Ach. 1 
D Slebuiiraideh 18. Polypodium tenellum Forst. 
4. Evernia melaxantha Ach. ES TE URI R: nr 
20. — rugulosum Labil]. 
IT. Muscr. 21. Niphobolus serpens (rupestris Hook). 
5. Bryum canariense Brid 22. Aspidium coriaceum Sw. 
6. Leiotheca prorepens Brid. ei Re , SSIAIUR Né 
9. Hypoum intortum Schwægr 24. Nephrodium microsorum Kaulf. 
8. — spiniformeL. "25. AE cAlntRume 
ge — minutulum Hedw. . 26. Asplenium Nidus L. 
10. —  circinale Hook. 27 Te Halgainn, Sw: 
11. Racopilum tomentosum Brid. 28. Ca difforme R Br. 
- e7 Q Û 0 . e 
29. — diversifolium Cunningh. 
III. Heraricz. “30. — assimile. 


12. Jungermania arguta Nèes. 3r. Allantodia australis R. Br. 


#13. — Endlichériana Nèes Mss. 32. Doodia caudata R. Br. 
*14. —  securifolia Nèes Mss. 33. —  Kunthiana Gaud. 
NS di biaNèes Mes. 34. Stegania lanceolata R Br. 
35. Vittaria rigida Kauff, 
Plantæ vascülares. 36. Pteris esculenta Forst. 
37. — Baueriana Dies. 
MONOCOTYLEDONEZÆ. #38. — Brunoniana. 
39. = comans Forst. 


IV. Lycoropracez. hs 
*4o. — Kirgiana. 


16. Tmesipteris Forsteri (tannensis Berh.) *41. —  Zahlbruchneriana 


ho ENDLIÔHER. — Prodromus Floræ Norfolkicæ. 


*42. —  Trattinickiana. 
43. Adianthum pubescens Schk. 
44. — affine Wild. 


45. Cheilanthes arborescens Sw. 


* 40. — disksonioides, 


VII. Cxararacex. 


47. Cyathea medullaris Sw. 
48. Alsophila excelsa R. Br. 


VIII. HYMENOPHYLLEX, 


49. Trichomanes humile Forst. 


“50. — Bauerianum. 
IX. GRANINEz. 


$1. Panicum Crus-galli L. 


* ba. norfolkianum Nèes mss. 


53. Oplismenus œmulus Kunth. 

54. — compositus Nèes. 

55. Trachypogon avenaceus Nèes. 
*56, Dichelachne montana. 

57. Triticum seabrum R. Br. 
*58 —  Kingianum. 


X. CxrEnacEz. 


* 5g. Cyperus hæmatodes. 

* 60. Isolepis conspersa Nèes mss. 
*6r. Ficinia guttata. 

“62. Carex Neesiana. 


XL Panpanrx. 
*63. Freycinetia Baueriana. 

XII. Pazmex. 
84. Areca sapida Soland. 


XIII, AsPHoDeLes. 


65. Phormium tenax Forst. 
*66. Dianella intermedia. 


67. Cordyline australis (Dracæna australis 


Forst ). 


63. Geitonoplesium cymosum Cunn. 


XIV. Smiracux. 


* 60. Ripogonam dubinm. 


75. 


16. 


° 88. 


89 


90. 


XV. Oncarpex. 


- Plexaure limenophylax. 
- Titania miniata. 
+ Thelychiton argyropus. 


= brachypus. 
mn. macropus. 


XVI. Musacez. 


Musa paradisiaca L. 


DICOTYLEDONEZÆ. 


XVII. AsteTiINz. 


Araucaria excelsa. R. Br. 


XVIII Prprnaceæ, 


. Piper æmulum, 


—  adscendens. 
—  simplex. 
—  Psiltacorum. 


XIX. UrTicacezx, 


Urtica debilis ( Parietaria debilis Forst. ) 
. Boehmeria australis. 
. Elatostemma montanum. 


XX. Monsz. 


. Morus pendulina. 


XXI. CELTINEZæ. 


Solenostigma paniculatum. 


XXII. Pozyconrx. 


Polygonum australe Rich. 


XXIII. PLuMB:GINE«, 


. Plumbago zeylanica L. 


XXIV. NyzcracinEz, 
Pisonia Brunoniana, 
XXV. AMARANTHACEÆ 


Achyranthes arborescens R. Br. 
— canescens. R. Br. 


“ot. 


92. 
C3 93. 


94. 


95. 


* 96. 


97: 


ENDLICHER. — Prodromus Floræ Norfolkicæ. 


XX VI. SanTALACEæ. 
Exocarpus phyllanthoides. 


XXVII TuaymeLcez. 


Pimelea linifolia Smith. 
Wickstroemia australis. 


XX VIII. PRImULAacE zx. 


Samolus littoralis R. Br. 


XXIX. Myxeastez. 


Myrsine crassifolia R. Br. 
XXX. SaroTacez. 
Achras costata. 
XXXI. LoBsciacsæ. 
Lobelia alata R. Br. 


XXXII. SxrNANTHEREZ. 


98. Gnaphalium luteo-album L. 
99- — lanatum Forst, 
100. — involucratum Forst. 
xor, Senecio argutus À. Rich. 
102. Wedelia Forsteriana (Buphtalmum uni- 
florum Forst. ). 
XXXIJL Convozvuracez. 
“103. Calystegia affinis. 
104 — Soldanella A. Rich. 
105. Ipomæa pendula R. Br. 
*106. — cataractæ. 
*107. — carinata. Lu 
*108. — ambigua. 
XXXIV. Soramacex. 
“ 109. Solanum Bauerianum. 


LT. 


XXXV. Myororinex. 


. Myoporum obscurum, 


XXXVI Jasminzx. 


Jasminum gracile Andr. 


à 


XXXVII. OLxrnrx. 


112, Olea apetala Vahl. 


"113. 


114. 


LI 
137. 


‘128. 


129. 
150. 


XXXVIIT Arocxwrx. 


Melodinus Baueri. 
Alyxia gynopogon R. et Sch. 


XXXIX. AscLcerransz. 


. Hybanthera biglandulosa. 


XL. Rusraczæ, 


. Coprosma pilosa,. 


lucida Forst. 


XLI. LORANTHACEZ. 


Viscum distichum. 


XLII. ARALIACER. 


. Botryodendron latifolium. 


angustifolium. 


ÿ 


XLIIT. CarPaRiDex. 


. Busbeckea nobilis. 


XLIV. PassIFLOREæ. 


Disemma adianthifolia Dec. 
Baueriana. 


— 


XLV. CucursiTacex. 


Sicyos australis. 
Bryonia affinis. 


. Zehneria Baueriana. 


XLVI. Virorarixz, 


Hymenanthera latifolia. 
XLVII. Oxartpxæ, 

Oxalis reptans Sol. 
XLVIIL. Frcorvsæ. 


Mesembryanthemum australe Soland. 
Tetragonia expansa Ait. 


54 ENDLICHER. — Prodromus Floræ Norfolkicæ. 


XLIX. Mazvacex. LIV. CrLASTRISEx. 
131. Hibiscus tiliaceus L. | * 141. Elæodendron curtipendulum. 
#1232 —  insularis. 


133. —  diversifolius Jacq. LV. Euruorsracus. 


134. Lagunaria Patersonia Don. 142. Excoecaria agallocha L 


*135. Abutilon julianæ. * 143. Baloghia lucida 
136. Malva rotuudifolia L. * 144. Euphorbia obliqua 
L. STERCULIACE AR. RAR FATAL 
*:37. Ungeria floribunda Sch. et Endi. LVI. Ruraceæ. 


* 146. Evodia littoralis. 
| 147. Blackburnea pinnata Forst. 
“138. Pittesporum bracteolatum. *148. Vepris simplicifolia. 


LI. Prrrosrorezx. 


LII. Merracex. LVII. Lrcumisosz, 


*139. Hartighsea patersoniana. * 149. Callicysthus volubilis, 


* 150. Canavelia Baueriana. 
*:51. Streblorrhiza speciosa. 
140. Pennantia corymbosa Forst. *152. Pterocarpus ausiralis. 


LIII. Rsamwuez. 


Cetteflore, comparée à celle de la Nouvelle-Hollande, de la 
Nouvelle-Zéelande et de la Nouvelle-Calédonie, offre des diffé- 
rences assez remarquables, car le nombre même des espèces 
observées dans une île aussi petite, et le temps pendant lequel 
M. Bauer y a séjourné, peut faire présumer qu'elle renferme une 
grande partie des plantes qui y croissent. 

On y remarque d'abord, comme dans la flore de toutes les 
peütes îles, la grande prédominance des Fougères; elles sont 
aux plantes phanérogames dans le rapport de 1 à 3, à la Nou- 
velle-Zéelande leur rapport paraît de 1 à 4, à la Nouvelle-Calé- 
donie 1 à 5, mais la végétation de cette dernière île ne nous est 
connue que par une relâche trop courte de M. Labillardière 
qui en a rapporté seulement 80 espèces de plantes. 

Un autre rapport assez intéressant à établir c'est celui de la 
flore de cette île avec les îles et les continens voisins : sur rh2 
plantes, il y en a 73, près de la moitié par conséquent, qui jus- 
qu'à présent n’ont été observées que dans cette île ; mais cette 
proportion n'est pas la même pour toutes les classes du règne 
végétal : ainsi sur 1 5 Lichens, Mousses et Jungermannes, il n’y a 
que 3 plantes de ce dernier genre qui paraissent propres à cette île; 


ENDLICHER. — Prodromus Floræ N. orfolkiccæe. 55 


et il serait même prématuré de dire que ces trois petites plantes 
ne se retrouveront pas dans les terres voisines. Sur 35 fougères, 
il yen a 10 nouvelles et 25 déjà observées ailleurs, sur 25 mo- 
nocotylèdones, 15 espèces sont nouvelles, sur 77 dicotylédones, 
45 espèces sont propres à l'ile Norfolk. On voit donc que dans 
ces dernières classes,le nombre des espèces propres à cette petite 
île dépasse celui des plantes qui croissent en même temps dans 
les iles les plus voisines, tandis que pour les Fougères, le nombre 
des espèces qui se retrouvent, soit à la Nouvelle-Hollande, soit 
à la Nouvelle-Zéelande est plus que double de celui des espèces 
qui n'ont été encore observées que dans l'ile Norfolk. On voit 
par là que les espèces de Fougères, quoique moins uniformément 
repandues sur de grandes étendues que les cryptogames plus 
inférieures, le sont beaucoup plus que les phanéroganes, de 
sorte que la prédominance numérique de leurs espèces, dans 
les petites îles, disparaît en grande partie, si on réunit les flores 
de plusieurs de ces iles comme Forster l’a fait dans son Pro- 
dromus, où la proportion des fougères aux phanérogames n'est 
plus que de 1 à 5 172. 

Presque toutes les plantes de l'ile Norfolk qui ne sont pas 
propres à cette île, sont des plantes de la Nouvelle-Hollande et 
de la Nouvelle-Zéelande, et ilest assez remarquable que pres- 
que aucune de celles connues à la Nouvelle-Calédonie ne s'y 
retrouve. 

Enfin ; on voit avec quelque étonnement, si ce n’est pas le 
résultat de recherches encore imparfaites, que des familles fort 
nombreuses dans cesdeux contrées manquentcomplètementdans 
l'ile Norfolk qui leur est intermédiaire : ainsi les Epacridées et 
les Myrtinées qui sont si nombreuses à la Nouvelle-Hollande, 
et qui forment chacune à la Nouvelle-Zéelande environun 
vingtième des dicotylédones, manquent complètement à Norfolk. 


Les genres nouveaux établis dans gette flore sont: 


1° Parmi les Graminées, le Dicueracuwe de la section des 
Stipec. 

2° Parmi les Orchidées, les genres PLEXAURE ( Veottiæ) voisin 
du Spiranthes,Tirania (Malaxideæ) etYurrycurrox (4rethuseæ) 


56 ENDLICHER. — Prodromus Florcæ Norfolkiccæ. 


3° Dans les Celtidées le Sorrnosriema qui diffère du Celtis par 
son stigmate sessile et non divisé. 

4 Dans les Thymelés le WicxsTroEmrA voisin des genres 
Daphne et Lagetta, mais qui s'en distingue par son calyce dont 
la gorge est nue et par la présence de quatre écailles hypogynes. 

5° Parmi les Asclépiadées le genre HYBaNTHERA. 

G° Le BorryoDENDRON rangé parmi les Araliacées , mais qui s’é- 
loigne de cette famille par plusieurs caractères importans. 

7° Le Busrecxkea de la famille des Capparidées. 

8° Dans les Cucurbitacées le ZennerrA voisin du Luffa. 

9° Parmi les Légumineuses les genres CarLicysTHus et STRE- 
BLORRHIZA. 

Indépendamment de ces genres nouveaux, beaucoup de genres 
peu connus, particulièrement parmi ceux établis par Forster, 
sont décrits d'une manière beaucoup plus complète et plus 
précise, qui permet de mieux juger de ieurs rapports: de ce 
normbre est, par exemple, le Pennantia de Forster placé par 
M. Endlicher, parmi les Rhamnées, mais qui s'éloigne com- 
plètement de la famille très naturelle des vraies Rhamnées par 
la préfloraison imbriqué du calyce et surtout par la struc- 
ture de son ovaire: caractères qui pourraient tout au plus le 
rapprocher un peu de la famille des Ilicinées ou Aquifoliacées. 

Nous avons annoncé qu'une partie des superbes dessins faits 
sur les lieux par Ferd. Bauer devaient être publiés à la suite de 
ce prodrome. Nous avons déjà vu les épreuves d’un premier fas- 
cicule qui est probablement livré au public actuellement; 1l 
comprend dix planches grand in-folio parfaitement gravées sur 
p'erre et représentant plusieurs des plantes les plus intéressantes 
de cette flore. Le Titania, le Wickstroemia, le Busbeckea, le Stre- 
blorrhiza, YExcæcaria, le Hybantheru, V Araucaria. — Nous 
espérons que ce n’est qu'un commencement et que la plupart 
des dessins, si parfaits sous tous les rapports de cet habile ar- 
üste, seront successivement publiés. 

On est, en effet, dans l'admiration pourson talent comme bo- 
taniste, quand on voit combien de détails d'organisation aux- 
quels on faisaitpeu d'attention il y a trente ans, sont représentés 
avec fidélité sur ses beaux dessins analytiques. 


oo —— 


LEHMAaNN. — De Plantis Cycadeis. 57 


DE Prawris Cycapris præsertim Africæ australis (novarum et 
minus cognitarum stirpiunm Pugillus sextus, auctore J. G 
Chr. Leman. Hamburgi, 1834. 4°, 5 pl. color.) 


Ce nouveau fascicule est consacré à l'examen de deux groupes 
de végétaux bien différens. Le premier article a pour objet quel- 
ques espèces de Cycadées de l'Afrique australe; le second traite 
de plusieurs plantes nouvelles de la famille des Hépatiques. 

On sait que jusqu'à présent toutes les plantes de la famille 
des Cycadées avait été réparties dans les deux genres Cycas et 
Zarmmia. Le premier ne comprend qu'un petit nombre d'espèces 
qui paraissent parfaitement identiques, quant aux caractères 
génériques; le second rénferme un grand nombre d'espèces 
croissant en Amérique, dans l’Afrique australe et à la nouvelle 
Hollande. La comparaison des espèces de l'Afrique australe 
dont Ecklon a rapporté des échantillons très complets avec celles 
de l'Amérique équatoriale, a engagé M. Lehmann à diviser ces 
plantés en deux genres ;les Zamnia proprement dits qui paraissent 
propres à l'Amérique et qui se distinguent par les écailles de 
leurs cônes mâles ou femelles qui sont terminées par un disque 
hexagone, et qui dans les plantes mâles portent des anthères 
réunies en deux groupes distincts sous l’extrémité élargie et à la 
face inférieure de chaque écaille. Et les Zncephalartos compre- 
nant toutes les espèces de l'Afrique australe dans lesquelles les 
écailles des cônes sont rhomboïdales et portent dans les indi- 
vidus mâles des anthéères nombreuses qui couvrent complète- 
ment toute leur face inférieure. 

Ces caractères quoique bien légers acquièrent une certaine 
importance à cause de leur accord avec la répartition géogra- 
phique de ces plantes, et l’on ne peut douter que les deux groupes 
distingués par M. Lehmann ne soient réellement naturels ; 
soit quon les considère comme des genres ou simplement 
comme des sections du genre Zarmnia. 

S'appliquant spécialement à l’examen des espèces africaines 
que iorment le genre ÆEncephalartos, M. Lehmann fait d’abord 


58 LEHMANN. — De Plantis Cycadeis. 


observer que ces plantes n’appartiennent pas à la Flore du 
Cap proprement dite, mais à celle de la Cafrerie; c’est-à-dire à 
des parties éloignées de la colonie du Cap de Bonne-Espérance, 
où cesse la région des Proteacées et des Bruyères , et où com- 
mence une végétation toute différente. Les premières Cycadées 
se rencontrent en effet dans cette région éloignée qui est 
connue sous le nom de Uitenhage; on ne les y trouve encore 
que çà et là dans de petites étendues des régions montueuses, 
Séparées par des intervalles de plusieurs milles où on n’en 
rencontre aucune trace. 

Aucune des Cycadées de l'Afrique australe ne croît dans les 
grandes plaines; elles sont propres aux régions montueuses, 
les unes croissant dans les lieux p'erreux comme les Ænc. caf- 
fer et longifolius; d'autres dans ces lieux couverts de buissons 
qu'on désigne sous le nom de Carroo, comme les Enc. horridus 
et lanuginosus ; d'autres enfin sur le sol riche et fertile des 
basses collines, tels sont les Ænc. Altensteinii et Lehmanni. 
Elles viennent de préférence au milieu des buissons et pré- 
sentent des tiges de quatre à cinq pieds de haut, dont la base 
est enfoncée dans le sol, et dont les racines grosses comme 
le doigt pénètrent à une grande profondeur; mais elles n’ap- 
prochent pas de la taille de celles de la Nouvelle-Hollande dont 
une espèce, voisine du Zamia spiralis atteint, suivant Fraser , 
aux environs de la rivière des Cygnes, jusqu’à trente pieds de 
haut. 

On peut par le nombre des anneaux formés sur la tige par 
la chute des feuilles calculer jusqu'à un certain point l’âge de 
ces arbres, et d’après ce calcul, Ecklon qui les a examinés sur 
les lieux est porté à penser que les tiges de quatre à cinq pieds 
doivent avoir deux à trois siècles. 

Ces végétaux renferment dans leur tige une moelle pleine de 
fécule qui, extraite et torréfiée comme celle des Cycas, sert 
d’aliment aux indigènes et leur a fait donner le nom générique 
de Broodboom ou arbre à pain, parmi les colons hollandais : 
c'est ce que Thunberg avait déjà fait connaitre pour le Zamia 
caffra où Encephalartos caffer. 

Ecklon et Zeyher dans leurs derniers voyages dans l'Afrique 


LEHMANN. — De Plantis Cycaders. 5o 


australe ont découvert trois nouvelles espèces de ce genre ; l'une 
a été déjà indiquée par le premier d’entre eux sous le nom de 
Zamia Lehmanniana, les deux autres sont publiées dans le 
mémoire de M. Lehmann sous les noms d’Æncephalartos Fri- 
derici-Guilielmi et d'Ercephalartos Aliensteinüi. 

Ces deux espèces sont décrites avec détail dans toutes les 
parties qu’on en a observés, et de belles planches en font con- 
naître le port remarquable et l’organisation. M. Lehmann 
donne en outre un synopsis des caractères des onze espèces 
actuellement connues. Nous croyons devoir reproduire ici les 
caractères comparatifs des deux genres Zamia et Encephalartos 
et le tableau des espèces de ce dernier genre. 


ZAMIA. L. Rich. 


Mas. Strobilus : squamæ apice dilatato incrassatoque hexagono-peltatæ, 
basi valde angustatæ, subtus in superiore parte instructæ acervulis bimis 
antherarum unilocularium , in margine squamarum prominentibus. 

Fem. Strobilus : squamis apice dilatato incrassatoque hexagono-peltatis, sub- 
tus bifloris (1), floribus inversis. Fructus : Drupa monosperma. 


ENCEPHALARTOS. 


Mas. Strobilus : squamæ apice angustato incrassatoque rhomboïdeo peltatæ, 
subtus antheris sessilibus uuilocularibus undique confertissimè obtectæ. 

Fem. Strobilus : squamis apice dilatato incrassatoque rhomboïideo-peltatis , 
subtus bifloris, floribus inversis. Fructus : Drupa monosperma. 


1. Encephalartos Friderici-Guilielmi. — E. caudice lanuginoso, rachi 
tetragono lanuginosa, pinnis multijugis linearibus mucronatis subtus pi- 
losiusculis , fructu dense tomentoso. 

2. Encephalartos cycadifolius. — E. caudice glabro ; rachi semitereti cana- 
liculata pubescente, pinnis linearibus mucronatis glabriusculis , fructu 
glabro. — Zamia cycadifolia Jacq. 

3 ÆEncephalartos pungens. — E. caudice. . .. rachi teretiuscula glabra , pin- 
nis rigidis lineari-subulatis mucronatis longissunis.—Zamia pungens Aït. 


(x) On remarquera que dans les caractères des fleurs femelles de ces deux genres, qui sont 
parfaitement identiques, M. Lehmann considère, comme Richard et les autres auteurs plus 
anciens, les deux organes portés par les écailles comme des fleurs ou pistils , et les fruits comme 
des drupes ; malgré les observations si concluantes de M. R. Brown, d’où il résulte que ce sont 
deux ovules nus, et que les fruits sont de véritables graines. 


LÉHMANN. — De Plantis Cycadeis. 


. Encephalartos tridentatus. — E. caudice.... rachi semitereti canalicu- 


lata pinnisque linearibus subsulcatis apice irregulariter inciso-tridentatis 
glabris. — Zamia tridentata Wild. 


. Encephalartos spiralis. — E. caudice glabro , rachi semitereti canalicu- 


lata subspirali, pinnisque extrorsum falciformibus apice spinoso 3-5 den- 
taüs glabris. — Zamia spiralis Salisb. 


+ Encephalartos Altensteinii. — E. caudice glabro, rachi subcylindrica 


pinnisque lanceolatis acutis glabris nitidis spinoso-mucronatis dentibus 
utrinque 3-5 spinosis distantibus divaricatis. 


+ Encephalartos horridus. — E. caudice glabro, rachi tetragono pinnis- 


que pruinoso-glaucis lanceolatis acutis glabris spinoso-mucronatis superio- 
ribus divaricato-subtrifidis, fructu glabro. — Zamia horrida Jacq. 


+ Encephalartos lanuginosus. — E. caudice lanuginoso, rachi tetragono 


pinnisque viridibus lanceolatis acutis mucronatis glabris medio extus pro- 
funde spinoso bidentatis. — Zamia lanuginosa J acq. 


+ Encephalartos Lehmanni.— E. caudice glabro, rachi subtetragono pinnis- 


que pruinoso-glaucis lanceolatis acutis mucrovatis integerrimis glabris. 
Ecklon. mss. —Zamia Lehmanniana Ecklon cet Zeyher. 


10. Éncephalartos caffer. — E. caudice glabro, rachi trigono pinnisque 


lanceolatis acutis viridibus glabris, junioribus dente uno alterove, adultis in- 
tegris, fructu glabro. — Zaæmia caffra Thunb. flor. cap. Cycas caffra 
Thunb, nov act. ups. 11. tab. 5. 


11. Encephalartos longifolius.— E. caudice glabro, rachi tetragono pinnis- 


que lanceolatis acutis muticis integerrimis viridibus glabris, fructu glabro. 
Zamia longifolia Jacq. 
C4 ï 


On peut regretter que l’auteur de ce mémoire n'ait pas trouvé 
deux noms plus scientifiques à appliquer aux deux espèces nou- 
velles qu’il a décrites, que ceux du roi de Prusse et de son ministre 
de l’instruction publique. L’académie des Curieux de la nature 
avait déjà assez encensé ce monarque en lui consacrant les deux 
genres Fridericia et Zollernia, pour qu'il fùt temps de s’arrèter 
dans 'éette série d’adulations. Les noms d’Encephalartos Eckloni 
et d’Encephalartos Zeyheri auraient sans doute été adoptés plus 
volontiers par les savans de tous les pays. 


LEHMANN. — Muscorum hepaticorum species nosæ. Gr 


MuscoRUM HEPATICORUM 70va genera el species novæ, auct. 
Lexnann (Vovarum et minus cognit. stirp. Pugillus sextus. 


Hamburgi, 1834, in-4'). 


On se rappelle que déjà, en 1832 et 1833, M. Lehmann 
avait consacré ses quatrième et cinquième Pugillus à l'étude de 
la famille des Hépatiques.—Dans le premier il avait décrit les 
espèces de l'Inde qui font partie des collections de la Com- 
pagnie des Indes, et un mélange d'espèces nouvelles de divers 
pays; le second Pugillus est uniquement consacré au genre 
Jungermanne.— Dans ces trois articles on trouve la description 
de 69 Jungermannia, 8 Marchantia,6 Fimbriaria, 1 Grimaldia, 
1 Targionia, 5 Anthoceros, 1 Blandowia, x Riccia et 1 Ricciella, 
espèces la plupart nouvelles où mal connues, et l'établissement 
d’un nouveau genre, voisin des Marchantia, sous le nom de 
Plagiochasma, genre qui renferme deux espèces du Nepal. 

Si l’on ajoute à ces travaux de M. Lehmaan ceux de plusieurs 
autres botanistes de l'Allemagne, sur les espèces tant indigènes 
qu’exotiques de cette famille, on verra combien nos connais- 
sances sur ces petites Cryptogames, si élégantes et souvent si 
curieuses par leur organisation, se sont étendues depuis quel- 
ques années. — Le sixième Pugillus publié par M. Lehmann 
en 1834 comprend un nouveau supplément à cette famille, 
résultat des nombreuses communications qu'il continue à re- 
cevoir sur ce sujet. 

43 espèces appartenant la plupart au genre Jungermannia y 
sont décrites avec détail et précédées de phrases caractéristiques 
tracées avec le soin qu’on pouvait attendre d’un naturaliste 
qui a fait une étude spéciale de cette famille; mais l’espace ne 
nous permettant pas de reproduire même les phrases distinc- 
tives d’un aussi grand nombre d’espèces nouvelles, nous nous 
contenterons d'en donner l’'énumération méthodique disposée 
par section , avec l'indication des pays d’ou elles proviennent. 


62  LEHMANN. — Muscorum hepaticorum species novæ. 


Riccra. 
1. Riccia Bischoffii. — Hab. in Magn. Duc. Badensi. 
ANTHOCEROS. 
i. Anthoceros vincentianus. — Ex insula Sancti-Vincentii ad terram. 
CYATHODIUM. gen. nov. 


Calyx ex apice frondis prominens, cyathiformis, bilabiatus. Capsula ses- 
sis, globosa, dentata. Semina elateribus mixta. 


1. Cyathodium cavernarum. Kunze mss. Hab. in cavernis subterraneis 
omni solis luce destitutis montis calcarei versus meridiem a Caobas insulæ 
Cubæ fissuris saxorum humidis adherens. , 


Oss. Fructus maxime affinis Targioneæ a qua differt calyce 
e sinu frondis prodeunte, non bivalvi, sed cyathiformi bila- 
biato , capsula regulariter dentata. Habitu et fronde tenera 
magis accedit ad Riccras nonnullas; simillima vero est Mar- 
chantia japonica. (Thunb. Cat. Mus. Ups.— Weber, Prod.Musc. 
Hep., p. 107.) Planta dubia, sterilis tantum visa et a Cyathodio 
nostro nonnisi statura majori, fronde paulo rigidiore, versus 
apicem margine inciso-crenata diversa. 
FIMBRIARIA, 
1. Fimbriaria nigripes. Bisch. mss. — Hab. in Pennsylvania. 
MARCHANTIA. 


Marchantia Berteroana. — Ex ins. Juan Fernandez. 
2. Domingensis. — Ex ins. Sancto-Domingo. 


JUNGERMANNIA. 
* Frondosæ. 
1.  Jungermannia Poeppigiana — Hab. in Peruvia et ins. Sancti-Vincentii. 
"* Vagæ. 
À. Cladorhiscæ. 


2. Jungermannia fornicata. — Hab. ins, Tristan d'Acunha. 

3. — oligophylla. — Hab. ad Terram Statuum Am. aust. 
4. = prænitens. — Ex Nov. Zeelandia ad Dusky bay. 

5. — australis. — Hab. in insula Owhyhee. 

6. — Jilamentosa. — Hab. ad littora occid. Am.sept. 
7. — plumulosa. — Hab. in Terram Statuurm Am. austr. 


LEUMANN. — ÂMuscorum hepaticorum species novæ. 63 


B. Æpplanatæ. 
t Amphigastriatæ. 


8. Jungermannia integrifolia. — Hab. in Peruvia. 


g. — novæ Zeelandiæ. — Hab. ad Dusky-bay. 
ff Anamphigastriatæ. 
10. Jungermannia polyrrhiza. — Hab. in Nepal. 
11. — radicosa. — Hab. in Chile. 


*** Tamariscineæ. 


À. Plaiyphyilæ. 


12. Jungermannia chilensis. — Hab. ad Talcahuano in Chile. 


13. — recondita. — Hab. ad littora occid. Amer. borealis. 
14. — navicularis. Hab. ibid. 
15. _— campylophylla. Hab. in Nepalia. 


B. Zobulatæ. 
+ Amphigastriis indivisis. 
16. Jungermannia ligulata. — Mab. in ins. Palu-Penang Indiæ orient. 


17. — torulosa. — Hab. in Guinea. 
18. —— convexistipa — Hab. in Antillis. 


tt Amphigastriis emarginato-bifidis. 


19. Jungermannia pterigonia. — Hab. in Peruvia. 


20. — lœta. — Hab. in Brasilia. 
91: _— adnata.—Hab. in insula Cubæ in caudiceOreodoxæ regiæ. 
22. _. discoidea. — Hab. in ins. S. Vincentu. 
23. — unidenta.a. — Hab. ibid. 
24. — acuminata. — Hab. in insula Juan Fernandez. 
C. Auriculatæ. 
25. Jungermannia Kunzei. — Hab. in Cuba, Brasilia et ins. S. Vincentii. 
26. _— obcordata. — Hab, in Guiana. 
27. — intumescens. — Hab. in Jamaica. 
28. —— mucronata. — Hab. in Peruvia. 


*** Flagelliferæ. 


29. Jungermannia inœquilatera. — Hab. in Nepalia. 

30. — anisostoma. =: Hab. ad Dusky-bay in Nov. Zeelandia. 
31. — pterigophyllum Néces. — Hab. ins. Barbada. 

32. — cy mbifolia. — Hab. ad Novum Eboracum. 


64 LEHMANN. — Muscorum hepaticorum species novæ. 


***** Nemorosæ. 


33. Jungermannia incumbens. — Hab. in ins. Tristan d'Acunha. 
34. — pachyphy la. — Hab. in ins. Tristan d’Acunha. 


“*#* Asplenioideæ. 


35. Jungermannia heteromalla. — Hab. in Peruvia. 
36. — rubescens. — Hab. in Peruvia. 


37. — disticha. — Hab. in Gurana. 


DescriPTion de quelques nouvelles espèces de Chara, par 
Fr. KurziNG (Flora 1834, n° 45, p. 706). 


I. Charæ pulcheliæ. 


1. Ch. virgata K. Gaule debili fiiformi tenuissime striato glabro, ramulis 
(verticillorum) suboctonis setaceis, bracteis filiformibus subquaternis fructu oblon- 
go duplo longioribus. Hab. Schleswig. 

2. Ch. trichodes K. Caule rigido tenui tenuissimé striato glabro, ramulis senis 
aut octonis; bracteis filiformibus flexuosis fructu ovaio acuminato duplo lon- 
gioribus, superioribus subunilateralibns, inferioribus subverticillauis. Hab. 
Schleswig. 

3. Ch. equisetifolia Nolte. Gaule debili hirsuto, ramulis senis, bracteis ver- 
ticillatis minutis, fructu ovali globoso subæqualibus. Hab. Lauenburg. 


II. Charæ crinitæ. 


4. Ch. pusilla Detharding. Caule filiformi subhirsuto aut papilloso, bracteis 


crebris verticillatis æqualibus, fructu elliptico paullalum brevioribus. Hab. 
Mecklenbourg. 

5. Ch. pedunculatæ K. Caule crassiusculo sirigoso, bracteis crebris ver- 
ticillatis, fructu oblongo elhptico triplo longioribus, flexuosis, globulis pedun- 
culatis. Hab. Mêlé au Ch. crinita Wallr. dans le lac salé de Mansfeld. I a le port 
da Ch. hispida. 

IT. Charæ hispidæ. | 

6. Ch.equisetina K. Gaule crassissimo tornato inferne hirto apice subsirigoso, 
ramulis(verticillorum) duodenis 6-articulatis gen;culis contractis, bracteis verti- 
cillatis senis tribus exterioribus majoribus. Hab. Schleusingen et devient plus 
grand que le Ch. hispida. 
= IV. Charæ tomentosæ. 

7. Ch. papillosa K, Cäule crassiusculo papilloso , ramulis senis 5-articu- 
latis ultimo'articulo longissimo simpliciter fistuloso *crassiori apiculato, bracteis 
linearibus ( non inflatis) obtusis verticillatis crebris, fructu elbptico subbrevio- 
ribus. Hab. le lac sale de Mansfeld. 


V. Charæ vulgares. 


8. Ch. refracta K. Caule hispido, ramulis (verticillorum) octonis, ad arti- 
culos refractis, articulo ultimo brevissimo bracteæformi, bracteis subverticillatis, 
internis quatuor majoribus fructu elliptico sublongioribus, externis quatuor 
mioutis. Hab. à Haïle et en Thuringe. 

9. Ch. stricta K. Caule stricto fragilhmo strigoso , strigis adpressis basi atte- 
nuatis, ramulis ( verticillorum ) octonis , bracteis unilateralibus quaternis fructu 
ovali triplo longioribus, globulis persistentibus. Hab, Aschersleben. 


Ci, DES MOULINS, — Sur les Orobanches de Lanquais. 65 


Essar sur les Orobanches qui croissent à Lanquais, près Ber= 
gerac , département de la Dordogne ; 


Par M. Crartes Des Moutins, 


Correspondant de la Société Linnéenne de Bordeaux, etc. 


Le genre Orobanche, l’un des plus naturels, et par consé- 
quent des plus embrouillés de la phanérogamie, n’a obtenu que 
depuis peu d'années, des botanistes en général, une attention 
proportionnée au nombre et à la gravité des difficultés qu'offre 
son étude. En 1826, les relations que j'avais l'honneur d’entres 
tenir avec M. le professeur Vaucher, de Genève, mirent ce sa- 
vant dans le cas de me demander la communication des Oro- 
banches que j'avais pu recueillir dans la Gironde, la Dordogne, 
et les Landes. Il me fit connaître la nécessité des descriptions 

. Sur le vivant, l'importance de la couleur du stigmate, et l’inu- 
tilité presque absolue de toute récolte dont le premier résultat 
ne serait pas de constater l’adhérence des échantillons sur telle 
ou telle racine nourrice. J'avais jusqu'alors, dans mon igno- 
rance, recueilli les Orobanches comme des plantes ordinaires; 
je ne pus donc offrir à M. Vaucher, que des échantillons déta- 
chés, sans descriptions, et de vagues souvenirs. C'était bien 
peu de chose, et pourtant il eut la bonté d'employer ces maté« 
riaux si incomplets dans sa belle monographie imprimée au 
comméncèment de 1827. Je lui promis des observations plus 
exactes, 1n envoi plus étudié : mes recherches furent heureuses, 
Mais trop tardives, car la monographie de M. Vaucher avait à 
peine été livrée au public, lorsque je découvris en Périgord 
(juillet 1827), deux Orobanches inconnues à ce célèbre bota- 
niste. Je les lui envoyai adhérentes à la Carotte sauvage et à l’A- 
jonc nain : elles n'ont point été publiées. 

Maintenant je suis informé que M. Alexandre Braun, de 
Carlsruhe, travaille à une nouvelle monographie des Oroban- 


ches, et un ami bien cher, M. Gay, dont les consciencieux tra- 
III. Boran. — Æevrier, 5 


66 en. p:s Mouzins. —— Sur les Orobanches de Lanquais. 


vaux sur les plantes du sol français enrichissent sans cesse la 
science de résultats si exacts et si précieux, réclame de moi des 
documens sur nos espèces austro-occidentales. J'ai voulu, autant 
qu'il était en mon pouvoir, contribuer au succès des recherches 
de ces deux savans, en leur faisant hommage de mes observa. 
tions; faible tribut sans doute, car la plupart des plantes, même 
vulgaires, qui nourrissent des Orobanches dans la région mé- 
diterranéenne, n’en portent aucune dans nos contrées ; plus 
faible encore parce que je ne puis compter pour rien mes obser- 
vations de la Gironde et des Landes, puisque je n'y ai écrit 
aucune description sur le vivant; faible tribut enfin, parce que 
je n'ai pu m'étaver destravaux antérieurs de Wallroih, deSchultz, 
et de M. Koch. Quelque incomplets néanmoins que soient ces 
matériaux, on m'encourage à les publier comme point de com- 
paraison avec ceux que pourront fournir d'autres observa- 
teurs., 

… Voici donc les descriptions détaillées des cinq Orobanches 
qui (seules jusqu’à présent, avec celle du chanvre) ontété trou- 
vées par moi dans le département dela Dordogne; elles sont 
extraites du travail plus étendu que j'ai mis à la disposition de 
MM. Braun et Gay. Les excellens conseils, les lumineuses criti- 
ques que je dois à l'amitié du second de ces botanistes, m'ont 
mis à même d'améliorer la rédaction de cette notice et de la pré- 
senter avec plus de confiance à l'examen des savans. 

Je dois prévenir ici, 1° que les phrases latines sont purement 
comparatives pour les cinq espèces locales que je décris: c'est 
au monographe seul qu'il appartiendra de les rédiger définiti- 
vement, lorsqu'il fixera les limites des espèces: 2°.que j'appelle 
l’épi floral des Orobanches court ou long, selon que la partie 
nue de la tige aérienne est constamment plus longue ou plus 
courte que lui. 


1. OROBANCHE Rapum Wallr. 
O. scapo crasso, pallido, basi valde incrassato subsphærico, 


sauamis baseos numerosissimis brevibus adpressis , reliquis nu- 
merosis angustis acutis; spicà elongatà , dense multiflorä; se- 


CH. DES MOUTNS: —— Sur! les Orobanches de Lanquais. 67 


palis ultrà medium bifidis; corollà mediocri, subcylindraceo 
trigonà; stmñinibus imæ corollæ affixis, basi glaberrimis ; stig 
mate mediocri, pallidè luteo. — Planta 1-2-pedalis , fulva, sub- 
roséa, rarissimè lutea, mediis Cytisi scoparii radicibus affixa , 
notis constantissinis gaudens. Radicelle propriæ in häâc und spe- 
cie nullæ, in 4 pod au numerosæ. Odor Berberidis ; fuga- 
cissimus, Floret aprili;majo. 


O. Rapum genistæ. Thuill, FL Paris. ed, 2, p. 317. 

O. major DC, F1. Fr. t.3, p. 488, no 240. 

O. Crtisi scoparii. Väuch: monogr. Orob. p, 43, n° 6. 
O. fætida Duby, Bot. gall.'1, p. 349 , n° 2. 


Elle croît dans nos environs, partout où se trouve le Cytise à 
balais; cependant elle est sensiblement plus abondante dans les 
bois secs, montagneux, à mi-soleil. C’est la plus précoce de nos 
espèces, car on en. trouve déjà quelques touffes au commence- 
ment; d'avril. Les gelées tardives détruisent quelquefois ses jeu- 
nes pousses (1834). Au reste, la véritable époque de sa fleu- 
raison est le mois de mai;et, dès le ro juin, il est din 
d'en trouver une seule Dute fraiche. 

Il n’est pas difficile de se la procurer adhérente, parce qu’elle 
-croît souvent très près du.collet de la racine-mère , qui d’ail- 
leurs rampe à peu de distance de la surface du sol. 


Race. Tl w’existe pas, dans cette espèce, de radicelles propres à l’Orobanche 
et s’enfonçant directement dans la terre; il est évident que larplante est réel- 
lement, parasite: ( ce qui n’est pas encore complètement prouvé pour, toutes 
des autrés espèces ) , et qu’elle tire toute sa mourriture dela raeme du Cytise. 
Celle-ci, toujours visible à la face inférieure de lamas d'Orobanches qui  s’é- 
tablit sur un point quelconque de sa longueur (l'extrémité exceptée !) se pro- 
longe au-delà, mais avec un diamètre moindre. Ce caractère de position, qui 
distmgue si fortement l’espèce dont il s’agit, de la suivante, ne m'aroffert qu'un 
nombre d’exceptions trop pêtit pour infirmer: la règle. La racine- mère est 
généralement très renflée et comme tubéreuse à RendEnre qui porte da touffe 
‘d’Orobanches. EU Se 2 
Tic. — M. Vaucher dit que la tige est eiñéé ba base et non convertie en 
une bulbe solide (1. ce. p. 44). Dans la plante de notre pays, au contraire, le 
renflement bulbiforme de la basc:est presque toujours énorme , de forme régu= 
lière ; sphéroïdal ou ovoïde, plein, quoique la tige aérienne soit creuse, très 
5. 


68 cn. nes Mouzins, — Swr les Orobanches de Lanquais. 


dur , couvert d’écailles imbriquées, charnues, larges, courtes, et très obtuses. 
Sa chair est d’un jaune clair, et contient un suc abondant et extrêmement 
acide. 

Le renflement de la base est, en général, peu enfonce dans la terre; souvent 
même il est, en partie, à l'air libre. Aussi, lorsque les tiges sont très nombreuses, 
le renflement se déforme par la pression et ne se développe qu’au dessus d’une 
espèce de pédicule. 

Le scape (tige aérienne) est fistuleux dans toute sa longueur, et son canal 
intérieur se termine en cul de sac immédiatement au-dessus du renflement. Dans 
la jeunesse de la plante, il contient une moelle sèche et brunâtre qui se change 
ensuite en une pellicule peu adhérente aux parois du tube. Le scape est gros, 
peu ou point cannelé (du moins dans sa jeunesse), très rarement jaune dans 
son entier, ordinairement jaune pâle, légèrement lavé de rosâtre; sa base tire 
quelquefois sur le fauve-rougeätre. Les poils très nombreux qui le couvrent 
sont longs, blancs, crépus , presque tous glanduleux au sommet. 

Les écailles du scape sont longues, étroites, pointues , si nombreuses qu’elles 
semblent quelquefois snbverticillées. Celles qui accompagnent les fleurs (brac- 
tées) sont encore plus effilees. 


Inrcorescence.— L’épi est presque toujours d’une grande longueur, très dense, 
et porte un très grand nombre de fleurs. La partie nue de la hampe est propor- 
tionnellement plus courte dans cette espèce que dans toutes les autres. qui 
croissent ici, sice n’est dans JO. du Lierre. 

Les sépales principaux , au nombre de deux, dont chacun en représente deux 
plus ou moins soudés, sont jaunes et brunissent très promptement au sommet. 
Îls sont constamment fendus en deux, au moins jusqu’à la moitié de leur lon- 
gueur; leurs pointes sont très effilées. Le cinquième sépale (postérieur) ; tout- 
à-fait rudimentaire ; se présente sous la forme d’une irès petite languette droite, 
incolore, pellucide , ciliée , pointue , tantôt simple, tantôt plus ou moins bifide, 
tantôt nulle, dans les différentes fleurs d’un même.épi. On le distingue faci- 
lement à l'œil nu. 

La corolle est subeylindrique, plutôt triangulaire que déprimée de dessus en 
dessous, moins grande , moins ventrue et plus allongée que dans lO. de l’Ulex 
nanus. Ses divisions sont peut profondes et peu crénelées. Les renflemens mé- 
diaux du tablier de la lèvre inférieure sont peu de chose, et les latéraux (près 
de la commissure des deux lèvres) sont nuls où presque nuls. La corolle, toute 
couverte, en dehors , de ploils glanduleux , courts et blanchâtres , est rosâtre en 
dedans comme en. dehors (fauve-cendré suivant M. Vaucher), un peu plus 
foncée à l’intérieur. 

Lorsque la fleur est dans sa première fraîcheur, elle a une odeur qui, loin 
de se. rapprocher de celle de. lœillet ou du miel, est fade , rebutante et sem 
blable à celle des fleurs de châtaignier ou d’épine-vinette. Cette odeur est si 
fugace qu’elle disparaît du jour au lendemain, même dans les individus ren- 
fermés dans un cylindre de fer-blanc: La glande nectarifère est jaunâtre : Ja li- 


Æ 


CH. DES MOULINS. = Sur les Orobanches de Languais. 69 


queur abondante et fluide qui en découle, a la même odeur que l’ensemble de 
la fleur; elle devient très gluante en se desséchant sur les doigts. 

Les étamines sont, foules quatre , insérées exactement au bas de la corolle, 
caractère important qui distingue essentiellement cette espèce de toutes celles 
que je décrirai plus bas. Leurs filets, séparés , fort renflés et dilatés à leur base 
qui est parfaitement glabre , portent, dans leur partie supérieure, des poils 
blancs, courts, glanduleux. Ils se courbent symétriquement et gracieusement 
en forme de lyre, pour se rapprocher plus étroitement du style. Les anthères, 
jaunâires et mucronées, se recourbent en avant sous le stigmate. Celui-ci est 
d’une grosseur peu remarquable (plus petit que dans l'O. de l’'Ulex nänus), 
profondément bilobé, rougeâtre ( très pâle) sur le dos, Ses pelottes sont d’un 
jaune pâle , et la fente horizontale qui répond au canal intérieur du style, est 
courte et à peine visible. Le style, cylindrique , couvert de poils courts , glan- 
duleux, blancs ou jaunes, est tout blanc ou très légèrement jaunâtre, ainsi que 
l'ovaire qui est glabre (quelquefois charge, dans sa jeunesse , de poils glutineux), 
ovale acuminé , marqué extérieurement du sillon longitudinal qui est commun a 
toutes les espèces. 


Les caractères de cette Orobanche, et même en général celui 
de la couleur, ont beaucoup de constance : on en trouve, mais 
très rarement, des individus'qui sont entièrement d’un jaune 


pâle. 
Monstruosité de l’Orobanche Rapum. 


Le 12 mai 1834, dans une partie peu ombragée de la forêt de 
Lanquais, une teinte plutôt violacée que fauve , appela mon at- 
tention sur un épi plus court et plus serré qu’à l'ordinaire ; son 
aspect lacinié le rendait encore plus remarquable, même à quel- 
que distance. Toutes ses fleurs présentaient la monstruosité 
aussi curieuse qu'élégante dont je vais donner la description. 

Cet individu a huit pouces métriques de hauteur totale. Le 
renflement, bulbiforme de la base est énorme (15 lignes de 
diamètre) et régulièrement sphéroïdal. Les fleurs, au nom- 
bre de 45 environ, forment autour du scape une spirale 
irrégulière de trois fleurs, à-peu-près, par tour de spire. Hampe 
très côtelée, à trois gros angles obtus. Fleurs beaucoup plus 
larges et plus rapprochées que dans l’état normal, s’écartant 
sensiblement moins de l’axe floral. Leur couleur lilas est à- 
peu-près égale intérieurement et exterieurement. Bractées plus 


70 CH. DES MOULINS. — Sur les Orobanches de Lanquais. 


courtes qu'à l'ordinaire. Les fleurs inférieures ‘et celles du 
sommet de l’épi, construites d’ailleurs comme celles de. sa 
partie moyenne, sont à denu avortées. | 

L'insertion des étamines, le style et l'ovaire, sontcomme dans 
l'état normal. La liqueur qui baigne le fond de la corolle, est 
abondante. Le stigmate, plus dilaté que de coutume à l'insertion 
de ses pelottes, les a cependant plus petites qu’à l'ordinaire. 

La monstruosité proprement dite, consiste en ce que : 

1° La lèvre supérieure de la corolle est fendue longitudinale- 
ment Jusqu'à sa base, et les deux lobes qu’elle forme ainsi, sont 
très étalés et renversés sur les côtés , en sorte que la fleur a quel- 
que ressemblance avec celle des Zeucrium, et que le scape pa- 
rait à découvert derrière le pistil et les étamines. 

2° Le style, n'étant plus forcé par la voûte de la lèvre supé- 
rieure, à se recourber en avant, reste droit ou presque droit, et 
s'élève de beaucoup au-dessus de‘toutes les parties de la fleur, 
ce qui le fait paraître plus long qu’à l'ordinaire. Il suit de là, que 
le stigmate, au lieu d’être réfléchi vers la terre , est tourné vers 
le ciel ou du moins vers l'horizon. 

3° Les étamines, égales en longueur, et plus courtes que dans 
l’état normal ; restent droites devant le pistil : le mucrone des 
anthères, au lieu d’être réfléchi en avant, est dirigé vers le scape. 

Ce pied monstrueux d’Orobanche avait deux tiges. La se- 
conde, qui fleurit vers la fin de mai, était plus haute, et la 
monstruosité y était moins uniforme que sur la premiere. Elle 
portait des fleurs normales, d’autres dont la lèvre supérieure 
était fendue jusqu’au quart, au tiers, aux deux tiers , d’autres 
enfin où elle était fendue jusqu’à sa base. Les modifications des 
étarines et du pistil étaient généralement en proportion avec 
le degré d’altération de la corolle; cependant les styles étaient, 
presque tous, plus recourbés que ceux de l’autretige. La mons- 
truosité existait presqu'à tous les étages de l’épi, en commen- 
çant par la fleur la plus mférieure, complètement déformée : 
mais elle était portée aû plus haut dégié Le a toutes 
lès fleurs du sommet de l'épi. 

La monstruosité que je ‘viens de décrire bé une tendance 
manifeste vers le retour au type primitif de ‘la famille; 'puis- 


CH. DES MOULINS. == Sur les Orobanches de Lanquais. 71 


qu’elle montre la séparation complète des deux pétales primi- 
tifs dont la soudure forme si constamment la lèvre supérieure 
des fleurs en gueule. 


2. OroBANcHEe Uuicis Nob. 


O. scapo graciliori elato, basi mediocriter incrassato sphæ- 
rico , squamis baseos paucis majusculis laxiusculis, reliquis pau- 
cis elongatis acutissimis; spicà brevi, laxé 20-/o-florà ; sepalis 
integris, rarius bidentatis bilobisve; corollà magnä, trigonà, 
ventricoso-depressà , extus luteà, faucedilatatà sanguineo-rubrà; 
staminibus paulo suprà coroilæ basin affixis, basi pilosis, duo- 
bus posticis altius insertis ;stigmate maximo, intensé luteo. — 
Planta sæpè 18-21-pollicaris , colore generali inter citrinum et ru- 
bro-sanguineurmn -ludens, in Ulice nano parasitica, extremis ejus 
adscendentibus radicibus inhcærens, earumque apicem involvens. 
Characteres prætèr generalem colorem omnes constantissimi. 
Odor Berberidis, fugacissimus. Floret aprili, majo. 


Cêtte magnifique Orobanche, que j'ai découverte, auprès de 
Lanquais, le 5 juillet 1827, est loin de croître partout où se 
trouve l'Ulex nanus, mais elle se plait à vivre en familles noms 
breuses, dans des espaces assez resserrés, au-delà des limites 
desquels on ne la trouve plus, sice n’est rare et peu vigoureuse. 
Je l'ai quelquefois rencontrée à l'ombre et dans de petits val- 
lons; mais la station qu’elle affectionne et dans laquelle elle ac- 
quiert toutson développement est sur les plateaux élevés et dé- 
couverts, dont le sol est froid, blanchâtre, argilo-sablonneux, 
peu profond et fort humide en hiver, parce qu’il repose sur des 
argiles et des silex d’eau douce. L’entrecroisement des racines 
de.Graminées, Carex, Bruyères et Ajoncs qui couvrent ces 
espèces de landes, rend lincision du terrain tellement difficile , 
et l'Orobanche s'établit constamment si loin du collét de la ra- 
ciné-mère, quil faut des peines. infinies pour se la procurer 
adhérente à un échantillon complet d'Ulex. 

M. Du Rieu de Maisonneuve a retrouvé cette espèce dans 
d'autres parties du. Périgord, et je crois pouvoir affirmer qu 


72 CH. DES MOULINS. — Sur les Orobanches de Lanquais. 


c'est à elle qu'appartiennent des échantillons recueillis, sans 
la plante-mère, à Bourg (Gironde ), et que M. Vaucher avait at- 
tribués, avec doute, à l'O. du Genista sagittalis ou germanica : 
ces deux genêts ne croissent point dans nos contrées. 
L'Orobanche de l’U/ex nanus est plus tardive que la pré- 
cédente, quoique la véritable époque de sa fleuraison soit éga- 
lement le mois de mai. Lorsqu'il y a des gelées en avril, ses 
premières pousses sont détruites, et on la trouve encore peu 
développée pendant la première quinzaine de mai, lorsque déjà 
celle du Cytise à balais est dans toute sa fraicheur. Mais en re- 
vanche, on en trouve encore quelques pieds fleuris pendant le 
mois de juin, et même presque dans les premiers jours de 
juillet. | 


Racines. — Les racines de l’'U/ex nanus s’enfoncent presque perpendiculaire- 
ment dans la terre , jusqu’à huit pouces et au-delà. Ensuite, soit qu’elles ren- 
contrent quelque obstacle dans la dureté du sol argileux dont j'ai parlé, soit 
qu’elles se trouvent attirées vers la couche de terre que les pluies peuvent pé- 
nétrer , elles se relèvent graduellement: et c’est presque toujours lorsqu’elles 
remontent près de la surface du sol qu’une graine d’Orobanche s’attache à leur 
extrémité, l'enveloppe complètement dans la substance du renflement bulbi- 
forme auquel elle donne naissance , et arrête entièrement leur élongation. Il est 
extrêmement rare qu'on voie un faible filet de racine d’'Ulex s'échapper de la 
touffe d’Orobanche; et comme il ne suit point la direction de la racine primitive, 
il me paraît démontré que ce filet n’est qu’une ramification de la racine, née un 
peu au-dessous du point sur lequel l’Orobanche s’est greffée, et qui a été ensuite 
incomplétement et accidentellement enveloppée par cet amas de tubérosités 
avec lequel elle n’a pourtant aucun rapport d’adhérence. 

Je me suis servi de cette expression, greffe, parce que nulle autre ne peut 
rendre avec autant de précision les effets du développement de lOrobanche au 
bout de cette racine ascendante. Ce developpement détermine un afflux séveux 
si considérable dans la racine de l’Ulex, que celle-ci commence à se renfler 
depuis le point où elle quitte sa direction descendante pour prendre lascen- 
dante, et va ainsi, grossissant, jusque dans l’amas d’Orobanches où elle se perd. 
L’adhérence de la racine nourricière à son parasite est beaucoup plus forte que 
celle qu'on observe sur le Cytise à balais: aussi réussit-on très facilement à 
extraire du sol, en conservant son adhérence à l’Orobanche, une portion de 
racine d’'Ulex, qui a la forme d’un cône renversé, comme si son véritable collet 
était celui de Orobanche. Enfin, l'incorporation des deux sujets est si étroite 
qu'on n’aperçoit guère de différence , vers le point de jonction, entre la con- 
sistance intérieure du végétal parasite et celle du végétal nourricier : le cône 


CI. DES MOULINS. == Sr les Orobanches de Lanquais. 73 


médullaire de la racine d’'Ulex est souvent infiltré d’une couleur jaune vif 
comme celle de la chair de l’Orobanche, ou même rouge foncé comme celle des 
écailles de sa base et de ses radicelles propres: seulement la racine-mère se dis- 
tingue toujours à l'extérieur par son écorce normale. 

L'Orobancke du cytise est, comme je lai dit, totalement dépourvue de radis 
celles propres. Celle de l'Ulex nanus, au contraire, en possède constamment ; 
elles sont en assez grand nombre, charnucs, rougeâtres, tortueuses, et elles 
acquièrent à-peu-près un demi-pouce de long. 

Le renflement du bas de la tige est semblable à celui de l'O. du Cytise, si ce 
n’est qu’il est proportionnellement plus petit et toujours sphérique ; sa chair 
est aussi plus dure et d’un jaune plus foncé: l'acidité du suc est la même dans 
les deux espèces. 

Les écailles souterraines (car la base renflée de la tige se montre rarement 
hors de terre) sont charnues, triangulaires, un peu pointues, d’an beau pourpre 
foncé , au moins vers leur pointe ou sur le dos, non appliquées, moins nom- 
breuses, mais plus grandes que dans 10. du Cytise. 

Les touffes de l’Orobanche qui nous occupe, sont généralement composées 
d’un grand nombre de tiges. Je crois pouvoir affirmer qu’uneseule de ses bases 
renflées adhère à la racine de l'Ulex ; il s’ensuit qu’il n’y a qu’une mère dans 
chaque Louffe , c’est-à-dire qu’une seule graine y a germé. Les autres renflemens 
sont des productions latérales de la base du premier , c’est-à-dire de véritables 
bampes radicales partant d’un collet commun. 


Tic. — Le scape , dans les bruyères découvertes où 4 plante jouit de toute 
sa vigueur, atteint jusqu'a vingt-et-un pouces de haut. Il est quelquefois plein, 
plus souvent complètement où incomplètement creux, et alors le tube, inter- 
rompu , et rempli d’une moelle plus blanchâtre que dans l'O. du Cytise, a un 
diamètre bien moindre que dans cette dernière. 

La hampe, peu strice et peu anguleuse, généralement jaune au sommet, 
surtout dans sa jeunesse , est d’un beau jaune vif ou d’un beau rouge foncé dans 
le reste de sa longueur, ou bien elle est mélangée de ces deux couleurs écla- 
tantes, comme les corolles. En se desséchant, elle conserve à travers la couleur 
brune qu'acquièrent toutes les Orobanches , une forte teinte pourprée. Les poils 
qui la couvrent sont toujours blancs, terminés par une glande jaune, très 
glutineuse; on n'y trouve point de poils secs. La plante est très vigoureuse, quoi- 
que son port soit évidemment plus grèle et plus élancé que celui de l'O. du 
Cytse, 


Écarczes ET BRACTÉES, — Très étroites et très aigues : beaucoup plus lon- 
gues, plus rares et plus écartées que dans l'espèce précédente. 


Ircorescence.— L’épi, toujours lâche et souvent flexueux, est constamment 
court proportionnellement à la longueur du scape; c’est à la grande dimension 
de la partie nue de celui-ci qu ’est dû l’aspect élancé et un peu grèle de cette 
espèce, lorsqu'on la compare à celle du Cytise. Les fleurs , au nombre de trente- 


74 GH. DES MOULINS. — Sur les Orobanches de Lanquais. 


quarante dans les plus grands individus, sont très écartées (1). Dansla première 
jeunesse de la hampe, les écailles inférieures accompagnent un simplerudiment 
de fleur dont les divisions sont peu distinctes. Plus haut, cette fleur est moins 
rudimentaire; elle montre les deux sépales de son calyce, rougeâtres au sommet, et 
deux languettes jaunes, à bec recourbé, qui sont les deux lèvres avortées de la 
corolle. Tout cela disparaît ordinairement sur la hampe adulte ; il n’y reste que 
les écailles. 

Dans les fleurs parfaites qui constituent l’épi proprement dit, : les deux sé- 
pales latéraux sont beaucoup plus intimement soudés que dans l'O. Rapum. 
Souvent ils sont entiers (surtout au sommet de lépi), ou bien leur bifurcation 
est très peu profonde , et fréquemment réduite à une petite dent qu’on aperçoit 
à la base du sépale. Il m’a été impossible, dans cette espèce, de retrouver le 
rudiment du cinquième sépale. | 

La corolle, comme la hampe, varie beaucoup en grandeur; mais elle est 
constamment trigone (plate en dessous et comprimée latéralement en dessus), 
plus ventrue, plus large, et plus déprimée de dessus en dessous que celle de 
PO. Rapum. Tous les lobes de la corolle, au lieu de se diriger géncralement 
en avant, se rejettent en arrière et agrandissentainsi l'ouverture triangulaire de la 
fleur. Ils sont plus plissés, plus crénelés sur leur bord que dans Fespèce pré- 
cédente, mais leurs divisions et les lobes eux-mêmes sont très peu marqués, ce 
qui donne à la fleur un facies tout différent. La corolle, fortement étranglée 
vers sa base, est bordée et toute chargée, en dehors, de poils glanduleux, 
jaunes. Sa couleur, en dehors, est un beau jaune citron très vif, liseré et rayé 
de rouge; en dedans, un magnifique rouge de sang tirant sur le violet, excepté 
quand la plante est faible! auquel cas le rouge de l’intérieur est moins foncé 
et varié de jaune. 

Les renflemens du tablier de la lèvre inférieure sont fortement colorés ct très 
saillans dans la gorge de la corolle, les deux médians sont énormes, les deux 
latéraux sont moindres. 

La lèvre supérieure de la corolle est légèrement échancrée, ses lobes , larges 
et arrondis , se recouvrent un peu lun Pautre. Les trois lobes de la lèvre in- 
férieure, sont fort obtus et arrondis, au lieu d’être pointus et allongés comme 
dans l'O. du Cytise , aussi le lobe médian s’ayance-t-1l beaucoup moins que dans 
cette dernière espèce. 

L’odeur de la fleur, dans sa première fraîcheur, est la même, et tout aussi 
fugace que celle de l'espèce précédente. J'ai seulement observé que les pelottes 
du stigmate, lorsqu'elles commencent à se flétrir, exhalent une très légère odeur 


(x) Je trouve dans ma description de 182% , que les fleurs du sommet sont quelquefois mon- 
strueuses, déformées, fendues jusqu’à la base. Je regrette de n'avoir pas conservé de détails sur 
cette monstruosité que je n’ai point remarquée cétte année, et qui sans doute était semblable à 
celle que j'ai trouvée au haut de la déuxième tige monstrueuse dé l'espèce précédente, décrite” 
ci-dessus, | AU! 4 V0! 


CH. DES MOULINS. — Sur les Orobanches de Lanquais. 7 


de miel. La liqueur qui s’amasse au fond de la corolle est semblable à celle'de 
VO. du Cytise; seulement la glande nectarifère est rougeâtre au lieu d’être 
jaunûtre. 

Les quatre étamines, dilatées à leur base, mais moins renflées et moins dé- 
tachées l’une de l’autre que dans l'espèce précédente, sont insérées un peu au- 
dessusdu fond de la corolle, par consequent plus haut que dans l’O. Rapum ; 
et, ce qui distingue encore plus essentiellement l’O. de l’'Ulex de celle-ci, c’est 
que ses deux étamines postérieures sont insérées encore plus haut que les an- 
térieures. Les filets restent plus écartés les uns des autres que dans l'espèce 
précédente, bien que leurs anthères viennent aussi se loger’sous la courbure 
du style. Ils sont d’un blanc jaunâtre, fortement chargés, dans leur partie in= 
férieure, de poils blancs, secs, assez longs, non glanduleux au sommet; les 
poils de leur partie supérieure sont blancs, glanduleux au sommet, #lutineux, 
plus longs que dans VO. du Cytise. Les anthères, jaunes ou jaunâtres, de- 
viernent très brunes par la dessiccation, mais leur mucrone reste toujours blanc. 

Le stigmate, profondément bilobé, est beaucoup plus gros que celui de l'espèce 
précédente ; ses pelottes sont d’un très beau jaune vif (non jaune pâle) et 
brillant, lenr fente horizontale est large et très apparente. Le style, dont le dos 
est fortement teint de rouge au sommet, cst rougeâtré ou légèrement violacé 
(non blanc ou jaunâtre), tout charge de poils courts, glanduleux au sommet, 
glutineux, blancs ou jaunes. L’ovaire est glabre, coloré comme le style, du 
reste semblable à celui de PO. Rapurn. 

On peut dire que la coloration de cette espèce est très constante, puisqu'elle 
ne varie que dans son intensité, mais celle-ci offre bien des degres différens. 


C'est ici que je dois dire quelques mots d’une Orobanche que 
j'ai recueillie, sans la plante-mère, et que M. Vaucher a désignée 
comme appartenant probabiement à l'U/ex curopæus (O.major, 
Duby, bot. Gall. T. p. 349, n° 4). L’'Ulex europæus me parut, 
il est vrai, la plante dominante dans le seul lieu (St.-Julien de 
Pauillac, département de la Gironde), où j'aie trouvé cette Oro- 
banche; mais je n’ai aucune preuve de son adhérence à la racine 
delajonc; ses sépales profondément bifides l’éloignent consi- 
dérablement de celle que je viens de décrire; et, comme il n’est 
pas probable que deux Ulex si voisins nourrissent chacun uue 
Orobanche différente, je prends le parti de donner le nom 
d'Ulicis à celle dont la station est authentique. 


76 cu. pes MOULINS. — Sur les Orobanches de Lanquais. 


3. OroBANcHE SEerPyLui. Vauch. 


O. scapo humili, basi vix inflato , squamis baseos laxè imbri- 
catis longis acutissimis, reliquis paucis longis acutis ; spicà brevi, 
laxè 2-15-florà ; sepalis integerrimis, nunquàm glaberrimis ; co- 
rollà mediocri, cylindraceà , gracili, extüs semper pubescente ; 
staminibus pauld suprà corollæ basin affixis, glanduloso-pu- 
bescentibus, rard glabris, stigmate crasso, purpureo-violaceo 
(floribus senescentibus quandoque subcroceo).— Planta 2-6 
-pollicaris, inter luteolum et sordidè purpureum varians, mediis 
Thymi Serpylli fibrillis radicalibus insidens. Odor caryophylla- 
ceus , gratissimus, tenacissimus. Characteres ex colore et pubes- 
centié petti nonnunquäm variantes. Floret majo. 


O. Epithymum. D.C. FL Fr. t. 1, p. 490, n° 2456. 

O. Thymi Serpylli. Vauch., Monogr. Orob. p. 52, n° 14, 
tab. 6. 

O. Epithymum (typus). Duby, Bot. Gall. rs, p. 349, n° 8. 


Cette espèce, qui se fait remarquer par sa petite taille, est 
moins commune ici que l'O. Rapum, mais beaucoup plus que 
VO. Ulicis. Comme cette dernière, dont elle se rapproche par 
quelques caractères, elle vit en familles nombreuses et ne se 
irouve pas partout où croît le Serpolet. Sa station presque ex- 
clusive est sur les coteaux crayeux les plus arides et les plus ex- 
posés à l’ardeur du soleil, là où le rocher est à peine recouvert 
de quelques pouces de terre. On la trouve en fleurs dès les pre- 
miers jours de mai, jamais auparavant ; quelques tiges fraiches 
paraissent encore en juin, mais il est impossible de la retrouver 
en juillet. Il n’est pas difficile de se la procurer adhérente aux 
racines du Serpolet; il suffit, pour cela, d'enlever la motte et 
de la démêler dans l'eau, pour que les racines sèches et cassantes 
de la plante-mère ne se brisent pas. 

Trois caractères d’une haute valeur séparent cette espèce de 
VO. Ulicis : 1° son stigmate rouge; 2, son odeur agréable; 
3° son mode d'insertion sur la racine nourricière. 


CH, DES MOULINS. -— Sur les Orobanches de Languais. "7 


Racine. — C'est de préférence sur les fibrilles les plus menues de la racine du 
serpolet, et jamais à leur extrémité, que se développe l'Orobanche qui nous oc- 
cupe. Ses radicelles propres, plus longues à proportion et plus nombreuses que 
celles de l'O. Ulicis, concourent avec l'observation qui précède, à prouver qu’elle 

‘reçoit moins de nourriture de la plante à laquelle elle s'attache, que du sol 
lui-même. : 

Le bas de la tige est beaucoup plus enfoncé dans la terre qu’on ne l’observe 
dans les deux espèces précédentes; les tiges, presque toujours solitaires ou gémi- 
nées, sont bien rarement au nombre de 4 sur le même point de la racine du ser- 
polet. Elles sont, en général, un peu et irrésulièrement renflées à leur base , mais 
n’y forment point une tubérosité solide et régulière comme dans les Orobanches 
génistées. La tige souterraine est toujours couverte d’écailles d’abord jaunes, 
puis brunes, non appliquées quoique imbriquées, longues ettrès aiguës. 

Tic. — Fistuleuse, rarement entièrement glabre, ordinairement couverte de 
poils, surtout au sommet. Ces poils, comme ceux de toutes les autres parties 
de la plante (hormis ceux du style et des étamines ), sont d’un brun plus ou moins 
fonce, courts et glanduleux. 

La couleur du scape varie du blanchâtre au jaune, et de cette dernière eou- 
leur au rougeàtre (surtout dans les lieux moins exposés au soleil, et dans ce cas 
la plante est plus élevée et plus souvent glabre). La taille ordinaire de cette es= 
pèce varie de deux à six pouces. 

Écaiczes er BracréEs.— Elles sont peu nombreuses, longues, aiguës, et varient 
du jaune au brun, selon leur âge, mais sans mélange de rouge. Il est rare 
qu'elles soient entièrement glabres : leur degré de villosité est en rapport avec 
celui de la tige. 

R IxFLoresceNcE.— L’épi est toujours court et peu dense, quoique les fleurs ne 
‘soient pas très écartées l’une de l’autre en hauteur. Les petits individus ne por- 
tent souvent que 2-3 fleurs, et je crois qu’il est bien rare que les plus grands en 
portent 20. € 

Les sépales latéraux, constamment entiers dans cette espèce, varient beau- 
coup sous tous les autres rapports; plus ils sont velus, plus aussi ils sont courts 
et moins leur pointe est aiguë. Le cinquième sépale est facile à voir : il est simple 
ou bifide, ou quelquefois nul sur les fleurs d’un même scape. 

La corolle ne se fait remarquer par aucune particularité de formes; moins 
renflée que dans les deux espèces précédentes, elle paraît par conséqueut plus 
grèle et plus allongée. Ses renflemens médians sont jaures et peu saillans; les la- 
téraux nuls ou presque nuls. 

Lors même que la tige et les écailles sont complètement glabres, le dehors 
dela corolle et le calyce sont toujours plus ou moins velus. La couleur de la co- 
rolle est toujours semblable à celle de la tige, blanchâtre, jaune ou rougeître. 

Un des caractères les plus constans de cette espèce, est sa délicieuse odeur de 
giroflée ou d’œillet-mignardise; elle dure tant que les fleurs sont fraiches , soit sur 
la plante vivante, soit sur les échantillons récoltés, Elle est encore très forte, 


78 CH, DES MOULINS. — Sur les Orobanches de L'anquais. 


après 24 heures, lorsque la base du scape est plongée dans l'eau, encore sensible 
après 48 heures, quand la plante est sous presse, 

Le style et les étamines, ordinairement chargés (surtout le style) d’un petit 
nombre de poils blancs , couris et glanduleux, sont rarement tout-à-fait glabres; 
mais alors encore la corolle et le. calyce portent des,traces de villosite. 

Les étamines sont insérées absolument comme dans l'O. Ulicis, les deux pos+ 
térieures plus haut que les antérieures. Leurs filets , légèrement dilatés à leur base 
qui est jaune, sont blancs et très rapprochés. Les anthères fraiches sont d’un beau 
pourpre violacé qui passe au brun, puis au noir, par la dessiccation : leur mu- 
crone est blanchâtre. Le stigmate est gros, peu profondément bilobe ( compara- 
tivement aux deux espèces précédentes ), et sa fente horizontale est peu visible: 
ses pelottes sont d’un beau pourpre violacé qui passe souvent, quand la plante 
se fane , au rouge safrané, même au rouge jaunâtre, et qui prend enfin, par la 
dessiccation , une teinte brune, puis noirâtre. J’ai trouvé un seul individu dont 
les stigmates étaient d’un jaune à peine rougeâtre : cette étrange anomalie ne peut 
être attribuée qu’à quelque altération morbide. 

Le style est blanc à sa base, rouge-violacé dans sa longueur ,; plus ou moins 
clair vers le sommet. L’ovaire est jaune; sa forme est comme dans Jes deux .es- 
pèces précédentes, 

Au résumé, l'O. Serpylli , extrêmement bien caractérisé dans $on ensemble 
offre dans sa coloration et dans sa villosité moins de const ançe queles  — 
pum et Ulicis. 


4. OroBancxe Carorzx. Nob. 


O. scapo gracili, leviter- striato , basi non aut vix incrassato, 
squamis baseos paucis, laxis ;clongatis, acutis , reliquis perindè 
paucis, angustis , apice reflexo ; spicà densà laxâve, hrevi, :di- 
midium scapum nunquam æquante; sepalis sempèr'profundè 
bifidis; corollà parvâ’, cylindraceà , gracili, incurvà ; Staminibus 
longè suprà corollæ basin affixis, basi villosis, stigmate violaceo. 
— Planta 10-22-pollicaris , rubro-violacea , in sylvestri Dauco 
Carotà parasitica, mediis? radicis ramusculis insidens. Notis 
plerisque (nonnullis variabilibus) Orobanchi Hederæ valdè 
affinis. Odor nullus? (itertm observandus.) Floret gs Ra- 
rissimaQ, 

Aucune Er n'est plus vulgaire que la Carotte sauvage , et 
pourtant je n'ai trouvé. que que fois son Orobanche, qui paraît 
n'avoir été observée par aucun botaniste. Je la mer à Lan- 
quais, le 6 juillet 1827, dans un champ de blé non encore mois- 


cn. pes MouLiNs. — Swr es Orobanches de Lanquais. 9 


sonné (ses fleurs n’étaient plus fraiches). J'en trouvai deux 
pieds adhérens à des Daucus non fleuris. L'une de ces Oro- 
banches n'avait qu'une tige, l’autre en avait neuf. Le 2 1 juin 1828, 
et très près de la localité précédente, je retrouvai la même es- 
pèce assez abondante, dans une petite friche pierreuse, où elle 
croissait mêlée avec l'O. Serpylli, dont elle se distinguait au 
premier coup-d'œil par la petitesse de ses fleurs. Les pieds de 
Daueus étaient fort petits, sans fleurs , et toutes leurs Oroban- 
ches étaient desséchées, à l'exception de deux petites tiges qui 
me permirent de rédiger une description. Le propriétaire de 
cette localité précieuse l'a défrichée, et toutes mes autres ten- 
tatiwes pour retrouver l'O. Caroiæ ont été inutiles. 

Cette espèce, très voisine de l’Orobanche du Lierre, s’en dis- 
tingue suffisamment, surtout par son stigmate violet, non jaune. 


© Racwne.— L'Orobanche se développe vers l’extrémité des fibrilles les plus me- 
nues, ou du moins sur les ramifications du pivot de la Carotte sauvage. Mais, 
enveloppe-t-elle l'extrémité de ces racines, ou leur permet-elle de continuer à s’al- 
longer ? C’est ce que je n’ai pas observé : le bel échantillon adhérent que j'ai 
envoyé à M. Vaucher, fournirait peut-être la solution de cette question. Les ra- 
dicelles propres sont nombreuses, assez longues. La partie souterraine de la 
plante est, en général, fort longue, tortueuse ou coudée, très légèrement ren- 
flée dans toute sa longueur; cependant, quelques petits échantillons de 1828, 
montraient un renflement bulbiforme , très régulier, et déprimé, différence 
que j'attribue au plus ou moins de profondeur du sol, qui peut favoriser ou 
arrêter un développement régulier de la tubérosité. Quelle que soit d’ailleurs 
sa forme, la partie souterraine de la tige est couverte d’écailles peu nombreuses, 
non appliquées, longues, lancéolées et pointues. 


Tiez.—Uylindrique, trèsfinement striée, blanchâtre à sa base pendant la fleurai- 
son, jaunâtre un peu plus haut, d’un rouge clair lavé de violet vers le sommet; 
par la dessiccation, elle passe du brun-violâtre au rouge-brun. Elle est couverte de 
poils blancs, crépus, glanduleux, glutineux , entremélés de quelques poils assez 
longs et secs, à ce que j'ai cru voir. 

Les échantillons de 1827 se faisaient remarquer par un port extrêmement grêle 
et allongé (jusqu’à 22 pouces sur 1-2 lignes de diamètre), Ceux de 1828 ne dé- 
passaient pas 10 pouces, et les plus courts étaient aussi, proportion gardée, les 
plus robustes. 


‘Écares er 2RAOTÉES. — filles sont abondamment pourvues des mêines poils 
que Ja tige, et très peu nombreuses depuis la terre jusqu’à la base de l’épi. Toutes 
sont semblables , pour la forme, à celles de Ja partie souterraine; seulement, elles 


80 cn. prs MOULINS. — Sur les Orobanches de Lanquaïs. 


deviennent de plus en plus courtes et étroites en allant de la base au sommet, et 
leur extrémité est réfléchie. 

IxrLorescence. — L’épi, quoique n’atteignant jamais la moitié de la longueur 
de la tige, présente deux formes très différentes, bien que leur identité specifi- 
que soit incontestable. L'une d’elles, dominante dans les échantillons de 1827, 
extrêmement allongée et grèle , se fait remarquer par la régularité de lépi ; il est 
long et très lâche ; les fleurs, régulièrement espacées, sont disposées en spirale’, 
de telle sorte que les n°5 1, 4, 7, puis 2, b, 8, enfin 3, 6, 9, sont placés sur les 
mêmes plans verticaux. La forme dominante de 1828, au contraire, présente un 
épi moins régulièrement spiral, serré et très court, ressemblant à celui des pe- 
üts individus de l'O. Hederce. 

Les deux sépales latéraux sont constamment et profondément divisés en deux 
lanières filiformes et très longues (ils sont le plus souvent entiers où presque en- 
tiers dans l'O. du lierre). Leurs poils sont nombreux etsemblables à ceux de la tige, 
Je n’ai point cherché le 5° sépale, dont j'ignorais alors existence. 

Corolle cylindrique, allongée , recourbée, non ventrue ni dilatée vers l’ouver- 
ture, ressemblant par sa forme à celle de l'O. Æederæ ; son Jimbe est crénelé 
et crépu. Elle est jaune, excepté sur le dos qui est caréné et d’un violet clair 
avec des linéoles plus foncées : elle porte aussi, en dessous, trois raies violettes 
qui s’éloignent en s’approchant da limbe. La lèvre supérieure est courte et échan- 
crée, l’inférieure est à trois lobes arrondis, assez profonds. Les échantillons ob- 
servés n’étaient pas assez frais pour que j'aie pu reconnaître leur odeur. La fleur, 
en se desséchant, passe au roux clair et uniforme, comme cellej de l'O. du 
Lierre. 

Les étamines sont grèles, légèrement dilatées vers leur base qui est couverte 
de longs poils blancs, secs et persistans. Elles sont insérées fort au-dessus du fond 
de la corolle, savoir : les deux antérieures à 3 millimètres, et les deux postérieu= 
res à 4 ou 5. J’ai omis de noter, sur le vivant, la couleur des anthères; leur mu- 
crone est blanc. - | 

Le stigmate est bilobé, violet sans aucun mélange de temte rouge; le style est 
charge de quelques poils glauduleux; l'ovaire est glabre, rétréci à sa base, un 
peu gibbeux en avant vers le haut, fortement lavé de violet ou de rouge (celui 
de l'O. Æederæ est presque conique et toujours jaune.) 


5. OrogaNncuE HsperÆ Vauch. 


OÔ. ,scapo gracili, valdè striato, basi in sphæram incrassato, 
squamis baseos latis imbricatis , reliquis laxis lanceolatis acutis; 
spicà longissimÂ, densè multiflorâ, sepalis plus minüs bifidis, 
sæpiuüs integerrimis, corollà parvà, cylindraceà, gracili, incurvä, 
fauce coarctatà ; lateribus compressissimä; staminibus longe su- 


CH. DES MOULINS. — Sur Les Orobanches de Lanquais. 81 


prà corollæ basin affixis, basi parce villosis (pilis deciduis), 
posticis ab invicem remotissimis, stigmate luteo. — Planta G-21- 
pollicaris, colore generali inter luteum et violaceum ludens , 
mediis Hederæ Helicis radicibus fibrillisque insidens. Odor 
nullus, vel levissimus mellitus. Characteres omnes (præter 
slamina postica sœæpè abortiva ) constantissimi. Floret junio ! 
julio ? 


O. Hederæ, Vauch. Monogr. Orob. p. 56, n° 18, tab. 8. — 
Duby, Bot. Gall. 5, p. 350, n° ro. 


L'Orobanche du Lierre , à Lanquais comme aux environs de 
Libourne et de Bordeaux, est très abondante partout où elle se 
trouve , mais elle ne se montre pas partout où croît le Lierre. Ce- 
pendant, tous les terrains lui conviennent; elle croît indifférem- 
ment à l'ombre, au soleil, au bord des ruisseaux, sur les murs 
ou sur les rochers les plus dépouillés de terre. Lorsqu'elle est 
fraîche, on peut assez facilement l'obtenir adhérente, parce que 
les racines du Lierre , tenaces et flexibles, rampent habituelle- 
ment trés près de la surface du sol. 

Cette superbe et élégante espèce est très tardive. Je ne me 
rappelle pas l'avoir trouvée en fleurs avant les premiers jours de 
juin, et je crois l'avoir vue dans le même état long-temps après 
l'expiration de ce mois. M. Gay en a encore trouvé quelques 
échanüllons frais, le ro août 1832, à l'ombre, dans l'ile de 
Guernesey. 


Racine. — L’Orobanche que je vais décrire se développe indifféremment sur les 
fibrilles et surlesramifications déjà presque ligneuses de la racine du Lierre. Elle y 
forme des amas souvent considérables, des sortes de souches, dues à la soudure 
partielle des nombreuses tiges souterraines qui naissent autour du collet primitif. 
Ges souches, dont le degré d’enfoncement dans la terre est variable, finissent 
par devenir presque ligneuses à leur centre, à mesure que de nouvelles tiges se 
développent à l'extérieur. 

Le mode d'insertion de cette espèce ne peut être comparé avec celui de PO. 
Ulicis, puisque la graine se développe à la partie supérieure d’un point quelcon- 
que de la racine (mais non à son extrémité), et cette racine est presque tou 
jours horizontale ; je remarque cependant qu’elle ne se continue pas au-delà 
des amas de vieilles Orobanches, d'où je conclus que celles-ci, en prenant 


toute leur croissance, finissent par intercepter la circulation dans la partie dela 
III, Bora. —- Février, 6 


82 CH. Des MOULINS. — Sur les Orobanches de Languaus. 


racine Sur liquelle elles se sont établies, et que tout ce qui dépasse leur point 
d'attache s'atrophie au bout d’un certain temps. 

Les radicelles propres de l'O. Æederæ sont nombreuses : le renflement de Ja 
partie inférieure de sa tige est solide, généralement sphérique et assez semblable 
à celui de l'O. Ulicis. Les écailles qui le couvrent sont en nombre médiocre, 
imbriquées, larges et triangulaires vers sa base, lancéolées et aiguës vers le haut. 
Toutes sont jaunâtres dans leur partie inferieure, brunâtres (avec ou sans nuance 
violacée), puis noiratres dans leur partie supérieure. 


Tic fistuleuse, élancée et souvent un peu grèle, striée et côtelée, surtout quand 
elle est sèche, d’une hauteur très variable (jusqu’à 21 pouces). Sa couleur varie 
du violet plus ou moins clair (quand elle croît à l'ombre) au jaune blanchâtre 
(quand elle est exposée au soleil); mais alors encore il est rare qu’on n’y retrouve 
pas quelque teinte violacée, au moins vers la base.) 

Les poils de la tige, des écailles, des sépales et de la corolle, sont d’un jaune 
clair, même sur les parties violettes, glutineux et glanduleux au sommet. 


Écarzues gr grAoTÉEs. — Semblables, pour la forme et la couleur, À celles du 
haut du renflement bulbiforme, elles sontpeu nombreuses et très écariées dans la 
partie nue du scape. 


Inrcorsscence. — Il est rare de trouver des épis moins longs que la moitié du 
scape. Le plus souvent, les fleurs descendent encore plus bas que dans l'O. Rapumi 
Elles sont extrêmement nombreuses ct serrées dans l’épi proprement dit, mais 
elles sont plus espactes vers sa base, et on en trouve même de tout-à-fait isolces 
entre elle et le sol. 

Les deux sépales latéraux, dont la base est soudée par devant en forme de 
godet ; suivent constamment la couleur de la tige. Ils sont lancéolés-linéaires, 
longs, très aigus et bien rarement semblables l’un à l'autre dans la même fleur. 
Ils sont plus souvent entiers que bifides, et, dans ce dernier cas, la division se 
borne fréquemment à une simple dent très petite; quelquefois elle est plus pro- 
fonde ou s’étend même jusqu’à la base. Je n’ai point aperçu le 5° sépale sur le 
seul échantillon frais que j'aie étudié depuis que je connais l’existence de ce rudi- 
ment dans certaines espèces. 

La corolle, glabre dans sa moitié inférieure, est constamment d’un jaune pâle 
plus ou moins veinée de violet, et presque toujours un peu lavée de cette couleur 
sur le dos de la lèvre supérieure. Sa longueur n’excède que faiblement celle des 
sépales : elle est effilée, nullement ventrue, très comprimée latéralement et ne 
s'ouvre que médiocrement. Son ouverture est encore rétrécie par les divisions 
crénelces et crépues du limbe, qui se rabattent vers le centre de la fleur et en 
cachent presque entièrement l'intérieur. Les trois lobes inférieurs sont plus pro- 
fonds que les deux superieurs ; M. Vaucher les décrit et les figure arrondis : ils 
sont plus ou moins pointus dans leur milieu, surtout les latéraux, dans l’échan- 
tillon qui a servi aux menus détails de ma description (caractère sans importan- 
cc.) Les renflemens médians de la lèvre inférieure sont assez forts, mais pres- 


cn. pts mouriNs. == Sr les Orobanches de Lanquais. 83 


que cachés dans le long tube de la corolle : les latéraux sont nuls ou à peine 
sensibles. | à dis 

Le système staminal de l’O. du Lierre offre de fréquentes anomalies que je n’ai 
observées sur aucune autre espèce, ct qui n’ont point échappé aux soigneuses 
investigations. de M: Vaucher. Les deux étamines postérieures (supérieures, 
Vauch.), très écartées comme le dit M. Vaucher, sont fort sujettes à avorter plus 
on moins complètement ee y a qu’une étamine pastrieare dans trois des fleurs 
de l'échantillon qui a servi à ma description, et celle-là même, dans une aütre 
fleur, n’est représentée que par un filet rudimentaire et presque atrophié; en 
revanche, le stigrate est érélobé dans deux de ces fleurs): Lorsque les deux éta= 
mines postérieures existent, l’une d'elles est quelquefois plus courte que l’autre. 
Quand il n’y éna qu’une, la place que l’autre devrait occuper est toujours mar- 
quée, à l’intérieur de Ja corolle, par un renflement. 

Les étamines de l'O. Hederæ sont insérées à la même hauteur que celles de 
l'O. Carotæ ; Vinsertion des antérieures est tres marquée, par deux dépressions 
en forme de croissant, à l'extérieur de la corolle; l'insertion des postérieures n’y 
produit aucune trace. 

Les étamines postérieures étant fort écartées l’une dé Vautre, se rapprochent 
nécessairement des antérieures, d’où il suit que les quatre filets paraissent dispo- 
sés par paires latérales. 

Les filets, jaunes et un peu élargis à leur basé, sont glabres et d’an blanc 
légèrement vielacé dans leur partie supérieure. On trouve, sur leur partie infé- 
rieure, quelques poils blancs, avec ou sans glande au sommet; ces poils disparais- 
sent ordinairement après la fécondation. Les anthères, violâtres avant la féconda- 
tion, passent ensuite au brun : leur mucrone est blanc et fort petit. 

Le stigmate, peu profondément lobé, et d’un assez gros volume comparative- 
ment à celui de la fleur, est d’un béau jaune brillant : si fente horizontale est 
difficile à apercevoir. Le style, violacé , porte un petit nombre de poils courts 
glanduleux; blancs. L’ovaire, presque copique et constamment jaune à l'état frais, 
est très sillonné, même dans sa jeunesse. 

! J'ai omis de noter là couleur de la glande neétarifère : la fleur, presque ino- 
dore, exhale cependant parfois un faible parfum mielleux. 


6. OROBANCHE RAMOSA. L. 


O. ramosa Linn. Sp. 882. DC. FL. Fr. t: sf, p. 4gt, n° 2/58. 
— Duby, Bot. Gall: i, p. 351, no 18. 


O. Cannabis Vauch., Monogr. Orob. p. 67, n° 30, tab. 16. 


Cette jolie espèce, suffisamment connue, paraît peu répandue 
en Périgord; je ne l'ai trouvé qu’une seule fois à Lanquais, en 


juin 1834. 


6, 


84 con. pes MOULINS. == Sur les Orobanches de Lanquais. 


Observations générales. 


M. Vaucher m'écrivait, le 3 août 1826 : « Dans ce genre singu- 
« lier et difficile, la couleur et le port sont un des caractères les 
« plus distinctifs des espèces. » Je crois qu'il résulte des descrip- 
tions qu'on vient de lire que, bien que ces deux ordres de ca- 
racières puissent, jusqu’à un certain point, fournir des données 
utiles, on s'égarerait très certainement si on leur accordait le 
premier rang ou même l’un des premiers, parce qu'ils sont no- 
tablement modifiés par le sol et par l'exposition , ou en d’autres 
termes par la lumière et par l'humidité. 

Je pense donc qu’à l'avenir, et pour parvenir à caractériser 
solidement les diverses espèces d'Orobanches, il sera nécessaire 
d’attacher beaucoup moins d'importance qu’on ne l'a fait jus- 
qu'ici, aux caractères suivans : 


Couleur des diverses parties de la plante (hormis celle du stig- 

mate, qui paraît être de première valeur). 

Poils (hormis ceux des filamens et du style, qui sont très 
constans et auxquels M. Koch attache beaucoup d’im- 
portance ). 

Forme du renflement souterrain de la tige. 

Forme des sépales. 

Taille et tige forte ou grèle, pauciflore ou multiflore. 


Je pense enfin que les caractères spécifiques essentiels des 
Orobanches doivent être établis ou complétés par leur combi- 
naison, suivant l’ordre de leur constance et de leur importance 
d’après les données ci-dessous : 


1° Hauteur de l'insertion des étamines ; 

2° Forme et proportions relatives de la corolle observée à 
l'état frais. 

3° Couleur du stiÿmate (a); 


(a) Encore ce caractère si constant offre-t-il quelques chances d’exception (par cise morbi. 
de ?), puisque j'ai tronvé un pied d’O, Serpylli à stigmates jaunes: 


LETELLIER. — Nouvelles espèces d’Agärics. 85 


4° Système général de coloration de la plante (b) ,sans jamais 
donner d'importance à la couleur spéciale de telle ou 
telle partie, le stigmate excepté ; 
5° Mode d'insertion de l’'Orobanche sur un point quelconque 
ou à l'extrémité de la racine nourricière; et, dans ce 
. dernier cas, avec où sans continuation de cette ra- 
cine. (c) 


Note sur quelques espèces et, variétés nouvelles d’Agarics, 


Par M. Lerezzrer , D. M. P. 


Le nombre des espèces de Champignons est infini. Chaque 
jour les mycologistes les plus instruits en découvrent de 
nouvelles pour eux; mais comme les ouvrages spéciaux sur 
cette branche si intéressante et si difficile de la botanique, ne 
se publient qu'à de longs intervalles, il est du devoir de chaque 
botaniste de faire connaître ce qu’il a découvert, afin de fournir 
de nouveaux matériaux pour les travaux ultérieurs. Il serait sur- 
tout fort utile, selon nous, que quelqu'un publiät en supplé- 
ment.à un ouvrage connu, les espèces décrites depuis lui, afin 
d'éviter aux botanistes l'acquisition de nouveaux ouvrages, qui 
à de nombreuses répétitions ne font qu’ajouter quelques espèces 
nouvelles. C'est ce que nous nous efforcerons de faire dans ce 
journal, en prenant pour base les deux excellens ouvrages de 
MM. Fries et Persoon (Systema mycologicum, Mycologia eu- 


(b) La couleur générale présente toutes les combinaisons de teintes 
entre le fauve et le rosâtre, dans l’O. Rapum ; 
entre le jaune et le rouge, dans l'O. Ulicis ; 
entre le blanchâtre et le rougeâtre, dans l'O. Serpyl ; 
entre le jaune et le rouge violacé, dans l'O. Carotæ ; 
entre le jaunâtre et le violet, dans l'O. Hederæ ; 
entre le jaunâtre et le bleu céleste, dans l'O. ramosa. 


(c) Ce caractère offre peu de ressources, puisqu'il ne donne que trois combinaisons. 


86 LETELLIER. — Nouvelles espèces d’Ægarics. 


ropæa), qui doivent être dans la bibliothèque de tous les bota- 
nistes. 


Genre AGARIC. 
Section des AMANITA DC, FL fr, 


* A collier. 


Agaricus capnosus (1), varietas grisea. ( Agaric enfumé, va- 
riété grise.) 


Je propose de nommer ainsi l’Ægaricus cinereus Roques, hist. 
des Champ. comest. t. xxr, fig. 2,3, ce nom ayant été donné déjà 
à trois espèces différentes et notamment à une de Bulliard. 

Pédicule blanc, presque cylindrique, bulbeux à sa base; volva 
incomplète; chapeau arrondi, convexe, blanc-grisâtre, cendré 
au bord, fuligineux au centre, bord finement strié (ilest très 
lisse dans la figure); pellicules blanches, arrondies ou angu- 
leuses ; lamelles blanches très nombreuses, inégales en longueur; 
collier rabattu blanc, chair blanche. — Montmorency, Saint- 
Germain , forêt de Loches. 


Id., varietas fusca (variété brune ). 


Agaricus fuliginosus, Roques, t. xx, fig. a ( nom déjà donné à 
deux autres espèces dont une de Fries). Ce n’est qu'une variété de 
couleur, car d’après l’auteur lui-même, elle offre un pédicule blanc 
à-peu-près cylindrique, bulbeux à sa base, une volvaincomplète, 
un chapeau arrondi convexe, un peu visqueux, noir, fuligineux 
avec reflet roussâtre, des pellicules blanches , globuleuses , des la- 
melles blanches , inégales en longueur, un collier rabattu blanc, 
une chair blanche. — Meudon, Sainte-Geneviève. 

Cette espèce diffère de?’ Ærnanita ampla Prrs., parce que celle- 
ci est : stipite apice transversim squamuloso, lamellis angustis 5 


(x) On trouvera sans doute tous mes nouveaux noms singuliers ou barbares; mais je dois 
prévenir que mon but est d'éviter tous ceux qui ont déjà été employés ans quelque genre de 
Champignons que ce soit, J'espère développer bientôt la cause de cette dée bizarre. 


LETELLIER, — ]Vouvelles espèces d’Agarics. ‘87 


“Jin. latis, pileo subfibrilloso. Notre Agaricus excelsus (Suppl. à 
Bull. t. 640, fig. supérieure ) n’en diffère que par sa teinte plus 
pâle, son stipe radiqueux, sa volva tout-à-fait oblitérée, et ses 

lamelles un peu colorées. Il sert de passage entre cet Ægaricus 
capnosus et l'A. excelsus Friss. 


Agaricus rubescens Vries Syst. 1.p. 18. 


Il faut lui rapporter comme variété à chair blanche, l’4garicus 
fulvo-albicans Roques, t. xx1 fig, 2; car ce dernier à le chapeau 
convexe fauve, le bord légérement strié (lisse dans la figure), 
l'anneau large, le pédicule blanc rougeûtre, plus mince en haut, 
et marqué de petites lignes ponctuées, les écailles aplaties 
roussâtres ,le chapeau de 4 à 6 pouces. 

M. Cordier (Guide de l'amateur de Champignons, p. 209) le 
regarde comme alimentaire. 


Agaricus asper VRies |. c. p. 18. 


Cet agaric est mal placé ici par tous les auteurs qui l'ont dé- 
rit; car il n’a pas l'ombre de volva, ni le plus léger rebord vers 
Ja base du pédicule. Il appartient aux Lepiota Prrs. M. Cordier, 
le regarde comme un poison actif, mais il ne cite pas de faits qui 
lui soient personnels, Ceux qui les lui ontrapportés ne l'ont-ils 
pas confondu avec quelque variété brune du muscarius, ou 
avec quelque autre espèce? et le vulgaire peut-il distinguer aussi 
facilement quille pense, les Zgaricus rubescens et asper si faciles 
à confondre pour un botaniste? 


Agaricus pantherinus Fries 1. c. p. 16. 


1° Une variété (Supplém. à Bull. t. 639, fig. B.) (1), par son 
bord uni, sa couleur rougeâtre au centre, sert d’intermédiaire 
avec l'A4garicus asper; mais elle diffère par un rebord formé à la 
base du pédicule par les restes de la volva, et par sa couleur 


\ 


! (x) Figures des Champignons servant de ji lames Bulliard , us LetTecaier, 10 livrais 
sons de 6 planches coloriées, 


88 LETELLILR, — Nouvelles espèces d’AÆgarics. 


moins rouge. Quelquefois l'anneau est détruit, mais c’est un ac- 
cident. 

2° Une autre variété (A4garicus herpeticus RoQuESs, t. xx, fig. 1), 
par son bord uni, sa couleur d’un gris brun, sert de passage 
à l'excelsus Frixs. 

3° Une troisième (Supplém. à Bull. t. 639 fig. D.) ne diffère 
souvent de l’Ægaricus vaginatus Fr. que par ses verrues arron- 
dies et saillantes, car la volva est large, le collier détruit avant 
l'entier développement du champignon, le bord strié. Je ai 
trouvé dans la forêt de Montmorency. 

4e Enfin une variété rougeatre, ibid. fig. À, passe par des 
nuances insensibles à l'4garicus muscarius Frirs. — Bois de 
Meudon. 


Agaricus excelsus Fries Syst. p. 17. 


Variété à pied lisse (Suppl. à Bull. t. 640, fig. sup. ). La volva 
n'est plus visible, et dès-lors, cette variété sortant comme 
l'asper de la section des Amanites, mériterait peut-être de faire 
une espèce. 

V’ariété granulée (ibid. fig. inf.). Ces verrues sont arrondies, 
épaisses , très petites, nombreuses, très difficiles à détacher de 
la surface du chapeau. 

Trouvées toutes deux dans le parc de St.-Leu. 


#*# Sans collier. 


Agaricus vaginatus 6 Fries Syst. p. 14. 


Je ne considère que comme sous-variétés: 1° l_4garicus conicus 
Picco, Mem.soc.med.(nom donnéà 5 espèces différentes), à volva 
blanc, chapeau conique gris de souris, satiné, lamelles inégales 
en longueur, blanches ou jaune-pâle, pédicule plein sans anneau, 
renflé à la base, où on remarque quelques débris de la volva. 

Trouvé en Piémont. 


2° V4. murinus Roques, p. 143 (nom déjà appliqué à 2 au- 
tres espèces) à chapeau mamelonné, satiné, gris de souris, un 


LETELLIER. = Nouvelles espèces d’Ægarics. 89 


peu strié sur les bords; quelquefois taché de pellicules blan- 
ches, lamelles presque égales, blanches, pédicule fistuleux sans 
anneau, bulbeux à sa base où il y a quelques fragmens de la 
volva. 

Trouvé à Versailles. 


Ces variétés seraient vénéneuses tandis que le vaginatus 6 se 
mange dans le midi de la France; mais Fries parle aussi de cette 
discordance d'opinions sur la même espèce qui exige par consé- 
quent de nouvelles observations. 


Agaricus insidiosus, Agaric insidieux (Suppl. à Bull. pl. 63r.). 


Volva entière et fort grande, blanche, enveloppantle basd'un 
pédicule bulbeux, central, blanc et sans collier,haut de3 à 4 pou- 
ces, et qui se rétrécit graduellement vers le haut. Le chapeau 
est convexe, puis plane, d’un fauve jaunâtre un peu plus foncé 
au céntre, luisant, parsemé à sa surface supérieure, de stries 
très légères, radiées, large de 3 à 4 pouces, à bord uni. Lamelles 
blanches de diverses grandeurs, larges, les plus longues sans ad- 
hérences avec le pédicule, sporules blancs; chair assez mince, 
blanche, un peu molle; pas d’odeur. 

Trouvé solitaire , à Bondy , en été, 1822 et 1824. 

Quelques grains d'extrait aqueux injectés dans le tissu cellu- 
laire du dos d’une grenouille l'ont fait périr dans les convul- 
sions comme l’eut fait l'extrait de l’4. muscarius. 

Nous considérons comme variété l_4.maleficus RoQuESs, p.144, 
nommé Gendarme dans sa phytographie, car il a la volva se dé- 
chirant en tous sens (comme celle de l'Oronge), le pédicule un 
peu plus épais à la base, haut de 4 à 5 pouces, blanc et sans col- 
lier, le chapeau légèrement convexe, jaune blond, les lamelles 
nombreuses de 2 à 3 lignes de largeur, se rétrécissant vers le bord 
du chapeau et vers le pédicule, et la chair blanche. 

Dans les bois de la Gironde. 

Il est cité comme ayant empoisonné 5 personnes dont une 
périt; mais l’auteur lui donne une odeur fétide, et il ne dit pas 
que le pédicule soit bulbeux. 


90 LETELLIER., — Nouvelles espèces d’Agarics. 


Agaricus sericocephalus (Agaric à tête soyeuse ). 


Agaricus volvaceus (Suppl. à Bull. t. 623, 2 D; les individus 
aa doivent être rapportés au glojocephalus t. 645). 

Pédicule long de 2 à 3 pouces, se rétrécissant graduellement 
vers le haut, sans anneau, enveloppé à sa base par une volva large 
et grande, déchirée irrégulièrement, jaunâtre ainsi que lui. Cha- 
peau convexe, puis presque plane, gris satiné, un peu plus foncé 
au centre, couvert de petites lignes radiées, large de 2 pouces; 
lamelles très larges, rougeatres,sporules sphériques de la même 
couleur; chair blanche. 

Trouvé dans la forêt de Saint-Germain, en été. 

- Il diffère du bombycinus par sa petite taille et sa couleur grise, 
et de tous les autres VorvanriA par 5a surface satinée. 


Agaricus glojocephalus DC. FI. Fr. tom. vi. Fries Syst. 1. 
D 270. 

Variétés, 10 de couleur: chapeau a. couleur de chair (Suppl. 
à Bull. t. 623. a ) b jaunûtre (ibid. t. 645,E), c brun rougeàtre 
(fig. H), d bistré (fig. 1); 2° de forme :pédicule grossissant gra- 
duellement par le bas (fig. GC H), ou bulbeux (fig. E 1), bord 
lisse (fig. C), volva entiere, large, déchirée (ibid). 

Dans toutes ces variétés trouvées dans la vallée de Montmo- 
rency, les sporules sont ellipsoides ,rougeûtres. 

Il est très vénéneux d’après diverses expériences que j'ai ten- 
tées sur des lapins. 


Section des LEPIOTA, Pers. 


Ægaricus excoriatus FRies Syst. 7. p. 21. 


Variété, Üneata, rayée. Chapeau presque plane, surface cou- 
verte de linéamens radiés, pédicule aminci du bas, collier ad- 
hérent. | 

Cette variété remarquable appartient bien à cette espèce dont 
elle a odeur et la saveur caractéristiques , le pédicule fistuleux 


LETELLIER, — Nouvelles espèces d’_Agarics. Of 


les lamelles et les sporules blancs. Elle ressemble pour le reste 
à un Agaric comestible. | 
Trouvée à Vincennes. 


Agaricus clypeolarius Vries. Syst. x. p. 21. 


Variété à lamelles adhérentes ( Letezr. Hist, des champ. alim. 
p- 82 t. 1x, fig. 72). Pédicule lisse, fistuleux , lamelles s'insérant 
à angle droit au pédicule. 


Ville-d'Avray. 


Agaricus furnaceus (Supplém. à Bull. t 653), Agaric des 


fours. 


Pédicule cylindrique, légèrement renflé en haut, terminé en 
bas par une pointe enveloppée d’une masse de filamens bys- 
soides , jaunâtre, couvert d’écailles brunâtres jusqu’auprès d'un 
collet blanc, et lisse au-dessous, de 2 à 5 pouces de haut. Chapeau 
convexe, brun, puis presque plane, d’un fond jaunâtre sur- 
monté de taches brunes, dues à l'épiderme desséché et déchiré, 
à bord strié. Chair blanche, assez élastique. Lamelles libres, blan- 
ches, inégales. Odeur légère de moisi, ce qui est sans doute dù 
àla localité de ce champignon qui poussait sous un four à pain, 
sur des carreaux d'argile cuite. 

À Saint-Leu. 


Section des CORTINARIA Pers: 


Agaricus arachnostreptus ( Supplém. à Bull. t. 617), Aganic 
bicolleté. 

Pédicule de 1 à 3 pouces de haut, renflé vers le bas, blan- 
châtre , portant vers le tiers de sa hauteur un anneau adhérent 
très court, mais bien visible, et au-dessus un voilearanéeux brun 
pâle. Chapeau d’abord hémisphérique, puis plane, avec un ma- 
melon au centre, et alors presque toujours crevassé sur ses 
bords, couleur chamois très pâle; feuillets bruns adnés au pé- 
dicule, tantôt droits tantôt échancrés vers leur insertion, entre- 


92 LEPELLIER. — Nouvelles espèces d’ Agarics. 
mélés de demiet de quarts de feuillets ; sporules bruns sphé- 
riques. 

Cette espèce qui a beaucoup de rapports avec l’Agaricus ara- 
neosus helvolus Bull. en diffère essentiellement par la réunion 
d'un collet et d’une cortine, réunion regardée comme impos- 
sible par quelques savans mycologistes. 

Je l'ai trouvée abondamment en automne, à Ville-d'Avray. 


Agaricus vestitus, CHEVALL. Flor. Par. 1, p.215, t. vi fig. o. 


Chapeau convexe, régulier, large de 2 lignes, recouvert de 
fibrilles lanugineuses de couleur marron. Feuillets roussâtres, 
parfois légèrement denticulés à leur partie postérieure, adhé- 
rens au pédicule qui est haut d’une ligne 172, glabre pres des 
feuillets, offrant une espèce d’anneau peu marqué, et est revêtu 
au-dessous, des mêmes fibrilles que le chapeau; il est plus re- 
courbé, flexueux. — Printemps et automne. 

C'est la seule espèce nouvelle, sur 331 Agarics indiqués par 
M. Chevallier autour de Paris. 


Section des GYMNOPUS Pers. 


Agaricus cryptarum, Lerez. (Hist. des Champ. com. p. 92, 
Supplém. à Bull. t. 611), Agaric des caves. 

Une souche épaisse donne naissance à un grand nombre de 
pédicules qui, d’abord renflés en bas et amincisen haut, s'allon- 
gent, se courbent de tous les côtés, et deviennent presque 
cylindriques, fortement striés, longs de 2 à 3 pouces. Le cha- 
peau de sphérique devient conique, large de 6 à 18 lignes, cou- 
vert de tubercules nombreux irréouliers; il est blanc, sa chair 
est très épaisse, blanche, solide, ferme, et ses lamelles iné- 
gales, extrêmement étroites, s’insèrent à angle droit sur le pédi- 
cule, en formant un léger crochet. Odeur de farine. 


Il croît dans les caves de l'entrepôt des vins, à Paris, et est 
comestible. 


Agaricus anapachus (Suppl. à Bull. t. 643), Agaric grossis- 
sant. 


LETELLIER. — Nouvelles espèces d’Agarics. 95 


Cet agaric forme des touffes de 20 à 30 individus. Pédicule 
en cône renversé, de 2 à 4 pouces de haut, de 6 lignes à 1 
pouce de diamètre au milieu, arrondi, quelquefois légèrement 
lacuneux, plein dans sa jeunesse, creux dans sa vieillesse, de 
couleur enfumée, cassant. Chapeau brun-foncé, convexe, ar- 
rondi, puis irrégulièrement lobé, concave, lisse, de 2 à 5 pou- 
ces de diamètre; lamelles de la couleur du pédicule, insérées 
sur lui à angle droit; chair mince. 

:Ærouvé dans le bois de Boissy, en automne, au pied des cha- 
taigniers. Il se rapproche beaucoup de 4. ilicinus DC. , mais le 
chapeau est plus foncé, le reste plus pâle. 


Agaricus romaleus (Suppl. à Bull. t. 644). Agaric vigoureux. 


Touffes de plusieurs champignons réunis par le pied, les plus 
petits semblent souvent sortir des pédicules des plus gros. Pédi- 
cules à-peu-près cylindriques, roussâtres, pleins, hauts de 1 à 3 
pouces, épais de 6 à 12 lignes, cassans. Chapeau convexe, puis 
plane, d’un brun plus ou moins foncé, ondulé, souvent écail- 
leux par l’épiderme qui se fendille , et se dessèche, large de 2 à 
4 pouces; feuillets libres, gris rosés; chair blanche épaisse, cas- 
sante. Odeur désagréable de vieux fromage de Gruyère. 

Vallée de Montmorency. 


Agaricus Palomet. DC. F1. fr. 


Variété uniforme (Suppl. à Bull., t. 657, fig. A. B.). Le cha- 
peau est vert même au bord ; mais cette nuance est plus foncée 
et bronzée au centre, où elle est marbrée de petites taches bru- 
nes. Le pédicule est uni ou couvert de petites taches brunâtres. 

Trouvé à Saint-Germain, forêt de Montmorency. 


Agaricus aromaticus Roques Hist. des Ch. com. t. xvr, f. 1, 
2,9 (nom déjà donné à une autre espèce par Sowerby ). 

Chapeau fauve clair ou roux tendre, conique, puis arrondi, 
convexe , large de deux pouces ; lames blanches à peine décur- 
rentes ; pédicule blanc, court, épais, tubéreux (bulbeux) à sa 
base; chair ferme, blanche, parfumée, d’un goût très fin. 

Par groupes dans les pacages de la Bourgogne. : 


94 tETELUIER, — Nouvelles espèces d’Agarics. 


Agaricus fulvus ROQUES Ibid. (nom déjà appliqué à cinq 
autres espèces). (1) 


Pédicule de 4 à 5 pouces , plein, très épais, cylindrique, de la 
méme grosseur partout, blanchätre, un peu fauve, courbé à sa 
base. Chapeau très charnu, arrondi, convexe, à bords roulés 
en-dessous, légèrement strié, large de 3 à 4 pouces, fauve rou- 
geatre, presque ferrugineux ; lames nombreuses, inégales, roux 
pale, adhérentes ou pédicule; chair ferme, épaisse , d’un blanc 
pur; odeur doucé;, agréable. == Environs de Versailles. 


Section des COPRINUS Pers. 


Aux espèces décrites par Fries, ajoutons : 
L'Agaricus radians Desmaz. (Ann. des Sc. Nat., t. 13.) 
Et à la Section des PRATELLA Pers : 


L'Agaricus pseudocyaneus , Desmaz. cat: 22, et Dusy, Bot. 
p- 807, à chapeau convexe; blanc, ou bronzé, visqueux, large 
de 172 à 1 pouce 172, à lamelles libres, blanches, puis pourprées, 
à pédicule plein, lisse, blanc ou azuré, entouré de fibrilles à sa 
base, haut de 2 à 4 pouces, entouré d’une cortine très fugace. 

Trouvé en automne dans les forêts de Lille. 

Ce sont les deux seules espèces non décrites par Fries qu'offre 
le Botanicon Gallicum. 


Section des PETRONIA Pers. 


Agaricus Croceo=lamellatus ( Agaric à lamelles safranées ). 


Ce Champignon se développe d’abord comme une Pézize ver- 
ticale, longue, d’un blanc sale, dont la partie supérieure se creuse 
d'une petite excayation orangée, couverte d'alvéoles; mais la 


(x) Voilà l'inconvénient de ces mots bananx, ét qui plongeront la synonymie, "dédale de la 
botanique, dans un chaos indéchiffrable. & 


Ms "1 


LETRLLIER — Nouvelles espèces d’ A garics.  ) 


lèvre postérieure s’allonge peu-à-peu et finit par former une 
large oreille, presque verticale, souvent lobée, d’un blanc jau- 
nâtre et un peu cotonneuse en arrière; jaune orangée où d'un 
safran brunâtre en avant, où elle est couverte de lamelles peu 
élevées, quelquefois bifides, inégales et se perdant insensible- 
ment vers la base du Champignon, où on observe quelques 
pores. Cette base se rétrécit en un pédicule court, irrégulier, 
latéral. Le bord du Champignon est roulé en bourrelet tout au- 
tour. Les sporules sont blancs, la chair jaunâtre , un peu coton- 
neuse; pas d'odeur ; saveur fade. 

Trouvé pendant plusieurs années sur la plinthe d’un salon 
humide à Saint-Leu. 

Cette espèce a les couleurs et la forme de lg. lamellirugus 
Dec, mais elle en diffère par son chapeau vertical, sa manière 
de croître, ses pores à l’origine des lamelles, plutôt que des 
anastomoses et par sa localité. 


Ajoütons, pour aider à compléter la Flore parisienne que 
tous avons trouvée : 


L'Agaricus viscidus Prrs.—Sous les pins du parc de Saint-Leu. 
—  gomphus Pers. — Au bois de Boulogne, à Saint- 


Leu. 
—  russula Scuær. — Bois de Boissy ( près le Plessis- 
Bouchart). 


— anomalus incurvus Fries. — À Ville-d’Avray. 

— volemus FRies. — Forêt de Montmorency. 

— deliciosus Lixn. Parc de Saint-Leu. 

— attenuatus DC,— Sur des sureaux, village de Bethe- 
mont ( forêt de Montmorency ). 


— callochrous Psrs. — Bois de Boissy. 

Pere caperatus Pirs. — Ville d’Avray, Montmorency. 
=: scrobiculatus Scxær. — Montmorency. 

—  Mmyomices Pers. — Bondy, Boissy, Meudon. 

— Jummosus PERS. — Boissy. 

 . mollis Sow. — Sur des troncs renversés, village de 


Saint-Leu. 


06 LETELLIER. — Propr, toxiques de l’Agaricus gloiocephalus. 


Sur Les propriétés toxiques de l'Agaricus gloiocephalus, par M. le 
docteur LeTELLIER. 


1° J'ai injecté dans le tissu cellulaire du dos d’une forte gre- 
nouille 12 grains d'extrait aqueux de ce Champignon dissous 
dans un peu d’eau, l’animal a paru fort tranquille pendant trois 
quarts d'heure; alors il s’est agité plusieurs fois, puis il retom- 
bait dans une sorte de torpeur qui est devenue de plus en plus 
profonde et par laquelle il a péri une heure trois quarts après 
l'injection. 

Il restait encore du poison non absorbé dans le tissu cellulaire 
du dos. 

20 6 grains du même extrait injectés de la même manière sur 
une grenouille moyenne déterminent presque aussitôt l'inter- 
ruption du mouvement continuel du plancher de la bouche. 
35 minutes après, l'animal est pris de mouvemens convulsifs 
d’abord violens , déterminés par la plus légère excitation, puis 
de plus en plus difficiles à déterminer et toujours suivis de stu- 
peur complète et 65 minutes après l'injection l'animal périt. 

3° J'injectai 24 grains et 8 heures après 36 grains du même 
extrait dans le tissu cellulaire des flancs d’un lapin de six semai- 
nes, il n'éprouva qu’un peu de stupeur et le lendemain il man- 
geait tranquillement. Alors jinjectai dans les mêmes cavités 
80 grains du même extrait; presque aussitôt après l'animal 
tombe dans la torpeur, une heure apres on a de la peine à le 
faire changer de place, 4 heures après la tête s’abaisse jusqu’à 
terre , 5 heures après il fléchit de plus en plus sur ses pattes an- 
térieures , il essaie de marcher, tombe tantôt d’un côté, tantôt 
de l’autre, et finit par se relever; mais il s'appuie sur tout le 
ventre, les pattes écartées de chaque côté. 5 heures 40 minutes 
après, il reste sur le flanc; respiration régulière, un peu accé- 
lérée ; tout-à-coup extension violente du dos et des pattes, cris. 
5 heures 48 minutes après l'injection, les mächoires, les pattes 
antérieures, les postérieures et la queue se raidissent successi- 
vement en une demi-minute, l'animal urine, la respiration se 
suspend, le cœur qui bat encore s’arrête lentement. 


LETELLIER, — Propr. toxiques de l’Agaricus gloiocephalus, 97 


L'injection a été absorbée dans le tissu cellulaire en presque 
totalité; les veines ne paraissent pas plus engorgées là qu'ailleurs; 
tous les organes un peu gorgés de sang paraissent sains ; tout le 
système nerveux n’est qu'un peu injecté. 

4° Enfin, en traitant la décoction de ce Champignon par un 
excès de sous-acétate de plomb liquide, filtrant, versant de l'acide 
sulfurique sans excès, faisant évaporer à siccité le liquide dé- 
canté, traitant par l'éther, dissolvant le résidu dans l'alcool 
à 36°, filtrant et faisant évaporer, j'ai obtenu une substance sem- 
blable pour l'odeur, la saveur, la solubilité, la couleur et les 
propriétés chimiques à l’4manitine de V'Agaricus muscarius. 

12 grains de ce poison ainsi purifié ont été dissous dans un 
peu d’eau et injectés dans le tissu cellulaire du dos d’un lapin 
de 18 jours, une partie (environ 4 grains)est ressortie. 4 heures 
après, l'animal mangeait encore fort tranquillement, l'injection 
état entièrement absorbée; alors 15 nouveaux grains détermi 
nent dans la même plaie de vives douleurs qui bientôt se dissi- 
pent; mais peu de temps après, l'animal paraît engourdi, la tor- 
peur augmente de plus en plus, il laisse tomber sa tête peu-à-peu 
chaque fois qu'une excitation ou du bruit le force à la relever, 
il fléchit de plus en plus sur ses pattes; une heure 50 minutes 
après l'injection, il fait un saut convulsif, puis il tombe sur le 
côté, l'insensibilité augmente, devient complète, la respiration 
encore régulière devient intermittente et cesse tout-à-fait 2 heu- 
res et demie après l'injection ; il ne reste rien dans la plaie, le 
système nerveux n'offre pas d’altération sensible. 

Ces expériences prouvent que cette espèce : | 

19 Est très vénéneuse; 20 agit par absorption; 3o Porte son 
action sur les fonctions du système nerveux cérébro-spinal et 
non ganglionaire; /o agit comme stupéfiant ; 5° doit ses proprié- 
tés toxiques à l’Amanitine. 


FE, ROTAR, —> Février, q 


98 ©: GROUAN. — Swr le genre Mesogloia. 


Onsenvarions fnicroscopiques sur le genre Mesogloia Agardh, 
par Crouan frères , pharmaciens, etc. 


Le professeur Agardh (Systema algarum), en instituant son 
genre Mesogloia, pour grouper des hydrophytes dont les ca- 
ractères sont une fronde gélatineuse et visqueuse, divisée en 
rameaux et composée intérieurement de filamens articulés ra- 
meux, partant du centre vers la circonférence, produisant à leurs 
extrémités et extérieurement des organes propagateurs qui sont 
elliptiques et nus, a réuni des espèces de trois à quatre genres 
différens selon nous. Comme le type de son genre Mesogloia 
est le Æivularia multifida, Web. et Mohr. it. t. rm, fig. a. à. c., 
dont nous avons fait sur le vivant la coupe transversale (voyez 
fig. 1 et2), nous ne conserverons, dans ce genre, que les espèces 
ayant la même organisation que celle-ci; nous en retirerons par 
conséquent le Mesogloia Hudsoni qui est un Dumontia de La- 
mouroux , le Mesogloia capillaris dont l’organisation nous pa- 
raît aussi analogue à celle des Dumontia , etle Mesogloia coc- 
cinea pour lequel nous proposerons de rétablir le genre Du- 
dresnaya de Bonnemaison, dont la coupe transversale est, 
comme on peut le voir en jetant les yeux sur la fig. 3, d'une 
organisation bien différente de celle du Mesogloia mulüifida. La 
fe 4 représente la coupe longitudinale du même Mesogloia 
coccinea, Ag., Rivularia verticillata, Engl. bot. t. 2466 qui est 
pour nous le Dudresnaya coccinea. Cette plante n’a point dans 
son intérieur de filamens articulés; son organisation et sa fruc- 
tification ont de grands rapports avec les Cénamës. Les carac- 
tères de sa coupe longitudinale se rapportent aussi à ceux don- 
nés par Agardh (Sp. alg.) pour son genre #’rangelia, que nous 
ne connaissons que par sa description. 

Après avoir lu l’article Batrachosperme de M. Bory de Saint- 
Vincent, inséré dans le tome second du Dict. Class. d'Hust. Nat. 
p. 226, nous ‘pensons que ce savant naturaliste n'aurait pas 
réuni dans le même groupe des Thorinies toutes les espèces 


CROUAN, — Nouvelle espèce de Rhizococcum. 99 


qui s’y trouvent, s'il avait pu examiner la différence de leur 
coupe transversale. 

Nous ne consignons ici ce peu d'observations que pour en- 
gager les algologues à étudier aussi ces hydrophytes intéres- 
santes que l'on a peu observées, et sur lesquelles nous comptons 
continuer les recherches que nous avons commencées. 


PL IL. Fig. 1. Coupe transversale du ‘Mesogloia multifida. Fig. 2. Coupe de la base de la 
tige de la même plante. Fig. 3. Coupe transversale du Dudresnaya coccinea, Fig, 4. Coupe 
longitudinale de la même plante. 


DescriPTion d’une nouvelle espèce de Rhizococcum ac 
‘ 2 
MM. Crouan /rères. 


x 


Raizococcum LEVIEUX 11. Sp. noya. 


Cette très petite hydrophyte que nous avons rencontrée dans 
les champs, après les pluies, sur la terre un peu argileuse, qu'elle 
couvre en partie, dans quelques places, deses très petits grains 
noirâtres, se compose d’une fronde à-peu-près de la grosseur cr 
de la forme d’une semence de pavot, c’est-à-dire réniforme. Sa 
surface est lisse, sa couleur d’un vert foncé qui paraît noirâtre à 
l'œil nu ; au microscope , on aperçoit que cette petite plante est 
composée d’une membrane hyaline vésiculeuse, contenant dans 
son intérieur un fluide muqueux et une matière pulvisculaire 
verte qui, dans l’état de perturbation (dû à l'irritation produite 
par le lavage pour mettre à nu ses espèces de racines), se con- 
tracte vers le centre et laisse un limbe transparent au pourtour. 
Cette membrane se divise à l’une de ses extrémités inférieures 
en filamens radiciformes qui la fixent au sol. Les organes pro- 
pagateurs sont des grains sphériques réunis en filamens, mais 
différant de ceux des Nostocs par leur diamètre égal et la dis- 
position des filets qui ne forment pas de courbes comme dans 
ceux-ci. 


Trouvé en juin et juillet aux environs de Rouen, d'abord par 


PE 


100 DESVAUX. — Sur un Lupin nouveau. 


notre ami, M. Levieux, commissaire du roi à la Monnaie de 
Rouen, savant botaniste qui avait observé, il y a bien des an- 
nées, cette Ulvacée microscopique à laquelle nous nous faisons 
grand plaisir d’attacher son nom. 


Sur un Tupin nouveau, par M. Desvaux. 


Il est probable que la plante que nous allons décrire existera 
dans quelques parties de la France, où elle aura pu être prise, 
comme elle l'avait été jusqu'ici, dans le département de Maine- 
et-Loire, pour le Lupin à feuille étroite, plante que depuis plus 
de trente ans nous avons eu sous les yeux dans les cultures 
des jardins de botaniqué, sans l'avoir vu varier. 

Le Lupin réticulé a les fleurs à moitié blanches et moitié 
bleues , mais il est surtout distinct par ses graines qui sont gris- 
brun réticulé de noirâtre, tandis que le Lupin à feuilles étroites 
a les graines brunes tachetées de blanc et de roux. Notre espèce 
a toujours ses gousses à 5 à 7 graines, et ces graines plus petites 
des deux tiers que celles du Lupin à feuilles étroites. 


LUPINUS RETICULATUS. 


L. floribus alternis bracteatis , labio calicis superiore subnullo, 
inferiori elongato subbifido; alis acutis basi subtus uniden- 
tatis ; foliis pilosis-subgriseis, 7-foliolatis ; leguminibus subarcua- 
tis 5-7-spermis ; seminibus reticulatim pictis. 

Habitat in subulosis Andegavorum. Annuus. 


Cette plante est aussi parfaitement une espèce que les Zupi- 
nus angustifolius et luteus, relativement à la science actuelle ; 
car ce n'est pas à l’occasion de cette espèce que nous exposerons 
des idées qui tenderaient à prouver que toutes nos espèces ne 
sont que des variétés. 


TS TS SPA Pme tegenes  * 
CE: * 


A. DE CANDOLLE. — Introduction à l’étude de la Botanique. 101 


Inrronucrion à l’étude de la Botanique, où Traité élémentaire 
de cette science, etc., par M. ALpnonse De Canporce. 


(2 vol. in-8° accomp. de planches. Paris, 1835. Chez Roret.} 


Quoique la Botanique embrasse toutes les connaissances que 
lon peut acquérir sur les végétaux considérés sous différens 
points de vue; que par conséquent, elle se subdivise en autant 
de branches, dont chacune exige une étude spéciale et appro- 
fondie, il est néanmoins fort utile et même nécessaire aux bo- 
tanistes de trouver réunis, en un seul faisceau, les principes 
généraux qui régissent les diverses branches de la science qu'ils 
cultivent. Le nombre des ouvrages élémentaires s’est donc accru 
en ces derniers temps par les travaux de plusieurs savans recom- 
mandables. M. Alphonse de Candolle, plus à portée que bien 
d’autres de traiter ce sujet difficile, vient encore de présenter, 
dans le cadre étroit de deux volumes in-8°, un résumé de tous 
les principaux travaux, publiés jusqu’à ce jour, sur l’organogra- 
phie, la physiologie, la méthodologie, la géographie botanique, 
la Palæontographie végétale, l’histoire de la Botanique et la Bo- 
tanique médicale. Les idées y sont classées méthodiquement, 
sans que l’auteur ait donné un développement exagéré aux par- 
ties les plus faciles ou à celles dont il s’est lui-même occupé plus 
particulièrement. 

L'auteur a mis à la portée des élèves et des gens du monde les 
opinions récentes des savans les plus recommandables, opinions 
énoncées dans des mémoires ou livres spéciaux écrits en langues 
diverses, notamment de MM. Meyen et Bischoff relativement 
aux organes élémentaires, de M. Mohl sur la structure des Mo: 
nocotylédones, de MM. Tréviranus et Mirbel sur l’ovule, de 
M. Braun sur la disposition des feuilles, de MM. Schouw et 
Meyer sur la géographie des plantes, de M. Ad. Brongniart sur 
es végétaux fossiles, etc. 

Voici quelques articles ou chapitres qui nous ont paru les plus 
dignes d'être remarqués, 


102 A, DE CANDOLLE, =« {ntroduction à l'étude de la Botanique. 


Livre 1, PARTIE 1", Organes élémentaires. — La division des 
chapitres de cette partie nous paraît avantageux. Le sixième est 
consacré à l'exposition des vaisseaux du Latex, sur lesquels 
M. Schultz a vers ces derniers temps attiré l'attention des bota. 
nistes. Dans l'art. 7, l’auteur émet quelques idées théoriques 
intéressantes sur les articulations et les déhiscences, 


ParrTie 2°,— Les nouvelles idées de M. Mobhl, relativement à la 
tige des Monocotylédones, sont suffisamment exposées et discu- 
tées (p. 68), aimsi que celles de M. Braun sur la disposition spi- 
rale des feuilles ( 106). 


Partie 36.—Le chapitre de l’inflorescence est traité d’après le 
beau mémoire de M. Rœper sur ce sujet important. L'auteur 
donne (p. 123) l'indication d’une division naturelle des inflo- 
rescences. 

Dans la classification des fruits qui est fondée sur les ouvrages 
de M. de Candolle père, l’auteur a introduit des termes généraux 
(Apocarpes, Syncarpes) empruntés à M. Lindley et il à créé 
celui de Polyanthocarpes. Ces termes simplifient l'exposition et 
sont très compréhensibles pour les personnes qui savent le grec. 


Livre 2°, Physiologie. — M. Alphonse de Candolle nous paraît 
avoir réussi à exposer clairement l'émanation aqueuse des feuil- 
les, et en général les fonctions de ces organes (p. 258 à 272)sur 
lesquelles les observations de M. Ad. Brongniart ont jeté un 
grand jour. Il y a joint des réflexions sur l’action générale des 
végétaux dans la nature. 


Tavre 3. Méthodologie. Partie 1° Taxonomie. — Plusieurs 
chapitres de cette partie contiennent des vues nouvelles. Dans le 
chapitre 5 (p. 486), il a établi le rapport intime qui existe entre 
la définition, la classification des organes et leur degré d'impor- 
tance. Il à été conduit par la stricte logique à considérer l’em- 
bryon autrement qu'on ne le fait ordinairement en taxonomie, 
non pas comme un organe de la plante , mais comme une jeune 
plante. Les spores des Cryptogames sont des embryons (p.219, 
5or ), Dans l’article a ( p. 4o1i ), l’auteur à proposé plusieurs ma- 
niéres de juger de l'importance des organes, Ordimairement on 


A. DE CANDOLLE, =— fnéroduction à l'étude dé la Botanique. 103 


se borne à comparer les fonctions et le degré de généralité, 
M. Alph. de Candolle (p. 524) cherche à donner, par des chif- 
fres et par un mode analogue à celui que l’on cd Lois en statis- 
tique, le moyen d'apprécier la valeur des caractères et consé- 
quemment celle des divers degrés d'association des végétaux, 
En multipliant les points de vue de cette espèce, on arrive à des 
subordinations d’organes, qui sont confirmées par la similitude 
des résultats. 


PanTie 2°. Glossologie. — L'auteur donne en tête du second 
volume, les règles sers de nomenclature et de termi- 
nologie. 


PARTIE 3°. Phytographie. — Cette partie est plus développée, 
qu'on ne la trouve ordinairement dans les livres élémentaires. 
Nous citerons particulièrement sous ce rapport, les chapitres 
qui traitent des Flores, des Herbiers, des collections et biblio- 
thèques botaniques. 


Partie 4°. Revue des familles naturelles.— Les familles natu- 
relles se touchent les unes les autres, par tant de côtés différens, 
qu’un ordre linéaire quelconque ne peut représenter les véri- 
tables affinités de ces familles. Mais comme on ne peut pas 
admettre d'autre ordre dans la forme de nos livres, l’auteur 
n'avait pas de meilleurs sutnse à suivre que le Prodromus de 
M. de Candolle père, jusqu'au point où cet ouvrage est arrivé, 
et par la fin, l'immortel ouvrage de M. R. Brown (Prod. Îl. novæ 
FA 700 


Livre 4. Géographie botanique.—Le chapitre 4 est le résumé 
des travaux spéciaux encore inédits, et des ouvrages les plus 
estimés sur cette matière, notamment de MM. 5 Humboldt, 
de Candolle, Schouw et Meyer. 


Le livres 5°, 6°, et 7°, traitent de l’histoire des végétaux 
fossiles, de la botanique médicale et de l’histoire de la botani- 
que. À la fin de l'ouvrage (p. 388), l’auteur indique en quoi la 
loi de symétrie sur laquelle reposent les principaux écrits taxO= 
nomiques de M, de Candolle père, est supérieure à la loi des 


104  spacH.— Histoire des végétaux phanérogames. 


métamorphoses. Celles-ci modifient la symétrie naturelle des 
organes, comme le font les doublemens, les soudures et les 
avortemens. Le principe de la symétrie des êtres organisés 
domine aujourd'hui toute l’histoire naturelle. La retenue que 
l’on remarque dans le développement de ce principe est louable 
dans l'ouvrage du fils de celui qui peut à juste titre, en être con- 
sidéré comme l'inventeur. 

Les planches exécutées avec soin, représentent principalement 
les organes microscopiques et internes, qui nécessitent Le travail 
de la dissection et de l'analyse. G. 


HISTOIRE NATURELLE des végétaux phanérogames ; &, u. 
Par M. Spacx. 


(In-8° de 540 pages , accompagné de planches. Paris, 1834. Chez Rorcet. 
Prix : 4 fr. le texte : 3 fr. la livr. de planch. fig. noires; 6 fr. fig. color.) 


Le second volume des plantes phanérogames faisant partie 
des suites à Buffon, que publie M. Roret, n'a pas tardé à parai- 
tre depuis que nous avons annoncé le premier ( V. Ann. des sc. 
nat. deuxième série, t. I, p. 183 ). Comme nous avons tracé dans 
le précédent article le plan de l'ouvrage et que nous avons indi- 
qué le mérite de son exécution, nous he reviendrons pas sur ce 
sujet, et nous nous bornerons à extraire de ce volume les tra- 
vaux particuliers de l’auteur qui agrandissent le domaine de la 
botanique proprement dite. Mais avant de procéder à cet ex- 
trait, nous allons donner la liste des familles renfermées dans 
le volume que M. Spach livre au public. Ce sont les ARosacées, 
Pomacées, Juglandées, Cassuviées de R. Brown (comprenant 
les Térébintacées de Kunth, ou les tribus des Ænacardiées, Su- 
machinées et Spondiacées de de Candolle), Æmyridées, Auran- 
diacées , Zygophllées ; Rutacées, Diosmées , Zanthoxylées, 
Simaroubées, Ochnacées, Staphyléacées, Hippocratéacées , Cé- 
lastrinées, Pittosporées, Aquifoliacées, Rhamnées, Bruniacées , 
ÆEuphorbiacées, et Stackhousées. 


$pacx.-— Histoire des végétaux phanérogames. 105 


M. Spach a mis un soin particulier à décrire cette foule de Po- 
macées qui se cultivent dans tous les jardins comme arbustes 
d'agrément et dont un grand nombre n'étaient que fort incom- 
plètement connues. Les fruits des espèces nouvelles, ou faciles 
à confondre entre elles, ainsi que d’autres détails organogra- 
phiques sont figurés sur les planches 8, 9, et ro, de la premiere 
livraison de louvrage. Nous allons signaler à nos lecteurs les 
espèces nouvelles que renferme ce travail, ainsi que quelques 
modifications ou rectifications que l'auteur a cru nécessaire 
de faire aux caractères génériques. 

M. Spach comprend dans son genre Mespilus, les Mespilus 
et les Cratægus de MM. Lindley et Seringe ; les caractères dis- 
tinctifs attribués par ces botanistes aux Mespilus, se retrouvant 
d'une manière plus ou moins apparente dans la plupart’des Cra- 
dægus des mêmes auteurs. 


Le Mesprrus Smyran Sefing. in De Cand. Prodrom. ( M. grandi- 
flora Smith , Exot. Bot.) est identique avec le Cratægus lobaita 
Bosc, et c'est par double emploi que M. Seringe reproduit ce 
nom dans le Prodrome. 

Mesrirus Loppicesrana Spach (M. stipulacea Desfont. Hort. 
Par. — Cratægus stipulacea Lodd. Cat. ). Espèce voisine du pré- 
cédent, mais très distincte. 

Mespirus FonTanEsiANA Spach (M. Crus-Galli Desfont. Hort. 
Par. — M. glandulosa Bosc. non Willd. — 47. elhiptica Guimp. 
et Hayn. Fremd. Holz. tab. 144). | 

Mssprrus Boscrana Spach. (1. badiata Bosc; in Hort.). 


Le Mespilus purpurea Poir. est identique avec le Cratægus 
sanguinea Pall. 

Le Mespilus orientalis Marsch. Bieb. ne diffère pas du #es- 
Pilus odoratissima Andr. Bot. Rep. tab. 590. 

Le Mespilus Azarolus De Cand. Flor. Franc. n’est point le 
vrai Mespilus Azarolus, mais bien le Mespilus Aronia Willd. 
: M. Spach divise le genre Cotoneaster en deux sections : la pre- 
miére, caractérisée par des fleurs pentagynes et des feuilles 
crénelées, est constituée par le Mespilus pyracantha Linn. La 
section deuxième diffère de lautre, par des fleurs 2- ou 3-gynes 


106  spaGn, — fistoire des végétaux phanérogames. 


et des feuilles entières; mais, outre les espèces déja connues, 
M. Spach y décrit le Mespilus racemiflora Desfont. sous le nom 
de CoTonEAsTER FONTANESII. 


Parmi les Æmelanchier, M. Spach fait connaître une nouvelle 
espèce américaine, AMELANCHIER INTERMEDIA. 


Le genre 4ronia de l’auteur correspond à la section wir (de: 
norhachis) des Pyrus de M. Seringe. Il renferme neuf espèces, 
dont plusieurs furent décrites par M. Lindley, postérieurement 
à la publication du second volume du Prodrome de M. de Can- 
dolle. L’Aronra pensiFcrora ( Cratægus arbutifolia Desfont. 
Hort. Par. — Pyrus alpina Willd. Enum.), et l'AroNrA exa- 
BRESCENS sont nouveaux. M. Spach rapporte aussi aux Æronia le 
Pyrus spuria Wild. (Lindl. Bot. Reg. tab. 1706), que M. Se- 
ringe classe dans sa section vi (Sorbus) des Pyrus. 


Le Sorbus domestica constitue pour l’auteur le genre Cor- 
mus, lequel diffère des vrais Sorbus par ses dents calicinales 
recourbées après la floraison et non dressées ni charnues, par ses 
styles géniculés, fortement laineux jusqu’au sommet, et enfin 
par ses larges graines aplaties. 


Le genre Cratægus se compose des troisième, quatrième et 
cinquième sections des Pyrus de M. Seringe (.{ria, Torminaria 
et Chamæmespilus). M. Spach y admet dix espèces, savoir : le 
CratægusscandicaWahienb. (Pyrus Aria Wild. Enum.—Guimp,. 
et Hayne Deutsch. Holz. tab. 79); le C. Aria Linn. (Pyrus edulis 
Willd. Enum. — Guimp. et Hayn. Fremd. Holz. tab. 80 : Loisel. 
in Duham, tab. 34). Le Cratægus latifolia Poir. est le torminalis 
Linn. et le Chamcæmespilus Linn. Les C. rrABectirorra (Pyrus 
edulis Wats. Dendr. Brit. tab. b29 non Willd. — Cratægus corym- 
bosa Desfont. Hort. Par.), cræca (Pyrus Aria Sibth. et Smith, 
Flor. Græc. tab. 470),orrusarTA(Pyrus Aria rotondifolia Horticul.), 
CUSPIDATA (Sorbus vestita Lodd. Cat.) , et PsEUD-ARtA sont propres 
à l’auteur. Le Crategus Pseud- Aria, qui croit sur les collines ca - 
caires de la Côte-d'Or, constitue avec le Cratægus Chamcæmes- 
pilus Jacq. une section très caractérisée par ses cimes presque 
pyramidales, ses feuilles à côte visiblement glanduleuses en des- 
sus comme dans les 4ronia ( Adenorhachis Sering.), ses pétales 


spacH, == listoire des végétaux phanérogames. 107 


étroits, longuement onguiculés, concaves , dressés de méme que 
les dents calicinales et les sépales. M. Spach nous écrit, que de- 
puis la publication de son travail, il avait eu l’occasion d’obser- 
ver une troisième espèce de la même section, le Pyrus Hosrir, 
Jacq. fil., indigène dans les Alpes d'Autriche, ét qui tient le mi- 
lieu entre les deux espèces que nous venons de signaler; ses 
fleurs sont roses ct petites comme celles du C. Chamæmespilus, 
tandis que ses feuilles, recouvertes en dessous d’un duvet blanc 
irès serré, ressemblent beaucoup à celles du C. Aria: 


L'auteur limite ses Pyrus aux espèces de Îa section première 
(Pyrophorum) des Pyrus de M. Seringe; il modifie considéra- 
blement le caractère de ce genre, parce que les vrais poiriers 
sont même loin d’avoir tous les fruits pyriformes ou turbinés, 
et qu’en outréle Pyrus Pollveria Linn. ainsi que le Pyrus maLiro- 
HA Spach, ont leurs styles soudés jusqu’au milieu et fortement 
laineux absolument comme certains Pommiers. Nous devons 
encore signaler comme espèces nouvelles les Prrus oBLONGrFo- 
LIA €t cANEsCENs. Le Pyrus cuneifolia Gusson. Ic. Plant. tab. 59, 
et le Pyrus nivalis Lindi. in Bot. Reg. tab. 1484 sont rapportés au 
Pyrus amygdaliformis Vill. Le Pyrus Michauxü Bosc. espèce 
fort voisine du Pyrussalvifolia De Cand: est originaire de Perse, 
et non de l'Amérique septentrionale. 


Le genre Malus correspond à la section deuxième des Pyrus 
du Prodrome; son caractère essentiel consiste en ce que les filets 
des étamines sont connivens inférieurement et cachent une partie 
des styles, au lieu de diverger en rayonnant dès la base, comme 
dans les genres voisins. Les caractères fondés par plusieurs au- 
teurs sur la soudure des styles et la forme des fruits, sont loin 
d’être généraux; certaines espèces offrant des styles libres dès 
la base , et d’autres des fruits pyriformes, atténués vers le pédon- 
cule. M. Spach décrit onze espèces de Malus, réparties en 
quatre sections. La section première, qui comprend les Halus 
spectabilis, M. sempervirens, et M. coronaria Desfont., dif- 
fère des suivantes par son calice à tube turbiné , et à segmens 
non réfléchis pendant la floraison, connivens après l'anthèse; 
le fruit n’est point ombiliqué à la base, et le plus souvent pyri- 
forme, La section deuxième est constituée par le Malus heteros 


108  spAcx.— istoire des végétaux phanérogames. 


phylla Spach, qui diffère des trois précédens par son calice co: 
tonneux à limbe réfléchi pendant la floraison. La section troi- 
sième renferme les Malus paradisiaca Linn.,cormmunis DeCand., 
dioica Lois., acerba Mérat, Fontanesiana Spach. { M. hybrida 
Desfont. Hort. Par. non Loisel. in Dubam. ), et prunifolia Wild. 
(AL. hybrida Loisel. in Duham. ed: nov. vol. 6, tab. 42, fig. 1. 
— Jaume Saint-Hilaire Flor. et Pom. tab. 103). Ces six espèces 
offrent pour caractère coliectif un calice à tube calicinal ovoïde 
ou subglobuleux; un limbë calicinal persistant réfléchi pendant 
l’anthèse, non redressé après la floraison, des styles souvent 
soudés nar leur moitié inférieure ; enfin des fruits ombi- 
liqués aux deux bouts. La section IV, très caractérisée par 
son limbe calicinal qui tombe presque en même temps que 
la corolle ne renferme que deux espèces : le 7 cerasifera 
Spach (A7. baccata Lois. in Duham. ed. nov. v. b, tab. 43, 
fig. 2. — Jaume Saint- Hil. Flor. et Pom. tab. 104. — Wats. 
Dendr. Brit. tab. 51 — À. prumfolia Desfont. non Willd., 
et le baccata Desfont. non Loisel. nec Wats. — Pyrus baccata 
Linn. — Pallas, Flor. Ross. tab. 10 — Guimp. et Hayn. Fremd. 
Holz. tab. 126.—Jaume Saint-Hil. Flor. et Pom. tab. 106.—Py- 
rus microcarpa Wendl.) 

Les nombreuses espèces de Célastrinées de Rhamnées, d’Aqui- 
foliacées, de Rhus, etc., cultivées dans les jardins et les serres, 
sont toutes passées en revue, et la plupart ont été décrites avec 
soin d'après nature. 

Le genre Ceanothus offre trois espèces propres à Pauteur, 
savoir: C. Baumanianus, Deliliunus , et glaber. Ce dernier est 
très commun dans les jardins, sous le nom de Ceanothus ame- 
ricanus. Les innombrables variétés du genre Citrus sont expo- 
sées d’après ouvrage de MM. Risso et Poiteau. 


HOOKER. — Klora borea-liamericana. 109 


FLORA BOREALI-AMERICANA O7 the botany of the northern parts 
of British America. — Flore boréale-américaine, où Botanique 
des parties septentrionales de l'Amérique anglaise, par 
W. Jacks. Hooker. Livraisons 11-vir, 1831-1834. 


Les livraisons 1 et 2 de cet important ouvrage ont déjà été 
analysées avec détail dans le Bulletin des Sciences naturelles et 
dans les Archives de Botanique; aussi ne reviendrons-nous pas. 
sur leur contenu et nous bornerons-nous, pour les livraisons 
que nous annonçons ici, à indiquer brièvement les sujets qui y 
sont traités, le point où l'ouvrage est arrivé, et les nouveautés 
les plus importantes pour la science qui s’y trouvent comprises. 

Cette Flore , d’après sa définition même, comprend le Canada, 
le Labrador et Terre-Neuve, les bords de la baie d'Hudson et 
toute la région au nord des États-Unis, c’est-à-dire du 58, lat. 
jusqu'aux îles découvertes par Parry ; enfin la côte nord-ouest 
depuis la rivière Columbia jusqu'au détroit de Beering. De nom- 
breux matériaux sur la botanique de ces contrées ont été four- 
nis à M. Hooker par les voyages de Menzies, de Parry, de Franc- 
klin, dé Drummond et de Douglas. Les livraisons 3, 4 et 5 con- 
tiennent la suite des Polypétales , la 6° les Rubiacées et les Com- 
posées; la 7°, qui vient de paraitre, et qui commence le 
deuxième volume, comprend la fin des Composées et les Cam- 
panulacées, Vacciniées, Ericées et Monotropées. 

Parmi les Polypétales, les familles dominantes sont, comme 
dans le nord de l’ancien continent, les Renonculacées, les 
Cruciferes, les Caryophyllées, les Légumineuses, les Rosa- 
cées et les Umbellifères, auxquelles on peut encore ajouter 
quelques familles peu nombreuses en Europe, qui acquièrent 
en Amérique un beaucoup plus grand nombre d'espèces : 
telles sont les Onagraires(/42), les Grossulariées (22) et les Saxi- 
fragées (64). 

Une grande partie des espèces décrites par M. Hooker se 
trouvaient déjà indiquées dans les Flores de l'Amérique septen- 
trionale de Michaux, de Pursh et des auteurs plus récens, ou 


110 HOOKER, — Æ/ora boreali-americana. 


décrites dans les appendices des voyages de Parry et de Franc- 
klin, ou enfin avaient été cultivées dans les jardins anglais par 
suite des envois de graines faits par Douglas, et figurées dans 
les journaux d'horticulture de Londres ; mais indépendamment 
de l'utilité qui résulte de la comparaison de toutes ces espèces 
souvent décrites isolément, d’une synonymie plus complète et 
de bonnes figures pour beaucoup d’espèces qui n'avaient pas 
encore été représentées , on trouve en outre dans cette Flore un 
nombre assez considérable d'espèces complètement inédites , et 
l'ensemble de cette végétation boréale de l'Amérique ainsi étu- 
diée comparativement et d’après des matériaux nombreux, four- 
nira des documens très importans pour la géographie botanique. 

Un seul genre parmi les familles Polypétales qui nous occu- 
pent, est signalé comme nouveau par M. Hooker, sous le nom 
de Eriogynia, et placé par lui dans la famille des Saxifragées ; 
mais il paraît qu'à l’époque où le cahier qui le renferme a paru 
(1832), et même depuis, M. Hooker n'avait pas connaissance 
d’un mémoire publié par le professeur Bongard, parmi ceux de 
l'académie de Saiut-Pétersbourg en 1831, sur la Flore de l'ile 
Sichta sur la côte nord-ouest de l'Amérique, où ce même genre 
est également décrit et figuré sous le nom de Lutkea, et placé, 
nous croyons,avec plus de justesse parmi les Rosacées de la tribu 
des Spiréacées. L'espèce même qui sert de type à ce genre, le Lut- 
kea sibbaldioides , ne nous parait pas différer spécifiquement de 
l'Ériogynia pectinata de Hooker. Quant au synonyme Saxifraga 
pectinata de Pursh, nous n’en doutons nullement, puisque 
M. Hooker a fondé son genre sur les échantillons de Menzies qui 
avaient servi à Pursh pour établir son espèce ; mais la descrip- 
tion de ce dernier auteur est si incomplète, qu’il fallait cet exa- 
men pour pouvoir fixer ce point de synonymie. 

Les Caprifoliacées, Rubiacées et Valérianées ne présentent 
qu'un petit nombre d'espèces nouvelles , mais plusieurs faits de 
géographie botanique assez curieux, qui du reste se représentent 
dans diverses autres familles : telle est la présence du Ziscum 
Oxycedri ou Arceuthobium Oxycedri Bieberst.(Hook. Flor.bor. 
am. pl. 99) dans les parties occidentales de l'Amérique du Nord 
et dans l'Europe méridionale et le Caucase ; telle est encore l’és 


HOOKER. += Flora boreali-americana. 111 


tendue d'habitation du Zirnœæa borealis dans toute l'Amérique 
septentrionale comme dans l’Europe et l'Asie boréale. 

Les Composées constituent, dans ces régions boréales comme 
dans la plus grande partie du globe, la famille dominante; 
mais les tribus et les genres les plus nombreux en espèces ne 
sont plus les mêmes que dans d’autres contrées, qu’en Europe 
ou dans d'autres parties de l'Amérique par exemple. Ici les As- 
térées seules, c'est-à-dire les genres Aster, Solidago , Erigeron 
et quelques autres qu'on en a démembrés, forment près de la 
moitié des espèces de la famille, environ 120 espèces. Après 
viennent les Hélianthées , parmi lesquelles le genre Artemnisia 
domine (22 espèces ), tandis que les Lactucées, et surtout les 
Cynarocéphales, sont infiniment moins nombreuses. 

Beaucoup des genres nouvellement établis par les auteurs ont 
été adoptés par M. Hooker, qui a suivi généralement la méthode 
de Lessing. Il a ajouté à ceux-ci les genres nouveaux suivans : 


PyrrocomA(Eupatorieæ). Pappus uniserialis, flore longior, fulvus, scaber. Co- 
rolla, limbo a tubo non disüncto. Involucrum multiseriale, laxum; foliolis inter1o- 
ribus membranaceis integerrimis : exterioribus foliaceis spimuloso-dentatis, — 
Herba folüs alternis, coriaceis, subspinoso-dentatis punctato-pellucidis. Capitu- 
lum terminale solitarium , involucris imbricatis. 

Une seule espèce qui a le port et l’aspect général du Carthame et qui a été re- 
cucillie sur la côte N.-0. par Douglas. 


Brremaroparpus (Senecionideæ-Helenieæ Less.). Radius pauciflorus fœmi- 
neus, corollis lato-cuneatis profunde trifidis. Paleæ pappi sub-8, lineari-acuminatæ, 
fimbriato-ciliatæ. Rachis bracteolata.— Herbæ annuæ, ramosæ ; foliis alternis li- 
nearibus integris; capitulis terminalibus solitarüs, radio albo; involueri hemis- 
phærici foliolis uniserialibus æqualibus oblongis seu ellipticis; achenüis pilosis. 

M. Hooker en décrit deux espèces rapportées par Douglas des plaines sablon- 
neuses des bords de la rivière Colambia. 


PronanenrA (Senecionideæ-Helenieæ Less.) Radius 8-10-florus, fœmineus, 
corollis oboyato-oblonois grosse tridentatis. Paleæ pappi 6-7 subimbricatæ, ova= 
tæ, acutissimæ, nudæ. Achenium villosum. Rachis conica nuda. — Herba , ra- 
dice crassa perenni ; folüs alternislineari-filiformibus, rigidis, pinnatifidis, glan- 
duloso-punctatis, punctis pellucidis; capitulis terminalibus unicoloribus flavis; 
corolis disci præcipue glandulis valde amaris tectis; involucri subhæmisphærici 
foliolis imbricatis, externis basi coadunatis. 


Une seule espèce des bords de la Saskatchawan , rapportée par le docteur 
Richardson, | 


112 HOOKER. — #lora borcali-americana. 


Le genre Aster déjà si nombreux est encore enrichi de plu- 
sieurs espèces nouvelles décrites par M. Lindley , qui en portent 
le nombre à 46 pour cette partie seule de l'Amérique, sans 
compter 22 espèces qui sont comprises dans des genres séparés 
récemment des Zster. Parmi ces genres faits aux dépens des Aster, 
il faut en compter un établi sous le nom de Townsendia, par 
M. Hooker pour l’Æster ? exscapus de Richardson (Francklin, 
1 Voy. app. p. 32) il est ainsi caractérisé : 


TowxsenDra. Capitulum heterogamum ; flosculi radii ligulati fœminei, disci 
hermaphroditi, regulares. Involucri foliola pluriserialia imbricata. Pappus unise- 
rialis, radi brevis paleaceo-subulatus inæqualis, disci pilosus pilis elongatis 
sæbriusculis. 

Cette petite plante a un port très distinct de celui de tous les /ster, la tige 
étant presque nulle et les feuilles linéaires disposées en gazon comme celles du 
Statice Arimeria; les capitules sessiles sont cachés entre les feuilles. 


Toutes les espèces de Campanulacées et de Vacciniées étaient 
déjà connues. C 

Parmi les Éricées, on remarque une très jolie espèce nou- 
velle de Gaultheria, sous le nom de G. myrsinites(pl. 129), nom 
qui devra être changé puisqu'il existe déjà un G. myrsinoides 
(Kunth, Nov. Gen. 117 , p. 883); 

Un Ændromeda voisin du tetragona nommée 4. cupressina 
et qui ne parait pas différer de V4. Mertensiana de Bongard 
(EL de Siicka; p.194... pL 0); 

Trois Menziezia, lun consacré à M. Graham sous le nom de 
Grahami , et que ce botaniste avait confondu (Bot, Mag. 3176) 
avec le M. empetriformis Sm.; 

L'autre nommé J. intermedia voisin du précédent; 

Le troisième M. glanduliflora voisin du M. Aleutica, prove- 
nant tous trois des Montagnes Rocheuses; 

Enfin un Rhododendron albiflorum, espèce parfaitement ca- 
ractérisée, de la même chaine de montagnes. | 


La famille des Monotropées, qui termine le septième cahier, 
comprend un assez grand nombre (11) d'espèces de Pyrola peu 
çonnues, dont plusieurs sont figurées et une est tout-à-fait nou- 
velle (P. bracteala). = M, Hooker place aussi dans cette famille 


LINK. — Manuel de Botanique. 113 


un genre nouveau qu'il désigne par le nom de Tolniea. Malgré 
quelques différences dans la description du fruit, cette plante 
nous parait identique, même spécifiquement avec le Clado- 
thamnus pyroliflorus de Bongard (1. c. tab.r) qui indique la 
déhiscence du fruit comme septicide, tandis que suivaut 
M. Hooker elle serait loculicide. Cette identité n’a rien du reste 
d'étonnant, puisque les deux échantillons étudiés par ces deux 
savans botanistes viennent des mêmes régions. Mais le nom de 
Cladothamnus comme plus ancien devra être adopté. 

Il serait important de décider de quel côté est la vérité rela- 
tivement à la structure de la capsule, car cette structure peut 
influer sur la place que ce genre doit occuper. Si la déhiscence 
est loculicide, ce genre devra peut-être rester auprès des Pyrola 
malgré son peu de ressemblance générale avec ces plantes; si 
elle est septicide, comme l'indique M. Bongard, elle devra cer- 
tainement se ranger dans les Ericinées polypétales, auprès des 
genres Ledum et Befuria; et l'on doit même remarquer qu'en 
faisant abstraction du nombre septenaire des parties de la fleur 
dans le dernier genre, il y a une ressemblance frappante dans la 
forme et la structure de la fleur du Befaria et du Cladothamnus. 


Hanpeucx zur Erkennung der nutzbarsten und am häufigsten 
vorkommenden Gewaechse. — MaAnuEL DE BOTANIQUE pour 
déterminer les plantes les plus utiles et les plus répandues ; 
par H. F. Link, 5° partie. 


(536 pages in-12. Prix, 10 fr. Berlin, 1833. Haude et Spener.) 


Dans l'introduction à ce dernier volume de son Manuel, 
M. Link émet ses idées sur les familles naturelles, et sur l’ordre 
dans lequel il voudrait les voir adoptées. Par différens exemples 
il fait voir combien l’ordre admis dans leur enchainement na- 
turel est empreint d’arbitraire ; il expose ensuite les principes 


qu’il suit pour admettre ou pour rejeter les espèces. Tout cela 
AI. Boran. — Février: 8 


fi tir. — Manuel de Botanique. 


cependant aurait trouvé plus naturellement sa place en tête des 
deux premiers Volumes qui traitaient de la phanérogamie, 
tandis que le troisième ne comprend que les cryptogames; et 
nous croyons donc pouvoir passer immédiatement à ce dernier 
volume, sans nous arrêter aux Considérations préliminaires, 
quelque importantes qu’elles soient. 

Les Fougères sont traitées comime elles le seront dans le se- 
cond volume de l’Hortus Berolinensis, qui doit paraître inces- 
samment : elles comprennent ro groupes : 1. Equisétacées; 
2. Salviniées, 3. Lycopodiacées ; 4. Ophioglossées; 5. Anemia- 
cées ; 6. Marattiacées; 7. Osmondacées; 8. Gleichenracées ; 
9. Polypodiacées; 10. Tyménophylléés. Les Gymnogramma 
Chrysophyllum et Calomelanos servent de type au genre Pity- 
rogramma , les sporanges ne se trouvant point, comme dans 
les Gymnogramma, à la dichotomie des nervures et naissant 
d’une substance furfuracée. Le genre Platycerium est admis 
pour lAcrostichumn alcicorne. M. Link donne le nom de Sporo- 
phylles aux feuilles primordiales des Fougères; elles sont très 
distinctes de celles que ces plantes poussent plus tard, et des 
cotylédons parce qu’elles ne se développent que successivement. 
La considération de l’indusium de l’Acrostichum septentrionale a 
engagé l’auteur à éloigner cette plante du genre Zsplenium, et à 
en former un nouveau sous le nom d’Acropteris: Le genre Cys- 
topteris comprend quelques Æspidium des auteurs, tels que les 
fragile, dentatum, resium, Rhæticum, etc. Le genre Tecta- 
ria Cay. est conservé pour l'A4spidium coriaceum ou capense. 

Les Mousses que l’auteur dit n'avoir pas trop aimé à travail- 
ler, à cause de l’uniformité de leur structure, : sont traitées 
d'après les meilleurs auteurs modernes. Nous avons remarqué 
avec plaisir que M. Link a eu égard surtout aux observa- 
tions précieuses sur cette famille, insérées dans le Flora par 
M. Fürnrohr, observations qui sont le résultat des nombreuses 
recherches faites par cet habile bryologue conjointement avec 
son maître M. Bruch. Pour les #épatiques , Vouvrage de Lin- 
denberg a servi de guide principal. M. Tänk voudrait voir 
remplacer le nom dAmphigastria par celui d’Æypophylla ; 
propose pour ce qu'on appelle des oreillettes le nom de Para- 


LINK, — Manuel de Botanique. 11h 


phrilia. Le genre Blasia, tel que l’auteur l’admet, renferme les 
Jungermanniæ frondosæ, pour lesquelles divers genres viennent 
d’être proposés par les auteurs modernes. 
Pour les Zichens, M. Link a suivi Acharius, Meyer, Wall- 
roth et Fries ; mais il fait observer que ses recherches lui ont 
fait voir tout autrement qu'à ses prédécesseurs la structure 
intime de cette famille. Celle des Lichens foliacés, ainsi que la 
valeur des caractères fondés sur les sporanges et sur la présence 
ou l'absence des thèques, lui semblent n’avoir pas été suffisam- 
ment prises en considération. En suivant ses principes, l’auteur 
a été conduit, soit à créer quelques genres nouveaux, soit à 
donner à quelques autres une signification plus étendue que 
celle admise par les auteurs. Ainsi, son genre Bryopogon ren- 
fermele Cornicularia ochroleuca Ach., les Ælectoria sarmentosa, 
Jjubata et chalybæiformis Ach. Son genre Cornicularia ne com- 
prend qu'une seule espèce, le C. tristis ; le C. aculeata sert de 
type au genre Cælocaulon. Les deux genres Cladonia et Ceno- 
myce sont admis séparément : le premier comprend les espèces 
crustacées, le second les foliacées. Les Parmelia glomulifera et 
furfuracea Ach. sont réunis aux Peltidea. Le genre Crocodia, 
dans le voisinage du Sucta, est fondé sur une plante du midi 
de l’Europe et de l'Amérique méridionale. Le genre Borrera a 
disparu et rentre dans les £vernia et Parmelia. L'Evernia cæœly- 
caris est formé par les plantes admises par les auteurs comme 
espèces distinctes, telles que les £. fraxinea, fastigiata, etc. Dans 
les limites que M. Link assigne au genre Placodium, ce genre em- 
brasse un grand nombre d'espèces, rapportées par les auteurs 
aux Parmela, Lecanora et Biatora. Le reste des espèces du der= 
nier genre, fondé par Fries, trouvent leur place parmi les Leci- 
dea. Au même genre se trouvent rapportés les Calycium tympa- 
nellum, cembrinum et leucomelas, réunis en une seule espèce. 
Les Opegrapha sont réduits au nombre de cinq : l'auteur 
signale une masse de doubles emplois dans Acharius, Persoon, 
etc. Le Pertusaria communis est également accompagné d’un 
nombre considérable de synonymes. 
Les Algues forment 93 genres; les travaux récens des Anglais 


ont été consultés et suivis en partie, surtout les 4/gæ britan- 
8: 


L 


116 LINK. — Manuel de Botanique. 


nicæ de Greville. Mais, d’après des observations faites par 
M. Link et consignées dans un mémoire particulier, l'auteur 
anglais aurait créé un nombre de genres trop considéra- 
ble. M. Link regrette de n’avoir dans sa proximité que la mer 
Baltique , peu riche en Algues, et d’avoir dù suivre Greville, là 
même où il était convaincu que ce dernier se trompait. Parmi 
les Confervacées, nous avons remarqué quelques genres de 
nouvelle création. L'auteur pense d’ailleurs qu'un certain nom- 
bre des espèces admises dans ce groupe, devront disparaître 
par la suite, comme simples formes d’autres espèces auxquels il 
faudra les réunir. Outre cela nous avons trouvé le genre [Vostoc, 
divisé en deux : celui des Hydrococcos renferme les espèces à 
frondes globuleuses ; les espèces membraneuses conservent 
l'ancien nom. 

Dans les Champignons , M. Link a suivi, en y ajoutant quel- 
ques améliorations, la suite du Species de Willdenow, dont ila 
commencé la publication en 1824; pour les groupes non encore 
traités par lui , il avait à sa disposition l'ouvrage exact et com- 
plet de Fries. Il trouve que ce savant mycologue a admis parfois 
des genres dont les caractères manquent de précision. Il est ce- 
pendant assez juste de reconnaître que si cette précision est le 
but de la science, les difficultés d'exécution empêchent trop 
souvent d'y atteindre. 

L'auteur s’est servi du mot de Thallus pour désigner l'organe 
des Cryptophytes , composé par l'union du tronc, de la racine 
et de la feuille, dans les Lichens, les Algues et les Champignons. 
Lorsque le réceptacle naît sans fécondation apparente, il prend 
le nom de Sporange dans les Lichens aussi bien que dans les 
Champignons; l’auteur ne reconnaît point la nécessité de 
créer des termes nouveaux pour des organes analogues dans 
« des familles différentes; cette surabondance de nomenclature, 
comme nous la trouvons dans les écrits de M. Wallroth, ne 
pouvant servir qu'à rendre moins facile un aperçu général des 
familles et à embrouiller leurs affinités naturelles, 


scHOUW.— Géographie dés Plantes. 117 


Ésquisse d’un cours sur la géographie des Plantes, 


Par M. Scnouw, prof. à Copenhague. (1) 


I. Récion pres Mousses Er DES SAXIFRAGES. 


(Région arctique et alpine. — Région de Wahlenberg. ) 


.A. Les pays circumpolaires depuis la limite des glaces jusqu'à 
celle des arbres (Scandinavie 70 lat. sept.'), Asie, 68°, Kam- 
tschatka 68°, milieu de l'Amérique septentrionale 68°, Labrador 
58°, les îles Polaires, le Groenland, l'Islande etc. jusqu'au 60°). 

B. Les plus hautes régions des montagnes de l’Europe, de l’A- 
sie septentrionale, et probablement aussi de l'Amérique du 
nord. Également depuis la limite des neiges jusqu’à celle des ar- 
bres, savoir: le nord de la Scandinavie 1500-3,000 pieds(2), lesud 
de la Scandinavie 3,500-5,200. Les monts Karpathes 4,500-8,000. 
Les Alpes sur leur côté septentrional 5,500-8,200, sur le côté 
méridional 6,500-8,600. Les Pyrénées sur le côté septentrional 
6,500-7,800, surlecôté méridional6,900-8,600. L’Apennin 6,000- 
9,000. Le Caucase 5,500-10,000, l’Altaïi6,000-7,000. Les monta- 
gnes de la Grèce, le Balkan, la Sierra Nevada. 

Température moyenne. Région polaire: — 15° = + #R. 
Région alpine : — 5° — + 2», 

Caractère. Formes caractéristiques et dominantes : Ranun 
culus. Arabis. Draba. Arenaria. Dryas. Potentilla. Saxifraga. 
Rhododendron. Azalea. Gentiana. Pedicularis. Salix. Mousses 
et Lichens. — Pour les contrées polaires principalement: Coptis. 
Eutrerma. Parrya. Diapensia. Andromeda. Ledum.— Pourles con- 
trées alpines : Cherleria. Campanula. Phyteuma. Primula. 4retia. 
Soldanella. 


(x) Traduit du Linnæa ,t. vus, p. 625. 
(2) Ce pied est le pied français ou pied de Paris. 


118 SCHOUW. — Géographie des Plantes. 


La plupart des végétaux sont des plantes vivaces , basses, avec 
de très grandes fleurs douées de couleurs brillantes. Les arbres 
manquent. Les arbrisseaux et les arbustesles plus sbondans dans 
les régions polaires sont : 


Betula nana. Salix lanata, fusca, lapponum, reticulata , arctica , 
herbacea. Rubus Chamæmorus. Empetrum nigrum. Andromeda hyp- 
noides , tetragona. Arbutus alpina , Tiahre Azalea procumbens. 
Blododendron lapponicum. Mensziesia cærulea. 


Sur les montagnes : 


Juniperus nana. Alnus viridis. Salix reticulata, herbacea. Rhododen- 
dron ferrugineum, hirsutum, caucasicum. Vaccinium Myrtillus, ulioi- 
nosum. Azalea procumbens. NU alpina, Uva-ursi. Empetrum 
nigrum. 


Quelques plantes se rencontrent très près de la région des 
neiges ; Ce sont : 
Ranunculus glacialis. Saxifraga oppositifolia. Silene acaulis. 
Principalement dansles terres polaures: 


Agrostis algida. Ranunculus hyperboreus , nivalis. Saxifraga rivu- 
laris, cernua, nivalis. Papaver nudicaule. Draba alpina. Lychnis 
apetala. Diapensia lapponica. 

Dans la région des montagnes : 


Saxifraga muscoides ; bryoides. Cherleria sedoides. Aretia helvetica , 
alpina. Draba nivalis: Petrocallis pyrenaica. Arabis bellidifolia. 
Myosotis nana. Gentiana nivalis. Achillæa nana. Linaria alpina. 


Pas de culture. 


EL. Récion pes OMBELLIFÈRES ET DES CRUCIFÈRES. 
(Région du nord de l'Europe et du nord de l’Asie, = Région de Linné, ) 


L'Europe et le nord de l'Asie depuis la limite méridionale de 
la région précédente, jusqu'aux Pyrénées, aux Alpes, au Balkan, 
au Caucase, à l’Altaï, à la Daourie, et de plus ia région moyenne 
des montagnes du sud de l'Europe. 

Température moyenne: — 2 = + ir, 


Caractère. — Ombellifères, Crucifèrés. Comfères. Amentacées. 


SCHOUW. — Géographie des Plantes, 119 


Graminées. Cypéracées, Champignons. Chicoracées, Cynarocc. 
phales. Surtout en Asie : Halophytes (p. ex. Salsola, Salicornia:) 
Astragalus. | 

Des prairies riantes, des bois à feuillage caduc. Quelques 
bruyères. 

Arbres et arbrisseaux les plus abondans : 


Pinus sylvestris, Cembra, sibirica, Pinaster. Abies excelsa 
pectinata. Larix europea. Juniperus communis. Belula alba. Alnus 
glutinosa , incana. Fagus sylvatica. Quercus pedunculata, sessi- 
liflora. Curpinus Beiulus. Castanea vesca. Salix sp. pl. Populus T're- 
mula. Corylus Avellana. Ulmus| campestris. Erica vulgaris. Prunus 
spinosa. Sorbus aucuparia. Acer pseudo-platunus. A, plutanoides. 
A. campestre, T'ilia platyphylla, microphylla. 


Plantes cultivées :. 


Seigle (Secale cereale). Orge (Hordeum vulgare , hexastichion , 
distichon). Avoine (Avena sativa). Froment ( Zribicum vulcare ). 
Epeautre (Trisicum \Spella). Maïs (Zea Mais). Millet (Panicum 
miliaceum). Pomme-de-Terre ({Solanum tuberosum). Saxrasin (Poly- 
gonum Fagopyrum). | 

Pommier (Pyrus Malus). Poirier (P. communis). Coïgnassicr (P. 
Cydonia). Cerisier et Merisier (Cerasus vulgaris et avium). Prunier 
(Prunus domestica). Abricotier (4rmeniaca vulgaris). Pêcher (Per- 
sica vulyaris). Murier (Morus nigra). Noyer (Juglans regia). Vizve 
(Witis, vinifera). Groseiilers (Ribes rubrum , Grossularia , niorum). 
Frasier (Fragaria vesca). Melon ( Cucumis Melo). 

Choux, Choux-raves (Brassica oleracea , rapa). Radis (Raphanus sa- 
tivus). Moutarde (Sinapis alba et nigra). Pois (Pisum sativum). 
Haricot (Phaseolus vulgaris). Fève ( Faba vuloaris), Lentille {Ervum 
Lens). Epinard (Spinacia oleracea). Bette-rave (Beta vulgaris). 
Concombre (Cucumis sativus). Courge (Cucurbita Pepo).Carvi (Carum 
Carvi). Carotte (Daucus Carota). Houblon (Humulus Lupulus). Lin 
(Linum usitatissimum). Chanvre (Cannabis sativa). Navet ( Brassica 
Napus). Trèfle (Trifolium pratense et repens). Vesce ! Vicia sativa). 
Luzerne (Medicago sativa). Ivraie (Lolium perenne). 


IT. Récion pes LABIÉES ET DES CARIOPHYLLÉES 


(Région de la Méditerranée. — Région de De Candolle. ) 


Les pays qui entourent la mer Méditerranée, limités au nord 
par les Pyrénées, les Alpes, le Balkan , le Cauçase; au sud par 


120 SCHOUW. — Géographie des Plantes. 


l'Atlas et les déserts de l'Afrique septentrionale; à l’orient par le 
Taurus. 
Température moyenne : + 10° — + 18°. 


Caractère, — Labiées. Cariophyllées. Borraginées. Cistinées. 
Liliacées. La plupart des familles mentionnées dans le no 11, mais 
devenant généralement moins abondantes , surtout les Cypéra- 
cées. On y voit des représentans des familles tropicales : Palmiers. 
Térébinthacées. Laurinées. Les familles qui s'acroissent vers 
l'équateur, deviennent plus abondantes que dans le n° IT, telles 
sont : Légumineuses. Malvacées. Solanées. Euphorbiacées. Ur- 
ticées. 

Adonis. Nigella. Trifolium. Medicago. Genista. Cytisus. Sca- 
biosa. Anthemis. Achillæa. Verbascum. Narcissus. 

Plusieurs arbres et arbrisseaux toujours verts. Plus de végé- 


taux ligneux que dans le n° II. Les prairies moins riantes. Flore 
d'hiver. 


Arbres et arbrisseaux les plus abondans : 


Pinus Pinea, Pinaster, halepensis, Laricio. Cupressus sempervirens. 
Juniperus phœnicea , macrocarpa. Quercus Cerris, pedunculata , ses- 
siliflora, Ilex , Suber, Ægilops, conifera, infectoria. Castanea vesca. 
Plaïanus orientalis. Alnus cordifolia. Corylus Colurna. Ostrya vul- 
garis. Acer monspessulanum, neapolitanum. Püistacia Terebinthus, 
Lentiscus. Ceratonia Siliqua. Cercis Siliquastrum. Genista scoparia. 
Mespilus pyracantha. Prunus Laurocerasus. Tamarix gallica, afri- 
cana. Myrtus communis. Punica Granatum. Opuntia (Cactus) vulgaris. 
Viburnum Tinus. Arbutus Unedo. Erica arborea, scoparia. Rhododen- 
dron ponticum, maximum. Cistus sp. Phyllirea latifolia, augusti- 
folia. Ornus europæa, rotundifolia. Nerium Oleander. Rosmarinus 
officinalis. Ephedra distachia. Chamærops humilis. Ruscus aculeatus. 
Smilax aspera. Tamus communis. Agave americana. 


Plantes cultivées : les mêmes que dans le n° m1. Cependant, 
les suivantes sont rares ou ne se trouvent que sur les contrées 
montagneuses : 


Seigle (Secale cereale). Groseillers ( Ribes rubrum, Grossularia , 
nigrum ). Sarrasin (Polygonum Fagopyrum ). Houblon ( Humulus 
Lupulus). 


et l’on doit y ajouter les suivantes : 


scHouw, — Géographie des Plantes. 127 

Riz (Oryza sativa). Sorgho (Sorghum vulgare). Millet (Panicum 
italicum). 

Figuier (Ficus Carica). Amandier ( Amygdalus communis). Pis- 

tachier (Pistacia vera). Citronniers, Limoniers, Bigaradiers, Orangers, 

Citrus Limonum, medica, vulsaris, Aurantium). Figuier de Barbarie 


(Opuntia vulgaris). Pastèques (Cucurbita Citrullus). Olivier (Olea Eu- 
ropea ). 

Aubergines et Tomates (Solanum Melongena, Lycopersicum). Anis 
(Pimpinella Anisum). Coriandre (Coriandrum sativum). Coton annuel 
(Gossypium herbaceum). Murier blanc (Morus alba). Safran (Crocus sa- 
tivus). Sumac ( Rhus coriaria). 

Lupin (Lupinus albus). Sainfoin ( Onobrychis sativa). 


1'° Oss. Madere, les Acores et les Canaries doivent être réu- 

mies à cette région; cependant, leur flore se rapproche de celle 
de l'Afrique tropicale. Les formes caractéristiques sont : 

Sempervivum arboreum, carariense , tortuosum. Ilex Perado. Plo- 

cama pendula. Cacalia Kleinia. Sonchus fruticosus. Arbutus calli- 

carpa. Ardisia excelsa. Ceropegia aphylla. Echium giganteunr: et pl. 


Laurus fœtens. Euphorbia balsamifera , canariensis, Myrica Faya. 
Pinus canariensis. 


2° Oss. Les parties les plus élevées des montagnesappartiennent 
à Ja première région, et les parties moyennes à la deuxième ré- 
gion ( voir plus haut). 


IV. RÉGION DES ASTER ET DES SOLIDAGO. 


(Région septentrionale de l’Amérique du Nord. — Région de Michaux. } 


L'Amérique septentrionale, depuis la limite méridionale de 
la première région jusqu'au 36e, degré 

Température moyenne : — 10° — + 12. 

Caractère. —- Plus d'espèces de Couifères et d'Amentacées, que 
dans le n,11, mais peu d'Ombellifères, de Crucifères, de Chi- 
coracées, de Cynarocéphales. Hydrastis. Sanguinaria. Hudso- 
nia. Ptelea. Robinia.Gymnocladus. Purshia. Gillenia. Decodon. 
Oenothera. Clarckia. Ludwigia. Bartonia. Claytonia. Heuchera. 
Ttea. Hamamelis. Mitchella. Aster. Solidago. Liatris. Rud- 
beckia. Galardia. Vaccinium. Andromeda. Kalmia. Sabbatia. 


122 SCHOUW, — Géographie des Plantes. 


Houstonia. Hydrophyllum. Phlox. Monèréa Raderth}ou Dirca. 
Hamiltonia. Lewisia. Trillium. Medeola. 


Arbres et arbrisseaux les plus abondans: 


Pinus strobus , inops, resinosa , Banksiana, variabilis, ripida, se- 
rotina, pungens. Abies balsamea ÿ taxifolia, canadensis, nisra, rubra, 
alba. Larix pendula, microcarpa. T'huja occidentalis, sphæroidea. 
Juniperusvirginiana, Sabina. Taxus canadensis. Quercus 25 sp. Fagus 
sylvatica, ferruginea. Castanea americana, pumila. Ostrya virginica. 
Carpinus americana. Corylus americana, rostrata. Alnus glutinosa, 
crispa, serrulata. Betula nisra, papyracea. Salix 27 sp. Populus 
balsamifera, monilifera. Myrica cérifera et pl. Platanus ociden- 
talis. Liquidambar styraciflua. Juglans nigra, cinerea et pl. Ulmus 
americana et pl. Nyssa aquatica. Fraxinus alba, nigra et pl. Ornus 

: americana. Riibes floridum, aureum et pl, Vaccinium 20 sp. Andromeda 
18 sp. Kalmia latifolia, angustifolia , glauca. Azalea viscosa ; nitida, 
glauca, nudiflora, et pl. Rhododendron maximum. Cornus florida, 
alba, candenasis et pl. Hamamelis virginica. Spiræa salicifolia , 
chamædrifolia, opulifolia, hypericifolia et pl. Gillenia trifoliata. 
Craivwgus sp. Cerasus pumila, nigra et pl. Purshia tridentata. Rubu s 
20 sp. Pyrus sp. Robinia pseudacacia, hispida. Gymnocladus canaden- 
sis. Rhus typhina , glabra, venenata, Toxicodendron et pl. Ptelea tri- 
foliata. Ceanothus americana et pl. Rhamnus alnifolius et pl. Zlex 
opaca , et pl. Ævonymus americanus , atropurpureus. Slaphylea trifo- 
liata. Ampelopsis hederacea. Acer rubrum, dasycarpum, saccharinum, 
striatum. Negundo fraxinifolium. Zanthoxylum fraxineum, tricarpum. 
Tilia glabra, pubescens. Liriodendron tulipifera. 


Dans les portions septentrionales (jusqu’à 5o-b5e lat. sept.), 
point de culture; dans la partie méridionale, les mêmes plantes 
cultivées que dans le n° IT. La culture du Maïs plus abondante. 


V. Récion Des MAGNnozraA: 


(Région méridionale de l'Amérique du Nord. — Région de Pursh. ) 


L'Amérique du nord entre les 36-50, lat. sept. 
Température moyenne: + 12° + T0® 


Caractère. — Quelques rapprochemens avec la végétation des 
tropiques. Cannées (Canna. Thalia). Palmiers (Chamærops). 
Yucca. Cycadées (Zamia). Laurus. fpomæa. Bignonie. Ascle- 


scHouw. — Géographie des Plantes. 123 


pias. Cactées (Mammillaria, Opuntia). Rhexia. Passiflora. 
Cassia. Sapindus. 

Peu de Labiées, de Cariophyllées, d'Ombellifères, de Crucife- 
res, de Chicoracées, de Géraniées; peu d'espèces des genres 
Aster et Solidago. Arbres à feuilles larges luisantes et à grandes 
fleurs. 


Magnolia. Liriodendron. Illicium._Æsimina. Dionæa. Pavia. 
Amorpha. Gleditschia. Baptisia. Petalostemum. Calycanthus. 
Oenothera. Claytonia. Rudbeckia. Liatris. Sylphium. Kalmia. 
Houstonia. Frasera. Halesia. Dodecatheon. 


Arbres et arbrisseaux les plus abondans : 


Magnolia grandiflora , glauca, et pl. Jllicium floridanum et parvi- 
florum. Liriodendron tulipifera. Asimina sp. Paviu flava, macro- 
stachya, et pl. Æmorpha fruticosa , et pl. Gleditschia triacanthos , 
ct pl. Robinia viscosa. Cassia Tora, marilandica , et pl. Acacia glan- 
dulosa. Calycanthus floridus, etpl. Kalmia hirsuta , cuneata. Opuntia 
vulgaris ; fragilis, missouriensis. Halesia tetraptera, diptera. Laurus 
catesbeyana, caroliniensis, Benzoin , Sassafras, et pl. Juglans fraxi- 
nifolia. Carya aquatica, myristiciformis. Liquidambar styraciflua. 
Carpinus americana. Castanea americana, pumila. Platanus occi- 
dentalis. Quercus 25 sp. Schubertiu disticha. Pinus tœda, palustris. 
Zamia integrifolia. Yucca gloriosa, aleifolia, et pl. Chamærops 
Hystrix , Palmetto , serrulata. | 


Culture. A-peu-près les mêmes faits que dans la région n° III, 
à l'exception de l'olivier, La culture du riz plus étendue.—Dans 
les parties méridionales, quelques plantes des tropiques, sur- 
tout la Canne à sucre ( Saccharum officinarum). 


VI. RÉGION DES CAMELLIA ET DES CELASTRINÉES. 


(Région chinoise et japonaise, — Région de Kæmpfer. ) 


Le Japon et le nord de la Chine; 30-405 lat. sep. 

Température moyenne : + 10° — +- 16°. 

Caractère. — Magnolia. Nandina. Eurya.Camellia. Thea. Ce- 
lastrus. Ilex. Evonymus. Buralda. Hovenia. Kerria. Spiræa. 


-Gonocarpus. Lagerstremia. Aucuba. Bladhia. Doræna. Elæœag- 
‘nus. Polygonum. Pollia. 


124 SCHOUW, — Géographie des Plantes. 
Arbres et arbrisseaux les plus remarquables : 


Rhapis flabelliformis. Pinus sp. T'ayxus nucifera, verticillata. 
Cupressus japonica, pendula. Juniperus virginiana. Thuja orientalis , 
dolabrata. Quercus glabra, glauca. Alnus japonica. Juglans nigra. 
Broussonetia paprrifera. Daphre odora. Laurus glauca, lucida , 
umbellata , pedunculata. Olea fragans. Diospyros Kaki. Mespilus ja- 
Ponica. Acer japonicum, septemlobatum , palmatum, et pl. Camellia 
japonica et Sasangua. 


Plantes cultivées : 


Riz (Oryza sativa). Froment (Triticum vulgare). Orge (Hordeum vul- 
gare). Avoine ( 4yena sativa). Sorgho ( Sorghum vulgare). Coracaua, 
(E leusine coracana). Sarrazin (Polygonum Fagopyrum). Sagoutier (Cycas 
revoluta ). Chou Caraïbe, (Caladium esculentum). Patates ( Consoluulus 
edulis ). 

Pommiers, Poiriers (Pyrus malus , communis , baccata , spectabilis). 
Coignassier (Cydonia sulgaris). Prunier (Prunus domestica). Gerisier 
(Cerasus vulgaris). Abricotier (Ærmeniaca vulgaris). Pécher (Persica 
vulgaris). Nefflier du Japon (Mespilus japonica). Différentes sortes d’'O- 
rangers (Citrus japonica, Decumana, Aurantium, nobilis, margarita, 
et pl.) Melon (Cucumis Melo). 

The (Thea chinensis). 

Choux-raves (Brassica Rapa, orientalis). Radis (Raphanus sativus). 
sativus). Concombre (Cucumis sativus). Concombre. Courges. Pastèques 
(Cucurbita Pepo, Citrullus). Anis (Pimpinella Anisum). Anis étoile (J//:- 
cium anisatum). Pois velus (Soja hispida). Haricots (Phaseolus vul- 
garis, radiatus). Pois (Pisum sativum). Fêves (Faba vulgaris). Sola- 
num athiopicum. Sesame (Sesamum orientale ). Chanvre (Cannabis 
sativa). Murier à papier ( Broussonetia papyrifera). Goton annuel 
(Gossypium herbaceum). 


VII. RÉGION DES SCITAMINÉES. 


(Région indienne, — Région de Roxburgh. ) 


Les deux presqu'’iles de l’Inde jusqu'à une élévation de4-5000 
pieds Ceylan. 


= 


Température moyenne: + 15° = + 22° 

Caractère.— X.es familles tropicales paraissent ou deviennent 
plus nombreuses. Palmiers. Cycadées. Scitaminées. Aroïdées. 
Artocarpées. Urticées. Euphorbiacées. Laurinées. Convolvu- 


 ——————————————————_ 


scHouw. — Géographie des Plantes. 125 


lacées. Bignoniacées. Apocynées. Rubiacées. Légumineuses. Téré- 
binthacées. Méliacées. Guttifères. Sapindacées. Buttnériacées. 
Malvacées. 

Les familles non tropicales disparaissent ou se montrent plus 
rarement. Cypéracées. Conifères. Amentacées. Labiées. Boragi- 
nées. Synanthérées. Rosacées. Cariophyllées. Cistinées. Cruci- 

feres. Renonculacées. 


Les genres les plus caractéristiques sont : 


Uvaria.Grewia.Eriolæna.Garcinia. Buchanania. Crotalaria. 
Flemmingia.Butea. Carponopogon. Jambosa. Gratiola. Tectona. 
Holmskioldia. Ficus. Phytocrene. Calamus. 


Les arbres ne perdent pas leurs feuilles. Le nombre de végé- 
taux ligneux est plus grand qu'il n’est hors de tropiques. Des 
fleurs grandes et magnifiques ; beaucoup de plantes grimpantes 
et de plantes parasites. 


Plantes arborescentes les plus abondantes : 


Dillenia ornata, scabrella. Uvaria sp. Michelia pe et pl. 
Bombax insignis et pl. Sterculia sp. Astrapæa Wallichii. Elæocar- 
pus sp. Calophyllum sp. Garcinia sp. Sapindus sp. Swietenia febrifuga. 
Cissus sp. Aquilaria mallaccensis. Semecarpus Anacardium. Mela- 
norrhea usitata. Mimosa sp. Acacia sp. Amherstia nobilis. Pterocarpus 
sautalinus. Cassia fistula. Jambosa sp. Gardenia sp. Nauclea sp. 
Uncaria Gambir. Diospyros Ebenum et plur. Urceola elastica. Bignonia 
Sp. Avicennia tomentosa. Tectona grandis. Hamiltonia. Laurus Cassia, 
Cinnamomum, Malabatrum. Tetranthera sp. Myristica sp. Hernandia 
sonora. Ficus religiosa , indica, elastica, benjamina et alæ multæ. 
Cycas revoluta. Borassus. Cocos nucifera. Elate sylvestris. Metroxylon 
Sagus. Calamus Rotang, rudentum, Draco et pl. Areca Catechu. Ta- 
liera bengalensis. Dracæna draco. Pandanus odoratissimus. Flagel- 
laria indica. Bambusa arundinacea. 


Plantes cultivées : 


Riz (Oryza sativa). Panicum frumentaceum. Eleusine Coracana. 
Sorgho (Sorghum sp.) (Cycas circinalis). Igname (Dioscorea alata). 
Pistache de terre (rachis hypogæa),. 

Cocotier (Cocos nucifera). Tamarin (Tamarindus indica). Manguier 
(Mangifera indica). Mangostan (Garcinia Mangostana). Bananier 
(Musa paradisiaca , sapientum). 

Jambosa vulgaris, malaccensis. Goyavier (Psidium pomiferum ). 


«126 SCHOUW. — Géographie des Plantes. 


Plusieurs Orangers (Citrus Auürautium, Decumana et pl.) Pastèques 
(Cucurbita Citrullus). Canne à sucre (Succharum officinarum). 
_ Cafe (Coffea arabica). 

Girofle (Caryophyllus aromaticus). Poivriers (Piper longum, nigrum, 
Betel, Cubeba). Gingembre (Zingiber officinale). Cardamome (Æ4/pinia 
Cardamomum).Curcuma (Curcuma longa). 

Pois velus (Soja hispida). Haricots (Phaseolus sp.) Dolics (Doli- 
chos sp.) 


Coton annnel (Gossypium herbaceum). Indigo ( ndigoféra tinctoria, 
Anil). | 


VIIL RéGioN EMODIENNE. (1) 
(Région de Wallich. } 


Les parties élevées des Indes, ou les terrasses avancées des 
monts Himalaya, Kamoon, Nepal, Boutan, qui sont exposées 
au midi. 4000-10,000 |. 

Température moyenne : + 150= + 2° R. 


Caractère.—Les formes tropicalesdisparaissent ou s’abaissent. 
Palmiers. Cycadées. Scitaminées. Euphorbiacées. Solanées. Con- 
volvulacées. Apocynées. Térébinthacées. Légumineuses. Malva- 
_cées. Anonacées. 

Les formes extra-tropicales, notamment les formes européen- 

_nes paraissent ou deviennent plus abondantes que dansle ne VIT.. 
_ Ainsi: Cypéracées. Amentacées. Goniferes. Polygonées.( Rumex, 

“Polygonum , Rheum). Primulacées (Primula , Lysimachia). 

Tabiées. Ericinées (Rhododendrum, Andromeda). Chicoracées. 

Ombelliféres. Rosacées (Potentilla, Rubus, Rosa, Pyrus, Mes- 

pilus, Prunus). Acérinées. Cariophyllées (Siellaria, Cerastium, 

Arenaria). Crucifères. Renonculacées (_Zcomium, Ranunculus, 

T halicirum ). 

Les Fougères etles Orchidéessont très nombreuses. Aux formes 
caractéristiques appartiennent encore : Allium. Paris. Plan- 
tago. Veronica. Rhinanthus. Pedicularis. Didymocarpus. Gen- 


(x) Les formes caractéristiques n'étant pas encore assez connues, l’auteur a donné provisoi- | 
rementuu uom géographique à cette région. 


SOROUW. == Géographie des Plantes. 127 


tiana. Swertia. Campanula. Valeriana. Galium. Cornus. F’i- 
burnum. 


Les arbres et arbrisseanx les plus importans sont : 


Pinus excelsa. Abies Smithiana, Brunoniana. Cupressus torulosa. 
Podocarpus latifolia. Juniperus squamata , recurva. Quercus spicata 
et pl. Corylus ferox. Betula utilis , nitida, alnoides. Alnus nepalensis. 
Salix disperma , cuspidata , japonica. Daphne cannabina ; Gardneri, 
sericea, Bholua. Elaeagnus arborea , conferta, umbellata. Hippophae 

| salicifolia. Fraxinus floribunda. Ligustrum nepalense, bracteolatum. 
Xylosteum digustrinum. Caprifolium japonicum , macranthum, Cornus 
oblonga, capitata. Viburnum fœtidum et pl. Ændromeda formosa , 
ovalifolia et pl. Rhododendron arboreum et pl. Hedera Hainla et pl. 
Îlex dipyrena , odorata et pl. Ribes Takare. Rosa macrophylla et pl. 
Neillia t'yrsiflora. rubiflora et pl. Pyrus Pashia. Mespilus affinis, 
Cuila et pl. Prunus undulata, cerasoides. Rhus juglandifolium , fraxi- 
nifolium et pl. Rhamnus sp. Celasirus sp. Evonymus sp. Acer acumi- 
natum , oblongum. Dobinœa vulgaris. Berberis asiatica, Wallichiana, 
Miccia. 


Pa 


Végétaux cultivés : les grains et les fruits de l’Europe; dans 
les parties basses quelques végétaux des tropiques. — Riz de 
montagne. 


47° Ons. Les parties les plus élevées de l'Himalaya constituent 
peut-être une région particulière ou peut-être aussi une partie 
de la région Arctique alpine. Les formes alpines y sont domi- 
nantes, 


2° Ons, Les autres grandes montagnes et les plaines élevées 
dé l’Asie centrale, nous sont actuellement inconnues sous le 
rapport de leur végétation. 


.… 3° Oss. La Cochinchine et lesud de la Chine ,n’ont pas été suf- 

fisamment parcourus. Les formes de ces contrées constituent le 
passage de la Flore japonaise à la Flore des Indes; ces pays for- 
meront des provinces de ces deux régions, ou deviendront eux- 
mêmes chacun une région spéciale, 


128 ScHOUW. — Géographie des Plantes. 


IX. RÉGION POLYNÉSIENNE. 


( Région de Reinwardt. } 


Les îles situées entre les Indes et la Nouvelle-Hollande, jusqu. à 
une élévation au-dessus de la mer de 5ooo pieds. 


Température moyenne: + 15° — + 230 


Caractère.—Analogue à celui de la région indienne. La plus 
grande différence consiste en un plus grand nombre d'Orchi- 
dées (principalement des Orchidées parasites qui se montrent ici 
sous un grand nombre de formes particulières), de Fougères et 
de Figuiers.Un rapprochement très marqué des formes de la Nou- 
velle-Hollande : Melaleuca. Metrosideros. Proteacées (Heliophyl- 
lum. ) On doit également rapporter aux formes caractéristiques: 
Licualia. Lodoicea. Raflesia. Brugmansia. Stemonurus: An- 
tiaris. Myristica. Nomuphila. Hydrophytum. Philagonia. Esen- 
beckia. Echinocarpus. Æromadendron. 


Arbres et arbrisseaux les plus abondans. Il y a des forêts vier- 
ges formées principalement par des espèces de Ficus, des Lauri- 
nées , des Calamées , des Bignoniacées. 


Licualia speciosa. Lodoicea Sechellarum. Broussonetia papyrifera. 
Ariocarpus incisa. Antiaris toxicaria. Myristica sp. Ardisia sp. Tec- 
tona grandis. Strychnos Tieute. Diospyros sp. Barringtonia speciosa, 
excelsa Philagonia procera. Cissus sp. Calophrllum Inophyllum. 
Elæocarpus sp. Esenbeckia altissima. Echinocarpus Sigun. 


Végétaux cultivés. Les mêmes que dans la région des Indes; 
de plus : 


Arbre à pain (4riooarpus incisa ). Manioc (Janipha Maniot ). 
Inocarpus edulis. Muscadier (Myristica moschata). Campbrier (Laurus 
Camphora). Papayer (Carica Papaya). Coton en arbre (Gossypium 
arboreum , vitifolium). Murier à papier (Broussonetia papyrifera). 
Chanvre (Cannabis sativa). 


SCHOUW. — (Géographie des Plantes. 129 


X. RÉGION SUPÉRIEURE DE FAVA, 
(Région de Blume, ) 


Les régions les plus élevées (plus de 5000 pieds au-dessus du 
niveau de la mer) de Java et probablement aussi des autres îles 
dont le sol est élevé. 

Caractère.—Cette région ressemble extrêmement à la région 
Emodienne et constitue peut-être avec elle une région unique. 
Les formes extra-tropicales viennent remplacer les formes des 
tropiques. Des forêts de Chênes au lieu de forêts de Figuiers. 

Plantago. Lysimachia. Veronica. Gentiana. Swertia. Vacci- 
nium. Gaultheria. Vireya. Thibaudia. Bellis. Galium. Sa- 
prosma. 


Arbres caractéristiques : 


Podocärpus amara, imbricata, latifolia , bracteata. Agathis loran- 
thifolia. Quercus sp. 16. Myrica javanica. Castanea javanica , ar- 
gentea et pl. Lithocarpus javensis. Engelhardtia spicata, rigida. Vi- 
burnum sp.Sambucus javanica. Hæmospermum arboreum., Mespilus sp. 


# 


XI, RÉGION OCÉANIQUE. 


(Région de Chamisso, ) 


Les archipels de la mer du Sud, sous les tropiques. 
Température moyenne: + 18° — + 22°. 


Caractère.—Une flore pauvre et peu caractérisée; plus de rap- 
prochemens avec l’Asie qu'avec l'Amérique; quelques points de 
contact avec celle de la Nouvelle-Hollinde (Caszarina. Pro- 
téacées. Myoporum. Epacridées. Melaleuca. Des Acacia sans 
feuilles). Schiedea. Antholoma. A poretica. Crossostylis. Cassia. 
Timonius. Kadua. Cyathostegia. Arsophyllum. Melodinus. 
-Æscarina. 


Arbres et arbrisseaux les plus remarquables : 


Dracæna terminalis. Tacca pinnatifida. Pandanus odoratissimus: 


Cocos nucifera. Corypla uwmbraculifera, Cupressus columnaris, Cas 
EIT, Boran, — Mars, o 


130 scHoOUW. — Géographie des Plantes. 


suarina equisetifolia, nodiflora. Ficus sp. Artocarpus incisa. leu- 
rites triloba, Embothrium strobilinum. Scævola Kænigii. Paccinium 
cereum. Lobelia arborea et pl. Coffea Kaduana, Mariniana. Kadua 
Cookiana et pl. Rhizophora Mangle, zymnorhiza. Terminalia Catappa. 
Barringionia speciosa. Melaleuca virgata et pl. Osteomeles anthylli- 
difolia. Cassia Sophera. Mimosa Mangium. Adenanthera scandens. 
Blackburnia pinnata. Calophyllum inophyllum. Clusia sessilis et pe- 
dicellata. Sapindus Saponaria. Dodonæa spathulata, viscosa. Aporetica 
pinnata, ternata. Grewia Malacocca. Sterculia Balangas, fœtida. Com- 
mersonia echinata. Téetracera Euryandra 


Végétaux cultivés: 


L’Arbre à pan (ÆAriocarpus incisa). Le Taro (Caladium esculenitum 
sagittifolium). L’4rum macrorhizum. Le Tacca pinnatifida. Le Con- 
volvulus chrysorhisus. L’Igname (Dioscorea alata). Le Cocotier (Cocos 
nucifera). Le Bananier ( Musa paradisiaca). L'Inocarpus edulis. Le 
Sterculia Balanghas. Des espèces de Figuiers (Ficus aspera, grana- 
tum), d'Orangers (Citrus decumana). Le Spondias dulcis. Le Mimu- 
sops dissecta. Le Terminalia glabra. Le Craiœva religiosa. L’Eugenia 
malaccensis. Le Dracæna terminalis. L’Ava (Piper methysticum). Le 
Chou palmiste ( 4reca oleracea). Le Mûrier à papier ( Broussonetia 
papyrifera). 


XII. RÉGION DES ARBRES A BAUME. 


(Région de l’Arabie. — Région de Forskal. ) 


La partie montagneuse du sud-ouest de la presqu'ile de lA- 
rabie. 


Caractère. — Des formes tropicales , le plus généralement 
indiennes. Genres caractéristiques : Sérærzia. Mærua. Senra. 
Oncoba. Caucanthus. Geruma. Balsamadendron. Cadia. Ory- 
gia. Simbuleta. Quelques points de contact avec la flore du sud 
de l'Afrique (Stapelia. Hæmanthus). 


Arbres et arbrisseaux les plus abondans : 


Pandanus odoratissimus. Ficus Sycomorus , salicifolia , populifolia ; 
Forskalii, palmata, serrata, Sur, Toka. Avicennia tomentosa. Cy- 
nanchum arboreum. ÆCoffez arabica. Balsamodendron gileadense , 
Opobalsamum , Kataf, Kafal. Celastrus edulis, parviflora. Slerculia 
platanifolia, Grewia populifolia, Mæœrua uniflora, racemosa. 


scHouw. = Géographie des Plantes. 131 
Végétaux cultivés : 


Sorgho (Sorghum sp.) Orge (Æordeum hexastichon). Maïs (Zea Mais). 
Colocase (Ærum Colocasia). Daitier ( Phœnix dactylifera). Bananier 
(Musa paradisiaca). Cocouer (Cocos nucifera). Tamarin (T'amarintus 
indica). Figuier (Ficus Carica). Papayer (Carica Papaya). Pêcher 
(Persica vulgaris). Abricotier (Ærmeniaca vulgaris). Prunier (Prunus 
domestica). Pommier (Pyrus Malus). Coïgnassier (Cydonia vulgaris). 
Vigne (Vüitis vinifera). Café (Coffea arabica). Canne à sucre (Saccha- 
rum offlcinarum). Gingembre (Zingiber officinale). 

Radis (Raphanus sativus). Epinard (Spinacia oleracea ). Courge 
(Cwcurbita Pepo). Dolic (Dolichos sp.) 

Coton en arbre (Gossypium arboreum). Indigo ({ndigofera tincioria). 


Observation. — La Flore de la Perse n'est pas assez connue. 
| 


XIII. RÉGION DES DÉSERTS. 
(Région de Dglile. ) 


Lenord del’Afrique ausud de l'Atlas et de la mer Méditerranée 
entre le 15 — 30° de latitude ; la partieseptentrionale de l'Arabie. 


Température moyenne: + 18°— + 24°. 


Caractère. — Une flore extrêmement pauvre. Point de familles 
ou de genres caractéristiques, mais les espèces suivantes : 


Pennisetum dichotomum. Phæœnix dactylifera. Cucifera Thebaica. 
Euphorbia mauritanica. Aerua tomentosa. Acacia nilotica, arabica, 
gummifera, Senegal. Cassia obovata, singueana. Alhagi maurorum. 
Mimosa Habbas. Zizyphus Palma christ. Zysophyilum simplex, 
album. Fagonia arabica, Oudneyi. 


Il n’y a de culture que dans les oasis. Là ce sont principa- 
lement : 


Le Daîtier (Phænix dactylifera). Le Sorgho (Sorghum vulgare). Le 


Froment (Zriticum vulgare). T'Orge (Hordeum vulgare). Quelques 
fruits du sud de l'Europe et des Indes. 


132 Scnouw. — Géographie des Plantes. 


XIV. RÉGION DE L’AFRIQUE TROPICALE. 


; (Région d’Adanson.) 


L'Afrique depuis le 15°lat. sept., jusqu’au tropique du capri- 
corne, en exceptant l’'Abyssinieet les pays élevés vers le centre. 
(L'intérieur de l'Afrique et la côte Orientale sont tres impar- 
faitement connus.) 

Température moyenne : + 18— + 24° R. 

Caractère. — La flore n’est riche ni en espèces, ni en formes 
particulières. Les Légumineuses, les Rubiacées, les Cypéracées 
trés abondantes ; peu de Palmiers, de Fougères, de Scitaminées, 
de Pipéracées, de Passiflorées. 

Adansonia. Melhania. Christiania. Pentadesma. Napoleona. 
Parkia. Hoslundia. Thonningia. 


Arbres et arbrisseaux les plus remarquables . 


Anona senegalensis et pl Cadabà farinosa. Cratæva Adansonii. 
Capparis edulis. Pentadesma butyracea. Bombax pentandrum , gui- 
neense. Adansonia digitata. Sterculia acuminata. Grewia carpini- 
Jfolia. Acacia sp. Cassia occidentalis. Pierocarpus esculentus. Parkia 
africana. Chrysobalanus Icaco. Conocarpus pubescens. Rhizophora sp. 
Psychotria sp. Bignonia tulipifera. Avicennia africana. Euphorbia 
sp- frutescentes. Ficus sp. Elais guineensis. Raphia vinifera. Phœ- 
nix spinosa. Pandanus Candelabrum. 

Végétaux cultivés : 

Maïs (Zea Mais). Riz (Oryza sativa), Sorgho (Sorghum vulgare, sac- 
charatum). Gussub (Paricum sp.) Igname. (Dioscorea alata, sativa),. 
Mauioc {(Jatropha Manihoë). Caladium esculentum. Bananier (Musa 
sapientum). Mauguier (Wangifera indica). Papayer (Carica Papaya). 
Avanas ( Bromelia Ananas). Elais guineensis. Anacardium occiden- 
tale. Ficus sp. Tamarin (T'amarindus indica). Citrus sp. Café (Coffèa 
arabica). Canne à sucre (Saccharum officinarum, punctatum). Gim- 
gembre (Zingiber officinale). Cardamome (Æmomum Cardamomum). 
Graine de paradis (momum Granum paradisi). Espèces de Haricots 
ct de Dolics (Phaseolus vulgaris et pl. Dolichos oleraceus ). Pistache 
de terre (Ærachis hypogæa). S'olanum edule et pl. Coton {Gossypium sp.) 
Tabac (Wicotiana sp.) 


Observation. -— Ta Flore de VAbyssinie est inconnue, 
k 


0 


scHOUW, — Geographie des Plantes. 133 


XV. Récrow pres CACTUS ET DES PIPÉRACGÉES. 


(Région de Jacquin. ) 


Mexico et l'Amérique du sud, jusqu’à la rivière des Amazones 
et jusqu'à une hauteur de 5,000 pieds au-dessus du niveau de 
la mer; o — 30 lat. sept. 


Température moyenne : + 16° — + 23. 


Caractère. — Familles caractéristiques : Broméliacées. Pipé- 
racées. Passiflorées. Cactées. Beaucoup de familles tropicales. 
Enphorbiacées. Convolvulacées. Apocynées. Rubiacées. 

Familles tropicales qui se trouvent ici, en moins grande 
abondance que dans d’autres pays situés sous les tropiques : 
Fougères. Scitaminées. Orchidées. Myrtacées. Légumineuses. 
Térébinthacées. Aurantiacées. Tiliacées. Malvacées. 

Des familles extra-tropicales apparaissent, ou deviennent plus 
abondantes : Labiées. Ericinées. Campanulacées. Composées, 
Ombellifères. Crassulacées. Rosacées. Caryophyllées. Crucifères. 
Renonculacées. 


Genres caractéristiques : Phytelephas. Kunthia. Galacto- 
dendron. Podopterus. Salpianthus. Russelia. Lagascea. Gro- 
novia. Inga. Thouinia. Lacepedea. Theobroma. Guazuma. 


Végétaux ligneux, les plus abondans : 


Cyathea speciosas villosa. Meniscium arborescens. Agave americana. 
Yucca acaulis. Cocos nucifera, butyracea. Mauritia flexuosa. Mar- 
tinezia caryotifolia. Oreodoxa montana. Kunthia montana. Chamærops 
Mocini. Corypha Miraguama, Pumos, tectorum et pl. Liquidambar 
styraciflua. Cecropia peltata, Galactodendron utile. Rhopala Loovaia. 
Ayvicennia tomentosa. Ehretia ternifolia. Cordia dentata. Cereus sp. 
Metocactus sp. Opuntia sp. Pereskia et Mamillaria sp. Lecythis el- 
liptica et pl. Bertholletia excelsa. Melastoma sp. arborescentes Bauhinia 
splendens, suaveolens et pl. Hærmatoxylon campechianum. Cœsalpinia 
cassioudes et pl Acacia cornigera, fœtida/et pl. Hymenæa Courbaril 
et pl. Znga insignis, Humboldtiana et pl. Mimosa sp. Swielenta 
Malhagoni. Bonplandia trifoliata. 


Végétaux cultivés : 


134 SCHOUW. — Géographie des Plantes. 

Maïs (Zea Mais). Sorgho (Sorgkum vulsare). Manioc (Janipha Ma- 
nihot).Igname (Dioscorea alata). Patate (Convolyulus Batatas). 

Bavanier (Musa paradisiaca). Manguier (Mangifera indica). 
Coxossol (4nona muricata, squamosa). Goyavier (Psidium pomiferum 
et pyrifernm). Cocotier (Cocos nucifera). Papayer (Carica Papaya). 
Avocatier (Persea gratissima). Ananas (Bromelia Ananas). Noix d’A- 
cajou (Ænacardium occidentale). Tamarin (Tamarindus indica). Diffe- 
rens Citronniers ou Orangers (Citrus sp.) Passiflore (Passiflora qua- 
drangularis). Vigne ( Vitis vinifera). Raquette ( Opuntia vuloaris ). 
Jambosa vuloaris. Cacaotier (T'keobroma Cacao). Vanille (Vanilla aro- 
maica). Cafleyer (Cofféa arabica). Canne à sucre (Saccharum officina- 
irum, violaceum). Lycopersicum Humboldtii. Piment ligneux et annuel 
(Capsicum frutescens, annuum). Cajanus flavus. Pistache de terre 
(rachis hkypogaea). Raquette à Cochenille (Opuntia coccinellifera). 
Tabac (Wicotiana sp.) Coton (Gossypium barbadense et pl.) 


XVI. RÉGION ÉLEVÉE DU MEXIQUE. 


(Région de Bonpland. ) 


Le Mexique à une hauteur de 5,000 pieds, et plus. 
Température moyenne : + 1h°— + 21°. 


Caractère.— Les formes tropicales, telles que : Fougères arbo- 
rescentes , Palmiers, Pipéracées, Euphorbiacées, Mélastomées, 
Passiflorées, s’éteignent ou diminuent. 

Les formes extra-tropicales paraissent ou deviennent plus 
abondantes : Amentacées (Salix. Quercus). Conifères (Pinus. 
Cupressus). Labiées (Salvia. Stachys. Marrubium). Pedicularis. 
Æuchusa. Myosotis. Polemonium. Kricinées (7/accinium. Ar- 
dutus. Arctostaphylos). Les Sÿnanthérées s'accroissent consi- 
dérablement. Faleriana. Galium. Cornus. Caprifolium. Om- 
bellifètes. Rosacées ( (_4mygdalus. Mespilus. Rosa. Potentilla). 
Caryophyllées (4renaria). Crucifères (Draba). Renonculacées 
(Anemone. Ranunculus). 

Genres caractéristiques : Mirabilis. Maurandia.. Leuco- 
phyllum. Hoitzia. Georgina. Zinnia. Schkuhria. Ximenesia. 
Lopezia. Wauquelinia. Choisya. Cheirostemon. 


Arbres et arbrisseaux les plus abondans : 
Pinus occidentalis, ébies hirtella. Cupressus thurifera, sabinoides. 


: SCHOUW. — Géographie des Plantes. 139 


Taxodium distichum. Quercus sp. 16. Salix Bonplandiana, para- 
doxa et pl. Ærbutus mollis , petioluris et pl. Arctostaphylos polifolia, 
pungens et pl. Vaccinium geminiflorum , stamineum, confertum. 
Rosa Montezumæ. Mespilus pubescens. Amygdalus microphylla. 
Cheirostemon platanoides. 


Végétaux cultivés. Le Mais, les grains et les fruits de l’Europe. 


Observation.— Dans les régions les plus'élevées des contrées 
montagneuses, la flore prend un caractere alpin. On y voit : 


Cyperus toluccensis. Clielone gentianoides. Cnicus nivalis. Ageratum 
arbutifolium. Senecio procumbens. Potentilla ranunculoides. Lupi- 
nus elesans, montanus. Arenaria bryoides. 


XVII. Récion pes CincHonA. 
(Région de Humboldt. ) 


Les Andes, entre le 20° latitude méridion. et le 5° lat. sept. 
à une hauteur de 5,000 — 9,000 pieds. 


Température moyenne : + 12° — + 16°. 


Caractère. — Les formes extratropicales apparaissent ou de- 
viennent plus abondantes : Graminées. Amentacées (Quercus. 
Salix). Labiées (Salvia. Stachys. Scutellaria). _Æuchusa. Myo- 
sotis. Swertia. Ericinées. Synantherées (très nombreuses). Ca- 
prifoliacées (Z/iburnum. Sambucus). Ombellifères ( Ferula. Li- 
gusticum). Rosacées. Crucifères. Renonculacées. Au contraire, 
quelques formes tropicales s’éteignent ou deviennent plus rares; 
cependant des espèces isolées de Palmiers , de Pipéracées, de 
Cactées, de Passiflores et de Melastomées s'élèvent encore à une 
hauteur notable. 


Lilæa. Cervantesia. Oreocallis. Lachnostoma. Gay lussaccia. 
Sievia. Flaveria. Tagetes. Espeletia. Cinchona. Guilleminea. 
Loasa. Kageneckia. Negretia. Æmicia. Perrottetia. Dulongia. 
Laplacea. Freziera. Æbatia. Monnina. 


Végétaux ligneux les plus abondans : 


Oreodoxa frigida, Ceroxyloñ andicola. Podocarpus taxifolia, Salix 


236 SCHOUW. — Géographie des Plantes. 


Humboldtiana. Quercus Humboldtiana , almaguerensis ; tolimensis. 
Ficus velutina. Rhophala cordifolia. Oreocailis grandiflora. Persea 
lœvigata, Mutisii, sericea. Ocotea mollis, sericea. Vaccinium 
caracasanum. Andromeda bracamorensis. Befaria glauca, ledifolia. 
Cinchona Condaminea , cordifolia, oblongifolia, lancifolia et pl. Wein- 
mannia elliptica, Balbisiana et pl. Osteomeles glabrata. Rubus flori- 
bundus. [lex bumelioides , myricoides. Clusia elliptica. 


Végétaux cultivés. — Les plantes cultivées entre les tropiques, 
mentionnées au n°. xv, disparaissent presque entièrement 
Cependant le Maïs et le Café sont encore cultivés dans cette 
région ; on y cultive également les grains et les fruits d'Europe, 
les Pommes-de-terre et le Chenopodium Quinoa. 


XVIII. RÉCION DES ESCALLONIA ET DES CALCEOLARIA. 


(Région de Ruiz et Pavon. ) 


Les Andes entre le 20° latitude méridionäle et le b° lat, sept., 
à 9,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. 


Température moyenne : + 12° —+ 1°. 


Caractère. — Les formes tropicales ont presque entièrement 
disparu; cependant, on trouve encore les genres Tillandsia, 
Oncidium, Peperomia, Rhexia, Passiflora. Au contraire, les 
formes qui caractérisent les températures froides et les zones 
polaires deviennent abondantes. 

Tichens.Mousses. Carex. Luzula. Ælnus. Rumex. Plantago. 
Gentiana. Swertia. accinium. Campanula. Cacalia. Senecio. 
Ombellifères. Faleriana. Saxifraga. Ribes. Rubus. _4lchemilla. 
Cariophyllées (Sagina. Arenaria. Cerastium. Stellaria). Cru- 
cifères (Draba. Arabis),. 


Familles les plus abondantes : Synanthérées. Graminées. Eri- 
cinées. Pas de grands arbres. 

Genres caractéristiques : Deyeuxia. Tisridia. Gardoquia. 
Calceolaria. Thibaudia. Lysipoma. Barnadesia. Homanthis. 
Chuquiruga. Culcitium. Wernera. Dumerilia. Escallonia. 
Pectophytum. Klaprothia. Poly lepis. 


SCHOUW. — Géographie des Plantes. r37 


Arbrisseaux les plus remarquables : 


Alnus ferruginea, acuminata. Vaccinium acuminatum , empetri- 
folium, floribundum et pl. Thibaudia rupestris , floribunda, lon- 
gifolia, strobilifera. Befaria grandiflora et coarctata. Ribes frigidum. 
Escallonia myrtilloides, tortuosa , T'ubar, berberidifolia. Ribes fri- 
gidum. Îlex scopulorum. Drymis Granatensis. 


XIX. Récron DEs INDES OCCIDENTALES. 


(Région de Swartz.) 


Les îles des Indes occidentales. 
Température moyenne : + 12° = + 21°, 


Caractère. — La flore de cet Archipel se rapproche de celle 
du continent, mais s’en distingue principalement (comme celle 
de la Polynésie de celle des Indes), par la grande quantité de 
Fougères et d'Orchidées. Outre -ces familles, les genres sui- 
vans appartiennent aux formes caractéristiques : T'hrinax. 
Epistylium. Alchornea. Tanaicium. Tetranthus. Catesbæa. 
Belonia. Portlandia. Picramnia. Legnotis. Lithophila. Valen- 
Hma. Hypelate. 


Parmi les végétaux ligneux les plus remarquables, on doit citer 
les suivans : 


Cocos nucifera. Pinus occidentalis. Laurus sp. Melastoma sp. 
Myrtus sp. Sterculia sp. Uvaria sp. 


“ 


La culture est la même que celle de la région n° xv. 


XX. RÉGION DEs PALMIERS ET DES MELASTONÉES. 


(Région de Martius. } 


Le Brésil ou PAmérique du sud à l'Orient des Andes, entre 
l'équateur et le tropique du capricorne. 

Température moyenne : + 12° — + 23°, 

Caractère.—C'est probablement la partie du globe ou la végé- 
tation se montre avec le plus d’abondance et de variété. Riche 


138 SCHOUW. — Géographie des Plantes. 


en genres et en espèces; grande dimension des individus ; 
forêts vierges impénétrables. Grand nombre de plantes grim- 
pantes et parasites. Comme caractéristiques , nous nommerons 
les familles suivantes, quoiqu’elles ne lui soient point parti- 
culières : Palmiers. Hoœmodoracées. Gesneriées. Mélastomées. 
Sapindacées. La famille des Vochisiées lui est propre. Quant aux 
genres particuliers, ils sont trop nombreux pour pouvoir être 
cités ici. Parmi les plus nombreux en espèces se trouvent: 7el- 
losia. Barbacenia. Manihot. Franciscea. Ditassa. Lychno- 
phora. Diplusodon. Kielmeyera. Sauvagesia. Lavradia. 

Genres et espèces caractéristiques suivant différentes cultures 
de végétation. 


Dans les forêts vierges : 


Differens genres de Palmiers. 7'4oa. Ficus. Cecropia. Arda. Rhopala. 
Myristica. Bignonia. Theophrasta. Stiftia. Oxyanthus. Coutarea. 
Psychotria. Bertiera. Feuillea. Carica. Myrtus. Gustavia. Lecythis. 
Bertholletia. Melastoma. Hymenaea. Dimorpha. Trattinickia. Pi- 
locarpus. Trichilia. Cedrela. Cupania. Banisteria. Hippocratea. 
Caryocar. Marcgravia. Clusia. Calophyllum. Sloanea. Gothea. Lebre- 
tonia. Abroma. Carolinea. Bixa. Uvaria. 


Dans les bois de Catingas (Les arbres perdent leurs feuilles à 
l’époque des sécheresses) : 


Jatropha sp. Acacia sp. Mimosa sp. Cæœsalpinia pubescens et pl. 
Spondias tuberosa. Thryallis brasiliensis. Chorisia ventricosa. Bom- 
bax sp. Eriodendron sp. Pourretia ventricosa. Capparis lineata et pl. 
Anona obtusifolia et pl. 


Dans les Campos ( Contrées ouvertes, privées d'arbres) : 


Paniceæ. Amaryllis. Alstræmeria. Vellosia. Barbacenia. Burman- 
nia. Stelis. Cnemidostachys. Rhopala. Laurus. Ocotea. Gomphrena. 
Lantäna. Echites. Hancornia speciosa. Gesneria. Lychnophora. Bac- 
charis. Vernonia. Mikania. Stevia. Melastoma. Rhexia. Terminalia 
fagifolia. Gaudichaudia. Sauvagesia. Lavradia. P lectranthera. — Sur 
les côtes de la mer: Cocos schizophylla. Diplothemium maritimum. 
Eriocauton sp. Xyris sp. Ayicennia tomentosa. Rhizophora Mangle. 
Conocarpus erectus. Laguncularia racemosa. Bucida buceras. 


Culture à-peu-près la même que dans la région, ne xv. En 
outre le Thé. (Thea Chinensis.) 


scaouw. — Géographie des Planies. 139 


XXI. RÉGION DES SYNANTHÉRÉES LIGNEUSES. 
(Région de Saint-Hilaire. ) 


L'Amérique du sud à l'Orient des Andes, depuis le tro pique 
du capricorne jusqu'au 40° latitude méridionale. 

Température moyenne : + 12 = + 19°. 

Caractère. — Les formes tropicales diminuent ou disparaissent 
et des formes extratropicales, surtout des formes européennes 
paraissent à leur place. Renonculacées. Crucifères. Hélianthèmes, 
Cariophyllées. Lathyrus. Galium. Teucrium. Plantago. Carex. 
Quelques-unes de l’Afrique méridionale : Polygala. Oxalis. 
Gnaphalium. Plus de la moitié des genres se trouvent égale- 
ment en Europe et dans cette contrée. Beaucoup de Synanthérées, 
dont plusieurs sont ligneuses: Larrea. Hortia. Diposis. Boopis. 
ÆAcicarpha. Cortesia. Peturia. Jaborosa. Tricycla. Caperonia. 
Bipinnula. 

Cette région est principalement formée par des plaines unies 
(Pampas) dans lesquelles abondent des Graminées et des Char- 
dons. 

Culture. La plupart des plantes de l’Europe. Le Froment et 
la Vigne. La culture du Pêcher est très répandue. 


Obsersation.— La flore du Chili n’est pas assez connue, et les 
connaissances manquent sur les lieux élevés ; probablement il y 
aura là plusieurs régions à distinguer ; les contrées les plus 
élevées appartiennent peut-être à la région, n° xvunr. 


XXII. RÉGION ANTARCTIQUE. 
(Région de d’Urville. ) 


La partie occidentale et méridionale de Patagonie , la Terre 
de Feu et les îles Falkland. 


Température moyenne: + 4 = + 7°. 


Caractère. — Une grande analogie avec la flore du nord de 


140 SCHOUW. — Geographie des Plantes. 


l'Europe (Région n°x1). Les formes tropicales ont complètement 
disparu. Familles les plus abondantes: Synanthérées. Graminées. 
Cypéracées. Mousses. Lichens. On y trouve aussi en grande 
abondance : Renonculacées. Crucifères. Cariophyllées. Rosa- 
cées. Ombellifères. Les deux tiers des genres se trouvent éga- 
lement en Europe. De faibles points de contact avec le sud de 
l'Afrique : Gladiolus. Witsenia. Galaxia. Crassula ; et avec la 
Nouvelle-Hollande : Embothrium. Ourisia. Sty lideæ- Mniarum. 
Genres caractéristiques : Gaimardia. _Æstelia. Callixene. 
Philesia. Drapetes. Bœa. Calceolaria. Pernettia. Oligosporus. 
Nassaysia. Bolax. Æzorella. Donatia. Acaena. Hamadry as. 


Végétaux ligneux les plus abondans: 


Fagus antarctica. Salix magellanica. Embothrium coccineum. Per 
nettiæ empetrifolia, mucronata. Andromeda myrsinites. Baccharis 
tridentata. Chiliotrichum amelloides. Ribes magellanicum. Escallonia 
serrata. Fuchsia coccinea. Myrtus nummularia. Berberis ilicifolia , 
inermis, microphvlla, empetrifolia. Drymis Winteri. 


Point de culture. 


XXIITI. REGION DES STAPELIA ET DES MESEMPRRYANTHEMUM. 
(Région de Thunberg. ) 


Le sud de l’Afrique depuis le tropique jusqu'au 25° de lati- 
tude australe. 


Caractére.— Une flore riche en formes, mais peu riante; point 
de forêts grandes et sombres , et peu de plantes grimpantes, etc. 
Beaucoup de plantes grasses. 


Familles caractéristiques : Restiacées. Tridées. Protéacées. 
Éricinées. Ficoidées. Bruniacées. Diosmées. Géraniées. Oxali- 
dées. Polygalées. — Genres : Restio. Txia. Gladiolus. Moraea. 
WW atsonia. Haemanthus. Strumaria. Agapanthus. Eucomis. 
Massonia. Strelitzia. _Æphyteia. Passerina. Gnidia. Protea. 
Leucadendron. Leucospermum. Serruria et plusieurs genres de 
Protéacées. Stilbe. Selago. Stapelia. Erica. Gnaphalium. Et- 


scHoUW. — Géograpiue des Plantes. 141 


chrysum. Stobaea. Preronia. Osteospermum. Tarchonantus. 


Relhania. Gorteria. _AÆrctotis. Othonna. Stæbe. Oedera. An- 


thospermum. Mesembryanthemum. F’ahlia. Liparia. Borbonia. 
Lebeckia. Raffnia. Aspalathus. Stavia. Brunia. Phylica. 
Diosma. Pelargonium. Oxalis. Sparmannmia. Muraltia. Poly ga- 


la. Penaca. 


Formes les plus abondantes : 


Sur les côtes sablonneuses : 
Stapelia. Tridces. Mesembryanthemum. Restio. Diosma. 


Sur les montagnes : 


Erica. Crassula, etc. 


Sur les plaines sèches et élevées : 
Acacia capensis, Giraffæ, viridiramis. Euphorbia mauritanica; 
tenax. Poa spinosa. Mesembryanihemum sp. Aloe. Iridées, mais point 

de Proicacées. Ærica. Diosmées. Restio. 


Autres espèces remarquables : 


Hæœmanthus coccineus. Amaryllis toxicaria. T'estudinaria montana 
et Ælephantopus. Podocarpus elongatus. Salix guriepina. Protea mel- 
lifera, grandiflora. Leucadendron arsenteum. Laurus bullata. Ly- 
cium tetrandrum. Olea similis. T'archonanthus camphoratus. Stoebe 
Rhinocerotis. Crassula coccinea. Portulacaria afra. Mesembryanthe- 
mum edule, turbiniforme. Metrosideros augustifolia. Acacia ele- 
phantina. Zizyphus Lbubalina. Calodendron capense. 


Végétaux cultivés : 


Les céréales, les fruits et les légumes d'Europe; en outre, le Sorgho 
des Caffres (Sorghum Caffrorum). La Patate (Convolvulus Batatas). 
Le Bananier (Musa paradisiaca). Le Tamarin (T'amarindus indica). 
Le Goyavier (Psidium pomiferum). Le Citrus Decumana. 


XXIV. Récronw DES EUCALYPTUS ET DES EPACRIDÉES 


(Région de R. Brown.) î 


La Nonvelle-Hollande au-d.là des tropiques, et la terre de 
Van-Diemen. 


142 SCHOUW. — Géographie des Plantes. 


Température moyenne : + 9° — + 18°. 


Caractère. — Une des flores les plus riches et les plus remar- 
quables, quoique la végétation n’y soit pas d’une abondance 
remarquable. Les familles et les genres caractéristiques sont : 
Xerotes. Xanthorraea. Pterostyles. Casuarinées. Leptomeria. 
Pimelea. Proteacées (Banksia. Hakea. Persoonia. Grevillea. 
Petrophila. Isopogon. Dryandra). Myoporinmées. Westringia. 
Logania. Mitrasacme. Epacridées ( Epacris. Lencopogon. Sty- 
phelia). Stackhousia. Scævola. Goodenoviées. Stylidées. 
Eucalyptus. Melalcuca. Leptospermum. Acacias sans feuilles. 
Platylobium. Bossiaea. Diosmées (Boronia. Zieria). Pittos- 
porées. Tremandrées. Pleurandra. Hibbertia. 


Arbres et abrisseaux les plus abondans. Les trois quarts des 
bois sont formés par des espèces d’Eucalyptus, dont le nombre 
s'élève à plus de cent. Viennent ensuite les Protéacées, les 
Epacridées, les Diosmées'; les Casuarinées; des bois et des buis- 
sons d’Æcacias sans feuilles. — On trouve des arbres à feuillage 
aciculaires : Araucaria excelsa. Podocarpus spinulosus. 


Végétaux cultivés, dans les colonies européennes. Les fruits 
et les légumes de l’Europe. 


Observation.—La partie de la Nouvelle-Hollande quiestsituée 
sous les tropiques, n’a pas été assez parcourue : la flore n’en est 
pas aussi particulière , peut-être n'est-ce qu’une province de la 
région polynésique, n° 1x. 


XXV. Réciow DE LA NOUVELLE-ZÉELANDE. 


( Région de Forster. ) 


Les deux îles de la Nouvelle-Zéelande. 

Climat tempéré. 

Caractére. — Les formes tropicales disparaissent ou se mon- 
trent rarement. La moitié des genres appartient à l'Europe. 

Des points de contact avec la flore de la Nouvelle-Hollande: 
Pimelia. Myoporum. Épacris. Styphelia. Cassinia. Melaleuca ; 


MIRBEL. — Sur la nature des couches corticales. 143 


Avec celle de l'Afrique méridionale : Restio. Gnaphalium. 
Xeranthemum. Tetragonia. Mesembryanthemum. Oxalis ; 

Avec la région antarctique : Mniarum. Fuchsia. Acænu. 
Drymis. Beaucoup de Fougères. Phormium. Pennantia. Knig- 
thia. Forstera. Shavia. Griselinia. Melicope. Dicera. Plagian- 
thus. Melicytus. 


Espèces caractéristiques : 


Cyathea medullaris. Gleichenia furcata. Dracæna indivisa , aus- 
tralis. Phormium tenax. Areca sapida. Knigthia excelsa. Avicennia 
resinifera. Audromeda rupestris. ÆEpacris juniperina et pl Wein- 
mannia racemosa. Téetragonia expansa. Fuchsia excorticata. Melaleuca 
sp. Dicera dentata. serrata. 


Végétaux cultivés : 


Caladium esculentum. Convolyulus chrysorhizus. Lin de la Nou- 
velle-Zelande ({Phormium tenax ). Mürier à papier (Broussonetia 
papyrifera). 


Remarques sur la nature et l’origine des couches coriicales 
et du liber des arbres dicotylédonés, par M. ve Mirser; 


(Lues à l’Académie des Sciences le 2 mars 1835). 


J'établis ici deux propositions que je crois nouvelles : 

1° Les végétaux ligneux à deux cotylédons n’ont pas tous des 
couches corticales, comme on pourrait le croire d'après ce qui 
a été écrit par la plupart des phytologistes; mais ceux des vé- 
gétaux ligneux dicotylédonés qui n’ont point de couches corti- 
cales ont en compensation des fflets corticaux qui remplacent 
ces couches et remplissent les mêmes fonctions ; 

2° Les couches corticales et les filets corticaux sont formés 
essentiellement de tubes latexifères ou vaisseaux du latex , 
comme s'exprime M. Schultz. Mais les latexifères des couches 


144  MirRBer. = Sur la nature des couches corticales. 


corticales et ceux des filets corticaux ont une organisation très 
différente. 

Voilà deux propositions bien contraires aux idées recues. En 
général, on admet sans restriction que l'appareil organique, 
connu sous le nom de couches corticales, est toujours une 
réunion de couches superposées, et il ne vient à l'esprit de 
personne que cet appareil soit formé principalement de latexi- 
fères. Mais à mon sens, ce que l’on affirme, et même ce que 
l'on ne dit pas, est une double preuve que l’on n’a encore 
examiné que superficiellement la structure organique dont il 
s’agit; c’est ce que je vais démontrer. 

Je prends pour premier exemple une branche d'orme de 
quatre ans dont j'ai publié autrefois une description anato- 
mique. Elle offre quatre couches corticales. Chaque couche, 
séparée de la couche voisine par une lame de tissu utriculaire, 
est elle-même formée de plusieurs feuillets également séparés 
par une lame de tissu utriculaire. Des faisceaux de longs tubes 
clos, à parois très épaisses, réunis par des anastomoses, consti- 
tuent les différens feuillets, lesquels ont des mailles à la manière 
d'un réseau et se lient entre eux par de nombreuses ramifica- 
tions. Les mailles de tous les feuillets communiquent ensemble ; 
elles sont d'autant plus larges qu’elles sont plus extérieures ; 
elles donnent passage aux irradiations utriculaires venant du 
bois et allant se perdre dans le tissu de l'enveloppe herbacée 
qui revêt la branche. Une organisation analogue se retrouve 
dans le tilleul, le hêtre et beaucoup d’autres arbres de nos 
contrées. | 

Assurément la description que je viens de donner ne contra- 
rie en quoi que ce soit le sentiment des phytologistes modernes, 
et la qualification de couches corticales est pleinement justifiée 
par les faits. Mais je n'ai pas tout dit : il y a une autre question 
en litige. Ces longs tubes dont les faisceaux, réunis de distance 
en distance, font les réseaux des couches corticales, que peu- 
vent-ils être? Je n’y saurais voir que des latexifères; ils en ont 
la structure, ils en occupent la place; comment douter qu'ils 
en remplissent les fonctions? Ce sont évidemment les mêmes 
organes que M. Schultz a si bien observés dans beaucoup de 


MIRBEL, — Sur la nature des couches corticales. 145 


végétaux dicotylédonés. Je m'étonne que cet excellent observa- 
teur n'ait pas aperçu que les couches corticales et l'appareil des 
latexiferes étaient une seule et même chose, ou que s’il l'a aper- 
çu, il ait jugé que cela ne valait pas la peine d’être dit. C’est au 
contraire une considération des plus importantes, car elle fait 
connaître la véritable destination des couches corticales, et en 
même temps du liber, puisque le liber ne se compose que des 
couches corticales les plus intérieures. 

Je passe à d’autres exemples. Je vais faire voir que les couches 
corticales sont remplacées par des filets corticaux qui ont encore 
pour parties composantes des tubes du latex. Cette structure est 
générale dans la famille des Apocynées : on la retrouve dans des 
Rhus, dans des Convolvulus, le Marronnier d'Inde (Æsculus ITip- 
pocastanum), beaucoup de Légumineuses, etc. Les tubes du latex 
ne sont point ici, comme dans l’'Orme, le Tilleul, Le Hêtre, etc., 
liés ensemble à la façon des fils d’un réseau ; ils ne sont point 
ramifiés. Ce sont de longs tubes tout d’une venue, qui s’'amincis- 
sent vers les extrémités et finissent en cœcum. On les trouve 
souvent rapprochés côte à côte en faisceaux, et même quelque- 
fois ils forment dans leur ensemble une zone continue autour 
du corps ligneux; mais n’ayant aucune adhérence entre eux, 
ils se séparent en petits groupes quand le bois devient plus 
volumineux. 

J'ai dit tout-à-l’heure que les latexifères de l'Orme avaient une 
paroi très épaisse ; il en est de même des latexifères dont je 
parle en ce moment. Je les ai étudiés avec l'attention la plus 
soutenue. Leur paroi consiste en plusieurs membranes appli- 
quées les unes sur les autres, de sorte que ces tubes, avec un 
diamètre d’une grandeur notable, ont ordinairement un calibre 
trés petit. Rigoureusement parlant, chacun d’eux est formé par 
l'emboitement de deux, trois ou quatre tubes. Au moyen de la 
macération dans l’eau, je suis parvenu à dépouiller ur latexi- 
fère du Convokulus nervosus de son tube le plus extérieur. 

Les latexifères d'un Laurier-rose (Verium Oleander), observés 


| avec une puissance amplifiante de 5oo fois le diamètre, m'ont 


offert des stries supepheelles lonsiydinales et transversales,'que 


| j'étais tenté de comparer à celles que j'ai observées dans la fibre 
IL. Boran, — Mars, TO 


146  mirper. — Sur la nature des couches corlicales. 


musculaire, où elles sont produites, si je ne me trompe, par une 
infinité de petits points saillans rangés en lignes parallèles. 
À travers la double ou triple parot de tubes de ce même Laurier- 
rose, j'ai aperçu très nettement l'étroit canal que remplit le 
latex et les corpuscules qui nagent dans ce fluide. Enfin, j'ai 
remarqué que ces tubes avaient parfois de faibles renflemens 
annuaires placés de distance en distance comme les nœuds 
d'une paille de blé; peut-être ces renflemens sont-ils le dernier 
indice de l’origine utriculaire des latexifères ; peut-être aussi ne 
sont-ils que l'effet de la pression intermédiaire des utricules qui 
les environnaient. Une très jeune branche de Marronnier d'Inde, 
coupée én travers, laisse voir sur la branche les extrémités am- 
putées des latexifères de l'écorce. Ces tubes forment des fais- 
ceaux rangés sur une seule ligne, autour du corps ligneux. 
On pourrait croire au premier coup-d'œil que les faisceaux 
sont liés entre eux comme dans l'Orme; mais un examen appro- 
fondi prouve qu'il n'en est rien. Chaque faisceau est absolument 
séparé des autres, et les tubes qui le composent se touchent 
sans qu'il y ait réunion ni communication réciproque ; aussi, Je 
le répète, quand le corps ligneux prend de laccroissement, les 
faisceaux se subdivisent, chaque groupe s’'isole, etil n’y a pas 
la moindre apparence de l'existence d’un réseau. 
On conçoit la possibilité de cette sorte de circulation que 
M. Schultz a nommée cyclose , dans les latexifères qui compo- 
sent les couches corticales, puisqu'ils sont ramifiés et se joignent 
par des anastomoses. Mais on ne conçoit pas que ce mouvement 
puisse avoir lieu dans les latexiféres qui composent les filets 
corticaux, puisqu'ils sont parfaitement clos, indivisés et sans 
communication entre eux. | 
Les couches corticales se renouvellent chaque année, de 
même que les couches hgneuses ; mais quelquefois , si je ne me 
trompe , les filets corticaux ne se rencontreraient que dans les 


tiges et les branches jeunes; el ce serait par cette raison que | 
dans les tiges et les branches vieilles on ne retrouve pas le suc 
laiteux qui s'est montré aux premiers temps de leur formation. | 


Quand les tubes corticaux sont très jeunes, l'emboîtement 


n'existe pas encore. Chaque tube est simple; son calibre est. 


murBeLr. — Sur la naiure des couches corticales. 147 


rempli d'une matière liquide, transparente ; sa paroi est extré- 
mement mince, mais elle ne tarde pas à s'épaissir. Peu après, 
la matière, qui est assurément du cambium, se condense, 
éprouve un retrait du centre du tube vers sa circonférence, et 
se métamorphose en membrane, de sorte qu’un nouveau calibre 
s'ouvre plus étroit que le premier. Alors il y a deux tubes au 
lieu d'un; et comme la matière liquide se renouvelle, bientôt 
un troisième tube se forme, et peut-être un quatrième; on di= 
rait des tubes jetés en moule les uns dans les autres. 

Pour assister à ces créations, il faut s'y prendre de bonne 
heure, avoir l'œil au guet et s’armer de patience. J’ai pu les ob- 
server avec suite dans le Laurier-rose. Des coupes de l’écorce et 
du bois du Convolvulus nervosus mw’ont offert aussi des tubes 
inserits les uns dans les autres, qui, en plusieurs endroits, ne 
se touchaient pas; il était donc impossible de nier que ces tubes 
fussent distincts. Les utricules ligneuses de ce même Convolvulus 
se doublent, se triplent, se quadruplent par des formations in- 
térieures qui se déposent successivement. Tout cela ressemble 
à ce qui se passe dans la formation du pollen. Le rapproche- 
ment est trop instructif pour que je le signale sans le justifier. 
Je prends pour exemple le Potiron (Cucurbita Pepo). Voici la 
succession des faits : 

s° Une utricule faisant partie de l’anthère, est partagée inté- 
rieurement en quatre loges, lesquelles sont remplies d’une ma- 
tière liquide. La portion de la matière qui avoisine la paroi de 
Futricule, prend dans chaque loge plus de consistance, et finit 
par devenir une utricule bien distincte ; 

2° Le résidu liquide qui remplit l’'utricule nouvellement for- 
mée s'épaissit à son tour au voisinage de la paroi, et devient 
aussi une utricule; 

3° La matière liquide n'étant pas épuisée par la production 
des deux utricules , parce que cette matière se régénère inces- 
samment et qu'elle abonde en raison de l'amplitude croissante 
cle la cavité qui la renferme, il se forme une troisième utricule 
recouverte par les deux autres. 

Là s'arrètent les formations, quoiqu'il y ait encore de la ma- 
tière liquide dans la troisième utricule. Cette matière liquide, 


10. 


1/8 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


jointe à des granules qui y nagent, et les trois utricules supers 
posées , elles constituent le grain de pollen. Mais ce n’est pas de 
ce grain considéré dans son ensemble que je veux parler; ilne 
s’agit ici que de constater l’origine des trois utricules qui en- 
trent dans sa composition. Cette origine n’a rien qui s'écarte de 
la loi commune. La matière liquide s’épaississant et devenant 
une utricule, se régénérant et donnant naissance à une se- 
conde utricule, puis à une troisième utricule , qu'est-ce autre 
chose que du cambium? Les phénomènes s’accomplissent pré- 
cisément comme dans une utricule ligneuse du Convolvulus 
nervosus où dans un tube du Marronnier d'Inde et du Laurier- 
rose. Ce sont tous ensemble des actes uniformes de la NUTRITION 
dont la FÉconparion elle-même n’est qu'un mode particulier. 


SUR LA STRUCTURE ef les formes des grains de Pollen (1), 


Per le docteur Huco Mouz, 


Professeur à Berne, 


CHAPITRE LI. 


COUP-D OEIL HISTORIQUE SUR LES RECHERCHES ANATOMIQUES 
CONCERNANT LES GRAINS DE POLLEN. 


Malpighi avance que les grains de Polien ont des formes dif- 
i © 

férentes dans les différentes plantes, que ceux du Lis sont 
ovales et pourvus d'un sillon longitudinal. 

Grew distingue les grains de Pollen lisses et ceux qui sont 

- - LL L Li - 
épineux ; parmi les premiers, il en figure de ronds, d'aplatis, 

(x) Extrait de l'ouvrage allemand publié à Berne en 1854, in-4°, 130 pages et 6 plan- 
ches. — Getextrait, dont nous sommes redevables à l'amitié de M. Lerer , présente d’une 
manière très abrégée la partie historique du travail de M. Moh]l, mais donne une analyse 
détaiilée des recherches qui sont propres à l’auteur sur la structure du pollen et sur ses diverses 


formes, 


x. MOuL. — Sur le Pollen. 149 


de cylindriques et de cubiques. Il pense que ces grains sont, 
comme les autres parties des plantes, composés de parenchyme 
et de fibres ligneuses. 

Geoffroy (Acad. des Sciences, 1711) observa que la forme du 
Pollen est constante pour chaque espèce, et seulement s’altère 
un peu par le dessèchement; que de plus, les grains de Pollen, 
dans la plupart des plantes, sont ovales et pourvus d'un ou 
plusieurs sillons longitudinaux. 

Needham (Philos. transact. 1743; Nouvelles observations mi- 
croscopiques, Paris, 1750) découvrit le changement remare 
quable que subissent les grains de Pollen par le contact de l’eau. 

Badcock ( Philos. transact. 1746 ) observa que les grains de 
pollen, avant de crever dans l’eau, excrètent une matière plus 
transparente et beaucoup plus ténue que celle qui se montre au 
moment de l'explosion; que les choses se passent de même 
quand on emploie de l'huile; et que les grains de Pollen, mis 
dans l’esprit-de-vin , prennent un mouvement très vif. 

C'est en 1761 que parurent ‘es premières recherches de Kæl- 
reuter (Vorlaufige Nachricht von einigen dus Geschlecht der 
Pflanzen betreffenden Versuchen und Beobuchtungen). y con- 
sidère le grain de Pollen comme formé d’une écorce ou enve- 
loppe extérieure plus épaisse, élastique, d’une membrane in- 
terne, mince, et d'un noyau celluleux. Il dit que les plantes 
qui ont entre elles de l’affinité ont ordinairement un Pollen 
semblable , mais que cette ressemblance des Pollens a lieu aussi 
entre des plantes très éloignées. 

Gleichen (Das Neueste aus dem Pflanzenreiche. 1764 ; publé- 
une seconde fois, sans aucun changement, sous ce titre : Mi- 
croscopische Untersuchungen und Beobachtungen der geheimen 
Zeugunstheile der Pflanzen in der Blüthen etc. 1790) attaqua 
Koœælreuter sur presque tous les points. — 11 nia l'existence de 
la membrane interne. — 11 vit, après l'explosion du Pollen dans 
Veau, les granules polliniques se mouvoir comme des corps 
animés ; il compare ces granules aux animalcules spermatiques ; 
il croit qu’ils pénètrent jusqu’à l'ovaire, dans lequel l'un d'eux 
s'introduit pour devenir l'embryon. 

Kolreuter (Dritte Fortsetzung der vorlaufigen Nachricht etc. 


‘150 u. MOHL. — Sur le Pollen. 


1766) persista dans ses premières assertions qu'il défendit par 
de nouvelles observations. 11 donne og une preuve de 
Texistence de la membrane interne, l'émission de bouchons 
membraneux qu'il a observés dans plusieurs Pollens en les met- 
tant dans l’eau. 


En 1978, parut une dissertation de Ch. Fr. Ludwig (De pul- 
vere antherarum. Lips. 1778), qui présente une histoire détaillée 
des travaux faits jusqu'alors sur le Pollen. 


Hedwig (Sammilung seiner Abhandlungen und Beobachtungen, 
th. 11, p. 109) fit aussi des recherches sur l'organisation du 
Pollen; il regarde le contenu du grain comme formé par une 
matière mucilagineuse, et non par un üssu cellulaire. 


En 1806 ( Nova acta acad. Sc. Petropolitan., t. xv) et 1874 
( Mémoires de l’Acad. Impér. des Sc. de St.-Pétersb., t. 111), pa- 
rurent de nouveaux travaux de Koœælreuter sur l’organisation et 
les formes extérieures du Pollen. 


Viennent ensuite les observations de Link ( Grundlehren der 
Anat. und. Physiol. der Gewächse) ; deL. Ch.Treviranus (Beiträge 
zur Pjlanzenphysiologie, 1811); de Curt Sprengel qui, en 1812, 
dans son ouvrage sur la structure et la nature des plantes, an- 
nonça le premier Fexistence de trois plis sur les grains de 
Pollen de quelques dicotylédones ; de Mirbel , dans ses Élémens 
de botanique (t. 1, p. 245); de Bob. Brown A son Mémoire 
sur les ERA (Trans. of the Linn.  . Li 


En 1820, M. Rob. Brown établit dans sa description du Raf- 
Jlesia (Trans. of the Linn. Soc., t. xin ) importante proposition 
que les grains de Pollen ne se développent pas dans la cavité de 
l'anthère , mais dans des cellules ; tandis que Turpin soutenait, 
dans la même année (Essai d’une iconographie végétale), une 
Opinion tout opposée. 

En 1824, M. Amici publia(Annales des Sciences Naturelles, 
mai 1824) son importante observation sur le Pollen du Porw- 
laca oleracea. | 

Le premier travail étendu qui ait été fait sur le Pollen depuis 
Koœlreuter est celui de MGuillemin (Recherches microscopiques 
sur le pollen), qui parut en 1825 (Mém. de la Soc. d'Hist. Nat, 


x. MOHL...— Sur le Pollen. LôE 


de Paris, t. 1). L'auteur n'admet dans le grain de Pollen qu'une 
seule membrane. | 

M. Raspail, dans un travail lu en 1826 à la Société d'Histoire: 
Naturelle de Paris ( et publié dans les Mémoires de cette société, 
t. 1.) expose la structure et le développement du Pollen d'une 
manière conforme à la théorie générale qu'il établit sur la ma- 
mère dont se développe le tissu végétal. Il considère les mou- 
vemens des granules polliniques comme dus à des causes exté- 
rieures. 

M. Adolphe Brongniart présenta en 1826 à l'Académie des 
Sciences de Paris, et publia l'année suivante ( dans les Annales 
des Sciences Naturelles) son Mémoire sur la génération. et le 
développement de l'embryon dans les végétaux phanérogames, 
dans lequel on trouve un grand travail sur le développement 
ét l'organisation du Pollen. il arrive sur le mode de développe- 
ment au même résultat que M. Rob. Brown, admet l'existence 
de deux membranes, et considère les mouvemens des granules, 
qu'ilcompare auxanimalcules spermatiques, comme indépendans 
des, causes extérieures. 

En 1828, parurent deux nouveaux Mémoires; l’un de M. Ras- 
pail (Mém. de la Soc. d’Hist. Nat. de Paris, t. iv), lu en mars 
de cette année à l’Académie des Sciences de Paris; l’autre, de 
M. Ad. Brongniart (Annales des Sciences Naturelles, décem- 
bre 1828), (nanmonstle : juin suivant à la même société ; et dans 
lesquels ces deux observateurs apportèrent de nouveaux faits à 
l'appui de leurs opinions réciproques, touchant les granules pol- 
liniques. 

Dans son écrit intitulé : Z brief account of microscopical ob- 
servalions on the particles contained in the pollen of plants 
(July 30, 1828), M. Rob. Brown rapporte ses observations sur 
les granules polliniques et leur mouvement. | 

Dans la même année 1828, M. Meyen ( Anatomisch-physiol, 
Uniersuch. über den Inhalt der Pflanzenzellen. 1828. Réimprimé 
dans sa Phytotomie) publia quelques observations sur le mou- 
vement des granules; il nie l'existence d’une membrane interne 
et croit que la fovilla, au moment de sa sortie, se durcit à sa 
surface et forme ainsi un canal. 


152 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


En 1830, M. Amici annonça (Annales des Sciences Naturelles) 
qu'il avait vu les appendices polliniques se prolonger jusqu’à 
l'ovule; ce que M. Brongniart (dans une note jointe à l'écrit de 
M. Amici) dit n'avoir jamais observé. 

La même année parut l'ouvrage de M. Purkinje : De cellulis 
antherarum fibrosis, nec non de granorum pollinarium formis 
commentatio phytotomica. Vratislaviæ, 1830. 

Deux familles, dont le Pollen extraordinaire avait été jusqu'ici 
peu étudié, les Orchidées et les Asclépiadées sont devenues 
dans ces derniers temps l’objet d'importantes recherches pour 
MM. Lindley (The genera and species of orchideous plants, 
1830), Ad. Brongniart ( Annales des Sciences Naturelles , 1831), 
Ehrenberg ( Über das Pollen des Asclepiadeen , 1831) et Rob. 
Brown ( Observations on the organs and mode of fecundation in 
Orchidecæ and Asclepiadeæ. Lond. 1831;puis,avec des additions, 
dans le tom. xvi1 des Trans. Linn. 1833; on trouve un nouveau 
supplément à ce travail dans The London and Edinburgh phi- 
losophical magazine and journal of science, july 1833). 

En 1832, M. Fritzsche ( Beiträge zur Kenntniss des Pollen , 
1 tes Heft.) a publié un nouveau travail sur les grains de Pollen, 
et Treviranus { Zeitschrist für Physiologie von Tiedemann und 
Treviranus , t. 1v, Heft. 2, 1832) des recherches qui s'accordent 
peu avec les autres observations faites nouvellement. 


CHAPITRE II. 


DE LA STRUCTURE DES GRAINS DE POLLEN EN GÉNÉRAL, 


Chaque grain de Poilen consiste en une cellule sphérique ou 
ellipsoide, qui est formée d’une membrane transparente comme 
l’eau, et contient la fovilla. Cette cellule est dans la grande ma- 
jorité des cas entourée d’une seconde membrane, externe, qui est 
l'organe sécréteur d’un liquide huileux distinct de la fovilla. 
Celle-ci elle-même consiste en un liquide mucilagineux dans le- 
quel nagent beaucoup de granules et de gouttelettes d'huile. 


x. Mont. — Sur le Pollen. 153 


1. De la membrane externe des grains de Pollen. 


La membrane externe est toujours plus ferme que l’interne; 
en raison de sa plus grande dureté, c’est elle qui, dans la 
règle, donne au grain sa forme; c’est le liquide sécrété par elie 
qui détermine la couleur (quand ce n’est pas le blanc) ainsi que 
la viscosité du même grain. 

Cette membrane externe varie beaucoup selon les plantes, 
tant sous le rapport de sa configuration extérieure, que sous 
celui de sa structure intime. 

En nous arrêtant d'abord sur cette dernière considération, 
nous trouvons que la membrane externe de certains Pollens 
est visiblement composée de petites cellules, tandis que nous 
observons chez d’autres une série de passages de cette structure 
celluleuse jusqu’à une membrane qui paraît uniforme. 

Membrane externe celluleuse. — Ce cas, sans être rare, n'a 
lieu que dans le plus petit nombre des plantes. Il se rencontre 
aussi bien parmi les Monocotylédones que parmi les Dicotylé- 
dones. Ce n’est point un caractère de famille; au contraire, 
cette structure s’observe dans des genres ou des espèces d’un 
genre, tandis que des plantes voisines en présentent une autre. 
— Les cellules sont plus ou moins régulièrement 5-6-ou 7-an- 
gulaires, comme celles de l’épiderme. Leur volume est ordinai- 
rement très peu considérable en comparaison de celui des 
autres cellules végétales ; pourtant ces cellules polliniques se re- 
connaissent clairement pour telles dans beaucoup d'espèces. — 
Dans beaucoup d’autres plantes, au contraire, il faut pour re- 
connaître la structure celluleuse le secours d’un microscope tres 
bon et de forts grossissemens, sans quoi la membrane parait 
simplement composée de grains. Ces cellules arrivent à de si 
faibles dimensions, que leur diamètre, dans beaucoup de cas, 
par exemple dans le Statice latifolia, atteint à peine 357 à +7 
de ligne de Paris. — Dans beaucoup de Pollens ellipsoïdes, les 
cellules de la membrane externe ne sont pas de même grandeur 
partout, mais elles sont bien marquées au milieu du grain, 


154 H. MOHL. — Sur le Pollen, 


tandis que vers les extrémités elles deviennent de plus en plus 
petites , et finissent par n'être plus visibles, par exemple dans 
l'Hemerocallis fulva, VAmarytllis miniata. — Les parois des 
cellules sont unies et ténues; toutefois les cellules de la mem- 
brane externe du Cobæa scandens offrent à cet égard une ex- 
ception remarquable: leurs parois latérales ont des parties plus 
‘paisses qui présentent l'aspect de fibres perpendiculaires à la 
surface du grain, et produisent la même apparence qui se re- 
marque dans les cellules des antheres des Aroïdées. — Ce 
sont ces parois latérales que quelques observateurs, comme 
KoϾlreuter et Hedwig, prirent pour des vaisseaux formant un 
réseau dans la membrane du pollen. C’est une erreur semblable 
à celle qui a eu lieu relativement à l’épiderme des feuilles.—Dans 
ces cellules de la membrane externe se trouve un liquide trans- 
parent, oléagineux, qui n'est querarement incolore,et se montre 
rdinairement coloré en jaune ou en rouge. C’est à cette huile 
seule que le Pollen doit sa couleur, commeon peuts'en convaincre 
en l’extrayant au moyen d’une huile grasse ou essentielle. Jamais 
il n'existe dans les cellules de la membrane externe de forma- 
tions granuleuses. — Dans tous les cas où la membrane externe 
est celluleuse , j'ai trouvé la surface du grain lisse et dépourvue 
d'épines, Ge résultat est à la vérité tout-à-fait opposé à ce qu’an- 
nonce M. Brongniart, qui croit avoir trouvé dans le milien de 
chaque cellule un conduit excréteur sous forme d'un poil eu 
d’une épine, par exemple dans le Mirabilis Jalapa, lIpomæa 
DUTPUTEX ; mais mes observations m'ont appris que toutes ces 
espèces de Pollen décrites par M. Brongniart comme celluleuses 
et épineuses n’ont point du tout leur membrane celluleuse, et 
que lhuile qui se trouve dans les cellules ne s'écoule pas par des 
ouvertures visibles, mais transsude à travers les parois. 
Membrane externe granuleuse.— Dans beaucoup d’autres 
cas, les cellules de la membrane externe se rapetissent à tel 
point , que l’on ne sait plus s’il faut encore leur donner le nom 
de cellules, ou si la membrane est seulement pourvue de grains 
plus gros. — Dans ces cas, on peut bien encore admettre que 
Faspect granuleux de la membrane provient en effet de ce qu’elle 
est composée de cellules extrémement petites, quoique les 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 155 


moyens optiques ne nous permettent pas de reconnaitre visi- 
blement ces grains pour des cellules. Ge qui appuie cette idée, 
c'est d’une part que, dans ces cas, la membrane externe res- 
remble encore à un parenchyme extrêmement fin; d'autre part, 
que dans quelques Pollens, par exemple dans celui du Pitcairnia 
latifolia, on trouve de véritables passages de l’une de ces for- 
mations à l’autre, puisque dans le milieu du grain la membrane 
est visiblement celluleuse, et qu'aux extrémités elle est granu- 
leuse; enfin il arrive souvent que d’autres espèces des mêmes 
genres offrent des cellules bien prononcées (Statice, Iberis, Iris). 

Une question difficile à résoudre, c’est de savoir si lon peut 
encore admettre l'existence de très petites cellules, quand la 
membrane externe ne parait plus formée de gros grains, mais 
présente une surface unie avec de très petits points, cas plus 
fréquent sans comparaison que celui d’une formation vraiment 
celluleuse de la membrane externe. La solution de cette ques- 
ton est liée à l’éclaircissement de quelques points de l'anatomie 
végétale encore fort obscurs, et qui n'ont pas assez fixé 
l'attention , je veux dire à la connaissance exacte de la structure 
de ces Cryptogames chez lesquelles, dans la masse gélatineuse 
qui les forme, commencent à paraître quelques rudimens de 
cellules, sous forme de petits grains, par exemple des U/va, Pal- 
mella, Hydrurus, Batrachospermum, Myurus, etc.; puis ensuite 
à la recherche de la manière dont les cellules sont liées entre 
elles dans les plantes plus développées. 

Un examen détaillé de ces points nous menerait trop loin; 
bornons-nous donc à dire que la matière gélatineuse qui forme 
la plus grande partie de la masse de ces Crÿptogames correspond 
à un élément réduit presque à rien dans les plantes plus élevées, 
qui se trouve entre les cellules et produit leur union réciproque, 
mais dont l'examen anatomique n’est possible que dans un petit 
nombre de plantes vasculaires; et que les petits grains épars 
doivent être considérés comme les analogues et les premiers 
rudimens des cellules. — Telle est aussi, selon moi, la consti- 
tution organique de la membrane externe ponctuée; elle est 
donc formée de deux élémens: 1° de petits grains de nature 
£elluleuse ; 2° d’une masse uniforme, de nature gélatineuse, qui 


256 I. MOHL. — Sur le Pollen. 


unit ces grains en une membrane. — Non-seulement cette ma 
nière de voir est appuyée par la ressemblance qu'offre cette 
membrane granuleuse avec la substance des plantes dont j'ai 
parlé, mais de plus il y a des observations directes qui sont 
en sa faveur. — Une circonstance qui parle pour l’analogie des 
grains avec les cellules, c'est que, dans les grains de pollen à 
membrane externe granuleuse, aussi bien que dans ceux qui 
sont pourvus d'une membrane distinctement celluleuse, la sub- 
stance huileuse, colorée, est formée etconservée dans cette mem- 
brane externe (ilsera question plus bas des raisons qui empêchent 
d'admettre l’opinion de M. Rob. Brown, que l'huile visqueuse 
du pollen des Protéacées est sécrétée par les papilles); ce qui 
Æst favorable encore à cette manière de voir, c'est la série de 
modifications par lesquelles on passe insensiblement des cellules 
manifestes, anguleuses, jusqu'à ces grains, par exemple, dans 
le Picairnia latifolia. — Maintenant voici des faits propres à 
faire admettre que la membrane externe n’est pas seulement 
formée de semblables grains, mais ‘qu'il s y trouve en outre une 
substance demi membraneuse, demi gélatineuse. Il y a des cas 
où ces grains , lorsque le Pollen prend de l’extension par l'im- 
mersion dans l'eau, ne se touchent point Pun l’autre, mais, au 
lieu d’être pressés l’un contre l’autre comme dans le plus grand 
mombre des Pollens, paraissent épars sur une membrane 
mince et uniforme, par exemple, dans le P/umbago cærulea , 
le Jatropha urens , etc. Il arrive aussi quelquefois qu’en faisant 
æouler doucement le grain de Pollen dans une goutte d'eau, 
entre deux petites plaques de verre, on dépouille quelques par- 
ties de la membrane externe des grains qu’elle présentait, et 
qu'il ne reste plus qu’une membrane uniforme et incolore. De 
plus, comme nous l’exposerons plus loin, la membrane ex- 
terne de Îa plupart des Pollens offre des plissemens réguliers 
qui s’effacent par l'extension du grain dans l’eau. Sur la partie 
qui dans le Pollen sec est cachée par le pli, les grains man- 
uent entièrement, ou bien forment des groupes épars à de 
grands intervalles, en sorte que ces grains sont placés sur une 
membrane unie, et qu’ils se séparent l’un de l'autre par l’exten- 
sion de cette membrane; il n’est pas rare non plus que la mem- 


———_—_—_————— — = 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 1 57 


brane externe , dans les points où elle recouvre les papilles de la 
membrane interne, soit dépourvue de grains et complètement 
unie. — Quand bien même ces preuves seraient suffisantes 
comme je le pense, pour établir l’analogie de structure et de 
fonctions entre les cellules bien formées et ces grains, ce n’est 
toujours qu’une analogie, et nous ne sommes pas en droit de 
les considérer comme du tissu cellulaire, mais seulement comme 
des rudimens de cellules. — La disposition granuleuse de la 
membrane externe est de beaucoup la plus fréquente.—Comme 
nous avons rencontré des passages graduels de la membrane 
bien celluleuse à la membrane granuleuse et ponctuée, de même 
celle-ci ne se présente pas toujours également bien formée, et: 
nous trouvons dans beaucoup d'espèces des grains de plus em 
plus petits, jusqu’à ce que la membrane devienne presque com- 
plètement lisse et unie, et ‘présente ainsi une grande ressem- 
blance avec la membrane des cellules végétales ordinaires. C’est 
ce qui a lieu, par exemple, dans les Zum fistulosum, Chamæ- 
rops hurmilis, Araucaria imbricata, Rumex scutatus, Morina 
persica , dans les Borraginées, Chénopodées, Myrtacées, Gra- 
minées, dans le Rivina brasiliensis, etc. Dans ces plantes, la for- 
mation granuleuse tend déjà tellement à disparaître, que la 
membrane externe n'offre plus que de petits points obscurs, 
qui n'ont presque plus aucune ressemblance avec des cellules. 
— Enfin, dans d’autres Pollens , les grains disparaissent entiè- 
rement, et la membrane est presque complètement lisse et uni- 
forme.Toutefois, on parvient, dans le plus grand nombre des cas 
(en observant le grain de Pollen dans l’eau ),à reconnaître en 
core , avec le secours d’un bon instrument, une très fine pones 
tuation et une légère couleur jaune de la membrane, d’où il est: 
très vraisemblable que la membrane externe n'est jamais parfai- 
tement homogène, mais contient toujours des grains, quelque 
peu distincts qu'ils sotent. Il est d’ailleurs presque impossible, 
tant que les microscopes n'auront pas atteint un plus haut degré 
de perfectionnement, de prononcer avec assurance sur un objet 
Si obscur, puisque les plus petits grains que l’on puisse distin- 
guer sont d’une extrêmement petite dimension, leux diamètre ne 
dépassant pas + de ligne de Paris, et paraissant fréquemment 


158 H. MonL. — Sur le Pollen. 


encore beaucoup au-dessous. Quoi qu'il en soit, ce qui a été ex 
posé jusqu'ici parait prouver que da comparaison de la mem- 
brane externe du Pollen avec une cellule végétale est tout-à-fait 
inexacte , et que l’on doit la regarder comme un or ‘gare Composé 
de cellules ou de rudimens de cellules et d’un élément homogène 
qui les unit, et, par cela méme, la comparer, non pas avec læ 
membrane simple d'une cellule végétale, mais avec des mem- 
branes composées, comme, par exemple, les membranes de l’o- 
sule. — Ta membrane externe du Pollen de l’Æ/strœmeria Cur- 
tesiana offre dans sa structure une déviation particulière, en ce 
qu’elle est couverte de faisceaux de fibres qui partent en rayon- 
nant du dos du grain. Ces fibres paraissent être des épaississe- 
mens de la membrane externe, semblables à ceux que nous 
voyons dans les cellules dites poreuses. 

Appendices de la membrane externe. — Ta membrane externe 
ne présente pas toujours une surface unie; mais dans beaucoup 
de pollens , elle est couverte de prolongemens qui, lorsqu'ils 
sont pointus,ressemblent à de petits poils ou à de petites épines, 
et lorsqu'ils sont obtus, à de petites papilles. La grandeur de ces 
prolongemens est extrêmement diverse : tantôt ils sont si petits, 
qu'aux plus forts grossissemens ils paraissent comme des poils 
très ténus ; tantôt ils se montrent sous forme de petites épines 
coniques , aiguës ; tantôt les épines offrent une grosseur consi- 
dérable par rapport au grain; tantôt elles forment des papilles 
arrondies. — Ces épines et papilles constituent toujours une cel- 
lule particulière; leur présence n'est nullement en rapport avec 
la grosseur des grains de la membrane externe, celle-ci se trou- 
vant tantôt granuleuse ( Nymphæa, Scabiosa, Malvacées, Bau- 
hinia, Dombeyacées), tantôt presque unie et seulement très 
finement ponctuée ( 4maryllis blanda, Canna , Cactus flagelli- 
formis ). Ces épines contiennent de l'huile comme les cellules de 
la membrane externe; souvent, surtout dans les Synanthérées, 
elles paraissent en laisser exsuder une gouttelette à leur pointe, 
comme nous l'observons aussi sur d’autres poils. Comme les poils 
des plantes doivent toujours leur existence au développement 
d’une cellule de l'épiderme, de même il paraît que l’origine de 
ces épines et papilles se trouve dans un développement partit- 


H. MOnr. — Sur le Pollen. 15g 


cülier d’un grain de la membrane pollinique externe, et qu’elles 
constituent un développement partiel de la membrane granu- 
leuse en membrane celluleuse. 

Ouvertures apparentes de la membrane externe. À. Pris. —- 7 
n’y à qu'un petit nombre de plantes dans lesquelles la mem- 
brane externe du Pollen présente la forme d’une vésicule com- 
plètement fermée, unie, sphérique ; le plus souvent elle offre 
ou des plis ou des pores, ou tous les deux à-la-fois. — Quand 14 
membrane externe présente des plis, ceux-ci suivent le plus 
souvent une ligne qui va directement d'un point du grain à un 
second point diamétralement opposé (ces deux points, que je 
désignerai par la suite sous le nom de pôles du grain, se trou- 
vent toujours dans les grains ellipsoïdes aux extrémités de ces 
grains }; il y a seulement quelques cas où ils suivent des lignes 
spirales, ou bien la direction des arêtes de certains solides 
géométriques , comme le tétraèdre, le cube , le dodécaëdre pen- 
tagonal, etc. — Ces plis sont constamment formés de telle 
sorte, que la partie plissée fait saillie à l'intérieur et jamais à 
l'extérieur du grain. — Quand des grains de Pollen ainsi pour- 
vus de plis se trouvent en contact avec l'eau, ils éprouvent un 
gonflement dans lequel toute la membrane externe s'étend; 
mais la principale augmentation de volume est due à ce que 
les plis s'effacent, et que la portion de la membrane externe 
qui se trouvait cachée à l'intérieur devient une partie de la 
surface extérieure du grain. Voilà pourquoi les grains de Pol- 
len qui se gonflent uniformément dans tous les sens par le 
contact de l’eau sont dépourvus de plis et généralement aussi 
de pores, ou bien encore ont des plis répandus sur toute leur 
surface (fumaria spicata), tandis qu'au contraire les grains el- 
lipsoides qui ont un ou plusieurs plis longitudinaux , se gonflent 
surtout dans le sens de la largeur, leur diamètre longitudi- 
nal restant le même ou souvent même diminuant. -— Dans 
la plupart des cas, la membrane externe qui revêt la superficie 
du grain ne passe pas dans le ph en formant un angle tranchant, 
maïs se courbe graduellement en‘arc, d’où résulte, sur la sur- 
face du-grain , au lieu où la membrane est plissée, un sillon plus 
ou moins profond et large, dans le fond duquel seulement se 


160 H. Mour. — Sur le Pollen. 


trouve le pli. Ces sillons ont été vus par Malpighi et tous les ob- 
servateurs, mais leur vraie nature n’a pas été connue. On les à 
généralement considérés comme uniques sur chaque grain, ce 
qui en effet a généralement lieu chez les Monocotylédones ; mais 
ils se trouvent en plus grand nombre dans la plupart des Dico- 
tylédones, quelquefois même au nombre de plus de vingt. — 
Quand un grain de Pollen est gonflé, on voit que la partie de 


la membrane externe qui occupait la surface extérieure d ver: 


a la même texture que celle qui occupait le sillon jusqu’au pli; 
mais la portion qui était cachée dans le pli offre toujours une 
structure différente du reste de la membrane, quoiqu’elle en 
soit une continuation immédiate. La plupart du temps, la por- 
tion repliée est tout-à-fait unie, lisse et transparente comme 
l’eau. Cette circonstance, que même les Pollens à membrane ex- 
terne cellaleuse offrent dans leurs plis une surface unie, prouve, 
ce me semble, que la membrane celluleuse, aussi bien que la 
membrane granuleuse, est constituée par deux élémens : 1° une 
masse homogène; 2° des cellules, dont le premier existe en si 
petite quantité, qu'il échappe à l'observation, comme cela arrive 
aussi dans les autres parties celluleuses de la plupart des plantes. 
— Dans d’autres cas cependant, les bandes ( Streifen) (c'est par 
ce mot que l’on désignera dorénavant la partie de la surface 
du grain de Pollen gonflé formée par le pli du Pollen sec} 
ne sont pas transparentes, mais couvertes de grains. Mais la 
membrane granuleuse des bandes diffère toujours de la mem- 
brane de la surface , en ce que ses grains ne sont pas en contact 
immédiat l’un avec l’autre, mais se trouvent au contraire à des 
intervalles notables , et souvent sont partagés en groupes dis- 
tincts. Ordinairement cet écartement les rend plus apparens 
que sur le reste du grain. Dans d’autres cas, il n’y a que le mi- 
lieu de la bande qui soit pourvu de grains , tandis que les deux 
côtés sont unis et transparens. — Dans les Pollens dont la mem- 
brane externe est celluleuse, nous trouvons rarement les bandes 
pourvues aussi de cellules; c'est pourtant ce qui a lieu dans 
plusieurs Crucifères , telles que l’Zberis umbellata. — Quand le 
grain de Pollen s’est gonflé dans l'eau et que ses plis se sontef- 
facés, son seul aspect suffirait, dans beaucoup de cas, pour 


H. MORL, «= Sur Je Pollen. 16t 


| ut aan 2 Mer sembrane externe ; 
nous faire congaitré Ja strücture de la n. TER 
‘sr toute espece 


mais ordinairement il est fécessäire, pour écariu. : ù 
de doute, de séparer la membrane externe de l'interne. * Er 
titesse du grain ne permet pas, comme on le conçoit bie:. 
d'exécuter cette séparation avec un instrument; mais pour y 
réussir assez facilement, tant dans les Pollens frais que dans 
ceux qui sont desséchés, on n’a qu’à recouvrir la goutte d’eau 
dans laquelle se trouve le Poilen, avec une petite plaque de verre 
mince et bien plane, puis (en regardant au microscope pour 
observer la marche de l'opération ) faire mouvoir doucement la 
plaque dans un sens et dans l’autre, de manière à faire rouler 
les grains de Polien dans l’eau par une pression extrêmement 
faible. La manière la plus commode de s'y prendre consiste à 
mettre la goutte d’eau sur une plaque de verre un peu plus 
grande, que l’on appuie ferme sur le porte-objet avec les doigts 
du milieu des deux mains, tandis que l’on se sert des deux 
doigts indicateurs pour faire mouvoir la petite plaque supérieure. 
Quand les deux plaques sont bien planes, on réussit facilement 
à produire une déchirure dans la membraneexterne de quelques 
grains , puis à détacher la membrane entière par le mouvement 


de la petite plaque supérieure. Quoique ce procédé paraisse 


peut-être un peu grossier, je fus cependant obligé de m'en con- 
tenter à défaut d'un meilleur; et pourvu qu'on agisse avec la 
dextérité nécessaire , il suffira presque toujours pour atteindre 
le but. L'emploi de cette méthode exige un MiCroscope com- 
posé pourvu dun objectif achromatique, attendu qu'en se 
servant d’une forte lentille simple, on n'aurait pas l’espace né- 
cessaire pour la petite plaque supérieure. — La séparation de la 
membrane externe présente à l'observateur une circonstance 
très remarquable. Dans tous les cas où les bandes sont ponctuées, 
ul est hors de doute que la membrane externe forme une vési- 
cule complétement fermée ; mais sur les Pollerns dont les bandes 
offrent une membrane unie, on trouve presque toujours un ré- 
sultat opposé quand on les examine frais. La membrane des 
bandes est alors si délicate , qu'elie se déchire, soit par la seule 


extension que prend dans l’eau le grain de Pollen, soit par la 


| 


! 
| 


| Séparation de la membrane externe, de telle sorte qu'il semble 


IT. BoTaN. — Mars. LA 


162 H, MOnL. — Sur le Pollen. 


que les bandes soient de, vraïes solutions de continuité de la. 
membrane externe, dans lesquelles. par le gonflement du grain 
dans l'eau la membrane interne est mise à nu. Ce n’est que long- 
temps après cette observation, que l'examen d’un Pollen depuis. 
Jong-temps sec rectifia mes idées à cetégard. En effet, j'ai toujours. 
pu dans les Pollens desséchés observer la membrane externe 
dans les plis. IL parait donc que la membrane externe acquiert 
par le desséchement une plus grande fermeté , tandis que dans 
le Pollen frais la partie de cette membrane cachée dans les plis 
ne semble posséder qu'une consistance plutôt gélatineuse que 
amembraneuse , d’où il résulte que, ne pouvant supporter une 
forte extension, elle se déchire et s'offre dans cet état à lobser- 
vateur. 

B. Porxs. — Outre les plis, la membrane externe offre encore 
dans beaucoup de plantes une seconde espèce d'ouvertures ap- 
parentes , c'est-à-dire des pores arrondis plus ou moins grands, 
Les places où ces pores se rencontrent sont très diverses: dans 
ün grand nombre de Pollens, il en existe un dans chaque pli; 
dans ceux qui n'ont pas de plis, ils se trouvent tantôt aux pôles, 
tantôt à l'équateur du grain, tantôt régulièrement ou irrégulie- 
rement disséminés sur toute la surface. Quant à la forme, ces 
pores sont habituellement ronds, mais ceux qui sont situés sur 
l'équateur sont fréquemment plus ou moins allongés dans le 
sens de la largeur ou de la longueur du grain. Leur grandeur est 
très diverse : beaucoup ne forment qu’un point à peine visible. 
tandis que d’autres atteignent une étendue remarquable. — Ces 
pores sont-ils des ouvertures réelles , ou bien ne résultentls., 
comme les pores du tissu cellulaire, que d’une plus grande ié- 
nuité de la membrane en certains points ? c’est une question 
Aque je ne pus résoudre pour les plus petits de ces pores ; mais 
dans les Pollens ou ils acquièrent une étendue plus considérable, 
je pus me convaincre de la manière la plus évidente, par la sé- 
paration de la membrane externe, que ces pores ne sont poini de 
vraies ouvertures, mais sont clos par une membrane mince. — 
Il y a une partie des Pollens pourvus de pores ( nous contiaue- 
rons à employer cette dénomination de pores, quoiquelle se 
soit pas tout-à-fait exacte ), où la membrane qui les bouche 5e 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 163 
présente cette plus grande ténuité que dans le contour extérieur 
dupore, et possède dans le reste de son étendue la même épais- 
seur ét les mêmes qualités que la membrane externe, en sorte 
que chacun de ces pores est fermé par uné sorte de couvercle 
(Operculum), par exemple dans les Scabiosa caucasica, Knautia 
propontica, Passiflora cœrulea, alata, kermesina, Cucurbita 
Pepo. 

* Dans le grain sec, la membrane qui bouche les pores est ordi- 
nairement sur le même plan que le reste de la membrane externe; 
dans quelques cas seulement, par exemple dans lEchinops, 
la membrane interne forme à travers les pores qui se trouvent 
dans les plis du grain un prolongement papilliforme. Et quand 
ces places semblables à des pores prennent une étendue tres 
considérable, comme il arrive par exemple dans le Pollen lisse 
ét triangulaire des Onagrariées et des Protéacées, alors la mem- 
brane interne forme encore une saillie (papille) plus ou moins 
grande recouverte par la membrane externe amincie. — Quand 
on met dans l’eau les grains de Pollen pourvus de pores, ils ne 
se gonflent pas uniformément; mais c’est principalement la 
partie qui se trouve sous le pore qui prend un développement 
remarquable, et la membrane interne vient faire une saillie 
plus ou moins forte à travers les pores, ordinairement sous forme 
d’une papille arrondie, mais souvent aussi sous forme de canal 
cylindrique. Quand les pores ne sont fermés que par une mem- 
brane mince, et que l'extension de la membrane interne n’est 
pas très considérable, la membrane du pore s'étend pareïllement 
sans se rompre; lorsqu’au contraire les pores sont fermés pat 
un opercule, celui-ci est séparé de la membrane externe, re- 
jeté sur le côté par l'effort de la membrane interne, ou bien 
poussé directement en haut de manière à rester au sommet de 
la papille qui se forme. — Dans quelques cas seulement, surtout 
dans les Pollens où les papilles occupent une grande partie du 
grain , comme dans plusieurs Pollens plats et triangulaires, par 
exemple dans celui du Clarckia pulchella, la membrane externe 
passe sans ligne de démarcation tranchée à la partie mince quicou- 
vre les papilles. Dans tous les autres la limite est nettement mar- 
quée. Ordinairement, lamembrane externe offre dans le voisinage 
Tte 


164 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


immédiat des pores une structure un peu différente de celle du 
reste de son étendue, et forme ainsi autour du pore un halo 
(Hof) plus ou moins marqué.'l'rès souvent ces halos sont moins 
distinctement ponctués quele reste dela membrane, par exemple 
dans les Silene, Dombeya. La forme de ces halos est ordinai- 
rement circulaire, par exemple dans les Cupulifères, les Casua- 
rinées, les Myricées, familles où ils ont une grandeur notable; 
mais beaucoup de pores cachés dans les plis longitudinaux de 
la membrane externe sont entourés d’un halo transversalement 
elliptique, qui souvent est sensiblement plus long que la bande 
n'est large { Tabernæmontana tinctoria, Erythroxylon ferrugi- 
neum).— D'après la description ci-dessus donnée des cellules, des 
épines et des grains de la membrane externe, il est clair que ces 
parties doivent être considérées comme les organes sécréteurs et 
conservateurs del'huile visqueuse, d’où il résulte que la sé créion 
de cette huile ne doit pas être attribuée aux papilles recouvertes 
par un prolongement dépourvu de grains de la membrane ex- 
terne , et qui ne se trouvent que dans une partie des Pollens, 
et que, quand même la membrane à grains fins qui recouvre 
les grosses papilles des Onagrariées et des Protéacées, prendrait 
part à cette fonction, ce ne serait que dans un degré bien 
moindre que le reste] de la surface. Je ne puis, d’après cela, 
adopter l'opinion de M. Rob. Brown, qui attribue précisément 
à ces papilles la sécrétion de l'humeur visqueuse. 


IT, De la membrane interne des grains de Pollen. 


Outre la membrane qui vient d’être décrite, chaque grain 
de Pollen en possède une seconde, qui est recouverte par la 
membrane externe, ou bien, dans quelques cas où celle-ci 
manque, constitue le grain à elle seule; d'où l’on voit que 
cette membrane interne est la partie essentielle et le lieu de 
formation de la fovilla ; tandis que la membrane externe est 
plutôt un organe enveloppant et protecteur, en même temps 
qu'elle a la fonction de favoriser par la sécrétion de l'huile 
visqueuse l'adhérence des grains au stigmate et aux autres 


H. MOHL. — Sur le Pollen: 165 


corps. — La membrane interne a la même structure dans tous 
les Pollens ; elle est toujours complétement homogène, très 
mince et transparente comme l’eau , et se présente après l’en- 
lèvement de la membrane externe sous la forme d'une cellule 
fermée. Sa forme , quoique toujours plus ou moins voisine de 
l'ellipsoïde ou de la sphère , varie dans les divers pollens avec 
celle de la membrane externe, ' attendu qu'elle se moule sur 
cette enveloppe plus résistante. — Il y a quelques cas seulement 
où l’adhérence entre les deux membranes et assez forte pour 
qu'on ne puisse pas les séparer: c’est ce qui a lieu, par exem- 
ple , dans les Graminées, dans l’4rum ternatum, Erica, le 
Strelitzia, le Musa troglodytarum. Néanmoins, dans la plu- 
part de ces cas, l'existence de cette membrane interne, que 
analogie suffirait déjà pour rendre très probable, est démontrée 
par la séparation des deux membranes dans des espèces des 
mêmes genres où familles, par exemple dans l4rum divari- 
tum, le Caladium seguinum. Dans les Pollens qui possèdent une 
membrane externe très forte, il arrive souvent aussi que lin- 
terne ne se détache que par places. 

Une propriété qu'offre à un haut degré cette membrane 
interne, c'est la faculté d’absorber l’eau, faculté qu’elle par- 
tage à la vérité, comme le prouvent les recherches remar- 
quables de M. Dutrochet sur l’endosmose, avec toutes les mem- 
branes organiques, mais qui semble lui appartenir à un plus 
haut degré qu'aux autres cellules végétales. La force avec la- 
quelle l’eau est absorbée dans la cavité de cette cellule est si 
grande, quele liquide introduit nese borne pas à dilater la mem- 
brane interne, mais dans un grand nombre de cas (quoique cer- 
tainement pas dans tous), pénètre en si grande quantité que la li- 
mite de l’extensibilité de cette membrane est dépassée, et qu'elle 
finit par se rompre. — La membrane externe, qui forme l'enve- 
loppe de l'interne doit naturellement prendre part à l'extension 
de celle-ci. Quand la membrane externe est plissée, ses plis, 
comme on l’a déjà remarqué, se développent par l'extension du 
grain ; d’où il résulte que les Pollens pourvus de plis ne s'éten- 
dent pas également dans toutes leurs dimensions, mais princi- 
palement en largeur. — Quand la membrane externe oppose une 


166 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


résistance trop forte à l'extension de l’interne, et présente des 
pores, alors la membrane interne traverse ceux-ci sous forme 
de papilles ou de tubes. — Les grains de ces Conifères dont le 
Pollen est arrondi et sans plis, par exemple des Taxus, Junipes 
rus, Cupressus, Thuya nous font voir un spectacle particulier 
quand on les plonge dans l’eau. Leur membrane externe ne 
possède aucune faculté sensible d'extension, tandis que la mem- 
brane qui s’y trouve contenue se gonfle très sensiblement dans 
l'eau. 1l en résulte que la membrane externe se déchire irrégu- 
liérement, et que la membrane sous-jacente sort par ces crevas- 
ses, et, se gonflant de plus en plus,se dépouille entièrement de la 
membrane externe.—Quand la membrane interne d’un grain de 
Pollen se rompt dans l’eau, les deux membranes se contractent 
tout-à-coup en vertu de leur élasticité, et expulsent la fovilla ; 
puis le grain reprend plus ou moins Ja forme qu'il avait dans 
l'état sec. — Ce phénomène de l'explosion du grain de Pollen 
dans l’eau et de l'expulsion de la fovilla, qui a tant occupé les 
botanistes, n’est point du tout une particularité propre au pol- 
len, mais trouve son explication dans la propriété, découverte 
par M. Dutrochet, que possède toute membrane organique, 
d'absorber un fluide moins dense, et d’être traversée par lui avec 
une certaine force, quand son autre surface se trouve en con- 
tact avec un autre fluide d’une plus grande densité. Ce cas à 
lieu pour le grain de Pollen plongé dans l’eau, puisque sa cavité 
est remplie par un fluide dense, la fovilla. La principale preuve 
que cette absorption d’eau et cette explosion du Pollen nesont 
pas des actions vitales, mais le résultat des propriétés physiques 
de la membrane pollinique, c’est que le Pollen de plantes qui 
sont restées plusieurs années dans l’herbier se gonfle de la même 
manière que le Pollen frais, quoique avec plus de lenteur. — 


Des phénomènes exactement semblables, le gonflement dans 


l'eau, l'explosion et la sortie de la matière granuleuse contenue, 
s’observent quelquefois dans les spores encore jeunes et impar- 
faites de beaucoup de cryptogames, par exemple dans le Junger- 
mannia multifidu.— Tex plosion du Pollen a lieu avec beaucoup 
plus de promptitude dans les acides minéraux, par exemple dans 
l'acide nitrique, que dans l’eau. La /ovilla expulsée avec force 


#H. MOHL. — Suwr-le Pollen. 167 


et rapidité se coagule aussitôt dans l'acide, et forme une masse 
cylindrique. Il ne faut pas confondre cette masse, comme l'a fait 
M. Meyen,avec la membrane interne faisant saillie en forme de 
tube: la première se distingue facilement de la seconde par sa 
formesrrégulière. — M. Fritzsche, tombant dans la mème erreur 
que M. Meyen, considère l’action par laquelle les acides font 
éclater le Pollen et coaguler son contenu comme de même na- 
ture que l’action de l’eau et de l'humeur stigmatique. A la vérité 
M. Fritzsche distingue des tubes naturels et-des tubes produits 
artificiellement, etil rapporte aux derniers ceux qui se forment 
comsécutivement à l'immersion dans un acide, tandis qu'ilrange 
dans la première catégorie ceux qui se développent (à ce qu'il 
paraît par l'effet de l'humidité) sur le stigmate ou sur la corolle 
quand les grains de Pollen y tombent; mais il leur attribue 
“une même origine, en admettant qu'ils sont formés par la partie 
mucilagineunse de la fovilla, et qu'ils sortent en rompant la mem- 
brane interne du grain. C'est bien ainsi que la chose a lieu pour 
es tubes qu'il considère comme artificiellement produits; mais 
les tubes naturelsen diffèrent absolument, en ce qu'ils sont des 
prolongemens immédiats de la membrane interne, ce dont.on 
peut se convaincre en détachant la membrane externe. Il est 
bien vrai que ces tubes, comme le dit M. Fritzche, percent 
unemembrane; mais cette membrane n’est pas l’interne, c’est 
Fexterne; et celle-ci n’est pas percée de trous, comme M: Eritz- 
sche croit l'avoir observé, mais, comme je lai exposé ci-dessus, 
revêt des pores tantôt sous la forme d’une membrane mince, 
“tantôt sous celle d'un opercule. — Dans tous les Pollens chez 
Hesqueïls la membrane externe est tout-à-fait unie, dans tous 
‘ceux quine possèdent qu'un pli, dans une grande partie de 
ceux qui ont trois plis, dans ceux qui ont des plis en :spirale;et 
même ans beaucoup de ceux qui sont pourvus de pores , la 
membrane interne forme une cellule unie tout-à-fait sphérique 
‘ou ellipsoïde.— Au contraire dans les Pollens qui, comme celui 
des Onagrariées , ont un pore à leurs trois angles tronqués, 
‘ou ,comme celui des Dipsacées, en ont un sur leurs’trois côtés, 
‘ou, comme chez beaucoup de Solanées, de Gentianées, de 
Synanthérées; d'Ombeilfères, d'Apocynées, de ‘Papillona- 


168 H. MOUL. — Sur le Pollen. 


cées, etc., en ont un dans leurs trois sillons longitudinaux, ou, 
comme chez beaucoup de Borraginées, en ont un grand nom- 
bre, la structure de la membrane interne n’est pas absolument 
semblable dans tous les points, mais il existe souvent, même 
dans le grain encore sec, des papilles, qui sont comme de 
petits appendices en cœcum de la membrane interne. La ligne 
d'union de ces appendices en cœcum avec la cellule formée par 
la membrane interne est pour l'ordinaire bien tranchée; par- 
fois, comme dans les Onagrariées, elle présente un épaississe- 
ment, qui lui donne l'apparence d’une bande blanche. 

Lorsque le grain de Pollen est mis en contact avec l’eau et 
absorbe ce fluide, ces appendices en cœcum (généralement ar- 
rondis,tubuleux dans le Pollen remarquable du Morina persica) 
cèdent plus que le reste de la membrane à l'extension produite 
par l'introduction du liquide, et s'allongent en grosses papilles 
et quelquefois (surtout dans les] Dipsacées et les Géraniacées) 
en un tube qui souvent surpasse le grain en longueur, ce qui 
d’ailleurs a lieu dans le Pollen desséché aussi bien que dans le 
Pollen frais. — Je n'ai observé cette expulsion de papilles ou de 
longs tubes que dans les Pollens qui avant d’être humectés pré- 
sentent déjà de petites papilles, ou dont la membrane externe 
a des points plus minces semblables à des pores; jamais au 
contraire je ne l'ai vue dans les Pollens dont la membrane ex- 
terne forme une vésicule uniforme et complètement fermée, 
ou n'a que des plis dépourvus de pores. Il n’en est pas de 
même quand c’est l'humeur sécrétée par le stigmate qui agit sur 
le Pollen : même les Pollens qui dans l’eau ne donnaient nais- 
sance à aucun tube en développent alors. Le grain de Pollen 
subit par linfluence de l'humeur stigmatique la même altération 
que de la part de l'eau pure; il se gonfle, sesi plis s’effacent, et 
la /ovilla, dans les cas où elle est transparente , s’obscurecit. 
Dans les Pollens pourvus de papilles ou de pores, des tubes se 
forment alors, comme dans l’eau simple; mais dans ceux qui 
sont pourvus de plis, comme dans les Cactus flagelliformis, 
alatus, Iris flavescens, toute la partie moyenne de la bande sort 
en, prenant une forme conique, puis la pointe du cône ainsi 
formé, s'étend en un canal cylindrique. Cette disposition infun- 


x. MOuL. — Sur le Pollen. 169 


dibuliforme est aussi celle que présentent les Pollens qui n’ont 
ni pores ni plis. Dans ces derniers, le canal peut, à ce quil 
semble, se développer sur tous les points du grain, et il naît 
dans l'endroit qui se trouve en contact avec le stigmate. Quel- 
quefois aussi un de ces grains donne naissance à deux tubes 
sur deux points séparés. Cette production de tubes sur le stig- 
mate dans des Pollens dont la membrane externe n’a point de 
pores, me parait venir de ce que, le grain de Pollen se trouvant 
en contact avec le stigmate par un ou deux points seulement, 
ces points, qui absorbent seuls l’humeur stigmatique, s’amolhis- 
sent et cedent plus faclement que le reste de la membrane à 
la pression de la matière contenue qui s’est augmentée par 
l'addition de l'humeur absorbée, tandis que le grain de Pollen 
plongé dans l’eau s’amollit par toute sa surface, et se dilate umi- 
formément. Il faut ajouter que l'humeur stigmatique est absorbée 
lentement, et détermine ainsi une pression graduelle plus 
propre à opérer l'extension de la membrane interne, tandis que 
l'eau, et surtout les acides ou l'alcool font crever le grain par 
une trop rapide extension. — Mais l'humeur stigmatique n’a 
pas seulement 2 faculté de faire produire des tubes à tous les 
grains de Pollen, elle agit encore avec plus d'énergie que l’eau, 
en ce sens, que 1es tubes atteignent une longueur beaucoup plus 
grande. Parmi les espèces que j'ai examinées, c’est le Pollen du 
Morina persica qw a produit dans l’eau les plus longs tubes, et 
ces tubes n’avaient qu'une fois à une fois et demie la longueur 
du grain, tandis que, dans beaucoup de plantes, les tubes qui se 
développent sur le stigmate égalent en longueur douze et quinze 
fois le diamètre du grain de pollen. Il est inutile de faire remar- 
quer que la membrane externe, qui a toujours très peu d’exten- 
sibilité, ne prend aucune part à la formation de ces tubes, mais 
qu'elle est rompue et traversée par l'interne. — Dans les Pollens 
qui sont pourvus de plis, la membrane interne est plissée comme 
l'externe, c’est une chose qui se comprend d’elle-même. Mais la 
raison de ce plissement n'est pas dans une organisation particu- 
lière de la membrane interne, puisque la structure de celle-ci 
est tout-à-fait uniforme, et que ces plis s’effacent toujours, lors- 
qu'elle est dépouillée de la membrane externe; elle reçoit ces 


170 H. MORL —— Sur Je Pollen. 


plis passivement, comme doublure interne de la membrane.ex- 
terne plus ferme. 


II. Variations dans le nombre des membranes polliniques. 


Les grains de Pollen de presque toutes les plantes observées 
par moi sont composés de deux membranes. comme -cela vient 
d'être exposé; mais il y a quelques cas qui font exception. 

a. Grains de Pollen à une seule membrane.—Je ne connais 
d'exemples de Pollens à une seule membrane que dans les es- 
pèces d’Asclépiadées dont les grains de Pollen sont réunis en 
masse d'aspect cireux.— Dans ce cas, c'est la membrane externe 
qui manque, et non l’interne, ce qui résulte de ce que la mem- 
brane de ces grains de Pollen est ténue, transparente, tout-à- 
fait unie et incolore; il doit aussi paraître plus vraisemblable 
que’, dans le cas de l'existence d’une seule membrane, ce soit 
l'externe qui manque, linterne étant le lieu de formation de la 
matière fécondante. 

b. Grains de Pollen à trois membranes. — Tandis que 
dans les Asclépiadées, nous trouvons le grain de Pollen 
au moindre degré d'organisation, d’autres Pollens au con- 
traire s’écartent de la règle générale, en ce que la membrane 
interne, renfermant la fovilla est entourée de deux autres mem- 
branes. — Je n'ai trouvé trois membranes avec certitude que 
chez ces Conifères dont le Pollen est sphérique et sans plis, 
c'est-à-dire dans les Taxus, Juniperus, Cupressus, Thuya.— 
La membrane extérieure de ces Pollens est pourvue de grains, 
et ressemble par là à la membrane externe des autres Pollens. 
La membrane moyenne, dont j'ai déjà mentionné ci-dessus la 
grande extensibilité dans l’eau, ressemble au contraire à fa 
membrane interne sous le rapport de sa transparence et de l'u- 
niformité de sa texture. La membrane intérieure, qui contient. 
la fovilla, a la texture accoutumée de la membrane pollinique: 
interne et prend dans l’eau beaucoup moins d'extension que la 
membrane moyenne, en sorte qu’elle reste, tant qu’elle contient 
la fovilla, sous la forme d’une sphère obscure dans la vésicule 
formée par la membrane moyenne. 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 171 


IV. Conséquences de ce qui précède par rapport aux vues de 
M. Guillemin. 


. 


M. Guillemin, comme on sait, a divisé les Pollens en deux 
classes: lisses, non visqueux ; et non lisses ,isqueux.— Cette di- 
vision repose, d’une part, sur un-examen incomplet de la mem 
brane pollinique elle-même; en effet, M. Guillemin n’a remar- 
qué que les saillies plus considérables, c’est-à-dire les épines 
et les papilles, et n'a nullement reconnu la composition cellu- 
laire de la membrane externe, ni le passage de cette composi- 
tion à la granuleuse, et de celle-ci à une membrane presque 
unie; d'autre part, sur une observation inexacte des diffé- 
rences de la viscosité même. :— Comme nous l’avons vu plus 
haut, la sécrétion de l'huile visqueuse appartient aux cellules, 
aux épines et aux grains de la membrane externe; mais en 
outre les grains de Pollen qui n’ont quune membrane ex- 
terne à peine ponctuée et presque unie, possèdent aussi cette 
faculté de sécréter de l’huile, soit (comme c’est le plus vrai- 
semblable) que leurs grains, quoique très petits, n’en exercent 
pas moins] cette fonction, soit que cette faculté sécrétoire ap- 
partienne aussi à la base uniforme, demi-gélatineuse de la 
membrane externe. En un mot, on trouve des Pollens tout-à- 
fait lisses et très finement ponctués, par exemple dans les 
Strelitzia Reginæ, Vinca herbacea, rosea, Rivina brasiliensis, qui 
sont aussi visqueux qu'aucun Pollen épineux. Et même, comme 
je l'ai déjà fait observer, les grains de Pollen à membrane cei- 
luleuse, qui ordinairement sont très visqueux , sont lisses. Ceci 
fait voir qu'être lisse et visqueux sont deux choses qui ne 
sexcluent pas dans le même Pollen.— Je dois faire observer de 
plus que la viscosité varie seulement en degré dans les divers 
Poïlens, et qu’elle appartient à tous les Pollens , au moment où 
ils sortent de l’anthère, ne füt-ce qu’à un faible decré, et quand 
même ils devraient perdre promptement cette propriété par 
influence de l'air. Du moins je n'ai pu, en raison des nom- 
breux degrés de viscosité, assisner aucune ligne de démarcation 


172 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


entre les Pollens visqueux et les non visqueux, et j'ai trouvé 
que les Pollens d'une même famille ou des diverses espèces 
d’un même genre offrent en cela de grandes diversités. — Tou- 
tefois , il y a sans contredit quelque chose de vrai dans l’as- 
sertion de M. Guillemin; car on trouve que dans beaucoup de 
familles la plupart des espèces ont un Pollen fortement visqueux, 
par exemple dans les Callacées, Nyctaginées, Campanulacées , 
Convolvulacées, Apocynées, Géraniacées; tandis que chez d’au- 
tres familles cette propriété n’existe plus que faiblement ou 
manque tout-à-fait, par exemple dans les Graminées, Typhacées, 
Urticées, Lobéliacées, Éricinées, Primulacées, Scrofularinées, 
Labiées, Borraginées, Rubiacées, Ombellifères, Renonculacées, 
Crucifères, Violariées, Chénopodées , Euphorbiacées, Dryadées, 
Conifères, Papillonacées. Si l’on compare maintenant la struc- 
ture du Pollen de ces diverses familles, il est également vrai de 
dire qu’en général la première division a le Pollen épineux ( ce 
qui est aussi très facile à comprendre, puisque les épines aug- 
mentent beaucoup la masse des organes sécréteurs ); mais nous 
trouvons, d’un autre côté, que beaucoup de Pollens visqueux et 
non visqueux présentent absolument la même structure, c’est- 
à-dire une membrane externe granuleuse; enfin nous trouvons 
aussi, comme on l'a déjà vu, que beaucoup de Pollens visqueux 
à un degré marqué ont une membrane tout-à-fait lisse. Une telle 
division ne peut donc être admise, et l’on peut dire seulement 
qu’en général les Pollens épineux sont plus visqueux que les 
. Pollens lisses, mais nullement que les Pollens non épineux ne 
sont pas visqueux. (1) 


(1) Tout en reconnaissant que les travaux des phytologistes, mes contemporains, ont considé- 
rablement avancé la question relative au Pollen, qu’ils ont éclairci plusieurs points qui étaient 
trop obscurs pour moi à l’époque où j'ai composé mon mémoire pour que j'aie pu les débrouil- 
ler, je crois convenable de rappeler aux lecteurs des Annales qu’en travaillant sur un sujet aussi 
nouveau, je n’ai pas eu la prétention de faire l’histoire complète de cet organe trop négligé jus- 
qu'alors. J'ai donc pu faire erreur sur la détermination de quelques formes du Pollen, sur la 
constitution cellulaire de la membrane externe, sur l'existence de la membrane interne, ef 
sur Ja nature des tubes ou boyaux que l’on observe après la déhiscence de certains Pollens par 
l’action de l’eau. Néanmoins je persiste à penser que ce n’est pas la membrane interne qui consti= 
tue entièrement par une sorte de hernie, toute l'enveloppe des granules; que ceux-ci nagent 
après leur sortie du grain, dans un liquide visqueux plus dense que l’eau ambiante ; que ce 


x. MOHL. — Sur le Pollen. 173 


V. De la Fovilla. 


Mes observations sur cette partie , qui a été dans cés derniers 
temps l’objet de recherches si nombreuses et si attentives , se 
bornent à quelques points seulement. — J'ai déjà fait observer 
plus haut que la fovilla est constamment renfermée dans la cel- 
lule formée par la membrane interne, et jamais dans les 
cellules de la membrane externe. Elle est formée d'un fluide 
épais et de petits grains qui offrent une grosseur différente 
dans les diverses plantes. — Aussi long-temps que le grain 

de Pollen est frais et non altéré, la Jovillu, dans beaucoup 
de plantes, est transparente, en sorte que le grain de Pollen, 
quand sa membrane externe est également transparente, et 
que sa forme ést sphérique (par exemple dans les Rivina brasi- 
liensis, Cannabis sativa, Parietaria erecta, Corylus Avellana) 
réfracte la lumière comme une lentille de verre, et fait voir 
une image renversée et très nette des objets que l’on place 
entre lui et le miroir réflecteur du microscope. Il me parait 
que cette transparence presque vitreuse de beaucoup de Pol- 
lens résulte de ce que les granules et le fluide de la Jovilla ré- 
fractent la lumière avec une force égale, et agissent ainsi comme 


liquide visqueux se trouve souvent coércé dans une membrane de nouvelle formation, dans une 
sorte de peau adventive , comme la nomme M. de Mirbel , qui me semble avoir mis hors de 
doute cette dernière opinion. (V. sa note sur le Pollen du Cucurbita Pepo ; Archives de Bota- 
nique, t. 1.p. 120; et Recherches sur le Warchantia, PI, 9 et to , fig. 96, 97, 99). Quant à 
ma classification des Pollens en visqueux-non lisses et en non visqueux-lisses, je conviens 
qu’elle n’a rien d’absolu , ainsi que M. Mohl le fait observer, qu’elle peut même présenter des 
exceptions remarquables, puisque la faculté sécrétoire de l'huile visqueuse peut dépendre de 
la constitution cellulaire de la membrane externe, constitution qui, je le confesse, m'était 
autrefois complètement inconnue , alors que j’assimilais cette membrane externe à une mem- 
brane parfaitement unie. Mais il n’en est pas moins vrai que les Pollens papilleux sont géncra- 
Jement très visqueux, tandis que les Pollens à surface lisse et simplement aréolaire sont peu ou 
point visqueux, et ce que M. Mohl dit à la fin de son paragraphe me semble répondre encore 
mieux que jé n'aurais pu le faire aux objections qu’il élève au commencement. En un mot, je 
ne Crois pas qu’il soit juste de juger mon mémoire en le comparant avec ceux qui sont venus 
plus tard. Ce qu’on aurait pu me reprocher, c’eût été d'avoir reproduit quelques proposi- 
tious que j'ignorais avoir été émises par quelques anciens observateurs. Je m’applaudis toute- 
fois d’avoir été le premier de l’époque actuelle , qui ait attiré l'attention des micrographes et 


des physiolosistes sur un organe aussi important que le Pollen, GUILLEMIN. 


174 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


une masse transparente homogène. La transparence des grains 
de Pollen est-elle plus grande avantou, comme le dit Koælreuter, 
après le parfait développement du grain, c'est ce que je n'ose 
décider; cependant je crois , d’après des observations nombreu- 
ses, que c'est la première proposition qui est la vraie. La trans- 
parence des grains de Pollen dépend non seulement de la con- 
stitution de la /ovilla, mais aussi de celle de la membrane: ex- 
terne, et la transparence de cette: dernière parait souvent 
diminuer à la maturité. Cette transparence est souvent très di- 
verse dans des plantes voisines et d’une structure d’ailleurs très 
semblable ; ainsi par exemple le Pollen du Clarckia pulchellaa 
tout-à-fait la transparence du verre , tandis que celui des Epi- 
lobiurm montanum , hirsutum. est opaque. — Quand un grain de 


Pollen intact absorbe de l’eau, ou que l’on met un grain de 


Pollen écrasé dans une goutte d’eau, la fovilla se trouble à 
l'instant, d’une part parce qu’un précipité a lieu dans le fluide, 
de l’autre parce que les grains de la fosilla deviennent distincts 
dans le fluide devenu moins dense par l'addition: de l’eau: 
Les huiles grasses et les huiles volatiles rendent: les grains de 
Pollen transparens, parce qu’elles enlèvent l’huile colorée de la 
membrane externe , sans troubler la fovilla, avec laquelle: elles 
ne se mélent jamais non plus quand on écrase le grain, par où 
l'on voit clairement la fausseté des vues de Koælreuter sur les 
propriétés physiques de cette matière. —Je ne présenterai 
point ici d'observations nouvelles relativement aux mouve- 
mens des grains de la fovilla déjà très bien vus#par Gleichen, 


et qui dans ces derniers temps, par les conséquences que: 


MM. Brongniart et Rob. Brown ont tirées de ce phénomène 
ont excité a un si haut degré l'intérêt des naturalistes. Je ne puis 


cependant m'empêcher de faire remarquer à ce sujet que le 
mouvement de ces granules ne diffère en rien du mouvement de 


toutes les autres petites particules organiques ou inorganiques, 
par exemple des globules du lait végétal ou animal, des précipités 
métalliques , etc. ; que leur mouvement oscillatoire est tout-à-fait 
le même, et se distingue d’une manière également frappante du 
mouvement spontané (vonder freien Bewegung) des infusoires. 
Je n'insisterai pas sur Ja valeur des différens argumens qui ont été 


H. MOHL. —. Sur le. Pollen. 175 


donnés pour et. contre l’activité (4ctivität) de ces mouvemens 
par MM. Brongniart, Rob. Brown, Raspail, Schultz, etc. Je ne 
puis cependant quitter cet objet sans aborder au moinsun point 
auquel n'ont pas eu égard, que je sache, les écrivains qui se sont 
occupés de cette matière , et qui. me semble d’une grande im- 
portance pour l’explication de ce mouvement. Les écrivains qui 
regardaient ce mouvement comme actif croyaient pouvoir em 
pêcher les: courans du liquide en donnant à leur instrument 
une assiette bien ferme, et son évaporation en le couvrant d'une 
plaque de verre.ou bien d’ huile, et pansaient avoir ainsi leur 
goutte d'eau dans un repos parfait. Ils n'avaient de ce repos 
d'autre preuve que leur opinion individuelle, tandis qu'il est dé- 
montré par les observations de Fraunhofer qu'il existe constam- 
ment dans les liquides des courans qu'on ne peut empécher par 
aucun moyen, et qui sont si forts qu’il est impossible de former 
avec, un liquide, un prisme propre à des expériences délicates , 
parce que les petites ondes produites par ces courans réfractent 
irrégulièrement la lumière. Or, ces courans qui existent con- 
stamment ne doivent-ils pas communiquer des mouvemens à 
de si petits granules , et n'est-ce pas dans ces courans que se 
trouve la cause de ces mouvemens?—Je ne m'arrèterai pas à 
rechercher la grandeur absolue des grains de la fouilla dans les 
diverses espèces de plantes, parce que je regarde les micromé- 
tres que l'on possède jusqu'ici comme beaucoup trop imparfaits 
pour servir à mesurer de si petits corps avec une exactitude to- 
lérable, Le procédé de M. Brongniart, de dessiner l’image for- 
zernent grossie à la camera lucida, n’est nullement propre, 
comme je l'ai souvent éprouvé par l’usage du miroir de Sæmme- 
ring, à fournir un résultat suffisamment certain, et les tables 
de M. Brongniart sur la grosseur des grains de la fovilla sont sans 
valeur, J'ai également trouvé peu avantageux lusage d’un mi- 
cromètre de verre partagé par le moyen d’un diamant en divi- 
sions tres petites ln pu me servir qu'à estimer à-peu-près 
et non pas à mesurer avec précision la grosseur des grains. Le 
micromètre à vis de Fraunhofer n’a pu me fournir non plus 
aucune mesure d’une suffisante exactitude. 

11 ne me resta plus en conséquence qu’à estimer le diamètre 


176 H. MOHL, — ur le Pollen. 

des granules à l'aide d’un miccromètre de verre à divisions trés 
fines. Par ce procédé j'évaluai le diamètre des plus petits gra- 
nules à 1710000 de ligne de Paris environ; souvent ils peuvent 
être encore bien plus petits, car beaucoup d’entre eux ne 
paraissent que comme des points à peine visibles, et il me 
paraît vraisemblable que l’on peut distinguer des corps encote 
plus petits avec une quantité de lumière suffisante. Cette me- 
sure diffère sensiblement, comme on voit, de celle de M. Bron- 
gniart, qui évalue le diamètre des plus petits à 17875 de milli- 
mêtre, ce qui est certainement beaucoup trop fort. Mais ce n’est 
pas seulement en cela que mes observations sur les grains de 
la Jovilla diffèrent de celles de M. Brongniart; je m’écarte sur- 
tout de lui, en ce que je n'ai jamais pu trouver fondée son as- 
sertion que ces grains avaient une grandeur fixe dans chaque 
plante. Ilest vrai qu'ils sont beaucoup plus gros dans beaucoup 
de plantes, que dans d’autres, et qu’en cela on trouve des diffé- 
rences très fortes, et bien plus grandes que ne l’a pensé M. Bron- 
gniart; en effet j'ai vu le diamètre des plus gros que j'aie trouvés, 
savoir de ceux du Pinus Larix et de l’Araucaria excelsa,s'élever 
à 7 de ligne de Paris pour le premier, et Jusqu'à = pour le se- 
cond. Et comme maintenant, dans beaucoup de plantes, le 
grain de Pollen tout entier est beaucoup plus petit que ces 
grains de fovilla, comme cela se voit, par exemple, dans ceux 
des Myosotis, Lithospermum arvense, purpureo-cæruleum, et 
autres Borraginées, qui n’ont souvent que 17300 de ligne de lon- 
gueur et 17600 de largeur; ilest clair que les grains de la ovilla, 
dans ces derniers, diffèrent considérablement en grosseur de 
ceux des premiers, et qu'alors il ya quelque chose de vrai dans 
la proposition de M. Brongniart. Mais jamais je nai trouve les 


grains de la fovilla de méme grosseur dans la méme plante; au 
contraire le diamètre des plus grands avait constamment le dou- 
ble et le triple et dans beaucoup de cas le quintuple et le dé- 
cuple de celui des plus petits, tandis qu'une multitude de 
grains étaient d’une grosseur intermédiaire entre ces limites. 
A la vérité, comme il résulte des difficultés ci-dessus exposées, 
£es résultats ne reposent pas sur des mesures directes, mais 
seulement sur la comparaison des grains voisins et l'estimation 


| 


| 


u. Mour. — Our le Pollen. 197 


de leurs grosseurs relatives ; mais cela est suffisamment exact 
pour le but présent. On pourrait m'objecter que j'ai pu prendre 
également pour des grains de fovilla les particules mucilagi- 
neuses mentionnées par M. Brongniart, et je conviendrais de 
l'importance de cette objection, si parmi un grand nombre de 
granules d'égale grosseur j'en avais vu quelques-uns plus gros; 
mais je ne puis l'admetire, attendu que les différences dans la 
grosseur des granulés sont infiniment nombreuses , et que je 
n'ai pas trouvé une seule plante où ils fussent de même gros- 
seur. Je n'ai jamais vu les granules se courber en arcou ensS, 
comme'MM. Brongniart et Rob. Brown croient l'avoir observé, 
etje ne puis cacher le doute que je conçois sur l'exactitude de 
cette observation, tout en convenant que les granules ovales, 
comme ceux des Onagrariées, quand on les observe avec de 
forts grossissemens, surtout avec une lentille simple de 1740 à 
1780 de pouce de foyer, n'ont pas peu de ressemblance avec 
les animacules infusoires par leur mouvement oscillatoire et 
par leur tournoiement et leur roulement. — J'ai vérifié dans 
beauconp de cas, par exemple dans le Scabiosa uralensis, les 
observations de M. Fritzsche (Beiträge ‘zur Kenniniss des Pol- 
lens, page 32 et suiv.), desquelles il résulte que dans tous les 
grains de Pollen , une partie des globules pris pour des granules 
de la fovilla ne sont pas des corps solides, mais des gouttelettes 
d'huile, et j'ai vu ces goutteleites se réunir en gouttes plus 
grosses. Ces gouttelettes d'hüile paraissent former une grande 
partie des petits grains de la fovilla , désignés par M. Brown sous 
le nom de molécules, tandis qu'au contraire les grains de la fo- 
villa proprement dits, qni se rencontrent en sigrande multitude 
dans les Onagrariées et les Graminées offrent une enveloppe 
solide qui se colore par l'iode. M. Brown aussi a observé dans 
les Asclépiadées de semblables goutteleites d'huile parmi les 
grains de la fovilla. Je ne conçois pas comment M. Fritzsche peut 
attribuer assez d'importance à ces gouttelettes d'huile, pour 
présumer qu'elles sont nécessaires à la fécondation, et que ies 
autres granules servent à la formation du tube: au moins ce 
sont de pures conjectures, qu'il n’y à pas le moindre motif 
d'admettre, L'importance que l’on a attachée aux granules de 
HT, Boran. — Mars. 12 


178 H. Mouz. — Sur le Pollen. 


la fovilla me paraît de même absolument hypothétique , et je ne 
la trouve fondéé sur aucune raison physiologique. Qui nous dit 
que ces granules ont plus d'importance pour l’œuvre de la fé- 
condation, que le fluide dans lequel ils nagent, et même qu'ils 
y remplissent une fonction ? Il semble‘que les botanistes aient 
toujours involontairement l'idée des animalcules spermatiques 
présente à l'esprit ; et quand même les granules seraient com- 
parables à ces animalcules, tout ce qui en résulterait, c’est qu’ils 
existeraient dans une fovilla féconde, et qu'ils manqueraient 
dans une fovilla inféconde, mais il ne s’ensuivrait nullement 
qu'ils jouentunrôle dans la fécondation. C’est justement cette der- 
nière circonstance, que l’on aurait dù cependant éclaircir avant 
toutes les autres, qui est encore la plus incertaine et la moins 
bien établie de toutes. 


VI. Histoire du développement des grains de Pollen. 


Je n’ai que peu de chose à ajouter à ce que M. Brongniart a 
fait connaitre sur le développement des grains de Pollen.— C'est, 
comme on sait, M. Rob. Brown (7ransact, of the Einn. Soc. 
t. XII. p. 213. « The pollen is formed in a cellular substance 
apparently destitute of vessels; and is always produced inter- 
nally, or under the proper membrane of the secreting or- 
gan. ») qui exprima le premier avec précision le fait annoncé 
déjà par Kælreuter (Vorläufige Nachricht. p. 13), que les grains 
de Pollen sont formés dans l'intérieur d’un tissu cellulaire, en 
quoi M. Brown fut plus tard suivi par M. Brongniart (Annales 
des Sciences naturelles, 1827, septemb. page 24 et suiv). 

Mes observations confirment pleinement le résultat trouvé 
par M. Brongniart, savoir : que les loges de l'anthère sont 
primitivement remplies d'une masse de cellules parenchyma- 
teuses à parois minces, dans lesquelles les grains de Pollen se 
forment de la matiere granuleuse coutenue, et qui plus tard 
disparaissent, Les assertions d'Hedwig et de M. Turpin, relatu- 
vement à une attache primitive des grains de Pollen et à un 
trophopollen, sont tout. fait dépourvues de fondement. — 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 179 


Quant au nombre des grains qui se forment dans chacune de 
ces cellules, e: que M. Brongniart établit être de 1 dans le Po= 
tiron , de 4 dans le Cobæa scandens, de 5-8 dans l'Œnothera 
biennis, je ne m'accorde pas entièrement avec cet écrivain ; car. 
dans mes observations, peu nombreuses à la vérité, mais prises 
sur des familles très différentes, j'ai trouvé que le nombre des 
grains qui se forment dans une cellule (peut-être avec quelques 
exceptions très peu nombreuses rapportées plus bas) est de 4, 
comme on le voit, par exemple, dans les Cucurbita Pepo, Nico- 
tiana rustica, Echium creticum, Mirabilis Jalapa, Scutellaria 
scordifolia, Polygala Chamæbuxus, Corylus Avellana, Knautia 
propontica; Typha augustifolia, Iris flavescens, Ornithoga- 
lum pyrenaicum , Festuca elatior, Gypsophila scorzonerifolia, 
Lavatera trimestris, Alcea rosea, Amaranthus frutescens. — 
Dans le premier état, on voit le contenu granuleux de ces cel- 
lules partagé en quatre petites masses ; par suite du développe- 
ment, ces masses sont remplacées par quatre grains de Poilen, 
qui adhèrent plus où moins fortement l’un à l’autre. Plus tard 
les grains se séparent, et lorsque enfin les cellules qui les con- 
tenaient ont disparu, restent libres dans la cavité de l’anthère. 
— Dans quelques cas, l'union des quatre grains de Pollen qui 
sont nés dans une cellule est encore plus ou moins forte après 
le développement accompli ; tantôt ils ne tiennent plus que fai- 
blement l’un à l'autre, {et une légère pression suffit pour les 
séparer ; c'est ce qui a lieu dans l'/ris flavescens, les Epilobium 
hirsutum, montanum ; d'autres fois, au contraire, l’'adhérence 
est assez considérable pour que les grains ne puissent être 
séparés que par une pression plus forte, ou même soient in- 
séparables : voilà ce que l’on trouve dans le J’ellosia aloefolia , 
le Typha minima, le Periploca græca , VApocynum venetum à 
les Orchidées sie Jussieua erecta, le Drimys Winieri, la plupart 
des Ericinées, des Epacridées, des Vacciniées. On verra par 
la description des grains de Pollen qui sera donnée plus loin, 
que dans ces espèces de Pollens dont chaque grain est com- 
posé de quatre grains, ces quatre grains peuvent être dis- 
posés de deux manières : ou bien'ils sont tous quatre sur le 
même plan, comme dans le felosia, lAZpocynum, les Orchi« 
72; 


180 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


dées ; ou bien ces quatre grains sont l’un parrapport à l’autre dans 
la même situation que les quatre angles solides d'un tétraëdre, 
comme dans les Éricinées. Chez les grains de Pollen dont la sé- 
paration est tardive, nous trouvons aussi ces deux dispositions, 
aussi long-temps qu'ils sont renfermés dans les cellules où ils se 
développent : ils sont sur un même plan, par exemple, dans 
l'Ornithogalum pyrenaicum, et, à ce qu'il parait, dans beaucoup 
d’autres Pollens demonocotylédones pourvus d'un sillon longi- 
tudinal; ils sont au contraire en assemblage tétraédrique dans 
toutes les dicotylédones que j'ai examinées sous ce point de vue. 
Toutefois ce rapport n'est pas absolu, puisque j'ai aussi trouvé 
les grains disposés en assemblage tétraédrique dans beaucoup 
de monocotylédones, par exemple dans l’Zris flavescens, dans 
quelques grains d'Orchidées. — La plupart des espèces de 
Mimosa, d'Acacia et d'Inga paraissent faire exception au 
nombre quaternaire des grains de chaque cellule, et les grains 
de Pollen sont dans la plupart des espèces de ces genres com- 
posés de seize, et dans quelques-unes, comme dans T/rga 
anomala, de huit. Il paraît donc que chez ces plantes huit 
où seize grains de Pollen se forment dans chaque cellule; 
cependant je n'ai point là-dessus d'observations directes. Il 
est toujours remarquable que dans ces plantes, le nombre 
des grains réunis ensemble est un multiple de quatre. — Quant 
à l'idée de M. Brongniart, que les grains de la fovilla sont 
formés, non dans les grains de Pollen eux-mêmes, mais 
dans les cellules où se trouvent ces grains, et absorbés par eux 
au moyen de pores, non seulement elle est en soi trés invrai— 
semblable, mais elle est aussi en contradiction avec ce que lon 
découvre par l'observation des anthères imparfaitement formées. 
— 1l est extrêmement remarquable que les grains de Pollen, 
sous le rapport de leur mode de développement dans des cel- 
lules qui disparaissent plus tard, sous Îe rapport du nombre des 
grains qui se forment dans chaque cellule, comme sous celui 
de leur structure, ressemblent tont-à-fait aux Spores des cryp- 
togames supérieures. On peut voir à ce sujet ma petite disserta- 


tion sur les Spores (Flora 1833). 
( La suite au prochain calier. ) 


EL eme, 


CROUAN, — Sur le Ceramium Boucheri, 18r 


OBSERVATIONS microscopiques sur Le Ceramium Boucheri de 
Duby, eé sur les Gaillones de Bonnemaison; 


Par MM. Crovuax frères, 


Membres de plusieurs sociétés savantes. 


Le genre Dasya proposé par M. Agardh dans son Systema 
ÆAigarum, pour une Hydrophyte élégante de la mer Adriatique, 
a été conservé par lui dans son Species; mais il y ajoute les 
Gaillones de Bonnemaison. (1) 

Le savant algologue de Genève, M. Duby, dans son deuxième 
et très intéressant Mémoire sur les Céramiées, qu'il nous a fait 
lhonneur de nous adresser, s'étend longuement sur ce genre, et 
par les dessins et les éclaircissemens qu’il donne sur les Dasya 
Spinella , plana et simpliciuscula d'Agardh, ne nous laisse plus 
douter que ces prétendues espèces ne soient des variétés de la 
même Hydrophyte. La plante que nous lui avons envoyée sous 
le nom de Gaillona Boucheri, et qu'il décrit dans le Mémoire 
dont il est ici question, est encore une variété des Dasyanom- 
més ci-dessus et que nous distingaerons par la dénomimation 
de Ceramium Boucheri var. B. tenuissimum. Nous pensons 
donc, avec beaucoup de probabilité et d’après nos observations 
microscopiques sur l’état vivant de plusieurs variétés, que c'est 
la même espèce que Bonnemaison et d’autres auieurs ont dési- 
gnée sous des noms différens. Depuis long-temps nous avons 
suivi la végétation de cette Hydrophyte, et nous avons remarqué 
que sa fronde variait de forme et de couleur selon la saison, la 
localité, l’âge et l'espèce de fructification qu’elle portait. 

Nous l'avons trouvée le 11 décembre 1833, munie de sa fructi - 


(x) Nous avons recu de notre ami M. Chauvin, habile algologue de Caen, un fragment de 
cette Hydrophyte qu'Agardh nomme Dasya elegans ; mais son état sec et incomplei ne nous a 
pas permis de l’étudier suffisamment, Si, comme le dit M. Duby dans son deuxième mémoire, 
ses conceptacles urcéolés sont longuement pédicellés et contiennent des gongyles pyriformes, 
elle diffère par ces caractères des Gaillones de Bonnemaison, 


182 CROUAN. — Sur Ze Ceramium Boucheri. 


fication siliculeuse remplie de globules d’un noir pourpre, dis- 
posés en série double ou triple, et qui se divisent à leur maturité 
en trois gongyles triquètres à base arrondie. Cette fructification 
était fixée sur les ramules et semblait offrir, par sa position et 
sa forme, une image en miniature des thyrses de fleurs du 
Marronnier d'Inde. 

Sa fronde offrait, à la vue, une teinte riche du plus beau rose 
et tranchait singulièrement avec les fructifications nombreuses 
qui étaient colorées en un beau pourpre noir. L'aspect des ex- 
trémités raméales était charmant ; elles ressemblaient à de petits 
pinceaux couleur carmin. Sa tige principale très rameuse, parait 
continue dans le bas; ses rameaux sont alternes à articles mul- 
üples (vus au microscope); ils sont couverts de petits ramules 
multifides, alternes, dichotomes , à articles simples , et se termi- 
nant en pointe aiguë, Les filamens de ces petites ramules sont 
deux fois moins forts que dans le Gaillona punctata Bonnem., 
Dasya  Spinella d'Agardh (type du Ceram. Boucheri pour 
nous. Voyez pl. 5, f. 2.) Sa tige, demi-cartilagineuse dans le 
bas, s’aplatit par la dessiccation, tandis que dans cette der- 
nière elle reste ronde et coriace; malgré ces différences, l’or- 
ganisation et les fructifications sont les mêmes. C'est cette va- 
riété que Bonnemaison a désignée sous le nom de Gaillona 
Boucheri, et que probablement M, Agardh a nommée Dasya 
plana. (Voyez pl. 5, fig. 1.) 

Une particularité qu'offre cette belle variété de notre Cera- 
mium Boucheri, c'est qu'à peine l’a-t-on plongée dans l’eau 
douce pour être préparée sur le papier, que sa jolie couleur rose 
devient d’un jaune orangé (cet effet est plus lent dans le type); 
ses fins ramules, d’écartés qu'ils étaient, se trouvent agglo- 
mérés et la plante offre alors un aspect tout-à-fait différent; 
on dirait qu’elle aurait été froisséé ; aussi quand elle a éprouvé 
cette influence, est-il de toute impossibilité de pouvoir la dissé- 
quer. À l’état vivant, cette plante est très mucilagineuse, et c’est 
avec bien de la peine et de la patience que l’on parvient à faire 
des coupes microscopiques qui permeitent d'étudier son orga- 
nisation ; elle adhère étroitement au talcet au papier sur lequel 
on l'a préparée. Nous la désignerons sous le nom de Ceramium 


CROUAN. — Sr Le Ceramium Boucheri. 183 


Boucheri var. À. mucilaginosum. Nous l'avons récoltée dans la 
rade de Brest, sur la racine de la Zostère, en décembre 1833, et 
sur les roches sous-marines, en octobre 1834. 

La var. B. fenuissimum à ramules multifides écartés, que 
nous avons communiquée à M. Duby, et qu'il a décrite dans 
son deuxième Mémoire sur les Céramiées, a la fronde plus déli- 
cate et plus'ténue que la variété précédente, c’est un état parti- 
culier de cette variété-ci, à fronde nivelée d'une couleur jaune 
verdätre mélée de rouge-violet que Bonnemaison a nommée 
Gaillona versicolor ; nous l'avons vue dans les Hydrophytes 
qu'il a déposées au Muséum de Paris. 

Dans le mois d'août 1834, nous avons observé la même Hy- 
drophyte avec un port et une couleur différens ; elle était d'un 
rose très tendre au sommet et d’un vert blanchâtre dans le reste 
de la fronde; elle était munie aussi de ses fructifications thyr- 
soides seulement. À la même époque, nous l'avons rencontrée 
dans une autre localité en grande abondance , croissant sur des 
‘Corallines, ayant une couleur brune tirant sur le roux-clair et 
offrant deux sortes de fructifications bien tranchées, telles que 
les décrit Agardh dans son Dasya Spinella, savoir : 1° des ré- 
ceptacles ovales acuminés, agrégés entre les rameaux, conte- 
nant des globules sphériques disposés en série multiple; 2° des 
conceptacles sessiles en forme d’ampoule et munis d’un bec. 
Nous avons figuré l’une et l’autre de ces fructifications sur l’état 
vivant , et l’on peut en avoir une idée nette en jetant les yeux 
sur la pl. 5 fig. 2. 

M. Duby fait observer qu’il n’a jamais rencontré cette der- 
nière forme, mais bien trois autres tout-à-fait insolites. Si 
M. Duby avait été assez heureux pour trouver, comme nous, 
des échantillons avec des conceptacles à divers états de déve- 
loppement, il aurait vu que son premier mode fructifère repré- 
senté t. 111, fig. à a. b. de son Mémoire, n’est que l’état jeune 
des conceptacles sessiles en forme d’ampoule dont parle 
M. Agardh, et que nous avons figurés à l’état de maturité. Ces 
conccptacles que nous avons toujours vus sessiles, ou rés lé- 
gèrement pédicellés, dans les nombreux échantillons de C&- 
ramium Boucheri et, C. coccineum que nous avons. ebservés 


184 CROUAN. — Sur le Ceramium Boucheri. 


ont un tissu qui parait réticulé au microscope, et contiennent 
un grand nombre de gongyles tres colorés, ronds ou ovés, et 
non pyriformes comme quelques auteurs l'ont avancé. L'état 
jeune nous a présenté dans sa coupe horizontale (vue au 
microscope) une petite pelote de filamens hyalins dichoto- 
mes, formés par des gongyles non mûrs, partant du centre 
vers la circonférence comme M. Duby l'a observé et très 
bien figuré dans son Mémoire. On remarque dans l’intérieur 
des rameaux et ramules de cette Hydrophyte et de ses variétés, 
des points sphériques plus ou moins gros ressemblant à des 
petites séminules ; c'est sur ce caractère, qui ne s’observe qu’à 
une certaine phase de son existence, que Bonnemaison lui a 
donné le nom spécifique de punctata ; c'est la même raison, sans 
doute, qui lui à fait donner aussi celui d’ocellata, vu la res- 
semblance de ces petits globules, qui ont un point fauve au 
milieu, avec le Monas Ocellus de Muller. Mais quand on a suivi 
la végétation et le développement de cette espèce, on voit que 
es Gaillona punctata, Boucheri et versicolor, de Bonnemai- 
son, sont des états différens de la même plante. 

Nous n’avons point encore rencontré le deuxième mode fruc- 
tifère figuré par M. Duby, tab. 11, f. 4 de son Mémoire, nison 
troisième mode, tab. 11, f. 2, que Bonnemaison avait aussi re- 
marqué sur un échantillon de Pherbier de feu Lamouroux; il 
ajoute que les élytres purpurins limbés, qu'il avait observés, 
contenaient trois à quatre séminules. Comme cette espèce a été 
décrite pour la première fois par Bonnemaison sous les noms 
de GCaillona punclata et Boucherz, dans son Essai sur les Hy- 
drophytes loculées, imprimé en 1824 dans les Mémoires du 
Muséam d'Hist. Nat. de Paris, nous lui conserverons le nom 
spécifique de Boucheri, et nous la placerons sous'le nom de 
Ceramium Boucheri dans notre premiere section du genre Ce- 
ramium, tel qu'il est circonscrit par M. Duby, premier mé- 
moire, pag. 15, et que nous désignerons par le titre de Sous- 
genre GAILLONA.' 

Nous réunissons dans cette section les espèces dont les ar- 
ticles, recouverts dans le bas de la fronde d’un tissu cellu- 
laire et parenchymateux, sont multiples dans les tiges et les 


——— 


CROUAN. — Sur Le Ceramium Boucheri. 185 


rameaux principaux, et simples dans les ramules, et dont la 
fructification se présente sous les trois aspects suivans : 1° sons 
la forme de capsules qui sont de gros conceptacles urcéolés, à 
tissu réticulé , analogues à ceux des Polysiphonia , mais ne con- 
tenant pas comme ces derniers des gongvyles pyriformes mais 
bien ronds ou ovés (voyez pl. f. ces conceptacles tres grossis}; 
20 sous la forme de siliques ou réceptacles plus où moins allongés, 
terminés quelquefois par un prolongement articulé, contenant 
des petites sphères pourpres transparentes à la circonférence,, 
disposées en série double ou triple et se séparant à leur matu- 
rité en 3 gongyles triquètres à base arrondie ; 5° on remarque 
encore à la surface des rameaux, et ordinairement en face des arti- 
culations, des petites sphères semblables à celles contenues dans 
Vespèce de silique que nous venons de signaler, mais beau- 
coup plus fortes. Nous les considérons comme les véritables 
organes propagateurs ( voyez Duby, deuxième Mém. Cér, 
tab. ur, f.2, et tab. 11, f. 4); cette dernière fructification se voit 
aussi sur tous les Callithamnion, Ceramium, etc. d'Agardh 


(Sp. alg.) 


Voici la synonymie que nous croyons pouvoir adopter pour 
notre Ceram. Boucheri d'apres nos observations suivies sur sa 
végétation et son développement : 


CEeramium Boucxeri, Duby (Bot. Gall i et Nob. 
GAILLONA PUNCrATA, Bonnemaison, Essai Hyd. loc. 
Dasva Sprnezca, Agardh, Species alg. / 


Var. À. mucilaginosum. 
Ceramium ocellatum, Grateloup. 
Gaillona Boucheri, Bonnemaison, loc. cit. 
Dasya plana et simpliciuscula, Agardh, Sp. alg- 
Var. B. tenuissimum. 
Gaillona versicolor, Bonnemaison, loc. cit. 
—  punctata, var. B. ceratophylloides, Boune- 
maison, loc. cit. 
Ceramium Boucheri, Duby, 2° Mém. sur les Céramiées; 
non Bot, Gall. 


186 CROUAN. — Sur Le Ceramium Boucherii, 


Le Dasya Huichinsie d'Harvey, que nous ne connaissons 
point et qui se trouve sur les côtes d'Angleterre, pourrait bien 
être aussi la même espèce. 

C'est le savant travail du deuxième Mémoire de M. Duby qui 
nous a conduits à ces conclusions, par les recherches qu'il 
nous à excités à faire pour étudier les divers modes de fructifi- 
cations dans une même Hydrophyte, et que l’un de nous, Hyp- 
polite Crouan , pharmacien à Brest, a mis un soin tout particu- 
lier à dessiner sur le vivant. 

À propos de notre sous-genre Gaëllona , nous ferons observer 
que nous n'entendons point y placer le Gaïllona Ærbuscula 
de Bonnemaison, qui est pour nous Le Ceramium spongiosum, et 
que nous plaçons dans notre troisième section que nous dési- 
gnerons par le titre de Sous-genre Le Prevosria (1). Nous 
proposons ce sous-senre pour les espèces de Ceramium à fronde 
arbusculée bi ou tripinnée, à rameaux et ramules alternes, à 
articles simples dans toute la fronde, mais ayant ceux du bas 
de la principale tige recouverts par des cellules plus ou moins 
tortueuses accolées bout-à-bout et formant des espèces de stries 
qui feraient croire à des articles multiples ( Voyez pl. 6 fig. 5 
le bas de la fronde grossie du Ceram. fruticulosum, Roth, et 
Nob. pl. 6 fig. 7 à roles coupes horizontale et verticale du Ceram. 
spongiosum ; Nob.), fructification se présentant sous trois as- 
pects : 1° sous celui de conceptacles visibles à la loupe, globu- 
leux ou ovales, sessiles ou légèrement pédicellés, translucides à 
la circonférence et contenant une matière pourpre qui se sé- 
pare en trois parties triquètres. Cette fructification est com- 
mue à tous les Ceramium (Voyez pl. 6 fig. r et 6 la première 
fructification des Ceram. fruticulosum et spongiosum). — La 
deuxième fructification offre de gros conceptables visibles à 
l'œil nu, placés aux dichotomies des rameaux ordinairement 
au nombre de deux; ils sont à-peu-près sphériques ou ellip- 


(x) C'est avec reconnaissance et plaisir que nous dédions ce sous-genre à notre honorable 
ami M. Auguste Le Prevost, député, savant archéologue, littérateur et botaniste très distingué, 
‘qui nous a aidé de ses conseils, et encouragé dans une étude qui demande tant de patience et 
de temps pour les observations. 


cRoUAN. — Swr le Ceramium Boucheri. 187 


tiques et renferment une agglomération de gongyles irréguliers 
d’une couleur pourpre foncé (Voyez pl. 6 fig. 2 et 7 la deuxième 
fructification des Ceram. frut. et spongiosum). —La troi- 
sième, très singulière, visible aussi à l'œil nu, se présente 
tantôt dans l'intérieur des dichotomies, tantôt sur toute 
la plante, sous la forme de conceptacles ovés ou cylindriques 
réunis bout-à-bout en petits rameaux pédicellés, presque en 
forme de silique toruleuse ou disposés comme les feuilles du 
Cactus Opuntia, Lin. (Voyez pl. 6 fig. 3 la troisième fruct. du 
Ceram. fruticulosum, Roth et Nob.). C'est à tort que Bonne- 
maison accuse d'erreur M. Bory de Saint-Vincent, quand 
il croit que la locule est unique dans les segmens de la princi- 
pale tige de notre Cerarium spongiosum. L'anatomie que nous 
avons faite de cette espèce sur l’état vivant, nous a confirmé que 
opinion de M. Bory est juste, et que les segmens du bas de la 
fronde sont bien uniloculés; maisle tissu cellulaire qui donne lieu 
des stries est si épais dans ce Céramium, qu'il n'est pas étonnant 
que Bonnemaison se soit trompé et qu'Agardh lait réunie à ses 
Dasya. Le premier mode fructifère de cette espèce a fait dire 
aussi à M. Duby (deuxième Mémoire Céram. p. 16) qu'elle de- 
vait rester dans les Cerarnium. 

Avant de terminer ces observations, nous dirons que nous 
avons été surpris de voir M. Duby qui, dans son premier Mé- 
moire, n'admettait pas le genre Gaïllona , l'admettre dans son 
deuxième sous le nom de Dasya, proposé par M. Agardh. 
D’après le principe fondamental de l’algologie émis par M. Duby, 
« Que l’on ne doit admettre comme genre distinct que les es- 
«'pèces qui montrent des différences , soit dans le port et la vé- 
« gétation, soit dans les organes de la reproduction», nous 
avons, de nouveau, étudié ce groupe d'Hydrophytes’ que nous 
pensions aussi devoir former un genre bien tranché; mais 
après un examen plus attentif, nous avons vu que le port, 
la disposition des ramules et les gongyles des espèces que nous 
avons examinées, sont semblables dans les Ceramium. Les 
formes extérieures des organes fructifères, dira-t-on, sont diffé- 
rentes; mais nous ferons observer qu'il est impossible de don- 
ner des caracteres fructifères circonscrits dans le genre Cera- 


188 CROUAN. — Sur le Ceramium Bouchert. 


mium, tel que l'a établi M. Duby.En effet, dans ce genre la forme 
extérieure de la fructification varie à l'infini; ce qui ferait créer 
autant de genres qu'il y a d'espèces si l’on ne s’attachait qu’à ce 
caractère protéiforme. Quant aux gongyles contenus dans ces 
différens conceptacles (r), ils sont à-peu-près les mêmes. Il n’y 
aurait donc que le caractère invariable d'articles multiples dans 
la tige principale qui pourrait déterminer à séparer les Gaillona 
des Ceramium ; mais en attendant que nous soyons plus avancés 
dans la physiologie des Algues, nous croyons qu’il est préférable 
d'en faire un sous-genre dans les Ceramium. 


EXPLICATION DES PLANCHES V ET VI. 


PLANCHE V. 


1. Fig. Rameau très grossi du Ceramium Boucheri var. mucilaginosum. 1. A. conceptacle 
très grossi. 

Fig. 2. Rameau très grossi du Ceramium Boucheri var. tenuissimum, avec sa fructification si- 
liculeuse. 


Fig. 3 et 4. Rameaux grossis du Ceramäm coccineum, avec leurs fruclifications conceptacu- 
aire et siliculeuse, 


PLANCHE VI. 


Fig. 1,2 et 3. Rameaux grossis du Ceramium fruticulosum, avec leurs divers modes de 
fructifications. 

Fig. 4 et 5. Frondes très grossies du C. fruticulosum. 

Fig. 6 à 10. Détails de l’organisation du Ceramium spongiosum. 


/ 


(x) Nous avons toujours vu les songyles se décolorer après leur sortie des conceptacles quoi- 
que toute précaution fût prise pour que rien ne nuisit à leur développement, ce qui nous paraît 
prouver évidemment, que nous n'avons encore rencontré dans les conceptacles sur lesquels nous 
avons expérimenté, que des organes stériles et non propegateurs. Cependant nousavons fait des 
observations suivies sur les deux principales fructifications décrites par les auteurs et considérées 
jusqu’à ce jour comme les organes propagateurs. Quoi qu’il en soit il existe, sans doute, des 
conceptacles auxquels est exclusivement attachée la vertu reproductive, que les algologues n'ont 
point encore décrits scientifiquement, et qui doivent avoir un aspect'particulier qui les fasse dis- 
tinguer de ceux qui sont stériles; c’est ce que nous allons tâcher de découvrir. 


= — 


ANDREIEwWSKYI, — Sur les végétaux d’Abano. 199 


Nors sur les vésétaux qui croissent autour et dans les eaux ther- 
males d’Abano, par le docteur ANDREIEWSKY1I. (1) 


Ces eaux sont situées dans la Vallée du PO, non loin de Pa- 
doue, et sur le revers occidental d'un petit groupe de cônes 
volcaniques, désignés par les habitans sous le nom de Monti 
isolati, qui sélèvent brusquement du fond de la vallée. La source 
dont il sera surtout question dans cet article s'échappe du som- 
met même d'un de ces petits cônes, le Montiron. Les eaux ont 


. une température qui varie entre 4o et 5co R.; elles contiennent 


dela soude, de la chaux, de la magnésie, de l'alumine, de oxide 
de fer, de l'acide sulfurique, de l'acide silicique, du chlore, 
de l’iode et du brôme, diversement combinés erttre eux. 

Les plantes phanérogames qui croissent arrosées par ces 
eaux, atteignent rarement leur hauteur ordinaire et sont tou- 
jours plus ou moins rabougries. Ainsi, l/{hea rosea en fleur 
avait un pied de haut; l’Hypericum perforatum deux pouces huit 
lignes ; l_4juga Chamæprytis un pouce cinq lignes; le Sedum 
acre un pouce trois lignes; le Spergula arvensis deux pouces; 
l Arenaria rubra trois pouces trois lignes ; le Mentha arvensis cinq 
pouces six lignes; V Ædianthum Cuapillus Veneris et les HMnium et 
Bryum n'y végétaient même que misérablemeüt. Les plantes qui 
prospèrent dans ces localités sont celles qui aiment le voisinage 
des eaux, et dont les quatre premières se retrouvent dans les 


lagunes de Venise : telles que Salicornia herbacea, Samolus 


Valerandi, Juncus acutus, J. maritimus, Atriplex veneta, Son- 


chus maritimus, Aster Tripolium, etc. Le terrain sur lequel ces 


plantes poussent est un tuf d’origine évidemment volcanique. 
On aurait tort de croire que toutes ces plantes étaient arro- 
sées par de l'eau à 5o°. On comprend aisément que la tempé- 
rature du liquide était d'autant moins élevée que les plantes se 
trouvaient plus loin de la source. Cependant le SarmnolusV'alerandi 


{t) Extrait du journai der Chirurgie urd Augenheilkunde von Graefe und JFalther. %e cah. 
1831. 


190 ANDREJEWSRYI. — Sur les végétaux d’_Æbano. 


croissait vigoureusement dans une eau dont la température 

était à 54° et la Zanichellia palustris avec une chaleur de 28. 
Outre ces phanérogames, qui végètent autour de la source, il 

existe dans les eaux thermales elles-mêmes un grand nombre 


de plantes de la grande famille des Algues. Déjà Pline en 
avait parlé; depuis, beaucoup d’autres auteurs les ont aussi 


mentionnées. Ainsi Claudien dit, en parlant de ces sources : 
« Fumantia vernare pascua luxuriare coctam silicem » et Cassio- 
dore , dans la lettre de Théodoric à l'architecte Aloys, s'exprime 
ainsi: « Aideat florenti gramine facies decora campestris quæ 
etiam ardentis aquæ fertilitate lætatur miroque modo dum pro- 
xime salem generat sterilern nutriat pariter et virores. Huit 
siècles après Cassiodore, Île marquis Jean Dondi trouva les 
pierres couvertes de végétations, et Fallope vit que ces plantes 
étaient chargées de fleurs et de fruits. Baccius et Vallisneri pré- 
tendirent que l’on ne trouvait des Conferves que là où l’eau 
froide se mélait à l’eau chaude îe long des bords du ruisseau ; 
opinion qui futréfutée par Vandelli et Mandruzatto. 

Vandelli, dans son Zractatus de thermis agri Patavini 1567, 
décrit les conferves suivantes : 

Conferva alba. Dans les eaux thermales de Saint-Pierre, ou la 
température est de 50° R.; la couleur blanche est due à l’élé- 
vation de la température, car lorsqu'il n’y a que 40°, la plante 
est grisätre. 

C. anonyma. Ce sont des filamens blancs qui s'encroûtent 
peu-à-peu d’une matière tophacée. Elle vient dans l'eau à 4o°. 

C. Aponitana feuilles triquètres, munies de vésicules sembla- 
bles à celles des algues marines. Dans l’eau à 38°. 

C. capillacea dans l'eau à 35°. 

M. Andrejewskyi a observé avec soin l’'Ulva labyrinthiformis L. 
qui croit abondamment dans ces eaux. On sait que Linné range 
cette plante parmi les Algues; Agardh, parmi les Oscillaires ; 
Bory de Saint-Vincent, parmi les Oscillaires et dans le genre Ana- 
baina qui fait partie de ces êtres intermédiaires entre le règne 
végétal et le règne animal. 

Cette plante se trouve parmi les sources d'Abano, dans des 
points où la température varie de 45 à 50° R, Au printemps et 


A. DE SAINT-HILATRE. — Nouveau Champignon brésilien. 191 


aû commencement de l'été, elle forme une membrane flottante 
d’une belle couleur verte, elle a un aspect gélatineux, glisse 
entre les doigts et est couverte d’un grand nombre de petites 
vésicules pleines de gaz ou d'air. Plus tard, elle se couvre de tuf 
et s'enfonce dans l’eau ; alors il s'élève de ses vésicules des émi- 
nences en forme de quilles creuses, qui s'élèvent de deux à 


quatre pouces. Leur tête est arrondie et entourée d’une cou- 
ronne de petits appendices. En automne ou au commencement 


de l’hiver ces petites têtes crêvent, le gaz qui les remplissaient 
s'échappe et toute la masse s'affaisse. Ces éminences s’encroû- 
tent alors de tuf, prennent une couleur rougeätre, et ce n’est 
que sur quelques points que la couleur verte indique leur ori 
gine végétale. 

L'auteur n’a pu découvrir d'organes reproducteurs. En faisant 
macérer long-temps cette plante dans l’eau avec de l'acide mu- 
riatique , illa débarrassa de la couche pierreuse, et M. Link put 
distinguer, à un grossissement de quatre cents fois, des filamens 
très minces et tres confus qui étaient bordés par de petits canaux 
contenant un suc rouge. À l'analyse, cette plante a fourni des 
acides sulfurique, silicique et carbonique, du chlore, de liode, 
du soufre , de l’ammoniaque, de la soude, de la chaux, de la 
magnésie, de l’alumine et du fer. 


Dessériprion d’un Charmpignon brésilien, 
par M. Auc. DE SAINT-HILAIRE. 


Lorsque j'étais à Jucutacoara dans la province d'Espirito 
Santo, je trouvai dans un lieu cultivé un Champignon dont je 
vais donner ici la description : 


Le pédicule a 4 pouces de longueur et 1 pouce de diamètre. I est cylindrique 
un peu aminci au sommet, perce de petits trous à sa surface, ride, d’un rouge 
de brique. Le chapeau a x pouce et demi ou 2 pouces de diamètre. Il est con- 
vexe, à jour, d’un rouge de brique foncé, et composé d’un réseau double, à 
mailles inégales, qui semble formé d’une espèce de cordonnet, arrondi en ses 


192 HUBENER. — Hépatiques d’ Allemagne. 


contours épais et striés en travers. À la base d’un des individus que j'ai examinés, 

j'ai vu les débris d’une membrane blanche qui , sans doute, était un volva. Cette 

plante a une odeur extrêmement fétide et est sans cesse couverte des mêmes 

mouches que l’on a coutume de voir dans le pays sur les cadavres et les végé- 

taux en putréfaction. 

. Ce champignon forme vraisemblablememt un nouveau genre qu'on pourrait 
appeler Fœtidaria. 


CorrEcTION des Hépatiques d'Allemagne 4 
par le docteur Hurewrr. 


L'année dernière, M. Hübener mit à la disposition des bota- 
nistes quelques collections des Hépatiques d'Allemagne dont ül 
pouvait disposer lors de la publication de son Hepaticologia ger- 
manica; mais les exemplaires disponibles furent loin de suffire 
aux amateurs. Une étude continue des Jongermannes a fourni à 
Lzrateur beaucoup de matériaux pour un supplément assez con- 
-&idlérable à son premier travail, eten même temps pour répandre 
d'avantage la connaissance de ces végétaux si petits et si jolis, il 
s'est décidé à publier les Jongermannes d'Allemagne par livrai- 
49ns de 25 espèces chacune : il compte en Gonner en tout 
huit, et chaque espèce sera PSE par des échantillons ac- 
compagnés de leurs fleurs, autant qu on pourrase les procurer, 
at de toutes les parties qui servent à caractériser Pere La 
collection devant servir en quelque sorte d'illustration à l'Æepa- 
#:cologia, les cahiers auront le même format que l'ouvrage lui- 
suêmé : chaqueespèce, collée sur une feuille de beau papier, sera 
accompagnée d’une étiquette imprimée, etles livraisons ne seront 
expédiées que cachetées pour qu'aucune erreur re puisse S'y 
ælsser.M. Hübener compte terminer cette collection dans le cou- 
saut dune année:lenombre des exemplaires nesera pas plus con- 
sidérable que de 80 à 100, et les amateurs qui voudront s’e 
procurer une collection pourront s'adresser soit àaHofmeister, ï 
israireà Leipzig, soit à Hassloch, libraire à Wiesbaden. MM. Treut- 
pre t Würtz, à Strasbourg, se chargeront également des com- 

is 


ons. Le prix d'une livraison, prise Sato est de 4 fr. 


D er 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 103 


EnumÉérarTion des Mousses et des Hépatiques recueillies par 
M. Leprieur, dans la Guiane centrale, et description de plu- 
sieurs nouvelles espèces de ces deux familles, 


Par C. Monwracwe, docteur en médecine. 


Chargé d'explorer la Guiane centrale pour en étudier tout. 
à-la-fois la géographie physique et l’histoire naturelle, M. Le- 
prieur s’est acquitté de cette mission importante et difficile avec 
tout le succès qu'on avait droit d'attendre du botaniste zélé et 
instruit qui, pendant son séjour au Sénégal , avait déjà fourni 
de si nombreux matériaux à la Flore de Sénégambie, 

En parcourant ces vastes forêts équatoriales aussi vieilles que 
le monde, et que nul Européen n'avait visitées avant lui, notre 
voyageur avait recueilli beaucoup de plantes, mais surtout de ma- 
gnifiques Fougères, sans toutefois négliger ni les humbles, 
Mousses, n1 les Jongermannes au feuillage élégant et varié. Com- 
bien il est à déplorer qu'un voyage qui avait été jusque-là si heu- 
reux et dont les résultats eussent enrichi l'histoire naturelle de 
tant de nouvelles conquêtes, soit venu se terminer sur les côtes 
de France par un désastreux naufrage qui nous a ainsi privés 
d'une immense quantité d'objets acquis non-seulement au prix 
de tant de soins et de fatigues, mais encore au péril de la vie 
chaque jour renouvelé! 

Ce sont les Mousses et les Hépatiques échappées à cenaufrage 
que M. Leprieur a bien voulu mettre à ma disposition pour les 
publier, ce que je fais avec d'autant plus de plaisir que cette 
publication me met à même de témoigner à ce généreux et sa- 
vant ami ma reconnaissance de la libéralité dont il a usé envers 
moi, lors de la distribution des collections qu'il a pu sauver. 

Pour les espèces connues, je me bornerai à une simple énu- 
mération; mais je décrirai avec détail, en les accompagnant 
autant que possible de figures, celles que j'aurai Bfu de croire 
inédites. 

EL, Borax, — April. 13 


194  C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


MUSCI L. Juss. 
DrePANoPHYLLUM Rich. 


1. D. fulvum Hook. Musc. exot. 1,p. 3, t. 145. Dicranum falcifolium 
Ejusd. L. c. t. 82. 


Je n’ai que des individus males chargés, à leur sommet, de ces 
corps confervoides que M. Schwægrichen regarde avec Hedwig 
comme des anthères, et M. Hooker comme des paraphyses. Ces 
corpuscules, pédicellés, helminthoïdes, annelés, évidemment 
composés de deux membranes distinctes , sont réunis en forme 
de pinceau au nombre de quinze à vingt, et supportés par un 
prolongement de la tige recouvert de feuilles obtuses à nervure 
non continue, bien différentes des feuilles caulinaires qui,avec 
leur forme en faux, sont cuspidées et inégalement partagées par 
une nervure excurrente, circonstance complètement omise dans 
les descriptions de cette espèce. 

J'ai dit que les prétendues anthères étaient composées de 
deux tubes membraneux ; l’un est extérieur, annelé, continu, à 
anneaux plus courts que leur diamètre; l’autre, intérieur, paraît 
uni au premier au niveau des articulations, maisil en est évidem- 
ment séparé dans les intervalles. Leur longueur est d'environ un 
millimètre. Ils sont supportés par un pédicelle qui à à peine le 
cinquième de cette longueur. 

Cette Mousse forme des touffes sur les troncs d’arbres pourris. 
Elle a été trouvée à Mascareigne, par Richard; à Saint-Domingue 
(Herb. Delessert}), et dans les forêts de la Guiane, par M. Le- 
prieur, mélangée avec le Calymperes Palisoti Schwægr. et le 
Jungermannia thymifolia Nees. 


OcroszEpHaAruM Hedw. 


2. O. albidum Hedw. Musc. frond. 1x, p. 15, t. vi. Dill. t, zxvr, £ 91. 


Il habite sur les troncs pourris des forêts, le long des fleuves. 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale: 19 


CALYMPERES Sw. 


3. C. Afzelii Sw. var. B. moluccense Brid. Bryol. univ. n, p. 87. — €. 


moluccense Schwægr. Suppl. 11, p. 99, t. cxxvur. 


4. C. lonchophyllum Schwægr. Suppl. 1, part. 17, p. 335, t. xcvurr. 


Ces deux Mousses ont été trouvées sur les troncs d’arbres dans 
les mêmes localités que la précédente. 


5. C.androgynum Montag.: caule reclinato ramosiusculo, folüs 
linearibus erecto-patentibusnervosiscanaliculatis margineincras- 
sato tenuissimè denticulatis , phyllopodiüsque filiformibus capi- 
tuligeris amplexicaulibus; thecæ latè ovatæ operculo longissimé 
conico-subulato. PI. ,3 f. 2. 


La tige , longue de 8 à 10 lignes, couchée à la base, puis redressée, émet un 
ou deux rameaux qui atteignent la même hauteur. Sa partie inférieure, ctendue 
sur les écorces, est chargée d’un duvet rouge-brun extrêmement abondant qui 
se confond avec les racines dont iltire probablement so origine. Les feuilles sont 
de deux sortes : les unes, normales, sont linéaires, flexueuses, acuminées, longues 
de3 à 4 lignes, larges d’un tiers de ligne au plus, embriquées sur la tige par leur 
base sensiblement élargie et embrassante, dressées mais non serrées contre elle; 
elles sont finement denticulées en leurs bords épaissis et enroulés en dessus surtout 
par la sécheresse, et parcourues par une forte nervure qui atteint le sommet. 
Leur couleur est baïi-brun, et olivacée jaunûtre si on les place humides à contre- 
jour. Les seules cellules qui avoisinent la nervurce dans la portion embrassante 
sont quadrilatères et pellucides, toutes les autres sont arrondies, indistinctes et 
opaques. Les autres feuilles, que je nommerai Phyllopodes (1) ( Phyllopodia), 
sont beaucoup moins nombreuses que les feuilles normales et disposées çà et là 
entre elles le long de la tige et des rameaux. Elles ont une base plus étroitement 


(x) Ce sont des espèces de supports qui participent de la nature des feuilles, mais qui sem- 
blent organisés pour remplir une fonction spéciale. Quoiqu’on ne connaisse pas encore suffi- 
samment le rôle que jouent dans l’acte de la fécondation des mousses les filamens ou corpus- 
cules coufervoides ramassés en tête au sommet d’un prolongement de la tige (pseudopodia) 
dans le Mrium androgynum ou à l'extrémité de la nervure des feuilles dans beaucoup 
d’autres mousses, mais surtout dans les espèces des genres Calymperes et Syrrhopodon , ftou- 
jours paraît-il probable qu’ils n’y sont point étrangers. Je crois même que le fait en question, 
unique dans la famille des Mousses, milite en faveur de l'opinion des muscologues allemands 
contre celle des anglais, qui considèrent ces filamens comme des conferves parasites. 

13, 


196 c. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


embrassante et sont privées de parenchyme le long de leur nervure, ou du moins 
ce qui en reste est si peu de chose qu’elles paraissent cylindriques à la vue simple. 
Il en est autrement si l’on a recours au microscope composé. On reconnaît alors 
qu’il règne de chaque côté de cette nervure une espèce d’aile trés étroite dont 
on peut suivre la continuité de la base au sommet. Cette aile est très finement 
dentée ainsi que le dos de la nervure elle-même. Le sommet de ces singulières 
feuilles est un peu dilaté en un capitule formé par des corpuscules cloisonnés, 
pellucides , de la même nature que ceux observés sur les tiges mâles du Mnium 
androgynum. C’est de cette'analogie que j'ai tiré le nom spécifique. Leur lon- 
gueur est la même que celle des autres feuilles. Avant de les avoir étudiées, je les 
avais prises pour de vieux pédicelles qui avaient perdu leur urne. Les feuilles 
périchétiales ne diffèrent point des autres. On y observe mieux la forme des 
mailles du réseau qui est carrée dans le bas , arrondie dans le haut. 

Le pédicelle sort d’une gaîne terminale, cylindrique, couronnée par une 
sorte de frange en forme de manchette et environnée d’un grand nombre de pa- 
raphyses plus longues qu’elle. Il est lisse, droit, long d'environ 8 lignes, et dé- 
passe de beaucoup le niveau auquel atteignent les feuilles supérieures de la tige. 
Sa couleur est bai-brun comme celle de la capsule qui le termine. Celle-ci 
est largement ovale, presque sphérique à la maturité, lisse ou un peu rugueuse 
dans l’état de sécheresse et de vacuité. Elle ne porte point d’anneau. Le péristome 
est formé d’une membrane jaunâtre horizontale qui est assez épaisse à son inser- 
tion ou à sa naissance sur le bord de l’orifice de l’urne et très amincie au centre 
où elle paraît se diviser, mais je n’ai pu clairement en distinguer les dents. 

L’opereule porte un bec conique subulé dont la longueur égale près d’une fois 
et demie celle de la capsule. Sa couleur ne diffère pas de celle de l’urne. La 
coiffe tombe de bonne heure. Dans le premier âge de la plante, elle ne présente 
aucune fente soit au milieu comme cela a licu typiquement dans le genre, soit à 
la base. Je n’ai pas pu en trouver de tombce dans la touffe afin de m’assurer du 
mode de déhiscence qui favorise la chute de cet organe. Un fait certain, c’est 
qu’elle ne persiste point comme dans d’autres espèces de ce genre, et c’est encore 
un moyen de l'en distinguer qui n’est pas à négliger. 


Cette Mousse diffère de toutes ses congénères par le caractère 
d’où j'ai tiré son nom spécifique, c'est-à-dire par ses deux sortes 
de feuilles. Elle a pourtant des rapports qu’on ne saurait nier 
avec les C. Gardneri Hook., C. lonchophyllum Schwæsr. et 
C. Hobsoni Grev. Comparée au C. lonchopyllum, sans parler 
du bord épaissi et finement denticulé de ses feuilles, son oper- 
cule très long et subulé, son pédicelle dépassant de beaucoup 
les plus hautes feuilles, et sa capsule presque globuleuse l'en 
feront aisément distinguer. Le C. Gardneri Hook. que Bridel 
penchait à regarder comme identique avec le Syrrhopon Gardneri 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 197 


Schwoœæpr. est aussi une espèce voisine de la nôtre. Ses feuilles 
ont en effet la plus grande similitude avec celles du C. androgy- 
num ; mais un port bien différent, la forme de la capsule et de 
l'opercule, et surtout la présence des phyllopodes suffiront pour 
empêcher de confondre la Mousse de la Guiane avec celle du 
Népal. Quant au C. Hobsoni Grév. originaire aussi de la Guiane, 
mais qui ne m'est connu que par une phrase caractéristique, de- 
venue insuffisante pour la détermination, depuis l'accroissement 
du nombre des espèces de ce genre, je pense que notre mousse 
en est suffisamment distincte par ses feuilles que la sécheresse 
ne crispe point, et par la brièveté relative de ses tiges. 

Cette intéressante espèce forme des gazons étendus sur les 
écorces des arbres dans les forêts humides de la Guiane cen- 
trale, où M. Leprieur l’a recueillie en fruits mûrs dans les mois 
. de mai et de juin. Elle occupe le côté des troncs exposé à l'Est. 


SYRRILOPODON Schwæpr. 


6. S.Leprieurü Montag.: caule adscendente subsimplici flexuo- 
so, foliis imbricatis erecto-patentibus e basi obovata albidalinea- 
ribus, margine involutis, subtus granulosis nervoque excurrente 
breviter ciliatis; thecæ oblongæ peristomio weissioideo. Oper- 
culum calyptraque ignota. PI. 3, f. 3. 


Tige de douze à dix-huit lignes de hauteur, un peu couchée à la base, puis 
redressée , quelquefois droite , flexueuse , le plus souvent simple, mais émettant 
soit à sa base, soit près de son sommet un rameau qui atteint à la même hauteur. 
Feuilles embriquées tout autour de la tige qu’elles embrassent par une portion 
pellucide très large, obovale, rétrécies ensuite de manière à devenir linéaires et 
opaques, à bords étalés dans le bas, repliés en dessus dans la portion linéaire et 
chargés de cils d'autant plus longs qu'ils sont plus inférieurs. Elles sont granu- 
leuses, comme pubescentes à leur surface inférieure, et marquée d’une nervure 
qui dépasse le sommet et qui est elle-même très finement dentée. La portion 
libre, un peu tortillée dans l’état de sécheresse, se redresse par humidité et s’e- 
carte de la tige en formant avec elle un angle d’environ 45 degrés. Leur aréola- 
tion est composée de cellules quadrilatères pellucides dans la portion embrassante 
et de cellules arrondies et opaques dans la portion linéaire dont la couleur est 
d’un vert jaunâtre. Les feuilles périchétiales ne diffèrent des autres que par leur 
transparence parfaite et la brièveté relative de la portion linéaire moins rétrécie 


598 C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


et dont les bords ne sont pas repliés en dessus. Le pédicelle, droit, solitaire ou 
géminé, long de 4 à 5 lignes, sort, à l'extrémité de la tige, d’une gaîne cylin- 
drique, un peu courbée à sa base et environnée de quelques-uns de ces or- 
ganes que Hedwig nommait adductores. Quelquefois il paraît latéral par l'allon- 
gement de la tige. L’urne est oblongue, lisse et munie d’un péristome composé 
de seize dents médiocres, conniventes et naissant de sa face interne. Le péristome, 
la capsule et le pédicelle sont de la même couleur rouge-brun La coiffe et 
Vopercule manquaient dans les cinq individus que j'ai vus frucbfics. 


Cette espèce est voisine du Weissia ciliata Hook. et devrait 
faire partie du genre Trachymitrium Brid. si ce genre purement 
systématique pouvait être conservé. On évitera facilement de 
les confondre en considérant que l'espèce à laquelle je compare 
la mienne, a ses feuilles ligulées, planes, longuement cihiées , et 
non linéaires et repliées en dessus. il suffit de jeter les yeux sur 
l’excellente figure des Musci Exotici pour se convaincre que ces 
deux Mousses sont spécifiquement distinctes. 


Cette jolie Mousse, dont je me plais à faire hommage au sa- 
vant voyageur qui l’a découverte, a été recueillie dans les mêmes 
localités et les mêmes circonstances que la précédente, mélangée 
avec notre Junsermannia bidens. 


7. S.? elatus Montag.: caule erecto, simplici vel parcé ramoso, 
foliis undique imbricatis erecto-patentibus lineari-lanceolatis 
planis, basi oblonga amplexicaulibus solidinervis, margine in- 
crassato denticulato. Cætera ignorantur. 


Tige de 2 pouces de longueur, dressée, simple ou peu rameuse, garnie depuis 
Je bas de feuilles imbriquées de tous côtés, serrées contre la tige dans l'état de 
sécheresse et formant avec elle, quand elles sent humides, un angle de 90 degrés. 
Ces feuilles ont une base médiocrement élargie, amplexicaule, à peme transpa- 
rente sur les côtés d’une forte nervure qui les traverse jusqu'au sommet , puis 
elles se rétrécissent promptement, deviennent linéaires, planes et se termi- 
nent par une pointe aiguë chargée, dans les feuilles supérieures, de corpuscules 
anthériformes. 

Leurs bords semblables à ceux de certains Brys de la section Polia établie par 
Bridel, sont épaissis et portent dans toute leur longueur des dentelures fines et 
écartées. Elles sont d’un jaune verdâtre un peu brun dans le bas. Leur arcolation 
est celle du genre auquel je la rapporte avec doute, n’en ayant pu observer la 
fructification. Cette espèce, si remarquable par sa taille et la forme de ses 


©. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 199 


feuilles, mérite d’être signalée aux recherches des voyageurs qui visiteront ces 
contrées. 


Elle croit sur les troncs d’arbres dans la Guiane centrale. 


MacromiTrium Brid. Schwæsgr. 


8. M. apiculatum Brid. Bryol. univ. 1, p. 311. Orthotrichum apiculatuns 
Hook. Musc. exot. 11, p. 13, t. xLv. 


Bien que mes échantillons de cette Mousse ne m'aient pas of- 
fert de capsules en assez bon état pour observer le péristome, 
les unes étant encore trop jeunes et les autres en partie détruites 
ou corrompues, le port de la plante et la forme de la coiffe 
m'ont suffi pour la rapporter avec quelque certitude à son véri- 
table genre. Tous les autres caractères cadrent d’ailleurs si bien 
avec la description et la figure qu’en a données le célèbre mus- 
cologue anglais auquel nous en devons la connaissance, qu'il 
est impossible de ne pas reconnaître l’identité des deux Mousses. 
Je dois dire pourtant que l’urne m’a paru lancéolée plutôt chez 
les jeunes individus que chez ceux avancés en âge, où elle est 
au contraire ovale et même un peu en forme de toupie après son 
évacuation. 

Cette espèce a été trouvée sur Les arbres rabougris exposés au 
vent, dans la Guiane centrale, près du bas Oyapock, en juillet 
et août. 


9: A. cirrhosum ? Brid. 1. c. p. 316.— Anictangium cirrhosum Hedw. 
Sp. musc. p. 42, t. v, f. 1-3. 


C’est avec doute que je rapporte cette Mousse à celle publiée 
par Swartz sous le nom d’Aypnum cirrhosum ; vu que tous les 
individus qui m'ont été communiqués sont privés de coiffe et 
d'opercule. 

Elle a été recueillie dans les mêmes circonstances et les mêmes 
localités que la précédente et la suivante. 


SCHLOTHEIMIA Schwæor. 


10, 5, squarrosa Brid. 1. c. p. 324, —Schwægr. Suppl. 1, ». 11, p. 39, t. Lvr. 


200 C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


HyproProcon Brid. 


11. 1. fontinaloides Brid. Bryol. univ. 1, p. 770. Dryptodon Ejusd. I. c. p. 
205, — Grimmia fontinaloides Hook. Musc. exot. 11, p. 9,t. 11. 


Par ses caractères naturels , cette Mousse mérite d’être distin- 
guée des Grimmies, dont la rapprochent le nombre et la forme 
des dents de son péristome, et de servir de type au nouveau 
genre établi par Bridel dans son supplément au premier volume 
de la Bryologie universelle. 


Fixée par ses racines sur les arbustes vivans ou sur des mor- 
ceaux de bois arrêtés entre les rochers, cette Mousse flottait en 
toufles épaisses dans le courant de l'Oyapock, où notre voya- 
geur l’a cueillie fructifiée en mars. 


Frssipens HEDWw. 


12. F prionodes Montag.: caule simplicissimo ascendente foliis 
subduodecimjugis lineari-lanceolatis erecto-patentibus, supre- 
mis falcato-secundis,omnibus acutis tenuissime serrulatis,nervo 
crasso excurrente mucronatis ; thecæ terminalis oblongæ oper- 
culo conico-subulato. PI. 3, fig. 1. 


Tige de 2 lignes de haut, couchée, ascendante, fixée dans la terre par de nom- 
breuses racines capillaires et courtes qui naissent de sa base. Feuilles caulinaires 
au nombre de dix à douze paires, alternes, distiques, embrassant la tige au moyen 
d’un dedoublement de leur moitié inférieure ; ovales-lancéolces et courtes dans le 
bas, elles vont en croissant de longueur ct deviennent linéaires-lancéolces à 
mesure qu'elles approchent du sommet de la tige où elles se courbent un peu 
en faux etse déjettent du même coté; elles sont très finement et très régulière- 
ent dentées en scie, surtout dans leur portion non embrassante, et traversées 
par une forte nervure qui dépasse leur sommet d’ailleurs assez aigu. Leur couleur 
est d’un brun roux qui paraît jaune-brun par transparence. Les feuilles périché- 
tiales sont remarquables par une dilatation en oreillette à la base d’un des bords, 
dilatation au moyen de laquelle elles embrassent les organes de la fructification. 
Pédicelle terminal de la longueur de la tige sortant d’une gaîne courte, oblongue, 
entourée d’ovaires avortés, sans paraphyses, puis se redressant en formant un 
coude, comme on l’observe dans le Fucus tamarindifolius Turn., et supportant à 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. ox 


son extrémité une urne un peupenchée, oblongue, quelquefois amincie à la base et 
un peu rétrécie au-dessous de son orifice, de la même couleur que le pedicelle et 
que toute la plante elle-même. Péristome composé de seize dents infléchies, d’un 
beau rouge, un peu rapprochées par paires, marquées dans leur portion entière 
de sillons transversaux, et fendues jusque vers leur milieu en deux cils pâles qui 
s’entrecroisent avec ceux des dents opposées. Opercule conique presque aussi long 
que la capsule, en ÿy comprenant le bec subulé qui le surmonte. Coiffe courte, re- 
couvrant à peine les deux tiers de la capsule, d’abord conique ou mitriforme, 
puis se fendant de côté et en capuchon. Couleur d’un jaune paille sale et en- 
fumé , quelquefois rousse. 


Cette petite Mousse se distingue de toutes ses congénères par 
ses feuilles très finement dentées en scie, par l’oricule que porte 
la base des feuilles périchétiales et le rapprochement par paires 
des dents de son péristome. 

Elle se plait sur la terre et les bois pourris. M. Leprieur l’a 
cueillie en mars, sur la lisière des forêts de la Guiane centrale, 
près des sources du Jary. 


DrcraAnuM Hedw. 


13. D. glaucum Hedw. var. megalophyllum.— D. megalophyllum Raddi 
Critt. Brasil. p. 3.—Sphagnum javense Schwægr. Suppl.xx, r. 1 ,p. 4, t. cr. 


J'ai recu des échantillons fort bien fructifiés de cette variété, 
soit du Brésil, recueillis par M. Gaudichaud près de Rio-Janeiro, 
soit de la Guiane, rapportés par M. Leprieur , et je les ai soumis 
à un examen comparatif avec des échantillons européens du 
D. glaucum. Les légères différences que j'ai observées doivent 
être toutes locales, car aucune ne m'a semblé propre à faire 
distinguer constamment les uns des autres. Ainsi dans la mousse 
exotique, les feuilles périchétiales ont une base plus largement 
embrassante et les pédicelles une gaine plus courte que dans 
celle d'Europe; l’urne est aussi plus courte et son apophyse plus 
prononcée; mais ce ne sont pas là des caractères assez importans 
ni d’ailleurs assez constans pour distinguer spécifiquement ces 
deux mousses l’une de l’autre. Chacun sait que, même dans nos 
climats, la mousse qui nous occupe varie singulièrement de forme 

et de grandeur; j'en ai des exemplaires recueillis à Dax, dont la 


302 C. MONTAGNE. == Mousses de la Guiane centrale. 


capsule a absolument la même forme que celle que j'observe dans 
ceux du Brésil. Les individus stériles de celles-ci offrent des 
feuilles encore plus longues que celles des pieds fructiñés, et de 
tous points semblables aux feuilles du Sphagnum javense que je 
dois à l'amitié de M. Belanger. J'en conclus que cette dernière 
espèce ne doit point être conservée. 

Les échantillons de M. Leprieur ont été recueillis sur des 
troncs d'arbres pourris et non sur la terre, le long des bords 
du Jary dans l’intérieur de la Guiane, au mois de mai; d’autres 
ont été trouvés aussi dans des lieux où lon a abattu et brülé 
des arbres pour y établir des cultures. 


BarTramMiIa Hedw. 


14, B. uncinata Schwægr. Suppl. 1 , ».11, p. 60 ,t. zvit, sub. nom. B. sca- 
bridæ. P hilonotis uncinataBrid. Bryol. univ. T. xt, p. 22. 


Elle se plaît sur les hords des courans, dans les endroits sa- 
blonneux. 


Bry UM L. 


15. B. coronatum Schwægr. Suppl. 1, 2. 17, p. 103, t. cxxr.—Brid. Bryol. 
univ. I, p. 650. 
Var. a. laxifolium Montag. 


Feu Balbis m'a communiqué dans le temps des échantillons 
de cette Mousse que je puis considérer comme authentiques, 
puisqu'ils ont été vus par M. Schwægrichen. Ceux rapportés par 
M. Leprieur paraissent au premier abord en différer tellement, 
qu'avant de les avoir analysés, je pensais avoir sous les yeux 
une espèce nouvelle. Un examen comparatif m'a toutefois 
laissé dans le doute si les différences ne dépendaient pas de 
circonstances locales propres à modifier la forme et le rap- 
port des parties. Je vais les indiquer succinctement. Les 
feuilles de ma Mousse sont beaucoup plus espacées , par 
suite de l’allongement des tiges. La couleur des touffes qu'elle 
forme est d’un vert gai très prononcé. D'un autre côté, et comme 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 203 


par compensation, le pédicelle a tout au plus huit lignes de 
longueur au lieu d'un pouce à un pouce et demi, ainsi que je 
l’observe dans la Mousse de Saint-Domingue. Les péristomes 
externe et interne sont exactement semblables dans les deux 
mousses, mais je nai vu ni dans l’une ni dans l'autre les dents 
de Pinterne perforées de cinq ouvertures, comme l'indique la 
description et comme on peut le remarquer dans la figure qu'en 
a donnée le célèbre muscologue de Leipzik. J'ai observé seule- 
ment un ou deux cils,jamais trois, difficiles d’ailleurs à apercevoir 
à cause de leur inflexion. Le second et le troisième cils, au lieu 
de naître entre les prolongemens ciliaires du péristome interne, 
se rencontrent souvent sur l’un des côtés de ces prolongemens 
qui sont alors dentés-ciliés eux-mêmes. Je n'ai pas vu la coiffe. 

Si l’on croit que les aberrations du type que je viens de signa- 
ler suffisent pour l'établissement d’une espèce, je propose de la 
caractériser ainsi: « 2. dolichophy{lum, caule erecto ramoso sub- 
« tomentoso, foliis remotis erecto-patentibus lanceolatis nervo 
« producto longe cuspidatis, margine parce denticulatis; thecæ 
« basi gibbæ pendulæ peristomiointerno stereodonti hinc ciliato, 
« operculo conico. Calyptra non visa. » 

Cette Mousse végète comme la pénultième, dans les lieux où 
l'on à fait du charbon dont ses racines et ses tiges portent en- 
core des fragmens. Elle a été trouvée aussi dans les mêmes lieux. 


Preroconium Schwigr. 


16. P. fulgens Schwægr. Suppl. 1, ». 11, p. 108. Péerigynandrum fulgens 
Hedw. Musc. frond. 1v, p. 101, t. xxxix. Phyllogonium fulgens Brid. Bryol. 
univ. T. It, p. 671. 


Pendante aux arbres des forûts de la Guiane, et stérile. 


* 


Neckera Hedw. 


17. N.vulpinaMontag.: caule decumbente vagè vel subpinna- 
timramoso, ramis subdivisisapiceobtuso incurvis, foliisimbricatis 
erécto-patulis oblongis obtusissimis sed plicaturis 2-3 spuriè 


20/4  C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


acuminatis, COnCavis, enerviis, integerrimis, subsecundis, pe- 
richætialibus ovatis acutis; thecæ oblongo-cylindricæ operculo 
e basi convexa curvirostro, seta breviuscula. PI. 4, fig. 1. 


La tige de cette Mousse est couchée, longue de 1 à 2 pouces dans les exem- 
plaires que j'ai sous les yeux , dénudée ou recouverte encore de feuilles mortes 
ou décomposées. Cette tige donne naissance à des rameaux cylindriques, sim- 
ples dans le bas, mais divisés vers leur sommet, en un petit nombre de jets 
courts, dressés, tournés souvent du même côté et un peu recourbés à leur ex- 
trémité obtuse. Les feuilles, assez étroitement imbriquées et d’un vert jaunâtre, 
sont dressées et serrées contre la tige dans l’état de sécheresse, mais s’en 
écartent un peu quand elles sont humides. Leur forme est effectivement ob= 
longue, presque obovale et elles ne paraissent acuminées que par suite des plis 
qui les parcourent de la base au sommet et par une ondulation particulière des 
bords près de la pointe. Quand on les aplatit en les pressant entre deux lames 
de verre, on reconnaît sur-le-champ que l'espèce de mucro qui les termine 
n'est qu'apparent et qu'il est évidemment dû à la disposition dont je viens de 
parler. Elles sont d’ailleurs concaves, sans nervures et très entières. Leur réseau 
se compose d’aréoles quadrilatères près de leur insertion, arrondies sur les bords 
età l'extrémité, et en losanges très allongés ou presque linéaires dans leur 
partie moyenne. Les feuilles périchétiales sont ovales, allongées et très aiguës. 
Les pédicelles sont très nombreux sur les rameaux principaux et les jets qui en 
naissent. Ils sortent d’une gaîne cylindrique, brune, autour de laquelle je n’ai pas 
pu voir de paraphyses, et s’élèvent directement, en se tordant un peu, à la hau- 
teur d'environ trois lignes. La capsule est droite, longue d’une demi-ligne , cy- 
lindrique, amincie un peu à la base, d’abord verte, puis d’un brun pâle. Les 
denis du péristome externe tombent si facilement et de si bonne heure qu’à 
peine , sur un très grand nombre, ai-je pu trouver une ou deux capsules où elles 
fussent intactes; elles sont brunes, dressées ou un peu inflechies, moyennement 
longues , marquées de sillons transversaux et d’une ligne qui les partage de haut 
en bas dans leur milieu. Le péristome interne se compose de seize cils blancs ou 
d’un jaune très pâle , extrêmement déliés, moniliformes , alternant avec les dents 
du périsiome externe à côté desquelles elles naissent; ces cils sont souvent con- 
nivens, mais ils affectent quelquefois une direction presque horizontale, Il n'ya 
pas d’anneau. L’opercule émet de sa base convexe et brune; un bec subulé un 
peu recourbé, d’une couleur très pâle et d’une longueur qui dépasse la moitié, 
mais n’atteint jamais la longueur de l’urne. La coiffe, cuculliforme, est largement 
et longitudinalement striée. Elle tombe de bonne heure. 


Cette espèce est voisine du NW. longisela Hook, dont on la dis- 
ünguera facilement à la brièveté de ses pédicelles et à la con- 
formation remarquable de ses feuilles caulinaires, qui, humides 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 205 


ou sèches, paraissent aiguës, bien qu’elles soient effectivement 
mousses et même arrondies à leur extrémité, circonstance dont 
nous avons tiré le nom spécifique, l'adjectif vulpinus étant sy- 
nonyme de /allax. 

Elle a été trouvée sur les troncs d'arbres vivans dans les forêts 
montagneuses et sèches de la Guiane centrale, non loin des 
sources du Jary. Ses capsules étaient müres en février. 


18. N. undulata Hedw. Musc. frond. nr, p. 51, t. xx; Brid. Bryol. univ. 
IT, pag. 241. 


Cueillie dans les mêmes localités que la précédente. 


19. N. scabriseta Schwægr. Suppl.r,r.u, p. 153,t. Lxxxrr.— Lepidopilum 
subenerve Brid. Bryol. univ. xx, p. 268. 


Mes échantillons n'offrent qu’un très petit nombre de cap- 


| sules, encore sont-elles privées de leur coiffe et de leur opercule. 
| Il ne me reste pourtant aucun doute sur l'identité de ma Mousse 


avec celle de M. Schwægrichen. 
La forme du péristome interne s'oppose à sa réunion aux 


| Hookeries , dans lesquelles les cils naissent d’une membrane 
| carénée, et non à côté des dents du péristome externe, comme 


c'est le cas dans l'espèce en question. C’est donc bien à tort que 


| Sprengel l’a confondue avec l'Hookeria scabriseta Hook, dont 
| la foliation est d’ailleurs si différente. 


N'ayant pas vu la coiffe, je ne puis décider si c’est une Né- 
kère ou un Pilotric, dernier genre auquel je crois qu’on peut 


| sans inconvénient réunir le Lepidopilum de Bridel. Quant au 


genre Pilotrichum Pal. Beauv., comme il a l’antériorité sur le 


genre Daltonia de M. Hooker, il me semble devoir être con- 


servé, bien que, selon M. Arnott, il ne puisse s'appliquer à 
toutes les espèces. Si on ne respectait pas cette loi, et on a tou- 
jours de bonnes raisons à alléguer pour l’éluder, la science se- 
rait bientôt étouffée sous un déluge de noms qui rendrait im- 


| possible tout progrès ultérieur. 


Cette Mousse à été trouvée sur les rameaux des arbres, dans 


| les mêmes localités et à la même époque que le N. vulpina, peu 
| chargée de fructifications. 


206  C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


PrcotTricauM P. B. 


20. P. bipinnatum Rich. Brid. Bryol.univ. 11, p. 263.==Neckera bipinnaia 
Schwægr. Suppl. 1, ». 11, p.106, t. Lxxxnir, — Dallonia W.Arn. Dispos. méth. 
des Mousses , p. 296. 


21. P. politrichoides Brid. Mant. muse. p. 140.—Lepidopilum Ejusd. Bryol. 
univ. ur, p. 269. — Neckera Schwægr. L. c. p. 155. — Æypnum Hedw. sp. 
musc. p. 244,t. Lxt, f. 7-8. — Daltonia W. Arn.l. c. 


Ces deux Mousses ont été recueillies par notre infatigable 
voyageur aux mêmes lieux que les précédentes, en Janvivr et 
février. 


Hooxrrra Sn. 


22. H. depressa (Hook. et Grev. monogr. gen. Hookeriæ, p. 11) ramis sub- 
complanatis, foliis laxè imbricatis oblongis breviter acuminulatis apice serrulatis, 
nervis duobus infra apicem evanescentibus siccitate erispatis; capsula ovata nu- 
tante , operculo conico acuto, calyptra basi breviter laciniata, 


H. affinis W. Arn. Wern. trans. 5 et Mém. de la Soc. d'Hist. Nat. de Paris, 
t.1, part. 2, p.346. — Leskea depressa Hedw. Sp. musc., p. 215, t. Lux. — 
Pterygophyllum depressum Brid. Bryol. univ. 11, p. 351. 


Je ne connais l’Hookeria depressa que par les descriptions de 
Swartz et de Bridel et par l'excellente phrase qu'en ont donnée 
MM. Hooker et Greville dans leur revue du genre Æookeria, 
ouvrage assez rare et trop peu connu. M. Arnott a encore publié 
un JT. affinis que ses deux savans compatriotes ontrapporté,sans 
doute avec connaissance de cause, à l'espèce en question. De 
tous les signalemens qui ont été faits de cette Mousse, je n'en 
connais pas de plus exact que celui des deux muscologues an- 
glais, ou du moins qui concorde mieux avec ce que j'observe 
dans mes échantillons. Aussi ai-je cru utile de le transcrire tout 
entier. Ceux qu’on trouve dans Hedwig, Swartz, Bridel, sont 
fautifs ou inexacts en ce qu’ils ne notent qu’une seule forme de 
feuilles, et cette Mousse en a deux bien distinctes, les unes 
moyennes un peu déjetées de chaque côté de la tige, ovales, 


/ 


| 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 207 


aiguës , ou, selon l'expression de Bridel : apicem versus utrinque 
obliquè incisa ; les autres latérales, un peu plus longues, oblon- 
gues, émarginées, acuminulées, comme le dit M. Arnott de 
celles de son A. affinis, et dont il est difficile de donner une 
meilleure idée qu’en les comparant à celles du Leskea glabella 
Hedw. pour la forme seulement, car ces dernières sont sans 
nervures. Les nervures qui les parcourent, trés saillantes dans 
état de sécheresse et de crispation, dépassent peu le milieu des 
premières et s'étendent jusque près du sommet très obtus des 
secondes. Bridel avance qu'elles sont dentées dans presque tout 
leur pourtour ; MM, Hooker et Greville les ont vues dentéesau som- 
met seulement,etselon M. Arnott elles sont très entières. Je n’en 
ai point observé d'entières; toutesm’ont paru denticulées depuisle 
sommet jusquà une distance fort variable du point d'insertion. 
Tousles auteurs s’accordent en ceci qu’elles se crispent par la sé- 
cheresse, circonstance qui, jointe à l’état rampant dela tige, forme 
les caractères les plus saillans de l’espèce. Normalement, le pé- 
dicelle est lisse. Dans mes échantillons, je l'ai trouvé tellement 
rugueux et même hérissé d’aspérités, que j'ai cru d’abord, ou 
que j'avais affaire à une espèce toute différente, ou bien que 
j'avais sous les yeux l’Æ. scabriseta Hook. Mais j'ai été prompte- 
ment détrompé en réfléchissant que cette dernière a ses tiges 
dresséeset non rampantes. D'ailleurs, dans unetouffe de VNeckera 
polytrichoides qui venait probablement d’une autre localité, j'ai 
trouvé des pédicelles de notre Mousse entièrement lisses. Cette 
scabréité du pédicelle, accidentelle et vraisemblablement due à 
des influences toutes locales, est cependant un fait remarquable 
et propre à jeter du jour sur plusieurs espèces exotiques quine 
diffèrent de leurs voisines que par ce caractère qui, comme on 
voit, parait devoir diminuer considérablement de valeur. 

La capsule varie aussi beaucoup dans sa forme et même son 
inclinaison. Il faudrait en donner dix figures pour la représen- 
ter fidèlement dans tousses états dont pas un seul ne ressemble 
à l'autre. Au reste, il en est ainsi d’un grand nombre de Mousses. 

On prendrait une assez fausse idée. de cette espèce, si l'on 
s'en rapportait, surtout pour la forme des feuilles, à la figure 
d'Hedwig que j'ai citée. 


208 C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


Elle à été trouvée sur les troncs d’arbres et les rameaux, dans 
les forêts montagneuses et sèches de la Guiane centrale, en 
janvier et février, peu chargée de fructifications. 


Lesrea Hedw. 


23. L. microcarpa Brid. Sp. muse. 11, p. 73.—Bryol. univ. 11, p. 289. — 
L.adnata Rich. in Mich. F1. Amer. Bor. 11, p. 314.— Schwægr. Suppl. 1, 2.1, 


P- 236. — Hypnum apiocarpum Arn. Dispos. méth. des Mousses dans les Mém. 
de la Soc. Lin. de Paris, 1827, p. 306. 


Ce que je viens de dire touchant les formes variées que revêt 
la capsule de la Mousse précédente, peut également s'appliquer 
à celle-ci. C'est le seul moyen de faire disparaître l'espèce de 
contradiction apparente qu'on trouve entre les définitions de 
Bridel et de Schwægrichen. En effet, le premier dit la capsule 
ovale, et le second la dit pyriforme et penchée. Auquel croire? 
Lequel des deux a le mieux observé? Tous les deux ont raison, 
c’est-à-dire qu'il y a entre ces deux formes une foule d’états in- 
termédiaires, et je les ai tous rencontrés sur mes échantillons. 

Je suis d’ailleurs certain de ma détermination, car, grâce à 
l'obligeance de M. le professeur A. Richard, qui a bien voulu 
mettre à ma disposition sa précieuse collection de mousses, 
laquelle à été vue et annotée par M. Schwægrichen, j'ai pu 
comparer mes exemplaires avec ceux qui ont servi à son père 
pour létablissement de cette espèce dans la flore de Michaux. 

La coiffe, qui n’existe que sur les très jeunes urnes, est con- 
séquemment peu développée, de la couleur vert pâle des feuilles 
avec un point brun au sommet, et sans nulle trace encore de 
fente latérale. 

M. Leprieur l’a recueillie sur les écorces des arbres vivans, 
dans les forêts de la montagne de Luca, non loin de l’embou- 
chure de l'Oyapock, en janvier et février. 


24. L. cæspitosa Hedw. Sp. musc. p. 233, t. xzix, f. 1-5.— Brid. Bryol. 
univ. 11, p. 288. 


Sur les écorces des arbres vivans, en janvier et février. 


C. MONTAGNE. — ]Mousses de la Guiane centrale. 209 


L. pungens Sw. Brid. 1. c. p. 291. — Ilcdw. Sp. musc. p. 237, t. 1x. f. 1-5, 


Au pied des arbres dans les forêts montagneuses, en janvier 


et février. 


Hyrnum L. 


Æ. Richardi Schwægr. Suppl. 1, P.11,p. 205.— 77. (Isothecium) Richardi 
Brid. Bryol. univ. 11, p. 358. 


Dans mes exemplaires, la capsule évacuée est pendante, ré- 
trécie au-dessous de son orifice, et les dents du péristome ex- 
terne élargies à leur naissance , sont parcourues selon leur lon- 
gueur par une ligne jaunâtre qui paraît diaphane. L’opercule et 
la coiffe manquent. Tous les autres caractères sont conformes 
à la description et à la figure que nous avons citées. 

Cette espèce se plait sur les arbres morts, rabougris et tor- 
dus , dans les endroits humides et marécageux. Elle a été cueillie 
à la même époque que les précédentes, et dans la même contrée. 


27. I. tetragonum Hedw. Sp. muse. Sp. 246, t. zxur, f. 1-3. 27. (Zsothecium) 


tetragonum Brid. 1. c. p. 377. 


Mème habitat que le précédent. Stérile. 


28. EL. gratum P. B. Prodr. p. 64.—71.(Stereodon) gratus Brid.L. c. P- 579. 


Sur les bois tombés et les troncs pourris du centre de la 
Guiane. Cueilh en bon état de fructification en mars, avril et 
mal. 

Je ferai remarquer en passant l'habitat de cette élégante 

Mousse qu'on n'avait trouvée jusqu'ici que sur la terre. 


29. Æ. Chamissonis Hornsch. Hor. Berol. p. 66.t. xur, Ê. 1-5. — 77. (Ste« 
reodon) Chamissonis Brid. 1. c. p. 617. 


Ma Mousse à beaucoup plus de rapports avec ceïle de 
M. Hornschuch qu'avec l'A. recurvans de Richard. Au reste, il 
faut convenir que les deux espèces sont bien voisines, et que les 
caractères par lesquels elles diffèrent, c'est-à-dire la brièveté d's 

JII. Borax. — April: 14 


210  C: MONTAGNE:-—— Mousses de la Guiane centrale. 


pédicelles, la forme plus ou moins ovale ou urcéolée de la cap- 
sule, enfin la longueur du bec de lopercule, sont de bien peu 
d'importance dans un genre aussi nombreux. Pour ce qui re- 
garde la forme de lurne, je puis affirmer que dans le même jet, 
j'en ai qui sont ovales, horizontales ou seulement penchées, 
rétrécies au-dessous de l’orifice, ce sont les plus jeunes; et 
d’autres tout-à-fait pendantes et cylindriques ou urcéolées, 
mais toujours cependant inéquilatérales. Je laisse aux muscolo- 
gues le soin de tirer les conclusions à déduire de mon obser- 
vation. 

Cette espèce est donc très voisine de l'A. amænum Hedw., 
dont elle diffère par ses feuilles dentées, de l'A. cércinale Hook. 
que son opercule conique obtus en fera distinguer, et surtout 
de l’Æ. recurvans Rich. auquel nous l'avons déjà comparée. 

Elle se rencontre dans les mêmes localités et à la même 
époque que la précédente et la suivante. 


. 30. 1. cirrhiferum Spreng. in litt. ad Balbis. Brid.]. c. p. 410. 


Feu le professeur Balbis m’ayant communiqué dans le temps 
des échantillons de cette Mousse qu'il tenait lui-même de Ber- 
tero, je ne puis douter de l'identité de ceux rapportés par 
M. Leprieur; malheureusement ils étaient stériles, comme 
tous ceux qui ont été recueillis jusqu’à ce jour. 


HEPATICÆ Lin, 
JuncEerMaNNrA Lin. 


31. J. furcata L. var. 8. maxzima Web. fl. Gott. p. 160. Lindenb. Hep. 
Europ, pag. 94. : 


Sur les troncs d'arbres au bord des eaüx courantes. 


32. J. squamata Willd.mss. Nees ab Esenb. in Mart. FI. Brasil. t. 1, p. 347, 


n° 29. — Lejeunia squamata , Nees in litt. 


Je ne reproduirai pas ici la description de M. Nees, qui con- 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale.  ‘arx 


vient parfaitement à ma plante, à cela ‘près que dans la plupart 
de mes exemplaires, les amphigastres sont un peu réfléchis au 
sommet quand ils sont humides. J'ajouterai seulement que l'un 
des échantillons pris dans une autre localité ne présentant pas 
même cette légère anomalie, je ne puis conserver le moindre 
doute sur l'identité des deux plantes. C’est une espèce fort élé- 
gamment pinnée et très distincte, qui rampe, mélangée sou- 
vent avec la suivante, sur les écorces des arbres et des petites 
branches tombées, ainsi que sur les détritus des Jongermannes 
et des Mousses. 

Depuis que ce qui précède est écrit, j'ai reçu de M. le protes- 
seur. Kunze des échantillons authentiques de cette jolie espèce 
qui sont venus confirmer ma détermination. 

M. Leprieur l’a recueillie en mai dans les forêts marécageuses 
des bords du Gabaret, l’un des affluens de lOyapock. 


33. J, granulata Nees |. c.p. 352, n° 34.— Lejeunia granulata, Nees in litt. 


Voici encore une espèce identiquement la même que celle 
décrite sous ce nom par le savant professeur de Breslau, dans 
l'ouvrage que je viens de citer. Je n’ai pas pu, non plus que lui, 
en observer les calices. Un caractère fort remarquable, quoi- 
que passé sous silence par M. Nees, c'est que, quand elles sont 
sèches, les feuilles paraissent très fiiement ponctuées, et res- 
semblent assez aux yeux chagrinés de certains insectes. 

Cette Jongermanne rampe, mêlée avec plusieurs autres de la 
même tribu, sur les écorces des troncs d'arbres dans la même 
localité que la précédente. 


34, J. sordida Nees in Mart. F1. Bras. 1 , p. 363, no 58. — Ejusd. Hepat. 


Jav. p. 41. — Lejeunia sordida, Nees in litt. 


La tige est rampante, grèle, dichotome, flexueuse, longue d’un pouce et plus, 
émettant de loin en loin , sur deux rangs opposés, des rameaux simples, ordinai- 
rement courts et obtus. Les feuilles, d’un brun jaunâtre clair dans les jeunes 
pousses, plus foncé et luisant dans les vieilles , sont lâchement imbriquées, orbi- 
culaires, arrondies à l’extrémité, entières, horizontales et planes quand elles 
sont humides , un peu défléchies par la sécheresse , repliées à la base de leur bord 
postérieur en un lobule arrondi du côté de la tige, comme tronqué en haut, 

14. 


212  C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


lequel est séparé de ce même bord par une échancrure plus où moins prononcte. 
Le réseau est compose d’arcoles assez grandes et orbiculaires. Les amphigastres 
sont contigus, de la grandeur des feuilles, orbiculaires, très entiers, échancrés 
en cœur à la base et divises au sommet en deux dents ou laciniures. Rien n’est 
au reste plus variable que la forme, soit de ces dents, soit du sinus qui les sépare, 
Dans un même jet, on n’en trouve pas deux qui se ressemblent parfaitement. 
Ainsi l’angle du sinus peut être aigu ou obtus, plus ou moins ouvert; les laci- 
niures ou dents s’observent aiguës ou acuminées ou :nousses, quelquefois même 
denticulées. Bien plus, les amphigastres au lieu d’être bifides sont simplement 
émerginés. On voit par là combien sont peu importans pour distinguer les es- 
pèces, les caractères tirés de ces formes si variables, quand d’ailleurs ils ne sont 
pas réunis à d’autres caractères d’un ordre supérieur. De la base concave de 
chaque amphigastre naît une radicule au moyen de laquelle la plante se fixe sur 
les autres végétaux où elle rampe. Les feuilles périchétiales sont obovales, divisces 
en deux lobes inégaux dont linterne plus grand est obtus, irrégulièrement re- 
courbe en dedans , et l’externe plus petit, aigu, rarement mousse, quelquefois 
denticulé, Les amphigastres du périchèse sont concaves, bifides comme les autres, 
mais les laciniures en sont très aiguës, dentées, conniventes et mème croisées 
en X par suite de la profonde inflexion de toute la circonférence de ces appen- 
dices. Les calices naissent sur les côtés de la tige, souvent à l’origine des petits 
rameaux ou bien à l'endroit où celle-là devient prolifère. Ils sont obovales , mu- 
cronés, à cinq angles saillans, lisses, disposés de manière que deux sont latéraux 
un inférieur et deux supérieurs. Les plis latéraux occupent toute la longueur du 
calice, et les autres n'en mesurent guère que les trois quarts. Enfin les calices 
ne dépassent que de la moitie de leur longueur les feuilles périchétiales. Le 
germe ( calyptra virginea) a la forme d’une poire renversce; il est surmonté 
d’un style fiiforme qui a environ la moitié de sa longueur. Je n’ai pas vu les 
capsules. 


D'après cette description , que j'ai cherché à rendre aussi 
exacte et aussi claire qu’il m'a été possible, on pourra voir que 
mes exemplaires tiennent en quelque sorte le milieu entre les 
J, sordida et lumbricoides de M. Nees. Comme cette dernière, 
ils ressemblent, pour la couleur et la forme, au J. fliformis Sw., 
qui en diffère principalement par ses amphigastres entiers; ils se 
rapprochent encore du J. lumbricoides par l’espèce d'échan- 
crure formée à la base des feuilles par le repli globuleux qu’on 
7 observe; mais leurs amphigastres égaux en feuilles l’en éloi- 
gnent beaucoup. Je ne parle ni de l’échancrure, ni de la forme 
et direction des dents du sommet de ceux-là, puisque j'ai déjà 
fait voir que ce sont choses fort variables, et que, sous ce rap 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 213 


port, les deux descriptions pourraient sans effort s'appliquer à 
la même plante. 

La seule variété 8 du J. sordida offre la disposition dont j'ai 
parlé, c'est-à-dire une échancrure près la base du bord posté- 
rieur des feuilles , disposition indiquée comme typique dans le 
J. lumbricoides. M. Nees dit terminaux les calices du J. sordida , 
mais il avoue ne les avoir point rencontrés dans les exemplaires 
de Java, et n’avoir observé’ dans ceux du Brésil qu'un périchèse 
terminal sous lequel la tige se prolongeait : caule sub eodem 
prolificante. On a vu que les choses se passaient à-peu-près ainsi 
dans ma Jongermanne, où j'ai été assez heureux pour trouver 
des calices en bon état. Je possède des échantillons du J. conti- 
gua Nees, vus par M. Lehmann, et que je dois à l'amitié de 
M. Belanger , qui les a rapportés de Java. Elle est aussi voisine 
de la présente espèce , ainsi que l’a reconnu M. Nees lui-même; 
mais elle en est distincte par le port et par la moindre dimen- 
sion de ses amphigastres comparés aux feuilles dont limbrica- 
tion est aussi plus serrée. C’est encore par ce dernier caractère 
qu'elle se distingue du J. eluta de la Flore du Brésil, laquelle a 
de commun avec la nôtre sa fructification latérale.’ (r) 

Cette Jongermanne croit sur l'écorce de la partie inférieure 
des troncs d'arbres dans les forêts humides de la Guiane cen- 
trale, où elle a été recueillie par M. Leprieur en mai et juin. 


35. J. thymifolia Nces ab Esenb. Hep. Jav. p. 43, var. Ÿ Jaxa.— Flor. Bras 
sil. 1, p. 395, no 43. 


Elle rampe sur les Mousses et les autres Jongermannes. Quoi- 
qu'elle soit assez commune, je ne l’ai point rencontrée en état 
de fructification. 


36. J. Leprieuri Montag.(Lejeunia Nees inlitt.): nigro-virens, 
caule procumbente vage fasciculatimque ramoso, ramis subfasti- 
glatis ; foliis laxè aut vix imbricatis adscendenti-horizontalibus, 
obliquè oblongo-rotundatis convexiusculis integerrimis bai 


. (c) M. Nees m'annonce, dans une lettre toute récente, que celte espèce est bien son J, sordida. 


14  C. MONTAGNE, — Mousses de la Guiane centrale. 


decurrente arcuatim complicato-saccatis; amphigastriis folis: 
triplo minoribus orbicularibus subdistantibus integerrimis; 
fructu terminali, laterali, axillarive; calycibus obovato-pen- 


tagonis mucronats, angulis denticulatis, seta brevi capsulaque 
albo-pellucidis. PI. 4. fig. 2. 


La tige, filiforme, d’un noir verdâtre, est couchée et divisée en rameaux longs: 


d’un pouce et demi et davantage, divisés eux-mêmes irrégulièrement , mais pres- 
que toujours réunis en faisceaux vers l’extrémite et alors fastigiés. Les feuilles ne 
paraissent point imbriquées dans l’état de sécheresse, et le sont même fort peu 
quand elles sont humides ; elles sont distiques, alternes, obliquement oblongues, 
arrondies, un peu convexes en dessus, à-peu-près horizontales et très entières; 
leur bord postérieur légèrement décurrent se replie en dessus vers la base où 


il forme une petite poche peu profonde. Le réseau est formé d’aréoles qui, vues 


par transparence, semblent arrondies , à cloisons épaisses, mais qui sont exacte- 
ment hexagonales et à parois très minces quand on les examine au microscope 
simple, à à un grossissement de 150 fois, en ayant toutefois attention de suppri- 
mer le miroir, c’est-à-dire à l’aide de la lumière directe. Leur couleur est d’un 
vert olivace noirâtre. Les amphigastr es sont parfaitement orbiculaires très entiers, 
espaces dans le bas des tiges et des rameaux, puis contigus et enfin un peu im= 
briqués vers l'extrémité de ceux-ci. Leur diamètre équivaut tout au plus au tiers 
de la longueur des feuilles. Ils tombent facilement et le bas des vieilles tiges en 
est totalement depouillé, même quand les feuilles y persistent encore. Ils 
sont insérés sur la tige au niveau du bord supérieur du repli que forment les 
feuilles et sont parfaitement planes. Les calices naissent sur les côtés ou à l’ex- 
trémite des rameaux, quelquefois même à leur aisselle. Geux qui naissent de l’ex- 
trémité sont les plus rares. Les calices latéraux sont au contraire plus communs 
et souvent réunis du même côté en série plus ou moins nombreuse ( sécundi ). 
Ils sont obovales, mucrones, à cinq angles saillans, irrégulièrement disposés, 
savoir deux latéraux plus prononcés, deux inférieurs d’un relief à-peu-près égal, 
etun supérieur quelquefois bien moirs marqué. Tous ces angles sont finement 
denticulés. Je ne puis donner de ces organes une idée plus exacte qu’en les com- 
parant au calice du genre Brunella de ja famille des Labices. Ils sont effective= 
ment aplatis ou comprimés sur deux faces opposées et inégales dont la plus 
grande, celle qui porte les deux angles saillans ou crêtes, est inférieure; etl’autre 
plus petite, presque plane, à peine carénée dans l’état humide , est supérieure. 
Leur orifice s'ouvre en trois valves apiculées, dont la réunion forme le mucro 
qui les surmonte. L’une de ces trois pointes est le prolongement de l'angle ou pl 
supérieur, les deux autres naissent non de la saillie des autres plis, mais de l’angle 
rentrant qui sépare chaque pli latéral de l’inférieur qui lui correspond. La calyp- 
tre (Germen) est obovale ou en massue très courte surmontée d’un style courbe ? 
et épaissi au sommet. Les feuilles périchétiales , au nombre de deux spulement, 


€. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 2:15 


sont semi-verticales languement obovales , appendiculées à leur base externe par 
un Jobule, oblong, concave ; les amphigastres sont plus grands que les caulinaires 
et concaves. La capsule est globuleuse, blanchâtre, pellucide comme le pédicelle 
ordinairement tordu qui la supporte : celui-ci a une longueur variable, mais qui 
dépasse peu en général celle du calice. La capsule est divisée dans ses deux 
tiers supérieurs en quatre valves elliptiques chargés d’élatères à double spirale 
également pellucides. Les semences sont inégales et verdâtres autant qu’il m’a été 
permis d'en juger sur mes échantillons un peu avancés en âge. 


Cette espece est voisine du J. gerniniflora Nees, qui en diffèré 
par sa tige rampante diversement ramifiée, et surtout par ses 
calices cylindriques ; du J. cognata Nees, dont elle est bien dis- 
stincte par ses calices pentagones denticulés et non triangu- 
laires à angles dentés-ciliés; enfin du J. spathulstipa Nees, 
qui s'en éloigne par ses feuilles verticales, ovales, aiguës et 
enroulées autour de la tige dans l’état de sécheresse, mais prin- 
cipalement par la forme spathulée de ses amphigastres. On 
peut encore la rapprocher du J. corticalis Lehm., qui s'en dis- 
tingue facilement à sa tige rampante, au repli large et globu- 
leux de ses feuilles caulinaires, ainsi qu’au deux lobes aigus ert 
lesquelles ses feuilles périchétiales sorit divisées. Je passe sous 
silence ses rapports de forme générale et de port avec le J. ser-- 
prllifolia Hook., avec lequel ses amphigastres entiers ne per- 
mettront jamais de la confondre. 

C’est avec bien du plaisir que jè dédie cette espèce très dis- 
tincte par l’organisation de son calice, à l'infatigable voyageur 
qui l'a découverte, tant comme un témoignage d'amitié que 
pour acquitter la dette d’une science à laquelle M. Leprieur 
a déjà rendu de si nombreux services. 

Notre Jongermanne croît sur les écorces des arbres dans les 
forêts marécageuses de la Guiane centrale. Ses capsules étaient 
müres en mai et juin, époque où elle a été recueillie. 


37. J. replicata Nees ab Esenb. in Mart. flor. Brasil. t. 1, p. 369, n, 54. 


Cette belle espèce, voisine des J. platyphylla L. et obscura 
Sw., mais qui s'en distingue aisément soit par la forme de ses 
amphigastres, soit au lobule réfléchi de ses feuilles, se plait sur 
les troncs des arbres dans les forêts vierges de la Guiane cen- 


516 GC. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


trale, où l’a cueillie en mai et juin M. Leprieur, mélangée avec 
le J. tridens, et sur ie mont Arara-Coara au Brésil, où l’a dé- 
couverte M. Martius. 


Oxs. Mes exemplaires sont chargés de calices, mais les cap- 
sules manquent. 


38. J. pallens Sw. F1. Iud. occ. ur, p. 1847.— Radula pallens, Neesia litt. 


Commune sur les écorces dans la plupart des localités déjà 
indiquées. 


39. J. serpentina Nees ab Esenb. Hep. Jav. p. 62. 


Les espèces de cette section ( Flagelliferæ) sont très difficiles 
à distinguer entre elles, et se rapprochent plus ou moins soit 
du J. triloba XL, soit du J. stolonifera Sw. La forme et la direc- 
tion des dents des feuiiles, celle des amphigastres, sont va- 
riables dans un même individu, à plus forte raison d’un indi- 
vidu à un autre. Un caractère plus constant se tire de la forme 
des feuilles et de la manière dont elles se comportent avec la 
tige. On pourrait encore, si l'on connaissait la fructification, y 
irouver des différences susceptibles de devenir spécifiques; 
ais la plupart des espèces décrites dans l’ouvrage cité en sont 
complètement dépourvues, de même que la suivante, qui paraît 
différer si peu du J. tridens du même auteur, que j'ai cru de- 
voir ly rattacher comme variété. 

Quoi qu'il en soit, la somme des caractères par lesquels ma 
Jougermanne ressemble au J. serpentina, emporte sur celle 
des dissemblances, en sorte que je pense pouvoir la rapporter 
à cette espèce. 

Elle se plait sur les écorces dans les forêts humides. Cueillie 

janvier et février. 


40. J. tridens ? Neesab Esenb. Hep. Jav. p. 61. Var. 8. foliis angusté falcato- 
lincaribus deflexis contiguis, omnibus acutè bidentatis, amphigastriis quadratis 
liberis distantibus crenato-dentatis. Nob. 


Comme je viens de le dire à l’occasion du J. serpentina, il 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 219 


n'est pas aisé de signaler par des caractères constans les es- 
pèces de la section des Flagellifères, dont on ne connaît point 
la fructification. Celle-ci, en effet, pourrait fournir des carac- 
tères moins sujets à varier que ceux pris soit de la forme plus 
ou moins ovale où quadrilatère des feuilles, soit de leur direc- 
tion horizontale ou défléchie, soit enfin de leur troncature et 
des dents qui les terminent, toutes circonstances fort variables, 
comme nous l'avons observé, non-seulement dans la même 
espèce , mais encore dans le même individu. L'espèce dont il est 
ici question est bien certainement différente du J. stolonifera 
Sw. et encore plus du J. triloba L. Elle se rapproche beaucoup 
du J. tridens Nees; mais toutes ses feuilies sont bidentées , et ses 
amphigastres libres , cspacés, et à quatre ou cinq dents ou cré- 
nelures, obtuses ou aiguës. J'ai mieux aimé en faire une simple 
variété que de créer un nom nouveau. Ma plante a encore cela 
de commun avec celle de M. Nees, que ses fructifications nais- 
sent de la partie inférieure de la tige et offrent à-peu-près la 
même organisation. Ainsi les feuilles périchétiales étroitement 
enroulées en un corps ovale-oblong, sont nombreuses, fine- 
ment déchiquetées, à lanières denticulées. Leur tissu est tres 
délicat, et conséquemment très difficile à étaler sans éprouver 
de déchirement. Dans les feuilles caulinaires, la couleur est 
d’un vert jaunâtre et le réseau composé de mailles orbiculaires. 
Dans les feuilles périchétiales, la couleur est brune , et les cel- 
lules du réseau sont oblongues, très allongées. Je n’ai pu voir le 
pistil, l'analyse de ces objets desséchés étant accompagnée des 
plus grandes difficultés. (1) 

Cette espèce ou variété est assez voisine du J. Vincentiana 
Lehm., qui en est distincte par ses amphigastres imbriqués, 
amplexicaules et ses feuilles tridentées. 

Elle a été récoltée en mai et juin, sur les écorces des troncs 
d'arbres dans les mêmes localités que le Syrrhopodon Leprieurti, 
avec lequel elle se trouve mélangée. Elle m'avait été commu- 
niquée sans nom, il y a quelques années, par M. le professeur 
Fée, qui l'avait lui-même reçue du Brésil. 


(1) M. Nees regarde cette Jongermanne comme une variété du J. stolonifera Sw. 


218 C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 


41. J. Martiana Nees ab. Esenb. in Linnæa , 1831, p. 617, et F1. Bras. t. x, 
p- 380, no 65.— J. patula var. «. Ejusd. op. cit. mss, — J. pectinata Wild, 
mss. in Web. Prodr, p. 70 , ex cel. Neesio autopto. 


J'avais d’abord confondu cette belle espèce avec le J. patula 
Sw., qui, bien que semblable sous le rapport de la dichotomie 
de la tige, etc., s'en distingue surtout par ses calices tronqués, 
lacérés, tandis qu'ils sont longuement ovoides, à orifice res- 
serré et cilié dans l'espèce que le célèbre professeur de Breslau 
a dédiée à M. Martius. 

Mes exemplaires me montrent une capsule sphérique brune, 
assez ample, divisée en quatre valves ovales obtuses et suppor- 
tée par un pédicelle court rarement plus long que le calice, qui 
est toujours terminal. 

Elle parait être assez commune dans les forêts humides de la 
Guiane centrale, où elle croît sur la terre le long des courans, 
et où M. Leprieur l'a recueillie en janvier et février. 


42, J. asplenioides var. 8. australis Nces ab. Esenb. Hep. Jav. p. 73. — 
J. simplex Web. Prodr. p. 67, n. 63, teste auct. cit. 


J'ai trouvé cette variété mélangée avec d’autres Jongermannes: 
Elle ne portait point de calices. 
43. J. adianthoides Sw. F1. ind. occ. ui, p. 1842.— Hook. Musc. exot. t. 90. 


Sur les écorces des arbres et les branches mortes tombées à 
terre. 


M. Leprieur a encore rapporté de la Guiane plusieurs plantes 
cellulaires appartenant à d’autres familles. Je me bornerai à en 
donner une simple énumération. 


ALGEÆ. 
Oscillaria muscorum Ag. Scytonema Nob. 


Funcr. 


Daœdalea repanda Pers. Voy. de l’'Uranie.— D. striata Fr. — Polyporus 
hydnoides Fr. — P, villosus Fr. — P. sanguineus Fr. — P. resinosus Fr, — 


C. MONTAGNE. — Mousses de la Guiane centrale. 21% 


Thelephora membranacea Fr. in Linnæa, 1830.— Auricularia fucoides Pers. 
Voy. de l’Uranie.— 4. ampla Pers. 1. c.—Sphæria concentrica Bolt. 


ByssAcrz. 
Cœnogonium Linkir Ehrenh. — Cora Pavonia Fr. 
LICHENES. 


Parmelia speciosa Ach. (stcrilis) P. pannosa Ach. — Verrucaria thelena 
Ach.— Graphis Afzelii Ach.— Glyphis favulosa Ach. — Collema azureum 
Ach.— Cladonia ceratophylla Eschw. in Mart. FL Bras. t. 1, p. 280. 


EXPLICATION DES PLANCHES. 
PLANCHE III. 


Fig. 1. a. Fissidens prionodes de grandeur naturelle; 4. feuille caulinaire moyenne grossie; 
2. feuille eaulinaire inférieure encore plus grossie; d, feuille périchétiale; e. gaine du pédicelle; 
f, g. formes de la capsule un peu amplifiée ; k. la même recouverte de sa coiffe, dansle jeune 
âge; £. coiffe isolée et grossie; #. péristome grossi; 2. plusieurs dents du même vues à un plus 
fort grossissement. 

Fig. 2. a, Calymperes androgynum de grandeur naturelle ; 2, capsule munie de son péris- 
tome encore entier, et considérablement grossie; c. la même, enveloppée de sa coiffe avant la 
chute de l'opercule; d, celui-ci vu isolé et grossi ; e. feuille caulinaire; f. Phyllopode suppor- 
tant un capitule de corpuscules anthériformes ; g. deux de ces anthères séparées et considé- 
rablement grossies ; 2. coupe transversale de la partie moyenne d’un phyllopode ; ?, extrémité 
d’une feuille caulinaire très grossie afin d’en montrer les dents et le réseau; #, gaine du pédi- 
celle entouré de nombreuses paraphyses. 

Fig. 3. a. Syrrhopodon Leprieurii de grandeur naturelle; 2. capsule grossie munie de sont 
péristome ; c. feuille caulinaire grossie; d. et e. feuilles périchétiales ; /. gaine du pédicelle, 


PLANCHE IV. 


Fig. 1. a. Neckera vulpinade grandeur naturelle; #.urne grossie avec son opercule un peu sou- 
levé pour laisser voir le péristome externe; c. vue du péristome interne, les dents de l’externé 
étant à moitié détruites ; d. gaine du pédicelle environnée de son périchèse; e. coiffe tombée 
dans laquelle se trouve encore engagé l’opercule ; f. quatre dents des deux péristomes, très 
grossis; g, h, i. forme des feuilles caulinaires et plis dont elles sont pourvues; 4, Z, m, r, 0. as- 
pects divers de ces feuilles quand elles sont humides; p. feuille périchétiale. 

Depuis la lettre 8. jusqu’à la lettre p., tous les détails analytiques sont plus ow moins grossis: 

Fig. 2. à. Jungermannia Leprieurii vue grande comme nature; b. Portion d’un rameau grossi 
où l'on voit le calice et la capsule mûre ; c. coupe transversale du calice au tiers de sa hauteur 
pour montrer la disposition des cinq angles qu’il forme ; d. feuille caulinaire grossie ; e, ame 
phigastre id, ; f: feuille et amphigastre du périchèse; g. élatère en double spirale ; À. graines- 
ou semences très grossies. 


220 H. MOHL. — Sur Le Polien. 


Sur LA STRUCTURE et les formes des grains de Pollen, 


Per le docteur Huco Mou, 


Professeur à Berne. 


( Suite. Voyez page 180.) 


CHAPITRE IIT. 


DES DIFFÉRENTES FORMES DES GRAINS DE POLLEN. 


Cette partie de l’ouvrage présente une classification des Pol- 
lens, déduite de leurs différences de forme et de structure. 
L'auteur met en tète les formes les plus simples, où l’on ne 
trouve ni pores, ni plis; viennent ensuite les Pollens pourvus de 
plis; puis ceux qui ont des pores; etenfin ceux qui ont en même 
temps des pores et des plis. Dans ces différentes divisions, l’au- 
teur à considéré certaines formes plus simples, comme des 
formes primitives, desquelles d’autres formes peuvent être déri- 
vées, d’une manière qui se répète souvent d'une division à une 
autre. 


Voici le tableau de cette classification : 


A. GRAINS DE POLLEN A UNE SEULE MEMBRANE. 


ASCLÉPIADÉES. 


B. GRAINS DE POLLEN A DEUX MEMERANES. 


T Membrane externe sans plis, ni pores. 


I. Membrane externe granuleuse. 


Strelitzia Reginæ , Musa troglodytarum ; Arum ternatum ; 
divaricatum , Culla pallustris, Caladium seguinum ; Pothos 
acaulis, longifolius, Hedychium flavescens, Crocus sativus , 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 291 


vernus, albiflorus, Sagittaria sagittifolia , Sparganium sim- 
plex, Aristolochia triloba, Asarum europœum, Ranunculus 
arvensis, Psychotria pubescens, Tetranthera macrophylla, 
Laurus borbonica, Persea, indica, nobilis, beaucoup d’Eu- 
PHORBIACÉES (fig. 1 ). 


IT, Membrane externe papilleuse. 
Canna indica, Bauhinia armata, furcata , Styphelia glau- 
cescens (fig. 2), érifolia, tubiflora, Gœrtnera paniculata. 
Til. Membrane externe celluleuse. 


Aleuriles triloba, Ruellia formosa (fig. 3), strepens, Phiox 
undulata, Galipea multiflora, Fhrenbergia tribuloides Mart., 
T'ribulus alatus, lanuginosus, lerrestris. 


Forme dérivée, — Réunion de grains quatre à quatre. 
a. Sur un même plan : Wellosia aloefolia, Periploca græca 
( fig. 4). Apocynum venetum. 


6. En assemblage tétracdrique : Juncus Jacquini, Luzula vernalis. 


+ + Membrane externe présentant des plis longitudinaux. 


A. Un seul pli longitudinal (Forme de la plupart des 
Monocotylédones.) 


IL Membrane externe granuleuse, lisse. 


a. Des bandes ponctuées. 


Quelques Monocotylédones ( fig. 5), et, parmi les Dicotylédones, 
Myristica sebifera, cerifera. 

b. Des bandes unies. 

Beaucoup de Monocotylédones (fig. 6), et parmi les Dicotylé- 
dones, Coussapoa latifolia, Magnolia grandiflora, Ginkgo bi- 
loba, Liriodendron tulipifera. Les Ginkso, Liriodendron , Ma- 
gnolia, Myristica et Coussapoa , sont les seules plantes decidc- 


ment étrangères à la classe de Monocotylédones, dans lesquelles 
j'ai trouvé le Pollen pourvu d’un seul pli. 


IT. Membrane externe granuleuse, épineuse. 
Nymph«œa alla, advena (fig. 7). | 


222 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


11. Membrane externe celluleuse. 


Hemerocallis fulva (fig. 8) et autres Monocotylédones. 


IV. Membrane externe réticulée. 
Alstræmeria curtesiana ( fig. 9 ). 
Forme dérivée. — Réunion de grains quatre à quatre. 


OrcHIDÉES ( fig. 10 ). 


B. Deux plis longitudinaux. 


Forme rare. L'auteur ne l’a trouvée que dans:les Cypripedium 
Calceolus, Pontederia cordata, azurea, martiusiana, Ama- 
ryllis gigantea, blanda, undulata, Tamus communis, Ele- 
phantipes, Dioscorea aculeata , T'rigridia Pavonia , Watsonia 
plantaginea (fig. 2), Micrantlius alopecuroides , plantagineus, 
fistulosus, Caiycantlius lœvigatus, floridus. Tous ces Polleus 
ont une forme aplatie avec un sillon sur les deux petits côtés. 


C. Trois plis longitudinaux. 
TL Membrane externe granuleuse, des bandes granu- 


leuses. 


Quelques Dicotylédones { fig. 12). 


IT. Membrane externe granuleuse, des bandes unies. 


Une des formes les plus communes. L’auteur l’a observée dans la 
famille des Poposrimérs, sur le Lacis fucoides ; dans celle des 
Baranoruor£es, sur le Cynomorium; daus celle des NÉLumBonées, 
sur le Vymphœa Nelumbo ; dans celle des CururarÈres, sur le 
Quercus Robur, et dans beaucoup d’autres familles Dicotyledones. 


IT. Membrane externe pourvue de courtes épines. 


Cactus flagelliformis (fig. 13), alatus, Viscum album. 


IV. Membrane externe celluleuse. 


S'tatice tartarica (fig. 14), et autres Dicotylédones, par 
exemple, plusieurs CrucirÈRss. 


D, Plus de trois plis longitudinaux, 


—"— 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 223 


I Quatre plis longitudmaux. 


Ïl arrive assez souvent que, dans des plantes dont le Pollen est 
à trois plis, on trouve des grains qui par exception en présentent 
quatre : c’est ce qui a lieu, par exemple, dans le Tragia volu- 
bilis, l'Hirtella hirsuta, le Solanum tuberosum ; il est peu de 
Pollens, au contraire, dont le nombre normal des plis soit de 
quatre. Les seules plantes où j'aie observe jusqu'ici un semblable 
Pollen sont l’Æoustonia coccinea, le Siderilis scordioides (fig. 15), 
le Cedrela odorata , le Platonia insignis Mart., le Blackwellia 
spiralis. Le nombre des plis dans cette dernière est quelquefois de 
cinq. 


IT. Six plis longitudinaux. 


Une parte des Lasiées (fig. 16) et des Passirrorées, Sangui- 
surba officinalis, cnadensis , Ephedra distachya, Heliotro- 
pium grandiflorum. 


HI. Un plus grand nombre de plis longitudinaux. 


Beaucoup de RusracÉes (fig. 17), Penæa inmucronata, Sesa- 
mum orientale. 


Formes dérivées. 


a.) Forme du Pinus. 


Je considère la forme des grains de Pollen du Pinus, qui paraît 
au premier coup-d'œil si bizarre, qui a déjà été étudiée et figurée 
par beaucoup d’observateurs, et sur la structure de laquelle on a 
émis les opinions les plus diverses, comme une déviation des Pol- 
lensde Monocotylédones pourvus d’un sillon longitudinal, et en même 
temps comme une sorte de formation intermédiaire entre ce Pollen 
des Monocotyledones et celui des Dicotylédones pourvu de troissil- 
lons.— Si l'on examine le Pollen de lAbies excelsa (fig. 18, A.), 
on trouvera qu’il a dans sa totalité la forme ovoïde ; aux deux ex- 
trémites, sont deux masses hémisphériques (a. a.), opaques, jaunes 
(paraissant brunes à cause de leur opacité quand elles sont éclairées 
d’en bas), mais qui, au lieu d’être exactement en face l’une de l’au- 
tre aux deux extrémités, sont placées obliguement de telle sorte 
qu'elles sont très rapprochées l’une de l’autre sur un côté du grain. 
(fig. 18, A. d. B. bb.) De ce côté ces masses sont coupées en ligne 
droite, tandis qu’elles sont arrondies de tous les autres côtés. Entre 
ces deux éminences arrondies, le grain est plissé ; du côté opposé, 


224 


1. MOuNL. — Sur de Pollen. 


ces éminences sont unies par une bande également jaune, opaque, 
large, en forme d’arc (fig. 18, A. B.) — Quand on fait rouler d’un 
côté ct de l'autre,au moyen d’une légère pression, le grain de Pol- 
len dans l'eau, il se gonfle un peu, le pli qui se trouve d’un côté, 
entre les deux masses hémisphériques jaunes, s’efface (fig. 18. C. d.), 
le grain dans sa totalité prend une forme régulièrement ovale, et 
l'arc posterieur (fig. 18, C. b.) se sépare à ses extrémités des deux 
éminences jaunes. On voit clairement alors que le grain entier est 
formé d’une scule membrane ovale, qui présente à chaque extré- 
mité une partie très granuleuse (laquelle dans le grain sec forme les 
éminences arrondies), et sur l’un des côtés une bande moins gra- 
nuleuse située entre les deux parties précédentes {c’est l’arc posté- 
rieur); que le reste de la membrane (fig. 18. €. d. e. e.) est uni et 
transparent, que l'arc postérieur se change insensiblemeut sur ses 
bords en la membrane transparente, qu’au contraire les parties ar- 
roudies ont des limites tranchces: Dans l’intérieur, on voit une cel- 
Jule plus petite, ovale (membrane mterne), qui contient la fovilla. 
(fig. 18. C. 1.) Tout ceci devient encore plus sensible, quand on 
rompt par uue forte pression la membrane externe, et qu’on la de- 
tache ainsi de Ja vesicule interne qui est transnarente comme l’eau. 
— On voit par là que l’enfoncement qui se trouve dans le grain 
sec entre les deux éminences, répond au pli des Pollens de Monoco- 
tylédones, et que les deux éminences hémisphériques avec l'arc 
répondent à la partie extérieure ponctuce du grain de Pollen, qu’en 
conséquence le Pollen du Pinus est un Pollen pourvu d’un sillon, 
mais dont le diamètre longitudinal esi sensiblement plus court que 
Ïe diamètre transversal. — Il y a pourtant cucore une circonstance 
à considérer, c’est Ja séparation de l'arc ct des éminences, qui n’est 
pas visible dans je grain sec, mais ne commence à se montrer que 
lors de lextension de la membrane externe daus l’eau. Je considère 
cette séparation comme une tendance à la formation de deux au- 
tres plis, et c’est sous ce rapport que j'ai présenté ci-dessus ce Pol- 
len comme une formation intermédiaire entre les Pollens pourvus 
d’un pli et ceux qui en ont trois. — Le Pollen du Pinus Cembra 
concorde entièrement avec celui de lAbies excelsa. Dans l'Abies 
pectinala, les éminences sont relativement plus petites et l'arc 
postérieur plus large; dans le Pinus uncinata, le Pollen est plus 
sphérique, les éminences petites et l'are postérieur très large. 


b.) Forme du Lotus 


Nymphœa Lotus (fig. 19). 


c.) Forme dü Poinciana 


Poinciana pulcherrima (Gg. 20) Bauhinia scandens, Anguina. 


u. MoHt. — Sur le Pollen. 225 


d.) Pollen prismatique. 


Tropæolum majus (fig. 21) deux Xéimenia du Brésil. 


e ) Forme du Loranthus. 


Loranthus bicclor (fig. 22) et autres espèces du même genre. 


f.) Formes qui passent à la tétraédrique, à la cubique 
d et à la dodécaédrique. 


Les genres Corydalis et Fumaria vnt cela de remarquable, que 
les grains de Pollen présentent des formes differentes, non-seulc- 
ment dans les diverses espèces, mais encore dans la même espèce 
et la même fleur. Ainsi l’on trouve dans le Corydalis capnoides 
des grains de Pollen à trois plis longitudinaux, qui correspondent 
tout-à-fait à ceux des autres Dicotyledones. Dans d’autres grains de 
Pollen de ia même plante, on trouve bien encore des bandes linéaires 
qui partent d’un pôle du grain, mais clles ne s’étendent pas jusqu’au 
pôle opposé, et à ce pôle se trouve une portion triangulaire de Ja 
membrane externe, séparée du reste de la membrane par des plis 
particuliers, et aux angles de laquelle aboutissent les trois premiers 
plis. Toute la surface des grains se trouve ainsi partagée par six fis- 
sures en quatre triangles, où en d’autres termes , les bandes de ce 
grain forment les arêtes d’un tétraèdre (fig. 23. B. c. D. Corydalis 
utea).— Dans le Corydalis sempervirens, tous les grains présentert 
cette forme de tétraèdre. — Dans le Coryaalis lutea, quelques 
grains ont la forme tétraédrique, tandis que d’autres ont un triangle 
aux deux pôles, de sorte que le grain représente un prisme trian- 
gulaire dont. les faces latérales sont bombées, aussi bien que les 
terminales. — Dans d’autres grams du Pollen de la même plante, 
il y a un côté de plus, et le grain prend la forme d’un cube 
dont les faces sont bombes ( fig. 23. A). — Ces trois formes se 
rencontrent à-peu-près aussi souvent l’une que l’autre dans la 
plante en question; dans toutes les trois, les plis sont superfi. 
ciels, et se changent dans le grain humecté en bandes lincai- 
res (fig. 23. D). — Nous trouvons encore cette division cubique 
du grain produite par des bandes linéaires, dans le Cleroden- 
dron paniculatum.— Enfin dans le Fumaria spicata, la trans- 
parence plus grande de la membrane externe granuleuse distingue 
seule les bandes, qui se distribuent de manière à partager toute la 
surface du grain en pentagones, et à former ainsi un dodécaèdie 
pentagonal (fig. 24). — La même division dcdécaédrique a lieu 


dans le Pollen des Ripina brasiliensis (Gg. 25) et Awmilu. 
IL. Borax. — Avril, 1) 


H. MOuI. — Sur le Pollen. 


g.) Passage à la division en spirale de Ja membrane 
externe. 


Sous cette dénomination, je crois devoir réunir une petite série 
de Pollens de forinc bizarre, appartenant à diverses familles, et qui 
semblent constituer différens passages du Pollen pourvu de trois 
plis longitudinaux à une division en spirale de la membrane exter- 
ne. Cette série. commence par lÆypericum perforatum. Cette 
plante nous offre dans la même antlitre des grains de Pollen de 
formation passablement diverse. Les uns ont la forme elliptique ac- 
coutumée, avec trois plis longitudinaux (fig. 26. A. C). — A cette 
forme s’en lie une seconde plus rare, où le grain de Pollen a l’un de 
ses pôles comme dans les précédens, mais porte à l'autre une pièce 
triangulaire formée par la membrane externe, sans que toutefois 
la formation du tétraëdre soit achevée (fig. 26 E). — Daus une troi- 
sième forme, qui se rencontre à-peu-près aussi souvent que la se- 
conde , la membrane externe.est partagée en deux bandes qui se 
terminent en pointes aux extrémités, etqui recouvrent la membrane 
interne de telle sorte, que le milieu d’une bande est situé sur un 
pole; et que:la bande couvre les deux côtes du grain, tandis que l’au- 
tre bande se comporte de même à l’autre pôle, et revêt la partie 
de la membrane interne que ne recouvre pas la première, en sorte 
que .sa direction croise à angle droit celle de l1 première bande 
(Gg.. 26, B. D). — Nous trouvons aussi cette dernière forme dans 
l'Aypericum quedrangulare. — Uue division tout-à-fait pareille 
dela membrane externe en deux ; bandes a lieu dans le Pollen de 
YOxalis crassicaulis (fig. 27, où A.:B. C. représentent le Pollen 
sec, D. un grain mouillé, a. désigne l’uue des bandes, et b. l’autre); 
seulement, à cause de la forme arrondie du grain , les bandes sont 
ici plus larges et arrondies aux -extrémités. Quand le Pollen se 
gonfle dans l'eau-en une sphère plus grosse, les bandes s’éloignent 
V'une de l’autre (fig. 27, D). —.A cette forme se lie maintenant le 
Pollen des T'hunbergia fragrans (fig. 28) alata, dont la membrane 
externe constitue une seule bande longue, finement gravuleuse, qui 
entoure la membrane interne sphériqueen formant diverses courbes, 
mais de telle manière que-ces courbes suivent encore sur le grain deux 
directions qui. se croisent, ce que la figure fait mieux comprendre que 
ne pourrait. le faire une description. — A ces Pollens viennent se 
joiidre -ceux des, Mimulus luteus et moschatus. On trouve 
encore dans ces plantes le cas de grains de Pollen de formes tout- 
à-fait différentes dans la même espèce. — La forme du T'hunber- 
giaest très voisine de la forme du JHimulus moschatus représen- 
téciGg. 29. D. E. F., dans laquelle une bande formée par la mem- 


1. MOHL. — Sur le Pollen. 227 


brane externe décrit de même sur le grain des conrbes qui se 
croisent en deux directions. Dans le graim qui est ici figuré, 
on trouve à l’un des pôles une pièce triangulaire formée par la 
mermbrane externe, ét sans liaison avec la bande (fig. 29, 
D.[Œ). — Dans d’autres cas (fig. 29. A. B.), on trouve à chaque 
pôle üne semblable pièce séparée ovale (a. b.), et placse de telle 
sorte que les axes longitudinaux des deux pièces se croisent. Lereste 
du grain est couvert de deux ou trois bandes annulaires (ce. c.), qui 
suivent le pourtour des pièces ovales des pôles, et par conséquent 
marchent dans une direction un peu tordue.—Dans d’autres grains 
on touve une semblable pièce ovale à un pole seulement, et le 
reste du grain est couvert d’une bande qui s’euroule régulièrement 
en spirale. Dans d’autres enân (fig. 29 G.), la membrare externe 
consiste uniquement cn une bande qui revêt tout le grain en for- 
mant une spirale régulière. — Cette dernière forme se rencontre 
aussi Gans le Pollen du Crocus mæsiacus.— Quelque éloignées que 
soient toutes les formes que je viens de decrire dans les Corydalis, 
Fumaria, Rivinä, Hypericum, Thunbersia et Mimulus de 
celle du Pollen pourvu de trois plis lougitudinaux, et quelque dif- 
férent que le type suivant lequel elles sont construites paraisse être de 
celui qui constitue le grain de Pollen pourvu de trois plis, cependan 
le mélange dans les mêmes anthères des grains de Pollen à trois 
plis avec les autres formes anomales fait voir qu’il existe une grande 
afiinite entre ces formes. C’est pourquoi j'aime mieux classer les for- 
mes tétraéariques, cubiques, dodecaédriques et en spirale avec les 
Pollens pourvus detrois plis que d’en faire une classe à part, comme 
cela paraît préférable au premier coup-d'œil. 


+ 


+ TT Membrane externe présentant des pores. 


Formes primitives. 


A. Un seul pore. 


Graminees (fig. 30), Crréracées, Typha angustifolia , Spar- 
ganium ramosum, Restio fruticosus , Cecropia peltata, Anno- 
na. 


B. Deux pores. 


Quelques Monocotyledones, Colchicum (fig. 31), etc. , et Dico- 
tyledones, Broussonetia , etc. 


15. 


228 


H. MORL. — Sur le Pellen. 


C. Trois pores. 


I. Membrane externe granulcuse. 


DomBEyAcÉESs, ONAGRARIÉES, PROTÉACÉES: quelques AMENTACÉS, 
Unricées, Dirsacées et autres Dicotylédones (Cucumis sativus, 
fig. 32). C’est encore à cette division qu’appartient le Pollen du 
Morina persica (fig. 33) : il est ovoïde, allongé, et porte sur trois 
côtés, dans le milieu de sa longueur, des prolongemens de la mem- 
brane externe (a), qui ont ia forme d’un goulot de bouteille, et se 
terminent antérieurement en un bourrelet rond à travers lequel la 
membrane interne sort sous la forme d’une papille transparente (6). 
Dans l'eau, ces papilles s’allongent en un tube qui a souvent plu- 
sieurs fois la longueur du grain. La membrane externe est lisse et à 


grains fins. 


11. Membrane externe celluleuse. 


Beauco up de PASSIFLORÉES. 


D. Quatre pores. 


I. Pores situés sur l'équateur. 


Myriophyllum verticillatum, Bæœhmeria cordata , Pistacia | 
T'erebinthus , Campanula roturdifolia, Phyteuma limonifo- 
Lium (fig. 34), canescens, Trigonia micrantha Mart., anceps 
Mart., salicifolia Mart. (daus cette dernière, quelquefois cinq 


pores ). 


II. Pores non situés sur l'équateur: 


Passiflora kermesina (fig. 35), Impatiens noli tangere, 
Balsanmiina (fig. 36). 


E. Plus de quatre pores. 
+ Pores distribués régulièrement. 


a. Sur l'équateur du grain. 


Alnus glutinosa, Belula ovata, Ulmus campestris, Gorio- 
carpus salsoloides, Collomia linearis, Campanula Specu- 
lum, T'hryallis longifolia Mart. Les quatre à cinq pores de ce 
dernier ne sont toujours tous exactement situés sur l’equateur ; plu- 
sieurs peuvent se rapprocher plus ou moins des poles. 


H. MouL. — Sur le Pollen. 22% 


b. Sur toute la surface du grain. 


Basella alba (fig. 37), etc. 
ff Pores irrégulierement épars. 


a. Membrane externe granuleuse, lisse. 


Beaucoup de Nycracixées, de TuvméLées, de Coxvorvur\- 
cées. de CHÉnoropes (fig. 38, Salsola scoparia), d'ALSINÉES, 
de SILÉNÉES, Alisma plantago, Celtis australis, Dorstenia 
Contrayerva, Tomex tetranthera, Plantago lanceolata , Wul- 
fenii, Collomia pinnatifida , Gærtnera racemosa , Ranunculus 
lanuginosus, T'halictrum angustifolium , Ribes nigrum , Gros- 
sularia, Cactus Opuntia, Pistacia Lentiscus. Dans le Ranun- 
culus lanuginosus , les pores ou plutôt les places semblables à 
des pores sont peu marquées; leur limite n’est pas bien tranchée, 
et la membrane n’y est pas très differente de ce qu’elle est dans le 
reste de son ctendue. Dans le Cactus Opuntia, les pores, au 
nombre de douze à dix-huit, sont plus distincts; cependant on re- 
connait, par un examen attentif, que la membrane externe, en 
ces points, est encore granuleuse, quoique plus mince. Dans le 
_ Tomex tetranthera, les pores, au nombre d’une quinzaine envi- 
ron, sont formés par une membrane unie, mais ne sont pas cn- 
core nettement limités. Dans les autres, les pores sont bien 
distincts. 


\ 


b. Membrane externe granuleusc et épineuse. 
Cucurbita Pepo, Marvacées (fig. 39, Æibiscus Trionum), 
Tpemæa purpurea , Schiedeana Zucc: 
c. Membrane externe celluleuse. 
Polygonum orientale (fig. 4o), amphibium, Persicaria, 


Cobæa scandens. 


Formes dérivées. 


a.) Assemblage tétraédrique. 


Quelques OnaGrartéES (fig. 41, Jussieua erecta), Drymis 


W'interi. 


b.) Forme des Mimosées. 


Le Pollen de la plupart des Mimosees possède une structure très 


230 


H. MonL. — Sur le Pollen. 


remarquable. Dans le plusgrand nombredes plantes decette famille, 
mais toutefois, à ce qu'il paraît, seulement dans celles dont l’anthère 
n’est pas pourvue d’un long connectif et de deux loges parallèles au 
filet, mais chezlesquelles le connectif est hémisphérique et les loges 
croisent à angle droitla directior du filet, par exemple dans les Acacia 
Julibrissin, decurrens, vera, decipiens, lonsifolia, compressa, tri- 
choda, Eebbeck, macrost«chya, Mimnosa laxa, Lophanta, chaque 
grain de Peller particulier (et in’v en a que huit dans une anthère), est 
forme de seize cellules qui sont lites entre elles et disposces de telle 
sorte, que dans le milieu du grain se trouvent deux couches, cka- 
cune de quatre cellules, et que le pourtour est formé d’un rang de 
huit cellules, de manière que le grain dans son entier a une forme 
lenticulaire (fig. 42, Acacia laxa ). — Les cellalés sont plus ou 
moins fortement lices l’une à l’autre, en sorte qu’il est tantôt pos- 
sible, tantôt impossible de les séparer par la pression. Les grains 
particuliers séparés du grain total sont composés d’une membrane 
interne, mince, et d’une membrane externe plus ou moins fince- 
menti granuleuse ; ur Ja membrane externe se tü'ouvent des pores 
dont je n’ai pu fixer le nombre, — Dans l_Acacia chlorantha Lucc. 
et le Mimosa latispinosa, j'ai trouvé des graiis de Pollen de forme 
ovale et composés seulement de huit cellules dont les quatre de la 
moilié supérieure alternent, quant à Îeur position, avec celles de 
la moitié inférieure. Les grains du Mimosa latispinosa se distin- 
guent aussi par leur petitésse : ear, quoique composés de huit grains, 
ils n’ont cependant qu’une longueur de 17120 de ligne ét une lar- 
geur de 17200. — La formation du Pollen de l{rga anomala 
(6g. 43) est particulièrement remarquable, Cette plante n’a de 
méme que huit grains de Pollen dans chaque anthère. Ces grains 
sont d’une grosseur considérable, pyriformes et, aplatis. L’extrémite 
pointue, qui est dirigée vers le milieu de la loge de Panthère, et 
qui, après la déhiscence de l’anthère , est tournce directement vers 
le dehors, possède un petit appendice (b) formé de cellules petites 
et visqueuses, par le moyen desquelles elie s'attache assez fortement 
aux corps avec lesquels elle peut se trouver en contact. Le grain 
lui-même est composé de huit cellules fortement liées, dont deux se 
trouvent au milieu, les six autres formant le pourtour. Ces cellules 
ont deux membranes. La membrane externe.est granuleuse, et pre- 
sente un pore rond dans chaque point où la cellule forme un angle; 
et de même les cellules qui sent au pourtour ont un pore ovale ct 
situé transversalement dans les points où clles confinent Fune à 
Vauire (a). Les grains particuliers qui constituent legrain total sont 
si fortement unis qu’on ne peut les séparer. 


\ 


H. MOur. — Sur le Pollen: 231 


POTT Membrane externe présentant des plis longitudinaux 
et des’pores. 


Formes primitives. 


A. Pollen arroncdiavectroisenfoncemens et trois pores. 


Beaucoup de Dwsncées (fs. 4, Dipsacus sylvestris) et de 
GÉRANTACÉES. 


B. Avec trois plis et trois pores. 


a. Men Branñe externe grañuleuse. 


Forme très frèquente dans les Dicotyledones (fig. 45). 


h. Membrai 1e externe épineuse. 


La plunart des Syxanrmérées (fio. 46, Echinops splæroce- 
l o ) Ps 5; 
phalus). 


c. Membrane externe cellulense. 


Forme très rare, observée seulement daus les T'urnera ulmifo- 
lia( fig. 47 ), Grewia lanceolata, betulæfotliws ulnuifolia , asia- 
tica, occidentalis , Stackhousia spathulata, Syringa vulgaris, 
Lipusitrum vulsare, Celastrus oleoides. 


C. Membrane externe avec plus de trois plus plis, dont 
chacun content un pore. 


On'trouve souvent, par exception, quatre bandes dans des 
plantes qui n’en ont ordinairement que trois; mais il en est aussi 
dans lesquelles on en trouve ordinairement plus de trois : telles sont 
la plupart des Borracnées, les PorvoaLies (fig. 48). Dans ces der- 
nières , le nombre.des plis dépasse quelquefois vmgt. 


D. Six à neuf plis, dont trois contiennent un pore. 


Le Vinca rosea forme le passage des {Pollenstpourvus de trois 
plis et de’ trois: papilles à ‘la forme ‘actuelle. LerPollen! de cette 
plante a trois plis , avec une: papille elliptiques dañs chacun; mais 
de plus, chaque face latérale présente ‘un enfoncement lougitndi- 
mal. Dans l’eau, ces enfoncemens me se voient plus: Dans le Plu- 


232 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 


meria phagedænica , la formation de ces nouveaux plis est un peu 
plus avancée , en ce que les places qui paraissent comme des enfon- 
cemens dans le grain sec se dessinent, lors du gonflement du grain 
dans l’eau, comme des portions distinctes de forme ronde, ce qui 
üent au changement de structure que commence à éprouver ici la 
membrane externe, Dans le V’inca herbacea, ces enfoncemens sont 
devenus de vrais plis; mais ces plis sont plas courts et moins pro- 
fouds que les trois autres dans lesquels sont cachées les papilles. 
Dans l’eau, le grain se gonfle en un sphéroïde aplati, qui est par- 
tage en six compartimens par les baudes plus claires quise trouvent 
au milieu des six divisions formées par les plis : de ces six bandes, 
les trois qui sont pourvus de papilles sont les seules qui s’éten- 
dent jusqu'aux pôles. — Enfin nous trouvons les six plis com- 
plètement formés dans les familles des Lyrmrartées (fig. 49, Lythrum 
Salicaria) , des Mécasromacées et des ComBrÉrAcÉEs. Dans l/m- 
mania sanguinea , Chacune des portions de la membrane externe 
comprises entre deux plis pourvus de papilles, est parcourue par 
deux plis vides, ce qui fait en tout neuf plis. 


E. Trois à quatre plis avec six à huit papilles. 


. Neurada procumbens, Banisteria glaucophylla Mart., Hirœa 
odorala (fig. 50). 


F. Trois plis et trois papilles non situées sur les plis. 


Carclinea campestris (fig. 51), longiflora Mart., Erioden- 
dron Samauma. 


Formes dérivées. 


a.) Assemblage tétraédrique des grains. 


Ertonges, Eracripées (fig. 52, Epacris grandiflora), Vac- 
CINIÉES. 


b.) Formes cubique et dodécaédrique. 


Les Pollen pourvus de plis sans pores présentent ;'comme on l'a 
vu plus haut, divers passages du Pollen pourvu de trois plis à des 
formes dans lesquelles la membrane externe est divisée par des 
bandes linéaires à Ja manière d’un cube ou d’un dodécaëdre. Nous: 
retrouvons ici ces formes cubique et dodécaédrique, sans qu'il me 
soit arrivé jusqu'ici de rencontrer des formes qui passent de celles+ 
ci aux Pollens pourvus de trois bandes et trois papilles. — Le Pol 


H. MouL. — Sur Le Pollen. 233 


len du Zriopteris brachypteris Mart. est parfaitement cubique. Les 
bandes linéaires suivent les arêtes; la plupart de ces bandes contien- 
nent un petit pore rond, mais toutes ne l'ont pas, et ces pores varient 
pour la position ainsi que pour le nombre dans les différens grains.— 
La forme du Gaudichaudia suffruticosa Mart. etdu Guudichaudia 
triphylla Mart. est très voisine de la précédente. Le Pollen de ces 
plantes présente un cube à arêtes tronquées (fig. 53, Gaud. tri- 
phylla ). Les vingt-quaire arêtes qui résultent de cette troncature 
sont marquées par des filets granuleux un peu plus épais que le reste 
de la membranc. Dans le milieu de chacune des faces produites par 
cette troncature des arêtes primitives du cube, se trouve un petit 
pore rond, de sorte qu’il y en a douze en tout. — Dans deux autres 
plantes appartenant à la famille des Mazrienracées, savoir dans 
une espèce indéterminée de Malpighia du Brésil et dans le Fanis- 
teria versicolor Mart. , j'ai trouvé le Pollen sphérique et divisé plus 
ou moins régulièrement , à la manière d’un dodécatdre pentagonal, 
par des bandes linéaires (fig. 54, Ban. versicolor ). Sur les bandes 
étaient de petits pores ronds : il n’y en avait qu'un pour une bande, 
mais toutes les bandes n’en avaient pas, et leur disposition n’offrait 
rien de régulier. — Dans le Malpighia coccifera et le Malpishia 
urens , on trouve un Pollen sphérique divisé de même en facettes 
distinctes, mais qui ne peut se rapporter à aucun solide géométrique. 
Il y a neuf à douze facettes ovales irrégulièrement distribuees sur 
le grain ; à l'endroit où deux de ces facettes se rapprochent l'une de 
l'autre, on voit entre elles un petit pore rond, en sorte que le 
nombre de ces pores est en totalité de neuf à douze. 


c.) Formes polyédriques avec trois pores et trois plis 
longitudinaux. 
Le 


La dernière forme qui doive trouver place ici est celle des Lacru- 
céss. Ces Pollens, en raison de leurs formes régulières, parfois très 
compliquées, excitent un intérêt particulier, mais en même temps 
sont assez difficiles à observer et à définir avec précision. — Le pol- 
len du Z’ernonia Montevidensis (fig. 55) doit être considéré comme 
faisant le passage au Pollen polyédrique des Lacrucées : par sa 
forme arrondie, ses trois plis longitudinaux et ses papilles, aussi 
bien que par les petites épines dont sa surface est couverte, il se 
rapproche du Pollen des autres Syxanrmérées, dont au contraire il 
s'éloigne déjà sensiblement par les nombreuses facettes irrégulières 
que présente sa surface. — Dans les Lacrucées, on trouve des for- 
mes polyédriques extrêmement régulières : j’en ai obseryé jusqu'à 

: présent cinq variétés différentes. — A. Dansle Tragopogon canum, 


234 


H. MOUL. — Sur Le Pollen. 


(fig. 56), le Pollen a pris dans sa totalité (comme aussi dans les au- 
tres varictés qui seront mentionnées plus bas) une forme sphérique. 
Il présente en hautet en bas (aux deux pôles) ure face hexa- 
gonale pourvue d’épines { fig. 56. B. a.); à trois côtés alternatifs 
de cet hexagone confinent trois faces quadrangulaires situces 
sur les côtés du grain (fig. 56. 4.b.). Ces faces quadrangu- 
laires sont réunies deux à deux (une supérieure et une inféricure ) 
par une face hexagonale située sur l'équateur du grain (fig. 56. 
B. c.). Entre ces trois côtés du grain, ainsi constitués chacun par 
deux quadrilatères ct un hexagone, sont trois bandes qui aboutissent 
tant en haut qu’en bas aux trois autres côtés de l'hexagone qui existe 
à chaque pôle, ei qui portent un pore dans leur milieu (fig. 56. 4. a.). 
Chaque grain préscute donc en totalité cinq hexagones et six qua- 
drilatères. Les faces latérales du grain sont lisses, toutes les 
arêtes au contraire sont pourvues de courtes épines. Dans le grain 
sec les angles latéraux des trois hexagones de l'équateur se touchent 
et recouvrent les pores; dans le grain mouillé au contraire ils s’écar- 
tent, les bandes et les papilles deviennent libres, et les angles laté- 
raux s’émoussent, de sorte que les hexagones se rapprochent de la 
forme d’un quadrilatère (fig. 56. B. c.).— La même forme se voit 
dans le Tragopogon pratense; seulement les hexagones qui se 
trouvent aux pôles ont les trois côtés qui répondent aux bandes 
plus longs que les trois autres. — B. Dans le Scorzonera hispanica 
(fig. 57), le pollen présente à chaque pôle une face hexagonale mu- 
nie de petites Cpiues. À trois côtés alternatifs de chacun de ces hexa- 
gones’ aboutit une face pentagonale, dont un angle est tourné 
vers l’équateur. Ces deux pyramides formées de trois pentagones 
sont lites entre elles de la manière suivante : espace qui reste 
entre un pentagone de la pyramide supérieure et un de la pyra- 
mide inférieure est rempli per deux pentagones situés l’un à côté 
de Pautre.sur l'équateur du grain. De cette manière, les trois côtés 
du grain situés à égale distance Pun de l'autre sont composés cha- 
con, de quatre: pentagones. (fig. 57 B. €: ). Entre ces côtés 
sont les trois bandes avec. des papilles dans leur milieu, et 
qui aboutissent, par leurs extrémités supérieures. ét inférieures, 
aux trois autres côtés des hexagones des pôles (fig. 57. 4.) Le 
gram, dans sa totelitt, présente ainsi deux faces hexsgonales et 
douze. pentagonales. — C: Le Pollen des Crepis rubra (fig. 58), 
lispida ; biennis , aspera, Civhoriwm, Intrbus (fig. 59), 
Lapsana communis, Lactuca saiiva, \Seolymus hispanicus , 
offre une forme encouie plus compliquées Dans ces Pollens, on 
trouve à léquateur du grain trois faces hexagonales séparées 
June de Fautre, et disposées de telle sorie que deux de leurs angies 


H. MOI. — Sur Le Pollen. 235 


sont sur l’équateur(fig.58. 4.). Puis des côtés supérieurs et inférieurs 
de ces hexagones partent six pentagoues dent trois vont se réunir à 
l’un des poles et trois à l'autre, en formant à chaque pôle une pyra- 
mide triangulaire (fig. 59 C.). Enfin chacun des trois intervalles restés 
libres entre les hexagones et les pyramides qui reposent sur eux, est 
rempli par deux pentagones qui se joignent l’un à l'autre sur l’équa- 
teur, en sorte que la surface totale du grain est composee de trois hexa- 
gones et douze pentagones. Comme le grain, dans son ensemble, a 
une forme arrondie, les côtés de tous les pentagones et hexagones 
ne sont pas de même longueur, pnisqu’un corps construit de cette 
manière, dans lequel tous les côlés ont une longueur égale, pré- 
sente une forme allongée. Les trois faces hexagonales ont une 
papille ( fig. 59. C. D. ), et doivent par conséquent être conside- 
rées comme les bandes du grain. — D. L'Apargia hispida offre 
une forme semblable; seulement les trois arêtes qui se réumissent 
” aux pôles sont (moussées ct épincuses. — E. Les mêmes arêtes sont 
tellement tronquées dans les Sonchus palustris et arvensis(fig. 6o), 
qn'il en résulte trois nouveaux pentagones pourvus de courtes 
épines, et que les pentagones latéraux qui reposent sur l'équateur 
sont changes en hexagones irréguliers : d’où il résulte que la sur- 
face du grain est composée de neuf bexagoues et douze pentagones. 
— Quoique ces formes polyédriques s'écartent beaucoup de la for- 
mation accoutumée du grain de Pollen pourvu de trois bandes et 
de trois papilles, : je crois néanmoins qu'il y a plus d'analogie entre 
ces diverses formes qu’on ne le penserait au prémier coup-d’œil.— 
L'existence de pores, aussi hieu sur les trois bandes dan T'ragopo- 
gon et du Scorzonera que sur les faces hexagonales du Crepis , et 
la circonstance que les pores sont cachés daus le grain sec du Tra- 
gopogon, prouvent suffisamment que ces bandes et ces hexagones 
correspondent aux trois bandes pourvues de porcs des antres Pol- 
lens, et que le reste de laisurface; partage entquadrilatères, pen- 
tagones et hexagones , doit être:comparé à la partie granuleuse de 
la surface des autres Pollens; manière de voir: qui se trouve plei- 
nement confirmée par la structure du Pollen du Yernonia Monte- 
vidensis. — On pourrait croire, au premier coup-d’æil, que cha- 
cune des faces anguleuses dans’ lesquelles la membrane externe 
se divise, est formée d’une grande cellule ; mais l'examen le plus 
rigoureux, au lieu de confirmer ce soupçon, m'a fait voir la {mem- 
brane-externe tout-à-fait simple ; les arêtes sur lesquelles se réunis- 
sent les faces anguleuses représentent, des fileis un peu épaissis, 
comme nous en voyons aussi dans les Pollens des Lagerstræmia 
et Vinca herbacea. I] est remarquable, avec cela , que jamais les 
faces du grain, à l'exception de celles des pôles, ne soient gar- 


236 H. MOHL, — Sur le Pollen. 


nics de grains ni d'épines, mais que l’on trouve des épines sur les 
arêtes seulement, 


C. GRAINS DE POLLEN A TROIS MEMBRANES. 


Une partie des Conrrères (fig. 61). 


( La suite au prochain calier.) 


OsErvaTioNs sur la végétation de l'ile de Sircuna, par M.Boxcarv. 
(Mémoires de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg. 
0" série, 1092.; VOl. 2, D. Ja) ) 


Les plantes qui ont servi à la rédaction de ce travail avaient 
été recueillies par feu le docteur Mertens , pendant son voyage 
autour du monde avec le capitsine Lutke. Quoique le nombre 
des espèces ramassées dans ce lieu par ce zélé naturaliste ne s’c- 
lève qu'à 222, et qu'on puisse présumer que ce n'est tout au 
plus que le quart ou le cinquième de la Flore de cette île, sion en 
Juge par son étendue et sa position , cette esquisse est cependant 
intéressante en ce qu'elle présenteles premiers renseignemens un 
peu étendus sur la végétation d’un point de la côteN.0. de l'Amé- 
rique.Ce mémoire quoique ayant déjà quelques années de publi- 
cation, nous a paru peu connu, puisque M. Hooker dans sa Flora 
Boreali-Americana ne le cite nulle part, et son insertion dans les 
Mémoires de Saint-Pétersbourg le mettant à la disposition de 
peu de botanistes, nous avons pensé qu'il était utile d'indiquer 
ce qui s'y trouve de plus important. 

L'ile Sitcha est située près de la côte occidentale d'Amérique 
sous le 57° de latitude septentrionale, dans le golfe nommé par 
les Anglais Vorfolk Sound, et n’est séparée du continent que 
par un canal étroit ; elle a environ 80 lieues de long et ses côtes 
sont bordées d’une chaîne de hautes montagnes, la plupart de 
forme conique. 

La compagnie russe-américaine a, dans cette île, son établis- 
sement principal, la Nouvelle-Archangel; la côte trés sinueuse 
et les petites îles qui l’environnent sont toutes couvertes de fo- 
rêt épaisses. 


poNCan D. — Sur la végétation de l'ile de Sitcha. 237 


Parmi les montagnes voisines de la colonie russe, on distingue 
le F'estowoi qui a environ boo toises d'élévation ; elle est cou- 
verte jusqu'à son sommet de forêts uniquement composées de 
Pins et de Sapins qui atteignent jusqu'à 160 pieds de hant ,et 7 
à 10 pieds de diamètre. Les indigènes creusent dans un seul 
de ces troncs des canots qui peuvent porter 30 hommes. Les ar- 
bres cités dans cette Flore, et qui doivent constituer les forêts 
sont : Pinus inops, Lamb.; Pinus ( 4bies) canadensis, Pinus 
(Adies) Mertensiana Bong.; Pinus ( Abies )sitchensis Bong.; Thuya 
excelsa Bong.— A/nus rubra Bong.; Alnus viridis Dec. Salix stt- 
chensis Bong.— Pyr1s diversifolia Bong.; et Pyrus sambucifolia 
Cham. et Schlecht. | 

Le climat de Sitcha est beaucoup plus doux que celui de la 
plupart des endroits de l’Europe situés sous la même Htitude, 
En hiver, le froid n’y atteint que peu de degrés et ne dure 
Jamais long-temps, mais l’air y est très humide, constamment 
chargé de vapeurs et les pluies y sont très fréquentes. Pendant 
tout le mois de juiilet, le soleil ne parut que pendant trois à 
quatre jours et pour peu d'instans seulement. Cette humidité 
continuelle rend la végétation très rapide : cependant le blé n'y; 
à pas réussi. 

Sur les 222 espèces rapportées de cette localité, 35 sont nou- 
velles et 2 forment des nouveaux genres. 


Les espèces nouvelles sont : 


Stellaria brachypetata. Castilleja parviflora. 

Oreia sitchensis. Ë Romanzowia sitchensis. 
Pyrus diversi’olia. Alnus rubra, 
Epilobium affine. Salix sitchensis Sans. Mss, 
Claÿtonia asarifolia Pinus (Abies) Mertensiana. 

—  flagellaris. — sitchensis. 

Ribes bracteosum Dougl. Mss, Thuya excelsa. 

— affine Dougl, Mss. Corallorrhiza Mertensiana. 
Saxifraga Mertensiana, Juncus Mertensianus. 
Valeriana sitchensis, Carex Mertensii Presc. Mss. 
Apargia borealis. —  sitchensis Presc, Mss, Lee 
Arnica latifolia. d Calamagrostis aleutica. 
Achillea borealis Muhlenbergia-pendula. F 
Vaccinium Chamissonis. Le Festuca subulata. 
Andromeda Mertensiana, $ Bromus sitchensis, 
Gentiana Douglasiana, Equisetum boreaie. 


Veronica nutans, 


238  BONGARD. — Our la vésétation de l’ile de Sitcha. 


Les deux genres nouveaux sont : 


Lurxea (Rosaceæ. Genus Spireæ affine). 


Calyx 5-partitus, lobulis lanceolatis. Petala 5 obovata, Sta- 
mina circiter 20,lobulorum calycis longitudine. Carpella 5 li- 
bera, stylo filifermi apiculata. Semina 4 pendula. 


Lutkea Sibbaldioides (tab. 2). 


Cette plante nous paraît la même que celle qui a été publiée 
peu de temps après par M. Hooker sous le nom d'Æriogynia 
peciinata. 


CLADOTHAMNUS ( £ricineæ ). 


Calyx subgamosepalus, 5-partitus, persistens. Petala 5. Stamina 
10-brevia, antheris apice rima brevi (poro) dehiscentibus. Cap- 
sula 5- (rarius 6-) locularis ; valvulis margine septiferis -- Flores 
et Semina Pyrolæ; fructus Kalmiæ. 


Cladothamnus pyroliflorus (tab. r.) Frutex ramosissimus sæpe 
orgyalis, glaberrimus, foliis sessilibus alternis oblongis, floribus 
axillaribus solitariis. 


a té : à jf 
Ce genre nous paraît identique avec le Tofmiea de Hooker. 


Licnens rouveaux et Observations sur les Usneacées et les Ever- 
niées, par MM. Ness »'Esenrecr et Fcorow. 
(Extrait du Linnæa, 183%, 4° numéro.) 

M. le professeur Nees d'Esenbeck a publié conjointement avec 
M. Flotow, à la fin de l'année dernière, un nouveau genre de Li- 
chen et plusieurs espèces également nouvelles, recueillies au 
Chili et à Cuba par M. Pœppig, et ils ont accompagné la des- 
cription de ces plantes de remarques intéressantes sur ies deux 
tribus des Usneacées et des Everniées. Nous nous empressons 


NEES ET FLOTOW. — Lichens nouveaux. 239 


de les faire connaître. Voici les caractères du nouveau genre et 
de ses espèces. 


Neurorocon Nees:et Flotow. 


Thallus ramosus; cortex exterior tenuissimus indistinctus; Cortex Interior 
crassusie contextu fibroso extrorsumque denso opaco, introrsüm laxo lacunoso, 
Lignum (axis tevaciter cornca) e contextu subüliter fibrosolongitadinaliter striato. 
Anothesium patelliforme, ab initio connivens, infra cortice tectum eoque margi- 
natum, supra ihallo colorato thecigero. 


(Familia Usncaceæ Lk. Handb. 1, p. 163.) 


N.Pæœppigii N.et Fw.: thallo flaccido pendalo lacunoso articulato ramosissimo 
ochroleuco, ramulis implexis filiformi-attenuatis; apotheciis subpedicoilatis con- 
cavis disco fusco castaneo. 


Pœppig. Crypt. n° 14. — Chili. 


N.antennarius N.etFw. : thallo stricto erecto polito, teretiusculo ramoso fasti- 
giato ochroleuco, ramis setaceis nigricantibus pallidé annulatis, apotheciis podi- 
cellatis concavis, disco castaueo nigro nitido margine vel subüts ciliato dory- 
phorove. 


Usnea melaxantha Pœp. Crypt. n° 46. — Chili. 


M. Nees observe que les Usneacées se sont accrues des deux 
nouveaux genres Bryopogon ( Corricularia Ach. pro parte )et 
Neuropogon dontnous venons de donner les caractères , et que 
les genres Cornicularia et Cælopogon (dont le type est le Cor- 
micularia aculeata Ach.) sont fort mal placés près de cette tribu. 
11 doute encore si le genre Roccella ne serait pas mieux placé 
parmi les Everniées, car le À. fuciformis a un thalle comprimé 
comme celui des Ramalines, tandis que le À. &nctoria a le 
sien cylindrique comme celui du Bryopogon. (Evernia Fr.) 
ochroleucum. Et pourtant le Roccella pourrait encore et avec 
plus de fondement être rapporté aux Usnéacées. On dirait alors 
qu'il remonte aux Everniées par le À. fuciformis. Mais le Cor- 
nicularia etle Cælopogon figureront toujours mal selon lui dans 
cette tribu. On attaque même leur existence comme espèce. 
Ainsi, continue l'illustre professeur, Schærer et Wallroth rap- 
portent le Cornicularia tristis qui, pour Link, est une espèce 
distincte, au L'chen fahlunensis L. Selo Fries, la même espèce 


2/40 NEES ET FLOTOW. — Lichens nouveaux. 


estun Cetraria. Dans sa dernière livraison des Lichens de Suisse, 
Schærer laisse les lichérologues libres de considérer comme 
espèces distinctes ou de réunir en une seule les Lichen fahlu- 
nensis , stygius, tristis et lanatus EL. Quant à lui, après les avoir 
étudiés comparativement, il les place tous les quatre dans le 
genre Cetraria et en fait une espèce unique à laquelle il conserve 
le nom de C. fahlunensis. On voit que le cas est difficile. En 
effet, si l’on veut réunir les Cornicularia tristis et lanata ( Bryo- 
pogon lanatus L. Parmelia stygia var. lanata! Meyer,Entv.der 
Flechten c. ic.) on attaque les Usneacées et lon menace le 
genre Cetraria lui-même. On peut dire la même chose du Cælc- 
pogon que SchϾrer et Fries regardent comme un Cetraria, et 
que Wallroth réunit spécifiquement au Cetraria islandica. Xe 
pis est que dans une des espèces de ce genre, le Cælopogon 
aculeatum , le caractère générique est lui-même attaquable. Mais 
dans le C. aculeatum var. muricellum, Klotow, Deut. Lich. 0.B., 
les tiges ne sont point fistuleuses, mais solides. Il resterait un 
moyen de concilier ces opinions diverses, ce serait de prouver 
que le Cornicularia muricellum à une autre origine et qu'il pro- 
vient peut-être du Cetraria Odontella, Fries. Mais ce nest là 
qu'une simple hypothèse. Reporte-t-on au contraire le Cælo- 
pogon et le Corniculuria parmi les Cetraires, d’après cette con- 
sidération que les Everniées revêtent souvent des formes fruti- 
culeuses, nous laccordons ; maïs alors ne pourrait-on pas de- 
mander pourquoi l’on a séparé le genre Bryopogon du genre 
Evernia, de même que d’un autre côté, si l’on conserve le 
genre Cælopogon, il serait facile d’objecter que le thalle du 
Parmelia physodes étant creux, cette espèce devrait par cela 
seul former un nouveau genre ? 

Il y aurait un autre moyen d'échapper à la difficulté et ce 
serait de dire : Laissons ensemble tout ce qu’on a réuni spécifi- 
quement. Meyer a démontré que le €. Zanata provient du Par- 
melia stygia; c'est bien. Laissons-le donc avec ce dernier et 
remarquons seulement à l’occasion du Bryopogon que le Par- 
melia stygia peut prendre aussi la forme fruticuleuse. Mais 1l est 
loin d’être prouvé que le Cælopogon aculeatum dérive du Ce- 
traria islandica. Des opinions du plus grand poids, comme 


NEES ET FLOTOW. — Lichens nouveaux. 2h t 


celles, par exemple, des deux habiles lichenologues Fries et 
Schærer, combattent cette maniere de voir. Qu'il nous soit donc 
permis de les tenir séparés et, en considération de leur forme 
dendroïde, de les placer parmi les Usneacées. 

Enfin , il y aurait une troisième voie pour sortir de la diffi- 
culté., Si un seul genre ne sulfit pas pour maintenir réunis le 
Cæœlopogon aculeatum et le Cornicularia tristis, ne pourrait-on 
pas laisser subsister le genre Cornicularia? Les différences sont 
au fond de bien peu d'importance, Si l’on ne peut s'appuyer 
sur l’état solide ou fistuleux des divisions du thalle, et l’on ne 
peut pas raisonnablement le faire, il ne reste plus que la pré- 
sence ou l'absence de thaile foliacé, circonstance qui, dans le 
cas qui nous occupe, n'amêne qu'un rapprochement purement 
artificiel. Car on ne peut pas dire avec quelque fondement que 
le rebord foliacé manque aux scutelles du Cornicularia tristis 
comme il manque dans les Siereocaulon, mais seulement qu’il 
est avorté ou oblitéré. Les apothécies du C. tristis sont en effet 
pourvues en dessous et d'écorce et d’une couche médullaire, 
ainsi que Link l'indique dans la diagnose qu'il en donne; aussi 
ont-elles un véritable excipulum quoiqu'à la vérité fort petit. 
Dans le Stereocaulon, au contraire, il n’en existe point de thal- 
lodique, les apothécies étant formées par un excipulum propre. 

Les auteurs donnent ensuite la diagnose de deux autres Li- 
chens nouveaux ; nous allons la transcrire. | 


Ramalina striatula N. et Fw.: thallo cespititio cartilagineo rigido, longitudi-- 


nalter Costato, ochroleuco; apotheciis subsessilibus incurvo-margimatis, subtis 
stellatim sulcatis vel striatis, 


Pœppig Crypt. n° 40 — Patria ? 
Parmelia sulfurata N.et Fw.:thallo foliaceo-imbricato membranaceo submo- 


nophy!lo flavo-glaucescente subtus aterrimo subtiliter reticulato interruptè deu- 


sèque fibrilloso, strato fibroso sulphureo, lobis rotundatis ciliatis; apotheciis disco 
rufo, margine incurvo. | 


Pœppig Crypt. n° 11. — Cuba. 
Chaque espèce est accompagnée d’une description et de re- 
marques sur l’analogie et les différences qu’elle présente com- 
parée aux espèces dont elle se rapproche. Nous renvoyons au 


journal cité, pour tous ces détails que ne comporte pas la 
nature de notre recueil. 
SR ment ni 


III. Botan, Avril, 16 


242 A. MUTEL, — Sur de genre Ophrys. 


E- 


Og:ERvATIONS sur les espèces du genre Ophrys recueillies à Bone, 


Par À. Murer, capitaine d'artillerie. (1) 


Desfontaines dans la Flore atlantique, et Poiret dans son 
voyage, nindiquent en Barbarie que l'Ophrys insectifera 1, 
dont Desfoutaines distingue quaire variétés. Voici les huit 
Ophrys que j'aitrouvés à Bone, dont un est tout-à-fait nouveau: 


1. Ophrys lutea. — Cav. Ic. 2. €. 1Co. Biv. Bern. Sic. 2. E à. 
Hook. Exot. FL & 10. Reichenb. Ceñt. 9. f. 1149. Brot. Phyt. 
Lus. t.3,F. 1. Brongn. in Bot. Mor. t. 39. F.2. Moris. Hist, 3. 
p. 495. € 19. F. 15. O. vespifera Brot. Lus. O. énsectifera 
var. D. glaberrima. Desfont. At. 

Commun à Bone et à Hippone, sur les coteaux. Février, 
mars 2L. | 


2. Ophrys fusca. Tank. Reichenb. Cent. 9. F. 1147. Ten. 
Neap. t. 02. 

b. iricolor.Fig. 2. Brongn. in Bot. Mor. t. 32. Fig. 1.— ©. iricolor 
Desf. Choix. t. 2. Reichenb. Gent. 9. F. 1148. ©. fusca Saint- 
Amans. Fl;:Agen, t. 6. 

Var. db. Commune à Bone et à Hippone, sur les coteaux. Fé- 
vrier, mars 2/. 

3. Ophrys Speculum. — Link. Reichenh. Cent. 9. f. 1157. 
{non Lois. nec Duby App.) ©: ciliata Biv. Bern: Ten. Neap. 
0. O. vernixia Brot. Salzm. Camb, Bal. O. Scolopax Brot. 
‘Jen. non Ca. | 

Coteaux dHippone et de Bone derrière da Kasbah. Assez 


rare à. 
4. Ophrys Pectus Mat. PI. 8. 8. Fig. 3. 


Q: labello velutino ovato convexo geniculato-deflexo trilobo | 


(1) Extrait d'une note envoyée de Bone par l’auteur, le 16 mars 1833, à M. Seringe , di- 
recteur du jardin de botanique à Lyon... 


A. MUTEL. — Sur le genre Ophrys. \hheAs 
LE 


fusco-purpureo basi albido turgido pectigero, lobis lateralibus 
angustis brevibus et medio basi subcordato apice submargi- 
nato mutico reflexis, sepalis ovalibus albis, laterahbus patentis- 
simis, superiore suberecto fornicato-incumbente, petalis lineari- 
bus flavescentibus uninerviis apice inflexis, stamen brevissimum 
obtusum muticum superantibus. 


Tige de 4-8 po., flexuense, garnie à la base de 4-8, feuilles 
re oblongues, très hab nr longues de 12-18 lig., 
larges de 6-9 lig.; fleurs 3-5 , assez petites, en tout longues de 
6 lig., larges de 6 lig.; bractées dépassant l'ovaire; sépale supé- 
rieur, verdâtre sur le dos, entre les deux nervures latérales. 

Coteaux, à Bone, derrière la Kasbah , parmi les Asphodèles 
Février, mars. 


5. Ophris épée, —Huds. Reichenb. Cent. 9,f, 1159.Bronon. 
in Bot. Mor. t. 32, f.6. Hall, Helv. t. 4, f. 4, 5. Vaill. Bot. t. 50, L. 
et a. Eng. Bot. t. 383. Dict. Sc. nat. cah. r, t 71. ©. rostrata 
Ten. 

Var. b. Muteliæ PI. 8. B.fig. 2.—Labello triloho velutino, lobis 
baseos semi-cordatis cor At UES isvillosis, medio basi macula 
quadrata zonisque discoloribus notato, zona exteriore in 2-4 li- 
neas breves prodcta, sepalis roseis, petalis albidis brevissimis 

serui-convoluto-auriculatis villosis, stamine rostrato flexuoso qua- 
druplo brevioribus, 

Tige de 12-15 po., robuste; feuilles lancéolées; fleurs 3-10; 
bractées vertes, une fois plus ANT que HOUR tablier long 
de 4 Hig., large de 3 lig. et de 4 lig. à la base, pétales longs de 
1 lig., étamine longue de 4 lig., à bec de 1-1 172 ligne ,allongé, 
flexucux. 

Ceci est relatif à la var. à, que j'ai seule trouvée sur les co- 


teaux à Bone et à Hippone, étant avec ma fille ainée qui en a ré- 


colté les premiers pieds. Février, mars. 


6. Ophrys bombiliflora PI. 8. B. fig. 4.— Link. O. tabanifera 
Wilid. Reichenb. Cent. 9, f. 1169-1170. O. pulla Cyrill. Ic. ined. 


12. Ten, Neap. t. 97. O. disthoma Biv. Bern. Sic. O.hiula Maur. 
16. 


244 A. MUTEL. — Sur le genre Ophrys. 


Rom. Plant. Cent. 13, t. 2, f. 2. O. insectifera B. biflora Desf. Ati. 
Coteaux, à Bone derrière la Kasbah parmi les Asphodèles. 
Février, mars. 


al 


7. Ophrys Scolopax PI. 8. B. fig. 1.— Cav. Ic. 2, t. 16r. O. 
bombiliflora Reichenb. Cent. 0,f. 1160-1161,et Auct. non Link. 
O. apiculaia Rich. O. insectifera C. apiformis Desf. Atl. 

Coteaux à Bone et à Hippone. Février, mars. 


Oss. M. Reichenbach (Iconog. cent. 9) avait soupconné que 
son ©. bombiliflora appartenait à la figure 161 de Cavanilles qu'il 
traite de fantastique à cause de l’appendice en hamecon et des 
lobes latéraux du tablier ascendans. Ces lobes latéraux sont fi- 
delement représentés dans ma figure faite d’après les plantes 
vivantes. La fleur, vue de face, ne peut exprimer l'avance des 
lobes qui se confond dans leur projection , et qui n’est marquée 
que dansla fleur vue de profil. 


8. Ophrys tenthredinifera— Willd. Reichenb. Cent. 9. f. 1171. 
Brongn. in Bot. Mor. t. 32, f. 3, Bot. Reg. t. 205. O. grandiflora 
Ten. Neap. t. 94 O. insectifera A. rosea Desf. Atl. 

Coteaux à Bone et à Hippone. Février, mars. 


Observation générale. 


Dans les Orchidées d'Afrique et surtout dans les Ophrys, 
l'un des tubercules de la racine est presque toujours suspendu 
à une longue fibre épaisse; souvent on trouve un troisième tu- 
bercule et rarement un quatrième. 


+ 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VII B. 


Fig. 1. Ophrys Scolopaxz Cav. — à. fleur vue de face ; &. la même vue de profil. (Cette ex- 
plication est commune aux autres figures.) 

Fig. 2. O. apifera var. b. Muteliæ. 

Fig. 3. O. Pectus Mut.” 

Fig. 4. O. bombiliflora Xink, 


& 


A 


WALKER-ARNOTT, — Swr la Flore de Sénégambie. 245 


RemarQuEs sur la Flore de Sénégambie, 
par M. WarkEr-ARNOTT. 


(Extrait d’une lettre adressée à M. GuiLcemix.) 


Votre Cissampelos mucronala parait être absolument le même 
que le C. convolyulacea. Il est un peu moins pubescent sur la 
face supérieure des feuilles, mais j'ai vu quelques individus de 
l'Inde qui l’étaient presque de la même maniere, Le caractère 
donné par M. de Candolle n’est pas applicable à la forme com- 
mune. 

Le Schmidelia africana de votre Flore ne paraît pas différer 
de quelques-unes des formes nombreuses du $. serrala que je 
possède de la Péninsule indienne. Je n'ai pas, à la vérité, exami- 
né ses fleurs et je n’ai point vu sous le microscope celles des 
échantillons que vous m'avez envoyés : je n’en parle ici que 
d’après l'aspect général {ex facie.) 

Celastrus, senegalensis.— Je ne puis le distinguer du C. mon- 
lanues. 

Hippocratea Richardiana. — Cette espèce est très voisine 
de l’ÆT. obtusifolia Roxb., et en diffère seulement par sa pani- 
cule beaucoup plus petite, s’il est vrai que ce caractère soit 
constant ; mais j'ai eu occasion de voir des panicules petites sur 
la plante indienne (1). La forme la plus commune de cette der- 
nière est représentée, dans le Botanical Miscellany du docteur 
Hooker (vol. 3, suppl. t. 36), sans fruit et sous le nom de Sa- 
lacia lœvigata ; mais les deux genres Hippocratea et Salacia 
ne pouvaient être distingués seulement par leurs fleurs’, jus- 
qu'à ce que leurs différences eussent été signalées par le doc- 
teur Wight et moi, dans la Flore deila’Péninsule indienne 


p. 104. 


(x) Malgré les raisons allégnées ici par M. Arnott; je persiste à penser que l’Aippocratea 


… Richardiana est suflisamment distinct de JA, obtusifolia, à en juger par la figure et la descrip- 


246  WALKER-ARNOTT. — Sur Za Flore de Sénégambie. 


Le Rhynchosia minima estune des espèces des Indes occiden- 
tales auxquelles Le docteur Wight et moi avons fait allusion.à la 
page 259 de notre Prodrome: je ne doute pas que le À. medi- 
caginea ne soit la même plante, et qu'elle ne se rencontre en 
plusieurs localités des contrées tropicales ou subtropicales, 
quoique présentant des différences considérables dans leur 
port, suivant le sol et exposition. Vos échanüllons sont iclen- 
tiques avec ceux de la Pénins sule indienne. 

Le Tephrosia leptostachy a n est pas distinct da T. purpurea L. 

Jcacina senegalensis. — Vous ne semblez pas avoir eu con- 
naissance que le res balanus luteus de Sibine et de De Can- 
dolle, est synonyme de cette plante. Celle-ci diffère en quelques 
points des Olacinées , aoiau/aile soit peut-être plus rappro- 
chée de cette famille que de toute autre. Je ne puis rapporter les 

° 7 
Balanites au même groupe; son fruit est presque semblable, 
x : q 

mais il y a quelques parties de Îa fleur qui s'éloignent de Pétat 
normal des choc ” Pr la même plante (Balanites 
ægyptieca) de la Péninsule de l'Inde, et si je lai omise dans 
le premier volume de notre Flore, c’est que je préferé Ja pla: 
cer dans les zncertæ sedis 

Polygala RRNCRTE À plante de mon herbier qui se rap: 
proche le plus de la vôtre est le P. ambigua Nuitt., mais elle 
en est distincte, 

Votre Abutilon asiaticum est certainement le Sida £lauca 

$ 


Cav., comme vous le dites; maïs ce n'est pas mon Æ. asiaii-" 


cum ni le S:da asiatica L. Je possède ma plante de diverses 
parties de l'Inde et de la Chine; il n’y a point de différence 
M AC entre elle et le br populifolia. Je n'ai pas recu de 
plante de l'Inde qui ressemble à la vôtre. (2) 


tion données par M. Wight (is Hooker Wiscell. bot.) La petitesse de ses panicules n’est pas le 


seul caractère qui l’en distingue, mais la forme des pétales qui est celle d'un triangle isocèle très /. 
allongé, tandis que les fleurs de la plante indienne ont des pétales beaucoup plus courts et ne; » 


se terminant pas en pointe subulée. GUYLLEMIN. 

(2) Nous avons réuni, M. Perrottet et moi, en une seule espèce, les Sida asiatica L., glauca 
Cav., et mutica Delile, d'après la comparaison des plantes ainsi nommées dans les herbiers de 
Paris. Le S. mutica de Delile, venant d'Egypte, y porte souvent le nom de S. asiatica. 11 fau- 
drait s'assurer si la plante de l’Inde décrite par MM. Dou,Wight et Arnott est-bien l'espèce lin- 
péenne, ou si ce n’est pas une aulre espèce, G. 


| 


WALKKER-ARNOTT. — Sur la Flore de Sénégambie. 247 


….Andigofera trichopoda.—Jene connais cette espèce que par là 
figure qu vous en avez donnée; mais si vous la comparez avec 
le Lotus. microphy Uus Hook: B. Mag. t. 2805, vous trouverez 
entre ces plantes une grande malt seulement la plani 
de M: Hooker a plusieurs fleurs au sommet du pédoncule. Elles 
appartiennent certainement. au même genre ; quoiqt ue vou 
n'ayez | point observé d'oreillettes ou de crochets sur les: cô dtés 
de la,carène ; laquelle structure a engagé M. Georges Don (x 
Miller Dict.2.,p:214)à constituer pour l'espèce deM. Hookerunr 
genre sous le nom d'Oustropis.(1) 

Les caractères que vous donnez pour distinguer les Jndiso- 
fera tinctoria ét _Ænil ne sont pas constans (2). Le nom d’47il 
est. une corrüption d'un mot arabe qui signifie bleu et qui in- 
dique peut-être que la plante est originaire de l'Arabie ou de 
l'Egypte. Mais celle qui estconnue dans toute l'Inde comme le 
Nil ou Neel, c'est-à-dire bleu, est FL. Hncloria, duquel Rox- 
burgh (F. Indica v.j3, p. 380) dit «que la patrie originaire est in- 
« certaine, quoiqu'elle soil maintenant commune et PAR tar née 
« dans plusieurs localités, et qu'en général.elle ne s'éloigne pas 
« des lieux où elle été cultivée. » Si l’Indisofera nil est une 
espece distincte de lZ. tnctoria, elle n’est pas native du Bengale 
comme vous l'assurez dans voire Flore (p. 180), et il n'est éga- 
lement, pas certain que VJZ. finctoria je soit aussi. Mais cette 
dernière, espèce est la seule cultivée dans l'Inde pour produire 
de l'Indigo, et l’autre n’était pas connue, comme espèce distinc- 
te\de Roxburgh et des autres botanistes modernes. L'Z. cœrulea 


(x) L’Zndigofera trichopoda de la Flore de Sénégambie (tab. 47) est certainement un vrai 
Indigofera. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer son inflorescence, qui lui donne un as- 
pect si singulier, avec celle de l’Z. bracteolata, et l'on verra que si cette dernière espèce ne 
peut être éloignée des Zrdigofera, la plante de Galam doit également en faire partie, car il n'y 
a de différence que dans la longueur des pédicelles. Cette inflorescence n’est pas la même que 
celle du Zotus micr ophyllus, et nous ne pouvons adapter le seutiment de M. W. Arnott pour 
la réunion de ces plantes en un même genre. | G. 

»(2) Les plantes connues dans les herbiers sous les noms de Z, dinetoria et I. Anil sont bien 
D ont distinctes par leurs feuilles, sans parler des caractères fournis par les fruits. En 
effet, n’est-il pas facile de distinguer au premier coup-d’œil, une espèce qui, comme l'Z tincto= 

| réa, a des feuilles ovales-tronquées et souvent échancrées, d'une autre qui, comme l’7 . Anil- 
les à ovales-oblongues et presque acumainées? ti | EF. 


248 WazRER-ARNOTT. — Sur la Flore de Sénégambie. 


Roxb. produit une couleur bleue, mais elle n’est pas, je crois, 
cultivée. La plante qui est appelée Nely, à la côte Malabare, ou 
_Æmneri de Rhéede est VI. #inctoria, et celle qu'Hermann (dans 
les commentaires de Burmann à la fin de la description de 
Rhéede) nomme Zi et qu'il vit croître dans le Malabar, le Co- 
romandel et le Negapatam, est encore la même espèce. 

Votre Crotalaria pisiformis est le C. Brownei D. C.! Le port 
est entiérement le même, et la seule différence que je puisse \ 
apercevoir consiste dans les fleurs du €. Brownei qui sont 
plus grandes que dans votre plante (mais dans les échantillons 
que vous m'avez envoyés elles ont d’assez grandes dimensions). 
Vous dites que les ailes sont oblongues [alis oblongis) ; dans le 
€. Brownei elles sont lancéolées et aiguës. Dans l’une et l’autre 
espèces, les ailes sont deux fois plus courtes que l’étendard. 

Je possède une autre espèce très voisine, provenant de l’île 
Saint-Vincent et qui im a été donnée par le docteur Hooker. Je 
propose de l'appeler Croraczarta HookeRt; voici ses caractères : 
Erectaramosa ,tota minutim adpresse pubescens, foliorum pagina 
inferiort glabra excepla, stipulis minutis setaceis caducis ; foliis 
trifoliatis, foliolis oblongo anceolatis basi acutis apice acumi- 
natis mucronalis, petiolis supra canaliculatis, racemis termina- 
libus subelongatis multifloris , bracteis setaceis pedicellum 
subæquantibus caducis, bracteolis duabus medio  pedicello 
insertis, bracteis consimilibus ; calyce cammpanulato, segmentis 
lanceolatc-subulatis, inferiore longiore cæteris subæqualibus, 
alis falcatis vexillum subæquantibus, lesumine basi in stipitem 
brevissimum attenuato oblongo-cy lindraceo triplo longiore quam 
lato glabro poly-(14-16)-spermo, seminibus compressis confor- 
mibus (fulvo-brunneis) nitidis.—Le C. bracteata Roxb. est une 
espèce aussi voisine, mais qui se distingue par ses deux grandes 
bractées foliacées entourant complètement le calice au sommet 
du pédicelle, et qui, au premier coup-d’œil pourraient être con- 
sidérées à tort comme faisant partie du calice. Mon échantillon 
provient de l’île Saint-Vincent, où il a été probablement cultivé 
de graines envoyées du jardin botanique de Calcutta. — Il est 
vraisemblable que la,patrie du C. Brownei est le Sénégal, et 
qu'il a été apporté de cette contrée dans les Indes occidentales. 


WALKER-ARNOTT.— Sur la Flore de Sénégambie. 249 


Le Fillæa est certainement un bon genre; mais ne vous 
êtes-vous point trompés en considérant le tèégmen épais et 
corné (endoplèvre D. C.) comme un véritable albumen ? Je n'ai 
jamais vu d'albamen dans les Légumineuses; quoique j'aie ob- 
servé quelques cas où le tegmen s’épaissit lorsque la graine de- 
vient müre, Un examen des graines avant leur maturité servira 
à résoudre cette difficulté. (x) 

L’Acacia Giruflæ de Sprengel est certainement l’Acacia 
Seyal. 

Votre genre Cuïlliea est le même que notre Dichrostuchys. 
Nous n'en avions pas été informés quand nous avons publié la 
description de celuici; mais quand même nous aurions su, nous 
aurions préféré adopter le nom proposé par M. De Candolle 
comme nom de section. (2) 

Dans la description de vos Combrétacées, vous ne semblez 
pas avoir connu une révision du genre Combretumn publiée en 
3827 par M.Georges Don dans le quinzième volume des Trans- 
actions de la Société Linnéenne de Londres p. 413, où il dé- 
crit plus amplement ses espèces africaines , ainsi que le second 
volume de l'édition du Dictionnaire de Miller publié en 1832 
dans lequel les mêmes caractères sont donnés en anglais avec 
l'addition de quelques synonymes. Son C. intermedium n’est 
pas votre C. mucronalum, Mais appartient au genre Poivrea 
D. C:; il n'a point décrit de nouvelles espèces qui se rapportent 
à votre plante. Son € Zeucophylium est votre C. racemosum. 
Son C. comosum, figuré dans le Botanical Register t. (109, pos- 
sède, suivant sa description, dix étamines, et doit être placé 
dans le genre Poivrea ; votre plante est conséquemment dis- 


(x) C’est après beaucoup d’hésitation que nous avons donné le nom d’albumen à cette partie 
cornée et épaisse de l’intérieur de la graine qui entoure l'embryon du Fillæa ; mais nous nous y 
sommes décidés d'anrès l'observation du double tégument dela graine, et l’existence d’un tegmen 
membraneux séparable. V. Fl. de Sénégambie, D- 243. G. 


(2) Pourquoi préférerait-on un nom trop significatif comme celui de Dichrostachys, qui ces- 
serait d’être applicable si on venait à trouver des espèces à fleurs isochromes ? La dédicace d’un 
genre de p'antes à un voyageur intrépide , ne devrait pas être rejetée par les Anglais, car au» 
trement nous serions en droit de ne pas atme:trele Parkia, le Bowdichia et d’autres genres 


que pourtant nous adoptons volontiers: "Gi 


. 


250  WALKER-ARNOTT. — Our la Flore de Sénégambie. 


tincte et doit retenir le nom de C. paniculatum Nentenat; je 
soupçonne que l'espèce qui a‘été vue par M. DeCandolle (lors- 
qu'il marque v. v.) est le Poivrea coccinea. Votre C. glutinosum 
ne se trouve pas parmi les nouvelles espèces de Don, non plusque 
votre, C. chrysophyllum. La seule de ses espèces qui se rappro- 
che de ce dermier est le C. 1omentosum; mais il a les épis axil- 
laires sohtaires et les pétales ovales ; lereste dela description 
s'accorde avec celle de votre plante. Son C.sericeum, ayant dix 
étamines, appartient au genre Poivrea. Don énumère quatorze 
espèces qui ont dix étamines, mais dans fune d'elles, il n’y en 
a certainement que huit. 

Je n'ai pas encore eu le temps d'analyser vos échantillons 
d'ÆAmniannia, mais j'ai vu que vous décrivez plusieurs d’entre 
elles avec une capsule quadriloculaire et; qu’à! l'exemple: .de 
M. De Candolie vous faites entrer cette considération dans le 
caractère générique (1). Dans les :Smmannia de l'Inde, à l’ex- 
ception de notre section Diplostemon qui a les étamines en nom- 
bre double des pétales, et de notre autre section Mirkooa, qui 
aun port remarquable et très différent de celui des autres espèces 
à moi connues, je n'en ai trouvé aucune, qui eût plus de deux 
trois loges; je ne parle cependanticique de l'ovaire, car le fruit 
devient ordinairement uniloculaire par la rupture où la dispari- 
tion des cloisons. — Votre À. salsuginosa se rapproche trés in- 
timement par ses caractères de V2. indica, mais il a des fleurs 
plus graudes. Votre 4. filiformis est voisin de 4. multiflora, 
mais son tube calicinal est turbiné dans sa jeunesse et son style 
est court; ces deux espèces sont conséquemment distinctes. 
Votre À. aspera ne semble différer que légèrement de F4. 
ægyptiaca. (V. noire Flore de la Péninsule indienne, p. 304, 
sous le n° 035). J'ai quelques doutes, d'après votre description 
de V4. tenella, qu'il soit une seconde espèce de la section 


(x) Les caractères génériques dans la Flore de Sénégambie ont été réformés d'après les espè- 
ces que nous avions, sous les yeux. Or, la majeure partie des Ammannia Ce la Sénégambie ayant 
non-seulement l'ovaire mais même la capsule 4-loculaire, neus avons dû donner celle structure 
eomme caractère générique, et noas croyons même que c’est l’état normal, tandis que la cap- 
sule biloculaire ou uniloculaire n’est que l’état exceptionnel, G. 


WALKER-ARNOTT. — Sir la Flore de Séenegambie. 251 


Mirkooa sil en est ainsi, notre caractère doit être un peu 
modifié. Votre 4. elatinoides a des rapports avec lPZmeletia 
par la longueur de son tube calicinal; mais si votre analyse 
est exacte ; il diffère en plusieurs, autres points de ce genre. 
Votre Jussiæu altissima sembleà peine distinct du J. Zinifolia 
de Vahl, où du moins 1l ressemble aux échantillons ainsi nonmi- 
més dansmon herbier et recueillis dans Pile de Saint-Vincent. 
Il yardéjà trop dpi de ce'genre, constituées d'après des 
caractères extremement fubles ou d'après: la différence des par- 
ties. Le nombre des étamines et des lobes du calice n’est nulle- 
ment constant, une quatrième partie étant ajoutée dans plu- 
sieurs fleurs sur de même échantillon. Parmi les id que J'ai 
reçues! de M. Parker et recueillies à Démérary, je n'ai pu trou- 
veriquelque accord avec le T. dodecandra ou le J. affinis; toutes 
étanbioctandres, excepté une qui ne parait pas avoir été décrite 
par M. De Candolle. C'estmon 3. roruLosa: Erecta, ramosa, gla- 
berrima, caule teretiusculo, remis patentibus subcompressis fo- 
liiste dineari-lanceolatis in ansuste lineari à basi apice attenua- 
lis breve petiolatis, florilus pedicellatis, pedicellis gracilibus 
(2-3 lineas lonÿis) fructunr suibæquantibus, bracteolis duabus 
runutissimis alternis supra medium instructis,calycis lobis 5 lan- 
. ceolato-acurminatis persistentibus derrum convoluto-subulatis, 
capsula cylindraceo-oblonsa 11/2-2-plo longiort quan crassa 
ad semina torulosa, seminibus parcis (in loculo quoque 2-5) 
anajusculis. 


Descriprion d’une nouvelle espèce de Champisnon, 


Par MAT. À. Cavazrer et P. Secmier, de Toulon. 


Cette plante est munie d’une volva presque souterraine, ar- 
rondie, à racine simple ét très grèle, à quatre ou cinq lobes for- 
més par sa rl arch composée . deux membranes séparées 
l'une de l’autre par une ele de matière gélatineuse qui dimi- 


} 


252 CAVALIER ET SÉCHIER. — Mouv. espèce de Champignon. 


nue insensiblement de la base vers le sommet où les membra- 
nes se réunissent. La membrane externe est blanchätre, opaque; 
l'interne transparente, et offre au centre un petit anneau opa-- 
que, blanc, d'ou s'élèvent en divergeant six à sept lames fibreu- 
ses de même couleur que l'anneau. Cet anneau et ces lames 
font partie même de la membrane et ne sont pas sensiblement 
proéminens. Du centre de la volva s'élève un petit corps cy- 
lindrique, pointu au sommet, haut de trois à quatre millimètres 
et analogue presque à un pistil. 

Le champignon solitaire dans la volva (1), est inséré autour 
du corps pistilloïde ; sa base est cylindrique, infundibuliforme, 
et présente une cavité centrale dans laquelle le corps pistilloïide 
se ioge comme un pistil dans une corolle en entonnoir ; il est 
ovale-oblong, creux, glabre, séparable de la volva à laquelle il 
n'adhère que par sa partie inférieure; il est blanc inférieure- 
ment, d’un rouge-orangéà la partie supérieure. Il se divise un peu 
au dessus de la base en quatre, six ou plusieurs (nous en avons 
trouvé jusqu'à huit) rameaux fistuleux, cylindroïdes, un peu 
plus épais à la base qu'au sommet, perpendiculaires et plus ou 
moins convexes ; la surface externe de ces rameaux est légere- 
ment canaliculée, linterne offre des rides annulaires, ce qui, 
joint à leur forme générale, leur donne, quand ils sont isolés 
et flottans dans l’eau, une certaine ressemblance avec les Sang- 
sues, à la couleur près. Ces rameaux se réunissent au sommet 
de manière à former un grillage obtus, arrondi, à mailles petites, 
irrégulières, bouchées en dedans par une mucosité sporulifère 
d’un brun-olivâtre, située au dessous du grillage seulement. Deux 
de ces rameaux, presque toujours opposés, se divisent ordinai- 
rement chacun à leur partie supérieure, avant d'atteindre le 
orillage, de manière que celui-ci offre à sa base deux mailles 
beaucoup plus grandes et en regard. Par les progrès de la vé- 
gétation, la matière sporulifère disparait et les mailles du griliage 
paraissent alors entièrement vides. 


(x) Une seule fois nous avons trouvé une seule volva qui contenait deux Champignons , mais 
ils étaient séparés l’un de l’autre par une cloison membraneuse et transversale que présentait 
la volva, de sorte que celle-ci ressemblait à deux volvas soudées munies cependant d’une seule 
racine centrale, 


CAVALIER ET SÉCHIER. — Nouv. espèce de Champignon. 253 


Ce Champignon à une odeur fade, presque nulle; ila quatre à 
cinq centimètres de longueur, sur trois centimetres à trois cen- 
timètres et demi de diamètre; il est fragile, à chair celluleuse, 
peu coriace. Il a été recueilli en novembre aux environs de Tou- 
lon, après des pluies fort abondantes, dans une seule localité et 
sur un terrain inculte, élevé, riche en Mousses et en Lichens. 

En raison d’une matière muqueuse sporulifère et de sa struc- 
ture générale, cette plante cellulaire appartient évidemment à 
la tribu des Clathracées et à la section des Clathroides, section 
qui se compose des genres Clathrus 1, Colonnaria Rafinesq. et 
Laternea Turp. et Poit. Elle parait n’appartenir à aücun de ces 
genres : en effet, elle diffère des C/athrus 1° par ses rameaux 
qui, au lieu d’être anastomosés dès la base, ne le sont qu’au som- 
met ; 2° parce qu'il est vide au centre et qu'il ne contient pas 
de matière farineuse blanchâtre, mais, au contraire, une muco- 
sité d’un brun-olivâtre, située seulement à la partie interne et 
supérieure. 

Elle se rapproche des genres Colonnaria et Laternea par la 
présence de rameaux en forme de colonnes, mais elle s’en dis- 
tingue par le petit grillage que les sommets des rameaux forment 
en s’anastomosant. 

D’après ces considérations, cette plante nous parait devoir 
faire partie d’un genre particulier pour lequel nous proposons 
le nom de Colus (quenouille), à cause des rameaux qui sent per- 
pendiculaires, écartés, bombés au centre et réunis par leurs ex- 
trémités comme dans les quenouilles. Ce genre, voisin du C/a- 
{hrus, serait ainsi caractérisé : 


COLUS. 


Volva rotundata, radicata, lobato-rumpens, centro columnifera, membranis 


- duabus gelatinà disyunctis composita. 


Rami 4- erecti, in basim infundibuliformem infernè coadunati, supern 
tantüm anastomosati parvumque clathrum eflicientes. 
Massa mucosa sporulifera interius apice fixa clathrique lacunas obturans. 


Colus hirudinosus : oblongus ; ramis plurimis (4-c') extüs vix canalicuiatis 

cn P ’ 
aunularis hirudiformibusque rugis intüs notatis; ramis duobus sæpe oppositis, 
apice plerumquèé bifurcatis; massà sporuliferà fusco-olivaceà. Albidus infra, 


254 TRAUTVETTER, — Sur le genre Echinops. 


apice rubro-aurantius, suhinodoïus, fragilis, celluloso-carnêäus, vix coriaceus ; | 
volva albida. | 

Circa Telonem , in editioribus incultis muscis lichenibusque maximè dotatis M 
haud frequens. Novembri, copiosus post imbres. 


Plusieurs raisons s'opposent à ce que l'on considère cette es- 
pèse comime une monstruosité du Clathrus cancellatus. 

” Elle a été trouvée (au nombre de r10 individus) dans des 
localités où n'existait pas un seul Claihrus. 

2e $es formes sont constantes, tandis que si c'était un C/a- 
thrus dégénéré on aurait sans doute trouvé quelque transition 
de ist qui aurait trahi sa véritable origine. 

3° L'organisation est ia méme aux divers âges de la plante. 

4° Elle s'est reproduite, comme les séstabies espèces pendant 
plusieurs années consécutives. 

5° Enfin il y a absence totale de fétidité. 

Quelque répugnance que nous ayons eu à faire un genre not:- 
veau, nous nous y sommes vus forcés. Ce Champignon se rap- 
proche à la vérité du genre C/athrus, mais il s’en ‘éloigne par 
d'autres caractères. Il aurait donc fallu, pour en faire une es- 
pèce de Clathrus, modifier les caractères de ce genre si bien 
établis depuis tant d'années ; c'est ce que nous n'avons pas osé. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VIIX. A. 


Fig. 1. Colus lirudinosus vu en entier. 

Fig. 7 2. Grillage dépouillé de la matière muqueuse. 

Fig, 3. Partie inférieure montrant la cavité centrale, 

Fig. 4. Volva vue aux trois quarts , et laissant apercevoir le corps pistilloïde, l'anneau et les 
filets opaques. 


Fig. 5. Un rameau vu par sa face interne, 


DE ECxiNorE genere capita duo. Dissertatio, botanica,, etc. 
quam pro venia legendi defendet nr, RuD. À TRAUTVETTERN 
(n-4, Mietau 1833, avec une planche lithographiée). 


Le premier chapitre, qui a peu d’étendue, traite des affinités) 
du genre Echinops dont M. Trautvetter entreprit la monogra= 
: Le 4 . our 25 
phie pour la présenter à l'umiversité de Dorpat, lorsqu'il y com-| 


TRAUTVETTER. — Sur le genre Echinops. 259 


mença ses Cours de botanique. Voici comment l'auteur distribue 
les espèces d'£Echinops, pour la division desquelles la forme de 
Ï PS3: | | 
l'aicrette et les folioles du péricline partiel Iui'ont servi de ca- 
5 | P 
racteres principaux. 


A. Pappo membranaceo , crenulato. 


1. Æ. platylepis Trautv. Gaule subramoso, foliis pinnatifidis sinuoso-dentatis 
supra levissimé arachinoïdco-tomentosis subtus dein tomentosis spinulosis : spinis 
brevibus tenuibus, periclinii partialis e basi cuneata ovati foliolis glabris patulis 
cihatis: cilus foliola haud superantibus, pappo membranaceo crenulato.—ÆE. Au- 
mis Reichb.{exci. syn. Æ. Ruthenici Roch. ct syn. M. B.) Patria ionota. z. 

241Æ, éxallatus Schrad. Caule smplici, foliis profandè pinnatifidis sinuato- 
dentatis supra pubescenti-scabris subius tomentosis spinulosis : spinis brevibus 
tenuibus, «penichiañ partialis ç basi cuneata conici foliolis glabris apice recurvis 
cliatis; cils fohola haad superäntibus, pappo . membranaceo cvenulato. — 
Estrictus Sims. — ab. ad sylvarum margines circa Budam. ®. 


B. Pappo setoso : setis ciliolatis basi connatis. 


3. FE. Gmelini Ledeb. Caule subramoso, foliis bipinpatifidis vel bipinnati- 
partitis dentatis supra levissime arachnoideo-tomentosis subtus tomentosis spinu- 
losis : spinis brevibus tenuibus, perichiuii partialis e basi cuneata ovati fololis gla- 
bris patlis ciliatis, ciliis foliola haud superantibus, pappo sctoso : sctis Jineari- 
bus :vix ciliolatis basi connatis. — Var. &. laciniis lacivulisque latis. 8. laciniis 
Jacinulisque angustis. Hab. #.in montosis lapidosis prope Nertschinsk et in Mou- 
gholia ; B. circa Tobolsk. Æ . 

4. E. sphaerocephalus L. Caule racemvso, foliis profunde pinnatifidis sinua- 
to-dentatis bibinnatifidisve supra pubescenti-scabris subtus tomentosis spinulo- 
sis : spinis breviusculis, periclinii partialis e basicuneata conici foliolis dorso pu- 
bescentibus adyressis ciliatis: ciliis foliola baud superantibus, pappo seioso : setis 
lisearibus ciliolatis basi copnatis. — Æ. paniculatus Jacq., E. horridus Lam, 
ÆE. viscosus Reichb. Æ. ruthenicus Reichb. (excl. synon.)Æ. maxunus Sievers.— 
Var. Ê. foliis valdè dissectis , calyculo majore. Æ. strigosus M.B.—Hab, in monti- 
bus Aliaicis, in deserto Soongaro-Kirghisico, in Caucaso, Tauria, Podolia, cirea 
Cracoviam , in Holsatia, Transylvania, Huvugaria, Austria, Garnioha, Helvetia, 

circa Veronam, etc., in Apenninis Papiensibus, prope Tivoli, in ruderatis Apru- 
tu, Lucaniæ, Græcia, Gallia, in Pyrenæis ; var. 8. in Caucaso orientali, Z 
9. Æ. pungens Tr. Caule ramoso, foliis pinnatipartitis sinuato-dentatis bi- 


pinnatifidisve supra Jevissime arachnoideo-tomentosis subtus tomentosis spino- 
SiS: Spinis validis, periclinn partialis e basi cuneata ovato-conici foliolis glaber- 
rimis adpressis ciliatis: ciliis foliola haud superantibus, pappo setoso: setis linea- 
ribus ciliolatis basi conratis.-Hab, in Caucaso. © ? | 

6. Æ. spinosus L. Caule ramoso, foliis supra arachnoïideo-tomentosis bipinnati- 
partius : laciniis angustissimis spina maxime clongata validissima terminatis, 


= 
AT 


‘4 


256 TRAUTVETTER, — Sur le genre Echinops. 


periclinii partialis e basi conica cuneata foliolis glaberrimis rectis tenuissime serru- 
laus, pappo setoso : setis linearibus ciliolatis basi connatis.-Hab. in Barbaria, 
Ægypto, Arabia, in Cretæ monte Dicta, in Cypro et Archipalagi insulis 7%. 

7. E. Fournefortii Led. Caule ramoso, folis bi-vel tripinnatipartitis supra 
pubescenti-scabris subtus tomentosis spinosis : spinis longis validis gracilibus, pe- 
riclinii partialis e basi cuneata conici foliolis dorso glabris apice arcuatim recurvis 
spinuloso-ciliatis ; cils foliola haud superantibus, pappo setoso : setis lisearibus 
ciiolatis basi connatis.-Hab. in regione Trans-Caucasica. ZÆ. 

8. E.orientalis Tr, Caule simplici, folüs pinnatifidis supra pubescenti-scabris 
subtus tomentosis spinosis : spinis breviusculis tenuibus, perichnii partialis e basi 
longe cuneata cylindrici foliolis glabris rectis tenuissime serrulatis, pappo setoso : 
setis linearibus ciliolatis basi connatis. - Hab. circa Derbentum. x. 

9. E. Ritro L. Caule simplici vel ramoso, foliis vario modo pinnati-divisis su- 
pra lævibus glabris, vel levissime arachnoideo-tomentosis subtus tomentosis spi- 
nosis : spinis brevibus tenuibus, periclinn partialis e basi breviter cuneata cylin- 
drici foliolis glabris rectis piloso-ciliatis: ciliis foliola haud superantibus, pappo 
setoso : setis linearibus ciliolatis basi connats.- Æ. ruthenicus M. B., E. tauricus 
Willd. Hab. in montibus Altaicis, Tauria, Podolia, cirea Odessam, in Galicia, Hun- 
garia , Austria inferiore littoral , Istria , circa Tergestum, in moutibus et vallibus 
Nicaeæ, Pedemonti et Montisserrati, in agro Papiensi, in montibus Apenrinis, in 
asperis calcareis montosis Aprutü, Sicilia, Gallia austr., in Pyrenæis. %. 


C. Pappo setoso : setis subulatis haud ciliolatis. 


10. E. strigosus L. Caule ramoso, foliis pinnatipartitis, vel bipiunatiparti- 
{is supra strigosis subtus cano-tomentosis spinulosis : spinis brevibus tenuibus, 
periclhii partialisie basi cuneata’elliptici foholis glabris arcuatim recurvis media 
parte longe piloso-ciliatis: eiliis foliola haud superantibus, pappo setoso : setis su- 
balats Liberis haud éfliolaus.-Hab. in Hispania, Lusitanta. ©. 

1. Æ. humils Me B. Caule subsimolici, foliis simpliciter pinnaüfidis supra 
tomentoso-pubescentibus subtus tomentosis, superioribus spinulosis: spinis brevis- 
simis, inferioribus muticis, perichinii partalis foliolis glabris piloso-cihatis : cris 
folioia superantibus, pappo fsetoso : setis subulatis basi connatis haud ciliolaus.- 
Hab. im sicois subsalsis ad Tschuia fl. Æ. 

19. Æ. T'urczaninowii Ledeb. Caule subsimplici vel ramoso foliis oblongo- 
Janceolatis integris spinoso-dentatis supra glabris subtus tomentosis vel subgla- 
bris : spinis tenuibus, periclinit partials foholis glabris piloso-ciliatis : cilus fo- 
liola haud superantibus, pappo setoso : setis subulatis lhiberis haud ciliolatis. ab. 
11 arenosis Mongholiæ Chinensis mediæ et australis. #. 


Les espèces inconnues à l’auteur sont les suivantes : Æ. ban- 
naticus, Rochel; Æ£. grandiflorus, Clark.; Æ. horridus, Voir.; 
FE. lanuginosus, Tam.; E.maicrocephalus, Sm.; E. persicus, Stev.; 
Æ£. virgatus, Lam. 

La planche qui accompagne le mémoire de M. Trautvetter re- 
présente le péricline partel de chaque espèce, avec ses folioles, 


. . . > CAS 
la partie de l'ovaire avec l’aigrette et une partie de laigrette 
ainsi qu'une soie isolée. 


La 


J. DECAISNE. — Â/orula Sinaica. 297 


Énumérarion des plantes recueillies par M. Bové dans les deux 
Arabies, la Palestine , la Syrie et l'Égypte, 


Par M. J. Decaiswt. 


(Suite et fin. V. tome 1x, p. 270.) 
FLORULA SINAICA. 


UMBELLIFERÆ. 


187. Apium graveolens L. D. C. Prod. 4, p. 101. Herb, gall.! — Hab. les 
lieux cultives et humides du Sigaï. 

188. Zosimia absinthifolia D. C. Prod. 4, p. 195. — Tordylium absin- 
thifolium Pers. Syn. 1 ,p.13% — Heracleum absinthifolium Vent. 


Choix t. 22. Sibth, FI. Græc. t. 281. (Bové n. 123.— Emméhé Arab.) 
— Hab. les environs du Sinaï. 


Pycenocycza Royle. (r) 


Umbellulæ androgynifloræ. Frores ambitüs masc. Cazvx 
5-dentatus. Peraza 5 obovata, bifida v. lanceolata, emarginata, 
bilosa, appendiculà inflexà tereti carnosà fuscà medio in- 
strueta. SramINA 5, filamentis gracilibus. Discus epigynus cu- 
pularis, carnosus , undulatus. Rupimevrum styli nullum. Ova- 
“iumabortivum cylindraceum pilosum.Fros centralis fœm. Srvrr 
2ongi,erectiv. divaricati, infernè pilosi. SriemarTa obtusa v. 
subspathulata. CrkxmocarPium tomentosum : mericarpia ovoideo- 
Chlonga, jugis 5 subprominulis, dorsalibus 3, laterilibus 2, 
ccinnnssurà subrectilineâ, valleculis 2-3-vittatis, vittis tenuibus. 
Semen introflexum. 


Fxre& biennes vel perennes. Forxa trilobata, lobis dentatis, vel pinnatisecta 


(r) Ulustr. of the Botany of the Himalayan mount, etc, fase. V. t. 5r. 
LIL, Doran, — Mai. 


258 J. DECAISNE. — florula Sinaica. 


inlerdüm spinescentia, suprema abortiva. Invor.vcruM polyphy!llum, foliolis 
lineari-lanceolatis erectis. Umeezzx mediocres longè pedunculalæ, compo- 
sitæ,densæ; umbellularum flores ambitäs masculi, petalis interdim radian- 
tibus inæœqualibus ; flos unicus fœæmineus centralis 


189. Pycnocycla tomentosa Nov. spec. 


P. foliis infimis longe petiolatis trilobatis, lobis incisis vel den- 
taus acutis, supremis abortivis pinnatisectis rigidis 3- 5-lobis li- 
nearibus acutis, umbellarum radiis dense tomentosis, petalis 
obovatis altè emarginatis. 


(Thapsia, Bové n. 122. — Teyen ou Beyen, Arab.) — Hab: la vallée Ba- 
vour où Barouk, désert du Sinaï. 


Henga erecta , ramosa. Cauris bipedalis, nodosus , ramosus, ramis cauli simi- 
libus,teres, medullà farctus, teouiter striatus, glaucescens, glabriusculus. Fozra 
inferiora poll. 2-3 longa, trilobata, cincumscriptione lanveolatà, loborum inciso- 
zum partitionibus deutatis, dentibus agutis haud raro mucronulatis, subcoriacea 
utrinquè lætè-viridia, puberula v. tenuiter tomentosa, subtüs nervosa , longe 
petiolata, petiolo striato, supernè canaliculato, basi dilatatà amplexicauli nec 
membranaceà. PEnuncuzr elongati, erecti, ramulis consimiles. Invozucrum 
involucellumque uniseriata, polyphylla, fololis lincari-lanceolatis, acutis, 
rigidis, demüm reflexis. UMBELLæ compositæ ; radn 25-30 brevissimi , incano- 
tomeutosi, erecli: umbellulæ 10-floræ, floribus ambitûüs masculis 9, decimus 
centralis fœmineus. Flores masculi. Gazvx 5-deritatus, dentib 5 erectis, demüum 
subpatulis, lanceolatis,acutis, extrorshm tomentosis. PeraLa interdum inæqualia, 
obovata, alté bifida, alba, basi subtruncata, pilosa, crassiuscula, extrorsum pilosa, 
mcdio lincà crassiusculà in acumen inflexum cylindraceoum, fuscuin desinente. 
Sramina 5 filamentis gracilibus glabris, petala superantibus. ANrHERæ sub- 
rotundæ, biloculares, loculis basi disjuuctis. Discus epigynus cupularis, subrar- 
nosus, modicè undulatus, glaberrimas. Sryzr o. Ovarium abortivum, cylindra- 
ceum, suberosüm incano-tomentosum. Æ/os fœminreus.CaLvx pelala staminaque ut 
in fl. masculis. Discus subnullus. Sryzr longi, erecti, infernè puberuli. SricmarTa 
subattenuata. CREMocarriumM tomentosum, calyce persistente coronatum : me- 
ricarpia lin-2 longa, ovoideo-oblonga, 5-juga, jugis dorsalibus 3 acutioribus, 
2 lateralibus commissuræ approximatis, vix prominulis. VazzecuzæÆ planius- 
culæ. Virræ 82 tenues; seminæ in valleculis ? (imperfectè vidi). SemixA liaeari- 
oblonga, fuscescentia, marginibus introflexis. 


Ogs. J'avais déjà reconnu que la plante que je viens de dé- 
crire devait constituer un genre nouveau différent à plusieurs 
égards de tous ceux établis par M. De Candolle, dans le Pro- 
dromus syslematis regni vegetabilis, mais les matériaux que 


| 


J. DECAISNE. — /lGrula Sinaica: 259 


j'avais à ma disposition m'auraient laissé quelques dontes, si la 
publication du dernier cahier des plantes de l'Himalaya que 
publie M. le docteur Royle, ne m'eüt fait connaître une Ombel- 
lifère qui présentait tous les caractéres de ceux que je croyais 
avoir observés incomplètement sur la plante du Sinaï et qui me 
mirent à même de confirmer mes premières observations. Cette 
plante, figurée sous le nom de Pycrocycla, me paraït apparte- 
nir à la tribu des Campylospermées par son périsperme roulé 
en dedans, et se rapprocher par l'ensemble des caractères géné- 
riques de l'Orlaya. Comme ce dernier, les ombellules sont com- 
posées de fleurs de sexes différens. Les pétales sont de formes 
variables, les dents du calice sont plus ou moins aiguës, et les 
styles sont allongés. Dans la plante figurée par M. Lindley, dans 
une espèce inédite de la Perse ainsi que dans celle du Sinaï, 
les ombellules sont formées d’une rangée de fleurs mâles, à 
ovaires cylindriques, grèles, subéreux, couverts de longs noils et 
ressemblant ainsi aux rayons de l’ombelle principale. Ces fleurs 
mâles sont munies quelquefois de pétales très développés , pro- 
fondément bifides, à la manière de ceux des Orlaya ; les uns 
et les autres sont pourvus d’un appendice brun, infléchi, 
cylindrique; le disque épigyne est cupuliforme, charnu et 
légèrement ondulé; on n'aperçoit aucune trace nt du style 
ni de la graine. La fleur femelle est centrale, munie comme 
les fleurs de la circonférence de l’ombellule, d’un calçce à 
dents aiguës, de pétales de même forme, ainsi que les éta- 
mines ; mais les styles sont très développés, tandis que le disque 
est à peine apparent. Le fruit est ovoide-ällongé, tomenteux, 
quelquefois réduit par avortement à un seul carpelle. Je n’ai 
pu distinguer sur mes échantillons d’une maniere bien nette, 
ni le nombre ni la position des vittées qui m'ont paru être 
cylindriques et très fines, et au nombre de deux dans chaque 
vallécule. 

J'ai reconnu une autre espèce de ce genre parmi les plantes 
rapportées de Perse par M. Bélanger. Dans cette espèce qu’on 
pourrait nommer P. spinosa à cause des feuilles, le calice est 
peu apparent, les pétales sont lancéolés et terminés par l'appen- 
dice infléchi comme dans les autres espèces. Les styles sont dis 


17 


2360 J. DECAISNE. — f/orula Sinaica. 


variqués, et le nombre des vittæ est bien certainement de deux 
dans les vallécules, quoique je ne les ai pas vus sur des fruits mûrs. 
Dans le P. glauca Royle, qui se trouve également dans les col- 
lections de Jacquemont, le disque des fleurs mâles est très 
charnu, marqué de dix cannelures, et la coupe du fruitma 
montré trois véttæ entre chacune des vallécules, excepté celles 
de la commissure, qui n’en ont que deux. 


190. Bupleurum..….( Bupleurum Bové. n. 124). — Hab : les environs du 
Sinaï. 


CRASSULACEÆ. 


191. Urmbilicus pendulinus D. C. Prod. 3. p. 400. Delil. in Leon De Lab. 
Fiag. fl. Arab. petr. p. 20. — Co/yledon umbilicus Linn. — Hab : 
entre les fissures des rochers au mout Sinaï. 


Os. La plante du Sinaï se fait remarquer par ses fleurs pres- 
que sessiles et munies de bractées plus longues que le pédicel- 
le; par ces caractères elle se rapproche de FU. Lorizontalis de 
Gussone, mais elle en diffère par les divisions de la corolie qui 
sont arrondies-cordées et acuminées au lieu d’être lancéolées. 
Le caractère de la longueur du tube de la corolle varie de même 
que sur les échantillons recueillis en France. 


TAMARISCINEÆ. 


192. Zumarix (Gallica) mannifera. Ehrhg. in Linuæa 2. (1827) p. 270. 
Ejusd. Zoo. insect, t. x. — Hab : les côtes de la Mer-Rouge près de 
Tor, et dans les environs du Sinaï. 


Os. M. Ehrenberg, dans la révision du genre Tamarix, 
réunit en une seule espèce plusieurs plantes qu'il ne consi- 
dére que comme des formes différentes d’un même type. Cette 
manière de réunir ainsi par races ou sous-espèces plusieurs 
plantes qu'on avait décrites comme espèces ne peut, ce me 
semble, être étendue aussi loin que la fait M. Ehrenberg. 
Ainsi, en prenant pour caractère le disque hypogyne de 
chacune de ces espèces on voit qu'il se présente sous deux 
formes bien distincies. Dans le Z'armarix indica Willd., cultivé au- 


J. DECAISNE. — Florula Sinaica. 26+t 


jourd'hui dans les jardins, ainsi que l'espèce qui croit aux en- 
virons de Tor et du Sinaï, et que je rapporte au T. mannifera 
de M. Ehrenberg, de même que dans le T° orientalis Forsk, ce 
disque est à cinq lobes tronqués, entre les intervalles desquels 
sinsèrent les filets des étamines. Dans les 7° gallica, africara, 
etc., ce sont les lobes mêmes du disque qui vont en s'atté- 
nuant et forment les filets anthérifères. Toutes les esjèces que 
j'ai examinées ont les loges des anthères inégales; une des 
deux étant toujours sensiblement plus courte que Fautre. 

Plusieurs échantillons de cette plante rapportés du Sinaï ont 
les bourgeons transformés, probablement par la piqure d’un in- 
secte, en de petits cônes écailleux. 


FICOIDEÆ. 


193. Æizoon canariense Linn. D. C. Prod. 3. p. 453. Delil. Frag. fl. Arab. 
pétr. p. 21. Fres. Mus. Senck. p. 182. — Glinus crystallinus Forsk. 
descr. 95. t. 14. — Hab : dans les sables maritimes près de Tor. 
(Thal. Hebran, 2500° Rüppell.) 

194. Glinus lotoides Linn. D. C. Prea. 3. p. 455. Herb. gall.! Desf. herb. 
atl. ! Dell. herb. ægypt. — Hab : le désert de Tor. 

195. Heaumuria vermiculata Linn. D. C. Prod. 3. p. 456. Desf, herb. atl! 
Fres. Mus. Senck p. 182. { eaumuria, Bové. n. 207. — Mellak 

* Arab.) — Hab : les environs de Tor. 

196. Nitraria tridentata Desf. Fi. atl. 1. p. 372. Herb atl.! Delil. FI 
Egypt. n. 457. Ejusd. Cent. pl. Afr. Voy. Meroé p. 9g. Ejusd. 
Nouv. frag. inéd. fl. Arab. petr. (Mitraria, Bové n. 179. — Rattaf 
Arab, ) — Hab : les plages de la Mer-Rouge. 


CUCURBITACEZÆ. 


197. Cucumis prophetarum Linn. D. €. Prod. 3. p. 301. — Hab : les en- 
virons de Tor. 


PARONYCHIEAE. 


198. Gymnocarpum decandrum Forsk. Descr. 65. ic. 1. 10, D. C. Prod. 

3. p. 369. Desf. herb. ail! Fres. Mus. Senck. p. 179. R. Brown in 

Oudn. et Clapp. p. 36. Dell. Nouv. frag. inéd. fl. Arab. pètr. — 

 Trianthema fruticosa Vakl. Symb. 1. p 32. ( Gymnocarpos decan- 
drum, Boyé n. 205.— Ghérat Arab. )— Hab : le désert du Sinaï. 


262 J. DECAISNE. — l/orula Sinaica. 


199. Paronychia Sinaica Fres. Mus. Senck. p. 180. — Hab. le desert du 
Sinaï {Sommet du Sinaï 7,000 Ruppell.) 
200. P. sclerocephala. Nov. spec. 


P. glaberrima, foliis teretibus apiculatis glaucescentibus, sji- 
pulis longè attenuatis membranaceis, capitulis terminalibus 
duris pungentibus, calycibus cucullato-apiculatis lanatis. 


Hab. le ‘désert du Sinaï. 


Herva ramosa : rami teretes, patuli, nodoso-articulati, ad nodos intumes- 
centes, glaberrimi, præsertim ad apicem foliosi. Srreuzæ interfoliaceæ, longè 
attenuatæ, membranaceæ, glaberrimæ. FoziA opposita , cylindracea, apiculata, 
apiculo pungenti, patula, glaberrima , glaucescentia. FLorEs caplati : capi- 
tula (magnitudine Pisi), ad ramulorum apicem terminalia. Bracreæ feliis si- 
miles, ut et stipulæ persistentes congestæ, involucrum pungens induratim 
crassum flores circumdans quasi efformantes. Cacyx 5-partitus, lanatus; 
foliola subæqualia, lincari-oblonga, concava, apice subcucullata, apiculata 
apiculo teaui, pungenti, introrshm glabriuseula obsoletè trinervia, margi- 
mibus membranaccis introflexis. Peraza 07. Sramina 5 gragilliina, foliis calyci- 
nis breviora 1isque opposita : filamenta filiformia , acuta , erecta. A THERÆ ovaiæ, 
minimæ, fuscæ. Sryzus filiformis, apice bifidus, erectus, stamina subæquans. Sric- 
MATA divaricata, Urricuzus ovoideo-elongatus, membranaceus, involucro om- 
nino immeisus , MOnospermus. SEMEN ovoideum, compressuin , funiculo lon- 
giusculo, plano, membranaceo, ex utriculi fundo erecto , apice suspensum ; 
testa lenui fuscescente. PerisPermMuM farinaceum. Emgryo arcuatus , cotyledo- 
nibus semicylindraceis accumbestibus. 


Oss. L'inflorescence de cette espèce la sépare nettement de 
toutes celles du genre Paronychia, elle forme à l'extrémité des 
rameaux des têtes arrondies qui ont quelque ressemblance avec 
le fruit de certains Aedicago. Les bractées, de la forme et de 
la cons stance des feuilles, se soudent entre elles au point 
de former une sorte d’involucre compacte et dur à la manière 
de celui des Calycérées, qui embrasse presque complètement les 
fleurs, de façon qu’on ne voit que l'extrémité des divisions 
calycinales, l’utricule étant entièrement renfermé au centre du 
capitule à des hauteurs différentes suivant la place qu'oceupent 
les fleurs. 


201. Polycarpæa fragilis Delil. fl. Egypt. p. 65. t. 24. f. 1. Herb. ægypt! 
D. C. Prod, 3. p. 374. ( Polycarpæa, Bové n. 174.)— Hab : le 
désert du Sinaï. | 


J. DECAISNE. — {/orula Sinaica. 263 


202. P. prostrata Nob— Ærenaria? prostrala D. G. 1. c. Fres. Mus, 
Senck. p. 181. — Alsine prostrata Forsk. Dell. fl. Egypt. p. 68. 
t. 24. f. 4. Ejusd. Nouv. frag. inéd. fl. Arab. pètr.— Hab. les en- 
visons du Sinaï. (Thel. Arbain 5,000 Wadi Scheck 4,000 Rüppel.) 


Oss. Cette plante ainsi que l’Ælsine succulenta Del. {Arenaria 
Ser.), ét que plusieurs autres espèces citées dans le Prodrome, 
appartiennent à la famille des Paronychiées. M. Bartling à 
déjà fait voir que le nombre des valves de la capsule et la pré- 
sence des stipules, devaient faire exclure de la famille des Ca- 
ryophyllées plusieurs plantes qui présentaient ces caractères. 


203. T'elephium Imperati Linn. D.C. Prod. 3. p. 366. Herb. gall.! — 
Hab. les environs du Sinaï. 


Oss. La plante du mont Sinaï ne m'a pas paru différer de 
celle qui croit dans les provinces méridionales de la France. 


ROSACEÆ. 


204. Neurada procumbens Linn. D.C. Prod. 2. p. 548. — KR. Br. in 
Oudn. et Clapp. p. 28.— F'igaria ægrptiaca Viv. PL Egypt. decad. 
IV. p.13. t.1.( Neurada, Bove n. 160— Sudann Arab.) — Hab. le 
le desert du Siuaï. 


205. Poterium verrucosur: Ehrenb. 


P. caulibus angulosis glaberrimis, folits imfimis foliolis ovatis, 
caulinis oblongis, omnibus inciso-dentatis subtüs pilosiusculis, 
capitulis polygamis, bracteis subrotundis ciliatis, fructibus 
globosis verrucosis. 


Poterium verrucosum Ehrenb. Ind. sem. hort. Berol. 1829.— P. 
polygamum M. P.(non W. K.)—{( Poterium, Bové n. 182. — 
Borass Arab. )—Hab. les endroits cultivés du mont Sinaï. 


Hers4 perennis, erecta, glabra. Cauzis angulosus, foliosus, herbaceus. Focra 
impari-pinnata, pilis raris inspersa; radicalia 4-6-juga, foliolis gradatim ad api- 
cem majoribus, ovato-rotundis ( terminali obovato ) inciso-dentatis, membra- 
naceis, penninervis, viridibus, subtüs pallidioribus, utrinque advressè pilo— 
siusculis, petiolulatis : caulina 3-5-juga foliolis oblongis altè inciso-dentatis, 
Pepunouzt axillares vel terminales elongati. CarirüruM globosum, polygamum, 
rhachide puberulà. BracrEz subrotundæ, ciliatæ, submembranaceæ. FLores in— 


264 J. DECAISNE. — #lorula Sinaica. 


fimi abortu maseuli, polyandri, medü androgyni, supremi fœminei. Cazvx glo - 
bosus, ore contraclo, incrassato, staminifero ; limbus 4- partitus, sepalis ovato- 
rotundis, patulis, margine membranaceis, trinervulis, viridibus, glaberrimis. 
STAMINA in floribus masculis circiter 20, filamentis fiiformibus, flexilibus , 
longis, glabris. ANrHERz rotundæ, biloculares, flavæ. Prsriccum in fl. masculis 
abortivum. Sryzi 3, calycis faucem superantes , filiformes, glabri. Sricmarta 
aspergiliformia, carnea? Axexra 3 tubi calycinis adhærentia. Frucrus gla- 
bosus, induratus, verrucosus, glaber. Semixa in loculis solitaria, ovoideo-oblonge, 


pendula. 


Os. Depuis plusieurs années, cette plante est introduite dans 
les jardins par M. Ehrenberg, qui l’a fait connaître sous le nom 
de P. verrucosum. Elle se distingue de toutes bes espèces con- 
nues précédemment, par son fruit globuleux et verruqueux ; 
M. Desfontaines l’avait confondue dans son Catalogue du jardin 
de Paris (1829) avec le P. polygamum de W. et Kit. Le nombre 
des loges de l'ovaire varie, dans ce genre, de 2 à 4; dans ie 
P. caudatum, 1l est le plus souvent à 5; dans le P. spinosum , 
il varie entre 2-et 4; enfin dans les espèces de la deuxième 
section établie par M. De Candolle, le nombre le plus constant 
est de 2, quoiqu'il arrive souvent qu'on observe des fruits à 
trois loges dans le P. agrimonifolium ; dans l’un ou l'autre cas, 


les styles sont toujours en rapport avec les ovaires ou Îles 
loges. 


206. Rosa rubiginosa var. « sepium D. C. Prod. 2 p. 617 — R. sepium 
Thuill, var. agrestis F1. Fribg. (Rosa, Bové n. 180. — Ouar# 
Berri Arab.)— Hab. le mont Sainte-Catherine. 

207. R. villosa I. D. CG. Prod. 2. p. G19. var. $ parviflora? Hab. les 
jardins du Sinaï. 

208. Cratægus Aronia Bosc! D. C. Prod. 2 p. 629.— Mespilus Aronia 
Willd. ( Mespilus, Bové n. 181.—Sarrour Arab.) — Hab. le mort 
Sinaï et Sainte-Catherine. 


LEGUMINOSÆ. 


Mimosz. 


209. Acacia Seyal Dell F1. Egypt. p.142. t. 52 f. 2. D. C. Prod. 2. p. 460 
— À. Sijal Forsk. desc. p. LVI. — A. Giraffæ Spr.— Hab. le désert 


des environs du Sinaï. 


J,. DECAISNE. — PZlorula Sinaica. 265 


PAPILLIONACEÆ. 
210. Cytisus uniflorus Nov. spec. 


C, ramis gracilibus ramulisque adpressè piloso-sericeis sub- 
aphyllis; fois trifoliolatis, foliolis oblongis sericeis; floribus par- 
vis axillaribus solitariis ; calyce sericeo, laciniüis lanceolatis acutis 
corollam subæquantibus; leguminibus linearibus; seminibus 
globosis pallidis nigro-punctulatis. 


ytisus , Boven. 197.— Hab. le désert du Sinaï. : 


SUFFRUTEX ramosus, ramis ramulisque gracilibus, teretibus, piloso-sericeis, 
subaphyllis. Srræurx lanceolato-acutæ, persistentes, extrorshm sericeæ. FozrA 
rara (am semper?) trifoliolata vel abortu simplicia; foliola lin. 1 circiter longa, 
oblonga, vel obovato-oblonga, obtasa vel rarits acutiuscula, utrinque sericea. 
FLones flavi, parvi, axillares, solitarii, subsessiles. BRACTEÆ minimæ, aculæ, 
extrorshm sericeæ. Car.vx sericeo-pilosus, lin. 1 longus, 5-dentatus, dentibus 
lanceolatis, acutiusculis (4 æqualibus), labii inferioris intermedio breviore. Co- 
ROLLA flava, calyce paulo longior, lin. 1 fonga : vexillum rufum obcordato-ro- 
tundum, breviter unguiculatum, glaberrimum : alæ vexillo breviores, oblongæ, 
obtusissimæ, concaviusculæ ,unguiculatæ, margine superiore auriculato : Carina 
alis paulo longior, oblouga, obtusa, subobliqua, unguiculata, absque auriculis, 
STAMINA 10 inclusa, monadelpha; tubus membranaceus ovarium subæquans. 
Srxzus filiformis arcuatus, glaber. SriemA capitatum. Ovarium lineari-oblon- 
gum. Lecumex patulum, calyce persistente infrà fisso vestitum, lineari-oblon- 
gum, acumivatum, adpressé sericcum. SEMINA sphærica ( magnitudine grani 
Sivapis), pallidè flava , nigro maculata. 


Ors. Cette P Jante appartient à la cinquième section du Pro- 
drome de M. De Candolle, qui renferme le C. argenteus, avec 
lequel elle a de Paffinite. 


211. Genista monosperma Lamk. D. C. Prod. 2 p. 150. Fres. Mus.Senck. 
P- 185. — Spartium monospermum Linn. Dell. Herb. ægypt ! Desf., 
Berb, atl.!— ( Genista monosperma, Bové n. 183.—Retam Arab.) 
— Hab. je désert du Sinaï. 


212. Ononis sicula Guss. D.C. Prod. 2. p. 160. (Ononis, Bove n. 167, 
— Adress. Arab.)— fab. le désert du Sinaï. 


…O8s. L'Ononis sicula est cultivé depuis quelques années dans 


2366 J. DECAISNE. — Florula Sinaica. 


le jardin du Muséum, où je l'ai toujours observé avec des fruits 
plus longs que le calice, ainsi qu'on le voit également sur les 
échantillons du Sinaï. M. De Candolle indique le contraire 
dans la phrase de son Prodrome. 


213. Leobordea lotoides Delil. Frag. fl. Ar. pétr. p. 23. n. 85. t. 1. (Bové 
n. 194.— ÆZorbos. Arab.) — Hab. le désert du Sinaï. 


214. Psoralea bituminosa Linn. D. C. Prod 2. p. 219. Fres. Mus. Senck. 

p. 186. (Psoralea, Bové, n. 190. — Odden-el-farras Arab. ) — 
: Hab. le désert du Sinaï. 

215. Medicago laciniata AW. D.C. Prod. 2. p. 180. Benth. Catal, pl. 
Pyrén. 104. ex specim! (#edicago, Bove, n. 196) — Hab. le désert 
de Tor. 

216 Trigonella ricrocarpa Fres. Mus. Seack.p. 86. (T'rigonella, Bové, 
n. 198.) — Hab. le désert de Tor. 


Oss. Les fruits de cette espece ont la plus grande analogie 
avec ceux du 7. hamosa, mais ils sont sessilés au lieu d’être 
portés sur une péduncule. Le 7° stelluta de Forsk., cité par 
M. Delile dans ses nouveaux fragmens inédits d’une Flore de 
l’Arabie-Pétrée, semble aussi se rapprocher de l'espèce de 
M. Fresenius, mais les légumes sont décrits par M. Delile 
comme étant très aigus , tandis qu'ils sont presque obtus sur les 
échantillons rapportés par M. Bové. 


a17. Lotus arabicus Linn. D. CG. Prod. 2. p. 212 — Hab. dans les environs 
de Tor. 


218. Colutea Haleppica Lawmk. D.C. Astr. p. 52. Ejusd. Prod. 2. p. 270. 


(Sphœæray Arab.) — Hab. le mont Sinaï. 


219 Astragalus peregrinus Vahl. D. C. Astrag. n. 7a2t. 27. Ejusd. Prod. 2 
p. 292. ( Astragalus, Buve n. 195 et 198. — Umnukrun-acfa Arab. 
— Hab. le désert du Sinaï. 


Oss. Je suis porté à regarder la figure donnée par M. De 
Candolle dans son Astragalogie, comme ayant été faite d’après 
un échantillon provenant d’une plante cultivée. 


220. A4. Fresenii Nov. spec. 


A. subacaulis, foliolis 12-13-jngis obovatis obtusis v. sub- 
emargipatis incano-villosis , pedunculis folia superantibus Stria- 


J. DECAISNE., — #'lorula Sinaica. 267 


tis villosis, bracteis linearibus , floribus cœruleis, ovariis legu- 
minibusque oblongis acuminatis villis longissimis vestitis. 


Astragalus....? Fresen. Mus. Senck. p. 187. (4séragalus Bové n. 
191.) — Hab. le sommet du mont Sainte-Catherine. 


Ogs. Comme l'avait déjà remarqué très justement M. Frese- 
nius, cette espèce est extrémement voisine de l4stragalus 
mollis ou eriocarpus M. B. Comparée avec la plante conservée 
dans l’'herbier de M. Desfontaines, que cite M. De Candolle, 
cette nouvelle espèce en diffère par ses pédoncules plus longs 
que les feuilles; celles-ci sont composées de douze à treize paires 
de folioles obovales où quelquefois obcordées au lieu d’être 
oblongues et aiguës; les fleurs sont plus petites quoique de 
même forme; et les ailes sont pourvues d’un pli saillant qni les 
unit intimement et les retient contre la carène, Comme je n'ai 
eu cette espèce que dans un état incomplet, je me suis dispensé 
d'en faire une description qui, du reste, a été faite par M. Fre- 
senius, à qui je la dédie. | 


221. 4. sparsus Nov. spee. 


À. ramis longis crassitie pennæ anserinæ teretibus fistulosis 
albo-lanatis, stipulis lanceolatis supra glabris, foliolis 12-14 
jugis sæpius ‘alternis ovalibus incano-lanatis; leguminibus sub- 
arcuatis subteretibus longè acuminatis incano-hirsutis coriaceis; 
seminibus fuscis compressis subquadratis. 


Astragalus sparsus Dell. mss. in. Nouv. frag. fl. Arab. pétr. (Æstraga- 
lus , Bové n. 192.— Sab-al-a-rosè Arab.) — Hab. le désert de Tor 
et du Sinaï. 


Oss. Les rameaux de cette belle plante sont de la grosseur 
d’une forte plume, fistuleux, couverts extérieurement de poils 
blancs et presque laineux. Les folioles souvent alternes, au 
nombre de 12 à 14 de chaque côté du rachis, sont ovales ou 
oblongues, obtuses, laineuses. Les légumes sont coriaces, pres- 
que sessiles et ordinairement réunis par trois ou cinq à l’aiselle 
des feuilles, longs de deux pouces et demi environ, velus, un 
peu arqués, presque cylindriques et terminés supérieurement 


268 J. DECAISNE. — {lorula Sinaica. 


par une pointe raide et piquante. Cette plante que je n'ai eu, 
comme la précédente, que trop incomplète pour en faire la 
description , a la plus grande ressemblance avec l’4. tomentosus 
dont elle diffère néanmoins par la forme des folioles et par ses 
fruits réunis plusieurs à l’aisselle des feuilles. La consistance 
des fruits sépare aussi ces deux espèces; dans celle du Sinaï, 
ils sont simplement coriaces, tandis que dans V4. tomentosus 


ils sont au contraire composés d'une substance médullaire fort 
épaisse. 


222. Astragalus tumidus Wild. D. C. Prod. 2. p. 299. Fresen. Mus. Senck 
P. 187. — A. Razwoifui Vahl. Russ. Alep. t. 5. — Colutea spinosa 


Forsk. descr. p. 131. (Bové n. 189.) — Hab. le désert entre Suez 
et Tor. 


223. À. radicatus Nov. sp. 


A. multiceps, caulibus brevibus, petiolis spinescentibus, fo- 
liolis 18-22-jugis subrotundis medio plicatis suprà glaberrimis 
subtüs incano-villosis; floribus flavis; leguminibus sessilibus 
oblongo-acuminatis coriaceis rugosis adpressè pilosis, loculis 
6-5 spermis. 


( Astragalus, Bové, n. 193. — Sab-al-a-ross, Arab.) — Hab : dans les 
sables du désert du Sinaï. 


Raprx lignea, perpendicularis, longissima, inferné subramosa, multiceps, Cau- 
Les brevissimi densè foliosi et basi petiolis persistenubns, spinescentibus tecti, pi- 
lis albis densè et breviter tomentosi. Fozra conferta; foliola 18-22 juga subro- 
tundo-ovata basi et apice subemarginata, suprà glaberrima, subavenia, medio 
plicata. Sripuzæ petiolo adnatæ, membranaceæ, apicibus lanceolato-acutis, 
glabriusculæ. FLrores sessiles, sæpiüs solitarii vel gemini, rarius terni. Bracrræ 
vix Jin. ». longæ, acutæ, membranaccæ, calyce multô breviores, extrorsüm 
hirsutæ. Cazyx tubulosus lin. 2-3 longus, extrorsüin pilis raris inspersus, mem- 
branaceus, dentibus erectis, subulatis, incano-villosis. Cororra flava calyce 
ferè duplè longior. VexicLum obovatum, subcucullatum , laminà basi attenuatä 
longè unguiculatà, glaberrimum. Azæ vexillo breviores , oblongæ, obtusæ, sub- 
obliquæ , retusæ, basin versus lateris auriculatæ, introrsüm plicà prominente cari- 
næ adnatæ, longè ungviculatæ. Carina alas subæquans, concava, obtusa, basi 
longè unguiculata. Sramina inclusa tubo 1-9-fido, filamentis 9 longe monadelphis, 
decimumliberum. Anrmenæ subrotundæ, flavæ. Ovarium lineari-oblongum, gla- 
brun , stylo filiformi glabro attenuatum. LEcuMEn erectum, sessile, calyce lon- 
gitudinaliter fisso infra vestitum, oblongum, acuminatum, suturà superiore in- 


ÿ, DECAISNE. — {/orula Sinaica. 269 


troflexà, septo incompleto coriaceo, subpiloso. SEmiNA subquadrata, compressa, 
in singulis loculis 6-8, funiculis filiformibus sustensa. 


Os. Cette espèce, voisine de V4. trigonus, en diffère par le 
nombre des paires de folioles ainsi que par leur forme plus ar- 
rondie, par les fruits plus longs, rugueux au lieu d’être presque 
lisses et soyeux. Le nombre des graines que contiennent cha- 
cune des loges est également différent; elles sont au nombre de 
six ou huit dans celles-ci, tandis que les fruits de V4. érigonus 
ren renferment que trois par loges. 

Cette plante n’est pas particulière au mont Sinaï, Olivier et 
Bruguières l'ont recueillie en Perse sur le mont Elvend, près 
d'Hamadan. 


224. Onobrychis Ptolemaica D. C. 2. p. 3%7. — Hedysarum P4lemaï- 
cum Delil. fl. Egyp. mx. t. 39. f. 1. Ejusd. Nouv. fragm. inéd. fl. 
Arab. pétr. — O.— senosa Fres. Mus. Senck. p. 188. 


Os. Les échantillons rapportés par M. Bové diffèrent de l'A. 
venosum Desf., auquel M. Fresenius les à, je crois, rapportés, 
et avec lequel ils ont de la ressemblance, par les folioles plus 
allongées, légérement mucronées, la terminale obovale un peu 
échancrée, presque glabres sur la face supérieure, velues sur 
linférieure, souvent légèrement colorées en violet; les épis 
sont plus longs que les feuilles; les fleurs sont écartées au lieu 
d’être disposées en épis ovoïdes et serrés. Les jeunes fruits sont 
couverts de tres longs poils soyeux et blancs qui cachent en- 
tièrement leur forme; ceux qui sont parvenus à maturité sont 
denticulés en leurs bords et garnis également de longs poils. 
Cette plante laisse écouler des rameaux brisés un suc gommeux 
qui s épaissit et brunit à Fair. 


PAPAVERACEZÆ. 


225. Papaver.….. Nov. spec.? 


P. caule pedanculisque gracilibus glaberrimis, capsulà obos 
vato-turbinatà glabrà, stigmatibus 4-5. 


Hab, les terres cultivées au Sinaï (Thal Arbain 5000‘ Rüppell.) 


270 T. DICAISNE. — florula Sinaica. 


Os. Cette plante paraît être la même que celle rapportée par 
M. Fresenius au P.turbinatum D! C. Comme j'ai pu comparer les 
fragmens que j'ai avec des échantillons authentiques de cette 
dernière, 11 m'a été facile de m'assurer de leur différence. Le 
P. turbinatum se rapproche du P.Rhœuas, tandis que celle-ci me 
parait avoir beaucoup plus d’anatogie avec le P. dubium qu’a- 
vec toute autre espèce du même genre. Le P. turbinatum D. C.se 
reconnait très facilement à la forme des appendices terminaux 
des anthères. Je suis porté à regarder la plante du Sinai comme 
devant constituer une espèce nouvelle. 


296. Glaucium arabicum Fres. Mus. Senck. p. 174, (Tab. x. citat. haud. 
vidi.) — (Glaucium, Bové n. 232 — Namann Arab.) — Hab. la: 


plaine qui avoisine le Sinaï (Thal Arbain. 5000 Rüppell.) 


CRUCIFERÆ. 


227. Mathiola tristis R. Br. D, C. Prod. 1. p. 134. Fres: Mus. Senck. p. 
175. — Cheiranthus tristis Desf. herb. ail. (Cheiranthus Bové n. 
133. — //omhom Arab.) — Hab: désert du Sinaï (Thal. Arbain. 
5,000° Rüppell.) 


Ozs. Les échantillons provenant du Sinaï sont de beaucoup 
plus robustes que ceux que j'ai vus originaires des provinces mé- 
ridionales de la France; ils acquièrent deux pieds et plus de 
hauteur. Les organes floraux et de la fructification sont identi- 
quement semblables dans les plantes du Sinaï, à ceux de 
France, ayant égard toutefois à leur développement différent. 


228. Notoceras canariense R. Br. D. C. Prod. 1. p. 140. (Bové n. 136.)— 
Hab: vallée Barouk. 

229. Savignia ægypliuca D.C. Prod. 1. p. 157. R. Br. in Oudney et Clapp. 
p. 5 et8.— Lunaria parviflora Delil. Herb. ægyp ! — Hab. les en- 
virons de Tor, 

230. Farselia ægyptiaca D. C. Prod. 2 p. 157. R. Br. in Oudn. et Clapp.— 
Cheiranthus Farsetia Desf. herb. atl! Delil. flor. Esyp. n.593. Herb. 
ægyp!— Lunaria scabra Forsk. ægypt:117.t. 16.— {Furselia cly- 

{ peata, Bové n. 137. — Garbun arab.) — Hab: le désert du Sinaï. 


Oss. M. KR. Brown fait observer, au sujet de cette espèce, que 


| 


J. DECAISNE. — Florula Sinaica. 271 


tous les exemplaires qu'il a étudiés sont munis de fruits dont 
les cloisons sont pleines et non fenestrées comme l'indique Des- 
fontaines. J'ai examiné les échantillons de la Flore atlantique, 
‘et Je les a1 toujours trouvés, tels que les à fait connaitre Desfon- 
taines , présentant à la partie inférieure de la cloison une ou- 
verture plus où moins arrondie, que je n'ai pas non plus 
observée sur les fruits des échantillons rapportés du Sinaï par 
M. Bové. Les autres caractères sont parfaitement semblables à 
ceux qu'on observe sur la piante de l’herb'er de Desfontaines. 


231. Anastatica Hierochuntina L. D.C. Prod. 1.p. 185. Desf. fl ail 2, 
p. 64. (Bové n. 201.) — Hab: les environs de Tor. 


232. Moretiia Philæana D. C. 1. p, 185. Fres. Mus. Senck. p. 176. 
— T'ucnexia Philæana D.C. syst, 2. p. 427. —1Sinapis Philœana 
Del. herb. Æsypt.! (Bové n. 41. — Ghererna Arab.) — Hab: les 
déserts de Tor et àn Sinaï. 6,000: Rippell.) 


233 Hesperis diffusa Nov. spec. 


H. caule ramoso diffuso, foliis cawinis lineari-oblongis sub- 
sessilibus integris utrinque pube steilatà incanis, floribus sub- 
sessilibus parvis, siliquis linearibus apice rostratis torulosis 9-10 
spermis pilis stellatis inspersis. 


(Hesperis ramosissima, Bové n. 134.) — Ilab: le désert de Tor. 


Hersa annua, ramoso-diffusa ; rami epidermide lævi pallidà vestiti, glabrati, ju- 
niores pube stellatä inspersi. Foura caulina lin. 3-6 longa, linea ri-0blonga , integer- 
rima, subsessilia , utrinque pube stellatà incana, Racer terminales, laxi, aphylli. 
Fons parvi, lin. - 112 longi, rosei? brevissimè pedicellati. Cazvx 4-partitus 
æqualis ; sepala decidua, lincaria, erccta, extrorsümstellato=tomentosa, incana. Pr- 
TALA lineari-spathulata, obtusa, calycem superantia, erecta, vel subpatula, deci- 
dua. GLanpuLa hypogyna parva, semianuularis, glabra, Sramina majora, petalis 
breviora; filamentis planis submembranaceis, edentulis, glaberrimis. Anraeræ 
lineari-sagittatæ. Ovaxiumlineari-oblongum, staminibus brevius, incanum. Sric- 
MATA 2, acuminata, conniventia. SILIQUA linearis poll, 1 Tonga, torulosa, brevi- 
ter pedicellata, 9-1 1-Sperma, summo apice asperma, rostrata, acuminata, stigma- 
übns persistentibus mucronulata, extrorstm pube stellatà inspersa. SEMINA sub 
rotundo-oblonga compressa, submaroivata, sulflave-olivacea. 


234, Sisymbrium rio. L. D.C. Prod. 1. p. 192. Herb. gall! (Sinapis Bové 
n. 199. — Silihg Arab.) — Hab: les terres cultivées au Sinaï. 


272 J. DECAISNE. — Æ/orula Sinaica. 


255. S.— ridisulum Nov. spec. 


S. glaberrimum, caule ramoso diffuso , foliis lyratis lobo ter- 
minali majori, supremis pinnatifidis lobis lineari-oblongis, pe- 
talis calyce longioribus, staminum filamentis ovario æqualibus, 
siliquis adultis puberulis firmis. 


(Erysimum. Bové n.138.— Siligh Arab.) —Hab : le sommet dn ns 


Herga biennis vel perennis. CauLEs plures pedales, erecti, ramosi ramis 
subpatulis, foliosis, rarissimè basi pube sparsä erectà tenui inspersis. Fo- 
tTA (8. Zrionis); inferiora longiüs, superiora brevits petiolata; infima vel radi- 
caha pinnatipartita, laciniis 5-7 inferioribus lincaribus, reliquis ovato-ohlonois 
obtusis repando-dentatis vel integris, terminali majore; caulina, segmentis 
angustioribus subpetiolulatis. Racemr terminales, aphylli, semipedales laxi- 
flori (sicut in S. renuifolio): pedicelli breves, carnosi, floriferi semi lineam lon- 
gi, fructiferi subduplô longiores, incrassati. FLores magnitudine S. enuifoliæ, 
flavi. SEPALA caduca, oblonga, obtusiuscula vel brevisimè acuminata, erecta, 
subcarnosa, glaberrima. Peraza calyce duplo longiora, erectiuscula, caduca, obo- 
vato-spathulata, ungue calycem adæquante.Sramina longiora ovario æquaha ; 
filamenta subulata, plana, submembranacea, edentula. Anrmeræ lineari-sagit- 
tatæ, post anthesin recurvæ. Sryrus vix uilus cum ovario continuus. Sr16wr4A 
bilobum, erectum, vel reflexum, papillosum. Ovarium lineari-oblongum, tere- 
üusculum, sessile, glaberrimum. SiziQux juniores obliquæ deindè'patentes; rigi- 
dulæ, tripollicares, graciies, pubentes, teretiusculæ, valvulæ glabratæ (antè matu- 
ritatem) incrassatæ. Dissepimentum areolis seriatira longitudinaliter dispositis 
seminiferis. SEMINA uniserialia, parva, oblonga, haud raro subangulata, fusca. 


236. Lepidium Draba L. D. C. Prod. 1. p. 203. Fresen. Mus. Senck. p. 
176. (Cochlearia, Bové n. 133.— Neffélé Arab.) — Hab : les endroits 
cultivés da Sinaï. (Thal. Arbain 5,000 Wadi Scheck 4,000 Rüpyell.) 

237. Moricandia arvensis D. C. Prod. 1. p. 221. var. 8. Brassica suffri- 
ticosa Desf. (Bové n. 143. — Archsay-el-shemel Arab.). — Hab: 
lie desert de Tor et du Sinaï. 

258. Diplotaxis pendula D. C. Syst. Ejusd. Prod. 1. p. 222. — Sisym- 
brium pendulum Desf. fl. au. 2. p. 82. t. 256. herb. at! — 
(S. Lispidum, Bové n. 140. — Harah. Arab.) —Hab: les lieux cul 
tivés du Sinaï. 


Ozs. Le caractère distinctif de ces deux espèces n’est pas 


donné d'une manière bien juste par M. De Candolle, car 1l 


arrive souvent que les siliques du D. hispida restent dressées 
et uon pendantes; la forme des feuilles les fait toutefois £faci- 
lement reconnaitre. 


JT. DECAISNE, — florula Sinaica. 273 

239. D. hispida D. C. Prod. 1. p. 222. Deless. Ie. t. 89. Fres. Mus. 
Senck. p. 176. — Sisymbrium luispidum Desf. Herb. at! Dell. 
Nouv. frag. inéd. fl. Arab. péter. — Sinapis Harra Del. Forsk. descr. 
p. 118. — Hab: les lieux cultivés du Sinaï. (Thal Arbain 5-6,000° 
Rüppell.) 

240. Zilla myagroides Forsk. Descr. 121. n. 74. 76. Ic.t. 17. A. Delil. 
Herb. ægypt.! D. G. Prod. 1. p. 224. {Bové n. 142.-— Bizylla Arab.) 
— Hab: le désert du Sinaï. 

241. Erucaria aleppica Gærtn. D.G. Prod. 1. p. 230. — Hab : vallce Ba- 
rouk, environs du Sinaï. 


; CAPPARIDEÆ,. 


242. Capparis cartilaginea Nov. spec. 


C. spinosa, ramis erectis , foliis petiolatis ovatis vel ovalibus 
apiculatis cartilagineis glaberrimis glaucis, pedunculis folium 
æquantibus unifloris. 


(Capparis Bové n. 143. — ZLassaf Arab.) — Hab. le desert du Sinaï. 


Os. Les échantillons que je possède sont trop incomplets 
pour en donner une description détaillée, cependant il m'a été 
facile de voir que, parmi toutes les espèces décrites, aucune ne 
peut lui être rapportée. Les rameaux sont dressés, raides et 
glauques ainsi que les feuilles; ces dernières sont ovées, ar- 
rondies à la base ou légèrement atténuées aux deux extrémités, 
elliptiques, longues d’un pouce , terminées supérieurement 
par une pointe épaisse, raide, droite ou recourbée, lisse, 
beaucoup plus développée que dans toutes les autres espèces du 
même genre que j'ai pu observer. Les pétioles sont accompa- 
gnés à la base de deux épines stipulaires plus où moins déve- 
loppées, quelquefois avortées et réduites à un simple tubercule. 
Les fleurs sont solitaires, portées sur des pédoncules de la lon- 
gueur des feuilles, elles m'ont paru plus grandes que celles du 
C. spinosa. 


243. C. spinosa L. D. C. Prod. 1. p. 24. Desf. Herb. atl. Dell. Herb. 
ægypt. Fres. Mus.Senck. p. 178. ( Bové n. 147. — Leysouf Arab. ; 
—Hab. entre les rochers du Sinaï ( Mont-Serbal 4,000 Rüppell. ) 

III. Boran. — Mai, 13 


274 J. DECAISNE. — f/orula Sinaica. 


24%. Cleome chrysantha Nov. spec. 


C. glanduloso-pilosa, foliis simplicibus petiolatis ovatis ; flori- 
bus axillaribus solitariis aureis; fructibus ovoideo-compressis 
stylo persistente apiculatis, pedunculis deflexis; seminibus 
tenuissimè punctulatis glabris olivaceis. 


( Cleome. Bove n. 227) — Hab. entre El-Tor et le Sinaï. 


Surrrurex ? habitu €. droserifoliæ, ramosus, undiquè glanduloso-pilosus. 
Ram erecti, foliosi, basi terctes, apice subangulati, glanduloso-pubescentes. 
FoLrA Diag semipollicaria , 3 liu. lata, ovata , subapiculata , integerrima, 
marginbus reflexis, suprà erervia, subtüs nervo medio prominule, crassiuscula, 
utrinque pube glandulosà inspersa, pallidè viridia, petiolata petiolo limbo 
subæquali, tereti, pubescenti-elanduloso. Trores aurei, axillares, solitari, 
pedicellau, virginei crecti, nubiles cernui. Cazyx 4-phyllus, sepalis oblongis, 
obtusis, tenuibus, extrorsum glanduloso-pilosis, flabellato-venosis, flavescenti- 
viridibus. PEraLA obovata, unguiculata, calycem subæquantia, flabellato-venosa, 
decidua. SramiNA 14 petalis breviora, filamentis subulatis, erectis, glabris. 
ANTUERZ lineari-oblongæ, sagittatæ, obtusæ, basi fixæ, biloculares, longitudi- 
ualiter dehiscentes, post rs La recurvatæ. Srycus filiformis stamina æquans, 
erectus, glaber. Sricma capitatum, papillosum. Ovarium subrotundo-obcorda- 
tum, compressum, demüm ovoideum, glanduleso-pilosum. Capsuza ovoideo- 
compressa, glanduloso-pilosa , D daté ht pedunculo deflexo. SEmiNA renifor- 
mia , tenuissimè punctulata, glabra, olivacea. 


Os. Quoique la plupart des caractères de cette espèce soient 

ommuns au C. droserifulia, elle s'en distingue cependant fa- 
pa sent par ses feuilies ovales ou lancéolées, jamais arrondies, 
1 réniformes, par ses capsules ovoïdes, comprimées et portées 
sur un pédoncule qui se contourne et se, réfléchit lors de la 
waturité, enfin, par les graines qui sont bien moins nom- 
breuses, plus grosses et olivâtres, au lieu d'être presque carnées. 
Cette plante se trouvait mêlée au C. droserifolia, avec lequel 
elle croit vraisemblablement. 


245. C. droserifolia Delil. FI. Egypt. t. 26. f. 2. D. C. Prod. 1. p. 289. 
Delil. FI. Arab. pétr. p. 17. Ejusd. Cent. pl. afr. voy. Meroc. p. 82. 
— Rcridula Mio { Bove n. 144, — Seffèré Arab.)— Hab. Ie désert 
du Sinaï. 

546, C. arabica L. DC. Prod. 1. p. 240, Desf. FL atl. 2.p. 98. a 145 
Bové )}— Hab, le désert du Sinaï. 


3. DECAISNE. — Florula Sinaica. D 


247. C: trinervia Fres. Mus. Senck. p. 177. t. XL. (C/eome Bove n. 140. 


— Chenine Arab.)— Hab. les rochers des environs du Sinaï {Wadi 
Scheck, 4,000° Rüppell) 


RESEDACEÆ. 


2h8. Ochradenus baccatus Dell. WI. Esypt. t. 31. herb ! æcyp! Tres. Mus. 
Senck. p. 193. (n. 149 Bové— Gord Arab.) — Hab. le désert du 
Sinaï. (Thal Arbain 5,000‘ Rüppell.) 

249. Reseda canescens L. Dell. VI. Egypt n. 461. Herb. ægypt.! Ejusd. Nouv. 
frag. inèd. fl. Arab. pétr. D. C. Bot. gall. et Herb. gail! (Bové. n. 150. 
— Deneba Arab.) — Hab. désert du Sinaï. 

250. R. pruinosa Dell. Flor. Egypt. n. 465. Spr. Syst, 2. p. 464. Fres. 
Mus. Senck. p. 172. (n. 151 Bove.— Deneba Arab. }— Hab, entre El- 
Tor et le Sinaï. (Thal. Arbain 5,000° Rüppell.) 


POLYGALEZÆ. 


251. Polygala spinescens Nov.spec. 
P. suffruticosa, ramis rigidis spinescentibus; foliis parvis 


oblongis sicut rami tenuissime incano-puberulis; racemis laxi- 
floris ; florum alis ovalibus breviter unguiculatis aibis reticulato- 
; 5 


varidibus, carinâ cristatà purpureà longioribus; seminibus 


hirsutis. 


( Polygala, Bove n. 186 — Melouen Arab.)—Hab. entre les ro- 
chers du Sinaï. 


SurFRUTEX ramosissimus, ramis ramulisque terctibus, rigidis, spinescen- 
bus, glaucescentihus , pube simplici, brevissimà incano-puberulis. Forra 
parvula, lin. 1-2 Jlonga, alterna, sessilia, remota, erccta, chlenga, ob- 
tusa, avenia, crassiuscula, utrinque pube brevi incana. InFrorrscEnTI4 
racemiformis laxa, ramules terminars. FLores breviter pedicellati, cer- 
pui. Bracrez parvulæ, lanceolatæ, tomentoso-incanæ, sicut bracteolæ linca- 
res citissimo deciduæ. Gazyx 5-partitus, sepalis 3 exterioribus ovalibus , ses- 
sibus , subæqualibus { inferius concavum majus ) dorso viridi incano-tomen- 
tosis, margine membranaceis : alæ ovato-oblongæ foliolis exterioribus triplo 
longiores, albidæ, flabcllato et viridi reticulato-venosæ, glaberrimæ. CorozLA 
3-petala. Carina alis brevior, galeata, mfernè cum petalis tuboque stamineo coalita, 
supernè purpurea , reticulato-venosa, cristata cristà fasciculis duobus laciniatis, 
laciniis filiformibus subcapitato-incrassatis, purpureis. Peraca superiora spa- 

18. 


e 


276 J. DECAISNE. — forula Sinaica. 


thulato-orbiculata , nfernè margine libera, ciliata , carinä breviora , albida, apice 
purpurea. SraminA 8 ; filamenta usque ad medium mouadelpha , superuè libera, 
filiformia, glabra. Axreræ iubulosæ uniloculares poro obliquo dehiscentes, 
SrxLus arcuatus, compressus, glaberrimus. Sriewa dilatatum , obliquum, acu- 
minatum, antice planum, papillosum. Ovarium obovato-rotundum. CarsuLa 
compressa (immatura), margine undulato submembranaceo cristato, glabro, 
bilocularis , loculis 1-spermis. SEMEN angulo interno ex loculi apice vendulum 
oblongum, dense et longè pilosum, pilis albis rigidis, pendulis : caruncula 
galeata, appendiculata, appendiculis 2 lateralibus, pendulis, oblongo-trunca- 
tis, membrenaccis. PrrisPenmum tenue. Emeryo viridis cotyledonibus ovalibus 
foliaceis, radiculà snbcompressà ovatä, duplo longioribus. 


FRANKENIACEZÆ. 


252. Frankenia pulverulenta L. D. C. Prod. 1. P- 349. (Bové n. 213.) 
— Hab. les endroits salés près de Tor. 


CARYOPHYLLEZÆ. 


253. Gypsophila Rokejeka Dell. FI. Egypt. 87, t. 29, f. c. D. C. Prod. x, 
p. 354. Fres. Mus. Senck. p. 181 — Rokejeka Forsk. Descr. p. 90. 
(Bové n. 502. — ARoufaya Arab.) — Hab. le désert du Sinaï. 


254. Saponaria vaccaria L. D.C. Prod. 1, p. 365. herb. gall! Desf. herb. 
atl. (Bové n. 210. — Gleylé Arab.) — Hab. les terres cultivées du 
Sinaï. 

255. Silene canopica Delil. Flor. Egypt. n. 443. Spr. Syst. 406. Fres. 
Mus. Senck. p. 182. (Bové n. 175. )— Hab. le désert du Sinaï 


256. S. linearis Nov. spec. 


S. glauco-viridis ramosa; foliis caulinis linearibus acutis cras- 
siusculis, ramulorum supremis margine arachnoiïideo-pilasis; 
floribus paniculatis, pedunculis elongatis unifloris gracilibus, 
calycibus clavatis dentato-acuminatis, petalis altè bifidis, laci- 
mis linearibus obtusis. 


(Silene Bove n. 178) — Hab. le désert du Sinaï. 


Urrga perennis, elata, ramosa, ramis gracilibus diffusis, glaberrima. Fort4 
{caulina) opposita, bassbus membranaceis ciliatis connata, linearia, acuta, erecta, 
brevissimè pilosa, glaucescentia, crassiuscula suprà planiuscula, dissicatione? invo- 
luta perindè ac subulata, subpungentia, gradatim ad summos ramulos minura tune 
subabortiva, lanceolato-acuta, margine rembranaceo breviter arachnoïdeo-pilosa. 


J. DECAISNE. — //orula Sinaica. 27: 


‘ 


D | 


Fcorss paniculati,peduneuli axillares foliis multoties longiores, pollicares, graciles, 
erecti, laxi, uniflori. Gazvyxtubulosus liu. 2-3 Icigus, subclavatus, glabriusculus 
viridi-lincatus, 5-dentatus dentibus inæqualibus lanceolato-acutis. Prraza squa- 
lide viridia, longissimé unguiculata, altè bifida, laciniis linearibus obtusis, coronä 
ovato-oblongä membranace, retusà vel denticulatà. Sramina 10 corollæ faucem 
æquantia. Frczamenra subulato-filiformia, glabra. Anrarrx subovato-oblongæ 
loculis subappositis, lougitudinaliter dehiscentibus. Srvzr 3 teretes, erecti, gla- 
bri,stamina æquantes. Ovarium longè stipitatum, oblongo-subclavatum, glabrum. 
Carsuca ovato-oblonga , calyce persistente adpresso paulo longior, nunc sæpiüs 
eundem subæquans', 5-valvis, valvis ad medium fissis, dentibus brevibus sub- 
reflexis. Rrcepracucum seminum centrale, lincari-oblongum, longitudine ferë 
capsulæ, bialatum , alis membranaceis, polyspermum , funiculis persistentibus. 
SEMINA reniformia , compressa, tenuissimè transversè striata, subcarnea. 


Ons. C'est avec le Silene bicolor Thor. que cette espèce pa- 
rait avoir le plus d'analogie, elle en diffère par sa taille 
beaucoup plus grande , ses feuilles plus glauques et à peine vis- 
queuses, presque entièrement glabres, si ce n'est la partie in- 
férieure connée qui est membraneuse et ciliée; les dents du 
calyce sont lancéolées, aiguës, tandisqu'elles sont ovales obtuses 
et à bords membraneux dans le S. bicolor. 


257. Arenaria deflexa Nov. spec. 


À. undique viscido-puberula, foliis infimis subor! ‘culatis, cau- 
linis ovatis in petiolumattenuatis mucronulatis,supremis lineari- 
subulatis, floribus longe pedicellatis , calycibus lanceolato-acutis 
petala spathulata integra æquantibus, capsulà 3-valvi valvis bi- 
bifidis paulo longioribus, seminibus minutis nigris tubercu- 
latis. 


(Arenaria procumbens, Bové n. 176 et 177. — Médéchiné Arab.) 
— Hab. entre les rochers grauitiques du Sinaï. 


Herga undique viscido-puberula subincana, habitu Æ/sincs mediæ. Cauris à 
basi ramosissimus, cæspitem laxum efformnans, foliosus. For1a epposita, infima 
orbiculata, mucronulata, petiolata, caulina ovata, apiculata, in petiolum attenuata, 
subavenia nervo medio vix prominulo, utrinque pube brevissimä viscidà subin- 
cana. FLores laxè panieulati; peduneuli inter dichotomiam solitarii, uniflo- 
ri, longiusculi, erecti, viscido-puberuli. Gazyx 5-partitus, sepalis lanceolato- 
acutis, concaviusculis, erectis, viridibas, interioribus magis membranaceis, omni- 
mibus extrorcim pube brevi viscidä conspersis. PeraLa calyce paulo breviora vel 
eundem æquantia, oblongo-linearia, integerrima, alba, basi parüm attenuata, 


278 J. DECAISNE. — florula Sinaica. 


persistentia. SrAMmINA 10, petalis breviora filamentis subulatis, erectis, glabris. 
Anrueræ subrotundæ, loculis approximatis longitudinaliter dehiscentibus, 
ochrolcucæ. Sricmara 5, lineari-sulclavata, erecta, papillosa. Ovarium 
sessile, subrotundo-depressum, glabrum, uniloculare, polyspermum.Carsura calyce 
persistente appresso sæpiüs paulo brevior vel eundem subæquans, 3-valvis val- 
vis bifidis ferè ad medium solubilibus, glaberrima. Recgrracuzum seminum cen- 
trale. SEmixA reniformia, minima, tuberculats, opaca, funiculis teretibus filifor- 
nibus inæquahibus, suspensa. 


Ozs. Les deux plantes rapportées par M. Bové des mêmes 
lieux et dans des étais différens de végétation , appartiennent 
bien à la même espèce, je me suis assuré de leur identité par 
une analyse comparative. L’/renaria procumbens Valil, auquel 
il l'avait rapporté, en diffère par ses feuilles beaucoup moins 
grandes, par ses fleurs plus globuleuses et couvertes de poils 
visqueux plus nombreux. Elle paraît croître en outre dans les 
sables maritimes , tandis que celle que je viens de décrire habite 
les rochers. D’après les échantillons des herbiers de Desfontaines 
et de M. Delile , je suis porté à croire qu'il y a confusion pour la 
synonymie entre les 4 procumbens, herniariæfolia, etc. 


258. A. filiformis Labill. Syr. decad. 4., p. 8.t. 5. f. 2. Delil. Frag. fl. 
Arab pétr. p. 19. — Hab: désert du Sinaï. 


Ons. Le sèui échantillon rapporté par M. Bové n’est point fiii- 
forme, il est au contraire extrêmement rameux; les rameaux 
sont dressés, couverts de poils très courts et visqueux; les feuil- 
les sont filiformes, subulées, droites. Dans l’état où se trouve 
cet exemplaire, il rappelle un peu le Spergula arvensis. J'ai pu 
le comparer avec des échantillons provenant de La Billardière, 
et, à l’exception de la grandeur, je n’ai rien trouvé qui le diffé- 
renciàt, 


259. Bujfonia multiceps Nov. spec. 


B. ramis gracilibus erectis infernè incano-velutinis snper- 
nè glabratis subangulatis, foliis basi connato-vaginatis ramo 
adpressis margine membranaceo-ciliolatis, pedicellis subto- 


mmenlosis, Calycibus augustissimis trinervibus petala superanti- 


bus, 


J. DECAISNE. — florula Sinaica. 279 


(Ærenaria Bové n. 209. — Om-el-Sézat Arab.) — Hab : le désert du 


Sinaï. 


Hsrga perennis. Cauzes plures basi lignosi, è radice longà crassà cæspiiem 
efformantes, ramosissimi, ramis elongatis gracilibus, teretibas, inferné incano- 
velutinis, subincanis, supernè semiteretibas glabris. Forra opposita basibus 
connato-vaginantibus membranaceis, erecta, ramis appressa, subulata, margine 
membranaceo ciliolato, suprema subpaleacea. PenuxcuLt axillares 1-3-flori ramo 
appressi, semiteretes, puberuli; pedicelli teretes, tomentosi. Cazvx 4-partitus, 
sepalis sabæqualibus (exterioribus latioribus), lanceolatis, trinerviis, acutis, con- 
caviusculs, margine membranaceo albo, subpaleaceïs, glaberrimis, interdum vio- 
laceo tinctis. PeraLa 5 integerrima , calyce paul breviora , lanceolata, basi sub- 
attenuata, persistentia, alba. STamiNA 10, petala vix æquantia, filamentis 
è basi latiore filiformibus, submembranaceis, uninerviis. ANTHERÆ ova'o-ro- 
tundæ, pallidæ. Srxzr 2 filiformes, glabri, stigmatibus capitatis coronati. Ova- 
rium subovatum, sessile, uniloculare, biovulatum , glabrum. CGarsura ovata, 
compressa, apice subemarginata , stylhi rudimento brevissimo apiculata vel de- 
pressa , bivalvis , disperma , valvis ad basin distinctis, concavis. SEmINA renifor- 
mia, compressa, tuberculata, badia, funicuio brevi e fundo loculi erecta. 


CISTINEÆ. 


260. Helicnthemim sessiliflorum Pers. D.C. Prod. 1.p. 195. — H. Lipii 
var etanpustifolium Benth. Mss. in herb. Mus. Paris. — Cistus ses- 
siliflorus Desf. Herb. atl.! (/Æ/elianchemum Bove n. 156.— Rähl 
Arab. ) — Hab. entre les rochers du Siuaï. 

261. A. Lipii Pers. D. C. Prod. 1. p, 173. Benth. Mss. in herb. Mus. Pa- 
ris. ( //elianthemum , Bove n. 155 et 157. — Rähl Arab.) —Hab. 
les rochers granitiques du Sinaï. 


RÜTACEÆ, 


262. Pegamum Harmela L. Forsk. Egypt. p. 66. n. 247. D. C. Prod. 1 
p. 712. Desf. Herb. ail.! Delil. Herb. ægypt! Ejusd. Frag. fl Arab. 
pêtr. p. 19. Fres. Mus. Senck. p. 104. ( Bové n. 161.— Harmel 
Arab.) — Hab, le désert du Sinaï. (Thal. Arbain 5,000‘ Rüppell.) 

268. Aplophyilum tuberculatum Ad. Juss. diss. p. 81.t. 17.1 f. 10. — 
Biuta tuberculita Forsk. Descr. 86. D. C. Prod. 1. p. 712.—Hab. 
le désert entre El-Tor et le Sinaï. 


a80 J. DECAISNE. — Æorula Sinarca. 


ZYGOPHYELEZÆ. 


264. Fagonia cretica L. Delil. FL Egypt. n. 432. D. C. Prod. 1.p. 704. 
(Bové n. 164.) — Hab. le désert entre El-Tor et le Siuaï. 


265. FF. arabica L. D. CG. Prod. 1. p. 704. Fres. Mus. Seuck. p., 185. 
(Bové n. 163. — Nuffél-Orraga Arab.) — Hab. entre El-Tor et le 
Sinaï. 

268. F. glulinosa Dell. F4 Egypt. t. 28.f, 2. FI. 86. — Ejusd. Frag. 


Arab. pétr. p.19. D. G.Piod. L. c. Fres. Mus. Senck. p. 185. ( Bové 
n. 165.)— Hab. le désert près de Tor. 


267. F. mollis Dell. FI. Egypt. p. 76. t. 27. £. 1 Ejusd. Frag fl Arab. 
pétr. p. 19. (Bové n. 162. — Oraga Arab. )— Hab. le désert du 
Sinaï. G 

268. F. latifolia Delil. FI Egypt. 76. t. 28. f. 3. D. C. Prod. L c. ( Bové 
n. 166.) —Hab. près de Tor. 

269. F. cistoides Dulil. in herb. Bové { Fagonia , Bové n. 169.) — Hab. 

le désert du Sinaï. 

Oss. Celte plante se trouvait dans lherbier de M. Bové, ac- 
compagnée d'une étiquette de la main de M. Delile portant le 
nom de F°. cistoides, qui ne se trouve publié nulle part. Il y a. za 
eu sans doute confusion de nom, car ces échantillons m'ont 
paru appartenir au F. mollis qui aurait été mieux développé, 
et dont ils ne diffèrent que par la grandeur des fleurs. 


SEETZENIA R. Br. (1) 


Cazyx b-partitus præforatione valvatä! PerarA o! Sramina 
5 sepalis opposita , filamentis subulatis nudis. Ovarium sessile, 
carnosum, 5-loculare, loculis uniovulatis ovulis ex angulo 
interno suspensis. Sryzr D, teretes, liberi, reflexi. SricwarTaA 
Capitata papillosa, Frucrus capsularis, ovoideus, 5-gonus, 5-locu- 
laris in totidem cocca solubilis. Semina singulis pendula, oblon- 
ga, Compressa, apice carunCulata, basi ad chalazam acutata; 
testa crustacea fusca : integumentum exterius viscosum. EmMBrxo 
in perispermo tenui , cotyledonibus subcarnosis viridibus. 


(x) Observ, on the plants collect, by Oudnéy, Denham et Clapperton 


J. DECAISNE. — f’lorula Sinaica. 28: 


Suffrutices ramosi ramulis articulatis, stipulæ membranaceæ interpe- 
tiolares. Folia opposita 3-foitolata, foliolis planis apiculatis terminali ma- 
jori obovato. Pedunculi axillares uniflori, fructiferi penduli. 


270. S. orientalis Nov. spec. 


S. glabra, foliis apiculatis inæqualibus terminali majori obo- 
rato lateralibus obliquis. 


( Bové n. 168.— Häut-el-Soliman Arab.) —Hab. le désert du Sinaï. 


SUFFRUTEX rar10sus ramis ramulisque teretibus, articulatis, ad nodos sub- 
intumescentibus, crassiusculis, glaberrimis. SriPuzæ interpetiolires parvæ, 
lanceolatæ, ciliolatæ. Forra opposita petiolata, trifoliolata; foliola terminalia 
majora lin. 2 longa obovata , petiolulata, lateralibus paulo minoribus obliquis ; 
omnia apiculata, apiculo lævi indurato eburneo, crassiuscula, subavenia , nervo 
medio vix conspicuo, concoloria, glaberrima.P£nuncurt axillares folium æquantes 
vel paulo superantes aniflori, erecti, demüm cernui vel tantim supernè abruptè 
reflex, teretes, glaberrimi. Carzyx, præfloratione valvatà, crassiusculus, glaberri- 
mus, 5-parütus, sepalis oblongo-lanceolatis ,erectis, anthesi peractà subpatulis vel 
reflexis, coucaviusculis, aveniis, deciduis. PEraza o. Sramixa 5 hypogyna, 
æqualia, sepalis opposita , filamentis subulatis, nudis, glaberrimis. AnTaERÆ 
rotundæ, pallidæ , doiso medio affixæ, biloculares loculis subliberis , latere longi- 
tudinaliter dchiscentibus. Pozex globosum. Discus hypogynus o. Srxir 5 tere- 
tes , liberi , reflexi usque ad basin liberi, glaberrimi. SricmaTA capitata, papil- 
losa, pallidè flava. Ovarium superum, ia alabastro subrotundum, post anthesin 
oblongum, obscurè sulcatum, stylis adpressis vix conspicuis, 5-loculare lo- 
culis uniovulatis, summo apice angulo interno vel columnâ ovulis parvis ovoideo-- 
rostratis appensis. Capsuca ovoidea 5-locularis, in cocca 5 solubilis, glabra. Sarco- 
CARPIUM carnoso-cellulosum, viride, maturitate non accrescens, medii cocci indè 
partem occupans. Expocarrium crustaceum, læve, summo apice internè emar- 
ginato. CoLumxaA centralis angulata, apice crassiuscula, dilatato-pentagonia, glabra. 
SEMINA cvalia, compressa, basi chalazà et apice carunculà carnosà suberosà al- 
bidà acuminata : testa crustacea, integumentum exterius madefactione extrorsim 
œucosum , albidum. PrrisPermMuM tenue, carnosum, albidum. Emsryo rectus 
viridis , cotyledonibus crassiusculis, radiculà superä, brevi, ovatà. 


Oss. Ce genre remarquable et anomal a été signalé par M. R. 
Brown dans l'appendice botanique au voyage d'Oudney et 
Clapperton, au sujet d’une plante décrite par Willdenow (1} 
sous le nom de Zygophyllum lanatum qu'il croyait originaire de 


. (x) Wild. Spec, t. 2,p. 564. 


202 J. DECAISNE. — {lorula Sinaïca. 


Sierra-leone et que M. R, Brown suppose avoir été rapportée 
par M. Francis Masson de la partie de l'Afrique australe qui 
avoisine la rivière des Eléphans. 

Le genre Seetzenia se distingue de tous ceux appartenant 
aux Zygophyllées par la préfloraison valvaire du calice, par 
l'absence des pétales et le nombre 5 des étamines. L’o- 
vaire est surmonté par 5 styles arqués et libres jusqu’à la base, 
à 5 loges uniovulées. L'ovule est suspendu à l'angle interne des 
loges à une colonne centrale, comme dans les Euphorbiacées ; 
d’abord un peu courbé avant Pimprégnation , il n'occupe qu’une 
partie de la loge, puis il s’allonge, devient rectiligne et oblong, 
parcouru jusqu'à la base par le raphé. Je n'ai pu m'assurer d’une 
maniere absolue sur ce que devient la partie charnue et tres déli- 
cate qui constitue presque entièrement l'ovaire après la féconda- 
tion; je ne puis non plus certifier que cette partie charnue 
soit parcourue par des vaisseaux, si ce n'est à la partie supé- 
rieure, correspondant à la dilatation dela colonne centrale ; 
Les caroncules qui terminent les graines sont d’un tissu pres- 
que subéreux et brunâtre. Le testa, lorsqu'il est humecté, se 
ramollit en une substance molle, blanchâtre et opaque, qui se 
dessèche et donne à la graine une apparence lustrée, comme 
dans les graines de lin. 


Dans le Fagonia, le tégument le plus extérieur de la graine 
est composé d'un tissu cellulaire qui se gonfle dans l'eau et 


se présente SOS forme de mamelons d'une transparence CX= 


_trême qui renferment ou qui constituent la matière mucilagi- 
neuse, Dans le Seetzenia au contraire on ne voit pas ces cellules 
se gonfler et se développer dans l’eau sous forme de mamelons, 
le tégument devient visqueux, opaque, blanchâtre et ne semble 
présenter aucunes traces de cellules. 


271. Zygophyllum simplex L. Dell. Herb. ægypt.! D. C. Prod. 1. p. 705. 
Fres. Mus. Senck. p. 185.— Z. portulacoides Forsk. Descr. 8 t. 12. 
{Bové n. 170.— Gormon des Arab.)— Hab. les terrains saumâtres 
des environs de Tor. 


372. Z. coccineum Lepech. D. C. Prod. 1. p. 706. Delil. FI. Egypt. 
n. 429. Ejusd, cent. pl. Afr. Meroé. p. 87.— 2. desertorum Forsk. 


J. DECAISNE. — /orula Sinaica. 283 
descr. 87.t. 11. (ex D. C. Prod.) (Bové n. 172 et 173. — Gallam 
Arab. }— Hab. terrains sales et humides des environs de Tor. 


273. Z. album L. D. C. Prod. 1. p. 706. — Z. proliferum Forxsk. 
deser. 87.t. 12. À. (Bové n. 169—Gallam Arab.) — Hab. en- 
droits sablonneux et sales, environs de Tor. 


Le Zygophy llum album de la Flore Atlantique n'appartient 
pas à la même espèce que celle d'Egypte et du Sinaï ; il se fait 
remarquer par son fruit presque sphérique, tandis que dans 
l'espèce déjà anciennement signalée par Lippi ,1ls sont turbinés 
et marqués de cinq côtes très saillantes. La plante citée par 
M. Desfontaines, me paraît avoir plus d’analogie avec le Z. de- 
cumbens. MM Webb et Berthelot, qui paraissent avoir fait la 
méme remarque, l'ont mentionnée dans leur Flore inédite des 
Canaries, sous le nom de Z. Fontanest. 


274. Z. decumbens Delil. FL EÉsypt. p. 221. t. 27. Herb. ægypt! D. C. 
Prod. 1. p.705. Fres. Mus. Senck. p. 185. (Bové n. 171-193. — 
Gallam’ Ayab. ) — Hab. terrains humides et saumâtres des environs 


de Tor. 


Ogs. M. Bové a confondu, sous les numéros cités ci-dessus, 
deux espèces qui doivent être séparées; quelquefois la même 
( . decumbens ) se trouve répétée sous deux chiffres différens, 
ou bien le nom de Z. decumbens est mal appliqué. La plante dé- 
crite par M. Delile, se reconnaît à ses jeunes rameaux blanchà- 
tres et surtout à ses fruits fortement anguleux et plus larges à 
leur partie supérieure; l'espèce nouvelle avec laquelle M. Bové 
lavait confondue, est entièrement glabre, les fruits sont moins 
anguleux et oblongs ; je la cite sous le nom de Z. propinquum. 


279. Z. propinquum Nov. spec. 


Z. foliis bifoliolatis petiolatis, foliolis oblongis cylindraceis 
clavatis carnosis glaberrimis,ovariis capsulisque oblongis glabris 
obtusè 5-gonis. 


Cauzis ramosus, rami teretes, nodoso-articulati articulis infra petiolaribus sti- 
pulaccis subintumescentibus, glaberrimi. Sripuzæ interpetiolares triangulares , 
glaberrimæ, submembranaceæ , deciduæ. Foz1A opposita (juniora tantüm suppe- 


28/ J. DECAISNE. — #/orula dinaica. 


tentia) bifoliolata, petioli teretes, carnosi, glaberrimi, basi subattenuati; foliola 
geminata ) oblonga, obiusa, cylindraceo-clavata, basi subattenuata, carnosa, 
glaberrima, rudimento terti squamiformi, membranaceo, acuto. PEenuncuzr 
inter foliorum stipulas enati, terminales, solitarti, uniflori, dichotomi, 3-5- 
flori, infernt bracteati, bracteis membranaceis pubescenti-incanis membrana- 
ceis ; pedicellh teretes, cornosi, glabri. Cazvx 5-partitus inæqualis, sepalis 
exterioribus minoribus, ovatis, oblusis, concaviusculis, enerviis, crassiusculis, 
vinidibus, margiue membrauaceo, glaberrimis, deciduus. PsraLA calyce pauld 
longiora obovato-unguiculata v. ovato-spathulata, integerrima, aibida? mem- 
branacea, decidua. SramiNA 10 sub disco hypogyno inscrta. Ficamenra basi 
squamulosa squamulà filamenti parte medià introrsüm adnatà, membranaceà, 
ovatàä, obtusà, vel apice in staminibus majoribus emarginatà. AnTHERz ovatæ, 
Jloculis approximatis longitudinaliter dehiscenubus, ochroleucæ , infrà dorsum 
medium affixæ. Discus hypogynus, subundulatus, glaberrimus , carnosus, pal- 
lidus. Srvius filformis glaber, stigmate capitato, papilioso, coronatus. Ovarium 
sessile, ovato-oblongum, 5-loculare, subangulatum, glaberrimum. Frucrus 
capsularis, 5-gonus, ovato-oblongus, umbilicatus, carnosus, viridis, glaber- 
rinus, 5-locularis, loculis 2-4-spermis. 


Ogs. Cette plante est intermédiaire entre le Z. coccineum et 
le Z. decumbens ; elle diffère de la première espèce par ses ovai- 
res oblongs et elabres, par ses fruits ovales-oblongs à angles peu 
prononcés comparativement à ceux des deux autres espèces 
où les fruits sont élargis à la partie supérieure et pourvus de 
5 angles très aigus. Elle se distingue en particulier du Z, de- 
cumbens par ses rameaux entièrement glabres. 


MALVACEZÆ. 


276. Malva rotundifolia. L. D.C. Prod. | pi 432. Herb. gall! Fres. 
Mus. Senck. p. 182. (Malva, Bové n. 159. — Æonbezey Arab.) — 
Hab. autour du couvent du Sinaï. (Thal Arbain. 5,000° Rüppell. 

277. Althœa rosea Cav. D.CG. Prod. 1. p. 437. — An 4. leucantha 
Ehrenb.?— Hab. spontanément dans les lieux cultivés et Les jardins 
du Sinaï. 

378. Sida denticutata Vres. Mus. Senck. p. 182. (Sida, Bové n. 158, 
— Rabezege Arab.) — Hab. vallée Faran près le Sinaï. (Thal He- 
bran, 2,500* Rüppell. ) 


J. DECAISNE. — Æorula Sinaica. 285 


GERANIACEZÆ. 
279. Erodium niveum Nov. spec. 


E. foliis lanceolatis denticulatis utrinque niveo-tomentosis 
petiolatis; stipulis lineari-lanceolatis; pedunculis axillaribus 
gracilibus longiusculis plurifloris; floribus longè pedicellatüis, 
sepalis obovatis acuminatis introrsum viridibus glabris, sta- 
minibus 15 £-delph., stigmatibus capitatis , aristis barbatis. 


(Erodium glaucophyllum ? Bové n. 154 ). — Hab. le désert de Tor. 


Herga annua, forè semipedalis, densè niveo-tomentosa. Raprx longa, simplex, 
fusca. Cauces plures, terctes, nodosi ad nodos foliosi. FoLta opposita, inæqualia, 
pollicaria lin. 3-4 lata, ovalo-lanceolata, obtusa, subundulata, denticulata, denti- 
culis inæqualibus , penninervia, nervis supra impressis, sabtüs prominulis palli- 
dioribus, utrinque densè nives-tomentosa, radicalia longiusculè petiolita , petiolo 
tereti, pilis patulis albis, tomentoso. Prpuncurx floriferi axillares, graciles, 
elongati, nudi, teretes, apice umbellato-pluriflori , floribus longè pedicellatis, 
pedicellis basi bracteis linearibus acutis instructis. Cazvx 5-partitus, extrorsüm 
miveo-tomentosus, introrshm glober, viridlis; sepala subæqualia, obovata , acu- 
minata, erecta, trinervia ; interiora margine membranaceo glabro. Prraa 5, 
citissimo decidua, {in alabastro ) obovato-spathulata, carnea, unguiculata, 
ungue ciliato. SraMmINA 15; filamenta ternatim basi coalita, plana, pilis raris 
inspersa , supernè libera, filiformia, glabra, calyce breviora. AnrTHErRÆ subro- 
tundæ, flavidæ. Sryrus brevis, cylindraceus, niveo-tomentosus, mox elongatus 
gracilis. Sricmara 5, sessilia, capitata. Ovarium subrotundum, sericeo-niveum, 
5-ioculare loculis uniovulatis. CarPecLA 5 hispidula , obovato-clavata, calycem 
vix æquantia, aristata arislis usque ad basin longè barbatis, poll. 1 1f2 longis, 
erectis, nec tortihbus. SEmINA oblonga , lævia , fulvo-carnea. 


280. Æ. arabicum Nov. spec. 


E. foliis lanceolatis inciso-lobatis vel grosse crenatis crassius- 
culis untrinque breviter incano-tomentosis petiolatis, stipulis 
lanceolatis acutis submembranaceis parvis; floribus breviter 
pedicellatis, sepalis ovato-oblongis acuminatis utrinque 1n- 
cano-puberulis, staminibus 5, squamis alternis, stigmatibus 
oblongo-linearibus, aristis longis barbatis. 


Hab. : le desert de Tor. 


Henga annua, pube brevi incano-tomentosa. RApix perpendieularis ; stmplex 


a86 J. DECAISNE. — florula Sinaica. 


fucescens, caules plures erectos ad nodos emittens foliosos, ramosos ramis hinc 
sulcatis, puberulis, haud rar0 violacco-tinctis. SriruLx parvæ lanceolatæ, acutæ, 
submembranaccæ, puberulæ. Fozra lanceolata, obtusa, inciso-lobata Jobis sab- 
integris obtusis, vel grossè crenata subtrinervia, suprà glabrata, nervis inpres- 
sis subtüs prominulis, tenuiter incanc-tomentosa, crassiuscula , subcoriacea ; ra- 
dicalia longè petiolata , petiolo tereti pubescente. FLores ad ramulorum nodos v. 
apicem breviter pedicellati, pedicellis deflexis, demüm erectis, teretibus, incano- 
puberulis. Cazyx 5-partitus, utrinque sed extrorshm præsertim incano-puberu- 
lus. SepazA oblongo-obovata, acuminata, erecta, trinervia, nervis sicut et acu- 
mine coloratis, margine membranaceo , puberula. Prrara 5 calycem vix supe- 
rantia, Oblonga, obtusa, unguiculata ungue ciliato, cœrulea, cito decidua. 
Sramina 5, petalis subæqualia : filamenta basi latiore membranacca cilista, 
supernè subulata, erecta. ANTHERÆ aurcæ, subrotundæ. Squamx 5 hypogynæ 
staminibus aliernæ, parvæ, membranaceæ, subrotundæ, apice ciliatæ. Ovarium 
breve niveo-adpressè pilosum. Sryzus cylindraceus, sicut ovarium pilosus, sta- 
mina parum superans, mox accrescens, gracihs. STiGMATA 5 lincari-oblonga, co- 
lorata,subicretia, facie internà papillosà, erecta, demüm patula. Carperra clavata 
laxè pilosa, pallida, rimà longitudinali ventre dehiscentia, apice stylo deciduo 
umbilicata, aristata arisüis longè barbatis poli, 3 172 longis, rhachi haud rard co- 
Joratà. Semina cblonga, subolivacea , lævia. 


Ozs. Cette espèce est voisine de l'Erodium pulverulentum ; 
mais elle a les feuilles simplement lobées ou crenelées, tanüis 
que l'E. pulverulentum de Vherbier de Desfontaines les a pinna- 
tifides, et me parait avoir de l'analogie avec l’£. absinthioides. 
Comme il y a confusion dans plusieurs espèces de ce genre, gai 
préféré décrire celle rapportée par M. Bové comme nouvelle, 
plutôt que de la rapporter à une espèce imparfaitement définie. 
Olivier et Bruguières ont rapporté la mème plante du désert de 
l'Arabie. 


281. E. laciniatum Cav. D. C. Prod. 1, p. 646. Desf. Herb. atl.! Dell. 
Herb. ægvp.! — Hab. les environs de Tor. 

282. E. malopoides Wild. D. C. Prod. 1, p. 648. Delil. Ilerb. ægypt.! 
Ejusd. Nouv. frag. ined. fl. Arab. petr. — (Æ. malachoides, Bové 
n. 1583.) — Hab. le désert de Tor. 


“ 


Oss. La plante que je rapporte à l'Æ. malopoides diffère de 
celle de l’herbier de la Flore Atlantique par ses feuilles plus 
vertes et plus tomenteuses ainsi que par des stipules moins 
larges. ( 


J. DECAISNE. — Âlorula Sinaica. 287 


HYPERICINEÆ. 


283. Hypericum tomentosum Y. D.C. Prod, 1.p. 551. ( Hypericum to- 
mentosum Bové n. 152. — Æoudné mussulman Arab.) — Hab. les 
rochers humides du Sinaï. 


Je terminerai cette première notice en faisant observer que 
le nombre d'espèces rapporté par M. Bové, d'abord indiqué 
comme étant de 233, se trouve porté à un chiffre plus élevé, 
par la remise qu'il m'a faite de sa propre collection qui con- 
tenait quelques exemplaires uniques, quelquefois fort incom- 
plets, il est vrai, mais que j'ai pu néanmoins déterminer et qu'il 
n'avait point crus dignes d'être déposés à l'herbier du Muséum. 

Les observations que M. Fresenius a bien voulu me faire au 
sujet de la partie de mon travail déjà publiée, tendront à mieux 
faire connaître certaines espèces et à compléter des descrip- 
tions que j'avais été obligé de laisser imparfaites par la nature 
même des matériaux que j'avais à ma disposition. Je les trans- 
cris en entier en répondant brièvement à chacune d'elles. 


1° « Le Tetrapogon villosus Desf., qui se trouve dans la col- 
« lection de M. Rüppell; se rapporte parfaitement à la figure de 
« la Flore altantique,ainsi qu'avec les détails donnés par M. Kunth 
« dans la planche 16° de l'Agrostographia synoptica; il n’est pas 
«& identique avec votre var. Sénaica. » 


Os. j'ai fait voir quelles étaient les légères différences qu'on 
remarquait entre la plante de la Flore Atlantique et celle du 
Sinaï, 


2° Salvia deserti. Cette plante, rapportée par M. Bové, était 
privée de fleurs. Je transcris ici ce qui y a rapport d’après la 
description complète que m'a envoyée M. Fresenius. 


& Carxx 3 lin. longus, pedunculo brevi ac tenui suffultus,subcampanulatus, 
pilis albis longissimis hirsutus, deatibus subæqualibus, excepto medio labii su- 
periors, breviore, omnibus breviter mucronato-spinosis. CorozcrA calyce minus 


288 J. DECAISNE. — florula Sinaica. 


duplo longior, tubus calycem subæquans, labia extus hirsuta, superius breve, 
rectum, pilosum, lobis ovatis, inferiori multo minus, inferioris lobi laterales 
ovati, medius forma rotundata subcordata. GeEntrazrA lab. superiori sub— 
longiora ; stylus exsertus, staminibus paulum longior ; antherarum loculi ambo, 
conspicui , superiores majores. » 


3 Phlomis aurea Nob. M. Fresenius considère également 

cette plante comme distincte. Il est vrai que sa comparaison 
. . e 2 r - . e 

ainsi que la mienne s'est portée sur le P. fruticosa, tandis que 
M. Bentham (Lab. gen. p. 627) la regarde comme étant 
le P. flavescens de Mill que je ne connais point. M. Fresenius 
n'ayant eu que des échantillons trop imparfaits s’estabstenu de 
mentionner celte plante dans sa publication. 


4° Cynoglossum intermedium Fres. « Vous avez changé mon 
« C. intermedium en Omphalodes intermedia ; mais en adoptant 
«les deux genres, il faut placer cette plante, comme je l'ai fait 
« observer dans mon mémoire, dans le genre Cynoglossum. » 

En effet, j'ai placé la plante de M. Fresenius dans le genre 
Omphalodes, parce que les échantillons que j'avais sous les 
yeux me présentaient la transition du genre Cynoglossum à 
celui de l'Omnphalodes , en me basant seulement sur la forme 
des fruits , car presque tous ceux que j'observais sur les échan- 
tillons rapportés par M. Bové, se présentaient avec un carpélle 
parfait, lancéolé, hérissé, tandis que les trois autres étaïent en 
forme de godets et privés d’embryons. Il était évident que d’a- 
près cette seule observation, cette plante se trouvait intermé- 
diaire entre les deux genres Cynoglossum et Omphalodes. Fal- 
lait-il prendre pour caractère principal la forme du fruit par- 
fait, et rejeter celui que me présentaient les carpelles changées 
en godets ainsi que celui du port général, qui, sans être scien- 
tifique , laisse souvent moins de doute? M. Fresenius fait remar- 
quer en outre que son C. inlermedium croissait confondu avec 
l’O. myosotoides, auquel il compare et semble rapporter sa 
plante; si je n'ai pas réuni la mienne à l'espèce de La Billar- 
dière; c'est que j'avais remarqué plusieurs différences suffi- 
santes pour motiver sa séparation, et la rapporter avec plus 
de certitude à celle de M. Fresenius, en la rangeant däas le 


J. DECAISNE. — Âorula Sinaica. 289 


genre Omphalodes. En effet, l'O. myosotoides Labill. est vi- 
vace, celle du Sinaï me paraît annuelle ; Îes fleurs sont très pe- 
tites, de la grandeur de celles du Myosotis palustris dans l'es- 
pèce de Labillardière; les fruits, représentés de grandeur na- 
turelle par ce dernier, ont presque la forme de ceux de l'O. 
nitida , et ne ressemblent pas à ceux de la plante du Sinaï. 
Dans l'O. lénifolia, les fruits en forme de godets renferment 
un embryon parfait, tandis que dans l'espèce du Sinaï, les 
carpelles ainsi convertis sont complétement avortés, et se dé- 
tachent de l’axe avant les autres. Quoi qu'il en soit, si ma 
plante est la même que celle de M. Fresenius, comme je n’en 
ai presque pas de doute, d’après sa description et ses observa- 
tions, je crois avoir eu raison de réunir son Cyroglossum in- 
termedium au genre Omphalodes. 


5° Cuscula arabica Fresen. La comparaison de plusieurs plantes 
m'avait conduit à réunir celle de M. Fresenius au C. Epithymumn. 
En effet, des échantillons recueillis dans le midi de la France, 
parasites sur lAriemisia maritima, m'offraient la transition, 
quant à la forme du calice et de la corolle , entre celles duSinaï 
et celles du C. Epithymum. Dans cette dernière, la corolle est tu- 
buleuse, tandis qu'elle est urcéolée dans les échantillons du 
Sinaï, et tient le milieu entre ces deux formes dans celle que 
, j'ai observée provenant des environs de Montpellier. La forme 
des appendices de la corolle et la longueur des styles sont iden- 
tiques , dans toutes les trois, ainsi que l'épaisseur ües rameaux. 


Go Onopordon ambiguum Fres. J'ai rapporté à tort l'espèce de 
M. Fresenius, à l'O. elorigatum Lamk (FI. fr. 2.p. 6), avec lequel la 
description m'avait paru convenir. C'était aussi l'opinion de 
M. De Candolle, de qui je tenais la détermination des Compo- 
sées de cette notice. 


7° Quant à l'Echinops glaberrimus , M. Fresenius me fait re- 
marquer que cette plante n'est pas celle qu'il a mentionnée sans 
description et qu'il comparait avec les Æ, spinostis et Ritro. La 
plante, rapportée par M. Bové, fait partie de la collection de 
HI, Borax, — Mai 19 


* 


390 J. DECAISNE. — /lorula Sinaica. 


M. Rüppell, mais trop incomplète pour que M. Fresenius ait 
cru devoir en faire mention. D'après cette observation , il fau- 
dra supprimer le synonyme que j'avais donné pour l£chinops 
de M. Fresemius. 


8° Quelques considérations de formes avaient engagé M. Fre- 
senius à séparer son Gnaphalium Rüppelii de l'Ifloga Fon- 
tanesii de Cassini. Comme Je l'ai déjà fait observer, ces deux 
plantes sont parfaitement semblables; mais la plante figurée 
dans le Museum Senckenbergianum, est dans un état nain et à 
peine développée, ce qui l’a fait méconnaitre. 


o° Enfin, M. Fresenius m'a envoyé un fragment d’une espèce 
de Galium qu'il regarde comme appartenant à l'Asperula sinaica 
que j'ai citée. Je dois avouer que j'ai long-temps hésité pour sa- 
voir Si la plante du Sinaï, que j'avais fort incompléte, apparie- 
nait au genre Galium ou Asperula. Ta séparation du fruit en 
‘eux coques m'a engagé à placer cette plante parmi les Zsperula, 
bien qu'elle n'en ait pas la corolle er entonnoir comme on leb- 
serve dans la plupart des espèces. Les caractères de ces ceux 
genres sont encore assez incertains, car on remarque des fleurs 
tubuleuses dans le genre Galium (G. græcum (1), etc.), des 
fleurs rotacées dans les Æsperula (4 humifusa et sinaica); mais 
si on les change de genre, on placera ces plantes, et en particu- 
lier celle du Sinaï, dont les coques se séparent très facilement, 
par ce caractère de la forme de la corolle, dans les Galiumm où les 
coques restent intimement soudées; les lobes de la corolle, ter- 
minés par des appeudices, se retrouvent aussi dans la majeure 
partie des Galium. Quoi qu'il en soit, M. Fresenius à accom- 
pagné son échantillon d'une description qui servira à compléter 
la mienne. 


« Planta glaucescens, nitida, diffusa; è radice crassa lignosa caules plurimi, 
quadranguli , Striati, ramosi, scabri, basi lignosi, ad 4 poll. circiter longi. 
L'olia opposita, inferiora ovata v. ovato-oblonga , superiora linearia , acuta, mar- 
gine reflexa, 2-3 lin. longa, pagina et margine strigis mininis sursum directis 


(x) Cette espèce me paraît pouvoir se rapporter au genre Crucianella. 


3. DECAISNE. — F/orula Sinaica. 201 


scabra. Flores pednneulati ; pedunculis folio breviores, patentes. Corolla ratata 
quadrifida , laciniis ovatis 3-nervatis apiculatis extüs hispidis. Stylus, etc. » 


Os. Comme on le voit, cette espece se reconnaît facilement 
à sa corolie hispide sur la face inférieure, dont les nervures se 
dessinent en noir et se terminent en appendices infléchis qu’on 
observe du reste dans une grande partie des Galium , Crucia- 
nella et Asperula. La longueur des branches du style et leur 
plus ou moins d’inégalité, ne se trouvant pas toujours d’une 
manière constante dans le genre Æsperula, je me suis trouvé 
devoir recourir , ainsi que M. Delile, au seul caractère qui offrit 
quelque valeur, celui de la séparation du fruit en deux coques, 
qui, dans cette espèce, deviennent hispides lors de leur matu- 
rité, et ressemblent beaucoup à celle de V4. cdorata. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VII, 


Fig. r. Rameau du Seerzenia orientalis, gr. nat. 

Fig. 2. Plan symétrique de la fleur. 

Fig. 3 Un bouton très grossi. 

Fig. 4. Une fleur dont les sépales sont réfléchis afin de montrer l'insertion des étamines. 
Fig. 5. La même privée du calice. 

Fig. 6. Etamine très grossie, vue par la face interne. 


Fig. 9. Un ovaire très jeune avant la fécondation afin de montrer la forme des styles qui se 
flétissent aussitôt après la fécondation. 


Fig. 8. Coupe verticale d’un ovaire après la fructification, pour montrer l'insertion des 
ovules et la partie charnue dont il est presque entièrement formé à cette époque. 


Fig. 9. Un ovule, a. micropile ; 2. la chalaze. 
Fig. ro. Coupe transversale du fruit; &. le sarcocarpe; 2, endocarpe, 


Fig. 1x1. Fruit dont deux des coques détachées pour faire voir la colonne en @.'; 8. le sarco- 
carpe; c. l'endocarpe crustacé. 


Fig. 12. Une coque détachée, 


Fig. 13. Une graine coupée verticalement a, partie mucilagineuse du testa lorsque la graine 
est humide; à. testa crustacé; c, périsperme; d, embryon; e. caroncule; f. chalaze, 


Fig. 14. Embryon séparé. 


19. 


292 J. F. TAUSCH. — Sur plusieurs espèces d'Erica. 


OBssnvaTIONS sur plusieurs espèces d'Erica, par J.F. Tausex. 
(Flora 1854, n° 38 et 39.) 


Le genre £rica présente des espèces très nombreuses dans 
les jardins, et nos herbiers ont été considérablement enrichis 
par les collections de Sicber, de Zeyher et d’'Ecklon. Nous croyons 
donc utile de donner ici un extrait du travail de M. Tausch sur 
ce genre vaste et difficile de plantes, ce botaniste ayaut eu 
à sa disposition les riches collections des jardins de Prague, et 
ayant été à même de consulter la dissertation de Linné sur les 
Erica, publiée en 1770, ouvrage très rare aujourd'hui, dans 
lequel les fleurs de toutes les espèces décrites sont représen- 
tées : son travail offre par cela même un grand intérêt. Nous 
allons signaler un grand nombre de rectifications faites par 
M. Tausch à plusieurs ouvrages de botanique descriptive. 

Les Erica Ailonia et Shanrnioneana sont énumérées par Spren- 
gel dans son Systema parmi les Appendiculaiæ , les E: jasmini- 
flora et ampullacea, parmi les Muticæ; mais ces dernières ne 
diffèrent nullement des premières, car les anthères de toutes 
jes quatre se terminent en deux lobes bidentés, il les faut donc 
ranger parmi les Aristatæ.Les E. [rbyana et retorta présentent 
la même organisation des anthères; seulement ces organes sont 
encore velus sur la crête. Ces espèces, très voisines, ont toutes 
la corolle enflée et visqueuse, les étamines incluses, le style 
un peu saiülant : de tels caractères ne peuvent donc nullement 
ètre pris en considération, quand il s’agit de distinguer ces es- 
pèces. Sprengel réunit à l’£. ampullacea VE. obbata Andr.qui s'en 
écarte déjà par ses fleurs en tête, sans parler des autres carac- 
tères distinctifs. Les jardins offrent d’ailleurs deux planiés dis- 
ünctes, sous le nom d’ Æ.ampullacea : 1. E. ampullacea Wendl. 
(n°27, Icon. mala) : « cristata, umbellis terminalibus, corollis 
« basi ovato-tumidis in collum angustissimum mox contrictis 
« nervosis viscosis , laciniis limbi obtusissimis (denticulatis), 
« calycibus bracteatis, foliüis 4 oblongis mucronatis ciliatis re- 
« flexis. » 2, £. Andrewsiana T. (E. ampullacea Tratt.) : « cris- 


3. F, TAUSCH.— Sur plusieurs espèces d'Erica. 203 


« tata, umbellis terminahbus, corollis basi ovato-tumidis in col- 
« lum sensim attenuatis nervosis viscosis, laciniis limbi acutis, 
« pedunculis bracteatis, foliis 4 oblongo-linearibus aristatis gla- 
« bris recurvatis ». Beyrich rapporta des jardins d'Angleterre, 
sous le nom d’Æ. ampullacea, une espèce tiés ressemblante à 
VE. Jrbyana. M. Tausch la décrit sous le nom d'£. dianthiflora : 
« cristata , umbellis tefminalibus, corollis ventricosis oblongo- 
« lanceolatis nervosis viscosis, laciniis Himbi ovatis chtusis den- 
« tatis, calycibus oblongis foliaceis, foliis 3 confertissimis lineari- 
« subulatis mucronatis margine ciliato-scabris erecto-patenti- 
« bus. » 

Sous le nom d’Æ. inflata le jardin de Prague reçut de celui de 
Hambourg une espèce très différente de l'E. inflata Thunb.; 
l’auteur la nomme Æ. muscicapa : « cristata, umbellis termina- 
« libus, corollis ventricosis ovato-oblongis viscosissimis, laciniis 
« limbi ovatis acutis, calycibus coloratis oblongo-lanceolatis 
« mucronatis ciliatis recurvato-patulis ». Les feuilles sont à-peu- 
« près celles de l’Z. Shannoneana Hort. Hamb. ; par les fleurs, 
elle se rapproche de VE. tricolor H. Hamb., mais la corolle est 
moins foncée, plus atténuée vers la gorge blanche et les calices 
dépassent l'ovaire. 

L’£. ventricosa Thunb., placée par son auteur parmi Îles Afu- 
ticæ appartient aux Cristaicæ. M. Tausch pense que c’est à tort 
que Sprengel a réuni les Crésiatæ aux Aristatæ. 

Parmi les variétés de l’£. ventricosa se trouve une plante que 
M. Tausch considère comme une espèce distincte, sous le nom 
d'£. leucostoma : « cristata, appendiculis rotundatis, umbellis 
« multifloris terminalibus subracemosis, corollis ventricosis, 
« oblongo-lanceolatis pubescentibus, limbo revoluto discolore, 
« calycibus ex ovato-acuminatis ciliatis, foliis 4 linearibus ciliatis 
« recurvatis ». Æ. ventricosa carnea Hortul. — LE. translucens 
Wendl.'est réuni à tort par Sprengel à V'Æ. ventricosa Thb. 

FE: exelsa T. (cultivé avec une variété de l’£. ambigua , sous 
le nom d’£. spuria ) : « aristata, umbellis terminalibus in race- 
« mum dispositis, corollis ventricosis ovato-oblongis pilosis, 
« laciniis limbi acutis, calycibus ex ovato-acuminatis, foliis 
4 lanceola to-linearibus subvillosis recurvatis, caule elato. » 


294 T. F. TAUSCH. — Sur plusieurs espèces d’Erica. 


E. prœritens T. (reçu du jardin de Hambourg sous le nom 
erroné d'Z. fastigiata) : «mutica, umbellis terminalibus sub- 
« 7floris, corollis oblongo-ventricosis, calycibus foliaceis ovato- 
« lanceolatis ciliato-scabris, fohis 4 lineari-subulatis recurvatis 
« floribusque nitidis glabris. » 

E. fastigtata T.. Toute la synonymie de Sprengel est fausse. 
La figure de Wendland, n° 93, est assez bonne, cependant les 
huit taches à la base du limbe de la corolle, indiquées déjà dans 
la figure de Linné, sont oubliées. L’Æ. fastigiata Thunb. Dissert. 
n° 37 parait différente. 

L'£. denticulata V. (melius £. dentata Thb. n° 39) compréènd 
deux espèces séparées par l’auteur : 1° Æ. denticulata : « mutica, 
« floribus cäpitatis terminalibas, calycibus scariosis ovatis den- 
« tato-fimbriatis, corollis ventricosis ovato - conicis, limbo 
« acuto, foliis 4 lineari-subulatis slabris patentibus. (£. dentata 
« WendI. gr, ic. bona). — 2° Æ. Walkeria Andr. : « mutica, 
« floribus terminalibus capitatis, calycibus oblongis scariosis 
« dentato-fimbriatis, corollis ventricosis ovatis, limbo acuto, 
« foliis 4 lineari-subulatis glabris patentibus (Flores duplo fere 
« breviores ac antecedenüis). » | 

E. retusa T. : « mutica, floribus capitatis terminalibus, calyÿ- 
« cibus scariosis oblongis dentato-fimibriatis, corollæ tubo hy- 
« pocrateriformi vix ventricoso, laciniis limbi rotundatis emar- 
« ginatis, foliis 4 lincari-subulatis glabris patentibus ». Les fleurs 
sont beaucoup plus petites que dans les deux espèces qui pré- 
cèdent. Les étamines de toutes les trois sont incluses. 

E. abietina L. La description de cette espèce dans le Species 
plantarum se rapporte à V'Æ. mammosa 1. Mant. Thunberg 
donne également la seconde sous le premier nom. Les syno- 
nymes de Rai et de Séba, cités par Linné, appartiennent à 
V£Æ. coccinea L. La figure au contraire que donne Linné est, se- 
lon Sprengel, l’Æ. Patersoniana Andr., mais elle pourrait aussi 
représenter l’Æ. ambigua Wendl. Quant à V'£. m#mammosa Thunb. 
n° 60, il est difficile de déchiffrer ce que cet auteur a décrit sous 
ce nom. 


L’Æ. coccinea 1. est, d'après la description du Species plan- 
tarum ,VE, SebanaWendl, Cette détermination devient douteuse 


3. F. TAUSCH. — Sur plusieurs espèces d’Erica. 295 


dans le Mantissa, où Linné déclare en quelque sorte comme 
variétés les Æ. coccinea, tubiflora et curviflora. Dans sa disserta- 
tion sur les Zrica, ii donne sous le nom d’£. coccinea la figure 
d'une fleur de VZ. coccinea Thunb. Le synonyme de Linné', 
Seba mus. 1.t. 24, f. 4, appartient à VE. Petiveri Thb. Wendi. 

Erica Petiveri L. Diss. fig. 5o est évidemment l'E. Sebana 
Wendi. n° 37. Le nom d’E. EDepbene Thunb. Wendli. devra donc 
être changé en celui d'£. Sebana : de cette manière, la plante 
qui porte le nom de Seba est effectivement celle représentée 
par cet auteur. 

E. Plukeneti L. Wendland en représente quatre variétés, 
sans admettre la Plante de Seba 11, t. 25 f. 3. Sieber, herb. Cap. 
n° 77: à 

Æ£. curviflora L. Dissert. fig. 4r , peut bien être la Die du 
même nom de Wendland ; mais la fig. de Séba 1,t.20,f. 4, citée 
par Linné doit être rapportée à lÆ. laniflora 8 glabra Wendl. 
ne 104, qui ne différe que par la glabriété de ses feuilles et de 
ses calices de l’£. sordida Wendl. ( Æ. laniflora Wendl. 30). On 
la cultive fréquemment sous le nom d’Æ. procera. 

droseræfolia T.:«antheris muticis subexsertis, floribns 
« terminalibus subquaternis nutantibus clavato-tubulosis glan- 
« duloso-pilosis, foliis 4 patentibus ovato-oblongis obtusis sub- 
«tus canis, margine cauleque glanduloso-hirsutis.» — Se rap- 
proche de l’£. exudans Andr. | 

L’Æ. refulgens Andr. présente dans les jardins une varieté 
petite sous le nom d'Æ. versicolor nana. 

E. mammosa L. Sa variété floribus coccineis ( E. verticil'ata 
Andr. ) est cultivée dans beaucoup de jardins sous le nom d’Æ. 
coralloides. 

E. cephalotes Thb. n° 23, omise par Sprengel, est une bonne 
espèce se rapprochant par les fleurs de l'Z. echüflora Andr. et 
par les feuilles de l’Æ. coccinea Thb. 

E. grandiflora. Tinné et Thunberg la décrivent à feuilles qua- 
ternées et paraissent comprendre sous ce nom VE. exsurgens 
Andr. 


À lV£. colorans Andr. paraît se rapporter la figure de Séba, 2, 
25, f. O. 


< 


296 I. F. TAUSCH. — Sur plusieurs espèces d’Erica. 


Æ. stricta et pendu la Willd. Spreng. Ces deux noms, quoique 
opposés, désignent la même plante ; elle doit se trouver au cap 
de Bonne-Espérance, mais elle vient dans le Midi de l'Europe, 
car elle a pour synonyme V’£. corsica D.C. , espèce figurée déjà 
par Clusius hist. 1, p.42. L’£.ramulosaViv., de la Sardaigne, en 
est une variété à feuilles un peu plus larges et à fleurs plus 
grandes , dont les calices sont un peu plus longs et plus étroits. 
L’£Æ. arborea Thunb. 63, paraît être encore la même plante. 

Æ. mediterranea TL. Mant. 229 (excl. syn. ad Æ. strictam 
spect. ), dissert. f. 59, est l'espèce généralement répandue dans 
les jardins ct figurée par Wendland n° 34. Certainement l Erica 
coris folio 111 de Clusius hist. 1, p. 42, rapportée par Linné à 
V£. viridi-purpurea y appartient aussi; mais l£. mediterranea 
est trés diflicile à distinguer de l’'£. carnea ou herbacea , la lon- 
gueur relative du calice et de la corolle étant très variable. 

Æ. viridi-purpurea 1, Spec. (exci. syn. Bauhini et Clusii, ad 
PF. mediterraneam spectant.) est PÆ. scoparia L. variété à fleurs 
d’un brun rousseâtre. IL faut rapporter à la même plante l’£. fu- 
cata Wendl. 95 et VÆ. virescens Thb. n° 50. 

Î/Æ, carnea L. et herbacea TX. reçoit encore comme syno- 
nyme l’£. purpurascens L. Thh, 44. 

Les Æ. vagans et multiflora, quoique très voisines, peuvent 
tres bien se distinguer moyennant la description et la figure 
qu'en donne Linné. 

£. vagans L.: « antheris muticis exsertis ovatis, floribus 
«axillaribus subracemosis, corollis campanulatis abbreviatis, 
«Folis 4-5 linearibus glabris incurvo-patulis confertis ». Matthioli, 
142, icon rudis. £rica coris folo 1 altera, Clus. hist. 1,p. 42. 
ÆE. muliflora Wendl. 156. Les feuilles sont lisses sur le bord 
on plus moins denticulées. 

E multiflora X. : « antheris muticis exsertis oblongis, floribus 
« axillaribus subracemosis, corollis campanulatis oblongis, fo- 
« Lis 4-5 lanceolato-linearibus linearibusve obtusis glabris in- 
« curvo patulis. » — G. Bauh, hist. 1. p. 556. ex icone Garid. 
160.1. 32. 

B. longipedicellata : « eaule strictissimo, foliis longioribus re- 
« motioribus, floribus sublateralibus laxius pedunculatis ». 


1. F, TAUSCH. — Sur plusieurs espèces d’Erica. 297 


E. longipedicellata Wendl. 37. £. vagans Reiïchb. {non L.). La 
première a été rapportée par Sieber des Apennins , la seconde 
de Naples. | 

£. cretica. T. : « antheris muticis exsertis oblongis , floribus 
« axillaribus verticillato-congestis nutantibus, corollis campa- 
« nulatis abbreviatis, foliis 3 lineari-subulatis margine tubercu- 
« lato-scabris, apice recurvatis, ramulorum appressis interno- 
« dia adæquantibus ». £. mediterranea Sicb. herb. cret. C’est à 
tort que Reichenbach rapporte cette plante à son Zrica multi- 
flora, qui est un mélange des Ærica vagans, multiflora et 
cretica. 

£. polytrichifolia Salisb. Cette espèce, dont les affiintés’ ont 
été indiquées par M. Soyer-Willemet, ne sera plus confondue 
avec l'Z. arborea, et nous renvoyons aux observations de cet 
auteur. L’£. arborea cretica de Sieber que Reichenbach réunit 
à l'E. polytrichifolia, est le véritable Æ. arborea et se retrouve 
à Naples et en Corse. 

E. scoparia (virgulata' Wendl.) n'appartient point, comme Île 
dit Linné aux Æristatæ. Elle a pour synonyme VE. fucaia 
Thunb. n. 0. L’£. /ucata Wendl. n. 5 est l'£. scoparia B. viridi- 
purpurea. 

Æ. caffra L. ne paraît qu’une variété de l’£. arborea à coroile 
plus courte et à style plus long. Elle se trouve dans les jardins 
sous le nom d’Æ arborea £ stylosa. 

Æ. absynthioides X. (excl. syn. Pluknet)—£. coarctata Wendl. 
86. Elle est ordinairement dans les jardins sous le nom d’£. 
viridi-purpurea. 

E. melanthera XL. ne peut point être l'espèce d'Andrews et 
des jardins, mais est probablement lÆ. cubica BG minor Andr. 
(E. jubata Spr..) ou une espèce voisine. Cette espèce et lZ. cu- 
bica sont très-variables pour le nombre des feuilles. L Æ. me- 
lanthera Thunb. parait voisine de l’£. nigrita. L’E. melanthera 
des jardins est décrite par Tausch sons le nom d’£ cucullata : 
« antheris mnticis exertis, umbellis terminalibus 4-floris, flori- 
« bus companulatis 4-sulcatis, calycibus coloratis obtusis in- 
« truso-appressis, foliis 5 linearibus, erectis hirsutis. » 


298 3. F. TAUSCH. — Sur plusieurs espèces d’Erica. 

£. persoluta L. a pour synonyme l’esréce figurée par Seba, 1, 
t. 20. F3 . 

ÆE. chameætetralix T. : « antheris aristatis demum subexsertis, 
« floribus terminalibus capitatis, corollis campanulatis abbre- 
« viatis, stylo exserto capitato, calycibus spathulato-linearibus, 
« foliis lineari-subulatis hirtis patulis ». Æ. pilifera Wendl. 114 
non L. nec Thunb. 

L’E pilulifera XL. doit être voisine de l'E mucosa. 

Æ. leucopeltaT. cultivée dans les jardins de Praguesousle faux 
nom d'Z. barbata : « antheris muticis inclusis, floribus termi- 
« nalihus confertis nutantibus minutis, corollis campanulatis 
« subsemi-sphæricis, stigmate peltato exserto, calycibus foliis- 
«que 3 oblongis patulis, maroine ramisque glanduloso- hir- 
sutis. » 

Æ. calycifloraT. (Sieber cap. 136) a le port de V£. scoparia L.: 
« antheris muticis subexsertis, floribus axillaribus subsessilibus, 
« corollis companulatis subsemisphæricis calyce ovato cari- 
e nato colorato vix longioribus , stigmate infundibuliformi ma- 
« gno exserto, foliis 3 lineari-subulatis glabris erectis imbri- 
« Catis. » 

Æ. secundiflora T. (Sieb. cap. 199): « antheris muticis inclusis, 
« floribus axillaribus solitariis pedunculatis nutantibus secun- 
à dis, corollis campanulatis (majoribus) scabris, calycibus lan- 
« ccolatis hirtis, foliis 4-5 lineari-subulatis erectis scabriusculis.» 

ÆE. australis L. Mant. Tausch pense que l'espèce cultivée sous 
ce nom dans les jardins et figurée par Wendland, n. 2 (Æ. pis- 
tillaris Salisb.) est différente de l'espèce spontanée dont il n’a 
vu qu'un échantillon en mauvais état. 

E corymbosa T. (Sieb. cap. 168.) : «antheris cristatis inclu- 
« sis umbellis terminalibus multifloris numerossimis corymbo- 
« sis, corollis ovato-urceolatis olabris, calycibus ovatis appressis 
« subciliatis, foliis 4 lineari-subulatis ciliatis». Voisine de lÆ. 
stricta. 

E. planifolia L. Spr. Quoique Linné cite Pluknet t. 347, £. 1, 
il ne parle point des anthères exsertes, pas plus qu’il ne les 
donne dans sa figure : n’aurait-il point eu en vue l’Æ. rmarifolia 
Thb.? L’E. planifolia Thb. 60 ne cadre nullement avec la plante 


5. F. TAUSCH. — Sur plusieurs espècer d'Erica. 209 


représentée par Pluknet. Celle-ci est LE. planifolia Wendl. 116, 

£. thyrsoidea T. {Sieb, cap. 178) : « antheris cristatis inclusis, 
« umbellis terminalibus nutantibus thyrsoideis, corollis cam- 
« panulatis, calycibus foliaceis oblongis carinatis appressis, fo- 
«liis {4 lanceolato-linearibus subtus convexis erectis nitidis 
« glabris. » 

E. formosaThb.n. 82. t. 3.—£. grandinosa des Anglais dans 
le jardin de Hambourg. 

E. regerminans L. Mant. == £. articularis Thuob. 58. £. pul. 
chella Houtt. £. retroflexa Wendi. Sieber cap. 197 : mais il reste 
à savoir ce que c’est que l’£. regerminans Thuub. 

Æ. virgata Thb. n. 18. Wendl. 222, est très variable dans la 
forme et les poils des feuilles. La variation à feuilles blanches 
se trouve dans les jardins sous le nom d’Z. absinthioides ; {a 
même se trouve dans Seba 2. p. 46 t. 44 f. 5. 

E. imbricata 1. Spr.=— Seba 2. p. 11: t, 9. f. 8. Mais il faut 
:xclure le synonyme de Seba cité par Linné. La même plante se 
trouve dans Pluk. alm. 1. p. p. 346. f. 13. 

E. petiolata. Thb. 5 est figurée déjà par Pluk. t. 346£. A 

E calycina 1. Le synonyme de Seba 2. t. 11 f. 7 cité par 
Linné revient à lÆ. lutea 8 alba que Thunberg a donnée à tort 
sous le nom d’£, albens. L’ÆE. calycina L. est, d’après sa propre 
figure lÆ. latifolia Wenül. n. 61. L’Æ. calycina Thunb. 78 qui 
doit ètre voisine de Æ. rigrita, nécessitera des recherches ulté- 
rieures 

Æ. obcordata Link , Spr. N'est point mutique, mais cristée, 
et est probablement identique avec l'E. pallida Spr. 

E. baccans 1. Le synonyme de Seba est bien cité par Linné 
dans le Mantissa , mais dans le Systema, il l'a faussement réuni 
à lÆ. corifolia Willd. Ce dernier a cité le synonyme de Seba pour 
les deux espèces. La figure de Pluk. Alm. f. 270. £. 3. y appar- 
tuent également. 

E. articularis, L. Mant. est confondue par Linné dans la des 
cription avec l’Æ. gnaphaloides. L'auteur donne les phrases des 
deux espèces : 1° Æ.articularis : cantheris cristatis inclusis , flori- 
« bus terminalibus in racemum densissimum dispositis, calycibus 
« coloratis carinatis bracteis linearibus acutis corollam adæ- 


300 cn. scauLrz. — Nouveaux genres de Synanthérées. 


« quantibus, stigmate capitato, foliis 3 lanceolato-linearibus 
« erectis glabris ». Sieb. cap. 73; l£. corifolia spicata Wendi. en 
est une variété à fleurs plus grandes. — 2° Æ. gnophaloides 1. : 
«antheris cristatis inclusis, floribus terminalibus fasciculatis, 
« calycibus coloratis carinitis, bracteis ovatis imbricatis corol- 
« lam adæquantibus, stigmate 4-fido, foliis 3 semiteretibus 
« dorso sulcatis ex ovato-oblongis glabris oppressis ». La figure 
de Wendland n. 99 n’est pas exacte. 
E, corifolia L. a pour synonyme Z, calycina Wendi. n. 5. 


Trois nouvraux genres de la famille des Synanthérées, par 
Cu. H. Scaucrz. D.-M. (Flora, 1834. n° 30 et 31). 


Nous avons fait connaître, il y a peu de temps (Ann.Sc. Nat. 
1, p.377) à nos lecteurs une notice de M. Schultz sur quelques 
genres de la vaste famille des Synanthérées dontil a choisi la tribu 
des Chicoracées, pour occuper les momens de loisir que doit lui 
donnersa captivité à Munich, où il est en prison pour délit poli- 
tique. L'auteur commence le mémoire que nous annonçons par 
une comparaison des descriptions des Thrincia, Apargia et 
Picris de Reichenbach dans son Ælora excursoria, avee les ca- 
ractères que ses recherches lui ont fournis. Il fait voir que si 
le professeur de Dresde prodigue à tons ceux surtout qui ne 
partagent point sa manière de voir, les reproches de négli- 
gence, d’ignorance, etc., il n’en a pas moins commis aussi les 
fautes dont il accuse si peu charitablement les autres. Nous 
avouerons que nous trouvons assez fondés les reproches de 
M.Schultz, car nous avons été souvent peinés des termes dédai- 
gneux que M. Reichenbach emploie en parlant d'auteurs qui mé- 
ritent généralement l'estime des botanistes, | 

Notre auteur n’admet que sept espèces de Leontodon, qu'il dis- 
tribue en deuxsections : À. Radice praemorsa, « fibris racemosis, 
« crassis longisque instructa. » B, Radice fusiformi. M. Schuliz 


C. I. SCHULTZ. — Nou’eaux genres de Synanihérées. 3o1 


a cultivé le Kalbfussia Muülleri, et se trouve à même de donner 
quelques rectifications des caractères. Outre le Spüzelia ægyp- 
taca ( Voy. l’art. cité en tête de celui-ci ),il a trouvé une seconde 
espèce de même genre et du même pays, qu'il nomme #. Sie- 
beri ( Crepis radicuta Sieb. Picris Less.) et il donne les phrases 
suivantes de ces deux espèces : 1° Sp. ægyptiaca : « acheniis 
« disci apicem versus dilatatis et in rostrum achenii corpore 
« sextuplo brevius attenuatis foliis pinnatifidis, pinnis elongatis 
« introrsis integerrimis. » — 2° $. Sieberi : « acheniis disci api- 
« cem versus dilatatis et truncatis, folis pinnatifidis, pinnis ab. 
« breviatis extrorsis dentatis. 

C’est aux Chicoracées à aigrette plumeuse que le docteur 
Schultz s'est principalement attaché jusqu'ici; il croit que la 
meilleure division à admettre est celle fondée sur l'aigrette. IL 
admet pour tout le groupe les quatre tribus suivantes : 


a. Achenis pappo plumoso. 


b. ERA ER piloso. 
C. Dies —  multiformi. 
d. Le —* mullo. 


La distribution suivante est proposée pour la premiere des 
quatre tribus : 


A. KReceptaculum paleis longis caducis instructux. 


I. Æypochærideæ Cass. 
B. Receptaculum favosum, favorum margime integro aut fimbrillato. 
a. Achenia supra embryonem diâphragmate a rostri cayo separata, 
IT. Urospermeæ Cass. 


b. Achenii cavum continuum. 


a. Plamulæ intratextæ. 


ET. Zragopogoneæ Sch, — Geropogon EL. Tragopogon EL, (ex parte) 
Scorzonera et Podospcrmum D, C. 


»= 


302 cn. scuurrz. — Nouveaux genres de Synanthérees. 


8. Plumulæ liberæ. 


aa. Receptaculum nudum, favoso-reticulatum : pappi radii basi 
vix dilatati. 


IV. Picrideæ Sch. — Picris (Medicusta} Spitzelia, Deckera, KHel- 


minthia. 


88. Receptaculum favoso-fimbrillatwn : pappo radn bas im 
scariosiiatem expansi. 


V. Leontodonieæ Sch. — Lecutodon (Astrothrix) Fidelia , Thrin- 
cia, Streckera, Kalbfussia (Millina Cass. ?) 


Leoxropoxrrx : Receptaculum favoso fimbrillatum (excepta Streckera); ache- 
niorum cavum continuum : pappus plumosus persistens : radis basi in 
scariositatem latam expansis, plumulis hberis. 


a. Plumulæ papni persistentes, saltem in radis majoribus : Leontodonteæ 
veræ. Leontodon L. (ex parte). 


b. Plumulæ pappi caducæ : Fidelieæ. 
æ. Achenia omnia pappo plumoso coronato: Zdelia Sch. 
8, Achenia radii scariositate dentato-ciliata coronata. 
#2, Achenia disci seusim sensimque in rostrum breve transeunti2 
(ligulæ omnes nudæ): T'hrincia Roth. 


88. Achenia disci abrupte in rostrum achenïi corpore quadru- 
plo longius transeuntia (ligulæ externæ dorso pilosæ, re- 
ceptaculum favosam ; favorum margine integro): Séreckera. 


+. Acheia radii calva : Kalbfussia Sch. 


Picringx : Reccptaculu m favoso-reticulatum. Acheniorum cavum conti- 
naum. Pappus plumosus in plerisque caducus : radiis basi vix dilatatis, 
plumulis liberis. 

A. Picrideæ veræ. Pappus cadncus : radüs subarcuatis extus flexis. 
a. Achenia æqualia, omnia pappe plimoso coronata : Picris L. ( ex 
parte ). 
b. Achenia radii pilorum fasciculo brevi porsistente coronata : Spit- 
zelia Sch. 
B. Helminthicæ. [Pappus persistens : radis erect s. 
a. Achenia æqualia, rostro mediocri non fragili imstructa : Deckera 
Sch. 
b. Acheniafinæquelia , radii pilosa et rostro breviori, disei glabra et 
rostro longo fragillimo instructa : Æelminthia Juss. 


C. H. SCHULTZ. — Nouveaux genres de Synanthérées. 303 


Le genre Deckera renferme trois espèces examinées par l'au- 
teur : 1° D. nilotica.—= Picris nilotica Sieb. 2° D. asplenioides. — 
— Picris L. 3° D. aculeata. — Picris Vahl. Les Picris sulphurea 
Poir. et scabra Forsk. pourraient bien encore rentrer par la suite 
dans le genre Deckera. Le reste des Picris restera en attendant 
dans ce genre jusqu'ici assez confus. Les genres et les espèces 
nouvelles sont décrites en détail. 

Le genre Spitzelia est fondé sur une plante rapportée des Py- 
ramides par Sieber. M. Schultz la trouvée mélée au Spitzelia 
Sieberi dans l'herbier du muséum de Munich, sous le nom de 
Picris radicata. L’Apargia hastilis 8. Viv. fl. Iÿb. paraît se rap- 
procher de cette espece. Le Leontodon coronopifolius Desf. ren- 
trera peut-être aussi dans ce genre : sa racine annuelle l'éloigne 
déjà des Zeontodon : l'auteur promet des recherches à ce sujet, 

Le genre nouveau Streckera est fondé sur une plante de Tan- 
ger, donnée par Sallzman sous le nom de Thrincia maroccana, 
mais différente de l'espèce que Persoon nomme ainsi, et qui 
n'est que le TArincia hispida. 

Le genre Deckera parait dédié au botaniste allemand, qui 
mourut l’année dernière à Palerme. Le genre Strekera est dé- 
dié à un libraire de Wurtzbourg, compagnon d’infortune de 
M. Schultz, S'il doit être bien doux pour un savant, que des 
égaremens politiques ont fait condamner au supplice d'une de- 
tention peut-être perpétuelle, de rencontrer des amis qui le 
consolent dans sa disgrâce, il nous semble cependant qu’on ne 
devrait point pousser la reconnaissance de l’amitié aussi loin 
que le fait notre auteur : c'est à ceux qui ont rendu des ser- 
vices à la science que doit être réservé l'honneur de voir leur 
nom attaché à des genres de plantes. 

… La monographie des Leontodontées doit paraître bientôt; elle 
sera accompagnée de six planches; celle des Picridées ne tar- 
dera pas à suivre les Léontodontées. | B. 


304 FH. MOHL. — Sur le Pollen. 


SUR La STRUCTURE € les formes des grains de Pollen, 


Par le docteur Huco Mour, 


Professeur à Berne. 
(Suite. Voyez page 236. 


CHAPITRE IV. 


DE LA FEMME DU POLLEN DANS LES DIVERSES FAMILLE 


Il résulte de ce que l'on à vu dans le chapitre précédent que 
la structure plus simple ou plus composée des grains de Pollen 
n'est. pas en rapport direct avec la place plus ou moins élevée 
que les plantes occupent dans la série des familles, mais'la 
même forme de Pollen se trouve dans des familles différentes et 
souvent trés éloignées par tout le reste de leur organisation. — 
A la vérité, on peut dire en général que chez les Monocotylé- 
dones dominent les formes à un seul pli longitudinal où à un 
seul pore, et que celle à trois plis ou à trois pores se trouvent 
presque exclusivement chez les Dicotylédones ; c’est presque, la 
seule règle que nous trouvions dans le partage des formes entre 
les différentes familles; et encore est-elle sujette à des excep- 
tions, puisque par exemple les Liriodendron, les Magnolia, les 
Myristica, ont leur Pollen à un seul pli longitudinal, et l’47- 
nona a le sien pourvu d’un seul pore, tandis que le Pollen des 
Lacis, des Cynomorium offre trois plis. — Avec quelle fréquence 
au contraire les formes de Pollen se rencontrent dans des fa- 
milles très éloignées, c’est ce que la précédente section a bien 
fait voir; c’est d’ailleurs une chose que MM. Guillemin et Ad. 
Brongniart avaient établie d'une manière incontestable, — Au 
contraire ces deux écrivains voulaient, et leur opinion à cet 
égard a été soutenue depuis par d’autres chservateurs, que les 
plantes de la même famille eussent une même forme de Pollen, 


| 


H. MORL. —= Sur le Pollen. 305 


règle dont M. Prongniart excepte toutefois les Cucurbita- 
cées. Comme ce rapport, outre la grande vraisemblance 
qu'on lui trouve d’abord, est encore appuyé sur des exemples 
frappans, tels que ceux des Graminées, des Cypéracées, des 
Thymélées, des Protéacées, des Onagrariées, des Dipsacées, 
des Ericinées, des Epacridées, des Polygalées, des Grossulariées , 
des Chénopodées, des Silénées, des Myrtacées, des Mélastoma- 
cées, des Laurinées, c’est à ma grande surprise que j'ai trouvé 
dans le cours de mes recherches que la forme du Pollen varie 
extrémement, non-seulement dans les genres d’une famille, mais 
aussi dans les espèces d’un même genre, et que même dans plu- 
sieurs plantes la même anthère contient des grains de pollen de 
formation assez diverse. Un petit nombre .d’exceptions ne 
peuvent pas renverser une loi générale; mais ici les exceptions 
se multiplient tellement (puisque ce n'est que dans le plus petit 
nombre des familles, dont j'ai examiné beaucoup d'espèces que 
les Pollens se ressemblaient pour la forme et la structure) que 
cette assertion : les plantes d’une famille ont une même forme 
de Pollen, ne peut être considérée comme vraie, prise dans 
cette extension. Pour donner de la fréquence et de la grandeur 
de ces variations une idée plus claire que celle qui peut résulter 
de l’exposition des formes des Pollens, présentée dans le chapitre 
précédent, je vais offrir ci-dessous un tableau des plantes 
dont j'ai étudié le Pollen, classées par familles ( d’après l’ordre 
adopté par Bartling dans ses Ordines plantarum ), en groupant 
les espèces de chaque famille d’après la forme de leur Pollen. — 
Quoique ces observations soient contraires à la loi en question, 
toutefois , d’un autre côté, il faut reconnaître que les différentes 
formes de Pollen ne se trouvent pas répandues au hasard dans 
le règne végétal, mais que, sinon les familles, souvent un cer- 
tain nombre des genres d’une famille , ou du moins des espèces 
d'un genre, présentent des Pollens semblables ou analogues. 
D'où l'on peut déduire comme règle générale que les plantes très 
voisines forment des groupes, qui ont des formes de Pollen 
semblables ou rapprochées. Toutefois , il ne faut pas oublier ici 
que les groupes formés d’après la forme du Pollen ne coïncident 


pas du tout d’une manière régulière avec les genres et les familles 
III, Botax, = Mai, 20 


306 H. MOBL. — Sur Ze Pollen. 


admis dans la botanique Systématique, puisque ces groupes, 
indépendants de l’organisation des autres parties de la fructi- 
fication, contiennent tantôt un très petit nombre, tantôt un 
trés grand nombre de plantes; sont formés, tantôt de certaines 
espèces d'un genre, comme on le voit pour les genres Polysonum, 
Viola, Passiflora ; dans d’autres cas, de certains genres d’une 
famille, comme cela a lieu pour le Clethra parmi les Erici- 
nées; dans d’autres encore de certaines subdivisions d’une 
famille, comme les Lactucées parmi les Synanthérées; dans quel- 
ques cas rares, d’une famille entière, comme les Graminées. 
Par suite de ce défaut d'accord de la forme du Pollen avec l'or- 
ganisation des autres parties de la frucüfication, il faut, sinon la 
rejeter tout-à-fait, du moins ne l'employer jamais qu'avec beau- 
coup de prudence pour l'établissement des caractères généri- 
ques, surtout dans les familles où l’on trouve une grande diver- 
sité de formes polliniques, comme dans les Malpighiacées et 
autres, Quoique le nombre des plantes que j'ai observées soit 
encore beaucoup trop petit pour servir à déterminer exacte- : 
ment les formes polliniques qui se rencontrent dans chaque 
famille, ce catalogue pourra servir de base pour les recherches 
futures. Pour ne pas trop augmenter le nombre des divisions 
dans chaque famille, et ne point empêcher de saisir les points de 
vue plus généraux, je n’ai eu égard dans ce tableau qu'aux for- 
mes principales, et je me suis abstenu d'établir des subdivisions 
ultérieures fondées sur des différences moins importantes, telles 
que la forme plus ou moins pointue des grains elliptiques, etc. 
Il faut observer, quant aux descriptions, que là où le contraire 
n'est pas expressément indiqué, lamembraneexterne est granu- 
leuse, et les bandes sont unies; que l'expression : e/lipsoide, 
désigne cette forme de Pollen dans laquelle le diamètre qui 
réunit les pôles est plus long que le diamètre transversal, et que 
dans le cas où il est au contraire plus court, j'emploie l'expres- 
sion d'ellipsoide déprimé ou de sphère aplatie ; qu'enfin toute 
remarque placée entre des crochets ne se rapporte qu’à l'espèce 
au nom de laquelle elle se trouve jointe. 


H. MOnL, — Sur le Pollen. 307 


1. GRAMINEZÆ. 


Ovale, brillant, non visqueux; membrane externe finement granulée, 
ne se séparant pas de l’interne; sur le côté un ombilic punc‘iforme, avec un 
halo étroit. actylis glomeruta, Zea Mays, Triticum Spelta, Andropogons 
strictus, A. Ischæmum, Arundo Phragmites, Sorchum saccharatum, 
Bromus decipiens, Phalaris canariensis, Secale villosum ; Ægylops 
squarrosa, Festuca elatior. 


2. CYPERACEÆ. 


Arrondi ou en forme de bouteille, avec une papille en cône tronqné; 
membrane externe ponctuée, unie sur la papille. Cladium germanicum, 
Scirpus Holoschænus, S. maritimus, S. palustris, Carex. muricata, 
C. cyperoides, Dulichium spathaceum. 


3. RESTIACEZÆ. 


Ovale; membrane externe ponctuée, avec un-ombilic. Resto fru- 
ticosus. 


4. JUNCEZ. 


Formé de quatre grains réunis en tétraëdre, sans ombilic. Juncus Jac- 
guini, Luzula vernalis. 


5. XYRIDEZÆ. 
Ovale ; un pli; dans l’eau, ovale, une bande ponctuée. Xyris eriantha, 
X. alpestris Mart. 
6. Commerx ACEÆ. 
Elipsoïde; un pli; dans l’eau, ovale, une bande ponctute. Tradescantia 
viroinica. 
7: BURMANNIACEZ. 


Ovale-arrondi, plus fortement courbé sur un côté; un petit ombilic à 
chaque pôle. Tripterella violacea Mart. 


8. HyPoxIDEZÆ. 


Elipsoïde ; un sillon lonsitudinal. 
a. Bande ponctuée. Curculigo recurvata. 
Bb. Bande unie. Hypoxis elegans, H. juncea. 


9. HÆMODORACEZ. 


Ellipsoïde; un sillon ; bande unie. Hæœmodorum planifolium, Bar- 
-bacenia coccinéa, B. flava; B. glauca, B. 1one«. 
Bande ponctuée au milieu, ÆFachendorfia paniculata. 


308 H. MouL. — Sur le Pollen. 


10. IRIDEÆ. 


a. Ellipsoïde; un sillon longitudinal; membrane externe ponctuée. 

«, Bande unie. Sisyrinchium convolutum, Adenoropium villo- 
sum, Ovieda corymbosu, Antholyza œthiopica, Watsonia 
lucidior, [ris Güldenstædtic. 

8. Bande ponctuée. Zxia deusta, I. pulcherrima, Gladiolus com- 
munis, G.tristis, G. ringens, [ris germanica. 

b. Ellipsoïde; un sillon longitudinal; membrane externe celluleuse. Zris 
ruthenica, I. florentina, 1. flasescens (en partie en assemblage tc- 
tracdrique). 

c. Ellipsoïde ; deux sillons longitudinaux. 

«. Membrane externe celluleuse. T'igridia Pavonia. 

8. Membrane externe ponctuée. Æatsonia plantaginea, Micran- 
thus alopecuroides, M. plantagineus, M. fistulosus. 

d. Sphérique; membrane externe ponctuée, sans plis ni pores. Crocus 
sativus, C. vernus, C. albiflorus. 

e. Sphérique; membrane externe ponctuée, for mant une bande roulée 
en spirale. Crocus mæsiacus. 


11. AMARYLLIDEÆ. 


a. Ellipsoïde; un sillon longitudinal; membrane externe ponctuée. 


s. Bande unie. Crinum erubescens, Hæmanthus tigrinus, Ama- 
ryllis candida, Alstrœmeria psittacina, Leucoium vernum, 
Galanthus nivalis. 

8. Bande granuleuse. Griffinia hyacinthina. 

b. Ellipsoïde; membrane externe pourvue d’un réseau de fils. Æ/stræ- 
meria curtesiana. 

c. Ellipsoïde ; un sillon longitudinal; membrane externe celluleuse. Pan- 
crätium maritimum, Amaryllis formosissima,/ A. miniata. 

d. Deux sillons longitudinaux ; grain de pollen tronqué aux extrémités, 
en forme de bourdonnet; membrane externe ponctuée, couverte de 
petites épines. Æmaryllis gisantea, A. blanda, 4. undulata. 


12, BROMELIACEÆ. 


a. Ellipsoïde; un sillon longitudinal; membrane externe granuleuse. Cot- 
tendorfia floride. 
b. Ellipsoïde; ua sillon longitudinal; membrane externe celluleuse. 
«. Bande granuleuse. Piicairnia latifolia. 
B. Bande unie, parcourue dans son milieu par une bande celluleuse 
trés étroite. gave americana. 


y: Bande unie. Ençholyrion. . ..,,.du Brésil, Billbergia thyr- 


soidea. 


De 


H. MOuL. — Sur Le Pollen. 309 


c. Ovale, ponctué; un ombilic aux deux pôles. B:lbergia patentissima, 
Æchmea floribunda. 

d. Forme de quatre grains : ceux-ci ovales, à membrane externe ponc- 
tuée. J’ellosia aloefolia. 

e. Formé de quaire grains: ceux-ci ont sur leur côté libre une bande 
unie; la membrane externe est unie dans toute l'étendue où les 
grains sont accolcs, lai partie libre est celluleuse. Fourcroya lon- 
gæva Lucc. 

f. Membrane externe celluleuse; deux bandes unies placées l’une à côté 
de l’autre. Ægave lurida, 


13. ASPHODELEÆ. 


a. Ellipsoïde; un sillon longitudinal ; membrane externe ponctuée. 

æ, Bande’ granuleuse. Conanthera Echeandia, Ornithogalum lu- 
teum, T'ulipa sylvestris. 

B. Bande unie. Æ4ioë mitræformis , Ornithogalum polyphyllum : 
O. pyrenaicum , Albuca minor, Scilla amæna, S. bifolia, 
Eucomisregia, E.undulata, Hyacinthusorientalis, H.Muscari, 
Aloë margaritifera, Agapanthus umbellatus, Allium fistulo- 
sum, Fritillariaimperialis, F. Meleagris, Veltheimia. . . .., 
Anthericum aloides, Bulbine longiscapa, Aletris capensis, 
Yucca aloifolia. 

b. Un sillon longitudinai; membrane externe celluleuse. Hemerocallis 
fulva, FH. japonica, Anthericum ramosum, Lilium tisrinum, 


L. cändidum, L. bulbiferum , L. Martagon. 


14. PONTEDERIACEZ. 


Deux sillons longitudinaux ; membrane externe ponctuée; bandes umies. 
Pontederia cordata, P. azurea, P. Martiusiana. 


15. CoLcHIcACEZ. 
a. Ovale; un ombilic aux deux pôles. Colchicum auturnale, C. are- 
narium, C. alpinum, €. variegatum. 


b. Ovale ; un sillon longitudinal. Veratrum album, V. Lobelianum, 
V. nigrum, W/urmbea campanulata, Melanthium cœruleum. 


16. SMILACEZ. 
Elipsoïde ; un sillon longitudinal; membrane externe ponctuée. 


a. Bande ponctuée. Paris quadrifolia, Convallaria majalis , Cor- 
dyline vivipara. 
B, Bande unie. Convallaria bifolia , Pro officinalis, Smilax 


aspera, Dracæna....... 


310 H. MOnt...— Sur le Pollen. 


4e DroscorEz. 


a. Ovoïde; un sillon longitudmal. Dioscorea villosa. 
b. Deux sillons longitudinaux ; membrane externe ponctuée ; bandes 
unies. Dioscorea. . . .., aculeata, T'amus communis, T. Ele- 


phantipes. 
18. ORCHIDEZÆ. 


a. Grains de pollen séparés. 

æ. Un sillon longitudinal; membrane externe à gros grains ou à pe- 
ütes cellules. Serapias srandiflora, S. rubra. 

B. Deux sillons; membrane externe à petits grains. Cypripedium Cal- 
ceolus. 

à. Grains de pollen réunis. par quatre, le plus souvent sur un même 
plan, quelquefois formant un assemblage tétracdrique. 

&. Membrane externe celluleuse. Ophrys ovata. 

6. Membrane externe granuleuse, 

* Grains lâchement unis. Ophrys Nidus avis, Neottia repens, Cra- 
nichis stac/yoides, Serapies latifolia, S.atrorubens. 

** Grains réunis en masses pyramidales reuversées, par des fils cellu- 
laires, tenaces. Sulyriwm nigrum, Ophrys monorchis , O. api- 
fera, Orchis conopsea, ©. bifolia, O.sambucina, Disa corru- 
ta, D. pulchella. 

** Grains contenus dans des cellules étroitement unies , à parois 
minces. Limodorum dipterum. 


10. AMOMEZÆ. 


Sphérique ; membrane externe épaisse, très finement ponctuée, sans po- 
res n1 plis. Æedychiun: flavescens. 


20. MUSACEZ. 


Sphérique ; membrane externe épaisse, tres finement ponctuée, né se dé- 
tachant pas de l’interne. Strelitzia Reginæ, Musa troglodytarum. 


21. PALMÆ, 


Ellipsoïde; un sillon longitudinal; bande ponctuee. Chamærops hu- 
milis. 
22. CALLACEÆ. 
Sphérique, sans pores ni plis; membrane externe à petits ou à gros 
points. 
a. Membrane externe non séparable. Ærwm ternatum, 4. divaricatum, 
Pothos acaulis. 


b. Membrane externe séparable. Calla palustris, Calladium seguinum, 
Pothos longifolius. 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 311 


23. PANDANACEZX. 


= M 


a. Ovale; un sillon longitudinal. Pandanus. 
b. Point de pli (?) Ærthrodactylis spinosa. 


24. TYPHACEZ. 


a. Sphérique, avec un ombilic rond. Typha augustifolia, Sparsaniurt 
J'ATTLOS UT « 
b. Sphérique , sans ombilic. 
a. Grains séparés. Sparganium simplex. 
B. Grains réunis par quatre. 7'ypha minima. 


25. PODOSTEMEZ. 
Ovale; trois sillons longitudinaux. ZLacis fucoides. 
26. ALISMACEÆ. 


a. Sphérique ; membrane externe granuleuse, sans pores ni plis. Sagite 
taria sapittifolia. 


b. Sphérique, avec beaucoup de pores (20 à 30.) Ælisma Plantagoz 
27. BUTOMrE. 
Ovale ; un pl. Butomus umbellatus. 


28. BALANOPHOREZ. 


a. Ovale; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes. Cynomorium. 
b. Ellipsuïde aplati, avec trois pores. Langsdorffia hypozæa. 


20. ASARINEÆ. 


Sphérique ; membrane externe ponctuée, sans pores ni plis. Æsarum eu 
ropæum, Aristolochia trilobata. 


30. SAURUREZ. 


Ellipsoïde; un sillon longitudinal ; bande ponctuée. Aponogeton angçus- 
tifolius, A. distachyus. 


31. PIPERACEZÆ. 
Ellipsoïde ; un pli; petit. Piper syringæfolium, P. auritum. 
32. NYMPHÆACEZ. 


Ovoïde; un sillon longitudinal; de petites épines. Nymphæa alba, 
adyena. 
&. Hémisphérique, ayec un sillon circulaire. Nymphæa. : . .. du Bré 
sil, N. Lotus. 


312 H. MOBL. — Sur le Pollen. 


33. NELUMBONEZÆ, 


Ovale ; trois sillons longitudinaux. VNelumbium speciosum. 


34. ConiFeRE. 


a. Sphérique; membrane externe ponctuée. 
a. Trois membranes. Cunninshamia sinensis, Taxus bacrata, Ju- 
niperus Communis, J. virginiana, Cupressus semperyirens. 
8. Deux membranes. Æraucaria imbricata. 
+. Trois membranes, dont la moyenne a un ombilic. Pinus Larix. 
b. Ellipsoïde; un sillon longitudinal. Girkgo biloba. 
c. Transversalement ellipsoïde, avec un sillon longitudinal parfait et 
deux seulement indiqués, et deux grosses protubérances latérales. 
Abies excelsa, A. pectinata, Pinus sylvestris, P. uncinata. 


d. Ellipsoïde; six siülons longitudinaux. Ephedra distachya, E. fragilis. 


35, CASUARINEZÆ. 


Aplati, ellipsoïde un peu triangulaire; trois petits pores sur les angles 
avec de grands halos. Casuarina indica, C. equisetifolia, C. quadri- 
valwis, C. stricta. 


56. MyricEx. 


Comme dans les Casuarinces. Comptonia asplenifolia, Myrica Gale, 
M. œthiopica, M. quercifolia, M. cerifera. 


37. BETULACEZ. 
a. Comme dans les Casuarincées. Betula alba. 
b. Même organisation ; seulement cinq pores au lieu de trois. 4/nus 
glutinosa, À. ovata. 


38. CUPULIFERÆ. 


a. Comme dans les Casuarinées. Ostrya vulgaris, Corylus Avellana, 
Carpinus Betulus. 

B. Arrondi; trois plis; dans l’eau trois bandes linéaires. Quercus robur. 

c. Sphérique; trois bandes étroites, avec de grands ombilics entourés 
d’un halo etroit. Fagus sylvatica. 


39. ULMAcEzx. 
a. Comme dans les Casuarinées. Celtis. . . .. du Brésil. 
b. Ellipsoïde aplati; cinq pores ovales, entourés d’un halo étroit, situés 
le long de l'équateur. Ulmus campestris. 
c. Sphérique ; environ quinze pores épars sans ordre. Celtis australis. 
d. Ovoïde; quatre plis; dans l’eau globuleux ; sur chaque bande un om- 
bilic transversalement ovale. Cadme. . ...du Brésil. 


H. MOHL, — Sur le Pollen. 313 


49. ARTOCARPEÆ. 


a. Sphérique , avec une papille conique. Cecropia peltata. 

b. Spherique; deux grosses papilles aux pôles. Broussonetia papyrifera: 

c. Sphérique; environ douze pores. Dorstenia Contrayerva. 

d. Sphérique; un pli. Coussapoa latifolia. 

e. Ovoïde; trois plis; dans l’eau globuleux, avec trois bandes ponctuées. 
Platanus orientalis. 

Jf-. Ovoïde; trois plis; dans l’eau globuleux, avec trois bandes étroites, 
des papilles sur celles-ci. Lacistema serratum Mart. Pourouma 
velutina, P. bicolor Mat:, P. cecropiæfolia. 


4x. URTICEz. 


a. Sphérique ; trois petits ombilics entourés d’un grand halo ; mem- 
brane externe transparente. Cannabis sativa, Parietaria erecta, 
Urtica urens. 


b. De même, quatre pores. Bæœhmeria caudata. 


42. PorycowErx. 

a. Sphérique ou ovale ; trois plis; dans l’eau sphérique ou ovoïde, avec 
trois bandes étroites; sur chacune un ombilic. Polygonum dumeto- 
rum, P. cymosum, P. aviculare , Atraphaxis undulata, A. spi- 
rosa, Rheum hybridum , Rumex acetosa, R. Digynus , Coccoloba 
curtipendula Mart. 

b. Sphérique; membrane externe celluleuse avec beaucoup de pores. 
Polysgonum orientale , P. Persicaria. 


A3. NYCTAGINEZ. 


Gros, sphérique; membrane externe ferme, ponctuée , avee beaucoup de 
pores. Allionia nyctaginea, Mirabilis longiflora, M. Jalapa , Caly- 
menia viscosa. (Dans a dernière espèce la membrane externe offre de 
courtes épines.) 


44. LAURINEÆ. 


a. Sphérique; à gros grains; sans pores ni plis Zaurus borbonica. 
L. indica, L. Persea, L. nobilis, T'etranthera macrophy lla. 


b. Sphérique, avec environ douze taches non granuleuses. T'omex te- 
tranthera. 


45. SANTALACEÆ. 


Ovoïde; trois sillons longitudinaux. Osyris alba. 


314 x. MOnL. — Sur le Pollen. 


46. ELOEAGNEZ. 


a. Triangulaire, fortement aplati; de petites papilles sur les angles. 
Elæagnus angustifolia. 

b. Ovoïde; trois plis; dans l’eau , sphérique, avec trois bandes étroites; 
sur celles-ci des papilles. Æippophaë rhamnoides. 


47. THYMELEz. 


Sphérique, ponctuc, avec beaucoup de petits pores. Gzidia diphnoides; 
G. simplex, Passerina canescens, Daïs cotinifolia, D.madagascariensis, 
Daphne alpina, D. Laureola, D. Mezereum, Pimelea ligustrina. 


48. PENOACEZ. 


a. Ovoïde; huit sillons longitudinaux. Penæa mucronata. 
&. Ovoïde; six sillons; dans l’eau, sphère äsix bandes, sur trois desquelles 
sont des papilles. Penœa squamosa. 


- 9. PROTEACEZ. 


Plat, triangulaire; sur les angles trois grosses papilles; membrane externe 
ponctuce, unie sur les papilles. Grevillea linearis, Hakea nitida, Protea 
acaulis, P. melliflora, Rhopala serrata, ÆR. heterophylla Pobl, 
FR. rhombifolia. 

D'après Rob. Brownle Pollen du Banksia et du Josephia est elliptique, 
celui du Franklandia et de l_Aulax est sphéroïde. 


bo. SALICINEZÆ. 


Ovoïde; trois plis; dans l’eau , sphère à trois bandes. Salix triandra, 
S. riparia, S. viminalis. 


51. PLANTAGINEZ. 


Sphérique ; opaque, avec des pores épars sans ordre. Plantago lanceola- 
ta (onze à douze pores), P. Wulfenii (sept à neuf pores.) 


52. PLUMBAGINEX. 


Sphérique ou ovoïde ; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes. 

a. Membrane externe ponctuée. Plumbago cœrulea, Slatice scopäria. 

&. Membiane externe celluleuse. Statice latifolia, $. tatarica, Arme 
ria vulgaris, À. alpina. 


B3, GLOBULARIE#. 


Ovoïde ; trois sillons; dans l’eau, sphérique, trois bandes avec des papilles. 
Stilbe pinastra. 


il, MOHU. — Our le Pollen. 315 


| 


54. Drrsacrz. 


à. Assez plat, triangulaire, à angles tronqués; sur les angles dans un en- 
foncement superficiel une papille recouverte d’un petit opercule. 
Asterocephalus caucasicus. 

b. Arrondi, couvert de petites épines ; sur les trois angles tronqués , un 
pore fermé par un opercule. Knautia propontica. 

c. Ovoïde ; sur trois côtés un enfoncement longitudinal, dans le fond 
duquel est une papille. S:abiosa Columbaria, Dipsacus sy lvestris. 

d. Ovoïde, presque cylindrique ; de trois côtés une saillie semblable au 
col d'une bouteille, à travers Jaquelle la membrane interne se pro- 
longe en forme de canal. Morina persica. 


55. VALERIANEÆ. 


Ellipsoïde ou sphérique; trois sillons longitudinaux ; dans l’eau, sphère 
à trois bandes. ’aleriana officinalis , V. sambucifolia, VF. rubra, Fedia 
dentata. 


56. SYNANTHEREZ. 
a. Sphérique, avec trois courts plis; dans l’eau, sphérique avee trois po- 
res ; de courtes épines. Æmbrosia trifida, A. artemisiæfolia, Xan- 
thium orientale (non épineux.) 
b. Ellipsoïde ; trois sillons longitudinaux ; membrane externe ponctuée ; 
dans l’eau, sphère à trois bandes avec trois papilles. Ærtemisia vul- 
garis, À. pontica, A. Absinthium, Tanacetum vulgare (de petites 
papilles), Stifftia insionis (gvos, ovale-arrondi.) Centaurea Cyanus, 
Xeranthemum annuum, X. inapertum, X. cylindricum. 
c. Ovoïde; trois sillons longitudinaux; épineux; dans l’eau, sphère un peu 
déprimée ; trois bandes, sur lesquelles trois grosses papilles. 
VErNoNIEZ. Vernonia prœalta, Ethulia conyzoides, Corymbium 
nervosum, Lychnophora villosissima. 

Euparorinrz. Eupalorium purpureum , E. ageratoides ( peut 
courtes épines. ) 

TussicaciNez. T'ussilago Farfara, T'. Petasites. 

SENECIONEæ. Cineraria marilima, Serecio nemorensis, $. hiera- 
cifolius, Cacalia suaveolens." 

AsTere#. Amellus lychnitis , Chrysocoma Linosyris, Aster ab- 
breviatus, Kaulfussia amelloides, Erigeron purpureum. 

Inuzez. /nula Helentum , Conyza thapeoides, C,squarrosa, Gna- 
phalium margaritaceum, Helichrysum lucidum. 

ANTHEMIDEZ. Chrysanthemum viscosum, Achillea Eupatorium. 

Hezranruez. Helianthus annuus, Spilanthes oleracea,S. herbacea, 
Zinnia multiflora, Z.elegans, Rudbeckia speciosa, R. purpurea, 
Flaveria Contrayerva, Polymnia scabra Mart., Madia viscosa, 


316 H. MOHL. — Sur Le Pollen. 


sativa, Nauenburgia trinervata, Alcina perfoliata, Heliopsis 
pubescens, Silphium perfoliatum, Cosmus bipinnatus, Galinec- 
ga trilobata, G. parviflora, Siegesbeckia orientalis. 

Tacennex. Tagetes erecta, Kleinia Porophyllum. 

CazeNvuracez. Calendula officinalis. 

ARCTOTIDEZ. Arctotis rosea, A. reperis. 

Garnuacez. Papilles assez grosses pour remplir presque entièrement 
les bandes. Cnicus oleraceus, Cirsium canum, Carduus maria- 
nus, Carthamus tinctorius, Arctium Bardana. 

CenrAuracez. Centaurea muricata, Zoëcea leptaurea, Serratule 
quinquefolia. 

Lacrucex. Catananche cœrulea. 


d. Prisme triangulaire , arrondi aux extrémités, à faces latérales un peu 
rentrée, pourvue d’un pli, dans lequel se trouve une papille ; dans 
l'eau, se gonflant en un prisme triangulaire à faces latérales planes, 
avec un ombilic transversalement ovale sur chaque bande. Æchi- 
nops sphærocephalus, E. lanuginosus. 


e. Grains polyédriques ( voy. page 233). Vernonia montevidensis , 
Crepis rubra, C. hispida, C. aspera; €. biennis, Läactuca sativa, 
Scolymus hispanicus, Cichorium Intybus, Lapsana communis , 
Scorzonera hispanica, T'ragopogon canum, T. pratense, Sonchus 
palustris, S. arvensis, Apargia hispida. 


b7. GOODENOVIEZ. 


Ovoïde; trois plis ; dans l'eau, sphère à trois bandes avec trois papilles. 
Scœvola lœvigata, Goodenia ovata, G.decurrens, Dampiera ferruginea, 


D. ovalifolia, Cyphia bulbosa. 


58. SryLipiEezÆ. 


Ovoïde; trois plis; dans l’eau, ellipsoïde déprime, à trois bandes; bandes 
ponctuées. Stylidium lineare. 


59. Loserracez. 


Ellipsoïde'; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes. Zobelia splen- 
dens, L. syÿphilitica, L. longiflora. 


Go. CAMPANULACEE. 


a. Sphérique, ponctué, couvert en partie de petites épines ; trois à cinq 
pores sur l'équateur. 
# Trois pores. Campanula Medium, C. latifolia, C. Trachelium, 
C. glomerata, Trachelium cœruleum. 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 317 


B. Quatre pores. Campanula rotundifolia, Phyteuma limonifolium, 
canescens. 
+. Cinq pores. Campanula Speculurm. (Quatre pores quelquefois.) 
b. Ovoïde ; daus l’eau, sphère aplatie avec trois bandes, sur celles-ci 
un ombilic. Canarina Campanula. 


Gr. VACCINIEZÆ. 


Grains réunis par quatre en assemblage tétraédrique, chacun à trois plis, 
sur lesquels est un petit ombilic; membrane externe finement ponctuée. 
Gay lussaccia virgata, G. retusa Mart., G. nitida, Vaccinium uliginosum. 


62. ErICEz. 


a. Ovoïde ; trois sillons longitudinaux (sans papilles?) Blairia eri- 
coides. 

b. Ovoïde; trois plis, dans chacun desquels un petit ombilic. C/ethkra 
maderiensis, C alnifolia, C.arborea, Menziesia Bruckenthalir, 
Pyrola secunda. 

c. Comme danslesVaccinices. Erica multiflora,E. herbacea, E .vulsaris, 
E. tubiflora, E. purpurea, E.abietina, E. physodes, Andromeda 
revoluta, A. salicifolia, A. longifoiia Mart., 4. pulverulenta, 
A,calyculata, Gaulitheria eriophylla, G. odcrata, Menziesia ci- 
liaris, M. cærulea, M.polifolia, Bhododendron hirsutum, BR. pon- 
ticum, R. punctatum, R. maximum, Ledum palustre, L. latifo- 
lium, Kalmia anguslifolia, Pyrola rotundifolia, Ærbutus Unedo, 
A. Uva ursi, A. Andrachne, Rhiodora canadensis, Salaxis abie- 
tina, S. spontanea, $. triflora. 


63. EPACRIDEZ. 


a. Comme dans lesVaccinices. Æpacris palustris, E. grandiflora, E. rus- 
cifolia, E. microphylla, Lysinema pungens , Lissanthe subalata. 

b. Sphérique, trois pores sur léquateur; membrane externe très finement 
ponctuée. Leucopogon microphyllus, L. appressus. 

c. Sphérique ; membrane externe ponctuée, garnie de grains isolés qui 
se détachent facilement. S/yphelia slauceseens , S. triflora , S. tu- 
biflora. 

64. STYRACEZ. 


a. Plat, triangulaire ; de grosses papilles sur les angles. Symplocos pani- 
culata Wallich., Ciponima. 

b. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Æalesia te- 
traptera, 


g Ovoïde; trois plis; dans l’eau, un peu aplati, sphère à trois bandes 


318 u. Mour. — Sur le Pollen. 


avec des papilles sur les bandes. Styrax porterianum; S. 1omento- 
sum, $. officinale, S. reticulatum. 


d,. Ovoïle; huit ou neuf plis; dans l’eau, sphérique , un ombilic sur cha- 
que bande. Diclidanthera laurifolia. 


65. EBENACEZ. 


Ovoïde; trois sillons qui suivent les arêtes émoussces du grain; dans l’eau, 
sphère à trois bandes avec trois petites papilles. Divspyros Ebenum, 
D. discolor Wall, D. virginiana, Embrycpteris lanceolata Roxb. 


66. SAPOTEX. 


Ovoïde; trois sillons; une papille sur chaque bande. Mimusops Elengi, 
Sideroxy lon grandiflorum Wall. 


67. ARDISIACEÆ. 


Petit, ellipsoïde’; trois sillons ; dans l’eau, sphère à trois bandes. Ærdisia 
pyramidalis, Samolus Walerandi, Salvadora persica, Myrsine varia- 
bilis, M. nitida. 


68. PRIMULACEZÆ. 


a. Ellipsoïde: trois p'is; dans l’eau, sphère à trois bandes. Lysimachia 
nummularia, L. vulsaris, Primula elatior, P. Auricula, P. si- 
nensis, Cyclamen hederæfoliuri, Hottonia palustris. 


69. LENTIBULARIEZÆ. 


Ellipsoïde aplati ; sept courts sillons longitudinaux ; des bandes étroites, 
sur chacune un ombilic arrondi ; membrane externe ponctuée, Pinguicula 
alpina. 


70. SCROPHULARINEÆ. 


a. Ellipsoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Verbascum Tha- 

psus , Antirrhinum maÿjus, A. Linaria, A. triphyllum, Scoparia 
dulcis, Gerardia purpurea, Pedicularis flammea; Buddleja conna- 
ta, Scrophularia nodosa, S.aquatica, Digitalis purpurea, D.Scep- 
trum, Celsia Arcturus, C.orientalis, Gratiola officinalis, Linden- 
bergia urticæfolia, Russelia multiflora, Chelone barbata, C. glabra* 
C.elegans, Calceolaria pinnata, Collinsonia grandiflora, Veronica 
dongifolia, VW. virginica, Manulea alternifolia, M. tomentosa, 
Pentstemon campanulatum. 


b. Des papilles sur les trois bandes. Buddleja madagascariensis. 


. MOHL. — Sur le Pollen. 319 


c. Membrane externe formée de petites cellules ; point de papilles. Ta- 
nϾciumn pinnalum. 

d. Membrane externe à plis roulés en spirale. Wimulus luteus, M. mos- 
chatus. 


71. OROBANCHEEZ. 


Ovoïde; trois plis. Phelipæa lutea. 


72. GESNERIACEZÆ. 


a. Ellipsoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Gloxinia for- 
mosa, G. Schottii, Gesnera bulbosa, G. Sceptrum. 


b. Des papilles sur les bandes. Besleria umbrosa. 


73. SESAMNEÆ. 


Arrondi ; dix à douze plis. Sesamum orientale. 


74. MyoPoRINEZ. 


Ellipsoïde; trois sillons; dans l’eau, sphère à trois bandes, Wyoporum 
tenuifolium. 


75. SELAGINEÆ. 


a. Ellipsoïde; trois sillons longitudinaux; dans l’eau, sphère à trois 
baudes. Hebenstreitia dentata. 

Bb. Sur les trois bandes un ombilic transversalement elliptique. Se/ago 
diffusa , S. rapunculoides. 


76. VERBENACEÆ. 


a. Arrondi, avec trois angles tronqués, sur lesquels est un cmbilic. 
Lantana aculeata, Verbena hastata, V. aubletia. 

b. Ovoide ; trois sillons longitudinaux ; dans l’eau, sphère à trois bandes. 
Vitex Agnus castus, V. Negundo, V. lanuginosus, Volkameria 
aculeata, Tectona grandis, Nuxia verticillata. 

c. Sphérique; trois sillons superficiels; dans l’eau, sphère à trois bandes 
ponctuées, étroites. C/erodendrum tomentosum. 

d. Sphérique, divisé en faces à la manière d’un cube par des bandes 
linéaires. Clerodendrum paniculatum. 


77. LaBraTz. 


a, Ellipsoïde; trois sillons longitudinaux; dans l’eau, ovoïde ou sphé- 
rique, trois bandes. Galeopsis Tetrahit, Lamium album , Scutel- 


laria scordifolia, S. hastifolia, Euphrasia officinalis, Siachys syl= 


320 


‘x. Moux. — Sur le Pollen. 


Évativa , S. germanica, Phlomis Nissolii, P. microphylla, P. fru- 
icosa , P. Leonurus, Teucrium scordium, T7. montanum , T. 
Ayrcanicum , Leonurus Cardiaca, L. nepalensis, Marrubium 
hispunicum, Ajuga pyramidalis. 

&. Ellipsoïde; trois sillons longitudinaux ; dans l'eau ovoïde, bandes 
granuleuses dans leur milieu, unies sur leurs côtés. Zeucrium 
Chamædrys, T. lanuginosum. 

c. Quatre plis longitudinaux. Sideritis scordioides. 

d. Six plis longitudinaux. Monarda clinopodia , Dracocephalum 
canescens, Teucrium Laxmanni, Thymus Serpyllum, T. Acynos, 
T', grandiflorus, Salvia slutinosa, S. splendens, Satureia rupesiris, 
Hyssopus officinalis, Origanum svulgare, Melissa Calamintha, 
Clinopodium vulgare, Lavandula Spica, Mentha crispa, Nepeta 
violacea, Æolanthus suaveclens, Lycopus europæus, Prunella 
grandiflora. 


78. ACANTHACEÆ. 


a. Sphérique ; membrane externe formée de grandes cellules. Rwellia 
Jormosa, . strepens. 

b. Sphérique; membrane externe granuleuse , avec des sillons qui s’en- 
roulent autour du grain en suivant des courbes irrégulières. T'hun- 
bersia fragrans , T!. alata. 

c. Ellipsoïdo-cylindrique ; trois bandes linéaires. ÆAcanthus mollis, 
A. spinosissimus , Blepharis capensis. 

d. Ellipsoïde ; trois bandes avec des papilles. Justicia Gendarussa. 

e. Ellipsoïde; trois bandes, sur chacune une petite papille ct deux 

bandes ponctuées qui bordent de chaque côté la bande principale. 
Justicia capensis, J. purpurea (deux bandes seulement}, Æÿpoëstes 
verticillaris. 


79. BIGNONIACEZ. 


a. Sphérique; membrane externe ayec beaucoup de pores, celluleuse, 
les cellules pourvues de fibres sur leurs parois latérales. Cobæa 
scandens 

b. Elipsoïde ; trois sillons. 

a. Membrane externe ponctute. Tecomu australis, Bignonia ca- 
pensis. 
6. Membrane externe celluleuse. Bignonia venusta. 


80. POLEMONIACEZÆ. 


a Sphérique; membrane externe ponctuée, avec beaucoup de pores. 
Polemonium cæœruleum, Collomia pinnaiifida (environ douze 
pores). R | 


a — — — 


x. Moul. — Sur le Pollen. 3917 


b. Sphérique ; membrane externe celluleuse. PAlox undulata. 
c. Ellipsoïde aplati; sur l’equateur neuf (plus rarement huit} pores. 
Collomia linearis. 


81. CONVOLYULACEZ. 


a. Sphérique ; beaucoup de pores fermes par des opercules, et placés 
dans de petits enfoncemens ; membrane externe ponctuée. Convol- 
vulus sepium. 

b. Sphérique; beaucoup de pores; membrane externe épineuse. Iromæa 
purpurea , 1. Schiedeana Zucc. 

c. Ellis ide ; trois sillons ; dans l’eau, cllipsoïde déprime avec trois ban- 
des ponctuées. Cressa cretica, Convolvulus arvensis, C. Cantabrica, 


C. microphyllus, C, Cneorum. €. Dorycnium. 


” 


82. SOLANEZ. 


a. Ellipsoïde ; trois plis longitudinaux ; Gans l’eau, un cllipsoïde ordi- 
nairement aplati, avec des papilles sur les bandes. Solanur: tubero- 
sum, S. Lycopersicum, S. Fontanesianum, Pelunia nyctaginiflora, 
Nicotiana T'abacum, Hyosciamus canariensis, F7. niger, Solanum 
nicrum , S. stellatum , Nicandra physalodes, Capsicum annuum, 
Cestrum diurnum, Lycium boerrhaviæfolium, L. affum, L, bar- 
barum , Physalis nubescens. 

b. Ellipsoïde aplaü , avec trois papilles placces dans les plis, et qui 
s'agrandissent dans l’eau. Datura Tatula , Atropa Belladona. 


83. BORAGINEZ. 


Incolore , non visqueux, transparent, brillant, ovoïde, se contractant 
promptement par le desséchement, pourvu de plis longitudinaux ; dans 
l'eau se gonflant en un ovale pourvu de bandes et d’ombilics. 


a. Trois sillons longitudinaux; dans l’eau , trois bandes avec des ombilics. 
Onosma echioides, Echium fruticosum, E. orientale (ces grains sont 
plus pointus à une extrémite qu’à l’autre et par conséquent en forme 
de pyramide tronquée), Æhretia lœvis, Cordia dentata, C. Myxa, 
Lycopsis arvensis, Pulmonaria mollis. 

d. Trois plis; dans l’eau, trois papilles sur les bandes. Lycopsis Milleri, 
Echium vulsare. 

c. Prismatique; quatre plis sur les arêtes latérales; dans l’eau, ovoide, 
quatre ombilics sur les bandes. Ænchusa capensis, A. ochroleuca, 

A. italica, À. undulata, A.officinalis, Nonea alba. 

d. Six plis; dans l'eau, six bandes. Æeliotropium parviflorum. 

e. Six plis ; dans l’eau, six bandes, dont trois sont pourvues de papilles. 

Tournefortia argentea. 


ALL, Boran, — Jun, 21 


322 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


f Dix à douze bandes; dans l’eau, un nombre égal de papilles. Borago 
officinalis, Symphytum officinale. 


N. B. Les fMyosotis "scorpioides, Cynoglossum pictum, C. linifo- 


lium , C. omphalodes , Cerinthe minor , Lithospermum arvense, 
L.purpureo-cœruleum, L. officinale se refusent par Ja petitesse des 
grains de leur pollen à toute observation précise. 


84. GENTIANEZ. 


a. Ellipsoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Swertia 
perennis, Meryantihes trifoliata. 

b. Quatre plis. Æoustonia coccinea. 

c. Ellipsoïde triangulaire, aplaü, avec des papilles sur les angles. 
Spigelia marylandica. 

d. Ellipsoïide; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des 
papilles sur les bandes. Gentiana asclepiadea, G. amarella, Chi- 
ronia Centaurium, €. baccifera , C. frutescens, 


85. ASCLEPIADEÆ. 


a, Grains irrégulierement polyédriques, formés par la membrane in- 
terne seulement, contenus dans des sacs celluleux. Cyranchum acu- 
tum; €. erecium, Asclepias Vincetoxicum, A. incarnata, Eustegia 
hastata ; Gonolobus fruticosus, Microloma lineare. 

b. Grains réunis quatre à quatre , situés sur le même plan; membrane 
externe granuleuse. Periploca sræca. 


86. APOCYNEzZ. 


a. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphérique avec trois bandes étroites. 
Cerbera laurifolia. : 

b. Ellipsoïde ou sphérique; tvois plis; dans l’eau , sphérique avec trois 
bandes et trois papilles. V’inca rosea, Plumeria phagedenica. La 
dernière offre entre les bandes une indication de trois bandes im- 
parfaites. 

c. Ovoïde; six plis; dans l’eau, sphère aplatie avec six bandes, dont trois 
ont des papilles. Ÿ’inca herbacea. 

d. Ovoïde ou sphérique ; quatre à cinq plis avec des papilles. Z'aber- 
næmontana tincioria (des ombilics très larges), Æspidosperma ma- 
crocarpum Mart., 4. refractum (des ombilies petits, ronds), Carissa 
speciosæ (des bandes très courtes). 

e. Quatre papilles sur l'équateur. Eclites esculenta. 

f: En forme de baril; une grosse papille à chaque extrémité. Æ/yxia 
aromatica. 

g. Grains réunis quatre à quatre, situês sur le même plan, sans pores 
ni plis, Æpocynum venetum, 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 323 


87. LOGANIEZ. 


a. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphérique , trois bandes avec des pa- 
"piles. Logania floribunda. 
b. Sphérique , avec beaucoup de gros grains saillans. Gæœrtnera pani- 
culata Bo). 


: ©. Sphérique, avec environ douze pores. Gærinera racemosa Roxb.' 
88. POTALIACEz. 


Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec trois papilles. 
Fagræa fragrans Wall. 


89. RUBIACEZ. 


a& Sphérique; membrane externe ponctuée, sans pores. Psychotria 
pubescens. 

b. Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, sphérique ayec trois bandes étroites. 
Rondeletia hirsuta, R. tomentosa, Danais sulcata, Fernelia obo- 
vata, Spermadictyon azureum , Ixora alba, I. rosea, Duhamelia 
sphærocarpa. 

c. Plus de trois plis; pas de pores. Rubia tinctorum: (six ou sept plis), 
Crucianella maritima E( huit ou neuf plis), Galium Mollugo, 
Spermacoce verticillata (huit), Æsperula tairica (huit ou neuf), 
Sherardia arvensis (neuf ou dix), Crucianella latifolia (douze ou 
treize plis). 

d. Ellipsoïde ; trois plis; dans l’eau, sphérique, trois bandes et trois 
ombilics. Cephalanthus africanus, Phyllis Nobla, Nonateliæ 
triflora, Coutarea speciosa, Mussænda frondosa (quatre plis), 
Webera pubescens Boj., fxora lanceolata Boj. } 

e. Prismatique; neuf plis; dans l’eau, sphérique avec neuf bandes sans 
papilles. Crusea strigosa. 

f. Sphère un peu aplatie; un ombilic sur les trois angles qui font saillie. 
Pavetta…., Mussænda lanceolata. 


go. CAPRIFOLIACEZ. 
a. Ellipsoïde aplati; une papille sur les trois angles qui font une légère 
saillie. Symphoricarpos racemosus, S. vulgaris. 


b. Ellipsoïde aplati ; sur les angles de courts plis, sous lesquels se trou- 
vent de gros ombilics transversalement ovales, qui développent dans 
Veau de grosses papilles. Lonicera tatarica, L. alpigena, EL. Ca- 

rifoli EL 1 Li b di illes ?). 
P um, L. sempervirens, Linnæa borealis (sans papi 


sé 21: 


324 H. MOHL. — Sur le Pollen. 


Of. VIBURNEZ. 


Ovoïde; trois plis; dans eau, sphère à trois bandes avec trois papilles. 
Viburnum Opulus, F. Lantana (sans papilles ?), Sambucus nigra, S. ra- 
cemosa. 


92. JASMINEÆ. 


Ovoïde ; trois plis dans l’eau, sphère à trois bandes; membrane externe 
celluleuse, unie sur les bandes. Jasminum odoratissimum, J. fruticans, 
J. officinale , J. azoricum. 


93. OLEINEZ. 


Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère avec trois bandes étroites. 

a. Membrane externe ponctuée. Olea mauritiana, O. verrucosa, Phil- 
lyrea media , P. angustifolia. 

b. Membrane externe finement celluleuse. Syringa vulgaris, Ligus- 
trum vulsare. 


94- LOoRANTHEZ. 


a. Sphérique dans l’état frais, ovoïde par le desséchement; trois plis 
& longitudinaux; de petites épines ; fdans l’eau , sphérique, avec trois 
bandes très courtes, semblables à des pores. Viscum album. 
&. Ellipsoïde; trois plis; dans l'eau, sphérique, avec trois bandes 
. étroites. Viscum anceps Mari. 
€. Ellipsoïde aplati avec trois sillons superficiels sur les angles, les côtés 
légèrement convexes. Loranthus robustus , L. nitens. 
d. Ellipsoïde aplati, triangulaire sur l’équateur , côtés un peu rentrés ; 
des plis sur les’angles. Loranthus polyanthos, L. elegans. 
e. Côtés rentrés si fortement que le grain paraît sous la forme de trois 
ailes plates, sur les arêtes desquelles sont les sillons. Loranthus 
bicolor, L. falcifrons, L.cinctus, L. patens , L. crassifolius. 


95. OMPELLIFERÆ. 


Presque cylindrique avec les extrémités arrondies; trois sillons ; dans 
l’eau, ovoïde avec trois bandes étroites et trois papilles ; membrane externe 
trés finement granuleusc. Æeracleum Sphondylium, Eryngium ame- 
thystinum, Astrantia caucasica , Angelica sylyestris, Anethum pi- 
peritum, Bupleurum rotundifolium. 


96. ARALIACEEZ. 


Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphérique, avec trois bandes. 
a. Sans papilles sur les bandes. Ædoxa Moschatellina, Panax arbo= 
reus ? 


b, Avec des papilles, Panax vinosus, P. macrocarpus, P. parviflorus 
Zucc. 


HT. MORL, == Sur le Pollen, 
07. HEDERACEZ. 


a. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, ovoïde; trois bandes étroïtes; mem- 
* brane externe finement ponctuée. Cornus alba, C. sanguinea. 
b. Sphérique; trois bandes étroites , sur celles-ci des ombilics transver- 
salement ovales; membrane externe à gros points, Æedera Helix. 


ri 
98. HAMAMELIDEZ. 


Ovoïde ; trois sillons ; dans l’eau, sphère à trois bandes. Æamamelis 
virginica. 


09. BERBERIDEÆ. 
Ellipsoïde; trois sillons; dans l’eau, sphère à trois bandes. Zpimedium 
alpinum, Leontice Leontepetalum. 


100. MENISPERMEZ. 


Petit, ovoide; trois plis; dans l’eau, sphérique, trois bandes étroites. Cis- 
sampelos mauritiana, C. orbiculata, Menispermum canadense. 
101. MYyRISTICEÆ. 


Ellipsoïde; un pli longitudinal; dans l’eau , ovoide, avec une bande 
ponctuee. Wyristica sebifera, M. ceriféra. 


102. ANNONACEZÆ. 


Petit, sphérique; avec une papille transparente , conique. Annona... 
Deux espèces du Brésil. 


103. MAGNOLIACEZÆ. 


a. Ovoïde; un sillon longitudinal ; dans l’eau, sphère avec une bande. 
Liriodendron Tulipifera. 


b. Grains réunis quatre à quatre en assemblage tétraédrique ; dans le 


milieu de la partie libre de chaque grain, une petite papille entourée 
d’un halo étroit. Z/rimys Winteri.\ 


104. DILLENIACEZ. 


Ovoïde ; trois sillons; dans l’eau, sphère aplatie à trois bandes. 
a. Bandes unies. Hibbertia saliona , H. canescens 


b. Bandes”"ponctuces. Pleurandra Tumana, P. Camphorosma, P. 
riparia. 


c. Des papilles sur les bandes. Delima.... du Brésil, Curatella…, Te- 


ÉTACETA. rss 


C2 
109. POONIACEZÆ. 


Ovoïde; trois plis ; dans l'eau , sphérique avec trois . étroites, Pœ- 
onia tenuifolia, P. officinalis. 


326 H. MON = Sur le Pollen, 


106. RANUNCULACEZ. 


a. Sphérique, à gros points, sans pores ni plis. Ranunculus arvensis: 

b. Sphérique, avec beaucoup de pores. Ranunculus lañuginosus, 
T'halictrum angustifolium. 

c. Ellipsoïde ou arrondi; trois plis, dans l’eau sphérique avec trois ban- 
des étroites. Clematis erecta , C. angustifolia ,; Delphinium 
Staphysagria, Adonis œstivalis, T'rollius europœus, Atragene 
alpina, Caltha palustris , Helleborus fœtidus. 

d. Bandes ponctuées, le reste comme c. Aconitum Lycoctonum , Ni- 
gella orientalis, N.sativa, N. damascena, Garidella Nigellastrum, 
Clematis Viticella, Ficaria ranunculoides , Anemone nemorosa, 
A. sylvestris, À. pulsatilla, Delphinium Consolida, D. Ajacis, 
Helleborus nivser, Ranunculus acris, R. bulbosus, Anemone 
ranunculoides (dans les trois dernières, les bandes sont peu dis- 
tinctes à cause de leur forte ponctuation). 


107. POLYGALEZ. 


Sphérique, en forme de baril ou cylindrique, avec un assez grand 
nombre de plis longitudinaux ; dans l’eau, sphérique avec des bandes 
étroites qui contiennent un ombilic. Comesperma compactum (douze 
bandes), Mundia spinosa (douze ou treize), Monnina xalapensis 
(quinze), Polygala Chamæbuxus (seize), P. myrtifolia (vingt-deux, 
aussi vingt-et-unc, ou vingt-trois). 


108. RESEDACEZ. 


Ellipsoïde ; trois plis; dans l’eau, ovoïde , trois bandes. Reseda lutea , 
BR. odoratissima. 


100. FUMARIACEZ. 


Sphérique , visqueux, opaque. 

a. Avec six ou douze papilles régulièrement disposees. Corydalis ca- 
preolata, Fumaria officinalis, F. alexandrina. 

b. Avec trois bandes étroites. Fumaria nobilis. 

ce. Divisé par des bandes étroites à la manière d’un cube, d’un prisme trian- 
gulaire ou d’un tétraèdre. Corydalis lutea, € .sempervirens. 

d. Divisé à la manière d’un dodécaëdre pentagonal. Fumaria spicata. 


110. PAPAVERACEZ. 


Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes, 

a. Bandes étroites. Papaser Rhœas , P. orientale, Chelidonium 
majus. 

b. Bandes ponctuées. Glaucium luteum. 


H. MOnL, — Sur le Pollen. 327 


Tir CRUGIFERE, 
Ovoïde, opaque: trois plis. 
a. Membrane externe celluleuse. 
&. Sans plis. Cheiranthus tricuspidatus, C. incanus. 
B. Des bandes celluleuses. Zheris umbelluta , I. sempervirens, Clei- 
rantihus annuus. 


y. Des bandes unies. Cardamine pratensis ; Sinapis arvensis, Ra- 
phanus Raphanistrum. 

b. Membrane externe ponctuée. Biscutella auriculaia, Alyssum ros- 
tratum, À. incanum, A.saxatile, A. montanum, Arabis alpina, 
Tberis odorata, Sisymbrium acutangulum, T'hhlaspi perfoliatum, 
T'. arvense , Hesperis matronalis ;, Myagrum paniculatum , Co- 
chlearia officinalis, Peltaria alliacea, Brassica oleracea, Crambe 
cordifolia, Raphanus sativus. 


112. CAPPARIDEÆ. 


Ellipsoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. 
a. Avec des papilles sur les bandes. Capparis ægyptiaca, C. cynophal- 
lcphora , C. iomentosa , C. spinosa, C. cafra, Cleome gigantea. 


b. Sans papilles. CZeome violacea, Cratæva excelsa. 


113. SAMYDEZ. 


Ovoïde arrondi, quatre plis courts; dans l’eau, sphérique avec quatre 
courtes bandes, sur ces bandes des papilles. Samyda vitlosa. 


114. HOMALNEZX. 


Ovoïde arrondi; quatre ou cinq plis. Blackwellia spiralis. 


11). PAPAYACEZX. 


Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles. 
Carica Papaya, €, triloba Mart. 


116. PASSIFLOREX. 


a. Eilipsoïde, ventra au milieu; six sillons longitudinaux; dans ceux-ci 

“un opercule elliptique; membrane externe granuleuse; dans l'eau, 

sphère à six bandes. Passiflora angustifolia, P. perfoliata , P. 
triangularis Mart., P. penduliflora. 


b. Sphérique; membrane externe celluleuse; point de plis; trois oper- 
cules très grands. Passiflora racemosa, P. variegata Mart., 
P. alata, P. cœrulea. 


- 


c. De même, mais quatre opercules. Passiflora kermesina. 


328 | nm. MOuL. —— Sur le Pollen. 


117. TURNERACEZ. 


Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec trois papilles ; 
membrane externe finement celluleuse. T'urnera ulmifolia. 


118. LoAsEzx. 


Ovoïde; trois plis; dans l’eau, trois bandes, ovoïde ou sphérique. Blu- 
menbachia insignis, Loasa bryoniæfolia, Gronovia scandens. 


119. CUCURBITACEZ. 
a. Sphère déprimée; trois bandes; sur chacune une papille. Cucurbita 
lagenaria, Bryonia alba, B. dioica , Melothria fœtida. 


b. Sphère déprimée avec trois papilles entourées d’un halo. Cucumis 
saliva. | f 


c. Grains réunis par quatre en assemblage iétraédrique, chaqne grain 
ayant trois plis , et sur ces plis des papilles; membrane externe 
très finement celluleuse, Cucumis Colocynthis. 


d. Sphérique, couvert de courtes épines; huit à douze grands pores 
ronds fermés par des opercules, par lesquels, dans l’eau, la mem- 
brane interne sort sous forme de vésicules en souleyant les oper- 
cules. Cucurbita Pepo. 


120. GROSSULARIEÆ. 


Sphérique , finement ponctué; huit à dix pores irrégulièrement épars. 
Fibes nisrum, R.rubrum, R. Grossularia. 


121. NOPALEZ. 


a. Sphérique , couvert de petites épines , ponctué; trois bandes très 
étroites. Cactus flagelliformis, Melocactus. . .., 


b. Sphérique, douze à dix-huit gros ombilics irréguliers, enfoncés, 
plus finement ponctués que le reste de la membrane.Cactus Opuntia. 


122. FLACOURTIANEZ. 
Ovoïde, petit; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des pa- 
pilles sur les bandes. Kigoellaria africana, Flacourtia Ramontchi, 
F, cataphracta (sans papilles ?). 
123. MArGGRAVIEZ. 
Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphérique avec trois bandes étroites et 
trois ombilics transversalem:nt ovales. Ruyschia bahiensis Mart. 
124. BIxINEZ. 


Cvoïde ou sphérique; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec 
trois papilles. Echinocarpus umbellatus Bo;i., Prockia serrata. 


Hi. MOHL, == Sur le Pollen. 329 


125. CISTINEZ. 
Ellipsoïde; trois sillons ; dans l'eau, ovoïde ou sphérique, avec trois 
papilles. Helianthemum vulgare , H. grandiflorum , Cistus creticus. 


126. VIOLARIEZÆ. 

a. Ellipsoïde ; trois sillons ; dans l’eau, sphère déprimée avec trois 
bandes sans papilles. Viola biflora , V. odorata. 

b. Sphère aplatie, à trois angles, des plis longitudinaux sur les angles, 
sur ces plis des papilles. Noisettia longifolia, Corynostylis Hyban- 
thus Mart., Alsodeia physiphora. 

c. Prismes quadrangulaires ou pentagoraux, avec des plis sur les arêtes, 
transparens ; dans l’eau ellipsoïde aplati,avec quatreou cinq bandes, 
sur iesquelles sont de grosses papilles. 7iola arvensis, F. tricolor. 


197. DROSERACEZ. 
Sphérique ; membrane externe divisée en quatre compartimens arrondis, 


dont les lignes de séparation sont rentrées, en sorte que le grain paraît 
compose de quatre grains. Drosera rotundifolia. 


128. TAMARISCINEZÆ. 


Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère aplatie à trois bandes avec trois 
papilles. Parnassia palustris, Nitraria Schoberi. 


120. FRANKENIACEZÆ, 


Ovoïde ; trois plis; dans l'eau, sphère à trois bandes. Frankenia hirsuta, 
F. hispida. | 


130. HyPERICINEZÆ. 


a. Ellipsoïde; trois plis; dans l'eau, sphère à trois bandes. Æypericum 
perforatum, Vismia bacuifera, F. guianensis » V. micrantha 

b. Ellipsoïle ; membrane externe formée de deux bandes pointues aux 
deux extrémités, et qui se croisent. Hypericum perforatum, H. 
quadrangulare. 

c. Les plis repondant aux arêtes d’un tétraèdre. Æypericum perforatum. 

d, Ovuïde; ‘rois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec trois papilles. 
Hypericum hircinum , Harongana paniculata. 

191. GARCINIEZÆ. 


a. Sphère aplatie avec trois plis très courts semblables à des pores. 
Clusia insignis. | 

b. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles 
dans les plis, Calophyllum Inophyllum, Menandra gemmiflora 
Mart, 

e. Sphérique , avec quaire plis assez courts, et quatre ombilics transver- 
salement elliptiques. Platonia insignis Mart. 


230 : H. MOHY, — Swi Le Pollen. 
132. CHENOPODIEZ. 


a. Cubique , à arêtes émoussées, dans le milieu de chaque face une partie 
non granuleuse, semblable à un pore. Basella aiba. 

b. Sphérique; membane externe finement ponctuée, pourvue d’environ 
trente pores. Blilum capitatum, Salsola scoparia, S. Kali, Cheno- 
podium Botrys, C.ambrosioides, C. Bonus Henricus, C. glaucum, 
Salicornia fruticosa, Suœda salsa, Beta trigyna, B. maritima. 


133, AMARANTHACEZÆ. 


a. Forme d’un dodécaèdre pentoganal; sur chaque face un pore. 
Bucholzia maritima, Aliernanthera Achyrantha. 

&. Sphérique; environ trente pores. Æmaranthus caudatus , A. pani- 
culatus , Chamissoa acuminata ( environ vingt pores). 


134. PHYTOLACCEzZ. 


a. Transparent, sphérique, divisé par des bandes linéaires À la manière 
d’un dodécaëdre pentagonal. Rivina brasiliensis, R. humilis. 
D. Ovoïde ou sphérique; trois sillons; dans l'eau, sphère avec trois bandes 
Ctroites. Phytolacca abyssinica, P. scandens. 
495. SCLERANTHEZÆ. 


a. Sphérique, avec douze pores situés dans des enfoncemens, et répon- 
dant aux faces d’un dodécaèdre pentagonal. Sc/eranthus biennis. 
&. Sphérique, environ vingt pores. Scleranthus annuus. 
196. PARONYCHIEZ. 


Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Speroulu arvensis. 
Le Corrigiola littoralis a un pollen très petit, qui paraît être de la forme 
d’an prisme triangulaire. 
137. PORTULACEZ, 
Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphérique avec trois bandes qui sont gra- 
nuleuses au miliews Claytonia perfoliaia , C. acutifolia. 
198. ALSINEZ. 
Sphériqne; beaucoup de pores. SteZlaria Holostea (environ douze pores), 
Aisine media, Arenaria serpyllifolia (environ vingt pores). 
139. SILENEÆ. 


. L . LA 
Sphérique ; membrane externe ponctuée , beaucoup de pores situés dans 
des enfoncemens , fermés sur les grains plus gros par des opercules. 


a. Six pores sur l'équateur, trois sur chaque hémisphère. Gypsophila 
Slevenit. 


à. Pores irrégulièrement disinibucs. Drypis spinosa (quinze à vingt po- 


w. Mort? — Sur le Pollen: 331 


res). Il y a environ douze pores dans les Lychnis chalcedonica, 
L. dioica, Silene dichotoma, S. vespertina, Saponarie officinalis , 
S. Vaccaria , Dianthus carthusianorum. 


140. Ficorprx. 
À gros points; ovoide; trois sillons longitudinaux ; dans l’eau, sphérique, 
trois bandes très étroites. Mesembryanthemum aureum.| 


141. CRASSULACEZ. 
Ellipsoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. 
a, Avec des papilles sur les bandes. Sedum hispanicum, S. spurium ; 


S. populifolium; S. acre , Septas capensis, Rochea versicolor. 
b. Sans papilles ? Sedum reflexum , Cotyledon jasminiflora. 


142. SAXIFRAGEZ. 
Ellipsoïde ; trois plis; daus l’eau , sphère à trois bandes. 
a. Avec des papilles sur les bandes. Saxifraga crassifolia. 
b. Sans papilles. Æeuchera americana, Saxifraga Coty ledon. 


143. CunoniAcEz. 
a Petit, ellipsoïde; trois plis; dans l’eau, ovoïde, ircis bandes. Z7y- 
drangea radiata, Hortensia speciosa, Bauera rubioides. 
b. Avec des papilles sur les bandes. einmannia dio:ca. 
c. Ovoïde, un côté plus convexe; une petite papille à chaque pôle. Z{ea 
viroinica. 
144. HALORAGEZ. 


Sphérique ; sur l’équateur, quatre petits pores entourés d’un halo. y- 
riophyllum verticillatum. 


145. LYTHRARIEZ. 


a. Presque sphérique , avec trois lignes un peu saïllantes qui se réunis- 
sent aux pôles; sur chacun des trois compartimens formés par les li- 
gnes saillantes, un pore entouré d’un halo. Lagersiræmia irdica. 

b. Ellipsoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Heimia sah- 
cifolia. 

c. Ellipsoïde déprimé avec trois plis et trois papilles, se gonflant dans 
l’eau sans changer de forme. Cuphea lanceolata. 

d. Ovoïde; trois plis avec des papilles. 

a. Plis très courts. Friedlandia hirtella Schl. etCham.; F, Myrsinites 
Mart. 


8. Plis plus longs. Lawsonia inermis. 


e. Ellipsoïde; six plis; dans l'eau, six bandes , sur trois desquelles une 
papille. Lythrum Salicaria , L. thymifolium. 


332 #. MOHL. == Sur le Pollen. 


f: Ellipsoïde à l’état sec; dans l'eau, sphérique, triangulaire , à angles 
tronqués sur l’équateur, trois plis avec papilles sur les angles, deux 
plis sans papilles sur chaque face. Æmmannia sanguinea. 


146. ONAGRARIEZX. 


Aplati, triangulaire ; avec des papilles sur les angles; transparent ou 
opaque; membrane externe ponctuée, unie sur les papilles. 

a. Papilles petites. Lopezia coronata , Fuchsia coccinea. 

D. Papilles grosses. Clarckia pulchella, Circæa lutetiana, OEnothera 
biennis, OE. corymbosa. 

c. Grains lchement unis quatre à quatre; papilles grosses. Epilobium 
montanum, E. hirsutum. 

d. Grains réunis par quatre, chacun présentant trois ombilics ronds. Jus- 
sieua erecta. | 

e. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Philadelphus co- 
ronarius, P. grandiflorus. 

147. Vocaysirz. 


a. Sphéres aplaties, à trois angles; de petites papilles sur les angles: 
Vochysia ferrugines. 

B. Sphérique, triangulaire à l'équateur, sur les angles de très courts plis, 
sur ceux-ci des papilles. Qualea ecalcarata. 

c. Ovoïde ; trois plis; dans l'eau, sphère à trois bandes avec des papilles, 
Pochysia pyramidalis, Amphilochia qualeoides , Callisthene 
minor. 


148. COMBRETACEÆ. 


a. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles. 
Quisqualis indica, Combretum parviflorum (sans papilles? }, 
Poivrea coccinea, T'erminalia tomentosa. 

b. Ovoïde; six plis; dans l'eau, sphère à six bandes, sur trois desquelles 
une papille. Combretum. . . . . . des Indes orientales, C. pulchellum 
Mart., Schousbæa coccinea, T'erminalia fagifolia Mart. 


149. GRANATEZ. 


Ovoïde , approchant de la sphère; trois plis avec des papilles. Punica 
Granatum. 


150. CALYCANT:E Fr. 


.. . . Q se Q . Lé 
Ovoïde ; trois sillons; dans l’eau, ellipsoïde avec trois bandes, -omprin.é 
d'avant en arrière et de haut en bas. Culycanthus lævigatus, C. floridus. 


151. MELASTOMACEZ. 


Ellipsoïde avc trois arêtes émoussées et six plis; dans l’eau oväle ou 
sphère à six bandes, sur trois desquelles une papille, Rhexia subtriplici- 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 333 


nervia, R. cordigera Mart. , Chætogastra alpestris Mart., C. Agrostemma, 
Läsiandra aloæfolia Mart, L. Fontanesi, Marcetiat axifolia Dec., 
M. excoriata. 


152. MyYRTACEZÆ. 


a. Déprimé, triangulaire, les côtés souvent un peu rentrés, trois plis 
très légers, qui suivent les angles et se réunissent aux pôles sur une 
pièce triangulaire ; dans l’eau se rapprochant plus ou moins de la forme 
sphérique , produisant de petites papilles sur les angles. Grains peuts, 
transparens, non visqueux. Melaleuca hypericifolia, Eugenta aus- 
tralis, E.aromatica, E. speciosa, E. acuminata, Metrosideros 
lanceolata, M. rugulosa, W.pungens, Myrtus communis, M. Pi- 
menta, Calyptranthes guineensis, Ë. lucida Mart., Calythrix gla- 
bra, Eucalyptus eugenicides, C. piperita, Leplospermum my rtifo- 
lium, Myrcia Linkiana Dec., Psidium rufum, Syzygium tere- 
binthaceum Boj. 


b. Même forme que a., bandes à peine visibles, Psidium Araça Raddi, 
P. hians, Fugenia rosea, E. Pohliana. 

c. Forme comme a«., point de bandes, de petites papilles sur les angles 
Myrcia myoporina Dec., M. bracteatu Dec., M. Héyneana Dec. 

d. Ovoïde; trois plis longitudivaux; dans l’eau, sphère à trois bandes. 
Gustavia brasiliana, Lecythis albiflora Dec., L. pedicellaris Dec., 
L. ovalifolia Dec. | 


153. CAMELLIACEZÆ. 


Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec trois petites 
papilles. Thea viridis. 


154. TERNSTROEMIACEE. 


Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec trois papilles. 
Ternstræmia. . . ...du Bresil, Visnea Mocanera, Caraipa 
glabrata Mart., C. paniculata. 


155. TiriAcEz. 


a. Ovoïde; trois plis; dans l'eau, ovoïde ou sphérique, trois bandes, sur 
chacune une papille. 

a. Membrane externe ponctuée. Elæocarpus speciosus, Sloanea pa- 
ranensis, Triumfetta glandulosa, Lüliea paniculata, Corchorus 
tomentosus , Sparmannia africana. 

8. Membrane externe finement celluleuse. Grewia lanceolata, G. betu- 
læfolia, G. ulmifolia, G. astatica, G. occidentalis. 


b. Ellipsoïde aplati, un peu triangulaire; sur chaque face un petit pore 
avec un grand halo. T'ilia parvifolia. 


334 H. MOHL, = Sur le Pollen. 


156. STERCULIACEZÆ. 


Ovoïde; trois courts plis ; dans l'eau , sphère à trois bandes avec des pa- 
pilles. Séerculia. . .... du Brésil, S. platanifolia. 


157. BUTTNERIACEZ. 
a. Ovoïde; trois plis : dans l’eau, ovoïde ou sphérique, trois bandes avec 
des papilles. T'Aeobroma Cacao, Lasiopetalum dasyphyllum, 
Guazuma ulmifolia. 


b. Prime triangulaire, sur chaque face latérale duquel est une papille 
ovale placée en long; dans l’eau sphère ayec trois papilles. Büttne- 
ria heterophy la. 


c, Plat, triangulaire; sur les angles de petites papilles entourées d’un 
halo. X/einhovia Hospita. 


198. HERMANNIACEÆ. 


Ovoïde ou sphérique ; trois courts plis avec des ombilics, Æermannia 
althϾifolia, H.scabra( quatre bandes), J'alteria indica, Melochia to- 
merrlosa. 


159. DomBevACEZ. 

a. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère avec trois bandes ponctuces. Au- 
gonia Mystax. 

b. Sphérique, couvert de courtes épines; sur Féquateur trois papilles en- 
iourées d’un étroit halo. Dombeya spectabilis, D. elliptica Bo. , 
D.acutangula, Astrapæa Wallichii, Pterospermum suberifolium., 
Pentapetes phœnicea, Hilsenbergia cannabina Boj. 


160. MaLvaAcEx. 
Sphérique, épineux; des pores ronds irrégulièrement épars; membrane 
externe ponctuce. 


a. Épines longues, en petit nombre; pores grands, en petit nombre. 
Hibiscus Trionum, H. Syriacus. 


b. Epines et pores petits, en grand nombre. Malya rotundifolia, Al- 
thœa taurinensis, A.cannabina, Napæa lœvis, Kitaibelia vitifolia, 
Lavatera trimestris, Gossypium latifolium, G. hirsutum, ‘ Sida 
nudiflora, S. althæifolia. 


161. Bompacez. 
a. Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes; membrane externe 
très transparente. ÆJ'ittelsbachia insignis. 
b. Ovoïde; trois plis; dans l’eaa , sphère déprimée avec trois papilles. 
Bombax Gossypium. 
ce. Gros , plat, trois angles tronqués ; côtés rentrés ; membrane externe 


H. MOHL. — Sur le Pollen. 335 


celluleuse ; sur chaque côte un pore ovale, Carolinea armillaris ; 
Ochroma Lagopus. 


d. Forme comme c. Sur chaque angle une papille; membrane externe 
unie sur les papilles. Carolinea camprestris, C. longiflora, Erioden- 
dron Samauma. 


e. Forme comme c. Membrane externe ponctuée; les pores entourés d’un 
halo. Bombax pubescens. 
f. Petit, triangulaire, plat; côtés droits; sur les angles un ombilic qui, 
dans l’eau, produit des papilles. Helicieres hirsuta. 
162. GERANIACEÆ. 
Sphérique , opaque; de trois côtés une cavité elliptique; dans celle-ci 
une papille qui se gonfle dans l’eau; membrane externe à gros grains ou 


papilleuse. Geranium sylyaticum , G. molle, G. nodosum, Pelargo= 
nium peliatum, Erodium cicutarium. 


163. Livez. 
Ovoïde ; trois plis: daus l’eau ellipsoïde aplati avec trois bandes. Zinum 
austriacum, L. fluvum. 
164. OxALIDEX. 

a. Ellipsoïde ou sphérique; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes. 
Oxalis tetraphylla,O. stricta, O. latifolia,O. Rheinwardiii Lucc., 
©. sensitiva, O.eriorhiza, O. ruscifolia, O.rostrata, O sulphurea. 

b. Ovoïde; membrane externe divisée en deux bandes semi-lunaires qui 


couvrent le grain en se croisant; dans l’eau sphérique. Oxalis cräs- 
sicaulis. 


165. SARMENTACEZÆ,. 


Ovoïde; trois plis; dans chacun une petite papille. Vütis Labrusca ; 
W. vinifera, Cissus hederacea. 
166. LErAcEz, 
Sphérique, triangulaire à l'équateur ; des plis sur les angles, dans ceux-ci 
des papilles. Leeæ sambucina. 
167. MELrAcEz, 
 ! Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles. 
Trichilia nervosa, Melia Azedarach (ordinairement quatre plis). 
108. HuuwiriACEz. 


a. Ovoïde; trois plis; dans eeux-c1 des papilles ; dans l’eau, sphérique, 
triangulaire sur l'équateur; des papilles assez grosses sur les bandes 
qui sont sur les angles. Æelleria obovata Necs et Mart. 


336 H. MOHL. —— Sur le Pollen. 


b. Sphcrique ; trois papilles sur l'équateur; pas de plis. Æumiria flori- 
bunda (trois ou quatre papilles ), Myrodendron subvaginale Mart., 
M. petiolatum Mart. 


1 69. CEDRELEZÆ, 


Ovoïde ; quatre plis ; dans l’eau, ovale à quatre bandes. Cedrela odorata. 


170. MALPIGHIACIÆ. 
a. Très petit; ovoïde ou sphérique; trois sillons; dans l’eau, sphère avec 
trois bandes étroites et trois petites papilles; membrane externe très 
finement ponctuée. Banisteria lancifolia, B. Greta 


Mart., Malpighia lucida, M. coriacea. 


b. Petit, aplati, triangulaire; les trois bandes se réunissant aux pôles 
comme dans les Myrtacées sur une pièce triangulaire, des papilles sur 
les bandes. Gaiphimia glauca. 


c. Arrondi ; quatre (ou cinq) plis courts; dans ceux-ci des papilles qui 
occupent presque toute la longueur de la bande. Thryallis lati- 
folia Mart. 


d. Arrondi, petit; trois plis; dans chacun deux petites papilles. Banis- 
teria glaucophylla Mart. 


e. Ovoïde; quatre plis; dans l’eau, ovoïde avec quatre bandes linéaires, 
sur chaque bande une petite papille vers les deux extrémités ( par 
conséquent huit en tout). ÆZiræa odorata. 


f Spherique; quatre ou cinq pores ronds sur l'équateur, quelquefois un 
peu irrégulièrement places. T'hryallis longifolia Mart. 


g. Sphérique ; six ou sept papilles (une à chaque pole, quatre ou cinq 
sur l'équateur). Malpivhia argentea. 

2. Sphérique, divise à la manière d’un cube par douze bandes linéaires ; 
sur les bandes, mais ron sur toutes, un pore rond. Triopteris bra- 
chypteris Mart. 


:. Cubique, à arêtes tronquées. Sur les arêtes la membrane externe est 
épaissie en un filet. Sur les faces formées aux dépens des arêtes 
du cube est un pore rond.Gaudichaudia suffruticosa, G. triphyila. 

&. Sphérique ; divisé par des bandes linéaires en compartimens ordinai- 
rement pentagones (de manière à former un dodécaèdre pentagonal 
plus où moins régulier), mais souvent aussi d’une manière irréguhèrc; 
sur une partie des bandes un pore rond. Banisteria versicolor Mart., 
et de plus beaucoup d'espèces brésiliennes de Banisteria et de Mal- 
pighia. : 

4, Sphérique, présentant neuf à douze compartimens ovales, irregulière- 
ment disposés; là où deux de ces compartimens se joignent, on voit 
entre eux un pore rond, Halpighia coccifera , M. urens. 


H. MOHL, == Sr le Pollen. ‘337 


171. ÂCERINEZÆ. 


Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphérique avec trois larges bandes. :4cer 
platanoides, A.campestre , A. dasycarpum , A.monspessulanum, A. 
Pseudoplatanus. 


192. CORTARIEÆ. 


Arrondi ; sur trois angles peu saillans, un pore ovale avec un grand halo 
rond. Coriaria myriifolia. 


193. ErvrHRoxYLEZ. 


Ovoïde; trois plis; dans Veau, sphère à trois bandes ; des ombilics trèss 
larges, elliptiques, qui se confondent presque par leurs bords. Erythroxylon 
ferrugineum Boj., E. sideroxyloides, E. laurifolium ( papilles petites). 


174. SAPINDACEÆ. 


a. Plat, triangulaire; sur les angles une papille. Cardiospermum Ha- 
licacabum, Paullinia senegalensis , Schmidelia . . » S. senega- 
lensis, Cupania. . .. 

b. Plat, angulaire sur les angles des papilles; des lignes légères qui 
suivent les angles et indiquent une tendance à la formation de plis. 
Sapindus emarginatus, Cupania venulosa. 

c. Sphérique ou ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes 
avec des papilles sur les bandes. Dodonæa viscosa, D. triquetra, 
Keælreuteria paniculata, Nephelium lappaceum , Euphoria pu- 
nicea. 


175. HIPPOCASTANEZ. 


Ellipsoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes ayec trois 
papilles. Æsculus macrostachya, Æ. flava, Æ. Hippocastanum. 


176, TROPÆOLEZ. 


Prismes triangulaires à arêtes latérales arrondies, ou rentrées à cause 
des sillons qui se trouvent sur elles; dans l'eau, ellipsoïde aplati, 
triangulaire sur l’équateur; avec trois courtes bandes. Tropæolum 
majus. 


177. EUPHORBIACEZ. 


a. Gros, sphérique ; membrane externe à gros grains, sans plis. Jatro- 
pha panduræfolia, J.urens, J. Manihot, Adenoropium villosum, 
Croton Pseudnchina, C. punctatum , C. T'iglium , Echinosphæra 
rosmarinioides. 

b. Sphérique ; membrane externe finement celluleuse. 4Zeurites triloba. 

ce. Sphérique; membrane externe ponctuée > avec environ vingt pores. 
Buxus sempervirens. 


III. BOTAN. == fuir, ke 22 


338 4. MonI. — Sur le Pollen. 


d. Eilipsoïde; trois sillons ; dans l'eau, sphère à trois bandes. WMercu- 
rialis annua , Tragia DER) Ricinus communis, Acalypha 
acuta.” 

e. Sphérique ; trois papilles ; point de bandes. {calypha scabrosa. 

f. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles 
sur les bandes. Sapiwm cassinæfoliur {des ombilics transversale 
ment elliptiques), Cluytia alaternoides, Cicca disticha, Securi- 
nega nitida, Cnemidostachys tragivides, C. longifolia Mart., Eu- 
phorbia Peplus (des ombilics ovales, placés en long), Euph. syl- 
vatica , E. verrucosa, E. virgata (dans les trois dernières des om- 
bilics si gros, qu'il ne reste qu’un petit bord des bandes). 


17 8. EMPETREZ. 


Grains réunis par quatre en assemblage tétraédrique, chaque grain avec 
trois plis, et de petits ombilics dans ces plis. Empetrum nigrum. 


179. BRUNIACEZ. 
a. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère àtrois bandes avec des papilles. 
Brunia lanuginosa, B. abrotanifolia. 
b. Ovoïde; six plis; dans l’eau, sphère à six bandes avec des papilles. 
Brunia nodiflora. 


180. RHAMNEZÆ. 

Ovoïde; trois plis qui suivent les arêtes du grain; dans l’eau , trois 
bandes avec des papilles. Phylica myrtifolia, P. buxifolia, P. 
paniculata, Ceanothus americanus, Pomatodendron ferruginosa, 
P. ligustrina, Gouania tiliæfolia, Zizyphus Paliurus. 


181. AQUIFOLIACEÆ. 
Ovoïde ; trois plis ; dans l'eau, sphère à trois bandes avec des papilles. 
Cassine Peragua. 


182. PITTOSPOREZ. 
Comme n° 181. Pitiosporum undulatum. 


183. CELASTRINEZÆ. 


Comme n° 181. Ævonymus europœus, E. latifolius, Celastrus Scan- 
dens, C. oleoides (membrane externe finement celluleuse). 


184. HIPPOCRATEACEÆ. 
&. Ovoïde ; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes avec trois grosse 
papilles. Æippocratea inundata Mart. 
b. Sphère aplatie avec des papilles sur léquateur. Tyigonia villosa 
(trois papilles), 7°. salicifolia Mart. (quatre papilles), T. micrantha 
rt, (quatre ou cinq papilles). 


ur mont, — Sur le Pollen. 339 
185. STAPHYLEACEZ. 
Arrondi; trois sillons ; dans l'eau, sphère à trois bandes avec des pa- 
pilles sur les bandes. Saphylea pinnata, $. trifoliata. 
186. OcaNacEz. 


Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, ovoïde, trois bandes avec des papilles. 
Ochna atropurpurea | Gomphia fimbriata Bo. 
197. SIMARUBEÆ. 
Ovoïde ; trois sillons; dans l’eau, ovoide, avec trois bandes étroites et 
de petites papilles. Simaba bicolor Zucc., Quassia amara (sans papilles ?). 
188. ZANTHOXYLEZ, 
Ellipsoïde ; trois sillons ; dans l’eau, ovale ou sphère à trois bandes. 
a. Avec des papilles sur les bandes. Ptelea trifoliata, Toddalia acu- 
leata, T. nitida , Zanthoxylon (Langsdorffia) instrument arium. 
db. Sans ble, Fagara friplniiee 
189. DiosmEx. 
a. Sphérique ; membrane externe celluleuse , sans pores. Galipea 
multiflora. 
b. Spherique ; trois petites papilles sur l'équateur. Terpnanthus jas- 
_minodorus. 
c. Sphérique; vingt à trente pores irrégulièrement épars. Aruba acu- 
minata. 
d. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, ovoïde, avec trois bandes et trois pa- 
pilles sur ces bandes. Dictamus albus, Zieria mauritiana, 
Bucco acuminata, Eriostemon nerioides, K. salicifolium, E. 
buxifolium, Diosma scabra , D. longifolia , Agathosma obtusa , 
Esenbeckia febrifuga. 
190. RuTAcEz. 


Ovoïde; trois plis ; dans l'eau, Dre à trois bandes avec des papilles. 
Peganum Harmala (bandes se réunissant aux pôles), Auta gra- 
veolens , R. Buxbaumii , R. villosa. 

191. ZYGOPHYLIEZÆ, 

a. Petit, ovoïde ; trois plis; dans l’eau, ovale à trois bandes avec trois 
petites papilles. Zysophyllum album. 

b. Petit, ovale; trois plis; dans l’eau, sphère avec trois bandes étroites. 
Guajacum. . .. 

c. Sphérique ; membrane externe celluleuse, T'ribulus alatus, T!. terres- 
tris, T'. lanuyinosus, Ehrenbergia tribuloides. 

192. AURANTIACEÆ. 

Ovoïde; trois plis; dans leau, sphère à trois bandes avec des papilles 
sur les bandes. Æglaja odorata, Cookia punctata, Citrus Auran 
tiurr (quatre plis). 


22, 


340 H. MOHL, =—= Sur le Pollen. 


193. CONNARACEZX. 
Ovoïde ; trois plis ; dans l’eau, ovale à trois bandes. Cnestis glabra. 


194 CASSUVICÆ. 

a. Ellipsoïde ; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des pa- 

piles. Schinus mollis, Rhus Cotinus, R. rudicans, R. Coriaria. 

b. Ovoïde; trois plis; pas de papilles. Mangifera indica, Anacar- 

dium occidentale. 

c. Sphérique; sur l'équateur quatre papilles entourées d’un halo. 

Pistacia Terebinthus. 
d. Sphérique ; huit à douze pores irrégulièrement épars. Pistaciæ 
Lentiscus. 
195. JUGLANDEZ. 
Sphérique ; trois pores ronds sur l'équateur. Juglans olivæformis. 
196. Pomacez. 

Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphérique avec trois bandes. Photinia 
serrulata, Sorbus hybride, S. domestica, S. intermedia , Craiægus tor- 
minalis ; C. Oxyacantha, C. punctata, Pyrus Malus, P.communis, 
P. Cydonia , Mespilus Cotoneaster. 

197. Rosacez. 


Comme dans les Pomacées, no 196. Bandes étroites. Rosa gallica, 
R. canina, R. lutea, R. carolina. 
198. DRYADEZ. 

a. Ellipsoïde ; trois sillons ; dans l’eau, sphère à trois bandes. Fragaria 
vesca ; Dryäs octopetala, Rubus odoratus, Potentilla formosa ;, 
P. Anserina, P. argentea. 

b. Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, trois bandes avec des papilles. Ægri= 
monia Eupatorium, Chamærodes erecta Ledeb., Geum rivale, 
G. urbanum, Poterium Sanguisorba (aplati , tneileties bandes 
courtes, étroites, des ombilics transversalement ovales). 

c. Ellipsoïde ; six bandes; dans l’eau, sphère à six bandes. Sanguisorba 
canadensis, S. officinalis. 


109. SPIRÆACEZÆ. 


Ovoïde ; trois sillons ; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles 
Spiræa Ulmaria, S. sorbifolia, S. oppositifolia, S. Filipendula ( sans 
papilles ? ). 
200. AMYGDALEÆ. 9 
Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes. Prunus domestica 
._ P. Cerasus, P.avium, P. Padus, P.Mahaleb, Amygdalus nana. 
201. CHRYSOBALANEZX. 


Ovoïde ; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes. 


H, MOHL, = Sur le Pollen. 341 


a, Sans papilles, ÆZirtella paniculata mt F, lursuta (aussi avec 
quatre bandes). 

b. Avéc des papilles sur les bandes. Æirtella slomerata Mart,, Chryso- 
balanus Icaco (papilles grosses), 


2092: PAPILIONACEX. 


204. 


a. Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, ovoide ou sphérique avec trois bandes. 
Hedysarum Onobrychis, Galega officinalis, Glycyrrhiza echinata, 
Cytisus capitatus, C. nigricans, Spartium junceum, $.scopariums, 
Indisotifera madagascariensis, Poulienæa paleacea; P. proteoides, 
P. deltoides, Anagyris fœtida, Viminaria denudata, Jacksonia 
scoparia , Gompholobium tetrathecoides , Cyclopia genistoides. 

b. Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles. 
Psoralea pinnata, Ononis Natrix, O. arvensis, Astragalus Ono- 
brychis, A.virescens, Lathyrus odoratus, L.pratensis, Sophora ja- 
ponica, Phaseolus coccineus, P. vulgaris, Gompholobium gran- 
diflorum, Coronilla varia, C. Emerus, T'rifolium montanum, T. 
rubens, T”. pratense, Vicia Cracca, V. sylvatica, Medicago sativa, 

otus corniculatus , Orobus vernus, Pisum sativum , Anthyllis 
Vulneraria, Dillwynia acicularis, D. rudis (dans les deux der- 
nières les papilles sont grosses). 

c. Ellipsoïde aplati, triangulaire ; des bandes sur les angles; papilles 
si grosses que le grain ressemble à celui de lOŒnothera. Sophora 
occidentalis, Dalbersia Hookeri. 

d. Ellipsoïde aplati, triangulaire sur l'équateur ; de petites papilles sur 
les angles; pas de bandes. Erythrina....…… 

e. Ellipsoïde aplati, triangulaire sur l'équateur; sur les angles des 
bandes contenant des papilles; membrane externe celluleuse. Cy- 
lista tomentosa De CG. 


SWARTZIÉÆ. 


Trois plis ; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles sur les 
bandes. Swartzia triphylla(grai novoïde dans l'état sec), S. pirnata 
(grain aplati dans l’état sec). 


CÆSALPINEZX. 


a. Sphérique ; membrane externe non séparable, ponctuée, garnie de 
beaucoup de papilles rondes. Bauhinia armata, B. furcata. 

b. Ellipsoïde aplati, triangulaire sur l’équateur, avec trois grosses 
papilles qui ne sont pas nettement limitées ; membrane éxterne 
ponctuée, garnie de papilles rondes , facile à séparer, Bauhinia. … 
du Brésil. 

c. Sphérique ; membrane externe ponctuée; trois bandes non plissées, 
fortement ponctuées. 


342 H. mMOHL, « Sr le Pollen. 


a Bandes se réunissant aux pôles. Bauhinia scandensB * Anguina 
Dec., Poinciana pulcherrima. 


B. Bandes ne se réunissant pas aux poles. Bauhinia racémosa. 


d. Ovoïde; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes avec des papilles. 
Cassia biflora, C. lœvigata, C. mary landica, Schnella rotundifolia, 
S. ferruginea, S. paranensis, Codarium nitidum, Hæmatoxy lon 
campechianum. 

e. Ovoïde ; trois plis; dans l’eau , sphère avec trois bandes unies. Par- 
kinsonia'aculeata, Gleditschia horrida, Grmnocladus canadensis, 
Cassia Trinitatis, Geoffroya mitis. 

J. Ovoïde; trois papilles situées dans des enfoncemens superficiels; dans 
l'eau, sphérique avec trois bandes, sur celles-ci des papilles pourvues 
de larges halos. Hymenœa eopalifera, H. confertiflora, H. verru- 
cosa De C. 

g. Ovoïde; quatre plis; dans l’eau, sphère à quatre bandes avec des 
papilles. Ceratonia Siliqua. 


20). MiIMosÆ. 


a. Arrondi; trois plis ; dans l’eau, sphère aplatie avec des papilles sur les 
bandes. Acacia leucocephala, A. juliflora , Entada adenanthera, 
Desmanthus strictus, D. virgatus. 

b. Grains de pollen arrondis, petits, composés chacun de huit grains. 
Acacia chlorantha Zucc. Mimosa latispinosa. 

e. Plat, ovoïde, très gros, chaque grain composé de buit grains, qui 
sont placés sar un même plan, et sont pourvus de pores aux angles; 

à l'extrémité pointue du grain est une masse de petites cellules vis- 
queuses. Zrga anomala. 

d. Grains orbiculaires, composés de seize grains. Acacia decipiens, 

A,compressa, A. macrostachya, A. longifolia, Mimosa laxa, 
M. Julibrissin, M. decurrens, M. vera, M. trichodes, M. Lebbeck. 


206. DATISCEZ. 
Ovoïde ; trois plis; dans l’eau, sphère à trois bandes. Datisca cannabina. 
207. BEGONIACEZÆ. 
Ellipsoïde; trois plis; dans l'eau, ovoïde, trois bandes avec ‘des papilles. 
Begonia glabrata ; B. Sellowir. 
208. BALSAMINEZ. 
Cylindrique, un peu comprimé de deux côtés, arrondi aux extrémités; 
un ombilic transversalement ovale tant à la partie supérieure qu’à la par- 


tie inférieure de chacun des petits côtés (par conséquent quatre en tout). 
Tmpatiens Balsamina , I. Noli tangere, 


H. mon, Sur le Pollen. 343 


209. OLACINEZÆ, 

Ovoïde; irois plis sur les arêtes émoussées; dans l’eau ; ovale à trois 

bandes. Xémenia. . . . du Bresil. 
210. MORINGEZ. 

Ovoïde; trois plis ; dans l'eau, sphérique, trois bandes avec des papilles. 
Moringa zey lanica. 

211. ESCALLONIEZ. 

Ovoïde; trois plis ; dans l’eau, sphère aplatie à trois bandes, Escallonia 
spectabilis, 

Plantæ incertæ sedis. 

Neurada procumbens. Ellipsoïde aplati , triangulaire, avec de petites 
bandes sur les angles ; sur chacune un ombilic entre l’équateur et le pôle 
(par conséquent six en tout). 

Sarracenia purpurata. Huit bandes avec des ombilics. 


N. B. Le mot ombilic (Nabel) qui se rencontre assez fréquemment dans l’expo- 
sition des caractères du Pollen, est uniquement employé par l’auteur pour dési- 
guer les pores (voy. page 162), dans les cas probablement où leur aspect par- 
ticulier a paru motiver cette dénomination. C’est une chose dont il était néces- 
saire d’avertir, mais sur laquelle la lecture de l'ouvrage allemand ne laisse pas de 
doute , et que l’on pourra même vérifier jusqu'à un certain point en comparant 
les caractères présentés dans ce chapitre à ceux sur lesquels repose la classifica- 
ton du chapitre II. 


EXPLICATION DES FIGURES. 


PLANCHES IX, X ET XI. (1) 


Fig. 1. Jatropha panduræfolia, Membrane externe à gros grains. 

Fig. 2. Styphelia glaucescens. Un certain nombre des grains de la membrane externe sont 
développés en papilles saillantes. 

Fig. 3. Ruellia formosa. a. Membrane externe à grandes cellules ; &. membrane interne. 

Fig. 4. Periploca græca. Grain de pollen formé de quatre grains situés sur un même plan. 

Fig. 5. Conanthera Echeandia. À, Grain sec. B, coupe transversale. C. grain mouillé ; a. 
membrane externe; s. bandes longitudinales. 

Fi5. 6. Albuca minor. A. Grain sec. B. Grain mouillé ; «. membrane externe; s. bandes 
longitudinales. C. Grain mouillé dont la membrane externe (a) est à moitié séparée de l’in- 
terne (i). 


(2) I] nous était impossible de reproduire ici toutes les figures contenues dans les six planches 
in-4° de M. Mohl ; mais le choix que nous en présentons suffira pour donner une idée nette 
des différences principales qu’offrent les grains de Pollen , quant à leur forme et à leur struc- 
ture, et sur lesquelles repcse la classification de l’auteur (page 220). Les figures ont été copiées 
avec le plus grand soin sur celles de l'ouvrage original, dont les dessins ont été exécutés par 
l'auteur lui-même. | | 


344 u. Monx, — Sur de Pollen. 


Fig. 7. Nymphœa adyena. À. Grain sec. B; Grain mouillé. 

Pig. 8. Hemerocallis fulva. À. Grain sec. B. grain mouillé; a. membrane éxterne celluleuse; 
$. bandes longitudinales. 

Fig. 9. Alstræmeria curtesiana La membrane externe est couverte d’un réseau de fibrilles. 

Fig. 10. Ophrys ovata. Grains de pollen réunis quatre à quatre et situés sur un même plan ; 
membrane externe celluleuse. 

Fig. 11. Walsonia plantaginea. Grain sec vu par le petit côté. (Voy. p. 222.) 

Fig. 12. Convolvulus tricolor. À. Grain sec vu de côté. B. Le même en dessus, C. Le même 
mouillé vu en dessus; a. membrane externe; &. bandes longitudinales ponetüées, 

Fig. 13. Cactus flagelliformis. 

Fig. 14. Slatice tarlarica. À. Grain sec vu en dessus. B. Grain humecté; s. la membrane in< 
terne qui sort par les bandes longitudinales. 

Fig. 15. Sideritis scordioides. A. Grain sec vu de côté. B, Le même vu en dessus. C. Grain 
mouillé vu en dessus. 

Fig. 16. Sabvia glutinosa. Les grains de Pollen de cette plante, comme ceux de la plupart 
des autres Labiées dont le Pollen présente six plis longitudinaux (Voy. page 320) ; ont à l’état 
sec la forme d’un ovale comprimé de deux côtés , et se changent dans l’eau en un ellipsoïde 
comprimé de haut en bas et d'avant en arrière. À. Grain sec vu du côté aplati. B. Grain mouillé 
vu en dessus, 


Fig. 17. Sherardia arvensis, À. Grain sec vu de côté. B. Le même vu en dessus; C. Grain 
mouillé vu en dessus. 

Fig. 18. Abies excelsa, À. Grain sec; a. a. masses hémisphériques des extrémités ; 2. are 
postérieur granuleux; d. Partie transparente et plissée de la membrane externe, entre les deux 
éminences. B. grain mouillé, représenté en telle position que l’are postérieur est en dessous ; 
a. a. éminences hémisphériques; 8. partie transparente de la membrane externe.C. Grain mouil- 
lé, dans lequel la membrane externe s'est dilatée et séparée de l’interne (i), l'arc postérieur (b) 
s’est séparé en e des éminences hémisphériques (a), et le pli (d) s’est effacé. 

Fig. 19. Nymphæa lotus. À. Grain sec vu eu dessus. B. Le même vu de côté, C. Grain mouil- 
lé vu de côté; s. bande circulaire ponctuée au milieu. 

Fig. 20, Poinciana pulcherrima. Pollen sphérique, dont la surface est partagée en trois com- 
partimens (b. b.) par trois bandes (a. a.) non enfoncées, granuleuses, qui se joignent aux pôles. 

Fig. 21. Tropæolum mayjus. À. Grain sec vu de côté. B. Le même récemment tiré de l’an- 
thère, vu en dessus. C. Le même, après qu’il a été quelque temps exposé à l’air, et que, par l’ef- 
fet d’un commencement de dessiccation, des sillons se sont formés sur ses arêtes longitudinales. 
D. le même mouillé et vu en dessus. E. Grain mouillé vu de côté; a. membrane externe; à. 
courtes bandes longitudinales. 

Fig. 22. Loranthus bicoler. À. B. Grains secs, dont les faces latérales sont fortement retirées 
en dedans. A. Grain vu de côté, B, Grain vu en dessus. C. Grain gonflé dans l’eau ; a. faces la 
térales ; à, plis longitudinaux. \ 

Fig. 23. Corydalis lutea. Le pollen de cette plante présente diverses formes : la première (A) 
offre douze plis qui sontsitués les uns par rapport aux autres comme les arêtes d’un cube; dans 
Ta seconde, il ÿ a neuf plis, qui répondent aux arêtes d’un prisme triangulaire; dans la troi- 
sième forme (B. C.), nous trouvons six plis qui sont disposés comme les arêtes d’un tétraèdre ; 
D. représente cette dernière forme, telle qu’elle est après avoir subi l’action de l’eau; les plis se 

_ sont changés en bandes linéaires; on en voit trois à la surface du grain; et les trois autres (s) 
paraissent à travers son épaisseur. 

Fig. 24. Fumaria spicata. À. Grain sec, sur lequel on ne voit aücune bande. B. Graïn mouil- 
ké, dont là membrane externe est divisée en douge facettes, à la manière d’un dodécaëdre 
pentagonel, par des bandes linéaires’(s), j 


W; MOnt, == Sur le Pollen. 345 


Fig: 25. Rivina brasiliensis, Même forme que la précédente, mais où les bandes se voient à 
l’état sec. = 

Fig. 26. Hypericum perforatum. On trouve dans cette plante des grains de pollen de diver- 
ses formés. La première (A. C.) présentetrois plis longitudimaux; dans la secondé (E), on voit à 
l’un des pôles une pièce triangulaire formée par une portion distincte de la mémbrane externe. 
Dans la troisième (B. D.— B. représente le grain sec, D. le grain mouillé), la membrane ex- 
térne est partagée en deux bandes qui se croisent à angle droit. Ces bandes ne sont jamais , 
comme dans l’Oxalis crassicaulis (Fig. 27 ), complétement séparées l’une de l’autre, mais les 
pointes de l’une s’attachent au milieu de l’autre (D.). 

Fig: 27. Oxalis crassicaulis. La membrane externe est partagée en deux bandes (a. et b.), 
qui se recouvrent l’une l’autre et se croisent à angle droit; le pollen sec (A. B. C.) est com- 
plètement revêtu de ces bandes; dans le pollen mouillé (D.) la membrane interne fortemént 
gonflée est libre entre les bandes (a. b. ). 

Fig. 28. Thunbergia fragrans. La membrane externe représente une bande étroite qui en- 
toure le grain (Voy. pag. 226). 

Fig: 29: Mimulus moschatus. Plante dont le pollen présente plusieurs formes. Däns la pre- 
-mière (A. B. C.), les pôles du grain sont occupés par deux portions distinctes, ovoïdes 
‘de la membrane externe (a. b.), dont les axes longitudinaux se croisent, et le reste de cette 
membrane est partagé en bandes annulaires (c. c.). Dans la séconde forme, la membrane ex- 
terne consiste (comme dans le Thunbergia ) en une bandé uuique; quelquefois on voit à un 
pôle une portion isolée de la membrane externe (D. E. F.). Dans la troisième forme ( G: }; il 
n’y à qu'une bande qui va d’un pôle à AUDE en formant une spirale simple. 

Fig. 30. Dactylis glomerata. 

Fig. 31. Colchicum autumnale. a. Membrane externe granuleuse, 2. &. Les pores qui se 
trouvent âux pôles , et qui sont fermés par un prolongement mince de la membrane externe. 

Fig. 32. Cucumis sativa. À. grain sec. B. grain mouillé. 

Fig. 33. Morina persica. Voyez page 228. 

Fig. 34. Phyteuma limonifolium. A. Grain sec vu de côté, B. Le même vu en dessus.C. Grain 
mouillé vu de côté. D. Le même vu en dessus. 

Fig. 35. Passiflora kermesina. À. B. C. Grain de pollen un peu gonflé dans l’eau vu de dif 
férens côtés. Les quatre opercules (c. c.) sont séparés du reste de la membrane externe (a. a. ) 
par le gonflement de la membraneinterne. 

Fig. 36. Zmpatiens Balsamina. Pollen mouillé vu du petit côté. (Voy. pag. 342.) 

Fig, 37. Basella alba. À. Grain sec vu par un angle. B. Le même vu de côté, 

Fig. 38. Salsola scoparia. À. Grain sec. B, Grain mouillé. 

Fig. 39. Hibiscus Trionum. 

Fig. 406. Polygonum orientale. Pollen sphérique; dont la membrane externe finement cellu- 
leusé (a) est garnie de pores irrégulièrement épars {b). 

Fig. 4r, Jussieua erècta, Chaque grain de pollen ést composé de quatre grains ( A. B.) for- 
mant par leur réunion une pyramide triangulaire. Chacun de ces quatre grains ( C. )a trois pores 
entourés d’un étroit halo. 

Fig. 42. Acacia laxa, Voy. page 230. 

. Fig. 43. Inga anomala. Voy. page 230. A. Grain de pollen vu du côte large, B. Le même vu 
du côté étroit, 

Fig. 44. Dipsacus sylvestris. À. Grain sec vu de côté. a. Une des trois papilles qui se trou- 
vent dans les enfoncemens latéraux. B. Grain mouillé vu en dessus; des trois papilles (b) deux 
se sont allongées en tubes (c). 

Fig. 45. Pol)gonum cymosum, À. Grain de pollen sec vu de côté, B. Grain mouillé vu de côté, 
C. Le même vu en dessus. 


346 w. MOHL. — Sur le Pollen.  , 


Fig. 46. Echinops sphærocephalus. A. Grain sec vu de côté. B. Le même vu en dessus. C.Grain 
mouillé vu de côté. 

Eig. 47. Turnera ulmifolia. À. Grain sec. B. Grain mouillé. 

Fig. 18. Polygala myrtiflora. À. Grain sec vu de côté. B. Grain mouillé gonflé en une 
sphère, vu en dessus. 

Fig. 49. Lythrum salicaria. À. Grain de pollen sec d’un anthère jaune. B. Pollen sec d’une 
anthère verte. C. Grain de pollen mouillé d’une anthère verte vu en dessus. Les grains de pollen 
tirés des deux anthères ont, l’un comme l’autre , six bandes longitudinales, et sur trois de ces 
bandes une papille. 

Fig. 50. Hiræa odorata. A.Grain sec vu de côté. B. Le même vu en dessus. G. Grain mouillé 
vu de côté, dans lequel on remarque ceux papilles sur chaque bande. D. Le même vu en 
dessus. 

Fig. 5r. Carolinea campestris, Grain de pollen vu en dessus : il a trois courtes bandes; et sur 
ses angles tronqués trois papilles revêtues d’un prolongement uni de la membrane externe cel- 
luleuse. 

Fig. 52, Epacris grandiflora. Grain de pollen mouillé, sur les bandes duquel on voit les pa- 
pilles. 

Fig. 53. Gaudichaudia triphylla. Voy. page 233. 

Fig. 54. Banisteria versicolor. Voy. page 233. 

Fig. 55. Vernonia montevidensis. Grain mouillé vu en dessus. La membrane externe présente 
beaucoup de facettes irrégulières. L 

Fig. 56. Tragopogon canum. A. Grain de pollen mouillé vu en dessus; on voit au milieu 
la face hexagonale du pôle, sur chacune des trois bandes de l'équateur une papille (a.), et 
entre les bandes une surface quadrangulaire (b.). B.Grain de pollen mouillé vu de côté, repré- 
senté dans la position où l’une des bandes (a. ) est tournée vers le haut; la partie de la surface 
du grain qui se trouve entre deux bandes est formée de deux quadrilatères (b.) et d’un hexa- 
gone, lequel lors de l'extension du grain dans l'eau se change plus ou moins en un quadrila- 
tère. C. Grain mouillé vu de côté, dessiné dans une position où deux bandes sont visibles. 

Fig. 57. Scorzonera hispanica. À, Grain mouillé vu en dessus. B. C. Le même vu de côté. 

Fig, 58. Crepis rubra. À. Grain sec, dont la surface est composée de trois hexagones et douze 
pentagones. B. Le même, dont la fovilla a été chassée par la pression. 

Fig. 59. Chichorium Intybus.A. B. Représentation du corps qui résulte de la réunion de douze 
pentagones réguliers et trois hexagones réguliers. A. le fait voir en dessus et B. de côté. G. Grain 
de pollen mouillé vu en dessus ; la membrane externe s’est séparée de l'interne et sort par les 
trois faces hexagonales sous forme de papilles. D. Le mème grain vu dans lé situation où l’une des 
faces hexagonales, pourvue d’une papille, se trouveau milieu. 

Fig. 60. Sonchus paiustris. A. Grain mouillé vu de côté. B.Le même vu en dessus. 

Fig. 61. Taxus baccata. A. Grain mouillé qui se dépouille de sa membrane externe (a: ). 
B. membrane moyenne (m.) et membrane interne (i.) contenant la forilla. 


N. B. Voyez pour les fautes importantes à corriger qui se sont glissées dans l'impression de 
ce Mémoire , l’Errata placé à la fin du volume, 


©. MONTAGNE, — Flora Fernandesiana. 347 


Propromus FLORÆ FERNANDESIANÆ. PARS PRIMA, sistens enumera- 
tionem plantarum cellularium quas in 1 nsul& Juan Fernandez 
a Cl. Bertero collectas describi edique curavit 


C. MonTacne, D. M. 


Cüm stirpium cryptogamicarum quas in Chile et in Insulà 
Juan Fernandez collegerat CI. Bertero , peregrinator strenuus, 
immaturà morte scientiæ et amicis dilectissimis ereptus, exem- 
plaria sua, liberalitate, quæ ei est, numquàm satis laudandà, me- 
cum amicissime D'. Guillemin communicavisset , hancce pre- 
tiosissimam atque specierum novarum ditissimam collectionem 
sedulo examinavi. 

Tüm elaboratas diuturnà accuratäque investigatione plantas 
illas cryptogamicas mihi in animo fuit divulgare, non ignaro ta- 
men quantum difficilis materia vires meas exsuperaret. Velint 
autem, precor, viri de istis rebus arduis periti, meis etsi imper- 
fectis laboribns indulgere. 

Pace tuà, Lector benevole, tibi tantüm brevem plantarum 
diagnosim, habitationes ex schedulis Berteroanis excerptas, 
tempusque anni quo lectæ fuerunt, hic sub formà Prodromi 
tradere licitum sit; ampliorem enim descriptionem et icones 
specierum ineditarum analyticas cum parte posteriori plantas 
vasculares seu phanerogamas à Cell. Guillemin et Decaisne, viris 
amicissimis, elucidatas complectente, mox, Deo juvante, absque 
dubio habebis. 

En tibi nunc fasciculum Algas et Fungos continentem. Liche- 


nibus, Hepaticis et Muscis brevi tempore secuturis, vale et meis 
inceptis studiis fave. 


ALGÆ Ag. Syn. p. xt. 


1. Dictyota Kunthii Grev. Ale. brit. Zonaria Ag., — Fucus n. 5. Bre- 
tero, Collect. n. 1459. 


Hab. ad rupes submarinas. Aprili. 


443 C. MONTAGNE. — #ora Fernandesiana. 
2. Liagora pulverulenta Ag. Sp. Alg. p. 396., — Fucus n. 2. Bertero! 
Collect. n. 1458. 
Hab. ad saxa et rupes in mare. Aprili et majo. 


3: Conferva linoides Ag. Syst. p. 98. 
In littore rejecta. 


_ 


Os. Articuli longitudine varii; alii diametro æquales, alii 
sesqui vel duplo longiores. An à €. Lino diversa? 


4, Scyionema muscorum Montag. in Belanger, Voy. aux Ind. or. Crypt. 


p- 157. Oscillatoria Ag. — Byssus ad terram Bertero, ms. Collect. 
n. 1688. 


FÜNGI Fries. Syst. orb. veg. p. 40. 


5, Agaricus mucor. Batsch. — Bertero, Collect. n. 1666 et 1667. 
Hab. ad corticem arborum putridarum in sylvis editiorum montium. — 
April, majo lect. 


6. A. Campanella Batsch.—Nees. Syst. f. 191.—Bertero, Collect. n. 1678: 
Hab. ad truncos arbor. emort. secüs rivulos in sylvis umbrosis montium. 
Specimina cum descriptione et icone optimé quadrant. 


7. A. (Collybia) Merulius Bertero ms. Collect. n. 1675. laminis centro aga- 
ricinis, margine merulinis. 

Ors. Exemplaria in collectione ipsà tam pauca aderant ut 

hanc speciem, denuo studendam, nec ritè examinare, nec cà- 


racteres firmos exillis eruere valai. Hinc pro memorià tantüm 
hic inseruli. 


8. A. septicus Fr. syst. myc. 1. p. 192.— Bcrtero, Collect. n. 1676. 
Ad corticem arborum cum præcedente lectus. 


9. À. applicatus Batsch. 
Ad ramos putredine corruptos. Aprili , majo lect. 


10. 4. variabilis Pers. Obs. myc. 2. p. 46. — Bertero, Collect. n. 1672. 
Ad arbor. dejectar. ramos, in sylvis umbrosis montium, majo lect. 


Os. Pileo reniformi glabro parum recedit; sed specimina 
Fernandesianis simillima in sylvà Arduennà ad folia dejecta olim 


ipse legr. 


C. MONTAGNE. — Flora Fernandesiana: 349 


11: Xerotus (Pleuropus) Berterii, Montag. ms.: gregarius, pileo sessili, 
coriaceo-membranaceo reniformi glabro striato ferrugineo; lamellis 
latis repetito-dichotomis violaceis cinerco-pruinosis acutis anticè ve- 
noso-connexis integerrimisque. Sapor amarus. 

Bertero Gollect. n. 1664. Crescit ad fruticetum ramos emortuos in sylvis 
montosis. Majo. 


Oss. Xerotus Belangeri( Agaricus Montag. in Belanger. Voy. 
aux Ind. or. Crypt. p. 145) ei affinis, præcipue differt pileo 
verrucoso convexo margine tantüm striato necnon lamellis 
confertioribus aliisque notis jam loco citato expositis. 


12. Cantharellus alliiodorus, Montag. ms. : gregarius , pileo membranaceo 
convexo subumbilicato glabro pallido, plicis dichotomè radiantibus 
anastomosantibusque subdecurrentibus concoloribus, stipite æquali 
vel attenuato subfistuloso plerumquè excentrico. Sporidia lenticularia 
vel elliptica colore roseo tincta sporulis globosis albis repleta. 

Agaricus alliiodorus Beriero, ms. Gollect. n. 1603. 
Crescit ad ligaum putridum in locis humidis prostratum aprili, majo lect. 


Ors. Hæc species eximia, nulli cognitæ comparanda, allium 
gravé redolet. 


13. Favolus pusillus Fr.Ecl. fung. in Linnæa Oct. 1830, p. 511, tab. 
2,f. 2. — Hab. ad ramulos dejectos et arborum truncos in sylvis 
umbrosis montium. Majo lectus. — Boletus papulatus Bertero, ms. 
Collect. n. 1680. 


Ozs. Poris oblongo-rotundis vix differt. 


14. Polyporus (Pleuropus) dictyopus, Montag, ms. : horizontalis, pileo ri- 
gido tenui glabro lævi badio, poris minutissimis subrotundis acutis 
integerrimis , stipite brevi crasso rericulato spadiceo-nigro. 

Bertero, Collect. n. 1683. Ad truncos yetustos in eisdem ac præcedens 
locis mense aprilis lectus. 


Os. P. varius Pers. similis, poris denticulatis stipiteque lævi 
à nostro valde recedit. 


15. P.(Apus Biennis?) fabacinus Montag. ms. : spadiceo-ferrugineus , im- 
bricatus, pileis coriaceis rigidis effuso-reflexis tenuibus conchatis, 
tomentosis concentricé zonatis, margine acuto dilutiori, poris mediis 
sub lente denticulatis lacerisve demum concoloribus. 

Bertero , Collect. n, 1681. 


350 C. MONTAGNE. — #'lora F'ernandesiana. 


Crescit in truncis arborum dejectis locis udis montium editiorum. Majo 


lect. 


Os. Vix pollicaris. Contextus floccosus,spadiceus. Thelepho- 
ram tabacinam habitu coloreque refert. Margo substerilis ut in 
P. helvool Fr. Elench. Fung. cui noster proximus. 


16. P.(Apus)concrescens Montag. ms. : reflexus, latè confluens, pileis coria- 
ceis orbiculatis centro sericeo-villoso fulvo aflixis, margine reflexo un- 
dulato crispo testaceo glabro, poris tenuissimis longis obliquis rufes- 
centibus, sæpè dentato-laceris. 

Sistotrema Bertero , ms. Collect. n. 1920, 1721 et 1722. 
Hab. in ligno emortuo , im0 ad ramulos locis udis sylvarum dejectos. 


Ozs. Cum L. seriali affinitatem maximam habet hic fungus. 
Hymenio ejus polyporeo excepto, Sistotrernatéi crispo à celeb. 
Friesio in Linnæa |. c. descripto simillimus videtur. 


ÿ 27. P. (Apus Annuus) /fernandesianus, Montag. ms. : resupinatus laté 
confluens, pileis tenuissimis papyraceis orbiculatis griseo-cinereis ad- 
pressè villosis, concentricè zonatis, margine tandem reflexo, poris al- 
bis omnium brevissimis retem tenuissimum vel fextum denticulatum 
(vulgo dentelle) refereutibus. 

Bertero. Collect. n. 1730. 
Hab. ad ligna emortua. 


Os. Species distinctissima et perfectissima cum nullà alià con- 


fundenda. Proximus P. papyraceo, ab eodem confluentià, 
colore, zonis concentricis, etc.,abunde differt, 


18. P. vulgaris Fr. Syst. myc. s. p. 381. — Bertero, Collect. n. 418. 
Hab. ad truncos et cortices. 


19. Zydnum coralloides. Scop. Carn. p. 462.—Bertero, Collect. n° 1698. 
Hab. ad truncos cæsos putridos. 


Os. À speciminibus Europæis ramificatione laxiore aculeis- 
que minüs congestis paululüm recedit, nec tamen specificé 
differt. 


20. 71. ochraceum Pers. syn. p. 55g.t.v.f. 5.— Bertero, Collect. n. 1718. 
Ad arborum dejectarum corticem in sylvis umbr, mont. aprili et majo 
lectum. 


21, 


22. 


23! 


24. 


25. 


C. MONTAGNE. — flora Fernandesiana. 3bt 


H. membrunaceum v. dryirum Fr. Elench. Fung. 1. p. 135.—71. ste- 
nodon Pers. Myc. Eur. 17, p. 188. 

Bertero, Collect. n. 1717. 

Crescit ad corticem arbor. emortuar. locis um brosis sylvarum montium 
Aprili lect. 


Thelephora tabacina Fr. Syst. myc. 1. p. 437. — Var. australis 
Montag. ms.: tota effusa, confluens, orbicularis, 1-2 poll. lata, margine 
lato filamentoso-byssino tomentoso poroso vix à matrice soluto, by- 
menio umbrino setulis concoloribus velutino. 

Bertero, Collect. n. 1734. 

Ad corticem arborum emortuar. inter muscos in Jocis udis sylvarum 
montium editiorum, majo 1831, necnon ad ligna emarcida, secs ri- 
yulos in collibus, april lecta. 


7", rugosa Fr. El. fung. 1. p.177. — Bertero, Collect. n. 1730. 
Hab. ad ramos arborum. 


Calocera cornea Fries. Syst. myc. 1. p. 486. — Var. ramis obtusissimis 
truncatisque. 

Bertero, Collect. n. 1691. 

Hab. ad lignum putridum in sylvis montosis. Majo lect. 


Mitrula Berterii, Montag. ms. : elongata, filiformis, clavula cylin- 
drica obtusa nigrescens à stipite dilutiore vix tenuiore basi parüm 
incrassato distincta. Asci obliterati filiformi-clavati. 

Clavaria Bcriero , Collect. n. 1689. 

Hab. ad truncos arborum emarcidos secüs rivulos in montibus excelsis. 


Oss. 12-15 lin. longa, 173 lin. in medio crassa, basi apiceque 
attenuata. Nulli affinis. Stipes clavulam longitudine paulüm su- 


perat. 


26. 


Peziza (Lachnea) abnormis Montag. ms. : sessilis, applanata, confluens, 
albida , subtüs hirta, disco villoso! 

Peziza. Bertero, Collect. n. 1708. 

Hab. ad cortices arborum emortuarum in montibus excelsis. Majo lecta. 


Os. Cum ?. confluenie Pers. analoga, sed diversa. P. albo- 
violascenti À. S. similis, colore carneque albä, non nigrà, nec- 
non villo disci tenuissimo demüm secedente ab eâdem recedit. 
Nonne ad genus novum Hirneola à Celeb. Friesio in Syst. orb. 
veget. p. 93, conditum et mihi ignotum pertinet hæcce species? 
Ascos observare non mihi successit. 


28. 


29: 


30. 


31. 


32, 


33. 


C. MONTAGNE. — fJora Fernandesiana. 


P. cerinea ? Pers. Syn. p. 651.— Var. chlorella Montag. : cupulæ vil- 
losulæ pulvere flavovirenti conspersæ, carne intüs nigrà. An species 
distincta ? 

Hab. cum præcedente. 


P. (Phialea) spadiceo-atra Montag. ms. : spadicea, cupula hypocraterifor- 
mis planiuscula, disco nigro, stipite brevi. 

Bertero, Collect. n. 1704. 

Hab. ad folia dejecta emarcida Gunneræ scabræ KR. etP. 

In sylvis montosis majo lecta. 


P. citrina Batsch. Cont. 2, f. 218: — P. crocea Bertero ms. Collect. 
n. 1706, 1707 et 1710. 

Hab. ad truncos ramosque dejectos in sylvis collimn. Majo. 

P. cinerea Batsch. Cont. 1. f. 137. — Bertero, Collect. n. 1709: 

Hab. ad corticem arborum locis udis sylvarum; majo lecta. 


Patellaria pulla Fries Syst. myc.xr.p. 160.—Bertero, Collect. n. 1705. 
Ad ligna emortua locis udis secüs rivulos montium; aprili, majo lecta. 


Tremella pan te : var. a. albida Fr. T. albida Bull. t. 406 f. C. 
Bertero, Collect. n° 408, 
Hab. ad ramos putrescentes in sylvis. 


Tremella albida var. b. effusa Fr. Sysi. myc. 2. p. 215. — Bertero, 
Collect. n° 1737. 


Hab. ad corticem arborum dejectarum secùs rivulos in sylyis montium; 


aprili, majo lecta. 


Ozs. Tenuis, applanata, orbicularis. Plicæ radiantes ut in 
Parmelüis varüs, v. c. P. eleganti, carphineà, recurvà, circin- 
natà etc., non autem mesenteriformes. Species forsan geunina , 
sed caracteres acuti desunt. 


34. 


35. 


36. 


Sphæria Hypoxylon var. Ê. pHnress frs Fr. Syst. Myc. 2. 
p. 328. — Bertero, Collect. n° 1723. 

Hab. ad corticem Urticæ excelsæ Bert. in sylvis collium. Aprili, majo 
lecta. | 


S, multiceps Kunze in Weig. exs.— Fr. Ecl. fung. in Linnæa 1830 Oct. 
p- 236.— 8. digitata Bertero ms. Collect. n° 406. 
Hab. ad ligna. 


$. serpens Pers. syn. p. 20.— Bertero, Collect. n.169r. 
Hab. ad ligna emortua molliora in consortio Ca/oceræ corneeæ, Fr. 


53 


C5 


C. MONTAGNE. — flora Fernandesiana. 


37. S. deusta Hoffm. Crypt. 1. p. 3.t. 1. f. 2, — Sphœria n° 5 Bertero 
Collect. n. 414. 


Hab. in truncis demortuis Xanthoxyli Mayu, Martio lecta. 


58. S. (Glebosa) Berterii Montag. ms. : orbicularis convexo-plana undulata, 
brevissimè stipitata sessilisve, atro-corticata, peritheciis globosis peri- 
phæricis prominulis papillatis in stromaie crasso albo immersis. Asci 
filiformi-clavati sporidüs cymbüformibus uniserialibus referti. 


Hab. ad ligna denudata. 


Os. Subpileiformis , carnosa, 2-3 lin. lata, x lin. crassa, un- 
dulato-rugosa , à S. deust&, cujus exemplaria minima refert, sta- 
turâ, peritheciorum formä, stromatis colore sporidiisque mono- 
sporis abundè diversa. 


99. 5. anthracoides Fr. Elench,. fung. p. 544. (à cl. Bertero prætermissa). 


Or:. Cum descriptione Friesianà eximià exacte convenit. Pe- 
rithecia in meo specimine monosticha oblonga vel mutuà pres- 
sione irregularia. Sporidia fusiformia obtusa 1-2 sporidiola glo- 
bosa includentia. 


4o. $. coccinea Pers. var. +. sanguinella Fr, Syst. myc.ur. P. 412. 
Hab. ad corticem Urticæ excelsæ. 


41. 8. ochracea Grev. Fr. Elench. fung. 11. p. 79. 
Hab. cum priori. An à $. cinnabariné Tode diversa ? 


42. S. (Cæspitosa) déscophora Montag. ms. : cæspitosa, perithecüis globosis 
lævibus rubro-fuscis, ostiolo in centro disci planiusculi papillæformi. 
Sporidia septata, singulo loculo sporis plurimis tenuissimis farcto. 

Lycogala Bertero ms. Collect. r. 1 700. 


Ad corticem arborum in sylvis umbrosis montium, majo lecta. 


Os. Ad S. coccineam Tode proximé accedit, sed præsentà 
disci numquàm deficientis et forma sporidiorum longè alien, 
ab eâdem satis superque differt, 


45. S. mammeæformis Pers. syn. p. 64, — Bertero, Collect. n. 1725. 
Hab. ad corticem Myrti cujusdam. . 


44. S. papillata Schum. Sœll. 2, p.161. = Bertero, Collect. n. 1687. 
Hab. ad corticem Gunneræ scabræ R, et P. 


ET. Dorax, — Juin, 23 


354 C. MONTAGNE. — #ora Fernandesiana. 


Os. Perithecia hemisphærica papillà persistente dimidiatà , 
cortici immersa intüs succineo-lucida. An diversa et genuina 
species ? 


45. Dothidea (Asterom cor allina Montag. ms. : hypophylla, maculæformis, 
orbicularis, fibrillis corallinoideis radiantibus distinctis gracillimis ni- 
gris ramosis, ramis opposito-pinnatis divaricatis, cellulis sparsis hemis- 

phæricis rugosis ratione plantulæ maximis. 


Lichen Bertero, Collect. n. 1747. 
Hab. in paginà infer. foliorum.....… 


Ozs. Maculæ subrotundæ, 1-3 lin. latæ, sæpe confluentes, fi- 
brillis tenuissimis oculo nudo inconspicuis, primo distinctis de- 
müm centro confusis nigerrimis moniliformi-articulatis, articulis 
obovato-oblongis ut in Corallina Cuvieri Lam. cujus et ramifica- 
tionem effingit, constantes. Celluiæ hemisphæricæ rugosæ con- 
colores. Pagina superior folii fuscescit. Sporidia..…, 

D. ceramioidi Duby proxima, sed ramificatione, cellularum 
amplitudine necnon situ hypophyllo distincta. À D. Melasto- 
matis Fr. Eclog. fung. cellulis nigris et situ abundè satiüsque 
differt. 


46. Æthalium septicum var. a. flavum Fr. Syst. myc. 11. p.93. — Re- 
ticularia lutea Bull. t. 380. f. 1. — Bertero, Collect, n. 1715. 
Hab. ad ramulos in muscosis dejectos. 


47. Didymium farinaceum Schrad. nov. gener. plantar. p. 22. t. 5. f. 6. 
Bertero, Collect. n. 1713. 
Hab. ad muscos in cortice arborum, aprili et majo lectum. 


48. Physarum psittacinum Dittm. ap. Sturm. t. 62. var. aureum Montag. 
ms. : peridus obovatis aureis, stipitbus subulatis coccineis, floccis pri- 
mo juteis demüm fusco-atris. 

P. aureum ? Pers. ex Bertero Collect. n. 4o1. 
Hab. ad muscos semidestructos. 


Ons. Physarum aureum Pers., quod ut varietatem P. nutantis 


ejusdem Celeb. Friesius habet, certè non est. P. psittacinum 
satius approximat, cujus forsan junior ætas. 


49. Trichia clavata Pers. Obs. myc. 2. p. 34. — Bertero, Collect. n. 1711. 
Hab. ad cortcem arborum putrescentium in locis umbrosis montium; 
april, majo lect. k 


a ———— 


C. MONTAGNE. — Zlora Fernandesiana. 355 


50 Zrichoderma viride Pers. Syn. p. 250. — Æimantia? Bertero ms. 
Collect. n. 


Hab. ad corticem Urticæ excelsæ Bert. in locis jam indicatis. 


51. Ceratium hydnoides A. S. Consp. t. 2. f. 7.—Bertero Collect. n. 1689. 
Hab. ad cortices. 


BYSSOCAULON Montag. ms. Nov. gen. 


Receptaculum byssinum filiforme decumbens ramosum, floc- 
cis inordinaté divisis, in sicco crispescentibus, sporidiiferis con- 
textum. Sporidia subglobosa ( viridia ) floccorum axillis congese 
tim adfixa. 


Genus cephalotricheum Peribotryo, Ceratioque proximum, 
cum Æurotio et Botrityde analogum. 


52. B. niveum Montag. ms. :ramosum, ramis primarüis elongatis radiantibus, 
ultimis brevissimis confertis , sporidüs viridibus floccis riveis conges- 
üm adfixis. 

An genus Hyphomycetum ? Bertero, Collect. n. 1742. 
Hab. ad cortices muscosos arborum vetustarum in sylvis umbrosis mon- 
tium editissimorum, aprili et majo lectum. 


Oss. Byssinum , 4-6 lin. longum, in muscis decumbens, pros- 
tratumve. Rami densi, intricati, filo vix crassiores, floccis tenuis- 
simis crispis sporidia congesta obtegentibus constantes. 


93. Cladosporium Fumago Lk. Fr. Syst. myc. ut. p. 372. 

Var? elongatum Montag. ms. : fibris elongatis ramosis, articulis inferiori- 
bus superioribusque moniliformibus, medis oblongo-quadratis, spori- 
diis conglomeratis. An species distincta ? 

Bertero Collect. n. 1694. 

Hab. hypophyilum ad filicum folia. 


54. Fusisporium ochraceum Montag. ms. : effusum vel capituliforme, tre- 
mellinunr, ochraceum, floccis evanidis, sporidiis celerrimè difluentibus 
ovalibus ellipticisve sporidiolis farctis. 

Bertero Collect. n. 1712. 
Hab. ad cortices muscosos arborum vetustarum in sylvis montium, apri- 
hi, majo lect. 


Ozs. Ad cortices vel in apice foliorum muscorum acervulos 


a 
29, 


356 C. MONTAGNE. — Llora Fcrnandesiana. 


conico-truncatos basi flocais cinctos, vel capitules seu globulos 
efformat ochraceos. Sporidia microscopio composito observata 
sporidiolis 1-2 farcta videntur. An Sepedonium ? 


55. F. argillaceum Fr. Syst. myc. nr. p. 446. —Bertero Collect. n. 1743. 


E cortice Urticæ excelsæ Bert, erumpens, 


Ons. Flocci conidiis conglutinatis ovoideis minimis adspersi. 
Nec sporidia mihi contigit observare. 


56. Æcidium Berberidis Gmel. Syst. p. 473. — Bertero Gollect. n. 1739. 
Hab. ad folia Berberidis glaucæ D. C. 


57. Æ. Cestri Montag. ms. : hypophyllum, maculis lutescentibus, pseudope- 
ridis in acervulos orbiculares circinatim congestis pallidè flavis cupu- 
læformibus ore tenui integris, sporiduüs gégartinis ! concoloribus. 

Bertero Collect. n. 1740. 
Hab. in foliüs Cestri Parqui. 


58. Uredo Cestri Bertero ms. (Collect. n. 1740) epiphylla, acervulis orbicula- 
tis concentricè centrifugis nigro-fuscis, epidermide reticulatà demüm 
rupta cintis , maculam sordidè flavam centro relinquentibus; sporidiis 
fusco-brumeis ovatis pedicello brevi pellucido suffultis. Montag. 

Hab. in iisdera foliis ac præcedens, sed adversæ paginæ locos ex diametro 
oppositos invadit, quæ dispositio singularis hypothesim cæterùm ar- 
gumentis validis suffultam iconibusque perfectis illustratam Cel. Un- 
ger Entophytos ut folit morbos considerantis, infirmare aliquantum 
videtur. 


59. U. Hydrocotyles Bertero (Collect. u. ?) epi-rariùs hyporhylla, acervulis 
subrotundis sparsis confluentibusque fusco -brunneis epidermide 
ruptà cinctis; sporidiis globosis minutis umbrinis asperis ! Montag. 

Hab. ad folia Æydrocotyles ? | 


60, Uredo Carbo D. G. — Bertero Collect. n. 1744. 
Hab, in Bromo mihi ignoto. . F: 


< 


Æe 


(La suite au prochain cahier.) ÿ; 


CIE 


BERNHARDI. — Caractères et affinités des Paparéracces, etc. 557 


RECHERCHES sur les caractères et les affinités des Papavéracées 
et des Fumariacées, : 


Par le professeur BErNHARDI. 


(Extrait du Zinnœa 1833, 4° cahier, vol. 8, p. 4or, avecune pl, gravée.) 


La question de la séparation des Fumariées et des Papavé- 
racées comme familles distinctes a été traitée de différentes ma- 
nières par les auteurs; ce qui vient de ce que l’on n’est pas en- 
core suffisamment fixé sur les principes que l’on doit suivre 
dans l'établissement des familles naturelles, et de ce que l’on a 
manqué jusqu’à ce jour d'une comparaison bien approfondie 
entre ces deux groupes de plantes. L'auteur entreprend ici de 
remplir cette lacune, en comparant successivement les divers 
organes des Fumariées et des Papavéracées. 

Les Papavéracées sont des herbes annuelles ou bisannuelles, 
rarement des arbrisseaux. Dans les lumariées , le Sarcocapnos 
enneaphylla se rapproche également de la nature des arbris- 
seaux. On a attaché beaucoup d'importance au caractère de la 
présence d'un suc laiteux qui existe dans les premières et 
manque dans les secondes; mais l’auteur ne partage pas cette 
opinion, parce que beaucoup de familles dont les plantes sont 
douées en général d’un suc propre laïteux présentent des excep- 
tions à ce caractère, et que cela se remarque aussi dans celles 
qui nous occupent en ce‘moment. Ainsi il est faux que l’Æype- 
coum contienne un suc jaune; le genre Glaucium en est éga- 
lement privé, et l'erreur que l’on commet à ce sujet avait déjà 
été combattue par Clusius; à peine peut-on dire qu'ils’en trouve 
quelques traces dans la racine des espèces de ce genre; l’'Hu- 
nemannia et quelques Æschscholtzia en sont également privés. 

Dans les deux tribus, les racines sont fibreuses et peu rami- 
fiées;les Fumariées présentent quelquefois des tubercules qui peu- 
vent être comparées à la souche tuberculeuse des Sunguinaria. 


358 BERNHARDI.— Caractères et affinités des Papavéeracées, etc. 


Les tiges et les feuilles ne présentent pas plus de caractères 
différenciels : celles-ci sont alternes, plus ou moins découpées, 
rarement opposées là où se forment les fleurs. Les stipules man- 
quent généralement. 

L'inflorescence ne présente aucune différence générale ou 
essentielle. Dans les Fumariées, on trouve la disposition en 
grappes qui existe aussi dans quelques Papavéracées; dans les 
deux familles , les pédoncules deviennent souvent opposés aux 
feuilles par le développement que prend le bourgeon axillaire. 

Le calice des Papavéracées est formé de deux sépales, rare- 
ment de trois; le bord droit d’un sépale couvre le bord gauche 
du sépale voisin (Calyx dextrorsum imbricatus), excepté dans 
l'Eschscholtzia où les sépales tombent soudés ‘ensemble, et 
l Aypecoum qui présente une estivation valvaire; peut-être cela 
arrive-t-il aussi dans les Stylophorum où les feuilles supérieures 
sont opposées, l'opposition des feuilles supérieures étant sou- 
vent l'indice d’une estivation valvaire dans le calice. L'auteur 
combat ici diverses hypothèses que l’on pourrait proposer au 
sujet des organes que l’on a nommés sépales dans les Fumariées 
et dans l’'Aypecoum; pour lui, ce sont des bractéoles, et le vé- 
ritable calice de ces plantes est formé par les deux pièces exté- 
rieures colorées, à estiva‘tion valvaire, que l’on a prises pour 
des pétales. Le calice des Fumariées se distingue de celui des 
Papavéracées par la présence d’un éperon nectarifère situé à la 
base de l’un des sépales ou de tous les deux; dans lÆypecoum 
nous trouvons à la même place un petit ventre couvrant la 
glande nectarifère des étanimes , de sorte que ce genre se rap- 
proche plus des Fumariées que des Papavéracées. Les pétales 
manquent souvent dans les Renonculacées ; ils disparaissent 
aussi dans le Maclaya et le Bocconia; dans les autres Papavé- 
racées ils sont en nombre double des sépales ; dans le bouton 
ils sont tortillés ou pliés longitudinalement près du bord , mais 
situés de telle manière que deux ou trois extérieurs en enve- 
loppent deux ou trois intérieurs ; ils se ressemblent pour la 
grandeur et la forme et sont placés sur une seule rangée; 
seulement dans le Sanguinaria où ils ont aussi une autre posi- 
tion dans le bouton, leur nombre devient double ou triple, 


BERNHARDI, — Caractères et affinités des Papavéracées, etc. 359 


mais les plus intérieurs sont plus étroits et se rapprochent de 
la nature des étamines. 

Chaque pétale de l’'Hypecoum est formé par deux pétales 
soudés à l’aide d’une étamine qui forme le lobe du milieu de ces 
pétales; dans les Fumariées chaque pétale est formé par la sou- 
dure de deux pétales. L'irrégularité et la soudure fréquente des 
pièces qui constituent la corolie sont regardées par De Candolle 
comme de bons caractères des Fumariées, mais le premier fait 
n'existe que quand on prend les sépales pour des parties de la 
corolle et encore remarque-t-on un fait analogue dans l’Hype- 
coum. Quant à la soudure, elle a lieu entre les pétales et les sé- 
pales , mais le plus souvent ce n'est qu’un simple accollement. 
Dans les Papavéracées, les étaminies sont insérées sur le torus, ce 
n'est que dans l’£schscholtzia qu’on pourrait être tenté de les 
regarder , ainsi que les pétales, comme attachés sur le calice. 
Dans les Fumariées , l'étamine s'attache immédiatement sur le 
torus à moins que le sépale ne soit éperonné , cas auquel élle 
contracte quelque adhérence avec lui. Les glandes nectarifères 
à la base des étamines ne se trouvent pas dans les Papavéracées, 
l'Aypecoum excepté; elles répondent toujours à l’éperon du 
sépale. L’Hy pecoum a deux glandes à la base de chaque étamine, 
il y en a donc huit dont quatre appartiennent peut être à un 
nectaire particulier. Dans l’Aypecoum , outre les deux étamines 
qui concourent à la formation des pétales apparens, on en 
trouve quatre autres qui entourent l'ovaire; de celles-ci deux sont 
opposées aux sépales , les deux autres sont placées derrière les 
filets soudés aux pétales, de sorte que les étamines sont évidem- 
ment placées sur deux rangées. Dans les autres Papavéracées 
on trouve toujours un plus grand nombre de filets, et il est 
probablement un multiple de 4 ou de6, depuis 8 à 12 jusqu'à 
près de 100; ces filets ne se soudent jamais entre eux. Les Fu- 
mariées ont toujours six étamines dont trois opposées à cha- 
que sépale; souvent elles sont très intimement soudées entre 
elles. 

Les anthères des Papavéracées sont formées de deux sacs 
parallèles et placés des deux: côtés du connectif qui Les dépasse 
trés rarement; seulement dans l'Hypecoun on trouve une 


360 BErNHARDI. — Caractères et affinités des Papavéracées , etc. 


petite pointe qui dépasse les anthères. Chaque loge s'ouvre au 
milieu par une fente longitudinale. Dans l’'Hypecoum procurmn- 
bens, quand l’étamine qui fait partie des pétales possède une 
anthère développée, celle-ci est simple et s'ouvre du côté in- 
térieur: elle s’élargit de côté et un peuen haut à la manière d’un 
pétale. 

Dans les Fumariées , il y a deux faisceaux de trois étamines 
chacun, celle du milieu a une anthère biloculaire , tandis qu’il 
n'y à qu'une loge à l’anthère des étamines latérales; l'auteur 
regarde cet ensemble d’étamines comme formé par quatre 
étamines à anthères biloculaires, dont deux opposées sont parta- 
gées longitudinalement chacune en deux moitiés, et deux de ces 
quatre moitiés se soudent de part et d'autre avec l’étamine 
restée intacte, Il y a en outre deux autres étamines extérieures 
qui se sont complètement soudées avec les deux pétales pri- 
mitifs, formant chaque pétale réel, comme cela a lieu dans 
l’'Hypecoum.Va symétrie de la fleur exige que de même qu'il y a 
quatre étamines intérieures, il y en ait aussi quatre extérieures, 
de sorte qu'il faudrait admettre qu'une étamine a avorté entre 
chaque sépale et l'étamine qui lui est opposée (1). Ce fait paraît 
être indiqué dans l’Æypecoum procumbens, par les deux petits 
appendices qui se trouvent sur le milieu de chaque sépale , et 
cela est d'autant plus probable que, dans le bouton, ils sont 
couverts par les bords des stemonopétales, et se trouvent ainsi 
placés à l’intérieur des pétales comme toutes les étamines; dans 
les Fumariées on retrouve plus difficilement des traces de ce 
fait. 

l’auteur présente encore d'autres hypothèses, mais il les 
regarde comme moins probables, et il se décide pour celle qui 
reconnait dans les Fumariées , comme dans l’Aypecoum, deux 
rangées de quatre étamines chacune. 

L'ovaire des Papavéracées est toujours simple et unique, 
sur sa paroi interne se trouvent toujours plusieurs (2-20) pla- 
centas pariétaux aplatis ou filiformes, et on doit le considérer 


(r) Nous ferons observer que la théorie proposée ici par l’auteur est contradictoire ave la loi 
d’alternance. (A.fSTemmeir). 


ee 


gerNHARDI. — Caractères et affinités des Papavéracées, etc. 361 


comme étant formé par un nombre précisément égal de car- 
pelles. L'ovaire des Fumariées est formé de la même maniere, 
mais il ne contient jamais que deux placentas qui sont opposés 
aux stémonopétales. L'auteur n’a jamais trouvé qu'un ovule 
dans les genres dont le fruit est monosperme, et il ne pense 
pas que ce fait doive être attribué à un avortement. 

Le stigmate des Papavéracées est sessile ou porté par un style 
très court; il y a autant de stigmates ou de lobes stigmatiques 
que de placentas, et ils alternent avec eux; on doit regarder 
chaque lobe stigmatique comme formé par la réunion de deux 
lobes provenant des deux placentas les plus voisins. Lorsque le 
nombre des stigmates est double de celui des placentas (Æune- 
mannia, Eschcholtzia), on peut supposer que chaque carpelle 
était doué d’un stigmate trilobé, et que les branches latérales 
de tous ces stigmates se sont soudées. Dans les Fumariées, le 
stigmate présente les mêmes phénomènes que dans les Papa- 
véracées ; le style des Fumariées est mince, il persiste dans 
plusieurs genres, d’autres fois il tombe en laissant au sommet 
du fruitune petite fossette que De Candolle prend à tort pour le 
stismate dans le genre Sarcocapnos. Les Papavéracées ont un 
fruit sec, couronné par le stigmate, indéhiscent, ou déhiscent, 
les valves se séparant à la pointe seulement où complètement 
de haut en bas ou de bas en haut, le long des sutures ou entre 
les sutures. Le fruit des Fumariées ne diffère pas de celui-ci dans 
ses caractères généraux; le genre Dactylicapnos présente seul 
un péricarpe charnu. Dans les Glaucium, le fruit, toujours uni- 
loculaire chez les deux familles, devient biloculaire par la sou- 
dure des placentas; l'Hypecoum présente seul des articulations 
transversales. 

Les graines des Papavéracées sont arrondies, ou réni- 
formes, rarement anguleuses, souvent réticulées , noires et lui- 
santes , plus souvent grises et ternes; dans les Fumaniées, la 
graine est arrondie, comprimée ou réniforme, noire et lui- 
sante. Le cordon ombilical est très rare et n’existe que dans 
les genres découverts récemment (Hunemannia, Eschscholtzia); 
aussi M. de Mirbel avait il indiqué l'absence de cet organe 
comme éloignant les Papavéracées des Cruciferes. 


362 BERNHARDI.— Caractères et aflinités des Papavéracees, etc. 


L'arille n’est pas un bon caractère pour séparer les Fumariées 
des Papavéracées, car plusieurs genres de cette dernière famille 
possèdent un organe très analogue à celui que lon appelle 
arille dans les Fumariées, et tous les genres de celles-ci n’en 
sont certainement pas doués; mais si on entend par arille 
une expansion naissant du sommet du funicule près de l’ombi- 
lic, et ne se développant qu'après la fécondation de lovule, il 
n'y a de véritable arille ni dans les Fumariées, ni dans les Papa- 
véracées, et l’auteur préfère le nom de crète (crista) pour l’'or- 
gane qui a été jusqu’à présent appelé de ce nom. 

La structure intérieure de la graine n’est pas assez connue 
dans les Papavéracées et les Fumariées; souvent on reconnaît 
bien les deux tégumens propres de la graine, dont un péri- 
sperme huileux-charnu forme probablement la masse extérieure. 
L'embryon se trouve àla pointe la plus rapprochée de l'ombilic, 
avec sa radicule dirigée extérieurement; suivant De Candolle, 
il est très petit, et droit dans les espèces à capsule indéhiscente, 
plus grand et courbé dans celles dont la capsule s'ouvre. L’au- 
teur regarde cette généralisation comme peu exacte; il ac- 
corde plus d'attention aux observations de Bischoff, d'après les- 
quelles l'embryon n'existe pas encore dans la graine de plu- 
sieurs espèces et ne s’y développe que postérieurement à l'é- 
poque de la maturité; toutefois, ce fait ne lui parait pas suffi- 
samment prouvé, et il ne pense pas que dans l’état actuel de la 
science, on puisse regarder comme une chose avérée qu'il y a 
des graines dans lesquelles cela arrive. 

Dans les Papavéracées, l'embryon est souvent très petit; il 
parait suivre généralement la même direction que le périsperme. 
De Candolle remarque que les cotylédons des Fumariées sont 
planes, tandis que ceux des Papavéracées sont convexes à l'ex- 
térieur ; ce caractère doit être difficile à observer : il est plus 
certain que toutes les plantes de cette famille n’ont pas deux 
cotylédons ; quelques espèces de Bulbocapnos n'en ont qu'un; 
dans le Maclay a, on en trouve trois et souvent quatre. 

La germination ne fournit aucune différence entre les Fuma- 
riées et les Papavéracées ; le plus souvent, la plamule ne parait 
que quelque temps après la germination. 


BERNHARDI.— Caractères et affinités des Papavéracées, etc. 363 


D’après ce qui précède, on voit que la séparation de ces deux 
familles, telles que les a établies De Candolle, n’est pas exacte, 
et les caractères qui les distinguent ne paraissent pouvoir servir 
qu'à établir deux tribus ; cependant on trouvera plus de diffé- 
rences entre elles, si l’on réunit l'Hypecoum aux Fumariées. 

Voici le tableau comparatif des caractères de ces deux fa- 
milles, telles que l’auteur les conçoit : 


PAPAVERACEÆ, 


Herbæ annuæ, biennes 1. peren- 
nes, rarius suffrutices , succis densio- 
ribus fœtæ, lacteis, flavis, |. rarius 
sublimpidis , radice subsimplici, in- 
terdum caudice tuberoso. 


Caules teretes 1. in tuberosis ob- 
soleti, gemmis suppleti, inter squa- 
mas folia et scapos evolventibus. 


Folia caulina exstipulata, sessilia 1. 
sæpius petiolata, alterna |. rarius su- 
periora opposita, simplicia |. varie 
incisa , composita , decomposita 1. su- 
prädecomposita secta, rarissimè in= 
tegra. 


Flores hermapbroditi, solitaru, pe- 
dunculati 1. in racemum simplicem 
abbreviatum 1. compositum collecti, 
rarius subcymosi. Pedunduli termi- 
nales 1. ramis procrescentibus oppo- 
sitifolii et e ramorum dichotomia, 
rarissime in Scapos mutati eX gem- 
mis prodeuntes, 


Calyx 2-3-sepalus uniserialis, in 
alabastro petala inclüudens, dextror- 
sum imbricatus (in Séylophoro, val- 
vatus?) in ÆEschscholizia coalitione 


FUMARIACEÆ. 


Herbæ annuæ, biennes 1. perennes, 
succis aquosis repletæ, radice subsim- 
plici, interdum caudice tuberoso. 


Caules teretes 1. angulati , in tu- 
berosis interdum obsoleti, gemmis 
suppleti, inter squamas folia et scapos 
evolventibus. 


Folia caulina exstipulata, petiolata, 
alterna |. superiora opposita et ver- 
ticillata , rarius simplicia, plerumque 
composita , decomposita et supradc- 
composita secta. 


Flores hermaphroditi, pedunculati, 
solitarii 1. in racemum simplicem 
compositumve collec.  Pedunculi 
terminales 1. ramis procrescentibus 
oppositifohi , ete ramorum dichoto- 
mia, rarius InsCapos mutati ex gem- 
mis prodeuntes. 


Calyx 2-sepalus uniserialis, bibrac- 
teatus, deciduus, rarius marcescens, 
valvatus, subcoloratas; sepala cari- 


nata. 


364 BernHARDI.— Caractères et affinités des Papaveracees, ete. 


PAPAVERACEÆ. 


monosepalug, vix coloratus , rarissime 
foliis involucratus. Sepala non cari- 
nala. 


Petala libera, numero sepalorum 
duplici (4. 1.6), in alabastro irregula- 
riter L. longitudinaliter plicata, equi- 
tantia, 2-3 exteriora. Totidem inte- 
riora tegentia, rarius in  alabastro 
planiuscula, duplici 1. triplici serie 
8 1.12, interdum nulla. 


Nectaritheca et Nectaradenium vix 
ullum. 


Stamina corolla breviora cum peta- 
lis et calyce receptaculo hypogyno 1. 
(in EÆEschscholizia) productioni pe- 
dunculi brevi turbinatæ intus cavæ 
inserta, libera , seriebus duplicatis 1. 
multiphicatis, 8/1. 12-100, filamentis 
filiformibus, antheris bilocularibus, 
sulco duplici longitudinaliter ad la- 
tera I. extus dehiscentibus. 


Ovarium liberum symetricum ex 
ovariolis 2 1. pluribus compositum, 
uniloculare , placentis parictalibus 
numero ovariolorum æqualibus mul- 
tiovulatis, rarissime uniovulatis. Sty- 
lus 1 


Stigmata plus minusve connata ; 
prolongationes corum numero placen- 
tarum alternantium æquales, rarius 
duplo plures, alternatim illis oppo- 
silæ, 


FUMARIACEZÆ. 


Petala 4 per paria cum stamine in- 
termedio plerumque imperfecto in 
stemonopetala duo valvata confer- 
ruminata, triloba, solida 1. tricari- 
nata intus cava, interdum cum se- 
palis cohærentia. 


Nectaritheca in basi sepalorum. 
Nectaradenium in basi staminum. 


Stamina perfecta corolla breviora , 
libera, sepalis et stemonopetalis oppo- 
sita, L. (partitione staminum 2, se- 
palis oppositorum, in filamenta 2, 
antheris unilocularibus instructa), 
stamina 6, in phalanges duas ste- 
monopetalis oppositas separata, fila- 
mentis cujusque phalangis sæpe con: 
natis. Filamenta plerumque dilatata 
receptaculo 1. sepalis calcaratis in- 
serta. 


Ovarium liberum ex ovariolis 2 
compositum , uniloculare |. rarius 
septis transversis multiloculare, lo- 
culis unica serie sibi superpositis. 
Piacentæ parietalis 2 multiovulatæ, |. 
in ovariis abbreviatis altera uniovu- 
lata, 


Stylus ullus. Stigmatis prolonga- 
tiones numero placentarum  alter- 


nantium æquales, rarius duplo plures, 
alternatim illis oppositæ, sæpe col- 
lectoribus stipatæ. 


BERNHARDI, — Caractères el affinités des Paparéracées, etc. 365 


PAPAVERACEÆ. 


Fructus siccus umilocularis L ra- 
rius incremento arillorum simulate 
bilocularis, inapertus 1. ope valvu- 
larum 2-plurium , completarum 1. 
incompletarum, dehiscens, valvulis 1, 
a suturis placentiferis interjectis sece= 
dentibus, 1. suturicida cum dimidio 
placentæ disjunctis. Placentæ 1. te- 
nues fiiformes 1. elevationis lamelli- 
formibus  dissepimenta 
formantes. 


incompleta 


! 


Semina sæpe numerosa, rarius s0- 
litaria , plerumque sessilia, rarits 
funiculo brevi affixa, supra umbili- 
cum varié cristata 1. sæpius crista des- 
Ututa , tunicis 2 L. 1 tecta. Albumen 
carnoso-oleosum semini conforme 
sæpe curvatum. 


Embryo minimus in basi albumi- 
nic reconditus, rostello centrifugo. 
Cotyledones post germinationem fo- 
liaceæ, sessiles, petiolulatæ, dux rarius 


3-4 vel bifidæ. 


FUMARIACEÆ. 


Fructus maturus siccus, ]. rarissi- 
me carnosus unilocularis, interdum 
septis transversis in cellas plures di- 
visus inapertus 1. ope valvularum 2 
complete dehiscens , valvulis L a 
suturis placentiferis interjectis sece= 
dentibusL. suturicidis. Placentæ tenues 
fiiformes 


Semina plura 1. unicum, sessilia, 
sæpe crista imstructa, tunicis 2 1. 2 
tecta. Albumen carnoso-suboleosum 
semini conforme , sæpe curvatum. 


Embryo parvus minimus in basi 
albumiris reconditus, rostello cen- 
trifugo. Cotyledones 2 vel rarius 1, 
post germinationem tenues subfili- 
formes vel foliaceæ petiolatæ. 


De cette manière, on voit qu'il y a des différences assez im- 
portantes entre les Fumariées et les Papavéracées, pour qu'on 
puisse les considérer comme des familles distinctes; cependant 
l’auteur observe que, comme ces deux groupes sont peu éten- 
dus, comme plusieurs genres de Papavéracées présentent des 
points de contact avec les Fumariées, et comme l'on trouve 
dans plusieurs familles des genres qui s’éloignent entre eux par 
des différences plus grandes que celles qui séparent ces deux 
groupes, il vaut mieux leur assigner le rang de tribus , leur 
distinction au titre de familles présentant d’ailleurs peu d'a- 
vantages. 

Dans la suite de cet article, l’auteur recherche les affinités 


366 BErNRARDI. — Caractères et affinités des Papavéracées, etc, 


des Papavéracées avec d’autres familles : il les compare d’a- 
bord aux Renonculacées. Le caractère des anthères introrses ou 
extrorses qui a servi à établir la tribu très artificielle des fausses 
Renonculacées est peu constant, et ne saurait d’ailleurs servir à 
distinguer les Papavéracées, dont les anthères s'ouvrent de côté 
et un peu en dehors; il n’y a que l’Hypecoum chez lequel les 
anthères uniloculaires sont réellement introrses. Les deux fa- 
milles ont aussi beaucoup d’analogie quant à la structure des 
graines; le calice fournit une meilleure différence, en ce qu'il 
est unisérié dans les Papavéracées, et placé sur deux rangs dans 
les Renonculacées, excepté dans les genres où il est à trois 
sépales. 

La corolle et le nectaire présentent aussi quelques différences, 
puisque les pétales ne sont jamais ni soudés ni plissés dans les 
Renonculacées. Le nectaire, dans les Fumariées, se trouve 
entre les étamines et les sépales; dans les Renonculacées, il est 
à la base des pétales. L’ovaire et le fruit nous présentent les dif- 
férences les plus importantes, celui des Renonculacées étant 
toujours multiple ou simple par avortement, et chaque ovaire 
ne possédant qu’un placenta situé le long de la suture qui est 
du côté intérieur et se prolonge en un stigmate situé au-dessus 
de lui. 4 

Les Podophyllées sont voisines des Papavéracées ; c’est à 
tort qu'on les a réunies avec les Hydropeltidées, qui s’éloi- 
gnent de celles-ci par la structure de leurs graines. 

L'auteur pense qu'il est inutile d'insister sur la différence 
qu'il y a entre les Nymphéacées et les Papavéracées, quoique 
l'on trouve ces familles rapprochées dans plusieurs classifica- 
tions. Il insiste davaritage sur les vraies Podophyllées, qui ont 
autant d’affinités avec les Papavéracées que les Renonculacées; 
il discute longuement les affinités des genres Podophyllum , 
Jeffersonia et Achlys, en attachant une grande importance au 
mode de déhiscence des anthères. Ces genres lui paraissent se 
rapprocher surtout des Berbéridées et des Renonculacées, mais 
il ne décide pas la question d’une manière concluante. 

Les Berbéridées ont aussi de l’analogie avec les Papavéracées. 
Les genres typiques de cette famille s’éloignent des Papavéracées 


BERNHARDI. — Caractères el affinités des Papavéracées, etc. 367 


par le mode de déhiscence de leurs anthères et par la struc- 
ture de leur pistil toujours simple(Berberis, Mahonia , Leontice, 
Epimedium). Les Berbéridées s’éloignent des Renonculacées et 
des Papavéracées, parce que les rangées qui forment leurs sé- 
pales, pétales , étamines et nectaires, sont formées d’un même 
nombre de parties, et que ces parties ne sont pas disposées al- 
ternativement, mais eu une spirale dont la direction est fort 
peu inclinée. | 

Les genres Vandina, Podophyllum, Hydrastis et Achlys 
présentent des passages entre les Berbéridées et les Renoncula- 
cées; la principale différence entre ces deux familles doit être 
cherchée dans la déhiscence de l'anthère, qui à lieu près du 
connectif dans les premières, et loin du connecüf dans les se- 
condes. 


Voici comment l’auteur propose de classer ces plantes : 


RANUNCULACEZÆ. 


Antheræ rimis a connectivo dehiscentes seu binis lateralibus, 
seu valvula unica. 
kJ 
1. CLemaATIDEz. Sepala alabastri valvata: Clematis L. ( Atragene L.), Na- 
ravelia. D.C. 


2. Ranuncuzinæ. Sepala alabastri imbricata, biserialia, et rarius unise- 
rialia ; antheræ utrinque rima longitudinali dehiscentes. 


a. Anemoneæ. Carpella monosperma; nectarium o. Xanfhorrhiza 
Marsh.; T'halictrum L.; Anemone L.; Knowltonia Salisb. ; Ado- 
nis L.; Hamadryas , Üommers ? 

b. Ranunculeæ. Carpella monosperma; nectarium petalinum: Hyo- 
surus L.; Casalea Si.-Eil. ; Æphanostemma St.-Hil.; Ranuncu- 
lus L.; Ficaria Dill. 

c. Helleboreæ. Carpella polysperma; nectarium petalinum : 7'rollius L.; 
Eranithis Salisb.; Æelleborus L.; Coptis Salisb.; /Zsopyrum L. ; 

Aquilegia L.; Garidella L.; Nigella L.; Delphinium L,; Aconi- 
tum L. 

d. Pæonieæ. Carpella polysperma; nectarium nullum: Caltha L.; 
Pcæonia LL; Actea L,. 


368 BerNnarpi. — Caractères et affinités des Papavéracées, etc. 
3. Acuzxpex ? Scpala et petala nulla; antheræ valvula unica dehiscentes. 
Achlys D.C. 


4. Naxnixeæ. Sepala multiserialia ; petala totidem staminibus opposita; 
antheræ utrinque rima dehiscentes: Nandina Thunb. 


BERBERIDEÆ, 


Anthera rimis juxta connectivum dehiscentes 1. valvis binis 
a basi ad apicem, l. latere et exteriore. 


1. Berserwez. Sepala petala slaminaque numero æqualia, sibique oppo- 
sita : Berberis L.; Epimedium L.; Leontice L. 


2. Ponoruyrrex. Sepalorum numerus a staminum numero bis L pluries 
superatus: Diphylleia Rich. ap.Michx. Æydrastis L.; Podophyllum 
L.; Jeffersonnia Bart. 


Il parait y avoir aussi de grandes analogies entre les Fuma- 
riées et les Balsaminées, surtout d'après la théorie que Richard 
a donnée relativement à la fleur de ces dernières. Cependant 
l'auteur a peine à reconnaitre des affinités étroites entre elles, et 
il propose pour la fleur des Balsaminées deux théories diffé- 
rentes qui s'accordent en ceci, qu’elles supposent aux Balsami- 
nées un calice de cinq sépales et une corolle de cinq pétales. 
Dans celle qu'il préfère, on suppose que la cinquième pétale a 
avorté, et ou reconnait, comme Richard, les quatre autres 
dans les deux pièces fendues que lon avait prises pour des pé- 
tales intérieurs, et le calice est formé par les quatre pièces ex- 
térieures, en supposant que ceile qui est opposée au sépale 
éperonné se trouve formée par la soudure de deux sépales pri- 
mitifs. 

Il y a quelquefois deux écailles développées auprès du sépale 
supposé double, ce qui produirait, dans l'hypothèse admise, 
un calice à sept sépales ; mais on doit regarder les pièces inté- 
ricures verdâtres comme des bractéoles. L'auteur propose et 
combat encore quelques objections relatives à sa théorie. 

Les Fumariacées n’ont pas des affinités bien r'pprochées 
avec les Violacées et les Polygalées; on ne saurait méconnaitre 
celle des Crucifères. Les Capyaridées, qui ont tant d'affinité 


BERNHARDI. — Caractères et affinités des Papavéracées , etc. 369 


avec €es dernières, s’éloignent des Papavéracées et des Fuma- 
riées par leur graine privée de périsperme , par la structure du 
calice , et probablement aussi par la position des stigmates rela- 
tivement aux placentas. Du reste, cette famille est encore trop 
peu connue pour qu'on puisse établir quelque chose avec cer- 
titude. C’est à tort que l'on à rapproché le genre Sarracenia des 
Papavéracées. 

Ce trayail est terminé par un exposé des caractères des Fuma- 
riées et des Papavéracées , et un conspectus des genres des deux 
familles. Voici les principales modifications qu'il a faites. 

L'Hypecoum erectum devientle type d’un genre nouveau nom- 
mé Chiazospermum. Le genre Corydalis est partagé en plusieurs. 
— On doit distinguer du genre Dicentra de Borckhausen , le 
genre Æucapnos auquel appartiennent les Dicentra formosa 
eteximia. L'auteur ne peut affirmer si le genre Capnorchis formé 
par Borckhausen pour le Fumaria spectabilis doit être réuni à 
celui-ci. Enfin le F. spicata devient le type d’un genre parti- 
culier, Platycapnos; le F. turbinata et les autres espèces de 
la section platycapnos devront en faire partie. 

Sprengel réunit aux Papavéracées ; les genres Æbatia R. et P. 
et Fallopia Lour., mais le premier a été placé dans les Bixinées, 
puis postérieurement dans les Tiliacées ; le second a été trop va- 
guement décrit par Loureiro , pour qu'on puise en indiquer la 
place. 

Le genre Francoa à aussi été mal-à-propos rapproché. des 
Papavéracées. Jussieu et Kunth ont mieux fait de le regarder 
comme faisant partie des Crassulées ou comme étant le type 
d’une famille nouvelle. 


JII. BorTan. — Juin. CE 


370 W. D. &. KOCH. — Flore d’4llemagne. 


G. C. Rœuzines Deutschlands Flora. Fiore D'ArLEMAGNE de 
RœxrinGs, publiée sur un plan plus étendu par W. D. C. 
Koch. Z’o. IF: 8 Francfort 1833. Wilmans. 


Le quatrième volume de l'excellente Flore d'Allemagne que 
M. Koch publie seul depuis la mort de son collaborateur Mer- 
tens, contient les trois classes Linnéennes, de la Polyandrie, 
de la Didynamie et de la Tétradynamie. Nous allons exposer les 
principales observations que nous avons trouvées dans ce vo- 
lume, ayant égard surtout aux plantes de la Flore francaise. 

Le Capparis ovata Desf. n'est que le C. spinosa à feuilles plus 
pointues, non émarginées. Le €. rupestris Sibth. en est égale- 
ment une variété sans aiguillons. Les C. herbacea W.'et ovata 
M. B. ne paraissent non plus différens du €. spinosa 1. 

Les Papaver alpinum 1. et Burseri Cr.,sont distingués par des 
caractères trop peu constans pour qu'on puisse les séparer spé- 
cifiquement. Le P. pyrenaicum D.C. qu'on a confondu quei- 
quefvis avec le P. Bursert, est une bonne espèce entièremént 
différente de la plante des Alpes d'Allemagne. Le Papaver Roz- 
biæi Vig. et D.C., est à peine une variété de P. Rhæas à uge 
courte, rameuse , hispide, à lobes des feuilles étroits , et à fleurs 
d’un rouge pâle. Le P. setiserum D.C. n’est que le P. somnife- 
rum spontané. | 


L’Helianthemum guttatum à pétales dentés est le Cistus serra- 
tus Cav.; celui à fleurs sans taches est le Cistus serratus Desf., 
C. plantagineus Willd. et Helianthemum præcox Salzw. PI. Tin- 
git. L’H. œlandicum Wahienb. (Cistus L. Jacq. Willd. €. Se- 
guieri Crantz, . penicillatum Thib.) varie beaucoup et présente 
les trois formes principales suivantes: Var. zwda: H. Ͼlandicum 
D.C. Reichb. B. pilosa : H. alpestre D.C. Reichb. y. Fois 
subtus albido-vel niveo-tomentosis : Cistus canus Jacq. C. vi- 
nealis Wild. €, marifolius Roth. C. serpyllifolius Roth. C. 
hirsutus Huds. C. anglicus L. L’H. vulgare n'est pas moins va- 
riable: la variété à fleurs blanches est le Ciséus apenninus L. 
Koch en distingue les formes principales: « tomentosum : . 


Il 


ne — oo 


w:D: 6. kOCH. — Flore d’Allemagne. Sy I 


sulgare D.C. 6. hispidum : H. obscurum Pers. H. nummularium 
D. C. y. nudum: Cistus serpyllifolius et C. helianthemoides 
Crantz, et la var. plus grande: Æ grandiflorum V.C. 5, gran- 
diflorum : C. tomentosus Scop. L’Hel. polifolium L. à pour 
synonymes les C. mutabilis Jacq. et pilosus L. 


Le Pœonia corullina diffère, par la position des carpelles, 
du P. officinalis, et a pour synonymes les P. Russi Biv., 
P. bannatica Rochel, P. rosea Host. et P. officinalis Host. En 
traitant du caractère générique des Dephinium, on trouve des 
observations très justes sur la valeur des différentes parties de 
la fleur des Renonculacées : on peut tres facilement prouver 
par analogie que partout dans cette famille 1l existe un calice et 
une corolle. Les essais de culture faits sur le D. elatum:', ont 
fourni à l’auteur des résultats propres à mettre un frein à ceux qui 
croient ne pouvoir trop augmenter le nombre des espèces. Dans 


‘son Jeune âge, c’est le D. palmatifidum D.C. ; plus tard il devient 


le D. intermedium All. D'après la forme des feuilles, on peut sé- 
parer les variétés suivantes, dont les limites cependant sont 


‘loin d'être tracées avec précision: œ D. intermedium Trev. et 


D.C., D. alpinum W. Kit., D. montanum D.C., D.elatum AN. 
D. speciosum M. B.; £. D. palmatifidum D.C.; y. D. cunea- 
tum Siev., D. hybridum L. herb. ; $. D. urceolatum Jacq. 


Quand M. Koch arrive au genre DR ; il rappelle qu'il 
avait lui-même établi dans le temps quelques espèces nou- 
velles, qui furent admises par M. Reichenbach dans son beau 
travail sur ce genre; mais une étude approfondie de ces plantes 
ne lui permet plus de trouver des limites éntre les différentes 
espèces décrites par M. Reichenbach, et ceci l’engage à en 
revenir aux espèces Linnéennes, auxquelles il adjoint 4. pa- 


- miculatum. D'ailleurs il donne, comme il l'avait fait pour les 


Rubus, un aperçu des espèces admises par Reichenbach, mais 
il se contente d'enregistrer ces espèces, qui ne lui paraissent 
point soutenables, parmi les variétés des seules espèces qu’il 
admet. Le nom d’ mA Camarum L. a été appliqué si différemment 
par les auteurs, que M. Koch croit devoir le remplacer par celui 


»d°4. Wtoerkeanum Reichb. Les 4. pyrenaiçum D. C. et À sep- 


PIC 


- 


372 w. D. G. Kkocu. — flore d'Allemagne. 


tentrionale Kœælle, sont considérés comme principales variétés 
de l°4. Lycoctonum. 

Les caractères d'apres lesquels le genre Æepatica se trouve 
distrait des Anémones, paraissent d’une trop mince importance 
à l'auteur pour conserver ce genre. L’Ænemone Halleri All. ne 
diffère point de l°2Z. Hackelii Pohl; cette espèce à encore pour 
synonyme l°4. patens Hoppe. 

C’est avec un soin particulier que les espèces de Thalic- 
trum sont travaillées. Le Th. montanum Wallr. embrasse les 
Th. minus L., pubescens Schb., saxatile Sch]l., majus Sm.; le 
Th. majus étant identique au Th. minus L. La patrie du Th. 
elatum Jacq. est encore un peu incertaine; M. Koch le décrit 
avec détail, pour faire reconnaitre et distinguer la véritable 
plante de Jacquin , sous lé nom de laquelle on confond souvent 
d’autres espèces très différentes. L'auteur n'ayant pas encore vu 
dans son lieu natal le Th. simplex, ne peut décider si le 
Th. galioides Nestl. en est effectivement distinct : on sait que 
Wahlenberg et Fries réunissent ces deux plantes. Le Th. an- 
gustifolium Jacq. a pour variété 6. le Th. nigricans D. C., non 
Jacq., y. Th. lucidum D. C., an L.? Linné ne connaissait pas bien 
le Th. lucidum , et s’en rapportait surtout aux botanistes pari- 
siens; mais ce que ces derniers appellent Th. lucidum est le 
véritable Th. medium Jacq. Pour l’/donis flava , M. Koch cite 
M. De Candolle comme son auteur: cette plante à été distinguée 
cependant par Villars dans son catalogue du jardin de Stras- 


bourg. 


Les genres des Labiées ont été fixés autant qu'il a été pos-, 


sible de le faire, et les caractères génériques sont exposés dans 
un tableau. L’Æ4juga genevensis est distingué de 4. pyrami- 
dalis par les bractées inférieures, trilobées et dentées ou 
entières, et les supérieures plus courtes que les verticilles floraux; 
dans la seconde espèce, elles sont crénelées, et les supérieures 
ont une longueur double de celle des verticilles.. Le Nepeta nuda 
L. n'est qu'une variété du N. pannonica L. à fleurs blanches: 
l'auteur n’a pu trouver non plus de différence entre le M. vio- 
lacea et le N, pannonica. 

Le nombre des espèces du genre Mentha ne peut être porté 


| | 
. 
L 


W. D. G. KOCH. — }ore d’ A liemagne. 373 


à plus de huit: la pubescence des feuilles, leur forme, la longueur 
des étamines , l'odeur, etc. ,ne présentent pas de caractères con- 
stans et certains. Voici quelques-unes des principales variétés 
du M. sylvestris L.: 


&., à feuilles velues planes : 


1. M. sylvestris Wild. M. canescens Roth. M. nemorosa Beck. 
M. velutina et gratissima Le]. 


2. M. nemorosa Wild. 8. serotina Ten. M. candicans Opitz. 
M. sylvestris Beck. M. gratissima Roth. M. Halleri Gm. 


ré 


5. M. incana Willd. M. mollissima Borkh. 
4. M. niliaca Vahl. M. canescens Sieber. 
B. à feuilles velues , crépues : M. undulata Wild. 


y. V’ariété pubescente : M. balsamea Willd. 4. pyramidalrs 
Ten. 


$, Variété nue : M. viridis 1. une forme à feuilles larges 
est le M. lævigata Wild. ; une autre à feuilles étroites et longues 
est le M. ocymiodora Opitz. 


«. à feuilles rugueuses-bullées et découpées : M. crispata 
Schrad. 


M. Koch admet comme espèce distincte le 7. nepetoides Le- 
jeune, qui tient le milieu entre les AZ. sylvestris et aguatica ; S'il 
u’avait point regardé cette plante comme distincte, il n’aurait 
pu laisser subsister non plus le AZ. piperita. Celle-ci a pour va- 
riété le M. crispa L. La varieté hispida du M. aquatica L. est le 
M. hirsuta L.; la variété g/abrata est le M. rubra Mill, M. ci- 
trata Ehrh. Le M. sativa L. se reconnait en ce qu'il ne porte 
des verticilles floraux qu’à partir du point de la tige ou de la 
branche où ces deux parties ne se ramifient plus. 11 varie beau- 
coup pour ses feuilles : « var. zuda : M. rubra Sm. M. Ægur- 
dhiana Fries. M. sativa L. ex Fries. 8. Var. hispida : M. villosa 
Beck. M. acutifolia Smith. y. Var. piloso-crispa : M. dentata 
Roth. M. sativa Tausch. +. Var. parviflora : M. parviflora Schultz,. 
M. gentilis Fries, M. austriaca Jacq. M. crenata Beck. 


374 W. D. G.KOCH. — #lore d”’ Allemagne. 


Le M. arvensis L. est très ressemblant au #1. sativa, mais soi 
calice est caurt, en cloche, ce qui se voit surtout après la flo- 
raison : ses dents sont triangulaires, pointues et leur longueur 
ne dépasse pas la largeur qu’elles présentent à leur base. Les 
poils des pédicelles sont ordinairement plus longs que ceux du 
M. sativa et ont une position horizontale : ceux au-dessous du 
calice sont ordinairement recourbés. La var. 8. à pédicelles et à 
calice nus est le M. gentilis Sm. . 

L'auteur distingue par des caracteres tranchés les Galeopsis 
bifida Bonninmgb. et M. pubescens Bess., qui toutes deux se re- 
trouvent dans les limites de la Flore française. 

On rencontre dans les jardins,sous le nom d’Origanum hera- 
cleoticum , une plante voisine de l'O. vulgare que M. Koch 
décrit sous le nom d’O. paniculatum. 

Le Pedicularis Jacquini Koch, P. rostrata Auct. quorum- 
dam, Reichb. herb. norm., a été confondu par Linné lui-même 
avec le P. rostrata : mais celui-ci a son calice un peu hérissé, et 
les fleurs inférieures sont souvent si écartées et portées sur des 
pédicelles si longs que la tige à Pair d’être rameuse. . 

Sous le nom de Scrophularia Hoppü , Koch décrit une plante 
des hautes montagnes du Tyrol et de la Styrie, publiée par 
Schleicher sous le nom de S. juratensis et s’approchant du 
S. laciniata W. Kit. 

Le genre Orobanche à été traité avec beaucoup de soin; l’au- 
teur s’est servi des observations nombreuses que M. Alex. Braun 
a réunies sur cette famille : ce travail, qui comprend 22 espèces, 
nous semble assez important pour que nous en donniôns pro- 
chainement une traduction dans les Annales des Sc. Nat. Nous 
nous bornerons à dire que FO. procera Koch est une espèce 
dont on ignorait la plante-méere : on sait maintenant qu'elle 
vient sur le Cirsium arvense : c’est dans le département du Haut- 
Rhin que cette découverte a été faite récemment. 

Les caractères des Crucifères ont été revus avec soin par lau- 
teur, qui ne s'est pas dissimulé les difficultés que présente la divi- 
sion proposée par MM. Brown et De Candolle. Les caractères tirés 
des sépales prolongés ne sont rien moins que constans; ceux 
ürés de la structure des cloisons sont trop difficiles à trouver ; 


W. D. G, KOCH. — Flore d'Allemagne. 375 


les pétales plus ou moins émarginés enfin ne présentent aucune 
valeur. Un tableau synoptique aide beaucoup dans la recherche 
des genres. 

Les graines de la même espèce d’Isatrs ont fourni à M. Koch 
les formes suivantes : «. I. ténctoria, vulgaris. 6. campestris Stev. 
y. præcox Kit. 6, dasycarpa Ledeb. I. canescens D.C. (excel. 
I. iberica). Les silicules présentent plus ou moins de variations, 
et leur forme seule ne peut servir à séparer des espèces. 

Dans le Biscutella lœvigata, auteur comprend comme va- 
riété lisse : B. lucida D.C. B. subspathulata Lam.; celle 
à fruits velus: 2. saxatilis Schl. D.C. Une autre variété dont 
les silicules sont rétrécies vers la base, comme cela se voit sou- 
vent dans les Crucifères , est le Z. obcordata Reïichb. Ces diffé- 
rentes variétés se trouvent encore à fruits plus grands. — Le 
B. ambigua D. C. a les feuilles que présente souvent le Z. Zœvi- 
gata ; les poils seulement sont plus raides, ce qui pourrait pro- 
venir de sa localité sur les rochers arides du midi. On recoit du 
midi de la France le B. coroncpifolia ( B. Lima Reich.) mêlé au 
B. ambigua : Vauteur n'ose encore décider s’il en différe réelle- 
ment. 

Il faut séparer du genre Huichinsia les H.rotundifoliaR.Br.et 
cepææfolia D.C. Leurs caractères ne les rapprochent nullement 
des Hutchinsia, et probablement tout le groupe Iberidella D. C. 
devra en être séparé. Les deux espèces citées ont des ailes très. 
prononcées au bord supérieur des silicules; ces dernières sont 
émarginées et formées en général comme celles du Thlaspi al- 
pinum et d’autres espèces de ce dernier genre. 

Une nouvelle espèce de Capsella du Tyrol méridional à reçu: 
le nom de C. pauciflora K. : elle est très voisine du C. ellip- 
tica Mey. (Lepidium procumbens L.), mais s'en distingue ce- 
pendant par des caractères suffisans, 

Le Thlaspi præcox Wulf. réuni, ainsi que le Th. alpinum 
Jacq: au Th. montanum, sont deux espèces entièrement dis- 
unctes de celle à laquelle M. De Candolle les a réunies, si on 
considere leurs fruits. Le Th. cepææfolium Koch ( Hutchinsia 
D. C.) se distingue par l'absence des oreillettes aux feuilles cau- 
linaires. 


376 W. D. G. KOCH. — }ore d’ A lUemagne. 


M. Koch s'était déjà , autrefois, occupé des Draba de la Flore 
d'Allemagne : le nombre des espèces qu'il admet est de 16, y 
compris l’£rophila vulgaris D. C. : cependant il convient que 
quelques-unes de ces espèces méritent confirmation. Les exem- 
plaires plus petits du D. Johannis Host forment le D. carin- 
thiaca Hopp, Reichb., et le D. nivalis D.C: Reichb.; une variété 
nue est le D. Hoppeana Rud.— Le D. lapponica Willd: a pour 
synonyme le D. fladnizensis Gaud. (non Wulf.) et en partie le 
D. helvetica Schl. et D.C.; d’autres exemplaires de cette der- 
nière espèce appartiennent au D. sclerophylla Gaud. Le D. ni- 
valis Seringe est en tout point semblable aux exemplaires du 
D. fladnizensis de l'herbier de Wulfen. Le D. ciliata Scop. qui a 
peut-être pour synonyme le D. fladnizensis D. C., pourrait 
bien appartenir au genre _Zrabis, dont son port d’ailleurs le 
rapproche. 

M.Koch adopte le genre .Ærmoracia avec une seule espece: il 
était encore incertain s'il devait, comme M. Meyer dans la Flora 
Altaica, y réunir les Nasiturtium, qui n’en diffèrent que par la 
couleur jaune des fleurs. Le Myagrum austriacum est en tout 
point un Ærmoracia, la couleur des fleurs exceptée : c'est à 
tort que M. R. Brown a placé cette plante parmi les Notorhizées 
dans le genre Camelina : elle appartient aux Pleurorhizées et 
peut avec d'autant plus de raison être réunie aux Nasturtium , 
qu’elle produit des formes hybrides, quand on la trouve mêlée 
au Nasturtiun sylvestre. Dans le genre Kernera Reichb. une 
seule espèce, le K.saxatilis (Myagrum L.), est admise : le 
K. auriculata Reichb. ( Cochlearia D. C.) n'en peut point être 
séparé comme espèce distincte, plusieurs Crucifères présentant 
. des oreiïllettes semblables à la base des fleurs. 

Le Camelina microcarpa Andr. se trouve dans les mêmes 
champs que le €. sativa et ne peut en être séparé. Le caractère 
des pétales bifides pour distinguer le Berteroa des Zlyssum , 
n'est fondé que sur une illusion: le genre Farsetia , auquel il 
laudra laisser réuni le Berteroa peut être éloigné des Z/yssum 
par le nombre de ses graines. Les glandes du torus et les créne- 
lures de ces glandes présentent des caractères trop peu certains 
et trop inconstans ; les aréoles du tissu cellulaire de la cloison 


W. D. G. KocH. — dore d'Allemagne. 377 


ne peuvent s'observer que sous le microscope. Le genre Au- 
brietia aussi ne peut être séparé des Farsetia. Les genres Æceri- 
nia ; Odontarrhena et Alyssum de Meyer, dans la Flora Altai- 
ca sont considérés comme sous-divisions du genre Æ{Zyssum, 
iel que M. Koch l’admet. Le Zobularia maritima Koch (_Z/ys- 
sum maritimuwm L.)en a été séparé à cause de ses étamines en- 
tièrement simples. On ne peut décider si toutes les espèces du 
groupe Lobulariæ D. C. rentrent dans ce genre.— L’_#/yssum 
tortuosum W.K. est pour l’auteur une variété plus grande de lZ. 
alpestre. L'_4lyssum argenteum a pour synonyme l27. murale 
W. Kit. M. B. (4. obtusifolium Stev. D.C.) et 4. Bertolonii D. C. 
L'A4. hirsutum M. B. n’est qu'un Z. campestre à silicules cou- 
vertes de poils courts. 

M.Spenner a le premier observé les cotylédons roulés sur les 
bords des Dentaria pinnata et digitata, et en a donné la figure 
dans la Flore de Fribourg. M. Koch leur a trouvé la même forme 
dans le D. enneaphylla ; is sont moins roulés dans le D. glan- 
dulosa , et dans le D. bulbifera ils sont planes, à l'exception de 
l'extrémité d'un seul : cette dernière espèce présente donc le 
passage des Dentaria aux Cardamine.— M. Koch réunit en une 
seule espèce. les Cardarnine hirsuta 1. et sylvatica Link. : mais 
d’après une notice insérée postérieurement à la publication de 
son.ouvrage dans le F/ora , il se range à l'avis contraire, d’après 
les observations de M. Tréviranus : les pédicelles dressés font re- 
connaître facilement le €. hirsuta ; ils sont un peu étalés dans 
le C. sylvatica. 

L’Arabis auriculata Lam. à pour synonyme V4. incana 
Roth. L’Æ, incana D.C. au contraire ( Turritis minor Schl.) en 
est entièrement distinct. 1/4. Gerardi = Turritis nemorensis 
Wolff, T°! hursita planisiliqua Pers., confondu souvent avec 
l_4. hirsuta , en est entièrement différent : 1l règne une assez 
grande confusion entre ces espèces voisines dans le Prodromus 
de. M. De Candolle. L’Z. procurrens Willd. D. C. est identique 
avec V4. præcox Kit. D. C. 

Le Sisy mbrium Læseliine peut point former le genre particu- 
her de Leptocarpaea D. C. Koch trouve la radicule oblique, il 
est vrai, mais toujours appliquée sur le dos de lun des cotylé- 


378 W. D. G. KOCH. — #lore d’ Allemagne. 


dons, jamais sur la fente. A l'égard du S. austriacum Jacq., V'au- 
teur sappuyantsur ses nombreux essais de culture,adopte l'avis 
de Gaudin, et considère comme appartenant à cette espèce les 
plantes suivantes : S. eckartsbergense Wild. $. multisiliquosum 
Hoffm. $.S. taraxacifolium D. C. y. Sinapis pyrenaica L. (S. acu- 
tangulum VD. C.). L'Erysimum Alliaria est un véritable Sisym- 
brium qui portera le nom que Scopoli lui a déjà imposé. Sa 
silique est presque ronde et porte à côté de la nervure médiane 
proéminente encore deux autres latérales, seul caractère cer- 
tain pour distinguer les Sisymbrium d'avec les Erysimum. 

Le Barbarea vulgaris R. Br. a pour variété B. le B. arcuata 
Bess. : les pédicelles en sont très étalés aussitôt après la floraison; 
les fleurs sont souvent de grandeur double et d’un jaune doré. 
Le B. stricta Andr. se fait remarquer de loin par ses fleurs pe- 
tites et très serrées, ainsi que par les folioles latérales très pe- 
tites dans les feuilles inférieures : la paire supérieure de ces fo- 
lioles ressemble, par la petitesse de ses dimensions, à une dent 
du pédoncule. 

L'existence de l'Æesperis inodora ne parait fondée que sur 
une erreur, née de l'inspection d'échantillons desséchés. 

M. Koch déclare ne pouvoir trouver les caractères indiqués 
pour séparer les Conringia d'avec les Erysimum. La plupart des 
caractères qui ont servi à distinguer les espèces du dernier de ces 
genres sont extrémement sujets à varier ; l'auteur en à trouvé 
de plus constans dans la pubescence des feuilles et dans les an- 
gles formés par le dos des valves. M. Koch a d’ailleurs inséré 
dans le Fora de 1833 une révision critique des espèces de ce 
genre difficile. 

On n'avait jusqu'ici aucun caractère pour séparer le Sinants 
du Brassica: M. Koch trouve une différence dans les nervures 
latérales des siliques fortement exprimées dans Îles Sinapis. 
D'après ce caractère, le genre Brassica comprend les B. olera- 
cea, Rapa et Napus L. et nigra Koch (Sinapis L.). Le Brassica 
Cheiranthus au contraire passe aux Sinapis. Les Brassica Eru- 
castrum et Sisymbrium obtusangulum sont admis sous les noms 
de Erucastrum Pollichi Schimp.et Spenn. et dE. obtusangulum 
Reichb. 


ROB. BROWN: — Pluralité des embryons des Conifères. 379 


En terminant cette analyse, nous pouvons encore annoncer 
que le Synopsis de la Flore d'Allemagne, dont M. Koch s’oc- 
à A . À + E 4 eZ 
cupe depuis quelque temps, doit paraître dans l’année 1855 : 
il sera certainement attendu avec impatience par tous les bota- 
nistes qui savent apprécier la consciencieuse exactitude du pro- 
fesseur d’'Erlangen. 


Sur LA PLURALITÉ et le développement des Embryons dans 
les. graines de Conifères , 


Par M, Ro. BROWN. 


( Report of the fourth meeting of the British association for the advancement of 
science. London , 1835, page 596. ) 


Les premières observations de l’auteur sur ce sujet furent 
faites dans l’été de Pannée 1826, peu de temps après la publica- 
tion de ses remarques sur la structure de la fleur femelle dans les 
Conifères et les Cycadées. Il reconnut alors que, dans plusieurs 
Coniferes et spécialement dans le Pinus strobus, V Abies excelsa 
et le Mélèze, la pluralité d’embryons est également constante dans 
l'ovule fécondé, et que leur arrangement dans l’albumen est 
aussi régulier que chez les Cycadées. Dans le courant du présent 
été, l’auteur a fait de semblables observations sur plusieurs au- 
tres espèces et en particulier sur les Pinus sylvestris et P. Pi- 
naster ; ce qui ren très probable qu’une semblable organisation 
doit être à-peu-près générale dans toute la famille. 

Le premier changement qu’on observe dans lovule des Coni- 
fères après l’imprégnation, c’est la production ou la séparation 
d’un corps solide dans l’intérieur du nucleus originel. 

- On voit bientôt apparaître dans ce corps intérieur ou albumen 
plusieurs corpuscules subcylindriques, quise distinguent par leur 
couleur et leur consistance de la masse de l’albumen; ils sont 
situés près de son sommet et arrangés en une série circulaire. 

* Chacun de ces corpuscules,qui sont au nombre de3 à 6, donne 


380 mn. BROWN. — Pluralité des embryons des Coniféres. 


naissance à un filet ou funicule , composé de plusieurs (généra- 
lement quatre) cellules allongées ou vaisseaux pourvues ou dé- 
pourvues de cloisons transversales. Les funicules sont fréquem- 
ment ramifiés, chaque branche ou division se terminant en un 
petit rudiment d’embryon. Mais comme lies branches latérales 
des funicules ne consistent ordinairement qu’en une seule cel- 
lule allongée ou vaisseau, tandis que la branche principale ou 
terminale est généralement formée de plus d'une cellule, les em- 


bryons dans les Conifères prennent leur naissance chacun dans 


une ou dans plusieurs cellules lorsque celles-ci font partie 
d’un même funicule, 

Üne ramification semblable dans les funicules du Cycas circi- 
nalis a été observée par l’auteur. 

On connaît depuis long-tems des cas d’une production occa- 
sionnelle de plus d’un embryon dans les graines de plusieurs 
plantes appartenant à d’autres familles, mais la constance de la 
pluralité et la régulière disposition des embryons n’a été jusqu'ici 
observée seulement que dans les Cycadées et les Conifères. 


ERRATA. 


Page 156, lignes 3 et 4 en remontant, au lieu de : en sorte que ces grains 
sont placés sur une membrane unie, et qu’ils se, lisez : en sorte 
qu'on voit clairement que ces grains sont placés sur une mem- 
brane unie, et se, 


Page 158, ligne 24, au lieu de : forment des, lisez : représentent de petites. 


Page 167, ligne 6 en remontant, au lieu de : unie tout-à-fait, lisez : com- 
plètement unie et exactement. 


Page 200, ligne dernière, au lieu de : Fucus, lisez : Fissidens. 
Page 206, ligne 5, au lieu de politrichoides , Zisez polytrichoides. 
Page 214, ligne 28, au lieu de mucrones, lisez mucronés. 
Page 216, ligne 28 ,'avant janvier, ajoutez en. 
Page 304, dans le titre du chapitre IV, au lieu de : FEMME, lisez : roRMe. 
Ibid. lignes 3 et 4 en remontant, au lieu de : et leur opinion à cet 
égard a été soutenue depuis par d’autres, lisez : comme l’avaient 
avancé déjà de précédens. 
Page 312, no 35, au lieu de : aplati, ellipsoïde, lisez : ellipsoïde aplati. 
Tbid., n° 39 b., au lieu de : situés le long de, Zisez : placés en long sur. 
Page 313, n° 44 b., au lieu de: taches, lisez : places. 
Page 314, n° 40, au lieu de sphéroïde, lisez sphérique. 


Page 317, n° 64, àu lieu de : un peu aplati, sphère, lisez : sphère un peu 
aplatie. 


Page 353, ligne 13, au lieu de : Elench. fung , lisez : Ecl. fung. 


FIN DU TROISIÈME VOLUME. 


TABLE DES ARTICLES 


CONTENUS DANS CE VOLUME, 


ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. 


Remarques sur la nature et l’origine des couches corticales et du liber des 
arbres dicotylédonés, par M. de Mirbel. : , . . . +. . .,, : .' 43 
Mémoire sur la composition chimique des racines des plantes et l'gés du 
tannin sur ces organes, par M. Payen . . + . eus est cho 5 
Etude des globules circulatoires de la Zannichellia palustris L., par 
FPoudhet.siarn. dl ren ends ot Terre its sud ENS EN 3 0 
Sur la structure et les abrité des grains de Pollen, par le docteur Hugo 
MIORNAIP ANS ; : d'u nu « « «+ AS 220 Gt A0 
Sur le pistil Ésesrse) par M. Hibout TS Se M ere “UE 
Observations microscopiques sur le genre esosloia M pou par MM. 
Grouaqn frénésie: mou) 50e LS à bp Mu gp 402 AT MAUR 96 
Observations microscopiques sur le Ceramium Muitet: de Duby, et sur 
les Gaillones de Bonnemaison, par MM. Crouan frères. . . 2.42 , . 181 
Sur la pluralité et le développement des embryons dans les graines des 
Comferes, par M'Rob, Brown, 2 40 7. PA. 970 


MONOGRAPHIES ET DESCRIPTIONS DE PLANTES. 


De Plantis Cycapeis præsertim Africæ australis , auctore J. G. Chr. 
Lehmann..." us a Rae NP SRE IS EN ere 
Recherches sur les caractères et les affinités des Papavéracées et des Fuma- 
riscées, par le professeur Bernhardis. .:. 2-2... OUEN". "367 
De Ecuinore genere capita duo. Dissertatio botanica, etc., quam pro 
venia legendi defendet Eru. Rud. A. Trautvetter. . . . . . . . . 254 
Trois nouveaux genres de la familie des Synanthérées, par Ch. H. Schultz. 300 
Essai sur les Orobanches qui croissent à Lanquais, près Bergerac, dépar- 
tement de la Dordogne, par M. Charles Des Moulins . . . . . . . . D 5 
Observations sur plusieurs espèces d’Erica, par J. F. Tausch. . . . . 292 
Observations sur les espèces du genre Ophrys recueillies à Bone, par 
AE 0. So Se tee us Re BU ONCE 20 
Description d’une nouvelle espèce de Saxifrage dk parties les plus élevecs 
des'Andes, par M. Ad: "Brongmants it ae SAMI EE 


Li 
TABLE DES ARTICLES, etc. 


Sur un Lupin nouveau, par M. Desvaux . . . . . , . . . . 
Description de quelques nouvelles espèces de Chara, par Fr. Kutzing . 
Enumération des Monsses ct des Hépatiques recueillies par M. Leprieur 
dans la Guiane centrale, et description de plusieurs nouvelles espèces 
derces deux familles } par M. OC Montagne. à 0.) 1. 0... 
Muscorum Pons nova genera eb species novæ, auct. Lehmann . 
Lichens nouveaux et observations sur les Usnéacées et les Everniées, par 
MM Nces d'Esenbeck er Hloiopi Ne ee MS NUM. 
Note sur quelques espèces et variétés nouvelles ME, par M. Letel- 
Den D. NE, PARA ERP rer STARS RTS Le Se 
Description d’une nouvelle espèce de _—— î jé MM.A. Cavalier et 
P. Sechier , de Toulon . . . . . - nue MU 
Description d’un CHEN brésilien, da M. re de Saint-Hilaire : 
Sur une nouvelle espèce de Rhizococcum , par MM. Crouan. . . . . 


FLORES ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. 


Esquisse d’un cours sur la géographie des plantes, par M. Schouw . . . 
: Enumération des plantes recueillies par M. Bové dans les deux Arabies, la 
Palestine , la Syrie et l'Egypte , par M. J. Decaisne . . . . . . . . 
Prodromus floræ Norfolkianæ, sive catalogus stirpium quæ in insula 

Norfolk annis 1804 et 1805, a Ferdinande Bauer collectæ et depic- 
tæ , nunc in Musæo Cæsareo-palatino rerum naturalium Vindobo- 
næ servantur, auctore Stephano Endlicher . . . , . , . . . . . 
Flora-boreali-americana , ou Botanique des parties septentrionales de 
Pémerique anelaise, paf WW J. Hooker. . .  « . . . . . . 
Rœbhlings Deutschlands Flora. Flore d'Allemagne ea Rœhlings, publiée 
sur an plan plus étendu par W.D.G. Koch... . . . .… "5 . . . 
Observations pour servir à la Flore de l’Oural méridional et des Steppes, 
nn Prod, Dessus 0 UE Se je de au ns ei 
Observations sur la végétation de l’île de Sitcha, par M. Bongard. . . . 
Remarques sur la Flore de Sénégambie , par M. Walker-Arnott. . . . . 
Propromus floræ Fernandezianæ. Pars prima , sistens enumerationem 
plantarum cellulariam quas in insula Juan Fernandez à CI. Bertero 
collectas describi edique curawit C. Montagne. . . . . - . . . . 


EXTRAITS D'OUVRAGES GÉNÉRAUX ET MÉLANGES. 


Histoire naturelle des végétaux phanérogames, par M. Spach. . . . . . 
Introduction à l’étude de la botanique, ou traité élémentaire de cette 
science, etc. , par M. Alphonse de Candolle . . . - . Or ee 
Manuel de botanique pour déterminer les plantes les plus utiles et les plus 
Pépatdues, Dar HUE Link, 3 partent es UT 


383 


100 
64 


193 
61 
238 
85 
291 


191 
99 


117 


257 


50 
109 
370 

20 


236 
245 


347 


104 


IOL 


113 


384 TABLE DES PLANCHES. 


Note sur les végétaux qui croissent autour et dans les eaux thermales d’A- 
bano , par le docteur Andrejewskyi . . . 4... : 29, 991quee 

Colleëtibis des Hépatiques d’Allémagne, par le docteur HS cie SN gag or à 

Sur les propriétés toxiques de l’Æoaricus gloiocephalus, par M. Létellier. * 96 


TABLE DES PLANCHES 


RELATIVES AUX MÉMOIRES CONTENUS DANS CE VOLUME. 


Planche 1. A. Saxifraga Boussingaultii. B. Pistil des Scutellaria. 
C. Globules circulatoires du Zanichellia. 


2. Organisation du Mesogloia multifida et du Dudresnaya 
coccinea. 


3. Fissidens pr Calymperes androgynum: Syrrhopodon 


Leprieurir. 
4... Neckera vulpina. Jungermannia 'Leprieuru, 
5. Organisation des Ceramium Boucheri et C. coccineum. 
6. Organisation des Ceramium fruticuloswum et C, spongiosum. 
7. Seetrenia orientalis. 
8. A. Colus hirudinosus. B. Ophrys des environs de Bone. 
2: s 
10. Structure et formes des grains de Pollen. 
11. 


FIN DE LA TABLE DU TROISIÈME VOLUME. 


Pol LOI D NPC; 


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des Joiene, nat. 2° Jerte . 


Ann. 


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A. Jaxifraga Boussingaut , 


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Pistil des Soutell 


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Globules cireutatotres du Zanichellt 


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Ann, des Setence. nat, 2° Sert. 


Bot, Thm. 3. PU. 3. 
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€ Montagne del! 


Fig. Fissidens préonodes. Fig. 2. Calymperes androgynum 
Fig. B, Si yrrhopodon Lepreurw. 


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Ann. des Seienc, nat 22€ Serre Bot. Tom. 3. PL 4. 


Fig. 2 


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€. Wontagne ‘del’ 


Lig.1, Neckera ‘vulprna, Fig, 2, Jungermanrit L CpTŒEUTU ; 


4 


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24 Jerre ’ 


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des Jecenre, 


Arr. 


7 1-2, Ceramtum Boucher, Fig, 8-4, Ceramium coccinetm | 


LC 
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#7. 


TORRES 


Ho 


D Jerce, 


Ann. des Jetence, nat, 


lig.1 5, Ceramium. fruticulosum. Fig. 6 10 Cramüun Spongiosum, 


.Ann. des Jetence. nat. 2° Jerte. Dot Tarn SPL, 7 


.J, DCRE del! 2. Durméni Dir | 


«Jeelsenta ortentalcr, 


Ann, des Jewne.nat; 2% Série Bot om 9 PL OC 


A 


Fig. 2 


A, Colus hiudinosus. B. Ophrys des environs de Bone. 


Ann, des Seience.nat, 2° Serre Bot. Tom. 8. PL 9: 


formes et Structte du Pollen. 


Ann. des Setnc: nat. 2° Sert, Bot. Tom. 3. PL 10, 


Formes el Structure du Follen 


Bot, Tom 5. PL, 


Jérte , 


DE 


Ann, des Jeiene, nat, 


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Formes. et sitrucare du Pollen 


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