LA
FLORE PHARAONIQUE
D APRES
LES DOCUMENTS HIÉROGLYPHIQUES
ET
LES SPÉCIMENS DÉCOUVERTS DANS LES TOMBES
PAR
Victor LORET
MAÎTRE DE CONFÉHBNCES d'ÉGÎPTOLOGIE A LA FACULTÉ DES LETTRES DE LYON
Deuxième édition, reoue et augmentée, suiuie de six index
PARIS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
28, RUE BONAPARTE
1892
LA FLORE PHARAONIQUE
D'APRÈS LES DOCUMENTS HIÉROGLYPHIQUES
ET LES SPÉCIMENS DECOUVERTS DANS LES TOMBES
Lyon. — Imp. Pitrat Amé, A. Rey Successeur, 4, rue Gentil. — 4573
LA
OHuJr
FLORE PHARAONIQUE
LES DOCUMENTS HIÉROGLYPHIQUES
LES SPECIMENS DECOUVERTS DANS LES TOMBES
Victor LOREJ
MAÎTRE DE C0NPÉ1'.BNCES d'bGTPTOLOGIE A LA FACULTÉ DES LETTRES LiE LYON
Deuxième édition, revue et augmentée, suiuie de six index
PARIS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
28. RUE BONAPARTE
1892
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in 2009 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/florepharaoniqueOOIore
AVI^IITISSKMENT
DE LA PREMIÈRE EDITION
Depuis plusieurs années, je me suis occupé à relever dans les
textes hiéroglyphiques tous les noms de plantes, en vue de re-
constituer la flore de l'ancienne Egypte et de combler une lacune
qui subsiste encore dans les dictionnaires égyptiens où, en
regard de chaque mot désignant un végétal, on ne trouve la
plupart du temps que l'indication vague « nom de plante ».
Mais un tel travail n'avance que bien lentement. En cinq ou
six ans, je n'ai encore réussi qu'à identifier une cinquantaine
de noms de plantes.
La méthode à employer ne permet pas, en effet, d'aller bien
vite. Etant donné un nom hiéroglyphique dont le déterminatif
nous assure qu'il désigne une plante, quelle est la marche à
suivre pour arriver à déterminer l'espèce de cette plante ?
D'abord, il faut voir ce que peuvent donner les recherches
philologiques.
On sait que, si l'écriture des anciens Egyi-tiens a cessé d'être
employée dès les premiers siècles de l'ère chrétienne, leur lan-
gue du moins s'est conservée à peu près intacte jusqu'au siècle
dernier. La langue copte n'est autre chose que l'égyptien écrit
avec des lettres grecques. Or, la Bible a été traduite en copte.
Donc, tous les noms de plantes cités dans la Bible ont leur équi-
valent en copte, c'est-à-dire en égyptien.
D'autre part, les Coptes, à l'époque où l'arabe s'est répandu
en Egypte, ont produit un certain nombre de Sca.lx, ou
lexiques coptico-arabes, dans lesquels les noms de plantes sont
r, AVERTISSEMKNT DE LA PREMIÈRE EIHTK^X
traduits en arabe. Nous avons ainsi une assez longue liste de
noms coptes de plantes que l'on peut traduire sûrement, soit à
l'aide de la Bible, soit à l'aide des lexiques coptico arabes. La
première recherche à faire est donc de voir si le mot égyptien
désignant une plante se retrouve en copte.
Si on ne le retrouve pas en copte, il reste la ressource de le
trouver en hébreu ou en arabe. Beaucoup de radicaux sont com-
muns aux trois langues. Les Hébreux, ayant connu certaines
plantes en Egypte, ont pu leur conserver leur nom égyptien ;
les Arabes d'Egypte ont pu également arabiser à leur usage les
désignations anciennes des végétaux qui ne croissaient qu'aux
bords du Nil.
Enfin, un dernier recours nous reste. Dioscoride et Apulée
ont donné dans leur écrits les noms égyptiens d'un grand nom-
bre de plantes. Ces noms, il est vrai, ont été une première fois
déformés par leur transcription en lettres grecques, puis déna-
turés encore par les copistes et les éditeurs successifs qui nous
ont transmis les ouvrages de ces auteurs. Mais on peut espérer
que certains noms ont échappé à trop de mutilations, et, en
fait, il se trouve que quelques termes égyptiens, de Dioscoride
surtout, sont la transcription presque exacte de mots hiérogly-
phiques.
Cinq ou six fois sur dix, le nom d'une plante hiéroglyphique
se retrouve en copte, en hébreu ou en ai-abe. 11 reste alors à con-
solider ces données, fournies par la pliilologie, au moyen de
recîierches d'autre nature. C'est là surtout que la tâche devient
délicate et périlleuse. Pour chaque plante, la méthode diffère.
S'il s'agit d'une plante médicinale, dont le nom se retrouve
plusieurs fois dans les traités de médecine égyptiens que nous
possédons, on peut comparer les propriétés indiquées dans ces
traités avec celles qu'indiquent pour les mêmes plantes les
médecins grecs et latins.
J'ai pu remarquer que, pour les quelques plantes médicinales
égyptiennes dont les noms nous sont bien certainement connus,
les propriétés que leur attribuent les Égyptiens correspondent
AVERTISSEMENT DE LA PREMIÈRE ÉDITION 7
exactement à celles qui, par exemple, leur sont attribuées par
Dioscoride. Il y aura là, un jour, matière à d'intéressants tra-
vaux sur l'histoire de la médecine. Si notre plante médicinale,
dont l'espèce nous est déjà indiquée par un dérivé copte, hébreu
ou arabe, se trouve avoir les mêmes propriétés médicales dans
les textes hiéroglyphiques que dans les traités gréco -latins, nous
avons quelque chance d'être près de la vérité.
S'il s'agit d'autres plantes, d'autres procédés sont à employer.
Parfois, les textes mêmes nous aident singulièrement. Des
plantes y sont clairement décrites. D'autres fois, les usages
pour lesquels on utilise les végétaux nous permettent de ne pas
nous égarer.
Telle plante sert à teindre en rouge. A priori, ce peut être le
Carthame. Un texte nous indique qu'on en faisait des couron-
nes ; or, certaines guirlandes de momies renferment des fleurs
de Carthame. C'est là un argument presque décisif.
Le mot Habni désigne un bois. Ce nom se rapproche des
noms sémitiques et gréco-latins de l'ébène. Le même mot se re-
trouve auprès d'une statue noire. Enfin, les propriétés médici-
nales de l'ébène et celles du Habni sont identiques.
Qu'en conclure, sinon que Habni est le plus ancien nom
connu de l'Ebénier, et qu'il a donné naissance à celui dont nous
nous servons encore ?
Un dernier exemple : Soushin est le nom égyptien d'une fleur.
Sousan en arabe, Shoushan en hébreu, Shoshen en copte sont
les noms du Lis. Mais certains textes nous apprennent que le
Soushin était aquatique et poussait dans les canaux d'inon-
dation. Ce peut être alors un lis d'eau ou Nénuphar, d'autant
plus qu'Hérodote nomme le Lotus « lis du Nil ». D'autres docu-
ments nous enseignent que les pétales de cette fleur sont blancs,
que ses feuilles sont arrondies et fendues. Il n'y a plus de doutes
à avoir, le Soîishin est bien le Nénuphar ou Lotus blanc
d'Egypte, soit le Nymphsea Lotus L., de sorte que notre pré-
nom Suzanne, qui, on le sait, dérive du nom hébreu du Lis, a,
en réalité, sa source primitive dans le nom égyptien du Lotus
s AVKRTISSKMENT DE LA PREMIER?: EDITION
blanc. Et même, chose assez curieuse, il se trouve que ce nom
était porté, dans l'Egypte antique, par certains personnages. Je
pourrais citer une chanteuse de temple et un chef militaire qui
portent le nom de Soushin et qui, par conséquent, s'ils vivaient
aujourd'hui et s'ils voulaient conserver la même signification h
leur nom, se feraient nommer Suzanne.
Comme on le voit, si l'identification des plantes pharaoniques
n'est pas une chose facile, elle est du moins possible. Je n'ai
jusqu'ici identifié que cinquante noms de plantes environ. Ls
raison en est que, d'une part, je n'ai pu consacrer tout mon
temps à ce seul travail et que, d'autre part, il me manque, sur
bien des plantes, des données suffisantes, que je ne pourrai
réunir qu'à force de dépouiller des textes hiéroglyphiques. A
mesure que les déterminations certaines se multiplieront, le
nombre des plantes à trouver diminuera nécessairement par
élimination, et la besogne ira alors de plus en plus vite.
En attendant, un travail me semble utile à entreprendre.
C'est de réunir sur la flore ancienne de l'Egypte tous les docu-
ments étrangers à la philologie. Ces documents sont do trois
sortes :
1° Les plantes trouvées dans les tombes, les fruits offerts en
dons funéraires et desséchés dans les hypogées, les fragments
de graminées découverts dans les briques antiques, les végétaux
textiles reconnus au microscope dans les tissus, les bois dont
on fabriquait les meubles et les cercueils, les chaumes dont
jn formait des corbeilles, les feuilles dont on tressait des nattes,
etc., etc. ;
2° Les renseignements fournis par les auteurs classiques,
dont quelques-uns sont restés longtemps en Egypte.
3° Les plantes, fleurs et fruits représentés sur les bas-reliefs
et parfois accompagnés de leurs noms hiéroglyphiques.
C'est au premier ordre de documents que je m'attache aujour-
d'hui. Traiter la question à fond me serait impossible pour le
moment. D'abord un certain nombre d'ouvrages spéciaux me
font défaut, soit par suite de leur rareté en librairie, soit par
AVERTISSEMENT DK LA PREMIÈRE EDITION 9
suite de leur absence dans les bibliothèques où j'ai accès ;
ensuite, bien des recherches restent encore à faire pour déter-
miner tous les végétaux, contemporains des Pharaons, qui
existent dans nos musées.
Je me contenterai donc, en attendant mieux, de dépouiller
minutieusement quelques travaux, dont je donne plus loin la
liste, sur les plantes trouvées dans les tombes.
Ces travaux, je me hâte de le dire, sont du reste les plus
importants qui aient été écrits sur la question, et les autres, à
peu de choses près, n'en sont que les bases ou les résumés.
J'y ajouterai les résultats que j'ai obtenus jusqu'ici par la
philologie, résultats consignés dans divers mémoires dont je
donne également la liste. Plus tard, je pourrai donner une suite
à la publication de ce premier ordre de documents, en compul-
sant de nouveaux ouvrages et en y ajoutant de nouvelles plantes
trouvées dans les textes égyptiens. Le dépouillement des écrivains
classiques et l'examen des représentations de végétaux pourront
également faire l'objet de mémoires spéciaux.
En résumé, l'étude que je publie ici est bien fixe et bien
délimitée. Elle a l'avantage, à défaut d'autres, d'épargner aux
botanistes la lecture d'une vingtaine de mémoires dont la plupart
sont écrits en langues étrangères ou imprimés, ce qui est pire,
avec des caractères hiéroglyphiques. Puisse-t-elle, à ce titre,
être jugée avec quelque indulgence.
Y. L.
Lyon, 20 mai 1887. .
AVERTISSEMENT
DE LA SECONDE ÉDITION
Depuis la première édition de cet ouvrage, — qui s'est trouvé
rapidement épuisé, — de nouveaux documents sont venus à
ma connaissance. J'en donne plus loin la liste complète. Deux
d'entre eux, surtout, m'ont rendu d'inestimables services.
C'est, en premier lieu, la belle Illustration de la Flore
fV Egypte, de P. Ascherson et G. Schweinfurth, qui est le cata-
logue le plus complet et le mieux ordonné que l'on jiossèiie
maintenant sur les végétaux propres au pays des Pbaraons.
L'index des noms arabes populaires des plantes, qui termine ce
volume, sera le bienvenu auprès des philologues et les aidera à
pénétrer plus avant dans l'étude des termes hiéroglyphiques
relatifs à la botanique.
En second lieu, les découvertes de M. Flinders Pétrie au
Fayoum nous ont suscité un nouvel explorateur des restes
antiques de la flore égyptienne. M. Percy E. Newberry, direc-
teur des Jardins botaniques de Kew, s'est chargé d'examiner
minutieusement et d'identifier les plantes, les fruits et les
légumes retrouvés dans les tombes par son infatigable compa-
triote. Cette étude a même séduit le botaniste anglais au point
que, quittant pour quelques mois les bords de la Tamise, il s'est
rendu sur les rives du Nil afin d'y continuer de plus près ses
recherches sur la fiore de l'Egypte ancienne. Il est là-bas au
moment où j'écris et, si ses trouvailles répondent h son attente,
son retour ne manquera pas de nous valoir la publication
d'intéressants mémoires.
1? AVKRTISSKMKNT DK I. \ SKCOM»!-: KDITIOX
D'autre part, mes premiers travaux, sur la Uor.^ pharaonique
ont dirigé l'attention de deux jeunes docteurs allemands,
MM. Moldenke et Liiring, vers l'examen de la même question,
et les thèses qui sont le résumé de leurs études renferment
certains résultats heureux, qui ne pourront que les encourager
à persévérer dans leurs recherches.
Enfin, continuant moi-même la restitution patiente du lexique
botanique des Egyptiens, j'ai eu l'occasion de publier quelques
monographies nouvelles et, surtout, d'amasser assez de docu-
ments pour pouvoir, dans cette seconde édition, proposer
plusieurs identifications de noms, dont l'exactitude ne me paraît
pas pour le moment suffisamment démontrée, mais que j'ai tenu
pourtant adonner telles quelles, afin que des confrères puissent
les rectifier, ou les confirmer, j)ar leurs recherches personnelles.
Cinice aux publications dont je viens de donner un a]ierçu, la
Flore pharaonique est devenue de moitié plus volumineuse
qu'elle l'était en 1887, Au lieu de 134 espèces, — car dans cette
nouvelle édition j'ai cru devoir sup})rimer les plantes fossiles,
— elle en énumère 202. Au lieu de 15G noms scientifiques, elle en
mentionne 26 i. Enfin, l'index hiéroglyphique, qui se composait
de 95 mots, s'est augmenté de 01 termes récemment identifiés.
De plus, j'jii ajouté au volume quatre nouveaux index. L'un,
comprenant les noms fiançais et vulgaires des plantes, sera utile
à ceux d'entre les lecteurs qui ne sont pas familiers avec la
nomenclature botanique. Les index hébreu, arabe et copte per-
mettrontde retrouver facilement, sous leur orthographe originale,
les noms que je n'ai cités, au cours de l'ouvrage, qu'en transcrip-
tion française. D'ailleurs, les index arabe et copte renferment
beaucoup de mots que l'on ne rencontre pas dans les dictionnaires
usuels, ou que l'on \\y rencontre qu'imparfaitement traduits.
Je souhaite que ces additions et ces perfectionnements
puissent mériter à cette seconde édition l'accueil favorable que
l'on a bien voulu témoigner à la première.
V. L.
Lyon, 29 janvier 1892.
LISTE DES OUVRAGES CONSULTES
PREMIÈRE ÉDITION
P. FORSKA.L. Flora osgyptiaco-arabica, sive descriptiones plantarum
quas per .Egyptum inferiorem et Arahiam felicem delexit
(Haiinife, 1775).
A. Raffeneau Dei.ile. Florx legyptiacce illustratio (Description «le
l'Egypte. Paris, G. L. F. Panckoucke, 1824. lome XIX,
pp. 69-115).
G. S. KuNTH. Examen botanique des fruits et des plantes de la collection
égyptienne (J. Passal.vgqua, Gatalogue raisouné et historique
des antiquités découvertes en Kgypte. Paris, 1S26, pp. 227
et sqq).
F. Unger. T)er versteinerte Wald bei Kairo und einige andere Arten
verkieselten Eolzes in ^Egypten (Sitzungsbericlite der niathe-
raatisch-naturwissenschaftlichen Classe der Kaiserlichen Aka-
demie der \Vissenschaften. \\'ien, 1858).
— Die Pflanzen des alten .Egyptens (Ib., 1859).
— Inhalt eines alten âgyptischen Ziegels an organischen Kôr-
pern (Ib., 1862).
— Ein Ziegel der Dashurpyramide in jEgypten nach seinem
Inhalte an organischen Einschliissen (Ib., 1866).
— Die organischen Einschliisse eines Ziegels der alten Juden-
stadt Ramses in .Egypten (Ib., 1867).
G*. ScHWEiNKURïH. Neue Beitrage zur Flora des alten .Egypten {Enrichie
der deutschen botanischen Gesellschatt. Berlin, 1883).
— Ueber Pflanzenreste ans alldgyptischen Grilbern (Ib., 1884).
— Notice sur les restes de végétaux de Vancienne Egypte contenus
dans une armoire du Musée de Boulaq (Bulletin de l'Instilut
égyptien. Le Caire, 1884).
Les dernières découvertes botaniques dans les anciens tombeaux
de V Egypte (Ib., 1886).
— Die letzten botanischen Entdeckungen in den Gr'dbern -Egyp-
tens, mit Verbesserungen und Zus'àtzen (Engler's botaaisclie
Jahrbiicher. Leipzig, 1886).
14 listp: des ouvrages consultés
G. ScHWEiNFunxH. Sur les dernières trouvailles botaniques dans les tom-
beaux de l'ancienne Egypte (Bulletin de l'Institut égyptien.
Le Caire, 188(3).
V. LoRET. Le Habin du Papyrus Ebers et VEbenus de Pline (Recueil de
travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes
et assyriennes. Paris, \'ie\veg, I, p. 132).
— Sur le Kanna (11)., I, p. 190).
— Sur les noms égyptiens des Lotus (Ih., 1, p. 191).
— Sur le Nabi (Ib., I, p. 194).
— Les palmiers d'Egypte (Ib., II, p. 21).
— Les arbres Ash, Sib et Slient (Ib., II, p. 60).
— Note complémentaire sur le Kanna (Ib., IV, p. 156).
— L'Ebène chez les anciens Egyptiens (Ib., VI, p. 125).
— Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens Egyp-
tiens : 1. UOlivier et le Moringa. 11. U Aneth. III. Le Gre-
nadier. IV. La Coriandre. V. Le Pommier (\h., VII, p. 101).
— Le Kyphi, parfum sacré des anciens Egyptiens (Journal
asiati(iue. Paris, 1887).
DEI'XIEME EDITION
Prosperi Alpini. De plantis exoticis libri duo. Venetiis, 1656.
— Medicina .Egyptiorum. Lugduni Batavorum, 1718.
— Historia naturalis ^gypti. Lugduni Batavorum, 1735.
A. Braun. hie Pflanzenreste des àgyptischen Muséums in Berlin. Berlin,
1877 (Extr. der Berliner anthropol. Gesellschaft. — Aus dem
Nachlasse des Vei'fassers herausgegeljen von P. Ascherson und
P. Maonus).
W. Pi,EYTE. Bloemen en planten uit Oud-Egypte in Iiet Muséum te
Leiden (.Jaarvergadering der Nederl. botan. Vereeniging.
Leide, 1882).
— La Couronne de la justification. Leide, 1884 (Extr. des Tra.v.
du VI^ Gongr. internat, des Orientalistes à Leide).
F. WoNiG. Die Pflanzen im alten /Egypten, ihre Heimat, Geschichte,
Kultur, und ihre mannigfache Yerwendung im sozialen
Leben, in Kultus, Sitlen, Gebràuchen, Medizin, Kunst.
2'« Auflage, Leipzig, 1886.
G. E. MoLDENKE. Ueber die in altàgyptischen Texten erwàhnten Baume
und deren Yerwerthung. Leipzig, 1886.
P. .\SCHERS0N ET G. ScHWEiNFURTH. Illustration de la Flore d'Egypte. Le
Caire, l8'S7 (Extr. des Méraoii-es fie l'Institut égyptien, t. II).
— Supplément l'.i l'Illustration de la Flore d'Egypte, Le Caire,
1889 (Ib., t. II).
LISTE DES OUVRAGES CONSULTES
15
E, LuRiNO. Die ûher die medicinischen Kenntnisse der alten ^gypter
berichtenden Papyri, verglichen mit den medicinischen
Schriften griechischer und rômischer Autoren. Leipzig, 1888.
Fl. Pétrie. Hawara, Biahmu and Arsinoe. London, l889(Ghapter Botany
by Percy E. Newberry).
— Kahun, Gurob, and Hawara. London, 1890 (Ghapter Botany
by Percy E. Newberry).
G, Ebers. Papyrus Ebers. Die Maasse und das Kapitel ûber die Augen-
krankheiten. Leipzig, 1889. (Extr. des XL Bandes der Abhand-
lungen der philologisch-historischen Glasse der KonigL Sâch-
sischen Gesellschaft der Wissenschaften).
G. Maspero. Notes au jour le jour, § 12 [Les arbres noubsou et ashdou].
London, 1891 (Extr. des Proceedings of the Society ofBiblical
Archseology, vol. XIII).
V. LoRET. L'Egypte au temps des Pharaons. Paris, 1889 (Ghap. ii, Faune
et Flore).
— Le Champ des Souchels (Rec. de trav. relat. à la philol. et à
l'archéol. égypt. et assyr., t. XIII, p. 197. Paris, 1890).
— Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens Égyp-
tiens : VI, La Coriandre. VII. Le Caroubier. VIII. Le bois
de Caroubier. IX. La Caroube (Ib., t. XV).
— Le Cédratier dans Vantiquité. Paris, 1891 (Extr. des Annales
de la Soc. botan. de Lyon, t. XVII).
LA FLOUE PHARAONIQUE
D'APRÈS LES DOCUMENTS HIÉROGLYPHIQUES
ET LES SPÉCIMENS DÈCOUVEUTS DANS LES TOMBES
GRAMINEES
1. lieei'fsla oryxoide« Swartz
Des fragments de cette plante ont été trouvés en grand nombre
dans une brique de la pyramide de Dashour, laquelle date de
l'Ancien Empire : caryopses unis et comprimés, dont quelques-
uns encore entourés de leurs glumes; plusieurs. parties de l'in-
florescence. La forme de ces fragments et leur structure anato-
mique montrent avec certitude qu'ils appartiennent, non au Riz
cultivé, mais bien au Leersia oryzoides, plante disparue
aujourd'hui de l'Egypte, d'après Unger, mais encore mentionnée
pourtant dans la Flore égyptienne de Delile, publiée au commen-
cement du siècle. Schweinfurth, qui n'indique pas cette plante
dans son ouvrage, m'a appris par lettre qu'elle est très fréquente
dans les rizières du Delta.
2. Plialaris paradoiLa Lin. Fil.
I
Des fragments nombreux de cette plante ont été trouvés dans
la même brique, ainsi que dans une autre brique provenant des
ruines de Tell-el-Maskhouta, près du canal de Suez. Le Phalaris
pavadoxa se rencontre encore de nos jours dans tous les
18 LA FLORE PHARAONIQLK ,
champs de la Haute et delà Basse Egypte. En examinant de près
les restes de la jdante antique, on est porté à les considérer
comme appartenant à une Graminée intermédiaire entre le P.
paradoœa et le P. appendiculata Schultz, qui, on le sait, est
regardé par la plupart des botanistes comme une simple variété
du P.parado.ra, et qui se rencontre encore en Egypte, au dire
de Kuntli (Enum .plant., I, 33), bien que ni Forslval, ni Delile.
ni Schweinfurth ne le mentionnent dans leurs Flores.
3. l'aiiiciiiii ciiillaceMiii L.
Plante cultivée de nos jours en Egypte et l'angée par Unger
au nombre des anciennes Graminées égyptiennes. Le botaniste
autrichien s'appuie sur un passage d'Hérodote on il est ques-
tion d'une Babylone auprès de laquelle croissait cette plante;
mais cette ville peut ne pas être la Babylone du nome memphite.
Il est bon de faire remarquer que le nom arabe du Millet, Dokhn,
est employé dans la Bible (Ezéch., iv, 9), sous la îovme Dokhan .
4. Panlcuin italiciiin L.
Unger mentionne cette plante d'après Ch. Pickering, qui dit
l'avoii- vue repi'ésentée dans plusieurs tombes de Thèbes et
d'Eileithj'ia. Le P. ilalicum n'est pas nommé dans les Flores
égyptiennes. Une bi-ique d'Eileithyia renferme des caryopses
d'une espèce indétei'minée de Panicuni, qui peut être l'une des
deux ici nommées.
5. l'euiiisctiint ty|i1tuidcuin Pers.
Plante mentionnée dans la Flore antique d'Unger, avec cette
restriction : « iiber den einstmaligen Anbau in ^gypten nichts
Sicheres ». Cette espèce est citée dans la Flore égyptienne de
Delile (n° 57).
GRAMINÉES 19
6. Arunilo Doiiax L.
Une scène de chasse gi-avée à Tlièbes, dans le temple funé-
raire de Médinet-Habou. représente le pharaon Ramsès III pour-
suivant un lion à travers des touffes de cette plante. Le panicule
du Roseau est l'un des signes hiéroglyphiques le plus employés
et sert à rendre la voyelle a. Enfin, le nom même du Roseau se
retrouve dans les textes égyptiens ; la prononciation en est Nabi,
mot conservé en copte avec le sens de bois de lance. Les
Egyptiens se servaient du Roseau poui' faire des flûtes, des flè-
ches, des treillages, des tubes à l'usage des soufflets de forge ; avec
les feuilles, ils tressaient des nattes ; en médecine, ils employaient
cette plante pour provoquer l'urine, emploi indiqué de nouveau
par Pline, bien des siècles après. Sous le nom de Nabi de PJié-
>î/cie, ils désignaient l'/lcorifs Cahuuus L. La partie interne
de la tige du Roseau est nommée Afjagiàd.n^ le Papyrus Ebers.
7. Aruntlo isiaca Del.
Lînger a découvert des chaumes de cette plante dans un
sarcophage provenant de la nécropole de Memphis. Il suppose
qu'il ont dû servir de calâmes à écrire. VArundo isiaca est
encore très répandu de nos jours en Egypte.
8. Dantlionia Forskalii Trin.
Différents fragments trouvés dans des briques de Dashour et
de Tell~el-Maskhouta ont été rapportés avec doute, par Unger,
au Danthonia Forskalii, Avénacée très fréquente dans l'Egypte
moderne.
9. Avena strigosa Schreb.
Des fragments de cette plante ont été trouvés par F. Pétrie
dans la nécropole gréco -romaine de Hawara, au Fayoum. Parmi
20 LA FLORE PHARAONIQUK
des offrandes d'Orge de la nécropole de Kahoun (XII" dynastie),
le même savant a retrouvé, entre autres grains qui s'y étaient
glissés, quatre graines de la même espèce d'Avoine. Comme
l'A. strif/osfi n'est spontané qu'en Europe et ne se trouve dans
aucune Flore de l'Egypte moderne, il se peut que l'espèce
reconnue par Newberry, — le botaniste anglais qui a identifié
les plantes recueillies par FI. Pétrie, — doive être rapportée au
Danthonia Forskalii, espèce purement égyptienne.
10. EragrroiiCiN cyiiosuroiiles Rœm. et Schult.
Une brique de Dasliour contient divers fragments de cette
plante, entre autres des graines qui, mêlées par hasard à la terre
à potier, avaient commencé à y germer. Cette plante se rencontre
encore en Egypte. Une botte de chaumes feuillus de cette espèce
<ï Eragrostis a été reconnue par Schweinfurth aux cotés d'une
momie royale découverte à Deir-el-Baiiari. Enfin, des corbeilles
et des paniers trouvés dans une tombe de Gébéleïn étaient
formés avec les chaumes et les feuilles de cette Graminée. Cette
plante porte en arabe le nom de Gaslish (Sciiw., Flore, n" 1216).
Or, une espèce de roseau porte en ancien égyptien le nom de
GasJt ou Qash, conservé en copte sous la ïovme Kaslt. Il est bien
probable que c'est cette espèce à! Eragrustis que désignent les
textes hiéroglyphiques.
il. Era^çroHtis ahysisiiiiea Link.
Céréale cultivée abondamment de nos jours en Abyssinie, où
elle est connue sous le nom de Te[f; elle donne un pain d'excel-
lente qualité. De nombreux restes de cette plante, trouvés dans
des briques de Dashour et de Tell-el-Maskhouta, nous prouvent
que YErugroslis abyssinica était autrefois cultivé en Egypte,
d'où il a disparu de nos jours. Comparant le nom abyssinien à
la dénomination latine, Unger se demande si ce n'est pas à cette
plante que Pline fait allusion dans le passage suivant : « yp^gypto
GRAMINÉES 21
aiitem ac Syriœ Ciliciseque et Asiœ et Grgeciae peculiares zea,
olyra, tiphe (XVIII, 81) ». Scliweinfurth m'a suggéré l'idée que
peut-être la plante étudiée par Unger doit être identifiée avec
l Eragroslis xgypiiaca Link., plutôt qu'avec l'espèce éthio-
pienne.
12. liœleriH plilcoitle<)« Peks,
Quelques épis de cette petite Graminée ont été trouvés dans
une tombe de Dra-abou'I-neggah, mais Schweinfurth suppose
qu'ils sont relativement modernes. En tout cas, le K. phleoides
ne se rencontre ni dans Forskal, ni dans Delile ; le seul Kœleria
égyptien est, au à.\veàeKur\{\i(Enum. plant., I, 383) , le iT. /«^a
Lk. Boissier, pourtant, dans sa Flora oyHcntalis (V, 572)
déclare avoir vu le K. phlooides en Egypte, et Schweinfurth
cite les deux espèces, en faisant de la seconde une simple variété
de la première.
13. Tritieiiiii vul^are Vill.
Des grains de Froment ont été très souvent rencontrés dans
les tombes égyptiennes, et il s'en trouve exposés dans presque
tous les musées d'Europe. Le Blé antique de l'Egypte a donné
lieu à plusieurs expériences intéressantes, celle, entre autres,
peut-être un peu naïve, de le semer à nouveau après plus de
trois mille ans de dessèchement. Cette expérience, il est à peine
besoin de le dire, n'a nullement été couronnée de succès.
Des chimistes ont remarqué que le Blé égyptien, placé dans de
l'alcool bouillant, lui cède une substance résineuse que l'eau en
précipite; d'où la conclusion curieuse que les Egyptiens, pour
mieux conserver les grains destinés à la nourriture du défunt,
les vernissaient avant de les renfermer dans les tombes. Et, en
fait, cet enduit résineux a si bien préservé le Blé, que la fécule
en a gardé toutes ses propriétés chimiques. Schweinfurth a
trouvé du Blé bien plus petit que l'espèce ordinaire, et qu'il
compare 3LuBlé de Bélié)'a de l'Egypte moderne; d'autres bota-
22 I,A FI.oRK l'flAR AOXIOIJK
nistes, par contre, ont remarqué des grains beaucoup plus gros
que ceux de nos jours.
Le Froment, nommé Souo en copte, porte en hiéroglyphes le
nom de Sou ; on le divisait en So7i blanc et Sou rouge. On le
trouve souvent représenté dans les tombes, au milieu de scènes
de récoltes. Il est toujours nommé dans le texte officiel des listes
d'offrandes h faire aux défunts, et on l'employait fréquemment
en médecine.
14. Triticuni diiriiin Desf.
A côté du mot Souo, on rencontre toujours, dans les Scolie
coptes (K., 192-193), le mot Emra)'. Souo est rendu par l'arabe
el qamJi ol-honiah, qui est le nom spécifique du T. vulgare.
Le mot Emrai est rendu par l'arabe el-qamh el-iousft. Or,
d'après Sclnveinfurth (^i^'/o/'e, Sujjpl. pp. 781-78.')), cette épi-
thète iousfî s'applique aux diverses variétés égyptiennes du
T. duruin. Les anciens Egyptiens divisaient leur Froment en
Froment rouge et Froment blanc; les Coptes le divisaient on
Souo et Emraï, c'est -à -dire en T. vulgare et T. durum. Il
serait curieux de rechercher si, au point de vue botanique, la
division copte répond à la division égyptienne.
15. Triticuni tiir^idiiin L.
Unger a découvert, dans une brique d'El-Kab, des fragments
de cette céréale, très cultivée de nos jours en Egypte. De Can-
doUe en a reconnu les grains dans un certain nombre de cercueils
de momies.
10. Triticuni clicoccuni Scurank.
Des épis et des graines isolées de cette espèce de Froment ont
été reconnus par Schweinfurth au milieu d'offrandes provenant
d'une tombe de Gébéleïn ; ces fragments appartiennent à la
variété tricoccwn Sghubl.
GRAMINÉES 23
17. Tpàticuiii Spclta L.
On sait, grâce aux écrivains classiques, que l'Epeautre crois-
sait en Egypte; on en a, du reste, au dire d'Unger, retrouvé
des graines dans les tombes. Le nom hiérogl ypliique de l'Epeautre
était Botl, mot conservé intact par les Coptes. Comme pour le
Froment, les Égyptiens divisaient l'Epeautre en Brjii blanc et
Bôti rouge.
Si l'on considère l'égyptien BfM comme nom de l'Epeautre,
c'est que, en copte, Botl est employé dans les trois passages de
la Bible où l'hébreu porte Kussemet, et le grec, okjox. La Scala
publiée par Kircher ne renferme pas le mot Boti. Un exemplaire
de la même Scala, dont la copie m'a été communiquée par
M. Amélineau, porte Boti — a^-^om»^05, nl-dourà. Hommos
est le nom arabe du Pois chiche et Dourà celui du Doura ou
Sorgho. On peut donc hésiter, pour traduire l'égyptien Boti,
entre l'Epeautre et le Doura.
18. Hordeum viilgare L.
Des grains d'Orge se trouvent dans les tombes en aussi grande
abondance que les grains de Froment. Des fragments de la
plante se rencontrent dans des briques d'El-Kab. Le nom égyp-
tien de l'Orge était Ati, mot déformé en copte sous l'orthographe
lot. Les Égyptiens connaissaient Y Ati blanc et Y Ati rouge.
Des pains d'Orge, reconnus par Schweinfurlh, et exposés au
Musée de Boulaq, proviennent d'une tombe comtemporaine des
pyramides, ce qui montre l'antiquité de la culture de cette
céréale en Egypte. FI. Pétrie a découvert dans la nécropole de
Kahoun, qui date de la XIP dynastie, des grains d'Orge appar-
tenant à une espèce plus petite que celle que l'on cultive de nos
jours. Les Égyptiens préparaient de la bière d'Orge, à laquelle
ils donnaient le nom de Haqi. Tandis que la plupart des rive-
rains du Nil préparent aujourd'hui la bière avec des grains
24 LA FI.oRK PHARAONIQUE
feriiKMitès, les Egyptiens laissaient à cet usage germer l'Orge,
comme nous le faisons aujourd'hui. La preuve en a été donnée
par Schweinfurtli, qui a trouvé, dans un tombeau de Thèbes, un
paquet de grains d'Orge ayant des radicules de plusieurs centi-
mètres de longueur, le tout noué soigneusement et placé sur
la poitrine de la momie.
Je me demande pourtant si la conclusion de Schweinfurth
est juste et si ces grains d'Orge germes n'avaient pas uu carac-
tère funéraire plutôt qu'un but utilitaire. Il existe au Musée de
Florence (n" 2194) une pyramide creuse dans laquelle se trouve
un moule d'Osiris accompagné de grains d'Orge en germe. Or,
on sait que la germination de l'Orge jouait un grand rôle dans
les fêtes funèbres du mois de Khoïak, célébrées en souvenir de
la Passion d"Osiris.
Au dire de Pollux (Onomust., IV, 77), les Egyptiens fabri-
quaient de petites flûtes en chaume d'Orge.
10. Ilordeiiiii lie^i^asticliiiiii L.
Des parties de cette espèce d'Orge ont été reconnues parmi les
débris de végétaux mêlés à la terre de briques de Dashour et de
Tell el-Maskhou(a. D'autre part, des grains rôtis d'//. hexasti-
cinœi et des fragments de ciiaumes de la même plante ont été
découverts dans une tombe de Gébéleïn. Schweinfurth estime
que c'est cette espèce que les Egyptiens cultivaient de préfé-
rence à la première, bien qu'elle ne soit plus cultivée de nos
jours sur les bords du Nil.
20. ^acclisiruiii icsM*tinciiiii Willd.
Cette plante, d'après une communication de Schweinfurth,
fournit la matière de tous les calâmes que l'on a rencontrés
dans les cercueils pharaoniques. Elle existe encore en Egypte et
y est employée au même usage. FI. Pétrie en a trouvé des
fragments dans la nécropole gréco-romaine de Hawara, au
Fayoura.
GRAMINEES 25
21. Iitiperata rylindricn L.
Cette plante, qui se rencontre encore communément par toute
l'Egypte, a été retrouvée par FI. Pétrie parmi les végétaux
qui accompagnaient les momies gréco-égyptiennes de la nécro-
pole de Hawara, au Fayoum.
22. Androposoii MolKrnaiitliiis L.
Espèce inconnue aujourd'hui en Egypte. Cette plante est
souvent mentionnée dans les recettes hiéroglyphiques de parfu-
merie, sous les dénominations suivantes : Roseau d' Ethiopie,
Jonc du Soudan, Soucliet occidental. Ces noms semblent
montrer que Y A . Schœnanthus ne croissait pas plus dans
l'Egypte ancienne que dans l'Egypte moderne, et que les par-
fumeurs le tiraient de l'Afrique centrale, où on le rencontre
encore de nos jours. Pourtant, il reste à savoir si le lyzazt des
Grecs, qui est bien certainement l'équivalent de ces dénomi-
nations pharaoniques, doit être identifié avec l'A. Schœnan-
thus, comme l'ont fait tous les commentateurs botanistes.
Schweinfurth oppose à cette identitîcation l'origine indienne de
la plante, mais Kunth (Enumer. plant., 1, 493) la déclare spon-
tanée en Arabie et au Cap.
23. liiilropogon laniser Desf.
Sj'^nonyme Gymnanthelia lanigera Anders. Schweinfurth
a trouvé, dans un cercueil de Deir-el-Bahari remontant à la
XXIP dynastie, des épis complets ainsi que des fragments de
chaumes de cette plante, laquelle croit encore de nos jours dans
les déserts égyptiens qui longent l'Arabie.
24. ^orgliiiiii viilgarc Fers.
Le Sorgho est représenté sur quelques monuments égyptiens.
26 LA FLOUK PHARAONIQUE
Des grains, trouvés dans les tombes, s'en trouvent exposés dans
divers musées, entre autres dans celui de Florence. Enfin,
Pickering a trouvé, dans un cercueil ouvert à Saqqarah, des tiges
de Sorgho entrelacées à des chaumes de Papyrus. Malgré cela,
Schweinfurlh refuse de croire à l'existence du Sorgho dans
l'Egypte ancienne. A. de GandoUe serait tenté de voir, dans les
documents pliaraoniques, des restes et des figures du S. saccha-
ratum Pers., mentionné dans la Bible sous le nom de Dokhan
(Ezéch., IV, 9), mot correspondant h l'arabe Dokhn, qui
désigne à la fois le Millet et le Sorgho sucré. On a vu plus haut
(n» 17) que le copte Boti est, dans une Scala, traduit par l'arabe
Dourà, qui désigne le Sorgho. Or le mot Boli existe dans
l'ancien égyptien. On en pourrait conclure que les Egyptiens
connaissaient le Sorgho, si Boti, dans les textes bibliques, ne
servait également à rendre le grec o)cjpx, nom de l'Epeautre.
D'autre part, on serait tenté de considérer comme origine de
l'arabe Dourà deux mots hiéroglyphiques dont l'un. Tour à,
désigne une plante à chaume lisse et dont l'autre, Touroutà, est
le nom bien certain d'une céréale.
GYPERAGEES
2-5. Cyperiis rotundiis L
Les rhizomes très odorants de ce Cyperus sont mentionnés
dans les recettes de parfumerie égyptienne, entre autres dans les
recettesdu Kyphi. Le mut Ga'iou sert en hiéroglyphes à désigner
à la fois le C. esculentus et le C. rotundus. Le mot Shabin
servait à en désigner les rhizomes. On n'a pas retrouvé cette
plante dans les tombes, mais tous les auteurs anciens s'accor-
dent pour déclarer qu'elle croissait en Eg)'pte, où on la rencontre
encore en grande abondance.
GRAMINKES. CVPKRACKES 27
20. Cyperua esciilentiis L.
Les Egyptiens mangeaient les rhizomes de cette plante comme
plats de dessert ; le fait est constaté par Pline et Théo])hraste.
Aussi est-il bien naturel qu'on en ait retrouvé de pleines coupes
dans les tombes égyptiennes. Ces rhizomes, provenant de Thèbes,
sont exposés au Musée de Boulaq. Les Arabes, qui en font au
Caire un très grand commerce, les nomment Habb~el-aziz,
c'est-à-dire « grains exquis ». Comme on vient de le voir, le
nom hiéroglyphique de cette plante est le même que celui du
C. rotundus. Dans les Scrtliv, le nom du rizhome du C. escu-
lentus est Bijkki, mot qui paraît répondre à l'égyptien Baka,
Bakaàa.
27. Cypcrus niclaiiorliizns Del.
Au sujet des tubercules de Soucliet comestible exposés au
Musée égyptien de Berlin et provenant de la collection Passa-
lacqua, A, Braun écrit : « Die im Muséum befindlichen Knollen
wie auch die heutzutage in ^Egypten gezogenen, sind vor
wiegend rundlich und kleiner, als bei der in den botanischen
Gârten Deutschlands cultivirten Pflanze, welche vorwiegend
langliche Knollen hat, und gehoren moglicher Weise einer
abweichenden Form an. Sie gleichen weit mehr den Knollen der
in Mittelineergebiete, sowie auch in /Egypten, vielfach wild-
wachsenden Form des Cyperus esculentus , welche wiederholt
als eigene Art unter den Namen Cyperus aureus Ten.undC.
melanorrhyzus Del. beschrieben worden ist. » D'après Delile, en
effet, tandis que les tubercules du C. esculentus sont nommés en
arabe Habb-el-aziz, ceux du C. melanorhizus (et non mela-
norrhizus comme l'imprime Braun), sont appelés Habb-el-aziz
ez-zogha'ier aou el-asoua l, c'est-à-dire « Habb-el-aziz
petits ou noirs ». C'est donc bien là une seconde espèce, ou du
moins une seconde variété botanique, mais à laquelle les anciens
28 LA FLORE PHARAONIQrK
Egyptiens donnaient fort vraisemblablement le même nom qu'à
l'espèce ordinaire.
28. C'^peruK Papyrus L.
Est- il besoin de démontrer ici que le Papyrus est une plante
de l'ancienne Egypte? La chose est connue depuis longtemps par
une quantité de documents classiques. Du reste, comme pour
les plantes précédentes, on a trouvé dans les tombes des spéci-
mens antiques du Papyrus. Un certain nombre de momies,
entre autres celles de quelques rois de la XVIIP dynastie,
tenaient dans leurs mains des tiges entières de Papyrus, sur-
montées de leur ombelle multiradiée.
Le Papyrus servait chez les Egyptiens à bien des usages. La
partie inférieure de la tige, coupée près de la racine, était assez
charnue pour fournir un aliment à la classe pauvre. On la mâ-
chait crue, comme on fait aujourd'hui de la Canne à sucre, ou
bien on la faisait bouillir. Le Papyrus donnait aussi un charbon
très estimé. Les tiges, longues, lisses et flexibles, servaient k
faire des paniers, des cages, et même, en les réunissant à l'aide
de bitume, des bateaux légers qui voguaient sur les eaux calmes
des canaux. La nacelle où fut déposé Moïse était en Papyrus,
d'après le mot spécial employé dans le texte hébreu de la Bible.
Mais le principal emploi du Papyrus était la fabrication d'une
espèce de papier. La partie externe de la tige triangulaire de
cette plante est formée de plusieurs pellicules concentriques,
très légères, comparables k des pelures d'Oignon. On détachait
cespellicules en battant doucement la tige, et on les taillait en
pièces d'environ 20 k 30 centimètres de long sur 5 k 6 de large.
A l'aide de colle de pâte, on réunissait par le bord, dans le sens
de la longueur, un certain nombre de ces pièces.
Lorqu'on avait obtenu ainsi plusieurs feuilles, on les collait
à plat l'une sur l'autre, en plus ou moins grand nombre, selon
la force que l'on voulait donner au papier. On avait soin, pour
obtenir plus de solidité, de placer alternativement les feuilles
CYPKRACKES 89
en travers l'une de l'autre, en faisant se croiser les fibres des
pellicules. Lorsqu'on avait atteint l'épaisseur voulue, on polis-
sait le papier avec des polissoirs d'ivoire et il était prêt alors
à recevoir l'écriture. On fabriquait du papyrus un peu par toute
l'Egypte, mais l'un des principaux centres de fabrication était la
ville de Sais. A l'époque gréco-romaine, le Papyrus fut l'objet
d'une importante exportation. Hiéron de Syracuse fit transplan-
ter le Papyrus en Sicile, où il réussit admirablement, à tel point
qu'aujourd'hui on ne le rencontre plus nulle part en Egypte, par
suite du manque de culture, tandis qu'il forme spontanément
de grands bosquets impénétrables dans beaucoup de rivières des
environs de Syracuse.
Le Papyrus, demandera-t-on, plante égyptienne par excel-
lence, ne croissait- il donc pas naturellement en Egj^pte ? — Rien
ne le prouve. Boissier le déclare spontané en Afrique tropique
australe, en Abyssinie, en Nubie et en Syrie, — où probablement
il fut importé d'Egypte. Les Egyptiens auraient donc tiré le
Papyrus du Haut-Nil, ce qui serait un document intéressant
pour l'histoire de leur origine, car, dès les temps les plus
reculés, le Papyrus est employé dans les hiéroglyphes comme
symbole du Delta. On pourrait pourtant admettre que le Papy-
rus, autrefois spontané en Egypte, s'est retiré vers le Sud par
suite d'un refroidissement du climat égyptien.
Chose curieuse, on n'a pas encore trouvé en hiéroglyphes le
nom du Papyrus. Cela tient à ce que, la plante étant très connue,
on se contentait d'en donner la figure dans les inscriptions, sans
l'accompagner de signes phonétiques pouvant permettre d'en
déterminer la prononciation.
Pourtant, le signe du Papyrus, qui est très employé pour
symboliser le Delta, avait par lui-même la valeur de la syllabe
Ha, d'où l'on peut conclure que Ha fut le nom, ou l'un des
noms, du Papyrus.
Le papier de Papyrus se nommait, en ancien égyptien,
Dja,nà.. La partie delà tige qui servait à faire ce papier, ou,
entortillée, à fabriquer des liens solides, se nommait ^^e/\
30 LA FLORE PHARAONIQUE
2*J. Cyperus loueuM L.
Le SoucliPt que l'on rencontre le plus fréquemment en Egypte
est le C. lonyus. Or, les anciens Egyptiens désignaient, dès le
début de leur histoire, certaines régions marécageuses du Delta
sous le nom de Chatup des Arou. Ce mot répond exactement
au copte Aro qui, dans les Scalx coptico-arabes, est rendu par
Saad, nom arabe du C. longiis. Aroii est donc bien le nom
antique de cette espèce, dont Théophraste nous apprend qu'elle
croissait sur les rives du Nil.
30. Cyperiis Ta.^tigiiatiis Forsk.
Théophraste et, d'après lui, Pline décrivent une Cypéracée
égyptienne du nom de Sari. Tous les commentateurs s'accordent
pour voir dans le Sari le C. fastigiatus. Seul, C. Fraas
(Syiiops., p. 297) est d'un avis différent et identifie le Sari
avec le C. comosus Sibth. L'argument dont il appuie son iden-
tification est assez probant puisque, selon lui, le mot grec akpi
sert encore de nos jours à désigner en Grèce le C. comosus.
D'autre part, on rencontre dans les textes hiéroglyphiques
une plante nommée Sûr, Sari, Sar-it, dont les caractères
concordent exactement avec ce que Théophraste dit du <7zpi. C'est
une plante aquatique, rangée ordinairement dans les inscriptions
à côté du Lotus, du Papyrus et de diverses espèces de Roseau ;
elle servait à l'alimentation, était employée en médecine, et sa
tige, — haute d'environ deux coudées, d'après l'écrivain grec,
— fournissait des cannes.
Comme le C. comosus ne pousse qu'en Grèce, tandis que le
C. fastigiatus est très répandu en Egypte, c'est probablement à
cette dernière espèce qu'il faut rapporter le ay.pi. égyptien do
Théophraste et le Sari hiéroglyphique.
CYPERACEES, AROIDEES 31
31. Cyperus» alopecuroldes Rottb.
Dans un tombeau découvert à Gébéleïn par M. Maspero, se
trouvait une natte formée de tiges coupées en deux d'une Cjpé-
racée que l'on a reconnue, après examen au microscope, être le
C. aloper-uroides . Pourtant, Schweinfurth, qui rapporte ce fait,
donne comme synonyme de cette plante le C. dites Del., qui
est ordinairement considéré, par Delile lui-même tout le premier,
comme une espèce différente. Ces deux plantes, d'ailleurs, se
rencontrent encore aujourd'hui par toute l'Egypte.
Le nom arabe du C. alopecuroides est. Koûsh (Schw., Flore,
n" 1082), dérivé probablement de l'égyptien ancien Qash ou
Gas/i, que nous avons déjà rapporté à VEragrostis cynosu-
roides.
32. Scirpus niarltliiiiis L.
Cette Cypéracée, encore très fréquente de nos jours en
Egypte, a été retrouvée, par FI. Pétrie, parmi les restes de
végétaux pharaoniques conservés dans la nécropole de Hawara,
au Fayoura.
AROIDEES
33. Acorus Calaniiia L.
Cette plante, connue des anciens sous le nom de Calamus
aromaticiis , était certainement connue des Egyptiens. Son nom
hiéroglyphique, Kanna, se trouve dans presque toutes les
recettes de parfums. 11 est à peine besoin de faire remarquer
l'analogie frappante qui existe entre ce nom ancien de la plante
et les noms gréco-latins d'où est dérivé notre mot canne. L'A.
Calamus ne croît pas aujourd'hui en Egypte. Je ne crois pas
32 LA FLORE PHARAONIQUE
qu'il y ait poussé non plus dans l'antiquité. D'après la périphrase
Roseau do 7-*/<t;wù*îe sous laquelle est désigné l'Acore dans plu-
sieurs textes égyptiens, il est h supposer qu'on le faisait venir
d'Asie par l'intermédiaire des marchands phéniciens, qui le
tiraient soit de l'Europe, soit de l'Asie orientale, seules con-
trées où la plante se rencontre à l'état spontané. Les Egyptiens
le nommaient aussi Roseau odorant, expression équivalant à
Calamus aromaticus. L'arabe et riiébreu ont pour l'Acore le
mot Qanuah, analogue au Kanna hiéroglyphique.
TYPHAGEES
34. Typlia ansuMtifolia L.
Cette plante se rencontre aujourd'hui dans le Delta. D'après
Unger, une monnaie égyptienne du temps d'IIadrien représente-
rait le dieu Nil tenant en main une tige de T. angvstifolia.
ALISMAGEES
35. Alisnia Plaiitag^o L.
Une boîte à jeu du Louvre (salle civile, K) fait mention d'une
plante Rimi, qui croît dans l'eau et dont les fleurs sont d'un
aspect agréable. En rapprochant ce mot du copte Arim, traduit
par yXi'j.x (pour xhoij-a.), je crois qu'il est k peu près certain que
le mot hiéroglyphique désigne VA. Plantago, plante qui, du
reste, croit de nos jours en Egypte et y poussait autrefois, au
dire des auteurs classiques. Il n'existe, à ma connaissance, que
deux autres exemples de ce nom égyptien, assez rare dans les
textes. L'un d'eux, orthographié Rriiii~it (une faute d'impres-
sion, ou de copie, a fait mettre le fragment de chair derrière ce
mot, au lieu du bouton de Lotus), se trouve dans une phrase
AROÏDEES, TVIMIACEES. ALISiMACEES, PALMIERS 33
OÙ il est question d'une guirlande de Lotus et de Plantain que
l'on doit attacher au cou d'une femme (G. Masp., Eiud. égypt.,
I, 174). Le deuxième, écrit Rimi, est mutilé, de sorte que la
seconde consonne peut se lire m ou sh ; il est déterminé par la
touffe de Papyrus et fait partie d'une liste de plantes aquatiques
(De Rodgé, Edfou, CVI). Le Rimî, étant une plante d'eau à
fleurs décoratives, peut donc parfaitement être le Plantain.
PALMIERS
36. Hypliaene titeliaica Màrt.
Palmier dichotome à feuilles flabelliformes que l'on rencontre
dans la Haute-Egvpte et que les auteurs classiques, qui l'indi-
quent comme plante égyptienne, nomment Cucifère. Les Arabes
le nomment Doum. De là les synonymes Cucifera tliehaica
Del., et Douma tliehaica Poir. Ce palmier est fréquemment
représenté sur les monuments égyptiens en compagnie du Dattier.
Son nom hiéroglyphique était Marna. Les fruits de cet arbre se
rencontrent en abondance dans les tombes égyptiennes, dès
l'époque de la XIP dynastie, par exemple dans la nécropole de
Kahoun.
Ce fruit, dans les inscriptions hiéroglyphiques, est nommé
Qouqoii, et il est certain que c'est de ce mot que dérive le nom
gréco-romain Cucifère, littéralement « l'arbre qui porte des
Qouqou ». Quelques égyptologues, trompés par l'analogie, ont
voulu voir dans ce fruit la Noix de coco, mais on sait que le
Cocotier était inconnu des anciens Egyptiens. M. H. Brugscli
s'est excusé récemment (Zeitsch., xxix, p. 29) d'avoir donné
dans son Dictiomiaire hiéroglyphique la forme Qouqou.
comme nom du fruit du Cucifère, au lieu de l'orthographe Hou-
qouqou qui, selon lui, est la seule correcte. Il renvoie les incré-
dules au Pap. Sali. I, 8/4. J'y ai été voir, par acquit de
3
31 I.A KLORK PHARAONIQUE
conscience : le mot y est bien lisiblement écrit Qoiif/oii, k
deux reprises différentes, et non Uouqouqou comme l'indique
M. Brugsch.
Strabon rapporte qu'on faisait des nattes avec les feuilles du
Cucifère ; il existe au Musée de Florence (n° 2703) une paire de
sandales fabriquées avec ces mêmes feuilles.
37. Ily|ilireii« Ar^fiiii Makt.
Synonymes Medemia Aryun Hook., Areca Passalacquvc
KuNTH. Le fruit de ce Palmier se rencontre également dans les
tombes ; quelques spécimens en existent au Musée de Berlin.
Cette espèce ne croît plus aujourd'lmi en Egypte ; on ne la ren -
contre qu'en Nubie, entre Korosko et Abou-Hamed. Il est
certain, pourtant, que le //. ^r^im poussait en Egypte, puisqu'un
texte égyptien, qui le nomme Mahia à noyau, l'indique comme
ayant été planté dans le jardin funéraire du scribe Anna, à
Thèbes, sous la XYIIP dynastie. Le Musée de Florence (n" 360Ô)
contient un fruit de//. A ivj un iàewii^è à tort, dans le catalogue,
avec V Areca Fauf'el G^ertn. (= A. Catccliu L.). Parmi les
fruits rapportés par FI. Pétrie de la nécropole égyptienne de
Kalioun (XIL' dynastie), NeAvberry a reconnu trente noyaux de
//. Argun, au sujet desquels il écrit : « Tliat thej^ belong to
tbis species, and not to the allied form H. Ihebaica, is clearly
shown by tbeir oval shape and by their possessing a rumina-
ted albumen. »
Schweinfurtli a retrouvé des fruits du même Palmier dans
une tombe de Drali-abou'l-neggab, qui date également de la
XIL' dynastie.
38. Pliœiil^ «lactylifera L
Le nom égyptien du Dattier est Bounnou ou Phounnou. Il
est d'autant plus probable que ce mot est l'origine du grec '^om;
que le même mot Bounnou ou Phounnou, avec le déterminatif
de l'oiseau, sert k désigner le phénix, animal sacré adoré à
PALMIERS 35
Héliopolis. Le nom <lu Dattier revient dans un grand nombre de
textes, l'arbre est souvent représenté sur les monuments, enfin,
des Dattes ont été trouvées en grand nombre dansles tombes. Au
sujet du Dattier, il est intéressant de rappeler que les Egyptiens
connaissaient déjà les sexes des plantes dioïques. Nous le savons
par Hérodote et par les textes hiéroglyphiques ; seulement,
considérant les choses h l'inverse de nous, ils nommaient Dattier
mâle celui qui produit les fruits. Les nervures médianes des
frondes de Dattier servaient, comme elles servent encore de nos
jours, à fabriquer des cannes, des cages et des sièges légers ; on
les nommait Bà, Bai ou Bàa-it en ancien égyptien (Bai en
copte). Les filaments qui naissent à la base des feuilles, et que
l'on appelait Sliou non hounnou, « cheveux de Dattier »,
étaient employés, comme nos brosses de chiendent, pour nettoyer
les objets peu fragiles, par exemple les cornes et les sabots des
taureaux destinés aux sacrifices. Les feuilles, nommées OiUou
(Woutou), — en copte i>/^ (^Vlt), — servaient à tresser des
nattes, des corbeilles, des sandales, etc. En médecine, on recom-
mandait souvent les Dattes pour leur propriétés laxatives.
Migliarini, qui distingue bien dans son catalogue du Musée
de Florence les fruits du H. thebaica, du H. Argun et du
P. dacti/Iifera, attribue à une quatrième espèce, le P. reclinata
Jacq., certaines Dattes trouvées dans des tombes égyptiennes
(Flor., n°3614). Cette espèce ne se rencontre de nos jours qu'au
Cap de Bonne-Espérance.
39. Calaniiis fasciculatu» Roxb.
Une canne formée d'une espèce de Rotang, que Schweinfurth
attribue avec doute au C. fasciciilatus, a été découverte j>ar
Maspero dans une tombe égyptienne de Gébéleïn.
30 LA FLORE PHARAONIQUE
JONCACÉES
40. «lunciis inaritlnius Lmk.
Des fragments de cette plante ont été trouvés par Unger, dans
une brique de la pyramide de Dashour. Le J . mariiimus croît
encore en Egypte; Delile le cite dans sa Flore, sous le n'* 383,
ainsi que Schweinfurth, sous le n" 1075.
IRIDACÉES
41 Iris sihirica L
FI. Pétrie a rapporté de ses fouilles à Hawara des restes d'une
espèce d'Iris que Newberry identifie avec 1'/. sibirica. Cette
espèce n'existe pas aujourd'hui en Egypte, où les seules espèces
spontanées sont, d'après Schweinfurth, 1'/. Sisyrinchium L. et
Y I. Helense Barbey Boiss. Au dire de Dioscoride, les Egyptiens
connaissaient l'Iris et lui donnaient le nom de vxp, mot non
encore retrouvé dans les inscriptions hiéroglyphiques, mais
dont la sonorité est d'autant plus égyptienne qu'un arbre Nâ7\
de genre inconnu, est parfois mentionné dans les textes (Champ.,
Not., I, 747; Todl., cxxv, 16; Gr. Pap. Harris, xxx, 5).
LILIACÉES
42. Allium Cepa L.
L'Oignon des Egyptiens est souvent mentionnéchez les auteurs
classiques, à partir d'Hérodote, qui nous apprend quelle quan-
tité énorme en consommèrent les constructeurs des pyramides.
Un le trouve de même très fréquemment représenté dans les tom-
JONCACÉES. IRIDACP:KS, LILIACÉES 37
beaux, attaché en botte. L'Oignon était en effet l'un des aliments
les plus estimés des Égyptiens et, à ce titre, l'un de ceux que
l'on offrait le plus habituellement aux défunts. On en a même
trouvé dans la main d'une momie, et FI. Pétrie en a découvert en
quantité dans la nécropole de Hawara.
Le nom hiéroglyphique de l'Oignon n'a pas encore été reconnu
d'une manière certaine dans les textes, mais, comme le signe
égyptien qui représente un Oignon a la prononciation Houdj, il
est probable que cette syllabe nous donne le nom de la plante.
M. Maspero a trouvé, dans un tombeau de Thèbes, le mot Badjar
écrit à côté d'un personnage qui porte une botte d'Oignons. Si ce
mot se rapporte à la plante représentée, il nous donnerait l'ori-
gine de l'hébreu Bezel et de l'arabe Basai, qui tous deux dési-
gnent l'A. Cepa. Le nom copte Emdjôl présente aussi, par
changement du b en m, beaucoup de rapport avec ces trois noms.
Le copte Htit paraît être l'ancien Houdj. Dans une Scala
copte-arabe, Htit est rendu par Silq (Beta vulgaris L.). Dans
une 5crt/<2Copto-gréco- arabe, le même mot est rendu par y.pxu.ôr„
■Kpôu-ii-jov, yhxziov, qui désignent le Chou (Brassica oleracea L.).
l'Oignon eil'Allium fistulosum L., et par Enid.jol, Basai
(Alliiim Cepa L.).
43. Alliiini sativum L.
L'Ail n'est pas représenté sur les monuments. Le nom copte
de cette plante est Shgên ou Shdjên, qui dériverait d'un nom
égyptien Sagin ou Shagin, mais un tel mot n'a jamais, que je
sache, été trouvé dans les textes hiéroglyphiques. Les docu-
ments égyptiens, soit figurés, soit écrits, ne font donc pas mention
de l'Ail. Hérodote (II, 125) est la seule autorité sur laquelle on
puisse s'appuyer pour établir la connaissance de l'Ail chez les
anciens Egyptiens.
44. Alliuin Porruni L.
Le Porreau est nommé dans les textes bibliques. Pline l'in-
38 LA FLORE PHARAONIQUE
diqiie comme plante égyptienne. On ne le trouve d'ailleurs ni
représenté sur les monuments, ni mentionné dans les inscriptions
sous un nom analogue au copte Egè, Edji. Pourtant, Schwein-
furth a reconnu des Porreaux provenant de deux tombes égyp-
tiennes. L'espèce antique parait intermédiaire entre l'A.
Pon'wn et VA. Ami^eloprasum L., espèce dont, selon A. de
CandoUe, le Porreau cultivé ne serait qu'une variété. Il y aurait
à faire, sur ces anciens spécimens, des études intéressantes au
sujet de l'histoire des plantes cultivées. Mallieureusement, les
recherclies au microscope faites jusqu'ici par le D"" Volkens n'ont
donné qu'un résultat décevant, à savoir que le Porreau des
tombes égyptiennes ne se rapporte à aucun AUium connu do
nos jours, mais présente des caractères communs à plusieurs
espèces distinctes.
45. Allliiiu Hsealoiiicuiii L.
Unger reconnaît l'Echalotte dans les représentations d'un
monument égyptien situé à Sarbout-el-Khadem, au Sinaï. La
plante figurée me paraît, pour ma part, plutôt être l'Oignon, dont
l'A. ascalonicum ne serait du reste qu'une variété, d'après l'opi-
nion de la plupart de botanistes. Schweinfurth considère égale-
ment comme douteuse l'identification d' Unger.
46. Scilla piisilla Migl.
Le catalogue du musée égyptien de Florence renferme, pour
le ii° 3615, la mention suivante : « Bulbes de la Sci/Ua piisilla,
trouvées sur la poitrine d'une momie de femme. » Les seuls
Scilla que l'on rencontre aujourd'hui en Egypte sont le S. wari-
iima L. et le 5. peruviana L., dont le premier porte en arabe
les noms d'AskU, Basal-el- fàr et Basai el-onseyl. C'est le
seul que mentionnent les lexiques copto-arabes, qui portent :
« Pi-SKYLLA = Basal-el-fàv ; Ou-askili == Basal-el-onseyl »,
et « Emojol-heut = Basal-el-onseyl. » Il est certain que les
L1LIAG1::ES, ASI'AKAGINEES 3J
bulbes de Florence n'appartiennent pas au S. maritima, car
cette plante est très particulière et l'auteur rlu catalogue de ce
musée, A. M. Migliarini, qui est botaniste, l'aurait certaine-
ment reconnue. 11 n'y aurait donc à hésiter qu'entre le S. pusilia
et le S. peruiùana, à moins que ces bulbes n'appartiennent au
genr^ Crinum, reconnu par Schweinfurtli et Volkens sur une
momie de Thèbes. Apulée, dans son chapitre Scilla riibra,
donne comme nom égyptien de cette plante le mot Sylitho ; Dios-
coride, parlant de la n/Xù.y., n'en donne pas le nom égyptien.
47. As|»lto«lelii!k» listulosuM L.
On vient de voir que le copte Emdjôl-heul est rendu par l'arabe
Basal-el-onseyl, qui est un des noms du Scilla maritima.
Mais ce nom arabe s'applique aussi à Y Asphodelns fistulosiis
(ScHW., n° 1007). Or, au Papyrus gnostique de Leide (verso, v,
14) on trouve le grec ào-çiooc/îç, rendu par le démotique Mdjoul-
hout, a Oignon sauvage » (H. Brugsch, dieJEgyplologie, p. 303),
qui répond exactement au copte Emdjél-heut. Cette espèce
d'Asphodèle se rencontre encore très fréquemment par toute
l'Egypte.
ASPARAGINEES
48. .asparagus officliialis L.
Unger a cru reconnaître l'Asperge dans plusieurs représenta-
tions égyptiennes. Tous les bas-reliefs dont il parle ne représentent
pas l'Asperge d'une façon certaine. Il en est pourtant plusieurs
dans lesquels il est fort possible de reconnaître cette plante.
Fr.Wœnig a cité des représentations analogues, et j'en ai de mon
côté réuni quelques-unes. Les Asperges y sont figurées sous la
forme de corps droits, assez minces et allongés, coupés carrément
à une extrémité et arrondis à l'autre, peints en vert clair, etordi-
40 I.A FI.oRK l'HARAONlOUE
nairement attachés en botte, au moyen de deux ou ti'ois liens éga-
lement espacés. Il est bien probable, comme on Ta pensé, que ce
sont là des Asperges. On les trouve représentées j)arini les
offrandes, dès l'époque des dynasties memphites. Dans les lexi-
ques copto-arabes, le nom de l'Asperge est Krilwnalia ou plus
simplement AHa. Je n'ai jamais rencontré, dans les textes hié-
roglyphiques, de mot dans lequel on pût voir le nom égyptien
de r.-l. officinalis.
AMARYLLIDEES
40. Criiiuiii aliysslnicuin Hochst.
La momie de la princesse Nesi-Khonsou avait les yeux et
la bouche recouverts d'une pellicule provenant, d'après les
recherclies du docteur Volkens, d'une espèce de Crinum au
sujet de laquelle Schweinfui'th hésite entre le C. abyssinicum
et le C. Tinneaninn Ky. P. Je ne trouve aucun Crinum dans
les Flores égyptiennes de Delile, de Forskalon de Schweinfurth.
50. llTarcisi^us Tazzetfa L.
Cette espèce de Narcisse s'est naturalisée en Egypte au point
de pouvoir y être presque considérée comme spontanée. La natu-
ralisation doit en être fort ancienne, car les fouilles de FI. Pétrie
à Ilawara ont amené la découverte de restes de cette plante. Le
nom copte que donnent les Scalie pour le Narcisse est Narkioson,
mot que l'on pourrait croire tiré du grec si le nom arabe de la
plante n'était Nargis. Il est vrai que les Arabes eux-mêmes ont
emprunté aux botanistes grecs bien des dénominations végétales.
ASPARAOINKKS, A M A R.V I.I.I DEKS, CuNI FERES 41
CONIFERES
51. JiiiiiperuK pliœuicea L.
Des fruits de Genévrier ont été découverts, comme offrandes
funèbres, dans deux tombes de Thèbes, k Deir-el-Bahari et h
Drah-abou'1-neggah ; il s'en trouve au Musée de Berlin, rappor-
tés d'Egypte par Passalacqua, ainsi qu'au Musée de Florence.
Des fragments de résine de Genévrier se trouvent au même
musée, de même qu'un appareil à gaufrer le linge, fait en bois de
Genévrier. FI. Pétrie a rapporté de Hawara un certain nombre
de spécimens du même fruit. Le nom égyptien du Genévrier,
que l'on trouve écrit Ouân, Aoun, Annou, Ouàr, Arou, •
paraît, à cause même de ces différentes orthographes, être d'ori-
gine étrangère, ce qui semblerait prouver que le J . phœnicea
ne croissait pas naturellement en Egypte. Les baies de Genièvre
portaient un nom spécial, Pcrshou, qui semble, lui aussi, dériver
d'un radical sémitique. Les baies de Genièvre étaient employées
en médecine et en parfumerie. Le bois de Genévrier, presque
toujours indiqué dans les textes comme bois syrien, servait à
faire des cannes. On trouve enfin, à l'ouest d'Alep, une localité
mentionnée sous le nom de Ta tes-it ouân, « la colline des
Genévriers », dès la XYIIF dynastie.
52. Piiius Oïlrus L.
Le Cèdre n'a pas été retrouvé dans les tombes, mais son nom
égyptien, Sib, répondant au copte Sibe, Sébe, est souvent
mentionné dans les textes.
On a dit souvent que l'Egypte ne produit pas de Conifères.
Delile cite pourtant, comme arbres cultivés en Basse -Egypte, le
Cyprès et le Pin d'Alep. De plus, il est certain que le Cèdre
croissait en Egypte, au moins à l'époque des pyramides. Dans
42 LA FLORE PII A R A U MQ U E
la tombe de Ti, à Saqqarah, deux ouvrier.s sont représentés en
train de travailler du bois de Cèdre. Le même arbre est nommé
dans un texte religieux de la pyramide du roi Pépi, de la
VP dynastie. Au temps de l'Ancien Empire, les Egyptiens
n'avaient certainement pas encore de relations commerciales avec
la Syrie ; les charpentiers de la tombe de Ti ne travaillaient
donc que des bois de leur pays. De plus, la présence du mot Sib
dans un texte religieux archaïque semble bien indiquer que le
Cèdre était un arbre égyptien.
M. E. Liiring affirme que le mot Sib n'est pas nommé au
Papyrus Ebers et que, par conséquent, on doit raj^er ce nom des
dictionnaires. En admettant que M. Liiring ait raison en ce qui
concerne le Papyrus Ebers, l'arbre Sib n'en est pas moins
nommé au tombeau de Ti (n° 124), ainsi que dans les pyramides
d'Ounas (11. 565, 589), de Mirinri (1. 779) et de Pépi I (L 669).
Il faut donc le laisser dans les dictionnaires et lui conserver sa
traduction.
11 existe au Musée de Berlin (n" 7014) delà sciure de Cèdre
trouvée dans l'intérieur d'une momie (F. Wonig, Die Pfianzen
im alten JEgypten, p. 387). Le Musée du Louvre (L. 180) et
celui de Florence (n" 3117) possèdent des restes de ce vernis
jaunâtre qui était composé de naphte et de résine de Cèdre, et
dont les Egyptiens se servaient pour conserver les peintures de
leurs sarcophages. Certains scarabées, même, sont modelés en
cette matière (Flor., n°' 1183 et 1188).
53. Piiiiis Pliiea L.
Deux cônes de cette espèce de Pin ont été trouvés, par Mariette,
dans une tombe qui semble appartenir à la XIl" dynastie et faire
partie de la nécropole de Drah-abou'1-neggah. FI. Pétrie en a
également découvert dans la nécropole gréco-romaiiie de
Hawara, au Fayoum. Le P. Pinea ne semble pourtant pas
avoir poussé spontanément en Egypte. Si, comme tout le lait
supposer, le mot hiéroglyphique Ab désigne le cône du Pin, les
COMFERKS, SALICINEES 43
cônes auraient joué dans la mythologie égyptienne un rôle assez
important au sujet du mythe solaire. Leur forme allongée les
aurait fait comparer à l'obélisque, dont les rapports avec le
soleil ne sont plus discutés.
54. Piiiiis liwlepeiisis Ait.
D'après les recherches de John (F. Wonig, die PfJanzen im
alten jEgypten, p. 387), c'est la résine du Pin dAlep qui
domine dans la composition antiseptique dont les Egyptiens se
servaient pour momifier leurs morts. Au sujet de la résine du
Pind'Alep, voir plus loin, au n" 164.
SALIGINÉES
55. ISalIx Safsaf Forsk.
Le nom antique de cet arbre, très fréquent sur les bords du
Nil, est Tari, en copte Tore, Tliôri. Les feuilles du Saule, pliées
en deux, cousues ensemble et ornées de pétales de fleurs, ser-
vaient à faire les guirlandes dont on décorait les momies. Les
cadavres d'Ahmès I, d'Aménophis I, à la XVIIl' dynastie, celui
delà princesse Nesi-Khonsou, à la XXIP, portaient de ces guir-
landes. On en a trouvé également dans une tombe de Sheikh-
abd-el-gournah. Le Saule était l'arbre sacré de ïentyris; l'une
des cérémonies religieuses qu'accomplissait le roi dans cette
localité consistait à dresser un Saule devant l'image d'Hathôr.
56. PopuliiB alba L.
Théophraste nous apprend (Ilisl. 2olant., lY, 8) que le Peu-
plier blanc se rencontrait sur les bords du Nil, mais non en très
grande abondance.
Delile, Forskal et Schweinfurtli le mentionnent dans leurs
Flores égyptieîines comme arbre cultivé,- en l'accompagnant de
44 I,A FLO[\K l'IIAF^VoN 1 o Ij K
son nom arabe Houi'. l'nger a trouvé, dans une brique deTell-
el-Yahoudi, deux fragments de bois qu'il attribue, avec doute,
diM ^enre Poptdus . Si cette attribution est juste, les fragments
nepeuvent guère provenir que de l'espèce P. alba.
11 existe dans les textes égyptiens un arbre nommé Haron
ou IIa)'Oin/- (Pa\). de Turin, 62, 1). Ce peut être la transcrip-
tion du nom arabe, Jloiir, du Peuplier blanc, à moins qu'on ne
préfère y voir l'équivalent de l'iiébreu //"aro/t/, spina, paliu-
rus, vêpres, iirtica, sens qui s'accorde beaucoup mieux avec
l'ensemble de la phrase : « Un grand fourré se présente devant
toi; tu pénètres au milieu de Harouir qui font obstacle et tu ne
sais comment t'y diriger ».
GUPULIFERES
57. 4||uerciis Siilicr L.
Les fouilles de FI. Pétrie k Ilawara lui ont fourni des échan-
tillons de liège, c'est-à-dire d'écorce de Quercus Sube)' ou
Chène-liège. Cet arbre prospère dans les régions méditerra-
néennes et on le cultive de nos jours en Egypte, au dire de
Schweinfurth, avec deux autres espèces de Chêne, le Q. pedun-
culata EiiRB. et le Q. lusilanicaLuK. Peut-être y était-il éga-
lement cultivé dans l'antiquité pharaonique. Les traductions
coptes de la Bible ont en effet pour le Chêne deux noms qui
semblent bien être d'origine antique, Si ou Sei, Shcji ou Shs/iên.
Le gland du Chêne est nommé T-petpe dans la traduction copte
d'isaïe VI, 13 [Cod. par. \\, fol. IP-^). Knfin, les Scalx
portent Pi~ba1 ruios avec la traduction arabe Baloul, mot qui
désigne le Chêne. D'autre part Théophraste (Hisl. plant., IV,
2, 8), répété par Pline (Hisl. nat., XIII, 19), nous apprend
qu'il se trouvait, dans le nome de Thèbes, « une vaste forêt
abondamment fournie d'Acacia, de Chêne, de Perséa et d'Olivier ».
L'ensemble de ces documents nous reporte, au plus tôt, au
SALICINÉES, CUPrLIFÈRES, JUGLANDACKES 45
IIP siècle avant notre ère. Mais il est possible que les Egyptiens,
à une époque antérieure, aient cultivé, ou du moins connu,
quelque espèce de Chêne et que nous ayons chance d'en trouver
le nom en hiéroglyphes. Migliarini attribue au Q. Esculus L.
certaines feuilles composant une guirlande funéraire égyptienne
du Musée de Florence (CataL, p. 72).
5S. Corylus Avellana L.
Les mêmes fouilles de FI. Pétrie à Hawara ont amené la
découverte de Noisettes. Les auteurs classiques ne parlent pas
du Noisetier à propos de l'Egypte, mais les Scalx coptes portent
le nom de Pantoki, traduit par Boundouq, nom arabe de la
Noisette. Il reste à savoir si le mot Pantoki est dérivé d'un
mot hiéroglyphique, ancêtre de l'arabe Boundouq, ou s'il n'est
que la transcription copte du nom arabe. Quatre Noisettes sont
exposées, au Musée Guimet, dans la même boîte que les deux
Noix dont nous parlons ci-dessous.
JUGLANDAGÉES
59. Jujflaujs regia L.
Des Noix ont été également trouvées dans la nécropole de
Hawara. Le Noyer, pas plus que le Noisetier, n'est rangé parles
botanistes classiques au nombre des arbres égyptiens. Pourtant,
le nom du Noyer se rencontre dans les Scalx coptes, sous la
forme Pi-orkonon ou Pi-orhanon, mot d'apparence grecque,
mais qu'on ne rencontre, à ma connaissance, chez aucun écrivain
grec. Le noai delà Noix, dans les mêmes Scalse, est Ko'tri ou
Kaïre. Ce nom peut être d'origine égyptienne, mais il peut être
aussi une déformation du mot grec /.xyjrj au pluriel. On doit
rapprocher de la découverte de FI. Pétrie la présence, au Musée
Guimet (Vitr. 3, case C), d'une boite contenant deux Noix et
quatre Noisettes découvertes, s'il faut en croire une étiquette
46 LA ^■'LORE PIIARAONIOTE
collée sur la boîte, dans une sépulture égyptienne. Cette boîte
fut achetée telle quelle, il y a une quarantaine d'années, chez
un marchand d'antiquités de Dijon, et l'on en ignore la prove-
nance. Elle a été offerte au Musée Guimet par M. Morel-Retz.
J'aurais mis en doute son authenticité, et je me serais abstenu
d'en parler, si des Noix n'avaient été découvertes à Hawara.
URTIGAGEES
60. Moriis ulg;ra L.
Des resles de cette plante ont été découverts à Hawara par
M. Flinders Pétrie. Le Mûrier blanc s'est naturalisé en Egypte ;
le Mûrier noir n'y est que cultivé, et encore assez rarement
(ScHW., Flore, n°' 983-984). Le M. nigra porte dans les Scalœ
coptes le nom Oiinialion ou Umation, qui peut être un nom
populaire grec. Le M. alba L. se nomme en copte Ou-katmis,
mot qui paraît bien être d'origine égyptienne, et qui est du reste
traduit par l'arabe Tout masri, « Mûrier égyptien », tandis
que le Mûrier noir se nomme en arabe Tout shàmi. « Mûrier
syrien ». •
61. Fieujs Syeoiiiorus L.
Le Sycomore est l'un des arbres égyptiens dont il nous est
parvenu le j)lus de fragments desséchés dans les tombes : fruits
emplissant des corbeilles entières, branches et feuilles placées
dans les sarcophages auprès des momies, bois entrant dans la
confection des cercueils, des meubles, des statues, dès l'époque
de l'Ancien Empire. Des figues de Sycomore sont souvent re-
présentées sur les parois des hypogées, et une peinture de Saq-
qarah nous montre deux personnages grimpant dans les bran-
ches d'un Sycomore, en détachant les fruits et les jetant dans
des corbeilles disposées sur le sol.
Le nom égyptien de cet arbre est Nouhi, mot qui revient très
JUGLANDACEES, URTICACEES 47
souvent dans les textes. Nous savons aussi que le Sycomore
était considéré comme un arbre sacré dans un certain nombre
de villes et qu'il était placé sous la protection d'Isis et d'Hathôr.
En thérapeutique, ses fruits jouaient un rôle très important et
sont mille fois mentionnés dans les papyrus médicaux. Le Sy-
comore était si commun en Egypte que son nom, Nouhi, servait
à désigner la plupart des arbres nouvellement implantés sur les
rives du Nil. Le Baumier s'appelait « Sycomore à encens » ; le
Figuier, « Sycomore à figues » ; le Térébinthe, « Sycomore à
résine », etc.
62. Ficus caricR L.
La Figue ordinaire a été trouvée par Kunth et Schweinfurth
dans des tombes égyptiennes. Son nom hiéroglyphique est Dab,
et le nom de l'arbre est Nouhi net dab, « Sycomore à figues )>.
Une sépulture de Béni-Hassan nous offre un tableau sur lequel est
figurée la cueillette des Figues. Un Figuier bas étale au loin ses
branches couvertes de feuilles palmées- quinquélobées, dont la
forme est bien franchement caractérisée par le peintre égyptien.
Trois singes sont dans les branches, jetant d'une main des
figues à des personnages qui en emplissent des paniers, et de
l'autre dévorant des fruits et se payant ainsi eux-mêmes leurs
services en nature. Les fruits et le latex du Figuier étaient sou-
vent employés en médecine ; on fabriquait, au temps des Rames-
sides, une liqueur de figue, nommée dans les textes avec le vin,
la grenadine et le sirop de Caroube.
La racine égyptienne qui a donné naissance au mot Dab
signifie « envelopper, enfermer »; il y a là une allusion à la
forme de la Figue qui, on le sait, n'est pas un fruit proprement
dit, mais un réceptacle développé dans l'intérieur duquel sont
renfermées les fleurs d'abord, puis les graines ensuite. Dab
ne désigne que la Figue, et ce mot ne s'est pas conservé en copte.
Le Figuier, nommé le plus souvent « Sycomore à figues », porte,
vers le déclin de la littérature égyptienne, un nom spécial,
48 LA FLORE PIlARAONlur F.
Kouantà, qui s'est conservé dans le copte Ke)iti, seul nom du
Figuier dans cette langue.
63. CaitnabîK sativa L.
Unger cite le Chanvre parmi les plantes égyptiennes, mais en
s'appuyant uniquement sur ces deux arguments : 1° La déesse
syénite Anouki a la tête ordinairement couv3rte d'une coiffure
dans laquelle Birch voit une botte de tiges de Chanvre, et cette
coiffure sert à déterminer le mot égyptien Hemâ, « lin » ; 2" Po -
lydamna, épouse de Thonos, offrit en Egypte, à Hélène, un
breuvage qui faisait oublier les maux passés (Odyssée, IV, 229)
et qui ne peut être autre chose que le Hashish, boisson faite
avec les graines du Chanvre.
Que la boisson de Polydamiia ait été le Ilashish, c'est là une
pure hypothèse impossible à discuter scientifiquement. Quant à
la coiffure d'Anouki, elle représente non une botte de tiges,
mais un faisceau de plumes liées par la base et s'évasant au
sommet. D'ailleurs, cette coiffure fût-elle composée de tiges, je
ne vois pas comment on pourrait y voir les tiges du Chanvre
plutôt que celles de toute autre plante. Le déterminatif du mot
Hemâ est effectivement une botte de tiges, mais Hernà, — si ce
mot est le nom d'une plante, ce que je ne crois pas, — ne pour-
rait désigner qu'une Graminée, d'après les peintures de Zaouïat-
el-maïetin (L.D., II, 106-107), au-dessus desquelles il se trouve
inscrit. 11 me paraît d'ailleurs certain que He^nâ, dans ces scènes,
désigne la partie du Froment qui reste en terre après qu'on
l'a fauché à mi-hauteur, c'est-à-dire la moitié inférieure du
chaume.
Enfin, Passalacqua, dans le catalogue des antiquités qu'il a
découvertes en Egypte, cite, sous le n" 465, un peigne de bois,
à manche, encore garni de filasse de Chanvre. Ce fait serait suf-
fisant pour nous prouver que les anciens Egyptiens connaissaient
le Chanvre; mais, malheureusement, Passalacqua n'est pas bo-
taniste, et son témoignage en perd toute son importance. Du
URTICACKKS, K Ul' 11 OR I5l ACKES 49
reste, cette filasse a été, dans la suite, soigneusement étudiée au
microscope par Braun, Ascherson et Magnus, et il est résulté de
ces recherches qu'elle appartient au Lin et non au Chanvre. La
plus ancienne mention du Chanvre en Egypte est relativement
récente: le moi Pi- erbisi, dansles Scalx (Kir., 122), est rendu
par le nom arabe du Chanvre. Mais il n'existe, que je sache,
aucune matière textile pharaonique dont le nom présente quelque
rapport avec Erhisi.
ErPHORBIAGEES
64. RicinuN cuiiiiiiunis L.
Des graines du R. communis ont été reconnues au Musée
égyptien de Berlin, par Kunth, à celui de Vienne, par Unger,
et à celui du Louvre par M. Bonastre. Schweinfurth en a éga-
lement trouvé dans une tombe de Thèbes, mais leur antiquité
lui paraît douteuse. On sait par les auteurs classiques que le
Ricin croissait en Egypte, où on le cultive encore de nos jours.
On en tirait une huile qui servait à l'éclairage dans les basses
classes. Hérodote nous a transmis le nom égyptien de cette
plante, Kiki. Je ne l'ai jamais, pour ma part, retrouvé dans les
textes hiéroglyphiques. Unger donne la figure de quelques
plantes, tirées de diverses tombes, qu'il croit être des Ricins.
D'après la dispositions la forme des fruits, je crois plutôt que ce
sont des Figuiers, dont les feuilles, dans un dessin un peu
superficiel, peuvent facilement se confondre avec celles du
Ricin.
Le nom égyptien du Ricin, découvert par M. E. Révillout
grâce à l'étude de documents démotiques, est Deqfon. Si le mot
Kiki est égyptien, il ne peut donc désigner que les graines de la
plante. L'huile de Deqam servait à l'éclairage et était employée
comme purgatif. En copte, Kiki est le nom de la graine
(Flabb-el-kharoua), et DJismisle nom de la lAaniefKharouaJ.
4
50 I-A FLORK PII ARA (INIQUE
05. Eiipliorliia liello»icopia L.
Des fruits de cette plante ont été reconnus par Ungcr dans
une brique de la pj-ramide de Dashour, nécropole de l'ancienne
Memphis. V E . heliosco'pia est mentionné par Delile (n** 478) et
par Schweinfurth (n" 962} dans la flore de l'Egypte moderne.
66. Eiipliorliia ses^yptiaea Boiss.
De cette espèce d'Euphorbe, également commune aujourd'hui
en Egypte, FI. Pétrie a trouvé des restes dans la nécropole
gréco- romaine de Hawara, au Fayoum.
67. Pliyllaittlius MIruri L.
Une brique provenant d'Eileithyia (El-Kab) renfermait, au
dire d'Unger, des fleurs mâles de cette plante, laquelle ne se
rencontre de nos jours que dans les Indes Orientales.
SANTALAGÉES
68. Sanialiiiii album L.
M. de Verneuil a reconnu, dans la cavité abdominale d'une
momie, des fragments de bois de Santal mélangés à du nalron
pulvérisé fCa^ Passalacqua, p. 286). C'est probablement par
l'intermédiaire des marchands arabes que les anciens Egyptiens
se procuraient ce bois, qu'on ne trouve que dans l'Asie
orientale, et qui porte en copte le nom de Pi-sarakhos.
LAURAGÉES
69. Laurus nubilisi L.
D'après W. Pleyte, les momies n°^ M. 46, 67 et 82 du Musée
de Leide portent des couronnes tressées en feuilles de Laurier;
EUPHORIUACKES, SANTALACKKS, LAURACKES. AMARANTACKES 51
ces momies datent de la basse époque. La nécropole gréco-
romaine de Hawara a également fourni à FI. Pétrie des restes de
couronnes que M. Newberry a reconnues être tressées avec les
feuilles du L. nobilis. Le Laurier n'est pas un arbre égyptien,
mais on le cultive abondamment en Egypte, et les Scalœ coptes
portent toutes le mot Ourita, traduit par l'arabe Zahr gJtàr,
« fleur de Laurier »,
70. l.aiirii« f^assia L.
Le bois du L. Cassia était très employé par les parfumeurs
égyptiens. 11 entrait dans la composition du parfum sacré appelé
Kyphi. ( )n le nommait Bois ou Ecorce de Qat.
71. liaiiriis Cinnanioinuin Andr.
Bois également employé en parfumerie. On le nommait Tas
ou Bois odorant. Ces deux bois de Cannelle venaient probable-
ment des Indes en passant par l'Arabie, comme la plupart des
produits pharmaceutiques ou aromatiques en usage dans l'Egypte
antique.
AMARANTACKES
72. Celosia nrgentea L.
Cette plante est indiquée par Delile (n''2r38) comme spontanée
dans les environs du Caire. M. Flinders Pétrie a découvert, dans
la nécropole de Hawara, au Fayoum, des restes antiques du
C. argentea. Pline vante l'Amarante d'Alexandrie (XXI, 23),
mais il parle d'une espèce à fleurs pourprées, probablement le
C. cristata L., encore cultivé dans les jardins d'Egypte.
LA FLORE PHARAONIQUE
POLYGONEES
73. Polysonuin avicularc L.
Des fragments de cette herbe, encore très commune en
Egypte, ont été reconnus par Ungerdans une brique de Tell-el-
Yahoudi.
74. Riiiiiex dcntatus L.
Plante encore fréquente en Egypte. Des branches de R. den-
iatiis, couvertes de fruits bien conservés, ont été reconnues par
Schweinfurth dans une tombe thébaine d'époque gréco-romaine.
FI. Pétrie a également trouvé des débris de cette plante dans la
nécropole de Hawara, qui date aussi de l'époque gréco-romaine.
Dans une tombe de Kahoun, — de beaucoup antérieure, puis-
qu'elle date de la XII^ dynastie, — le même explorateur anglais
a trouvé, mêlé avec d'autres graines ù des grains d'Orge, un
fruit bien conservé du R. dentatus.
GHENOPODIAGEES
75. Clicnopoflinni liybridiini L.
Quelques graines de cette plante ont été trouvées par Unger
dans une brique de Tell-el-Yahoudi.
76. Clienopodiuiii murale L.
Une brique de la pyramide de Dashour renfermait un certain
nombre de graines de cette planto, encore très commune en
Egypte (Delile, n° 287).
POLYGONEES, GHENOPODI AGEES, LABIEES 53
77. Blituni vii'satum L.
Cette plante n'est pas indiquée dans les Flores modernes de
l'Egypte. Aussi, est-ce avec un certain doute qu'Unger rapporte
au B. virgalum une graine trouvée dans une brique deTell-el-
Yahoudi.
78. Atriplex liorteiisis L.
On trouve dans quelques textes (Sallier IV, 5/3; Pap. méd.
de Berlin, 7/i ; De Rougé, Edfou, 52/11), le nom Ganoush, qui
s'applique à une plante comestible et médicinale. Ce nom me
semble s'être conservé dans le mot copte Pi~ghleh (Kir. , 256)
qui, traduit par l'arabe al-qataf, désigne l'Arroche des jardins,
plante encore cultivée de nos jours en Egypte. A moins que
l'égyptien Ganoush ne soit l'origine de l'arabe Ganîsh, nom du
Saccharum mgypiiacum Willd.
LABIEES
79. iflentita piperita L.
Dans une tombe ouverte en 1884 par Maspero, à Sheikh-abd-
el-gournah, se trouvait une guirlande composée en partie de
sommités de M. piperita, au sujet desquelles Schweinfurth
(UebevPfianzenreste, p. 3G7) donne des renseignements d'ana-
tomie botanique très détaillés. La Flore égyptienne de Delile
énumère quatre espèces de Menthe, mais le M. piperita ne s'y
trouve pas. La Menthe était fort employée en médecine et sur-
tout dans la parfumerie. Son nom ancien était Agaïei quelque-
fois Nakpata, mais d'une manière abusive, car je crois que ce
dernier nom doit plutôt s'appliquer au Romarin. Les Scalse
rendent ordinairement par Aneth le nom copte Amisi, qui
répond à l'ancien égyptien Ammisi. Mais il est d'autres Scalai
5i LA FLORE niARAONlUUE
(v. infrà ii° 120) qui traduisent Amisi par Menthe. De sorte que
l'égyptien Atmaisi i)eui être un des noms de la Menthe.
80. Salvla eegyptiaca L.
Quelques fragments de graines de cette plante ont été recon-
nus par Unger dans une brique d'El-Kab. 11 attribue ces restes
au iS. spinosa L., mais S. spinosa et «S. vegyptiaca semblent
bien deux noms donnés à tort par Linné à une seule et même
plante. Plusieurs espèces de Sauge croissent encore en abondance
dans le Delta (Schw., u°^ 823-826). La Sauge était également
connue des anciens Egyptiens. Apulée lui donne le nom égj^ptien
de Anusi; Dioscoride, d'après l'édition Sprengel, orthographie
ce nom à-oj^t. Cette dernière orthographe est fautive, car les
traducteurs arabes de Dioscoride donnent Anousi (Kir., Ling.
œgypt. reslit., p. 603). Les traités de médecine égyptiens men-
tionnent souvent une plante Anousi, qui ne peut être que la
Sauge.
81. Rosinariiius ofUcinalis L.
Le Romarin croît encore aux bords du Nil. Le seul spécimen
antique que j'en connaisse a été découvert par Prosper Alpin et
est ainsi décrit par lui : « Nosintra quoddam medicatum cadaver
invenimus scarabseum magnum ex lapide marmoreo efforma-
tum, quod intra pectus cum libanotidis coronarii ramis colli-
gatum, fuerat repositum. Incredibile dictu, rami rosmarini, qui
una cum idolo inventi fuerunt, folia nsque aileo viridia, et recen-
tia visa fuerunt, ut ea die a planta decerpli, et positi apparue-
rint. » (Hist. nat. J^gypt., I, 36.) Prosper Alpin, qui vivait au
xvi" siècle, était un médecin et un botaniste distingué. On peut
donc se fier à sa détermination. Tout au plus pourrait -on se
demander, à cause de son expression folia viridia, s'il n'a pas
été trompé par des Arabes en bonne humeur.
LABIEES. CONVOLVULACEES 55
82. Tciicriiiiii Poliuni L.
On rencontre, dans un texte éj?yptien, un nom de plante,
Our-it, qui a été assimilé au copte Ourt et à l'arabe Ouarrl,
mots qui tous deux désignent la Rose. Cette identification est
philologiquement impossible, la désinence it du féminin avant
disparu de bonne heure en égyptien et n'étant jamais reproduite
en copte. Le mot Our-it ne peut répondre qu'au copte Oulaï, moi
qui se trouve dans toute les Scalse et est traduit par le nom
arabe de la Germandrée, T. Polium, plante encore réquente
de nos jours dans le Delta.
83. Orisanuni Iflajoraua L.
Dioscoride nous apprend que la Marjolaine croissait en Egypte
et qu'elle y portait le nom de o-:ç>ô; dans les Scalse, cette plante
est nommée K^nmbon ou TJirimboa. M. Maspero a pensé en
retrouver le nom arabe Zaatar dans l'égyptien Djaàtà, mot
dont on ne connait qu'un seul exemple. FI. Pétrie a découvert
des restes antiques de cette plante, encore cultivée aujourd'hui
en Egypte, dans la nécropole gréco-romaine de Hawara.
CONVOLVULACÉES
84. Coiivolvulus scoparius L.
Cette plante, répondant à V krsT.yXaBo^ des Grecs, portait en
ancien égj-ptien les noms de DJàbiei de DJalmâ. On la trouve
mentionnée dans la plupart des recettes de parfumerie égyptien-
nes que nous connaissons, entre autres dans celle du Kyphi.
L'Egypte moderne possède dix espèces de Convolvulus, mais le
C. scoparius en a disparu, — s'il y a jamais poussé.
56 LA Fl.OKK l'HARAONUJIJE
85. Coitvol%'ulus Hystrix Vahl.
Cette plante, mentionnée dans les Flores de l'Egypte moderne,
a été trouvée par FI. Pétrie dans ses fouilles de Hawara.
86. Coiivolvulii^i spiuosus BURM.
Les mêmes fouilles ont amené la découverte de Tespèce C. spi-
nosus, que je ne trouve, — du moins sous cette dénomina -
tion, — dans aucune Flore égyptienne.
87. Crcssa cretica L.
Cette plante, très commune de nos jours en Egypte, a été re-
trouvée dans la nécropole gréco -romaine de Hawara.
88. discuta arabica L
Cette petite plante parasite, que l'on rencontre encore par
toute l'Egypte, a été reconnue par Newberry dans les végétaux
apportés par FI. Pétrie de la nécropole de Hawara.
SOLANACÉES
80. Snlaiiiiiii Dulcamara L.
La Vigne de Judée a été retrouvée par FI. Pétrie dans ses
fouilles de Hawara. On ne la trouve pas mentionnée dans les
Flores de l'Egvpte moderne.
BORRAGINÉES
90. lleliotropiiiiii nubicuin L.
Cette espèce n'appartient pas à la Flore moderne de l'Egypte.
Elle a été rencontrée dans la nécropole de Hawara.
CONVOLVULACÊliS, SOLANAGÉKS, BORRAGINÊES, SÉSAMÉES 51
SÉSAMEES
01. I^csaïuum indicum DG.
On n'a jamais trouvé dans les tombes de restes antiques du
Sésame. Des capsules de cette plante, trouvées dans une tombe de
Tlièbes par Schiaparelli, ont été soigneusement étudiées par
Schweinfurth, qui n'ose pas trop leur attribuer une origine
pharaonique. A. de Candolle, en effet, dans son Origine des
plantes cultivées, croit que le Sésame n'a été introduit en
Egypte qu'à l'époque de la conquête grecque. Unger a rangé le
Sésame au nombre des plantes antiques de l'Egypte, d'après
une peinture de la tombe de Ramsès III, qui nous montre des
boulangers mêlant à la pâte des grains aromatiques. Mais,
comme le fait judicieusement observer A. de Candolle, ces
grains ne sont pas nécessairement du Sésame, ils peuvent être
du Garvi, de l'Anis, du Cumin, etc. Pourtant un fait philolo-
gique assez frappant semblerait prouver que le Sésame était
connu des Égyptiens de l'époque pharaonique. Le nom arabe du
Sésame est Semsem : or, une plante dont les grains se man-
geaient se nomme en hiéroglyphes Shemsheni. D'autre part, le
Sésame a un nom copte Oke, qui présente l'aspect d'une origine
égyptienne, aspect d'autant plus évident qu'il existe dans les
textes hiéroglyphiques une plante Ahe, non encore identifiée,
dont on tirait de l'huile, et dont les graines étaient utilisées en
médecine. Ake pourrait être le nom égyptien du 5. indicum, et
Shemshem, son nom sémitique égyptianisé. Le problème est
assez intéressant pour que je puisse consacrer prochainement
une étude spéciale h la détermination de ces deux noms égyp-
tiens de plantes.
58 LA FLURE riiARAONIQUE
ASGLEPIADAGEES
92. Asclepias procera Willd.
P. Ascherson a retrouvé, dans une tombe égyptienne de
l'Oasis de Dakhléh, des branches de cet arbrisseau (A. Braun,
Die PfJanzenreste, p. 24 [310]). Le Musée de Florence ren-
ferme, sous le n" 3626, du duvet et des graines du même
végétal. On le rencontre encore fréquemment en Egypte et le
duvet qui enveloppe ses graines sert à rembourrer les coussins.
Cette plante devait être utilisée par les anciens Egyptiens, car
son nom copte Pi-lam, que l'on rencontre dans toutes les iSca^cC,
dérive bien certainement d'un mot hiéroglyphique.
JASMINÉES
93. Jasiiiiniiiii ^aiiiliac L.
Une guirlande trouvée dans la cachette de momies royales de
Deir-el-Bahari, découverte en 1891 par Maspero, est formée de
fleurs de Jasmin. Pourtant Schweinfurth, n'ayant pu observer
la guirlande de près, ne donne cette détermination spécifique
que sous toute réserve. Le /. Sarabac est très cultivé de nos
jours en Egypte pour ses fleurs odorantes. Newberry a reconnu
la même plante parmi les restes végétaux rapportés de Hawara
par FI. Pétrie. Le nom copte de la fleur du Jasmin est A.s»27',
mot dont l'apparence égyptienne semble bien indiquer que la
plante était connue des Egyptiens de l'épo |ue pharaonique.
OLÉAGÉES
94. Olea europtca L.
Des couronnes d'Olivier ont été très souvent trouvées sur la
ASCLKr'IADACKKS, JASMINKKS. OLKACEES 59
tête de momies, (^n a remarqué toutefois que ces momies ne
sont jamais antérieures à la XX* dynastie. D'autre part, Pleyte
croit que l'Olivier n'a été introduit en Egypte qu'à partir des
grandes conquêtes égyptiennes en Asie, sous la XVIIl^ dynastie.
En fait, le nom égyptien de l'Olivier, Djadi, fort rare dans les
textes, ne se trouve, à ma connaissance, pour la première fois
qu'à l'époque des Ramessides. Mais l'Olivier a dû s'acclimater
facilement en Egypte, car Theopliraste (Hist. plant., 10, 2, 8)
nous apprend qu'il en existait une forêt entière dans les envi-
rons de Thèbes. On doit remarquer, en outre, que jamais les
tombes de la XIP dynastie n'ont fourni de branches ni de fruits
d'Olivier.
Le mot Baq, que l'on considère comme le nom de l'Olivier,
est fréquent dès les temps contemporains des pyramides, mais
j'ai démontré dans un mémoire spécial que Baq est le nom du
Morincja et non celui de l'Olivier. Les textes dans lesquels se
trouve le mot Djadi nous montrent qu'on faisait en Egypte une
grande consommation d'olives, comme fruits comestibles, et
surtout pour en extraire de l'huile à l'usage des lampes allumées
dans les temples. Nous savons que les simples particuliers
n'alimentaient leurs lampes qu'avec l'huile du Sésame ou du
Ricin.
95. Ole» iiiibica Sghw.
L'Olivier ne s'est ordinairement rencontré dans les tombes
égyptiennes que sous forme de couronnes. Pourtant, la décou-
verte d'une tombe intacte de Drah-abou'1-neggah a permis à
M. E. Schiaparelli de communiquer à Sclnveinfurth un grand
nombre de noyaux d'olives provenant d'offrandes desséchées.
« Les noyaux d'olives » — écrit Schweinfurth (Les dernières
découvertes, p. 43) — « apparaissent ici sous deux formes qui
ft nous laissent apercevoir deux variétés distinctes, les uns étant
« aigus de deux côtés ou un peu rétrécis à l'instar d'un fuseau,
« les autre- de forme oblongue et tronquée. » Or, parmi les végé-
60 L A F L l) R !•: P H A R A ( » .\ I Q b K
taux rapportés de Hawarapar FI. Pétrie, Newberry a reconnu
deux variétés d'Olivier, VOlea europsea L. et VOlea europxa
L. Aar. nuhica Schw. Il est fort vraisemblable que les deux for-
mes de noyaux observées par Schweinfurth correspondent aux
deux variétés d'Olivier distinguées par le botaniste anglais.
Enfin, une troisième variété a été distinguée par Migliarini,
qui, dans son catalogue du Musée égyptien de Florence (p. 72,
n°'2465-2466), attribue certaines feuilles de guirlandes funéraires
à VO. europsea, et d'autres à VO. Oleuster L. Ce peut être à cet
Olivier sauvage que Théophraste fait allusion à propos de la
forêt du nome thébain dont nous avons parlé plus haut.
EBENAGEES
96. Ilalberj^ia iiielaiioxylon G. P. R.
Dès l'époque des pyramides, nous voyons le bois d'ébène em-
ployé par les sculpteurs et les ébénistes égyptiens. On en faisait
des statues funèbres, des lits ; plus tard on en fit des palettes
pour les scribes. Sous la XII- dynastie, l'ébène était d'un usage
très répandu en Egypte. Il est probable que, sous l'Ancien
Empire, l'Ebénier croissait naturellement en Egypte. Mais, sous
la XVIIP dynastie, on fut forcé de le faire venir du dehors. La
reine Hatasou s'en procure au pays des Sômalis, les princes
éthiopiens contemporains des Aménophisen expédient régulière-
ment de leur pays.
Tous nos musées égyptiens d'Europe renferment des objets
d'ébène, chaises, coffres, statues, cannes, palettes, cuillers,
manches de miroirs, etc. En médecine, la sciure d'ébène était
recommandée pour les maux d'yeux, et cet emploi se retrouve
dans Théophraste, Dioscoride et Pline.
Le nom hiéroglyphique du Z>. melanoxylon est Hahni, mut
qui s'est conservé intact eu hébreu, et, passant par Ize-joz et
ebemis, a donné naissance à notre mot ébène, qui peut ainsi
faire remonter son origine au temps des pyramides. La forme
OLEACEES, ÉBENAGKES, MYRSINÉES, SAPOTÉES 61
primitive du mot Ilabni est llab, dont je connais trois exem-
ples (Ti, n» 134 ; Anast. 1, 12,6 ; Zeitschr., XXIX, 28) ; cette
racine signifie « être aigu, pointu », et fait allusion aux épines de
l'Ebénier.
MYRSINEES
97. Iflyrsiiic africana L.
M. Bonastre, qui a fourni à Champollion, pour la rédaction
de son catalogue du Musée égyptien du Louvre, les identifica-
tions des végétaux exposés dans une vitrine de la Salle civile, a
reconnu dans un de ces végétaux des restes du M. africana
(Champ., Not. descr. des 7non. égypt. du Musée Charles X,
p. 97). Comme cette plante ne se rencontre guère qu'au Cap et
qu'aucun autre botaniste ne l'a jamais retrouvée dans des tom-
bes égyptiennes, il est probable que l'identification de M. Bonastre
demande à être soigneusement vérifiée avant de pouvoir être
considérée comme acquise à la science.
SAPOTEES
98. Ifliinusops Sltiinperl Hochst.
Ceux qui se sont occupés les premiers de l'identification des
plantes pharaoniques, — Kunth en 1826 pour la collection
Passalacqua, Bonastre en 1827 pour le Musée du Louvre, et
Migliarini en 1859 pour le Musée de Florence, — avaient rap-
porté au Mimusoi^s Elengi L. certains fruits trouvés dans des
tombes égyptiennes. Plus tard, Braun, en 1877, étudiant les
plantes du Musée de Berlin, objecta que le M. Elengi est une
plante de l'Inde et, observant de plus près les spécimens anti-
ques, les rapporta au M. Kummel Hochst., plante abyssinienne
dont le fruit, de la forme et de la couleur d'un fruit d'Eglantier,
est assez agréable à manger à cause de son goiit de miel, et dont
(5? LA FLORP] PHARAONIQUE
le noyau, relativement volumineux, contient une amande à saveur
amère. Ascherson, reconnaissant pourtant que le M. Elengi. tout
en étant originaire de l'Inde, pouvait s'acclimater en Egypte,
puisqu'on le cultive aujourd'hui par curiosité dans les jardins
de l'île de Rodah, voisine du Caire, attribua néanmoins au M.
Kummel quelques branches feuillues du Musée de Leide, qui
avaient servi de couronnes à des momies d'époque gréco-
romaine. Enfin, Schweinfurth, d'après plusieurs spécimens pro-
venant des tombes découvertes par Maspero et Schiaparelli,
affirma que, à cause de leur forme et de leur grosseur, les fruits
du Mimusops pharaonique devaient être rapportés, non au
M. Kummel, mais au M. Sl/hiiperi Hochst,, plante qui croît
naturellement en Abyssinie et dans les régions voisines.
M, Pleyte, dans son étude sur la Couronne de la justification,
maintient l'existence de ces deux dernières espèces, en décla-
rant que les feuilles attribuées par Ascherson au M. Kummel
sont plus épaisses que celles que Schweinfurth considère comme
des feuilles de M. S/mnperi.
Quoi qu'il en soit, il est certain qu'une espèce de ' Mimusops,
— deux même peut-être, — a été cultivée par les anciens
Egyptiens. Des branches de cet arbre, on tressait des couronnes
à l'époque saïte et sous la domination gréco-romaine. Des fruits
de Mimusops ont souvent été découverts dans les tombes, parmi
les offrandes funéraires. Schweinfurth en a reconnu parmi des
fruits découverts par Mariette dans une tombe de Drah-abou'l-
neggah, que l'on croit être de la XII'' dynastie. Cette date est
douteuse, mais ce qui vient confirmer l'existence du Mimusops
en Egypte sous les Ousourtesen est que FI. Pétrie en a découvert
en abondance des fruits dans la nécropole de Kahoun, qui est
bien certainement de la XIP dynastie.
Schweinfurth suppose que le M. Shimperi est le Persea des
anciens, sur lequel on a tant écrit et que Delile, en dernier lieu,
avait rapporté au Balanites œgyptiaca Del. On pourrait objec-
ter à cette identification ce fait que, si le Persea a été introduit
de Perse en Egypte par Cambyse, comme l'affirme Diodore, et
SAPOTEES, STYRACKES. CORDIACEES 63
si le Persea est réellement un Mirauso'ps, comme le pense
Scluveinfurth, l'espèce pharaonique serait le M. Elengi qui,
originaire de l'Inde, a pu passer parla Perse, et non le M. Kicmmel
ou le AI. Shimperi, qui appartiennent à la flore de l'Afrique
australe. D'ailleurs, le Mimusops était connu en Egypte vers la
XII" dynastie, bien avant Cambyse. Il faudrait, pour l'identifier
avec le Persea, démontrer d'abord que l'affirmation de Diodore
est erronée.
STYRAGEES
99. Styrax officinale L.
Cette plante, d'origine syrienne, a dû être connue de bonne
heure des Egyptiens. Les Scalx coptes portent le mot Aminakou,
traduit par « Styrax ». Or, un arbre Minaqou existe en ancien
égyptien, ainsi qu'un aromate Minaqi, qui ne peut guère être
que la résine odorante du L. officinale.
100. Styrax Beiizoin Dry.
FI. Pétrie a trouvé de la résine de Benjoin dans la nécropole
gréco-romaine de Hawara, au Fayoum (cf. Pharmaceiitical
Journal, vol. XIX, pp. 387, 399). L'arbre qui produit le Benjoin
est originaire de l'Asie orientale, mais il est possible que les
Egyptiens en aient connu la résine dès l'époque pharaonique, par
l'intermédiaire des marchands chaldéens, arabes et phéniciens
qui leur fournissaient un certain nombre d'aromates de l'extrême
Orient.
GORDIAGÉES
101. Cordta Myxa L.
Des fruits de cet arbre, très commun de nos jours en Egypte,
ont été reconnus au milieu de végétaux de provenance égyptienne
04 LA FLORE PHARAONIQUE
exposés aux Musées égyptiens de Florence, de Vienne et de
Berlin. FI. Pétrie en a découvert dans la nécropole gréco-
romaine de Hawara, au Fayoum. J'ai pensé un moment que cet
arbre était VAshed hiéroglyphique, que M. Maspero vient récem-
ment de rapporter au Balanites segyptiaca Del.
COMPOSEES
102. SpliœrAuilius sua^eolens DG.
Quelques capitules de cette plante ont été trouvés dans une
tombe de Drah-abou'1-neggah, et déterminés par Schweinfurth.
Cette plante existe encore en Basse-Egypte.
103. CltryKautlienium coruuariiini L.
Celte plante est spontanée dans les environs d'Alexandrie, et
était cultivée autrefois dans les jardins de la Thébaïde. A partir
de la XX'' dynastie, on en formait des guirlandes dont on ornait
les momies. Schweinfurth et FI. Pétrie en ont découvert plu-
sieurs spécimens dans les tombes égyptiennes ; il en existe éga-
lement au Musée de Leide. Le nom égyptien du Chi-ysanthème,
d'après un papyrus démotique à transcriptions grecques, était
Nouflr-Jtan, autrement dit Ta-hourr -it noub, « la fleur d'or »
(H. Brugsch, Die jBgyptologie, p. 393).
104. dirysaiitSiciiiuiii «tegetuni L.
De fragments de cette plante ont été reconnus par Unger dans
une brique de la pyramide de Dashour, située sur les ruines de
l'ancienne Memphis et datant des premières dynasties. Cette
plante n'est pas citée dans la Flore égyptienne de Delile ni dans
celle de Schweinfurth. Il est donc possible qu'il y ait erreur
d'identification de la part d'Unger et que l'espèce étudiée par lui
soit le C. coronariuin.
GORDIACEES, COMPOSEES 65
105. llairicaria diaiiioiiillla L.
Le Papyrus gnostiqiie de Leide, qui date des premiers temps de
notre ère, porte comme traduction démotique du grec /xu-vj-ihiv
(pour /ay.^.ja/;/.c!v), le mot égyptien Tehau-ab (verso, 2). La Camo-
mille croît encore de nos jours en Egypte. Elle est mentionnée
dans les Scalie, sous le nom copte AnUiéiitis, traduit par l'ai'abe
Bàhoùncuj. Schweinfurlh, qui ne donne pas le nom arabe de la
Camomille, attribue le mot Bàhoùnagk VAchillea fragraulis -
sima FoRSK., mais c'est là une acception populaire, car les
écrivains arabes emploient toujours Bâboûnag dans le sens de
Camomille.
106. Ceiitaiirea «lepresïta Birb.
La momie de la princesse Nesi-Khonsou portait, entre autres
guirlandes, une guirlande composée de feuilles de Mimusops et
de fleurs de C. depressa dont l'identité spécifique, d'après
Schweinfurth, est absolument hors de doute par suite de certai-
nes dispositions de l'androcée, qui distinguent cette espèce de
tous les autres Centaurea connus. Le C. depressa est une plante
asiatique que Delile n'a pas trouvée en Egypte, où croissent
pourtant quatorze espèces de Centaurée. Newberry a également
reconnu, parmi les plantes apportées de Hawara par FI. Pétrie,
des restes du C. depressa.
107. Centaurea ■lisi*» L.
Cette espèce n'existe pas en Egypte. Aussi est-ce avec doute
que M. W. Pleyte rapporte au C. nigra certaines fleurs du
Musée de Leide (Bloemen en planten, p. 11). Il est probable
qu'il s'agit du C. depressa, déjà reconnu dans les tombes par
Schweinfurth et Newberry.
66 LA FLORK PHARAONIQUE
108. Cartliaaiius tinctoriiis L.
La momie d'Aménophis I, pharaon de la XVIIP dynastie, por-
tait sur la poitrine une guirlande formée de feuilles de Saule
entre chacune desquelles était disposée une fleur de Cartharae.
Une autre momie, découverte par Schiaparelli à Drah-ahou'l-
neggah, était décorée d'une guirlande semhlahle. Une guirlande
du Musée de Leide porte également des fleurs de C. lincLorius.
D'autre part, on a reconnu par des analyses chimiques que
toutes les étoff'es rouges trouvées dans les tombes égyptiennes
étaient tientes au Carthame.
Il est donc bien établi que les anciens Egyptiens connaissaient
le C. tinctorius. Or, il existe dans les textes hiéroglyphiques
une plante, nommée Nasi ou Nasti (Br. et D., Rec, IV, 90),
dont une partie de la fleur servait à teindre en rouge. Cette
plante ne me paraît pouvoir être que le Carthame. La culture de
cette matière tinctoriale serait très ancienne en Egypte, car le
même nom, orthographié Nas, se retrouve dans une inscription
de la pyramide du roiTéti (col 336), qui vivait àla VI" dynastie.
Les textes ne font pas mention de l'huile de Carthame, dont
Pline nous apprend que les Egyptiens faisaient un très grand
usage.
109. Ouaplialiuiki lutco-alliuni L.
Des restes de celte plante ont été reconnus par M. Newberry
au nombre des végétaux apportés par FI. Pétrie de ses fouilles
dans la nécropole gréco-romaine de Ilawara, au Fayoum. Celte
espèce appartient encore à la flore spontanée de l'E^gypte.
110. Ploris coroiio|iif'olia D. G.
Syn. P. radicata Less. Quelques-unes des guirlandes qui
recouvraient le corps de la princesse Nesi-Khonsou (XXIP dy-
nastie) étaient formées de fleurs de cette plante. Delile, qui, il
COMPOSEES 67
est vrai, n'a guère exploré que le Delta, ne la mentionne pas dans
sa Flore égyptienne; mais Scliweinfurth assure qu'elle croit en
Haute-Egypte et qu'elle fleurit en mars et avril. C'est ici le cas
défaire remarquer coml)ien ces recherches sur la Flore égyp-
tienne peuvent rendre de services, même — ce à quoi on s'atten-
drait peu — aux études historiques. Si, en eff"et, on connaissait
exactement l'époque tle floraison de toutes les plantes renfermées
dans un même cercueil, il serait facile de déterminer le mois de
l'année pendant lequel eut lieu l'enterrement. Quelquefois, les
cercueils portent la mention du mois égyptien qui vit s'accom-
plir l'inhumation. On pourrait ainsi établir une concordance
exacte entre les saisons anciennes et les nôtres à une époque bien
précise. C'est en se plaçant sur un terrain à peu près semblable,
l'époque des récoltes, que Lieblein a pu fixer, à quelques années
près, certaines dates delà XA'IIF dynastie.
111. Coiiyza Uiosicoi'iilii» L.
Cette espèce, encore commune de nos jours en Egypte, a été
trouvée par FI. Pétrie dans la nécropole de Hawara, au
Fayoum.
112. Ea-lgeroii tegyptlaciiït L.
La plante décrite par les Grecs sous le nom de -/ovu^a a été
unanimement identifiée par les botanistes avec le genre Erigeron.
Or, la plante vArjix croissait en Egypte. Ilorapollon (Ilierogl.,
II, 79) écrit : « Lorsqu'ils veulent exprimer un liomiuç qui
détruit les moutons et les rhcvres, les Égyptiens tracent
l'image de ces animaux représentés en train de manger du
xwj^a: la raison en est que, lorsque ces animaux mangent du
y.orjix, ils ne tardent pas à mourir de soif. » Le y.ôyj^x étant
V Erigeron, le Conyza égyptien ne peut guère être que V Eri-
geron segyptiacus, la seule espèce qui soit abondante en
Egypte. Dioscoride nous apprend que les Égyptiens donnaient
68 LA FLORK PHARAONIQUE
au vArj^y. le nom de v-À-i. D'autre part, le Conyza, connu en
hébreu sous le nom de Sarpad, est mentionné dans Isaïe (LV,
13), dont la version copte rend tantôt ce mot par Koniza,
tantôt par iVo^m^ze, Eng, Enouk (Rec, VII, 25). Or, une
plante égyptienne fréquemment mentionnée dans les papyrus
médicaux porte le nomd'Auk ou Annouk. Je crois hors de doute
que ce mot réponde à Eng, Enouk et désigne par conséquent
r^". œgyptiacus. La chose me semble d'autant plus prol)able
qu'un texte de Philé mentionne, en même temps que Y Ank, une
plante Kéti qui rappelle singulièrement le nom /itt que,
d'après Dioscoride, les Egyptiens donnaient au Conyza. Le mot
An^^ étant le nom égyptien de YE. xgyptiacus, Kéti désignerait
l'espèce voisine, Conyza Dios :oridis , retrouvée au Fayoum par
FI. Pétrie. On doit pourtant tenir compte de ce fait, que Ank et
Kéti sont mentionnés dans une liste de plantes comestibles et
qu'il existe en copte un autre mot Nounk (Msc. par. XLIY,
338), traduit en arabe par Sa'abar (nom inconnu à corriger en
Saatar, désignation du l\ym), qui pourrait également dériver
de Ank OM Annouk. On doit remarquer en outre que, dans les
Scahe, le grec coptisé Pi-koniza est traduit par le nom arabe,
Soukrân, d'une espèce de Jusquiame.
113. Liacdica Nati%'a L.
Unger a pris pour îles représentations de l'Artichaut certaines
plantes figurées dans la plupart des tombes, au milieu des
offrandes funèbres. D'autres les ont prises pour des pommes de
Pin. J'ai relevé soigneusement sur place un certain nombre de
ces dessins et, à coup sûr, ils ne peuvent représenter ni l'Arti-
chaut, ni la pomme du Pin. La plante, en effet, a à peu près la
forme d'une laitue allongée en pointe, aux feuilles sinuées et
longuement lancéolées surmontant une tige coupée courte, qui
porte les cicatrices annulaires et parallèles des feuilles tombées
delà base. Ces feuilles sont toujours peintes en un vert tirant sur
le bleu. Je crois que ce devait être une plante à manger en salade.
COMPOSEES, HE1)1':RACEES 69
M. Schweinfurfch, à qui j'avais communiqué ces détails, a
partagé mon avis et estime qu'en effet ces représentations ne
peuvent se rapporter qu'à la Laitue. La ciiose est d'autant plus
probable que la Laitue est très généralement cultivée en Egypte,
que Braun en a trouvé des graines antiques en étudiant les
végétaux pharaoniques du Musée de Berlin (Die Pflanzenreste,
p. 290), et qu'enfin elle porte en copte un nom, Pi-6h, pour la
forme hiéroglyphique duquel on a le choix entre la plante Abou
et la plante Afa, toutes deux nommées dans les papjrus médi-
caux, et la dernière rangée, avec Ank et Kéti mentionnés plus
haut (n" 112), au nombre des plantes comestibles.
114. Ceruaiia pratcnsis Forsk.
Il existe, au Bristish Muséum et au Musée de Boulaq, deux
balais formés de tiges de cette plante. Encore de nos jours le
C. pratensis sert en Egypte au même usage. Des capitules de
la même espèce se trouvaient dans une tombe égyptienne de
Gébéleïn .
HEDERAGEES
115. Hedera llclyx L.
Le Lierre est cultivé, et non spontané, dans l'Egypte moderne.
FI. Pétrie l'a retrouvé parmi les plantes provenant de la nécro-
pole gréco-romaine de Hawara, au Fayoum. Dioscoride n'en
donne pas le nom égyptien, mais Plutarque écrit : « Cette plante
(le Lierre) se nomme en égyptien yvjô^iotç, mot dont le sens est
Plante d'Osiris (De Isid. et Osir., 37) ». Khi-u-ousiri signifie
en effet, en ancien égyptien, « arbre dOsiris ». Je n'ai pas
rencontré le nom copte du Lierre dans les ScaUv, mais les bas-
reliefs pharaoniques nous montrent souvent des musiciennes ou
des danseuses ornées de longues tiges h feuilles anguleuses qui
70 LA FI.iiRK I'IIAA AoNIOUE
ne peuvent ètiv que des tiges de Lierre ou de quelque espèce de
Convoh'uhis.
RUBIAGÉES
116. Galiiini tricorne With.
Cette plante, très fréquente aujourd'hui en Egypte, a été
reconnue par Ne^vberry parmi les végétaux rapportés par
FI. Pétrie de ses fouilles dans la nécropole gréco-romaine de
Hawara.
OMBELLIFÈRES
117. A|iiiiiN gra^eoleiis L.
La momie de Kent, trouvée à Sheikh-abd-el~gournali, sur les
ruines de l'ancienne Tlièbes, portait au cou une guirlande com-
posée de rameaux de Céleri et de pétales de Lotus bleu. Schwein-
furth compare la coutume égyptienne de ranger le Céleri au
nombres des plantes funéraires à une coutume gréco- romaine
analogue, qui a donné naissance à l'expression asklvo-j àelxxi.
signifiant « il est k la mort ». Des graines de cette plante, décou-
vertes dans une tombe égyptienne, se trouvent exposées au Musée
de Florence (n"3G28).
118. Torilis iitfeeitH L.
Cette plante, que Schweinfurth a remarquée dans les environs
d'Alexandrie, fait partie des végétaux rapportés par FI. Pétrie
de ses fouilles à Hawara.
110. Bupleuriiiii arij«tatiiin Bartl.
Des fruits de cette plante, qui n'est pas mentionnée dans la
Flore égyptienne de Uelile, ont été reconnus par Unger dans une
brique de la pyramide funéraire de Dasliour. 11 est donc certain
HEDERACEES, KIJP.IACEES, UMBELLIFERES 71
qu'elle croissait en Egypte dès la plus haute antiquité, à moins, ce
qui est plus probable, que les restes antiques n'appartiennent à
l'une des trois espèces de Biipleurmn indiquées dans la Flore
égyptienne de Schweinfurth (n"* 459-461).
120. Aiietliiiiti ;^raveoleuA> L.
L'Anetli croît aujourd'hui en Egypte. Il y croissait également
autrefois, car son nom, Ammisi, s'est retrouvé dans les textes
hiéroglyphiques. On le trouve, en effet, dans le Papyrus médical
Ebers, recommandé pour « guérir les maux de tête » et « amol-
lir les vaisseaux du bras ». Au Papjrus médical de Berlin (xv,
10), les graines de la même plante sont employées pour certaines
maladies des vaisseaux de la jambe. On doit pourtant remarquer
que si, dans quelques 5'(?a^a3 coptes, les moisAmisi, Emisé, Misé,
qui répondent à l'égyptien A »iwiZ5z, sont rendus par hr,9ov, arabe
Shebet, de même que dans la Bible, il est d'autres Scalse (Kir.,
334) qui rendent les mots coptes par Nnna, nom arabe de la
Menthe.
121. Anetliuin Ffleniculuin L.
Le copte Shamar hoout, dans la Scala n" xuv de la Biblio-
thèque nationale, est rendu par l'arabe Shamâr berri, qui veut
dire « Fenouil sauvage ». Or, une plante Shamari hoout est
mentionnée dans le Papyrus gnostique de Leide (verso, 4), ce qui
nous prouve que le Fenouil était connu des anciens Égyp-
tiens, qui lui donnaient le nom qu'il a conservé en arabe. Dans
d'autres Scalse, on trouve pour le Fenouil les noms coptes Pi~
anéoumor et Pi-ousabin. Le nom Malatron, emprunté au grec
[xy.oy.OoTj, y désigne le Fenouil sauvage. Un mot Shamârn, que
l'on rencontre une seule fois en égyptien (Gr. Pap. Harris, XIX,
12), est peut-être synonyme de Shamari. Enfin, le Papyrus
Ebers, le Papyrus médical do Berlin et qutdques autres textes
mentionnent une plante Besbes, dont le nom parait s'être conservé
dans l'arabe Bisbàs, qui est une des désignations du Fenouil.
72 LA FLORK PHARAONIQUE
122. CoriaiKlriiiii «tativuni L.
Delile, Forskal et Scliweinfiirth placent la Coriandre au nombre
des plantes do l'Egypte moderne. Dioscoride et Pline la rangent
parmi les plantes anciennes. Enfin, on peut voir, au Musée égyp-
tien de Leidê, deux paquets do graines de Coriandre provenant
de tombes égyptiennes. Plus récemment encore, Scliweinfurth
en a trouvé des fragments dans un hypogée de Thèbes remonlant
à la XXII" dynastie, situé k Deir-el-Bahari. De plus, FI. Pétrie
en a également rapporté de ces feuilles dans la nécropole gréco-
romaine de llawara, au Fayoum.
Le nom hiéroglyphique du C. salivmn est Oiinshi ou Oim-
shâou, mots conservés dans le GO])te Bershioii, B^reshou. Cette
plante est très fréquemment nommée dans les Papjnnis médicaux.
Certains textes nous apprennent qu'on se servait de graines de
Coriandre pour rendre le vin plus enivrant. Enfin, il est fait plu-
sieurs fois mention de Coriandre asiatique.
123. Ciimiiiiim Cymiiium L.
11 existe au Musée de Florence (n" 3628), un certain nombre
de graines de Cumin trouvées dans une tombe égyptienne. La
plante se trouve encore aujourd'hui en Egypte. Son nom copte,
Tapen ou Thapen, dérive de l'ancien égyptien Tapnen, mot
qui se rencontre très souvent dans les Papyrus médicaux. Les
Egyptiens ont également donné au Cumin le nom de Qamnim,
emprunté aux langues sémitiques, hébreu Kamnion, arabe
Kammoûn.
PORTULAGÉES
124. Portulac» oleracea L.
Le P. oleracea est mentionne par Forskal (n" 249), par
D.'lile (n" i58) et par Schweinfurlh (n°183), au nombre des plantes
OMBELLIFERES. PORT !'LACKES, G UC U R BITACEES 73
de l'Egypte moderne. Son nom arabe est Riglnh. Or, les lexi-
ques coptico- arabes renferment un mot Mehmouhi traduit en
arabe par Iîi(//a//, et en grec par xyvjx/yr, : c'est donc bien le
nom du Pourpier. L'équivalent du mot copte a été retrouvé, par
M. Maspero, dans un texte de l'ancienne Egypte, sous la forme
Makhrnakhaï ; d'où nous pouvons conclure que le P. oleracea
croissait déjà sous les pbaraons aux bords du Nil. Apulée, dans
son traité De Itcrbarum l'irtutibus, cap. 104, donne comme nom
égyptien du Pourpier le mot Mothmutim, dans lequel on peut
reconnaître des traces de l'original hiéroglyphique
CUGURBITAGEES
125. Citrulliis vulgaris Schbad.
Dans le cercueil du prêtre Nebseni, découvert en 1881 à Deir-
el-Bahari, se trouvaient des feuilles du C. vulgaris Schrad.,
var. colocyjithoides Schwf. Dans une tombe ouverte posté-
rieurement se trouvaient des graines de la même plante. Le
Musée égyptien de Berlin possède également quelques graines
du C. vulgaris. Le nom arabe de la Pastèque est Batlikh, mot
que l'on retrouve en hébreu sous la forme plurielle Abattikhim .
Le coT^ie Pi-betiike, Pi-betikJie, est bien évidemment de la même
famille. Enfin, le nom de plante pharaonique Bettou-ka paraît
bien être la forme antique du copte Betuke. Bien que les
Septante traduisent le mot hébreu par -i-wv, il est certain qu'il
s'agit non du Melon, mais du Melon d'eau ou Pastèque. La
version copte rend du reste ce mot par Pi-pelepepon, mot que
l'on retrouve dans les Scalx sous les deux formes Pi-pelpejyen-
n- houf, « Pastèque jaune)), ei Pi-pelpepen-m -milon, « Pas-
tèque verte». Mais, d'autre part, le copte Beluke o\\ Betikhe,
connu seulement par les Scalx, y porte la traduction arabe
Bàdingàn berri, « Aubergine sauvage )). On peut donc hésiter,
pour traduire le mot hiéroglyphique Beftou~ka, enti-e la
74 LA FLORE l'IIAKAOMQUK
Pastèque et l'Aubergine, Solanum Melongena L. La Pastèque
est très fréquemment réprésentée dans les tombes.
126. Iiag;ennria viilgaris Ser.
Des Calebasses ont été souvent trouvées dans les tombes, h
partir de la XIP dynastie, et il s'en trouve dans quelques musées
d'Europe. FI. Pétrie en a découvert dans ses fouilles de
Hawara. Ce fruit est également représenté sur les monuments.
La Calebasse, ou quelque autre espèce de Courge, porte dans les
Scalse deux noms bien différents : T-glilo, traduit par l'arabe
Qara' et par le grec yShôy.-jvOx] Pi-shlôdJ, nommé parfois Pi-
bent-n-eghladj , traduit par l'arabe laqlin. Or, laqtin sert à
rendre, dans un autre passage des Scahe, le copte Pi-kologinthe,
dont la parenté avec le grec y.o)/y/:jvOx est hors de doute. En
arabe, laqtin et Qara s'appliquent à diverses espèces du genre
Cucurbita. Les antécédents égyptiens des deux noms coptes
n'ont pas encore été, à ma connaissance, retrouvés dans les
textes pharaoniques.
127. TlonioiMlica Bal^aiiiiina L.
D'après Pickering, cette plante est figurée sur les monuments
égyptiens avec ses feuilles profondément lobées et sa tige s'en -
roulant autour des lattes d'un treillage. Scliweinfurth, — d'après
une communication épistolaire, — préférerait voir dans cette
figure la représentation de V Ipomœa cahirica L. Pourtant, il
indique bien dans sa flore la Balsamine comme étant cultivée, et
même naturalisée, dans les jardins de l'Egypte moderne.
128. €ueumi»i eiiate L.
Le fruit de cette plante se trouve souvent parmi les rcpréseu -
talions égyptiennes, au dire d'Unger. II se pourrait que ces
représentations se rapportent plus siinpjcmcnl au C. salii'us L.
Mais le nom spécifique Chate est une transcription un })eu
CCCUUHITACEKS 75
maladroite de l'arabe Qatta ou Qassa. Or, ce nom Qntta se
retrouve en hiéroglyphe dans un mot Qadi qui désigne une
plante rampante, « poussant sur son ventre » d'après le texte
égyptien, et qui ne peut guère être que le C. Chate. On doit
pourtant remarquer que l'arabe Qassa, en hébreu Qissouaïm
(Vulg. (ji-Kvoq, copte Sho'pi), s'applique aussi bien au C. Chate
([u'au C. sativus.
129. Ciiciiitils sativus L.
FI. Pétrie a retrouvé des Concombres et des parties de la
plante dans ses fouilles au Fayoum, à partir de la XII® dynastie
(nécropole de Kahoun) jusqu'à l'époque gréco-romaine (tombes
de Hawara). Les noms coptes du Concombre sont au nombre de
trois: 1" Banii, Bonti, Bonté, du genre féminin; 2" Shop,
Eshoop, Shope, S/iopi, S/tobe, Shoobe, Ghôpi, Ghobghobe^
du genre masculin; 3" Tighe, du genre féminin. Le premier mot
répond a ai/.jo; dans la Bible et est traduit par Qatta dans les
Scalse. Le second répond également à nU-jz; dans la Bible, mais
est partout dans les iSca^a? traduit par Faqqous, « Concombre »,
sauf dans un seul document (Cod. par. XLIV, 337), qui porte
Battikh, «Pastèque». Enfin, Tigite est rendu par Qatta àdiï\?>
une Scala. Le Concombre est fort souvent représenté sur les
parois des tombes, parmi les offrandes funéraires. On n'a re-
trouvé, comme nom égyptien ancien du Concombre, que le mot
Shoupi, et encore le sens n'en est-il pas absolument certain.
130. Cucuiiiis ;?ielo L.
Unger croit avoir trouvé la représentation du Melon dans une
tombe de Saqqarah, nécropole de l'ancienne Memphis. D'après
le dessin qu'il publie, cette identification ne me semble pas abso-
lument certaine. Elle est possible pourtant, au moins en théorie,
car FI, Pétrie a découvert dans la nécropole gréco-romaine de
Hawara, au Fayoum, un certain nombre de spécimens du
C. Melo.
76 LA FLORE P 11 A R A OM QU L
GRANATEES
131. Piiiiica Ciraiiatiiin L.
Un égyptologue américain, C. Moldenke, est arrivé presque
en même temps que moi, et par des moyens différents, ce qui
donne une entière certitude à notre découverte commune, à la
détermination du nom ég3'ptien de la Grenade. Ce nom se pré-
sente sous un certain nombre d'orthographes diverses, ce qui,
étant donné la fixité ordinaire des radicaux égyptiens, nous
prouve d'une façon absolue que le Grenadier n'était pas d'origine
égyptienne, mais fut importé de l'étranger en Egypte et y con-
serva son nom vernaculaire. Ce nom, en ramenant à une seule
forme les différentes orthographes que nous en connaissons, est
Arhmani. Le nom copte de la Grenade, dérivé de l'égyptien,
est Erman ou Herman. Nous avons ainsi le thème primitif de
l'hébreu Rimmoun, de l'arabe Roumman, et du berbère
Armoun.
On sait que l'origine du Grenadier a souvent été discutée.
Les uns, d'après son nom latin Maluni punicum, le considèrent
comme originaire du nord-ouest de l'Afrique. A. de Gandolle,
dans son Origine des plantes cultivées^ arrive à la conclusion
que le Grenadier vient de Perse. Voici quelques données nou-
velles, fournies par l'archéologie égyptienne, qui pourront jeter
de la lumière dans la question. Je les livre, sans les discuter, h
la sagacité des botanistes.
Jusqu'ici, le texte le plus ancien qui nous donne le nom égj'p-
tien du Grenadier remonte à la XYlll" dynastie, époque des
grandes guerres des Ahmessides en A^^ie. Ce texte se trouve à
Thèbes, dans la tombe du scribe Anna, qui mourut sous
Touthmès L Toutlimès lest le premier pharaon qui ait parcouru
la Syrie. Jusque-là les Egyptiens n'avaient jamais combattu,
en fait d'Asiatiques, que quelques nomades arabes et sinaïtiques
GRANATEES 77
qui attaquaient leurs frontières de l'est. Il serait peut-être témé-
raire de conclure du document fourni par la tombe d'Anna que
le Grenadier fut importé d'Asie par Touthmès I. Anna range le
Grenadier au nombre des arbres plantés dans son parc funé-
raire; ce fait semble indiquer que le Grenadier n'était pas un
arbre tout à fait nouveau pour les Egyptiens. Ensuite, de ce
que la première mention connue de cet arbre ne remonte qu'à
la XVIII" dynastie, il ne résulte pas nécessairement qu'il n'était
pas connu auparavant. Qui sait si de nouveaux textes, contem-
porains des pyramides, ne nous donneront pas un jour le nom
du Grenadier? En attendant, il me paraît certain que ce ne
furent pas les armées égyptiennes qui l'emportèrent d'Asie. Si
l'on veut lui donner une origine asiatique, il ne reste qu'à sup-
poser qu'il fut introduit par les Pasteurs qui, on le sait, furent
les introducteurs du cheval en Egypte, et de bien d'autres choses
encore, à la XVII" dynastie.
La plus ancienne représentation murale du Grenadier date
du règne d'Aménophis IV, à la fin delà XVIir dynastie, et se
trouve dans une tombe de Tell-el-Amarna. Les plus anciennes
Grenades trouvées dans les tombes faisaient partie des offrandes
funéraires d'un hypogée de la XX*" dynastie. Des tombes delà
y et delà XIP dynastie, contenant quelques corbeilles de fruits,
n'ont pas fourni de Grenades. En résumé, la Grenade n'est
connue jusqu'ici, d'après les documents égyptiens, qu'à partir
de l'invasion des Pasteurs ; mais, encore une fois, on ne peut
en conclure formellement qu'elle était inconnue auparavant en
Egypte.
L'espèce trouvée dans les tombes est plus petite que la
Grenade ordinaire ; Schweinfurth la compare aux Grenades du
Sinaï. En médecine, les Egyptiens employaient l'écorce de
Grenade comme vermifuge. Aujourd'hui encore, dans le monde
entier, on lui attribue les mêmes propriétés. Les Coptes l'em-
ployèrent plus tard contre la gale.
Les textes égyptiens mentionnent fort souvent, à partir de
l'époque des Ramessides, une liqueur Shedeh-it. Or, un texte
78 LA FLORE PHARAONIQUE
relatif aux productions d'un jardin fruitier de Ramsès II,
(Anast. IV, 6-7) nous apprend que ce jardin produisait deux
espèces de fruits et trois espèces de liqueurs. Les deux fruits
sont le Raisin et la Grenade. Les trois liqueurs sont le Vin, le
Moût de vin, et la Shedeh~it. Il me paraît certain que cette
liqueur ne peut être qu'une liqueur tirée de la Grenade, soit
de la Grenadine ou sirop de Grenade, soit quelque fermentation
alcoolique. Si cette supposition est juste, il en faudrait conclure
que les Egyptiens transportèrent le Grenadier dans l'oasis de
Dakhléh, car, dans les textes ptolèmaïques, la liqueur Shedeh-it
est toujours nommée en premier parmi les produits de. cette
petite colonie égyptienne.
MYRTACEES
132. Iflyrtiis comniunis L.
Théophraste et Pline citent le Myrte parmi les plantes égyp-
tiennes. D'autre part, Pickering et Unger voient des rameaux de
Myrte dans les branches que tiennent souvent dans leurs mains
les danseuses représentées dans les tombes. Enfin Figari à
Bubastis, et FI. Pétrie à Arsinoé et à Hawara ont découvert des
branches de Myrte dans des tombes égyptiennes de basse
époque ; il s'en trouve également, d'époque analogue, au Musée
de Leido. Myrte se dit As en arabe ; des égyptologues en ont con-
clu que la plante As, ou Asi, souvent mentionnée dans les textes
hiéroglyphiques, est le Myrte. La chose est impossible, VAsi
étant une plante aquatique. Le nom copte du Myrte est Molra,
mot dont on n'a pas encore retrouvé l'équivalent hiéroglyphique.
Le Myrte est, de nos jours, assez communément cultivé dans
les jardins d'Egypte, mais il n'est pas originaire du pays.
GRANATEES, MYRTACKES, T AMARl SCINÉES 79
TAMARISGINÉES
133. Taniarlx uilotica Ehrb.
Hérodote et Pline nous apprennent que le Tamaris poussait
en Egypte. Unger en a retrouvé des fragments nombreux dans
une brique d'El -Kab, et Schweinfurth en a reconnu des branches
entières dans un cercueil de la XX" dynastie, dans lequel repo-
sait la momie d'un personnage nommé Kent. De même, FI. Pétrie
a découvert des restes du T. nilotica dans la nécropole gréco-
romaine de Hawara, au Fayoum. Le Tamaris se nomme Asliel
en hébreu, Açl en arabe, Osi en copte. En hiéroglyphes, son
nom est Aser, mot qui nous donne l'origine des termes sémi -
tiques. Plutarque, dans son traité -S'wr Isis et Osiris, nous dit
que le Tamaris était consacré à Osiris. Le Tamaris devait, en
effet, être un arbre sacré, car son nom se rencontre souvent dans
les textes religieux, et on le trouve indiqué, avec le Jujubier,
comme l'un des deux arbres sacrés du XVIP nome de la Haute-
Egypte. On l'employait également eu médecine. Le T. nilolica
pousse encore aujourd'ilui en Egypte, en compagnie de plusieurs
autres espèces de TammHx.
Bien que le copte Osi, l'arabe Açl et l'égyptien Aser soient
très certainement un même mot, il faut remarquer que les Scalce
coptes rendent She-n--osi par l'arabe Tarfah, tandis que Y Açl
arabe y répond au nom copte Pi-nam ou Pi-nom. Or, d'après
Schweinfurth, Tarfah désigne le T. nilolica, tandis que Açl
désigne le T. articulata Vahl. En attendant qu'on trouve un
arbre Nam dans les textes hiéroglyphiques, on peut admettre
que le nom Aser s'applique indistinctement à toutes les espèces
de Tamaris.
80 LA FLORE PHARAONIQUE
LYTHRARIAGEES
134. IjaivHonia iiieriiiti« L.
Le L. merm/5 donne la poudre rouge-orange connue en arabe
sous le nom de Henné; cette poudre s'obtient en broyant les
feuilles desséchées de l'arbre et sert aux Arabes à se teindre
les ongles et l'intérieur des mains. On a découvert un grand
nombre de momies dont les mains étaient teintes à l'aide du
même procédé; de plus, Schweinfurth a reconnu dans quelques
tombes égyptiennes des fragments de L. inermis. FI. Pétrie en
a également rapporté de ses fouilles dans la nécropole gréco-
romaine de Hawara, au Fayoum, Prosper Alpin, le premier qui
nous parle de la poudre de Henné, la nomme Archenda (De
plant. J^^gijpt., XIII).
Le L. inermis porte en grec le nom de y.-jTxpoç. Ce mot x-jTipo;
dérive de l'ancien égyptien par l'intermédiaire des langues sémi-
tiques. Le nom hébreu de la plante est Kop/ier, son nom copte
est Khouper ou Kouper, et les habitants d'Assouan, au dire de
Delile, la nomment Kafra. Les arabes appellent le Lawsonia
Fagliou, Fàghîah ou Shagarat-el-Henné , « l'arbre au
Henné ». Le mot hiéroglyphique d'où dérive cette série de noms
est Pouqer, qui est devenu en hébreu Kopher par transposition
de lettres. L'arabe Faghou ou Fàghîah semble dériver plus
directement de l'égyptien, sans transposition, mais avec chute
de la lettre finale R, fait extrêmement commun dans toutes les
langues sémitiques, et dont nous venons justement de voir un
exemple dans le nom copte du Tamaris, Osi, qui vient de l'égyp-
tien Aser. Un fait qui semble démontrer la possibilité de la
chute du R en Arabe est qu'Aboulqasim-el-\vizir considère les
mots Fàghîah et Fâghirah^ — qui dans son ouvrage s'appli-
quent à une autre espèce, — comme synonymes l'un de l'autre.
D'ailleurs, un détail qui indique bien que le copte A'oMjoer dérive
LYTHRARIACKKS, (JNAGRARIÊES 81
de l'égyptien Powier par transposition, c'est que cette trans-
position se rencontre déjà dans les textes démotiques, qui
donnent au Henné le nom de Kapra.
Le L. inermis n'est cité, à ma connaissance, que quatre ou
cinq fois dans les textes égyptiens, et toujours dans des recettes
de parfumerie, entre autres dans la recette du Kyphi. Nous
avons vu que, d'après l'examen de quelques momies, les
Egyptiens se rougissaient les mains au Henné, ainsi que les
Arabes. Dioscoride (^Z)e mat. rnecL, 1, 124} nous apprend qu'à
l'aide de la même poudre, diluée dans du suc de Saponaire, les
Egyptiennes d'autrefois se teignaient les cheveux en blond, et
Pline (Hist. nat., XXIII, 46) reproduit la même assertion.
Comme on le voit, l'idée de se teindre les cheveux date de bien
loin. Depuis quelques années, on vend à Paris du Henné pour
rendre les cheveux blonds ; c'est là une découverte pharao-
nique remise au jour. Le L. inermis est originaire de l'Asie
orientale. Les Egyptiens paraissent l'avoir introduit assez tard
dans leur pays, au plus tôt à l'époque des Ramessides. Le nom
de la plante ne se rencontre que dans des inscriptions ptolé-
maïques; Schweinfurth et FI. Pétrie n'en ont retrouvé des frag
ments que dans des tombes postérieures à la XX" dynastie.
ONAGRARIÉES
135. Epilobiuni liirsiituin L.
L'Epilobe croît encore de nos jours en Egypte, surtout dans
le Delta. Schweinfurth en a retrouvé des bouquets dans une
tombe postérieure à l'époque des Ramessides, sise àSheikh-abd -
el-gournali,surles ruines de l'ancienne Thèbes. L'espèce antique
a, paraît-il, les fleurs un peu plus petites que celles de l'espèce
que l'on rencontre dans nos climats. FI. Pétrie a également ren-
contré des restes de cette espèce dans les tombes gréco-romaines
de la nécropole de Hawara, au Fayoum.
LA FLORE PHARAONIQUE
ROSACEES
136. Rosa Nanota Rich.
Cette plante a été retrouvée, par FI. Pétrie, dans la nécropole
gréco- romaine de Hawara, au Faj'oum. Le R. saucta étant
d'origine abyssinienne, il se peut que les anciens Egvjttiens
l'aient connu d'assez bonne heui-e. Néanmoins, le nom égyplif^i
ne s'en trouve que dans les textes démotiques, sous la forme
OumHou, qui, par l'intermédiaire du copte Ourl, Oiiert, Bert,
est devenu en arabe Ouard,
137. Pyriis JVIalus L.
Voici encore une plante intéressante au sujet de l'histoire de
la culture. Le nom arabe du Pommier est Taffali. Djepeli, dans
les lexiques coptico-arabes, est traduit par Taffah, [mkov,
rnalum. Enfin, le mot hébreu que les traductions de la Bible ren-
dent par Pomme est Tap^jou/^//. Tal]'ah,Djepe]t ei Tajjpoiik/t
sont donc trois mots bien identiques. Hœfer, dans son Histoire
de la botanique, propose de traduire l'hébreu Tappoukh par
« orange » au lieu de « pomme », parce que le Pommier pro-
spère peu hors de la zone tempérée froide et que ses fruits, en
Orient, n'attirent ni par leur odeur ni par leur saveur. Ces
motifs ne sont pas suffisants, ce me semble, pour nous per-
mettre de méconnaître l'exactitude des traductions bibliques,
d'autant plus que l'Oranger ne fut connu dans la région médi-
terranéenne que postérieurement à l'ère chrétienne, et que le
Pommier est fréquemment cultivé de nos jours dans les envi-
rons de Miniéh, en Haute-Egypte, où il vient très bien. L'hé-
breu Tappoukh est évidemment le même mot que l'arabe
Taffah, lequel désigne bien le Pommier, sans contradiction
possiljle.
ROSACÉES 83
L'original égyptien de ces trois formes est Dapili, — en
démotique Daphhi, — mot dont les plus anciens exemples da-
tent du temps de Ramsès II et de Ramsès III. Ramsès II fit
planter des Pommiers dans ses jardins du Delta. Ramsès III
donna aux prêtres de Thèbes, pour leurs offrandes journalières,
848 paniers de l^ommes. Sous la XIX" dynastie, le Pommier
était donc un arbre fruitier communément cultivé en Egypte.
188. Pyrue commuiii** L.
La Poire a été retrouvée, par FI. Pétrie, dans la nécropole
gréco-romaine de Hawara, au Fayoum. Son introduction en
Egypte doit être postérieure aux dynasties pharaoniques ; les
noms coptes de la Poire, dans les Scalee, sont de sonorité
grecque : Korthollos, Apidia, Apios.
139. Amygtlalus Pcrsica L.
La Pèche, ainsi que l'Amande et la Cerise, mentionnées aux
numéros suivants, a été retrouvée dans la nécropole greco-
romaine de Hawara. L'un des deux noms que les Svalx don-
nent à la Pèche, Ou-persi, est certainement d'origine grecque.
L'autre, Hupori, est de sonorité égyptienne.^ iMais, Theo-
phraste, qui connaît tous les arbres fruitiers de l'Egypte, n'ayant
parlé du Pécher, même pour la Grèce ou l'Asie, en aucun
endroit de son Histoire des plantes, il est certain que la Pêche
n'était pas encore connue des Égyptiens au iv" siècle avant
notre ère.
140. Amys«lalHS coininuBiis L.
Mêmes remarques k faire au sujet de l'Amande. Son nom
copte, Leuke, est bien certainement d'importation grecque. Un
autre nom copte de l'Amande, Peukinon (Kir., 382), semble
résulter d'une faute de copie qui aurait fait Wve Peukinon RM
lieu de Leukinon.
84 LA FLORE PHARAONIQUE
141. Priiuus Cerasus L.
Il en est de même pour la Cerise, dont le nom arabe, Qerasia,
sert à traduire, dans les ScaUe, les mots coptes Tamaskioii,
Pi-tamaskenos , dont l'origine est certainement grecque, mais
dont le sens tendrait à nous laisser supposer que le Cerisier
était cultivé en grand à Damas quand les Egyptiens l'impor-
tèrent sur les rives du Nil.
MIMOSÉES
142. Acacia nilotica Del.
Quelques-unes des guirlandes qui ornaient les momies
d'Ahmès I et d'Aménophis I, rois de la XVIIP dynastie, étaient
composées de fleurs d'A. nilotica. Cet arbre, dont le bois servait
à faire des cercueils, des meubles, des statues, se nommait
Sliant en ancien égyptien. L'hébreu Shett, par assimilation du
N au T, l'arabe Sant et le copte Shonte, iShanti, désignent
également l'Acacia et dérivent du nom hiéroglyphique de cet
arbre. L'A. nilotica est un arbre très ancien sur les bords du
Nil ; son nom se trouve dans les textes contemporains des pyra-
mides. Une brique d'El-Kab renfermait, au dire d'Unger, quel-
ques fragments d'A. nilotica. La gomme provenant de cet arbre
se nommait, en ancien égyptien, Qami, en copte Komê, —
mot dans lequel on retrouvera l'origine du grec ■Mfj.y.i et de
notre mot gomme, — mais qui était employé également en
égyptien pour désigner la résine, car on disait aussi bien Qami
(gomme) d'Ebénier, que Qami (résine) d'Arbre à encens. On
sait que la gomme de l'Acacia est la gomme arabique du com-
merce.
Le Musée de Florence possède (n' 3630) plusieurs épines
(Y Acacia trouvées avec des objets de toilette, et qui semblent
avoir servi d'aiguilles ; elles ont été attribuées par Migliarini à
ROSACÉES, MIMÔSEES 85
y Acacia vera Willd. Les fouilles de FI. Pétrie, dans les nécro-
poles de Hawara et de Kahoun, — cette dernière, de la XIP
dynastie, — ont amené la découverte d'objets fabriqués en bois
d'Acacia, et de gousses du même arbre, qui paraissent avoir
servi au tannage; M. Newberry attribue ces restes à IM. ara-
/yîc<2 Willd. Enfin, M. Bonastre rapporte à IM. heterocarpa
Del. certains fruits du Louvre (L. 171).
143. Acacia Seyal Del.
Cet Acacia est mentionné fort souvent dans les anciens textes
égyptiens sous le nom Ash. Son bois servait à faire des cer-
cueils, des statues, des portes, des barques. Il fournissait une
essence souvent citée dans les inscriptions et qui n'était autre,
probablement, qu'une dilution de sa gomme dans l'eau. L'A.
Seyal se rencontre beaucoup de nos jours en Thébaïde. Dès les
premières dynasties, son nom se trouve sur les monuments. Le
nom de l'A. Seyal, qui est TaVi en arabe, est Pi-tarinon dans
les Scalcs (Kir., 175).
On a voulu, dans ces derniers temps, voir dans l'arbre Ash
une espèce de Conifère. Les arguments réunis pour motiver
cette traduction sont des plus justes et des plus frappants. On a
pourtant négligé un point très important, c'est que le nom Ash
est déterminé par une gousse. Or, une gousse est admissible
derrière un nom de Légumineuse, mais non derrière un nom de
Conifère. On a oublié également que Y Ash est mentionné dans
les textes les plus anciens que l'on connaisse, et qui datent d'une
époque où les Egyptiens ignoraient même l'existence de la
Syrie.
144. Acacia Farnesiana Willd.
Les fleurs de cette espèce se vendent depuis quelques années
chez les fleuristes, sous le nom de Mimosa. On connait leur
forme globuleuse et leur aspect soyeux. Les anciens Egyptiens
leur donnaient le nom pittoresque de Per-shen, qui signifie
86 LA FLORE PHARAONIQUE
« grains chevelus ». Ces fleurs sont souvent employées en méde-
cine, et on les rencontre dans presque toutes les recettes de
parfumerie, désignées par un synonyme Sannâr.
Depuis la rédaction de ces lignes, qui datent de la première
édition, M. Scliweinfurtli m'a tait observer que Y A. Farnesiana,
étant d'origine américaine et n'étant connu dans l'ancien conti-
nent qu'à partir du xvii" siècle, n'a pu être cultivé par les
anciens Egyptiens. C'est donc à une autre espèce à' Acacia qu'il
faut rapporter les fleurs odorantes Per-shen ou Sannàr des
textes hiéroglyphiques. Peut-être pourrait-on rapprocher ce
dernier nom de l'arabe Saminor qui, d'après Schweinfurth,
désigne l'A. spirocarpa Hoghst.
145. Ifloriuga aptera G^rtn.
Une graine de cette espèce, qu'il est facile de distinguer de
l'espèce voisine M. oleifera Lmk., a été trouvée par Schwein-
furth dans une tombe de Drah-abou'1-neggah. Des gousses et
des graines s'en trouvent exposées au Musée de Florence
(n" 3618), et FI. Pétrie a découvert des restes de la plante dans
ses fouilles de Hawara. Le M. apiera, nommé Yesar par les
Arabes, est commun, au dire de Schweinfurth, dans le désert
oriental de la Thébaïde. Le fruit du Moringa, connu sous le nom
de Noix de Ben, fournit une huile précieuse pour la parfumerie ;
les anciens lui donnaient les noms suivants : Bi:lyyo; y.lyj-rîo:
Théofhr., BiilTJog [j:jps-^iy.-/] Diosc, Mfjrobalanum, Glans xgy}}-
tia Pline. J'ai retrouvé le nom égvptien du Moringa, Baq, et,
ne connaissant pas la découverte de Schweinfurth, j'y avais vu
le M. oleifera, que l'on indique généralement comme produi-
sant l'huile de Ben et comme correspondant aux termes classi-
ques cités plus haut. Mais, puisque le fruit trouvé dans une
tombe appartient au M. aptera et que c'est cette espèce que l'on
rencontre de nos jours en Egypte, il est évident que le Baq
antique est le M. aptera plutôt que le M. oleifera. he Baq
croissait dans la Thébaïde et dans le Delta, ainsi que dans l'oasis
M 1 M 0 .-il-: !■: > . c i; > .v l r i m !•. k > on
de Dakhléli. (.)n le trouve mentionné dans les textes des plus
anciennes dynasties. L'huile que l'on en extrayait, nommée
Baqi, était très réputée. On s'en servait en parfumerie, on en
oignait les momies, on la recommandait en médecine. On la divi-
sait en deux espèces, Baqi rouge et Baqi vert, ce qui s'accorde
ivec un passage de Pline qui nous dit que l'huile du Myro-
Oalanum était rouge eu Egypte et verte en Arabie.
GESALl'LMEES
146. Cei'Btoiiia Mlli(|aa L.
Le mot hiéroglyphique Djaroudj ou Garouta signifie
« gousse » en général. La forme Ddrrowju du même mot,
plus rarement Adarrouya, répondant au copte Gnratè (Luc,
XA^, d6), s'applique à un fruit spécial, au goiit de miel, que
l'on mangeait sec ou confit, et dont on faisait une boisson
nommée Tarroukou. C'est la « Gousse » par excellence, la
Caroube, à laquelle les Grecs et les Latins donnaient également
le nom de Gousse, y.îpy-ov, SiliqKa, désignations conservées par
Linné dans le nom botanique de la plante, Cerntonia Siliqua.
Dans le midi de la France, la Caroube se nomme Carouge, et
l'on reconnaît facilement dans ce mot une dérivation de l'ancien
égyptien. Caroube se dit Kharoub en arabe, mais aussi Qirat,
et ce dernier mot se rapproche des formes hiéroglyphiques. Un
mot arabe presque analogue, Qarad, désigne également
une gousse, celle de l'Acacia arabica Willd. Tous ces mots,
coptes, arabes, français même, dérivant de l'ancien égyptien, on
peut supposer, non sans quelque vraisemblance, que les noms
■/.zoz-io)/ et Ceratonia, dont les trois consonnes radicales répon-
dent exactement aux trois consonnes radicales des termes sémi-
tiques, viennent également de l'égyptien et ne présentent avec
/Àyx; qu'un rapport tout fortuit.
Théophraste nous apprend que le Caroubier se nommait vul-
gairement Figuier d'Egypte ; mais il assure qu'on ne le ren-
88 LA F[-ORE THARAONIQUE
conti'ait qu'en Syrie. Unger a trouvé une gousse de Caroubie
représentée sur un tableau au milieu des offrandes funèbres, et
Kotschy a rapporté d'Egypte une canne découverte dans un
cercueil de momie, qu'il a reconnue, après examen au micro-
scope, être en bois de C. Siliqua. Enfin, des gousses et des
graines de Caroubier ont été découvertes par FI. Pétrie à Hawara
et même à Kahoun, nécropole qui date de la XIP djmastie. Cet
arbre est encore assez cultivé de nos jours en Egypte. La
forme de son nom égyptien pourrait nous permetre de lui attri-
buer une origine étrangère, peut-être sémitique ; mais ce nom,
comme on peut le remarquer, ne s'applique qu'au fruit. 11 date
de la XIX*' dynastie, époque où l'on aimait agrémenter la langue
égyptienne de mots empruntés à la Syrie.
Le nom de l'arbre, lui, est bien plus ancien. Il s'écrit au
moyen d'une gousse et se prononce Nouiem ; or, la gousse est
employée comme signe hiéroglyphique dans les inscriptions des
plus antiques pyramides de Memphis. Nouiem est donc un très
vieux mot égyptien. Comme ce mot, en somme, ne désigne origi-
nellement qu'un arbre à f/ousses et qu'il ne s'est pas conservé
en copte comme désignation d'un arbre, on peut se demander
s'il doit réellement s'appliquer au Caroubier. Un fait semble le
prouver : c'est que Noutem, en plus de ce sens « arbre à
gousses », signifie aussi « doux, suave, agréable ». Je ne vois
que la gousse du Caroubier qui ait pu inspirer ces sens symbo-
liques, aucun autre arbre légumineux d'Egypte ne produisant
des gousses mangeables, sinon le Tamarin, qui ne fut introduit
sur les rives du Nil qu'après la conquête arabe. D'autre part, le
fruit du Noutem n'est employé au Papyrus médical Ebers que
pour relâcher le ventre, seul emploi que Dioscoride et, après lui,
Galien, Pline et Gargilius Martialis attribuent à la Caroube
fraîche. Le même emploi est indiqué dans Prosper Alpin (De
2)1 ont i s ^Egypti, § 3), en 1592.
Que l'on songe que le Cédrat, introduit en Grèce au jv" siècle
avant notre ère, ne commença à s'y manger que six cents ans
plus tard, et l'on admettra que les Egyptiens ont pu ne manger
CESALPINIEES, P A T I TJON ACÉES 89
la Caroube qu'après l'avoir vu manger par les Syriens, et lui ont
donné, pour cette raison, le nom qu'elle portait en Syrie, tout en
conservant à l'arbre son nom égvptien. De même que le firent
les Grecs pour le Cédrat, les Égyptiens employèrent la Caroube
en médecine avant de songer à l'utiliser pour l'alimentation. Ils
remarquèrent ainsi de bonne heure son goût sucré ; d'où l'em-
ploi de la Caroube, dans les plus anciens textes, comme signe
symbolique de l'idée de douceur et de suavité.
A propos de cette valeur hiéroglyphique de la gousse, on peut
ajouter un nouvel argument prouvant que le Noutem est bien
un arbre à gousses comestibles. Dans le Papyrus des signes,
découvert par FI. Pétrie en Egypte, papyrus qui nous donne la
liste de tous les signes hiéroglyphiques suivis de leur description,
on lit, après la figure de la Datte : « fruit du Dattier ». Après la
figure de la gousse, qui vient immédiatement avant, on lit :
« fruit du Noutem ». Cela achève de démontrer, — je suppose, —
que le Noutem est bien le C. Siliqua et que le bois de Noutem,
nommé Sis-noutem dans de nombreux textes relatifs à l'ébé-
nisterie, est bien le beau et solide bois rougeâtre que fournit le
Caroubier.
Enfin, en plus du nom Darrouga, tiré des langues sémi-
tiques, les Egyptiens désignaient encore la Caroube sous les
noms purement égyptiens de Djaïri et de Oulià ou Houâ. Le
premier de ces noms, signifiant « acide, aigrelet », s'est d'abord
appliqué à la pulpe seule du fruit, puis ensuite, par extension,
au fruit tout entier. Quant au mot Ouhà ou Houâ, qui signifie
« fruit en forme de croissant », il sert à dénommer la gousse du
Caroubier, principalement la gousse fraîche, par opposition h
Darrouga, qui est ordinairement le nom de la gousse sèche.
PAPILIOiNAGÉES
147. liapiuus Tennis Forsk.
Des gousses vides et brisées de cette plante ont été trouvées
dans une tombe égyptienne. Schweinfurth suppose qu'elles sont
90 LA FLORE PHAHAOMOrE
modernes;, mais, à cause de l'existence d'un nom copte pour le
Lupin, il n'en considère pas moins le L. Tennis comme ayant
été connu des anciens Egyptiens. D'ailleurs, cette plante était
connue des Égyptiens au moins à l'époque gréco-romaine,
puisque FI. Pétrie en a découvert des fragments dans la nécro-
pole de Hawara.
148. iHedicaso deutlciilafa Willd.
Dans une brique de la pyramide de Dasliour, Schweinfurth a
reconnu des fragments du M. denticulata . FI. Pétrie a trouvé
également des restes de cette plante à Hawara. A Kahoun,
nécropole de la XIP dynastie, on en a trouvé une graine mêlée
accidentellement à des grains d'Orge déposés en offrande funé-
raire. On peut rapprocher de ces trouvailles des fruits exposés
au Musée de Leide sous les n°'H, 52-54 et indiqués dans le cata-
logue comme provenant du M. rugosa Lmk.
149. Helilotiis parviflora Dkl.
Une brique de la même pyramide de Dashour a foui'ni k
Unger quelques restes du M. parviflora, plante très com
mune en Egypte, et que l'on rencontre dans tout le reste de
l'Afrique.
150. luilisofera arg;eutea L.
C'est cette espèce que l'on cultive aujourd'hui en Egypte, où
elle se rencontre même, à l'état spontané, dans le désert à
l'ouest de la Thébaïde. Il est donc probable que c'est la même
que l'on cultivait autrefois pour ses propriétés tinctoriales.
L'Indigo a un nom sanscrit, ÎSili, et A. de Candolle, dans son
Originp des plantes cultit^èrs, en conclut que l'Indigo vient de
l'Inde, comme du reste le prouvent, dit-il, ses noms classiques
'Tvotxo'v, Indicum. En fait, le nom arabe et égyptien moderne de
l'Indigo est Nil. Il reste donc à savoir si le nom sanscrit dérive
papii,iuna(;kp:s 91
du nom arabe, ou si ces deux noms n'ont entre eux qu'un rap
port fortuit. Un fait d'ordre philologique vient éclairer d'un
nouveau jour la question d'origine de l'Indigo.
On sait que toutes les étoffes égyptiennes teintes en bleu ont
donné, par analyse chimique, des traces certaines d'Indigo.
L'Indigo était donc connu des anciens Egyptiens. Le tiraient-
ils de l'Inde, ou le cultivaient- ils déjà dans leur pays? Un texte
relatif à la teinture nous donne le nom de la plante qui servait
à teindre en bleu, et ce nom, qui n'a rien à voir avec l'Inde, est
celui qui a donné naissance au grec lv^iy.ôv. Le nom égyptien de
l'Indigo est Dinkou. Les Grecs, en présence d'une plante tincto-
riale d'origine étrangère, nommée Dinkon, y ont vu une plante
indienne et, par une raétathèse qui en facilitait la prononciation,
ont changé son nom en hdirJ/j. Le nom Dinkon signifie litté -
ralement « plante qui chasse les tranchées ». Cette propriété
se trouve mentionnée dans Dioscoride (V, 107). Le Dinkon
est, d'autre part, plusieurs fois nommé dans les papyrus
médicaux.
Que l'Indigo soit d'origine indienne, c'est possible. Mais cela
ne résulte ni de son nom sanscrit, qui se retrouve en arabe
d'Egypte, ni de ses noms classiques, qui dérivent directement
de l'ancien égyptien. Ce qui est certain, c'est que cette plante
était cultivée en Egypte dès les temps les plus reculés, et qu'on
la trouve aujourd'hui spontanée au sud de l'Egypte, en Nubie
^t en Abyssinie.
151. Seshauia segyptlaca Pers.
Des fleurs de cette plante, ayant encore conservé leur couleur
jaune, ont été reconnues par Schweinfurth au milieu des guir-
landes qui ornaient la momie d'Ahmès (XYIIP dynastie).
152. CJIecr arietinum \j-
Cette plante est cultivée de nos jours en Egypte, et ses grains
se mangent grillés. Pickering supposait qu'elle était connue des
92 LA FLORE PHARAUNIOUE
anciens Egyptiens et que c'est à cause de la forme de ses graines,
qui ressemblent à des têtes de bélier, qu'elle était considérée,
au temps d'Hérodote, comme un aliment que la religion défen-
dait de manger. FI. Pétrie a^'aut découvert le Pois chiche dans
la nécropole gréco-romaine de Hawara, l'assertion de Pickering
se trouve justifiée, du moins en ce qui concerne l'existence du
Pois chiche dans l'ancienne Egypte. Les Scalse sont contra-
dictoires au sujet du nom copte du Pois chiche. Certaines
portent : Arshin = « Pois chiche », Ershish = « Lentille ».
D'autres, par contre, portent : ArsJiin = « Lentille », Ershish
= « Pois chiche ». Or, il existe en égyptien deux noms de
légumes, Arshâ et Arshana, dont le premier semble répondre
à Ershish tandis que le second paraît être la forme antique de
Arshin. Comme il existe en copte une expression narshan
qui désigne quelque chose de tacheté, par exemple la peau
piquée de taches de rousseur, je crois que ce sont les dernières
Scalx qui ont raison et que Arshin désigne la Lentille, à
laquelle on peut, bien mieux qu'au Pois chiche, comparer les
taches de rousseur. Ce serait donc Arshà qui serait le nom
antique du C. arietinum.
153. Pi<«iiiii ar%cnse L.
Unger a trouvé, dans une brique de la pyramide de Dashour,
quelques fragments de graines d'une Légumineuse qu'il attribue
au P. arvense, plante abondante aujourd'hui en Egypte.
FI. Pétrie a retrouvé des restes de cette espèce dans la nécro-
pole gréco-romaine de Hawara, et dans celle de Kahoun, de la
XIP dynastie.
154. PIsuiiB sativtiin L.
Des Pois ont été trouvés en abondance dans les deux nécro-
poles dont nous venons déparier. Les Egyptiens cultivaient donc
cette espèce dès la XIP dynastie. Le nom copte du Pois, — en
PAPILIONACÉES 93
arabe Bessila, — est Ti-lahonthe, mot qui ne paraît pas être
d'origine égyptienne.
155. IMsum elatius M. B.
Newberry a reconnu, parmi les grains mêlés accidentellement
à de l'Orge d'une tombe de la XIP dynastie, de la nécropole de
Kahoun, six grains d'un Pisum qui n'est ni le P. arveuse, ni
le P. satimim. 11 ne reste qu'une troisième espèce de Pisum
qui soit mentionnée dans la Flore de Schweinfurth, c'est le
P. elatius, spontané dans le Delta. La conclusion me semble
tout indiquée, si la détermination du genre est exacte chez
Newberry.
156. ErvatM Lens L.
On sait par les auteurs classiques que la Lentille croissait en
Egypte; elle servait même déjà d'aliment, d'après Hérodote,
aux constructeurs des pyramides de Gizéh. On en a retrouvé,
cuites et réduites en pâte, dans une tombe de Thèbes datant de
la XIP dynastie. Le nom égyptien de VE. Lens est Arshana,
comme on l'a vu au n"* 152. Ce mot ne présente pas une appa-
rence égyptienne. Peut-être la Lentille venait-elle d'Asie. La
première mention monumentale de la Lentille date de la XIX" dy-
nastie, du moins sous le nom Arshana. Peut-être les Égyptiens
avaient-ils, pour désigner ce légume, un autre nom que les
textes ne nous ont pas encore fait connaître.
Les noms hébreu et arabe de la Lentille n'ont aucun rapport
avec son nom égyptien, à moins que l'on admette , ce qui est
possible, qu'en transcrivant le pluriel hébreu A dshin les
Égyptiens aient confondues deux lettres R et D qui, en hébreu,
se ressemblent beaucoup, et même peuvent se confondre en
écriture hiératique égyptienne.
157 Vicia Faba L.
Des Fèves ont été trouvées par Schweinfurth dans une tombe
n LA FLORE PHARAONIQUE
de la XII* dynastie: FI. Pétrie en a découvert des quantités dans
les nécropoles de Hawara et de Kahoun, dont la dernière date
également de la XII* dynastie ; d'autres, sans indication de
date ni de lieu de provenance, mais certainement d'origine égyp-
tienne antique, se trouvent, au dire d'Unger, exposées au Musée
de Vienne. D'après les listes d'offrandes gravées dans les sépul-
tures égyptiennes, les Fèves faisaient partie des aliments offerts
aux défunts, et cela dès les premières dynasties. Ramsès III en fit
distribuer des quantités dans les magasins des temples de Thèbes.
Ces faits semblent controuver l'assertion d'Hérodote, qui affirme
qu'en Egypte on considérait la Fève comme un aliment maudit
et que personne n'en faisait usage, mais nous verrons plus loin
que la Fève prohibée était le fruit du Lotus rose. Le nom
égyptien de la Fève est Aow ou Wonr, qui répond à l'hébreu
Poul et à l'arabe Foui. Les noms coptes de la Fève, dans les
Scalse, sont Pi-pliaba, Pi-ali, Pi-phel, Pi-pheli, Pi-ouro,
dont le premier est grec et dont les autres dérivent directement
de l'ancien égyptien.
158. Vicia Mativa L.
Des graines et des gousses de Vesce ont été retrouvées par
Schweinfurth dans plusieurs tombes égyptiennes. Unger en a
reconnu également quelques fragments dans une brique de la
pyramide de Dashour. La culture du V. satioa dans l'Egypte
antique est donc bien démontrée. Cette plante n'est plus cultivée
de nos jours sur les bords du Nil. On la rencontre seulement
dans les champs, et les Arabes lui donnent le nom de Foui
roumi, « Fève grecque » .
159. Latliyrus sativus L.
Des graines de Gesse ont été reconnues par Schweinfurth dans
une tombe 'ouverte à Gébéleïn par Maspero. Des gousses de la
même plante, trouvées dans un tombeau de Drah-abou'1-neggah,
ne lui paraissent pas être d'origine antique. PI. Pétrie a retrouvé
PAPILIONACKES, BURSÉRACKES 95
la même espèce dans la nécropole gréco -romaine de Hawara.
Le nom copte du L. satwus est Pi-houf, traduit dans les Scalse
par l'arabe Gilbàn. Houf est certainement d'origine hiérogly-
phique, mais je n'ai encore rencontré un nom semblable dans
aucun document pharaonique.
160. liatliyrus lilrsutus L.
Des gousses de cette plante ont été reconnues par Schwein-
furth dans une tombe de la XX* dynastie découverte à Thèbes par
Schiaparelli. Leur âge antique ne lui semble pourtant pas bien
démontré ; il suppose qu'elles ont pu être déposées là par des
Arabes qui s'étaient logés dans le tombeau.
161. Trlfolinin ale^andrinum L.
Cette plante, très commune de nos jours en Egypte, où elle
porte le nom de Bersim, a été retrouvée par FI. Pétrie à
Hawara, nécropole gréco-romaine, et à Kahoun, nécropole de
la XIP dynastie. Le nom du T. alexandrinum, dans les Scalx,
est Pi-trim ou Pi-trimi.
162. Cajanas indicus L.
Une graine de cette plante a été déterminée par Schweinlurth.
Elle provenait d'une tombe de la XIP dynastie ouverte par
Mariette. Le C. indiens se trouve en Haute-Egypte, à l'état
sauvage; on le cultive en Nubie.
BURSÉRAGÉES
168. Balsamodendron Myrrlia Nées
Des fragments de Myrrhe ont été découverts, par FI. Pétrie,
dans la nécropole gréco-romaine de Hawara, au Fayoum. La
Myrrhe porte, dans les ,Scalx, les "noms de Pi-sunar, Pi-
96 LA FLORE PHARAOXIQUK
Siiurna ou Pi-smyrna. Ces deux derniers noms dérivent du
grec. Le premier, qui peut être égyptien, n'a pas encore été
retrouvé dans les textes anciens. Mais un troisième nom copte
de la Myrrhe est donné dans les traductions bibliques, Pi-shal,
mot dont l'antécédent hiéroglyphique se rencontre fort souvent
dans les documents pharaoniques, sous la forme Khari. D'après
Plutarque (Delsid. et Osir., 79), le nom égyptien delà Myrrhe
était /3a/, Jablonski, d'après le copte Shal, a cru pouvoir
changer (îxl en o-aX. Une faute de copiste est admissible, en
effet, dans le texte de Plutarque. Mais, dans tous les cas,
l'égyptien Khari et le copte Shal donneraient une transcription
grecque yxl, et non Ta/.. C'est ainsi que le nom du Lierre, —
\oir suprà, n° 115, — Khi-n-ousiri, en co]^ie *She-n-osiri, a
fourni à Plutarque la transcription ypôai^iz.
Les Egyptiens, qui tiraient la Myrrhe des bords de la mer
Rouge, connaissaient certainement plusieurs autres espèces de
Burséracées de ces régions. Un frait d'une espèce indéterminée
de Balsamodendron a été rapporté d'une tombe égyptienne par
Passalacqua (A. Braun, Die Pflanzenreste, p. 299), ce qui
semblerait prouver que l'arbre en avait été importé en Egypte.
Or, nous savons en effet que la reine Hatasou, à l'époque de la
X VHP dynastie (xv* siècle avant notre ère), envoya une expé-
dition au pays des Somalis afin d'en rapporter des « Sycomores
à encens » que l'on devait transplanter à Thèbes. L'arbre à
encens du pays des Somalis ne peut être que le Bosioellia
thurifera Gart., qui précisément ne pousse que dans ces
régions et est seul à y représenter les Burséracées. L'encens,
dès les temps les plus reculés, porte dans les textes hiérogly-
phiques le nom de Anti.
Le Bdelliiim, — en hébreu Bdolah, — gomme-résine fournie
par le Balsamodendron africanum Arn., arbre de Nubie et
d'Abyssinie, devait être également connu des Egyptiens, puisque
les Hébreux le connaissaient. De même le Baume proprement dit,
liildzuov de Dioscoride, produit par le B. gileadense D. C. , devait
être connu dans l'ancienne Egypte. Toutes ces espèces de
BURSERACKES. AN AC AR DI A CÉES 07
gommes- résines ont été retrouvées dans les tombes et se trouvent
exposées dans nos musées égyptiens, mais elles n'ont pas encore
été étudiées par des chimistes. Je pense que c'est au Bdellium
ou au Ba/sa/iium que l'on doit rapporter la gomme-résine .4//a//<,
très souvent mentionnée dans les textes hiéroglyphiques parmi
les produits des bords de la mer Rouge, et décrite en ces termes:
« Encens exsudant d'un arbre et séchant sur place; la couleur
« en est rouge et l'on distingue à l'intérieur des masses de teinte
« blancjjàtre. » Une étude d'ensemble de tous les noms de
gommes -résines mentionnées dans les textes égyptiens amène-
rait, je crois, de très importants résultats.
ANAGARDIAGEES
164. Pistacia Terebintlius L.
Le Térébinthe n'est pas nommé dans les textes égyptiens ; mais
la résine que l'on en tirait, connue aujourd'hui sous le nom de
térébenthine, se trouve citée dès les plus anciens temps de la
royauté égyptienne. Son nom antique, Sounter, s'est conservé
en copte sous la forme Soute, Sonii. Pourtant, le mot Souli,
oi-dinairement rendu dans les Scalsc. par « Résine », y sert aussi
à désigner l'arbre arabe Sowiihav ou Piniis' halepensis L. De
sorte qu'on peut hésiter, pour la gomme- résine 5ouH/er, entre
le Térébinthe et le Pin d'Alep. 11 faut pourtant remarquer que,
d'après les inscriptions de Deir-el-bahari, les Egyptiens tiraient
parfois le Sounter des bords de la mer Rouge (pays de Pount
et deTanouter). Or, le Pin d'Alep, que je sache, ne se rencontre
pas dans ces régions.
165. Pistacia Leutiscus L.
L'arbre se nommait 5/^0?^^ chez les anciens Égyptiens; la
résine que l'on en extrayait, et que l'on employait beaucoup en
parfumerie, portait le nom de Fatti. Ces deux arbres croissaient
98 LA FI.ORK PHARAONIQUE
dans l'antiquité, au dire des auteurs classiques, sur le littoral de
toute la partie sud-est de la Méditerranée. Galien affirme même
(De facidt. aliment., VII, p. 69) que le Lentisque croît en
Egypte. La chose est possible, caria résine Fatti est mentionnée
dans des textes de l'Ancien Empire (Pépi I, 491) et le P. atlan-
tica Desf., dont le nom copte, d'après les Scalx, est Pi-tere-
binthos, croît encore spontanément en Egypte.
RHAMNEES
16G. Zlzyphus Spina-Cliristi Willd.
Ce Jujubier égyptien est souvent mentionné dans les auteurs
classiques. Presque tous nos musées d'Europe en possèdent des
fruits trouvés dans les tombes égyptiennes. Les découvertes de
Masperoà Gébéleïn ont fourni à Schweinfurth l'occasion d'étudier
un grand nombre de fruits antiques de cet arbre. Une tombe de
la XIP dynastie, de la nécropole de Kahoun, a fourni à FI. Pétrie
des fruits de Jujubier déposés comme offrande funéraire.
Le nom du Jujubier doit se trouver très fréquemment dans les
textes égyptiens, mais je ne l'y ai pas encore reconnu. Cet
arbre porte, dans les lexiques coptico-arabes, les noms y.r,vxpi,
yXn et yrjfMjvi, que je transcris en lettres grecques afin d'en mieux
conserver l'aspect. Je n'ai pu retrouver la forme antique de
ces mots coptes : il est donc très probable que les noms coptes
du Jujubier ne dérivent pas de l'ancien égyptien. Il se pourrait
que le nom hiéroglyphique du Jujubier fiît Nabas.
Le Nabas est un arbre dont les fruits reviennent dans toutes
les listes d'ofïrandes. On en faisait des pains, de même qu'on
fait en Orient une sorte de pâte avec les Jujubes. Le nom du
Z. Spina-Christi est Sidr en arabe; le nom du fruit est Na-
baq, mot qui rappelle singulièrement l'égyptien Nabas.
ANACARDIAnÈES. RIIAMNERS, AMPKLIDEES 99
AMPELIDEES
167. Vltls vlnlfcra L.
On sait depuis longtemps déjà que la Vigne était connue des
anciens Égyptiens. Dès l'époque des pyramides, c'est-à dire trois
ou quatre mille ans avant notre ère, les peintures des tombeaux
égyptiens nous retracent le tableau de la culture de la Vigne et
de la fabrication du vin. Les tombes les plus anciennes conte-
naient, parmi les offrandes funéraires, des grains de raisin dé-
tachés de leur grappe.
Tous nos musées en possèdent, et les sépultures qu'on ouvre
journellement ne cessent d'enrichir nos collections de spécimens
antiques de ce fruit. Schweinfurth a trouvé récemment, dans un
tombeau de Thèbes, des paquets de feuilles de Vigne en parfait
état de conservation. Ces feuilles ont pu être amollies par l'eau
tiède et étalées dans l'herbier pharaonique du Musée de Boulaq.
Une remarque est à faire au sujet des raisins déposés auprès
des morts comme offrandes funéraires : tous ces raisins sont
noirs et ont été détachés de leurs grappes avant d'être offerts.
Peut-être peut-on en conclure qu'on les laissait sécher au soleil
avant de les offrir aux défunts. On en a trouvé plusieurs espè-
ces. Kunth décrit ainsi les raisins de la collection Passalacqua :
« Vifis vinifera L , var. monopyrena, Chasselas ». Pourtant,
Braun et Ascherson, qui ont examiné de très près ces raisins,
et ont obtenu l'autorisation de les couper, déclarent qu'ils ren-
ferment ^roz5 graines, et non une seule. D'autres, au Louvre et
au Musée de Leide, sont classés comme « Raisins de Damas » et
« Raisins de Corinthe «. Newberry, dans les raisins rapportés
par FI. Pétrie de la nécropole de Hawara, qui date de l'époque
gréco-romaine, a reconnu le V. vinifera L., var. corinthiaca.
Une tombe delà XIP dynastie renfermait, d'après Schweinfurth,
des raisins « appartenant à la variété noire à grosses baies
100 LA FLORE PHARAONIQUE
recouvertes d'un duvet bleuâtre ■». D'autres, provenant d'une
tombe plus récente, découverte à Gébéleïn, sont ainsi décrits par
le même auteur : « Raisins appartenant à une variété noire à peau
épaisse et avec trois à quatre graines. Malgré leur état rétréci et
le froncement profond de l'écorce, ils ont toujours 10 à 17 mil-
limètres de longueur sur 10 à 11 de lai'geur. Les graines sont
abruptement atténuées en pointe tronquée et mesurent en lon-
gueur, largeur et épaisseur, 7, 4 et 3 millimètres. Le sucre s'est
parfaitement conservé dans la pulpe de ces raisins. » Quant aux
feuilles de Vigne trouvées à Thèbes, «elles ne didèrent pasr,
— écrit Schwciniurtli, — « de l'espèce cultivée aujourd'liui en
Egypte, mais k la surface intérieure elles sont couvertes d'un
feutre de poils blancs, ce qui n'est pas le cas chez les variétés
indigènes de la vigne que j'ai pu comparer jusqu'ici. » En
somme, on voit que les Egyptiens connaissaient plusieurs varié-
tés de raisins, qu'il serait intéressant de chercher à retrouver
parmi nos variétés modernes.
D'après les représentations égyptiennes, la Vigne était tou-
jours cultivée sur tonnelles ou sur treillages disposés dans les
jardins en rangs parallèles assez espacés. Le jardin funéraire
d'Anna, personnage de la XA^IIP dynastie qui fut enterré à
Thèbes, renfermait, d'après le catalogue qui nous en est par-
venu, quatre-vingt-dix Sycomores, cent-soixante-dix Dattiers,
trois Mimosas, cinq Grenadiers, deux Moringas, etc., et douze
Vignes.
Plusieui-s vins égyptiens étaient célèbres k l'époque gréco-
romaine. D'abord, le vin des côtes voisines d'. Alexandrie, qu'on
appelait vin maréotique; puis le vin de Sebennytus, dans le Delta.
11 était fourni par trois espèces de Kaisins : le thasien, l'sethale
et le peucé. La Vigne thasienne produisait un raisin très doux,
relâchant le ventre. Un autre raisin égyptien, l'écbolas, passait
pour provoquer les avortements. Athénée mentionne en outre
les vins de Tanis, les vins de Thébaïde, particulièrement ceux
de Goptos, et surtout le vin d'.\nthylla, petite ville du Delta, voi-
sine d'Alexandrie, vin qu'il place avant tous les autres.
AMPELIDEKS, A L K AN T 1 AGEES 101
Le nom de la Vigne et du Raisin, en égyptien, est Arouri,
mot conservé en copte sous la forme Aloli. Le Raisin séché au
soleil se nommait A5/^e/3 ou Shep. Le Raisin vert, ou verjus, se
nommait Gangani, en copte Slielslunli. Le vin portait le nom
de Arp. Voici les dix espèces de vin qu'il m'a été donné de
relever en dépouillant les textes hiéroglyphiques : Vin blanc.
Vin rouge, Vin supérieur, Vin second, Vin sj^énite, Vin du
nord, Vin du centre. Vin Tekhes, Vin Neha et Vin Seklii. La
plupart de ces vins étaient déjà disliiiguês à l'époque des pyra
mides.
AURANTIAGEES
168. CItrus Ceci r a Ferr.
Kunth, étudiant les fruits de la collection Passalacqua, avait
cru pouvoir en attribuer un à l'Orange amère. La chose était
curieuse, car c'est seulement au rx" siècle de notre ère, que l'on
rapporte ordinairement l'apparition de l'Oranger dans la région
méditerranéenne, et son nom grec, -j-ohitoy, dont on ne connaît
qu'un seul exemple, se trouve dans un texte dont la date est impos-
sible à déterminer (Scolies de Nicandre, Alexiph., 533). Mal-
heureusement , un examen plus approfondi du fruit égyptien,
fait plus tard par Braun, lequel avait obtenu la permission de le
couper, a prouvé que ce fruit est tout simplement une vulgaire
figue deSycomore (A. Bradn, Die Pflanzenresle, pp. 299-300).
Un second fruit, exposé au Musée du Louvre, est ainsi décrit
dans le catalogue de Champollion (L., 165) : « Fruit AviCitrus
medica, L. ». Cette détermination a été faite par le chimiste
M . Bonastre, et confirmée plus tard par le botaniste Decaisne. Mais
la provenance de ce fruit est inconnue, de sorte qu'on ne sait s'il
appartient aux dynasties pliaraoniques ou à l'époque gréco-
romaine. Dans tous les cas, ce n'est pas du Citron qu'il s'agit ici,
mais du Cédrat, car c'est le Cédrat et non le Citron que connais-
102 LA FLORK PHARAONIQUE
saient les Grecs et les Romains et qu'ils nommaient -/.hpov et
J'ai étudié très longuement la question dans une étude sur le
Cédratier dans ranliquité. Il résulte de cette étude, à laquelle
je renvoie le lecteur, que le Cédrat parait avoir été connu des
Hébreux, dès le temps de Moïse, sous le nom de Hadar ; que
l'arbre semble avoir été importé d'Asie en Egypte à l'époque de
la XVlir dynastie ; que rien encore ne nous permet d'en déter ■
miner le nom hiéroglyphique ; enfin, que ses noms coptes, Ghitré,
'Djedjré, Kétri et Kithri, dérivent bien certainement d'un
ancien nom égyptien et que, par conséquent, mpov et citrum, et,
par suite, nos mots Cédrat et Citron, dérivent du nom que por-
tait le Cédrat chez les anciens Egyptiens.
Il reste à souhaiter ardemment qu'un botaniste expert vienne
éhicider cette intéressante question en étudiant de très près le
fruit exposé au Louvre et en établissant nettement l'espèce à'
laquelle il appartient.
OLAGINEES
169. Balaiiites ïeg^yptlnca Del.
Syn. Ximenia cegyptiaca L. Des fruits de cet arbre ont été
reconnus par Schweinfurth dans les tombes de la XII'' et de la
XX* dynastie. FI. Pétrie en a également découvert par centaines
dans la nécropole de Kahoun, qui date de la XIP dynastie. Il
paraît même que ce fruit est, de beaucoup, en majorité parmi les
fruits déposés à Kahoun en offrandes funéraires.
11 s'en trouve, provenant d'autres tombes, exposés dans tous
nos musées égyptiens d'Europe, et une canne, exposée au Musée
de Florence (n" 2692), est faite en bois de B. iegijptiaca. C'est
dans cet arbre que Uelile, qui a écrit un long mémoire à ce sujet,
a voulu retrouver le Perséades anciens. Schweinfurth voit dans
le Perséa le Mimiisops ScJiùyiperi ; Meyer, dans ses étude
AURANTIAGEES, OLACINEES, SAl'lNDAGEES 103
botaniques sur Strabon, y voit le Dijospyros mespiliformis.
D'autres botanistes y voient d'autres arbres. C'est là une question
pleine d'intérêt à coup sûr, mais qui me paraît bien difficile
à éclaircir tant que des documents égyptiens ne nous auront
pas tracé une voie nouvelle. Or, le nom hiéroglyphique du
Perséa n'a jamais été reconnu avec certitude. Le mot Shaouab,
que l'on traduit ordinairement par Perséa, me semble être une
variante de Shouh et désigner par conséquent le Lentisque.
M. Maspero vient de consacrer une intéressante étude à l'arbre
nommé Ashecl dans les textes hiéroglyphiques et il l'identifie
avec le B. segyptiaca (Proceed. ofthe Soc. of Bibl. ArchxoL,
vol. XIII, pp. 498-501). J'avais vu dans YAshed le Cordia
Myxa L., partageant ainsi, sans m'en douter, l'avis de M. Dii-
michen, avis qu'ont fait connaître ses élèves C. Moldenke et
E. Lùring. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'A^Aer/ était un
fruit que l'on mangeait sec plutôt que frais, d'après son déter-
minatif, qui est le même qui s'applique aux noms du Raisin et
de la Figue, et qui représente des fruits séchant sur une corde.
. SAPINDAGEES
170. Sapindusi cniarglnatns Yahl.
M. Radlkofer, étudiant un fruit de la collection Passalacqua
queKunth n'avait pas réussi à identifier, y a reconnu le S. emar-
gvialiis. L'arbre pousse dans les Indes orientales et le fruit }'
sert à transformer l'eau en une émulsion savonneuse dont on
fait usage soit pour la toilette, soit pour le nettoyage des étoffes
précieuses. Peut-être ce fruit était- il, pour le même usage,
importé d'Asie en Egypte par l'intermédiaire des commerçants
arabes (A. Bradn, Die Pflanzenreste, p. 307).
104 LA FLORE PllARAOMOl'E
TILIAGEES
171. Oucoba spinosa Forsk.
Un noyau ligneux et rond, montrant à l'intérieur les restes
de huit h dix loges placentaires, a été déterminé avec réserve,
par Scliweinfurth, comme provenant de \'0. spinosa, arbre de
l'Arabie -Heureuse et de l'Afrique intertropicale. Ce fruit a été
trouvé à Thèbes dans une tombe de Drah-abou'1-neffffah,
--oo'
172. Tilia cnropiea L.
Théophraste nous apprend que le Tilleul croissait autrefois
en Egypte (Hist. jjlaut., lY, 8, 1-2). FI. Petrieen a, en effet,
retrouvé des reste dans la nécropole gréco -romaine de Hawara,
au Fayoum. Le nom du Tilleul n'a pas encore été, à ma con-
naissance, rencontré en copte.
173. Elseocarpus serratus L.
Cet arbre est originaire des Indes orientales. Il a été retrouvé,
dans la même nécropole de Hawara, par FI. Pétrie, et identifié
par M. Newberry.
MALVAGÉES
174. Alcea flcifolia L.
Des fleurs de cette plante entraient dans la composition des
guirlandes mortuaires d'Ahmès I et d'Ainénophis I. On ren
contre encore l'A. ficifolia dans quelques anciens jardins
arabes d'Egypte.
Il semble y redevenir sauvage, et Scliweinfurth en conclut
qi'6 la plante fut introduite d'Asie en Egypte, longtemps cul-
TIl.IACKKS. M ALVACKKS 105
livée par les sujets des pharaons, et qu'elle disparaît peu à peu
aujourd'hui.
175. Gossypluni lierbaceiini L.
Nous savons par Pline (Hist. nat., XIX, 2) que les Egyptiens
connaissaient le Cotonnier, VoWw^ (Onomast.,\\l. 75-76), qui
nomme le Cotonnier « Arbre à laine )>, nous apprend également
qu'on le cultivait en Egj'pte, et Virgile (Geory., II, 118-120)
fait allusion à l'espèce nilotique dans les vers suivants :
Quid tibi odorato referam sudantia ligno
Balsamaque et baccas semper frondentis acanthi ?
Quid neraora ^tlnopum molli canentia lana ?
Pline et Pollux affirment que les Egyptiens en tissaient des
vêtements, et Hérodote nous dit que les bandelettes des momies
étaient faites en Coton. En étudiant au microscope les bande -
lettes qui nous sont parvenues, on a constaté que la plupart
étaient en Lin, mais on en a reconnu quelques-unes qui étaient
en Coton. Enfin, des graines trouvées dans une tombe égyptienne
et exposées au musée de Florence sont cataloguées sous ce titre :
« l'n vasetto ripieno dei serai del cotone », et le D"" P. Hannard
les a identifiées au G. religiosum L. Le Coton était donc connu
des anciens Egyptiens. Le nom hiéroglyphique n'en a pas
encore été déterminé.
L'espèce cultivée aujourd'hui en Haute-Egypte est le G. her-
bacèum, et je suppose d'après cela que c'est la même espèce qui'
a été cultivée dans l'antiquité. Pourtant, une espèce plus com-
mune encore par toute l'Egypte, le G. barbadp)ise L., porte
en arabe le nom de Qotii cl-ashmouni ou « Coton de Pano-
polis ». Or, on sait que Panopolis était, par excellence, la ville
d( s tisserands. Peut-être cette espèce était elle celle, ou une de
celles, que cultivaient les anciens Egyptiens. On a supposé que
le Byssus dos anciens était le Coton, mais cette identification
demande à être confii-mée par des preuves scientifiques.
106 LA FLORE rHARAuNIQUE
176. Hibiscus Trioniim L.
Parmi les plantes rapportées de la nécropole gréco- romaine
de Hawara, il en est que M. Newberry attribue avec doute au
genre Hibiscus. Ce genre est représenté aujourd'liui en Egypte,
d'après la Flore de Schweinfurth, par le H. Trionum L., qui
est le plus fréquent; par le //. cannabinus L., qui est cultivé
comme plante textile et subspontané en quelques endroits ; enfin,
par le //. rerrucosus G. P. R., que l'on n'a rencontré que
dans l'île de PhilaB.
LINEES
177. Ijinuni lin m Ile Mill.
Nous venons de voir que presque toutes les bandelettes de
momies que l'on a étudiées au microscope se trouvaient être en
Lin. Des capsules de Lin ont été trouvées par Schweinfurth
dans des tombes de la XIP et de la XX" dynastie. Unger en a
également reconnu des fragments parmi les débris végétaux qui
se trouvaient dans une brique de la pyramide de Dashour. Unger
a identifié ces fragments au L. usitatissimum L. ; mais Schwein-
furth, qui, au lieu de menus fragments, a pu observer près de
15 hectolitres de capsules fort bien conservées, a reconnu
que le Lin des anciens Egyptiens était le L. humile, espèce qui
est encore, du reste, la seule que l'on cultive en Egypte. 11 n'y
a donc pas de doute à avoir sur l'espèce que connaissaient les
sujets des pharaons. On doit cependant faire k ceprpoos certaines
réserves. Des graines de Lin ont été découvertes par FI. Pétrie
à Hawara (époque gréco romaine) et àKahoun (XIP dynastie)-
Or, M. Newberry rapporte toutes les graines de Hawara au
L. humile, mais, sur les 163 graines qui se sont rencontrées à
Kahoun, mêlées accidentellement à de l'Orge, il en a déterminé
30 comme appartenant au L. humile , et 133 comme appartenant
à une espèce plus petite de Zm?(;/^. D'autre i)art, Draun, étudiant
LINKES. CARYOPHYLI.KKS, CAPPARIDÉES, RÊSÉDACÊES 107
trois graines de Lin du Musée de Berlin (Die Pflanzenreste,
p. 290) considère deux d'entre elles comme provenant du
L. hwuile, et la troisième comme provenant du L. angnsli-
folimyi HuDs.
Le Lin est souvent mentionné dans les traités de médecine,
mais on l'employait principalement pour le filage et le tissage.
Son nom égyptien, que l'on retrouve dans un grand nombre de
textes, est Màhi, et ce nom s'est conservé intact en copfe.
GARYOPHYLLÉES
178. L.yclinis Cœlt-Rosa L.
Cette plante a été reconnue par M Newberry, parmi les végé-
taux rapportés par FI. Pétrie de ses fouilles dans la nécropole
gréco-romaine de Hawara, au Fayoun. Le L. Cœli-Rosa ne se
rencontre plus de nos jours en Egypte, où, du reste, on ne connai';
aucune espèce de Caryophyllée.
GAPPARIDÉES
179. Mierna aulflora Vahl.
Dans une tombe de Gébéleïn, Schweinfurth a reconnu des
baies et des graines de cet arbre. Le M . iaii/fo)'a, qui atteint
parfois de 15 à 20 mètres de haut, se trouve encore dans le désert
oriental de la Haute-Thébaïde, ainsi que dans les oasis liby-
ques. Son nom est Morgani en Egypte, Mérou chez les Arabes
du Hedjaz, et Kamob chez les Bisharis.
RÉSÉDAGÉES
180. Keseda oilurata L.
Le R. odo'uta n'est que cultivé, aujourd'hui, dans les jardins
108 l.A FI,(»R K l'IIARAoNKiri-:
égyptiens. La culture antique en est démontrée par la découverte
de fragments de la plante dans la nécropole gréco-romaine de
Hawara.
CRUCIFERES
181. Kapliaiius» wativus L.
Unger place le Radis parmi les plantes de l'Egypte ancienne,
d'abord d'après un passage d'Hérodote qui nous indique la quan-
tité de Radis que consommèrent les constructeurs des pyramides,
ensuite, d'après des représentations égyptiennes dans lesquelles
il a reconnu la figure de la plante. L'existence du Radis est
confirmée, pour l'Egypte ancienne, par ce fait que deux Radis
ont été découverts dans l'antique nécropole de Kahoun (XIP dy-
nastie). Le Radis porte, dans les Scalœ, le nom de Pi noimi,
qui répond très probablement à une plante hiéroglyphique
nommée Noim et assez souvent mentionnée dans les textes. Un
autre nom copte, que donnent également les Scalœ, est Raj)a-
non, mot d'origine grecque.
182. Ifa|>linnii»» KHpIiniiiNtriiiit L.
Des fragments de cette es j)èce de /<!«/> /i«>?MV ont été reconnus
par Unger dans une brique de la pyramide de Dashour.
183. Brassica olcracea L.
Le Chou a été retrouvé par M. FI. Pétrie dans la nécropolo
gréco-romaine de Hawara, au Fayoum. Le nom du Chou, dans
les Scalse, est Krambe, qui est le grec xozao//, ou Shlôrlj,
quelquefois éci'it Ghlogh, qui est bien d'origine antique. Mais on
peut croire que le sens de S/ilo'dJ est un peu vague, car les
mêmes Scalse traduisent ce nom par laqlin, nom arabe d'une
espèce du genre Courge (voir plus haut, n" TiO). Une Scaln
coptico-gréco-arabo donne au mot Pi-//(i(, entre autres nom-
RESEDACKES, CRUClFKRKs 109
breux sens, celui de y.oxu.or,. ['ne autre Scala, d'Oxford, donne
au Cliou le nom copte de Pi-shshîon.
184. EiiarlIirocarpuN lyratuM D. C.
Une tombe de Drah-abou'l-negf^ali contenait, au dire de
Schweinfurth, quelque siliques de ÏE\ li/ratiis. D'autres débris
de cette plante, trouvés par le même auteur dans une tombe de
Thèbes, lui paraissent ne pas être antiques.
185. iSinapis aricnsis L.
Des silicules de cette plante se trouvaient en assez grande
quantité au milieu de capsules de Lin provenant d'une tombe de
la XIP dynastie. Schweinfurth les attribue à la variété Allionii
Jacq. Le .V. arvensis est encore très abondant dans les champs
égyptiens.
186. ZlUa inyagroldcs Forsk.
Cette espèce de Crucifère a été rapportée par FI. Pétrie de ses
fouilles dan.s la nécropole de Hawara, et déterminée par
M. Newberry. Le Z. myagroides est encore très abondant de
nos jours par toute l'Egypte.
187. ilattliiola litbrafor Nbwb.
Des fleurs de cette espèce ont été découvertes dans la même
nécropole. Le M. Librator ne se rencontre pas de nos jours en
Egypte, où les seules espèces de Matthiola recueillies par
Schweinfurth sont le M. incana^. Br,, qui est cultivé, et les
M. acaulis D.C. et M. livida D.C., que l'on trouve à l'état
spontané.
188. Uidesniii»» tcnuifolius Del.
Une brique d'El-Kab, étudiée minutieusement par Unger,
ilO LA FLORE KGYPTIEXNF.
renfermait un grand nombre de fragments de cette plante. La
seule espèce du même genre que l'on rencontre de nos jours en
Egypte est, d'après Schweinfurth, le D. cegyptius L.
189. lieiiidiiim sativuiii L.
Le Cresson alênois est de nos jours naturalisé en Egypte, où
il porte le nom arabe de Reshùd. Or, à ce mot Reshâd corres -
pond, dans les Scalx, le copte Pi-gJilêimi, qui est bien certai-
nement d'origine égyptienne, ce qui nous prouve que le L.
sativuiii était connu des anciens Egyptiens. En fait, Migliarini
a rapporté à cette espèce un certain nombre de graines exposées
au Musée égyptien de Florence (n" 3624).
PAPAVERAGEES
190. l*a|iHver soin ni féru ni L.
Unger range le Pavot au nombre des plantes antiques de l'E-
gypte en s'appuyant sur un passage de Pline qui indique que
l'Opium était connu des anciens Égyptiens. M. Liiring attribue
au Pavot le nom égyptien de Shepen, mais, ce me semble, sans
en donner des raisons bien convaincantes.
191. Papaver niiwas L.
« Lange bekannt in yEgypten », écrit simplement Unger
au sujet du Coquelicot. Cette assertion se trouve confirmée par
la découverte de nombreuses fleurs de Coquelicot qui formaient
l'une des guirlandes mortuaires de la princesse Nesi-Klionsou
(XXII" dynastie). FI. Pétrie a également retrouvé le Coquelicot à
Hawara et, ce qui est plus intéressant, à Kahoun, nécropole de
la XIP dynastie.
L'espèce égyptienne répond à la variété x genuinum Rois-
siER, que l'on retrouve encore en Egypte, surtout dans les envi-
rons d'Alexandrie, et qui fleurit en mars et en avril.
CRUCIFÈRES, PAPAVÉRACÉES, NYMPHEACEES Ul
NYMPHÉAGÉES
192. UTelumbium spcciosunt Willd.
Cette Nymphéacée nous est soigneusement décrite par tous
les auteurs classiques qui se sont occupés de l'Egypte. Ses fruits,
comparés par Tliéophraste à des pommes d'arrosoir percées de
trous nombreux, ses fleurs aux pétales rosés, qu'Hérodote nomme
Lis roses du Nil, ses feuilles peltées, arrondies et creuses, en
forme de pétase ou chapeau rond, d'après la description de Stra-
bon, sont autant de caractères bien tranchés qui ne peuvent se
rapporter qu'au N. speciosum. 11 est donc bien certain que cette
plante était connue des anciens Égyptiens.
Cela dit, je dois avouer que jamais la plante n'a été retrouvée
que dans les tombes gréco-romaines de la nécropole de Hawara
et que jamais, pour ma part, je ne l'ai vue figurée sur les mo-
numents. Il y a à cela une double raison. Le Lotus rose était
considéré comme une plante sacrée, de même qu'il l'est encore
en Extrême-Orient, où les piédestaux de presque toutes les sta-
tues divines ont la forme d'un NelumUum. Les Fèves qu'il
était interdit de manger, de l'avis unanime de tous les auteurs
classiques, ne pouvaient être nos Fèves ; la preuve en est que
l'on a retrouvé des Fèves dans les tombes égyptiennes, que les
Fèves sont citées fort souventdans les textes médicaux, et qu'en -
fin Ramsès III en offrait des quantités considérables aux prêtres
de ïhèbes. Les Fèves interdites ne pouvaient guère être que les
fruits sacrés du N. speciosum, plante que la plupart des auteurs
grecs, du reste, nomment précisément /.v'aao,- xly^r.-io;. On com-
prend que c'est là l'unique motif qui a empêché de retrouver des
restes desséchés du Lotus rose dans les tombes d'époque pharao-
nique. Hérodote, pourtant (Hist., II, 92), nous dit qu'il a vu
manger en Egypte les graines, sèches ou fraîches, du Lis rose
du Nil. Peut-être étaient-ce des gens peu dévots qui lui don-
naient ce spectacle.
i\2 l.A KLORK l'HARAONKJTK
Quant à l'absence de la tigure du Lotus rose sur les monuments
égyptiens, elle tient à une cause toute spéciale. Le seul Lotus
sacré était le rose ; le blanc (Nj/m^jhœa Lotus L.) et le bleu
(N. cœrulea Sav.) pouvaient servir aux usages ordinaires de la
vie. Le Lotus sacré est souvent figuré sur les monuments et, en
réalité, ce ne peut être que le rose, mais un botaniste sceptique
ne l'v reconnaîtrait pas. Les pétales y sont peints de toutes les
couleurs, unis ou ornés de bandes multicolores ; les feuilles n'y
ont aucun caractère précis. 11 est évident que les artistes égyp-
tiens, ayant à représenter une fleur sacrée, se sont cru permis
(le l'enjoliver à leur fantaisie, aussi bien pour la forme que pour
la couleur. De là vient que nous ne possédons pas une seule
représentation dans laquelle on puisse voir, au point de vue
botanique, un Lotus rose réel. Quant aux Lotus roses de conven-
tion, ils abondent en peinture et en sculpture; les chapiteaux de
presque toutes les colonnes égyptiennes en ont la forme. Pour-
tant, Unger affirme, d'après le témoignage d'un de ses amis,
qu'il existe au Bristish Muséum un monument sur lequel est
figuré le N. speciosuni avec des caractères bien définis, fruits
en forme de cône renversé et feuilles peltées. Mais ce monu-
ment, ajoute -t-il, est d'époque gréco-romaine.
Si le Lotus rose, réel ou figuré, n'a presque jamais été re-
trouvé en Egypte, son nom hiéroglyphique, au contraire, se ren-
contre dans la plupart des textes religieux. Ce nom est Nelœb à
l'origine, et s'adoucit plus tard en Nekheb éiNesheb. L'exemple
le plus ancien que j'en connaisse date de l'Ancien Empire. Il se
trouve dans les textes funéraires de la pyramide de Pépi I
^col. 440).
Le Nelwnbium surmontait la coifî'ure du dieu Nefer-Toum.
Mais son emploi religieux le plus répandu était de servir de ber-
ceau au jeune Horus, dieu symbolisant le soleil levant. On sait
que la plupart des fleurs de Nymphéacée se ferment le soir et
rentrent parfois sous l'eau pendant toute la nuit. C'est cette
propriété qui a valu au N. speciosum le rôle important qu'il
joua dans la religion égyptienne, surtout dans le mythe solaire.
NYMPIIEACEES 113
Cette fleur était considérée comme le symbole du soleil levant et,
pour cette raison, était consacrée à Horus.
Le N. speciosuiK a, de nos jours, complètement disparu de
l'Egypte ; on ne le trouve plus que dans l'Asie orientale. Mais
Schweinfurth nous met en garde contre la conclusion qu'on
pourrait tirer de cette disparition, au sujet d'une modification du
climat égyptien depuis les temps piiaraoniques : si le Neluïnhiuhi.
ne se rencontre plus en Egypte, c'est qu'on ne l'y cultive plus ;
dans quelques jardins du Caire, d'Alexandrie et d'ismaïliah, où
on a eu l'idée de le planter, il vient parfaitement, de même que
le Papyrus, sans qu'on ail besoin d'en prendre le moindre
soin.
D'après Ibn-Baithar, le N. speciosum porte en arabe le nom
de Ghâlàloûthâ et de Fàlis qohUn ou Bâqilâ qohtfû, « Fève
copte ». Les Egyptiens, d'après le même auteur, lui donnent le
nom arabe de Gàmisah.
193. ]l'yiiipliH?a Lotus L.
Dès les premières dvnasties, on trouve le Lotus blanc repré-
senté sur les monuments. Dans l'un des tableaux copiés dans la
nécropole de Memphis et exposés au Musée Guimet sont figurés
des bateliers se livrant à une lutte sur les eaux d'un canal. Sous
les bateaux sont peints des poissons, des anguilles, des limaces,
des grenouilles, et des .Y. Lotus ; tous les détails de la plante
sont très fidèlement rendus : pétales blancs, sépales au nombre
de quatre, feuilles arrondies, fendues, fruits en forme de capsule
de Pavot. Le N. Lotus était donc connu, en Egypte, dès le temps
des pj^ramides.
D'autre part, des fleurs entières et bien conservées du Lotus
blanc ont été trouvées dans les tombes. Ces fleurs formaient l'une
des guirlandes dont était couverte la momie de Ramsès II. On
en a même recueilli dans une nécropole de la XII' dynastie, à
Kaboun.
Cette plante est souvent nommée dans les textes. On l'employait
114 LA FLORE PHARAONIQUE
en médecine comme réfrigérante. On en faisait d'immenses bou-
quets dont on décorait les salles de festin. Les femmes, en visite,
en tenaient toujours des fleurs à la main et souvent en ornaien^
leur coiffure.
Il n'est pas rare de voir, surtout à l'époque des Ramessides,
des femmes coiffées d'un diadème d'or autour duquel s'enroulent
en spirale des pédoncules de A^. Lotus dont les fîeurs viennent
gracieusement retomber sur le front, presque jusqu'aux yeux.
La souche tubéreuse delà plante se mangeait grillée ou bouillie.
Les graines se mangeaient également et, en les pilant, on en
faisait une sorte de pâtisserie dont nous parle Hérodote, et que
nous trouvons mentionnée dans les inscriptions égyptiennes.
Le nom égyptien du Lotus blanc est intéressant par ce fait
qu'il s'est conservé jusqu'à nos jours. Ce nom est Sons/iiii. L'hé-
breu Shoshan, le copte Shoshen, l'arabe Sousan dérivent direc-
tement du mot. égyptien; mais, par un liasard singulier, ils n'en
ont pas conservé la signification. Ces mots, en effet, désignent
le Lis blanc; l'arabe Sousan s'applique en plus, d'après Delileet
Schweinfurth, au Pancratium maritimum L.
La chose est aisée à expliquer. Les Hébreux, n'ayant pas de
Lotus dans leur pays, et ne pouvant par conséquent faire de
confusion, employèrent pour désigner le Lis le mot égyptien
qui, sur les bords du Nil, s'appliquait au Lotus blanc. Les
Arabes, désignant le Lotus par l'expression poétique Arousat
el-Nilf « Fiancée du Nil, » pouvaient attribuer le mot Sousan à
d'autres plantes. Enfin, le copte Shôslien ne se trouve que dans
la Bible, où il rend l'hébi-eu Shoslian; dans d'autres textes, il
pourrait s'appliquer au Lotus. De nos jours, le nom de Lis
s'applique aux mêmes plantes : le Nénuphar blanc se numme
communément Lis des étangs, et la dénomination vulgaire du
P. maritimum est Lis Mathiole.
Mais là ne s'arrêtent pas les dérivés de l'égj'jilien Soushin.
On sait que notre nom propre Suzanne est un nom biblique. La
fameuse Suzanne aux deux vieillards porte en hébreu le nom
de Soushannah, mot formé du nom du Lis. De même, chez les
NYMPHEACEES 115
Egyptiens, Soushin était employé comme nom propre. Le cata-
logue des monuments découverts par Mariette à Abydos nous
en fournit deux ou trois exemples. Les Egyptiennes de la
XIP dynastie se sont donc, comme nos contemporaines, appe-
lées Suzanne; des hommes même, sous les pharaons, portaient
ce nom. Le mot se retrouve en grec et en latin. So-jo-ov, Susi-
num désignent le Lis. Les adjectifs noinvjyj, susinatuni s'ap-
pliquent à des préparations dans lesquelles entre le Lis. Le
mot existe même en français. Je me rappelle avoir vu men-
tionné, dans un passage d'Ambroise Paré dont je n'ai malheu-
reusement pas pris note, le Vinaigre susinal. Enfin, de nos
jours, le Lis se nomme Azacena en espagnol, et il est facile de
voir l'étymologie de ce mot.
Le N. Lotus, si connu des anciens Egyptiens, n'a pas disparu
de l'Egypte. On l'y retrouve encore dans les eaux peu mouve-
mentées des canaux et au milieu de mares laissées par l'inonda-
tion du Nil. Mais les Egyptiennes n'en ornent plus leur coiffure,
et je suppose qu'il ne sert plus à l'alimentation.
Un fait curieux, qu'il importe de faire remarquer, est l'emploi
du mot copte Shôshen dans les Scahe. Ce nom répond bien,
philologiquement, à l'hébreu Shôshan et à l'arabe Sousan. Il
est d'ailleurs partout employé, dans les traductions bibliques,
comme équivalent de l'hébreu Shoshan et du grec x.o/vov. Mais
il en est autrement dans les Scalx. Toutes portent (Kir., 179) :
Ou-KHRiNON = Sousan,
Shoshen = Khazâm,
Ou-TROKONTÊs = Noûfar.
D'où il résulterait que le Shoshen n'est ni le Lis, qui porte en
copte le nom grec de Khrinon (/.ct'vsv), ni le Nénuphar, qui porte
dans la même langue le nom de Trokontês, d'apparence grecque.
Le Shoshen serait le Khazàm des Arabes. Or, c'est là, comme
on va le voir, une plante assez difficile à déterminer.
Tous les dictionnaires arabes traduisent Khazàm par « La-
116 LA FLORK PHARAONIQUE
vande ». Forskal, également, attribue au Lavandula Spica L.
le nom arabe de Khazàmah (Descr. animal., \^. 147). Mais
Schweinfurth (^F/or^, n- 119) donne Khouzùmeh comme nom
populaire, en Egjpte, du Reseda pruinosa Del., et Forskal
(Flora œgi/pt. -arable, p. CXVl) cite Khazàin comme nom
du Cleonie ornithopodioides L. Ibn-el-Awam (XXVII, 15),
d'après Ibn-el-Fasel, considère la plante Khazâm, Khazâmi,
Khazàmah comme un Sousân bleu, autrement dit comme un
Lis bleu; le Sousân bleu, dans Aboulqasim-el-wizir, est un
Iris à fleurs bleues. El-Temîmy, cité par Ibn-Baitbar, fait un
rapprochement analogue, entre le Sousân et le Khazâmi, au
sujet de la plante Rihân-el-kâfoûr qui, dit-il, se nomme
Sousân en Perse et porte des fleurs absolument semblables à
celles du Khazâri/i. Enfin, Ibn-Baithar voit dans le Khazâmi
(t. I, p. 365), d'après Abou-Hanifah, « une Giroflée (Kheiri)
sauvage, à longues tiges, à petites feuilles, à fleurs rouges, d'une
odeur incomparable, disposées comme celles du Henné (Làw~
sonia inermis L.), et croissant dans les endroits sablonneux
ainsi que dans les jardins ». On se demande, après cela, ce que
peut bien être le Shoshen-Khazâm . En y voyant le Lis bleu ou
Iris, on se rapprocherait du sens ordinaire du mot Sousân, qui
s'applique à des Lis de plusieurs couleurs.
Ce qui nous rapproche davantage dUiSo?(5i^/;ihiéroglypliique,
c'est que Forskal (Descr. animal., p. 148) donne Shnîn comme
nom égyptien moderne du Noùfar ou Nymphsea. Seulement, je
me demande s'il n'y a pas en cet endroit une faute d'impression
et si l'on ne doit pas lire Bashnîn, nom qui, d'après tous les
auteurs arabes, s'applique au rhizome du N. cserulea.
194. Wyinpltwa cserulea Sav.
Athénée (XV, 21) est le seul auteur ancien qui nous parle du
Lotus bleu. Il le nomme h^xoç, xjhsoi, et le décrit en ces termes :
« Les Lotus égyptiens sont de deux sortes et se distinguent par
leur couleur. L'un est semblable à la rose et sert à faire les
NYMl'HEACÉES 117
couronnes nommées Couronnes Antinoiennes; l'autre, que
l'on appelle "/Ar.vjoz, est de couleur bleue. » Le Lotus bleu se
retrouve encore en Egypte et a été décrit soigneusement par
Savign}- (Descr. d'Egypte, III, 74), qui lui a donné son nom de
N. Cceridea; il n'y a donc pas de doute à avoir sur l'espèce à
laquelle Athénée fait allusion.
Cette plante a été retrouvée dans les tombes par Schweinfurth
et par FI. Pétrie. Certaines momies portent, passant sous les
bandelettes extérieures, des pédoncules entiers de iV. cxrulea
surmontés de leurs fleurs. Les pétales détachés entraient dans
les guirlandes. Schweinfurth a même remarqué une guirlande
formée de branches de Céleri et de pétales de Lotus bleu appar-
tenant à une variété naine, non retrouvée de nos jours. Unger
cite plusieurs représentations du N. ceerulea sur les monuments
égyptiens. Des personnages, peints dans des tombeaux de l'Ancien
Empire, portent au cou des Lotus bleus. Quelques-uns des Lotus
multicolores, dus à la fantaisie des peintres pharaoniques, sem-
blent, par leurs fleurs en forme de pyramide renversée, se rap -
procher du Lotus bleu; mais là s'arrête la ressemblance, la teinte
n'a aucun rapport avec celle du iV. ceerulea.
Le nom de cette plante, en hiéroglyphes, est Sarpat. Le mot
n'est pas fréquent ; j'en ai pourtant recueilli cinq ou six exemples.
On n'en trouve pas trace en copte. En hébreu, il existe un nom
de plante Sirpad qu'on pourrait, d'après sa forme, rapprocher
de Sarpat; mais il n'a nullement le sens du mot égyptien et il
y a peut-être là un cas analogue à celui dont nous avons parlé
au sujet du Lotus blanc. D'ailleurs Sirpad ne revient qu'une
seule fois dans la Bible (Isaïe, LV, 13); les Septante le tradui-
sent par vArjU, et la Vulgate par Urtica.
195. Hyiiiplioc» stcllaf» Willd.
Delile, dans l'explication des planches de la Descriplion
d'Egypte (t. XIX, p. 422), divise le N. cœridea en deux
variétés. L'une, à grandes fleurs d'un diamètre moyen deO"M2,
118 LA FLORE PHARAONIQUE
est le N. cœrulea Sav., synon. Castalia scutifolia Salisb.
I/autre, qu'il qualifie « Variet. minor », est le N. stellata
WrLLD., synon. Castalia stellaris Salisb. Tous les nomencla-
teurs distinguent également le N. cx^-'ulea du A', stellata. Tout
récemment, H. Bâillon (Hist. des plant., t, III, p. 99), établit
la même distinction. Les deux espèces sont cultivées dans la
ïorre des Nymphéacées du Jardin botanique de Lyon. Je les ai
soigneusement mesurées. La première a les quatre sépales exté-
rieurs de 0^,10, les pétales de 0'",085, les feuilles de 0'",32. La
seconde à les sépales de O^.OS, les pétales de O^jOi, les feuilles
de 0'",22. Enfin, le nombre des rayons du stigmate diffère entre
les deux espèces. Je crois donc que c'est à tort que, dans leur
Illustration de la Flore d'Egijple (p. 36, n° 18), MM. Ascher-
son et Schweinfurth ont fait de N. stellata un synonyme de
N. cserulea.
Ce n'est pas qu'au point de vue botanique la chose ait bien
grande importance, mais il peut en être autrement au point de
vue égyptologique. Les noms de Nymphsea sont tellement nom-
breux dans les textes que nous nous ne trouverons jamais assez
d'espèces pour satisfaire nos exigences lexicographiques. Or,
M. Schweinfurth lui-même a remarqué, dans le cercueil d'un
nommé Kent, enseveli à Sheikh-abd-el-gournah sous la XX* dy-
nastie, une guirlande formée, en partie, « de pétales et de fleurs
naines et choisies exprès de lotus bleu, Nymphxa cxrulea Sav.
(Les dernières découvertes, p. 57) ». Je ne doute pas que
nous n'ayons ici un spécimen antique du N. stellata qui,
en effet, atteint à peine, comme taille, la moitié de celle du
N. cserulea. Cette division du Lotus bleu en deux espèces nous
permettra de caser un des nombreux noms de Lotus dont nous
ne savons que faire.
Peut-être même une cinquième espèce de Nymphvea pourra-
t-elle être attribuée à l'antiquité pharaonique, car : « Bei Da -
miette bat Rohrbach 1856 Exemplare der letztgeiiannten Spezies
(N. rœndeaj und eine Varietat derselben mit ungefleckten
Kelchblattern (N. stellataW.?), ebenso Sieber und Ehrenberg
NYMPHÉACÊES, MEN ISl'KKMlkKS, UKN UNCU LACEES U'J
oiue weissblùtige Abart, N. cxrulea Sieber. » (F. Wœnig,
Die Pflanz. im ait. /Egt/pt., pp. 33-34).
MÉNISPERMÉES
190. Coccnlas Leœba G. P. R.
Cette plante a été retrouvée par Sclnveinfurtlidaiis une tombe
de Gébéleïn où reposait Ani, personnage de la XX'' dynastie.
Voici en quels termes il décrit cette trouvaille : « Beeren von
Cocculus Leseba D., einem in den ilgyptischen Wùsten ausge-
breiteten, noch heute liaufigen, namentlich aber in Nubien
sehr stark entwickelten schlingenden Strauche. Dièse Art war
bisher noch nirgends unter den pflanzlischen Gràberfunden ver
treten gewesen. »
RENONGULAGÉES
197. Deli»!»liiiuni orientale Gay.
Cette plante n'existe plus aujourd'hui en Egypte. On l'a trou-
vée dans le cercueil d'Ahmès I (XVIIP dynastie), où ses fleurs
étaient disposées en guirlande et avaient encore, après trois
miUe ans, conservé dans toute sa vivacité leur couleur violet
pourpré.
198. UelpIiIiiiMiM Ajacls L.
D'après W. Pleyte (Bloemen en planten uit Oud-Egypte,
p. 12), le D. AJacis aurait été découvert, en 1881, parmi des
restes végétaux trouvés dans des tombes de Thèbes. Le B. Ajacis
est indiqué dans la Flore de Schweinfurth comme cultivé et par-
fois subspontané dans l'Egypte actuelle.
199. Aiiemoiie eoroiiaria L.
Cette plante existe de nos jours en Egypte. Les Scalx lui
120 I,A FLORE PHARAONIQUE
donnent 1p nom grec coptisêdeA»<?»iO??e.Horap()llon nous affirme
que la fleur de l'Anémone est employée dans l'écriture liiéro-
glypliique : AvOr, SI xvspLwr,;, vonov à.vOp''>)no'j anij.x'vjzt (Hio'Ofjl.,
II, 8), « la fleur de l'Anémone désigne la maladie de l'homme ».
L'i4. coronaria est la seule espèce du genre que l'on rencontre
de nos jours en Egypte.
200. nri^ella sativa L.
Cette plante est, de nos jours, cultivée, et même subspontanée
en Egypte. Braun en a reconnu des graines mêlées par hasard
à des graines de Lin qui se trouvent exposées au Musée de
Berlin (Die Pflanzenresie, p. 290).
CRYPTOGAMES
201 Usnca plicata Hoffm.
Quelques fragments de cette espèce de Lichen ont été observés
par J. Millier au milieu d'une certaine quantité de Parmclia
furfuracea découverts dans la cachette de Deir-el-Bahari.
202. Parnielia furfuracea Ach.
Lichen trouvé en grande quantité dans des cercueils de la
XXIl'' dynastie et identifié par J. Miiller. Ce Lichen, au dire de
Schweinfurth, se vend beaucoup dans les marchés du Caire,
sous le nom de S/iibnh ; on le fait venir des îles de l'Archipel.
Forskal, qui a vu au Caire un Lichen analogue, portant le même
nom arabe, le Lichen Prunastri L., nous en indique l'usage en
ces termes (Flor. segypt.-arabic, p. 193) : « Lichen hic
^]gypti indigenus non est ; singulari tamen attentione dignus,
propter usum in re pistoria. Nescit ^Egyptus arteni Cerevisiam
more Europpeo parandi ; hinc et Fermentum ignorât. Chamir
ejus locos adhibetur, qu?e massa est panis non cocta, et levis-
RKNONCIJLACÈRS, CRYPTOGAMES 1?1
sim(3acesceiis. H.tc inixta cum farina subacta, fermentationem
producit. In hoc secreto primum deceptus fui. Plurimum audivi
nomen Sliihah, herbie cujusdam, inihi ignotte, sine cujus
admixtione nullus conficitur panis. Allata mihi fuit Arteniisia
(absinlh.) quam eodem nomine dénotant Arabes, propter colorem
cinerascentem ; significat enim Shibah capillos canos. Verum
tamen exemplar obtinui, et adinirabundus agnovi plantam Hyper-
boream. Totis navium oneribus Alexandriam advehitur ex Archi-
pelago, et prtesertim Insula Stanchio. Rosettse, Kâbirte et aliis
locis distribuitur. Hujus Lichenis manipulo aqua per duas horas
imbuitur ; quœ pani azymo adjecta gustum conciliât peculiarem
et Turcis deliciosum. Lichen furfuraceus quoque iu usu est,
sed parcior affertur. »
Peut-être les anciens Égyptiens, eux aussi, employaient-ils
ce Lichen pour faire lever la pâte, et est-ce pour cette raison
qu'on l'a trouvé en telle quantité dans les sépultures pharaoni-
ques. Le levain, ^v/^/;, fermenUmi, se nomme en copte Thab,
Kôb, Kop et Shemêr, mot qui répond exactement à l'arabe
Clmmîr (Khamîr) cité par Forskal. 11 est probable que l'un de
ces noms s'appliquait chez les Égyptiens au P. furfuracea, mais
je n'en ai encore retrouvé aucun dans les textes hiéroglyphi-
ques.
Les Scalx donnent comme traduction copte de l'arabe Shi-
bah: Phrion, qui est le grec fio-jcv, « mousse », et Phillira.
qui est probablement, mais avec une modification de sens, une
transcription du grec ^à.'.oa, « pellicule sous la première écorce
du tilleul ».
INDl^lX DES NOMS FRANÇAIS
ET DES NOMS DE FAMILLES
Nota. — Dans tous ces index, les chiffres qui suivent les noms se rap-
portent aux numéros d'ordre des espèces. Il n'y a d'exception que pour
les noms des fnmilles, dont les numéros se rapportent aux pages. Enfin,
pour les noms français, je n'ai renvoyé qu'au premier des différents
articles qui sont consacrés à un même genre. Le Souchet, [>ar exemple,
pour lequel je ne renvoie qu'au n» 25, est traité du n" 25 au n» .U.
Acacia 142
Acore 33
Ail 43
Alismacées 32
Amandier 140
Aniarantacées 51
Amaryllidées 40
Ampélidées 99
.Vnacaidiacées 97
Anémone' 199
Aneth 120
Arbre à soie . .... 92
Aroïdées 31
Arroche 78
Asclépiadacées 58
Asparaginées 39
Asperge 48
Asphodèle 47
Aubergine 125
Avoine 7
Aurantiacées 101
Balanite 169
Balsamine 127
Balsamum 163
Paumier 163
Ihldlnim 163
//e« (liuileet noix de). . . 155
Henjoin 100
Berstni 161
Betterave 42
Bière 18
Blé 13
Borraginées 5(i
Burséracées 95
Calebasse. 126
Camomille 105
Cannelle 70
Gapparidées 107
Caroubier 140
Carthame 108
Caiyopbyllées 107
Cédratier 168
Cèdre 52
Céleri 117
Cerisier 141
Césalpiniées 87
Chanvre 63
Chêne 57
Chénopodiacées 52
Chou 183
Chrysanthème . . . . . 103
Cinnamome 71
Citronnier 168
Composées 64
Concombre 128
Cône (de Pin) 53
Conifères 41
Convolvulacées 55
Coquelicot 191
Cordiacées. ...... 03
124
LA FLORE PHARAONIQUE
Coriandre. . . .
. . . 122
Cotonnier. . . .
... 174
Cr'esson ....
... 189
Ci'ucifères. . . .
... 108
Ci-yptoganies. . .
... 120
Ciuifèi-e ....
... 36
Gucuibitacées . .
... 73
Cumin
... 123
Cupulifères . . .
. . . 44
Cypei-acées . . .
... •2Q
Dattier
... 38
Dauphinelle . . .
... 197
Douoe-amère. .
... 89
Dou^n (palmier). .
... 3(î
Do lira
. . 17, 24
Ebénacées. . • .
... 60
Ebéiiier ....
... 9(î
Echalotte ....
... 45
Encens ....
... 163
Epeautre ....
... 17
Epilolie ....
. . . 135
Euphorbe. . . .
... 65
Euphorbiacées .
... 49
Fenouil
... 121
Fève
... 157
Figuier ....
... 62
Froment ....
... 13
(iaillet
... 116
Galbanum .
... 163
... 51
Gei-mandrée .
... 82
Gesse
... 159
Giroflée ....
. 187, 193
Gomme ....
. . . n2
(iraminées . . .
. . . 17
Granatées. . . .
... 77
Grenadier. . . .
... 131
Guimauve.
... 174
Héliotrope. . . .
... 90
Hédéracées . . .
... 69
Henné
... 134
Indigotier. . . .
. . . 150
Iri'iacées • . •
... 36
Ii'is
... 41
.lasmin
... 93
Jasminées. . . .
... 58
Jonc 40
.Joncacées 36
Juglandacées 45
Jujubier 166
Ketmie 176
Labiée.s 53
Laitue IL?
Lau racées 50
Laurier (.9
Lavande 193
Lentille 156
Lentisque 165
Lichen 201
Lierre 115
Liliacées 36
Lia 177
Linées 106
Lis 193
Liseron 84
Lotus blanc . . ... 193
Lotus bleu 194
Lotus rose 192
Lupin 147
Luzerne 148
Lychnide 178
Lythrariacées 80
Malvacées 104
Marjolaine 83
Melon 130
Ménispermées 119
Menthe 79
Millet 3
Mimosa 144
Mimosées 84
Moutarde. ...... 185
Mûrier 60
Myrrhe 163
Myi'sinées 61
Myrtacées 78
Myrte 132
Narci.sse 50
Nénuphar 193
Nigelle 200
Noisetier 58
Noyer 59
Nymphéacées lli
INDEX DES NOMS FRANÇAIS ET DES NOMS DE FAMILLES 125
Oignon 42
Olacinées ,102
Oléacées 5«
Oliviei- 94
Ombellifères 70
Onagrariées 81
Opium 190
Oranger 108
Orge 18
Palmiers 33
Palmier-Doum 36
Papavéracées 110
Papilionacées 89
Papyrus 28
Pastèque 125
Patience 74
Pavot 190
Pêcher 139
Persea 98
Peuplier 56
Pied-d'alouette 197
Pin 54
Pin-Pignon 52
Poirier 138
Pois 154
Pois chiche 152
Polygonées 52
Pommier 137
Porreau 44
Portulacées 72
Pourpier 124
Radis 181
Raisin 167
Renonculacées 119
Renouée 73
Réséda 180
Résédacées 107
Résine 142, 104
Rhamnées 98
Ricin ........ G4
Romarin y(
Rosacées gg
Rose 130
Roseau . y
Rotang 39
Rubiacées 70
Salicinées 43
Santal (jy
Santalacées 50
Sapindacées 103
Sapotées oi
Sauge 80
Saule 55
Sébestier 101
Sésame 91
Sésamées 57
Soie (Arbre à) 92
Solanacées 50
Sorgho 24
Souchet 25
Styracées 63
Styrax 99
Sycomore 61
Tamaris 133
Tamariscinées 79
Térébinthe 164
Tiliacées. 104
Tilleul 172
Trèfle 161
Typhacées 32
Urticacées 46
Vergerelte 112
Verjus 107
Vesce 158
Vigne 167
Vigne de Judée ..... 89
Vin 167
Volubilis 127
NDEX DES NOMS SCIENTIFIQUES
Acacia arabica Willd. .
142
A. Farnesiana Willd.
144
A. heterocarpa Del. . .
142
A. nilotica Del. . . .
142
A. Seval Del
143
A. spirocaipa Hochst.
144
A. vera Willd. . . .
. 142
Achilleafragrantissima Forsk
. 105
Accrus Calamus L. . .
. 33
.\lcea ficifolia L. . . .
. 174
Alisma Plantago L.
35
AUiuni Ampeloprasum L.
44
.\. ascalonicum L. . . .
. 45
A. Cepa L
42
A. fistulosum L. ...
. 42
A. Porrum L
. 44
A. sativuni L
. 43
.\raygdalus comniunis L. .
140
A. F^ersica L
139
Andropogon laniger Desk.
. 23
A. Schœnanthus L.
22
Anémone coronaria L.
199
Anethum Fœniculum L. .
121
A. graveolens L. . . .
120
Apium graveolens L. . .
117
Areca Gatechu L. . . .
. 37
A. Faufel G^RTN. . . .
. 37
A. Passalacquse Kunth. .
. 37
Arundo Donax L. . . .
6
A. isiaca Del
7
Asclepias procera Willd.
92
.asparagus officinalis L. .
48
Asphodelus fistulosus L. .
47
Atriplex hortensis L. . .
78
.\vena strigosa Schreb. .
9
Balanites œgypliaca Del,
lf)9
Balsaniodeudron africanum
Arn 163
B. gileadense D. G. . . . 103
B. MyrrhaNEES 163
Beta vulgaris L 42
Blituni virgatuni L. . . . 77
Boswellia thurifera Gart. . 163
Brassica oleracea L. . . . 183
Bupleurum aristatum Bartl. 119
Gajanus indiens L 162
Calamus fasciculatus Roxb. . 39
Gannabis sativa L 63
Garthamus tinctorius L. . . 108
Castalia scutifolia Salisb. . 195
G. stellaris Salisb. . . . 195
Gelosia argentea L. ... 72
G. cristata L 72
Gentaurea depressa Bieb. . 106
G. nigra L 107
Geratonia Siliqua L. . . . 146
Ceruana pratensis Forsk. . 114
Ghenopodium hybridum L. . 75
G. murale L 76
Chrysanthemuni coronarium
LiNN 103
G. segetum L 104
Gicer arietinum L. ... 152
Gitrullus vulgaris Schrad. . 125
Gitrus Gedra Ferr. . . . 168
G. medica L 168
Gleome ornithopodioides L. . 193
Gocculus Leiçba G. P. R. . 190
Gonvolvulus Hystrix Yahl. . 85
G. sooparius L 84
G. spinosus Burm S6
Convza Dioscoridis L. . . lil
as
LA FLORE PHARAONIQUE
Cordia M\ \a L
101
Coriandruni sativum L. .
122
Corvlus Avellana L. . . .
56
Cressa cretica L
87
Grinum abvssinicum Hochst.
49
G. Tinneanuni Ky. F.
49
Cucifera thebaica DeL . .
30
Cucumis Ghate L
128
G. Melo L
130
G. sativus L
12'J
Guminum Cvminum L. . .
123
Guscuta arabica L
88
Gypei-us alopecuroidesRoTTB.
31
G. aureus Ten
27
G. COmOSUS SlBTH. . . .
30
G. dives Del
31
G. esculentus L
26
G. fastigiatus Fobsk. . . .
30
G. longus L
29
G. melanorhizus Det.. . .
27
G. Papyrus L
28
G. rotundus L
25
Dalbergia melanoxylon G. P.
R
90
Danthonia Forskalii Trin. .
8
Delphiniura Ajacis L. . .
198
D. orientale Gay
197
Didesraus u?gyptius L. . .
188
D. tenuifolius Dei
188
Diospyros mespiliformis L. .
169
Douma tliebaica Pom. . . .
36
Elfeocarpus serratus L. . .
173
Enarthrocarpus lyratus [). G.
184
Epilobium hirsutum L. . .
135
Eragrostis abyssinica Link .
11
E. tegyptiaca Link. . . .
11
E. cynosuroides R. et S. . .
10
Erigeron segypliacus L. . .
112
Ervum Lens L
156
Euphorbia îegyptiaca Hoiss. .
66
E. helioscopia L
65
Ficus carica L
62
F, Sycomorus L
61
Galium tricorne With. . .
116
Gnaphalium luteo-albam L. .
109
Gossypium barbadense L.
. 175
G. herbaceum L. . . .
. 175
G. religiosum L. . . .
. 175
Gyuinanthelia lanigera An
ders
. 23
Hedera Helix L. . . .
. 115
Helioti'opium nubicum L.
. 90
Hibiscus cannabinus L. .
. 176
H. Triouuni L
. 176
H. verrucosus G. P. R. .
. 176
Hordeuni hexastichum L.
. 19
H . vulgare L
. 18
Hypbœne Argua Mart. .
. 37
H. tbebaica Mart. . .
. 36
Imperata cylindrica L.
. 21
Indigofera argentea L.
. 150
Ipomœa cabirica L, . .
. 127
Ii'is siliirica L
41
Jasminum Sambac L. .
93
Juglans regia L. . . .
59
Juncus inaritinius Lmk. .
40
Juniperus phœnicea L.
51
Kœleria laxa Lk. . . .
12
K. pbleoides Pers.
12
Lactuca sativa L. . . .
113
Lagenaria vulgaris Seb. .
126
Lathvrus birsutus Ij. . .
160
L. sativus L
159
Laurus Gassia L, , . .
70
L. Cinnaïuoiuuni Andr. .
71
L. nobilis L
69
Lavandula Spica L. . . .
193
Lawsonia inerniis L. . .
134
Leersia oryzoides Swartz.
1
Lepidiuin sativum L. .
189
Lichen furfuraceus L. ; .
202
L. Prunastri L
202
Linum angustifoliuia Huds. .
177
L. bumile Miu
177
L. usitatissimum L. . • .
177
Lupinus Terniis Forsk. . .
147
Lychnis Gœli-Rosa L.
178
Mserua uniflora Vahl. . .
179
Matricaria Gliamomilla L. .
105
Matthiola acaulis D. G. . .
187
INDEX DES NOMS SCIENTIFIQUES
129
M. incana R. Rr. . .
M. Librator Newb.
M. livida D. G. . .
Medemia Argun IIook.
Medicago dcnticulata Wi
M. rugosa Lmk. . .
Melilotus parviflora Del.
Mentha pipei-ita L.
Mimusojjs Elengi L. .
M Kummel Hochet. .
M. Shimperi Hochst. .
Momordica Balsamina L.
Moringa aptera G.î:rtn.
M. oleifera Lmk. . .
Morus alba L. . .
M. nigra L
Myrsine africana L. .
Myrtus communis L. .
Narcissus Tazzetta L. .
Nelunibium speciosumWii
rs'igella sativa L. . .
Nymphaea cserulea S av.
N. cserulea Sieber. .
N. Lotus L
N. stellata Willd.
Olea europtea L. .
O.nubica ScHW. . .
0. Oleaster L. . . .
Oncoba spinosa Korsk.
Origanum Majorana L.
Panicutn italicuni L. .
P. niiliaceum L.
Papaver RhœasL. .
P. somniferum L. . .
Parmelia furfuracea Ach
Pennisetum ty phoideuin Pers
Phalai'isappendiculata Schll
P. paradoxa L. Fil.
Phœnix dactylifera L.
P. reclinata Jacq. . . .
Phyllaiithus Niruri L.
Picris coronopifolia D. G.
P. radicata Less. . . .
Pi nus Gedrus L. . . .
P. halepensis L, ...
187
187
187
■M
148
148
149
79
98
98
98
127
145
145
GO
GO
97
132
50
192
200
194
195
193
195
94
95
95
171
83
4
3
191
190
202
5
2
2
38
67
110
110
52
54
P. Pinça L. ....
Pistacia atlantica Desf.
P. l.entiscu.s L.
P. Tcrebinthus L. . .
Pisuni arvonse L. . .
P. elatius M. B. . .
P. sativum L. . . .
Polygonum avicularc L.
Populus alba L. . .
Portulaca oleracea L.
Prunus Gerasus L.
Punica Granatum L. .
Pyrus communis L.
P. Malus L
Quercus Esculus L.
Q. lusitanica Lmk. .
Q. pedunculata Ehrb.
Q. Suber L
Raphanus Raphanistrum L
R. sativus L. . . .
Reseda odorata L. .
R. pruinosa Del. . .
Ricinus communis L. .
Rosa sancta Rich. . .
Rosmarinus officinalis L
Rumex dentatus L.
Saccharum segyptiacum
Salix Safsaf Forsk.
Salvia tegyptiaca L.
S. spinosa L. ...
Santalum album L. . .
Sapiudus emarginatus Vahl.
Scilla maritima L. . . .
S. peruviana L
S. pusilla MiGL.
Scirpus maritimus L. .
Sesamum indicura D. G. .
Sesbania oegyptiaca Pers
Sinapis arvensis L
Solanum Dulcamara L.
S. Melongena L. . . .
Sorghum saccharatum Pers
S. vulgare Pers. ...
Spbieranthus suaveolens D. G
Styrax Benzoin Dry.
\V
130
LA FLORE PHARAONIQUE
S. officinale L 99
Tamarix articulala Vahl. . i'V.i
T. nilotica Ehrb 133
Teucrium Poliuni L. . . . S::?
Tilia europiva L 172
Torilis infesta L 118
Trifolium alexandrinuni L. . IGl
Triticum diooccum Schrank. 16
T. durum Desf l'i
T. Spelta L. ..... 17
T. turgidum L
15
T. vulgare Vii.i
13
Typlia angustifolia L. . .
3'i
Usiica plieata Hokfm. . .
201
Vicia Fal)a L
157
\'. sativa L
158
^'itis vinifera L. ...
107
Ximenia togyptiaca L.
1()9
Zilla myagroides Forsk. .
186
Zi/.yphus Spina-Ghristi W
166
. INDEX
DES NOMS HÉBREUX, ARABES ET COPTES
I. INDEX HÉBREU
nin'iazN 125
Sun 133
nSin 163
Sï2 42
]m 3. 24
Di:nn 90
•m:^ 108
Sr\n r,o
'Ç2Z 123
n'2D3 1~
134
.... 112, 194
D^'CTJ 15f>
S"£ 157
n;p 33
Dixrp 12S
]r21 131
n-ûr
ycrc
msn
142
193
137
II. INDEX ARABE ^
JSl
-I. .
UUMO
iCLiIo
1.33
131
132
40
105
125
101
121
154
193
42
c •
^>^
U
. . 46
. . 40
125, 129
. . 192
. . 57
58
11
137
6C)
00
159
1 L'Index arabe a été obligeamment composé par l'Imprimerie nationale. — Les
astérisques servent à distinguer les noms vulgaires.
132 LA FLORE
iw.*L^ 192
/ji«.Ax2fc. 78
y,yt}\ Jo^ 26, 27
ijM « w ** 63
lyt*-^ 17
IL^ 134
;>=- -'^
t->^jS^ 1^0
t^f^ 6^
J-^^ 193
iULàw 193
e?îj^ 193
y^ 202
tSjfrà- 193
Q^^ 3
i;i 17, 24
* p^i 36
ÀÀ^; 124
iU; 189
yl^; ........ 131
;_5ib3l yl-^; 193
ycf.) 83
^*Xw 166
«X*w 28
ijy^^ 112
^ 42
)y^f*i 145
xuk^çw 91
kù^ 142
lymyui 193
c:v-ii 120
t^j^;U^ 121
/jxÀav 193
^Aj^i 202
PHARAONIQUE
83,
é^
U*"
<X£
^XÀJ) iLlM^yS
.U,
«vil»
ll^. . . .
128,
e/- • • •
^'i. . . .
lli. . . .
O'
112
112
164
133
143
156
193
09
192
134
134
134
129
192
157
158
129
i'A
140
146
126
10
175
33
134
123
31
166
50
120
193
136
145
126
INDEX COPTE
133
III. INDEX COPTE
3^-Xi, n 157
2V.'Ai*. 48
2y.'\o^i 167
[X.jULind.RO'y 99
av^iULici 79, 121
[Xn-eejLiic 105
rVitCiuonH 199
^neoyjuLop. n. . , . 121
CX.iTi'îk.iô. 138
î\-nioc 138
3v_piu 28
^pijLi 35
C\.piyô.it 152
2V.pujin. .
3V.CJUII .
Bm. . .
Be<*\5<noc, n
Reit'r, n .
BonTe, TT.
Be^n"^, -r .
Bon'^, T .
Bepv .
. . 152
. . 93
. . 38
. . 26
. . 57
. . 126
. . 129
. . 129
. . 129
. . 136
BepujHoy 122
BepeujoT 122
Bht 38
Bo-V 17, 24
Be'v-YKe, n 125
Be-Ti«xi.«:, n 125
6aip*.i 14
exiice 79, 121
Gxi's.iu'A 42
Gai^ui'\ ocy-r. . . A6, Al
Guo 112
GnoyK .
Gpfeicï, n
Gpjuôwn.
GpUJIUj.
Gtgoon, n. . . .
G^Aô.0 (iTi-fieu'i"-n-)
H^i
Il^e
Gô^fe
Gô^Tien
Gtupj
OpiAXÈuin.
Kui£.
Ki«^pi
KlKI
KAh
KoAoT^in-ee, n. .
KOJUIH
Komrew.
KHttd^pi. .
KenTi.
Ktun .
Ko-ynep .
Kôkipe .
Koipi .
Kop-&o'A'.\oc .
KpiKoiiôkAiik .
Kpô^JuflH .
Kpijutoit .
Kô-TULIC. .
KeTpi.
Kevig . . .
N-eyRc.
Xen-Kon-ee, T.
112
63
131
152
129
126
44
44
202
123
55
83
202
168
64
166
126
142
112
166
62
202
134
59
59
138
48
183
83
60
168
10
140
154
134 LA FLORE
\».jui, n 92
Uô.Aô.'xpou .... 121
Uice 79, 121
Uo-rpù. 132
II0.01 177
lleojuctyoi 124
ll^iii C)
HcvAX, 11 I80
Hoju, n 133
Ho-yni, n 181
HoyiiK 112
Ho^nKie 112
Hi>.pKIOCOIl 50
Okc 91
OyA*.! 82
OyAiô^Tioit .... 60
Oypiu, n 157
OpKdwVioit, n , . . . 59
OpKonou^ 11 ... . 59
Otp-v 82, 130
O-yHp'i- 136
O-yprr*. 69
:^> Oci.'\^'^*''f'^* . . 133
, \^ O'VCô.feiu, n 121
. . ) Ile'Aeneniuii, n . . . 125
' > Ile'Aneneit-it-ooyq, n. . 125
IleAneneit-juL jun'Aoïi, n 125
II*.ii"roKi 58
Hcpci 139
IleTne, t 57
Pd.nîwttoit 181
Cei 57
Ci 57
Co-yo 13
CuÉie 52
C.fie 52
Cky'AAvn, Il ... . 46
CjUlHpiUs., Il 163
PHARAONIQUE
CsA-ypit*., n . . . . 163
CY«e.p, n 163
CoilTTC 164'^"*'^
Cou^ 164 ->^
Cd.pô.XO<^> n. . . . 68 J->-^^
T.>.nert 123
T^vAiNCKioii, H . . . 141
Tes.AAevCKenoc, n. . . 141
Ttupe 55
Tepefiiueoc, n . . . 165
'rpoKOivriic . . , . 193
TpjAA^ n 161
'PpiAii, n 161
Tô.piiioii, Il . . . . 143
Tjuô.-rion 60
■«ï>*.£iev, n 157
<t»-eA, 11 157
<i»-e'Ai, n 157
"^l'AAipev 202
•'ï>pion 202
Xo-ynep 134
Xpiuo^iu 166
Xpmoit 193
IM, 11 113
lljoofie, n 129
UJiu£ie, n 129
UJcvA, n 163
UJeAuiHi'Ai .... 167 "^
UJ'Auj'2i, n . . . 126, 138
lIJô.5UlJyp ^OO^X . . 121
UJejLiHp 202
UjHit 57
UJe-u-oci 133
Ul^n-V 142
UJoii-re 142
UJon, 11 129
lljiuiie,n 129
UJium, n. . . 128, 129
INDEX
UJujHO'V, n , . . . 183
UJUJHU 57
UJoiigen 193
UJ-xHit 43
UJ.s'Hn 43
ô-ynopi 139
8epjixî>.n 131
8-ri-r 42, 183
Scyq, n 159
"XenHg^. 137
"Xaneo 137
COPTE 135
•XlCJULIC 04
■Xexpe 168
6'uiÉi(3'iufee, n. . . . 129
S-Ao, -r 126
6'AiiiJULi, n 189
^Aco, n 78
^uini, Ti 129
6'ekpdi.Te 140
6'i'xpe 108
(>Ao^, n 183
^^e, -T 129
INDEX DES NOMS HIÉROGLYPHIQUES
ras., ,. . fl ra g.
I o Aham \ uir
S^
l^-% Agagi. l'aitie interne delà tit^c du Roseau. 6.
Ab. Laitue? Lcu-tucn salua L. 113.
lilPvflTP
-^ Ammisi. Aneth. Anethum grateolens !.. 120.
-^ — Menthe? Mentlta piperila L. 79,
AA/W\A
I I I
Arhmani. Grenade. 131,
o 111 ra _^ <2>- _M. _M^ y o
Arhmani. Grenadier. Punica Grana-
tum L. 131
■^ Anousi. Sauge ? Salvia xgypiiaca L. 80.
'^i^ ^ Anaoushana. Peut- ^^
III être synonyme de i \\ i
^1^
n AAAAAA M I
Anouk. Conyza. Erigeron legi/piiacus L 112.
1;^.
(S ooo Aour. Fève. Vicia Faba L. 1.57
(3 1^ ■ 4 ^ I I I I '^ ffiis L. 29.
^\Tî- 1
y_ Aarou. Souchet. Cypevus lon-
Q =0= Arp. Vin. 167.
Arouri. Vigne. Yitis vint fera L. 107,
ooo Arouri. Raisin. 167.
138 LA FLORE PHARAONIQUE
1 / 0 Aham. Balsamum? Bdellium ? 163.
1 <ciz>j Aser. Tamarin. Tamarix nilotica Khrb. 133.
1 D III
Ashep. Raisin soc. 16"
alanitc. Balanites x
Myxa L. (DiiaiiCHEN et
Il C3SZ1 A n c»c=^ A Ashed. Balanitc. Balanites xr/yptiaca DEt,. (Masp.)
S c^> Y ' 1 -r-^ Y l''y. — Sébestier. Cordia ilfi
Loret). 101
^III Aaqi. Poireau? AlUnm Porrum L. (h-xi, H(3'e, ecî'e), 44.
1 ^ y o Ati. Orge. Hordeum vulgare L. 18.
H «cz> ^ Ater. Pellicule du Papyrus. 28.
1 A^w.^ I )m'*S Adarrouga. Synonyme de [""T^i | ^ ^^ M.
° J V o Ab. Pomme de Pin ? 53.
Afa. \Mi\\e1 Lactuca saliva L 113.
/wwv\ i Aoun. Genévrier. Juniperus phœnicea L. 51.
0
/wwv\ (3 V Annou. Même sens.
AA/W\A ()
Qo
^ \\ O Antl. hncens. 163.
Jl Y ' ^S _Zr r Arou. Peut-être synonyme de ^^ y "
I ( j III Arshâ. Pois cliiche. Cicer anVa'nwiu L. 152.
I '===' _^^ ^ III Arshana. Lentille. Ervum Lens L. 156.
I w I y Ash. Acacia. Acacia Seyal iHh. 143.
S P^H 11' Scio Agaï. Menthe. Mentha piperila L. 79.
INDEX DES NOMS HIEROGLYPHIQUES 139
û O Agi. Huile de Sésame? 91.
Jr a V jr^ws^V Ouâ
Ouân. Genévrier, Juniperus phœnicca L. 51
^^
CZSZ) i _Zr ^ Ounshaou. Coriandre. Coriandrum sativum L. 122.
AAA/^ \\ III Ounshi. Graines de Coriandre. 122.
\^ ^ 0 Ouâr. Synonyme de ^"^0 "
T Ouri. Germandrée. Teucriuni Polium L. 82.
(à ^D (démot.). Ouartou. Rose. Rosasancta Righ. 136.
o o o ' o III Ouhâ. Caroube. 146.
jf ^ Outou. Feuille de Palmier. 38.
A - — û I 1 N Bàï. Nervure médiane des frondes de Palmier. 38.
n ^
JJ 0 (3 i Bounnou. Dattier. Phœnix dacUjlifera L. 38.
JAAA/W\ ^
o / Bounri. Datte. 38.
Jl I Jl I II! Besbes. Fenouil? Ane/l/ium Fœniculum L. 121.
Jl ^^ _^ X Baq. Moringa. Moringa aptera G.ertn. 145.
O Baqi. Huile de Ben. 1 45,
j. ...
-^ ^ - ), ^l^fl
(Miss., I, 205), ^ i^ 4 ^^ (Gr. Pap. Harr., XVI «,
11). Baka. Rhizome du Souchet comestible. Cyperus esculentus L. 26.
^=^^C) Bouti. Epeautre. Trilicum Spe
c^ III Sorghum v ul g are Pers, 24.
Ji
ll^l, l)"^^^^^^^ ^°"*^' Epeautre. Trilicum Spelta L. 17.— Doura?
èHj I Badjar. Oignon? Allium CepaL. 42.
140 LA FLORE PHARAONIQUE
tk LJ 's^— 1 ^ BouttOUka. Pastèque. CitrUi
_21 ("=x[) ^''^111 125. — Aubergine? Solanum Melongenah.
J'==:^^ -^ 1 j V*-,;-. ^ BouttOUka. Pastèque. Cî<rit//u5rM?r/a)-;s ScHRAD.
125.
D o
1 w I o Pershou. Baies de Genévrier. 51.
'V^ Vn Per-shen, « Grains chevelus ». Fleur de Mimosa. Acacia Farne-
o o o vjt-tS- siana Wili.d. 144.
U A(, °
Pouqer. Fleur de Henné. Lawsonia inermis L. 134.
u u X
£:iO 1 1 ^i Fatti. Résine de Lentisque. 165.
»f
Marna. Palmier-Doum. Eyphxne thehaica Mart. 36.
fMama-n-khanen, «Doum à noyaux». Hyphxne Argun
Mart. 37.
liff^ A
/www 1 ) „ . ,
^ Y Minaqou. Styrax. .S'<(/ra.r o/7?rmrt/c L. U9.
^ =0= Minaqi. Resnie ou parfum de Styrax. 90.
<=''=\ 3 \\ '^
ûaXiII Màhi. Lin. Linum laimile Mill. 177.
^"^ c^ Màkhmàkhaï. Pourpier. Portulaca oleracea L.
i_m^ (Masp.). 124.
-^^'^'^ IS o (démot.) Mâdjal-haout, « Oignon sau-
rn _c^ f^^^ "iR'^Q ». Asphodèle. Asphodelus fistu-
losiis li. 'i7.
J\\ \ Nabi. Roseau. Arundo Donax L. 6.
TT^ (j '■'"''^ I "^ ra 1 Nabi-nt-Djahi, « Roseau de Phénicie ». ,\core.
Jl iciK O (Us J^^ N\ fVA^ Acorws Calamus L 33.
J I' Y Nabas. Jujul^ier? Zizi/pJius Spina-Chrisl'i Willd. 166.
Îfjj =0= (démot.) Noufir-han, « Beau calice ». Ghrysantlièmc. Chri/san
^vww\ '^ themum coronarium L. 103.
I T /wwv\ m Nouni. Radis. Raphanus salivus h. 181.
rû O i Nouhi. Sycomore. Ficus Sycomorns L. 61.
INDEX DES NOMS II I ÊROGL Y PII I QUES
141
A/VW^A A A/VWVN
0'
^ ^ M Nouhi-nt-ânti, « Sycomore à encens ». Boswel-
m o I o Awvv\ .Ovio /m //(îirz/tTrt Cart. 163.
"''^^'^ ^)1ll ^ fl ('^ Nouhi-sountir, « Sycomore à térébenthine».
ra 0
JNouhi-nt-dab, « Sycomore à figues». Figuier. Ficus
curica 11. G2.
0 ,/^\
Nouhi-djaïri, « Sycomore à fruit Djairi ». Caroubier?
TU o^I ^ _^T "i Ceratonia Siliqua L.('2iiipi). 14(5, — Cédratier? Ci-
trus Cedra FERR.('2ie'spej. 168.
/vvvvvx
raw
AAAA'V\ n
o Arhmani. Gre-
o nade. 1.31.
Neheb. \'oir © J| ^D '
mmVm' ra m&^
^ Nekheb. Lotus rose. Nelumhhim spcciosum Wu.ld. 192.
Nas. Garthame. Carthamus lincloriits L 108.
\\
_H__L ^ Nasi. Même sens.
^ ^ Nasti. Môme sens
A/VVW\ ri A^^WV\
J fe) Nesheb. Voir Q J
\ n
IZSZ3,
■^ Nakpata. Romarin ? lîosmarinus offtci
D ûMI
-n_^ 1 A '^ Nakpata. Rom;
Noutem. Caroubier. Ceratonia Siliqua L. 140.
\\ I I I
Rimi. Plantain d'eau? Alisma
f^ Flantiujo L. 35.
Ha. Papyrus. Ci/perus Papyrus L. 28,
ooo ' O III Houà. Caroube. 146.
Jcv "TL n <x A 'V /> Hab. Nom primitif de l'arbre
_^^.Jl \>v i Habni. Ebénier. Dalbergia melanoxylon G. P. R. 96.
142 LA FLORE PHARAONIQUE
JU Habni. Ébène. 96.
- fl Hemâ. Chaume resté en terre après qu'on a coupé les céréales
\^ à mi-hauteur.
'~'^ 1k :^ 1k 1k A"^' {Pap.méd. de Berlin, I, -i).
•^ 3' 1k 1k A ^' {Pap.med.de Berlin, l, 'i). 'vwwv ^
, ^^ .<2>- HÏ^ _^^ V III Arhmani. Forme renversée de [Xj _^
Il Grenade. 131.
"^^ I V' "^.^ I ^T^V Harou, Harouir. Ronce, Épine. 50.
^== .^:^ .2:^1^ Rï^ (démot.) Hourouri-iioub, « Fleur d'or ». Ghry-
, w I I I 'îi o o o s&nthcme. CJiri/santhemum coronarium L. i03.
III Houdj. Oignon. AîliuDi Ce/iuL. i2.
^ ^^ ^^
^= S/ <;:2i> s_-x- Sannar. bynonyme de q q ^ ^^^
Sou. Froment. Triticum vulgare Yill 13.
Sib. Cèdre. Pinus Cedrus L. 52.
Seb-noutem, « Roseau odorant » Acore Acorus Calamus L.
33.
m
m
I <ci^o' I 2^ «crz> 1 A III Sounter. Résine de Térébinthe. IG'i.
chet. Cyperus fastigiatus Forsk. 30.
^ ^-^ q?r] \^ ^<^ 1 f] "^ Sarpat. Lotus bleu. Nymplivea cœrulea
Ci (' I ^ï^(/^ (14 III ^Av. 194.
mko
/wvw\ ( Soushin. Lotus Idanc. Nymphxa Lotus L. 193.
Sis-noutem. Bois de Caroubier. 146.
^\
(3 'jr
:^o Ml Shaïou. Chou';' Brassica oler<(cea L. (uimnoy). 183.
Shou. Filaments restés adhérents au tronc du Dattier, à la place
des frondes tombées.
INDEX DES NUiMS HIEROGLYPHIQUES 143
JAA/V\
oo
Shou-ament, « Soucliet occidental ». Sehœnanthe. Anrfro-
1 por/on SchœnantJius L. 22.
Shaouabou. Peut-être synonyme du nom
suivant.
Shoub. Lentisque. Pistacia Lentiscus L. 165.
Shabin. Rhizome du Soucliet odorant. 25
□ o Shep. Raisin sec. 167.
D oMI Shoupi. Concombre? Cucumis sativus L. 129.
/wbvNA III Shepen. Pavot? Papaver somniferum L. (Liiring). 190.
<:!=> I 1 y (démot.). Shamari. Fenouil. Anethum Fœniculum L. 121.
^ III Shamârn. Peut-être synonyme du mot précèdent.
~wn Cl Shemshera. Nom sémitique égyptianisé du Sésame. Sesamum
indicum D. C. 91.
o o
/VvWVV
%^ ^ Sheni. Synonyme de ^ _^ "^ '
"'o^ X Shant. Acacia égyptien Acacia niloUca. Del. 142.
.^cs'k o Ci ^e=^ 0 <$.
c^iiXO' r-=^)l ^ Shedehi, Shedehou. Liqueur de Grenade. 131.
J!^!!^ > Kanna. Acore. Acorus Calamus L. .33.
"Fl D () I Kouanta. Nom ptolémaïque du Figuier. Ficus caricu L. 62.
-|l 0 n "l Rek-Nahsi, « Jonc de Ni- R%,'^
>\^| f\Xn gritie ». Synonyme de Phl|"
lll^^cJvy) Qam-n-Koush, « Jonc d'Ethiopie ». Même sens.
"^^110 Qami. 1" Gomme; 2° Résine. 142.
144 LA FLORE PU .\R AON IQIJE
/j>^f\ "^^O Quamnini. Nom sémitique égyptianisô du Cumin. Ctimi-
_/j. J^^'"'"^ III >non Cyminum L. 123.
"i III Qanna. Non- ..^^w^^ V
Zl ^ Yv ûash. Erayroslis cynosuroidesB.. elH. 10 — Cyp^rus alope-
.^^ Clt»*0/(/<'S ROTTB. 31.
C3I=1
^^^^;,
Qouqou. Fruit du Palmier-Doum. 3G.
'*^^ ^ Qadi. Concombre. Cucumis Chate L. 128.
'|\^i;i 09ti. Conyza. Conyza Dioscoridis L. 111.
\ , ^-^ Qad. Cannelle. Lauriis Cassia L. 70.
■(^ "^ Gaïou. Souclict odorant, et Souclict comestil)le. Cyperus
m roiundiis L., et C. escidentus L. 25, 20.
TA IK — N
_M^/vwwvlll Ganna. \oir ^^wvv v
Z;\ -fV ^ ^-51 A^A/^AA A i^ ^% Ganoush. Arroche? ^i^nw/c./;//or-
11' _^^CZEZ]i ' I w 1 1 1 1 (ensis L. 78. — Canne à sucre ?
Saccharuin ccgyptiacum \\'iu,d. 20.
A/^WAA AA/VW\
Gangani. Raisin vert, verjus. 107.
!m I Oui Garouta. Gousse. 1 46.
^^ ^ Cash. Voir C30^^'
DO III D T I C) III Tapenn. Gumiu. Cuminum Cytnhiwn L. 123.
0 1 I I I ^:z:::^ _Z1 Tarroukou. Liqueur de Caroube. l'iO.
<Z> N ^ Toura. Probablement synonyme de (3 | Oli i i'
(1 <Ci X Tari. t^au\c. Salix Sa fsafFonsK. 5.5.
Q. I l) 1 1 I I Tourouta. Doura î? Sorr/hum vuUjare Pers. 24.
INDEX DES NOMS HI ÉROGL YPHIQUES 14ô
I ^ I V Tas. Cinnamome. Laurus Cinnamomum Andr. 71.
^ fv ^^^HOA^/^^ ^ fdémot.). Tehou-ab. Camomille. 3/a<ncarta CAamo-
^ vOrr'^ '"^-"«L. 105.
\ jl Dab. Figue. 62.
D X ï Dapih. Pommier. Pyru* 3/(i?«s L. 137.
□ X\\\ Dapih. Pomme. 137.
'^'^'^^^^ I _^^ll! Darrouga. Caroube. 146. -j»'
^^^^ Jr"lll Dinkon. Indigotier. Jndigofera arrjenteah. 150.
/l^ 'm^ X Deqam. Ricm. Ricinus communis L. (Révill.) 64.
<=> ^{' I ' 1^ Djaroudj. Gousse. 146.
V Jl ^H Djàbi. Bois d'Aspalathe. ConvoUulus scoparius L. 84.
i 1 ® 4 4 Y (démot.). Djapkhi. Voir q XY'
l\ ^^ ^s. c^c- Diamâ. Papier de Papvrus. 28.
i _^ o a Djaïri. Caroube (-^s-npi). 146.
A _^ '^ n 1 1 1 Djarmà. Synonyme de a\ J\ ^
c^
2 ^ fi '^ Djaata. Marjolaine? Origanum Majorana L.
Î) 14 111 OlASP.). 83.
y Djadi. Olivier. Olea europxa L. 94.
Djadi. Olive 94.
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