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Full text of "La flore pharaonique d'apres les documents hieroglyphiques et les specimens decouverts dans les tombes"

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LA 


FLORE  PHARAONIQUE 


D APRES 


LES  DOCUMENTS  HIÉROGLYPHIQUES 

ET 

LES  SPÉCIMENS  DÉCOUVERTS  DANS  LES  TOMBES 

PAR 

Victor  LORET 

MAÎTRE   DE  CONFÉHBNCES  d'ÉGÎPTOLOGIE    A    LA   FACULTÉ  DES  LETTRES   DE   LYON 


Deuxième  édition,  reoue  et  augmentée,  suiuie  de  six  index 


PARIS 
ERNEST  LEROUX,  ÉDITEUR 


28,    RUE    BONAPARTE 

1892 


LA  FLORE  PHARAONIQUE 

D'APRÈS   LES   DOCUMENTS   HIÉROGLYPHIQUES 

ET  LES  SPÉCIMENS  DECOUVERTS  DANS  LES   TOMBES 


Lyon.  —  Imp.  Pitrat  Amé,  A.  Rey  Successeur,  4,  rue  Gentil.  —  4573 


LA 

OHuJr 


FLORE  PHARAONIQUE 


LES  DOCUMENTS  HIÉROGLYPHIQUES 


LES  SPECIMENS  DECOUVERTS  DANS  LES  TOMBES 


Victor  LOREJ 

MAÎTRE    DE   C0NPÉ1'.BNCES    d'bGTPTOLOGIE    A    LA    FACULTÉ    DES    LETTRES    LiE    LYON 


Deuxième  édition,  revue  et  augmentée,  suiuie  de  six  index 


PARIS 
ERNEST  LEROUX,   ÉDITEUR 

28.    RUE    BONAPARTE 
1892 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2009  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/florepharaoniqueOOIore 


AVI^IITISSKMENT 

DE  LA   PREMIÈRE  EDITION 


Depuis  plusieurs  années,  je  me  suis  occupé  à  relever  dans  les 
textes  hiéroglyphiques  tous  les  noms  de  plantes,  en  vue  de  re- 
constituer la  flore  de  l'ancienne  Egypte  et  de  combler  une  lacune 
qui  subsiste  encore  dans  les  dictionnaires  égyptiens  où,  en 
regard  de  chaque  mot  désignant  un  végétal,  on  ne  trouve  la 
plupart  du  temps  que  l'indication  vague  «  nom  de  plante  ». 

Mais  un  tel  travail  n'avance  que  bien  lentement.  En  cinq  ou 
six  ans,  je  n'ai  encore  réussi  qu'à  identifier  une  cinquantaine 
de  noms  de  plantes. 

La  méthode  à  employer  ne  permet  pas,  en  effet,  d'aller  bien 
vite.  Etant  donné  un  nom  hiéroglyphique  dont  le  déterminatif 
nous  assure  qu'il  désigne  une  plante,  quelle  est  la  marche  à 
suivre  pour  arriver  à  déterminer  l'espèce  de  cette  plante  ? 

D'abord,  il  faut  voir  ce  que  peuvent  donner  les  recherches 
philologiques. 

On  sait  que,  si  l'écriture  des  anciens  Egyi-tiens  a  cessé  d'être 
employée  dès  les  premiers  siècles  de  l'ère  chrétienne,  leur  lan- 
gue du  moins  s'est  conservée  à  peu  près  intacte  jusqu'au  siècle 
dernier.  La  langue  copte  n'est  autre  chose  que  l'égyptien  écrit 
avec  des  lettres  grecques.  Or,  la  Bible  a  été  traduite  en  copte. 
Donc,  tous  les  noms  de  plantes  cités  dans  la  Bible  ont  leur  équi- 
valent en  copte,  c'est-à-dire  en  égyptien. 

D'autre  part,  les  Coptes,  à  l'époque  où  l'arabe  s'est  répandu 
en  Egypte,  ont  produit  un  certain  nombre  de  Sca.lx,  ou 
lexiques  coptico-arabes,  dans  lesquels  les  noms  de  plantes  sont 


r,  AVERTISSEMKNT   DE   LA    PREMIÈRE   EIHTK^X 

traduits  en  arabe.  Nous  avons  ainsi  une  assez  longue  liste  de 
noms  coptes  de  plantes  que  l'on  peut  traduire  sûrement,  soit  à 
l'aide  de  la  Bible,  soit  à  l'aide  des  lexiques  coptico  arabes.  La 
première  recherche  à  faire  est  donc  de  voir  si  le  mot  égyptien 
désignant  une  plante  se  retrouve  en  copte. 

Si  on  ne  le  retrouve  pas  en  copte,  il  reste  la  ressource  de  le 
trouver  en  hébreu  ou  en  arabe.  Beaucoup  de  radicaux  sont  com- 
muns aux  trois  langues.  Les  Hébreux,  ayant  connu  certaines 
plantes  en  Egypte,  ont  pu  leur  conserver  leur  nom  égyptien  ; 
les  Arabes  d'Egypte  ont  pu  également  arabiser  à  leur  usage  les 
désignations  anciennes  des  végétaux  qui  ne  croissaient  qu'aux 
bords  du  Nil. 

Enfin,  un  dernier  recours  nous  reste.  Dioscoride  et  Apulée 
ont  donné  dans  leur  écrits  les  noms  égyptiens  d'un  grand  nom- 
bre de  plantes.  Ces  noms,  il  est  vrai,  ont  été  une  première  fois 
déformés  par  leur  transcription  en  lettres  grecques,  puis  déna- 
turés encore  par  les  copistes  et  les  éditeurs  successifs  qui  nous 
ont  transmis  les  ouvrages  de  ces  auteurs.  Mais  on  peut  espérer 
que  certains  noms  ont  échappé  à  trop  de  mutilations,  et,  en 
fait,  il  se  trouve  que  quelques  termes  égyptiens,  de  Dioscoride 
surtout,  sont  la  transcription  presque  exacte  de  mots  hiérogly- 
phiques. 

Cinq  ou  six  fois  sur  dix,  le  nom  d'une  plante  hiéroglyphique 
se  retrouve  en  copte,  en  hébreu  ou  en  ai-abe.  11  reste  alors  à  con- 
solider ces  données,  fournies  par  la  pliilologie,  au  moyen  de 
recîierches  d'autre  nature.  C'est  là  surtout  que  la  tâche  devient 
délicate  et  périlleuse.  Pour  chaque  plante,  la  méthode  diffère. 

S'il  s'agit  d'une  plante  médicinale,  dont  le  nom  se  retrouve 
plusieurs  fois  dans  les  traités  de  médecine  égyptiens  que  nous 
possédons,  on  peut  comparer  les  propriétés  indiquées  dans  ces 
traités  avec  celles  qu'indiquent  pour  les  mêmes  plantes  les 
médecins  grecs  et  latins. 

J'ai  pu  remarquer  que,  pour  les  quelques  plantes  médicinales 
égyptiennes  dont  les  noms  nous  sont  bien  certainement  connus, 
les  propriétés  que  leur  attribuent  les  Égyptiens  correspondent 


AVERTISSEMENT   DE  LA   PREMIÈRE  ÉDITION  7 

exactement  à  celles  qui,  par  exemple,  leur  sont  attribuées  par 
Dioscoride.  Il  y  aura  là,  un  jour,  matière  à  d'intéressants  tra- 
vaux sur  l'histoire  de  la  médecine.  Si  notre  plante  médicinale, 
dont  l'espèce  nous  est  déjà  indiquée  par  un  dérivé  copte,  hébreu 
ou  arabe,  se  trouve  avoir  les  mêmes  propriétés  médicales  dans 
les  textes  hiéroglyphiques  que  dans  les  traités  gréco  -latins,  nous 
avons  quelque  chance  d'être  près  de  la  vérité. 

S'il  s'agit  d'autres  plantes,  d'autres  procédés  sont  à  employer. 
Parfois,  les  textes  mêmes  nous  aident  singulièrement.  Des 
plantes  y  sont  clairement  décrites.  D'autres  fois,  les  usages 
pour  lesquels  on  utilise  les  végétaux  nous  permettent  de  ne  pas 
nous  égarer. 

Telle  plante  sert  à  teindre  en  rouge.  A  priori,  ce  peut  être  le 
Carthame.  Un  texte  nous  indique  qu'on  en  faisait  des  couron- 
nes ;  or,  certaines  guirlandes  de  momies  renferment  des  fleurs 
de  Carthame.  C'est  là  un  argument  presque  décisif. 

Le  mot  Habni  désigne  un  bois.  Ce  nom  se  rapproche  des 
noms  sémitiques  et  gréco-latins  de  l'ébène.  Le  même  mot  se  re- 
trouve auprès  d'une  statue  noire.  Enfin,  les  propriétés  médici- 
nales de  l'ébène  et  celles  du  Habni  sont  identiques. 

Qu'en  conclure,  sinon  que  Habni  est  le  plus  ancien  nom 
connu  de  l'Ebénier,  et  qu'il  a  donné  naissance  à  celui  dont  nous 
nous  servons  encore  ? 

Un  dernier  exemple  :  Soushin  est  le  nom  égyptien  d'une  fleur. 
Sousan  en  arabe,  Shoushan  en  hébreu,  Shoshen  en  copte  sont 
les  noms  du  Lis.  Mais  certains  textes  nous  apprennent  que  le 
Soushin  était  aquatique  et  poussait  dans  les  canaux  d'inon- 
dation. Ce  peut  être  alors  un  lis  d'eau  ou  Nénuphar,  d'autant 
plus  qu'Hérodote  nomme  le  Lotus  «  lis  du  Nil  ».  D'autres  docu- 
ments nous  enseignent  que  les  pétales  de  cette  fleur  sont  blancs, 
que  ses  feuilles  sont  arrondies  et  fendues.  Il  n'y  a  plus  de  doutes 
à  avoir,  le  Soîishin  est  bien  le  Nénuphar  ou  Lotus  blanc 
d'Egypte,  soit  le  Nymphsea  Lotus  L.,  de  sorte  que  notre  pré- 
nom Suzanne,  qui,  on  le  sait,  dérive  du  nom  hébreu  du  Lis,  a, 
en  réalité,  sa  source  primitive  dans  le  nom  égyptien  du  Lotus 


s  AVKRTISSKMENT   DE    LA    PREMIER?:   EDITION 

blanc.  Et  même,  chose  assez  curieuse,  il  se  trouve  que  ce  nom 
était  porté,  dans  l'Egypte  antique,  par  certains  personnages.  Je 
pourrais  citer  une  chanteuse  de  temple  et  un  chef  militaire  qui 
portent  le  nom  de  Soushin  et  qui,  par  conséquent,  s'ils  vivaient 
aujourd'hui  et  s'ils  voulaient  conserver  la  même  signification  h 
leur  nom,  se  feraient  nommer  Suzanne. 

Comme  on  le  voit,  si  l'identification  des  plantes  pharaoniques 
n'est  pas  une  chose  facile,  elle  est  du  moins  possible.  Je  n'ai 
jusqu'ici  identifié  que  cinquante  noms  de  plantes  environ.  Ls 
raison  en  est  que,  d'une  part,  je  n'ai  pu  consacrer  tout  mon 
temps  à  ce  seul  travail  et  que,  d'autre  part,  il  me  manque,  sur 
bien  des  plantes,  des  données  suffisantes,  que  je  ne  pourrai 
réunir  qu'à  force  de  dépouiller  des  textes  hiéroglyphiques.  A 
mesure  que  les  déterminations  certaines  se  multiplieront,  le 
nombre  des  plantes  à  trouver  diminuera  nécessairement  par 
élimination,  et  la  besogne  ira  alors  de  plus  en  plus  vite. 

En  attendant,  un  travail  me  semble  utile  à  entreprendre. 
C'est  de  réunir  sur  la  flore  ancienne  de  l'Egypte  tous  les  docu- 
ments étrangers  à  la  philologie.  Ces  documents  sont  do  trois 
sortes  : 

1°  Les  plantes  trouvées  dans  les  tombes,  les  fruits  offerts  en 
dons  funéraires  et  desséchés  dans  les  hypogées,  les  fragments 
de  graminées  découverts  dans  les  briques  antiques,  les  végétaux 
textiles  reconnus  au  microscope  dans  les  tissus,  les  bois  dont 
on  fabriquait  les  meubles  et  les  cercueils,  les  chaumes  dont 
jn  formait  des  corbeilles,  les  feuilles  dont  on  tressait  des  nattes, 
etc.,  etc.  ; 

2°  Les  renseignements  fournis  par  les  auteurs  classiques, 
dont  quelques-uns  sont  restés  longtemps  en  Egypte. 

3°  Les  plantes,  fleurs  et  fruits  représentés  sur  les  bas-reliefs 
et  parfois  accompagnés  de  leurs  noms  hiéroglyphiques. 

C'est  au  premier  ordre  de  documents  que  je  m'attache  aujour- 
d'hui. Traiter  la  question  à  fond  me  serait  impossible  pour  le 
moment.  D'abord  un  certain  nombre  d'ouvrages  spéciaux  me 
font  défaut,  soit  par  suite  de  leur  rareté  en  librairie,  soit  par 


AVERTISSEMENT   DK   LA  PREMIÈRE   EDITION  9 

suite  de  leur  absence  dans  les  bibliothèques  où  j'ai  accès  ; 
ensuite,  bien  des  recherches  restent  encore  à  faire  pour  déter- 
miner tous  les  végétaux,  contemporains  des  Pharaons,  qui 
existent  dans  nos  musées. 

Je  me  contenterai  donc,  en  attendant  mieux,  de  dépouiller 
minutieusement  quelques  travaux,  dont  je  donne  plus  loin  la 
liste,  sur  les  plantes  trouvées  dans  les  tombes. 

Ces  travaux,  je  me  hâte  de  le  dire,  sont  du  reste  les  plus 
importants  qui  aient  été  écrits  sur  la  question,  et  les  autres,  à 
peu  de  choses  près,  n'en  sont  que  les  bases  ou  les  résumés. 

J'y  ajouterai  les  résultats  que  j'ai  obtenus  jusqu'ici  par  la 
philologie,  résultats  consignés  dans  divers  mémoires  dont  je 
donne  également  la  liste.  Plus  tard,  je  pourrai  donner  une  suite 
à  la  publication  de  ce  premier  ordre  de  documents,  en  compul- 
sant de  nouveaux  ouvrages  et  en  y  ajoutant  de  nouvelles  plantes 
trouvées  dans  les  textes  égyptiens.  Le  dépouillement  des  écrivains 
classiques  et  l'examen  des  représentations  de  végétaux  pourront 
également  faire  l'objet  de  mémoires  spéciaux. 

En  résumé,  l'étude  que  je  publie  ici  est  bien  fixe  et  bien 
délimitée.  Elle  a  l'avantage,  à  défaut  d'autres,  d'épargner  aux 
botanistes  la  lecture  d'une  vingtaine  de  mémoires  dont  la  plupart 
sont  écrits  en  langues  étrangères  ou  imprimés,  ce  qui  est  pire, 
avec  des  caractères  hiéroglyphiques.  Puisse-t-elle,  à  ce  titre, 
être  jugée  avec  quelque  indulgence. 

Y.  L. 

Lyon,  20  mai  1887.  . 


AVERTISSEMENT 

DE  LA  SECONDE  ÉDITION 


Depuis  la  première  édition  de  cet  ouvrage,  —  qui  s'est  trouvé 
rapidement  épuisé,  —  de  nouveaux  documents  sont  venus  à 
ma  connaissance.  J'en  donne  plus  loin  la  liste  complète.  Deux 
d'entre  eux,  surtout,  m'ont  rendu  d'inestimables  services. 

C'est,  en  premier  lieu,  la  belle  Illustration  de  la  Flore 
fV Egypte,  de  P.  Ascherson  et  G.  Schweinfurth,  qui  est  le  cata- 
logue le  plus  complet  et  le  mieux  ordonné  que  l'on  jiossèiie 
maintenant  sur  les  végétaux  propres  au  pays  des  Pbaraons. 
L'index  des  noms  arabes  populaires  des  plantes,  qui  termine  ce 
volume,  sera  le  bienvenu  auprès  des  philologues  et  les  aidera  à 
pénétrer  plus  avant  dans  l'étude  des  termes  hiéroglyphiques 
relatifs  à  la  botanique. 

En  second  lieu,  les  découvertes  de  M.  Flinders  Pétrie  au 
Fayoum  nous  ont  suscité  un  nouvel  explorateur  des  restes 
antiques  de  la  flore  égyptienne.  M.  Percy  E.  Newberry,  direc- 
teur des  Jardins  botaniques  de  Kew,  s'est  chargé  d'examiner 
minutieusement  et  d'identifier  les  plantes,  les  fruits  et  les 
légumes  retrouvés  dans  les  tombes  par  son  infatigable  compa- 
triote. Cette  étude  a  même  séduit  le  botaniste  anglais  au  point 
que,  quittant  pour  quelques  mois  les  bords  de  la  Tamise,  il  s'est 
rendu  sur  les  rives  du  Nil  afin  d'y  continuer  de  plus  près  ses 
recherches  sur  la  fiore  de  l'Egypte  ancienne.  Il  est  là-bas  au 
moment  où  j'écris  et,  si  ses  trouvailles  répondent  h  son  attente, 
son  retour  ne  manquera  pas  de  nous  valoir  la  publication 
d'intéressants  mémoires. 


1?  AVKRTISSKMKNT   DK   I.  \    SKCOM»!-:   KDITIOX 

D'autre  part,  mes  premiers  travaux,  sur  la  Uor.^  pharaonique 
ont  dirigé  l'attention  de  deux  jeunes  docteurs  allemands, 
MM.  Moldenke  et  Liiring,  vers  l'examen  de  la  même  question, 
et  les  thèses  qui  sont  le  résumé  de  leurs  études  renferment 
certains  résultats  heureux,  qui  ne  pourront  que  les  encourager 
à  persévérer  dans  leurs  recherches. 

Enfin,  continuant  moi-même  la  restitution  patiente  du  lexique 
botanique  des  Egyptiens,  j'ai  eu  l'occasion  de  publier  quelques 
monographies  nouvelles  et,  surtout,  d'amasser  assez  de  docu- 
ments pour  pouvoir,  dans  cette  seconde  édition,  proposer 
plusieurs  identifications  de  noms,  dont  l'exactitude  ne  me  paraît 
pas  pour  le  moment  suffisamment  démontrée,  mais  que  j'ai  tenu 
pourtant  adonner  telles  quelles,  afin  que  des  confrères  puissent 
les  rectifier,  ou  les  confirmer,  j)ar  leurs  recherches  personnelles. 

Cinice  aux  publications  dont  je  viens  de  donner  un  a]ierçu,  la 
Flore  pharaonique  est  devenue  de  moitié  plus  volumineuse 
qu'elle  l'était  en  1887,  Au  lieu  de  134  espèces,  — car  dans  cette 
nouvelle  édition  j'ai  cru  devoir  sup})rimer  les  plantes  fossiles, 
—  elle  en  énumère  202.  Au  lieu  de  15G  noms  scientifiques,  elle  en 
mentionne  26 i.  Enfin,  l'index  hiéroglyphique,  qui  se  composait 
de  95  mots,  s'est  augmenté  de  01  termes  récemment  identifiés. 

De  plus,  j'jii  ajouté  au  volume  quatre  nouveaux  index.  L'un, 
comprenant  les  noms  fiançais  et  vulgaires  des  plantes,  sera  utile 
à  ceux  d'entre  les  lecteurs  qui  ne  sont  pas  familiers  avec  la 
nomenclature  botanique.  Les  index  hébreu,  arabe  et  copte  per- 
mettrontde  retrouver  facilement,  sous  leur  orthographe  originale, 
les  noms  que  je  n'ai  cités,  au  cours  de  l'ouvrage,  qu'en  transcrip- 
tion française.  D'ailleurs,  les  index  arabe  et  copte  renferment 
beaucoup  de  mots  que  l'on  ne  rencontre  pas  dans  les  dictionnaires 
usuels,  ou  que    l'on  \\y  rencontre  qu'imparfaitement  traduits. 

Je  souhaite  que  ces  additions  et  ces  perfectionnements 
puissent  mériter  à  cette  seconde  édition  l'accueil  favorable  que 
l'on  a  bien  voulu  témoigner  à  la  première. 

V.  L. 
Lyon,  29  janvier  1892. 


LISTE  DES  OUVRAGES  CONSULTES 


PREMIÈRE    ÉDITION 

P.    FORSKA.L.    Flora    osgyptiaco-arabica,    sive    descriptiones    plantarum 

quas  per  .Egyptum  inferiorem  et  Arahiam  felicem  delexit 

(Haiinife,  1775). 
A.    Raffeneau    Dei.ile.   Florx    legyptiacce    illustratio    (Description     «le 

l'Egypte.  Paris,    G.    L.   F.    Panckoucke,    1824.    lome   XIX, 

pp.  69-115). 
G.  S.  KuNTH.  Examen  botanique  des  fruits  et  des  plantes  de  la  collection 

égyptienne  (J.  Passal.vgqua,  Gatalogue  raisouné  et  historique 

des  antiquités  découvertes   en   Kgypte.  Paris,   1S26,   pp.  227 

et  sqq). 
F.  Unger.  T)er  versteinerte    Wald  bei   Kairo  und  einige  andere   Arten 

verkieselten  Eolzes  in  ^Egypten  (Sitzungsbericlite  der  niathe- 

raatisch-naturwissenschaftlichen  Classe  der  Kaiserlichen   Aka- 

demie  der  \Vissenschaften.  \\'ien,  1858). 

—  Die  Pflanzen  des  alten  .Egyptens  (Ib.,  1859). 

—  Inhalt  eines  alten  âgyptischen  Ziegels  an  organischen  Kôr- 

pern  (Ib.,  1862). 

—  Ein  Ziegel  der   Dashurpyramide   in    jEgypten  nach   seinem 

Inhalte  an  organischen  Einschliissen  (Ib.,  1866). 

—  Die  organischen  Einschliisse  eines   Ziegels   der  alten  Juden- 

stadt  Ramses  in  .Egypten  (Ib.,  1867). 
G*.  ScHWEiNKURïH.  Neue  Beitrage  zur  Flora  des  alten  .Egypten  {Enrichie 
der  deutschen  botanischen  Gesellschatt.  Berlin,  1883). 

—  Ueber  Pflanzenreste  ans  alldgyptischen  Grilbern  (Ib.,  1884). 

—  Notice  sur  les  restes  de  végétaux  de  Vancienne  Egypte  contenus 

dans  une  armoire  du  Musée  de  Boulaq  (Bulletin  de  l'Instilut 
égyptien.  Le  Caire,  1884). 

Les  dernières  découvertes  botaniques  dans  les  anciens  tombeaux 

de  V Egypte  (Ib.,  1886). 

—  Die  letzten  botanischen  Entdeckungen  in  den  Gr'dbern  -Egyp- 

tens,  mit  Verbesserungen  und  Zus'àtzen  (Engler's  botaaisclie 
Jahrbiicher.  Leipzig,  1886). 


14  listp:  des  ouvrages  consultés 

G.  ScHWEiNFunxH.  Sur  les  dernières  trouvailles  botaniques  dans  les  tom- 
beaux de  l'ancienne  Egypte  (Bulletin  de  l'Institut  égyptien. 
Le  Caire,  188(3). 

V.  LoRET.  Le  Habin  du  Papyrus  Ebers  et  VEbenus  de  Pline  (Recueil  de 
travaux  relatifs  à  la  philologie  et  à  l'archéologie  égyptiennes 
et  assyriennes.  Paris,  \'ie\veg,  I,  p.  132). 

—  Sur  le  Kanna  (11).,  I,  p.  190). 

—  Sur  les  noms  égyptiens  des  Lotus  (Ih.,  1,  p.  191). 

—  Sur  le  Nabi  (Ib.,  I,  p.  194). 

—  Les  palmiers  d'Egypte  (Ib.,  II,  p.  21). 

—  Les  arbres  Ash,  Sib  et  Slient  (Ib.,  II,  p.  60). 

—  Note  complémentaire  sur  le  Kanna  (Ib.,  IV,  p.  156). 

—  L'Ebène  chez  les  anciens  Egyptiens  (Ib.,  VI,  p.  125). 

—  Recherches  sur  plusieurs  plantes  connues  des  anciens  Egyp- 

tiens :  1.  UOlivier  et  le  Moringa.  11.  U Aneth.  III.  Le  Gre- 
nadier. IV.  La  Coriandre.  V.  Le  Pommier  (\h.,  VII,  p.  101). 

—  Le  Kyphi,    parfum    sacré    des    anciens     Egyptiens    (Journal 

asiati(iue.  Paris,  1887). 


DEI'XIEME    EDITION 

Prosperi  Alpini.  De  plantis  exoticis  libri  duo.  Venetiis,  1656. 

—  Medicina  .Egyptiorum.  Lugduni  Batavorum,  1718. 

—  Historia  naturalis  ^gypti.  Lugduni  Batavorum,  1735. 

A.  Braun.  hie  Pflanzenreste  des  àgyptischen  Muséums  in  Berlin.  Berlin, 
1877  (Extr.  der  Berliner  anthropol.  Gesellschaft.  —  Aus  dem 
Nachlasse  des  Vei'fassers  herausgegeljen  von  P.  Ascherson  und 
P.  Maonus). 

W.  Pi,EYTE.  Bloemen  en  planten  uit  Oud-Egypte  in  Iiet  Muséum  te 
Leiden  (.Jaarvergadering  der  Nederl.  botan.  Vereeniging. 
Leide,  1882). 

—  La  Couronne  de  la  justification.  Leide,  1884  (Extr.  des  Tra.v. 

du  VI^  Gongr.  internat,  des  Orientalistes  à  Leide). 

F.  WoNiG.  Die  Pflanzen  im  alten  /Egypten,  ihre  Heimat,  Geschichte, 

Kultur,  und  ihre  mannigfache  Yerwendung  im  sozialen 
Leben,  in  Kultus,  Sitlen,  Gebràuchen,  Medizin,  Kunst. 
2'«  Auflage,  Leipzig,  1886. 

G.  E.  MoLDENKE.   Ueber  die  in  altàgyptischen  Texten  erwàhnten  Baume 

und  deren  Yerwerthung.  Leipzig,  1886. 
P.  .\SCHERS0N  ET  G.  ScHWEiNFURTH.  Illustration  de  la  Flore  d'Egypte.  Le 
Caire,  l8'S7  (Extr.  des  Méraoii-es  fie  l'Institut  égyptien,  t.  II). 

—  Supplément  l'.i  l'Illustration  de  la  Flore  d'Egypte,  Le   Caire, 

1889  (Ib.,  t.  II). 


LISTE  DES  OUVRAGES  CONSULTES 


15 


E,  LuRiNO.  Die  ûher  die  medicinischen  Kenntnisse  der  alten  ^gypter 
berichtenden  Papyri,  verglichen  mit  den  medicinischen 
Schriften  griechischer  und  rômischer  Autoren.  Leipzig,  1888. 

Fl.  Pétrie.  Hawara,  Biahmu  and  Arsinoe.  London,  l889(Ghapter  Botany 
by  Percy  E.  Newberry). 

—  Kahun,  Gurob,  and  Hawara.  London,  1890  (Ghapter  Botany 

by  Percy  E.  Newberry). 
G,  Ebers.  Papyrus  Ebers.  Die  Maasse  und  das  Kapitel  ûber  die  Augen- 

krankheiten.  Leipzig,  1889.  (Extr.  des  XL  Bandes  der  Abhand- 

lungen  der  philologisch-historischen    Glasse  der  KonigL  Sâch- 

sischen  Gesellschaft  der  Wissenschaften). 
G.  Maspero.  Notes  au  jour  le  jour,  §  12  [Les  arbres  noubsou  et  ashdou]. 

London,  1891  (Extr.  des  Proceedings  of  the  Society  ofBiblical 

Archseology,  vol.  XIII). 
V.  LoRET.  L'Egypte  au  temps  des  Pharaons.  Paris,  1889  (Ghap.  ii,  Faune 

et  Flore). 

—  Le  Champ  des  Souchels  (Rec.  de  trav.  relat.  à  la  philol.  et  à 

l'archéol.  égypt.  et  assyr.,  t.  XIII,  p.  197.  Paris,  1890). 

—  Recherches  sur  plusieurs  plantes  connues  des  anciens  Égyp- 

tiens :  VI,  La  Coriandre.  VII.  Le  Caroubier.  VIII.  Le  bois 
de  Caroubier.  IX.  La  Caroube  (Ib.,  t.  XV). 

—  Le  Cédratier  dans  Vantiquité.  Paris,  1891  (Extr.  des  Annales 

de  la  Soc.  botan.  de  Lyon,  t.  XVII). 


LA  FLOUE  PHARAONIQUE 

D'APRÈS  LES  DOCUMENTS  HIÉROGLYPHIQUES 

ET  LES  SPÉCIMENS  DÈCOUVEUTS  DANS  LES  TOMBES 


GRAMINEES 

1.   lieei'fsla  oryxoide«  Swartz 

Des  fragments  de  cette  plante  ont  été  trouvés  en  grand  nombre 
dans  une  brique  de  la  pyramide  de  Dashour,  laquelle  date  de 
l'Ancien  Empire  :  caryopses  unis  et  comprimés,  dont  quelques- 
uns  encore  entourés  de  leurs  glumes;  plusieurs. parties  de  l'in- 
florescence. La  forme  de  ces  fragments  et  leur  structure  anato- 
mique  montrent  avec  certitude  qu'ils  appartiennent,  non  au  Riz 
cultivé,  mais  bien  au  Leersia  oryzoides,  plante  disparue 
aujourd'hui  de  l'Egypte,  d'après  Unger,  mais  encore  mentionnée 
pourtant  dans  la  Flore  égyptienne  de  Delile,  publiée  au  commen- 
cement du  siècle.  Schweinfurth,  qui  n'indique  pas  cette  plante 
dans  son  ouvrage,  m'a  appris  par  lettre  qu'elle  est  très  fréquente 
dans  les  rizières  du  Delta. 

2.  Plialaris  paradoiLa  Lin.  Fil. 

I 

Des  fragments  nombreux  de  cette  plante  ont  été  trouvés  dans 
la  même  brique,  ainsi  que  dans  une  autre  brique  provenant  des 
ruines  de  Tell-el-Maskhouta,  près  du  canal  de  Suez.  Le  Phalaris 
pavadoxa  se  rencontre  encore  de  nos  jours    dans   tous  les 


18  LA   FLORE   PHARAONIQLK  , 

champs  de  la  Haute  et  delà  Basse  Egypte.  En  examinant  de  près 
les  restes  de  la  jdante  antique,  on  est  porté  à  les  considérer 
comme  appartenant  à  une  Graminée  intermédiaire  entre  le  P. 
paradoœa  et  le  P.  appendiculata  Schultz,  qui,  on  le  sait,  est 
regardé  par  la  plupart  des  botanistes  comme  une  simple  variété 
du  P.parado.ra,  et  qui  se  rencontre  encore  en  Egypte,  au  dire 
de  Kuntli  (Enum  .plant.,  I,  33),  bien  que  ni  Forslval,  ni  Delile. 
ni  Schweinfurth  ne  le  mentionnent  dans  leurs  Flores. 


3.   l'aiiiciiiii   ciiillaceMiii   L. 

Plante  cultivée  de  nos  jours  en  Egypte  et  l'angée  par  Unger 
au  nombre  des  anciennes  Graminées  égyptiennes.  Le  botaniste 
autrichien  s'appuie  sur  un  passage  d'Hérodote  on  il  est  ques- 
tion d'une  Babylone  auprès  de  laquelle  croissait  cette  plante; 
mais  cette  ville  peut  ne  pas  être  la  Babylone  du  nome  memphite. 
Il  est  bon  de  faire  remarquer  que  le  nom  arabe  du  Millet,  Dokhn, 
est  employé  dans  la  Bible  (Ezéch.,  iv,  9),  sous  la  îovme  Dokhan . 


4.   Panlcuin  italiciiin  L. 

Unger  mentionne  cette  plante  d'après  Ch.  Pickering,  qui  dit 
l'avoii-  vue  repi'ésentée  dans  plusieurs  tombes  de  Thèbes  et 
d'Eileithj'ia.  Le  P.  ilalicum  n'est  pas  nommé  dans  les  Flores 
égyptiennes.  Une  bi-ique  d'Eileithyia  renferme  des  caryopses 
d'une  espèce  indétei'minée  de  Panicuni,  qui  peut  être  l'une  des 
deux  ici  nommées. 

5.  l'euiiisctiint  ty|i1tuidcuin  Pers. 

Plante  mentionnée  dans  la  Flore  antique  d'Unger,  avec  cette 
restriction  :  «  iiber  den  einstmaligen  Anbau  in  ^gypten  nichts 
Sicheres  ».  Cette  espèce  est  citée  dans  la  Flore  égyptienne  de 
Delile  (n°  57). 


GRAMINÉES  19 


6.   Arunilo  Doiiax  L. 

Une  scène  de  chasse  gi-avée  à  Tlièbes,  dans  le  temple  funé- 
raire de  Médinet-Habou.  représente  le  pharaon  Ramsès  III  pour- 
suivant un  lion  à  travers  des  touffes  de  cette  plante.  Le  panicule 
du  Roseau  est  l'un  des  signes  hiéroglyphiques  le  plus  employés 
et  sert  à  rendre  la  voyelle  a.  Enfin,  le  nom  même  du  Roseau  se 
retrouve  dans  les  textes  égyptiens  ;  la  prononciation  en  est  Nabi, 
mot  conservé  en  copte  avec  le  sens  de  bois  de  lance.  Les 
Egyptiens  se  servaient  du  Roseau  poui'  faire  des  flûtes,  des  flè- 
ches, des  treillages,  des  tubes  à  l'usage  des  soufflets  de  forge  ;  avec 
les  feuilles,  ils  tressaient  des  nattes  ;  en  médecine,  ils  employaient 
cette  plante  pour  provoquer  l'urine,  emploi  indiqué  de  nouveau 
par  Pline,  bien  des  siècles  après.  Sous  le  nom  de  Nabi  de  PJié- 
>î/cie,  ils  désignaient  l'/lcorifs  Cahuuus  L.  La  partie  interne 
de  la  tige  du  Roseau  est  nommée  Afjagiàd.n^  le  Papyrus  Ebers. 

7.  Aruntlo  isiaca  Del. 

Lînger  a  découvert  des  chaumes  de  cette  plante  dans  un 
sarcophage  provenant  de  la  nécropole  de  Memphis.  Il  suppose 
qu'il  ont  dû  servir  de  calâmes  à  écrire.  VArundo  isiaca  est 
encore  très  répandu  de  nos  jours  en  Egypte. 

8.  Dantlionia  Forskalii  Trin. 

Différents  fragments  trouvés  dans  des  briques  de  Dashour  et 
de  Tell~el-Maskhouta  ont  été  rapportés  avec  doute,  par  Unger, 
au  Danthonia  Forskalii,  Avénacée  très  fréquente  dans  l'Egypte 
moderne. 

9.  Avena  strigosa  Schreb. 

Des  fragments  de  cette  plante  ont  été  trouvés  par  F.  Pétrie 
dans  la  nécropole  gréco  -romaine  de  Hawara,  au  Fayoum.  Parmi 


20  LA   FLORE   PHARAONIQUK 

des  offrandes  d'Orge  de  la  nécropole  de  Kahoun  (XII"  dynastie), 
le  même  savant  a  retrouvé,  entre  autres  grains  qui  s'y  étaient 
glissés,  quatre  graines  de  la  même  espèce  d'Avoine.  Comme 
l'A.  strif/osfi  n'est  spontané  qu'en  Europe  et  ne  se  trouve  dans 
aucune  Flore  de  l'Egypte  moderne,  il  se  peut  que  l'espèce 
reconnue  par  Newberry,  —  le  botaniste  anglais  qui  a  identifié 
les  plantes  recueillies  par  FI.  Pétrie,  —  doive  être  rapportée  au 
Danthonia  Forskalii,  espèce  purement  égyptienne. 

10.   EragrroiiCiN  cyiiosuroiiles  Rœm.  et  Schult. 

Une  brique  de  Dasliour  contient  divers  fragments  de  cette 
plante,  entre  autres  des  graines  qui,  mêlées  par  hasard  à  la  terre 
à  potier,  avaient  commencé  à  y  germer.  Cette  plante  se  rencontre 
encore  en  Egypte.  Une  botte  de  chaumes  feuillus  de  cette  espèce 
<ï Eragrostis  a  été  reconnue  par  Schweinfurth  aux  cotés  d'une 
momie  royale  découverte  à  Deir-el-Baiiari.  Enfin,  des  corbeilles 
et  des  paniers  trouvés  dans  une  tombe  de  Gébéleïn  étaient 
formés  avec  les  chaumes  et  les  feuilles  de  cette  Graminée.  Cette 
plante  porte  en  arabe  le  nom  de  Gaslish  (Sciiw.,  Flore,  n"  1216). 
Or,  une  espèce  de  roseau  porte  en  ancien  égyptien  le  nom  de 
GasJt  ou  Qash,  conservé  en  copte  sous  la  ïovme  Kaslt.  Il  est  bien 
probable  que  c'est  cette  espèce  à! Eragrustis  que  désignent  les 
textes  hiéroglyphiques. 

il.  Era^çroHtis  ahysisiiiiea  Link. 

Céréale  cultivée  abondamment  de  nos  jours  en  Abyssinie,  où 
elle  est  connue  sous  le  nom  de  Te[f;  elle  donne  un  pain  d'excel- 
lente qualité.  De  nombreux  restes  de  cette  plante,  trouvés  dans 
des  briques  de  Dashour  et  de  Tell-el-Maskhouta,  nous  prouvent 
que  YErugroslis  abyssinica  était  autrefois  cultivé  en  Egypte, 
d'où  il  a  disparu  de  nos  jours.  Comparant  le  nom  abyssinien  à 
la  dénomination  latine,  Unger  se  demande  si  ce  n'est  pas  à  cette 
plante  que  Pline  fait  allusion  dans  le  passage  suivant  :  «  yp^gypto 


GRAMINÉES  21 

aiitem  ac  Syriœ  Ciliciseque  et  Asiœ  et  Grgeciae  peculiares  zea, 
olyra,  tiphe  (XVIII,  81)  ».  Scliweinfurth  m'a  suggéré  l'idée  que 
peut-être  la  plante  étudiée  par  Unger  doit  être  identifiée  avec 
l Eragroslis  xgypiiaca  Link.,  plutôt  qu'avec  l'espèce  éthio- 
pienne. 

12.  liœleriH  plilcoitle<)«  Peks, 

Quelques  épis  de  cette  petite  Graminée  ont  été  trouvés  dans 
une  tombe  de  Dra-abou'I-neggah,  mais  Schweinfurth  suppose 
qu'ils  sont  relativement  modernes.  En  tout  cas,  le  K.  phleoides 
ne  se  rencontre  ni  dans  Forskal,  ni  dans  Delile  ;  le  seul  Kœleria 
égyptien  est,  au  à.\veàeKur\{\i(Enum. plant.,  I,  383) , le  iT. /«^a 
Lk.  Boissier,  pourtant,  dans  sa  Flora  oyHcntalis  (V,  572) 
déclare  avoir  vu  le  K.  phlooides  en  Egypte,  et  Schweinfurth 
cite  les  deux  espèces,  en  faisant  de  la  seconde  une  simple  variété 
de  la  première. 

13.  Tritieiiiii  vul^are  Vill. 

Des  grains  de  Froment  ont  été  très  souvent  rencontrés  dans 
les  tombes  égyptiennes,  et  il  s'en  trouve  exposés  dans  presque 
tous  les  musées  d'Europe.  Le  Blé  antique  de  l'Egypte  a  donné 
lieu  à  plusieurs  expériences  intéressantes,  celle,  entre  autres, 
peut-être  un  peu  naïve,  de  le  semer  à  nouveau  après  plus  de 
trois  mille  ans  de  dessèchement.  Cette  expérience,  il  est  à  peine 
besoin  de  le  dire,  n'a  nullement  été  couronnée  de  succès. 
Des  chimistes  ont  remarqué  que  le  Blé  égyptien,  placé  dans  de 
l'alcool  bouillant,  lui  cède  une  substance  résineuse  que  l'eau  en 
précipite;  d'où  la  conclusion  curieuse  que  les  Egyptiens,  pour 
mieux  conserver  les  grains  destinés  à  la  nourriture  du  défunt, 
les  vernissaient  avant  de  les  renfermer  dans  les  tombes.  Et,  en 
fait,  cet  enduit  résineux  a  si  bien  préservé  le  Blé,  que  la  fécule 
en  a  gardé  toutes  ses  propriétés  chimiques.  Schweinfurth  a 
trouvé  du  Blé  bien  plus  petit  que  l'espèce  ordinaire,  et  qu'il 
compare  3LuBlé  de  Bélié)'a  de  l'Egypte  moderne;  d'autres  bota- 


22  I,A    FI.oRK  l'flAR  AOXIOIJK 

nistes,  par  contre,  ont  remarqué  des  grains  beaucoup  plus  gros 
que  ceux  de  nos  jours. 

Le  Froment,  nommé  Souo  en  copte,  porte  en  hiéroglyphes  le 
nom  de  Sou  ;  on  le  divisait  en  So7i  blanc  et  Sou  rouge.  On  le 
trouve  souvent  représenté  dans  les  tombes,  au  milieu  de  scènes 
de  récoltes.  Il  est  toujours  nommé  dans  le  texte  officiel  des  listes 
d'offrandes  h  faire  aux  défunts,  et  on  l'employait  fréquemment 
en  médecine. 

14.  Triticuni  diiriiin  Desf. 

A  côté  du  mot  Souo,  on  rencontre  toujours,  dans  les  Scolie 
coptes  (K.,  192-193),  le  mot  Emra)'.  Souo  est  rendu  par  l'arabe 
el  qamJi  ol-honiah,  qui  est  le  nom  spécifique  du  T.  vulgare. 
Le  mot  Emrai  est  rendu  par  l'arabe  el-qamh  el-iousft.  Or, 
d'après  Sclnveinfurth  (^i^'/o/'e,  Sujjpl.  pp.  781-78.')),  cette  épi- 
thète  iousfî  s'applique  aux  diverses  variétés  égyptiennes  du 
T.  duruin.  Les  anciens  Egyptiens  divisaient  leur  Froment  en 
Froment  rouge  et  Froment  blanc;  les  Coptes  le  divisaient  on 
Souo  et  Emraï,  c'est -à  -dire  en  T.  vulgare  et  T.  durum.  Il 
serait  curieux  de  rechercher  si,  au  point  de  vue  botanique,  la 
division  copte  répond  à  la  division  égyptienne. 

15.  Triticuni  tiir^idiiin  L. 

Unger  a  découvert,  dans  une  brique  d'El-Kab,  des  fragments 
de  cette  céréale,  très  cultivée  de  nos  jours  en  Egypte.  De  Can- 
doUe  en  a  reconnu  les  grains  dans  un  certain  nombre  de  cercueils 
de  momies. 

10.  Triticuni   clicoccuni   Scurank. 

Des  épis  et  des  graines  isolées  de  cette  espèce  de  Froment  ont 
été  reconnus  par  Schweinfurth  au  milieu  d'offrandes  provenant 
d'une  tombe  de  Gébéleïn  ;  ces  fragments  appartiennent  à  la 
variété  tricoccwn  Sghubl. 


GRAMINÉES  23 


17.  Tpàticuiii  Spclta  L. 

On  sait,  grâce  aux  écrivains  classiques,  que  l'Epeautre  crois- 
sait en  Egypte;  on  en  a,  du  reste,  au  dire  d'Unger,  retrouvé 
des  graines  dans  les  tombes.  Le  nom  hiérogl ypliique  de  l'Epeautre 
était  Botl,  mot  conservé  intact  par  les  Coptes.  Comme  pour  le 
Froment,  les  Égyptiens  divisaient  l'Epeautre  en  Brjii  blanc  et 
Bôti  rouge. 

Si  l'on  considère  l'égyptien  BfM  comme  nom  de  l'Epeautre, 
c'est  que,  en  copte,  Botl  est  employé  dans  les  trois  passages  de 
la  Bible  où  l'hébreu  porte  Kussemet,  et  le  grec,  okjox.  La  Scala 
publiée  par  Kircher  ne  renferme  pas  le  mot  Boti.  Un  exemplaire 
de  la  même  Scala,  dont  la  copie  m'a  été  communiquée  par 
M.  Amélineau,  porte  Boti  —  a^-^om»^05,  nl-dourà.  Hommos 
est  le  nom  arabe  du  Pois  chiche  et  Dourà  celui  du  Doura  ou 
Sorgho.  On  peut  donc  hésiter,  pour  traduire  l'égyptien  Boti, 
entre  l'Epeautre  et  le  Doura. 

18.  Hordeum  viilgare  L. 

Des  grains  d'Orge  se  trouvent  dans  les  tombes  en  aussi  grande 
abondance  que  les  grains  de  Froment.  Des  fragments  de  la 
plante  se  rencontrent  dans  des  briques  d'El-Kab.  Le  nom  égyp- 
tien de  l'Orge  était  Ati,  mot  déformé  en  copte  sous  l'orthographe 
lot.  Les  Égyptiens  connaissaient  Y  Ati  blanc  et  Y  Ati  rouge. 
Des  pains  d'Orge,  reconnus  par  Schweinfurlh,  et  exposés  au 
Musée  de  Boulaq,  proviennent  d'une  tombe  comtemporaine  des 
pyramides,  ce  qui  montre  l'antiquité  de  la  culture  de  cette 
céréale  en  Egypte.  FI.  Pétrie  a  découvert  dans  la  nécropole  de 
Kahoun,  qui  date  de  la  XIP  dynastie,  des  grains  d'Orge  appar- 
tenant à  une  espèce  plus  petite  que  celle  que  l'on  cultive  de  nos 
jours.  Les  Égyptiens  préparaient  de  la  bière  d'Orge,  à  laquelle 
ils  donnaient  le  nom  de  Haqi.  Tandis  que  la  plupart  des  rive- 
rains du  Nil  préparent  aujourd'hui  la  bière   avec  des  grains 


24  LA   FI.oRK    PHARAONIQUE 

feriiKMitès,  les  Egyptiens  laissaient  à  cet  usage  germer  l'Orge, 
comme  nous  le  faisons  aujourd'hui.  La  preuve  en  a  été  donnée 
par  Schweinfurtli,  qui  a  trouvé,  dans  un  tombeau  de  Thèbes,  un 
paquet  de  grains  d'Orge  ayant  des  radicules  de  plusieurs  centi- 
mètres de  longueur,  le  tout  noué  soigneusement  et  placé  sur 
la  poitrine  de  la  momie. 

Je  me  demande  pourtant  si  la  conclusion  de  Schweinfurth 
est  juste  et  si  ces  grains  d'Orge  germes  n'avaient  pas  uu  carac- 
tère funéraire  plutôt  qu'un  but  utilitaire.  Il  existe  au  Musée  de 
Florence  (n"  2194)  une  pyramide  creuse  dans  laquelle  se  trouve 
un  moule  d'Osiris  accompagné  de  grains  d'Orge  en  germe.  Or, 
on  sait  que  la  germination  de  l'Orge  jouait  un  grand  rôle  dans 
les  fêtes  funèbres  du  mois  de  Khoïak,  célébrées  en  souvenir  de 
la  Passion  d"Osiris. 

Au  dire  de  Pollux  (Onomust.,  IV,  77),  les  Egyptiens  fabri- 
quaient de  petites  flûtes  en  chaume  d'Orge. 

10.   Ilordeiiiii   lie^i^asticliiiiii   L. 

Des  parties  de  cette  espèce  d'Orge  ont  été  reconnues  parmi  les 
débris  de  végétaux  mêlés  à  la  terre  de  briques  de  Dashour  et  de 
Tell  el-Maskhou(a.  D'autre  part,  des  grains  rôtis  d'//.  hexasti- 
cinœi  et  des  fragments  de  ciiaumes  de  la  même  plante  ont  été 
découverts  dans  une  tombe  de  Gébéleïn.  Schweinfurth  estime 
que  c'est  cette  espèce  que  les  Egyptiens  cultivaient  de  préfé- 
rence à  la  première,  bien  qu'elle  ne  soit  plus  cultivée  de  nos 
jours  sur  les  bords  du  Nil. 

20.  ^acclisiruiii  icsM*tinciiiii   Willd. 

Cette  plante,  d'après  une  communication  de  Schweinfurth, 
fournit  la  matière  de  tous  les  calâmes  que  l'on  a  rencontrés 
dans  les  cercueils  pharaoniques.  Elle  existe  encore  en  Egypte  et 
y  est  employée  au  même  usage.  FI.  Pétrie  en  a  trouvé  des 
fragments  dans  la  nécropole  gréco-romaine  de  Hawara,  au 
Fayoura. 


GRAMINEES  25 

21.   Iitiperata  rylindricn  L. 

Cette  plante,  qui  se  rencontre  encore  communément  par  toute 
l'Egypte,  a  été  retrouvée  par  FI.  Pétrie  parmi  les  végétaux 
qui  accompagnaient  les  momies  gréco-égyptiennes  de  la  nécro- 
pole de  Hawara,  au  Fayoum. 

22.  Androposoii  MolKrnaiitliiis  L. 

Espèce  inconnue  aujourd'hui  en  Egypte.  Cette  plante  est 
souvent  mentionnée  dans  les  recettes  hiéroglyphiques  de  parfu- 
merie, sous  les  dénominations  suivantes  :  Roseau  d' Ethiopie, 
Jonc  du  Soudan,  Soucliet  occidental.  Ces  noms  semblent 
montrer  que  Y  A .  Schœnanthus  ne  croissait  pas  plus  dans 
l'Egypte  ancienne  que  dans  l'Egypte  moderne,  et  que  les  par- 
fumeurs le  tiraient  de  l'Afrique  centrale,  où  on  le  rencontre 
encore  de  nos  jours.  Pourtant,  il  reste  à  savoir  si  le  lyzazt  des 
Grecs,  qui  est  bien  certainement  l'équivalent  de  ces  dénomi- 
nations pharaoniques,  doit  être  identifié  avec  l'A.  Schœnan- 
thus, comme  l'ont  fait  tous  les  commentateurs  botanistes. 
Schweinfurth  oppose  à  cette  identitîcation  l'origine  indienne  de 
la  plante,  mais  Kunth  (Enumer.  plant.,  1,  493)  la  déclare  spon- 
tanée en  Arabie  et  au  Cap. 

23.    liiilropogon  laniser  Desf. 

Sj'^nonyme  Gymnanthelia  lanigera  Anders.  Schweinfurth 
a  trouvé,  dans  un  cercueil  de  Deir-el-Bahari  remontant  à  la 
XXIP  dynastie,  des  épis  complets  ainsi  que  des  fragments  de 
chaumes  de  cette  plante,  laquelle  croit  encore  de  nos  jours  dans 
les  déserts  égyptiens  qui  longent  l'Arabie. 

24.  ^orgliiiiii  viilgarc  Fers. 

Le  Sorgho  est  représenté  sur  quelques  monuments  égyptiens. 


26  LA   FLOUK   PHARAONIQUE 

Des  grains,  trouvés  dans  les  tombes,  s'en  trouvent  exposés  dans 
divers  musées,  entre  autres  dans  celui  de  Florence.  Enfin, 
Pickering  a  trouvé,  dans  un  cercueil  ouvert  à  Saqqarah,  des  tiges 
de  Sorgho  entrelacées  à  des  chaumes  de  Papyrus.  Malgré  cela, 
Schweinfurlh  refuse  de  croire  à  l'existence  du  Sorgho  dans 
l'Egypte  ancienne.  A.  de  GandoUe  serait  tenté  de  voir,  dans  les 
documents  pliaraoniques,  des  restes  et  des  figures  du  S.  saccha- 
ratum  Pers.,  mentionné  dans  la  Bible  sous  le  nom  de  Dokhan 
(Ezéch.,  IV,  9),  mot  correspondant  h  l'arabe  Dokhn,  qui 
désigne  à  la  fois  le  Millet  et  le  Sorgho  sucré.  On  a  vu  plus  haut 
(n»  17)  que  le  copte  Boti  est,  dans  une  Scala,  traduit  par  l'arabe 
Dourà,  qui  désigne  le  Sorgho.  Or  le  mot  Boli  existe  dans 
l'ancien  égyptien.  On  en  pourrait  conclure  que  les  Egyptiens 
connaissaient  le  Sorgho,  si  Boti,  dans  les  textes  bibliques,  ne 
servait  également  à  rendre  le  grec  o)cjpx,  nom  de  l'Epeautre. 
D'autre  part,  on  serait  tenté  de  considérer  comme  origine  de 
l'arabe  Dourà  deux  mots  hiéroglyphiques  dont  l'un.  Tour  à, 
désigne  une  plante  à  chaume  lisse  et  dont  l'autre,  Touroutà,  est 
le  nom  bien  certain  d'une  céréale. 


GYPERAGEES 

2-5.  Cyperiis  rotundiis  L 

Les  rhizomes  très  odorants  de  ce  Cyperus  sont  mentionnés 
dans  les  recettes  de  parfumerie  égyptienne,  entre  autres  dans  les 
recettesdu  Kyphi.  Le  mut  Ga'iou  sert  en  hiéroglyphes  à  désigner 
à  la  fois  le  C.  esculentus  et  le  C.  rotundus.  Le  mot  Shabin 
servait  à  en  désigner  les  rhizomes.  On  n'a  pas  retrouvé  cette 
plante  dans  les  tombes,  mais  tous  les  auteurs  anciens  s'accor- 
dent pour  déclarer  qu'elle  croissait  en  Eg)'pte,  où  on  la  rencontre 
encore  en  grande  abondance. 


GRAMINKES.   CVPKRACKES  27 


20.  Cyperua  esciilentiis  L. 

Les  Egyptiens  mangeaient  les  rhizomes  de  cette  plante  comme 
plats  de  dessert  ;  le  fait  est  constaté  par  Pline  et  Théo])hraste. 
Aussi  est-il  bien  naturel  qu'on  en  ait  retrouvé  de  pleines  coupes 
dans  les  tombes  égyptiennes.  Ces  rhizomes,  provenant  de  Thèbes, 
sont  exposés  au  Musée  de  Boulaq.  Les  Arabes,  qui  en  font  au 
Caire  un  très  grand  commerce,  les  nomment  Habb~el-aziz, 
c'est-à-dire  «  grains  exquis  ».  Comme  on  vient  de  le  voir,  le 
nom  hiéroglyphique  de  cette  plante  est  le  même  que  celui  du 
C.  rotundus.  Dans  les  Scrtliv,  le  nom  du  rizhome  du  C.  escu- 
lentus  est  Bijkki,  mot  qui  paraît  répondre  à  l'égyptien  Baka, 
Bakaàa. 

27.  Cypcrus  niclaiiorliizns  Del. 

Au  sujet  des  tubercules  de  Soucliet  comestible  exposés  au 
Musée  égyptien  de  Berlin  et  provenant  de  la  collection  Passa- 
lacqua,  A,  Braun  écrit  :  «  Die  im  Muséum  befindlichen  Knollen 
wie  auch  die  heutzutage  in  ^Egypten  gezogenen,  sind  vor 
wiegend  rundlich  und  kleiner,  als  bei  der  in  den  botanischen 
Gârten  Deutschlands  cultivirten  Pflanze,  welche  vorwiegend 
langliche  Knollen  hat,  und  gehoren  moglicher  Weise  einer 
abweichenden  Form  an.  Sie  gleichen  weit  mehr  den  Knollen  der 
in  Mittelineergebiete,  sowie  auch  in  /Egypten,  vielfach  wild- 
wachsenden  Form  des  Cyperus  esculentus ,  welche  wiederholt 
als  eigene  Art  unter  den  Namen  Cyperus  aureus  Ten.undC. 
melanorrhyzus  Del.  beschrieben  worden  ist.  »  D'après  Delile,  en 
effet,  tandis  que  les  tubercules  du  C.  esculentus  sont  nommés  en 
arabe  Habb-el-aziz,  ceux  du  C.  melanorhizus  (et  non  mela- 
norrhizus  comme  l'imprime  Braun),  sont  appelés  Habb-el-aziz 
ez-zogha'ier  aou  el-asoua  l,  c'est-à-dire  «  Habb-el-aziz 
petits  ou  noirs  ».  C'est  donc  bien  là  une  seconde  espèce,  ou  du 
moins  une  seconde  variété  botanique,  mais  à  laquelle  les  anciens 


28  LA   FLORE   PHARAONIQrK 

Egyptiens  donnaient  fort  vraisemblablement  le  même  nom  qu'à 
l'espèce  ordinaire. 

28.  C'^peruK  Papyrus  L. 

Est- il  besoin  de  démontrer  ici  que  le  Papyrus  est  une  plante 
de  l'ancienne  Egypte?  La  chose  est  connue  depuis  longtemps  par 
une  quantité  de  documents  classiques.  Du  reste,  comme  pour 
les  plantes  précédentes,  on  a  trouvé  dans  les  tombes  des  spéci- 
mens antiques  du  Papyrus.  Un  certain  nombre  de  momies, 
entre  autres  celles  de  quelques  rois  de  la  XVIIP  dynastie, 
tenaient  dans  leurs  mains  des  tiges  entières  de  Papyrus,  sur- 
montées de  leur  ombelle  multiradiée. 

Le  Papyrus  servait  chez  les  Egyptiens  à  bien  des  usages.  La 
partie  inférieure  de  la  tige,  coupée  près  de  la  racine,  était  assez 
charnue  pour  fournir  un  aliment  à  la  classe  pauvre.  On  la  mâ- 
chait crue,  comme  on  fait  aujourd'hui  de  la  Canne  à  sucre,  ou 
bien  on  la  faisait  bouillir.  Le  Papyrus  donnait  aussi  un  charbon 
très  estimé.  Les  tiges,  longues,  lisses  et  flexibles,  servaient  k 
faire  des  paniers,  des  cages,  et  même,  en  les  réunissant  à  l'aide 
de  bitume,  des  bateaux  légers  qui  voguaient  sur  les  eaux  calmes 
des  canaux.  La  nacelle  où  fut  déposé  Moïse  était  en  Papyrus, 
d'après  le  mot  spécial  employé  dans  le  texte  hébreu  de  la  Bible. 

Mais  le  principal  emploi  du  Papyrus  était  la  fabrication  d'une 
espèce  de  papier.  La  partie  externe  de  la  tige  triangulaire  de 
cette  plante  est  formée  de  plusieurs  pellicules  concentriques, 
très  légères,  comparables  k  des  pelures  d'Oignon.  On  détachait 
cespellicules  en  battant  doucement  la  tige,  et  on  les  taillait  en 
pièces  d'environ  20  k  30  centimètres  de  long  sur  5  k  6  de  large. 
A  l'aide  de  colle  de  pâte,  on  réunissait  par  le  bord,  dans  le  sens 
de  la  longueur,  un  certain  nombre  de  ces  pièces. 

Lorqu'on  avait  obtenu  ainsi  plusieurs  feuilles,  on  les  collait 
à  plat  l'une  sur  l'autre,  en  plus  ou  moins  grand  nombre,  selon 
la  force  que  l'on  voulait  donner  au  papier.  On  avait  soin,  pour 
obtenir  plus  de  solidité,  de  placer  alternativement  les  feuilles 


CYPKRACKES  89 

en  travers  l'une  de  l'autre,  en  faisant  se  croiser  les  fibres  des 
pellicules.  Lorsqu'on  avait  atteint  l'épaisseur  voulue,  on  polis- 
sait le  papier  avec  des  polissoirs  d'ivoire  et  il  était  prêt  alors 
à  recevoir  l'écriture.  On  fabriquait  du  papyrus  un  peu  par  toute 
l'Egypte,  mais  l'un  des  principaux  centres  de  fabrication  était  la 
ville  de  Sais.  A  l'époque  gréco-romaine,  le  Papyrus  fut  l'objet 
d'une  importante  exportation.  Hiéron  de  Syracuse  fit  transplan- 
ter le  Papyrus  en  Sicile,  où  il  réussit  admirablement,  à  tel  point 
qu'aujourd'hui  on  ne  le  rencontre  plus  nulle  part  en  Egypte,  par 
suite  du  manque  de  culture,  tandis  qu'il  forme  spontanément 
de  grands  bosquets  impénétrables  dans  beaucoup  de  rivières  des 
environs  de  Syracuse. 

Le  Papyrus,  demandera-t-on,  plante  égyptienne  par  excel- 
lence, ne  croissait- il  donc  pas  naturellement  en  Egj^pte  ?  —  Rien 
ne  le  prouve.  Boissier  le  déclare  spontané  en  Afrique  tropique 
australe,  en  Abyssinie,  en  Nubie  et  en  Syrie,  —  où  probablement 
il  fut  importé  d'Egypte.  Les  Egyptiens  auraient  donc  tiré  le 
Papyrus  du  Haut-Nil,  ce  qui  serait  un  document  intéressant 
pour  l'histoire  de  leur  origine,  car,  dès  les  temps  les  plus 
reculés,  le  Papyrus  est  employé  dans  les  hiéroglyphes  comme 
symbole  du  Delta.  On  pourrait  pourtant  admettre  que  le  Papy- 
rus, autrefois  spontané  en  Egypte,  s'est  retiré  vers  le  Sud  par 
suite  d'un  refroidissement  du  climat  égyptien. 

Chose  curieuse,  on  n'a  pas  encore  trouvé  en  hiéroglyphes  le 
nom  du  Papyrus.  Cela  tient  à  ce  que,  la  plante  étant  très  connue, 
on  se  contentait  d'en  donner  la  figure  dans  les  inscriptions,  sans 
l'accompagner  de  signes  phonétiques  pouvant  permettre  d'en 
déterminer  la  prononciation. 

Pourtant,  le  signe  du  Papyrus,  qui  est  très  employé  pour 
symboliser  le  Delta,  avait  par  lui-même  la  valeur  de  la  syllabe 
Ha,  d'où  l'on  peut  conclure  que  Ha  fut  le  nom,  ou  l'un  des 
noms,  du  Papyrus. 

Le  papier  de  Papyrus  se  nommait,  en  ancien  égyptien, 
Dja,nà..  La  partie  delà  tige  qui  servait  à  faire  ce  papier,  ou, 
entortillée,  à  fabriquer  des  liens  solides,  se  nommait  ^^e/\ 


30  LA   FLORE  PHARAONIQUE 


2*J.  Cyperus  loueuM  L. 

Le  SoucliPt  que  l'on  rencontre  le  plus  fréquemment  en  Egypte 
est  le  C.  lonyus.  Or,  les  anciens  Egyptiens  désignaient,  dès  le 
début  de  leur  histoire,  certaines  régions  marécageuses  du  Delta 
sous  le  nom  de  Chatup  des  Arou.  Ce  mot  répond  exactement 
au  copte  Aro  qui,  dans  les  Scalx  coptico-arabes,  est  rendu  par 
Saad,  nom  arabe  du  C.  longiis.  Aroii  est  donc  bien  le  nom 
antique  de  cette  espèce,  dont  Théophraste  nous  apprend  qu'elle 
croissait  sur  les  rives  du  Nil. 


30.  Cyperiis  Ta.^tigiiatiis  Forsk. 

Théophraste  et,  d'après  lui,  Pline  décrivent  une  Cypéracée 
égyptienne  du  nom  de  Sari.  Tous  les  commentateurs  s'accordent 
pour  voir  dans  le  Sari  le  C.  fastigiatus.  Seul,  C.  Fraas 
(Syiiops.,  p.  297)  est  d'un  avis  différent  et  identifie  le  Sari 
avec  le  C.  comosus  Sibth.  L'argument  dont  il  appuie  son  iden- 
tification est  assez  probant  puisque,  selon  lui,  le  mot  grec  akpi 
sert  encore  de  nos  jours  à  désigner  en  Grèce  le  C.  comosus. 

D'autre  part,  on  rencontre  dans  les  textes  hiéroglyphiques 
une  plante  nommée  Sûr,  Sari,  Sar-it,  dont  les  caractères 
concordent  exactement  avec  ce  que  Théophraste  dit  du  <7zpi.  C'est 
une  plante  aquatique,  rangée  ordinairement  dans  les  inscriptions 
à  côté  du  Lotus,  du  Papyrus  et  de  diverses  espèces  de  Roseau  ; 
elle  servait  à  l'alimentation,  était  employée  en  médecine,  et  sa 
tige,  —  haute  d'environ  deux  coudées,  d'après  l'écrivain  grec, 
—  fournissait  des  cannes. 

Comme  le  C.  comosus  ne  pousse  qu'en  Grèce,  tandis  que  le 
C.  fastigiatus  est  très  répandu  en  Egypte,  c'est  probablement  à 
cette  dernière  espèce  qu'il  faut  rapporter  le  ay.pi.  égyptien  do 
Théophraste  et  le  Sari  hiéroglyphique. 


CYPERACEES,   AROIDEES  31 

31.  Cyperus»  alopecuroldes  Rottb. 

Dans  un  tombeau  découvert  à  Gébéleïn  par  M.  Maspero,  se 
trouvait  une  natte  formée  de  tiges  coupées  en  deux  d'une  Cjpé- 
racée  que  l'on  a  reconnue,  après  examen  au  microscope,  être  le 
C.  aloper-uroides .  Pourtant,  Schweinfurth,  qui  rapporte  ce  fait, 
donne  comme  synonyme  de  cette  plante  le  C.  dites  Del.,  qui 
est  ordinairement  considéré,  par  Delile  lui-même  tout  le  premier, 
comme  une  espèce  différente.  Ces  deux  plantes,  d'ailleurs,  se 
rencontrent  encore  aujourd'hui  par  toute  l'Egypte. 

Le  nom  arabe  du  C.  alopecuroides  est.  Koûsh  (Schw.,  Flore, 
n"  1082),  dérivé  probablement  de  l'égyptien  ancien  Qash  ou 
Gas/i,  que  nous  avons  déjà  rapporté  à  VEragrostis  cynosu- 
roides. 

32.  Scirpus  niarltliiiiis  L. 

Cette  Cypéracée,  encore  très  fréquente  de  nos  jours  en 
Egypte,  a  été  retrouvée,  par  FI.  Pétrie,  parmi  les  restes  de 
végétaux  pharaoniques  conservés  dans  la  nécropole  de  Hawara, 
au  Fayoura. 


AROIDEES 

33.   Acorus  Calaniiia  L. 

Cette  plante,  connue  des  anciens  sous  le  nom  de  Calamus 
aromaticiis ,  était  certainement  connue  des  Egyptiens.  Son  nom 
hiéroglyphique,  Kanna,  se  trouve  dans  presque  toutes  les 
recettes  de  parfums.  11  est  à  peine  besoin  de  faire  remarquer 
l'analogie  frappante  qui  existe  entre  ce  nom  ancien  de  la  plante 
et  les  noms  gréco-latins  d'où  est  dérivé  notre  mot  canne.  L'A. 
Calamus  ne  croît  pas  aujourd'hui  en  Egypte.  Je  ne  crois  pas 


32  LA   FLORE  PHARAONIQUE 

qu'il  y  ait  poussé  non  plus  dans  l'antiquité.  D'après  la  périphrase 
Roseau  do  7-*/<t;wù*îe  sous  laquelle  est  désigné  l'Acore  dans  plu- 
sieurs textes  égyptiens,  il  est  h  supposer  qu'on  le  faisait  venir 
d'Asie  par  l'intermédiaire  des  marchands  phéniciens,  qui  le 
tiraient  soit  de  l'Europe,  soit  de  l'Asie  orientale,  seules  con- 
trées où  la  plante  se  rencontre  à  l'état  spontané.  Les  Egyptiens 
le  nommaient  aussi  Roseau  odorant,  expression  équivalant  à 
Calamus  aromaticus.  L'arabe  et  riiébreu  ont  pour  l'Acore  le 
mot  Qanuah,  analogue  au  Kanna  hiéroglyphique. 


TYPHAGEES 


34.  Typlia  ansuMtifolia  L. 

Cette  plante  se  rencontre  aujourd'hui  dans  le  Delta.  D'après 
Unger,  une  monnaie  égyptienne  du  temps  d'IIadrien  représente- 
rait le  dieu  Nil  tenant  en  main  une  tige  de  T.  angvstifolia. 


ALISMAGEES 

35.  Alisnia  Plaiitag^o  L. 

Une  boîte  à  jeu  du  Louvre  (salle  civile,  K)  fait  mention  d'une 
plante  Rimi,  qui  croît  dans  l'eau  et  dont  les  fleurs  sont  d'un 
aspect  agréable.  En  rapprochant  ce  mot  du  copte  Arim,  traduit 
par  yXi'j.x  (pour  xhoij-a.),  je  crois  qu'il  est  k  peu  près  certain  que 
le  mot  hiéroglyphique  désigne  VA.  Plantago,  plante  qui,  du 
reste,  croit  de  nos  jours  en  Egypte  et  y  poussait  autrefois,  au 
dire  des  auteurs  classiques.  Il  n'existe,  à  ma  connaissance,  que 
deux  autres  exemples  de  ce  nom  égyptien,  assez  rare  dans  les 
textes.  L'un  d'eux,  orthographié  Rriiii~it  (une  faute  d'impres- 
sion, ou  de  copie,  a  fait  mettre  le  fragment  de  chair  derrière  ce 
mot,  au  lieu  du  bouton  de  Lotus),  se  trouve  dans  une  phrase 


AROÏDEES,  TVIMIACEES.   ALISiMACEES,   PALMIERS        33 

OÙ  il  est  question  d'une  guirlande  de  Lotus  et  de  Plantain  que 
l'on  doit  attacher  au  cou  d'une  femme  (G.  Masp.,  Eiud.  égypt., 
I,  174).  Le  deuxième,  écrit  Rimi,  est  mutilé,  de  sorte  que  la 
seconde  consonne  peut  se  lire  m  ou  sh  ;  il  est  déterminé  par  la 
touffe  de  Papyrus  et  fait  partie  d'une  liste  de  plantes  aquatiques 
(De  Rodgé,  Edfou,  CVI).  Le  Rimî,  étant  une  plante  d'eau  à 
fleurs  décoratives,  peut  donc  parfaitement  être  le  Plantain. 


PALMIERS 


36.  Hypliaene  titeliaica  Màrt. 

Palmier  dichotome  à  feuilles  flabelliformes  que  l'on  rencontre 
dans  la  Haute-Egvpte  et  que  les  auteurs  classiques,  qui  l'indi- 
quent comme  plante  égyptienne,  nomment  Cucifère.  Les  Arabes 
le  nomment  Doum.  De  là  les  synonymes  Cucifera  tliehaica 
Del.,  et  Douma  tliehaica  Poir.  Ce  palmier  est  fréquemment 
représenté  sur  les  monuments  égyptiens  en  compagnie  du  Dattier. 
Son  nom  hiéroglyphique  était  Marna.  Les  fruits  de  cet  arbre  se 
rencontrent  en  abondance  dans  les  tombes  égyptiennes,  dès 
l'époque  de  la  XIP  dynastie,  par  exemple  dans  la  nécropole  de 
Kahoun. 

Ce  fruit,  dans  les  inscriptions  hiéroglyphiques,  est  nommé 
Qouqoii,  et  il  est  certain  que  c'est  de  ce  mot  que  dérive  le  nom 
gréco-romain  Cucifère,  littéralement  «  l'arbre  qui  porte  des 
Qouqou  ».  Quelques  égyptologues,  trompés  par  l'analogie,  ont 
voulu  voir  dans  ce  fruit  la  Noix  de  coco,  mais  on  sait  que  le 
Cocotier  était  inconnu  des  anciens  Egyptiens.  M.  H.  Brugscli 
s'est  excusé  récemment  (Zeitsch.,  xxix,  p.  29)  d'avoir  donné 
dans  son  Dictiomiaire  hiéroglyphique  la  forme  Qouqou. 
comme  nom  du  fruit  du  Cucifère,  au  lieu  de  l'orthographe  Hou- 
qouqou  qui,  selon  lui,  est  la  seule  correcte.  Il  renvoie  les  incré- 
dules  au   Pap.  Sali.   I,    8/4.  J'y   ai    été  voir,    par  acquit    de 

3 


31  I.A   KLORK    PHARAONIQUE 

conscience  :  le  mot  y  est  bien  lisiblement  écrit  Qoiif/oii,  k 
deux  reprises  différentes,  et  non  Uouqouqou  comme  l'indique 
M.  Brugsch. 

Strabon  rapporte  qu'on  faisait  des  nattes  avec  les  feuilles  du 
Cucifère  ;  il  existe  au  Musée  de  Florence  (n°  2703)  une  paire  de 
sandales  fabriquées  avec  ces  mêmes  feuilles. 

37.  Ily|ilireii«  Ar^fiiii  Makt. 

Synonymes  Medemia  Aryun  Hook.,  Areca  Passalacquvc 
KuNTH.  Le  fruit  de  ce  Palmier  se  rencontre  également  dans  les 
tombes  ;  quelques  spécimens  en  existent  au  Musée  de  Berlin. 
Cette  espèce  ne  croît  plus  aujourd'lmi  en  Egypte  ;  on  ne  la  ren  - 
contre  qu'en  Nubie,  entre  Korosko  et  Abou-Hamed.  Il  est 
certain,  pourtant,  que  le  //.  ^r^im  poussait  en  Egypte,  puisqu'un 
texte  égyptien,  qui  le  nomme  Mahia  à  noyau,  l'indique  comme 
ayant  été  planté  dans  le  jardin  funéraire  du  scribe  Anna,  à 
Thèbes,  sous  la  XYIIP  dynastie.  Le  Musée  de  Florence  (n"  360Ô) 
contient  un  fruit  de//.  A  ivj  un  iàewii^è  à  tort,  dans  le  catalogue, 
avec  V Areca  Fauf'el  G^ertn.  (=  A.  Catccliu  L.).  Parmi  les 
fruits  rapportés  par  FI.  Pétrie  de  la  nécropole  égyptienne  de 
Kalioun  (XIL'  dynastie),  NeAvberry  a  reconnu  trente  noyaux  de 
//.  Argun,  au  sujet  desquels  il  écrit  :  «  Tliat  thej^  belong  to 
tbis  species,  and  not  to  the  allied  form  H.  Ihebaica,  is  clearly 
shown  by  tbeir  oval  shape  and  by  their  possessing  a  rumina- 
ted  albumen.  » 

Schweinfurtli  a  retrouvé  des  fruits  du  même  Palmier  dans 
une  tombe  de  Drali-abou'l-neggab,  qui  date  également  de  la 
XIL'  dynastie. 

38.  Pliœiil^  «lactylifera  L 

Le  nom  égyptien  du  Dattier  est  Bounnou  ou  Phounnou.  Il 
est  d'autant  plus  probable  que  ce  mot  est  l'origine  du  grec  '^om; 
que  le  même  mot  Bounnou  ou  Phounnou,  avec  le  déterminatif 
de  l'oiseau,   sert  k  désigner  le  phénix,  animal  sacré  adoré  à 


PALMIERS  35 

Héliopolis.  Le  nom  <lu  Dattier  revient  dans  un  grand  nombre  de 
textes,  l'arbre  est  souvent  représenté  sur  les  monuments,  enfin, 
des  Dattes  ont  été  trouvées  en  grand  nombre  dansles  tombes.  Au 
sujet  du  Dattier,  il  est  intéressant  de  rappeler  que  les  Egyptiens 
connaissaient  déjà  les  sexes  des  plantes  dioïques.  Nous  le  savons 
par  Hérodote  et  par  les  textes  hiéroglyphiques  ;  seulement, 
considérant  les  choses  h  l'inverse  de  nous,  ils  nommaient  Dattier 
mâle  celui  qui  produit  les  fruits.  Les  nervures  médianes  des 
frondes  de  Dattier  servaient,  comme  elles  servent  encore  de  nos 
jours,  à  fabriquer  des  cannes,  des  cages  et  des  sièges  légers  ;  on 
les  nommait  Bà,  Bai  ou  Bàa-it  en  ancien  égyptien  (Bai  en 
copte).  Les  filaments  qui  naissent  à  la  base  des  feuilles,  et  que 
l'on  appelait  Sliou  non  hounnou,  «  cheveux  de  Dattier  », 
étaient  employés,  comme  nos  brosses  de  chiendent,  pour  nettoyer 
les  objets  peu  fragiles,  par  exemple  les  cornes  et  les  sabots  des 
taureaux  destinés  aux  sacrifices.  Les  feuilles,  nommées  OiUou 
(Woutou),  —  en  copte  i>/^  (^Vlt),  —  servaient  à  tresser  des 
nattes,  des  corbeilles,  des  sandales,  etc.  En  médecine,  on  recom- 
mandait souvent  les  Dattes  pour  leur  propriétés  laxatives. 

Migliarini,  qui  distingue  bien  dans  son  catalogue  du  Musée 
de  Florence  les  fruits  du  H.  thebaica,  du  H.  Argun  et  du 
P.  dacti/Iifera,  attribue  à  une  quatrième  espèce,  le  P.  reclinata 
Jacq.,  certaines  Dattes  trouvées  dans  des  tombes  égyptiennes 
(Flor.,  n°3614).  Cette  espèce  ne  se  rencontre  de  nos  jours  qu'au 
Cap  de  Bonne-Espérance. 

39.  Calaniiis  fasciculatu»  Roxb. 

Une  canne  formée  d'une  espèce  de  Rotang,  que  Schweinfurth 
attribue  avec  doute  au  C.  fasciciilatus,  a  été  découverte  j>ar 
Maspero  dans  une  tombe  égyptienne  de  Gébéleïn. 


30  LA   FLORE   PHARAONIQUE 

JONCACÉES 

40.  «lunciis  inaritlnius  Lmk. 

Des  fragments  de  cette  plante  ont  été  trouvés  par  Unger,  dans 
une  brique  de  la  pyramide  de  Dashour.  Le  J .  mariiimus  croît 
encore  en  Egypte;  Delile  le  cite  dans  sa  Flore,  sous  le  n'*  383, 
ainsi  que  Schweinfurth,  sous  le  n"  1075. 

IRIDACÉES 

41     Iris  sihirica  L 

FI.  Pétrie  a  rapporté  de  ses  fouilles  à  Hawara  des  restes  d'une 
espèce  d'Iris  que  Newberry  identifie  avec  1'/.  sibirica.  Cette 
espèce  n'existe  pas  aujourd'hui  en  Egypte,  où  les  seules  espèces 
spontanées  sont,  d'après  Schweinfurth,  1'/.  Sisyrinchium  L.  et 
Y I.  Helense  Barbey  Boiss.  Au  dire  de  Dioscoride,  les  Egyptiens 
connaissaient  l'Iris  et  lui  donnaient  le  nom  de  vxp,  mot  non 
encore  retrouvé  dans  les  inscriptions  hiéroglyphiques,  mais 
dont  la  sonorité  est  d'autant  plus  égyptienne  qu'un  arbre  Nâ7\ 
de  genre  inconnu,  est  parfois  mentionné  dans  les  textes  (Champ., 
Not.,  I,  747;    Todl.,  cxxv,  16;  Gr.  Pap.  Harris,  xxx,  5). 

LILIACÉES 

42.  Allium  Cepa  L. 

L'Oignon  des  Egyptiens  est  souvent  mentionnéchez  les  auteurs 
classiques,  à  partir  d'Hérodote,  qui  nous  apprend  quelle  quan- 
tité énorme  en  consommèrent  les  constructeurs  des  pyramides. 
Un  le  trouve  de  même  très  fréquemment  représenté  dans  les  tom- 


JONCACÉES.  IRIDACP:KS,  LILIACÉES  37 

beaux,  attaché  en  botte.  L'Oignon  était  en  effet  l'un  des  aliments 
les  plus  estimés  des  Égyptiens  et,  à  ce  titre,  l'un  de  ceux  que 
l'on  offrait  le  plus  habituellement  aux  défunts.  On  en  a  même 
trouvé  dans  la  main  d'une  momie,  et  FI.  Pétrie  en  a  découvert  en 
quantité  dans  la  nécropole  de  Hawara. 

Le  nom  hiéroglyphique  de  l'Oignon  n'a  pas  encore  été  reconnu 
d'une  manière  certaine  dans  les  textes,  mais,  comme  le  signe 
égyptien  qui  représente  un  Oignon  a  la  prononciation  Houdj,  il 
est  probable  que  cette  syllabe  nous  donne  le  nom  de  la  plante. 
M.  Maspero  a  trouvé,  dans  un  tombeau  de  Thèbes,  le  mot  Badjar 
écrit  à  côté  d'un  personnage  qui  porte  une  botte  d'Oignons.  Si  ce 
mot  se  rapporte  à  la  plante  représentée,  il  nous  donnerait  l'ori- 
gine de  l'hébreu  Bezel  et  de  l'arabe  Basai,  qui  tous  deux  dési- 
gnent l'A.  Cepa.  Le  nom  copte  Emdjôl  présente  aussi,  par 
changement  du  b  en  m,  beaucoup  de  rapport  avec  ces  trois  noms. 

Le  copte  Htit  paraît  être  l'ancien  Houdj.  Dans  une  Scala 
copte-arabe,  Htit  est  rendu  par  Silq  (Beta  vulgaris  L.).  Dans 
une  5crt/<2Copto-gréco- arabe,  le  même  mot  est  rendu  par  y.pxu.ôr„ 
■Kpôu-ii-jov,  yhxziov,  qui  désignent  le  Chou  (Brassica  oleracea  L.). 
l'Oignon  eil'Allium  fistulosum  L.,  et  par  Enid.jol,  Basai 
(Alliiim  Cepa  L.). 

43.  Alliiini  sativum  L. 

L'Ail  n'est  pas  représenté  sur  les  monuments.  Le  nom  copte 
de  cette  plante  est  Shgên  ou  Shdjên,  qui  dériverait  d'un  nom 
égyptien  Sagin  ou  Shagin,  mais  un  tel  mot  n'a  jamais,  que  je 
sache,  été  trouvé  dans  les  textes  hiéroglyphiques.  Les  docu- 
ments égyptiens,  soit  figurés,  soit  écrits,  ne  font  donc  pas  mention 
de  l'Ail.  Hérodote  (II,  125)  est  la  seule  autorité  sur  laquelle  on 
puisse  s'appuyer  pour  établir  la  connaissance  de  l'Ail  chez  les 
anciens  Egyptiens. 

44.  Alliuin  Porruni  L. 

Le  Porreau  est  nommé  dans  les  textes  bibliques.  Pline  l'in- 


38  LA   FLORE   PHARAONIQUE 

diqiie  comme  plante  égyptienne.  On  ne  le  trouve  d'ailleurs  ni 
représenté  sur  les  monuments,  ni  mentionné  dans  les  inscriptions 
sous  un  nom  analogue  au  copte  Egè,  Edji.  Pourtant,  Schwein- 
furth  a  reconnu  des  Porreaux  provenant  de  deux  tombes  égyp- 
tiennes. L'espèce  antique  parait  intermédiaire  entre  l'A. 
Pon'wn  et  VA.  Ami^eloprasum  L.,  espèce  dont,  selon  A.  de 
CandoUe,  le  Porreau  cultivé  ne  serait  qu'une  variété.  Il  y  aurait 
à  faire,  sur  ces  anciens  spécimens,  des  études  intéressantes  au 
sujet  de  l'histoire  des  plantes  cultivées.  Mallieureusement,  les 
recherclies  au  microscope  faites  jusqu'ici  par  le  D""  Volkens  n'ont 
donné  qu'un  résultat  décevant,  à  savoir  que  le  Porreau  des 
tombes  égyptiennes  ne  se  rapporte  à  aucun  AUium  connu  do 
nos  jours,  mais  présente  des  caractères  communs  à  plusieurs 
espèces  distinctes. 

45.  Allliiiu  Hsealoiiicuiii  L. 

Unger  reconnaît  l'Echalotte  dans  les  représentations  d'un 
monument  égyptien  situé  à  Sarbout-el-Khadem,  au  Sinaï.  La 
plante  figurée  me  paraît,  pour  ma  part,  plutôt  être  l'Oignon,  dont 
l'A.  ascalonicum  ne  serait  du  reste  qu'une  variété,  d'après  l'opi- 
nion de  la  plupart  de  botanistes.  Schweinfurth  considère  égale- 
ment comme  douteuse  l'identification  d' Unger. 

46.  Scilla  piisilla  Migl. 

Le  catalogue  du  musée  égyptien  de  Florence  renferme,  pour 
le  ii°  3615,  la  mention  suivante  :  «  Bulbes  de  la  Sci/Ua  piisilla, 
trouvées  sur  la  poitrine  d'une  momie  de  femme.  »  Les  seuls 
Scilla  que  l'on  rencontre  aujourd'hui  en  Egypte  sont  le  S.  wari- 
iima  L.  et  le  5.  peruviana  L.,  dont  le  premier  porte  en  arabe 
les  noms  d'AskU,  Basal-el- fàr  et  Basai  el-onseyl.  C'est  le 
seul  que  mentionnent  les  lexiques  copto-arabes,  qui  portent  : 
«  Pi-SKYLLA  =  Basal-el-fàv  ;  Ou-askili  ==  Basal-el-onseyl  », 
et  «  Emojol-heut  =  Basal-el-onseyl.  »  Il  est  certain  que  les 


L1LIAG1::ES,  ASI'AKAGINEES  3J 

bulbes  de  Florence  n'appartiennent  pas  au  S.  maritima,  car 
cette  plante  est  très  particulière  et  l'auteur  rlu  catalogue  de  ce 
musée,  A.  M.  Migliarini,  qui  est  botaniste,  l'aurait  certaine- 
ment reconnue.  11  n'y  aurait  donc  à  hésiter  qu'entre  le  S.  pusilia 
et  le  S.  peruiùana,  à  moins  que  ces  bulbes  n'appartiennent  au 
genr^  Crinum,  reconnu  par  Schweinfurtli  et  Volkens  sur  une 
momie  de  Thèbes.  Apulée,  dans  son  chapitre  Scilla  riibra, 
donne  comme  nom  égyptien  de  cette  plante  le  mot  Sylitho  ;  Dios- 
coride,  parlant  de  la  n/Xù.y.,  n'en  donne  pas  le  nom  égyptien. 

47.  As|»lto«lelii!k»  listulosuM  L. 

On  vient  de  voir  que  le  copte  Emdjôl-heul  est  rendu  par  l'arabe 
Basal-el-onseyl,  qui  est  un  des  noms  du  Scilla  maritima. 
Mais  ce  nom  arabe  s'applique  aussi  à  Y Asphodelns  fistulosiis 
(ScHW.,  n°  1007).  Or,  au  Papyrus  gnostique  de  Leide  (verso,  v, 
14)  on  trouve  le  grec  ào-çiooc/îç,  rendu  par  le  démotique  Mdjoul- 
hout,  a  Oignon  sauvage  »  (H.  Brugsch,  dieJEgyplologie,  p.  303), 
qui  répond  exactement  au  copte  Emdjél-heut.  Cette  espèce 
d'Asphodèle  se  rencontre  encore  très  fréquemment  par  toute 
l'Egypte. 


ASPARAGINEES 

48.   .asparagus  officliialis  L. 

Unger  a  cru  reconnaître  l'Asperge  dans  plusieurs  représenta- 
tions égyptiennes.  Tous  les  bas-reliefs  dont  il  parle  ne  représentent 
pas  l'Asperge  d'une  façon  certaine.  Il  en  est  pourtant  plusieurs 
dans  lesquels  il  est  fort  possible  de  reconnaître  cette  plante. 
Fr.Wœnig  a  cité  des  représentations  analogues,  et  j'en  ai  de  mon 
côté  réuni  quelques-unes.  Les  Asperges  y  sont  figurées  sous  la 
forme  de  corps  droits,  assez  minces  et  allongés,  coupés  carrément 
à  une  extrémité  et  arrondis  à  l'autre,  peints  en  vert  clair,  etordi- 


40  I.A    FI.oRK   l'HARAONlOUE 

nairement  attachés  en  botte,  au  moyen  de  deux  ou  ti'ois  liens  éga- 
lement espacés.  Il  est  bien  probable,  comme  on  Ta  pensé,  que  ce 
sont  là  des  Asperges.  On  les  trouve  représentées  j)arini  les 
offrandes,  dès  l'époque  des  dynasties  memphites.  Dans  les  lexi- 
ques copto-arabes,  le  nom  de  l'Asperge  est  Krilwnalia  ou  plus 
simplement  AHa.  Je  n'ai  jamais  rencontré,  dans  les  textes  hié- 
roglyphiques, de  mot  dans  lequel  on  pût  voir  le  nom  égyptien 
de  r.-l.  officinalis. 


AMARYLLIDEES 

40.  Criiiuiii  aliysslnicuin  Hochst. 

La  momie  de  la  princesse  Nesi-Khonsou  avait  les  yeux  et 
la  bouche  recouverts  d'une  pellicule  provenant,  d'après  les 
recherclies  du  docteur  Volkens,  d'une  espèce  de  Crinum  au 
sujet  de  laquelle  Schweinfui'th  hésite  entre  le  C.  abyssinicum 
et  le  C.  Tinneaninn  Ky.  P.  Je  ne  trouve  aucun  Crinum  dans 
les  Flores  égyptiennes  de  Delile,  de  Forskalon  de  Schweinfurth. 

50.  llTarcisi^us  Tazzetfa  L. 

Cette  espèce  de  Narcisse  s'est  naturalisée  en  Egypte  au  point 
de  pouvoir  y  être  presque  considérée  comme  spontanée.  La  natu- 
ralisation doit  en  être  fort  ancienne,  car  les  fouilles  de  FI.  Pétrie 
à  Ilawara  ont  amené  la  découverte  de  restes  de  cette  plante.  Le 
nom  copte  que  donnent  les  Scalie  pour  le  Narcisse  est  Narkioson, 
mot  que  l'on  pourrait  croire  tiré  du  grec  si  le  nom  arabe  de  la 
plante  n'était  Nargis.  Il  est  vrai  que  les  Arabes  eux-mêmes  ont 
emprunté  aux  botanistes  grecs  bien  des  dénominations  végétales. 


ASPARAOINKKS,    A  M  A  R.V  I.I.I  DEKS,  CuNI  FERES  41 


CONIFERES 

51.  JiiiiiperuK  pliœuicea   L. 

Des  fruits  de  Genévrier  ont  été  découverts,  comme  offrandes 
funèbres,  dans  deux  tombes  de  Thèbes,  k  Deir-el-Bahari  et  h 
Drah-abou'1-neggah  ;  il  s'en  trouve  au  Musée  de  Berlin,  rappor- 
tés d'Egypte  par  Passalacqua,  ainsi  qu'au  Musée  de  Florence. 
Des  fragments   de  résine  de  Genévrier  se  trouvent  au  même 
musée,  de  même  qu'un  appareil  à  gaufrer  le  linge,  fait  en  bois  de 
Genévrier.  FI.  Pétrie  a  rapporté  de  Hawara  un  certain  nombre 
de  spécimens  du  même  fruit.   Le  nom  égyptien  du  Genévrier, 
que  l'on   trouve  écrit   Ouân,    Aoun,    Annou,   Ouàr,   Arou,  • 
paraît,  à  cause  même  de  ces  différentes  orthographes,  être  d'ori- 
gine étrangère,  ce  qui  semblerait  prouver  que  le  J .  phœnicea 
ne  croissait  pas  naturellement  en  Egypte.  Les  baies  de  Genièvre 
portaient  un  nom  spécial,  Pcrshou,  qui  semble,  lui  aussi,  dériver 
d'un  radical  sémitique.  Les  baies  de  Genièvre  étaient  employées 
en  médecine  et  en  parfumerie.  Le  bois  de  Genévrier,   presque 
toujours  indiqué  dans  les  textes  comme  bois  syrien,  servait  à 
faire  des  cannes.  On  trouve  enfin,  à  l'ouest  d'Alep,  une  localité 
mentionnée   sous  le  nom  de   Ta  tes-it  ouân,  «  la  colline  des 
Genévriers  »,  dès  la  XYIIF  dynastie. 

52.   Piiius  Oïlrus  L. 

Le  Cèdre  n'a  pas  été  retrouvé  dans  les  tombes,  mais  son  nom 
égyptien,  Sib,  répondant  au  copte  Sibe,  Sébe,  est  souvent 
mentionné  dans  les  textes. 

On  a  dit  souvent  que  l'Egypte  ne  produit  pas  de  Conifères. 
Delile  cite  pourtant,  comme  arbres  cultivés  en  Basse -Egypte,  le 
Cyprès  et  le  Pin  d'Alep.  De  plus,  il  est  certain  que  le  Cèdre 
croissait  en  Egypte,  au  moins  à  l'époque  des  pyramides.  Dans 


42  LA   FLORE   PII  A  R  A  U  MQ  U  E 

la  tombe  de  Ti,  à  Saqqarah,  deux  ouvrier.s  sont  représentés  en 
train  de  travailler  du  bois  de  Cèdre.  Le  même  arbre  est  nommé 
dans  un  texte  religieux  de  la  pyramide  du  roi  Pépi,  de  la 
VP  dynastie.  Au  temps  de  l'Ancien  Empire,  les  Egyptiens 
n'avaient  certainement  pas  encore  de  relations  commerciales  avec 
la  Syrie  ;  les  charpentiers  de  la  tombe  de  Ti  ne  travaillaient 
donc  que  des  bois  de  leur  pays.  De  plus,  la  présence  du  mot  Sib 
dans  un  texte  religieux  archaïque  semble  bien  indiquer  que  le 
Cèdre  était  un  arbre  égyptien. 

M.  E.  Liiring  affirme  que  le  mot  Sib  n'est  pas  nommé  au 
Papyrus  Ebers  et  que,  par  conséquent,  on  doit  raj^er  ce  nom  des 
dictionnaires.  En  admettant  que  M.  Liiring  ait  raison  en  ce  qui 
concerne  le  Papyrus  Ebers,  l'arbre  Sib  n'en  est  pas  moins 
nommé  au  tombeau  de  Ti  (n°  124),  ainsi  que  dans  les  pyramides 
d'Ounas  (11.  565,  589),  de  Mirinri  (1.  779)  et  de  Pépi  I  (L  669). 
Il  faut  donc  le  laisser  dans  les  dictionnaires  et  lui  conserver  sa 
traduction. 

11  existe  au  Musée  de  Berlin  (n"  7014)  delà  sciure  de  Cèdre 
trouvée  dans  l'intérieur  d'une  momie  (F.  Wonig,  Die  Pfianzen 
im  alten  JEgypten,  p.  387).  Le  Musée  du  Louvre  (L.  180)  et 
celui  de  Florence  (n"  3117)  possèdent  des  restes  de  ce  vernis 
jaunâtre  qui  était  composé  de  naphte  et  de  résine  de  Cèdre,  et 
dont  les  Egyptiens  se  servaient  pour  conserver  les  peintures  de 
leurs  sarcophages.  Certains  scarabées,  même,  sont  modelés  en 
cette  matière  (Flor.,  n°'  1183  et  1188). 

53.  Piiiiis  Pliiea  L. 

Deux  cônes  de  cette  espèce  de  Pin  ont  été  trouvés,  par  Mariette, 
dans  une  tombe  qui  semble  appartenir  à  la  XIl"  dynastie  et  faire 
partie  de  la  nécropole  de  Drah-abou'1-neggah.  FI.  Pétrie  en  a 
également  découvert  dans  la  nécropole  gréco-romaiiie  de 
Hawara,  au  Fayoum.  Le  P.  Pinea  ne  semble  pourtant  pas 
avoir  poussé  spontanément  en  Egypte.  Si,  comme  tout  le  lait 
supposer,  le  mot  hiéroglyphique  Ab  désigne  le  cône  du  Pin,  les 


COMFERKS,  SALICINEES  43 

cônes  auraient  joué  dans  la  mythologie  égyptienne  un  rôle  assez 
important  au  sujet  du  mythe  solaire.  Leur  forme  allongée  les 
aurait  fait  comparer  à  l'obélisque,  dont  les  rapports  avec  le 
soleil  ne  sont  plus  discutés. 

54.   Piiiiis  liwlepeiisis  Ait. 

D'après  les  recherches  de  John  (F.  Wonig,  die  PfJanzen  im 
alten  jEgypten,  p.  387),  c'est  la  résine  du  Pin  dAlep  qui 
domine  dans  la  composition  antiseptique  dont  les  Egyptiens  se 
servaient  pour  momifier  leurs  morts.  Au  sujet  de  la  résine  du 
Pind'Alep,  voir  plus  loin,  au  n"  164. 


SALIGINÉES 

55.  ISalIx  Safsaf  Forsk. 

Le  nom  antique  de  cet  arbre,  très  fréquent  sur  les  bords  du 
Nil,  est  Tari,  en  copte  Tore,  Tliôri.  Les  feuilles  du  Saule,  pliées 
en  deux,  cousues  ensemble  et  ornées  de  pétales  de  fleurs,  ser- 
vaient à  faire  les  guirlandes  dont  on  décorait  les  momies.  Les 
cadavres  d'Ahmès  I,  d'Aménophis  I,  à  la  XVIIl'  dynastie,  celui 
delà  princesse  Nesi-Khonsou,  à  la  XXIP,  portaient  de  ces  guir- 
landes. On  en  a  trouvé  également  dans  une  tombe  de  Sheikh- 
abd-el-gournah.  Le  Saule  était  l'arbre  sacré  de  ïentyris;  l'une 
des  cérémonies  religieuses  qu'accomplissait  le  roi  dans  cette 
localité  consistait  à  dresser  un  Saule  devant  l'image  d'Hathôr. 

56.  PopuliiB  alba  L. 

Théophraste  nous  apprend  (Ilisl.  2olant.,  lY,  8)  que  le  Peu- 
plier blanc  se  rencontrait  sur  les  bords  du  Nil,  mais  non  en  très 
grande  abondance. 

Delile,  Forskal  et  Schweinfurtli  le  mentionnent  dans  leurs 
Flores  égyptieîines  comme  arbre  cultivé,- en  l'accompagnant  de 


44  I,A   FLO[\K    l'IIAF^VoN  1  o  Ij  K 

son  nom  arabe  Houi'.  l'nger  a  trouvé,  dans  une  brique  deTell- 
el-Yahoudi,  deux  fragments  de  bois  qu'il  attribue,  avec  doute, 
diM  ^enre  Poptdus .  Si  cette  attribution  est  juste,  les  fragments 
nepeuvent  guère  provenir  que  de  l'espèce  P.  alba. 

11  existe  dans  les  textes  égyptiens  un  arbre  nommé  Haron 
ou  IIa)'Oin/-  (Pa\).  de  Turin,  62,  1).  Ce  peut  être  la  transcrip- 
tion du  nom  arabe,  Jloiir,  du  Peuplier  blanc,  à  moins  qu'on  ne 
préfère  y  voir  l'équivalent  de  l'iiébreu //"aro/t/,  spina,  paliu- 
rus,  vêpres,  iirtica,  sens  qui  s'accorde  beaucoup  mieux  avec 
l'ensemble  de  la  phrase  :  «  Un  grand  fourré  se  présente  devant 
toi;  tu  pénètres  au  milieu  de  Harouir  qui  font  obstacle  et  tu  ne 
sais  comment  t'y  diriger  ». 


GUPULIFERES 

57.  4||uerciis  Siilicr  L. 

Les  fouilles  de  FI.  Pétrie  k  Ilawara  lui  ont  fourni  des  échan- 
tillons de  liège,  c'est-à-dire  d'écorce  de  Quercus  Sube)'  ou 
Chène-liège.  Cet  arbre  prospère  dans  les  régions  méditerra- 
néennes et  on  le  cultive  de  nos  jours  en  Egypte,  au  dire  de 
Schweinfurth,  avec  deux  autres  espèces  de  Chêne,  le  Q.  pedun- 
culata  EiiRB.  et  le  Q.  lusilanicaLuK.  Peut-être  y  était-il  éga- 
lement cultivé  dans  l'antiquité  pharaonique.  Les  traductions 
coptes  de  la  Bible  ont  en  effet  pour  le  Chêne  deux  noms  qui 
semblent  bien  être  d'origine  antique,  Si  ou  Sei,  Shcji  ou  Shs/iên. 
Le  gland  du  Chêne  est  nommé  T-petpe  dans  la  traduction  copte 
d'isaïe  VI,  13  [Cod.  par.  \\,  fol.  IP-^).  Knfin,  les  Scalx 
portent  Pi~ba1  ruios  avec  la  traduction  arabe  Baloul,  mot  qui 
désigne  le  Chêne.  D'autre  part  Théophraste  (Hisl.  plant.,  IV, 
2,  8),  répété  par  Pline  (Hisl.  nat.,  XIII,  19),  nous  apprend 
qu'il  se  trouvait,  dans  le  nome  de  Thèbes,  «  une  vaste  forêt 
abondamment  fournie  d'Acacia,  de  Chêne,  de  Perséa  et  d'Olivier  ». 
L'ensemble  de  ces   documents    nous  reporte,   au   plus  tôt,  au 


SALICINÉES,  CUPrLIFÈRES,  JUGLANDACKES  45 

IIP  siècle  avant  notre  ère.  Mais  il  est  possible  que  les  Egyptiens, 
à  une  époque  antérieure,  aient  cultivé,  ou  du  moins  connu, 
quelque  espèce  de  Chêne  et  que  nous  ayons  chance  d'en  trouver 
le  nom  en  hiéroglyphes.  Migliarini  attribue  au  Q.  Esculus  L. 
certaines  feuilles  composant  une  guirlande  funéraire  égyptienne 
du  Musée  de  Florence  (CataL,  p.  72). 

5S.  Corylus  Avellana  L. 

Les  mêmes  fouilles  de  FI.  Pétrie  à  Hawara  ont  amené  la 
découverte  de  Noisettes.  Les  auteurs  classiques  ne  parlent  pas 
du  Noisetier  à  propos  de  l'Egypte,  mais  les  Scalx  coptes  portent 
le  nom  de  Pantoki,  traduit  par  Boundouq,  nom  arabe  de  la 
Noisette.  Il  reste  à  savoir  si  le  mot  Pantoki  est  dérivé  d'un 
mot  hiéroglyphique,  ancêtre  de  l'arabe  Boundouq,  ou  s'il  n'est 
que  la  transcription  copte  du  nom  arabe.  Quatre  Noisettes  sont 
exposées,  au  Musée  Guimet,  dans  la  même  boîte  que  les  deux 
Noix  dont  nous  parlons  ci-dessous. 


JUGLANDAGÉES 

59.  Jujflaujs  regia  L. 

Des  Noix  ont  été  également  trouvées  dans  la  nécropole  de 
Hawara.  Le  Noyer,  pas  plus  que  le  Noisetier,  n'est  rangé  parles 
botanistes  classiques  au  nombre  des  arbres  égyptiens.  Pourtant, 
le  nom  du  Noyer  se  rencontre  dans  les  Scalx  coptes,  sous  la 
forme  Pi-orkonon  ou  Pi-orhanon,  mot  d'apparence  grecque, 
mais  qu'on  ne  rencontre,  à  ma  connaissance,  chez  aucun  écrivain 
grec.  Le  noai  delà  Noix,  dans  les  mêmes  Scalse,  est  Ko'tri  ou 
Kaïre.  Ce  nom  peut  être  d'origine  égyptienne,  mais  il  peut  être 
aussi  une  déformation  du  mot  grec  /.xyjrj  au  pluriel.  On  doit 
rapprocher  de  la  découverte  de  FI.  Pétrie  la  présence,  au  Musée 
Guimet  (Vitr.  3,  case  C),  d'une  boite  contenant  deux  Noix  et 
quatre  Noisettes  découvertes,  s'il  faut  en  croire  une  étiquette 


46  LA  ^■'LORE  PIIARAONIOTE 

collée  sur  la  boîte,  dans  une  sépulture  égyptienne.  Cette  boîte 
fut  achetée  telle  quelle,  il  y  a  une  quarantaine  d'années,  chez 
un  marchand  d'antiquités  de  Dijon,  et  l'on  en  ignore  la  prove- 
nance. Elle  a  été  offerte  au  Musée  Guimet  par  M.  Morel-Retz. 
J'aurais  mis  en  doute  son  authenticité,  et  je  me  serais  abstenu 
d'en  parler,  si  des  Noix  n'avaient  été  découvertes  à  Hawara. 


URTIGAGEES 

60.  Moriis  ulg;ra  L. 

Des  resles  de  cette  plante  ont  été  découverts  à  Hawara  par 
M.  Flinders  Pétrie.  Le  Mûrier  blanc  s'est  naturalisé  en  Egypte  ; 
le  Mûrier  noir  n'y  est  que  cultivé,  et  encore  assez  rarement 
(ScHW.,  Flore,  n°'  983-984).  Le  M.  nigra  porte  dans  les  Scalœ 
coptes  le  nom  Oiinialion  ou  Umation,  qui  peut  être  un  nom 
populaire  grec.  Le  M.  alba  L.  se  nomme  en  copte  Ou-katmis, 
mot  qui  paraît  bien  être  d'origine  égyptienne,  et  qui  est  du  reste 
traduit  par  l'arabe  Tout  masri,  «  Mûrier  égyptien  »,  tandis 
que  le  Mûrier  noir  se  nomme  en  arabe  Tout  shàmi.  «  Mûrier 
syrien  ».  • 

61.  Fieujs  Syeoiiiorus  L. 

Le  Sycomore  est  l'un  des  arbres  égyptiens  dont  il  nous  est 
parvenu  le  j)lus  de  fragments  desséchés  dans  les  tombes  :  fruits 
emplissant  des  corbeilles  entières,  branches  et  feuilles  placées 
dans  les  sarcophages  auprès  des  momies,  bois  entrant  dans  la 
confection  des  cercueils,  des  meubles,  des  statues,  dès  l'époque 
de  l'Ancien  Empire.  Des  figues  de  Sycomore  sont  souvent  re- 
présentées sur  les  parois  des  hypogées,  et  une  peinture  de  Saq- 
qarah  nous  montre  deux  personnages  grimpant  dans  les  bran- 
ches d'un  Sycomore,  en  détachant  les  fruits  et  les  jetant  dans 
des  corbeilles  disposées  sur  le  sol. 

Le  nom  égyptien  de  cet  arbre  est  Nouhi,  mot  qui  revient  très 


JUGLANDACEES,  URTICACEES  47 

souvent  dans  les  textes.  Nous  savons  aussi  que  le  Sycomore 
était  considéré  comme  un  arbre  sacré  dans  un  certain  nombre 
de  villes  et  qu'il  était  placé  sous  la  protection  d'Isis  et  d'Hathôr. 
En  thérapeutique,  ses  fruits  jouaient  un  rôle  très  important  et 
sont  mille  fois  mentionnés  dans  les  papyrus  médicaux.  Le  Sy- 
comore était  si  commun  en  Egypte  que  son  nom,  Nouhi,  servait 
à  désigner  la  plupart  des  arbres  nouvellement  implantés  sur  les 
rives  du  Nil.  Le  Baumier  s'appelait  «  Sycomore  à  encens  »  ;  le 
Figuier,  «  Sycomore  à  figues  »  ;  le  Térébinthe,  «  Sycomore  à 
résine  »,  etc. 

62.  Ficus  caricR  L. 

La  Figue  ordinaire  a  été  trouvée  par  Kunth  et  Schweinfurth 
dans  des  tombes  égyptiennes.  Son  nom  hiéroglyphique  est  Dab, 
et  le  nom  de  l'arbre  est  Nouhi  net  dab,  «  Sycomore  à  figues  )>. 
Une  sépulture  de  Béni-Hassan  nous  offre  un  tableau  sur  lequel  est 
figurée  la  cueillette  des  Figues.  Un  Figuier  bas  étale  au  loin  ses 
branches  couvertes  de  feuilles  palmées- quinquélobées,  dont  la 
forme  est  bien  franchement  caractérisée  par  le  peintre  égyptien. 
Trois  singes  sont  dans  les  branches,  jetant  d'une  main  des 
figues  à  des  personnages  qui  en  emplissent  des  paniers,  et  de 
l'autre  dévorant  des  fruits  et  se  payant  ainsi  eux-mêmes  leurs 
services  en  nature.  Les  fruits  et  le  latex  du  Figuier  étaient  sou- 
vent employés  en  médecine  ;  on  fabriquait,  au  temps  des  Rames- 
sides,  une  liqueur  de  figue,  nommée  dans  les  textes  avec  le  vin, 
la  grenadine  et  le  sirop  de  Caroube. 

La  racine  égyptienne  qui  a  donné  naissance  au  mot  Dab 
signifie  «  envelopper,  enfermer  »;  il  y  a  là  une  allusion  à  la 
forme  de  la  Figue  qui,  on  le  sait,  n'est  pas  un  fruit  proprement 
dit,  mais  un  réceptacle  développé  dans  l'intérieur  duquel  sont 
renfermées  les  fleurs  d'abord,  puis  les  graines  ensuite.  Dab 
ne  désigne  que  la  Figue,  et  ce  mot  ne  s'est  pas  conservé  en  copte. 
Le  Figuier,  nommé  le  plus  souvent  «  Sycomore  à  figues  »,  porte, 
vers   le  déclin   de   la   littérature  égyptienne,    un   nom  spécial, 


48  LA  FLORE  PIlARAONlur  F. 

Kouantà,  qui  s'est  conservé  dans  le  copte  Ke)iti,  seul  nom  du 
Figuier  dans  cette  langue. 

63.   CaitnabîK  sativa  L. 

Unger  cite  le  Chanvre  parmi  les  plantes  égyptiennes,  mais  en 
s'appuyant  uniquement  sur  ces  deux  arguments  :  1°  La  déesse 
syénite  Anouki  a  la  tête  ordinairement  couv3rte  d'une  coiffure 
dans  laquelle  Birch  voit  une  botte  de  tiges  de  Chanvre,  et  cette 
coiffure  sert  à  déterminer  le  mot  égyptien  Hemâ,  «  lin  »  ;  2"  Po  - 
lydamna,  épouse  de  Thonos,  offrit  en  Egypte,  à  Hélène,  un 
breuvage  qui  faisait  oublier  les  maux  passés  (Odyssée,  IV,  229) 
et  qui  ne  peut  être  autre  chose  que  le  Hashish,  boisson  faite 
avec  les  graines  du  Chanvre. 

Que  la  boisson  de  Polydamiia  ait  été  le  Ilashish,  c'est  là  une 
pure  hypothèse  impossible  à  discuter  scientifiquement.  Quant  à 
la  coiffure  d'Anouki,  elle  représente  non  une  botte  de  tiges, 
mais  un  faisceau  de  plumes  liées  par  la  base  et  s'évasant  au 
sommet.  D'ailleurs,  cette  coiffure  fût-elle  composée  de  tiges,  je 
ne  vois  pas  comment  on  pourrait  y  voir  les  tiges  du  Chanvre 
plutôt  que  celles  de  toute  autre  plante.  Le  déterminatif  du  mot 
Hemâ  est  effectivement  une  botte  de  tiges,  mais  Hernà,  —  si  ce 
mot  est  le  nom  d'une  plante,  ce  que  je  ne  crois  pas,  —  ne  pour- 
rait désigner  qu'une  Graminée,  d'après  les  peintures  de  Zaouïat- 
el-maïetin  (L.D.,  II,  106-107),  au-dessus  desquelles  il  se  trouve 
inscrit.  11  me  paraît  d'ailleurs  certain  que  He^nâ,  dans  ces  scènes, 
désigne  la  partie  du  Froment  qui  reste  en  terre  après  qu'on 
l'a  fauché  à  mi-hauteur,  c'est-à-dire  la  moitié  inférieure  du 
chaume. 

Enfin,  Passalacqua,  dans  le  catalogue  des  antiquités  qu'il  a 
découvertes  en  Egypte,  cite,  sous  le  n"  465,  un  peigne  de  bois, 
à  manche,  encore  garni  de  filasse  de  Chanvre.  Ce  fait  serait  suf- 
fisant pour  nous  prouver  que  les  anciens  Egyptiens  connaissaient 
le  Chanvre;  mais,  malheureusement,  Passalacqua  n'est  pas  bo- 
taniste,  et   son  témoignage  en  perd  toute  son  importance.  Du 


URTICACKKS,  K  Ul' 11  OR  I5l  ACKES  49 

reste,  cette  filasse  a  été,  dans  la  suite,  soigneusement  étudiée  au 
microscope  par  Braun,  Ascherson  et  Magnus,  et  il  est  résulté  de 
ces  recherches  qu'elle  appartient  au  Lin  et  non  au  Chanvre.  La 
plus  ancienne  mention  du  Chanvre  en  Egypte  est  relativement 
récente:  le  moi  Pi-  erbisi,  dansles  Scalx  (Kir.,  122),  est  rendu 
par  le  nom  arabe  du  Chanvre.  Mais  il  n'existe,  que  je  sache, 
aucune  matière  textile  pharaonique  dont  le  nom  présente  quelque 
rapport  avec  Erhisi. 


ErPHORBIAGEES 

64.   RicinuN   cuiiiiiiunis  L. 

Des  graines  du  R.  communis  ont  été  reconnues  au  Musée 
égyptien  de  Berlin,  par  Kunth,  à  celui  de  Vienne,  par  Unger, 
et  à  celui  du  Louvre  par  M.  Bonastre.  Schweinfurth  en  a  éga- 
lement trouvé  dans  une  tombe  de  Thèbes,  mais  leur  antiquité 
lui  paraît  douteuse.  On  sait  par  les  auteurs  classiques  que  le 
Ricin  croissait  en  Egypte,  où  on  le  cultive  encore  de  nos  jours. 
On  en  tirait  une  huile  qui  servait  à  l'éclairage  dans  les  basses 
classes.  Hérodote  nous  a  transmis  le  nom  égyptien  de  cette 
plante,  Kiki.  Je  ne  l'ai  jamais,  pour  ma  part,  retrouvé  dans  les 
textes  hiéroglyphiques.  Unger  donne  la  figure  de  quelques 
plantes,  tirées  de  diverses  tombes,  qu'il  croit  être  des  Ricins. 
D'après  la  dispositions  la  forme  des  fruits,  je  crois  plutôt  que  ce 
sont  des  Figuiers,  dont  les  feuilles,  dans  un  dessin  un  peu 
superficiel,  peuvent  facilement  se  confondre  avec  celles  du 
Ricin. 

Le  nom  égyptien  du  Ricin,  découvert  par  M.  E.  Révillout 
grâce  à  l'étude  de  documents  démotiques,  est  Deqfon.  Si  le  mot 
Kiki  est  égyptien,  il  ne  peut  donc  désigner  que  les  graines  de  la 
plante.  L'huile  de  Deqam  servait  à  l'éclairage  et  était  employée 
comme  purgatif.  En  copte,  Kiki  est  le  nom  de  la  graine 
(Flabb-el-kharoua),  et  DJismisle  nom  de  la  lAaniefKharouaJ. 

4 


50  I-A   FLORK   PII  ARA  (INIQUE 

05.   Eiipliorliia   liello»icopia  L. 

Des  fruits  de  cette  plante  ont  été  reconnus  par  Ungcr  dans 
une  brique  de  la  pj-ramide  de  Dashour,  nécropole  de  l'ancienne 
Memphis.  V E .  heliosco'pia  est  mentionné  par  Delile  (n**  478)  et 
par  Schweinfurth  (n"  962}  dans  la  flore  de  l'Egypte  moderne. 

66.  Eiipliorliia  ses^yptiaea  Boiss. 

De  cette  espèce  d'Euphorbe,  également  commune  aujourd'hui 
en  Egypte,  FI.  Pétrie  a  trouvé  des  restes  dans  la  nécropole 
gréco- romaine  de  Hawara,  au  Fayoum. 

67.  Pliyllaittlius  MIruri  L. 

Une  brique  provenant  d'Eileithyia  (El-Kab)  renfermait,  au 
dire  d'Unger,  des  fleurs  mâles  de  cette  plante,  laquelle  ne  se 
rencontre  de  nos  jours  que  dans  les  Indes  Orientales. 

SANTALAGÉES 

68.  Sanialiiiii  album  L. 

M.  de  Verneuil  a  reconnu,  dans  la  cavité  abdominale  d'une 
momie,  des  fragments  de  bois  de  Santal  mélangés  à  du  nalron 
pulvérisé  fCa^  Passalacqua,  p.  286).  C'est  probablement  par 
l'intermédiaire  des  marchands  arabes  que  les  anciens  Egyptiens 
se  procuraient  ce  bois,  qu'on  ne  trouve  que  dans  l'Asie 
orientale,  et  qui  porte  en  copte  le  nom  de  Pi-sarakhos. 

LAURAGÉES 

69.  Laurus  nubilisi  L. 

D'après  W.  Pleyte,  les  momies  n°^  M.  46,  67  et  82  du  Musée 
de  Leide  portent  des  couronnes  tressées  en  feuilles  de  Laurier; 


EUPHORIUACKES,  SANTALACKKS,  LAURACKES.  AMARANTACKES  51 

ces  momies  datent  de  la  basse  époque.  La  nécropole  gréco- 
romaine  de  Hawara  a  également  fourni  à  FI.  Pétrie  des  restes  de 
couronnes  que  M.  Newberry  a  reconnues  être  tressées  avec  les 
feuilles  du  L.  nobilis.  Le  Laurier  n'est  pas  un  arbre  égyptien, 
mais  on  le  cultive  abondamment  en  Egypte,  et  les  Scalœ  coptes 
portent  toutes  le  mot  Ourita,  traduit  par  l'arabe  Zahr  gJtàr, 
«  fleur  de  Laurier  », 

70.   l.aiirii«  f^assia  L. 

Le  bois  du  L.  Cassia  était  très  employé  par  les  parfumeurs 
égyptiens.  11  entrait  dans  la  composition  du  parfum  sacré  appelé 
Kyphi.  (  )n  le  nommait  Bois  ou  Ecorce  de  Qat. 

71.  liaiiriis  Cinnanioinuin  Andr. 

Bois  également  employé  en  parfumerie.  On  le  nommait  Tas 
ou  Bois  odorant.  Ces  deux  bois  de  Cannelle  venaient  probable- 
ment des  Indes  en  passant  par  l'Arabie,  comme  la  plupart  des 
produits  pharmaceutiques  ou  aromatiques  en  usage  dans  l'Egypte 
antique. 


AMARANTACKES 

72.  Celosia  nrgentea  L. 

Cette  plante  est  indiquée  par  Delile  (n''2r38)  comme  spontanée 
dans  les  environs  du  Caire.  M.  Flinders  Pétrie  a  découvert,  dans 
la  nécropole  de  Hawara,  au  Fayoum,  des  restes  antiques  du 
C.  argentea.  Pline  vante  l'Amarante  d'Alexandrie  (XXI,  23), 
mais  il  parle  d'une  espèce  à  fleurs  pourprées,  probablement  le 
C.  cristata  L.,  encore  cultivé  dans  les  jardins  d'Egypte. 


LA   FLORE   PHARAONIQUE 


POLYGONEES 

73.  Polysonuin  avicularc  L. 

Des  fragments  de  cette  herbe,  encore  très  commune  en 
Egypte,  ont  été  reconnus  par  Ungerdans  une  brique  de  Tell-el- 
Yahoudi. 

74.   Riiiiiex   dcntatus  L. 

Plante  encore  fréquente  en  Egypte.  Des  branches  de  R.  den- 
iatiis,  couvertes  de  fruits  bien  conservés,  ont  été  reconnues  par 
Schweinfurth  dans  une  tombe  thébaine  d'époque  gréco-romaine. 
FI.  Pétrie  a  également  trouvé  des  débris  de  cette  plante  dans  la 
nécropole  de  Hawara,  qui  date  aussi  de  l'époque  gréco-romaine. 
Dans  une  tombe  de  Kahoun,  —  de  beaucoup  antérieure,  puis- 
qu'elle date  de  la  XII^  dynastie,  —  le  même  explorateur  anglais 
a  trouvé,  mêlé  avec  d'autres  graines  ù  des  grains  d'Orge,  un 
fruit  bien  conservé  du  R.  dentatus. 


GHENOPODIAGEES 

75.  Clicnopoflinni   liybridiini  L. 

Quelques  graines  de  cette  plante  ont  été  trouvées  par  Unger 
dans  une  brique  de  Tell-el-Yahoudi. 

76.  Clienopodiuiii  murale  L. 

Une  brique  de  la  pyramide  de  Dashour  renfermait  un  certain 
nombre  de  graines  de  cette  planto,  encore  très  commune  en 
Egypte  (Delile,  n°  287). 


POLYGONEES,  GHENOPODI AGEES,  LABIEES  53 


77.  Blituni  vii'satum  L. 

Cette  plante  n'est  pas  indiquée  dans  les  Flores  modernes  de 
l'Egypte.  Aussi,  est-ce  avec  un  certain  doute  qu'Unger  rapporte 
au  B.  virgalum  une  graine  trouvée  dans  une  brique  deTell-el- 
Yahoudi. 

78.  Atriplex  liorteiisis  L. 

On  trouve  dans  quelques  textes  (Sallier  IV,  5/3;  Pap.  méd. 
de  Berlin,  7/i  ;  De  Rougé,  Edfou,  52/11),  le  nom  Ganoush,  qui 
s'applique  à  une  plante  comestible  et  médicinale.  Ce  nom  me 
semble  s'être  conservé  dans  le  mot  copte  Pi~ghleh  (Kir. ,  256) 
qui,  traduit  par  l'arabe  al-qataf,  désigne  l'Arroche  des  jardins, 
plante  encore  cultivée  de  nos  jours  en  Egypte.  A  moins  que 
l'égyptien  Ganoush  ne  soit  l'origine  de  l'arabe  Ganîsh,  nom  du 
Saccharum  mgypiiacum  Willd. 


LABIEES 

79.  iflentita  piperita  L. 

Dans  une  tombe  ouverte  en  1884  par  Maspero,  à  Sheikh-abd- 
el-gournah,  se  trouvait  une  guirlande  composée  en  partie  de 
sommités  de  M.  piperita,  au  sujet  desquelles  Schweinfurth 
(UebevPfianzenreste,  p.  3G7)  donne  des  renseignements  d'ana- 
tomie  botanique  très  détaillés.  La  Flore  égyptienne  de  Delile 
énumère  quatre  espèces  de  Menthe,  mais  le  M.  piperita  ne  s'y 
trouve  pas.  La  Menthe  était  fort  employée  en  médecine  et  sur- 
tout dans  la  parfumerie.  Son  nom  ancien  était  Agaïei  quelque- 
fois Nakpata,  mais  d'une  manière  abusive,  car  je  crois  que  ce 
dernier  nom  doit  plutôt  s'appliquer  au  Romarin.  Les  Scalse 
rendent  ordinairement  par  Aneth  le  nom  copte  Amisi,  qui 
répond  à  l'ancien  égyptien  Ammisi.  Mais  il  est  d'autres  Scalai 


5i  LA    FLORE  niARAONlUUE 

(v.  infrà  ii°  120)  qui  traduisent  Amisi  par  Menthe.  De  sorte  que 
l'égyptien  Atmaisi i)eui  être  un  des  noms  de  la  Menthe. 


80.  Salvla  eegyptiaca  L. 

Quelques  fragments  de  graines  de  cette  plante  ont  été  recon- 
nus par  Unger  dans  une  brique  d'El-Kab.  11  attribue  ces  restes 
au  iS.  spinosa  L.,  mais  S.  spinosa  et  «S.  vegyptiaca  semblent 
bien  deux  noms  donnés  à  tort  par  Linné  à  une  seule  et  même 
plante.  Plusieurs  espèces  de  Sauge  croissent  encore  en  abondance 
dans  le  Delta  (Schw.,  u°^  823-826).  La  Sauge  était  également 
connue  des  anciens  Egyptiens.  Apulée  lui  donne  le  nom  égj^ptien 
de  Anusi;  Dioscoride,  d'après  l'édition  Sprengel,  orthographie 
ce  nom  à-oj^t.  Cette  dernière  orthographe  est  fautive,  car  les 
traducteurs  arabes  de  Dioscoride  donnent  Anousi  (Kir.,  Ling. 
œgypt.  reslit.,  p.  603).  Les  traités  de  médecine  égyptiens  men- 
tionnent souvent  une  plante  Anousi,  qui  ne  peut  être  que  la 
Sauge. 

81.   Rosinariiius  ofUcinalis  L. 

Le  Romarin  croît  encore  aux  bords  du  Nil.  Le  seul  spécimen 
antique  que  j'en  connaisse  a  été  découvert  par  Prosper  Alpin  et 
est  ainsi  décrit  par  lui  :  «  Nosintra  quoddam  medicatum  cadaver 
invenimus  scarabseum  magnum  ex  lapide  marmoreo  efforma- 
tum,  quod  intra  pectus  cum  libanotidis  coronarii  ramis  colli- 
gatum,  fuerat  repositum.  Incredibile  dictu,  rami  rosmarini,  qui 
una  cum  idolo  inventi  fuerunt,  folia  nsque  aileo  viridia,  et  recen- 
tia  visa  fuerunt,  ut  ea  die  a  planta  decerpli,  et  positi  apparue- 
rint.  »  (Hist.  nat.  J^gypt.,  I,  36.)  Prosper  Alpin,  qui  vivait  au 
xvi"  siècle,  était  un  médecin  et  un  botaniste  distingué.  On  peut 
donc  se  fier  à  sa  détermination.  Tout  au  plus  pourrait -on  se 
demander,  à  cause  de  son  expression  folia  viridia,  s'il  n'a  pas 
été  trompé  par  des  Arabes  en  bonne  humeur. 


LABIEES.    CONVOLVULACEES  55 


82.  Tciicriiiiii   Poliuni  L. 

On  rencontre,  dans  un  texte  éj?yptien,  un  nom  de  plante, 
Our-it,  qui  a  été  assimilé  au  copte  Ourt  et  à  l'arabe  Ouarrl, 
mots  qui  tous  deux  désignent  la  Rose.  Cette  identification  est 
philologiquement  impossible,  la  désinence  it  du  féminin  avant 
disparu  de  bonne  heure  en  égyptien  et  n'étant  jamais  reproduite 
en  copte.  Le  mot  Our-it  ne  peut  répondre  qu'au  copte  Oulaï,  moi 
qui  se  trouve  dans  toute  les  Scalse  et  est  traduit  par  le  nom 
arabe  de  la  Germandrée,  T.  Polium,  plante  encore  réquente 
de  nos  jours  dans  le  Delta. 

83.  Orisanuni  Iflajoraua  L. 

Dioscoride  nous  apprend  que  la  Marjolaine  croissait  en  Egypte 
et  qu'elle  y  portait  le  nom  de  o-:ç>ô;  dans  les  Scalse,  cette  plante 
est  nommée  K^nmbon  ou  TJirimboa.  M.  Maspero  a  pensé  en 
retrouver  le  nom  arabe  Zaatar  dans  l'égyptien  Djaàtà,  mot 
dont  on  ne  connait  qu'un  seul  exemple.  FI.  Pétrie  a  découvert 
des  restes  antiques  de  cette  plante,  encore  cultivée  aujourd'hui 
en  Egypte,  dans  la  nécropole  gréco-romaine  de  Hawara. 


CONVOLVULACÉES 

84.  Coiivolvulus  scoparius  L. 

Cette  plante,  répondant  à  V krsT.yXaBo^  des  Grecs,  portait  en 
ancien  égj-ptien  les  noms  de  DJàbiei  de  DJalmâ.  On  la  trouve 
mentionnée  dans  la  plupart  des  recettes  de  parfumerie  égyptien- 
nes que  nous  connaissons,  entre  autres  dans  celle  du  Kyphi. 
L'Egypte  moderne  possède  dix  espèces  de  Convolvulus,  mais  le 
C.  scoparius  en  a  disparu,  —  s'il  y  a  jamais  poussé. 


56  LA    Fl.OKK   l'HARAONUJIJE 

85.  Coitvol%'ulus  Hystrix  Vahl. 

Cette  plante,  mentionnée  dans  les  Flores  de  l'Egypte  moderne, 
a  été  trouvée  par  FI.  Pétrie  dans  ses  fouilles  de  Hawara. 

86.  Coiivolvulii^i  spiuosus  BURM. 

Les  mêmes  fouilles  ont  amené  la  découverte  de  Tespèce  C.  spi- 
nosus,  que  je  ne  trouve,  —  du  moins  sous  cette  dénomina  - 
tion,  —  dans  aucune  Flore  égyptienne. 

87.   Crcssa  cretica  L. 

Cette  plante,  très  commune  de  nos  jours  en  Egypte,  a  été  re- 
trouvée dans  la  nécropole  gréco -romaine  de  Hawara. 

88.  discuta  arabica  L 

Cette  petite  plante  parasite,  que  l'on  rencontre  encore  par 
toute  l'Egypte,  a  été  reconnue  par  Newberry  dans  les  végétaux 
apportés  par  FI.  Pétrie  de  la  nécropole  de  Hawara. 

SOLANACÉES 

80.  Snlaiiiiiii  Dulcamara  L. 

La  Vigne  de  Judée  a  été  retrouvée  par  FI.  Pétrie  dans  ses 
fouilles  de  Hawara.  On  ne  la  trouve  pas  mentionnée  dans  les 
Flores  de  l'Egvpte  moderne. 

BORRAGINÉES 

90.   lleliotropiiiiii  nubicuin  L. 

Cette  espèce  n'appartient  pas  à  la  Flore  moderne  de  l'Egypte. 
Elle  a  été  rencontrée  dans  la  nécropole  de  Hawara. 


CONVOLVULACÊliS,  SOLANAGÉKS,  BORRAGINÊES,  SÉSAMÉES      51 


SÉSAMEES 


01.  I^csaïuum  indicum  DG. 

On  n'a  jamais  trouvé  dans  les  tombes  de  restes  antiques  du 
Sésame.  Des  capsules  de  cette  plante,  trouvées  dans  une  tombe  de 
Tlièbes  par  Schiaparelli,  ont  été  soigneusement   étudiées   par 
Schweinfurth,  qui  n'ose  pas   trop  leur   attribuer   une  origine 
pharaonique.  A.  de  Candolle,  en  effet,  dans  son  Origine  des 
plantes  cultivées,  croit  que  le  Sésame  n'a  été  introduit  en 
Egypte  qu'à  l'époque  de  la  conquête  grecque.  Unger  a  rangé  le 
Sésame  au  nombre  des  plantes  antiques  de  l'Egypte,  d'après 
une  peinture  de  la  tombe  de  Ramsès  III,  qui  nous  montre  des 
boulangers  mêlant  à  la   pâte    des   grains  aromatiques.   Mais, 
comme  le  fait  judicieusement  observer   A.    de   Candolle,    ces 
grains  ne  sont  pas  nécessairement  du  Sésame,  ils  peuvent  être 
du  Garvi,  de  l'Anis,  du  Cumin,  etc.  Pourtant  un  fait  philolo- 
gique assez  frappant  semblerait  prouver  que  le  Sésame  était 
connu  des  Égyptiens  de  l'époque  pharaonique.  Le  nom  arabe  du 
Sésame  est  Semsem  :  or,  une  plante  dont  les  grains  se  man- 
geaient se  nomme  en  hiéroglyphes  Shemsheni.  D'autre  part,  le 
Sésame  a  un  nom  copte  Oke,  qui  présente  l'aspect  d'une  origine 
égyptienne,  aspect  d'autant  plus  évident  qu'il  existe  dans  les 
textes  hiéroglyphiques  une  plante  Ahe,  non  encore  identifiée, 
dont  on  tirait  de  l'huile,  et  dont  les  graines  étaient  utilisées  en 
médecine.  Ake  pourrait  être  le  nom  égyptien  du  5.  indicum,  et 
Shemshem,   son  nom  sémitique  égyptianisé.  Le  problème  est 
assez  intéressant  pour  que  je  puisse  consacrer  prochainement 
une  étude  spéciale  h  la  détermination  de  ces  deux  noms  égyp- 
tiens de  plantes. 


58  LA   FLURE  riiARAONIQUE 


ASGLEPIADAGEES 


92.  Asclepias  procera  Willd. 

P.  Ascherson  a  retrouvé,  dans  une  tombe  égyptienne  de 
l'Oasis  de  Dakhléh,  des  branches  de  cet  arbrisseau  (A.  Braun, 
Die  PfJanzenreste,  p.  24  [310]).  Le  Musée  de  Florence  ren- 
ferme, sous  le  n"  3626,  du  duvet  et  des  graines  du  même 
végétal.  On  le  rencontre  encore  fréquemment  en  Egypte  et  le 
duvet  qui  enveloppe  ses  graines  sert  à  rembourrer  les  coussins. 
Cette  plante  devait  être  utilisée  par  les  anciens  Egyptiens,  car 
son  nom  copte  Pi-lam,  que  l'on  rencontre  dans  toutes  les  iSca^cC, 
dérive  bien  certainement  d'un  mot  hiéroglyphique. 

JASMINÉES 

93.  Jasiiiiniiiii  ^aiiiliac  L. 

Une  guirlande  trouvée  dans  la  cachette  de  momies  royales  de 
Deir-el-Bahari,  découverte  en  1891  par  Maspero,  est  formée  de 
fleurs  de  Jasmin.  Pourtant  Schweinfurth,  n'ayant  pu  observer 
la  guirlande  de  près,  ne  donne  cette  détermination  spécifique 
que  sous  toute  réserve.  Le  /.  Sarabac  est  très  cultivé  de  nos 
jours  en  Egypte  pour  ses  fleurs  odorantes.  Newberry  a  reconnu 
la  même  plante  parmi  les  restes  végétaux  rapportés  de  Hawara 
par  FI.  Pétrie.  Le  nom  copte  de  la  fleur  du  Jasmin  est  A.s»27', 
mot  dont  l'apparence  égyptienne  semble  bien  indiquer  que  la 
plante  était  connue  des  Egyptiens  de  l'épo  |ue  pharaonique. 

OLÉAGÉES 

94.  Olea  europtca   L. 

Des  couronnes  d'Olivier  ont  été  très  souvent  trouvées  sur  la 


ASCLKr'IADACKKS,  JASMINKKS.  OLKACEES       59 

tête  de  momies,  (^n  a  remarqué  toutefois  que  ces  momies  ne 
sont  jamais  antérieures  à  la  XX*  dynastie.  D'autre  part,  Pleyte 
croit  que  l'Olivier  n'a  été  introduit  en  Egypte  qu'à  partir  des 
grandes  conquêtes  égyptiennes  en  Asie,  sous  la  XVIIl^  dynastie. 
En  fait,  le  nom  égyptien  de  l'Olivier,  Djadi,  fort  rare  dans  les 
textes,  ne  se  trouve,  à  ma  connaissance,  pour  la  première  fois 
qu'à  l'époque  des  Ramessides.  Mais  l'Olivier  a  dû  s'acclimater 
facilement  en  Egypte,  car  Theopliraste  (Hist.  plant.,  10,  2,  8) 
nous  apprend  qu'il  en  existait  une  forêt  entière  dans  les  envi- 
rons de  Thèbes.  On  doit  remarquer,  en  outre,  que  jamais  les 
tombes  de  la  XIP  dynastie  n'ont  fourni  de  branches  ni  de  fruits 
d'Olivier. 

Le  mot  Baq,  que  l'on  considère  comme  le  nom  de  l'Olivier, 
est  fréquent  dès  les  temps  contemporains  des  pyramides,  mais 
j'ai  démontré  dans  un  mémoire  spécial  que  Baq  est  le  nom  du 
Morincja  et  non  celui  de  l'Olivier.  Les  textes  dans  lesquels  se 
trouve  le  mot  Djadi  nous  montrent  qu'on  faisait  en  Egypte  une 
grande  consommation  d'olives,  comme  fruits  comestibles,  et 
surtout  pour  en  extraire  de  l'huile  à  l'usage  des  lampes  allumées 
dans  les  temples.  Nous  savons  que  les  simples  particuliers 
n'alimentaient  leurs  lampes  qu'avec  l'huile  du  Sésame  ou  du 
Ricin. 

95.  Ole»  iiiibica  Sghw. 

L'Olivier  ne  s'est  ordinairement  rencontré  dans  les  tombes 
égyptiennes  que  sous  forme  de  couronnes.  Pourtant,  la  décou- 
verte d'une  tombe  intacte  de  Drah-abou'1-neggah  a  permis  à 
M.  E.  Schiaparelli  de  communiquer  à  Sclnveinfurth  un  grand 
nombre  de  noyaux  d'olives  provenant  d'offrandes  desséchées. 
«  Les  noyaux  d'olives  »  —  écrit  Schweinfurth  (Les  dernières 
découvertes,  p.  43)  —  «  apparaissent  ici  sous  deux  formes  qui 
ft  nous  laissent  apercevoir  deux  variétés  distinctes,  les  uns  étant 
«  aigus  de  deux  côtés  ou  un  peu  rétrécis  à  l'instar  d'un  fuseau, 
«  les  autre-  de  forme  oblongue  et  tronquée.  »  Or,  parmi  les  végé- 


60  L  A    F  L  l)  R  !•:    P  H  A  R  A  (  »  .\  I  Q  b  K 

taux  rapportés  de  Hawarapar  FI.  Pétrie,  Newberry  a  reconnu 
deux  variétés  d'Olivier,  VOlea  europsea  L.  et  VOlea  europxa 
L.  Aar.  nuhica  Schw.  Il  est  fort  vraisemblable  que  les  deux  for- 
mes de  noyaux  observées  par  Schweinfurth  correspondent  aux 
deux  variétés  d'Olivier  distinguées  par  le  botaniste  anglais. 
Enfin,  une  troisième  variété  a  été  distinguée  par  Migliarini, 
qui,  dans  son  catalogue  du  Musée  égyptien  de  Florence  (p.  72, 
n°'2465-2466),  attribue  certaines  feuilles  de  guirlandes  funéraires 
à  VO.  europsea,  et  d'autres  à  VO.  Oleuster  L.  Ce  peut  être  à  cet 
Olivier  sauvage  que  Théophraste  fait  allusion  à  propos  de  la 
forêt  du  nome  thébain  dont  nous  avons  parlé  plus  haut. 


EBENAGEES 

96.  Ilalberj^ia  iiielaiioxylon  G.  P.  R. 

Dès  l'époque  des  pyramides,  nous  voyons  le  bois  d'ébène  em- 
ployé par  les  sculpteurs  et  les  ébénistes  égyptiens.  On  en  faisait 
des  statues  funèbres,  des  lits  ;  plus  tard  on  en  fit  des  palettes 
pour  les  scribes.  Sous  la  XII-  dynastie,  l'ébène  était  d'un  usage 
très  répandu  en  Egypte.  Il  est  probable  que,  sous  l'Ancien 
Empire,  l'Ebénier  croissait  naturellement  en  Egypte.  Mais,  sous 
la  XVIIP  dynastie,  on  fut  forcé  de  le  faire  venir  du  dehors.  La 
reine  Hatasou  s'en  procure  au  pays  des  Sômalis,  les  princes 
éthiopiens  contemporains  des  Aménophisen  expédient  régulière- 
ment de  leur  pays. 

Tous  nos  musées  égyptiens  d'Europe  renferment  des  objets 
d'ébène,  chaises,  coffres,  statues,  cannes,  palettes,  cuillers, 
manches  de  miroirs,  etc.  En  médecine,  la  sciure  d'ébène  était 
recommandée  pour  les  maux  d'yeux,  et  cet  emploi  se  retrouve 
dans  Théophraste,  Dioscoride  et  Pline. 

Le  nom  hiéroglyphique  du  Z>.  melanoxylon  est  Hahni,  mut 
qui  s'est  conservé  intact  eu  hébreu,  et,  passant  par  Ize-joz  et 
ebemis,  a  donné  naissance  à  notre  mot  ébène,  qui  peut  ainsi 
faire  remonter  son  origine  au   temps  des  pyramides.   La   forme 


OLEACEES,  ÉBENAGKES,  MYRSINÉES,  SAPOTÉES        61 

primitive  du  mot  Ilabni  est  llab,  dont  je  connais  trois  exem- 
ples (Ti,  n»  134  ;  Anast.  1,  12,6  ;  Zeitschr.,  XXIX,  28)  ;  cette 
racine  signifie  «  être  aigu,  pointu  »,  et  fait  allusion  aux  épines  de 
l'Ebénier. 


MYRSINEES 

97.  Iflyrsiiic  africana  L. 

M.  Bonastre,  qui  a  fourni  à  Champollion,  pour  la  rédaction 
de  son  catalogue  du  Musée  égyptien  du  Louvre,  les  identifica- 
tions des  végétaux  exposés  dans  une  vitrine  de  la  Salle  civile,  a 
reconnu  dans  un  de  ces  végétaux  des  restes  du  M.  africana 
(Champ.,  Not.  descr.  des  7non.  égypt.  du  Musée  Charles  X, 
p.  97).  Comme  cette  plante  ne  se  rencontre  guère  qu'au  Cap  et 
qu'aucun  autre  botaniste  ne  l'a  jamais  retrouvée  dans  des  tom- 
bes égyptiennes,  il  est  probable  que  l'identification  de  M.  Bonastre 
demande  à  être  soigneusement  vérifiée  avant  de  pouvoir  être 
considérée  comme  acquise  à  la  science. 


SAPOTEES 

98.  Ifliinusops  Sltiinperl  Hochst. 

Ceux  qui  se  sont  occupés  les  premiers  de  l'identification  des 
plantes  pharaoniques,  —  Kunth  en  1826  pour  la  collection 
Passalacqua,  Bonastre  en  1827  pour  le  Musée  du  Louvre,  et 
Migliarini  en  1859  pour  le  Musée  de  Florence,  —  avaient  rap- 
porté au  Mimusoi^s  Elengi  L.  certains  fruits  trouvés  dans  des 
tombes  égyptiennes.  Plus  tard,  Braun,  en  1877,  étudiant  les 
plantes  du  Musée  de  Berlin,  objecta  que  le  M.  Elengi  est  une 
plante  de  l'Inde  et,  observant  de  plus  près  les  spécimens  anti- 
ques, les  rapporta  au  M.  Kummel  Hochst.,  plante  abyssinienne 
dont  le  fruit,  de  la  forme  et  de  la  couleur  d'un  fruit  d'Eglantier, 
est  assez  agréable  à  manger  à  cause  de  son  goiit  de  miel,  et  dont 


(5?  LA   FLORP]   PHARAONIQUE 

le  noyau,  relativement  volumineux,  contient  une  amande  à  saveur 
amère.  Ascherson,  reconnaissant  pourtant  que  le  M.  Elengi.  tout 
en  étant  originaire  de  l'Inde,  pouvait  s'acclimater  en  Egypte, 
puisqu'on  le  cultive  aujourd'hui  par  curiosité  dans  les  jardins 
de  l'île  de  Rodah,  voisine  du  Caire,  attribua  néanmoins  au  M. 
Kummel  quelques  branches  feuillues  du  Musée  de  Leide,  qui 
avaient  servi  de  couronnes  à  des  momies  d'époque  gréco- 
romaine.  Enfin,  Schweinfurth,  d'après  plusieurs  spécimens  pro- 
venant des  tombes  découvertes  par  Maspero  et  Schiaparelli, 
affirma  que,  à  cause  de  leur  forme  et  de  leur  grosseur,  les  fruits 
du  Mimusops  pharaonique  devaient  être  rapportés,  non  au 
M.  Kummel,  mais  au  M.  Sl/hiiperi  Hochst,,  plante  qui  croît 
naturellement  en  Abyssinie  et  dans  les  régions  voisines. 
M,  Pleyte,  dans  son  étude  sur  la  Couronne  de  la  justification, 
maintient  l'existence  de  ces  deux  dernières  espèces,  en  décla- 
rant que  les  feuilles  attribuées  par  Ascherson  au  M.  Kummel 
sont  plus  épaisses  que  celles  que  Schweinfurth  considère  comme 
des  feuilles  de  M.  S/mnperi. 

Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  certain  qu'une  espèce  de  '  Mimusops, 
—  deux  même  peut-être,  —  a  été  cultivée  par  les  anciens 
Egyptiens.  Des  branches  de  cet  arbre,  on  tressait  des  couronnes 
à  l'époque  saïte  et  sous  la  domination  gréco-romaine.  Des  fruits 
de  Mimusops  ont  souvent  été  découverts  dans  les  tombes,  parmi 
les  offrandes  funéraires.  Schweinfurth  en  a  reconnu  parmi  des 
fruits  découverts  par  Mariette  dans  une  tombe  de  Drah-abou'l- 
neggah,  que  l'on  croit  être  de  la  XII''  dynastie.  Cette  date  est 
douteuse,  mais  ce  qui  vient  confirmer  l'existence  du  Mimusops 
en  Egypte  sous  les  Ousourtesen  est  que  FI.  Pétrie  en  a  découvert 
en  abondance  des  fruits  dans  la  nécropole  de  Kahoun,  qui  est 
bien  certainement  de  la  XIP  dynastie. 

Schweinfurth  suppose  que  le  M.  Shimperi  est  le  Persea  des 
anciens,  sur  lequel  on  a  tant  écrit  et  que  Delile,  en  dernier  lieu, 
avait  rapporté  au  Balanites  œgyptiaca  Del.  On  pourrait  objec- 
ter à  cette  identification  ce  fait  que,  si  le  Persea  a  été  introduit 
de  Perse  en  Egypte  par  Cambyse,  comme  l'affirme  Diodore,  et 


SAPOTEES,  STYRACKES.  CORDIACEES        63 

si  le  Persea  est  réellement  un  Mirauso'ps,  comme  le  pense 
Scluveinfurth,  l'espèce  pharaonique  serait  le  M.  Elengi  qui, 
originaire  de  l'Inde,  a  pu  passer  parla  Perse,  et  non  le  M.  Kicmmel 
ou  le  AI.  Shimperi,  qui  appartiennent  à  la  flore  de  l'Afrique 
australe.  D'ailleurs,  le  Mimusops  était  connu  en  Egypte  vers  la 
XII"  dynastie,  bien  avant  Cambyse.  Il  faudrait,  pour  l'identifier 
avec  le  Persea,  démontrer  d'abord  que  l'affirmation  de  Diodore 
est  erronée. 


STYRAGEES 

99.  Styrax  officinale  L. 

Cette  plante,  d'origine  syrienne,  a  dû  être  connue  de  bonne 
heure  des  Egyptiens.  Les  Scalx  coptes  portent  le  mot  Aminakou, 
traduit  par  «  Styrax  ».  Or,  un  arbre  Minaqou  existe  en  ancien 
égyptien,  ainsi  qu'un  aromate  Minaqi,  qui  ne  peut  guère  être 
que  la  résine  odorante  du  L.  officinale. 

100.  Styrax  Beiizoin  Dry. 

FI.  Pétrie  a  trouvé  de  la  résine  de  Benjoin  dans  la  nécropole 
gréco-romaine  de  Hawara,  au  Fayoum  (cf.  Pharmaceiitical 
Journal,  vol.  XIX,  pp.  387,  399).  L'arbre  qui  produit  le  Benjoin 
est  originaire  de  l'Asie  orientale,  mais  il  est  possible  que  les 
Egyptiens  en  aient  connu  la  résine  dès  l'époque  pharaonique,  par 
l'intermédiaire  des  marchands  chaldéens,  arabes  et  phéniciens 
qui  leur  fournissaient  un  certain  nombre  d'aromates  de  l'extrême 
Orient. 

GORDIAGÉES 

101.  Cordta  Myxa  L. 

Des  fruits  de  cet  arbre,  très  commun  de  nos  jours  en  Egypte, 
ont  été  reconnus  au  milieu  de  végétaux  de  provenance  égyptienne 


04  LA   FLORE   PHARAONIQUE 

exposés  aux  Musées  égyptiens  de  Florence,  de  Vienne  et  de 
Berlin.  FI.  Pétrie  en  a  découvert  dans  la  nécropole  gréco- 
romaine  de  Hawara,  au  Fayoum.  J'ai  pensé  un  moment  que  cet 
arbre  était  VAshed  hiéroglyphique,  que  M.  Maspero  vient  récem- 
ment de  rapporter  au  Balanites  segyptiaca  Del. 


COMPOSEES 

102.  SpliœrAuilius  sua^eolens  DG. 

Quelques  capitules  de  cette  plante  ont  été  trouvés  dans  une 
tombe  de  Drah-abou'1-neggah,  et  déterminés  par  Schweinfurth. 
Cette  plante  existe  encore  en  Basse-Egypte. 

103.  CltryKautlienium  coruuariiini  L. 

Celte  plante  est  spontanée  dans  les  environs  d'Alexandrie,  et 
était  cultivée  autrefois  dans  les  jardins  de  la  Thébaïde.  A  partir 
de  la  XX'' dynastie,  on  en  formait  des  guirlandes  dont  on  ornait 
les  momies.  Schweinfurth  et  FI.  Pétrie  en  ont  découvert  plu- 
sieurs spécimens  dans  les  tombes  égyptiennes  ;  il  en  existe  éga- 
lement au  Musée  de  Leide.  Le  nom  égyptien  du  Chi-ysanthème, 
d'après  un  papyrus  démotique  à  transcriptions  grecques,  était 
Nouflr-Jtan,  autrement  dit  Ta-hourr  -it  noub,  «  la  fleur  d'or  » 
(H.  Brugsch,  Die  jBgyptologie,  p.  393). 

104.  dirysaiitSiciiiuiii   «tegetuni  L. 

De  fragments  de  cette  plante  ont  été  reconnus  par  Unger  dans 
une  brique  de  la  pyramide  de  Dashour,  située  sur  les  ruines  de 
l'ancienne  Memphis  et  datant  des  premières  dynasties.  Cette 
plante  n'est  pas  citée  dans  la  Flore  égyptienne  de  Delile  ni  dans 
celle  de  Schweinfurth.  Il  est  donc  possible  qu'il  y  ait  erreur 
d'identification  de  la  part  d'Unger  et  que  l'espèce  étudiée  par  lui 
soit  le  C.  coronariuin. 


GORDIACEES,  COMPOSEES  65 


105.   llairicaria  diaiiioiiillla  L. 

Le  Papyrus  gnostiqiie  de  Leide,  qui  date  des  premiers  temps  de 
notre  ère,  porte  comme  traduction  démotique  du  grec  /xu-vj-ihiv 
(pour /ay.^.ja/;/.c!v),  le  mot  égyptien  Tehau-ab  (verso,  2).  La  Camo- 
mille croît  encore  de  nos  jours  en  Egypte.  Elle  est  mentionnée 
dans  les  Scalie,  sous  le  nom  copte  AnUiéiitis,  traduit  par  l'ai'abe 
Bàhoùncuj.  Schweinfurlh,  qui  ne  donne  pas  le  nom  arabe  de  la 
Camomille,  attribue  le  mot  Bàhoùnagk  VAchillea  fragraulis - 
sima  FoRSK.,  mais  c'est  là  une  acception  populaire,  car  les 
écrivains  arabes  emploient  toujours  Bâboûnag  dans  le  sens  de 
Camomille. 


106.  Ceiitaiirea  «lepresïta  Birb. 

La  momie  de  la  princesse  Nesi-Khonsou  portait,  entre  autres 
guirlandes,  une  guirlande  composée  de  feuilles  de  Mimusops  et 
de  fleurs  de  C.  depressa  dont  l'identité  spécifique,  d'après 
Schweinfurth,  est  absolument  hors  de  doute  par  suite  de  certai- 
nes dispositions  de  l'androcée,  qui  distinguent  cette  espèce  de 
tous  les  autres  Centaurea  connus.  Le  C.  depressa  est  une  plante 
asiatique  que  Delile  n'a  pas  trouvée  en  Egypte,  où  croissent 
pourtant  quatorze  espèces  de  Centaurée.  Newberry  a  également 
reconnu,  parmi  les  plantes  apportées  de  Hawara  par  FI.  Pétrie, 
des  restes  du  C.  depressa. 


107.  Centaurea  ■lisi*»   L. 

Cette  espèce  n'existe  pas  en  Egypte.  Aussi  est-ce  avec  doute 
que  M.  W.  Pleyte  rapporte  au  C.  nigra  certaines  fleurs  du 
Musée  de  Leide  (Bloemen  en  planten,  p.  11).  Il  est  probable 
qu'il  s'agit  du  C.  depressa,  déjà  reconnu  dans  les  tombes  par 
Schweinfurth  et  Newberry. 


66  LA   FLORK   PHARAONIQUE 

108.  Cartliaaiius  tinctoriiis  L. 

La  momie  d'Aménophis  I,  pharaon  de  la  XVIIP  dynastie,  por- 
tait sur  la  poitrine  une  guirlande  formée  de  feuilles  de  Saule 
entre  chacune  desquelles  était  disposée  une  fleur  de  Cartharae. 
Une  autre  momie,  découverte  par  Schiaparelli  à  Drah-ahou'l- 
neggah,  était  décorée  d'une  guirlande  semhlahle.  Une  guirlande 
du  Musée  de  Leide  porte  également  des  fleurs  de  C.  lincLorius. 

D'autre  part,  on  a  reconnu  par  des  analyses  chimiques  que 
toutes  les  étoff'es  rouges  trouvées  dans  les  tombes  égyptiennes 
étaient  tientes  au  Carthame. 

Il  est  donc  bien  établi  que  les  anciens  Egyptiens  connaissaient 
le  C.  tinctorius.  Or,  il  existe  dans  les  textes  hiéroglyphiques 
une  plante,  nommée  Nasi  ou  Nasti  (Br.  et  D.,  Rec,  IV,  90), 
dont  une  partie  de  la  fleur  servait  à  teindre  en  rouge.  Cette 
plante  ne  me  paraît  pouvoir  être  que  le  Carthame.  La  culture  de 
cette  matière  tinctoriale  serait  très  ancienne  en  Egypte,  car  le 
même  nom,  orthographié  Nas,  se  retrouve  dans  une  inscription 
de  la  pyramide  du  roiTéti  (col  336),  qui  vivait  àla  VI"  dynastie. 
Les  textes  ne  font  pas  mention  de  l'huile  de  Carthame,  dont 
Pline  nous  apprend  que  les  Egyptiens  faisaient  un  très  grand 
usage. 

109.  Ouaplialiuiki  lutco-alliuni  L. 

Des  restes  de  celte  plante  ont  été  reconnus  par  M.  Newberry 
au  nombre  des  végétaux  apportés  par  FI.  Pétrie  de  ses  fouilles 
dans  la  nécropole  gréco-romaine  de  Ilawara,  au  Fayoum.  Celte 
espèce  appartient  encore  à  la  flore  spontanée  de  l'E^gypte. 

110.  Ploris  coroiio|iif'olia  D.  G. 

Syn.  P.  radicata  Less.  Quelques-unes  des  guirlandes  qui 
recouvraient  le  corps  de  la  princesse  Nesi-Khonsou  (XXIP  dy- 
nastie) étaient  formées  de  fleurs  de  cette  plante.  Delile,  qui,  il 


COMPOSEES  67 

est  vrai,  n'a  guère  exploré  que  le  Delta,  ne  la  mentionne  pas  dans 
sa  Flore  égyptienne;  mais  Scliweinfurth  assure  qu'elle  croit  en 
Haute-Egypte  et  qu'elle  fleurit  en  mars  et  avril.  C'est  ici  le  cas 
défaire  remarquer  coml)ien  ces  recherches  sur  la  Flore  égyp- 
tienne peuvent  rendre  de  services,  même  —  ce  à  quoi  on  s'atten- 
drait peu  —  aux  études  historiques.  Si,  en  eff"et,  on  connaissait 
exactement  l'époque  tle  floraison  de  toutes  les  plantes  renfermées 
dans  un  même  cercueil,  il  serait  facile  de  déterminer  le  mois  de 
l'année  pendant  lequel  eut  lieu  l'enterrement.  Quelquefois,  les 
cercueils  portent  la  mention  du  mois  égyptien  qui  vit  s'accom- 
plir l'inhumation.  On  pourrait  ainsi  établir  une  concordance 
exacte  entre  les  saisons  anciennes  et  les  nôtres  à  une  époque  bien 
précise.  C'est  en  se  plaçant  sur  un  terrain  à  peu  près  semblable, 
l'époque  des  récoltes,  que  Lieblein  a  pu  fixer,  à  quelques  années 
près,  certaines  dates  delà  XA'IIF  dynastie. 

111.  Coiiyza  Uiosicoi'iilii»  L. 

Cette  espèce,  encore  commune  de  nos  jours  en  Egypte,  a  été 
trouvée  par  FI.  Pétrie  dans  la  nécropole  de  Hawara,  au 
Fayoum. 

112.  Ea-lgeroii  tegyptlaciiït  L. 

La  plante  décrite  par  les  Grecs  sous  le  nom  de  -/ovu^a  a  été 
unanimement  identifiée  par  les  botanistes  avec  le  genre  Erigeron. 
Or,  la  plante  vArjix  croissait  en  Egypte.  Ilorapollon  (Ilierogl., 
II,  79)  écrit  :  «  Lorsqu'ils  veulent  exprimer  un  liomiuç  qui 
détruit  les  moutons  et  les  rhcvres,  les  Égyptiens  tracent 
l'image  de  ces  animaux  représentés  en  train  de  manger  du 
xwj^a:  la  raison  en  est  que,  lorsque  ces  animaux  mangent  du 
y.orjix,  ils  ne  tardent  pas  à  mourir  de  soif.  »  Le  y.ôyj^x  étant 
V Erigeron,  le  Conyza  égyptien  ne  peut  guère  être  que  V Eri- 
geron segyptiacus,  la  seule  espèce  qui  soit  abondante  en 
Egypte.  Dioscoride  nous  apprend  que  les  Égyptiens  donnaient 


68  LA   FLORK  PHARAONIQUE 

au  vArj^y.  le  nom  de  v-À-i.  D'autre  part,  le  Conyza,  connu  en 
hébreu  sous  le  nom  de  Sarpad,  est  mentionné  dans  Isaïe  (LV, 
13),  dont  la  version  copte  rend  tantôt  ce  mot  par  Koniza, 
tantôt  par  iVo^m^ze,  Eng,  Enouk  (Rec,  VII,  25).  Or,  une 
plante  égyptienne  fréquemment  mentionnée  dans  les  papyrus 
médicaux  porte  le  nomd'Auk  ou  Annouk.  Je  crois  hors  de  doute 
que  ce  mot  réponde  à  Eng,  Enouk  et  désigne  par  conséquent 
r^".  œgyptiacus.  La  chose  me  semble  d'autant  plus  prol)able 
qu'un  texte  de  Philé  mentionne,  en  même  temps  que  Y Ank,  une 
plante  Kéti  qui  rappelle  singulièrement  le  nom  /itt  que, 
d'après  Dioscoride,  les  Egyptiens  donnaient  au  Conyza.  Le  mot 
An^^  étant  le  nom  égyptien  de  YE.  xgyptiacus,  Kéti  désignerait 
l'espèce  voisine,  Conyza  Dios  :oridis ,  retrouvée  au  Fayoum  par 
FI.  Pétrie.  On  doit  pourtant  tenir  compte  de  ce  fait,  que  Ank  et 
Kéti  sont  mentionnés  dans  une  liste  de  plantes  comestibles  et 
qu'il  existe  en  copte  un  autre  mot  Nounk  (Msc.  par.  XLIY, 
338),  traduit  en  arabe  par  Sa'abar  (nom  inconnu  à  corriger  en 
Saatar,  désignation  du  l\ym),  qui  pourrait  également  dériver 
de  Ank  OM  Annouk.  On  doit  remarquer  en  outre  que,  dans  les 
Scahe,  le  grec  coptisé  Pi-koniza  est  traduit  par  le  nom  arabe, 
Soukrân,  d'une  espèce  de  Jusquiame. 

113.  Liacdica  Nati%'a  L. 

Unger  a  pris  pour  îles  représentations  de  l'Artichaut  certaines 
plantes  figurées  dans  la  plupart  des  tombes,  au  milieu  des 
offrandes  funèbres.  D'autres  les  ont  prises  pour  des  pommes  de 
Pin.  J'ai  relevé  soigneusement  sur  place  un  certain  nombre  de 
ces  dessins  et,  à  coup  sûr,  ils  ne  peuvent  représenter  ni  l'Arti- 
chaut, ni  la  pomme  du  Pin.  La  plante,  en  effet,  a  à  peu  près  la 
forme  d'une  laitue  allongée  en  pointe,  aux  feuilles  sinuées  et 
longuement  lancéolées  surmontant  une  tige  coupée  courte,  qui 
porte  les  cicatrices  annulaires  et  parallèles  des  feuilles  tombées 
delà  base.  Ces  feuilles  sont  toujours  peintes  en  un  vert  tirant  sur 
le  bleu.  Je  crois  que  ce  devait  être  une  plante  à  manger  en  salade. 


COMPOSEES,   HE1)1':RACEES  69 

M.  Schweinfurfch,  à  qui  j'avais  communiqué  ces  détails,  a 
partagé  mon  avis  et  estime  qu'en  effet  ces  représentations  ne 
peuvent  se  rapporter  qu'à  la  Laitue.  La  ciiose  est  d'autant  plus 
probable  que  la  Laitue  est  très  généralement  cultivée  en  Egypte, 
que  Braun  en  a  trouvé  des  graines  antiques  en  étudiant  les 
végétaux  pharaoniques  du  Musée  de  Berlin  (Die  Pflanzenreste, 
p.  290),  et  qu'enfin  elle  porte  en  copte  un  nom,  Pi-6h,  pour  la 
forme  hiéroglyphique  duquel  on  a  le  choix  entre  la  plante  Abou 
et  la  plante  Afa,  toutes  deux  nommées  dans  les  papjrus  médi- 
caux, et  la  dernière  rangée,  avec  Ank  et  Kéti  mentionnés  plus 
haut  (n"  112),  au  nombre  des  plantes  comestibles. 

114.  Ceruaiia  pratcnsis  Forsk. 

Il  existe,  au  Bristish  Muséum  et  au  Musée  de  Boulaq,  deux 
balais  formés  de  tiges  de  cette  plante.  Encore  de  nos  jours  le 
C.  pratensis  sert  en  Egypte  au  même  usage.  Des  capitules  de 
la  même  espèce  se  trouvaient  dans  une  tombe  égyptienne  de 
Gébéleïn . 


HEDERAGEES 

115.  Hedera  llclyx  L. 

Le  Lierre  est  cultivé,  et  non  spontané,  dans  l'Egypte  moderne. 
FI.  Pétrie  l'a  retrouvé  parmi  les  plantes  provenant  de  la  nécro- 
pole gréco-romaine  de  Hawara,  au  Fayoum.  Dioscoride  n'en 
donne  pas  le  nom  égyptien,  mais  Plutarque  écrit  :  «  Cette  plante 
(le  Lierre)  se  nomme  en  égyptien  yvjô^iotç,  mot  dont  le  sens  est 
Plante  d'Osiris  (De  Isid.  et  Osir.,  37)  ».  Khi-u-ousiri  signifie 
en  effet,  en  ancien  égyptien,  «  arbre  dOsiris  ».  Je  n'ai  pas 
rencontré  le  nom  copte  du  Lierre  dans  les  ScaUv,  mais  les  bas- 
reliefs  pharaoniques  nous  montrent  souvent  des  musiciennes  ou 
des  danseuses  ornées  de  longues  tiges  h  feuilles  anguleuses  qui 


70  LA    FI.iiRK    I'IIAA  AoNIOUE 

ne  peuvent  ètiv  que  des  tiges  de  Lierre  ou  de  quelque  espèce  de 
Convoh'uhis. 

RUBIAGÉES 

116.  Galiiini   tricorne  With. 

Cette  plante,  très  fréquente  aujourd'hui  en  Egypte,  a  été 
reconnue  par  Ne^vberry  parmi  les  végétaux  rapportés  par 
FI.  Pétrie  de  ses  fouilles  dans  la  nécropole  gréco-romaine  de 
Hawara. 

OMBELLIFÈRES 

117.  A|iiiiiN  gra^eoleiis  L. 

La  momie  de  Kent,  trouvée  à  Sheikh-abd-el~gournali,  sur  les 
ruines  de  l'ancienne  Tlièbes,  portait  au  cou  une  guirlande  com- 
posée de  rameaux  de  Céleri  et  de  pétales  de  Lotus  bleu.  Schwein- 
furth  compare  la  coutume  égyptienne  de  ranger  le  Céleri  au 
nombres  des  plantes  funéraires  à  une  coutume  gréco- romaine 
analogue,  qui  a  donné  naissance  à  l'expression  asklvo-j  àelxxi. 
signifiant  «  il  est  k  la  mort  ».  Des  graines  de  cette  plante,  décou- 
vertes dans  une  tombe  égyptienne,  se  trouvent  exposées  au  Musée 
de  Florence  (n"3G28). 

118.  Torilis  iitfeeitH  L. 

Cette  plante,  que  Schweinfurth  a  remarquée  dans  les  environs 
d'Alexandrie,  fait  partie  des  végétaux  rapportés  par  FI.  Pétrie 
de  ses  fouilles  à  Hawara. 

110.   Bupleuriiiii  arij«tatiiin  Bartl. 

Des  fruits  de  cette  plante,  qui  n'est  pas  mentionnée  dans  la 
Flore  égyptienne  de  Uelile,  ont  été  reconnus  par  Unger  dans  une 
brique  de  la  pyramide  funéraire  de  Dasliour.  11  est  donc  certain 


HEDERACEES,    KIJP.IACEES,    UMBELLIFERES  71 

qu'elle  croissait  en  Egypte  dès  la  plus  haute  antiquité,  à  moins,  ce 
qui  est  plus  probable,  que  les  restes  antiques  n'appartiennent  à 
l'une  des  trois  espèces  de  Biipleurmn  indiquées  dans  la  Flore 
égyptienne  de  Schweinfurth  (n"*  459-461). 

120.  Aiietliiiiti  ;^raveoleuA>  L. 

L'Anetli  croît  aujourd'hui  en  Egypte.  Il  y  croissait  également 
autrefois,  car  son  nom,  Ammisi,  s'est  retrouvé  dans  les  textes 
hiéroglyphiques.  On  le  trouve,  en  effet,  dans  le  Papyrus  médical 
Ebers,  recommandé  pour  «  guérir  les  maux  de  tête  »  et  «  amol- 
lir les  vaisseaux  du  bras  ».  Au  Papjrus  médical  de  Berlin  (xv, 
10),  les  graines  de  la  même  plante  sont  employées  pour  certaines 
maladies  des  vaisseaux  de  la  jambe.  On  doit  pourtant  remarquer 
que  si,  dans  quelques 5'(?a^a3  coptes,  les  moisAmisi,  Emisé,  Misé, 
qui  répondent  à  l'égyptien  A  »iwiZ5z,  sont  rendus  par  hr,9ov,  arabe 
Shebet,  de  même  que  dans  la  Bible,  il  est  d'autres  Scalse  (Kir., 
334)  qui  rendent  les  mots  coptes  par  Nnna,  nom  arabe  de  la 
Menthe. 

121.  Anetliuin  Ffleniculuin  L. 

Le  copte  Shamar  hoout,  dans  la  Scala  n"  xuv  de  la  Biblio- 
thèque nationale,  est  rendu  par  l'arabe  Shamâr  berri,  qui  veut 
dire  «  Fenouil  sauvage  ».  Or,  une  plante  Shamari  hoout  est 
mentionnée  dans  le  Papyrus  gnostique  de  Leide  (verso,  4),  ce  qui 
nous  prouve  que  le  Fenouil  était  connu  des  anciens  Égyp- 
tiens, qui  lui  donnaient  le  nom  qu'il  a  conservé  en  arabe.  Dans 
d'autres  Scalse,  on  trouve  pour  le  Fenouil  les  noms  coptes  Pi~ 
anéoumor  et  Pi-ousabin.  Le  nom  Malatron,  emprunté  au  grec 
[xy.oy.OoTj,  y  désigne  le  Fenouil  sauvage.  Un  mot  Shamârn,  que 
l'on  rencontre  une  seule  fois  en  égyptien  (Gr.  Pap.  Harris,  XIX, 
12),  est  peut-être  synonyme  de  Shamari.  Enfin,  le  Papyrus 
Ebers,  le  Papyrus  médical  do  Berlin  et  qutdques  autres  textes 
mentionnent  une  plante  Besbes,  dont  le  nom  parait  s'être  conservé 
dans  l'arabe  Bisbàs,  qui  est  une  des  désignations  du  Fenouil. 


72  LA    FLORK   PHARAONIQUE 

122.  CoriaiKlriiiii  «tativuni  L. 

Delile,  Forskal  et  Scliweinfiirth  placent  la  Coriandre  au  nombre 
des  plantes  do  l'Egypte  moderne.  Dioscoride  et  Pline  la  rangent 
parmi  les  plantes  anciennes.  Enfin,  on  peut  voir,  au  Musée  égyp- 
tien de  Leidê,  deux  paquets  do  graines  de  Coriandre  provenant 
de  tombes  égyptiennes.  Plus  récemment  encore,  Scliweinfurth 
en  a  trouvé  des  fragments  dans  un  hypogée  de  Thèbes  remonlant 
à  la  XXII"  dynastie,  situé  k  Deir-el-Bahari.  De  plus,  FI.  Pétrie 
en  a  également  rapporté  de  ces  feuilles  dans  la  nécropole  gréco- 
romaine  de  llawara,  au  Fayoum. 

Le  nom  hiéroglyphique  du  C.  salivmn  est  Oiinshi  ou  Oim- 
shâou,  mots  conservés  dans  le  GO])te  Bershioii,  B^reshou.  Cette 
plante  est  très  fréquemment  nommée  dans  les  Papjnnis  médicaux. 
Certains  textes  nous  apprennent  qu'on  se  servait  de  graines  de 
Coriandre  pour  rendre  le  vin  plus  enivrant.  Enfin,  il  est  fait  plu- 
sieurs fois  mention  de  Coriandre  asiatique. 

123.  Ciimiiiiim  Cymiiium  L. 

11  existe  au  Musée  de  Florence  (n"  3628),  un  certain  nombre 
de  graines  de  Cumin  trouvées  dans  une  tombe  égyptienne.  La 
plante  se  trouve  encore  aujourd'hui  en  Egypte.  Son  nom  copte, 
Tapen  ou  Thapen,  dérive  de  l'ancien  égyptien  Tapnen,  mot 
qui  se  rencontre  très  souvent  dans  les  Papyrus  médicaux.  Les 
Egyptiens  ont  également  donné  au  Cumin  le  nom  de  Qamnim, 
emprunté  aux  langues  sémitiques,  hébreu  Kamnion,  arabe 
Kammoûn. 

PORTULAGÉES 

124.  Portulac»  oleracea  L. 

Le  P.  oleracea  est  mentionne  par  Forskal  (n"  249),  par 
D.'lile  (n"  i58)  et  par  Schweinfurlh  (n°183),  au  nombre  des  plantes 


OMBELLIFERES.   PORT  !'LACKES,   G  UC  U  R  BITACEES      73 

de  l'Egypte  moderne.  Son  nom  arabe  est  Riglnh.  Or,  les  lexi- 
ques coptico- arabes  renferment  un  mot  Mehmouhi  traduit  en 
arabe  par  Iîi(//a//,  et  en  grec  par  xyvjx/yr,  :  c'est  donc  bien  le 
nom  du  Pourpier.  L'équivalent  du  mot  copte  a  été  retrouvé,  par 
M.  Maspero,  dans  un  texte  de  l'ancienne  Egypte,  sous  la  forme 
Makhrnakhaï ;  d'où  nous  pouvons  conclure  que  le  P.  oleracea 
croissait  déjà  sous  les  pbaraons  aux  bords  du  Nil.  Apulée,  dans 
son  traité  De  Itcrbarum  l'irtutibus,  cap.  104,  donne  comme  nom 
égyptien  du  Pourpier  le  mot  Mothmutim,  dans  lequel  on  peut 
reconnaître  des  traces  de  l'original  hiéroglyphique 


CUGURBITAGEES 

125.  Citrulliis  vulgaris  Schbad. 

Dans  le  cercueil  du  prêtre  Nebseni,  découvert  en  1881  à  Deir- 
el-Bahari,  se  trouvaient  des  feuilles  du  C.  vulgaris  Schrad., 
var.  colocyjithoides  Schwf.  Dans  une  tombe  ouverte  posté- 
rieurement se  trouvaient  des  graines  de  la  même  plante.  Le 
Musée  égyptien  de  Berlin  possède  également  quelques  graines 
du  C.  vulgaris.  Le  nom  arabe  de  la  Pastèque  est  Batlikh,  mot 
que  l'on  retrouve  en  hébreu  sous  la  forme  plurielle  Abattikhim . 
Le  coT^ie  Pi-betiike,  Pi-betikJie,  est  bien  évidemment  de  la  même 
famille.  Enfin,  le  nom  de  plante  pharaonique  Bettou-ka  paraît 
bien  être  la  forme  antique  du  copte  Betuke.  Bien  que  les 
Septante  traduisent  le  mot  hébreu  par  -i-wv,  il  est  certain  qu'il 
s'agit  non  du  Melon,  mais  du  Melon  d'eau  ou  Pastèque.  La 
version  copte  rend  du  reste  ce  mot  par  Pi-pelepepon,  mot  que 
l'on  retrouve  dans  les  Scalx  sous  les  deux  formes  Pi-pelpejyen- 
n- houf,  «  Pastèque  jaune)),  ei  Pi-pelpepen-m  -milon,  «  Pas- 
tèque verte».  Mais,  d'autre  part,  le  copte  Beluke  o\\  Betikhe, 
connu  seulement  par  les  Scalx,  y  porte  la  traduction  arabe 
Bàdingàn  berri,  «  Aubergine  sauvage  )).  On  peut  donc  hésiter, 
pour    traduire    le   mot    hiéroglyphique    Beftou~ka,    enti-e  la 


74  LA   FLORE   l'IIAKAOMQUK 

Pastèque  et  l'Aubergine,  Solanum  Melongena  L.  La  Pastèque 
est  très  fréquemment  réprésentée  dans  les  tombes. 

126.   Iiag;ennria  viilgaris  Ser. 

Des  Calebasses  ont  été  souvent  trouvées  dans  les  tombes,  h 
partir  de  la  XIP  dynastie,  et  il  s'en  trouve  dans  quelques  musées 
d'Europe.  FI.  Pétrie  en  a  découvert  dans  ses  fouilles  de 
Hawara.  Ce  fruit  est  également  représenté  sur  les  monuments. 
La  Calebasse,  ou  quelque  autre  espèce  de  Courge,  porte  dans  les 
Scalse  deux  noms  bien  différents  :  T-glilo,  traduit  par  l'arabe 
Qara'  et  par  le  grec  yShôy.-jvOx]  Pi-shlôdJ,  nommé  parfois  Pi- 
bent-n-eghladj ,  traduit  par  l'arabe  laqlin.  Or,  laqtin  sert  à 
rendre,  dans  un  autre  passage  des  Scahe,  le  copte  Pi-kologinthe, 
dont  la  parenté  avec  le  grec  y.o)/y/:jvOx  est  hors  de  doute.  En 
arabe,  laqtin  et  Qara  s'appliquent  à  diverses  espèces  du  genre 
Cucurbita.  Les  antécédents  égyptiens  des  deux  noms  coptes 
n'ont  pas  encore  été,  à  ma  connaissance,  retrouvés  dans  les 
textes  pharaoniques. 

127.    TlonioiMlica   Bal^aiiiiina  L. 

D'après  Pickering,  cette  plante  est  figurée  sur  les  monuments 
égyptiens  avec  ses  feuilles  profondément  lobées  et  sa  tige  s'en  - 
roulant  autour  des  lattes  d'un  treillage.  Scliweinfurth,  —  d'après 
une  communication  épistolaire,  —  préférerait  voir  dans  cette 
figure  la  représentation  de  V Ipomœa  cahirica  L.  Pourtant,  il 
indique  bien  dans  sa  flore  la  Balsamine  comme  étant  cultivée,  et 
même  naturalisée,  dans  les  jardins  de  l'Egypte  moderne. 

128.  €ueumi»i  eiiate  L. 

Le  fruit  de  cette  plante  se  trouve  souvent  parmi  les  rcpréseu  - 
talions  égyptiennes,  au  dire  d'Unger.  II  se  pourrait  que  ces 
représentations  se  rapportent  plus  siinpjcmcnl  au  C.  salii'us  L. 
Mais  le  nom   spécifique  Chate    est  une    transcription   un    })eu 


CCCUUHITACEKS  75 

maladroite  de  l'arabe  Qatta  ou  Qassa.  Or,  ce  nom  Qntta  se 
retrouve  en  hiéroglyphe  dans  un  mot  Qadi  qui  désigne  une 
plante  rampante,  «  poussant  sur  son  ventre  »  d'après  le  texte 
égyptien,  et  qui  ne  peut  guère  être  que  le  C.  Chate.  On  doit 
pourtant  remarquer  que  l'arabe  Qassa,  en  hébreu  Qissouaïm 
(Vulg.  (ji-Kvoq,  copte  Sho'pi),  s'applique  aussi  bien  au  C.  Chate 
([u'au  C.  sativus. 

129.  Ciiciiitils  sativus  L. 

FI.  Pétrie  a  retrouvé  des  Concombres  et  des  parties  de  la 
plante  dans  ses  fouilles  au  Fayoum,  à  partir  de  la  XII®  dynastie 
(nécropole  de  Kahoun)  jusqu'à  l'époque  gréco-romaine  (tombes 
de  Hawara).  Les  noms  coptes  du  Concombre  sont  au  nombre  de 
trois:  1"  Banii,  Bonti,  Bonté,  du  genre  féminin;  2"  Shop, 
Eshoop,  Shope,  S/iopi,  S/tobe,  Shoobe,  Ghôpi,  Ghobghobe^ 
du  genre  masculin;  3"  Tighe,  du  genre  féminin.  Le  premier  mot 
répond  a  ai/.jo;  dans  la  Bible  et  est  traduit  par  Qatta  dans  les 
Scalse.  Le  second  répond  également  à  nU-jz;  dans  la  Bible,  mais 
est  partout  dans  les  iSca^a?  traduit  par  Faqqous,  «  Concombre  », 
sauf  dans  un  seul  document  (Cod.  par.  XLIV,  337),  qui  porte 
Battikh,  «Pastèque».  Enfin,  Tigite  est  rendu  par  Qatta  àdiï\?> 
une  Scala.  Le  Concombre  est  fort  souvent  représenté  sur  les 
parois  des  tombes,  parmi  les  offrandes  funéraires.  On  n'a  re- 
trouvé, comme  nom  égyptien  ancien  du  Concombre,  que  le  mot 
Shoupi,  et  encore  le  sens  n'en  est-il  pas  absolument  certain. 

130.  Cucuiiiis  ;?ielo  L. 

Unger  croit  avoir  trouvé  la  représentation  du  Melon  dans  une 
tombe  de  Saqqarah,  nécropole  de  l'ancienne  Memphis.  D'après 
le  dessin  qu'il  publie,  cette  identification  ne  me  semble  pas  abso- 
lument certaine.  Elle  est  possible  pourtant,  au  moins  en  théorie, 
car  FI,  Pétrie  a  découvert  dans  la  nécropole  gréco-romaine  de 
Hawara,  au  Fayoum,  un  certain  nombre  de  spécimens  du 
C.  Melo. 


76  LA   FLORE   P  11  A  R  A  OM  QU  L 


GRANATEES 

131.  Piiiiica  Ciraiiatiiin  L. 

Un  égyptologue  américain,  C.  Moldenke,  est  arrivé  presque 
en  même  temps  que  moi,  et  par  des  moyens  différents,  ce  qui 
donne  une  entière  certitude  à  notre  découverte  commune,  à  la 
détermination  du  nom  ég3'ptien  de  la  Grenade.  Ce  nom  se  pré- 
sente sous  un  certain  nombre  d'orthographes  diverses,  ce  qui, 
étant  donné  la  fixité  ordinaire  des  radicaux  égyptiens,  nous 
prouve  d'une  façon  absolue  que  le  Grenadier  n'était  pas  d'origine 
égyptienne,  mais  fut  importé  de  l'étranger  en  Egypte  et  y  con- 
serva son  nom  vernaculaire.  Ce  nom,  en  ramenant  à  une  seule 
forme  les  différentes  orthographes  que  nous  en  connaissons,  est 
Arhmani.  Le  nom  copte  de  la  Grenade,  dérivé  de  l'égyptien, 
est  Erman  ou  Herman.  Nous  avons  ainsi  le  thème  primitif  de 
l'hébreu  Rimmoun,  de  l'arabe  Roumman,  et  du  berbère 
Armoun. 

On  sait  que  l'origine  du  Grenadier  a  souvent  été  discutée. 
Les  uns,  d'après  son  nom  latin  Maluni  punicum,  le  considèrent 
comme  originaire  du  nord-ouest  de  l'Afrique.  A.  de  Gandolle, 
dans  son  Origine  des  plantes  cultivées^  arrive  à  la  conclusion 
que  le  Grenadier  vient  de  Perse.  Voici  quelques  données  nou- 
velles, fournies  par  l'archéologie  égyptienne,  qui  pourront  jeter 
de  la  lumière  dans  la  question.  Je  les  livre,  sans  les  discuter,  h 
la  sagacité  des  botanistes. 

Jusqu'ici,  le  texte  le  plus  ancien  qui  nous  donne  le  nom  égj'p- 
tien  du  Grenadier  remonte  à  la  XYlll"  dynastie,  époque  des 
grandes  guerres  des  Ahmessides  en  A^^ie.  Ce  texte  se  trouve  à 
Thèbes,  dans  la  tombe  du  scribe  Anna,  qui  mourut  sous 
Touthmès  L  Toutlimès  lest  le  premier  pharaon  qui  ait  parcouru 
la  Syrie.  Jusque-là  les  Egyptiens  n'avaient  jamais  combattu, 
en  fait  d'Asiatiques,  que  quelques  nomades  arabes  et  sinaïtiques 


GRANATEES  77 

qui  attaquaient  leurs  frontières  de  l'est.  Il  serait  peut-être  témé- 
raire de  conclure  du  document  fourni  par  la  tombe  d'Anna  que 
le  Grenadier  fut  importé  d'Asie  par  Touthmès  I.  Anna  range  le 
Grenadier  au  nombre  des  arbres  plantés  dans  son  parc  funé- 
raire; ce  fait  semble  indiquer  que  le  Grenadier  n'était  pas  un 
arbre  tout  à  fait  nouveau  pour  les  Egyptiens.  Ensuite,  de  ce 
que  la  première  mention  connue  de  cet  arbre  ne  remonte  qu'à 
la  XVIII"  dynastie,  il  ne  résulte  pas  nécessairement  qu'il  n'était 
pas  connu  auparavant.  Qui  sait  si  de  nouveaux  textes,  contem- 
porains des  pyramides,  ne  nous  donneront  pas  un  jour  le  nom 
du  Grenadier?  En  attendant,  il  me  paraît  certain  que  ce  ne 
furent  pas  les  armées  égyptiennes  qui  l'emportèrent  d'Asie.  Si 
l'on  veut  lui  donner  une  origine  asiatique,  il  ne  reste  qu'à  sup- 
poser qu'il  fut  introduit  par  les  Pasteurs  qui,  on  le  sait,  furent 
les  introducteurs  du  cheval  en  Egypte,  et  de  bien  d'autres  choses 
encore,  à  la  XVII"  dynastie. 

La  plus  ancienne  représentation  murale  du  Grenadier  date 
du  règne  d'Aménophis  IV,  à  la  fin  delà  XVIir  dynastie,  et  se 
trouve  dans  une  tombe  de  Tell-el-Amarna.  Les  plus  anciennes 
Grenades  trouvées  dans  les  tombes  faisaient  partie  des  offrandes 
funéraires  d'un  hypogée  de  la  XX*"  dynastie.  Des  tombes  delà 
y  et  delà  XIP  dynastie,  contenant  quelques  corbeilles  de  fruits, 
n'ont  pas  fourni  de  Grenades.  En  résumé,  la  Grenade  n'est 
connue  jusqu'ici,  d'après  les  documents  égyptiens,  qu'à  partir 
de  l'invasion  des  Pasteurs  ;  mais,  encore  une  fois,  on  ne  peut 
en  conclure  formellement  qu'elle  était  inconnue  auparavant  en 
Egypte. 

L'espèce  trouvée  dans  les  tombes  est  plus  petite  que  la 
Grenade  ordinaire  ;  Schweinfurth  la  compare  aux  Grenades  du 
Sinaï.  En  médecine,  les  Egyptiens  employaient  l'écorce  de 
Grenade  comme  vermifuge.  Aujourd'hui  encore,  dans  le  monde 
entier,  on  lui  attribue  les  mêmes  propriétés.  Les  Coptes  l'em- 
ployèrent plus  tard  contre  la  gale. 

Les  textes  égyptiens  mentionnent  fort  souvent,  à  partir  de 
l'époque  des  Ramessides,  une  liqueur  Shedeh-it.  Or,  un  texte 


78  LA   FLORE   PHARAONIQUE 

relatif  aux  productions  d'un  jardin  fruitier  de  Ramsès  II, 
(Anast.  IV,  6-7)  nous  apprend  que  ce  jardin  produisait  deux 
espèces  de  fruits  et  trois  espèces  de  liqueurs.  Les  deux  fruits 
sont  le  Raisin  et  la  Grenade.  Les  trois  liqueurs  sont  le  Vin,  le 
Moût  de  vin,  et  la  Shedeh~it.  Il  me  paraît  certain  que  cette 
liqueur  ne  peut  être  qu'une  liqueur  tirée  de  la  Grenade,  soit 
de  la  Grenadine  ou  sirop  de  Grenade,  soit  quelque  fermentation 
alcoolique.  Si  cette  supposition  est  juste,  il  en  faudrait  conclure 
que  les  Egyptiens  transportèrent  le  Grenadier  dans  l'oasis  de 
Dakhléh,  car,  dans  les  textes  ptolèmaïques,  la  liqueur  Shedeh-it 
est  toujours  nommée  en  premier  parmi  les  produits  de.  cette 
petite  colonie  égyptienne. 


MYRTACEES 

132.  Iflyrtiis  comniunis  L. 

Théophraste  et  Pline  citent  le  Myrte  parmi  les  plantes  égyp- 
tiennes. D'autre  part,  Pickering  et  Unger  voient  des  rameaux  de 
Myrte  dans  les  branches  que  tiennent  souvent  dans  leurs  mains 
les  danseuses  représentées  dans  les  tombes.  Enfin  Figari  à 
Bubastis,  et  FI.  Pétrie  à  Arsinoé  et  à  Hawara  ont  découvert  des 
branches  de  Myrte  dans  des  tombes  égyptiennes  de  basse 
époque  ;  il  s'en  trouve  également,  d'époque  analogue,  au  Musée 
de  Leido.  Myrte  se  dit  As  en  arabe  ;  des  égyptologues  en  ont  con- 
clu que  la  plante  As,  ou  Asi,  souvent  mentionnée  dans  les  textes 
hiéroglyphiques,  est  le  Myrte.  La  chose  est  impossible,  VAsi 
étant  une  plante  aquatique.  Le  nom  copte  du  Myrte  est  Molra, 
mot  dont  on  n'a  pas  encore  retrouvé  l'équivalent  hiéroglyphique. 
Le  Myrte  est,  de  nos  jours,  assez  communément  cultivé  dans 
les  jardins  d'Egypte,  mais  il  n'est  pas  originaire  du  pays. 


GRANATEES,  MYRTACKES,  T  AMARl  SCINÉES  79 


TAMARISGINÉES 

133.  Taniarlx  uilotica  Ehrb. 

Hérodote  et  Pline  nous  apprennent  que  le  Tamaris  poussait 
en  Egypte.  Unger  en  a  retrouvé  des  fragments  nombreux  dans 
une  brique  d'El  -Kab,  et  Schweinfurth  en  a  reconnu  des  branches 
entières  dans  un  cercueil  de  la  XX"  dynastie,  dans  lequel  repo- 
sait la  momie  d'un  personnage  nommé  Kent.  De  même,  FI.  Pétrie 
a  découvert  des  restes  du  T.  nilotica  dans  la  nécropole  gréco- 
romaine  de  Hawara,  au  Fayoum.  Le  Tamaris  se  nomme  Asliel 
en  hébreu,  Açl  en  arabe,  Osi  en  copte.  En  hiéroglyphes,  son 
nom  est  Aser,  mot  qui  nous  donne  l'origine  des  termes  sémi  - 
tiques.  Plutarque,  dans  son  traité  -S'wr  Isis  et  Osiris,  nous  dit 
que  le  Tamaris  était  consacré  à  Osiris.  Le  Tamaris  devait,  en 
effet,  être  un  arbre  sacré,  car  son  nom  se  rencontre  souvent  dans 
les  textes  religieux,  et  on  le  trouve  indiqué,  avec  le  Jujubier, 
comme  l'un  des  deux  arbres  sacrés  du  XVIP  nome  de  la  Haute- 
Egypte.  On  l'employait  également  eu  médecine.  Le  T.  nilolica 
pousse  encore  aujourd'ilui  en  Egypte,  en  compagnie  de  plusieurs 
autres  espèces  de  TammHx. 

Bien  que  le  copte  Osi,  l'arabe  Açl  et  l'égyptien  Aser  soient 
très  certainement  un  même  mot,  il  faut  remarquer  que  les  Scalce 
coptes  rendent  She-n--osi  par  l'arabe  Tarfah,  tandis  que  Y  Açl 
arabe  y  répond  au  nom  copte  Pi-nam  ou  Pi-nom.  Or,  d'après 
Schweinfurth,  Tarfah  désigne  le  T.  nilolica,  tandis  que  Açl 
désigne  le  T.  articulata  Vahl.  En  attendant  qu'on  trouve  un 
arbre  Nam  dans  les  textes  hiéroglyphiques,  on  peut  admettre 
que  le  nom  Aser  s'applique  indistinctement  à  toutes  les  espèces 
de  Tamaris. 


80  LA  FLORE   PHARAONIQUE 


LYTHRARIAGEES 

134.   IjaivHonia  iiieriiiti«  L. 

Le  L.  merm/5  donne  la  poudre  rouge-orange  connue  en  arabe 
sous  le  nom  de  Henné;  cette  poudre  s'obtient  en  broyant  les 
feuilles  desséchées  de  l'arbre  et  sert  aux  Arabes  à  se  teindre 
les  ongles  et  l'intérieur  des  mains.  On  a  découvert  un  grand 
nombre  de  momies  dont  les  mains  étaient  teintes  à  l'aide  du 
même  procédé;  de  plus,  Schweinfurth  a  reconnu  dans  quelques 
tombes  égyptiennes  des  fragments  de  L.  inermis.  FI.  Pétrie  en 
a  également  rapporté  de  ses  fouilles  dans  la  nécropole  gréco- 
romaine  de  Hawara,  au  Fayoum,  Prosper  Alpin,  le  premier  qui 
nous  parle  de  la  poudre  de  Henné,  la  nomme  Archenda  (De 
plant.  J^^gijpt.,  XIII). 

Le  L.  inermis  porte  en  grec  le  nom  de  y.-jTxpoç.  Ce  mot  x-jTipo; 
dérive  de  l'ancien  égyptien  par  l'intermédiaire  des  langues  sémi- 
tiques. Le  nom  hébreu  de  la  plante  est  Kop/ier,  son  nom  copte 
est  Khouper  ou  Kouper,  et  les  habitants  d'Assouan,  au  dire  de 
Delile,  la  nomment  Kafra.  Les  arabes  appellent  le  Lawsonia 
Fagliou,  Fàghîah  ou  Shagarat-el-Henné ,  «  l'arbre  au 
Henné  ».  Le  mot  hiéroglyphique  d'où  dérive  cette  série  de  noms 
est  Pouqer,  qui  est  devenu  en  hébreu  Kopher  par  transposition 
de  lettres.  L'arabe  Faghou  ou  Fàghîah  semble  dériver  plus 
directement  de  l'égyptien,  sans  transposition,  mais  avec  chute 
de  la  lettre  finale  R,  fait  extrêmement  commun  dans  toutes  les 
langues  sémitiques,  et  dont  nous  venons  justement  de  voir  un 
exemple  dans  le  nom  copte  du  Tamaris,  Osi,  qui  vient  de  l'égyp- 
tien Aser.  Un  fait  qui  semble  démontrer  la  possibilité  de  la 
chute  du  R  en  Arabe  est  qu'Aboulqasim-el-\vizir  considère  les 
mots  Fàghîah  et  Fâghirah^  —  qui  dans  son  ouvrage  s'appli- 
quent à  une  autre  espèce,  —  comme  synonymes  l'un  de  l'autre. 
D'ailleurs,  un  détail  qui  indique  bien  que  le  copte  A'oMjoer  dérive 


LYTHRARIACKKS,   (JNAGRARIÊES  81 

de  l'égyptien  Powier  par  transposition,  c'est  que  cette  trans- 
position se  rencontre  déjà  dans  les  textes  démotiques,  qui 
donnent  au  Henné  le  nom  de  Kapra. 

Le  L.  inermis  n'est  cité,  à  ma  connaissance,  que  quatre  ou 
cinq  fois  dans  les  textes  égyptiens,  et  toujours  dans  des  recettes 
de  parfumerie,  entre  autres  dans  la  recette  du  Kyphi.  Nous 
avons  vu  que,  d'après  l'examen  de  quelques  momies,  les 
Egyptiens  se  rougissaient  les  mains  au  Henné,  ainsi  que  les 
Arabes.  Dioscoride  (^Z)e  mat.  rnecL,  1,  124}  nous  apprend  qu'à 
l'aide  de  la  même  poudre,  diluée  dans  du  suc  de  Saponaire,  les 
Egyptiennes  d'autrefois  se  teignaient  les  cheveux  en  blond,  et 
Pline  (Hist.  nat.,  XXIII,  46)  reproduit  la  même  assertion. 
Comme  on  le  voit,  l'idée  de  se  teindre  les  cheveux  date  de  bien 
loin.  Depuis  quelques  années,  on  vend  à  Paris  du  Henné  pour 
rendre  les  cheveux  blonds  ;  c'est  là  une  découverte  pharao- 
nique remise  au  jour.  Le  L.  inermis  est  originaire  de  l'Asie 
orientale.  Les  Egyptiens  paraissent  l'avoir  introduit  assez  tard 
dans  leur  pays,  au  plus  tôt  à  l'époque  des  Ramessides.  Le  nom 
de  la  plante  ne  se  rencontre  que  dans  des  inscriptions  ptolé- 
maïques;  Schweinfurth  et  FI.  Pétrie  n'en  ont  retrouvé  des  frag 
ments  que  dans  des  tombes  postérieures  à  la  XX"  dynastie. 


ONAGRARIÉES 

135.    Epilobiuni  liirsiituin  L. 

L'Epilobe  croît  encore  de  nos  jours  en  Egypte,  surtout  dans 
le  Delta.  Schweinfurth  en  a  retrouvé  des  bouquets  dans  une 
tombe  postérieure  à  l'époque  des  Ramessides,  sise  àSheikh-abd  - 
el-gournali,surles  ruines  de  l'ancienne  Thèbes.  L'espèce  antique 
a,  paraît-il,  les  fleurs  un  peu  plus  petites  que  celles  de  l'espèce 
que  l'on  rencontre  dans  nos  climats.  FI.  Pétrie  a  également  ren- 
contré des  restes  de  cette  espèce  dans  les  tombes  gréco-romaines 
de  la  nécropole  de  Hawara,  au  Fayoum. 


LA   FLORE   PHARAONIQUE 


ROSACEES 


136.  Rosa  Nanota  Rich. 


Cette  plante  a  été  retrouvée,  par  FI.  Pétrie,  dans  la  nécropole 
gréco- romaine  de  Hawara,  au  Faj'oum.  Le  R.  saucta  étant 
d'origine  abyssinienne,  il  se  peut  que  les  anciens  Egvjttiens 
l'aient  connu  d'assez  bonne  heui-e.  Néanmoins,  le  nom  égyplif^i 
ne  s'en  trouve  que  dans  les  textes  démotiques,  sous  la  forme 
OumHou,  qui,  par  l'intermédiaire  du  copte  Ourl,  Oiiert,  Bert, 
est  devenu  en  arabe  Ouard, 

137.  Pyriis  JVIalus  L. 

Voici  encore  une  plante  intéressante  au  sujet  de  l'histoire  de 
la  culture.  Le  nom  arabe  du  Pommier  est  Taffali.  Djepeli,  dans 
les  lexiques  coptico-arabes,  est  traduit  par  Taffah,  [mkov, 
rnalum.  Enfin,  le  mot  hébreu  que  les  traductions  de  la  Bible  ren- 
dent par  Pomme  est  Tap^jou/^//.  Tal]'ah,Djepe]t  ei  Tajjpoiik/t 
sont  donc  trois  mots  bien  identiques.  Hœfer,  dans  son  Histoire 
de  la  botanique,  propose  de  traduire  l'hébreu  Tappoukh  par 
«  orange  »  au  lieu  de  «  pomme  »,  parce  que  le  Pommier  pro- 
spère peu  hors  de  la  zone  tempérée  froide  et  que  ses  fruits,  en 
Orient,  n'attirent  ni  par  leur  odeur  ni  par  leur  saveur.  Ces 
motifs  ne  sont  pas  suffisants,  ce  me  semble,  pour  nous  per- 
mettre de  méconnaître  l'exactitude  des  traductions  bibliques, 
d'autant  plus  que  l'Oranger  ne  fut  connu  dans  la  région  médi- 
terranéenne que  postérieurement  à  l'ère  chrétienne,  et  que  le 
Pommier  est  fréquemment  cultivé  de  nos  jours  dans  les  envi- 
rons de  Miniéh,  en  Haute-Egypte,  où  il  vient  très  bien.  L'hé- 
breu Tappoukh  est  évidemment  le  même  mot  que  l'arabe 
Taffah,  lequel  désigne  bien  le  Pommier,  sans  contradiction 
possiljle. 


ROSACÉES  83 

L'original  égyptien  de  ces  trois  formes  est  Dapili,  —  en 
démotique  Daphhi,  —  mot  dont  les  plus  anciens  exemples  da- 
tent du  temps  de  Ramsès  II  et  de  Ramsès  III.  Ramsès  II  fit 
planter  des  Pommiers  dans  ses  jardins  du  Delta.  Ramsès  III 
donna  aux  prêtres  de  Thèbes,  pour  leurs  offrandes  journalières, 
848  paniers  de  l^ommes.  Sous  la  XIX"  dynastie,  le  Pommier 
était  donc  un  arbre  fruitier  communément  cultivé  en  Egypte. 

188.   Pyrue  commuiii**  L. 

La  Poire  a  été  retrouvée,  par  FI.  Pétrie,  dans  la  nécropole 
gréco-romaine  de  Hawara,  au  Fayoum.  Son  introduction  en 
Egypte  doit  être  postérieure  aux  dynasties  pharaoniques  ;  les 
noms  coptes  de  la  Poire,  dans  les  Scalee,  sont  de  sonorité 
grecque  :  Korthollos,  Apidia,  Apios. 

139.  Amygtlalus  Pcrsica  L. 

La  Pèche,  ainsi  que  l'Amande  et  la  Cerise,  mentionnées  aux 
numéros  suivants,  a  été  retrouvée  dans  la  nécropole  greco- 
romaine  de  Hawara.  L'un  des  deux  noms  que  les  Svalx  don- 
nent à  la  Pèche,  Ou-persi,  est  certainement  d'origine  grecque. 
L'autre,  Hupori,  est  de  sonorité  égyptienne.^  iMais,  Theo- 
phraste,  qui  connaît  tous  les  arbres  fruitiers  de  l'Egypte,  n'ayant 
parlé  du  Pécher,  même  pour  la  Grèce  ou  l'Asie,  en  aucun 
endroit  de  son  Histoire  des  plantes,  il  est  certain  que  la  Pêche 
n'était  pas  encore  connue  des  Égyptiens  au  iv"  siècle  avant 
notre  ère. 

140.  Amys«lalHS  coininuBiis  L. 

Mêmes  remarques  k  faire  au  sujet  de  l'Amande.  Son  nom 
copte,  Leuke,  est  bien  certainement  d'importation  grecque.  Un 
autre  nom  copte  de  l'Amande,  Peukinon  (Kir.,  382),  semble 
résulter  d'une  faute  de  copie  qui  aurait  fait  Wve  Peukinon  RM 
lieu  de  Leukinon. 


84  LA   FLORE  PHARAONIQUE 

141.  Priiuus  Cerasus  L. 

Il  en  est  de  même  pour  la  Cerise,  dont  le  nom  arabe,  Qerasia, 
sert  à  traduire,  dans  les  ScaUe,  les  mots  coptes  Tamaskioii, 
Pi-tamaskenos ,  dont  l'origine  est  certainement  grecque,  mais 
dont  le  sens  tendrait  à  nous  laisser  supposer  que  le  Cerisier 
était  cultivé  en  grand  à  Damas  quand  les  Egyptiens  l'impor- 
tèrent sur  les  rives  du  Nil. 

MIMOSÉES 

142.  Acacia  nilotica  Del. 

Quelques-unes  des  guirlandes  qui  ornaient  les  momies 
d'Ahmès  I  et  d'Aménophis  I,  rois  de  la  XVIIP  dynastie,  étaient 
composées  de  fleurs  d'A.  nilotica.  Cet  arbre,  dont  le  bois  servait 
à  faire  des  cercueils,  des  meubles,  des  statues,  se  nommait 
Sliant  en  ancien  égyptien.  L'hébreu  Shett,  par  assimilation  du 
N  au  T,  l'arabe  Sant  et  le  copte  Shonte,  iShanti,  désignent 
également  l'Acacia  et  dérivent  du  nom  hiéroglyphique  de  cet 
arbre.  L'A.  nilotica  est  un  arbre  très  ancien  sur  les  bords  du 
Nil  ;  son  nom  se  trouve  dans  les  textes  contemporains  des  pyra- 
mides. Une  brique  d'El-Kab  renfermait,  au  dire  d'Unger,  quel- 
ques fragments  d'A.  nilotica.  La  gomme  provenant  de  cet  arbre 
se  nommait,  en  ancien  égyptien,  Qami,  en  copte  Komê,  — 
mot  dans  lequel  on  retrouvera  l'origine  du  grec  ■Mfj.y.i  et  de 
notre  mot  gomme,  —  mais  qui  était  employé  également  en 
égyptien  pour  désigner  la  résine,  car  on  disait  aussi  bien  Qami 
(gomme)  d'Ebénier,  que  Qami  (résine)  d'Arbre  à  encens.  On 
sait  que  la  gomme  de  l'Acacia  est  la  gomme  arabique  du  com- 
merce. 

Le  Musée  de  Florence  possède  (n'  3630)  plusieurs  épines 
(Y Acacia  trouvées  avec  des  objets  de  toilette,  et  qui  semblent 
avoir  servi  d'aiguilles  ;  elles  ont  été  attribuées  par  Migliarini  à 


ROSACÉES,  MIMÔSEES  85 

y  Acacia  vera  Willd.  Les  fouilles  de  FI.  Pétrie,  dans  les  nécro- 
poles de  Hawara  et  de  Kahoun,  —  cette  dernière,  de  la  XIP 
dynastie,  —  ont  amené  la  découverte  d'objets  fabriqués  en  bois 
d'Acacia,  et  de  gousses  du  même  arbre,  qui  paraissent  avoir 
servi  au  tannage;  M.  Newberry  attribue  ces  restes  à  IM.  ara- 
/yîc<2  Willd.  Enfin,  M.  Bonastre  rapporte  à  IM.  heterocarpa 
Del.  certains  fruits  du  Louvre  (L.  171). 

143.  Acacia  Seyal  Del. 

Cet  Acacia  est  mentionné  fort  souvent  dans  les  anciens  textes 
égyptiens  sous  le  nom  Ash.  Son  bois  servait  à  faire  des  cer- 
cueils, des  statues,  des  portes,  des  barques.  Il  fournissait  une 
essence  souvent  citée  dans  les  inscriptions  et  qui  n'était  autre, 
probablement,  qu'une  dilution  de  sa  gomme  dans  l'eau.  L'A. 
Seyal  se  rencontre  beaucoup  de  nos  jours  en  Thébaïde.  Dès  les 
premières  dynasties,  son  nom  se  trouve  sur  les  monuments.  Le 
nom  de  l'A.  Seyal,  qui  est  TaVi  en  arabe,  est  Pi-tarinon  dans 
les  Scalcs  (Kir.,  175). 

On  a  voulu,  dans  ces  derniers  temps,  voir  dans  l'arbre  Ash 
une  espèce  de  Conifère.  Les  arguments  réunis  pour  motiver 
cette  traduction  sont  des  plus  justes  et  des  plus  frappants.  On  a 
pourtant  négligé  un  point  très  important,  c'est  que  le  nom  Ash 
est  déterminé  par  une  gousse.  Or,  une  gousse  est  admissible 
derrière  un  nom  de  Légumineuse,  mais  non  derrière  un  nom  de 
Conifère.  On  a  oublié  également  que  Y  Ash  est  mentionné  dans 
les  textes  les  plus  anciens  que  l'on  connaisse,  et  qui  datent  d'une 
époque  où  les  Egyptiens  ignoraient  même  l'existence  de  la 
Syrie. 

144.  Acacia  Farnesiana  Willd. 

Les  fleurs  de  cette  espèce  se  vendent  depuis  quelques  années 
chez  les  fleuristes,  sous  le  nom  de  Mimosa.  On  connait  leur 
forme  globuleuse  et  leur  aspect  soyeux.  Les  anciens  Egyptiens 
leur  donnaient  le  nom  pittoresque  de  Per-shen,   qui   signifie 


86  LA    FLORE   PHARAONIQUE 

«  grains  chevelus  ».  Ces  fleurs  sont  souvent  employées  en  méde- 
cine, et  on  les  rencontre  dans  presque  toutes  les  recettes  de 
parfumerie,  désignées  par  un  synonyme  Sannâr. 

Depuis  la  rédaction  de  ces  lignes,  qui  datent  de  la  première 
édition,  M.  Scliweinfurtli  m'a  tait  observer  que  Y  A.  Farnesiana, 
étant  d'origine  américaine  et  n'étant  connu  dans  l'ancien  conti- 
nent qu'à  partir  du  xvii"  siècle,  n'a  pu  être  cultivé  par  les 
anciens  Egyptiens.  C'est  donc  à  une  autre  espèce  à' Acacia  qu'il 
faut  rapporter  les  fleurs  odorantes  Per-shen  ou  Sannàr  des 
textes  hiéroglyphiques.  Peut-être  pourrait-on  rapprocher  ce 
dernier  nom  de  l'arabe  Saminor  qui,  d'après  Schweinfurth, 
désigne  l'A.  spirocarpa  Hoghst. 

145.  Ifloriuga  aptera  G^rtn. 

Une  graine  de  cette  espèce,  qu'il  est  facile  de  distinguer  de 
l'espèce  voisine  M.  oleifera  Lmk.,  a  été  trouvée  par  Schwein- 
furth dans  une  tombe  de  Drah-abou'1-neggah.  Des  gousses  et 
des  graines  s'en  trouvent  exposées  au  Musée  de  Florence 
(n"  3618),  et  FI.  Pétrie  a  découvert  des  restes  de  la  plante  dans 
ses  fouilles  de  Hawara.  Le  M.  apiera,  nommé  Yesar  par  les 
Arabes,  est  commun,  au  dire  de  Schweinfurth,  dans  le  désert 
oriental  de  la  Thébaïde.  Le  fruit  du  Moringa,  connu  sous  le  nom 
de  Noix  de  Ben,  fournit  une  huile  précieuse  pour  la  parfumerie  ; 
les  anciens  lui  donnaient  les  noms  suivants  :  Bi:lyyo;  y.lyj-rîo: 
Théofhr.,  BiilTJog  [j:jps-^iy.-/]  Diosc,  Mfjrobalanum,  Glans  xgy}}- 
tia  Pline.  J'ai  retrouvé  le  nom  égvptien  du  Moringa,  Baq,  et, 
ne  connaissant  pas  la  découverte  de  Schweinfurth,  j'y  avais  vu 
le  M.  oleifera,  que  l'on  indique  généralement  comme  produi- 
sant l'huile  de  Ben  et  comme  correspondant  aux  termes  classi- 
ques cités  plus  haut.  Mais,  puisque  le  fruit  trouvé  dans  une 
tombe  appartient  au  M.  aptera  et  que  c'est  cette  espèce  que  l'on 
rencontre  de  nos  jours  en  Egypte,  il  est  évident  que  le  Baq 
antique  est  le  M.  aptera  plutôt  que  le  M.  oleifera.  he  Baq 
croissait  dans  la  Thébaïde  et  dans  le  Delta,  ainsi  que  dans  l'oasis 


M 1 M 0  .-il-:  !■: > .  c i; >  .v  l  r  i  m  !•.  k >  on 

de  Dakhléli.  (.)n  le  trouve  mentionné  dans  les  textes  des  plus 
anciennes  dynasties.  L'huile  que  l'on  en  extrayait,  nommée 
Baqi,  était  très  réputée.  On  s'en  servait  en  parfumerie,  on  en 
oignait  les  momies,  on  la  recommandait  en  médecine.  On  la  divi- 
sait en  deux  espèces,  Baqi  rouge  et  Baqi  vert,  ce  qui  s'accorde 
ivec  un  passage  de  Pline  qui  nous  dit  que  l'huile  du  Myro- 
Oalanum  était  rouge  eu  Egypte  et  verte  en  Arabie. 


GESALl'LMEES 

146.  Cei'Btoiiia  Mlli(|aa  L. 

Le  mot  hiéroglyphique  Djaroudj  ou  Garouta  signifie 
«  gousse  »  en  général.  La  forme  Ddrrowju  du  même  mot, 
plus  rarement  Adarrouya,  répondant  au  copte  Gnratè  (Luc, 
XA^,  d6),  s'applique  à  un  fruit  spécial,  au  goiit  de  miel,  que 
l'on  mangeait  sec  ou  confit,  et  dont  on  faisait  une  boisson 
nommée  Tarroukou.  C'est  la  «  Gousse  »  par  excellence,  la 
Caroube,  à  laquelle  les  Grecs  et  les  Latins  donnaient  également 
le  nom  de  Gousse,  y.îpy-ov,  SiliqKa,  désignations  conservées  par 
Linné  dans  le  nom  botanique  de  la  plante,  Cerntonia  Siliqua. 
Dans  le  midi  de  la  France,  la  Caroube  se  nomme  Carouge,  et 
l'on  reconnaît  facilement  dans  ce  mot  une  dérivation  de  l'ancien 
égyptien.  Caroube  se  dit  Kharoub  en  arabe,  mais  aussi  Qirat, 
et  ce  dernier  mot  se  rapproche  des  formes  hiéroglyphiques.  Un 
mot  arabe  presque  analogue,  Qarad,  désigne  également 
une  gousse,  celle  de  l'Acacia  arabica  Willd.  Tous  ces  mots, 
coptes,  arabes,  français  même,  dérivant  de  l'ancien  égyptien,  on 
peut  supposer,  non  sans  quelque  vraisemblance,  que  les  noms 
■/.zoz-io)/ et  Ceratonia,  dont  les  trois  consonnes  radicales  répon- 
dent exactement  aux  trois  consonnes  radicales  des  termes  sémi- 
tiques, viennent  également  de  l'égyptien  et  ne  présentent  avec 
/Àyx;  qu'un  rapport  tout  fortuit. 

Théophraste  nous  apprend  que  le  Caroubier  se  nommait  vul- 
gairement Figuier  d'Egypte  ;  mais  il  assure  qu'on  ne  le  ren- 


88  LA    F[-ORE    THARAONIQUE 

conti'ait  qu'en  Syrie.  Unger  a  trouvé  une  gousse  de  Caroubie 
représentée  sur  un  tableau  au  milieu  des  offrandes  funèbres,  et 
Kotschy  a  rapporté  d'Egypte  une  canne  découverte  dans  un 
cercueil  de  momie,  qu'il  a  reconnue,  après  examen  au  micro- 
scope, être  en  bois  de  C.  Siliqua.  Enfin,  des  gousses  et  des 
graines  de  Caroubier  ont  été  découvertes  par  FI.  Pétrie  à  Hawara 
et  même  à  Kahoun,  nécropole  qui  date  de  la  XIP  djmastie.  Cet 
arbre  est  encore  assez  cultivé  de  nos  jours  en  Egypte.  La 
forme  de  son  nom  égyptien  pourrait  nous  permetre  de  lui  attri- 
buer une  origine  étrangère,  peut-être  sémitique  ;  mais  ce  nom, 
comme  on  peut  le  remarquer,  ne  s'applique  qu'au  fruit.  11  date 
de  la  XIX*'  dynastie,  époque  où  l'on  aimait  agrémenter  la  langue 
égyptienne  de  mots  empruntés  à  la  Syrie. 

Le  nom  de  l'arbre,  lui,  est  bien  plus  ancien.  Il  s'écrit  au 
moyen  d'une  gousse  et  se  prononce  Nouiem  ;  or,  la  gousse  est 
employée  comme  signe  hiéroglyphique  dans  les  inscriptions  des 
plus  antiques  pyramides  de  Memphis.  Nouiem  est  donc  un  très 
vieux  mot  égyptien.  Comme  ce  mot,  en  somme,  ne  désigne  origi- 
nellement qu'un  arbre  à  f/ousses  et  qu'il  ne  s'est  pas  conservé 
en  copte  comme  désignation  d'un  arbre,  on  peut  se  demander 
s'il  doit  réellement  s'appliquer  au  Caroubier.  Un  fait  semble  le 
prouver  :  c'est  que  Noutem,  en  plus  de  ce  sens  «  arbre  à 
gousses  »,  signifie  aussi  «  doux,  suave,  agréable  ».  Je  ne  vois 
que  la  gousse  du  Caroubier  qui  ait  pu  inspirer  ces  sens  symbo- 
liques, aucun  autre  arbre  légumineux  d'Egypte  ne  produisant 
des  gousses  mangeables,  sinon  le  Tamarin,  qui  ne  fut  introduit 
sur  les  rives  du  Nil  qu'après  la  conquête  arabe.  D'autre  part,  le 
fruit  du  Noutem  n'est  employé  au  Papyrus  médical  Ebers  que 
pour  relâcher  le  ventre,  seul  emploi  que  Dioscoride  et,  après  lui, 
Galien,  Pline  et  Gargilius  Martialis  attribuent  à  la  Caroube 
fraîche.  Le  même  emploi  est  indiqué  dans  Prosper  Alpin  (De 
2)1  ont i s  ^Egypti,  §  3),  en  1592. 

Que  l'on  songe  que  le  Cédrat,  introduit  en  Grèce  au  jv"  siècle 
avant  notre  ère,  ne  commença  à  s'y  manger  que  six  cents  ans 
plus  tard,  et  l'on  admettra  que  les  Egyptiens  ont  pu  ne  manger 


CESALPINIEES,    P  A  T  I  TJON  ACÉES  89 

la  Caroube  qu'après  l'avoir  vu  manger  par  les  Syriens,  et  lui  ont 
donné,  pour  cette  raison,  le  nom  qu'elle  portait  en  Syrie,  tout  en 
conservant  à  l'arbre  son  nom  égvptien.  De  même  que  le  firent 
les  Grecs  pour  le  Cédrat,  les  Égyptiens  employèrent  la  Caroube 
en  médecine  avant  de  songer  à  l'utiliser  pour  l'alimentation.  Ils 
remarquèrent  ainsi  de  bonne  heure  son  goût  sucré  ;  d'où  l'em- 
ploi de  la  Caroube,  dans  les  plus  anciens  textes,  comme  signe 
symbolique  de  l'idée  de  douceur  et  de  suavité. 

A  propos  de  cette  valeur  hiéroglyphique  de  la  gousse,  on  peut 
ajouter  un  nouvel  argument  prouvant  que  le  Noutem  est  bien 
un  arbre  à  gousses  comestibles.  Dans  le  Papyrus  des  signes, 
découvert  par  FI.  Pétrie  en  Egypte,  papyrus  qui  nous  donne  la 
liste  de  tous  les  signes  hiéroglyphiques  suivis  de  leur  description, 
on  lit,  après  la  figure  de  la  Datte  :  «  fruit  du  Dattier  ».  Après  la 
figure  de  la  gousse,  qui  vient  immédiatement  avant,  on  lit  : 
«  fruit  du  Noutem  ».  Cela  achève  de  démontrer, — je  suppose,  — 
que  le  Noutem  est  bien  le  C.  Siliqua  et  que  le  bois  de  Noutem, 
nommé  Sis-noutem  dans  de  nombreux  textes  relatifs  à  l'ébé- 
nisterie,  est  bien  le  beau  et  solide  bois  rougeâtre  que  fournit  le 
Caroubier. 

Enfin,  en  plus  du  nom  Darrouga,  tiré  des  langues  sémi- 
tiques, les  Egyptiens  désignaient  encore  la  Caroube  sous  les 
noms  purement  égyptiens  de  Djaïri  et  de  Oulià  ou  Houâ.  Le 
premier  de  ces  noms,  signifiant  «  acide,  aigrelet  »,  s'est  d'abord 
appliqué  à  la  pulpe  seule  du  fruit,  puis  ensuite,  par  extension, 
au  fruit  tout  entier.  Quant  au  mot  Ouhà  ou  Houâ,  qui  signifie 
«  fruit  en  forme  de  croissant  »,  il  sert  à  dénommer  la  gousse  du 
Caroubier,  principalement  la  gousse  fraîche,  par  opposition  h 
Darrouga,  qui  est  ordinairement  le  nom  de  la  gousse  sèche. 

PAPILIOiNAGÉES 

147.   liapiuus  Tennis  Forsk. 

Des  gousses  vides  et  brisées  de  cette  plante  ont  été  trouvées 
dans  une  tombe  égyptienne.  Schweinfurth  suppose  qu'elles  sont 


90  LA    FLORE   PHAHAOMOrE 

modernes;,  mais,  à  cause  de  l'existence  d'un  nom  copte  pour  le 
Lupin,  il  n'en  considère  pas  moins  le  L.  Tennis  comme  ayant 
été  connu  des  anciens  Egyptiens.  D'ailleurs,  cette  plante  était 
connue  des  Égyptiens  au  moins  à  l'époque  gréco-romaine, 
puisque  FI.  Pétrie  en  a  découvert  des  fragments  dans  la  nécro- 
pole de  Hawara. 

148.  iHedicaso  deutlciilafa  Willd. 

Dans  une  brique  de  la  pyramide  de  Dasliour,  Schweinfurth  a 
reconnu  des  fragments  du  M.  denticulata .  FI.  Pétrie  a  trouvé 
également  des  restes  de  cette  plante  à  Hawara.  A  Kahoun, 
nécropole  de  la  XIP  dynastie,  on  en  a  trouvé  une  graine  mêlée 
accidentellement  à  des  grains  d'Orge  déposés  en  offrande  funé- 
raire. On  peut  rapprocher  de  ces  trouvailles  des  fruits  exposés 
au  Musée  de  Leide  sous  les  n°'H,  52-54  et  indiqués  dans  le  cata- 
logue comme  provenant  du  M.  rugosa  Lmk. 

149.  Helilotiis  parviflora  Dkl. 

Une   brique  de   la  même  pyramide  de   Dashour  a   foui'ni  k 
Unger  quelques  restes   du    M.  parviflora,  plante  très  com 
mune  en  Egypte,  et  que  l'on   rencontre  dans  tout  le  reste  de 
l'Afrique. 

150.  luilisofera  arg;eutea  L. 

C'est  cette  espèce  que  l'on  cultive  aujourd'hui  en  Egypte,  où 
elle  se  rencontre  même,  à  l'état  spontané,  dans  le  désert  à 
l'ouest  de  la  Thébaïde.  Il  est  donc  probable  que  c'est  la  même 
que  l'on  cultivait  autrefois  pour  ses  propriétés  tinctoriales. 
L'Indigo  a  un  nom  sanscrit,  ÎSili,  et  A.  de  Candolle,  dans  son 
Originp  des  plantes  cultit^èrs,  en  conclut  que  l'Indigo  vient  de 
l'Inde,  comme  du  reste  le  prouvent,  dit-il,  ses  noms  classiques 
'Tvotxo'v,  Indicum.  En  fait,  le  nom  arabe  et  égyptien  moderne  de 
l'Indigo  est  Nil.  Il  reste  donc  à  savoir  si  le  nom  sanscrit  dérive 


papii,iuna(;kp:s  91 

du  nom  arabe,  ou  si  ces  deux  noms  n'ont  entre  eux  qu'un  rap 
port  fortuit.    Un   fait  d'ordre  philologique  vient  éclairer  d'un 
nouveau  jour  la  question  d'origine  de  l'Indigo. 

On  sait  que  toutes  les  étoffes  égyptiennes  teintes  en  bleu  ont 
donné,  par  analyse  chimique,  des  traces  certaines  d'Indigo. 
L'Indigo  était  donc  connu  des  anciens  Egyptiens.  Le  tiraient- 
ils  de  l'Inde,  ou  le  cultivaient-  ils  déjà  dans  leur  pays?  Un  texte 
relatif  à  la  teinture  nous  donne  le  nom  de  la  plante  qui  servait 
à  teindre  en  bleu,  et  ce  nom,  qui  n'a  rien  à  voir  avec  l'Inde,  est 
celui  qui  a  donné  naissance  au  grec  lv^iy.ôv.  Le  nom  égyptien  de 
l'Indigo  est  Dinkou.  Les  Grecs,  en  présence  d'une  plante  tincto- 
riale d'origine  étrangère,  nommée  Dinkon,  y  ont  vu  une  plante 
indienne  et,  par  une  raétathèse  qui  en  facilitait  la  prononciation, 
ont  changé  son  nom  en  hdirJ/j.  Le  nom  Dinkon  signifie  litté  - 
ralement  «  plante  qui  chasse  les  tranchées  ».  Cette  propriété 
se  trouve  mentionnée  dans  Dioscoride  (V,  107).  Le  Dinkon 
est,  d'autre  part,  plusieurs  fois  nommé  dans  les  papyrus 
médicaux. 

Que  l'Indigo  soit  d'origine  indienne,  c'est  possible.  Mais  cela 
ne  résulte  ni  de  son  nom  sanscrit,  qui  se  retrouve  en  arabe 
d'Egypte,  ni  de  ses  noms  classiques,  qui  dérivent  directement 
de  l'ancien  égyptien.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  cette  plante 
était  cultivée  en  Egypte  dès  les  temps  les  plus  reculés,  et  qu'on 
la  trouve  aujourd'hui  spontanée  au  sud  de  l'Egypte,  en  Nubie 
^t  en  Abyssinie. 

151.  Seshauia  segyptlaca  Pers. 

Des  fleurs  de  cette  plante,  ayant  encore  conservé  leur  couleur 
jaune,  ont  été  reconnues  par  Schweinfurth  au  milieu  des  guir- 
landes qui  ornaient  la  momie  d'Ahmès  (XYIIP  dynastie). 

152.  CJIecr  arietinum   \j- 

Cette  plante  est  cultivée  de  nos  jours  en  Egypte,  et  ses  grains 
se  mangent  grillés.  Pickering  supposait  qu'elle  était  connue  des 


92  LA   FLORE   PHARAUNIOUE 

anciens  Egyptiens  et  que  c'est  à  cause  de  la  forme  de  ses  graines, 
qui  ressemblent  à  des  têtes  de  bélier,  qu'elle  était  considérée, 
au  temps  d'Hérodote,  comme  un  aliment  que  la  religion  défen- 
dait de  manger.  FI.  Pétrie  a^'aut  découvert  le  Pois  chiche  dans 
la  nécropole  gréco-romaine  de  Hawara,  l'assertion  de  Pickering 
se  trouve  justifiée,  du  moins  en  ce  qui  concerne  l'existence  du 
Pois  chiche  dans  l'ancienne  Egypte.  Les  Scalse  sont  contra- 
dictoires au  sujet  du  nom  copte  du  Pois  chiche.  Certaines 
portent  :  Arshin  =  «  Pois  chiche  »,  Ershish  =  «  Lentille  ». 
D'autres,  par  contre,  portent  :  ArsJiin  =  «  Lentille  »,  Ershish 
=  «  Pois  chiche  ».  Or,  il  existe  en  égyptien  deux  noms  de 
légumes,  Arshâ  et  Arshana,  dont  le  premier  semble  répondre 
à  Ershish  tandis  que  le  second  paraît  être  la  forme  antique  de 
Arshin.  Comme  il  existe  en  copte  une  expression  narshan 
qui  désigne  quelque  chose  de  tacheté,  par  exemple  la  peau 
piquée  de  taches  de  rousseur,  je  crois  que  ce  sont  les  dernières 
Scalx  qui  ont  raison  et  que  Arshin  désigne  la  Lentille,  à 
laquelle  on  peut,  bien  mieux  qu'au  Pois  chiche,  comparer  les 
taches  de  rousseur.  Ce  serait  donc  Arshà  qui  serait  le  nom 
antique  du  C.  arietinum. 

153.  Pi<«iiiii  ar%cnse   L. 

Unger  a  trouvé,  dans  une  brique  de  la  pyramide  de  Dashour, 
quelques  fragments  de  graines  d'une  Légumineuse  qu'il  attribue 
au  P.  arvense,  plante  abondante  aujourd'hui  en  Egypte. 
FI.  Pétrie  a  retrouvé  des  restes  de  cette  espèce  dans  la  nécro- 
pole gréco-romaine  de  Hawara,  et  dans  celle  de  Kahoun,  de  la 
XIP  dynastie. 

154.  PIsuiiB  sativtiin  L. 

Des  Pois  ont  été  trouvés  en  abondance  dans  les  deux  nécro- 
poles dont  nous  venons  déparier.  Les  Egyptiens  cultivaient  donc 
cette  espèce  dès  la  XIP  dynastie.  Le  nom  copte  du  Pois,  —  en 


PAPILIONACÉES  93 

arabe  Bessila,  —  est  Ti-lahonthe,  mot  qui  ne  paraît  pas  être 
d'origine  égyptienne. 

155.   IMsum  elatius  M.   B. 

Newberry  a  reconnu,  parmi  les  grains  mêlés  accidentellement 
à  de  l'Orge  d'une  tombe  de  la  XIP  dynastie,  de  la  nécropole  de 
Kahoun,  six  grains  d'un  Pisum  qui  n'est  ni  le  P.  arveuse,  ni 
le  P.  satimim.  11  ne  reste  qu'une  troisième  espèce  de  Pisum 
qui  soit  mentionnée  dans  la  Flore  de  Schweinfurth,  c'est  le 
P.  elatius,  spontané  dans  le  Delta.  La  conclusion  me  semble 
tout  indiquée,  si  la  détermination  du  genre  est  exacte  chez 
Newberry. 

156.  ErvatM  Lens  L. 

On  sait  par  les  auteurs  classiques  que  la  Lentille  croissait  en 
Egypte;  elle  servait  même  déjà  d'aliment,  d'après  Hérodote, 
aux  constructeurs  des  pyramides  de  Gizéh.  On  en  a  retrouvé, 
cuites  et  réduites  en  pâte,  dans  une  tombe  de  Thèbes  datant  de 
la  XIP  dynastie.  Le  nom  égyptien  de  VE.  Lens  est  Arshana, 
comme  on  l'a  vu  au  n"*  152.  Ce  mot  ne  présente  pas  une  appa- 
rence égyptienne.  Peut-être  la  Lentille  venait-elle  d'Asie.  La 
première  mention  monumentale  de  la  Lentille  date  de  la  XIX"  dy- 
nastie, du  moins  sous  le  nom  Arshana.  Peut-être  les  Égyptiens 
avaient-ils,  pour  désigner  ce  légume,  un  autre  nom  que  les 
textes  ne  nous  ont  pas  encore  fait  connaître. 

Les  noms  hébreu  et  arabe  de  la  Lentille  n'ont  aucun  rapport 
avec  son  nom  égyptien,  à  moins  que  l'on  admette ,  ce  qui  est 
possible,  qu'en  transcrivant  le  pluriel  hébreu  A dshin  les 
Égyptiens  aient  confondues  deux  lettres  R  et  D  qui,  en  hébreu, 
se  ressemblent  beaucoup,  et  même  peuvent  se  confondre  en 
écriture  hiératique  égyptienne. 

157    Vicia  Faba  L. 

Des  Fèves  ont  été  trouvées  par  Schweinfurth  dans  une  tombe 


n  LA   FLORE   PHARAONIQUE 

de  la  XII*  dynastie:  FI.  Pétrie  en  a  découvert  des  quantités  dans 
les  nécropoles  de  Hawara  et  de  Kahoun,  dont  la  dernière  date 
également  de  la  XII*  dynastie  ;  d'autres,  sans  indication  de 
date  ni  de  lieu  de  provenance,  mais  certainement  d'origine  égyp- 
tienne antique,  se  trouvent,  au  dire  d'Unger,  exposées  au  Musée 
de  Vienne.  D'après  les  listes  d'offrandes  gravées  dans  les  sépul- 
tures égyptiennes,  les  Fèves  faisaient  partie  des  aliments  offerts 
aux  défunts,  et  cela  dès  les  premières  dynasties.  Ramsès  III  en  fit 
distribuer  des  quantités  dans  les  magasins  des  temples  de  Thèbes. 
Ces  faits  semblent  controuver  l'assertion  d'Hérodote,  qui  affirme 
qu'en  Egypte  on  considérait  la  Fève  comme  un  aliment  maudit 
et  que  personne  n'en  faisait  usage,  mais  nous  verrons  plus  loin 
que  la  Fève  prohibée  était  le  fruit  du  Lotus  rose.  Le  nom 
égyptien  de  la  Fève  est  Aow  ou  Wonr,  qui  répond  à  l'hébreu 
Poul  et  à  l'arabe  Foui.  Les  noms  coptes  de  la  Fève,  dans  les 
Scalse,  sont  Pi-pliaba,  Pi-ali,  Pi-phel,  Pi-pheli,  Pi-ouro, 
dont  le  premier  est  grec  et  dont  les  autres  dérivent  directement 
de  l'ancien  égyptien. 

158.  Vicia  Mativa  L. 

Des  graines  et  des  gousses  de  Vesce  ont  été  retrouvées  par 
Schweinfurth  dans  plusieurs  tombes  égyptiennes.  Unger  en  a 
reconnu  également  quelques  fragments  dans  une  brique  de  la 
pyramide  de  Dashour.  La  culture  du  V.  satioa  dans  l'Egypte 
antique  est  donc  bien  démontrée.  Cette  plante  n'est  plus  cultivée 
de  nos  jours  sur  les  bords  du  Nil.  On  la  rencontre  seulement 
dans  les  champs,  et  les  Arabes  lui  donnent  le  nom  de  Foui 
roumi,  «  Fève  grecque  »  . 

159.  Latliyrus  sativus  L. 

Des  graines  de  Gesse  ont  été  reconnues  par  Schweinfurth  dans 
une  tombe 'ouverte  à  Gébéleïn  par  Maspero.  Des  gousses  de  la 
même  plante,  trouvées  dans  un  tombeau  de  Drah-abou'1-neggah, 
ne  lui  paraissent  pas  être  d'origine  antique.  PI.  Pétrie  a  retrouvé 


PAPILIONACKES,   BURSÉRACKES  95 

la  même  espèce  dans  la  nécropole  gréco -romaine  de  Hawara. 
Le  nom  copte  du  L.  satwus  est  Pi-houf,  traduit  dans  les  Scalse 
par  l'arabe  Gilbàn.  Houf  est  certainement  d'origine  hiérogly- 
phique, mais  je  n'ai  encore  rencontré  un  nom  semblable  dans 
aucun  document  pharaonique. 

160.  liatliyrus  lilrsutus  L. 

Des  gousses  de  cette  plante  ont  été  reconnues  par  Schwein- 
furth  dans  une  tombe  de  la  XX*  dynastie  découverte  à  Thèbes  par 
Schiaparelli.  Leur  âge  antique  ne  lui  semble  pourtant  pas  bien 
démontré  ;  il  suppose  qu'elles  ont  pu  être  déposées  là  par  des 
Arabes  qui  s'étaient  logés  dans  le  tombeau. 

161.  Trlfolinin  ale^andrinum  L. 

Cette  plante,  très  commune  de  nos  jours  en  Egypte,  où  elle 
porte  le  nom  de  Bersim,  a  été  retrouvée  par  FI.  Pétrie  à 
Hawara,  nécropole  gréco-romaine,  et  à  Kahoun,  nécropole  de 
la  XIP  dynastie.  Le  nom  du  T.  alexandrinum,  dans  les  Scalx, 
est  Pi-trim  ou  Pi-trimi. 

162.  Cajanas  indicus  L. 

Une  graine  de  cette  plante  a  été  déterminée  par  Schweinlurth. 
Elle  provenait  d'une  tombe  de  la  XIP  dynastie  ouverte  par 
Mariette.  Le  C.  indiens  se  trouve  en  Haute-Egypte,  à  l'état 
sauvage;  on  le  cultive  en  Nubie. 

BURSÉRAGÉES 

168.  Balsamodendron  Myrrlia  Nées 

Des  fragments  de  Myrrhe  ont  été  découverts,  par  FI.  Pétrie, 
dans  la  nécropole  gréco-romaine  de  Hawara,  au  Fayoum.  La 
Myrrhe  porte,  dans  les  ,Scalx,  les  "noms  de  Pi-sunar,   Pi- 


96  LA   FLORE   PHARAOXIQUK 

Siiurna  ou  Pi-smyrna.  Ces  deux  derniers  noms  dérivent  du 
grec.  Le  premier,  qui  peut  être  égyptien,  n'a  pas  encore  été 
retrouvé  dans  les  textes  anciens.  Mais  un  troisième  nom  copte 
de  la  Myrrhe  est  donné  dans  les  traductions  bibliques,  Pi-shal, 
mot  dont  l'antécédent  hiéroglyphique  se  rencontre  fort  souvent 
dans  les  documents  pharaoniques,  sous  la  forme  Khari.  D'après 
Plutarque  (Delsid.  et  Osir.,  79),  le  nom  égyptien  delà  Myrrhe 
était  /3a/,  Jablonski,  d'après  le  copte  Shal,  a  cru  pouvoir 
changer  (îxl  en  o-aX.  Une  faute  de  copiste  est  admissible,  en 
effet,  dans  le  texte  de  Plutarque.  Mais,  dans  tous  les  cas, 
l'égyptien  Khari  et  le  copte  Shal  donneraient  une  transcription 
grecque  yxl,  et  non  Ta/..  C'est  ainsi  que  le  nom  du  Lierre,  — 
\oir  suprà,  n°  115,  —  Khi-n-ousiri,  en  co]^ie  *She-n-osiri,  a 
fourni  à  Plutarque  la  transcription  ypôai^iz. 

Les  Egyptiens,  qui  tiraient  la  Myrrhe  des  bords  de  la  mer 
Rouge,  connaissaient  certainement  plusieurs  autres  espèces  de 
Burséracées  de  ces  régions.  Un  frait  d'une  espèce  indéterminée 
de  Balsamodendron  a  été  rapporté  d'une  tombe  égyptienne  par 
Passalacqua  (A.  Braun,  Die  Pflanzenreste,  p.  299),  ce  qui 
semblerait  prouver  que  l'arbre  en  avait  été  importé  en  Egypte. 
Or,  nous  savons  en  effet  que  la  reine  Hatasou,  à  l'époque  de  la 
X VHP  dynastie  (xv*  siècle  avant  notre  ère),  envoya  une  expé- 
dition au  pays  des  Somalis  afin  d'en  rapporter  des  «  Sycomores 
à  encens  »  que  l'on  devait  transplanter  à  Thèbes.  L'arbre  à 
encens  du  pays  des  Somalis  ne  peut  être  que  le  Bosioellia 
thurifera  Gart.,  qui  précisément  ne  pousse  que  dans  ces 
régions  et  est  seul  à  y  représenter  les  Burséracées.  L'encens, 
dès  les  temps  les  plus  reculés,  porte  dans  les  textes  hiérogly- 
phiques le  nom  de  Anti. 

Le  Bdelliiim,  —  en  hébreu  Bdolah,  —  gomme-résine  fournie 
par  le  Balsamodendron  africanum  Arn.,  arbre  de  Nubie  et 
d'Abyssinie,  devait  être  également  connu  des  Egyptiens,  puisque 
les  Hébreux  le  connaissaient.  De  même  le  Baume  proprement  dit, 
liildzuov  de  Dioscoride,  produit  par  le  B.  gileadense  D.  C. ,  devait 
être  connu    dans    l'ancienne    Egypte.    Toutes  ces   espèces   de 


BURSERACKES.    AN  AC  AR  DI  A  CÉES  07 

gommes- résines  ont  été  retrouvées  dans  les  tombes  et  se  trouvent 
exposées  dans  nos  musées  égyptiens,  mais  elles  n'ont  pas  encore 
été  étudiées  par  des  chimistes.  Je  pense  que  c'est  au  Bdellium 
ou  au  Ba/sa/iium  que  l'on  doit  rapporter  la  gomme-résine  .4//a//<, 
très  souvent  mentionnée  dans  les  textes  hiéroglyphiques  parmi 
les  produits  des  bords  de  la  mer  Rouge,  et  décrite  en  ces  termes: 
«  Encens  exsudant  d'un  arbre  et  séchant  sur  place;  la  couleur 
«  en  est  rouge  et  l'on  distingue  à  l'intérieur  des  masses  de  teinte 
«  blancjjàtre.  »  Une  étude  d'ensemble  de  tous  les  noms  de 
gommes -résines  mentionnées  dans  les  textes  égyptiens  amène- 
rait, je  crois,  de  très  importants  résultats. 


ANAGARDIAGEES 

164.  Pistacia  Terebintlius  L. 

Le  Térébinthe  n'est  pas  nommé  dans  les  textes  égyptiens  ;  mais 
la  résine  que  l'on  en  tirait,  connue  aujourd'hui  sous  le  nom  de 
térébenthine,  se  trouve  citée  dès  les  plus  anciens  temps  de  la 
royauté  égyptienne.  Son  nom  antique,  Sounter,  s'est  conservé 
en  copte  sous  la  forme  Soute,  Sonii.  Pourtant,  le  mot  Souli, 
oi-dinairement  rendu  dans  les  Scalsc.  par  «  Résine  »,  y  sert  aussi 
à  désigner  l'arbre  arabe  Sowiihav  ou  Piniis'  halepensis  L.  De 
sorte  qu'on  peut  hésiter,  pour  la  gomme- résine  5ouH/er,  entre 
le  Térébinthe  et  le  Pin  d'Alep.  11  faut  pourtant  remarquer  que, 
d'après  les  inscriptions  de  Deir-el-bahari,  les  Egyptiens  tiraient 
parfois  le  Sounter  des  bords  de  la  mer  Rouge  (pays  de  Pount 
et  deTanouter).  Or,  le  Pin  d'Alep,  que  je  sache,  ne  se  rencontre 
pas  dans  ces  régions. 

165.  Pistacia  Leutiscus  L. 

L'arbre  se  nommait  5/^0?^^  chez  les  anciens  Égyptiens;  la 
résine  que  l'on  en  extrayait,  et  que  l'on  employait  beaucoup  en 
parfumerie,  portait  le  nom  de  Fatti.  Ces  deux  arbres  croissaient 


98  LA   FI.ORK   PHARAONIQUE 

dans  l'antiquité,  au  dire  des  auteurs  classiques,  sur  le  littoral  de 
toute  la  partie  sud-est  de  la  Méditerranée.  Galien  affirme  même 
(De  facidt.  aliment.,  VII,  p.  69)  que  le  Lentisque  croît  en 
Egypte.  La  chose  est  possible,  caria  résine  Fatti  est  mentionnée 
dans  des  textes  de  l'Ancien  Empire  (Pépi  I,  491)  et  le  P.  atlan- 
tica  Desf.,  dont  le  nom  copte,  d'après  les  Scalx,  est  Pi-tere- 
binthos,  croît  encore  spontanément  en  Egypte. 


RHAMNEES 

16G.  Zlzyphus  Spina-Cliristi  Willd. 

Ce  Jujubier  égyptien  est  souvent  mentionné  dans  les  auteurs 
classiques.  Presque  tous  nos  musées  d'Europe  en  possèdent  des 
fruits  trouvés  dans  les  tombes  égyptiennes.  Les  découvertes  de 
Masperoà  Gébéleïn  ont  fourni  à  Schweinfurth  l'occasion  d'étudier 
un  grand  nombre  de  fruits  antiques  de  cet  arbre.  Une  tombe  de 
la  XIP  dynastie,  de  la  nécropole  de  Kahoun,  a  fourni  à  FI.  Pétrie 
des  fruits  de  Jujubier  déposés  comme  offrande  funéraire. 

Le  nom  du  Jujubier  doit  se  trouver  très  fréquemment  dans  les 
textes  égyptiens,  mais  je  ne  l'y  ai  pas  encore  reconnu.  Cet 
arbre  porte,  dans  les  lexiques  coptico-arabes,  les  noms  y.r,vxpi, 
yXn  et  yrjfMjvi,  que  je  transcris  en  lettres  grecques  afin  d'en  mieux 
conserver  l'aspect.  Je  n'ai  pu  retrouver  la  forme  antique  de 
ces  mots  coptes  :  il  est  donc  très  probable  que  les  noms  coptes 
du  Jujubier  ne  dérivent  pas  de  l'ancien  égyptien.  Il  se  pourrait 
que  le  nom  hiéroglyphique  du  Jujubier  fiît  Nabas. 

Le  Nabas  est  un  arbre  dont  les  fruits  reviennent  dans  toutes 
les  listes  d'ofïrandes.  On  en  faisait  des  pains,  de  même  qu'on 
fait  en  Orient  une  sorte  de  pâte  avec  les  Jujubes.  Le  nom  du 
Z.  Spina-Christi  est  Sidr  en  arabe;  le  nom  du  fruit  est  Na- 
baq,  mot  qui  rappelle  singulièrement  l'égyptien  Nabas. 


ANACARDIAnÈES.   RIIAMNERS,  AMPKLIDEES  99 


AMPELIDEES 

167.  Vltls  vlnlfcra  L. 

On  sait  depuis  longtemps  déjà  que  la  Vigne  était  connue  des 
anciens  Égyptiens.  Dès  l'époque  des  pyramides,  c'est-à  dire  trois 
ou  quatre  mille  ans  avant  notre  ère,  les  peintures  des  tombeaux 
égyptiens  nous  retracent  le  tableau  de  la  culture  de  la  Vigne  et 
de  la  fabrication  du  vin.  Les  tombes  les  plus  anciennes  conte- 
naient, parmi  les  offrandes  funéraires,  des  grains  de  raisin  dé- 
tachés de  leur  grappe. 

Tous  nos  musées  en  possèdent,  et  les  sépultures  qu'on  ouvre 
journellement  ne  cessent  d'enrichir  nos  collections  de  spécimens 
antiques  de  ce  fruit.  Schweinfurth  a  trouvé  récemment,  dans  un 
tombeau  de  Thèbes,  des  paquets  de  feuilles  de  Vigne  en  parfait 
état  de  conservation.  Ces  feuilles  ont  pu  être  amollies  par  l'eau 
tiède  et  étalées  dans  l'herbier  pharaonique  du  Musée  de  Boulaq. 
Une  remarque  est  à  faire  au  sujet  des  raisins  déposés  auprès 
des  morts  comme  offrandes   funéraires  :   tous  ces  raisins  sont 
noirs  et  ont  été  détachés  de  leurs  grappes  avant  d'être  offerts. 
Peut-être  peut-on  en  conclure  qu'on  les  laissait  sécher  au  soleil 
avant  de  les  offrir  aux  défunts.  On  en  a  trouvé  plusieurs  espè- 
ces. Kunth  décrit  ainsi  les  raisins  de  la  collection  Passalacqua  : 
«    Vifis  vinifera  L  ,  var.  monopyrena,  Chasselas  ».  Pourtant, 
Braun  et  Ascherson,  qui  ont  examiné  de  très  près  ces  raisins, 
et  ont  obtenu  l'autorisation  de  les  couper,  déclarent  qu'ils  ren- 
ferment ^roz5  graines,  et  non  une  seule.  D'autres,  au  Louvre  et 
au  Musée  de  Leide,  sont  classés  comme  «  Raisins  de  Damas  »  et 
«  Raisins  de  Corinthe  «.  Newberry,  dans  les  raisins  rapportés 
par  FI.  Pétrie  de  la  nécropole  de  Hawara,  qui  date  de  l'époque 
gréco-romaine,  a  reconnu  le  V.  vinifera  L.,  var.  corinthiaca. 
Une  tombe  delà  XIP  dynastie  renfermait,  d'après  Schweinfurth, 
des  raisins    «  appartenant  à  la  variété   noire  à  grosses  baies 


100  LA   FLORE   PHARAONIQUE 

recouvertes  d'un  duvet  bleuâtre  ■».  D'autres,  provenant  d'une 
tombe  plus  récente,  découverte  à  Gébéleïn,  sont  ainsi  décrits  par 
le  même  auteur  :  «  Raisins  appartenant  à  une  variété  noire  à  peau 
épaisse  et  avec  trois  à  quatre  graines.  Malgré  leur  état  rétréci  et 
le  froncement  profond  de  l'écorce,  ils  ont  toujours  10  à  17  mil- 
limètres de  longueur  sur  10  à  11  de  lai'geur.  Les  graines  sont 
abruptement  atténuées  en  pointe  tronquée  et  mesurent  en  lon- 
gueur, largeur  et  épaisseur,  7,  4  et  3  millimètres.  Le  sucre  s'est 
parfaitement  conservé  dans  la  pulpe  de  ces  raisins.  »  Quant  aux 
feuilles  de  Vigne  trouvées  à  Thèbes,  «elles  ne  didèrent  pasr, 
—  écrit  Schwciniurtli,  —  «  de  l'espèce  cultivée  aujourd'liui  en 
Egypte,  mais  k  la  surface  intérieure  elles  sont  couvertes  d'un 
feutre  de  poils  blancs,  ce  qui  n'est  pas  le  cas  chez  les  variétés 
indigènes  de  la  vigne  que  j'ai  pu  comparer  jusqu'ici.  »  En 
somme,  on  voit  que  les  Egyptiens  connaissaient  plusieurs  varié- 
tés de  raisins,  qu'il  serait  intéressant  de  chercher  à  retrouver 
parmi  nos  variétés  modernes. 

D'après  les  représentations  égyptiennes,  la  Vigne  était  tou- 
jours cultivée  sur  tonnelles  ou  sur  treillages  disposés  dans  les 
jardins  en  rangs  parallèles  assez  espacés.  Le  jardin  funéraire 
d'Anna,  personnage  de  la  XA^IIP  dynastie  qui  fut  enterré  à 
Thèbes,  renfermait,  d'après  le  catalogue  qui  nous  en  est  par- 
venu, quatre-vingt-dix  Sycomores,  cent-soixante-dix  Dattiers, 
trois  Mimosas,  cinq  Grenadiers,  deux  Moringas,  etc.,  et  douze 
Vignes. 

Plusieui-s  vins  égyptiens  étaient  célèbres  k  l'époque  gréco- 
romaine.  D'abord,  le  vin  des  côtes  voisines  d'. Alexandrie,  qu'on 
appelait  vin  maréotique;  puis  le  vin  de  Sebennytus,  dans  le  Delta. 
11  était  fourni  par  trois  espèces  de  Kaisins  :  le  thasien,  l'sethale 
et  le  peucé.  La  Vigne  thasienne  produisait  un  raisin  très  doux, 
relâchant  le  ventre.  Un  autre  raisin  égyptien,  l'écbolas,  passait 
pour  provoquer  les  avortements.  Athénée  mentionne  en  outre 
les  vins  de  Tanis,  les  vins  de  Thébaïde,  particulièrement  ceux 
de  Goptos,  et  surtout  le  vin  d'.\nthylla,  petite  ville  du  Delta,  voi- 
sine d'Alexandrie,  vin  qu'il  place  avant  tous  les  autres. 


AMPELIDEKS,    A  L  K  AN  T  1  AGEES  101 

Le  nom  de  la  Vigne  et  du  Raisin,  en  égyptien,  est  Arouri, 
mot  conservé  en  copte  sous  la  forme  Aloli.  Le  Raisin  séché  au 
soleil  se  nommait  A5/^e/3  ou  Shep.  Le  Raisin  vert,  ou  verjus,  se 
nommait  Gangani,  en  copte  Slielslunli.  Le  vin  portait  le  nom 
de  Arp.  Voici  les  dix  espèces  de  vin  qu'il  m'a  été  donné  de 
relever  en  dépouillant  les  textes  hiéroglyphiques  :  Vin  blanc. 
Vin  rouge,  Vin  supérieur,  Vin  second,  Vin  sj^énite,  Vin  du 
nord,  Vin  du  centre.  Vin  Tekhes,  Vin  Neha  et  Vin  Seklii.  La 
plupart  de  ces  vins  étaient  déjà  disliiiguês  à  l'époque  des  pyra 
mides. 


AURANTIAGEES 

168.  CItrus  Ceci r a  Ferr. 

Kunth,  étudiant  les  fruits  de  la  collection  Passalacqua,  avait 
cru  pouvoir  en  attribuer  un  à  l'Orange  amère.  La  chose  était 
curieuse,  car  c'est  seulement  au  rx"  siècle  de  notre  ère,  que  l'on 
rapporte  ordinairement  l'apparition  de  l'Oranger  dans  la  région 
méditerranéenne,  et  son  nom  grec,  -j-ohitoy,  dont  on  ne  connaît 
qu'un  seul  exemple,  se  trouve  dans  un  texte  dont  la  date  est  impos- 
sible à  déterminer  (Scolies  de  Nicandre,  Alexiph.,  533).  Mal- 
heureusement ,  un  examen  plus  approfondi  du  fruit  égyptien, 
fait  plus  tard  par  Braun,  lequel  avait  obtenu  la  permission  de  le 
couper,  a  prouvé  que  ce  fruit  est  tout  simplement  une  vulgaire 
figue  deSycomore  (A.  Bradn,  Die Pflanzenresle,  pp.  299-300). 

Un  second  fruit,  exposé  au  Musée  du  Louvre,  est  ainsi  décrit 
dans  le  catalogue  de  Champollion  (L.,  165)  :  «  Fruit  AviCitrus 
medica,  L.  ».  Cette  détermination  a  été  faite  par  le  chimiste 
M .  Bonastre,  et  confirmée  plus  tard  par  le  botaniste  Decaisne.  Mais 
la  provenance  de  ce  fruit  est  inconnue,  de  sorte  qu'on  ne  sait  s'il 
appartient  aux  dynasties  pliaraoniques  ou  à  l'époque  gréco- 
romaine.  Dans  tous  les  cas,  ce  n'est  pas  du  Citron  qu'il  s'agit  ici, 
mais  du  Cédrat,  car  c'est  le  Cédrat  et  non  le  Citron  que  connais- 


102  LA    FLORK   PHARAONIQUE 

saient  les  Grecs  et  les  Romains  et  qu'ils  nommaient  -/.hpov  et 

J'ai  étudié  très  longuement  la  question  dans  une  étude  sur  le 
Cédratier  dans  ranliquité.  Il  résulte  de  cette  étude,  à  laquelle 
je  renvoie  le  lecteur,  que  le  Cédrat  parait  avoir  été  connu  des 
Hébreux,  dès  le  temps  de  Moïse,  sous  le  nom  de  Hadar  ;  que 
l'arbre  semble  avoir  été  importé  d'Asie  en  Egypte  à  l'époque  de 
la  XVlir  dynastie  ;  que  rien  encore  ne  nous  permet  d'en  déter  ■ 
miner  le  nom  hiéroglyphique  ;  enfin,  que  ses  noms  coptes,  Ghitré, 
'Djedjré,  Kétri  et  Kithri,  dérivent  bien  certainement  d'un 
ancien  nom  égyptien  et  que,  par  conséquent,  mpov  et  citrum,  et, 
par  suite,  nos  mots  Cédrat  et  Citron,  dérivent  du  nom  que  por- 
tait le  Cédrat  chez  les  anciens  Egyptiens. 

Il  reste  à  souhaiter  ardemment  qu'un  botaniste  expert  vienne 
éhicider  cette  intéressante  question  en  étudiant  de  très  près  le 
fruit  exposé  au  Louvre  et  en  établissant  nettement  l'espèce  à' 
laquelle  il  appartient. 


OLAGINEES 

169.  Balaiiites  ïeg^yptlnca  Del. 

Syn.  Ximenia  cegyptiaca  L.  Des  fruits  de  cet  arbre  ont  été 
reconnus  par  Schweinfurth  dans  les  tombes  de  la  XII''  et  de  la 
XX*  dynastie.  FI.  Pétrie  en  a  également  découvert  par  centaines 
dans  la  nécropole  de  Kahoun,  qui  date  de  la  XIP  dynastie.  Il 
paraît  même  que  ce  fruit  est,  de  beaucoup,  en  majorité  parmi  les 
fruits  déposés  à  Kahoun  en  offrandes  funéraires. 

11  s'en  trouve,  provenant  d'autres  tombes,  exposés  dans  tous 
nos  musées  égyptiens  d'Europe,  et  une  canne,  exposée  au  Musée 
de  Florence  (n"  2692),  est  faite  en  bois  de  B.  iegijptiaca.  C'est 
dans  cet  arbre  que  Uelile,  qui  a  écrit  un  long  mémoire  à  ce  sujet, 
a  voulu  retrouver  le  Perséades  anciens.  Schweinfurth  voit  dans 
le  Perséa  le  Mimiisops  ScJiùyiperi ;  Meyer,  dans  ses  étude 


AURANTIAGEES,   OLACINEES,   SAl'lNDAGEES  103 

botaniques  sur  Strabon,  y  voit  le  Dijospyros  mespiliformis. 
D'autres  botanistes  y  voient  d'autres  arbres.  C'est  là  une  question 
pleine  d'intérêt  à  coup  sûr,  mais  qui  me  paraît  bien  difficile 
à  éclaircir  tant  que  des  documents  égyptiens  ne  nous  auront 
pas  tracé  une  voie  nouvelle.  Or,  le  nom  hiéroglyphique  du 
Perséa  n'a  jamais  été  reconnu  avec  certitude.  Le  mot  Shaouab, 
que  l'on  traduit  ordinairement  par  Perséa,  me  semble  être  une 
variante  de  Shouh  et  désigner  par  conséquent  le  Lentisque. 

M.  Maspero  vient  de  consacrer  une  intéressante  étude  à  l'arbre 
nommé  Ashecl  dans  les  textes  hiéroglyphiques  et  il  l'identifie 
avec  le  B.  segyptiaca  (Proceed.  ofthe  Soc.  of  Bibl.  ArchxoL, 
vol.  XIII,  pp.  498-501).  J'avais  vu  dans  YAshed  le  Cordia 
Myxa  L.,  partageant  ainsi,  sans  m'en  douter,  l'avis  de  M.  Dii- 
michen,  avis  qu'ont  fait  connaître  ses  élèves  C.  Moldenke  et 
E.  Lùring.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c'est  que  l'A^Aer/  était  un 
fruit  que  l'on  mangeait  sec  plutôt  que  frais,  d'après  son  déter- 
minatif,  qui  est  le  même  qui  s'applique  aux  noms  du  Raisin  et 
de  la  Figue,  et  qui  représente  des  fruits  séchant  sur  une  corde. 


.    SAPINDAGEES 

170.  Sapindusi  cniarglnatns  Yahl. 

M.  Radlkofer,  étudiant  un  fruit  de  la  collection  Passalacqua 
queKunth  n'avait  pas  réussi  à  identifier,  y  a  reconnu  le  S.  emar- 
gvialiis.  L'arbre  pousse  dans  les  Indes  orientales  et  le  fruit  }' 
sert  à  transformer  l'eau  en  une  émulsion  savonneuse  dont  on 
fait  usage  soit  pour  la  toilette,  soit  pour  le  nettoyage  des  étoffes 
précieuses.  Peut-être  ce  fruit  était- il,  pour  le  même  usage, 
importé  d'Asie  en  Egypte  par  l'intermédiaire  des  commerçants 
arabes  (A.  Bradn,  Die  Pflanzenreste,  p.  307). 


104  LA   FLORE   PllARAOMOl'E 


TILIAGEES 


171.  Oucoba  spinosa  Forsk. 

Un  noyau  ligneux  et  rond,  montrant  à  l'intérieur  les  restes 
de  huit  h  dix  loges  placentaires,  a  été  déterminé  avec  réserve, 
par  Scliweinfurth,  comme  provenant  de  \'0.  spinosa,  arbre  de 
l'Arabie -Heureuse  et  de  l'Afrique  intertropicale.  Ce  fruit  a  été 
trouvé  à  Thèbes  dans  une  tombe  de  Drah-abou'1-neffffah, 


--oo' 


172.  Tilia  cnropiea  L. 

Théophraste  nous  apprend  que  le  Tilleul  croissait  autrefois 
en  Egypte  (Hist.  jjlaut.,  lY,  8,  1-2).  FI.  Petrieen  a,  en  effet, 
retrouvé  des  reste  dans  la  nécropole  gréco  -romaine  de  Hawara, 
au  Fayoum.  Le  nom  du  Tilleul  n'a  pas  encore  été,  à  ma  con- 
naissance, rencontré  en  copte. 

173.  Elseocarpus  serratus  L. 

Cet  arbre  est  originaire  des  Indes  orientales.  Il  a  été  retrouvé, 
dans  la  même  nécropole  de  Hawara,  par  FI.  Pétrie,  et  identifié 
par  M.  Newberry. 

MALVAGÉES 

174.  Alcea  flcifolia  L. 

Des  fleurs  de  cette  plante  entraient  dans  la  composition  des 
guirlandes  mortuaires  d'Ahmès  I  et  d'Ainénophis  I.  On  ren 
contre  encore  l'A.    ficifolia    dans   quelques    anciens   jardins 
arabes  d'Egypte. 

Il  semble  y  redevenir  sauvage,  et  Scliweinfurth  en  conclut 
qi'6  la  plante  fut  introduite  d'Asie  en  Egypte,  longtemps  cul- 


TIl.IACKKS.    M  ALVACKKS  105 

livée  par  les  sujets  des  pharaons,  et  qu'elle  disparaît  peu  à  peu 
aujourd'hui. 

175.  Gossypluni  lierbaceiini  L. 

Nous  savons  par  Pline  (Hist.  nat.,  XIX,  2)  que  les  Egyptiens 
connaissaient  le  Cotonnier,  VoWw^  (Onomast.,\\l.  75-76),  qui 
nomme  le  Cotonnier  «  Arbre  à  laine  )>,  nous  apprend  également 
qu'on  le  cultivait  en  Egj'pte,  et  Virgile  (Geory.,  II,  118-120) 
fait  allusion  à  l'espèce  nilotique  dans  les  vers  suivants  : 

Quid  tibi  odorato  referam  sudantia  ligno 
Balsamaque  et  baccas  semper  frondentis  acanthi  ? 
Quid  neraora  ^tlnopum  molli  canentia  lana  ? 

Pline  et  Pollux  affirment  que  les  Egyptiens  en  tissaient  des 
vêtements,  et  Hérodote  nous  dit  que  les  bandelettes  des  momies 
étaient  faites  en  Coton.  En  étudiant  au  microscope  les  bande  - 
lettes  qui  nous  sont  parvenues,  on  a  constaté  que  la  plupart 
étaient  en  Lin,  mais  on  en  a  reconnu  quelques-unes  qui  étaient 
en  Coton.  Enfin,  des  graines  trouvées  dans  une  tombe  égyptienne 
et  exposées  au  musée  de  Florence  sont  cataloguées  sous  ce  titre  : 
«  l'n  vasetto  ripieno  dei  serai  del  cotone  »,  et  le  D""  P.  Hannard 
les  a  identifiées  au  G.  religiosum  L.  Le  Coton  était  donc  connu 
des  anciens  Egyptiens.  Le  nom  hiéroglyphique  n'en  a  pas 
encore  été  déterminé. 

L'espèce  cultivée  aujourd'hui  en  Haute-Egypte  est  le  G.  her- 
bacèum,  et  je  suppose  d'après  cela  que  c'est  la  même  espèce  qui' 
a  été  cultivée  dans  l'antiquité.  Pourtant,  une  espèce  plus  com- 
mune encore  par  toute  l'Egypte,  le  G.  barbadp)ise  L.,  porte 
en  arabe  le  nom  de  Qotii  cl-ashmouni  ou  «  Coton  de  Pano- 
polis  ».  Or,  on  sait  que  Panopolis  était,  par  excellence,  la  ville 
d(  s  tisserands.  Peut-être  cette  espèce  était  elle  celle,  ou  une  de 
celles,  que  cultivaient  les  anciens  Egyptiens.  On  a  supposé  que 
le  Byssus  dos  anciens  était  le  Coton,  mais  cette  identification 
demande  à  être  confii-mée  par  des  preuves  scientifiques. 


106  LA   FLORE   rHARAuNIQUE 


176.  Hibiscus  Trioniim  L. 


Parmi  les  plantes  rapportées  de  la  nécropole  gréco- romaine 
de  Hawara,  il  en  est  que  M.  Newberry  attribue  avec  doute  au 
genre  Hibiscus.  Ce  genre  est  représenté  aujourd'liui  en  Egypte, 
d'après  la  Flore  de  Schweinfurth,  par  le  H.  Trionum  L.,  qui 
est  le  plus  fréquent;  par  le  //.  cannabinus  L.,  qui  est  cultivé 
comme  plante  textile  et  subspontané  en  quelques  endroits  ;  enfin, 
par  le  //.  rerrucosus  G.  P.  R.,  que  l'on  n'a  rencontré  que 
dans  l'île  de  PhilaB. 


LINEES 

177.  Ijinuni  lin  m  Ile  Mill. 

Nous  venons  de  voir  que  presque  toutes  les  bandelettes  de 
momies  que  l'on  a  étudiées  au  microscope  se  trouvaient  être  en 
Lin.  Des  capsules  de  Lin  ont  été  trouvées  par  Schweinfurth 
dans  des  tombes  de  la  XIP  et  de  la  XX"  dynastie.  Unger  en  a 
également  reconnu  des  fragments  parmi  les  débris  végétaux  qui 
se  trouvaient  dans  une  brique  de  la  pyramide  de  Dashour.  Unger 
a  identifié  ces  fragments  au  L.  usitatissimum  L.  ;  mais  Schwein- 
furth, qui,  au  lieu  de  menus  fragments,  a  pu  observer  près  de 
15  hectolitres  de  capsules  fort  bien  conservées,  a  reconnu 
que  le  Lin  des  anciens  Egyptiens  était  le  L.  humile,  espèce  qui 
est  encore,  du  reste,  la  seule  que  l'on  cultive  en  Egypte.  11  n'y 
a  donc  pas  de  doute  à  avoir  sur  l'espèce  que  connaissaient  les 
sujets  des  pharaons.  On  doit  cependant  faire  k  ceprpoos  certaines 
réserves.  Des  graines  de  Lin  ont  été  découvertes  par  FI.  Pétrie 
à  Hawara  (époque  gréco  romaine)  et  àKahoun  (XIP  dynastie)- 
Or,  M.  Newberry  rapporte  toutes  les  graines  de  Hawara  au 
L.  humile,  mais,  sur  les  163  graines  qui  se  sont  rencontrées  à 
Kahoun,  mêlées  accidentellement  à  de  l'Orge,  il  en  a  déterminé 
30  comme  appartenant  au  L.  humile ,  et  133  comme  appartenant 
à  une  espèce  plus  petite  de  Zm?(;/^.  D'autre  i)art,  Draun,  étudiant 


LINKES.  CARYOPHYLI.KKS,  CAPPARIDÉES,  RÊSÉDACÊES        107 

trois  graines  de  Lin  du  Musée  de  Berlin  (Die  Pflanzenreste, 
p.  290)  considère  deux  d'entre  elles  comme  provenant  du 
L.  hwuile,  et  la  troisième  comme  provenant  du  L.  angnsli- 
folimyi  HuDs. 

Le  Lin  est  souvent  mentionné  dans  les  traités  de  médecine, 
mais  on  l'employait  principalement  pour  le  filage  et  le  tissage. 
Son  nom  égyptien,  que  l'on  retrouve  dans  un  grand  nombre  de 
textes,  est  Màhi,  et  ce  nom  s'est  conservé  intact  en  copfe. 

GARYOPHYLLÉES 

178.  L.yclinis  Cœlt-Rosa  L. 

Cette  plante  a  été  reconnue  par  M  Newberry,  parmi  les  végé- 
taux rapportés  par  FI.  Pétrie  de  ses  fouilles  dans  la  nécropole 
gréco-romaine  de  Hawara,  au  Fayoun.  Le  L.  Cœli-Rosa  ne  se 
rencontre  plus  de  nos  jours  en  Egypte,  où,  du  reste,  on  ne  connai'; 
aucune  espèce  de  Caryophyllée. 

GAPPARIDÉES 

179.  Mierna  aulflora  Vahl. 

Dans  une  tombe  de  Gébéleïn,  Schweinfurth  a  reconnu  des 
baies  et  des  graines  de  cet  arbre.  Le  M .  iaii/fo)'a,  qui  atteint 
parfois  de  15  à  20  mètres  de  haut,  se  trouve  encore  dans  le  désert 
oriental  de  la  Haute-Thébaïde,  ainsi  que  dans  les  oasis  liby- 
ques.  Son  nom  est  Morgani  en  Egypte,  Mérou  chez  les  Arabes 
du  Hedjaz,  et  Kamob  chez  les  Bisharis. 

RÉSÉDAGÉES 

180.   Keseda  oilurata  L. 

Le  R.  odo'uta  n'est  que  cultivé,  aujourd'hui,  dans  les  jardins 


108  l.A    FI,(»R  K    l'IIARAoNKiri-: 

égyptiens.  La  culture  antique  en  est  démontrée  par  la  découverte 
de  fragments  de  la  plante  dans  la  nécropole  gréco-romaine  de 
Hawara. 


CRUCIFERES 

181.   Kapliaiius»  wativus  L. 

Unger  place  le  Radis  parmi  les  plantes  de  l'Egypte  ancienne, 
d'abord  d'après  un  passage  d'Hérodote  qui  nous  indique  la  quan- 
tité de  Radis  que  consommèrent  les  constructeurs  des  pyramides, 
ensuite,  d'après  des  représentations  égyptiennes  dans  lesquelles 
il  a  reconnu  la  figure  de  la  plante.  L'existence  du  Radis  est 
confirmée,  pour  l'Egypte  ancienne,  par  ce  fait  que  deux  Radis 
ont  été  découverts  dans  l'antique  nécropole  de  Kahoun  (XIP  dy- 
nastie). Le  Radis  porte,  dans  les  Scalœ,  le  nom  de  Pi  noimi, 
qui  répond  très  probablement  à  une  plante  hiéroglyphique 
nommée  Noim  et  assez  souvent  mentionnée  dans  les  textes.  Un 
autre  nom  copte,  que  donnent  également  les  Scalœ,  est  Raj)a- 
non,  mot  d'origine  grecque. 

182.  Ifa|>linnii»»  KHpIiniiiNtriiiit  L. 

Des  fragments  de  cette  es j)èce  de /<!«/> /i«>?MV  ont  été  reconnus 
par  Unger  dans  une  brique  de  la  pyramide  de  Dashour. 

183.   Brassica  olcracea  L. 

Le  Chou  a  été  retrouvé  par  M.  FI.  Pétrie  dans  la  nécropolo 
gréco-romaine  de  Hawara,  au  Fayoum.  Le  nom  du  Chou,  dans 
les  Scalse,  est  Krambe,  qui  est  le  grec  xozao//,  ou  Shlôrlj, 
quelquefois  éci'it  Ghlogh,  qui  est  bien  d'origine  antique.  Mais  on 
peut  croire  que  le  sens  de  S/ilo'dJ  est  un  peu  vague,  car  les 
mêmes  Scalse  traduisent  ce  nom  par  laqlin,  nom  arabe  d'une 
espèce  du  genre  Courge  (voir  plus  haut,  n"  TiO).  Une  Scaln 
coptico-gréco-arabo  donne  au  mot  Pi-//(i(,  entre  autres  nom- 


RESEDACKES,    CRUClFKRKs  109 

breux  sens,  celui  de  y.oxu.or,.  ['ne  autre  Scala,  d'Oxford,  donne 
au  Cliou  le  nom  copte  de  Pi-shshîon. 

184.   EiiarlIirocarpuN  lyratuM  D.  C. 

Une  tombe  de  Drah-abou'l-negf^ali  contenait,  au  dire  de 
Schweinfurth,  quelque  siliques  de  ÏE\  li/ratiis.  D'autres  débris 
de  cette  plante,  trouvés  par  le  même  auteur  dans  une  tombe  de 
Thèbes,  lui  paraissent  ne  pas  être  antiques. 

185.  iSinapis  aricnsis  L. 

Des  silicules  de  cette  plante  se  trouvaient  en  assez  grande 
quantité  au  milieu  de  capsules  de  Lin  provenant  d'une  tombe  de 
la  XIP  dynastie.  Schweinfurth  les  attribue  à  la  variété  Allionii 
Jacq.  Le  .V.  arvensis  est  encore  très  abondant  dans  les  champs 
égyptiens. 

186.  ZlUa  inyagroldcs  Forsk. 

Cette  espèce  de  Crucifère  a  été  rapportée  par  FI.  Pétrie  de  ses 
fouilles  dan.s  la  nécropole  de  Hawara,  et  déterminée  par 
M.  Newberry.  Le  Z.  myagroides  est  encore  très  abondant  de 
nos  jours  par  toute  l'Egypte. 

187.   ilattliiola  litbrafor  Nbwb. 

Des  fleurs  de  cette  espèce  ont  été  découvertes  dans  la  même 
nécropole.  Le  M.  Librator  ne  se  rencontre  pas  de  nos  jours  en 
Egypte,  où  les  seules  espèces  de  Matthiola  recueillies  par 
Schweinfurth  sont  le  M.  incana^.  Br,,  qui  est  cultivé,  et  les 
M.  acaulis  D.C.  et  M.  livida  D.C.,  que  l'on  trouve  à  l'état 
spontané. 

188.  Uidesniii»»  tcnuifolius  Del. 
Une  brique  d'El-Kab,  étudiée  minutieusement  par   Unger, 


ilO  LA   FLORE   KGYPTIEXNF. 

renfermait  un  grand  nombre  de  fragments  de  cette  plante.  La 
seule  espèce  du  même  genre  que  l'on  rencontre  de  nos  jours  en 
Egypte  est,  d'après  Schweinfurth,  le  D.  cegyptius  L. 

189.  lieiiidiiim  sativuiii  L. 

Le  Cresson  alênois  est  de  nos  jours  naturalisé  en  Egypte,  où 
il  porte  le  nom  arabe  de  Reshùd.  Or,  à  ce  mot  Reshâd  corres  - 
pond,  dans  les  Scalx,  le  copte  Pi-gJilêimi,  qui  est  bien  certai- 
nement d'origine  égyptienne,  ce  qui  nous  prouve  que  le  L. 
sativuiii  était  connu  des  anciens  Egyptiens.  En  fait,  Migliarini 
a  rapporté  à  cette  espèce  un  certain  nombre  de  graines  exposées 
au  Musée  égyptien  de  Florence  (n"  3624). 


PAPAVERAGEES 

190.  l*a|iHver  soin  ni  féru  ni  L. 

Unger  range  le  Pavot  au  nombre  des  plantes  antiques  de  l'E- 
gypte en  s'appuyant  sur  un  passage  de  Pline  qui  indique  que 
l'Opium  était  connu  des  anciens  Égyptiens.  M.  Liiring  attribue 
au  Pavot  le  nom  égyptien  de  Shepen,  mais,  ce  me  semble,  sans 
en  donner  des  raisons  bien  convaincantes. 

191.  Papaver  niiwas  L. 

«  Lange  bekannt  in  yEgypten  »,  écrit  simplement  Unger 
au  sujet  du  Coquelicot.  Cette  assertion  se  trouve  confirmée  par 
la  découverte  de  nombreuses  fleurs  de  Coquelicot  qui  formaient 
l'une  des  guirlandes  mortuaires  de  la  princesse  Nesi-Klionsou 
(XXII"  dynastie).  FI.  Pétrie  a  également  retrouvé  le  Coquelicot  à 
Hawara  et,  ce  qui  est  plus  intéressant,  à  Kahoun,  nécropole  de 
la  XIP  dynastie. 

L'espèce  égyptienne  répond  à  la  variété  x  genuinum  Rois- 
siER,  que  l'on  retrouve  encore  en  Egypte,  surtout  dans  les  envi- 
rons d'Alexandrie,  et  qui  fleurit  en  mars  et  en  avril. 


CRUCIFÈRES,  PAPAVÉRACÉES,  NYMPHEACEES        Ul 

NYMPHÉAGÉES 

192.  UTelumbium  spcciosunt  Willd. 

Cette  Nymphéacée  nous  est  soigneusement  décrite  par  tous 
les  auteurs  classiques  qui  se  sont  occupés  de  l'Egypte.  Ses  fruits, 
comparés  par  Tliéophraste  à  des  pommes  d'arrosoir  percées  de 
trous  nombreux,  ses  fleurs  aux  pétales  rosés,  qu'Hérodote  nomme 
Lis  roses  du  Nil,  ses  feuilles  peltées,  arrondies  et  creuses,  en 
forme  de  pétase  ou  chapeau  rond,  d'après  la  description  de  Stra- 
bon,  sont  autant  de  caractères  bien  tranchés  qui  ne  peuvent  se 
rapporter  qu'au  N.  speciosum.  11  est  donc  bien  certain  que  cette 
plante  était  connue  des  anciens  Égyptiens. 

Cela  dit,  je  dois  avouer  que  jamais  la  plante  n'a  été  retrouvée 
que  dans  les  tombes  gréco-romaines  de  la  nécropole  de  Hawara 
et  que  jamais,  pour  ma  part,  je  ne  l'ai  vue  figurée  sur  les  mo- 
numents. Il  y  a  à    cela  une  double  raison.  Le  Lotus  rose  était 
considéré  comme  une  plante  sacrée,  de  même  qu'il  l'est  encore 
en  Extrême-Orient,  où  les  piédestaux  de  presque  toutes  les  sta- 
tues  divines  ont  la  forme  d'un  NelumUum.  Les  Fèves  qu'il 
était  interdit  de  manger,  de  l'avis  unanime  de  tous  les  auteurs 
classiques,  ne  pouvaient  être  nos  Fèves  ;  la   preuve  en  est  que 
l'on  a  retrouvé  des  Fèves  dans  les  tombes  égyptiennes,  que  les 
Fèves  sont  citées  fort  souventdans  les  textes  médicaux,  et  qu'en  - 
fin  Ramsès  III  en  offrait  des  quantités  considérables  aux  prêtres 
de  ïhèbes.  Les  Fèves  interdites  ne  pouvaient  guère  être  que  les 
fruits  sacrés  du  N.  speciosum,  plante  que  la  plupart  des  auteurs 
grecs,  du  reste,  nomment  précisément  /.v'aao,-  xly^r.-io;.  On  com- 
prend que  c'est  là  l'unique  motif  qui  a  empêché  de  retrouver  des 
restes  desséchés  du  Lotus  rose  dans  les  tombes  d'époque  pharao- 
nique. Hérodote,   pourtant  (Hist.,  II,  92),  nous  dit  qu'il  a  vu 
manger  en  Egypte  les  graines,  sèches  ou  fraîches,  du  Lis  rose 
du  Nil.  Peut-être  étaient-ce  des  gens  peu  dévots  qui  lui  don- 
naient ce  spectacle. 


i\2  l.A   KLORK   l'HARAONKJTK 

Quant  à  l'absence  de  la  tigure  du  Lotus  rose  sur  les  monuments 
égyptiens,  elle  tient  à  une  cause  toute  spéciale.  Le  seul  Lotus 
sacré  était  le  rose  ;  le  blanc  (Nj/m^jhœa  Lotus  L.)  et  le  bleu 
(N.  cœrulea  Sav.)  pouvaient  servir  aux  usages  ordinaires  de  la 
vie.  Le  Lotus  sacré  est  souvent  figuré  sur  les  monuments  et,  en 
réalité,  ce  ne  peut  être  que  le  rose,  mais  un  botaniste  sceptique 
ne  l'v  reconnaîtrait  pas.  Les  pétales  y  sont  peints  de  toutes  les 
couleurs,  unis  ou  ornés  de  bandes  multicolores  ;  les  feuilles  n'y 
ont  aucun  caractère  précis.  11  est  évident  que  les  artistes  égyp- 
tiens, ayant  à  représenter  une  fleur  sacrée,  se  sont  cru  permis 
(le  l'enjoliver  à  leur  fantaisie,  aussi  bien  pour  la  forme  que  pour 
la  couleur.  De  là  vient  que  nous  ne  possédons  pas  une  seule 
représentation  dans  laquelle  on  puisse  voir,  au  point  de  vue 
botanique,  un  Lotus  rose  réel.  Quant  aux  Lotus  roses  de  conven- 
tion, ils  abondent  en  peinture  et  en  sculpture;  les  chapiteaux  de 
presque  toutes  les  colonnes  égyptiennes  en  ont  la  forme.  Pour- 
tant, Unger  affirme,  d'après  le  témoignage  d'un  de  ses  amis, 
qu'il  existe  au  Bristish  Muséum  un  monument  sur  lequel  est 
figuré  le  N.  speciosuni  avec  des  caractères  bien  définis,  fruits 
en  forme  de  cône  renversé  et  feuilles  peltées.  Mais  ce  monu- 
ment, ajoute -t-il,  est  d'époque  gréco-romaine. 

Si  le  Lotus  rose,  réel  ou  figuré,  n'a  presque  jamais  été  re- 
trouvé en  Egypte,  son  nom  hiéroglyphique,  au  contraire,  se  ren- 
contre dans  la  plupart  des  textes  religieux.  Ce  nom  est  Nelœb  à 
l'origine,  et  s'adoucit  plus  tard  en  Nekheb  éiNesheb.  L'exemple 
le  plus  ancien  que  j'en  connaisse  date  de  l'Ancien  Empire.  Il  se 
trouve  dans  les  textes  funéraires  de  la  pyramide  de  Pépi  I 
^col.  440). 

Le  Nelwnbium  surmontait  la  coifî'ure  du  dieu  Nefer-Toum. 
Mais  son  emploi  religieux  le  plus  répandu  était  de  servir  de  ber- 
ceau au  jeune  Horus,  dieu  symbolisant  le  soleil  levant.  On  sait 
que  la  plupart  des  fleurs  de  Nymphéacée  se  ferment  le  soir  et 
rentrent  parfois  sous  l'eau  pendant  toute  la  nuit.  C'est  cette 
propriété  qui  a  valu  au  N.  speciosum  le  rôle  important  qu'il 
joua  dans  la  religion  égyptienne,  surtout  dans  le  mythe  solaire. 


NYMPIIEACEES  113 

Cette  fleur  était  considérée  comme  le  symbole  du  soleil  levant  et, 
pour  cette  raison,  était  consacrée  à  Horus. 

Le  N.  speciosuiK  a,  de  nos  jours,  complètement  disparu  de 
l'Egypte  ;  on  ne  le  trouve  plus  que  dans  l'Asie  orientale.  Mais 
Schweinfurth  nous  met  en  garde  contre  la  conclusion  qu'on 
pourrait  tirer  de  cette  disparition,  au  sujet  d'une  modification  du 
climat  égyptien  depuis  les  temps  piiaraoniques  :  si  le  Neluïnhiuhi. 
ne  se  rencontre  plus  en  Egypte,  c'est  qu'on  ne  l'y  cultive  plus  ; 
dans  quelques  jardins  du  Caire,  d'Alexandrie  et  d'ismaïliah,  où 
on  a  eu  l'idée  de  le  planter,  il  vient  parfaitement,  de  même  que 
le  Papyrus,  sans  qu'on  ail  besoin  d'en  prendre  le  moindre 
soin. 

D'après  Ibn-Baithar,  le  N.  speciosum  porte  en  arabe  le  nom 
de  Ghâlàloûthâ  et  de  Fàlis  qohUn  ou  Bâqilâ  qohtfû,  «  Fève 
copte  ».  Les  Egyptiens,  d'après  le  même  auteur,  lui  donnent  le 
nom  arabe  de  Gàmisah. 

193.  ]l'yiiipliH?a  Lotus  L. 

Dès  les  premières  dvnasties,  on  trouve  le  Lotus  blanc  repré- 
senté sur  les  monuments.  Dans  l'un  des  tableaux  copiés  dans  la 
nécropole  de  Memphis  et  exposés  au  Musée  Guimet  sont  figurés 
des  bateliers  se  livrant  à  une  lutte  sur  les  eaux  d'un  canal.  Sous 
les  bateaux  sont  peints  des  poissons,  des  anguilles,  des  limaces, 
des  grenouilles,  et  des  .Y.  Lotus  ;  tous  les  détails  de  la  plante 
sont  très  fidèlement  rendus  :  pétales  blancs,  sépales  au  nombre 
de  quatre,  feuilles  arrondies,  fendues,  fruits  en  forme  de  capsule 
de  Pavot.  Le  N.  Lotus  était  donc  connu,  en  Egypte,  dès  le  temps 
des  pj^ramides. 

D'autre  part,  des  fleurs  entières  et  bien  conservées  du  Lotus 
blanc  ont  été  trouvées  dans  les  tombes.  Ces  fleurs  formaient  l'une 
des  guirlandes  dont  était  couverte  la  momie  de  Ramsès  II.  On 
en  a  même  recueilli  dans  une  nécropole  de  la  XII'  dynastie,  à 
Kaboun. 

Cette  plante  est  souvent  nommée  dans  les  textes.  On  l'employait 


114  LA   FLORE   PHARAONIQUE 

en  médecine  comme  réfrigérante.  On  en  faisait  d'immenses  bou- 
quets dont  on  décorait  les  salles  de  festin.  Les  femmes,  en  visite, 
en  tenaient  toujours  des  fleurs  à  la  main  et  souvent  en  ornaien^ 
leur  coiffure. 

Il  n'est  pas  rare  de  voir,  surtout  à  l'époque  des  Ramessides, 
des  femmes  coiffées  d'un  diadème  d'or  autour  duquel  s'enroulent 
en  spirale  des  pédoncules  de  A^.  Lotus  dont  les  fîeurs  viennent 
gracieusement  retomber  sur  le  front,  presque  jusqu'aux  yeux. 
La  souche  tubéreuse  delà  plante  se  mangeait  grillée  ou  bouillie. 
Les  graines  se  mangeaient  également  et,  en  les  pilant,  on  en 
faisait  une  sorte  de  pâtisserie  dont  nous  parle  Hérodote,  et  que 
nous  trouvons  mentionnée  dans  les  inscriptions  égyptiennes. 

Le  nom  égyptien  du  Lotus  blanc  est  intéressant  par  ce  fait 
qu'il  s'est  conservé  jusqu'à  nos  jours.  Ce  nom  est  Sons/iiii.  L'hé- 
breu Shoshan,  le  copte  Shoshen,  l'arabe  Sousan  dérivent  direc- 
tement du  mot. égyptien;  mais,  par  un  liasard  singulier,  ils  n'en 
ont  pas  conservé  la  signification.  Ces  mots,  en  effet,  désignent 
le  Lis  blanc;  l'arabe  Sousan  s'applique  en  plus,  d'après  Delileet 
Schweinfurth,  au  Pancratium  maritimum  L. 

La  chose  est  aisée  à  expliquer.  Les  Hébreux,  n'ayant  pas  de 
Lotus  dans  leur  pays,  et  ne  pouvant  par  conséquent  faire  de 
confusion,  employèrent  pour  désigner  le  Lis  le  mot  égyptien 
qui,  sur  les  bords  du  Nil,  s'appliquait  au  Lotus  blanc.  Les 
Arabes,  désignant  le  Lotus  par  l'expression  poétique  Arousat 
el-Nilf  «  Fiancée  du  Nil,  »  pouvaient  attribuer  le  mot  Sousan  à 
d'autres  plantes.  Enfin,  le  copte  Shôslien  ne  se  trouve  que  dans 
la  Bible,  où  il  rend  l'hébi-eu  Shoslian;  dans  d'autres  textes,  il 
pourrait  s'appliquer  au  Lotus.  De  nos  jours,  le  nom  de  Lis 
s'applique  aux  mêmes  plantes  :  le  Nénuphar  blanc  se  numme 
communément  Lis  des  étangs,  et  la  dénomination  vulgaire  du 
P.  maritimum  est  Lis  Mathiole. 

Mais  là  ne  s'arrêtent  pas  les  dérivés  de  l'égj'jilien  Soushin. 
On  sait  que  notre  nom  propre  Suzanne  est  un  nom  biblique.  La 
fameuse  Suzanne  aux  deux  vieillards  porte  en  hébreu  le  nom 
de  Soushannah,  mot  formé  du  nom  du  Lis.  De  même,  chez  les 


NYMPHEACEES  115 

Egyptiens,  Soushin  était  employé  comme  nom  propre.  Le  cata- 
logue des  monuments  découverts  par  Mariette  à  Abydos  nous 
en  fournit  deux  ou  trois  exemples.  Les  Egyptiennes  de  la 
XIP  dynastie  se  sont  donc,  comme  nos  contemporaines,  appe- 
lées Suzanne;  des  hommes  même,  sous  les  pharaons,  portaient 
ce  nom.  Le  mot  se  retrouve  en  grec  et  en  latin.  So-jo-ov,  Susi- 
num  désignent  le  Lis.  Les  adjectifs  noinvjyj,  susinatuni  s'ap- 
pliquent à  des  préparations  dans  lesquelles  entre  le  Lis.  Le 
mot  existe  même  en  français.  Je  me  rappelle  avoir  vu  men- 
tionné, dans  un  passage  d'Ambroise  Paré  dont  je  n'ai  malheu- 
reusement pas  pris  note,  le  Vinaigre  susinal.  Enfin,  de  nos 
jours,  le  Lis  se  nomme  Azacena  en  espagnol,  et  il  est  facile  de 
voir  l'étymologie  de  ce  mot. 

Le  N.  Lotus,  si  connu  des  anciens  Egyptiens,  n'a  pas  disparu 
de  l'Egypte.  On  l'y  retrouve  encore  dans  les  eaux  peu  mouve- 
mentées des  canaux  et  au  milieu  de  mares  laissées  par  l'inonda- 
tion du  Nil.  Mais  les  Egyptiennes  n'en  ornent  plus  leur  coiffure, 
et  je  suppose  qu'il  ne  sert  plus  à  l'alimentation. 

Un  fait  curieux,  qu'il  importe  de  faire  remarquer,  est  l'emploi 
du  mot  copte  Shôshen  dans  les  Scahe.  Ce  nom  répond  bien, 
philologiquement,  à  l'hébreu  Shôshan  et  à  l'arabe  Sousan.  Il 
est  d'ailleurs  partout  employé,  dans  les  traductions  bibliques, 
comme  équivalent  de  l'hébreu  Shoshan  et  du  grec  x.o/vov.  Mais 
il  en  est  autrement  dans  les  Scalx.  Toutes  portent  (Kir.,  179)  : 

Ou-KHRiNON      =  Sousan, 
Shoshen  =  Khazâm, 

Ou-TROKONTÊs  =  Noûfar. 

D'où  il  résulterait  que  le  Shoshen  n'est  ni  le  Lis,  qui  porte  en 
copte  le  nom  grec  de  Khrinon  (/.ct'vsv),  ni  le  Nénuphar,  qui  porte 
dans  la  même  langue  le  nom  de  Trokontês,  d'apparence  grecque. 
Le  Shoshen  serait  le  Khazàm  des  Arabes.  Or,  c'est  là,  comme 
on  va  le  voir,  une  plante  assez  difficile  à  déterminer. 

Tous  les  dictionnaires  arabes  traduisent  Khazàm  par  «  La- 


116  LA   FLORK   PHARAONIQUE 

vande  ».  Forskal,  également,  attribue  au  Lavandula  Spica  L. 
le  nom  arabe  de  Khazàmah  (Descr.  animal.,  \^.  147).  Mais 
Schweinfurth  (^F/or^,  n-  119)  donne  Khouzùmeh  comme  nom 
populaire,  en  Egjpte,  du  Reseda  pruinosa  Del.,  et  Forskal 
(Flora  œgi/pt. -arable,  p.  CXVl)  cite  Khazàin  comme  nom 
du  Cleonie  ornithopodioides  L.  Ibn-el-Awam  (XXVII,  15), 
d'après  Ibn-el-Fasel,  considère  la  plante  Khazâm,  Khazâmi, 
Khazàmah  comme  un  Sousân  bleu,  autrement  dit  comme  un 
Lis  bleu;  le  Sousân  bleu,  dans  Aboulqasim-el-wizir,  est  un 
Iris  à  fleurs  bleues.  El-Temîmy,  cité  par  Ibn-Baitbar,  fait  un 
rapprochement  analogue,  entre  le  Sousân  et  le  Khazâmi,  au 
sujet  de  la  plante  Rihân-el-kâfoûr  qui,  dit-il,  se  nomme 
Sousân  en  Perse  et  porte  des  fleurs  absolument  semblables  à 
celles  du  Khazâri/i.  Enfin,  Ibn-Baithar  voit  dans  le  Khazâmi 
(t.  I,  p.  365),  d'après  Abou-Hanifah,  «  une  Giroflée  (Kheiri) 
sauvage,  à  longues  tiges,  à  petites  feuilles,  à  fleurs  rouges,  d'une 
odeur  incomparable,  disposées  comme  celles  du  Henné  (Làw~ 
sonia  inermis  L.),  et  croissant  dans  les  endroits  sablonneux 
ainsi  que  dans  les  jardins  ».  On  se  demande,  après  cela,  ce  que 
peut  bien  être  le  Shoshen-Khazâm .  En  y  voyant  le  Lis  bleu  ou 
Iris,  on  se  rapprocherait  du  sens  ordinaire  du  mot  Sousân,  qui 
s'applique  à  des  Lis  de  plusieurs  couleurs. 

Ce  qui  nous  rapproche  davantage  dUiSo?(5i^/;ihiéroglypliique, 
c'est  que  Forskal  (Descr.  animal.,  p.  148)  donne  Shnîn  comme 
nom  égyptien  moderne  du  Noùfar  ou  Nymphsea.  Seulement,  je 
me  demande  s'il  n'y  a  pas  en  cet  endroit  une  faute  d'impression 
et  si  l'on  ne  doit  pas  lire  Bashnîn,  nom  qui,  d'après  tous  les 
auteurs  arabes,  s'applique  au  rhizome  du  N.  cserulea. 

194.  Wyinpltwa  cserulea  Sav. 

Athénée  (XV,  21)  est  le  seul  auteur  ancien  qui  nous  parle  du 
Lotus  bleu.  Il  le  nomme  h^xoç,  xjhsoi,  et  le  décrit  en  ces  termes  : 
«  Les  Lotus  égyptiens  sont  de  deux  sortes  et  se  distinguent  par 
leur  couleur.  L'un  est  semblable  à  la  rose  et  sert  à  faire  les 


NYMl'HEACÉES  117 

couronnes  nommées  Couronnes  Antinoiennes;  l'autre,  que 
l'on  appelle  "/Ar.vjoz,  est  de  couleur  bleue.  »  Le  Lotus  bleu  se 
retrouve  encore  en  Egypte  et  a  été  décrit  soigneusement  par 
Savign}-  (Descr.  d'Egypte,  III,  74),  qui  lui  a  donné  son  nom  de 
N.  Cceridea;  il  n'y  a  donc  pas  de  doute  à  avoir  sur  l'espèce  à 
laquelle  Athénée  fait  allusion. 

Cette  plante  a  été  retrouvée  dans  les  tombes  par  Schweinfurth 
et  par  FI.  Pétrie.  Certaines  momies  portent,  passant  sous  les 
bandelettes  extérieures,  des  pédoncules  entiers  de  iV.  cxrulea 
surmontés  de  leurs  fleurs.  Les  pétales  détachés  entraient  dans 
les  guirlandes.  Schweinfurth  a  même  remarqué  une  guirlande 
formée  de  branches  de  Céleri  et  de  pétales  de  Lotus  bleu  appar- 
tenant à  une  variété  naine,  non  retrouvée  de  nos  jours.  Unger 
cite  plusieurs  représentations  du  N.  ceerulea  sur  les  monuments 
égyptiens.  Des  personnages,  peints  dans  des  tombeaux  de  l'Ancien 
Empire,  portent  au  cou  des  Lotus  bleus.  Quelques-uns  des  Lotus 
multicolores,  dus  à  la  fantaisie  des  peintres  pharaoniques,  sem- 
blent, par  leurs  fleurs  en  forme  de  pyramide  renversée,  se  rap  - 
procher  du  Lotus  bleu;  mais  là  s'arrête  la  ressemblance,  la  teinte 
n'a  aucun  rapport  avec  celle  du  iV.  ceerulea. 

Le  nom  de  cette  plante,  en  hiéroglyphes,  est  Sarpat.  Le  mot 
n'est  pas  fréquent  ;  j'en  ai  pourtant  recueilli  cinq  ou  six  exemples. 
On  n'en  trouve  pas  trace  en  copte.  En  hébreu,  il  existe  un  nom 
de  plante  Sirpad  qu'on  pourrait,  d'après  sa  forme,  rapprocher 
de  Sarpat;  mais  il  n'a  nullement  le  sens  du  mot  égyptien  et  il 
y  a  peut-être  là  un  cas  analogue  à  celui  dont  nous  avons  parlé 
au  sujet  du  Lotus  blanc.  D'ailleurs  Sirpad  ne  revient  qu'une 
seule  fois  dans  la  Bible  (Isaïe,  LV,  13);  les  Septante  le  tradui- 
sent par  vArjU,  et  la  Vulgate  par  Urtica. 

195.  Hyiiiplioc»  stcllaf»  Willd. 

Delile,  dans  l'explication  des  planches  de  la  Descriplion 
d'Egypte  (t.  XIX,  p.  422),  divise  le  N.  cœridea  en  deux 
variétés.  L'une,  à  grandes  fleurs  d'un  diamètre  moyen  deO"M2, 


118  LA   FLORE    PHARAONIQUE 

est  le  N.  cœrulea  Sav.,  synon.  Castalia  scutifolia  Salisb. 
I/autre,  qu'il  qualifie  «  Variet.  minor  »,  est  le  N.  stellata 
WrLLD.,  synon.  Castalia  stellaris  Salisb.  Tous  les  nomencla- 
teurs  distinguent  également  le  N.  cx^-'ulea  du  A',  stellata.  Tout 
récemment,  H.  Bâillon  (Hist.  des  plant.,  t,  III,  p.  99),  établit 
la  même  distinction.  Les  deux  espèces  sont  cultivées  dans  la 
ïorre  des  Nymphéacées  du  Jardin  botanique  de  Lyon.  Je  les  ai 
soigneusement  mesurées.  La  première  a  les  quatre  sépales  exté- 
rieurs de  0^,10,  les  pétales  de  0'",085,  les  feuilles  de  0'",32.  La 
seconde  à  les  sépales  de  O^.OS,  les  pétales  de  O^jOi,  les  feuilles 
de  0'",22.  Enfin,  le  nombre  des  rayons  du  stigmate  diffère  entre 
les  deux  espèces.  Je  crois  donc  que  c'est  à  tort  que,  dans  leur 
Illustration  de  la  Flore  d'Egijple  (p.  36,  n°  18),  MM.  Ascher- 
son  et  Schweinfurth  ont  fait  de  N.  stellata  un  synonyme  de 
N.  cserulea. 

Ce  n'est  pas  qu'au  point  de  vue  botanique  la  chose  ait  bien 
grande  importance,  mais  il  peut  en  être  autrement  au  point  de 
vue  égyptologique.  Les  noms  de  Nymphsea  sont  tellement  nom- 
breux dans  les  textes  que  nous  nous  ne  trouverons  jamais  assez 
d'espèces  pour  satisfaire  nos  exigences  lexicographiques.  Or, 
M.  Schweinfurth  lui-même  a  remarqué,  dans  le  cercueil  d'un 
nommé  Kent,  enseveli  à  Sheikh-abd-el-gournah  sous  la  XX*  dy- 
nastie, une  guirlande  formée,  en  partie,  «  de  pétales  et  de  fleurs 
naines  et  choisies  exprès  de  lotus  bleu,  Nymphxa  cxrulea  Sav. 
(Les  dernières  découvertes,  p.  57)  ».  Je  ne  doute  pas  que 
nous  n'ayons  ici  un  spécimen  antique  du  N.  stellata  qui, 
en  effet,  atteint  à  peine,  comme  taille,  la  moitié  de  celle  du 
N.  cserulea.  Cette  division  du  Lotus  bleu  en  deux  espèces  nous 
permettra  de  caser  un  des  nombreux  noms  de  Lotus  dont  nous 
ne  savons  que  faire. 

Peut-être  même  une  cinquième  espèce  de  Nymphvea  pourra- 
t-elle  être  attribuée  à  l'antiquité  pharaonique,  car  :  «  Bei  Da  - 
miette  bat  Rohrbach  1856  Exemplare  der  letztgeiiannten  Spezies 
(N.  rœndeaj  und  eine  Varietat  derselben  mit  ungefleckten 
Kelchblattern  (N.  stellataW.?),  ebenso  Sieber  und  Ehrenberg 


NYMPHÉACÊES,  MEN  ISl'KKMlkKS,  UKN  UNCU  LACEES     U'J 

oiue  weissblùtige    Abart,    N.    cxrulea  Sieber.  »  (F.  Wœnig, 
Die  Pflanz.  im  ait.  /Egt/pt.,  pp.  33-34). 

MÉNISPERMÉES 

190.  Coccnlas  Leœba  G.  P.  R. 

Cette  plante  a  été  retrouvée  par  Sclnveinfurtlidaiis  une  tombe 
de  Gébéleïn  où  reposait  Ani,  personnage  de  la  XX''  dynastie. 
Voici  en  quels  termes  il  décrit  cette  trouvaille  :  «  Beeren  von 
Cocculus  Leseba  D.,  einem  in  den  ilgyptischen  Wùsten  ausge- 
breiteten,  noch  heute  liaufigen,  namentlich  aber  in  Nubien 
sehr  stark  entwickelten  schlingenden  Strauche.  Dièse  Art  war 
bisher  noch  nirgends  unter  den  pflanzlischen  Gràberfunden  ver 
treten  gewesen.  » 

RENONGULAGÉES 

197.  Deli»!»liiiuni  orientale  Gay. 

Cette  plante  n'existe  plus  aujourd'hui  en  Egypte.  On  l'a  trou- 
vée dans  le  cercueil  d'Ahmès  I  (XVIIP  dynastie),  où  ses  fleurs 
étaient  disposées  en  guirlande  et  avaient  encore,  après  trois 
miUe  ans,  conservé  dans  toute  sa  vivacité  leur  couleur  violet 
pourpré. 

198.  UelpIiIiiiMiM  Ajacls  L. 

D'après  W.  Pleyte  (Bloemen  en  planten  uit  Oud-Egypte, 
p.  12),  le  D.  AJacis  aurait  été  découvert,  en  1881,  parmi  des 
restes  végétaux  trouvés  dans  des  tombes  de  Thèbes.  Le  B.  Ajacis 
est  indiqué  dans  la  Flore  de  Schweinfurth  comme  cultivé  et  par- 
fois subspontané  dans  l'Egypte  actuelle. 

199.  Aiiemoiie  eoroiiaria  L. 

Cette  plante  existe  de  nos  jours  en  Egypte.   Les  Scalx  lui 


120  I,A    FLORE   PHARAONIQUE 

donnent  1p  nom  grec  coptisêdeA»<?»iO??e.Horap()llon  nous  affirme 
que  la  fleur  de  l'Anémone  est  employée  dans  l'écriture  liiéro- 
glypliique  :  AvOr,  SI  xvspLwr,;,  vonov  à.vOp''>)no'j  anij.x'vjzt  (Hio'Ofjl., 
II,  8),  «  la  fleur  de  l'Anémone  désigne  la  maladie  de  l'homme  ». 
L'i4.  coronaria  est  la  seule  espèce  du  genre  que  l'on  rencontre 
de  nos  jours  en  Egypte. 

200.  nri^ella  sativa   L. 

Cette  plante  est,  de  nos  jours,  cultivée,  et  même  subspontanée 
en  Egypte.  Braun  en  a  reconnu  des  graines  mêlées  par  hasard 
à  des  graines  de  Lin  qui  se  trouvent  exposées  au  Musée  de 
Berlin  (Die  Pflanzenresie,  p.  290). 


CRYPTOGAMES 

201    Usnca  plicata  Hoffm. 

Quelques  fragments  de  cette  espèce  de  Lichen  ont  été  observés 
par  J.  Millier  au  milieu  d'une  certaine  quantité  de  Parmclia 
furfuracea  découverts  dans  la  cachette  de  Deir-el-Bahari. 

202.  Parnielia  furfuracea  Ach. 

Lichen  trouvé  en  grande  quantité  dans  des  cercueils  de  la 
XXIl''  dynastie  et  identifié  par  J.  Miiller.  Ce  Lichen,  au  dire  de 
Schweinfurth,  se  vend  beaucoup  dans  les  marchés  du  Caire, 
sous  le  nom  de  S/iibnh  ;  on  le  fait  venir  des  îles  de  l'Archipel. 
Forskal,  qui  a  vu  au  Caire  un  Lichen  analogue,  portant  le  même 
nom  arabe,  le  Lichen  Prunastri  L.,  nous  en  indique  l'usage  en 
ces  termes  (Flor.  segypt.-arabic,  p.  193)  :  «  Lichen  hic 
^]gypti  indigenus  non  est  ;  singulari  tamen  attentione  dignus, 
propter  usum  in  re  pistoria.  Nescit  ^Egyptus  arteni  Cerevisiam 
more  Europpeo  parandi  ;  hinc  et  Fermentum  ignorât.  Chamir 
ejus  locos  adhibetur,  qu?e  massa  est  panis  non  cocta,  et  levis- 


RKNONCIJLACÈRS,  CRYPTOGAMES  1?1 

sim(3acesceiis.  H.tc  inixta  cum  farina  subacta,  fermentationem 
producit.  In  hoc  secreto  primum  deceptus  fui.  Plurimum  audivi 
nomen  Sliihah,  herbie  cujusdam,  inihi  ignotte,  sine  cujus 
admixtione  nullus  conficitur  panis.  Allata  mihi  fuit  Arteniisia 
(absinlh.)  quam  eodem  nomine  dénotant  Arabes,  propter  colorem 
cinerascentem  ;  significat  enim  Shibah  capillos  canos.  Verum 
tamen  exemplar  obtinui,  et  adinirabundus  agnovi  plantam  Hyper- 
boream.  Totis  navium  oneribus  Alexandriam  advehitur  ex  Archi- 
pelago,  et  prtesertim  Insula  Stanchio.  Rosettse,  Kâbirte  et  aliis 
locis  distribuitur.  Hujus  Lichenis  manipulo  aqua  per  duas  horas 
imbuitur  ;  quœ  pani  azymo  adjecta  gustum  conciliât  peculiarem 
et  Turcis  deliciosum.  Lichen  furfuraceus  quoque  iu  usu  est, 
sed  parcior  affertur.   » 

Peut-être  les  anciens  Égyptiens,  eux  aussi,  employaient-ils 
ce  Lichen  pour  faire  lever  la  pâte,  et  est-ce  pour  cette  raison 
qu'on  l'a  trouvé  en  telle  quantité  dans  les  sépultures  pharaoni- 
ques. Le  levain,  ^v/^/;,  fermenUmi,  se  nomme  en  copte  Thab, 
Kôb,  Kop  et  Shemêr,  mot  qui  répond  exactement  à  l'arabe 
Clmmîr  (Khamîr)  cité  par  Forskal.  11  est  probable  que  l'un  de 
ces  noms  s'appliquait  chez  les  Égyptiens  au  P.  furfuracea,  mais 
je  n'en  ai  encore  retrouvé  aucun  dans  les  textes  hiéroglyphi- 
ques. 

Les  Scalx  donnent  comme  traduction  copte  de  l'arabe  Shi- 
bah: Phrion,  qui  est  le  grec  fio-jcv,  «  mousse  »,  et  Phillira. 
qui  est  probablement,  mais  avec  une  modification  de  sens,  une 
transcription  du  grec  ^à.'.oa,  «  pellicule  sous  la  première  écorce 
du  tilleul  ». 


INDl^lX  DES  NOMS  FRANÇAIS 

ET  DES  NOMS  DE  FAMILLES 


Nota.  —  Dans  tous  ces  index,  les  chiffres  qui  suivent  les  noms  se  rap- 
portent aux  numéros  d'ordre  des  espèces.  Il  n'y  a  d'exception  que  pour 
les  noms  des  fnmilles,  dont  les  numéros  se  rapportent  aux  pages.  Enfin, 
pour  les  noms  français,  je  n'ai  renvoyé  qu'au  premier  des  différents 
articles  qui  sont  consacrés  à  un  même  genre.  Le  Souchet,  [>ar  exemple, 
pour  lequel  je  ne  renvoie  qu'au  n»  25,  est  traité  du  n"  25  au  n»  .U. 


Acacia 142 

Acore 33 

Ail 43 

Alismacées 32 

Amandier 140 

Aniarantacées 51 

Amaryllidées 40 

Ampélidées 99 

.Vnacaidiacées 97 

Anémone' 199 

Aneth 120 

Arbre  à  soie  .          ....  92 

Aroïdées 31 

Arroche 78 

Asclépiadacées 58 

Asparaginées 39 

Asperge 48 

Asphodèle 47 

Aubergine 125 

Avoine 7 

Aurantiacées 101 

Balanite 169 

Balsamine 127 

Balsamum 163 

Paumier 163 

Ihldlnim 163 

//e«  (liuileet  noix  de).     .     .  155 

Henjoin 100 

Berstni 161 

Betterave 42 


Bière 18 

Blé 13 

Borraginées 5(i 

Burséracées 95 

Calebasse. 126 

Camomille 105 

Cannelle 70 

Gapparidées 107 

Caroubier 140 

Carthame 108 

Caiyopbyllées 107 

Cédratier 168 

Cèdre 52 

Céleri 117 

Cerisier 141 

Césalpiniées 87 

Chanvre 63 

Chêne 57 

Chénopodiacées 52 

Chou 183 

Chrysanthème    .     .     .     .     .  103 

Cinnamome 71 

Citronnier 168 

Composées 64 

Concombre 128 

Cône  (de  Pin) 53 

Conifères 41 

Convolvulacées 55 

Coquelicot 191 

Cordiacées.    ......  03 


124 


LA   FLORE  PHARAONIQUE 


Coriandre.     .     .     . 

.     .     .     122 

Cotonnier.      .     .     . 

...     174 

Cr'esson    .... 

...     189 

Ci'ucifères.    .     .     . 

...     108 

Ci-yptoganies.     .     . 

...     120 

Ciuifèi-e    .... 

...       36 

Gucuibitacées     .     . 

...       73 

Cumin 

...     123 

Cupulifères    .     .     . 

.     .     .       44 

Cypei-acées    .     .     . 

...       •2Q 

Dattier 

...       38 

Dauphinelle  .     .     . 

...     197 

Douoe-amère.     . 

...       89 

Dou^n  (palmier).     . 

...      3(î 

Do  lira 

.     .     17,  24 

Ebénacées.    .     •     . 

...       60 

Ebéiiier    .... 

...       9(î 

Echalotte  .... 

...      45 

Encens     .... 

...     163 

Epeautre  .... 

...       17 

Epilolie     .... 

.     .     .     135 

Euphorbe.      .     .     . 

...       65 

Euphorbiacées    . 

...       49 

Fenouil 

...     121 

Fève 

...     157 

Figuier     .... 

...       62 

Froment  .... 

...       13 

(iaillet 

...     116 

Galbanum   . 

...     163 

...       51 

Gei-mandrée  . 

...       82 

Gesse 

...     159 

Giroflée     .... 

.       187,   193 

Gomme     .... 

.    .    .    n2 

(iraminées     .     .     . 

.     .      .        17 

Granatées.     .     .     . 

...       77 

Grenadier.     .     .     . 

...     131 

Guimauve. 

...     174 

Héliotrope.    .     .     . 

...       90 

Hédéracées    .     .     . 

...      69 

Henné 

...     134 

Indigotier.     .     .     . 

.     .     .     150 

Iri'iacées  •          .     • 

...       36 

Ii'is 

...       41 

.lasmin 

...       93 

Jasminées.     .     .     . 

...      58 

Jonc 40 

.Joncacées 36 

Juglandacées 45 

Jujubier 166 

Ketmie 176 

Labiée.s 53 

Laitue IL? 

Lau  racées 50 

Laurier (.9 

Lavande 193 

Lentille 156 

Lentisque 165 

Lichen 201 

Lierre 115 

Liliacées 36 

Lia 177 

Linées 106 

Lis 193 

Liseron 84 

Lotus  blanc   .     .           ...  193 

Lotus  bleu 194 

Lotus  rose 192 

Lupin 147 

Luzerne 148 

Lychnide 178 

Lythrariacées 80 

Malvacées 104 

Marjolaine 83 

Melon 130 

Ménispermées 119 

Menthe 79 

Millet 3 

Mimosa 144 

Mimosées 84 

Moutarde.     ......  185 

Mûrier 60 

Myrrhe 163 

Myi'sinées 61 

Myrtacées 78 

Myrte 132 

Narci.sse 50 

Nénuphar 193 

Nigelle 200 

Noisetier 58 

Noyer 59 

Nymphéacées lli 


INDEX  DES  NOMS  FRANÇAIS  ET  DES  NOMS  DE  FAMILLES      125 


Oignon 42 

Olacinées ,102 

Oléacées 5« 

Oliviei- 94 

Ombellifères 70 

Onagrariées 81 

Opium 190 

Oranger 108 

Orge 18 

Palmiers 33 

Palmier-Doum 36 

Papavéracées 110 

Papilionacées 89 

Papyrus 28 

Pastèque 125 

Patience 74 

Pavot 190 

Pêcher 139 

Persea 98 

Peuplier 56 

Pied-d'alouette 197 

Pin 54 

Pin-Pignon 52 

Poirier 138 

Pois 154 

Pois  chiche 152 

Polygonées 52 

Pommier 137 

Porreau 44 

Portulacées 72 

Pourpier 124 

Radis 181 

Raisin 167 

Renonculacées 119 

Renouée 73 

Réséda 180 

Résédacées 107 

Résine 142,  104 

Rhamnées 98 


Ricin    ........  G4 

Romarin y( 

Rosacées gg 

Rose 130 

Roseau .  y 

Rotang 39 

Rubiacées 70 

Salicinées 43 

Santal (jy 

Santalacées 50 

Sapindacées 103 

Sapotées oi 

Sauge 80 

Saule 55 

Sébestier 101 

Sésame 91 

Sésamées 57 

Soie  (Arbre  à) 92 

Solanacées 50 

Sorgho 24 

Souchet 25 


Styracées 63 

Styrax 99 

Sycomore 61 

Tamaris 133 

Tamariscinées 79 

Térébinthe 164 

Tiliacées. 104 

Tilleul 172 

Trèfle 161 

Typhacées 32 

Urticacées 46 

Vergerelte 112 

Verjus 107 

Vesce 158 

Vigne 167 

Vigne  de  Judée  .....  89 

Vin 167 

Volubilis 127 


NDEX  DES  NOMS  SCIENTIFIQUES 


Acacia  arabica  Willd.     . 

142 

A.  Farnesiana  Willd. 

144 

A.  heterocarpa  Del.    .     . 

142 

A.  nilotica  Del.      .     .     . 

142 

A.  Seval  Del 

143 

A.  spirocaipa  Hochst. 

144 

A.  vera  Willd.      .     .     . 

.     142 

Achilleafragrantissima  Forsk 

.    105 

Accrus  Calamus  L.      .     . 

.       33 

.\lcea  ficifolia  L.     .     .     . 

.     174 

Alisma  Plantago  L. 

35 

AUiuni  Ampeloprasum  L. 

44 

.\.  ascalonicum  L.   .     .     . 

.       45 

A.  Cepa  L 

42 

A.  fistulosum  L.      ... 

.       42 

A.  Porrum  L 

.       44 

A.  sativuni  L 

.      43 

.\raygdalus  comniunis  L.  . 

140 

A.  F^ersica  L 

139 

Andropogon  laniger  Desk. 

.      23 

A.  Schœnanthus  L. 

22 

Anémone  coronaria  L. 

199 

Anethum  Fœniculum  L.    . 

121 

A.  graveolens  L.     .     .     . 

120 

Apium  graveolens  L.   .     . 

117 

Areca  Gatechu  L.    .     .     . 

.       37 

A.  Faufel  G^RTN.  .     .     . 

.       37 

A.  Passalacquse  Kunth.    . 

.       37 

Arundo  Donax  L.    .     .     . 

6 

A.  isiaca  Del 

7 

Asclepias  procera  Willd. 

92 

.asparagus  officinalis  L.     . 

48 

Asphodelus  fistulosus  L.  . 

47 

Atriplex  hortensis  L.  .     . 

78 

.\vena  strigosa  Schreb.  . 

9 

Balanites  œgypliaca  Del, 

lf)9 

Balsaniodeudron       africanum 

Arn 163 

B.  gileadense  D.  G.     .     .     .  103 

B.  MyrrhaNEES 163 

Beta  vulgaris  L 42 

Blituni  virgatuni  L.     .     .     .  77 

Boswellia  thurifera  Gart.      .  163 

Brassica  oleracea  L.    .     .     .  183 

Bupleurum  aristatum  Bartl.  119 

Gajanus  indiens  L 162 

Calamus  fasciculatus  Roxb.   .  39 

Gannabis  sativa  L 63 

Garthamus  tinctorius  L.    .     .  108 

Castalia  scutifolia  Salisb.      .  195 

G.  stellaris  Salisb.      .     .     .  195 

Gelosia  argentea  L.      ...  72 

G.  cristata  L 72 

Gentaurea  depressa  Bieb.      .  106 

G.  nigra  L 107 

Geratonia  Siliqua  L.     .     .     .  146 

Ceruana  pratensis  Forsk.      .  114 

Ghenopodium  hybridum  L.    .  75 

G.  murale  L 76 

Chrysanthemuni   coronarium 

LiNN 103 

G.  segetum  L 104 

Gicer  arietinum  L.       ...  152 

Gitrullus  vulgaris  Schrad.    .  125 

Gitrus  Gedra  Ferr.     .     .     .  168 

G.  medica  L 168 

Gleome  ornithopodioides  L.  .  193 

Gocculus  Leiçba  G.  P.  R.       .  190 

Gonvolvulus  Hystrix  Yahl.  .  85 

G.  sooparius  L 84 

G.  spinosus  Burm S6 

Convza  Dioscoridis  L.       .     .  lil 


as 


LA   FLORE   PHARAONIQUE 


Cordia  M\  \a  L 

101 

Coriandruni  sativum  L.     . 

122 

Corvlus  Avellana  L.     .     .     . 

56 

Cressa  cretica  L 

87 

Grinum  abvssinicum  Hochst. 

49 

G.  Tinneanuni  Ky.  F. 

49 

Cucifera  thebaica  DeL       .     . 

30 

Cucumis  Ghate  L 

128 

G.  Melo  L 

130 

G.  sativus  L 

12'J 

Guminum  Cvminum  L.      .     . 

123 

Guscuta  arabica  L 

88 

Gypei-us  alopecuroidesRoTTB. 

31 

G.  aureus  Ten 

27 

G.    COmOSUS  SlBTH.         .       .       . 

30 

G.  dives  Del 

31 

G.  esculentus  L 

26 

G.  fastigiatus  Fobsk.   .     .     . 

30 

G.  longus  L 

29 

G.  melanorhizus  Det..       .     . 

27 

G.  Papyrus  L 

28 

G.  rotundus  L 

25 

Dalbergia  melanoxylon  G.  P. 

R 

90 

Danthonia  Forskalii  Trin.     . 

8 

Delphiniura  Ajacis  L.  .     . 

198 

D.  orientale  Gay 

197 

Didesraus  u?gyptius  L.       .     . 

188 

D.  tenuifolius  Dei 

188 

Diospyros  mespiliformis  L.    . 

169 

Douma  tliebaica  Pom.  .     .     . 

36 

Elfeocarpus  serratus  L.     .     . 

173 

Enarthrocarpus  lyratus  [).  G. 

184 

Epilobium  hirsutum  L.      .     . 

135 

Eragrostis  abyssinica  Link    . 

11 

E.  tegyptiaca  Link.     .     .     . 

11 

E.  cynosuroides  R.  et  S.  .     . 

10 

Erigeron  segypliacus  L.    .     . 

112 

Ervum  Lens  L 

156 

Euphorbia  îegyptiaca  Hoiss.  . 

66 

E.  helioscopia  L 

65 

Ficus  carica  L 

62 

F,  Sycomorus  L 

61 

Galium  tricorne  With.     .     . 

116 

Gnaphalium  luteo-albam  L.  . 

109 

Gossypium  barbadense  L. 

.     175 

G.  herbaceum  L.    .     .     . 

.     175 

G.  religiosum  L.     .     .     . 

.     175 

Gyuinanthelia  lanigera    An 

ders 

.       23 

Hedera  Helix  L.      .     .     . 

.     115 

Helioti'opium  nubicum  L. 

.       90 

Hibiscus  cannabinus  L.     . 

.     176 

H.  Triouuni  L 

.     176 

H.  verrucosus  G.  P.  R.  . 

.     176 

Hordeuni  hexastichum   L. 

.       19 

H .  vulgare  L 

.       18 

Hypbœne  Argua  Mart.     . 

.       37 

H.  tbebaica  Mart.      .     . 

.       36 

Imperata  cylindrica  L. 

.       21 

Indigofera  argentea  L. 

.     150 

Ipomœa  cabirica  L,     .     . 

.     127 

Ii'is  siliirica  L 

41 

Jasminum  Sambac  L.    . 

93 

Juglans  regia  L.      .     .     . 

59 

Juncus  inaritinius  Lmk.    . 

40 

Juniperus  phœnicea  L. 

51 

Kœleria  laxa  Lk.    .     .     . 

12 

K.  pbleoides  Pers. 

12 

Lactuca  sativa  L.    .     .     . 

113 

Lagenaria  vulgaris  Seb.   . 

126 

Lathvrus  birsutus  Ij.    .     . 

160 

L.  sativus  L 

159 

Laurus  Gassia  L,     ,     .     . 

70 

L.  Cinnaïuoiuuni  Andr.    . 

71 

L.  nobilis  L 

69 

Lavandula  Spica  L.      .     .     . 

193 

Lawsonia  inerniis  L.    .     . 

134 

Leersia  oryzoides  Swartz. 

1 

Lepidiuin  sativum  L.    . 

189 

Lichen  furfuraceus  L.       ;     . 

202 

L.  Prunastri  L 

202 

Linum  angustifoliuia  Huds.   . 

177 

L.  bumile  Miu 

177 

L.  usitatissimum  L.      .     •     . 

177 

Lupinus  Terniis  Forsk.     .     . 

147 

Lychnis  Gœli-Rosa  L. 

178 

Mserua  uniflora  Vahl.      .     . 

179 

Matricaria  Gliamomilla  L.     . 

105 

Matthiola  acaulis  D.  G.     .     . 

187 

INDEX   DES   NOMS  SCIENTIFIQUES 


129 


M.  incana  R.  Rr.  .     . 
M.  Librator  Newb. 
M.  livida  D.  G.       .     . 
Medemia  Argun  IIook. 
Medicago  dcnticulata  Wi 
M.  rugosa  Lmk.       .     . 
Melilotus  parviflora  Del. 
Mentha  pipei-ita  L. 
Mimusojjs  Elengi  L.     . 
M    Kummel  Hochet.  . 
M.  Shimperi  Hochst.  . 
Momordica  Balsamina  L. 
Moringa  aptera  G.î:rtn. 
M.  oleifera  Lmk.     .     . 
Morus  alba  L.    .     . 

M.  nigra  L 

Myrsine  africana  L.  . 
Myrtus  communis  L.  . 
Narcissus  Tazzetta  L.  . 
Nelunibium  speciosumWii 
rs'igella  sativa  L.  .  . 
Nymphaea  cserulea  S  av. 
N.  cserulea  Sieber.     . 

N.  Lotus  L 

N.  stellata  Willd. 
Olea  europtea  L.     . 
O.nubica  ScHW.     .     . 
0.  Oleaster  L.   .     .     . 
Oncoba  spinosa  Korsk. 
Origanum  Majorana  L. 
Panicutn  italicuni  L.    . 
P.  niiliaceum  L. 
Papaver  RhœasL.  . 
P.  somniferum  L.    .     . 
Parmelia  furfuracea  Ach 
Pennisetum  ty  phoideuin  Pers 
Phalai'isappendiculata  Schll 
P.  paradoxa  L.  Fil. 
Phœnix  dactylifera  L. 
P.  reclinata  Jacq.    .     .     . 
Phyllaiithus  Niruri  L. 
Picris  coronopifolia  D.  G. 
P.  radicata  Less.    .     .     . 
Pi  nus  Gedrus  L.      .     .     . 
P.  halepensis  L,      ... 


187 

187 

187 

■M 

148 

148 

149 

79 

98 

98 

98 

127 

145 

145 

GO 

GO 

97 

132 

50 

192 

200 

194 

195 

193 

195 

94 

95 

95 

171 

83 

4 

3 

191 

190 

202 

5 

2 

2 

38 


67 

110 

110 

52 

54 


P.  Pinça  L.  .... 

Pistacia  atlantica  Desf. 

P.  l.entiscu.s  L. 

P.  Tcrebinthus  L.  .     . 

Pisuni  arvonse  L.    .     . 

P.  elatius  M.  B.      .     . 

P.  sativum  L.     .     .     . 

Polygonum  avicularc  L. 

Populus  alba  L.       .     . 

Portulaca  oleracea  L. 

Prunus  Gerasus  L. 

Punica  Granatum  L.    . 

Pyrus  communis  L. 

P.  Malus  L 

Quercus  Esculus  L. 

Q.  lusitanica  Lmk.  . 

Q.  pedunculata  Ehrb. 

Q.  Suber  L 

Raphanus  Raphanistrum  L 

R.  sativus  L.      .     .     . 

Reseda  odorata  L.  . 
R.  pruinosa  Del.    .     . 
Ricinus  communis  L.  . 
Rosa  sancta  Rich.  .     . 
Rosmarinus  officinalis  L 
Rumex  dentatus  L. 
Saccharum  segyptiacum 
Salix  Safsaf  Forsk. 
Salvia  tegyptiaca  L. 
S.  spinosa  L.      ... 
Santalum  album  L.       .     . 
Sapiudus  emarginatus  Vahl. 
Scilla  maritima  L.  .     .     . 

S.  peruviana  L 

S.  pusilla  MiGL. 
Scirpus  maritimus  L.  . 
Sesamum  indicura  D.  G.    . 
Sesbania  oegyptiaca  Pers 
Sinapis  arvensis  L 
Solanum  Dulcamara  L. 
S.  Melongena  L.     .     .     . 
Sorghum  saccharatum  Pers 
S.  vulgare  Pers.    ... 
Spbieranthus  suaveolens  D.  G 
Styrax  Benzoin  Dry. 


\V 


130 


LA    FLORE   PHARAONIQUE 


S.  officinale  L 99 

Tamarix  articulala  Vahl.     .  i'V.i 

T.  nilotica  Ehrb 133 

Teucrium  Poliuni  L.    .     .     .  S::? 

Tilia  europiva  L 172 

Torilis  infesta  L 118 

Trifolium  alexandrinuni  L.    .  IGl 

Triticum  diooccum  Schrank.  16 

T.  durum  Desf l'i 

T.  Spelta  L.       .....  17 


T.  turgidum  L 

15 

T.  vulgare  Vii.i 

13 

Typlia  angustifolia  L.  .     . 

3'i 

Usiica  plieata  Hokfm.  .     . 

201 

Vicia  Fal)a  L 

157 

\'.  sativa  L 

158 

^'itis  vinifera  L.      ... 

107 

Ximenia  togyptiaca  L. 

1()9 

Zilla  myagroides  Forsk.  . 

186 

Zi/.yphus    Spina-Ghristi    W 

166 

.     INDEX 

DES  NOMS  HÉBREUX,  ARABES  ET  COPTES 


I.    INDEX    HÉBREU 


nin'iazN 125 

Sun 133 

nSin 163 

Sï2 42 

]m 3.  24 

Di:nn 90 

•m:^ 108 

Sr\n r,o 

'Ç2Z 123 

n'2D3 1~ 


134 

....      112,  194 

D^'CTJ 15f> 

S"£ 157 

n;p 33 

Dixrp 12S 

]r21 131 

n-ûr 

ycrc 

msn 


142 
193 
137 


II.    INDEX    ARABE  ^ 


JSl 


-I.    . 


UUMO 


iCLiIo 


1.33 
131 
132 

40 
105 
125 
101 
121 
154 
193 

42 


c    • 


^>^ 


U 


.     .  46 

.     .  40 

125,  129 

.     .  192 

.     .  57 


58 
11 

137 
6C) 
00 

159 


1  L'Index  arabe  a  été  obligeamment  composé  par  l'Imprimerie  nationale.  —  Les 
astérisques  servent  à  distinguer  les  noms  vulgaires. 


132  LA   FLORE 

iw.*L^ 192 

/ji«.Ax2fc. 78 

y,yt}\  Jo^ 26,  27 

ijM  «  w  ** 63 

lyt*-^ 17 

IL^ 134 

;>=- -'^ 

t->^jS^ 1^0 

t^f^ 6^ 

J-^^ 193 

iULàw 193 

e?îj^ 193 

y^ 202 

tSjfrà- 193 

Q^^ 3 

i;i 17,  24 

*  p^i 36 

ÀÀ^; 124 

iU; 189 

yl^;     ........  131 

;_5ib3l  yl-^; 193 

ycf.) 83 

^*Xw 166 

«X*w 28 

ijy^^ 112 

^ 42 

)y^f*i 145 

xuk^çw 91 

kù^ 142 

lymyui 193 

c:v-ii 120 

t^j^;U^ 121 

/jxÀav 193 

^Aj^i 202 


PHARAONIQUE 


83, 


é^ 


U*" 


<X£ 


^XÀJ)       iLlM^yS 


.U, 


«vil» 


ll^.  .  .  . 


128, 


e/-  •  •  • 

^'i.     .      .      . 
lli.     .     .     . 


O' 


112 
112 

164 
133 
143 
156 
193 

09 
192 
134 
134 
134 
129 
192 
157 
158 
129 
i'A 
140 
146 
126 

10 
175 

33 
134 
123 

31 
166 

50 
120 
193 
136 
145 
126 


INDEX  COPTE 


133 


III.    INDEX    COPTE 


3^-Xi,  n 157 

2V.'Ai*. 48 

2y.'\o^i 167 

[X.jULind.RO'y 99 

av^iULici 79,  121 

[Xn-eejLiic 105 

rVitCiuonH 199 

^neoyjuLop.  n.    .      ,      .  121 

CX.iTi'îk.iô. 138 

î\-nioc 138 

3v_piu 28 

^pijLi 35 

C\.piyô.it 152 


2V.pujin.     . 
3V.CJUII  . 
Bm.     .      . 

Be<*\5<noc,  n 
Reit'r,  n  . 
BonTe,  TT. 
Be^n"^,  -r  . 
Bon'^,  T  . 
Bepv  . 


.  .  152 

.  .  93 

.  .  38 

.  .  26 

.  .  57 

.  .  126 

.  .  129 

.  .  129 

.  .  129 

.  .  136 

BepujHoy 122 

BepeujoT 122 

Bht 38 

Bo-V 17,  24 

Be'v-YKe,  n 125 

Be-Ti«xi.«:,  n 125 

6aip*.i 14 

exiice 79,  121 

Gxi's.iu'A 42 

Gai^ui'\  ocy-r.    .      .      A6,   Al 

Guo 112 


GnoyK . 
Gpfeicï,  n 
Gpjuôwn. 

GpUJIUj. 


Gtgoon,  n.     .      .      . 
G^Aô.0  (iTi-fieu'i"-n-) 

H^i 

Il^e 

Gô^fe 

Gô^Tien 

Gtupj 

OpiAXÈuin. 

Kui£. 

Ki«^pi 

KlKI 

KAh 

KoAoT^in-ee,  n.    . 

KOJUIH 


Komrew. 


KHttd^pi.     . 
KenTi. 
Ktun    . 
Ko-ynep    . 
Kôkipe  . 
Koipi  . 
Kop-&o'A'.\oc  . 
KpiKoiiôkAiik  . 

Kpô^JuflH     . 

Kpijutoit  . 

Kô-TULIC.    . 

KeTpi. 

Kevig    .      .      . 

N-eyRc. 
Xen-Kon-ee,    T. 


112 

63 
131 
152 

129 

126 

44 

44 

202 

123 

55 

83 

202 

168 

64 

166 

126 

142 

112 

166 

62 

202 

134 

59 

59 

138 

48 

183 

83 

60 

168 

10 

140 

154 


134  LA  FLORE 

\».jui,  n 92 

Uô.Aô.'xpou     ....  121 

Uice 79,  121 

Uo-rpù. 132 

II0.01 177 

lleojuctyoi 124 

ll^iii C) 

HcvAX,   11 I80 

Hoju,  n 133 

Ho-yni,  n 181 

HoyiiK 112 

Ho^nKie 112 

Hi>.pKIOCOIl 50 

Okc 91 

OyA*.! 82 

OyAiô^Tioit     ....  60 

Oypiu,  n 157 

OpKdwVioit,  n  ,      .      .      .  59 

OpKonou^  11  ...      .  59 

Otp-v 82,  130 

O-yHp'i- 136 

O-yprr*. 69 

:^>    Oci.'\^'^*''f'^*      .     .  133 

,  \^     O'VCô.feiu,  n 121 

.  .    )   Ile'Aeneniuii,  n  .      .      .  125 

'  >  Ile'Aneneit-it-ooyq,  n.  .  125 

IleAneneit-juL  jun'Aoïi,  n  125 

II*.ii"roKi 58 

Hcpci 139 

IleTne,  t 57 

Pd.nîwttoit 181 

Cei 57 

Ci 57 

Co-yo 13 

CuÉie 52 

C.fie 52 

Cky'AAvn,  Il  ...     .  46 

CjUlHpiUs.,  Il 163 


PHARAONIQUE 

CsA-ypit*.,  n    .      .      .      .  163 

CY«e.p,  n 163 

CoilTTC 164'^"*'^ 

Cou^ 164  ->^ 

Cd.pô.XO<^>  n.      .      .      .  68   J->-^^ 

T.>.nert 123 

T^vAiNCKioii,    H    .      .      .  141 

Tes.AAevCKenoc,  n.       .      .  141 

Ttupe 55 

Tepefiiueoc,  n    .      .      .  165 

'rpoKOivriic   .      .      ,      .  193 

TpjAA^  n 161 

'PpiAii,  n 161 

Tô.piiioii,  Il  .      .      .      .  143 

Tjuô.-rion 60 

■«ï>*.£iev,  n 157 

<t»-eA,  11 157 

<i»-e'Ai,  n 157 

"^l'AAipev 202 

•'ï>pion 202 

Xo-ynep 134 

Xpiuo^iu 166 

Xpmoit 193 

IM,  11 113 

lljoofie,  n 129 

UJiu£ie,  n 129 

UJcvA,   n 163 

UJeAuiHi'Ai     ....  167         "^ 

UJ'Auj'2i,  n      .      .      .  126,  138 

lIJô.5UlJyp   ^OO^X     .         .  121 

UJejLiHp 202 

UjHit 57 

UJe-u-oci 133 

Ul^n-V 142 

UJoii-re 142 

UJon,  11 129 

lljiuiie,n 129 

UJium,  n.      .      .        128,  129 


INDEX 

UJujHO'V,  n     ,       .      .      .  183 

UJUJHU 57 

UJoiigen 193 

UJ-xHit 43 

UJ.s'Hn 43 

ô-ynopi 139 

8epjixî>.n 131 

8-ri-r 42,  183 

Scyq,  n 159 

"XenHg^. 137 

"Xaneo 137 


COPTE  135 

•XlCJULIC 04 

■Xexpe 168 

6'uiÉi(3'iufee,  n.      .       .       .  129 

S-Ao,  -r 126 

6'AiiiJULi,  n 189 

^Aco,  n 78 

^uini,  Ti 129 

6'ekpdi.Te 140 

6'i'xpe 108 

(>Ao^,  n 183 

^^e,  -T 129 


INDEX  DES  NOMS  HIÉROGLYPHIQUES 


ras.,    ,. .  fl  ra  g. 

I o   Aham   \  uir 


S^ 


l^-%    Agagi.  l'aitie  interne  delà  tit^c  du  Roseau.  6. 


Ab.  Laitue?  Lcu-tucn  salua  L.   113. 


lilPvflTP 


-^    Ammisi.  Aneth.  Anethum  grateolens  !..  120. 
-^        —  Menthe?  Mentlta  piperila  L.  79, 


AA/W\A 
I        I        I 


Arhmani.  Grenade.  131, 


o      111    ra     _^  <2>- _M.  _M^  y  o 


Arhmani.    Grenadier.    Punica  Grana- 
tum  L.  131 


■^    Anousi.  Sauge  ?  Salvia  xgypiiaca  L.  80. 

'^i^  ^  Anaoushana.  Peut-    ^^ 


III    être  synonyme  de       i   \\    i 


^1^ 


n    AAAAAA       M  I 


Anouk.  Conyza.  Erigeron  legi/piiacus  L    112. 


1;^. 


(S     ooo    Aour.  Fève.  Vicia  Faba  L.  1.57 

(3     1^  ■     4  ^  I    I    I      I      '^       ffiis  L.  29. 


^\Tî- 1 


y_   Aarou.  Souchet.   Cypevus    lon- 


Q  =0=    Arp.  Vin.  167. 


Arouri.  Vigne.  Yitis  vint  fera  L.  107, 


ooo    Arouri.  Raisin.  167. 


138  LA  FLORE  PHARAONIQUE 

1  / 0    Aham.  Balsamum?  Bdellium  ?  163. 

1  <ciz>j     Aser.  Tamarin.   Tamarix  nilotica  Khrb.  133. 
1     D      III 


Ashep.  Raisin  soc.  16" 

alanitc.  Balanites  x 

Myxa  L.  (DiiaiiCHEN  et 


Il  C3SZ1  A       n  c»c=^  A    Ashed.  Balanitc.  Balanites  xr/yptiaca  DEt,.  (Masp.) 
S  c^>  Y  '    1  -r-^  Y        l''y.  —  Sébestier.  Cordia  ilfi 


Loret).  101 


^III    Aaqi.  Poireau?  AlUnm  Porrum  L.  (h-xi,  H(3'e,  ecî'e),  44. 
1  ^  y  o    Ati.  Orge.  Hordeum  vulgare  L.  18. 
H  «cz>  ^    Ater.  Pellicule  du  Papyrus.  28. 

1  A^w.^      I  )m'*S     Adarrouga.  Synonyme  de    [""T^i     |    ^  ^^  M. 

°  J  V  o    Ab.  Pomme  de  Pin  ?  53. 


Afa.  \Mi\\e1  Lactuca  saliva  L    113. 


/wwv\  i     Aoun.  Genévrier.  Juniperus  phœnicea  L.  51. 

0 
/wwv\  (3  V   Annou.  Même  sens. 


AA/W\A  () 


Qo 

^   \\  O   Antl.  hncens.  163. 


Jl  Y  '    ^S  _Zr  r    Arou.  Peut-être  synonyme  de     ^^  y  " 
I     (  j   III   Arshâ.  Pois  cliiche.  Cicer  anVa'nwiu  L.  152. 
I      '==='  _^^  ^   III   Arshana.  Lentille.  Ervum  Lens  L.  156. 


I   w   I  y    Ash.  Acacia.  Acacia  Seyal  iHh.  143. 
S       P^H   11'    Scio   Agaï.  Menthe.  Mentha  piperila  L.  79. 


INDEX    DES   NOMS   HIEROGLYPHIQUES  139 

û     O    Agi.  Huile  de  Sésame?  91. 


Jr     a     V    jr^ws^V    Ouâ 


Ouân.  Genévrier,  Juniperus  phœnicca  L.  51 


^^ 


CZSZ)  i  _Zr   ^    Ounshaou.  Coriandre.  Coriandrum  sativum  L.  122. 
AAA/^     \\     III    Ounshi.  Graines  de  Coriandre.  122. 
\^  ^  0    Ouâr.  Synonyme  de    ^"^0  " 

T      Ouri.  Germandrée.  Teucriuni  Polium  L.  82. 
(à  ^D   (démot.).  Ouartou.  Rose.  Rosasancta  Righ.  136. 
o  o  o  '    o    III    Ouhâ.  Caroube.  146. 
jf  ^    Outou.  Feuille  de  Palmier.  38. 

A       - — û  I   1  N    Bàï.  Nervure  médiane  des  frondes  de  Palmier.  38. 

n  ^ 

JJ  0    (3    i      Bounnou.  Dattier.  Phœnix  dacUjlifera  L.  38. 

JAAA/W\     ^ 
o    /    Bounri.  Datte.  38. 

Jl  I  Jl  I    II!    Besbes.  Fenouil?  Ane/l/ium  Fœniculum  L.  121. 
Jl    ^^  _^  X    Baq.  Moringa.  Moringa  aptera  G.ertn.  145. 
O    Baqi.  Huile  de  Ben.  1 45, 


j.    ... 


-^  ^    -  ),  ^l^fl 


(Miss.,  I,  205),     ^  i^  4  ^^     (Gr.  Pap.  Harr.,  XVI  «, 


11).  Baka.   Rhizome  du  Souchet  comestible.  Cyperus  esculentus  L.  26. 

^=^^C)    Bouti.  Epeautre.    Trilicum  Spe 
c^    III        Sorghum  v  ul  g  are  Pers,  24. 

Ji 


ll^l,       l)"^^^^^^^   ^°"*^'  Epeautre.    Trilicum  Spelta  L.  17.—  Doura? 


èHj    I       Badjar.  Oignon?  Allium  CepaL.  42. 


140  LA  FLORE  PHARAONIQUE 

tk    LJ    's^— 1  ^    BouttOUka.  Pastèque.  CitrUi 

_21  ("=x[)  ^''^111        125.  —    Aubergine?  Solanum   Melongenah. 


J'==:^^ -^    1 j    V*-,;-.  ^    BouttOUka.  Pastèque.  Cî<rit//u5rM?r/a)-;s  ScHRAD. 

125. 

D    o 
1   w   I  o     Pershou.  Baies  de  Genévrier.  51. 

'V^   Vn       Per-shen,  «  Grains  chevelus  ».  Fleur  de  Mimosa.  Acacia  Farne- 
o  o  o  vjt-tS-       siana  Wili.d.  144. 

U    A(,  ° 

Pouqer.  Fleur  de  Henné.  Lawsonia  inermis  L.  134. 

u  u  X 

£:iO  1   1    ^i     Fatti.  Résine  de  Lentisque.  165. 


»f 


Marna.  Palmier-Doum.  Eyphxne  thehaica  Mart.  36. 

fMama-n-khanen,  «Doum  à  noyaux».  Hyphxne  Argun 
Mart.  37. 

liff^  A 

/www  1    )      „  .  , 

^    Y    Minaqou.  Styrax.  .S'<(/ra.r  o/7?rmrt/c  L.  U9. 
^     =0=    Minaqi.  Resnie  ou  parfum  de  Styrax.  90. 

<=''=\  3  \\  '^ 

ûaXiII    Màhi.  Lin.  Linum  laimile  Mill.   177. 

^"^    c^    Màkhmàkhaï.  Pourpier.  Portulaca  oleracea  L. 
i_m^        (Masp.).  124. 

-^^'^'^    IS  o     (démot.)   Mâdjal-haout,     «    Oignon  sau- 
rn  _c^  f^^^         "iR'^Q  ».  Asphodèle.  Asphodelus  fistu- 
losiis  li.  'i7. 

J\\   \    Nabi.  Roseau.  Arundo  Donax  L.  6. 

TT^  (j  '■'"''^  I  "^    ra     1       Nabi-nt-Djahi,  «  Roseau  de  Phénicie  ».  ,\core. 
Jl  iciK    O   (Us  J^^  N\  fVA^        Acorws  Calamus  L    33. 

J  I'   Y    Nabas.  Jujul^ier?  Zizi/pJius  Spina-Chrisl'i  Willd.  166. 

Îfjj    =0=    (démot.)    Noufir-han,   «  Beau  calice  ».  Ghrysantlièmc.   Chri/san 
^vww\  '^         themum  coronarium  L.  103. 

I  T /wwv\  m    Nouni.  Radis.  Raphanus  salivus  h.  181. 

rû  O  i    Nouhi.  Sycomore.  Ficus  Sycomorns  L.  61. 


INDEX   DES   NOMS   II  I  ÊROGL  Y  PII  I  QUES 


141 


A/VW^A      A    A/VWVN 


0' 


^  ^    M    Nouhi-nt-ânti,  «  Sycomore  à  encens  ».  Boswel- 


m  o  I     o    Awvv\    .Ovio        /m //(îirz/tTrt  Cart.  163. 

"''^^'^  ^)1ll     ^    fl  ('^   Nouhi-sountir,  «  Sycomore  à  térébenthine». 

ra  0 


JNouhi-nt-dab,  «  Sycomore  à  figues».  Figuier.  Ficus 
curica  11.  G2. 


0   ,/^\ 


Nouhi-djaïri,  «  Sycomore  à  fruit  Djairi  ».  Caroubier? 


TU  o^I  ^  _^T  "i        Ceratonia  Siliqua  L.('2iiipi).  14(5,  —  Cédratier?  Ci- 
trus  Cedra  FERR.('2ie'spej.  168. 


/vvvvvx 

raw 

AAAA'V\       n 


o   Arhmani.  Gre- 
o       nade.  1.31. 


Neheb.  \'oir      ©   J|  ^D  ' 

mmVm'  ra  m&^ 

^    Nekheb.  Lotus  rose.  Nelumhhim  spcciosum  Wu.ld.   192. 
Nas.  Garthame.  Carthamus  lincloriits  L    108. 


\\ 


_H__L  ^    Nasi.  Même  sens. 

^  ^    Nasti.  Môme  sens 

A/VVW\        ri  A^^WV\ 

J  fe)   Nesheb.  Voir     Q  J 


\     n 


IZSZ3, 


■^    Nakpata.  Romarin  ?  lîosmarinus  offtci 


D  ûMI 


-n_^  1  A  '^   Nakpata.  Rom; 


Noutem.  Caroubier.   Ceratonia  Siliqua  L.  140. 


\\     I    I    I 


Rimi.    Plantain    d'eau?    Alisma 
f^         Flantiujo  L.  35. 


Ha.  Papyrus.  Ci/perus  Papyrus  L.  28, 

ooo  '    O    III    Houà.  Caroube.  146. 

Jcv  "TL        n  <x        A       'V  />     Hab.   Nom   primitif  de  l'arbre 

_^^.Jl     \>v     i     Habni.  Ebénier.  Dalbergia  melanoxylon  G.  P.  R.  96. 


142  LA  FLORE  PHARAONIQUE 


JU   Habni.  Ébène.  96. 


- fl    Hemâ.  Chaume  resté  en  terre  après  qu'on  a  coupé  les  céréales 

\^         à  mi-hauteur. 

'~'^  1k  :^  1k     1k     A"^'     {Pap.méd.  de  Berlin,  I,  -i). 


•^        3'  1k    1k     A  ^'     {Pap.med.de  Berlin,  l,  'i).    'vwwv  ^ 
,  ^^  .<2>-    HÏ^  _^^  V  III    Arhmani.  Forme  renversée  de      [Xj     _^ 


Il  Grenade.  131. 

"^^     I     V'    "^.^  I     ^T^V   Harou,  Harouir.  Ronce,  Épine.  50. 

^==  .^:^  .2:^1^  Rï^  (démot.)  Hourouri-iioub,   «  Fleur  d'or  ».   Ghry- 

,   w  I      I          I      'îi  o  o  o  s&nthcme.  CJiri/santhemum  coronarium  L.  i03. 


III    Houdj.  Oignon.  AîliuDi  Ce/iuL.  i2. 

^    ^^  ^^ 

^=  S/   <;:2i>  s_-x-   Sannar.  bynonyme  de    q  q  ^  ^^^ 
Sou.  Froment.    Triticum  vulgare  Yill   13. 
Sib.  Cèdre.  Pinus  Cedrus  L.  52. 


Seb-noutem,    «   Roseau  odorant  »    Acore    Acorus  Calamus  L. 
33. 


m 
m 

I    <ci^o'      I  2^  «crz>  1  A  III    Sounter.  Résine  de  Térébinthe.  IG'i. 

chet.  Cyperus  fastigiatus  Forsk.  30. 

^  ^-^       q?r]     \^    ^<^  1  f]  "^    Sarpat.  Lotus  bleu.  Nymplivea  cœrulea 
Ci       ('       I    ^ï^(/^  (14 III        ^Av.  194. 


mko 

/wvw\      (    Soushin.  Lotus  Idanc.  Nymphxa  Lotus  L.  193. 


Sis-noutem.  Bois  de  Caroubier.  146. 


^\ 


(3  'jr 
:^o  Ml    Shaïou.  Chou';'  Brassica  oler<(cea  L.  (uimnoy).  183. 

Shou.  Filaments  restés  adhérents  au  tronc  du  Dattier,  à  la  place 
des  frondes  tombées. 


INDEX   DES  NUiMS   HIEROGLYPHIQUES  143 


JAA/V\ 
oo 


Shou-ament,  «  Soucliet  occidental  ».  Sehœnanthe.  Anrfro- 
1       por/on  SchœnantJius  L.  22. 


Shaouabou.    Peut-être   synonyme    du    nom 
suivant. 


Shoub.  Lentisque.  Pistacia  Lentiscus  L.  165. 


Shabin.  Rhizome  du  Soucliet  odorant.  25 


□     o    Shep.  Raisin  sec.  167. 
D  oMI    Shoupi.  Concombre?  Cucumis  sativus  L.  129. 
/wbvNA  III    Shepen.  Pavot?  Papaver  somniferum  L.  (Liiring).   190. 
<:!=>   I    1  y    (démot.).  Shamari.  Fenouil.  Anethum  Fœniculum  L.  121. 

^   III    Shamârn.  Peut-être  synonyme  du  mot  précèdent. 

~wn  Cl    Shemshera.  Nom  sémitique  égyptianisé  du  Sésame.  Sesamum 
indicum  D.  C.  91. 


o  o 


/VvWVV 


%^  ^    Sheni.  Synonyme  de   ^  _^  "^  ' 

"'o^  X     Shant.  Acacia  égyptien  Acacia  niloUca.  Del.  142. 

.^cs'k  o  Ci       ^e=^  0   <$. 

c^iiXO'    r-=^)l  ^    Shedehi,  Shedehou.  Liqueur  de  Grenade.  131. 

J!^!!^  >    Kanna.  Acore.  Acorus  Calamus  L.  .33. 

"Fl  D  ()  I    Kouanta.  Nom  ptolémaïque  du  Figuier.  Ficus  caricu  L.  62. 

-|l      0  n     "l      Rek-Nahsi,  «  Jonc  de  Ni-    R%,'^ 
>\^|   f\Xn       gritie  ».  Synonyme  de    Phl|" 


lll^^cJvy)   Qam-n-Koush,  «  Jonc  d'Ethiopie  ».  Même  sens. 
"^^110    Qami.  1"  Gomme;  2°  Résine.  142. 


144  LA    FLORE   PU  .\R  AON  IQIJE 


/j>^f\    "^^O    Quamnini.  Nom  sémitique  égyptianisô  du  Cumin.  Ctimi- 
_/j.  J^^'"'"^  III        >non  Cyminum  L.  123. 


"i  III    Qanna.  Non-   ..^^w^^  V 


Zl     ^    Yv    ûash.  Erayroslis  cynosuroidesB..  elH.  10  —  Cyp^rus  alope- 

.^^  Clt»*0/(/<'S  ROTTB.  31. 


C3I=1 


^^^^;, 


Qouqou.  Fruit  du  Palmier-Doum.  3G. 


'*^^     ^       Qadi.  Concombre.  Cucumis  Chate  L.  128. 
'|\^i;i    09ti.  Conyza.  Conyza  Dioscoridis  L.  111. 


\  , ^-^    Qad.  Cannelle.  Lauriis  Cassia  L.  70. 

■(^  "^    Gaïou.  Souclict  odorant,  et  Souclict  comestil)le.   Cyperus 
m       roiundiis  L.,  et  C.  escidentus  L.  25,  20. 


TA  IK  —     N 

_M^/vwwvlll  Ganna.  \oir   ^^wvv  v 


Z;\   -fV    ^      ^-51     A^A/^AA  A       i^    ^%    Ganoush.  Arroche?  ^i^nw/c./;//or- 
11'         _^^CZEZ]i  '     I   w    1 1 1 1        (ensis  L.  78. —  Canne  à  sucre  ? 


Saccharuin  ccgyptiacum  \\'iu,d.  20. 


A/^WAA    AA/VW\ 


Gangani.  Raisin  vert,  verjus.  107. 


!m  I  Oui  Garouta.  Gousse.  1 46. 
^^  ^  Cash.  Voir  C30^^' 
DO    III       D   T    I  C)   III    Tapenn.  Gumiu.  Cuminum  Cytnhiwn  L.  123. 

0  1  I    I    I  ^:z:::^  _Z1  Tarroukou.  Liqueur  de  Caroube.  l'iO. 

<Z>  N  ^    Toura.  Probablement  synonyme  de       (3         |       Oli    i    i' 

(1   <Ci    X     Tari.  t^au\c.  Salix  Sa fsafFonsK.  5.5. 


Q.        I       l)   1 1    I    I    Tourouta.  Doura  î?  Sorr/hum  vuUjare  Pers.  24. 


INDEX  DES  NOMS   HI  ÉROGL YPHIQUES  14ô 

I  ^  I    V    Tas.  Cinnamome.  Laurus  Cinnamomum  Andr.  71. 
^  fv      ^^^HOA^/^^    ^      fdémot.).  Tehou-ab.  Camomille.  3/a<ncarta  CAamo- 
^  vOrr'^        '"^-"«L.  105. 

\  jl   Dab.  Figue.  62. 
D     X  ï    Dapih.  Pommier.  Pyru*  3/(i?«s  L.  137. 


□     X\\\   Dapih.  Pomme.  137. 
'^'^'^^^^     I  _^^ll!   Darrouga.  Caroube.  146.  -j»' 

^^^^  Jr"lll    Dinkon.  Indigotier.  Jndigofera  arrjenteah.  150. 
/l^  'm^  X    Deqam.  Ricm.  Ricinus  communis  L.  (Révill.)  64. 
<=>  ^{'      I    '    1^    Djaroudj.  Gousse.  146. 

V  Jl  ^H    Djàbi.  Bois  d'Aspalathe.  ConvoUulus  scoparius  L.  84. 

i  1  ®  4  4  Y    (démot.).  Djapkhi.  Voir       q     XY' 

l\   ^^  ^s.  c^c-    Diamâ.  Papier  de  Papvrus.  28. 

i  _^  o  a    Djaïri.  Caroube  (-^s-npi).  146. 

A  _^  '^ n  1 1 1    Djarmà.  Synonyme  de    a\  J\  ^ 


c^ 


2  ^  fi '^     Djaata.    Marjolaine?    Origanum    Majorana    L. 
Î)  14  111         OlASP.).  83. 

y    Djadi.  Olivier.  Olea  europxa  L.  94. 
Djadi.  Olive  94. 


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