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Full text of "Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau"

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ARCHIVES 


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CORRESPONDANCE  INEDITE 


»E  LA  XAXSOH 


D*  ORANGE-NASSAU. 


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ÀKQUTISS 


ou 


CORRESPONDANCE  INÉDITE 


DB   LA   MAISON 


D'ORANGE-NASSAU. 


Vitentii 

PUBUÉ,  AVEC  AOTORISATION  DE  S.  M.  LE  ROI, 

PAB 

M/  G.  GROEN  TAN  PRINSTBRER , 


•BCmiTAZAB  BO  OABWBT  BB  êX  UktMÊfti, 


^f^nwre    t/eree. 


TOME  n. 

1566. 


•Xoçec  dcd  ^iMdtMtUe». 


LEIDE , 

S.  ET  J.  LUCHTMANS, 
1835. 


».     - 


L'SS'^^»'! 


m PRIMBRIS  DE  J.  KIP8  9  J  Hs. 

ft    LA    BATS. 


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•  •  • 


Ce  Tome  ne  contient  les  documents  que  d'une 
seule  année.  Toutefois  ceux  qui  s'intéressent  véri- 
tablement aux  études  historiques ,  ceux-mêmes  pour 
qui  notre  Recueil  est  un  objet  moins  d'instruction 
que  de  curiosité,  ne  nous  en  feront  pas  un  repro- 
che. Ils  se  féliciteront  au  contraire  que  nous  ayons 
pu  leur  offrir  un  aussi  grand  nombre  de  pièces 
importantes  et  relatives  à  une  époque ,  courte  sans 
doute,  mais  qui  a  profondément  marqué  dans  les 
annales  des  Pays-Bas. 

X 

En  effet  dans  cette  année  des  circonstances  im- 


Vî 


imprévues  développèrent  subitement  ce  que  la 
marche  des  choses  avoit  déjà  longtemps  préparé. 
Depuis  un  demi-siècle  le  Protestantisme  agitoit 
l'Europe.  Il  régnoit  ^  après  avoir  usé  les  forces  et 
trompé  les  calculs  de  Charles-Quint ,  dans  une  gran- 
de partie  de  TAUemagne.  Les  Royaumes  du  Nord , 
la  Suède ,  le  Danemarck ,  la  Norvège ,  avoient  em- 
brassé la  Réforme.  Elle  triomphoit  en  Angleterre  | 
après  beaucoup  de  vicissitudes,  et  TEcosse  aussi 
lui  avoit  énergiquement  donné  le  droit  de  natio- 
nalité. La  France  étoit  ébranlée  par  les  dissensions 
et  les  luttes  que  l'opposition  sanguinaire  aux  Eglises 
naissantes  avoit  suscitées.  —  Au  milieu  d'un  mouve- 
ment si  universel  les  Pays-Bas  demeuroient  tran- 
quilles en  apparence.  Pslv  leurs  relations  nombrei^ 
ses  avec  les  peuples  circon voisins  ils  avoient,  il  est 
vrai  I  participé  de  bonne  heure  aux  bienfaits  de  la 
régénération  Evangélique.  Le  levain  étoit  entré ,  et 
même  avoit  pénétré  bien  avant  dans  la  masse.  Le 
nombre  des  confesseurs  de  la  vérité  augmentoit  char 
que  année.  Mais  on  ne  s'en  appercevoit  que  par  le 
renforcement  des  Placards  et  la  multiplication  des 
supplices.  Dans  les  derniers  temps,  de  i56i  à 
1 565 ,  des  plaintes  s'étoient  élevées  ;  mais  qu'avoient- 
elies  produit?  Quelques  assemblées  des  Cheva- 


VII 

lien  de  la  ToiscMQ  cTOr ,  qui  n'avmcmt  pas  eu  de  sui- 
te; des  délibérations  orageuses  dans  le  G>nseil  d'Ë- 
taty  et  des  représentations  au  Roi  Philippe  qui  ame- 
nèrent un  redoublement  de  sévérité. 

Ce  fut  en  1 566  que  cet  état  de  choses  cessa.  Tout 
ne  se  borna  plus  à  de&  louanges  de  Christ  chantées 
par  de  pieux  martyrs  sur  les  bûchers.  Déterminée  par 
la  crainte  d'un  pouvoir  Inquisitorial,  qui  sous  l'in- 
fiuence  Espagnole  pouvoit  aisément  devenir  un  in- 
strument  terrible  d'oppression ,  une  partie  considé* 
rable  de  la  Noblesse  se  confédéré  et  se  déclare 
ouvertement  contre  les  mesures  persécutrices  du 
Roi.  Cette  démardie  devient  plus  décisive  que  les 
Confédérés  eux-mêmes  n'avoient  peut-être  prévu. 
Les  Protestants ,  déjà  si  nombreux ,  se  montrent  au 
lieu  de  se  cadier.  Le  sol  se  couvre  de  prédicateurs, 
et  la  population  se  lève ,  on  peut  dire ,  en  masse 
pour  écouter  la  Parole  de  Dieu*  Un  meilleur  avenir 
semble  apparoitre;  mais  la  même  année  qui  faisoit 
concevoir  de  si  belles  espérances ,  ne  devoit  pas  les 
réaliser.  Les  chances  de  succès  se  perdent  par  un 
wâe  imprudent  et  par  des  actes  inconsidérés.  Beau* 
coup  de  Catholiques  qui  avoient  horreur  de  la  per- 
sécution, abhorrent  encore  plus  des  désordres, 
qui  leur  paroissent  des  impietés  ;  les  liens  de  la 


VIII 

Confédération  se  relâchent;  le  Roi,  d*abord  incer- 
tain ,  s'émeut  et  s'irrite  ;  les  Princes  Allemands  se 
défient  d'une  cause  à  laquelle  viennent  se  mêler 
des  excès.  Un  moment  suspendue  la  persécutio 
recommence;  beaucoup  de  Protestants^  se  voyant 
abandonnés ,  ont  recours  à  la  ressource  du  déses- 
poir, aux  armes;  une  punition  terrible  est  tout  ce 
que  désormais  ils  peuvent  attendre  d'un  Monar- 
que qui  se  croit  appelé  à  exercer  les  vengeances 
de  Dieu  ;  la  prédication  libre  de  l'Evangile  cesse; 
un  instant  la  vit  paroitre ,  l'instant  qui  suit ,  la  fait 
évanouir. 

Tels  sont  les  évènemens  qui  se  succèdent,  qui  se 
pressent  les  uns  sur  les  autres ,  dans  cet  étroit  ^ 
mais  mémorable  espace.  On  en  trouve  le  récit  pres- 
que non  interrompu  dans  la  correspondance  com- 
muniquée ici  au  public.  Le  récit  par  des  témoins 
oculaires ,  par  ceux-mémes  qui  furent  les  princi- 
paux acteurs  dans  ce  drame;  préface,  pour  ainsi 
dire,  de  notre  glorieuse  et  sainte  révolution.  Ils 
écrivent  à  la  date  même  des  évènemens  ;  des  im- 
pressions récentes  dirigent  la  plume.  C'est  de  l'his- 
toire où  il  y  a  de  la  vie  ;  de  l'histoire  qui ,  bien  plus 
qu'aucune  autre ,  transporte  au  milieu  du  passé. 


Dans  des  circonstances  difficiles  ^  dans  des  mo- 
mens  de  crise ,  l'homme  se  montre  tel  qu'il  est  en 
effet:  ses  projets ,  ses  craintes,  ses  espérances , ses 
arrière-pensées  se  dévoilent,  le  masque  échappe,  et 
.  Tobservateur  voit  sans  peine  ce  qui  auparavant 
étoit  soigneusement  caché  à  ses  r^[ards.  On  peut 
donc  s'attendre,  et  cette  attente  ne  sera  pas  déçue, 
à  des  lettres  très  caractéristiques. 

On  apprendra  à  mieux  connoitre  plusieurs  per- 
sonnages célèbres  dans  nos  annales  ;  par  exemple , 
ce  brave  et  malheureux  Comte  d'Egmont ,  plutôt  né 
pour  les  combats  que  pour  les  agitations  civiles; 
grand  par  le  courage  des  batailles ,  mais  montrant 
peu  de  sagacité  dans  ses  prévisions  politiques  ;  hési- 
tant lorsqu'il  falloit  agir ,  et  qui  a  nonobstant  tout- 
9  tes  les  fascheries  que  l'on  lui  faict ,  ne  se  résou- 
>  drat  sinon  au  grand  besoigne  et  à  l'estrémité  » 
(p.  4^4)-  Puis  le  Comte  de  Bréderode,  dont  le  style 
ne  trahit  que  trop  le  manque  de  principes  et  de 
moeurs ,  et  dans  lequel  ce  qu'il  y  a  de  plus  louable, 
tient  à  une  ardeur  irréfléchie  et  fougueuse ,  qui  ne 
'  ressemble  en  rien  au  courage  calme ,  contre  lequel 
les  flots  en  courroux  viennent  inutilement  se  bri- 
ser. Le  Seigneur  Bernard  de  Mérode ,  prêt,  comme 


4ant  d*autres  Belges  alors^  atout  faire ,  à  tout  sacrifier 
pour  la  religion,  le  droit,  et  les  véritables  libertés. 
Le  Comte  de  Hoogstraten,  très  estimé  par  le  Prince 
d'Orange ,  si  juste  appréciateur  du  mérite  ;  enfin ,  car 
nous  nepouvons  tous  les  nommer,  le  Baron  de  Mon* 
tigny,  que  sa  fidélitéauRoy  et  son  attachement  à  la 
religion  Catholique  (p.  SSg  —  366)  ne  sauvèrent 
pas  d'une  mort  violente  après  une  douloureuse  cap^ 
tivité.  —  Parmi  les  Princes  Allemands  on  distingue 
Auguste ,  Electeur  de  Saxe ,  dont  la  protection  et 
le  bon-vouloir  eussent  été  et  plus  actifs  et  plus  e& 
ficaces  si ,  moins  préoccupé  contre  Calvin ,  il  n*a- 
voit  pas  considéré  comme  hérétique,  quiconque 
n'embrassoit  pas  en  tout  point  les  doctrines  présen- 
tées sous  le  nom  de  Luther.  Puis  Guillaume,  Land- 
grave de  Hesse;  bien  plus  éclairé  sous  ce  rapport  ' 
(p.  390,  sqq.);  imitant  la  tolérance  Chrétienne  de 
«on  père,  le  célèbre  Landgrave  Philippe,  qui, 
après  une  vie  consacrée  à  la  propagation  et  à  la  ' 
défense  de  l'Evangile,  foible,  malade,  et  malgré 
les  approches  de  la  mort,  aidoit  encore  le  Prinée  / 
d*Orange  en  lui  donnant  l'appui  de  ses  sages  con-  : 
seils  (p.  358).  '. 


Le  lecteur  attentif  pourra  pénétrer  dans  l'intimi- 


.» 


u 


lé  de  plusieurs  illustres  membres  de  la  Familje 
d'Orange-Nassau.  Une  des  lettres  les  plus  iut^res* 
stntespour  ceux  qui  aiment  à  lire  datis  les  coeurs^ 
est  sans  doute  celle  de  la  Comtesse  de  Nassau,  mère 
de  Guillaume  Premier  (Lettre  I94).  «  O  mon  cher 
fils]  »  écrit-elle  au  Comte  Louis  «  j'apprends  avec 
anxiété  les  difficultés,  les  périk  qui  te  pressent. 
Ne  conseille  rien ,  ne  fais  rien  qui  soit  contre 
la  Parole  de  Dieu,  le  salut  de  ton  àme,  le  bien- 
être  du  pays  et  des  faabitans.  Prie  le  Père  Céleste 
qull  t'  éclaire  par  Son  Saint-Esprit  ;  qu'O  t'  ap- 
prenne à  aimer  avant  tout  les  choses  étemelles. 
Cela  est  impossible  sans  l'assistance  de  cet  Esprit; 
donc  il  est  absolument  nécessaire  de  prier.  O  que 
je  suis  en  peine  pour  toi ,  que  de  craintes  me  dé* 
chirent!  Vis  dans  la  crainte  de  Dieu;  adresse  toi 
à  Lui  :  supplie  Le  qu'il  te  préserve  de  tout  mal , 
qu'il  te  conduise  dans  le  chemin  qui  Lui  est 
agréable.  Je  prierai  ardemment  pour  toi;  prie 
toi-même  aussi.  »  L'influence  d'une  mère  dont  les 
sentiments  étoient  si  pieux  et  la  pieté  si  pratique, 
doit  avoir  été  grande  et  salutaire:  les  germes  que  sè^ 
me  l'amour  maternel  sont  rarement  stériles.^—  Pour 
s'en  convaincre  on  n'a  qu'à  lire  une  lettre  du  Comte 
Jean  de  Nassau ,  adressée  également  au  Comte  Louis 


XII 


(Lettre  iqG).  Sollicite  dé  donner  ses  avis  sur  la  po- 
sition critique  des  Pays-Bas,  il  rappelle  qu'au  milieu 
des  tourmentes  politiques  c'est  d'abord,  c'est  surtout 
à  Dieu  et  à  la  prière  qu'il  faut  avoir  recours,  a  Vous 
saurez  sans  doute,  »  dit-il,  «  exhorte  ceux  qui 
»  vous  demandent  conseil,  à  la  repentance,  à  la 
»  conversion,  à  adresser  leurs  supplications  à  l'Er 
»  ternel ,  à  mettre  leur  confiance  en  Lui  et  non  dans 
»  les  hommes:  ce  sont  des  choses  pour  lesquelles 
»  la  prière  fervente  et  assidue  (emsiges  gebetj 
»  p.  269)  et  une  prévoyance  continuelle  sont  abso- 
»  lument  nécessaires.  »  La  prévoyance;  car,  pour 
être  profondément  religieux,  il  n'en  étoit  pas  moins 
actif  et  prudent  :  tous  les  moyens  qui  s'offroient  à 
lui,  il  les  mettoit  infatigablement  en  usage:  il  ne 
s'épargnoit  ni  auprès  des  Princes  Allemands  pour 
obtenir  leur  intercession  en  faveur  des  Pays-Bas 
menacés  de  la  colère  terrible  du  Roi;  ni  auprès 
des  capitaines,  afin  d'avoir  des  soldats  pour  les 
éventualités  ,  où  la  résistance,  au  lieu  d'être  cri- 
minelle ,  pourroit  devenir  permise  et  même  pren- 
dre le  caractère  sacré  du  devoir.  —  Quant  à  Louis 
de  Nassau,  si  intéressant  par  ses  qualités  héroï- 
ques et  chevaleresques,  par  sa  vie  si  courte,  mais 
si  pleine  d'activité  et  de  dévouement,  et  qu'une 


XIII 

moit  glorieuse  devoit  dignement  terminer,  il  y 
a  dans  ce  Tome  beaucoup  de  particularités  rela- 
tives à  sa  conduite  et  à  son  caractère.  Ce  ne  fut  pas 
lui  qui  le  premier  donna  Fidée  d'une  alliance  entre 
les  Nobles  (p.  i3);  il  n'étoit  pas  Calviniste  (p.  ai 5, 
p.  307)  ;ildësapprouvoit  fortement  les  violences  des 
iconoclastes  (p.  a  1  a).  Mais  ce  fut  lui  qui  composa 
la  requête  à  la  Gouvernante  (p.  67)  ;  ses  talens ,  son 
énergie  infiniment  supérieure  à  la  fougue  étourdie 
de  Bréderode ,  le  rendirent  bientôt  Tàme  de  la  Con- 
fédération. Se  montrant  à  la  hauteur  du  maniement 
des  affaires  politiques  il  déploya  une  activité  incon- 
cevable et  on  ne  peut  donc  s'étonner,  ni  que  le  Roi 
et  la  Gouvernante  s'efforçassent  de  lui  faire  quitter 
le  pays  (p.  3i5  — 3 18),  ni  que  les  principaux  Con- 
fédérés missent  tout  en  oeuvre  pour  le  retenir. 
Deux  lui  promettent  «  d'employer  corps  et  bien 
»  pour  ceste  juste  cause  et  toutes  autres  qu'il 
>  plaira  vous  servir  de  nostre  petite  puissance ,  jus* 
»ques  à  mourir  à  vos  pieds,  comme  pour  le 
1  mérite  d'un  Seigneur  de  qui  nous  confessons  te* 
»  nir  l'entière  part  de  nostre  salut  »  (p.  369).  Bré-^ 
derode  lui-même  lui  écrit  :  (c  J'espère  de  mouryr  ung 
»vostre  povre  soldat ,  vray  geus,  à  vos  pyes  » 
(p.  4 16).  Il  étoit  l'objet  de  la  confiance  illimitée  des 


XIV 

Protestants*  Utenhove,  Gantois  lui  écrit  :  «  Je  vw» 
»  prie,  au  nom  de  toute  la  communauté,  de  vouloir 
»  apporter  tel  remède ,  que  nous  ayons  occasion  de 
»  haut  louer  le  Seigneur  ;  qui  de  sa  grâce  vous  a  si 
»  richement  eslargy  ses  dons  qu'avec  le  bon  vouloir 
»  et  singulière  bonté  que  se  lict  sur  vostre  face^ 
»  vous  avez  aussi  la  puissance  de  tirer  les  pouvres 
»  affligés  hors  de  la  geule  des  loups  rarissans.  •  •  • 
»  Les  Gantois,  à  dire  vérité  y  vous  désirent  mille  fois 
»  le  jour  pour  leur  tuteur  et  gouverneur  »  (p.  297). 
Le  Comte  Louis  dirigeoit  aussi  tout  ce  qui  étoit  relatif 
aux  levées  de  troupes;  «  et  tout  cecy ,  ferast  mestie 
m  au  Roy  un  peu  d'eau  dans  son  vin  »  (p.  271).  Son 
âme  de  feu  ne  reculoit  pas  devant  la  perspective 
d'une  lutte:  quelquefois  peut-être,  plein  d'une  ar« 
deur  guerrière,  brûlant  d'envie  de  remporter  dea 
victoires  dans  une  juste  cause,  il  la  souhaitoit,  sans 
se  l'avouer  à  lui-même.  «  Ce  n'est  qu'en  mars  ou 
»  avril  »,  écrit*il,  a  que  le  Roi  viendra  avec  de  gran- 
»  des  forces  ;  c'est  alors  que  le  jeu  (der  beeremanz 
»  p*  309)  devra  commencer.  »  S'il  y  a  quelque 
l^èreté  dans  cette  expression,  elle  est  corrigée 
par  ce  qui  suit:  <c  Donc  recommandons  la  chose  à 
»  Dieu  et  ayons  les  yeux  bien  ouverts.  »  Certes  il 
auroit  cru ,  lui  aussi ,  commettre  un  crime  en  pre» 


XV 


nant  les  ormes  sans  absolue  nécessite.  Et  cette  né-' 
oessité  il  ne  l'admettoit  pas  aisément;  car  il  a^oit 
des  scrupules  sur  la  légitimité  d'une  résistance  ar* 
mée,  même  pour  obtenir  le  libre  exercice  de  la  Re- 
ligion. Il  consulte  son  frère,  le  Comte  Jean,  i  cet 
égard  (p.  ai 4)*  «  Car  »,  écrit*il,a  tous  les  jours  on 
j»  m'objecte  que  l'on  doit  obéir  à  Dieu  plus  qu'aux 
»  hommes;  Dieu  commande  que  Ton  prêche  sa  pa^ 
»  rôle;  donc,  disent-ils,  il  faut  prêcher,  même  si  le 
»  Magistrat  est  entièrement  opposé  à  la  chose;  oui , 
»  même  si  Ton  est  forcé  d'employer  l'épée.  o  Quel- 
^s  lignes  plus  bas  il  ajoute.  «  Enfin  les  choses 
n  ne  peuvent  ni  ne  doivent  s'arranger  sans  effusion 
s  de  sang,  du  moins  à  ce  que  tout  semble  présager.  , 
»  Dieu  veuille  regarder  ce  pays  avec  un  oeil  de  mi- 
9  séricorde ,  et  nous  épargner  les  chàtimens  si  sou- 
>  vent  mérités:  on  doit  ardemment  Le  prier,  v 

n  est  surtout  intéressant  d'observer  le  Prince 
d'Orange  à  cette  époque.  On  trouvera  dans  sa  ma- 
mère  d'agir  des  choses  en  apparence  eontradictoi* 
tes.  La  Confédération  lui  déplaît  (p.  i58)  ;  il  désap- 
prouve la  publicité  des  prêches  (p.  1 4^  f  i  ^8)  ;  il 
condamne  les  excès  des  iconoclastes,  il  en  punit  les 
anieurs  ;  il  tâche  de  conserver  ou  de  rétablir  l'ordre  » 


XVI 


et  Tobéissance  aux  Magistrats  ^  il  veut  soumission 
complète  au  Roi,  Seigneur  naturel  et  légitime.  D'un 
autre  côté  il  multiplie  ses  relations  avec  les  Prin- 
ces d'Allemagne  et  prend  une  part  secrète ,  mais  ac- 
tive aux  démarches  qui  ont  pour  but  de  pouvoir  à 
toutmoment  disposer  d'un  nombre  considérable  de 
soldats.  —  Comment  concilier  ces  oppositions  ? 

Facilement  sans  doute ,  si  l'on  admet  que  le 
Prince,  astucieusement iiabile ,  avoit  excité  sons 
main  les  troubles  qu'il  condaumoit  en  public  ;  si 
Ton  suppose  qu'il  vouloit ,  retenant  ou  lâchant  la 
bride  au  peuple,  jouer  le  rôle  de  médiateur,  en  at- 
tendant qu'il  put  s'opposer  au  Souverain  à  force  ou- 
verte. Cest  ainsi  que  dans  un  temps  de  philoso* 
phie  incrédule ,  on  a  cru  préconiser  Guillaume  de 
Nassau  en  lui  assignant  le  caractère  assez  commun , 
assez  ignoble ,  d'intrigant  politique.  Heureusement 
des  suppositions  pareilles,  qui  doivent  leur  ori- 
gine à  des  réminiscences  appartenantes  à  un  au- 
tre ordre  et  d'hommes  et  de  révolutions ,  tom- 
bent devant  une  étude  impartiale  de  Thistoire. 
Les  documens  publiés  ici  sufiiroient  pour  les 
réfuter. 

On  n'a  qu'à  suivre  avec  soin  et  sans  préoc- 
cupation ses  démarches,   en  observant  les  deux 


XVÎI 


tendances  qui ,  par  une  conséquence  inévitable 
de  la  complication  des  événements  ,  dévoient  se 
oombattre  dans  son  esprit.  —  Servant  le  Roi, 
comme  l'avoient  fait  ses  ancêtres ,  avec  loyauté ,  il 
désiroit  lui  rester  fidèle  et  vouloit  éviter ,  comme 
un  grand  malheur ,  toute  collision  entre  les  sujets 
et  le  Souverain.  Il  n'y  a  pas  lieu  d'en  douter;  même 
poor  ceux  qui  n'admettent  dans  ses  déterminations 
que  les  calculs  de  l'égoisme  ;  car  en  ceci  son  in- 
térêt  et  son  devoir  étoient  d'accord.  Sans  vouloir 
entreprendre  de  réfuter  ici  ce  qu'on  a  débité  sur 
les  projets  ambitieux  et  intéressés  que  le  Prince 
pourroit  avoir  formés  plus  tard ,  nous  devons  re- 
marquer que  y  du  moins  en  1 566 ,  toute  tentative 
d'arracher  les  Pays-Bas  au  Roi  d'Espagne  lui  eut 
paru,  et  coupable,  et  de  plus  chimérique.  Même  en 
lui  accordant  la  plus  large  mesure  de  divination 
politique  que  l'on  peut  raisonnablement  suppo- 
ser à  un  homme,  dont  le  génie,  infiniment  su- 
périeur à  la  médiocrité  commune  y  avoit  néanmoins 
des  limites  ;  il  ne  pouvoit ,  à  cette  époque  y  pré- 
voir ni  ses  propres  destinées  y  ni  la  grandeur  future 
ou  même  l'existence  de  la  République , ni  la  magni- 
fique histoire  de  la  Maison  de  Nassau  :  il  ne  pou- 
voit   se  flatter  de  combattre  avec  succès,  dans 


XVUI 


une  lutte  prolongée ,  le  plus  puissaul  des  Monar* 
ques.  —  Le  Pcinee  étoit  Protestant  :  Sfeooode  tenr 
dance,  contraire  à  l'autre  j  aussitôt  que  le  Roi  tou- 
loit  être  servi  au  détriment  du  service  de  Dku.  il 
étoit  Protestant  de  coeur  et  par  conviction:  ce 
que  nous  avons  dit,  prouve  que,  du  moins  ak>r&) 
il  ne  pou  voit  l'être  par  calcul.  Probablement^dans  le 
principe ,  son  opposition  avoit  été  surtout  motivée 
par  la  compassion  envers  des  malheureux  aiuD- 
quels  on  ne  reprochoit  que  leur  foi  ;  par  la  pensée 
que  cette  foi  étoit  au  fond  la  même  que  celle  de 
ses  parens ,  de  ses  amis  d'Allemagne  ;  par  la  crainte . 
que  les  Espagnols ,  abusant  des  préjugés  du  Roi , 
ne  trouvassent  dans  le  reproche  d'hérésie  un  pré» 
texte  pour  soumettre  les  Pays-Bas  à  leur  influence 
et  à  leur  domination.  11  avoit  longtemps  été  ab* 
sorbe  par  les  affaires  des  camps ,  les  délibérations 
exclusivement  politiques,  et  les  nombreux  amu* 
sementsde  la  Cour.  Mais,  à  mesure  que  les  dissen- 
sions religieuses  devenoient  aussi  dans  les  Pays- 
Bas  le  centre  des  idées ,  il  ne  manqua  pas  de  s'in- 
former des  points  cardinaux  de  la  dispute  ;  et  il 
seroit  absurde  de  s'imaginer  qu'il  ait  ignoré  en 
i566  les  grandes  questions  qui  occupoient  tous  les 
esprits ,  et  par  lesquelles  la  Chrétienté  entière  étoit 


XIX 

3^tée.  Sa  foi  étoit  tolérante  sans  doute.  «  Je  ne  suis 
a  pas  Calviniste  y»  ëcrit>>il  au  Landgrave  Guillaume 
(plus  tard  il  se  joignit  à  ceux  qui  professoient  les 
opinions  de  Calvin),  «mais  il  ne  me  semble  pi  juste  ni 
f  digne  d'un  Chrétien  de  vouloir  que,  pour  les  di£- 
>  férences  entre  la  doctrine  de  Calvin  et  la  Confes- 
a  sien  d'Augsbourg ,  ce  pays  soit  couvert  de  trou* 
»  pes  et   inondé  de  sang  »  (p.  ^SS).   Toutefois , 
tolérant,  aussi   envers  les  Catholiques^ ,   dont  il 
s^Yoit  reconnoitre  les  droits ,  il  avoit  d^  copvio- 
dons  positives  ,et  ne  se  réfugioit  pas  dans  une  triste 
et  coupable  neutralité.  U  comprenoit  l'importance 
de  la  justification  par  la  foi;  ilsavoit  qu'unsalut  ac- 
quit en  Qvrist  est  le  seul  qui  puisse  être  vraiment 
salutaire;  ilvoyoit  les  différences  entre  le  papisme, 
surchargé  de  traditions  superstitieuses  et  de  com- 
mandements dliomme ,  et  la  doctrine  simple  et  di- 
^e  du  Livre  Sacré.  C'est  pour  cela  que  son  oppo- 
sition devoit,  en  rapport  avec  les  intentions  de 
Philippe  II ,  prendre  de  plus  en  plus  un  caractère 
religieux   et  par  là  même  lui  faire  coiu-ir  le  risque 
d'échanger  la  s^uperbe  position  qu'il  occiçoit,  contre 
la  perte  de  ses  biens  et  contre  les  douleurs  de  l'exil. 
Quelle  dut  être  par  conséquent  sa  pensée,  au 
conmiencemeAtde  1 566,  après  les  injonctions  sévè- 


XX 


res  du  Roi?  Il  prévoit  la  possibilité  de  graves  tumul- 
tes; il  cherche  le  moyen  de  les  prévenir:  mais  il 
sait  aussi  que  les  droits  du  Souverain  ,  quelque  sa- 
crés qu'ils  soient ,  ont  des  limites  ;  que ,  s'il  peut 
interdire  la  publicité  de  tout  culte  qu'il  désapprou- 
ve ,  personne  ne  doit  vouloir  s'arroger  sur  les  con- 
sciences une  domination  exclusive  et  violente.  Voici 
comment  il  expose  lui-même  les  difficultés  de  sa 
position  dans  une  lettre  très  confidentielle  au  Com- 
te Louis:  <c  Noz  remonstrances,  oires  qu'i  procé- 
»  dent  de  bon  ceur  et  pour  éviter  toutte  ruine  et 
»  empescher  que  tant  de  sang  des  innocens  ne  soit 
»  répandu  ^  est  interprété  j  tant  de  S.  M.  j  comme 
»  deceulx  de  son  conseil^  tout  au  contraire,  mesmes 
»  à  demi  à  rébellion  et  de  inobéisance ,  desorte  que 
»  nous  nous  trouvons  en  gran  paine,  car  d'ung  costé 
»  est  la  ruine  tout  évidente  se  taisant,  de  l'aultre 
»  costé  contre  disant  recepvons  le  mauves  gré  du 
»  maistre  et  ester  noté  de  contrevenir  à  nostre  de- 
»  bvoir  »  (p.  a8).  Prévenir  les  maux  qu'il  prévoyoit, 
tel  étoit  son  unique  dessein;  et  il  écrit  au  même 
endroit  à  son  frère  envoyé  par  lui  vers  quel- 
ques  Princes  Allemands  pour  demander  des  con- 
seils ;  «  Rest  seullement  que  les  remonstrances 
»  que  leur  ferés ,  soit  tel,  que  le  sassant  et  venant 


XXI 


n  en  luDimière ,  Ton  ne  porroit  présumer  aultre 
»  chose  que  eu  vérité  la  chose  est  en  soy  mesmes.  » 
11  désire  ramener  le  Roi  par  des  réprésentations 
respectueuses,  par  des  intercessions  puissantes, 
dam -des  voies  modérées  :  sans  se  dissimuler  que , 
d'après  la  position  des  choses ,  la  fermentation 
toujours  croissante  des  esprits ,  et  l'inflexibilité  de 
Philippe  en  matière  de  foi ,  il  pourra  survenir  des 
événements  qui  permettront  et  commanderont 
même  au  Chrétien  de  résister  par  la  force. 

Toujours  il  met  en  avant  les  moyens  les  plus 
doux  et  les  plus  légitimes.  De  là  ses  tentatives  au- 
près des  Chevaliers  de  la  Toison  d'Or  (p.  4o);  ses 
conseils  pour  la  réunion  des  Etats-Généraux, 
(p.  3a  5);  non  qu'il  fut  apparemment  très  disposé  à 
leur  reconnoitre  ou  à  leur  accorder  des  pouvoirs 
politiques  et  cette  pleine  puissance  que  le  fougueux 
N«  de  Hames  (p.  35)  désiroit  pour  eux  ;  mais  parce- 
que  depuis  longtemps  ces  réunions  de  personnes 
influentes  par  leur  richesse  >t  leur  position  socia- 
le, étoient  l'organe  naturel  non  pas  uniquement 
d'une  libéralité  loyale,  mais  aussi  des  besoins ,  des 
vœux ,  et  souvent  des  remontrances  et  des  plain- 
tes du  pays.  De  là  encore  ses  démarches  auprès 
des  Etats-Provinciaux ,  et  les  efforts  pour  obtenir 


XXII 

la  médiation  de  l'Electeur  de  Saxe  et  Burtoul  de 
l'Empereur.  Ce  n'est  qu'à  défaut  de  ces  moyens  et 
quand  le  danger  approche ,  qu'il  paroit  songer  à 
des  mesures  d'un  genre  plus  équivoque.  Voici  ce 
qu'au  mois  de  septembre ,  apprenant  «  les  gran- 
»  des  préparations  de  forces  que  S.  M.  faict  &ire  y  » 
il  mande  au  G>mte  d'Egmont.  a  11  semble  que 
»  pourroit  grandement  sei*vir  l'adjoinction  et  dé^ 
»  claration  des  Etats-Généraulx.  Toutefois  si  la 
»  [chose]  devroit  trainner  longtemps,  fiiukbroit 
»  mieux  résouldre  avecques  nos  amis ,  que  nous 
»  laisser  coupper  l'erbe  peu  à  peu  desous  les  piedft 
j»  et  tant  temporiser  qu'il  n'y  auroit  enfib  plus  nul 
»  remède  »  (p.  3a 5). 

Pour  beaucoup  de  personnes  ^  emportées  par  une 
précipitation  fatale ,  les  conseils  modérés  du  Prince 
n'étoient  plus  de  saison.  L'irréflexion  des  Nobles  et 
la  violence  des  emportements  populaires  déjouoient 
tous  ses  calculs.  Convaincu  que  de  grands  mal* 
heurs  étoient  inévitables ,  tantôt  il  souhaitoit  se 
retirer  de  la  mêlée  (p.  4^)  ;  tantôt ,  cédant  aux  priè- 
res de  la  Gouvernante  j  il  consentoit  à  demeurer  , 
à  employer  son  influence  pour  le  rétablissement 
de  Tordre;  tantôt,  se  sentant  uni  à  ceux  mêmes 
dont  il  déplomit  les  écarts  et  dont  il  punissoit  les 


xxni 


d^lhs^il  préparoil  la  résistance  pour  le  cafs  d'une 
persécution  renouvelée  contre  les  opinions  Evailgé^ 
lîques.  Sans  doute  il  aiuroit  pu  donner  de  l'unité  à 
sesdémarcbeSy  soit  en  concourant^  pour  se  remettre 
dbns  les  bonnes  grâces  du  Roi ,  à  l'oppression  des 
pauvres  Chrétiens;  soit  en  se  joignait  aux  Protes- 
tants et  se  mettant  (ranchisinent  àleu^  tête  :  mais  c'est 
précâsément  à  quoi  il  y  avôit  pour  lui  impossibilité 
morale  :  opprimer  ses  co-réligionnaires  lui  eût  fait 
horreur;  se  révolter  contre  le  Souverain  lui  eût  pa- 
ru oriminel  :  il  vouloit  épuiser  l'obéissance  et  la 
douceur, et  pousser  les  ména(gements  jusqu'aux  der- 
nières limites  du  devoir.  En  promettant  vers  la  fin 
de  i566,  au  Roi  obéissance  en  tout,  pour  autant 
que  la  conséience  le  permet  (p.  49^)  9  il  étoit  sans 
doute  sincère,  aussi  bien  dans  sa  promesse  que 
dans  sa  déclaration  assez  intelligible  de  sympa- 
thies et  de  convictions  doût  laveu  ne  pouvoit  cer- 
tes lui  profiter. 

Concluons  donc  que  le  Prince,  mii  par  tant  de 
considérations  diverses,  n'avoit  pas  et  ne  pouvoit 
encore  avoir  de  plan  arrêté  ,  de  déterminations  po- 
sitives ;  et  que  la  marche  rapide  des  événements  , 
qui  multiplioit  chaque  jour  les  chances  de  désor- 
dres et    de   guerre  civile,   devoit  augmenter  ses 


XXIV 


irrésolutions  et  ses  perplexités.  Peu  de  mois  plus 
tard,  après  la  venue  du  Ducd'Albe,  on  lui  reprocha 
d'avoir  perdu  les  Protestants  par  sa  conduite  vacil- 
lante et  ses  interminables  hésitations.  Mais  il  n'avoit 
jamais  voulu  arborer  l'étendard  de  la  révolte ,  et  il 
n'en  fut  que  plus  digne  de  diriger  la  résistance  con-^ 
tre  le  régime  du  glaive*  ^  des  bûchers.  En  quit- 
tant le  pays  y  il  étoit  loin  peut-être  de  prévoir  un 
prompt  retour.  Les  situations  qui  nous  sem- 
blent désespérées  ne  changent  rien  aux  décrets 
de  l'Eternel  :  Sa  main  puissante  alloit  le  saisir  pour 
l'accomplissement  de  la  grande  tâche  à  laquelle  il 
étoit  destiné.  Les  hommes  supérieurs  que  Dieu 
employé  pour  ses  desseins  sur  les  royaumes  de  la 
terre ,  non  seulement  reçoivent  de  Lui  le  génie  et  la 
force  nécessaires  pour  triompher  des  obstacles ,  mais 
c'est  encore  Lui  qui ,  et  quelquefois  presque  visi- 
blement ,  ti*ace  leur  sentier. 

Nous  avons  cru  devoirajouter  à  la  Correspondan- 
ce quelques  Discours  ou  Mémoires  j  qui  d'ailleurs 
peuvent  presque  être  censés  en  faire  partie  ,  et  qui 
contiennent  beaucoup  de  particularités  intéressan- 
tes ,  par  exemple ,  sur  les  entreprises  des  G>nfédé- 
rés  (p.   57   —  64),    les   délibérations  du  Prince 


XXV 


d'Orange  avec  le  Comte  d'Ëgmont  (n®  a  i5*)  et  avec 
les  Princes  d'Allemagne  (n®  ao6%  227') ,  la  levée  de 
troupes  (n^  ^93*)^  l'état  d'Anvers ,  métropole  du 
commerce  (n^  a  1 6*) ,  et  la  situation  du  pays  en  gé- 
néral (n«  a36*). 

Le  contenu  déjà  de  ce  Tome  pourra  montrer  sous 
beaucoup  de  rapports,  et  le  caractère  de  la  lutte  qui 
alloit  bientôt  s'établir,  et  la  physionomie  d'un 
siècle  où  bien  plus  qu'à  aucune  autre  époque ,  la 
Religion  étoit  non  pas  l'instrument,  mais  le  principe 
de  la  politique.  M'en  déplaise  à  ceux  qui  voudroient 
métamorphoser  la  révolution  des  Pay&-Bas ,  cette 
grandeconséquence  du  Protestantisme  religieux,  en 
une  réaction  des  libertés  communales ,  il  est  beau- 
coup question  ici  de  Religion ,  et  très  peu  de  privilè- 
ges. Une  époque,  pour  laquelle  l'intérêt  des  formes 
de  gouvernement  est  le  plus  haut  placé  des  intérêts 
et  de  la  terre  et  du  Ciel ,  a  voulu  s'assujettir  et  s'assi- 
miler même  le  passé.  Méconnoissant  les  riches  varié- 
tés de  l'histoire,  elle  a  voulu  ramener  tous  les  temps 
à  son  propre  niveau;  au  niveau  d'une  époque  où  l'in- 
différence pour  la  Religion  et  la  soif  des  intérêts 
matériels  prédominent.  Ce  sont  là  de  tristes  efforts. 
De  nos  jours  on  attache  beaucoup  de  prix  à  l'exacti- 


UVI 


tude pittoresque  niâmedes  pinspetits  détails  ^elo'îeist 
aVec  méon;  carâ  n'y  à  rieti  d'insignffiàtit  en  histoire^ 
et  l'otl  ne  sourôit  étire  trop  el[att^  trop  yéridique-Mus 
s'il  est  utileet  curieux  de  conserver  la  réprésentatiop 
précise  des  localités  et  des  costumes ,  il  est  impor* 
tant  y  il  est  nécessaire  de  ne  pas  altérer  la  vérité  des 
opiniofis^  des  nvoeurs,  des  croyances  ^  des  dogmes  et 
des  idéeë  qui  ont  remué  les  peuples  et  changé  k 
face  des  Etats.  Entre  les  faussies  unités  mieux  vaut 
celle  des  formes  que  celle  du  fond;  et  nulle 
monotonie  n'est  aussi  désespérante  que  celle  où  ce 
qu'il  y  a  de  plus  grand  et  de  plus  élevé  ^  est  mis  for« 
cémenta  l'unisson  de  ce  qu'il  y  a  de  plus  mesquin  et 
de  plus  abject.  Le  seizième  siècle ,  dominépar  la  Fbi^ 
se  prête  difficilement  àces  transformations  violentes  ^ 
motivées  par  le  désir  d'assigner  à  ses  propres  opi«* 
nions  un  caractère  d'universalité ,  et  surtout  aussi 
par  la  répugnance  à  reconnoitre  dans  la  vérité  his* 
torique  l'influence  des  principes  Chrétiens.  Toute- 
fois  on  ne  sauroit  disconvenir  qu'il  ne  règne  beau*- 
coup  de  préjugés  à  cet  égard.  11  est,  sous  plus  d'un 
rapport,  désirable  de  les  voir  dissipés;  et  nous 
croyons  que  c'est  surtout  par  des  lettres  écrites  en 
grande  partie  à  coeur  ouvert ,  par  la  voix,  pour 
ainsi  dire,  des  morts  sortant  après  trots  siècles  de 


XXVII 


leurs  tombeaux ,  qu'on  pourra  réhabiliter  cette  belle 
époque  et  lui  rendre  sa  véritable  signification ,  sa 
couleur  native,  et  la  place  qui  lui  appartient  dans 
la  succession  des  gprandes  phases  de  l'humanité. 


Pour  ce  qui  concerne  les  règles  que  nous  nous 
sommes  tracées  relativement  aux  détails  de  la  pu- 
blication ,  nous  renvoyons  à  la  Préface  du  Tome 
Premier.  Il  nous  reste  un  devoir  agréable  à  remplir. 
Cest  de  remercier  publiquement  notre  ami  M'  Bodel 
Ntenhuis,  correspondant  de  l'Institut  Royal  des 
Pays-Bas  et  associé  de  la  Maison  de  Luchtraans  à 
Leide,  et  pour  son  assistance  dans  le  ti*avail  péni- 
ble de  la  correction  des  épreuves,  et  pour  les  éclair^ 
cissements  géographiques  que  ses  coqnoissances 
étendues  et  sa  précieuse  collection  de  cartes  l'ont 
souvent  mis  à  même  de  nous  donner. 


CONTENU. 


TOME  n. 


1566. 


Page. 


cxziT.  LePriooe  d'Orange  an  Comte  Louis  de  Nassau^ 

Sur  un  écrit  attribué  à  ce  dernier.  g. 

GZZY.  Le  Prince  d'Orange  à  la  Duchesse  de  Panne.  H 
développe  son  opinion  relativement  aux  or- 
dres r^oureux  du  Roi,  i6. 
Gxzn.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  le  but  des  levées  du  Duc  Eric  de  Bruns- 
wick, aa. 
cxxvii.  J.  Lorich  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  le 

même  sujet.  a5. 

GxxTiiT.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  des  démarches  à  faire  auprès  des  Princes 
d'Allemagne  relativement  aux  Pays-Bas.  «7. 


XXX 

mTBB.  Page, 

cxxiz.  N.  de  Hames  au  Comte  Louia  de  Nassau.  Sar 
les  résolutions  des  Confédérés  et  la  nécessité 
de  prendre  des  mesures  vigoureuses.  34- 

cxxz.  Le  Comte  d'Egmont  au  Comte  Louis  de  Nassau.      4 3* 
cxxxi.  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  4^- 

czxxii.  P.  de  Varich  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur 

les  affaires  de  la  Principauté  d'Orange.  47* 

czxuii.  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Loub  de 

Nassau.  5z. 

Gzzxiv.  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Loub  de 

Nassau.  Sur  une  affaire  particulière.  54* 

cxxtv.  Le  Prince  d'Orange  à  .  •  •  .  Sur  les  prépara- 
tifs du  Roi  d'Espagne  et  la  nécessité  pour  les 
Princes  Protestans  d'Allemagne  de  s'intéres- 
ser au  sort  des  Pays-Bas.  65. 
GXxxYi.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Loub  de 

Nassau.  67. 

cxxxvii.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d'Orange.  Sur  les  préparatifs  des  Turcs  et  la 
nécessité  de  présenter  à  la  diète'  une  suppli- 
que au  nom  des  Pays-Bas.  69. 
Gxxxi9^iU  Le^Pcince  d'Orange  au  Cgmif  Louî»  de^Nam% 
Il  l'exhçrtç  à  avoir  soin,  qu^  le%  Confédérés 
oe.  soient   pas  accompagnés  d'étrangers  et 
qu'ils  yienueat  sans  armes.                                74. 
czxxix.  L.  de  Schwendi  au  Prince  d'Orange.  Ses  prévi- 
^ona  sur  la  guerre  contre  ks  Turcs  et  sur.  les. 
i:ésolntions  de  la,  Piète.                                         76. 
cxL.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nftssan.  Qillet»  semé»  parmi  le  peuple  ;  affai- 
res des  Confédérés.                                                  g4. 
cxMi  Charles,  de  Bievel  9  Sei|peur  d'Audrjgnîes ,  au 
Cçmte  Louia  de  l^assaur  Sur.  la,  démission 
donçiée  par.  la,  Gpuv^0A9il^  k  trois  de  ses 


%%Xl 


URTEB.  Pige. 

G«B«>blKMiiiiiw  membres  de    k  Confédécftr     96. 

tiOB. 

OUI.  Le  €omte  Hr.  de  Bréàjetode  «m  Gomfte  iMxvm  de 
Nassau.  Sur  le  même  si^t  efc  sar  Tobsenra- 
tioo  d«t  jeûne  catholique.  98. 

cxun.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Smr  ujue  pounutte  dirigée  contre 
qudques  GenUlskommesi  (fe  Ul  Gneldre  :  élo- 
ge du  Masquis  de  Bergep.  xo6. 

CLUM,  Le  Coflste  fi.  de  Brédeciode  «n  ConfA  Louis  de 

Nasaau.  109. 

ezLT.  Le  Comte  Jean  au  Comte  Louis  do  Nassau.  Sur 
des  levées  pour  le  Eo»  PàilîpfMi  U  en  Alle- 
magne, iio. 

cnufi.  Le  Comte  Jean  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur 
le  désir  de  TEvéque  dA  Liègs,,  Gérard  de 
Groisbeok  y  de  voir  leur  frère  UComte  Heuri-    x  x  i  • 

CXLV11&  •  »  •  .  •  à  N.  d«  BaiDM^S'  Sur  le«(  p^nécutions 
contre  les  Protestans  ,  ip^o^ofastaïKt  Tapostille 
de  k  OouveroAotA.  1 15. 

czLvxxi.  Le  Comte  H.  ds  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  Loa  aCiems  marçtieut  t^n.  xao. 

czux.  Le  Comte  G.  de  BeirgUçs  an  CowÂe  Louis  de 

Nassau*  Sur  les. affairea  delà Queldnew  m* 

CI»  Le  Comte  H.  de  Bréderode  an.  Comte  Louis  de 
Nassau.  Relative  à  la  Comtesse.  Polykène  de 
Mansfekk.  xa6. 

oiLX.  George  de  Montîgny ,  Seigneus  de  Nayelles ,  au 
Comte  Loub  de  NaMtU.  Suit  les  prêches 
publics.  iiB. 

cm.  I^  Comle  H»  de  Bréderode  au  Co^v^te  Louis  de 
Nassau.  Les  afiBsûro»  dA  k  Coutédération  sont 
en  bon  état.  139. 

Gun.  Le  Comte  H*  de  Bréde^odei  au  Comte  Louiede, 

Nassau.  i3i. 


XXXIl 
LBTTRB.  p^e. 

CLiv.  Le  Comte  G.  de  Bergbes  au  G>iiile  Louis  de 

Nassau.  Sur  uoe  eotrevue  à  Lierre.  1 33. 

CLV.  Ch.  de  Revd  ,  Seigueur  d'Audrignies ,  au  Com- 
te Louis  de  Nassau.  Il  se  trouvera  à  St 
Troo,  et  s'est  opposé  aux  prâches  à  Yaleo- 
cieones.  i35. 

ctiT.  lie  Prince  d*Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 

Sur  la  Tenue  du  Prince  à  AnTers.  1 36. 

CLTU.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  Sur  la  position  critique  d*Anf  ers.        140. 
cLzvni.  Le  Comte  H.,  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Il  lui  envoyé  une  reifuète  d'un  pri- 
sonnier pour  la  Foi.  142* 
eux.  Le  Prince  d'Orange  au  Marquis  de  Bergen.  Sur 
la  nécessité  de  mesures  efficaces  pour  con- 
server le  Pays.                                                     i44- 
GLz.  Charles  de  Revely  Seigneur  d'Audrignies^  au 
Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  les  prêches  à 
Valenciennes.                                                      147. 
CLXi,  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  Sur  la  situation  d'Anvers.  148. 

CLxn.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  Sur  le  même  sujet.  149. 

CLziii.  Quelques  Nobles  Confédérés  au  Comte  Louis 
de  Nassau.  Ils  refusent  de  se  rendre  à  St. 
Tron.  i59. 

GLZiv. au  Landgrave  Philippe  de  Hesse.  Sur 

les  levées  du  Duc  Eric  de  Brunswick  et  du 
Prince  d'Orange.  i54. 

GUCV.  Le  Comte  d'Egmont  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Relative  à  une  conférence  avec  le  Prince 
d'Orange  et  les  députés  des  Nobles  assemblés 
à  St.  Tron.  i56. 

GUTu  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 

Sur  les  démarches  des  Calrinistes.  i57. 


XXXIII 

Page. 

CLvm,  Le  Comte  Jean  au  Comte  XjOUÎs  de  Nassau.  Il 
se  fait  scrupule  d'envoyer  le  Comte  Henri 
dans  les  Pays-Bas.  171. 

CLXfin.  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  Sur  les  mrsui^esdu  Duc  Eric  Z7!i. 

cLziz,  Le  Comte  Louis  de  Nassau  au  Prince  d'Orange. 
Sur  les  mauvaises  dispositions  de  la  Gouver-» 
nante  et  la  nécessité  de  se  prémunir  par  des 
levées  en  Allemagne.  178» 

CLxx»  Le  Prince  d'Orange  à  «  •  •  •  •  àSur  l'état  dange- 
reux des  Pays-Bas  et  particulièrement  d'An- 
vers. 180. 
CLXXX.  Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  184. 

CLTXU.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Sur  les  intelligences  du  Duc  Eric 
de  Brunswick  avec  les  Comtes  de  Alegen  et 
d'Aremberg.  i85. 

CLXsan.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  Sur  le  même  sujet.  187. 

GLZXiv,  Le  Roi  d'Espagne  à  son  Parlement  de  Bour- 
gogne. Il  l'exhorte  à  se  tenir  en  garde  contre 
les  menées  des  hérétiques..  i  ^o. 

CI.XXY»  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Sur  la  défection  du  Comte  Charles 
deMansfeldt.  loa, 

tLxxvi.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Sur  le  Duc  Eric  de  Brunswick  et 
les  Comtes  de  Megen  et  d'Arenberg.  104. 

CLxxvu.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau.    196. 
GLXXViu.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
liassau.  Sur  l'enrôlement  de  ti'oupes  contre 
la  Confédération.  xq8. 

CLXXXX.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  H  le  prie  de  lui  donner  plus  souvent 

c 


XXXIV 
LBTTEK.'  PaS«. 

des  nouvelles,  et  lui  (ait  part  des  menaces 
contre  les  Gueux.  20 1 . 

CLXxx.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau,    tkoa. 

CLXxxi au  Comte  Charles  de  Mansfeldt.  On 

Texhorte  à  ne  pas  se  séparer  de  la  Confédé- 
ration. ao3.- 
cLxxxii.  Le  Comte  Loub  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Re> 
lative  à  des  levées  en  Â.llemagne  au  nom  da 
Prince  d*Orange  et  de  la  Noblesse  des  Pays- 
Bas  :  exposition  de  Tétat  critique  du  Pays.         ao5. 

CLXxxiiT.  [De  CoUoguren]  à  B.  de  Malberg.  Sur  le  refroidis* 

sèment  des  Confédérés  dans  le  Luxembourg.    209. 

cLxxxiv.  Le  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Nassau,  La 
crise  devient  de  jour  en  jour  plus  menaçante. 
Affaire  de  la  Comtesse  de  Mansfeldt.  an. 

CLxxxv.  Le  Comte  B.  de  Mérode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Sur  les  prêches  aux  environs  de 
Malines.  2a  i. 

CI.XXXV1.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  à  la  Princesse  d'O- 
range. Relative  à  la  Comtesse  Polyxène  de 
Mansfeldt.  a  a  3» 

CLxxxviT.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  !ia4« 

cLxxxviii.  B.  de  Malberg  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur 
le  refroidissement  des  Confédérés  dans  le 
Luxembourg ,  les  préparatifs  contre  la  Confé- 
dération et  sa  disposition  à  y  résister.  aa5« 
CLxxxix.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Prince  d'Orange. 
Sur  la  nécessité  de  porter  remjède  à  l'état  cri- 
tique de  la  ville  d'Amsterdam.  a 3 2. 
cxc.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Sur  les  mauvaises  dbpositions  des 
Présidens  de  Hollande  et  d'Utrecbt ,  sur  tes 
excès  des  iconoclastes ,  et  la  nécessité  de  veil- 
ler aux  intérêts  de  la  Confédération.                  ^33. 


xxxv 

Paie 
cxci.  Théodore  de  Bèze  au  ministre  Taffin.  Relative 

aux  différens  sur  la  St.  Cène.  a 4 2* 

.cxcn.  Gaillaumey  Landgrave  de  Hesse,  au  Comte 
Loais  de  Nassau.  Sur  le  colloque  d'Erfurt 
et  raffaire  de  Grumbach.  249. 

cxciii.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Il  désapprouve  les  désordres  des  ico-» 
noclastes  en  Hollande ,  et  est  disposé  à  répri- 
mer ces  excès.  Il  insiste  sur  Tassurance  de- 
mandée à  la  Gouvernante  par  les  Confédérés.    a5 1 , 

c%€sm\  Accord  du  Comte  Louis  de  Nassau  avec  le  capi- 
taine WesterboU  touchant  une  levée  de  mille 
chevaux,  256. 

cxciv.  La  Comtesse  Juliane  à  son  fils  le  Comte  Louis 
de  Nassau.  Elle  lui  témoigne  ses  vives  inquié- 
tudes et  lui  recommande  de  se  confier  en 
Dieu.  aSp. 

cxcv.  Le  Prince  d'Orange  à  Henri  Duc  de  Brunswick 
et  mutatis  muiandis  à  Philippe  et  Guillaume , 
Landgraves  de  Hesse ,  au  Duc  de  Clèves  et 
au  Comte  Gûnther  de  Schwartzbourg.  Sur 
les  excès  commis  dans  les  Pays-Bas ,  et  par- 
ticulièrement à  Anvers.  a6 1 . 

cxxsTL.  Le  Comte  Jean  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Ré- 
ponse à  la  lettre  184.  ^^^% 

cxGvu*  Le  Comte  G.  de  Berghes  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Recommandation  d'un  ministre  pro- 
testant. 276. 

cxcmii.  Le  Comte  Louis  de  Nassau  au  Prince  d'Orange. 
Sur  les  préparatifs  de  résistance  à  des  mesu- 
res violentes  du  Roî.  271 
csLcrx.  Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 

Sur  les  mesures  à  prendre  à  Breda.  273. 

ce.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  tfu  Comte  Louis  de 
Nassau.  H  se  plaint  des  menaces  contre  les 


LmmB  p^^ 

Confédérés  I  et  demande  des  explicationa  au 
sujet  de  laocord avec  la  Gouvernante.  ^«5^ 

CCI.  Les  Seigneurs  d'Audrignies  et  de  Lumbres  au 

Comte  Louis  de  Nassau.  277. 

ccii.  Le  Comte  d'Egmont  au  Prince  d'Orange.  Il  part 

pour  la  Flandre  ;  se  défie  de  la  Duchesse.  278. 

cciiu  B.  de  Mérode  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Le 
peuple  se  défie  des  Confédérés  à  cause  de  l'ac- 
cord avec  la  Gouvernante.  aSi. 
Gciv.  B.  de  Mérode  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Rela- 
tive à  un  emprisonnement  pour  le  fait  de  la 
religion.                                                               a83. 
ccY.  De  Guaderebbe,   Magistrat   de    Louvain,  au 
Comte  Louis  de  Nassau.    Relative  à  un  pri- 
sonnier dont  on  demandoit  Télargissement.         284. 
ccvj.  Guillaume  y    Landgrave  de    Hesse,   au  Prince 

d'Orange.  Réponse  à  la  lettre  i^S,  a85. 

Gcvi\  Mémoire  (Gedenckzettel)  du    Prince  d'Orange 

pour  le  C«omte  Louis  de  Wîttgenstein.  tSSS. 

GGVii.  Auguste,,  Electeur  de  Saxe ,  au  Prince  d'Oran- 
ge. Réponse  à  une  lettre  relative  aux  iconro- 
clastes.  ag3, 

ccviii.  Charles  Utcnhove  ,  le  fils  ,  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Il  se  plaint  des  persécutions  contre 
les  iconoclastes  et  contre  les  p/otestans  eo 
général.  agS. 

ccviiia.  Instruction  du  Prince  d'Orar/ge  pour  le  Comte 
Louis  de  Wilgenstein  relative  à  sa  mission 
vers  l'Electeur  de  Saxe^  a 00. 

ccix.  Le  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Il 
lui   demande    conseil   sur  plusieurs  points , 
entr'autres  suv  la  désunion  entre  les  Calvi- 
nistes et  les  Luthériens.  3oG. 
ccx.  Le   Prince    d'Orange  à  .  . . .  ReUtive  à  la  levée 

«*e  pié*^ns  à  Anvers.  3io. 


Page. 
€xxi.  Le  Comie  houi»  de  Nassaa  au  Prince  d'Orange* 

Relative  aux  préchea  hors  de  Bruxelles.  3ix. 

ocjui.  J.  Bets  au  Comte  Louis  de  Nassau^  Sur  les  af- 
faires de  Malioes.  3 1  a. 
ciaiu.  Le  Comte  Louis  an  Comte  Jean  de  I^assau, 
Sur  une  lettre  de  TËvéque  de  Wurzbourg 
touchant  des  levées  au  nom  du  Prince  d'O- 
range. 3i4. 

«icxxiT.  La  Duchesse  de  Parme  au  Prince  d'Orange. 
£lle  se  plaint  de  la  conduite  du  Comte  Louis 
et  désire  qu'il  quitte  le  pays.  3x5. 

ccxT.  La  Duchesse  de  Parme  au  Prince  d'Orange.  El- 
le lui  donne  avis  de  la  venue  prochaine  de 
quelques  troupes  pour  la  garde  de  deux  vil- 
les situées  dans  ses  Gouvernemens.  3iz. 
ocxY,  Luitruction  pour  Mons^  de  Yarich  se  rendant  de 
la  part  du  Ptînce  d'Orange  vers  le  Comte 
d*£gmont.  3a3. 

CGXTi.  Le  Comte  Louis  de  Nassau  aux  Seigneurs  d'£s- 
querdes,  de  Villers,  d'Audrignies  ^  et  de 
Lumbres.  3a7. 

Gcxvi'.Nole  sur  la  situation  d'Anvers.  3a8. 

ccxvi^.  Consultation  pour  le  Prince  d'Orange  sur  la 
question  s'il  doit  embrasser  ouvertement  la 
Confession  d' Augsbourg.  33  8". 

ccxTii.  Le  Comte  d'Ëgmont  au  Prince  d'Orange.n  pro- 
met de  venir  à  Dendermonde.  343' 
Gcxviii.  Le  Comte  Jean  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Il 
conseille  aux  Confédérés  de  ne  pas  publier 
une  justification  relative  au  bris  des  images  ; 
mais  de  se  déclarer  contre  le  Calvinbme  et 
d'éviter  une  rupture  avec  le  Roi.                        345. 

Gcxix.  Louis»  Comte  de  Witlgenstein,  au  Comte  Jeaii 
de  Nassau.  Sur  les  résultats  de  sa  mission  en 
Hesse.  356. 


XKILVIII 
UETTAB.  I^e. 

Gczx.  Le  Baron  de  Moatigoy  au  Prioce  d'Orange.  Il 
déplore  les  désordres  commis  dans  les  Pays- 
Bas  ,  et  annonce  la  venue  du  Roi.  359. 
GGXXi.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  an  Prince 
d'Orange.  »Sur  les  levées  au  nom  du  Roi 
d'Espagne.                                                         366. 

Gcxxii.  Les  Seigneurs  d'Audrignies  et  de  Lumbres  an 
Comte  Louis  de  Nassau.  Ses  devoirs  envers 
la  Confédération  ne  lui  permettent  pas  d'obéir 
à  la  Gouvernante  en  quittant  les  Pays-Bas.        368. 

4Bcxxiii«  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  370. 

ccxxiv.  Le  Comte  Louis  de  Nassau  à  Madame  la  Du- 
chesse de  Parme.  Justification  de  sa  conduite.  370. 
ccxxv,  La  Duchesse  de  Parme  au  Duc  Christophe  de 
Wurtemberg.  Après  une  exposition  succincte 
de  l'état  critique  des  Pays-Bas ,  elle  le  prie 
de  favoriser  les  levées  du  Roy  et  d'empêcher 
celles  des  Confédérés.  379. 

€GXxvi.  Le,  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Re- 
lative aux  levées  pour  les  Confédérés.  ZS9^ 
ccxxvii.  Le   Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Comte 
Louis  de  Nassau.  Les  Calvinistes  devroient 
embrasser  la  Confession  d'Augsbourg.  390. 

ccxxvii*. Réponse  d'Auguste,  Electeur  de  Saxe,  aux 
points  sur  lesquels  le  Prince  d'Orange  l'avoit 
consulté  par  Fenlremise  du  Comte  Louis  de 
Wittgenstein.  393. 

ccxxviii.  Le  Comte  d'Egmont  au  Prince  d'Orange.  Il  se 
plaint  d'avoir  perdu  tout  crédit  auprès  de  la 
Gouvernante.  399. 

ccxxit.  Le  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur 
le  Calvinisme ,  les  levées  au  nom  des  Confé  - 
dérés,  les  services  rendus  par  le  Comte  Jean 
à  la  bonne  cause ,  etc.  ^021. 


KXXÏX 

Page. 

çcTXH.  La  Comte  H.  de  Bréderod«  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Sur  les  afTairet  de  la  Frise  et  d'Am- 
sterdam y  et  It  Tenue  du  RoL  4o6. 
ccxixi.  Le  Comte  Louis  de  Witigenstein  au  Prince  d'O- 
range.   Communication  du  résultat  de  son 
entrevue  avec   le  Landgrave  Guillaume  de 
Hesse.  4o^- 
Gcxxuj.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Kaasau.  Sur  la  défense  faite  à  ceux  de  Rot- 
terdam d'aller  aux  prêches*                                 4 1 1  • 
ficixxxii.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
TTassau.  Sur  les  dispositions  de  ceux  de  Hol^ 
lande  à  obéir  au  Prince  ^  et  sur  un  avantage 
remporté  en  Hongrie  par  les  Turcs.                    4 1  ^, 
ocxxxiY.  Le  Comte  Louis  de  "Wittgenstein  au  Prince  d'O- 
range. Sur  sa  réception  auprès  de  rElecteur 
de  Saxe.                                                              4x7* 
GCxxxT.  Bernard  y  Seigneur  de  Mérode,  au  Comte  de 
Hoogstraten.  Sur  les  préparatifs  contre  le» 
Confédérés ,  et  sur  les  dbpositions  du  Comte 
d*£gmont                                                           4a  i. 
cczzxvi.  Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 

Nassau.  427. 

ccxxxvi\  Mémoire  sur  l'état  critique  des  Pays-Bas  et  les 

moyens  d'y  porter  Temède.  /^%g, 

Gczxxni.  Le  Prince  d'Omnge  au  Landgrave  Guillaume  de 
Hesse.  Ses  intentions  relativement  au  Duc 
de  Saxe-Weimar;  motifs  qui  l'empêchent  de 
se  déclarer  pour  la  Confession  d'Augsbourg  ; 
dangers  des  Pays-Bas.  45o. 

cczxxTiii.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d'Orange.  Nécessité  d'embrasser  ouvertement 
la  Confession  d'Augsbourg ,  <j[émarches  au- 
près de  l'Ëlecteur  de  Saxe  et  du  Duc  de 
Wurtemberg ,  etc.  459, 


XL 
LBTTBS.  piqje, 

Ccxxxi]^  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hease  au  Comte 
Jean  de  Nassau.  Il  désapprouve  certaine  jus* 
tification  des  Confédérés  comme  trop  peu  ex- 
plicite et  prématurée.  4^5. 

GCXXxix,*  Mémoire  relatif  à  la  conduite  que  pourroient 
tenir  le  Prince  d'Orange  et  les  Comtes  d*£g- 
mont  et  de  Hornes.  468* 

cgxIh  B.  Yogeisanck  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur 
les  efforts  pour  opérer  à  Breda  une  réunion 
entre  les  Calvinistes  et  ceux  de  la  Confession 
d'Angsbourg.  47  s« 

CGXU.  Le  Prince  d'Orange  au  Landgrave  Guillaume  de 
Hesse.  Il  désire  que  les  Ëtats  du  Cercle  de 
Westphalie  s'opposent  au  passage  des  troupes 
levées  pour  le  Roi  d'Espagne.  4?  8. 

cctLir.  Le  Comte  de  Bergheau  Comte  Louis  de  Nassau.  479- 
CGXUii.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Comte 
Louis  de  Nassau.  Il  désire  que  les  Réformé» 
des  Pays-Bas  embrassent  la  Confession  d'Angs- 
l>ourg.  43q. 

ocxLiv.  Le  Prince  d'Orange  à  Auguste  Electeur  de  Saxe. 
Le  peuple  des  Pays-Bas  n'est  nullement 
séditieux;  nécesiité  d'une  intercession  des 
Princes  Allemands  auprès  du  Roi.  48:1. 

€GXLV.  Le  Prince  d'Orange  au  Landgrave  Philippe  de 
Hesse.  Il  le  prie  de  persévérer  dans  ses  boiH 
nés  dispositions  envers  les  Pays-Bas  •  487. 

ccxLTi.  Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince 
d'Orange.  Sur  la  nécessité  de  se  rallier' à  la 
Confession  d'Aogsbonrg  pour  obtenir  l'inter- 
cession des  Princes  Allemands.  Réponse  à  U 
lettre  a37.  4S9. 

ccxLVli.  Le  Prince  d'Oran^  au  Landgrave  Guillaume 
de  Hesse ,  et  muiatis  muianilis  ,  à  Auguste , 
Electeur  de  Saxe.  Evénemens  de  Valencien- 


XU 

LVTTBB.  Page» 

Des  et  Harderwick  ;  projet  de  déclarer  au  Roi 
son  assentiment  k  la  fioitfeiaion  d'Augsbourg.    49^« 
ocau.Txn«  Le  G>mte  de  Berghes  au  Comte  Lonis  de  Nas- 
sau, n  fait  des- protestations  de  fidélité.  499- 
ecxLVni*.  Requête  à  l'Empereur  Maxiqii)iei| ,  tendant  à 
ce  qu'il  Yeuiile  intercéder  auprè»  4ti  Roi  d'Ea- 
pagne  en  faYMr  des  Paya-Bas.  5oo. 
ccUiU.  Schwartz  au  Prince  d'Orange,  S^r  les  disposi- 
tions de  l'Empereur  à  intercéder  auprès  du 
Hoi  4'&P«gl>«.    '                                         *     5o4. 
CCL.  Auguste  y  Electeur  de  Sai^e-,  au  Prinee  d'Oran-^ 
ge.  n  se  réjouit  que^  le  Prince  songe  a  em- 
brasser la  Confession  d'Augsbourg  ;  se  montre 
bien  disposé  envers.  1^  Pays-Bas.                        $09. 
GCLi.  Le  Landgrave  Philippe  de  Hesse  a«à  Prince  d'O- 
range. Sur  les  dispositions  des  Ptinces  Alle- 
mands. Réponse  à  la  lettre  2i45.                         5 1 1. 
ccLn.  Bemart ,  Seigneur  de  Mérode ,  au  Comte  Louis 
de  Nassau.  Sur  liiK  entr^Mnse^.  da.  la  Gouver- 
nante.                                                     ,        5i4. 


ERRATA. 

TOMS   I.     . 

p.  XXI  %M    8.  U— XIX.  lises  XI-XIX. 

»        7      »        3.  jwjM»  liwi/Miu» 

»  II      »       9.  quP  la9oâ  haa  ^'U  avoU 

»  i3      il     91.  z555  lises  z55a. 

»  34      »     az.  eonestaU  lises  conestaèle 

»  55      »      ao.  epidmtentemani  lises  evidô/Uement 

»  67  Lettre  XXXVU  doit  être  placée  iTant  k  lettre  XXXVI.  Pvû  e&oes 

U  note  a  de  le  p.  66. 

w  68  ligne    no.  s/ ^  lises  t/^  a 

M  69      I»        8.  Dangùu  ajootes  ■  ^Enghiem  (?). 

»  76      »      ao.  mir  lisez  fpïr 

*  99      *       9*  »  pn^et.  lises  prof'et,  » 

"  »  19.  wolcsj»,  fia  lieseï  fPoAM  sie 

»  zoi  »  i5.  jBv^r  fontes  ■  sogar. 

»  i55  »  zi.  mcAmer  ajoutes  9  nunmekr. 

•  z59  »  dem.  ¥Firtinîgi  lises  frùrUngan 

•  ao7  j»  a3.  wtfnff  «joutes  »  fp^Aivi». 

»  az9  »  IT ,  geleitten  mioaitt  *  leutte». 

»  n4z  »  Z7.  Riubergen  lises  RUOerg 

>  a53  »  24.  BmxeUis  lises  *  BmxêOis 

»  n68  »  37.  £»rMni  ajootes  '  iuxem, 

*  AQo  »  3a.  leur*  lises  i»imv 

»      33.  «M^  lises  2oK< 

TOME    II. 

19      (<)  vojes  p.  ao. 

41    Ugne  33  «e  lises  m 

59      »      zo  Louvemal  lises  Lomi^erval 
z54      »       8  Ûirbf  lises  CAaWor 

»     dem.  geaektâten.  lises  geàckteiân. 
azi       »        8  L'aigU  ajootes  '  jtafounFhui  Igel. 
33a   b  »       6  Banelen  brouekg  ajoutes  wm  den  Brouoke  '?). 
33a      »      dem.  Lufiad.  lises  LeefiUtels  oui. 
368      »      3,4,  5e«  —  &i  lises  Leun  —  Umr 


1560. 


•mmÊm^Êmmmm^tm 


lies  ordres  sévères  et  intempestifs  de  Philippe  II  dévoient  boule-  lS66« 
verser  les  Pays-Bas.  «C'est  chose  incroyable  quelles  flammes  jecta  le  Janvier. 
»  feu  y  d'auparavant  caché  soubz  les  cendres,  s'espanchant  une  voix. 
»  et  opinion  non  seulement  entre  la  commune  y  mais  aussy  entre  la 

>  Noblesse  y  et  que  plus  est,  entre  beaucoup  de  grande  autorité ,  et 
»  ceulz  des  Consaulx  mesmes  de  Sa  M^,  que  son  intention  estoit 
»  d'establir  et  planter  par  force  en  ces  Estats  et  pays  Tlnquisition 

>  d'Espaigne^  et  de  procéder  en  toute  rigueur  des  Placarts  contre 

>  les  delinquans ,  quelques  menus  delicts  ou  contraventions  que  ce 
»  fuasenL  «  Hopptry  Mém,  62.  La  Confédération  des  Nobles  fut  le 
premier  résultat  de  cette  crainte  universelle. 

L'histoire  de  la  Confédération  se  divise  en  trois  périodes  très  dis- 
tmctement  marquées  par  les  événemens. 

La  première  se  termine  à  la  présentation  de  la  requête  en  avril* 
Protestans  et  catholiques  s'unissent  en  faveur  de  la  tolérance  et  des 
libertés  du  pays.  On  espère  obtenir  la  surchéanoe  de  l'Inquisition  et 
radoucissement  des  Placards. 

La  seconde  dure  jlisqu'en  août.  La  Confédération  acquiert  une 
très  grande  influence  comme  intermédiaire  entre  la  Gouvernante 
et  le  peuple  y  de  jour  en  jour  plus  difficile  à  contenir.  Le  Roi  ratifie 
les  concessions  que  la  Duchesse  a  faites ,  et  elle  se  montre  asseas 
disposée  à  céder  de  nouveau. 


~  2  — 

t566.  Ia  trobième  jusqu'en  man  ou  ami  1567.  La  dévastalioD  dfi 
Janyier.  temple  et  des  monastères  cause  une  réaction  subite  ;  là  commeoce 
un  période  d'afibiblissement,  de  déclin  et  de  dissolution.  A.  la 
vue  de  tant  d'excès  la  plupart  des  catholiques  s'indignent ,  beau- 
coup de  protestans  eux-mêmes  s'effrayent  :  la  Gouvernante  profite 
de  ces  dispositions;  un  accord  avec  les  Confédérés  prépare  leur 
ruine;  le  découragement,  l'intérêt,  la  trahison  font  le  reste.  On 
lève  des  troupes,  on  réduit  les  \illes,  on  oblige  ceux  qui  résistent 
encore ,  à  quitter  le  pays ,  et  pour  tout  fruit  d'une  ligue  si  mena- 
çante, il  ne  reste  que  le  choix  entre  l'exil  et  une  soumission  absolue 
aux  volontés  inflexibles  du  Roi. 

Il  eU  assez  difficile  de  soulever  entièrement  le  voile  qui  couvre 
les  commencemens  de  la  Confédération.  Vraisemblablement  ce  fut 
dans  la  réunion  d'une  vingtaine  de  Nobles ,  qui  se  trouvoientà  Bruxel- 
les pour  les  noces  du  Seigneur  de  Montigny  ,  que  Ton  convînt  de 
signer  et  de  faire  signer  un  acte  par  lequel  on  s'obligeoît  à  empé» 
cher  de  tous  ses  efforts  que  l'Inquisition  fut  en  aucune  manière 
introduite  aux  Pays-Bas.  De  cet  acte ,  appelle  le  Compromis ,  il  7  a 
deux  exemplaires  aux  Archives;  l'un  signé  par  les  Comtes  de 
Brederode  et  Louis  de  Nassau,  l'autre  portant  aussi  la  signatu- 
re du  Comte  Charles  de  Mansfeldt  :  en  outre  une  traduction  en 
Allemand.  Nous  reproduisons  ici  le  second  de  ces  documens, 
avec  les  variantes  qui  se  trouvent  dans  le  premier.  M,  DumorU 
(Corps  DipLV,  i.  i34.)a  traduit  une  traduction  donnée  par  Bor^  et 
l'exemplaire  le  plus  approchant  des  nôtres  est  consigné  dans  un 
livre  très  recommandable ,  mais  peu  connu  des  étrangers  ;  savoîb 
la  monographie  du  Professeur  te  fFater  sur  la  Confédération. 
(Terbond  derEdelen^  IV.  33i.) 

Sachent  tous  qui  ces  présentes  verront  '  y  que  nous 
icy  soubszcriptz  Avons  esté  deuement  et  suffisamment 
advertis  et  informés  comment  un  tas  de  gens  estran- 
giers  et  nullement  affectionnés  au  salut  et  prospérité  des 

'  V.  OQ  oTeront. 


—  3  ~ 

pais  de  par  deçà,  nonobstant  qu'ils  n'eussent  pas  grand  i566L 
soing  de  la  gloire  et  honneur  de  Dieu ,  ne  mesmement  du  JanTîer, 
bien  publicq,  Ains  seullement  d'assovirleur  propre  ambi- 
tion et  avarioe,  Yoire  et  fust  ce  aux  despens  du  Roy  et  de 
tous  ses  subjets  ;  toutesfoispretexantsfaucement  le  grand 
zèle  qu'ils  ont  à  l'entretenement  de  la  foj  catholicque  et 
de  l'union  du  peuple^  ont  tant  gaigné  envers  Sa  Ma^  au 
moien  de  leurs  belles  remonstrances  et  faulx  enseigne* 
mens,  qull  s'est  laissé  persuader  de  voloir  contre  son  ser*. 
ment  et  contre  l'espérance  en  laquelle  il  nous  a  tou- 
siours  entretenus,  non  seullement  en  riens  adoulcir  les 
placarts  gia  faicts  pour  le  respect  de  la  religion,  mais  aussj 
les  renforcer  dayantaige  et  mesmement  nous  introduire 
àtoutteforce  l'inquisition,  laquelle  est  non  seullement 
inique  et  contraire  à  toutes  loix  divines  et  humaines,  sur- 
passant la  plus  grande  barbarie  que  oncques  fiit  practi- 
quée  entre  les  ûrans,  mais  aussj  telle  qu'elle  ne  polroit 
sinon  redonder  au  grand  deshonneur  du  nom  de  Dieu  et 
à  la  totalle  ruine  et  désolation  de  tous  ces  Pays-bas ,  d'au** 
tant  que  soubs  ombre  de  fausse  ypocrisie  de  quelques 
uns,  elle  anéantiroit  tout  ordre  et  police,  aboliroit  tout- 
te  droicture ,  affoibliroit  du  tout  l'authorité  et  vertu  des 
*  anciennes  loix,  coustumes  et  ordonnances,  gia  de  toutte 
ancienneté  observées  ' ,  osteroit  toute  liberté  d'opiner 
aux  estatsdu  pays^  aboliroit  tous  anciens  privilèges,  fran- 
chises, inununités ,  rendant  non  seullement  les  bourgeois 
et  habitans  du  dit  pays  perpétuels  et  misérables  esclaves 
des  inquisiteurs ,  gens  de  néant ,  mais  assujettissant  més- 
mes  les  magistrats ,  officiers  et  toutte  la  noblesse  à  la  mi- 
séricM^e  de  leurs  recerches  et  vbitations,  et  finalement 

■  practtqnées. 


—  4  — 

i566.  exposeroit  tous  les  bons  et  fidels  sujets  du  Roi  en  évideitf 
Janyier.  et  continuels  dangers  de  leurs  corps  et  biens ,  Au  moien  de 
quoy  non  seullement  l'honneur  de  Dieu  et  la  sainte  foy  ca* 
tholique  (laquelleeulx  prétendent  de  maintenir)  seroit  gran- 
dement intéressée,  mais  aussi  la  Ma*^  du  Roy  nostre  chef 
seroit  amoindrie  et  iuy  en  grand  hasard  de  perdre  tout  son 
Estast,  à  cause  que  les  trafficques  accoustumées  cesseroient, 
les  métiers  seroient  abandonnés ,  les  garnisons  des  villes 
frontières  peu  asseurées,  le  peuple  incité  à  continuelles 
séditions;  bref  il n  en  scauroit  ensuivre  sinon  une  horrible 
confusion  et  désordre  de  toutes  choses. — Nous  ayants  tou- 
tes ces  choses  bien  poisées  et  meurement  considérées  et 
prenant  esgard  à  la  vocation  à  laquelle  nous  sommes  appel- 
iez et  au  devoir  auquel  tous  fidels  vassaulx  de  Sa  Ma*^  et  sin- 
gulièrement gentilzhommes  sont  tenus  (lesquels  à  cest  ef- 
fect  sont  assistans  à  Sa  dite  Ma^pour  par  leurs  prompts  et 
volontaires  services  maintenir  son  authorité  et  grandeur 
en  pourvoyant  au  bien  et  salut  du  païs) ,  avons  estimé  et 
de  faict  nous  estimons  ne  pouvoir  satisfaire  à  nostre  dit 
devoir,  sinon  en  obviant  aux  dits  inconvéïiiens  et  quant 
et  quant  taschants  de  pourveoir  à  la  seurté  de  nos  biens 
et  personnes ,  afdn  de  n  estre  exposez  en  proye  à  ceulx 
qui,  soubs  ombre  de  religion,  voudroient  s'enrichir  aux* 
despens  de  nostre  sang  et  de  nos  biens.  A  raison -de  quoy 
avons  advisé  de  faire  une  saincte  et  légitime  confédération 
et  alliance,  promectans  et  nous  obligeans  Tun  à  l'autre 
par  serment  solemnel  d  empescher  de  tout  nostre  effort 
que  la  dite  inquisition  ne  soit  receue,  ny  introduicte  en 
aucune  sorte,  soit  ouverte  ou  cachée,  soubs  quelque  cou- 
leur ou  couverture  que  se  puisse  estre ,  fust  ce  soubs 
nom  et  ombre  d'inquisition ,  Visitation ,  placarts  ou  aul- 


tre  quelconque >  mais  du  tout  la  extirper  et  desraciner  i^G6. 
comme  mère  et  occasion  de  tout  désordre  et  injustice.  Janvier. 
Ayants  mesmement  Texemple  de  ceulx  du  royaume  de  Na- 
ples  devant  nos  yeulx,  lesquels  Font  bien  rejettée  au  grand 
soulagement  et  repos  de  tout  leur  pays.  Protestans  toutes- 
fois  en  bonne  conscience  devant  Dieu  et  tous  hommes, 
qde  n'entendons  en  sorte  que  se  soit ,  d'atenter  chose 
laquelle  polroit  tourner,  ou  au  deshonneur  de  Dieu,  ou 
à  la  diminution  de  la  grandeur  et  majesté  du  Roy  ou  de  ses 
Estats ,  Ains  au  contraire  que  notre  intention  n*est  sinon 
de  maintenir  le  dit  Roy  en  son  Estât  et  de  conserver  tout 
bon  ordre  et  police,  résistans,  tant  qu'en  nous  sera,  à  tou- 
tes séditions,  tumultes  populaires,  monopoles,  factions 
et  partialités.  Laquelle  confédération  et  aliance  nous  avons 
promis  et  juré  et  dès  maintenant  promectons  et  jurons 
d'entretenir  '  sainctement  et  inviolablement  à  tout  jamais  et 
en  tout  tamps  continuellement  et  interruptement  tant  que 
la  vie  nous  durera.  Prenans  le  Souverain  Dieu  pour  tes* 
moing  sur  nos  conscienses  que,  ne  de  faict  ne  de  paroUes , 
ne  derectement  ny  indirectement  de  nostre  sceu  et  volon<- 
té  n'y  contreviendrons  en  façon  que  ce  soit.  Et  pour  icelle 
dite  alliance  et  confédération  ratifier  et  rendre  stable  et 
ferme  à  jamais,  nous  avons  promis  et  promectons  l'un  à 
l'autre  toute  assistance  de  corps  et  de  biens  comme  frères 
et  fidèles  compaignons,  tenant  la  main  Tun  à  l'autre  que 
nul  d'entre  nous  ou  nos  confédérés  ne  soit  recerché ,  vexé , 
tourmenté  ou  persécuté  en  manière  quelconque ,  ny  au 
corps  ny  aux  biens,  pour  aucun  respect  ou  procédant  de  la 
dite  inquisition ,  ou  fondé  aucunement  sur  les  placarts  ten- 
dans  à  icelle  ou  bien  àcause  de  ceste  nostre  dite  confédéra- 

'  <Pcnirelenir  —  promis  et  promectons.  Ne  se  trmuMs  pat  dams  P autre  e:umflair<e^. 


_  6  — 

i566«  tien.  Et  en  cas  que  aucune  molestation  ou  persécution  ^s- 
Janvier,  cheut  à  aulcun  de  nos  dits  frères  et  a]  liés  de  quiconque  et  en 
quelque  manière  que  ce  fust ,  nous  ayons  promis  et  juré , 
promectons  et  jurons  de  luy  assister  en  tel  cas,  tant  de 
nos  corps  que  de  nos  biens,  voire  et  de  tout  ce  que  sera  en 
nostre  puissance,  sans  rien  espargneret  sans  exception  ou 
subterfuge  quelconque,  tout  ainsi  comme  si  c*estoit  pour 
nos  personnes  propres,  Entendans  et  spécifians  bien  ex- 
pressément que  ne  servira  de  rien  pour  nous  exempter  ou 
absoudre  de  nostre  dite  confédération  là  où  les  dits  mole^ 
tateurs  ou  persécuteurs  vouldroient  couvrir  leurs  dites 
persécutions  de  quelque  autre  couleur  ou  prétexte  (com- 
me  s*ils  ne  prétendoient  sinon  de  punir  la  rébellion  ou  au- 
tre semblable  couverture  quelle  qu  elle  fust),  Moyennant 
quil  nous  conste  vraysemblabiementque  roccasionestpro- 
cédée  des  causes  susdittes.  D'autant  que  nous  maintenons 
qu'en  tels  et  semblables  cas  ne  peut  estre  prétendu  aucun 
crime  de  rébellion,  veu  que  la  source  procède  d'un 
sainct  zèle  et  louable  désir  de  maintenir  la  gloire  de  Dieu , 
la  Majesté  du  Roy,  le  repos  publicq  et  lasseurance  de  nos 
corps  et  biens.  Entendans  toutesfois  et  promectans  l'un  à 
l'autre  qu'un  chacun  de  nous  en  tous  semblables  exploicts 
se  rapportera  au  commun  advis  de  tous  les  frères  et  alliés, 
ou  de  quelques  uns  qui  à  ce  seront  députés,  afiin  que 
sainte  union  soit  entre  nous  maintenue  et  que  ce  qui  se- 
ra faict  par  commun  accord  soit  tant  plus  ferme  et  stable. 
En  tesmoignage  et  asseurance  de  laquelle  confédération 
et  alliance  nous  avons  invoqué  et  invoquons  le  très  sacré 
nom  du  Souverain  Dieu,  Créateur  du  ciel  et  de  la  terre, 
comme  juge  et  scrutateur  de  nos  consciences  et  pensées 
et  comme  celui  qui  oognoist  que  tel  est  nostre  arrest  et 


—  7  - 

,  Le  suppliant  très  humblement  queparSayertu  i566. 
d^enhault  II  naus  maintienne  en  une  ferme  constance  et  Janvier. 
nous  doue  tellement  de  Tesprit  de  prudence  et  discrétion, 
que  estans  tousjours  pourveus  de  bon  et  meur  conseil , 
notre  desseing  soit  acheminé  à  une  bonne  et  heureuse 
issue  y  laquelle  se  rapporte  à  la  gloire  de  Son  nom,  au 
seryice  de  la  Ma^  du  Roi  et  au  bien  et  salut  publicq.  Amen. 

H.  DB  BlISDBEODB.  GhARLES  LoUlS  DB  TSaS&AXT^ 

Comte  de  Man sfeldt» 


n  s'agissoît  d^une  allîaiiGedes  Nobles.  En  oetta  qualité  ils  disent 
aroir  le  droit  et  même  l'obligation  de  s'opposer  à  oe  qui  poui^- 
loit  causer  la  perte  du  pays.  «  Prenans  esgard  à  la  vocation  à 
»  laquelle  nous  sommes  appelez  et  au  devoir  auquel  tous  fidèles 
»  Vassaux  de  S.  M*  et  singulièrement  Gentilshommes  sont  tenus.  » 

C'est  à  un  tas  de  gens  estrangers  qu'on  reproche  d'avoir  «  tant 
»  gaîgné  envers  S.  M.  qu'il  s'est  laissé  persuader  d'introduire  à 
»  tonte  force  l'Inquisition.  »  Il  se  peut  qu'on  entend  ici  en  premier 
lieu  le  Cardinal.de  Granvelle;  mais,  en  général,  il  ne  faut  pas 
oublier  que  la  jalousie  de  l'influence  trop  exclusive  des  Espagnols 
est  une  des  causes  secondaires  qui  ont  le  plus  contribué  aux  trou* 
Ues  des  Pays-Bas.  Les  craintes  pour  l'indépendance  du  pays  n'étoient 
nullement  chimériques.  «  Rien  ne  touche  le  Roi  que  tEsptigne^  » 
écrivoit  à  GranveUe  le  Seigneur  de  Chantonay  son  frère,  le  7 
nov.  i564  {F.Raumeryhist.  Br.  1. 165).  Philippe II  paroissoit vouloir 
tout  soumettre  à  la  suprématie  des  Espagnols  et  particulièrement 
des  Castillans.  Pour  s'en  convaincre  il  faut  surtout  observer  la 
composition  du  Conseil  où  le  Roi  mettoit  en  délibération  les  affai- 
res de  ses  diCférens  Etats.  Jf.  Ranke  dit  avec  beaucoup  de  raison.: 


—  8  - 

x566.  f  Wk  sdir  muus  es  uns  eretaaiieii ,  yrean  wir  when  daas  Phllipp 

laQTier.  »  fast  durchaus  aus  Castîlianern  eînen  Staatsrath  zusammenaetzt^ 

V  der  die  gemeinschaftlichen  Geschâfte  der  ganzen  Monarchie  zvl 

>  leiteii  beauftragt  wird.  Alba,  Toledo,  Ruy-Gomez,  Feria  sînd 
»  sammtlich  dariù.  Zwey  andere  Spanier ,  Maurique  de  Lara  und 
fe  àet  Henog  von  FrancaviUa  werden  ihnen  zugeselU.  Dagegen 
»  sind  weder  die  Siège  Emanueb  von  Savoyen,  noeh  die  Bande 
»  des  Blute,  die  den  KÔnig  mit  Ottavio  Farnese  verknûpfeny  we* 
1»  der  die  alten  Dienste  Ferrante  Gonzaga*s ,  noch  die  neuen  und 
»  auagezeichneten  Egmonts  stark  genug  ihnen  darin  einen  Platz  zu 
»VerschafTen...  Setbst  dem  jûogeren  Granvella...  begnûgte  man 
»  sich  eîne  allerdings  wichtige ,  doch  mit  sefnen  frûhem  Yerhiilt- 

•  aissen  nicht  zu  vergleichende  Stellung  in  den  Niederianden  zu 
Ji  geben.  Die  Uebrigen  schien  man  nur  darum  zu  achten ,  damit  sie 
»  sieh  keinem  fremden  Fûrsten  ûberlîefern  mÔchten ,  damit  aie 
»  einigermaszen  bei  gutem  Wiilen  blieben.  »  F,  und  Folker , 
I.  1 53.  Cette  composition  du  Conseil  royal  («  dies  Verschwinden 

•  des  algemeinen  Regiernngsrathesy  dies  Umgestalten  des  Staats- 
»  rathes  in  eine  vôllig  castUianische  Form,  vEanke,  /.  /•  i54.) 
étoît  peut-être  ce  qui  aigrissoît  le  plus,  quoiqu'il  fallut  que  les 
<%oses  en  vinssent  aux  extrémités,  avant  qu'on  osât  se  plaindre 
ouvertement  de  ce  choix  singulier ,  mais  libre  du  Roi.  Après  la 
présentation  de  la  requête  les  Seigneurs  déclarèrent  par  le  Marquis 
de  Bergen  et  le  Baron  de  Montigny  «  qu*ilz  estoient  résoluz  de  se 
»  détenir  chascun  en  sa  maison ,  se  voyans  desestimez  ou  pour  mieux 
»  dire  opprimez  par  les  Seigneurs  Ëspaignolz ,  qui  chassants  les 
»  aultres  hors  du  Conseil  du  Roy,  participent  seulz  avecq  iceluy^ 
»  et  présument  décommander  aux  Seigneurs  et  Chevaliers  des  Pays 
»d*embas:  ny  plus  ny  moins. qu'ilz  font  à  aultres  de  Milan,  Na- 

>  pies,  et  Sicille;  ce  que  eulx  ne  veuillans  souffrir  en  manière  que 
»  ce  soit ,  a  esté  et  est  la  vraye  ou  du  moins  la  principale  cause  de 
1»  ces  maulx  et  altérations.  »  Hoppery  Mémor,  79. 

Philippe  étoit  jaloux  de  son  autorité.  On  pouvoit  prévoir ,  on 
s'appercevoît  déjà  que  les  libertés  et  les  droits  de  ses  sujets ,  sur- 
tout lorsqu'il  s'agissoit  de  la  Foi ,  n'étoient  pas  une  barrière  invio- 
lable pour  lui.  Parmi  les  indices  de  ses  projete  par' rapport  aux 
Pays-Bas  il  faut  ranger  en  première  ligne  un  Mémoire,  dans  lequel 


—  9  ~ 

on  propoie  d'Mger  ctt  prorinoeo  en  royaume,  de  faire  nae  loi  tS6& 
pour  la  oonserration  de  la  Foi  en  évitant  le  nom  d'jbiqaisitiote  >  JanTÎer* 
d'an^enter  le  nombre  des  Evéqae»,  de  changer  les  constitotioiiB 
mnnicipales,  de  bâtir  des  citadelles,  etc.  Ce  Mémoire,  communia 
qné  parPoiifanitf,  BisL  Gelricàe^  XIV.  p.  895,  896  et  publié 
déjà  en  16679  a  été  considéré  par  Languet  comme  apocryphe» 
«  Circamfertur  hic  scriptnm  de  mntationequam  decreTeruot  facere 
»  Hispam  in  Inferiore  Germania,  hoc  est,  de  conjungendis  pro- 
»  TÎnciis  qnae  faenint  domus  fiargundicae  et  coostitaendo  ex  illis 
•  regno.  Scriptum  mihi  videtur  satis  ineptum.  »  £pist,  secr,  1,  J^u 
Sa  pénétration  ordinaire  est  ici  en  défaut;  le  même  projet  a  été 
Crouré  dans  les  papiers  de  Granvelle ,  parmi  les  Mémoires  de  l'an* 
née  1559.  (^*  Rimmer ,  BUt,  Br.  I.  159.) 


LETTRE  CXXIV. 

Le  Prince  ïP  Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  un  écrit  attribué  à  ce  dernier. 


%*  Le  Comte  Louis,  revenu  d'Allemagne  (Voyez  Tome  L  p.  a84 
et  293)  avoit  fait  dans  les  Pays-Bas  un  séjour  de  peu  dedurée ,  mais  il 
avoitmis  le  teinpsà  profit.  Quant  à  ses  délibérations  avec  les  Protes- 
tans  à  Anvers,  le  célèbre /i/mif^  dit.  «  Venerat  subfinem  annî  i565 
»  Lttdovicus  Cornes  Nassavius  Antverpiam ,  et  de  oratione  quadam 
»  per  me  scripta  ad  Hispanîarum  Regem  pro  libertate  publica  et  abro- 
»  gatione  Inquisitorii  £dicti  nobiscum  clanculum  contulera^.  »  Fita 
JumiinScrinioJntiq,  J.  1.  a43.  D'après  l'expression  Vescrit  que  a  esté 
trouvé 'û  paroit  qu'il  s'agit  d'un  écrit  affiché  à  Anvers  contre  l'Inqui- 
sition y  et  dont  on  tàchoit  de  découvrir  l'auteur.  «  Te  Antwerpen  is  des 
»  nachts  tusschen  a  a  en  a  3  Dec.  op  drieof  vier  plaatsen  een  geschrift 
»  geplackt  geweest ,  inhoudende  in  substantie  een  klachtte  op  ten 
•  naem  van  de  borgeren  aen  de  Wet  tegen  d'Inquiàitie*..  bege- 
>  rende  dat  de  Magistraet  heu  voorstaen  soude ,   en  volgeoâ  dei 


—  10  — 

l566.  •  laadspriTnogîeodeDGonmckdienaeiigBiendeiBHCamergeri^ 
JaiiTier.  *  ^^  Roomschea  Rijx  oproepen  ea  tôt  cassatie  oontenderen  :  alle- 
»  gerende  dat  Antwerpen  Braband  zijnde ,  was  begrepen  onder  d«n 
»  vijfsten  Creytz  des  Rijx  en  mede  in  de  lasten  van  dien  contiibue- 
»  rende  en  daerom  de  liberteiten  desselfs  behoorde  te  geni^en... 
»  Protesterende,  quamen  door  deselve  introductie  der  Inqnisitîen 
»  eenige  onmsten ,  dat  't  selve  Toor  geen  rebeUie  en  soude  konnen 
»  geadit  worden.  »  Bor,  L  34'*.  On  répandoit  des  libelles ,  des  diafr* 
sons,  des  requêtes  par  tout  le  pays.  «  Daer  zijn  oock  boe  lan- 
»  gher  boe  meer  in  druck  ende  licbt  gbeoomen  niet  alleen  verscbeij- 
9  den  scbîlderijen  ,  contrefaitsekn ,  baladen ,  Uedekens  en  pat- 
a  quillen:  maer  oock  diverse  boecxkens  soo  int  Franoois  als  ôl^ 
»  Duijts  tegbens  demisbandelinghen,  Terrc^ginghen  endelnqoi* 
•  sitie.  »/  van  fFesembeeckj  Beschnjvmghevan  de  voorigaMck  der 
RsUgie  {AI 565  en  t566«  bl«  54. 


Mon  frère,  je  attens  avecque  gran  d^otion  de  tos  im>> 
Telles  et  youldrois  pour  mille  escus  que  fussies  issi,  car 
il  at  ung  affair  issi  qui  vous  touche  dont  Ton  faict  gran 
bruict ,  et  est  que  l'on  dict  que  vous  aves  faict  Tescrit  que 
Faultre  fois  a  esté  trouvé  en  Anvers  avecque  plusieurs  aul- 
très  choses  que  ne  peut  maintenant  escrire  pour  n*avoir 
le  loisir.  Je  suis,  après  pour  scavoir  le  tout  et  vousasaeur 
que  este  obligé  à  une  persone  dont  peult  ester  ne  vous 
donnes  gardes.  Je  pens  partir  d*issi  en  deux  jours  (i)  ^ 
n'aiant  eu  moien  pour  tant  des  affaires  de  partir  plus  tost; 
quant  seray  venu  à  Breda ,  vous  manderay  le  tout  plus 
particulièrement;  seulement  vous  prieray  n  en  faire  sem- 

(i)  jours.  «  Allant  les  affaires  en  telz  termes >  le  Prince  d'Oreih* 
»  ges  et  le  Comte  de  Hornes ,  outre  ce  qu'ils  se  monstroient  nud 
»  Gontensi  ae  retiroient  chascun  en  sa  maison.  »  Hopper^  Mémor^ 
p.  67. 


—  11  — 

blant  de  rien  de  GeasL  Je  renies  aussi  tans  aultres  nour  i566L 
Telles  et  afïaires  à  la  première  commodité ,  tous  priant  Janvier, 
me  mander  si  ares  traicté  quelque  chose  sur  VafFaire  que 
scavés ,  ou  si  tous  aves  quelque  espoir^  affin  que  selon  cela 
je  me  puisse  gouverner  :  vous  me  feres  plaisir  aussi  me 
mander  ce  que  vous  entendes  de  la  Tenue  des  Princes  à  la 
diette,  et  sur  ce  tous  baise  les  mains,  priant  Dieu  vous 
donner,  mon  frère,  en  santé  bonne  rie  et  longe.  De 
Bmsselles  ce  i  a  de  janvier  i566. 

Votre  bien  bon  firère  à 

vous  faàxfi  service , 
Guillaume  de  Nassau. 
A  Monsieur  le  Comte  Louis 
de  2f  aisau  mon  bon  irère# 


On  voit  assez  que  le  Prince  ne  croyoit  pas  être  dans  le  secret 
de  toutes  les  démarches  de  son  frère  Loub.  —  Ici  se  présentent 
deux  questions  dont  la  dernière  surtout  est  d'un -iprand  intérêt: 
1,^  Le  Prince  connoisspitril,  a.^  approuvoit-^il  la  Confédération? 

I*  Nous  igontons  foi  à  ce  qu'il  dît  lui-même  en  1567.  «  La  Con- 
>  fédération  (a  été)  faitte  sans  nostre  adveu  et  sans  nostre  scen« 
»  De  laquelle  estant  advertis  quelques  quinze  jours  après ,  devant 
»  que  les  confédérés  se  trouvassent  en  court ,  nous  déclarâmes  ou- 
•  vertement  et  rondement  qu'elle  ne  nous  plaisoit  pas ,  et  que  ce  ne 
9  nous  sambloit  estre  le  vray  moyen  pour  maintenir  le  repos  et 
»  tranquillité  publique.  »  Le  Petite  Chronique  de  Hollande,  Zélan" 
de,  eic,p.  184.* 

n  est  vrai  que  llibtorien  Brandi  f'  (Hist  der  Reform,  L  Bifv, 
a  53  ^  fait  mention  de  certain  Journal  deFr.  /umus^  d'après  lequel 
le  Prince  anroit  eu  connoissance  en  novembre  d'un  projet  pour 


~  12  -^ 

tSdS.  ''«■PBMT  à*  Aavsn  dès   le  mois  tuivuit,  firojec  qa*â  aoroit 
Janvier,  ^ovitefois  déooDseillé.  Mais  dans  la  vie  de  Junius  il  n'en  est  fiait 
aucune  mention ,  et  comme  il  affirme   n'avoir  jamais  rien  écrit 
sur  les  troubles  des  Pays-Bas,  excepté  ce  récit    («  Rogantî  ec:— 
»  quid  horum  haberet  in  scriptis ,   subnegabat  :  innuebat  tamen 
»  nonnîhil  notatum  in  brevi  quodam  Commentariolo  quod  de  sua 
9  vita  scripserat.  »  Seriniwn  AnUq,  I.  i.  ao5),   on  a  révoqué  en 
doute  Tautbenticité  du  Joomal  susdit.  Wagenaar,    FaderL  H^ 
VI,  za7.    Te  fTaier,    Ferè.  d.  £d.^  l,  60.  D'ailleurs  il  n'est 
guères  croyable  que  déjà  en  novembre  les  nobles  confédérés ,  dont 
le  nombre  étoit  encore  extrêmement  petit,  aient  songé  à  se  saisir 
d'Anvers,  et  si  on  avoit  confié  an  Prince  des  projets  de  ce  genre ^ 
certes  il  ne  se  seroit  pas  montré  en  janvier  si  surpris  de  la  participa- 
tion du  Comte  Louis  a  certain  écrit  un  peu  violent.  On  trouveroit 
aussi  dans  sa  lettre  et  dans  celles  qui  suivent  au  moins  quelques  allu- 
sions à  la  Confédération.  Dans  une  lettre  du  Seigneur  deHames  du  27 
février  (voyez  ci-après  p.  35,  )il  est  bien  faitmentîon  d'un  projet  dont  on 
avoit  confié  au  Prince  lagénérahtéy  après  le  départ  du  Comte  Louis, 
et  qu'il  n'avoit  pas  approuvé,  mais  soit  que  par  t entreprise  dont  il 
est  là  question,  il  faille  en  effet  entendre  un  coup  de  main  sur  Anvers, 
soit  que,  comme  il  est  plus  probable ,  cette  expression  se  rapporte  à 
la  Confédération  en  général ,  cette  lettre  elle-même  fait  voir  que  le 
Prince  ne  savoit  rien  de  bien  positif,  rien  de  fort  précis.  On  n'a- 
voit pas  en  lui  une  confiance  illimitée  ;  on  se  fut  volontiers  appuyé 
de  son  nom  et  de  son  autorité;  mais  on  n'eut  pas  osé  proposer  soit 
à  lui,  soit  aux  Comtes  d'Ëgmont,  de  Homes,  ou  de  Hoogstraten, 
Gouverneurs ,  Chevaliers  et  membres  du.  Conseil  d'Etat ,  de  pren- 
dre une  part   active  à  une  ligue,   qui  les  eut  placés  tout  d'abord 
dani  une  fausse  position  ,  et  dont  il  ne  leur  étoit  pas  même  permis 
de  garder  le  secret. 

Mais,  dit-on,  presque  tous  les  Chefs  étoient  intimement  liés 
avec  le  Prince  ;  c'étoient  son  faère ,  son  beau-frère,  sesamb,  son 
confident  le  plus  dévoué  Ph.  de  Marnix.  Comment  donc  le  Prince 
auroit-il  longtemps  pu  ignorer  leurs  projets  ?  —  Celte  remarque 
repose,  du  moins  en  partie,  sur  de  fausses  suppositions.  On  con- 
sidère à  tort  le  Comte  Louis,  et  comme  ne  fabant  qu'exécuter' les  vo- 
lontés de  son  frère ,  et  comme  étant  le  premier  auteur  des  réM>lu* 


—  13  — 

relâtivBiaaCDiiiproiiiia»SoiiTeDtiltrouvoitdaii8lafaoiidiiitedii  l56& 
Prinoe  trop  de  ieoteiir  et  de  timidité;  il  faisoit  souvent  des  démar- 
dies  que  celui-ci  jugeoit  imprudentes  \  et  quant  au  Compromis  ,  il 
assure  ravoir  signé  sans  que  son  frère  en  eutconnoissance  et  seul»* 
ment  après  les  instances  réitérées  de  ses  amis.  Cet  ayeu  remarqua- 
ble se  trouve  dans  une  Apologie  de  sa  conduite  durant  les  troubles , 
qu'il  composa  lui*méme  et  dont  Amoldi  à  fait  usage  («  £ine 
»  von  Ludvrig  aufgestellte  Apologie  seines  Yerfahrens  in  die  Nie- 
»  derlandischen  Révolution.  »  Am.  GescK  der  N.  Or.  X.  III*  i« 
&80.  A  notre  grand  regret  nous  n'avons  pas  encore  découvert  dans 
ks  Archives  ce  document  précieux).  D'ailleurs  le  Comte  étoit  reparti 
ptomptement  pour  l'Allemagne ,  et  aura  cru  pouvoir  différer  ses 
oonfidenoes  jusqu'à  son  retour.  —  Les  Comtes  de  Bergbes  et  de 
Brederode  n'étoient  pas  des  hommes  entre  qui  et  le  Prince  il  pou- 
voit  7  avoir  une  grande  intimité;  et  Brederode  n'étoitpeut-4tre  pas 
du  nombre  des  premien  Confédérés  (Voyez,  p.  35.) 

Quant  à  M.  de  Mamîx ,  on  affirme  peut-être  trop  positivement  , 

que  c'est  lui  qui  a  composé  le  Compromis.  Pour  son  caractère  ' 

grave  et  modéré   le  style  est  ifti  peu  violent  H  ne  seroit  pas 

impossible  qu'on  l'eut  confondu  avec  son  frère  Jean  de  Mar- 

nix,    Seigneur  de  Tholouse,   accoutumé  à  prendi:e  les  devants 

(comme  le  prouve  entr'autres  son  expédition  contre  Anvers  en  x567. 

Bor.h  i56b);   d'autant  moins  vu  que  plus  tard»  lorsqu'il  eut 

acquis  une  grande  célébrité ,   amis  et  ennemis  dévoient  être  asseï 

endins  a  exagérer  la  part  qu'il  avoit  prise  aux  premières  résolutions 

delà  Noblesse.  Cette  idée  acquiert  une  certaine  probabilité  par 

on  ICanuscrit  dont  nous  devons  l'inspection  à  la  complaisance 

du  possesseur  actuel  H.  le  professeur  iT.  XT.  Tgdeman  :  c'est  un 

Catalogue  de  pièces  relatives  aux  aCTaires  des  Pays-Bas    (i565 — 

1594)    rassemblées  par  P,Menda,  un  des  premiers  Professeurs 

dlûstoire  à  l'Académie  de  Leide^  Sous  la  date  du  2  nov.  i565 

en  y  trouve  mentionné.  «  Confédération  des  environ  vingt  Gentils- 

«  hommes  (entre  lesquels  le  premier  quasi   fut  Monsieur  de  Tho- 

»  lonse)  ,  contre  le  Concile  de  Trente ,  l'Inquisition  el  les  rigoureux 

>£dicts  du  Roy,  faite  après  l'invocation  de  Dieu,  en  la  maison  du 

>  Seigneur  Comte  de  Culembnrg  à  Bruxelles.  »  H  est  vrai  que 

Sinda ,  p.  2o5  f  affirme  positivement  que  Ph.  de  Maraix  dicta  le 


—  14  — 

l56&  Compromis  daa»  nno  réunioD  de  neuf  Gentilabomme»  à  Breds , 
lanTier»  ^^î*  ^  ^^^^  ^^  ^''^^  difficile  à  ooDcilier  avec  le  témoigmife  de 
Junms^  /.  /.  p.  a 4^  9  d'après  lequel  ce  fat  à  Bruxelles  qu'on  jeta 
les  fondemeos  de  la  Confédération.  «  Haec  conira  Inquisitionem 
»  primum  fundamenta  jacta.  »  Quoiqu'il  en  soit ,  on  commet  à 
regard  de  Philippede  Mamix  un  anachronisme lorsqu'  on  le  dépeint 
comme  agissant  alors  de  concert  avec  Guillaume  Premier.  Sans  doute 
il  devint  son  confident ,  mais  il  nel'étoit  pas  en  1 5 66.  Au  contraire 
•a  conduite  alors ,  soit  en  favorisant  la  Confédération ,  ce  dont  il  se 
glorifia  dqiuisy  soit  en  excitant  à  prêcher  publiquement  (vojei 
Juniusj  L  A  a45),  n'étoit  nullement  conforme  aux  intentions 
du  Prince.  Au  départ  de  celui-ci  y  en  1667  y  Mamix  paroit 
n'avoir  pas  même  songé  a  l'accompagner,  et  si  plus  tard  il  se 
rendit  vers  lui ,  ce  fut  d'après  les  ordres  exprès  de  l'Electeur  Pala- 
tin, Tel  est  son  propre  récit  «  Depuis  que  les  persécutions  renou- 
»  vellées  par  le  Due  d' Alve  il  n'y  avoit  plus  de  chef  qui  se  mon- 
»  strasty  je  me  suis  retiré  et  tenu  quoy  en  exiUe...  Finallement  ne 
»  voulant  estre  en  charge  à  mes  amb  ,  je  me  suitf  mis  au  service  de 
»  feu  Monseigneur  le  Prince  Electeur  Palatin...  Jusques  à  ce  que 
»  estant  requis  par  Monseigneur  le  Prince  d'Oranges  de  me  vouloir 
»  envoyer  ches  luy  pour  se  servir  de  moy  pour  quelque  temps... , 
»  il  m'y  envoya,  et  le  temps  expiré ,  à  la  réquisition  du  dict  Sd- 
»  gneur  Prince ,  me  commanda  de  n'en  bouger  jusques  à  ce  qu'il 
•  me  rappellasty  et  de  serrir  le  dict  Seigneur  Prince  fidellementy 
»  comme  sa  personne  propre.  «  Réponse  à  un  libelle  fameux  par 
Pk*  de  Mamix  dans  l'ouvrage  de  M*  te  Water^  TV»  s8a. 

Ainsi  la  nature  des  relations  que  le  Prince  avoit  avec  quelques  uns 
des  principaux  Confédérés  n'est  pas  un  motif  suffisant  pour  révo- 
quer en  doute  ce  qu'il  affirme ,  et  bien  au  contraire  tout  semble 
indiquer  qu'avant  la  mi-mars  il  n'a  eu  que  des  données  extrêmement 
vagues  et  incertaines  sur  l'existence  et  le  but  de  la  Confédération. 

Toutefois  l'auteur  de  la  Vie  de  Guillaume  I  [Leven  van  Willem  /, 
1. 4340i>®  craint  pas  d'affirmer  que  le  Prince  à  connu  et  approuvé 
le  Compromis.  «  De  Prins  heeft  niet  alleen  van  het  verbond  kennis 
»  gehad,  en  hetzelve  goedgekeurd ,  maar  hij  is  00k,  doch  onder  de 
»  hand,  het  Hooft,  de  voortsetter  en  de  voomaemste  aanleidervan 
»  h«t  Vérbond  der  Edelen  geweest  »  M.  BikUrdgk  »  {Biiiorie  dei 


—  15  — 

rmdaiamdi,  TL  47) ,  â*exprliiie  égalemeol  d*an  «on  très  positif»  i56& 
aaqacl  néamnoins  les  faits  donnent  un  démenti.   «Oranje  werd,  |«]ivier« 
»  S^lijlL  faij  de  ziel  der  partij  was  waar  het  Verbond  uit  voortsprooty 
»  toen  het  eens  tôt  stand  gebracht  was,  ooIl  weldrade  ziel  van  bet 
%  Yeribond  zelf ,  en  dathet  niet  zonder  zijn  kennis  tôt  stand  kwam  » 
»  of  toi  stand  konen  kon  j  is  uit  aile  oastandighedenoatwijfelbaar.» 


a.  D  nous  paroit  indubitable  que  le  Prince  n'a  pas  eu  immédiate" 
ment  connoiasance  de  la  Confédération ,  mais  surtout  qu'elle  a  été 
entièrement  opposée  à  ses  désirs  et  à  ses  desseins. 
Elle*  en  nngrsnd  nombre  de  panégyristes ,  mais  une  grande  partie 
des  éloges  qu'on  lui  prodigne  sont  peu  mérités.  Il  est  assez  dif&die  de 
concilier  entièrement  le  Compromis  sTec  les  devoirs  enrers  le  Soifr- 
vcrain^  le  Prince  lui-même  avoue  qu'il  n'a  pas  tenu  l'entreprise  des 
Gmfédéré»  pour  rébellion  ou  conspiration,  («  neravons  estimé  pour 
«rébellion ,  conspiration  ou  conjuration.  »  Le  Petit  t  /./.)  parcequ'iia 
ne  Touloient  user  d'aucune  violence ,  mais  faisoient  seulement  enten- 
dre  des  plaintes  et  des  prières  ;  d'où  il  résulte  que ,  s'ils  avoient  voulu 
employer  la  force ,  ce  qui  au  commencement  étoit  leur  intention 
(Toyez  la  lettre  lag)*,  le  Prince  se  fut  trouvé  fort  embarrassé  pour 
les  défendre  contre  l'accusation  de  lèse-majesté.  Quoiqu'il  en  soit, 
leur  marche  étoit  irrégulière ,  imprudente ,  propre  à  exciter  des  em- 
porlemeBS  populaires ,  et  en  effet  elle  amena  des  conséquences  ex- 
trêmement funestes.  En  1567  Languet  résume  l'histoire  de  la 
Confédération  en  deux  mots  :  «  Belginm  esse  plane  eversum  Pro- 
«  osnun  stultitiâet  ignaviâ  non  ignoras,  »  £pist.  ad  (kunerar^  P>  ^^  9 
et  bien  que  cet  écrivain  politique  fut  beaucoup  trop  enclin  aux 
mesures  violentes ,  on  est  forcé  de  reconnoitre  que  cette  sentence 
sévère  est,  sous  plusieurs  rapports,  justifiée  par  les  faits.  Les  évé- 
nemens  de  x  566  et  1567  avoient  produit  un  découragement  si 
complet  et  tellement  fortifié  le  pouvoir  du  Roi,  que,  pour  ren- 
dre de  nouveau  la  résistance  possible ,  il  ne  fallut  rien  moins  que 
les  cruautés  inouies  des  Espagnob  et  leur  conséquence  ,  savoir  le 
courage  de  l'indignation  et  du  désespoir.  Le  Prince  connoissoit  la 
csradère  d'une  grande  partie  des  Confédérés ,  il  apprécioit  des 
k>mmes  comme  les  Comtes  de  Brederode,  deBerghes,  et  tant  d'au- 
tres, à  leur  juste  valeur  ;  il  savoit  combien  aisément  les  ctrconstan- 


-  16- 

^^  toat  aussi  bien  que  les  Comtes  d'Aremberg  et  de  Megen  ,  qu'une 
telle  union  seroit  de  courte  durée.  «  Non,  si  paulum  temporis 
»  intercédât,  duratnram  subitariae  societati  constantîam  :  qaum 
a nihil diu consistât tumultuario opère compositum.  » Strada^'L^x^* 
La  tactique  du  Prince  étoît  infiniment  plus  saiwante.  Il  destroit 
la  paix  de  religion  y  et  pour  atteindre  ce  but ,  il  vouloit  obtenir  y 
par  l'entremise  du  Conseil  d*Etat  et  des  Chevaliers  de  la  Toiaon 
d*Or^  la  convocation  des  Etats-Généraux  ;  mais  en  évitant  soigneu- 
sement ce  qui  pouvoit  ou  remuer  le  peuple ,  ou  exciter ,  sans 
nécessité,  la  colère  du  Roi.  Même  après  les  dernières  résolutions 
de  Philippe  il  n*avoit  pas  perdu  tout  espoir;  mab  par  les  démarches 
des  Confédérés  le  gouvernail  lui  devoit  échapper.  Sa  position  der»* 
noit  fausse  sous  tous  les  rapports ,  et  il  n'y  a  pas  lieu  de  révoquer 
en  doute  la  sincérité  de  ses  tentatives  réitérées  pour  être  déchargé 
de  ses  Gouvernemens. 


LETTRE  CXXV. 

Copie. 

Le  Prince  iT  Orange  à  la  Duchesse  de  Parme.  Il  déve^ 
tùppe  son  opinion  relatiifement  aux  ordres  rigoureux 
du  Roi. 


\*  Cette  copie  a  été  faite  sur  l'original  autographe  aux  Archives 
du  Conseil  d'Etat  à  Bruxelles.  Une  traduction  se  trouve  chez  Sor, 
I.  3^;  la  lettre  même  chez  Le  Petit,  LLp,  Sx,  mab ,  à  ce  qu*il 
paroit  ,d*après  une  copie  peu  exacte. 


Madame  ! 

J'ai  receu  les  lettres  de  Votre  Altesse,  par  lesquelles 
elle  m'escrit  ensemble  à  ceulx  du  Conseil  de  mon  gou* 
▼ernement,  l'intention  de  sa  Ma*^  sur  trois  poins,  me 
commandant  bien  expressément  de  faire  exécuter  chas- 


—  17  — 

cung  d'iceafac  par  touttes  les  places  démon  dit  gouverne-  i566. 
ment.  Et  combien,  Madame ,  que  nay  esté  requis  d'advis  Janvier. 
en  i^ose  de  si  gran  poix  et  conséquence  (  i  ),  toutesfois  com- 
me lo  jal  senriteur  et  vassal  de  Sa  Ma^,  esmeu  d  ung  zèle 
désireux  à  satisfaire  au  deu  de  mon  estât  et  serment, 
n'ay  soea  lesser  en  dire  mon  opinion  librement  et  francbe- 
ment,  aimant  mieulx  attendre  le  basart  d'avoir  pour  le 
présent  mavais  gré  pour  mes  advertîssemens  et  remon- 
strances,  que  par  ma  connivence  et  silence,  après  Tesdan- 
dre  et  désolation  du  Paîs,  ester  noté  et  blasmé  de  infidé- 
lité de  négligent  et  nonchallant  gouverneur. 

Premièrement  quant  àFezécution  du  concile,  oires  que 
au  commencement  il  y  avoit  quelque  mécontentement  et 
murmuration ,  toutesfois  veu  qu'on  y  at  despuis  adjousté 
aulcugnes  réservations,  je  crois  que  en  cest  endroict  il 
y  aurat  peu  de  difficulté,  et  quant  à  la  réformation  des 
prêtres  et  aultres  ordonnances  ecclésiastiques ,  n'estant 
cbose  de  ma  vocation ,  je  le  remets  à  ceulx  qui  en  ont  la 
diaige  et  où  il  sera  de  besoigne,  satisferay  au  comman- 
dement de  Sa  Ma*^. 

Quant  au  second  point ,  contenant  que  les  gouverneurs , 
consaulx  et  aultres  officiers,  debvroient  à  tout  leur  pou- 
voir favoriser  aux  inquisiteurs  et  les  maintenir  en  auto- 
rité, qui  de  droit  divin  et  humain  leur  appertient  et  dont 
ilx  auroientusé  jusques  à  maintenant; 

Votre  Atteste  peult  avoir  souvenance  de  ce  que  les 
plaintes  y  oppositions  et  difficultés ,  esmeus  par  tout  le 
pais  de  pardeça  à  l'endroict  de  l'establissement  des  Evês- 
ques ,  n'ont  esté  pour  aultre  regart ,  que  de  peur  que  soubs 


(i)  Voycï  Tom.  I.  p,  agS. 


—  18  — 

i566.  ce  prétexte,  l'on  tftschat  introduire  quelque  forme  dln* 
Janyier.  quisltion;  tant  est  non  seuUement  l'exécution ,  mais  aussi 
le  nom  odieus  et  désagréable. 

Oultre  ce  peult  scavoir  Votre  Altesse ,  et  est  cler  et;  no- 
toire à  la  pluspart  des  subjects  et  gens  de  bien  pardeca, 
que  Sa  Ma^  Impériale  et  ceUe  de  la  Royne  Marie  ont 
par  plusieurs  fois  asseuré  les  inhahitans ,  tant  de  bouche 
que  par  escrit,  que  la  dite  inquisition  ne  seintroduiroît 
en  ce  Pais-Bas ,  ains  seroit  le  mésme  Pais  maintenu  et  ré^ 
glé  comme  de  toute  aocienneté  auparavant ,  voires  Sa  Ma^ 
mésmes ,  pour  oster  cette  impression  aus  dits  inhahitans , 
a  faict  souventesfoift  semblable  asseurance  (i). 

Les  asseuranoes  et  promesses  susdites,  Madame,  ont 
in&llU>lement  gardés  les  subjects  et  aultres  resseaus'  de 
toumber  en  quelque  altération ,  et  de  ce  que  beaucoup 
de  gens  de  bien  et  de  povoir  n'ont  aliéné  leurs  biens, 
chersant  aultres  plasses  pour  vivre  sans  crainte  d'aulcune 
inquisition  9  dont  consécutivement  s'est  retenu  l'union , 
tranquillité,  traffique  de  marchandise  et  fournissement 
de  la  pluspart  des  finances  pour  le  soustient  de  la  guer- 
re, là  où  aultrement  le  Pais  desnué  des  inhahitans,  vas* 
saulx  et  deniers ,  fust  allé  proie  à  ceulx  qui  y  eussent  volu 
mestre  la  main. 

(i)  asseurance.  Voyez  cependant  Tonu  L  p.  290.  Le  Prince 
lui-même  avoue  que  l'Inquisition  n'étoit  pas  entièrement  inconnue 
dans  les  Pays-Bas.  «  Durant  les  dernières  guerres  Ton  avoit  aates 
•  modéré  et  suspendu  l'extrême  rigueur  de  Tlnquisition  et  des  plao- 
»  carts«  »  Le  Petite  p-  179K  Et  d'ailleurs  même  dans  oette  lettre* 
ci,  il  se  sert  de  l'expression  «  iviioirf«//!0r  l'Inquisition.  »  Les  pro- 
messes du  Roi  avoient  rapport  au  mode  d'Inquisition  adc^té  en 
Espagne. 


—  19  — 

Toachant  le  troisième  point,  par  lesquel  Sa  Ma^  veuU  i566. 
et  ordone  bien  expressément,  que  les  placcarts,  faicta  Janvier, 
tant  par  l'Empereur  que  par  Sa  Ma*^ ,  soient  en  tous  poins 
et  articles  gardes ,  ensuivis  et  exécutés  en  toute  rigeur 
et  sans  aulcune  modération  ou  connivence; 

Madame,  ce  point  me  semble  semblablement  fort  dur, 
d'aultant  que  les  Placcars  sont  plusieurs  et  divers  et  par- 
sidevant  quelquefois  limités  et  non  ensuivis  à  la  rigeur, 
mâsme  en  temps  que  la  misère  universelle  n  estoit  siaspre 
comme  maintenant  et  notre  peuple,  par  imitation  et 
practiques  de  nos  voisins,  non  tant  enclin  à  novellité,  et 
de  voloir  présentement  user  de  plus  d'extrémité  et  tout 
en  ung  coup  avecque  plus  de  véhémence,  renouveller  la 
dite  inquisition  et  passer  oultre  aux  exécutions  en  toute 
sévérité,  je  ne  puis.  Madame,  comprendre  que  Sa  Ma*'  y 
puisse  gaigner  aultre  chose ,  que  de  mester  soy  mesme  en 
paine  et  le  Pais  en  trouble  de  perder  l'affection  de  ces 
bons  subjects,  donnant  à  ung  chascung  soubson ,  que  Sa 
Ma*'  veuille  procéder  d'aultre  piet,  quel  a  tousjours asseu- 
ré  et  demonstré,  mestant  le  tout  en  hasart  de  venir  es 
mains  de  nos  voisins,  tant  pour  les  gens  qui  se  despaiy- 
seront,  comme  pour  le  peu  de  fiance  qu'on  aurat  de 
ceulxqui  resteront,  le  tout  sans  nul  proffitau  redresse- 
ment de  la  religion. 

Tobmais  issi  pour  éviter  prolixité  d'alléger  plusieurs 
aoltres  inconvéniens,  scaschant  que  Sa  Ma*'  et  Votre  Al- 
tesse en  ont  souventesfois  par  cy  devant  esté  tout  au  long 
advertis ,  oultre  ce  que ,  parlant  à  correction,  le  temps  me 
sendile  mal  propre  pour  esmovoir  les  cerveaulx  et  hu- 
meurs du  peuple,  par  trop  altéré  et  troublé  par  la  présente 
nécessité  et  chierté  des  blés  (i),  et  vauldroit,  à  mon  ad- 


—  20  — 

i566.  vis,  mieulx  le  tout  différer  et  remester  jusques  à  la  vehue 
jAiiTitf.  de  Sa  Ma'^,  puisque  Ton  dict  quel  se  prépare  pour  se 
trouver  pardeça  et  vauldrois  qu'elle  fusse  servi  de  se 
haster ,  afïin  que  en  sa  présence  fust  en  tout  donné  tel 
order,  qui  trouveroit  convenir  pour  le  service  de  Dieu, 
de  Sa  Ma*^,  repos  et  prospérité  des  Pais  et  subjects  de  par 
deçà ,  car  en  cas  de  trouble  seroit  le  remède  plus  prompt 
en  sa  présence  que  aultrement. 

Si  toutesfois  Sa  Ma*'  et  Votre  Altesse  persistent  et  veuil- 
lent dès  maintenant,  que  Ton  ensuive  en  tous  les  dit 
poins ,  voyant  clerement  et  à  l'oeil  qui  ne  se  peult  présen- 
tement exécuter  sans  gran  hasart  de  k  totale  ruine  du 
Paîs,  en  quoypeultester'  Sa  Ma*' prendront  regart  si  elle 
estoit  issi ,  je  aimerois  mieulx,  en  cas  que  Sa  Ma*'  ne  le 
veuille  délayer  jusques  à  là  et  dès  à  présent  persister  sur 
ceste  inquisition  et  exécution ,  qu'dle  commisse  quelque 
aultre  en  ma  place ,  mieulx  entendant  les  humeurs  du 
peuple  et  plus  abile  que  moi  à  ies  maintenir  en  paix  et 
repos,  plustostque  d'encourir  la  note,  dont  moi  et  les 
miens  porrions  ester  souillés,  si  quelque  inconvénient 
advint  aulx  Pais  de  mon  gouvernement  et  durant  ma 
charge.     . 

Et  se  peult  bien  asseurer  Sa  Ma*<et  Votre  Altesse  que 
je  ne  dis  cecy  pour  ne  voloir  ensuivre  ses  commandemens 
ou  de  vivre  aultrement  que  bon  Gréstien,  comme  de  ce 


(i)  blés.  Plus  tard  il  y  eut,  du  moins  en  France ,  une  extrême 
disette.  «  Nulla  hominum  memorla  fuit  hic  tanta  charitas  vini  et 
»  frumenti  quanta  hic  est  Medimnus  tritici ,  qui  oommuniter  hic 
»  solet  vendi  duobus  fiorenis^  vel  duobus  cum  dimîdio,  proxima 
m  «eptimana  venditos  est  quindecim...»  Longuet ,  Ep.  secr,  I.  8. 

•  peuMtre. 


.^  21  — 

mes  actions  précédentes  peuvent  rendre  bon  temoi-  i566. 
gnaige^  et  que  j'esper  que  Sa  Ma**  aura  cogneu  par  expë-  Jwa^î»'. 
tience,  que  je  n*ay  jamais  espargné  corps  ,  ne  biens ,  pour 
le  service  d'icelle^  comme  je  désire  continuer,  tant  que  la 
vie  me  durerat,  oultre  ce  que  si  les  afiBodres  du  Paîs  al- 
lassent aultrement  que  bien  à  point,  j'y  mestrois  (par 
dessus  l'obligation  que  je  dois  à  Sa  Ma*'  et  la  patrie)  non 
seulement  tout  ce  que  j'ay  au  monde,  mais  aussi  ma  per- 
sonne, ma  femme  et  mes  enfans  que  pour  le  moings  la 
nature  me  commande  de  préserver  et  garder,  A  quoy  plai- 
nt i  Votre  Altesse  prendre  regard,  selon  sa  très  pourvue 
et  coustumière  discrétion ,  prendant  ceste  ma  remonstran- 
cède  bonne  part,  comme  procédant  de  celui  qui  parle 
d'ardant  désir  et  affection  qu'il  a  au  service  de  Sa  Ma^  et 
d'obvier  à  toutes  inconvéniens  dont  je  prens  Dieu  en 
tesmoing,  lesquel  prie.  Madame,  après  m'estre  recom- 
mandé très  humblement  à  la  bonne  grâce  de  Votre  Altes- 
se, donner  à  icelle  en  santé,  bonne  vie  et  longue.  De 
Broda  ce  ^4  de  janvier  A*^  i566* 

De  Votre  Altesse,  très  humble  Serviteur, 

GuiLLA.UMB    DE   NaSSAU. 


Depuis  loostemps  le  Prince  étoit  placé-  entre^ses- oonvictioDS  pro«- 
tartaotes  et  les  devoirs  que  lui  imposoit  sa  charge  de  Goaverneur  au 
mm  du  Roi.  C'est  ainsi  que  «  déjà  eu  1 559 ,  »  dit  le  P^ioce ,  «  le  Roy 
k  quand  il  parlit  de  Zélande  y  me  commanda  de  faire  mourir  plu- 
»  lienrs  gens  de  bien ,  suspects  de  la  Religion ,  ce  que  je  ne  voulus 
>  fiJre  et  les  en  advertis  eux-mêmes,  sçacbant  bien  que  je  ne  le 


—  22  — 

1 566.  »  pouvoîs  faire  en  aaiiM  coascience,  et  qnli  falloit  plnlost  obéir  à 
JanTÎer.  »  Dieu  qa*aux  hommes.  »  Dumont,  Corps  DipU  V.  i,  p.  SgG**.  Sa 
Commission  comme  GQUvemeor  de  Hollande ,  Zélande  et  Utrecht  ^ 
étoit  extrêmement  sévère  sur  Tarticle  de  la  religion.  («  Daar  de  Room- 
»  sche  Godsdienst  den  Koning  zeer  ter  faarte  gaat,  zal  de  Stadhooder 
»  corg  dragcn  dat  de  Teroordeelde  Gezindheden  gestraft  en  uiCge*^ 
»  roeid  worden ,  volgens  de  Placaten.  »  Et  dans  une  Instmotioa 
s^arée ,  il  loi  est  enjoint  d'exécnter  les  Placards  en  toute  rignenr. 
Kluii,  Historié  der  Holiandscke  Staatsregtring ,  I.  6a  ,  65.)  Ces 
ordres  y  il  est  vrai ,  n'avoient  pas  été  suivis  à  la  lettre;  mais  main- 
tenant le  Roi  vouloit ,  «  tout  en  ung  coup  avecque  plus  de  yébé- 
»  mence  renoùreller  l'inquisition  et  passer  oultre  aux  exécutions  en 
»  toute  sévérité.  »  R  falloit  donc  remettre  en  vigueur  des  I^acards, 
par  lesquels  déjà  plus  de  5o,ooo  personnes  avoientété  mises  à  mort  y 
ainsi  que  le  Prince  l'atteste  dans  sa  Défense.  Le  Petit ,  i8oiu  Com« 
ment  désobéir  sans  abuser  de  la  confiance  du  Roi  ?  Comment  obéir 
sans  se  révolter  contre  Dieu?  Il  ne  lui  restoit  aucune  issue  qu'en 
demandant  sa  démission. 


TJSTraB  CXXYI. 

Le  Prince  ^Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur 
le  but  des  levées  du  Duc  Eric  de  Brunswick. 


**  Le  Prince ,  voyant  que  la  résistance  armée  pourroit  devenir 
nécessaire  y  vouloit,  en  évitant  les  démarches  inconsidérées, 
se  tenir  prêt  à  tout  événement.  R  desiroit  donc  pouvoir  disposer, 
le  cas  échéant ,  d'un  certain  nombre  de  troupes ,  dont  on  pour- 
roit faire  usage  avec  Tautorisation  ou  du  moins  au  nom  des  Etats 
(Voyez  Tom.  I.  278,  et  le  passage  remarquable  écrit  par  le  Prince 
déjà  en  1 564  ^^  Comte  de  Schwartzbourg ,  où  il  témoigne  son 
vif  désir  que  la  paix  se  fasse  entre  le  Danemarck  et  la  Suède,  «  uff 
»  das  E.  L.,  George  von  Holl  und  andere  freunde  desto 


—  23  — 

me  liai  khooMiieD  md  wir  uns  onder  aiMUMler  seben  iS66. 
M  and  b«iprechen  môgeii*  »  p,  180.)  JanTier. 

IjOS  levées  du  Duc  Eric  dévoient  le  fortifier  dans  ces  résolutions» 
H  est  cependant  très  probable  que  le  Duc  n'avoit  aucun  ordre  du 
&ok  Au  moins  la  Duchesse  de  Parme ^  dans  une  lettre  du  ^4  mars, 
écrit  à  Philippe  II.  «  H  semble  que  Y.  M.  doibt  escrire  au  Duc 
»Erich,  affin  de  se  déporter  de  telles  choses,  pour  le  préjudice 
»  ^'cD  reoepvroit  Y.  U.  »  Le  Roi  répond.  «  Je  faix  aussi  escri- 
»  pre  au  Duc  Erich  qu'il  se  déporte  de  faire  semblant  de  lever 
9  gens  (selon  que  le  bruict  couroit)  pour  mon  service  :  comme 
9  chose  contronvée  et  dont  il  n'a  aulcune  charge ,  ni  l'eust  jamais.  » 
Procès  Crim,  des  Comt.  étEgm.  j  p.  296 ,  35i. 

La  toorpée  du  Comte  de  Schwartzbourg  et  de  George  von  H0II , 
les  Paj»-Bas  (voyes  la  lettre  ia8)  venoit  donc  très  à  propos. 
y  kûêoria  Belgica,  p.  109^  est  mal  informé,  quand  il 
affirme  que  vers  ce  temps  le  Comte  de  Schvf artzbourg ,  G.  v.  Holl» 
et  Weslerholt  séjoumoient  à  Bruxelles. 


Mon  frère ,  en  c^st  instant  suis  esté  informé  de  deux  ou 
trob  constés  comme  le  duc  Erich  faict  faire  quelques  se- 
crètes levées  tant  de  gens  de  cheval  comme  de  piétons , 
mesmement  que  aulcungs  de  ceulx  qui  ont  charge  disent 
OQTertement  que  c'est  pour  mester  les  dits  gens  de  guerre 
en  ce  pais  et  pour  chastier  aulcungs  rebelles ,  et  qui  est  da- 
vantaige,  disent  le  nombre  estre  de  cinq  mil  chevaulx  et 
cinq  régimens  de  piétons ,  et  oires  qui  ne  yault  de  tout 
croire,  si  esse  qui  'je  Fay  degens  de  sorte  qu'i  me  cause  en 
•djouster  quelque  foy.  Je  le  tous  ay  bien  volu  incontinent 
adyertir  par  ce  porteur,  aflin  qu'il  vous  treuve  ancores 
estant  près  du  Conte  de  Schwartzenbourg  et  Georg  yan 
Hol^  pour  adviser,  si  cela  advinse ,  ce  qui  leur  sembleroit 
qu  1  seroi  de  faire ,  car  sur  ce  mot  général  de  rebelles  il  se- 
roit  à  craindre  qu'il  en  auroit  des  aultres  compris  '  qui 

'  est  ce  que  ^  compromis  (?) 


' 


—  24  — 

1 566.  n*en  porriont  ffloings:  le  principal  comme  j'entens  qui  au* 
JanTier.  ^Bt  cberge  et  qui  mieulz  scait  à  parle  de  ses  affaire,  c'est 
leConte  Jostde  Schaumbourg  (i^  qui  doib  ayoircbarge  de 
mil  cbevaulx  et  lo  enseignes  de  piétons.  Si  la  cbose  se 
puisse  descouYrir,  à  la  yérité  seroit  une  belle  cbose  et  vien- 
droit  bien  à  propos  à  plusieurs ,  parquoj  vous  prie  le  re- 
commander Taffair  au  Comte  de  Zwartzenboui^et  Georg 
Tan  Hol  9  car  je  suis  seur  quant  ilx  youldront  faire  um  peu 
de  diligence,  quilxle  scaurontbien  le  tout ,  dont  vous  prie 
qui  j*en  puisse  ester  adyerti;  et  puisque  les  cboses  sont 
en  tel  terme,  ne  scay  si  me  serat  conseillé  abandoner  ce 
Pais  et  aller  à  la  diette,  dont  vous  prie  aussi  mander  leur 
advis  et  me  mander  le  tout  avecque  le  vostre ,  car  il  se- 
rait à  craindre  que  trouverois  ung  aultreau  logis.  Quant 
à  nostre  affaire  dont  esties  en  Anvers ,  a j  parlé  avecque 
ceulx  à  qui  avies  donné  la  cbarg'e,  mais  trouve  les  choses 
ancor  mal  prestes,  oires  qui  me  offrent  i8  mille  florins 
sans  interest ,  moienant  qui  je  prins  pour  lo  mille  aultre 
florins  des  traps  '  et  que  je  leur  donne  pour  ce  sà8  mil  flo- 
rins autant  de  vassil,  desorte  que  crains  qu'il  ne  vien- 
driit  gran  chose  de  ce  cousté;  néamoings  en  cinq  ou  six 
jours  ilx  me  doibvent  apporter  absolute  responce.  Je  vous 
prie  présenter  mes  recommendations  et  mon  service  au 
Comte  de  Schwartzenbourg  et  Georg  van  Hol,  et  boire 
ung  bon  coup  à  eulx  de  ma  part ,  les  asseurant  qu'ilx  n'ont 


(i)  Jost  de  Schaumbourg,  Le  Comte  Joost  de  Schoawenburg, 
Seigneur  de  Ghemen ,  époux  de  la  soeur  du  Comte  de  Culenbourg; 
en  X  57  a  il  devint  Gouverneur  de  la  Frise  sous  le  Prince  d'Onmge, 
mab  s'enfuit  en  Allemagne  peu  de  temps  après. 

'  tlrapt. 


—  25  -- 

indienr  amy  que  moj,  ny  qui  les  désir  plus  fidr  service;  i566. 
le  plus  secrètement  que  pores  fiiir  tenir  ces  choses  et  •  le 
meilleur ,  néanmoings  ester  tousjours  en  discours  comme 
Ton  le  porrat  remédier  et  advenant  le  cas  se  trouyer  pr^t  | 
nele  &ult  delesser  pourtant;  et  sur  ce  me  recommande  i 
▼otrebonne  grâce, priant  Dieu  Yousdonner,  mon  frère,  et 
ànous  tous  ce  qui  nous  [coûmple]  pour  nostre  salut*  De 
Breda  ce  aS  de  janiner  An  i566* 


Yostre  bien  bon  frère  i  vous  £ûr  service , 
GuiujLUMB  ns  Nassau» 
A  MoBsiciir  le  Gnite 
LodewidL  de  Nassau. 


LETTRi:  GXXTII. 

y.  Lorich  au  Comte  Louis  de  Nassau^  Sur  le 

même  sujet 


\*  Ces  levées  causèrent  une  grande  alarme  dans  les  Pays-Bas. 
«  Acerrima  seditionum  materies  fuit,  quod  Eryci us  Bruns wioen- 

>  sium   Dux  traderetnr  composuisse  legiones,  et  easdem  à  Rege 
»  oonductaSy  ezstruendarum  arcium  et  Inquisitionisfirmandae  eau- 

>  aâ,  rectâque  iter  in  Belgium  dirigere.  »  Burgundus,  p.  i34. 


Wolgebomer  Graf ,  genediger  Herr....  Ich  hab  doch 

mcht   unterlaszen  konnen,  K  G.  undertheniglicfaen  zu 

gemanen,  das  das  geschreij  Ton  herzog  Erichs  bestallung 

gants  heStig  heran  wacbst  ;  da  dem  nuhn  also^  so  hetten 

•  «t. 


—  26^ 

i568»  E»  0«  dnnneD  sa  erkfindifen ,  wo  die  ding  Uittii^ 
Féfricr.  len  und  nidenunb  ufiF  kegesawege  zo  dencken ,  da  aie 
ecwitt  £.  G.  hcrn  brudcr  und  S.  F.  G.  fireundschafit  od«r 
desselben  bewandten  zakegent  lauffen  wolten;  und  wen 
•dion  das  geschrey  nit  w^re,  so  lîsze  sich  dodi  Herzog 
Eridi  mit  worten  und  wercken  so  tU  vennercken,  daa 
man  spûret  was  die  rûben  gelten ,  dan  solten  es  gehainbe 
practiken  sein,  so  musten  aie  der  kegentheill^  einen  ge- 
schwindten  und  geistigen  teu£Eell  ins  werck  gesteit  haben  ; 
diszer  ist  iril  zu  [sdieinhôlich]  imd  vil  zu  Yill  durcbsidi* 
tig.  Was  K  G.  ich  derbalben  Achreibett,  bin  iA  der 
undertheniglichen  zuTanicht ,  E.  G.  werden  es  Ton  mir 
aïs  einen  woUmeinenden  Westerwalder  (i)  in  genedigen 
Terorauen  ufinhemen  und  es  darfïïr  halten,  womit  K  G. 
ich  in  kûnfftigen  zufallenden  gelegenbait  undertheniglicb 
dhienen  kan,  das  es  ahn  mir  nit  mangeln  soIL  K  G.  hier- 
mit  dem  Almechtigen  in  steter  gesundheit  zu  berelhen. 
Datum  Breda  abm  8  February  A^  66. 


E.  G.  Undertbeniger  ganta  di 

LoAica. 


A  Monseigneur ,  Monseigneur 
le  G>nte  Louys  de  Nassaw. 


(i)  fFèsierwalder.  Le  Westerwald  formoit  une  partie  des  po»* 
sessions  de  la  Maison  de  Nassau  en  Allemagne.  »  Die  Herrsdiaft 
»  zu  Westcrwald  mit  dem  Gerichl  Liebenscheid  und  der  Calenber» 
»  ger  Zente  werden  in  neueren  Zeiten  nnter  den  If  amen  der  Hen^ 
9  seAaft âeilitmhe^iSfta.  •  JmoUi^  G.derOr.  N^L^LS^. 


—  27  — 

uEBTnuB  Gxxyni. 

f  Prince  d^Orwige  au  Comte  Louis  de  Naesau.  Aintee 
démarchée  à  faire  auprit  des  Princes  d Allemagne  reloi» 
Hpemeni  aux  Paje^Boe^ 

V  On  tronre  ici  le  témoignage  d'one  bonne  conscience.  Le  i56& 
ne  craint  pas  que,  ses  démarches  Tenant  en  lumière,  on  Fénieiv 
nedéoomrre  la  vérité:  mais  au  contraire  qu*on  ne  présume  aultre 
chose  fue  en  vérité iaekose estensoy  mesmes» 

Mon  trèrej  sumnt  oeqnem^ariefteBcrit  par  TOftre  lettre 
dttee  de  Dustfeldofff ^  que  trouTeries  le  Gomtede  Sohwarl» 
lenboarg  et  Geoig  Tan  Hol  à  Embecke  pour  le  aS  da 
paAsé,  TOUS  ay  despesdië  ung  paîge  mien  en  toatte  dili» 
genoe,  pour  tous  advertîr  de  quelque  levée  que  Ton  diaoit 
isii,  que  le  Duc  Erich  debroit  faîr.  Je  ne  suis  à  monaiae 
qneledh  page  ne  TOUS  aura  trourë^  àcauae  que  je  entendu 
parTOStre  lettre^  daté  du  SdupréaentàMailmig,  que 
ânes  ja  parle  au  dit  Conte  de  Sdiwartsenbourg  et  Geofg  • 
nn  HoL  Je  crains  qu'il  tous  irat  diercher  par  tout  et 
qùll  sera  détroussé  par  le  chemin ,  ouqu*ilperdelalettie# 
Je  TOUS  prie,  si  n*estencores  arrivé  y  deTOusfiûreumpeu 
enquérir,  si  il  auroit  eu  quelque  désastre  et  en  escrire 
aussi  au  ContedeZwartzenbourg,  et  pour  tous  respondre 
à  Tostre  dernière  lettre ,  ne  peus  si  non  vous  remercier  bien 
aCEectueusementlapaine  que  prr  ;.  nés  de  pourchasser  sItIt^ 
ment  nostre  bien ,  dont  de  ma  part  tous  en  demeure  obligé^ 
et  quanta  ce  que  m'escriTés  que  le  Conte  de  Zwartzenbourg 
etGeorg  Tan  Hol  sérient  d'opinion  que  tous  amToiasse 
deux  lettresde  crédenoe  pour  le  Duc  deSaxe  et  le  Duo  de 
Wirtenbcrg,  m'at  samUé  fort  bon  et  les  tous  aniToie  si 


—  28  — 

i56&  joinct;  test  nullement  q^e  les  remonstrances  que  leur 
Férrier.  ferës,  soit  tel,  que  le  sassant  et  venant  enlummière,  l'oa 
né  porroit  présumer  aultre  chose,  que  en  mérite  la  chose 
est  en  soymesmes ,  et  me  sembleroit  après  que  leur  aures 
à  part  (sans  beaucoup  de  leur  oonseilliers)  dict  comme 
nous  avons  négocié  depuis  le  partement  du  Roy  et  les 
remonstrances  que  avons  faict  à  sa  Ma*' ,  que  non  obstant 
tout  cela  ^  Sa  dite  MaL  par  mavës  conseil  et  par  pur  em- 
vie  que  les  Espaignols  nous  portent,  c'est  résolu  que 
en  toute  rigeur  les  placcars  soient  exécutés  et  que  les  in- 
quisiteurs £Eissent  et  eieroent  leur  efifioe  sans  nulle  dissi- 
mulation :  ce  que  sans  nulle  £ftulte,  afli^oie  tellement  les 
oeurs  des  subjects,  qu'il  est  à  craindre  de  qudque  tumulte 
ou  révolte,  ce  que  de  nostre  oosté  vouldrions  bien  empê- 
cher ,  sassant  fort  bien,  que  advenant  uog  tel  changement, 
serons  les  premiers  ruinés  et  gastés ,  mais  noz  remon- 
strances, oires  qu'i  procèdent  de  bon  oeur  et  pour  éviter 
toutte  ruine  et  empescher  que  tant  de  sang  des  innocens 
•  ne  soit  répandu,  est  interprété,  tant  de  Sa  Ma^,  comme 
de  oeulx  de  son  conseil  tout  au  contraire,  mesmes  à 
demi  i  rebdlion  et  de  inobéisanoe,  desorte  que  nous 
nous  trouvons  en  gran  paine ,  car  d*ung  costé  est  la  ruine 
tout  évidente  se  taisant,  de  Taultre  costé  contre  disant 
reoepvons  le  mauves  gré  du  maistre  et  ester  noté  de  con- 
trevenir à  nostre  debvoir,  et  comme  en  chose  de  tel  poix 
je  bien  volu  avoir  conseil  et  advis  de  mes  Seigneurs ,  sas- 
sant que  Princes  de  tel  qualité,  me  cognoissant  tant  leur 
serviteur ,  qu*ilx  ne  prenderont  de  mauvese  part  que  je 
me  adresse  à  eulx,  parquoy  les  supplierés  bien  humble- 
ment de  ma  part  qu'ils  veuillent  le  tout  bien  considérer 
et  me  mander  en  amys  comme  nous  nous  porrons  r^Ier 


—  29  — 

cl  ooiMhiiTe  ea  cest  affaire ,  et  si  tous  puissies  a^oir  leur  iSd& 
adhris  par  escrit ,  nous  TÎendroit  bien  à  propos  et  leur  Fémer. 
seroit  une  grande  obligation  de  assister  leur  conseil,  en 
cas  de  nécessité.  Il  ma  semblé  mieulx  de  parler  ainsi  gé- 
néralement,  sans  entrer  en  nulle  particularité^  af&n  que 
la  chose  demeur  tant  plus  secrète  et  tout  Tiendra  en  ung. 
Je  ne  tous  escris  rien  du  duc  Ericb  y  sinon  que  le  bruit 
estissi  par  tout  le  paîs  de  IcTée  qu'il  faiot  et  que  se  doit 
ester  pour  mester  Finquisition  ;  si  tous  entendes  quelque 
diose  daTantaige,  TOUS  prie  me  le  mander.  Je  suis  mari 
que  Hilmer  Tan  Guemen^  s'est  mis  en  son  senrice;  si  l'on 
le  puisse  retirer,  seroit  une  belle  chose  ;  d'aultre  part,  mon 
firfare,  comme  tous  tous  trouTerés  maintenant  tcts  le 
DucdeSaxeetLaotgraTe  et  que  scaTCS  la  nécessité  d'argent 
que  /ay ,  me  semble  ne  seroit  que  bon,  de  assentir  du 
Duc  de  Saxe,  si  ne  nous  fauldroit  prester  ung  cinquante 
mille  daller,  prennant  les  trente  mille,  que  le  beau-père  (i) 
de  ma  femme  doibtpaier  après  sa  mort  pour  hipotèque,  des 
aultres  ao  mille  luydonnerois  bonne  asseurance,  aTcc- 
que  cela  nous  nous  porrions  maister  hors  de  tout  charges, 
si  le  LantgraTC  de  son  costé  Tolusse  prester  quelque  chose 
oultre  cela  pour  quelques  annés,  nous  Tiendroit  bien  à 
propos,  pour  empescher  tant  mieulx  les  desseigns  qui  se 
présentent  maintenant.    Enfin  tous  en  userres,  comme 
trouTcrés  conTcnir.  Je  tous  asseur  que  je  suis  bien  aise 
de  la  Tenue  du  Conte  de  Schwartzenbourg  et  Georg  Tan 
Hol  etla  Tostre,  tous  priant  tenir  la  main ,  qu'i  demeurent 
sur  ceste  bonne  resolution,  néanmoings  si  il  y  eusse  qud- 

(i)  heaw-père»  Le  Duc  Jean  Frédéric  de  Saxe^Gotba,  à  qui 
Agnès  de  Hesse,  mère  d'Anne  de  Saxe,  avoit  été  remariée- 


—  10  — 

i56&  quacbangOMiit,  tous  prie  me  advertir.  le  ettoii  d'in- 
^^VMT*  tention  d'escrire  la  lettre  si  jointe  aa  Duc  de  Saxe ,  um* 
diant  ma  femme,  et  luy  ay  faict  lire,  mais  elle  m'at  prié 
que  non  ;  je  le  tous  ay  bien  toIu  amyoie,  affin,  que  si  il 
Tinse  i  propos  que  le  Duo  de  Saxe  tous  en  parlis,  ou  le 
liuatgraTe^  ou  son  fils,  auquel  ay  entendu  qu'el  aurat 
esçrit,  puissies  scaToir  comme  la  chose  est  passé ,  mais 
s'ils  ne  tous  en  parlent ,  n'en  ferois  semblant,  si  ne  tous 
semble  aultrement:  despuis  que  ma  femme  at  yeu  eeste 
lettre,  elle  at  promis  faire  rage'  et  tellement  TÎTre  y  que 
tout  le  monde  en  aura  contentement.  Hier  elle  Tint  mala- 
de et  pense  qu'el  aiyra  eu  une  &ulse  porte.  Je  tous  prie 
merauToier  incontinent  ceste  lettre,  que  je  pensois  escrire 
au  Duo  de  Saxe  quant  n'an  aures  plus  afEûre  et  seuremeni: 
et  sur  ce ,  mon  frère ,  tous  baise  les  mains.  De  Brada  le 
lo  de  fdnricr  An  i566. 

Yostre  bien  bon  fràreà  tous 

fiûresenrioe^ 

GoiLLÂUMB  nx  Nusâu. 

A.  Mon»',  la  Conta  Lcrays 
d^NaassA ,  oion  boa  IMre. 


*  tout  non  possible. 


Noot  aa  cngroMpi»  povrolp  ^wm^Êjftmmiê  trtMorilMkl  iS66» 
fadqoes  passages  de  la  lettre  doot  le  Prince  foitmentioii»  afin  Février, 
de  donner  une  idée  de  ce  qu'il  avoit  journellement  à  souffrir.  Cette 
oope  est  autographe; 


Dvdileuchticher  bogbomer  Fûm  E.  6.  wacden  on 
Bireifel  Ton  deraelber  marachalk  (i)  yemanden  haben 
wie  aich  meiiie  hauafiraw  vor  aeîn  aakoim»en  mit  mir  ge> 
Ubt  faatt  nndiiiit  was  achantliche  warten  meiii  gesdJedit 
«nd  herkcnnnen  aoazgdmît  hat,  und  das  nit  alleiii  hin- 
ner  midi,  acHider  mir's  aelbat  Toer'a  angesigt  gaaagt,  daa 
ir  laid  was  daa  aie  in  ém  aolcha.»  hanaz  konameD  aeL.« 
Dwttl  aie  aich  ab€r  lias  Temcmen  bei  Termelten  mar- 
aduJck,  daa  aie  tidi  nuhn  fortan  beaaer  und  gehoraam- 
Ueh  wolt  halten, bab ich  's auch  darbeigelaaaeii ,  in  bof- 
fenong,  dweil  aie  ao  fircundlich  ven  £•  6.  war  erm»* 
net,  aie  aol  daaaelbig  haben  nachgefolget,  aberlaider  daa 
gagenspil  hat  «di  wol  befunden,  dan  wieder  marsdiai 
▼on  Brûaadzog,  ao  zog  meine  hausz&aw  auch  von  Braao 
sel  nach  dem  finmneny  genugsam  gegen  meine  wiUe; 
dweil  aie  aber  aagt  daa  man  ire  reia  woUet  Terhindern, 
umb  aie  umb  den  halaz  brengen,  ao  bab  ich  aie  in  Gotiea 
namen  laaaen  ziehen,  waa  aie  aber  van  mir  in  den  brun- 
nen  geaagt  bat,  wil  ich's  uf  diamal  deibei  laaaen  blâben, 
wil  aber  £.  G.  kortzlich  anzaigen  wie  aie  aich  hilt,  den 
eraten  dag  da  ne  van  den  Brunnen  kaihi.....  Ich  kont 
nidita  andera  thun  dan  betrûbt  undgedultzu  haben,  uff 
hoffenung  daa  mitt  dem  alter  aich  aol  beaaem;  aber  nit 
lang  demach  uffenbar  im  aal,  nadi  dem  abenteaaen^  bd 

(i)  marsehalk.  Voyes  Tom.  I.  Lettre  log. 


—  12  — 

iSâB.  beiweMn des  Gnifeii  von  Hom  und  andere  rom  add,  hatt 
Fénûr.  sie  die  forgange  red  uffenbar  geret  und  ein  solche  weseir 
angericlit,  das  iderman  sich  verwunderty  wie  ich  die 
schmeworte  die  sie  mir  sagt ,  kunte  leide  ;  und  werlich  es 
war  mir  schwer  genucb,  das  solche  worte  for  jederman 
geret  waren;  dan  was  heimlidi  noch  geschicfati  kan  man 
wol  gedult,  wen  es  nit  su  (ec  kom;  dergleichen  red  sein 
nuch  uffiraals  nach  gesbhehen,  for  imch,  so  wol  als  hîn- 
der  niich..*^  Ich  faab  es  ailes  K  G.  nitt  woUen  mitt  sol- 
cben  sachen  bekûminem,  bisz  das  nàdi  die  nott  dana 
gedningen  hatt ,  und  ist  das  sidi  meine  hauszfiraw  mitt 
aolchen  leimen  umbgehet ,  da  sie,  noch  ich,  noch  E.  6. 
und  aile  ire  geschledit,  kain  Er  '  noch  Rumb^  darvon  ûbei> 
konunen.,..«  Dan  mir  nit  roûglich  ist  lenger  ein  solche 
leben  zu  leben,  und.bett  ich*s  nitt  gelasen  umb  E.  6. 
und  andere  ursachen,  ich  het  werlich  uf  das  mal  eine  re- 
^solution  genommen  mein  lebten  nit  mer  bel  ir  zu  kom* 
men  und  E*  G*  widerumb  sie  zu  hausz  geschickt.  Welches 
ailes  iétk  E.  G.  in  der  leng  hab  woUe  schreiben,  uff  das 
sie  mach  einmal  wissen,  wie  die  sachen  stehen,  dan  len- 
ger zu  hdden  ist  mir  unnmûglig Dweii  ich  dan  sehe 

das  ailes  nichts  hil£ft ,  bin  der  mainung  aile  ire  leut  nach 
meinem  gefoUen  stellen,  wan  aber  £•  G.  odder  meineher 
der  Lantgraye  £Qr  gutt  ansehen  ergets  einen  feinen  »U- 
gea  voin  adel  und  desgleichen  eine  erbera  ^  fraw  bei  ir  zu 
stellen,  bin  es  ser  wol  zufriden;  dan  mitt  solcben  lech- 
ferdigen  leutten  so  umbzugehen ,  wie  sie  biszhero  gethan, 
ist  ni  zu  leitten,  noch  erlich  ;  zum  anderU  bin  ich  ent- 
sdilossen  das  man  ire  kaine  brie£f  mer  sol  brengen ,  e  das 
ich  sie  sehe,  es  sei  dan  van  E.  G.  odder  andere  von  iren 

.  Ehr.  *  Riihm.  '  chrbare. 


—  33  — 

eliem  und  Terwanten  un4  erlidie  vom  addeL  Sie  beclach  1 566. 
aich  aacfa  das'  ich  sie  nit  tractir  nach  irem  stat ,  das  beken  Février. 
iàk  aber  nach  meinem  yermogen  so  wol  als  meuglich , 
dan  nach  denfogel  musz  man  dai  nest  machcD.  Ich  hab  - 
auch  Tcrslanden  das  sieviel  von  ire  klainodie,  ketten  und 
andre  ding  Terwechsselt  hat,  ich  wil  es  ailes  lassen  besich- 
tigeu  nach  dem  inyentar  for  meine  unbelastinge  '  •  Ich  bitt 
Euer  Gnaden  verzaien  mir  das  ich  sie  bemûe  mitt  solchenn 
handeln.  und  wais  Gott  das  mir*s  hertzlich  laid  ist  das 
die  BOtt  darzu  dringt,  das  ich  Euer  Genaden  damitt  musz 
bemûhen* 

Copie  d'unelettre  au  Duc  de 
Saxe;  mais  pas  amToié* 


Le  a6  février  le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  écrivit  au 
Prince ,  qu'il  venoit  de  célébrer  le  i  a  de  ce  mois  son  mariage  avec 
Sabine  de  Wurtemberg.  Il  lui  fait  part  aussi  des  levées  du  Roi 
dnSspagne  contre  les  Turcs.  «  Wir  sind  glaubhafftig  berichtet  das 
»  der  Kônig  vier  regement  Teutsches  Kriegsvolcks  anzonebmen  wil- 
9  lens  ist  y  des  Yorbabens  sie  gegenn  den  Tûrcken  in  Italien  su  ge- 
•  praucfaen.  »  (IMLS.)  Des  nouvelles  de  ce  genre  augmentoient  les 
craintes  et  les  soupçons.  La  Gouvernante  écrivoit  le  a4  mars  au  Roi  : 
<  Aussy  se  disoit  que  Y.  Maj.  venoit  avecq  aulcuns  Régimens  d'Aï- 
A  lemagne  et  Espagnols ,  et  feront  icy  ériger  des  Citadelles ,  avecq 
»  choses  semblables  ;  dont  les  subjects  de  Y.  Maj.  se  trouvoient  fort 
«  csbafays  et  troublez,  •  Procès  des  ComL  eTEgm^  IL  296. 


pour  mt  décfatrge- 


_  34  ~ 
LETTRE  CXXIX. 

« 

N.  de  Hanws  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  les  réso- 
lutions des  confédérés  et  la  nécessité  de  prendre  des 
mesures  vigoureuses. 


1 566       **  N.  de  Hames ,  étoit  depais  i56i  roi  d'armes  de  l'ordre  de  U 
Février.  Toison  d'Or.  Protestant  zélé  et  véhément,  il  n'aimoit  pas  les  demi- 
mesures  ,  et  prit  ane  part  très  active  aux  démarches  de  la  Noblesse, 
n  périt  dans  la  première  expédition  du  Prince  d'Orange  contre  le 
Duc  d'Albe.  Strada  le  cite  parmi  les  premiers  signataires.  «  Primi 
•  omnium  fuere  Nicolaus  Hames..,  praecipuum  conjurationis  în- 
«  strumentum;  Baronnius,  Ghibercius,  Lefdalius  aulicus  Egmoo- 
»  tii ,  Joannes  Mamixius  Tolosae  dominus ,  Ghiselia  ^  Meinserîos 
9  et  Olhainius.  »  I.  ao6.  Ce  fut  lui  qui  en  novembre    i565  ne 
craignit  pas  de  tourner  en  ridicule  ce  que  Viglius  Président  de  l'or- 
dre avoît  dit ,  à  l'occasion  de  rassemblée  solennelle  des  Chevaliers^ 
sur  les  mérites  de  St  André  leur  patron.  «  Homo  sectis  contamina- 
»  tissimns  Pnesidem  ex  legenda  S.  Andreae  somnium  aliqnod  re- 
»  citasse  dicebat.»  ViL  Figluyp.  44*  MS  de  Warou  est  apparemment 
Guillaume  de  Merode,  Seigneur  de  Waroux.  MJDolhain  est  Adrien 
deBergeUy  qui  en  1669  commanda  les  gueux  de  mer.  M/ de  Zouwre- 
val  nous  est  inconnu  :  peut-être  est  ce  M/  de  Longueval^  qui  servit 
plus  tard  sous  Brederode.  Mats  il  nous  semble  encore  plus  probable 
qu'il  s'agit  ici  de  Philippe  de  Mourbais ,   Seigneur  de  Louven*al, 
qui  se  trouva  aussi  en  mars  aux  conférences  de  Breda  ;  F^  d,  Haer^ 
de  iniûis  tumultuum ,  p.  ao4>  MS  de  Toulouse  est  Jean  de  Marnix , 
frère  du  célèbre  Seigneur  de  S.'  Aldegonde.  M.  de  Leefdael  est 
Christophe  de  Leefdael ,  dont  on  sait  peu  de  chose  avec  certitude. 
Te  Water ,  H.  492. 

Cette  lettre  est  extrêmement  curieuse  et  caractéristique.  Par- 
tout perce  un  vif  mécontentement  des  conseib  modérés  du 
Prince,  à  qui  on  reprocha  aussi  plus  tard  de  n'avoir  pas  fait 
cause  commune  avec  ceux  qui  vouloient  procéder  sans  aucuns 
ménagemens.  «  Arausiensis  sua  canctatione  et  haesitatione  passus 


—  36  — 

«st  nostroruiD  ^ircs  attenuari.  »  Longuet  ^  Episi,  ail  Camer,  64«  l56<>. 
M.  de  Hames  vouloit/cw^rle  Roi  à  assembler  les  £tats-Géoéraux  Février. 
t^ant  plane  puissance  :  mais  c'étoit  vouloir  uoe  révolution ,  un 
Gouvememeut  républicain  ;  le  Prince  desiroît  prévenir  la  révolu- 
tion. —  On  peut  se  faire  une  idée  d'après  le  style  de  ce  Seigneur, 
combien  les  discours^  les  conseils  et  les  exemples  de  ceux  qui 
paitageoi«it  ses  opinions,  dévoient  augmenter  l'effervescence  po- 
pulaire. B  y  a  sans  doute  beaucoup  de  vérité  dans  la  remarque  de 
SbtÊda,  p.  ao^  «Nobilium  aliorumque  qui  se  aggregaverant ,  non 
»  eatdem  mens  ac  finis ,  uti  ferme  accidit  in  coetu  plurimorum.  Nam~ 

■  que  alii  satis  babebant ,  si  Pontificii  quaesitores  arcerentur  mi- 
>  nuerenturque  Edictorum  poenae  :  alii  super  baec  in  libertatem 

•  Religionis   intendebant:  multos  nulla  Religionis  Edictorumve 

■  Gara,  sed  cupido  agebat  praedae  ac  rapinarum  :  denique  nonnulli 
»  majns   intérim  opus  roovebant,  ac  per  eas  turbas  excusso  veteri 

•  Domioo  novum  meditabantur.  »  Le  Prince  mettoit  déjà  le 
même  système  en  avant  y  que  lorsqu'il  fut  entièrement  au  fait  de 
la  nature  et  du  but  de  la  confédération.  Voyez  p.  4'  >  £^i* 


Monseigneinr ,  depuysyostre  partement  des  pays  de  pai 
deçà  TOUS  n'avez  eu ,  comme  je  pense ,  aucun  a>  ertissemeiit 
de  pas  un  de  nos  alliés ^  touchant  nostre  affaire,  combien 
que  par  plusieurs  fois  nous  eussions  bien  desyré  trouver 
moyen  pour  vous  avertir  des  chozes  qu'avons  traictées  en 
grand  nombre  et  rien  conclu.  Si  est  ce  qu'à  la  dernière  as- 
semblée, là  où  estoient  mons/  de  Warou  Lieutenant  de 
mons/  l'amiral;   mons/  Dolhain,  mons/  de  Louwre- 
val,  mons.'  de  Toulouze,  mons.'  de  Léefdael  et  moy, 
fut  arresté  une  conclusion  la  plus  proffitable  au  juge- 
ment de  tous  et  la  plus  facile  dé  touttes  celles  qui  au- 
paravant sont  esté  mises  en  avant;  nous  le  feismes  soi^s  1? 
correction  et  avis  de  mons''.  de  Brederode,  auquel  nou& 


~  36  — 

i566.  déclarâmes  les  particularitës  de  l'entreprise,  et  ftmonsei* 
Février,  gneur  le  Prince  la  généralité;  mons.'  de Brederode la  trouve 
excellemment  utile  y  mons7  le  Prince  en  a  rejette  la  géné- 
ralité,  se  tenant  pour  asseuré  de  Fimpossible^  veu  les 
grans  proffitzet  la  grande  facilité  que  nous  attribuions  à  la 
dite  entreprinse,  joinoc  qu'il  n*est  encore  d*oppinioD  d'u* 
ser  d'armes ,  sans  lesquelles  il  estoit  impossible  de  mettre 
noistre  pourject  en  exécution.  Nous  attendons  tous  tos- 
tre  retour  avec  un  incroiable  desyr  et  expectadon ,  espé- 
rans  que  ayderés  à  faire  luyre  le  feu  es  ceurs  de  ses  Sei- 
gneurs icy  par  trop  lent  et  sans  yigeur.  Ils  veullent  que  i 
l'obstination  et  endurcissement  de  ces  4oups  affamez 
nous  opposions  remonstrances^  requestes  et  en  fin  parol- 
les,  là  où  de  leur  costé  ils  ne  cessent  de  brusler,  coupper 
lestes ,  bannir  et  exercer  leur  rage  en  toutes  façons.  Nous 
ayons  le  moyen  de  les  refréner  sans  trouble,  sansdi£Scul- 
té,  sans  effusion  de  sang,  sans  guerre,  et  on  ne  le  yeult* 
Soit  donques,  prenons  la  plume  et  eux  l'espée ,  nous  les  pa- 
roUes  y  eux  le  faict;  nous  pleurerons,  eus  riront,  le  Seig- 
neur soit  loué  de  tout ,  mais  je  ne  tous  puys  escrire  oecj 
sans  larmes:  tous  les  povfes  fidèles  sont  esperdus  yoyans 
le  remède  si  tardif;  nous  les  avons  consolés  un  temps,  leur 
promettans  bref  secours ,  mais  je  le  voy  ti^p  esloigné  par 
la  tièdeté  '  de  ceulx  quy  y  debvroient  estre  les  plus  animés* 
Les  quatre  villes  de  Brabant  (i)  ont  présenté  un  escrit 

(i)  Brabami,  Bruielles,  Anvers ,  LouTaio  et  Bois  le  Duc,  qui 
prétendoîent  devoir  être  libres  de  rinquisition.  Après  un  long  exa- 
men de  leur  requête  il  fut  rapporté  à  la  Gouvernante,  «  que  depuis 
»  i55o  aucun  exercice  de  llnquisition  n^avoit  été  au  pays  de  Bra- 
9  bant  y  el  qu*à  tant  les  suppliants  ne  doibvent  estre  chargés  d*i- 

■  tiMcnr. 


~  37  — 

au  chancelier  et  conseillers  de  Brabant ,  touchant  ce  der.  i566. 
nier  commandement  ;  mais  il. semble  queilz  avouent  les  Février. 
edictz  passés  )  rejettans  seuUement  Tinquisition ,  s'amu* 
aans  au  nom  y  laissans  les  cbozes  ;  l'on  dict  que  Flandres 
prépare  un  escrit  semblable;  aussi  fisdct  Hollande;  mais 
je  ne  voy  point  qu'il  puisse  sortir  aucun  fruict  de  toutz 
leur  escritz,  car  ce  sera  touijous'  à  recommencer;  la  ma- 
ladie et  corruption  de  notre  corps  public  est  plus  grande 
qae  Ton  la  puisse  guérir  ayèc  ces  dousbuuTages'   et  sy- 
rops  y  il  y  fault  adhiber  une  plus  forte  purgation  ou  cau- 
tère. Les  estatzrgénéraulx  ayans  pleine  puissance ,  est  le 
seul  remède  à  noz  maulx;  nous  avons  le  moyen  en  nostre 
poToir  sans  aucune  doubte  de  les  faire  assembler ,  mais  on 
ne  vealt  estre  guéri  ;  la  grosse  verolle ,  tant  plus  on  la 
flatte,  tant  plus  elle  s'aigrit  et  augmente  touijous  jusques 
à  mettre  son  homme  au  luzeau.  Notre  verolle  est  la  cor- 
ruption de  lafoy,  de  la  justice,  de  la  monnoye,  debtes 
infinies,  abbaissement,  voire  presque  une  extermination 
de  la  noblesse,  offices^et  bénéfices  es  mains  de  toutes  per- 
sonnes indignes:  allés  guérir  cela  avec  parolles  ! 

L'inquisition  est  publiée  par  tout  Henault ,  aux  pays  de 
Flandres,  Ârtoys,  Lisle, Douay,  Orchies;  on  traveille  de 
le  mettre  par  tout  aultre  part  et  le  fera  t'on  si  Ton  n'y  op- 
pose que  parolles.  Je  vous  supplie,  monseigneur,  vous 
haster  pour  nous  assister  de  vostre  conseil  et  nous  appor- 
tes certain  traicté  que  vous  nous  aves  promis,  touchant  les 
causes  pour  lesquelles  l'inférieur  Magistrat  peult  prendre 
les  armes  quant  le  supérieur  dort  ou  tyranize  et  tout  ce 

iKxlle.»  Procès (TEgm*  If,  292.  Auquel  avis  elle  se  conforma.  En  Flan- 
dre on  demandoit  réloignement  de  certain  Inquisiteur  Ttttelmans, 

'  tonjoon.  '  breuvages. 


1 


—  38  — 

1 566.  quy  y  peult  servir:  nions/  de  Toulouste ,  son  frère ,  et  mcyy 

Février,  nous  recommandons  bien  humblement  à  TOtrebonne  giâce, 

priant  le  Créateur  tous  donner,  monseigneur,  Sa  saincte 

grâce  avec  augmentation  des  dons  de  Son  Esprit.  De  Breda 

ce  ^7  de£ebvrier  i566. 

Vostre  plus  humble  et  plus  affectionné  serviteur, 

Nicolas  n£  Rames. 

MoDseipieury  Monse^n/  le 
Conte  Lodwich  de  Nassou. 


Peu  de  temps  après  eurent  lieu  les  oonférenœs  de  Breda  et  de 
Hoogstraten.  «  Bredae  apud  Orangîum  frater  LudovtcuSy  Cornes 
»  Zwarzenburgîi,  Geor^us  Hollios,  et  WeaterhoUios ,  Germani, 
»  evocatus  e  Yiana  Brederodius ,  privato  item  of&cio  qnod  ferdia- 
w  tur  Hornanua,  Megemus,.... Hoochstratanus ,  atque  una  foederati 
»  nobiles ,  Dandelotius,  Yilerius,  Hames,  Boxtelius,  Tfaolbasii, 
»  Dolhaignius^  Léuverrallius,  Warousius,  numéro  ad  duodecîm: 
»  multa  ibi  consilia.  Aberant  ab  tsto  conventu  Egmondanus  et 
»  Marcbio  Bergensis  :  in  diem  itaque  insequentem  Hoochstratano 
»  ooenam  Hoocbstrati  Orangius  caeterique  indicnnt,  Egmondanum 
»  Bruxella  y  Marchionem  Bergis  ad  ooenam  lîteris  invitant ,  quibus 
9  nisi  iis  salutatîs  discedere  in  Germaniam  Zwarzenburgium  noUe 
vaffirmarent.  Hoocbstrati  itaque  novis  consiliis  de  re  tota  delibera- 
»  tur.  »  V,  </•  Eajery  p.  ao4. 

Ce  fut  là  que  les  signataires  du  Compromis  firent  part  de  leurs 
projets  ;  mais  cette  nouveRe  produisit  un  résultat  très  fâcheux ,  eo 
effarouchant  plusieurs  personnages  influons  qui  desiroient ,  nais 
en  s'abstenant  de  toute  ombre  de  révolte ,  prévenir  l'exécution  des 
ordres  sévères  du  Roi. 

En  effet  ces  ordres  étoient  généralement  désapprouvés.  Viglius , 
le  Duc  d*Aerschot  et  le  Comte  de  Berlaymont  n'eussent  certaine- 
ment pas  repoussé  par  principe  Tlnqubition  :  dès  qu'il  s'agiasoit 
d'extirper  l'hérésie ,  il  pouvoit  y  avoir  chez  eux  des  doutes  sur 


j* 


—  ao  — 

l'c»pportujiitéy  mm  hod  paa  sur  la  légitimité  des  moyens  les  plus   i566» 
▼Mens,  .£t  oependant  Yiglius  lui-même  donuoit  des  conseîb  (ort   Mara. 
modérés.  Un  peu  plus  tard  il  insista  même  sur  Tabolition  du  pouvoir 
Inqiiisitorial  et  sur  l'adoucissement  des  Placards.  «  Ego  ne  religio- 
Hem  omnem  cum  Repub.  amittamus  ,  non  potui  dissnadere  quo 
Aex  liaec  concédera  t....,  inductus  cum  rei  necessitate ,  tum 
paUosanctoritate  Egmondani  eiquorumdam  aliorumy  quibus 
ezimi  potest  scrupulus  me  videlicet  contraria  moliri^  Tu  au- 
tem  teslis  ipse  esse  potes  me  immerito  hac  suspicione  iaborare.  • 
f^igUus  ad  Bopperum^  in  JnaL  Belg,  I.  p.  a.  p.  36a.  Mais  1& 
plnparl  des  Gouverneurs,  des  Chevaliers,  des  membres  du  Con- 
seil d'£tat,  avoient  horreur  de  Tlnquisition  par  elle-méipe  et  non 
ptts  nniquement  à  cause  des  exigences  du  moment.  Les  Comtes  de 
Homes  et  de  Hoogstraten ,  le  Marquis  de  Bergen  et  le  Baron  de 
Monligny  marchoient  d'un  pas  décidé  dans  la  voie  que  le  Prince 
«▼oit  tracée,  et  en  outre  les  Comtes  d'Egmont,  de  Mansfeldt,  et 
de  Megen,  peut-être  aussi  celui  d'Arembeig,  balan^ient  entre  leur 
penchant  vers  la  tolérance  et  la  crainte  de  manquer  aux  devoirs  en- 
vers le  Souverain.  C'est  probablement  d'eux  aussi  qu'a  voulu  par- 
ler Hopper^  Menu  p.   6a.  (voyez  p*  i.),  et  un  autre  passage , 
p.  63 ,  où  les  Comtes  de  Mansfeldt  et  de  Megen  sont  nommés  « 
prouve  que  presque  tous  les  Gouverneurs   a  voient  fait  les  ob- 
serrations    mentionnées    par    Strada^  v.  Nonnulli    provînciarum 
»  Praefecti  questi  àpud  Gubernatricem  professique  contineodis  îlla 
9  edicti  severitate  populis  impares  sese  esse.  Quin  addiderc  aliqui 
»  Dolleseinid  operam  conferre  utquinquagintaaot  sexaginta  homi- 
»  num  millia^se  Provincias  administrantibus ,  igni  concrementur.  » 
p.  aoo.  £t  Yiglins  dit  expressément.  «  Ut  dicam  semel ,  Sanctus 
»  Paulos  nequiret  persuadere  hb  homioibus  ^  imo  ne  viris  piis^ 
»  Catbolicis ,  ex  Inquisitione  amplius  religion!  uUum  aocessurum 
»  fimctnm,  sed  omnes  contra  eam  conspirasse  videntur,    idemque 
»  clamant  quod  coram  ab  Comité  Egmondano  et  Megcuio  audivis- 
»  ti.  »  FigUus  ad  Hopp.  dSg.  Ce   fut  entr'autres  par  l'influence 
du  Comte  de  Megen  que  la  Gouvernante  résolut  de  se  conformer 
à  l'avis  du  Conseil  de  Braband  tendant  à  libérer  provisoirement 
cette  province  de  l'Inquisition.  Hopper ,  Mém.  65.  Ce  fut  encore 


) 


~  40  — 

t568«  lui  qui  plus  lard  oonséîlU  à  la  DucheMe  «  d^adviser  un  moyen  pour 
Mars.  »  donner  oonlentement  sur  rinquisition  et  les  Placarts  avcoq  paos 
9  et  pardon;  »  /.  /.  70.  »   Qnippe    Megemus,  »  dit    Rurgtmdiu  , 
p.  lai.  «  caetera   egregius  et   in    paucis    Gubernalrici    poatea 
»  chania,  rigorem    legum    atqne  Inquisitionem  jnxta  odemt.  » 
Quant  au  Comte  de  Mansfeldt^  par  aes  relations  de  famille  a^ec  Bre- 
derode  et  comme  ennemi  de  l'Inquisition ,  il  étoit  admis  aux  dâw 
bérations  les  plus  secrètes  du  Prince  d'Qtange  et  des  siens;  ai  du 
moins  on  peut  ajouter  foi  au  récit  de  Strada  relatiTement  à  ce  qui 
auroit  eu  lieu  après  l'arrivée  des  confédérés  à   Bruxelles.  «  £a 
»  nocte,  remotis  omnibus ^roe/lpr  MoAsfeléUum^  multis  Homanoa 
»  egit  cum  Orangio  de  remHtendo  in  Hispaniam  aurai  Velieris  tor- 
»  que. .  .«sed  intercedente  Mansfeldio  nihil  decretnm  est«  »  p.  ai8L 
Pendant  les  premiers  mois  de  i566  il  7  avoit  chez  la  plupart  des 
GouTcmeurset  CheYaliers  de  la  Toison  d'Or  beaucoup  de  disposition 
à  se  réunir ,  afin  de  prévenir  par  leur  influence  tant  auprès  du  Roi 
que  dans  les  Pays-Bas ,  les  troubles  dont  on  étoit  Visiblement  me- 
nacé. «  Se  commença  alors  à  disputer  que  la  venue  de  S.  BL  n*estoit 
9  nécessaire  y  mais  qu'estant  le  Conseil  d'Estat  un  peu  plus  autho- 
»  rizéy  et  la  religion  un  peu  plus  libre,  que  les  Seigneurs  et  Go»» 
»  yemeurs  estans  YassauU  tant  fidela  et  tant  affectionnez  an  ser- 
»  vice  de  S.  M.  et  de  son  Ailèze ,  étoient  suffisans  pour  maintenir 
•  les  Estatz  du   Pays-Bas   en  bonne  tranquillité  et  repos,  aveoq 
»  beaucoup  d'aultres  propos  semblables.  >  Sans  doute  leur  médliH 
lion  eut  été  très  puissante,  et  ils  avoient  la  conscience  de  leur  for- 
ce, puisque  plus  tard,  quand  la  Confédération  pouvoit  compter  sur 
un  bien  grand  nombre  d'adhérens,  ik  proposèrent  au  Roi  une  rto- 
nion  semblable  pour  son  service,  en  cas  que  les  Confédérés  se  mon- 
trassent trop  difficiles  à  contenter.  Hopper^  Menu  79.  MèmOi 
lors  des    délibérations    sur  la  venue  de  ceux-ci,  «  aulcuns   du 
»  Conseil  disoient  que  se  monstrans  les  Gouverneurs  et  Chevaliers 
»  de  la  Thoison  d'Or  uniz  avecq  un  courage  valeureux  et  efforcé  de 
»  ne  vouloir  souffrir  aulcun  changement  ou  nouvelleté  en  la  Rdi- 
»  gion ,  qu'il  ne  seroit  nécessaire  d'octroyer  aux  mauvais  leur  re- 
u  queste,  ni  aussy  d'entrer  avecq  iceux  en  aulcun  party.  »  /•  /•  71. 
Le  but  du  Pnnce  en   invitant  les  Seigneurs  à  Bréda  étoit, 
comme  déjà  en  t563  contre  le  Cardinal  de  Granvelle  (Bopper^ 


—  41  — 

■ 

{»•  !i5)  de  délibérer  par  leGouvernemenl-Génénli  eftde  i56dr 
preodre  oonjointemcnt  des  mesoreB  pour  tenverleiMys.  Cest  ce  Février, 
qu'il  écrit  lui-même  dans  son  Apologie. 

«  Ayant  bieo  seoti  le  mal  estre  tellement  accren  qu'il  n'estoit 
»  plos  question  de  bndler  seulement  des  pauvres  gens  qui  se  le»- 
»  soient  jetler  dedans  un  feu  /  mais  que  plusieurs  de  la  meilleure 

>  IVoUesse  et  des  principaux  d'entre  le  peuple  en  muhnnroient , 
»  oraignant  qndque  dangereuse  issue ,  comme  je  Toyois  devant  mu 
9  jeux  la  France  ayoir  enduré  un  dangereux  aooès  de  Guerre  eivile 

>  pour    semblable   occasion pour  Tobligation  que  j'avois  à 

»  raison  de  mon  serment  et  pour  mon  devoir  envers  le  Pays  ;  je 
»  priay  Messieurs  mes  Frères  et  Compalgnons  Chevaliers  et  prima- 
»  imnlx  Conseillers  d'Estat  de  s'assembler  à  Hooclistratf;ny  en  inten- 
9  tion  de  leur  remonstrèr  le  danger  apparent  auquel  estoit  le  P^ys , 

>  à  scavoir  de  tomber  en  Guenre  civile  et  que  le  vray  et  unique 

>  moyen  pour  l'empescber  estoit  que  nous  qui  pour  raison  de  nos 
»  Grades  et  Offises  avions  autorité  au  Pays,  prinsions  le  (ait  en 
^  main  ,  pour  apporter  le  remède  que  nous  trouverions  convenable 
•  an  bien  du  Pays. . .  ; .  Et  combien  que  je  leur  remonstrasse  beau- 
»  oonp  de  raisons  pour  les  faire  condescendre'  à  mon  advis.,...^ 
»  toutefois  il  ne  fust'en  ma  puissance  de  rien  impétrer,  et  ne  mepro- 
»  fita  cette  entrevue  d'autre  chose  sinon  d'un  témoignage  à  tout  le 
»  monde  y  que  prévoient  de  loiog  le  mal  que  nous  voyons  k  présent , 
»  j'svoîs  diercbé  tous  bons  moyens  pour  le  prévenir  et  divertir. 

m  Mais  ceulx.  •• ..  qui  trouvoient  ces  persécutions  dures  et  qui 
»  ne  voyoient,  icelles  durantes ,  aucun  repos  asseoré  en  œ  Pais. ,  • 
»  se  mirent  à  proposer  nouvelles  entreprises ,  lesquelles  pour  raison 
9  de  mes  Cberges  je  trouvay  moyen  de  descouvrir;  tant  y  a  que 
»  craignant  qu'il  n'en  suivit  une  très  dangereuse  issue  et  estimant 
»  que  cette  voye  estoit  U  plus  douce  et  vrayment  juridique ,  je 
»  confesse  n'avoir  trouvé  mauvais  que  la  Requeste  fut  présentée*  • 
Hvmon/y  T ,  I.  p.  Bpa.* 

Donc  le  projet  du  Prince  échoua.  Il  ce  peut  que  sa  proposition 
avoit  déjà  été  repoussée  «  avant  qu'on  eut  appris  l'existence  de  la  cou-* 
fédération  ;  d'après  le  récit  de  v.  d»  ffaer,  p.  ao5  »  on  supposeroit  le 
contraire;  mais  en  tout  cas  la  découverte  de  ce  secret  lui  6ta  toute 
possibilité  de  succès.  L'idée  qu'on  vouloit  imposer  la  toi  au  Souverain 


—  42  — 

1 566.  pv  une  lif;oe  entre  les  sajets  eC  même  par  les  armes ,  avoit  causé  ummc 
Mars,  impression  trop  funeste.  Le  G>mte  de  Megen  manifesta  son  indigo— 
nation.  «  Itane  uti  pauci  n^ulones  rem  tantam  aadeant?  Deona 
»  testor,  si  duoenta  mihi  florenorum  millia  Rez  anonmeraty   nae 
»  hisoe  onmibns  capnt  comminao.  »  F,  d,  Haer,  L  L  ao5.  Cette 
impression  se  montra  peu  de  jours  plus  tard  au  Conseil  d*£tat. 
«  Mansfeldiusy  etsi  Pontificios  in  Bel^o  Quaesitores  haud  proba* 
»  bat,  negavit  tamen  recte  fieri  ab  iîs  qui  per  hiyusmodi  ooigura- 
»  ftiones  ac  tnrbas  contumacius  a(|;erent  qnam  ut  rogare  videren- 

»  tnr Neqne  aliter  eas  conspiratîones  ae  foedera  interprat^ 

»  bantnr  Arembergins  et  Meganus.  »  Strada ,L  an.  On  ne  son- 
gea plus  qu'à  avertir  au  plus  tôt  la  Gouvernante  (Procès  d^Sg- 
moniy  /.  1 54  J  y  ^t  c'est  ainsi  que  la  première  conséquence  des  mesu- 
res précipitées  de  la  Noblesse  fut  de  rallier  an  parti  coninûee 
des  auxiliaires  puissans,  et  de  neutraliser  presqu'entièrement 
une  influence  qui  eut  pu  devenir  très  efficace.  G.  Sobets  ,  Sei- 
gneur de  Grobbendonck,  qui  avoit  pris  une  part  très  active  à  la 
cbûte  du  Cardinal  de  Granvelle,  écrivit,  plusieurs  années  plus 
tard  que  la  requête,  (c'est-Ànlîre  la  Confédération  dont  la  re- 
quête fut  le  premier  résulut)  avoit  ;été  la  boite  de  Pandore 
CPtmdomepyxù;  yciyet  Burmaimi  Anakcta ,  L  laS^,  et  les  Confé- 
dérés eux-mêmes  décrivent  an  mois  de  juillet  le  changement  de 
dispositions  dont  nous  venons  de  parler,  de  la  manim  suivante. 
«  Soudain  après  nostre  requeste  présentée,  nous  nous  sommes  ap- 
»  perceuz  assez  derement  que  plusieurs  Seigneurs ,  mesme  des 
»  Chevaliers  de  l'Ordre,  se  sont  distraicts  et  séparés  de  nous, 
«  fuyans  nostre  compagnie,  comme  si  nous  eussions  commis  crime 
»  de  lèse-Mtgesté  et  cas  de  rébellion ,  traictans  plusieurs  affaires 
»  entr'eux  à  part  et  en  secret,  ce  qu'ils  n'avoyent  accoutumé  de 
»  faire  auparavant  »  Le  Petit ,  p.  1 1 4** 

On  peut  conclure  aussi  de  là  que  c'étoit  bien  sincèrement  que 
le  Prince  se  plaignit  d'être  rangé  parmi  les  confédérés.  «  Le  Prince 
V  d'Oranges  et  le  Comte  de  Homes  disoyent  en  plain  conseil  qu'ils 
»  estoyent  d'intention  de  se  vouUoîr  retirer  en  leurs  maisons, .  •  •  • 
»  se  deuillans  mesmes  le  dit  Prince  que  l'on  le  tenoit  pour  suspect 
»  et  pourchief  de  ceste  Confédération.  »  Procès  dEgmoni ,  //•  343. 


—  43  — 


LETTRE  GXXX, 


Le  Comte  JCEgmont  au  Comte  Louis  de  Nassau, 


*^^  Le  Comte  d'Ëgmont  y  qui  dans  les  dernières  années  avoit  or-   j  ggg^ 

dinairement  été  de  la  même    opinion  que  le  Prince,  commen^it    iif«^ 

plus  on  moins  à  hésiter  y  à  mesure  que  les  affaires  prenoient  un 

«spect  plus  sérieux  et  plus  menait    Le  Prince  avoit ,  comme 

aaari  le  Comte  de  HomeSy  relusé,  après  la  publication  des  ordres 

àm  Boi,  de  venir  au  ConseiL    Lui,  «  parlant  plusieurs  fois  à BCa- 

»  dame ,  et  commonicani  semblablement  avecq  aultres  bons  minis- 

•  très  de  S.  M.  ses  amis  et  familiers,  se  montra  fortdubieux  s'il 

»  debroit  continuer  au  Conseil ,  ou  non,  et  estant  quelques  fob 

9  admonesté  .•••...•  respondit  que  c*estoit  bien  dict,  mais  que 

»  ceolx  qui  le  disoient,  n'entendoient  les  points  d'honneur^  ny 

»  acavoit  les  reproches  et  objections  qu'il  soolfioit  journellement 

>  de  ses  amis.  »  Hopper^  Mém,  68.  H  étoit  grand  ennemi  de  l'In- 

qaisilion.  «  Interrogatùs  Egmontius  negaverat  se  adversus  aliquem 

»  mortalium  pro  Inquisitione  edictisve  pugnaturum.  »  Straday  /• 

31 8.  Mais  par  contre  il  étoit  très  zélé  catholique  et  serviteur  dévoué 

da  Roi.  Dans  sa  défense,  faisant  mention  du  serment  que  la 

Gouvernante  imposa  en  1 5 67,  il  dit .  «  Je  n'ay  jamais  refusé  de 

%  prester  nouveau  serment;  ains  se  trouveroit  que  plus  d'un  an 

»  auparavant,  j'ay  proposé  au  Conseil  entre  antres  choses  que  tous 

»  eeidx  qui  avoient  Gouvernement ,  ou  charge  de  gens  de  guerre  et 

»  des  places  fortes,  tous  Officiers  de  S.  M.  et  Magistraux  des  vil- 

»  les  y  deussent  faire  nouveau  serment;  mesmes  entre  autres  poincts 

»  d'observer  nostre  saincte  Foy  Catholique:  dont  aulcuns  de  mes 

»  Amis  me  sceurent  bien  mauvais  gré ,  disants  que  par  là  je  voul- 

»  lois  faire  quitter  leurs  charges.  »  Procès  dEgmont,  L  71.  H  se 

rendit  à  Hoogstraten  pour  satisfaire  aux  lettres  itératives  du  Comte 

de  Schwartzbourg  ^  9  avecq  sceu  de  Madame  laquelle  j'avois  préad- 

»  vertie  de  mon  allée.  »  LL  79,  Cependant  on  voit  que  ce  fut 

pour  rempUr  aux  commandemens  de  M.  le  Prince;^  et   bien 

que  celui-ci  n'aura  pas  confié  tous  ses  secrets  à  l'auteur  de  la  sus-* 


—  44  — 

l56&  dîte  pn^Kwition,  b  Comte  eo  diMOl»  «Mak  n'y  fui  faici  que 
llm,^  »  boone  chiere.  »  4  /.  78 ,  a  dit  la  Térité  sans  doute  (son  billet  ea 
contient  un  indice)  ,  mats  paa  toute  la  vérité. 


Monsieur  lesecrétere,  pour  remplir  aux  commande- 
mens  de  Monsieur  le  prinse ,  je  me  trouyeray  demain  au 
soir  à  Haugstrate , parquoy  ne  feray  longue  lettre,  estant 
fort  ayse  d'y  yeoir  demain  la  bonne  compaignie  et  pour 
sy  ou  pour  [moy  '  ]  9  je  tous  prie  de  porter  demy  dousaine 
de  flacons  du  roelieur  vin  de  Breda ,  pour  en  poToir  be- 
ser  les  mains  à  Mons/  le  Comte  de  Swarsenbourgh  et 
^u  seigneur  Jorge  van  HoU  De  Bruxelles  ce  1 1"^*  mars , 
à  10  heures  du  soir. 

Je  vous  prie  beser  les  mains  de  Mons/  le  Prince  de  ma 
part. 

Vostre  bien  bon  amy  et  bien  prêt  à  tous  obéir , 

LàHOAAI.  n'EGMOHT. 

A  Monsieur ,  Monsieur  le  Conte 
Ludwigh  de  Nassau. 


Le  Prince  donna  avis  de  la  Confédération  à  la  Duchesse  de  Par- 
me. «  Ad  Gubernatricem  Lugduno  Batavorum  scripsit  Orsnglus.  » 
Sirada^  I.  aox  Cet  historien  ajoute  que  ce  fut  le  39  mars,  peu 
après  que  la  Gonvernanteen  avott  reçu  la  première  nouvelle.  Appa- 
remment il  faut  lire  /«  19:  car ,  d'après  Strada  lui-même ,  p.  a  10, 
le  Prince  se  trouvoit  déjà  le  ao  à  Bruxelles  au  Conseil  d'Etat  Et 
qui  plus  e«t ,  la  Gouvernante  mande  au  Roi  qu'il  assistoit  déjà  le 
aSauz  dâibérations;  et  dans  une  lettre  du  a4#  que  le  Prince 

»  non  (?). 


—  45  — 

4H)raiic;e  loi  avoit  eacrit  h  ligue  ôm  Gcntilsliaiiiiiiet  aedaire»»  Pro-  i566. 
car  <2ef  CbMle^  d^Bgmoni ^TL  3o&y  ^gi^.  Mars. 

La  Gonremante  se  troavoit  dans  une  grande  peqilexité.  Lee 
aTÎs,  les  bruits  faux  ou  exagérés  se  succédoîeot.  Le  Pensionaire 
Wèsembeek  décrit  avec  beaucoup  de  vivacité  cette  variété  de  nouvel- 
les et  de  conjectures.  «  D*een  seyde  dat  *t  gebeele  lant  was  ghe- 
rriidleert ,  d'ander  dat  aile  den  Adel  tegben  den  Coninck  op- 
stont ,  andere  datter  eene  vergaderin^e  was  van  ved  duysenden 
die  gbewapender  bant  nae  't  Hof  toequamen:  andere  dalse 
Grycbsv(4ck  van  bnyten  *8  lants  soo  te  Yoet  als  te  peerde  by  baer 
badden  :  andere  datse  beymdyck  Terstant  mosten  bebben  met 
eenigbe  Steden,  die  se  Toor  d'eerste  innemen  souden ,  ende  on^ 
dat  niemant  baer  Toomemen  wiste,  so  wert  daer  seer  Yreemt  van 
gfaesproken  :  d'een  seyde  dalse  ganscbdyck  gberebelleert  waren 
ende  'tganscbeLant  innemen  wilden;  andere  datse  begeerden  de 
ganscbe  regeringe  te  veranderen  naer  baere  fantasie:  dederde  dat- 
se d'onde  Religie  souden  Yerdryven  ende  de  nieuwe  met  geweld 
inyoeren:  de  vierde  datse  dootslaen  ende  veijaegben  souden  aile 
de  Gbeestelycke  :  de  vyfde  datsb  met  gbewelt  souden  aenbouden 
dat  de  nieuwe  Religie  toegbelaten  soude  worden:  de  seste  datM 
de  Haocaten  ende  dinquisitie  te  oiet  gedaen  wilden  bebben.  » 
L  Lf  p.  67. 


LETTRE  CXXXI. 

Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de  Nmsatu 


\*M/  de  Càlenbourgh  est  Florent  de  PaUandt  Comte  de  Cuilem- 
bourg ,  né  en  i537  ,  d*abord  catbolique  intolérant,  puis  protes- 
tant zélé.  Le  Comte  de  Berghes  est  le  beau-frère  du  Prince  (voyes 
ToouL  p.  29a).  Ces  deux  personnages,  le  Comte  Louis  et  le  Comte  de 
Bréderode  ,  étoient  les  prindpaux  cbefs  des  confédérés.  D'après 
Strudoy  c  Omnespari  propemodumet  juventaeet  animi  vigore  magna 
>  molitnri  :  praesertim  Brederodius,  cui  primae  in  ea  oonjnratione 


46  — 


l566.  *  P^t€8  delaUe  sont,  «ive  ezoelleatiâ  Bcigicae  Nobilitatîs  e  prîscis 
m^^  »  Batavomm  Gomîtibns  deductae ,  aive  ob  juvenis  in^enium  peni- 
«cre,  atque  licentins  advenus  dominaiiteB ,  eoque  mokitiidiiii 
»  gratiim  ac  tnmukitantibus  «^poitiuam.  »  L  ao8. 

Le  Comte  de  Hoogstraleo ,  étoit  rereiHi  depub  pea  d*Alleiiiii- 
goe;  «Reoeos  a  nuptiis  Dncis  Holsatiae  Regius  lef^atua  redieraU  » 
V>  d.  Bàer,  ao4.' 

La  requête  des  Nobles  à  la  GouTeroante  fut  modifiée  plus  d'une 
fois;  surtout  adoucie  d'après  les  conseils  du  Prince.  «  In  dictando 
»  libeUo  non  unus  aliquis  consensus  :  salins  in  aliam  atque  riiun 
»  ^erterunt  formam.  »  Rurgttmbts  ,  p.  1 18«  «  Libellns  ab  Orangio 
»  caeterisque  in  lenius  yerborom  genus  commutatus.  »  f^  dL  Haer^ 
307.  Bfais  la  dénomination  de  hiXL&t  ne  convient  pas  trop  à  la  re- 
quête,  et  d'ailleurs  le  Comte  de  Hoogstraten  ne  savoit  apparent 
ment  pas  encore  qu'on  avcnt  résolu  de  la  présenter  (voyez  la  let- 
tre i33.)« 


Monsieur ,  ayant  reoeu  lettre  une  de  Monsieur  de  Gu- 
ienbourgh  par  laquelle  me  feict  part  du  diangement  qu'il 
at  faict  ayecque  le  Conte  de  Berghs  en  quelque  certain 
billet,  n'ay  youlu  laisser  tous  en  adyertyr  en  samble  de 
ma  [vape]  tous  pryant  qui  vous  plaisse  me  mander  ce 
quy  vous  samble  du  tout.  Atant,  Monsieur,  voua  bay- 
seray  les  mains  1 00,000,000  fob ,  et  à  toute  la  compaignie 
de  Bréda,  à  laquelle  suis  et  demeureray  toute  ma  vie  der- 
viteur.  De  Hoochstraten  ce  i5™®  de  mars  i566. 

Vostre  plus  que  affectioné  amy  et  serviteur  à  jamès, 

Anthoihb  de  Lauulng. 

A  Monseur ,  Mons''.  le  Conte 
Lodwic  de  Nassaw  à  Bréda. 


47 


liETTRE  GXXXII. 


P.  de  Varkh  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  les 
affaires  de  la  Principauté  d^Oran^. 


^*  An  MmmencemeDt  de  i566  la  France  sembloit  respirer  un  i566. 
insUnt  ;  une  espèce  de  réconciliation  yenoit  de  s'opérer  entre  les  jj^fg^g 
Maisons  de  Cbâtillon  et  de  Guise  (^.  Raumer,  Gesch.  Eur.  II. 
^38 ,)  f  et  bien  que  la  tension  entre  les  réformés  et  les  catholiques 
continuoit ,  surtout  dans  les  Provinces ,  cet  état  de  choses  compa- 
ratiTement  tranquille  devoit  avoir  sur  la  situation  de  la  Princi- 
pauté une  influence  salutaire. 

Le  Papen'étoit  pas  aussi  satisfait  que  M.  de  Yarich:  il  écrivit 
au  Prince  pour  se  plaindre  encore  de  la  tolérance  envers  les  héréti- 
ques :  «  Gubematrix,  cujus  sequi  consilium  jussus  erat  a  Pontifioe 
»  r^uncius  de  litteris  (Pontificis)  Comitl  Culenburgio  et  Orangio 
9  Principi  tradendis ,  haud  probavit  Culemburgio  litteras  Aposto- 
9  toticas  Gommitti ,  ne  forte  eas  îndecore  susciperet  baberetque  ; 
9  mîocnre  periculo  agi  posse  cum  Orangio  ^  praesertim  quod  eâ  sn- 
9  per  re  a  Pio  Quarto  admonitns  olim  fuerat ,  non  sine  metu  amit- 
9  tendl  Principatus;  se  nihilominus  occupaturam  ejus  animum 

»  ne  împaratum  Nuncius  ofTenderet Congressum   Orangii 

»  prodiviorem  (nempe  ex  Gubematricis  anticipatione)  Nuncius 
B  comperit»  Strada ,  L  a35.  Le  Prince  reçut  (ce  qu'il  eut  appa- 
remment fait  même  sans  l'entremise  de  la  Duchesse)  fort  poli- 
ment et  la  lettre  et  la  visite  \  mais  ni  cet  entretien ,  ni  cet  écrit 
n'aura  changé  ses  dispositions. 


Monseigneur^  Despuîs  ma  dernière  escript  à  Vostre  Seig- 
neurie, les  affaires  de  la  principaulté  sont  tousjours  de- 
meuré en  bon  estât ,  comme  sont  encoires  de  présent. 

La  Ck>urt  de  parlement  a  esté  assemblée  le  a5  janvier 
et  ont  demeuré  jusques  au  ao*"  de  febvrier,  jugeant  beau- 


—  48  — 

i566,  coup  de  procès.  TaYoU  £ùct  un^  dutnge'  avecq  les  ma- 
Uan.  gistrats  du  Pape  Jung  malfiiiteur  que  j'avois ,  estant  leur 
subject ,  en  me  rendant  ung  aultre  qui  estoit  subject  de  son 
Excellence,  lequel  fut  par  le  juge  ordinaire  condempnë  es- 
tre  pendus,  mis  en  quatre  quartiers  et  mis  au  quatre 
grands  chemins  de  la  yiUe,  pour  avoir  faict  rapte  et  aus- 
si plusieurs  Toileries, lequel,  comme  enfiGBintdela  ville ^ 
appdloit  à  Grenoble,  chose  que  n*estoit  encoires  advenue 
despuis  la  réintëgrande,  dont  plusieurs  mal  affectionnés 
à  son  Excellence  estoientbien  aise,  spérant  par  ce  moien 
le  recours  leur  estre  ouvert.  Et  comme  la  Court  s'assem- 
bloit,  reoeut  1  appel  à  soy  sans  avoir  esgard  à  Tappellation 
interjecté  au  dit  parlement  de  Grenoble,  le  recepvant  com- 
me à  icelle  et,  Causant  droict  sur  le  dit  appel  ,dict  qu*il  a  es* 
te  bien  jugé  et  mal  appelle ,  renvoyé  Tappellant  au  dit  juge 
ordinaire  pour  mettre  sa  sentence  en  exécution.  Le  S.' 
président  en  plaine  audience ,  où  il  y  avoit  plus  de  deux 
mille  personnes, estant  le  delincquant  présent,  fit  unere- 
monstrance  concernant  la  Souveraineté  au  peuple,  qu'il 
ne  se  fadloit  pas  arrester  à  leur  prétendue  recours,  et  du- 
rcit près  d'une  heure,  de  sorte  que  toute  la  ville  en  alloit 
honteux  et  confus.  Et  ne  reste  aujourdhuj  à  son  Excellen- 
ce, pour  estre  paisiblement  Prince  Souverain  ,  que  de  fai- 
re ses  loix  et  ordonnances  et  forger  monnoye,  pour  exer- 
cer telle  Souveraineté  que  le  Roy  faict  en  son  Royaulme. 
La  Court  m'a  prié  de  rechief  escripre  que  son  Excellence 
ne  doibt  plus  différer  à  establir  les  loix  et  ordonnances 
queportay  dernièrement  en  Flandres ,  ayant  courrigé  et 
rayé  celle,  que  concemoit  les  personnes  et  choses  ecclési- 
astiques ,  à  ce  que  pleut  à  sa  dite  Excellence  siluy  plait  les 
faire  publier  pour  tant  mieulx  asseurer  la  dite  souverai- 

'  vo  échange. 


—  49  — 

Mlé,par  ainsi,  Monseigneur  y  il  vous  plaira  tant  iaire  i566. 
qu  dles  soi^it  passées.  M^n, 

Le  S/  président  et  moy  ayons  esté  en  Avignon  vers 
Mons.'  le  Cardinal  d'Armaignac  (i) ,  et  luy  faire  entendre 
la  bonne  envie  que  nous  avions  de  voisinir  et  vivre  en  tou- 
te paix  et  amitié  avecq  les  subjects  de  sa  Saincteté  et  au- 
tres nos  voisins,  et  pour  ce  de  confirmer  l'accord  que  je 
passay  en  la  présence  du  Roy  avecq  les  officiers  de  notre 
S}  Père  le  pape,  et  par  mesme  moien  passer  et  accorder 
certain  articles ,  pour  raison  desquelles  tant  eulx  que 
nous  pourrions  entrer  en  différement ,  et  les  quelles  luy 
baillâmes  par  roUe,  avecq  la  forme  du  contract  que  con- 
venoit  passer;  et  de  tout  j'envoye  double  à  son  Excellen- 
ce, ce  que  lé  dit  Cardinal  a  différé  faire ,  jusques  à  ce  qu'il 
aye  eu  responce  du  S/  légat. 

Le  Sieur  Conseiller  Hovelmans  lors  que  je  fus  en  Flan- 
dres^ me  tient  propos  de  certain  accord  qu'il  avoit  advise 
que  son  Excellencedebvoit  faire  avecq  le  Prince  de  Navar- 
re, toucbant  la  principauté  et  conté  d'Enguien  (a),  pour 
n'estre  empécbé  désormais  par  quelcque  ouverture  de 
guerre,  qid  puisse  advenir  entre  les  deux  Majestés  (que 
Dieu  ne  veuille)  en  la  joyssance  du  dit  prindpaulté  et  con- 
té, de  quoyje  n'ay  '  communicqué  et  tenus  propos  avecq 
le  Sieur  président,  lequel  treuve  fort  bien  que  Sa  dite 

(i)  dArmcàgnac^  En  i567  «  de  Yarick  envoya  des  députés  au 
>  Cardinal ,  afin  quMl  confirmât  le  traicté  de  paix.  »  De  la  Pise  y  p. 
35 1.  Mais  il  s'a^issoit  donc  de  nouvelles  instances^  et  pas ,  comme 
cet  écrivain  suppose,  d'une  première  demande  au  Cardinal  nouvel- 
knunt  arrivé. 

(a)  dEnghien,  Voyez  Tome  I.  p.  ^67,  a8i. 

«  j»ea  ai  (?). 


—  50  — 

i566.  Excellence  passe  accord  avecq  le  dit  Sieur  Prince  de  Na- 
Man.  varre,  entretenantlesdroicts  Souverains  et  estât  delà  jus- 
tice y  establie  et  les  subjects  du  dit  principaulté;  tout 
ainsi  que  son  Excellence  faict  etacoustume  faire,  conune 
aussi  le  semble  feroit  Sa  dite  Excellence  de  par  delà  da 
conté  d'Enguien. 

U  y  a  au  terroir  de  Gourlheson  ung  [debuez  et  guerignes] 
de  deux  cens  soixante  huict  sommées  terre,  lesquelles 
je  fais  rompre  et  sera  une  belle  meterie ,  que ,  quand  elle 
sera  mis  en  culture,  yauldra  annuellement  cent  sommées 
bled...»  et  par  ainsi  il  y  auroit  moien  d  augmenter  la  do- 
maine de  trois  ou  quatre  mille  francs  annuellement,  la 
moicté  plus  que  ne  vault  aujpurdhuy. 

J  ay  aussi  faict  accord  par  délibération  de  la  court  sur 
le  bon  plaisir  de  son  Excellence,  avecq  le  S/  Darbies ,  qui 
prend  sur  les  revenues  de  la  principaulté  trois  cens  livres 
de  pension ,  que  luy  furent  vendues  par  feu  Bf  ons/  Johan 
de  Ghalon ,  pour  le  pris  et  somme  de  six  mille  livres,  ..••• 
ceque  jen  ay  faict,  ce  a  esté  pour  autant  que  ce  sont  deux 
mille  cincq  cens  livres  gaignées  au  profBct  de  mon  dit 
Seigneur» 

Je  vouldrois  bien  supplier  Votre  S.***  vouloir  remon- 
strer  à  Sa  ditte  Excellence ,  que  luy  pleut  pourveoir  pour 
le  mois  d'aougst  ou  septembre  quelcung  icy  en  mon 
lieu,  af&n  que  je  puisse  retirer;  si  ainsi  estoit  que  fut  le 
bon  plaiûr  de  Sa  ditte  Excellence  vouloir  faire  le  dit  ac- 
cord avecq  le  Prince  de  Navarre  et  nous  en  donner  la 
charge  ainsi  que  luy  ay  adverti ,  soubdain  que  l'aurions 
obtenu  de  Sa  Majesté ,  seroit  requis  que  le  S/  président 
etmoy  nous  acheminerions  vers  Son  Excellence,  pour  le 
tont  aggréer  et  confirmer ,  et  lors  celluy  qui  seroit  ordon- 


—  51  — 

né  y  retoumeroit  avec  le  dit  S/  président.  Au  aui|diis  n*y  i566. 
a  chose  par  deçà  que  mérite  1  escripre;  dont  prieray  le  16/Lus» 
Créateur,  après  avoir  baisé  humblement  les  mains  de  yo* 
tre  Seigneurie,   Monseigneur,  tous  donner  en  bonne 
santé,   accroissement  de  toute  prospérité,  thi  Chasteau 
d'Oranges,  ce  quinadesme  mars  i566. 

De  Yostre  S***  très  humble  et  obéissant  Serviteur, 

PlBEBB    DE   VaRIGH. 

A  llionseigneur ,  Monseigneur  le  Conte 
hoàawicq  de  Nassau  ,  etc. 


LETTRE  CXXXIII. 

Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Lotus  de  Nassau* 


*  * 


jf.  La  résolution  qu'avés  prins  par  Vadx>ise  de  Messieurs  le 
Prùicke  et  Conte  de  Bornes  est  sans  doute  celle  de  présenter  la 
requête.  Cette  résolution  fut  donc  prise  quand  le  Prince  fut  re*- 
▼enn  à  Bréda.  Le  Comte  de  Homes  dans  sa  Défense  (Trocès  d'E^ 
mont,  /.  i54-^  écrit  au  sujet  des  conférences  de  Bréda  et  de  Hoog- 
straten. «  Et  n*oyt  lors  le  dit  Défendeur  parler  de  nulle  Requeste^ 
s  mab  bien  d'une  confédération  ou  ligue,  et  n'y  fut  lors  présent 
«  Monseigneur  de  Bréderode.  »  Le  Comte  ne  se  sera  peut-être  pas 
cru  obligé  de  tout  révéler,  mais  en  outre  ceci  peut  se  concilier  avec 
œ  que  nous  lisons  ici ,  puisqu'en  effet  ce  ne  fut  qu'après  le  retour 
de  Hoogstraten  que  la  chose  fut  décidée.  Il  est  bon  de  remarquer 
le  mot  deux  fois  répété  de  lors^  et  ce  qui  suit  immédiatement  dans 
la  défense.  «  Et  depuis  le  Défendeur  pariist  versBreda  pour  se  re- 
»  tirer  à  Weert.  »  Le  Comte  de  Homes  aura  donc  aussi  appris  la 
cbose  à  Breda, 


—  52  — 

i566.  I^  Prince  n'avoit  pas  trouré  mauTaît  que  la  reqnéte  fat  pré- 
H^  seDtée  (Voyez  p.  4x)«  C'est  à  tort  qu'on  a  cra  trooTer  sona  «e 
rapport  une  différence  entre  ses  aveux  en  i568  et  z58i ,  car  dans 
la  Défense  il  désapprouve  la  confédération  ^  et  dans  TApologie  c*est 
de  la  requête  qu'il  s'agit.  Il  est  bien  vrai  qu'au  sujet  de  la  confé- 
rence de  Hoogstraten  il  s'expliquoit  en  i58i  plus  ouvertement  et 
qu'il  ne  disoit  pas  alors,  comme  dans  sa  première  défense:  «  Noos 
>  nous  en  raportons  aux  Seigneurs  qui  ont  esté  à  Hoocbstralen 
»  quand  y  estions,  s'il  y  eut  autre  question  que  de  faire  bonne 
»  chère,  et  nous  entrevoir,  et  festoyer  quelque  Seigneurs  estran- 
»  gerSy  comme  amis  et  alliés  par  ensemble.  »  Le  Petit,  p.  i86.^ 

Il  paroit  que  malgré  les  avis  du  Prince,  on  se  disposoit  à  venir 
bien  accompagné.  Selon  les  Comtes  de  Meghen  et  d'Egmont  on 
avoit  résolu  d'envoyer  vers  son  Alteze  environ  mil  et  cinq  cents 
hommes  d'armes.  Hopper^  Mém.  70.  On  tâchoit  de  s'assurer  des 
Compagnies  d'ordonnance  •  composées  en  grande  partie  par  la  No- 
blesse. «  Centuriones  et  signiferi  obstricti  sunt ....  Scio  quoque 
»  HenricumBrederodium  in  Ordinariae  turmaesigniferumstrinxisse 
»  ferrum,  quod  sacramentum  accipere  detrectaret.  »  Burgundus^ 
1 17.  Il  se  peut  que  cette  particularité  soit  fausse,  mais  le  fond  de  la 
chose  est  réel;  et  c'est  sans  doute  de  ces  cofnpagnies  qu'il  s'agit  ici. 
n  existe  une  lettre  du  Duc  d'Alve  où  il  désire  avoir  «  par  escript 
»  tous  les  noms  de  ceux  de  la  bende  de  Mons.'  d'Egmont,  qui  ont 
a»  esté  du  compromis  ou  assisté  à  la  présentation  de  la  requête.  »  Te 
fFater^lVy  3oa.  Et  dans  l'ajournement  du  Comte  Louis  de  Nassau 
on  lit  :  «  Le  Comte  seroit  venu  présenter  la  Requeste  à  nostre 

»  très  aimée  soeur  la  Duchesse  de  Parme tumultuairement 

»  et  incivilement;  ayant  ledict  Conte  auparavant  mandé  de  son 
V  authorité  privée  quelques  bandes  d'ordonnance  pour  Intimider 
»  nostre  dicte  soeur.  »  /.  /.  a 4  3» 


Monsieur,  je  ne  TOUS  scauroy  assez  remerchier  de  la 
prime  adyertanche  que  estez  senry  de  me  faire  sy  particu- 
lièrement de  la  résolution  qu'ayés  prins  par  l'advis  de 


~  53  — 

messeurs  le  Prinche  et  Conte  de  Bornes,  les  quels  mW  i566« 
seure  n'eut  reins  plus  devant  les  yeux,  que  le  service  du  Mars. 
Roy  et  le  maintoinement  de  ses  pays,  et  [ainsir]  certes 
eroyeroybien  q'une  belle  remonstrance  serviroit  de  beau- 
coup d'estre  £Edcte,  et  quandt  serat preste,  etmyseau 
net,  seray  bein  ayse  que  m*en  faissiez  part  comme  sluy  ' 
quy  vouldroit  tousiour  tenir  la  main  que  entreprendissies 
diosesy  boin  fondée,  quy  ny  tumbisse  dessus  juste  reprin- 
se;*  y  mest  aussy  d'advy  que  allant  à  Bruxelles  ne  scauries 
au  monde  mieulx  faire  que  devons  bein  acoompaigner, 
ce  que  ne  poyes  estre  ,  moings  ayant  à  vostre  dévotion 
les  quatre  Gompaignies  dont  me  faictes  mention  en  vostre 
lettre,  oultre  les  subsignés.  Quant  aux  principauix  de 
ma  compaignie,  suis  content  leur  faissies  la  meisme  ad- 
vertance  que  aves  faict  aux  aultres ,  et  sy  desyrés  les 
mande  vers  moy,  (comme  [leurs]  ne  feront  riens  sans  mon 
adveu)  je  feray  voluntiers ,  m'asseurant  m'obéiront,  et  ne 
feront  difficulté  à  cbose  si  bein  faicte,  mais  vous  prye  ne 
Eure  saihblant  au  S*^*  de  Lalleyeuloye  mon  Lieutenant, 
non  pas  que  je  ne  le  tienne  pour  homme  de  bein  et  de 
service ^  mais  qu'yl  est  maistre  dliostel  de  Madame,  et 
qa'en  Tun  des[fliehes]at  tousjours porté  des  lunettes,  les- 
qaelle  ne  scay  sy  signifient  ung  [advyse  loy].  Sy  commandez 
que  sur  ce  faict  ou  quelque  aultreme  retrouve  auprès  de 
TOUS,  serez  obéy,  ou  bein  s  y  vous  plaist  venir  ycy  le  tien- 
diay  en  mercede.  En  cas  que  vous  ne  vous  voulés  servir 
de  la  lettre  de  monsieur  de  Gulenbourgh  y  de  la  [réponce] 
queluy  ay  fayct,  vous  prye  mêla  renvoyer.  Je  vous  bayse 
les  mains  de  ce  que  m'advertisses  de  ce  que  Madame  at 

'  celui.  '  reproche  (?). 


—  54  — 

i5fi6.  escript  i  monnear  le  Prince  (i)  et  de  sa  [réponsse]  à  Imt 
Mars,  quelle  trouverat  asses  à  morder  ' ,  sy  elle  at  des  bons  deos; 
quant  à  moy  je  n  en  ay  pas  eu ,  mais  sy  il  se  résouk 
d  y  aller  y  luy  présente  mon  service  à  Faccompaigner,  aTOC- 
que  mes  plus  que  humbles  recommendations  en  sa  bonne 
grâce.  A  tant,  monsieur,  vous  bayseray  les  mains  de  bon 
ceur,  pryant  à  Dieu  tous  donner  ce  que  desyres.  De 
Hoochstraten,  ce  17  de  Mars  i566« 

*   Vostre  affectyoné  et  amy  frère  à  vous  faire  service  f 

Anthoinb  db  Lalaivg, 

A  Monsieur  Mous/  le 
Conte  Louys  de  Nassaw. 


LETTRE  CXXXIY. 

Le  Comte  de  Hoogitraten  au  Comte  Louis  de  Nasscui, 

Sur  une  affaire  particulière. 

%*  Ce  billet  est  curieux  relativement  aux  moeurs  du  temps. 
La  dette  dont  il  s'agit ,  aura  probablement  été  contractée  eu 
Allemagne  y  d'où  le  Comte  Louis  et  le  Comte  de  Hoogstratea 
étoient  tous  deux  récemment  de  retour  :  aussi  trouvons  nous  sur 


(i)  «  Pour  contenter  le  Prince  d'Orenge  et  le  Comte  de  Hor- 
«  nés  leur  furent  escriptes  trois  ou  quattre  lettres  di verses ,  à  ce 
»  qu'ilz  voulussent  retourner  au  Conseil,  et  estre  présens  à  l'as- 
n  semblée  de  tousles  Seigneurs  et  Gouverneurs.»  Happer  y  Mém,  71, 

'  mordre. 


—  56  ~ 

la  note  le  Duc  de  deux  Ponts ,  WoUgang  Comte  Palatin.  Il  parait  que  1 566. 

les  Princes  Allemands  commençoientà  jouer  gros  jeu  (voyez  Tom.  I.  ])f an. 

P*  49)*    Quelques  uns  cependant  s'en  faisoient  scrupule  ;  comme 

par  exemple  Christophe  Duc  de  Wurtemberg.  «Von  Spielen  war  er 

»  kein  Frennd  ,  weil  man  die  Zeit ,  wie  er  sagte ,  besser  anwenden 

»  konnte.  »  Pfister^  Serzog  Christophe  II,  11.  Et  cependant  le 

Dac  «Toit  séjourné  long-temps  à  la  Cour  de  France:  mais  il  aw^a 

été  de  Taris  de  Coligny,  «  qui  ne  scayoit  ce  que  c*étoit  que  de  jouer 

»  anx  jeux  de  hazard ,  dbaot  que ,  si  Ton  faisoit  bien,  ces  sortes  de 

>  jeux  seroient  défendus  par  tout  le  Royaume.  »  Fie  de  Coligny  , 

^  70. 


Monsieur,  pour  me  trouver  estre  redevable  une  petite 
somme  au  porteur  de  œste,  sellier  de  monsieur  le  Prinche 
et  quy  réside  à  Brëda ,  où  ne  me  double  aures  bon  moyen 
Tassigner  de  payement  en  ma  décharge ,  me  suys  adyysé 
▼ous  prier  qui  vous  plaise  accepter  le  payer  entantmoings 
de  ce  que  me  debvés  suyvant  ung  total  recueil  de  ce  qu'avons 
joués  ensamble,  quy  vat  ycy  joinct,  dont  remets  le  résida 
àvostre  discrétion  et  commodité,  oires  quy  meveindroit 
bon  à  propos  dès  astheur ,  sy  en  f ussies  ainsi  servy ,  ne 
m'en  souciant  au  demeurant  guerres,  comme  n*ayant 
chose  que  ne  suis  prest  d  exposer  pour  vostre  service,  ce 
que  cognoist  le  Créateur  auquel  supplye  vous  donner  Sa 
saincte  grâce,  me  recommandant  affectueusement  à  la 
vostre.  De  Hochstraten ,  ce  ly^^  de  mars  i566. 

L'entièrement  vostre  affectionné  frère 
à  vous  faire  service , 

Antboiitb  ns  LàLAiiio» 

A,  Monsieur  ,  Monsieur  le 
CoQte  Louis  de  Nassaw. 


—  56  — 

i566»      Le  Conte  Lodewich  de  Nassau  doibct  à  Monfleigneiir, 
Mare,    de  jouer  à  la  premies  '  avecq  le  duc  de  Deux-Pont ,   la 
somme  de 734  &«     * 

Item  plus  soixant  escu  de  joer  à  la 
palme,  que  au  table  porte lao  fl.     * 

Surquoi  il  fault  rabact  6799  demis 
réalles  d'argent ,  que  le  dit  Conte  Lo- 
dewich a  gaignë  à  jouer  au  picquet, 
qui  porte  la  somme  de .  .  •  bg4  A  :  18  sous. 

Item  plus  a  gaignë  Monseigneur  à 
joue  à  la  palme  à  gand  et  au  table, 
cincquant  quatre  escu,  porte 108  fl.     » 

Item  plus  m'at  le  Sieur  de  Haraes 
assigné  sur  le  dit  Conte  Lodewich , 
sexze  escue ,  quy  porte 3a  fi.     » 

Vient  bon  à  Monseigneur , 
399  fl:  2  sous.  — 


Après  la  signature  en  Compromis ,  on  avoit  envoyé  par  toutes 
les  Provinces  pour  recruter  des  alliés.  Un  très  grand  nombre  de 
Nobles  avoit  signé.  N.  de  Hames  se  vantoit  d'en  avoir  une 
liste,  sur  laquelle  se  trouvoîent  jusqu'à  deux  mille  noms. 
«  Inde  missi  per  singulas  Provincias  qui  soUicitarent  animos  popu- 
»  larium  :  haud  irrito  oonatu ,  quippe  aggregatîs  quam  plurimis , 
»  tantâ  aliquorum  confidentiâ  ut  auditâ  Hispanicà  censura,  igaari 

'  priiue  (?) 


—  57  — 

Maintmaol  il  s'agissoit  de  réunir  un  gcand  nombre  de  Coafédéréi  ]m^. 
à  Broxelles,  et  c'est  à  quoi  Técrit  suiYant  est  r^tif»  On  envoyé 
de  nouyeau  des  députés  par  tons  Us  pays  {per  singulas  provincias.)  . 


Mbmoieb. 

lyenToyor  en  extrême  diligence  par  tous  les  pays  aver- 
tir nos  alliés^  pour  se  trouver  le  3"^  du  mois  d'Ayril  pro^ 
chain  à  Brusselles,  ayec  aultant  de  cheraulx  et  armes  et 
en  aossy  bon  éipipage  <{ue  faire  se  pourra ,  toutesfois  en 
leur  équipage  ordinaire,  sans  hamois,  pour  le  4"**  p^^ 
senter  à  Madame  la  remonstrance  eonôeue,  qui 'contient 
Tabolition  de  l'inquisition  et  des  édicts  et  placarts  concer- 
oans  ioelle. 

Le  4"*  du  dit  mois  nous  nous  trouyerons  au  logis  de 
Monsieur  de  Mansfelt ,  au  matin  à  sept  heures  aujHràs  de 
Monsieur  de  Bréderode. 

A  Monsieur  le  Conte  Lodwick  d'escrire  aux  officiers  de 
la  oompaignie  (i)  de  Monsieur  le  Prince ,  d'amener  au  dit 
jour  autant  de  gentilhommes  et  hommes  d'armes  que 
fiiire  se  pourra.  Le  mesme  Seigneur  Conte  escrira  à  Mon- 
Mur  de  Hocfastrate  pour  le  mesme  effect. 

A  Monsieur  de  Rumen  (a)  faire  le  mesme  en  la  com- 
paignie  de  Monsieur  TAmiraL 


(i)  {kmqMMgnie.  Yoyes  ci-dessus, p»  Sa. 

(a)  Btuneru  Bernard  de  Mérode,  Seigneur  de  Rumen. 


—  58  — 

iSB6^      A  Monsieur  le  Conte  Ghulei  (i)ftm  le  mesmeen 
Mm.  celle  de  Monsieur  son  père* 

A  Monsieur  de  Bisver  le  mesme  en  la  compaignie  de 
Monsieur  d*Egmont. 

A  Monsieur  de  Bréderode  le  mesme  en  la  sienne. 
Lettres  de  crëdence  à  tous  oeulx  qui  seront  députés 
pour  fiEÛre  les  exploicts  signées  de  nous  [trestons-l 

Avertir  pour  Artoisi  St.  Qmer ,    TâJ  Dolhain  et  M.'  de 

JLongatie.  (a) 

Averdr  et  traicter  pour  Hainault 
et  VallencieniieSi  M.'  de  Villars.  (3) 


Avertir  et  traicter  pour  Glieldres 
et  Overissel,  M.'  de  Thodome  et 

M/  de  Welle.  (4) 

Avertir  et  traicter  pour  Faulipie- 

mont ,  Maestricht  et  liège,         M.'  de  Rumen» 


(i)  €k4irks.  Le  Comte  Charles  de  JUtasfeldt. 
(a)  Longatre.  C.  de  Hoacbin ,  Seigneur  de  LoDgutre.  Jf«  te 
Water  a  deviné  joste,  quoique  sur  sa  liste  il  lisoit  LonpoUê. 

(3)  Fiilars.  Jean  de  Montigny  y  Seigneur  de  Titters. 

(4)  dis  Firflie.  Mentionné  par  2k  iraSen  IIL  374«  S«r  sa  liste  ce 
nom  est  changé  en  dbjfettl 


—  59  -- 

ATeràr  A  tndcMr  pour  Lmern^  iSM. 

bourg,  M/  Dandelot,  AL'  Del-  »h?s* 

bau(i)etM.'de6hifl- 
tell^  (a) 

Pour  HoUaude  Monsieur  le  Conte  Lodwick  escrira  à 
Mons/  de  Bréderode,  qu'il  y  députe  quelques  gentilhom- 
mes  à  cest  effect  ayec  ses  lettres  de  crédence*     t^ 

Pour  Zélande  Mons/  le  Conte  Lodwick  s'en  est  chargé. 

Pour  Frise  Mobs.'  le  Conte  Lodwick  s'en  e^t  chargé» 

Pour  Namur,  M/  de  LouYen)al>:  9L'  de  Backer« 

selle  (3)et  M.'  de  Brandebourg.  (4) 

Pour  Lisle,  M/  d'Escaubeke.  (S) 

Pour  Tooraay,         M.'  Dolhain  en  pariem  à  Mons'.  de 

Chyn  et  à  M/  de  Bailleul. 

Pour  Armentiéares  et  là  autour,      AL'  de  Nosthote. 

Pour  Oudenarde  et  Alost ,  M.'  de  Bosch  et  M/  de 

Montoye.  (6) 

(i)  DMau.  Chez  te  fFater  on  lit  Delvau. 
(a)  de  GÂùtelies.  GoraeiUe  de  GhiiteUes,  ma  d'une  famille 
très  considérable  de  la  Flandre.  Tt  Waier,  II.  41 3. 

(3)  De  BaekerseUe*  Jean  Gaseafaroot ,  Seigneur  de  Baokttneel , 
Secrétaire  du  Comte  d'Egmont. 

(4)  De Bnmdenbourg,V.  de Brandenboiirg.  Te  fTater,  U,  278. 

(5)  tfJSseaubeàe.  Jean  de  Sauvage,  Seignenr  d'Eicanbeek. 

(6)  MfofUoye.  AjdrieD  de  Mentoy^  Te  fFaêer^  ilL  itfi. 


—  60  — 

iSiSé.  Pour  Flandres  avertir  et  trakter,  M/  de  Vendwitle  et 
Màn.  Hames. 

A  Bruxelles  pour  arertir  et  traîc- 
ter,  M«'  de  van  der  Mee- 

Te(i)etlL'deMoL(a) 

A  Louvaib^  IL'  de  Boisot.  (3) 

Pour  Bolduc  pour  traicter,  M.'  de  BoecxteL  (4) 

En  Anvers  pour  avenir,  M.'    de  Berchem  (5) 

et  IL' de  Brecht,  (ff) 

Pour  traicteravecla  ville  y  Le  Conte  Lodewiclu 

La  chargé  de  semmer  les  billets  (7)  par  tout  se  don* 

(1)  Fan  der  Meere.  Philippe  v.  d»  Meere,  Seigoeur  de  SaTen- 
them  et  Scerrebeeke,  Gentilhomme  du  Prince  dTOnmfe; 

(a)  De  Mok  Anthoine  de  Mol,  btn  d'nne  famille  noble  du 
Braband,  Gentilhomme  du  Prince  d'Orange. 

(3)  De  Boisot.  Louia  ou  Charles  de  Boisot  Te  Water,  L  a6x. 

n.  248. 

(4)  De  BoecxteL  Jdian  de  Horaes ,  Baron  de  Boztel  et  de 
Baucignies. 

(5)  De  Berchem.  D  appartenoH  donc  aux  confédérés,  comme 
supposoît  déjà  M.  Te  Water^  L  a5o. 

(6)  De  Brecht.  D'une  famille  noUe  du  BraEmad.  7Sr  Water,  m. 

(7)  BfZfelir.  Le  3*»  avril  la  Gouvernante  écrivit  au  Bot  qu'à 
AuTers  «  aulcnns  malings  esprits  scmoyent  des  billets  que  ce  que 
»  l'on  avoil  répondu  sur  la  requête  des  quatre  villes  estoit  pour  les 


—  €1  — 

aux  ministres  d'Anyers,  lesquels  Mous/  de  S^  An-  xSM. 
d^[onde  ayertira  de  la  résolution.  JCius. 

De  repartir  le  roUe  des  alliés  selon  [les  romarkes] , 
a£Bn  qu'un  chacun  des  députëcT  sache  quels  il  doibt 
arertir. 


Nous  ijoatons  à  ce  document  ane  autre  liste  de  députés  de  la 
Koblease»  qui  pourra  senrir  a  fixer  avec  plus  de  certitude  Tortho- 
fraphe  de  quelques  noms  douteux.  Cest  la  même,  à  ce  qu'il  paroit, 
qu'a  communiquée  M.  Te  Water  /.  U  IV.  a4,  mais  d'après  une 
copie  ou  très  fautive  ou  très  difficile  à  déchiffrer.  ProkMiblement 
cette  dernière  liste  est  du  mois  d'avril  et  contient  les  noms  des 
doutés  qui  dévoient  veiller  à  l'exécution  des  promesses  faites  à  la 
Gonvemanle  relativement  au  maintien  du  repos  public  Pour  la 
plupart  des  Provinces  on  trouve  le  nombre  de  quatre ,  conformé- 
ment au  récit  du*Pensionnaire  Wesenbeeck.  «  Sy  bebben  uyt  bare 
■  vergaderinghe  gbeqoemt  ende  ghecosen  vier  van  elcke  ProTincie, 

>  die  In  elck  quartier  gaede  slaen  ende  besorghen  souden  dat 
»  aldaer  niet  en  souden  gheattenteert  worden  teghen  de  voorscbre- 

>  ven  gdoften.  »  Et  Bar  ^  qui  du  reste  suit  ici ,  comme  souvent , 
pnsque  mot  à  mot  le  récit  de  Wesembeeek  p  écrit  drie  rf  vier^ 
I6i. 


>  tromper Les  malveillans  ne  cessent  de  faire  tout  extrême 

>  pour  faire  eslever  le  peuple  ;  ayant  eu  advis  que  aulcuns  avoyent 
»  apprettez  environ  cincq  mille  nouveaux  Billets  et  escripts,  aul- 

>  tant  ou  plus  séditieux  que  tous  les  aultres.  »  Procès  (t£gmont. 
Il  3o7. 


—  62  — 
i666. 


Mars. 


BRABANT. 

Mons/  de  Rumen. 

—  -  Bouxtel. 

—  -  Risoix.  (i) 

—  -  Mellyn.  (a) 

—  -  Tan  der  Meeren. 

—  -  Carlos.  (3) 

—  -  Mont.  St,  Aldegonde. 

HAIVACT. 

Mons/  de  Audrigny.  (4) 

—  -    Noyelles»  (5) 

—  -     ViUers. 

—  -    Groysille. 

—  -    Thouloaze. 

A&TOiS. 

Mons/  de  Goubeoque.  {6) 

—  -    Doulhain. 
*—      -    Longastre* 


(i)  De  Risoix.  Charles  van  der  Noot,  Seigneur  de  Rysoir. 
(a)  De  Mellyn.  R.   de  Melun,  à  ce  que  croit  M.  Te  JFaUr^ 
ir.  a5. 

(3)  De  Carlos.  Gaspard  van  der  Noot,  Seigneur  de  Carlo.  Te 
Water,  m.  169. 

(4)  Judrigny.  Chez  M.  Te  ÏTater  on  lit  De  Brouckerygny.  D 
s'agit  ici  de  Charles  de  Revel,  Seigneur  d'Audrignies, 

(5)  NojelUs.  G.  de  Montigny,  Seigneur  de  Noyeiles. 

(6)  De  Coubecque.  Chea  M.  Te  Wateron  lit  deeccobecque;hàt 
Sauvage,  Seigneur  d'Ëscaubeek. 


—  «3  — 

lloiuk'  de  Eiquerdesi.  (i)  iS6âl 

Mm. 

HOLLAVDB. 

Mons.'  d*   Aflsendelft, 
•—    de   Wulpe.  (a) 

—  -    Langeraic.  (3) 

HAIIUR» 

Mons.'  de  Brandenborg,  (4) 

—  -  Loubervaulx.  (5) 

—  -  TyllL  (6) 

—  -  Bacquerzeele. 

LVXBHBOVRe.  (7) 

M0D8/  de  Gistell. 

—  -    la  Graioge.  (8) 

—  -    Delyau. 

(i)  I>e  Esquerdes,  Eostacbe  de  Fiennes,  Seigneur  d' Esqnerdcs. 

(a)  De  Wulpe,  Chez  Te  Water  il  y  a  &  Ifispe.  Probablement 
fl  s'agit  de  Jean  de  Renesse ,  Seigaenr  de  Wylp  on  Wulp,  Te  Water  ^ 
m.  385. 

(S)  Die  Langenuc,  F.  de  Boetzelaery  Seigneur  deLangerak. 

(4)  De  Brandenàorg,  Chez  Te  Water  ii  y  ti  de  Lucembourck* 
Notre  leçon  paroit  la  véritable  :  voyez  la  liste  précédente. 

(5)  De  Loubervaulx.  Apparemment,  d'après  M,  Te  Water ,1» 
Seigneur  de  Louverval. 

(6)  De  Tylli.  M.  Serdaes,  Seigneur  de  Tilly.  Te  Water^  III.  agi. 

(7)  Luxembourg,  En  tête  des  noms  pour  cette  Province  chez  Te 

(8)  Delà  Grainge.  Sur  une  autre  liste,  d'après  M.  Te  Water, 
N.  S/  de  Grange. 


—  66  — 

i566.  femdtbeschehengedencken;  ahodas  villguter  Leuthe  be* 
Mars,  sorgen  y  dieweill  ire  Mau.  des  gedachten  Kriegsvolcks  wî- 
dem  Tûrckhen  dero  orten  nitvon  nothen  haben  werden, 
das  sie  daszelbig  ettwan  in  andere  wege  gebrauchen 
mcchten  nnd  tmdenn  schein  des  Tûrckhen  zughs,  durch 
rath  unruîger  leuthe,  die  Inquisidom  und  andere  neu- 
rungenin  diesze  lande  einfiiren  und  diesze  lange  gesuchte 
gelegenheit  nit  versaùmen  wurden ,  damit  sie  ir  yorhaben 
destobesz  ins  werdc  riehten  konnen.  Danu  dan  nit  wenig 
naèhdenkens  vérursacht  das  die  Kbj*  Matt.  y  wie  wir  ver* 
nhemen-,  in  sadien  der  Relligion ,  noch  zur  zeitt  nicbts 
zn  handlen  bedacht  -sein  soU ,  daœitt  vermutlirh  di^zd 
geferliehe  anschlage  und  practiken  zuyom  ins  werck  ge- 
richtec  und  desto  richtiger  zugehn  niogen.  Wir  hoffen 
abor  der  Aimechtig  irerde  a«ch  die  seine  erwecken  und 
inen  ^sogeben  das  aie  dieszen  gefiilichen  dingen  nit  sni- 
sehen,  sôndernsiohdevo  bedrangten  und  dieszer  laaden 
im  liBill  der  ncth  nit  i^rnibemen ,  darin  dan  E.  L.  und 
andere  Gristli^^e  Chmvund  Fûrsten  auf  diesiem  izigen 
Reiohstag  vil  giitts  und  heils  ausridicen  konnen,  damit 
di^te  lande  und  mennigHchen  in  wolbergebraditer  alten 
freiliriten,  auch  Ghriatlicher  Rhue,  Friede  und  Einigluak 
plieben  mogen  und  erhalten  irerdcn,  demnach  Eurliebe 
gantz  freundlichs  vleys  bittent,  die  wollen  auch  vor  sich 
dieszer  sachen  wichtigkeit  erwagen  und  nebent  uns 
ufFmittel  und  wege  niittdencken  helffen,  wie  dieszen 
dingen  im  fali  der  noth  zu  begegnen  were...  Datum  Breda^ 
ahm  191M1  Martij  Anno  66. 

WiiiHELM  Printz  zueUranieniGraff 
zu  Nassauw  CSatzenelnpogen* 


—  «7 


LETTRE  CXXXVI. 


Le  Comte  H.  de  Brederode  au  Comte  Louis  de  Naspau. 


\*  Oa  attribue  cômiBuoémeDt  la  requâtedes  Nobles  à. Baldui-  l566. 
nus.  Ce  fut  le  Comte  Louis  lui-même  qui  la  oomposa,  Jrnotdi^  Mars. 

« 

G,  d,  N,  Oran,  L.  IIL  i.  a8i. —  Les  Comtes  de  Cuilenbourg  et  de 
Berghes  n'arrivèrent  pas  à  Bruxelles  au  jour  convenu.  «  Non  nisi 
»  tertio  post  die  snpervenerunt.  »  Strada^  /.  ai 8. 


Moneur  mon  frère  ^  je  tous  prye  m'auToyer  ungne 
copye  de  U  requeste  laquelle  je  yoldroye  youUuntyer 
montrer  à  de  mea  amys,  afFyn  que  il  pevent  Toyre  nostre 
intentyon.  Je  vous  asseure  que  n*ey  faylly  à  donner  ordre 
à  tout  le  cas ,  et  de  byen  bonne  sorte,  comme  je  tous  prye 
de  Yostre  part  ne  ryen  oablyer;  de  ce  que  ne  feys  aulcune 
doubte,  et  reprenés  souvant  yostre  byllet  an  meyn  ,yoyre 
sy  personne  ne  s'oublye:  touchant  à  moy  de  tout  ce  quy 
est  par  icy  tout  est  depeché;|an  ryen,  ny  personne  n*y  man- 
querai Mons^  deCullenbourch  estoyt  party  pourGemme- 
recepvantma  lettre  an  chemynet  '  retourné  etm*esi  yenu; 
trouver  et  trouve  la  conclusyon  fort  bonne  et  resonable; 
et  fort  youlluntayre  dy  cy  '  trouver,  comme  il  n'y  manquerai 
tulcunementfseullementilest^mary  que  la  journée  est  sy 
courte  ,aultrement  il  eu  espoyi  d'estre  myeus  acompangpé, 
toutefoys  il  ferat  tout  devoyr  à  son  possyble  et  le  trouve 

»  est.  *  de  s'y.  ' 


—  68  ~ 

i566.  fort  résoUu  et  délyberé  depuys  luy  avoyr  déclaré  byen  au 
Mars.  Ion  '  le  tout:  ne  faylles  pour  sy  ou  pour  non  de  donner  aultre 
rancherge  à  mons'  le  Conte  yan  de  Berge ,  car  tous  saves 
queilast  [gouyemeur,]  pareyllementau  Conte  de  Ovrende* 
et  fayotes  que  mons/d'Ostrate  luy  rancherge  d'ungne  let- 
tre, affyn  que  au  jour  il  n*y  aye  faulte,  et  vous  prye  me 
mander  ce  que  ores  antandu  depuys  de  mon  partement 
de  tout  le  ménage,  et  sy  je  puysicy  quelque  chose  davan- 
tage des  vylles,  lesses  fayreàmoy;  seullementque  le  tamps 
est  trop  court,  mays  il  pourrontsuyyre,etyousdemeuray 
esclaye  et  après  m'estre  recommandé  à  vostre  bonne  grâce 
prie  le  Créateur  yous  donner,  mons/  mon  frère,  an  santé 
bonne  yye  et  longue.  De  Yyanne  ce  xxii™*  jour  de  mars 
i566. 

Vostre  frère  et  yrey  amys  à  tous 
fayre  seryyce  à  james, 

H.  DE  Brbdbrodb. 

À.  Moni/  mon  frère  ^  mons/  le 
Conte  Lodwyck  de  Nassau. 


Le  a8  mars  et  les  jours  suivans  le  Conseil  d'Eut  détibéra  sur  la 
suTchéaoce  de  lloqoisition  et  la  modératioo  des  Placards  ,  «t  il  fut 
résolu  qu'on  admeltroit  les  Confédérés ,  pourvu  qu'ils  ▼lussent  sans 
armes  et  en  bon  ordre.  «  Decretum  est  foederati  admitterentnr  om- 
»  nés  ;  modo  inermescompositique  ad  modestiam.  »  Sirada,  I,  ai5. 
Le  Prince  d'Orange  se  plaignit  amèrement  de  la  défiance  du  Roi. 
/.  L  ai  a.  Ses  relations  et  ses  actes,  l'opinion  de  beauoonp  de 
Protestans  qui  le  considéroient  comme  un  iltffitsgr  que  Dieu  al^ 

'  long.  •  Ovtrcndc. 


—  69  - 

loit  leur  8asclt«r,  le  rmdoient  suspect  à  Philippe;  qui  cependant  i566. 
•voit  besoin  de  lui  pour  réprimer  les  tentatives  de  la  Noblesse  et  du  Mari, 
peuple.  Telle  éloit  sa  position  que  chacun  avoit  recours  à  lui  et 
que,  néanmoins,  demeurant  fidèle  à  sa  manière  de  voir,  il  devoit 
s'attirer  le  mécontentement  et  les  reproches  de  tous.  Il  n*est  donc 
pas  étonnant  que,  voyant  la  confusion  des  affaires,  sans  y  voir  de 
remède,  il  desiroit  ne  plus  s'en  mêler. 

Quant  au  beau  discours  que  Burgundus,  p.  x  3i ,  lui  attribue  et 
dont  l'historien  Hoofk  nous  a  donné  aussi  une  très  belle  traduction, 
on  peut  hardiment  affirmer  qu'il  n'a  jamais  été  prononcé.  Cest  un 
morceau  de  rhétorique  composé  par  Burgundus  lui-même,  qui  se 
sera  auparavant  bien  pénétré  delà  lecture  d'une  lettre  delà  Duches- 
se au  Roi,  du  3  avril  :- Procès  cCEgmont^  IL  3o4.  Ce  ton  de 
dédamateur  ne  ressemble  pas  au  style  mâle  et  simple  du  Prince. 
De  même  les  discours  de  Viglîus  et  du  Comte  de  Bor- 
nes chez  cet  auteur,  p.  i53  ,  sont,  à  ce  qu*il  paroit,  le  fruit 
d'une  méditation  attentive  du  Mémorial  de  Happer  ji^,  79,  sq. 
Cest  ainsi  que  beaucoup  d'historiens  du  16.^  et  17/  siècle,  par  une 
imitation  maladroite  des  anciens,  întroduisoient  le  mensonge  là  où 
il  ne  doit  y  avoir  de  place  que  pour  la  vérité. 


*  LETTRE  CXXXVII. 

Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  d*  Orange. 
Sur  les  préparatifs  des  Turcs  et  la  nécessité  de  présent 
ter  à  la  diète  une  supplique  au  nom  des  Pays-Bas. 


%*  Le  Landgrave  fait  déjà  mention  de  la  requête  que  les  Confé- 
dérés dévoient  présenter  à  la  Gouvernante:  on  voit  donc  avec  quel- 
le promptitude  le  Prince  Tavoit  informé  de  ce  qui  se  passoit. 

L'attitudI  menaçante  des  Turcs  fut  cause  qu'à  la  diète  on  décida 
peii  de  chose  quant  aux  affaires  de  la  religion.  Ce  que  le  Land* 


—  70  ~ 

l566.  gnve  conseille  veDOÎt  déjà  d'être  faiL  «  Nobileied 

]|fii0.    »  Imperetorem  euppltoem  Hbellum  misera,. noviioe  eomm  qui 

»  lietoLRomaoareligtone  ad  rcformatum  Ëvangeliam  ae  tranttule- 
»  rant . . .  4 .  In  eo  suppliciter  Caesareac  Majestatio  PriDcipumque 
»  aaxilium  expetebaot ,  ut  constlio  auctoriuiteque  sua  Philippe 
»  Re^  persuadèrent,  ut  ne  sanguinem  fideliuni  ac  thaentium  Deum 
»  effundere  pergeret,  atque  ita  in  se  famUiamque  snam  iram  Dei 
»•  vîndiotamque  accerseret.  »  Origo  Belg,  tumuk,  £nmttétdi,  p. 
So.  Cet  auteur  ajoute  que  la  supplique  fut  présentée  le  i  avril  : 
le  LandgcaTe^  se  troufant  à  Marbourg,  pouvoit  n'en  être  pas  encore 
informé* 


'  ITunserm  gûnstigen  gniszfzuvor ,  wolgebomer ,  lîeber 
Neve  nnd  besonder.  Wir  haben  eur  schreiben ,  de  dâto 
den  aa***  Martij,  zu  uiisern  handen  entpfangehy  gelesen; 
thun  uns  der  Vertreulichen  antzeige  gilnstigUchen  bédane- 
ken,  was  aber  die  sachender  Spanischen  Inquisition  bal- 
ben  und  dasz  man  dieselbe  den  Niederlanden  gem 
ufiftringen  wolte,  betrift,  tragen  ^ir  in  warheit  mit  den 
guten  leutendero  orterein  trewesz,  billichesz  mitleiden: 
wasz  wir  auch  zu  milterung  iresz  leidensz  immer  rathlich 
befurdern  konten,  dasz  inen  zu  gutem  gereichen ,  dasz 
seint  wir  vor  unser  person  gantz  willig  und  bereit.  Wie 
esz  unsz  aber  ansiehet,  so  achten  wir  nit  dasz  diesz  jabrsz 
die  Nidderlande  sich  einicher  gefahr  ùberzugsz  halben 
zu  besorgen ,  dann  ob  wol  ein  zaitlang  auszgeschrieben, 
aïs  solte  sich  der  Tûrck  diesz  jabrsz  nit  sonders  Malta 
oder  deroselben  greintz  halben  annemen  wollen ,  sondem 
sich  allein  uff  Hungern  russten ,  So  geben  doch  jetzo  die 
zeitungeii  widder  ,  dasz  der  Tûrck  gewaltiger  alsz  vorhin 
jemals  umb  Malta  und  Sicilia  sich  antzunehmeoi^gedencke 
luid  bisz  in  aoo  galeen  mit  aller  notturfl  zu  solcbem  be- 


—  71  — 

hueff  auaaBgmÎMt  hab,  desz  fïijrhabens  gar  balda  darioît  i556. 
antxugreiifen.  So  eilen  auch  die  Spanische  Obristea  gar  Man. 
sehr  dieknechte  furderlicb  in  Italiam  zu  schicken,  2udem 
ist  auch  hertzog  Eiîchs  gewerbe  gar  in  brunnen  gefallen 
und  man  hort  sonst  Yon  gar  keinem  gewerbe,  Welchsz 
ein  zeichen  ist  dasz  man  diszmalsz  nichts  gegen  die  Ni- 
deriande  Yomemen ,  sondem  mit  dem  Tûrcken  soviel  zu 
schaffen  bekommen  mrdet,  dasz  man  diesser  alhie  verges- 
aen  muessen.  HofiFen  derhalben ,  es  werde  der  Almechtîge 
des  Impii  Amman  rath  zerstoeren  und  ûber  seinen  eige- 
nen  halsz  lassen  auszg^en ,  und  den  frommen  Martho- 
eheum^  sambt  seinem  Tolck,  genediglich  scbùtzen  und 
erfaalten.  —  Soviel  zeitliche  hilff  und  Rath  antrifft,  ïslfide 
et  taeitumîtate  in  diesser  sach  gar  hoch  Tonnoten, 
darumb  uns  sehr  bedencklich  bey  YÎelen  Ghur-und  fïir^ 
sten,  Eurm  begem  nach ,  derhalben  zu  sollioitiren.  Dann 
ob  Yvir  woi  aller  ,wansz  unsz  nutz  ist  y  gute  Christen  und 
Lutterischer  Confession  seint,  so  wisst  Ir  doch ,  dasz  irer 
ettUche  mit  freundschafit,  ettlich«  mit  diensi,  wo  nit 
selbst,  doch  irer  Rethe,  dermassen  Spamën  zugethanund 
vervrant  seint^  dasz  zu  besorgen  esz  mochtenich  alleinin 
kemer  geheim  pleiben ,  sondem  sich  auch  eher  schiùnp- 
fierung,  '  alsz  befûrderung  bey  soldien  zu  getrosten^ 
dann  euch  nicht  unbewuszt  wie  mann  aile  dinge  jetzig^ 
zeîttzumûbelstenkannauszlegen  undy^drehen. —  Wie 
aber  deme,  woUen  mir  nicht  underlassen  unserm  Schwdier 
Hertzog  Chrîstoffern  (als  den  wir  wissen  dasz  er  die  Reli- 
gions sac^en  mit  allen  trewen  meynet),  hiervon  vertreu- 
lidizu  admoniren,  mit  bittS.  L.  wollenmit  andern  Chur- 
midFarsl?en9dieS.L«  nit  suspect  helt^darvon  rathschlegen* 

^  scbimpf. 


—  72  — 

t566.  So  zweivele  tinsz  nicht  S.  L  werden  die  sadien  ir  mil 
Mars,  trewen  angelegen  lassen  und  was  sie  hirin  den  armen , 
Terdruckten  Ghristen  dero  orter  zum  bessten  thun  konnen, 
ireusserstyennûgen  nicht  sparen,  dann  S.  L.  schondahin 
bedacht ,  auch  andern  Fûrsten  zugeschrieben  ^  dasz  maan 
uffjetzigem  Reichstag  anbalten  solte  damit  die  Nieder- 
lande  mit  in  den^Aeligion-frieden  genomen  und  dessen 
zu  geniessenhetten.  Damit  nun  S.  L.  und  andere  guther- 
zige  Fûrsten  und  Stende  ursach  gewunnen  sokhsz  mit 
desto  mehrerm  ansehen  zu  treiben  und  zu  regiren ,  und 
dieweill  one  dasz ,  wovern  die  bewusste  supplication  der 
Regentin  ûberlieffert,  die  Katze  hdrt  gnugsam  in  das  auge 
troffen  und  geschlagen  sein  wirdt ,  So  konten  wir  nicht 
widderrahten  dasz  von  wegen  der  Niderlande  stattliche 
gesandten ,  mit  gnugsamen  schein  und  GredentzbricTen 
(damit  man  derhalben  nit  wie  etwa  zuvor  andern  natio- 
nen  auch  beschehen,  zu  cavilliren  bette)  jetzo  uff  dem 
TorstehendenReichstaghwurden  abgefertigt,  welcheda- 
selbst  die  Key.  Ma.  und  allen  Stenden  desz  Reichs  eine 
supplication ,  darin  ire  beschwerungen  nottûrftiglich 
deducirt,  ûbergeben  ,unddameben  underthenigst  gesiicht 
und  gebeten  hetten  iren  herm  die  Khû.  M.  zu  Hispanién 
dahin  zu  vermûgen^damit  sie,  wie  andere  stende  des  Reichs, 
bey  der  erkanten  wahrheitund  Augspûrgischen  Confession 
gelassen  und  von  der  Key.  M.  und  Stenden  desz  Reichs 
bey  demReligionfrieden  mochten  geschùtzt  und  gehandt- 
habt  werden.  Wann  solchs  geschiht,  zweivelt  unsz  nicht, 
esz  werden  leuthe  gnugsam  funden  werden,  diesich  dasz 
bestebeyinen  zu  thun  werden  befleissigen:  dann  one 
dasz  kont  Ir  selbst  dencken  dasz  esz  wirdt  bedencklicb 
fallen  sich  der   Niderlendischen  Stende  unersucht  ant- 


r 


-  73  — 

zunehmen  oder  irenthalben  ettwas  in  den  Reichsinith  zu  i566« 
geben  oder  zu  proponiren.  Esz  were  auch  nit  unrathsam  Har». 
dasz  neben  den  abgesandten  ettwa  Ir  selbst  oder  sonst 
ein  heglaubte  uhd  den  Chur-und  Fûrsten  bekante  person 
gein  Augspurg  wurde  abgefertigt,  die  adpartem  allerhandt 
guten  bericht  den  Ghurfûrsten  diesser  sachen  halben 
geben  und  diesz  negocium  mit  yleisz  solUcitiren  thete. 

Nachdem  auch  der  y  on  Hohenstratt'  bey  der  Key.  M» 
gewesen  und  sonder  zweivell  dieaer  sachen  halben  etwas 
erwehnung  wirdt  gethan  haben ,  so  were  gleichfals  gar 
gut  dasz  die  Ghurfûrsten  mochten  wissen  wasz  vertros- 
tung  er  bey  der  Key.  M',  erlangt  und  wie.er  Irer  M^.  ge- 
muet  gespuert  hette.  Die  Proposition  ist  unsz  noch  nit 
zukomen  ;  wiewol  sy  den  yergangen  23**"  Martij  bat  ge- 
schdien  soUen:  darausz  wirtt  man  balt  yemehnien  wasx 
der  Rey.  M.^  gemuet  seye  in  religionssachen  yortzuneh- 
men  y  welchswir  euch  alszyor  unser  einfeltigesbedencken 
guter,  vertrauter  meynung,  nicht  wolten  verhalten,  und 
seint  euch  allen  gûnstigen  guten  willen  zu  erzeigen  ge* 
neigt.  Datum  Marpurgk  am  31*"  Martij  A^  66. 

WiLHBLM  L,  Z.  HfiSSBir. 


*  Le  Comle  éi  H4N>diiiraten. 


74  — 


UETTRE  CXXXVm. 


Le  Prince  tT  Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Il  Tex^ 
horte  à  aifoirsoin  que  les  Confédérés  ne  soient  pas  ac^ 
compagnes  d'étrangers  et  quils  viennent  sans  armes. 


l566.  *^  ^°  répandoit  faussement  que  le  Duc  de  Clèves  étoit  de  U 
Avril.  ^^P^^*  Procès  d'Egm.  IL  3 1 5.  «  De  Cliviae  duce  brevi  rainor 
»  evanuit  »  Strada^  L  2107  •  Pluaieim  circonstances  domè» 
reni  lieu  à  cette  auppoaitÎQnt  les  relations  da  Duc  avec  les  Seî-. 
gneurs  des  Pays-Bas,  sa  vie  passée ,  ses  précautions  contre  les  armé- 
niens du  Duc  Eric;  enfin  l'accueil  bienveillant  qu'il  avoit  coutume 
de  faire  aux  réfugiés  Protestans.  Deux  ans  plus  tard  la  crainte  du 
Duc  d*Albe  le  fit  changer  de  conduite  à  leur  égard,  hor ,  /.  1^5. 
D'après  Strada  un  bon  nombre  des  Confédérés ,  entrant  à'  Bm- 
leilct,  étoit  armé.  «  Erant  Uli  in  equis  omnino  ducenti^  forenai 
»  veste  omati,  gestabantque  singuti  bina  anie  ephîppium  sdopela.  » 
I.  a  18.  Ce  seroit  une  nouvelle  preuve  que  l'influence  du  Prince  sur 
les  résolutions  des  Nobles  étoit  beaucoup  moins  grande  qu'on  ne  le 
croit  communément.  Mais  dans  l'apologie  que  les  protestans  firent 
imprimer  en  1667  >  ''^  disent  hardiment.  «  Et  quand  à  la  procé- 
»  dure  en  la  présentation  de  la  requeste,  un  chacun  scait  qu*ik 
»  n'ont  eu  nulles  armes  du  monde ,  fors  celles  que  gentilsbommea 
»  sont  tenus  porter  ordinairement  :  mesmement  aux  champs  n'ont 
)»  en  nulles  armes  que  de  coustume.  9  Le  Petite  p.  i4i>*  Et  ils 
ajoutent,  «  Là  ou  toute  fois  leurs  calomniateurs  avoyent  raporté 
»  paravant  leur  arrivée,  pour  chose  veue  et  asseurée,  qu'ils  venoyent 
»  tous  en  équippage  de  guerre.  Si  avant  que  la  Duchesse  fut 
»  contrainte  par  leurs  faux  rapports  d'envoyer  au  devant  d'eux, 
»  pour  les  prier  de  poser  les  armes ,  lesquelles  ib  n'avoyent  onc 
»  pensé  de  prendre.  »  /.  /.  En  tout  cas  cet  one  est  de  trop  ;  car 
les  Confédérés  avoient  eu  dessein  de  venir  en  aimes  (voyez  le  Mé- 
moire, p.  57.) 

Le  Comte  Louis  vint  le  ag  mars  àîVianen,  et  partît  le  3i  avec 
le  Comte  de  Brederode  pour  Bruxelles.  Te  fTater^  IF.  334* 


—  75  — 

Mon  frèrei  jay  vous  amToie  ce  porteur  exprès  pour  tous 
adyertir  comme  Ton  parle  issi  estrangement  de  la  venue  ^Jf^ 
de  la  compaignie  et  principalement  en  ce  que  l'on  ast  ad- 
Terti  Madame  qu'il  y  vient  beaucoup  des  estrangiers ,  com- 
me Clevois  et  du  pais  de  Julliers ,  et  oires  que  j  ay  dict  à 
Madame  en  estre  asseuré  à  contraire ,  pour  n'avoir  les  es- 
tnngiersafiairdedire  ou  remonstrer  quelque  chose  qui 
coDoeme  ce  pais ,  si  esse  que  lebruict  continue ,  parquoy 
ferés  bien  de  tenir  la  main  que  si  il  y  at  quelques  estran- 
giers qui  nevienent  point;  je  dis  en  quantité , mais  pour 
ung  cinquant  ou  soisante  seroit  peu  de  chose ,  car  pour 
moy  ne  lepeus  penser.  L'aultre  point  est  que  Ton  dict 
que  viendrea  en  arme  et  oire  que  le  scay  bien  que  non^ 
nëanmomgs  si  il  eusse  quelques  ungs  quîl  se  avanceriont 
de  en  porter ,  feres  bien  les  fer  oster ,  car  le  plus  paisi- 
blement que  porres  venir  et  point  de  tout  avecque  si 
grande  trouppe  ensamble,  serat  le  melieur  et  feres  vos- 
tre  affaire  beaucoup  mieulx;  d'aultre  part  aussi  ne  ferois 
£Edre  nulle  salve,  ny  dehors  la  ville,  ny  dedans ,  en  quoy  il 
vous  fault  que  tenés  la  main.  Je  donne  charge  à  ce  por- 
teur vous  dire  le  tout  plus  amjdement,  vous  priant  m0 
mander  par  luy enquel  ëquippage  que  viendrés,  et  sur 
ce  vous  baise  les  mains  et  à  mons.'  de  Brederode  aussi) 
priant  Dieu  vous  donner  accomplissement  de  vos  désirs. 
DeBrusselles  ce  i  de  apvril  A""  i566. 

Yostre  bien  bon  frère  à  vous 
fair  service, 

GuiLLAUMS  DB  NaSSAU. 

à.  Monsieur  le  Conte  Louys  de 
NaisaOy  mon  bon  frère. 


—  76  — 
j^^  LETTRE  CXXXIX. 

L,  de  Schwendiau  Prince  dC  Orange,  Ses  précisions  sur  là 
guerre  contre  les  Turcs  et  sur  les  résolutions  de  la  Diète^ 


\*  D  n'est  pas  étoimant  qu'après  cette  lettre  le  Priooe  ne  reçut 
de  longtemps  des  nouvelles  par  Schwendi  lui-même  :  car  œ  que 
oeluî-ci  prévoyoit^  arriva.  «  Der  Sultan  verlangte  dasx  ailes  abge- 
»  nommenean  Siebenbûrgen  zurûckgegeben  werdensoUte.  DaBIa* 
»  ximîlian  und  die  Ungern  sich  nicht  dazu  verstanden ,  brach  der 
9  alte  Suleiman  an  der  Spitze  eines  groszen  Heeres  in  Ungem  eîn. 
»  Maximîlian  beschlosz  ebenfalls  selbst  zu  Feldezu  zieben,  und 
»  sammelte  aus  den  Erblanden  und  aua  dem  Relche  ein  Heer  von 

»  80000  Streitem Nachdem  Suleiman  gestorben  war,  zeigle 

»  dessen  Sobn  Selim  wenig  Emst  zur  Fortsetzung  des  Kriegs.  Die 
»  Streifzûge  der  Tûrken  vnitden  von  Schwendi  mil  Nachdruck 
»  zurûckgewiesen.  >  Pfister^  Gesch.  d,  71  IP^,  32 1* 


Monseigneur  ! 

Il  y  a  desjà  longtemps  que  n'ay  eu  noyeHes  de  vostre 
Seig^  mais  cela  me  seroit  grand  contentement,  quant  tous 
Tos  affaires  allassent  selon  yostre  désir.  Je  suis  icy  en  un 
labourinthe  et  quand  je  pense  et  espère  de  y  sortir  par  le 
moyen  d'une  paix  avec  les  Turcs  et  le  TransiWain  pour 
laquelle  l'Empereur  a  desjà  longement  trayaillé,  nous  re- 
tombons en  une  plus  griefve  guerre.  Maintenant  l'on  tient 
pour  certain  que  le  Turc ,  si  vient,  qu'il  y  viendrat  luy  mes- 
me  avec  toute  sa  puissance.  Âins  il  est  bien  debesoingque 
l'Empereur  aye  bone  assistance  d'Empire  et  des  aultres 
princes  chrestiens.  Aultrement  tout  le  pais  d'Autriche  et 
d'Ungarie  demeureroit  en   extrême  hazard.  Je  ne  veus 


—  77  — 

bire  à  roatre  Seig^  long  discours  par  oestes,  alns  me  re-  i566» 
mets  à  ce  que  j'ay  escrit  tout  au  longàmons/  d'Egemont ,  Avril, 
pour  le  TOUS  communiquer. 

Je  tiens  queTontraicterat  bien  peu  sur  ceste  diète  quant 
à  la  religion,  mais  que  l'on  laisserat  le  tout  en  suspens  et 
au  mesme  cours  comme  par  ayant,  puisque  l'Empereur 
sera  contraint  de  tant  haster  son  retour  (i).  Il  sera  bien 
le  moys  de  juUet  avant  que  le  Turc  pourra  arriver  avec 
sa  puissance.  Mais  les  plus  prochains  Basses'  antecéderont 
et  commenceront  la  guerre  plus  tempre*,  de  sorte  qu'il 
est  bien  nécessaire  de  haster  les  provisions.  Car  conmie 
l'on  pense  peu  à  la  guerre  au  temps  de  paix,  ainsy  se  trou- 
ve l'on  maintenant  bien  despourveu  de  ce  qui  est  de  be- 
soing.  Je  ne  scay  comme  l'on  me  laissera  et  pourvoiera 
en  ce  quartier ,  l'apparence  est  encore .  maulvais  asse.  ^  En 
fin  il  fault  faire  extrême  debvoir  avec  ce  que  l'on  peult 

avoir  des  forces,  et  bien  espérer  de  l'aide  de  Dieu A 

Unguar  ^  le 4 d'april lann  66. 

De  vostre  Seig^  très  affectioné  serviteur , 

Lazârus  db  Swbndi. 

Le  Seig.' Conte  Ludvic  se  debvoit^  cest 
année  laisser  veoir  en  Ungarie  et  accom* 
paigner  l'Empereur^  puisqu'il  veult  faire 
la  journée  contre  le  Turc  en  persone.  Je 
vous  prie  luy  faire  mes  affectueuses  re- 
commandations. 

A  MonamfDeur  Monsieur 
le  Prince  d'Orange. 

(i)  ÂeUHtr.  Le»  choses  se  passèrent  ainsi  et  Tespéranoe  trompée 
■  PMbM.  *  I6t.  3  auei.  4  Ungfawar.  ^  denoit 


—  78  -- 

l566.  he  S  d'Avril  la  requête  fat  présentée.  Nous  croyons  devoir  la 
AvrH«'  coHunaniquefer ,  aîiisî  que  les  pièces  qui  $*y  rapportent ,  yi/l  Vim^ 
portance  de  cesdocumens,  et  parceque  nosMfunuscritSy  appartenant 
aux  papiers  du  Comte  Louis  ont  un  caractère  remarquable  d'au- 
thenlicité.  D'ailleuis  il  y  a  quelques  variantes,  et  les  ouvrages  où 
ces  actes  ont  déjà  été  imprimés  ,  sont  en  grande  partie  peu  connus 
hors  de  notre  pays. 


Voici  d*abord  le  discours  prononcé  ou  plutôt  lu  («c  pauca  ex 
»  scripto  praefatus:»  Figlius  ad  Hopp.  358)  par  Bréderode  en  pré* 
sentant  la  requête  :  «  Erat  ea  Brederodio  a  foederatis  delata  pro- 
»  vincia  , . .  .  sive  quod  summa  gentis  Brederodiae  nobilitas  exis- 
»  teret,  sive  quod  iis  esset  moribos  ut  ingenti  verboram  factorunv- 
Il  que  audacîa  omnem  observantiae  atque  metHS  cogitation<im  quovîs 
»  negocio  facillime  deponeret.  »  F,  d.  Baer^  207. 


Madame.  Les  gentilzhomines  assemblez  en  ceste  ville  et 
autres  de  semblables  qualité  en  nombre  compétent,  les- 
quels pourcertams  respect  ne  se  sont  icy  trouvé ,  ont  ar- 
resté  pour  le  service  du  Roy  et  le  bien  publicque  de  ses 
Pays-Bas ,  présenter  à  Votre  Alteze  en  toute  humilité  ceste 
remonstrance ,  sur  laquelle  il  plairat  à  vostre  Alteze 
donner  tel  ordre  quelle  trouvera  convenir^  suppliante 
votre  Alteze  la  vouloir  prendre  de  bonne  part. 


augmenta  reffervescence  dans  les  Pays-Bas.  «  Sperabant  Belgae 
»  Imperatorem  Maximilianum  in  proximb  comitiis  remedium 
»  aliquod  ipsonim  malis  adhibiturum  ;  ubi  videruot  se  sua  spe 
»  falsos,  tentârunt  extrême,  n  Longuet  y  Ep.  teer.L  6. 


~  19  -^ 

En  oultre,  Madame  ^  nous  sommes  adTeitys  d'avoir  iSâiS. 
esté  chargés  devant  vostre  Alteze  et  les  S."  du  conseil  et  A"vriL 
aultres ,  que  ceste  notre  délibération  a  esté  principale- 
ment mis  en  avant  pour  exciter  tumultes ,  révolte  et  sédi- 
tions ,  et,  qui  est  le  plus  abominable ,  nous  ont  chargés  de 
vouloir  changer  de  Prince  j  ayant  praticqué  ligues  et  con- 
spirations avecqs  Princes  et  capitaines  estrangiers,  tant 
François,  Alemans  que  aultres,  ce  que  jamais  n'est  tum- 
bé  en  nostre  pensée  (i).et  est  entièrement  contraire  ft  à 
nostre  léaulté  et  à  ce  que  vostre  Alteze  trouvera  par  ceste 
remonstranœ.  Supplians  néanmoings  à  vostre  Alteze  i^^us 
vouUoir  nommer  et  découvrir  ceulx  qui  tant  injustement 
ont  bUbmé  ungne  tant  noble  et  honnorable  compaignye. 

Davaotaige^  Madame,  les  S/'  icy. présents  ont  enteifdu 
qu'il  y  a  des  aulcuns  entre  eulx,  qui  en  particulier  sont 
aocMsés  et  chargés  d'avoir  tenu  la  main  et  tasché  pour  ef^ 
lectUer  la  susdite  malheureuse  entreprinse,  tant  avec 
François  que  aultres  estrangiers,  dqnt  nous  nous  resen- 
Ions  de  ce  grandement;  parquoy  supplionaà  vostre  Alteze 
BOUS  vouloir  faire  tant  de  bien  et  faveur  de  nommer  les 
Mousateurs  et  accusés^  af&n  qu«  le  grand  tort  et  méchan- 
ceté estant  découvert,  vostre ,  Alteze  en  face  ,  briefve  ,et 
«lemplaîre  jui^tice,  et  ce  pour  obvier. aui^  maul:i(  etscan« 
deles.q.ui  en  pqurroient  advenir,  estant  bien  asseurés.que 
vostre  Alteae  ne  permettra  jamais  qu'une  telle  et  tant 
honnorable  compaignie  demeura'  chargée  de  tant  infâmes 
et  malheureuses  actes. 


(i)  Pensée,  Voilà  une  afBnnation  lui  peu  forte,  et  qui  ne  don* 
ne  pas  une  très  haute  idée  de  la  franchise  et  de  la  bonne  foi  des 
ttnivédérés* 


^  80  - 
i568.  . 

Avril. 

La  reqfnéte  se  trouve  aux  Archives  ,  ayant  en  marge  rapostille 
de  la  Gouvernante  ;  en  outre  il  y  a  une  copie. 


Madame  ! 

L'on  scait  assez  que  par  toute  la  Christienetë  a  tous* 
jours  esté ,  comme  est  encores  pour  le  présent ,  fort  re^ 
nomé  la  grande  fidélité  des  peuples  de  ces  Pays-Bas  en-, 
▼ers  leurs  Seigneurs  et  Princes  naturels ,  à  laquelle  tous- 
jours  la  noblesse  a  tenu  le  premier  rancq  y  comme  celle 
qui  jamais  n'ast  espargné  ny  corps,  ny  biens ,  pour  la 
conservation  et  accroissement  de  la  grandeur  d'iceulx; 
Enquoy  nous,  très  bumblesTassaulx  de  Sa  Ma/^,  voulons 
tousjours  continuer  de  bien  en  mieulx ,  se  que  de  jour 
et  nuict  nous  nous  tenons  prestz  pour  de  nous  corps  et 
biens  luy  faire  très  humble  service  ;  et  Toyans  en  quel 
terme  sont  les  affaires  de  maintenant ,  avons  plustost  ay- 
mé  de  charger  quelque  peu  de  mavaîs  gréz  sur  nous,  que 
de  celer  à  vostre  Alteze  chose  qui  cy  après  pourroit 
tourner  au  desservice  de  Sa  Ma.^  et  quant  et  quant  trou- 
bler le  repos  et  tranquillité  de  ses  pays  :  espérans  que 
Feffect  monstrerat  avecq  le  tamps  qu'entre  tous  services 
que  jamais  poumons  avoir  faicts ,  ou  faire  à  Fadvenir  à 
Sa  Ma*'.,  cesluy-cy  doibt  estre réputé  entre  les  plus  nota- 
bles et  mieulx  à  propos ,  dont  asseurément  nous  nous 
persuadons  que  vostre  Alteze  ne  le  scaura  prendre  que 
de.  très  bonne  part.  Combien  doncques ,  Madame ,  que 
nous  nous  ne  doubtons  poincts  que  tout  ce  que  Sa 


—  81  — 

Uàpi*  a  par  çt-devant  et  mriamement  ast  heure  de  nou-  i566. 
veau  ordonné ,  touchant  l'inquisition  et  Festroicte  obser-  ^'^'^ 
▼ation  des  plaocars  sur  le  faict  de  la  religion,  n'ait  eu 
quelque  fondement  et  juste  tiltre ,  et  ce  pour  continuer 
tout  ce  que  feu  l'Empereur  Charles  de  très  haulte  mé- 
moire y  avoit  à  bonne  intention  arresté,  -Toutesfois  voyans 
que  la  différence  de  Ynng  tamps  à  l'aultre  ameyne 
quant  et  soy  diversités  des  remèdes  et  quedésjàdepuis  quel- 
ques années  enchà  les  dit  placcars  (nonobstant  qu^ils 
n  ayent  esté  exécutés  en  toute  rigeur)  ont  toutesfois  don- 
né occasion  à  plusieurs  griefs  et  inconvéniens  ;  certes  la 
dernière  résolution  de  Sa  Ma*^. ,  par  laquelle  non  seulle- 
ment  elle  déffend  de  ne  modérer  aulcunement  les  dit 
placcars,  ains  commande  expressément,  que  l'inquisition 
soit  obserrée  et  les  placcars  exécutés  en  toute  rigeur , 
nous  donne  assez  juste  occasion  de  craindre,  que  par  là 
non  seuUement  les  dit  inconvéniens  viendront  à  s'aug- 
menter ,  mais  aussi  qu'il  s'en  pourroit  finalement  ensuy- 
vre  une  esmeute  et  sédition  généralle ,  tendante  à  la  mi- 
sérable ruyne  de  tous  les  pajs,  selon  que  les  indices  ma- 
nifestes de  l'altération' du  peuple,  qui  desjà  s'apparchoit  ' 
de  tous  costés ,  nous  monstre  à  veue  d'oeil.  Parquoy  , 
cognaissans  l'évidence  et  grandeur  du  dangier  qui  nous 
menasse,  avons  jusques  à  maintenant  espéré  que,  ou 
par  les  Seigneurs ,  ou  par  les  estats  des  pays,  seroit  faict 
remonstrance  à  temps  et  heure  à  vostre  Alteze,  affin  d'y 
remédier,  en  ostant  la  cause  et  l'origine  du  mal;  mais 
après  avoir  veu  queeulx  ne  se  sont  poinct  advanchés, 
pour  quelques  occasions  à  nous  incogneus,  et  que  cepen- 
dant le  mal  s'augmente  de  jour  en  jour ,  si  que  le  dangier 

'  s'tpperçoit. 


n 


—  82  — 

i566.  de  ftëdhion  et  révolte  gënéralle  est  à  U  porte  ^  Avons  es- 
Ayril.  itmë  estre  nostre  debvoir ,  suyvant  le  serment  de  fidé- 
lité et  d^hommaige  ensamble  et  le  bon  zèle  qu'avons  à 
Sa  Ma*',  et  à  la  patrie,  de  ne  plus  attendre ,  ains  plustost 
nous  advancher  des  premiers  à  fiiire  le  debvoir  requis , 
et  ce  d'aultant  plus  franchement ,  que  nous  avons  plus 
d'occasion  d'espérer  que  Sa  Ma*'  prendra  nostre  adver- 
tissement  de  très  bonne  part ,  voyant  que  l'affaire  nous 
touche  de  plus  près  qu'à  nuls  aultres ,  pour  estre  plus  ex* 
posés  aux  inconvéniens  et  calamités ,  qui  coustumière* 
ment  proviengnent  de  semblables  aoddens ,  ajans  pour  la 
plus  grande  part  nos  maisons  et  biens  situés  aux  champs , 
exposés  à  la  proye  de  tout  le  monde  ;  considéré  aussi  que 
générallement,  en  ensuivant  les  rigeurs  des  dit  placcan , 
ainsi  que  Sa  Ma'',  comande  expressément  estre  procédé  , 
il  n'y  aurat  homme  d'entre  nous^  voire  et  non  pas  en  tout 
le  pays  de  pardecha ,  de  quelque  estât  ou  condition  qu'il 
soit  y  lequel  ne  sera  trouvé  coulpable  de  confiscation  de 
corps  et  biens,  et  assufajecti  à  la  calomnie  du  premier 
en^eulx  qui,  pour  avcMr  part  à  la  confiscation ,  vouldra 
l'accuser  soubz  couverture  des  plaocars ,  ne  luy  estant 
laissé  pour  refiige  aultre  chose  que  la  seulle  dissimula* 
tion  de  l'officier ,  à  la  merchy  duquel  sa  vie  et  ses  Inens 
seraict  totalement  remis.  En  considération  de  quoj 
avons  tant  plus  d'occasion  de  supplier  très  humblement 
vostre  Alteze ,  comme  de  fiiict  nous  la  supplions  par  la 
présente  requeste ,  d'y  vouloir  donner  bon  ordre ,  et 
pour  l'importance  de  l'affaire ,  de  vouloir  le  plustost  que 
possible  sera,  dépécher  vers  Sa  Ma*',  homme  exprès  et 
propre  pour  l'en  advertir ,  et  la  supplier  très  humblement 
de  nostre  part ,  qu'il  luy  plaise  y  pourveoir,  tant  pour  le 


—  83  — 

présent  qu'à  Fadrenlr;  et  d'aûltant  que  cela  ne  se  pourra  i566. 
jamais  faire,  en  laissant  les  dit  placcars  en  leur  vigeur ,  Avril, 
▼eu  que  de  là  dépend  la  source  et  l'origine  de  tous  in- 
couTéniens ,  qu'il  luy  plaise  de  vouloir  entendre  à  l'abbo- 
lition  d'iceulx,  laquelle  se  trouverat  estrenon  seullement 
du  tout  nécessaire  pour  destoumer  la  totale  ruyne  et  per- 
te de  tous  ses  pays  de  pardeca ,  mais  aussi  bien  conforme 
à  raison  et  justice;  et  af&n  qu'elle  n'ait  occasion  de  pen- 
ser que  nous,  qui  ne  prétendons  sinon  de  luy  rendre  très 
humble  obéissance ,  vouldrions  entreprendre  de  ia  brider, 
ou  luy  imposer  loy  à  nostre  plaisir  (ainsi  que  nous  ne 
doubtons  poinct  que  nos  adversaires  le  vouldront  inter- 
préter pour  nostre  désadvantage).  Supplions  bien  humble-^ 
ment  à  Sa  Ma.*'  qu'il  luy  plaise  de  faire  aultres  ordon- 
nances par  l'advis  et  consentement  de  tous  les  estats- 
généraulx  assemblés ,  afEn  de  pourveoir  i  ce  que  dessus, 
par  aultres  moiens  plus  propres  et  convenables,  sans 
dangiers  si  très  évidens.  Supplions  aussi  très  humble- 
ment à  son  Âlteze,  que  tandis  que  Sa  Ma.*'  entendra  à 
nostre  juste  requeste  et  en  ordonnera  selon  son  bon  et 
juste  plaisir,  elle  pourvoye  cependant  au  dit  dangier ,  par 
une  surcéance  généralle,  tant  de  Tinquisition ,  que  de  tou- 
tes exécutions  des  dit  placcars,  jusques  à  tant  que  Sa 
Ma'',  en  ait  aultrement  ordoné,  avecq  protestation  bien 
expresse  que,  en  tant  qu'il  nous  peult  compéter,  nous 
nous  sommes  acquictés  de  nostre  debvpir  par  ce  présent 
advertissement ,  si  que  dès  maintenant  nous  nous  en  dé* 
chergeons  devant  Dieu  et  les  hommes ,  déclarans  qu'en 
cas  que  aulcun  inconvénient ,  désordre ,  sédition ,  révolte 
ou  effusion  de  sang  par  cy  après  en  advient,  par  faulte 
d'y  avoir  mis  remède  à  tamps,  nous  ne  pourrons  estre 


—  84  — 

i566.  tachés  d  avoir  celé  ung  mal  si  apparant;  en  quoy  nouA 
Avril,  prenons  Dieu,  le  Roy,  votre  Alteze  et  messieurs  de  son 
Conseil  ensamble  et  nostre  conscience  en  tesmoignage  y 
que  nous  avons  procédé  ,  comme  à  bons  et  loyaulx  ser- 
viteurs et  fîdeles  vassaulx  du  Roy  appartient,  sans  en 
rien  excéder  les  limites  de  nostre  debvoir ,  dont  aussi  de 
tant  plus  justamment  nous  supplions ,  que  votre  Altesse 
y  veuUe  entendre ,  avant  que  aultre  mal  en  adviengne. 
Et  feres  bien. 


Le  6*  avril  la  Duchesse  rendit  la  requête  apostillée.  «  Postridîe 
»  reversis  numéro  adhuc  majore  Foederatis  Gubernatrix  libellum 
9  reddidit ,  adjecta  ad  margînem  responsione,  quâ  intermittendae 
»  Inquisitionis,  edictorumve  moderaodonim  spem,  sed  Rege  ante 

I 

u  4;onsu1to,  faciebat.  »  Sirada^  I.  aa2. 


Son  Alteze  ayant  entendu ,  ce  que  ce  requiert  et  de- 
mande par  le  contenu  en  ceste  requeste,  est  bien  déli- 
béré d'envoyer  devers  Sa  Ma*',  pour  le  luy  réprésenter  et 
faire  devers  icelle  tous  bons  offices ,  que  son  Alteze  ad« 
visera  povoir  servir  à  disposer  et  incliner  Sa  dite  Ma*^.  à 
condescendre  à  la  réquisition  des  remonstrans ,  lesquels 
ne  doibvent  espérer,  sinon  toute  chose  digne  et  confoi^ 
me  à  Sa  bénignité  naifve  '  et  accoustumée ,  ayant  desjà  Sa 
dite  Alteze  auparavant  la  venue  des  dits  remonstrans  ^ 
par  assistence  et  advis  des  Gouverneurs  des  provinces  , 
Chevaliers  de  rOrdre  etceuIxdesConsaulx  d*estat  et  privé 
estans  chez  elle ,  besoigné  à  concevoir  et  dresser  une  mo- 
dération fies  plaocartz  sur  le  faict  de  la  religion,  pour  la 

■*    Qfftire  (àangehorenj. 


—  85  — 

représenter  à  Sa  dite  Ma*"^.  laquelle  modération  Son  Al-  i566. 
teze  espère  debvoir  estre  trouvé  telle  que  pour  debvoir  Avril, 
donner  à  chascun  raisonnable  contentement;  et  puis  que 
lautorité  de  Son  Alteze  (comme les  remonstrans  peuvent 
bien  considérer  et  comprendre)  ne  s  estend  si  avant ,  que 
de  poToir  surseoir  Imquisition  et  les  plaocairtz ,  comm*ils 
le  demandent  et  qu'il  ne  convient  de  laisser  le  pays  en- 
droict  la  religion  sans  loy ,  icelle  Son  Alteze  se  confie 
que  les  remonstrans  se  contenteront  de  ce  quelle  envoyé 
à  la  fin  susdit  devers  Sa  Ma*^. ,  et  que  pendant  que  s  at-- 
tend  sa  responce ,  Son  Alteze  donnera  ordre ,  que  tant 
par  les  inquisiteurs,  où  il  y  en  a  eu  jusques  ores,  que 
parles  officiers  respectivement, soit  procédé  discrètement 
et  modestement  endroict  leurs  charges,  desorte  que  Ton- 
n*aura  cause  de  s*en  plaindre,  s'attendant  Son  Alteze 
que  aussy  les  remonstrans  de  leur  costé  se  conduyront 
de  façon  que  ne  sera  besoipg  d'en  user  aultrement ,  et  se 
peult  bien  espérer ,  que  par  les  bons  offices  que  Son  Al- 
teze fera  devers  Sa  Ma.*^  icelle  se  contentera  descharger 
les  aultres  pays  de  Imquisition  où  elle  est,  selon  4|ue 
s'est  peu  entendre  que  desjà  s'est  déclairé  sur  la  requeste 
des  chef  villes  de  Brabant,  qu'elles  n'en  seront  chargées, 
et  se  mectra  Son  Alteze  tant  plus  librement  à  faire  tous 
bons  offices  devers  Sa  dite  Ma^.  à  la  fin  et  à  Feffect  sus- 
dit, qu'elle  tient  asseurément  que  les  remonstrans  ont 
propos  et  intention  déterminée  de  rien  innover  endroict 
la  religion  ancienne  observée  es  pays  de  pardeçà,  ains 
la  maintenir  et  conserver  de  tout  leur  povoir.  Faict  par 
Son  Alteze  à  Bruxelles,  le  6"**  jour  d'apvril  i565, 
avant  pasques. 

MARGARrrA. 


—  86  — 

i566*      ^  8  aYiil  les  Goofédérét  remirent  à  k  Dncfaesie  une  relique  à 
Avril,  l'apostille  y  connue  dans  les  termes  saîvans* 


Bladame»  Ayant  Teu  J'apostille  qu'il  a  pieu  à  vostre 
Alteze  nous  donner,  nous  n'avons  volu  laisser  en  pre- 
mier lieu  de  remercyer  très  humblement  yostre  Alteze  de 
la  briefVe  expédition  d'icelle ,  mesmement  de  la  satis&o- 
tion  que  vostre  Alteze  at  eu  de  ceste  nostre  assemblée ,  la- 
quelle n  at  esté  faicte  à  aultre  intention  que  pour  le  ser- 
vice de  Sa  Ma^^ ,  bien  et  tranquillité  du  pays;  et  pour  plus 
grand  contentement  et  repos  d'icelluy  pays  eussions 
fort  désiré  que  la  ditte  appostille  de  vostre  Alteze  eust 
esté  plus  ample  et  plus  esclercye,  néantmoins  voyans 
que  vostre  Alteze  n'a  le  pouvoir  tel  que  nous  désirerions 
bien  y  comme  nous  entendons,  de  quoy  nous  sommes 
bien  marys,  Nous  nous  confions  selon  l'espoir  et  asseu- 
rance  que  vostre  Alteze  nous  a  donné  que  icelle  y  mectra 
tel  ordre  qu'il  convient  tant  envers  les  magistrats  que 
inquisiteurs,  les  enjoindant  de  se  contenir  de  toutes 
poursuytes  procédantes  d'inquisition,  édicts  etplacarsy 
tant  vieulx  que  nouveaulx,  sur  le  faict  de  la  religion , 
attendant  que  Sa  Ma^»  en  ayt  aultrement  ordonné.  De 
nostre  part.  Madame,  puisque  ne  desirons  .sinon  d'en- 
suyvre  tout  ce  que  par  Sa  Ma*',  avecq  l'advis  et  consen- 
tement des  estats-généraulx  assamblés  serat  ordonné 
pour  le  maintenement  de  lanchienne  religion ,  espérons 
de  nous  gouverner  de  telle  sorte  que  vostre  Alteze  n'au- 
rat  aucune  occasion  de  se  mescontenter ,  et  s'il  y  eust 
-quelcung  qui  fisse  aucun  acte  énorme  et  séditieulx,  qu'i 
soit  par  vostre  Altesse  et  ceulx  du  Conseil  d'estat  ordonné 


T-  87  — 

toi  cdiaêtoy  que  le  mérile  du  fidct  le  requérera,  protes-  i56& 
tant  de  rechief  que  si  quelque  inconvénient  en  advient  Avril, 
par  faulte  de  n*y  avoir  donné  bon  ordre ,  que  avons  sa- 
tisfaict  à  nostre  devoir.  Supplians  bien  bumblement  à 
vostre  Alteze  d*avoir  cestuy  nostre  devoir  pour  agréable 
et  recomniandé,  le  recevant  pour  service  de  Sa  Ma'^.ynous 
ofirans  de  demeurer  très  bumbles  et  obéisseoa  servâteurs 
à  Tostre  Alteze  et  de  mourir  à  ses  pieds  pour  son  servioBi 
toutes  les  fois  qu'il  plairat  à  vostre  Alteze  nous  le  com- 
mander. 

En  oultre,  Madame, pour  aultant  qu'il  court  un  bruyci 
duquel  nous  commes  advertis,  que  aucuns  de  nos  ç^ 
lumniateurs  ont  desjà  faict  imprimer  des  copies  de  notre 
requeste  où  ils  ont  altéré  ou  changé  aucuns  points  par 
lesquels  ils  Touldroient  donner  à  entendre  nostre  assam- 
blée  avoir  esté  séditieuse  et  par  là  nous  rendre  odieulx 
à  tout  le  monde,  chose  du  tout  contraire  à  notre  juste 
intention ,  comme  il  est  suffisamment  notoire  à  vostre 
Alteze,  la  supplions  très  humblement  permectre  à  Fim- 
primeur  de  Sa  Ma^.,  imprimer  la  ditte  requeste  en  la 
mesme  substance  et  teneur  de  mot  à  autre ,  qu'elle  at  esté 
présentée  par  nous  à  vostre  Alteze  (i).  Ce  que  nous  don- 
nera. Madame,  ung  très  grand  contentement  et  plus 
grande  occasion  de  continuer  le  service  par  nous  offert 
et  promis  en  général  et  particulier  à  vostre  Alteze. 


(i)  Meze.  La  Gouvernante  le  permiti 


—  88  — 

1 566.       La  DttdieMe,  aprè»  aToir  délibéré  avec  le  CoDseil  d'Etal ,  répoo* 
Avril,     dii. 


Tay  veu  et  visité  avec  ces  Seigneurs  ce  que  m'aves^ap- 
porte  et  pour  responce  j'espère  donner  tel  ordre  tant  vers 
les  inquisiteurs  que  les  magistrats ,  que  aucun  désordre , 
ny  scandale  n'en  adviendrat,  et  s'il  y  en  a,  il  viendra 
plustost  de  vostre  costel ,  parquoy  advisés  selon  vos  pro- 
messes icy  contenues,  qu'aucun  scandale  ny  désordre 
n'en  advienne ,  tant  entre  vous  que  la  commune ,  vous 
prîans  de  ne  passer  plus  avant  par  petites  practicques 
secrètes  et  de  n'attirer  plus  personne. 


A,  c^uoi  Eustache  de  Fîeooes,  Seigneur  d'Ësquerdes^répliqua,  ain- 
si que  Stradale  rapporte.  «  Ad  Margaritam  redeunt  ;  atque  omnium 
»  nomine  Eustachius  Fiennius,  EsquerdaeDominus(nam  Bredero- 
»  dîus  in  publico  verba  facere,  nisi  meditatus  aut  ex  scripto,  non  au- 
»  débat)  officioseactiaprorespoosiooe  gratiis ,  orat  ne  gravetur  tes- 
»  tatum  facere  quidquid  ab  eo  Nobiiîum  oonventu  faetum  easet ,  pro 
»  Régis  obsequio  utilitateque  fuisse,  »  p.  223.  Mais  cet  auteur 
confond  les  deux  réponses  de  la  Duchesse  et  les  deux  répliques  des 
Nobles,  et,  pourvu  qu^on  n'imite  pas  cet  exemple ,  on  peut  aisé- 
ment concilier  les  historiens  qui  font  mention  de  Bréderode  et 
ceux  qui  donnent  la  parole  au  Seigneur  d'Esquerdes  (nommé  det 
Cordes  par  Hopper  ^  Mém,  p.  75).  Bréderode  récita  la  première  ré- 
plique qui  étoit  couchée  par  écrit  ;  mais  il  se  retira^  contre  ses  habi- 
tudes^ modestement,  dès  qu'il  8*agit  de  parler  ex  tempore,  La  cou- 
duiledes  Nobles  à  Bruxelles,  tant  prônée  auparavant,  a  été  jugée 
d'une  manière  extrêmement  défavorable  par  BHderdijk ,  1. 1.  p.  5a , 
sqq.  Et  en  effet  on  y  remarque  une  hardiesse  qui  ,  à  mesure  qu'elle 
éprouve  de  la  résistance ,  dégénère  en  timidité.  Mais  apparemmtent 


~  89  — 

bMUMoup  d'eDtra  «uz  atironl  M  médioaremenl  eentens  éê  cette  i566l 
fiiçoa  d'agir;  et  il  ne  faut  pas  oublier  que  les  GoQTerBeurs  etCbe-    Avril, 
mliera  auront  exercé  ces  jours  là  une  influence  conciliatrice  sur  lea 
Ghcfr  de  la  Confédération. 


Re|rfioque  faide  par  le  S^.  des  Kerdes. 

Madaina  U  a  pieu  à  ces  Seigneurs  et  à  toute  ceste 
noble  compaignie  me  commander  de  remercyer  de  leur 
part  y.  A.  très  humblement  de  la  bonne  responce 
qu'il  a  pieu  à  V.  A,  nous  donner  ce  jourdTiuy,  et  furent 
esté  beaucoup  plus  contens  et  satîsfaicts,  s'il  eust  pieu  à 
y.  A.  leur  déclairer  en  la  présence  de  tous  ces  S^'.  que 
y.  A.  a  prins  de  bonne  part  et  pour  le  service  du  Roy 
ceste  nostre  assemblée,  asseurant  y.  A.  qu'aulcung  de 
ceste  compaignie  ne  donnerat  occasion  à  y.  A.  de  se 
mescontenter  de  Tordre    quils  tiendront  doresnavant. 

(Et  comme  ma  dite  dame  respondit  qu'elle  le  croyt  ain^ 
sjy  n'affermant  nullement  en  quelle  part  elle  receroit  nos- 
tre assemblée,  luy  fut  replicqué  parle  dit  S^  de  Kerdes  : 
Madame,  il  plairast  à  y.  A.  en  dire  ce  qu  elle  en  sent , 
à  quoy  die  respondit  qu'elle  n'en  pouvoit  juger.) 


Aux  deux  remontrances  qui  suivent ,  est  relatif  ce  passage  de 
Bor,  4  D*£dele  hen  vastelyk  yertrouwende  opte  groote  beloften  hen 
»  gedaan,  hebben  . .  .  geresolveert  tescheiden  en  elk  na  huis  te 
»  trecken  :  maar  hebben  eerst  in  handen  van  haer  vier  hoofden  ge- 
9  looft  en  toegeseit  by  seker  geschrifte  onder  heo  daer  af  gemaekt 
»  dat  sy  derReligîen  noch  andersins  niet  nieuwsen  souden  invoeren 
»  noch  attenteren  ....  en  dat  sy  in  ailes  sonden  bereet  en  onder- 
»  danig  wesen  tôt  't  gène  deselve  hen  vier  Hoofden  hen  ordonneren 
»  en  bevelen  souden ,  hebheode  ook  tôt  assistentie  en  correspon- 


—  w  — 

i566l  1»  denti»  yi»  doo8elv«ii  ait  luireo  geB^ichappe  geluMP^o  drie  of  vmt 
AwîL  *  ^^"^  ^^  ProYÎncie,  die  in  dfioselvcn  aouden  gadeslaen  dat  aidaur 
»  Diet  eo  werde  geatAenteert  tegen  de  voonz.  brieven  en  ge&ofteii.  » 
I.  6i«.  —  Apparemment  ces  deux  remontraDces  ne  sont  pas  de  la 
même  date.  La  première  paroit  avoir  été  faîte  le  lendemain  de  la 
présentation  de  la  requête;  à  moins  que  par  requête  on  ne  YeniUe 
entendre  ici  la  réplique  des  .Nobles ,  et  par  ^potHUe  la  r^Kmse  ver- 
bale de  Marguerite.  La  seconde  ressemble  plus  à  un  avertissement 
de  Bréderode  fait  au  moment  où  l'on  était  près  de  se  séparer. 


Remonstrance  aux  gentilshommes  pour 
savoir  si  se  contentoient  de  ce  que  seroit 
traicté  et  faict  par  les  députes. 

Messieurs.  Vous  aves  hier  ouy  Tappostille  que  Son 
Alt.  nous  a  donné  sur  nostre  requeste,  de  laquelle  n'avons 
receu  telle  satisfaction  comme  eussions  bien  désiré ,  et 
ayans  trouvé  quelques  bons  moyens  pour  recevoir  tout 
contentement,  tous  avons  bien  voulu  advertir ,  affin  que 
de  tant  mieulx  soyez  à  yotre  repos ,  et  pour  ce  mieulx 
effectuer,  nous  vous  avons  bien  voulu  de  rechief  deman- 
der, si  vous  avouerez  et  contenterez  de  tout  ce  que  sera 
traicté  par  tous  vos  dit  députés,  selon  Tauthorité  que 
auparavant  leur  avez  donné,  vous  asseurant  que  à  ce 
nous  nous  emploierons  selon  la  confiance  que  vous  avez 
de  nous. 

Autre  remonstrance  pour  respondre  à 
ceulx  qui  vouldroient  interroguer  la  cause 
de  l'assemblée. 

Messieurs,  nous  avons  esté  hier  matin  assemblés  pour 


—  91  - 

remédier  à  toutes  ^înidtres  interpretatUms  de  nostre  as*  xS6& 
samblée,  par  lesquelles  polrions  venir  à  quelque  diTi-  AvriU 
âoD ,  et  affin  que  nous  puissions  pertinement  respondre 
à  tous  ceulx  qui  se  polroient  ou  vouldroient  enquester 
ou  interroguer  la  cause  de  nostre  ditte  assemblée^  attendu 
qu'il  y  a  des  aucuns  qui  font  oourrir  le  bruit  que,  soubs 
prétexte  de  nostre  requeste ,  nous  prétendions  secrète- 
ment aultre  effect,  et  en  cas  que  Madame  ou  les  Seigneurs 
Youldroyent  demander  à  moy,  comme  à  celluy  qui  a 
porté  la  parole  de  la  part  de  vous  autres  messieurs,  quelle 
asseurance  je  leur  poiroye  donner.  A  correction  est  que 
ncms  ne  prétendons  autre  chose ,  sinon  d  observer  ce  qui 
est  contenu  en  nostre  requeste  présentée.  Avons  avisé 
par  ensemble  de  leur  respondre  unanimement  ce  que 
s*ensuyt:  que  nostre  intention  n'est  autre  que  supplier 
bien  humblement  Sa  Ma^.,  qu'il  luy  plaise,  pour  obvier 
aux  troubles  et  émotions  présentes,  d'abolir  eniièrement 
tous  édicts,  inquisitions  et  placars,  vieux  et  nouveaux, 
sur  le  faictde  la  religion,  et  que  tous  sommes  résolus  d'en- 
tretenir tout  ce  que  par  le  Roy ,  advis  et  consentement  (i) 
de  ses  estats-généraulx  assemblés ,  sera  ordonné  et  ar 
resté  pour  maintenir  la  religion  anchienne,  nous  soub- 
mectans  à  tel  chastoy  que  par  Sa  Ma^.  et  ses  estats  contre 
les  transgresseurs  sera  commandé  et  publié. 

(Ce  que  tous  ont  accordé  unanimement.) 


(i)  Consentement.  Ce  mol  mérite  d*êlrc  remarqué.  Voyez  aussi 
p.  86. 


—  92  ~ 

l566.      JKf*  Té  ff^ater,  chei  qui  ces  deux  remontrances  ne  se  trouvent 
Avril.  po^D^y  communique  (p«i3)  encore  une  autrepièce,80usle  titre  de 
Copte  de  lapromesse  faite  des  Che%*aUersde  F  Ordre ,  aux  Gentilshom- 
mes assemblez  avec  BrederodeetCulenborchy  etc.  Elle  manque  dana 
notre  collection ,  et  c^est  un  nouvel  indice  que  cet  acte  est  con- 
trouvé.  On  craignoit  le  mécontentement  des  T^obles;  etilparoit 
que,  pour  satisfaire  aux  instances  de  plusieurs  personnes,  entr^au- 
très  du  Conseiller  d'Assonville,  la  Gouvernante  ordonna  ou  permît 
que  quelques  Seigneurs  leur  donnassent  une  assurance  plus  posi* 
tive  que,  jusqu'à  la  réponse  du  Roi,  il  ne  seroit  rien  innové  en 
matière  de  religion:  mais  il  y  a  loin  de  là  à  une  promesse  aussi 
solennelle,  sur  leur  foi  y  serment  et  ordre  ^  faite  par  écrit,  et  pas 
au  nom  de  la  Gouvernante^  mais  des  Seigneurs.  Apparemment  des 
paroles  rassurantes  furent  prononcées;  le  bruit  public,  peut-être 
aussi  la  tactique  de  quelques  uns  d'entre  les  Nobles ,  fit  le  reste. 
C'est  ainsi  qu'on  peut  très  bien  concilier  Strada^  p.  siBo  (qui  ap* 
pelle  cette  promesse  écrite  impudens  conjuraiorum  commentumj 
avec  le  témoignage  de  la  plupart  des  historiens  par  rapport  à  des 
assurances  verbales  de  la  part  de  la  Gouvernante.  Les  raisonnemens 
de  M,  Te  WaMer^  I.  336 — 3a  9.  pour  révoquer  en  doute  le  récit  de 
Strada  nous.paroissent  peu  coocluans.  F*  d,  Fynckt,  dans  son  His^ 
toire  des  Troubles  des  Pays-Bas ,  dit  positivement  que  cette  garantie 
par  un  engagement  formel  étoit  un  faux  bruit,  1. 145  ;  cependant  ce 
n'est  par  sur  son  témoignage  que  nous  voudrions  nous  fonder;  puis- 
qu'à  notre  avis,  ilf.  Tarte ,  en  donnant  en  1811  une  nouvelle  édi> 
tion   de  cet  ouvrage ,  lui  a  6té  son  seul  mérite ,  celui  de  la  rareté. 


Les  Comtes  de  Hornes  et  deMansfeldt  (/'rocèj  dEgm.  L  161J , 
les  Comtes  Louis  de  Nassau  et  H.  de  Bréderode  ("Strada  ^  /.  a  18^ 
logèrent  chez  le  Prince  d'Orange  ,  qui  du  reste  ne  paroit  pas  avoir 
donné  aux  Confédérés  des  marques  de  son  approbation.  S'il  se 
trouva  quelques  momens  à  un  de  leurs  festins ,  /•  /•  aaS ,  ce 
fut  par  hazard;  et  c'est  ce  que  Strada  n'a  pas  su  ou  n'a  pas  voulu 
ajouter*  Le  récit  du  Comte  de  Homes' sur  ce  point  porte  le  cachet 
de  la  vérité.  «  Le  défendeur  aiant  disné  avec  le  Prince  d'Orainges  , 


—  98  — 

1»  oà  il  estoit  logé  9  allèrent  visiter  le  Comte  de  Manftfelt,  lequel  i566. 

•  estoit  retiré  à  soa  logis  à  eanse  d'un  mauvais  oeil ,  et  y  vint  ans-  Avril. 

•  si  Mons/  d'Egmont,  et  eomme  ib  furent  mandez  au  Conseil 
»  s*adonna  qu'ik  passèrent  par  devant  le  logis  de  Culenborch.  Et 
»  demanda  le  Prince  d'Orainges  oe  que  Ton  y  faisoit^  et  luy  fut  res- 

•  pondu  que  Ton  estoit  à  table.  Sor  quoy  il  dit que  ce  seroit 

»  bîenfaict  rompre  cette  assemblée,  afin  qu'ils  ne  s'enivrassent;  car 
»  si  l'on  avoit  à  traicteraveoqeux ,  l'on  n'y  treuveroit  nulle  raison  •••• 
«  Et  ne  furent  en  la  salle  que  un  Miserere  ou  deux  debout ,  et  lors 
9  la  compagnie  beut  un  petit  voire'  àeulz.  Crians  vive  le  Roy  et  les 
»  Ceux.  »  Procès  é^Egm.  /.  i6i  e/  69.  Les  Confédérés  venoient 
d*acoepter  ee  nom,  et'de  prendre  la  devise  ^  Fidèle  au  Roy  jusqu'à 
la  besace.  Le  Prince  desiroil  se  retirer  en  Allemagne  [Hopper^ 
Mém.  76)  ;  le  ao*  avril  il  écrivit  à  ce  sujet  au  Roi  :  ^r  h  6a.  Le 
même  jour  VigUus  écrivoit  à  Hopper,  «  In  omnibus  exacerbati  ani- 

>  roi  non  levia  indicîa  significant'Orangîus  et  Hornensis,  et  Regem 

V  a  se  alienatum  queruntur.  »  Epist.  FigL  ad  H,  36o.  Toutefois  , 
on  ne  sauroit  supposer  que  le  Prince  ait  voulu,  en  quittant  ses 
Gouvememens,  abandonner  la  cause  des  Pays-Bas  :  nous  avons  vu 
qu'il  se  préparoit  à  résister,  dans  des  cas  extrêmes,  les  armes  à  la 
main.  Hais  il  desiroit  probablement  de  recouvrir  une  indépendance 
que  son  office  de  Stadhouder  lui  ôtoit. 

Une  infinité  de  maux  menaçoît  le  pays.  Les  délibérations  au 
Conseil  d'Etat  étoient  bien  souvent  entremêlées  de  plaintes  et  de 
récriminations.  Il  fut  «  proposé  par  le  Comte  d'Egmont  et  aulcuns 

>  aultres  Seigneurs  s'il  ne  seroit  bon  de  publier  incontinent  la  nK>- 
.  »  dération  conçue  par  ceulx  du  Conseil  Privé,  pour  donner  oonlen- 

•  tement  aux  Seigneurs  Confédérez  et  à  leurs  alliez  ;  mais  comme 
»  il  sembloit  de  non  debvoir  çntrer  en  acte  de  si  grand  préjudice 

>  sans  le  mandement  de  S.  M. ,  fust  dit  que  faisant  cela  seulement 
»  de  la  part  du  Roy  sans  Tadvis  des  Etatz-généraulx,  qu'il  ne  se- 
»  roit  d'aulcun  goust  aux  Confédérez  et  aultres  ,  et  que  pourtant  à 

•  tout  le  moins  seroit  bien  que  l'envoyant  à  S.  M.  fust  aussy  en» 
»  voyé  aux  Consaulx  provinciaulx  pour  en  ce  donner  leur  advis; 

•  enchargeant  oultre  ce  aux  Gouverneurs  de  faire  part  de  ceste 

I  verre. 


—  94  — 

i566L  »  modération  aux  piindpaolx  des  Etats  et  Villes  de  leurs  Gouver- 
Avril.  *  nemensy  pour  les  informer  et  entendre  leur  inclination  et  Tolunté, 
»  ce  qui  fost  aussy  conclu*»  Hopp.  Mém*  76.  Il  n'est  pas  dît  quel 
fut  Tavis  du  Prince  :  la  Modiâration  [Moorderaiie)  n'ëtoit  pas  de  na- 
ture à  lui  plaire;  il  ne  pou  voit  donc  se  joindre  au  Comte  d'Eg- 
mont  :  puis  ce  n'étoient  pas  les  Etats  provinciaux ,  mais  les  Etats- 
Généraux  qu'il  vouloit.  F.  fTesemheeck  ^  loa.  Les  avis  des  Etats 
de  NàmuTy  Àriois  et  Flandres  ht  trouvent  aux  Archives. 


LETTRE  GXL. 

Le  Comte  H.  de  Brederode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Billets  semés  parmi  le  peuple  ;  affaires  des  Confédérés. 


**Jje  10  avril  les  Comtes  de  Brederode,  de  Culembourg ,  et  de 
Berges  quittèrent  Bruxelles;  le  premier  se  rendit  d'abord  à  Anvers, 
où  il  harangua  la  multitude  assemblée  sous  ses  fenêtres.  Strada , 
aag.  Le  x3  avril  il  étoit  de  retour  à  Yianen.  71?  Waier^  IV.  5^4. 


Monsieur  mon  frère,  mon  amys:  ceste  senrjraAt  seul- 
lement  pour  me  ramenteToir  à  yostre  bonne  grâce,  vous 
avertyssant  que  je  ne  dore  ouj*ay  le  moyen  Sayncte 

Aldegonde  et  à  ceste  heure  îcy  arivé  (1),  auquell  je  n'ey 
ancor  pus  comme  parlle.  Je  ne  fauldrey  Tyncontynant  dé- 
pécher: on  nous  ast  desjà  senry  de  bourdes  par  quelques 
byllés ,  que  Fo  nas  t  donné  à  Madame ,  luy  donnant  à  an- 
tandre,  que  sommes  estes  nous  aultres,  quy  les  devons 


(1)  Anivé.  Donc  un  jour  avant  la  date  indiquée  dans  le  journal 
communiqué  par  Te  Water^  L  L 


—  95  — 

avojr  semë  ou  Csyct  semer;  ce  que  bnjs  asfteuré  que  iS^. 
trouvères  ung  faict  quy  ne  méryte  estre  escusë,  car  c'est  Avril 
ung  fayct  tropé  notojre  à  ung  chasqun.  Je  sey  certeyne- 
ment  qu'il  n  y  ast  amme  '  cle  nous  aultres ,  quy  y  panssasse , 
onques  mons'.  d'Egmont  ast  esté  celluy  quy  me  l'ast  es- 
cript  et  me  prye  par  ses  lettres  luy  vouUoyr  mander  ce 
quy  en  est.  Je  vous  prye  feyctes  tant  qu'il  vous  montre  la 
responsse  que  je  luy  escryrs,  ancor  que  j'en  ey  retenu 
oopye  et  verés  la  responsse  ou  mesme,  ancor  que  je 
suys  ny  bachellyer  ny  chanssellyer.  Le  porteur  de  ceste 
s'en  vat  vers  monsieur  le  Prynce,  lequell  je  vous  prye  exami-  * 
ner  etvous  dyrast  mervdiedesamys  que  avons  de  par  dechi^ 
et  certes  il  fault  pourvoyrpour  beaucoup  d'yncovenyens, 
ancor  sur  mon  honneur  que  il  ne  m'an  aye  parllé,  qu'il  puis* 
se  revenir  à  l'escoutelerye,  car  il  nous  y  duyct  antyrement 
et  cluy  quy  l'est  à  présente  est  ung  byen  méchant  et  malle* 
reus*  homme.  Les  denyers  du  rachapt  sont  tous  près.  Sy 
mons',  le  Prince  y  veult  tenir  la  meyn,  il  y  [prouverat  '  ]  byen 
devostrepart.Je  vousan  supplyeetpour  toutes ocasions  , 
que   vous  savez  myeus  que  ne  vous  soroys  esciypre^ 
aveoq  ce  que  il  y  ast  mylle  occasions  par  où  mons**.  le 
Prynce  an  pourat  lybrement  respondrc.  Je  croy  que  orés 
antendu  que  [Mangny]ajoué  de  son  perssonagebyen  déli- 
catement et  malleureusement,  sellon  que  j'antanps;vous 
saves  combyen  sella  vaulL  Je  vous  prie  de  vostre  part  an 
user  comme  l'antenderes,  ce quene  fauldray  delà  myegne 
et  espérant  vous  mander  demeyn  plus  amplement  de  mes 
nouvelles  d'aulcres  choses,, que  je  ne  double  vous  con- 
tanteronty  prye  le  Créateur  vous  donner,  monsr.  mon 
frère ^  an  santé  bonne  vye  et  longue,  après  m'estre  recom- 

■  une.  *  BHinworevx.  '  ponrrolrât  (?). 


~  »6  — 

%566.  mandé  ^ing  myllion  de  foys  àvostre  bonne  grâce.  De  tos  - 
ÀTril.  tre  (i)  meson  de  Yjane,  ce  dysneusTjesme  jour  d'apvryll 
i566. 

Vostre  frère  et  antyèrement  vrey  amys  à  vous 
servyr  jusque  au  dernyer  souspyr  de  la  vye, 

H«  DE  Bebderode. 

A  Monsieur  mon  frère ,  M ons'.  le  Conte 
Henchryck  (s)  Lodewyck  de  Nassauw. 


LETTRE  CXLI. 

Charles  de  Reuelj  Seigneur  d Avdrigiues  y  au  Comte  Louis 
de  Nassau.  Sur  la  démission  donnée  par  la  Gouver- 
nante à  trois  de  ses  Gentilshommes  membres  de  la  Con- 
fédération. 

*^  Le  Seigneur  d*À.udrignîe8  étoitun  des  principaux  Confédérés. 

lia  Gouvernante  avoit  donné  un  éclatant  témoignage  de  son  im- 
probation  en  cassant  trois  Gentib|ioinmes  de  sa  Maison ,  comme 
ayant  signé  le  Compromis.  Cette  marque  de  défaveur  fit  une  gran- 
de impression  parmi  les  Confédérés  ,  et  les  porta ,  comme  on  va  le 
voir ,  à  une  démarche  qui  ne  leur  servit  de  rien. 


Mons'.  Je  suis  fort  mariz  entendre  par  la  lettre  qu'il 
TOUS  a  pleut  m'escrire ,  du  cassement  comandé  par  Ma- 
dame la  Gouvernante  estre  faict  du  service  de  sa  Maison 
à  noz  trois  confrères,  dénommés  en  vostre  lettre,  pour 

(i)  Fostre,  Yoyez  Tome  I.  p.  a5a. 

(a)  Hendryck,  Entrelacement  de  noms  ;  en  signe  d'une  amitié 
étroite  y  d'une  indissoluble  confraternité.  C'est  ainsi  que  la  lettre 
i4a  est  signée  Lomrs  Henry  de  Bréderode. 


—  97  — 

si  maigre  occasion ,  dénotant  assez  amplement  le  peu  de  i566. 
désir  qu  elle  at  les  affaires  de  si  grande  importance  par  Avril. 
nous  remonstrés  pregnent  bon  succès.  Je  treuve  vostre 
adTis  pour  remédier  à  ceste  malveuillance  tel  et  si  bon , 
que  nen  scauroy  trouver  aultre  plus  duisable ,  m'estant 
adyis  (soubz  correction)  si  nos  dits  confrères  poYointtant 
ùire  par  quelque moien  d'avoir  accès  vers  Madame,  affin 
d*étre  ouis  en  leurs  raisons  et  excuses  plus  que  légitimes, 
ne  seroit  que  bon  pour  de  tant  plus  fortifier  et  donner  à 
oognotstre  à  [chascun]  noz  justifications  et  au  contraire  à 
nos  adversaires  leurs  obstinées  passions ,  procédant  de 
toute  malice  et  ambition  de  ravissement ,  me  doubtant 
asses  ne  vouldrat  accorder  la  demande,  par  s*estre  dé- 
montrée trop  aigre  vers  les  bons  geulx.  Patience  de  Lom- 
bard Le  bruict  court  icy  que  les  estaz  provinciaulx  de 
pardechà  commencbent  se  déclarer  et  conformer  i  nos- 
Ire  intention ,  choze  fort  propre  et  convenable  pour  le 
bien  publicq,  si  ainsi  est. 

Mons' ,  je  vous  supplie  adviser  en  quoy  je  vous  puisse 
fiiir^  service  agréable  ;  l'opportunité  s'offrant,  je  vous  as- 
seure  y  emploier  toute  ma  puissance  et  ce  d*aussi  bon 
coeur  que  me  recommande  plus  que  bumblei^ent  à  vos- 
tre  bonne  grâce.  De  voslre  maison  du  [Parl^ce  aa  ap- 
vrilA^I566. 

L'entièrement  prest  à  vous  faire  bumble  service, 

Gharlbs  lb'  Rbvbl. 

A  Monsieur,  Monsieur  le 
Conte  Ludovic  de  Nassaa, 
à  Bmxelles. 

■   Cette  tigmmture,  mu  lieu  éUCk.  nm  Rerel ,  est  très  disimeU, 


n 


~  98  — 


LETTRE  CXLII« 

Le  Comte  H.deBréderodeau  Comte  Louis  de  N€tssau.Sur 
le  même  sujet  et  sur  Fobserwition  du  jeûne  catholique. 


1 566.  *  Monsieur  mon  frère,  j  ey  repceu  vostre  lettre  ce  jourduy 
Avril,  et  antanps  par  icelle  que  Madame  de  Parme  doyct  aToyr 
donné  congé  à  ses  gentyllomes  quy  sont  de  nos  geus  :  il 
me  samble  àcotrectyon  que  elle  ast  tort  et  pouvoyct  byen 
atandre  aultre  comodycté  que  d'y  procéder  de  cette  ry^ 
geur  ;  c'est  pour  nous  donner  à  pansser ,  que  de  ce  que 
nous  an  avons  fayct,  que  il  n'ast  esté  équystable ,  <x>inme 
sy  par  là  elle  youllusse  dyre  que  ce  fust  esté  contre  le 
servyce  du  Roy:  car  sy  elle  confTesse  que  ce  que  nous 
ayons  fayct  est  pour  le  servyce  du. Roy ,  comme  elle,  ny 
aultre  yyyant  soroyct  dyre  aultre  chose ,  il  fauk  que  die 
confesse  que  il  ont  byen  fayct,  car  elle  et  tous  les  syens 
sont  icy  pour  le  servyce  d'ycelluy;^an(Iyn  c'est  ungne 
famme.  Je  luy  escryps  la  lettre  que  me  mandés  et 
vous  l'anvoye  anssamble  la  copye  et  ung  blanque  synet' 
avecque,  affyn  que  sy  elle  ne  vous  plest ,  an  puyssyes 
dresser  ungne  aultre  sellon  vostre  bon  plesyr.  Touchante 
ce  jantyllomme  [vaudra]  je  suys  byen  de  cest  avys  que 
nous  luy  fesyons  tout  le  byen  de  quoy  nous  nous  pou* 
rons  avyser;  la  reson  le  veult  affyn  de  donner  courage  à 
tous  les  aultres  ;  de  raoy ,  avecque  luy  et  tous  aultres  an 
ferey  de  ma  part ,  comme  vous  an  ores  '  avysé.  Touchant 
à  ce  que  l'on  ast  raportéà  Madame  que  estant  an  Anven 
nous  nous  avons  fayct  servy  de  chayre  3,  il  «n  ont  man- 


~  99  — 

ty  méchamment  et  malheureusement  vynt  quatre  pyes  au  i  S66. 
travers  de  leur  gorge:  il  est  bjen  vrey  que  le  aoyrtpur  AiTtiU- 
fiismes  là  arivé,  mon  nepveu  Charlles  (i)  fyst  ao<yu5tr6' 
ung  chapon  et  quelque  aultre  chossey  lequell  quant  je  le 
seu  je  ne  toussu*  poynt  que  l'on  le  servyce^  à  table  et  ne 
fust  oaques  servy;  ce  que  Ton  an  fyst  après  je  nan  sey 
ryen  ,  mes  d'an  aToyr  mangé  à  la  compagnye  il  n*an  est 
rien.  Uonm'ast  byendyct  que  mon  nepveu  le  matyn  rotyt 
uagne  saussysse  an  sa  chambre  et  la  mangeast:  .je  croys 
que  îl  pamssoyt  estre  an  Espagne,  là  où  Ton  mange  des 
morssylles.  Voyllà  tout  ce  que  il  ce  passât  et  n'^  là  fisyot 
chose  ny  à  aultre  place^  que  je  n'an  veulle  byen  respondre 
et  mesme  la  fayre  publyer  au*  son  du  tambouryn ,  et  sy 
Madame  yeult  que  je  luy  mande  par  escrypt  toute  ma 
yye  de  jour  an  aultre,  je  le  ferey,mes  je  ne  sey  sy  elles'an 
contanterast.  Je  peur  que  non,  anflyn  , .  •  • .  pour  elle 
luy  seroyct  byaucoup  plus  duyssant  que  de  prandre  la 
payne  de  prester  Foreylle  à  ung  tat^  de  petys  ooseryes^. 
Touchans  de  ses  byllés  quy  sèment  parla  je  n'an  pouvons, 
mes  je  ne  sey  quy  ce  fust  quy  an  pryst  la  copye ,  c'est 
ungne  chose  mal  antandu,  je  sey  byen  que  il  n'y.ast  amme 
des  nostres  quy  ne  l'antande  aultrement  :  y  faultreguar- 
der  à  le  redresser  par  là;  je  l'ey  desjà  redressé  par  icy  par 


(i)  Charles.  Il  avoit  assisté  à  la  présentation  de  la  requête,  af- 
frontant le  courroux  de  son  père,  a  Mansfeldius  addidit  increpitum 

>  ase  peracriter  Carolum  filium ,  quem  conjuratis  inmistum  audis- 

>  set  ••••••  Sed  monita  minaeque  adolescentem  natura  ferociorem.» 

>  non  statim  a  conjuratis  abstraxerunt.  »  Sirada^h  an.  Son 
z^  fut  de  courte  durée  :  plus  tard  il  rendit  par  ses  talens  mili** 
taires  de  très  grands  services  au  Roi  d'Espagne. 

'  acuuatTCT  (pripmrer.)  >  vovliM.  3  uer^'iu  ^  Uii.  ^  eaoMriei. 


—  100  — 

iS66.  TaToyr  tout  foyct  inprymei-  anFlamman,  aultrement je  n  y 
AvriL  TOjës  aultre  ordre.  Je  sujs  fort  ayse  qae  aves  randu 
MoDé.'  de  Warlusell(i),  certes  je  ne  eu  onques  pansé  que 
il  nous enst manqué,  cellon  ce  que  je  luy  an  eyaultrefoys 
ouy  dyre.  Il  est  byen  venu ,  ancor  que  il  autant  lareson,  il 
anferacondessandre'  d'aultres,  spaudant'  de  mon  costé 
ne  fauldrèy  tousjour  à  randre  mon  extrême  deroir  de 
fayre  toute  bon  ofiyce  an  depyt  de  toute  la  rasse'  de  la 
rouge  truye  desquels  n*an  yyentjames  [neus]  de^carongne 
i  byen.  Et  sur  ce,  Mons/  mon  frère,  je  tedemeure  esclave 
frère  à  james ,  me  recommandant  myllyon  de  foys  à  voMre 
bonne  grâce.  De  Yyanne  ce  xziiij  jour  d'apvryll  i56& 

Yostre  frère  et  esclave  bumble  et 
obeyssant  vous  servyr  à  james, 

LOUTS  (a)   HbNRT   DB   BaBDBaODB. 

A  Monsieur  non  frère  ,  Monsieur  le 
Conte  Lodewyck  de  Nassau. 


Voici  la  copie  dont  le  Comte  fait  mention  ;  elle  est  entièrement 
de  sa  main. 


Madame  ,  je  suis  mary  que  il  fault  que  je  importunne 
vostre  Alt^  par  ceste  sachant  que  icelle  a  d*aultres  oc- 
cupatyons  de  grandes  importances:  sy  esse  comme  il  est 


(i)  Voyez.  Tom.  I.  p.  ai 3. 

(a)  Loujrs>  Voyez  la  remarque  p.  96. 

'    coBdwccndr»  Csmivrt,  venirmv^c  UêLJ  •  cepeodnt.  1  net. 


—  101  — 

• 

venu  en  cognessance  que  il  ast  pieu  à  Yostre  All^  de  i566« 
fSûre  casser  de  son  senryce  trois  de  ses  jantylsommes'  de  AmL 
la  Meson  de  yostre  Alt.*  pour  avoyr  esté  de  la  honorable 
compagnyedemyèrement  assamblés  à  Bruccelles  pour  pré- 
senter ungne  requeste  à  YOStre  Alt.*  tandant  au  bjen  et 
serryce  de  Sa  Majesté  et  mayntyennement  de  ses  estas  et 
à  la  tranquyllyté  du  pays  an  général  et  repos  de  vostre 
Alt*.;  toute  fois  que,  sellon  que  puys  entendre ,  on 
leur  interpreste  tout  aultrement ,  dysant  que  il  doyyent 
avoyr  contrevenu  par  là  au  servyce  de  vostre  Alt*,  et  au 
serment  que  il  devryont  avoyr  fayot  à  icelle.  Je  suis  esté 
requys  de  tous  cens  an  générall  de  la  dicte  assemblée 
de  vouloyr  de  leur  part  escrypre  ce  petit  mot  de  lettre  i 
vostre  Alt*,  la  supplyant  byen  humblement,  comme  je  la 
feys  pareyllement  de  ma  part,  que  vostre  Alt*,  ne  veuylle 
prandre  à  mail  part  que ,  encores  que  les  dys  troys  jan- 
tylsommes  ny  uns  de  nous  aultres  n*estyons  d  yntentyon 
d  anifayre  *  aulcun  samblant  à  vostre  Alt*,  pour  ne  nous 
poynt  estre  imputé  que  tandyons  d*empècber  vostre  Alt.* 
de  commander  et  ordonner  sa  Meson  sellon  ses  bons  et 
vertueus  plesyrs;  si  esse  toutesfois,  Madame,  que  voyant 
oecy  nos  adversayres  prandont  matyère  et  fondement  à 
nous  callomnyer  par  les  propos  quy  doyvent  avoyr  esté 
tenus  à  ces  dys  troys  jantylsommes  par  le  mestre  d'ostell 
de  vostre  Alt.* ,  allégant  par  là  que  vostre  Alt.*  ast  as- 
ses  démonstré  le  desplesyr  et  roescontentement  que 
icelle  doyct  avoyr  repceu  de  la  dycte  assamblé  ansamble 
Testyme  que  vostre  Alt*,  tyent  de  ceulx  quy  s*an  sont 
meslé. 


I  '  peatîlshoniDcs.  '  en  faire. 

I 


—  «02  ~ 

iS66.       Ap|Mremment  cette  lettre  déplut  au  Comte  Louis ,  et  ju^ee  t'il 
AmL     ^^  ^'^^  devoit  fonnellement  présenter  une  requête  à  ee  sujet  y  to 
oompafinée  de  quelques  lignes  à  la  Duchesse.  Voici  un  brouillon 
de  la  lettre  et  de  la  requête  trouvé  parmi  ses  papiers. 


Madame,  comme  j'ay  trouvé  les  gentishommes  derniè- 
rement assemblés  à  Brusselles  fort  troublés  pour  certain 
propos  que  le  maistre  d*hostel  de  vostre  Alteze  peult 
avoir  tenu  à  trois  gentishommes  licentiés  par  vostre  Al- 
teze y  se  sont  résolus  pour  la  conservation  de  leur  hon- 
neur, estant  par  ledit  propos  tous  [infamevrivoles],  de  pré- 
senter requeste  à  vostre  Alteze,  laquelle  supplient  à 
vostre  Alteze  de  vouloir  faire  venir  et  examiner  par  le 
Conseil  de  sa  Ma*^  afin  d*impetrer  apostille  par  laquelle , 
jusques  à  ce  que  leur  faict  soit  entendu  de  sa  Ma*' ,  se  puis- 
se mettre  à  repos  et  non  estre  calumniés,  pour  éviter  tout 
scandales  etinconvéniens,  bien  entendant,  Madame,  que 
ne  voulions  donner  loy  à  ceulx  que  vostre  Alteze  peult 
tenir  en  son  service ,  mais  bien  respondre  pour  ceulx 
qui  font  profession  du  mentendement  '  d'ungne  cause  à 
nous  tous  touchante  équalement  et  commune. 


Requeste  touchant  les  trois  gentils* 
hommes  de  Madame. 

Madame,  les  S^*  et  gentishommes  qui  depuis  naguè- 
res ,  pour  le  service  de  Sa  Mat^  et  repos  publique  ont  es- 
tey  assamblés  en  la  ville  de  Brusselles  pour  présenter 
requeste  que  vostre  Alteze  a  receu ,  ont  entendu  depuis 

,  maiotieli. 


—  103  — 

Iffor  paitement  qu'il  a  pieu  à  Tostre  Ahexe  otter'  de  son  t566. 
senrîce  trois  gentishommes,  pour  ce  qu'il  sont  de  la  com-  Avril* 
paignie  et  trouvés  en  la  dite  assemblée  et  que  pourtant 
auroit  faultez'  le  serment  faict  à  vostre  Âlteze  et  attenté 
choses  contraires  au  service  de  Sa  dite  Ma*^.  Madame , 
comme  il  a  pieu  à  vostre  Alteze  présentant  la  dite  re- 
queste  user  d'ungne  singulière  bénévoienee  en  nostre 
endroict  et  asses  déclairer  nostre  intention  estre  bonne 
et  loyable,  toute  la  eompaignie  a  esté  fort  troublée  et 
trouve  estrange,  Madame,  ayant  vostre  Alteze  donné  i 
cognoistre  qu  elle  n'estoit  d'intention  de  juger  de  nostre 
fiôct,  que  ceste  déclaration  en  est  ensuyvie,  parquoy  sup- 
plions très  humblement  à  vostre  Alteze,  pour  le  repos  des* 
dits  S"  et  gentishommes  assemblés,  de  vouloir  donner  à 
cognoistre,  si  ce  procède  du  commendement  de  vostre 
Altezeou  deFignorence  du  maistred'ostel  de  vostre  Alteze, 
lequel  pour  non  estre  imbeu  des  affaires  de  pardeçà  peult 
avoir  sinistrement  interprété  la  dite  assemblée.  Attendu 
aussj,  Madame,  que  tous  les  S"  assemblés  en  général 
et  particuUer  sont    prestz  par   droics  et  vive»  raisons, 
asseurer  leur  faict  et   prendre  la  justification   de  leur 
cause,  laquelle  non   estant    entendue   encorre   de   Sa» 
Ma^. ,  supplions  à  vostre  Alteze,  pour  la  considération  de        / 
l'honneur  dungne  tant  honorable   eompaignie,  l'avoir 
pour  recommendée  et  imposer  silence  à  tous,  ceulx  qui 
témérairement  la  vouldroient  calumnier. 


n  y  a  aussi  la  minute  suivante,  écrite,  à  ce  qu'il  paroit ,.  par  tr 
Comte  Louis. 

T  èler.   ^  faussé. 


—  104  — 

i566.  Madame,  j'avoU  proposé  de  ne  point  donner  auL- 
Àvril.  cune  fâcherie  à  V.  Ait.  pour  le  faict  sur  lequel  est  fondé 
la  présente  requeste  cj  joinct ,  cognoissant  qu'icelle  est 
assez  ooeupée  en  aultres  affaires  de  plus  grande  impor- 
tance. Mais  ayant  esté  instamment  requis  y  Tcûre  pressé  de 
toute  la  compaignie  de  vouloir  présenter  ceste  nostre  re- 
queste, ne  lé'  sceu*  aulcunement  excuser,  suppliant  bien 
humblement  Y.  A.  la  prendre  de  bonne  part.  Et  qu  yl 
luy  plaise  y  respondre  par  apostille,  comme  nous  espé« 
rons  et  attendons  de  la  prudence  et  naifre  bonté  de  V. 
A.  laquelle  le  Seig^  Dieu  yeuilleprospérer  en  tout  accrois- 
sement d'estat  et  grandeur  de  ses  estats.  Me  recomman* 
dant  et  nostre  cause  très  humblement  à  la  bonne  grâce  de 
Tostre  Altesse. 


Enfin  voici  la  requête  comme  elle  fut  présentée.  Le  brouillon,  dr 
la  main  du  Comte,  se  trouve  également  aux  Archives, 


Madame! 
Nous,  les  très  humbles  et  obéissans  serviteurs  de  Vos* 
tre  Alt. ,  ne  povons  délaisser  d'advertir  à  icel le,  comme 
qu'ayons  entendu  qu'il  a  pieu  à  Y.  A.  faire  casser  trois 
gentilshommes  de  sa  maison ,  lesquels  ont  esté  de  nostre 
compaignie,  quand  nous  fusmes  dernièrement  à  Bruxel- 
les pour  présenter  nostre  très  humble  requeste  à  Yostre 
Alt. ,  leur  faisant  dire  par  vostre  maistre  d'hostel  qu'ils 
avoient  contrevenu  au  service  de  Sa  Ma'^  et  au  serment 
qu  ilsc?ebvoyent  à  Y.  A.  — Madame|,  nostre  intention  n'est 
point  de  nous  entremesler  des  affaires  de  vostre  Maison  y 
pourtant  venons  tant  seuUement  aux  parolles  que  le 

•  Tti.  >  M. 


—  106  — 

maistre  dliostel  de  Y.  A.  doibt  avoir  tenu  au  dit  cassement^  x  568« 
lesquelles  sont  conjoinctes  avecq  la  reproche  et  notable  AmL 
deshonneur  de  nous  touts,  et  avons  eu  ungfort  grand 
resenûment,  Toyans  mebmes  que  nos  adversaires  pren- 
nent matière  de  nous  calomnier,  disaos  que  Vostre  Alt. 
donne  assez  ouvertement  à  cognoistre  par  ce  propos  que 
le  maiatre  d'hostel  de  Y.  A.  leur  a  assez  déclairés  en  quelle 
estime  icelle  tient  toute  nostre  compaignie,  et  comme 
nous  ne  sommes  poinct  asseurés  si  le  commandement  de 
Yoatre  A.  a  esté  tel,  de  peur,  ou  de  mancquer  à  nostre 
honneur,  ou  d'offencer  Yostre  Alt. ,  vous  supjdions  très 
humblement  nous  vouloir  déclairer  par  appostiUe  sur  la 
présente  ,  quelle  a  esté  Imtention  de  Y.  A. ,  pour  suyvant 
icelle  donner  quelque  contentement  et  satisfaction  à  la 
compaignie  et  serrer  la  bouche  à  nos  calomniateurs.  Et 
si  ferez  bien. 

En  marge  on  lit  une  apostille  de  la  teneur  suiTante: 

Par  ordonnance  de  son  Al**.  Il  n*a  esté  icy  question  du 
service  de  Sa  Ma*^,  ainsde  celuy  de  son  Alteze,  à  laquelle 
estloysible,  comme  à  chacun  de  moindre  qualité,  de  li- 
cencier ses  serviteurs,  selon  que  bon  luy  semble,  comme 
aussi  les  suppliants  confessent  assez  de  ne  se  debvoir 
mesler  des  affaires  de  la  maison  de  Sa  dite  Alteze. 

Parle  Greffier  du  bureau  de  son  Al."* 

Imbrbchs. 


Ainsi  finit  cette  affaire,  dans  laquelle  la  Duchesse  sut  défendre 
Mi  droits  et  montrer  de  la  fermeté.  Peut-être  eut  il  mieux  valu  8*ab* 
«tenir  d'une  tentative  qui  no  pouvoit  guères  «voir  d'autre  résultat* 


Il 
Mai. 


—   106  — 


Lettre  cxuii. 


Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Loutê  de  Haeeaxu 
Sur  une  poursuite  dirigée  contre  quelques  GentiUhoin' 
mes  de  la  Gueldre  :  éloge  du  Marquis  de  Bergen* 


Mous''  mon  frère,  j*ey  repcéu  Tosire  lestre  datée  du 
synquyesinejour  de  mey  ,  et  toachant  de  ses  iaotylsom* 
mes  du  pays  de  Gueldre  qui  devyont  oomparoyr'  an  )«is* 
tyoe ,  après  l'avoir  fayct  remontrer  deumant  à  l'offioyer  et 
ce  quy  luy  an  pouroyt  ayenyr  par  tyeree  meyn,  j'entanpa 
que  il  les  ast  lessë  et  quistè  ;  si  atkltrement ,  j'an  userey 
eellon*  TOStreaYys,  car  cest  icy  à  deuslieus  de  moy  ^  j*es- 
pèr  que  il  n'an  serast  de  besoyn  d'avoyr  usé  actes  scandai- 
leuse  ou  innormes  ^  [nulles,]  synon  que  Toffyeyer  c'est  an- 
tremys  parsoubsson  pour  nonpoynt  les  voyreaus  églises 
fayre  les  cérémonyes  comme  aultres  (x) ,  quy  est  la  totalle 
ocasyon.  Touchant  aus  Compromys^  fej  tousjour  esté 
de  ceste  avys  que  Ton  le  peult  librement  donner  à  Bla- 
dame  et  mesmes  Tey  communiqué  aus  députées  kj  à 
l'antour  de  nous ,  lesquels  le  trouvent  pareyllementbon, 
desorte  que  en  poures  user  lybrement  comme  vous  l'en- 
tanderes;  mes,  soubs  corectyon,'jene  leur  vauldroye^ 

(i)  JuUres,  On  étoit  accoutumé  à  une  inspection  assez  sévère 
quant  à  robserraoce  exacte  des  cérémonies  religieuses.  Ce  fut 
même  en  Espagne  un  grief  contre  le  projet  de  modéra tion,  que  par 
là  «  il  ne  se  mect  aulcun  chastoy  contre  ceulx  là  qui  peschent  par 
»  obmission,  et  n'allant  à  l'Eglise ,  ne  jeusnant,  ne  communiant, 
9  ne  suyvant  les  mandemens  de  la  saincte  E^ise ,  ny  aussy  contre 
»  ceulx  qui  ne  font  ce  qu'ilz  doibvent  faire  en  leurs  maisons  parti- 
»  culières.  »  Hopper^  Mémor,  86. 

*  comparoitrc.  '  selon.  ^  «normes.  4  Toti<(roiR. 


—  107  — 

Htcmtrer  le  vovtare  quy  est  tant  soubsigné,  car  je  pansse*  t^SÔ. 
t€je  que  il  le  feryont  tout  pour  avoyr  la  copye  d  jcealft  Tff^\^ 
canune  le  pryncîpaU ,  toute  fojs  que  je  tous  véus  bien 
asseiu^r  que  le  myeti  n  an  ast  tantost  moyus  et  espère  le 
ramplyr  devant  huyt  jours.  Je  suys  mary  de  la  blessure 
de  mons^  le  marqnys  de  Berge  (i)  horyblement  à  Toca- 
syon  que  il  est  plus  que  soufTyssant  pour  cest  effect  et 
n'an  omignoys  aultre^  de  motis^  d*Ëgmont  il  est  bon  syng- 
neur,  mes  oestuy  dict  hiarquys  est  aultre  homme  pour 
anfifonoer  jùsques  aus  abymes  les  afiEsiyres;  puysque 
il  ast  antrepryas,  j'espèr  an  Dieu  que  la  bonne  dellybéra* 
tion ,  anssamble  la  bonne  affection  que  il  a  de  remédier  à 
ce  faîct  tant  juste,  luy  dornierastbryefiVe  querison,  ayecque 
ee.que  il  nous  oblygerast  tous  antyèrement  hiy  demeurer 
esdiaTe  à  james,  anssamble  toute  la  patrye.  Je  Toldray 
que  il  ouysse  aulcune  foys  ce  que  j'oye  journellement  du 
oommun  peuple  de  la  louange  qu'y  luy  donnent  d'avoyr 
antreprys  ung  sy  louable  faict  et  magnany^me,  ancor 
que  aultrement  an  avyns'  que  byen.  Je  vous  prye,  sy  le 
voyés,  luy  fayre  mes  très  humbles  recommendations  à  sa 
bonne  grâce  et  que  luy  demeure  esclave  à  james ,  et  que 
ne  luy  ay  promys  chose  avant  mon  partement  de  Bruc- 
celles  que  je  ne  ratyffyerey'  avecque  la  demyère  gouste 
de  mon  sang.  Touchant  du  jour  que  vouldres  que  vous 
vaye  trouver,  mandes  moy  le  lyeu  et  le  jour,  je  ne  fauL 
dreyà  m  y  trouver  anssamble  quelques  députés  d'ycy,  an 
cas  que  le  trouvyes  bon,  et  voldreye  que  ce  fust  byen  tost , 

(i)  Berge.  «Il  survint  au  Marquis  uue  fortune  de  blessure  en  la  . 
1»  jambe  qui  le  détint  quelques  jours.  »  Hopper^  Mém.  p.  78.  Bor^ 

<  advint.    ^   ratifierai. 


—  108  — 

iS66«  car  je  tous  ey  à  commanyqutr  choses  qny  ne  se  pennes- 
tent  aynssy  escrypre:  le  lyeu  qay  tous  serast  le  nûens 
commode  me  le  serast  à  moy,  car  il  ne  duyt  nullement 
que  TOUS  tous  esloignës.  Je  suys  fort  ayse  que  aTCS  ré« 
duyct  mons'  de  Warllusell  an  bon  chemyn  (i)  oellon  que 
j*ay  Teu  par  ses  lettres:  certes  il  est  ung  gentylhomme 
[complyde']  et  perfFeyct,  et  nédoubty  onques  quant  il 
oreyct  antandu  le  comble  de  uostre  feyct,  qu'y  ne  fj^M 
du  mesme,que  il  démonstre  pareffect,  et  Toldroye  aToyr 
quelque  moyen  luy  fayre  serryce ,  je  ne  fauldreye  à  m'y 
amployerà  monpouToyr*  Au  reste,  mons/mon  frère, 
TOUS  saTes  que  ne  suys  icy  et  n'aspyre  après  aultre  chose 
synon  scaToyr  ce  que  il  tous  plerast  me  commander: 
spandant  je  fey  tousjour  ce  quy  est  à  mon  pouToyr  et  ne 
doubtes*  que  je  dorme.  J'esper  an  bryeffTOUsanrandre 
du  tout  compte.  Me  recommandant  byen  affectueuse* 
ment  à  Tostre  bonne  grâce,  prye  le  Créateur  tous  don* 
ner,  mons'  mon  frère,  an  santé  bonne  Tye  et  longue. 
De  Vyanne,  ce  huyctyesme  jour  de  mey  i366* 

Vostre  obéyssant  frère  à  tous  fayre 
serryce  à  james ,  fyn'  àla  messe! 

H.  DE  Bebdbeodb. 

Mes  très  humbles  recommandations  à  la  bonne 
grâce  de  mon  syngneur  et  mestre^  mons.'  le  Prynoe 
et  que  luy  demeure  esclave  à  james. 

A  Moosieur  Monsieur  le  G>iite  Lodvyck 
de  NasMu ,  mon  bon  frère. 

(i)  Chemin^  Voyez  p.  loo. 

'  ftcconpli.  *  craignci  (redoutez.)  3   fin.   4  maître. 


—  im  — 


LETTRE  CXLIY. 


Le  Comte  H.  de  Brêderode  au  Comte  Louis  de  Noiêou^ 


*^*  Polyxène,  fille  du  Comte  de  Mansfeldt,  nièce  de  Bréderode  ,  i566. 
éUint  logée  chez  lui  à  Y iaoen ,  avoit  secrètement  contracté  une  pro*  ^^^ 
nesse  de  mariage  avec  Palamède  de  Chalon ,  bâtard  de  Reoé  Pria- 
ee  d'Orange,  et  quelques  semaines  plus  tard  s*étoit  éloignée  avec  lui. 
Cet  événement  jettoit  Bréderode  dans  la  consternation.  D'après  le 
caractère  de  Charles  de  Mansfaldt  il  n'est  pas  impossible  que  la 
dioae  ait  contribué  à  le  détacher  do  Bréderode  et  des  autres  Confé- 
dérés. On  trouvera  des  détails  sur  celte  affaire  dans  une  lettre  du 
Comte  Louis  de  Nassau  à  son  frère  Jean ,  du  16  août.  Le  mariage 
eut  lieu. 


Monsieur  mon  frère ,  je  n^j  toussu  dellesser  tous  en- 
Toyer  le  Syngneur  de  Brect ,  mon  lieutenant ,  pour  vous 
déclerer  choses  quy  ne  se  lessent  rescrypre,  laquelle  je 
ressens  atiltant  comme  la  mort,  et  comme  je  sey  le  byen 
que  me  Toulles  et  au  myens ,  |e  tous  suplye  d*an  user  an 
toute  dyscrëtyon  »  comme  je  ne  doubte  que  n'an  sores  fort 
byen  fiiyre.  Personne  n  est  ancor  [adyerti]  de  oecy  et  n'y 
ast  amme  que  ungne  seulle  quy  pense  que  je  le  sache  : 
de  ce  CDsté  j'an  userey  fort  byen,  je  tous  prye  du  Tostre 
byctes  an  un  Trey  fr^re,  comme  sy  le  mesme  tous  fîist 
aTenu^  dont  DyeuTOus  an  guarde,  Toldryes  que  j*an  fysse 
comme  j'an  ey  byen  la  coniyancean  tous,  et  aussy  pour 
CTyter  grandes  troubles  et  fSàcheryes  quy  an  pourryont 
esouldre'.  Du  surplus  le  dyct  Brect  tous  le  dyrast,  tous 

'  réscodre  (HmUerJ. 


—  110  — 

iS66.  pryant  luy  ajouster  foy  comme  à  ma  propre  personne» 

^■*  A  tant,  mons^  mon  frère,  prye  le  Grétteur  tous  donner 

an  sancté  bonne  yye  et  longe ,  après  m  estre  recommandé 

très  affectueusement  à  vostre  bonne  grâce.  DeVjanne^ 

ce  X™*  jour  de  mey  i566. 

J'ey  peur ,  sy  n  avysons  de  mestre  remède  an  cecy ,  que 
cella  ne  soyct  cause  d'ungne  terryble  révolte  à  nostre 
tacycX,  je  vous  jureDyeu  que  ne  suys  peu  an  payne. 

Vostre  très  affectyonné  frère 
et  aervyteur  à  james, 

H.    DB  BaBnBBODB. 

A  MoDsiear  mon  frère  Monsieur 
le  Conte  Lodvyck  de  Nassaw. 


Le  Comte  Jean  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  des 
levées  pour  le  Roi  Philippe  lien  Allemagne. 


Wolgepomer,  freundlidier,  lieberBruder.  E.  L.  solt 
ich  nit  yerhalten  das  kurtzverrûcktertag^eCaspar  Rump^ 
so  bey  unserm  H»  Yetter  selig  ein  jung'  gewesen,  iHir 
TertreuUeh  abngezeigt  wie  das  ettUche  gntte  leutt  Ton 
idél  und  andere  in  Westphalen  rsein  solten ,  welehen  be* 
stallung  Torstûnde;  dwetl  aber  der  ortt  nnd  sonsten  die 
sage  undgeschrey  gienge-,  als  das  Kon.  Ma^  i^qsa  His« 
panièti  gegen  die  NiederlSnd  und  under  andern  sottdeiv 
lich  gegea  don  herren  Printzen,  der  religion  balben,  be» 

'  P«fe. 


-  111  — 

vegt  imd  diesdhe  vieleieht  ahxnnigrei£Feq  TorliilMnff  mu  iS6& 
âolteoi  hcfcten  3i6. sieh àannu  und  sondérlich  gegen  den  fi» 
Piintien  gebrauchoi  zulassen,  bedenokens.  BQ([em(C»i 
derhalben  Ton  mir  dessea  also  unidemcfat  zu  weard^li  ^ 
dan  do  deinselben  also  tein  soit,  wolten  sie  tàch:  lûeaidt 
iien  Gn»,  furandem  herren  zu  dliienen,  ahligdi>ottdB 
haben.  Nadidem  ich  daii  nidit  gewust  wes  ich  mieh 
hîrin  zuhalten ,  habe  ich  ime  die  anttwdrtt  geben  dâ»  iok 
hir^on  weitters  nicht,  ala  was  ao  bien  und  wîder  flugme- 
ng'  g«Mgt  wirdl,wiasen8«imft halte;  ich  were  aber K  L 
allen  tag  sonsten  sdureibens  wactten,  do.  dan  E.  .L.  mir 
hienron  etwasz  sohreiben  nturden,  soheer  dessen  wisr^ 

tcealich  i^on  mir  Teratendigt  wcrden Datum  fieil* 

ftein  den  i3^  May  Anno  66. 

E.  L. 
Alzdt  getreùwer  dienstwilbger  Bnider, 
JoHAH  GaAjnr  zu  Nassjluw. 


LETTRE  CXLYL 

Le  Comte  Jean  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  le  désir 
de  tEi^êque  de  Liège  y  Gérard  de  Groisbeck^de  voir  leur 
frire  le  Comte  Henri. 


Wolgepomer  freundlichar  lieber  Brader  ••••..  A!s 
S*  Jk  anch  in  deren  letsten  schreiben  meldung  gelban 
daader.  Bisaclu^  Ton  Luttich  upieni  bnidern  G.  Hctnt^ 

'  flagnlbrif . 


—  112  — 

iS66L  un  zu  sehen  begereiii  und  demMlben  das  erschinen  gélt, 
Mai*  ehe  und  zuyor  solcbes  geschehen  werde,  nicht  gerolgt 
werden  solte,  und  derwegen  unserer  frauw  mutter  und 
Diir  zu  bedencken  heîmstellen ,  ob's  nit  rathsam  sein  solte 
das  man  ihnen  als  bah  binaben'  gescbickt  bette,  dweil 
aonderlicb  der  Ton  Brederode  sicb  so  TÎel  erbotten ,  das 
er  ihme  dabin  seibst  furen ,  und  darfiir  sein  wolte  das  er 
au  nicbts  unbillicbs  gezwungen  werden  soUte; 

DarauflF  will  K  L.  idi  nicbt  verbalten,  das  meine 
fieauw  mutter  und  icb  solcbs  nicbt  zu  widderatten  wissen , 
wofem  das  gemelter  unser  hruder  nicbt  zu  kbeinen  un- 
diristlicben  dingen,  die  wider  Gott  weren,  als  das  er  in 
die  mesz  geben,  oder  dergleîcben  tbun  solte  das  wider 
sein  gewissen  were,  solte  abngebalten  werden,  und  tra- 
gen  dieyorsorg  es  werde  der  Bisscboffseiner  nicbt  allein 
zu  seben,  sondem  vieleicbten  mebr  inenzu  tentiren  und 
zu  erlemen  begeren  ;  welcbes  da  es  gescbeben  solte  und , 
E.  L.  zu  eracbten,  wenig  firucbt  bricgen  wûrde,  dan  un- 
serm  bruder  nicbt  zu  ratben  das  er  etwas  wider  sein  ge- 
wissen tbun  und  simuliren  solte ,  derw^en  er  micb  alsz- 
dan  wenig  erlangen ,  yieleicbt  mein  b'  Printzen  allerlej 
Terdacbt  und  nacbrede  erregen  wûrde;  und  bedeucbt 
micb  demnacb,  wie  solcbes  unsere  frauw  mutter  ibr 
àucb  so  gar.  nicbt  miszfallen  lest ,  damit  unserer  brùder 
desto  fôglicber  und  unvermerckter  binaben  zu  dem  Bi5- 
scboffen  komen ,  aucb  so  viel  do  weniger  mit  der  mesz 
und  anderm  tentirt  werden  mogte,  dasz  man  dièse  gele- 
genbeit  fuzgenomen  bette ,  als  das  er  von  unserer  frauw 
Mutter  binaben  gescbickt  worden  were,  unsers  Scbwes* 
tem  erlaid>nûs  bey  dem  berren  Printzen  naber  tinser 


—  113  — 

frauw  mutter  zu  zieh^i,  zu  bietten  ;  auch  seinen  aUen  j566. 
heiren ,  den  heiren  Ton  Bùren ,  dieweil  er  rieleicht  in  Mai. 
luirtzen  naher  Franckreich,  Italien  oder  sonsten  ver* 
schickt  werden  sol  te  und  sonderlich  zii  Loven  do  er 
selbst  ein  zeitlan^  studirt  hette,  zu  besuchen.  Wo  dan 
der  herr  Printz  und  £.  L.  ihnen  solchen  yorschlagh  ge- 
fallen  liessen ,  kontten  unsere  Schwestern  ihren  weg  uff 
Yianen,  welches  wie  ich  hore  nicbt  weit  von  Lûttieh  lie- 
gen  solie  (i),  zu  nemen,  do  dan  unser  bruder  Heintz, 
durch  den  Ton  Brederode  oder  sunsten,  fiîgUcfa  gehn 
Luttich  zum  Bisschoff  bien  kommen  kontte,  mit  dem 
schein  als  das  er  dabin  die  statt  zu  besucben ,  oder  aber 
dem  BisschofI,  ausz  bevelhdes  berren  Printzen ,  die  bend 
2U  kûssen  y  und  beso  los  manos  im  nacbgezogen  were. 

Und  kontte  gemelter  unser  bruder  seine  gelegenbeit 
dabin  ricbten  ^  das  er  ufT  ein  solcbe  zeit  dabin  komen 
mogte  9  da  er  der  mesz  balben  desto  weniger  ahngefocb- 
ten  werden  môcbte;  kontte  auch  darbeneben  ursacb  bal- 
ben sicb  zu  entscbuldigen ,  das  er  ùber  ein  tag,  zwea 
oder  drei  nicbt  bleiben  kontte,  dieweil  er  mit  unsern 
Scbwestern  fortzieben  mûste.  Wen  auch  seine  erckle- 
rung  der  geistUchkeit  balben  oder  sonsten  etwas  be^ 
schwerlîcbs  von  ime  begertt  veerden  sollte,  bette  er  sidi 
damit  zu  ent^tcbuldigen^  das  er  seiner  nicbt  mechtig 
were  und  obne  vorwissen  seiner  frauw  mutter  ,  brûdem 
und  freunde ,  nicbts  thun  kontte. 

Wo  es  dan  auch  zur  sache  dienlich  sein  solte,  also 
das  er  mit  so  viel  do  weniger  verdacht  danieden  sein  ^ 

(x  j  Liegen  solie.  Cette  supposition  semble  montrer  que  les  con- 
ooîasances  géographiques  n'étoient  pas  très  étendues  dans  cet 
temps  là. 

a  8. 


—  114  — 

i566.  auch  desto  mehr  Unweg  eilen  kontte,  wolteieh  dodi  uff 
Mai*,  meins  hern  Printzen  und  £.  L.  guttachten ,  meine  junge 
vettem ,  den  von  Hanauw  (  i  )  welcher  sonsten  die  zeitt  ûber 
allein  3cin  mûste,  mit  ime  hinaben  ziehen  lassen,  wie 
dan  solches  seine  frauw  mutter  und  berelhaber  in  Hanaw 
gehm  sehen  und  woU  leiden  mochten;'  dan  icb  ihnen 
unTermerckt  ahnzeigen  lassen,  was  Ir  guttbedûncken 
were,  wan  unser  bruder  G.  Heintz  nach  unsern  schwes- 
tem  hinab  gescbickt  wûrde,  ob  er  alszdan  mitzîeben 
oder  alhie  bleiben  soUte. 

Und  bedûnckt  mich ,  wan  der  yon  Hanaw  mitt  zoge, 
80  kontten  sie  beide  alsdan  iren  praeceptoren,  demen 
sie  sebr  lieb  haben  und  von  ine  vieissig  und  gehm  sicb 
undemcbten  lassen  ^  mitnemen ,  und  zwischen  w^e  ire 
étudia  ettlicher  massen  continuiren,  und  bett  den  na» 
men  aïs  wan  er  des  von  Hanaws  praeceptor  were. 

Was  nu)in  mein  her  der  Printz  und  E.  L.  bierin  fur 
gutt  ahnsiehty  wohin  das  man  sie  schicken  und  wen 
man  ihnen  von  iren  praeceptoren  von  adel  und  sonsten 
lu  geben,  und  wie  mans  mit  allem  balten  solle,  bitt  ich 
mich  zum  fûrderlichsten  zu  verstendigen ,  dan  ich  der- 
halben  Hilarium,  so  naber  hausz  zu  ziehen  begertt,  bisz 

daher  uffgehalten Datum  Beilstein  den  i3*°>  May 

Anno  66. 

£.  Ik  treuer ,  dienstwilliger  bruder, 
JoHAH  Grafp  zu  Nassau. 
Dem  Wolgebomen  LudwîgeDy  Grafen  su 
Nusao ,  CaUanelobogen,  Viandeo  und  Diets, 
meinem  freundlicheo  lîeben  Brader. 

(z)  Hantum.  Apparemment  le  Comte  Philippe^Loais  de  Hamn, 
né  en  i553. 


115  — 


LETTRE  CXLYII. 

à  Ni  de  Haines.  Sur  les  persécutions  contre  les 

Protestans ,  nonobstant  V apostille  de  la  Gouvernante. 

*  *  Malgré   les  promesses  faites,  au  nom  delà  Gouvernante,    i566. 
on   continuoit  dans  quelques  Provinces  à   persécuter  pour  le  fait   yi^^î, 
de  la  religion.  En  avril    et  mai,   plusieurs    religionnaires  furent 
jetés  en  prison;  quelques   uns  brûlés  vifs.  Toutefois  il  convient 
d'observer  que  la  Gouvernante  n'avoit  pas  donné  des  promes- 
ses   aussi    positives    et   aussi   étendues    qu'on    vouloit   bien    le  • 
faire  supposer.  Les  faux  bruits  à  ce  sujet  (voyez  p.  9a  ,)  avoient 
beaucoup  contribué  à  augmenter  la  hardiesse  des  protestans.  <c  Re- 
t>  versissuasin  Provincias  conjuratis  ,  evulgatâque  famà  impunita- 
»  tis  ac  fidei  publicae  ab  Equitibus  aureî  Velleris  propositae,  redire 
»  passim  e  finitimis  locis,  qui  haeresis  causa  ejecti  fuerant  :  quique 
9  clam  in  Belgîo  delitescebant,  apparere:  excipere  laudibus  Gheu- 
»  sium  nomen  ,  illos  appellare  vindices  libertatis.  »  Strada^  I.  a36. 
Plusieurs   exécutions  eurent  encore  lieu  en  ce  temps  là.     «  Den 
»  ii<ie"  van  Lentemaendt  i566  virert  AYillem  Hose  met  Dontissent 
»  gedoodt ,  omdat  hy  syn  kindt  by  geen  Priester  ten  dpop  had  ge- 
»  bragty  den  lO***"  van  Louwmaendt  gevangen...  Nocb  schryflt  men 
»  van  3a  diekorts  te  voren  ter  sake  van  de  Religie  gevangen  waren, 
»  van  welke  12  werden  verbrandt,  en  20  hun  geloove  versaekten^ 
»  doch  soo  baest  ab  sy  los  waren ,  weêr  beleden.  »  G.  Brantft^  ffist, 
d,  Ref,  I.  a8a.  Les  Nobles  se  plaignirent  amèrement  qu'après  la 
présentation  de  la  requête  beaucoup  d'emprisonnemens  avoient  eu 
lîea  en  vertu  des  Placarts.  «  Tôt  Doornik ,   Ryssel ,  Berghen  in 
»  Henegouviren ,  Arien,  Ath,  Brussel,  Gent  en  op  meerandere 
»  plaetsen.  »  F.  Wesembeeck^  p.  166. 


Monsr  de  Hames ,  j'ay  receu  vostre  lettre  et  ayant  bien 
entendu  tout  le  contenu  d*icelle ,  il  m'est  advis  que  vous 
trouvé  de  mauvaise  grâce  que  nous  nous  sommes  adres- 


—.  116  -^ 

tZ66.  ses  aux  députés  de  la  Noblesse  pour  nostre  quartier, 
Mai.  lesquels  nous  ont  esté  dénommés  à  ces  fins  pour  estre 
de  par  eux  aidés  et  conseillés,  quand  le  besoin  le  requer- 
ra. Ce  que  aussi  nous  avons  fait ,  nous  adressans  et  re- 
courans  à  eux ,  comme  à  nos  deflfenseurs  et  conseillers , 
ab  cas  advenant  qu'on  procéda  envers  nous  durant  la 
surséance ,  autrement  que  la  relation  nous  en  a  esté  faicte; 
car  si  on  ne  nous  eut  promis ,  et  pour  chose  toute  cer* 
taine  et  asseurée,  que  les  Magistrats  n'avoyent  aucune 
puissance  de  nous  rechercher,  en  façon  qui  soit,  pourveu 
que  nous  nous  tinssions  coy  et  couvert  comme  aupara- 
vant, ce  que  aussi  nous  avons  fait,  nous  n'eussions 
point  eu  d'occasion  de  nous  plaindre ,  parceque  ceux  qui 
maintenant  sont  emprisonnés ,  ne  le  seroyent  pas.  Mais 
quant  nous  voyons  que  contre  l'asseurance  qu'on  nous 
a  donné,  on  procède  à  toute  rigueur,  autant  que  jamais, 
contre  nous,  c'est  tout  le  moins  ce  me  semble  que  nous 
pouvons  faire ,  que  de  nous  plaindre ,  puisque  mieux 
nous  ne  pouvons  avoir.  Que  pleut  à  Dieu  que  la  relation 
que  j'ay  fait  au  peuple  de  la  part  de  la  Noblesse,  ayant 
charge  d'icelle,  fut  encores  en  m'a'  car  je  ne  seroyt 

point  taxé  comme  je  suis  d'avoir  abreuvé  et  repeu  le  peu- 
ple.de  mensonges ,  et  que  ceux  qui  sont  prisonniers  ne  le 
seroyent  pas.  Car  de  fait  estant  délibéré  de  partir,  craig- 
nans  de  tomber  entre  les  mains  de  leurs  ennemis  comme 
ils  sont,  on  leur  fit  savoir  qu'ils  ne  bougeassent,  ains 
qu'ils  se  tinssent  couvertement  clies  eux,  et  qu'on  ne 
pouvoit  autrement  procéder  contre  eux,  jusqu'à  ce  qu'au- 
trement en  fust  ordonné.  Lequel  conseil  a  esté  cause, 
hors  mis  la  providence  de  Dieu,  de  leur  emprisonnement 

'  L'apoftrophe  de  m'ê.  ejtt  tr^  dUtinele, 


—  117  — 

et  de  tout  ce  qu'ils  souffrent  et  endurent,  qui  nous  de-  i566i. 
vroît  autant  ou  plus  toucher  qu  a  eux.  Car  veu  que  MaL 
nostre  cause  et  la  leure  est  commune,  et  que  pour  la 
foy  laquelle  nous  voulons  maintenir,  ib  sont  prison- 
niers, à  fin  de  rendre  tesmoignage  à  icelle,  nous  nous 
devons  aussi  employer  de  tout  nostre  pouvoir  pour  eux , 
eomme  nous  voudrions  qu'on  fist  pour  nous ,  si  nous  es- 
tions en  leur  place.  Et  pour  tant,  Monsieur,  je  vous  supplie 
autant  que  vous  aimez  le  Seigneur  et  par  la  charité  de 
nostre  Seigneur  Jésus ,  laquelle  nous  devons  exercer  les 
uns  envers  les  autres,  que  si  vous  pouvez  quelque  chose 
en  cest  endroit  et  avecq  vous  tous  vos  amis  et  associez , 
que  le  faciès  maintenant,  en  quoy  faisant,  nous  prierons 
le  Seigneur  de  vous  maintenir  en  sa  garde  et  protection , 
par  laquelle  vous  soyés  préservés  de  tous  dangers. 
Au  reste  touchant  de  lapostille  à  laquelle  vous  me 
renvoyés ,  pour  entendre  le  contenu  dlcelle.  Que  pleut  à 
Dieu  que  les  officiers  de  Madame  ne  passassent  point  tout 
outre  d'icelle  comme  ils  font ,  ains  se  contentassent  de  gar- 
der et  observer  ce  qui  y  est  contenu  sans  transgresser  et 
cracher        si'  'ceste  apostille  et  contre  ceux  qui 

osent  parler  de  ce  qu'ils  font ,  car  si  ceci  n'est  cracher 
tant  contre  ce  que  Madame  promets  en  l'apostille  et  con- 
trevenir directement  à  ce  qui  y  est  contenu ,  je  ne  scay 
que  c'est.  Assavoir  que  le  jour  de  Pasques  dernier,  en  un 
sermon  qui  fut  fait  en  la  grande  Eglise  de  nostre  dame , 
fut  tenu  tels  et  semblables  propos  par  celuy  qui  preschoit, 
qu'en  despit  du  Roy  et  de  la  Noblesse  il  n'y  auroit  autre 
Evangile  presché  que  celuy  qu'il  adnonçoit,  et  qu'il 
faudroitbien  que  le  Roy  cria  mercy  au  Pape,  s  il  aidoit  ou 

»  aiodi  (?)  '  contre  (?) 


—   118  — 

iS66.  favorisoità  la  Noblesse.  Après,  le  'f  de  ce  mois  de  May, 
Mai.  fut  joué  un  jeu  aux  Jésuites  de  ceste  ville ,  lequel  conte- 
nait en  somme  que  ce  pauvre  homme  qui  est  prisonnier 
ici  y  estoit  damné ,  ensamble  avec  iuy  tous  ceux  qui  ont 
présenté  la  suplication  de  la  part  de  la  Noblesse  et  prin* 
cipalement  M^  de  Bréderode,  comme  chef  et  capitaine 
d*iceux.  Outre  plus  les  Officiers  de  TEvesque  ont  demandé 
ceste  sepmaine  assistance  à  Messieurs  de  la  ville ,  pour 
avoir  prinse  de  corps  sur  un  homme,  pour  ce  qu'il  ne 
veut  nullement  confesser  ni  croire  que  son  fils,  lequel  on 
a  exécuté  et  bruslé  en  ceste  ville  pour  la  parole  de  Dieu, 
soit  damné.  Tellement  que  le  pauvre  homme  en  est  venu 
jusiques  à  là ,  ou  qu  il  faut  nécessairement  qu'il  s'absente 
d'ici,  ou  bien  qu'il  confesse  une  chose  tant  estrange  et 
monstrueuse,  ou  qu'il  soit  griefvement  puni.  Etencores 
n'est  ce  pas  tout,  car  lundi  dernier  il  y  eut  une  pauvre 
jeune  fille  constituée  prisonnière,  laquelle  nous  avons 
retirés  des  bourdeaux  et  lieux  infâmes ,  seulement  pour 
n'avoir  point  voulu  aller  à  confesse  et  apporter  lettre  du 
Curé  de  la  paroisse  en  laquelle  elle  faisoit  sa  résidence. 
Or  je  vous  laisse  penser  maintenant,  quand  le  peuple  oit 
et  voit  toutes  ces  choses ,  s'il  n'a  point  bien  juste  ma- 
tière de  se  plaindre  et  par  conséquent  de  se  fâcher,  car 
on  dit  en  commun  proverbe,  que  tant  on  vient  à  mou- 
cher le  nez ,  qu'il  seigne.  Qui  me  fait  craindre  qu'en  la 
fin,  synon  qu'on  tasche  d'y  pourveoir,  que  la  patience 
d'icelluy ,  de  laquelle  on  abuse  tant  vilainement,  se  pour- 
ra bien  tourner  en  fureur  et  rage.  Car  est  ce  là ,  Mon- 
sieur, la  promesse  contenu  en  l'apostille,  par  laquelle  on 
nous  promet  qu'elle  mettra  si  bon  ordre  entre  les  offi- 
ciers,  qu'aucun  n'aura  occasion  de  se  plaindre?  Brief  si  je 


^  llî)  ~ 

TOUS  vouloii  duGourir  tout  ce  qui  se  fait  contre  la  pro-  i566. 
messe  de  Madame,  mentionnée  en  1  apostille  y  je  n*auroye  Mai. 
jamais  fait.  Qui  sera  Fendroit  où  après  m'avoir  recom- 
mandé à  vostre  bonne  grâce,  je  prieray  le  Seigneur  de 
combler  yos  saints  et  vertueux  désirs.   De  Toumay  ce 
lÔ"^»  de  May  1566. 

Vostre  serviteur  et  amy ,  (il 

Monsieur,  MoDsieor  de  Hames 
du  Toison  d'Or  en  mains ,  seurement , 
à  Bruxelles. 


Le  projet  de  modération,  bien  qu'il  apportât  un  adoucissement 
réel  aux  Placarts,  n'étoit  pas  en  harmonie  avec  lei  espérances  qu'on 
•voit  oonrues  y  ni  avec  les  principes  de  tolérance  Evangélique  dont 
beaucoup  de  protestans  croyoient  pouvoir  exiger  Tapplication.  On 
desiroil  la  liberté  du  culte  public,  et  bientôt ,  afin  de  l'obtenir ,  on 
commença  par  s'en  emparer.  Il  y  eut  des  endroita  où  ce  fut  une  es- 
pèce de  tactique  et  de  calcul*  C'est  ce  que  Fr.  Junîus  fait  connoU 
tre  par  rapport  à  Anvers,  r  Cum  novae  leges  cuderentUr,  spccioso 
»  Moderatioiiis  nomine  exornandae,  quae  tamen  nihii  de  atrocitate 
■  plane  nisi  in  speciem  remittebant,  tu  m  gravîssîmo  piorum  adeo-t 
k  que  Ecclesiarum  universe  periculo  cognito,  et  conventibus  ali- 
»  qoot  exspenso   (quibus  eliam  bis   per  illud  tempus  Antverpiae 

*  Pbilîppus  Marnixius  S.  Aldegondius  inCerfuit)  vi&um  est  neoes- 
»  sarium  ad  praevertenda  graviora  Ecclesiarum  incommoda,  ut, 

*  qoemadmodum  Flandri  jam  diu  fecerant,  ita  nos  publiée  Ecd^ 

*  siam  colligeremus  concionesque  in  propalulo  baberemus,    cum 

(x)  On  s'est  donné  beaucoup  de  peine  pour  rendre  la  signature 
illisible.  Toutefois  en  tenant  la  lettre  contre  le  jour,  nous  croyons 
distinguer  à  travers  les  ratures  le  nom  de  Ryhùve,  Noas  laissons  à 
d'autres  la  soin  de  rechercher  si  c'est  le  même  qui  en  1677  fit  pri-< 
sonnier  le  Duc  d'Aerschot, 


—  120  — 

lS66.  ^  AnCverpiae,  tum  ubicunque  futun  essetcoltigeodamm  Ecclesi»- 
Mai.  "  '"°^  P^^  £vangelium  Christi  oommoditas.  »  f^ita^  p.  a45.  «  L*od 
ù  crut  artificieusemeot ,  '>  dit  le  Cardinal  BendvogUo^  p.  io6  [ed.de 
Paris  y  1669,)  «  que  par  ce  moyen  la  nécessité  devoit  d'autant 
D  plus  induire  le  Roi  à  consentir  aux  demandes  que  Ton  avolt 
3D  faites.  » 

£n  généra]  cependant  l'impulsion  qui  amena  la  publicité  des  prê- 
ches fut  plus  spontanée  et  pour  ainsi  dire  électrique.  Lepeuple  avoit 
soif  de  la  vérité,  et  il  n'y  avoit  plus  moyen  de  satisfaire  à  ses  be- 
soins par  quelques  réunions  clandestines  dans  des  maisons  particu- 
lièrei.  Déjà  depuis  plusieura  années  les  religionnaires  avoient 
essayé  de  temps  à  autre  de  se  rassembler  dans  les  champs  et  dans  les 
bois  (voyez, par  exemple,  Procès  d*Egm,  II.  268.);  maison  avoitpu 
réprimer  ce  qui  n'étoit  pas  encore  général.  Maintenant  les  Flandres 
donnèrent  l'exemple,  et  quelques  semaines  plus  tard  presque  toutes 
les  Provinces  Tavoient  suivi.  D'abord  on  se  réunit  dans  des  lieux 
écartés;  bientôt  on  se  rapprocha  des  villes,  et  l'on  se  mit  en  mesure, 
en  y  venant  bien  armé ,  de  résister  à  ceux  qui  voudroient  trou- 
bler les  réunions.  L'exemple  de  la  France ,  où  une  certaine  liberté 
de  religion  avoit  été  accordée,  excitoit  et  enbardissoit  à  conquérir 
les  mêmes  faveurs.  Bor  L  JutA,  Si,  7^, 


LETTRE  CXLYIII. 

Le  Comte  H.  fie  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau, 

Les  affaires  marchent  bien. 


Mon  s.'  mon  frère ,  je  n'ey  voussu  deliesser  vous  dépê- 
cher le  porteur  de  ceste  an  toute  dylygence,  pour  vous 
déclerer  ce  que  il  ce  passe  de  par  dessà ,  vous  pryant  le 
cToyre  de  ce  que  il  vous  dyrast,  ansamble  ce  ne  pour- 
ryes  resouldre  sans  moy;  car  vous  saves ,  ce  que  feres  je 


~  121  ~ 

le  tyent  pour  fiiyct ,  et  refiTecturey  aTeoque  la  dernyère  1 566. 
gouste  de  mon  sanque,  mes  il  me  samble  soubs  corec-  Mai. 
tyon  que  puysque  les  afFayres  sont  sy  byen  anchemyné 
par  ycy  ,  que  Ton  les  doyct  pousser  oultre.  Toutefoys  je 
ferey  ce  que  vouldrés;  sy  trouvés  que  je  demeure  icy, 
TOUS  poures  prandre  avecque  tous  ce  dyct  porteur,  afifyn 
quem*aTertissyes  de  toute  Tostre  résolutyon.  Me  recom- 
mandant humblement  à  Tostre  bonne  grâce  ,  prye  le  Cré- 
ateur tous  donner,  mons/  mon  frère,  an  santé  bon- 
ne Tye  et  longue.  De  ClefTe,  ce  XTii)"*^  jour  de  mey 
i566. 

Vostre  frère  et  Trey  amys  à  tous  servyr  à 
James  jusq  à  la  mort, 

H.  DB  BaSOBRODE. 

A  Monsieur  mon  frère.  Monsieur 
le  Conte  Lodwyck  de  Nassaw. 


liETTRE  GXLIX. 

Le  Comte  G.  de  Berghes  au  Comte  Louis  de  JNassan. 
Sur  les  affaires  de  la  Gueldre. 


%*  Les  députés  sont  probablement  ceux  qui  en  Gueldre  dé- 
voient veiller  aux  aflaires  de  la  Confédération.  Dans  cette  Province 
rinquisition  Papale  n'avoit  pas  été  introduite.  Procès  éCEgm.  II. 
3ia.  La  Gouvernante  ne  demanda  point  l'avis  des  Etats  sur  la 
modération  des  Ëdits. 


Monsieur  mon  frère ,  je  tous  remercie  qu'avez  etf  une 


—  122  — 

i566.  vj  bonne  souvenance  de  moy,  et  de  vous  noTellesdonI 
Mai.  m  avez  hît  part.  Quant  à  cartier  de  pardechà ,  nous  avons 
tenu  dernièrement  une  journée  à  Zutphen,  asscavoir 
tous  les  députés  du  pays  ensemble,  le  17  de  may,  où 
avons  conclud  présenter  aussy  ung  requeste  au  Roy  ,et  eo 
tiendrons  encores  uhg  aultre  lundy  prochain  a6  du  may, 
en  laquelle  espère  m*y  trouver  encoure  aussy  en  persone, 
pour  tant  myeulx  faire  mon  devoir,  et  espère  que  le  tout 
aura  bonne  fin.  A  la  reste  tout  est  icy  paisible,  niatmoins 
s'il  advenoit  aultre  chose  que  raisonable,  ilz  ne  sont 
nullement  délibérés  endures  telles  choce,  comuie  savés. 
Ains  plustost  jusques  au  dirnir  homme  la  perte  !  Atant , 
Mons.'mon  frère,  après  m'estre  recommandé  bien  àvos- 
tre  bonne  grâce,  prie  le  Créateur  vous  avoir  en  la  sienne. 
Escript  le  a3  de  niay  i566. 

Le  tout  vostre  bon  frère  à  vous  faire  service, 

Guillaume  de  Berghe* 

Monsieur  mon  frère,  je  vous  prie  de  faire  mes 
très  humbles  recommandations  à  Monsieur  le 
Prînce,  comme  serviteur  sien. 

A  Monsieur,  Monsieur  le  Conle 
de  Nassau  y  mon  bien  bon  frère. 


Dans  une  lettre  du  Capitaine  George  v.  Uoll  au  Comte  Jean 
de  Nassau,  datée  de  Hemelreich,  le  24  mai,  on  trouve  le  passage 
suivant,  a  Alsz  ich  vor  langst  gUubwûrdiger  antzeig  hab  dasz  euer 
«»  G.    Herr  Brudcr  Graff*  AdoUT  su  Naasaw  nieiii  womàwxx  Her 


—  1-23  - 

»  nnd  spieszgesell  (i)  uiT  diessen  îtzif^m  gehaltenem  Retchtlagh  tn  1 566. 
«  Auubur([h  geweseo,  mucht  Ich  demDach  von  herzen  gern  wîssen  jfij^ 
t  wie  es  S.  G.  daselbst  ergangen  uundob  dieselben,  weill  man  sacht 
»  das  die  Rumische  Kay.  Mat.  unser  aller  gnedigster  ber  in  eygener 
I  person  gegen  den  Erbfeindt  dem  Tùrcken  ziehenn  werden ,  sich 
kaucbgebiauchen  lassen wollen  i>(M.S.)Apparemmeiilcettepropo8i* 
UoD  aora  été  acceptée ,  et  ce  sera  en  1 566  que  le  Comte  Adolphe  a 
pris  part  à  une  campagne  contre  les  Turcs  y  et  non  en  i565  ,  com- 
me le  suppose  M.  ^rnoMi,  Gesch.  d,  N,  Or.  X.  III.  i.  aga.  On 
rengage  à  venir,  pareeque  l'Empereur  y  seroit  en  personne; 
ce  qai  n*a  pas  eu  lieu  en  1 565  ;  Schwendi  ne  fait  aucune 
mentioD  du  Comte  comme  ayant  participé  à  ses  exploits ,  et  les  let- 
tres io6  et  107  montrent  qu'en  juin  Adolphe  se  trouvoit  dans  les 
hiys-fias.  —  La  lettre  de  G.  t.  HoII  fait  voir  que  y  malgré  les  oon- 
férences  de  Hoogstraten ,  il  ne  croyoit  pas  que  les  Seigneurs  eussent 
sous  peu  besoin  d'avoir  recours  aux  armes  :  car  sans  doute  iléloit 
fort  disposé  à  prendre  en  ce  cas  service  pour  eux.  Ceci  paroit 
aussi  par  sa  réponse  évasive  au  Comte  d'Egmont  qui  «  cvoit  parlé 
B  à  G.  v.  Hol ,  afin  qu'il  voulut  accepter  d'estre  pensionnaire  de 
»  S.  M.,  et  ce  par  charge  de  madame  de  Parme,  à  quoy  le  dit  v. 
»  Hol  respondit  qu'il  y  penseroit,  dont  le  dit  Comte  se  corrouche  à 
*  luy,  disant  qu'il  se  debvoit  respondre  de  l'un  ou  de  l'autre.  » 
Procès (TEgm.  I.  i53.  Le  Comte,  à  ce  qu'il  paroit,  n'éloit  pas 
toujours  maître  de  soi  (voyez  Tom.  L  1 12.). 


M.  Te  f^aterti  communiqué,  IV.  83  —  i33,  en  Hollandois 
QD écrit  au  Roi,  du  a8  mai  i566,  intitulé  Remonstrance  au  Roi 
mr  la  requête  naguères  présentée  par  la  Noblesse . . .  La  mésme  Re- 
moastrance  sert  aussi  pour  confiiter  certahis  points  de  la  modération 
aïknée  sur  les  Placarts  et  proposée  aux  Etats  de  Flandre  assem- 
Mex  à  Gand  le  11  Jour  de  mai  i566.  L'introduction  de  ce  docu- 
ment, qui  a  été  imprimé  en  i566  à  Anvers  (  Te  Water ,  I.  35  ij,  se 
troate  en  manuscrit  aux  Archives  et  dans  la  langue  de  l'original. 

Voici  la  résolution  des  Etats. 

(1)  Hpieszgesell.  Voyez  Tom*  L  p.  10  3. 


—  124  — 


Résolution  des  quatres  membres 
d*£stat  de  Flandres  sur  la  modéra- 
tion des  plaocards. 

i566.  En  premier  lieu  les  quatre  membres  ont  déclairé  la 
Mai.  bonne  volonté  de  dévotion  qu'ils  ont  tousjours  eu  et  ont 
encores  à  présent,  de  persévérer  et  continuer  en  l'obser- 
vation de  la  sainte  foy  Catholique,  en  telle  forme  et  ma- 
nière quelle  a  esté  entretenue  et  observée,  et  que  leur 
semble  que  Sa  Ma/^  pourroyt  effectuer  l'ordonnance  du 
dit  placcart,  soubs  les  considérations  que  s'ensuyvent. 

Ascavoir  que  l'inquisition,  laquelle  on  prétend  avoir 
esté  ou  estre  en  Flandres,  sera  abolye  et  abroguée,  et 
aussy  que  cy  en  après  aultre  ne  seroit  remise,  ny  practi- 
quée. 

Secondement  que  par  la  disposition  ou  publication  du 
ditplaocard,  ne  seroit  préjudicié  aux  privilèges  ou  pré- 
rogatives, que  à  ung  chascun  des  villes,  cbastellainies  ou 
aultres,  respectivement  peuvent  compéter,  tant  au  re- 
gard des  biens  et  personnes  et  signamment  quant  au  faict 
des  articles ,  là  où  se  faict  mention  de  la  confiscation ,  pre- 
nant aussi  regard  aux  mulctes  pécunairres  en  commis. 

D'aultre  part  que  seroyt  expédient  que  déclaration  se 
feisse,  quant  bien  avant  en  ceste  matière  les  évesques  et 
gens  spirituels  exerceront  leurs  juridictions. 

Qu'on  ne  pourroyt  procéder  à  la  charge  de  quelqu'ung 
par  appréhension  de  sa  personne ,  sans  préallable  deue 
information  de  sa  charge ,  et  ce  par  le  Magistrat  ordinaire 
du  lieu. 

Et  qu'on  ne  feroyt  Visitation  aulcunedes  maisons,  si- 


—  125  — 

non  par  lesoflQciers  et  juges  du  lieu  et  préallable  aban-  i566. 
donnement  et  où  on  eat  accoustumé  d*user  d'icelluy.  Mai. 

Et  qu'estant  quelqu'un^  puny  une  fois  parle  magis- 
trat y  les  éyesques  et  gens  spirituels  ne  pourront  itérati* 
vement  procéder  à  leurs  charges,  soyt  par  citations,  cen- 
sures ou  aultrement. 

Et  qu'on  entendreroyt  que  par  ceste  modération  l'ef- 
fect  et  l'observation  des  touts  les  aultres  placcards  cesse- 
royt. 

Et  que  l'observance  du  placcard  sera  général  par  tou- 
tes provinces  et  pays  de  pardeçà ,  et  que  ceulx  de  Flan- 
dres ne  seront  en  aulcune  chose ,  regardant  la  Religion, 
plus  estroictement  obligées  qu'aultres  subjects  de  Sa 
HU^  des  pays  de  ^)ardeçà. 

En  espérant  aussi,  si  la  raison  se  représentasse  cy 
après,  par  le  changement  de  temps  ou  aultre  raisonnable 
occasion ,  que  Sa  Ma''  n'entenderoy t  si  précisément  obliger 
ses  subjects,  qu'ils  ne  pourroyent  estre  ouys  vers  Sa 
Ma*^  en  leurs  remonstrances  et  doléances* 


Le  deraier  de  mai  B,  de  Merode  écrivoit  au  Comte  Louis  de  Nas- 
sau: «  Je  auis  fort  mari  que  n'a  sceu  obéir  à  vostre  commandemeDt 

>  pour  me  trouver  à  Engieu  :  Ton  m'at  dit  que  aucuns  Seingneurs 

>  eossiont  volunte  '  diverti  '  rassemblée.  »  (M.  S.) 


'  Tolontien.  *  détourné. 


—  12f)  — 


LETTRE  CL. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Relative  à  la  Comtesse  Polyxène  de  Mansjeldt. 


1 566«       **  L«  Comte  de  MansfeMt ,  qui  seroit  désespéré^  se  trouToit  en 

Juin.      AUemagoe ,  où  il  avoit  assisté  à  la  Diète.  Il  retourna  peu  après» 

«  Cobelius  cum  Mansveldio  a  Comitiis  loip.  reversus  est,  ac  prae- 

»  clare  omoia  gesta  refert....  27  Judîî.  >   VigU  ad  Hopper.    368, 

Praeclare:  c'est  à  dire  qu'on  s'étoit  fort  peu  soucié  des  Pays-Bas. 


MoDsieur  mon  frère.  J'ey  yeu  la  lettre  que  Brect  m'ast 
aporté,  quem'avesrescrypt  deparluy,  aussy  antendu  par 
luy  de  bouche,  ce  que  luy  pouves  avoyr  dyscouru  de 
la  faire  '  que  saves  (i),  laquelle  m'est  tant  à  la  teste ,  que  je 
ne  sey  à  demy  sy  je  suys  vyfF  ou  mort ,  pour  la  doubte  que 
j*eyque  ce  fayct  ne  soyt  ocasyon  de  quelque  garbouylle.  Je 
suys  à  ungne  extrême  payne.  Vous  me  mandés  d'en  res- 
crypre  à  monsieur  d*Egmont  et  à  monsieur  Tamyrall  ;  je 
ne  le  soroye  fayre,  le  ceur  me  cryeye  trop.  Je  tous  prye 
en  faire  aveq  monsieur  le  Prince  le  myeus  que  pourés;  tou- 
chant îcy,  amme  vyvante  n*a  parllé.  Je  la  fays  byen  guar- 
der,  elle  ne  me  guarde  d*eschapper.  Je  vous  prye  d'avyser 
le  plus  dyscrètement  et  quoyment  *  que  faire  ce  pourat, 
comment  on  pourat  prevenyr  aveq  le  père ,  car  il  me  semble 


(i)  Saves^  Voyez  p.  109. 

*  TaRaire.  *  cecrètement  (coi). 


—  127  — 

que  je  le  Toys  désespère  jusqu'à  la  mort  et  le  pouvre  Carie.  1 566. 
Je  TOUS  prye  me  mander  ee  q'an  ores  fâict ,  et  ce  que  mon-  Juîo« 
sieur  le  Princeorast trouyéconvenyràcefaict.  Au  restetout 
est  icj  geus  et  doubles  geus.  Mon  Lyeutenant  Brect  (i) , 
porteur  de  ceste,  tous  dyrast  le  tout  plus  amplement^  à 
cause  que  le  papyer  est  chatouylleus.  Il  n  y  est  que  de  pous- 
ser oultre,  puisque  nous  y  somes  jusque  aus  oreylles.  Me 
remectant  tousjour  à  ce  que  me  voldrés  comander,  tant 
que  la  demyer  gouste  de  sang  me  serast  au  corps,  me 
recomanderey  affectueusement  à  vostre  bonne  grâce , 
pryant  le  Créateur  tous  donner,  monsieur  mon  firère  y 
an  santé,  bonne  vie  et  longue»  DeQeffce  ^^  jour  de 
Juny  iS66. 

Vostre  frère  et  perCfect  amys  à  tous 
fayre  servyce  jusque  à  la  mort,  et  vyve 
les  geus  par  mer  et  par  terre  ! 


H.  DB  Brbdbbodb. 


A  Monsieur  mon  frère,  Monsieur 
le  Conte  Loys  de  Nassau. 


(i)  BftcU  Deux  Seigneurs  de  Brecht  se  trouvoient  parmi  les 
Confédérés.  Te  Water,  II.  2179. 


128  — 


LETTRE  GLL 

George  de  Montigny  j  Seigneur  de  Noyé f  les  j  au  Comte 
Louis  de  Nassau,  Sur  les  prêches  publics. 


1 566.       ***  ^  Seigneur  de  Noyelles  étoit  ud  des  principaux  signataires 

Juin      ^^  Compromis. 

La  liberté  des  prêches  étoit  contraire  aux  engagemens  pris  en- 
vers  la  Gouvernante ,  et  devoit  beaucoup  aigrir  le  Roi  :  elle  devoit 
également  déplaire  aux  Seigneurs  et  même  à  une  grande  partie  des 
Confédérés.  Biais ,  comme  toujours  en  pareil  cas ,  il  y  avoit  une 
grande  diversité  de  vues,  et  sans  doute  plusieurs  n'éloient  pas 
contraires  aux  movens  violens. 


Monseigneur.  A^ant  entendu  depuis  huyst  à  dix  jours 
enchà,  que  plusieures  asamblées  et  presches  se  font  en 
ses  quartiers  (avecq  grand  scandale)^  ay  trouvé  pour  mon 
office  et  debvoyr  que  ne  seroy  mal  d'en  advertir  vostre 
S'^*  ,  à  raison  que  crain  fort  que  les  dictes  asamblées  ne 
se  font  tant  pour  l'amour  et  grand  zèle  qu*yl  ont  à  la  pa- 
roUe  de  Dieu,  que  pour  aultres  effect,  tendant  à  quel- 
que sédition  ou  révolte.  Ce  qu  yl  ne  fault  permettre  aul- 
cunement,  d'aultant  que  vostre  S'''  peult  cognoistre  que 
par  la  requeste  présentée  à  Son  Alteze,  protestons  n'en- 
durer aulcuns  scandales,  tendant  à  perturber  le  repose 
tranquillité  de  la  Républicque,  ains  l'empêcher  par  tous 
moyens  convenables.  Par  tant  je  supplie  qu'il  plaise  à 
vostre  S'**  me  mander  comme  en  ce  cas  auray  à  me  régler 
et  conduire  advant  que  plus  grand  désordre  en  advienne. 
A  cause  que  j'oy  de  jour  à  aultre  qu'yl  se  voldriont  por- 


~  120  — 

ter  de  vos  aultres  mes  seignieurs  et  de  lasamblée  des  gen-  1 566. 
tilshosines  faicte  à  Bruxelles,  comme  fauteurs  et  suppoz  Juin, 
de  leur  presches,  ce  quyl  contrevient  directement  à  nos- 
tre  juste  entreprinse  et  à  la  promesse  que  fismes  à  tos 
S^**.  Doncqs  je  supplie  de  rechief  m'escrire  vostre  inten- 
tion ,  aux  fins  qu'ensuyvant  icelle  m'emploie  à  ce  qu  yl 
plaira  ordonner  sur  ceste  affaire ,  et  ne  manqueray  d'effec- 
tuer vostre  comandement  corne  cestuy  quyl  ne  désyre  q'à 
faire  tous  bons  offices  de  humble  vasal  à  sa  Mat^  et  ser- 
viteur envers  vostre  S^.  Ce  cognoict  TOmnipotent ,  au- 
quel je  prie  vous  donner ,  Monseigneur ,  bonne  et  longue 
vye  ,  me  recommandant  très  humblement  à  vostre  bonne 
grâce.  De  Primecqs  ce  7^  juin  i566. 

De  vostre  S'** 

très  humble  et  très  obéissant 
serviteur  pour  jamays, 

George  de  Montegnt. 

MoDseigoeur  Monsiew*  le 
Comte  de  Nassaa. 


LETTRE  CLII. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau^ 
Les  affaires  de  la  Confédération  sont  en  hon  état. 


Monsieur  mon  frère.  Je  suys  fort  estonné  n'avoyr  rep- 
ceu  de  lontanps  de  vos  nouvelles.  Je  ne  sey  sy  vous  vous 

»  9 


—  130  — 

.(566.  portes  maH,  ce  queDyeu  ne  Teuylle,  auasy  je  pansse  que 
Jjaiii.  quelques  deô  nos  am js  m'an  usyont  averty.  Je  m'estonnf ort 
que  Elpendam  (i)  ne  revyent^  ou  s  yl  ast  eu  fortune  ou  que» 
niant  '  ycar  j'antanps  que  de  lontanps  estes  de  retour  à  Bruc- 
<^elles.  Je  suys  icy  à  mon  dyquage  fesant  du  ménage  pour 
trois  jours.  Je  m*aperçoys  bien  que  ce  bon  Dieu  et  geu  du 
tout  * .  Il  m'ast  anToyé  la  yalleur  de  trois  cent  mylle  floryns , 
quy  ceront,  monsieur  mon  frère ,  pour  vous  fayre  servyce , 
quant  et  quant  la  demyer  gouste  de  mon  sang  et  à  tous 
les  geus  an  despexte^  de  toute  la  rouge  rasse  [mail  quey* 
noyé].  Jensmtanps  synon  que dyable tous yoldres [tretous] 
dyre.  Les  geus  sont  par  icy  semé  comme  le  sable  dullon  ^  de 
la  mère*  (a).  Gejantylhomme,  porteur  de  ceste,  quy  ast  esté 
de  la  conpangnye  de  feu  mon  père ,  m'ast  esté  anvoyé  de  la 
part  de  tout  pleyns  de  bon  geus,  pourvoyr  syl  ne  pou- 
royt  recouvryr  leur  vyeus  deu  et  m*on  rescrypt  ungne 
lestre,  laqudle  je  vous  anvoye  là  ,  où  il  m'on  escrypt  com- 
me vous  voyres  ;  ce  que  je  leur  ey  fayct  fayre ,  affin  que 
ellepuysseestre  montré  à  Madame  et  que  de  toute  manyère 
que  Ton  la  puysse  tourmanter ,  que  Ion  le  fiice.  Ces  soubs- 
cryps  à  la  lettre,  sont  tous  geus  et  jantylhommes,  quy  ont 
fort  byen  le  moyen  de  fayre  ung  reutredeynst^ ,  comme 

(i)  Elpendam,  Secrétaire  de  Brederode:  Torthographe  de  son 
nom  varie  ;  Helpendnm  ,  Hpendam ,  Hilpendam, 

(i)  Mère,  En  effet  un  très  grand  nombre  des  Nobles  de  la  Hol- 
lande prirent  part  à  la  Confédération.  On  peut  consulter  entr'au- 
très,  à  cet  égard  la  liste  de  ceux  qui ,  en  i567  ,  fmrent  «cités  devant 
la  cour  de  Hollande  pour  faire  serment  de  fidélité  au  Roi ,  commu- 
niquée par  M.  le  Baron  d*Yvoy  de  Mydrechty  et  publiée  de  nou- 
veau par  M,  Beeldsnyder, 

>  comment.  ^  est  entièremeiit  gaeux.  3  dépit.  ^  du  long.  '  mer. 
«  Berterdienst  (ap/vi«»«rA«»a/). 


—  131  — 

il  ce  me  sont  oblygé.  Je  tous  supplye  Tasyster  à  ce  que  i56d. 
pourés  et  fayre  coucher  uugne  requeste  à  Madame  de  ma  J"^°* 
part  et  de  la  leure ,  joyncte  la  lettre  par  laquelle  je  me 
deuylle  '  me  yoyr  à  tells  termes ,  pour  aToyr  fayct  servyce 
à  Sa  Majesté  ,  et  aussy  affin  que  ses  bons  jantylhommes 
▼oyent  que  l'on  désyre  leur  asyster  et  qu'il  syont  tant  plus 
▼oulluntayres,  quant  les  occasyons  se  donneront; de  quoy 
il  ne  fault  doubter;et  m'an  allant  boyre  à  la  sancté  de  mon 
bon  Syngneur  Joncre  Wyllem"*  (i),que  tous  cognesses,  et 
à  lavostre  ce  dysner  ^  ne  vous  feres  cesteplus  longue ,  que 
après  m'estre  recomandé  ung  myllion  deffoys  à  Tostre 
bonne  grâce ,  prye  le  Créateur  tous  donner ,  monsr.  mon 
frère  y  an  sancté ,  bonne  Tye  et  longue.  De  Berges  an  Hol- 
lande, ce  neufFvyesme  jour  de  juny  i566. 

Vostre  frère ,  "vrey  amys  à  vous  servyer 
jusque  à  la  mort  etvyve  les  geus  par  mère 
et  par  terre  ! 

H.  DB  Brbdbrodb* 

A  Monsieur  mon  frère.  Monsieur 
le  Conte  Louys  de  Nassau  w. 


(l)  WyUem»  Apparemment  il  désigne  ici  le  Prince  d'Orange, 

'  pbint  {doUo,  deuil),  >  Jonkheer  WiHen. 


—  132  — 


LETTRE  GLIII 


Le  Comte  H,  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 


i566.       **    Prob*l^l^i>^®nt  il  s'agit  de]a  disparition  subite  de  la  Comtes- 
Juin      ^  ^  Itfansfeldt.  Voyez,  p.  109. 


Monsieur  mon  frère.  Le  porteur  de  ceste,  que  vouscog- 
nesses ,  vous  dyrast  le  reste  de  mon  malleur  quyl  m'est  ad- 
venu ,  sj  avant  que  suys  esté  icy  à  mon  d jquage.  Je  ne  suys 
guère  royeus  que  hors  du  sang;  du  reste  le  porteur  de  ceste 
vous  dyrast  le  tout ,  quy  ne  me  haste  le  ceur  vous  escry- 
pre.  J*ey  escrypt  ungne  lettre  à  Monsr.  d*Egmont  et  à 
Monsr.  TAmyrall  et  à  Monsr.  d*Ostrate ,  leur  pryant  vous 
ajouster  foy  à  ce  que  leurs  dyrey  de  ma  part,  ancor  que 
vostre  personne  ni  sufïysoyt  de  son  dyre ,  mes  seullement 
afiyn  q'ils  voyent  que  vous  an  ey  requys  et  pour  les  qon- 
séquence  que  saves.  Vous  supplyant  byen  fort,  mon  frè- 
re ,  mon  amys ,  an  cecy  m*asyster ,  que  je  vous  jure  mon  ho- 
neur,  que  syje  devoys  sortyr  an  campe  aveq  deus  lyons 
pour  me  deschyrer  au  dans  '  avecq  eus ,  ne  seroye  sy  trou- 
blé que  je  suys,  vous  supplyant  de  fayre  an  cecy,  comme  sy 
c'estoyt  pour  vous  propre  à  quy  ce  fayct  touchasse ,  aus- 
syledyable  Ta  conduyct.  Je  vous  anvoye  la  copyedela 
lettre  que  j'escryps  à  ses  Syngneurs  ,  me  recomandant  à 
vostre  bonne  grâce,  prye  le  Créateur  vous  donner ,  moifsr. , 

■  aux  denti  (?). 


—  133  — 

au  sanclé,  bonne  yye  et;  longue.  De  Berges  ce  i3  de  juny  i566. 
i566L  Juin. 

Vostre  frère  et  vrey  amys  à  vous  servyr  à  jamais , 

H.  DS  BaBDBRODS. 

Je  escryps  le  sanblable  à  monsr.  le  Prynce.  Je  vous 
supplye  luy  dire  que  il  me  fasse  tant  de  bien  et  d*onneur 
d^avyser  an  ce  fayct. 

A  Mons.'  mon  frère ,  Mons/ 
le  Conte  Louys  de  Nassaw. 


LETTRE  CLIV. 

Le  Comte  G,  de  Berghes  au  Comte  Louis  de  Nassau, 

Sur  une  entrevue  à  Lierre, 


*  <* 


^  Les  circonstances  devenant  de  plus  en  plus  critiques , 
par  refCervescence  du  peuple  et  les  délais  de  la  Cour  >  les  chefs 
et  députés  des  Confédérés  se  réunirent  le  4  juillet  à  Lierre.  Ce  fut 
probablement  là  que  fut  résolu  le  départ  de  M.  de  Bréderode 
pour  Anvers  et  la  tenue  d'une  assemblée  générale  le  1 4  juillet  à  St. 
Tron.  Il  est  à  présumer  que  l'on  inclinoit  de  nouveau  à  des  me- 
sures violentes.  Longuet  qui,  par  les  relations  des  Calvinbtes 
François  avec  les  Pays-Bas,  étoit  d'ordinaire  bien  informé,  écri- 
voit  le  12  juillet  de  Paris.  «(  Omnia  in  rébus  Belgicis  videntur 
*  spectare  ad  tumultus  :  nam  rex  Hispaniaé  non  feret  eam  imita- 

&  tionem  quae  ibi  tentatur Yalde  vereor  ne  Belgium  in  eadem 

»  mala  incidat  ^  in  quae  incidit  hoc  Regnum  proximo  bello  civili. 
»  Si  ad  arma  deveniatur,  innnmerlex  his  regionibus  eo  confluent.  » 
Epist.  secr,  I.  6. 


—  134  — 

i566.  Mons/  mon  frère.  Ces  jours  passez  Mons/  de  Brede- 
Juin,  rode  m'envoya  Helpendam  vers  moy,  pour  me  faire  sca- 
Yoir  qu  avies  touts  vos  bons  S'^'  et  députés  par  ensamble 
résolu  tenir  une  journée  à  Lyere ,  me  disant  aussy  de 
bouche  et  à  Mons^  de  Culembourg  estant  lors  à  Ber- 
giie,se  debvoit  tenir icelle journée  le  a*  de  juillet;  suyvant 
quoy  me  suis  trouvé  cette  part  pour  montrer  ma  bon- 
ne affection ,  auquel  lieu  arrivé  n  ay  trouvé  personne.  Ce 
que  j*ay  trouvé  bien  estrange,  au  moyen  de  quoy  ay 
prins  aultre  chemin ,  et  pour  en  scavoir  le  tout  et  com- 
ment le  tout  va,  vous  ay  envoyé  incontenent  le  porteur 
de  ceste ,  vous  priant  aussy ,  s*il  y  a  quelques  novelles , 
m  en  vouloir  faire  part.  A  tant ,  Monsieur  mon  frère, 
après  m'ettre  bien  recomandé  à  vostre  bonne  grâce,  prie 
le  Créateur  vous  et  à  nous  donner  ce  que  nostre  ceur 
désire.  Escripte  à  Lyere  ce  a*  de  juillet  i566. 

Le  tout  vostre  bon  frère,  san  fin  à 
TOUS  faire  service, 

Guillaume  de  Bbrghe. 

Monsr.  mon  frère,  je  vous  prie  de  faire  mes  très 
humbles  recommandations  à  Monsieur  le  Prince , 
comme  le  tout  serviteur  sien. 

A  Monsieur  le  Conte  de 
Nassau ,  mon  bien  bon  frère. 


r 


—  13i 


LETTRE  CLV. 

€h.  de  Revel ,  Seigneur  ttAudrigrues ,  au  Comte  Louis  de 
Nasa€ui.  Il  se  trouvera  à  St.  Tron ,  et  s'est  opposé  aux 
prêches  à  ratenciennee. 


A  ValeDcienDes^l  étoit  extrémemeiit  difficile  de  réprimer  Tar-  1 566. 
denrdes  prolestans ,  vu  la  proximité  de  la  France  et  le  grand  nom-  Juin, 
bre  de  prédicateurs  Calvinistes  que  les  huguenots  envoyoient  dans 
les  Pays-Bas.  Déjà  depuis  plusieurs  années  cette  ville  étoit  une  de 
celles  où  la  religion  Evangélique  avoit  fait  le  plus  de  progrès ,  et  il 
paroit  que  maintenant,  principalement  par  l'entremise  des  minis- 
tres François ,  les  religîonnaires  y  awoient  une  correspondance  sui- 
vie avec  ceux,  de  Tournai  et  d'Anvers.  «  Mittuot  Valencenenses  ad 
»  Antverpienses  et  Tornacenses  qui  communicarent  consilia  :.quip<i- 
»  pe  très  hae  civilates  communi  fere  consensu  regebantur.  v  Bur^ 
gwuiiis  y  p.  162.  Il  n'est  dont  guères  étonnant  que,  peu  de  temps 
après,  la  prédication  publique  y  eut  son  cours.  «  Valencenenses,  » 
ditlemémeécrivam  dans  son  style  ampoulé ,  «  vêtus  malum  stupore 
»  morientium  legum  licentius  alueranL  Primores  civitatis  eiternus 
»  limor  maxime  inteutos  babebat.  Caeterum  concionandi  libidini 
»  pares  esse  non  poterant.  Yiam  licentiae  Conjurati  aperuerant. 
i»  Accedebat  et  metus  ne ,  si  interopestivis  quaestionibus  asperare- 
»  tur  populus ,  desperatione  aciactus  ad  Gallos  respiceret.  Hinc 
u  sectarii  ad  insanîora  progressa  sunt . . .  Tornacenaibus  et  Valen- 
»  cenensibus  dictus  est  dics  VIII  Id.  Jul.  ;  in  suburbiis  suae  quis- 
»  que  civitatis  solenniorum  auspicia  incipere  statuit  . . .  Circitec 
»  quinquemiilia  Valencenb  numerata  sunt.  »  /.  /.  p.  x6i ,  164. 


Monsieur.  Je  ne  fauldi^ay  me  trouver  au  jour  que  man- 


—  136  — 

i566.  dés  au  lieu  désigné  d*assambiée ,  et  ce  ayecquela  melleuP' 
Juin,  compagnie  que  me  sera  possible ,  espérant  vous  déclarer 
plusieurs  propos  touchant  nostrefaictquej'ay  traicté  avec- 
que  Monsieur  le  Marquis  de  Bergues^  i  ),  espéraut  les  recep* 
Terés  de  bonne  part.  J'ay  diverty  la  presche  de  Yallen.  ' 
que  se  debvoit  faire  mardy  dernier  hors  la  Tille,à  lareques- 
te  de  plusieurs  bon  bourgeois  d'icelle  ville,  nous  bien 
vieuUans.  J'espère  ne  le  trouverez  maulvais  pour  les  rai- 
sons que  vous  diray.  Ne  s  offrant  chose  pour  le  présent 
méritant  advertissement^  présanteray  mes  humbles  recom* 
mandations  à  votre  bonne  grâce,  priant  le  Créateur  vous 
maintenir  en  la  sienne  saincte.  De  Yallen.  ce  S^  juillet 
Tan  i566. 

\  ostre  humble  serviteur , 
Charles  Lb  Revel. 

A  Monsieur ,  Monsieur  le 
Conte  Ludvic  de  Nassau , 
à  Bruxelles. 


LETTRE  CLVI. 

Le  Prince  d  Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  la  venue  du  Prince  à  Ani^ers, 


Anvera,  cette  ville  si  importante  par  une  population  de  cent 
mille  âmes,  les  richesses  de  ses  négocians  et  l'étendue  de  son  corn- 
ai) Bergues,  Il  éloit  parti  de  Bruxelles  le  x  juillet.  Figlius  ad 
Hopp,  366. 

'   ^  «Uui'ieunr*. 


—  137  ~ 

\,  étoit  en  proie  à  la  plus  grande  imitation.  Depuis  plusieurs  iS66. 
semaines  on  précboit  publiquement  dans  les  environs  en  François  Juin. 
et  en  Flamand;  le  ^4  juin  il  y  avoit  eu  près  de  Berchem  une  as- 
semblée de  quatre  à  cinq  mille  personnes  :  la  Régence  s*y  opposoit 
en  vain.  La  Gouvernante  ,  à  laquelle  on  envoyoit  députés  sur  dé- 
putés, ordonnoit  de  disperser  ces  réunions  par  la  force;  mais  on 
se  croyoit  trop  foible  pour  pouvoir  tenter  ce  parti.  Le  a  juillet 
fut  publié  un  Placard  contre  les  étrangers  et  une'  défense  d'assister 
aux  prêches  ;  le  même  jour  les  magistrats  reçurent  une  requê- 
te de  ceux  de  la  Religion  Evangélique  pour  en  demander  le  libre 
exercice.  Pour  subvenir  à  tant  de  difficultés,  on  supplioitla  Gou- 
vernante de  se  rendre  à  Anvers ,  mais  elle  craignoit  de  s'enga- 
ger dans  une  ville  pleine  d'étrangers  et  de  soldats  et  dont  la  position 
étoit  si  critique. 

Au  refus  conditionnel  du  Prince  est  relatif  un  passage  dans  le 
Mémorial  de  Hopper,  «  Son  Alteze  advertit  S.  M.  que  ne  luy  e»- 
»  tant  possible  de  s'absenter  de  Bruxelles  auroit  requis  le  Prince 
»  d'Oranges  de  faire  cest  office  de  sa  part,  avecq  le  Comte  d'Eg- 
b  mont;  le  dictPiince  ne  l'auroit  voulu  faire.  »  p.  8i.  Stratia,  !• 
3421, est  encore  plus  inexact ,  puisque  selon  lui  le  départ  du  Prince 
pour  Anvers  auroit  été  le  résultat  non  pas  des  démarches  de  la 
Gouvernante ,  mais  uniquement  de  ses  propres  instances  à  ce  sujet. 

Le  Prince  étoit  Vicomte  (^urggrae/J  d'Anvers.  C'étoit  une  ac- 
quisition d'Engelbert  II,  mais  très  peu  lucrative.  Jrnoidi,  Gesch. 
d.  Or.  y.  L.  II.  an. 


Mon  frère.  Madame  c'est  résolu  sur  le  mis  en  ayant  de 
ceulx  d'Anvers  de  se  treuver  là  en  peu  de  jours  et  avoit 
commandé  à  monsr.  d'Egmont  et  à  moy  de  volbir  aller 
devant  ung ,  deux  ou  trois*  jours ,  pour  déclairer  à  ceulx 
d'Anvers  que  Madame  et  nous  tous  trouvions  mauves  ces 
presches.  L'aultre  point  estoit  de  scavoir  de  messieurs  de 
la  ville  que  '  seurté  qullx  y  veuillent  donner  à  Madame  tant 
pour  son  corps,  comme  que  nulx  presches  se  fassent;  il 

(    quelle. 


—  138  — 

i566.  me  sambloit  que  il  ne  me  convenoit  nullement  aller  pour 
Juin.  cela,ny  aussi  en  compaignie  de  quelque  aultre  Seigneur^ 
car  tout  le  mal  qui  porroit  advenir  Je  en  seroîs  seul  coul- 
pe  et  si  il  y  advinse  quelque  bien ,  mon  oompaignon  re- 
cepyroit  seul  le  bon  gré ,  et  pour  plusieurs  aultres  raisons 
trop  longes  à  escrire^  desorte  que,  après  plusieurs  dispu- 
tes, Madame  at  enchargé  au  députés  d'Anvers,  que  eulx 
mesmes  doibvent  mester  en  avant  à  la  commune  les  deux 
articles  si  desus  mentioné,  en  oultre,  comme  monsr. 
d'Axrenberghe  passerat  demain  ou  après  demain  par  An- 
vers ,  qu'il  en  parlerat  ung  mot  à  ceulx  de  la  ville.  Je  dis  à 
Madame  que ,  oires  que  je  faisois  difficulté  de  aller  pour 
ces  te  fois  et  pour  ceste  charge,  que  néaiimoings,  que 
quant  Son  Alt.  me  y  vauldrat  anvoier  seul  et  avecque  tel 
authorité  comme  il  appertient ,  que  ferois  voluntiers  mon 
debvoir  de  tenir  la  main  ,  autant  que  en  moy  seroit,  que 
nulle  tumulte  ou  désordre  advinse  à  la  ville,  mais  non  pas 
pour  deux  ou  trois  jours.  Je  pense  qu'il  feront  demain 
assembler  le  braide  rat'  ;  si  il  vous  samble  que  l'on  porrat 
faire  quelque  office  qu'il  désirassent  que  je  vins  là  comme 
leur  bourgrave ,  pour  veoir  le  succès  que  les  afïaires  pren- 
driont ,  affin  que  Madame  puisse  après  tant  plus  facilleJ 
ment  et  en  plus  gran  seurté  venir  là,  le  reines  à  vous, 
moienant  qu'il  se  fasse  secrètement  et  dextrement ,  car 
ii  me  sambleroit  que  cela  feroit  plus  mon  honeur ,  que 
non  pas  aller  comme  ung  fourir" ,  pour  aprester  les  logis, 
de  Madame.  De  monsr.  de  Brederode,  ni  me  samble 
convenir  qui  il  allie  ^  pour  ce  coup,  pour  plusieurs  raisons, 
\ous  priant  luy  baiser  les  mains  de  ma  part:  d'aultre  part 
vous  prie  n'en  faire  mention  de  cessi  et  bruller  la  lettre: 

•   Brrde  Rapil.   •'  fourrier.   '  qu'il  y  aillf . 


—  139  — 

et  venir  le.  plus  tost  que  faire  porres.  A  mon  frère  mis  iS66. 
besa  manos  '  et  sur  ce  nostre  Seigneur  vous  aye  en  sa  Juin, 
sainte  garde.  De  Bruxelles  ce  5  de  juillet  à  8  du  soir. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service, 

GuiLLAUMB  DE  NaSSAU. 

A  Monsieur ,  le  Coote  Louis 
de  Nassau  ,  mon  bon  frère. 


Le  Comte  de  Bréderode  vint  le  5  juillet  à  Anvers,  bien  accom- 
pagné.  («  De  H.'  van  Br.  ende  eenighe  andere  van  't  verbondt  met 
»  grooten  sleep.  »  F"»  Wëesembeeck  y  p.  12 1.)  Il  y  demeura  plu- 
sieurs jours  :  ce  qui  semble  de  nouveau  prouver  que  l'influence  du 
Prince  n'étoit  pas  toute  puissante  auprès  des  Confédérés.  «  Brede- 
»  rodii  interventu  accensa  improbitas  roodiim  excessit.  Nihilque 
»  jam  dissimulata  audacîa  VIII  Cal«  Julias  in  concionem  proru- 
«  pit  :  quam  Burgerhauti  haut  procul  moenibus  Ministri  indixe- 
•  rant.  Eandem  diem  Tomacenses  Yalencenensesque  pari  insania 
>  feralem  fecerant  :  prorsus  ne  quis  dubitaret  ex  composito  egisse. 
»  (voyez  p.  i35.  Il  faut  donc  lire  ici  Id.  JuL)  Permixtae  viris  foe- 
»  minae  ad  sexdecim  fere  millia  excessere  portis.  »  Burgundus ,  p. 

Les  députés  d'Anvers  avoient  déjà  prévenu  les  désirs  du  Prince, 
a  De  Gbedeputeerdebadendaarinne  op 't  spoedigste  te  willen  voor- 

»  sien sonder  eenich  persoon  te  noemen ,  maar  daemae 

»  met  deen  ende  d'ander  van  de  saecke  sprekende ,  hebben  ver- 
»  claert . . .  dat  de  berten  ende  affectien  van  de  Ghemeynte  seer 
»  gbeslagben  waren  op  den  Prince  van  Oraignien,  aan  de  yrelcken 
V  sy  oock  ende  hy  aen  baer  met  eede  verbonden  waeren,  als  synde 
»  Borch-graef  van  de  Stadt  Sy  badden  00k  sulcx  voor  baer  ver» 
»  treck  vrel  duydelyck  van  de  Magistraet  ende  Ghemeynte  ver- 
s  staen.  » /^.   îfeesembeeck ,  118,  Peut-être  cependant  ce  fut  une 

'  mes  haîsentnîos    l'vojrz />.  ii3J. 


—  140  — 

s  566.  oonvcnation  avec  le  Prince  ou  avec  un  de  ses  amis  qui  les  déter 
Juillet.  niÎQ&  À  particulariser  leur  demande. 


LETTRE  CLVII. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  la  position  critique  d Anvers. 


\*  La  Gouvernante  se  défioît  des  Confédérés  et  les  Confédérés 
se  défioient  de  la  Gouvernante.  Il  paroit  bien  que  c'étoit  surtout 
la  crainte  de  voir  la  Duchesse  envoyer  garnison  dans  Anvers  qui 
avoit  déterminé  Bréderode  à  s*y  rendre,  a  £r  is  eene  groote  mur- 
»  muratie  en  alteratie  ooder  *t  volk  opgestaen ,  uit  dien  dat  so  de 
n  Heere  van  Bréderode  en  eenige  der  geconfedereerden  Ëdelen  in 
»  der  stad  was  en  yele  aenhangs  en  naloops  des  voix  hadden  :  dat 
»  ter  anderen  sijde  de  Grave  van  Megen  nu  sekere  dagen  binnen 
rt  der  stad  was  blîjven  stil  leggen,  sonder  door  te  reisen,  en  dat 
«  aldaer  ook  vverde  verwacht  de  Grave  van  Arenberge,  hebbende 
»  terstont  daerdoor  de  Gercformeerde  vermoeden  en  achterden- 
•  ken  gekregen  dat  de  selve  twe  Graven  mogten  last  hebben  om  by 
»  assistentie  van  de  Magistraet  eenig  volk  van  ooriog  heimelyk  van 
o  builen  in  te  brengen.  »  Bor ,  I.  73**. 


Monsr.  mon  frère.  Je  ne  veuls  délesser  vous  avertyr 
que  sommes  icy  à  la  geuUe  des  lous'  an  dangier  que  l'on 
nous  coupe  à  toute  heure  la  gorge,  desorte  que  dormons 
toute  les  nuys  à  lonsquenect' ,  avecq  le  mot  du  guet  et  les 
escoutes  et  corps ,  desorte  que  atandons  demeyn  estre  la 
proye  de  nos  mallveuUans  comme  le  bruyct  court  par  icy  : 
mais  il  y  ast  un  g  byen  ;  quy  nos  aborderat ,  doyct  pans- 

'  \f*n\>s.  "  lanuquenct. 


—  141  — 

ser  déjouer  quycte  ou  double.  Monsr.  de  Megen  ast  trec-  i566. 
té  icy  des  estranges  [factyons]  et  an  eust  désjà  effectué  ung-  Juillet, 
ne  partye  sans  nostre  venue  et  la  yylle  perdue  pour  nous 
aultres  antyèrement,  comme  le  porteur  de  ceste  tous  dy- 
rast  le  tout  plus  amplement ,  tous  Toullant  au  reste  byen 
asseure ,  qu  espérons  le  fayre  [car  jy  servelle].  Pour  le  ' 
moyns ,  il  an  aurast  à  parller.  Âtant  feray  fyn  de  ceste, 
aitandant  deTos  nouTelles^anssamble  vostre  bon  aTys.  Prye 
le  Créateur  tous  donner,  monsr.  mon  frère,  an  sancté 
bonne  Tye  et  longue.  De  Anvers  ce  sysyème  de  juillet  1 566» 

Yostre  frère ,  vrey  amys  à  tous  serTyr  à  la  mort , 

H.  Ds  Brbderodb. 

A  Monsieur  mon  frère. 
Le  Conte  Loduwyck  de  Nassauw. 


Le  6  juittetle  Prince  d'Orange  écrivit  de  Bruxelles  an  Landgrave 
Philippe  de  Hesse.  «  Hun  ab  gebornem  Teutschen ,  der  eine  Gema- 

»  lin  Augsburgischer  Confession  habe ,  lege  man  die  Ursache  der 
»  Relîgions-Unruhen  zu.  Auf  sein  vor  drey  Monate  bey  Philipp 
»  n.  eingereichtes  Entlassungs-Gesuch  sey  nôch  keine  Antwort 
B  erfoigt  ;  daher  er  in  Gefahr  seines  Lebens  iind  seiner  Gûter  8t««- 
-»  hé  ;fMir  Wenn  er  den  Papîsten  znfalle  «nd  diearane  Gemeine  ver^ 
»  lasse ,  werde  er  Dank  verdienen.  L«  Pbilipp  mdge  ibn  indiesen 
»  Nôtfaen  nicht  verlassen ,  thm  treuen  vâterlichen  Kath  und  Zur 
»  flucbt  ertheilen.  Denn  man  fange  mit  den  Niederlànden  an ,  um 
»  mit  Teutschland  zu  endigen.  Hessen  mûsze  den  Bedr'àngten  freye 
»  Rûstuoggewâhren ,  und  dièse  hochwichtige  Sache  bey  allen  Evan- 
»  gelischen  Reichsfûrsten  fordern.  »  F,  Rommely  II.  58^. 


~  142  — 


LETTRE  CLYIII. 


Le  Comte  H,  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassaw 
Il  lui  enuoye  une  requête  d'un  prisonnier  pour  la  Foi. 


i566.  Monsieur  mon  frëre  j'avoje  donné  la  lettre  démons.'^ 
Juillet  le  Conte  de  Mansfelt  à  mons/  de  Louyenrall ,  lecpiell  pas- 
sant par  Mallynnes ,  antandant  que  le  dyct  Conte  deBIans- 
felt  estoit  party,  la  randat  à  mons/  deRuoune ,  lequel  le 
m'astranduau  [prunsme]  ce  matyn.  Jeyoussupplye  la  luy 
TouUoyr  donner  aveque  toutes  les  serymonyes  que 
trouvères  apartenantes ,  comme  je  sey  que  sayes  byen 
fayre.  Je  luy  escryps  et  donne  toute  les  satysfaction  que 
amme  vyvante  ce  soroyct  ayyser,  ancor  que  il  n  an  fustaul- 
cun  de  besoyng  pour  ma  part,  car  certes  et  Dyeu  le  scayt 
oe  que  j'ey  fayct  tourjour  pour  ses  anffans;  sy  ce  fussent 
esté  les  myens  propres  n  an  eu  seu  plus  fayre.  Je  vous 
prye  m'escrypre  sy  mons/  le  Prynce  cest  '  à  parller  de 
troys  lettres  que  cens  de  la  vylle,  je  pensse  le  magystrat, 
ont  escrypt  à  Madamme ,  supplyant  à  son  Alteze  le  fayre 
Tenyr  icy ,  car  je  yoy  que  il  y  ast  de  la  méchansté,  ansam- 
ble  m'escrypre  quant  il  yous  samblerat  que  je  parte;  mes 
sy  je  m'anyoys""  deyant  layenue  de  mons/  le  Prynce,  tout 
donnerat  icy  à  la  trayersse  et  yront  toute  chose  an  con- 
fussyon.  Yoyllà  pour  ce  que  yous  prye  m'an  mand^  yos- 
tre  ayys.  Je  yous  anyoye  aussy  ung^é  requeste  de  quel- 
que prjsonnyer  pour  la  foy  là  à  Bruccelles,  je  yous  prye 
â*an  fayre  yostre  myeulx  et  comme  le  trouvères  la  conve- 
nyr.  Me  recommandant  à  yostre  bonne  grâce,  prye  le 

'  sait.  '  m'en  vai». 


—  143  — 

Créateur  vous  donner,  mons/  mon  frère,  an  saneté  bon*  i566« 
ne  vye  et  longue.  D' Anvers  ce  9™*  jour  de  jullet  i566.     Juillet. 

Vostre  obéyssant  frère,  vrey  amysàvous 
servyr  jusque  à  la  mort , 

H.  DB  Bredskode. 
A  Monsieur  mon  frère  ,  le 
Conte  Louys  de  Nassaw. 

Aen  eedelen  hoochgeboren  heer  Henrick  Tan 
Breederoode  heer  tôt  Vyanen  enz.  ende 
den  adel  Tan  desen  Nederlande  met  hem 
^esaempt  ende  geconfedereert  tôt  conser- 
Tatie  deserNederlanden.priTilegien. 

Verthoonen  in  aider  oytmoet  Pieter  Tan  Vyck,  Jasper 
Sterens  ende  Sander  Tan  Cuelen,  ingeseten  Tan  Bruesele, 
hoe  dat  sy  nu  onlanx  geleden  in  compaignie  tôt  Tyffthien 
of  sesthien  toe  ten  hoochsten  zyn  gaen  wandelen  buyten 
Bruesele  ende  hebben  aldaer  malcanderen  (in  stede  Tan 
droncken  drincken)  Termaent  Tuyt  het  Goddelyck  woort 
tôt  eerlycke  couTersatie  ende  deuchtelyck  leTen  sonder 
dat  nochtans  eenige  predicatie  by  predicant  onder  heur 
geschiet  is ,  of  dat  sy  oock  eenighen  predicant  by  heur 
gehadt  hebben ,  ende  hoe  wel  zy  in  dese  saecke  egeensintts 
des  C.  Ma^  ordonnantien  oft  statuyten  gecontraTcnieert 
oft  i^eTioleert  en  hebben,  soo  is  nochtans  geschiet  dat  de 
Amptman  Tan  Toors.  Stadt  van  Bruesele  onder  andere 
Terspîet  hebbende  ons  voors.  drye  supplicanten  geap- 
prehendeert,  tegens  aile  recht  ende  privilegien ,  ende  in 
stricter  gCTanckenisse  geworpen  heeft  ende  oock  daer- 
enboven  Tan  alsoo  Teel  |[eks  aïs  wy  dagelycx  met  onsen 


—  144  — 

i56&  svereu  aerbeyt winnende  gerecouureert hadden ,  geweklich- 
Juillet,  lycken  gespolieert  ende  ontnomen  heeft.  Aile  het  welcke 
meer  een  specie  van  tirannye  ende  oppressie  is  dan  van 
exercitie  der  justicien,  aengesien  dat  wy  oytmoedige  sup- 
plicanten  egeensints  in  desen  des  G.  Ma^  statuyten ,  noch 
oock  de  ordonuantie  der  surcheantie  ofte  suspensie  by 
zyn  Ma'  nu  onlanx  yerleent ,  gecontravenieert  en  hebben, 
soo  wy  in  geender  manieren  eenige  cause  ofte  middele 
van  oproer  ofte  schandael  gegeren  en  hebben ,  dan  alleen 
in  aider  stilte  ende  manierlyckheit  onse  wegen  gegaen 
hebben.  Soo  versucken  wy  in  aider  oytmoet  datugelieve, 
Edel  Heeren ,  hierinne  te  yersien ,  op  dat  wy  mogen  uuyt 
deser  stricter  ende  onrechtverdelycke  gevanckenisse  ver  • 
lost  worden  ende  die  preyilegie  der  Toors.  surcheantie 
by  uwer  Eedelheijt  ernstelick  tôt  weWaerde  van  desen 
Nederlanden  nu  onlanx  vercregen ,  mogeu  genieten  ende 
{"ebruyckeni  hetwelcke  wy  uwer  E'  in  aider  oytmoet  zyn 
biddende.  Uuyt  onser  stricter  geranckenisse  tôt  Bruessd. 


«» 


LETTRE  eux. 


Le  Prince  d*  Orange  au  Marquis  de  Bergen.  Sur  la  né- 
cessité de  mesures  efficaces  pour  conserver  le  Pays. 


* 


*  Le  Harquit  de  Bergen  étoit  parti  au  oommeDoement  de 
Juillet  «  Marcbio  a  Berghen  jam  proficiscilur  in  Hispaniam  et  ho- 
»  die  (la  Julii)  discessît  ex  hac  urbe  (Lutetia).  Multi  putant  eum 
»  non  satis  caute  facere ,  quod  se  boc  statu  rerum  Hispanorum  fi- 
»  dei  credat.  »  Languet ,  Ep,  secr,  I.  6. 

La  publicité  des  prêches  en  contradiction  manifeste  avec  les  lois 
âa  pays  et  oes  réunions  nombreuses  de  sectaires  armés  déplaisoîent 


—  145  — 

sans  cloute  au  Priuce,  qui  desiroit  parvenir  par  de»  moyeni  ploâ  lé-   i566. 
gitimes  et  plus  réguliers  au  même  but,  savoir  à  la  toléi-ance  envers  Juillet, 
les  Protestans ,  comme  elle  étoit  introduite  en  Allemagne  par  la  paix 
de  religion.  On  peut  juger  combien  peu  les  catholiques  zélés  étoient 
disposés  à  accorder  chose  pareille,  par  le  passage  suivant  d*unc 
lettre  écrite  le  i  août  par  liopper  à  Viglius.  «  Quod  de  Religion^ 
nyrâ/isticnuncdisputari  scribit  Amplitudo  Vestra,  baud  scîo  an 
»  inter  peroiciosissima  merito  debeat  haberi.  Quippe  quod  populo 
»  concitato  quasi  suggeri  videatur  quo  pacto ,  gpecie  quadam  juris, 
»  tametsi  falsi ,  scelestissimi  voti  sui  queat  fieri  compos.  Quemad- 
»  modum  Amplitudini  Yestrae,  ita  et  mihi ,  semper  visi  sunl  hu- 
»  jusmodisermones,  (quorum  tamen  ille  plenus  est)  plane  pestiferi 
»  in  Republica;et  maxime  quidem  his  temporibus  tam  exulcera- 
»  lis.  »  Epist^  Hopperi  ad  Figlàim,  p.  qB.  Il  n'est  pas  malaisé  de 
deviner  quel  personnage  le  mot  illt  désigne,  surtout  quand  on 
compare  d'autres  passages ,  par  exemple  le  suivant.  «  Pour  remédier 
»  aux  Sectes  fust  proposé  par  le  Prince  cTOrengex  qu*il  n'y  a  voit 
»  aultre  remède  que  d'iuer  de  bénignité  et  de  doulceur,  ne  permec- 
»  tant  le  temps  présent  aulcune  rigueur ,  avecq  aultres  choses  ser- 
»  vantes  à  ce  propos.   »  Mémor,  p.  93.  —  «  Quid  ad  rem,  v  dit 
également  Hopper  plus  tard  ,  après  avoir  exposé  le  rétablissement 
partiel  des  affaires ,    t  si  domestica  libertas  maneat.»  Ep,  ad  T'i- 
gtium  f  p.  1 14*  «  Visa  mihi  est  semper  haec  fabula  eo  tendere  inter    ■ 
»  caetera  ut  domestica  libertas  Religionis  saltem  Augustanae  con- 
»  stituatnr.  »/.  /.  p.  lai.  Ainsi  tolérer  la  liberté  domestique  même 
de  la  Confession  d'Augsbourg,  qu'on  avoit  beaucoup  moins  en  hor- 
reur que  le  Calvinisme,  sembloitunc  chose  détestable.  Comment  donc 
le  Prince  eût-il  jamais,  sans  renier  sa  foi ,  pu  satisfaire  à  ce  qu'on 
exigeoit  pour  le  service  de  la  religion  Catholique  et  du  Souverain  ! 
Jusqu'à  présent   les  Seigneurs  avoient  insisté  auprès   du  Roi 
sur  trois  points  ;  abolition  de  l'Inquisition  ,  modération  des  Pla- 
carts,  pardon  général.  Hopper^  Mém.   7^,  sqq.  Maintenant  le 
Prince  donne  à  entendre,  «  et  se  disoit  publicquemcnt  en  ce  temps 
>  là,  selon  qu'aussy  escriva  Son  Altcze  à  S.  M.,  qu'il  n'estoit  plus 

»  question  de  consulter  et  traicter  sur  ces  trois  points ,  comme 

»  ne  servant  plus  au  propos,  et  vivant  un  chascun  à  son  bon  plai- 

%  xo 


—  146  — 

i566.   u  &ir...,  mais  que  seulement  on  avott  à  délibérer  sur  rassemblée 
Juillet.  ^  générale  desEtatz.  »  /.  /.  p.  9^. 


Monsieur.  Il  me  desplait  qui  vault  que  vous  escris  que 
les  afïaires  d'issi  s'enpirent  plus  tost  que  se  amendent , 
car  les  presches  continuent  de  plus  en  plus  et  puisqu*ilx 
entendent  que  Ton  at  donné  quelque  ordre  pour  les  em- 
pescher,  s*en  vont  à  lapresche  avecques  armes,  de  maniè- 
re que  jay  '  voy  peu  de  moien  de  remède,  si  Dieu  ne  mest 
la  main  et  que  Ton  lesse  toumber  touttes  particularités 
et  ambitions  et  que  l'on  prende  seullement  regart  à  ce  qui 
convient  pour  conserver  le  pais,  car  estant  le  pais  perdu 
se  perde  quant  et  quant  le  service  du  Prince  et  la  reli- 
gion; se   conservant,  avecque  le  temps  et  la  grâce  de 
Dieu    il   y  at  espoir  povoir  le  toutt   redresser,  veant 
mesmement  que  combattons  avecque  la  raison.  Mons/ 
deNorcarmes  (i)  ni'ast  monstre  hierung  certain  escrit, 
lequel  y*  vous  amvoie;  il  ne  serat  que  bon  que  y  prendes 
quelque  regart  pour  éviter  touttes  parleries  ;  et  ne  servant 
ceste  pour  aultre  chose  sinon  pour  me  ramentevoir  à  vos- 
tre  bonne  grâce  et  vous  présenter  mon  service,  feray  fin, 
vous  baisant,  Monsieur,  les  mains,  priant  le  Créateur  vous 
donner  ung  bon  voage  et  brief  retour.  De  Brusselles  , 
ce  9  de  juillet  an  i566. 

Vostre  bien  bon  amy  à  vous  faire  service , 

GniLLAUMB    DB   NaSSAU. 

A  Monsieur  Monsieur 
ie  Marquis  de  Berghes. 


(i)  Noircarmes.  Philippe  de  St.  Aldegonde,  S^  de  Noircarmes; 
bailli  et  capitaine  de  St.  Orner,  et  chargé  de  remplacer  provisoire- 
ment  le  Marquis  de  Bergen  dans  le  Gouvernement  du  Hainaut. 

'  j'y  (?)■  '  '1 


-  147  ~ 
LETTRE  CLX.  '*^^- 

Juillet, 
Charles  de  Rcvel ^  Seigneur  d^AudrigmeSj  au  Comte  Louis 

de  Nassau.  Sur  les  prêches  à  Falenûiertnes. 


Monsieur.  Je  vous  envoyé  icy  joincte  la  copie  d'une  let- 
tre que  j  envoyé  au  sieur  de  Noirkeitnes ,  laquelle  je 
vous  prie  bien  peser  pour  les  raisons  y  contenues,  e| 
craindant  que  le  dit  sieur  deNoirliermes  nediUigent'  si  à 
la  haste  que  seroit  bien  requis ,  je  vous  prie  y  tenir  la 
main  et  tellement  besongnier  en  cest  affaire,  que  l'incon* 
vénient  déclerë  en  la  ditte  lettre,  ne  sort  son  effect;  vous 
voéillant  bienadviser ,  que  si  aucune  rescousse'  s  en  faict, 
que  je  crains  fort  ne  sera  sans  effusion  de  sang.  Dieu  par 
sa  grâce  y  admette  le  remède  convenable,  le  priant, 
Mons.',  vous  maintenir  en  la  sienne  saincte ,  me  recom-* 
mandant  bien  humblement  à  la  vostre.  De  Yallen,  en  haste 
le  9*»  juillet  1 566. 

La  presche  se  faict  pour  le  présent  hors  de  la 
jurisdiction  de  la  ville  de  Yallen. ,  y  estans  assam- 
blé  grant  peuple,  tant  de  dedans  la  ville  que  de- 
hors, selon  quondist  (i). 

L*entièrement  prèst  à  vous  faire  service^ 

Charuss  %j^  Rbvbl. 

AMoDsieur,  Monsieur  le 
Conte  de  Nassau , 
à  Bruxelles. 

(i)  dist.  Voyez  p.  i35. 

•  diligente  ^  rccofistc  (reprise  rVune  chose  eniewe  par  force.) 


—  148   — 


LETTRE  C!LXI. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Loius  de  Nassau. 

Sur  la  situation  d^Ani^ers. 


1 566.  Monsr.  mon  frère.  Je  m  ebays  comme  ne  pouves  '  la 
Juillet,  pajne  me  rescripre  ung  seuil  mot  de  lettre  voyant  aus 
termes  où  je  suis«  Je  vous  anvoye  aryere  le  porteur  de 
ceste  y  Helpendam ,  qui  vous  dyrast  ce  quyl  ce  passe  ^ 
vous  jurant  mon  honneur  que  suys  ranvyelly  de  dys  ans 
despuys  que  suis  icy ,  mays  d'ungne  chose  me  resyouys 
et  remercyece  bon  Dyeu,  que  jusque  à  ceste  heure  avons 
esté  ocasyon  d'évyter  ung  extrême  inconvényent^  lequell 
eust  redondé  à  ung  teryble  mail.  Les  choses  sont  icy  pour 
leur  ^  à  telles  termes ,  qu*avons  quarante  synq  et  la  chose 
au  mur.  Labourgoysye  c'est  desconffyë^  du  tout  du  magy- 
strat  et  defFect^  les  Wyckmesters ,  assambleles  bourgoys, 
leurs  ont  ostë  les  clés  des  portes  et  lesguardenteux  mesme 
et  antreeus  ont  donné  ungne  telle  ordreauguet^quecertes 
on  ne  les  surpranderat  de  la  sorte  et  le  fayct  leur ,  voyre 
le  surplus  quy  ne  ce  lesse  escrîpre,  vous  dyrast  ce  mes* 
me  porteur.  Je  vous  prye  de  m*escrypre  ung  mot  de  ce 
que  monsr.  le  Conte  de  Mansfelt  orast  dyct  sur  la  lettre 
que  luy  ey  escrypte  (i)  ^  et  vous  pryant  me  redépécher  le 
porteur  de  ceste ,  sans  le  me  retenyr ,  me  recommanderey 
myllyondefoysàvostre  bonne  grâce,  pryant  le  Créateur 

(i)  Voyez  p.  1 4a, 

I  ApporemmmU  U  mot  prendro  a  été  omis  par  fe  Comi». 
>  rbcare.  '  a  perdo  coii6aiioe«  *  de  fait. 


—  149  — 

vous  donner,  monsr.  mon  frère,  an  sancté,  bone  vye  et  iS66. 
longue.  De  Anvers ,  ce  g^^  jour  de  juUet  i566.  Juillet 

Vostre  frère  et  vrey  aniys  à  vousservyr 
jusque  à  la  mort , 

H^  DB  BREDBaODE. 

A  Monsieur  mon  frère, 
monsieur  le  Coate  Louys  de  Naasaw. 


liETTRE  GLXII. 

Le  CimiteH.deBréderodeaa  Comte  Louis  dé  Nassau, 

Sur  le  même  sujet 


Monsieur  mon  frère.  Tey  repceu  vostre  dernyère  ce 
matyn^  est'  antans  que  pour  plusyeurs occasions, com- 
me me  mandes  par  icelles ,  nest  nullement  convenable 
nous  rassambler  an  eeste  vylle  :  il  nous  samble  toutesfoys  à 
correction  à  tous  nous  aultres  quy  sommes  icy ,  que  il 
seroyct  fort  nécessayre ,  mesmes  du  tout ,  et  le  peuples, 
assamble  les  bourgoys ,  le  dësyreryont  fort ,  lesquels  an 
manyère  du  monde  ne  me  leront'  partyr  avant  la  venue 
de  monsieur  le  Prynce  et  m*on  dyct  rondement ,.  que  je 
leur  marcherey  plustost  à  tous  sur  le  vautre,  que  de  me 
lesser  allen  Vous  me  rescrypves  ungne  çho^  quy  passe 
mon  antandement  ^  que  je  ne  sey  ahtandre ,  c'est  que  me 
mandes  que  monsieur  le  Prynce  vyent  icy  et  de  Faultre 
costé  qu'y  vyent  à  Saync-Tron  ;  cepandant  je  ne  sey  quy 

'  et.  ^  laiueront. 


—  150  — 

l566é  demetti*erat  icy.  Il  n'est  aulcunement  loysyble,  ny  pan« 
Jniltet  sable,  que  ceste  vylle  demeure  sans  quelque  teste  agréa* 
ble  au  peuple ,  veu  que  monsieur  de  Megen  et  Arenberge 
sontancor  anssamble,  lesquels  ont  esté  ceste  nuyct  àBreda 
et  on  panssé  antrer  sur  la  meson ,  ce  que  Ton  leur  ast 
refFusé,  et  oecy  certeyn ,  car  deus  de  nos  gens  nous  an  ont 
fayct  le  raport  ce  matyn ,  quy  les  ont  veu.  Il  fault  pans^ 
ser  et  mesmes  ne  doubter  que  il  s'y  ont  assamblé  ,qu  yl  ne 
tnacbynent  et  broue  quelque  brouet.  Je  dépêche  à  Vyane 
pour  fayre  guarder  ma  meson.  Escrypves  moy  an  toute 
dyllygence  et  byen  clerement ,  ou  dyctes  les  à  monsieur 
de  Hammes,  les  resons  pour  lesquelles  vous  ne  trouves 
{)as  convenyr  que  Tassamblée  ce  fasse  an  ceste  vylle  et 
paiissés  à  ce  que  dessus.  Ne  vous  fesant  ceste  plus  Ion* 
gue  y  me  remectant  au  reste  à  ce  que  monsr.  de  Hammes 
vous  dyra,  me  recommanderey  à  vostre  bonne  grâce, 
pryant  le  Créateur  vous  donner,  monsr.  mon  frère,  an 
sancté,bonnevye  et  longue.  D'Anvers,  ce  la"^  jour  de 
juillet  i566. 

Vostre  frère  et  servyteur  à  James , 

H.  DB  BaEDfcaODB* 

A  Monsr.  mon  frère.  Monsieur 
tiC  Conte  Louys  de  Nassauw. 


Le  i3  juillet  le  Prince  d'Orange  «  ores  que  du  commencement 
9  il  l'east  refusé  et  que  non  obstant  une  lettre  gratieuse  de  S.  M.  il 
»  continuait  en  son  mescontentement,  désirant  se  retirer  en  sa  mai- 
»  son  (si  comme  faisoit  aassy  le  Comte  d'EgmoDt},  toute  fois  estant 
»  aultre  fois  requis  par  Son  Alteze^fust  content  d*allerà  Anvers.  » 


—  151  — 

Uopper^   JHém,    p.    91  «  Toutefois  il   déclara  à  la    Gouvernante    i566. 

f|u*il  u'étoit  pas  en  son  pouvoir  d'y  faire  cesser  les  prêches.  «  Vient  Juillet. 

»  à  considérer  que  auparavant  accepter  la  charge ,  avons  ouverte- 

n  ment  déclaré  en  plain  Conseil  d'Estat ,  qu^il  n'estoit  en  nous  et 

»  ne  voulions  entreprendre  d'y  faire  cesser  les  presches,  dès  lors 

n  accompagnées  de  l'exercice  de  la  Religion ,  comme  d'appendence 

>»  nécessaire  d'icelle.  »  Le  Petà ,  p.  iS^". 

»  Le  Prince  arrivant  à  demie  lieue  près  Anvers,  luy  vint  au  de- 
»  vaut  le  Seigneur  de  Bréderode  aveoq  quelques  gens  de  cheval , 
»  armez  de  pistoletz  ,  suy vaut  à  pied  une  grande  multitude  de  peu- 
•  pie,  lesquetz  tous  . . .  criarent  à  haulte  voix,  vîpe  les  Gueux, 
i>  Lequel  cry  se  continua  jusques  à  l'entrée  de  la  ville ,  où  que  es 
»  portes  et  sur  les  murailles  y  avoit  une  infinité  de  gens  ,  crian» 
»  le  mesme,  et  aultres  choses  à  la  louange  du  Prince,  l'appellans 
»  leur Viscomte ,  vray  libérateur,  et  celuy  quimectroit  un  tel  ordre 
»  aux  affaires  par  son  autorité ,  qu'il  ne  seroit  plus  besoin  courir 
»  à  Bruxelles  à  la  Duchesse,  avecq  beaucoup  d'aultres  choses  sem- 
«  blables ,  desquelles  le  Prince  se  motitroitfortfackê  et  mal  content. 
»  Et  estant  quant  et  luy  entré  le  Seigneur  de  Bréderode  demeura 
»  là  celle  nuict,  mais  parta  le  lendemain.  Hopper^  Menu,  p.  91. 

A  envers  les  Magistrats  se  défioieot  des  citoyens:  les  cito- 
yens ,  de  la  Cour  et  des  Magistrats  ;  les  pi*otestans  ,  de  la  Cour , 
des  Magistrats  et  des  autres  citoyens:  enfin  les  protestans  étoient 
eux  mêmes  divisés;  d'un  coté  les  Calvinistes ,  de  Tautre  les  Lu- 
thériens, y.  Wesemheecky  p.  129.  Il  y  avott  aussi  des  Anabap- 
tistes. «  Regionem  omnem  très  distraxerant  seclae.  In  Flan- 
»  dria  proximisque  Galliae  Calvinistae  praecellebant  :  vicina  Gcr- 
B  manis  invaserant  Lutherani ,  Uoliandiam  et  Zeelandiam  Ana- 
B  baptistae.  Univcrsae  faeces  Antverpiam  insederant.  t»  Burg,  i5o. 
n  Cahiniani  majore  quidem  quam  caeteri  concursu  plausuque ,  sed 
»  quam  Lutherani  minore  asseitlarum  potentià  frequentabantur; 
»  Anabaptistae  Lutherianis  numéro  superiores  a  Calvinianis  vin- 
»  cebantur:  utrosque  vero  sectatorum  nobilitate  Lutherani  supera- 
u  bant.  w  Strada^%^'j,  Au  milieu  de  ta^t  d'élémens  de  discorde, 
certes  la  tâche  du  Prince  n'étoit  pas  de  nature  à  lui  promettre 
beaucoup  de  satisfaction. 


~  152  — 

1 566.       Bien  des  oégocians  songeoient  déjà  sérieusement  à  se  retirer  dans 

Juillet,  cl'autres  pays.  «  Mei*ca tores  soliti  liactenus  negotiari  ïn  Belgîo  |)e- 

»  tuDt  a  Rege  (Franciae)  eas  immunitates  in  urbibus  Gallîae  mari- 

n  timis  qaas  habuerunt  Antverpiae,  et  promittunt  se  eraporium 

»  qaod  ibi  fuit,  io  GalHam  translaturos.  »  Languet,  Ep^secr,  L  6. 


♦  LETTRE  CLXIII. 

Quelques  Nobles  Confédérés  au  Comte  Louis  de  Nas- 
sau, Ils  refusent  de  se  rendre  à  St.  Tron, 


%*  Les  causes  qui  amenèrent  les  délibérations  de  St.  Tron, 
étoient  le  retardement  de  la  réponse  du  Roi ,  Tagitation  générale 
que  les  prêches  occasionnoienl ,  et  les  plaintes  élevées  à  ce  sujet 
contre  les  Confédérés.  La  réunion  avoit  pour  but  d^aviser  aux 
moyens  de  se  disculper  ,de  tranquilliser  le  pays  et  surtout  aussi  de 
se  défendre,  en  cas  que  le  Roi  voulut  user  de  violence  contre  eux. 
L'attitude  de  cette  réunion ,  où  beaucoup  de  Nobles  comparurent, 
étoit  extrêmement  menaçante  et  prouvoit  que  les  principaux  mem- 
bres de  la  Confédération ,  soutenus  ou  plufol  poussés  en  avant  par 
une  grande  partie  du  peuple,  avoicnt  le  sentiment  de  leur  force 
vis-à-vis  du  Souverain.  Elle  causa  beaucoup  de  frayeur.  «Non 
u  modo  Celsitudini  suae,  sed  toti  pêne  Curiae  metum  injeclt  : 
»  praesertim  cum  populus  per  sectarios  incitatus,  sub  eorum 
»  praesidio  quotidie  fiât  insolentior.  «  ^îgL  ad  Hopp,  365. 

Ou  se  trompe  fort  en  supposant ,  comme  fait  M,  BUderdyk 
(  Hist,  des  Vad*  YI,  6o^,  que  les  Nobles  étoieot  découragés ,  que 
la  Confédération  en  étoit  à  son  déclin  ,  et  que  le  Prince  d'Orange 
desiroit  lui  donner  un  peu  de  reliefrXe  Petit ^  p.  ii5,  fait  des 
réflexions  pareilles.  «  Voyez  »  s'écrie  t~il ,  «  en  quels  termes  estojeot 
»  lors  réduistes  les  affaires  des  Cx>nfédérés  par  la  pusillanimité 
»  d'aulcuns  et  desbandage  des  aultrcs .  .  .  Par  la  longueur  des  nie- 


—  153  — 

»  nées  de  la  GonTemante  ils  sont  contraincts  de  pourrolr  à  leur  iS66* 
»  senreté ,  comme  s'ils  se  fussent  sentis  ooulpables  d'avoir  mal  Juillet» 
»  Tersé.  »  Mais  les  remarques  de  cet  écrivain  ont  à  nos  yeux  très 
peu  de  valeur.  Ce  que  nous  venons  de  citer ,  est  applicable  à  la 
situation  des  Pays*Bas  trois  mois  plus  tard.  Maintenant  les  Con- 
fédérés ,  repoussant  d'ailleurs  toute  idée  àe pardon,  exigeoient  une 
assurance  qu'on  ne  leur  vouloit  aucun  mal;  et  étoient  assez  dispo- 
sés et  assez  bien  préparés  à  se  donner  eux-mêmes  des  garanties  ^  si 
on  refusoit  de  leur  en  donner. 

D'après  cela  il  n'est  pas  surprenant  que  plusieurs  Confédérés  se 
fissent  scrupule  de  venir  à  St.  Tron. 


Mons.'  Gomme  avons  eacript  parComille  de  Ghistelles 
sur  celle  que  nous  ayies  escript  pour  nous  treuver  à  S^ 
Thron,  ne  le  pouvoir  faire ,  d*aultant  que  trouvons 
(soubz  correction)  ne  convenir  par  l'acquit  denostre  deb- 
voir ,  aussy  pour  celle  que  sommes  obligez  au  compro- 
mis ,  pouvoir  comparoir  aux  assemblées ,  hors  de  celles 
qui  sont  ordonnées  et  licites  comme  du  passé,  ne  schai* 
chans  que  par  le  dît  compromis  soyons  aulcunement 
obligez,  saulf  que  ayderions  y  assisterions  de  tout  nos- 
tre  pouvoir  à  Fabolition  de  l'Inquisition  et  placcartz,  et 
nous  semble  parainsy  que  du  susdit  soions  suffisam- 
ment excusez ,  veu  aussi  que  nostre  requeste  nous  a  esté 
accordée,  à  l'occasion  de  quoy  estoit  fait  le  dit  compromis. 
Nous  vous  supplions  ne  treuver  maulvais  qu'entendons 
n'avoir  en  sorte  que  ce  soit  obligation  quelconque^  et  où 
l'on  excédera  aulcun  poinct  du  contenu  de  la  Requeste 
présentée  à  Bruxelles  du  cincquiesme  d'apvril,  nous  pro- 
testons parcested'estre  exempts  de  toutte  obligation,  vous 
désirans  néantmoîngs  secourir  de  tout  nostre  pouvoir ,  en 
ce  qu'auparavant  nous  sommes  obligés.  Et  sur  ce  nous 


—  154  — 

tS66.  recommandans  à  vostre  bonne  grâce  9prieit>ns  le  TottU 
Jaillet.  puissant  vous  donner  ,  Monsieur  j  en  santé ,  très  bonne 
vie  et  longue.  De  Luxembourg  ce  la"^  de  juillet  i566. 

Jo«  nE  Bejlhdbnbourg  (i). 

J.  G.  DB  LilliAZGBLLB. 

Maximiixui  DB  Faolqubz. 
Bbbh.  Waldbgkbr. 
Carlbs  DB  Faulcobz. 

A  Monsieur  ie  Conte 
Lodovîck  de  Nassau  en  Anvers. 


t  LETTRE   CLXIV. 


...  au  Landgrave  Philippe  de  Hesse.  Sur  les  let^éé^ 
du  Duc  Eric  de  Brunswick  et  du  Prince  d'Orange, 


**  CeUe  copie  fut  envoyée  an  Prince  d'Orange  par  le  Land- 
grave Guillaume  de  Hesse ,  dans  une  lettre  datée  de  Marboorg  le 
1 3  juillet^  qui  contient  le  passage  suivant.  «  Viel  meinen  auchob 
«  schonn  Herzog  Erich  auszgebe  als  geldt  seine  vorhabende  Bewer- 
»  bung  jegen  die  Niederlànde ,  so  sey  es  doch  rêvera  ein  practica  mit 
n  Grumbachy  und  don  andernn  Ëchtcrn'  ,  diewelll  ibm  Heraog 
»  Erich  die  Acht  aach  nicht  weith  ist.  »  (M.S.) 


Durchleuchtiger,  hochgeborner  Fùrst  und   her,  mit 

(i)  fo,  de  Brandenùourg,  Chez  7e  fFater,n.  271,  on  trouve 
un  iY  de  Brandenbourg  parmi  les  Confédérés. 

'    gOilChlClCQ. 


—  155  — 

m 

«rpMtuDg  meiner  undeithenich  und  stels  bereithwiUigen  tS66» 
dieiisten ,  muesz  E.  F.  6.  undeithettig  niohi  verhalten  wie  JwUtM* 
àas  ich  in  glanbwûrdige  er£ahrung  kohnnne,  bin  aueh 
desselbigen  mehr  dan  gewisz,  das  herzog  Erichs  zu 
Braunachweig  bestalte  hauptleuth  inn  Tertrottung  yider 
knechte  und  gueter  leuth  sich  eingdaMen,  auoh  lum 
theil  geldt  gegeben  9  und  ist  ferner  ire  zusag,  inwendig 
acht  tage  nach  dato  dièses  brieves,  entlich  geldt  und 
bestallung  vorzupringen ,  das  Rriegsvolck  irem  hemn  ins 
feldt  zuzufuhrenn* 

Und  damit  nun  E.  F.  6.  der  sachen  gelegenhaith  fern- 
ner  und  soyiel  ich  grûndtlieh  habe  erfahren  konnen, 
gnedige  wissenschaft  baben  muegen,alsz  soll  es  dièse 
gestaldt  und  meinung  haben,  das  ehr,  Herzog  Erîch, 
sich  von  der  Kon.  Wûr.  zu  Hispanien  sol  haben  bestellen 
laszen,  der  meinung  die  Niederlanden ,  des  gottlichen 
worts  halben  und  sonsten  habender  emporung,  zu  ûber- 
ziehen,  zu  strafïenund  wiederumb  Ton  wahrer  Religion 
abzupringen. 

Hiergegen  aber  y  gnediger  Fûrst  und  Her ,  ist  dies  auch 
und  entlich  wahr,  das  der  Printz  zu  Uranien^  sampt  der- 
selben  hem  freunden  und  anhengereUi  sampt  der  gant- 
zen  Niederlandischen  landtschafFt  undstetten,  den  obris* 
ten  George  yonn  Holle^  sampt  derselbigen  hauptleuth, 
auch  besteldt  undangenohmmen  (i),  welcher  dandiesser 
zeit  gleîchergestaldt  seine  hauptleuth  vertrostet,  und  mang- 
let  Buemehrnichts,  dan  das  Hertzogh  Erich  vortziehet, 
aïs  wirdet  sich  dbgemelter  George  von  Holl  auch  nicht 
seumen  ;  was  aber  noch  aus  diesen  handel  werden   kan , 


(i)  Jngenohmmen.  Voyez  p«  ia3. 


—  156  — 

i5tf6«  mag  der  hdt>e  Gott  wisaen;  aber  diessea , gnediger  Fûm 
JuîUeL  und  herr,  ist  wahr ,  das  dièse  dinge^  wie  erzelt ,  Terhanden , 
und  ioh  auch  darauff,  doch  nicht  von  Herzogen  Eridu, 
aondern  von  demjegeDthetle  mich  xu  ehrlichem  besche- 
lichen  geprauchen  zu  laszen,  bin  selbst^angesprocbeD 
und  veitrofttet  worden» 

RF.G. 
Un\  gantewilliger^ 

N.N. 

Ad  Hem  Philïpsen  den 
£Uern  ,  Luadgjnî  za  Hessen. 


I4ETTRE    GLXV. 

Le  Comte  d^Egmont  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Relative 
à  une  conférence  açec  le  P rince  dH Orange  et  les  députés 
des  Nobles  assemblés  à  St  Tron. 


*^  Cette  entrevue,  au  nom  de  la  Gouvemanle,  eut  lieu  peu  de 
jours  après  ;  non  pas  à  Aerschot ,  le  Prince  ne  pouvant  s'éloigner 
d'Anvers ,  mais  à  DnfTeL 


Monsieur.  Tay  receu  vostre  lettre  du  jour  d*hier,  mais 
je  ne  vous  responds  riens  quant  au  jour  que  nous  nous 
pourrions  trouver  à  Arschot,  tant  quej*aye  la  responce  de 
monsieur  le  Prince,  auquel  j*ay  escript  comme  entendrez 
plus  à  plain  de  S/  de  Bacqueroelle.  Et  sur  ce  je  me  re- 
commande bien  affectueusement  à  vostre  bonne  grâce. 


—  157  — 

priaùt  le  Créateur  quil  vous  ait ,  Monaieur,  en  sa  garde.  i566« 
Bnitelled  le  xnif  jour  de  juillet  i566.  JuHlet.. 

Vostre*  bien  bon  amy  prêt  à  vous  obéir , 


A  Mous'.  Moiis'.  le 
Conte  Lud?ic  de  Nanaw. 


LETTRE  GLXYI. 

Le  Prince  d'Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  les  démarches  des  Cahinistes^ 


»  • 


^«*  Le  Prince  fayorisoit  les  Luthériens.  Ceux  qui ,  lors  de  son 
entrée  à  Anvers,  crioient ,  Yoilà  celui  qui  nous  apporte  la  Confes- 
sion d'Augsbourg  9  (ASrA/a ,  L  a  4  3)  t  a  voient  assez  bien  deviné  ses 
înlentjons  ou  du  moins  son  désir.  Il  partageoit  encore  les  préju- 
gés contre  les  Calvinistes ,  ou  bien  ne  jugeoit  pas  les  différences 
entre  les  Confessions  assez  grandes  pour  compromettre  par 
trop  de  ténadté  la  cause  commune.  —  Quant  aux  Anabaptistes^ 
le  Prince  avoit  été  dispt>sé  à  publier  contre  eux  un  £dit,  mab  la 
Duchesse  montra  assez  d'indifférence  à  cet  égard.  «  La  Gouver- 
»  nante  déclaroit  asses  qu'elle  tenoit  tonte  religion  n'accordant  à  la 
»  Roumaine  (mesmes  les  Anabaptistes ,  contre  lesquels  desirions 
»  faire  defencepublicque,  si  Madame  Teust  trouvé  bon)  en  pareille 
»  estime.  »  Le  Petit,  xBg.** 

Cette  lettre  montre  de  nouveau  qu'il  n'aimoit  pas  cespresckes 
désordonnés.  Les  Confédérés  ne  suivirent  pas  ses  conseib  :  car 
les  Calvinistes  ayant  présenté  leur  requête,  lef}  juillet  ou  environ, 
on  leur  donna  une  réponse  très  satisfaisante.  Les  conséquences 
firent  voir  que  le  Prince  avoit  eu  rabon  :  car  cette  protection  de  la 
part  des  Nobles  enhardit  extrêmement  le  peuple  et  exposa  les  Con- 
'  voftre-obéir.  Autographe,  ^  La  signatiuv  ett  etUm^ée, 


—  158  — 

i566.  fédérés  à  d'injwtetwapcoiit.  En  iSSgleaElatsdIJCreGfatdisQHntà 
Juâlet.  ^  sujet.  «  De  oproeri{se  Gemeente  ei^  ReMlen  hadden  de  wapeneo 
»  in  handen  genomeii*  nîet  alleen  tôt  resistentie,  maar  ook  tôt  ia- 
»  vasie  .van  de  Overfaeid  en  Catholyke,  al  op  't  betrouweo  Tan  de 
»  Edelen  Geconfereerden  die  hen-luideo  te  St.  Truyen  Tryheid 
»  van  de  Religie  beloofde  j  en  genoeg  in  protectie  genomen  had- 

•  den Yermits  de  vergadering  die  in  Julio  te  St.  Tmyeii 

»  geweest  was ,  en  konste  men  niet  anders  welen ,  of  de  predfica- 
»  tie  en  beeldstormerye  geschîede  bij  kennisse  en  ooglnikinge  vai| 

•  de  Geconfedereerden.  »  BoTy  L  3o5^« 


Mon  frère.  Tay  entendu  qu'il  y  at  aulcungs  de  oeulx 
qui  tienent  la  loy  de  GaWin  ,  qui  se  trouveront  en  ceste 
assamblé  ,  et  comme  sont  gens  qui  de  peu  de  bonn  sam* 
blant  que  Ton  leur  faict,  prendent  ung  gran  piet  et  au- 
dace,  et  que  je  scay  qu'il  y  at  beaucoup  d'entre  youa  de 
la  mesme  loy;  pour  éviter  tous  inconvéniens  qui  por- 
riont  succéder  par  eulx,  si  y  pensent  avoir  quelque  sola- 
gementet  assistence  de  vos  aultres,  dont  facillement  re- 
dunderoit  la  totale  ruine  du  pais,  comme  je  me  comment 
ce  apercevoir  en  ceste  ville  qu'i  marchent  jusques  à 
maintenant  de  bien  grande  audace  et  peu  de  respect  du 
bien  publicque;  vous  prie  de  tenir  la  main  que  Ton  leur 
donne  si  peu  'd'espoir  que  faire  ce  porrat  de  les  assister  en 
ces  presches  désordonés  (  i  )  9  et  vous  diray  plusieurs  choses 
qui  sont  passé  issi  y  bien  au  contraire  de  ce  que  me  dittes 
à  Brusselles ,  retournant  de  Lire  '  ;  parquoy  il  est  plus  que 

nécessaire  les  rebastre  la  confidence  quilx  ont;  ilx  vie* 

■ 

(i)  <t  Quant  aux  presches  publicques ,  je  n*avoi3  pas  lors  tant  de 

»  crédit  qu'on  m'en  demandât  advis,  et   ne  leoonseillay  jamais.  » 

Apologie  y  chez  Dumonty  V.  I.  393^ 

•  Lierre. 


—  169  — 

nent  Inen  si  avani  de  dire  que,  oires  que  Ton  leurpeimes  i566. 
teroit  la  confession  Âugustane  y  qu'ils  ne  se  contente-  ^^^^^' 
raient.  Je  vous  lesse  penser  à  quoy  ilx  preiandent.  Je 
n*ay  le  loisir  de  faire  ceste  plus  longue ,  sinon  que  vous 
recommande  la  sagesse  et  le  bien  du  pais  et  prie  Dieu 
TOUS  donner  la  grâce  le  povoir  faire.  D'Anvers ,  ce  i6 
de  juillet  A.  i566. 

Vostre  bien  bon  irère  à  tous  faire  service , 

GUILLAUMS  DB  NaSSAU. 


Voîcî  la  requête  présentée  à  ta  Noblesse  à  St.  Tnm  par  les  mar- 
chands et  peuple  de  par  deçà  d'après  une  copie  qui  se  trouve 
aux  Archives  ;  ceUe  pièce  a  été  communiquée  par  Te  Water^  IV. 
3o5« 


Aux  Sengneurs  et  noblesse  assemblée  à 
S*.  Tron. 

Les  marchands  et  le  commun  ne  scauroyent  asses 
remenâer  vos  Seigneuries  de  ce  que  depuis  quelque 
moys  en  çà,  considérant  TintoUéitiblejoug  de  l'Inquisition 
et  placcarts,  ils  se  sont  délibérés  décharger  plustost  tous 
les  mauvais  grés  sur  leur  espaules ,  que  d'endurer  l'op- 
pression du,  peuple  par  trop  assubjetty  aux  inquisiteurs 
et  leurs  commis.  Toutesfois  les  dit  remonstrans  consi- 
dérons que  l'ouverture  leur  estoyt  jà  fucte^  ils  n'ont  trou- 
vé par  conseils  de  s'arrester  à  la  porte',  ains  de  passer* 
plus  avant  ^  si  que  dequis  ung  moys  ou  environ  ils  se  sont 
assemblés  publicquement  pour  satisfaire  à  leur  conscience 
et  à  l'ardeur  et  zèle  du  peuple,  lequel  il  estoyt  impossible 


—  160  — 

• 

i56&  de  le  plus  contenir.  Or  daultantqulUappercoyy^it  aases 
J^QîUet-  que  par  divers  moyens  on  tâche  de  dbsiper  et  rompre 
l'adyancenKnt  de  la  prédication  de  l'Erangile  y  désjà  fort 
engravée  au  coeur  du  peuple  et  que  les  magistrats  sont 
totallement  contraires ,  ils  ont  despuis  considéré  où  ils 
pourroyent  avoir  refuge  après  la  confiance  quils  ont  eu 
en  Dieu  touchant  Tequité  de  leur  cause,  sy  que  jettans 
loeil  dung  costé  et  de  Faultre^ils  ne  voyent  de  toutes 
parts  que  menaces  et   menées  secrètes  pour  dissiper  le 
troupeau  du  Seigneur.    Vous  aultres  doncques,  Mes- 
sieurs,  estes  ceulx  sur  lesquels  ils  ont  loeil  fiché'  et  des- 
quels ils  implorent  non  seulement  la  faveur,  mais  aussi 
Vassistence  au  besoing,teIlemen  qu*ils  ont  conceus  ceste 
bonne  et  sainte  espérance  de  vos  Seigneuries,  qu'elles 
n  endureront  en  façon  que  ce  soyt ,  que  tort  ou  violence  leur 
soyt  faicte  pour  lexercice  de  la  religion  Evangélique.  Ils 
supplient  doncques  très  humblement  au  nom  de  Dieu,  qu'il 
plaise  à  vos  Seigneuries  les  prendre  soubs  vostre  protec- 
tion ,  les  défendans  contre  tous  leurs  ennemys  à  ce  qu'aul- 
cungs   empêchement  ne  leur  soyeni  donnés  pour  l'exer- 
cice de  la  dite  religion ,  et  pour  leur  donner  plus  grande 
asseurance  de  vostre  bonne  volonté  envers  le  pais ,  à  la 
conservation  de  la  paiz  et  repos  publicq,  que  certains 
nobles  soyent  députés  pour  chascun  quartier ,  affin  de 
pourvoir  aux  troubles  apparentes,  jusques  à  ce  que  il  y 
soyt  aultrement  pourveu  par  les  estats-généraulx,  légi- 
timement assemblés.  Que  faisant,  les  dits  remonstrans 
seront  obligés  déplus  en  plus  prier  Dieu  pour  votre  pros- 
périté,  ensamble  employer  corps  et  biens  pour  conserver 
le  pais  en  repos ,  et  ferez  bien. 

>  fixé. 


—  161  — 

La  réponse  y  communiquée  aussi  par  Te  fFattry  /.  /.  est  publiée  i566. 
ici  d'après  TorigiDal  et  avec  les  signatures.  Juillet, 

Il  est  résolu  parles  Seigneurs  députez  (i),  quon  asseure- 
ra  le  peuple  que  Ton  neluy  fera  aulcung  tort  ou  violence- 
pour  le  fait  de  la  religion  ,  jusques  à  ce  que  par  les  es- 
tatz-généraux  rassamblez  «en  soit  aultrement  ordonné  :  à 
condition  que  le  dit  peuple  se  conduise  modestement 
se  submectant  entièrement  à  la  résolution  des  ditzestatz- 
généraux  comme  la  noblesse  ichy  assamblée. 

Charles  de  Levin  (2).  H.  de  Brederode. 

GniLiiAME  DE  Berghe.  Louis  de  Nassau. 

6.  DE  MoifTEGlVT. 


? 

Jan  d*Estour[mel.' 

Florent  de  Pallant. 

1 

J.  DE  MONTEGNT. 

3 

H 

Jean  de  Marnix. 

< 

Charles  le  Revel. 

Francots  de  Haeften  (3). 

ai 

Philippe  de  Marrats  , 

Florent  deBoetzbler  et  d*Aspren. 

H 

S.  DE  LOTERVAL. 

? 

Bernart  de  Mbrodb. 

H 

M 

Bbrnart  de  Malbergh. 

Martin  de  Tserclabs. 

91 

• 

De  Houchin. 

(i)  On  trouve  ici  les  noms  de  tous  ceux  qui ,  avec  le  Comte  Louis , 
furent  députés  vers  Madame  :  Eustache  de  Fiennes^  Ch,  le  Revel  ^ 
B,  de  Mérode ,  Ch,  de  van  der  Noot,  G,  de  Montegnyy  M,  TserclaeSy 
Ph,  V.  r/.  Meeren,  Ph,  de  Marbays,  /.  de  Montegny^  CK  deLevin,  Fr, 
de  Haeften  et/,  le  Sauvaige,  Peut-être  les  Seigneur3  députez  de  cette 
liste  sont  les  nobles  députez  pour  chascun  quartier.  Voyez  p.  160. 

(a)  De  Levin,  «Seigneur  de  Famars,  qui ,  par  ses  talens  militai* 
res  et  politiques ,  rendit  des  services  fort  importans  aux  Provin- 
ces-Unies. Te  fFater^  IL  495. 

(3)  Fr.  de  Haeften,  l  /.  IL  /»^6. 
9  II 


-.  I(>:2  — 

i:\66.  Jan  i.E  Sauvaigf. 

lililM.       A.     DR    BEllGVEd  (l).  HenÉ    DE    ReNESSE   (2). 

Bouton  (3). 
j.  d.  van  «en  bourch.     (^h.  de  van  der  (4)  noot 

[P.    MA.RMBR.] 
CORNILLE    DE   GhISTELLE. 

Albrecht  van  HticnTENBRoui:(r>).    J.  D.  Rbnesse  (6). 

[J.]  Snoet  (7) 
Jehan  de  Casembrot, 
•  S.  DE  Bacqufrzet.e.  Eustachb  de  Fïennes. 


Celte  réponse  ne  paroît  pas  &voîr  entièrement  rassuré  et  satis- 
fait les  pétitionnaires.  A  la  suite  de  délibérations  ultérieures ,  ils 
proposèrent  quelques  points  sur  lesquels  ils  desiroient  avoir  une 
réponse  précise.  Voilà  ce  qui  résulte  du  document  suivant,  Mémoi- 
re très  curieux  ,  qui  semble  être  écrit  de  la  main  du  Comte  Louis 
de  Nassau.  La  requête  de  ceux  de  la  religion  est  probablement  la 
même  que  celle  des  marchons  et  du  commun.  «  Ecne  Requeste  in 
V  den  naeme  van  de  Cooplieden,  Borghers  ende  Inwoonders  van 
»  don  Lande  die  van  de  Religie  waeren»  »  V»  ffesembeeck^  p.  i'i3. 

(i)  ^.  de  Berlues,  .Seigneur  de Dolhain.  Te  WaHer^  IL  ao5. 
{%)  A.  c.  HuckUnbrùuc,  Gentilhomme  d*Utrecbt.  /.  /.  IL  3 19. 

(3)  Bouton,  Apparemment  fils  de  Claude  Bouton  ,  Seigneur  de 
Corbaron.  /.  /.  IL  3a 4. 

(4)  De  van  der  N,  Chez  Hopper^  Mém,  p«  loa ,  il  y  a  Ch.  van 
der  N, ,  mais  dans  le  Manuscrit  de  cet  ouvrage  à  la  Bibliothèque 
Royale  Ck,  de  van  </.  N. 

(5)  /?.  de  Ren,  Fils  de  Jean  de  Renease  et  d'Elisabeth  de  Nassau , 
fille  légitimée  du  Comte  Henri  de  Nassau.  /.  /.  III.  a58. 

(6)  /.  />.  B.  Fils  de  Gérard  de  Renessc.  /.  /.  III.  aSÔ. 

.  (7)  /.  Snoey.  Apparemment  J.  Sonoy;  /.  /.  III.  3i3.  —Sur  plu- 
sieurs autres  signataires  voyez  ci -dessus ,  p.  57-64. 


~  163  — 

Mbmoirb  de  ce  qu'il  semble  qu'on  pourroît  i56& 
respondre  à  ceulx    de  la  religion ,  mes-  JuUl«|* 
mement  des  points  qu'on  aurast  à  huider  ' 
à  l'assamblée. 

Ceulx  de  la  religion  désirent  scayoir,  voire  estre  asseu- 
rés  des  gentishomes  confédérés: 

I.  En  premier  lieu  s'ils  les  veulent  maintenir  en  la 
liberté  delà  religion  qu'ils  appellent  reformée,  oojne 
ils  sontapprins  par  la  paroUede  Dieu  et  selon  qu'elle 
ast  esté  exhibée  par  les  Eglises  de  par  deçà  à  Sa 
Ma»^.,  l'an  6a  (i). 

a.  Qu'ils  entendent  que  les  singneurs  et  gentishomes 
confédérés  entretiendront  et  feront  entretenir  tant 
qu'en  eulx  serast,  touts  et  chascungdes  privilèges  et 
immunités  du  païs ,  tant  à  l'endroit  de  la  dite  relir 
gion  qu'en  touts  aultres  points. 

3.  Que  les  dits  confédérés  voulussiont  soubsingner  la 
requeste  (a)  par  eulx  présentée  aulx  magistrats ,  k 


(i)  L^an  6a.  «c  Omtreot  desen  tydt  (i56ti)  heeft  Guido  de  Bre« 
y  met  hulpe  van  Saravia^  Modet,  Wingen,  en  Doch  een  of  hiree 
»  aDdre  Leeraeren  eeq  boeksken  îd  't  Wabch  of  Fransch  ingestelt , 
»  dat  daernae  in  't  Nederlandsch  gebraight  wierdt,  onder  desen 
»  titely  Bekentenùse  qf  befydenisse  des  Gehofst*»  Brandt,  Hist^  d, 
H^.  I.  a53, 

(a)  BequesU.  «  Eo  ceste  même  saisop  (le  a  juillet)  fut^  par  ceoi^ 
»  de  la  Religion  réformée  à  Anvers  y  des  deux  langues  Françoise  et 
•  Tudesque ,  adressée  une  requeste  aux  MaisU*es  des  quartiers , 
»  pour  la  présenter  de  leur  part ,  comme  il  fut  fait ,  au  Ma^istmt  e^ 
»  superinleodenfl  de  la  ville*  »  Le  Petit ^  p.  m,'* 

»  yi4er  (?). 


—  1«4  - 

1 566.  condition  toutesfois  là  où  qu  ils  trouvassent  aulcune 

Jaillct  chose  que  ne  estimassent  estre  convenable,  ny  per- 

tinent, que  cela  se  pourroit  changer,  supplians  ceulx 
(le  la  religion  de  vouloir  laisser  la  soubstance  en 
leur  entier  aultant  que  possible  serast. 

4.  Qu'il  leur  plaise  de  donner  asseurancepar  serement' 
aulx  Députés  du  peuple,  de  n'attenter  jamais  riens 
que  ce  qui  pourrast  servir  pour  la  conservation 
de  Testât  publique  des  subjects  de  Sa  M*^  au  Païs- 
bas  et  pour  la  liberté  de  lexercice  publique  de  la 
religion,  sans  prendre  resguard  à  leur  particaiier 
en  quelque  façon  que  ce  soit ,  et  qu'en  cas  qu'entre 
eulx  quelqu'ung  voulsist  soubs  ce  prétext  pourvoire 
en  son  particulier,  que  les  députés  et  tout  le  peuple 
seront  libres  de  leur  cousté,  sans  aulcuns  obligation 
aultre  qui  pourroit  estre  fondée  sur  ce  faict  présent 
ou  alliance,  comme  aussi  réciproquement  le  peuple 
ou  leur  députés  pour  eulx  s'obligeront  par  serrement  ' 
ou  par  escript ,  de  n'attenter  riens  de  leur  cousté 
qui  pourroit  troubler  le  repos  publique ,  ains  qu'ils 
se  submesteront  en  tout  ce  qui  concerne  la  défence 
de  leur  religion,  corps  et  biens,  à  ce  que  les  dit 
gentishommes  par  l'advis  de  leur  conseil  adviseront 
estre  expédient  et  nécessaire. 

5.  Que  se  dénommeront  six  gentishomes  par  Mous' 
de  Bréderode  et  le  Conte  Louys  de  Nassau  pour 
leur  conseil,  ausquels  seront  adjoints  six  de  la  part 
du  peuple ,  soint  marchnns  ou  aultres ,  selon  qu'ils 
seront  ordonné  par  ceulx  de  l'église  réformée,  de 
ladvis  commun  desquels  les  deulx  singneurs  susdit 

'  serment. 


—  165  — 

s^aideront  entouttes  affiiires  de  conséquence,  sans  i566. 
riens  attenter  de  ce  qui  concerne  touts  en  général  Juilleu 
sans  leur  adyeu  et  consentement. 

Quaibt  au  premier  point  semble  que  nous  les  debvrions 
promestre  suivant  ce  que  les  avons  par  cj  devant  (i) 
asseurés,  assçavoir  que  nous  emplierons  touts  les  moiens 
que  Dieu  nous  donneras^  corps  et  biens  pour  tout  le 
peuple  de  pardecà  maintenir  en  liberté  de  l'exercice  des 
deulx  religions,  come  delà  confession  d'Augspourg  et  delà  ' 
religion  réformée,  tant  et  si  longuement  que  Sa  Ma*'  en 
aurast  aultrement  ordonnée  par  Fadvis  et  consentement 
des  estats-pénéraulx  de  ces  Païs-bas,  ausquelles  ordon- 
nances ceulx  des  deulx  religions  susdictes  se  submetteront, 
comme  nous  avons  faicts  et  faisons  par  cestes. 

Que  n'entendons  contrevenir,  diminuer  ou  violer  aul- 
cungs  privilèges  des  provinces  de  ces  Païs-Bas ,  ains  les  en- 
tretiendrons et  ferons  entretenir,  aultant  que  nous  serast 
possible,  en  touts  et  quels  points  qu'il  pourrast  concerner. 

Que  sommes  contants  de  singner  la  requeste  par 
oeulx  de  la  religion  présentée,  moienant  que  nous  la 
porons  changer  ainsi  que  serast  trouvé  convenable  par 
oonunun  advis  des  députés  des  gentishomes  confédérés , 
bien  entendu  qu'on  laisserast  la  substance  en  leur  ^itier 
aultant  que  faire  se  pourrast. 

Que  promesterônt  par  serrement  ou  leur  signature 
manuel  de  ne  riens  attenter  de  ce  qui  pourroit  tendre 
au  déservice  de  Sa  Ma^ ,  perturbation  du  repos  et  bien 
publique  des  pais  et  subjects  de  Sa  dite  iii*  de  par  deçà 

(i)  Çy  devant.  Ceci  se  rapporte  à  la  réponse  ci-dessus. 

'  1.  r.  r.  Ici  ilja  une  raian.  li  j-  at'oU  auparavant  loi  de  CaWin. 


i566  et  pour  empêcher  Texercice  des  deulx  religions  susdits^ 
lalUet  si  par  Sa  Ma*'  ne  fust  aultrement  ordonné  avecques  com' 
niun  advis  et  consentement  des  estats  genéraulx,  sans 
prendre  aulcung  esguard  à  nostre  particulier  ;  et  qu  en 
cas  que  pourroit  conster  que  aulcung  de  nous  vouldroil 
pourvoire  à  son  particulier  sur  ce  prétext ,  que  le  peuple 
sérast  alors  déchargé  de  toutes  ses  obligations  qui  pour- 
riont  estre  fondées  sur  ce  faict  présent  ou  auicungne  al-* 
liance* 

Que  sommes  contents  qu'on  y  ifteste  tel  conseil  et  ordre 
comme  on  trouverast  par  commung  -advis  estre  le  plus 
expédient  pour  l'adTancement  des  affaires  publiques, 
sans  l'advis  duquel  conseil  ne  ferons  aulcune  chose  d^im-* 
portancCi 

Réciproquement  trouions  nous  estre  asseurés  du  com^* 
mung  peuple  et  leur  députés, que  eidx  ne  prétenderont 
soubs  ombre  de  la  liberté  de  Texercice  de  religion ,  de 
vouloir  estre  désobéissans  à  leur  Roy  et  Prince  naturel , 
moins  traicter  ou  practiquer  aulcune  chose  qui  pourroit 
tendre  à  son  déservice  et  diminution  de  son  auctorité, 
semblablement  qu*ils  n'attenteront  aulcune  chose  par 
où  que  la  tranquillité ,  repos  et  paix  publique  pourroit 
estre  perturbée,  et  le  respect  qu'ils  doivent  à  leur  magis^ 
trat  esire  diminué ,  ains  qu'ils  se  submetteront  aulx  conN> 
mandements  et  ordonnances  tant  de  Sa  Ma*^  que  aukres 
magistrats  par  ioelle  leur  ordonnés,  moiennant  que  ce 
ne  soit  chose  par  où  leur  conscience  pourroit  estre 
intéressée  et  se  régleront  en  tout  ce  qui  conoemeraat  la 
défence  de  la  libellé  de  leur  religion,  selon  Tadvis  et  conk 
mandement  de  nous  et  de  leurs  députés  nous  adjoincts 
pour  conseil  y  tant  et  si  longuement  que  par  Sa  Ma'*  soit 


~  167  — 

hur    icelie  libeiiê  aultrement  ordoQiiec   pur  advis  etc.   1 566. 
nelon  lesquels  ung  chascuDg  se  réglerast.  Juillet. 


Quel  que  puisse  avoir  été  le  résultat  de  ce  Mémoire,  il  est  cei-lairi 
i|ue  les  Confédérés  prirent  le  peuple ,  les  Luthériens  et  les  Cal- 
vinistes, sous  leur  protection  j  ils  donnèrent  rassorance  qu'il  ne 
seroU  fait  aucune  violence  pour  le  fait  de  la  rdigion  ;  démarche 
bien  hardie  et  très  inconsidérée.  £n  outre  on  prit  des  mesures  pour 
opposer ,  le  cas  échéant ,  la  force  à  la  force.  Il  y  a  donc  lieu 
de  a'étonner  que  Jf.  BUderdyk  ait  écrit.  «  Waartoe  hier  btôloten  en 
»  of  er  îets  besloten  2ij  geworden ,  is  onzeker.  De  Spaanscheu 

•  wiUeo  dat  faet  besluit  was  volk  te  werven  om  zich  tegen  des 

•  Konings  krachtige  maatregelen ,  zoo  hij  ze  doorzelten  mocht , 

•  met  geweld  te  kanten,  en  dat  zy  den  Onroomschen  die  hunne 
»  bescherming  verzochten,  die  beloofden.  Het  laatste  is  weJ 
»  waarschijnlijk,  maar  het  cerste  ongeloofbaar,  naar  de  twij* 
»  félmoadigheid ,  waarin  zij  verzonken  waren  »  schoon  er  zeker- 

•  Hjk  in  die  bijeenkoroat  wel  quaestie  van  geweest  zal  zijn.»  YI. 
6o.  Et  Mn  de  Beau/brt  (Lei»en  van  Willem  /,)  va  encore  plus  loin. 
«  Yiglius  verhaelt  dat  sy  voorstelden  de  nootzaekelykheit  om  geld 
»  op  te  brengen  om  den  oorlog  daarmede  te  kunnen  voeren..,  doch 
»  van  die  voorstellingen  b  niet  gebleken ,  en  uyt  de  onderhandeling 
«  van  de  Edele  met  den  Prins  van  Oranje  en  den  Graef  van  Eg.- 
»  mont  blykt  het  tegendeel.  »  I.  47B.  Malgré  ces  assertions  si  po- 
sîtiveSi  la  protection  promise  est  un  fait  constaté,  et  la  résolu- 
tion d«  lefer  des  troupes  est  également  avérée  II  est  vrai  que 
Strada  écrit  :  «  Nunciatur  Gheusios  circiter  duo  millia  conven> 
»  taros  Trudonopolim  . . .  deliberaturos  an  arma  suscepturi  sint , 
»  animato  ubique  populo.  De  cunnisfaUo  nunciatum  est.  »  I.  ^44* 
Mais  ceci  se  rapporte  à  une  prise  d*armes  immédiate.  Les  Con- 
fédérés ne  firent  pas  mystère  de  leur  résolution»  disant  ouvertement 
à  la  Gouvernante.  «  Nous  avons  été  contraints  chercbei  les  moyens 

•  de  faire  amis  en  certain  Paya  pour  nous  en  servir  et  aydei  en  cas 

•  qu'on  voulut  procéder  allencontre  de  nous  et  les  subjects  et  vas- 


—  168  — 

l566.  *  MuiL  du  Roy  plus  avant  par  voye  de  fait,  et  noo  à  autre  fin.  » 
Juillet.  Le  Petit  y  Chronique  de  Hollande^  p.    loga.  £t  invités  par  la  Du^ 
chesse  à  s'expliquer  encore   plus  clairement ,   ils  ajodtèrenL  «  Ce 
»  n'est  sinon  en  ce  Pays  ici  et  en  Allemagne.  »  /.  /.  p.  1 1 4b- 


La  pièce  suivante  adressée,  à  ce  qu'il  paroit,  par  le  Prince  d'O- 
range au  Comte  de  Bréderode,  contient  quelques  avis  et  exhorta- 
tions tendant  à  prévenir  les  inconvéniens  qui  pourroieot  résulter 
de  l'assemblée.  Il  est  difficile  d'en  fixer  précisément  la  date.  Elle 
est  postérieure  aux  promesses  des  Cx>nfédérés  à  ceux  de  la  reli- 
gion. Peut-être  ce  Mémoire  a  t'il  été  remis  au  Comte  soit  à  la 
conférence  de  DufTel ,  qui  eut  lieu  le  18  juillet,  soit  du  moins 
peu  après.  La  réponse  qu* on  fera  à  Madame  est  la  réponse  à  ce 
qu'elle  leur  avott  fait  notifier  par  le  Prince  et  par  le  Comte  d'£g- 
mont  [Te  Waterl.  Sgi,)  et  l'envoi  de  députés  à  Madame  eut  aussi 
lieu  quelques  jours  plus  tard.  —  Le  Prince  prévoyoit  le  cas  où 
il  ne  pourroit  de  nouveau  quitter  Anvers  et  en  effet  le  Comte  d'Eg- 
mont  revint  à  DufTel  sans  lui. 


Mémoire. 

Que  Monseig'  le  Comte  tienne  la  main  que  ceulx  de 
rassemblée  ne  facent  nul  désordre  dont  leur  réputation 
pourroyt  estre  diminuée,  et  qu'en  traictant  les  afiaires  on 
use  de  bon  ordre  et  gravité. 

Qu'en  cas  que  Monseigneur  le  Prince  ne  pourroyt  par- 
tir d'Anvers ,  il  donne  ordre  que  les  dits  gentilzhommes 
puissent  traicter  avec  Monsr.  d'Egmont  ou  aultre  Sei- 
gneurs et  que  sur  tout  ce  fusse  Monsr.  le  duc  d'Arscot , 
sans  venir  en  la  ville  d'Anvers ,  pour  le  bruict  qu'il  pour- 
ra faire  et  mettre  les  choses  eu  désordre. 


—  169  — 

Qu  on  regarde  que  les  députez  qullz  envoûteront  à  Ma-  i566. 
dame,  puissiont  avoir  telle  charge,  qu'ils  n'eussiont  pic*  Juillet 
ques  ou  menaces,  ains  telle  modestie  et  eourtoysie  que  ne 
puissent^enaigrir  le  faict.  Et  que  le  semblable  ils  iacent 
sur  Tinsrrurtion  que  Mons^  d'Egmont  pourra  proposer. 

Que  les  ungs  désirent  merveilleusement  que  Mons'  de 
Bréderode  puisse  retourner  en  ceste  ville  en  l'absence 
de  Monseign' ,  mais  les  aultres  ne  le  désirent  nullement , 
donnant  à  entendre  qu'en  cas  qu'il  vienne ,  ils  se  retire- 
ront trestouts  '  •  Et  semble  à  Monseig*^  que  ne  conviendra 
aulcunement  qu'il  revienne,  cependant  que  Son  Ex- 
cell**  sera  là.  Parquoy  ayant  achevé  icy,  trouve  bon  que 
Monsr.  le  Comte  destourne  sen  eux ,  affin  qu'il  ne  re- 
vienne. Mais  bien  que  luy  mesrae  viene  seul  avec  la 
moindre  compaignie,  pour  avertir*  désordre,  comme  sera 
adverty  plus  particulièrement. 

Que  mons'  le  Comte  envoyé  copie  de  la  responce 
qu'on  faira  à  Madame  comme  de  soy  mesme ,  et  si  mande* 
ra  Monseig^  le  Prince  son  advis ,  comme  son  Exe.  a  des- 
à  declairé  à  Monsr.  de  firéderode  et  quelques  ungs  de 
ses  gentilzhommes. 

Que  Monseign*^  a  entendu  des  estranges  propos  d'aul- 
cungs  des  gentilzhommes  et  bien  contraire  de  leur  reques* 
te ,  à  cause  de  quoy  sera  nécessaire ,  que  Mons.  le  Comte 
prenne  garde  qu'il  ne  sorte  hors  de  la  dite  Requeste,  car 
tout  le  malfaict  d'eulx  tombera  sur  luy  et  leur  Timpote- 
rast-on  à  grande  legiereté. 

Que  Monseign*^  trouve  les  Calvinistes  bien  eschaufïes 
et  voyt  encores  bien  peu  de  remède  pour  les  induire  à 

*  Uni5  stiiitf  cX4H:ption  {ad  uiutm  onvhes).   ''  ôvilcr,  détourner  favetifre)» 


--  170  — 

t566.  quelque  bon  moyen ,  que  Son  Excell''*  craint  que  sera  à 
Juillet  la  fin  la  destruction,  non  seulement  de  oeste  ville,  mais 
de  tout  ce  pais  en  général ,  et  ce  que  les  faict  estre  ainsi 
présumptieux  ne  procède  sinon  soubs  l'ayde  et  assistence 
de  ces  gentilshommes,  lesquels,  comme  Son  Excell^  a 
entendu,  ont  donné  grand  espoir  et  promesses  de  ne  les 
jamais  abandonner,  que  semble  toutesfois  estre  entière- 
ment contraire  à  leur  Requeste ,  et  trouve  Son  Ëxcell^,  en- 
cores  que  le  Roy  voulsusse  parmettre  Texercice  de  la  Re- 
ligion, selon  la  Confession  Augustane,  que  les  aultres 
n'en  seroyent  contents  de  cela ,  mais  vouldront  avoir  égli- 
ses à  leur  opinion. 

Que  Son  Excell"^  trouve  ceulx  de  la  confession  Augus- 
tane fort  gens  de  bien  et  paisibles  et  nullement  enclins  à 
sédition  ou  désobéissance  et  fort  contraires  à  ceste  façon 
des  Calvinistes. 

Considérés  toutes  ces  choses  que  Monsr.  le  Comte 
prenne  peine  de  négotier  tellement  avec  les  gentilshom- 
mes ,  qu* au  lieu  de  penser  faire  le  service  du  pais ,  ne 
soyent  cause  de  là  perdition  dlceluy ,  ce  que  luy  revien- 
droyt  à  perpétuel  deshonneur  et  chaîne. 


Il  paroitbien  que  le  Prioce  n'avoit  pas  une  haute  opinion  de  Tu- 
semblée.  Ce  qu*à  Duffel  il  dit  au  nom  de  U  Duchesse,  savoir  qu'il 
n'y  avoitpas  de  raisons  valables  pour  se  réunir  de  nouveau  et  que  la 
Gouvernante  avoit  beaucoup  fait  pour  leur  donner  satisfaction  , 
étoit  probablement  assez  en  accord  avec  sa  propre  n^anière  de  voir. 
C'est  dont  une  remarque  très  peu  fondée  de  M.  de  Bettufort  fLe^^n 
«*.  WiUem  /,  L  Và\.J  a  Die  redenen  waren  buyten  twyfel  seer  bc- 


—  171  — 

^  drleglyk,  àt  PriAs  en  de  Graef  van  EcpBoot  sprMkeii  «lleen  uyt  i566. 
k  iMem  en  uyt  last  van  bel  Uof ,  en  bet  i»  bier  wel  te  vermoedeo  Juillet 
»  dat  de  Prins  een  dubbele  roi  speelde.  •  D'abord ,  puisque  le 
PrÎDce  agissoit  par  ordre  et  même  d'après  une  Instructiou  écrite 
(Te  JFateTy  I.  Sgi)^  il  n'est  pas  nécessaire  de  supposer  de  la  du- 
plicité; en  outre  il  y  avoit,  d'après  les  convictions  du  Prince , 
beaucoap  de  vrai  daoa  la  réprimande  que  la  Ducbesse  faisoit 
donner  aux  Confédérés» 


LETTRE   GLXTII. 

Le  Comte  Jean  au  Comté  Louù  de  Nassau.  Il  se  Jait  scru- 
pule denifoyer  le  Comte  Henri  dans  les  Pays-Bas. 


Wolgeporner  freundtlicher  lieber  Bruder  ..«•••  Un-^ 
sem  bnider  Graff  Heinrich  hab  ich  biszdahin  wie  auck 
tioch  nicht  konnen  hinaben  scbicken ,  ausz  ursacb  das  ich 
tiach  itziger  gelegenhailt  unserer  saebetl ,  niemandts  zu 
bekommeti  weisz  den  man  ihnen  beiden  y  dem  von  Hanau 
tind  unserm  bruder ,  zuordnen  kontte  (i)  und ,  dweil  un- 
sere  scbwestern,  wie  ich  ausz  E.  L.  schreiben  Terstanden , 
uuhmehr  ufF  der  weg  nach  hier  zu  sein  >  kan  ich  nit  woU 
bey  mir  finden ,  wie  man  unserm  bruder  fuglich  ohne 
groase  geschrey ,  konne  hinab  brengen.  Ist  derwege  mein 
fireandtliche  bitt ,  EL  L.  wollen  meiner  frauw  mutt«r  und 
mir  gerathen  sein ,  wes  man  sich  mit  unserm  bruder  hal- 
ten  solle.  Es  haben  meine  frauw  mutter  und  ich  grosse 
vorsorg  das  man  unsers  bruders  zu  sehen  begere  >  gesche- 
he  etwan  mehr ,  das  mao  inen  der  mesz  und  sonsten  an- 

*-  ■*  i  11-1     ■       ■■  ■  11.  ■■■■■— j- 

fi)  Ko/ute'  Voyez  p.  114* 


—  172  — 

i566.  derer  abgotterey  mehr  halben  versucheu  woile ,  aU  das 
Jnittet.  man  ime  ge]^  zu  geben  oder  sonsten  bejfurderung  zu  thmi 
geneigt  seie,  und  do  nnser  hruder  ufF  ein  ungewisses  hin- 
ab  ziehen  solte,  were  meines  erachtens  besser,  das  man 
ihiien  hiraben  gelassen ,  den  unkosten  gespartt  und  ihnen 
seine  studia ,  dar  innen  er  Gott  lob  ein  zdttlatig  zimlich 
und  woU  forttgefaren  batt,  continuiren  lassen  batte,  als 
das  er  etwan  hinab  ziehen  und  allerley  gescbrej  und 
^iM/7icibnej^verursachen  und  erregen  mocht  • . .  •  •  Datum 
Dillenburg  in  eill  den  iS*'"  Julij  Ânno  66. 

E.  L. 

Dienstwillig  treuwer  bruder, 

JoBAN  Graff  zu  Nassau w. 

Dem  wolgebornoeou  Ludwigeo,  Grafen 
zu  INassauw   Catzcnellenbogen ,  ,etc. 


LETTRE  GLXYIII. 

Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de  Nassau^ 
Sur  les  mesures  du  Duc  Eric. 


%*  Le  Comte  de  Hoogstraten  étoit  fort  zélé  contre  rioqaisif ion. 
D'après  p.  d.  Haer  il  étoit  personnellement  attaché  au  Prince,  et 
durant  les  demiei's  mois  cet  attachement  8*étoit  encore  accru. 
«  Hoochstratanus  Orangio  perquam  familiariter  utebatur  :  in  ejas 
»  itaque  gratiam  multa  Hoochstratanus  in  Senatu  liberius  dicere , 
)»  quam  ferre  Parmensis  facile  posset;  laudare  eam  hominis  fortitu- 
»  dinem  Orangius  ,  caeterique  multis  eum  offidis  sermonibusque 
»  tantum  non  in  coelum  extollere,  cresccre  indeHoochstratano  pro 
»  patria  ,  pro  amicis  decerlandi  cupiditas,  Parmensi  saepe  refraga* 


—  173  — 

»  ri ,  simalutcs  nuUo  in  se  metu  UbcDter  siiscipere  :  quod  cerle  eo   i566. 

»  trîstîiu  virîs  bonis  accidebaty  qaod  Religîonis  Catholicae  per-  Juillet. 

»  quam  studiosus ,  Orangii  consilia  non  tam  judicio  quam  amicitia 

»  sequi  diceretun  »  De  imt,  tum,  p.  a  a  a.  Mais  le  G)nite  lui'méroe 

dans  sa  Défense  dit  :  «  Combien  qu'aions  tousjours  porté  au  Prince 

»  singnlicre  affection ,  comme  aussi  ont  fait  la  plus  part  des  Seig- 

«  neurs  des  Pays-Bas,  toutesfois  il  n'estoit  en  lui^  ni  autre  qui 

»  vive,  nous  faire  oublier  les  devoirs  et  obligation  que  devons  au 

»  Roy  . . .  pour  seconder  y  favoriser  ou  promouvoir  quelque  rebel- 

»  lion.  »  Bor^  I.  Auth,  St.  27.*^ 


Moùsieur.  Ghejourdhuy  avons  oiiyseures  nouyelles 
que  le  duc  Erich ,  Monsieur  d'Arenberghe  et  le  S'  de 
Megfae  avoyont  demandé  passaigeà  Deventer^  Swolet 
Gampen  et  au  Swarten-Sluis  pour  enbarquer  quelques 
gens  Ters  Amsterdam,  et  que  le  dit  de  Megheauroit  depei- 
sché  Anderlec  en  poste  vers  Madame  pour  luy  advertir 
de  tout;  qui  le  poldroit  déyaliser  en  chemin  pourdécou* 
Yiir  ce  qu'i  porte,  nous  y  reviendroit  fort  à  notre  advan- 
taige ,  et  qui  vouldroit  donner  une  bastonnade  à  son  mai- 
tre,  y  aueroit  à  mon  advis,  bon  moyen,  par  advertir 
Monseigneur  le  Duc  de  Jueliers,  qui  doibt  avoir  dict  aul- 
tre  fois  à  table  à  Bruxelles  que  sy  son  Ezc^  ne  luy  faisoit 
raison ,  qu'i  se  le  feroit  bien ,  en  luy  mestant  un  [chapion  '  ] 
en  gage  lorsqu'il  seroit  àla  chasse  mal  accompaigné«  J'eus- 
se escript  tout  ce  que  dessus  à  Monsieur  le  Prinche, 
mais  scaychant  lesenpechements  quil  at,  n'ay  ausé* ,  par 
quoy  vous  plaisiast  luy  communicquer  avecg  mes  très 
humbles  recommandations  en  sa  bonne  grâce ,  et  l'oufifire 
de  mon  perpétuel  service.  De  Yiane ,  ce  ao  de  juillet 
i566. 

'  dMmpioD  (?).  «  OM  (?). 


—  174  — 

\S66,  Le  dit  Anderlec  doibt  aussy  avoir  tenu  propos  à  Âm- 
Juillet  hem  que ,  sy  luj  avoit  quelchun  quy  voulusse  estre  bien 
traicté ,  que  luy  avoit  bon  moyen  desous  le  dit  duc  Erich , 
tellement  quil  est  par  tout  faisant  des  bons  offices.  Ceulx 
d'Utrechl  ont  eus  les  meismes  nouvelles  touchant  les  pas- 
saiges  et  ont  dépeischez  vers  Deventer,  comme  ay  faict 
pareillement.  Ce  que  poldray  descouvrir,  ne  fiiuldrey 
vous  fin  faire  part.  Datum  ut  supra.  De  par 

Vostre  meilleur  frère  et  serviteur  à  james , 

AWTHOINB  DB  LaLàING, 

A  Monsieur ,  Monsieur 
le  Conte  T^uis  de  ï^assaw. 


Le  Mémoire  qui  sait,  écrit  extrêmement  à  U  hâte,  piobahie» 
ment  par  un  homme  en  qui  le  Prince  mettoit  beaucoup  de  confîan* 
ce  et  qu'il  envoyoit  au  Comte  Louis,  montre ,  comme  aussi  la  lettre 
169,  que  le  Prince,  bien  que  désapprouvant  plusieurs  mesures 
des  Confédérés,  ajçissoit  cependant,  quant  à  la  levée  de  troupes, 
aiseï  de  concert  avec  les  principaux  d*entre  eux.  Leur  coopération 
étoit  nécessaire,  afin  de  se  procurer  les*  sommes  considérables 
dont  on  avoit  besoin.  II  est  très  remarquable  et  presque  certain 
(voyez  p.  169)  que  le  Prince  a  revu  et  adouci  la  réponse  à  la 
Gouvernante ,  et  peut-être  que  cette  réponse  ainsi  modifiée  (comme 
auparavant  la  requête,  voyez  p.  4^)  est  V  écrit  dicté  par  Son  Ex" 
éêtience. 

Dans  cette  réponse  te  trouve  aossi  le  passef^e  suivant  «  Pour  ce 
»  que  ces  Seigneurs,  assavoir  M.  le  Prince  d*Oran|se,  M.  le  Conte 
»  d*£gmoot  et  M.  TAdmiral ,  ont  le  plus  entendu  de  noz  affaires, 
»  depuis  nostre  requeste  présentée ,  avec  lesquels  il  nous  faudra 
»  traitter  encore  de  plusieurs  choses  qui  nous  pourroyent  servir, 
»  supplions  y,  A.  leur  commander  qu'ils  nous  veuillent  doresnavaot 


—  175  — 

»  assister  de  leur  conseil  et  nous  prendre  en  protection.  Et  que  le  i566« 

M  commandement  que  Y.  A.  leur  fera  soit  teletsi  souffisamment  au-  Juillet. 

*>  torizé  qu'ils  puissent  absolutement  pourvoir  et  donner  ordre  à 

»  tout  ce  qui  touche  la  garde  et  conservation  du  Pays,  tant  dedans 

»  que  dehors  .  • .  £t  sachans  que  Y.  A.  ne  le  peut  faire  que  par 

»  proyîsion,  supplions  qu'au  même  instant ,  il  plaise  à  icelledespe- 

»  cher  Courier  exprès  vers  le  Roy  :  afin  qu'il  plaise  à  S.  M.  faire  le 

»  mesme  commandement...  en  attendant  que  par  le  consentement 

)»  et  résolution  des  Etats-Généraux  S.  IW.  en  ait  autrement  ordon- 

»  né.  »  Le  Petit,  109.**  Ce  triumvirat  ne  pouvoit  guères  convenir 

su  Roi.  »  Censuit  triumvlratum  nuUo  modo  concedendum  ob  cau- 

•  sas  plurimas  ac  evîdentissimas ,  et  quas  Amplitudinem  vestram 

»  non  dubito  perse  satts  perspicere.  »  Happer  ad  VigL  99. 


Mbmoyris  de  ce  qpej'ay  à  dire  de  la  part  de 
Monseig.'  le  Prince  à  Monseign/  le  Comte. 

Comme  Monseigr.  a  veu  par  les  lettres  du  Landgraye , 
la  levée  que  faict  le  Duc  Erich,  ce  que  luj  semble  chose 
la  où  il  fauldra  prendre  bon  regard ,  car  ne  faict  doubte 
quesiyiendratpar  deçà,  ce  sera  pour  luy  et  la  compangnie 
detouts  gentilshommes,  et  qui  a  esté  cause  sonExcell*^  a 
enroyé  le  Secrétaire  alemand  à  Monsr.  de  Egmont ,  que 
si  ainsi  fiist ,  ce  serait  une  grande  defidence  du  Roy  et 
Madame  de  nous  aultres.  Et  que  le  secrétaire  debvoyt 
dire  à  Monsr.  d'Egmont  bien  ouvertement ,  que  pour 
que  la  chose  alloyt  ainsi ,  que  de  la  part  de  son  Excell"*  a 
desjà  adverty  les  amys  d'icelle,  af&n  que  si  le  duc  Erich 
se  voulsusse  encheminer  de  se  faire  [art  eux]  pour  faire 
ce  que  trouveroyent  convenir  pour  la  seurté  de  son  Ex- 
cell*"  et  ses  amys,  comme  ne  faict  doubte  qu'ils  le  feront, 


—  176  - 

i566.  et  que  son  Excell"*  fait  tout  cecy  à  propos,  pour  auttaut 
'  Juillet,  qu'en  la  dite  lettre  du  Landgraye'  de  Jorge  vanHolle  (i), 
et  venant  cela  à  cognoissance  de  Madame  que  elle  ne  pense 
pour  qu*on  la  je  voulu  faire  en  cachet ,  si  non  de  le  luy 
dire  ouvertement.  Néantmoins  semble  à  S.  Exc*^  que 
quant  à  eulx(2),  qu'ils  doibvent  mettre  ordre  en  leur  affai- 
res j  mais  point  de  refuser  d'accepter  ce  que  monsr.  d'Eg- 
mont  at  faict  avec  eulx  ,  [soubs]  l'escript  que  mons.'  de 
Bréderode  luy  aura  monstre  estant  dicté  de  son  Excell"*, 
lequel  ores  qu'il  estoyt  ung  petit  hors  de  ce  qu'il  savoient 
résolu,  néantmoins  que  ce  estoyt  la  mesme  substan- 
ce, mais  plus  courtoise  et  point  si  aigre'.  Et  désirent 
mêmement  que  ces  presches  puissiont  rester  pour  quelque 
jours  icy ,  et  disent  ouvertement  n'avoyr  la  Confession  de 
Auguste,  parquoy  sera  bon  de  tenir  la  main  pour  oster  la 
confiance  qu'ils  ont  des  nobles,  comme  Son  Excell**  a  dict 
à  ces  nobles. 


Touchant  le  troussement  de  cesluy  la  qui  scayt ,  sem- 
ble que  n'en  pourroyt  venir' nul  mal ,  moyennant  que 
fusse  faict  secrètement-^  car  aultrementTEmpire  pourroyt 
estre  offensé  et  sur  ce  prétexte  l'Empereur  nous  pourra 
faire  beaucoup  d'empêchement  et  acquérerions  tousjours 
des  ennemys  plus  en  plus,  ce  que  luy  semble  qu'on  doib- 
ve  éviter. 


(i)  Fon  Holle.  Ceci  se  rapporte  apparemment  à  la  lettre  164. 
(a)  Eulx,  Apparemment  les  Confédérés. 

'   On  aura  ouhUi  ici  quelques  mots  ,  U  est  fait  mention  At  ,  ou  quelque  chosa 

de  semblable. 
*  Apparemment  il  jr  a  ici  uns  lacune ,  peut^tre  assez  conâdérahle.  Les 
mots  suivans  se  trouvent  sur  une  autre  page. 


—  177  — 

Or  que  son  ExceK  se  doubte  encoures  que  la  d^  levée  i566. 
ne  nous  touchera,  si  non  le  Duc  de  Saxe  Electeur.  Mais  JuiRet. 
ayant  failly  l'entreprinse  pourrion  bien  ,  comme  gens 
ehassës  et  bannis  de  rEmpire:(i),  se  présenter  au  service 
du  Roy ,  nostre  maistre,  quand  sa  M^  sera  résolu  de  vetiir 
pardeçà.  Quant  à  l'argent  trouve  bon  de  escrire  en  toute 
diligence  à  Jotge  van  HoUe  par  paîge  exprès  et  de  ceste 
mons.'  envoyera  expressément  deux  ou  troys  pour  enten- 
dre le  tout ,  affin  que  ne  soyons  surprins. 

Qu'on  puisse  envoyer  quelq'ung  pour  scavoir  la  copie 
de  la  capitulation. 

Quant  aux  affaires  de  ceste  ville,  son  Exe"*  a  faict 
assembler  toute  la  commune ,  laquelle  le  trouve  fort  bien, 
affectionnée  au  bien  d'icelle  et  on  trouve  fort  bon  mon  (2) 
mis  en  avant,  asscavoir  les  estats-généraulx  ,  remettant 
au  surplus  quanta  la  seurté  d'icelle  à  moy,  m'offrant 
corps  et  bien.  Sur  quoy  suis  empêché  à  cest  heure  de  le 
fiiire  et  l'envoyeray  par  le  premier  et  l'espère  que  se  sera 
à  contentement  de  trestous^ 


(i)  V Empire,  Ceci  à  sans  doute  rapport  aux  adhérens  de 
Grambach  :  voyez  Tom.  I.  p.  175.  Le  Prince  quelque  temps  plus 
tard  desiroit  beaucoup  les  prendre  à  son  service. 

(2)  Mon,  Qui  est  ce  moy  ?  Peut-être  l'écrivain  a>t-il  jette  en  hâte 
les  paroles  que  le  Prince  lui  avoit  dites  ,  sur  le  papier. 

a  '13 


178  — 


LETTRE    CLXIX. 


Le  Comte  Louis  de  Ncissau  au  Prince  W  Orange,  Sur  les 
mauvaises  dispositions  de  la  Gouvernante  et  ta  néceS' 
site  de  se  prémunir  par  des  levées  en  Allemagne. 


1 5 66.  *j^  La  date  de  cette  lettre  montre  que  les  députés  f  nreat  admis  mm 
Juillet.  P^lc  29  juillet  {Te  fTaierh  898) ,  mais  le  26,  couformément  au 
témoignage  de  Sirada ,  I.  245. 

Burgundus  racontp  aussi  que  la  Gouvernante  répugnoît  à  les 
recevoir.  «  Praesentiam  eorum  aversata:  quare,  inquit,  Auria- 
i»  cum  et  Egmondanum  non  conveniunt?  . .  Hi  se  ad  Guber- 
9  Qtirioem  missos  dicebant . . .  oonciliiim  rursus  evocandum  fore , 
»  si  persereraret  ipsos  excludere.  His  relatis  ad  memoriam  ooncîUi 
»  exhomiit.  »  p.  178.  Mais  il  est  mal  informé  quand  il  lyoute: 
n  Gubematrix  ad  simulationem  comparaverat  vultum ,  contuma- 
0  ces  irritare  verita  duriorî  supercilio.  d  p.  182. 

L'assemblée  de  St.  Tron  se  sépara  :  à  la  fin  de  juillet  M.  de 
Bréderode  étoitde  retour  à  Vianen  (Voyei  la  lettre  X73)«  Un'j 
a  donc  pas  lieu  de  soupçonner  les  députés  de  mauvaise  £ûS,  paro^ 
qu'ils  déclarèrent  à  la  Gouvernante  que  la  réunion  étoit  dissoute. 
Te  iTater ,  L  898.  D'ailleurs  S.  A«  étoit  trop  bien  informée  pour 
qu*on  eut  tâché  de  lui  en  imposer  de  la  sorte. 


Monsr.  Son  Alt.  après  avoir  faicte  grande  difficulté  de 
nous  ouir,  en  ast  esté  enfin  contente  ^  que  fissions  nos- 
tre  rapport  au  Conseil  d*estat,  mais  bien  à  son  grand  re- 
gret, et  de  faict  s'est  mise  en  une  telle  colère  contre  nous, 
qu'elle  a  pensé  crever;  tout  ainsi,  quant  elle  nous  fict 
la  responce  sur  nostre  réplique  (i)  de  l'apostille  qu'elle 
nous  avoit  donnée  sur  nostre  requeste ,  par  où  qu'elle 

démonstre  asses  quelle  bone  affection  qu* elle  nous  porte, 

- 

(i)  n,  réplique.  Voyez  p.  88. 


—  179  — 

▼oire  tout  au  contraire  de  ce  que  moDsr.  d'Ëgmont  a  vou-  1 566. 
lu  persuader  à  nous  aultres  (l'j.  Je  me  doubte  que  la  re-  JaîHeu 
sponce  serast  du  mesme,  après  laquelle  ne  tarderai  pas 
umg  heures  en  ceste  Tille.  Car  il  fault  certainement  re- 
guarder  à  nous  affaires,  puisque  la  bone  dame  prendt 
ceste  pressante ,  je  vous  asseure  que  le  dedans  ne  vault 
riens.  Nous  avons  arestés  icy  entre  nous ,  à  yostre  cor- 
rection toutesfois,  de  tenir  quatre  mille  chevaulx  noir 
hamois  et  quarante  enseingnes  des  piétons  enwartgeli  et 
si  longuement  que  nous  avons  résolution  de  Sa  M^. ,  et 
come  il  est  question  de  donner  quelque  bon  ordre ,  ay 
bien  voulu  envoier  le  présent  porteur  ,  officier  nostre  en 
la  ville  de  Siegen ,  pour  vous  communiquer  tout  ce  que 
mon  frère  trouve  estre  nécessaire  en  ce  faict  icy,  et  aussi 
affin  qu'on  ne  dépende  trop  pour  ces  mille  chevaulx,  puis- 
que mon  frère  le  Conte  Jehann  les  lève,  desquoy  la 
compaignie  se  pouroit  resentir  quant  on  viendroit  aulx 
contes  ;  de  Taultre  cousté  fault  il  reguarder  que  nous 
aîons  des  gens  de  bien  et  dé  sorte,  affin  que  par  le  moien 
de  ceulx  cy  vous  vous  en  pourries  servir  en  particulier. 
Mons/  Tadniiral  (a)est  delà  mesme  opinion,  qykon  s*asseu- 
red  un  bon  nombre  des  gens  de  cheval  en  ce  quartier  là.  Il 
ne  reste  sinon  de  scavoir  au  nom  de  qui  on  les  pourroit 
lever  toutz  ces  gens ,  et  me  semble  qu  on  pourroit  tenir  le 

(i)  Jultres.  Le  Comte  avoit  peut-être  cru  lui-même  que  laGou- 
Temante  étoit  dans  de  bonnes  dispositions  ;  \\  se  fioit  quelquefois 
im  peu  trop  à  de  belles  paroles. 

(a)  tAdmiraL  Le  Comte  de  Homes  s'étoit  retiré  à  Weert; 
d'ailleurs  le  Prince  ne  paroit  pas  avoir  eu  coutume  de  s'informer 
particulièrement  de  son  opinion.  Il  s'a|;it  probablement  ici  de 
l'Amiral  de  Coligny  :  le  Comte  Louis  avoit ,  surtout  maintenant , 
beaucoup  d'intelligences  avec  les  François.  Voyez,  la  lettre  176. 


—  180  — 

i566.  niesme  pied,  corne  il  est  escrit  en  la  lettre  que  le  Lant- 
Juillet,  grav  vous  ast  dernièrement  escript ,  et  scay  bien  qu'ils 
se  contenteront  et  de  moins,  puisque  ce  sont  gens  de  nos- 
tre  cognoissance.  Quanta  IWgent  me  semble  qu'on  pour- 
roit  faire  ung  change  jusques  à  dix  ou  douze  mille  florins 
à  Goulonie*.  Au  surplus  nous  nous  remettons  à  ce  qu'il 
TOUS  plairast  ordonner  pour  cestui-cy ,  aflEin  qu  il  retourne 
incontinent  vers  mon  frère.  Sur  ce  vous  baise  les  mains. 
De  Bruxelles  ce  mardy  [26  juillet]  Anno  66. 

Vostre  très  obéissant  frère  prest  à  vous  faire  service , 

Loifis  DE  Nassau. 

A  Monseigneur  Monseigneur  le 
Prince  d'Orange ,  Comte  de  Nassau. 


*  LETTRE   CLXX. 

Le  Prince  cT Orange  à  . (i).  Sur  V état  dcui' 

gereux  des  Pays-Bas  et  particulièrement  d^ Anvers, 


%^  Les  prêches  furent  inUroduits  dans  les  Pays-Bas  par  des  pré- 
dicateurs François ,  à  l'exemple  de  ce  qui  avoit  lieu  depuis  quel- 
ques années  dans  leur  patrie.  En  1 56 1  Zan^ue^  décrit  ainsi  le 
commencement  de  ces  assemblées.  «  Calendis  hujus  mensis  uostri 
i>  primum  prodierunt  in  publicum,  et  sunt  concionati  ac  Sacra- 

»  menta  administràrunt Erat  ex  aula  signifîcatum ,  si  conve- 

»  nirent  non  plures  quam  ducenti ,  Regem  hoc  toleraturum.  Con- 
»  venimus  igitur  non  ducenti  aut  trecenti ,  «ed  duo,  tria,  et  inter- 
»  dum  novem  aut  decem  millia  :  hodie  vero  existimo  non  paucîores 
»  quindecim  mîllibus  interfui^se  concionî . . . .  Hi  publici  conven- 

(x)  À  .  . . .  Apparemment  au  Comte  de  Schwartzbourg, 

'  Cologne. 


—  181  — 

M  tus  fiufit  exU*a  urbem  et  diebns  profeslts  laotum ,  ad  vitandas   i566« 

»  sttlitîones  ,  quod  si  dîebus  festis  fièrent ,  concnrret  infinîta  mul-  Juillet. 

»  titudo  opificum  et  aliorum  tenuionini  homioum.  Cum  cooveni- 

»  mus ,  recipiuotur  mulîeres  in  médium*  Ipsas  mulieres  undique 

»  cingunt  viri  pedites,  qui  et  ipsi  cinguntur  ab  equitibus.  Interea 

»  Yero  dum  habetur  concio,  équités  et  pedites  praefecti^  urbb  ar- 

»  mati  occupant  vicina  loca,  et  si  quem  videant  insultantem,  aut 

k  se  petulanter  gerentem eum  coercent ,   et  diligentissime 

m  cavent  ne  quis  tumultus  exoriatur.  Sub  finem  concionis  coUigun- 
»  tur  eleemosinae,  quae  statim  distribuuntur  in  pauperes,  qui 
»  magno  numéro  occurruot.  Hi  vero  conveotus  plerumque  fiunt 
■  sub  dio;  nam  ,  cum  templis  careamus  ,  non  facile  possumus  inve- 
V  nire  aedificium  capax  tantae  multitudinis,  Sed  fiunt  alii  clandes- 
•  tÎDÎ  in  variis  locis  urbis,  ad  quos  confluunt ,  qui  adhuc  noiunt 
«  publiée  înnotescere.  »  EpisL  seor^  II,  i55. 


Unser  freundtlîch  dienst  und  wasz  wir  niehr  liebs 
und  gutts  yermùgen  allzeit  ziivor^  wollgeborner  freundt- 
licher  lieber  Schwager  undt  Bruder,  Es  wundertuns 
gantz  sehr  und  groszlich  dasz  wir  nuhn  in  zwéien  monat- 
ten  yon  E.  L,  khaîn  schreiben  entpfangen  haben ,  so 
habenwir  auch  sunstetvon  Euer  Liebenichts  eigentliches 
Temhommen  das  wir  hetten  abnhemen  konnen  wie  es 
umb  K  L.  und  Iren  zustandt  gelegen  were  ;  bitten  der- 
wegent  gantz  freundlich  E.  L.  woilen  unser  nit  so 
gahryergeszen,  sondern  uns  bissweilen  mit  Iren  schreiben 
haimbsuchen  und  uns  verstendigen  laszen  wie  es  dersel- 
ben  ahn  leibs  gesundtheit  und  sunstet  allenthalben  erge- 
het.  Dan  da  es  E.  L.  nacb  allem  Iren  willen  zustunde , 
das  gonten  wir  derselben  getreulichen  gerne  utid  thaten 
uns  deszen  von  herzen  erfreuen. 


~  182  — 

i566.  Wir  und  unsere  freuRdtliche  liebe  Gemahl ,  sampi 
Jaillet.  unserm  Bruder  Ludwigen  und  Schwestem ,  auch  andem 
unsern  guten  herren  undt  freunden  diszer  orts,  seindt 
nochGott  lob  bey  zimblicber  leidlicher  gesundheit.  Sunst 
seint  die  hendell  und  leuffde  in  diszen  landen  noch  zur 
zeitt  so  seltsamb  und  gefehrlich  das  wir  nit  ersehen  kôn* 
nen  was  sie  vor  einen  ausgang  gewinnen  werden;  dan  es 
stehen  allenthalben  diesze  lande  durch  und  durch  Predi- 
canten  uff  und  gewînnen  einen  groszen  zulaufTyon  volck. 
Alhier  zu  AntorfF  haben  sie  drey  predicanten,  zwen 
Niederlander  und  einen  Welscben  ,  die  predigen  etwan 
ein  vierthaill  meill  wegs  auszerhalb  der  Sudt  u£f  einem 
sehr  schonen  und  [grûhnen]  wasenn  ' ,  undkommenwoU 
£u  gemeinen  tagen  mehr  als  zwantzig  oder  dreissig  thau- 
sent  per&onen  in  die  predigt^darunderauchyillgerûster 
man  seint ,  mit  langen  und  kurtzen  rohren  und  knebell- 
spieszen.  Wie  das  nuhn  der  Kon.  Matt.  zue  Hispaniên 
gefallen  wirdet ,  das  geben  wir  E.  L.  zu  bedencken. 

Unser  gnedige  frauw  die  Hertzogin  zue  Parma  Regen- 
'tin  bat  uns  anhero  ghen  Antorff  abgefertigt  dasz  wir 
dieszen  neurungen  und  andern  weitterungen ,  so  villeicht 
darauszendtstehen  môchten^  mit  gutemrath  und  beschai* 
denheit  vorkhommen  solten,  Nuhn  hatten  wir  s  albereîtz 
so  weit  befûrdert  das  mehr  als  die  helft  zu  hausz  soit 
pleiben  und  nicht  in  die  predigt  kommen  sein,  und  were 
also  zu  hoffen  geweszen  das  sich  die  yersamblung  mit  der 
zeitt  gar  zertrennet  und  verloren  bette.  In  deme  so 
kompt  ein  geschrey  ausz,  das  der  droszart  in  Brabandt 
etliche  Knecht  abnnehme  und  wolte  sie  also  unyersehens 


—  183  — 

und  unbewert  Ton  irem  platz  abtreiben  lassen  (  i  )  »  claraura  1 56d. 
dan  dasz  yolck  sovil  desto  mehr  zusamen  gelauffen  und  Juillet 
sîch  vil  mehr  mit  rustungen  ergroszert  und  beszer  verse- 
henhatt.  Und  ob  schon  derdrossart  sichentschuldîgt  und 
antzaigt  das  er  etliche  angenhommen  hab  diejenigen 
zu  strafFen  so  yergangener  zeit  misbruchen ,  und  mit  den 
predigten  nit  zu  tbun  haben  ,  so  wiil  im  doch  das  gemein 
volck  nit  trawen  noch  glauben ,  und  lauffen  je  lengder  je 
mehr  und  gerûster  zusamen  y  das  wir  ,  wie  yorbemelt , 
nicht  woll  wiszen  konnen  was  noch  zu  letzen  darausz 
werden  wûrdet. 

£s  ist  auch  sunstet  alhier  ein  bestendiges  gemein  ge- 
schrey  gewesen,  das  Hertzog  Erichzu  Braunschweigh  et- 
liche reutter  und  knechte  ahnnhemen  lasz  und  sie  wieder 
diesze  lande  gebrauchen  wolle ,  und  wiewoU  das  ge- 
mein Tolck  vieil  darvon  sagt.und  es  auch  vor  glaubwûr- 
dig  hait,  so  konnen  wir  s  doch  nit  glauben ,  hoffen  auch 
es  werde  nichts  daran  sein  und  mûszen  s  also  der  zeitt 
beuelhen. 

Sonst  wiszen  ¥rir  E.  L.  dismals  besonders  nichts  zu 
schreiben  ;  was  sich  aber  weitters  zutragen  und  wir  her- 

(i)  Las%en.  CeUe  terreur  panique  eut  lieu  le  19  juillet  ifor.L 
80/  A  la  Cour  on  donnoit  au- Prince  des  éloges  dont,  sous  quel- 
ques  rapports ,  on  peut  admettre  la  sincérité.  Le  a 4  et  le  29  juillet 
d'Assonville  écrivoit  fProcès  dEgnu  II.  364.)  au  Comte  de  Hor- 
nes.  «  M.  le  Prince  travaille  beaucoup  à  pacifier  les  affaires  à  An- 
»  vers.  Et  Ton  voit  les  bons  offices  qu'il  y  a  faicts ....  S'il  y  peult 
B  réprimer  les  presches  et  tumultes ,  en  quoi  il  s'emploie  de  tout 
«»  son  pouvoir,  ...  il  fait  ung  fort  grand  et  notable  service  au 
9  Roy  et  à  la  Patrie.  Le  dict  Seigneur  est  fort  dextre  à  manier 
B  grands  affaires.  »  En  effet  \ 


^  184  — 

l566.  nachmals  Ternheinen  werden ,  das  wollen  wir  £.  L.  je^ 
Juîlkt.  derzeitt  freundlichen  geme  ipitthailen  und  bicten  E^  L. 
diewoUe  sich  kegent  uns  auch  aiso  yerhalten;  hiermit 
wollen  yrir  E.  L.  Gott  dem  Almechtigen  in  gesund^ 
beît  lange  zeit  zu  erhaUen  bevelhen,  Datum  AntorfiT  ahm 
*7^-  Julij  A^,  66, 

E.L. 

Dienstwilliger  Brader  y 

WlLUlBJM  PrINTZ  zu  IJAAIfléN^ 


LETTRE    CXiXXI. 


Le  Comte  de  Hoogstraten  au  Comte  Louis  de  Nassau^ 


Monsieur.  Soaychez  que  suis  esté  ces  jours  plus  mort 
que  vif,  me  trouvant  avecq  ung  tas  des  bourreaux ,  enne- 
mis de  Dieu  et  des  Geux ,  quy  at  esté  cause  que  me  suis 
hier  transporté  icy,  où  le  grant  geu  (i)  at  faict  ce  mira- 
cle  de  me  faire  resusciter,  ayant  parnostre  communicqua- 
tion  descouvert  la  vérité  des  bruicts  qui  courent  du  Duc 
Erich. . .  {pi)  Sur  ce,  Monsieur ,  vous  baise  les  mains  cent 


(i)  ^  grant  Geu»  Apparennnent  Bréderode^ 

(a)  Erich» ...  Le  Comte  ne  s'explique  pas  davantage  ;  aeule^ 
ment  il  lyoute  quelques  menaces  contre  le  Duc  La  lettre  suivaatif 
woqtre  quelle  étoit  cette  découverte, 


^  185  — 

mille  fois,  vous  offrant  mon  senriœ  et  ung  ntiterdeinst  1S66L 
De  Viene  ce  2g®  de  juillet  i566.  Juillet. 

Votre  meilleur  frère  et  vray  amy  Geu 
à  vous  faire  tout  service  , 

Ah THOXNE  PB  Lalaxng^ 

A  Monsieur  Monsieur 
le  Comte  Lowis  de  Nassaw, 


LETTRE  CLXXII. 

l^  Cotnie  H^  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau^ 
Sur  les  intelligences  du  Duc  Eric  de  Brunswick  avec 
les  Comtes  de  Megen  et  dJremberg, 


Monsieur  mon  frère.  Je  n'ey  voussu  délesser  tous  aTer-« 
tyr  commant  le  bon  Mons,'  d'Arenberge  et  Megen  sont 
esté  jusque  à  cest  heure  à  Deventere,  afflatant'  tous  les 
pryncypauls  de  la  yylle  par  leurs  fayre  bonne  cherre  et 
dons  de  chevauls  ,  avecque  mylle  caresses,  desquelles  on 
ne  les  ast  veu  onques  acooustumé,  et  de  nos  bons  amys 
estyment  que  tout  at  esté ,  affyn  que  il  ne  trouvassent 
estrange  que  sy  Ion  passoyt  quelque  jans  par  le  pont  du 
dyct  lieu  ,  que  ce  nestoyt  pour  les  of&indre,  ayns  que 
cestoyt  pour  conserver  le  pays  du  Roy  contre  les  Frans* 
sois ,  lesquels  avyont  quelque  antreprynse  secrète  sur  le» 
pays  de  par  dessa.  Scachant  iceuls  que  telles  et  sambla,* 
blés  paroUes  ce  sont  passée ,  n'on  voussu  délesser  devra]» 

■  eu  flAUani. 


—  186  — 

1 566.  m*an  ayertyr ,  estyman t  entre  eus  que  c  estoyt  méchanseté , 
Juillet  et  ayant  antandu  du  [hoilt]  ou  assamblë  de  Hertych  Eryck^ 
estyment  que  c*est  pour  icelluy  de  quy  il  désyrent  le  pa- 
sage.  Je  vous  an  lesse  à  pansser  ce  quy  an  est.  Le  dyct 
Mons/  de  Megen  revynt  de  Deventer  lundy  passé  et  par- 
ty  le  landemeyn  y  quy  fîist  le  mardy ,  fesant  samblant  d'al- 
ler à  la  chasse,  s*an  allyct  à  ungne  meson,  nommé  Optlo  ' 
auprès d'Apledoren  ',  où  le  Ducque  EryckTest  venu  trou- 
ver et  sont  ancor  pour  ce  jourduy  par  anssamble.  Tej 
jecté  ung  synquante  chevauls  bons  hommes  pour  des- 
couyryr  ce  quyl  ce  pourrat.  Des  premyères  avertances 
que  j'orey ,  an  seres  de  jour  an  aultre  averty ,  ce  que 
vous  prye  pareyllement  ne  fayllyr  de  vostre  costé.  Les 
bateauls  que  il  ast  fayct  fayre ,  j*an  suys  averty  certeyne- 
ment,  et  les  ast  fayct  fayre  en  manyère  de  scau%  que  Ton 
apelle  icy  an  Hollande,  large  au  deus  bous,  vrey bateauls 
pour  passer  jandarmerye,  connue  feu  l'Empereur  les  avoyot 
touryoor  d'amonytyon  pour  passer  jandarmeryes  oa  feyre 
pontons,  Jevous  supplye  que  avysyons  tanpre  et  deure^ 
à  nostre  fayct  :  car  de  vouUoyr  tout  ce  submectre  au  dys- 
cours  de  reson  et  ne  poyntcomprandre  que  seus  ^  que  vous 
saves  sont  conduyct  d  ung  désespoyr  démesuré,  Ton  nous 
pouroyct  tacher  de  néglygence  ou  byen  de  grande  ing* 
Dorante  présumtyon  de  n'avoyr  fayct  conte  de  nostre 
anemys,  ayant  eu  le  tamps  d'y  rémédyer  et  de  nous  an 
avoyr  sy  très  peu  soucyé.  Touchant  à  moy  je  me  rapor-^ 
terey  toute  ma  vye  atout  ce  que  vous,  mons/  mon  frère, 
et  tous  vous  aultres  mes  syngneurs  et  confrère  me  vol- 
dres  commander;  la  demyère  gouste  de  mon  sanque  an 
rendrat  le  témonnage  tant  que  Tamme  me  basterast  au 

»  (iphet  too.  *  Ap«ldoorii.  *  «cfcouw.  ■*  tendre  ft  dur  (?)    ^  ceux. 


—  187  — 

corps.  Me  recommandant  homblement  à  yostre  bonne  i566. 
grâce,  prye  le  Créateur  tous  donner,  mons'  mon  frère  InîUet. 

an  sancté  bonne  vye  et  longue.  De  Vyanne  ce de 

juillet  i566. 

Vostrededyé  frère  et  vrye  amys,  senryteur 
jusque  à  la  mort, 

H.  DB  BaBnsBonB. 

Tescryps  à  mons/  d'Egmont  que  luy  feres  part 
de  ceste,  je  tous  prye  le  fayre  ,  anssamble  à  nos 
confrères  ,afiyn  que  Toyent  que  je  rent  tout  devoyr, 
comme  je  randerye  tant  que  je  vyre ,  aTecque  mes 
humbles  recommandations  à  leur  bonne  grâce,  et 
Tyre  le  geus  au  depyt  des  anvyeus! 

A  Mons.'  mon  frère,  Monsienr 
le  Conte  Loays  de  Nassaw. 


I4ETTRE  cLXxni. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Sur  le  même  sujet. 


Mons/  mon  frère.  J*ey  ce  jourduy  repceu  certaynes 
nourelles  qu^  le  Duc  Eryck,  Mons/  de  Megen,  Arem- 
berge  ont  demandé  au  bourgemestres  de  Deventer, 
Campe ,  StoU  et  à  chesqun  d'eus  an  particulyer ,  voyr  sy 


—  188  — 

i566.  Ton  estoyt  délyberë  àe  fayre  passer  quelques  pyétons  et 
Jaillec.  jandarmeryepar  là,  sy  leur  bourgoys  et  la  commune  ce 
deffyryont  '  de  quelque  chose,  leur  asseurant  que  ce  ne 
seroyctan  manyèr  du  monde  pour  les  fouller' ,  ny  fayre 
tort  d*ung  seuil  lyart ,  et  que  il  peryont  '  de  byen  bonne 
monoye  et  à  denyers  contaiipt  par  tout  là  où  il  passeryont; 
mes  des  bourgemestres  n'ont  esté  d'avys  que  leur  bour- 
goysye  et  commune  ce  contanteryont ,  vue  que  le  Roy 
n'a  ny  guère  contre  Françoy ,  ny  Angles,  et  ne  pouront 
pansser  que  ce  soyt  pour  aultre  efïiect  que  pour  leur 
donner  ungne  [baste],  comme  il  an  sont  desgàasses  abreu- 
Té|  mes  que  toutefois  il  antandryont  au  myeus  quy  pou*- 
ryon  de  la  comnmne ,  ce  que  il  an  vouldryont  dyre,  de  ce 
que  les  dys  Syngneurs  leurs  an  ont  fort  requys ,  leur 
promectant  mont  et  merveylle ,  et  cecy  je  le  tyens  de  Ben- 
ne, bourgemeslre  de  Nymmege,  lequell  Tastdung  syen 
beau-frère,  bourgemestre  de  Derenter ,  duquell  Benne  il 
desyryoDt  avoyr  son  avys.  Le  dyct  Benne  me  l'ast  mandé 
dyre  par  ung  bon  soldat  capytayne,  nomme  Geert  yan 
Gleve.  Le  dyct  Geert  van  Cleve  estant  an  aryère  du  Duq 
Eryck  d'ungne  bone  somme  de  son  voyage  de  Munstre, 
on  luy  ast  fayot  ofïre  de  luy  donner  bon  trectement  de 
la  part  du  Duque  Eryck ,  et  que  le  tout  luy  seroyct  contante 
pour  ce  servyr  de  luy  de  consseyll  de  guerre.  Le  dyct 
Geert  ast  respondu ,  que  il  ne  le  tronpryont  ^  plus.  Mons.' 
mon  frère ,  mons."*  d'Ostrate  vous  escrypt  le  surplus  de 
mes  advertyssemens.  Je  ne  fauldrey  vous  avertyr  d'eur  an 
aultre  tout  ce  que  pourey  descouvryr,  vous  asseurant 
que  ne  repose  nuyct  ny  jour ,  pour'  mestre  jans  an  camr 

'  déficroient.  **  Fouler  {opprimer)  ou  fouiller  {piller).   ^  pajrroiept 

^  trompcitMent 


—  189  — 

pagne  dung  costé  etdaultre.  Le  Ducq Eryck partat  de-  i566. 
vaut  hyer  de  Optlo  et  s'en  allast  vers  son  pays,  Monsr.  de  Joillet. 
Megen  revynt  hyeràErnem  et  monsr.  d'Arenberge  à  Vol- 
lenoven.  Voyllà  la  séparatyon  ,  le  gran  dyable  après  se- 
royct  ungne belle  chasse;  cest  aultre  chose  toutesfols  que 
la  séparatyon  des  apostres ,  car  il  tandyont  '  i  byen  et  ce 
messyeurs  à  toute  méchancesté.  Je  suis  fort  estoné  n*avoyr 
ancor  repceu  aulqunes  de  vos  nouvelles.  Je  vous  prye  me 
fayre  part  de  ce  que  il  ce  passe  et  ce  que  vous  antandes 
que  je  doyve  fayre.  Devant  ma  venu  losyo'  estoyt  eschapé) 
sy  aultrement,  il  m*eust  cousté  la.vyeou  je  le  vous  eu  ren- 
du ....  et  sur  ce  me  recommande  humblement  à  vostre 
bone  grâce,  pryant  le  Créateur  vous  donner,  monsr. 
mon  frère,  an  sancté ,  bone  vye  et  longue.  De  Vyanen  ce 
3o"*  jour  de  juillet  i566. 

Mon  frère,  haston  nous,  ou  Ton  nous  hasterat.  . 

Vostre  dedyé  frère  et  vrey  amys  à  vous  servyi" 

jusque  à  la  mort, 


H.  DE  Brbdbrods. 


A  MoDS.'  mon  frère ,  Mous.' 
le  G>nte  Louis  de  Nassauw , 
Le  geux. 


*  tendoicat.  «  Toiseau  (?). 


—  190 


LETTRE  €LXXIY. 

•J*  Le  Roi  cC Espagne  à  son  Parlement  de  Bourgogne.  Il 
Vexhx>rte  a  se  tenir  en  garde  contre  les  menées  des  hé- 
rétiques. 


i566. 


*y*  Il  est  assez  curieux  que  déjà  dans  cet  acte  il  est  fait  meution 
de  la  Duchesse  de  Parme  et  du  Seigneur  de  Vergy  («  Provinciae 
Juillet.  ,  Yicegubemator  »  :  Burgundus ,  p.  ^79),  mais  nullement  du  Prince 
d'Orange,  à  qui  le  Gourernement  de  la  Bourgogne  étoit  depuis  long- 
temps confié  (Voyez  Vol.  I.  p.  54).  Le  Roi ,  sous  prétexte  que  le 
Prince  étoit  absent,  desiroit  Técarler  entièrement.  Il  s'exprime  d'une 
manière  plus  positive  dans  une  lettre  à  la  Gouvernante  écrite  d'Espa- 
gne le  a6  mars  i567 ,  donc  avant  le  départ  du  Prince  pour  l'Ai- 
lemagne.  «  Je  tiens  que  le  S.*"  de  Vergy ,  à  qui  j'ay  commis  le  Gou- 
»  vemement  de  Bourgogne  en  absence  du  Prince  d'Oranges ,  ne 
k  correspond  à  personne  en  absence  dudici  Prince,  sinon  qn*aTee 
»  vous...  Que  le  dict  S/  de  Vergy  ne  se  laisse  i^iuer  de  personne... 
»  de  qui  que  ce  soit.  »  Procès  tTEgm,  II.  $48.  —  Cette  lettre  est 
jsans  doute  une  traduction. 


lieben  getrewen.  Wiewohl  wir  wissen  dasz  es  nicht 
Tonnoten  euch  deren  dinge  so  euch  bevolhen  seindt , 
noch  vieil  weniger  an  unsere  alte  religion  die  wir  (wie 
euch  bewust)  so  tief  im  hertzen  haben ,  zu  erinnem ,  je- 
doch  weill  unsere  GrafFschafft  Burgundt  mitt  einer  gantz 
gefâhrlichen  nacbbarschafft  umbringet  ist,  zudem  esz 
sich  auch  vor  weniger  zeitt  angefangen ,  dasz  die  sachen 
in  unsem  Nidderlânden  durchausz  nicht  so  woldl  alsz 
wir  gem  woltten ,  Ton  stadt  gehenn ,  welchesz  bey  unsz 
einén  argwann  machett,  das  ohne  zweifTel  diejehnigen 
so  sichzur  falschen  religion  biikennen,  underm  schein 


—  191  — 

derseUbigen^  allenthalben  wo  sie  konneni  irem  yerkerten  i566* 

bosen  sinne  nach  ufruhr  zu  erwecken ,  «ich  understehen  Juillet. 

werden  ;  so  haben  wir  nicht  underlassen  konnen  euch 

diesser  dinge ,  dasz  die  aUo  in  warheit  sein  »  zu  berichten, 

imd  derhalben  berelch  zu  thun^  uff  dasz  ir  ewer  sacben 

achttung  und.  darauff  ein  auge  bapt^  das  ir  allen  Tor- 

stehenden  prackticken ,  so  zuw  grossem  nachtbeill  Gotts 

und  unserer  dienstè ,  zu  schaden  unserer  Lehnmanne  und 

underthanen ,  yerfûhrung  desz  armen  einfeltigen  volcks  , 

verlierung  irer  sehien  und  zu  endtlicben  irem  yerderben 

und  undergang  sicb  durcb  versamblung  einesz  yolcks  zu- 

tragenmochten  y  begegoet,  und  dié  undertrucket,  und  inn 

allemmitt  unserer  Scbwester,  der  Herzogin  yon  Parma  , 

Regentin  undGuyernantin  in  unsern  Nidderlanden^desz- 

gleicben  aucb  mitt  dem  Hem  yon  Vergy ,  Guyemantom , 

gedaditter  unserer  Graffscbafit,  correspondenteii  balttet  ; 

welcbem  Guyemantori  wir  auch   scbreibeui  das  er  sicb 

j^n  eucb  gleicber  gestaldt  baltten  soUe,  uff  das  also 

durcb  die  gemeioe  bandt  desto  bessere  ordnung  gemachft 

werden  muege,  woUen  wir  mittler  zeitt^dieweill  wir  in 

unsern  Nidderianden   solcben   dingen  ob  sein  werden, 

welcbes  in  kurtzen  (wie  wir  boflPen)  gesobeben  wirdet, 

nehr  bey  die  bandt  konunen  y  und  alszdan  in  allem  mass 

und  ordnung  geben.  Unserer  Herr  Gott  wolie  ewik,  lieben 

getreuwen ,  in  seinem  scbûtz  balten.  Zu  Bois  de  Sagoyia 

den  letzten  julij  i566u 


—  192  -^ 


LETTRE    CLXXY. 

Le  Comte  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Siu^ 
la  défection  du  Comte  Charles  de  Mansfeldt^ 


l566.  V  ^  Comte  Charles  céda  probablement  à  l'influence  de  son 
Août,  V^^>  peut-être  aussi  au  désir  de  conserver  les  bonnes  grâces  du 
Roi.  L'assemblée  de  St.  Tron  fut  pour  plusieurs  une  raison  ou  on 
prétexte  pour  se  détacher  du  Compromis.  Le  a  juin  Bréderode  , 
qui  ne  paroit  pas  avoir  été  doué  d'une  perspicacité  fort  extraordi- 
naire, nommoit  encore  le  Comte  le  powre  Code  (voyez  p»  127)  « 
d'une  manière  tout  autrement  affectueuse  que  maintenant  le  hom 
Charles, 


MoDftr.  mon  frère.  Je  tous  anvoy  deus  lettres  de  mon 
nepveu  de  Mansfelt,  que  j'ey  repceu  à  ungne  mesme 
heure,  anoor  que  elles  soyent  de  dyrersses  dates  et  an 
dyrersselyeu.  Jeles  ey  repceu  aussy  nouvelles'  escryptes 
et  de  mesme  ancre* ,  d*ungne  mesme  plumme  et  séché  du 
mesme  sablon  et  d*ung  mesme  papyer ,  desorte  que  je  ne 
doubte  que  elle  ce  reprocheront  l'ung  à  Faultre  ryens  de 
▼yellesse.  Il  fayct  mail  clocher  devant  ung  boyteus.  Je  luy 
eu  byen  randu  la  responce  que  il  méryte,  mes  comme 
ce  n'est  mon  fayct  partycuUyer,  n*ey  vouslu  dellesser 
vous  anvoyer  ses  lettres ,  par  où  verres  ce  que  il  ce  passe 
et  poures  conyecturer  la  grande  anvye  que  ont  quelquns 
dejecter  leurs  venyn  et  doù  est  procédé  ce  que  Ton 

'  nonveUement.  *  encre. 


—  193  — 

avoyct  dyct  de  nous  aultres,  que  beaucoup  des  nostres  i566. 
estyont  d'yntenty  on  s'en  retyrer  auprisme  '  *  Toyé  d'où  oecy  Août 
procède.  Je  tous  prye  me  ranvoyer  lesdyctes  lettres,  ^ns- 
sambleyostre  avys  et  de  nos  amys ,  que  à  cecy  y  soyt  pro- 
cédé de  bonne  façon.  Vous  saves  cornant  le  bon  Cbarlles 
à  Breda  m'estoyt  pressant ,  lorsque  nous  nous  deryons 
trouver  à  Bruxelles.  Et  sur  ce  tous  bese  les  meyns ,  pryant 
le  Gréateurvous donner,  monsr.  mon  frère,  an  sancté, 
bonne  ^vye  et  longue.  De  Vyanen ,  ce  premyer  jour  de 
aoust  i566. 

Tey  ary  ère  certaynes  nouvelles  que  le  Duq  Eryck 
a  fayct  recognestre ,  par  auprès  de  Svartsleus  et 
Harderwyck ,  pour  voyre  où  il  pouro^  myeus  an- 
barquer  jans.  Montres  ung  peu  toute  mes  aver-  • 

tance  à  nos  confrères. 

Yostre  du  tout  dedyé  firère  à  vous  servyr  à  james , 

H.  BB  Brbdbrode. 

A  Monsienr  mon  frère^  monsieur 
le  Conte  Louys  de  Nassau. 


'  an  premier  jonr. 

i3 


—  194 


LETTRE    CliXXVI. 

Le  Comte  H.  de  BréJerode  au  Comte  Louis  de  Nassau,  Sur 
le  Duc  Eric  de  Bnmswick  et  les  Comtes  de  Megen  et 
ftj^renberg. 


i566.  Monsr.  mon  frère.  J'ey  de  recheff  à  la  mesme  heure 
Août,  repceu  certaynes  nouvelles  d*ung  myen  jantyllomme ,  que 
j'ey  anvoyé  vers  Lyngue  et  les  pays  là  allantour  cyrcon- 
voysyns ,  et  m'escrypt  comme  le  Ducq  Eryck  est  aryvé  là 
au  dyct  Lyngue,  accopangné  du  Conte  Joste  de  Chaun- 
bourck"  et  de  Hylmar  de  Munyckhuysen  :  ont  dyct  là  que 
ilatant'  lesSyngneurs  de  Mechelenbourch  etLunebourch, 
Hylmar  de  Queren ,  Frysberger ,  Aynslach  et  aultres  quy 
s'y  doyvent  trouver.  Les  Syngneurs  de  Megen  et  Aren- 
berge ,  après  avoyr  tenu  consseyll  avecque  le  dyct  Ducq 
Eryck  deus  jours  d'ung  tenant^  ,ce  sont  retyré,  fesant  de 
la  chatemycte^ ,  panssant  Tavoyr  fayct  fort  dyscrètement 
et  secrettement.  Le  dyct  Arenberge  est  à  Lewerde  et 
Megen  c'est  retyré  à  Ernen ,  là  où  il  fayct  du  bon  corn- 
pangnon  à  son  acoustumée.  J'ey  certaynes  nouvelles  que 
Arenberge  a  donné  cherge  à  ung  capaytayne,  nommé 
Splynter ,  demeurant  auprès  de  Deventer ,  du  nombre 
des  ansengnes.  Je  n'an  sey  ancor  la  veryté  ;  je  pansse  le 
savoyr  ce  jourduy ,  de  quoy  vous  avertyrey  incontynant. 
J'antanps  que  l'on  faict  dys  anssengnes  de  jans  de  pyet 
à  Herpen.  J'ey  dépêché  an  toute  dyllygence  pour  savoyr 

I  Joo8t  Tan  Srlinnwenborg.  >  attend.  3  de  suite.  ^  affectant  un  faux  air  de 

doiieeur  {ctttut  mitis). 


.      —  195  — 

ce  quy  an  est.  Il  n  y  ast  jour  que  monsr.  de  Megen  ne  i566. 
dépêche  forsse'  messagers  à  chevall  vers  Lyngue  et  toutes  Aoûr. 
ses  lettres  adressante  au  drossart  du  dyct  lieu  ;  pareylle- 
ment  monsr.  d'Arenberge  et  le  dyct  Duq  de  l'aultre  costé 
ung  certayn  ofiycié  par  là^  à  quy  il  dépêche  ses  lettres. 
Yoyllà  conmie  il  ce  chatouylle.  Lon  ne  trouve  aultre 
chose  par  les  champs  par  là,  que  messagyers.  J'espère  de 
descouvryr  quelque  chyffre.  Il  est  aussy  certeyn ,  car  je 
les  tyens  pour  certeyns  du  lyeu  où  il  me  vyengnent,  que 
le  Ducq  Eryck  ast  soUycyté  à  la  vylle  de  Campe  et  Swoll, 
de  voulloyr  prendre  son  argent ,  que  il  avoyct  là  comp- 
tant y  à  guarde ,  et  la  somme  estoyt  de  quatre  cent  mylle 
daldres  et  oultre  ce  désyroyct  que  il  pouroyct  demeurer 
auprès  d'eus  secrètement ,  ce  que  il  jonV  refiusé  tout  pla- 
tement. Ung  nommé  Lynde ,  quy  fust  à  Saync-Tron  nous 
présenter  son  servyce ,  duquell  je  vous  parlley  deus  ou 
trois  foys ,  le  dyct  Dug  l'avoyct  là  anvoyé ,  et  est  de  retour 
à  Lyngue  auprès  de  luy ,  lequell  vous  ast  suyyy  yous  aul- 
très  députés  jusques  an  Anvers  et  ce  vast  vantant  le  bon 
Ducq  an  pleyne  table  de  savoyr  tout  ce  que  avons  là 
aresté  et  que  tous  nous  estyons  an  quell  nombre ,  tant 
de  chevauls  que  cheryos^  et  aynssy  ce  gaudyct*.  Il  n'est  à 
espérer  de  ses  bonnes  jans  là  nuls  byen  et  ey  gran  peur 
que  nous  ne  nous  lessyons  mestre  des  brylles^  sur  le  né  ; 
et  sur  ce  vous  besse  les  meyns,  pryant  le  Créateur  vous 
donner,  monsr.  mon  frère,  an  sancté,  bone  vye  et  lon- 
gue. De  Vyane  ,  ce  premyer  jour  de  aoust  i566. 

Je  ne  sey  pansser  aussy  quelles  fassons  de  fayre  non 
acoustumée  de  fayre  fayre  ungne  monstre  généralle  par 
tout  les  pays  d'Utrect.   Sy  vous  an  savyes  quelque  chose , 

•  force.  »  lui  ont  (?).  '  chariots.  ^  réjouit  ^«««/«re;.  ^  loncltes  (brilUn). 


—  196  — 

t 

i566.  m  an  pouvies  byen  ayertyr,  car  ces  nouyeaultës  me  sam- 
Août,  blent  estrange.  Il  panssent  ce  jourdhuy  la  montre  et  plu* 
sieurs  ont  anpresté  les  armes  et  [armas]  de  mes  subges' , 
dont  j  an  suys  esté  fort  mary  et  ne  les  eussent  pas  eu ,  sy 
j'an  fusse  esté  premyèrementaverty.  Je  tous  prie  de  m  an 
mander  ce  que  tous  an  saves ,  mes  cecy  est  yrey. 

Vostre  dedyé  frère  à  vous  servyr  à  james, 

H.  BB  Baederodb. 

Monsr.  d'Ostrate  vous  dyrat  mervelle  du  cousin 
de  monsr.  de  Megen  Hyll ,  comant  nous  sommes 
asseuré  de  tell  gallant  ;  tout  ceus  de  Fâge  de  seys* 
ans  peuvent  passer. 

A  Mons/  mon  frère,  Monsr. 
)e  Conte  Lots  de  Nassauw. 


LETTRE  CLXXVII. 

Le  Prince  éC  Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau, 

%*  Le  Comte  Louis  de  Nassau  avoit  sans  doute  des  intelligences 
avec  les  principaux  Calvinisties  François  ;  voyez  Tome  L  p.  237.  On 
crut  que  des  François  avoient  assisté  aux  conférences  de  mars.  «  Fu- 
»  rent  présens  aulcuns  Comtes  et  Capitaines  d'Allemaigne,  et  (com- 
»  me  il  se  disoit)  secrètement  aussy  aulcuns  de  France.  »  Hopper^ 
Mém,  68.  Ceci  cependant  est  très  invraisemblable;  car  ces  confé- 
rences avoient  surtout  pour  but  de  réunir  plus  étroitement  les 
Seigneurs  (voyez  p.  41  >)  chez  qui  le  souvenir  des  guerres  contre 
la  France  étoit  trop  vif  pour  qu'ib  voulussent  admettre  ces  anciens 
ennemis  à  leurs  délibérations.  Un  passage  de  la  vie  de  Jurdus  fait 
voir  la  force  de  ces  préventions  dans  le  Comte  d'Egmont.  «  Proba- 
»  bant  omnes  summopere ,  et  afficiebantur  boc  scriptorum  génère  : 
»  et  ipse  Comes  Egmondanus  laudabat ,  donec  me,  id  est  Gallunij 

'  sujets.  '  seûe. 


—  197  — 

»  auclorem  esse  oo§;Dovi88et.  »  p.  a4a. —  Mais  à  St  Tron  le  Prince  i566. 
de  Coodé  et  l'Amiral  de  Coligny  firent  déconseiller  aux  Coofédérés  Août, 
tout  arrangement  avec  la  Gouvernante ,  leur  promettant  de  venir 
à  leur  secours  avec  quatre  mille  chevaux.  Il  est  très  probable  que 
le  billet  du  Prince  est  relatif  à  cette  offre.  Il  est  à  remarquer  que 
ce  n'est  que  dans  la  seconde  déclaration  des  députés ,  après  avoir 
conféré  avec  le  Comte  d*£gmoot  et  les  Conseillers  de  Bruxelles  et 
d*Assonville,  qu'ils  affirment  ne  pas  avoir  eu  recours  aux  François. 

Chez  les  classes  inférieures ,  où  le  zèle  religieux  avoit  en  général 
plus  de  ferveur  et  de  simplicité^  les  antipathies  nationales  tom- 
bolcnt  plus  facilement  devant  Tunité  de  la  Foi.  Junius  écrit.  «  Uae- 
»  rebat  plerisque  in  animo  bellorum  adversus  Gallos  jam  olim 
»  gestorum  recordatio...  Quapropter  saepe ,  omissa  quavis  defen- 
»  sione  gentis...  coactus  sum  in  haec  verba  erumpere...  Rem  pro- 
»  fecto  miraodam...  !  non  posse  tantum  apud  nos  illum  sanguinem 
i>  Christi,  qui  mundat  nos  ab  omni  peccato ,  ut  ista  odia  eximat, 
I»  et  nos  compingat  in  sauclaro  Spiritus  unitatem!  Ita  acquiescebant 
»  omnes  sermonî  meo ,  efficiebatque  Dorainus ,  ut  illud  malum... 
»  patientia  et  fide  superarem.  »  /.  /.  a4o.  La  France  eut  ainsi,  par 
suite  du  mouvement  Chrétien,  chose  rare  !  une  heureuse  influence 
anr  les  Pays-Bas. 


Mon  frère,  Tay  songe  toutteceste  nuît  comme  vous  estîes 
tous  des  François  et  n  ay  sceu  sortir  de  ceste  songe  jus- 
ques  que  me  suis  levé.  J'espèr  que  se  serat  quelques  bons 
novelles  qui  nous  viendront:  néanmoings  feres  bien  d'es- 
trc  sur  vostre  garde  ;  il  me  samble  que  toutte  la  résolution 
dépent  delà  responce  (i)  de  Madame ,  parquoy  remestray 
le  tout  pour  allors.  D'Anvers  ce  premier  d'aoust. 

Guillaume  db  Nassau. 


(i)  Responce.  Donc,  si  Madame n*avoit  pas  voulu  entrer  en  dé- 
libération ultérieure  avec  les  Députés,  on  eut  peut-être  prêté 
l'oreille  aux  conseik  et  aux  offres  du  Prince  de  Condé. 


—  198  — 


LETTRE  GLXXYIII. 

Le  Comte  //.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau» 
Sur  Venrôlement  de  troupes  contre  la  Confédération, 


1 566.  Monsieur  mon  frère.  Je  vous  ranvoye  de  recheïF  ceste 
Août.  4^6  À  la  mesme  heur  Monsieur  d*Ostrate  et  moy  sommes 
averty  pour  tout  certeyn  par  ces  perssonnes,  et  mesm«s 
ne  l'ey  toussu  croyre  sans  y  anvoyer  expressément ,  que 
le  tanbouryn  sonnyt  devant  hyer  à  Ernem^  et  sonne  jour- 
nellement par  le  pays  de  Gueldre,  mes  seullement  corn- 
manssatdevant  byer  à  Ernem  où  le  Duq  Eryck  vynt  trouver 
Monsieur  de  Megen  et  incontynant  retournât  vers  Lynge^  et 
ce  que  le  tanbouryn  ast  publyé  est ,  que  perssonne  sur  pay- 
ne  delà vye et  de  conflyscatyons  de  ses byen n'eust  à  servyr 
à  perssonne  vyvan  te  que  au  Duq  Eryck ,  lequel  estoyt  de  la 
part  du  Roy  et  voyllà  les  paroUes  an  sonunes  ' ,  hyer  à  Nym- 
mege  pareyllement.  Il  n'est  impossible  que  Ion  ne  nous 
trayssen* ,  sellonque  je  voys  vos  menées  de  pardellà.  fey 
certayne  nouvelles  que  Monsieur  le  Duq  Eryck  et  Megen 
estant  à  table,  ce  pouvoit  parller  du  Ducq  de  Clèves^ 
sur  quy  nous  nous  apuyons  ungne  partye,  ce  dyct  Tung 
àlautre.  «  Il  sevent^  byen  peu  des  afifayres;  le  Duq  ne  les- 
»  serat  eschapercest  bonne  ocasyon  que  l'on  luy  ast  promys, 
i>  de  confTyscatyon.  »  Ungquy  estoyt  auprès  de  Monsieur  de 
Megen ,  luy  demandât ,  «  Quesse^  à  dyre  cella  que  dyct  le 

»   «Il  somme.  "  trahisse.  '  sarent.  <  Qu'est-ce. 


—  199  — 

»  Duq?  » —  C'est»  ce  dyct  il,  «  que  Ion  ast  donné  la  conffjrsca-  1 566. 
«  tyoadeterreàMonsieurleDuqdeClèvesetBatenbourch,  Août. 
«  [tant]  à  cause  de  la  monoye ,  comme  aussy  le  Syngneur 
»  de  Batenbourch  c'est  oublyé  plus  que  lourdement  an 
»  beaucoup  de  chose,  comme  Ton  an  cognestrat  devant 
»  lontanps  aultres  plusyeurs  quy  ne  se  donnent  de  guarde 
»  et  panssent  estre  byen  iyn ,  mes  les  plus  fyn  seront  pryns 
»  à  ce  jeu  icy ,  pour  fyn  que  il  panssent  estre  et  mesmes  que 
»  il  an  font  proffectyon  ' .  »  —  Voicy  ungne  estrange  chose 
quevoyonsdevantnosyeuscequel'on  nous  prépare  et  san- 
ble  que  sommes  anchantés'  et  aveuglés.  Sy  aultre  chose  ne 
s'an.veult  fayre,  je  vous  supplye  et  resupplie  le  me  man- 
der affyn  que  j'avyse  à  mon  partycullyer  ce  que  j'orey  de 
fayre,  que  je  cherche  quelque  but  surquoymarester.  Tel- 
les et  sanblables  choses ,  je  vous  prye  an  tayre  part  à  mes 
confrères ,  affyn  que  il  antandent  ce  que  il  ce  passe.  Je 
suis  esté  pour  vou^  aller  trouver  an  perssonne  ;  je  voy  de 
la  grande  trahyson  ou  je  ne  soys  homme.  A  tous  ceux 
quy  ont  passé  icy  aus  pays  d'Utrect  la  montre  généralle , 
Ton  leur  à  fayct  assavoyr  de  meyn  à  meyn  le  mesme  quy 
c  est  publyé  an  Gueldre.  Je  vous  anvoye  aussy  ung  byllet 
que  Monsieur  d'Ostrate  m  anvoyt  à  la  mesme  heure.  Je  le 
savoye  desgà.  Je  m  an  suis  anquesté  et  est  vrey,  je  ne 
vous  an  eusse  ryens  rescryps ,  nefust  que  le  byllet  et^  venu 
escripvant  ceste,  car  il  me  sanble  que  an  fayctes  toutes 
fryvoUes.  Touchant  à  moy  je  me  passeroys  byen  de  telle 
deduyct,  mes  puisque  an  aves  plus  certaynes  nouvelles, 
ce  n'est  que  graster  papyer  et  fayre  dépens  inutyll ,  ce  que 
me  puys  asses  aperssevoyr  sellon  les  escryps  que  j'ey  rep- 
ceu  de  vous  depuys  vostre  partemant.  Vous  besant  les 

'  profetsion.  *  enchantés.  ^  est. 


—  200  — 

i566.  meyns,  prye  le  Créateur  vous  donner,  Monsieur  moo 
Août,  frère,  an  sauclé,  bonne  vye  et  longue.  De  Yjane,  ce 
deusyemme  jour  daoust  i566. 

Vbfttre  du  tout  dedyé  frère  à  tous  serryr  à  james, 

H.  DB  Brbdeaode. 

La  montre  généralle  je  leur  et  '  fayot  demander  à  quelle 
ocasyon  ;  il  m*ont  donné  pour  responce ,  que  c'est  par  le 
commandement  de  Madame. 

Madame  ast  mandé  lettres  jusques  au  prestes  et  aus 
chanoynnes,  an  somme  toute  jans  d'église ,  de  s  aseurer 
de  gens  chesqun  sellon  leurs  puyssance  an  leurs  logys  , 
avecque  longue  et  courte  armes.  Je  vous  anvoyrey  la 
copie  de  la  lettre  sy  tous  TOuUes«  Je  Fey  autantyque. 
Monsieur  d'Ostrate  à  Teu  la  pryncypalle'. 


Voici  le  billet  autofnipbe  du  Comte  de  Hoogstraten  dont  le 
Comte  de  Bréderode  fait  mentioo. 


Monsieur,  depuis  cestes  escripte  l'on  m'at  asseuré  [Ga- 
ton]  aToir  escript  à  ceulx  de  Culenbourgh  quy  fuissiont 
bien  sur  leur  guarde,  scaychantà  la  Térité  que  le  Duq 
Erich  et  le  Conte  de  Schauenbourghmarchyont  et  estiont 
forts  ensamble. 


'  ai.  ^  rorigiotl. 


—  201  — 


LETTRE   CLXXIX. 


Le  Comte  //•  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau,  tl 
le  prie  de  lui  donner  plus  souvent  des  nouvelles ,  et  lui 
fait  part  des  menaces  contre  les  Gueux. 


Monsr.  mon  frère.  Je  vous  anvoye  ce  myen  jantyllom-  i566. 
me,  porteur  de  ceste,  nomme  Lymynge,  pour  tous  dé-  Août 
clerer  choses  quy  ne  ce  lessent  escrypre ,  vous  supplyant 
le  croyre  et  aussy  y  donner  tell  ordre  que  trouvères  pour 
lefayct  convenable,  afiyn  que  l'effect  ce  puysse  effectuer, 
car  il  nous  couple'  antyèrement  pour  beaucoup  de  resons 
quy  ne  ce  lessent  aynsy  escrypre ,  pour  estre  le  chemyn 
et  papyer  chatouylleus.  Vous  cognestres  à  peu  près  par 
ung  b^Uet  que  vous  donnerat  ce  dyct  porteur,  là  où  je 
veuls  aller.  J'esper  que  ne  vous  playndres  du  devoyr  que 
je  rens  à  vous  fayre  part  de  toute  les  avertances  que  je 
puys,  et  tenes  vous  tout  asseuré  que  je  ne  dormyrey  poynt, 
mes  je  vous  prye  d'user  de  la  ressyproque.  Jeney  eu  que 
ungne  seuUe  lettre  de  vous  depuys  mon  partement  de 
Saynt-Tron ,  desorte  que  je  ne  sey  le  plus  souvent  que 
dyre  à  tous  nos  amys  de  pardessà;  dequoy  il  ce  contan- 
tent  byen  peu ,  synon  quelques  bourdes  que  je  leur  in- 
vente que  m'aves  escrypt  pour  les  contanter  ,  et  de  cella 
par  vostre  seuUe  paresse  an  estes  occasyon.  Et  sur  ce  me 
recomande  ung  myllion  de  foys  an  vostre  bonne  grâce, 
pryant  le  Créateur  vous  donner ,  monsr.  mon  frère ,  an 
sanctë ,  bonne  vye  et  longue.  De  Yyanne ,  ce  deusyeme 
jour  d'aoust  i566. 

'  coDTient. 


—  202  — 

i566.  Monsr.  de  Langerak  fust  hyer  icy  auprès  de  moy  et 
Août,  me  dyct  avoyr  antandu  de  quelques  homme  de  byen^  le- 
quell  avoyct  ouy  dyre  àByllant,  que  tous  cognesses,  au 
pleynne  table,  que  il  ne  quytoyt  sa  part  des  conflyca- 
tyons  des  geus  pour  dys  mille  esqus  par  an ,  et  que  son 
mestre,  que  aussy  vous  cognesses,  avoyct  le  régystre  de 
tous  eus  avecque  leurs  adehérens ,  que  l'on  avoyct  anyoyé 
.  au  Roy  par  son  comandement ,  lesquels  montyont  à  la 
somme  de  sys  à  sept  cent  mylle  esqus  par  an.  Yoylà  leurs 
bonnes  devyses  de  table  an  commun  et  du  mestre  pareyl- 
lement. 

Yostre  dedyë  frère  à  james  vous  fayre  servyce  y 

H.  DB  Beboeeodb. 

Fayctes  tousyours  paît  à  quelque  de  nos  confrè- 
res de  mes  besongnes  et  avertyssemens. 

A  Monsieur  mon  frère ,  Mons/ 
le  Conte  Loys  de  Nassaw. 


LETTRE  CLXXX. 

Le  Prince  fV  Orange  au  Comte  Louis  de  Nassau, 


Mon  frère.  Je  vousamvoie  issi  plusieurs  lettres  de 
monsr.  de  Bréderode  (i)  qu  ay  reçu  cejourdhuy  qui  sont 
de  grande  conséquence,  principalement  celles  de  Char- 

(i)  Bréderode.  Apparemment  les  lettres  174  ,  1^5,  177 ,  178. 


—  203  — 

les  Mans.  '  Les  autres  faisant  mention  du  Duc  Erich  sont  i566. 
iMen  chaudes ,  toutesfois  oelluy  qui  est  venu  de  Greoi^  Août, 
van  Hol  dict  n'avoir  ancores  nulle  novelles  de  assamblé. 
Je  vous  prie  me  mander  ce  qu'i  veult  dire  par  le  billet  que 
ce  gentilhomme  vous  doibt  monstre  (  I  )  et  me  mander  com- 
me vostre  négociation  se  port  j  et  sur  ce  me  recommande 
à  vostre  bonne  grâce.  d'Anvers  ce  3  d'aoust  A**.  x566. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service , 

Guillaume  de  Nassau. 


LETTRE  CLXXXI. 

.,^.au  Comte  Charles  de  Mansfeldt  On  V exhorte  à  ne  pas 

se  séparer  de  la  Confédération. 


*^  Cette  lettre  a  été  écrite,  à  ce  qu'il  paroit,  au  nom  des 
Confédérés ,  pour  écarter  les  prétextes  assez  insignifianSy  sur  les- 
quels le  Comte  vouloit  se  fonder  pour  abandonner  le  Compromis. 
Toutefois  cette  réponse,  quelque  victorieuse  qu'elle  fut,  ne  chan- 
gea pas  une  résolution  sans  doute  basée  sur  de  tout  autres  motifs. 
Voyez  p.  19a. 


Mons.' le  Conte  Charles ,  mons.'  de  Bréderode  vostre 
oncle  nous  a  envoyez  deux  de  vos  lettres  j  par  lesquelles 


(i)  Monstre,  Voyez  p.  aoi. 

>  MaïufeMt. 


—  204  — 

i566«  vous  insistez  du  tout  de  tous  oster  de  nostre  Compromiz, 
Août,  pour  trois  raisons ,  que  nous  semble  y  estre  contenues 
et  alléguée!.  Et  pour  ce  que  mons.'  de  Bréderode  n'es- 
time cecy  estre  de  son  fiiict  particulier,  il  n*a  voulu  lais- 
ser nous  envoyer  voz  dites  lettrez,  affin  que  puissions  sur 
iceUes  respondre  par  commun  et  meilleur  advis. 

Quant  au  premier  poinct  que  tous  amenez^   que  aul- 
cuns  de  nostre  Compromis  commettent  nouveaultez ,  il 
semble  à  la  compagnie  que  cela  mérite  grande  et   Traye 
probation,  pourveu'  que  nous  aultres  à  qui  touche  de 
beaucoup ,   n'avons  nulle  cognoissance ,  ayantz  rendu 
toute  peine  de  le  scaToir  et  offenser ,  et  n'aTons  sceu 
trouTer  aulcune  adparance  sur  ce  faict,  de  quoy  il  sem- 
ble Touldriez  charger  quelques  ungs  de  la  compagnie; 
parquoy  tous  requérons  tous  nous  en  Touloir  dénom- 
mer aulcungs  si  en  cognoissez,  affin  de  les  faire  purger , 
euTers  Madame^  comme  nous  aTOiispromiz présentement 
à  son  Alteze ,  tant  en  général  comme  en  particulier.  En  se- 
cond lieu,  que  tous  dictes  que  le  Compromiz  pour  quoy 
il  a  esté  faict  et  Toccasion  en  est  ostée  ;  nous  ne  scaTons 
nulle  occasion ,  pour  quoy  le  Compromiz  se  doibTC  oster, 
pounreu  que  nous  sommez  encoires  aux  mesmes  termes 
que  nous  estions  par  aTant,   et  que  icelluy  Compromiz 
tendant  à  plusieurs  fins  n'est  limité  à  nul  temps.  Quant 
à  la  difficulté  que  trouvez  de  ne  pouvoir  satisfaire  à  deux 
obligations,  nous  semble    que  le  voyage  de  Hongerie 
que  délibérez  de  faire  et  le  serment  que  voulez  donner 
à  l'Empereur ,  ne  sera  empescher  nullement  par  le  faict 
de  nostre  Compromiz ,  mais  au   contraire  le  trouvons 

• 

très  bon  et  l'approuvons  tous,  pour  estre  ung  voyage  si 

'  fil. 


—  205  — 

louable  et  de  si  très  bonne  entreprisse,  et  nous  assu-  i5fi6* 
rons  que  la  distance  et  longeur  du  chemin  n'empeschera  Aa^i. 
que  demeurez  nostre  fidèl  confrère  et  vray  amys ,  comme 
nous  tous  demeurerons  aussy.  Âultrement  certes ,  mons.' 
le  Conte ,  la  compagnie  ne  peult  comprendre  ung  tel 
changement ,  tous  prians  tous  de  relire  enooires  un  aiil- 
tre  fois  nostre  Compromis  et  le  visiter  de  prez ,  pour 
Toir  s'il  TOUS  est  loysibie  de  en  pouToir  retirer,  et  à  nous 
de  TOUS  en  absouldre  noiis  vous  declairons  firanchement 
ce  qu'il  nous  a  semblez. 


LETTRE    CLXXXIf. 

Le  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Nassau.  RelaWi^e  à  des 
levées  en  Allemagne  au  noYn  du  Prince  d^  Orange  et  delà 
Noblesse  des  PayS'Ba^:  exposition  de  tétat  critique 
du  Pays. 


Mein  freundlich  dienst  und  was  ich  sonst  liebs  und 
guts  vermag  jederzeit  zuvor ,  Wolgebomer  freundtlicher 
Ueber  Bruder.  Dem  abschied  nach  wie  icb's  mit  unserm 
Rentmr.  Hedericben  verlassen ,  hab  ich  das  gelt  nach  gele- 
genheit  der  sachen  wie  es  inder  eil  aufbrachtworden, 
nach  CoUen  und  daselbst  in  unsem  hoff  verordnet, 
werden  E.  L>  dasselb  aida  zu  entpfangen  wissen,  als  nem* 
lich  in  der  summa  yon  sechs  dansent  daler,  wurdeauff 
eîn  pferd  sex  daler  wartgelt  kommen  und  wiewol  ich 


--  206  — 

i566«  Yon  Hedeiichen  gnugsam  verstanden  wie  ciie  leatt ,  so 
Aott  ettwan  E.  L.  in  bestallung  bekomen  mocfate,  damût 
schwerlich  zufrieden  sein   wurden,    so  hat   michdoch 
bedûncken  wollen  es  seye  ehrlichund  gnugsam,  dan  nach 
der  handt  Georg  von  Holl  audi  sein  wartgelt  anfif  seine 
pferdt  begert ,  und  fordert'nicht  mehr  als  sex  daler  au£F 
ein  pferdt  fiinif  wochen  lang  ,  und  hatt  sich  sonst  ein 
statlicher  Westerholdt  angd)otten  zwey  dausent  pferd 
auff  drey  Monat  im  wartgelt  uihb  zehen  tausent  talerza 
halten  ,  wird  derhalben  E.  L.  mit  den  sextausent  talern 
so  weit  reichen  als  auff  diszmal  mûglich  und  die  propor- 
tion in  der  auszteilung  halten  damach  die  personen  sein 
und  ettwan  heut  morgen  môchten  zustatten  kommen,  und 
mit  denselben  ^handlen  auf  so  lang  !Beit  als  mùchlicli  ist, 
mittler  zeit  mich  auch  mit  erstem  wider  yerstendigen  wie 
aile  sachen  geschaffen  sein.  Ich  hab  mit  der  Muirz  also  in 
der  eil  keinen  Wechsel  tretfen  kônnen,  werdenE.  L. 
dieselbig  annemen  wie  sie  diszmal  vorhanden  gewesen 
und  damit  sich  behelffen  so  weit  als  mûglich, hoffob 
Gott  will  die  sachen  soUen  hinfurter  besser  gerichtet 
sein  und  Ton  stat  gehen  :  es  ist  aber  mein  rath  noch  disz- 
mal nit  das  E.  L.  yon  dem  Irem  zusetzen,  dieweiilsich 
ettwan  die  leut  tewer  machen,  dann  ich  yerhoff  es  solle 
uns  an  guten  leuten  nicht  fehlen.  (E.  L.  môgen  yor  gewisz 
halten    das  derselben   aile  unkosten   so   sie  in  diss^ 
sachen  angewent  haben  odçr  anwenden  wûrden ,  gnug- 
sam und  alsz  baldt  ersttatet  werden  sollen  ,  mogen  der- 
halben Heiderichen  bevelhen  die   rechnung  darob  zu 
halten.)'  So  diejenigen  mit  denen  E.  L.  schon  in  bewer- 
bung  stehet ,  wolten  ja  wissen  wer  der  feldherr  sein 

>  La  parenthèse  est  écrite  en  marge. 


—  207  — 


soHe  und  wemsie  diâien  aolten,  mogen  £.  L.  den  furne-  i566. 
mesten  anzeigen ,  es  seje  mein  gn.  h.  der  Printz  y  eulich.  Aoùu 
Stendt  und  die  Ritterschaft  dieflzer  landen. 

Die  ui^ch  seye  das  Kôn.  Wûrden  auaz  Hispamèn, 
dorck  erglistigen  rath  ettlieker  geistUchen)  disz  land  hait 
aller  seiner  freyheiten  und  loblichen  langherbraditeii  pri-* 
vilegîen  berauben ,  und  sie  under  dem  sebein  der  Spani- 
schen  Inquisition  und  der  Religion  in  eine  unleidlicbe  und 
unmenschlicbe  dienstbarkeit  iresgewissens,  irer  leib,  ehr 
und  guter  zwingen  wolle,  danror  der  Adel  erstlich  gebe* 
ten  und  mit  sampt  ettlicben  Stenden  angezeigt  was 
heraus  folgen  wirdl,  weil  aber  biszber  sie  noch  kein 
andtwortt  haben  konnen  ,  hattsich  das  gemein  volck  her* 
nach  mit  gewalt  dargegen  gesetzt  und  die  ûbung  der 
recbten  Gottesdiensts  eingebracbt,  darbej  sie  steben 
bleiben  und  sterben  woUen  ,  und  wo  nit  Termittelst  ett» 
licber  Stenden,  sonderlicb  aber  meines  gn.  bn.  Printzen, 
das  toIcIl  noch  biszbieher  zurûck  gebalten  worden ,  wer 
disz  land  lang  der  underst  boden  zu  obrist  gangen.  So 
hatt  aber  das  volck  solch  vertrauwen  zu  hocbgedachtem 
mânem  gn.  h.  Prinzen  und  der  Ritterschalïtt,  das  sie  es 
inen  ailes  heim  gestelt  baben^  doch  diepredig  Gottes 
Worts  und  der  recbten  Gottesdienst  unverbindert.  Also 
dievreil  yrir  allerley  beimlicbe  practicken  spuren,  dar- 
durdi  nit  allein  das  volck,  sonder  auqh  insonderheit 
mein  gn.  herr  Printz  und  die  RitterschafTt  gemeint  wûr- 
den sein,  und  aber  wir  keine  versicherung  von  der  Herzo* 
gin  haben  mogen,  so  haben  mein  gr.  hr.  Printz^  die 
Ritterschaift ,  ettlicbe  Stendt  und  stett,  fur  gut  angesehen 
sich  in  der  zeit  zu  verseben  das  sie  nicht  unversehens 
ûberfallen  und  unbillicher  wisz  umb  leib,  leben^  und  gut 


—  206  — 

i566.  komen,  Solchs  mogen  E.  L.  den  fornànsten ,  wo  aie  es  je 
Août,  begeren ,  also  entdecken.  Wa«  witer  bey  E.  L.  daroben 
yerleuft,  wollet  mich  jedeneit,  glâchwie  idi's  gegèader- 
selben  halten  will ,  yerstendigen.  Es  woUe  auch  E.  L.  ord- 
nung  geben  das  in  nehestkomender  franckfoiter  berbst- 
mesz  dem  Rentmeister  Ton  Wittgenstein,  HermanPintzem, 
aufF  herauszgebuDg  meiner  handschrifft  so  er  von  mir 
hatt,  erlegtwerden  sexbundert  und  ettUcb  daler,  naéh 
kut  seiner  yerscbreibung  welche  er  mir  albie  in  der  eil  zu 
underthenigen  gefallen  gelieben  bisz  anff  gedacbter  herbst- 
mesz.  Dieweil  aber  der  termin  nocb  nit  verlauffen  und  er 
seine  sacben  gericbtet  das  er  dessen  gelts  zu  Franckfort  zu 
seinem  bebuff  wird  baben ,  bab  ich  im  das  albie  itzund  nit 
woIlenauffdringen....Es  battun8zHessen(i)dissen  beis- 
sen  lermenmit  HerzogErichen  gemacht,  welcber  nicb  gar 
obn  isty  dan  wir  gémisse  zeitung  baben  das  er  mit  Spa- 
niêninn  beimlicben  practiquen  stecket ,  welcbes  dan  zue 
unserem  frommen  keiniges  wegs  gerâcben  mag.  Es 
virdt  nocb  eiue  barte  nusz  zue  beissen  sein,  dan  der  Konig 
will  die  predigen  keiniges  wegs  gestatten,  das  Tolck  will 
binwidderum  darvon  nicbt  absteben  und  solte  es  inen 
den  balsz  kosten ,  und  zieben  aucb  an  etlicben  orten  mit 
zwei,  drei,  aucb  yier  dansent  gerûster  man  zue  predig  ;  wo 
da  nicbt  einguet  mittel  getsoffen  wirdt,  so  wirdt  dieszlandt 
einen  bartenn  unndt  scbweren  pouff  austeben  muessen. 

Gott  der  scbicke  ailes. nach  seinem  ewigen  allmecbti- 
gen  willen.  Es  bat  mein  berr  der  Printz  M.  Georgen  bisz 
daber  ufFgehalten,  dweil  er  inné  willensdissergescbwin- 
den  leufften  balber  das  scbloss  Bueren  mit  zweien  newen 
bolwerck  zu  beyestigen  ,  versebe  micb  aber  er  werde  in 

(i)  Hessen.  Voyez  la  lettre  i64. 


—  209  — 

kûitzen  tagen  bei  £•  L.  sein,  Hiermit  thue  ich  mich  der«  i  ^à6* 
aelbea  ganu  dienstiichen  bevelben.  Datum  Autorff  den  ^^^^ 
lo  AuguAtAnno  i566. 

E.  L. 

gehorsamer  uûd  ganu  dieqstwilligesr  bruder  j 

hmftiQ  6RAV  zus  Nabsaw. 

E.  L.  wollen  mein  grosz  bott  sein  undt  dersel- 
ben  gemahel  meinen  dienst  vermelden, 

A  Mobs/  Mou/  le  Conte 
Jeaode  Nasaau,  à  DilleoLoorg. 


LETTBE    GI4XXXIII. 

[De  Colloguren]  à  B,  de  Malberg,  Sur  le  refroidisse* 
ment  des  Confédérés  dans  le  Luxembourg. 


»  * 


De  Colloguren  nous  est  inconnu.  —  L'influence  du  Comte 
de  Mansfeldt ,  Gouverneur  du  Luxembourg ,  avoit  fait  beaucoup 
de  tort  à  la  Confédération  dans  ces  quartiers.  Voyez  la  lettre  i63. 


Monseigneur,  j*ay  receu  vos  lettres  et  suis  esté  fort 
joyeulx  des  bonnes  nouvelles  et  de  FadTancement  du 
Règne  de  Dieu  et  de  son  sainct  Eyangille ,  et  aussy  fort 
maris  de  ce  que  n  ay  peu  aller  auprès  de  vostre  S^^*  Pouir 
nouvelle  je  vous  advertis  que  pendent  nostre  voyage  de 
S.^  Tron  nostre  Pharaon  ou  nostre  Pillate  dlvoix  at  estez 
vers  la  personne  <le  monseigneur  de  Mansfeldt  et  a  &ict 
des  certaine  acusations  contre  moy,  lesquelles  je  n'ay 
peu  encor  toutes  découvrir  9  toustesfois  le  dit  S/scait  bien 
que  je  suis  estez  au  dit  lieu  avec  vostre  S^^  et  vous  doit 
1  M 


—  210  — 

'i566«  ayoir  apellé  le  grand  capitaine;  il  scaît  bien  aussy  que 
Août.  f^Qix^  y  ayons  porté  des  armes  deffencive.  Je  n  ay  point  en- 
corparlë  à  luy,niais  j'espère  y  parleravant  que  partir.  Le 
Conte  Charle  avec  tout  les  aultres  d'alantour  de  Luxem- 
bourg sont  fort   reffroidy  et  font  courir  le  bruit  que 
l'inquisition  et  les  plaeart  nous  sont  ostë ,  ce  qui  est  con- 
tre yérité.  D'ayantage  ils  osent  bien  dire  que  nions/  de 
Bréderode  donne  fort  le  lieu  et  la  yogue  aux  anabaptistes, 
et  osent  aussy  bien  dire  qu'il  l'est  luy  mesme  ayec  le  bon 
Conte  Loudyic;  chose  certe  qui  me  desplaict  tant,  que  je 
meurerois  bien  tost  sy  il  me  failloit  longuement  souffrir 
telles  injures.  J  ay  entendu  que  mons/  de  Mansfeldt  ne 
yeult  plus  soufhîr  que  j'aille  en  nulle  assemblé,  craignant 
qu'il  n'ait  affaire  de  moy  pendant  le  temps  que  je  poul* 
drois  aller  ou  estre  aux  assemblé  et  me  le  fit  hier  dire  par 
son  filz:  il  m'at  faictdire  aùssy  par  son  dit  filz,  qu'il  n'ayoit 
donné  point  de  charge  au  préyost  d'Iyoix  de  faire  aulcune 
enqueste  contre  moy ,  mais  je  ne  me  yeulx  tenir  en  cela , 
car  je  yeulx  parler  à  luy  et  luy  dire  ce  que  je  porte  en 
mon  coeur*  Le  dit  Pbarao  at  envoyé  quérir  nostre  curez 
pour  scayoir  quelque  chose  de  moy  et  encor  de  quelque 
de  mes  bourgoisj  mais  je  scaurais'  la  yérité  ou  je  ferey 
du  mal  au  dit  prestre  incontinent  mon  retour.  Il  m'at 
dit,  quand  je  luy  ay  demandé  pourquoy  il  fasoit  enques- 
te contre  moy,  que  c'estoyt  par  ordonnance  de  mon  dit  S.' 
deMansfeldt ,  et  pour  tant  me  fault  scayoir  sy  le  dit  S.' luy 
a  donnez  ceste  charge.  Je  ne  fauldray  incontinent  mon  re- 
tour yous  aller  trouyer.  Jeyous  asseure  sur  mon  honeur 
ne  fîit  estez  que  ledit  Pharao  ayec  ses  satellites,  mesadyer- 
saires ,  eussent  peu  dire  que  c'est  par  leur  moyen ,  j'eusse 


saurai. 


—  an  - 

ptinê  con^de  là  cottipdgkiie^  (i)mais  jattetidray  encor  i566. 
de  le  demander;  tousjours  sy  on  at  affaire  de  moy,  je  Août 
m'en  yray  bien  sans  congé,  et  je  jure  en  présence  de 
Dieu  que  je  ne  feray  jamais  faulx  bond  tant  que  je  me 
pouldrays  soustenir.  Qui  sera  la  fin ,  où  après  vous  avoir 
présenté  mes  plus  que  cordialle  et  affectionné  rescomman- 
dation,  je  prie  le  souverain  SJ  Dieu ,  Créateur  de  toutes 
choses  y  qu'i  vous  donne  ce  que  plus  désiré.  De  Laigle 
près  de  Trêves  ce  xiii.^  d*aoust  i566. 

Par  vostre  très  humble  et  obéissant  serviteur  y 

[Db  GoLLOGURBlf.] 

A  Monseigneur  Monsieur  le  Baron  de 
Malbergb  mon  bon  S/  et  amys  où  il  soitj 


LETTRE    GLXXXiy. 

i>  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Nasiau.  La  crise 
devient  de  jour  en  jour  plus  menaçante.  Affaire  de 
la  Comtesse  de  Mansfeldt^ 


*/  La  Gouvernante  a  voit  promis  aux  Confédérés  de  faire  venir 
les  Chevaliers  et  Gouverneurs  à  Bruxelles  afin  de  délibérer  sur 
Tétat  du  pays  et  en  particulier  sur  Fasscurance  demandée  par  les 
gentiithommes  co;{/%i^x (comme écrit  la  Gouvernante  elle-même; 
Gachardy  AtuiL  B,  4^9)9  ^t  on  devoit  y  communiquer  aussi  la  let* 
tre  du  Roi  qu'elle  venoit  (le  1%  août)  de  recevoir.  «  Estant  Texer- 
»  cice  de  la  juridiction  épiscopale  établie  comme  de  droict  appar-» 


(1)  Compagnie.   Apparemment  il  faut  entendre  la  compagnie 
d'ordonnance  du  Comte  de  Mansfeldt. 


—  212  — 

i566.  •  lieoty  S.  M,  estoit  ooutente  que  l'autre  luquisitioa  cesacrolc 
AoAt.  »  Itco^  qu'ftultre  forme  de  modération  des  placarts  fust  oooceue 
»  par  delà  »  • .  •  authorisant  en  oultre  la  Duchesse  de  donner  grâce 
»  et  pardon ....  tout  cela  à  condition  que  Son  Alteze  soit  préalla- 
i>  blement  asieurée  par  les  Seigneurs  que  moyennant  Vacoord  des 
»  dicts  trois  poincts,  iceux  seront  contens  ....  Et  quant  au  surpins 
«que  soient  ostées  toutes  lignes,  confédérations,  assemblées , 
»  presches,  scandales.  »  Hopper,  Menu  p.  89.  Ces  concessions 
éloient  fort  grandes ,  mais  venoient  trop  tard.  Quand  on  gouverne 
à  distance  un  pays  en  fermentation,  presque  toutes  les  mesures 
deviennent  des  anachronismes  politiques. 

Plusieurs  écrivains  catholiques  ont  donné  à  entendre  que  peut- 
être  le  Prince  d*Orange  et  que  très  probablement  le  Comte  Louis 
de  Nassau  avoiei»t  favorisé  l'entreprise  des  iconoclastes  :  Pontut 
Heuterus  cité  par  Te  Water^  I.  38 1';  Strada^  L  a6i  ;  Hopper^ 
Mém,  95 ,  98 ,  99.  Quelques  historiens  protestans ,  en  repoussant 
l'accusation  contre  le  Prince ,  ont  exprimé  des  doutes  quant  à  la 
participation  du  Comte:  Wagenaar^Vf.  181;  Te  JTater,  I.  38o; 
Bilderdyky  L  L  VI.  63.  Mais  aussi  à  son  égard  c'étoient  là  d'injus- 
tes soupçons:  de  nombreux  indices  le  feront  voir.  Ainsi,  par  exem- 
ple, dans  cette  lettre  on  remarque  combien  ilcraignoit  que  le  peuple 
ne  se  portât  à  quelques  excès.  On  voit  aussi  qu'il  n'étoit  pas  calvinis- 
te, comme  on  a  ordinairement  supposé,  et  on  oe  sauroît  mécoo- 
noitre  l'influence  du  Calvinisme  sur  les  iconoclastes.  Voyez  p.  219. 


Mein  gantz  willigen  dienst  zuvor  ,  wolgepomer , 
freunJtlicher,  lieber  brueder.  Ich  versehe  mich  E.  L. 
werden  nwnmehr  die  sex  tausent  thaler  entpfangen  ha- 
ben,  damit  sie  denn  Rittmeistern  undtanderen,  so  sie 
ettwan  besprochen  haben  mo^en ,  glauben  halten  kon- 
nen.  Stelle  keinen  zweivel  sie  werden  mit  den  sex  dalem 
uff  das  pferd  vor  ffmfF  oder  sex  wochen  gar  wol  zufrie*- 
den  sein ,  undt  konnen  £.  L. ,  wo  mann  die  leuth  noch 
langer  inn  bestallung  halten  wûrde ,  iren  schaden  y  mô- 


—  213  — 

fies  erachtens ,  leichtlich  undt  mit  gaeten  fuegen  heraiu-  i566. 
ser  reissen ,  auch  unsere  diener  und  undersassen  hierin-  Août, 
nen  yor  anderen  befurderen ,  dann  es  moines  bedûnckens 
zum  ufiziehen  yor  dem  anderen  Jar  nicht  kommen  wirt. 
E.  L.  woUen  mich  doch  allen  bescheidt  wissen  lassen , 
damit  ich  denn  handell  hier  damach  zue  richten  wrsse, 
dann  es  ailes  durch  meinehendemuesz  ;  kann  alsoe  E.  L. 
undt  unserergeselschafft  dienen  undt  gnug  thuen.  Damit 
auch  K  L.  allerlei  zeitungen ,  was  yon  Hertzog  Ehriehen 
undt  anderen  mag  auszgekundtschafft  werden ,  so  yiel 
do  besser  erfahren  mogen  ,  wil  ich  sie  gant^  ireundtlich 
gepeten  haben,  sie  wolle  aile  die  schreiben  so  Ir  an 
mich  haltendt  zue  kommen,  erbrechen,  undtnach  yer- 
lesung^sie  mir  yertrewiichen  ûbersenden.  So  mogen  sie 
auch  sehen  ob  die  sachen ,  danron  etwann  meldung  ge- 
scheên  mag,  wichtig  undt  eilendt  sein.  Es  ziehen'nehest 
kommen  den  montag  die  Herren  aile  nach  Briissetl  eine 
résolution  zue  nemen ,  wasz  die  Hertzoginne  unnsz  ande- 
ren uff  unser  yor  wenig  tagen  ùberlieberte  supplication 
yor  ein  antwort  geben  soUe ,  ahn  welcher  antwort ,  nehist 
Gott,  die  gantze  wolfart  aller  diesser  Niederlande  gele- 
gen  ist  (i).  Der  Almechtig  wolle  seinen  gottlichen  segen 
dartzue  yerleien  ^  das  sie  dermassen  falle  das  sie  frucht 
schaffen  moge,  dann  uf  der  einen  seiten  trachten  die 
papisten  nach  unserem  leib  und  guet,  uff  der  andem 
so  ist  zue  hesorgen  dasz  der  gemein  mann  under  dem 
schein  der  religion  undt  des  predigens,  dermassen  den 
zaum  nemen  wirt,  das  es  entlich  zue  einer  uf&uer  gera- 
thenmuesz,dann  sie  kurtzumb  ires  kopfe  hinausz  wol 


(i}  Ist,  Voyez  p.  197, 


~  214  — 

|566.  len,  wie  dann  des  gemeinen  bùffels  geprauch  ist  und  al* 
Août  wegen  gewesen  iat,  und  dweil  ich  es  taglich  mit  inen  zue 
thuen  haben  muesz  y  so  ist  ahn  E.  L.  meine  gantz  freundt- 
liche  bitt,  sie  woUen  mir  doch  ein  klein  und  kurtz  con- 
siUum  von  unsern  gelerten  stellen  lassen ,  ob  die  under- 
thanen  mit  guetem  gewissen  inn  einer  stadt  ode r  dorfF 
gegen  yerwilligung  der  hoben  undt  undem  oberkeit 
predigen  lassen;  nemlicb  da  mann  inen  im  feldt  zue 
predigen  keinigen  intrag ,  noch  Terhinderung  thuet  ;  item 
da  Yon  dem  gemeinen  stenden  gescblossen  wurde,  das 
mann  hier  zue  lande  kein  exercitium  einer  andem  reli* 
gion  dann  der  papisten,  zudassen  solte;  ob  die  undeiv 
thanen  alsdann  mit  der  predig  gleichwql  fortfahren  mo- 
gen ,  undt  was  dergleichen  sachen  meher  sein ,  dann  sie 
mir  teglicbs  fuerwerffen  dasGott  meher  zue  gehorchen 
dann  dem  menschen;  Gott  befilet  das  man  Sein  Wort 
predigen  undt  verkûndigen  soUe,  ergo  das  man  soUe 
uundt  musse  predigen,  auch  ob  es  der  obrigkeit  gantz 
undt  gar  zuewidder  sey ,  ja  ob  man  es  schon  mit  dem 
schwert  infueren  solle.  — Was  meine  schwestern  anlanget, 
weiden  «e  in  kurtzen  bey  meiner  schwester  von  Newenarr 
sein ,  Terselie  mich  sie  werden  es  daselbst  nicht  sonders 
ianck  machen.  Mit  meinem  brueder  Heintzen  weis  ich 
warlich  nicht  wie  mann  es  etwan  machen  mochte,  damit 
er  in  seinen  jungen  tagen  nicht  yerseumet  wurde.  Ich 
hab  mit  meinem  herren  dem  Printzen  daryon  geredet, 
was  î.  6.  am  be&ten  dûncket,  und  seint  i.  G.  der  mei- 
nung ,  das  mann  noch  eine  geringe  zeit  mit  im  gewartet 
hette,  dann  so  baldt  er  ufF  einedeutsche  universitet  ge- 
schicktwirdt,  wurde  er  seine  geistliche  gueter,  welche 
in  die  i5oo  fl.  jarlichen  tragen ,  gantz  uundt  zuemal  ver* 


—  215  — 

lieren  ;  demselben  aber  zuvorkonunen ,  haben  wir  e$  dahia  iS66. 
gehandlet,  das  gemelte  geistlichegueterGraT  Wilhelmen  ÂiAu 
Ton  Scbauenberg  '  (  i  )  zuegesteliet  werden,  so  langdas  mein 
bruder  sie  selber  bedienen  uodt  geprauchen  wûrde,  doch 
solle  im  Grav  Wilbelm  den  jarlicfaen  nutzen  darron  lib» 
beren' ,  alszdann  mogte  niein  bruder  zîeben  wo  das  er 
wolle. — Es  stehet  diesser  (H*tinrunderbarlich ,  deim  Calri- 
nismiis  reisset  an  allen  orten  mit  gewalt  ein,  weisz  in 
der  warheit  nicht  wie  mann  inen  webren  mag  ;  wo  œann 
den  gewalt  fuer  die  handt  nimpt,  so  wirt  dn  grauaam& 
bluelstuertzung  darauss  ervolgeii  undt  die  ware  religion 
wenig  gefordertt;  soll  man  sie  dann  audi  also  fortfabren 
lassen,  so  werden  sie  nicht  allein  ire  religion,  sonder» 
auch  einen  grossen  ungehorsam  unnder  dem  gemeinen 
mann  einfueren ,  wie  nian  teglichs  ahn  inen  spueret.  /#» 
summa^  es  kann  oder  mag  ohne  bluetstuêrtzung  nioht 
abgeben,  dann  sich  aliesachen  darnach  anlassen*  Gott 
wolledann  disz  landt  mit  seinen  gnedigen  augen  anse^ 
ben  und  die  vielfâltige  wol  verdiente  strafFen  hinweg- 
nemen ,  darumb  er  -vleissig  zue  bitten  (2).  E.  L.  woJlen 
mir  doch  mit  nehister  bothschaft  Grav  Ludwigen  tob 
Witgenstein  und  Ir  bedenckens  schrifftlichen  zueschicken» 
Mit  des  Yon  Mansfeldts  dochter  undt  Ghalon  ist  es 
leider  war  sie  haben  einanderdie  ehe  zuegesagt  inn  des> 
von  Brederodes  bausz,  unndtist  sie  etliche  wochendarnach 
(wiewol  sie  uff  einer  kammer  verwaret)  bey  der  nacht 
hinweg  undt  dem  Ghalon  nachgefolgett ,  das  man  nichtt 

(i)  Schauenberg,  Guillaume  de  Schauenbour|; ,  prévôt  de  Hilr- 
desheim.  Voyez  Tom.  L  p.  266. 
(a)  Z«  bitten^  Voyez  I.  p  96. 

*  Schaiienbiin;.    '   liefcrrn. 


—  2t6  — 

i566;  weisz  wo  das  s\e  seindt.  Es  ist  warlich  ein  unredUcher 
Aéùu  handell ,  zue  besorgen  das  riel  unglûcks  darausz  entstehen 
mag:  das  aber  das  geschrei  gehet  das  es  in  meinesherren 
faof  oder  aber  durch  meine  fraw  Princessin  soUe  getriebeD 
worden  sein  ,  ist  inn  der  warheit  nichts  ;  sie  zwei  habea 
es  under  sich  ohne  forwiasen  einiges  oienschen  zue  Via- 
nen  getrieben  undt  geacblossen ,  undt  mogen  E.  L.  mir 
solcfaesirey  nachsagen,  dann  es  nicht  anders  ist.  Sie  zwei 
haben  erstlichen  des  yon  Brederodes  grossen  zorn  zue 
Yermeiden ,  utidt  sonderlich  sie  yorgeben  das  die  zuesa- 
guiig  zue  Brussell  in  meines  herren  des  Printzen  beban- 
sung  gescheën  sey^  es  bat  sicb  aber  docb  am  letzten 
befunden  das  es  ailes  erdieht  werck  gewessen  ist,  undt 
solcbs  ausz  ursacben  yrie  oben  gemeldet;  war  istesdas 
sie  es  meiner  firawen  Printzessin  acbt  oder  zeben  tag 
eher  undt  zuyor  es  der  yon  Brederode  gewust,  zuyerste- 
ben  geben  batte:  icb  batte  es  eine  guete  zeit  zuvom 
gewust  durch  ettliche  briey  die  Polexina  irem  gesellen 
geschrieben  batte ,  bette  es  gern  gebindert  y  so  ware  es 
zu  spaet,  undt  konteauch  nicbt  wissen  wo  Ghalon  seinen 
underbalt  bâtie.  EsistGray  Peter  Emst  wol  zu  bedawreD, 
undtallengraylichen  heusern  ein  grosser  spiegell.  Hiermh 
will  E.  L.  ich  dem  Almechtigen  beyelhen.  Datutn  An- 
torff  den  i6  Augusti  Anno  i566. 

E.  L. 

Gehorsamer  und  gantz  dienstwilliger  brueder, 

LUDWIG    GRAy   ZUE   NaSSAW. 

Dem  Wolgebornen  Johan,  Graven  zu 
Nassau  Catzenelnbogeo,  Vianden  und 
Dietz,  Hern  zu  Bcilstein ,  meinen  freund- 
lirheii  lieben  Brudern;Dîllenburgk. 


—  217  — 

Ce  fat  ^Fers  la  mi^aoùt  que  Ton  commeDça  à  briser  les  croix ,  à  .tSfiS» 
abattre  les  images ,  d*abord  sur  les  chemins ,  puis  dans  les  Egalises  j^ùt 
et  dans  les  Monastères.  «  Estant  ce  malheur  encommencé  en  Flan- 

"  dre  y en  Tespaoe  de  trois  on  quatre  jours  furent  destruictet 

'  plus  de  quatre  cens    Eglises.  »  Hopper^  Mém,  p.  97.  On  brisa 

>  et  fracassa  toutes  les  statues,  images,  cnicifixs,  autels,  tableaux.^. 

>  Ce  qui  s*exéeuta  si  soudamement  en  tous  lieux,  tant  de  Brabant, 
»  de  Flandre,  de  Hollande,  de  2^elande,  et  d'autres  Provinces ,  com- 
s  me  si  ce  fut  esté  un  tonerre,  un  esclair,  ou  le  foudre  qui  eut  passé 
»  en  un  mesme  instant  par  tout.  »  Le  Petit,  p.  1 18*.  La  consterna- 
tion étoit  si  grande  que  presque  nulle  part  on  n'opposa  de  résistan- 
ce, souvent  à  une  poignée  de  gens  sans  aveu.  «  Révérend  père  en 
»  Dieu^  »  écrivit  la  Gouvernante  à  TEvéqué  de  Toumay ,  «  vous 
•  pouvez  estre  asseuré  que  lemarrissement  de  coeur  qu'avons  d'en- 
»  tendre  les  advertences  qui  nous  viennent  de  tous  constelz  des 
»  violences  exécrables,  scandales,  et  abominations  que  commectent 
tf  les  sectaires ,  est  si  très  grand  qu'il  ne  le  pourroit  estre  plus ,  et  si 
»  l'augmente  encoires  le  regret  de  n'avoir  promptement  à  la  main 
a»  le  moyen  d'y  remédier,  y  accédant  aussy  de  ne  veoir  une  ame 
»  seule  se  mouvoir  à  y  résister:  chose  certes  déplorable  oultre  me- 
»  sure.»  Gâchant,  l,  /.  p.  489.  En  octobre  le  Comte  de  Homes  écrivit 
àce  sujet  au  Roi.  «  Je  suis  seurque  serons  tant  vers  Y.  M.,  qu'envers 
9  tous  autres  Princes  de  la  Chrestienté  grandement  blasmez  de  ce 
»  que  n'y  avons  obvié,  et  samble  à  ceux  qui  ne  s'y  sont  trouvez 
»  que  bien  aisément  l'on  y  eust  peu  remédier.  Mais  de  ma  part 
»  me  trouvis  si  estonné  que  ne  scavoie  quel  conseil  donner,  veu  un 
»  désordre  si  grand  et  si  inopiné,  joi net  que  n'avoie  personne  pour 
»  y  résister,  et  que  tous  les  Seigneurs  estiont  aux  mesmes  termes 
»  qu'estoye  ....  Car  ne  scavions  à  qui  nous  fier.  »  Procès  éTEgnu 
n.  474*  Ceci  n'est  pas  étonnant,  vu  le  grand  nombre  de  ceux 
qu'on  savoit  être  secrètement  des  adhérens  de  la  Réforme.  «  T.  M. 
«  se  peut  asseurer  que  de  six  pars  du  peuple  (à  Tonrnay)  les  cincq 

»  sont  de  la  nouvelle  Religion,  il /.  47a* 

L'îconoclasie  fut  commise  par  la  populace.  Les  Nobles  la 
désapprouvèrent;  les  prédicateurs  calvinistes  également.  C'est 
ce  qu'atteste  entr'antres  Fr,  /unitts:  «  Nunquarh     mîhi  profec* 


—  218  - 

i566.  *  ^  violenta  ejutmodi  et  àvan^ta  consiltâ  placuerunC  :  née  polo 
j^0^  •  unquam  apud  me  fuisse  quemquam ,  oui  istiasmodî  actiones  Tel 
»  miDÎma  si^ificatiene  plaoere  mihi  osteoderîm.  Hoc  lestimoiiio 
»  et  meam  ipsius  et  piorum  collegarum  meorum  (nam  dTaurov^roç 
»  m^%9»^vo^açiï\bi\  moror)  fidem  pablice  testatam  vole.  Dt  Fita^ 
p*  a47.  «  Car  d'en  vouloir  charger  le»  ministres ,  ancieaa ,  ou  Gw» 
j»  siatoires  des  Eglises  ou  assemblées  de  ceux  de  la  religidn ,  œ 
w  sera  fait  par  trop  impudemment,  attendu  que  Ion  n*a  jamais 
»  seu  tirer  ceste  confession  ...  :  aios  au  contraire  on  acait  que 
»  ceux  de  la  dicte  religion  ont  tousjours  esté  d'opinion  que  ce 
»  n'cstoit  à  gens  particuliers  d'abattre  les  images  dressées  par  l'au* 
•  torité  publicque.  »  Le  Petit ,  1 55^. 

n  n'étoit  pas  question  chez  les  iconoclastes  de  se  réyolter  con- 
tre le  Roi.  «  Il  y  a  certes  grande  différence  entre  se  rebeller  contre 
«  son  Prince  et  par  un  zèle  trop  eschauffé  passer  les  bornes  de  sa 
t»  vocation  en  une  chose  qui  autrement  seroit  sainte  et  louable.  Aussy 
i>  y  a  il  différence  entre  se  retirer  de  l'obéissance  de  son  Roy,  et 
»  monstrer  par  le  brisement  d'un  tronc  de  bois ,  qu'on  se  repent 
»  d'avoir  esté  adonné  à  Idolâtrie ,  et  rendu  obé^sance  au  diable  et 
»  faux  dieux.  «  Le  Petit  ^  p.  i6i*. 

Il  paroi t  qu'on  se  borna  à  briser  tout  ce  qui  sembloit  deshono» 
rer  le  temple  de  Dieu^  sans  se  rendre  coupable  d'autres  excès. 
Strada  lui-même  avoue  que  cette  multitude  sans  frein  respecta  les 
religieuses;  la  manière  dont  il  explique  ce  fait,  n'est  pas  exempte 
de  partialité.  «  Una  salus  plerisque  earum  virginum  fuit^  sacri* 
»  legu  ira  oocupatis  aut  in  rapinam  intentis,  clam  fugam  arriper» 
»  atque  evolare  ad  parentum  domos.  »  I.  a58.  Fort  remarquable 
est  sous  ce  rapport  le  témoignage  de  l'ecclésiastique  Monllon 
relativement  à  ce  qui  se  passa  à  Anvers.  «  Merkwûrdig  bleibt  es 
»  jedoch  dasz  die  Bilderstûrmer  nichts  stahlen ,  sondem  Ailes  den 
»  Kircfaenvorstehem  und  obrigkeitlichen  Personen  unter  der  eid- 
»  lichen  verpflichtung  ûbergaben ,  es  fur  Unterstûtzung  der  Armen 
»  in  Geld  umxnsetxen.  »  F.  Raumery  hist,  Br,  I.  p.  169.  LePro- 
fessur  Wamkonigj  a  mal  saisi  le  caractère  de  ces  événemens  lors- 
qu'il dit.  «  Freilich  batte  die  vordringende  Reformation,  bei  dem 
»  so  leicht  in  Bewegung  zu  setzenden  Volke,  zunâchst  sehr  herbe 


—  219  — 

»  Frfickte  gelrage».  Bnnd,  Mord  und  Zentdrung  wareo  îhre  Be-   lS66. 
»  gleiter.  »  Fiandriscke  Staats-und  Rechtsgtsc/iichte  y  h  i.  Aoàt 

Il  en  fut  du  bri»  des  images  comme  des  prêches  (Voyez  p.  lao). 
Pent--étre  en  quelques  endroits  on  excita  le  peuple;  mais  en  général  ce 
fat  un  mouvement  spontané  et  une  conséquence  nécessaire  de  la  si- 
taation  des  esprits.  Dans  de  pareils  momens  une  étincelle  suffif.  En 
£ooa8e,  peu  d'années  auparavant,  Jinox  prêche  à  Perth  contre  la 
messe  et  le  culte  des  images  ;  un  prêtre  lit  néanmoins  la  messe ,  on 
toi  jcftte  des  pierres;  une  d'elles  brise  un  tableau;  eh  bien,  «  Auf 
»  dièse  Weise  enistand  eine  furchtbare  Bilderstûrmerei ,  die  sich 
»  binnen  kûrzer  Frist  ûber  einen  groszen  Theil  des  Reichs  aus- 
»  breitete.  UnzahligeKunstwerkeundAllare  wurdenzerschlagen, 
»  Bûcherversammlungeu  verderbt ,  die  schônsten  Kircben  geplAn- 
»  dert  und  170  oder,  wie  andere  woUen ,  allmiàlig  260  Rloster 
»  serstôrt.  »  f^.  Raumer^  Oesch.  Europas,  II.  4^3.  De  même 
dans  les  Pays-Bas  on  préchoit  depuis  longtemps  contre  un  culte 
idolâtre.  Calvin  s'étoit  prononcé  à  ce  sujet  avec  cette  énergie  qui 
distingue  partout  ses  écrits:  par  exemple,  dans  son  Commentaire  sur 
ia  i*,EpitredeSt.  Jean,cAu  Y.  v.  ai.  Non  idololatriam modo  dam- 

•  nat  apostolus ,  sed  praecipit  ut  a  simulacris  ipsis  caveant.  Quo 
»  aignificat  non  poase  integrum  ac  sincerum  Dei  cultum  retineri , 
»  simulacsimulacra-appetere  homines  incipiunt.  Sic  enim  nobis 
»  ingenita  est  superstitio ,  ut  minima  quaeque  occasio  nos  contagio- 
»  ne  sua  inficiat.  Non  tam  facile  ardebit  lignum  aridum  carbone 
9  subjecto ,  quam  cito  idololatria  bominum  mentes  corripit  et  00- 
»  cupat,  du  m  illis  materia  objicitur.  Quis  autem  simulacra  non 
»  videt  scintillas  esse  ?  Quid  scintillas  dico?  Imo  potius  faces,  quae 

*  ad  totius  mundi  incendium  sufûciant,  quamquam  Apostolus 
»  non  de  staluis  modo  loquitur;  sed  aras  etiam  et  quaevis  su- 
it perttittonum  instrumenta  comprehendit ...  Pietatis  est  cor- 
»  ruptela ,  nbi  corporea  Deo  figura  afBngitur  vel  ubi  eriguntur  ad 
»  cultum  statuae  et  picturae.  Meminerimus  ergo  in  spirituatt 
»  Dei  cultu  ita  sollicite  manendum  esse,  ut,  quidquid  nos 
9  ad  crasses  et  carnales  superstitiones  flectere  potest ,  procul 
»  a  nobis  arceamus.  »  Il  n'est  donc  pas  surprenant  que  partout 
où  l'influence  de  Calvin  a  été  prépondérante ,  le  culte  des  images 


—  220  — 

.l566.  ait  éeé  en  horreiuv  II  en  fut  ainsi  en  Eooise  ;  il  en  fut  ainsi 
Ajoùt.  les  Huguenots.  «  Wo  die  Hugnenotten  obsiegten ,  zerstôrten  sie 
j»  Kirchen,  Orgeln,  Bilder,  AJtare^  und  BùGhersamnilungen^ 
•  plûnderten  die  Geistlichen  und  schlugen'  Geld  ans  den  Kircben- 
»  gerâthen.  »  F,  Raumer^  IL  229.  En  avril  i566  Hopper,  après 
avoir  traversé  TOrléanois  y  écrivit  à  Viglius.  «  Uti  caeli  et  ierrae 
»  laetissima  hic ,  in  Gallia ,  est  fades  \  ita  templorum  ,  monas- 
»  teriorum  j  et  aliorum  religiosorum  locorum  plane  miseranda: 
»  adeo  ut  vel  bosti  misericordiam  movere  debeat.  Non  cmnme- 

»  nioro  singulatim ;  sed  hoc  tantum  exclamo  :  DU  iakm 

»  nobis  avertiie  pestem,  »  Ep^  ad.  FigL  p.  85«  » 

Ce  souhait,  de  ne  pas  subir  le  même  malheur  y  ne  pouvoit  gnères 
s'accomplir.  Oepuis  plusieurs  années  les  Calvinistes  François 
préchoient  TEvangile  dans  les  Pays-Bas  :  la  paix  de  Cateau-Cam- 
bresis  avoit  rétabli  les  communications  ;  car  ce  traité  ,  conclu  sur- 
tout afin  de  pouvoir  travailler  à  la  destruction  du  Protestantisme, 
contribua  y  dans  les  voies  admirables  de  la  Providence ,  à  faciliter 
la  propagation  de  la  vérité.  Le  peuple  savoit  donc  dès  longtemps 
que  le  culte  des  images  étoit  odieux  à  TEternel  :  il  étoit  aisé  de 
prévoir  qu'a  la  première  occasion  on  éprouveroit  les  «effets  d'un 
jcèle  iiTéfléchi.  —  La  remarque  suivante  de  Sirada  est  asses 
conforme  à  la  vérité;  pourvu  qu'on  ne  croie  pas,  comme  lui, 
à  une  provocation  immédiate.  «  Ego  ex  multorum  litterts  pro- 
»  pius  vero  credisderim  id  malum  ab  Calvinianis  Genevatibus  il- 
»latum  esse  e  propinquà  Gallià  digressu,  an  ultro  immissîs? 
»  Sic  enim  Petrus  Efnestus  Mansfeldius  Gubematrioem  docuit*  » 
l.  a48. 

lia  destruction  de  tant  d'objets  consacrés,  les  tumultes  et  les 
désordres  qui  eurent  lieu  dans  une  infinité  d'endroits ,  causèrent 
d'abord  une  grande  frayeur  à  la  Gouvernante,  mais  peu  après 
ébranlèrent,  on  peut  jouter,  renversèrent  la  Confédération. 

Le  Roi  ne  songea  désormais  plus  à  des  concessions. 

Beaucoup  de  personnes  qui ,  même  parmi  les  Confédérés ,  te- 
noient  encore  à  la  foi  catholique,  craignirent  d'avoir  indirecte- 
ment ,  par  leurs  actes  ou  par  leur  connivence ,  amené  ces  excès. 


—  221  — 

« 

IVaaU»  qui  déjà  auparavant  se  faisoient  scrupule  de  leur  oppoei^  xS66L 
tion   au   Souverain,   se  disposèrent  à  rentier  dans  Tobéissance.  y^^At^ 
Xa  plupart  peut-être  furent  déterminés    par    ce  double    motif. 
Ces  évènemens  contribuèrent  en  outre  à  augmenter  la  division 
entre  les  Calvinistes  et  les  Luthériens.  Ceux-ci  saisirent  Toccasion 
de  se  distinguer  avantageusement.  Il  parut  dans  le  cours  de  iSdô 
m  Breda  un  écrit ,  dont  Tauteur  se  nomme ,  «  lemandt  van  de  Coih 
•  feaeie  yan  Augsborcb  »,  intitulé  :  «  Sterke  bewysinge  datmen  virel 
»  mach  gedenck-  ende  getuychenisse  beelden ,  maar  egeen  omme 
»  die  aen  te  bidden ,  bebben,  »  Ph.  de  Mamix  y  répondit;  il  excuse 
le  peuple  en  disant  qu'il  n'a  pas  été  poussé  par  le  mépris  de  Tau- 
torité»    mais  par  le   désir  ardent  et  indomptable  fbnhedtvongetî 
ijverj  de  montrer  à   tous    combien    il    étoît  affligé  d'avoir   si 
longtemps  exercé  une  pareille   idolâtrie   et  blasphémé  le  noni 
de  Dieu.  Te  Waier^  I.  383.  Réponse  digne  de  son  auteur;  puis- 
qn*en  faisant  l'éloge  du  principe  qui  aninioit  la  plupart  des  icono- 
clastes 9  il  ne  justifie  en  aucune  manière  leurs  excès. 


LETTRE  CLXXXV. 

Le  Comte  B>  de  Mérode  au   Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  les  prêches  aux  environs  de  Malines. 


Monsieur,  Dimanche  dernir  le  1 1^  de  ce  mois  ont  com- 
paru pour  le  comenscement  environ  iSoo  persomies  à 
ung  villaige  entre  Malins  et  Yillefort',  nomé  Simpse, 
pour  entendre  la  paroUe  de  Dieu,  et  cornent  ce  Ministre, 
après  avoir  faict ,  pensoit  retourner  vers  Bruselles ,  il  at 
esté  retenu  audit  Yillefort  dédains  unne  hostelme,  sains 

'  VilTOfde. 


—  222  — 

i56&  lui  fiiire  quelque  tort  ou  violenoe ,  et  hyer  le  i5*  Ton  ut 
A^ût  encor  faict  aux  mesme  lieu  unne  autre  presche  par  ung  au- 
tre Ministre  devant  disner,  où  qu'il  y  at  eu  environ  3ooo 
personnes   à  ce  que  Ton  présume,  entre  lesquelles  at 
este  descouvert  que  le  premier  Ministre  estoit  détenu  co* 
ment  ci-desus,  desort  que   la  ou  i5  bon  coropaingions 
sont  allé  au  dit  lieu  avecques  armes  et  Font  menez  hora 
jusquessur  la  plasce  delà  presche,  où  qu'il  at l'après-dis* 
ner  faict  son  ofHce  asistant  de  plu'sieurs  auditeurs.  L'on 
m  at  dict  aussy  que  dimanche  prochain  Ton  doit  faire 
quelque  autre  assemblée  près  d'unne  maison  de  l'escout* 
tet  de  Malins ,  qui  est  unne  heure  de  chemin  de  la  ville 
susdit,  et  que  plusieurs  d'Anvers  s'i  doibvent  trouver 
pour  mètre  en  train  et  asseurer  ceux  de  Malins ,  voiant 
qu  il  sort  encor  avecques  craint  et  ne  sont  encor  faict  au 
chapuron  ' .  Les  dit  escoutet  de  Malins  avecques  aucuns  du 
Magistras  ont  esté  à  Brusselles  pour  donner  à  -entendre 
à  son  Allteze  ces  assamblée,  mais  ne  scay  quelle  reponsce 
il  ont  eu:  toutfois  il  a  faict  serer'  les  portes  hyer  pour 
tenir  les  borgois  hors  :  je  ne  scay  à  quelle  intention  ,  ni 
à  quelle  fin  ceci  poldrat  venir ,  car  les  borgois  ce  mes- 
content  fort.  Qui  ferat  fin,  priant  le  Créateur  avoir  vos* 
tre  singnorie  en  sa  sainte  grâce.  De  Raemsdonck^  le  1 6  de 
ce  mois  d'aoust  Tan  i566. 

Entièrement  prest  à  faire  services^ 
Bbenart  de  Msrode. 

.  A  Monsieur  Monsieur  le  Conte  de 
Nassau ,  Catzenellenboech,  Vianden  etc, 

Anvers. 

'  chaperon.  *  terrer  ( fermer). 


—  223  — . 


LETTRE  CLXXXYI. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  à  la  Princesse  ^Orange, 
Relatîife  à  la  Comtesse  Polyxene  de  Mansfeldt 


Madame,  je  ne  puys  délesser  yous  supplyer  bjen  i56& 
humblement  me  fayre  tant  de  faveur  et  d  onneur  ne  Août 
prandre  à  malle  '  part  que  ma  famme  et  moy  avons  retenu 
sy  longtamps  mademoyselle  [dous] ,  laquelle  il  vous  ast 
pieu  prandre  à  vostre  servyce,  vous  asseurant  mon  hon- 
neur que  il  n*ast  pas  tenu  à  elle  que  elle  ne  ce  soyt  allé 
aquycter  de  son  service ,  et  ce  que  l'avons  sy  lontamps 
retenu  ast  esté  à  son  grant  regret  ;  mes  comme  luy  avons 
assetirë,  ma  femme  et  moy,  que  ne  le  prandryes  de  mo* 
vese  part ,  veu  l'urgente  ocasyon  pour  laquelle  la  rete- 
nyons  l'at  seuil  icy  arestë ,  et  ast  esté  pour  plus  grande 
justyfycatyon  nostre  du  méchant  et  mallereus  tour  que 
ce  syngneur  Challon  et  ceste  demoyselle  m*on  joué, 
afiyn  que  sy  le  perre  eust  voullu  s*anquester  commant 
les  choses  ce  sont  passées ,  elle  eu  poeu  et  peust  cestyf- 
fyer^  ,  que  sy  ce  fusse  esté  ma  propre  fylle  unyque ,  je 
n'eusse  seu  randre  plus  de  devoyr  que  j'ey  fayct  vers  sa 
fylle,  et  aynssy  Dyeu  me  fasse  comme  j*ey  fayct  toute  ma 
vye  avecque  tous  les  syens ,  ancor  que  Ton  y  pensse  pour 
le  présent  byen  peu ,  ce  que  il  fault  que  je  prayngne  an 
pacyence.  Au  sur  plus.  Madame,  je  vous  supplyrey 
me  tenyr  au  nombre  de  vos  obéyssans  servyteurs  ,  me 
recommandant  byen  humblement  à  vostre  bonne  grâce, 

» 

*  mauTaise.  *  certifier. 


—  224  — 

i566  pryant  le  Créateur  vous  donner,  Sladame,  an  sancté 
Août,   bonne  vye  et  longue,  ansamble  le  comble  de  vos  ver- 
tueus  desyrs.  De  ClefF  (i),  ce  xvi"**  jour  daoust  i566. 

Vostre  humble  servjteur  ^ 
H.  DE  Brbderode. 

A  Madame,  Madame  la 
Plryuçeue  d'OraDges. 


LETTRE  CLXXXYir 

he  Comte  H*  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 


Monsieur  mon  frère,  roons/de  Wlpe'  s  an  retourne 
par  devers  vous,  auquell  jey  communiqué  mon  advys 
conrespondant  sur  ce  que  il  m  ast  allégé  de  vostre  part  et 
le  tout  sur  vostre  correctjon ,  mes  comme  il  m*ast  sam- 
blé  estre  le  plus  court  chemyn  cesluy  quy  vous  déclére- 
rat  de  ma  part  et  le  plus  asseuré ,  ne  m  ast  samblé  de 
passer  oultre  devant  d  antandre  ung  aultre  foys  vostre 
avys  et  résoUutyon  :  ce  que  puys  après  j*effecturey  de  tout 
mon  pouvoyr,  comme  je  ferey  an  tout  androyct  an  tout 
ce  quy  concernerat  vostre  servyce  ;  spandant  je  ne  faul- 
drey  à  mon  extrême  d  avyser  au  fayct  des  denyers ,  et  au 
surplus  me  remecterey  à  ce  que  vous  dyrast  le  dyct 
syngneur  de  Wlpe^  me  recommandant  humblement  à 
vostre  bonne  grâce,  prye  le  Créateur  vous  donner,  mons' 

(i)  Cleff.  Apparemment  du  Huis  te  CUef;  maison  du  Comte  de 
Bréderode  près  de  Haarlem. 

«  Wulp. 


—  225  — 

mon  frère,  an  sancté  bonne  vye  et  longue.  De  Clelï  oe  i5titi. 
XVI™*  jour  d'aoûst  i566.  Aoûi. 

Vostre  du  tout  dedyé  frère  à  vous  servyr  à  jamés, 

H.  DB  B&EDERODB. 

A  Mons/  mon  frère  Mons/  le 
Conte  Louys  de  Nassaw. 


USTTRE  CLXXXYIU* 

B,  de  Malberg  au  Comte  Louis  de  Nassau,  Sur  le  refroi- 
dissement des  Confédérés  dans  le  Luxembourg^  les 
préparatifs  contre  la  Confédération  et  sa  disposition  à 
y  résister. 


*  Bernard  de  Malberg  paroit  avoir  été  courageux  et  enlrepre- 
nant.  Il  servit  plus  tard  sous  Bréderode  et  sons  le  Pnuce  d'Orange. 

La  cause  principale  des  troubles  à  Trêves  étoit  la  religion.  En 
i559  la  prédication  évangélique  de  Gaspar  Olévian ,  qui  fut  plus 
tard  un  des  auteurs  du  Catéchisme  de  Heidelberg ,  avoit  presque 
soustrait  la  ville  à  la  domination  du  prélat,  Jean  yoq  der  Leyen  y  et 
les  bourgeois  renouvellèrent  leurs  eiTorts  en  1 566. 

La  lettre  du  bon  etfidelgeux  est  sans  doute  la  lettre  i83.  C'étoit 
donc  un  gentilhomme  peu  connu. 

^ .  Monsigneur,  estans  de  retour  en  se  cartier  de  Luxam- 
bourgh ,  le  S.*^  de  Guistel  et  moy  avons  faict  toutte  di- 
ligense  pour  incontinent  asambler  nos  confrères  pour 
leur  faire  antandre  nostre  besongner  à  nostre  dernière 
assamblée,  ce  que  n  avons  peus  faire  à  raison  qu'ilz  sont 
tous,  exseptez  ung  ou  deux,  à  la  suit  de  mons.^  de  Mans- 
felt  et  du  Conte  Charle  son  fils  en  la  ville  de  Trêves , 
au  moiens  de  quelques  troubles  esmeu  entre  Farsevêque 
et  les  bourgeois  de  la  dit  ville,  et  se  à  raison  de  quelque 

9  i5 


iS66.  previlège<{ue  ledit  arserecque  leurs  veult  otter,  pour  à 
Août,  quoy  obvier  is  bourgeois  ont  requis  le  dit  Conte  de  Mans- 
felt  comme  gouverneur  du  dit  Luxambourgh  pour  protec- 
teur ,  à  raison  qu'is  sont  sous  la  protexsion  d'ung  Duc 
du  dit  pais  :  la  porte  de  la  dit  ville  de  Trêves  at  estez  refusée 
et  fermée  au  dit  arsevecque  et  les  siens.  Voilà  Focasion 
de  Tapsanse  de  nos  dis  confrères  ,  desquieux  pour  le  faict 
que  dit  est ,  ne  pouvons  escrîpre  à  vostre  signeurie  leur 
advis  et  oppinions  sur  se  quy  s*est  passez  à  la  dict  assam- 
blée*  Je  Tay  fait  entandre  à  Tung  des  nostre  quy  le  trou- 
ve fort  bien  dresez ,  d  autant  qu'il  n'est  du  nombre  des  re- 
crus en  leurs  signature  :  à  ce  que  je  puis  entandre  quant 
la  plus  part  de  seux  de  pardesà  quy  se  soliont  *  dire  des  nos  - 
tre,  iseux  ont  sans  son  de  tromppet  faict  la  retraicte  y  sui- 
vant le  dit  Conte  Charle,  dont  par  se  est  à  extimer*  que 
encore  qu*is  fusiont  pardesà  tous  ensemble,  la  plus  part 
d'entre  eux  n'eusiont  trouvez  de  bonne  digestion  se  que 
avons  faict;  se  que  me  semble  ne  leur  devoir  estre  com- 
muniquez, puis  qu'il  sont  sy  pusillanime  que  de  se  vouloir 
séparer  de  nostre  Compromis.  Pay  aquis  partout  sestuy 
pais  ung  grant  honneur  par  le  moien  de  mon  dit  S' de 
Mansfelt ,  lequel  ses  jours  pasez  en  plaine  compaignie  de 
seux  de  sa  suit ,  dit  par  manière  de  reproche  et  moquerie  à 
ung  gentilhomme  des  nostre  bon  geux,  que  il  avoit  esté 
avecque  moy  en  nostre  dit  dernière  assemblée  à  Sainc- 
Tron ,  et  que  j'estois  Tung  des  prinsipalle  geus ,  sur  quoy 
le  nostre  luy  répondit  qu'il  y  avoit  estez  ,  et  que  par  la 
say  bien  ^ ,  encore  iroit  il  sitôt  que  Tocasion  se  présanteroit, 
et  que  de  moy  j'estois  homme  de  bien  et  le  maintenoit  à 
quiconque  en  vousit   parler.  Voilà  comme  je  suis  en  la 

'  aroient  coutume  de  (toléré),  *  estimer.  3  malgré  toutes  belles  paroles 

{parla  si  bien)  ? 


—  227  — 

bonne  grâce  du  dit  Conte,  si  est  que  poursela  je  n  espère  i566. 
point  en  amaigrir,  tant  que  j'ores  à  manger.  Mons/,  je  Août. 
meure  àdemy  des  despit  que  je  vois  que  Ton  faict  par  tous 
se  pais , et  mésme  en  la  compaignie  ouïes  sudis  sont,  cou- 
rir ung  bruit  faux ,  méchant  et  malheureux  ;  c'est  que  les 
misérable  menteur  disent  que  le  bon  Signeur  de  Bréde- 
rode  at  toutallement  retracté  et  révoqués  sa  singnature, 
8*estant  du  tout  mis  hors  nostre  Compromis ,  d'avantage 
disent  qu'il  tient  le  nez  fort  hault  aux  anabaptist,  voire  il 
sont  bien  sy  effronté  de  dire  plainement  que  le  dit  S/  de 
Bréderode  est  de  sest  maleureuze  sext  '  et  le  S/  Conte 
Lodevic ,  comme  vostre  signerie  pourat  veoir  par  une  let- 
tre syjoingt  que  ung  bon  etfidelgeux  m'escript:vous  eu* 
serez'  de  la  ditlettre  suivant  que  trouverez  convenir,  vous 
asseurantque  seluy  qui  melescript,  est  homme  de  bien  et 
véritable.  L'on  ne  s'at  ancore  adresé  à  moy  pour  me  dire 
[iceux]  faux  proupos,  et  quant  Ton  me  les  dirat,  je  direz  et 
maintiendrez  à  tout  homme  qu'il  at  faussement  menty  , 
car  se  ne  sont  choses  à  soufrir.  Suivant  le  départ  que 
Madame  nous  donnât  en  la  présence  de  mons/  d'Aigue- 
mont ,  j'estimois  pour  le  seur  que  toute  chosez  deusiont 
demeuré  en  surséanse  jusque  à  se  que  eusions  l'aseurance 
par  nous  demandée  de  son  Alteze  et  de  tous  les  cheval- 
liers de  Tordre ,  et  que  nulle  levée  se  deut  faire,  sinon 
par  les  trois  signeur  par  nous  desnommez  ,  et  qu*iseux 
sous  l'autorité  de  son  Alteze  ordonneriont  les  cappi tains 
pour  lever  souldat ,  si  besoing  estoit  (i) ,  et  toutefois  je  suis 
adverty  par  ung  gentilhomme  dez  nostre,  comme  ung 

(i)  Estait.  B.  de  Malberg  auroit  il  pris  les  demandes  des  Confé- 
dérés pour  des  promesses  de  la  Duchesse  ? 

»  iecte.  '  usern. 


—  228  — 

i566.  sertainMondrgon'  Chrestien  de  la  nouvelle  inpression  en 
Août.  Espagne,  ensamble  le  S/ de  Malandry,  gouverneur  de 
Moinmaidis%  tous  deux  grans  cardinalist,lievent'  et  font 
gens  partout  y  peuvent,  comme  vostre  signeurie  connoi- 
terat  par  ladvertissement  que  Ton  m'an  at  falot,  lequel 
est  sy  joint.  Voiant  que  l'on  euse  en  sest  fason ,  il  m  est 
advis  que  son  Alteze  nous  traicte  à  son  acoutumé^  et  que 
ses  gens  que  Ton  faict,  son  pour  nous  servire  d'ung  arière- 
banquest  en  lieux  de  fruit,  sitôt  que  le  Duc  de  Savoie  (i) 
serat  arivez.  Il  est,  sauf  vostre  corection ,  nécesaire  que 
convenions  à  tellez  deserttes.  Deux  chevaliers  de  Tordre 
de  France  ,  toutefois  cardinalist,  m'ont  dit  pour  le  seur 
que  six  mil  soldat  Espaignol ,  et  huit  mil  soldat  Itallien 
sont  desendus  à  Gênes  et  s'achemine  par  le  Piémont,  la 
Franche-Contté  et  Loraine,  puis  en  sestuy  pais,  et  de  là 
en  Brabant;  le  dit  S.'  Duc  marche  quant  et  eux  comme 
lieutenant  genéralle  de  sa  M^.  Le  Duc  de  Loraine  est  de- 
puis six  jour  en  sa  allé  au  devant  de  la  dit  armée  et  se 
par  la  post  ;  les  mesme  nouvelle  nous  sont  donné  en  se 
Cartier  par  marclians  ,  tant  de  Lorraine  que  de  la  Bour- 
goinne:  pouroit  il  bien  estre  que  sela  auroit  quelque 
peur^  estonnez  noz  refroidis,  ors  qu'ainsy  fut  pour  sela 
pas  maille ,  il  me  samble  à  correction  de  vostre  signeurie 
et  de  tous  les  bon  geux ,  que  debvons  donner  tel  et  sy 
bonne  ordre  à  nostre  fait,  que  ne  serons  surpris  en  nozmai- 

(i)  Saiwe.  LcB  Députés  avoient  dît  aussi  à  la  Gouvernante. 
«  Nous  sommes  advertis  que  le  Duc  de  Savoie  a  promis  assisteoœ 
»  à  S.  M.  pour  venir  par  deçà  avec  forces,  et  que  pour  cela  il  s*est 
M  trouvé  à  la  journée  Impériale  vers  TEmpereur,  pour  luy  déclaî- 
«  rer  les  démenées  et  desseins  qu'il  avoit  sur  ce  Pays-Bas,  »  Le 
Petite  II 4*». 


—  229  — 

son  comme  en  ung  chaponnie;  sela  ne  seroit  propre  à  i566. 
seux  qui  i  seriont  ratain  '  ,  pour  à  quoy  obvier  suis  bien  Août. 
d'avis  que  nous  mettions  de  bonne  heur  en  campaigne  et 
les  allions  trouver  pour  les  combatre  de  galant  homme 
avant  qu'ilz  entre  dedan  sestuy  pais,  auquelle  réitérative- 
ment  le  dit  Conte  de  Mansfelt  m*at  intitulez  le  grant  cap- 
pitaine,  chose  quy  ne  m'est  de  petitte  faveur   pour  m'a- 
vanser  vers  sa  Mt^.  et  son  Akeze.  Mon  advis  est  de  les 
conbatre ,  comme  dit  est  ;  tous  les  firans  geux  de  pardesà 
sont  de  mesme  opinions,  toutefois  nous  remetons  le  tout 
à  la  bonne  discrétion  de  vostre  signeurie  et  à  selle  de 
tous  les  bons  signeurs  de  vostre  compaignie,  vous  su- 
pliant  humblement  et  à  eux  en  pareille,  sy  pour  cest  foys 
le  dit  de  Guistel  et  moy  n  asistons  à  sest  présentte  jour^ 
née ,  comme  il  vous  at  plut  nous  commander  et  enchair- 
ger  de  se  faire  ;  et  se  quoy  se  nous  en  garde,  c'est  que  le  dit 
Gistel  m'at  dit  n'avoir  moiens  plus  avant  fraier  pour  les 
seux  de  pardesà,  comme  il  at  fait  jusque  à  présent,  sy  donc 
en  se  il  ne  l'asistent  en  renbourse ,  joingt  aussy  qu'il  est 
contrain  donner  ordre  à  ses  négosses  pour  à  l'avenir  estre 
prêt  à  monter  à  cheval  quant  et  les  bon  geux^  Et  quant 
et  de  moy  je  puis  asseureren  vray  vérité,  que  m'e&t  pour 
ce  coup  inpossible  de  conparoitre  au  jour  dernier  assig- 
né ,  d  autant  que  je  trouve  mes  négosses  sy  pressés  que 
suis  contrain  sans  plus  long  dilay  y  donner  provision  et 
remède,  principallementsur  le  fait  de  lûmes  %  duquel  j'es- 
père quelque  bonne  fin  ,  et  puisque  Focasion  se  présente 
il  me  semble  ne  lafailloir  laisser  perdre,  à  se  que  àl'adve- 
nir  elle  ne  me  puisse  en  rien  enpêcher  à  randre  service 
à  sa  M*^.,  à  vostre  signeurie  et  à  toutte  la  noble  et  ver- 

'  reteoiu  '?).  *  Luroey  (?).  De  Malberff  se  sert  farement  de  majuscules^ 


_  230  — 

i566.  tueuxe  compaignie  de  fidelles  et  yaillans  geux  et  non  aux 
Août,    àultres.  Si  esse  mons/  que  sy  vostre  dit  signeurie,  en- 

s 

samble  la  noble  compaignie  sy  dessus  dit,  séjournât  pour 
nostre  fait  quelque  jour  ensamble  à  Bruxselles  ou  aultre 
lieux  y  et  que  par  ensemble  trouvassies  estre  de  besoing 
que  je  me  trouve  yerz  la  dit  nostre  compaignie  et  qu*en  la 
congrégation  ma  présensei  puisse  servir,  le  m*escripvanty 
je  ne  faudrez  a  posposer  toutes  autres  negossez  et  affaires, 
pour  de  mon  pouvoir  optempérer  et  obéir  à  ce  qu*il  vous 
plairat  me  commander,  et  sependant  j'aprouve  et  advoue 
tout  se  que  par  vostre  signeurie  et  les  signeurs  mes  con. 
frères  serat  faict ,  traité ,  et  acordez  sur  nostre  faict ,  tout 
ainsy  que  sy  j  eslois  présen  ;  le  dit  de  Guistel  m*a  dit  en 
faire  de  mesme.  Mons/,  il  i  at  ung  Berlemonnist,prévost 
dlvois,  quy  se  jacte  et  menase  de  emprisonner  et  perse* 
cuter  pour  la  relijyon  des  pauvre  gens  de  son  office  et 
mesme  satac'  à  ung  gentishome  de  noz  confrère  (i) ,  di- 
sant avoire  chairge  dudit  de  Mansfelt  de  ce  faire  ;  il  ont 
envoie  vers  moy  scavoir  s*yl  sacageront  le  dit  prévost  en 
quas*  qu'il  proséd  contre  eux ,  comme  dit  est  :  je  vous  sup- 
plye  de  me  mander  comme  en  se  ils  auront  à  se  conduire. 
Plusieur  bon  souldat  me  font  jour  sus^  aultre  demander 
sy  l'on  a  besoing  d  eux ,  car  par  les  levées  sy  devant  dit 
Ton  les  presse  fort  prandre  partie,  et  par  tel  moiens  est 
à  craindre  que  quant  en  panserons  trouver,  tous  les  mil- 
leurs  seront  envoie  ^  je  ne  leur  sez  que  respondre  pour  les 
arester  sans  euxniestre  sansseux  quy  les  chairchent.  Les- 
quieux  font  coure  le  bruit  que  s*est  pour  renforser  les 
garnison ,  ce  que  ne  se  debveroit  faire  sinon  par  ordon- 

(i)   Cot\frèrt,  Voyez  p.  209. 

'   «'allaiitu'.   '   cas,    '  sur. 


—  231  — 

nanse  denoz  dit  troy  signeurs ^et  aussj  n'est  besoîng  d'enr  i565. 
leyer  en  telle  nombre  pour  le  dit  renforsement ,  veux  ce  Août., 
quy  se  passe.  Il  est  bien  nésessaire  que  soions  bien  sur 
nostre  garde ,  car  Ion  ne  tâche  qu  a  nous  jouer  à  la  fause 
compai^ie ,  et  est  à  craindre  qu'il  n  j  en  aurat  beaucoup 
qny  se  disent  des  nostre,  [venant  lefext']j  et  quil  faille 
porter  le  fardeau,  ils  feront  faux  bon;  se  que  je  ne  ferex 
jamais,  Dieu  aidant,  tant  que  la  vie  me  durerai,  et  sî 
tant  est  que  Ton  traicte  les  geux  de  sortes  que  vostre 
seigneurie  et  la  compaignie  d*iselle  trouve  estre  néses* 
saire  pour  nostre  seuretez  de  prandre  les  armes ,  ey  je 
supplié  vostre  signeurie  avoire  mémoire  du  dit  Gistel  et 
de  moy  ;  et  s'il  vous  semble  qu'en  se  je  puise  faire  service 
pour  sest  effert  et  autres,  je  mourez  au  pietz  des  trois 
signeurs  et  à  seux  de  vostre  signeurie,  fesant  le  debvoire 
dliorame  de  bien  jusque  au  dernier  soupir ,  et  de  se  se 
peult  asseurer  vostre  susdite  singneurie,  à  laquelle  je  pré* 
sentemes  très  humble  recommendation  et  servise,  prians 
àtousmessigneures  mes  confrères  me  tenir  en  leurz  bonne 
grasce  et  souvenansce.  Monsigneur,  je  suppUe  le  Créateur 
vous  donner  en  parfaict  sancté  longue  et  eureuze  vie 
avecque  sa  sainct  grasce  et  bénédiction.  De  vostre  mai- 
son d'Andeux  ce  19  jour  d*aoust  i566. 

Vostre  bien  humble  et  obéisan  à  vous  faire  service, 

A  Monsigneur,  Mons/  le 
Conte  Louis  de  Nassau  etc. 
A  Broxselle  ou  la  part  011  il  serat« 

•  II"  fait   I}. 


—  232  — 


LETTRE   CfiXXXIX. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Prince  d^  Orange,  Sur  la 
nécessité  de  porter  remède  à  V état  critique  de  la  ifille 
(t  Amsterdam. 


i566.  Monsieur,  comme  jantamps  que  la  bourgoysye  de 
A.oût.  y^jnsterdam  ont  dresse  ungne  requeste  laquelle  il  desy- 
rent  vous  présenter,  pour  vous  supplyer,  byen  humble- 
ment vouUoyr  fayre  ung  tour  jusque  à  leurs  vylle  pour 
mestre  ordre  à  ungne  inOynyté  d*affaires  quy  vont  byen 
malle,  ce  sachant  je  n'ey  voussu  délesser,  mons.',  vous 
avertyr  par  ceste  que ,  sellon  que  me  suys  apperceu  tant 
passant  par  là  que  de  ce  que  j  an  antamps  tous  les  jours , 
que  sy  vous  n'y  mestes  ordre ,  an  peus  de  jours  Tordre  s* y 
mestrat  et  avequé  ungne  telle  émotyon  et  désordre  que 
la  vylle  est  an  danger  se  perdre  et  ruyner  à  james.  Les 
gouverneurs  dycelle  ne  cessent  d'anchemyner  leurs  am- 
bytyons  et  synystres  desseyns,  de  Taultre  costé  le  peuples 
voyct  à  Feur'  d*auyourduy  ung  aultre  monde,  quy  est 
ocasyon  qu  yl  haussent  la  teste  et  ne  ce  veuyllent  lesser 
forcer  et  trecter  conune  du  passé,  de  l'aultre  costé  leur 
magystrat  nast  poyn  de  dyscrétyon  aultre  que  d*assouvyr 
leur  ambytyon  d  avaryce ,  de  sorte  que  je  leurs  voys  cou- 
per la  gorge  les  ungs  aus  aultre,  quy  ny  mestrat  remède; 
et  certes,  mons/,  vostre  venue  serast  le  seuil  remède, 
je  n'an  voys  neus  aultres,  et  à  Tocasyon  que  il  y  ast  làde- 

'   heure. 


—  233  — 

dans  ungne  infynytée  de  jans  de  byens,  nos  byensbons  i566. 
amys  et  antyèrement  ànostre  dévotyon,  je  vous  yoldreye  AoAt. 
byen  suppiyer  humblement  à  la  contamplatyon  d  yceuls , 
sy  au  monde  vous  est  possyble,  tous  y  vouUoyr  trouver 
ung  tour  pour  obvyerau  dys  inconvényens ,  desquels  il 
an  est  plus  que  tamps;  et  me  recommandant  humble- 
ment à  Yostre  bonne  grâce  pryrey  le  Créateur  tous  don- 
ner, mons.',  an  sancté  bonne  Tye  et  longue ,  anssamble 
le  comble  de  yos  desyrs.  De  Gleff  an  Hollande,  ce  xxii' 
jour  d^aoust  i566. 


,me 


LETTRE  CXC. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  les  mauvaises  dispositions  des  Présidens  de  Hol- 
lande et  d'Vtrechty  sur  les  excès  des  iconoclastes^  et  la 
nécessité  de  veiller  aux  intérêts  de  la  Confédération. 


Monsieur  moii  frère ,  j'ey  parllé  à  nosamys  de  Amster- 
dam y  lesquels  je  trouve  fort  voluntayres  de  nous  ayder 
de  leur  pouvoyr.  Il  vous  plerat  m'anvoyer  la  procuratyon 
syngnée  comme  mons.'  de  Wlpe  vous  orast  dyct  lors.  Je 
ne  fays  doubte  au  recouvrement  des  denyers  et  suys  as- 
seuré  que  an  ung  besoyn,  il  ne  nous  fauldryont  de  quel- 
que bonne  somme ,  et  certes  nous  leurs  sommes  à  tous 
oblygées,  car  il  n'y  a celluy  d'eus,  je  pansse  de  nos amys, 
quy  ne  s'y  veuylle  amplyer  à  son  pouvoyr ,  et  davantage 
syle  moyen  ce  trouve;  voyllà  anffyn  ce  qu'y  m'ont  mandé 
dyre.  Le  Duque  Erych  est  à  Lysfelt  (i)  :  quy  oroyct  anvye 

(i)  Lysfelt,  Château  situé  dans  TAIblasserwaard ,  près  du  Lek, 
VIS  à  vis  de  Schoonhoven. 


^  234  — 

1^66.  luy  fayre  ungne  trouoe ,  il  esta  beau  jeu  ;  mandes  moy  ce 

Août,    quyl  vous  an  samble,  et  lesses  fayre  à  moy 

Je  croys   que  estes  averty  que  le  président   d'Utrect  a 
fayct  pétytyon   d'un  prest  pour  contre  ses    nouveaux 
sectayres  et  contre  les  geus,  ce  que  Ton  m  ast  asseuré  cer- 
tainement ;  jusque  à  troys  et  à  quatre  quy  luy  ont  ouy 
nommer  de  sa  propre  bouche  ce  mot  de  geus  et  jans 
daporen ,  ce  que  j  ay  an  témonage  de  non  et  sumon.  Geus 
d'Amsterdam  m'ont  mandé  pareyllement  an  avoyr  eer- 
tayne  nouvelles.  Le  présydent  de  Hollande  et'  sur  les 
mesmes  termes,  comme  je  suys  certaynement   averty, 
pour  ce  trouver  aus  pryncypalles  vylles  de  ce  pais  de 
Hollande,  pourfayre  le  mesme.  Ce  quy  lan'  orast  fayct 
ne  fauldrey  vous  an  avertyr  pour  le  meyns.   Il  n*y   ast 
homme  d'eus  quy  n  ast  sa  responce  preste  sur  tout  ce 
qu'y  leur  soroyct  proposer  ;  je  vous  lesse  à  pansser  ce  que 
tout  cella  veult  dyre,  sy  Ton  veult  les  choses  plus  ouverte. 
J'ey  aussy  donné  ordre  par  synq  ou  sys  costé  pour  recou- 
vrement dedenyers;  j'espère  d'effectuer  quelque  bonne 
fayct  sellon  que  me  puysapercevoyr:  de  toute  mabesong* 
ne  an  seres  averty;  de  vostre  costé  je  vousprye  ne  dorme 
pour  cella,  car  c'est  l'extrême  onctyon  et  toute  la  guéry* 
son  du  malade.  Je  vous  prye  demander  à  Messieurs  les 
Contes  van  den  Berghe  et  Cullenboufch fayre  le  mesme, 
affyn  que  chesqun  effectue  son  pouvoyr  en  cas  de  néces* 
styé,  comme  aussy  il  ont  byen  le  moyen  le  fayre  ^u  lyeu 
où  il  sont.  Tout  vast  icy  extrêmement  byen,  mes  an  Am- 
sterdam mons^  le  Prynce  y  doyt  mcstre  quelque  remède, 
ou  je  les  voys  antretailler  les  ungs  aus  aultres,  Vung  de 
vses  jours  ,  comme  je  luy  an  ey  rescrypt.  L'on  dyct  icy  que 

'  eut  J  nu'il  rn. 


^  235  — 

il  ont  fayct  an  Anyerfl  le  djable  tou  creu,  je  vous  prye  i566« 
me  mander  ce  que  c  est,  et  par  Flandres  ;  je  n'an  puys  croy-*  Ao&i. 
re  la  moytyé  de  ce  que  Ton  m'asseure.  Anfltyn  quant  sella 
seroyt,  personne  n'an  est  cause  que  Madame  de  Parme  | 
car  le  peuple  s'oflVoyt  à  nous  randre  toute  obéyssance  et 
poser  les  armes  antre  nos  meyns ,  ce  soubmectant  a  tout 
chastoy  que  Ton  an  voldroyt  ordonner,  an  cas  que  ame 
de  eus  fysse  quelque  cas  scandalleus  ou  sédytyeus,  moye* 
nant  que  leur  eussyons  voussu  promectre  de  ne  souffryr 
que  il  ceryont  recherché  pour  le  fayct  de  la  rellygyon  et 
que  il  poTeussent  avoyr  la  prêche  lybre  hors  des  villes , 
jusque  à  ce  que  les  estas-gënérauls  rassamblés  an  eussyont 
aultrement  ordonné;  le  mesme  avons  nous  decleré  à 
Madame  yl  y  ast  tantôt  troys  sepmaynes:  le  peuple  a  veu 
que  l'on  ne  ce  hastoyt  guère  nous  randre  responce  et 
panssant  que  Ton  les  nochaylloyt' ,  il  se  sont  d'eus  mes 
mes  [ramantu] ,  et  j'ey  peur  puy sque  il  vyengnent  sy  avant, 
que  l'on  orast  de  la  fayre'  leur  mcstre  tell  mor  an  bouche 
que  l'on  les  peuyllent^  tenyr ,  et  vous  souvyengne  de  ce 
que  vous  ey  dyct  aultre  foys.  Je  prye  à  Dyeu  que  Icelluy 
le  meste  an  mylleur  chemyn  et  réduyse  les  atfayres  de 
mylleur  sorte  que  je  n'an  voy  les  aparance;  je  scay  byen 
ce  que  j'oye  et  voys  de  tout  costé  ;  anfFjrn  je  doubte  que 
à  la  fyn ,  an  lyeu  que  nous  leur  pansseront  commander , 
que  il  ne  nous  commande  absollutement.  Je  vous  prye, 
mons'  mon  frère,  de  m'anvoyer  mons'  de  Hammes  ung 
tour  jusque  icy  pour  avyser  à  plusieurs  afFayres  d'ympor- 
tances ,  tant  pour  denyers  que  pour  aultre  mylles  afFayres  . 
quyce  présente  icy  journellement  ^  desquelles  vous  an 
dyrast  ungne  partye  le  porteur  de  ceste ,  ausquelles  ne 

'  négli|(oit,  mcprisoit  (?).  '  l'affaire.   ^  puisse  (?^. 


—  236  — 

i566.  puys  seuil  raquer,  je  tous  avyse  de  mon  honneur  que  je 
Août  ne  dors  poynt ,  auss j  il  n*est  pas  le  tamps.  Je  vous  prye 
-  révellés'  ses  aultres  syngneurs,  Berge,  CuUenbourch,  de 
quelque  lettres  pour  leur  rafraychyrla  mémoyre,aultre- 
ment  ils  panssent  que  ce  soyt  jeu  d'anfFan.  Toute  les  vyl- 
les  prêchent  icy  au  plus  fort ,  de  sorte  que  yl  y  ast  dans 
Hollande  quy  yont  journellement  au  prêches  plus  de  syn- 
quante  mylle  personnes.  Le  porteur  de  ceste  vous  dyrast 
tout  ce  quy  ce  passe  ;  me  recommandant  ung  myllyon  de 
foys  à  vostre  bonne  grâce  ^  prye  le  Créateur  vous  donner, 
mons*^  mon  frère ,  an  sanctë  bonne  vye  et  longue,  et  le 
comble  de  vos  desyrs.  De  Gleff ,  ce  xxij"*  jour  d'aoust 
i566. 

Vostre  du  tout  dédyé  frère  à  mouryr  à  vos  pieds, 

H.  DE  Brederode. 

A  Monsieur  mon  frère , 
Monsieur  le  Conte  Louys  de  Nassaw. 


Le  a3  août  un  accord  fut  conclu  entre  la  Gouvernante  et  les 
Confédérés.  Les  nouvelles  aUrmantes  se  succédoient  d'in»tant  en 
instant.  Le  19  on  avoit  ravagé  les  Ëglises  et  les  Monastères  à  An- 
vers. Peu  d'heures  auparavant  le  Prince  étoit  parti  pour  Bruxelles, 
afin  d'assister  à  TAssemblée  des  Seigneurs  et  Chevaliers.  N'ayant 
réussi  qu'avec  des  peines  infinies  ,  à  empêcher  les  réformés  d'éU- 
blir  leurs  prêches  au  dedans  de  la  ville  (Bor^  L  81 ,  sq.) ,  témoin 
de  la  fermentation  violente  des  esprits ,  il  croyoit  sa  présence  néces- 
saire ;  son  départ  fut  presque  forcé.  La  Duchesse  ou  n'ajoutoit 
pas  foi  à  ses  avertissemens ,  ou  bien  croyoit  avoir  absolument  besoin 
de  ses  conseils.  «  De  Prins  is  om  notelyke  affairen  des  Lands ,  en 
»  besonder  de  swaricheit  metten  verplichten  Edelen  voerhanden 
>'  /ynde  ,  ontboden  geweest  om  te  komen,  aile  onschuld  achterls- 

'  réveillez. 


—  237  — 

»  lende  tôt  Bruasel,  waer  af,  hoewel  hy  hem  lange  excuseerde,   i566. 

»  nochtans   teo  lesteo   is  sulx  gedrongen  geweesly   dat  hy  syn  Août. 

»  vertrek  niet    langer  en  heeft  kunnen   uitatellen ,    heeft  nocb- 

»  tans  tôt  grooter  bede  van  der  Wet  en  Ingesetenen  noch  den 

»  i8  Aug.,   mits  de   sorgelyckheid  van    den  dag  en  de  open- 

»  bare  Cereoionien   die  men  ten  selven  dage   gebmikle,  in  de 

»  atadgebleven  ....  Aleer  syn  Ezcellentie  heeft  willen  vertrekken, 

»  so  heeft  hy  te  meer  stonden  aen  de  Régente  aile  de  sfraricheden 

»  geschreven,  en  ook  haer  exprès  gewaerschouwt ,  by  syn  brieven 

9  van  den  12,  149  i5  en  16  Augusti,  dat  hy  in  syn  absent ievrees- 

»  de  voor  eenich  inconvénient ,  ten  ware  sy  eerst^  Yolgende  der 

»  Gemeente  versoek ,  hen  versage  van  een  ander  Hoofi  of  ten  min- 

«  sten  van  eenen  Lieutenant ,  maar  sy  heeft  selve  altyd  vertrocken 

»  en  hem  geschreven  by  haer  brieven  van  den  i3  en  16  Augusti  dat 

»  genoech  ivas  dat  de  Officiers  en  Wethouderen  voor  so  luttel 

s  dagen  de  toesicht  souden  nemen  en  sorge  dragen.  »  Bor^  I.  83.* 

Ces  lettres  du  Prince  à  la  Duchesse  se  trouvent  probablement 

encore  aux  Archives  à  Bruxelles. 

On  étoit  dans  la  consternation.  Six  semaines  plus  tard  le  Comte 
de  Hornes ,  dans  une  lettre  très  intéressante  à  son  frère ,  lui  écrit: 
«  L'on  a  en  un  tel  estonnement  que  estant  à  Bruxelles  nous  ne 
9  scavions  que  faire  ni  en  qui  nous  fier.  Et  afin  que  povez  scavoir 
>  aux  termes  où  nous  estions ,  fusmes  mandez  par  Son  Alteze  le  aa 
»  août,  le  matin  entre  trois  et  quatre  heures,  et  la  trouvasmes 
»  preste  à  partir ,  ayant  désjà  ses  hacquenées  toutes  prestes  au 
»  Parcq  .  • .  Son  Alteze  nous  déclaîra  qu'elle  avoit  résolu  se  retirer 
»  à  Mons.  »  Procès  d^Egm,  IL  477.  Ce  fut  avec  beaucoup  de  peine 
que  les  Seigneurs  la  firent  revenir  de  ce  dessein.  «  Elle  fut  oontrainc- 
»  te  de  demeurer,  non  pas  tant  de  sa  propre  volunté  quepar/iier^ 
»  ffl ,  à  cause  de  la  guarde  mise  à  toutes  ces  portes  ...  et  ainsi 
»  demeurant  comme  prisonnière,  selon  qu'elle  escripvoit  par  ses 
»  lettres  à  S.  M.  »  Hopper^  Mém.  99!  —  Burgundus,  dont  les  ac- 
cusations contre  le  Prince  d'Orange  rendent  assez  souvent  la  bonne 
foi  douteuse ,  ne  craint  pas  de  donner  à  entendre  que  celui-ci 
excita  la  Gouvernante  à  prendre  la  fuite.  «  Vicerat  pudor  con- 
V  templationem    periculi.   Jamque  prorsus  damna verat  abenndi 


—  238  — 

l566»  •  oonsilia,  cum   Auriacus  deannciat   ei   loonomachos  admovisse 

Août.    *  propiiis  agmen  ...  Sea  vera  haec  eraot ,  seu  ad  coDcitaDdum  tei>- 

»  rorem  efficla ,  non  dubitavit  Gubematriz  pro  compertts  accipe- 

»  re  »  p.  2^3.  Il  suffira  d'opposer  à  ce  témoîfpiage  les  paroles  da 

Prince  dans  sa  Défense  en  1 568.  «  Madame  de  Parme  voulant  se  retî- 

•  rer  à  Mons  et  par  là  donner  occasion  à  ceux  qui  eussent  peuavoir 
»  envie  d'empiéter  sur  son  authorité ,  Tavons  avec  les  autres  par 
»  grande  instance  et  impori unité  requise  et  suppliée  ne  vouloir 
»  faire  ce  tort  à  soyméme,  ny  telle  disputation'  ny  desservice  à  S. 
»  BI.  qui  monstre  bien  que  noz  actions  et  pensées  ont  esté  du  tout 
»  contraires  à  Fambition  y  dont  pour  le  présent  à  tort  on  noua 
»  accuse.  »  Le  Petit  ,179.* 

Le  Roi  avoit  aboli  Tlnquisition  Papale:  la  Duchesse  résolut 
d'accorder  en  outre  pardon  général ,  «  non  par  forme  de  grâce , 
»  pour  ce  qu'on  ne  la  vouloit,  disans  estre  plus  dignes  de  rpcom- 
»  pense  .  • . ,  mab  par  forme  d*asseurance,  »  1. 1.  p.  10 1.  Quant 
à  la  modération  des  Placards  ,  le  Roi ,  ainsi  que  la  Duchesse  l'ex- 
prime prudemment ,  «  n'est  encore  résolu  si  ce  sera  par  la  voye 
»  des  £tals.Généraux  ou  autrement.  »  En  Espagne  on  craignoit  ex- 
trêmement les  conséquences  d'une  convocation  des  Etats  -  Généraux; 
les  lettres  de  Hopper  à  Viglins  contiennent  plusieurs  passages  re- 
marquables à  ce  sujet.  Dans  les  Pays-Bas  au  contraire  tons  con- 
seilloient  au  Roi  avec  instances  de  les  réunir.  «  Est  à  noter  qu'en 
»  cette  saison ,  et  quasi  par  tout  l'esté  ;  d'un  costé  (je  dy  du  peu- 
»  pie)  la  persuasion  estoit  sy  grande ,  que  non  seulement  la  Corn- 
>  mune,  ains  aussy  les  plus  sages ,  doctes  et  Catbolicques,  et  ri- 
»  chesy   Gouverneurs  des  villes  et  Gonseilliers  de  S.  M.  avoient 

•  opinion  que  le  vray  et  unicq  remesde  estoit  d'oster  Tlnquisition 
»  et  les  placarts ,  assembler  les  Eslatz-Généraux ,  et  illecq  forger 

V  nouvelles  ordonnances  sur  le  faict  de  la  religion  :  et  de  l'autre 
»  costé  (je  dy  ceulx  du  Conseil  d'Etat  de  S.  M.  et  de  ses  ministrea 
»  très  prudens ,  fidelz  et  Catholicqz  extrêmement)  les  menaces  es- 

V  toient  sy  véhémentes ,  qu'encores  qu'ilz  entendoient  fort  bien 
»  qu'il  ne  convenoit,  toutes  fois  furent  constraincts  d'estre  de  mes- 
»  me  avis  y  et  que  plus  est,  de  l'escrire  et  conseiller  au  Roy  par 

I    disrépntation  (?) 


—  239  -^ 

»  leurs  lettres  propres.  »  Hopper^  Mém,  p.  gS.  Il  auroit  pu  ajouter,  i566. 
ce  qu'il  atteste  un  peu  plus  tard ,  que  la  Gouvernante  elle-même  Août, 
pressa  le  Roi  d'y  conseoter.  Parmi  les  ministres  fidelz  et  Catko- 
iicq%  extrêmement  il  aToit  sans  doute  particulièrement  en  voe  Fig- 
Utts  y  qui  lui  écrivit  le  a6  août.  «  Statuum  Gcneralium  convocatio- 
mnemsi  Rex  dene^re  perget,  video  ipsosmetconventuros,  cum 
in  tantis*malis  remedium  difîerri  vident.  Quamobrem  convenit 
•lîquando  aliqua  vel  ooactum  concedere  quam  cum  neglectu  au- 
tfaoritatis  populum  per  se  usurpare.  Ep.  adffopp,^.  874.  Et  le 
septembre.  «  Res  eo  rediit  ut  sine  Statuum  Generalium  convo- 
calioney  absente  Sua  Majestate,  amplius  Respublica  sustineri 
nequeat,  eaque  una  cum  Religione  pessom  eat.  «  /.  /.  376.  Mais  déjà 
la  fin  d'octobre  il  avoit  repris  courage  et  changé  de  sentiment. 
Non  sine  magna  causa  Rex  ab  Statuum  Generalium  convoca- 
tione  abfaorrere  videtur,  ne  per  eos  aliquod  fiât  praejudicium  , 
quod  postes  reparare  difficile  fuerit.  »  /.  /.  p.  3S3. 
La  Gouvernante  écrivit  donc  au  Roi  «  que  c'esloit  force  et  né- 
cessité inévitable  de  venir  à  la  dicte  assemblée ,  comme  moindre 
mal  que  de  tout  perdre.  »  Hopper ,  Mém.  p.  loi. 
«  Quant  au  poinct  de  donner  ordre  aux  scandales  et  émotions 
da  peuple ,  se  firent  deux  cboses.  L'une  estoit ,  qu'achevée  l'as- 
seoablée  des  Seigneurs  convocquée  par  S.  A.  plusieurs  se  retira- 
rent  à  leurs  gouvernemens  et  aultres  lieux  ou  il  estoit  besoing. . . 
L'autre ,  que  comme  les  Princes  d'Oranges  et  des  Gavres,  Comte 
d'Egmont ,  et  les  Comtes  de  Hornes  et  d'Hoochstrate  . .  •  disoient 
expressément ,  qu'il  n'y  avoit  aultre  moyen  ny  remesde  d'oster 
les  armes  au  peuple  (estant  ja  levez  jusques  à  deux  cent  mille 
hommes)  et  de  pacifier  les  Confédérés  ....  sinon  en  asseurant 
le  peuple  qu'il  ne  se  fera  d'eulx  aulcun  chastoy ,  au  cas  qu'ils 
estent  les  armes ,  et  se  gardent  de  désordres  et  scandales ,  oyant 
seulement  les  presches  es  lieux  où  de  faict  se  faisoient  présente- 
ment,  S.  A.  après  longs  discours  et  disputes,  et  aussy  après 
beaucoup  de  dilations,  larmes  et  protestations  qu'elle  ne  faisoit 
ce  de  sa  Tolunté,  mais  comme  prisonnière  et  forcée ,  enfin  fust 
constraincte  d'estre  contente  que  quictant  le  peuple  les  armes  es 
lieux  où  de  fait  les  presches  se  faisoient ,  et  se  gardant  des  scan- 


—  240  — 

l566.  »  àtà»  et  désordres  y  ne  s'iueroit  de  forces  nj  de  voie  de  Ukx 

Août    ^  contr'eulx  es  dicU  lieux  allant  et  Tenant,  josqnes  afiltrement  par 

j»  S.  M.  et  Tadvis  des  Etatz-Generaulx  en  sera  ordonné,  et  aveoq 

»  telle  condition  qu'iiz  n*eaipescheront  ou  troubleront  comme  qoe 

»  ce  soit,  la  religion  Catbolicque.  »  Happer  y  Mém»  io3. 

L'original  des  lettres  de  Slarguerite  est  aux  Archives.  Ob  la 
trouve  ainsi  que  la  promesse  des  Nobles  Confédérés  diei  le  Petil^ 
p.  1 19,  sqq.  Il  suffira  de  transcrire  ici  le  passage  relatif  aux  obli- 
gations de  la  Noblesse ,  comme  étant  nécessaire  pour  l'inteUigcDce 
des  événemens  subséquens.  «  Son  Alteze  entend  que  les  Geotili- 
M  hommes  luy  donnent  la  foi ,  en  premier  lieu  qu'ils  ne  feront  oy 
»  pourchasseront  directement  ny  indirectement  chose  contre  S.  M.) 
»  ses  Estais  ny  sujects  ,  mais  s'emploieront  entièrement  à  faire  ton* 
»  tes  et  chacunes  les  choses  que  bons  et  loyaux  vassaux  et  sujecti 
»  doivent  allendroit  leur  Seigneur  souverain  et  Prince  naturel.  Eb 
»  ce  faisant  ayderont  de  tout  leur  pouvoir  et  de  bonne  foy  à  empes- 
»  cher  ces  troubles  y  esmotions  et  tumultes  présens  ,  de  refréner  oe 
»  populaire  eslevé  et  que  ces  saccagemens,  pilleries,  myneide 
»  temples ,  Eglises ,  cloistres  et  monastères  cessent  :  mesme  astiite* 
9  ront  à  faire  chastier  ceux  qui  ont  fait  les  sacrilèges ,  outrages  et 
»  abominations.  Que  nul  tort  ne  soit  fait  à  aucunes  personnes  Ec- 
9  clésiastiqueSy  ministres  de  justice ,  gentilshommes ,  ni  autres  snb- 
»  jects  et  vassaux  de  S.  M.  Qu'ils  feront  tout  leur  efforts  à  bon 
9  escient,  que  les  armes  prinses  en  main  par  le  populaire,  dont 
»  tant  de  maux  ont  esté  commis  •  et  peuvent  estre  encore  plm , 
»  soyeot  posées  et  mises  bas  incontinent.  Us  feront  leur  mieux  et 
9  tous  bons  offices  pour  empescber  que  les  presches  ne  se  faoeut  ei 
9  lieux  où  elles  n'ont  esté  faites ,  et  es  lieux  on  de  fait  elles  se  foot, 
»  empescheront  qu'on  n'y  use  d'armes ,  de  scandale ,  ny  de  désor- 
<>  dre  public.  Au  demeurant  ils  s'employeront  et  ayderont ,  seloo 
9  l'obligation  de  serment  et  fidélité  qu'ils  ont  à  S.  M.  ,  au  repoos- 
9  sèment  de  tous  estraogers,  ennemis  et  rebelles  d'icelle  et  de  la 
»  Patrie.  Finalement  feront  devoir  que  le  crédit  qu'ils  peuvent 
»  avoir  hors  du  Pays ,  de  l'employer  à  tousjours  pour  le  service  de 
9  S.  M.  et  au  bien  du  Pays,  toutes  les  fois  que  leur  ser»comman- 
»  dé  y  eux  rennettans  en  tout  et  par  tout  à  ce  qu'il  plaira  à  S.  M. 


—  241  — 

leur  oonmaiider  par  Tadvis  et  oonsentemeot  de»  £tats-*6éDé-  i566. 
faux»  »  De  soo  coté  la  Gouvemaote  promettoit  «  en  sayvaot  Août, 
le  eonseolenielkt  et  volonté  de  S.  lil ,  que  pour  la  cause  de  la  re- 
queste  et  compromis  y  et  ce  qui  s  en  est  ensuyvi  jusqu'à  présent 
ne  sera  imputé  aux  Gentilshommes  par  S.  M*  ni  par  £Ue  aucune 
chose.  »  Les  Députés,  tant  pour  eux  que  pour  les  autres  Confé- 
dérés, acceptèrent  les  artides  proposés.  «  Nous  nous  faisons  forts 
pour  tous  les  autres,  et  les  ferons  observer,  entretenir  et  accom- 
plir par  iceox  nés  Confédérés.  Et  à  cest  effect  tenons  nostre 
dit  compromis  nul ,  cassé  el  aboli ,  tant  et  si  longuement  que  ta 
dicte  seureté  promise  par  Son  Alteie  an  nom  de  S.  M«  tiendra.  « 
Cet  accord  étoitun  airangement  provisoire  que  des  circonstances 
impérieuses  rédamoient.  «  Je  ne  fais  doubte,  »  écrivit  la  Gouvei^ 
nante  à  l'Evéque  de  Liège,  «que  ne  trouves  estrange  que  j'aye 
9  m'eshurgie  si  avant;  mais  je  puis  bien  vous  dire  que  y  suis  esté 
»  forcée^  par  ce  que  Ton  m'a  réprésenté  les  choses  estre  venues  icy 
9  si  avant  que  sans  cela  aussy  bien  irait  t'on  aux  presches  et  avec 
»  armes  et  désordre. .  Gachard^  AnàL  Belg.  p.  179.  D'ailleurs 
cet  accord  ne-  se  fusoit  que  sous  le  bon  plaisir  du  Roi.  «  Entre 
»  tant  de  maulx  il  y  à  une  chose  bonne ,  que  S.  M.  n'y  a  consenty  ; 
»  ny  par  conséquent  n'est  obligée  à  chose  qui  soit.  ■»  Bopper^  Mém, 
io6.  Puis  on  pouvoit  espérer  que ,  par  le  moyen  des  Confédérés 
on  feroit  poser  les  armes  au  peuple,  et  qu'en  même  temps  on 
pourroit  se  préparer  à  des  mesures  plus  énergiques.  Madame  agis- 
soitpar  nécessité;  et,  comme  on  le  lui  reprocha  depuis,  «  pour 
9  endormir  les  Confédérés  et  s'en  servir  contre  ceux  qui  s'estoyent 
»  desbordés  au  brisement  des  images,  y*  Le  Petite  i85.^  Les  évé- 
nemens  prouvèrent  que  ce  n'étoit  pas  un  mauvais  calcul.  -—  Quant 
aux  Confédérés  ils  n'avoient  certainement  pas  une  confiance  illimi- 
tée dans  les  promesses  de  la  Gouvernante  :  mais  le  Roi  avoit  fait  de 
grandes  concessions  ;  la  Duchesse  déplus  grandes  encore;  eux  aussi 
craignoient  les  excès  des  iconoclastes  ;  ils  sentoient  qu'en  présence 
de  pareils  désordres  le  danger  devenoit  commun,  et  ils  n'avoient 
aucun  prétexte  pour  refuser  les  bons  services  qu'ils  avoicnt  plus 
d'une  fois  offerts. 

Sans    partager  l'extase  de  quelques    écrivains  au  sujet  de    cet 

9  16 


—  242  ~ 

i566«  acoord  (Te  fTater^  L  ^Bô),  nous  ne  pomtons  taxer ,  oomm»  fait  JK 
Août.  BUdenfyA-^  YL  63,  la  Gouveroante  et ,  oe  qui  nt  aMes  curievzy  en 
mdma  temps  les  Nobles  d'imprévoyance  et  d'inhabileté.  Car  écrivain 
a  raisonné  ici  sur  des  données  pen  exactes;  et  suppose  eotr'antres 
que  les  G>nfédérés  n'avoient  ni  puissance  profMrey  ni  sdliéa  hors 
du  pays. 

Quelquefois  on  a  voulu  justifier  la  révolution  parla  non-exéc»- 
tion  de  cet  accord.  Mais  d'abord  on  y  a  donné  de  part  et  d'antre 
des  interprétations  trop  étendues.  Il  y  avoit  sans  doute  sons  pin- 
sieurs  rapports,  de  la  sincérité  dans  les  récriminations  de  la  Dn* 
chesse ,  lorsque  dans  une  réponse  du  i6  février  i567  à  Bréderode 
elle  s'écrie,  a  Certes  ceulx  qui  ont  veu  et  sçavent  avec  quel  orève- 
»  coeur  je  suis  esté  oonduicte  à  condescendre,  tant  seniemant  q«t 
•  en  mectant  jus  les  armes  par  le  peuple  •  . .  ,  on  n'useroit  do  Cor» 
»  ce.  •  •  contre  cnlx  »  • . ,  ne  ignorent  aussy  qu^  n'y  avoit  rien  pins 
»  esloingné  de  ma  pensée  et  intention  que  de  consentir  qu'il  fnst 
»  loisible  de  créer  nouveaux  consistoires  et  magistrats ,  de  faire 
»  ooUectes  cueîller  aydes  sur  le  peuple  de  S.  M.  •  •  • ,  usurper  eo- 
»  tièrement  radministration  des  sacrements,  entrodnire  une  eon* 
»  fusion  de  toute  la  doctrine  et  police  ecclésiastique ,  voires  «nssy 
»  séculière  y  etc.  »  Te  Waier,  IV.  ^69.  D'ailleurs, en  cae  da  viola* 
tion,  on  pouvoit  accuser  la  Duchesse^  mais  non  pas  sa  plain- 
dre du  Aoi. 


LETTRE  GXCI. 

TAeodoTâ  de  Bèze  au  ministre  Tnffin.  BelaUpe  ams 

diffirens  sur  la  St  Cène. 


*^*  Théodore  de  Bèze  étott  né  en  x  5 19  en  Bourgogne.  «  Er 
»  studirte  die  Rechte  in  Orléans,  hegte  indesz  weit  groszere  Yor- 
»  liebe  fur  alte  Literatur  und  Dichtkunst,  einer  der  eifrigsten, 
»  grûndiichsten,  und  vûrdigsten  Schûler  Cal  vins-  »  F*.  RoitmeTf 
n.  ai5.  «  Za  Genf  i547  Protestant,  hierauf  Prof .  der  Griech.Spra- 
»  che  zu  Lausanne,  seit  i558  Prediger  und  Prof,  der  Théologie  zn 


—  243  — 

«  'Genf,  gesL  am  1 3  oot  i6o5,  »  GuericAe  ,  Handbuch  dt^aUg.  Ktr^  i  S66« 
chemgesck.  p.  91  a,  — «  Jf.  Tqffin y  ministre  de  TEglise  deMetz,  étoit  Aib6u 
vn  des  nombreux  prédicateurs  calvinistes  que  la  France  enyoyoit 
alors  dans  les  Pays-Bas.  H  préchoit  TËTangile  sans  crainte  à  Anvers, 
mais  respectoit  soigneusement  les  ordres  des  Magistrats  :  Boty  85.b 
Plus  tard  il  suivit  le  Prince,  et  fut  employé  dans  beaucoup  d'affaires 
diiliciles  et  délicates.  —  Il  paroit  que  les  Calvinbtes  des  Pays-Bas 
desiroient  se  réunir  aux  Luthériens ,  en  prenant  pour  base  le  /TtU 
iemberger  Concordie ,  accord  que  SIelanchthon  et  Bucer  avoient 
composé  (Tom.  I.  p,  ai 6).  On  avoit  consulté  de  Bèze^  et  sa  réponse 
montre  que  les  informations  de  Strada  à  ce  sujet  n'étoient  pas 
exactes.  «Quamvis  Calviniani  ab  Augustanâ  confessione  abhorreant, 
»  tameD  exjklorato  Theodori  Bezae  ab  usque  Geneva  oonsilio,  pn>- 
»  batisque  ab  eo  hisce  religionis  induciis  ,  novae  professionis  foiv 
>  molam  ad  Augustanae  similitudinem  conoepere.  »  /•  L  i83.  On 
Ut  sur  le  dos  de  la  lettre,  Petitio  Ecctesiaruminf.  Germamae  adEo^ 
clesias  confessioms,  et  judicium  Th.  Bezae  de  eapetitione.  Le 
Seigneur  qui /?ro;ne/ et  qniprésenteroit  la  confession  (voyez  p.  a45y) 
est  apparemment  le  Comte  Louis  de  Nassau;  du  moins  le  Prince 
d'Orange  ne  s'engageoit  pas  encore  si  avant 


Monsieur  et  frère.  Je  respondray  tout  ensemble  à  plu* 
sieurs  de  toz  lettres.  Quand  au  principal  point  qui  est, 
si  les  frères  du  Pays-Bas  peuvent  présenter  pour  confes* 
sien  raccord  que  m'ares  envoyé,  je  vous  en  dyray  ce  que 
le  Seigneur  nous  a  donné  d*en  penser  par  deçà,  après  que 
le  tout  a  este  veu  et  examiné  en  nostre  compagnie.  Quand 
feu  M.  Bucer  fit  cest  accord,  il  est  certain  qu'il  tendoit 
à  bonne  fin  et  ny  a  rien  à  nostre  advis  en  son  exposition 
de  l'article  de  la  Gène  qui  ne  soit  bien  dict,  estant  bien 
entendu.  Mais  le  temps  nous  aprent  beaucoup  de  cautel- 
les  de  nostre  ennemy ,  corne  jadis  il  advint  contre  Ârius 
et  Pélagius  entre  aultres.  Or  ce  qui  est  ensuivy  à  mon- 
stre et  monstre  plus  clair  que  jamays  ,  que  ceulx  avec  le- 


—  244  — 

i566.  quelz  on  cuidoit'  s'accorder ,  ont  tousjours  tendu  à  ce 
Août  poinct  d'establir  le  corps  de  Jesu-Christ  essentiel  îcy  bas, 
tellement  que  pour  saulver  leur  présence  corporelle  illo- 
calement ,  vous  voyez  qu*il  a  falu  venir  à  l'ubiquité ,  sans 
laquelle  aussy  il  est  impossible  de  maintenir  leur  opinion, 
et  fault  confesser  que  Brence  (i)  a  mieulx  jugé  en  cela, 
que  tous  ceulx  qui  pensent  accorder  leur  présence  cor- 
porelle avec  la  vraye  opinion  des  deux  natures  de  Jésus- 
Christ.  De  cela  dépent  la  vuidange  de  Taultre  question , 
que  c'est  que  les  indignes  recevent.  Car  quoy  qu'il  en 
soit ,  ces  gens  n'ont  esgard  qu'a  leur  consubstantiation , 
€onie  il  se  voyct  meyntenant  plus  clairement  que  lors. 
Or  vous  scavez  combien  qu'il  est  requis  qu'on  use  de  sim- 
plicité et  clayrté  toute  évidente  à  matière  de  Confession. 
Maintenant  donques  vous  voyes  comme  telles  gens  en- 
tendent cest  accord ,  come  '  seroyt-il  possible  de  le  recevoir 
en  bonne  conscience?  Jedys  d'avantage^  que  Dieu  a  mon- 
stre par  expérience  que  tout  cela  luy  déplaysoit  telle- 
ment, que  cest  accord  n'a  esté  advoué  d'une  seule  ecclyse 
par  deçà ,  ny  de  celles  qui  depuis  ont  estes  engendrées  ku 
Seigneur,  et  vous  voyes  les  piteux  estats  d'icelles  qui  s'y 
«ont  rengées ,  au  lieu  de  persévérer  en  la  symple  et  vraye 
«entenze  que  le  ^  suyvoit,  ety'osedyre  que  Satan  s'est  plus 
servy  de  cest  accord  à  empescber  la  vraye  concorde  et 
l'avancement  de  la  vérité ,  que  de  tout  ce  qui  a  esté  faict 

(i)  Brence.  ThéologieD  Wurtembergeois.  «  Weniger  gelehrt  als 

»  MelanchthoD  y  war  er  weniger  stûrmisch  als  Luther ,  uod  ent- 

»  schloszeDer  als  jener.  »  P/ister  ^  H.  Christophe  p.  a88»  «  Nach 

»  seiner  redlicher  Ueberzeugun^,  \»ar  und  muszte  ibm  der  zwin- 

»  glische  und  caWinische  Lehrbegrifî  ein  gi-oszer  Anstosz  bleiben.  » 

/.  /.  294. 

'  pencoit.  ^  commeot.  '  davanUge.  ^  qu'elle  (7). 


—  245  — 

de  nostre  temps  en  ceste  matyere,  combien  que  scadie  i566« 
que  M.  Bucer  avoyt  une  intention  toute  contraire*  D'à-.  Août, 
vantage  quand  vous  auryes  passés  ces  poincts  aynsi^ 
nous  ne  dubtons  poinct   que  le  poinct  (Au.  baptesme  et 
de  labsolution,  corne  vous  laves  couchez  à  la  vérité,  ne 
rompit  tout ,  et  toutesfois  d'accepter  ces  articles ,  corne  ils 
sont  couchés  en  ce   que  m'aves  envoyé ,  yl  n'y  auroit 
ordre  ^  corne  vous  Taves  bien  jugé.  Oultre  tout  cela  vous 
ne  deves  doubter,   quoyque  vous  promette  le  Seigneur^ 
qui  présententeroyt'  ceste  confession,  que  pour  la  fin  yi 
ne  fallut  au  lieu  de  l'Evangile ,  advouer  simplement  la 
Confession  d'Augspurg  et  lors  se  seroyt  à  rycomancer,  et 
peat-estre  seroyt  on  bien  estonné  de  voyer  la  plus  part^ 
affriendé  de  la  paix,  se  révolter  plainement  de  la  vérité,, 
car  voylà  come  Dieu  a  accoustumé  punir  ceulx  qui  cer- 
chent  les  destours.  Je  scay  bien  que  vostre  intention  est 
toute  contrayre,  mais  nous  vous  dyzons  aussy  nostre  ad^ 
vis.  L'espérance  qu'on  donne  à  noz  frères  est  belle  et 
grande,  mays  oultre  ce  qu'elle  nous  semble  sans  appa- 
ranze,  nous  n'en  scaurions.  attendre  que  très  mauvayse 
yssue,  et  pensons  au  contrayre  qu'en  attendent.en  con- 
stanae  la  volunté  du  Seigneur  et  mayntenent  sa  pure  vé^ 
rite,  il  envoyerale  sulagement  plus  tost  et  plu&certayn. 
Vou&  adviseres  si  quelque  confession  novellement  dres- 
sée y  pourra. servir.  Quant  à  moy  je  n'y  ay  poinct  voulu 
mettre  la  mayn ,  pour  ce  que  la  multitude  de  tant  de  Con- 
fessions me  déplayt.  S'on  en  veult  choysir  entre  les  an- 
zienes  et  celle  dez  églises  Françoisesest  suspecte  au  tiltre, 
je  n'en  sçache  poinct  de  plus  nette,  que  celle  qui  fust 
présentée  à  l'Empereur  durant  des  dernières  troubles,^ 

*■  pcésenteroit. 


—  246  — 

|S66.  dont  foui  {Kiurres  faire  un  extraict  et  [sèment]  sans  qu'os 
Aoàt»    rappaiçoiye.  Et  n'ayons  pour  le  présent  aultre  conseil 
suroe  point* 

Quant  à  nos  frères  de   Badonvillez' ,  nostre  frère 
BL    Figon  a   esté  arresté  prisonnier   à  Vienne  à  son 
retour,  oomme  nous  l'ayons  eschpt  à  nostre  frère,  M» 
Polyandre;  mais  nous  espérons  que  Uentost  il  sem  dé» 
liyré  et  soubdain  estant  de  retour  partira ,  que  si  l'affidre 
traîne  tant  soit  peu,  nous  en  enyoyerons  ung  aultre  en 
saplaoe,Dieaajdant.  Quant  à  Monsr.  le  Duc  de  Buil* 
Jon  (i)  nous  en  ayons  ung  tout  prest,  grâces  à  Dieu, 
comme  je  luj  mande,  et  yous  prie  luy  faire  tenir  mes  Iet> 
très,  y  adjoustant  les  yostres ,  a£Bn  qu'on  ne  soyt  aussi 
long  à  enyoyer  quérir  ceslui  cy  que  l'aultre ,  en  quoy  il  y 
aura  moins  de  frais,  pour  ce  qu'il  n'a  femme,  ny  enfiuu. 
Quant  à  nostre  frire,  M.  des  Masures ,  je  luy  escrips  suy- 
yant  ce  que  m'ayes  mandé,  et  sur  sa  responce  je  pren- 
dray  occasion  défaire  selon  que  m'ayes  adyerty,affin  d'évi- 
ter toute  la  souspeçon  que  cela  yienne  d'ailleurs.  Au 
siurplus  les  bruicts  esmeus  par  delà  au  mesme  temps  y  que 
plusieurs  ont  tressé*  les  cornes allieurs^  confirment  bien 
les  conjectures  que  tout  est  faict  à  là  main.  Mais  en  som* 
me  il  n'y  a  point  de  conseil  contre  le  Souyerain,  etyoiant 
Satan  s'enaigrir  en  oeste  sorte,  il  nous  fruit  espérer  qu'il 
est  sur  le  point  de  sortir ,  sinon  que  nos  péchés  le  retîe- 
nent,  qui  est  ce  que  je  crains  le  plus.  De  nostra  part, 
grftces  k  Dieu,  nous  sommes  en  santé  et  en  paix,  mais  il 

(i)  BuiUon.  Déjà  eo  i56a  le  Duc  de  Bouillon  «  étoit  sospecl 
»  de  Hugaenotisme.  9  Mexerayy  Y.  ^.  Plus  tard  il  devint  un  des 
principaux  chefii  des  Huguenots.  /•  l  290. 


—  247  — 

j  a  «(carence  de  grande  cbené,  quy  «eva  à  oa  que  j'^o-  i566« 
tends  ung  fléau  universel.  On  se  meurt  de  peste  en  Suyoe  Aeùt. 
et  eo  Yallej'  et  aux  enyîjroiis.  Mais  la  grand  peste  que 
riffit  par  tout,  est  oelle  à  laquelle  on  pense  le  mcûns* 
Nos  frères  dePietmonl  sont  rudement  traictés^  estant 
les  uns  forcés  i  vuider  le  pais  par  édiot^  les  aultres  ru- 
dement menaces.  Nostre  bon  Dieu  y  vueille  bien  pour-» 
▼<Mr.  En  Languedoc  ^  à  ce  que  pouvons  entendre  »  on  est 
en  grand  danger  de  venir  aux  cousteaux  y  ne  pouvant  es^ 
tie  plus  supportée  la  maniée  de  laquelle  ce  povre  peu* 
pie  est  gouverné.  A  Lyon  Vest  une  chose  presque  in- 
croyable aussi  du  pouvre  gouvernement  qu'y  est.  Nous 
avons  ce  me  semble  à  prier  sur  tout^  qu'il  donne  paden- 
oe  aux  siens,  par  laquelle  seule  ^'espère  que  nous  vein- 
erons. Les  dernières  nouvelles  que  j  ay  eu  de  nostre  père, 
noie  Guilaume  Farel  (i),  estoyent,  qu'il  y  avoyt  fort 

(i)  FareL  Né  ea  14B9  enDauphîné»  «  £r  hatte  schoa  an  irie- 
»  kor  Orteo  der  Schweiz  • . .  ^  aach  ia  Stra8:ri>iirg ,  xmâ  Mum- 
»  pelgard,  and  anderwarts  das  £vaD(|;eliQm  Yerkûndigt,  als  er  aach 
»  aach  G«Df  sich  wandte,  um  seineni  iha  verehrenden  Frennda 
*  Calvin  das  Feltau  bereiteiik  »  Guerieke,  L  L  8o5.  Il  eut  beaucoup 
d'influence  sur  la  marche  de  la  Réforme^  tant  par  ses  propres  travaux, 
qu'en  fixant  à  Genève  ke  célèbre  CaWin.  «  Genevaenon  tamconsilio 
»  Yelhortatu ,  quam  formîdabili  Farellîi  obtestatione  retentus  sum 
»  acsi  Deus  yiolentam  mîbi  e  ooelo  mannm  injiceret,  »  CaMnus,  in 
PntefoL  4id  Psaimos,  Persécutés  dans  leur  patrie  les  ProCestans 
fVançois  évangélisèrent  la  SiuBse  ,  non  sans  y  «voir  rencontré  d'a- 
bord de  nouveOkes  persécutions.  A  la  troisième  Assemblée  de  la 
Société  Evangéliquede  Genève,  société  qui  marche  sur  les  traces  de 
Calvin,  pefldantqne  ses  détracteurs  élèvent  une  statue  à  J.  J.  Rous- 
aean,  M.  le  Professeur  Gausten  a  dignement  rappelé  leurs  bienfaits. 
«  Au  anHen  desabominations  les  âmes  mouraient  en  foule  faute  de 

••  Vtltk 


—  248  — 

i566.  peu  d'espeninoe  dévie  (i).  Le  bon hommea tôusjour9;lan- 
Aoât.  guy  depuis  son  retour ,  el  de  fayct  plusieurs  se  sont  es- 
bahys ,  comme  on  luy  avoyt  donné  ceste  peine.  Nostré 
bon  Dieu  et  père  vueille  recevoir  en  son  repos  son  fidèle 
serviteiur  et  faire  la  grâce  à  oeulx  qui  demeurent  der- 
rière ,  de  bien  eourrir  en  la  lice  ^  jusques  au  bout.  Tous 
les  frères  tous  saluent.  N'oublies,  si  vous  plait,  mes 
recommandations  à  Monsieur  Gamier  et  à  tous  les  frè- 
res y  sans  oublier  Mademoyselle  de  la  Groyx  (a),  tant  de 
ma  part  que  de  celle  de  ma  femme  et  nièpce ,  qui  se  re- 
commandent humblement  à  sa  bonne  grâce.  Nostre  bon 
Dieu  et  père  vous  multipliant  ses  grâces,  vous  conserve 
tous  en  sa  saincte  garde.  De  Genève  ce  a4  d*aoust. 

Vostre  entier  confrère  et  serviteur , 

Th.  de  Bbszb. 

A  Monsieur  Taffin , 
mlDlslre  de  TËglise  àa  Mets. 

»  nouiritore;  aveugles  conduits  par  des  aveugles ,  elles  tombaient 
»  toutes  dans  une  même  perdition*  Telle  étoit  notre  misère,  lorsque 
»  des  Evangélistes  français  nous  arrivèrent,  lorsque  Dieu  nous  envoya 
»  Farely  Saunier,  Dumoulin,  Laurent  delà  Croix,  Antoine  Froment, 
i>  Jean  Calvin»  Théodore  de  Bèze ,  ces  hommes  auxquels  ,  après 
^  Dieu ,  nous  devons  tout.  »  Rapport^  p.  45. 

(z)  Fie,  Communément  on  croit  que  Fard  est  m<Mrt  en  i565. 
C'est  une  erreur»  ou  bien  la  lettre  de  Th.  de  Bèze  sereit  antérieuie 
à  i566  ,  ce  qui  nous  paroit  peu  probable. 

(a)  de  la  Croix,  Peut^tre  fille  du  martyr  françois ,  Laurent 
de  la  Croix ,  qui  en  i53o  ,  «  comme  il  annonçait  TEvangile  à  MA- 
»  con,  fut  saisi,  jeté  dans  les  prisons,  conduit  à  Paris,  mis  à  la 
»  torture  jusqu'à  ce  qu'une  de  ses  jambes  y  eut  été  brisée,  et  enfin 
»  brûlé  vif  sur  la  place  Maubert ,  pendant  qu'il  ne  cessait  de  con- 
u  fesser  Jésus-Christ  avec  une  inexprimable  onction.»  L  /.  »  p.  47* 


~  249  — 


LEITRE  GXGII. 

Gmltaume^  Landgraue  de  Hesse^  au  ComULouù  nlê  Nas^ 
MU.  Sur  le  colloque  dErfurt  et  V affaire  de  Grumhaeh. 


**  n  devoit  y  avoir  un  colloque  à  Erfurt,  afin  de  concilier  les  l566* 
opinions  de  l'Electeur  Palatin ,  Calviniste ,  avec  celles  des  confes-  Août, 
sionaires  d'Au(;sbourg.  Le  dernier  juillet  le  Landgrave  Philippe 
écrivit  aux  dirétiens  Evan^âliciiies  de  Zurich.  «  Wasdasgesprechzn 
i>  Erfurdt  angehet^  ist  es  darmit  noch  weitlaufftig  und  lassen  uns 
»  bedûncken  der  Churfûrst  zu  Sachsen  sei  dartzu  nicht  geneigt , 
V  und  tragédie  sorge,  v^an  es  zu  solchem  Gesprech  khommen  soltCi 
»  das  man  mebr  uneinigk  aïs  einig  veerde.  »  y.  Bommel,  III.  SBg. 
Cependant  la  réunion  préparatoire  de  i566  fut  suivie  en  1667  par 
le  colloque  même ,  mais  il  n*eut  pas  de  grands  résultats  :  «  So  blieb 
»  die  sache  endlich  auf  sich  beruhen.  »  Pfister^  /.  /.  4S0. 

Qaunt  au  Duc  de  Saxe  Jean-Fréderic»  sa  position  devenoit  de 
jour  en  jour  plus  critique. 


Unserm  gûnstîgen  gnis  zuvom,  Wolgeborner  lieber 
Yetter  und  besonder.  Wir  haben  Ewer  schreiben  de  dato 
Antborff  den  io*~  Augusû  entphangen  gelesen,  auch 
darausz  wie  es  itzo  inn  den  Niederlanden  der  religions 
und  anderer  sachen  halben  ein  gelegenheitt  hatt,  yer- 
standen  ;  mochten  Tonn  Gott  wûnschen  es  stûnde  bess- 
zer,  boffen  auch  sein  Almecbtigkeidt,  als  des  die  sacben 
^en  sein,  werdl  gnedige  mittell  verliehenn  damit  es 
allerseits  zue  guettem  ende  geratben  moge* 

Was  das  angestelte  eolloquium  zue  Erffurdt  betrifft, 
da  wollen  wir  euch  gunstiger  meinung  nit  yerbalten,  das 
die  Evangelische  Schweitzer,  auch  die  Galli  bey  ùnserm 


—  260  — 

i566«  heren  Vatter,  auch  unsz,  gesucht  habeoo  dabin  zue  be- 
Août  furdern ,  darmitt  ihrer  veMohonet  und  ihre  kirchen  imd 
lehrer  ihn  demselbigenn  colloquio  nicht  ezcludirt  noch 
coodemniert  werdan,  ilin  betradituiig  des  grossaeii 
Schismaiis  und  anders  unbeils  ^  80  ob  «olcber  treniuiog 
erfolgen  mocbte. 

Es  stebett  aber  nocb  mitt  solchem  colloquio  ibn  weît- 
^a  blettem;  dan  diesszer  convenius  zue  ErfTurdt  ût 
kainfsr  anderen  meiiwiig  angestek,  dan  dasz  die  poliû- 
sdie  Retbe  xusammen  konumn  und  sich  berathscblagen 
SoUen ,  utrum  et  quomodo^  quo  loco  et  qvibus  eondiUoni' 
hu  ein  colloqmum  anzustellen  und  zu  balten  sey;  wie 
wir  unsz  aber  lassen  bedûnckenn ,  so  baben  wenig  der 
grossen  berren  luesten  darzu,  solchs  colloqmum  Yort- 
gangiek  sein  zu  lasszen ,  ibnn'  betracbuing  das  darûber 
die  sacb  TÎell  dispudrlicher  aïs  zuTorn  werden  modit| 
acbten  derohalben  es  werde  solcbs  colloquium  £szmabls 
ihn  brunnen  fallen,  unddassoll  auchwoll  nach  itziger 
gelegenheit  Vor  gemeine  Ghristenheit  so  unguett  nit  sein. 

Der  Cburferst  und  Heraog  Joban  Friedericb  zue  Sachr 
senn,  wacbsenn  des  leidigen  Grumbachs  halben  je  lon- 
ger je  hertter  mitt  sdiriefftenzu  einander.  Es  batt  Herzog 
Johan  Friedericb  dem  abgesandten  des  reicbs  ein  antb<^ 
wordt  geben,  darin  der  Cburfïirst  zue  Sachsen  hartt 
wirdt  angezog^i  ;  solch  antbwordt  soll  gedachter  Herzog 
Johan  Frederich  ihnn  willens  sein  trûcken  undauszgehen 
zu  lasszen,  wiewoU  unser  herr  Vatter  noch  gestem  sein 
Hertzog  Johans  Friederichs  liebten  gantz  yetlerlichen  (i) 

(i)  FeUerlickem.  Voyez  la  ramâniiie  à  k  p.  zçb 


*  ; 


m. 


—  251  — 

verwamec  undt  gebetteo  solchs  einzustdlen ,  dan  wo  es  r566« 
5olte  gesehehen ,  ist  sich  hocblich  zu  besorgen ,  es  werde  Aoàt. 
die  sach  a  verbis  ad  iferbera  gerathen ,  wilchs  itziger  zeîtt , 
dieweil  der  Tûrck  so  gewaltig  herrein  her  tringt,  je  gar 
besckwerlicher  wehr. 

Wolten  wir  euch  in  guelten  Tortrauwen  diszmaUs 
nitTerhalten ,  und  seindt  euch  gunstigen  willen  zuerzei- 
gen  gantz  gneigt.  Datum  Rothenberg ,  am  ^4^  Augusti 
Anoo  Domini  i566. 

WiLHsua  lu  7^  Hbsssii* 

Dem  wùlgebomeii  luuerm  Uebea 
Teitem  und  besondem,  Ludtwlj;^^ 
Graven  zu  I^assau  ,  etc. 


UETTRB  CXCin. 

Le  Comte  H,  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  NassatL 
Il  désapprouve  les  désordres  des  iconoclastes  en 
Hollande  j  et  est  disposé  à  réprimer  ces  excès.  Il 
insiste  sur  V assurance  demandée  a  la  GowernanAe  par 
les  Confédérés, 

%*  Cette  lettre  confidentielle  de  Bréderode  montre  de  nonveau 
combien  sont  injustes  les  soupçons  contre  les  principaux  Confédé- 
rés ,  comme  s'ils  eussent  excité  les  iconoclastes  ;  et  qu'on  ne  dise  pas 
que  leur  sèle  commen^  après  que,  par  raccord  avec  la  Govnref^ 
Hante,  ib  eurent  atteint  leur  but;  car  ceci  est  écrit  avant  qua 
le  Comte  eut  appris  que  Vasseurance  (voyez  p.  aSS,)  étoit  donnée. 

Bréderode  étoit  en  TCord-Hollande  avec  son  épouse ,  deux  soeurs 
du  Prince  d*Orange  et  plusieurs  nobles ,  d*après  Wagenaar  ^yi^ 
189  ;  mus  cet  bistorien  se  trompe  y  quand  il  ajoute  i  «  Van  't  beefd- 
»  stormen  werdt,  00k  tMrwijl  Bredaroda  ricb  hieromtrenC  ont- 
«  hiddt  î  niets  vemomen.  •  Quant  à  Burgunius  ^  il  calomnie  Bré- 


—  262  — 

lS66b  derode  oi  disant  :  «  Bndcrodiiis  Uiri»ttlentiâ  iDgenii  apnd  plebem 
AoAt  **  ▼alidus,  Anuterdamenaes  et  YianneDMs  facile  ooncitavit.  »  p. 
aa5.  Bien  au  oontraire  »  ainsi  qu'on  lit  dans  un  Journal  (Dagregis- 
ter  loopende  van  5  Jug,  i564  tôt  27  Febr.  1567  uit  een  oud  MSJ 
tenu  à  Yianen  et  communiqué  par  Te  Water ,  IV.  3^2 — 3a8  : 
«  Den  29  Aug.  deede  mynbeer  van  Brederode ,  wesende  in  Hol- 
»  lanty  te  Ytanen  Terbyeden  dat  nyemant  bem  an  soude  onder- 
»  staen  alda«r  enige  nieuwicheden  te  gebruykeD.  >  H  est  vrai  que 
dans  le  même  journal  on  lit  à  la  date  du  a5  septembre,  «  Te  Yia- 
»  nen  worden  de  beelden  afgenoemen.  »  Mais  là  il  s'agit  d'un  enlè- 
vement des  images  par  ordre  du  Magistrat:  plusieurs  régences, 
même  celle  d'Amsterdam,  le  26  août  {Bor y  L  loi) ,  y  avoient  eu 
recours.  Brederode  étoit  Seigneur  de  Yianen ,  et  donner  cet  ordre 
étoit ,  pour  un  Seigneur  protestant ,  non  seulement  un  droit  9  mais 
un  devoir,  c  Nous  confessons  ,  »  disent  les  Calvinistes  dans  leur 
apologie ,  «  que  c'est  proprement  l'office  et  devoir  du  Magistrat 
»  d'abattre  tous  instrumens  d'idolâtrie,  qui  ont  été  dressez  par  l'au- 
»  tborité  publique,  par  lesquels  l'ire  de  Dieu  s'embrase  sur  tout  le 
»  peuple.  >»  Le  Petit ^  Chron^  i58.* 


Monsr.  mon  frère.  Je  repceu  hyer  vostre  lettre,  qu'es- 
toyt  le  aô*^' jour  de  ce  présent  moys,  datée  du  aa"*, 
par  lesquelles  j*ey  antandu  les  troubles  et  insoUances 
quy  ce  font  de  par  dellà,  et  pareyllement  me  mandés,  de 
Yostre  part  et  de  la  part  de  toute  la  compagnye,  de  mes- 
tre  ordre  an  ce  quartyer  le  plus  que  je  pourey,  que  le 
mesme  n'avyengne.  Je  tous  avyse  que  byen  syncq  ou 
sys  jours  avant  la  receptyon  de  vostre  lettre,  il  avyont 
fayct  le  mesmes  à  Amsterdam  là ,  où  il  y  ast  ung  extrem- 
me  désordre,  à  Delft ,  la  Haye;  mesmes  an  partant  de  ma 
meson  de  Clèves ,  pour  m*an  yenyr  icy  secouryr  ce  doytre  . 
d'Egm6nt,'ungne  heure  après  mon  partement  ruyn^nt 


—  253  — 

letout àuDgoloytre de [R^l]7e8 * ](i),toutdevaiit ma meson,  t S66w 
et  ce  me  dyct  on  ce  matyn,  que  le  mesme  fust  hyer  fayct  Ao&c 
dans  la  vylle  de  Herllem,  desorte  que  je  voys  ce  peuple 
sy  déftordonné  et  inssanssé,  que. an  gran  payne  yoye 
commant  que  l'on  y  meaterat  ordre.  Je  suis  icy  ayeq  ung 
quarante  jan^lsomes ,  anyyron  cent  cheyauls  de  ce  quar- 
tyer  icy.  Je  voyeray  ce  que  je  pourey  dresser  et  fayie 
avecq  toute  doulceur  et  pryères;  je  ne  fauldrey  leurs  re- 
montrer à  la  mylleur  fourme  que  je  me  pourey  avyser, 
sy  cella  y  peult  ayder.  Ce  cloytre  estoyt  désyà  Tollé  sans 
ma  Tenue.  J'an  départyrey  des  jantylsommes  de  sa  et  dél- 
ia, Toyre  ce  qu'y  pouront  fayre,  toutesfoys  leurs  ancher* 
gans  byen  expressément  de  ne  s'avancer  que  an  tout 
doulceur  et  aveq  toute  la  modestye  du  monde;  car  il  ne 
duyct  nullement  les  user  d'aulcùne  menace,  ou  aultre- 
ment  on  les  incytroyt  à  plus  grandes  sedytyons,  quy 
occasyoneroyt  la  perte  et  ruyne  totalle  de  ses  pays  de 
par  dessà;  et  certes,  quant  tout  est  dyct,  nous  sommes 
trop  bon ,  de  s'avoyr  sy  peu  fyë  de  nous  et  de  nous  ayoyr 
detrecté  an  yrey  chyens,  comme  sy  jamés  ne  fust  esté  né 
de  mère  jans  plus  méchans ,  ny  plus  malleureus ,  et  que 
sur  ung  seulle  mot  de  doulceur  que  Ton  nous  donne,  on 
nous  anplye'  à  ce  que  l'on  veult,  après  que  il  on  fayct  les 
ors  poys,  il  TCuUent  que  nous  les  asseyons^  de  les  man- 
ger. Je  proteste  devant  Dyeu  et  le  monde  que ,  sy  je 
n'avoys  peur  que  le  peuples  s'avanssyssent  à  aultre  effect, 
quy  ocasyoneroyt  la  totalle  ruyne  du  pais,  je  ne  m'y  an* 

(x)  [Begfyes].  H  y  avoit  trois  minutes  à  l'est  du  BSus  te  Cleef 
an  couvent  de  RéguHers. 

■  Rigulien.  (7).  *  enploye.  i  «MiTiona. 


^  254  — 

i56&  pécherons  jamés,  et  deussyont  il  tout  ronifire,  piûsqm 
Aoâft.  sommes  este  trectës ,  mesmes  an  leurs  poblyqoes  ser* 
mons,  de  la  soHe  comme  il  nous  ont  trectë;  jusque  au 
gallant  Morryllon ,  q^j  me  donnât  l'ung  de  ses  jours  à  la 
table  de  Yyglyus  le  nom  d*antecryst.  Je  les  ey  souhedés 
tous  deus  aveq  leurs  infectées  satallystes  et  compagnons  ^ 
dans  la  meson  de  Gonterau»  Mon  Dieu  le  beau  feu  que 
ce fiist  esté  !  Je  n*eusse  eu  peure  d*au1tre  chose,  que  la 
fumée  de  ce  feu  ne  f ust  esté  sy  infectée  de  la  destylaiyon 
que  eu  feyct  ce  frit  de  tant  de  méchantes  carongnes 
d'ommes ,  que  cens  quy  fussyont  esté  espryns  de  la  fis* 
mée,  n*eussyont  tous  eu  la  peste;  car  ung  tdl  renyn 
eust  perpénétré  byen  long.  Touchant  des  denyers  que 
m'escrypvés,  il  ne  nous  manquerons,  et  sy  n'eussyes  des- 
yà  anvoyé  la  procuration,  conune  il  fust  dyci  à  Lyre  et 
depuis  à  Sayno-Tron,  je  vous  les  eusse  desyà  fiiyct  tenyr, 
et  ne  manquerat  à  moy  toutte  la  dylligence  pour  cela  et 
tout  ce  quy  concerne  nostre  fiaiyct:  me  recomandant  ung 
mylUon  de  foys  an  Tostre  bonne  grâce ,  prye  le  Créateur 
TOUS  donner,  monsr.  mon  fr^re,  an  sancté,  bonne  vye 
et  longue.  De  Egmont  Tabaye ,  ce  n^  jour  d  aoust 
t566. 

Vostre  du  tout  dedyé  frère  à  tous 
wtarrjT  jusqu'à  la  mort , 

H.  DB  BaSDBEODS* 

Mes  byen  affectueuses  recommandatyons  à  la 
bonne  grâce  de  tous  nos  conffrères  et  que  leur  de- 
meure esclave  à  jamés ,  et  Tyve  les  nobles  gueus 
par  mer  et  par  terre  ! 

A  Monsieur,  Monsieur  le  Ginte 
Louys  de  lïassaw ,  mon  bon  firèrcu 


~  265  ~ 

Avssy  y  aioM.  num  firère,  sj  tous  troutyes  bon  pour  i5<S6. 
iMMtre  plus  grande  jnslyffyoaiyou  que  Madame  de  Parme  ^^^ 
in*an  requérasse  par  ces  lettres  de  m'efifectuer  an  ce  quar- 
tyer  d'obvyer^  tant  que  il  serat  à  mon  pounryor ,  aus  ins* 
aokmces  quj  ce  font  d'euhre'  an  aultre  de  pardessà^  mé 
aanUe  que  il  ne  seroyt  que  bon  j  car  aultrement  l'on  me 
pourrojctTung  de  ses  jours  demander  quy  m'an  a  hj€t 
mesler ,  sy  c'estoyt  la  bonne  opynyon  que  l'on  avoyet  de 
moy,  ou  de  tous  quy  m'an  ares  escrypt^  ou  de  tous  nos 
conffirères  de  la  part  de  quy  m'an  rescryprés.  Je  ne  wej 
aussy ,  le  tout  à  correctyon ,  s  y  c'est  sagement  fayct  et  sy 
à  cella  nous  sommes  byen  avysé  de  nous  lesser  dëparCyr 
ou  de  nous  dëportyrde  nostre  voullunté  ou  par  pryères  ou 
remontranœs ,  que  l'on  nous  ast  seu  fryre  d'ungne  part 
et  d'aultre,  sans  avoyr  premjèrement  et  devant  toute 
choses,  et  posposant*  tousincouTényens,  nostre  prétandue 
asseurance' ,  assavoyr  telle  que  TaTons  demandée  de  ses 
troys  Syngneurs.  La  néoessytë  fisiyct  la  truye  (i)  troter  et 
sy  elle,  je  papsse  Madame  de  Parme,  mise  à  ce  coup  de 
pleyne  autorytë  à  nostre  androyct,  sellon  nostre  remon- 
trance ,  Teu  que  die  doyct  ou  à  cesteur  ^  ou  jamés  user  de 
nécessyté  vertu  et  s'arester  nous  donner  la  dycte  asseu- 
ranoe  ;  asseures  tous  que  elle  nous  brasse  le  cbaudyau  sans 
aucre.  Je  vous  prie,  mous,  mon  frère,  d'y  pansser  meure- 
ment ,  que  nous  ne  nous  coupyons  la  gorge  de  nostre 
OMsme  couteau  et  creyns  que  pour  nous  montrer  sy  voul- 
luntayre  d'anpécber  ses  ynsoUances ,  nos  callomnyateurs 
ne  jugent  par  sy  après  avoir  esté  nostre  fayct,  comme  je 

(i)  Tmye.  M/  de  Bréderodeaimoit  beanooap  cette  comparair 
son  tToyecp.  loe^ 

*]beare.*laiManlde  eôlé(fNUt^oMf»(.  ^raMonncc  que  noMaTOUoigéc^oiCte  heure. 


—  256  — 

t566.  yens  que  il  n'an  ont  eu  onques  aùltre  cfpfajinL  Je  seroîs 
Août  d'avys  sy  l'on  '  fayct  la  soupe  aus  or»  poys ,  que  Ton  la  leur 
lessasse  manger.  Sy  à  Textrëmyté  on  nous  youlusse  com- 
mander chose  quy  concernasse  les  pays  du  Roy,  ses  estas, 
la  tranquyllytë  d'ycelluy,  de  nous  y  anployer,  je  seray 
d'ayys  jusque  à  la  demyère  gouste  de  nostre  sang  >  com- 
me sommes  oblygës  à  jamés ,  mes  ayecque  telle  protesta* 
tyon  que  âme  Tyrante  ne  nous  eust  demeyn  ou  après  à 
nous  reprandre  du  moyndre  poyn  de  ce  monde  et  tousjours 
avecque  lasseurance  de  ses  troys  Syngneurs,  sans  nous 
remectre  à  quelque  aultre  heure  seullement,  ou  de  dyre 
rondement  que  nous  ne  nous  an  mesleron  poyn ,  et  yaye 
comme  yl  Taye*;  et  seroy  d'ayys  que  nous  demandyssyons 
bonne  acte ,  de  tout  ce  que  Ton  nous  commande  pour 
le  seryyce  du  Roy  et  repos  et  byen  du  pays* 


f  No  CXCIIP. 

Accord  du  Comte  Louis  de  Nassau  auec  le  capitaine 
fFesterholt  touchant  une  lofée  de  mille  cheçaux. 


*^  Le  capitaine  Westerholt  avoit  offert  deux  mille  chevaux! 
voyez  p.  ao6. 

La  Gouvernante  n*ignoroit  pas  que  les  Confédérés  traitoient 
avec  des  capitaines  Allemands»  Eux-mêmes  Tavoient  donné  à  enten^ 
dre  fort  clairement ,  et  ce  fut  même  pour  cette  raison  qu'elle  différa 
Texécution  des  ordres  du  Roi ,  «  sur  la  levée  des  gens  de  guerre 
V  tant  Allemans  qu*aultres  •  • . . ,  pour  ne  mettre  les  Confédérés  de 
»  recbef  en  mesfiance  avecq  S*  M.  par  où  pourroient  arriver  qoes- 
»  tions  ;  iceux  plus  prestz  que  Son  Alteze ,  léreroîent  incontinent. 

■  s*!!*  ont  (?).  *  que  la  dioie  aiOe  towme  elle  peot. 


—  257  — 

»  leun  gens,  qU^ili  tenoietit  (long  tenps  y  ayoU)  eo  apparence  et  i566. 
«  retenue  en  woerdigeit ,  dont  procéderoit  une  guerre  civile.  »  ^«At 
HopperjMém.  io3. 

Cependant  il  paroit  qu'elle  n*avoit  qu'une  connoissance  générale 
de  la  chose  ,  et  que  le  secret  des  détails  étoit  fort  bien  ga^é.  Au 
moins  la  levée  de  cbevanx  par  Westerholt  ne  lui  fut  connue  que 
danx  on  trois  nsois  plus  tard*  Sirada  ,  L  a83»  A  cette  pièce ,  dont 
Toriginal  slj^é)  aura  été  remis  au  capitaine ,  est  jointe  une  pro- 
messe avec  la  signature  de  Herman  van  WesterhoU  tzu  Wesleràoii; 
oit  les  principales  clauses  sont  reproduites  :  entr'autres  :  «  Im 
»  fall. . . .  auch  mein  gnediger  Fûrst  und  herr  der  Herzog  zu  Gû~ 
>  licb  ander  wartgelt  ak  in  Reichssachen  anszgdbe  ,  soll  ich's  je^ 
^  derzeit .  « .  Graven  Ludwîg. . .  verstendîgen.  » 


«l**M>^Ba* 


Wir  Ludwig  Graye  zu  Nasaaw  GaC^nellnbogan , 
Vianden  und  Dietz,  Herr  zu  Beylsteyn ,  Thun  kundt  und 
bekennen  hiemitt  offentlich)  das  wir  von  wegen  der  ver- 
bûndnûsz  der  Ritterachafft  und  ettlîchen  Stenden  dieser 
Niderburgundischen  landen  zum  besten,  angenommen 
undt  bestelt  haben ,  und  nemen  an  und  bestellen  inkrafiBt 
dièses  >  den  edlen  ehmyesten  Herman  von  Westerboldt 
zu  einem  Obriaten  ûber.  dausent  guter  gerûster  pferden  j 
welche  er  yon  wegen  gedachter  ritterschafift  und  stenden 
soll  in  wartgelt  feitig  balten  so  wie  im  verordnet ,  inen 
und  uns  im  fall  der  nott ,  wenn  er  darzu  erfordert  wûrdt 
Ton  uns ,  trewlich  und  ebrlich,  wie  einem  ehrlichen  von 
Adel  undt  andern  zustebt^  zu  dienen.  Wie  wir  im  desszen 
nacb  gelegenheit  der  zeit  weitem  bescheid  und  bestal- 
lung  geben  werden.  Mittler  zeit  soll  es  also  gebalten  wer- 
den,  das  er  aufF  zwen  monat,  als  nemblich  September 

und  October,  die  gemelten  dausent  pferd,  wie  obenge- 
a  17 


—  268  - 

i56âL  sagt,  hin  wartgelt  ferdg  halten  soli ,  und  hatt  auff  das 
▲oét  pferd  entpfangen  den  monat  zwen  daler  und  ein  halben  ; 
dessen  soUen  sich  dieReutter  Terpfliehten  gegen  im,  kei- 
nem  apdern  herm  dienst  zuzusagen  oder  zu  leisten,  bisz 
auff  kûnfitigen  Januarium  des  folgenden  siebeu  und  sedbt* 
zigsten  jars,  on  unseï^  Torwisaen  und  bewilligung;  Im 
fall  aber  andere  herren ,  vorbehalten  den  Hereog  Ton 
Gulich  weiter  wartgelt  geben,  soll  uns  gemelter  Wester- 
hold  dasselbig  fûrderlichst  zu  wissen  thun  ;  woUen  wir  in  ' 
femer  berichten  wes  er  sicb  hierin  gebalten  soll,  auch 
wo  innerhalb  zweyen  monaten  S^embris  und  Octobiis 
die  Reutter  auffibuziehen  und  m  volte  bestallung  zu  tret- 
ten,  aufgefordert  wurden ,  soll  inen  das  wartgelt  an  iren 
besoldung  nicht  abgezogen  werden.  Wo  fem  es  dan  audi 
daizu  keme  das  gemelter  von  Westerbold  Ton  uns  in 
Tolle  bestallung  erfordert  wurde,  soll  er  gleich  und  nicht 
anders  gebalten  werden,  als  die  die  Deutsdien  Reutter 
Ton  Kon.  Mat.  ausz  Hispaniên  im  letzten  krieg,  so  er 
gegen  den  Ronig  ausz  Franckreicb  gefurt,  gebalten  und 
bezalet  worden  sein.  Solcbs  baben  wir  zu  urkundt  und 
groszerer  Tersicherung  aiso  zu  balten,  mit  underschrei- 
bung  imsers  namens  und  andrûckung  unnsert  secrets 
wollen  befestigen  und  bestetigen«  Gescbeben  zu  Breda 
den  3o*"  Augusti  im  jar  i566« 


UUD. 


259 


LETTRE    CXCIV. 


a  CcmiêSie  Juliane  à êonfiUle  ComieLouis  dà  KaséoiL 
Elle  hu  témoigne  ses  ¥wes  inquiétudes  et  bdreeomnua^ 
dede  se  confier  en  Dieiu 


%*  On  Délira  pti  cea  ligneB  sans  attendriBsenent^  etl^ODpeut  iS66* 
juger  par  elles  de  Tesprit  dans  lequel  une  mère ,  aussi  pénëtréede  j^o&L 
l'efficace  de  la  prière  Chrétienne ,  a  du  élever  ses  enfans, 

Was  ich  aus  meutterllcher  treuw  allezeit  liebs  und 
guet3  yermagh  zuvor ,  wolgeborner  freundlicher  herlz- 
lieber  son  ;  mit  beschwertten  gemeut  hab  ich  geheort  mit 
was  grossen  gefar  und  schweren  hendeln  Ir  jtz  bei  euch 
behaft  seindt.  Die  heilige  Dreifâlttigkeit  weol  euch  be- 
schûtzen  undbeschermen^das  Ir  nix  rot'  oderdutdas  wie* 
der  Gottes  wort  underen  ewer  sellen  seligkeit  sei  | 

auch  das  landt  und  Leuden  gereîchen  mag  y  und 

das  Ir  euch  menschlich  weiszheyt  und  gutte  meinung  nit 
last  verfeuren ,  sunder  das  Ir  mit  allen  fleisz  euwren  him* 
lischen  Fatter  umb  seinen  Heiligen  Geyst  bittet ,  das  Er 
euch  euwere  hertzen  erleut*,  dasir  sein  Geotlichwort,  so 
TÎl  an  euch,feordert  und  nitdor  wieder  handelt^  und  aile* 
ffe^  das  ewig  mer  liebet  dan  das  zeitlich  ;  dan  disse  ding 
kennen^  an^  den  Heiligen  Geist  nit  volbracht  werden, 
darumb  dut  beden  hoch  vonneotten  ^  dan  der  beose  geist 
Wert  nit  feiem;  darumb  bitten  ich  dich,  mein  hertzUeber 
Bon,  du  weollest  in  der  forcht  Gottes  leben,  damit  dich 
der  Teindt  in  den  geschwiendea  nit  erscMeyg.  Ach  !  wie 
beschwert  is  mir  mein  gemeut,  was  grosser  sorg  drag 
ich  vor  dich  !  was  ich  mit  betten  aus  kan  richten ,  sal  bei 

'  rtthet.  *  erlendite.  S  konnen.  4  obne. 


^ 


—  260  - 

i566«  mir  meoglicher  fleLi  nit  gespart  weiden.  Der  barmheit- 
Août  zig  6ot  weol  es  ailes  zu  einem  selîgen  gutten  end  achic- 
ken  y  und  diejenigen  die  es  crisdich  und  wol  meynen,  nit 
▼eriasseo ,  und  euch  aile  yor  allem  ûbel  beheutten.  So 
vil  dasjenig  belanckt  das  du  yon  meines  sons  Heynrigs 
gewessen  schulmeyster  bdiummen  hast ,  welges  wie  du 
schreibst  mir  zuschickst  ^  is  mir  noch  nix  zukummen  ; 
ich  bin  aber  bericht  worden ,  meine  dochter  Juliane  und 
Madelena  seoUen's  bei  sich  haben,  welge  noch  nicht 
kommen  seindt ,  welgs  mich  yorwundert  wie  sie  so  lang 
bleiben ,  dan  seider  sie  ausgezogen  seindt ,  hab  ich  keine 
botschaft  yon  inen  bekummen ,  hoffe  aber  allen  tag  das  sie 
kommen.  Got  geb  inen  glûck.  Hertzlieber  son, ich  schicke 
dir  hie  eyn  kortz  gebet  y  bitten  dich  du  weoliest  es  allen  tag 
beden  und  den  barmhertzigen  Got  in  allen  deinen  sachen 
anrufFen ,  und  bitten  das  Er  dich  yor  allen  beossen  be- 
heutten  weol,  und  dich  leyden  den  week  der  Ime  gefellig 
ist  yon  hertzen,  so  yorlest  er  dich 

eyn  glûokselige  gesun* 
de  zeit  und  ailes  das  neutz  und  gut  ist 

bescheren  und  dich  in  seine  Gottliche  bewahrung  aile 
zeit  erhalten;  ich  wil  auch  fleissig  yor  dich  bitten,  las 
du  auch  mit  deinem  gebet  nit  nadi.  Datum  DiUenbei^ 
den  letzten  Augst  Ànno  i566. 

Deine  getreuwe  Mutter  allezeit , 

JULIANB  GrBFVIN  zu  NiSSAW  WxVWB. 

Dem  Wolgebomen  Ludwîgen, 
GrafTen  za  NassawCatcenellenbo- 
gen  etcmeinfireandlidicrherU- 
lieber  sohn , 

!bu  h'ânden. 


—  261  — 

% 

t  LETTRE  CXCY. 

Le  Prince  tT  Orange  à  Henri  Duc  de  Brunswick  et  muta- 
tis  mutandis  à  Philippe  et  Guillaume ,  Landgraves  de 
Hesse,  au  Duc  de  Clèves  et  au  Comte  Gunther  de 
Schf^artzbourg.  Sur  les  excès  commis  dans  les  Pays- 
Bas  ^  et  particulièrement  à  Anvers. 


%*"  Le  Prince  étoit  revenu  le  a6  août  à  Anvers.  On  lui  donna  i566» 
une  garde  de  60  hellebardien.  Le  a8  il  fit  exécuter  trois  icono^  Août, 
dastes.  Après  de  longues  délibérations  il  permit  aux  Calvinistes,  peu 
de  temps  après  également  aux  Luthériens ,  les  prêches  et  Texercice 
de  knr  religion  dans  la  ville.  Cet  accord  fut  publié  le  a  septem- 
bre; cependant  déjà  dans  cette  lettre  le  Prince  écrit  qu'on  a  donné 
la  permission. 

U  eut  soin  de  faire  restituer  promptement  les  Eglises  au  culte 
catholique.  Dans  une  lettre  de  la  Gouvernante  au  Comte  de  Hor- 
nes,  du  4  septembre,  on  lit  :  «  Touchant  la  restitution  du  service 
»  Divin  en  Tournay ,  ce  me  sera  plaisir  d'entendre  qu'il  y  soit 
ai  taictinoontineot,  et  les  Eglises  restaurées,  comme  à  oommenehé^ 
»  U  Prince  d'Oranges  en  la  ville  d'Anvers»  »  Procès  éCEgm.  II.  38 1^ 
Quant  à  la  permission  «  des  cérémonies  héréticques  et  de  prescher 
»  dans  la  ville ,  de  ces  deux  poincts  se  monstra  son  Alteze  fort 
»  mal  contente.  »  Hoppêty  Mem,  p.  io3. 


Unser  freundlich  dienst  und  wasz  wir  mehr  Ilebs  und 
gutts  vermûgen  allzeit  zuvorn ,  hochgeborner  Fûrst , 
freundtlicher^    lieber  herr  ohm  und   Ordensbruder  (i). 

(i)  Ordenshnfder,  Henri,  Duc  de  Brunswick- Wolfenbûttel , 
né  en   1489»  mort  en  1&68;  longtemps  ennemi. fougueux  des; 


~  262  ~ 

i566.  Demnach  wir  Eur  liebe  hiebevhor  geschriebeD ,  dasz  die 
Âo&t.  sachen  in  dieszen  landen  so  seltzamb  und  gefâhrlich  stun- 
den ,  da  die  Kon.  Matt. ,  unser  genedigster  herr ,  nit  bey 
zeytten  zusehen  und  in  hetrachtung  der  itzigen  zeiten 
und  diszer  landen  gelegenheiten ,  der  relligion  halben, 
ettwaa  zulaszen  und  ûbersehen  wurde ,  dasz  sich  woll 
eben  ein  solichs  spiell  albier  erheben  mochte  als  vor 
wenig  jaren  bey  unsern  nachbarren  in  Franckreidi  ge< 
weszen ,  Demselbigen  nach  y  woUen  wir  Eur  Liebe  zue 
underhaltung  unser  yertrauten  correspondentz ,  gleich* 
wol  mit  gantz  beschwertem  gemuete ,  freundlichen  nit 
Yerhalten,  dasz  ahm  Montag  den  negst  vergangeneu 
19**"  monatztag  Augusti,  in  Flandern  etiiche  kircheD 
ahn  heUem,  klarenn  tag  beraubt  wordeo  seint,  und  alas 
wir  deszelbigen  tags^  uff  erfôrderung  der  Hertzogin  xu 
Parma  Regentin  ,  nahe  Brûssel  von  hinden  gezogen  und 
solclie  zeittung  unsers  abweszens  in  disze  stad  gelangen , 
so  haben  sich  ahm  yolgenden  dhienstag  kegent  abent 
umb  sechsschlageungefahrlich)  ein  hau£fen  leichtfertiges 
geûndlins  auch  alhie  zu  Antorffin  die  hôchste  kircb  ▼er-' 
fïiget,  die  darin  aile  altar ,  grosz  und  klein ,  mit  allenstei* 
^  neren,  meszenen  und  holzerenJaeiiigen  tafFeIn  und  bildern, 
sampt  allen  anderen  kirchenornamenten ,  nichts  ausge- 
nommen ,  miszbûcher,  briffe  und  gewandten ,  gantz  und 
gar  in  stûcken  zerschlagen ,  zerriszen  und  yerwûstet  ha- 
ben ^  und  als  solichs  des  orts  also  verrichtet  geweszen, 
seint  sie  da  dannen  yon  kirchen  zu  kirchen  gelauffen , 
und  in  allen  kirchen ,  klostern  und  cappellen ,  die  gantze 

Luthériens.  £n  x543  la  ligue  de  Smalcalde  l'expulsa  de  ses  Etats: 
plus  tard  il  demeura  quelques  années  en  oaptivité.  U  paroit  que 
personnellenient  il  alfectiounoit  (e  Prince  :  voyez  la  lettre  198, 


—  263  ~ 

tmcht  ûber ,  dermaszen  hausz  gehalten  y  da«  ahm  volgen**  i566. 
den  mitwoch  kheine  kircb  noch  cappell  in  der  gantze  Août 
stadt  yerplibeû  y  darin  man  biaz  ufF  heutigen  tag  der  alten 
religion  naoh  eine  eintzige  mesz  oder  gottesdhienst  bette 
halten  oder  celebriren  mogen.  Was  sie  aber  ahn  gulde- 
nenitnd  silbem  omamenten,  als:  kilcbén,  monstranoen, 
patemoster  und  dei^leicben  andem  Uynodien  bekbom- 
men,  deàelben  haben  etiicbe  einem  erbaren  rath  difta^ 
atadt,  kegent  ein  erkendtnû3  solcbs  entpfangs,  gelieCEert 
und  zugestelt,  und  konnen  woU  dencken  daa  danit  '  allent* 
balben  recht  zugangen  sein  wirdt.  Es  ist  aber  solicbea 
nit  allain  in  diszer  stadt  bescbeben,  sondem  fieist  zu  ei- 
oer  zeit  aha  andem  mebr  orten  ^  als;  Toumay ,  fillecbell , 
Breda,  Amstârdbamb ,  Mittelburg  etc.  aueh  ergangen  nnd 
ako  bejnabent  die  gantze  weithe  ûber ,  durch  aile  disze 
lande  geflogen  gedhann/Der  Almecbtig,  Ewige,  gûtiger 
Gott  woUe  seine  genade  verlebenen  das  aile  sachen 
wiederumb  zu  voriger  rube  und  recbter  rûstlicber  liebe 
und  einigkeit  kommen  môgen* 

Wir  konnen  auch  woll  eracbten  dasz  dièse  bandlung 
unserm  genedigsten  Hem,  den  Ko.  Mat.  zu  Hispanién 
bocbUcben  misfollen  und  sie  betrûben  werde ,  wie  diè 
den  auch  uns  selbst  nit  weniger  bewogen  und  uns  Ton 
bertzen  leidt  seint  ;  und  konnen  es  gleicbwoll  nit  gebes- 
zern,  dan  das  volck  ist  dermaszen  wieder  die  Hispaniscbe 
Inquisition  und  ait  relligion  erbitzet  und  erbittert  gewes- 
zen ,  das  bierin  kliein  mittel  zu  finden ,  und  bette  ire  Mat. 
die  Inquisition  in  diszen  landen  vorlengst  abgescbafitt, 
wie  wir  und  etiicbe  andere  unser  ordensbrûder  ausz  un- 
dertbanigster  treuen  ire  Mat.  geratben ,  so  zweiffelten 

*  da  nicht. 


~  264  — 

1&66  wir  niti  es  soit  unser  herr  Gott  die  alte  Gatholische  ret- 
\oùu  ligion  yil  beszer  underhaken  und  soliches  stûrmen  und 
zerrurten  noch  lange  zeitt  yerhûtet  haben  (i). 

So  hatt  man  nuhn  ûber  den  entpfangenen  spott  und 
schaden,  nitallein  die  in^piisition  abschaffen,  sondent 
auch  der  neuen  relligioa  einen  fireien ,  offaen  plate  allent* 
halben ,  wie  auch  innerhalb  dieszer  stadt ,  eingeraufamet 
und  yergonnety  da  sie  nach  irer  ordnung  sicherlîch  bej* 
samen  koinnien  und  hinfurter  predigen  lasven  moge», 
hat  man  anders  groszer  gefieihr  und  unrath  verhûten  wol* 
len  ;  gleiofawoU  anders  nit ,  dan  bisz  das  die  gememe  sten- 
de  dieszer  landen  zusamen  kommen  ,  und  hieiin  solche 
wege  und  niittell  bedencken  und  yerordnen,  dadurdi 
solche  innerliche  iirungen  und  zerrûltungen  uffgehoben 
und  ein  endlicher  bestendiger  relligions-und  Landfiriede 
iifl^richt  und  gehalten  werde,darzu  [muge]  die  Kon. 
Mat.  und  auch  die  firauw  Regentin  iren  will  albereits 
'  gcgeben. 

Und  yerhoffen  also  das  unser  gn.  herr  die  Rôn.  Blatt. 
dieszer  ursachen  wegent,  und  dan  auch  derhalben  das 
derselben  gemahel  erst  kûrtziich  von  einer  jungen  doch- 
ter  Mutter  worden  (a),  baldt  herauszer  kommen  und  aile 

(i)  Haben,  Les  expressions  ici  et  dans  l'alinéa  suivant  sont  choi- 
sies de  manière  à  ce  qu'elles  ne  puissent  ni  choquer  un  zAé  Catho- 
lique ,  ni  déplaire  aux  Princes  Luthériens. 

(a)  Mutter worden,  «  Au  mois  de  septembre,  écrit  ffopperiMé- 
mor,  p.  xo7.)«  le  jour  daSt.  Claire,  la  Royne  se  delibvra  de  aa  Fille 
»  première-née,  appellée  IsabellaXlaija  Euf^ia.  >  C'est  une  erreur 
de  date  :  le  jour  de  St.  Claire  est  le  la  août,  et  Hopper  lui  même 
communique  ce  jour  là  cette  heureuse  npuvelleà  VigUus,  «  Regîna 
»  hac  nocte,  inter  duodecimam  et  primam,  filiam  peperît.  v  £piit, 
Hopp,  ad  yigL  p.  96. 


—  265  — 

sachen  selbst  versehen  und  in  on  gute  rusame  orde*  T566k 
nung  wiedenimb  brengen  belfFen  werde,  darzu  danGott  Aoàt^ 
der  Herr  sein  gnad  und  glûck  yerlhenen  wolle. 

Sunst  stebet  es  in  dieszen  landen  nocb  idmblicb  woll 
iind  begeren  anders  nicht  als  (ride  und  einigkeit,  und 
bat  sicb  das  gescbrej  von  Hert^og  Erichs  werbungen  al- 
bierauch  etwas  Terloren*  So  horen  wir  von  Franckreich 
besonders  nicbt,  alkin  das  man  sagt  der  Printz  von 
Gondé  soH  etlicb  tbausent  zu  rosz  und  fusz  beysamen 
baben,  und  uff  den  frontieren  von  einem  ortt  zumandern 
ziehen,  und  uff  diesze  bendell  und  lande  gut  acbtung  ge- 
ben  ;  wurden  wir  aber  etwaa  gewis^  oder  weitters  bierin 
▼embemen,  so  môgen  uns  E.  L.  zutrauen  das  wirs  der- 
selben  nit  verbahen ,  sondem  sj  es  ufFs  furderlidist  wis- 
zen  laszen  wollen ,  wie  wir  uns  den  zu  E.  L. ,  die  wir 
biemit  dem  Hem  in  gesundheit  zu  erhalten  bevelben ,  in 
gleicbem  irertrauen  aucb  verseben.  Datum  AntorfF  abm 
letasien  Augusti  A^  66. 

Wjlrslm  Paiim  zub  Uraiiibk. 

Ahn  herm  Heiarichen  Henog  zu 
Braunschweigh.  Et  mutatis  mutandis, 
Ahn  herm  Philipsen  Landgraf   zu  Heszen^ 

—  . —     Wilhelmen       —       —       — 
^-^     -^     Wilhelmen  Herzo(;  zu  Gûlich. 

—  —    Gûnthera  Graf  za  Schwarzbiu*g. 


—  266  — 

LETTRE  CXCVI. 

/^  Comte  Jean  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Béponse  à  la  lettre  i84« 


lS66*  %*  Cette  lettre  est  très  remarquable  par  le  ton  naturel  de  foi  et 
Septembre.  ^®  P^®^  ^^  7  règne.  £n  général  il  y  avoît  sous  œ  rapport  beau- 
coup de  différenoe  entre  les  Princes  Protestans  d'Allemagne ,  et  te 
'  Plrîoces  et  Nobles  reformés  de  la  France  et  des  Pays-Bas.  Cbes  eeoL^ 
ci  on  ne  trouve  pas  souvent  la  même  pureté  de  motiiai  et  il  parott  que 
les  Cours  de  Paris  et  de  Bruxelles  n'avoîent  guères  une  -  influence 
beureuse  sur  leur  caractère  et  leurs  moeurs.  L'Allemagne ,  an  con- 
traire, produisit  au  i6  siècle  un  nombre  considérable  de  Princes  « 
dont  la  vie,  malgré  leurs  imperfections ,  malgré  leurs  yices^  servit 
de  témoignage  à  la  sincérité  et  à  l'eflicace  de  leur  foi  :  nous  met- 
trons en  première  ligne  Frédéric  le  Sage,  Jean  le  Constant ,  Phi- 
lippe de  Hesse ,  Christophe  de  Wurtemberg.  «  Es  waren  krafU^  , 
•  biedere,  meistens  geradsinnige ,  uneigennùuige ,  immer  zu  gan- 
»  zen  Maaszregein  aiif  Leben  und  Tod  entsch1o:»eDe  Mânner.  » 
F,  Rommely  I.  9.  Nous  regrettons  de  lire  dans  l'histoire  de  M.  Bil- 
derdyk  :  a  Het  Protestantismus  der  Duitsche  Yorsten  bestond  uit 
f  zucht  tôt  onafhanklijkheid  van  den  Keizer ,  volkomener  opper* 
»  macht,  bevr^'ding  van  een  uitheemscb  geestelijk  gezag ,  vrijheid 
»  Tan  meer  naar  willekeur  te  trouwen^  te  onttrouwen  en  te  her- 
»  trouv^en,  het  aan  zich  trekken  van  kerk-en  kloostergoederen,  enz. 
»  enz.  »  VI.  aa8.  Des  motifs  peu  loubles  auront  sans  doute  influé 
quelquefois  chez  eux  sur  de  grandes  résolutions ,  mais  pour  porter 
un  jugement  tel  que  celui  qu'on  vient  de  lire ,  il  faut  ignorer  pres- 
que entièrement  l'histoire  de  ces  illustres  héros  de  la  foi. 

Wolgepomer,  freupdlicher,  lieber  bruder.  Nachdem 
E.  L.  in  deren  letzten  schreiben  ahn  mich  begertt  das 
ich  derselben  ein  kurtz  consiUum  wolte  stellen  lassen, 
dar  beneben   auch  GrafF  Ludwigs  von  Witgensteîn  (x) 

(i)  Lttdwig  V,  fFitgemstein.  Louis   Comte  de  Sayn  et  Witgen- 


--  267  — 

• 

und  mein  bedendien  und  guttachten  mitthèSen,  was  dem  x566. 
g^ndn  man  und  armen  leutten  daenieden  zu  rathen  setn  Scptambfe, 
mocht ,  das  sie  sich  in  der  jtzigen  leufften ,  sonderlich  mit 
ahnrichtung  der  predig  GottUohes  wortts  und  rechten 
Gotlesdienst,  yerhalten  sollen,  wie  man  aie  uff  dem 
rechten  weg  bey  billichem  géhorsam,  Ton  krieg,  au£F- 
rhuer ,  einnemung  und  zerstôrung  der  Idrchen  und  an« 
dem  ungepûriidien  fûmemen  gegen  ire  hohe^  und 
niedereobrigkeit  undsonsten^underweisen  und  abhalten 
moge  : 

Als  thue  derselben  ich  hiemit  vierkurtzer  Consilia 
fiberachicken,  yersehe  mich  es  werden  die  unserezu  Siegen 
aodt  eines  gestelt  haben ,  und  brieffazaigem  euch  zuekom- 
men  lassen  ;  und  Wiewoll  die  drey  mit  dem  gedrûckten 
etwas  ungleidi,  wieichden  derselben  bedencken  so  in 
den  nechsten  jahren  auszgangen ,  in  kûrtzem  noch  ettlich 
mehrbekommenund  E.  L.  zuschafFen  werde,  so  werden 
E.  L.  in  denselben  doch  die  ungleichait  der  zeit ,  leuff 
und  sachen  zu  bedencken  und  zu  underscheiden ,  auch 
darausz  yras  zur  sachen  dienstlich  ist ,  zu  nemen  wissen. 
Was  den  unser  beiden  bedencken  ahnlanget ,  will  ich 
euch  nicbt  verhalten  das  6.  Ludwig  Ton  Wittgenstein 
Tom  reichstag  zu  Augspurgh  in  Italien ,  sampt  seinem 
famder ,  Tcrzogen  ^  und  noch  nit  widder  ahnkomen  ist. 

Wiewoll  nuhnin  diesen  hohen  und  wichtigen  sachen, 
welchs  nit  aUein  das  zeittlich  leib,  gutt  und  ehr,  zerrût- 
tung  aller  régiment ,  pollicey  und  Terderbung  land  und 
leutty  sonder  auch  dasewig,  die  seligkeit  ahnlangen,  gut- 


stelny  doDt  en  i586  ,  le  Comte  Jean  de  Nassau  épousa  «n  troisiè- 
mes noces  la  fille  aioée  Jdiaooette. 


—  268  — 

i566*  tes  raths  hoch  Tonnotten ,  ich  auch  fiiir  mein  persohn  das- 
Septembre,  idb  za  thun  nicht  allain  ynï&g  bin,  aoodeni  als  eîn  Cbris* 
ten  mich  schuldig  ercken ,  sb  befiiui  ich  aber  dieselbe 
leider  ûber  meineii  Terstand  und  mâne  einfelt  zu  boch 
sein, will  alao  was  ich  mit  meinen  rath  nicht  befiurdem 
mag,  Yon  Gott ,  welcher  der  beat  und  {umemst  rattgeber 
in  diesen  sachen  ist  j  sorieli  do  mehr  erbietten'  hel£Eeiu 

Und  diewdl  aber  disz  sachen  sind ,  daran,  wie  E.  L. 
als  der  yerstendigbesser  dan  ich  wissen ,  hoch ,  mercklich 
und  vieil  gelegen ,  und  solche  sachen  sind  welche  màxh 
Grottes  wort  und  willen^  und  mit  mchten  nach  der  men- 
sehen  guttbedûncken,  fantasey  undwolgefallengericht 
und  verhandlet  sein  mûssen  ,  er  auch  allôn  Der  ist  der 
dieselbe  r^itt,  furet,  durchtreiben  und  widder  ^er 
menschen  willen  erhalten  und  haittthaben  kann  und  ^rill, 

So  werden  £.  L.  diejenig  so  bej  euch  rath  suchen 
und  bitten,  zweiffels  ohn,  zur  busz,  becLerung*,  und 
ahnruflung  zu  Gk>tt,  dassie  demselben  die  sachheim* 
stellen,  yertrawen,  auf  Ihnen  allein  und  kheine  men^ 
schen  sich  yerlassen,  woll  wissen  zu  vermanen  und  yon 
andern  fîirgenommeni  unbillichen  Qiuteln  abweisen^ 

Und  werden  K  L.  auch  meins  yerhoffens  sich  in  diesen- 
sachen  selbst  aller  gepûr  zu  halten  und  woll  yorzusdien 
wissen  ;  dan  es  warlich  sachen  sind ,  darzu  emsiges  gebetts^ 
und  yleisiges  yorsehens  hoch  yonnotten  thut,  damit 
man  weder  in  einen  noch  den  andern  theil  zuviel  oder 
zu  wenigthue,  sondem  uff  dem  rediten stracken  weg 
bleiben  und  yerharren  moge. 

Und  weisz  ichsonsten  in  warheit  nit  wie  den  leuttenda- 
nieden  zu  rathen  sein  raocht;  dan  das.  sie  eigenesgewalts 

'  erbitten.  ^  Jtekelinm^. 


—  269  — 

den  Gottesdienstahnzttrichten  sicbunderstehen  andahn-  i566. 
massen  wollen, will,  menschlich  darron  za  reden ,  nîcht  Septembre 
woU  mûglich  sein  ;  hielte  aber  darfur  dastnan  ihnen  nicht 
besser  dbienen  konte,  dan  das  man  mit  allem  Tieisz  lind 
forallen  dingen, reine, recbtscbaffene^  christlicbe  und  eif- 
fiîge  lebrer  und  predicantten  baben  moge,  die  nicbt  ire 
èbr  oder  nùtz  suchen ,  zu  krieg  und  uffirubr  rathen,  son- 
dem  vielmebr  Gottes  ebr  und  des  volcks  selîgkeit  und 
wolfaid  mit  einen  rechten  ôfFer  und  emst  sudien  und 
meuien. 

Dweil  es  aber  scbwerlicb  fallen  will  nacb  nottur£ft 
recbtscbaffene  lebrer  gnug  zubeckomen,  so  konttman 
doch  yiell  gutts  mit  dem  au8zricbten,dasnianallerley 
bûcher  der  unsem ,  so  Ton  den  Calçinùmo  und  anderen 
irrige  opùuonîbus  unbefleckt,  bette  vertiren,  im  druck 
auszgeben  und  under  dem  gemeinen  man  kommen  lassen^ 
damit  derselb  so^iel  do  basz  in  Gottes  wort  erbawet 
und  underwiesen  werden  moge. 

K  L.  kan  icb  sonsten,  dweil  idi  itzo  in  eill  yerreitten 
nuttsz,  weitter  nicht  scbreiben ,  will  sich  auch  nicbt  woU 
aile  ding  sidier  ûber  feldt  scbreiben  lassen. 

EL  L;  zu  dbienen  baben  sie  mich  altzéit  mit  treuwen 
vleisz  bereit  und  willig,  thue  dieselbe  dem  Almechtigen 
hiemit  bevelben«  Datum  Dillenburg  den  i***  september 
Anno  6& 

E.  L. 
Getreuwer ,  dienstwilliger  bruder , 

JovAir. 

Dem  Wolgcbonien  Ludwîgen^ 
GraTennsu  Nassau^etc 
mS»l4*ai{en 


.^  270  — 


*  LETTRE  CXCVIt. 


Lb  Comte  G«  de  Berghes  au  Comte  Louis  de  Nà$$iaU 

d^un  mùustre  protestant 


1 566.  Mein  firûntlich  dienst  und  wasz  ich  zu  jeder  zeit  liebs  und 
Septembre,  gnfft  vennach  zuTor,  Wolgebomer,  (rantlicher,  lieber 
6chwager.  Zeiger  dieszes ,  unserhoffprediger^hatt  sich  in 
meiiiemhob  ein  zeitlanck  mitlerungh  undpredîgen  und  an- 
ders  nach  Gottes  wordt  auffrechtigh  und  wol  gehalten. 
Dweill  dan  nun  Tonn  tagh  zu  tagh,  und  jhe  lenger  jhe  mbery 
dem  Almtchtigen  lob/  ebr  unnd  danck ,  dasz  EuangeUum 
Chrtsti  bin  und  widder  o£fentlîcb  und  leuther  am  tagb 
Terkbûndigt  unnd  gepredigt ,  ist  er  yorbabens  umb  sich 
destobasz  und  freier  zu  ûben  und  zu  gepraucben ,  sicb 
in  eine  gemeindt,  und  daselbst  allen  mûglichen  fleisz, 
mûbe  und  arbeidt,  umb  dasz  nocbduncker,  grob  und 
aimpell  folck,  nacb  seinem  besten  yermâgen  mît  Christi 
Iber  zu  erleucbten ,  und  dennen  dieselbige  einzubilden  , 
zu  ergeben;  bat  er  derhalb  um  micb  underthenigh  und 
demûtiglicbgelangenlaszen^icbime  jegenwûrtigen  vor- 
•cbrifft  anE.  L.  mittbeilen  woll,  dasz  ich  ime  dan  seiner 
pitb  balben  nit  bab  abscblagen  kbonnen;  derhalb  an 
£•  L.  mein  freuntlich  gesinnen  dieselb  obbemelten  zei- 
gem,  als  fem  mûglich,  umb  ein  gutte  condition  und 
gelegenbeitt  da  er  sich  gepraucben  und  ûben  mûcht, 
zu  ûberkhommen  und  zu  erlangen ,  befurderlich  sein  woU- 
ten;  daszelbigh  hinn widder  nach  allon  meinem  vennû- 
gen  in  sollichen  oder  dergleichen  jegen  K  L.  zu  yerschul- 
den,  byn  icb  geneigt,  dieselbige  ich  hiemit  dem  Al- 


—  271  — 

mcditigen   in  seînein 'Gotdichen    ichûtz    iind  achûrm  i566* 
erapfelhen  thun.  Datum  Bergh ,  am  sontagh  deti  ersten  Septemlire. 
Septembris  Anno  66. 

E.'  L.  goutwiUiger  broder , 

WlLLBM  GrATB  Za  DBM  Baa6iJ& 
Dem  Wolgebornen  Lodwicheo ,  GraTen 
sn  Nassau,  CatzeneUenbogen ,  Vianden  nnd 
Dîetz,  mainem  frûntlichen,  lieben  Broder 
nnd  Schwagern. 


«W1V 


cxcvin. 

Le  Comte  Louie  de  Naseau  au  Prince  tTOrange.  Sur  les 
priparaUfe  de  résistance  à  des  mesures  violentes  du 
Moi. 


Monar.  Ce  matin  est  retourné  Tostre  escoutte  d'Etten 
du  Goronel  6eoi|^  yan  HoUe,  lequel  m'ast  rendu  conte 
de  sa  commission  en  [brien] ,  par  où  treuye  les  affaires  de 
ce  quartier  là  en  asses  bon  estât  et  à  nostre  adyantage, 
comme  entenderes  du  dit  escoutette.  Il  me  semble  qu*il 
serast  bien  nécessaire  que  tous  eussies  incontinent  escript 
au  duc  Henri  (i) ,  luy  advertissent  Testât  de  ce  Pais-Bas, 
tant  pour  prévenir  aulx  f aulx  bruicts  qui  peulvent  coup- 
rir  de  nous  touts^  que  pour  entretenir  la  correspondence 
et  bone  affection  qu'il  vous  porte.  Quant  à  l'enterveue 
du  couronel  et  demoy,  latreuvebien  fort  nécessaire» 
mais  je  craings  que  le  temps  à  présent  ne  le  permettera 

(i)  Ee/ui.  Le  Duc  Henri  de  Bmnswicky  auquel  le  Prince  aToil 
déjà  écrit  ;  voyes  la  lettre  igS. 


^  272  ^ 

iS66,  point  ;  toutesfois  me  rapporte  à  ce  que  ^tne  vouldreft 
Septembre,  commander.  Touchant  du  mis  en  ayant  du  dit  Georgp 
van  HoUe  pour  Fasseurance  des  trois  mille  chevaulx  et 
certain  nombre  des  piétons ,  le  treuve  fort  raisonable  et 
bien  nécessaire ,  oires  que  ce  ne  fust  sinon  pour  gaingner 
leur  obligation  d'amitié  5  pourtant  nie  poures  niandef 
yostre  bon  plabir.  Et  tout  cecy  ferast  roestre  au  Roy  ung 
peu  d'eau  en  son  yin.  Jevouldrois  que  je  puisse  estre  une 
peux  des  heures  auprès  de  vous,  pour  prendre  résolution 
sur  tous  les  points  les  plus  nécessaires.  J'espère  que  les 
affaires  d'icy  parmetteront  que  je  pourres  faire  pour  de- 
main au  soir  ou  après  demain  devant  disner  ung  tour 
vers  vous^  et  de  là  poUrrois  revenir  icy  pour  achever  le 
toi]^.  Toutesfois  j'atendrai  vostre  responce.  Je  ne  fais 
aulcune  doubte  que  vous  bourgois  obéiront  à  ce  que 
les  vouldres  commander.  Ainsi  aiant  receu  vostre  résolu- 
tion  ne  fauldrai  de  la  fiiire  exécuter. 

Je  vous  a  y  envoie  un  boucq  lequel  trouvoitt  hier  au 
bois  de  cerf  (où  je  vis  beaucoup  des  bestes,  tant  cerfs  que 
aultres)  si  bien  à  propos  ^  que  ne  luy  povois  refuser  ung 
coup  de  harquebouze  et  de  bien  venir  ay  adressé  à  ung  qui 
est  en  si  bone  venèson ,  come  n'ay  guerres  veu.  Je  vous 
asseure  que  vous  bois  sont  bien  repeuplés ,  car  vous  aures 
l'année  qui  vient  plus  de  vint  cerffs  chassables ,  sans  les 

fens  de  l'autre  année  et  ceste  présente De  Bréda 

ce  a  de  septembre  Anno  i566.' 

Vostre  très  obéissant  frère  à  vous 
faire  bien  humble  service, 
Louis  db  Nassau. 
A  Monsieur  le 
Prince  d'Oranges. 


—  273 


LETTRE    CXCIX. 


Le  Prince  d^ Orange  au    Comte  Louis  de  Nassau, 
Sur  les  mesures  à  prendre  à  Breda, 


«  * 
• 


Celte  lettre  et  la  précédente  se  croisent,  ainsi  qu*il  paroit  par  la   1 566» 
date:  d'ailleora  la  lettre  igSn'est  pas  relative  aux  qffairesde  Brtda»  Septembre. 
Dans  cette  vilie  les  iconoclastes  avoient  fait  beaucoup  de  dégâts. 


Mon  frère.  Jay  suis  esté  très  aise  avoir  entendu  par 
Tostre  lettre  que  les  affaires  de  Breda  sont  en  melieures 
termes  que  avions  pensé,  néanmoing  pour  autant  que 
lebruict  est  par  tout  si  gran  du  gran  désordre  et  pillerie 
là  advenue;  et  que  plusieurs  villes  de  mes  gouvernemens 
prenderont  regart  comme  Ton  se  conduirai  là,  seroit 
bien  nécessaire  y  faire  quelque  démonstration  et  point 
seulement  en  la  ville  de  Breda,  mes  aussi  aulx  vilages  où 
tebL  désordres  sont  advenues,  et  peult  estre  que  cela  serat 
cause  que  demeureront  plus  paisibles  pour  Tadvenir.  Et 
quant  à  les  accorder  les  presches  deans  la  ville,  suivant 
leur  requeste,  vous  scaves  que  j'ay  la  loy  par  escript  par 
mon  supérieur,  ce  que  ne  peus  altéré' ,ny  le  vauldrois 
mesmement  pour  point  donner  piet  à  mes  gouverne- 
mens, qui  porriont  dire:  puisque  le  permec  en  ma  ville 
où  que  je  suis  vassal ,  que  tant  plus  librement  le  porrois 
concéder  aulx  villes  de  mes  gouvernemens;  ce  que 
toutesfois  Madame  me  défende  expressément ,  parquoy 
leur  porres  assigner  quelque  [propice ''J  plasse  bors  de  la 
ville  et  sur  tels  conditions  mentionés  en  vostre  contracta 
attendant  ce  que  Dieu  en  vauldrat  ordoner.  Quant  aulx 

'  «kéror.  '  Ou  propre.  Peut'^être  anssi  un  mot  signifiarU  voisine  fpropè). 
t  l8 


—  274  — 

ij66.  piétons )  treuve  fort  bon   qui  soient  licenciés ,  mais  je 
Septembre,  j'-  «'ii  -.•  ^♦i 

'  désire  qu  il  en  demeur  toujours  cent  a  la  maison ,  assavoir, 

cinquante  harquebusiers  et  cinquante  picquenirs  ,  et  si 
TOUS  puissies  tant  faire,  que  ceulx  de  la  ville  les  voulus- 
sent tous  paier  ou  pour  le  moings  la  plus  gran  part,  en 
.  recepverois  plaisir ,  sinon  regarderay  les  entretenir  moj 
mesmes,  car  de  ma  bendenese  vault  fier,  car  elle  ne 
porra  demerer  longement  là,  ains  aller  au  frontières  ou 
aultre  part  (i)  où  il  y  aura  de  besoigne;  sur  tout  vous 
prie  que  regardes  que  soient  gens  de  bien  et  souldas,  et  ne 
porra  ester  le  paiement  plus  que  six  florins,  dont  vous 
prie  me  mander  vostre  advis;  quant  aulx  Valons,  les  por- 
res  licencier,  les  donnant  quelque  chose  dont  qu'il  aient 
satisfaction  ;  si  esse  qu*i  seroit  bon  qui  demeurassent  tant 
et  si  longuement  |  que  les  aultres  soient  prêts  et  en  or- 
dre. Monsr.  de Toullouse  (a)  ma  dictque  les  milles  escus 
sont  prest ,  dont  luy  avies  parlé ,  rest  à  sçavoir  à  qui  il  les 
déliverat ,  ce  que  me  porres  mander;  et  sur  ce ,  mon  frè- 
re^ me  recommande  à  vostre  Ixmne  grâce,  priant  Dieu 
qu'il  vous  donne  Sa  grâce.  D'AnvcTiS  ce  %  de  septembre 
Anno  i566. 

Vostre  bien  bon  frère  à  vous  faire  service , 

GuiixAuiiB  D8  Nassau. 

Les  affaires  d'issi  se  portent  raisonablement,  mais 
nous  craindons  le  plat  pais ,  qui  me  cause  tant  plus 
voloir  entretenir  les  cent  testes. 

A  Monsieur  le  Conte  Louys 
de  Nassau,  mon  bon  frère. 


•     (i)  Part,  En  octobre  le  Prince,  partant  pour  la  Hollande,  se  fit 
accompagner  par  sa  compagnie  d'Ordonnance  forte  de  a6o  chevaux. 
i'k)  Toullouse»  Jean  de  Marnix. 


—  275 


UBTTafi  ce. 

Le  Confie  H.  d^  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Il  se  plaint  des  menaces  contre  les  Confédérés ,  et  de* 
mande  des  expUcaU'ons  au  sujet  4$  l'accord  av^  la 
Gouvernante. 


Monsr.  motifrère,  corne  tous  ces  gantylhommes  sont  i566. 
an  gran  perplexytë  de  voyr  les  affayres  aller  de  la  ê(Mrte  ^ieptembra. 
qu'y  n'espéryont ,  et  ne  sachant  que  ce  veult  dyTe,  m'ont 
requys  tous  vous  renToyer  le  porteur  deceste,  Helpen« 
dam,  lequell  vous  dyrast  ce  que  il  ce  passe.  Les  pk^ 
qnas  que  Ton  publye  icy  tous  les  jours ,  les  menasses  que 
l'on  nous  feyct  à  tous ,  nous  menassani;  d'eiyre  à  heure  de 
k  oorde,  jusque  à  dyre  ung  moynne  an  puMypque  :  «  Yoyes 
*  TOUS  ot  beau  Syngneur  de  Bredero«ie,  devant  qu'yl 
»  aoyct  vuyt  jours  ^  il  sepat  pendu  par  son  cqU  et  estraur 
w  gellet'  )  «  et  ung  monde  d'aultres  méchancetés  que  ses 
gent]dshommes  sou^Trent  tout  heure.  Le  présyden  de  la 
Haye  ast  fayct  éryger  ung  gybet  à  la  Haye,  ou  que  il 
dyct  avoyr  cherge  exprès  de  les  là  fayre  tous  pendre,  e( 
oonunandant  que  Ton  le  fysse  grant  asses,  que  il  seroyct 
orné  d'uyne  belle  grande  compagnye,  desor|e  que  Ton 
l'a  fayct  troys  foys  plus  gran  que  Ton  ast  de  coustume. 
Je  ne  doubte,  sy  ce  veult  joi|er  à  ce  jeu  là  et  d'estre  sy 
lygyere  que  d'user  de  telles  et  samblables  termes ,  que  ung 
paatyn  on  ne  le  trouve  au  dyct  gybet  des  premyers  pendu^ 
et  an  vyengne  après  quy  an  vouldvat.  Je  ne  sey  que 
panssep  de  nostre  fayct.  Tey  veu  ce  que  Helpendaim  Tfî'ast 


—  276  — 

i566.  aportë,  ce  que  je  ne  puys  aulcunement  antandre,  nycom- 
Septembre,  prendre,  mesme  de  nostre  Gompromys,  quy est  anychyllë 
antyèrement  (i).  Tey  tousyours  panssé  que  la  seuil  mort 
nous  pouToyct  séparer  du  Compromis,  sans  aultres  mil- 
les petytes  ny  grandes  ocasyons,  et  sy  d'aventure  je  l'eusse 
seu  ou  panssé  oitrement,  certes  je  ne  m'y  fusse  onques 
mys.  Je  lesse  doncq  ung  cent  et  synquante  pour  le  moyns 
que  j*ey  syngné.  Ces  jantylshommes  tous  ne  lessent  d'e*- 
tre  fort  troublé  de  yoyr  les  a£fayres  ce  porter  de  la  sor 
te,  qui  est  l'ocasyon  que  yous  supplyons  nous  tous  de 
reche£F  nous  mander  ce  qui  est  de  ce  fayct  icy,  et  que 
quelq'un  des  députés  veuylle  prendre  la  payne  Tenyr  ung 
tour  jusque  icy ,  pour  nous  fayre  antandre  byen  au  long 
ce  demyer  trecté;  car  sur  mon  honneur  perssonne  de 
nous  aultres  ne  le  peult  comprendre,  et  Toy  que  sy  les  af- 
fayres  demeurent  an  tels  termes ,  sans  leurs  donner  aultre 
satysfaction,  il  an  pouroyct  esouldre  ung  gran  malheur , 
car  chesqun  avyserat  de  ce  mectre  hors  du  danger  de  la 
corde  et  vontr  désgà,  dysant  clerement  que  Ton  les  mes^ 
ne  et  se  voyent  mené  tous  les  jours  à  la  boucherye,  ce 
que  il  ne  pansseht  an  manyèr  du  monde  ayoyr  meryctë  ^ 
pour  ce  estre  allyé  areque  nous  deus,  ausquels  il  ont 
désyr  de  serryr  jusque  à  la  mort.  Au  reste  le  dyct  Het 
pendam  tous  dyrat  ce  que  il  ce  passe  par  icy ,  et  nefeys 
doubte  que  l'on  ne  vous  farcyrat  de  myllion  de  bourdes 
que  l'on  vous  dyrat  de  moy,  qui  mast  occasyonné  pa- 

(x)  Jntyenment,  Parle  traité  du  a5  ao&^  car  c'est  sans  doute  là  ce 
quellpeodam  avoit  apporté. — Bréderode  a'eutdonc  pas  écrit  oom- 
me  M.  Te  WaUr\  «Dit  Yerdrag  looet,  zooder  twijfelygehoudeo  wor- 
»  den  Toor  deD  gelukkîgsten  uitslag  van  't  verbond  en  de  ameek- 
I»  schriftender  Edelen.  >  I.  425.  Voyes  aassi  ci-desaus  p.  a4i< 


—  277  — 

reyllemeitt  TOUS  anvoyer  le  dyct  Helpendam,  lequellne  i566. 
m*ast  abandonné  d*ang  seul  pas^auquell  ey  anébetgé  tous  Septmnbre.' 
dyre  le  tout,  et  pour  tous  rendre  certeyn  de  toutes  nos 
afTapes  de  par  dessà.  Atant,  Monsr.  mon  frère,  pryerey 
le  Créateur  tous  donner  an  sancté ,  bonne  Tje  et  longue , 
me  recommandant  byen  humblement  à  Tostre  bonne  grâ- 
ce. De  Egmont,  ce  3"^^  jour  de  septembre  i566. 

Vostre  du  tout  dedyé  frère  à  tous  fayre 
serTÎceàjamés, 

H,  DB  Bhedbrodb. 

A.  Monsieur  mon  frère  y  Monsieur 
le  Conte  Louys  de  Nassaw 


'LETTRE  CCI. 

Les  Seigneurs  cTAudrignies  et  de  Lumbres  au  Comte 

Louis  de  Nassau. 


Ces  deux  Seigneurs  avoient  été  envoyés  à  Valenciennes  afin 
d'user  de  leur  influence  pour  calmer  le  peuple:  Procès  d'Egm.  H. 
465.  Maïs  ik  ne  purent  guères  s'entendre  avec  M.  de  Noîrcarmes. 
«  Consnltus  a  Magistratu  Noircarmius  mandatam  foederatis  juris- 
»  dictionem  negat  :  multa  nihilominus  uterque  proponit.  »  F.  d, 
BoeTf  p.  a8d. 

Us  desiroient  savoir  la  marche  tenue  par  le  Prince  à  Anvers.  £n 
effet,  sur  son  exemple  tous  ceux  qui  ne  s'étoient  pas  entièrement 
ralliés  à  la  Gouvernante ,  croyoient  devoir  se  régler:  les  Accords 
avec  les  protestans ,  à  Tournai  par  le  Comte  de  Bornes ,  à  Malines 
par  le  Comte  de  Hoogstraten  furent  conformes  à  Farrangement  que 
le  Prince  avoit  conclu. 

'  Ecrite  par  U  Seignmr  ds  Lumhres, 


—  278  — 

iS6&  ^  Monsieur  9  oiaiit  donné  particulière  adv^rtenoB  à  iiicmft' 
'^eptoabrà.  le  Prince  de  no9tre  besoigne  en  ce  lien ,  nous  ne  poursuis 
▼rpnaplus  oultre  ces  arres'  pour  ne  tomber  en  redite  ^ 
asseurés  que  monditSigneurvos'  en  fera  part:  sans  plus 
nous  vos  supplîrons  avoir  pour  agréable  de  tenir  la  mein 
qu'il  lui  plaise  nous  doner  particulière  advertenoe  de  h 
forme  qu'il  a  tenu  en  la  procédure  de  ses  dessin  pour  la 
conformité  de lentreprise  d*AnTers,  aTccque  Tostre advis 
sur  le  mesme  faict,  affin  que  par  l'exemple  du  dit  besong- 
ne  ou  quelque  auUre  conseil  salutere,  nous  puissions  me- 
ner le  tout  à  fin  aussi  heureuse  que  les  commencemens 
hous  semblent  promettre.  Si  cependant  il  se  présente 
quelque  aultre  chose,  nous  ne  fauldrons  tous  en  faire 
pSLVU  A  tant  nous  prirotls  Dieu,  après  nous  estre  humble- 
ment recommandés  en  vostre  bonne  grâce,  qu'en  vos 
Monsieur,  il  contittuela  sienne  saînete.  De  Vallendennes^ 
t)B  tf  de  septembre  i566. 

Les  entièrement  prêts  à  vos  faire  service 

en  tous  endroict , 
Ghahles  lb  Revel.  Gcislain  de  Ftenitbsj 
A  Monsieur ,  Monsieur  le 
Conte  Ludvick  de  Nassau. 


LETTRE  CCII. 

Le  Comté  eCÈgmont  au  Prince  (TOtangeÂl  part  pour 
la  Flandre;  se  défie  de  la  Duchesse. 


à    -à 


«    Le  Comte  étoit  plein  de  zèle  contre  les  iconoclastes  ;  mais  il 

erres  (wprbn'Ire  lc«  dcrnîèrt»  erres ,  recommencer  a  travailler  sur  une  tf/jTaire.) 


vous. 


—  279  — 

fttoit  difiCéré  son  départ  «  à  l*iii8tante  prière  de  Son  Altezc ,  pour  aa-   1 566. 
»  aister  à  la  résolution  de  la  responce  aux  lettres  du  Comte  de  Hornes*  Septembi^. 
sur  la  situation  de  Tournai.  Procès  d'Egm,  IL  Bga. 

La  manière  dont  il  s'exprime  sur  les  levées  en  Saxe  et  en  Uesse 
fait  voir  que  le  Prince  et  les  Confédérés  ne  lui  confioient  pas  leurs 
secrets. 


Monsieur.  Y  me  désplet  grandement  que  n  aueray  se 
bien  de  tous  veoir  devant  mon  partement  pour  Flandres, 
mais  ne  puis  plus  tarder  de  aller  pour  veoir  sy  je  pouray 
fere  ensuivre  ce  que  fut  decrettë  le  a5"  du  mois  passé , 
ce  que  ne  serat  sans  paine^  comme  j'entens,  car  les  cho- 
vont  fort  mal  en  ce  [abbest]  quartier  de  Flandres,  mes- 
le  nombre  des  antbatistes  et  fort  augmenté  (i)  depuis 
quelques  tans  [en  est]  :  certes  y  seroict  plus  que  temps 
de  assambler  les  estas-génëraulX|  mes  y  ne  me  peult 
seinbler  que  Madame ,  ny  ceulx  que  sont  issy  auprès 
d'elle ,  le  désirent'  (2).  Je  prie  à  Dieu  que  ses  intensions 
soient  bonnes.  Siesse'  qu'y  me  semble  quelle  est  fort  ani- 
mée, et  à  mon  adviselie  ne  se  fie  en  personne  que  en  Ber- 
lemont  et  Viglius  (3) ,  Dassomville  et  telles  gens ,  et  at 

(i)  ^tf^/7i^ji/i^.  «  Qui  versus  Gailiam  vergunt,  Calvini  sectam 
»  mordions  dcfendunt ,  Anabaptistis  inter  hos  quoque  tuto  sua  dog- 
»  mata  profitentibns.  »  F'igi.  ad  Hopp,  SBo. 

(a)  DesiremL  Le  Comte  se  trompe  ;  voyea  p.  a3d. 

(S)  Figlius.  n  paroit  cependant  qu'il  n'étoit  pas  trop  dans 
les  bonnes  grâces  de  la  Duchesse ,  et  qu'elle  le  consnitoit  surtout 
pour  complaire  et  pour  obéir  au  Roi.  «  Mirflae  oecasîones  ,  dum 
»  rectum  tueri  conor  9  Ducissam  ac  plerosque  alios  minus  crga  me 
•  bencf  olos  reddideront ....  Quod  scribis  regto  mandaio  fie  ri  ut 
M  Ducissa  mea  opéra  plus  solito  utatur,  ego  eo  favore  carere  mal- 

>  81  e»!  rc. 


—  280  — 

x566.  tenu  tous  les  matins  conseil  de  trois  heures.  Je  vous 
Septembre,  lesse  penser  ce  que  cela  veult  dire;  elle  dit  oussy  d'estre 
bien  avertie  de  ses  levées  quy  se  font  en  Saxe  et  Hessen, 
mesmes  par  ceulx  de  pardessà.  Quant  à  moy  ne  le  puis 
croire ,  car  se  seroict  contre  se  que  sette  noblesse  nous 
ut  asseuré.  Depuis  deux  jours  et  venu  courier  d'Ëspaigne, 
mes  n*ay  veu  nulles  lettres  de  particuliers.  Madame  nous 
at  montré  deulx  lettres  du  Roy  de  bien  petite  sustance' , 
quy  me  fet  penser  qu  elle  en  at  d'autres  qu  elle  ne  veult 
montrer  (i).  Le  prinsipal  point  estoiet  une  lettre  de 
change  de  deulx  cent  milles  escus/de  quoy  ses  demies 
res  lettres^  devant  selle  ichy,  en  fesoient  mensiout  Le 
dy  courier  et  despeché  [jense]  et  [veniente] ,  par  quoj 
et  bien  à  croire  que  se  n*et  pour  cela  ;  en  fin  puisque 
n'avons  James  fet  que  nottre  devoir  ^  il  fault  espérer  que 
Dieu  serat  nottre  deffenseur.  Monsieur  le  Conte  Loud- 
wigm'at  ses  jours  passé  envoie  ung  escript  pour  feresig* 
ner  à  tous  chevaliers  de  l'ordre,  lequel  vay  montré  au 
Conseil ,  où  paressent  monsieur  de  Berlemont  et  monsieur 
de  Hachicourt.  Il  semble  à  Madame  que  ne  le  devons 
fere ,  puisque  le  Roy  le  fet ,  et  que  par  l'asseurance  du 
Roy  nous  et  commandé  de  Topstruer.  Quant  à  moy  soiet 
que  je  lé  signe  ou  non  ,  je  l'opstrueray  conmie  sy  je  l'euse 

»  lem  f  cum  non  soium  invîdiae,  sed  periculi  plurimum  miJii  adfe- 
•  rat.  •  Figé^  ad  Hopp.  376  ,  iq. 

(1)  Montrer»  Cette  double  correspondance  n'eut  pat  été  con- 
traire à  la  coutume  du  Roi  Philippe.  Par  exemple  «  au  commence- 
»  ment  d'octobre  le  Roy  commanda  d'escrire  deux  lettres  à  S.  A., 
»  l'une  pnblioque  pour  monstrer  à  tous,  etl'anltre  secrète  pour  elle 
M  seule.  »  Hopper^  Mém,  107. 

*   subsUnoc. 


.  • 


~  281  — 

ngnë  cent  fois  (i).  La  première  fois  que  nous  serons  en-  iS66. 
semble  nous  en  parlerons  plus  à  plain.  Sy  tous  voies  Septembre, 
monsieur  le  Conte  rostre  frère,  tous  luy  poTes  dire  ce 
que  dessus  de  ma  parte,  et  sur  ce,  Monsr.,  tous  tcus  beser 
les  mains,  priant  le  Créateur  tous  donner.  Monsieur,  ce 
que  plus  désires.  De  Dottenghiem ,  ce  7*  de  septembre. 

Vostre  serviteur  et  Tra  j  amy , 
Lamoral  d'Egmort. 


LETTRE   CCIII. 

B.  de  Mérode  au  Comte  Louis  de  Nassau*  Le  peuple  se 
défie  des  Confédérés  à  cause  de  t accord  aueo  la  Gou* 
cernante.  - 


Monsieur.  J*ay  atendu  tous  ces  jours  passé  pour  aToir  ré- 
solution sur  la  somme  des  deniers  pour  Monsieur  FAdmi- 
rai ,  laquelle  tous  sçaTes(a);  et  cornent  le  singeur  de  Tou- 


(i)  Fois.  Peat-être  no  écrit  par  où  les  CheTsliers  se  fussent  en- 
gagés à  repousser  (opstnter)  l'Inquisition.  Du  moins  Bladame  pou- 
▼oit  dire  à  cet  égard  que  le  Roi  Tavoit  déjà  6tée;  que  par  suite  de 
cette  promesse  (asseuranee)  on  étoitteuQ  de  s'y  opposer,  et  le  Com- 
te d'EgmoDt  pouToit  affirmer  en  toute  sincérité  qu'A  l'obstmeroii  f 
comme  s'il  eai  signé  pareil  écrit  cetU  fois. 

(7)  Sçaves.  Voyez  p.  274. 


^  282  — 

tS6&  loufiM  ni*al  oe  jourdhui  escript ,  qu  ates  comatidé  les  £ûr€ 
Septemlure.  tenir  au  dit  aingeur  Admiraell  à  Toumay  (i),  ne  me  aemt 
besoinge  de  plus  loingtaimps  atendre  après  oe  que  de- 
sus  ,  desorte  que  n  a  yolu  fallir  vous  escrir  que  je  part 
vers  Tillemont  et  delà  outre  aux  pays  de  Julîers»  S*il 
TOUS  plaict  me  oomander  queloque  chooe  ^  me  trouyeres 
prest  i  obëyr.  Tay  reoeu  novelles  de  queloque  gentilho- 
mes,  nous  oonfidërés,  lesquelles  trouvent  fort  estrainge 
nostre  résolution  faict  à  Bruselles  ;  le  peuple  se  deffient 
entièrement  des  geux  pour  la  cassation  de  nostre  Com- 
promis et  leur  semble  que  sommes  entièrement  desjoinct 
d'eux.  Le  bruict  est  aussi  que  aucuns  confidérés  font 
grand  persécutions  et  exécutions  principalement  en  ce 
pays  de  Flandres  et  Haynault.  L'on  faict  aussi  gens  à 
tous  costé ,  et  ceux  qui  en  ont  la  charge  nous  sont  entiè- 
rement contrair,  et  Ton  craint  que  quant  son  Al.  arat 
assemblez  queloque  gensdarmerie,  qu'elle  procéderat  eu 
tout  rigeur  :  par  quoi  me  semble,  Monsieur ,  pour  donner 
quelque  contentement  aux  nobles  et  aux  peuples ,  que 
l'on  debvroit  leur  communicquer  et  faire  entendre  Tas- 
surance  des  singeurs  de  l'ordre,  avecques  les  lettres  es- 
cript par  son  Al.  aux  gouverneurs  des  provinces  et  Ma- 
gîstras;  lors  je  penseroit  qu'il  auriont  plus  de  raison  de 
ce  contenter.  L'on  m'a  dit  que  à  Brusselles  l'on  at  défen- 
du expressément  aux  borgois  de  point  sortir  de  la  ville 
pour  assister  aux  presches,  qui  poldroit  bien  causer 
queloque  mutation  soudain  ;  qui  fera  fin  ,  priant  leGréa- 


(i)  Toumay.  Le  Comte  de  Homes  8*y  étoît  rendu  pour  rétablir 

Tordre, 


—  i83  — 

teura^r  Toiti«SiiigiiarieenSas«nctegtAe0»D»IIUliiiâ|  iS6& 
la  a^  de  7>-  Tan  i566.  Septemlmii 

Entièrement  prest  à  faire  services, 

BbEN AAT  DB  MBRODft* 

Tay  mandé  à  Monsieur  l'AdmiraelI  qu'il  trouve- 
rat  les  denirs  à  Toumay ,  suivant  la  lettre  du  Seig-' 
tieur  de  1!ouIoosse. 

Monsieur,  MonsiMur  le  Conte  de 
Hassoo  Catzenellenbogen ,  Y ianden ,  etc. 

AoTers. 


LETTRE    GGIV. 

B.  de  Mérodé  au  Comte  Louis  de  Nassau»  Belatufô  à  un 
emprisonnement  pour  le  fait  de  la  religion. 


Monsieur ,  estant  arivë  à  Louvain ,  sont  venu  certains 
personaige  ce  plaindre  coment  le  Magistraet  c'est  présu- 
mé de  faire  prendre  prisonir  pour  la  religion,  disant  qu'il 
estoit  Ministre,  ung  nomé  Laurins  Tomas,  lequelle  et 
natiff  de  Bosleduc,  et  coment  ces  amis  ont  procuré  vers 
le  dit  Magistraes  pour  le  rélargir  suivant  l'accord  faict  par 
S*  Alt.  et  la  noblesse ,  leur  ont  certifié  qu'il  est  relaxé , 
mais  ne  le  peuvent  nullement  trouver,  desort  qu'il  pré* 
sumeat  qu'il  doit  estre  secrètement  déspéché,  comment 
il  oDt  bien  de  coiMtiime;  parquoy  il  m'ont  requis  de 
voloîr  escrire  ce  mot  vers  vosire  skignorie  pour  voloûr 
escrir  en  leur  faveur  aux  Magistras  qu'il  aient  à  le  faire 


—  284  — 

i566îi  sortir  ou  leur  dire  oe  qu'il  en  ont  fiûct,  et  oe  «i  tenu  de 
Septembre.  Taocort  faict  à  Brusselles  avecques  son  Alt.  i  car  si  l'on 
comenooit  à  trousser  Tung  devant  et  l'autre  après  pour 
les  faire  secrètement  dépécher,  ce  seroit  chose  bien  dan- 
gereusse  et  de  fort  mayais  conséquense;  qui  fera  fin  y  pri* 
ant  le  Créateur  vous  avoiç,  Mons*^,  en  Sa  sainte  grice* 
DeLouvain  le'  de -septembre  Tan  i566. 

De  Tostre  S*** 
entièrement  prest  à  faire  services  j 

BEaiTART   DB   MeRODB* 

A  Monsieur  Monsieur  le  Conte 
de  NtSBoa ,  Catzenellenboech ,  Yianden. 
Anvers, 


LETTRE  GCY. 

De  Quaderebbey  Magistrat  de  Loupetin^  au  Comte  Louis 
de  Nassau*  Relative  à  un  prisonnier  dont  on  demoMr 
doit  V élargissement 


* 
« 


*  «  Quarebbius,  Praetor  Lovaniensis,  »  F»  d.  Haer^  a^*  «  Een 
»  Edelman^  Quareb,  de  Meyer  van  Loven.  »  Bor^  i47^-  1^  s*agifir- 
floît  sans  doute  du  prisonnier  au  sujet  duquel  B.  de  Mérode  avoit 
écrit  au  Comte  Louis.  Voyez  la  lettre  précédente. 


Monseigneur! 

Ayant  fait  le  debvoir  à  ce  que  tous  m'^Kxipt  [es] ,  ay 
mandé  Mess'*  de  la  Tille  prèsde  moy  à  cause  queme  porta 
ung  peumal,  et  suys  assez  informé  de  la  personne  laqudle 

*  Lt  ek^jfre  est  ùieerttUm. 


—  285  — 

(ocMM  y  a  grief)  at  este  mené  sur  la  maiMm  de  la  TÎlie^  et  i56& 
Teu  en  quelle  fonne  et  àquoy  ilvenoit,  ce  est  trouTë  beau-  Sepiinbra. 
coup  des  choses  scandaleuses ,  dont  en  eult  peu  venier  cé- 
dition  ou  désordre  en  la  ditte  ville,  que  ast  esté  occasion 
que  Mess"  Ton  fait  détenir  secrètement,  le  faisant  bien  traie- 
ter^ceque  Y.  S.  entenderast  plus*  amplement  par  leurs  e»* 
dipts  Et  demoy,  Y.  S.  me  congnoitque  ne  youldroye  nulle- 
ment contravenier  aux  appoinctemens ,  ny  accors  absoluts, 
carcertesay  entendue  que  Y.  S.  y  at  fait  grand  debyoir, 
et  serast  mémoire  immémoriale  pour  sa  maison,  et  espère 
que  le  tout  se  appaiserat  par  bon  moyen.  Je  ay  mon  ser- 
ment et  Y.  S*  et'  sy  discret,  qu'il  fault  que  j'en  responde^ 
suppliant  d'entendre  bien  l'afEure,  car  sertes  requière 
en  cecy  advys  et  conseille  de  Y*  S. ,  comme  mon  bon 
seigneur,  et  pour  vraiz  ne  venois  pour  nul  bien  icy,  veu 
le  dégbement.  Atant,  monseigneur,  priaray  le  Créateur 
makitenir  à  Y.  S.  en  santé,  me  recoorniandunt  bien 
humblement  à  la  très  noble  grâce  de  Y.  S.  Escript  à  Lou- 
▼ain  9  ce  9  jour  de  septembre  i566. 

De  Y«  &  bien  humble  senriteur, 

Db  QuABSaBBBS. 

Monstîgneor  ^  Monseigneor  te 
Gmile  Lodowycht  de  NasMU. 


"  USJTKE  CCYL 

Guillaume ,  Landgrave  de  Hesse ,  au  Prince  d*  Orange. 

Réponse  à  la  lettre  igS» 


Unser  fireundtlich  dienst  unnd  was  wir  mehr  liebs  und 

>  ctl. 


—  286  — 

t566.  guets  vermuegen  aUezât  znycMri  hodigebomer  FiMt, 
BtfUmàfrt»  fireundtlicher,  lieber  Yetter,  Schwager  und  Bruder. 
Ewer  libten,  schreiben  des  datum  weiset  AntborfF  demi 
leiztenn  Augustî,  haben  wirverlesenn,  freunddidi  yer^ 
standen;  bedancken  uns  soloher  mitgetheilten  zeitungen 
tum  bocbsten,  und  ob  es  wol  an  dem  dasz  wirwftnsdien, 
es  wehr  bessere  bescbeîdenbait  in  binw^huung  der 
bylder ,  sonderlicb  zu  Antorff  und  vieleicbt  ander  mebr 
oitten  derselbigen  landes  arth  gehalten  worden ,  so  mue^ 
sen  wir  doeb  bekennen^  das  die  bilder  ein  groszer  gren* 
wel  und  abgotterey  gewesen  und  nocb  sein ,  me  aie  audi , 
der  ursachen  halber,  in  vielen  kiichen  dtr  Augsaputgii- 
acben  Confession ,  dader  Calpùusmu»  gabr  nicbtgednl* 
^let  wirdt,  rot  dieser  zeit  abgescbafft  sein  (i).  Darumb 
hierin  dem  gemeinen  pobel  desto  eber  ignosciren  und 
naflhinsdien,  dann,  damitder  Spaniscbenn  Inquisition  lei« 
ser  und  gemadier  gefarenn  webre ,  so  mochttenn  Ttel- 
leicbt  dieszer  ding  gabr  viel  underpliebenn  sein.  Die- 
weil  es  aber  bescbebenn  unnd  nunmebr  nicbt  zu  wieder- 
pringen  ist,  wir  aucb  acbtenn  es  werdt  sicb  der  gemeine 
man  gabr  scbwerlicb  von  der  einmall  erkentbenn  gottli- 
cben  warbeit  tringen  laszen,  so  werden  ofan  zwmffel 
die  Kon.  Wûr.  zu  Hispaniën ,  aucb  £.  L.  und  andere  die 

(i)  5fm.  Peut-être  une  des  causes  pourquoi  les  Luthériens  ne 
s'opposèrent  pas  toujours  avec  autant  de  force  que  les  Calvinbtes 
an  culte  des  images  ^  se. trouve  dans  des  excès  commis  dès  le  oom- 
meocementdeia  Réforme  et  contre  lesquels  Luther  s'étoitprononoé 
fortement.  «  Andréas  Bodenstein  genannt  Karlstadt,  ging  in  guter 
»  Meinung  aber  mit  thôrichter  Heftigkeit  weiter ,  entband  Ton 
9  allen  aeitherigen  Formen  und  Ordnungen  f  und  Yeranlasate  eine 
•»  wildcy  Terwerfliche  Bilderstûnnereî.  »  K  Raumer,  I.  344* 


—  287  — 

es  mit  irer  Bfatt.  trewUoh  mmea,  dahin  zu  deneken  iSM. 
and  ^^urathenn  wisseoi  damitt  der  boege  nicht  ûberspaii«-  Septembrai 
net ,  Doch  under  diesen  sorglichen,  des  Tûrckenn  und  an- 
ders  halbenn  beschwerlichen  leufftenn,  ûbel  erger  ge- 
macht  werde;  dann  wir  hoorenn  gleichwoll  soyiel ,  dasz 
sollichTolck  irem  Hemn  Ronig  sonst  in  allenn  zeitlichenn 
dingenn  trewund  gehorsam  zu  sein  sich  erpiete,  nnd 
allein  sucbet  und  begehret  das  woitt  Gott^s  lautber  und 
rein  zu  habenn  nach  propbetbchen,  Ghristlicher  und  apos« 
tolischer  lehr  und  einsagung. 

Soldt  nun  bierûber  dièses  Toick  mit  ûberzug  wollen 
bescbwerdt  werdenn ,  so  ist  die  defension  natûrlich  und 
mocbtenn  warlich  etwas  thun  das  Iren  Konig  zu  scblech<^ 
ten  Yoitbeil  gelangen  konte:  bevorab*,  wo  dem  also  sein 
•oldt  wie  man  unsz  saget,  dasTiel  irer  Kon,  Wir*  under> 
thanen  in  Hispaniên  und  sonderlicbenn  im  konnigreich 
Arragoniën  eben  derogleicben  wie  dièse  in  Religion-sa-' 
cben  begebren  und  sucben  (i). 

Das  aber  die  GalTinische  lehr  sich  so  weith  einreissen 
sqU,  tragenn  wir ,  wieE.  L.|  sorge  dasz  soldis  die  Kon* 
Wûr«  zu  Hispaniên  nit  wenig  offeadiren  und  dasz 
darauff  allerley  grosse  gepfitf  '  stehen  mocht,  darumb 
▼on  denen  die  das  gehor  habenn  und  zu  Ghristlicher , 
firidtHdber  ainigkaith  geneigtt  j  gahr  woU  gehandiet  und 
gelhan  wûrde  wann  sie  kontenn  den  Predioanten  pexviua- 
mit  solchenn  disputationen  und  sonderunghen  in- 


(i)  Suchen,  L'influence  de  la  Réforme  se  manifestoit  encore  en 
Espagne  malgré  les  persécutions.  «Das  Jahr  1870  kann  man  aïs  den 
»  Zeitpunkt  ansehen  ,  wo  die  evangelische  Religion  vollstindig  in 
»  Spanien  imterdrficktward.  »f  i^on^^.i:.  ^ef/iii^,  i834yp.  38g. 

I  Gcfalir. 


—  288  — 

i566L  su  halteno,  bis  Gott  die  wege  einer  mehrer  Ghristlidieim 
Sqptambce  ^ergleichuDg  ùi  re  êacramentaria  gebe  und  gnediglichenn 

Terldbe Datum  Gasseli  am  i6***  Sepiembris  Ad- 

iioD3^i566. 

WiLHXLM  L.   Z.    HbSSIB. 

E.  '  L.  dienstwilliger  brader  alzaÎL 

Dem  liOGhgebonien  Fûnteo  Herni 
Wilhehneoy  Printzen  zu  Urtniên  y  cte. 


t  W^  CCVLt 

Hémoàv  (6edenckzettel)<£tt  Prince  d'Orange 
pour  le  Comte  Louis  de  JFitgemtein. 

*/  L«  GcMDte  LoaiB  de  WitgMttteiD^  de  retour  d'Italie  (voya 
p.  968),  t'étoit  mootré  dbposé  à  rendre  service  au  Prince*  Cdoi- 
ci  le  fit  prier  de  se  rendre  vers  le  Landgrave  de  Hesse  et  l'Electeur 
de  Saxe.  Le  Mémoire  expose  les  principaux  objets  de  sa  mtBsion. 

Fûts  erst  lauen  wir's  bey  unserm  genohmenen  ab- 
jchiedt  und  fireundtlichen  erpietten  beruben  ,  und  tbim 
uns  kegent  seine  Liebe  gantz  freundtlicben  bedancken, 
das  sie ,  uns  und  diesen  landen  m  freundtlicben  ^willea 
und  guetten ,  dièse  mise  und  werbungen  bey  den  bewus- 
ten  Gbur-und-Fûrsten  tu  Terrichten  ,  uf  sicb  genobmen 
baben;  wûnschen  demnacb  S.  L.  zu  solchen  Christ- 
lichen  werck  und  Tomehmen  yon  Gott  dem  Heiren 
Tid  glûcks  und  bails  und  aile  wollfiarige  und  selige  au»- 
richtung.  Zum  andem  ist  unser  gantz  freundtlich  yleis- 
sig  bitt,  das  S.  L.  dièse  yorgenohmene  raise  in  Gottes 
nahmen  ehster  gelegenheit  vortsetzen ,  und  sich  erstlich 

'  E.  —  allait.  AtU^gmfke, 


—  289  — 

;ui  .  •  .  .  Herrn  Landgraf  Wilhelmen  zu  Hessen ,  verfû-  i56& 
fcn  ,  und  S.  L*  • .  •  dea  gefartichen  und  hochbetrangten  Septembi^é» 
zustande  und  unruhenach  aller  lengdeausfuhren  und  er- 
zelen  woile,  darin  dièse  Niederlande,  der  wahren  und 
rechten  relligion  halben»  nuhnmehr  kommen  und  gerathen 
wehren,  wie  wolermeltcrunser  yetter  dieselben  ainsthails 
selbs  gesehen  und  erfahren  (i) ,  und  Tor  sich  nach  aller 
notturft  und  wichtigheit  wol  wirdet  auszufùhren  und  zu 
erzelen  wissen. 

Darumb  wir  aucb  S.  L.  zu  mehrdem  und  Tolkomlichen 
bericht ,  ailes  dessen  so  sich  bis  anhero  derlialben  zuge* 
tragen  und  aucherst  ahm  letzem  mahl  zu  Brûssel  endt" 
lich  gehandlet  und  verabschied  worden  ist^  glaubhafte 
abschrieftenûbersenden  ;  und  nachdem  dan  wir  und  dièse 
lande  in  solche  gefahr  und  nock  sonder  unser  schuldt 
und  verdiehuen ,  gefallen ,  so  wehre  an  seine  Landtgraf 
Wilbelms  Liebe  unser  freundtliche,  bochvleiszige  und 
^ntz  diehnstliche  bit,  das  uns  S.  L.  in  unsem  hochsten 
notten  und  anliegen  irem  gutten  und  getreuen  rath 
mitthailen,  sich  auch  aus  Ghristlicher  liebe  und  treu  der 
armen  Christen  in  diesen  landen  soviel  annehmen  und 
uns  zu  verstendigen  unbeschweret  sein  wolle,  wesseu 
wir  unsdoch  inn  diesen  geschwinden  leuften  und  gefarli* 
chen  practiken  und  zeitten  verhalten  sollen ,  damit  wir 
doch   nit  gentzlich   verlassen  und  verderbet,  sondem 


(i)  Erfahren.  Il  paroit  que  Tannée  précédente  le  Comte  avoit 
fait  un  voyage  dans  les  Pays-Bas»  «  Den  8*^*"  Sept,  waren  te  Via- 
»  nen  ...  de  Prinche  van  Orangien  ...  en  twee  GraVen  van  Wit- 
»  gensteyn.  «  Te  Water^  IV.  3a3.  Mais  en  outre  le  Comte  étoît 
peut-être  venu  prendre  les  ordres  du  Prince, 

3  19 


—  290  — 

i566.  durofa  guetter  friedtliebender  herren  undt  freuudt  gut* 

Sq)iembre.  ten  rath  und  unlerhandelung,  auch  trostliche  hûlf  und 

beystandt ,  errettet,  oder  ja  bis  zu  einer  gemeînen  diiist- 

lichen    reformation  und  yergleidiung  bey  landen  und 

leuthen,  weibem  und  kindem ,  bleiben  xnogen« 

Dan  dieweil  in  diesen  landen  Tielerley  religion  aufste- 
hen  ;  nemblich ,  die  Babstische,  der  Augspnrgische  Con- 
fession-yerwanten,  die  Galvinische  und  wiedertaufferi- 
sche ,  so  ist  hochlich  zu  besorgen  das  der  Babst  mitsei- 
nen  adbaerenten  bey  der  Kon.  Ma*  und  irer  reUigionyer- 
wanten  zuro  vleissigsten  anhalten  werde  (i),  bissolang 
ire  Ma'  dièse  lande  mit  aller  gewalt  undmacht  angreififen 
und  dieselbigen  irer  relligion  wiederumb  unterwer£Fen 
werde,  wie  dan  solches  aus  vide  anzeigungen^  so  albereît 
'ins  werck  gestelt  seindt  und  bien  und  yrieder  getrieben 
tind  practicirt  werden,  genugsamb  und  schainbarlich 
zu  yermutten  ist. 

Da  es  dahin  gerathen  solte  das  solche  gefarliche  anschle- 
geirefortganggewinnenund  dièse  lande  erzeltennassenan- 
grieffen  werden  solten,  so  geben  wir  S.  L,  freundtliehen 
zu  bedencken,  ob  sie  nidit  zu  yerhûttung  solcber  prao- 
ticken  und  yieler  christlichen  und  unschuldigen  bludy^r- 
giessensy  Tor  radtsarob  und  guet  ansehen  das  sich  aile 
der  wahren  Religionyerwante^  Deutsche  Ghur«und-Fûr- 

(i)  anh.  werde.  Le  17  janvier  i567  le  Pape  écrit  à  Philip- 
pe :  «  Cogit  nos  et  commissum  nobis  a  Deo  offidum  y  et  pateraus 
M  erga  te  amor  eâ  de  re  cum  Majestate  tuâ  agere,  da  qnà  saepios 
»  jain  egimus  ;  et  quo  pejore  in  dies  looo  res  Flandriae  essç  audi- 
»  mas  9  eo  împeDsias  hortari,  monere  et  instare,  ut  sinelongiore 
»  cunctatione  ad  eos  sedandos  fumnltus  sese  conférât.  »  Proch 
fTEffm.  Il,  5^5i, 


—  291  — 

aten ,  dieser  armen  lande  und  Christen  so  viel  annehinen ,  i566. 

das  sie  sich  einer  gemeineo  Ghristlichen  Torbith  und  an-  Septembre. 

sehentlichen  vorscbrieft  mit  einander  verglichen ,   die 

aie  ûrer  Ma*  gesambter  handt  zuscbrieben ,  darin  allers 

bandt  statlicbe  motieven  und  umbatende  nacb  'aller  leng- 

de   und  nottûrft  ansgefurt  und   anzaiget  wurden  was 

îrer  Ma*  selbst  und  dtesen  derselben  landen  vor  gefahr 

und  schadenendtstehen,  auch  wasTOV>€in  grosse  weitte* 

rang  in  der  gantzen  Chrlstenbeit  solches  gebahren  moch- 

te.  Wir  "verboften  gentzlicb    es  soUe  solche  stadtlicbe 

yorsdurieft  nicht  ein  geringes  anseben  bej  irer  Ma*  ge* 

winnen,  und  hit  allein  ir  Ma*  zu  TÎel  einer  bessem  mey* 

nung  bewegen ,   sondera  auch  yieler  andern  unrnbigen 

leutbe  gebaimbte  stiftung  und  prackticen  brechenund 

hindern. 

Da  aber  solcbes  wieder  unser  bofnung  ensteben  und 
nicbts    frucbtbarlicbs   ausricbten  wûrde,  sondera  soit 

m 

je  mit  der  gewalt  fortgefabren  und  dièse  lande  ûberzogen 
werden,  so  webre  abermabls  unser  gantz  freundiicb  yleis- 
aig  bit! ,  das  uns  seine  Landgraf  Wilbelms  liebe  iren  ge- 
trewen  ratb  und  guttdûncken  freundiicb  mittbailen  wol- 
ten  ,  welcber  gestalt,  was  massen  und  wie  weit  sicb  dièse 
lande,  der  reinen  religion  balben,  mit  der  kegenwehr 
wieder  solcben  gefahrlicben  ûberzu^  einzulassen  und 
sicb  demselbigen  obn  verletzung  irer  privilegien  und  frei* 
heiten,  aucb  ayden  und  pflicbten ,  wiederlegen  kontben. 

Und  im  ù31  bocbermelter  Landgraf  Wilhelm  vor  guet 
anseben  wûrde  das  dièse  sacben  zuTorderst  oder  bernach 
«n  S.  Ik  Hern  Yatter  aucb  gelangen  solte,  welcbs  dan  un* 
aer  Yetter  Graf  Ludwig  an  S.  L.  leicbtlicb  vornebmen 
kan  y  ao  seindt  yrii  unser  tbeils  aucb  wol  zufîieden ,  un^ 


—  292  — 

i566.  woUen  lûemit  unserm  Yettem  gebetten  haben  nch  un 
Septembre,  selben  auch  gutwilliglich  zu  erzaigen ,  und  semer  j  des  al- 
ten  Hern  Lantgrafens  liebden ,  rath  und  guttdûaken  uf 
jeden  punckten  auch  zu  begehren  und  anzumercken. 
Nach  solchem  ist  unser  weitter  fireundlîch  bith  das  unser 
Yetter  Graf  Ludwig  hochermelten  Herm  Landtgraff 
Wilhelm  ,  auch  mite  S.  L.  rath  und  gutdûncken  der- 
selben  herren  yatfeer ,  in  unserm  nahmen  •  • .  bitten  wol- 
le:  naohdem  •  •  •  Gràf  Ludwig ,  fûiters  nach  dem  Hern 
Churf.  und  Herzogen  zu  Sachsen-Weimar,  der  bewusten 
handiungen  halben,  Terreissen  werden,  das  wir  •  •  . 
zum  yleissigsten  darumb  gebeten  haben ,  das  L  L.  unserm 
Vettern  ein  ansehenliche  und  vertraute  person  1res  Hofs, 
die  wehre  eines  adelichen  oder  anderen  herkommens, 
an  die  berûrten  orter  zum  Hern  Ghurfursten  und  Herzo- 
gen zu  Sachsen-Weymar  bey  verordenen ,  damit  die  sar 
chen  allenthalben  desto  mehr  ansehens  haben  und  stat- 
licher  verrichtet  werden  konthen  y  •  •  •  wurden  aber 
herr  Laiidgraf  Wilhelm  oder  S.  L.  Her  Yatter  dieser 
schîckung  ein  bedencken  tragen  und  sich  darin  besdiwe- 
ren ,  so  wirdt  doch  unser  Yetter ,  seine  reise  zuvorderst 
zum  Herrn  Ghurfursten  woU  zu  nehmen  und  ahm  selbi- 
gen  orth  seine  werbunge  erstlich  ohn  unser  erinnern 
wol  zu  vorrichten  wissen. 

Da  nuhn  hoch^rmelter  Herr  Ghuriurst  •  • .  Tor  guet 
ansehen  wûrde  das  solches  unser  yorhaben  furters  ahn 
den  Herm  Hertzogen  zu  Sachsen-Weimar  gelangen 
mochte ,  darumb  dan  S.  L*  yor  allen  dingen  des  Hem 
Ghurf.  rath  und  gutdûncken  ûnderthenichlich  begeren 
und  volgen  soU ,  so  mag  sich  dan  S.  L.  aufs  forderlichste 
dadannen  nach  hochermelten  Hem  Hertzogen  yerfugeii, 


—  293  — 

und  auch  det  ortes  aile  saeheii  nach  inhalt  der  instrudion  1 566. 
nod  semem  besten  verstandt,  yernëbmen  und  verrich*  Septembre, 
ten Antorff  ahm  i6^  Septembrid  A^  66. 


*  LETTRE  CCVII. 

jiugustè^  Electeur  de  Saxe,  au  Prince  iP Orange*  Réponse 
à  une  lettre  relative  xmx  iconoclastes. 


•  •  • .  Wir  haben  E.  L.  schreiben ,  dem  ersten  Septem- 
bris  zue  Ântoiffdatirt ,  zn  unseren  hendenn  empfangen , 
und  darausz  K  L.  sampt  derselben  freundlichenn ,  lie* 
bennGemahl,  unser  freundllichen^lieben  Muhraenn  und 
Tochter,  auch  jungen  Herschafït  glûcLUchen  zustandt , 
gantz  geme  Ternommen*  Soviel  dann  denn  mitge» 
theillenn  berichtt  wie  es  zu  AntorfF  und  an  andem 
ortenn  inn  Flandem  der  Torenderten  Religion  hal- 
benn,  zngangenn,  und  wasz  sich  am  vorschienne- 
nen  neunzehenden  tage  Augusti  darunter  zugetragen, 
betriCEt ,  thun  wir  uns  kegenn  £.  L.  dasz  sie  unsz  solchs 
zu  erkennen  gegeben ,  freundtlich  bedancken.  Wiewol 
nun  der  anfangh,  so  durch  den  gemeinen  popel  der  ortte 
gemacht,  seltsam  ansiehett,  so  konnen  wir  doch  woll 
erachtenn  das  es  durch  die  angestellte  tyrannische  In- 
quisition Terursachtt  worden  y  wir  wollen  aber  hbffenn , 
Gott  werde  gnadeyerleibenn,  das  es  zu  keinen  weitteren 
auffstandt  oder  thetlichenn  handlung  gerathe ,  sonder- 
lich  weill  es  mitt  bewilligung  der  Ron.  Wûrde  und  der 
GuTernantin  dahin  gerichtet  sein  soll,  das  die  Augsbiu-g- 
sche  Confession  mit  fernerm  rath  un  zuthun  der  Land- 


—  294  — 

iD66.  $tende^  fireigelassenn  (i)iiiidgtttte  pobceyHinlnuiig  atige* 
Septembre,  richtet  werdenn  solle.  Welcher  ordentlicfaer  yfeg^  au€b 
wohl  der  sicherste  undliesteist^  und  wann  des  Augsbur* 
gische  Confession  aiso  angenommen  wiirdet,  sokannalsz* 
dann  der  nebenn  einreisendenn  Sectenn  halbenti  vonn  der 
Christlichen  Obrigkeitt  inn  einer  jeden  stadt  und  gebitte 
auch  gebûrlich  einsehen  geschehen;  dann  das  beiderreinen 
lehre  desz  EuangélîiMemàbl  und  baldt  nacb  ChrisUnaA 
der  Apostelen  zeitt  allerlei  irthumb  und  unkrautt  mit  ein- 
geschlichenn,  dasselb  soll  und  musz  billich  nichudem 
wortt  Gottes ,  sondernn  yielœehr  desz  Sathans  und  sei- 
tier  werckzeuge  bosheitt  und  wuttenn  wieder  den  Sohn 
Gottes  zugemessenn  werdenn. 

Was  wir  nebenn  . .  .  dem  Landgraffen  und  anderen  so 
sioh  zu  der  Augsburgischenn  Confession  inn  irem  recht-» 
tenu  und  wahren  yerstande  bekennen ,  mitt  Yorschriften 
an  die  Kon.  Wûrde,  zu  auszbreittung  deSz  EuangelU  uud 
verhûttung  der  persécution  unndt  Blutvergissens ,  thun 
und  befurdern  konnen ,  darzu  seindt  wir  freundiich  ge- 
neigt ,  und  wiU,  unsers  erachtens^  E.  L.  und  andem  Qr- 
densherm  sonderltch  dabin  zu  sehenn  sein ,  das  es  weit- 
ter  zuekeinem  auffstandt  der  undertbanen  wieder  die  ob- 
rigkeitt gerathe.  Wann  solcbs  geschiehett  und  die  under- 
tbanen die  Augsbûrgische  Confession  annehmen  und  sich 
derselben  durchausz  gemeszhalten  ^  so  balttenn  wir  daifiîr 
die  Kôn.  W.  sollte  es  aucb  bei  dem  Religionfnedenber^- 


(i)  Freigelassenn.  On  répandoit  des  bruits  de  ce  geni*e  pour 
tranquilliser  et  endormir  les  Princes  Protestans.  C'étoit  déjà  une 
vieille  tactique,  6t  qui  n*auroit  plus  dû  trouver  crédit. 


—  295  — 

Uen  lassen.  Z>a^jci»  S6iifift^iburg(i)  dem  19^  Septembriit    i566. 

Anno  66*  Septembre. 

AvGVSTva  Ghuavûrst. 
Dem  bocbgeborDen  herren  Wil- 
belmen  ,  PrinUen  zu  Uraniên. 
zu  S'  L.  eignen  hânden. 


^•^i 


LETTRE  CGYIII. 

Charles  Vtenhoçe^  le  fils <^  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Il 
se  plaint  des  persécutions  contre  les  iconoclastes  et  con- 
tre les  protestons  en  général. 


*/  La  famille  des  Utenhove  paroit  avoir  de  bonne  heure  embras- 
sé les  opinions  Evangéliques  et  souffert  pour  la  cause  de  Christ. 
Dans  le  Scrinium  Antiquarium  de  Gerdes  (Tom*  IV,  Part*  i.  p. 
429,  sqq,)  on  trouve  plusieurs  lettres  du  célèbre  BnUinger,  écri- 
tes, i549  —  i^^99  ^  J^^  d'Utflohove  Gantois;  inJngUade- 
gemtem ,  1649 ,  Ecclesiae  peregrinorum  apud  Empdam  setUo- 
rem^  1554,  in  Poionia  agentem,  i^S?»  Francofurdy  liSg.  —  Ap- 
paremment Charles,  son  père,  et  son  frère,  protestans  zélés, 
avoient  signé  le  Compromis.  Tous  trois  furent  bannis  par  le  Duc 
d*AIbe,  mais  retournèrent  à  Gand  en  1576  et  firent  partie  de  k 
régence  municipale.  Té  Water^  L  277. 


Monseigneur.  Suivant  les  commandemens  que  je  re- 
ceus  de  Y.  111.  Seig"*  avant  mon  partement  d'Anvers^  je 
n  ay  osé  faillir  de  tous  mander  des  nouvelles  de  par-deçà. 
La  où  je  suis  arrivé  oe  x8™^  du  mois  à  présent,  après  avoir 
esté  à  Bruxelles  et  conféré  sur  les  diifférens  de  la  religion 
avecq  Mess.  Viglius  et  d'Âssonevill^,  dontl'un  me  donna 

(i)  Senfftenburg,  Château  dans  la  Lusace ,  appartenant  à  l'Elec- 
teur de  Saxe. 


y^ 


y 


—  296  — 

1 566.  firoide,  maigre  et  peu  plausible  consolation,  lautre  ouTerte- 
Septinbre.  ment  envahissoit  les  sectaires,  ainsi  qu'ilez  les  nommoit , 
desorte  qu'il  me  semble  que  le  Roy  des  Roys  n  y  trouve 
aucun  lieu  où  passer  son  chef.  Quant  à  ceulx  de  la  ville 
de  Gand  ils  gémissent  encore  dessous  le  joug  de  servitu- 
de, non  obstant  que  la  moisson  du  Seig*"  soit  tout  par 
tout  asses  abondante  et  copieuse ,  et  le  peuple  fréquent 
qui  y  accourt,  affamé  d'avoir  Sa  divine  parole.  Mais  d'au- 
tant que  le  peuple  de  Dieu  s'augmente  et  prend  accrois- 
sement d'heure  en  heure ,  d'autant  et  plus  le  Magistrat  se 
déclarrede  tout  contraire  (x)  mortel  et  juré  ennemy  du 
petit  tropeau,  et  qui  est  le  plus  grand  malheur  pour  enx, 
ilz  ont  tellement  endurci  les  coeurs ,  qu'ils  ne  veuUent  en 
façon  du  monde  entendre  ou  faire  place  à  la  voix  du 
Seig''  et  à  son  Sainct  Evangile.  Voire  toutes  leurs  entre- 
prises ,  practiques  et  desseings  ne  tendent  à  autre  fin , 
qu'à  supporter  les  supposts  de  l'Antichrist  et  à  redressa 
sonCiège  '  •  Quant  à  ceulx  qui  ont  brisé  les  images  aux  tem- 
ples consacrez  au  seul  service  d'un  seul  Dieu,  on  continue 
à  les  persécuter  plus  que  jamais,  sans  qu'un  seul  puisse  es- 
çhapper  l'ongle  meurtrière  de  ce  milans.  Ceulx  qui  s'en  sont 
enfuiz,  pour  estre  soupçonnés  d'avoir  aydéà  briser  les  dicts 
images ,  sont  en  nombre  de  plus  de  mille,  bien  comptés , 
sans  les  femmes  et  enfans,  de  qui  les  pitpiables  cris  et 
misérables  complaintes ,  s'oient  à  toute  heure  si  piteuse- 
ment tout  par  tout  où  on  se  tourne ,  qu'il  est  à  craindre 
grandement  que ,  si  Dieu  n'y  remédie  par  vostre  interoes- 


(i)  Contraire.  Bans  la  plupart  des  Villes  les  Magistrats  étoient 
rentrai res  à  la  RéformatioD. 

"  Sicgc. 


—  297  — 

sion  (i)  et  moien,  qui  ne  s'esleve  un  grand  nombre  des  i56& 
fugitiiFsq[ui8*anias8entetfounnenenteneertainslieux,dont  Septaobn; 
le  trouble  soit  plus  dangereux  sans  comparaison  que  le 
passé.  Oultre  ce  qu'il  y  a  plusieurs  pouvres  prisonnier»  j 
qui  sont  à  la  miséricorde  et  mercy  d'un  magistrat  sans 
pieté  et  mercy.  Et  qui  pis  est  >  il  y  a  plusieurs  qui  marchent 
icy  et  principalement  à  Bruges  la  teste  haut  levée,  qui 
ne  se  soucient  de  contrayenir  à  la  permission  accordée  à 
ceulx  de  l'Eglise  refourmée,  s'estant  enhardis  d'empes- 
scher  et  rompre  les  prédications  par  plusieurs  fois  et  sans 
le  consentement  du  magistrat ,  mesme  jusques  aux  capi- 
taines qui  sont  ordonnés  à  conserver  le  peuple  en  paix 
et  union.  Or  pour  autant  que  ce  ne  seroit  que  redite  de 
TOUS  particulariser  le  tout  par  le  menu ,  et  pour  ne  vous 
donner  plus  d'ennuy^  je  feray  fin,  après  vous  avoir 
prié ,  au  nom  de  toute  la  comunauté ,  d'y  vouloir  apporter 
tel  remède,  que  nous  ayons  occasion  de  haut  louer  le 
Seigneur,  qui  de  Sa  grâce  vous  a  si  richement  eslargy  ses 
dons,  quavecq  le  bon  vouloir  et  singulière  bonté  que  se 
lict  sur  vostre  face,  vous  avez  aussi  la  puissance  de  tirer 
les  pouvres  afiQigés  hors  de  la  geule  des  loups  ravissans^ 
en  quoy  faisant,  ne  ferez  pas  tant  seulement  service  très 
agréable  à  Dieu,  ains  quant  et  quant  obligerez  la  plus 
part  des  Gantois  (lesquelz ,  à  dire  vérité ,  vous  désirent 

f  1)  Vostre  intercession.  Il  n'est  pas  invraisemblable  que  le  Com- 
te Louis  aura  intercédé  pour  ces  malheureux ,  particulièremenl 
auprès  du  Comte  d*£gmonl,  qui  déployoit  une  grande  sévérité. 
Burgundus  raconte  la  chose  à  sa  manière,  «t  Ludovicus  misit  ad  £g- 
o  mondanumsub  Conjuratorum  nomine,  qui  absterreret  eum  ab 
»  ejusmodi  coeptis,  ctsi  perseveraret  Iconomachis  injurius  e8se> 
y»  Conjuratos  nltionem  expetituros.  »  p.  a^s* 


—  298  — 

i566.  mille  fois  le  jour  pour  leur  tuteur  et  gouverneur)  à  prier 
Saptflnbre.  Dieu  pour  Yostre  prospérité,  eu  tous  promettant  de  ma 
part  que  je  rendray  à  Y.  HL  Seig***  telle  dévotion  que 
sçaveK  attendre  de  un  de  vos  plus  humbles  et  plus  obli- 
gez serviteurs,  y  apportant  tousjours  plus  d*affection  et 
désir  que  je  n*auray  jamais  de  moien  ou  pouvoir,  espé- 
rant toutefois  tant  de  la  grftee  de  Dieu,  qu'il  me  sera  of* 
fert  quelque  occasion  pour  ne  vous  estre  de  tout  inutile, 
emploiant  toutes  mes  estudes  et  forces  à  vous  fidre  tels 
oS&ces  en  quelque  lieu  que  je  sois ,  qui  vous  donneront 
peult-estre  non  moins  de  plaisir  que  de  contentement. 
Qui  sera  Tendroict  ou  je  prieray  le  Créateur ,  Monseigneur, 
de  donner  à  vostre  111.  Seig.***  Taccomplissement  de  vos 
saincts  désirs  et  la  maintenir  avecq  vie  longuement  heu- 
reuse en  sa  divine  garde.  De  Denierghem  près  de  Gand 
ce  19™' de  septemb.  i566< 

DeV.Ill.Seig* 
Le  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

Chjlhles  Utekhovb  lb  filz. 

Monseigneur,  s'il  plaist  à  V.  QI.  Seig^  nous 
faire  un  mot  de  responoe  (dont  très  humblement 
vous  en  supplions),  le  présent  porteur,  Monsr.  de 
Markeghem,  mon  frère  aisné,  viendra  prendre 
à  quelque  heure  qu'il  vous  plaira  le  luy  commander. 

Dem  Edelen  WolgeborneD  Hera, 
Uern  Lodwicbeo,  GraefleD  zu  Nas- 
sau ,  meinem  ([oedigen  Hei*n. 


--  299  — 


TX^  GGVIIK 

instruttion  du  Pn'nee  tP  Orange  pour  le  Comiê  Louis  de 
Witgenatein  relative  a  sa  mission  vers  fElecieur  de 
Saspe. 


*  » 


Cette  pièce  développe  ce  qui  estîiMyqaé  p*  aga.  SinuÊm  i566é 
M  trompe  en  attribuant  la  mission  en  Saxe  à  Louis  de  Nassau»  Septembreé 
»  Cum  Augusto  Saionum  Duce  agendi  munus  suscepit  Lu* 
a»  dovicus  I?assavîus.  Quamqoam  eoim  Saxonia  implicita  tum  erat  ar- 
»  mis  inter  Joannem  Fridericum  Joannis  Friderici  olim  SeptemYÎri 
»  filium  et  Augustum  patmelem;  id  tamen  opportunnm  rebatnr 
»  LudovicuSy  quod  speraret  Principum  Gèrmanorum  qui  îd 
»  agebant,  authoritate^  rebns  brevi  composîtis,  seinde  milites 
»  armatos  aoimatosque  in  Belgium  traducturum.  »  h  ^gu  A, 
moins  que  Strada  n'ait  en  vue  un  voyage  que  le  Comte  de  Nassau 
fit  plus  tard. 


Ërstlich  sollen  S*  L ...  «  iren  Churf.  6.  sampt  dersdben 
geUebten  Gemahl  und  irer  jungen  herschafift  in  unaerm 
nahmen  allen  glûcklichen  zustand  und  wolfart  undeithe* 
niglichen  wûnschen. 

Fûrs  andere  sollen  L  L.  seine  Churf.  G.  die-gefahrlicbe 
und  hochbetrangte  gelegenheit  und  grosze  unruhe,  dar* 
in  diesze  Niederlande  durch  yerenderung  der  relligion 
gerathen  seint ,  nach  aller  lengde  und  ausfiïrlich  erzelen... 

Dieweill  wir  dan  woll  wûsten  und  uns  auck  keins  an- 
ders  versehen  dorfFten,  dan  das  uns  die  vomembste 
schuldt  dieszes  unruhigen  zustandts  wirdet  zugemeszen 
werden ,  wîe  wirdan  deszelbigen  albereits  ausz  Hispanién 
warnung  bekhominen,  daran  unsz  und  unsem  Erben 


—  300  — 

iS66.  hoch  und  yieU  gd^en,  onangesehen  das  wir  deszen 
Sq»tembre.  kheine  schuldt  hetteii,  êo  were  ahn  S.  Cf.  6.  unser 
gantz  dhienstliche  vlâszige  beth,  das  uns  I.  Cf.  G.  in  sol- 
€hen  unsem  sondem  nothen  und  aniiegen  iren  guten  und 
getreuen  rath  mitthailen,  sich  auch  ausz  christlicber 
liebe  und  bewandlung  unser  und  dieszer  lande  soyiell 
ahnnehmen  und  uns  durch  EL  L.  yerstendigen  laszen  woUe, 
weszen  wir  unsz  doch  in  dieszen  geschwinden  leuffden 

und  gefahrlichen  zeitten  yerhalten  soUen 

Dan  diçweill  in  dieszen  landen  so  mancherley  relligio- 
nen  zugleich  endtstanden  weren ,  nemblich  die  Augspûr» 
gische  Gonfeszion ,  CalçMlehry  und  aucb  zu  besorgen 
stûnde  der  wiedeithauif  wûrde  audi  mit  der  zeitt  mit  un- 
terlau£Fen ,  so  wehre  abm  meisten  zu  befbrchten  das  die 
Ron.  Ma^  and  anderlrer  relligion-yerwandte  Fùrstenund 
Herren,  underm  scbein  der  mancherley  secten,  dieszen 
landen  mit  gewalt  zu  setzen  und  darin  groszen  ûbermuet 
treiben  wurden.  Es  wirt  I.  M^  nit  unterlaszen  die  Ront. 
Kaj,  Ma^  ^  aucb  anderé  der  Augspûrgiscben  Gonfeszion- 
verwandte,  Cbur*und-Fûrsten  under  scbein  der  allerbandt 
secten  und  Rébellion  umb  hûlff  und  bebtandt  zu  ersu- 
cben ,  oder  uffs  wenigest  gesynnen  laszen ,  dasz  aie  die 
Cbur«und-Fûrsten  aolcben  sectariscben,  soaicbwieder 
Ire  Ma.^  uffgewerffen,  auchder  mebrtheill  der  Augspûr- 
giscben Confeszion  zuwieder  weren  ^  kb^nen  beyfall 
tbun ,  nocb  ainig  mitleiden  mit  inen  baben  wolten  i  damit 
Ire  Ma.',  diesze  lande  destobes  uberwaltigen  und  bei- 
zwungen  mocbten.  i  Dan  wir  betten  albereits  ausz  Hispar 
nién  Zeittung  bekhommen,  das  aolch  und  dergleicb^i 
practiken  scbon  im  werck  sein  soUen  j  das  auch  die  Kon. 
Ma.*,  der  Rom.  Kay,  Ma.'  derbalben  geschrieben  haben 


--  301  — 

8oll  >  dad  Ire  Kay.  Ma.*  seine  Glrarf.  G.  de$  Hungaradien  t566. 
kri^fschaflt  so  vil  moglich  uffertigen  und  sie  darzu  ge»  ^«piaAhre. 
braiichen  wolten ,  damit  fleine  Ghurf.  6.  sich  in  der  per- 
aon  dahien  begeben  nnd  zam  wenigsten  sunste  damit  dei> 
maszen  bemûhet  sein  mocbte,  das  sie  sich  dieszer  iitndeoi 
nnd  jelligions-Terwandten  weniger  afannhemen  konthen; 
ob  nun  dem  also  oder  nit^  mogen  I.  Cf.  G.  bes^r  wia>- 
ïens  baben. 

SoU  es  nuhn  dahien  gerathen  das  solche  gefahrliche 
anschlage  iren  yortgang  gewinnen  nnd  dasz  dieaze  lande 
erzelter  maszen  angriffen  werden  solten,  so  geben  mt 
S.  Cf.  6*  dhienstlichen  zu  bedencken  ^  ob  sie  nit  Yor  gtit 
ansehen  das  sich  aile  der  Augspûrgischen  Gonfession» 
bewandte  Chur«  und-  Fûrsten  zu  yerhûtung  solcher 
practiken,  auch  zu  versd&onung  yieles  christlichen  und 
nnschuldigen  blutvergieszens ,  dieszer  armen  Gristen  und 
glaubensgenoszen  soviell  ahnnehmen  und  sich  einer 
algemeinen  vorbith  und  ansehenliches  verschrifift  mit 
eynander  verglichen ,  die  sie  Irer  Ma**^  gesampter  handt , 

zuschickten under  ander  das  Ire  Ron,  Matt.  die  ai^ 

men  Gristen  in  dieszen  landen ,  so  Gottes  wort  anhengig 
weren  und  anders  nichts  dan  desselbigen  offentliche  zn 
bekhennen,  nach  des  hailigen  Rom.  Reichs  constitu- 
tion und  abschieden  suchten  und  begerten  und  sunstet 
Irer  Mat.*  aile  underthenige  dhienst ,  wie  getreuen  und 
géhorsamen  underthanen  zu  thun  gebûrt ,  zu  erzaigen , 
begerig  und  willig  weren,  unverfolget  laszen  wol- 
ten  

y^r  seyn  in  erfarung  kommen  das  etliche  poten- 
taten  und  groszen  Hem  hochermelten  Hem  Herzogen  zu 
Sachsen-Weunar  gem  ahn  sich  bringen  undhangen  wolten 


—  302  — 

|56S.  (i),  dftrauM  dan  lùt  allein  seioer  Ghurf.  G,  y  sondern  auoh 
unsz  unddieszenlaaden  înitKtger  geShrlichar  gelegenhek 
und  relligioQszeitteni  eîn  mercklicher  nachtheill  zu  besor- 
gen  stunde. — ^Weredemnach  unser  etnfeltiges  bedencken, 
«oyem  es  sunstet  S.  ŒG.  nit  zuwîeder,  das  wir  mithocb- 
«nnelteB  Hem  Herzogea  zu  Saclisen  handlen ,  und  S*  L. 
▼orschiagen  hnen  wolten,  da  S.  L.  mit  irem  anhang  ein 
dhienstoder  jargelt  ahnnehmen  wolte,  so  wolten  wir  der- 
aelbesL  darzu  yerholffen  aeîn ,  doch  dergestalc  und  mit 
dem  auszdrûcklichen  Torbehalt,  das  S.  L.  weder  mit 
S. Cf.  G.,  noch aintzigeu  andem  reichsstande  in  ungutem 
etwas  an&ngen  solte;  Vnd  soyiell  wir  weitleuffig  hetten 
Termercken  konnen,  so  Yemhemen  wir,dasoliclis  S.  L. 
Torgeschlagen  wûrde ,  das  sieetwan  darzu  versehen,  sich 
anch  weniger  beschweren  wûrde,  da  S.  L.  ^ddmies- 
zigeTersdionungbeschdien  kônthe,  und  da  sichhoch  er^ 
melterHerzogetwanbestellenlaszenwûrde,  wiewirsdar- 
forhilten  das  S.  L«  nit  absdilagen  werden,  so  hetten  sich 
S.  Cf.  G.  Tor  S.  L.  weniger  zu  be&hren ,  als  wan  sie  etwan 
einen  anderen  Potentaten  zugethan  weren. 

Damit  nuhn  solichs  ahn  S.  L.  mit  gutem  fûghen  ge* 
sueht  werden  moge ,  so  geben  wir  S.  Cf.  G.  dhienstlichen 
zu  bedencken  und  wollen  derselben  rath  hierin  gebetten 

(x)  Wolten.  Selon  Sirada  le  Comte  de  Mansfeldt  avoit  offert  de 
susciter  |Mir  ce  moyeu  des  affaires  à  l'Electeur,  afin  de  l'empêcher 
de  aoDger  trop  anx  Pay^-Bas.  «  Pollicîtus  remotunun  se  SazoDÎae 
»  Ducem  a  facultate  nocendi  »  nempe  operâ  filionim  Joannis  Frî- 
»  dericiy  qui  jam  pridem  Augusko  infensî  ob  Septemyiratum  patrî 
•  ademptum ,  si  ad  bellum  spe  aliquâ  soUicitarentur ,  haud  diibie 
»  illoa  in  arma  tracturos  Saxoniam  universam ,  Augustumque  fac- 
»  tnnim  satis ,  si  cîrca  se  faces  extingueret.  »  I.  388. 


—  303  — 

haben ,  ob  vrir  mil  hoch^meken  Hem  Heraogen  dedial-  i56& 
ben  allans*  handlen ,  und  diejenigen  so  I.  L.  bey  sich*  ha- 
ben und  ufF  jûngst  gehaltenen  reichstag  zu  Augspûrgh 
in  der  Kay.  Ma/  acht  und  ungnade  gefallen ,  nit  mit 
begreifien,  oder  aber  mit  dem  Hem  Herzogen  und  inen 
zugleich  handlen  4  und  inen  solche  mittel  yoiachbigen 
laszen  woUen  wie  sie  wieder  auszgesonet  und  zu  der  Ray. 
Ma.*,  gnade  gelangen  und  kommen  mochten.  Welchs 
wir  allain  darumb  yermelden,  dieweill  sich  dieselben 
ehre  zu  S. ,  des  Hem  Herzogen  zu  Weimars ,  L.  hiel- 
len,  und  anders  nichts  yorahemen  dan  das  aie  S.  L. 
in  allen  géhaimbten  practiken  und  anschlagen  mogliohe 
hfdff,  rath  und  beistandt  erzaigen,  darauszdan  gpôsze 
gefisdir,  sorge  und  weitterung  zu  beforchten  stûnde,  die 
nit  allein  den  loblichenChur-und-Fûrstlichen  Hauszemzu 
Sachssen,  sondern  auch  gantzer  Deutscher  Nation  und 
sonderlich  dieszen  Niederlanden  in  dieszen  itzigen  ge- 
(ahrlichen  leuffden  und  zeitten,  zu  mercklichen  nach- 
thaill  geraichten ,  und  das  hergegent  durch  aolche  begna* 
digung  und  auaaonung,  da  sie  erhalten  werden  mochte,, 
nit  allain  solcher  unruhe  yorkhommen ,  sondern  auch 
yieller  andem  Potentaten  und  unruhigen  Hem  géhaimbten 
practiciren,  damit  sie  wieder  Deutschkndt  und  das  hailig 
Rdch  umbgfaen,  begegnet  und  gesteurt  werden  konthe»..., 
Antorff  ahm  zwantzigsten  septembris  Ânno  sechzig  und 
secfas. 


'  AltUni. 


—  304  — 

ifi66,  n  y  a  aux  Arcbives  encore  an  exemplaire  de  eeUe  lattroccîoa , 
mais  daté  do  i6  sept,  le  même  jour  où  le  Mémoire  pour  le  Comte  fut 
signé  (yoyez  p.  agS).  Cet  exemplaire  dilTère  du  premier  en  ce  qui  est 
relatif  à  l'affaire  extrêmement  délicate  du  Duc  de  Saxe  Weimar 
et  de  G.'  de  Grumbach.  Nous  croyons  qu'il  sera  intéressant  de  com- 
parer ces  passages.  —  Les  menées  de  Grumbach  étoient  de  grande 
ixMHiéquenoe  pour  l'AUemagne  et  se  rattaohoient  à  un  projet  ooo- 
Ire  la  Souveraineté  qndquefois  oppressive  des  Princes;  on  dest- 
roit  les  soumettre  à  l'autorité  monarchique  de  l'Empereur.  M,  Pfister 
remarque  avec  raison:  «  Dièse  Auftrittebewiesen  dasz  der  alte  Fehde- 
»  geist  noch  nicht  vôllig  erlôschen  seye ,  und  dasz  die  Ritterschaft 
»  auch  ihre  Beschwerden  gegen  die  Fûrsten  hatte.  •  Herz,  Chris^ 
tophy  4^^*  ^  trouve  à  ce  sujet  un  passage  fort  remarquable 
dans  les  lettres  de  Longuet.  U  écrit  en  mars  1670  à  l'Ëlecteur  de 
Saxe.  «  Sdo  renovari  conspiratîonem  quae  ante  obsidionem  Gotta* 
»  nam  instituta  erat  a  quibusdam  ex  nobiiitate  adversus  Principes, 
w  Conspirantium  institutum  est  (ut  ipsi  dicunt)  redigere  Imperium 
»  Germanicum  ad  formam  regni  Galiici  :  hoc  est,  ut  Principes  in 
»  nobilitatem  nihil  habeant  imperii,  sed  solus  Imperator  utrisque 
»  aequaliter  imperet.  »  Epist.  seer.  I.  i43> 


Erstlich  stellen  wir  in  kheinen  zweifFd  Ire  Churf. 

Gû.  wurden  aich  noch  frischlich  %u  erinnem  wiszen 
was  wir  derselben  hiebefrhor  in  schrifften  und  son- 
derlich  uff  letz  gehaltenen  Reichstag  zuw  Augspnrgk , 
dtirch  unsem  SecretarienLorichen,  des  mîsztrauen,  ver* 
dachts  und  argwohns  halben  damit  wir  bey  der  Kon.  Ma^ 
zuw  Hispaniën  und  derselben  yomhemen  Rethen  durch 
unser  miszgûnstig,  im  ungrunde  und  wieder  unser  schul- 
denund  yerdhienen  ,  angeben  seint^  haben  dhienstlich 
und  underthenigst  zu  erkbennen  geben.  Dieweil  dan 
solcher  unpillicher  verdacht  noch  nit  abnhemen  will , 
sondem  je  lengder  je  hefftiger  einreiszet,  sich  auch  die 


—  305  — 

religionssachen  in  dieszen  Niederlanden  seidhero  etwas  iS66. 
weitter  ausgebreittet  und  seltzamer  veranlast  haben^  uni  Septembre, 
auch  glaubwûrdig  anlanget  das  im  faailigen  Reich  Deut- 
SfAker  Nation  vileriey  gehaimbten  werbungen  und  practî. 
ken  getrieben  werden,  die  etwan  dieszen  Niederlanden 
und  mis  furnemblich  zuwieder  lanifen  mochten  j  so  bette 
unser  nottnrft  erfordert  nns  d^rselben  etwas  gewiszer  zù 
erkundigen ,  und  nacb  alderbandt  eingenhommenen  gu» 
ten  antzaignungen ,  so  betten  wir  befîinden  das  der  Elter 
Herzog,  Hans  Friederich  zuw  Sachsen,  sampt  seinen  an- 
hang,  fast  in  die  sieben  thauszent  pferde  und  darnebent 
eine  gute  antzall  lansknecbt,  in  seinen  handeri  haben^ 
darunder  vill  stadiicher  vom  adell  und  versucbter  kriegs- 
leuthe  sein  soUen  ;  damit  wir  nubn  darnebent  erfabren 
kontben  ob  sie  etwan  einon  Potentaten  mit  bestallun- 
gen  bewandt  geweszen  weren  oder  sicb  sunstet  uff  ir 
selbst  hamb  und  wagung  zusamen  geschiâgen  betten 
und  etwas  anzufangen  willens  weren ,  so  betten  wir  Ton 
weittem  und  unserm  unyermeldet  umbhoren  und  ahn 
inen  gesynnen  laszen,  da  sie  sich  in  einige  bestallung 
einlaszen  wolten ,  so  konthe  man  inen  zu  einem  guten 
Herren  verbelfFen:  darauff  uns  alderbandt  umbstende 
und  bericbt  zurûck  einkbommen ,  ausz  welchen  wir  so- 
vil  vermercket  betten ,  das  sie  nocb  zur  zeitt  keinem  Po- 
tentaten  verbunden  weren,  sondem  weren  also  uff  irem 
aignen  rappen  und  unkosten  zusammen  gerathen  und 
theten  also  eins  neuen  gescbreys  erwarten. 

Wir  baben  von...  HernLandtgraff  Wilhelmen  zuwHess- 
zen,  aucbandem,  verstanden  das  zwischen  S.  Chf.  G.  und 
bocbermeltem  Herrn  Herzogen  zuw  Sachsen  und  etlichen 
S.  L.  anbangigen  und  genoszen  ein  groszer  niiszYerstandt 

s  30 


—  306  — 

t566.  ia  kurtzem  endtstanden  sey^  welcher  je  lengder  je  heffd^ 
S^p^^ai^an.  ger  eînreiszen  uod  zu  nichts  anders  aïs  einem  gefiihrli* 

chen  auszgang  lencken  soll 

Wir  trugen  die  Torsorgesie  wiirden  solcbe  unrube  uod 
piactiken  je  lengder  je  mebr  fûrtreiben)  und  àch  endlicboi 
alsdie  $chwachisten  etwan  ahn  dnengroszeD  Poteiitaten(i) 
hangen  und  letzlieh  ireusserstemacht  und  yermûgen  ver- 
suchen ,  dahero  dan  nit  allain  S.  Chf.  6. ,  sondem  audi 
dem  ganizen  Reich  und  sonderlich  dieszea  Niederlanden 
in  dieszen  gefahrlichen  ftchwd>enden  zeitteoi  ein  merck- 
lidier  nachtheil  ahnerwaohsea  konthe»  Und  her  wieder- 
umb  eine  bestendige  ruhei  fried  und  ainigkeit,  nicht  al- 
lain S.  Chf.  6.  und  dieszen  landen  hiedurch  gestifiEket, 
sondern  auch  dem  Tùrckhen  und  allen  andem  Potenta- 
ten  so  kegent  das  reich  und  diesze  landen  practidren^  ein 
mercklicher  abbruch  und  Terbinderung  in  allan  anacblii- 
gen  und  yorhaben  gebabren  mocbte.  Geben  ixlw  Ântorf 
abm  i6^  Septembria  A^  66. 


LETTRE   CCIX. 

Le  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Naseau.  Il  lui  demanr 
de  conseil  sur  plusieurs  points ,  entr* autres  sur  la  desU" 
nion  entre  les  Calinhistes  et  les  Luthériens. 


. .  .  •  E.  L.  schreiben  bab  icb  entpfangen  und  dar- 
neben  Germers  mûndtlicbe  werbung  nacb    der   leng 

(i)  Potentaten.  Grumbach  et  les  siens  entamèrent  aussi  des  né- 
gociations STec  le  Roi  de  France. 


—  307  — 

btigeboret  tindt  vemommen;   thue  mich  der  gehapteti  t566. 

miihe  undt  grossen  fleissés^  so  E.  L.  inn  disser  sachen  Septembre. 

angefwendet  haben ,  von  wegen  der  gantzen  geselschaft 

imdt  Imndtsverwanten   (^i)    gants   fVeundt]k;h«ti   nndt 

dienstlidien  bedancken,  mit  fleissiger  bitte  E.  L.  wol- 

leB  inn   dissem  gueten  vorhaben  also  beharren  undt 

deraelben    disser  landt  arme   bedrangten  Cristen  las- 

sen  bevolhen  sein,  welcbe  Yor  das  erst,  dureh  schiekung 

undt  scheinbarlichen  beystandt  des  Allmecbtigen ,  soviell 

cilanget  haben,  das  inen  die  predig  Grottliches  worts 

«indtware  anazteilong  der  Sacramenten  vergûndt  und, 

bisz  zum  beschlusz  undt  endtlicben  abscheidt  der  gemti* 

nen  Stende  disser  Nidderland ,  zuegelassen  wordeti  ;  dock 

das  soAehes  inn  keinen  kirehen,  geweiten  plats  oder  be^ 

tûrgk  einiger  stadt  geschee;  daroit  der  gemein  mann ,  wie 

wol  mit  grosser  mue  und  nach  vie]  gepflagter  underband-^ 

Inng,  entlicb  zuefirieden  gewesen.  Es  sollen  £.  L.  num« 

mer  glauben  konnen ,  mit  was  eiffer  menniglicheni  auch 

Ton  dea  f&membsten ,  zue  dem  worttGottes  geben%  nnd 

stehet  unsz  anders  nichts  inn  dem  wege,  dann  das  der 

CaUfinismuSjaiusz  mangell  gueter  lehrer,  an  so  vielen 

orten  einreisset,  welches  unserm  gantzen  bandell  nieht 

allein  Terhindert  und  bey  vielen  l^uten  Terdechtig,  auch 

wol  gar  zuewidder  machet ,  sondern  unsz ,  wie  leider  zue 

besorgen ,  eine  grosse  uneinigkeit  im  lande  geberen  wirt, 

dardurch  der  dritte  hauffe,  unsere  widdersacher,zue  irem 

Torteilleichtlichkommen  mogen  ;  wie  danE.  L.  von  Grav 

Ludwigen  von  Wittgenstein  femers  aller  sachen  bericht 

entpfangen  werden«  Stehet  derhalben  nuer  uiTdem,  das  wir 

(i)  Bundtsvetwanten,  Voyez  la  remarque  p.  174. 

'  PeMê^tre  le  Comté  a  4mil»  éerin  gehen  0»  ttch  gebcn. 


—  308  — 

1 566.  durch  rath  guetheitziger,  gelerter,  yerstendiger leuth,  ànen 
Septembre,  gewissen  weg,  wie  mann  sichindiessen  gefaerlichenleuff*- 
ten  miteinanderyertnigeny  bey  einanderwonen  undsampt- 
lichen  unseren  feiad  wîdderstehen  môge,  fur  die  handt  ne- 
menydamitwir  durch  unseredissentionendie  schwachege- 
wiâsen  nichtabscheuig  machen ,  viele  argeren  undt  unnse- 
ren  feindt  stercken;  das  wir  auch  hinwidderunb  unnder 
dem  schein  der  Conoordien  nicht  etwan  gegen  unser  gewift- 
sen  und  etwas  ao  GottUchen  wort  undt  beyelch  zuewid- 
der^  eingehen  und  schliessen;  dartzueuns  EL  L.  mit  ausi&- 
breûgUDg  gueter  ratschlege  undt  sonsten  behûlfflich  und 
fûrderlich  sein  mag.  Ist  also  nieine  gantz  freundtUche 
hitt,  E.  L.  woUen  mit  wolgemelten  Grayen  von  Wittgen- 
«tein  hierauff  discourrieren  undt  einen  gueten  Toarschlag 
ftuechen  helffen.  Nach  demunsz  auch  die  bildeistûrme- 
rey  bey  vielen  ein  grosz  geschrey  unndt  bossen  namen 
machet,  50  bitte  ich  K  L.  die  woUen  unnsz  andem 
bundtsverwantenin  dissem  bey  menniglichen  entschuldi- 
gen  helffen,  dann  es  inn  der  warheitt  durch  ein  gemein, 
nichdg,  gering  undt  blosz  Tolck,  sondem  unserer  ande- 
rer  vorwissen ,  noch  yerwilligung ,  gescheen  ist  (i)  ;  wie 
E.  L.  besser  von  Grave  Ludwigen ,  dann  ich  es  schreiben 
înag,  veratehen  werden«  Will  mich  alsoe  hiermitt  inn 
den  anderen  sachen  uff  S»  L.  getzogen  haben. 

Was  die  durch  E.  L.  geworbene  reuther  belangen 
thuet ,  hab  ich  mich  mit  den  herren  undt  insonderheit 
meinem  herm  dem  Printzen  underredet ,  undt  endtlich 
durch  ihren  rath  undt  guttdûncken  dahin  geschlossen 
das  man  mit  den  dreien  rittmeistem ,  als  nemlich  Adam 

(1)  Ist,  Voyez  p.  aig. 


—  309  — 

Weisen,  Rosenbach  und  Meysenbuck  uff  ein  jar  geit,  i566. 
-wiemann  mitdenandern  obersten  undt  rittmeistern  ge-  Septembre^ 
than ,  abhandien  soUen  ....  BerniLausen  mogen  E.  L. 
4oo  Gronen  dienstgelts  vorschlagen ,  so  fern  er  sich  uff 
vierbundert  pferdt  bestallen  lassen  wolte;  da  es  zum 
handeln  kommen  solte ,  wolte  ich  inen  zum  obersten 
unterampt  machen  ;  denn  icb  micb  bey  niemandt  lieber 
als  den  vieren  gescbwaddern  werde  finden  lassen. 

Icb   boffe  der  Allmechtige  werde  aile  sacben 

ziun  besten  schicken,  wiewol  unsere  widdersaeber  it- 
zundt  den  kopf  hocb  uffheben ,  der  gentzlicben  boffhung 
der  Ronig  werde  gegen  den  zuekûnfftigen  Mertz  oder 
April  mit  einem  grossen  gewalt  berausser  kommen ,  wie 
mann  ausz  Spaniën  vor  gewisse  zeitung  schreibt  ;  dann 
wirt  der  beerendantzerst  angeben  muessen  :  derbalben  die 
aAcbenGottbevolhenund  dieaugenweit  aufltbuen.  Hier^ 
mit  tbue  K  L.  ich  dem  Almecbtigen  bevelhen,  derselben 
zuedienen  erkenne  ich  micb  scbuldig.  E.  L.  wollen  unser 
freundtlicben  ^  lieben  frawen  Muttermeinen  scbuldigen 
geborsam,  willigen.  dienst  vermelden ,  undt  L  L.  vor  der- 
selbe  mûtterlicbe,  trewhertzige  eimanung  undt  das  zue- 
geschickte  gebett  (i)  freundlicben  danck  sagen;  E.  L^ 
Gemabel  meinen  dienst.  Datum  AntorfTden  21  Septem* 
bris  Anno  i566. 

£.  L. , 
Gehorsamer  und  gantz  dienstwilliger  Brueder  y 

LuDWiG  Gray  zce  Nassaw.. 

Dem  Wolgebornen  Johao,  Gra- 
^exk  zu  Nassaw  etc. 

zu  eignen  b'ânden. 

(i)  Cebetu  Voyez  p.  a6o. 


—  310 


•  LETTRE  CCX. 

Le  Prince  d^Orange  à  .  .  .  Relatiife  à  la 
levée  de  piétons  à  Anvers. 

l566.       ^*  ^  Prince  fit  lever  1600  hommes  pour  awurer  le  ben  onlr» 
SéDtcmbre    ^^"^^  ^^  ^^^  '  ^^  ^^  ajant  excité  la  défiance  des  réformés  9  il  leur 
répondit  que  la  chose  ne  se  faisoil  pas  pour  empêcher  à  quiqne  oefât 
l'exercice  de  sa  religion  ,  mais  pour  maintenir  la  tranquillité  en  fa- 
veur de  tous ,  et  que  ces  troupes  seroient  composées  exclusivenoat 
de  bourgeois.  «  Datse  allen  souden  wesen  Poorters,  die  so«deB 
»  moeten  avreren  niet  te  doen  tegen  de  prlvilegien  van  de  atadt.  • 
Bor^  I.  99>  On  voit  qu'il  tenoit  sa  promesse  scrupuleusemcot.  ▲ 
Anvers  il  j  avoit  toujours  beaucoup  d'eilfervesoence  parmi  le  pea«< 
pie.  Deux  jours  auparavant ,  à  l'occasion  d'un  tumulte  près  da 
Cloître  des  Cordeliers,  le   Prince  avoit  du  payer  de  sa  personne. 
«  De  Prince  heeft  het  rappalie  bevolen  datse  soude  vertrecken, 
»  maer  sy   dit  niet  achtende ,  heeft  deo  Prinse  geDomen  eenen 
t»  spriet  van  de  bellebardiers ,  slaende  in  den  hoop  heeft  smnmiy 
u  seer  gequest.  »  Jnttvtrpsch  Chronyhje^  p.  9& 


Monsieur.  Tay  receu  vostre  lettre  et  comme  recom-* 
mandez  le  présent  porteur  pour  luy  accorder  quelque 
place  entre  les  piétons  ycy  levés,  Teusse  faict  très  vo* 
lontiers,  si  n  eust  esté  que  les  compagnies  sefaisoient  des 
bourgeois  et  natifs  de  ceste  ville;  pour  ce  tous  renvoyé  le 
mesme ,  vous  asseurant  où  par  oultre  voye  vous  pourray 
complaire  et  fayre  quelque  amyable  service ,  que  le  feray 
(Vaussy  bon  coeur,  comme  me  recommande  à  vostre  bon^ 
ne  grâce,  priant  le  Tout-Puissant  pour  la  prospérité  et  bon* 
ne  vie  d'icelle.  D'Anvers  ce  ixj  jour  de  septembre  ranLxvj, 

Vostre  bien  bon  amy  et  confrère 
à  vous  faire  service , 

GuiLLÀUKB  DM  NaSSAU, 


~  311 


LETTBE  GCXI. 

JLe  Comte  Louis  de  Nasscai  au  Prince  (V  Orange. 
Relatii^e  aux  prêches  hors  de  Bruxelles. 


*  * 


,    n  s'agit   de  Bruxelles  i   car,  lors  des  troubles  du  mois  i566. 
d*aoùt ,  la  Gouveroaote  avolt  requis  le  Comte  de  Mansfeldt  «  pren-  Septembre» 

•  dre  cherge  de  la  ville  et  en  estre  Capitaine.  »  Procès  d'E^nu  IL 
478.  Les  protestations  de  ces  bons  bourgeois  étoient  conformes  aux 
promesses  déjà  faites.  «  Monseigneur  le  Prince  y  Mons.  d'Hooch- 
»  strate  et  moy  (Comte  de  Bornes)  nous  allâmes  accompagner  M. 
o  le  Comte  de  Mansfelt  ;  •  .  .  .  qui  fut  occasion  que  fismes  assem- 

»  bler  tout  le  peuple  et  les  membres  de  la  ville ;  sur  quoy 

»  nous  respondirent  unanimement  qu'ils  estiont  délibérez  vivre  et 

•  nonrir  avecq  nous ,  promectans  toute  obéissance  nu  dict  Com* 
»  te  y  et  ne  souffrir  nulles  presches  dans  la  ville ,  ni  aulcun  sacca» 
»  gement  d'Eglises  et  Images.  »  /.  /. 


Monsr.  Ils  sont  venus  asteure  chez  moy  certains  bon 
bourgois  de  ceste  ville ,  aiants  crédict  entre  ceulx  qui  se 
disent  de  la  religion ,  lesquels  m'ont  dict  et  asseurés  qu'il 
ne  se  ferast  aulcune  presche  en  ceste  ville,  desquoy  ils  en 
responderont  y  moienant  qu'ils  peuvent  avoir  asseurance 
de  quelqu  ung  de  vous  aultres  Singneurs  de  point  estre 
recerchés ,  ni  fexés'  quant  ils  iront  ouir  la  prêche  aultre 
part  y  pour  le  moins  une  lieu  d'icy.  Quant  à  prévoir  à  la 
canaille  y  lesquels  tâchent  de  abbattre  les  immages,  piller 
les  églises  et  fefares  semblables  insolences,  ils  promettent 


—  312  — 

z  566*.   de  emploier  corps  et  biens  pour  1  empêcher  en  touts  lieux 
Septembre,  où  que  les  serast  ordonnés  par  son  Alt.  et  leur  Capitaine, 
Monsr.  le  Conte  de  Mansfeldt.  De  oecy  pourres  asseurer 
son  Alteze. 

Vostre  très  humble  frère, 
Louis  DB  Nassau. 


LETTRE  GGXII. 

/.  Betsau  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  les  affaires  de  Matines, 


V  Ce  J.  Bets  étoit  un  homme  de  ooofianoe  du  Prinee  d'Qrui- 
ge.  Dans  une  lettre  du  21  mars  au  Comte  Louis  il  écrit.  Trouvant 
en  «  Anvers  ung  mien  fidel  et  secret  amy ,  luy  ay  demandé  qud 
»  moyen  y  auroit  de  recouvrer  argent  pour  Son  Excellence ,  lequd 

•  m'a  dict  •  .  • .  qu*il  espéroit  bien  que  l'on  porroit  lever  es  villes 
>  à  l'entour  la  summe  de  douze  milles  9  à  raison  dn  denior  xii.... 
»  Saluant  à  Anvers  aulcuns  de  mes  amis  riches  borgeois  me  semble 
»  avoir  trouvé  en  eulx  fort  bonne  affection  de  faire  service  à  Son 

•  Excellence.  »  (M.S.) 


Monsigneur,  par  la  lettre  de  monsigneur  de  Hocch. 
strate  entenderes  l'iptention  de  Mons'  le  président  sur  la 
remonstranoe  que  par  commandement  de  Madame  il  doit 
avoir  faict ,  et  comme  je  tiens  le  dit  S'  président  pour 
homme  francq  et  qui  ne  vouldroit  dire  aultrement  qu'il 
penase,  j*espère  que  demeurerons  icye  entièrement  satis- 
faicts ,  car  mes  confrères  usants  de  plus  grande  constance 


—  313  — 

que  je  ne  présumois ,  se  sont  trouyés  aux  prêches ,  desquel-  1 566. 
les  rassemblé  d'hier  a  este  plus  grande  que  onquesaupara-  Septembre, 
vant.  Mon  dit  S'  de  Hoechstraten  ne  peult  avoir  responce 
touchant  les  prisoniers  qui  ont  brisé  les  images  (i),  et  est 
constrainct  les  détenir  en  prison  contre  la  publication 
ichi  faicte,  qui  cause  aulx  ignorants  quelque  sinistre  pré- 
sumption  ,  mais  j'espère  que  Dieu  conduira  le  tout  à  sa 
gloire ,  sanctification  de  Son  Nom  et  repos  de  ceste  ville , 
pourveu  que  Von  absteinge'  de  tout  ultérieur  attenptaet , 
et  que  Dieu  donne  aux  dites  prisonniers  la  force  et  pa- 
tience d'endurer  le  tort  qui  semble  que  l'on  leur  faictj  les 
détenant  contre  la  publication,  pardon  et  rémission^  soubs 
considération  desquels  ils  se  sont  trouvés  en  ceste  ville. 
Sur  ce,  Monsigneur,  vous  remerciant  des  lettres  et  adres- 
che,  ensamble  des  biens  et  honeurs  que  j*ay  de  vous  re- 
ceu  f  prieray  le  Créateur  vous  maintenir  en  sa  très  saincte 
grâce.  De  Malines  ce  xxiij*  de  septembre  l'an  i566« 

De  vostre  S*^  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 

Jbhâh  Bbts. 

A  Monseigneur ,  Mons.'  le  Conte 
Louis  de  Nassaw,  mon  redoublé  S.' 
En  An?  ers. 


(i)  Images.  Le  a  octobre  on  en  étoit  encore  au  même  point  Le 
Conseiller  d'Asson ville  écrivoit  au  Comte  de  Hornea.  «  J*espère  que 
»  M.  le  Comte  de  Hoochstrate  aura  ce  qu'il  désire  touchant  ses 
9  prisonniers.  »  Procès  dBgm»  II.  4^i. 

■  8*al»aUenne. 


—  314  — 


LETTBE     CiCXIU. 

Le  Comte  Lom$  au  Comte  Jean  de  Nassau.  Sur  une  let-- 
tre  de  FEçeque  de  Wurxbourg  touchant  des  leî^  au 
nom  du  Prince  d^  Orange. 


.   i566.      .  .  ,  £.  Lu  kann  ich  freundlicher  meynung  nicht  ber- 
^  gen  wie  aïs  gestem,  den  zwe j  und  zwaptzigsten  Septemb., 

ein  schreiben  Ton  dem  BisschofiF  von  Wirtzbùrgk  albie 
ankommen^  darin  eryermeldet  wieer  in  erfahrung  kom- 
men  das  in  namen  der  Herzoginnen  und  meins  gn.  Hem 
des  Printzen)  diesen  Niderlanden  zum  besten,  ettlich 
wartgelt  droben  im  Deutscbland  auszgeben  werde,  und 
solle  under  andern  auch  Adam  Weyse  und  Rosenbach  (i) 
bestallungbaben.  Dieweil  dan  dieselben  von  wegen  der 
ùberfallung  und  einnemuhg  der  stat  Wûrtzbûrg,  da  sie 
mit  und  bey  gewesen  sein ,  als  ecbter  und  proscriptî  ge- 
halten  werden  soUen,  ipso  facto  ^  so  neme  in  wunder 
das  man  sich  mit  inen  dergestalt  einlasse.  Wamet  sie 
derbalben  das  sie  iren  mûssig  gehen  und  keînswegs  in 
die  bestallung  annemen.  Dieweil  ich  aber  wol  weis  das 
sîe  in  der  acht  nicht  sein ,  beddnkt  mich  E.  L.  konne 
nichts  desto  minder  mit  inen  halidlen ,  doch  wo  dieselb 
befunde  das  ettwas  gefahr  sein  mocfate ,  kann  sie  allwege 
hierin ,  irem  guttdùncken  nach ,  sich  richten  und  mich 
verstendigen. 
Weitter  zweifflet  mir  nicht  £.  L.  werden  von  Grave 

(i)  Rosenbach^  Voyez,  p.  ^^09. 


—  315  — 

lAidmfien  von  Wittgenstein  ein  scbreiben  von  mir  enf  iS66« 
phangen ,  und  aller  sachen  weittem  mûndlichen  bericht  S^fmthte. 

gehort  haben Geben  zu  Antorff  den  24  Septemb. 

Anno  ]566. 

É.  L. 

Géhorsamer  und  gantz  dîenstwilliger  Brueder^ 

LuowxG  Gaavb  zub  Nassaw. 

Dem  Wolgeboroeo  Johao,  Gra- 
y^a  zn  Naasaw  etc.  zu  eignen  ban- 
dcn.  DilknlMi^ 


*  LETTRE  CCXIV. 

La  Duchesse  de  Parme  au  Prince  étOrange.  Elle  se 
plaint  de  la  çondmte  du  Comte  Louis  et  désire  quUt 
quitte  le  pays. 


\*  Le  ton  de  cette  lettre  relatÎTement  an  Comte  Louk  est  a»* 
•es  conforme  à  oeluî  de  ffopper.  «  Les  Confédérés  presoient  telle 

>  hardiesse  9  que  le  Comte  Louys  osa  et  présuma  envover  un  gen* 
9  tilhomme  du  Comte  d'Ëgmont  surnommé  CoHz  aux  Couver- 
»  neurs  de  Bruxelles  et  Comte  de  Mansfelt  avecq  certains  messa- 

>  ges  et  mandemens  rigoureux  de  sa  part  »  Jf^m.  m.  Ifous 
verrons  plus  tard  la  justification  du  Comte  lui-même.  D  s'agtoolt 
de  constater  un  point  de  fait}  savoir  s'il  y  avoit  eu  des  préchee 
à  Bruxelles  avant  l'accord  avec  les  Confédérés, 

Le  Gentilhomme  envoyé  par  le  Comte  étoit  Maximilien  de  Blois 
dit  Cock  de  Neeiynen ,  chevalier  de  Malte,  un  des  premiers  sigmi- 
taires  du  Compromis  :  Te  Watery  IL  si 6. 

Dans  une  lettre  du  t  août ,  le  Roi ,  après  avoir  loué  la  conduite 
du  Prince ,  lui  écrivit.  «  Et  afin  que  voyes  comme  je  braite  libre* 


—  316  — 

xS66.  »  uient  avec  vous ,  je  ne  laiaseray  de  vous  dire  que  l'oo  a  par  deçà 
Septembre.  *  beaucoup  parlé  sur  ce  que  vostre  frère  s'est  trouvé  eu  ces  choses 
»  qui  se  passent  par  delà  ,  et  pour  ce  que  je  ne  puis  délaisser  de 
»  m*en  ressentir ,  je  vous  encbarge  que  vous  regardiez  comment  on 
9  y  pourra  remédier  qu'il  ne  passe  plus  avant ,  et  l'effectuez  :  el 
»  s*il  vous  semble  bon  que  Tesloigniez  quelque  temps  de  vous  y  que 
»  le  faciez.  »  Le  Petit  y  ia6.*  Ce  désir  n'a  rien  de  fort  étonnant  ; 
les  lettres  que  nous  avons  déjà  communiquées  font  assez  voir  que 
le  Comte  Louis  étoit  extrêmement  actif  et  jouissoit  d'un  très 
grand  crédit  parmi  les  Confédérés. 

Mon  bon  cousin.  L'extrémité  des  fîLcheries  en  quoj  je 
me  retreuve  journellement  de  plus  en  plus  pour  veoirque 
ce  mal  d*hérésie  croist  de  toutes  pars ,  mesmes  la  déso- 
béyssance  aU'endroict  de  sa  Ma*^  avec  les  esmotions  popu- 
laires ,  non  obstant  Tappointement  que  j  avois  falot  avec 
ces  gentilshommes  Confédérés^  par  où  j'espérois  veoir 
quelque  amendement  aux  affaires ,  me  constrainct  vous 
escripre  ce  mot,  pour  vous  requérir  d'une  chose  pour  le 
seivice  du  Roy,  Monseigneur.  C'est  en  effect  que  com- 
me vous  scavez  que  par  le  dit  accord  les  dits  gentilshom- 
mes, et  entre  eulx  le  Conte  Loys  vostre  frère,  m'ont  pro- 
mis que  es  lieux  où  il  n'y  avoit  de  faict  eu  presches,  ils 
feroient  leur  mieulx  et  tous  bons  offices  que  n'en  fussent 
faictes  aulcunes  et  où  il  y  en  avoit ,  que  les  armes  fus- 
sent mis  bas,  par  où  nul  n'estoit  tenu  de  souffrir  quel- 
ques nouvelles  presches.  Qui  a  donné  occasion  que  le 
magistrat  de  ceste  ville ,  mesmes  les  trois  membres  d'ioel- 
le,  après  estre  deuement  certiorés  que  Ton  n'a  souffert  les 
presches  en  ceste  ville,  ny  all'environ,  ny  le  peuple  d'icy 
y  aller  auparavant  le  dit  accord ,  ont  résolu  et  conclu 
unanimement  de  n'en  point  souffrir,  pour  les  raisons 
qu'ils  ont  mis  par  escript  et  faict  imprimer ,  que  ne  doub- 


—  317  — 

te  vous  aurez  veu ,  et  suyrant  ce  lé  magistrat  d'icy  ont  x&66. 
plussieurs  fois  refîisë  à  aulcuns  sectaires  de  les  laisser  $ept«iii|^re. 
aortir  aus  dit  presches.  Et  combien  que  iceulx  sectai- 
res se  debvoient  à  tant  contenter,  sans  troubler  ul* 
térieurement  Testât  publicq ,  ou  aller  demeurer  bors  la  dite 
▼ille,  toutefois,  au  lieu  de  ce  faire,  se  sont  venus  plaindre 
au  dit  Conte  Louys  vostre  frère,  lequel  en  leur  faveur  a 
envoyé  ung  nomé  Gock,  gentilhomme, au  Comte  d'Eg- 
mont  vers  ceulx  de  ceste  ville  icy  ,  avec  lettres  decréden* 
ce ,  pour  expostuler  avec  eulz  de  ce  qu'ils  ne  soufifroient 
les  dit  sectaires  aller  à  la  prescfae ,  disant  estre  contre  l'ac- 
cord et  ce  quils  luy  avoient  consenty  déclairer  au  peuple 
de  ceste  ville.  A  quoy  il  requiert  que  fut  pourveu,  aul* 
trement  qn  il  luy  fauldroit  pourveoir,  comme  le  tout,  en* 
semble  de  la  responce  à  luy  donnée ,  est  plus  amplement 
contenu  en  ung  escript  cy  joinct  (i).  Que  sont  en  vérité 
choses  asses  à  mon  jugement  mal  séantes  et  par  oà  le 
rq)os  de  ceste  ville ,  q^i  veult  demourer  en  son  ancienne 
religion  et  à  la  dévotion  de  sa  Mat ,  pourroit  estre  gran* 
dément  troublée  et  non  seullement  ceste  ville,  mais  aûl- 
très  villes  qui  sont  du  mesme  sentiment.  Si  seroit  aussi 
puis  naguères  advenu  à  Jumont  ' ,  pays  de  Haynauct ,  que 
aulcunz  paysans  seroient  allé  à  plaincte  à  luy  d'une 
chose  appertenent  à  la  cognoissance  du  S'  de  Noircar- 
mes,  Grand-bailly  du  dit  pays,  dont  le  dit  Conte  auroit 
aussi  escript  au  dit  Grand-bailly  et  pour  ce  que  je  scay 
bien  que  toutes  ces  choses  ne  se  font  de  vostre  adveu  et 
possible  qu'il  ne  considère  la  conséquence,  je  vous  prie, 
mon  Cousin ,  de  fort  bonne  oifection ,  puisque  l'appoin- 

(i)  Joinct  Voyez  p.  3i8. 

'  Jiiinet(?). 


—  318  — 

ijSéS.  tcnit!nttveeoe»gentilsho]iinMBrcftM«t,  «pievoiifr  reul- 
S$fmmim^  kx  vous  «oureiiir  de  oe  ^pe  sa  Maïf  voiis  ha  pois  naguè- 
raa  escript  si  a£fectiieasenieiit  touchant  Fallée  de  -voatre 
dit  firàre  pour  quelque  teoqps,  jusques  à  ce  que  les  afiiai- 
res  de  ce  paya  sojoait  (siDieu  plaist)  plus  quiètes  et  puî* 
sSdes,  et  luyen  paier  de  ma  pwt  et  de  la  Tostvo  de  œ 
faire*  Non  pas  que  je  TeuUe  mal  juger  de  luj,  mais  puia» 
que  ces  sectaires  ont  telle  persuasion  qu^ils  prennent  lenr 
secours  à  Iny  contre  les  gouTcmeurs  et  magistrats,  boy 
m  a'enidoiht  entremesler ,  mais  les  reoFoycr  à  Sa  Ma^  ou 
4  mojt  ausquds  appartient  d'oyr  les  plainctes  des  sub^ 
jeets  de  par  deçà  et  ienr  faire  droict  et  jusiioe ,  et  en  ce 
fiâsant  je  aoay  que  Tonsferea  chose  aggréable  à  Sa  lfa«^et 
mesmes.que  ceejr  ne  liendra  sinon  que  à  la  réputation  et 
npoa  de  fosm  dit  frèva,  comme  par  «rostre  pmdenoe  et 
bon  jugement  fiacillement  le  pores  oognoistre.  Vous  pii- 
anftainsj  lefaireet  sur  ce  avoir  de  vos  nouvelles.  Atant, 
noii:bon  Cousin, nosere S' tous  dointSa  S^grftoe.  Da 
BffuieUes,  le  a6  dei  septembre  t566. 

Tostre  bonne  Cousine, 
Margaeita. 

Vas  dkr  Aa. 
▲  naa  bon  eomia  le  Prinos 

d'QrangM,  Conte  da  NaiMUi,  Cher» 

de  l'Ordre  «  ConMÎUier  d'Estut  et 

Gomnemeurda  Conté  de  Boor^  et 

payz    de    Hollande  ^  Zelande    et 

Utrecht. 


Le  a5  de  septembre  i566  devant  disutt,  s*est  trouvé 
sur  la  maison  de  la  ville  de  Bruxelles,  devant  la  chambre 


—  319  ~ 

du  magistrat,  ung  gentilhoaune  nommé  Coeq^  désirant  i5^ 
parler  au  Bourgmestre  et  Magistrat,  et  luy  estant  fiôct  Sepmritoe; 
ouTerture  et  donne  entrée  et  y  trocurant  Monsr.  le  Gonie 
de  Mansfeldt ,  Iny  présenta  unes  lettres  miswe  du  Ciomte 
Louys  de  Nassau  et  aultres  au  Magistrat ,  contenant  ^e 
le  dit  gentilhomme  portoit  de  luy  quelque  charge  de 
bouche,  que  le  dit  Gocq  dict  estre  en  effect  que  le  dit 
Conte  trouYoit  estrange  qu'on  empesduit  au  peuple  de 
Bruxelles  les  presches  et  pour  ce  il  se  trouroit  intéressé 
en.  son  honneur ,  à  cause  le  a5  d'aougst  il  avoit  dict  au  dit 
peuple,  par  charge  du  dit  S'  Conte  de  Bfansfeldt  et  aussi 
du  fliagistrat ,  qu*on  les  laisscroit  aller  au  dit  presdies  ^ 
sans  empeschement,  et  que  aussi  la  compaignie  des  gen^ 
tilzhommes  en  général  estoient  intéresses,  pour  ce  que  le 
dit  ^npeschement  se  faisoit  contre  le  contenu  de  laoeord 
&ict  a?ec  Son  Alteze,  disant,  quil  entendoit  que  les  dits 
de  Bruxelles  par  avant  avoient  eu  les  presches,  et  que  le 
S'  de  Hacheoourt  (i)  les  auroit  trouTé,  et  mesmes  que 
passé  dix  ans  on  avoit  preschéen-lairille,  et  quîil  «aten» 
doit  aussi  que  ce  que  par  les  trois  membres  estoit  résolu , 
9eroîl:  faict  sans  que  les  nations  auroient  eu  leur  arrier 
conseil^  et  pour  ce  auroient  esté  précipités  contre  la  mar 
nière  acooustumée ,  et  en  fin  que  le  dit  Conte  desivoit 
qu*on  laiasisseaudit  poeuple'  aToîr  les  dits  preschesetjoyr 
de  ce  qu'il  leur  auroit  dict  et  promis,  ou  que  aultrement 
il  luy  fauldroit  pourreoir.  Surquoy  après  disner  ayant  le 
Magistrat  parlé  a  Son  Alteze,  firent  au  dit  gentilhomme, 
comparant  par  devant  eulx  au  lieu  que  dessus ,  dire  par 


(i)  Hackecovn.  Plu  de  Montmorsncy ,  Seiisnanr  de 

'  pflopl*. 


—  320  — 

i568«  le  pensionnaire  en  substance)  que  le  d*  Sieur  Conte  de 
Stfiumbte.  Mansfddt  et  Magistrat  aToient  dict  au  dit  Conte  Louys , 
seuUement  à  Toccasion  qu'il  disoit  que  suyvant  le  dit 
accort  ils  pouToient  aller  au  dit  presches,  que ,  en  cas  que 
au  dit  peuple  de  Bruxelles  fust  permis  par  le  dit  accord 
d'aller  à  ces  presches,  qu'ils  y  pouToient  aller  et  que  les 
portes  leur  seroient  ouvertes  et  non  autrement ,  surquoy 
le  dit  Conte  Louys  demanda  s'il  le  pouyoit  dire  au  dit 
poeuple  et  respondit  le  S'  Conte  de  Mansfeldt  qu  ouy , 
comme  aussi  firent  aucuns  du  Magistrat  y  estans ,  [pus] 
sur  les  restrictions  susdits,  et  que  ce  que  depuis  en  estoit 
advenu ,  le  dit  Conte  le  trouveroit  par  certaine  déclaration 
imprimée,  dont  luy  fut  donné  ung  exemplaire,  luy  veul- 
lant  en  outre  bien  advertir  que  grandement  il  estoit 
abusé  du  faict  des  trois  membres ,  d'aultant  que  les  na- 
tions avoient  eu  leur  arrière  conseil,  d'ung  jour  à  Taul- 
tre  et  plus  solempnellement  qu'il  n'est  de  coustume^ 
d'aultant  que  les  Jur^  des  mestiers  avoient  esté  chargés 
de  oonvocquer  à  leur  arrière  conseil  tous  ceulx,  qui  y 
debvoient  venir,  sans  délaisser  personne  soubs  quelque 
prétext  que  ce  fut  de  la  religion  ou  aultre ,  et  sur  paine 
d'ung  Garolus  dor  pour  chacune  teste,  qu'ils  délaisse- 
roient  (i)  ;  le  requérant,  pour  ce  que  le  dit  Conte  Louys 
ne  voulsisse  prester  oreille  aux  complainctes  du  dit  peup- 
le, ny  s'en  mesler,  considéré  qu'ils  aient  icy  le  Magis- 

(i)  DélaisseroienL  L'organisation  municipale  devenoit  déplus 
en  plus  aristocratique  \  cependant  dans  des  affaires  d'une  très  hau« 
te  importance ,  on  avoit  encore  coutume  de  prendre  l'avis  d'une 
grande  partie  des  bourgeois.  Burgundus  écrit  :  «  Fidaciam  Gufoei^ 
»  natrici  adjecit  Bruxellenaium  civiam  pro  religione  votum  et 
»  animus.  Qui  non  satis  habebant  pomoeriis  suis  concîones  exdu^ 


—  321  — 

«rat,  ordonné  de  par  S.  M.  pour  à  toul  pourreoir  et  tS^. 
adminifltrer  justice  y  et  siillecq  ils  trouvassent  faulte,  que  Sqj^unbre. 
semblablement  la  personne  de  Son  Alteze  estoit  icy,  à 
laquelle  ils  se  pourroient  addresser  comme  tenant  le  lieu 
de  Sa  Mat'  et  non  ailleurs.  Et  comme  le  dit  gentilhom'- 
me  fit  semblant  de  point  sçavoir  le  contenu  du  dit  papier 
imprimé,  dict  assez  bellement  au  dit  pensionnaire,  que 
le  dit  Conte  louys  demanda  sçavoir  s'lIz  ne  pouyoient 
avoir  les  précbes,  et  luj  respondit  le  pensionnaire  que 
non  f  et  ainsi  se  départist. 


*  LETTRE    CCXV. 

La  Duchesse  de  Parme  au  Prince  d'Orange.  Elle  ku 
domie  aîfis  de  la  venue  prochaine  de  quelques  troupes 
pour  la  garde  de  deux  villes  situées  dans  ses  Gouifer^ 
nemens. 


»  • 


«  Te  Woerden ,  daar  vêle  Lutberschèn  woûnden ,  hadt  de 

»  Wethouderschap  de  beelden  uit  de  kerkeo  doen  haaien  ; 

»  Hertog  Erik ,  Pandheer  der  stede ,  schoon  zetf  Luthersch  ,  be- 
»  diende  zig  sedeH  van  de  geringe  beweging,  die  hier  geweest  was, 
»  om  krî jgsbehoeften  en  soldaaten  op  't  slot  te  brengen,  »  fFage^ 

»  dere  :  sed  contrarioram  stadiorum  cives ,  YilvordiaiB  ad  divina 
»  ooaoedere  solitos,  tune  quoque  praepediebant.  Eam  rem  Ludo- 
«  Ticus  graviter  accepît.  »  p.  24 5.  Le  mot  solitos  paroit  indiquer 
que  le  Comte ,  d'après  Taveu  peut-éu«  involontaire  de  cet  histo- 
rien f  avoit  raison.  Du  reste  son  récit  en  cet  endroit  semble  un 
peu  confus  ;  et ,  comme  il  sacrifie  assez  souvent  le  fond  à  la  for- 
me 9  il  n'a  pas  craint  de  transformer  la  correspondance  sur  cette 
affaire  en  une  conversation  entre  la  Duchesse  et  le  Comte ,  dans 
laquelle  celui-ci  joue  le  rôle  d'un  homme  excessiTement  emporté. 


—  322  — 

l566.  n€UWf  yi ,  187.  Il  paroit  toatefeîs  qne  le  Duc  Eric  étoît  rdounié 
Septembre,  au  CatholiofaiDe. 

Mon  bon  cousin.  Le  Duc  Erich  de  Brunschwig,  com- 
me Seigneur  de  Woerden ,  ma  faict  entendre  le  grand 
désordre  auquel  se  sont  mis  le  magistrat ,  peuple  et  curé 
illecq  au  faict  de  la  religion ,  et  craignant  quelque  tu- 
multe et  inconvénient ,  m*a  faict  requérir  de  pouvoir 
lever  en  Overyssel  et  Gueldres  trois  cens  piétons  pour 
la  garde  des  villes  et  chasteau  du  dit  Worden  ;  lesquels 
m'ayant  semblé  convenir  que  soyent  bien  gardées ,  sig- 
namment  le  chasteau  pour  rinconvénient  qui  en  pourroyt 
sourdre^  et  que  deiix  cens  piétons  basteront'  bien  pour 
cest  effect,  je  suis  esté  contente  qu'i  les  feit  lever,  et  vous 
en  ay  bien  voulu  advertir  par  ceste ,  comme  de  chose  es- 
tant en  vostre  gouvernement ,  et  affin  aussi  que  sçeustes 
ce  que  passe  à  la  vérité  en  cest  endroict ,  si  en  entendisses 
aultre  bruict. 

D*avantaige  ay  je  à  la  réquisition  de  ceulx  de  la  viHe 
de  Goude  et  considéré  que  partie  des  Chartres  du  Roy  , 
Monseigneur,  se  y  gardent  en  la  tour  illecque  (i),  leur  ac- 
cordé de  prendre  à  leur  soulde  3oo  hommes  pour  la 
garde  et  seureté  de  la  dite  ville;  ce  que  pareillenem 
vous  ay  bien  voulu  faire  entendre.  A  tant,  mon  bon  cou- 
sin ,  je  prie  le  Créateur  vous  avoir  en  sa  très  sainte  gar- 
de. De  Bruxelles  le  aô"*^  jour  de  septembre  i566. 

Vostre  bonne  cousine, 

M^llGABITiu 

Bbxbtt* 

(x)  lilecque.  oc  De  Chartres  van  Holland  waren  benuttende  op 
»  *t  slot  ter  Goude.  »  Bor ,  368b. 

snffiront. 


—  323  — 

S  MToit  aues  curieux  que  précitémeut  le  inéine  jour  la  Gouver-  1 566* 
Dante  eût  décliné  itératÎYemeot  la  demaude  des  Etats  de  HoIUode ,  Septembre, 
qui  la  coDJuroîeot  par  leurs  Députés  d'envoyer  le  Prince  d'Orange 
▼ers  eux  :  i^or ,  I.  io4-^Il  paroi t  toutefois  que  l'exactitude  ordinaire 
de  cet  historien  est  ici  en  défaut,  et  que  la  Gouvernante  avoit  laissé 
le  Prince  maître  de  ses  actions.  «  De  Président  (Viglius)  en  de 
»  Raeds-Heer  Bruxelles  verklaerde  den  a  3  sept,  aan  de  Gedepn- 
»  teerden  dat  Hare  Hoogheyt  hadde  iteratiyelyck  geschreven  aen 
»  den  Prince .  . .  ende  de  saecke  en  reyse  van  Hollandt  aen  hem 
»  gerefereert.  >•  Le  a4  la  Gouvernante^  le  27  le  Prince  lui-même 
leur  parla  dans  le  même  sens  :  Resolutien  der  Staten  v,  Hollant, 
x566.  p.  4^  9  ^^*  ^A  proposition  du  Prince  à  S.  A.  de  t  oom> 
m  mectre  en  son  lieu  pour  quelque  temps  en  Hollande  le  Seigneur 
»  de  Bréderode^  ce  que  S.  A.  ne  voulut  en  aucune  manière  » 
[HoppeTy  Mém,  i  x  i.),  aura  sans  doute  été  antérieure  à  cette  lettre, 
n  s'en  sera  abstenu  après  un  tel  indice  que  lui*méme  aussi  devenoit 
de  jour  en  jour  plus  suspect. 


N.»  CCXV. 

frutruciîon  pour  Monf  de  Varich  se  rendant  de  la  part 
du  Prince  d'Orange  vers  le  Comte  d^Eginont» 


\*Le  Prince  considéroit  les  résolutions  relatives  à  son  Gouverne» 
ment  (voyez  la  lettre  précédente)  comme  une  insulte  très  grave , 
ainsi  qu'on  voit  par  l'écrit  suivant,  que  nous  croyons  devoir  rappor- 
ter à  oetle  date.  Il  aura  immédiatemoit  chargé  le  Comte  Louis 
d'envoyer  M*  de  FàricHess  le  Comte  d'Egmont ,  pour  lui  exposer 
l'état  des  affaires  et  la  nécessité  d'une  entrevue. 

Ce  M'  de  Varich  étoit  apparemment  un  frère  du  Gouverneur 
d'Orange.  L'Instruction  paroit  écrite  de  la  main  du  Comte  Louis.  Le 
Prince  savoit  comment  il  falloit  s'adresser  au  Comte  d'Egmont  ;  car  il 
insiste  sur  les  dangers  aussi  des  catholiques^  sur  les  prétentions  de 
ceulx  du  Conseil  y  sur  la  servitnde  de  nos  enfans  ;n'thorde  qu'avec 


—  324  — 


l566.  une  extrême  réserve  la  question  d'une  résistance  armée,  et  fait  en- 
Septembre,  trevoir  la  possibilité  d'un  prompt  départ  qui  rendroit  la  position  dn 
Comte  encore  plus  critique.  Nous  avons  laissé  les  mots  en  mnrge 
précisément  à  la  place  où  ils  se  trouvent  sur  l'original.  Ce  sont  pro- 
bablement des  notes  que  le  Comte  Louis  avoit  prises  après  une  con- 
férence avec  le  Prince,  et  dont  l'Instruction  est  le  développement. 


I.  Nécessité  de 
prehilre  prompt  ad- 
vif. 


haison ,  forces. 


EspaingDc. 


Serritude. 


prétexte. 


1.    Il  luy  baiserast  les  mains  Je  ma  part. 

a.  Que  Monsr.  pense  que  luy  aura  receu  ses  dernières, 
par  laquelle  il  pourrast  avoir  entendu  ce  que  me 
semble  qu*on  pourroit  faire  pour  éviter  les  inconvé- 
nients tant  apparens,  et  que  j'eusse  bien  désiré 
avoir  quant  et  quant  son  advis  là  dessus  ;  et  considè- 
rent que  la  nécessite  s'augmente  de  plus  en  plus ,  par 
où  la  prompte  résolution  est  fort  requise^  ay  bien 
voulu  envoier  le  présent,  Monsr.  de  Varick,  pour 
luy  déclairer  le  grand  bruict  qui  courre  des  grandes 
préparations  des  forces  que  Sa  Ma**  faict  faire ,  tant 
en  Alemaingne  que  dedans  pais ,  dont  pas  seulement 
ceuU  de  la  religion  ont  soupson  de  estre  contre  euls, 
mais  aussi  les  Catoliques,  craindants  que  Sa  Ma*^  les 
vouldroit  mestre  en  la  servitude  de  longtanps  préten- 
due ;  par  où  est  à  craindre  que  facilement  il  pour- 
,  roit  sourdre  '  ung  tel  désordre ,  que  à  très  grande  diffi- 
culte  on  pourroit  assouppir.  Et  pour  luy  parler  ouver- 
tement, que  Monsr.  pense  que  Sa  Ma^  et  ceulx  du 
Conseil  seront  bien  aise  que  sur  le  prétext  de  la  reli 
gion  ils  pourront  parvenir  à  leur  prétendu,  de  mes- 
tre le  pais;  nous  aultres,  et  nous  enfans  en  la  plus 
misérable  servitude  qu'on  n'auroit  jamais  veu ,  et 
corne  on  ast  tousjours   craint  cela  plus  que  chose 

*  jaillir,  sortir. 


—  325  — 

que  soit,  et  Monaieur  ne  Youldroit  aulcutiement  de-  i566. 
meurer  au  pais,  pour  estre  subject  à  une  telle  seryi-  Septembi-e. 
tude,  ni  estre  présent  quant  telle  chose  se  devroit  faire,        r^,o1iiUod  d« 
seroit  résolu  se  retirer  du  tout  et  en  temps,  néan-    m  ons' m  retirer. 
moins  si  Monsr.  d*£fi:mont  et  m^  F  Amiral  ne  trouvent 

^  Rien  sâot  leur 

pas  bon ,  corne  Monsr.  ne  faict  aulcune  doubte ,  qu  on     ^\^ 
soit  mis  en  telle  subjection ,  se  offre  Monsr.  de  s*am- 

I    .         I  I         .  ,  Lequel  t'ilesl  tel 

ploier,  luY  et  les  siens,  en  tout  ce  que  serast  par  leur      , 

•  '       •'  '  *■  *  cmployera  son  poii- 

adyis  résolu  pour  1  éviter.  A  quoy  il  semble  pour- ^oirctdes  tienf. 
roit  grandement  servir  Tadjoinction  et  déclaration  des 
estats-généraulx ,  sur  le  mesrae  point.  Toutesfois  si  ^^^  ^^en/scrvir 
la'  devroit  trainner  long  temps,  fauldroit  mieulx  ré-fs^ii  est  impossible 
souldre  nous   trois  avecques  nous  amis ,  que  nous^i*!"'*"**  *"*y*- 
laisser  coupper  Verbe  peu  à  peu  desous  les  pieds  et 
tant  temporiser  qu  il  ny  auroit  enfin  plus  nul  remède 
et  que  eulx  feriont  venir ,  ou  par  force ,  ou  par  mena- 
ces, les  estats  qui  sont  mis  de  leur  main,  à  telle  ré- 
solution come  ils  désirent.    Que  Monsr.    prie  que        Lil»re  sdTis  là 
Monsr.  d*Egmont  luy  voulusse  mander  là  dessus  son   «'«"«  «»  *»»• 
advis  librement  et  en  amis.  L'assenbicoicut 

des  SeDJeurs. 

Que  Monsr.  luy  envoyé  aussi  une  lettre  que  son  Alt. 
luy  ast  envoie  ce  matin ,  par  où  il  pourrast  voire  le  bel 
[echaque]  que  Monsr.  ast  de  se  retirer  de  son  gouverne- 
ment, puis  que  Madame ,  pour  donner  ordre  en  Hollande , 
donne  la  charge  au  Duc  Erich  et  aultres,  combien  qu'il 
soit  toutesfois  raisonable ,  puisque  Monsr.  est  Capitaine- 
général  ,  que  les  gens  se  debvriont  faire  de  par  luy ,  corne 
on  faict  aulx  aultres  gouvernemens,  affin  que  avecques 
iceulx  il  pourroit  donner  tel  ordre  en  tout  ce  quartier  en 

'   Peut'ftre  le  mot  chose  ou  quelqu*aiUre  a  été  omit. 


—  326  — 

X  566.  vers  iœulx ,  qui  ne  se  Touidriont  ranger  à  la  raison  corne  il 
Septembre,  seroit  trouvé  convenable ,  et  seroit  non  plus  ne  moins 
corne  si  j*eusse  la  ville  de  Dunkercke  par  engagière  de 
monsr.  de  Vendôme  et  que  Madame  me  commandast  de 
mestre  gens  estrangiers  dedans,  sans  l'auctorité  et  chaire 
du  Gouverneur.  Que  Monsr.  d*Egraont  pourrast  voire  aussi 
par  là  comme  on  tâche  de  fortifier  Hollande  peu  à  peu 
pour  la  diffidence  qu'on  ast  de  moy ,  et  que,  sus  ombre  des 
cinq  cens,  facilement  enpourriont  venir  mille  ,  lesquels 
luy  laisse  penser  s'ils  ne  feront  en  [juer]  tout  ce  que  bon 
leur  semble,  et  que  moy,  comme  gouverneur,  me  deusse 
aller  aveques  ma  maison  en  la  miséricorde  de  ces  gens 
là;  pour  quelle  occasion  Monsr.  estoit  résolu  de  remet- 
tre le  gouvernement  entre  les  mains  de  son  Alt.  et  s'en 
descharger  du  tout ,  toutesfois  qu'il  nen  ast  riens  voulu 
faire ,  sans  avoir  premièrement  l'advis  et  conseil  de  Monsr. 
d'Egmont  et  Monsr.  l'Admirai. 

Défaire  les  excuses  que  Monsr.  ne  vient  pas  en  persone. 

De  s'accorder  avecques  Monsr.  d'Egmont  d'un  lieu  où 
qu'ils  se  pourriont  entrevoire  ,  s'il  le  treuve  bon. 

Sur  le  revers  du  papier  il  y  a  : 

Lis  lettres  de  Madame  à  Mous**  k  Prince  touchant  M'  le  Coiute  BoUacfawngCtt 
et  «es  lettres. 
Siget  uod  Jola. 
Malbergen  Newzeituog. 
Geschwind  adyia  daraufsn  neuien. 

Ces  moto  se  rapportent  probablement  encore  à  des  nouvelles 
que  M.  de  Varlch  devoit  communiquer  au  Comte.  —  Ziget,  (Siget)  ^ 
forteresse  importante  en  Hongrie  ,  avoit  été  emportée  par  les  Turcs 
le  7  septembre.  Giula  (fula)  est  une  forteresse  entre  Zatmar  et  Te- 
rnes war.  Peut-être  le  Prince  d'Orange  venoit-il  de  recevoir  une 
letti'tf  de  L.  de  Schwendi. 


327  - 


LETTaE  GGXVI. 

Le    Comte  Louis  de  Nassau  aux  Seigneurs  dEsquerdes , 
de  FillerSj  d^AudrignieSj  et  de  Lumbres. 


**  Les  deux  premiers  Seigneurs  avoient  entrepris  à  Tournai ,    '  ^w, 
oomme  les  deux  autres  à  Yalenciennes  «  de  faire  désarmer  le  peu-  Septembre. 
•  pie  et  le  réduire  à  l'obéissance  du  mandement  dernier  du  Roi.  » 
Procès  étEgm,    II.  37  a.   Apparemment  le   Comte  envoyoit  son 
secrétaire  pour  avoû*  leur  avis  relativement  à  son  départ  exigé  par 
la  Gouvernante,  (voyez  p.  3 1 5). 


Messieurs.  J  ay  despécbé  le  présent  porteur ,  secrétaire 
mien,  vers  vous,  pour  vousadviser  d'aulcunes  novelles  et 
occourrences  d'icy,  ensemble  d'aulcungs  points  qui  nous 
touchent  de  près.  Vous  priant  de  luy  vouloir  adjouster 
foy  corne  à  moy  mesmes ,  et  me  mander  vostre  bon  advis: 
en  quoy  m^obligeres  d'aultant  plus  vous  demourer  bien 
afifectioné  amis  et  serviteur  selon  l'envie  quej'ay  tous- 
jours  eu.  Remettant  donques  le  tout  au  dit  porteur ,  fe- 
rai fin  ,  et  me  recommandant  à  vostre  bonne  grâce,  prie- 
rai te  Créateur  vous  donner ,  Messieurs,  en  santé,  bone 
vie  et  longue.  D'Anvers  ce  27  de  septembre  Anno  i566. 

Vostre  bien  bon  amy  prest  à  mourrir 
pour  vostre  service, 

Louis  Ds  Nassav. 

A  Messieurs  nous  confrères ,  tes  S*^* 

d'Ëkardes^  Villers,  Odringni  et  Lurabre^ 

à  Tournay  et  Valencienes. 


—  328  — 
N.o  CCXVI. 

Note  sur  la  situation  d*  Anvers. 


1 566.       **    Cette  pièce  se  rapporte  évidemment  aux  derniers  mois   de 
hrei   i566,  bien  qu'il  ne  soit  guères  possible  d'en  indiquer  précisément  la 
date.  Elle  est  d'un  grand  intérêt  pour  faire  connottre  la  situation 
d'Anvers  à  cette  époque. 


Les  Moyens  de  remédier  à  Anvers. 

Premièrement,  Requestes  soit  présentée  au  Roy  de  la 
part  des  Ecclésiastiques  et  Catholiques  d^Anvers ,  d*ayoir 
en  leur  soulde ,  pour  leur  assistence  et  sauvegarde ,  8oo 
hommes  arquebusiers. 

La  responce  [darege']  (i). 

Les  aultres  demandront  aussy  le  mesmes  nombre  pour 
leur  asseurance. 

RépUcque. 

Il  n  est  pas  de  besoing  par  ce  que  on  n  a  rien  attenté 
contre  eux ,  mais  bien  eux  contre  lesGatholieques  en  sig- 
ne de  quoy  les  Cloistres  et  Eglises  se  tienent  serrez  et  ne 
peuvent  maintenir  lexercice  de  leur  Religion  que  en 
craincte,  mesmes  les  empeschent  de  sonner  cloches  en 
sorte  quelconque. 

Secondement,  on  pourra mestre  gens  en  Anvers  en  la 
manière  du  Cheval  de  Troye  par  les  navires  et  basteaulx, 

(i)  Idarege."]  Philippe-  II  recevoit  beaucoup  de  listes  pareilles  à 
celle  qui  est  jointe  à  cette  Note.  «  Es  erregt  in  der  That  Bewunde- 
ii  rung ,  wie  genau  er  bei  dem  Âusbruch  der  flandriscben  Unru- 
»  ben  ûber  aile  die  unterricbtet  war,  welche  den  neuen  Meinun- 

'  da  Roi  (?). 


—  329  —  ' 

desguissez  en  diverses  sortes  par  chai^ots ,  par  les  Nyen-  i566. 
nartz,  et  aussy  les  loger  par  les  maison»  de  Catholiques  S«pt«B]»re. 
petit  à  petit,  aussydes  armes  auxbasteaulx ,  pourquoy  fai- 
re seroit  bon  avoir  inteligence  aveeq  les  deux  Bourgmes- 
tres. 

Responce. 
Sy  cela  estoit  décelé,  ce  seroit  pour  tout  saccager. 

Tiercement ,  fauldroit  tenir  saisie  la  porte  de  S^  Geor- 
ge ,  ou  s*il  est  possible  toutes  ,  pour  faire  passer  les  gens. 

Quartement ,  vittement  que  les  nations  Catholiques 
aillent  au  Magistrat ,  disant  que  ils  ont  jusques  à  présent 
expérimenté  comment  tous  leurs  moyens ,  desquels  il 
ont  usé  pour  la  tranquillité  de  la  républicque ,  n*ont  de 
rien  servy,  par  quoy  demandent  pour  leur  asseurance  que 
le  Magistrat  face  requeste  à  Son  Al"  que  elle  y  envoyé 
quelque  trouppe  de  gens  d  armes,  ou  que  elle  y  viene  avecq 
sa  garde,  ou  aultrement  que  ilz  protesteront  devant  le 
Magistrat  que  ilz  demanderont  à  Son  Al**  ung  aultre  lieu 
ou  ils  se  puissent  retirer  pour  servir  à  Dieu  en  paix  et  as* 
seurance  de  leurs  vye  et  biens  ,  et  se  retireront  tous  de- 
dens  huict  jours  (i). 

»  gea  îrgeDd  geneigt  fteyn  mochten ,  wie  er  DÎcbt  allein  ihre  Zu- 
»  sammeokâiifte ,  sondern  das  Altcr,  die  Gestalt,  die-Natnr,  die 
»  Ucngebang  der  Ëinzeloen  geoau  kaonte,  wie  er  hierûber,  slatl 
»  von  Margaretha  unterricbtet  zu  werden  ,  aie  vielmebr  zu  aoter» 
»  ricbten  waszte.  »  Ranke ,  F&rst,  v.  ^.  I.  p.  lao. 

(i)  Jours,  Le  grand  nombre  des  Protestans  rendoit  la  position 
des  Catboliqnea  assez  difficile,  et  dana  quelques  villes  on  comment 
çoît  à  gêner  l'exercice  de  leur  culte.  Viglias^  bien  qu'il  s'exprime 
trop  amèrement  ,  a  voit  donc  quelque  raison  de  se  plaimlrr.  «  Ne- 


—  330  — 

i566.       *^^  ^^  P^^^  remédier  aux  troubles  d'Anvers  avoir 
Sept— ibrt.  les  rolles  de  chacunne  oonsistoires,  tant   de  Galvinifl- 
tes  que    de  Martinîstes,  dedens   lequds    sont  escr^M 
les  articles  et  capitulations  et   conventions  avecque  le 
Prince  d'Orange,  desoubs  lesquels  articles  ils  ont  tous 
•  signés  de  leur  propre  main  et  signent  journellement  en 

une  petite  chambrettre  à  Tentrée  de  leurs  Temple. 

Les  Anébaptistes  preschent  en  la  Camerstrate  près  du 
Schutters  put ,  près  la  maison  d*ung  brasseur. 


LES  cATHOLicQUBs  D* ANVERS,  ^hem  (i)  et  M'  Jacob  van 

Premièrement  le  Magistrat.  der  Heyden. 

Les  gens  Ecclésiastiques.  Le  Marggrave  Jan  d*Immer- 

Mons'  de  Hochstraten ,  sa  selle. 

femme,  et  sa  soeur.  Laman  Govaert  StercL 

Les    deulx  Burgumestres  ,  Monsr.  Schoohove  et  son 

assavoir  :  Mons*^  de  Ber-  beau-fils. 

»  cessarium  est  ut  Rex  adTentum  suum  maturet ,  cum  boni  dintiu» 
»  GODsistere  nequeant,  et  CalviDiaDoram  hoc  proprium  sit  studiam, 
»  ut  libertatem ,  quam  ipsi  principio  tantum  praedicaTonint ,  om- 
»  nino  toUaot ,  nec  Catbolicos  alteriusque  dogmatis  sectatores  8e- 
9  cum  habitare  patiantur ,  imo  exilium  caedemque  quotîdie  eis 
*  commioantur.  »  f^içl.  ad  ffopper,  p.  383.  Sans  justifier  les  excès 
de  personne ,  il  est  lion  de  remarquer  que  Tintoléranoe  de  la  part 
des  protestans  fut  aouTent  une  défense  nécessaire  et  légitime  con- 
tre une  Eglise  qui  leur  érigeoit  des  bûchers  :  bien  qu'ils  n'aient  pas 
toujours  en  cette  excuse  et  que  leur  conduite  sous  ce  rapport,  oppo-* 
sée  aux  sages  avis  du  Prince  d'Orange  »  ait  élé  très  nuisible  aux 
progrès  de  la  vérité.  Mais  il  est  souverainement  injuste  de  mettre  ai 
paffiUèie,  comme  a  Ciit  Al.  Meytr^  iHsUiuiioms  Judiciaires ,  L  i3oy 
la  condkioB  légale  des  Catholiques  dans  les  Provincas-Unies  avec 
la  persécution  envers  les  Protestans  par  le  fer  et  par  le  feu. 
.   (t)  de  Berehem.  Henri  deBerchem. 


—  331  — 


Lancelot  ran  Usselle  et  sou 
fils  dubiu  ' . 

Schuerman. 

Tan  der  Merre. 

Getthen. 

Le  frère  du  Bourgme  Ber- 
chem. 

Jan  de  Pape. 

Les  Greffiers  sont  doubteux. 

Les  Secrétaires  sont  tous 
bons  j  excepté  ung  qui 
est  fils  de  Granpheus  '  (  i  ) , 
nommé  Alexandor. 

Asselier. 

Moje. 

M.  Jan  van  Halle. 

LB8  CmiUFZ  DBS  CONSISTOIEBS. 

Marcus  Pères  (2) 


Cornelis  van  Bombergues. 

Henderick  yan  der  Mère. 

Charles  van  Bombergues. 

Betz,  (3)ad-vocatzdeMaline8 
est  pensionaire  des  geul« 
et  a  faîct  de  mal  beaucop. 

LB8  PRBDICANTBS  CALYUflSTBS. 

Mr,  Taphin  ^  de  Tournay,  au 

temple  rond. 
M.  Charles  au  Rond. 
M.  Isenbrandten  flaman  |  in 

de  Moiteur  pau. 
M.  Piere  y  envoy  par  le  Pala  • 

tin  (4). 
M.  George  en  la  nouvelle 

ville  au  Marché  de  blé  et 

fuent^  en  ce  lieu  la  Cène. 


:56& 


(i)  Granpheus,  Corn.  Graphaeas,  auteur  de  plusieurs  écrite. 
Son  fils  Alexandre  est  connu  comme  savant  et  comme  secrétaire 
d'Anvers. 

(a)  JU.  Pères.  Riche  négociant ,  Espagnol.  Te  WaUr ,  IL  4^.-^ 
Lors  du  retour  du  Prince  à  Anvers ,  l'Eglise  réformée  Flamande 
avoit  choisi  pour  entrer  en  conférence  avec  lui  «  Marcus  Ferez, 
»  Carel  van  Bombergen  ,  Herman  van  der  Meera  en  Cornelis  van 
»  Bombergen.  »  hor  ^  98." 

(3)  Betz,  Voyez  p.  3 12. 

(4)  Palatin.  Le  Conseiller  Boonen  écrit  le  9  sept,  de  filaes* 
trieht  à  la  Gouvernante:  «  Je  suis  adverti  que  hier  au  soir  est 
o  arrivé  en  ceste  ville  ung  prescheur  venu  du  pays  du  Palsgrave  , 
»  lequel  se  dîct  estre  mandé  pour  aller  prescher  en  Anvers.  •  Ga- 
ckardj  ÀnaL  Belg,  p.  191. 

'  dnbiciiT  (?).  *  Graphaeus.  3  Taffin.   •  font. 


—  332  — 


i566.  Petrus  fiogainus    Apostat 
Sepumbre.       Carmëlite. 

LBS  GVEVB  QVt  PATORUSUT 
AVX  8BGTAIRES  DE  LA  YILLB 
D'AlfTSaS. 

Le  Prince  d'Orange. 

Lodowick  son  frère. 

firéderode. 

Culemburg. 

Le  Conte  van  dem  Bergh. 

Le  Conte  Palatin. 

Les  Enfans  de  Wimbres. 

L'AmiralL 

Toison  dor,  Hammes. 

Le  Seig*  de  Toulouze. 

Les  Cardos ,    \ 

De  Lammol ,  >  frères. 

Burguens ,      / 

Les  deux  barons  de  Flessy , 

Bourguignons. 
De  Viliers. 
D'Andelot. 
De  Bonneyal. 
Longastre. 
Cite. 
Backerselle. 


Coqz  ,  gentilzhomme  d*Eg- 
mont,  quesliefdal'  sont 
gaigné  à  Thérésie. 

BT  ERTBB  LB8  HABTUfUTmB 
DU  GONSISTOIRB. 

Hendrick  Banelen  broucke. 

Thomas  yan  Gbiert. 

Geret  Cocq. 

Gilis  van  der  Bannere ,  Ten- 
deur de  [raisuis]*,  près  la 
prison. 

FBBDICAlia  MABTnflSTBS.  (l) 

Hermannus  Hamelmannus 
licentiatus ,  ist  gelogirt  in 
den  Triser  in  die  Gorte 
Nyaestrate'. 

Joachimme  ist  gelogiert  tôt 

Jan  de  Mère,  in  't  bus  yann 

S.  Bemhart. 
niyricus  in  die  Yengstrate^ 

tôt  Gerart  Cocq. 

Cyriacus  Spangenbergh  tôt 
Hieronimus  Guems. 

Ulspaigre'  docteur  sur  Hen- 
ry yan  Broucke. 


(i)  Martinistes,  n  Onder  de  Luthenche  Predikers  te  Antwer- 
*>  pen  waren  Matthias  Fiacius  Illyricus,  Johan  Spangenberg,  Jo- 
»  han  Félix  of  Saliger ,  en  Herman  Hamelman  deiroork>aerîgste.  » 
»  G.  Broitdt,  HisL  d.  Réf.  I.  43o. 

»  CCS  I^rdad:  n>ojpezp.  34  (?)  »  raisiiw.  3  NTcnslrate.  (?)  *  Vckenslratc.  «  IJUperg«r. 


333  — 


UU  NOMS  DBS  CALVINISTES. 

lan  Ambroise  de  Sardes ,  le 

premier  et  gaige. 
Marcus   Ferez,   Spaignol, 

juif  de  race. 
Fernando  de  Benoy,  Spaig- 

nol,  Juif  de  race* 
Comeliis  van  Bomberge^  filz 

DanieL 
Jan  Gaulier  de  Gambray  j 

[herto]  des  deux  Seig'  de 

Thoulouze, 
Denis  le  M*  à  Lange  sur  le 

Marche. 
Adam  et  Jacquesle  Maiatre, 

frères,  tous  deuxde  Tour- 

najy  marcbans  de  lanir  '  • 
Gilles  Hofman  et  Henry  Hof- 

man ,  frères  ,  et  les  ser- 

^teurs  de  leur  boutiques. 
Piere  Perdins  compaignon 

et  Gilis  Hofman,  et  les 

senrit"  Guillaune  Luse  et 

l'autre  Joannes. 
Henrick  van  dcr  Mère ,  fils 

de  celluy   qui    a  donné 

aoo  lu  de  grozpour  faire 

la  maison  des  Orphelins 

du  Gonsistorie. 


Guillaume  Rubic  de Arman-  i566. 
tiere.  SeptmliM» 

Guillaume  et  Jan  van  Sant- 
fort  y  qui  se  tiennent  tous- 
jours  du'  Gonsistorie. 

Jan  yan  Hoch. 

Jan  de  beaux  lieu  '  yespieciers 
sur  le  marché  près  de  la 
Chandelle. 

Sébastian  van  Utrecht. 

Van  der  Not,  quy  préten>- 
doit  de  estre  Marggraye* 

■Il  UL  mxm  BB  TouaHiLTi 

Amolt  Pels,  marchant  de 

rubans,  avecq  tous  ses 

enfans  qui  sont  x5  ou  i6, 

desquels  enfans  unne  fille 

at  espousé  Anthoine  Lem- 

pereur,  demourant  alors 

chef  de  la  sédition  de  Ly- 
re, queavoyt  entreprins 

mestre  aoo  cheraulx  de 

guerre  en  Lyre  de  la  part 

des  commissaires  Galyi- 

nistes  comme  on  dict. 
Somma  toute    la    rue  de 

Toumay  est  infectée,  ex- 

ceptéseuUementFrançois 

yan  Brusingen,  le  beau- 


334  — 


i566.  filx  de  Pierre  Fraack  et 
Saptaail»M       deux  ou  trois  aultres. 

Jan  de  Campe  et  s^  enfant 
et  son  beau-fils.  - 

Hans  Smits  belontiers  et 
Sattuver,  mauvab  garcoOi 
frère  de  M*  Piere  van  Ihe- 
le,  lequel  at  etpousé  une 
femmede  Tovniayi  mar- 
chant de  canelot. 

Paaquier  Fleurquin,  chan- 
geur d'argent. 

Charle  de  l'Escluse  et  son 
frère  et  tous  ses  gens. 

Faotear  delan  deHas  à  liUe. 

HenridL  vanOnce,  beaupère, 

JitolordeLhoTe ,  beau*fils, 
et  tous  ses  crnfms. 

Hector  le  Moine. 

Luoaaefc  Jan  Halic^  touadeux 
frJres,  des  Tournay,  fu- 
rent prinotpaulx  sacca- 
geurs des  Eglises  et  vin- 
drentjusques  à  llalines 

Jaoques  GiUon  d' Armantîer , 
quy  à  esté  prisonnier  à 
Bruxelle. 


Jacques  Hofnagle. 

Becanus  Medicin  (i% cousin 
des  Bombergs ,  et  est  da 
consistoire  et  prie'  de 
tous,  ayant  espousé  la  fille 
de  Jacques  des  Ck>rdeS}  le- 
quel à  demouré  à  Ter- 
monde  où  il  ibict  beau- 
coup de  mal,  comme  a 
faict  AnthoineLempereur 
à  Lyre. 

Ghristofle  Palatin'' ,  impri- 
meur. 

Ondoiibteaussy  de  Sylvius, 
imprimeur  du  Boy. 

J«cq«es  Pelu  sur  le  Mardié 
des  cheraulx  etson  beau- 
père  ,  je  pense  qne  il  sont 
Mardnistes. 

•BcHumier  de  Bruxellck 

La  Maison deHubertdeliot. 

Partie  delà  Maison  de  Fov- 
nentrauK  les  Gastellans. 

Les  GouTers. 

Les  Dupont. 

Les  DelTOS. 

Les  du  Boguel. 

I<es  Desburquois. 


(i)  Médicin^  Né  i5i8  à  HiWsrenbeek,  mort  i57Aà  Maestricht; 
très  versé  dans  Tétude  des  langues. 


335 


Les  enfansdeFranooisFasse. 

Les  de  Lobles. 

Les  Malapas  de  Valanciene. 

Nicolas  Guilliers  Ketele,  An. 
thoine  frère,  Jan  Lersian, 
son  comp*,  totis  de«x  de 
Bruges. 

Arian  Taques  be&tt-£ls  de  JaB 
Lemont'  de  Bruges. 

Hubert  if  an  Asten* 

Piere  Amout ,  son  beau- 
filx,  riches. 

Jan  Damman» 

Pieie  Moscheron  enterré  à 
la  Huguefiotte.  Taffin  fit 
le  sermon,  tous  les  enfans 
sont  CidviBistes. 

Jan  du  Bois ,  TÎel  honme ,  et 
son  beau-filx ,  nomé  Gile, 
qui  fut  clercq  du  mestxe 
des  postes. 

Thomas  Lermite,  eschevin 
de  Hucksy ,  ayant  office 
en  la  maison  de  la  yiUe , 
se  maria  à  la  Calvinis- 
te publicquement  depuis 
ung  mois. 


M.  Jan  Rubens  escherin  de  i566. 

leur  tamps.  Septembre. 

Les  enfans  de  Pruns,  fort 

riches(  I  )  sur  la  Lombarde 

Veste,  mais  on  ne  soait 

desquelzil'z  sont,  de  Cal- 
.    yin  ou  Martin. 
La  plupart  des  François. 
La  plupart  des  Anglois. 
Loys  de  Bois. 

La  pUigrande  partie èes ci- 
toyens des  mestiers,  qui 

ont  esté  cause  que  de  la 

première  fois  Madame  ne 

peult*   mestre  des  Gens 

dedans  la  ville. 
GilHs  Snnssart ,  JuiUier. 
Jan  Sellas  en  la  Suriestrate  '  • 
Jan  van  Becke,  près  de  la 

Goperstrate. 
Adrîan  de  la  Barre,oorapaig- 

non  de  Jean  de  beau  lieu , 

près  les  frères  nnneurs. 
Jan  Pelicoume. 
Adrian^  Jan,  et  François  Ma- 

rot ^  trois  frères,  l'ung  est 

monnoyeur. 


(x)  riches.  C'est  une  qualité  iptéressante  sur  une  liste  de  pro- 
scription. Il  en  aura  été  maintes  fois  comme  au  temps  de  Tacite; 

opes  pro  erimine* 

(?).  »  pàt.  » 


( 


33C  ^ 


i566.  Le  cousin  de  Jan  Tan  der 
S«|»tMiibre.       Heyden ,  près  la  oudson 

deJaspar  Doux. 

Gérart  Bol ,  cousin  de  Frats. 

Piere  van  der  Gunst  ^  hom- 
me fort  riche  et  misé- 
rable •  sa  richesse  de  So"' 
ducats. 

Augustin  deMoYelle,  6éne^ 
▼ois, 

Homberbiey  marchant  dé 
drap  de  soye  en  la  Male- 
r^strate. 

Piere  de  Pnôlles  et  sa  Gomp* 
in  die,  Gammerstrate ,  ri- 
che. 

Le  cousin  de  Pauls  van  Duf- 

.  tAt  I  près  du  M*  des  pos- 
tes. 

Egidio  et  Justo  Piscatori  et 
ses  frères  de  Andenarde  ' . 

Jan  Daniel  Gaste  *  par  le  cou- 
sin de  Jan  du  Fours. 

Jan  dos  Cordes  opdenUfer. 

Jan  Bacquetier.  Idem. 

Jan  de  Got ,  Alezander  de 
Grot. 

Piere  Hausman. 

Jan   Cachopen   et   Jacques 


Brandel ,  près  de  la  bour^ 

chedes  Anglois'. 
Jacques  Fasse. 
Jan  Buret. 
François  Bîsschop. 
Daniel  van  Gelle. 
Anthoine  de  Inprun. 
CSiarles  de  la  Rue. 
Quintin  de  Boire. 
Jan  Montroy. 
Thomas  van  Ninoug. 
Piere  Dabelan. 
Quintin  Courier. 
Bastian  -van  Duffelt. 
Anthoine  et  Jan  Mourmans. 
Jan  le  Gran. 

LBS    MAaTDRSnS. 

Le  Prince ,  sa  femme  et  Lo^ 
dowick  son  frère. 

Mons'  de  Stralle^. 

Mons'  de  Rouconcx^. 

Plusieurs  de  la  loy. 

Toute  les  Greffiers  gaster' 
quand  aux  clercqs,  des- 
quels les  prindpaulx  sont 
Lambertus  et  Piere  Barc- 
kere'. 

Le  pensionnaire  Weselbeo 

ke*. 


■  Andenarde.  *  gâté  fecrrompu,  infecta  et hàritiej.  ^  hoam  CEngelskaiisJ. 
4  van  Stralen.  ^  Rocock  (?).  •  gâtés.  7  BaekMrv  (?).  g  Wesenbeeck. 


—  337 


L'autre  est  doubteulz. 
Les  secrétaires  ârapheus. 
Hîpolite  6re£Ber. 

LBS  GOmiSTOniBS  hWÊ 
ICARTINI8TS8. 

Henrick  van  deQ  Broucke. 

Thomas  yan  Ghiert. 

Gheret  Gocq ,  Colonnois , 
vendeur  de  roisin,  près 
la  prison. 

Gharle  Cocquel  et  son  beau- 
filz^et  nommés  Matemus 
Schoof ,  et  tous  ses  beaulz- 
fils  et  enfans. 

Hans  Ort. 

Jacob  Welfart  et  ses  enfans, 
sont  grandement  suspect. 

De  Bes  sur  le  cuinentière*. 

Jacques  Peltz ,  son  beau-fils. 

Jan  de  la  Faille  et  ses  enfans. 

Tous  les  Allemans  en  grand 
nombre. 

Tous  les  Oesterlincx' ,  des- 
quels plusieurs  sont  Cal- 
vinistes. 

La  tierce  partie  de  la  ville 
son^  et  Martinistes  et 
Gonfessionistes. 

Bonaventure  Bodeguer*. 

Les  deulx  Stullincx. 


Jan  van  Acbelen.  i56& 

Sebalt  van  Bondelier  et  son  Septembre. 

beau  filz^  frère  du  pen- 
sionnaire ,   susnommés' 

Gilles. 
Martin  van  BruUe. 
Âdrian  Tacq. 
Niclas  van  der  Hbn  et  son 

beau-fils. 
Jan  Tacq. 
Jan  van  Bree. 
Le   marchant   de  drap  de 

soye,  sur  le  coing  de  la 

rue  des  Cordeliers  en  bas 

de  la  vielle  bourse. 
Jan  de  Braine ,  sucrier. 
Ung  sucrier  près  la  Maison 

delà  Ville,  portant  longue 

barbe  est  du  consistorie 

et  quasi  tous  les  sucriers. 
François  van'AIst,  près  du 

marché  au  laict. 
Jacques  de  Cavecante. 
Jaspar    cropassayeur^    des 
,  monnoyes.  . 
M.  Seger  médecin   et  son 

beau-filz. 
Ghristoffel  Prun,  receveur 

de  la  fortification  de  la 

ville  d'Anvers. 


I  cimetière  (?).  *  Oosterlingen  (^ceux  ^i  appartenoient  a  la  Hanse)   3  «ont. 
4  Bodecher.  ^  «nroomnié.  '•  Crop,  cwaTeur  (?). 


39 


—  338  — 

i566.  GÎDertBelar*  Jan  van  den  Hoog»,  au- 

Septembre.  De  Belar ,  maître   d*escol-  mer* 

le,  quy  futdocle  en  hé-  Daniel  de  Lomel  et  aon  &è> 

iHrîeu'.  re ,  espeder. 

rr.o  ccxvi> 

ConsultaUon  pour  le  Prince  tT  Orange  sur  la  question  s  il 
doit  embrasser  ouvertement  la  Confession-  tFJlugS' 
bourg. 

%*  Beaucoup  de  protestans,  tant  eu  Allemagne  que  dans  les  Pays- 
Bas,  trouvotent  depuis  longtemps  que  le  Prince ,  dont  les  opimcms 
n'étoient  guères  douteuses,  devoit  confesser  franchement  la  vérité 
£vangélique.  Il  ne  pouvoit  encore  se  décider  à  un  acte  aussi 
important.  Cette  consultation .  avoit  probablement  été  demandée 
par  lui  y  ou  bien  par  son  frère  le  Comte  Louis  :  elle  étoit  compo- 
sée ou  du  moins  envoyée  par  le  Landgrave  Guillaume  de  Heise: 
voyez  ci-après  la  réponse  du  Prince,  à  la  date  du  5  nov. 

Soyil  des  Printzen  vonn  Uranien  Person  belangt,  ob 
dem  zu  rathen  das  er  sich  zur  Augspûrgischen  Gonfes* 
aion ,  die  ehr  tof  recht  und  der  Gotlichen  schrifft  gemess 
erkenth,  erclere  oder  nicht,  solchs  lest  sich  -wollpro  et 
contra  disputiren. 

Erclert  er  sich  dartzu^  so  wirt  er  nicht  allein  vor  sein 
Person  von  seinera  Hern  dem  Konige  pro  haeretico  und 
also  vor  einen  sollichen  gehalten,  der dardurch  seine  dig^ 
nitet,  auch  leib  und  gut  verwirckt  hab,  sondern  man  wirt 
ihnje  auch  zumessen,  das  ehr  ein  anstiffter  und  venir- 
sacher  sey  des  gantzen  tumults,  uffstandts  und  Rébellion 
(wie  sîe  es  nennen)  in  den  Nidderlanden  ;  also  wirt  er 

Hébirra. 


—  339  — 

tnch  selbst  durch  die  erclening  der  Augspûrgischen  Gon-  i566. 
fession,  Termutlich  umb  sein  ampt  und  gubemament,  Septembre. 
das  er  Tom  Konige  hatt,  pringen,  dartzu  sein  leibund 
lében  in  hochste  gefahr  stellen^  auch  das  zeitliche  guth 
was  ehr  dessen  undenn  Rônige  hatt,  ihme  selbst  und  sei^ 
nen  kindem  zu  nachteil  und  sdbaden  uf f  die  wage  legen. 

Es  mochte  auch  soldie  eiclerung  zur  Augspûrgischen 
Confession  Tor  ein  absonderung  von  den  Calyinisten 
gedeutet  und  ufifgenommen ,  und  dardurch  die  Calyinisten 
in  sovil  grossere  gefahr  und  verfolgung  gesteckt  werden.  • 

Item  y  wan  er  dissimulirte  und  also  bey  sdnem  standt , 
«mpt'und  GuTemament  wie  biszher  plid)e,  kont  er  nicht 
allein  denen  die  in  sein  Gubemament  gehorten,  sondem 
auch  den  EvangeUschenins  Gemein,  allerhandt  vorschub 
heimlichen  thun ,  ihre  sachen  underbauwen  undt  zum  bes- 
ten  wenden,  und  yilleicht  dardurch  den  lauff  des  Euan- 
gelît  mehr  fordem ,  als  durch  das  offentliche  bekantnûsz. 

Herjegen  aber  ist  zu  bedencken  das  in  Gottes  Wort , 
allenthalben  das  eusserliche  bekantnûsz  mit  dem  mundt 
erfSrdertt  und  herwidder  das  dissimuliren  und  hincken 
zu  beiden  seidten ,  auch  das  wedder  kalt  noch  warm 
sein,  so  emsthafftig  bedrawet  wirt.  Es  sagt  der  Her 
Chnstus  :  wer  mich  bekenth  Tor  den  menschen ,  den  wil 
ich  widder  bekennen.  Wer  mich  verleugnet,  den  wil 
ich  widder  yerleugnen.  Item  ,  wer  sich  mein  und  meines 
Worts  schemet,des  wirt  sich  des  Menschen  Sohn  widder 
schemen.  Item ,  wer  seine  Eltem  und  Kinder  iieber  hatt 
als  mich ,  der  ist  meiner  nichtt  werth.  Item ,  wer  nicht 
mit  mir  ist ,  der  ist  widder  mich.  Item ,  der  Knecht  der 
seines  Herren  willen  weisz,  undt  thut  ihn  nicht  ^  wirt 
hart  geschiagen    werden.     Item^    ore  fit  confessio    ad 


—  340  — 

i566.  salutem.  Item^  weîl  du  law,  weder  kalt  noch  "Wdtm 
Septembre,  bist ,  wil  ich  diçh  auszpeien.  Item ,  in  Gottlichen  sachen 
lest  sichs  nichtt  zweîen  Herren  dienen.  Es  wiU  entweder 
Gott  dem  Hern  oder  dem  Baal  gevolgt  sein.  Wie  dan 
dergleichen  sprùch  und  exempel  ausz  dar  Schrifift  tiel 
angezogen  werden  konten. 

Dieweil  nun  der  Her  Printz  die  Gottliche  warheit  em- 
mall  in  seinem  hertzen  durch  Gottes  gnaden  erkenth 
haâtj  unnd  dan  Gott  mehr  als  dem  menschen  zu  gehor- 
samen ,  auch  einem  jeden  menschen  an  seîner  seelea  heii 
mehr  und  hoher  aïs  an  der  gantzen  welt  schâtz  geiegen 
ist ,  so  wissen  wir  dem  Printzen  zu  einicher  weithern  dis- 
simulation nichtt  zu  rathen  ;  dan  obwoU  ufF  dem  offent- 
lîchen  bekanthnûsz  nicht  geringe  eusserliche  gefafar  leibs 
und  guts  sein  mochtt ,  so  stehet  docfa  ufF  dem  dissimuli- 
ren  und  hincken  zu  beiden  seidten  viel  ein  andere  und 
grossere  gefahr ,  nemlich ,  Terlust  der  seelen ,  so  mit 
verlust  ailes  zeitlichen  gar  nicht  zu  vergleichen  ist 

Und  darumb  achten  wir ,  es  konne  der  Printz  mit  gut- 
tem ,  unbeschwertem  gewissen,  keinen  umbgangk  haben 
sich  hinfiiro  gentzlichen  der  papistischen  Mesz  und  der- 
gleichen abgôttischen  grewei  vor  sein  person  zu  eussem 
und  sich  herjegen  zur  reinen  predige  Gottlichs  Worts  und 
dem  rechten  prauch  der  Sacramenten  zu  halten. 

Das  er  aber  ehir  und  zuror  sich  jegen  seinen  Hem ,  dem 
Konigh  zu  Hispaniën ,  zur  Âugspùrgischen  Confession 
in  schrifiten  erclere  und  umb  verstattung  derselben  btt- 
ten  solten ,  solchs  achten  wir  noch  zur  zeit  nicht  notigh 
sein  j  dan  ohne  das  der  Printz  vor  sich  selbst  und  uner- 
fordert  seinen  glauben  gerath  '  seinem  hern  dem  Ronige 


—  341  — 

su  offenbaren  nichtschuldigh,  sondera  das  mit  guttem  i56& 
Igewissen  woU  underlassen  kan,  bissolang er darumb gefragt  Septembrei 
'wird;  aiso  auch,  da  er  schon  die  erclerung  und  das  ansu- 
cfaen  beim  Konige  thette  und  der  Konigh  ihme  die  Augs- 
pùrgische  Confession  nicht  gestatten  wurde,  so  webre  er 
dhocb(dessenuneracbtet)gl^ch  seliTJure  divino  schuldigh 
sicb  der  papistischen  Abgotterey  zu  eussern  und  zur  er- 
kanten  warbeit  zu  balten  ;  dan  was  den  glauben  und  ge- 
wissen  jegen  Gottbelangt,  ist  er  Gott  raebr  als  seinem 
aeitlichen  Hern  zu  geborsâmen  scbuldîgb. 

Darneben  aber  battderPrintz  seinerperson  in  achtzu 
nebmen  und  so  wol  nicbt  zu  yertrawen ,  kan  aucb  mitler 
zeit  siçb  mit  einem  feinen,  ausfûbrlicbenbericbt,  den 
€hr  ufl;  den  fall  er  Ton  seinem  Hern  dem  Konige,  der  Reli'^ 
gion  balben,  zur  rede  gesetzt  wurde,  oder  sonsten  da  es 
Ton  notbenzu  geprauchen  batt,  mit  rath  seiner  Hern  und 
Freunde,  gefast  macben ,  und  darinnen  antzeigen  wie  und 
wasseriey  gestalt  er  zu  erkantnûsz  der  abgotterey  und 
misproucb  in  der  papistiscben  Religion  kommen ,  das  er 
aucb  daber  nicbt  ausz  mutwillen ,  sondem  ausz  dem  be- 
Telcb  Gottes  quodDeomagisquam  hominibus  obedireopor^ 
teaty  durcb  seingewissengemussigt  wordenwebr  sicb  der 
papistiscben  religion  zu.entschlagen ,  mit  bitb  sicb  darbey 
zu  lassen  und  erpieten  zu  allem  scbuldigem  geborsambw 

Dem  àllem  nacfa  schliessen  wir  entlicben  dahin  da&, 
gleicb  vrie  '  eîn  jeder  Gbrist ,  also  aucb  der  Printz ,  scbul- 
digb  sey  sicb  aller  abgotterey  widder  das  gewissen  zu 
eussern  und  also  re  ipsa  mit  dem  werck  und.  der  tbadt 
zur  warbeit  zu  ercleren  ;  und  ob  woU  darufFdes  zeitlicbea 
halber  allerbandt  gefabr  stebet ,  so  will  es  docb  dem  lie- 
ben  Gott  zu  bcTelben ,  seiner  Gotlicben  Almecbtigkei- 


~  342  — 

iS66.  heûnaustdleD  unddahin  zu  dencken  sein,  das  einuff* 
Septembre,  richtig  gewissen  jegen  Gott^  aller  zeidichen  wol&ith 
TorUusetzen  ist,  das  audi  ein  jeder  der  sein  hausZ|  hoff, 
eltem ,  weib  und  kinder  umbs  Reîchs  Gottes  willen  yer- 
lest ,  ein  yiel  mehrers  darjegen  auch  in  dîesser  welt  ent- 
p£angen  werde  und  in  der  zukùnfïtigen  das  ewige  Leben. 

Es  wiit  auch  sonder  zweifFei  dem  Printzen  ,  nicht  aL 
lein  Ton  den  Stenden  der  Augspûrgischen  Confession, 
sondem  Ton  seinem  Hem  dem  Ronige  selbst  und  dem 
papistischen  hauffen  tôt  rûmblicher  nachgesagt  und 
zugemessen  werden,  das  er  sichin  Religionssachen  bej, 
uffnchtig  und  also  mit  dem  eusserlichen  werck  und  der 
thadt  beweisse  wie  sein  innerlich  hertz  ist,  als  da$  er  dis- 
slmulir,  uff  beiden  achsseln  trage  und  weder  fisdi  nodi 
fleisch  sei,  und  sonderlich  weil  ehrs  selbst  daryor  helt,  er 
steck  der  Religion  halber  beim  Konige  eben  so  tiefF  in  yer- 
dacht ,  als  ^an  er  sich  erclert  bette  ;  den  daher  wirt  ehr  in 
einen  wegh  wie  in  den  anderen^  ehrdissimulir  odererdere 
sich,  schlechter  gnadt  von  seinem*Hem  zu  gewarten  habcn. 

Ronte  auch  kommen  das  ehr  mit  seinen  u£Erichtigen 
ercleren,  andern procerîbus  und  Stenden  derselbigen  Land^ 
arth  ein  exempel  und  ursach  geb  dergleichen  zu  thun^ 
T?an  ehr  aber  dissimuliren  und  heuchlen  wolt  und  ihnen 
daruber  hir  zeitlichen  was  unglûcks  betreffen  soit,  so 
wûrden  beide  diesser  und  jhener  Religionsverwandlea 
sagen  :  es  gescheeihme  eben  recht,  warumb  er  mit  offeD^ 
licher  betzeugung  sich  nicht  gehalten ,  so  ehr  in  seinem 
hertzen  fur  recht  geglaubt  und  geachtet ,  dan  in  dem  das 
ehr  mit  solchem  dissimuliren  und  heuchlen  der  zeitlichen 
gefahr  zu  entfliehenunderstehen  wollen ,  hette  er  den  6o^ 
lichen  zorn  iiber  sich  geheuffet  und  wehre  dar  durch  in 


—  343  — 

■ 

rilesaehfidbunglùckumbso^meliruiidpillîchergefaU^ir.  i€66. 

Welchsalles  E.F.  6«(i)  wir  vor  unser  einfeltigbedeno  St^iuàkre. 
ken  y  wie  wir's  bey  unsz  verstehen ,  in  dieser  wichtigen 
sacben  nicbtverhalten  sollen,  stellen*s  gleicbwol  zu  E.  F. 
G.,  aïs  des  hocb  und  mebr  verstendigemund  in  diesser  sa- 
chen  geûbten  und  er&men  Fûrsten ,  weittberm  ermessen. 


LETTRE    CCXVIL 

Le  Comte  cCEgmont  an  Prince  cT  Orange.   Il 
promet  de  Tenir  à  Dendermonde. 


*  * 


V  Le  Comte  d*£ginont  oe  t'étoit  pas  preasé  de  satisfaire  au  désir  dir 
Prinee  (royez  p.  3a6).  «  Il  est  ti'ài,  »  dit-il ,  n  que  me  trouais  à  Teiire- 
»  monde  à  Tinstance  du  Prince  d'Orainges  et  du  Comte  de  Homes: 
»  auxquels ,  s*ii  me  soutient  bien ,  la  première  fois  qu'ils  m'en  re^ 
»  quierent ,  m*en  excusit  disant  valoir  mieux  dd  remettre  jusques  à 
»  ce  qu'ils  vinssent  en  Court..  Toutefois,  comme  lors  le  Prince  pour 
%  quelque  donbte  ^u'il  avoit ,  ne  voulust  venir  au  dit  Bruxelles,  les- 
9  allay  trouver  au  dîct  Tenremonde,  et  avec  le  sceu  de  Son  AUe« 
»  ze.  »  Procès  d'Egm,  I.  73.  Il  paroit  cependant  que  le  Conseiller 
d*Â5sonville  n'étoît  pas  instruit  delà  chose;  puisque  le  3  octobre 
il  croyoit  devoir  écrire  au  Comte  de  Homes  :  «  Monseigneur  d'Eg- 
9  mont  n'a  esté  à  la  résolution  prinse  ce  jourd'hui ,  parce  qu'il  s'en 
»  estoit  parti  pour  retourner  en  Flandres.  »  /.  /.  lfi\^ 

«  L'occasion  principale  de  nostre  entrevue  estoit  pour  adviser 
»  sur  une  lettre  que  M.  de  Montigny  avoit  escrite  au  Comte  de 
»  Hornes  son  frère.  »  ^  /•  73.  Voyez  cependant  p.  3a3y  sqq.  a  Le  Prin- 
»  ce  venant  d'Anvers  avoit  emmené  avecq  luy  son  frère  le  Comte* 
»  Lodowic  et  M.  de  Hoogstraten,  sans  toutefois  mon  sceu  qu'il 
»  les  deusse  emmener;  que  n'y  fusse  venu,  pour  le  dire  des  gens, 
»  et  le  peu  d'envie  que  j'avois  de  ne  venir  en  grandes  compagnies...^ 
»  Ftlst  leu  la  copie  d'une  lettre  qui  se  disoit  estre  de  nostre  Am- 
»  bassadeur  en  France  ,  Don  Francisco  de  Alava ,  à  S»  M. ...  ;  sur 

(x)  E.F.  G.  Ceci  s'adresse  apparemment  au  Landgrave» 


—  344  — 

l566«  »  laquelle  se  fit  beaucoup  de  discours ....  U  me  seoible  que  Ion 
Octobre.  *  (niaîs  je  ne  yeux  l'assurer)  le  G>mte  Lodowick  deust  dire  que  si 
»  les  EspaigDols  foulasseot  ainsi  tyrannizer  et  maltraicter  ceux  de 
9  ce  Pays,  qu'il  y  auroit  bien  moyen  d'y  obvier  et  les  empescber  d*y 
»  venir.  Mais  cela  fut  rejecté ....  Sur  quoy  se  rompît  le  dit  pro- 
<  pos  et  alliâmes  disner.  »  /.  /.  74- 

Le  récit  du  Comte  paroit  entièrement  conforme  à  la  vérité.  Le 
Prince  aura  voulu  savoir  au  juste  quelles  étoient  ses  dispositions , 
et  si  y  en  réveillant  sa  jalousie  contre  les  Espagnols,  on  pouvoît 
compter  sur  sa  coopération  à  une  résistance  les  armes  à  la  main  ; 
il  en  fit  donc  insinuer  la  possibilité  par  son  frère  Louis  y  mais  cette 
idée  n'ayant  trouvé  nul  accès  auprès  du  Comte ,  bien  plus  disposé 
à  faire  un  mouvement  rétrograde  qu'à  marcher  en  avant  y  le  Prince 
aura  paru  se  ranger  à  son  avis. 

BurgunduSy  p.  a85  ,  se  trompe  en  disant  qu'outre  le  Prince  et 
les  Comtes  d'Ëgmont,  de  Bornes  et  de  Hoogstraten ,  les  principaui 
Confédérés  assistèrent  à  cette  réunion.  Du  reste  on  croiroit  qu'il  y 
a  assisté  lui-même  ;  tellement  il  est  instruit  des  particularités  de  la 
conversation,  l^is  nous  nous  permettrons  de  révoquer  en  doute 
les  beaux  discours  que  surtout  lui  et  Bentwoglio  ont  mis  à  cette 
occasion  dans  la  bouche  d'Egmont.  Le  Prince  se  sera  gardé  de 
manifester  son  mécontentement^  et  la  lettre  que  le  Comte  lui  écri- 
vit le  1 5  octobre  (voyez  ci-après)  montre  assez  que  l'entrevnedeDen- 
dermonde  ne  causa  pas  de  rupture  entre  eux«  Donc  le  Prince  pou- 
voit  dire  dans  sa  Défense.  «  Aussi  ne  se  trouvera  qu'ayons  à  Den- 
»  remonde  ou  allieurs  traité  d'empêcher  la  venue  de  S.  M.  avec 
»  forces  ou  autrement.  »  Le  Petit,  p.  i86.^ 


Monsieur.  Suivant  yostre  lettre  que  m'a  fet  donner 
monsieur  de  Villers ,  je  me  trouveray  jeudy  à  Teremonde 
vers  les  dix  heures  du  matin  ,  et  seray  fort  aise  de 
vous  veoir,  car  sertes  le  tans  le  requiert  bien.  Au  reste 
j'ay  veu  Madame  se  matin ,  laquelle  mat  dit  qu'elle  ne 
doute  point  que  sa  Majesté  n'acorderat  rassemblement 
des  estas-généraulx  et  qu'elle  en  pourat  avoir  responce 


—  345  ~ 

pour  sette  senudne,  mes  sy  elle  le  pense  ou  Bon  n'en  i566« 
scais  riens  (i).  Je  luj  feray  se  soir  raport  de  ce  que  j*ay  Octobre, 
besoingné  en  Flandres ,  comme  tous  poures  entendre 
quant  je  tous  Terray.  Je  suis  fort  mary  de  ce  que  mon- 
sieur de  Bréderodes  et  de  Culenbourgh  ont  fait  ce  que 
l'on  dit  (a)  :  Dieu  Teuile  pourreoir  à  tout  comme  il  con- 
Tient  à  son  serrice,  et  sur  ce  tcus  tous  beser  les  mains. 
De  Bruxelles  ,  ce  premier  d'octobre. 

Vostre  serviteur  et  bon  amy , 

Labioral  n'EcMONT. 

Je  TOUS  prie  aToir  demain  de  tos  nouTelles. 

Monsieur  de  Mansfeldt  tous  bese  les  mains. 

A  Monsieur  Monsieur  le 
Prince  d'Oranges. 

»  LETTRE    CCXVin, 

Le  Comte  Jean  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Il  conseille 
aux  Confédérés  de  ne  pas  publier  une  justification  rela- 
tive au  bris  des  images  ;  mais  de  se  déclarer  contre  le 
Calvinisme  et  d^ éviter  une  rupture  avec  le  Roi, 


Mein  freundtlich  dienst  sambt  allem  gutem  zuTor. 
Tf olgeporner ,  freundtlicher^  lieber  bruder.  Nachdeme 


(i)  riens,  La  GouYemante  avoît  dès  longtemps  insisté  auprès 
du  Roi  sur  cette  convocation*  £Ue  pouvoit  la  désirer  sous  plusieurs 
rapports.  «  A  metu  (CalTinianorum)  quidam  per  Statuum  conventum 
»  liberari  (^tbolicos  posse  credunt.  »  f^igl,  ad  Hopper,  p.  383. 

(a)  dii.  Les  Comtes  de  Bréderode  et  de  Culembourg  avoient 
fait  enlever  les  images  dans  leurs  villes.  A  Yianen  ceci  avoir  eu 
lieu  le  aS  sept,  et  le  même  jour  Bréderode  avoit  commencé  a  lever 
des  soldato.  Te  Wattr^  IV.  3a5. 


—  346  — 

i566.  &L.mirTei»dii«iMrtâgeemooiiceptederMn)itoiiizae^ 
Odobre,  sehenn  undt  volgenU  intruckhauflzgdienn  undpuUka»' 
ren  xu  laseen  j  zugeschidLt ,  als  hab  ich  solches ,  nebenn 
edichen  UBsera  dienem)  mit  ailem  vieys  dorchsehiBi) 
berathscUagt  und  erwo^ea.  Wiewol  wir  nhun  dasseibigc 
nach  gelegenhait  der  sachen  dennassen  gestak  b^ndeii, 
dai  wir  wenig  darinn  lu  anderen  gewust ,  so  hielten  -m 
es  doch  ausz  allerhanndc  yorgefmllenenn  bedencken ,  son- 
derlich  aber  der  uhr^achen  halben ,  das  meniglich  wol 
bewust  das  der  tumult  und  ufirhur ,  so  sich  in  stùr- 
mung  der  Bilder  und  spolirung  der  Kirchen  zu  Antoiff 
und  anderstwohe  zugetragen,  nicht  ausz  bevelh  oder 
mit  Yorwissen  und  genemebaltung  der  Bundtsgenossen ,. 
sondem  allein  durch  etiiche  muthwillige  und  aufirûri» 
sche  leuth  sich  zugetragenn ,  Tor  das  best  und  rbat- 
sambst  das  solch  scnptum  eingesteltt  und  zu  trucken 
gentzlich  underlassen  wûrde  ;  dann  wir  bey  uns  nit  we- 
nig  besorgen ,  wann  man  sich  in  diessem  fall ,  da  doch 
E.  L.  und  die  anderen  Bundtsgenossen  Torhin  gnugsamb 
enthschuldigt  y  deszhalbenn  auch  (sonderlich  in  diessen 
Kreysz)  kein  clage  yemals  vorgefallen  y  zue  entschuldi- 
genn  understehenn  solte  y  das  vieieicht  solches  mher  zn 
allerhandt  newen  yerdacht  und  argwohn  y  dann  zu  ge- 
suchtem  glimp£f  und  der  sachen  zum  bestengeraichenn, 
auoh  dasjenige  so  bis  anhero  undisputirlich  gewesen, 
in  disputation,  zweyvel  und  nachdenckhenn  moehte 
getzogen  werdenn. 

Dergegenn  aber  wolttenn  wir  in  £.  L.  und  der  andemn 
Bundtsgenossenn  rhatsamb  bedenckhenn  gestalt  ha- 
benn  :  dieweil  nicht  ohne  das  das  gemein  gescfarey  faienn 
und  wider  dermassenn  auszgeschoUen ,  als  ob  der  mhe 


—  347  — 

rerihejly  nidit  nUaiii  desk  gediainefi  voldu,  soildcm  i6d& 
audàder  Bundtagenossen  Belbst^  der  ZwinglUchenn  und  Octobtct 
Galviiiischen  lahr  anhengig,  diaselbige  offentlich  za 
lîihren ,  zu  predigen  undzu  yeithaklingeii  understehenny 
audi  sonst  under  dem  namen  undt  bundtnûs  der  (ïeuseo 
yuà  falsdier  und  dem  religionsfiiedea  widerwertîge  sec- 
ten  und  lahren  eingefhûrt ,  gestattet  und  gepflanzet  wer» 
den  solten  ;  ob  nicht  su  ableynung  solchefl  gememen 
geschreys  und  yaat  beschwerlicber  ufHage,  auch  mha» 
rers  glimpffs  halbenn,  sonderlich  aber  grossemn  be» 
aorgten  unrath  so  faieraus  enthfitehenn  mocbte,  zufûr- 
kimimen ,  dienlich  und  irhalsamb  sein  soke  das  £•  lu 
und  andere ,  eo  der  AugspûrgUchen  ConfeMion  zugelhan 
und  an  denn  obgedachtenn  und  andernn  yerfuriBchen 
seden  kein  gefallens  tragen ,  ire  Confessionem  und  be*> 
kantnûs  mit  angehengter  réfutation  und  protestation 
desz  bien  und  wider  auazgebreyten  gescbreys ,  durcb  ein 
publicum  scripUun  o£Fentlich  ann  tag  gegeben  hetten^ 
welchs  wir  bey  uns  soyiel  esto'  mber  voir  rhatsamb.und 
hochnotig  eracbtenn ,  dieweil  wir  in  glaubwûrdige  erfha- 
rung  kommen ,  das  die  Geusen  (wie  sie  genantt  werden) 
ins  gemain  bien  und  wider  bej  yielem  hobenn  potenta- 
ten  und  stenden  des  Reicbs ,  sonderliçb  aber  bey  diessem 
Niderlendischenn  und  WestphaliscbenKreys^des  Zwmg' 
Uanîsmi  und  anderer  yeii>ottener  secten  balbenn ,  so  aie 
under  sich  habenn  und  treibenn  soUenn,  dermassenn 
angegeben  und  verhast,  das  zu  besorgenn,  ja  gewiszlich 
am  tage ,  ob  sie  wol  mit  Tiel  tausent  pferden  so  mann 
bien  und  wider  in  wartt-und  dienstgelt  ufigenommea 
oder  nocb  ufifoemen  mocht,  gefieist  zesein*  vennainen 

'  dcflto.  *  ta  sein. 


—  348  ^ 

t566.  WHrden ,  dasz  âe  doch  im  fall  der  noth  und  ufiEmanuiig 
Octobre,  kaum  denn  geringstentheyl-wûrdenbekommeanmogen; 
dan  ich  E.  L.  Tertreuwlich  nicht  wil  Terhaken  das  idi 
▼onn  unsenn  diener  D.  Meysznern ,  so  vor  wenig  tagenn 
Yon  eînem  gebaltenen  kreystag  widerkommen ,  soviel  ver- 
standen  habe,  das  mann  dem  Geusen  inn  diessem  Kreyss 
(denen  sie  doch  meines  erachtens  nothwendig  antrefien 
mueszen)  denn  ahn^  und  durehcug  mit  irem  beworbenen 
kriegsYolck ,  yen  deszwegen  das  sie  dem  Ronîg  Yerbot- 
tene  nnd  den  religionsfrieden  wiederwartige  lahren  in 
aeinen  landen  eintzefuhren  understehenn  soUenn  ,  nicht 
wûrde  gestattenn;  derhalben  dann  unsers  erachtens 
(jedôch  ailes  ufiF  E.  L.  und  der  andemn  hernn  verbesse^ 
rung)  iu'  allerwege  guth  sein  soit  die  obgedachte  be« 
kantHiûs  und  protestation  ,  grossere  ungelegenhait  dar- 
dureh  zu  vorkommen,  unyerzûglich  auszgehenn  zu  lassen. 

Es  lest  sich  diesse  gantze  handlung,  als  in  sichselbst 
faochwichtig  und  schwer ,  bey  yielenn  gutthertzigenn , 
verstendigen,  bohes-,  mittelnn-  undt  nidem  stanndt»- 
personen,  so  K  L.  und  uns  allem  guts  gonnen ,  dermas- 
sen  ansehen ,  das  sie  der  aacben  zum  bestenn  yiel  lieber 
rhaten  und  seben  woltenn  das  diesse  gebrechenn  in  der 
gute  durch  teg^icbe  lâidlicbe  mittel ,  vergliechenn  und 
bingelegt  mochtenn  werdenn ,  dann  das  mann  sie  mit 
gewaltt  und  gewherter  bandt  understehenn  soit  zu  ▼»• 
fechtenn  undt  auszufbûren;  ausz  nacbrolgende  uhrsadien: 

Dann  erstlicb  wirdt  bey  ibnenn  nicht  untzeitlicb  erwo« 
genn  das  yast  schwer ,  ja  menschUch  dayon  zu  reden , 
scfaier  unmûglich  &llen  will  sich  einem  so  gewalûgen 
Potentaten  in  die  lengde  zu  widersetzen  und  die  sach  mit 
der  scher£F  zu  begertem  frucbtbarlichen  ende  zu  brin- 


r^j. 


—  349  — 

gen ,  inn  betrachtuDg  das  baider  theyï  «TeTinogeii  und  1566» 
stercke  da   sie  gegen  einander  gehaltenn ,  vast  ungleichi  Octobre. 
ufF  jhener  seytten  mechtig  ,  diesseits  aber  gantzs  schwach 
und  crafïtlosz  befunden  werdenn. 

Zum  andem ,  das  zu  besorgen  man  weide  es  mit  dem 
Kônig  nîcht  alleyn ,  sondem  mit  yielenn  hobenn  Potea- 
taten  ,  bey  welohen  der  Zwinglianismus  sehr  verhast,  ja 
mit  der  kayserlichenn  Matt.  selbst  zu  tbun  baben.  Wie 
icbdanmglaubwûrdigeerfharuDgkommen  das  ire  Matt. 
sicb  gegenii  dem  Konig  ausztrûcklichsoU  baben  yeme- 
men  lassenn,  obmroU  irelLay.  Mat.  mit  Tielenn  hocb* 
wichtigenn  geschefften  wider  dem  Erbfeindt ,  dennTûrck* 
benn  y  yetziger  zeitt  beladen ,  80  soUt  doeh  irer  Mat. 
solcfaes  ailes  so  boch  nit  angel^en  sein ,  im  fall  diesse  ufif- 
rhur  undeinreyssende  Terbottene  secten  in  denn  Nieder- 
landen  nicht  abgestelt  soltén  werden^  das  ire  Matt.  das 
landt  zu  Ungam  aigener  person  nicht  yerlassenn ,  und 
dem  Kônig  ausz  Hiapaniën,  solche  gewalttsame  und  uff- 
ruerîscbe  newerungen  in  seinem  landennablzeschaffen, 
znaiehenn  und  zu  bûlff  kommen  woltten  (i). 

(i)  woltten.  Les  intentions  de  l'Empereur  envers  les  Pays-Bas 
étoient  meilleures  que  le  Comte  Jean  ne  supposoit  «  Le  Roy  8*ad- 
»  visa  d'escrire  une  lettpe  à  l'Empereur  touchant  les  affaires  des 
»  Pays  d'embas ,  et  aussy  de  son  intention  :  à  laquelle  S.  M.  Im-> 
»  périale ,  non  obstant  les  grandes  occupations  qu'iceUe  avoit  à 
»  cause  de  la  forte  guerre  que  le  Turcq  luy  faisoit  en  Hongrie, 
»  respondit  au  mois  de  septembre  fort  particulièrement,  offrant 
»  toute  amitié  et  assistence ,  et  telle  qu'à  un  bon  frère  apparte- 
»  noit ,  disant  toutesfois ,  avecq  beaucoup  de  difficultez ,  estant 
»  spécialement  t:hose  de  la  religion  Catfaolicque  tant  odieuse  à 
»  beaucoup  de  Princes  AUemans  ,  alliez  et  parens  d'aulcuns  vas- 
»  saulx  du  Roy  ...  et  pourtant  s'il  fust  possible  de  traicter  la  dict 


—  360  — 

i56&  Zum  drittenn ,  feilt  nicht  wenig  bedendUcb  Tor ,  das 
Otubf»  mann  uflF  diesser  Mttenn  (wie  man  bericbtet  wirdt)  in 
vor&llenden  tractatioiieii,rhatschlegenii,  Terordoungeii, 
anstellungen  und  andem  handlangen,  eben  so  wenigals 
andh  in  Heligions^sachen,  under  sich  selbst  nit  ainig, 
aondem  in  TÎekrley  wege  zweppaldg  nnd  zertrennet  ist, 
wie  mann  dann  gemeinficfa  erfhertt  das,  wo  Tiele  heup- 
tar  seindt,  auch  fiel  underschiedliche  opimones  und 
mainungen  plegen  vomfidlenn.  Was  guts  und  bestenn- 
digs  aber  hieraus  moge  eirolgen,  werden  EL  L. ,  als  der 
^«ntendige,  bey  sich  ielbst  TemûnStigUcb  ermeasen 
kundenn. 

Zum  yierten ,  wirdt  nicht  voir  das  geringste,  sonderan 
scbier  Tor  das  beschwerlichste  eracbtet ,  das  mann  uff 
dKesaer  satenn  mit  nottturfftigen  Torrath  abm  gelde ,  irie 
solcbes  in  diessen  und  dergleîchen  bochwicbtigen  sa- 
chenn  sonderlich  Tonnothen  were ,  nicht  gefasset ,  auch 
wo  und  von  weme  mann  es  yederasekt  in  vorfidlenden 
noten  haben  undentphangensolK  gantz  ungewisz^der* 
gestalt  das  man,  aucheiner  geringen  summen  geltshal- 
.benn,  vast  viel  schreiben  und  deliberieren  musz  ehe  und 
zuYor  man  wissenn  mag ,  vonn  weme ,  wo ,  und  wie  mann 


»  affaire  par  yoye  gracieuse  et  non  de  rigueur ,  qu'il  \nj  sembloît 
»  le  plus  eooYenable  et  moins  périlleux ,  et  que  pour  mieux  l'en- 
»  cheminer  et  mectre  en  oeuvre  y  S.  M.  L  seroit  contente  d'estre 
»  médiatrice  d'entre  S.  M.  R.  et  ses  yassaulx.  »  Bopper,  Mém.  109. 
L'Empereur  écrivit  aussi  à  la  Duchesse  de  Parme,  et  lui  envoya 
des  lettres  pour  le  Prince  d'Orange  et  les  Comtes  d'Egroont ,  de 
Hornes  et  de  Mansfeldt ,  «  se  référant  toutesfoîs  à  la  dîscrétioil  de 
»  Son  Alteie  de  les  delibvrer  ou  non.  »  /.  /.  Elles  ne  furent  point 
délivrées. 


—  361  — 

^a  bèkamnMKi  mage;  du  maxi  hergegoi  in  gewÎBser  er*  i566. 
fbarung  hat^dasbe^r  ddm  gegentheyl  ein  ûberflus  an  geltt  Octobre» 
Torhanden  tind  dissfala  niohta  yesparet  wirdt ,  àerowegen. 
aie  aiich  die  bette  und  auaserleseneste  kriegsleutb  alberejFt 
VI  grasfler  antsaal  beworbemi  und  ohae  tweySel  nodi  ttg- 
lich  mher  beUiomnien  werdenn. 

Zum  fânfiken,  wirdt  erwogenn:  demnach  die  Teutsche 
Fûrster  vam  mehrertkejl  deme  Calpinismo  sonderlich 
i!ûndt  nnd  zuwider,  auck  derohalben  diesser  ganizen 
«achen  geheasig  seindt ,  man  werde  sich  ufif  iren  beystandt 
oder  bûlff  im  fall  der  noth  wenig  m  yerlassen  haben, 
-wie  manu  dann  disKfals  aucb  von  denen,  zu  welcben  man 
ttch  ftOQderlicher  gnaden  yedeneit  versehen  gehabt ,  gnug- 
«ane  exempel  ^  daea  Tonnothen  were,  antzuzieben  wuste. 

Zum  secbsten,  das  man^iel  geubbter,  erfhamer  und 
auMerloaener  kriegsleutb ,  so  man  in  warttgeldt  gebabt, 
nbunmebr  ausz  der  bandt  gelaaaen ,  wdcbe  man  ber- 
nacbmaU,  wann  es  ans  treffenn  gebenn  soke,  nicbt  wie- 
der  bekommen»  sonder  ander  unerfbarn  und  ungeûbt 
biegszvolckb  und  budellmanns  gesinde  ann  die  statt 
must  annebmen ,  dessen  sich  meniglicb,  nebenn  deme 
da  es  der  sacbenn  nicbt  wenig  zu  unstatten  gereicben  tbut, 
soviel  desto  mber  Terwundert ,  dieweyll  mann  uff  diesser 
seyten  das  warttgeltt  auszgegeben ,  und  sie  nbunmebr, 
aacbdeme  sie  durch  die  unsern  gerûst,  dem  gegenthey], 
der  sie  aucbalbereytingrosserantzaal  in  warttgelt  uff- 
genommen,  lest  zuLomm^i. 

Zum  siebenden,  ist  sonderlicb  aucb  wol  zu  bedenckenn, 
wirdt  aucb  bey  uns  nicbt  yor  die  geringste  motiven 
erachtet,  das  mann  in  gewisse  erfbarung  kommen,  ob 
wol  dye  Bundtsgenossenn  mit  eyner  stattlicbenn  antzaal 


—  352  — 

tB66.  kriegsYokk  versehenn ,  das  mann  ihneii  doch  den  ah&' 
Octobre,  und  durchzug  in  diessen  Niderlendischen  Westphili- 
schen  Kreys  (ausz  uhrsachen  so  hieobeon  Termeldet) 
keins  wegs  wirdt  gestatten,  wie  sich  dann  auch  nit 
wenig  zu  besorgen,  dieweil  die  vomembste  Stende, 
90  wol  Yon  Weltlichen,  als  auch  von  Geistlichen, 
dem  Calimismoj  und  also  derhalbenn  diesser  gant- 
zenn  sachen  gehessig  und  feindt,  das  solches  in  an- 
deren  angrentzendenn  Kreyscen  auch  geschehen  wer- 
de  y  da  hergehen  Hertzog  Erîchen  und  anderen  des  Ge- 
genthails  besteluenn  Rittmeistem ,  neben  der  Kay.  Matt. 
schrifftlicher  bewilligung  und  oflener  patenten^  der 
ahnn^und  durchzug  in  diessen  Kreys  albereyth  zuge- 
lassen  und  gestattet,  auch  nicht  zu  zweyfïeln  stefact, 
dieweil  der  mehrertheyl  der  reiehsstende ,  sonderlich 
Yonn  Gaistlichen^  dem  Kônig  in  diesser  sachen  gants 
gûnstig  und  gewogenn  (wie  man  dann  dessen  gewisse 
erfharung  hat) ,  es  selle  irer  Sfat.  oberstenn  und  Rit* 
meistem  der  ahn-  und  durchzugh  in  andemn  Kreys- 
zen^  gleicher  gestalt  auch  zugelassenn,  gewilligt  und 
gestattet  werdenn. 

Nebenn  deme  und  zum  achten,  wirdt  auch  hiebey  er- 
wogen  9  das  gleichwol  im  religionsfrieden ,  Anno  55  zu 
Augspùrg  ufFgericht,  nicht  alleyn  die  Zwinglischen  ^  Cal- 
Yinische  und  dergleiche  lahren  auszdrùcklich  Yerbotten 
und  Yon  Religionsfrieden  auszgeschlossenn ,  sondenm 
das  auch  Ycrmoge  desselbigen  kein  standt  des  Raichs ,  so 
der  altenn  Papistischen  Religion  Yonn  alters  zugethann 
gewesen ,  schuldig  ist  seinen  underthanen  ,  so  der  Augs- 
pûrgischen  Confession  anhengîg^  under  sich  zu  wohnen, 
Yiel  weniger  ôffentlich  zu  lahren  und  zu  predigen ,  zuge* 


—  363  — 

* 

«tatten  (i);  mît  diessem  ankaiig,  wo  ainîges  Papisuachen  i566. 
€hurlvrstenn ,  Fûratenn  oder  Standts  underthanen ,  der  Octolire. 
Aiigapûrgisolien  G>Dfe8zion  anhenf^^  das  aïs  dann  dan- 
aelbenn  mit  iren  weyb  und  kindemn  abn  andere  oitb  m 
aiehen,  audi  ire  haab  und  gueter  zu  verkaufEen)  ohne 
menigiîdbs  Terhinderung,  zugelaasen  und  gestattet  sein 
soll.  Wann  nhun  dieszes  under  denenn  Stenden ,  so  im 
reicb.gesessen  ^  atatuirt  und  geordnetund.keiner  scbuldig 
îat  die  AttgspiUgiscbe  Gonfeaaîon,  tiel  wenîger  offentlîche 
predîgtenin  seinen  FûntenthiiinbeB^  Gravesdxafften  und 
Gebietben  zu  gestatten, wirdtBÎcbl;  onzettlicb  inibedem^*- 
hen  und  zweyfleU  gezogeo  !ob  dann  der  Kônigf  so  un- 
der dem  reîdi  nit  gesessep,  scbuldig  sey  offentUcbe  pce^ 
digten  in  seinen  liinden  zu  gedulden,  uikI  sonderlichin 
fall  <fe  nicfat  yerneynt  kann  werdcinii  »  das  gleichwol.  djo^ 
mekrertheylder  undertbai^ai  dem  Cûl^wismo  y  Zmngiùt' 
iiifi9iO)Und  andern  verbaltenen  und  demB^eligionsfrieden 
widerwertig^n  sectenund  labres  %ttgelhann  Und.«iihengig; 
Auaz  welcben  oberzeltenn  und  andét^enn  mh^r:  eriiebr 

(i)  zugestaiten.  «r  la  Imperio  Gennaaico ,  ubi  pleaUsHna  li*- 
»  bertas  ooDceditury  nullis  subditis  permittitur  contra  Dominorum 
»  PriDcipnmque  suorum  volunlatem ,  Religionem  amplecti,  sed 
»  aut  86  eorum  ordîoationîbus  submittere ,  aut  Provincîâ  excédera 
»  coguntur.  »  Viglius  ad  Oopper.  p.  383.  La  paix  de  religîoo , 
oomme  elle  étoit  introdaite  en  Allemagne ,  eut  laissé  les  Pays-Bas 
sennûs  au  boo  plaUir  de  Philippe.  La  Duchesse  de  Parme  écrivoit 
le  lo noT.  à  TËvéque  de  Liège:  «  Vous  avez  ce  point  dadvantaige 
»  de  vostre  costé  que  de  vous  povoir  ayder  de  la  religion-frid  que 
»  ne  debvez  négliger.  »  Gachard  y  Jnal.  Beig,  p.  ao2.  En  effet , 
TEvéqne  avoit  le  droit  d'expulser  les  protestans.  Les  Princes  pou- 
voient  choisir  entre  le  Catholicîsm^e  et  la  Réforme,  les  snjets 
entre  la  soumission  ou  l'exil. 

1  a3 


—  354  — 

:i566.  lichen  bedendken  und  uhrsadien  man  leisdicb  dahin 
Octobre;  schlieflsenn  wolle^  da  maûn  die  vorstehende  gebredienn 
•aff  laidliche  |  tregliche  wege  handlen ,  und  die  5ach  daUn 
bxingen  kundte  das  die  Spanische  laquisition  und  Ty- 
rannische^  unchristliche  Terfolgung  gentzlich  und  xu 
ewîgen  zeitten  ahgeschaffk ,  auch  sonsten  meniglich  Evan- 
gelisehe  Buecher  zulesen  und  ohne  gefhaar  Ton  Cfaristfi- 
cher  Religion  und  Gottes  wortt  zu  red^an  gestattet  und 
frey  gelassen  wuide,  das  man  Tor  ein  erst  mit  demaelben 
aufrieden,  Gott  dem  Almedbtigen  darfhar  dancken  und 
dièse  saeh  (ob  mann  schon  noch  sur  zeitt  die  ofiEfentlic^e 
predigten  Gottes  wortts  mcht  erhalten  kundte)  harter 
nicht  spannen  y  noch  treiben  6oltte,  der  trostlicber  hoff- 
aung  und  zuversicbt,  der  Almeehtige  Gott  ^ûrdesein 
gottliche' gnade  mit  der  «eitt,  zu  erweyterang  seines 
namens  und  worts ,  femer  yerieyhen  und  mittheylenn.  — 
Es  woltte  aber  meinies  eiachtens  in  aliewege  vonno* 
then  sein ,  da  E.  L.  Ir  diesses  bedenckenn  oberzeltter 
massen  g^llen  liessen ,  das  wir  beyde  uffs  aller  baldest 
so  immer  moglich  (cum  pericuhun  sii  in  moraj  an  gde- 
gêner  mhalstatt  zusamen  kommen ,  und  von  diesser  sa- 
chen^  Vfie  dieselbige  durch  gedachte  wege  durch  getreu- 
we  und  vleyszige  underhandiung  ettlicher  fumemer 
Fùrsten  ins  werck  gericUtet  und  zu  fruchtbarlicher  endt- 
schaflt  gebracht ,  auch  mitlerwejl  fernere  beschwerliche 
kriegszhandlung  eingesteit  mi>cht  werdenn ,  uns  notûiff- 
tiglich  underredet,  berathschlagt ,  und  furters  zum  Hert- 
zogen  vonn  Gûlich,  welcher  meynes  verhoffens  hierin 
viel  guts  wirdt  auszrichten  mogen  ^  i)  j  begebenn  hettenn. 

(i)  mogen.  Le  Duc  de  Cièves  desiroît  le  progrès  delà  cause 
protestante  :  voyez  p.  74. 


—  355  — 

Da  nhun  E.  L»  gelegenhait  uff  obgesatztenn  £sl11  sein  i566. 
kondte^  gegeûn  den^  tag  des  schirstkûnfftigen  monats  Octobre. 
KoYembris ,  enthweder  zu  Bueren  y  Santen ,  oder  Grave 
eÎDZukominen  y  wolte  ich  meiner  sachen  gelegenhait  auch 
dahin  richten ,  das  ich  (geliebt's  Gott)  uff  erstermeltte 
zeitt  gewiszlich  by  E.  L.  erscheinen  und  mich  mit  dersel* 
ben  allentbalbenn  nottûrfTtiglich  underreden  mochte. 

Wolcbes  ailes  £»  L.  ich  vartreuwelicber,  bruderlicher 
meinung  in  eyl  nicht  habe  soUen  verhahenn ,  freundiich 
filtendeE.  L*  woUen  inidiires  gemutsund  sonderlich 
waa  J&e  angeregte  zeîtt  und  mhalstadt  ùnserer  ^usamen- 
kuiiffi;  bdangen  thut,  unverzûglich ,  so  tag ,  to  nacfat , 
^earstendigemi  und  bierin  keinen  mtmgell  erscheinen  las- 
senn  ;und  thue,  hirmittB.  L,  deren  ich  zn  brûderlichen 
angenemen  diensten  yedenuôt  genaigt^  dem^  Almechti- 
genn  beyelhena.  Datûm  Dîttenberg  am  '  Occobris  Anno 

f566. 

Bedenck  und  Concept 
D.  Meixiwra  (i). 

« 

L'entrevue  des  frères  eut  Lieu  à  Yianen,  à  la  mi-novembre. 
Dans  le  Journal  déjà  plusieurs  fobcité,  nous  lisons.  «  Den  i4"^ 
»  November  was  GraefT  Loedewyck  te  Vianen  met  ettelyke  £del- 
»  luyden.  Den  i5'"  quam  te  Vianen  Graef  Jan  van  Nassouwen  , 
»  mynheere  den  Princhen  broeder  roetten  Grave  van  Solms.  Den 
%  x6*"  quam  myn  lieer  den  Princbe  te  Vianen  met  veel  Edelluy* 
»  éau  Den  17*^  reisden  myn  heere  de  Prinche ,  Graef  Jan  en 
»  don  Grave  van  Solms  nae  Utrecbt.  »  Te  Water^  IV.  3a6. 


(i)  Meixners,  Le  Docteur  Meixner  fut  employé  par  le  Comte 
et  plus  tard  aussi  par  le  Prince  dans  beaucoup  d'aiTaires  difficiles 
et  délicates. 

Le  eUffhâ  n'mt  fos  ^outé. 


-^  366 


LETTRE  CCXIX. 


loiuSy  Comte  de  Wittgetistein^  au  Comte  Jean  de  Nassau. 
Sur  Us  résultais  de  sa  mission  en  Hesse. 


x566.       \*  ^  réponse  du  Landgrave  Philippe  prouve  que,  malgré  son 
Octobre.  ^fi>®  ^'  '^  infirmités ,  il  étoit  encore  parfaitement  en  état  d'apprécier 
la  position  des  affaires  et  de  donner  de  sages  avis. 


Wolgeborner  F.,  lieber  h.  gevatter.  E.  I*  sol  idx  nicht 
Terhalten,  nachdem  ich  den  ^9^  spadt  alhie  ankominen 
und  durch  SimonBingen  beyLondg.  Wilhelm  mîch  ange> 
ben  lassen  y  haben  mich  ire  gn«  volganden  inoi|^  zu 
•icb  erfôrdert  und  mijoe  werbung  allein  angehoret.  Nadi- 
mals  die  Instructiones  zu  sdbcn  begerett,  wîe  gescheën, 
doch  als  bald  nach  ^erlesung  mir  widder.  zugesteltt ,  dar* 
neben  sicb  Yemehinen  lassen  dasz  ire  gn.  dem  b«  Prin- 
oen  mitt  sonderer  begirde  geme  in  dieser  sachen  wolten 
beyrehtig  und  bebûlfflich  sein.  Es  sehenaber  ire  g.  die- 
sen  bandel  vor  hochwichtig  und  bescbwerlich  dermaasen 
an  j  dasz  sie  vor  sicb  selbs  nicbt  wol  darin  zu  rathen  wist, 
wehren  auch  mitt  wenig  dero  sach  erfanen  und  yerstendig 
reht  itzo  gefast  «  habens  gleicbwol  in  bedencken  gezo- 
gen,  auch  vor  rahtsam  angesehen.ire  g.  h.  Vatter  gleicb- 
fals  dièse  handlung  anzuzeigen  und  dersélbe  bedencLens 
zu  vernehmen  ;  dieweil  aber  dîeselbig  itzo  mitt  schwa* 
cheitt  dermassenn  behafFt ,  dasz  sie  ungem  personlich 
audientz  geben ,  bab  ich  ufF  guttdûncken  Landg.  Wilh. 
meine  werbung  schriftlich  gesteltt ,  dieselbig  durch  den 
Cantzeler  Scheffern  und  Simon  Bingen  ,  welche  von  dem 
alten  h.  sonderlich  darzu  verordnet,  irer  G.  zugesteltt; 


—  367  — 

dîeselbig  haben  nûr  Tolgents  auch  irer  g.  resolution  ge-  i566. 
bon  9  lautt  beygelegte  zettels ,  darausz  £.  JL  selbs  des»  Ociobvei. 
Landgn  meytiung  seben  werden ,  welobe  meins  bedûnc- 
Lens  dahin  stehtt  y  das£  ire  g.  uff  den  Churf.  zu  Saxen 
und  andere  hern  seben  wolten;  was  sie  dazu  thuen  ge- 
ineint ,  haben  sicb  demnacb  aiso  yemehmen  lassen ,  als 
diesich  diesen  handel  lassen  angelegen  sein. 

Bin  derwegen  in  willens , mitt GoUes bûlff^mich for-^ 
ter  zum  Churf.  Saxen  zu  begeben  y  wiewol  Landgr.  Wil- 
belm  besorgett  der  Churf.  werde  sich  die  handlung  mitt 
Weimmahr  nicht  gefeiUen  lassen ,  sieht  aucb  selbs  nicht 
vor  rahtsam  an  eyn  solchen  Fûrsten  mitt  so  viel  leute 
zu  bestellen ,  den  man  sonst  wol  gutte  leutt  und  eyntzele 
rittineister  l^komen  moge,  dero  man  besser  mechtig, 
dazù  sich  ire  gn.  selbs  in  bewerbung  brauchen-  zu  las- 
sen erbotten  (i). 

Ire  6n.  haben  mich  ernstlieh  gefragt  ob  Adam  Weise 
s^ne  Yorgeben  nach  dem  Prince  werbe  oder  nicht  y  den 
so  es  damît  eyn  andere  gestalt  batte ,  mûsten  Ire  6.  an- 
ders  dazu  thuen  ;  bab  ich  gesagt ,  dasz  ich's  gentzlich  da- 
▼or  haltt  es  gesohee  dem  Princen  zu  gutten  (a),  da- 
mitt  ire  G.  zufrieden  gewesen. 

Nachdem  der  durchleuchtig  hochgeborner  Fitrst  und 
berr ,  herr  Philips  der  Elter^  Landgrave  zu  Hessen ,  G.  zu- 
Gatzeneinbogen ,  die  schriftlich  werbung  selbs  durchausi^ 
gelesen ,  haben  ire  f.  g.  dièse  mûndiiche  anttwortt  durch 
den  Cantzler  Scheffem  und  Simon  Bingen  geben  lassen. 


(i)  Erbotten,  Ceci  est  fort  curieux ,  surtout  comparé  aux  oon- 
setk  un  peu  timides  que  le  Landgrave  Guillaume  donna  plus  tank 
(a)  Gutten^  Voyez  p.  3o8. 


—  358  — 

i566.  S.  F.  Gr  hab  das  anbriageu  gelesen»  nun  befinde 
Octobre.  S.  F.  G.  das  der  handel  so  gros,  wichtig  und  schwer  sej, 
daa  S.  F.  6.  nicht  wûz  was  sie  thuen  oder  rathen  sol  , 
zudem  das  S.  F.  G.  nicht  wisK  was  der  Printz  zu  dot 
Staten  und  bundgenossen  Yor  eyn  Tertrauwen  hab  ;  ob 
sie  halten  werden  oder  nicht ,  und  sonderlich  wen's  in  der 
noht  und  ûber  zwerch  geht  y  da  man  gemeînlich  andere 
sin  zu  krigen  plegt. 

Den  Printz  sey  ohne  zweivel  wol  uffiuisehn ,  und  dasai 
er  ^nicht  zu  wol  vertrauw ,  dan  zu  besorgen  der  Koni^p 
mocht  geschwind  jegen  ime  handeln,  weil  er  Tors  heubt 
anzusehen. 

Das  S.  F,  G.  sold  rathen  wie  er  sich  in  die  sadien 
sol  schicken ,  wis  S.  F.  G.  nicht ,  den  sich  ir  F.  G.  bis^ 
her  gehabter  schwachheit  halb  ,  und  weil  S.  F.  G.  ohn 
das  die  gelegenheit  der  land  nicht  weisz,  darin  nidit 
resolviren  konne;  aber  die  noth  werde  ine  selbst  leme 
was  er  thun  soL 

Da  auch  Saxen  Chu.  und  Wirtenberg  wolt  etwas  bey 
ime  thun,  es  sey  mit  schreyben  oder  sonst,  so  woldS. 
F.  6.  sich  auch  unverweislich  erzeigen* 

So  yiel  H.  Johans  Friederich  zu  Saxen  bdangt ,  hab  S. 
F.  G.  sorg  es  mochte  den  Ghurf.  harlt  offendiren  (i), 
aber  doch  die  noht  pringe  vil  zu  weg  dasz  sonst  under* 
lassen  pliebe. 

Dasz  die  universitet  Wittenbei^Termocht  werde  des 
Cahinisnù  und  desselbe  streits  halber ,  an  etzliche  Theo^ 


(i)  offendiren.  Peut-être  le  but  priacipal  du  Duc  étoit  de  re- 
couvrer rElectorat,  dont  son  père  avoit  été  dépouillé  par  Maurice , 
frère  de  TËlecteur  Auguste. 


—  369  -- 


ipgos  m  (kn  Niederlandaii  zusditeibeii  und  dieoif  Coi^  iS66. 
^Cftdiam  zu  rermafanen,  Xàset  S.  F.  6.  wol  gefallen  ;  darne*  Odobic. 
ben   wehre  vonnote  dasz  die  hem  selbst  autoritatem  in- 
terponirten  und  die  Theologos  zur  eynigkeitt  vermochten. 

Aïs  auch  G.  L.  '  begertt  ime  eyne  yertraute  person  zu 
Ghurf.  zu  Saxen  mitzugebeii ,  habs  seine  F.  G*  jtzo  nichl; 
•n  leule ,  zndem  es  anch  S.  6.  Tor  unnotig  acht. 

Signât  Cassel ,  a  Octob.  Anno  66. 

E.  L.  Dienstwilliger , 

LuDWIG  Ga.  zu  WlTGBirSTBIIf. 

A.  Monsieur  Momr.  le  Conte  Jan 
«le  Naasaw  ,  mon  boD  ooiuin  et  eompère, 
ad  méums  propnas., 


LETTRE    CCXX. 

Le  Baron  de  Montigny  au  Prince  d^  Orange.  Il  déplore 
les  desordres  commis  dans  les  Pays-Bas  ^  et  annonce 
la  7>enue  du  Rot. 


**  Celle  lettre ,  bien  que  les  expressions  soient  très  respect 
tueuses ,  est  du  reste  asset  semblable  à  celle  que  Mi  de  Montigny 
avoît  écrite  peu  auparavant  au  Comte  de  Bornes  ;  laquelle ,  selon 
le  Comte  d*£gmont ,  «  contenoit  le  grand  malcontentement  que  Sa 
»  Maj.  avoit  de  tant  de  malheureux  et  exécrables  actes  que  s'estoicnt 
»  faicts  par  deçà  :  comme  aussy  les  presches  tant  pernicieuses  qu y 
»  s'y  faisoient ,  nous  requérant  et  persuadant  fort  de  nous  employer 
»  et  nos  amys  à  faire  cesser  toutes  prescbes  et  redresser  touttes 
»  choses  en  son  premier  état  ;  avecq  un  nombre  d'autres  persuasions 
»  à  ces  fins.  »  Procès  d^Egm.  I.  73.  La  position  de  M.  M.  de  ^ILaa- 
tîgny  et  de  Bergen  étoit  extrêmement  pénible.  Tts  étoient  venus. 

Grftf  Ludwig. 


—  360  — 

1 566.  pour  défendre  les  inlëréli  des  Pays-Bis,  et  jooraeUement  od  reoevoit 
Octobre.  ^^  Douveiles  qui  en  irritant  le  Roi  randoieot  leur  tâche  en- 
core plus  difficile  TTajant  pu  suivre  la  marche  des  événemens, 
iUne  s'expliquoient  pas  cette  iofinité  d'excès  et  de  désordres,  que  les 
Seigneurs  auroient  abément,  croyoîent-ik,  pu  prévenir  ou  tout  au 
moins  réprimer.  Ils  en  étoient  d'autant  plus  doulonreusement  affec- 
tés que ,  délibérant  toujours  en  Espagne  sur  les  trois  points  qn*en 
avril  on  avoît  mis  en  avant  (pas.  d'Inquisition ,  modération  des  Pla~ 
cards,  pardon  général;,  il  8*étoient  flatté  d'atteindre  bientèt  le  but  de 
leur  mission.  «Bergensis  et  Monteniacus  (dicebant),  si  Comitia  Ge- 
»  neralia  non  placeant ,  aliam  rationem  posse  iniri  . . .  .  Addentes 
»  porro ,  re  bene  agitata ,  invenire  se  super  articulo  Inquisitionis 
»  plene  per  Regem  esse  satisfactum  :  nec  aliud  restare  quominns 
»  Domini  officium  faciant,  quam  ut  moderatio  PlacâlcNrnm  aooeie- 
M  retur.  »  £p.  ffopperi  ad  FigL  loo*  Cependant  le  Comte  de  Bor- 
nes répondoit  à  son  frère  :  a  Pour  fasché  que  estes  là ,  estes  plus  à 
»  Tostre  aise  que  ici,  veu  Testât  des  affaiies  et  ie  peu  de  remède  que 
»  l'on  y  donne  :  car  tout  s'en  va  ruinant.  »  Procès  tTEgm,  II.  496. 


Monsr.  Pour  avoir  le  Roy  tardé  aucuns  jours  à  des- 
pècfaer  Courier  par^elà ,  l'ayant  remis  de  jour  à  aultre 
passé  1 5  jours,  je  ne  vous  ay  peu  respondre  plus  tost  au 
deux  lettres  qu'il  tous  a  pieu  m'escripre  du  ao  et  aS 
d'aoust  f  lesquelles  j  ay  receues  en  ce  lieu  le  8  7^^*  passé , 
TOUS  baisant  bien  humblement  d'icelles  les  mains  et  de  la 
bone  souTenance  que  tous  avez  de  tos  servit".  A  ce  qui 
me  sanible  par  vostre  d^^  lettre ,  vous  avez  receu  quel- 
que satisfaction  et  contentement  par  la  lettre  que  Sa 
Ma*^  vous  ast  rescript ,  de  quoy  certes ,  Mons' ,  seroye 
fort  ayse  et  tiendroye  la  payne  de  mon  voyage  pour  fort 
bien  enplyée ,  sy  en  quelque  endroict  par  icelluy  puis- 
siez demeurer  plus  content^  signament  à  Tendroict  de  Sa 
]||a*tf ,  auquel  j  ay  dict  ce  que  par  celle  du  dit  ao  me  co- 
mandiez ,  de  la  bonne  volunté  que  avez  de  vous  enplo- 


—  361  - 

yer  en  tout  ce  qui  despendra  son  serrioe  ;  Sa  Ma**  me  diei  i566. 
qu'il  ayoiet  ceste  mesme  opinion  de  tous  ,  oussy  elle  Octolirt, 
estoit  conforme  à  lamour  et  volunté  qu*i  vous  ast  tous- 
jours  porté  f  et  me  commanda  de  tous  respondre  ce  que 
dessus  de  sa  part,  oussjtous  faire  entendre  le  service  ag;ré> 
able  que  luy  feres  de  tous  enpioyer  en  tout  ce  que  trou* 
Tereis  convenir  pour  son  service  en  ses  affaires  qui  pas» 
sent  présentement  par-delà.  Vous  asseurant ,  Mons'  |  à 
mon  jugement  ne  luy  en  scauriez  faire  pour  Theure  qui 
luy  contenu  plus ,  que  tenir  la  main  et  d'empècber  ses 
pilleries  et  sacagemens  d*esglises  et  doistres  et  les  pre- 
sches  oussy,  [avant']  que  £Eiire  ce  peult,  car  certes  les  cho- 
ses ,  que  par-delà  se  sont  passées  en  cest  endroict ,  sont 
esté  inupportables  ' ,  ne  faisant  doubte  que  vous  aultres  S** 
nayez  [sentu^]  extrêmement  de  souffrir  tels  actes,  presque 
en  voz  présences.  Je  vous  puis  asseurer.  Monsieur,  que 
Sa  Mat.  Fast  fort  resentu  les  susd*  sacagemens  d'esglises 
et  cloistres ,  mesme  la  peu  de  résistence  ou  contradiction 
qui  s'en  est  faict  par  tout ,  veu  le  peu  de  gens ,  et  que  ce 
n*estîont  que  ung  tas  de  blistres  qui  comettiont  ses  in- 
solences et  malheurtés^  (i).  Le  samblable  ast  oussy  resen- 

(i)  Malheurtés,  Ce  manque  de  résistance  avoît  surtont  causé 
de  la  surprise  et  de  l'indignation.  «  En  tous  ces  maulx  ^  troubles  « 
»  feux  et  pilleries  du  Pays^  n'y  eust  quasi  un  seul ,  qui  meit  la  main 
>  aux  armes  pour  faire  résistance.  »  Hopper^  Mém,  io5.  H  y  a  des 
momens  de  crise  où  un  tas  de  befytres  cause  une  crainte  panique, 
il  est  vrai,  mais  générale  et  qui  produit  les  plus  tristes  résultats. 
Nous  n'aimons  pas  les  rapprochemens  historiques ,  vu  que  bien 
souvent  ik  faussent  l'histoire  :  toutefois  il  nous  semble  que  les  évé- 
nemens  révolutionnaires  de  nos  jours  ,  présentant  le  même  phéno- 
mène,  en  facilitent  l'explication.  «  Ceux  qui  sont  absens  en  par- 
,  uUot  (?).  *  insupporUbles.  '  resMOti  (7).  <  flulheun. 


—  382  — 

i666.  tu  Sa  ittf*  4e»  pveiches,  et  le  peu  de  démonstration  que 
OetobM.  Ton  ast  faict  de  s  y  oppoaer ,  ce  que  Sa  Ma*^  youldroit 
ancoire  que  l'on  fisse  aut  moins  à  ses  grassateurs  et  pil- 
leurs d*esglise , et  par  force,  puis  qu'i  semble  que  [ravezj 
bien  pardelà,  et  samble  à  mons^  le  Marquis  et  mo j  qu  il  a 
caison  et  que  tant  de  S^  et  personages  principaux  que 
estes pazKielà y  ne  debvez  soufifrir  semblables  actes,  mes» 
mes  voyant  astheure  q'y  atez  argent  et  des  gens ,  et  cer* 
tes,  Mous.,  n'eussions  jamais  espéré  que  semblables 
dboses  f uisiont  advenues  et  moins  nous  estant  icy  enyo* 
jés  par  vous  aultres ,  que  poyes  considérer  combien  par* 
œ  f  on  nous  voire  occasion  de  nous  trouver  bien  empê- 
chés et  avecq  [très]  grande  raison. 

Sa  Ma^  respond  k  Madame  par  ce  courrier  sur 
ses  dernières,  du  x3  du  passé,  oussy  luy  mande  son 
intention  sur  l'assamblée  des  estatz-généraux  et  comme 
verreis'  le  tout ,  me  remettray  [aust*]  despéche  san»  en 
fiûre  [redite]^  seuUement  vous  dires^  ce  mot  que  tenons 

le  trouvereis  asses  maigre  et  avecq  raison  (i),  mais 

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^_^^^^^^^,^,_,^^^,^^^_^,^^ 

»  lent  fort  à  leur  abe;  mais  il  y  a  bien  à  dire  se  trouvant  sur  ce 
>  lieu.  »  Procès  étEgm.  L  L  "^^  Les  excès  dans  les  Pays-Bas  sem- 
bloient  à  Montigny  d'autant  plus  insupportables  qu'il  étoit  zélé 
Catholique.  Quelques  mois  plus  tard  il  écrit  à  son  frère  le  Corn-* 
te  de  Homes.  «  J'ai  reçu  un  grand  contentement  de  Fasseurance  que 
»  me  donnez  que  nuls  ne  basteront  devons  faire  cbanger  d'opinion, 
«  en  chose  qui  touche  le  fait  de  la  Religion  ancienne ,  qui  est  oei^ 
»  tes  conforme  à  ce  que  j'en  ay  tousjours  fermement  pensé  et  cru  ^ 
»  ors  que  le  diable  est  subtil  et  ses  ministres.  »  ÎFUlems,  Mengelitt- 
gui  van  vaderlandschen  inhaud,  n.^  5.  p.  333» 

(x)  Baison.  D  s'agit  de  la  lettre  pubUcque  de  S.  M.  à  la  Gou- 
vernante, du  3  octobre.  «  Sur  ce  que  vous  me  représentes  derechieC 

'  verra.  *  à  oelte  (?).  3  dirti. 


—  363  — 

pnr  là  pojw  juger  ks  pasaions  «l  affeolioBS  des.mÛHêr  iS66é 
très.  Sy  etae  que  pour  cela  tous  prkms  ne  vous  y  Ootoliiei 
arrester  beaucoup  car  n'en  donnons  la  coulpe  à  Sa  iSa!* , 
et  TOUS  supplions  de  rechtef  tous  enployer  de  toutes 
TOK  forces  à  donner  contentement  en  ce  que  dessus  à  Sa 
Ma**  et  le  serrir  en  tout  ce  qui  se  offirira  plus  que  jftr 
mais  ;  car  sommes  traictans  certains  moyens,  le  S' Alarquis 
et  moy,  au  desaeu  d'aultres,  dont  dens  i5  ou  20  jours 
TOUS  adTiserons ,  que  espérons  tous  donneront  quel* 
que  cx>ntentemens ,  sy  pouTons  [acceter]  et  sortir  aTCcq 
nostre  dessein  ;  mais  penses,  Mons%  que  ne  poTons  négo- 
der  du  tout  comme  désirerions  pour  les  bones  nouTelles 
que  nous  mandes  journellement  de  ddà»  Sa  Ma^  ast  eu 
quelques  accès  de  fièbTre  tierce  (i)  dont  n'est  ancoera 
dtt  toutquîcte;  sy  esse  qui  se  porte  assesbien,  Dieu 


»  sur  le  faict  de  l'assemblée  des  Estats^  .  •  le  tout  considéré ,  non 
»  troayé  qu'il  y  ait  cause  pourquoi  jedeusBe  changer  ma  précéded* 
9  te  résolution  • .  •  •  estant  comme  érident  le  hasard  de  tomber 
»  par  là  en  liberté  de  Religion  et  confusion  de  la  R^ubliqne  • . .  • 
».  Mais  je  tiens  que  le  seul  et  vray  remède .  .  •  eust  été  et  seroit 
»  d'obvier  et  résister  à  telles  et  semblables  voyes  de  fait  :  comme 
9  je  me  confie  que  ce  sera;  mesmes  estans  là  tant  de  Personnages 
»  principaux  et  aultres  tant  affectionnes  au  service  de  Dieu  et  mien , 
»  et  de  la  République.  »  Procès  dEgm*  II.  4^7*  ' 

(i)  Tkeree,  «  Environ  ce  temps  tomba  le  Roi  malade  d'une  fiebvre 
»  que  diminua  aTeoq  ces  nouTelles  que  Wndrent  quasi  ^en  la  mesme 
»  ooDJunctnre  et  luy  desplurent  fort  »  Bopper^  Mém.  )p.  loS.  Il  faut 
sans  doute  lire  «  que  ne  diminua.  »  D'après  Hoppems  lui-même 
«  Rexy  leriter  prins  aegrotans ,  accepto  priore  nondo;,  in  lertîar* 
»  nam  febrem  mox  inddit  :  eâ  liberatus ,  allato  secundo  aaneio  y 
»  recidivam  passus  est.  Ep,  ad  Vigl^  io3. 


^  364  — 

i56&  DMrcy  «  et  te  pane  demaiii  du  beiqae  de  S^om  vers 
Otiobre.  Madrit,  où  estant  arrivé,  je  croy,  dëdairora  de  brief 
aon  partement  pour  Italye  et  delà  en  Flandres.  U  a  deqà 
despeché  courrier  vers  Italie  pour  fiedre  venir  toutes  ses 
galères  de  Naples  et  Gecille'  incontinent  à  Rosas  et  en  la 
ooste  de  Barsdonne ,  et  qui  roenessiont  tpute  Tinfanterie 
Espagnolle[dast]  susdit  Naples  etCedlleaveoq  eux  et  qui 
les  laissent  en  chemin  à  Gènes  pour  attendre  Sa  Ifa'^  en 
Lombardie  pardesà.  Sa  Ma*'  ast  fiiict  faire  en  diligence 
3o  enseigne dTspagnols  de  aSo  hommes  pour*  enseigney 
affin  de  les  passer  aveoque  eux ,  et  se  servir  des  vieux 
souMars  qu'i  trouvera  là:  Tarmëeque  Sa  M*  apprestepour 
nous  visiter  aveeq,  Ton  tient  pour  certain  [ceinde]  dix 
mille  Espagnols,  huict  mille  vieux  souldars  dltalie,  et  deux 
mille  des  bèsoignes  qu'i  majne'  avecq  eucx,  six  mille  lu- 
liens  et  a4ooo  AUemansi  et  deux  mille  chevaulx  légers, 
mille  hommes  d'armes  et  cinq  mille  noirs  hamois  Al- 
mans;  et,  quant  aux  escus,  vous  puis  asseurer  que  de 
long  temps  Prince  Gresûen  ne  s'en  est  trouvé  mieux  pour- 
veu ,  ors  que  se  fust  pour  ungne  plus  grande  entreprise  (i). 
Vous  poyes  considérer  par  vos  prudences ,  sy  ceste  troup- 
pe  vient  ungne  fois  à  nostre  pays,  ce  qui  se  passera  et  ce 
qui  en  despend ,  qui  nous  gardera  en  dire  davantage  \ 
seulement  nous  samble  s'il  y  eust  moyen  pardelà  entre 

{i)BmirepT%se^  «  PhUlppas  Guberoatrioeai  admonuît  de  adveotu 
»  loo  •  •  • .  la  v«ro  Duncius ,  qaU  occultis  etiam  litteris  Bergensis 
»  Moatiniîque  legatorum  •cribebatur  ab  Hispania  y  credi  ooeptiu 
»  cal,  »  StrmUif  I.  275.  Le  Marquis  de  Bergen  n^écrivit  pas  alon , 
et  le  aol  occuiiU  est  superflu:  M.  de  MontigDy  n'anroit  pas  craint 
de  moQlrer  cette  lettre  au  Roi. 

'  Sidlt.  >  par.  ^  néaait. 


^  365  — 

TOUS  aultresy  de  remédier  ies  affidres  et'  oat^leB  pjresfîbes  tSfiS» 
ayant  la  venue  de  Sa  Ma'' ,  seroit  chose  fort.[acert6e]  et  Oddbrè; 
éviter  beaucoup  d'inconvéniens.  Je  croy ,  Monsr. ,  que 
avez  reccu  ungne  lettre  que  avons  eacripl'.  a  M**  ^Eg- 
mont  et  à  vous  et  à  Monsr.  Fadmiial  du  bosque*  >  da.ag 
d'aust  passée  et  veues  aulcunes  aultres  ;  depu»  n'av<^s 
eu  de  vos  nouvelles*  Monsr.le  Marquis^  ast  esté  sy  malade 
dungne  fiebvre  continae ,  Taureis  entendu  par  leCtrei 
miennes  du  ao  du  passé ,  que  ay  escript  à  Monsr.  d*E^- 
mont ,  et  certes  tant  que  les  médeems  aviont  p^rdu,  l'es^ 
poir  et  ne  luy  doniont  a  jours  de  vye  (x),  mais  Dieu 
mercy ,  ce  porte  à  présent  asses  bien  et  le  tenons  hors  de 
dangier  entièrement ,  dont  j'ay  le  contentement  que 
poyes  considérer ,  et  quem'asseure  que  tous  vous  aultres 
ses  amys  auront  oussy ,  car  croy  certaynement  que  son 
mal  ne  procédoiet  que  de  passion  et  regret  des  affaires 
de  nostre  pays.  Je  luy  ay  tousjours  tenu  compagnye  en 
ce  lieu  et  voyant  qu'il  est  hors  de  dangier  et  pour  ne  faire 
fiiulte  aux  aflTaires  de  nostre  pays ,  nous  avons  advisé  par 
ensemble ,  que  je  iray  demain  avecq  Sa  Ma*'  vers  Madrit 
où  j'espère  queMonsr.  le  Marquis  pourra  suivre  dans  cinq 
ou  six  jours.  —  Monsr.  je  feray  la  fin  de  ceste.prolixe  let- 
tre en  vous  priant  me  commander  s'il  se  offire  en  quoy 
vous  faire  service  et  croire  que  m'y  enploray  oussy  volun- 
taii*ement  que  servit'  nul  que  ayes.  En  cest  endroict 
vous  baiseray  humblement  les  mains  y  priant  au  Créateur 

(i)  Vie,  «t  Marchio  Bergensis  graviasime  aegrotavit;  adeo  ut 
9  Medid  omnes,  quoa  habet  doctiaaimos  R^os ,  desperareot  » 
Hopp.  ad  FigL  104. 

'  et— prMdiM.  AddUiênhueHméMre.  *  Boit  dsSégOTle. 


—  366  — 

b56&  S0U8  donner  l<mgue  et  bonne^ye.  De  SegOYta  oe  4  o^ 
tobre  i566. 

'  Monrieur  le  Marquis  ni'acher^^rous  boiier  iet 
fluiott  de  sa  port  «t  "taui^  svpplje  tenir  oeste  pour 
slene,  que  pcmr  soniadîsposition  ne  tous  aat  peu 
escripre,  oussy  Touâremercyeetà  mons'  le  Gonte 
Lodewieh  du  bon  conseil  que  xftm  doimë  à  Mada- 
me sa  femme  pour  sa  ville  de  Berf^ws  j  se  offrant 
Yous  servir  en  aultre  endroiot  que  luy  oonnn- 
dereis. 

Yostre  phis  que  bien  bnunUe  serviteur , 

p.    HB  MoKTICQBtEVCT* 

p  ■ 

Monsieur  Monsieur  le  Prince 
d'Oranges,  Gonte  de  Nassan. 


*  LETTRE    CGXXI. 

Le  Landgrai^e  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  df  Orange. 
Sur  les  lei^ées  au  nom  du  Roi  d* Espagne. 


**  Il  se  peut  que  les  nouvelles  db  landgrave  etoient ,  sons 
quelques  rapports  ,  un  peu  préinaturées  ;  da  moins  la  Goavemante 
à¥oit  latdé  à  exécuter  les  oodres  du  Boi.  Maïs  qnoiqa'U  en  soit, 
peu  de  jours  après  elle  écrivit  aux  Princes  d'Allemagne  à  ce  sujet 
(voyez  la  lettre  aa5).  Le  Duc  Philippe  étoit  frère  du  Duc  Eric.  «  Rez 
»  sorori  praecipit  tria  mîllia  equitum,  peditum  vero  deoem  miUia 
»  scribenda  curet  in  Germania  :  eosque  duorum  mensium  stipen- 
»  dits  soiutis,  paratos  habeat,  si  aocersendi  sint  in  Belgium.  Ex 
his  equitibut  nilfe  Erico  Doei  Bnwsvîoenri  legendos  regendos- 


—  367  — 

«  que  tradaty  qaiii|;ent06  Philippo  tjas  fratri,  duoentof  qainqaa^la  i566. 

•  Joànni  Bumisoy  relSqnos  Joadni   Valhartî.  Pedites  in  Texîlla  Octobnu 
»  tria   atqne    triginta  distribuât ,  quorum  deoem  Comiti  Joanm 

»  Nassavio  Orangii  PrlncipU  fratri  ,  totidem  G>miti  Othoni  Eber- 
9  stenioy  octô  Tribuno  Grembembergeiisr:  qoae  supttrsiuit  qoin- 

•  que  CeamicMi  Yêààenùo^  ocMunittat.  »  Sitada,  L  %f%. 


Wasz  unsz   itsBO   vor  gewisze  kuntschafften 

«inUioaimen ,  die  newe  bswerbungen»  ao  nidbt  allem 
Honzogii  Eiich  zu  Bvaunsekwieigli',  sondera  avcb  Hert- 
aogh  Emst  \mà  Henzogh  Philips  zu  BnuDMdiwcigiir, 
audi  andere  ataddiche  Obersteo  in  naaien  und  tmh 
^wegen  des  Konigs  vonn  Hispanien  TorbalMn ,  darrtfn 
iibersdiioken  mr  K  L.  hierneben  gianlmirdîge  «opejr-, 
mit  frennddicher  Utt,  was  E.  L.  ratm  dém  aHen  be* 
ymÉi  und  ob  sie  vermemen  das  die  sachm  au  frteik 
ûder  kmegh.  àA  anlegen  werden,  auch  ob  der  Ko- 
nigh  noch  diesaer  wintter  eigener  persûn.nrerde  h«)(- 
auszar  oiehen  mmsa  fipenndtUch  und  vertreidich  lààt: 
irider  zn  beridiienn,  und  wûnsehenn  vomi  beitzen 
das  dcr  Abieehtige  Gott  sein  beiligs  seUgmacbendes 
Wortt  obne  blutvergieszenn  gnediglicben  woUe  ausz- 
pieitteii  und  etbalten,  und  seint  E.  L.  fireundtKchen  au 
dieDen  gmeigt.  Datum  Casietl  am  4^  Octobris  Annb 
domtni  i6â6» 

WOLHBLM  L.   Z.   HB8SBR« 

Dcm  • . .  •  Priatzen 
su 


—    ^Oo    •— ' 


LETTRE  GCXXIL 


Les  Seigneurs  JtAudrignies  et  de  Lumbres  au  Comte 
Louis  de  Nassau*  Ses  dei^oirs  envers  la  ConfédéraUon 
ne  lui  permettent  pas  dobéùrà  ia  Gouvermanie  en  quU- 
tant  les  Pays^Biu. 


i566.      Monâiêur.  Encorre  que  aous  n'ayons  pas  reoeu  la  \Hr 
Octobre,  très  qu'il  tous  a  pieu  nous  eicripre ,  si  ne  letsserons 
nous  pourtant  de  respondre  au  contenu  d'iodle  (1  ayant 
entendu  à  nostre  très  grand  regret  de  monsr.  l'admirai) , 
conformément  à  loUigation  quavons ,  non  seuUemem 
en  j^ëral ,  mais  ènoonre  en  nostre  particulier  debyoîr 
Jtx  suyrant  l'affection .  que  désirons  les  choses  prendeat 
Autre  fin  que  les  comenchemens  ne  samblent  prétendre  ; 
4it  premièrement,  quant  à  ce  «fui  touche  Tintérest  de  h 
^énéraUt^.  pour,  le  respect  de  la  sommation  à  tous  faicte 
4^.yostiis  partement*»  de  par  s<m  Alfecae  au  nom  de  Sa 
Bla*'  9  de  ces  pays  9  nous  ne  le  poTons  aucunement  per- 
niettrC)  en  vertu  du  compromis ,  par  lequel  nous  pro* 
mettons  nous  entretenir  tous  la  main ,  jusques  à  faire 
nostre  cause  particulière  commune,  toutes  les  fois  que 
besoing  en  sera ,  comme  estant  eaoorre  en  vigueur  et  de 
pareille  authorité   qu'il  estoit  à  son  commenchement, 
n  estans  les  pointz  y  contenuz ,  effectuez  selon  les  [pares*] 
de  l'apoinctement ,  rendu  le  a  5^  du  mois  d  aoust  dernier, 
corne  en  [voions]  présentement ,  tant  icy  qu'ailleurs  Texpé- 
rience.  Parquoy  il  nous  samble  que  oeste  semonce'  re- 
donde  et  est  préjudiciable  à  la  généralité  de  nous  tous  et 
ne  doutans  point  que  chacun  ne  resentira  ceste  agrave, 

'  Ecfiu  par  U  Seigneur  «tAndngmês,  «  |Mirokt  (?).  3  MMUtÎM. 


—  369  — 

comme  Texigence  du  cas  le  mérite,  nous  enremetrons  i566. 
TefFect  du  surplus  aux  premières  occasions.  Toutesfois  Octobre, 
en  nostre  particulier,  Monsieur,  nous  tous  donnons  la 
foy  de  gentilzhommes  et  d'affectionnés  serviteurs  que 
nous  vous  sommes ,  que  quant  chacun  négligeroit  son 
debToir  en  œste  endroict,  que  nous  emploirons  corps 
et  biens  pour  ceste  juste  cause  et  toutes  autres  qu'il 
plaira  vous  servir  de  nostre  petitte  puissance ,  jusques  à 
raorir  à  vos  pieds ,  comme  pour  le  mérite  d'un  Seigneur 
de  qui  nous  confessons  tenir  l'entière  part  de  nostre  salut. 
Sans  plus,  dirons ,  Monsieur ,  soubs  correction ,  que  n'es- 
tant vous  (comme  dit  est)  personne  privée  en  ceste  déli- 
bération ,  ains  commune  et  dépendante  du  consentement 
de  la  généralité ,  ne  vous  devez  résouldre  à  aucune  déli- 
bération du  département  des  pays  de  decbà ,  obstant  le 
commandement  contraire  pour  les  raisons  que  dessus,  sans 
Tadveu  et  consentement  de  nos  confédérés  pour  n'avoir 
faict  chose  préjudiciable  au  service  de  Sa  Ma'^  et  tranqui- 
lité  de  ces  pays  et  par  tant  l'ordonnance  faicte  telle 
qu'elle  non  recevable.  Finant  ceste,  suplions.  Monsieur, 
recevoir  ceste  nostre  advertence  et  offres  d'aussi  bonne 
part  conmie  nous  recommandons  de  bon  coeur  et  hum- 
blement à  vostre  bonne  grâce ,  prians  le  Créateur  vous 
maintenir  en  la  sienne  saincte.  De  Yallencienes ,  ce  5* 
jour  d'octobre  1 566. 

L'entièrement  vos  affectionnés  serviteurs , 
Charles  le  Rbvbl.    Guislàin  db  Ftbnnbs. 

Monsieur  ,  Monsieor  le 
Conte  de  Nassau.  Pour  Anvers. 

>  a4 


—  370  — 

LETTRE    CCXXni. 

Le  Comie  H*  de  Bréderode au  Comie  Louûde  Nossomu 


i566.  Monsr.  mon  frère.  Tey  preyé  Monsr.  de[Sneu']et 
Octobre.  Monsr.  deHovege*  vous  aller  trouver  de  la  part  de  toute 
la  noblesse  du  costé  de  deslà  et  pareyllenient  de  la  myen* 
ne,  pour  vous  déclerer  de  ce  que  leur  avons  pryé  fayrede 
nostre  part ,  vous  pryant  byen  fort  leur  ayder  en  telle 
foy  come  il  mërytent ,  estant  jantylhommes  aveque  les- 
quels je  desyre  vyvreet  mourir,  vous  pryant  les  dépécher 
au  plus  tost  que  il  vous  serat  possyble ,  pour  leur  avoyr 
promys  que  il  ne  la  feryont  là  pas  longue  pour  leurs  af- 
faires partycuUyres  où  il  ont  de  besoyn  d  aotandre.  Me 
remectant  de  recheff  à  ce  que  il  vous  dyront ,  ne  vous 

feroy  ceste  plus  longue De  Vyane,ce  5"*  jour 

d*octobre  i566. 

Vostre  frère  à  vous  fayre  servyce , 

H.  DB  Brbdbrodb. 
A  Mons'  Monsieur  le  Conte 
•    Lonys'  de  H  astaw ,  mon  bon  frère. 


t  LETTRE   GCXXIV. 

Le  Comte  Louis  de  Nassau  a  Madame  la  Duchesse 
de  Parme.  Justification  de  sa  conduite. 


*J^  Ceci  est  une  minute  avec  des  corrections  aalogimpbes. 

Madame  ! 
Tai  veu  la  lettre  qu'il  a  pieu  à  vostre  Alteze  escripre, 

'  S01107  a),  *  lIofwq^eD  (?). 


-  371  — 

.datée  da  a6joiirde  septembre,  à  Monsieur  le  Prince  (i)..**  t566. 
Affin  doncques  que  Vostre  Altesse  puisse  estre  informé  Octobre, 
de  la  vérité  comme  tout  est  passé ,  je  I117  ay  bien  touIu 
envoyer  ung  petit  récite,  qui  va  icy  joinct ,  par  où  Vos- 
tre Al"*  pourra  veoir  que  n  ay  riens  faict,  ny  traicté  avec- 
ques  ceulx  de  la  ville  de  Bruxelles ,  que  ce  ne  soit  esté  par 
exprès  commandement  des  Seigneurs  et  réquisition  du 
Magistrat  de  la  dite  ville,  car  serois  bien  mary  et'  ne  me 
doibt  Vostre  Alt.  estimer  si  outrccoidé ,  d'avoir  entr^ 
prins  le  moindre  point  ou  le  vouloii*  faire  cy-*après  sur 
les  vassaulx  de  sa  Ma*"^  de  mon  authorité,  espérant  que 
Vostre  Alt.  en  recevera  telle  satisfiioticoD,  quelle  laissera 
tomber  Timpression ,  qu*elle  peult  avoir  eanceue  par  les 
hxà%  rapports  d  aucuns  esprits  malings,  mes  mcJveuUanS) 
et  ne  trouvera  estrange  que  moy  ,  estant  gentilbomme, 
pr^as  regard  à  ce  que  touche  mon  bontieur. 

Quand  à  ceulx  de  Jumont ,  desquels  Vostre  Alt.  fatet 
mention  en  sa  dite  lettre,  me  semble  à'  correction  très 
humble,  ne  pouvoir  avoir  commis  aucune faulte ,  leur 
ayant  déclairé  laccord  faict  à  Bruxelles ,  puisqu'ils  s  es* 
toient  ad  dressé  envers  moy,  et  qu'estois  enchargé  par  les 
Seigneurs ,  aussi  bien  que  les  aultres  gentilshomes  confé- 
dérés ,  de  faire  tout  bon  ofBce  par  toute  provinces  gêné* 
ralement ,  sans  excepter  nulle ,  af&n  que  les  armes  soyent 
mis  bas  et  le  dit  accord  entretenu;  les  ayant  renvoyé 
vers  leur  Gouverneur ,  comme  il  appert  par  la  lettre  que 
j'ay  escript  à  Monsr.  de  Noîrcarmes,  et  me  semble  qu  on 
me  faict  grand  tort  de  me  vouloir  incoulper  avoir  sur- 


(1)  Ici  suit  le  contenu  de  la  lettre  214. 

>  €t  •—  outrecaidé.    Ceâ  est  ajouta  de  la  main  du  ÇoifUg, 


—  372  — 

1 566.  prins  sur  rauthorité  du  dit  GouTernement ,  n*ayaiit  bict 
Octobre,  sinon  effectuer  la  charge  susdit  en  tous  endroits,  comme 
fais  encores  journellement  tant  que  m'est  possible,  selon 
le  serment  de  fidélité  que  j*ay  faict  entre  les  mains  des  dits 
S"  et  confirmé  par  ma  signature.  Toutesfois  si  Yostre 
Alteze  ne  se'  treuye  pas  servie*  que  je  m'en  mesle  plus , 
me  pourra  faire  décharger  par  les  dit  Seigneurs  (auquel 
icelle  avoit  commander  de  traicter  avecque  nous  aultres) 
de  mon  serment ,  par  où  seraj  délivré  d  un  grand  fardeau 
que'  j'avois  entreprins  sur  mon  honneur  pour  le  seul 
service  de  sa  Ma*',  comme  le  temps  le  démontrerat; 
come  aussi  à  rendre  obéissance  à  ce  qu'il  a  pieu  à  Y.  A. 
me  faire  commander  de  me  retirer  hors  du  pais  ,  pour 
à  quoy  satisfaire ,  suis,  quant  à  ma  personne ,  plus  que 
prest ,  come  en  tout  aultre  chose  que  par  Vostre  Alt. 
me  serast  ordonnée ,  suppliant  très  humblement  que  le 
bon  plaisir  dlcelle  soit  de  me  faire  escrire  ce  que  Vostre 
Alt.  veulx  et  commande  que  soit  faict.  Mais  n'estant  pas 
à  raoy  mesmes,  ains  obligé  par  serment  à  la  noblesse 
confédérée^  ne  puis  riens  faire  sans  leur  advis  etcomman* 
dément ,  auxquels  Vostre  AU.  en  pourra  faire  escripre  et 
leur  commander  ce  qu'elle  désire  estre  faict.  Ce  que  j'ay 
bien  voulu  donner  pour  responce  à  Vostre  Alt., tant 
pour  ma  décharge,  que  pour  asseurer  icelle  que  ne  désire 
chose  au  monde  plus  que  de  faire  très  humble  service  à 
Sa  Ma'*  et  à  Vostre  Ah.,  pour  satisfaction  duquel  j'ay 
tâché  toute  ma  vie  avec  toutes  mes  actions ,  dont  les 

*  Ajouté.  *  A»  lieu  dêhfm, 
3  que  —  coDinaode  que  mU  faict.  Ajouté.  —  R  jr  uvoU  aupurtummi:  Et  wmm^ 
tant  neUlmir  nwjen  d*«ntMMire  à  met   affaim  particnlièfct.  TouduBt  imm  aBée 
liort  de  oe  paja  »  soit  de  nta  peraonne  »  Madaow ,  plus  qaa  prcat  à  obAr  à  ce  qw 
pUira  &  5ta  Mat4  f t  à  Tottr«  Allen  me  comoMnder . 


—  373  — 

Seigneurs  en  pourront  rendre  tesmoignage^  et  suis  bien  1 566; 
mary  qu  en  faisant  mon  mieulx ,  selon  mon  petit  pouvoir ,  Octobre> 
que  cela  dotbt  estre  encoires  sinistrement  interprété,  ce 
que  ne  m*empeschera  toutesfois  de  continuer  au  bon 
Touloir  que  j  ay ,  comme  ne  fais  doubte  que  avec  le  temps, 
la  vérité  en  sera  cognue,  et  prie  Dieu  ,  lequel  je  prens 
pour  tesmoing  de  ma  sincérité,  qu  il  n'y  aye  homme 
de  par-deçà,  qui  désire  moins  le  repos  de  ce  pais,  que 
moy.  Que  sera  Fendroict  de  ceste,  par  où  je  baise  très 
humblement  les  mains  de  Vostre  Alt.,  priant  le  Créa- 
teur donner  à  Icelle  très  heureuse  et  longue  vie.  D'Anvers^ 
le'  jour  d'octobre  i566. 


Voici  maintenant  le  récit  envoyé  par  le  Comte,  et  écrit  de  sa  main. 

Pendant  que  tes  députés  de  la  Noblesse  attendoyent 
dernièrement  à  Bruxelles  l'Apostille,  qu'il  plairoità  V. 
A.  donner  sur  la  requeste  présentée  par  les  gentilshom- 
mes confédérés ,  fust  dict  par  les  Seigneurs ,  lesquels 
avoyent  charge  de  traicter  avec  nous ,  à  aulcuns  de  nou» 
aultres ,  que  Y.  A.  avoyt  receu  certains  advertissemen& 
qu'on  vouloit  venir  prescher  dedans  la  ville,  mesmement 
aussi  sur  les  [haUles'jet  incontinent  après  abattre  les  ima- 
ges aux  temples ,  comme  on  avoit  faict  en  plusieurs  aul- 
tres lieux,  voire  toucher  à  la  personne  de  V.  A.  et  d'aul- 
runs  Seigneurs  et  gens  du  conseil  de  sa  Mat^,  estant  pour 
alors  les^  elles,  de  quoy  nous  estants  bien  estonnés,res- 
pondisraes  aux  Seigneurs,  que  ne  pourrions  jamais  croire 
que  telles  malheureuses  machinations  fussent  entrés  aux 
ceurs  des  habitans  de  la  ville  de  Bruxelles  ou  aultres, 
singulièrement  veu  que  V.  A.  tenant  le  lieu  de  Sa  Ma*^^ 

*  U  €hiffre  est  omit.  >  ballet.  ^  B  paroU  qug  tU^x  o»  trou  moU  sont  omi*^ 


—  374  — 

]  566»  afttoit  empâcbée  ayeoq  cevlx  de  aon  conseil ,  pour  donner 
Octobre,  ordre  et  mettre  remède  aux  affaires  du  pais,  offrant  d'em* 
ploier  nos  propres  yies  pour  obvier  et  empêcher  telles  mé- 
chancetés et  insolences,  et  que  ne  restait,  sinon  que  les  dita 
Seig'*  nous  déclarassent  par  quelle  voje  nous  pourrions 
faire  quelque  bon  service,  que  de  nostre  part  nous  estions 
plus  que  prests  à  Fexécuter.  Sur  quoy  nous  fust  proposé 
entre  aultres  moyens  q«'il  seroit  bonde  sonder  de  ceulx 
qu'on  tenoit  affectionnés  à  la  religion  (qu'on  dict)  nou- 
velle, s*ily  auroit  quelque  apparence  de  ce  que  dessus,  et 
leur  remonstrer  le  tort  qu  ils  auroyent  de  faire  telles  en- 
treprinses ,  et  principalement  en  ce  temps  là  ,  où  qu'on 
tâchoit  à  remédiera  touts  troubles  et  mettre  tout  à  repos, 
et  qu  on  ne  les  souflriroit  aulcunement,  mesmes  que  nous 
aultres  employerions  corps  et  biens  contre  eulx«  Laquel- 
le remonstrance  leur  ayant  esté  faicte  le  mieulxque  nous 
fust  possible ,  ils  déclarèrent  que  jamais  leur  intention  ne 
fust  telle  et  qu  ils  ne  cognoissoient  entre  eulx  gens  si 
méchans  et  malheureux ,  et  nous  firent  promesse  de  sur- 
plus de  ne  point  faire  prescher  en  la  dite  ville  et  de  se 
contenir  en  toute  obéissance  et  modestie,  et  là  où  il  y  au- 
roit quelqu'ung  ou  plusieurs  lesquels  se  voulussent  avan- 
cer de  prescher  ou  abbattre  les  immages  dedans  la  dite 
ville,  qu'ils  s'employeroient  touts  et  ayderoient  à Fempé- 
cher,  par  telle  voye  comme  leur  seroit  ordonné  par  V.  A. 
ou  leur  magistrat ,  à  telle  condition  qu'ils  puissent  avoir 
quelque  exerdce  de  leur  religion  hors  de  la  ville  pour  sa- 
tisfaire à  leur  conscience,  n'ayans jamais  tàchéàaultre 
chose  qu'à  cette  fin.  Ce  que  fust  par  nous  aultres  rapporté 
aux  dits  Seigneurs  (i),  lesquels  nousrespondirent  que  nous 

(ï)  Seigneurs.  Voyez  la  lettre  an. 


—  375  — 

leur  pourrions  promettre  et  aeseurer  8«r  leur  parole  d'aU  1^566. 
1er  lilircnwiit  aox  lieux  là  ou  qu'on  auroh  presché  par  Oetobre. 
cf  devant ,  suyvant  Taccord  qui  depuis  a  esté  donné  y 
moyennant  certaines  conditions  et remonstrancestoudiant 
le  Ueu,  de  point  approcher  une  (Bfrande  lieue  près  de  la  dite 
viUe,  pour  certains  bons  respects ,  ores  qu'ils  le  puis- 
siont  asiFoir  faiot  plus  près  :  ce  que  fnst  faiot  conforme  au 
dict  des  Seign".  Sor  quoy  ils  nous  respondirent  qu'ils 
flEvoycnt  esté  aultre  fois  dedans  une  prairie  près  de  Villevor- 
de,  qui  leur  seroyt  trop  loing,  mais  qu'as  a^oyent  des 
aultres^places tout  près  où  on  ayoit  presché  par  cy-devant , 
mesmes  passé  quelques  années.  Toutesfois  après  longues 
remonstrances  et  prières  ils  nous  promirent  de  demeurer, 
pour  respect  de  Vostre  Alt. ,  devers  le  quartier  de  Ville- 
Torde,  si  avant  qu'il  pleustau  Magistrat  leur  désigner  ung 
lieu  près  du  premier  sas'  de  la  nouvelle  rivière,  affin 
qu'ils  se  puissent  servir  de  barcques  couvertes  quand  il 
feroit  mauvais  temps  :  et  ainsi  leur  fust  dict  par  nous  qu'ils 
pourroyent  hardiment  aller  à  la  place  où  ils  s'avoient  par 
avant  assemblés,  comme  il  nous  avoyent  donné  à  cognois- 
tare,  et  qu  on  ne  leur  feroit  aulcung  empêchement ,  ny  ob* 
stade,  bien  entendant  qu'eulx  se  conduisassent  modeste^ 
ment,  sans  aulcun  acte  scandaleux  ou  séditieux  et  selon 
qu'il  appartient. 

Et  ainsi  que  de  là  à  deux  jours  ils  pensoient  aller  onir 
la  presché  au  lieu  cy-dessus  mentionné  ,ils  trouvèrent  les 
portes  serrées,  et  là  leur  fnst  dict  par  les  Seigneurs,  le  Com«* 
tedeMansfeldt  et  le  Comte  de  Homes ,  qu'ils  eussioat  pa» 
dence  pour  ce  jour  là  pour  certains  respects ,  et  qu'on 
donneroit  otdre  qu'ik  pourroient  aller  les  aultres  jours 

■  échue  fsknt). 


—  376  ~ 

i566.  franchement  y  selon  ce  qu'on  avoyt  accordé  aux  aultres 
Octobre,  habitans  du  pais.  Ce  jour  là  mesme  je  fus  mandé  par 
Monsr.  le  Ck>mte  de  Mansfeldt  sur  la  maison  de  la  ville, 
où  me  fust  proposé,  comme  ung  bruit  courroit  que  je 
debvois  avoir  donné  à  entendre  au  peuple  qu*ilz  pour- 
roient  prescher  dedans  la  ville  ou  pour  le  moins  tout  con- 
tre les  murailles  de  la  dite  ville,  et  que  pour  cela  ils  abat- 
toient  desjà  les  arbres  pour  préparer  une  place;  mesme- 
ment  que  je  leur  avoit  donné  une  lettre  de  ce,  signée  de 
ma  main  et  qu'ils  fussiont  bien  esté  content  de  demeurer 
encores  sans  presche,  si  quelques  ungs  ne  les  eussiont 
instigué.  Sur  quoy  je  respondis  à  Monsr.  le  Comte  de 
Mansfeldt,  en  présence  de  Messieurs  de  la  loy,que  quicon- 
que semoit  tel  bruit  de  moy,  il  me  faisoit  grand  tort,  di- 
sant que  touts  ceulx  qui  le  vouldroyent  dire  ou  mainte- 
nir,  auroyent  faulsement  menty,  priant  qu'on  me  voulus- 
se confronter  le  personnaige ,  et  que  je  n'avois  rien  dict , 
ny  traicté  avec  ceulxqui  prétendoient  ouir  la  presche, 
que  ce  n'eust  esté  par  charge  et  commandement  d'aul- 
cungs  Seign*^'  Chevaliers  de  l'ordre.  Et  ainsi  se  passèrent 
plusieurs  aultres  propos  que  V.  A.  peut  avoir  entendu  du 
dit  Seigneur  Comtede  Mansfeldt  et  deceulx  de  ladite  loy. 
Enfin  on  fist  entrer  quelques  ungs  des  bourgeois,  entre 
lesquels  il  y  avoit  de  ceulx  avecques  qui  j'avoie  traicté  et 
parlé  par  le  commandement  des  dits  Seigneurs,  qui  tes- 
moignèrent,  comme  ils  pourront  faire  encores  présente- 
ment, que  je  ne  leur  avoie  tenu  aultre  propos  que  ce  que 
dessus  lors  fust  déclaré  ans  bourgeois  par  Monsr.  le 
Comte  de  Mansfeldt  et  ceulx  de  la  dite  loy ,  tant  par  le 
pensionnaire  ;  que  par  aulcungs  en  particulier,  qu'on 
n  avoit  pas  serré  la  porte  ce  jour  là  pour  les  empêcher 


—  377  — 

d'aller  aux  presches,  ains  pour  h  multitude  des  estran**  ^566. 
giers  qui  estoient  devant  la  dite  porte  >  lesquels  eu  ou*  Octobre, 
vrant  la  porte  aus bourgeois,  se  fussent  aisément  fourrez 
dedans,  et  qu'on  donneroit  doresnayant  tel  ordre  que  ne 
leur  seroit  faict  aulcun  empêchement ,  désirant  qu'ils  vou- 
lussent avoir  pacience  jusques  à  lendemain  à  six  heures , 
où  qu'on  feroit  une  publication  de  ce  que  leur  avoit  esté 
dict  là  de  bouche  de  la  part  des  Seigneurs  de  la  ville,  en- 
suyvantce  que  moy  aussi  leur  avois  promis  et  asseuré;  et 
furent  requis  les  dits  bourgeois  de  vouloir  faire  tout  bon 
office  envers  la  commune ,  qui  estoit  assemblée  au  mar- 
ché  en  grand  nombre,  affin  qu'ils  se  voulussent  retirer 
ung  chascun  en  son  quartier.  Lors  me  fust  proposé  de 
vouloir  aussi  aller  avecq  les  présents  bourgeois  sur  le 
marché ,  et  dire  à  ceste  comune  ce  que  dessus.  A  quoy  je 
fis  difficulté,  leur  alléguant  que  je  ne  désirois  nullement 
me  mesler  de  leurs  affaires ,  voyant  que  desjà  on  inter- 
prétoit  si  faulsement  ce  qu'avois  traité  avec  aulcungs  par- 
ticuliers, ce  que  me  pourroit  seulement  advenir  en  mon 
absence,  ayant  à  partir  ce  soir  là.  Toutesfois  n'estimant 
estre  convenable  de  refuser  résoluement  ce  dont  ils  me  re- 
quéroyent  si  instamment ,  m'en  allay  vers  les  dits  bourgeois 
au  marché  pour  les  renvoyer  contents  ;  comme  fis  en  pré- 
sence de  quinze  ou  vingt  gentilshommes,  de  la  meilleure 
forme  que  m'estoit  possible ,  selon  qu'ilz  en  pourront 
rendre  bon  tesmoignage. 

Qr  estant  depuis  changé  ce  que  leur  fust  accordé ,  se 
sont  trouves  aulcungs  des  susdits  bourgeois  envers  moy , 
se  complaignans  qu'on  ne  les  vouloit  laisser  jouir  du  bé- 
néfice accordé  aux  aultres  viUes  de  ce  Pais-Bas,  et  par  moy 
a  eux  promis,  tant  par  charge  des  Seigneurs,  Chevaliers 


—  378  — 

i566.  àe  Tordre)  que  de  ceax  de  k  loy  4e  'Bruxelles  et  ce  p«r 
Oewbre.  comnum  accord  des  trois  membres  de  la  dite  ville ,  et  que 
pour  cela  ils  s'adressment  à  moy ,  comme  à  celny  qui  leur 
avoyt  tant  des  fois  confirmé  les  dites  promesaes  et  asseu- 
rances ,  espérans  que  je  ne  les  auroye  pas  voulu  «Jbuser 
des  parolles,  et  que  je  Toulusae  avoir  regard  à  ma  promet 
se.  Sur  quoy  leur  refirediis  te  propos  et  promesse  que  je 
leur  avoie  tousjours  tenu,  disant  que  je  ne  pensoieque 
ceulx  de  la  dite  ville  de  Bruxelles,  ny  personne  des  aul- 
très,  vouluasent  contrevenir  à  leur  accord:  et  affln  que  je 
puisse  scavoir  les  occasions  qui  avoientmeu  ceulx  de  la 
ville  à  changer  V^ocon  faict  par  Son  Alt  etpareulx 
desjà  publié ,  que  je  dépécheroie  ung  gentilhomme  vers 
Monsr.  le  €omte  de  Mansfeld  et  oeulx  de  la  ville ,  pour 
entendre  les  raisons,  affin  que  tantmieulx  je  puisse  satis- 
faire à  mon  honeur  (ce  que  aussi  jay  faict,  envoyant  le 
S^  Gocq  le  so®  .de  septembre,  lequel  n*avoit  aultre 
char|^) ,  les  disant  en  oultre  que  j*avois  entendu  que 
ceuix  de  la  ville  prennent  leur  fondement  sur  la  place, 
allëguansquils  avoient  trouvé  par  information  qu'on  ny 
avoît  jamais  presché,  au  contraire  de  ce  qu'ils  m'avoient 
donné  à  entendre.  A  quoy  ne  scaurois  querespondre, 
m'ayant  jamais  meslé,  ny  veu  leurpresches,  et  que,  ai 
ainsi  estoit,  il  leur  fauldroit  fEÛre  preuve  suffisante, 
remettant  au  reste  la  dispute  du  lieu  àeulx;  mais  quant  à 
ce  que  de  sortir  hors  de  la  ville  pour  ouir  les  presdb«a 
aux  lieus  où  de  faict  elles  ont  este  &ictes  et  se  font, 
que  ny  les  trois  membres  de  la  ville ,  ny  aultres  les  pour- 
ront empêcher,  ny  défendre  d*y  aller,  sans  contrevenir 
directement  à  Taocord.  Nous  ayant  esté  dedaré  «a  sur- 
plus a  Bruxelles  des  dits  Seigneurs  que  ceulx  là  qui  de- 


—  379  — 

Dieurions  aux  villes  etlieux,  là  où  queles  preêchesn'a-  i566« 
Toient  pas  esté  faîctes  arant  la  publication  du  dit  acooit,  Oetobre. 
se  debrriont  contenter  d  aller  aux  lieus  où  qu'il  estoit  per- 
mis, sans  en  faire  faire  de  nouvelles,  et  qu'en  cela  on  ne 
leur  feroit  aulcune  recherche,  molestation  ou  empè* 
chement;  ce  que  nous  aoltres  députés  avons  donné  à  en* 
tendre  et  asseuré  aulx  aultres  lieux  où  les  mesraes  diffi- 
cultés et  disputes  se  sont  présentées. 


t  LETTRE    CCXXV. 

La  Duchesse  de  Panne  au  Duc  Christophe  de  fVurtem^ 
berg.  Après  une  eaposition  succincte  de  Vètat  craque 
des  Pays-Bas ,  elle  le  prie  défavoriser  les  lesfées  du  Moi 
et  d^ empêcher  celles  des  Confédérés. 


*^^  Le  Roi  avoit  envoyé  à  la  Duchesse  des  lettres  pour  les  Priu- 
ces  Allemands.  «  ^fe  quis  Germanorum  Principum  eum  oopiarum 
y  apparatum  secus  interpretaretur ,  ad  illos  quoque  consilii  sui  ra- 
»  tionem  scrîbit,  uissis  Gubernatrici  litteris.  »  Sirada  I.  a^a.  Iles 
instances  pacifiques  de  TËmpereor  Maximilien  ayoient  pivlé  la 
Duchesse  à  ne  pas  les  expédier  y  avant  d'avoir  consulté  le  RoL  Ce- 
lui-ci lui  écrivit  le  27  nov.  «  pour  vous  advertir  de  la  réception  de 
»  vos  lettres  du  16  octobre ,  touchant  les  lettres  que  TËmpereur 

»  vous  avoit  rescript' Quant  à  ce  que  vous  dictes    n*avoir 

»  envoie  celles  quej'avob  escriptes  aux  Princes  de  l'Empire,... 
»  puisque  vous  avez  tant  attendu,  vous  les  pourrez  encore  détenir 
»  tant  que  je  vous  en  envoie  d'aultres.  »  Procès  ttEgm,  IL  5i8. 
Apparemment  y  en  écrivant  elle-même,  la  Gouvernante  vouloit 
laisser  au  Roi  la  faculté  de  la  désavouer. 


Hocbgeborner  Fùrst,  freundlicher  lieber  Oheim,  £.  L. 
kondten  wir  nusz  besondern  vertrewen  freundtlich  nitt 


—  380  — 

iS66.  Terkallten  (me  wir  dan  nit  zweiffeln,  diesdbeE.  L« 
Octobre,  werde  solches  vor  diesser  zeitt  aelbst  auch  yemohmmen 
haben)  welch  massen  yerweilter  zeitt  in  diesen,  der 
Kôn.  M.  zu  Hispanien  etc. ,  unsers  gnedigenlieben  hemn, 
Nidererblanden  unserer  yerwaltung  durch  boser ,  ver- 
fûrischen,  unrubiftchen  und  friedhessigen,  mistrewischen 
leuthen,  heimlich  und  verfûrisch  einbilden,  ein  erdicht 
geschrey  und  auszgeben  under  dem  gemainen,  unwis- 
senden  mann ,  irer  Ma^  zu  hochsten  nachteyl  und  yer- 
cleinerung  derselbenn  koniglicher  réputation  und  nicht 
ohne  hochste  bescbwerung  unsers  gemûts ,  erschoUen 
und  auszgebreytet  worden ,  als  ob  hôchAtermelte  Kûn. 
M*  zu  Hispanien  sich  understanden  und  dahin  enth- 
scfalossen  weren ,  ein  vermainte  Inquisition  in  diessen 
irer  Bfa'  Erblanden  einzudringen ,  also  das  durch  sol- 
chen  unbillichen  verdacht,  auch  ungeachtet  das  irer  M^ 
will  und  meinung  nie  gewest  in  diessem  fall  einige  be- 
schwerliche  newerung,  sonder  allein  eben  gleichmessige 
ordnung ,  wie  dieselbig  ettwo  bey  weilandt  Keiser  Carln , 
hochseliger  gedechtnûs ,  zeitten ,  alhie  in  diessen  landen 
angerichtt  und  in  ûbung  geweest,  auch  ires  theils  bey 
ytztregierendenn  yerfurischensecten,  zu  werckzu  ziehen , 
und  neben  deme  ausz  angeborner  senfFtmiitigkeitt  ire 
getrewe  undersaszen  inn  Christlichen  friedlichen  gehor- 
samb  gnediglich  zu  erjialten;  wie  dan  Ire  Ma^,  umb  dersel- 
ben  gemeinen  wolfarth  willenn ,  noch  heutigs  tags  ailes 
so  leidentlich  und  Irer  Kon.  Ma^  réputation  unyerletzUch 
nachzusetzen ,  nit  ungeneigt,  sich  nicht  desto  weniger  aller- 
handtunruheund  muthwillen  under  dem  gemeinen  mann 
erregt,  und  darzu  auch  das  enrolgt  das  sich  etzliche  zusa- 
men  yersprochene  adelspersonen  diesser  besorgten  newe- 


—  381  — 

rang  der  Inquisition  veimeintlich  angetragen,  yedodi  nach  i  S6f>. 
irem  derwegen  ahn  uns  gethanes  suplicieren  und  gepflegten  Octobre, 
underhandlungen ,  faaben  wir  mit  vorgehendem  der  hem 
Tom  Orden  des  guIdeoTellies  '  und  andere  uns  zugeordne- 
ten  hoffirhaten  rhatt  und  gutt  bedûncken ,  durch  unsere 
gethane  gnedige  und  trewehertzige  befùrderung  bey  irer 
Kon.  M^  y  selbsl  soyiel  erhalten ,  das  dieselbe  ire  M^  als 
ein miher,  friedt-  und- ehriiebhabender  Ronig, zu  mhe* 
rerm  ir,  der  confoederirten ,  bemuehen  und  auszleschung 
deszfals  gefesten  misztrawens ,  der  ho£Enung  auch  darmit 
dem  gemeinen  mann  die  eingebildete ,  jedoch  unnoth- 
wendige  forcht  der  Inquisition  und  scherffe  dermandaten 
abzunehmen ,  die  angezogene  Inquisition  gantz  gnedigist 
abzustellen  y  mit  dem  femeren  erbiethen  das  ire  M*  Ton- 
wegen  der  mandatten ,  so  etwan  hiebevor  diesser  sachen 
halbenauszgangen,zu  ehister  irergelegenheit  allegebuer 
und  billigkeit  fumemen  und  handlen  laszen  wolten,  der- 
gestalt  das  ermelte  confoederirte,  in  erwegung  aller 
umbstende  ,  mit  solcher  irer  Ma^  gnedigen  erclerung,  yne 
billich ,  nicht  allein  gentzlich  zufrieden ,  sondem  haben 
auch  nachYolgents  mit  uns  sondere  vergleichung  getrof* 
fen,  Termoge  derselben  sie  sich  uns,  ahnstatt  irer  Kon. 
M*  9  beypflichtet  habenn  den  ungehorsamen  hochmuth 
und  Yorgenommene  unrechtmessige  yergewaltigung  eus- 
serst  ires  yermogens  mit  istraffen ,  und  das  ungewonlich 
zusamen  lauffen  und  predigen,  vorkommen  zu  helffen; 
also  das  wir  uns ,  nach  solcher  mit  den  Confoederirten 
gemachten  verainigung,  bei  den  underthanen  femers 
ungehorsambs  und  ergerlicher  ufiwiglung  und  emporung , 
nitt  versehenn  habenn. 

•   Vli«M. 


—  382  — 

kS66»      Da8K  ailes  aber  unangesdien ,   hatt  sich  ûber  unser 

(ktobvê*  sttTersîcht  und  yocgewendte  getrewe  soi^eltigkeit  und 

inelfâlage,  ao  ematlkbeaU  gutliche,  erinnerungenund 

Termanuiig  ,   leidcr  begeben  y  das  sich  ein  gute  antzaal 

ders^lben  ungehorsamen  underthanen ,  ohne  aile  bUliche, 

reditmessige  uhrsachen ,  rok  yergessung  irere  ehr  und 

pflicht ,  auch  ungeachtet  irer  Ala^  gethanen  erderung, 

wie  oben  gemeltt ,  nit  allein  under  dem  scbein  desz  ge£Bi6- 

teu  nisztrawens  besorgter  Inquisition ,  sonder  auch  sonst 

anderer  eitzeigungen  und  yermutungen  nach ,  umb  ires 

aîgen^i  gesuchs  und  Torteyls  willen ,  mit  sanbt  andem 

ires  gleichen   friedhessigen ,  bosen  leuthen,  so  sievon 

allerhandt  auszlendischen  nationen  su  diessen  irer  erger- 

lichen  straafiaessigenn  wesen  ahn  sich  geh^igl,  frev^Qt- 

lich  understanden  aigenes  gewalts  und  frerels  ungewon- 

lichenewelehreni  so  meistetheils  nfF  beidcverfurischeund 

Torlengst  durch  gemeine  Reichstende  yerworffene  und 

hodi  yerbottene  calyinisehe  und  widertanffarische  seo- 

ten(i)y  die  under  andem  audi  die  vonGott  vorgesetste 

<^entlidie  ohrigkeit  nîcht  dulden  kùnden ,  gegrupdrres- 

tet  y  eintzefliûren,  ôffentlich  zu  predigen,  und  also  under 

solchen  gesuchten  deckmanttel ,  ihnoa  selbst  va  hochsier 

vercleinerung  ires  natûrlichen  Landsfursten  und  Obrig- 

keit,  bey  welchem  ne  doch  bisa  anhero  anderst  nicht 

weder    aile    gnedige    und    kônigliche    sanfiftniutigkeît 

befunden,  ires  gevallens  undivillena,  newe  ordnungen 

und  satzungen,   die  mit  iren  ergerlichen  lebenn  und 

gesuchten  libertet  mher   weder  mit  guter  polioej  und 

schuldigen  gehorsamb  ûbereynstimmen ,  anzustellen* 

(i)  Secten.  Elle  évite  de  bleMer  les  Luthériens.  Les  Princes 
Catholiques  auront  reçu  des  lettres  bien  différentes. 


383  ^ 


Zudeoie  so  seindt  dieMe  widenv^rti^e,  iniflQMrawige  r56& 
leutby  an  solchen  ixe»  vorgenooMBeneii:  beacbwwlichea  Ostofara 
«mporuBçen  ufid  bîsahtro  geâbteB,  nodunabnitÉ  aUeia 
lût  eraeltigt  gewesen,  sondfim  hahen  awdi  zu  mberer 
erlzeigung  ires  le3terIîoheii,  huchstrafiQkheD  ^nrât», 
die  KircheB,  Closter  und  Gottcsfaenser^  gewaltiglioh 
aogneffen^  die  fiildcr  und  aodêre  kirchengetzîer  ze»- 
fcUagen,  zemssea,  gepltodest  und  entlich  alleding 
dermafiften  verwûsiet,  das  unsers  wisa^ns  an  andern  çrt- 
ten,  da  sidb  schon  etthwann  tôt  jaren  auch  Yerenderung 
ia  der  religion  zugetragen,  dergkîcl&ra  frerel  und  mutb- 
willen  nie  gehort,  nock  gebraucht  ist  wotden ,  and  nAr 
ten  noch  beuttigs  taga  abnnir  bonbafitigthiui  und  biSBOt 
dabin,  wie  aie  sidi  selbsten  in  diessen  îren  eigenwilbgca 
furnebmen,  standtbalïikiglicb  erbaltens ^  Ton  adnldîgcr 
geborsamb  absondem  und  gemzlidi  nach  irem  injea 
willen  leben  niocbten ,  ailes  zu  bocbsier  irer  Ma^  gepû* 
renden  autbcmtet ,  bocbeit  und  réputation  niid  derselben 
Niderlanden  und  anderer  getrewer  undcrtbanen  daselbst 
unwiderbringlicben  y  Yerderblicben  nacbteyl  und  scfaaden, 

Welcbe  Torertzelte  ergerlidie  und  unbefiigte  sacben 
desgemeiaen  mans  y  K  L.  ausz  angebomem  rechtfertigen 
gemûtb  und  sonst  ein  jede  Obrigkeit,  sondernn  auebumb 
des  bosen  exempels  und  nacbteylicben  eingangs  intlen , 
so  bey  andem  genachbarten  Stenden  und  Obrigkeiten 
undertbanen  (da  es  anderst  nngestrafit  faingehen  soll)  bey 
jtztregirender  gesdtwinder  weltt  leichtlicb  enthstehen , 
und  gleicbfalls  allerbandt  gefbaar  und  unratb  ,  nicht  we* 
niger  als  ytzundt  in  diessen  landen,  erweckhen  mochte, 
unsers  Terbofiens,  billich  zum  bocbsten  miszfallen  las- 
sen  werden. 


—  384  — 

i566.  Dieweil  nhan  dîesser  laidiger  handel  also  besdiaffen, 
Oetobre.  und  wir  dann  auszTÎelen  glaubwûrdigen  antzeig^ungen, 
ja  auck  ausz  deme  das  sich  die  widerwertigen ,  firembder 
ausalendischer  hûlff  rhûmen  und  getroaten,  noch  zcir 
zeitt  anderat  nicht  abnehmen  noch  rennerdun  konnen 
weder  das  diease  unniwige  leuth,  in  angefangenem  irem 
halszatanigen  bosen  furaaU,  ofiEentlichem  ungehonamb 
yrider  ire  natûiiîche  Oberkheit ,  m  zerstoning  allgemeiner 
rhne  und  woUarth  zu  veiiiarren  bedacht ,  da  doch  (wie 
E*  L.  uns  enddicken  danunben  glauben  und  Tertrawen 
mogen)  irer  Ma^  gedaacken ,  ivîll  und  meinung  nicht  ist, 
diesser  antthroender  gefhar,  auszerhalbhôchst  getrunge- 
ner  nothy  mit  gewalt  zu  begegnen;  so  ist  damioch  zu 
faandthabung  irer  Ma'  authoritet  und  nothwendigen  ver- 
siehemngderaelbigen  gebortamen  underthanen ,  mit  Tor- 
gehender  Rom.  Kay.  Ma',  unaers  aliergnedigster  herren, 
erlaubniis,  enthachlossen  und  haben  uns  ausztrûcklich 
be?eich  gdiendas^r,  abn  statt  und  in  namen  irer  Ron. 
Ma'  und  xu  derselben  behu£F,  ein  statdîche  antzaal 
Teutsch  kriegSTolcks,beide  zu  rosz  und  fuesz,  durch  irer 
Ma'  bestellte  dienstTerwandten,  Teutsche  obristen  uml 
pensionarien^aufT  ein  zeit  langin  dn  bestimbt  warthgekt 
pringen  und  besprechen  lassen  solten,  wie  wir  dan  zu 
schuldigen  Yolnziehung  solches  bevelchs  albereyts  im 
werck  stehen  uns  einer  antzaal  kriegsvolcks  zu  rosz  bien 
und  wider,  durch  mittel  des  warttgelu,  und  dan  des  fosz- 
▼olcks  in  andere  gebûrliche  wege,  zu  Tarsichem ,  damit 
ire  Ma'  sich  desselben  KriegsTolcks  kûnfftiglich  uff  d«in 
fall  da  bey  den  friedbessigen  leuthen ,  schuldigen  gehor- 
samb  entstehen ,  und  das  sie,  wie  zu  besorgen,  mit  irem 
strafHichen  fiirnehmen,  wie  gedacht,  mutbwilliglichfort- 


—  385  — 

ten  woUen ,  zu  gebûriicher  abweadung  und  auszleschung  i566. 
diesses  sorglichen  feuers ,  nothwendigUch  b^heiffen  und  Octobre, 
geprauchen  noogen, 

Wiewoll  wir  nhun  in  keinen  zweiffel  stellen  mher 
hikhstermelte  Kon.  Ma*  zu  Hispanien  die  werden  deme 
soadem  freundUchen  yertrawen  nach,  so  sie  zu  £.  L» 
toagen,  zu  eister  irer  gelegenheit  nicht  underlassen, 
aucfa  fur  sich  selbst  derselben.  E.  L.  gestakt  und  gelegen- 
bôtt  dièses  beschwerlichen  handels,  und  wes  ire  Ma' 
derwegen ,  wie  obgedacht ,  nothwendigUch  entschlossen , 
Tertrewiich  zuzmschreiben;  sohabenwir  dochin  betrach- 
tung  irer  Ma*  femen  abwesens  und  das  mitlerweyl  und 
ehr  irer  Ma*  beiicht  yieleicht  ervolgt,  unruwige  leuth^ 
die  ohne  das  zerrûttung  und  unordnung  lieben,  nicht 
mangeln  werden  diesse  sach  nach  irer  gewonlichen  fal- 
sch«i  arthy  zum  ergstenausz  zu  legen,  obliegenden  ampts 
und  guTernaments  wie  biUi<^h ,  nicht  underlassen  soUen 
£•  L.  auch  fur  uns  selbst  deren  ding  freundclich  zu  yer- 
stendigen« 

Und  ist  dem  allem  nach  an  statt  und  von  wegen  woler- 
melter  Kon,  Ma*,  unserfreundlichgesinnenundbegeren 
an  E.  L.^  die  wollen  zu  handthabung  ordentlicher 
obrigkeit  und  stillung  diesser  gefharlicher  emporung, 
Ton  guter  freuntschafft  und  nachbarschafft,  deszgleichen 
auch  Yon  deszwegen ,  das  dannoch  ire  Ma*,  sambt  dersel- 
ben  Niderburgundischen  Erblanden ,  yernioge  uffgerich* 
1er  Erbvertregemit  dem  hailigen  Reich,  allgemeinen  des- 
selbigen  landtfrieden  mit  einerleibt,  und  ohne  rhum 
mu  melden  nitt  das  geringste  mittgliedt  des  hailigen  Reichs, 
und  in  erkantnûs  desselbigen  nil  alleyn  diesse  landt  ir 
gebûrnûs ,  lauth  gemelter  v^rtrege ,  sondern  auch  ire  Ma^ 

9  l5 


—  386  — 


i566.  VOQ  îrem  HispaniAcheii  einkcmmen  an»  aigenem  willeft 
Octoiyre.  ein  stattliche  summa  geitts ,  zii  ytzwéhrender  ezpeditioii 
wider  gemeiner  Chiistenheit  erbfeindt,  denTûrcàhen^ 
cantribuiit  haben,  ofTtgedachtan  diesser  landen  aigen- 
«riliîgen ,  ungehorsamen  und  gemdlnes  friedlichen  weaeDS 
widerwertigen  underthanen  und  allen  tren  anbang,  bej* 
fttandt  ond  heUfemn,  tôt  sich  selbst,  noch  dordi  ire 
amptsleathe ,  diener  und  Terwandten ,  weder  offînitlkli , 
noch  keimlich,  in  ainigerlcy  wege,  rfaat,  fârschab,  noefa 
befurdemng  ertuigen ,  sondem  so  yid  mûgUcb  an  irem 
vorbaben  yerhindem  und  ab'wenden ,  da  entgegen  aber 
su  gebûilichcr  8tni£f  diessea  hoch  nacbteyligen  ûbela, 
irer  M^  beatdttea  obristen,  rittmeislem,  haupt-und  be* 
▼dcbsleutben  ûber  reatter  und  knecht  ire  ytuge  werbung 
in  das  warttgeit,  und  Tolgento,  uff  ire  Ma^  oder  unaff 
femer  erfordem ,  ifanen  auck  friedlichen  und  unyeiliin* 
dertten  uffhalt,  paaz  und  durcbzag  in  undaussEi  L» 
fïirstenthumben,  landen  und  g^iethen,  gegen  funeigung 
irer  Ma*  selbst  verfertigten  reutter-bestallungen  und  der 
Kay.  Ma^  patenten,  unweigerlich  gestatten,  und  dan 
solchen  irer  Ma*  kriegSTolck  mit  proyiandt  gegen  gebâr- 
licher  bezalung,  und  aonst  in  andem  nottûifften^  aile 
mogliche  hûlff,  forderung  und  Torsdiub  erzeigen,  und 
solohes  bey  den  irigen  zu  geschefaen  emaUidi  Ter- 
schaffen.  Da  entgegen  und  uff  dassolches  kriegSTolckS)  ao 
zu  rosz  und  zu  fiiesx,  soviel  mûglich  ohne  E.  L.  und  der 
andem  reichAstendeund  dérselben  underthanen  bescfawer- 
den,  gefhar  und  schaden  fuglich  zusammen  gebracbt, 
und  Yolgents  zu  erheischender  notturfift  in  diesze  lande 
gefhûrt  werden  moge ,  so  haben  wir  bey  ermelten  irer 
Mayestatt  obersten  und  beyelhabern  «u  rosz  uud  fuaz. 


—  387  — 

mit  ernat  yendiafft  und  diesse  Tersehung  geikan,  das  i566. 
sie  sichin  irenlunegswerbungen,  deszgleichen  mit  den  Octobre* 
nnmsterpletzen,  zu*und  abzûgen,  in  aile  wege  des  heili* 
gen  romiflchen  Reichs  uffgeiichten  landtfrieden  und  des- 
selben  executions-ordnungen  und  sauungen,  gemeesz 
verhalten  soUen,  wie  sich  dann  solches  ohne  das  va 
underhaltung  guter  bestendiger  nachbarscha£Ft,  aigenet 
und  gepûrt. 

Und  dieweil  an  baszha£ftiger  leuth  erdichtem  auszge- 
ben  sonder  zweiTell  biszanhero  nit  gemangeltj  noch 
aocb  itzundt  gebrocben ,  die  yoreraelu  ir.  Ma^  wolbefiiig- 
tes  fârbaben,  mit  unwarheitt,  derselben  zu  hocbsten 
nnglimpff  bedeutten  und  auslegen  werden ,  so  ist  gleich- 
fals  unser  freundlich  bitten  an  EL  Li  die  wolten  derwar* 
hmtt  zu  steuer  und  auszieschung  yergiffter  zungen  un- 
tûcbtigauszgeben,  irRonMa^indiessem  fall  nichtallein 
bejE.  L.  selbst, sonder auch  bey  Churiursten,  Fûrsten 
und  Stenden  des  keyligen  Adcbs  ^  da  es  die  nottûrft  erfôr- 
dert  und  E.  L.  fur  rattsam  ansehen  wûrdett^freundllich 
fur  enttschuldigtt  halten,  und  sich  in  dem  aller  freundtli- 
chen  guttwilligkeitt  dermassen  erzeigen  woUen,  als  ihr 
Ha*,  auch  wir,  dessen  und  sunst  ailes  gutter  freundtschafit 
ein   anzweiffenlich   vertrauwen  zu  E.  L.  tragen:   dan 
E.  1m  soUen  und  mogen  uns  endtlich  glauben  und  hie- 
mitt  yersichert  sein ,  das  ihr  Ma*  durch  solch  ir  gezwun- 
gen  fiirhabende  kriegswerbung,  einichen  des  heyligen 
Reichs  standt  mit  dem  wenigsten  zu  beleidigen  oder  zu 
beschweren ,  noch  einiche  rachsall  und  unschuldig  blutt 
yergissen  (wie  dan  ir  Ma*  friedtliebende   gemûtt  und 
sanfftmûttigkeitty  deren  sie  sich  gegen  irem  underthanen 
niid   mennigUch  biszanhero   die   zeitt   irer   regierung, 


—  388  ^ 

iS66.  loblich  geprauchty  sondor  zweWeU  bey  meniglich  gnu^ 
Octobre,  samb  erkentt),  sonder  fumemlich  dassuchen  undbegem, 
damitt  die  Ehr  des  Almechtigen ,  neben  wiederbringung 
der  undeithanen  gebûrlichen  erkenntnûsz,  und  volge 
schuldigen  gehorsambs,  gute  poUicej  und  einigleitt, 
gefurdert  und  erhalten  werde;  in  solchen  fall  dan  ôner 
jeden  ordentlichen  Obrigkeitt,  alsE.  L.  selbst  irem  hohen 
▼erstandtt  nach  zuermesseui  die  gepûrliche  stra£f  des 
ungehorsams  Ton  rechtswegen  zugelassen  und  erlaubt 
ist  I  wofem  anderst  gute  polioey ,  inmassen  dan  bey  jeta- 
ger  boszhafftigen  weltt   mebrden  groszIichTonnotleny 

standhafftiglichen  underhalten  werden  soltt. 

Geben  zu  Brûssel  in  Brabandt  am  zehenden  tag  des 

■ 

monats  Octobris  Anno  66* 


D  y  a  aux  ArdiiTet  la  copie  d*iine  lettre  entièrement  pareiHe  et 
de  la  même  date,  adressée  au  Landgrave  Philippe*  La  réponse  de 
ces  deux  Princes  fat  peu  favorable.  «  Hassiae  Regulus  et  Duz  Wtr- 
»  tembergeosis  excusatâ  Religione ,  quâ  Belgis  eamdem  profitenti- 
»  bus  nocere  impediebantur,  Gubernatrîcem  hortati  sont  ut«  de» 
-»  positis  armis,  ab  AugustanA  Gonfessione,  atque  a  oonsdentiae 
•  libertate  remedîum  uni  ce  quaereret  »  Strada ,  L  a75. 


LETTRE  CCXXYI. 

Le  Comte  Louis  au  Comte  Jean  de  Nassau^  Bela-^ 
Uim  aux  levées  pour  les  Confédérés* 

.  I  .  •  .  E.  L.  schreiben  hab  ich  entpfangen  und  dar- 


_  38»  — 

un  die  beschwerungen,  so  K  L.  inn  dem  vorgeschia-  i5561 
genen  jargeit  undt  newer  bestallung  befinden,  et-  Ootoivt» 
Hcher  massen  yemommen:  und  were  mir  hertzlichen 
leidt  das  wir  die  guete  leuth  so  £•  L  an  der  handt  ha- 
ben,  ausz  der  handt  lassen  solten,  dann  ich  nûch  bej 
kamem  hau£fen  lieber  aïs  eben  bej  inen ,  wie  £•  L.  ich 
am  mhermal  zue  entbotten ,  wolte  finden  lassen.  Nachdem 
aber  disz  jargeit  meher  irer  persohn  gewisz  zue  sein,  dan 
anders  etwas  angehet ,  so  yersehe  ich  mich  E.  L,  werden 
die  sachen  dahin  zue  richten  wissen,  damit  sie  es  nicht 
auszschlagen ,  sondem  disses ,  gleich  andere  unnsere  be- 
stalte  obersten  undt  rittmeister ,  annemen  ;  dann  sie  ire 
leuth,  sonderlich  inn  winterszeiten,  ohnesonderen  kosten 
ahn  der  handt  zue  halten  wissen  ;  undt  obschon  Hertzog 
Ehrich  itzundt  u£f  ein  dansent  oder  zwolffhundert  pferdt 
gelt  spielet ,  so  mûssen  wir  unsz  das  alsbaldt  also  nicht 
lassen  angehen,  dann  es  merertheiis  geschicht  unsz  an. 
dern  inn  die  sprunge  zu  bringen  und  unsz  unser  gelt  zu 
Terspielen  machen,  damit  wir ,  wan  es  ahn  den  bindtrie- 
men  gehen  solte,  so  viel  da  blosser  stunden.  Sie,  die 
rittmeister ,  mogen  sich  aber  daraufF  woU  yerlassen  das 
wir  bey  gueten  zeiten  inn  der  webr  sein  werden  ^und  sie 
allzeitt  Tor  anderen ,  im  fallmann  gelt  auszgeben  mueste,^ 
Tersehen;  dann  zwischen  E.  L.  undt  mir  gesagt,  so  wis- 
sen  wir.  wol  undt  vor  gewisz  das  weder  Herzog  Erîch 
noch  andere  nicht  auff  den  beinen  sein ,  noch  jeraandc 
ftuffmanen  werden  bisz  das  der  Konig  bey  disser  lande 
frontier ,  als  in  Lottringen  oder  Burgund,  komme ,  darzu 
wir  noch  einen  monat  oder  fûnfTzeit  haben.  Mit  Jan  von 
Bernikause  wollen  E.  L.  doch  das  beste  thuen  damit  wir 
îoen  inn  unser  bestallung  haben  mochten,  dann  er  recht* 


—  390  — 

iS66.  Achaffen  ist  ;  wirdt  etwan  die  W6ge  wol  xuefinden 
Octobre,  wie  er  gleichwol  in  des  Reisers  dienst  pleiben  mochte.  So 
Tiel  die  burgschaflft  anlanget  gegen  dem  Kreisz-obersten 
mogen  E.  L.  nur  frey  die  yeraicherung  thuen  undt  uim 
andem  eine  fonn  einer  gegenyerschreiuDg  zuesenden, 
soli  ftolche  derselben  gefallen  nach  alsbaldt  yenicfatet 
werden.  Hiermit  dem  Almechtigen  bevolhen.  Doiam  An- 
torff  den  i3*~  Octobm  Anno  i566. 

E.  L.  gehorsamer  dienstwilliger  bruder, 
LuDWiG  Grav  zcb  Nassaw. 

Den  Wolgeboraen  Jobann,  Gra- 
▼en  ztt  NasMO  etc.,  meiiiem  fireund- 
licben  licben  Broder.  Id  bânden. 
Dillenbergb. 


*  LETTRE  CCXXVII. 

Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Comte  Louis  de 
Nassau,  Les  Calvinistes  devraient  embrasser  la  Confes- 
sion d*Augsbourgn 


%*  lie  Landgrave  et  son  illustre  père  estimoient  les  différences 
entre  les  GaWinistes  et  les  Luthériens  à  leur  juste  valein;  cependant 
k  cause  des  préjugés  de  plusieurs  Princes  Allemands ,  ils  croyoient 
utile  et  même  absolument  nécessaire  que  les  réformés  des  Pays- 
Bas  acceptassent  la  Confession  d'Augsbourg  :  mais  la  plupart  de 
ceux-<;i  jugeoient  cette  acceptation  contraire  à  leur  devoir  envers 
Dieu  (voyez  la  lettre  191),  et ,  dans  un  siècle  de  foi  et  de  renonce* 
menty  on  ne  capitule  point  avec  ce  qu'on  croit  être  la  vérité.  Déplo* 


—  391  — 

jponaees  diMldeftoe^  mais  T«Bp«otoQ8  en  UiiotX.  Le  Prince  d'Orao-  i566. 
^e  et  le  Comte  Loub  de  Nassau  se  doDoèrent  des  peines  infinies  pour  Octobre< 
opérer  un  rapprochement.  Unécrit  fut  publié  à  Vîanen  dans  le- 
quel on  tâchoît  de  montrer  la  concordance  de  la  Confession  d'Augs- 
bourg  aTeccelledes réformés. «Ne  vero  sectarum  varietate  distrahe- 
»  TCMlttr  faaeretid ,  egit  per  literas  cum  Antrerpianis  LudoTÎcus,  eos 
»  mâàtoitUan  ut  depomt»  paramper,  dum  reafirmarastur)  priinatîsde 
•  relîf^ione  senteotiis,  in  Augostanam  Gonfessiooem  concédèrent 
»  omnes  :  sic  eni»  et  Imperii  Septemviros  qui  eam  profileantur  ^  îp- 
»  sorum  causam  impense  acturos  apud  Caesarem,  et  Germanos  milites 
w  non  facile  in  Belgas  ejusdem  reCgionis  socios  arma  sumpturos.  » 
Strada,  I.  iB3.  La  proposition  de  se  réunir  à  ceux  de  la  Confes- 
sien  d'Augsbourg  fut  faite ,  au  nom  des  principaux  Confédérés , 
«Dtr^avtres  par  leConote  Louis,  aux  réfomés  d* Angers ,  Amste^> 
dam  y  Valenciennes ,  et  Tournai  ;  maîa  Sirada  se  trompe  lorsqu'il 
igoute  que  le  but  fut  atteint  :  a  Idque  effectum  est,  »  Il  se  peut 
que  Ton  ait  joint  y  comme  il  le  raconte ,  une  confession  rédigée  en 
conformité  de  celle  d'Augsbourg,  à  une  requête  à  TEmpereùr 
mais  en  général  les  tentatiyes  de  conciliation  édiouèrent.  Bot*, 
L  xa4« 


.  « . .  Wolgiebomer^  lieber  Vetter  undt  besonder.  Uns 
xwôffelt  nichtt  Ir  werdistt  die  copey  dea  sdureibens^,  so 
Herlzog  Emst  an  unsx  gethaim  undt  der  antwortl  so  wir 
&  L.  darauff,  gebenn ,  bey  unserm  freundtlichen  liebenn 
Vetter  und  Schwager  dem  Printzenn,  deszenni/irir  aie  i»- 
fjeadùckUy  gelesenn  habenik  Nun  hatt  uns  darauff  Hert- 
sog  J&nslitzo  widder  geschriebenn,  vrir  habenn  auch  S. 
L*  'wiederomb  geantwordt ,  wie  Ir  aus  inliegender  copey 
su  sehenn  und  daraus  zu  vembemenn ,  das  die  ad^ersatu 
den  Terfluchtten  sandi,  so  und^  unfternn  Théologie  de 
modùproBsentiaewiàXAVkikàenxi^  inenn  gar  nûtz  machenn,  • 
und's  daUn  brachtt  habenn  das  die  eînfahigen  ûberredt 


—  392  — 

i566.  wordenn,  als  ob  die  Lotterischenn  undt  GalTinischenii 
Octobre,  ^eitter  von  eînander  werenn  ah  Himmel  undt  Erâen  ^ 
undt  alsz  ob  die  GaWinischenn  aller  derenn  scbwerme- 
reien ,  so  Widderteuffer  und  andere  verflucbue  secten 
auszpeienn ,  mit  theilhafftig  wherenn.  Dem  nun  zuyor- 
kommenn,  undt  damitt  das  zartte  itztt  nevr  uffWacbsende 
EuangeHum  inn  den  landenn  nicbt  so  leicbttlicheDn  mocfat 
gedempfft  werdenn,  were  sebr  guett  das  die  praedicanten 
dero  ortter  ermhanett  wurdennvonndensid)ti1en  disputa- 
tionibus  abzustehen  undt  dupch  solch  gezenck  die  Christli- 
che  Kirche  nîtt  zu  trennen;  das  sie  aucb  sambtdîch  sich  zue 
der  Augspûrgiscbenn  Confeszion  erclertt  undt  derselben 
gemesz,  beid  inn  Lher  undt  Geremonien,  sicb  Terbielttenn; 
deszenn  auch  ein  offentliche  Confeszion  lieszen  ausgehen^ 
so  trugenn  wir  keinen  zweiffell  es  wurde  der  vorsteben- 
denn  verfolgung,  durch  die  Gnade  Gottes  des  Almechti- 
genn,  vieil  nachbleibenn,  sich  aucb  die  Ron.  Wùr.  zue 
Hispanien  desto  ebir  bewegen  laszen  die  religionn  der  ort- 
ter zu  tollerieren  ;  zu  dem  wurdenn  auch  die  Gburfursten 
der  Augspûrgischenn  Gonf eszionn  sich  derselben  Kircbenn 
undt  Gemeinden  beidt  mitt  Torschrifit^  Torfaittundanderm 
guettenbefùrderungenn ,  als  ires  Glaubensgenossen ,  desto 
williger  annhemenn;  es  wuxden  auch  viel  ehriichen  leutt 
der  Teutschenn  Nation,  so  sich  sonst  jegen  die  Landt 
werdçn  bestellen  laszen,  ursachnemendaheim  zu  bleibeim 
und  irer  mitt  oberzugk  zu  verschonen ,  und  zweiffelt  unaz 
nichtt,  -wo  solche  undt  dergleicben  motiven  denn  Pre- 
dicantten  der  ortter  werdennottûrfftiglichTorgebalttenn, 
wofernn  inenn  anderst  die  Ehere  Gottesz  undt  nicbt  ir 
eigene  Eher,  desgleichenn  Friedtt  undt  Einigkeitt  der 
Christlichenn  Kircbenn  zu  befôrdemn ,  gemeindt   undt 


—  393  — 

ernst  ist,  sie  werdén  nch  wilUg  danu  in  betnchtung  i566L 
▼ontehender  gefharr  fueren  undi  bewegenn  lasienn.  • . .  Oetobi«« 
Datum  Gassel  am  i3^  Octobiîs  Anno  i566. 

WlLHELlC  L.   Z.   HxMBIf» 

Dem  Wolgebomen  unserm  lieben 
Vettern  uod  besondem  Ludwigen  , 
Graveo  zu  Nassauw  etc. 


N*  ccxxvir. 

Réponse  ut  Auguste ,  Electeur  de  Saxe^  aux  pointe  sur 
lesquels  le  Prince  et  Orange  Vaifoit  consulté  par  t entre» 
mise  du  Comte  Louis  de  fF'ittgenstein  (Desz  Churiurs- 
ten  zu  Sachszen  und  fiurgraffen  zuw  Magdenburgh 
antwortt  auff  die  werbung  so,  Tonn  iregenn  des 
herren  Printzen  zu  Uranien,  GnS  Ludewig  Tonn 
WitticbeDStain  ^  an  seine  Ghurfurstliche  Gnade  ge- 
brachtt). 


%"  Cette  pièee  n'est  pas  écrite  en  forme  de  lettre.  Apparcn» 
ment  c'est  un  Mémoire  remis  au  Comte  de  Wittgoutein. 


....  Soviell  dann  die  bauptwerbung  und  erzeblung  der 
geferlichenn  gelegenheitt  und  unruhe,  darinn  dieNidder- 
lande  durch  yeranderung  der  religion  gerathen  seindt , 
babenn  seine  Chur£  G.  dasselbe  unnd  sonderlich  das 
dem  faeitenn  Prinœnn  die  Tomembste  ursache  soldbs 


—  394  ~ 

tS66.  unriohligeDn  zuatandts  uigeuMsseD  w«rdeii  woUe  (i)  , 
Ootobro.  gants  un^^enme  Temoiiiiiiea,  und  wolttenaeine  Ghurf*  G» 
nicht  liebers  Tonn  Gott  wânschean  oder  sdienn  y  daan 
das  die  reine  unyerfelschte  lehre  desheiligenn  Euangeliij 
ohne  solche  weittening  und  auffstandt  detz  g^neinen 
manns,  Ghristlicher  und  ordentlicher  weise  durch  die 
Obrigkeitgefiirdertt,  gepflanzt  und  Tortgesetzt,  und  aile 


(i)  woîle.  «  Se  diaoit  en  substance  (dans  une  lettre  écrite  an 
»  Prince  d*Oranges  par  un  du  Conseil  du  Roi)  que  la  oommune 
»  opinion  estoit  qu'ayans  le  Prince  et  le  Comte  d'Egmont ,  ou  l'on 
»  d*eulx  y  monstre  visage ,  les  choses  ne  fussent  jamais  venaez  à 
9  telz  termes.  «  Hopper^  Mém.  xio.  —   Depuis  les  désordres 
d'aoàt  on  disoit  en  £spif;pe  «  qu'il  ae  Toyoît  dairemeat  qa*tl  y 
»  avoit  quatre  sortes  de  gens  dépendans  ea  forme  de  chaîne  les  uns 
»  des  aubres-y  desqueU  les  moindres  estoient  la  canaille  et  aultres 
»  gens  viles ,   qui  ont  bruslé  les  Eglises  y  rompu  les  Images  ;  les 
»  aultres  par  dessus  loeulx  sont  les  Hérétiques  et  Sectaires  ,  qui  se 
%  trouant  atoir  loué  les  dicta  gens  ;  les  troisziemes  plus  grands 
M  sont  les  Confédérés  qui  (selon  qu'il  est  notoir)  ont  prins  en  leur 
»  protectîoa  les  Héréticqaes  et  anssy  donné  la  diarge  aaadicte  à  U 
s  dicte  canaille;  et  les  qnattriesmes  et  les  plus  principanlx  sur 
»  tous  y  sontcenlx  de  première  ligne  et  alliance ,  desqueU  il  est 
s  tout  dair  que  les  Confédérés  sont  alliez ,  parens ,  serviteurs  et 
»  conformes  en  opinion  et  voix.  »  /.  /•  io5.  Cette  classification  , 
d'après  laquelle  le  Prince  et  les  autres  Seigaeors  éloient  censés  les 
plus  criminels  de  tous ,  devoit  avoir  pour  beaucoup  de  Catholiques 
one  apparence  de  vérité  :  et  certes  nous  serons  les  premiers  à  r»» 
connoltre  que,  par  exemple, dans  la  révolution  Françoise  les  pré- 
dicateurs de  principes  dont  le  jacobinisme  fut  le  résultat  néces- 
saire et  le  simple  développement ,  ont  été  aussi  coupables  et  même 
plus  coupables  que  les  jacobins.  Mais  tout  dépend  de  la  nature 
des  doctrines,  et  certes  la  Térlté  EvangéUqaey  ne  contient  pas  les 
germes  de  la  rébellion.  Au  oontraire,  sans  iat«rdire  la  défase 


—  396  — 

besdiwerliche  oad  tbachlidie  handhmgtti  gentdich  Ter«>  i566L 
mkfjgn  nnd  abgewenclet  wûrdoBn  ;  wie  dann  anch  sein»  Ociobrt» 
Cburf.  G.  sonderlich  geme  '  veistaxiden  dasz  der  herr 
Printo  ebenn  der  memung  sej ,  und  derselbenn  mitt 
bestandte  nîcht  zugemesseçti  werdenn  kpnne  das  aie 
denn  imderthaneiin  inn  Niederlandt  zu  unnihe  oder  vn^ 
gehorsam  wieder  die  Kon.  Wûrde  zae  Hiapanien  die 
wenigste  ursache  gegebenxi* 

Das  sich  aber  seine  F.  G»  be&hrenn^  weill  ndiieim  der 
lehre  des  Euangelu  îind  angefiEUdgenem  ahGdl  Tom  Pabst* 
thumb,  allerlei  andere  sectenn  mitt  einreissen ,  es  mochte 
die  Kon.  Wûrde  Tonn  den  feindeim  Gotlichs  worts  y  un- 
ter  dem  schein  die  secten  aaszzurottenii  und  die  ungefaoTi» 
saœenn  zu  strafien  ,dahin  bewogen  werden  das  ire  Kiûk 
Wûrde  die  Niederlande  nùtt  gewaldt  ûberzûgenn  und  die 
wahre  Ghristliche  Rdigion  und  dero  anhengere  zum  ees* 
sersten  verfolgttenn ,  und  seine  F.  G.  derwegenn  Tor  gutt 
ansiehett^auch  freundtlichbittenn  und  erinnern  thutt| 
dasz  der  Ghurfursten  zue  Sachssenn  sich  nebenn  anderen 
Chur^md  Fûntenn,  so  der  Augspûrgischen  Confession 
▼erwandt ,  der  armen  bedrangten  Ghristen  und  glaubens- 
genossenn  so  weit  annehmen  wolten,  dasz  sie  eine  alge» 
meine  ansefaenliche  vorschnfTtoder  schickung  an  die  Kon» 


d'un  droit  légîtime,  elle  commande  dbéiasanea  et  respect  enven 
le  Souverain ,  confiance  en  Dieu,  et  le  recours  non  pas  à  des  tîo- 
lenceSy  mais  à  Tefficace  de  Sa  Parole  et  de  Son  Esprit.  Le  Prince 
d'Orange  étoit  tout  aussi  peu  responsable  des  mouvemens  irré- 
fléchis et  déréglés  du  peuple  ou  des  Confédérés ,  que  Luther 
ne  rétoit  des  excès  des  fanatiques  (SehwârmgeisierJ  ^  contre  les-* 
queb  il  fit  en  iSaa  ses 


—  396  — 

i56&  Wûrde  zu  Hispsniea  thon  und  die  armen  leutte  bei  irer 
Octobre.  Kon.  Wûzde  Yorbitten,  and  dieselbe  Ghiistlich  erinneniii 
woUtten  dasz  sie  sidi  zu  yei^ssuiig  irer  eigenenn  unr 
derthanenn  bluts  und  yerderbung  lande  iind  leatte, 
idcht  reitzea  noch  Terleittenn  lassenn  woltte.  Feldt 
wclbl  fleÎQer  Ghur£  G.  nicht  wenig  bedencklich  fur , 
sich frembdenn  unnd  solcheun  sacheun^dero  eigentli- 
cher  grundt  y  wie  es  allenthalbenn  daramb  geschaflEenn 
«nd  was  darunter  geaucht ,  seine  Churf »  6.  nicht  wis- 
senn ,  anhengigh  zu  madienn ,  bevorab  yréll  die  yoiv 
enderung  der  religion  den  wenigem  theilL  auff  die 
Augspurgische  Confession  gerichttet  und  allerlei  erger- 
und  veidamliche  sectenn  mitt  eingefurett  werdénn. 
aber  seine  Ghurf .  6.  dameben  yennerckenn  das 
es  dem  mehrem  tbeil  der  Stende  und  underthanenii 
îm  Nidderlandt  darumb  zu  thun  ist,  das  aie  nach  dcv 
reinen  lehr  des  Euangelu  trachtenn  und  sich  sonst  zu  al* 
lem  underthennigsten  gehorsam  kegen  der  Kon  Wur.  zu 
Hispanien  erbitenn,  auch  begiiigh  seiui  mitt  rath  und' 
hûlffe  àct  Âugspûigischen  Confession  verwanthenn  Ghur- 
und  Fârstenn ,  dieselbe  Confession  anzunehmen  ;  Als 
seindt  seine  Ghurf.  G.  desz  freundtliohen  erbittenS)  wofer- 
nne  der  Landgrafif  zue  Hessenn ,  Hertzog  Christo£f  zue 
Wûrttenbergund  andereChur*und  Fûrstenn  yor  guttan- 
sehenn  und  schliessenn  wurdenndas  die  Kon.  Wûrde  mitt 
mer  ausfiirlichenn  schrift  oder  schickung  zu  ersudienn 
sein  solte ,  so  wollenn  es  seine  Ghurf.  G.  ires  theils  dar- 
ann  nichtt  mangeln  lassenn ,  sondem  was  zubefûrderung 
Gottes  ehre  und  auszbreittung  seins  aliein  seligmachen- 
den  wortts  dienstlich ,  germe  yortsetzenn  helECen ,  der 
hofihung  9  solchs  soll  bei  der  Kon.  Wûrde  nidbt  ohne 


—  397  — 

Iruchtt  ahgehenn.  Seine  Ghuif.  G.  seindt  auch  unbeflclme*  1 566. 
rett  die  Kay.  May.  hirantter  zu  erauchenn  und  ylàsz  an-  Octobre, 
zuwendenn  das  ire  Kay.  May.  zu  nihe  undtfriedenn 
rathenn  und  solche  vorstehende  gefhar  allergnedBgst 
abwenden  heiffen;  den  Stenden  und  underihanen  aber 
der  Nidderlande  ist  anders  nicht  zu  rathenn,  dann  dasz  aie 
die  Kon.  Wûrde  mitt  underthenigstenn  flehenn  und 
bittenn,  ohne  aufiruhr  und  andere  ungebûrliche  mittel , 
umbnachlassung  der  reinen  lehr  des  EuangeliienndïeDn^ 
und  ire  Ron.  Wûrde  sonsten  schuldigenn  gehorsam  leia- 
ten,  sick  aueh  erderen  dasz  sie  sich  aller  sectenn  eussemn 
und  entschlagen  und  die  Augspûrgische  Confession  an- 
néhmen  und  sich  derselben  aller  dinge  gemesz  Terhaltten 
woUenn. 

Was  aber  dem  herren  Printzen  zu  rathenn ,  da  die 
Kon.  Wûrde  solcher  der  Chur-und  Fûrsten  Torbitt  kein 
sudt  gebenn ,  sondemn  stracks  mitt  der  gewaldt  unnd 
ûberzuge  rortfahrenn  woUte^  und  wie  weit  sich  die  Nie- 
derlandt,  der  religion  halben,  mitt  der  kegenwehrein- 
lassenn  imd  ohne  verletzung  irer  prerilegiên  und  frei- 
heittenn,  auchaiden  und  pflichttenn,  solchen  ûberzugh 
begegenn  mochttenn,  dessen  wûrdtt  sich  seine  F.  O, 
ausz  Gottes  wortt  zu  berichttenn  und  zu  erinnem  haben. 
Der  Ghurfurst  zue  Sachssenn  stellet  aber  inn  keinen 
zweififel,  da  die  Konn.  Wûrde, sich  ûber  zuvorsichtt 
unterstehenn  soltte,  dieldire  des  Euangelu  nàtt  gewaltt 
auszzurottenn  und  das  Pabstumb  widerumb  einzuset- 
zenn ,  Gott  der  Almechtige  werde  die  armenn  bedrangtten 
Ghristenn  alsdann  nichtt  yerlassenn  y  wie  man  vortschin- 
ner  zeitt  an  Franekreich  erfarenn,  und  etwan  dem  her- 
ren Printzen  und  anderen  mittel  und  wege  weissen  und 


—  398  — 

i56&  scfaaffeim  dan  sie  trost  und  sdiûts  erkngen ,  daruinU 
Ootehfe,  dflnn  der  emg  Gott  Tcnm  Iiertzen  va  bitten  und  ihme  die 
«ache  m  berehlenii  ist. 

Darnebenn  aber  will  die  notturfffc  erfôrderenn  das 
gleichwol  der  herr  Prmtz  nebenn  den  anderen  Onlena- 
herrenn  und  seiner  F.  6.  glaubensYorwanthenn ,  der 
aadienn  GhrisUkh  und  vonichtiglich  wahmdimemi; 
was  dann  der  Ghurf.  zu  Sachaenn  »  samptt  andem  Ghur- 
und  Fûrsten  der  Augabûrgiscben  Confession,  zneab* 
wendung  seiner  F.  6.  gefahr,  femner  rathen  und  hdf- 
fenn  konnen,  wollenn  sich  seine  Ghur£  G.  ixes  theîls 
darmitt  so  hoch  und  wetth,  als  sein Ghurf.  G.  sich  hin- 
wieder  inn  £bi11  der  noth  zn  seiner  F.  G.  unddennbe- 
schwerttenn  landenn  zu  Torsehenn,  freundtiick  und 
guttwillig  findenn  lassenn. 

Beschliszlich  Hertzog  Johann  Friderichs  und  seiner 
Oberstenn  und  Ritmeister  bestallung  belangende,  Tor- 
merckenn  seine  Ghur£  G.  inn  dem  des  herm  Printaen 
'  fireunddich  gemûth;  es  tragen  aber  seine  Ghurf.  G.  die 
▼orsorge ,  weill  sich  Hertzog  Johann  Friederich  kegenn 
der  Kaj«  May.  biszero  dennassenn  ungehorsamblidi 
erzeigtt  und  seine  F.  G«  bestaltte  vomehmbsten  Ober- 
sienn  und  Rittmeister  inn  der  Ray.  May.  und  desz 
heiligen  Reichs  achtt  sein ,  es  wûrde  dem  herrenn  Piint- 
zen  und  den  Nidderlandenn  bei  der  Kay.  May.  und 
denn  Stendenn  des  Reichs  nichtt  geringenn  unglimpfF 
gebehrenn,  da  sie  dieselbenn  an  sichziehen  unnd  dero 
hûlff  gebrauchenn  solttenn  ;  hierumb  solchs  seiner  F.  G. 
wohl  zu  bedenckenn  :  dann  soTiel  seine  Ghurf.  G.  belangtt , 
furchttenn  sich  seine  Ghurf.  G.  weder  Tor  Hertzog  Johann 
Friederich  9  noch  denn  echtternn.  Woltte  aber  der  herr 


—  399  — 

Pinntz  mitt  Hartxog  lobann  Wilhelmen  (i)  saSttehâen  iS6iBL 
derwegenn  handlung^  pflegenn  lassenn ,  weill  seine  F.  6.  OaolM» 
auch  Tiel  gutter  leut  an  sich  habenn  und  den  echttem 
nicht  -verwandt,  sondemn  zum  hochstenn  zuwieder  sein, 
oder  aber  durch  furderung  desx  Landgraffen  S'  L.  Kxig^ 
kutta  und  Rittmeiflter  bestellenn ,  aolchs  atehett  seiner 
F.  6.  unnd  den  Stenden  inn  Nidderlandt  auch  zu  bedeno- 
ken.  DaL  Stolpen,  denn  vierzebendenn  tag  des  Monats 
Oclobris  [der  wenigem  zabl] ,  im  sechs  und  sechtzigsten 
Jhare. 


LETTRE  CGXXTm. 

Le  Comte  d^Egmont  au  Prince  (T  Orange.  Il  seplaùu  Hor 
iMHT perdu  tout  crédit  auprèsde  la  Gouvernante. 


\*  Le  Prince  avoit  quitté  Anven  le  la  octobre  pour  se  rendre 
en  Hollande.  «  Nous  espérons ,  »  écrÎToit  déjà  le  3  octobre  le 
Conseiller  d'Assonville  au  Comte  de  Homes ,  «  que  une  journée 
»  du  Prince  en  Hollande  donnera  ordre  à  beaucoup  de  maulx  ap- 
»  paransy  signamment  à  Utrecbt  et  Amsterdam.  »  Procès  tTEgm. 
n.  J^Bu  Le  Gouyemement  d'Anvers  durant  son  absence  fut  confié 
an  Comte  de  Hoocfastraten. 

La  lettre  que  vous  scavez  est  celle  de  Francisco  d*AlaTa|  Am* 
bassadeur  du  Roy  en  France ,  à  Is  Ducbesse.  Il  lui  écrivoit  que  le 
Prince  et  les  Comtes  d'Egmont  et  de  Homes  seroient  en  temps  et 

(i)  Johann  WUhetmeru  Frère  de  Jean-Fréderic ,  mais  qui 
n'approuToit  nullement  sa  manière  d'sgir  et ,  peu  de  mois  après^  se 
réunit  à  l'Electeur  contre  leDuc,  Gmmbacb,  et  leurs  adhérens.  F. 
Raumer^  Gesck.  Sur,  JXL  3a4* 


—  400  ~ 

tS^  Ueu  diasUeB,  jtuquei  auquel  tsai»  od  Imir  éevoit  tour  boaut 
Odokre,  mine.  A  DeDdermonde  M*  d'Egmont  s*étoit  flopgé  «  à  oonimi^ 
»  oicquer  ces  lettres  à  Son  Aiteze  et  luy  demander  rondement  et 
»  qui  en  estoit  »  Le  Petit,  iS6\ 

De  part  et  d'antre  on  montroit  de  la  défianoe  et  Ton  se  faisoit 
des  reproches.  «  Qnod  tm  remedinm  interea  nos  petere  jnbeck 
»  ab  hîs  ad  qnos  ea  res  pertinet  et  in  qnibns  maxime  fidea  esse 
»  deberet ,  id  exigunm  nobb  praebet  solatium ,  cum  ,  si  quîd  ab . 
»  illis  sperandum  faisset,  in  bas  an^ostias  res  addnctae  non  fais» 
»  sent,  »  FigUus  ad  Bopp.  383. 


Monaiettr.  Tay  Teu  par  yostre  lettre  du  i3^  i{ue  tous 
aTes  resceu  celles  que  tous  aTois  euToié^  désirant  bien 
de  sçaToir  quelles  sont  les  pratiques  nouTelles  d'Âlayai 
car  sy  tous  ne  m'en  nuindes ,  je  tous  asseure  que  n  en 
sçauray  guerres  d'ichy;  car  Madame  trette  aTCcq  moy 
coBune  aTec  homme  de  quy  elle  at  mauyaise  opinion , 
et  n*ay  ttiïtj  de  luy  monstrer  Textret  de  la  translation  de 
la  lettre  que  tous  sçaTCs  ;  de  quoy  certes  elle  s*et  trouTe 
empêchée:  stesse  qu'elle  jure  que  s'et  la  plus  grande  tî* 
lagnerie  du  mondci  et  que,  pour  plus  montrer  que  s'et  une 
bourde,  elle  dit  quelle  le  ferat  ariere  coucher  en  Espain- 
gnol  par  le  frère  d'Axmenteros,  afEn  que  l'on  yoie  plus 
à  plain  le  tort  que  l'on  luy  fet  et  que  s'et  ung  Tray  pasquil 
fameulz  et  qui  doit  ettre  forgé  pardechà,  et  beaucoup  de 
chozes  semblables.  Je  neluyay  respondu  aultre,  sinon 
que  le  dy  escript  ne  m'en  fesoit  tant  croire  comme  d'aul- 
tres  chozes ,  mes  que  de  chela  il  failloit  aToir  pasience 
et  que  nos  services  he  méritoient  telle  récompense;  et  tout 
sesy  s'et  passé  en  plain  conseil ,  car  je  ne  parle  point 
à  part,  car  il  semble  que  je  suis  tout  nouveau  venu  en  ce 
monde,  et  je  fiise  desgà  party  d*ichy,  ne  fdt  que  j'atens 


—  401  — 

Monsieur  r Amiral ,  quydoiet  ettre  ichy  demain  (i)  et  i566. 
oussy  les  dëpntës  de  Flandres ,  quy  yienent  remontrer  Octobre, 
bien  yiyement  le  piteulx  estât  en  quoy  le  pais  se  treuve,  et 
yienent  sergés'  de  tretté*  avec  les  aultres  estas,  en  cas  ilz 
en  trerent  ichy;  mes,  à  ce  que  je  Tois,  ils  n'y  at  ichy  encores 
nulzdespntës ,  quy  et^  une  grande  faulte.  Madame  parle 
d*enToier  ung  gentilhomme  par  la  poste  yers  le  Roy,  pour 
le  fere  résoudre  sur  les  Estats-Généraulx.  Ne  sçay  encoi- 
res  quy  se  serat ,  en  fin  s'et  une  femme  nourie  en  Rome  , 
il  n'y  at  que  ajouter  foy.  Le  Conte  de  Mansfeldt  la  gou- 
▼erne  (a).  Dieu  yeule  que  tout  voie*  bien ,  mes  les  appa- 
renses  en  sont  petites;  mesfesant  comme  nous  avons  tou- 
jours fet,  il  fault  espérer  que  Dieu  nous  aiderat  contre 
toutes  mauvaises  intensions  que  l'on  at  pour  nous  nuire. 
Je  suis  mervileusement  mary  d'avoir  entendu  que  Mon- 
sieur le  Duc  de  Clèves  soiet  sy  malade  comme  Ton  m'at 
dit 9  quy  sont  bien  mauvaises  nouvelles.  Je  prie'  luy  ettre 
en  aide  et  sur  ce  m'en  vais  vous  beser  les  mains ,  priant  le 
Créateur  vous  donner  ce  que  plus  desires.  De  Bruxelles , 
ce  i5  d'octobre. 

Yostre  serviteur  et  bon  amy , 
LiMOBAL  d'Egmout. 

Je  nefaudray  vous  avertir  ce  que  se  passerat  avec 
ses  députés  de  Flandres. 

A  M onsievr  Monsieur 
le  Prince  d'Orenge. 


(i)  demain*  En  effet  le  Comte  de  Homes  arri?a  le  i6  octobre 
à  Bruxelles.  Procès  iTEgm.!!.  iS'j. 

(a)  gouverne.  «  Petnis  £mestiiB  Mansfeldenais  omnium   pri- 

'  chargés.  *  traiter.  '  est.  ^  aille.  '  Apparemment  le  mot  de  Dien  eetomù, 
a  26 


—  402  — 


LETTRE    CCXXIX. 


Le  Comte  Laùit  au  Comte  Jean  deNoMou.  Sur  le  Câlin- 
même,  les  levées  au  nom  des  Confédérés ^  les  services 
rendus  par  le  Comte  Jean  à  la  bonne  cause  ^  etc. 


i566.  5*  (i)  Da  E.  L.  emigen  geschickten  mann  vom  adell, 
Octobre.  80  unsz  in  dissen  kriegshendien  und  rathschlegen 
dienlich  sein  mocht ,  vorschlagen  konten,  wurde  mann 
mitt  im  zue handlennicht  ungewogen  sein;  ich  weisz 
keinen  der  mich  dienlicher  zue  allen  hendeln  dûnc*' 
ken  konnte  dan  Grav  Ludwig  Yon  Wittgensteîn, 
wann  er  dartzue  zuebewegen  were. 
6.  Desgleichen  were  uns  ein  Teologus,  sodermassen 
geschaffen  wie  E*  L.  einen  entwerffen,  hoch  not- 
wendig  und  nûtzlich,  konte  mann  einen  finden,  doch 
das  er  dessen  inn  der  erst  hier  zue  land  nicht  bekant 
were,  sohdern  fuer  eine  weltliche  person  gehalten 
wurde ,  damit  mann  inen  mit  den  herren  zue  conver* 
sieren  vors  erst  brengen  mochte. 
7*  Die  bûcher,  lauth  des  zettels,  lasz  ich  mir  aile  aïs 
notig  undt  guet  gefallen,  es  ist  aber  mitt  den  translata 
toribus  so  geferlich,  das  ich  nicht  wol  weisz  wie  [wir] 
damit  handlen  mochte,  dann  wir  nicht  viel  geschikter 
leuthunnder  den  Gonfessionisten  haben,  undt  lau£Fen 

»  mus  în  Belgio  defecit  a  aociis,  et  religiooem  solemiiter  aboega- 
>  tU  y  et  s^'tuucù  EgmontUuuim  ah  Orangio»  »  Longuet ,  Ep,  seer, 
L  97*  £n  tout  cas  oed  doit  avoir  eu  lieu  postérieurement  à  cette 
lettre. 

(z)  5.  Les  quatre  premiers  articles  ont  maintenant  fort  peu 
d'intérêt. 


—  403  — 

umz  die  Galvinisten  mit  der  viele  irer  bûcher  und  i566|. 
geschicklichkdt  der  leutb  gantz  uad  zuemal  das  vor-  Octobre, 
teil  ab  (i);  Gott  mucisz  helffen.  Die  von  Kollen  haben 
ettUcbe  oremp/ariainniederlendiscber  sprachyonder 
Augspûrgiâcben  Confession  und  hauspostill  Lutheri 
arrestiert ,  konnen  sie  nicbt  ausz  der  wolff  hende  bren- 
gen,  Konten  E.  L.  einigen  rath  finden  dieselbe  zu 
kauffen  oder  zu  bekommen ,  wurde  derselben  wol  ein 
drinckpfennig  verehret  werden«  .  .  • 
9^  Die  -werbungen  seindt  ^  wie  mir  E.  L.  schreiben  ;  wir 
sein  aber  dessen  wol  versichert  das  kein  meittgelt' 
auszgeben^  noch  imandts  auffgefordertt  wirdt,  bisz 
so  lang  das.  der  Konig  herausser  kompt;  welches 
nicbt  heimlich,  noch  ufFeinen  stutzgescheenmag; 
das  aber  der  Konig  so  heStig  geit  auszgibt,  geschicht 
aliein  darumb,  das  er  gem  wolte  das  yiir  dissen 
irin  ter  unnser  geIt  verspielten ,  wie  K  L.  ich  am  letzten 
geschrieben  (a) ,  darinnen  wier  unsz  wol  fuerseben 
muessen;willderhalben  mitt  denRittmeistem  dabinn 
gehandlet  sein,  das  sie  so  yiel  gueter  leudt  aïs  inen 
immer  mûglich,  mit  gueten  worten  an  der  handt 
halten  ^  mogen  dessen  gewis  sein  das  sie  mitt  wart-und 
ahnrittgelt  im  fall  der  nott, bey  zeiten  undt  gnugsam 
soUen  yersehen  werden  ;  darumb  muesz  mann  sich 
nicbt  allzeit  ufif  der  Rittmeister  klagen  undt  schrei- 
ben y  on  allerley  werbung  undtanderen  bescbwerùn- 

(i)  ab.  Lei  CaWinistes  étoient  e&trémemeDt  nombreux  ^  les 
communications  avec  la  France  très  faciles  ,  et  les  qualités  natio- 
nales des  François,  sanctifiées  par  la  foi,  contribuoient ,  comme  on 
peut  le  remarquer  ici  ^  puissamment  au  succès  de  leur  prédication. 

(a)  geschrieben.  Voyez  p.  389. 

'  MietbgeM. 


—  404  — 

iS66.  gen  richten;  donnes  mdirerteilAumbdas wtrtgelt. 
Octobre.  darbey  rie  grossen  gewinn  und  forteUbaben^zae 
thuen  ist.  Wir  haben  auch  von  allen  orten  dennassen 
so  gewisse  und  guette  kundtachafft,  das  unsergegen- 
theil  unnsz,  wil's  Gott,  nicht  ûbereilen  soll,  doch 
mûssen  unsere  Rittmeister  alzeit  guecen  muet  haben 
und  bien  und  widder  von  Tielem  gelt  so  vorhanden 
undt  anderen  streicben  grosz  geschrei  machen,  doch 
dennassen  das  es  inen  und  unsz  nicht  zue  Terkleî- 
nerung  gerathe. 
lo.  Es  dûncket  mich  das  E.  L.  aller  irer  handlungen, 
so  sie  disser  sachen  halber  eingangen,  gnûgsame 
entschuldigung  haben;  auch  das  sie  keine  gefhar  uff 
disser  seiten  zue  besorgen ,  nach  dem  rie  nichts  yer^ 
richtet  dan  was  derselben  auszdrûcklichen  zuge- 
schrieben  und  an  sie  begert  worden.  Sie  werden  vaàk 
niemandt  einig  gelt  geben  dorfifen,  nachdem  derhal- 
ben  gnûgsame  versebung  gescheen  wirt,  und  draussen 
sich  nichts  geferlichs  oder  unversehens  erheben  wiit. 
E.  L.  werden  des  gewissen  vondissemort  jederzeit 
yerstendiget  werden,  wasz  aber  E.  L.  mitdenRit- 
meistern  und  andern  Rriegsleuthen  abhandlen  und 
berelhen ,  wirt  und  soll  vor  krefftig  gelialten  wer- 
den, dessen  E.  L.  inn  kûrtzen  gueten  schein  haben 
soUen.  Ich  weisz  nicht  wie  die  gantze  bûndtnûsz  dis- 
ser Nidderlande  es  die  zeit  ires  lebens  umbE.  L. 
verdienen  mogen,  das  rie  rich  so  gantz  guetwillig 
und  flrissig,  auch  zue  hochster  irer  ungelegenhât  in 
disser  sachen  erzeîgen;  yersehe  mich  es  werde  gegen 
E.  L.,  beneben  dem  das  sie  ein  Cristlich,  Gottlich 
guet  werck   thuen ,  mit  aller  danckbarkeit  erkennet 


—  405  — 

I 

werden;  bitt  derhalben  EL  L.  wollen  also,  wie  ich  i566. 
dann  gar  keinen  zweivell  stelle,  fortfaren.  Ich  Octobre, 
schreib  Molsberg  E.  L.  wollen  es  im  weiters  zue  ver- 
warten  handen  zueschicken  lassen.  Es  ist  eîn  recht- 
scha£fener,  uffrichûger  gesell ,  bey  dem  drunck  lesset 
er  aber  den  gaul  underweilen  zue  weit  laufen ,  muesz 
mann  sich  derhalben  mit  geheimbten  sachen  wol  fuer- 
sehen,  aber  doch  sonsten  guete  correspondentz  mit 
im  halten. 

Wo  das  mit  Weimar  nicht  yor  slch  gehen  solte,  so 
weiâz  ich  nicht  ob  unratsam  were  das  mann  mit 
Lantgraye  Wilhelmen  ufFeine  antzal  gueter  leut  undt 
yor  seiner  F.  6.  persohn  zue  handlen  unnderstandenn 
hette.  K  L.  wollen  im  nacb  dencken  unndt  es  mit 
gray  Ludwig  zne  seiner  ankunflt  discouerieren ,  dan 
der  Lantgray  warlich  rechtschaffen  ist  (i)  Es  beut 
sich  ein  anderer  Fûrst  mit  yier  dausent  pferden 
unnd  yiertzig  fendlein  knechten  ahn,  den  K  L.  wol 
kennen ,  darff  inen  aber  nicht  nennen  (a).  ...  Das 
Georg  yon  Holle  yon  unnsert  wegen  handlet^  begert 
er  so  yiel  muglich  heimlich  gehalten  zu  werden  •  •  • 
Datum  Gorckum,  den  i6  Octobris  66. 

E.  L.  gehorsamer ,  dienstwilliger  Brader , 
Ludwig  GaAy  zub  Nassaw. 

A  MoDsr.  MoDsr.  le 
G)nte  Jehan  de  Nassau. 

.  (i)  Ml.  Voyez,  p.  357. 

(a)  nennem,  Soiyent  quelques  indices  ,  auxquels  réponse  du 
Gunte  Jean  pourroitreconnoltreKe  personnage:  entr'autres  que  son 
frère  et  l'épouse  de  celui-ci  aToient  été  à  Dillenbourg. 


—  406  — 
LETTRE    GCXXX. 

Le  Comte  //•  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau. 
Sur  les  affaires  de  la  Frise  et  d^Amsterdam^  et  la  venue 
du  Roi. 


1 566.  */  Le  1 8  octobre  le  Comte  Louis  avoit  été  à  Vianen  avec  lePrin» 
Octobre.  <^  d'Orange ,  tous  deux  se  rendant  à  Utrecht  Te  Water^  Vf,  3a5- 

En  Frise  il  y  aToit  beaucoup  de  désordre.  «  Leorardiae  imagines 
»  ejecerunl  y  altariaque  eyerterunt  in  tribus  parochialibus  eodesiîs  , 
»  et  noYosadmisereconcîonatoresy  tresque  earum  Pastores  .  •  •  . 
>  ad  sectas  palam  desciverunt  .  •  .,  idque  factum  Magîstratus 
9  pertinaciler  défendit ,  ut  reprebensione  Arembergensis  Praefecti 
»  contempta,  rem  ad  arma  renturam  verear  •  .  •  .  Ult.  Oct  » 
FigU  ad  Hopp.  S84* 

Le  Prince  avoit  de  nouyeau  à  lutter  contre  beaucoup  de  difficul- 
tés, A  Utrecht  il  permit  aux  réformés  d'aller  aux  prècbes  bon  de 
la  ville;  mais  ce  ne  fut  pas  sans  éprouver  une  vive  contradiction  de 
la  part  des  Etats  et  de  la  régence  municipale.  Bor^  Û94.*  9  Soi  , 
3o5.^  «  Trajectenses  fortiter  Brederodio  Principique  Orangiae 
V  restiterunt  »  FigL  ad  Hopp,  p.  5o8. 


Monsr.  mon  frère.  J^antanps  par  rostre  lettre  que  ne 
Tjendres  ancor  sy  tost  icy,  jusque  à  avoyr  aultres  nou- 
velles de  monsr.  d'Ostrate ,  pour  lors  dépêcher  le  jantyl- 
homme  fryson  ,  ce  que  je  luy  ey  redyct ,  lequell  atanderat 
icy  Yostre  venue ,  mais  il  vous  supplie  d'estre  dépêche  le 
plus  tost  que  il  vous  serat  possyble ,  pour  évyter  aus 
inconvényens  quy  pouryont  survenyr  là  an  FrysCi  à  cause 
de  sa  longue  demeure,  car  il  ne  sevent  sur  quoy  s'ares- 
ter.  Je  suys  byen  ayse  que  aves  mandé  cens  d^Amsteidam 
auprès  de  vous  pour  gangner  tamps  y  avant  que  Monsr. 
le  Prynce  ce  trouve  là.  Je  ne  doubte  que  il  ne  ce  lesse- 
ront  réduyre  à  toute  reson;  touchant  à  moy,  sy  quelque 


^me 


—  407  ~ 

TjUe  ce  trouve  icy  auprès  de  moy ,  je  ne  f auldrey  à  randre  1 566. 
tous  devoyr  de  fayre  le  mesme,  meys  je  pansse  que  non ,  Octobre. 
pour  ce  que  j'antanps  que  il  ont  desjà  dépéché  tous 
leurs  .députés  vers  monsr .  le  Prynce  an  dellybératyon 
Taborder  tous  par  anssamble ,  sans  que  je  sache  leurs 
intentyons,  mes  je  la  pansse  byen  à  peu  près,  comme 
pouves  pareyllement  byen  pansser.  Je  ne  double  que  n*an 
feresbyen,  car  ce  sontjans  de  byen.  Il  ne  recherchent 
les  choses  sy  profondes  comme  aultres.  Je  suys  fort  ayse 
de  la  Tenue  du  Roy ,  puis  que  il  fault  que  il  soyt.  J*es- 
père  que  ce  bon  Dyeu  ordonnerat  des  affayres ,  comme 
il  trouverat  convenable  pour  la  gloyre  de  Son  nom  et  de 
ce  n  an  fault  doubter.  Espérant  vous  revoyr  byen  tost , 

ne  ferey  ceste  plus  longue De  Vyanen,  ce  aa' 

jour  d'octobre  i566. 

Ung  mestre  Vallantyn  ast  esté  ce  matyn  vers 
moy  et  m*a  dyct  que  Ton  le  veult  banyr  d'Utrecht 
et  fayre  mons  etmeryeylle  pour  avoyr  cryé  :  Vyve 
les  Geus  !  Je  vous  prye  redressé  sella ,  ou  il  an 
pouroyt  résouldre  aultres  inconyényens.  Il  s'an 
fusse  byen  pansse  le  fayre  de  la  sorte,  mes  puis 
que  il  n'est  fayct^  il  le  hvît  passer.  Les  bylles  je 
les  fèrey  atacher. 

Vostre  dedyé  frère  à  vous  faire  seryice , 

H.  DB  BaBDEaODS. 

A  Monsieur  mon  frère  ^  M onsîear 
le  Gonle  Louys  de  NaAsaw. 


—  408  — 
LETTRE  CCXXXI. 

Le  Comte  Louis  de  fVittgenstein  au  Prince  JC  Orange. 
Communication  du  résultat  de  son  enireime  avec  le 
Landgrave  Guillaume  de  Hesse.  (Landgrave  Wilhelms 
zu  Hessen  rahtsame  bedenck,  so  ire  F.  6.  mir  befolen 
mynem  gnedig  H.  Printzen  zu  Uranien  anzubringeim.) 


1 566.       V  Le  Comte  de  WittgeDsteiD  étoit  éminemment  digne  de  la 
Q^^l^^^^  confiance  du  Prince;  d'après  le  .témoignage  d'un  fort  bon  juge , 
de  Longuet.  —  «  Vir  eximina.  »  Ep.  ad  PL  Sydnaeum ,  pu  171. 
«  Vir  praeetantiaaimna.  nLL^  176* 


Nachdem  ire  6.  beide,  des  Churf.  zu  Saxen  und  auch 
ires  h.  Yatters  Landgraven  etc.  gegebene  antwortt  nicht 
anders  aïs  freuntlich  und  wolmeinende  gegen  K  G.  ver- 
mercken ,  achten  ire  G.  zu  mehrem  gelimpfF  nich  undien- 
lich  dasz  sich  E.  G.  vors  erst  gegen  beide  Gbur-und 
Fûrsten  mit  ejnem  sondem  potten  freundtlich  bedanckt^ 
mitt  angehengter  pitt  dasz  insonderheitt  Saxen  (i)  dièse 
sachenbey  der  Key. Ma.,  desgleichen  Hessenn  bey  andeni 
Ghur-und  Fûrsten  zum  treuwlichste  woltte  befardern. 
Und  sein  ire  G.  gutter  hoffiiung,  die  Key.  Ma.  werden 
sich  Tonwegen  itz  vorstebender  gefahr  in  Ungern,  desz- 

(i)  Saxen.  L'Empereur  étoil  bien  dîapoaé  par  luî-aiéBM; 
en  outre  r£lecteur  de  Saxe  laiaoit  yaloir  son  influence  en  faveur 
des  Pays-Bas.  «  S'allégua  par  aulcuns  que  les  raisons  contenuaa 
»  es  lettres  de  l'Empereur ,  estoient  fort  conformes  à  celles 
*>  des  Seigneurs ,  ce  que  par  adyenture  estoit  chose  practicquée 
i>  par  eulx  par  le  moyen  du  Ducq  de  Saxe ,  Onde  de  la  Femme 
»  du  Prince  d'Oranges  5  et  très  familier  de  S.  M.  Imp.  »  Happer ^ 
Métn^  11 3. 


—  409  — 

do  williger  und  emAÎger  dessen  undernehnien ,  daniilt  ne  i56& 
gegen  den  Tûrck  auch  sovil  mehr  bebtandt  erlangen  Ociolwo* 
niogeo. 

Zum  andem  hielten  ire  6.  zu  befordenuig  der  sachen 
dienlich ,  dasz  E.  G.  selbst  eyne  ausfubrliche  schrifftliche 
form  begreiffen  lassen ,  was  gestaltt  die  intercession  bej 
der  KoD.  Ma.  zu  thnen ,  auch  was  massen  nnd  wie  weiti 
E.  6.  und  dero  mittyerwandten  leiden  mogen  dieselbig 
etwa  oïl  weitem  verdacht  hierin  zu  meldenn  und  anzu* 
zeigen.  Item  obs  rahtsamer  cfiese  intercession  scfariftlich 
oder  dui^h  schickung)  oder  u£f  beide  wege  zu  thuen^ 
und  im  fahl  der  schickung,  ob  auch  die  gesandten  ohne 
gefahrinn  Hispanien  kommen  und  yersichertt  sein  moch- 
ten. 

Solchs  hetten  £•  6.  Landg.  Wilhelm  TertrauwKch  zu- 
zuschicken,  dan  ire  G.  erpietig  dasselbige  alszdan  an 
andere  Chur-und  F.  (doch  alsz  ausz  sich  selbs)  zu  gelan- 
gen ,  auch  um  schleunige  yerfertigung  yleissige  anregung 
zu  thuen.  Dan  dieweil  der  Ko.  albereidt  in  werbung ,  die 
Regentin  in  ausgangenen  schriften  an  die  Fûrsten  (wie 
E.  G.ohn  zweiTelbericht)  soIchesgewahsamenTorfaabens 
sich  gnûgsam  erklerett  (i) ,  so  achten's  ire  G.  und  andere 
mehr  Tor  notig  dièse  intercession  ufs  baltest  gehn  zu  las- 
sen ;  dan  zu  besorgen,  da  sich  die  sachen  zu  weitt  Tcrlauf- 
fen  und  der  Ron.  schon  gefast ,  dasz  alsdan  die  under- 
handelung  wenig  nûtz  schafFen  wûrde. 

Zum  dritten ,  hielten  ire  G.  auch  vor  rahtsam  das  von 
wegen  E.  G.  und  anderer ,  so  dieser  sachen  mitt  yer- 
wandtt  und  zugethan ,  etwa  eyn  ansehnlicher  Herr  oder 


(i)  érkleFÊtt^  Voyez  la  lettrsaaS. 


—  410  — 

i56<?.  jesonst  eyn  viartrawle  beqneme  peri<m,«i  aller  fônler^ 
Oetobre;  liohsien  abgefenîgett,  und  dieûbrigen  Chttr-undFûmen 
gleichfals  um  rahd  und  beistand  ersucht,  aU  nemlichi 
P£du  Ghiurf.,  ao  diesem  werck  inaonderheitt  wol  ge> 
BÔgtt  (i).  Item  Zweibruck  j  im  fabl  er  widder  anheimach 
aein  wûrde,  wie  man  aich  in  kûrtzen  Teraielit;  desgïei- 
dieu  Wurtemberg  und  den  Alaickgraye  Garl  von  Ba- 
den  (a),  weloher  aicb  mitt  Frandoreicb  gleichfds  eyn- 
gelaaaen* 

Leblicb  adten  ire  6.  dias  dem  gantzen  bandell  zum 
hodiaten  Tortregliob  und  Tor  allen  ding  bocbnotig  aein, 
die  Gbur-und  F.  um  bûlff  und  beiatand  ersucbt 


(i)  geneigt  L'EKecteor  Palatin  avoit  répondu  avec  beauooap 
de  foroe  aux  iasiouatîoDS  de  la  Duohesae  de  Parme.  « 
«  oonfidendssimé  longiasimec}ae  MariiMit  Palatmos  Cornes , 
»  eus  Tcrtinf ,  qui  se  novi  tntorem  Eyangelii  pcr  Germaniam  vea- 
»  ditabat.  Non  enim  solum  Belgarum  cansam  apud  GuberDatrioem 
>  egity  atqne  eorandem  innocentiam  oommendaTit;  sed  execratua 
»  Rooiannni  Fontifieem,  eultnm  Saoranim  Imaginom,  Inqniaito- 
9  run  tjnrannîdeai»  ad  eztrenuim  oonfecit  obligari  se  religione 

•  ifQoainns  fratribos  suis  Guifeisiooem  Angostanam  pnramqœ 
»  Deî  verbnm  pare  sectantibus  adyenaretar.  >  Strada ,  I.  275.  Q 
est  possible  qu'en  écrivant  à  la  GouTemaote ,  il  ait  spécialemeot 
fait  meution  de  la  Confession  d'Augsbourg  ;  mab  son  zèle  pour 
les  Chrétieiis  des  Pays-Bas  reoevoit  nn  nouveau  degré  d'énergie 
par  son  attacbemeut  à  la  doctrine  de  Calvin, 

(a)  Baden.  Le  Maigrave  Charles  de  Badsi  protestint  aél^ 
«  Pfalzgraf  Wolfgaug  und  Marggraf  Cari  von  Baden  waren  andi 
»  in  der  Religionssache  so  gaoz  einigmit  Christophe  dasz  sie  in 

•  den  Fàllen,  wo  die  andem  gleicbgûltig  oder  gar  abgeneigt 
»  vraren ,  gleichsam  als  engerer  Ausschusz  des  protestantischen 
»  Fûrstenrathes  betrachtet  vrerden  konntenn ,  da  ohndiin  die  Reli- 
»  gionsbOndnisse  erlageu.  »  PJuier^  Henog  Christophe  II.  ^. 


~  411  ~ 

und  sich  der  Niàdeatlinde  propter  communem  causam  relt-  iS66. 
gtonis  anzunehmen  gepetten,  dasz  anch  die  Stende,  so  Octobn. 
irer  hûlff  begirig ,  sich  in  religions  ausdrûcklich  und 
dermassen  erkleiten,  damitt  die  Ghur-und  F.  wissen 
mogen,  wesz  sie  sich  diszfials  endlich  zu  inen  zu  verse- 
hen  y  den  es  ire  F.  G.  nicht  wenig  bedencklîch  uff  ej& 
ungewisz  sich  frembder,  bevorab  solcher  schweren 
weittleufitigenhendel,  mittanhengig  zuinachen,undwur- 
de  auch  alsdan  ohne  zweivel  die  gemeine  hûlfif  deszdo 
ansehnlicher  und  williger  ervolgen.  Wie  den  gleichfals 
mein  g.  Herr  Landg.  Wilhelm  aich  gegen  EL  6.  und  den 
Nidderlandenn  (berorab  da  ire  G.  yersichertt  dasz  alleinn 
die  Ehre  Gottes,  und  nicht  ander  zeittlicher  vorthein  da- 
mitt gesucht)  gantz  guttwillig  und  hoch  erpotten  haben , 
welches  aufz  derselben  befehi  E*  G.  ich  nicht  yerhaltten 
soUen.  Signât.  Gassd  ,den  a4*~  Octob.  Anno  Q&. 

E.  F.  G.,  allezeitt  dienstwiUiger , 

LUDWIG  TÛir  SbIH  6&AW  zu  WlTGBRSTBIH. 


LETTRE    GGXXXIL 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comté  Lom$  de  Nassau. 
Sur  la  défense  faite  à  ceux  de  BoUerdam  d^  aller 
aux  prêches* 


%*  A  mesure  que  la  Gouvernante  reprenoit  courage ,  die  tâchoit 
de  revenir  sur  des  concessions  faites  au  moment  du  danger:  on 
commençoit  donc  à  opposer  des  difficultés  aux  préchesy  le  plus  sou- 


~  412  — 

i566.  ^f^*^  '^^^i'  pvécnte  que  dam  teloa  t«l  cadrait  ils  ii*avDicnt  pM  en 
Q^lgj^gg^  lieu  avantracoonJL  Les  protestans  adressoient  des  plaintes  au  Con- 
fédérés ;  mais  déjà  leur  intercession  devenoit  assez  inutile.  Cest 
ainsi  que  ffopper  se  plaint  que  «  les  Seigneurs  de  Bréderodeet  Cuy- 
»  lenburg  escripvirent  diverses  lettres  rigoureuses  et  plaines  de  me- 
»  naces  à  la  ville  de  Nymegen  et  Gueldre.  »  Mémor,  p.  1 1 1.  Ce  re- 
proclie  n'est  toutefois  pas  exempt  d'injustice  et  d'exagération.  On 
avoit  eu  recours  aux  Confédérés ,  comme  à  des  intermédiaires  entre 
le  Gouvernement  et  les  réformés;  ils  avoient  donc  une  double  tâdie 
à  remplir,  et  dévoient  aussi  bien  défendre  les  droits  de  ceux-ci,  que 
leur  rappeler  les  devoirs  d'obéissance  et  de  sujétion.  Et  tout  semble 
indiquer  que  les  principaux  Confédérés  s'efTorooient  de  bonne  foi  de 
conserver  on  derétablir  la  tranquillité.  "Du  reste,  se  sentant  suspecta 
«t  menaoés,  ils  se  préparoient  à  tout  événement  :  le  Comte  de  Bré- 
derode  surtout,  qui  d^uis  la  mi-septembre  avoit  commencé  à  for- 
tifier Yianen  et  à  lever  des  éoldats.  Te  Water ,  lY,  3a5« 


Monsr.  mon  frère,  ceus  de  Rotterdam  ce  sont  icy  trou* 
▼es  devers  moy  etm'ont  donné  à  congnestre  que  Ton  leur 
&yct  fors  f&cheryes  et  troubles  à  leurs  preisches,  les 
menassant  ung  baylly  du  lieu  las  allantour  les  [suhuyes], 
et  comme  il  me  dysent^  le  pyet  et  Fooasyon  que  il 
prent ,  est  pour  ce  que  il  ny  ont  prescbë  avant  Facort 
fiiyct  ;  eus  respondent  là  dessus  que  de  tous  tanps  il  ont 
prescbë  dans  leurs  yylles  asses  ouvertement ,  mesmes  que 
dès  du  commassement  il  ont  [atantus  '  ]  cent  foys  prescher 
bors  de  la  dycte  vylle,  aultanps  des  aultres ,  mes  que 
leur  ast  este  requys  du  Magistrat  de  ne  le  voulloyr  fayre , 
leurs  otroyant*  les  prescbes  à  l'acoustumée  et  leur  pro- 
mectant  que  s'yl  y  avoyct  prescbes  an  lyeu  de  Hollande 
otroyés ,  que  eus  serycmt  des  premyers.  Sur  quoy  il  ce 
sont  aresté  et  puis  avoyr  antandu  l'aoort,  qui  il  n'estojt 

•  estmdn  (?).  *  oefrayaat. 


—  413  — 

lycyte  ^  ny  parmys  à  aulqun  prescher  dans  les  rfiles ,  ce  x566. 
sont  retyré  dehors  là  où  à  l'eure  on  les  veult  anpècher  ;  Octobre, 
œ  que  il  trouvent  estrange  y  pour  estre  estes  obéyssans , 
que  icelle  redonderoyt  à  leur  extrême  préjudycei  me 
pryant  tous  fayre  oeste  et  mesmes  tous  auToyer  ce  jan- 
tylhomme  Monsr.  de  Sneu ,  pour  tous  porter  la  paroUe 
de  leur  part  :  ce  que  ne  leur  ey  peu  refiuser ,  tous  asseu- 
rant  que  les  aultres  ce  conduyront  à  la  reson  et  Toys 
tout  acheré ,  hors  que  Amsterdam ,  desquels  je  ne  puis 
fayre  aulqunne  doubte.  Je  Touldroye  les  pouToyr  abor- 
der an  partycuUyer ,  je  n  an  doubteroys  ryens^  et  le  plus 
tost  seroyt  le  mylleur  pour  beaucoup  d'ocasyons  que 
il  n'an  mutynent  d  aultres.  •  •  •  •  De  Yyanen  ,  ce  aS™* 
jour  d'octobre  i566. 

Vostre  dedyë  frère  à  jamës  tous  £eiyre  servyce , 

H.  nB  BaSDBRODB. 

An  oultre  le  dyct  Syngneur  de  Sneu  tous  dy* 
rast  les  pleyntes  que  nous  aTons  de  la  Haye ,  tous 
pryant  y  donner  ordre  afiyn  que  chesqun  aye  à 
ce  contanter  et  que  Ton  ne  donne  à  perssonne  oc- 
casyon  d'estre  rhétyff  à  ungne  telle  oportunyté  , 
puisque  tout  est  an  bon  terme. 

A  Monsienr  mon  frère,  le 
Conte  Louys  de  Nassaw. 


414  - 


LETTRE  CCXXXIIL 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Louis  de  Nassau, 
Sur  les  dispositions  de  ceux  de  Hollande  à  obéir  au 
Prince  y  et  sur  un  avantage  remporté  en  Hongrie  piw 
les  Turcs. 


l566.  *^*  Bt  de  Bréderode  avoit  beanooap  d'inflnenoe  en  Hollaode; 
Octobre,  les  réformée ,  qui  n'oeoieot  entièrement  se  confier  au  Prince  d'O- 
nmge^  conaidéroientle  G)mtecomme  leur  protecteur.  Plusieurs  ▼iii« 
envoyèrent  à  Vianen  des  députés  pour  lui  offrir  de  contribuer  aux  for- 
tifications. Te  JFater^  TV  3a5.  Le  a6  octobre  on  avoit  commencé 
à  élerer  le  rempart  du  sud-ouest.  /.  /. 

Le  Turc  causoit  de  grandes  alarmes.  «  ffic  (Lutetiae)  audimns 
esse  ingentem  apparatum  Turcarum  in  Hnngaria.  Utinamsupsr^ 
bus  iUe  Tyrannus  suts  Tires  in  Orientem  potins  oonTerteret.  Quao- 
do  ejus  potentiam  considère,  et  cum  nostrorum  Principum  poteo- 
tia  etm  oonfero ,  ego  pêne  de  rébus  nostris  despero  • .  •  oct  Gai. 
S^t.  ^Longuet,  Ep.  secr.  L  1 5.  Au  sujet  de  ces  craintes  M,  Eanke 
fait  de  très  justes  remarques.  «  Betracbtete  man  ....  wie  sich  we- 
der  im  Osten  von  dem  allerdings  scbwachem  Reiche  der  Penor, 
noch  aucb  im  Westen  Ton  der  Cbristenheit ,  die  um  die  Wahrbeit 
ibres  daubens  lerfoUen  war»  ein  danenider  Widerstandcmarteo 
Hesz;  so  konnten  selbst  verstandige  Manner  fûrchleny  der  Liof 
dieser  Siège  werde  die  Tûrken  zu  einer  universalen  Monarchie 
fûbren.  —  Indem  man  so  dacbte,  .  .  .  ,  so  ereigneten  sich  bei 
den  Tûrken  selbst  Veranderungen  die  den  Zustand  ibres  Staates 
wesentlich  umwandelten.  Das  Reich  bedûrfte  kriegerischer 
Olierbâupter  ;  sie  fingen  aii  ibm  au  fehlen  ;  es  bedûrfte  der  on- 
geirrten  Disciplin  seincr  militairischen  Einrichtungen  ,  seiner 
Skiavenerziehung  ;  dièse  verfiel  :  es  bedûrfte  fortgebender  Erobe- 
rungen;  sie  begonnen  zu  mangeln.  »  F&rsten und  Folker ^IM> 
A  quoi  il  faut  ajouter  que  les  dissensions  religieuses  n'etoient  pas 
destinées  à  affoiblir  la  Chrétienté,  parcequ'elles  aycient  leur  source 
dans  un  renouTdlement  de  la  foi. 


—  415  — 

Monar.  moxk frère.  Je  ne Teus  lesser  vous  avertyr  que  iS66. 
j'ejtantfaycty  qaejé[reyeu']icycettsd*Âin8ierdain,les-  Octobre, 
quels  jej  contantes  et  feront  tout  ce  <iue  il  plerat  à 
M onsr.  le  Prynoe  et  s*o£Ereront  d'eus  mesmes ,  comme 
il  m'ont  promys ,  moyenant  l'asseurance  de  Monsr.  le 
Prynce ,  de  laquelle  je  leurs  ey  asseure;  cens  de  Delffe 
pojireyllement,  cens  de  la  Brylle  aussy  ^  quy  avyont  pa- 
reyUement  églyse.  Je  n'ey  anoor  parllë  à  $euB  deLeyden, 
mays  je  respons  pour  eus  que  il  feront  le  mesmes  des  aul- 
très.  Aus  aultres  vylles ,  quy  ont  eu  les  presches  hors  des 
▼ylles ,  ce  oontantent  pareyllement  tous ,  moyenant  l'as- 
seurance sanblablement  de  mon  dyct  Syngneur  Prynoe , 
aTCcq  ce  que  je  les  trouye  tous  fort  youUuntayre  à  mes- 
tre  corps  et  byen  an  ce  que  l'on  les  vouldrat  amployer , 
et  certes  je  n'an  fys  onques  doubte  d'aultant  que  il  sont, 
car  je  les  ey  tousyour  trouvés  fort  affectyonnés  et  résol- 
lus ,  desorte  que  jevoys,  aveque  l'aydede  Dyeu,  tout  ce 
porter  byen.  Peyrepceu  certeynne  nouvelle  de  CouUong- 
ne,  mesmes  ung  de  mes  jans  venant  de  la  Court  de 
Monsr,  le  Duq  de  Glèves ,  lequell  Syngneur  Duq  ne  ce 
portoy t  ancor  guères  byen ,  mays  il  avoyct  repceu  cer- 
taynes  nouveUes  d'ungne  rancontre  que  des  nostres 
avyont  eu  an  Hongrye  contre  le  Turcq ,  où  que  les  nos- 
tres avyont  repceu  ungne  extremme  domage,  mes  il 
avyont  tenu  le  campe  ^  mes  plus  mors  des  nostres  que 
des  leurs,  et  beaucoup  d'aparence  an  aultre  mon  frèrey  est 
demeuré  (i)  avecq  toute  sa  compagnie ,  hors  ung  seuil 

(i)  demeuré»  «  Haturiooourtius  Brederodii  frater  apud  Viennam 
»  Anstriae  exatmctaseat,  qui  magnum  aui  dcsidoriiim  creditoribos 
»  raliqnit.  «  ^igi*  ad  Hopp,  p.  S^i. 


—  416  — 


tS66.  quy  an  e<t  esdiapé  d*yodl« ,  IcaqQcU  estoyt  d'auprès  de 
Octobre.  GouUongne  et  est  de  retour ,  lesquell  Yà  pareyllement 
oertyfyë  et  est  ung  jantylloitime.  Sy  aynsy  est ,  Djeu 
Teuylle  ayoyr  son  âme ,  puisque  il  est  mort  au  lyst  d*oii- 
neur.  Le  premyer  est  mort  povre  soldat  an  Ittallye* 
Taultre  à  la  bauylle  de  SayncuQuintyn ,  et  cesluy  sy  con- 
tre le  Turq ,  et  moy  j'espère  de  mouryr  ung  rostre  pone 
soldat^  rray  geus,  à  yos  pyes,  nedoubtant  nullement 
que  derant  Tenyr  an  ceste  eztrémytë ,  je  n'an  fusse  pas- 
ser la  peur  à  quelque  ungs  ou  voyre  le  pas 

De  Yyanen  ,  ce  37™*  jour  d'octobre  i566. 

Vostre  du  tout  dedyë  frère  à  tous  faire^ 

senryce  à  james , 
H.  DB  Brbdeeodb. 

Mes  humbles  reoommandatyon  à  la  bonne  grâ- 
ce de  M'  le  Prynce  et  que  luy  demeure  esclave. 

A  Monsr.  mon  frère  ,  Mouir. 
le  Conte  Louys  de  Nassaw. 


Le  27  octobre  on  remît  an  Comte  de  Hoogstraten  à  Annn 
une  requête  que  les  réformés  adreasoîent  au  Roi,  et  dans  laquelle  ib 
offroient  nne  somme  de  trois  millions  de  florins ,  pourvu  qn'oa 
leor  accordât  le  libre  exercice  de  U  religion.  «  Creditnm  est  artifi* 
»  cinm  fuisse  DonnuUomm ,  nt  minore  snspicione  bue  alque  31ac 
é  oorrogandae  pecuniae  causa  commearent,  fidlerentque  înterei 
•  simnl  Hispanum  eâ  summa  facile  alliciendum,  simnl  coiyurato- 
m  nun  multoa  libentius  pro  libertate  rdigionis  impetrauda  qnaai 
»  pro  bdlo  gerendo  aéra  solnturos  :  nisi  forte  ingens  illa  pecnnit 
»  pUne  in  spedem  ad  ostentandas  partium  vires  offmbaliir.  * 
Strada^  L  a86.  On  ne  sauroit  disconvenir  que  cette  offre,  cette 


—  417  ~ 

tentative,  pour  ainsi  dire,  d'acheter  la  conscience  du  Roi,  n*eût  quel-  1 566. 
que  chose  de  très  singulier;  le  ton  de  l'Adresse  iBst  quelquefois  assez  Octobre, 
inconvenant;  et  iln*est  pas  impossible  qu'en  effet  il  y  ait  eu  une  ar- 
rière-pensée dans  cette  démarche.  Sans  doute  plusieurs  signataires  le 
,  supposoiént ,  le  desiroient.  «  Si  S.  M.  ne  voulloit  consentir  à  liberté 
»  de  conscience ,  ils  employeroyent  Targent  pour  en  lever  gens  de 
»  guerre  contre  icelle.  »  Sententien  v.  Alva ,  p.  89,  94.  Quelques 
uns  des  principaux  Confédérés  avoient  signé  pour  des  sommes  coih 
sidérables;  le  Comte  de  Bréderode  pour  loooo  écus;  le  Comte  Louis 
de  Nassau  pour  loooo  florins  de  Braband.  Te  Water^lM.  i34. 
La  Gouvernante  envoya  la  requête  au  Roi,  qui  n'y  fit  aucune 
réponse  ;  et  elle  se  plaignit  amèrement  qu'on  avoit  osé  «  faire  col- 
»  lecles ,  cueiller  aydes  sur  le  peuple  de  S.  M.  jusques  aux  aucu- 
»  nés  millions,  comme  l'on  se  vante.  »  LL  270. 


LETTRE    CCXXXIY. 

Le  Comte  Louis  de  ff^ittgenstein au  Prince  d'Orange,  Sur 
sa  réception  auprès  de  t Electeur  de  Saxe. 


Hochgeborner  genediger  Fûrst  undHer  ....Als  ich  ausz 
E.  G.  bef elch  mich  zum  Churf.  v.  Saxen  verfugett ,  hab  ich 
ireChurf.  Gn.  erstlicb  den  lo*»"  dièses  in  eynem  Wendisçh 
stedlin ,  soan  der  Schlesing'  gelegen,  Senifteberg  gênant, 
antroffen,  und  mich  alsbald  durch  Hans  Jenitz ,  Sécréta- 
rium^  bej  ire  Churf.  Gn.  angeben  lassen.  Dieweil  aber 
i.  G.  albereitt  im  werck  Yolgenden  tags  zu  yerrûcken , 
hab  ich  derselbigen  bisz  zum  Stolpen  ^  so  nacht  dem  Land 
zu  Behem*  gelegen,  volgen  mûssen. 

Daselbst  habe  ire  Churf.  Gn.  meine  werbùng  in  bey- 

'  ohDweit  SdifetitQ.  "  BobnwD. 
1  37 


—  418  — 

1 566.  aein  allein  D.  Graco  (i)  angehorett ,  aber  alsbald,  sîch  fer^ 
Octobre,  ner  daniff  zu  bedencken ,  dieselbig  in  scbrifften  begerett 
Wiewol  ich  nuhe  L  Churf.  6n.  angezeigt ,  wasz  gestalt 
mir  von  E.  G.  ufFerlegt  dièse  sacben  in  gebeim  zu  halten 
und  bevorab  yor  abschrifitenn  zu  bûten ,  so  seind  docfa 
i.  G.  uff  dem  beharreti  miterpieten  solcbsbey  aîdial* 
lein  im  yeitrawen  zu  bebalten. 

Nacbdem  aber  der  zweite  Artikel  in  der  Instrucdon 
Hertzog  Hans  Friderich  zu  Saxen  belangen ,  duroh  Land- 
graf  Wilhelm  geëndertt  (wie  E.  G.  ausz  beygelegtem 
zettel  zu  sehenn),  und  sich  gefallen  laasen  dem  Ghui£ in 
gleicher  gestalt  aucb  vorzutragen ,  als  hab  icb  die  instiuo- 
tion  binderhalten  und  eynen  auszugk  (docb  derselben  fast 
gemesz  bisz  uff  den  zweiten  artickell)  gemacbt  und  dem 
Cburf.  also  zugesteltt.  Hieruff  baben  i.  Cburf.  G.  midi 
Yolgenden  tags,  nemlicb  den  14**"  dièses,  widderum  zu 
sicb  erfordem  und  durcb  gedachten  D.  Graco  mûndlidi 
beantworten  y  gleicbwol  ^uffmyn  begeren,  dasselbigaudi 
alsbald  scbriftlicb  zukommen  lassen  ,  welcbs  an  E.  G.  fo^ 
ters  zu  bringen  ich  also  mitt  dancksagung  angenohmen. 
Dieweili  den  K  G.  aus  dem  des  Churf.  geneigte  wol- 
meiniing  gnuegsam  yemehmen  roogen ,  und  ichitzo  mei- 
ner  hôchsten  nottûrft  wegen  auch  ejnmal  nach  haasz 
reiten  mûssen ,  hab  ich  zu  mehrer  beforderung  dieselbige 
scbriftliche  antwortt^  so  hie  neben  yerwartt,  E.  G.  hie» 
mitt  zuschicken  woUen,  gantz  dienstlich  bittend  E.  & 
wollen  solchs  nicht  in  unguttem  yermercken. 

Als  ich  nuhe  oberzeltter  massen  yom  Churf.  abgeferci* 

(i)  Ctaco,  Conseiller  de  FËlecteur  de  Saxe,  qui  jouissoit  de 
beaucoup  de  crédit ,  mais  qui  plus  tard  tomba  en  disgrâce  pour 
avoir  favorisé  l'introduction  des  croyances  calvinistes. 


—  419  — 

geit,  hab  ieh  mich  gagea  D.  Graco  adpartem  vernehmec  i566. 
lassen ,  das  E.  6.  myns  verhoffeiis  des  Churf .  antwortt  zu  Octobre, 
sonderm  danck  und  wolgefallen,  Tomemlich  den  ersten 
punct  belanget ,  Yernehmen  werden.  So  viel  aber  Hertzog 
BL  Friderich  betreffen^habichineQ  vor  mich  erinnent^ob 
nîcht  in  dem  etwas  femcrzu  bandeln  und  zu  erbalten  sein 
mochte;  den  so  tîI  ieh  Tennercken  konnen,  E.  G.  etwa 
mehr  damm  zu  thuen  innerfidienunfrieddezQ  vorkommen, 
nnd  dem  kegentheil  seine  practiken  damit  abzuschneîden , 
«U  vonwegen  derselbigen  leutte ,  deren  sie  villeiclit  bey 
.  andem ,  TornemKch  duich  i.  Ghtuf.  6*  selbst  beforde- 
rang ,  gleich  so  wol  und  etwa  l^esser  bekommen  mochten. 
Daruff  vidgedachter  D.  Graco  geantwoitt  dasz  glàch- 
wol  hid^evor  Franckreich  oder  andere  in  gleichen  fâDen 
niehemals  so  Til  erhalten  als  sicb  ire  Churf.  G.  diszmal  ge- 
g;en  E.  G.  erbotten ,  aber  die  handlung  mit  H.  Hans  Frie- 
drich belangend ,  hab  i,  Qinrf,  G«  aile  umstende  selbs 
gnuegsam  bewogen.  Dieweil  aber  der  H.  Yon  Saxen^samtt 
seinem  anhang ,  den  echtern,  sich  vielfeltig  nicht  allein 
kegen  i.  Churf.  G.  gantz  beschwerUcher  weise  eyngelas- 
sen,  sondem  auch  der  Key;  Ma^  und  gantzem  Reich  un- 
gehorsamlich  widdersetzt,  wie  er  den  solchs  weitter  aus- 
geiuhrett,  so  trage  er  die  vorsorge  dasz  uif  diszmal  mehr 
nicht  zu  erhalten  ;  den  es  konten  auch  i.  Churf.  G.  darzu 
nicht  rahten  dasz  derselbigen  feinde  soltén  gesterckt  wer- 
den ;  jedoch  hatt  gedaehter  doctor  letzlich  dahin  Temehen  ' 
lassen ,  im  fahl  der  Landgrave  neben  E.  G.  derwegf  n  fer- 
ner  beym  Ghurfûrsten  anhaltten  wûrden,  dasz  yerhof- 
fentlich  i.  Churf.  G.  sich  etwas  nahcr  zur  Tcrgleichung 
wnrden  bewegen  lassen ,  darzu  er  den  selbs  moglichos 

■  vernehnien  (?^ 


—  420  — 

i566.  vleis  gem  helffen  und  rahten  wolte,  wiewol  ich  audi 
Octobre,  yon  Land^.  Wilhelm  im  yertrawen  Temobmeii  dasz  der 
Ghur-und  Fûrsten-Rethe,  Pfaitz,  Gûlick  und  Hessen,  m 
kurtzem  5ollen  zusammen  kommen ,  von  mktel  und 
nvege  handeln  me  die  vergleichung  zwischen  Saxeon 
zu  treffen,  darzu  der  Almechtîge  sein  segen  gebe, 
den  es  nach  itziger  yielfeltiger  beschwerUcher  gelegen» 
heit  des  Turcken  und  sonsten ,  gantz  hochlick  zu  wân- 
schen. 

Nachdem  ich  den   uff  diszmahl  femer  nichtkonnoi 
erhalten,   auch  Landgr.  Wilhelms  meynung  dahin  ge- 
richt  dasz  man  sich  mitt  Saxen-Weinuur  nicht  zu  weitt 
soltt   ejnlassen,  damitt  hiedurch   der  Churf.  (an  dem 
mehr  gelegen)  nicht   von  E.  G.  alieniret,  als  hab  ich 
die  handelung  mitt  H.  Hans  Friderich,  lautt  habender 
Instruction,    uff  diszmal  beruhen   lassen,  mynen  w^ 
in  der  widderkehr  uff  Gassel  genohmen,  und  Landgr. 
W.  aller  verlauffener  handelungen  beym  Churf.  nach 
der  lengde   bericht;  doran  L  G.  eyn  gutt  gefallens  und 
gnuegen  gebabtt,  dameben  etzliche  i.  G.  gutte  bedenkeo 
femer  angezdgt,  mitt  bevelch  dieselbig,  neben  gantz 
freund-und  guttwilligen  erpieten,  £.  G.  zue  Termelden^ 
wie  ich  den  E.  G.  dieselbig  schrif  tlich  verzeichnett  hie- 
bey  ùberschick,  und  auch  im  gantzen  handel  nicht  anders 
spûren  kan,   als  das  sie  £•  G.  et  coMuam  religioms  mitt 
allentrewen  meynen  und  gantz  wol  geneigt  sein. 

Ich  bin  wol  in  vorhabens  gewesen  mitt  Christoff  von 
der  Molsperg  nachmals  dahin  zu  handelen,  dasz  er  die 
sachen  bey  Weimar  uffhalten  wolte  bisz  zu  E.  G.  femer 
erklerung;  dieweil  aber  Landgr.  Wilhelm  die  person 
(wie   ich  Gr.   Ludwigen  jûngst  ursachen  geschrieben) 


—  421  — 

sonderlich  in  verdacht  und  derwegen  solchs  widderra-  i566). 

then,  hab  ichs  gleich  also  bleiben  lassen.  Octobre. 

Ist  nuhemehrandem  daszE.  G.  aus  beider  Ghur-und- 

Fûrsten,  Saxen  und  Hessen,  gegebener  andwortt^   in 

Landgn  Wilhelmen  rahtsamsbedencken(i),  sich  selbsnach 

gelegenheitt  resolviren  wasz  sie  weitter  biezu  thuen  und 

yernehmen  wollen,   und   dieweil  disz  werck  scHon  so 

weitt  im  schwange ,  wirdt  von  verstendigen  vor  rahtsam 

angesehen  dasz  mitt  allem  ernst  gedriben,  dieweil  es 

wami  ist,  darzu  der  Almechtige  gûtige  Gott  E.  G.  Seine 

gnade  verleiben  woltte.  ....  Datum  Witgenstein  den 

a8**  October. 

E.  F.  G.  dienstwilliger , 

LUDWIG  TON  SeTH  GrAFF   Zn  WlTGBNSTBIN. 

AMoiiMÛgneur, 
Mons   le  Prince  d'Orange. 
ttd  mamts  proprias. 


^  •  ^ 


LETTRE  GCXXXY. 

Bernard  ^  Seigneur  de  Mérode^  au  Comte  de  Hoogstraten. 
Sur  les  préparatifs  contre  les  Confédérés ,  et  sur  les 
dispositions  du  Comte  d^EgmonU 


\*  Le  Roi  faisoit  de  très  grands  préparatifs,  aussi  en  Allema- 
gne, où  tous  ceux  à  qui  il  avoit  donné  charge  de  lever  des  troupes , 
s'y  montrèrent  bien  disposés ,  excepté  le  Comte  Jean  de  Nassau , 
auquel  le  Roi ,  assez  artificieusement  peut-être,  avoit  fait  proposer 
de  lui  amener  3ooo  piétons.  Strada  >  272 ,  ^75. 

Les  Princes  Catholiques  répondirent  aux  lettres  de  la  Gouver- 
nante ,  comme  on  pouvoit  s*y  attendre.  «  A  Trevirensi  et  Mogun- 

(i)  r.  bedencken.  Voyez  la  lettre  23 1. 


—  422  — 

|S66.  ^  ^î*o  Septaniviris  responsom  est  iiia(;iiop«re  sibiprobari  coosî- 
NoTembre.  »  ''*""*  ^^8*^  adversns  rebelles  et  ReligiooU  Catholicae  pertiufaft- 
»  tores  . .  .  •  Permissuros  se  sua  per  oppida  jurisdictlonesque  libe- 
1)  rum  îter  ils  militîbus  y  qui  ob  eam  causam ,  assenticate  Caesare  , 
»  contraherentur.  Similia  bis  reliqui  per  GermaDiam  Catbolîci 
»  Antîstites  respondere.  Addiditqpe  Bavariae  Dux  bujusmodi  tur- 
»  bis ,  ceu  pesti  civitates  exedenti ,  oocurrendam  esse  omnîam 
»  armis.  »  /.  /•  274. 

Le  Seigneur  de  Mérode  a¥oît  parfaitement  jugé  le  Comte  d'Ef^ 
mont.  Bien  qu'on  lui  fit  beaucoup  de/dcheriesy  bien  qu'il  en  fat 
fort  piqué  y  bien  qu'il  s'en  plaignit  au  Comte  de  Mansfeldt  («Sens- 
day  p.  278)  y  au  Prince  d'Orange  (voyez  la  lettre  ia8) ,  au  Rot 
(Procès  d'Egm,  II.  ligt,)  y  il  deyoit  persister  dans  sa  dangereuBC 
irrésolution. 


Monsieur ,  venant  à  Toumay ,  Monsieur  rAdmiraeU 
estoit  parti  vers  Bruselles  où  le  suis  venu  trouver ,  et 
comment  luy  fis  part'  de  ce  billet  que  vostre  S^*  sdiayt , 
il  trouvât  plusieurs  articles  fort  bon  et  honest,  cornent  de 
la  request  (i)  qu  on  devoit  présenter  au  Roy  avecques  le 
continue  d'icelle ,  combien  qu'il  pensoit  asseurément  que  sa 
Majesté  ne  laccepteroit.  Touchant  les  levées  que  plu- 
sieurs Singeurs'  font  de  la  part  du  Roy,  il  en  estoit  fort 
bien  averti  et  assure  que  Sa  Majesté  viendrat  avecques 
main  fort  si  lui  est  aucunement  possible.  Tay  veu  let^ 
très  que  le  Duc  Ernst  (2)  de  Brunswyck  faict  zooo  che- 
vaus  et  son  frère  5oo  ;  vostre  S^*  cognoit  plusieurs  Sin- 

(1)  request.  Voyez  p.  4i6. 
(a)  Ernst.  Voyez  p.  367. 

'  part — tTieelle.  Dans  une  lettre  au  Comte  Louù  de  Naseau  (Toyes  p.  435}  le 
Seigneur  de  Mérode  écrit:  le  rapport  de  ce  qoe  V.  S.  m'aTott  coaunandé  loi  dire  : 
il  trouTat  pour  le  premier  la  request  que  ceulz  de  la  reUgion  Tolient  présenter , 
fort  bonne.  '  Seigneurs. 


—  423  — 

gmm  et  Rittmeister  qui  ont  charge  se  tenir  prest  i566. 
ayecques  certain  nombre  de  gens  à  pied  et  à  chevall.  rioveml)re. 
Madame  at  escript  à  Monsieur  l'archevesque  de  Go- 
loinge  pour  avoir  ouverture  par  son  pays  et  assistance 
de  vivres,  aussi  quil  veult  acorder  aux  pensionaîres  di» 
Roy  faire  gens  en  son  pays:  je  pense  bien  qu  elle  enferat 
autant  aux  aultres  Evesques , cornent  Maiance,  Trives, 
liège  etc..'  Elleat  aussi  faict  venir  quatre  enseingede  sol- 
daes  du  pays  de  Lutzenburch  à  Yillevort.  Aucuns  Sin* 
geurs'  ont  tâché  à  faire  quelque  ligues  avecques  certaines 
villes  en  Artois^  Flandres,  Heinau ,  cornent  Aras ,  Betun* 
ne,  Aeer^ ,  Bruges ,  Lisle  ;  mais  il  ne  l'ont  volu  accorder 
aaiûs  avoir  avis  de  Monsieur  d*Egmont»  Monsieur  le  Duc 
d'Arschot  c'est*  vanté  devant  Madame  qu'il  a  5oo  gentil* 
hommes  à  son  commendement ,  lesquelles  portent  quel** 
que  ordre^  avecques  unne  effigie  de  nostre  damme  de 
Haux^  (i).  Nous  somes  aussi  averti  que  le  bon  Ambassa- 
deur de  l'Empereur  ne  cesse  de  faire  touttes  bonnes  of- 
fices pour  nous  rendre  bien  odieux  vers  sa  Ma,^ ,  et  lui 
entendre  beaucoup  des  mensoinge  et  calumnies  des 


(i)  Batuc.  L«  Dac  d'Aencbot  avoit  créé  une  espèce  d'ordre  en 
opposition  à  la  médaille  des  Gueux.  «  Hallis  iodytum  est  Caelituin 
9  Keginae  simulacrum  • .  •  Arescboti  Dux  ejus  Divae  imaginem 
»  filium  Jesum  complexu  foyentis  exprimendam  argenteis  aliquot 
9  numismatis  curavit  :  atque  illa  ,  ut  se  recenti  Gbeusiorum  fac- 
9  tioni  opponeret ,  ipse  quique  cum  eo  erant  Nobiles  oomplures , 
9  in  galeri  spiram  eleganter  inseruere ,  cea  symbolum  •  •  •  Catho- 
9  licae  nobiiitatis.  »  Strada,  L  227. 

'  Au  Comte  L.  il  ajoute  :  Des  mill  autres  traverses  qne  Madame  et  les  siens  nous 
machinent  tons  ks  jours,  sont  sains  nombre.  ^  A,  ^.  —  Au  C  X»  il.  ^  Aire. 
4  c'est —Mad.  —  Au  C.  £.  at  dit  au  plain  conseill.  *  o.— Au  C.  L,  unne  ordre, 
d'argent.  «  Bal. 


—  424  - 

i566.  gentilhommes  confédérés  ;  plusieurs  autres  traverses  et 
Novembre,  démêlées  ce  font  contre  la  noblesse ,  qui  est  directement 
contre  Faccord  faict ,  parquoy ,  Monsieur  y  Toyant   cela  , 
fors  serat  que  chascung  renart  garde  sa  queueet  [provoie  '  ] 
en  taimps  et  heure  pour  la  bien  garder.  L'on  at  bien 
maell  sceu  communicquer  avecques  Monsieur  d'Egmont 
pour  ceste  fois,  pour  ce  qu'il  at  esté  fort  enpesché  par  la 
fortune  de  son  fis  aisné ,  lequelle  penseavoir  perdu  l'oeill , 
en  se  jouant  ayecques  ung  arc   contre   son  paige ,    et 
le  mesme  jour  unne  partie  de  son  château  à  Gaesbeeck 
bruslé  par  fortunne  y  mais  il  est  asses  fort  piqué  de  tou» 
tes  ces  traverses  et  entreprinse  que  l'on  faict  sains  cesse 
par  son  Alt.  et  les  siens   contre  vous  Singeurs  fidèles 
et  les  gentilhommes  Confédérés,  combien  que  je  croi  fer- 
mement (non  obstant  touttes  les  fascheries  que  l'on  lui 
faict)  qu'il  ne  se  résoudrat  sinon  au  grand  besoigne*  et 
à  l'estrémité.  Madame  at  envoie  ung  secrétair(i)  à  Tourna  y 
pour  là  gouverner  durant  l'absence  de  Monsieur  de  Mon- 
tingi ,  par  où  Pou  voit  la  confidensce  qu'elle  at  de  Mon- 
sieur l'AdmiraelP.  Monsieur  le  Conte  deNassou  m'at 
commandé  d'envoyer  les  lettres  que  lui  escript  à  vostre 
S''*  pour  lui  faire  tenir.  •  •  .  De  Raemsdonck ,  le  premier 
jour  de  novembre  l'an  i566. 

Entièrement  prest  à  obéyr  et  faire  services, 

Bbakjuit  db  Mbhodb. 

A  Monsieur,  Monsieur  le  Conte 
de  Hoechstraten ,  Chevallyr  de  l'ordre.  Anvers. 

■ 

(i)  Secrètairt,  M.  de  la  Torre.  Procès  dCEgm,  II.  489. 

'  poaiToie  o»  préroye.  *  besoin.  ^  Au  C.  L.  fX  à»  gcndUiaiBcs  qui  raccom- 

pagniont  an  ditTournay  et  Valenâen. 


—  425  — 

^  ^        En  effet  à  eette  lettre  étoit  jointe  une  autre  écrite  le  39  oct»  de  i566. 
09  Malinet ,  pour  le  Comte  Louis  en  ces  mains  propre ,  contenant  à  Kovembre. 
Q^    peu  |urès  les  mêmes  nouvelles  ,  mais  en  outre  les  passa^^es  suivans. 


'  .  .  .  .  Touschant  la  request  aux  Singeur^  de  la  part  de 
ceux  des  villes ,  il  ne  trouve  nulle  moien  d*induir  les  ma* 
gistraes  à  ce  faire,  mais  il  at  practicqué  par  tierce  mains 
avecques  les  doyens  et  of&cirs  du  comun ,  que  ceux  là 
traicteront  et  procureront  de  la  part  des  borgois  envers 
les  magistrat  pour  les  induyr  et  contraint  à  ce  faire.  Tous- 
chant  la  request  que  les  estas  devriont  doner  au  Roy, 
pour  luy  pryer  de  non  point  venir  avecques  forces  parde* 
çà  (i),il  trouvât  cela  assé  difficile  voiant  que  plusieurs 
villes  et  tous  magistraes  sont  contre  nostre  opinion  et  fort 
corrumpu ,  toutfois  il  feroit  son  debvoir  et  en  communic- 
queriont  par  ensemble  avecques  SF  d'Egmont .  • .  L'on 
m'at  dit  que  le  Duc  de  Glèves  at  accordé  passàige  (a)  par 
son  pays,  ce  que  n'eusse  point  pensé.  L'on  présume  que 
Mr.  le  Comte  de  Mansfelt  doit  aussi  avoir  charge  de  1000 
chevaus.  Vous  sçaves  des  plusieurs  autres  Singeurs  qui 
font  gens  • .  •  Nous  sommes  aussi  averti  que  l'Ambassa- 
deiur  de  l'Empereur  ne  cesse  de  faire  touttes  bonnes  offi- 
ces pour   nous  rendre    fort  odieux  vers  S.  M » 

qui  causserat  que  perderons  possible  beaucoup  de  crédit 
en  AUemainge,  parquoi  (à  cofrection)  si  Y.  S.  le  trouvoit 
bon  que  l'on  envoiat  quelque  gentilhonune  ou  deux  au 
despens  d'ung  chascun ,  pour  donner  à  entendre  à  S. 
M.  de  bouche  le  tout  comment  nostre  affaire  c'est  passé 
par  ici,  avecques  l'intention  qu'avons  à  lui  obéyr  et  faire 

(1)  defà.  Voyez  p.  4^9* 

(a)  passàige.  Aux  soldats  levés  pour  le  Eol  d'Espagne. 


—  426  — 

xS66.  services  et  nous  oonduyr  selon  son  bon  ayis  et  oonunan- 
Nofembre.  dément ,  il  me  semble  que  cest  Ambasade  de  bouche 
nous  dereroit  profiter  beaucoup  et  justifiroit  nostre  be- 
soinger.  —  Le  Singeur  de  Rasingien  ou  quelcqung  de  sa 
nârt  ont  ravis  aucuns  en&ns  à  Lisle  hors  des  mains  de  leur 
père  et  mère,  lesques  en&ns  estiont  baptisé  à  Téglise  ré- 
formée et  les  ont  fait  rebatizé  à  VégUse  papaelle ,  qui  at 
presque  causse  ung  tintamaer  à  la  dit  ville.  Le  Singeur 
de  Backersel  at  tellement  besoingé  à  Gand  ayecques  ceux 
de  la  religion ,  qu'il  yat  environ  looo  ou  i5oo  personnes 
quil  ont  signé  et  promis  obéissances  et  fidélité,  moienant 
la  presche  libre  hors  la  ville.  Il  at  aussi  troussé  ung  mi- 
nistre, avecques  certains  boigois  de  Alois  en  Flandres, 
pour  ce  qu'il  ont  fiûct  la  presche  aux  lieu  non  aocoustu* 
mé,  et  plusieurs  sont  d'opinion  le  fair  pendre  pour  oe 
quil  sont  contrevenu  à  l'accord  fisûct,  ne  considérant  que 
Son  Alt,  Fat  premièrement  rompu  •  •  «  •  Mr.  de  Berley- 
mont  at  ces  jours  passé  requis  à  son  porteur  d'enseigne 
de  ce  retirer  de  sa  compaingie  d'ordonanse ,  pour  ce  qu*il 
estoit  du  Compromis  et  qu'il  avoit  persuadé  à  aucuns  ho- 
mes d'armes  de  c'y  joincdre ,  mais  quant  il  at  volu  avoir 
par  esoript  les  raisons  pourquoi  il  ce  retireroit ,  afin  de 
ce  consellier  à  ces  amis  et  autres  gens  de  guerre ,  pour  en- 
tendre si  les  raisons  estiont  suffisantes  et  que  telle  retraict 
touschoît  grandement  à  son  honneur  et  aux  gentilhom- 
mes  confédérés,  lors  Mr.  de  Barlaymont  lui  dit  qu'il 
n'entendoit  nullement  le  casser,  mais  lui  faire  plaisir  do- 
resnayant  coment  il  ayoit  comenscé,  et  plusieurs  autres 
courtoisies,  moienant  qu'il  vossit  persévérer  au  service 
du  Roy.  Madame  a  faict  présenté  à  Boisott  de  le  conti- 
nuer en  son  services ,  s'il  voloit  quitter  le  serement  qu'il 


~  427  — 

at  aul  conf édërés ,  ce*  qu'il  n'at  encc»*  accepte,  mais  de-  i566. 
mande  à  ung  chascun  avis.  Je  crains  que  ce  soit  chose  pro-  Novemhrci 
curée  d'aucuns  des  siens.  M'  le  Conte  de  Mansfelt  pensse 
fermement  q*ung  chasçung  ce  peult  retirer  du  Compro- 
mis, Yoiant  que  le  Roi  nous  décharge  de  l'Inquisition  et 
placars ,  mais  je  pensse  qu'il  le  dit  pour  ceux  qui  ont  es- 
cript  ceste  lettre  tant  courtoise  du  pays  de  Lutzenburch 
à  y.  S.  (i)  Le  bon  gentilhome,  l'escouttet  de  Malins ,  aveo- 
ques  autres  vilains^  ont  aussi  comencé  une  ligue,  ce  cog* 
noissant  l'ung  l'autre  par  unne  [patentre]  rouge,  laquelle 
ils  portent  au  coell , .  •  •  De  Malins ,  le  29  d'octobre  l'an 
x566  .  •  • 

Le  tout  prest  à  obéyr  et  vous  £sdre  services , 

BEaiiABT  ns  Mbrcdb, 


Le  LandfpraTe  GuiDanme  de  Hesse  éerit  le  a  Nor.  an  Comte  Jean 
de  Nassau.  «  Soviel  dan  Herzog  Erichen  ond  die  andere  he&UAU 
9  Fûrsten  von  BnraaacbweigbelaDgendty  îaiiichtoluida»  dîeselbesich 
»  hefitig  bewerbeooy  aber  doch  haben  wir  das  wiasens  das  Herzog 
»  Ernst  au  Braonschweig  bis  noch  vom  Kônnig  za  Hispaniën  kein 
9  warthgeldt  empfangen ,  dan  wasz  er  dessenn  auszgebcD,  von  dem 

»  seinenerlegt  haU TVir  baben  gebôrt  es  sollen  sich 

»  die  Hem  im  regemelit  wiedemmb  zur  GuTemantîn'  und  dersel- 

»  ben  venprocben  baben  die  predigteD  binfuK»  abnuduifen 

»  Wasz  eucb  darvoa  bewust  begebren  wir  vaux  za  venteadigen»  » 


liETTRE  GCXXXYI. 

Le  Comte  H.  de  Bréderode  au  Comte  Lovis  de  Nasscoju 


%*  Le  I  Nov.  le  Prince  d*Orange  et  le  Comte  Louis  étoient 
venus  à  Yianen  ^  d'où  ils  s'étoient  rendus  le  lendemain  avec  M.  de 
Bréderode  à  Scboonhoven ,  où  les  Etats  de  Hollande  étoient  as- 

(i)  V.  S.  Voyez  U  lettre  i63. 

■  Appanmmmu  v«  mot  a  été  omis. 


—  428  — 

iS66«  semblés.  Le  3  nov,  ils  retournèrent  à  Vianen,  d*oa  le  Prînoe  et 
Novembre,  «oa  frère  r^Mortireot,  à  ce  qu'il  paroit,  pour  Utrecht»  Te  Wàter^ 
IV.  3a6. 


MoDsr.  mon  frère ,  j'ey  ce  devant  le  dysner  repceu  let- 
tres de  sens  de  la  rellygyon  à  la  Haye ,  me  pryant  eus 
tous  d'aroyr  ung  de  leurs  bourgoys  de  la  dycte  Haye 
pour  recomandé^  lesquell  est  destenus  prysonyer,  il  y 
ast  desgà  quelque  tanps  ayant  la  venu  d)e  Mosr.  le 
Prynce  à  Utrecht ,  et  dysent  que  l'ocasyon  de  sa  pryson 
est  seullement  pour  avoyr  yandu  quelque  lyyres  defFen- 
dus  par  le  plaquas.  Je  yous  prye  yous  an  youlloyr  an- 
quére'  et  sy  aulqunement  le  pouyes  asyster ,  le  youlloyr 
fayre,  pour  leur  donner  tant  plus  grandes  occasyons  de  se 
submectre  an  ce  que  Ton  leur  youldrat  comander,  comme 
jenedoubtequeilne  feront  tous  générallement,  comme 
j'en  ey  desgà  antandu  nouvelles  après  yostre  départe* 
ment.  Je  yous  prye  randre  à  ce  porteur  la  lettre  que  je 
yous  donney  hyer,  venant  de  Hongrye  ^  car  il  la  doyct  re^ 
porter  à  celluy  quy  me  Fast  anvoyé.  Vous  pardonnera 
à  mon  moves  escrypt;  j*ey  sy  froyt  au  meyns  que  à  peyne 
puye*  tenyr  la  plume,  estant  au  retour  de  l'ouvrage  au- 
quell  on  ast  donné  ce  matyn  ungne brave  meyn  (i) ,  corne 
j'espère  que  ferons  cest  après  le  dysner  avecq  l'eyde  de 
Dieu  ....  DeVyane,  ce  4"^  jour  de  novembre  i566. 
Yostre  à  jamès  frère  antyèrement  à  vous  fiiyre  servyce,. 

H.  DB  Bebdbrodb. 
A  Monsieur  mon  frère , 

Monsieur  le  Comte  Louys 

de  Nassaw. 

(i)  Meyn^  %  Den  4*^*Not.  werd  begoasthet  bolwerckaan  bet 

»  Noord-oest  eynt  van  Vianen.  »  Te  Waier^  L  L 

■  enqoérir.  >  |NÛf«je. 


—  429  — 


No  CGXXXYI*. 


Mémoire  sur  VéUU  cntiqMfi  des  Pays-Bas  et  les  moyens 

iy  porter  remède. 


\*  Cestici  l'écrit  dont  parle  Hoppen  «  Le  Prince  feit  un  grand  x566. 
»  discours  snr  tout  Testât  du  Pays^  monstrant  en  quelz  périlz  les  I^ovembre. 
»  cheses  alloient  an  regard  des  Princes  voisins ,  ou  du  moins  des 
»  feux  et  pilleries  et  apparente  destruction  de  tout,  encor  que 
»  S.  M.  après  trsTaulx,  périk  et  coustz  prévienne'  à  son  intention  , 
»  et  que  partant  seroit  le  meilleur  conseil  d'éviter  tout  cela  par  le 
»  moyen  de  la  liberté  de  la  religion  ,  ou  de  permission  de  la  Cou- 
»  fession  Augustane ,  ou  du  moins  laissant  chascun  vivre  librement 
»  en  sa  maison ,  à  condition  qu*il  ne  se  face  aulcun  scandai  pu- 
»  blicq:  disant  d'avantage ,  qu'estans  parce  moyen  les  choses ap- 
»  paisées  et  tranquilles ,  sa  M.  pourra  procurer  qu'aveoq  le  temps 
»  icelies  soient  réformées  et  mises  en  son  ordre  et  estât  ancien.  » 
Mémor,   m. 

n  y  a  quatre  exemplaires  de  ce  Discours  aux  Archives.  Deux 
ne  diUfèrent  presque  pas  ;  c'est  d'après  eux  que  nous  donnons  le 
texte.  Les  deux  autres,  que  nous  désignerons  par  les  lettres  Cet  D, 
sont  des  brouilloos;  sur  l'un  est  écrit:  ^^w  de  Monseigneur  le 
Prince  envoyé  aux  Estais  quand  S.  J,  estait  à  Utrecht.  Cette  in- 
scription ,  de  la  même  main  que  la  minute  elle-même  y  ne  laisse 
aucun  doute  sur  la  destination  de  cet  écrit.  Le  Prince  désiroit  ex- 
citer les  Etats  à  faire  des  instances  auprès  du  Roi  afin  d'obtenir  une 
tolérance  réclamée  impérieusement  par  la  position  du  pays.  Bor^ 
qui  en  donne  une  traduction  à  peu  près  conforme  au  M.$.  C,  aura 
trouvé  ce  document  dans  les  Archives  des  Etats  d'Utrecht ,  où  il 
avoit  un  libre  accès.  Reste  à  savoir  si  le  même  écrit  a  été  envoyé 
par  le  Prince  aux  autres  Etats  ;  peut-être  exclusivement  à  ceux  de 
son  Gouvernement  :  en  tout  cas  son  intention  paroit  avoir  été  de 
provoquer  une  démarche  générale  (voyez  p.  4a5  ).  Il  se  pour- 
roit  bien  que  ce  document  remarquable  eut  été  rédigé  par  le  Com- 


—  430  — 

l566«  te  Lonk  de  Nassau;  même  il  semble  que  les  minâtes  sont  écrites 

Novembre,  P'^  ^^^*  Toutefois,  d'après  llnstructiaii  susdite,  confirmée  par  le 

témoignage  de  Hopper  et  de  Bor^  le  Mémoire  fut  envoyé  comnne 

jipis  dm  Prince, —  Nom  avons  ajouté  les  variantes,  qui  ne  sont 

pas  sans  intérêt. 


Ayant  par  plusieurs  fois  considéré  de  par  moy  Testât 
de  ce  pays,  ne  puis  délaisser  à  le  déplorer  pour  les*  gran- 
des  et  éndentes  apparences  qui  se  monstrent* ,  tendana 
tous  à  la  ruine  perpétuelle  d'iœlluy ,  et  tout  œcy  à  cause 
de  la  grande  diversité  des  opinions ,  qu*il  y  a  tant  au 
hkt  de  la  religion,  que  au'  politicque,  et  de  l'autre 
oousté  pour  le  peu  de  gens  quil*  y  a  qui  font  démon- 
stration de  prendre  les  afiGûres  généralles  à  coeur  pour 
y  trouTer  quelque  bon  remède ,  et  tel  comme  il  oonrient 
pour  le  temps  présent,  le  délaissant  les  ungs  pour  ne  se 
guères'  soucier  des  affaires,  les  autres  à  cause  qulls 
dierchent  plus  leur  particulier  que  le  bien  commun  de 
la  patrie,  et  les  derniers*  pour  estre  trop  timides,  n'o- 
sans^  dire  ouyertement  leur  opinion  pour  la  creinte  qulla 
ont  de  perdre  la  bonne  grâce  du  maistre.  Et  oires  que 
j*ay  différé'  jusques  à  maintenant  de  mectre  mon  advis 
en  avant,  pour  n'estre  point  tenu  trop  présumptueulx , 
que  en  ung  affaire  de  telle  importance  je  vouldrois  estre 
plus  saige  et  prétendre*  plus  avant  que  mon  aage  et 
expérience (i) ne  comporte;  néantmoings,  votant  les  afihi- 

(i)  expérience.  Le  Prince  d'Orange,  qui  avoit  alors  33  ans^ 
qui  avoit  été  Général  en  chef  à  22  ,  depuis    bien  des  années    un 

*  j».  t  «^  C.  à  came  des.  '  G.  démoiutreiit.  ^  C  ao  gouTemement.  *  qu'il  — 
pr,  —  C.  de  quelqQC  condition  qu'ils  soyent^  qui  prennent.  ^  C.  point.  6  G.  antres. 
7  ii'o#.  —  méttétrt,  —  G.  et  craignans  de  perdre  la  bonne  grâce  dn  maislre»  en  di- 
^ntlean  opinions  franchement.  <  j'm  d,  —  C.  jsn'ay  osé.  »  G.  présuner. 


—  431  — 

tes  aux  extrêmes  perplezitës ,  ayme  miealx  estre  tenu  i566. 
pour  tel,  que  non  pas  d'acqaérir  la  tache  de  ces  trois  Notemiire. 
points   susdit;  ne  mectant  ces  nx>yens  que  à  correction 
de  ceulz  ipii  en  auront  meilleur  jugement* ,  ausquels 
{daira  les  amender.  Considérant  principalement  estre  le 
debToir  d'ung  chacun ,  soit  ^ieux  ou  jeusne ,  d'ayder  et 
assbter  en  une  nécessité  si  grande ,  la  patrie  de  tout  son 
pouvoir,  n'ay  youlu*  ny  pour  bon,  ny  pour  mauvais 
gré  passer  par  silence,  chose  que  me-  semble  convenir 
en  saine  consdence  pour  le  service  et  réputation  du 
maître  et  le  bien  du  pays;  puis  aussi  que  l'obligation 
d'ung  vray  serviteur  le  comande  en  tout  temps^ ,  oires 
que  pour  le  commencement  ne  soit  prins  de  bonne  part. 
Ainsi  ^,  pour  commencer,  me  semble  qu'il  fauh  premiè* 
reraent  avoir  ung  certain  but,  à  quoy  l'on  veulle  ten- 
dre ,  affin  que  ayant  fiché  ce  but  (lequel  doibt  estre 
juste  et  équitable)  on  semecte^  hors  du  dangier  de  pou- 
voir errer,  n'estant  chose^  plus  juste  au  monde  et  équi* 
table  que  de  procurer^  l'honneur  de  Dieu ,  le  bien  et 
prospérité  de  la  patrie,  le  service  et  obéyssance  du  maî- 
tre et  le  respect  du  peuple,  à  l'endroict  de  la  justice  et 
du  magistmt*  Pourtant  ay  bien  voulu  mectre  ce^  petit 
discours  en  avant ,  priant  ung  chacun  se  vouloir  assen- 
rer  que  ne  le  dis  pour  aultre  chose  que  pour  les  rai- 

des  principaux  personnages  du  Conseil  d'Ëtat  y  et  Gouyerneur  de 
plusieurs  Provinces  y  le  Prince  d*Orange  craint  de  prétendre  plus 
avant  que  son  âge  et  expérience  ne  comporte.  Quel  exemple , 
quelle  leçon  ! 

'  C.  j.  qae  moj.  *  n'ay  v.  —  C  Et  que  par  là  Pod  cognoistroit  aussi  que  je 
vouUrois.  ^  ent,t.  —  G  dt  dire  oTotemeDt  en  tout  temps ,  sans  dissimiilatioii 
qnelooiiqae,  aa  maistre ,  ee  que  troaTons  estre  à  son  aerrice.  ^  C.  El.  ^  #.  m.  C. 
aoît.  ^  C  «m  mendf.  '  C.  chercher. 


—  432  — 

iS66«  sons  susdit  et  pour  la  grande  affection  que  je  porte  à  ce 
Norembre.  pays ,  méritant  plus  que  nul  autre  toute  louange  pour 
les  fidèles ,  longues  et  lojaulx  services  par  luy  falotes  a 
ses  Princes  et  Seigneurs  naturels. 

Et  ne  fault  doncques  trouyer  estrange,  ny  pour  «sela 
prendre  les  armes ,  que  plusieurs  infaabitans  du  pays  de 
par-deçà  sont  venus  à'  tomber  à  autre  opinion  et  se  dé- 
dairer  ouvertement ,  Toire  contre  la  volonté  de  tous  ma- 
gistrats »  puisque  ce  n*est  chose  nouvelle,  ains  que  les 
histoires  nous  monstrent  que  depuis  le  commencement 
du  monde  telles  et  semblables  diversités  ont  regaé  des- 
soubs  plusieurs*  roonarches  et  principal  soubs  lesPrin- 
ces  qui  possèdent  tant  des  royaulmes  et  divers  pays  et 
estats  comme  faict  Sa  Ma*' ,  conune  aussi  nous  rendent 
les  exemples  modernes'  bon  tesmoignaige ,  et  aultant 
moins  ^  en  ce  pays  icy,  lequel  est  tellement  enclavé  aux 
aultres  qui  ont  désjà  changé  de  religion  j  que ,  oires  que 
tous  inhabitans  ne  eussiont  cognaissance  d'autre  pour 
l'heure  de  maintenant,  que  de  lanchienne  catholioque , 
il  ne  pourroit  guerre  durer  sans  aucun  changement , 
puisqu'on  peult  nullement  défendre  la  hantise  et  firé- 
quentation  des  estrangiers ,  laquelle  est  tant  nécessaire, 
si  on  yeult  que  le  pays  soit  florissant  et  maintenu  en  son 
entier;  mesmement  aussy^  qu'on  a  souffert  tout  le  temps 
des  guerres  dernières ,  tant  au  camp ,  que  aux  garnisons, 
les  prédications  en  publicque ,  dont  l'on  peult  facilement 
penser  quel  pied  qu'il  a  donné  aux  subjects  de  par-deçà , 
et  d'avoir'  veu  qu'on  les  a  autrefois  permis  au  respect 
de  la  nécessité,  considérant  quant  et  quant  le  peu  de 

*  k-^  op,  —  C  à  chADi^  de  rdifioD.  *  C.  tovti.  3  C.  de  notre  tenpe.  4  C. 
plut,  s  m*  a,  —  C  etde  Uni  plus.  *  iT»».-- ç«'o«.—-  C.  ditoonrritts  qu'on  ne  doibc 
pefl  prendre  tî  haolt  choie  qu'on. 


—  433  — 

jlevoir  que  les  gens  d'église  et  autres  ayans  charge  des  i566. 
âmes,  ont-  faict  jusques  à  maintenant  et  font  encore»  Noveinbr«< 
journellement,  y  aocëdans  plusieurs  autres  occasions , 
trop  longues  à  réciter  icy. 

Mais  debyons  plustost  penser ,  que  avons  fort  bieù 
mérités  le  chastoi'  présent,  et  rendre  grâces  à  Dieu  qu'il 
nous  a  admonesté  jusques  â  maintenant  avecques  telle 
doulceur ,  nous  menaçant  ung  plus  grand  coup  cy-après 
si*  ne  rendons  paine,  puisqu'il  nous  donne  le  temps  et 
les  moiens  de  secourir  ce  povre  pays ,  avecques  telles  re^ 
mèdes  qu'on  pourroit  trouver  estre  tant  pour  la  conscient 
ce,  que  pour  le  débvoir  et  mainlienement  delà  polide  exécu«    ^ 
tables,  sans  le  traîner  plus  longuement  ;  regardans  en  arriè^ 
re  de  nous  et  nous  mirant  aux  calamités  des  voisins  et 
tous  aultres'  qui  ont  eu  changement  de  religion,  comme  ^ 
qu'ils  ont  souffert  la  plus  grande  désolation^  au  commen* 
oement  et  qu'ils  ont  tousjours  remédié  aux  misères  par 
contraincle  et  sur  la  fin ,  quand  les  choses  estoient  à  l'ex- 
trémité et  à  l'abandon ,  après  que  la  grande  plage*  estoit 
desjà  passée,  et  penser  qu'il  nous  fauldroit  nécessairement 
venir  en  ces  mesmes  termes,  en  cas  que  n'y  pourvoions 
de  bon  heure,  et  serons  alors  peult  estre  forcés  pour'  les 
grandes  misères  et  calamités ,  et  contraincts  permestre 
chose  avecq  très  grand  intérest  et  préjudice  des  pays  et 
diminution  de  l'authorité  et  réputation  du  maître. 

Puis  doncques  qu  il  est  plus  que  notoire  et  que  ung 
chacun  auquel  Dieu  a  donné  l'entendement,  cognoit  que 
trop  qu'il  fault  accourrir  au  remède* ,  que  nous  et  les 

*  l  e.C.  Ift crois.  *  si  — jmîjm.  —  C.  là  où  que  toaH  dm  royina  Ten  loat  le 

fMijw  de  la  Chreslientê ,  qui  oot  en  c]ungea»eiit  de  rdtgion ,  ont  tonajonrt  eu  la  plu 

grande  finrie  et  plage  a«  ooonenoeiDeDt,  et  pxeedre  coaraige.  3  D.  a.  paît.  ^  D. 

oomneot.  >  D.  d.  et  d^eoidre.  6  pla*e  (pUig^J.  '  D.  par.  8  r.  —  D.  r.  Moble. 

1  a8 


—  434  — 

i56&  Estata*  ddbiTfoiait  ivait  panipiUèreiiie^t  c{U0  en  géoé^ 
NoTanbre.  commencer  mectre  main  à  Fowvre  et  tâcher  en  iH*en»er 
\ifiu  de  suplier  sa  Ma^  vouloir  par*  provision  continuer 
ce  que  son  Al"  a  permise ,  voyant  qu'il  a  tant  proiifSté 
à^  poser  les  âmes  au  cammuii  peuple  et  finre  cesser  au- 
cunement les  troubles ,  lesquelles  fussiont  d^jà  du  tout 
aflsopies.y  s'il  ne  fiist  par  la  dofabteqiû  est  que  sa  BKa^^vcwl* 
dra  rëvocquer  le  tout,  et  que  Ton  est  après  de.  le  point 
plus  longuement  souffiîr  »  et^  cela  pour  les  grandesaf^* 
rences  des  levées  de  gens  de  guerre,  tant  à  cheval  que  i 
pied,  quon£ûcticy  et  ailleurs;  car  de  vouloir  maintenaM 
mectre  quelque  aukre  moyen  en  avant  là  où  que  les  af- 
fections sont  enoores  tellement  eschauflEéa  et  alftërés  et 
qu'il  fauldroit  exécuter  avecques  force,  oe  que  pouiroia 
causer  une'  nouvelle  et  plus  grande  altënition,  ne  tremp^ 
que^  pourrions  tirer  aucun  prouffit,  aina  que  ddmiona 
plustost  trouver  moyen  de  maintenir  le  pays  en  repoa  et 
tranquillité ,  tant  et  si  longuement  que  le  bon  plaLûr  de 
sa  Ma*'  fust  de  se  trouver  en  oe  pays  et  donner  ordre  au 
principal,  afEn  que  n'estant  troublé ,  ny  empescfaé  d'aneur 
nés  émotions ,  ny  aussy  de  la  doubte'  d'ioelles,  on  purne 
tant  plus  librement  vacquer  de  traictermatièBea  si  haultea 
et  de  telle  importance  de  la  manière  qu'il  appaitienL 
Et  pour  éviter  le  dangîer ,  pensant  donner  ordre  ea  rer 

'  Ici  il  y  a  dan*  le  manmseril  D  la  note  tnarginale  suivante.  Pour  les  Sio- 
Ifnears,  dcbnions  instiger  les  Kstats  et  les  déclarer  oavertemtnt  estre  oestre  opi* 
nUm  qae  eal«  eommeoçiMCOt  à  neHre  bmw  à  Toeafre,  tavt  e»  g^Mml  q«*fa  |miv 
ficiilicr,  et  que  d*ang  conuauD  accord  tâdiasmes  toats  par  ensemble  da  sapplier  8« 
Mat^.  '  par  —  trouver  mcyren  de.  C.  accorder  quelque  diose,  fust  ce  PeatreCen'e- 
meotou  bien  img  auUre  mojrenunt  qu'il  ne  oausafttoovelk  alténtiom  et  qu'il  puisse 
sanrir  en  preaier  lien  pour.  3  D.  à  birt  p.^et  —  eeek,  et  ab.  «fc.  •—  D.  oir de  vosbir 
nestre  quelques  antres  ssoiens  en  ivant.  ^  une  —  gr,  D.  qatlqui.  *  D.  q«Vft.  '  C, 
crainte. 


—  435  — 

medier  d*uQg  ooustely  perdrions  plus  de  Taultre  et  ainsy  i566. 
nous  consumerions  de  peu  à  peu  qu'il  n'y  auroit  après  Novembre. 
i|ul  moyen  de  secours ,  ny  de  remède  ;  car  il  fauldroit  à 
mon  adm  plus  que  an  et  jour  devant  qu'on  aura  dé- 
cidée la  cause  principale  et  prins  une  resolution  arrestée, 
si  l'on  ne  yeult  négotier  arecq  le  soing  requis. 

Pour  venir  doncques  au  principal,  ne  trouve  la  situa- 
tion de  ce  pays  estre  telle ,  ny  le  temps  présent  le  vouloir 
permectre,  que  nous  puissions  faire  ung  monde  à  part, 
aina  qu'il  nous  fauldra  vivre  avecq  les  rivans ,  et  ce 
pays  plus  que^  nul  aultre  en  toute  laChrestienté,  nous 
accommodant'  nos  voisins  aultant  que  faire  se  pourra. 

Et  comme  il  nous  est  plus  duisable  d'estre  joincts 
avecques  l'Empire,  que  non  paâ  avecques  aucun  aultre 
pays,mesmemement  estant  le  Roy  comprins  aux  sessions 
et  comributions  du  dit  Empire ,  me  semble  que  nous 
nous  debvrions  tenir  conformes  aux  institutions  d'icelluy^ 
aultant  que  faire  se  pourroit  avecq  saine  conscience  et 
réputation  de  sa  Ma*'  (oires  qae  sa  Jlh^  n'a  que  faire 
d'user  de  loy  ou  advis  d'aultruy,  sinon  de  faire  des  or^ 
donnances  en  son  pays  telles  comme  bon  luy  semblera) , 
ce"*  que  ne  seroit  aucunement  diminué  l'authorité  du 
maitre,  ains^  servirait  grandement  à  l'augmentation  d'icel- 
le  et  bien  de  notre  pays,  si  sa  Ma^  Impériale  fut^  servy 
de  y  intercéder  et  que  par  son  intercession  on  pourroit 
venir  à  ung  perdon  général  de  toutes  choses  passées, 
oultre  ce^  que  sa  Ma*'  Impi* ,  comme  celluy  qui  a  bonne 
cognoissance  des  humeurs  de  tous  les  Princes  et  estats  de 
TEmpire,  pourroit  mectre  tels  moyens  en  avant,  qui 

D.  «.  avec.  >«»<-->  ains.  -^  C.  si  semble  il  tontestois  qne.  ^  D.  a.  qu'il 
^/ut  —  interc. — C.  et  D.  se  voaisust  cntVcposcr.  *  C,  et  D.  rocsmcinent. 


—  436  — 

i566.  pour  ladvenir  pourrcHent  servir  à  une  entière  padSca- 
Novembre.  tion  ,  point  seullement  de  ce  pays ,  ains  de  tout  TEmpi- 
re  ;  de  quoy  pourrions  recevoir  ung  prouffit  inestimable; 
car ,  si  les^  moyens  peuvent  aucunement  estre  dressées 
avecq  leur  advis ,  ne  fais  double  qu'on  pourroit  aysément 
entrer  avecque  toute  l'Empire  en  une  confédération  el  li- 
gue perpétuelle  contre  tous  ceulx  qui  vouldriont  enva* 
bir  ce  pays ,  et  cela  à  cause  qu'il  les  importe  pour  les 
grands  proufSts  qu'ils  tirent  de  la  fréquentation  et  han- 
tise de  ce  pays,  estant  en'  repos',  et  pour  estre  hors  de 
la  double  et  dif&dence  des  practiques  de  ces  grandes  le- 
vées. 

""De  l'autre  coustel  semble  qu'il  y  a  aucuns  moyens  par 
lesquels  on  pourrast  remectre  les  affiiires  au  repos  et  pa- 
cification générale,  desquels  en  mectray  quelques  ungs  en 
avant,  et  pourrast  on  choisir  le  plus  propre  et  celluy 
qu'on  estimera  pouvoir  servir  de  remède. 
I.  Et  avons  en  premier  lieu  le  moyen  des  forces  pour 

empescb^  les  presches  et  TeKerdce  de  la  religion, 
a.    De  bannier  tous  ceulx  qui  sentent  mal  de  nostre  rdi» 

gion  en  confisquant  leurs  biens. 
3.    De  permectre  liberté  de  conscience,  et  que  œax  qui 

se  vouldriont  contenter  de  cela,  se  pourriont  retirer 

en  dedans  certaines  termes ,  leur  laissant  suyvre  l'usu- 

fruict  de  leurs  biens. 
4*    De  permectre  aucun  exercice  de  religion ,  et  ordonner 

en  chacune  province  certains  lieux  pour  cela. 
5.    De  laisser  au  chois  de  chacune  ville ,  Seigneur  ou  gen- 

'  D  à  ^  jéu  liea  de  cet  alinéa ,  D.  pour  metLre  doDoqaet  les  ebotei  MlicrrenicBt 
aalz  termes  qa'ilcoDTient,  faoldrt  oberdier  qoelquesaoyeuS)  cooMiie  il  sflnMeqa'îl  ja 
plDsieurs,  dcsqoe!s  il  fnaldra  choisir  le  plos  propie  et  eànj  qui  sevUeni  ectre 
eiécatabic. 


—  437  — 

tilhommei  ayant  haulte  justice  d'avoir,  exercice  de  reli-    t566. 
gion  ou  point.  Novembre. 

6.  De  permectre  seuUement  la  Confession  d*Augspurg , 
défendant  toutes  aultres  religions  ^  sinon  laissant  la 
Catholicque  en  son  entier  y  sans  troubler  ceulx  qui 
▼ouldroient  estre  dloelle. 

7.  De  permectre,  oultre  l'anchtenne  et  Catholicque,  les 
deux ,  c'est  à  dire,  la  Confession  et  celle  de  Calvin, 
comme  on  a  faict  jusques  à  maintenant ,  tant  et  si  lon- 
guement que  le  différent  soit  vuydé  entre  eulx* 

Et  quand  au  premier  point,  touchant  les  forces,  ne 
trouve  qu  on  en  puisse  tirer  aucun  proufBt ,  tant  pour  le 
peu  de  durée  que  tel  gouvernement  a ,  que  pour  les  grands 
dangiers  et  inconvéniens  qui  en  peuvent  soudre,  car  on 
ne  peult  user  de  la  voye  de  forces ,  qu'on  ne  se  serve  des 
soldats  et  gens  estrangiers,  lesquels  ne  portent  aucune 
affection  au  pays,  ains  viennent  tant  seullement  pour  les 
grandes  soldées  et  prouffits  particuliers,  et  tireront 
grandes  sommes  des  deniers  hors,  foulderont  lepouvre 
homme,  molesteront  aussi  tost  les  bons  et  innocens  que 
les  coulpables ,  sans  respect  quelconque  ;  seront  cause 
que  les  marchans ,  tant  estrangier  que  oeulx  du  pays ,  se 
retireront  quand  et  leur  richesses,  comme  on  a  bien  veu 
qu  ils  ont  aultrefois  voulu  faire  pour  moindres  occasions, 
comme  pour  Terection  de  l'inquisition ,  des  nouveaux  é^è- 
chées'  et  semblables  nouvellités;  empêcheront  qu  on  ne 
pourra  s^  bien  résister  au  Turcq  qui*  a  desjà  prins  ung  si 
grand  piet  sur  les  frontières ,  pour,  la  grande  ,  défidence 
que  les  voisins ,  Princes  et  estais  de  l'Empire,  pourroient 
concevoir ,  et  ne  gaignerast  on  aultre  chose  que  de  faire 

'  D.  ETcsqaes.  ^  7M1 — p.  concevoir. — D.  et  mooTeront  grindcs  dcIBdonces des  voisins. 


—  4^8  — 

1 566.  cesser  quelque  temps  ces  prescfaes  pubUcques ,  mais  quand 
Nov«nlH%.  aux  conventicules^  ne  pourra  guère  servir,  puisqu'on  a 
veu  le  peu  qu  on  a  proufiSté  pardeçà'  par  Textréme  force 
et  rigoureuse  exécution;  enfin  ne  serviront  d'aultre  cho- 
se 9  que*  dappaiser  et  contenter  l'ire  du  Roy  et  pour  sa> 
tisfaire  aux  appétits  et  envies  d'aucuns  particuliers ,  les- 
quels, estant  mari  du  bien  et  prospérité  du  pays ,  ne  tâ- 
chent que  de  se  venger  et  d'avoir  charge  pour  flaire  leur 
main  aux  despens  d'aultruy ,  ne  se  soucyans  que  le  pays 
soyt  ruyné  à  jamais ,  et  qu'ils  seront  cause  de  la  crierie  et 
lamentation  de  tant  de  mille  de  violement  des  £nnmes  et 
des  filles  et  de  la  pouvreté  de  ceulx  qui  resteront ,  les- 
quels sans  faulte  demanderont  vengeance  à  Dieu* 

Quand  au  deuxiesme,  oires  qu'il  semble  raisonable, 
pour  estre  le  subject  obligé  de  porter  padement  toutes 
les  ordonnances  et  commandemens  du  maître ,  si  est  ce 
toutefois  que  l'on  peult  facilement  considérer  qu'il  âche^ 
roit  merveilleusement  plusieurs  de  abandonner  tout  leur 
bien ,  et  aymeront  mieulx  de  souf&ir  la  mort  que  de 
laisser^  leur  religion  et  patrie ,  descMte  que  retomberions 
au  mesme  inconvénient  que  dessus ,  qu'il  fauldra  prendre 
les  armes.  Oultre  ce  que  serons  par  là  quicte  d'une  granr 
de  multitude  des  inhabitans  et  voire  des  principaulx,  des- 
quels  dépend  la  manifacture ,  sans  laquelle  le  pays  vien^^ 
droit  à  néant,  pour  estre  le  marché  de  toute  la  Chrestienté^ 
lequel  ne  se  pouroit  maintenir ,  si  ce  n'est  par  la  multitu* 
de  du  peuple,  aultrement  la  place  du  marché  demeure- 
rast  bien  ,  mais  personne  n'y  viendra ,  de  façon  que  le 

'  p.  — par  C,  —  D.  beaucoup  des  années  en  ça  avecqnés  ceste.  *  que — roi.  — 
C.  dan  dcn  Kônig  scinen  malt  zae(appaiser)  kaelen.  Le  motap^ûaerêst  éeriiaa  du' 
sus  de  kaden.  '  d,  l.  C.  d'nbandanner. 


—  439  — 

peuple  qui  i^estera  ne  se  pourra  maintenir  ^  n'estant  au  i506. 
pays  tel  croissant  pour  le  nourrir.  Novembre. 

Le  troisième  seroit  encores  plus  raisonable  ;  mais  se* 
sera  le  vray  moyen ,  voyant  que  les  choses  sont  venus 
desjà  si  avant  (t)  entre  les  inliabitans  du  pays  de  toute* 
HK^te  de  gens,  de  nourrir  pardeçà  toutes  les  sectes  et  hé- 
résies du  monde  y  meotre  la  reste  en  ung  athéisme  y  qui  ne 
peult  oaus^  que  désobéissance  sans  aucun  respect,  puis- 
t{u  on  '  scait  qye  ceull  qui  sentent  mal  de  la  religion  ca- 
tholioque  ne  Vouldriont  jamais  avoir  affaire  en  nos  ëgK- 
^f%  et  mourefont  tous  ces  gens  comme  bestes  brutes  ;  ainsi 
tbttibèrotas^  au  lieu  d'atoir  mis  le  remède,  an  plus  grand 
tnal  (a). 

Quand  à  pennectre  quelque  exercice  de  la  religion, 
Bcsit  fort  l»en  que  Sa  Ma*^  n'y  viendra  jamais  volontiers , 
et  qu'elle  aymera  mieuk  perdre  une  grande  partie  de 
0Ba  pays ,  que  de  faire  diose  que  pourroit  tendre  au 
préjudice  de  la  religion  anchienne ,  mesmement  que  au- 


(i)  si  avant.  £n  effet  les  choses  «voient  marché;  car  en  mai 
c'étoit  là  tout  ce  qu'on  osoit  demander:  «  Dat  een  iegelyc  sal 
»  moegen  leven ,  naer  't  getuîgen  van  synder  conscientie ,  bînnen 

*  synen  huyse.  »  Te  Water^  IV.  t38. 

(a)  maL  C'est  ainsi  qu'en  Fraiicef  en  i36à-y.  on  répondoil, 
d'après  les  avis  du  Chancelier  de  l'Hôpital  ^  aux  fougueux  Catho- 
liques :  c  Die  Aufgabe  sey  gewesen  aus  mehren  Uebeln  das  klein- 
»  ste  zu  wâhlen  ;  und  weil  nun  die  Ausrottung  der  Buguenotten 
»  ungerechty  ja  unmÔglich  erscheine ,  und  eine  vôllîge  verweige- 
»  rung  ailes  Gottesdienstes  zum  Àtheismus  fûhre,  so  musse  nian  > 
»  bis  zu  voltiger  Aussohnung,  zwey  Kirchen  nebeneinander  dul- 

*  den.  »  V,  iiatanery  Gâseh,  Biir^  II.  ftao. 

'  puisque  on — gr.mal,  C.  car  repousserons  le  venin  et  le  chancre  dedans  le  corpst. 


—  440  — 

1-S66.  CUB9  grands  potentats  seront  de  la  nesme  opinion ,  et 
Novembre,  tout  son  Conseil,  tant  d'Espaigne,  que  de  pardeçà,  ne 
seront  jamais  de  cest  advis^  les  ungs  pour  leur  particu- 
lier, les  aultres  pour  point  cognoistre  les  humeurs  des 
inhabitans  de  pardeçà,  ny  la  situation  du  pays:  mais 
voyant  le  pouvre  pays  tant  malade  et  prest  pour  se  per- 
dre ,  me  semble  qu  il  fault  regarder  en  arrière  de  soy  et 
veoir  de  quelle  recepte  que  nos  voisins ,  estant  attaincts 
du  mesme  mal,  en  ont  usé;  car  encores  qu*il  ont  essayé 
tous  les  moyens  du  monde  pour  éviter  quelque  esLerdoe 
d'aultre  religion,  ont  esté  contraints  à  la  fin  avecque$ 
force ,  puisqu'il  n  y  avoit  remède  de  chasser  ces  opinions 
hors  des  entendemens  de  ces  gens ,  de  permectre  quel- 
que chose ,  et  le  tout  pour  éviter  plus  grand  mal ,  voire 
rentière  ruine  de  tous  les  gouverneurs  et  policies,  et  con- 
sidérer principalement  quels  voisins  que  nous  avons,  et 
que  Sa  Ma*^,  estant  Prince  tant  puissant,  ne  peult  jamais 
estreasseurée  d'une  paix  certaine  aveoques  eulx,  et'  que 
advenant  une  guerre,  nos  ennemis  se  pourriont  servir 
des  bannis ,  lesquels  ayans  cognoissance  des  secrets  du 
pays ,  les  pourront  rendre  grand  service  et  cela  avecques 
tant  plus  grande  affection ,  pour  l'espoir  qu'ils  auriont 
de  retourner  à  leur  bien;  d'aultre  part,  que  serions  bien 
mal  asseurés  de  ceulx  qui  demeureront  dans  le  pays 
avecques  contrainte,  sachans  la  grande  peste  que  c'est 
quand  il  y  a  un  traistre  dans  une  ville  ou  camp  et  les 
dangiers  qu'on  passe  pour  le  mal  qu'il  peult  faire.  Je 
laisse  doncques  penser  en  quel  hazard  qu'on  seroit,  ve- 
nant une  guerre ,  de  plusieurs  inconvéniens ,  car  aurions 
i'enneniys  devant,  derrière,  voire  parmy  nous ,  et  ast  on 

I  C.  e.  à  cr«indr«. 


—  441  - 

de  tous  temps  expérimenté,  qiie  diose  contndnte  cer-  i566« 
che  toosjours  tempa  et  lieu  pour  s'en  desvelopper  et  NoTemlnrs. 
pxindipalenient  au  faict  de  conscience. 

A  raison  de  quoy  et  pour  éviter  tous  ces  maulx  et  in* 
coiivéniens^  ne  scaurois  estre  d'aultre  opinion,  sinon 
de  mectre  en  ayant  à  Sa  Ma^  dès  maintenant,  de  vou- 
loir adviser  sur  le  4*  ^  S®'  article  et  prendre  ung  de 
oeulx  là,  ayecque  telle  limitation  que"*  Sa  Ma*'  pourroyt 
faire  adjoindre;  car  y  ayant  pensé,  discourru  au  long  le 
tout  et  pesé  Tung  et  Faultre,  ne  scaurois  en  vérité  trou- 
yet  aultre  moyen  que  ung  des  dit^  poincts  pour  faire 
une  fois  fin  de  tous  ces  misères  et  remectre  les  choses  à 
qudque  repos,  s'approcbant  le  plus  près  que^  faire  se 
pourroit,  à  l'Empire,  bien  entendu  qu'on  ne  toucheroit 
nullement  aux  biens ,  personnes  ou  églises  Catholicques , 
sinon  les  laisser  en  leur  entier ,  sans  y  faire  aucun  chan- 
gement, et  semble  qu'on  gaignera  beaucoup  plus  par  ces 
moyens^  que  non  pas  par  les  forces  ou  rigeur,  oires^ 
qu'on  pourroit  alléguer,  que  personne*  ne  scauroit 
mectre  à  Sa  Ma^  tels  moyens  en  avant  sans  blesser 
sa'  conscience,  ny  Sa  Ma*<  moings  les  souffirir*  sans 
&ire  directement  contre  la  siene;  si  ùlvIi  il  toutesfois 
penser  qu'il  ne  comple*  aucunement  de  laisser  perdre 
etruyner  ung  tel  pays,  et  que  ce  seroit  la  plus  gran- 
de charge  de  conscience  du  monde  (i) ,  tant  pour  Sa 
Ma^,  dessoubs  l'obéissance  de  qui  Dieu  l'a  constitué,  que 

(i)  Ici  le  MS.  C  commence  à  beaucoup  différer:  voyes 
cUaprès» 

■  C  4. 5.  6.  7.  ,  pÊ&'^amir^^'-C,  qa'oiitroiiteroit  requise;  car  pour  faire  une 
diOM  fiable  et  de  durée.  3  dii — repcs,  — Ci  quatre  deraiers  points.  ^  qme — à.— 
qu'on  poarroît  anli  façons  de  ritré  de  V.  '  C  II  est  vray.  ^  C.  les  estais.  7  C. 
leur.  ^  C.  accorder.  ^  oonvient. 


—  442  -^ 

tSôS.  potit  «^euli  qui  Mmt  oblige  de  remdndtrar  à  Sa  Hi^  e& 
N«yviHiilMii.  i|ué  convient  pour  k  oouservattoii  d*icellny  pays^  d'eir 
avoir  aultre  soing  et  le  laisser  au  perU  de  se  perdre;  xmt 
c*est  chose  asseurëe  ^iie^  si  le  pays  est  une fi^s perdu,  que 
la  religion  anchienne  sera  en  grand  hazard ,  sans  espoir 
aussi  de  la  recouvrir  si  tost  ,et  sera'  ^  à  mon  jugement, 
moindre  charge  de  conscience  d'accorder  quelque  exsiS 
dce  de  religion  limité ,  comme  dict  est  ^  que  non  pas  de 
venir  à  ces  extrémités  et  remèdes  mal  asseutées  et  par  là 
éàtre  cause  d*une  si  grande  effusion  de  sang ,  tant  d'ung 
cousté  que  de  l'autre^  et  de  plusieurs  aultres  maulx  imm- 
mérables* 

El  ne  debvToit  on  &irè  grande  difficulté,  à  mon  advis, 
en  ce  temps  tourbulent ,  de  soufiHr  aucunement  quelque 
eterdse  d'aultre  religion  que  la  nostre ,  moyennant  quil 
peult  servir  de  remède,  puisqu'il  est  certain  que  taulle» 
secte,  ny  opinion  sinistre  peult  estre  de  durée,  ayftttt 
mesmement  Fevemple  de  la  secte  d'Arius  et  aultres  er> 
reurs  devant  les  yeulx:  lesquelles,  oires  qu'dles  edtiont 
condamnés  et  rejectées  pous  méchantes,  si  ne  furent  el- 
les pas  toutes  fois  contraintes  par  force ,  pour  éviter  plus 
grand  inconvénient;  ains  pour  h 'estre  de  Dieu,  après 
avoir  bien  durées ,  ont  esté  supprimées  i  la  fin  et  aboliea 
par  la  diligence,  soing",  debvoii^  et  bonne  doctrine  des 
gens  scavans  et  experts  aut  escriptures  sainctes,  sans 
'  aultre  force  et  avecques  très  grande  corrobération  de  la 
yraye  religion  chrestienne. 

Voyant  doncques  que  une  grande  partie  de  nostre 
peuple  si  est  adonné  à  autres  opinions^  que  sa  Ma*^  n'en* 
tend  vouloir  endurer  pardeçà ,  et  qu'ils  les  prennent  telle- 

'  D.  teroit. 


—  443  — 

mont  au  omxc^  qu'ils  iront  pluMOM  au  bout  da  tnondd,  t56& 
Toire  bazarderont  leur  propre  Tie>  que  de  se  làkaér  Noircmbre. 
contraindre  à  faire  cbose  qu'ils  estimeront  estre  contrai- 
re à  leur  dit  opinions,  fSauldroit  mieulz d'user  pluitost 
des  mesmes  remèdes,  comme  on  a  faiot  en  ce  temps  là, 
et  mectre  tel  ordre,  afiin  qu'on  puisse remectre  les  des- 
Toyës  avec  le  temps  en  '  droict  chemin ,  comme  ne  fiûot 
doubte  que  ajsément  se  pourra  faire,  moyennant  que 
oeulx  qui  en  ont  la  charge,  veullent  rendre  tel  debTOÎr 
oomme  ils  sont  obligés ,  et  acquerra  Sa  Ma^  par  là  une 
louange  et  réputation  non  pareille  et  accroistra  la  bonne 
renommée  qu'elle  a  eu  toute  sa  yied'estre  Prince  béning , 
gaigneralé  ceur  de  ses  subjects,  mectra  ses  estats  à  repos , 
et  sera  sans  faulte  plus  respectée  et  obéye  qu'elle  tie  fbst 
oncques,  et  là  où  Sa  Bla*^  en  vouldroit  user  aultrement , 
serons  nous  aultres  (pour  l'avoir  ouvertement  remonstré, 
tout  ainsi  que  le  trouvons  en  saine  conscience ,  et  faiet 
nostre  debvoir)  déchargés  devant  Dieu  et  devant  le 
monde*. 


Ce  qui  suit  est  ladouble  eontinuation  (voyez  la  remarque  p^  44  ^O 
du  Manuscrit  C.  —  La  première  se  trouve  en  margeu 


Car,  estant  le  pays  perdu,  la  religion  seroit bien  perdue 
et  sans  espoir  de  le  jamais  recouvrir,  et  que  Seroit  moin- 
dre charge  de  conscience  d'accorder  quelque  exercice 
de  la  religion  limité,  et  que  Sa  Ma^  serast  cause  de  plus 
grands  perdition  des  âmes^  tant  d'ung  cousté  que  d'aul- 
tre,  en  usant  des  forces,  que  non  pas  en  permettant  quel- 
que chose,  comme  dict  est,  et  ne  peult  faillir  que  les 
sectes  et  sinistres  opinions  se  perderont  d'eulx  mesmes,  com- 

*  D.  au  ^D.  m.  le  remettant  à  Lay  d'en  ordonner  selon  si  Toloiinté  diTÎne. 


—  444  — 

* 

i66Ç«  me  on  aveudutamp^des  Arius,  quia  duré  et  anireB  plu- 
Novenbr».  ûeurs,  lequelles  eslaiit  par  la  diligence  et  debrw 
et  bone  doctrine  des  gens  d'église  et  scayans  desooo- 
▼ertes  et  congnues  et  par  ces  moiens  remis  au  droit 
chemin.  Parquoyfauldia  plustost  user  des  mesmes  voies, 
et  gaignerast  Sa  Ma^  une  réputation  perpétuelle  derant 
touts  autres  Potentats ,  d'ayoyr  remédié  touu  ces  maulx 
par  douceur  et  avoir  par  là  effectué  plus  que  les  autres 
n'ont  sceu  fidre  avecques  leurs  forces,  qui  servirast  pour 
augmenter  la  bonne  renommée  que  Sa  Ma#  ast  e»  de 
longtemps  d'estre  Prince  béning. 


Mais  puisque  nostre  religion  est  tant  ancienne  et  de  si 
longtemps  approuvée  et  obserrée,  ne  fruit  estre  mari 
d*estre  assalli  daultres  opinions,  ains  estre  bien  aise  de 
avoir  acquis  lopportunité  de  pouvoir  monstrer  devant 
tout  le  monde  la  nostre  estre  la  mieulz  fondée,  et  que 
pourrions  confondre  les  adversaires  avecques  toute  doul- 
ceur,  sans  vouloir  défendre  notre  querele  à  coups  de 
points  '  et  avecques  armes ,  comme  font  les  Turcqs  Ethni- 
ques* et  touts  ceulx  qui  se  sentent  en  leur  cause  mal  fon- 
dée. De  admirer  aussi  l'exemple  de  l'Empereur  Constantin, 
appelle  le  Grand,  desoubs  lequel  se  leva  la  secte  Ariane, 
laquelle  s'advenca  de  telle  façon  qu'il  y  eust  des  Honar- 
ches ,  Princes,  Eve&ques  et  aultres  gens  prindpaulx,  et  du- 
ra trois  cens  ans  ;  toutesfob,  pour  n'estre  de  Dieu ,  cessa 
d'elle  mesme  sans  aulcunes  forces.  Ainsi  voiant  que  nos- 
tre peuple  ast  conceu  des  divers  opinions  en  la  teste,  les- 
quels ne  se  peuvent  arracher,  sinon  par  milieures  et  à 
longuesse  de  temps,  pourrions  user  des  mesmes  remè- 


~  445  -^ 

des,  et  aiant  remis  nostre  peuple  à  repos  et  après  i|$tre  iS66.' 
asseuré  d'une  obéissenoe  quant  au  £dct  poUiûque ,  les  NoTembre. 
laissants  ayecques  leurs  opinions  et  aulcung  exercice 
limité ,  on  les  pourroit  rammener  au  droit  chemin  avec- 
ques  le  debroir,  soing  et  diligance  que  ceulx  qui  ont 
diarge  des  âmes  et  qui  ont  la  doctrine  et  exemples  des 
escritures  sainctes:  car,  si  (i)  leur  opinions  sont  mauTaises 
et  fiiulses,  se  fonderont  comme  la  naige  au  soleil,  avecques 
leur  très  grande  honte  et  ingnominie  et  contre  Thonneur 
et  corroboration  delà  nostre. 

Voici  encore  quelques  pages  écrites  par  le  G>iiite  Louis  ;  sans  date 
et  sous  le  titre  suivant  :  «  Mémoire  d'aulcufigs  articles  qui  semblent 
»  avoir  esté  occasion  de  la  diffideoce  et  soupson  que  Son  Alt.  penlt 
»  avoir  conçue  de  ses  subjectsde  pardecà.Et  les  subjectsà  rencontre 
»  dé  sa  Bla*^. — Item\eè  raisons  da  désordre  de  ce  temps  à  présent  en 
9  ses  pais. — ^Ttercement  et  pour  le  dernier  le  remède  pour  redresser 
»  les  deux'  poincts  icy  devant.  »  C'est  le  commencement  d'nn 
Discours  du  méme^enre  que  celui  que  noua  venons  de  donner» 


Premièrement  il  est  notoire  quelle  grande  afiPectioii  et 
amour  les  princes  naturels  de  ces  pays  ont  tousjours  por- 
tes à  leurs  subjects  et  vassaulx,  et  ayecques  quels  beaulx 
et  grands  privilèges  et  honneste  liberté  ils  ont  doué  les 
dicts  pais,  qui  n*ast  pas  seulement  esté  occasion  de  aug- 
menter les  pais  en  toute  grandeur  et  opulence ,  mais  ren- 
dre les  subjects  esclp.yes  d*une  affection ,  amour  et  fidé- 
lité vers  leur  Princes ,  dont  est  procédé,  oires  que  lesdits 
Princes  n*estiont  de  tout  à  équaler  aulx  forces  de  leurs 
Toîsins  et  grans  ennemis  quils  ont  eu,  quils  ont  toutes- 
fois  maintenus  contre  touts  et  défendus  leurs  subjects  de 

(i)  sL  Conjonction  conditùmellej  employée  aussi  par  le  sage 
Gamaliel  :  Actes  d,  Ap,  eb.  6.  v.  38^ 


--  446  ^ 

iS66«  toi|i|is  iavamns ,  9««ia  que  leur»  emifiniit  ont  fumi»  aoeu 
Ifayeiiriv^  iivoir  grand  avantage  aur  eulsi  «I  le  tout  pcmr  W  muI 
axaour  et  fidélité  de  leura  stibjecta, 

E(  pour  qa  faire  longue  lecîte  du  passé,  Fou  peult  hà* 
lemeDt  voire  qi«el  devoir  qu'ik  ont  faiots  à  l'Empeieur 
Charles  de  tjrès  haulte  mémoire  aulx  dernières  guerres  de 
piffdi^à  y  Umt  que  par  le  mesme  jugement  de  sa  ditte  Ma^ 
ift  la  Bjeui0  (i)  fust  estîmé  une  chose  mal  possible  que 
ses  estati  d*icy  se  pqurriont  plus  maintenir  contre  les 
forces  d*ung  Roy  de  FrancQ,  tant  pour  la  grande  perte 
qu'ils  firent  au  commeneement  des  navires  surprinses^ 
que  de  la  grande  inondation  de  Féaux',  aussi  pour  les 
grandes  domages  soufferts  d'ung'  coustétant  des  enemis 
corne  pour  le  passage ,  foules  et  mangeries  de  nous  genz 
de  guerre , .  mesmes  et  aussi  pour  la  perte  de  tant  de 
pîoniers  et  cfaevaulx  de  l 'artillerie  et  munition. 

fin  oultre  pour  les  grandes  et  esEcessives  aides  lesqudz 
ils  aviont  librement  accordés  à  sa  dite  Ma*',  semblable- 
ment  tant  des  prêts  et  obligations  particulières. 

Que  fust  cause  que  jugent  sa  ditte  Afa^  n  estre  possi* 
Ue  de  se  pouvoyr  plus  longement  maintenir  y  et  qu'ih 
aviont  plus  faict  que  ne  poioint'  porter,  se  délibéra  de 
Ven  aller  en  Espaigne  et  laisser  icy  le  Roy  son  filz ,  leur 
recommendant  son  filz  et  les  requirent  de  vouloir  ensuiirre 
la  mesme  affection  à  Tandroit  de  1  uy ,  et  les  remerciant  aveo- 
ques  larmes  de  tant  de  devoirs  qu  ilz  aviont  usé  env^s  luj. 
Enchergant  réciproquement  à  son  fils  de  les  ain^r  et  en- 
tièrement se  confier  en  eulx ,  les  gouvernant  en  toute  doul* 
ceur.  Ainsi  que  tels  bons  et  loiaulx  vassaulx  méritoiut* 

(i)  Kwie.  Marie  y  Reine  de  Hongrie. 

■  da  (7),  *  pWToieat. 


—  447  — 

I 

Ce  que  Sa  Ma^^  pramîet  et  ne  9iimj»t  eeiikmeiB^  le  |566, 
oommaBdement  ei  admonîtioii  de  «on  père ,  aina  dEfe^^  lYovçmbr^ 
QQiiime  Prince  douloe  el  de^  aon  naturel  béning  (i),  de  lea 
(çouveroer  el  maintenir  aTecquea  une  confidence  taai; 
amiable,  de  Borte  qu'il  fiât  ineoAtinent  ung  Conaeil  d'ea»* 
tat  deaouba  Tobéiasanoe  de  Mena'  le  Duc  de  Savoj^  là 
qù  il  ordonna  la  plus  grande  part  des  Gouveraeurt  et 
chevalliers  de  son  ordre,  ce  qui  amma  teUement  touta 
ifa  aubjects  de  pardeçà ,  que  proposant  Sa  Ma^  la  néees- 
ailé  en  laqudJe  il  te  trouYoit  y  les  requirant  de  luy  toiv« 
loir  assister  de  mesme  affection  comme  ils  aviont  &iQia 
aux  prédécesseurs ,  et  Toianta  aveques  quel  amours  et 
sellicitude  que  Sa  Ma^,  sensespargner  sa  propre  persone^ 
•mbrassoit  les  affaires  pour  défendre  les  pais  des  iuT^** 
amos  des  ennemis ,  et  la  fiance  qu'il  avoit  auU  sing^ieura 
et  estata,  remettant  entre  leurs  mains  d'aviser  }ea 
Bioi«Ds  tels  comme  ils  trouveroint  estre  requist  ;  l^i^ 
donna  uiig  tel  courage,  qu'ils  s'efifordont  de  faire  une 
diiose  tant  dififidUe  et  quasi  impossible  legiere  et  bien 
possible,  et  par  edmmung  assamblëe  des  estais  accorda- 
pent  telle  somme  dont  Sa  Ma^  eust  tant  de  victoires  et 
une  réputation  à  jamais.  En  quoy  les  singeurs  et  gentisn 
komes  firent  tel  devoir  tant  de  leur  bien  que  de  leur 
eorpa ,  oome  il  est  notoire» 

Et  ne  monstra  pas  seulement  sa  ditte  Ma*^  teste  [con* 
(i)  béuiag.  Le  chapitre  de  la  Toison  d'or  (et  d^ns  d^  rémnîqiiA 
pareilles  oiei  avoit  coutuyie  de  dire  très  libreipent  aux  Princes  leurs 
véprit^J  «  ^ouva  que  Philippe  II  réunissait  plusieurs  bonnes  quali- 
»  tés  y  et  nommément  qu'il  était  clément,  affable ,  magnanime,  hum- 
»  ble  ,  libéral,  et  grand  justicier,  yt* Histoire  de  V ordre  de  la  Toison 
d'Or  peur  M.de  Beiffenberg  ÇJwun^  d.  Savons  f  i834,p>  5^.)  Voyez 
aussi  ci-dessus ,  p.  443, 1.  la.  p«  444»  1*  xx»  ^P*  448>  !•  10,  i3. 


—  448  — 

i566*  sdniiigté']bënévolenoe  à  ses  subjeots ,  mais  aussi  à  toats 
Nofembre,  estnngiers  dont  il  poioit  biai  vanter  que  c'estoit  le 
Àrinoe  le  plus  voulu ,  craingt  et  redoubtë.  Que  fîist  aussi 
cause  que  Sa  Ma*'  parvient  tant  plus  Ceicilenient  à  ane 
pais  tant  favorable,  scadiants  les  ennemis  que  se  condui- 
sant Sa  Bla*'  en  ceste  confidence  envers  ses  subjects  et  ai 
la  grande  douloeur  et  familiarité  aveoques  les  estrangiers, 
ils  le  teniont  pour  invincible. 

Hais  si  on  Toseroit  dire  que  Dieu ,  envieulx  de  tant  de 
bien  que  ces  pais  aviont  d*avoir  recouvert  ung  tel  Prince, 
ou  pour  nous  chastier  de  nous  grands  péchés,  resusci- 
ta quelques  envieulx  de  nostre  félicité  et  de  Tamour  et 
affection  que  Sa  Ma^  nous  portoit,  mesmes  par  le  dd>- 
voir  de  ses  subjects  de  pardeçà  il  avoit  recouvert  une  re* 
nommée  immortelle,  non  seulement  en  ces  pais,  mais 
par  tout  le  monde  ;  lesquels  commençarent  luy  impiûner 
que  le  bon  ordre  qu'il  avoit  donné  au  gouvernemoit  des 
aCEfliires  de  pardeçà,  estbit  entièrement  contre  son  aucto- 
rité.  En  oultre  luy  metantz  plusieurs  inventions  en  avant 
pour  recouvrir  deniers ,  jamais  veu  ne  usité  pardeçà» 

Itemy  voiants  que  le  pais  estant  si  dénué  et  dépourveu,  tant 
de  l'argent  que  des  moiens,  luy  persuadoint  qu'il  les  pom> 
roit  mettre  en  tel  règle  comme  il  luy  plairoiL  Et  qu'il  falloit 
mieulx  n'avoir  aulcung  pais  que  d'en  posséder  aveques  si 
grandes  libertés,  à  cause  qu'il  se  fiiUoit  rapporter  tousjours 
k  la  discrétion  de  se^  estats ,  en  temps  de  nécessité. 

Item  y  de  mettre  estrangiers  aulx  fortresses  et  cela 
pour  tant  mieulx  tenir  en  subjection  ceulx  qui  vouldriont 
contredire  à  l'ordre  de  leurs  envieulx. 

t  oootionislé  (?)  pow  cootiniiité,  comma  maaraittSé  pmr  ndcfiaiioeté  fS.  JE, 
m,  p,  ê,  durant  tout  cet  espace  de  tempe). 


—  449  — 

Aussi  qu'il  n*estoit  pas  séant  à  ung  tel  Prince  d*avoir  i566. 
ung  tel  Conseil  de  tant  de  Gouvemeurs  et  chevalliers  de  Novembre. 
Tordre ,  ains  qu'il  luy  appartenoit  de  commender  absolute- 
ment  sans  avoir  Conseil  [famie]  en  ne  prenant  advis  sinon 
de  ceulx  qui  lui  plairoint. 

De  là  luy  firent  entièrement  desgouster  l'assemblée  des  es- 
tatS'^énéraulx ,  allégants  que  c  estoit  de  le  mettre  en  tutelle 
et  luy  oster  touts  moiens  de  pouvoir  commander  pardeçà. 

Semblablementde  mestre  discorde  et  envie  entre  les  Sin- 
geurs  y  en  faisant  bone  chière  à  aulcungs ,  pour ,  intromes- 
tre  ceste  envie  et  par  cela  oster  toute  unanimité  et  accord  ; 
et  en  cas  que  Sa  Ma^  ne  fisse  cela,  qu  elle  poioit  bien  faire 
son  conte  qu'elle  ne  jouiroit  pas  longuement  de  ses  pais. 

Ce  que  venant  en  congnoissance  des  subjects  ,  par 
ce  que  plusieurs  ministres  teniont  ouvertement  tels 
et  semblables  propos  y  pensants  desjà  avoir  mis  toutes  les 
choses  en  ces  termes  ci-dessus ,  pour  avoir  faict  venir  une 
Princesse  parente  de  Sa  Ma^,  qu'ils  scaviont  qu'elle  seroit 
respectée ,  comme  la  raison  le  veult ,  et  que  sur  son  auc- 
torité  les  envieulx  estants  unis,  ceulx  qui  estiont  mis  au 
principal  gouvernement ,  eussiont  peu  introduire  les  cho- 
ses selon  le  desseing  qu'ils  aviont  imprimés  à  Sa  Ma''.  Et 
sur  ceste  vaine  espérance  firent  partir  le  Roy  sens  don- 
ner nul  ordre  que  ce  fust ,  qui  eusse  toutesfois  esté  fort 
nécessaire  et  bien  requis ,  scachant  que  par  longues  guer- 
res il  ne  amènent  quant  et  eulx  sinon  grand  dessordre  en 
toutes  républicques ,  soint  sie  bien  ordonnés  qu'ils  pour- 
riont.  Mesmement  demeurants  les  gens  de  guerre  sens 
estre  paies ,  les  villes  mal  basties  et  munies ,  nul  argent 
et  moins  de  crédict,  touts  estats  et  villes  chargez  et  du 
tout  en  arrière ,  et  beaucop  des  gens   mal  contentz  de 


—  450  — 

1 566.  leur  bien  gasté ,  perdu ,  et  entièrement  ruine  tant  des  amis 
Novembre,  quedesenemis;  avecque  le  temps  promettants  de  bien  faire 
exécuter  leurs  mis  en  avant.  Ainsi  pour  le  premier  firent 
tant  que  Sa  Ma*^  se  resolvast  de  laisser  icy  les  Espangnols 
sur  prétextde  soulager  le  pais  de  Tentretenement  des  guar- 
nisons  ordinaires ,  ce  qui  causa  incontinent  une  grande 
soupson  au  pais ,  comme  si  Sa  Ma*'  n'avoit  aulcune  fiance 
à  ses  subjects,  daultre  part  quils  craindiont  qu'ils  pour- 
roint  estre  traictés  en  la  subjection  d'Italie ,  ou  tomber 
en  aultre  servitude ,  comme  eulx  mesmes  le  disiont  bien 
ouvertement,  par  où  les  estats,  craindantz  ces  incon- 
véniens ,  furent  esmeus  de  faire  requeste  à  Sa  Ma*^  pour 
en  estre  quiets,  ce  que  les  envieulx  prindront  inconti- 
nent à  leur  avantage,  mettant  en  la  teste  deSaMa*^ 
qu  icelle  s'apperçoit  asteure  par  -  expérience  ce  que 
eulx  aviont  préveus  et  discourru  à  icelle  piir  ci  devant, 
que  les  estats  contrediriont  à  tout  propos  au  désir  et  vo- 
lunté  de  Sa  Ma*^  £t  que  pourtant  il  fauldroit  chercher 
tous  moiens  pour  les  brider  sens  leur  laisser  tant  de  li- 
berté, et  sur  toutes  choses  rompre  ceste  généralité. 

Et  come  ilz  veioint  que  cela  ne  se  poioit  practiquer 
avecques  le  consentement  des  estats ,  donnirent.  .   ' 


t  LETTRE  CCXXXVIL 

Lé  Prince  d'Orange  au  Landgrave  Guillaume  de  Hesse. 
Ses  intentions  relatiifement  au  Duc  de  Saxe- fF'eimar; 
motifs  qui  l empêchent  de  se  déclarer  pour  la  Confes* 
sion  djiugsbourg;  dangers  des  Pays-Bas. 

....  Erstlich  sovil  unsern  vorschlag  mit  den  Herzogen 

■    l'écrit  (OU,  peut'être  la  copie  atUographe)  en  est  resté  Ih.  On  Ut  rncore  en 
marge:  aveugler  les  Singneurfl,  les  mettre  mal  aveques  le  penplc. 


—  451  — 

xu  Sachscn-Weîmar  belangt,   so  versehen  wir  uns  e?  i566. 
werde  Graff  Ludwîg  zuw  Wittgenstain  E,  lu  andersnit  be-  Novembre, 
riclit  haben  dan  das  solichs  toi  allen  dingen  mit  rath  und 
Torwiszen  des  hernn  Churfûrsten  beschehen  und  zn  sei^ 
ner  6n.    gefallen  und   guttdûncken    stehen  solte,    ob 
solicbs  furters  bei  dem  Herzogen  zuw  Weimar  gesucht 
werden  oder  binderpleiben  solte.  Dan  dieweill  wir  in  er-> 
fahrung  kommen  weren ,  wie  uns  dan  auch  E.  L.  zuge- 
scbriben,  das  die  misverstande  zwûschent'  baiden  Gbur- 
und  fûrstliche  heuszem  zu  Sachssen  je  lengder  je  un-* 
freundlicber  wurden ,  so  haben  wir  die  vorsorg  getra^ 
gen  es  mochten  etwan  frembde  Potentaten  die  Herzogen 
zuw  Weimar  und  iren  anbang  in  dieszer  unruhiger  zeitt 
ahn  sich  ziehen  und  sië  also  in  solcher  unfreundschafFt 
und  wiederwillen  lengder  erhalten  und  stercken.  Damit 
nuhn  solchem  vorkbomroen ,  auch  die  irrungen  wieder 
in  einen  guten  verstandt  und  betrawen  gebracht  wûrden, 
so  haben  wir  baiden  Heuszern  zuw  eherenund  gutem  ausz 
friediiebenden  getrewen  gemuet,   ufF  solche  wege  und 
mittel  gedachtund  dieselbigen  vorgeschiagen ,  wie  sie, 
unsers  einfalten ,  nach  gelegenheit  dieszer  zeitt  etiicher 
maszen  verglichen  und  kûn£Ptig  wiederumb  beszer  be- 
freundet  und  verainigett  werden  mochten.  Doch  ist  unser 
gemuet  und  maynung  nicht  geweszen  das  solichs  ,  son- 
der E.  L.  und  Ires  herm  Yattern  und  fûrnemblich  des 
herm  Churfûrsten  rath  und  Torwiszen ,  gewerben  werden 
oder  beschehen  solte.  So  hatt  uns  auch  under  andern 
hierzue  bewegt ,  das ,  durch  solche   reconciliation    und 
versonung ,  ander  (rembden  Potentaten  und  unruhiger 
leuthe   gehaimbe  practiken  und  anschlage,  die  sie  dem 

'  zwiscbea. 


—  452  — 

1 566.  hailigen  Reich,  auch  diszen  landen ,  der  gemeinen  Chri&t. 
Novembre,  lichen  Relligion  halben ,  zuwieder  treiben  j  gehindert  und 
denselben  gewehret  werden  niochte.  Das  also  ufF  allewe- 
ge  Yon  uns  nichts  anders  als  b<^stendige  freundschafft  und  ai- 
lenthalben  ruhe  und  frieden  bedacht  und  gesuchtist  wor- 
den.  Da  nuhn  £.  L.  diesze  sachen  anders  hetten  ein- 
genhommen  und  vermeinten  der  herr  Churfurst  wurde 
sie  etwan  auch  also  ver^tanden  haben ,  nemblichen  das 
wir,  hinder  seiner  Gn.  Torwiszen,  mit  derselben  wie- 
derthail  etwas  hetten  handlen  laszen  wollen  ,  so  bitten 
wir  freundlichy  da  E.  L.  solichs  yorkhommen  wùrde  ^ 
das  £•  L.  der  sachen  zu  gutem  ire  Gn.  dahien  be- 
richten  helfFen  wollen,  wie  wir  £.  L.  itzo  vermeldet 
haben,  dan  wir  wolten  uns  ungem  mit  seiner  Gn. 
wiederthaill ,  ohn  derselben  rath  und  bewilligung,  in 
einige  handlung  einlaszen  ,  nachdemmahl  wir  uns  schul- 
dig  erkhennen  und  anders  nichts  begeren,  dan  seiner 
Gn.  aile  dhienst  und  wolgefâlUgen  willen  zu  erzaigen , 
auch  seine  Gn.  ungern  ursach  geben  wolten,  das  sie 
solche   yermutungen  von  uns  gewinnen  solten*  .  .  . 

Was  uns  dan  E.  L.  der  Predikanten  halben  vorge- 
schlagen ,  das  befinden  wir  woU  und  treulich  gerathen , 
und  wolten  das  wir  s  dahien  befïirdem'und  brengen 
konthen.  Es  beruffen  sich  aber  die  Predicanten  uff  die 
erste  Augspûrgische  Confeszîon,  die  weilendt  Kaiser  Karo- 
lus  dem  fûnfiften  von  den  Ghur-und  Fûrsten  zuw  Augs- 
pûrgh  in  originali  ist  ûberandwortt  werden ,  und  berûh- 
men  sich  das  sie  dieselbig  lauter  und  rein  dociren  und 
bekhennen  (i)  jand  wollen   dabey  und  denn  Propheti- 

(i)  bekhennen.  C'est  ainsi  que  l'Electeur  Palatin   approuvoit 


—  453  — 

schen  und  Apostolischen  schrifïten ,  auch  dem  Symbolo  i56*6. 
Atfianasu  und  was  ferner  inn  denn  ersten  vieren  Conctliis  Novembre-, 
nach  eynander  bestettigt  werden  ist,  stehen  und  pl^iben 
und  mit  Lheiner  weittern  Apologien  oder  erkierungen 
zuthun  haben.  Sie  wollen  auch  keine  Cerenionien ,  nocli 
dennahmen  der  Augspûrgischen  Gonfeszlon  gebrauchen  ^ 
auch  die  Apologiam  so  der  Augspûrgischen  Confeszion 
angehefftet,  nit  ahnemen,  noch  sich  nach  derselben 
richten.  Das  wir  besorgen ,  dieweill  wir  uns  hiebevhor 
hiemit  mehrmals  bemûhet  haben  und  nichts  erhalten 
konnen^  sie  werden  nachmals  von  solicher  opinion 
schwerlich  zu  bringen  sein.  Und  ist  laider  zu  erbarmen 
dasz  diesze  hehrliche  und  schone  landen  umb  solicher 
ursachen  willent  so  jammerlich  ûberzogen  und  verderbet 
werden  sollen ,  da  sie  doch  sunst  der  Kon.  Mat. ,  aïs 
irem  angebomen  herm,  aile  gehorsame  treuw,  volge,  und 
dhienst  zu  erzaigen  geneigt  seint.  Und  solten  diésze  lan- 
den, solcher  ursachen  willent  so  erbarmlîchen  verhehe- 
ret^  auch  in  schwerer  dhienstbarkeit  gestecket,  und  dem 
Babstumb  uffs  new  underwùrffîg  gemacht  werden,  so 
haben  £.  L.  vernûnflPtig  abzunehmen  zuw  was  abbruch 
solichsdemgantzenheiligen  Reich  Teutscher  Nation  und 
allen  umliegenden  Reichen  und  landen  gereichen ,  auch 
was  der  Augspûrgischen  Confeszion  verwanten  Chur-, 
Fûrsten  und  Stenden  vor  ein  nachtheil  und  verkleinerung 
hiedurch  cndstehen  wurde.  Derwegen  deucht  uns,  uflf  E.  L, 
verbeszerung,  hoch  vonnothen  und  gerathen  sein  dasz  sich 
£.  L.  und  ander  Ghur-und  fûrsten  diszer  sachen  und 
landen  bei  zeitten  undemhemmen  und  solchen  hoch  be- 

aussi  la  Confession  d*Augsbourg ,  en  désapprouvant  les  modifica- 
tions et  les  interprétations  subséquentes. 


—  454  — 

i566.  schwerlichenkriegundbluettbatt,  endtweder  durch  eine 
Novembre,  gemeine  vergleichuag  solcher  opinionen  oder  in  ander 
wegen  und  mittellen ,  Torkhommen  und  solichs  jamer- 
lichs  verheheren  und  bluettrergieszen  yerhûten  nnd  ab- 
wenden  hûl£fen.  Daran  wurden  £.  L.  vors  erst  ein  Crût- 
lichs  seliges  werck  Terrichten^  damach  auch  der  gant- 
zen  Cristenheit  und  sonderlich  uns  und  dieszen  landen 
eine  solche  gnade  und  freundschafft  erzaigen  y  die  wir  die 
tag  unsers  lebens  umb  £•  L.  nit  wiederumb  yerdhienen 
Lonthen.  — Darumbbittenwir  Ireundtlich  E.  L.  wolien  ir 
diesze  hochwichtige  sache  mit  hochstem  yleysz  angelegen 
sein  laszen,  und  derselben  also  nachdencken  wie  E.  L.  ahm 
besten  befinden ,  das  die  Ehr  Gottes  und  gemeine  rhue , 
friede  und  ainigkeit  gestifftet  und  erhalten  werden 
môge. 

Wir  bedancken  uns  auch  kegent  E«  L.  ires  getrewen 
raths  gantz  freundlich ,  das  sie  vor  guet  angesehen  und 
uns  geschrieben  haben  das  wir  uns  der  religion  halben 
erkleren  und  uns  zur  Augspiirgischen  Gonfeszion  of- 
fentlich  bekhennen  solten  ;  Und  weren  solichs  zu  thun 
und  £•  L.  in  dem  zu  yolgen  woUgeneigtt ,  dan  wir  des- 
zelbig  bey  unsohnedasverlengst'  bedacht  :  so  liegt  uns 
aber  itziger  zeitt  im  wege  das  wir  ioi  hailigen  Reich  und 
sunstet  allenthalben  ausgetragen  und  beschuidigt  wer- 
den,  das  wir  der  Galrinischen  lehrverwand  seien,  und 
haben  zuw  dieszer  mutation  und  Kirchen- stûrmerey 
haimlichen  rath  und  that  gelanget. 

Ob  wir  uns  nuhn  gleich  zur  Augspûrgischen  Gonfes- 
zion erkiarten  y  so  wûrde  uns  doch  nit  glaubt  werden , 
sondern    mûsten  gleichwoU  den  Galvinischen  nahmen 

'  Toriàngst. 


—  455  — 

behalten ,  und  wûrde  uns  sovil  desto  steiffer  zugelegt  i566. 
werden   das  wir  aller  diszes  handela  ein  ursacher  und  NoTcobre. 
8ti£Etergeweszen  weren,und  stûnde  also  zubeaorgendas 
uns  und  diszen  lànden  durch  solche  unser  erklerung, 
yil  mehr  unraths  und  gefhar,  als  hails  und  gutu  endaie- 
hen  mochle. 

Und  mogen  uns  E.  L.  woll  vertrawen,  daswirder 
Galvinischen  lehre  nit  zngethan,  nochanhengig  seint; 
das  wir  aber  auch  des  underschiedts  halben ,  der  zwischent 
der  Augspùrgischen  Confession  und  Cali^imïehr  ist ,  gem 
sehen  solten  das  sie  und  diesze  landen  derhalben  ûber- 
zogen  und  in  ein  solichs  gefârlichs  bluetbad  gefûret  wer- 
den solten,  das  bedùnckt  uns  auch  weder  recht,  noch 
CrisUich  sein(i).  Derwegent  wolten  wir  gem  das  dieszem 
underschiedt  durcb  guter  berm  und  fridsamer  leuthe 
underhandiung  geholffen  und  aile  krig  und  bluetvergies- 
zen  verhûtet  werden  mocbten. 

Fûrs  ander,  so  hetten  wir  auchzu  besorgen  das  sich 
khein  herr  mehr  in  diszen  landen ,  der  religion  halben , 
erkleren,  sondern  hinderm  strauch  mochten  pleiben  hal- 
ten  ;  soit  nuhn  das  beschehen ,  so  wurden  wir  allain  ste- 
hen  und  uff  baiden ,  der  Romischen  und  Galvinischen 
seiten ,  in  misztrauen  gerathen*  Und  ob  uns  gleich  solichs 
woll  zu  bedencken  stehet,  so  soit  uns  doch  disze  yermu- 
tungen  Ton  unser  erklerung  nit  abhaUen ,  wann  wir  nit 


(i)  solten.  Le  Prince  expose  sans  doute  ici  ses  véritables  sentimens. 
Il  étoit  attaché  aux  principes  Chrétiens ,  à  la  Foi  Ëv&ngélique,  et  ne 
croyoit  pas  que  les  divergences  d'opinion  relativement  à  la  St^ 
Cène  (voyez  Tome  I.  p.  m  6.)  fassent  un  motif  valable  pour 
oublier  la  charité  qu'on  doit  aux  frères  en  Christ. 


—  456  — 


iS66.  Tiil  mehr  besorgten  das,  nachunser  beschehener  erkle* 
Novembre,  rimg,   die  Galvinisten  ander  auszlendischer  herm  hûHF 
und  beistandt  suchen  und  dieselbigen  ahn  sich  hencken  ' , 
auch    Yor  sich  selbst  u£f  ungebûrliche  mîttell  gedencken 
wurden ,  wie  sie  ire  relligion  mit  gewaldt  erhalten  oder 
ftunst  ein  ander  lermen  anricbteo  mocbten  ,  dardurch  der 
Kon.  May.  piUiche  ursache  gegeben  wurde  diesae  landen 
und  also  die  gemeine  relligion  mit  gewalt  zu  ûbernehen 
und  zu  dempfen ,  dabey  dan  wir,   aU  der  alzeit  bey  der 
Âugspnrgischen  Confeszion  gehalten ,  weniger  nit  als  die 
anderen,doch  unschuldiger  weisze^  zu  leiden  haben  wur- 
den. Sunsty  wann  es  hierumb  nit  also,  wie  obbemelt ,  gelé- 
gen  were,  so  woiten  wir  nichtsliebersbegeren  aïs  E.  L. 
gutemund  treuwen  rath  zu  volgen,  unangesehen  was  uns 
wieder  die  wahrheit  nacbgesagt  werden  mocht. 
'  Ferner  kônnen  wir  E.  L.  auch  freundtlicben  nit  ver- 
halten    das  uns  unsers  gubernements  yerwandten  und 
underthan  mît  hochem  vleysz  ersucht  und  gebetten  ha- 
ben   das  wir   uns  zu  inen  begeben  und  inen  zu  itzigen 
zeitten  und  nothen  unsem  rath  und  hûlEf  mitthailen  woi- 
ten ;  welchs  wir  inen  also  uff  ir  Tilfaltiges  ansuchen  und 
bitten  gewilligt  haben.  Seintalso  anhero  gerucket,  und 
befinden   anders  nit  dan  das  aile  yerordenung  ausz  der 
spaltigen  relligion ,  so  zwùschent  den  Romischen  und 
Galvinischen  schwebt,  endstanden  ist;  doch  erkhennen 
sie  sich  schuldig  und  seint  gantz  willig  der  Kon.  Mat. 
aile  gehorsambe,  volge,  und  dhienst,  wie  das  getreuwen 
vasallen  imd  underthanen  zu  thun  gebûrt ,  gehorsambli- 
chen  zu  leisten ,  ausgenhommen  das  inen  allein  die  Rel- 
ligion und  predigten  frey  und  sicher  zugelaszen  werden; 

'  hângcn  (?). 


—  457  — 

das  uns  treulich  laidt  were  das  den  guten  und  gehorsa-  i566\ 
men  leuthen,  wieder  ir  Terdliienen,  einig  gewalt  wîeder-  Novembre 
fahren  solte. 

Dieweill  wir  dan  in  unsern  gubernementen  solchen 
gehorsamb  b^nden ,  wie  sich  dan  derselb  auch  durch 
aile  disze  landen  erzaigt,  und  wir  ûber  das  vembemen 
das  sich  ediche  Deutsche  Fiirsten  mit  der  Ron.  Mat.  ein- 
gelaszen  haben  und ,  underm  schein  einer  rébellion  und 
mancherley  secten ,  sich  wieder  disze  landen  gebranchen 
laszen  wollen ,  so  bedûnckt  uns  das  yor  uns  das  best  und 
ratsatnbste  sein  solte  wan  wir  die  sachen  in  unsern  gu- 
bemementen  verrichtet  und  allen  frieden  und  ruhe  ge- 
stelt  haben,  das  wir  uns  dieszer  hendell  allerdings  end- 
schlagen  und  uns  derselben  mehr  nit  ahnnehmen ,  son- 
dern  uns  von  hoif  in  unser  hausz  begebeu  und  unsern 
privât  sachen  obwarten  und  disze  dinge  vor  segell  und 
windt  lauffiren  und  treiben  laszen  wo  sie  der  Âlmech- 
tig  bien  [fugell*]  wirdet.  Dan  wir  ungemsehen ,  noch  da- 
bey  sein  wolten ,  dasz  disze  gehorsame  und  herliche  lan- 
den ,  wieder  ire  schuldt  und  verdhienst  j  ûberzogen  und 
so  jammerlichen  verderbet  werden  solten  (i). 

(i)  solten.  En  général  il  est  à  remarquer  que  le  Prinee  met  très 
rarement  la  nécessité  de  mesures  \iQlentes  en  avant  :  apparemment  il 
préféroit  recevoir  des  avis  de  ce  genre.  Toutefois  il  est  probable 
qu'il  songeoit  de  nouveau  sérieusement  à  quitter  le  pays  ;  car  la 
tournure  des  affaires  et  la  manière  d'agir  de  plusieurs  grands  per- 
sonnages étoient^  aussi  bien  que  les  nouvelles  d'Espagne,  assez  pro- 
pres à  lui  donner  la  conviction  que  pour  le  moment  il  y  avoit  beau- 
coup à  craindre  y  et  presque  rien  à  espérer. — Les  levées  de  boucliers 
qui  bientôt  après  eurent  lieu  dans  plusieurs  Provinces ,  ne  lui 
plurent  nullement.  Le  Petit  y  i86». 

»  fiigcn.  (?) 


—  458  — 

1 566,  Dçrhalben  bitten  wirE.  L.  ganU  freundlichB  vljsz  sj  woli 
Novembre,  uns  hierin  iren  getreuen  rath  mitzutheilen  j  auch  ireft> 
freundlichen  geliebten  hermVatters  und  andererirer  herm 
und  guter  freunde  rath  und  guudûncken  hierûber  zu 
yernhemen'und  uns  deszen  furters  zu  yerstendigen  unbe» 
schwert  sein  :  ob  wir  uns  also  verhalten  und  uns  in  un- 
ser  piÎTat  hoffhakung  begeben  und  diesze  ding  fahren 
iaszen  sollen  oder  nit.  Das  woUen  wir  umb  £>  L. ,  zu 
denen  wir  in  dieszen  zeitten  und  unsern  nothen  uiiseve 
fûmembste  zuflucht  nehmen,  die  tag  unsers  lebens  hin- 
wieder  zu  yerdhienen  uns  beyleiszigen.  Datum  Utrecht 
ahm  5***  Novembris  A"^  66. 

WlLHBLM   PRIIfTZ   ZIT  UrANIEH. 

Wir  bitten  auch  freundiich  E.  L.  woUe  uns  bey  irem 
Hern  Vatter  freundlichen  entschuldigen  das  wir  S.  L. 
dismals  nit  insonderhelt  geschriben,  dan  dieweill  es 
itzundt  so  gantz  gefehrlich  ist  briefle  hinausz  zu  bren- 
gen,  so  haben  wirs  gleich  bey  E.  L.  brieff  bleibenlaszen. 
Es  woUen  auch  E.  L.  ire  brieff  mit  guten  und  gewiszen 
leuthen  uns  hienwieder  zukhommen  laszen ,  damit  die 
nit  zwischen  wegen  pleiben. 

Es  soll  auch  der  Bisschoffzu  Gammerich  (i),  wie  wir 

bericht  seint,  neuHcher  tage  eine  lobUche  thatbegangen 

•    haben  :  ein  bûrger  zu  Gammerich ,  der    Âugspûrgischen 

Confeszion  verwandt ,  ist  zu  ime  kommen  und  umb  er- 

laubnis ,  damit  er  sich  anders  wohin,  seiner  gelegenheit 

nach  ,  mit  seinen  mobilibus  begeben  mochte,  angesucht 

(i)  Cammerich,  L*arcfaevéque  de  Cambrai  n'étoit  guères  encliD  à 
la  douceur.  Tom,  I.  p.  1 18.  Le  27  dot.  le  Roi  d'Espagne  lai  écri- 
vît: «c  Je  vous  recommande  la  continuation  du  bondebvoir  que  vous 
»  avez  tousjours  fait  jusqu'à  cette  heure.  »  Procès  (tEgm,  II.  5i  i. 


—  469  — 

haben;  undals  diesze  ansuchung  vor  nùttag  bescheheni  x56& 
so  soU  inen  der  BÎASchofF  uff  den  nachmittag  seine  andt-  Novembre, 
wortt  zu  empfangen  wiederumb  beschaiden  haben.  Âls 
nuhn  dergute  bûrger  zu  angesetzter  zeit  wiederkommen^ 
sohatt  im  derBisschoff  durch  einen  hencker ,  so  er,  der 
Bisschoff ,  minier  zeitt  zu  sich  beruffen ,  endthauben 
laszen.  Datum  ut  in  Ittteris* 

Ahn  herrn  WîlhelmeD , 
Landtgrafeo  zuw  Hessen. 

•  f  LETTRE    CCXXXVIII. 

Le  Lcmdgraife  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  (TOrange* 
Nécessité  (Vembrajfser ouvertement  la  Confession  cCAugS' 
bourg;  démarches  auprès  de  V Electeur  de  Sojce  et  du 
Duc  de  Wurtemberg  j  etc. 

Gott  geb  glûckundhaill  alltzeit,  hochgebomer  Fûrst, 
freundlich ,  lieber  Yetter ,  Schwager  und  Bruder.  Es  ist 
der  Ton  Wittichstein  alhie  bey  uns  geweszen  und  sein 
anbringen  by  uns  gethan  ;  nuhn  weis  Gott  das  "wir  nichts 
liebers  wolten  als  das  wir  E.  L.  in  den  hoch  beschwerli- 
chen  sacben  einen  guten  nûtzlichen  rath  geben  konthen  y 
dardurcb  E.  L.  gebolfFen ,  auch  die  Ebr  Gottes  und  die 
erweitterung  des  hailigen  Euangelli  vornemblicben 
mochte  gefûrdert  werden.  Es  ist  aber  bey  uns  disz  auch 
so  schwer  und  so  gros ,  auch  so  -weittleuffig  anzusehen , 
das  wir  E.  L.  hiemitt  gewiszes  nichts  rathen  konnen  an- 
ders,  als  unser  herr  Yatter  E.  L.  gerathen  (i)  ,neniblich  : 

dienoth  werdeden  weg  weiszen,unddas  E.L.  in  allewe- 

--i  ^ ■ 

(i)  gerathen.  Voyez  p.  358. 

I    Cette  lettre  étoit  en  eliiffrei. 


—  460  — 

i566.  ge  ire  person  wol  vorftehe  und  nicht  zu  weitt  vertrauw* 
Novembre.  Far  das  ander ,  das  R  L.  und  Ire  miUverwandten  der 
lehr  ChrisUy  des  hocfasten  Herren,  volgen,  so  Termuteo 
und  besorgen  wir  bei  uns  das  R  L.*  bei  dem  Khonig  xu 
Hispanien  nuhnmher  eben  weitt  angetragen  und  in  ver- 
dacht  bracht  seien;  darumb  sdiier  so  gutt  sein  solte  E. 
L.  und  die  andem  Ire  mitrerwandle  herm  hetCen  lengder 
nit  diszimulirt;  sondem  sich  ofFentlicb  zudem  hailigen 
Euangelio  und  Augspûrgischen  Confession  erUert  :  al- 
so  werde  ohngezweiffelt  Gott  der  Herr,  der  offentlich 
bekbandt  will  sein  und  der  aile  disze  dinge  regiert  und 
schafFt  nach  Seinen  gottlichen  willen ,  zu  allem  ûbrigen 
desto  mehr  glûcks  und  seghen  verleihen. 

Es  werden  auch  yil  schwachglaubigen ,  so  itzo  ûber 
dem  Nicodemiren  nicht  wenig  geergert,  desto  ge- 
hertzter  werden  und  mit  desto  groszern  eifFer  die  reli- 
gion ahnnhemen  und  handthaben.  Item ,  es  wûrden  die 
Chur-und  Fursten  der  Augspûrgischen  Confeszion  desto 
williger  und  bereitter  sein  aile  begerte  gute  befurde- 
rung,  es  sy  mit  yorschrifften  oder  sonstzuerzaigen.  Vors 
andem  were  hoch  vonnothen  das  die  Leherer  und  predi- 
ger  y  so  itzo  des  Ca/^//t/>mi  halben  so  hart  wieder  eynan- 
der  lauffen,  reconcilijrt  oder  zum  wenigsten  dahien 
benihrt  wurden,  das  man  in  betrachtung  der  itzigen 
sorglichen  gelegenheitt  und  zeitten ,  sich  des  sehelten 
underhielte  ,  damit  di  zarten  Cristen  dero  orter  nit  zer» 
ruttet ,  sondem  vil  mehr  drau£f  verdacht  weren ,  wie 
durch  einigkeit  die  fûrnembste  hauptpfïinten  des  Crist- 
lichen  glaubes  von  tag  zu  tag  erbauet  werden  mochten; 
wie  E.  L.  solchs  weitter  vemûufftiglichen  zu  erachten , 
welchs  villeicht  diszer  zeitt  fùglicher  nicht  beschehen 


—  461  — 

konthe,  dan  das  inen,  durch  K  L.  und  andere  Irer  mit*-  i566. 
Terwandten herreu  undStende^die  sichzu  dem  hailigen  Novembre. 
Euangelio  ôfFentlich  bekhennen  wûrden ,  authoritet,  j/- 
lentium  de  modo  praesentiaein  Coena  Christi gtbielten  lies- 
zen  (  I  )  und  dahien  geweist  wurden  das  sie  Ton  solche  hoch- 
wichtigen  articullen  nicht  redden  oderleheren  auch  khei- 
nen  der  phrasen  ad  modos  alleguiren ,  dan  die  in  der 
Hailigen  SchrifFt  Terieibtund  gebraucht  werden,  welchs 
der  hochste  [veidt]  ist  des  Cristlichen  glaubens  zu  er- 
forschen ,  so  wollen  wir  nit  zweiffeln  das  woll  modi  zu 
treffen  weren ,  das  man  Ton  den  unzeittigen  und  sub- 
tillen  disputiren  ablaszen  und  zum  concordiam  dencken 
mochte. 

Was  dan  zeittlichen  ratb  betrifft,  da  konnen  wir  noch 
zur  zeitt  und  bisz  das  wir  aile  umbstende  und  gelegen* 
heit  beszer  berioht ,  wenig  in  rathen.  Es  ist  je  wahr  das 
sich  die  undertbanen  nitt  soUen  ufflehenen  y  sondem  in 
allen  dingen ,  docb  die  nit  jegent  Gott  seint ,  wie  sollichs 
PauZ/uj  selbst  leheret,  gehorsamb  leisten.  Welcherge- 
stalt  und  maszen  aber  die  lande  privilegirt,  auch  îren 
heiren  yerbunden  seien,  und  wie  weitt  sich  ir  gehorsamb, 
yermuge  gedachter  privilegien,  erstrecken ,  zu  dem  ob  sie 
schuldig  sein  sich  und  die  îren  umb  der  erkhanten  gottlir 
chen  warheit  willen  yon  frembden  Nationen  so  jammerlich 
brennen  und  brathen  zu  laszen,  das  werden  EL  L.  und 
Ire  mityerwandten  ahm  besten  wiszen,  desgleichen  wer 
und  welcher  maszen  und  mit  was  vermûgen  Ir  einander 

(i)  Iteszen.  Le  Landgrave  en  revient  à  son  moyen  favori  ;  voyez 
Tom,  I.  222.  Malhearensement  c'est  an  remède  .qui  n'attaque  pas 
la  source  du  mal.  D'ailleurs  on  ne  sauroit  en  faire  usage  au  fort  de 
la  dispute  ;  c'est-4i-dire  y  lorsqu'il  viendroit  le  plus  à  propos. 


—  462  — 

tS66L  zugethanund  gewiltunpillichergewalt  wpropulsîren(i)* 
Novembre.  Was  der  Ton  Wîttgenstein  beim  Churf. ,  der  gesuch- 
tenTorbithhalben,  erlangen  wîrdt,  gibtt  diezeitt.  Wir 
haben  nit  uoderlaszen ,  dieweill  unser  ber  Yatter  sich  , 
neben  Sachsen,  aucb  uf  Wirtenberg  referirt^  welcbs  wir 
vertrauUch  gemeltet  baben  woUen,  an  unsem  Schweher 
den  Herzogh  zu  Wirtenbergb,  K  L.  b^ren  nach,  gelan- 
gen  zu  laszen  ^  yerseben  uns  aucb  S.  L.  werden  sicb , 
daiin  aile  gebûbr  laszen  yembemen  und  abn  gute  befîlr- 
derung  seins  theils  nicbts  laszen  mangellen, 

Was  der  Torscblag  betriflît ,  wie  der  Cburf.  und  der  ' 
Herzog  Hans  Friedericb  zu  Sacbsen  môcbten  in  eins  bes- 
zem  verstand  bracbt  werden ,  tragen  wir  warlicb  die 
Torsorg  es  sej  die  yerbitterung  so  grosz,  das  scbwerlich 
werde  ein  mittel  getrofFen  und  sie  grundlicb  werden 
Terglicben  werden ,  dan  der  Cburfurst  bezûcbtigt  den 
Grumbacb  und  seine  adherenten  eînes  thails  bartt ,  das 
sie  ine  mit  allerley  boszen  tucken  nacb  leib  und  leben 
getracbt  baben  und  tracbten. 

Was  nubn  solcbs  bey  dem  Gburfursten  vor  gnten  wil- 
len  kegent  sie  und  aile  diejenigen  so  mit  inen  bandlen , 
gebebren  kan ,  baben  K  L.  woll  zu  eracbten  und  sicb 
znbedencken  obs  E.  L.  und  Iren  mityerwandten  nûtzlicb 
oder  gutt  sy  den  Cburf.  zu  erzûmen  und  wider  S.  L.  wil- 
len  sicb  mit  inen  einzulaszen ,  dan  welcber  raaszen  audi 
dieselbigen  leutbe  bey  vielen  andem  yornbemen  Stenden 
des  Reicbs  verbast ,  tragen  E.  L.  gleicbfals  gutt  wiizens* 


(i)  propuisiren.  En  effet  rEvaogUe  non  seulement  ordonne 
d^obéir  pli|s  à  Dieu  qu'aux  hommes  ;  mais  aussi ,  en  prescrivant 
l'obéissance  au  Souverain ,  il  ne  défend  pas  d'examiner  de  qn^e 
espèce  de  Souveraineté  il  s'agit. 


~  463  — 

NecesMiUu  tamen  nonpaUtur  legem^  darumb  hatt  ftuch  iS6d. 
UDser  herr  Yatter  yor  gut  angesehen  E.  L.  yorschlag  Novemiire. 
dem  GhurfuTsten  zum  wenîgsten  anzuzeigen ,  damit  man 
mocht  Yemhemen  wo  i«  L.  solchs  wid[errathen] ,  was   ' 
«hr  dan  yor  trost  geben  wiirde. 

Wen's  zu jengenwehr'  gerathen  soit,  halten  wir  yor  ge- 
Ynsi  es  solten  noch  woll  leuthe  zu  bekommen  sein  die 
den  Niderlendisch'en  herm  und  stetten ,  sonderlich  de* 
nen  yon  Antorff,  dhienten:  dan  es  haben  albereitetliche, 
als  Johan  yon Ratzenbergk  (i)  by uns  gesucht,  inen  der  or* 
tern  zu  dhienst  zu  promoviren,  welcher  dan  warlicb 
sehr  ein  ansenUcber  und  yersuchter  man  ist,  und  der 
wo]l  ein  thausent  pferde  oder  zwey,  wo  er  zu  zeitten  avi- 
sirt,  konth  auffbringen.  Es  mocbt  sich  auch  seiner  Uiein 
Kheiser  niebt  schemen  inen  yor  einen  feldtmarschalck 
zu  gebrauchen* 

Wasda  belangtdeningelegtenzettel(2i),seint  wirbedacht 
K  L.  gutacbten  ahn  unsem  freundtlicben  lieben  Schwer 
and  Yettem,  denHerzogen  zuWirtembergh,  als  ahn  ei- 
nen der  es  in  glaubens  sachen  treulich  und  wollmeinet , 
auch  ahn  Pfaltz  zugelangen  laszen  ;  ungezweifeit  was  die 

(i)  /.  V,  Ratzenbergk.  Un  de  ceux  qui  accompagnèrent  le  Land- 
grave Philippe  durant  sa  captivité;  et  quand  celui-ci  forma  le  pro- 
jet de  s'évader,  ce  fut  aussi  à  v.  Ratzenberg  qu'on  en  confia  l'exécu- 
tion. F.  Rommely  PhUip  d.  Grosnu  H.  p.  $44  >  54&  Pins  tard  il  fut 
chargé  de  levor  des  troupes  pour  le  Prince  de  Condé.  /.  /•  588. 
a  Pfalzgraf  Wolfgàng  begebrte  vom  Landgrafen  •  • .  den  Rittmel»* 
»  ter  J.  V.  Ratzenberg  um  den  Hugonotten  zuzuziehn.  »  /,  /.  Sgo. 

(a)  ZetteL  Ce  billet  étoit  apparemment  relatif  aux  différences  en- 
tre les  Luthériens  et  les  Calvinistes. 

'  Gcgcnwehr. 


—  464  — 

i566.  guUesbefurdern  konnen,  das  werden  sie  nit  unterlaszen. 
Novembre.  So  wolten  wir  auch  geme  alsbaldt  mit  iinsem  gnedîgen 
freundtlichen  gelibten  herrn  Vatter  hievon  reden  und 
handlen.  Es  ist  aber  s.  Gn.  diçszer  zeitt  nit  woll  auff, 
sonder  leibs  halben  unyermoglich ,  das  wir  s.  G.  we- 
der  mit  diszer,  noch  andem  sachen  itzo  gem  bemû- 
hen ,  aber  zu  ehister  gelegenheitt  wollen  uns  gleidiwoH 
bej  s.  G.  gedencken ,  und  was  wir  dameben  gutes  thun 
und  befurdem  konnen^  das  soll  ahn  uns  nit  erwinden; 
imd  dieweill  disz  ein  sacb  und  werck  Gottes  ist ,  so  woU 
len  wir  ho£Fen  seine  gôtlîcbe  Âlmechtigkeit  werde  die 
mittel  schicken  die  zu  allen  friedlichen  weszen  gemeiner 
erbarkheit  undzucht,  und  sonderlich  zu  erbreitterung 
seines  gottlichen  worts  dhienen  und  gereichen  werden. 

Wir  haben  £•  JL  hiebevhor  zugescbrieben  das  nit  allain 
in  dieszen  landen,  sondem  auch  ahn  andern  nachgelegenen 
ortem  yon  E.  L.  und  andem  Niederlandischenherren  und 
stetten ,  so  der  reformierten  kirchen  zugethan ,  Wartgett^ 
aemblich  uff  iedes  pferdt  funff  gulden,  ausgeben  werde. 
Ob  nuhn  solichs  mitt  E.  L.  yorwiszen  geschehe,  das 
mochten  wir  gerne  wissen  ;  dan  da  solche  werbungen  E. 
L.  oder  auch  den  andern  armen  Gristen  der  Niederlanden 
konthen  zu  gutem  kommen  y  wolten  wir  nit  allain  durc^ 
die  finger  sehen,  sondern  auch  zimbiiche  befurderung 
darzu  thun.  Wo  aber  E.  L.  dieszer  ding  khein  wiszen- 
schafït  hetten,  oder  yermeinten  das  solche  bewerbungen 
den  reformirten  kirchen-yerwandten  zuwieder  geraichen 
solten ,  were  hoch  yonnothen  das  man  gute  achtung 
daraufF  bette ,  damit  nicht  etwas  anders  under  solchem 
practicirt  und  man  in  gutem  glauben  betrogen  wurde, 
yne  etwan  dergleichen  mehr  beschehen. 


—  465  — 


LETTRE  GCXXXIX. 

Le  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  au  Comte  Jean  de 
Nassau.  Il  désapprouve  certaine  justification  des  Con- 
fédérés comme  trop  peu  eaplicite  et  prématurée. 


Uttsem   gûnstigen  grusz  zui^or,  wolgeborner,  lieber  i566. 
Vetter  und  besonder.  Wir  habenn  euer  schreiben,  de  Novembre. 
dato  Dillenbergh  den  4^  hujus ,  beneben  dem   Scripto 
der  Nidderburgûndischen  Bundtsyerwanten  Bitterschaft, 
entpfangen  und  inhaldts  yerlesen.  Nachdem  Ir  nun  sol- 
ches  ScriptihsSikex  ob  dasselbig  inn  offenenn  triick  zu  ge- 
ben,  unserer  rathlicb  bedencken  bittet^  daraufF  mogen 
wir  euch   gûnstiger  gueter  wolmeinung  nicht  perghen 
das  wir  solchs  noch  zur  zeith  unnd  nach  itziger  gelegen- 
bait  Tor  gueU  und  nûtzlicb  nicbt  erachten  ;  dann,  obne 
dass  der  stilus  desselbigenn  Scripti  nicbt  so  gahr  guet  und 
yersV^ndtlich ,  so  ist  es  aucb  ann  ime  selbst ,  nach  grosse 
undwicbtigkaitdes  handels,  etzwvLSZ  Jéjunum  y  und  wer- 
den  die  ding  aller ,  so  die  Gubemantin  von  ermeltenn 
Bundsverwantenn  in  ireni  schreibenn  an  die  yornembsten 
Chur-und  Fûrsten  teutscher  nation  fast  uff  einerlei  form 
auszzubrcâten  understehett  (yonnwelcbem  schreibenn  wir 
euch  beyyerwarte  abschrifin:  zufertigen) ,  dermasszen  hir- 
durch  nicht  abgelehnet ,   wie  esz   wol  die  nottiirflt  m 
eventum  da  dieser  handell  zu  weitterungen  (als  wir  doch 
nicht  hofFen)  gelangen  solte ,  erfordemn  wûrde. 

Zudem  das  auch  in  demselben  Scripto  y  der  Religion 
halben ,  yon  inenn  y  den  Bundtsyerwanten  ,  keine  richtige 

a  3o 


—  466  — 

1 566.  erclenmg  gescliicht ,  die  denjenigenn ,  so   der  Augspùr^ 
Novembre,  gischen  Confession  sein  y  gnûg  thun  mochte. 

Weil  ihr  dan  darbeneben  sonder  zweifFell  vonn  GraTe 
Ludwigenn  zu  Witgensteinn^des  Churfurstenn  zu  Sachss- 
zen  und  unsers  hem  Vatters  erpieten  in  dieser  sacbenn  Ter- 
standen  habenn  werdet,  auch  nochfernner  unsers  freundt* 
lichen  lieben  vettern  und  schwehern ,  des  Herzogen  zu 
Wûrtembergh ,  gemueth ,  dartzû  wasz  der  Churfûrst  ann 
die  Kay.  Mat.  der  Niederlendischenn  bewerbung  balber 
geschriebenn,  ausz  der  copien  hierneben  und  dan  der  Co* 
pien  die  wir  euch  gestern ,  doch  ailes  Tertreuwlichen, 
zugesendet ,  vermercken,  und  ausz  dem  allen  soYiell  spue- 
ren  und  abnhemen  konnet ,  dasz  es  mit  dem  kriegswe- 
senn,  der  Guvernantin  und  ires  anhangsmeinungnach, 
vieleicbt  so  leichtlich  nicht  môcht  nabergehen  ,  so  hieU 
ten  wir  es  daerfuer  y  es  solde  noch  zur  zeit  mit  publid- 
rung  enneltes  Scripti  inzubaltenn  sein ,  dan  es  mocht  yiel 
verbitterung  erregen,  auch  andem  bieaussen  materiam 
cavillandi  geben. 

Wan  man  aber  sebe  das  mit  dem  kriegswesen  je  yort- 
gefahren  werdenn  und  die  sachen  beiderseits  zum  emst 
gerathenn  wolten  (welcbs  doch  Gott  der  Almecbtig  gne* 
diglich  abwende)  y  alsdann  und  uff  solcbenn  fahl ,  lies- 
senn  wir  uns  nicht  misfallen,  sondem  achtten  solchs 
eine  hobe  nottùrfft  y  das  die  Bundsyerwantenn  ein  fein 
ausfuerlich  Scriptum  zu  ofFendtlicher  darthuung  irer 
unscbuldt ,  in  trûck  verfertigen  ,  auch  sich  darinnen  zur 
Augspûrgischen  Confession  ruendtercleren,  mit  angehef- 
ter  yerwarnung  und  bith ,  dieweil  sie  keiner  rébellion 
noch  anderer  unthadt  schuldig,  sondemn  allein  bey  der 
reinen  lehr  gothliches  worts  zu  pleiben  und  in  glaubeiis 


—  467  — 

sachen  ein  gueth  gewissen  zu  haben  begertenn ,  dasz  sich  i566. 
derwegen  ein  jeder  Christ  wieder  sie  zu  dienenn  oder  ge*  Novembre, 
prauchenn  zu  lasszenn  wol  bedencken  und  sich  zu  yer- 
giessung  ires,  alsz  der  mitglieder  Cnsti,  unschuldigen 
bluets  nicht  yergreiffen  wolte,  wie  solchs  die  feder 
weidileufftiger  geben  kan  ....  Datum  Cassell ,  am  9*** 
Novembris. 

WiLHBLM  L.    Z.   HSSSBN. 

Dem  Wolgebôrnen  unserm  lieben 
Vettern  und  besonderon  Jobaoo , 
Graveon  zu  Nassau  Catzenelnpo* 
geo  9  Vianden  und  Diète. 


Le  Comte  de  Berghes  écrivit  le  9  dot.  en  bâte  de  Bergue  au 
Comte  Louis  de  Nassau.  «  J'ay  receu  vostre  lettre  et  le  tout  entendu, 
»  sur  quoy  il  me  semble  qu'il  seroict  bon  que  Mous'  de  Bréderode 
»  et  Mons'  de  Culembour  s*i  trouvassent  aussy  etqu'ilzn'y  Taillassent 
»  point  pour  résoudre  le  tout,  »  Peut-être  ce  billet  étoit-il  relatif  à 
une  assemblée  de  quelques  principaux  Confédérés  qu'on  croit  avoir 
été  tenue  vers  ce  temps  à  Amsterdam.  «  De  voomaemsten  onder 
»  de  yerbonden  Edelen ,  en  zoo  veelen  met  baest  konden  yerzameld 
»  worden,  zyn  samengekomen  te  Amsterdam,  in  Wyn-  of  Slacht- 
w  maand ,  buiten  weten  van  Oranje ,  gelyk  by  aan  de  Landvoog- 
»  desse  schreef,  of  met  ooçluikinge  van  denzélven,  als  die  zich 
»  toen  omstreeka  Amsterdam  ophield.  »  Te  fTatery  II.  ^9. 


—  468  — 


t  N-  CCXXXIX*. 

Mémoire  relatif  k  la  conduite  que  pourroient  tenir  le  Ptùi'- 
ce  d'Orange  et  les  Comtes  d^Egmont  et  de  Homes.  (Ce 
qui  a  esté  cause  que  ces  Seigneurs  n'ont  plus  yolu 
obéyr  à  Son  Alt^  pour  povoir  par  là  conserver  le 
pays.  (Yeu  le  temps  présent  Ton  at  envoyé  cest  es- 
crlpt  à  Messieurs  le  Prince  d*Oranges ,  les  Contes  d'Eg- 
mont  et  de  Horn ,  pour  y  avoir  le  regard  que  bon  leur 
semblera.)) 


l566.  V  Le  Comte  de  Homes  étoit  retourné  à  Weerl.  H  écrivit  le 
Novembre,  ^o  novembre  à  son  frère  M.  de  Montigny.  «  Ayant  rendu  raiaon 
»  de  tout  mon  besoigné  de  Toumay ,  j*ay  requis  en  estre  des- 
»  chergé  et  avoir  congé  de  me  retirer  en  ma  maison ,  où  suis  re- 
»  tourné  le  4  de  ce  mois ,  espérant  ne  en  partir  si  tost,  »  Procès 
ttEgm,  U.  49^*  Il  n'ttt  guères  probable  que  dans  cette  disposi- 
tion d'esprit  il  ait  approuvé  le  projet  de  dédaratîon  suivanC  Sur 
le  dos  on  Ut:  Envoyé  p€w  Mons.  de  Horn, 


Estans  dernièrement  en  ces  troubles  à  Bruxelles,  voysmt 
toutes  choses  en  confusion  et  en  cas  l'on  ne  y  remédiat 
promptement ,  estiont  apparens  de  tumber  toutes  les  af- 
faires en  une  totale  désolation ,  pour  la  désob^ssance 
grande  du  peu{de,  laquelle  estoit  sortie  hors  de  toutes 
limites  de  raison ,  ayans  saccagé  tous  les  temples,  soubs 
umbrequ'ilz  estoient  (comme  ilz  disiont)  avouez  de  la  no- 
blesse et  d'aulcuns  Seigneurs,  combien  qu'il  fut  assez  cog- 
nu le  contraire,  furent  d advis  les  dit  S'*  appoincter  ceste 
noblesse ,  leur  donnant  les  lettres  d*asseurance,  espérant, 
avecque  leur  ayde  et  permectant  au  peuple  Texenâoe  des 


—  469  — 

presches ,  povoir  le  umt  réduire  à  obéyssance  y  jusques  à  i56i& 
ce  que  les  estats-générauk  fussent  assemblez;  Novembre^ 

Et  partirent  incontinent  le  Piince  d'Oreuges  vers  An- 
Tess  y  le  Conte  d'Egmontvers  Flandres ,  le  Conte  de  Horn 
vers  Toumay,  où  ils  firent  si  bondebvoir,  que  accor- 
dant l'exercice  des  presches  avecque  quelques  capitulations 
pour  les  catholicques,  remirent  le  tout  en  bon  train,  et 
sembloitpar  là  povoir  éviter  tous  inconvéniens,  lesquels 
aviont  esté  si  apparens  et  trop  plus  grands  que  ceulx  de 
France,  moyennant  que  l'ordre  par  eulx  mis  eust  esté 
entretenu ,  ce  qui  advint  tout  au  contraire. 

Car  estans  ces  S^  sd>sens  de  Son  Ait**  et  empêchés 
è  remédier  à  ces  troubles^  aulcuns  de  leur  malvueillans . 
estans  près  sa  dite  Alt"*,  commencharent  à  blasmer 
leurs  actions,  du  commenchement  à  part  et  secrètement, 
et  après  en  publicq  et  par  lettres;  ce  quik  firent  aussi 
faire  à  Son  Alt**,  comme  Ton  peult  veoir  par  ce  qui 
est  passé  à  Bruxelles  touchant  les  presches ,  et  ce  qu  elle 
a  escript  à  ceulx  de  Haynauk  et  Arthois ,  blasmant  par- 
tout ce  que  ces  S"  fûsiont  pour  la  pacification  ;  aussi  les 
gens  qu  elle  a  £aict  lever  en  Haynault  et  pour  sa  garde  k 
Bruxelles  y  lesquels  publioient  que  de  brief  ils  chastie- 
roient  ceulx  de  la  nouvelle  religion ,  par  où  nous  estions 
apparens  tumberen  une  totale  rujne.  Car  ayans  sur  notre 
asseiirance  réduict  le  peuple  à  obéyssance ,  Son  Alt^  se 
armant,  estoit  délibéré,  ayant  ses  forces  ,  contrevenir  à 
tout  ce  qu'avions  traicté,  par  où  venions  en  mespris  du 
peuple ,  comme  l'ayant  trompé  et  abusé  par  faulses  per- 
suasions,  joinct  que  estions  tant  descriez  vers  Sa  Ma*^, 
comme  estans  autheurs  de  tous  ces  troubles ,  à  cause  d'a- 
voir par  tant  de  diverses  fois  représenté  Testât  des  affai- 


—  470  — 

i566.  res,  mesmes  j  avoir  esté  en  peraotme  Monsieur  d*Eg- 
Novembre,  mont  en  Espaigne,  lequd  aroittant  bienet  prudentement 
négocié,  que  l'on  espéroit  img  redressement  à  tous  les 
affaires  (i)  ,  à  quoy  Son  Alt"*  démonstroit  estre  fort  en- 
clin ,  mais  1  on  a  cognu  que  ce  estiont  toutes  dissimula- 
tions et  quelle  a  tousjours  adjousté  foy  à  ceulx  qui  dési- 
riont  plus  leur  profict  particulier  et  la  bonne  grâce  du 
maître  que  la  conserration  du  pays ,  comme  Ton  peult 
assez  appercevoir  par  leur  actions. 

Et  considérans ,  si  passissions  cecy  |  le  dgngier  où  meo 
trions  nos  personnes /biens  et  conséquamment  notre 
honeur  et  réputation ,  ayant  clairement  cognu  que  som- 
mes réputés  pour  personnes  séditieuses  et  perturbateurs 
du  repos  publicq ,  Teu  ce  que  son  Alt"  a  faict  tant  en 
Hollande ,  Arthois  et  Tournay ,  dont  estant  de  besoing 
Ton  pourra  faire  apparoir; 

Avons  nous  trois  S"  délibéré  à  nous  déclairér  serviteur 
très  humbles  à  Sa  Ma*'  et  protecteurs  de  la  Noblesse  et  de 
la  Patrie,  ensamblede  tout  le  peuple,  vueillans  maintenir 
ce  que  a  esté  accordé  à  Bruxelles  et  depuis  capitulé  avecqz 
les  villes  où  avons  traictié ,  affin  de  le  faire  entretenir, 
sans  souffrir  y  estre  contrevenu  par  voye  directe  ou 
^  indirecte,  estant  cecy  le  seul  moyen  de  povoir  maintenir 

le  pays  à  repos. 

Déclairans  en  oultre  tous  ceulx  qui  nous  y  voul- 
dront  donner  empêchement,  ennemys  du  Roy,  ensamble 

{i)  affaires.  L'écrivain  désiroit  plaire  au  Comte  d'Egmont; 
de  là  ce  passage  un  peu  inexact.  L*espoîr  général  avoit  reposé 
plulôt  sur  les  espérances  et  assurances  du  Comte  que  sur  ses  pru- 
dentes négociations. 


—  471  ~ 

perturbateurs  et  séditieux,  yueillans  la  ruyne,  désolation,  i566. 
et  perte  du  pays,  et  ne  povons  d*icy  en  avant  avoir  nulle  Novembre, 
confiance  en  Son  Alt'',  veu  qu'avons  assez  descouvert  et 
cognu  par  expérience  qu'elle  ne  porte  aulcun  zèle ,  ny 
affection  à  ces  pays ,  ains  tend  seuUement  à  ce  qui  comple 
pour  ses  affaires  et  la  grandeur  de  sa  maison  ;  car  l'on  at 
assez  cognu  par  expérience  ce  qui  s'est  passé  en  Parme^ 
et  scait  on  bien  qu'elle  n'aspire  que  de  ravoir  le  cfaasteau 
de  Plaisance,  lequel  Sa  Ma*^  ne  luy  a  oncques  volu  ren- 
dre, ores  qu'il  aye  marié  son  fils.  Par  où  l'on  cognoit  assez  la 
peu  de  confiance  qu'il  a  d'elle ,  ny  de  sa  Maison ,  et  l'on 
nous  peult  bien  estimer  malheureulx,  que  ne  luy  vueil- 
lant  confier  une  seulle  place ,  luy  a  mis  entre  mains  tous 
les  estats  de  par^leçà ,  lesquels  elle  seroit  contente  ruyner , 
pour,  parvenir  à  ravoir  ce  seul  chasteau. 

En  oultre  l'on  sçait  par  trop  l'ennemitié  que  le  Pape  et 
Cardinaulx  porteront  à  ces  pays  voyant  le  désordre  ad* 
venu,  joinct  qu'il  est  assez  apparent  qu'ilz  ne  vouldront 
doresnavant  recognoistre  le  Pape,  ny  Cardinaulx  pour 
leurs  chiefz,  et  ne  pourront  tirer  les  deniers  qu'ils  souloient  ' 
et  crainderont  que  le  mesme  leur  adviegne  en  Espaigne , 
par  où  ils  auriont  entièrement  perdu  toute  leur  authorité, 
scassant*  comme  ils  sont  peu  respectés  en  Âllemaigne, 
France  et  Angleterre;  qui  les  causerat  de  irriter  Sa 
Ma*^  par  tous  moyens  contre  ces  pays ,  luy  offrans  toute 
ayde ,  tant  d'argent  que  des  gens ,  et  useront  de  tous 
moyens ,  quelz  qu'ilz  soient ,  pour  parvenir  à  chastier  ces 
pays,  comme  ung  affaire  dont  dependt  toute  leur  grandeur , 
car  ne  faisans  ce  que  dessus  et  estans  à  ce  aydés  de  son 
Alt*«,du  Cardinal  de  Granvelle,  lequel  a  si  bonne  cor- 

■    aToieat  coutume  (soleoK  *  sachant. 


—  472  — 

i566.  respondance,  estant  au  reste  personnaige  tant  ezpén- 
Novembre,  mente  aux  affaires  d'estat,  pensent,  perdant  ceftte occasi- 
on, ne  la  povoir  jamais  recouTrer. 

Parquoy  nous  fault  mettre  notre  fiance  en  Dieu ,  lequel 
est  scrutateur  des  coeurs^  et  protestons  que  neempren- 
drons'  ceste  protection  par  nulle  ambition  ou  affection 
particulière ,  ains  tant  seullement  pour  le  service  de  Dieu, 
la  conservation  de  nostre  pays ,  et  désirons  à  jamais  de- 
meurer très  humbles  serviteurs  de  Sa  Ma*'  et  de  ses 
successeurs ,  et  mectre  corps  et  biens  tousjours  pour  son 
service  ;  moyennant  qu'il  nous  veuUe  réputer  pour  ses 
.  naturelz  vassaulx ,  se  confiant  de  nous ,  et  ne  permectant 
que  soyons  tyrannisez,  ny  reduictzen  servitude;  car  ay- 
mons  trop  mieulx  mourir  pour  la  deffence  et  liberté  de 
nostre  patrie ,  que  de  vivre  avecqs  toutes  les  richesses  et 
mercedes  que  Ton  nous  pourroit  fieiire  soubs  une  telle 
tyrannie,  que  sont  aulcuns  aultres royaulmes  et  pays  de 
Sa  Ma'^  ;  nous  contentans  d'une  vye  médiocre  et  tranquille, 
sans  nous  soucyer  des  honneurs  mondains,  espérans 
avecq  le  temps  que  tout  le  monde  cognoistrat  nos  actions 
n'  avoir  oncques  tendus  à  nulle  ambition ,  combien  que 
nos  malvueillans  nous  en  accusent,  procurans  par  là 
nous  rendre  odieux  à  tous  Princes  et  Potentats  de  la 
Ghrestienneté. 

LETTRE    CCXL. 

B,  Fogelsanck  au  Comte  Louis  de  Nassau.  Sur  ses  efforts 
pour  opérer  à  Breda  une  réunion  entre  les  Cahinistes 
et  ceux  de  la  Confession  d^Augsbourg. 

*J^  Le  1 4  novembre  le  Comte  éloit  à  Yianen  ,  où  arrivèrent 

•  entreprendrons. 


—  473  — 

le  jour  stÛTaiit  le  Comte  Jean  de  Naasaa  avec  le  Comte  de  Solms ,  i566« 
et  le  surlendemain  le  Prince  d'Orange,  7>  Water^  IV.  3a6,  Novembre. 

Dans  la  collection  des  sentences  dn  Duc  d*Albe  y  il  est  fait  men- 
tion de  Jehan  Yogelsanck  «  ung  des  prindpaulx  faulteurs  des 
»  Sectaires  et  Prédicans ,  »  et  de  Dierick  Yogelsanck  «  nng  des 
i»  Chiefz  de  ceulx  de  la  nouvelle  Religion.  »  Sent,  v^  jélwi , 
p.  93.  En  157a  certain  Voghelsangh  s'empara  de  Buren  au  nom 
du  Prince.  Fan  Meterenj  p.  66 , 7)erso, 

On  envoyoit  d'Allemagne  des  prédicans  Luthériens ,  afin  de 
convaincre  les  Calvinistes  d'erreur;  ce  qui,  au  milieu  d'une 
crise ,  où  un  examen  à  tête  reposée  n'étoit  guères  possible  y  deyoit 
échauffer  les  disputes  y  bien  loin  de  calmer  les  esprits.  «  Nobilis- 
«  simi  quîque  novarum  Religionum  Antistites  magno  atque  ingenti 
»  cum  fastu  rem  agere  :  accersiti  e  Germania  Confessionb  Augus- 
»  tanae  Apostoli,  Mattheus  Flaccus'  Dliricos,  Spangebergius ,  alii- 
V  que  nonnuUiy  novam  et  ipsi  Ecdesiam  ordiri,  plena  omnia 
»  novis  novae  Religionis  sermonibus  atque  libris ,  Religionis  suae 
«  formulam  -singuli  describere,  gravissimis  sese  odib  Lutherani 
»  et  Calvinistae  Antverpiae  proscindere.  »  F,  d,  Haer,  de  init 
tumulL  p.  a 5 7.  Certes  il  y  avoit  pour  les  Catholiques  de  quoi  se 
réjouir;  mais  il  n'est  pas  nécessaire  d'attribuer  la  chose  »  comme 
quelques  uns  le  firent ,  aux  sourdes  menées  de  Yiglius. 


Monseigneur  !  Depuis  mon  arrivement  en  ceste  ville 
me  suys  employé  à  rendre  mon  extrême  debvoir ,  pour 
trouver  moyen  par  lequel  il  m'eust  esté  possible  con- 
joindre  en  devises*  et  communications  amiables  ceulx  de 
la  religion  et  doctrine  dernièrement  par  provision  per- 
mise ^  et  de  la  Confession  Augustane.  Ayant  premièrement 
appeliez  devers  moy  celluy  des  prescheurs  sustenant  la 
dite  religion^  affin  d'avoir  meil Heure  entrée  et  voye  pour 
parvenir  à  vostre  intention;  auquel  après  Tavoir  exposé 
et  la  trouvant  bonne,  jay,  avecque  son  advis,  convoc- 
qué  au  logis  de  Mons^  d*Allgonda^  les  plus  notables  de 

'  Matthias  Flacius.  >  propos  familiers  {colloquium).  3  d^Aldc^ondc. 


—  474  -- 

i566.  I«utfcoii6^ne,quilx  appeU«ntoiM&/!c>i^ii' yOÙmayanseii* 
NoTcvibre.  tendu  et  après  avoir  sur  ce  délibérez ,  ilz  s'y  sont  oonsen- 
tiz  tant  qu  en  eulx  estoit ,  recognoissans  le  grant  bénéfice 
et  grâce  par  son  Excell*  et  vostre  S'**  à  eulx  octroyez  ; 
néantmoins ,  combien  que  la  plus  saine  partie  y  estoit  pré- 
sente ,  prioient  le  vouloir  différer  et  dilayer  ung  Jour  ou 
deux,  pour  entretemps  pouvoir  parler  à  lors'  absens  et 
d'ung  commun  accord  résouldre.  Ce  pendant  j*ay  aussy 
appelle  l'autre  partieetremonstréàicellema  charge,  L^^^ 
dissoit]  que  vostre  S*^  eulx  a  voit  dict  qu'ilz  se  dresse- 
roient^  à  moy  sur  le  faict  de  la  requeste,  et  le  remec- 
toient  pareillement  jusques  qu*ilz  auroient  par  enssam- 
ble  communîcqué ,  mouvans  difficultés  toutesfois  pour  la 
diversité  de  leur  doctrine ,  contens  du  lieu  où  ilz  avoient 
commenchié  à  prescher  ,  parquoy  leur  sembloit  que  mal 
se  pourroit  faire ,  considéré  meismes  que  les  dits  de  la 
religion  permise  les  avoient  (comme  ilz  disoient)  injuriez 
en  leurs  presches ,  dont  m*ayant  informé  n'ay  trouvé  de 
vray  qu'ainsy  soit^  ains  qu'il  a  esté  semé  par  gensquerel* 
leux  sans  bon  et  naturel  sens,  plus  à  leur  affections  donnez 
qu  à  raison.  Je   laisse  que  eulx  meismes  seroient  plus 
répréhensibles  calumpnians  et  mordans  les  aultres  ,  non 
sy  occultement    qu'il  n'est  fort  bien  à  noter.  Dimenche 
dernier  vindrent  devers  moy  le  prescheur  de  la  dite  reli- 
gion avecque  maître  Gornille  Ept  et  quelcuns  aultres  , 
m'exposans  de  la  part  de  leurs  confrères  estre  bien  con- 
tens d'accorder  aux  aultres  jour  à  la  sepmaîne,  pour  pou- 
voir venir  prescher  et  exercer  leur  religion  en  la  grange 
au  Santberch  érigée  y  moyenant  qu'ilz  ne  soient  par  ceulx 
de  la  Confession  empêché  en  l'exercice  de  leur  religion 

'  ouderlingen.  "*  ceui  qai  étoi«nt  alora.  ^  adreuvroient. 


—  475  — 

atnty  qu'elle  est  à  présent  en  train,  se^offraas  en  oulu«  i566. 
tousjours  conformer  et  régler  selon  que  par  son  Ëxcell^  Novembre, 
et  Tostre  S^'  pour  la  tranquillité ,  bonne  paix  et  concor- 
de des  bourgois  cy-après  sera  ordonné'  et  trouvé  conve* 
nir.  —  Mais  layant  ainsy  d*ung  costé  mis  sur  bonpied,  et 
espérant  qu'il  auroit  eu  bon  progrès ,  ung  mal  y  est 
entrerenu ,  asscavoir ,  que  devant-hier  xin"*  en  la  près- 
che  des  confessaires ,  où  s'exposoit  la  première  épistre  de 
St  Pôle'  ad  Galatas ,  s'est  trouvé  ung  de  la  dite  religion 
permise,  nommé  Jehan  Gillain,  natif  de  Middelbourg, 
[jentisjhomme  fort  doct  et  seavant  en  Grecq ,  Lattin  et 
Hébreu ,  de  bonne  famé  et  renommée  envers  tous ,  lequel 
la  presche  finie ,  ayant  ouy  (comme  il  dict'^prescher ,  con- 
tre la  vérité,  que  tous  prescheurs  estoient  faulx  docteurs, 
[seavant]  que  oultre  la  vocation  du  commun,  ilz  n'estoient 
envoyez  par  le  magistrat  ou  supériorité  ,  et  que  pour  ce 
ilz  ne  sont  point  instiguez  par  l'esprit  de  Dieu  comme  ilz 
se  vantent ,  mais  par  l'esprit  du  dyable ,  ainsy  que  l'on 
peult  veoir  par  tous  lieux ,  villes  et  pays  à  ces  nouveaulx 
prescheurs ,  qui  ne  font  qu'émouvoir  commotions  et  tu- 
multes entre  le  peuple,  est  venu  saluer  le  prescheur,  nom- 
mé Borckmy,  dissant  :  «  Mons' ,  j'ay  ouy  qu'avez  presché 
»  que  ce  sont  tous  faulx  docteurs  quy  preschent  devant  es- 
»  tre  appeliez  par  le  magistrat  ;  je  vous  requières  et  prie  le 
»  me  vouloir  enseigner  par  la  parolle  de  Dieu.  »  Surquoy 
il  respondit  :  «  II  fault  obéir  son  supérieur.  » — «  Sela  scay-je 
»  bien ,  ^  dict  l'autre,  «  mais  démonstrez  moy  par  la  saincte 
»  escripture  que  ce  sont  faulx  docteurs  quy  ne  sont  en- 
»  voyez  par  le  Magistrat  ou  supériorité.  «Respondit  le  pres- 
cheur: «Il  est  escript:  Obedîteprepositi'svestris.T»  Etayan» 

•  Paul. 


478  — 


+  LETTRE  CCXLI. 


Le  Prince  (T Orange  an  Landgraife  Guillaume  de  Hesse. 
Il  désire  que  les  Etais  du  Cercle  de  fVestphalie  s'oppo- 
sent au  passage  des  troupes  logées  pour  le  Roi  cTEs- 
pagne. 


l566«        ^^*  Le  17  norembre  le  Prince   étoit  parti  de  Vîanen   pour 
NoTembrei  Utreoht  avec  le  Comte  Jeao  de  Nasaan  et  le  Comte  de  Solms. 


••••..•Wir  konnenELL.  freundtlidiennityerhalten  welcher 
maszendesNiderlendischen  Westphalischen  kreisz  Stende 
undglidw, uff  dem  vier  und  zwantzigsten  tag  dieszes  Mo- 
natsNoTembers,  zoe  Collen  beynander  kommen  und  un- 
der  andem  sachen  auoh  beradtschlagen  werden  ob  siedes 
Kon.  Mat.  zue  Hispanien  KriegsTolck  in  iren  krajsz 
freien  pasz  und  musterplatz  nach  dieszen  landen  zu 
ziehen  ,  gestatten  und  vergonnen  wollen.  Weill  nuhn 
uns  und  dieszen  landen  ahn  solcher  bewilligung  treff- 
lich  boch  und  vwll  gelegen  ist,  dieweill  des  oits  der 
fumembste  reiszîge  zeugb  in  diesze  landen  gefurt  werden 
konthe  y  so  bezorgen  wir  pillicb  9  da  irer  Kon.  Mat.  der 
gedachte  pasz  also  leichtlich  eingeraumet  und  zugeschii- 
ben  wurde  y  das  sie  sich  sovil  desto  eher  zu  irem  vorha- 
benden  kriegszweszen  bewegen  laszen  und  disze  lande 
ûberziehen  solte.  Damit  nuhn  solicbs  bey  zeitten  ver- 
khommen  und  begegnet  werden  mochte^  so  ist  ahn  E. 
L.  unser  gants  dienstliche  bith,  die  wollen  uns  und  diszen 
landen  zu  eheren  und  gutem  sich  sovil  bemùhen  und 
bey  gedachten  Kraisz  Stenden  zu  obberùrter  zeitt  und 
malstadt  mit  guten  mittel  befoirdem  helffen  ydas  sie ,  die 


—  479T— 

Kraisz  Stende,  die  obberiirte  bewilligung  des  pasz  und  i56& 
musterns ,  in  ansehung  aller  gefâhrlichen  weittening  Novembre, 
die  nit  ailain  dieszen,  sondern  auch  andem  und  irem 
selbst  landen  und  Leuthen  darausz  endstehen  mochten , 
in  bedencken  ziehen  und  dieselbige  nit  so  leichtlich 
einwilligen,  sondern  vil  niehr  die  Kon.  Mat.  inn  dem 
zu  versehen  denn  bitten  wolten.  Drauf  den  wol  ervolgen 
mochte,  das  die  Kon.  Mat.  ir  gemuede  und  gedancken 
von  dem  kriegszweszen  desto  mehr  abwendén  und  sich 
zum  frieden  begeben  wûrde...  Daium  Utrecht,  ahm  i8^ 
NoTembris  A°  66. 

WiLHSi^M  Prihtz  zirw  Ubanien. 

Ahn  hern  Wilhelmen , 
Landtgraf  zue  Hessen. 


LETTRE    CCXLII. 

Le  Comte  de  Berghe  au  Comte  Louis  de  Nassau. 

Mons.  mon  frère.  Comme  dernièrement  je  tous  avoy 
escript  de  me  trouvera  Culembour  [ainsy],  au  moyen  delà 
venue  de  Monsr.  le  Conte  de  Nuenar  icy ,  lequelle  pensoit 
trouver  Monsr.  le  Conte  Jan  de  Nassau  et  le  Conte  de 
Witkestent  (i)  icy ,  m'est  aussy  survenues  plussieures  af- 
faires: pour  ces  occasions  et  autres  ,n*ay  sceu  m*acquitter 
de  m'en  vqnir  vers  vous  suivant  ma  lettre,  vous  prie 
pourtant  me  tenir  pour  escusé  pour  ceste  fois  et  au  sur- 

(i)  Witkestent.  Le  Comte  de  Wittgeostem  viot  le  a3  nov.  à  Via- 
nen  avec  le  Comte  Loais.  Te  Water^  Vf.  3ft6. 


—  480  — 

iS66.  plus  me  voulloir  escripre  de   vous    niiuveUes.  .  .  .  . 
Notemfare.  Escript  de  Berghe ,  le  ai  noTembre  x566. 

L*entièrenient^Tostre  bon  frère  à  vous  faire  service  y 

GuiLLÂUKB    DB    BbRGHB. 

A  MoDsr.  MoDsr.  le  Conte  de 
Nassau ,  mon  bien  bon  frère. 

Le  a 4  nov.  le  Landgrave  Guillaume  écrit  au  Prince  d'Orange: 
«  Wir  ûberscbicken  euch  Zeitungen  den  toitlicben  abgang  des 
»  Tûrckiflcben  Reisers  betreflende  . .  . ,  seindt  auch  der  hoCTnang 
»  es  sollesolcber  abgang  za  troatderCbristenbeit  gereicben.  »  (*MS.) 
Cette  espérance  ne  fut  pas  vaine.  Soliman  II,  le  Magniflque^ 
mort  le  4  sept ,  avoit  été  l'effroi  de  la  Chrétienté  durant  46  années; 
ce  fut  lui  qui  prit  Rhodes  sur  les  Chevaliers  de  St.  Jean ,  qui  ga- 
gna f  en  iSaG ,  la  fameuse  bataille  de  Mohacz ,  et  ne  quitta  Vienne 
qu'après  lui  avoir  donné  vingt  assauts.  Son  fib  au  contraire,  qui  ré- 
gna jusqu'en  i574y  fut  un  personnage  peu  redouté.  «  Selim,  der 
»  das  Serai  dem  Lager  vorzog,  der  seine  Tage  în  sinnlichcn  Genns- 
»  len ,  in  Trunkenheit  und  Tragfaeit  dahinlebte,  .  .  .  ist  es,  voo 
»  dem  die  Reihe  jener  unthatigen  Sultane  angeht ,  in  deren  mis^ 
»  licher  Natur  ein  Hauptgrund  des  Verfalls  osmanîscher  Dinge 
»  isL  «  Ranke^  F.  und  r.  I,  38. 


""  LETTRE  GCXIJIL 

Lb  Landgraife  Guillaume  de  Hesse  au  Comte  Louis  de 
Nassau.  Il  désire  que  les  Réformés  des  Pays^Ba^  emr 
brassent  la  Confession  d^Augsbourg. 

.  Unsem  gunstigen  gruesz  zuvor.  Wolgebomer ,  lieber 
Vetter  und  besonder.  Wirhaben  Sur  schreyben ,  underm 
dato   Utrecht  denletzten  Octobris,  zii  sambtder  ûber- 


—  481  ~ 

aohickten  Gop^  einer  supplication  (i)  so  die  Niederrânde  i566. 
îhrem  Khunig  vorbiacht  y  empfangen  yerleseu  ;  und  befin-  NoTcmbre. 
deii  durausz  das  wahrlichdieselbausfuerlichi  wol,  und 
dermassen  gestelt  ist  dasz  nichts  daran  zu  verbessern  ;  lia- 
beaauchdie,  Eweren  begeren  nach^  transferiert  uodan  ort- 
te.  und  ende  geschickt ,  daselbst  sie  verhoffentlich  frucht 
wireken  soU. 

Waaz  aber  Eweren  vorschlag  betrifft  y  wasz  au  Pfaltz- 
grave  Churfûrsten  und  den  Admirai  (2),  vergleichung  hal- 
ber  der  Religion  vom  Nachtmahl ,  zugelangen  sein  soit , 
dûnckt  unsz  solohs  werde  der  Augspùrgischen  Gonfes* 
sion  zugethanen  Chur-und  Fûrsten  schwerlicheingehen  ; 
sondern  yiell  wléhr  den  Nidderlanden  ,  als  die  dasz  feur 
am  herttisten  brendt ,  gebûren  wollen  sich  nach  derer 
opinion,  uff  die  sie  sich  berueffen  und  von  denen  sy 
trosst  und  vorbitt  suchen ,  zurichten;dann  wir  wahriich 
sorge  haben  ,  wo  es  zum  kriege  solte  gerathen  y  so  wur- 
den  sich  die  Niederlande ,  der  CaWinischen  opinion  zu  - 
gethanen  ^  hilff  oder  auch  authoritetbey  irem  herrn ,  dem 
Khûnige  zu  Hispanien,  etzwasz  zu  erlangen,  wenig  zuge- 
triiszten  haben.  Welchsz  \7ir  euch  jetzmals  hinwieder 
nicht  haben:  yerhalten  wollen ,  mitt  gûnstigem  begeren 
wasz  sich  jederzeit  in  den  Niderlanden  wirdt  zutragen  y 
uns  deszen  theilhafftig  zu  machen, und  seint  euch  gnnsti- 
gen  guten  willen  zu  beweysen  geneicht.  Datuni  Cassell  , 
am  25**  Novemb. 

WxLHELM    L.    Z.    HbSSSM. 

(i)  supplication.  Peut-être  s'agit-il  de  la  requête  arec  l'offre  de 
trois  millions:  voyez  p.  l^iG, 

(a)  admirai  L'Amiral  de  Coligoy. 

9  3i 


_^  482  ~ 

I  ^66,      Wir  schreiben  auch  hiemeben  ann  Eum  herm  Brader, 
NoTerobre.  den  Printzen  ,  diesser  sa<^ben  halben  wekdeofftiger  (i) , 
zweiffein  nicht  S.  L,  werden  euch  dasselbig  auch  Teric»- 
zen  lassen. 

Wir  seindi;  auch  nicht  ungeneigt  dièse  sachen ,  wie  Ir 
begert,  in  Tertrauwen  ann  den  Churfursteo  PfaltegraTen 
gelangenn  zu  lasszen  und  seine  L.  hirzu  zum  trewlichstenn 
zu  ermahnen ,  in  ansehung  Yorstebender  gefâhr  deren 
den  und  sonderlichen  da  es  ad  arma  gerathen  solte. 

W1LHB1.M  L.  z.  Hbmbiv. 

.  • . .  Unserm  Heben  Vettern  und 
bMondcm  Ladwigeon ,  Graven  m 
Nassau ....  t  ' 

zu  aetnen  heoden. 


*^^m 


t  LEITRE   GCXLIT. 

Lp  Prince  fP  Orange  à  Auguste  Electeur  de  Saxe.  Le 
peuple  des  Pays-Bas  ri  est  nullement  séditieux;  nécessité 
dune  intercession  des  Princes  Allemands  auprès  du  Roi, 

.  •  • .  Gnediger  Herr. . .  •  Demnach  wir  dan  in  solcheii 
unsem  dicnstlichen  vorbringen  und  bitten ,  ohne  rumb 
zu  melden,  anders  ni<^ts  aïs  erweitterung  Gottliches 
worts  y  auch  verhuettung  aller  gefaher  und  unschuldiges 
bluedtvergiessen ,  zu  erhaltung  gemeines  bestendigen 
friedens,  ruhe  und  ainigheit,  gesucht,  wieE.  G.  ohne 
zweifell  ausz  Grafenn  Ludwigs  zu  Wittigenstains  rela- 
tion genediglichen  werden  verstanden  haben,  so  seindt 
wir  auch  der  trôstlichen  hbfnung  der  Afanechtige, 
giittige  Gott  werde  Sein  werck  und  sachenn  mit  under- 

(i)  weiuUufftiger.  Voyez  la  lettre  346. 


—  483  — 

bauen  und  E.  6.  und  andere  finedtUebende  Chur-OMl  i566. 
Fiirstenn  erweckenn  das  sie  sich  dieser  algemeinen  be-  Jiwembre. 
iranien  geleg«nheît  mittabnnhemen  unddieselbigen  bey 
dero  Rom .  Kay.  und  Ronig.  Matt.  zu  Hispanien,  unsem  aller 
genedigster  herren,  uff  die^ege  und  mittell  genediglicbenn 
befiirdern  helffen ,  das  die  er  Gottes  erbreittert  und  die 
geborsariie  undertbane  dieser  landen ,  der.relligionhal* 
ben,  unverfolget  pleiben  und  ailes  bluedtvergiessen  und 
innerlichs  kriegswesen  moge  vorkommen  und  yermieden 
werdenn.  Wie  wir  uns  dann  zu  E.  6. ,  aïs  zu  deren  wir 
nacb  Gott  unser  vornembst  zuflucht  nebmen,  sonder- 
lich  getrosten  und  gar  nit  zweifelnn  y  wan  E.  G.  unnd 
ander  Ghur-  und  Fûrstenn  sich  dieser  sachen  solcber  nias» 
sen  underfangen ,  der  Almechtig  werde  Seinen  segen  auch 
darzu  verlehnen  das  E.  G.  bey  beyden  dero  Rom»  Kay. 
unnd  Konig.  Matt.  yiell  guettes  ausricbten ,  und  nitt  al- 
lain  Terursachen  das  im  hailigen  Keich  Deutscher  Nation , 
son'dem  aUch  ion  dîesen  Landen ,  aile  guette  polilMche 
ordnung  y  Rube  und  Frieden  erhaltenn  und  einen  ewigen , 
loblicbenn  nabmen  und  ruhm  erlangen  wurden. 

Dan  ob  woU  etzlicher  underthan  inn  diesen  landtD  ge^ 
wesen  seindt,  die  sich  an  den  Kirchen  und  Clostem  mitt  hai- 
ligen* und  bilderstûrmen  groblich  versehen  und  im  selben 
zu  vieil  gethan  haben  y  so  seindt  es  doch  nuhr  gering- 
schetzige  und  schlechte  leuthe  gewesen  y  die  solches  ausz 
aîgner  bewegung(i)und  ungedult  der  langen  zeitt  geûb- 

(i)  bewegung.  Souveot  od  a  prétendu  que  les  excès  des  ic(>- 
ooclastes  dévoient  être  attribués  aux  iostigatiotis  astucieuses 
des  catholiques ,  sûrs  de  pouvoir  réagir  d'autant  plus  sevèrament 
contre  la  réforme.  Cette  accusation  n'a  pas  le  moindre  fondement. 
Sans  doute,  si  la  chose  avoit  eu  lieu ,  le  Prince  n'eût  pas  manqué 
d'en  tirer  parti. 


—  484  — 

i566.  ten  unmenschUchen  verfolgung ,  begangen  haben ,  daian 
Novembre.  gleichwoU  die    gantzcn  landt  durcbaus  einen  sondem 
unwillen  geschopft  und  ùbell  damitt  zufrieden  gewesen , 
das  auch  derselben  theter  ùber  zweihundert  [L]  bien  und 
wieder  albereits  erschiagen  und  gericbtet  seindt  wor- 
denn.  Dan  was  dièse  lande  anlangt,  so  befinden  wir  deiv 
selben  underthanen  aiienihalben  also  bescbaffen ,  das  sie 
tnders  nichts  als  der  Kon.  Mat.,  irer  angebomen  O- 
brigkeit,  aile  scbuldige  und  moglicbe  dienst  gem  leisten 
wollen  undgehorsamb  sein  und  pleiben,  wan  inen.allain  die 
Relligion  freygelassen  und  mit  der  koniglichen  resolution 
nitt  zulang  yerzogen  wûide;  sonst  wehrzu  besorgen  das, 
des  lengdern  Torzugs  halbenn,  ein  neuer  unwill  enstehen 
Gôocbte;  inn  gleichen  wer  zu   befahren,  da  die  Kon* 
Mat.  nicht  baldt  bier  zu  tbuen  und  durcb  leidliche  und 
guette  mittell  und  wege,  der  relligion  balben^  guette 
ordnung  anstellen  wûrde,  das  allerbandt  weitterung  und 
unruhe  underm  gemeinen  mahn  leicbtlich  gebehren  kon- 
te,  und  das  umb  soviell  desto  mebr,  dieweill  itzundt  durcb 
aile  disse  landt  ein  gescbrey  erscboUen  ist,  das  die  Kon. 
Mat.  mit  aller  gewald  herausser  kommen  und  aile  Relli- 
gionen  die  mit  der  Rômiscben  nit  ùbereinkonmien ,  aus- 
potten  und  vordilgen  '  woUe.  Darausz  dan  die  Iiantierung 
und  gewerb ,  in  welcber  dieser  lande  wolfsirt  gelegen  ist 
und  der  gemeine  mabn  davon  mebrteils  seine  nabrung 
batt,  dermassen  stili  stebett  und  ersessen  ist,  das,  audi 
gemeiner  nottûrft  und  bungers  balben ,  nicbts  guetts  zu 
▼erhofFenist(i):darumbbitten  wirdienstlîcbE.  G.  wol- 

(i)  if  A  Le  passage  suivant  d'une  lettre  de  Lamguet  écrite  en  No- 
vembre peut  donner  une  idée  de  Télat  déplorable  où  les  Paya*Bas 

*  yertilgen. 


—  485  — 

len  Ir  dieser  landen  gelegenhait  soviet  desto  mehr  angele-  i  ^^^ 
gen  sein  lassen ,  und  sie  in  vorstehenden  iren  hochsten  Novembre 
nothen  um  etlichen  der  slechten  leuth  ungepûrlicher 
handelung,  nitt  entgelten  lassen ,.  sonder  sie  in  genedi- 
genn  bevehl  hâben  und  hiember  unserm  und  keinem  an- 
demn  anbringen  glaubengeben.  An  solchenn  erzaigen  B. 
6.  uns  und  diesen  landen  ein  sonder  gnad  und  gunst , 
und  werden  uns  und  dièse  lande  Ir  dermassen  verbin» 
den  ,  das  wir  unns  scbuldig  und  pflichtig  erkennen  mus- 
sen  solcher  erzaigte  gnadt  und  woUthatt  immer  und 
alweg  zu  yerdienen. 

Soyiell  dan  unsren  yorscblag  mitt  den  Hertzogen  zu  Sach* 
sen-Wâmar  belangett,  somogen  E.  6.  uns  in  genedigenver- 
trauen  glauben,  das  wir  damit  anders  nicht  gesuchtnoch 
gemeinet  haben  ,dan  was  nacb  gelegenhait  dieser  zrit ,  un* 


setroQvoîent  déjà  réduits,  a  Ipsae  solae  belli  suspicioues  Liferjo* 
»  rem  Germaniam  eyertunt ,  eo  quod  commercia  impediant.  Pul- 
»  cherrimae  enim  îllae  arbes  et  populosissiknae  constant  ex  merca* 
9  toribus  et  opifictbus  ,  et  plerîqae  mercatorea  negotiaotur  pe« 
»  cunia  foenori  accepta ,  quod  solet  ibi  esse  gravissimum.  Jam 
»  vero,  cum  ibi  cessent  commercia  et  mercatores  non  utan- 
»  tur  operâ  opificum  ^  qui  fere  omnes  in  diem  vivunt,  miseri 
•  homines  non  habent  unde  se  et  suam  famîliam  sustentent, 
»  mercatores  autem  foenore  exbauriuntor.  Itaque  infinita  illorum 
»  hominum  multitudo  coacta  egestate  jam  patriam  relînquit ,  et 
»  fere  plures  quam  Gallos  bic  (Lutetiae)  per  plateas  discursantes 
»  videmus  :  quamvis  audiam  adhuc  plures  conspici  Rothomagi  et 
»  in  reliquis  urbibus  maritimis  Normanniae,  ac  etiam  Londini  in 
V  Anglia.  Quid  autem  fiet  si  ad  arma  deveniatur ,  et  Hispani  pro 
»  arbîtrio  îcges  praesrribant  ?  Ego  doleo  vicem  illius  caltîssimae 
»  gentis,  et  ({uae  relîquas  omnes  nobis  notas  industria  superare 
«  videlur.  »  Epp.  ad  Cawerarium  ,  p.  58,  sq. 


—  486  ~ 

i566*  sren  einfiJtigen  bedencken  nach,  zu  mehrderm  TertnAien 
Novembre,  und  bestendigem  frieden  in  Deutzschen  und  diesen  landen 
hette  gereicf^en  mogen,  und  souderlich  damit  etzlicher  un- 
ruhigerleuthegefârlichprackticiren,  welchs  sie  dem  haili- 
genReicb  und  diesen  landen,  auch  gemeiner  Relligion  zu- 
wiedertreiben^dardurch  mochte  gehindert  und  verhuettet 
werden.  Dan  uns  ist  glaubhaftig  angelanget ,  das  man  mît 
bochermelten  Hertzogen  hatthandeln  wollen  seine  liebe 
ineineryornehmenPotentatenbestallung  zubringen;  der- 
halben,  da  esE.G.etwanandersingenohmen  hetten(wel- 
ches  wir  doch  nîchtt  yerhoffenn),  so  bitten  wir  dienstlich  K 
G.  die  woUe  es  anders  nicbt  dan  obberurter  massen  und  in 
allen  gnaden  und  guette  vermerckenn ,  dan  sonder  E.  G. 
rath  und  vorwissenn  wir  ungem  etwas  tbuen  oder  vor- 
nehmen  wolten.  Darumb  haben  ,wir  s  aucbgantz  dienst» 
licher  wollmaynung  ahn  E.  G. ,  als  derselben  getreuer 
dhiener^  zuvorderst  gebingen  lassen  und  derselben  be- 
Tebll  und  guttdûncken  dienstlicb  daruf  erwarten  wol- 
len  Datum  Utrecbt ,  ahm  26*'"'  Novembris  Â^  66. 

WiLHELMt   PrINTZ  ZU   UrANIEN. 

An  bern  Cburf&nt  zu 
Sacbsen  ^  Henog  August. 

(Abgangen  mît  einem  fas^beoden  der  sCàd  Utreditf^eM^wonMD 
S^lber  bodeciy  Johan  Willemse  von  Luick  fenant,  ahm  27**  No- 
vembrîs  Anno  %Q,) 


Le  Prince  ne  se  promeCtoit  rien  de  bon  de  la  venue  du  Roî  : 
tout  aunonçoit  un  redoublement  de  sévérité.  «  Faxit  Deus  ut  Régis 
»  adventus  sît  faustuset  salutaris ,  non  solum  ipsius  ditionibus,  sed 


—  487  — 

»  ^aÎD  (otâ  orbi  CbristÎMio;  «ed  oam  ait  addicUBÛnaa  l^qukitioiii  1 566. 
»  Hispanicae»  Pootifici  Romano,  et  Cardioali  GranTellanOy  vix  I^ovembre. 
»  aliquid  moderati  ab  eo  sperare  audeo ,  quamvis  alias  oaturâ  pla- 
»  cidissimus  esse  videatur.  »  Langueiy  Epp.  ad  CaHierar,  p.  Sg, 
Remarquons  cette  appréciation  du  caractère  de  Philippe  par  un 
homme  bien  informé,  et  nullement  disposé  à  exagérer  ses  vertus. 
Longtemps  après  le  célèbre  de  la  Ntme  dans  un  de  ses  Discours  po- 
UHques  ^  qu'il  n'avoit  pas  écrits  pour  être  publiés ,  fait  aussi  men- 
tion de  «  S.  M.  Catholique,  qui  est  douée  (ce  dit-on)  de  grande 
»  débonnaireté  et  en  fait  journellement  des  preuves  en  plusieurs.  » 
p.  566.  edit  a*  1596  in  la^.  Voyez  ci-dessus  p.  44?  et  7b//i«  I. 
p.  «9»- 

t  liETTRE  CCXLV, 

léS  Prince  eP  Orange  au  Landgraçe  Philippe  de  Hesse.  Il 
le  prie  de  peréépérer  dans  ses  bonnes  dispositions  envers 
les  Pays-Bas, 

•  .  •  •  Das  aich  E.  L.  nf  imaers  besonder  lieben  YeU 
tem  und  freundts^  GrafiF  Ludwigs  zu  Wittigenstain , 
nechu  beschehen  dienstlichs  ersuchen  und  angeheme  ^ 
80  gûnstig  und  freundtlich  Terhalten  und  erzaiget  haben , 
dessen  tbuen  wir  uns  kegent  E.  L.  zum  aller  dhienst- 
liohsten  und  yleissigten  bedancken ,  und  da  wir*8  umb 
dieaelbig  E.  L.  mit  unserm  guet  und  bluet  verdbienen 
kônnen ,  so  sollen  aie  uns  die  tage  unsers  lebens  alzeit 
hienwieder  willig  finden.  Und  demnach  wir  anders  nichts 
ala  erweittemng  Gottlichs  worts  und  gemeine  ruhe  und 
frieden  suchen ,  vrie  K  L.  ohne  zweifell  von  wollermel- 
ten  6ra£f  Ludwigen  werden  verstanden  haben ,  so  bitten 
wir  gantz  freundtlichs  vleysz  E.  L.  woUen  dieser  sachen 
zum  besten  eingedencken  und  sie  zum  ehisten  bey  der 


—  488  — 

1 566.  Kay .  M^,  auch  andern  Chur-  und  Fûnten,  und  sonst  uf  aUe 
Novembre,  gute  mittel  und  wege  erfûrdem  helffen ,  wie  wir  dan  nit 
zweifeln  E..  L.  das  geme  tbun  werden  und  wir  uns  zu 
derselben  sonderlich  getrosten;  damit  dan  E.  L.  nit  al- 
lain  einen  ewigen  nahmcto  erlangen ,  sondem  auch  dieae 
lande  dermassen  an  sich  Terbinden  werden ,  das  aie  sich 
werden  schuldig  und  pflichtig  erkennen  solcbe  gnade 
und  gunst  umb  E.  L.  aizeit  bienwieder  zu  Terdbienen. 
Dan  obwoll  etzliche  undertban  in  diesen  landen  gewesen 
seindt  die  sich  an  den  Kircben  und  Qostem  vergessen 
und  in  dem  ûber  die  gebûhr  geschritten  haben ,  so  srâidt 
es  doch  nuhr  geringe  und  schlecbte  leuth  gewesen  y  die 
es  darumb  Tomemblich  gethan ,  das  sie  yermeinet ,  die- 
weil  die  Inquisition  abgeschaft,  das  sie  nuhn  femer  der 
altenn  und  scharpfen  verfolgung  auch  befreiet  wehm. 
Welchs  dan  die  yomembsten  gutten  leuthe  dieser  lande 
gantz  ungem  gesehen ,  und  sich  darumb  hochlich  be- 
kûmmert  haben  ;  dan  soTÎel  wir  befinden ,  so  sehen  wir 
das  dièse  lande  irer  angebornen  Obrigkdt ,  der  Kon«  M^ 
zu  Hispanien,  aile  schuldige  und  mûgliche  dienst  m  er- 
zeigen  willig  seindt,  allein  wan  inen  die  Eelligion  frey 
gelassen  werden  mochte.  Danunb  bîtten  wir  freundtlich 
E.  L.  die  woUen  uns  hierûber  glauben  und  keinem  an* 
dem  kegenbericht  beyfoU  geben,  auch  diesse  lande  sol* 
cher  geringer  und  schlechter  leuthe  handiung  wiUen  , 
nit  verlassen,  sondem  sie^  in  diesen  iren  hodisten  iiothen 
und  anligen^  in  gnedigen  undgûnstigen  angedechtoùs 
halten Utrecht ,  ahm  a6**  Novcmbris  A®  66. 

WiLHBLM    PaiNTZ  ZU  UrANIBN. 

Ahn  hem  Phîlipzen  den  Elterti , 


—  489 


tUBTTRE    GCXLTI» 


B  Landgra^fe  Guillaume  de  Hesse  au  Prince  d^  Orange. 
Sur  la  nécessité  de  se  rallier  à  la  Confession  dAugs- 
bourg  pour  obtenir  Vintercession  des  Princes  Allemands^ 
Réponse  à  la  lettre  aSj. 


**  n  paroi t  que  le  PriDce  d*Orao^  crut  devoir  donner  de  la  x566. 
publicité  à  la  plus  grande  partie  de  cette  lettre.  On  en  trouve  une  xfoyembre. 
traduction  chez  Bor^  I.  119,  où  cet  historien  écrit:  «  Also  eenige 
»  à«c  vooroaemste  hoofden  van  die  yan  de  Cerefatmeerde  Religie 
»  seer  emstig  aen  sommige  Ryx-Yorsten  aênhielden  datay  so^deo 
X»  wiilen  by  den  Coningh  van  Spanien  voor  faen-luyden  bidden  en 
•  intercederen ,  so  heeft  eenen  Heer}yken  en  Vorstelyken  pertoon 
■  op  ben-luyden  versoek  aen  hem  gedaen  daerop  geantwoort  in 
w  nayolgende  manieren.  » 


.  .  .  »  E.  L.  schreiben ,  underm  data  Utreoht  denn 
5***  Noyémbris  nechstverschienen ,  habenn  wir  wolyeiv 
warth  entphangen ,  verlesen  und  seines  iohaldts  not* 
tùrfFtiglichen  verstanden. 

Wiewoll  wir  nun  die  darinn  verleibte  pûocteui  EL  L. 
b^ehren  nach ,  an  etzliche  unnsere  Tertrauwte  hem' 
und  fireunde  gelangenzulassze&und  darauff  derselbigenn 
bedeneken  zu  vemehmen,  wol  geneigt  gewesen^  so  ha- 
ben  wir  doch  bey  unsz  Tor*&  beste  erachtet  darmit  so 
lang  inzuhaltenn  y  bisz  wir  vonn  den  Ghurfurstenn  zu 
Sachsszenn  gleichfals  erclerung  erlangten  wasz  seine 
L.  entlichenn ,  und  nebenn  unnsern  schwehemn ,  dem 
Herzogen  zu  Wûrtembergh ,  unserm  hemn  Vatter  und 
andern  der  Augspûrgischen  Confession  verwanten  Chur- 
und  Fûrsten  ,  der  gesuechtenn  vorbith  halber ,  bey  dem 


—  490  — 

1 566.  KÔnig  zu  Hispanien  zu  thunn  bedacht  wehr ,  damadi  wir 
NoTembre.  unsz  femner  »  âlêêen  wiohtigen  aacbenn  zu  richten  ; 
dann  wir  inn  der  vorsorge  gestandenn ,  wann  der  Chur- 
fûrst  Temehmen  wurde  dasz  nicht  allain  die  Niederlan- 
der  sich  zur  Augspûrgischenn  Confession  zuercleren  ver- 
widdertenn  ,  sondem  auch  E.  L.  sich  vom  GuTemament 
und  hoff  abzuthun  und  Iren  priratsacken  obzuwartenn 
nicht  unbedacht ,  dasz  S.  L,  der  Churfûrst  und  andere , 
daher  so  vil  mehr  ursach  schopfFenn  mochtenn  das  werck 
dâr  Torbith  uff  sich  selbst  erkuelenn  und  ersitzen  zu  laaszen, 

Nachdem  unntz  nun  itzo ,  alaz  wir  in  soldien  gedane- 
kenn  gestandenn  sein ,  des  Ghurfursten  anthwortt  und 
erclerung,  der  Torbith  halber ,  zukommen ,  darronn  wir 
E.  L.  beiliegende  abschrifit  Tertreuwlich  zufertigen ,  so 
werdenn  ebenn  darmit  dieselbigenn  unsere  gedandtenn 
und  gehapte  Torsorge  soviel  desto  mehr  gestercku 

Dann  ob  wol  der  Churfûrst  die  yorbith  durch  sdiîo- 
kung  oder  schrifftenn  mit  und  neben  andem  zu  thuon 
sich  erbeuth,  so  restringirett  doch  s.  L.  solchs  dennas» 
sen,  dasz  solche  Torbith  alleinn  uff  die  Augspûrgisdie 
Confession  und  deroselbenn  wahren  yerstande  gerichtet 
seinn  und  damit  der  CalvùUsmui  gahr  nicht  approbirt  wer* 
denn  solte.  (i)  Daher  wir  nun  sovielmehrbesoqienni  wo 
femne  die  Chur-  und  Fûrstenn  der  Augapûrgischenn  Con* 
f ession  dessen  berichtet ,  dasz  die  predicanten  inn  dea 
Niederlandenn  den  uahmen  der  Augspûrgischai  Confes- 
sion (wie  £.  L,  schreiben)  nicht  gebraucben  woltenn, 
dasz  sie  sich  entwedder  der  Torbith  nicht  baldt  Terani- 
gen  oder  doch  dieselbige  mit  solchenn  emst ,  wie  esx  der 
sachen  nottùrfft  erfordert  •  nicht  thun  wurdenii. 

(i)  Ici  U  traduction  de  Bor 


^  491  — 

Alëo  steheo  wir  bey  unosz  selhst  in  zweiffeU ,  uiid  wis-  i566, 
senn  nicbt  -wie  dieser  beschwerlichen  widderwertigkait  NoYembre. 
mit  fuegen  zu  helfFen  unnd  die  vorbith  mit  nutz  und 
frucht  ins  ^erck  zu  ricbten  ^  aucb  das  vorstebende  un- 
glûck  abzQwendenn  sein  mocht ,  andersz  alsz  dasz  die 
leutbe  flich  zum  wenigsten  zur  Augspikrgiscben  Confies* 
aion  bmeffenn;  dann  dardurch  wurdenn  die  Cbur-  und 
Fûrsten  derselbenn  Confession  yerursacbt  sicb  solcber 
leutfa,  alsz  irer  glaubens  genossenn,  mitt  soviel  mebrem 
emst ,  durcb  intercession  und  vorbitb  bey  irem  bemn , 
dem  Kônig  zu  Hispanien ,  aucb  underbawung  bey  der 
&ôm*  Kay.  Mat.  und  sonst ,  anzunehmenn  ;  es  wurde 
aucb  die  yorUtb  nicbt  allein  ansebenlicber  und  yer- 
tr^licber  sein ,  sondernn  aucb  der  kriegsleutb  desto 
weniger  undemn  Teutscbenn  sicb  j«>genn  die  guete  leutb 
gebraucbenn  kszenn  ;  also  kontb  dardurcb  das  Torsta- 
bendeunbttl  und  bluetbatb^  menscblicber  acbtung  nacb| 
mit  Gk>ttes  hilff  yerbuetet,  dasz  Reicb  Chrîsti  immerttu 
erweitert  und  die  zabl  der  gleubigenn  gemebret  werden. 
Da  aber  berg^enn  und  obne  dies  mittell  die  sacben 
mebr  gefabr  ufT  sicb  babenn  môcbten  ;  dan  K  L.  wi»- 
senn  wie  verba^t  der  CaldnUmus  bey  der  Kay*  Mal^ 
selbst ,  aucb  gemeinlicb  bey  den  Cburfîirstenn ,  Fûrsten 
und  Stendenn  der  Augspûrgiscben  Confession  sey  ;  dasz 
aucb  ausz  demselbigen  einicben  artikul  die  wiedersacber 
ursacb  nebmenn  die  reine  lebr  des  Gotblicbenn  worti 
dermassen  zu  vervolgen  »  dasz  nun  umb  desselbigenn 
ônicben  artickulen  wiilenn,  die  Niederlande  nicbt  al- 
leinn  inn  solcbe  merglicbe  gefabr  gesetzt^  sondem  aucb 
das  ganze  werck  der  wabren  Cbristlicbenn  religion  dar- 
durcb zerruttet ,  der  laufFdes  beiligenn  EuangelU  gesper^ 


—  492  — 

iS66.  ret  und  soviel  unzelbare  sehlen  zum  theil  durch  vervol- 
Noveinbre.  gung  Yonn  der  warheit  abgescbreckt ,  zum  thâl  gants 
and  gahr  an  gehor  des  Gothlichenn  worts  rerhindert 
werdenn  solten.  Solchs  achtenn  wir  denjenigen  die  esL 
▼erursachen ,  mehr  yor  einn  unbedachtsame  halstarrig- 
kait,  dan  vor  einn  christlichenn  eiffer.  Es  haben  sich 
under  denn  Aposteln  selbst  im  anfang  de  observtUione 
legis  disputationes  zugetragen  ,  und  wiewoU  Pauluê  al- 
lenthalben  gelehret  dasz  observatid  legis  zur  seligkaît 
aicht  notig  wehr,  so  hat  ehr  sich  doch  uff  erinnerung 
Jacohi  und  anderer  Aposteln ,  zu  denenn  ehr  gein  Jéru- 
salem kommen,  im  tempell  doselbst  anderst  gebahret ,  al- 
leinn  dardurch  ergemûsz  und  Terwiming  under  denn 
glaubigenn  Jueden  des  orts  zu  yerhueten;  also  auch  hat 
derselhig  Sanct  Paulus ,  widder  seine  selbst  lehr,  denn 
Timotheum  beschnrîdenn  lasszen ,  iiem  zu  seiner  selbst 
errettung,  alsz  ehr  zu  Jérusalem  gefangenn  wahr ,  sich 
offentlich  vor  einenn  Pharisaeer  bekanth ,  Ton  deszwe^ 
genndas  er,  gleich  denn  Phariseenii  dieufferstehung  der 
thotenn  glaubte ,  vriewol  ehr  sonstet  nit  den  Phariseem 
durchausz  nicht  einigh  wahr. 

WeiU  nun  dem  also^  und  die  Ghristliehe  liebe  eifordert 
das  die  lehrer  allesz  ad  aedificaJUonem  und  zu  erweit^ 
rung  der  kirchenn  CAm/<richtenn,  und  dan  diesen  werck, 
menschlicher  achtung  nach  und  wie  wir'sz  bey  nnsz.er- 
messenn,  nicht -wolbequemlidierzu  lielffenn  sein  wil, 
alsz  das  man  sich  uif  die  Augspûrgische  Confession  be- 
ruefFe,  so  lieszenn  wir  unszbedûnckenndasz  soldis  nicht 
altain  mit  guetem  gewissenii  vonn  den  predigem  in  den 
Niederlaudenn  wol  beschehenn  konte,  sondernn  das  sie 
auch  solchs  Tonn  Christlicher  lieb  wegenn ,  in  betrach- 


—  493  — 

tuDg  der  vorstehenden  go&hrund  g^legenheit,  zu  thun  i566. 
schuldig  wehrenn.  -  Novembi^*, 

Unnd  bielten's  denmoch  clarfu^r  e$  soldt  (\eax  werck 
sehr  nûtzlich  und  vertreglich  geinn,  wan  iujiahinenf) 
der  Niederlandiacheim  Kirohen  ein  gescbiçkte  sugplicff^ 
tion  an  die  Ghurfûrsteoi ,  Fûrstenn  und  Stepde  d^r  Augsr 
pûrgischen  Confession  gesteldt  wurde ,  dat^ne»  sie  de^ 
atandt  der  Religion  in  irien  Kirchen  kûjrtzUcb  ai^zeigtenn.^ 
auch  copien  der  Supplication  sa  sie  leUtlicb^çuDi  }te^ 
hemn  dem  Konnig  zugeschickt ,  ùbergebenn  und  darai^ 
umb  intercession  und  Torbitb  bey  irem  bern ,  d^n  KoUr 
nige  betbenn  y  dasz  inenn  der  praucb  der  Religion  naob 
inhaldt  der  Augspûrgisch^a  Confession ,  gestattet  werden 
mocht,  und  im  fall  es  niobt  zu  erbaltenn,  das  siejsicb 
simpliciter  und  ins  genieina  uff  die  AugSpûrgiscbe  CoQ<- 
fession  berueffen,  sondernn  sie  je  des  streitigenh  artic^ 
kulsz  Tom  bailigen  Nacbtmall  gedencken  woUen;  so 
môcbte  solobs  mit  einem  sdchen  tempérament^  wie  wir's 
bey  unsz  bedenckenn,  gescheenn,  dasz  sie  anzeig/en,  ob 
sie  etwo  yonn  ire  miszgunstigen  beschreîet  webren  dasz 
sie  einer  uncristlichen  meinung  im  artikul  des  Nacht- 
malsz  seinn  solten ,  so  geschebe  inenn  doch  darmit  un- 
recht ,  dan  sie  ebenn  der  unnd  keiner  andern  meinung 
wehren  ,  wie  die  Chur-und  Fûrsten  der  Augspûrgiscben 
Confession  sicb  selbst  inn  der  zu  Naumburg  inn  Jrmo 
6i  gestelter  praefation  disfals  erclert  hettenn.  Von  wel- 
cbem  Artickuil  wir  £•  L.  ingelegtenn  extract  zufertigen, 
und  dieweîl  der  Churfurst  Ffaitzgrave  selbst  diesenn  Ar- 
tikul derselbigen  praefation  mit  bewilligt  und  sicb  nacb- 
mals  darauff  beruefft,  sobieltenn  wiresz[dennest]  darvor, 


—  494  — 

i566.  es  solten  sich  die  mederlandische  Kirchenn  dessenn  so^ 
Novembre,  viel  wenig^er  zu  yerweigernn  habenn, 

Da  niin  E.  L.  oder  Ir  Bruder ,  Graff  Ludwig,  der  vor- 
nembstenii  predicanten  etzlicfae  (i)  so  dasz  ansehenn, 
dasz  gehor  und  die  Tolge  beim  Tokk  habenn,  dièse  ding 
m.  gemueth  und  beitzenn  fuerenn  und  ein  seiches  bej 
inenB  ,  in  betrachtung  der  itzigenn  gelegenh^t  und  der 
sachennttmbstende,  erhaltenn  kontenn,  und  dasz  die  un- 
zeitige  und  beschwerliche  questio  quo  modo  disznudsz 
beiseits  gesetzt  wûrde,  dardurch  liessenn  wir  unnsz  be- 
,dûncken  solte  densachenmitGouesgnedigeryerleihung 
nmbUdi  ztt  hel£feu,  der  lauff  des  faeiligenn^uan^i^/û'  der 
Srtter  inn  gueten  wesenn  zu  behallen  und  die  vorstehende 
gefihrbdieiten  abzuwendenn ,  auch  die  gesuchie  stad- 
licbe  Torbith  der  Gburfursten  zu  erhalten  unnd  insz 
urerckzu  setzen  sein.  Welchs  wir  E.  L.  auszchristlichenn 
guetenn  hertzen,  alsz  yor  unsem  disours  und  zu  weitterm 
uàdidenckeni  freondtlidier ,  gueter  wolmeinung  nicbt 
yerhalten  wollen ,  und  seindt  E.  L.  fineundilichen  zu  die> 
neib  willig.  Dakun  Gassel,  am  97^  Noyemb.  A^  1S66. 

E.'  L.  gtttwittiger  Yetler  und  Bruder , 
Wiunui  L.  z.  Hbssbu. 


.  .  Dem  PrÎDtzen  2U  Uranîen  , 
ta  S.  L.  idbtt  hânden. 


(i)  etzliche.  Dans  la  traduction  il  n'est  fait  mention  ni  du  Prince 
et  de  son  frère,  ni  des  ministres;  on  se  sert  du  pronom  indéfini.  »  In 
»  gevalle  men  diegene  die  *t  gehoor  hebben.  » 

'  "R.  —  Broder.  Auiogrmphe, 


—  495  — 


fLBTTBE    CCXLYII. 

Le  Prince  d  Orange  au  Landgrave  Guillaume  de  Hesse  ^ 
et  nuUatis  mutandie^  à  Auguste  Electeur  de  $axe» 
Epénemens  de  F'aienciennes  et  Harderwick;  projet 
de  déelarer  au  Moi  son  assentiment  à  la  Confession 
dAugsbourg^ 


FreundtKcher  lieber    herr  Vetter,  i566. 

Schwager  iiiid  Bruder.  Wollea  wir  E.  L.  freundtli-  Novembre. 
chen  nitt  verhaltten ,  das  un»  « .  *  zemnng  ankonuneii 
MÎndty  demimck  der  stadt  Yalentien  uDgdBbrlîch  einen 
monatt  belagert  gevresen  nnd  den  armen  leothen,  no 
umbdie  stadt  heramb  gesessen  seindt,  in  dk  raclismaU 
hundeit  thausent  khronen  schaden  geschehen  iot,  dat 
aâch  in  Flandcm  ein  man  od«r  zwôlf  thausent  vèrsam- 
Uei  haben  und  die  stadt  entsecxen  wollen. 

&o  hatt  auch  der  6raf  zu  Meghen  ein  tcedileîn  in 
Hertzogthumb  Geldern,  Harderwiok  gênant ,  eînnelimen 
woHn ,  und  die  Expédition  sein^[i  Drosten,  Palinck  Ton 
Scherpensellf  berehlen  :  demna^h  hatt  beniel  ter  Drost  sa- 
▼iel  praeticirt,  dasz  er  dorch  sein  hausz,  so  er  in  berûr-' 
ter  stadt  ahn  der  maueren  liegen,  ein  loch  gebrochen 
nnd  ahm  t8  Decembris  des  morgens  umb  sechs  schlSg^ 
in  die  achtzig  schûtzen  hienein  gebraoht  hatt.  Aïs  nuhn 
die  knecht  inn  der  stadt  gewesen ,  seindt  sie  gleich  naôh 
dem  marckt  gelauffen ,  denselben  eingenohmen  und  den 
Bûi^em  ir  geschûtz,  so  uf  dem  marckt  gestanden,  yer- 
nagelt  und  etzliche  stûck  mit  gewak  ufs  hausz  fiihren 
woUen.  Wienuhn  desaen  die  Burger  innen  worden,  ha* 


«-  496  — 

i566.  ben  aie  stuitn  geleuttet,  sicb  auch  aisbaldt  versamblet 
Novembre,  und  mit  den  kBechlten  uf  dem  marckt  zd  schermûtzeln 
angefangen;  inn  dem  habendie  knet^ht  das  geschûtz  yer- 
lassen  und  diie  flocht  nach  des  Konings  hausz,  so  ahm 
stddtlein   liegi^  gedohmeii;  die  Bûrger  abei*  haben  inen 
dea  wegh  reriaufEeii  und  dapfer  isasamen  gescblagen  und 
ge8icli08sea,ako4asderk}i^htneuha  ufm  platz  tothblie- 
ben ,  vieil  verwundet,  und  zwolf ,  sonrier  den  Drost  und 
seinem  sohn,  gefaogen  setnét.  Uf  der  Bûrger  seitten 
aber  aeindt  drej  tbbt  blidben  und  etzliche  verwundet, 
doch  baben .  sie  das  hausB  akbaldt  eingen^hmen  und  be- 
balten.  Der  Drost  ist  dunii  dk  Bongenieisfeer  eodsetzt 
worden ,  wefar  sonsten  olme  ftweifisil  thott  gasdilagen  uod 
in  lanf  bUeben;  und  geben  E.  I*  faiemittm  bedencken 
was   bier  aiiisz   noob   yor  weiftenmg   endtsehpringen 
werdân* 

£.  L.  baben  aucb  ausft  dîesem  biebeîgafiSgten  d«r 
stadt  Yalentien  ]i;«genbenohl(i)  tminddicben  zuerseben, 
das  TÎel  aaders^  daramb  gdegen  als  die  Hertaogin  inn 
iren  Mandaten  voigiebi;. 

.  WiewoU  uns  auch  sehr  bescbwarlîdi  fak  uns  der  reUi* 
gîon  balben  ofifentlidi  zu  «Ueren ,  wie  £•  L.  desfola 
ediche  unser  bedencken  in  unserm  Yorigen  ficbr^3en, 
underm  funfftèn  àujus^  gesehen ,  niohts  dastowcniger 
dieweiU  wir  yor  unser  person ,  auch  unser  geliebte  g»- 
mahl  wegent ,  eben  so  tieff  bey  der  Kon.  Mat.  im  ver- 
dacht  stecken ,  als  wan  wir  uns  erkleret  hetten  ,  so 
weren    wir  woU  bedacht  uns  kegent  der  Kon.   Mat. 


(i)  kegtnôenche.  Cette  défense  de  ceux  de  Valenciennes  contre 
les  accusations  de  la  Gouvernante,  se  trowe  chet  Bory  I.  1 36,  sqq. 


—  497  — 

in  einen  gehaimbten  schreibeii  zuerkleren  uhd  ireMatt.  tS6d. 
undertheniglich  zu  bitten,  wîe  wir  das  mit  allerhandt  Novembre» 
bewegniszen  und  umbstenden  ahm  bësteii  fùgen  konnen^ 
nachdemmahl  wir  in  der  Âugspùrgischen  Gonfeszion  ge- 
bomn  und  ufFerzogen ,  auch  dieselbig  in  unserm  hertzen 
je  und  allwege  getragen  undt  bekendt  baben,  das  ire 
Mat.  uns  und  unsern  undertbanen  dieselbig  Confession 
frey  und  sicher  zulaszen  wollen. 

Hergegent  wollen  wir  uns  verpflichten  das  wîr  nie- 
mandt  mit  gewalt  zu  unser  relligion  dringen,  auch  weder 
den  geistlichen  personen^  noch  iren  giitern ,  einigen  intrag 
thun  oder  etwas  abziehen  laszen^  sondem  sie  in  iren 
standt  und  weszen  geruhlich  pleiben  laszen  wollen. 

Weill  nuhn  disz  ein  hochwichtig  sach  ist,  daran  uns 
undern  andern  unser  yomembsjte  zeitliche  wolfarth  gele- 
gen  ist,  90  haben  wir  sonder  E.  L.  rath  und  vorwiszen 
nichts  thun ,  noch  furtsetzen  wollen ,  gantz  dhiénstlich 
bittent  E.  L.  wolle  diesz  unser  gemuede  und  meynung  ^ 
nach  seiner  wichtigkeît,  bei  ir  erweghen  und  bedencken , 
und  uns  nocbmals  derselben  getreuwen  rath  ,  uns  dar- 
nach  zu  richten ,  freundtlichen  zukhommen  laszen.  Das 
wollen  wir  umb  E.  L.,  nebent  andern  vill  erzaigten  gut-» 
thaten  und  freundtschafften ,  allzeit  gem  hienwieder  ver» 
dhienen.  Datum  ut  in  litteris. 

Abn  hem  Wilhelmen  Landgraf  za  Hesszen. 
mutatis  mutandis 
»—    —  Augost  Churfûrst  zu  Saiibsen. 


Saos  se  déclarer  ouyertement,  le  Prince,  quelques  mois  plus 
tard  ^  donna  à  entendre  au  Roi  que  des  scrupules  de  religion  Tem- 


—  498  — 

1 566.  péchoîeDt  de  lui  obéir  en  toutes  choses.  «  Vidimus  hic  lileras  Prîn- 

Novembre.  ^  ci  pis  Auraici  adRegem,  ubi  omneobsequiuni  offert  ^quatenuft 

»  salvâ  conscientiâ  licet.  Id  sua  Majestas  subductâ  vir^ulâ  notarat 

»  et  in  margioe  ^  posuerat penult  Maji  i567.  »  Epist. 

Hopp.  i3o. 

Le  Prince ,  se  conformant  à  l'avis  du  Landgrave  Guillaume  de 
Hesse  (voyez  p.  409  )  résolut  d'eoToyer  quelques  Seigneurs  en 
ambassade  vers  TËlecteur  Palatin,  le  Duc  de  Wurtemberg,  le 
Margrave  de  Bade  et  le  Duc  de  Deux-Ponts.  Les  lettres  de  créan- 
ce  et  rinstruction  signée  par  le  Prince  portent  la  date  du  i 
décembre ,  et  furent  remises  au  Comte  Jean  de  Nassau;  les 
autres  députés  dévoient  être  Louis  G>mte  de  Kônigstein ,  oncle 
maternel  du  Prince,  né  en  i5o5;  Philippe  Comte  de  Hanau- 
Lichtenberg,  (apparemment  Philippe  lY,  né  en  i5t4)9  ^lo&a  Louis 
Comte  de  Wittgenstein.  —  Dans,  cette  LusUruction  le  Prince  dé- 
plore les  excès  des  iconoclastes ,  et  surtout  aussi  ce  qui  y  avoit 
donné  lieu ,  savoir  la  sévérité  de  Philippe  EL  H  atteste  la  disposi- 
tion des  réformés  à  respecter  les  droit  du  Souverain.  «  Wan  al- 
»  lein  die  Kôn.  M.  inen  die  relligion  frey  laszen  und  sie  mit  khei> 
»  nen  Religions  mandaten  oder  andem  neurungen  iren  fretheîteii 
»  und  privilegien  zuwîeder  bcschweren  wolte.  »  Le  Roi,  ajoute 
t*il,  malgré  ses  lettres ,  a  tout  aussi  peu  intention  de  tolérer  la  Con- 
fession d'Augsbourg  que  celle  des  Calvinistes,  et  s'apprête  à  en- 
voyer une  armée  formidable  dans  les  Pay»-Bas.  L'intercession  des 
Princes  Allemands  sera  une  oeuvre  agréable  à  Dieu.  La  chose  con- 
cerne aussi  spécialement  le  Prince  d'Orange  :  «c  dieweil  uns  die 
•  vornembste  schuldt  diszer  verenderungab  einem  in  der  Augipûr- 
»  gischen  Confession  gebomen  und  uflerzogenen  Dentschen  will 
V  zugemeszen  werden.  »  Il  demande  aussi  particulièrement  leur 
avis  sur  ce  qu'il  aura  à  faire ,  si  le  Roi  persévère  en  ses  projets:  « 
»  iiff  den  fall  des  ùberzugks.  i»(*MS.) 


—  499 


LETTRE  CCXLVIII. 

f^  Comte  de  Berghes  au  Comte  Louis  de  JSassau, 
Il  fait  des  protestations  de  fidélité. 


*^  Les  protestations  ne  coûtent  rien  au  traître  pusillanime.  i566. 
Quelques  semaines  plus  tard  la  défection  du  Comte ,  ou  plutôt  sa  Décemlire. 
tentative  de  rentrer  à  tout  prix  dans  les  bonnes  grâces  du  Roi , 
devint  manifeste.  «  De  Geconfedereerden  yerstonden  dat  den  Gra- 
»  ve  van  den  Berge  aan  Yiglius  geschreven  hadde  y  hem  seer  flatte- 
»  rende  ,  en  syn  selven  excuserende»  dat  hy  niet,  nieus  en  hadde 
»  aengerecht,  noch  van  de  Religie  te  '  veranderen ,  noch  ook  de 
I»  Beelden  af  te  -we^pen ,  begerende  aen  hem  dat  hy  't  selve  den 
»  Konig  wilde  adverteren  en  hem  verschonen;  hy  soude  een  getrou 
»  dienaer  van  Syne  Maj.  blyven.  »  Bor^  i5i*.  Ces  démarches  ne 
lui  furent  d'aucune  utilité. 

Peut-être  le  Comte  avoît«il  promis  d'assister  à  une  réunion  des 
principaux  confédérés  à  Amsterdam  :  voyez  p.  4^7-  <*  Creditum  est 
»  in  eo  conventu  statutum  omni  ope  conniti  ne  Rex  milite  instruc- 
»  tus  adveniret^  idque  aut  precibus  Maximiliani  Caesaris  apud 
»  Regem,  aut  exuta  palam  obedientia  armis  impetrandum.  »  Stra- 
da  ^  2181. 


Monsr.  mon  frère.  Pay  receu  vostre  lettre  par  laquelle 
j'ay  entendu  que  trouvés  mes  excuses  bien  èstranges , 
voyant  que  deiniement  '  vous  auroye  promis  en  présence 
de  Monsr.  le  Prince  de  m'y  trouver  et  aussy  confermé 
par  mes  dienires  ^  lettres  et  que  ne  saves  comment  enten- 
dre, vous  asseurant,  Monsr.  mon  frère^  en  avoir  esté  to- 
talement résolu  selon  le  contenu  de  ma  lettre  ;  la  raison 
pourquoy  nay  l'ay  seu  mectre  en  effect ,  en  auroit  esté 
premirement  occasion    mes   bourgeois ,   lesquels  mont 

'  (larnièremait.  9  dernières. 


—  5(K)  — 

i566.  présenté  ungne  suplication,  affin  de  pouvoir  avoir  la 
Décembre,  presse  '  en  la  ville ,  comme  en  autres  lieux,  en  quoy  je  suis 
esté  bien  empêché ,  quar,  sj  je  me  fusse  absenté,  il  y  aus- 
sent'  fait  quelque  désordre  et  abbatu  les  jmages  et  autels, 
estants  encoire  en  [ce  me  ^  ]  termes ,  surquoy  vous  vouldroie 
bien  prier  d'en  avoir  sur  ce  lavis  de  Monsr.  le  Prince  et 
de  vous,  affîn  de  me  pouvoir  selon  icelluy  reigler  en 
ceste  affaire.  Quant  à  la  reste^  vous  prie  de  ne  point  avoir 
mavesse  opinions  de  moy;  au  surplus  ay  donné  charge 
à  mon  drossart,  Tellis,  pourteur  de  ceste ,  vous  comuniquer 
de  tout.  A  tant,  Monsr.  mon  frère ,  après  m'ettre  bien  re- 
comandé  à  vostre  bonne  grâce ,  prie  le  Créateur  vous 
donner  ce  que  vostre  ceur  désire.  De  Bergue ,  le  premier 
désembre  i566. 

{i entièrement  atfectioné  frère  à  vous  faire  service, 

GuiLLAUMS   DE    BsRGHB* 

A  Moos' ,  Monsieur 
le  Conte  de  Nassau. 

Quant  à  la  somme  je  vous  Fenvoye  présentement, 
vous  remerchiant  de  me  la  avoir  preste  si  longe- 
ment,  vous  remersiant  pour  le  tout. 


N.o  CCXLVIII.' 

Requête  à  F  Empereur  Maxîmilien  ,  tendant  à  ce  qu'oïl 
i^euille  intercéder  auprès  du  Roi  d! Espagne  en  faveur 
des  Pays-Bas* 


'  *  Cette  pièce  semble  écrite  de  la  main  du  Comte  Louis  de 

'  prêche.  '  eusMOt.  3  ces  mêmes  (?). 


—  501  — 

Nassau.  —  Malheureusement  TËmpereur  devoit  se  borner  à  une   1 566. 

intercession  amicale.  Les  liens  qui  unissoient  les  Pays-Bas  à  rEm-  Décembre. 

pire,  aToient  été  extrêmement  relâchés  en   i548,    parle  traité 

d'AugSDourg ,  Charles-Quint  ayant  réussi  alors  à  faire  exempter  ces 

Etats  héréditaires  de  toute  juridiction  supérieure.  Le  célèbre  Xluii 

s'exprime  ainsi  à  ce  sujet  «  Zie  hier  de  looze  streek  des  Yorsten  die. 

»  zijne  voorouderlijke  Erflanden  voor  eene  geringe  jaarlijksche  bêlas- 

»  tinge,  geheel  en  al  der  magt ,  gezag  en  rechtspleging  van  't  Duit- 

»  sche  Rijk  onttrokken  heeft,  en  van  't  Rijk  vrijgemaakt,  dat  is  aan 

»  hem  alleen  onderdanig  gemaakt  heeft.  »  Over  V  recht  om  Philips 

afte  tfveren,  p.  ao. 

Sire! 
Nous  ne  faisons  double  que  Vostre  M'^  soit  esté  de 
tout  advertie  de  ce  que  passé  quelques  mois  en  çà  c'est  passé 
au  Pays-bas ,  parquoy  n'y  ferons  redicte  pour  point  impor- 
tuner Vostre  M*^.  Et  combien,  Sire,  qu'avons  estes  quelque 
temps  en  grande  paine  pour  ne  scavoir  à  quoy  le  subit 
cbangement  tandoit,  mesmement  aians  la  plus  part  de  nous 
aultres  estes  adyertis  par  la  Gouvernante  des  Pais-bas , 
de  plusieurs  désordres ,  séditions  et  tumultes  commises 
par  aulcungs  désobéissents  et  commun  peuple,  le  tout 
soubs  prétext  d'une  religion  dissimulée  ^  dont  avons  es- 
tés  certes  bien  maris ,  que  en  ung  temps  où  que  sommes 
tellement  affligés  de  l'enemy  de  toute  la  Cristienté ,  de 
l'autre  cousté  aussi  pour  le  mauvais  exemple  que  auL 
très  subjects  en  pourriont  prendre,  pour  nous  estre  si 
voisins  et  membre  du  S.  Empire ,  qui  ast  esté  cause  que 
non  seulement  avons  laissés  passer  par  silence  toutes  les 
levées  et  préparations  que  le  Roy  d'Espaigne  a  faict  des- 
puis quelque  temps  en  çà ,  ains  avons  estimé  estre  juste 
et  raisonnable  que  touts  Princes  aiment  tout  bien ,  tran- 
quillité et  repos ,  deussent  avecques  tout  leur  pouvoir 


—  502  — 

i566.  assister  Fungà  Taultxe^  pour  empêcher  la  rébellion  et 
Décembre,  désobéissance  des  subjects ,  de  tant  plus  au  Roy  d*Espain- 
gnCy  qui  est  fis  d'ung  Empereur  nostre  et  si  proche 
parrent  de  Vostre  M^,  et  dont  les  dits  pays  sont  une  partie 
membres.  Et  comme,  Syre ,  aiants  tant  pour  recommandé 
le  service  et  prospérité  de  nostre  patrie^  et  nomément  ice« 
luy  de  Vostre  M^ ,  avons  bien  pour  la  proximité  et.voisi- 
nance  du  dit  Pais-bas,  volu  informer  particulièrement 
come  toutes  choses  sont  passés ,  la  cause  pour  quoy  et  à 
quelle  fin  elles  tendent,  pour  en  advertir  Vostre  M^, 
afin  qu'icelle  par  son  assistence,  tant  de  force  que  aultre 
voie,  eusse  en  temps  secoumi  Monsr.  son firère, pour 
éviter  touts  inconvénients  ultérieurs.  A  quoy  Vostre  M*' 
nous  eusse  trouvés  et  nous  trouverast  tousjours  bien 
prests  à  ensuivre  ses  commendements*  Ainsi,  Sire ,  avons 
véritablement  trouvés  que  il  en  ast  eu  quelques  désor- 
dres en  abastant  les  images ,  ruinant  les  autels  et  occu- 
pant les  temples ,  ce  que  nullement  scaurions  trouver 
bon  ,  ny  donner  tort  au  Roy  d*Espaingne  de  s'en  resen- 
tir ,  comme  nous  entendons  aussi  que  en  partie  il  s*est 
desji  faict  la  démonstration  requise  :  mais  d*aultre  part. 
Sire,  les  exécrables  justices  et  persécutions  de  tant  des 
milles  et  milles  qui  ont  estes  mis  à  mort,  despuis  que 
Dieu  par  sa  saincte  grâce  ast  mis  en  lumière  la  pure  doc- 
trine au  S.  Empire  et  que  les  principaulx  placcarts  et  dé- 
fenses ont  esté  dressés  contre  ceulx  de  nostre  religion  , 
combien  qu'elle  ast  esté  accordée  et  permise ,  nous  don- 
nent cause  les  tenir  aulcunement  excusés  et  avoir  pitié 
et  compassion  avecques  eulx ,  et  que  tout  oecy  est  adve- 
nu avant  les  avoir  permis  aulcune  prêche  on  exercice  de 
région ,  et  qu'on  voit  tousjours  que  chose  maintenue 


—  503  — 

areques  rigueur  et  yëhémenoe,  se  yient  à  rompre  ayec-  i566. 
ques  grand  dangier  et  désordre,  et  principalement  en  ung  ^®<*'""'*®' 
faict  de  conscience ,  qui  ne  peult  estre  domptée  par  for- 
ces d'homme,  et  de  tant  plus  n  aiant  esté  cecy  commencé 
aTecques  aulcung  ordre,  sans  aulcung  chief  ou  Magis- 
trat qui  s*eust  voulu  au  commencement  déclarer  pour 
eulx ,  de  peur  de  tomber  en  la  mauvaise  grâce  du  Roy , 
qui  ast  esté  cause  de  tant  plus  grand  désordre  ;  mais  si 
tost  que  la  Régente  ast  entreposé  quelque  petite  permis- 
sion de  pouvoir  prêcher ,  toutes  ses  tumultes  se  sont  as- 
sonppies  et  cessées  incontinent  ;  par  où  on  peult  aisé- 
ment comprendre  que  leur  faict  ne  tend  nullement  à  ré- 
bellion ou  désobéissance ,  ains  tout  seulement  de  pouvoir 
jouir  de  rezerdce  de  la  religion  et  donner  satisfaction  à 
leurs  consciences.  Il  est  vraj  aussy  que  somes  bien  infor- 
més que ,  soubs  prétext  de  ceste  permission ,  aulcunes 
sectes  et  prédications  mauvaises  s'entremeslent ,  ce  que 
nous  desplaict  grandement,  et  serast  de  besoing  et  fort 
bon  qu'il  y  fust  mis  remède  en  temps  et  heure. 

Yoiant  asteure^  Sire,  et  que  sommes  avertis  certaine- 
ment que  le  Roy  d'Espaingne^  par  instigation  du  Pape 
et  aultres,  est  résolu  de  nullement  vouloir  souffrir  aul- 
tre  religion  que  la  Romaine ,  quelle  que  soit ,  et  que 
soubs  prétext  de  chastier  la  désobéissance  et  chasseï  les 
mauvaises  secles ,  qui  ne  sont  permises  en  TEmpire ,  il 
se  prépare,  et  non  seulement  en  Espaingne  et  Italie, 
mais  aussi  en  Allemaingne,  come  il  est  notoir  à  ung 
chascung  :  seroit  à  craindre ,  que  oultre  tant  des  incon- 
vénients ,  qui  nécessairement  advieodront  par  toute  la 
Grestienneté  et  mesme  en  ce  temps  icy  où  que  le  Turcq 
ast  acquis  tel  advantaige  sur  nous  aultres ,  qu'il  ne  voul- 

\ 


—  504  — 

i566.  droit  quant  et  gualit  extirper  nostre  religion  ,  à  laquelle 
décembre,  sommes  bien^asseurés  que  une  grande  partie  et  les  |dua 
principaulx  scfnt  affeçtionés. 

Et  corne  il  semble  estrei  office  de  Vostre  M*^  de  préve- 
nir touts  dangierSy  principalement  aulx  provinces  qui 
despendent  de  TEmpire  et  pour  point  lesser  perdre  et 
ruiner  ung  pais,  dont  Vostre  Ma''  peult  avoir  la  succession, 
par  guerres  intestines  ^  n*a  vous  peu  délaisser  de  la  supplier 
très  humblement  qu'icelle  voulusse  prendre  ces  affairea 
à  ceur  et  envoier  ung  ambassade  au  Roy  d'Espaingne  ^ 
pour  le  détourner  de  ses  desaeings  et  le  mestre  sur  tel 
chemin ,  corne  en  tels  et  semblables  cas  de  religion  on 
est  accoustumé  de  faire,  et  somes  bien  d'intention  de  en- 
voier aussi  ung  ambassade  pour  le  enquérir  de  nostre 
part  de  vouloir  condescendre  aulx  moiens  ^icites  et  rai- 
sonables,  aveques  la  remonstrance,  suivant  la  copie  cy 
joincte,  dont  supplions  très  humblement  Vostre  M*'  se 
vouloir  conformer  et  cela  au  plus  tost ,  espérant  que  le 
Roi  se  laisserast  induire  et  ne  vouldroit  pas  estre  cause 
de  tant  de  calamités ,  tant  en  TEmpire  que  en  ses  pais 
propres,  et  Vostre  Ma''  recevrast  une  réputation  inunor- 
telle  et  ferast  ung  très  grand  service  à  Dieu  et  toute  la 
Crestienté, 


LETTRE     CCXLIX. 


Schwartz  au  Prince  tT  Orange.  Sur  les  dispositions  de 
r Empereur  bNntercêiler  auprès  du  Roi  ^Espagne. 


*  * 


/  Ceteç    lettre,^ où  il  f^'açit  uniquement  de  supplicaltons  au 


—  505  — 

Boiy  peut  servir  de  réponse  à  une  accusation  de  StradardMtÀYe  a  la  i566» 

conférence  de  Dendermonde.  «  Yarîantibus  sententiis  in  eo  conve-  Décembre» 

»  niebant ,  arcere  Principem  ab  ingressu  Provinfliarura  oertae  id 

»  esse  contumaciae ,  incertae  victoriae  :  admittere  ,  periculo  propîus 

»  videri .  .  .  Aut  vertendum  igitur  solum  , .  .  •  aut  novum  in  eam 

»  Dominum  . . .  inducendum.  Hoc  postremiim  vero  optimum  yi- 

»  deri :  occasionemque  in  promptu  esse,  si,  quoniam Maximilianos 

»  Imperator  operam  suam  obtulit  oomponendis  hisce  discordiis  ^ 

»  per  speciem  ejus  arbitrii  deposcendi  clam  intérim  agatur  ut  in 

»  Caesaris  manus  hae  demum  Provinciae  devolvantur.  »  27 7« 

L'Empereur  désiroit  que  le  Roi  d*£spagne  se  rendit  sans  armée 
dans  les  Pays-Bas ,  afin  de  pacifier  le  pays  par  douceur  et  non  par 
violence.  «  F",  Raumer^  Bist,  Br,  I.  173. 

Le  docteur  Schwartz  avoit  été  à  Orange  comme  Commissaire  du 
Prince,  Celui-ci  paroi t  lui  avoir  conservé  sa  confiance ,  malgré  la 
rapport  très  défavorable  de  P.  de  Yarich  dans  son  Verbal.  «  Il  a 
»  ordinairement.  .  fi*eqnenté  les  plus  grandz  séditieux  et  ad  versai- 
»  res  de  S.  Exe.  et  Souveraineté ,  leur  donnant  à  entendre  qu'il 
»  n'estoit  besoin  entretenir  aucungs  soldatz  et  que  Tintention  de 
»  S.  Exe.  n'estoit  telle,  et  que  les  falloit  tous  casser  ;  ce  que  les  dits 
»  subjectz  demandoient  y  afin  que  la  justice  ne  fut  forte  et  eulx 
V  chastiex  •  • . ,  par  raison  de  ce  les  dits  subjects  ont  refusé  à  con- 
»  tribuer  pour  l'entretenement  des  dits  soldatz.  Aussi  disoit-il  pu- 
»  bliquement  que  S.  Exe.  ne  pouvoit  permettre  à  ses  subjectz  vivre 
»  en  liberté  de  conscience  avecq  exercice  de  leur  relligîon  à  la 
»  conformité  de  ceulx  du  Roy ,  ains  qu'il  convenoit  qu'ilz  vécus- 
»  sent  et  se  réglassent  comme  les  subjectz  du  Pape.  » 


Durchleuchttiger  hochgeborner  Fûrst,  gnediger  Herr... 
Sunst  was  dièse  jetzige  tumulten  und  leuffit  betrifft ,  weis 
E.  F.  6.  ich  yhen  '  hochsten  vertrawen  und  gehaim  nichtt 
zu  yerhaltten ,  dan  est  mir  bey  der  Kay.  Mat.  ongnaden 
auffgdegt  ût  solches  gehaim  zu  haltten,  wie  das  ich, 
sontag  yergangen  iunf  wochen,  ahn  einen  der  Ro.  Kay. 


'  u. 


_  506  — 

i566.  Mat.  gdiaimbftten  Tomembsten  Raith  mit  welchen  ich 
Déeembre.  altte  yertrauwliche  correspondents  und  kunttschafftt , 
aucli  ziffem  hab ,  wie  und  wen  die  sachen  alhie  yhn  die- 
sen  landen  geschafifen  ^  auch  was  derpfaffeD ,  weyber  ^  und 
Hispanier  vorhaben  sey,  und  was  endtlicb  derKay.  Mat.  y 
auch  dem  Kûnig  selbst,  darausz  enrolgen  mochtt  yor 
unrath  und  gefharliche  witterung ,  so  sîch  eraigett  zu  ge- 
mainem  yerderben  der  gemainen  Ghristenhaitt ,  dardurch 
die  .Kay.  Mat.  ahn  yhrem  yetzigen  hochnottigen  und  ge- 
fharlichen  zugh  und  notthwehr ,  mercklich  wurden  yer- 
hindert  werden  so  solches  yhn  das  werck  gerichtt  und 
einem  yorgang  gewinnen  soltt^  dardurch  yielleichtt  dièse 
lande  yhn  grundt  yerdorben  und  dem  hausz  Oesterreich 
yhn  allem  durch  frembde  Potentaten  abgewendt  mogtteA 

werden.  Demnach  so  were  mein  treuwes  und  hertzlichs 

* 

bedenckenSy  das  zuallen  seitten  dieser  misyerstandt  durch 
leidtliche  mittel  und  guttliche  underhandlung  aufigehc 
ben  und  sôlche  onordnung  und  enttporung  abgeholffen 
mogtt  werden  ;  so  wist  ich  aber  keinen  besseren  noch 
sîcheren  wegh ,  dan  ,  als  dièse  lande  dem  Reich  und  dan 
auch  dem  hausz  Oesterreich  ails  yhre  patrimonium  ange- 
horig ,  das  yhre  Kay.  Mat.,  ausz  jetzo  bemeltten  ursach , 
von  den  Stenden  dieser  lande  wurd  ersuchtt  und  under- 
thenigst  erbotten,  sich  bey  dem  Rûnig  yhrer  durch 
guittliche  handlung  und  mittel  anzunemen  und  durch 
dieselbige  die  Ko.  Mat.  zu  contentiren  und  zuersetûgen. 
Nachdnm  ich  aber  nichtt  wissen  kuntt ,  ob  yhre  Kay. 
Mat.  wird  woUen  darzu  yersehen,  so  hab  ich  obbemeiten 
herm  zum  hochsten  und  dienstlichsten  gebetten,  solches 
der  Kay.  Mat.  yorzuhakten  und  zum  furderlichsten  mîr 
dessen  durch  zififer  einen  grûntUchen  berichtt  zu  thuen. 


—  507  — 

Darauff  weis  K  F.  W.  ich  nichtt  zu  verhaltten  das  bei  i566. 

jûngsler  post  mir  von  obbemelten  herm  ein  ghar  grosz  Déoeminre. 

pacquett,  wol  Ton  5  a  bogen,  ist  zukoimnen,  und  neben 

viellerley  [occurrentien] ,  soderKay.  Mat.  seint  zukommen 

und  er  mir  deren  copiam  zugescbicktt ,  aucb  ein  missive 

mit  semer  aignen  bandt  yerferttiget,  zwey  bletter  lautter 

ziffereu,  und  gibtt  mir  soviel  zu  erkennen  und  versichertt 

mich  zum  bochsten  das,  sover  die  Kay.  Mat.  von  diesen 

landen  werden  ersucbtt  werden ,  das  sje  mit  allem  ernst 

und  treuwen  sichbey  den  Kon.  Mat.  werden  annemen,  und 

die  sacben  dabin  beUTen  ricbtten  ^  damit  weitterung  und 

onnottiges  bluettstùrtzen  verbleiben  moge,  aucb  sunst 

gutte  frûndt  dazu  zu  bûlff  nemen;  sunst  soviel  desselbi- 

gen  obberùrtten  berren  person  belangt,  soll  abn  ybm 

aucb  kein  vleisz ,  muebe,  nocb  arbeitt  erwinden;  und  so* 

viel  die  ReUgion  belangtt,  sover  man  den  Califinismum 

mogtt  dabinden  lassen  und  allein  auff  die  Augszbûrgi- 

scbe  Confession  wurd  bandien ,  werd  ybre  Mat.  gleicber- 

gestalt  aucb  lassen  gebraucben ,  aber  es  must  solcbs  zum 

fûrderlicbsten  und  schleunigsten  jbn  das  werck  gericbtt 

werden,  obne   ainigen    wittern  verzugb,  ebe  und  zu- 

ver  ybre  Mat.  sicb  weitters  rûst  und  gefast  macb  und 

ybre   sacben  wûrcklicb  angreiffen  und   dirigiere;  und 

weitters  scbreibtt  er  mir  das  ,  wie  wol  er  der  Kay.  Mat. 

patentum  verferttigett  und  dieselbige,  mit  dem  berûrtten 

seinem  scbreiben,  der  Guvemantin  zugescbicktt ,  so  ûber 

3ooo  pferd  und  lo™  knecbtt  vermeldett,  so  sey  erye- 

docb  gântzlicb  meiner  meinung ,  das  es  zu  allen  seitten 

weitt  nutzer,  sicberer  und  besser  were,  durcb  guetlicbe 

beylegung  diesen  gebrecben  abzubelffen ,  welcbes  E.  F. 

G.  icb  biemit  undertbenigst ,  treuwbertziger  mainung 


^  508  — 

i566.  nichtt  hab  woUen  verhaltten ,  demselbigen  weitter  nacb- 
Décembre,  zudencken  und  zu  berattschlagen ,  dan  aye  mogen  sich 
darauff  yerlassen  das  dem  yhn  grundt  abo  ist^  wie  obbe* 
meltt ,  und  will  E.  F.  G.  ettwan  das  original  schicken 
oder  selbst  bringen,  welches  handt  und  namen  sye  wer- 
den  wol  kennen,  und  weisz  au£f  dièse  stundt  keinen  der 
solches  besser  bey  der  Kay.  MLat.  thuen  kann ,  als  der- 
selbig  so  mir  geschrieben.  Ich  darff  nicbt  ailes  noch 
weitter  vermelden ,  dan  er  es  mir  zum  hochsten  bey  Kay. 
Blat.  ongnad  yerbotten.  Nun  ist,  mein  einfeltiges  bedeno- 
ken ,  das  ratbsam  das  mhan  zum  schleunigsten  gesandten 
zu  der  Kay.  Mat.  geschicktt  het ,  und  sunst  aucb  bey  deii 
Teutschen  Churfûrsten  und  anderen  angehalten ,  das  sye 
gleicher  gestaltt  an  beide,  Kay.  und  Ko.  Mat»,  geschrie- 
ben  und  begerett  ;  und  sover  ich  weitters  ettwas  guettes 
hierin  mogtt  thuen ,  als  ein  armer  und  geringer ,  yedoch 
getreuwer  diener ,  will  ich  nichtts  was  yhn  meinem  ver- 
mogen  stehett ,  ahn  mir  erwinden  lassen  ....  Datum 
Brussell,  den  i4  December,  ihn  eyll. 

E.  F.  G. 

undertheniger  und  gehorsamer 

diener  und  underthan , 

SCHWARTZ. 

Monseigneur ,  Monseigneur  ie  Prince 
d'Oranges ,  Conte  de  Nassaw  Catzenelenbogen. 


—  509  — 

'  LETTRE    CCL. 

Auguste^  Electeur  de  Saxe  y  au  Prince  d Orange.  Il  se  ré' 
jouit  que  le  Prince  songe  à  embrasser  la  Confession 
cTAugsbourg;  se  montre  bien  disposé  envers  les  Pays-Bas. 

. . .  Wirhaben  E.  L.  schreiben  unddancksagung,  unserer  i566. 
E.L.gesandteiijûngstgegebenenantwortt  halbenn^zuun-  Décembre, 
sern  henden  entpfangen ,  dero  E.  L.  kegen  uns  nicht  be- 
dor£ft  bette,  sintemahl  wirE.  L.  mit  aller  freundschafit  zu- 
gethann  und  zufôrderst  Gottes  ehre  zu  befiirdem,  begie- 
righ  und  ^Ilig  sein'.  Das  sich  dan  E.  L.  in  jetzigen  irem 
scbreiben  ihres  entlichen  gemûts,  der  religion  halben, 
kegen  uns  dermassen  Christlich  und  freuntlich  ercleren 
und  ir  herze  dahien  erofFenen  ,  das  Sie  bedacht  sich  zu 
der  Augspûrgiscben  Confession  oGTentlich  zu  bekennen , 
thun  wir  uns  kegen  E.  L.  fireundtlich  bedancken,  und 
wûntscfaen  von  6ot  dem  Âlmechtigen  das  ehr  £  L.  in 
solchen  Christlichen  vorhaben ,  durch  seinen  Heiligen 
Geist  stercke^  leithe  und  fhûre,  wie  dan  das  wahreer- 
kentnûs  des  Hem  Christi  und  seines  allein  seligmachen- 
den  worts  ,  von  Got  alleine  zu  erbitten  und  zu  erlangen, 
und  gar  nicht  menschenwerck  ist. 

Und  wiewoU  leichtlich  zù  ermessen  die  Kon.  W.  zu 
Hispanien  werde  ob  solcher  E.  L.  erclerunge,  nicht  allei- 
ne grosse  befrembdunge ,  sondem  auch  ein  ungnedigs 
misfallen  tragen,  und  also  nicht  ohne  beschwerunge  und 
gefahr  zugehen ,  so  beruhet  es  doch  ailes  auf  dem ,  das 
man  Got  mehr  dan  den  menschen  in  solchenn  whall  ' 
gehorchen  und  die  erkante  warheit,  umbyerfolgunge  und 

'  Wfihl. 


—  510  — 

i566.  creutzes  willen ,  nicht  verleugnen  musz  ;  dieweil  sich  aber 
I>éceinbrtf.  auch  andere  mehr  Stende  und  StetteinNidderlanden  albe- 
reit  dahien  ercleret  und  zumtheill  mit  der  that  erweiset  ha- 
ben  das  sie  des  Babsthuaibs  grewel  und  die  Hispanische  In- 
quisition lenger  nicht  zu  gedulden ,  sondem  der  religion 
und  glaubens  halbenn  femner  unbedranget  sein  woUen ,  so 
soke  solchsunsers  erachtens  s.  K.  W.  andere  gedanckenn 
verursachen,  das  sieyonu  irem  Torhaben  die  underthanen 
mit  dem  schwerdt  zu  ûberziehen ,  abstunde  und  auf  andere 
bequeme,  lindere  mittel  gedachte ,  dadurch  gehorsam , 
friede  und  ruhe  erhalten  wurde.  Was  dan  wir ,  auch  ne- 
benn  anderenChur-  und  Fûrsten ,  so  der  Aug^bûi^scben 
Confession  verwandt,  durch  schickunge  oder  schrifften 
an  ir.  Kon.  W. ,  den  armen  bedrangten  landen  zu  gut- 
tem  thun  y  Yerwenden  und  befurdern  sollen  oderkonnen, 
in  deme  woUen  wir  uns ,  hieforigem  unserm  freundtlichen 
erpietenn  nach ,  aller  Christlichen  gebùre  erzeigen  und 
seindt  dekren  Chur^und  Fûrsten  entlichen  zuschreibens 
und  Tergleichunge,  was  sie  deszhalben  zu  thun  bedacht, 
gewertig. 

Wann  aber  in  allew^  die  nottûrft  érfôrderenn  will 
das  E.  La  in  anrichtunge  der  wahren  Christlichen  Reli- 
gion ,eine  gewisse  form  haben  ,  so  wollen  wir  £•  L.  un* 
serer  lande  Ghriatliche  Rirchen-Ordnung  znachidien, 
audi  auf  eine  person,  darumb  uns  £.  L.  bitten,  bedadit 
sein^  mit  der  EL  L.  Yon  dehnen  sachen  vertreulich  re- 
den  und  sie  zu  E.  L.  besten  eine  zeitlang  gebrauchen 
mùgen  «  • .  Datum  aufm  Stolpen,  den  19^  Decembris  66. 

AuGusTUs  Crcrfurst. 

Demhochgebornen  hern  Wilbel- 
men ,  Printzen  su  Uranien 


—  511  — 

Le  >o  décembre  le  Prince  se  rendit  à  Amsterdam,  où  il  resta  i566. 
près  de  six  semaines.  Il  fit  restituer  TEglise  des  Cordeliers ,  que  Décemiyre. 
les  Réformés  avoient  envahie  pour  y  prêcher;  mais  il  leur  accorda 
des  places  pour  bâtir  des  temples.  Il  avoit  beaucoup  de  crédit  au- 
près de  ceux  de  la  religion;  mais  la  répugnance  des  Magistrats 
à  faire  des  concessions  quelconques  lui  suscitoit  souvent  beau- 
coup d'obstacles  et  de  difficultés.  Dans  plusieurs  provinces  le  parti 
Catholique  reprenoit  de  la  force  dans  les  assemblées  des  Etats  : 
à  Utrecht  le  Prince  avoit  pu  s'en  appercevoir.  Les  Etats  de  Bra- 
bant  présentèrent  le  21  décembre  une  adresse  à  la  Duchesse  de 
Parme  pour  la  cessation  des  prêches.  Bor,  I.  ia6.  Les  autorités, 
connoissant  la  position  assez  équivoque  du  Prince ,  ne  dévoient 
pas  être  toujours  très  empressées  à  seconder  ses  vues  ^  et  la  Gou- 
vernante, d'après  les  intentions  du  Roi,  faisoit  surveiller  de  près 
ses  démarches.  Le  Roi  écrit  le  27  nov.  à  sa  soeur  que,  des  quinxe 
enseignes  Allemandes  levées  pour  la  Gueldre ,  la  Frise  et  la  Hollan- 
de, il  conviendra  d'en  donner  «  charge  à  quelque  personnage  con- 
»  fident ,  que  si  bien  il  eut  charge  d'obéir  au  Prince ,  comme  Gou- 
•  yemeur  Provincial ,  toutefois  qu'il  se  conduit  selon  ce  que  luy 
s  seroit  commandé  de  par  M07  ou  de  par  Vous  ,  advenant  que  luy 
»  demandit  aultre  chose  le  Prince.  »  Procès  dEgmant,  II.  5 16. 


\ 


*  LETTRE  CCLI. 


Le  Landgrave  Philippe  de  Hesse  au  Prince  d  Orange, 
Sur  les  dispositions  des  Princes  Allemands.  Réponse  à 
la  lettre  a45. 


.  .  .  Hochgepomer  Fûrst,  freundtlicher ,  lieber  Vet- 
ter  und  SohQ,  wir  haben  £•  L.  schreiben  des  datum ,  stet 
Utrecht  den  26**"  Novembris ,  entpfangen  gelesen. 


—  512  — 

i566.  So  yiel  nun  die  vorpit  und  intercession^  welchedie 
Décembre.  Stende  der  Augspûrgischen  Confession  fur  die  Nidderlen* 
der  thun  solten  ,  betrifft ,  wollen  wir  E.  L.  freuntlichen 
nicht  pergen  das  es  darmit  noch  gar  witleufTtig  stet 

Dan  erstlich  so  erpeut  sich  der  Hertzogh  zue  Wûrt- 
tenbergh ,  sein  L.  wolle  woU  nût  vorpit  thun,  aber  neben 
dem  Pfaltzgraven  Ghurfursten  wollt  es  s.  L.  nicht  thun. 

Zum  andem  so  erpeut  sich  der  Churfurst  zueSachsen, 
das  s.  L.  auch  die  vorpit  wolle  thun  helffen ,  aber  nicht 
weiier  dan  fur  die,  so  da  seindt  der  Augspûrgischen 
Confession. 

Nun  wissen  wir  nit  ob  darmit  den  Herm ,  Stenden  und 
Stetten  im  Nidderlandt  gehoUFen  seie,  wirt  derhalben  noth 
thun  uns  dessen  zuberichten^ 

Dergleichen,  achten  wir,  werden  die  andem  mehrer- 
theil  auchgesinnet  seit,  alsznemblich:  Herzog  Wol£fgang 
Pfaltzgraff,  Baden,  Brandenburgzue  Anspach  (i) ,  Marg- 
grafF  Joachim  Churfurst  (a) ,  die  Herzogen  zu  Pomme- 
ren  (3)  und  Meckelnburg  (4). 

Darumb  mûssen  £.  L.  uns  zu  erkennen  geben  ob  die 
Herm ,  Stende,  und  Stette  im  Nidderlandt  darmit  zuefrid- 
den  seien ,  und  wirt  auch  gar  langsamzuegehen  die  Stende 
zue  hauf  zu  fordern,  solche  dinge  zue  berathschlagen  und 
zu  vergleichen.  Wir  haben  aber  dem  Churfûrsten  zue 
Sachsen  geschrieben ,  das  S.  L.  etziicher  Fùrsten  Gesan- 

(i)  Brandenburg,  Jean-George,  né  en  i5a5. 
(a)  Churfurst.  Joachim  II ,  né  en  i5o5 ,  Electeur  depuis  x535  ; 
en  15^9  il  se  déclara  pour  la  religion  Evangélique. 

(3)  Pommeren.  Apparemment  Philippe  I,  né  en  i5i5. 

(4)  Meekienburg,  Jean-Albert  I,  né  en  i5a5y  régnant  depuis 
i547. 


—  513  — 

ten  an  ein  gelegenen  piaf z  zuesammen  erfordert  und  die  i566. 
ein  meinung ,  wie  dièse  so  ^wichtige  sache  fûrzunehmen  ,  DiM^mlire. 
stellen  lassen.  Was  Dun  daruf  yolgen  wirdet,  sollen  K  L. 
woU  berichtet  werden ,  doch  ist  sich  nicht  daruf  zu  ver- 
lasseity  dan  es  ungewisz  ist. 

Dasz  wir  E.  L.  uf  ir  schreiben  anzeigen  woUen ,  und 
setndt  K  L.  freumlich  zu  dienen  willig.  Datwn  Cassel, 
am  aa**"  Decembris  jinno  Domini  iS66. 

Philips  L.  z.  Hbssbn. 

Dem  hochgepomeo  Ffirsten...  Wilhelmen  , 
Prîotzen  zu  Uraoîen , . .  .  zu  S,  L.  selbst 
bandeB,  sonstet  niemaadt  zu  erbrechen. 


Les-  lignessuivaiiUSy  égalenwnt  signées  par  le  Landgrave  »  se  raji- 
portenl  appareanneiU  au  biUat  meDtioooé  p.  463. 

Auch  freumUcbar^  liaber  Yetler,  haben  wir  Et.  L.  inge- 
legtenzettel  gelesen ,  und  wêil  es  ein  hochwichtige  sache  » 
haben  wir  etzliche  guthhertzige  leuthe  ûbersitzen  und 
berathschiagen  lassen  was  darin  guth  gethan ,  die  uns  nun 
ir  bedengken  angezeigt  y  wie  wir  E.  L.  dasselbig  hirmit 
zuyaschicken  ,  welches  wie  uns  auch  also  gefallen  lassen 
und  mil  ihnen  ejnig  seixL.  Das  wir  £.  L.  als«»  uf  den  iu<- 
gelegten  zettel   auch  vermeldden   wollen.   Datum  ut  in 

Philips  L.  z.  Hessbh. 


3i 


—  514  — 


LETTRE  CCLII. 


Bemartj  Seigneur  de  Mérode ,  au  Comte  Louis  de 
Nassau,  Sur  les  entreprises  de  la  Gouvernante. 


1 566.  **  Ventreprinse  que  scav^s  est  peut-4tre  un  proj A  pour  s'assa- 
Décembre,  rer  de  Maestricht.  Du  moins  la  Gouvernante  étoit  en  correspon- 
dance à  ce  sujet  avec  l'Ëvéque  de  Liège.  Le  i3  novembre  celui-ci 
érrivit  :  «  Madame^  j'ay  receu  celle  de  V.  Alt,  du  lo"  de  ce  mois, 
»  touchant  les  moyens  que  V.  Alt.  advise  de  povoir  asseurer  la  vil- 
»  le  de  Maestricht  et  la  purger  des  prescheurs  sectaires.  Et,  quant 
»  au  premier  moyen  de  gaigner  quelque  intelligence  deans  la  ville, 
»  •  ..la  disposition  dMcelle  ...  ne  nous  monstre  bonnement, à  mon 
»  advis,  aulcun  moyen  de  pouvoir  encoir  présentement  gaigoer  oc 
»  poinct  :  parquoy  ....  je  me  rengerois  plustost  au  second  moyen 
>  d'y  envoyer  personnaiges  de  deulx  coustelz  pour  s'employer  et 
»  par  tous  bons  moyens  essayer  de  réduire  la  ville  en  asseurance.  » 
Gachardf  AnaL  Belg.  ao3.  Les  protestans  y  étoient  extrêmement 
nombreux.  «  Les  bons  catholiques  ne  scaueroient  bonnement  dire 
»  si  en  ceste  ville  il  y  a  plus  de  catholicques  ou  plus  d'infectes.  » 

/.  /.  19* 

Son  Altesse  vouloit  se  saisir  de  Zeelant ,  c'est-à'-dire  mettre 
garnison  dans  les  villes,  ce  qui,  à  cause  des  privilèges ,  causoit 
toujours  beaucoup  de  mécontentement ,  et  donnoit  souvent  lieu  à 
de  la  résistance ,  comme  on  venoit  encore  de  l'éprouver  à  Valen- 
ciennes.  —  On  craignoit  beaucoup  que  les  Réformés  ne  s'emparas- 
sent de  la  Zélande,  afin  d'exclure  le  Roi  du  odté  de  la  mer. 


Monsieur!  combien  que  n*ay  jusques  astheureu  grand  in- 
telligence pour  ce  faict  à  Liège  et  Maestrecht  ni  Huy ,  ne 
fauldrapour  ce  faire  mon  extrême  debvoir  pour  empêcher 
Tentreprinse  que  scaves,  et  coment  le  lieu  nous  est  de  fort 
grand  importance,  tant  pour  le  pasaige  que  pour  certain 
Toisinaige ,  j'empliray  touttes  mes  forces  avecques  aide 


—  515  — 

fies  bons  amis  à  leur  faire  fault.  Je  voaldroi  bien  que  Vos*  iS66. 
tre  S*^*  volist  escrir  ou  par  autre  moien  faire  tenir  quelc*  Décembre, 
que  lettre  au  consistoirdu  lieu,  pour  me  tant  plus  donner 
de  crédit  vers  eux ,  car  sains  les  bons  et  fidèles  Ton  sça- 
rat*  peu  effectuer ,  pour  ce  qu'avons  beaucoup  d'adversai- 
res en  ce  quartir.  Au  rest ,  Monsieur ,  je  suis  averti  co* 
ment  son  Alt.  trafioque  fort  par  le  DucErich,  Monsieur 
d'Aremberch^  Monsieur  de  Megen  pour  se  saisyr  de  Zee- 
lant,  par  où  vostre  S^"*  schayt  les  grans  inconvéniens  quil 
nous  poldroit  avenir;  elle  besoinge  aussi  fort  pour  ceste  vil- 
le de  Malins.  Dieu  donne  que  tout  soit  en  vain,  car  la  ville 
d'Anvers  seroit  bien  assiégé ,  ajant  perdu  ces  lieux  sus- 
dit, qui  seroit  unne  grande  perte.  D'aultre  cbose  quil  se 
passe  par  ici ,  vous  dirat  le  Singeur  de  Van  der  Aa ,  por- 
teur de  cest ,  qui  ferat  fin ,  priant  le  Souverain  Dieu  avoir 
vostre  Singnorie  en  sa  sainte  grâce.  De  Malins ,  le  a3  de 
io»»^ran  i566. 

Entièrement  prest  à  obéyr  et  faire  très 

humbles  services, 

Bernart  ob  Mbrodb. 

Monsieur,   Monsieur   le  Conte 
de  Nassau  ,  Catzenellenbogen ,  Yianden  etc. 

Le  Comte  Louis  proposa  à  Amsterdam  aux  Réformés  trois 
points  :  obéissance  au  Roi ,  contribution  à  la  somme  dé  trois  mil- 
lions, acceptation  de  la  Confession  d*Augsbourg:  Bor^l,  ia4-  Cette 
proposition  se  trouTe  aux  Archives  :  Propositie  op  ten  a 4  dec.  by 
mynheere  Grave  Lodewyck  van  Nassauwen  binnen  Amsterdam 
der  gedeputeerden  van  de  gereformeerde  Gemeenien  derSteden  en 
ptaeUen  in  Hollant  gedaen.  Elle  fut  également  faite  à  ceux  d'An^ 
vers ,  Tournai  et  Valenciennes  :  Bor^  L  /.  Mais  ,  quant  au  troisième 

I  faora. 


—  516  — 

l566.  pwBt  on  as  fltgHft  q«a  doirépoosc»  ènavrtê  H  dUaloire».  LwiheokK 
I^^embN;  9^^o*  eavoyé8  d'Allenuigne  (p.  473)  n'étoient  guère  propres  à 
concilier  les  esprit»  ;  du  moins  si  l'on  peut  en  juger  par  le  choix 
de  M.  Flacius  :  «  Ein  Mann  yon  Gebt  und  grûndlicher  Gelehrsam- 
u  keit  und  um  die  biblische  und  kirchenhistorische  Literatur  aus- 
9  gezeîchnet  rerdient ,  dessen  Wirkaamkeit  aber  durch  seine  allzu- 
»  groflBe  poleniisdie  KM^fuit  getrûbt  wurde.  »  Ouerike ,  L  U 
p.  i3i.  —  La  poeition  des  proteslans  rede?enoit  critique  ;  ils  se 
'  livraient  au  décourafement  ou  méditoient  des  entreprbes  témérai- 
res. En  attendant  la  Gouvernante  se  préparoit  à  écraser  quiconque, 
à  Tezemple  de  ceux  de  Talenciennes  ,  oseroit  prendre  les  armes  ; 
et  le  Roi  faisoit  rassembler  la  puissante  armée  qui  quelques  mois 
pIlM  tard  devoît ,  avec  le  Duc  d'Aibe  pour  dief ,  venir  fondre  sur 
letrPajfs-fiaa. 


EXPLICAHOBT  DES  PLANCHES. 


Planche      L     i.  Fragment  d'une  lettre  de  JalianeyG>mtet8e  de  Nas- 
sau, mère  du  Prince  d'Orange,  (p.  a6o.) 
a.  »        d'une  lettre  de  Louis  de  Nassau  (Son  «- 

eriture  a  beaucoup  changé),         (p.  vj^-) 
3.  Facsimilé  de  la  Duchesse  de  Parme,  précédé  de 
l'écriture  du  secrétaire  Imibrechts. 

(p.  85.) 

—  II.  »         des  membres  de  la  Noblesse  rassemblés 

en  juillet  à  St.  Tron.       (p.  z6r,  sniv.) 

—  I!L     I*  Pragmentd'uAc  lettre  de  Nicolas  de  Hames.  (p.  37.) 

a«  Facsimilé  de  Pierre  de  Varich.  (p.  S  i.) 

3.  >        de  George  von  HoU.  (v.p.  laa.) 

4.  Fragment  (f  une  lettre  d^Antoine  de  Lahung,  Com- 

te de  Hoogstraten.  (p*  4^) 

5.  »        d'une  lettre  de  F.  de  MontmoreD<n^  , 

Baron  de  Montîgny»  (p<  366.) 

—  IV.      I.  IRMsstmîlés de  quelques  Nobles   Confédérés,    qui 

refusent  de  se  rendre  4  St.  Tron.  (p«  1 54*) 

a.  Fragment  d'une  lettre  de  Ciiarles  Utenhove  le  fils  , 

Noble  Gantois.  (p*  396-) 


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