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L'AMI
JOURNAL ECCLÉSIASTIQUE,
rOLlTIQUK ET UTTÉBAIHE.
fU/tIr n§qui3 eu dttipiafptr phOotapila»
tliMmmeia faOatiata. CoiMi. il, 8.
Prraei gaids qn'oa K ««i» *Mwtr r<i Im Irun
M ¥>ifl* fihiloiopbïr-
tt:iti.UCiTBoi.iqiia.
TOME QUATRE-VINGT-TREIZIÈME.
Cktiit tehimi 8 frairni 50 crntimti tl tO /ranet franc Jt pcrt.
ÏARIS.
LIBRAIRIE EÇCI.ÉSUSTIQUE CAD. LE CLERK ET C-,
masgmafmamBifP
m
mMe
TÀBLË
DU QL.^TRE-yiNGT-TREIZJÉ3^I£ VOLUME.
L'assemblée eonsUtaanIc a-t-elle pu s'em-
parer desi: biens da clergé, f. 1,49
Nominations et sacres d'évêques , 7, 53,
7a, 85, i35, ^50, ai3, 248, 4^^* ^33,.
564 , 596
Petits-séminaires, 7
Procès relatifs à la religion et au clergé ,
8, 72, 247, 279, 294, 564, 392 , 470,
488, 565, 567
Règlement au Mans sar les cloches, 8
Vois sacrilèges , 9, i3, i65, 265, 56i«
42^t 5o3, 536
Affaires de la religion en Suisse, 9, 4o» 56,
io5, 121, i5o, 184 1 199,248, 295,
3i4» 36i, 393, 455, 520, 567
SorMM. deSceovaud, i3, deCbamilly,
43, Palbod, 91, deMoligny, 109, Mé-
quignon, 168, Comte, 186, Le Nor-
mand, 218, Bernard, 253, Regnaait,
262, de Laval, 6i5
Conférences du P. de Ravignan , 17^ 23
Sur le mariage du duc d Orléans, 91, 89,
106, 148, 2i4, 292, 375, 378, 4^1 ff
437, 440) 4^3, 471* 489* 5oo, 5oi ,
•-5o5, 5^6, 54b, .5&2
Sar Téglise de l'Assomptioû, a*f Zj
Assemblées de charité, sa, 328, 260,
576
Sur les abbés Condrin , aa , Yerdier-La-
tonr , 89 , Lys , io5 , Breaillol, 14^ •
, Marchand, i4^, 263, Drouet, i83, de
Roche, 19a, Fauveau , 199, Perreau^
260 , Lîbri , Postée, 277 , Potot, 280 ,
55 1 , Wiltmann , 529 , de Vallongue,
424^ Van-del-Poel , 473, Gaidechen,
5i6> 533, Andrau, 566, Anthelme,
" ^8a, Arnaudeaa, 597
Aliénation du terrain de l^Archevêcbé ,
22, i34, 148, 245, 339, 355, 377,435,
553
Idoles envoyées de la mer du Sud, 25
Sur le protestantisme , d5, 26, io5, 118,
25oj 292, 5o5, 595, 417* 4^^t ^84, 593
Circulaire dun procureur-général sur les
enterrcmens, 25
Prédications, 26, 101, i55, 218, 246,
:\ 36o
Sar la loi de l'instraction secondaire, 33,'
•^te^/z^.de Af- gwpOïîÈfe ;évéque,
129
56.
Cérémonies diverses, 57, 55, 67, 68 , 72 ,
. io5 , 117 , i48, 180, 197,-245 , 23i ,
359 , 457, 4^9 f ^o5 , 535 , 566 , 58 1 .
582, 6i5, 6i5
Incendie d'une maison de Sœurs à Mor-
tagne. . 58
Conférences ecclésiastiques , 58, i49«
261,512,295,439,4^^
Dons pour les églises, 39, 56, 89 , 245 ,
575, 5i8, Ô56
Sur les économes dans les hospices, 59.
120
Université catholique de Louvain, 59
Séminaire à Lacédémonia, 4^
Caisse d'épargnes de Rome, 4^
Mensonges de V Annuaire de l'Aube, 55
Guérison extraordinaire, 54
Etablissement, restauration d'églises et
chapelles, 56, 72, i56, 148, 228, 247,
277,361, 576, 409, 472, 487. 5o5,
' .'•. : 564, 596
Vciyttgcsd*évéques, 56, 71, 102, 181, i85,
aSo, 5^0, 44o, 486, 548, 58i, 6i5
Liste des ministères successifs , 57, 74
Procès pe Meonierj 00, 76, 90, i56, 109,
186, 2o3
Dévotion aux Sept Mystères douloureux ,
64
Les fioan^i/tfs illustrés, 65
Bee/ierches sur les Faudois, 66
Suite de la statistique de l'épiscopal fran-
çais, .68
Petits livres populaires de Claadins, 69
Procès de Laverdct, 70,182
Sur le Manuel des victimes de Jésus, et sur
l'abbé Turmine, 70
Ecrit apocryphe sur la religion en Co-
chinchine, 7 1
Affaires de la religion en Prussç, 72, io5,
106» 295, li55, 488, 56i, 600
Sens des décrets qui ont restitué les biens
non aliénés de l'Eglise, 8 1
Sur les prélats MM. de Bonneval, 86 , de
Pradt, ii5, Weld, 164, 2i5, 452,
'^ Fraschina, i85, 5io, R. Aliiata. 280
Refas de sépulture, 89,408
Fie de \jrégoire Fil, 97
Retraites, mission^ 101, a5o. 276, 337,
3a8, 406, 40S, 5o5
(3)
Belles actions dTeoclésiuUqaes, loS, a63
Belation du procès de Jlf«f ton, io3
Procès principauXt 109, 123 et i94» 1B7,
s5o, 284, 364, 365, 5 18. 565, 6o3, 6i4
DévotioQ à sainte Philotnène , 1 16, 36o ,
488
Voyage de M. Dracb, 118, i34
Mandement de M. i'évéqne de Gb&lons,
119
Visites pastorales, 130, i34, i35, 1.98,
376 , 589 , 390 , 407» 4*3 , 470» 533 ,
535, 55o, 565, 566, &8i, 6i3
Sar Aquilée, 1 s 1
Ouvrage de M. Brionne sur le prêt, i34
Abjurations^ conversions, bapléines, i36,
149 « 166, i85, 33o, a6a, 395, 3i3,
407, 564, 584
Frères des Ecoles chrétiennes, i36, ta8>
593, 548. 599
Professearsde Ibéologie à Limboarg, i36
Circulaire de M. i'arcbev^que dé Be^n-
çon, 145
Sur la mission d'Alger, 148, S98, s46
Su r la Sociéii religieuêe > 1 48
Apostasie du curé iiennhocfcr, i5 1
Sur l'église de la Grèce, 161
Manière de faire des legs aux pauvres de
paroisses, 164
Eglises de Ghalcl et d*Auzou, i65, 182 ,
430, 470, 535, 565
Etablissement de pesbytères , 16S
Bienfaits du ro*.de&irdai|fQi9,.> . 166
ColUctio selecta patrum, ' 177
Œuvre de la Propagation de la Foi, 180
193, 376
Manuscrit de Bossuet, 181
Libéralités de l'ancienne liste civile, i85
Voyage de Mgr Brugnière en Cbine , 193
Betraite de la Pentecôte , 197
Etablissement de charité U Venise, 301
Cours de M. Lerminier, 301
Compte-rendu de l'établissement de Saint-
Nicolas , 309
Sur les reproches fails au clergé. 3 1 1
Sur l'abbaye de trappistes du Gard, 316
Maisons de jeunes détenus, 3 1 7
Sur le Saint-Sépulcre, 318
Chronologie des papes , 324
Recherches sur les en fans trouvés, 225
341
Mandemens contre le protestantisme ,
33o, 375
Sur le Panthéon littéraire, ' 333
Sur Saint- Germain -rÂuxerrois, 344393, ,
3io, Su, 335, 3a6, 339^ 341, i4«,
544*390,406, 469 I
Sur les dont aux églises, «4^
Maison de retraite à Marseille, s47
Acta sanctormn continua s49» 3i3'
Mensonges du Co^ê%i(^éonnel sur Maples.
s48
Sur l*E^lise catholîqi :. à*An vfeterre, 357
Association religiousr de prévoyance, 371
Sur On journal de phrénologie, 37$
Voyage de M. l'abbé Baraga, 375
Modelée d'éloquence chrétienne, 389, 337
Prises d^babit, 393, 334, ^^^
Bref pour le BonPastemr à Angers. 395
Dons pour les Lyonnais, 394, 3i3
Evéque intrus à Méliapour, 396
Sur les sociétés bibliques, 3o5
Témoignages en faveur du christianisme,
3o5
Les Jésuites à Buenos- Ayres, 3 14
Sur l'Eglise ^catholique de Terre-Neuve,
591
De la propriété des biens ecclésiastiques ,
par M. Affre, 524 > 59$.
Dons du roi de Bavière, 398
Budget des cultes, 34o '
Discussion à la chambre des pairs sur le
terrain de l'Archevêché, 353
Troubles dans des églises, 36 1, 409, 5o3
5o4
Sur l'ex curé Delacolonge, 36 1, 497
HUtuire de Pie Vil, , 36 1 , 4 25
.Sur trois histoires de l'Eelise, 569
'Prières au sujet dn mauvais temps. 373,
436, 438, 55o
Sur une princesse d'Orléans convertie du
protestantisme, 374
Sur l'Introduction à l'histoire de la reli-
gion, 385
Plantations de croix, ^91* 599
Aumônier protestant à Bordeaux, 393
Biographie universelle {supplément) , 40 1
Séance de l'Académie de Religion, 405^
Consistoires, 4o6, 436, 45 1
Sur des réunions protestantes, 4^7
Rétractation de M. Lagache, ^%%
Bibles tronquées, 433
Pit)cessions de la Fête-Dieu, 4a i, 4^4
425, 439, 454» 471. 487, 5o2, 5o3,
532,535, 584
Manuel du chapelet, 45 1
Souvenirs et rapprochemens, 435
Quête par un italien, 440
Œuvres de Sidoine Apollinaire, 449
Morale de la Bible, Ancien et nou9eau Tes-
tament. Abrégé de ChUtoire eeelàêiaêti-
que, 4^
(T)
tfîktorre. de la rêform proteêidnU en
Snissc, 4^*^
Tentatite d'assassinat sar M. Tévéqne
■ d'Aainn, -m ■ ' 4^9* 4S6t ^^o
Oénérpsilé de deux prélats, 470* 584
Sur un ecclésiastique qui f ouloit se faire
prolesUot, 4?^
Sur rétablissement d'une église ï Sori-
DÎërcs, 473
Sar une proposition relative auK biens des
fabriques à Liège, 4^ 1
NowfelU bibUoikéifuê de» prédicateur», 497
Désastre au clocher de Saint-Denis, 5ûi
Œuvre de saint François-Régis, 5oa
Emeute lu Bourrogne, 5o4
Goavenseu Espagne, 5o4
Portrait de M. léyêqne d'Annecy, 612
Vérin catholique^' f^t M. Naolt, 5i5
Départ de missionnaires, 5 1 7
Eglise Saint-Piorrc-aux-Bœufs, 517
Sur le binage, 5 18
Journée du chrétien à Avignon, 5 18
PetUe égli»e an diocèse de Blois, 5 1 8
Soeqrs Saint- Joseph h Alger, 5 1 9
Mariages miitcs aox Etats tlnlf, ' 539
Im»iitntio clericoroMt 698
Exemples de conversions en Allemagne,
Enterrement de If. F. de LaU>ttr*Maa-
boiirg. 532
Voyage d'nn religieux da Garmcl , 534
Sur les Elémen» d^hi»ioire de M. Léri , 545
Sur l'esclavage aux colonies, 549
Mandement de M. le ooadjateur de
Nancy, 549
Sur M. l'archevéqae de Colc^e , 56 1
Concile de Baltimore, 568
De la propriété dee fabriquée, par M. do
Tascher, 677, 609
Arrêt sur le duel , 58 1 , 59 1
Nonvci élablis^ment de Sœnrs, 585
Sur les manœuvres des protestans , 595
Nomination d'un chanoine et de deux
curés . 596
Prêtre intrus , 599
Population catholique et protestante de
rEurope , 600
Missionnaires des Iles Sandwicli , 6i5
FIN D8 LA TABLB DO QDATIIB-TI^OT-TfiBUlèm YOU'IIB*
■ •
L'AMI DE LA MKLIGION
parott les Mardi, Jeadi
cl Stmêdî.
On ]>eut s'abonner defl
I " et i5 de chaque moia.i
N^ 2792.
SAMEDI 1'' AVRIL 1857.
Pin Dl k'ABOMKlIBIIt.
fr. fl.
1 an •..••• 36
6 tnoîs 19
S mois . . . • 10
1 mois ....'. S 5o
ffw^?^"
L'AMI DE LA RELIGION.
QUESTION DE DROIT PUBLIC. ) profit. Il n'est pas inutile d'examiner
aussi à quoi tient l'erreur de certai-
L'assemblée conslitaanle a-t-elie pn «^em-
parer des biens da clergé ?
La question qui a provoqué déjà
de si nombreuses discussions vient
d'être tranchée par le vote de la
chambre, dans sa séance du 29 mars.
Mais en décidant un fait, elle ne peut
changer des règles immuables de
leur nature ; ce sont ces règles
qu^ilest important de défendre ; nous
le devons beaucoup plus dans l'inté-
rêt de la morale , de là société et de
la religion , que dans Tintcrét du
clergé.
C'est une grande plaie faite à une
société, quand les principes les plus
certains de la loi naturelle viennent
à s'y obscurcir. Il est bien impossible
qtie ces principes disparoissent au mi-
lieu d*une nation chrétienne qui les
trouve dans une foule d'enseigne -
mens reproduits partout, et que tous
peuvent connoitre. Mais s'ils ne peu-
vent péi'ir, ils peuvent être contredits
par un législateur imprévoyant et par
une administration colère ou aveu-
gle. De plus, une partie de la société
peut à la longue s'abuser étrange-
ment sur certaines applications de
ces principes.
Examinons si ce malheur n'est pas
arrivé au ministère lorsqu'il est venu
revendiquer comme propriété de l'é-
tat les églises, les ovcchés , les sémi-
naires qui ne lui ont jamais appar-
tenu 9 et qu'il n'a pu confisquer à son
Tome XCIIT, L'Ami delà ndtfion.
nés gens sur les propriétés ecclésias*
tiques.
Avant que l'assemblée constituante
vint produire ses étranges théories
sur la société et La considérer comme
une aggrégation d'hommes où tout
étoit à refaire, religion, mœurs, lois,
gouvernemens , aucun législateur,,
aucun pouvoir public, aucun publi-
ciste, aucun jurisconsulte éclairé n'a-
voient contesté à l'Eglise catholique
la faculté d'acquérir et de posséder
des biens en propriété. Depuis son éta-
blissement dana les Gaules, elle avoît
acquis de grandes possessions, elle les
avoit vu souvent violées et envahies
partiellement par la force , il s'é-
toit élevé des sectaires qui , comme
les Albigeois, les Uussites, les disciples
de Wiclef, avoient, en contestant l'au-
torité du clergé , contesté aussi son
droit d'acquérir ; mais ces hommes
qui sapoient les principes de tout
pouvoir , quelle que fût sa na-'
ture , et qui rendoient toute société
impossible, étoient les seuls qui eus-
sent, jusqu'.i notre première révolu-
tion , enseigné dogmatiquement que
l'Eglise ne pouvoit être propriétaire.
Les sophistes de 89 se portèrent les
héritiers et les exécuteurs de leurs
doctrines. Seroil-il |;ossible que des
hommes qui n'ont respecté aucun
droit , qui ont fait de Dieu un être
abstrait , si même ils vovoicnt encore
en lui une abstraction ; qui n'avoient
aucune morale, puisqu'il n'y a ni in-
V
(.* )
'justice qu'ils n'aient commise, ni im-
moralité qu'ils n'aient consacrée ; qui
n'avoient aucune générosité dans le
cœur, pubqu'iis se sont joués de tout,
et des grands, et du peuple, et du roi
et des citoyens ; qui avoient si peu de
lumières, puisqu'ils n'ont rien prévu,
rien édifié , et que toute leur puis-
sance n'a été qu'une force aveugle de
destruction ; seroit-il possible, disons-
nous, que ces hommes eussent posé à
Pégard du clergé seul , un principe
qui prévaudroit désonnais sur le prin-
cipe contraire reconnu incontestable
depuis Glovis jtisqu'à Louis XVI , et
depuis le consulat jusqu'à la révolu-
tion de juillet? Non, cela ne se peut.
Mille raisons concourent à établir
cette impossibilité.
Avons-nous besoin de remonter à
l'origine et à la raison profonde de
la propriété , qui est le seul aiguillon
des travaux de l'homme? Le droit'
de propriété est tellement social, que
lui seursuffiroit pour distinguer le
sauva;];e qui s'arrête à satisfaire ses
appétits momentanés, de l'homme ci-
vilisé qui prévoit son avenir et celui
de ses enfans. Otez des lois et du
langage la distinction du mien et du
tien; la société n'est pas plus pos-
sible que la grammaire. £st-il
nécessaire de montrer que les pos-
sessions privées ne sont pas plus res-
pectables , si elles le sont même au-
tant , que les propriétés publiques?
N'e»t-4l pas superflu d'établir qu'en-
tre CCS dernières, celles qui sont des-
tinées à subvenir aux besoins de l'ins-
titution la plus fondamentale et la
plus nécessaire, c'est-à-dire de |a re-
ligion , doivent être plus spéciale-
mentinviolablcs ?
Si l'homme pe.iU transmettre à son
aeiiiblablc , même à celui auquel il
jobC lient pas par les liens du sang , le
fruit ds ses travaux où le fruit, des
travaux de ses pères ; si ce donataire
devient tellement maître de lacliose
qu'il puisse en user et en abuser, la
conserver ou la détruire , et que Té-
tât lui-mcme n'ait le ^pouvoir de la
lui ravir qu'à la double condition
de l'utilité publique et d'une juste
indemnité , pourquoi en seroit-il au-
trement lorsque la religion devient
propiiétaire par les dons qui lui sont
faits ou par ses propres travaux ? S'il
existe une différence , elle est toute
en sa faveur. Un individu , une fa-
mille sonl-ils à comparer à une ins-
titution sans laquelle nulle société
n'est possible?
Nous sommés vraiment honteux
de reproduire de tels principes, et
d'avoir recours à des arguroens, lors-
que la voix de tous les peuples qui
ont autre cho^e que des huttes pour
habitations ou des bêtes fauves pour
nourriture, forme Aine si imposante
autorité. Partout, depuis la plus pe-
tite ile jusqu'aux plus vastes contt-/
nens, il y a des propriétés privées et
publiques, et partout aussi la reli-
gion est propriétaire. L'Eglise l'étoit
incontestablement avant 1789. Vous
trouverez ses titres, nonr pas établis,
car ils sont plus anciens que la mo-
narchie , mais reconnus dans une
multitude de lois et d'arrêts. Y&us les
trouverez dans les contrats passés en-
tre le souverain et le clergé, le se-
cond examinant ce qu'il peut et ce
qu'il doit accorder au premier de sub-
sidesi Vous les trouverez dans les
dons^^gAluits ; car, sans doute que
pour donner, il faut être propriétaire.
Vous les trouverez dans les aliéna-
tions faites par lui pour secourir
réiat ; car, sans doute que pour alié-
ner, il faut encore être propric-
taire. Enfin, |e clergé étoit autrefois,
L'AMI
mis iLn iEisMii3i)sr8
JOURNAL ECCLÉSIASTIQUE,
POLITIQOB ET UTTËBAIBB.
riJel» Ht guU vat dttiplatptr pkUuapUtlm
ttiamitenifiillaei«n. CciOM. il, 8.
Frrnn girtU qn'oa m *«iii «MuUr f» ka IJMii
ItxilM ClTBDtWH
TOME QUATRE-VINGT-TREIZIÈME.
ClneiM fwfunie B fntm SO eeHliait et \0 fratun franc dt fort.
PARIS.
LIDR^mlE EÇCI.É.SIASTIQUE D'AD. LE CLERE ET t-,
(6)
donné dans le commerce un prix qu'ifs
n*auroient jamais eu sans elle ,
qu'on vient lui contester les foibles
restes qui lui ont été rendus ; qu'on
vient les contester sans motif , sans
intérêt ; car quel profit pourroit reti-
rer Téiat des églises que MM. Du-
inon et de Labprde revendiquent?
Aucune spéculation financière n'est
possible. On ne pourroit spéculer
que sur la profanation et le scandale,
dans l'espoir d'y élever un jour d'au-
tres autels , ou de n^y en élever au-
cun,- ainâi qu'il est arrivé pour Sainte-
Geneviève.
Etrange siècle que le nôtre ! Voyez
tout ce que le gouvernement consu-
laire et les autres ont fait pour ras-
iurer les acquéreurs, et tout ce qu'ils
ont fait aussi pour alarmer le plus
légitime des propriétaires. De peur
que les tribunaux ordinaires ne fus-
sent pas assez favorables aux ventes
nationales , ils ont attribué leur iu"»
terprétation à des tribunaux admi-
nistratifs qui étoient dans la main
du pouvoir par l'amovibilité des ju-
ges. Ils ont défendu par la loi du 18
germinal an x de donner- à l'Eglise
des immeubles productifs , afin qu'au-
cun acquéreur ne pût , si l'envie Ifii
en venoit , rendre une partie des
biens acquis. Pour l'Eglise , ils- ont
restitué, non tous les biens non ven-
dus , mais une petite partie. S'ils ont
consenti plus tard à laisser faire des
donations , c'est en les entourant de
mille difficultés ; et aujourd'hui un
député, un conseiller d'état trouvent
que cette législation si parcimonieuse
n'a pas même donné ce qu'elle dit
clairement avoir restitué. Il n'est
pas possible qu'une société où l'on,
obscurcit à ce point les idées de la
morale, puisse jamais se rasseoir sur
de solides fondemens. On s^ctonne de
son malaise et du bruit sourd et me-
naçant qui gronde dans son sein. On
en recherche les causes, et il faut
convenir que Ton en assigne une foule
qui ne sont que trop réelles. Mais en
voici une qu'il ne faut pas oublier ;
c'est tout ce qu'on a fait pour consa-
crer, comme légitime, la plus énorme
des injustices ; c'est le sceau donné
par le gouvernemeni consulaire lui-
même à une multitude de profana-
tions qui , partout , depuis quarante
ans , affligent les regards des catholi-
ques ; des églises converties en théâ-
tres , en prisons , en dépôts de mar-
chandises, en écuries, en temples
païens. Que voulez-vous que pense de
la religion une nation qui voit le
lieu de la prière converti en un lieu
de plaisir ou de blasphème ; les auges
ou les tréteaux remplaçant l'autel et
la table sainte? Que voulez -vous
qu'elle pense des gouvernemens qui
ont ou rétabli, ou protégé la religion,
et q\4 ^^^ ^^^ encore plus jaloux de
consacrer et de perpétuer de .tels
scandales !
"Ne fût-ce que pour prévenir de
nouvelles spoliations , flétrissez les
spoliations dé 1789; dites avec nous,
à la bonne heure, que le salut et la
paix d'un grand peuple Vaut mieux
que la restitution d'un ou .deux
milliards de biens. Mais ne dites
pas que le vol a été légitime ,
parce que vous le provoquez en-
core , non plus contre l'Eglise qui
possède si peu, mais contre tous ceux
dont les biens peuvent être un appât
pour là cupidité. Qu'ils aient élevé
leur fortune avep le patrimoine de
leurs pères, «ivec les fruits d'une légi-
time industrie, ou avec les dépouilles
que leur ont livrées nos commotions
politiques , tous ont un intérêt égal à
soutenir des principes aussi anciena
que le inonde , et à flétrir la viola-
tion qu'en a faite rassemblée consti-
tuante.
KOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
BOME. — Le dimanche 12 mars ,
M. le cardinal Franzoni , préfet de la
Propagande et protecteur du collège
Orec , sacra évêques dans l'église de
Saint-Âthanase , près ce collège ,
M. Nicolas Candoni , chanoine de
Corfou, sous le titre d'archevêque
d'Iconium, et M. Etienne M issir ,
recteur de ce collège , sous le titre
d'archevêque d'Irénopolis , du rit
grec. Son Eniinence étoit assistée de
$1M. Browne et Higgins, évêquesde
Kilinore et d'Ardagh , en Irlande.
PARIS. — Des hommes qui se font
honneur de soutenir en toute occa-
sion des principes de tolérance et de
liberté, font à cet égard une excep^-
tion pour le clergé, et ne demandent
S>ur lui que rigueurs et entraves,
es hommes qui repoussent toutes
les œuvres de la restauration, et qui
*4>nt crié contre le système des ordon-
nances, sont pleins d'attachement et
de respect pour l'ordonnance du
16 juin 1828 sur les petits-séminai-
res. Ils ne veulent pas qu'il y ait un
iota de cette ordonnance qui reste
sans exécution. Tous les élèves des pe-
tits-séminaires ne portent pas l'habit
ecclésiastique ; c'est là un abus into-
lérable, et qu'il faut extirper. Puis-
que ces Messieurs ont tant de zèle
pour Inexécution complète de l'ordon-
nance du Idjuin, ne pourroit-on pas
. leur rappeler l'art. 7 de cette ordon-
nance qui portoit la création de huit
mille demi- bourses à lôO fr. cha-
cune? Ces bourses étoientdu moins
une compensation pour les entraves
stipulées dans les autres articles de
l'ordonnance. £h bien, on a ôté la
compensation, et on a laissé les en-
traves. Ces entraves, on y tient plus
que jamais, on ae plaint des moindres
adoucissemens , on reproche au uii-
(7)
nistre de fermer les' yetix sur quel-
ques dispositions de l'ordonnance.
Mais si cette ordonnance vous plait
tant, exécutez-la donc dans son en-
tier! Elle n'avoit qu'un petit article
favorable au clergé, et c est celui-là
que vous supprimez, et en le suppri-
mant vous exigez rigoureusement
l'observation scrupuleuse des articles
3 ni contiennent des restrictions et
es entraves. L'ordonnance, dans l'in-
tention du ministre qui l'a contre-si-
gnée, étoit une sorte de contrat entre
le gouvernement et le clergé. On lui
accordoit un avantage en dédomma-
gement de quelques sacrifices. Au-
jourd'hui on presse plus que jamais
les sacrifices, et on lui refuse tout dé-
dommagement. Est-ce là de l'impar-
tialité? Est-ce là de l'équité la plus
commune? Les ennemis du clergé ne
Î>ou voient mieux montrer l'esprit qui
es anime. En vérité ils ne devroient-
plus parler de leur tolérance.
Les tribunaux ont retenti long-
temps de l'affaire de la demoi-
selle Boulanger, dite Sœur SaiRti>-
Agathe, ancienne Ursuline. Elleavoit
formé à Paris une maison d'Ursuli-
nes qui n'a pas prospéré. La soeur
sainte - Agathe, poursuivie par des
créanciers, s'enfuit.Elle plaide depuis
quelques années avec les autres reli-
gieuses, d'abord pour la propriété
d'une maison à Auxerre, ensuite pour
le mobilier. Nous avons rendu
compte du premier procès , numéro,
du 13 novembre 1832^ tome lxxiv.
Une nouvelle instance a eu lieu der-
nièrement, et le tribunal d'Auxerre,
jugeant par défaut, car Tavocat de la
Sœur nes'étoit pas présenté, accueil-
lit uue fin de norw'recevoir, motivée
sur le précédent jugement qui reje-
teit la demande de la sœur Sainte-
Agathe. L'affaire a été portée en ap-
pel le 20 mars à la cour royale. L'a-
vocat de la Sœur l'a présenjtée comme
dépouillée injustement de sa qualité
de supérieure et de ses droits de pro-
priété. Il a cité une lettre de M. l'A t>.
(8)
cjievèqùe de Pans en Tayeùr de. ta
cle son diocèse. Gê rëgleniënt porte
Sçêùr; mata cette recommanda- que he tare aurai séui le droit dé
tlon bienveillante de la part du
nrelat n'avoît point pour objet
dVtablir les droits de la Sœur.
M. rArciievéqu'ç demandoit seule-
ment qu'on voulût bien la recevoir
dans la maison d'Auxerre. Au sur-
plus cette lettre remonte à quelques
années.
L'avocat de la Sœur Saint-Louis et
de ses compagnes est fâché d'avoir â
révéler des faits peu honorables pour
la sceur Sainte-Agathe. On l'accuse
d'avoir engagé dans un établissement
ruineux le pécule et les dots des re-
ligieuses , et d'avoir ensuite aban-
donné ses SœurSy qui se trouvèrent à
la merci des créanciers, et ne durent
qu'aux égards de ceux-ci la conser-
vation de leurs effets personnels et
des objets d'église. Ce n'est qu'à là
cliarité de M. rarchevéque de Sens,
qu'elles dureut de trouver un asile.
Xi'avocàt établit par. les termes même
du contrat d acquisition que la sœur
■Sainte-Agathe n'avoit stipulé que
coHMue supérieure, et reprâientant la
eoHununauté, qui éloll seule partie
et seule acquéreur.
La cour, a interrompu sa plaidoi-
rie, et a dit que la cause étoit en-
tendue. Sur les conclusions confor-
mes de l'avocat-jyénéral , et après
un court délibéré, considérant que
l'appelante ne justiâe pas de l'acquisi-
tion de la propriété en son nom, elle
aconfirméle jugement. Ilfaut espérer
que cet arrêt terminera une affaire
' qui a déjà produit des mémoires et
des réclamations sans fin.
Il s'élève trop souvent dans les
-campagnes des contestations sur le
-droit de sonner les cloches. Des
maires manifestent des prétentions
exorbitantes et appellent la force à
leur secours. C'est pour faire cesser
ces prétenlioits et ces différends que
faire sonner les cloches pour les e(^
fices, prières et instructions de l'é-
glise, pour Vtmgeliis, les processions,
ies catéchismes, pour les mariages,
baptêmes, administration des mala-
des , pour les trépas, convois, servi-
ces ou iiihumationa, pour les messes
quotidiennes. On sonnera les cloches
pour l'arrivée d'un prince ou de l'é-
véque. Le curé ne pourra faire son?
ner les cloches avant quatre heures
du matin et, après neuf heures du
soir. Les cloches ne pourront être
mises en volée à l'approche ou pen-
dant le tenips des orages. Le maire
aura le droit de faire sonner les
cloches en cas d'incendie, d'inonda-
tion, de sédition ou de quelqu'autre
accident extraordinaire qui demaa-
deroit un prompt secours. Hors ces
cas, l'autorité municipale ne peut
disposer des cloches des églises ni en
régler l'usage. Les curés sont seuls
dépositaires des clés de l'église et du
clocher. Le maire ne peut les exiger
que dans les c£(^ ci-dessus. Dans les
localités où un long usage autoiise-
roit la sonnerie des cloches en cer-
, laines circonstances, les maires fe-
ront connoître dans le délai d'un
mois leurs prétentions à cet égard et
oh les examinera conformément à la
loi organique du concordat.
Telle est la substance de ce règle-
ment qui est daté du Mans le 12
janvier et signé de M. l'évêque du
Mans et de MM. Saint- Agnah, pré-
fet de la Sarthe ; Parran , préfet de
la Mayenne, et Derville-Maléchard ,
préfet de l'Orne, apparemment parce
3ue quelques communes de TOtne
épendent du diocèse du Mans. >
f M. l'évêque vient d'adresser ce ré-
glementa son clergé par une circu-
laire du 15 mars dernier où il en ex-
plique les diverses dispositions. Ja-
mais, dit-il, les cloches ne doivent
M. l'évêque du Mans a voulu côn- être employées à wa usage profane.
Kcrter un ri'*glemenl avec les préfet ^ Le prélac cite une note insérée daos^
YAlnumaek tlu clergé de 183â , 3^
putie, '|>age 574. Ceue note porte
empressé ment :
. • Les ctocbas conférées aa service dn
cnlie apptrtiennent an culte tl ont ddo
destinalioa essenliellement religiePie ,
quand mSine ellca auraient Hé acquises
mx frais de ta commune. Le curé, seul
.rigulaleur de la sonnerie, en se canror-
Biul an règlement diocésain, et seul
girdien des clés de l'église el dn clocher,
'ne peut sans la peroiission de la police
Jocale, faire sonner ni dans le cas d'un
jiéril commun, ni pour le passage d'un
prince; mais il ne peut refuser la sonne-
rie i ta demande du maire danscea occs-
lions. Le maire n'a pas le droit de la ré-
ctamer pour réunir le conseil municipal ,
.convoquer la garde nBliontle, appeler lei
coïrîers au trsTsil on les enfans h l'école.
Les usages contraires qni te serolent in-
troduits en certaines locaiilés sont de
pore tolérance et ne conitituent pas
maire na droit sar les cloches. •
Ceci a d'autant plus d'uuloritéy que
V^lmaaach da clergé £e rédige dans
tes bureaux du ministère des cultes.
M. l'évêque avertit donc que le maire
ne peut requérir la sonnerie des
cloches pour des usages puremeiii
civils , hors les cas ci-dessus marqués:
il ne peut la demander non plus poui
une sépulture à laquelle le curent
croiroit pas pouvoir assister. Ce rè-
glement comprend, k ce qu'il tious
semble, prévoit et résout toutes le>
dilScultés qui peuvent se préseotei
sur l'usage des cloches.
(9)
-doit lu Uàn auribucr on luénie i»
-dividu. Le 18 au matin, le bedeau
voulant oon ne r VAageliu , futsulfa-
'■ <mé par une épaisse fumée qui s'é>-
' -caappolt de Tq^lise. En s'approchant
' ' la douleur de
ries
clia
ibles
cba-
Le village d'Asni ères-sur-Oise, cé-
lèbre par le voisinage de l'ancienne
abbaye de Hoyaiimont et par les
souvenirs de saint Louis et delà reine
lllanche, dont l'antique manoir est
encore debout ^ vient d'éti-e le lliéà-
ire^'une suite de crimes qui ont jeté
l'alannepanni les paisible liabitans
de U contrée, Le 9 et le 13 de ce
mois, d eu N vols, à l'aide d'escalade :
tt d'effractioft, -furent coailni* avec:
MNe taïncidencc de ricconslaiices qui
lies, restes de la inagniScence
de l'abbaye de lloyauiiiont , dont
avoit liérité. la fabrique d'Asnièrea,
rassemblés au foyer île l'incendie et
ne formant plus qu'un monceau de
cendres. D'autres tasdeliiigeavoîeat
été formés sous des chaises et des
baocs en diverses parties del'église ,
et iudiquoieut uu projet d'iucendie
de tout l'édifice. ÏJne fenêtre biisée
avoit seiri de partage ; les armoires,
les fonti baptismaux, le tronc , le
tabernacle même avoient été ouverts
avec cfnaclioii.cil'on avoitenlevv
les vases sacres renfermant les hos-
ties et les saintes huiles. La voix pu-
blique accusoitdetsus ces crimes un
-ancien eitfaal de cftaui', qui avoit eu
GOÎD de Élire répandre le bruit qu'il
était malade ^ Paria. Tandis que
M. le procureur du roi de Poutoise,
qui s'éioit iransporté sur les lieux.,
procédolt k une information , il ap-
prit qu'uue tentative d'assassinat
avoit elé commise à quelques lieiios
d'Asoières par le même inculpé. Cet
homme, nommé Herviii, l'ut arrêté
le soir même de ce deruiei- crime.
On trouv.t sur lui le pistolet dont il
Tenoit de se servir cl deux petites
croix provenant du vol de l'église.
L'instruction se poursuit avec acti-
LegouverncuientdeSchwytz
les cantons forestiers à
d'inviter les cantons forestiers à une
conféience dans laquelle on doit s'oc-
cuper d'un projet relatif à l'érectioft
d'un nouvel évéché pour cette partie-
de la Suisse.
LeJOmars, le grand conseil deSe-
ieure a aboli les dîmes dans tout Ic-
cantOB. lies piofiosiUons de la coui-
f •»)
t réuBÎ •oixanU-cinq suf-
frages contre trente-trois. Il sera payé
pendant vingt-cinq ans treize bati
par arpent, qui représenteront l'ÎD-
térèt et le capital, aprèa quoi toute
la dette sera éteinte. L'état suppor-
tera un diiièjne de la contribution,
c'est-à-dire, 20,000 fr. par an. Cette
loi fait pei-die aux chapitres et aux
couvens uae trËs-grande partie de
leurs revenus , et c'est ce que "
étéla T
ce.Le f
vouloil. On veut les préparer peu à , ^^,1 ciaascl »t soil t^pli^ai. Pourqi
e spoliation générale. Ainsi
ent, celui de Mariastein, a
perdu en douze ans, au profit de
l'état , une partie notable île ce qu'il
KDSscdoit. On lui a racheté le Rot-
erg en 1825, on lui a fait verser
16,000 fr. de cootribution sur le
fonds épiscopal , et enfin on lui retire
les dîmes.
Il s'agît de savoir comment fier ue
prendra la cbose ; car plusieurs par-
ticuliers du cautoQ de Soleure
payoient des dîmes , soit au gouver-
nement de Berne , soit à l'hôpital de
celte ville. Il est probable que le
eouvernement réclamera , dans son
intérêt et daiis celui des pauvres , et
qu'il demandera au moins une in-
oeinniié pour la perte qu'il éprouve
et pour le tort fait à un établisse-
ment aussi digue d'intérêt qu'uu li6-
pital.
POLITIQUE.
Les amis que M. l'Archevêque compte
i la chambre n'accepteront pas les éloges
qne lenr donne an journal de l'opposl
lion. Ut ont été, prélend-il , plai pruAern
tl plai réseméi que iai. En quoi. Vraiment? :
Parce qu'ils se sont tns, et qa'il a parlé. '
Mais ce journal ignore donc qu'il est un
temps de se taire et un temps de parler?
Les dépotés royatisles ont pa croire que
le silence leur convenolt. M. l'Arche-
v£que qui parle ï une autre tribune qu'à
celle des leprésenlans de quelques mil-
liers decontribusbles, a regardé comme
son devoir d'élever la vois en faveur de
ton Eglise ,.et-on Mit aiijoDfd'bdi dtm
cette eaas« célèbre de quel c6lé ont été la
force des prem«, le talent de discussion,
la cunnoissance des lois et l'éloquence. Le
journal sjonte : Let proteataliom ■( I<i P
oppoiitiont raMimiérei de t'Arehev/ijiu,
déjà eeniuréet par Carrét da amitU détat, r
ont été mitti au néant par U leratin de la
chambre de» député: D'abord II n'; a p» ?
en de proleslalions, mais une déclara-'^
tion , ce qui est bien différent. La même '
fenille trouve très bien que M. le miré* ',
lion f
évâque ne joniroit-FI .pas de la même !•• ('
culte? Et teroit -on rave do droit com- ■
mun , parce qu'on apjiartienl au clergé? |
El voua parlez de liberté! C'cst-làde Top- >
position rancunière. Quant à la censur*
par TtriéL du conseil d'élal , le bon seirs-
poblic en a fait . lui , appel comme i;'^
et le scrutin de ia chambre, qui éloit
prévu i l'avance , n'a pas rendu ce projet
de loi meilleur que celui sur l'instruction
secondaire qoi vient de passer à une ma-
jorité de agg voit. L'article se termine
par une touthantt exhortation i laquelle
le prélat et tous ses amis, qui sont très-
iiombreua, ne manqueront pas d'être sen-
sible4 I Pame-t-il le rappeler f ai la rH't-
gnalion etl une det verlai chrétiennei Ut
plui méritoirtt , et reconnoUre à ton tour
(ttia grande vérita que Ut roit de la lerr*
reeoiinoUranl après lui : Fax populi, «œ
Dei '. Nous ne savons pas ce que Dieu ré-
serve aux rois de la souveraineté popu-
laire ; mais tout ce que nous avons !t dire,
c'est que l'exemple est mal choiii , et que
dans toute cette affaire la voii des brebis
Gdéles a répondu à uelle du bon pasteur.
Le journal pQuioît s'épargner une fausse
cllation et une grosse injure qui retombo
sur ton auteur. A chacun ses œuvres.
Il parott que de vifs disseolimens ou d»
graves iutérêls divisent eulre eux les hom-
mes de-juiliel qui sont au pouvoir, et
ceux qui ii'j sont pas. Cela leur constittiB
un élal de malaiseel d'hostilité douLils se
pUiguent amèrement. Mais au lieu d&t«
renvofar tout simplament de» hm am
(" )
iQlres leurs griefs et leors fojeU de cha-
grin» ce sont principalement les hommes
de la restauration qu'ils prennent à partie
et qu'ils accusent d'ôlre les* auteurs de
leur mal ; à peu près comme ces crédules
villageois qui, au lieu de s'adresser aux
médecins vétérinaires pour savoir de quoi
leurs troupeaux sont malades, trouvent
plus simple d'accuser les premiers venus
de leur avoir jeté un sort , et de les faire
Bonrir par des maléûces.
£n cherchant donc d où peuvent pro-
venir les agitations et les crises qu'ils
éprouvent « les malades de ce régime -ci
promènent leurs regards de tous côtés,
excepté do côté de leur propre ménage,
pour tâcher de trouver remède aux souf-
frances dont ils se plaignent Peu s'en faut
qu'ils ne soupçonnent aussi les earliitet
.À leur avoir jeté un sort, et de faire mou-
rir la révolution de juillet à fielit feu. Ce
sont toujours les earliitet qu'ils se repré-
sentent comme l'effroyable parti qui est
la source et la cause de tous les embarras
et de toutes les difficultés qui leur sur-
viennent, tl est bien évident cependant
que ce parti si suspect, si malfaisant et si
terrible, n'est pas celui qui conduit la
barque de juilIeL Ce n'est pas lui qui dis-
pose de CCS énormes budgeb avec lesquels
on devrait pouvoir acheter tant d'ordre
public. Ce n'est pas à lui qu'on demande
ces ministères si difficiles à enfanter, à
organiser , à atteler ensemble , et encore
plus difficiles à garder qu'à trouver. Ce
n'est pas lui, enfin , qui tire les complots
et les attentats au sort, ni qui invente et
fabrique les machines infernales , ni qui
vous ruine en dotations, en apanages et
en fonds secrets, ni qui récolté rien dans
votre champ, ni qui vous trouble l'eau en
aucune manière.
Puisqu'il ne connelt que le passif de la
révolution de juillet, et qu'il n*cst appelé
à figurer dans votre établissement que
pour le défrayer, au moins ayez la justice
de convenir que ce n*est pas lui qui vous
rend si malades , et qui vous empêche de
guérir. Vous êtes parfaitement les maîtres
é» ^ous traiter et de traiter les autres
comme bon vous semble ; et s'il est vrai
que vous tombes d'embarras en embarras,
de crise en crise , d'impossibilités en im-
possibilités ; s'il est vrai que vous ne sa-
vez que devenir quand il s'agit seulement
de trouver quelqu'un qui ose entrer dans
votre ménage ministériel pour cent mille
francs de rentes, ayez la franchise (fa-
vooer que cela ne vient pas de ce que les
carlistes vous gênent, mais de ce que vous
ne pouvez trouver d'aucun côté des épau •
les assez fortes pour sortir votre révolu-
tion de juillet de son malheureux bour-
bier.
l'ARIS, 31 MARS.
Sont nommés juges : à Grenoble,
M. Diday ; à Bagnères (Hautes-Pyrénées^,
M. Moncamp: à Neucbatel (Seine-infé-
rieure ) , M. Binet. M. Bigillion est nom-
mé procnrenr du roi h Bonrgoin (Isère.)
— Enfin le Jommal des Débats avoue
qu'un changement partiel dans le minb-
tère est inévitable. £t les sortans, quels
seront-ils? Et les heureux entrans, où
va-t-on aller les chercher? Tout ici nous
paroît encore fort embrouillé , car pen-
dant que toutes les nuances de l'opposi-
tion libérale s^accordent pour renvoyer
M. Guizot, chaque nuance est prête à of-
frir ses capacités. De leur côté aussi , les
journaux doctrinaires ne veulent pas là-
cher pied devant leurs adversaires, et
prétendent que le cabinet ne peut être
recomposé qu'avec M. Guizot, si le gou-
vernement tient à conserver la majorité
dans la chambre des députés.
Mous avons dit que MM. Mole et Ber-
nard vouloient quitter les affaires, et nous
le croyons encore. De son côté , le Jour»
naldes Débats met fort poliment M. Cas-
parin à la porte. • Le ministre de l'inté-
rieur, dit la feuille du gouvernement,
loin de mettre obstacle aux arraogemens
nouveaux, en presse au contrait e l'accom-
plissement avec une loyauté qui l'ho-
nore. »
— Le nommé Champion , qui date de
la première révolution , a fait placarder
dans Paris , avec l'aide de la police , unt
(i4)
"^ Les j Utiles d'armement de Malaga,
de Badajoz et de.Caceres demandent avec
force que la nonvelle constitution se rap-
proche davantage de la constitution de
]8i2. Leurs plaintes à ce sujet trouvent
de nombreux échos à Madrid, et ta police
paroît craindre un mouvemeut sérieux.
— Le gouvernement de la régente a
reçu une pétition d'AIava, à l'effet de ré-
clamer une intervention énergique de la
France et de l'Angleterre. D'autres péti-
tions présentent aussi l'intervention
comme le seul moyen de salut pour la
révolution. Ainsi, il demeure établi que
cette révolution qui avoit tant de sympa-
thies, ne peut pas maintenant se soutenir
avec ses propres forces, avec la légion
française, avec les soldats et Targeht de
l'Angleterre. 11 lui faut plus de loo mille
hommes pour la maintenir.
— Les courriers d*Estramadnre, de
Yalence et d'Aragon n'arrivent plus à Ma-
drid.
Le gouvernement révolutionnaire de
Lisbonne ne peut plus trouver d'argent.
Lo nombre des partisans de don Miguel
augmente dans les Algarves.
— L'ambassadeur anglais à Saint-Pé-
tersbourg, lord Durhara, sera, dît-on,
. remplacé par le duc de Ricbmond.
— Une tentative d'insurrection a eu
Ken dans Tile de Saint-Domingue, au cap
d'Haïti. D'apr&s la proclamation do pré-
sident Boyer. le colonel Isidore Gabriel,
des carabiniers à cheval, s'étant mis h la
tête d'une partie des ttoupes sous ses or-
dres, s'est emparé de l'arsenal ; mais les
autres troupes commandées par le géné-
ral Léo, ont marché contre lui avec ta
garde nationale 9 et n'ont pas tardé h re-
prendre l'arsenal. Le colonel révolté et
ses complices ont pris la fuite.
GHAMBRl!: DES PAIHS.
(Présidence de M. Pasqnier.)
Séance du 3o mars.
La séance commence à deux heures.
If. DucbaM présente le projet dé loi déjà
voté par l'autre ebambre, et relatif h dtt
crédit snpplémentaire de 5,ao5^ooo fr. \
sur l'exercice iSSy, pour subvenir h Tin-y
suffisance des caisses de retraite. Le mi^
nistre prie la chambre de s'occuper pro-
chainement de ce projet.
L'ordre du jour est la discussion du pro-
jet de loi concernant les attributions mu-*
nicipales. Personne ne demandant la ptt*:
rôle sur l'ensemble de la loi, on passe au ,
vote des articles. Le ministre de l'inté^»
rieur consent à ce que la priorité soit ac- .
cordée aux amendemcns de la commis-
sion qui se trouvent en grand nombre.
La chambre vote successivement, et '
sans débats importans, les Sg premiers
articles. Gomme les modifications de la '
pairie nécessiteront le renvoi de la loi de-
vant la chambre des députés, nous ferons
alors connoître les changemens aujour-
d'hui apportés à la loi, s'ils se trouvent
maintenus par l'autre chambre.
t^éance daZi mars,
La chambre adopte à l'unanimité moin» .
une voix, et sans l'avoir renvoyé à une,
commission, le projet de loi qui lui a été
présenté hier, et qui est relatif aux cré- .-
dits pour subvention aux caisses de re-
traite.
L'ordre du jour est la suite de la dî»--
cussion sur les articles du projet de lo
qui règle les attributions municipales.!
La chambre qui a hier adopté les 59 pre-
miers articles, vole les suivans jusqu'à
l'article 46 inclusivement.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
(Présidence de M. Dupîn.)
Séance du 00 mars.
Le président ouvre ta séance à une
heure. MM. Persil et Rosamel sont seuls
au banc des ministres. L'ordre du jour est
la discussion du projet de loi relatif à
l'autorité des arrêts rendus par la cour de
cassation après deux pourvois.
«Art. i*''. Lorsqu'après la cassation
d'un premier arrêt ou jugement rendn en
dernier ressort , le deuxième arrêt ou ju-
gement rendu dans la même affaire, entre
les mêmes parties, procédant en la même
qualité, sera attaqué par les mêmes
moyens que le premier, la cour de cas*
nation prononcera, toutes les chambres
réulues.
— IjO eélèbpe ebirargien , M. le baron
Dubois, vient de mourir à Tâge de
di ans.
— M. Coqlan, peinirc d'hisloire» est
mort bier.
— UuQ feuille du |)oavoir «pnonce
qu'on va ouvrir dana Lyon de grands tra-
vaux de terrassement pour occuper les ou-
vriers sans ouvrage. Nous désirons qu'il
n'y ait pas cette fois, comme il est arrivé
trop souvent, mesquinerie dans les moyens
du gouvernement ; car si une ville doit
intéresser, c'est Lyon avec sa pupulation
laborieuse, avec le respect de sçs babi-
tans pour la religion.
— La séance publique de la Société
'dfagricuUure est fixée au 2 avril prochain.
Elfe se tiendra à TUôtel-de-Ville , salle
Saint-Jean, à midi.
— Les travaux du chemin de fer, de
Paris à Saint-Germain, sont très-avancés ;
on pense que ce chemin pourra être li-
vré à la circulation au mois de juillet
.prochain.
— Les deux chemins de fer de Paris à
Versailles seront mis en adjudication le
a6 avril. Celui [*ar la rive droite de la
Seine s'embranchera au» delà du pont
d'Asnières^ sur le chemin de fer de Paris
à Saint-Germain, et passera derrière Pu-
teaux, Surcsne et Saint-Gloud. Le chemin
de la rive gauche partira du côlé occiden-
tal de la rue d*Assas, traversera la rue de
Vaugirard sur une arcade et sortira de
Paris par la barrière du Maine.
■ ■ ■ ■■■i^>UtK^*M»i ■
MIUVBLLES DES PROVlNCHS.
PenAint le mois de mars , la caisse
d'épargne d'Anciens a reçu de 168 dépo-
saus, ;i6,5i4 fr. 10 cfelle a remboursé à
169 dCposans, 74t&o4 fr. 90 c.
— Dans la nuit du aa au aô,. un vol à
l'aide d'escalade et d'effraction a été com-
mis à Trpyes, dans l'église Sainl-Gilles.
Les.voleurs ont pris deux surplis et une
somoïc do 6 fr. dans la sacristie. Le la
( 'ï3 .)
l'église des gahts, une mauvaise chemise
et une serpe ensanglantée.
— A Kancî , le 25 mars , 1^ thermo-
mètre de Réanmur a marqué 6 degrés au-
dessous de xéro ; tes rivières étoieht cou-
vertes de glaçons.
— Un incendie que l'on attribue à la
malveillance a consumé ôo hectares de
futaies dans la forêt d'Orléans.
— Dans le courant de ce mois, il a été
frappé pour un million d'espèces à la
monnote de Bordeaux.
— Le Mémoriai Agenais fait l'éloge
d'un jeune homme, M. Henri de Sceo-
vaud , marié depuis quelque temps à
Mlle de I^agrange, et enlevé par une mort
très-prompte. Ce jeune bomme apparte-
nant à une famille distinguée, menoit
une vie régulière et s'étoil déjà occupé
.au commencement du Carêiue de se pré-
parer au devoir pascal. Une Kgère indis-
position lui survint, il demanda son con-
fesseur, au grand étonnement de sa fa-
mille, et mit ordre aux a4Taires de sa
conscience. La précaution étoit fort sage,
car il mourut peu après, en recomman-.
dant à sa femme de; bien inculquer à ses
enfans l'esprit de rçligion; cl cet te femme
courageuse l'exhorloil elle même à là
mort. M. de Sccovaud étpil d'ailleurs du
caractère le plus aimable et le plus heu-
reux, et éloil estimé de tout, le monde, if
habiloit le château d'Augcr, résidence diî
la famille Lagrange , près Laplume.
CXTÉRIEUrt.
NOUVELLE^ D'ESPAGNE.
L'aiTairç d'Hcrnani a été connue le a 1
mars à Madrid, et le mécontentement s est
montré général. Les députés de l'oppo-
sition se sont mis sur-le-champ ^ rédiger
une pélilion qu'ils dévoient pprler à la
régente. La garde 'nationale s'çst aussi
mise à l'œuvre. Les dépulés de l'opposi-
lion veulent le renvoi ilas ministres
qui, dit-on. ont offert leur démîèsioii.
— Les corlès ont entamé la discussion
du projet de constitution réforniOe; il ne
bernacle a éti^fp^-c^, mais les voleurs n'en __ ^ .^
ont point enlevé lo saint Sacrement ni le j leur a'pas fallu moinrde Irôîs TéanVcI
saint ciboire. On a trouvé sur un banc de | pour s'entendre sur le préambule.
7— r
JJBRAIUIE ECCLESIASTIQUE ANÇIENJNE ET MODERNE
DE MÉ^JUIGNON jmiOR, A PARIS,
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lies par Lenoir-Duparc; quatrième édition,
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tentiœ et exempln ex sanctis Bibliis collecta
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par Mgr de la Luzerne; i%-i2. 1 fr. yS c.
Dissertation sur les églises catholiques
et PROTESTANTES; par Ic Jiiéme , a -vola
mes in-12. /[[fr.
Explication des évangiles des dimanches
ET fêtes; par le même, 4 vol. in- 12. 7fr.
Instruction sur le Rituel de Langrbs,
par Mgr de la Luzeruc; troisième édition^
mise en concordance avec le droit civil ac-
tuel, revue,corrigée et augmentée d^un grand
nombre dciiolcs, par M. PabbéAtlre, vicaire-
général; 3 vol. in-12. 7 fr. 5oc.
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Instructions sur le Symbole, 3 vol. in 13.
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Instructions SUR lesGommandbmens, 2 vol.
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Instructions sur les Etang îles, 2 vol.
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Jêsi'S-Christ et des Actes des Apûtres,
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Psaltbbium Davidis, breviac succinctd pa^
raphrasi explicatum ^ socuitda editio, 2 vol.
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Thésaurus Sacerdotum et Clbricorum ,
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Projets de Prônes pou4i tous les Diman-
ches , par l'bbbé Grisot; nouvelle édition,
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Dissertation sur la Réhabilitation des
Mariages nuls; pour faire suite an Draité
des dispenses de CoUtt y pMr M. C.imo,e;
brochure iu-8. 1 fr. .')o c.
Méthode de direction des amrs ; nouvelle
é<lition ain*mentée d'un article sur \cs iii-
diilgr»nres; Paris, i834, 2 vol. in- 12* a fr. 5o c.
MéditatioksEcclési ASTIQUES, parCbcvassii;
nouvelle et bontie édilion; 5 vol. in-12. 8 fr.
•AMI DE LA ftSLieiON
irptt les Mardi, Jeodi
Il Samedi.
On peBts'iboQDerdesj
i"ei i5 de cjbaqve moÎM
N^ «795.
IIABDI h ATML 18S7,
paii »t k*ASouaiiBtT.
1 an S6
6 mois 19'
5 moi» . • . • 10
t mois 5 60
— — ■ . '-j=gr
j. - u - J
lEPTIÈME KT DEBNIÈRË CONFÉHEKGB
DB M. DE KAYIGHAN , à. NOTBB-OAIIB*
CoDclnsîon. —Le ratholicisme est un
fuit diviuemeoi accompli.
ArriTe au terme de sts démonstra-
lions rapides, et aussi logiques qu'é-
loquentes, l'orateur, dans cette der-
nière conférence, tire la conclusion
|énérale de ses admirables prémisses;
conclusion, on le verra, dont le dou-
ble tranchant n'atteint pas seulement
es erreurs anciennes, mais qui saisit
:t laisse en tristes lambeaux Terreur
loavelle, celle que prêclioit hier dans
on journal le Monde^ avec son talent
oudroyé, le Tertullien^ le Mon tan
^ré, et • la Priscille moderne. Cet
itraoge apostolat d'une doctrine plus
Itrange encore nous parolt avoir été
«ractérisé avec autant de vérité que
rà<»propos, bien que M.deRavignan,
x>ujours prêtre pieux et plein de
xiansuétude pour les personnes,
l'ait voulu, selon son habitude, at-
:aquer que l'erreur. Toujours est^l
|ae l'auditoire immense qui étoit ve-
au l'entendre pour la dernière fois ,
I paru trouver comme nous que cette
manière de conclure étoit, pour ainsi
parler, la suprême splendeur de la
vérité qui chasse et détruit le men-
looge.
» Quand on a médité arec une im-
tartialité attentive, a dit M. de
lav^gnan, rhistoire du catholicisme
lepuis son origine jusqu'à nos jours ,
'.'est - à • dire pendant les soixante
«ècles écoulés ; après avoir consi-
léîé l'étonnante et constante lutte
^ntre • l'erreur et la vérité... après
ToDie XCIlt. L'Àmtf/ela P^h—
l'étude consciencieuse aussi de cette
action divine qui, toujours présente,
défend et conserve le dépôt des en*
seignemensrévélésà travers les boule-
versemens des âges ; il est temps en-
fm de se demander ce qu'il faut après
tout conclure , ce que la providence
elle-même a voulu établir aux yeux
de la raison même, en préparant,
fondant , développant et soute-
nant ainsi visiblement l'Eglise de Jé-
sus-Christ, toujours debout parmi
tant d'a;>sauts et de ruines... Il est
temps de se demander ce que c'est,
dans le vrai, que ce catholicisme
dont heureusement on s'occupe, on
parle avec l'instinct supérieur d'un
besoin hnmense... Au siècle oii'nous
vivons, dans un déplacement confus
d'idées et de langage, le mot catho-
licisme se répand et se répète; il sem-
ble même qu'on le prononce avec
bonneur. Sait-on assez ce qu'it ex-
prime? il est permis d'en douter. Pour
Its uns , dont la vie est tin marasme
d'indifférence religieuse qui n'exclut
fias l'action si vive et si fertile des
grandes agitations de la terre... pro-
férer des noms chrétiens, jc'est balbu-
tier ce que l'intelligence ne pénètre
plus, ce que tout homme a aban-
donné....
«Pour d'autres , catholicistne c'est
poésie , art , un sentiment vague, ej^
rien de plus. Pour des esprits ardena,
singulièrement abusés et déçus*, il y
a transition , travail générateur chei
les peuple^ ; pressentiment , nttenfc,
préparation prochaine â'un chris- .
tianisme futur; et de jeunes âmes,
à l'essor généreux, dévoyées parl'in-
cpnsidération et l'enthousiasme , pay «
%
(»8)
passions aussi , ne songent pas
que ce sont là de ténébreux atten- 1» réforme se dissout, s'en va par
des gloires romaines et catbofj(}uè$ y
'tats contre l'œuvreet la vérîtédivinj^^
de coupables- rêves d'imaginations
malades e.t tombées. Je dois dire à
46us ce que c'est que le catholicisme.»
Après.aToir dtt,,en commençant la
preinièce partie, que Je catholicisme,
qui n'est que TEglise , avec l'ensem-
ble de ses dogmes , de ses lois , de
sa hiérarchie sacrée... est un fait bien
supérieur sans doute à tout autre en
importance et en dignité, mais enfin
que c'est un fait , un grand fait exis-
tant Qt transmis , le fait divin et
bien accompli dont il va en peu de
mots exposer les deux caractères ,
l'orateur continue :
a J'appelle fait accompli celui qui,
préparé et amené par les voies de la
providence, se réalise d'une manière
stable , et passe, pour y vivre et de-
meurer, dans les institutions et les
inœuirs des peuples. Tel est assuré*-
ment le catholicisme. La foi d'une
r^raiion divine avoii été doqnée
au monde dès Pbrigiue... la prépara-
tion puissante eut lieu par le pacte
mosaïque pour amener le grand jour
de^ . révélations plénières^.. Il vint
enfin, Dieu nous parla dans son Fils,
les ombres disparurent... Lei catjio-
licisme se répand p'ir tout l'univers,
et dès lors il &^ accomplit pour vivre et
demeurer tel que riionime-Qieu le
fonda... Tout s'ébranle . se inodiâe,
se cliange , s'améliore ou péiit e^.r
la scène du monde par le conflit des.
libertés et des passions humaines ;.
l'Eglise reste ; elle a vaincu le so-
phbniê ; elle a dominé puissante et
glorieuse les assauts du schisme qui
tombe vaincu,^ et Téoergie farouche
ée^ barbares ;,. . .ckxant cLU s'es.t ar-
rêté te géant cnvahisseui: de TisliK
.. devant ell^ et le vif éclat
lambeaux, malgré toute son'énergie
d'indépendance , ou plutôt à' cause
d'elle; et l'inconcevable xviu* siècle,
enfant de la réforme , est venu, qui a
passé à son tour, et nous avons sii en
rougir... L'Eglise vit et triomphé,...
et les faits parlent assez haut. Où
donc s'est trouvée la source intime,
féconde et sûre Ida véritabU pret-
grès de l'esprit , de l'ordre ci de la
civilisation , de la liberté et dé la
gloii^?... Dans le catboUciàm^ tou*
jours le même , foyer toupurs puis-
,sant de lumière et de vie ; liovade U»
téuèhres, chaos, agonie et mort....'
Comprenez bien qu'en lui réside. pUi-
nement le principe régéqéraleAir <t
divin de sociabilité humaine ;... c'cutt
qu'en Dieu seul et par le Hen, d'ajuito^
rite seul dans la foi , les hommest sont
, tt/i/ hors de là et sans la foi , ils .soiii
dtux^ ils sont division^ trouble^»
guerre, désoidie,c'est-à-dirè lei^al
sans son remède.... -• . - » -
uMais Toicl que de nos ipiir« u.a
évangile nouveau se lève. . . Oi> s'é-<
lance vers des manifestations nOiU—
velUs ; on y appelle ^ on y convie les
géaérations malades ; oh se balance
dau% le songe d'un christianisme fiA-
, tur. Eh ! quelles sont ces voix qui. s'u-
nissent pour pjvphétisey? grand Dîeu I
par qj^i envoyées^, sur 4|uoi foadé»^ ,
siu^qAjellca raisons, sur quels faits?,..
Contre la raison , . contre lea faits ,
contre la raison des faits , contrera
raison du seul fait véritablement
digne d'être appelé accompli dans
l'univers ..
»Ale:iiandrie,Ârius , Luther , vo«i^
lurent aussi refaire le catholicisme^
qu'est-il arrivé?... et quelle est la
pierre contre laquelle ils se sout bri-
sés?... Mille fois l'orgueil décuple»
Piissions abusées , i'enUiousîasme ^ le
^iDatism^ /^ rinspir^lioa prétendue ,
ont fennenté pour retremper Ja race
faumaioe^ pour la revêtir de boiiLear
«t -de gïoire ; et alors du puits de
l!a£gline êstmoutée à là surface une
lie ipfectÇy'impure, qui a nouille l'hu-
ma&ité de sang et d'infamie^ tandis
que du fbyer catholiqiie ont rayonné
toii<^ les î{>leïideurs divines de gloire
et ie proçp<^ité... LesCaits, dont les
•cent voix sont inspU'ées aussi, ont r&*
dit ee que.la langue adorable promit
une ïc^^i^ot^t est consommé,,. Tues
Pierre j et 4Ï^r- celte pÙBrre^etc* Telle est
la par qle t^m n/e passera pas quand le
ciel et la teri'e a,uront passé; pai*ole
que ne^aurpictnt détruke des affirma*
lions tn^cJUkin tes, gratuites,, arbitrai*
reS;- renversées' des qu'on les nie ;
nous les nions : affirmations les plus
étranges^ sans preuves , sans bases ,
sans-appttt aucuo/que la folie et le
loiuan.*.. ,tf4h ] oui,' elle est faite,
achevée «.accomplie, la vérité , con»-
l^ète sabs vous. De grâce, ne la cLer-
ehe^'^lv^'i épargnez^'vous des labeurs
vains. 'jet pénibles;... les fantômes
ausû Qj:it leurs victimes. . . Ici le re-
tour est progrès^ le préseiit devient
yéconcUiation et paix, l'avenir e<ipé-
rànce» et un rayon consolateur se
lève encore pour réjouir k patrie. . . »
C'est par cet admirable mor-
'ceàu dont l'efGé^a été fort reinarqua-
ble, que l'orateuc a terminé sa pre-*
mière partie. Passante ta seconde, il
explique ce qu« c'est qa'an Isit di*
vin. Malbeureusememt nous ne pou*
vous, reproduire ict son magnifique dé^
veloppement dans Isquel, en menant
comix^ avec lui son auditoire atten-
tif, pour lui faire adorer à la cbaîne
des • êtres, im premier être, une pre-
iiûère cause, il le ramène avec au-
tant de «apidité que d'éloquence jus*
qu'à l'Église, telle «que Jéstis Cliriàl
l'a établie, telle que nous la voyons. -
Puis il ajoute :
« L'Eglise possède un iivre*'t 4e
ses pages mystérieuses et sacrées, les
unes, les paroles antiqnes, lui ont été
remises par ce peuple étrange qaî a
cessé d'être sans mourir... Le catho-
lique ouvre les inspirations antiques;
il ouvre aussi l'E va ngile.Que voit-il?
L'histoire prophétique , l'histoire
évangélique... C'est une seule et
même histoire... L^ chose vaut bien
la peine qu'on y pense ; et puisqu'ofi
prétend aujourd'hui prédire, nous
annoncer un christianisme nouveau,
souffrez qu'on moment je vous re-
dise quelle fut cette prédiction qui
précéda et prépara l'ancien. Peut- '
être saurons-nous mieux ensuite ce
qu'il nous faut encore attendre... n
M. de Ravignao trace ensnite les ca- •
ractère» de la prophétie qui n'appar- *
tient qu'à Dieu seul. «Le catholicisme, '
a;o<ir*î-t-il, est le temple élevé à là
gloire du Très-Haut, par lui-même;
la prophétie en est le frontispice et
l'inscnption divine. Il y est dit r
Cette demeure a é^ bâtie par mon
Fils,mQn Verbe unique, éeoutez-le.;. '
Laisse» donc là vos rêves, vos chimè-
res, vos prophéties^ voire attente
nouvelle. Ije juif attend aussi, et il :
est réprouvé ? n'attendez pas; croyex,
et vous, ser-ee sauvés. i>
Ce seroit assez , ce semble , dit- i«^i
Toraleur, mais Dieu sait à jamais jus*
tiiier sa parole. . . A la prophétie ; irl
joint le miracle. Malgré nous, il faut
encore restreindre tout ce qui* a été
dit avec tant de mérite par M. dé
Rjavignan sur le second caractère éé
langage divin , le miracle, dont )*
conclusion a été fort vive et très-préâ^
santé :« Dieu a parlé, s'est-i4 écné,'tel
est le catholicisme , telle est la foi ^
j
i^^l
telle eJ. V£gli«e et son enseignement géliqttè\ te-^Sâi^^
dÎTiu. £h bien! dhfs/ion à loun les si- digne île vénération et dWi^ur, ce
{kits; non à la croix de Jésus-Ghrist , prêlre si foible./cette généi2(($on «i
nôa 4 ses martyrs, non àses évéqnes, pleine d'espérances, sa présence grarvi
non à touleji les gloires et au génie , tt attentive v niillc |icnsë^s. qui .'se
non à toutes les illustrations les plits pressent dans son ame , (put ici reli^
vives de notre France , non au co...- . un éclatant bojn mage, â U'iMiissaricè
bat , au triomphe , à l'invincible du- \ divine de la foi , de la grâce \ à'cé
rée de cUx-buit siècles ; non à la pro-
phétie, non au miracle, qui tous en-
semble proclament si. haut le fait ca-
besoin religieux qui nous p'^sse .-et:
nous travaille si fortemerttj'/st ron4^-
nit une^rovidence patern«He ,' et l^n
tholiquedivitt!. Non, vous ne pouvez ; salue encore une bieufaisajife skirore.
pas ie dire; la nuce du témoignage Pui^e la parole qiri un 'room^fit 4.e» '
tentit k vos oreilles, putssè<4-eHè'
cette voix qui Jira- passer '«fcvec'ljEirapfT ;
I diié de T^ieure <[ui s'é€oiiie\;iyavDif ^
aci:able ; la conscience même par son
ti^ouble, son malai-e, a dit oui 4 donc
retirez-vous, hommes pyginées, ji'ap-
prochez pas , ne portaz pas des mains j pas du moins affoifili dans vos cioèin^s \
téinéi ailles sur l'œuvre divine ; sans ; le généreux élan que\&Jot'voQlùt y '
TOUS fondée, sans vous, malgrévous, ) prendre. Trop heureux iSa r^trant'-
elle dure et demeure loi^jours. Voix dans la retraite et le silence, sif aI |)u <'
d^ Dieu, acte de Dieu, force immor-
telle , telle est l'Eglise inaccessible à
contribuer à ramener :quelqi^ aiiief
fégarée dans les jdrojis seniii^sr*dé .la ^
tous les labeurs comme à tous les i:e- j v«rtu , de la paix et du honhêiii^ .et5
ves de la triste humanité. Mais pre-
.njçz garde , c'est ici Tincommu table
unité ; si vous 'prétendes là briser,
elle vp'us brise ; embrasez - la , elle
TOUS sauve, et tou>po.ssédez avec elle
les piTomesses d.e la vie qui est main-
tenant, et de celle qui sera un jour.
. nMesbieurs, nous avons terminé la
carrière qu'il nous fut donné de par-
courir ensemble, avècune^i patiente
bienveillance dans ceux qui écoute-
ront, avec un sentiment profond* dé
gratitude , et souffrez que je le dise ,
de. dévoueiiient intimé et vrai dans
cel^i qui. vous paru. L«e temps qui si
rapidement s'écoule emporte les hom-
roais la véritédeineureéternoUement.
En venant ici llui rendre témoignage,'
m'ujlir ainsi plus fidèlemenij^û^r pen- 1
sées, au zèle si pur de mon.éPféc(i|é;^'
Une dernière Cois set jaiaia -ta ^^u«*
bénir ; humiliez, messieurs, 4:t»^ f il^isr^
avec respect devant^ le sutcêssçur xletK
àpcitres / et. le cielexauçaik s«s;^û^-^'
vaux , son ardente prière^ et \^ àééW*
le. plus cher à sa grande ame,*répaiidra'^
sur vous en abondance toute^a;(kHi*>
ceur des bénédictions divines*et éteint
nellês. » • • .: / ' j . . ; *. :
Jkprès^.s paroles touehaiiteSflMvl^* *
chevêqué s'est levé , et fr'^st adressé à '
l'immense assemblée qUi a paru v(iiu» '
loir rédoubler son reeueifiement^èl)'
son atterit ion. «Nous ne pouvons, mesf ';
mes ei la voix qu'ils firent entendre , sieui^s , a dit l'illustre prélat , en ter-
minant encore cette année la station '
quadragésimale , ne pas exprimer au
vçt^s aurez du moins c6riso(é pu issam- St^igoeur nos actions dé grâces et por •
ment TËglis^ affligée...Oui , cctéton- tre joie, au. milieu de cette umnCifse ;
nm^t ^l religieux côucour^ï, ce minis- réunion, in ecclesia mag/ia; asscJinb.U<«/I
tfyfi, toii{> spécial de la jnission évau- plus grande encore .par les lumièry)^^ t
( Il )
fempreMenent M Ici senli miens citré- pontificale c^Irbr^e par M. levante
tieiu qui l'animent, que par le nom- ' nal GastracEine. ,
brrui concours qui réjouit noire' Losoir, M. le cardinal de Gr^go'
aine el tait <li«paioîlre toute l'ainei- I '''o. gratid-péritencier, »e rendir S
tume des trihulalinns, comixc autre- 1 Saint Jean-de-Utran, a^et leiinhu-
foU le prophète le (li»it « bien : ' f ' f" '* P*'"tenceue, pour y «te,».
_. Il'- r. • I ■ -j I dre lesconfe>Mnns.i>
CireuimUdùtt me. Domine, lœltiid, ui \
non compangar. Oui, qu'il m
Il béni ce
Dieu dont la main pniftante a semé
le firmament de brillanies étoiles ci
d'astrea étincctan», comme il a jclé la
poussière iur les basses réj<iniis rjnc
foulent nos pieds i prâces lui soient
renduesd'avoir su9cîti>, pour larhaire
de l'antique basilique de Notre -Dai
de France, les prophètes noiivcn
qui ont répandu sur «nus \v* splen-
deur» de la vérité. Pour successeur
eel'ii auquel Tousdonnei tant de
grett, il TOUS a donné ce saint prêtre
que je nommerois mieux en l'appe-
lant le moderoe Chrjrsoitôine , ei
dont le talent , malgré des dons Jif-
férens, eit pourvous un moyen dVn-
«eignement t ui,moîns majestueux, ni
nioins doux, ni moin» sûr. Que l'iiis-
toire de la grandelutle du bien et du
nal qui vous a été montrée, aou/.
t^rve, inessieun, et nous profite à
tousi que la vérité triomphe dans
notre intelligence, qu'elle iriomplie
dans notre cœur, et surtout dans la
pratique. C'est le vœu unique, l'ar-
dent et sincère désir d'un pauvre pas-
teur, dont le cœur, quoi qu'on puisse
dire, quoi qu'on fasse, sera toujours
«uveii popr aimer, et dont Us mains
•ei.ont toujours levées pour bénir. .
NOUVELLES BCCLÉSIASTIQUBS.
aoHE. — Le dimanche des Ra-
meaux, Sa Sainteté a tenu chapelle
(Mftale eu Vatican. Elle a béni et dia-
^tribué Us palmes. La procession or-
din6ii«*'estfdite ensuite par la salle
royaU. Aprjn la pi-ocession, teSaiui-
Fèr« a*sisia sur son tWtu« 6 )» oKaw
I p*ni». — Clique notaaronsditda
mariage d'un prince avtc une ptin-
cessc de Mecklembouig n'est plus un
himple bruit; la riouvelU est annon-
cée dans les journaux du ministère.
La princesse s'appelle Hélènc-I^uîse-
Elisabelli; elle est née le S4 janvier
1814, et apar counéquentSSans.Ëlle
est fille de Frédéric-Louis, prince
liéréditaire de Meckleraboui^ -
Schwerin, mort en 1819, «t des*
deuxième Umme, Caroline-Louise,
princesse deSaie-Weymar, morte*»
1816. La princesse est sœiirdngrsnd
duc actuel de Meckteiubourtj-Si'fairO'
fin, Paul- Frédéric, né du prcitittT
maria!;e de Frédéric-Louis avre tM»
fiLle de l'empereur Paul, et marié h-'
une filU du roi de Plusse.
Lea journaux du gpuveri>iuiiODt*
ue parlent point de la question da re<
ligion , qui peut-être »'a pas boau*
coup d'importance ù leurs yeux. Ib
n'out point répondu à quelques r^^
Hcxious que nous avons faites sur ce
innriage il-y a huit joùrt, et qui on V
clé reproduites dans difréreos jour-'
naux. Nous ne pouvons cependant
ossrz nous étonner qu'une famille
catholique affecte de ne s'allier q<i'a-
vec de^ familles protestantes. Déj^
nous avons vu il y a cinq ans une
princesie de cette famille épouser ttit-
proteatantrleroî des Belges Aujour-
d'hui U fik aiué épouse une littU»
rienne. Cela éloit inouï clies les Bour-
bons , et nous avons remarqué que
le chef de la famille d'Orléans a volq
)é un exemple bien différant
a 160 ans. Comment uiuê
princesse dont on loua la vertu
et la piété h-t-elle pu consentir 4"-
AlVh de sesenfans se markp
(»»)
aimi à des p(tc9onpm d'une religion
différente? Cela n'attirera pas la l»é-
nédiction du '<iel sur m faïkûlle. Il
faut croire que ses neprésentationa
joiki échoué contre des raisons politt'-
aues qui nous paroissent d'ailleurs
aune très-fausse politique.
Sans doute on aura du moins de-
mandé une dispense au Saint Siège,
comme on i'avoit fait en 1832 pour
le mariage d'une prineesse avec Léo-
pold. Il faut espérer aussi qu'il sera
stipulé que les enfans seront tous éle-
vés dans la religion catholique. Le
contraire se^oit un scandale que Ton
aoua épaiiguera apparemment. *
Déjà on parle d'un autre scandale
qMÎsevoit la suite de ce mariage, c'est
qa» l'église de TAssouiptiou devieii-
droîliiD temple luthérien* Pour cela,
dit-on, on bâte les travaux de la Ma-
deleine ,. qui ne dévoient être termi-
iiéi que dans quelques années. On
veut mettre cette .égli<>e en état d'être
eïMrerte proehaineuient , et le clergé
de TAssomption en prendroit posses-
sion et j transporteixMt la paroisse,
li'-égtiiie de l'Assoiliptloii^ n'étant plus
peiroisse, serait donnée aux luthé-
riens. Ce seioit une déplorable proia-
Mation. dont malheureusement nous
n'avons eu que trop d^exemples dé-
puis cinquante ans, mais qui n'en etA
Ipaft lioios douloureuse pour la piété.
Oo s'accoutune à ne voir dans les
églises <|ue des murs, on n'y recon-
ttoit plus rien de sacré ;. on les change,
Qtt.les vend, on les dénature .comme
des< l)âtiittefis ordinaires. Ou donne
une église catholique aux protesUns ;
%m en feroit IM4. besoin une synago-
gue^ une mO^qué^. !N'e3t-ce pas là
uiMibâute insulte à la, Nligi<Hi?^N,'e$l^
ce; pHs là ne l'aire aucun i5as de ce
ffu'elle a de plus respectable et de
plus saint?
. . IXe seml^lables profanations attoient
4é>à donné aux protesta ns des églises
eeiholiqties : aux calvinii^t^s, l'église
<jb rOratoit'e , tue Saùii-Hoîiore , et
toiike i aux luthériens l'église des Car-
meS'ïBillettes , au Marais.
Les luthériens sollicitent, dit-on,
une nouvelle église; eh bien, qu'ils
en fassent bâtir une , comme ont fait
en dernier lieu des méthodistes , des
ang^licans et d'antres communions.
Mais pourquoi leur céder des églises
catholiques qui certainement n'ont
pas été. bâ lies pou r cet usage ?
Il est aisé de prévoir que c'est ici
le commencement d'une série de m6*
sures dont le résultat sera funeste
pour la religion, mais aussi peut-
être pour la paix de la société.
lagw
11 y a eu lundi 3 avril, à Notre-
Dame-de-Lorette, une assemblée de
charité pour l'œuvre de la miséri-
corde, dont le but est de remédier à
la misère par le travail, et de faire ga-
gner les secours que l'on distribue.
M. l'abbé Dnmarsais a prêché à deux
heures ; la quête a été faite par ma-
dame la princesse d'Hennin , iiia«^
dame la marquise de Lur-Saluces et
mademoiselle J3umariray. Cette œu-
vre n'est pas spéciale pour uneseiile
paroisse, elle assiste les pauvres hon-
teux dé toutes les paroisses. Un ina-'
gasin est ouvert rue Saint-Mondf-é,
n" 363 ; c'est là qu'on peut voir et
acheter les ouvrages, et souscrire.
Meixredi procjiain, 5 avril, à dix
heures précises^ il sera célébré dans
la chapelle dePicpus, un service pour
le repos de famé de M. Pierre-Ma-
rie-Joseph Coudrin, mort le '27 fnàrs
dernier, dans sa sôîxaïite-dixième an-
née. Les nombreux ami* de cet
homme respectable sont priés ^6' i^-^
garder cet avis comme une invita-
tion.
. Mous espérons pouvoir donner une
notice sur ce pieux prêtre qui, par le»
plfices qu'il a. occupées, par les servi-
ces qu'il a rendus, par les établisse-»
inens qu'il a formés, mérite à tant de
tities l'estiine du clergé et d«s fidèles.
€€sl}e de la Vifiit»tio«^f rue Savat-An* 1 M. jCoudrin.,.éU)it lité dans le diocèse
(a3)
de Ppitiers, fut suçcestivemeiil grand-
vicaire de Meode, de Troye« ei de
Roueii , et fut fondateur et premier
supérieur de deux coiigré(;aûou4 res-
pectables.
Le vote silencieux de Ja cLaïubre
pour l'aliénation des terrains et lià-
liuiens du palais arcliiépûicopal fait
triomplier le principe que le uiinis-
1ère a soutenu en suscitant Tinter-
veotiondu conseil d'état. Ce prin-
cipe, développé par IVJAÏ. Ounion et
ï)elaborde , c'est que le cler(;é ne
peut rien posséder eu propre, et que
les églises elles-inémes n'ont pas la
disposition des édifices que les lois
et les décrets antérieurs leur ont re-
mis pour le service du culte.
SM en est ainsi , nous demande-
rons pour la dixième fois aux minis-
tres et aux législateurs pourquoi ce
principe ne reçoit pas une appl ca-
tion générale , pourquoi l'égalité des
cultes est violée . pourquoi le clergé
luthérien de 1* Alsace , par exemple ,
n'ebt pas soumis aux lois que l'on
iuvoque coatre le clergé catliolique.
Il est de notoriété que , dans cette
province, non-seulement les églises
sopi propriétaires, mais eucoi.e le
clergé lui-même qui possè^ie des
biens fonds et qui en jouit , quoique
salarie p&v l'état.
,. Grâce à la connivence des admi-
nistrateurs pi otestans que la première
révolutioii avoit mis dans ce pays à
la iête deê alïaiies ^ non -seulement
les biens des églises lulliériennesont
été préservées de la confiscation, mais
eacor4; d^S propriétés du clei p,é cà-
tlioliaiie sontduvcMUes propriétés du
cleHge protesiaot.
Pour que l'égalité des cultes soit
éiaUie , |KNir que Tégalité devant la
,loi aubsi»te » il faut que le domaine
récla«ve ces biens > qu'il lesincorpore
aàd^9U)aiQ« public , qu'il les vende
ou eu perçoivci leSi revejaus ; car les
églises pcotestAi^tes piossèdent illéga<-
Jeuient et par l'effet d'ttuc usurp»^
.tio«. £lUs rctÎMiutut ce qéi ne fevr
appaiûeni |iaa. .
• Si la loi est jttste envers le ciei|[é
protestant , qu'elle le soii aussi en-
vers le clergé catholique , et ^u'dk
veuille bien égaliser les conditions.
Il y a une difTéiretiee sî choquante
daus les situations, il y a une partia-
lité si grande dans La manière d- in-
terpréter et d'appliquer la lot , que
les hommes qui agissent ainsi ue
pourront j.iiiiaif nous persuader de
leur sincérité et de leur loyauté ,.
quand ils nous parlent d'égalité et de
protection accordée indistinr^emcnt
à tous ies cultes. {GauiU de France.)
Dn joûttial annonce qu'un bâti*
ment arrivé au Havre et venant du
la mer du Sud est chargé de plift^
sieurs cuisses à Tadresle do M . rAr-
chevèque de Paris et de M. l'évéquè
de Nancy. Ces caisses,, dont ta douane
a exigé touverture , contenoi^nt des-
idoles que des missionnaires en^
voieot en Europe. Nous savons eh
effet que les missionnaires de Picptis
Soi ont porté le Hambean de la fol
ans ies tles^mbier sont partenus
À dégoûter les babitans du cuhe de»
idoles, et qu'ils se proposoieut dVn^
voyer quelques^^Hies de ces Idoles 1
Paris^ pour montrer quelles éloient
les superstitions de ces peuples.
Le journal ci-dessus remarque qufe
rien n'est plus laid que ces idoles.
Oui, mais rien n'est plèft beau que
d'avoir renversé un culte honteux.
Si les beaux-arts n'oht pas beaucoup
à s'applaudir de la manière doét
sont façonnés ces momimens gros-
siers, la religion ti l'humanité tlp^-
plaudissent au zèle et aux suceès dm
géiïéreux missionnaires, qui stf toht
dévolues à la propagation de la fui
dans des (outnées lointaines» et quL
ont établi le culte pur du vrai Dieu à
la plaœ de superstitions dégradantes.
Un journal protestant fait TétiMnluéy
parce qu'il a tfouré 4atts un nnoricr
mCâèto^ nos évéques une exhortation 1 qui Tavoit offensé. Les dt ux Socluf
A flanclifier le diinanckei et oiîe réfè* | furent aussi dans le même siècle d^ai-*
lation des fausses idées qu'on se fait | dein propagateur de r.arîaùisme. On
Vrop jionfcni A ce sujet. Ce n'est point voit leur influence en Allemagne , eu
un éyèque seul qui recqmmande la Pologne, en Italie. Dè.slô46, une es-
sanctiHcation du dimanche. Outre pèce d'académie dans les environs de
M. l'évéque de Limoges, MM. les ^ Vicence rejetoit la Ti inilo. OntrQuve
éyéques d'Anas, de Saint-Claude, de
Mende^ etc., ont insisté plus ou moins
sur ce précepte. Les deux derniers en
ont (ait l'objet principal de leurs man-
des églises u'anli-trinilaires en Po-
logne; ils avoient établi leur métro-
pole à Racovie , et y avoient lin col-
lège et une imprimerie ; et loi^sque
demeps; d'autres ont rappelé ce de- (l'on prit des mesures Sévères bontre.
voir brièvement ; d'autres en avoient eux, ils se répandirent en Transylva-
lait le sujet de leurs instructions les i nie, en Prusse , en Hollande et eu
années précédentes. Plusieurs ont dé-
ploré l'oubli trop commun <le la loi
de Dieu à cet égard , et ont réclamé
contre les scandales dont nous som-
mes témoins. Il n'est donc pas vrai
que nos évéquçs n'attachent aucune
importance à la sanctification du di-
manche , et que le clergé catholique
soit en général de facile composition
là-dessus ; malheureusement l'indif-
férence des go.uveruemeus et des
exemples éclatan» d'oubli ou de mé-
pris de la loi de Dieu encouragent à
la profauatio*^ du jour du Seigneur.
i^ même journal protestant trouve
4iiauv|ûs qu'A N.otre-D&me un élo-
.qiieirt prédicateur «dt dit que le pro-
iestofitisme dwint Arien dans V origine,
et r est ifuJQurd^hui plus que jamais. Le
journaliste nie la première partie de
cette.assertion ; mais si tous les pro-
testais ne furent pas Ariens dès l'ori-
gine, i! est très-vrai que dès l'origine
le .prolt:stantisme engendra l'aria-
nisme. C'étoit la conséquence natu-
relle du principe posé par Luther,
que. le nouveau Testament contient
toute ï^ doctrine de Jésus-Christ , et
Angleterre. Les protestans français
n'ont pas été exempts de celte erreuir,
et Jurien fnt accusé par ses confrères
d'enseigner le pur arianisnie. Bossuet
remarque que les Ariens et les Socl-
i.ieus n'ont jamais rien dit de si hardi
que ce que ce ministre fait dire aux
ancicnsPères.On peut voir dansle/)fc-
tionnaire des hérésies, de Pluquet , A
l'article de Varîanisme^ que cette er-
reur parut chez les protestans àiks
leur origine^CapitonCellariuSi Bue er,
Okin, favorisoient rarianisjne. Ce
système acquit surtout beaucoup de
partisans en Angleteri<e; Bury, Locke,
Whiston,Clarke, Chubbj l'adoptèrent
d^une manière plus ou inoins décla-
rée* En Allemagne, Zwicker et Chris-
tophe Sand en furent les défenseurs.
Toute l'histoire du protestantisme té-
moigne des ravagesqu'y fit de bonne
heure l'arianisme. M. de Ravignan
n'a don«r pas calomnié la réforme. ■
Au surplus, le journaliste qui es-
saie de le contredire sur ce point ,
passe condamnation sur la deuxième
partie de l'assertion, que le protestant
tisme est aujourd'hui plus arien que
qu^ chacun peut l'interpréter d'après jamais. On est forcé d*a(^uer a^^ec dou^
,aa raison et d'api es les règles de la [ leur, ddX.-W^qu un nombre plus oh moins
critique. Servetetses nombreux écrits ' considérable de ceux qui prennent au-
contre la Trinité Qommeacèrent de jourd* huile nom de protestans, et m^me
de ceux qui portent le titre de pasteurs^
ne justifie que trop cette assertion. En
effet, qui ne sait les ravages que l'a-
honne heure à répandre i'ai^ianismc
pàriQi les protestans « et son supplice
^l'arrêta pas ce mouvement ; car il est
clair que Calvin en poursuivant Ser- rianisme a faits chez les protestans de
,vct, fut moias inspiré par son rële nos. jours? A Genève, il est défendu
qpUparja haine contre un homme; de parler de la divinité de Jésusi<
(»5)
Ubrist. IfCs intaiitrea \m plus «ccr^ i ucle. Un Journal qui cite U circU'
ilitPi laissent ce point i l'écari, et ex- ' Uire et qui d'om la d^i
puUent de leur teia les jeunea candi-
B qui s'obatineul à etiKiguer une
autre docLriDe. Les progrès du ratio-
ualisine en Allemagne ne sont auire
chose que les doctrines socinienoes
poi-téea au dernier degré. £n Angle-
terre . les anti-tri ni ta ires sont tit»-
noinbreiix en dedans comme en de-
hors lie réélise établie.'En France,
les ministres formés à l'école de Ge-
iifeve, et cette foule de prédicaas acé-
plisles qui parcourent le royaume,
^TOrisent l'arianisme , et on a vu à
Paris un ministre qui avoit de la ré-
putation dans son parti, le pasteur
ïlarron, recommander le catéchisme
de Terne , précisément parce que la
divinité de Jésus-Christ n'y étoii pas
lormellemeDl enseignée.
Les assertions de IVI. l'abbé de Ra-
vignan sont donc parfaitement justi-
fiées, d'abordpar l'histoire, etensuite
par ce qui se passe autour de nous.
Des iFonbles ayant eu lieu dans
qHelijbcsccaanHiDes du ressort de la
Qour rojrale d'Aix h l'occaaion de re-
fus iiaits par des curés d'assister à des
enterremeiu, le procureur-général
prè) cette cour a adressé A tous les
officiers de police judiciaire, par l'in-
termédiaire di) procureur du roi ,
une circulaire assez remarquable. En
laissant de côté quelques phrases,
notamment celle joÙ le magistrat
parle des billets de confession et' de
ceux qui inouroîent déconjet parce
qu'ils nlavoiept vîeo laissé à l'Eglise ,
ce qui est un conte, on aime à voir
un magistrat, et uu magistrat tel que
M. Iktrély, réclamer la liberté ei la
tolérance pour le clergé et bliniei
itetlement df-t txîge.ices injuilet et
ijrraatiigueji. Le principe qu il émet ,
qu'iV nt/tuupa* got le clergé toit eu-
Mryi, est M naturnl et si raiïonuable,
qu'il «ureit «lui» douie déjà. prévalu
^i des ftréventious enracinées et des
hainos violentes n'y «voient mis ohs-
invoque néanmoins nne lai .tacr^e qui
fait un devoir aux priltti de la toU-
rance, du pardon des injures et de la
prière. Sans doute, la religionyàit un
devoir aux prêtres du pardon des im-
jures, mais ce n'est pas |iaur vei^^
ses procréa injures qu'un curé refuse
la M-pulture ecclésiastique, c'est ponr
obéir à une loi ancienne et expresse
de rEtjliae. L'Eglise n'ordonne pas
des /irièrej. Bans les cas dont il s'agit,
elle ordonne au contraire de les re-
fuser. C'est une règle portée autre-
fois dans Us conciles et maintenue
dans les Rituels. Quoiqu'il en soit,
voici la circulaiie ;
' Monsieur le procureur dn roi, la Iq.
Ifraoce en tnnIiËre religieuse est l'on des
fruits les plus pr^ieux ilu changement
opéré dans les id^s p«r le grand mouve-
ment philosophique du iS* siècle; la r$-
tolution de 179g en s consacré pour ja-
mais le principe en le faisantpuser dM|t
nos înslitdlioris et diDS nosloii.
• AuK ternici de l'srL 5 de la ebarte .
chacun profww sa relig^xi avçp una
égale liberté, et obtïeiit pouii s<H) cutlp
la même p roi ec lion.
• ïx gouvernement et la nation se sont
ralliés sans retour i ce dogme reconnu
aujourd'hui (te l'Europe enliËre: le lentp*
des guerres religieuses est !i jamais ptssÉ.
■ Il est cependant encore une sorte rf in-
lolùraiice qui ne prend pis sa sonrce dans
des sentirocns religieux, qui méma le
plas souvent s'associe h l'incrédulité. H
veux parler de ce préjugé qui tend i fw-
cer les ministres d'un culie, el plus parti-
cnliÈrenieut les minisires du culte calbo-
liquu, ï Sfisisler ï certaines cérémonies, h
un convoi funèbre, par exemple, et. qgjse
venge d'un reloi, en jetant le Uoulile el
le désordre daiu l'exercice de ce- nemt
colle.
• Dépareilles sxigencci sontioaveni-
nement injustes et tvtanniqoes.
• Nous ne sommes {ilui. .koureosemenl,
dans ces lomps où rcinsol,ti,cit9il dNmoii><
(a6)
jraps des billeU de confession, ni dans tkolièreiseiit pencUm le Garètne. La
jseux encore plus reculés où quioonqve ne
Uitsoit. pas ^n legs h l'Eglise «a «as cod-
. widHSg vnouToii déconféf et étok priiré éd la
s^uitare ecclésiasiiqne.
> Mais si le clergé a cessé de dominer^ il
ne faut pas qu'il soit asservi. Liberté égale
pour tons. Si le malade n*est pas obligé
d*appe1er le prêtre à son Ht de mort, par
droit de réciprocité le prêtre ne doit pas
être tenu d'assister h son convoi funèbre.
• Chaque religion a ses croyances^ ses
' règles, sa discipline, qu'il faut respecter.
» Cependant de graves désordres ont eu
lieu dans plusieurs communes, par suite
de refus faits par les prêtres d'accompa-
gner des morts à la sépulture t l'exercice
du culte a été troublé, tes prêtres publi-
quement outragés.
» De pareils excès doivent être sévère-
ment réprimés et appellent toute notre
sollicitude. C'est à l'autorité locale sur-
tout, plus rapprochée des populations,
i^-est aux maires, aux juges de paix des
' communes et cantons ruraux à rectifier
sur ce point les idées du peuple. Veuillez,
monsieur le procureur du roi, leur Iraos-
ineltre des instructions dans le sens de
celte circulaire.
• La France ne doit pas se montrer in-
fériture en lumières, en civilisation, à
f Angleterre, et à rAmérique,oii une foule
de sectes et de cultes dissidens vivent, à
c^té les uns des autres, paisibles , tolérés
et respectés.
* Le procureur général ^
» BOltELY. »
La paroisî«e Saint -Jacques de Com-
piègne a entendu ce Carême M. l'ab-
bé Dutems, ancien curé de Liesse,
qui • s'étoit chargé de la station. Il
prechoit quatre Ibis par semaine. De
plusy il a donné utve retraite pendant
la aeinaine de la Passion. Cette re-
traite se composoit d'une instruction
familière le matin, et d'un serindii le
soir. M. Dutems a été écouté avec tin
.TÎf intérêt , il eiit été plus suivi eu-
CQi^ si la grippe n'avoit pas sévi par-
reti'aite surtout a eu -beaucoup de
succès, les itistructions ^similières du
prédicateur étoient fort goûtées, et on
auroit désiré qu'elles missent se con-
tinuer plus long-teins. Le sermon de la
passionet celui de la résurrectioB ont
clos trè!i-lieureusemerit cette suite
d'exercices. M. le curé et sa paroisse
se félicitent également de ces prédi-
cations. On cherche péniblement les
moyens de calmer les esprits» Le
moyen le plus efficace seroit que le^
hommes dominés par leurs passions
ou égarés par une fausse pliilosophie
allassent écouter la parole de Dieu
prècfaée par des prêtres remplis de
zèle et de cliarité. Ils apprendroient
à connoltre l'esprit de la religion ^ et
leurs préventions toniberoient devant
des conseils de sagesse et des exem-
ples de vertu.
Les prédicans protestaus qui par-
courent depuis quelque temps la
France et la Suisse pour y répandre
les idées d'Irwing et de ses sectateurs,
ont gagné dernièrement un profes-
seur de IVcole de théologie de Ge-
nève, M. Preiswerk, qui s'est retiré
,de Vécole avec deux étudians alle-
mands. Un journal protestant déplbf'e
Cette défection et ces elTorts iTapoires
de noui^elle espèce, comme il les ap-
pelle, ùien logés , bien nourn's, été"
gammcnl vÛusj commodément voilu-
res,
Lesprotestans veulent absolument
dominer dans Ie9 lies Sandwich. Le
14 décembre dernier, â3 mission-
naires et 9 maîtres d'étole ont fait
voile des Etats-Unis pour les îles. \jà
but d^une si nombreuse recrue est
probablement de rendœplusdilficile
que jamais \c. retour des mission-
naires catholiques expulsés de ces
lies. Le 23 novembre précédent , 8
■missionnaires accompagnés de leurs
femmes a voient quitté les mêmes
rivages pour se rendre aux Grandes-
Indes. • ■
POLITIQUE,
, , dans plus <f one occasion , nous
îxprimô notre indifférence sar les
3ns des ministères et la coniposi*
leur personnel. Hien n'est changé
leat cbauger à cet égard dans no-
lière de voir.
i son Antidote au wngrés de lias-
M. Tabbé de Pradt, alors réfugié
•magne , écrivoit , il y a quarante
ue L'Europe avoit encore plus besoin
8 XV m que Louis XVlll n'avolt
U C Europe. On pourroit dire éga-
dè la loyauté de juillet et des dî-
rtis qui se meuvent dans son orbite,
mt encore plus besoin d'elle qu'elle
ioiu d'eux. Us sont tellement liés et
nés & sa cause qu'il ne tiendroit
le de les humilier et de les briser
isemble ou séparément, sans avoir
idre qu'aucun d'entre eux osât son-
se sé()arer d'elle, ni à vivre d'une
rie que la siebne.
ù donc, n n'y a rien qui la regarde
mellement dans tous ces uiouve-
dTatnbiiioii et d'ïntrjgues dont les
positions on les remaniemens de
hn^ deviennent si souvent l'occa-
Zé sont tout simplement des servi-
iffectionnés pour elle, inséparables
i sort, qui se querellent et se bat-
quî aura les meilleures places de
Tvice, mais qui savent tous parfai-
t bien qu'entre elle et eux c'est à la
à la mort, et qu'il n'y a point à se
r. ■ '
(«7 )
l'mtérieiilr denoit être quelque chose de
déchirant. Eh bien , ce sont eux précisé-
ment qui ont le plus de h&te de voir
M. Gasparin se retirer, et ils auroient le
courage de m dire la main à son démé-
nagement.
Valiez pas croire pour cela qu'il leur
ait donné aucun sujet de mécontente*
ment« ni qu'il leur ait retranché un cen-
time de ce qui leur appartient dans son
budget des fonds secrets. Mais du mo-
ment où ils ont cru entendre sonner son
heure. C'est avec son successeur que iear
cœur s'est engagé d'avance. Ils ont cher-
ché ce dernier dans leur pensée pour se
précipiter vers lui, et ils ont aidé de toute
leur force à pousser M. Gasparin dehors,
afin de témoigner à celui qu'ils attendent
l'empressement et Timpat^ience qu'ils ont
de le voir. Quand un homme d'esprit
n'auroit pas déjà dît que les gouveme-
mens représentatifs n'ont point été in-
ventés pour l'agrément des ministres,
certainement M. Gasparin se trouve-
roit aujourd'hui en état de nous eu
ap{)rendre quelque chose. Avec la con-
noissance qu'il avoit, dè;s le premier jour,
de la défection des écrivains spéciale-
ment attachés à son service, il a dû laj f»
coûter pour signer leursdemiers n^andats^
de gratification à l'échéance du 3i mars.
'^^<*■t^^
PARIS, 3 AVRIL.
La emfianee s'en va de touitê Ut amet^
et le dûutounmsD pressentiment d'an grmud
désastt^e pèse sur tous Us esprits* Qui le
dit? M. Berryer à la tribune ? M. deChâ-
I 11.'"'"' "_l I —1 ■! I ^
l'est pas d'aujourd'hui qu'on sait le te^ibriand dani une brochure? M. de
e valeur des affections politiques. C^nondé dans^on joamal? M. de Vîllèle
o« M^ de Corbière davs leur honorable
la besoin l'exemple de M. Gaspaivn
ntencore à les faire apprécier. Poi*
n'ignore que c'est lui qui est par ^a
on possession de dislribaer à lu
Ivresse les favours , les récompenses
«ncooragemens. On crôiix>it sans
qu'une telle loncUon dewoit le
e parlîculi&rement cher aux béri-
dont il est le pbre nourricier, et que
léparatlou d'avec un ininistref oe
retraite? Non. C'est M. ï onf rèdc ; oui ,.
M. Foiîfrèdc lui-même, veno tout exprè»
des Jtwrds de la Garonne, pour fortificor le
pouvoir de sa franchise et de aia plume..
— Le mal dont se plaint M. Fonfiède
est invétérfi :> 11 yratti an,.<dil<il, plus
d'un an, déjà, que lu pouvoît n'existe pa&
en France. Personne ne sait plus où est lo
gottfernemenu M a vécu par grûce , ou ne
( «8 )
itett jamais mainlcnu qu*^ force «fexpé-
diças ruineux. » A merveille! si Martain-
ville, qui n'éfoil pas gascon, vivoil encore,
il ne diroil pas mieux.
— Les feuilles du pouvoir ne s*en ten-
dent plus. Le Journal de Paris ayant semé
l'alarme et montré le trône de juillet tom-
bant faute d'appui solide et à cause des
intrigues qui l'environnent, le Journal
des Débats est venu faire la leçon à son
confrère, et lui prouver que, dans l'inté-
rêt de leur ami commun, toute vérité n'é*
toit pas tionne à dire. M. Fonfrède qui
n'aime pas, à ce qu'il paroît, les obser-
vations, se fâche cette fois tout rouge et
dit aux rédacteurs du Journal des Débats
qu'ils sont cause en partie des embarras
qui pèsent sur la monarchie de juillet,
que l'état actuel de là société française
est le produit de la tutelle énervante el
corruptrice qu'ils ont fait peser sur les mi-
nistères dont ils ont trop long-temps ex-
ploité et compromis la direction. Après
avoir appelé leur politique fausse et hon-
teuse, M. Fonfrèdè ajoute : « Si nous
montrons les dangers qui les assiègent ,
c'est parce que nous nous sentons la ré-
ioHilicm <fy: fftir^ hcft^ Nous laisserons
nos intelKgens adversaires nier l'étendue
du mal pour se dispenser d'y porter re-
mède. Cette politique d'endormeurs leur
convient et ne nous convient pas. •
— La reine des Français est revenue
hier de Bruxelles.
^--Le Journal des Débats annonce qu'un
courrier porteur delà conclusion du ma-
riage du duc d'Orléans avec la princesse
de IVIecklemboni^est arrivé de Berlin.
— On a parlé aujourd'hui à la cham-
bre des députés d'une combinaison mi-
nistérielle qui conserveroit à M. Mole la
présidence ainsi que le ministère des af-
faires étrangères, et appel leroit à la guerre
le maréchal Spirll; à l'intérieur, M. de
Monlalivet; aux finances, M. Hnmann ;
à rinstruction publique, M. Villemain { à
la justice, M.. Barihe; MM. Rosamel et
Martin (do Nord) garderçient leurs por-
tefeuilles. .
--«.La cour dis pairs rst convoquée
pour mercredi, afin <f entendre le rapport
sur l'affaire de Meunier.
— M. Va tout a été nommé rappoiteor
do projet de loi relatif k l'organisation dO
conseil d'état.
— La commission de la loi sur la res-
ponsabilité des minisires a nommé. M. Jof-
livel pour son rapporteur.
— On assure que le maréchal Clanse)
prendra le premier la parole lors de la
discussion qui va s'ouvrir sur les crédilr
extraordinaires.
— Les pièces relatives à l'affaire d^Af-
ger, si souvent demandées par ÀfM. 1er
députés, et samedi avec plus d'instance,
ont été adressées à M. Dupîu après 1»
séance.
— On annonce que M. Champaobet ,
conseiller à la cotir royale de Paris el dé-
puté, sera prochainement appelé an&
fonctions de premier président de la cooir
royale de Riom.
^ — Le vice -amiral ttoussih, dont plu-
sieurs journaux ont annoncé le procbain
départ pour Constantinopie, ne compte
pas quitter Paris avant trois mois^
' — Par arrêté de 1^1. le préfet de 1%
Seine, daté du 28 mars, les rôles des con-
tributions mobilières et des patentes pour
le département de In Seine ont été rendus
exécutoires, pour être remis aux rece-
veurs particuliers chargés d'en opérer b*
recouvrement.
— Les journaux anglais annoncent que
Louis Bonaparte qu'on devoii conduire à
New-York, a été débarqué à Rio Ja-
neiro.
— D'après la Nouvelle Minerve^ le jelmr
Louis Bonaparte scroit bien arrivée Rio-"
Janeiro, mais là il seroitlresté prisonnier
sur le bâtiment qui la emmené dt
Crance.
— Le chef d'escadron Parqnin a^ donné
sa démission de son grade. On dit que
M. Parquin accompagnera la duchesse
de Saint-Leu qui va se rendre auprès éd
son iï\»0 . : ..: • . I
.—rM'deCbamilly^prenMer valet de cham-
bre de$ rois Lo»i.-) XVUl et Charles X , el
\
(«9)
«mîer valet de ehambre de
, vient. de mourir.
>mle de Lcnnox , ancien c*ief
, ancien propriétaire et direc-
arnal la Répolution, vient de
)Hce, trog dt^sîrease sans doute
r des coupables, agit souvent
nnées fausses. Une perquisition
dernièrement xhei M. Janet,
lié n'amena aucune découverte.
ur annonce que la chambre du
int reconnu que la dénonciation
nnieuse, le procureur du. roi va
3 le dénonciateur.
adémie frauçaise a procédé au
Bment de son bureau. M. Jay a
lé directeur, et M. de Felctz,
r.
)nrd'hui, on a ouvert au public
iéque royale fermée à cause des
de Pâque.
'aura jeudi prochain exercice Di
royal des Sourds-Muets.
VCLLE8 DES PBOVINGBA.
runel,. président du tribunal
VersaiHes, vient de terminer sa
vd cj^rri&re, h Vtge de gu ans.
ffaire dite du complot d'Av^snes
lox s4 et 35 avril courant.
es ouvriers Glenrs de Moreuil
) se sont rassemblés le 29 mars
Mer un tarif ôes prix de maîh
«omme on le pense, tout à leuF
. i^es perturbateurs ont ensuite
lusieurs ateliers^ afin d'en cbas-
avriers paisibles. Des métiers ont
s, et il a fallu l'intervention du
ir du roi et de la force armée pour
l^ordre à Moreuil. Les plus mu-
élé arrêtés.
1 journal de Dunkerque annonce
ient d'àrréler dans cette ville un
I arrivant de Paris, et qui avoit
s propos contre Lonis-Philippe.
] va fonder une bibliothèque à
au moyen d'une souscription,
dcaperie est dans un fort triste
état à RIbenffSeineInférieure.) Plosieurt
manufacturiers qui ne peuvent placer
avantageusement Jeurs marchandises fa-
briquées , renoncent pour le moment à
en confectionner de nouvelles.
— Un ouvrier maçon, nommé Billard,
s'étanl rendu , le 27, au domaine de la
Pinaudeffe, dépendant de Fléré-la-Ri-
vière, prés GhaleaurouK , descendit dans
un puits de la profondeur de i3o pieds,
afin d'examiner les réparations qu'il
falloît y faire. A.peine étoitil au bas,
que Tempierrement s'est écroulé avec un
horrtble fracas; mais heureusement les
matériaux, dans leur chute, formèrent
voûte à 3o pieds environ au-dessus de sa
télé. On a commencé sur-le-champ des
fouilles pour débarrasser ce malheureux,
auquel on ne pouvoit pas faire passer de '
nourriture. Elles ont amené sa délivrance
après quatre jourSfd'nne cruelle captivité.
— La misère est fort grande en ce mo-
ment à Nantes ; aussi les moyens qui se
trouvent à la disposition des bureaux de '
charité sont-ils iftsufiisans.
— En dépit des mauvaises. nonvéUes
données par les journaux dévoués au gofi^
vernement , la Vépdée cantinne à Are
parfaitement tranquille. Peut-être ira-t-on
bientôt chercher ailleurs dé l'agitation et .
des troubles , mais ailleurs , comme dans '
la Vendée , on est en garde contre 4^
manœuvres depuis long- temps usées.'
1 — Séverac s'est pourvu en gr&ce. 11
devoit être dégradé le 28 mars. Un sursir
demandé par le télégraphe lui a été ic- '
cordé.
— LePulton, qui porte le général Dam-
rémont à Alger, a dû quitter Marseille le
28 mars.
— A ia date du 22 mars, il y avoit à
Bastia (Corse) plus de six pouces de'iifeigè.
EXTÉBIEUR.
KOVVELLES n'ESPAGNE.
La grippe, a fait de grands progrès h
Madrid ;* les corlès ont été obligées d'in-
terrompre leurs séances. <
— Tout le minisl^rc s'en va en intc*
( 3e. )
rim. }A^ .d'Almodavar. ministre do- la.
gàerre^ et chargé provisoirement des af-
' faires étrangères, avec la présidence da
, conseil, étant tombé malade, M» Infante,
gouvernenr militaire de Madrid, réunira
entre ses mains, aussi par ÎQtérim^ les
dénie ministères^ que géroit le comte d'Al-
modovar, avec le titre de présiîdenL da
conseil.
Pour pen que cela continue, le cabi-
net* révolutionnaire se réduira à un pré-
sident/ai;(o<icin. Du reste, les travaux mi-
nistériels sont faciles; il n'y a plus d'ar-
gent dans les caisses, et par conséquent
point d'états à dresser an ministère des
finances; peu de lettres peuvent parve-
nir des provinces, ce qui annuité presque
la correspondance de Tinlérieur ; à La
guerre on a aussi très -peu de chose à faire,
parce que l'armée désorganisée n'enlead
pas obéir aux ordres du ministre.
' — Le Moniteur annonce que l'infantdoH
Sébastien est arrivé àirun, le i", avec six
bataillons. L'infant est retourné le 2 à To-
losa, après avoir inspecté les ouvrages
d'Irun et de Fontarabie. Le. Moniifitw an-
nonce aussi que deux bataillons français
s'étoient portés à la Croix-Levée« pour
ob$ei;ver les carlistes.
— Ëspartero est à Biibao « Evans à
Saint-Sébastien etSaarsfield à Pam()elune.
-«- OAéeiii dt CtMManIbiepi»
sultan a ordonné l'onvcrtiite d*aii«
de Médecine.
CHAMBRE DES PAIRS.
(Présidence de M. Pasquier.
Séance da \^* avriL
La séance est ouverte à deux ht
demie. L'ordre du jo«Hr est la suit
discussion de la loi sur les attrit
inunicipaleSb La chambre qui en i
tée vendredi à rartîcle 47« adopte
ticle et les suivans jusqu'à i'artic
qui se trouve être le dernier. Le :
sur Tensemble a pour résultat Tad
de hi loi par 1 10 boules blanches,
5 bo8 les noires.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Séance du 1*' avriL
M. Benjamin Delesserl , l'un d<
présidens, monte au fauteuil à une
Les ministres de rioslructien pul
des finances et du commerce soi
sens. M. X)uprat dépose le rappori
projet de loi tendant à changer 'd
circonscriptions électorales.
La chambre passe à l'ordre 4u )(
plusieurs pétitions dénuées d'intén
renvoie aux ministres des finance:
commerce une pétition des présic
juges du tribunal de commerce d
lons-sur-^Sa^e , ayant pour but Ta
ment du tarif de navigation sur l
du centre.
M^ Leray, qui dépose sur le bpr
président le rapport sur le projet
concernant le mode d'avancemei
l'armée navale, désire que la chamt
occupe prbcfaainemeBl
Une voix : On le discutera lundi
Une autre voix 9 Mais non^devon
L'individu arrêté à Bruxelles comme
ptévena d'avoir dit que Louis Phi lippe et
soafiis aîné avoieot été assassinés est un
en^loyé de la poste aux lettres.
— Lesjournaux de Londres ahnonceat
que le priiiE^ce et la prinrcesse de PoJignac
om qfiâllA celte vill^ P9ur sç ronilre en
Allemagne.
— rOn Utdaqs L'£fç/«^/ie qu'une avalan-
che a enseveli sous ses débris dix voya- nï««cerlnndiladîsca8aon sur Algi
«eurs italiens qui se rendoient du cou- ,. ÎJ'>^°rf?^® demande qu'on a
vent de Saint-Bernard à Sainl-Mauricc , ^îp*"^^ ^ ^^ r ^.^'^ ?« °? ^^ '
. ., . , , j< s il y aura un ministère lunch,
liix d entre eux sont parvenus à se dégager ^ ^^^^^^^^ ^^^^^^ ^^ ^^^ ^^^^
et à atteindre Saml-Pierre. Les quatre dépôt des pièces relatives à Alger
"entres ont pen. encore été fait, ce qui doit indispei
-- On appjpend par des lettres de Malle ment éloigner fe jour des'débats.
*que la peste a déjà nmssonné be^woup M; Guieot dît que les pièces de
de pcrsonnes^ ^ Tripoli , dé}è avoir été remiaes, et qu'il ne c
p» €• rtUnk Lemkiîslère, •}oiHe-4-tK
ne veut aucunement différer l'envoi des
pièces.
H. lal'hence. Mais y at-il un minis-
1ère? (Agitation.)
Tne voix : Oui.
Une autre voix : Non. (Confusion.)
M. oDiLON BARKDT. 11 est de Tintérél.
de la dignité de la chambre , de rintérél
de ses travaux, quec«lt9 situation pré«
raire où nous nous trouvons cesse an plus
vite.
BT. GtizéT. Les travaux de la chambre
n*ont été jusqu'à ce jour ni paralysés, ni
suspendus. (Agitation à gauche.) [l n'y a
donc uul reproche à faire ni au cabinet^
nia la chambre, et pour mon compte, je
n'en accepte aucnn. Qnant h l'avenir, il
vaura toujours des ministres pour discu-
ter \es projets de loi» comme pour suflji'c
aux mesures que les circonstances néces-
sileroienU
M. Maigiîin* Je demande la parole.
H. GL'izoT. Je suii obligé de répétée
que, tant qu'on siège sur ces bancs, on a
la responsabilité entière. Quant aux difli-
cultes intérieures qui peuvent s^attaclier à
(31)
d'une partie de l'assemblée. \a discimioti
entre M. Guizot et plusieurs membres do
la gauche prend un caractère pios grave
et par c«96équent de m^Heure compa-
gnie, sans toutefois offrir de d'intérêt.
Ce débat finissant, il faut en revenir à
FordreTdu jour de lundi ; les uns deman-
dent pour lundi la loi des aliénés ; d'au-
tres une loi sur le sol ; ceux-ci enfin croient
que la chambre pourra vaquer une partie
de la semaine sans que les affaires du pays
en souffrput ; la loi des aliénés sort victo-
rieuse de cette lutte , et se trouve placée
en télé de l'ordre on joqp.
La chambre adopte par a^sis et levé
deux projets de loi concernant ôes déli-
mitations do communes pour les dépar-
Icmens de la Meurthc et de l'Yonne.
Séance dtr 3 avril.
1
I
fi
ï
i
a
)3i
la situation du cabinet* je dois les taire. fayetle, an Nea d^s étahlissemens existans
M. FLLCHiROii. Vous avei raison.
M. MArGi'iN. M. le ministre a mis
beaucoup de réserve dans ses explica-
tions.
Au centre : II 'e devoit.
M. MAUGUiN. Malgré celttî réserve, lé
ministre a annoncé quelle est la situation
(lu cabinet.
M. FULCHiRON. Je demande la pa-
role.
M. MAUGUiN. Ainsi, de l'aveu même de
M. leministre de Hnstruction publique,
Dons n'avons pas un ministère stable.
M. GUUOT. Je n'ai pas dit cela.
La discussion devient fort vive entre
M. Blau^nin et le ministre de l'instruc-
^tion publique, sur la portée des. paroles
k ce dernier.
M^ MAUGCipf , s'adressani à M. Gn?zo!.
tt Ton» ptHiTez rire.
GLiziXT. Je ne ris pas.
MAUGUiN. Je voQs demande par-
M. Dupin ouvre la séance à une heure
et demie. L'ordre du jour est la discussion
du projet de loi sur les aliénés. M. Calo-
mard de Lafayelle trouve la loi nécessaire,
mais difHcile k faire; ce qu'on propose
paroît à l'orateur une espèce de mesure
de simple police. M. Calomard de La
ci
ion, vous avez rL
M. GUIZOT , riant. Comme vous vou-
lies explications assez ridiculement pro-
^Dqirées par le rire ou le non rire de M. le
' Ministre, cessent enGn , à la satisfaction
qti« laissptit t>«aHCon)^ k désirer, voudroit
qu'on pût en fonder de nouveaux. Il
termiueen domand^nt le renvoi du pro-
jet à la cumniission, pour qu'elle ait It
' proposer une loi nouvelle. M. Isambert,
tout en approuvant le projet, ne veut pas,
comme le propose la commission, que la
séquestration d'un individu autrefois or-
donnée par les tribunaux, se trouve aban-
donnée au préCet de polifoe à. Paris, et
dans les départemens aux préfets. Après
' avoir entendu M. Vivien , rapporteur de
la commission, la chambire passe à l'exa-
men des articles. Le premier article de la
commission , qui étoit une partie de l'ar-
tiicle 7 du gouvernement, et qui dit que
• tes étahlissemens. publics consacrés aux
atiénéH sont placés sons l'autorité du gou •
Sernement, e&t renvoyé à la commission
avec divers amendemçuSk L'art. 3 de la
commission, aussi emprunté à l'art. 7 du
gouvernement, est mis en déHbération. Il
veut que les étahlissemens privés consa-
crés aux aliénés soient placés sous la sur-
veillance ds l'autorité administrative.
M. DUPIN. Comme on propose un
amendement, il faut, il me semble, leri'
voycr aussi cet article à la conHniseion.
/
(3a)
MosieorB membres : Il fant renvo^rer
toote la loi à la commission.
Une voii ; Mais non !
l/arlicle est renvoyé à la commission.
^ (JéwMtfc, Jlîrrmi Ce €lew
iSSi
BOIJASE DE PAHIS OL 3 ATIlIli
CaN'j )>. o/Of j.<iu3a mars. iu6i.7Ô
QUATiiË p. ^/o J* *i<: °i<"'**~99 f^r* (-<>
TROIS p. 0|0,j. dt déc. — 78.. 90
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5 5o
P^UN IlISCOLUS
.pu MINl9Tfif DES CULTES,
BTDB
LA LOI SUR I^'INSTBUCTfON 8ECONDAIBE.
On nous a annonce la chute très-
probable de M. Persil au inoiiieiit
ou nous Tenions de terminer les ré-
flexions qu'on va lire. A raison de
cette circonstance , nous étions ten-
tés de jes supprimer. Mais comme
elles ont nn intérêt d'un autre genrisî,
et que M. Persil , en cçss$nt d'être
ministre, n'en demeure pas moins
un homme très-influent dans la
chambre des députés, il nous a paru
utile de les conserver. Enfin, ce qui
nous a paru décisif, c'est que npus
n'i nsu 1 tons point à l'hom m e tombé ou
près de sa chute. Nous ne désirons pas
et nous n^avons jamais .désiré la re-
traite de M. Persif. A parler franche-
ment, il en est de plusl hostiles à la re-
ligion et au clergé. Dieu nous pré-
serve que le pouvoir " arrive dans de
certaines mainsqui sont 011 vertes pour
• s'y cramponner, et qui tôt ou tard Te
saisiront ou ^arracheront, n'importe
quand etparquels moyens! Nous vou<
Ions faire juger les hommes tels qu'ils
sont ou du moins tels que nous les
jugeonsaprèsuh exakneh impartial. Si
nous ne voulons point dissimuler ce"
qui est mal ,' nous sommes encor'e
plus enipressés d'applaudir à ce qtSii
est bien.' Toutefois, ce mélange per-
|»étuel du bîeii et du màlne fioiivant
être utile ni^à lA Vérité, lii à la mo-
itié, ni à la religion, leclergé plus que
toute autre classe de la société doit
éviter déposer le pied dans ce gâchis.
Tome XCrif; L'jimi iela Heîîgion.
Il seroit ipnpossible que sa position
n* y fût pas pénible el fort dangereuse
pour la dignité àp son ministère.
Nos lecteurs se rappellent que dans
la séance du 28 mars on a terminé la
discussion et volé la loi sur l'instruc-
tion secondaire. M. Persil a été in-
terpellé par M. Dubois sur l'exécu-
tion des ordonnances du 16 juin 1828.
Il a répondu qu'elles étoient exé-
cutées, sauf un point, le port de. la
soutane, dont il n'a pas cru devoir
presser la rigoureuse observation.
M. Dubois demandoic encore si le
ministre savoit ce qui se passoit dans
les petits - séminaires et quelle étoit
la nature de leur enseignement, fje
ministre a répondu qu'il n'avoit au-
cun moyen de se procurer ces ren-
seigneniens.
« Je dirai même, a-t-il ajouté, à
moins que' vous ne supprimiez 'U»
écoles 5econdaires ecclésiastiquesf.,
vous n'en aurez point d'autres, et
vous feriez une guerre imprudente
avec le clergé si vous le tentiez.
M La question est la même pqurlcs
grands-séminaires. Il y a un ensei-
gnement. Sans doute ^ il servit' à dési-
rer que le goupctnement pût en sur-
çeiller la nature^ et pût imposer dès
conditions. Mais, messieurs, soyez pnu-
dens^ et ne vous créez pas des affaires
dont la conclusion seroit difficile.
Je crois que, politiquement f>ar|ant,
vous y perdriez plus que vous n'y
gagneriez.Noi^ exerçons autant qu'il
dépend fie nous «lu- les ecclésîanl-
ques l'influence salutaire 4ue4a loi
nous donne. De cette maniéré^ et pifr
la persuasion, on est arrivé, on petk
« ' ! • *.
x«. \
( 34 )
le «tire , mu but qiu -vûtu voui propo^ iparê. Le clergé , fi aCfoibli souf tattC )b
.9fx , car je ne sache pas qu'il y ait
des plaintes conire aucun de ces éta-
blisseincns.w
Le mtnisire pmdent qui ue dogma-
tise pas dans les grands séminaires,
et qui pour les petits, se borne à per-
suader aux évéques de supporter des
entraves odieuses et des déclarations
inquisitorialesy vaut inîeui que le -té-
méraire qui , avec ou sans opinions
religieuses, voudroit faire de la théo-
logie et expliquer , par exemple , la
déclaration de 1682 d'une manière
«ussi curieuse et aussi absurde que le
lart M. Dumon devant le conseil d'é-
tat. 11 vaut mieux que celui qui, plein
de mépris pour un babil cespectable,
habit qui a été peut-élre l'objet de
ses sarcasmes, s'il ne Ta été , à cer-
taines époques , de .ses proscriptions ,
trouveroit bon de le faire porter à
des e;i4'ans de dix ans. Mais s'cn.sult4(
que ce ministre tienne un langage
hien convetiable «t bien rassurant
. pour lecieirgé^ quand il vient lut dire
que, s'il évite cçs uacasseries et tes
V^urptions, s'il ne se nii-t pas. à la
! place de Tévèque^it n'envahit pari le
rôle de docteur^ c'est uniqut.nient par
ptMidence^ et pour «e pas se créer des
4iff aires d'irne cenclu^ion, tlijficile ?
&]. Persil o>e4'oit-il parler ainsi de
la magistrature ? M. Bernard de l'ar-
mée? IVL Gasparin de Tadministra.-
tion? M. Rosamelde la marine?
Non 9 sans doute. Mais , pour le
cler|;évc'est tout autre t:hose. Qu'est-
de rapports, peut «encore être exposé 11
à un selïtiment d'amoui^propre , s'il S
fait àt* rapprochemens entre Im ^B* *
gnité de sii conduite, l'influenee fi|â- ji
raie qu'elle peut exercer, et la 'de' Y
considération méritée ou non méri- Il
tée des autres pouvoirs. * ii
Nous n'avons point torturé les pa-
roles du ministre pour en faire^ortif
une pensée altérée. Du reste, voyeaae
qull fait lorsqu'il est sûr de n'étrè
point arrêté par une invincible JCMrqe
d'inertie , ou par le mécontentement
de tout le clergé. N'a-til à mortifier
qu'un archevêque , qu'à refuser siio*
cessiveiiicnt des sujets présentés aux
titres ecclésiastiques , il use et abuse
sans ménagement de la force que lui
donne nott pas la loi , mais sa poH-
tion.
Revenons au discours du ministre.
Exposant l'opinion des évéques sur
la loi en discusMon : « Je puis la
rendre en 4eux mots, a-t-il dit ; ils ne
se sont ej^pliquéë'que sur la question
de savoir s*ilfalloit rendre â la liberté
l'enseignement ecclésiastique.
» Les avis ont été partagés , maïs
tous cependant se sont réunis pour
conserver ks avantages d'une institu-
tion publique; je veux dii*e le droit
de recevoir.
» Les petits*séminaires ^ dans l'état
de la législation actuelle, sont des
établi>|u:uie'ns publier £U bien ! «n
suppriififmt cette situation , c'est-A-
direen r<9n4itQi ces établissemens; à la
ce que le clergé, demandent certaines liberté, ... on voudroit tout k la fois
gens? Quesi-'oe qu^tm cardinal, di-
mandoit anssi M. R^paanlt de Saint'
Jean - d'Angély, au célèbre 'Oraieur
qui a voit gagné â la tribime.uationale
pQiirpi*e qu'il dusliouoc|i.depiiia.7
'un^i.si je .me eonsic/ère, répondit
!ald>éiMaury ; beaucoup, si je me corn*
pour eux iivoir toute Ubet'té, et ce-
pendant cpiuer ver les iLtanM^sdes
établissçii>pns<pii|^lif:s..VqiU l'ensefQ-
ble des remeignemeiis^que j'ai ob-
tenus-. ». .-.■■:,':•;■.• î
Que le clergé IjàBUi. fuelqa^ i^tten-
tipii à ce que 4itvAI^'^«i'f iU ^ ^t!"'*'^
(35)
avec quelle légèreté une des lois let
plus impoitantes pour la religion a
été traitée, et le peu de cas <ju'il a fait
des obserTations transmises par 4'é-
piscopat. L'avertissement' est d'am
tant plus important que la loi doit
être reproduite encore devant la
chambre élective.
Que tous les députés n'aient pas
connu les réponses des évêques, je le
conçois; mais qu'on ne les ait pas li-
vrées à la commission, ce qui pour-
tant est arrivé , ainsi que le prouve
Tintcrpeilation d'un député qui
en faisdit partie , c'est ce qu*on a
peineà s'imaginer. Le ministre le con-
firme d'ailleurs en terminant son dis-
cours. Il n'a pas cru, dit-il, devoir
faire connottre autrement les rensei-
f>neuiens qu'il a reçus, qu'en les por-
tant à la tribune. Or, comme il n'y
est monté que par hasard, c'est à un
hasard :que la chambre a dû d'en-
tendre, non pas l'opinion de T^plsco-
pat, mais d^iix ou. trois phrases qui
.la résuineot fort noal.
. A la légèreté, M. Perûl a joint plus
que de }'indiflererice ; il a laissé per-
cer un sentiment hostile.
On voudroit (cet on désigne les évê-
ques ; manière fort polie de parler
d'un, corps aussi respectable} ; 0 n
voudroit réunir les iifmntages de la
liberté, et des étflbiissenwts ptdUics. Il
est évident que le ministre qui n'a-
joute pas un seul mot de plus, nous
citons ses paroles d'après le Moni"
k certifier la moralité d^«n prêtre
qu'un maire; si le supérieur «les prê-
tres, obligé par devoir dt les surveil-
ler, en rapport continuel avec eux,
sachant ce qu'ils ont été depuis l'ins-
tant où ils ont quitte les bancs ,
éclairé d'ailleurs par l'avis d'un
conseil compOi»(! d'honinies grares,
n'a voit pas à ^a disposition wùWc.
moyens de se former un jugement,
que ne peut avoir un maire.
On a demandé si ce long exa-
men qui porte autant sur la capacité
que sur la conduite d'un sujet, et an-
quel on ne refusoit pas d'ajouter
d'autres épreuves, ne vatoit pas l'exa-
men subi devant un jury pendant une
heure;
On a demandé , non pas les
privilèges des écoles du gouverne-
ment, qui ont de bons trailemens
pour leurs professeurs, des bourses
pour les élèves, des bdli.'i ens élevés
la plupart par le clergé , et qu'on a
trouvé fort commode de lui enlever ;
mais la ' facuicé ' de recevoir quel-
ques dons spontanés , et que la loi
donne encore le pouvoir de réduire
ou de supprimer. ' Ces demandes
étoient-elies si exorbitantes? Aucun
homme raisonnable ne le dira. Pour
ce qui nous concerne , noua avons
entendu des députés défcbés ^u
pouvoir, assurer Qu'ils n'aurCMent pas
hésité à les accueillir, si elles ieiir
eussent été présentées ; maiâ lès eût-
on repoussées , eïles n'en niérîtbient
/er/r, ne veut pas ce que veulent les pas moins d'être produites;. Tôt
' * M ' ■ » -y * ^ ou tard ce qui est évideuinientjiiçtç
doit triompher. '
Quoi qu'il en soIt, voilà, avec
quelle prudence M. Persil défend vos
intérêts, ou plutât ceux de la rèli7
gîon, prêtre^et évéques du royaume
évêques. Mais par prudence, il ne les
coinhat, ni les défend.
Tiç inini^ti^e a dissimulé le véritable
état delaquesilon.Le clergé deÉirance
■a demandé et demande encore si
un évéque, le chef de la religion dans
un diocèse, le défenseur et le piécep- * très-fcli rélien. Avez-voiis remarqué
tenf des m«s«rs, n'éloil pas aussi apte ' aussi sa eircénspéetion dans ladls-
(36)
cussion de la loi «ur les aUt'ibeàiiens aux cdtvvéntnees,' «i^z tncfelagemeaf
municipales? Elle renferme un aiHÎ- que iiiériie le-tiiaUieur^-qu'ii la prur
de avec lequel les conseiU niunici* deace et à la justice.
paux auronl désormais à délibérer
du nombre d'ornemens , de calices ,
M. Perfiil voudroii ce que Dieu ne
veut p^8 ; ce que ce m^iU'e 9upi^i9
de linges d'autel nécessaires à une des coeurs , eu noufi donnant la. .Im
église , du prix de ces objets , de ce berté, s'est enlevé le pouvoir de faire ;
qu'il faut retrancher pour éviter un , il vo u d ro i (contraindre nos a Ifectionf,
luxe abusif et uue prodigalité révol-
tante. C'étoit le cas pour un niinis-
nous forcer à l'aiiner, ainsi que la
révolution qui Ta fait miuisU*e. O^ii,
tie des cultes de dire à la cliambie il faut l'aimer alors même qu'elle mou«
que ces exigences étoicnt nouvel- \ a maltraitrs. Il ne suffit pas de )^
les ; que depuis quatr.i ou cinq cents subir, de. lui obéir et de baisser iiuni»
ans qu'il existe des fabriques, on blcment la tête devant les boinui^
n'y avoit pas encore pensé ,: qii'el- qu'elle a élevés , il faut la chcj|;iii
les étoient impolitiques; qu'il ne comme une bienfaiuice. Il potissqmr
falloit pas établir tme lutte inutiU^
entre trente mille conseils luu*
itlcipaux et autant de fabriques ;
qu'il y avoit assez d'affaires d'une
conclusion difficile ^ mais il a gardé
isUr tout cela un prudent silence.
Encore un coup , Dieu nous pié-
serve de déprécier M, Persil. Il
cède souvent à de sages avis. Il a
ble que M. Pexsil peut se couteiaUaf
à moins.
KaiJVI«:LLEâ ECCLÉSIASTIQUES.
AU3iE,— «Des bruits désavantageux
s'étoicut répandus sur le compte d«
]>!. Fortune-Marie Ërcolani., Passio-
niste , évéque de Civila>CasteIlana ,
Orte et Gallese, sièges unis dans FE-
..«c; .uuv.u.a uc .agc:. ^f^'^' "/^ . tat de l'EgJise. On l'accusoit d'une
repousse quelques mauvais choix conduite irrégulîëre dans le gouverl
pour l episcopat. :nemeut de son église. La cougréga-
Ami naturel du pouvoir, il est dis-
posé à soutenir l'autorité épiscopile ,
pourvu que la sienne ne soit jamais
conti*ariée. Il lui est même arrivé de
donner raison à un évéque contre up
préfet , .quand celui*ci étoit pav trop
tipn des Evêques et des Réguliers a
examiné celte affaire a^^ec le plu»
grand soin; elle a consulté les piè-
ces , entendu les plaintes et tout con-
sidéré ; elle a jugé qu'il n'y avoit au-
cun motif pour éloigner ce prélat dii
gouvernement de son église. Elle à
absurde. Mais si après l'envahisse. . âonc oi-doimé qu'il retournât avec
meut de deux églises et leur dcvas- honneur. dans son diocèse , et à prni
tatioA) si après la destruction de sa 4e« mesures contre ceux qui on^
demeure, api'ès sa «poliatiouper^n-- .porté atteinte à sa réputation. L^
nelle . et le vol des aumônes destinées Saint-Père a approuvé cette décisioa
et a' chargé M. le cardinal préfet de
la congrégation de la faire exécuter.
aux ëtablisscmens dioeésains^unpré**
laln^'apaseii le bon esprit de trouver , .»- ^ , , , « t ««, . .
tout cela légitime, dç remercier i'au-* ^ décret, daté de Roine le 27 jan-
; r , j •". .' T^ .. ; , ^let'^et sif;nede M. Iecardtnal^>ala»
tonféde »on inaction bienaveçeeM <p,éf«tde&:a>ngféa.Uon, et du pal
desonobstinatiouanepointfaircruof ;,,ia,cbe de Gonstantinople , aecra-
•«parationqui ne 8eroiif)a$ refuséeau j^te , ,a été.io^éré «Jans ia GauUle tf«
dernier individu de la société, JU. Per
Mlsèfj^chisa ; il n 4ttç«pa9,plu9 ^gar^I
EQli;gno,
. Le ?.. mars. M» ErçpUni a fait sa
rentrée dam mn diactae atv aiil»«u
dn l^Hioijnagu de !• phu rive allé-
gresse. Ce pk-élst , qui eu. d* U con-
{livfiâtion an Pas^iioeiitca, nsl ii^ rn
177â dqtis ie diocèac da Tivoli, et fut
transfêié, en 1S22, tb; Nieopoliiien
Bnlgai'ie , où il avoit été iioiiimcun
I8iâ.
(37 )
■ pABis. — SatM'di prochain coin-
inenccra la ncuvaioe en coniiiit'uio-
ratÛMi da la tiviulation des relique*
de aaiat Viocent de Pâul , fixée par le
Hiandcinent de 31. l'Arclievfque, au
dimsachedu Bon-Pastenr, deuxième
apfèa Pâque. Lea premièreK Téprita
teroat chantera mordià irais heurei.
Le* data dimanrhes, il y aura ofiice
«olenmh Ai. l'ArcLevèqne officiera
diinaaclie prochain lotite la journéei
la grand'inesse à neuf lieurcs, les
vêpres à deuï heures et dentie. Le
paurâyiique du saint tera prêché
par M, l'abbé Jamines , grand-vi-
caire et archidiacre. Dans la se-
uiainc, il y aura dei mestiei toute la
inatinée, et aalut tous Ida soira. i,a
<;bà$He du saint apôtre de la charité,
décoriverle, asra exposée ces neuf
jours à (a réaération dei fidèles.
,. La ^ie de saint f^Jncentde Paul, la
neuvaine ou méditations sur se» ver-
tus, les litanies en son honoeur, l'ol-
Gcedusaintetceluidela tiaaslalioii,
la prose, le tout eu latin et eu fi'dn-
çaii i le livre intitulé Saint f^inceni
dt Paul peint par set écriLi, ou recueil
des inaiitnes, conseils, pratiques el
lettres du «aioll; des portraits de
S^int Vincent, de différente* gi'an-
dmirs, se trouvent au çaliinet litté-
raire catholique, u" 5, au second,
rue de Babylane, en^face des Mis-
sions, et chez MM. Camuset Warin-
Tbierry, libraires, n" 10, rue de
Coudé.
Le Moniteur duâ contient l'article
suivant, relativement aux bruits qui
arpient couru sur la Madeleine :
•Oaelqnçs joarnam ^oeenpent prâ>
tnatnrénienl d« questions encore éloi-
gnées, et cberdieiit ce qoe deviendra IVS^
gliae de l'Assoniplion quand l'on onvrira
la Madeleine aa culte catholiriue. Mai*
d'abord Ja Madeleine pst loin d'eirc ter-
minée i la Madeleine est construite, or<
nCc sut frais du Rtal ; dent ans, trois
ans (iiut-CIrc s'fcouleronl encore atsnl
l'entier aclibveinciil des travaux (fart
coijsscr^'S i ta dî-coralioii. Alors seiile-
iiicnl rOlot. sans doute, remettra lïgiiw
de la Madeleine à la ville de l'arli; alors
si-uicment le conseil municipal et l'admi-
nislralimi ctiiinincroul si l'on peut sup-
primer l'i'gliïc (te I Assomptiou , ou si les
bcMÎtis du culte catholique eu iC-cUma-
rout fus.^gci mais ni l'administratioa ,
ni le couscîl municipal n'oublient \m
oblîgalioiis contractées «nyers les antres
cjlles cliritlens. Des dOcrcIs do l'enipf-
rcur sLatuoienl que quatre temples leur
seraient deilinfs ilans l'aris. Truis seii-
iemcnt leur sont anverlii : l'anlbemont , .
qui devoit leur être consacré, esl depuis
long-temps arfeclé sn service de la gnerre.
La ville ne cesse de rfclsmer coDtre celte
affectation : ses déuijiches auront cons-
pour objet [l'obtenir l'effet des
positivement faites par le gou-,
vcrnement; et si les detoirs religieux de»
communions protestantes e^geoient iiit-
p£rjcLisement l'usage de nouveaux idilî-
ces la ville n'hésilcroit sans doute pomi
il les prendre à loj'er. comme elle a d£jk
loué dans Paris plusieurs églises pour le
Cet article du Moniletir n'est que
médiocrement rassurant. S'il Ole la
crainte de voir l'éj-lise de l'Assoinp-
tion donnée prochainement aux lu-
thériens, il lai>se asset entendre qu'on
pourra en disposer quelque jour en
leur faveur. On rappelle que l'empe-
runr avoit promis quatre temples aux
proiesians , mais on avoit aussi pro-
mis aux catholiques des éi;lises qu'ils
n'oul peint eues. Ainsi, à l'époque dit
concordat, l'église de l'Oratoire de-
voit d'aboi'd être affectée au culte ca-
tholique, tt qui n'» pu empêché de
(M)
l«4loQucr aux protvstans. Lescalho-
iiques ne pouiroieui-iis pas la récla-
mer jà leur tour ?
Oadit que les lulhériens sont au
nombre de 15,000 daui» Paris, et
àu*lls t)iit droit à avoir plus d'une
église. En raisonnant ainsi , ou trou-
veroiC que les catholiques auroieni
droit de demander bleu des églises
nouvelles. Car il n'y a presque pas de
paroisse qui' n'ait plus ae 15,000
âmes, et plusieurs en ont 30,000,
40,000, et même plus. Il y â des
églises qui ne peuvent pas contenir
le dixième de leur population.
Quand même l'église de la Made-
leine sera ouverte , Téglise de l'As-
flomption ne sera pas inutile à lapa-
sttesse. Elle pourra servir pour les
flxtécbismes, pour les mariages et
fKiur les enterreniens. La Madeleine,
IMitle monde en convient , sera fort
incommode pour le ministère parois-
«mial'; il seroitbon dans une paroisse
si étendue et si peupt^ée d^avoir une
chapelle qui pût servir de décbai-ge
pour l'église principale.
Le Journal de Parti annonce qù^il
est autorise à démentir ce qui a été
dit dans quelques journaux , et ce
que nous ;^vons répété nous-mêmes ,
de l'incendie de la maison des Sœurs
de la Miséricorde à Mortagne. 11 as-
sure que ce désastre n'a point eu licu^
et semble jeter quelques doutes sur
la légitimité de la mission des Sœurs
de Mortagne, qui l'ont une quête à
Paris, et dont nous avons parlé nu-
méro du 25 MiArs. JNous devons dire
que nous ue croyons point que ces
bueurs nous aient parié de l'incendie
de leur maison ; mais elles nous ont
montré une lettre de M. Tabbé Bazin,
l*ranil- vicaire de Sf'ez -, leur supé-
rieur, et une lettre de Al. le maire de
Mortagne, qui ne nous paroissent pas
laisser quelque lieu à des soupçons
désavantageux pour ces Sœurs.
31. revenue de Bayeux a adressé à
son clergé le rénimé des repenses aiiil
questions proposées pour les confé-
rences ecclésiastiques de 1836. Ce r'é«
sumé très-bien fait se divise en trois
parties , sur l'Ecnture sainte , 9ur le
dogme, sur la morale.
Sur l'Ecriture sainte , on en dls^
tingue les différens noms et les diffé*
rentes parties; on prouve l'inspira-
tiou de l'uii et de l'autre Testament ;
on douce le cauon des lÎTii^s inspirés,
avec quelques notions sur leurs au-^
teurs et sur la langue dans laquelle
ils sont écrits. On insiste particulière-
ment sur les versions anciennes et
modernes. Ce qui est dit à cet égard
dans le résumé renferme tout ce qui
est essentiel à savoir. Cette première
partie finit par l'exposé des règles à
suivre pour l'interprétation de VEcri^
turc.
Leâ réponses aux questions de
dogme montrent que la vérité du
christianisme repose sur des faits ;
que les prophéties se sont accomplies
en Jésus-Christ , que Ses miracles jus-
tifient sa mission , que fei prophéties
se sont réalisées , que sa réshrrectiôi»
est ificôntestable fvpxt ta ))ropc^atl<rfi
du chiistiaîiisme est ellc-iuème un
proilige étonnant, que le'couragedes
martyrs au milieu des persécutions n^
peut provenir que de causes surnatu-
rel les ; enfin , que la beauté des dog-
mes du chrislianisme,la pureté de sa
morale et la s linteté de son culte ne
permettent pas de douter de son èrï-
gine divine. Ces réponses bien liées
entreiles forment une es))èce de ta-
bleau et de démonstration abrégée du
christianisme. - '
Les réponses aux questions de mo*
raie sont au nombre de onze, et sont
presque toutes relatives  là restitu-
tion et aux différens cas qui peuvent
se présenter à cet ég.ird. La solution
des difficultés nous a paru indiquer
autant dé savoir que de sagesse. '
Toutes ces réponses réunies for-
meiit 58' pages iiT-4** , et iii<^ntetit
d'être consultées ailleurs que dans le
(39)
diocèse jDOur Ie4}u«l elles ont été fai-
tes, M. Cévéque les a commimiquées
à. son clergé par une circulaire , où il ,
montre toute l'importance qu'il at-
tache aux conférences ecclésiastiques,
et le désir qu'il a que les prêtres y
soieni exacts et apportent les résul-
tats de leur travail. 11 a envoyé en
même temps la série des questions
pour .1837. £fies sont comme les pré-
cédéntes, divisées en trois parties, sur
r£criture sainte, sur ie dogme et
sur ta morale. Il y a onze questions
sur chaqiie partie ; car il paroît que
dans le diocèse de Bayeux il y a des
conférences tous* les mois, excepté
dans le mois de janvier. Les questions
sut VEcri titre sainte sont toutes rcla-
tives à.la Genèse et aux difficultés que
Ton peut Caire sur celte partie de !'£•
ci'ituresâitite. Les questions de dogme
sont to 11 les relatives à l'Eglise et à srs
cai-aclères. Enfin, les questions de
liiorate roulent toutes sur lés contrats.
Le jour dcPaqiie, on a vu pour la
prenûèrc fois. sur le maître autel de
la cathédrale de Montpellier six
lieaux chandelieri et un christ en
bronze dofét dont le gouvernement
a fait présenta cette église sur h de-
mande de M. révéque. Ces cliande<-
liers et la crpix sont d'un grand mo-
dèle et fort bien ciselés..
La circulaire ministérielle pour l'é-
tablissement d'économes l«ïcs dans
les hospices a été vue partout avec
chagrin. Il étoit aisé d'en prévoir les
iadieux résultats.- L^s administra-
leurs des hospices ont été les premiers
à gémir d't^ie telle mesure. Cepen-
dant daos plusieurs lieux, par foi-
blesse on paç crainte, on s'est mis en
devoir de la inettue à exécution. A
Auxerve, les religieuses .ÂugMstinc;s
qui desservenX l'HùleUDieii ont dé-
claré que le jo|ir pu Téconome met-
Iroit le pied dans la maison, elles en
tQi:tiroient. En même temps, elles
ont fait des prtrpavatifs de dépai t, et
ont procédé à-Viovaiiiaire.di^ wfcw •
lier de l'établitsemefit. I^es adminis-
trateurs leur ont en cobséqueftee dé-
claré qu'ils ne conscntiroient jamais
à leur départ, et que puisqu'elles ne
vouloient pas d'économe, elles n*ea
auroientpas. M. l'archevêque de Sens
les avoit autorisées à se /letirer, et
ayoit annoncé que si elles quittoient
l'Hôtel-Dieu, il ne reconnoitroit pas
les religieuses qu'on appelleroit pour
les remplacer. Il seroit à désirer dans
rintérét de la religion et des-pauvres
que les administrateurs montrassent
partout la même fermeté.
Le programme des cours du second
trimestre de l'Université catholique
de I^uvain, pour cette année, porti»
3ue M. fieelen expliquera les épltres-
e saint. Paul aux Thessalonicieus, à>
Timothée et à Tile, et qu*il donnera
les autres jours deslcçonsde chaUlaï-
que et de sy^riaquc, .expliquera des,
endroits du Targum et ; le commen-
taire de saint Epbrem sur IVIalacliie.
!VI. Woutiers exposera l'histoire ec-
clésiastique du treizième siècle au dix-
septième. ]\l..]>eiaui traitera du^lroic
ecclésiastique moderne. M. Verhoe-.
ven expliquera le premier livre des.
IjijliUttions . ccmoniques . de Devoti.
M. Thiels donnera le traité de Dieu
et de la Trinité. M. Yerkest parlem«
dfs censures, des oas réservés, dts
indulgences et de l'extrème-onction.
Enfin, IVI. Mdlon donnera des leçons
d'éloqiiençe sacrée.
Ce sont là les cours de la faculté
de théologie. Mous ne nous occupe-
rons passes autres facultés. .
Il a été soutenu le mois dernier à*
Louvaia unesuite.de thèses en théo-
logie.. Le 7 mars, M. Boulaers, prêtre
du diocèse de Mauitir, en a soutenu
une sur l'autorité de l'Eglise et du^
Saiutr-Siége. Il .y combat sur ce der-
nier poini IMai'ca et Quesnel qui ne:
dévoient peut-être pas être placés sur
la mêiqe ligne. Il y réfute Dossuetsur
l'approbation donnée par le pape Zo->
(4«)
litfië à une confession hérétique. Le
méihé jour, i^J . Clàvel, prêtre dd dib-
cèté dé Toumay, à soulénii une thèété
siir quelques passages de rEèriluVèj
lÀâi liàhdktAnfafih ti couseH âé-
canton d'CJri, ati hoih dé la* cottfi*-'
rfencedéf élalâd'Url, SchWyix ètUttrf
siif Je pape Lii)<Vre,^nf \ei sacreiiienâ, tel-waldeb, relaltiie à raffaire dû téHi-»
sdr les censures in globo , sdr lé
prêt, ëlc. Le 9 mars, M. Dieltiens,
yi^aire à Lonvain ,' a soutenu une
thèse sur différentes questions relati-
ves à rEcriturc sainte, au mariage ,
àii jeûne, etc. Il s'y déclare nette-
ment jf^oilr rinfaitlibilité pontificale,
et dU que le &entiment opposé a des
W>nséquences absurdes. Une thèse de
M. Naméche, prêtre de Matines, par-
court de même différentes ques-
tions sur la collection d'Isidore, au
sujet de laquelle il i*éfiite Fleury,
Yaii £$pèn et autres, sur les opinions
gai lièf lies ; il combat la défense de la
déciaràtion sur la distinction entre le
siège et celui qui y edt assis.
'Le li mars, M. iJlaes, prêtre du
diocèse de Briiges, a combattu quel-
ques commentateurs protestans et
Gibbon, Dodwell , les partisans de
l'esprit privé et quelques novateurs
modernes. Le 14, M. Hollander, pré-
t^ du diocèse de Bruges, a résolu
différentes questions relatives à l'E-
criture, â la discipline ecclésiastique,
au système d'Hermès et à l'erreur des
jansénistes sur un obscurcissement
général dans l'Eglise. Enfin, M. Bof-
Krditig, prêtre du diocèse deNainur,
combat quelques commentateurs
protestans, soutient l'autorité ponti-
ficale contre les gallicans, et traite
quelques points d'histoire ecclésiasti-
que et de morale.
Ceci montre assez quel est l'esprit
de l'enseignement de 1 Université de
Loovain, et avec quel zèle on y dé-
fend les doctrines favorables ik l'auto-
rité du Saint-Siège. Ce zèle a encore
paru dans le disconj*s public pro-
m>ncé par M. Thiels , professeur, à
l'occasion de ces thèmes. Ce discours
a «té une profession de foi très-pro-
noncée en faveur des prérogatives
poùtificales.
vent de Paradis, ont adressé au càu--
ton dé Thuî'çbvie là pi*otéstâtiûil
suivante, dont ils ont donné cottHnti-^''
nication àii voi*ort, en lui dettlHII*^'
dânt de l'appuyer. Le vorort vîébt.
de requérir le gouvernement thiii^gd^
vten de lui faire connoltre siês réào*-
Intions.
« Les étatr4 d'Uri, Schwytz et Unr-
tërwalden, ayant appris à leur grand
chagrin j tant parles (:ommunicirtldlié
que leur ont faites les i'eligîeùsès dît
ccmvént de Paradis, situé dans lé
canton de Tfaurgovie ; qiie par léA
feuilles piibllques et ùotàmment ^t
la gazette de ce canton, que, contrai-
rement à l'arrêt du grand-conseil dé
Thurgovie. du 19-22 décembre 1 836 j
qui renvoyoit à une coinmissibfti'
1 examen des affaires des couvens, le-
dit couvent de Paradis devoit être
mis en vente, avec totta ses domaines^-;
le lundi 3 avril de l'année courante ;■
les états susnommés se voient obligés
de protester solennellement contre
cette mesure, en déclarant qu'ils y
voient une violation manifeste du-
pacte fédcnil, en vertu daqftel /#
mainlien des eoiwens et des chapitrée*
et la sûreté de leurs propriétés sont ga»
ranlis^ autant que cela dépend des gau"
f^ernemens, et leurs biens soumis au»
mêmes contributions et impôts que ceux.
des particuliers .
M Partant de ce point de vue, ûàh^
les à nos .serknens, et bien résolus, en
conséquence , de nouS tenir forte-
ment aux dispositions du pacte, et dé
nous opposer à toute violation qui
pourroit en être faite, nous défen-
drons les droits de ce couvent, d'au-
tant plus que, conjointement avec
les autres cantoki s catholiques, Lu-
ceriie Zug et Glàris, nous pouvons
nous en dire ù bon droit les restaura-
teurft et secoAiis' fonda tciys.
(-41 )
' ■ Conronrr^ffilt i ce* dispcuiiiam
non jquWcMjiTéa Ad partf, CI dans la
j<Ieîne et enitêre tonvktlon que cette
aliéDstioR du couvent de Paradis et
de Hea domaines et Tfli'èls, en Aroit
iine Ttolatioh TonneUe et entraîne-
rait l'BBMniiœement dudit coûtent,
les ^tlRB sufiiomnféA requîtrent, par
la présente pntlieSiaiion, que la rente
ordonnée soit suspendue, et le ilalu
fuo- maiotena dans son entier, jus-
qu'à ce que l'affaire ait été couiplé-
irAltfliff le 11 inarslS37.
. . >!■« landauiinann et conseil du
caaiqn d'Uri,
' ■ ix Itutdammartn en charge,
• AHT, SUBMIO.
■ Ltieerélaire d'état,
■ AaNOLD.»
M. Michel Lan^et la, évèque deLa-
cédoaia, daoa la principauté Ulté-
rieure ^ royaume de Naples, voyoit
avec peine que son diocèse manquât
(le séminaire t et ne trouvoit aucun
moyen d'y suppléer. N'étant pas i i-
clie de paU'iuioine, etu'ayant pas de
gros revenus cojnRieévéque, il Glii;r'
clioit li^s moyens de parvenir k son
but sans de grandes dt'penses. Le
moyen qu'il a pria fait lionueur à son
désintéressement épiscopal. Le bon
évéque a partagé son revenu et son
palais ; il n'a retenu pour lui que la
plus petite partie de ce dernier, et a
abandonné le reste au séminaire. De
même , il a affecté au séminaire le
plus fort de son revenu, eta renoncé
ainsi i la splendeur et aux aises qui
scHibloient convenir à son rang. Ce
généreux saciifice a e«cité l'aJinirn-
lion dn clei^ et des fidèles, elle pré-
lat a i-ecuetlli d'abondantes bénédic-
tions le jour où il a fait avec solen-
nité l'ouverture de son séminaire.
POLITIQUE.
Dans Ifs dertiièrrs snnées de la i««laa.
ration, un dA m'mîslrea de Cbartus X s'i-
crioil t 11 tribune : Non tuarthimi à l'a-
narthU. On ponrroit s'écrier aDJourd'hni
avec non moins ilc vt^rilé : Nou* «mrchon»
auprattitantUnie. La r6volulion de juillet
ne rffMiniIrnit pas h son origine et k lina.
turc de .^FI• premier* eiploilï. si telle n'é-
luii pas tu voie où elle continue de mar.
cher. On ne A-ipliqncroit pas davantage
ce reduulilenient d'nppression , de raé-
Gnncea cl de mesures hautaines, auiquelles
la religion catholique et le clei^Ë demen-
lent en bulle. (luaoU il n'y anroil que
celle affectation du pouvoir ciril cl admi-
nislratir û ravaler l'aulorilâ de l'Eglise
dans ta personne de siS premiers digni-
taires, cela iodiqueroit astei où l'on veut
Cependant, il n'est peulËlre pu aussi
facile en l''raac« de marcher au protes-
lanlisrno tjn'ii 1 anarchie; et la.raiïon.
qu'on peut en donner, c'est que la loi et.
l'auLorilÉ qui piâsideut !t la défrose da.
l'Eglifc calliuilque sont inCoimeut plot
fortes une la loi et l'auloritâ quiprfsidant
à Imlëreose de l'ordre social. Ce n'est pas
le tout i|uc de vouloir établir la domina-
lion révolulionuaire sur la religion, et
tout soumettre aa pouvoir politique, il
fiut pour cela. possËdvr l'iaQuenïq mo-
rale qui. dans ces sortes d'enlrepritea ,
diacide de Innl. Or, quoiqu'on fasse pour
l'arroiblir ou l'cnlraiucr i soi, c'est de
l'autre côté qu'elle se trouve. Les lioinmm
de la rùvululioa Le comprennent si biMi
cui,-mËrjEs, que, tout, avides et allérte*
qu'ils sont de domiiialion, ils n'affroo-.
lent iiue timidement le péril de s'attaquât
de vive force & cette puissance qui semble
les difier et tes attendre , comme le pot
de fer di''Qect attend le pot de terre. Obli<
gùi de s'en tenir à leurs dé monslra lions
de mauvais vouloir, ils ont soin de n'ac-
corder sut exigences révolutionnaires.
que les apaiscmeos cl les satisfaclions ab-
solument indispensables pour cotrelemc
les sjmpalbies.
Il faui cpérer que <
jnillet vont perdre «nfin leur mauvaise
habitude de dire que fo roi régnctl goa.
{ifi^
mrme» AfMin'mnnt ça iDnt h\tM. pk\ .^o^
J<mû«ent de ce <fel1|ier p^TÎfi^.fiet voilà
encore une fois ilAjb^rant entre eox fort
lonçaeineiit ponr cxlillincr ce qu'ils veu-
lent faire cSe non», f^ Hcher de s'accor-
der sur le régime auquel if leur convien-
dra de nous mettre.
Moi, je vcni le retrait de la loisnrla
non révélation. — Moi , je veux bien
m'assocîer à vous momenlanémeut« mais
vible de quarante niilte francs de b*ii re-
venu. — Moi. je ne veux pas de volrr k^i
lor les caisses d'épargne. — Mot , fe ne
veux pas que les ai^anages soient consli-
tôés en forêts ; je tes aime mieux établis
sur le grand livre. — Moi, je ne veux pas
d^un tel pour collègue. — Moi, je ne
veux pas de tel antre. — Moi, je consens
4 n'être, pas président du conseil ; mais
c^est à condition que je le choisirai, lut
et les ministres, et que je serai de fait ce
que je ne serai pas de nom.
Telles sont à peu près les formes dans
le9quelles,dit*on, ces messieurs procèdent
i't prennent entre eux leurs arrangemens
pour se bien entendre sur la manière de
nous régir. Ori.il est de toute évidence
cfh'il n'j s point ix:i de plaee pour un ror
qui vondroit régner et gouverner* Aussi
d'hui ta comité stcrel poiur entendre, Ir
rapport de la . commission cluirgée d*.
rinstruçtiôn sur l'affaire Meunier. M« Bar»,
tbe ayant lo le rapport, le procnreor -gé-
néral Fr^nk-Carré a formulé son réqni^i*
toire, et la cour a décidé qu'elle s'assem--
blera le ai. avril pour juger Meunier, Va- ■
vauxetLacâse. Un quatrième, le nommé*
Rrderès, est renvoyé devant les assises,
lH>ur les faits qui lui sont imputés. Mous-
je n'entends p:»s |>erdrc ma place tnamo- reviendrons sur l'arrêt de la cour de»-
rf'marquc-t-oti déjà que^ les ministres j traite.
pairsb
— Par ordonnance du- 4 soot nommés r^
conseiller à là cour royale de Nanef , M.^de
Bouvier; juge an tribunal de Dovltens^
M. Defosse ; juge à Senlis , M. Dambraj,-'
en remplacement- de M. Defosse ; juge &
Saintes» M. Lesaenr ; juge d'instruction à^
Vervins, M. d'Ëlbée.
— \jt collège électoral de Tulle, réonF
pour nommer un député en remplacement
de M. Bedochi a élu M. de Valon au pre-
mier tour de scrutin. Ce eandiilat légitif-'
miste a obtenu co6 voix sur 204, et.M. So-
leilh?r, candidat ministériel. 93.
En apprenant celte nomination, la vill«-
a manifesté la plus grande joi(\
— ^M»,de Lascases a été nommé rappor-
teur de la commissicÂt chargée d'eiamî»
ner le projet de loi sur les pensions dé re-
il'ont pfus la ressource de se cacher der
rière sa responsabilité. Ceux du 6 sep-
tftnbre a voient en la mauvaise idée de
'Vouloir offrir de magnifiques apanages à
ses enfans, apparemment sans le consul^
ter et malgré lui. Il Icnr en a témoigné
son mécontentement en les disgraciant
— M. Sanzet qui étoit allé à Lyon e&t:
de retour à Paris.
— Oq se donne beaucoup de mal et%-
liaiit lieu , et l'on ne peut rien arrêter;,
chaque notabilité politique ne veut faire
partie du nouveau cabinet qu'avec ses
hommes dévoués, et à la condition qu'on.
|H)ôr les punir. C'est bien fait! ils n'ont retirera telles et telles lois proposées. En
que ce qu'ils méritent; et si leurs succès- vérité, tout cela a l'air d'une ferme à louera
scurs ne profitent pas de la leçon, tant
pis pour eux. Les voilà bien avertis que
l'affaire des apanages est en mauvaise re-
commandation auprès du roi des Fran-
çais, et qu'il n'en faut pas davantage pour
foire disgracier les ministres qnr osent en-
parler.
TARIS, 5 AYl^IL*
La cour des pairs s'est léunie aujiHir-
tandis que le propriélaûre stipule large-
ment ses intérêts, les fermiers qui se pré-
sentent offrent leurs petites clauses qu'il
faut bien accepter à la longue, si l'on ne-
désire pas rester dans le même élat.Jjfc ma«
récbal Soult ne veut pas d apanage, ce qu i
nous donne à penser qu'on ne voudra pas.
de lui.- M. liumann demande le retrait
de tontes les lois de finances. Vraiment. ,
les ministres actuels sont, de ipcilkore,
U3)
composiUon ; iU toiDi piéU à lOttlenir
toutes les lois qai onlété présentées, quille
il les voir rejeter.
Le Journal de$ Débat» a aujourd'bjQÎ un
article sur la crise ministérielle . qui
prouve tout l'embarras du gouverne-
iiiegt ; cet article fait Péloge de M. de
Broglie, Tcloge aussi de M. Tbiers» l'é-
loge encore de M. Guizot; c'est à croire
lout-à-fait.qbe le gouvernement prendra
ceux qui voudront bien se dévouer. ■
— > Ce soir on fait circuler une liste qui
appelleroit M. Tbiers aux affaires étran-
g&res; m. Odilon-Barrot à Tintéricur;
le marérhal Soultà la guerre; M. Mollien
anx finances ; M. Dupia aux sceaux ;
M. Berenger k l'instruction publique ;
M. Mangain au commerce; l'amiral
Roassîn k la marine.
— Depuis quelques jours des colpor-
teurs crient à Ine-téte dans les rues une
brochure intitulée : La Liste civile dévoi-
lie ; G^est une réponse à M. de Gormenin.
Cette production qui ne répond à rien »
on peut se la procurer moyennant cinq
sols . et même à meilleur compte , pour
peu qu'on marchande.
Les journaux du gouvernement annon-
cent que M. Gasj^arfn', ministre de l'inlé-
rieur, a fdtt acheter chez l'auteur de la
Liste civile dévoilée , 2,000 exemplaires de
cet ouvrage, et en a ordonné la distribu-
tion. Cet acte ministériel , qui ne parle
pas en faveur du goàl littéraire de M.Gas-
parin , dit au moins fort clairement que
l'on veut, malgré tout , obtenir l'apanage
du jeune duc de Nemours. Les chambres
décideront la question, mais, en attendant,
il nous sera bien permis de penser que ce
n*est pas avec de si petits moyens qu'on
changera l'opinion. Nous dirons aussi
qne> si les vues de nos hommes d'état sont
étroites, il y a encore dans leurs actes une
certaine gaucherie qui fait de la peine
pour eux. En effet, quoi de plus mala-
droit que d'aller répandre nn outrage
sans Hom connu, un ouvrage qui reproche
à M. de Gormenin d'avoir accepté un ma-
jOi*atet le titre de vicomte sous la monar-
f^im exilée, tandis qitcla branche cadette
des Bomrlions est redevable de tirnt àé
cbôset à la branche aînée ?
— M* le commandeur Mouttinho, mi-
nistre plénipotentiaire et envoyé extraor-'
dinire du Brésil en France , est orrivé h
Paris depuis quelques jours.
— - Le conseil d'état , dans sa dernière
séance, a autorisé les poursuites contre
deux maires prévenus d'avoir délivré de
'faux certiiicals à des remplaçans militai^
res. Une troisième ordonnance a égale-
ment autorisé le ministère public à pour-
suivre un maire prévenu d'arrestation ar-
bitraire.
— Le tribunal de police correctionnelle
vient de condamner M. Gardet, gérant du
journal les Gran</#f Affiches, à un mois de'
prison et aoo fr. d'amende , pour avoir
publié divers articles de littérature sans
cautionnement préalable.
— On a arrêté samedi dernier dans nn
garni de la rue de La Uarpe un individu
inculpé de fabrication de fausse monnoie.
Il a été trouvé chez lui un grand nombre
de fausses pièces de cinq francs, des outils
et de l'étain.
— M. de Cbamîlly, premier valet dé
chambre de Louis XVill et de Charles X,
eslT mort la semaine dernière , fOmmo
nous l'avons annoncé , dans ' nn âgé
avancé. M.LiOrimierd'Ëtoges, chevalier de
Chamilly, né en 1769, étoiteiitré au ser-
vice en i774i tt avoit obtenu en 1778 la
survivance de la place de premier valet de
chambre du roi , qu'occupoil son père. Il
remplit ces fonctions jusqu'en 179a , et
ne quitta point liouis XVI dans les mo-
mens les plus périlleux. Le 10 août, il pé-
nétra jusqu'à lui et partagea sa captivité
pendant trois jours ,'maîs on ne lui per-
mit pas de suivre le prince au Temple. Son
père seul et M. Hue obtinrent cette péril-
ieusc faveur. Après la mort, de Louis XVL
MM. de Chamilly étoient restés libres,
mais ils furent arrêtés !e 9 février 1794*
Le père fut conduit au Luxembourg , et
compris peu après dans une de ces bou-
cheries qui se renouveloient tous les jours.
Le fils fut enfermé l ta Bourbe, d'où il ne
sortit qu'après la chute de Robespierre. Il
( 44- )
vécui depais ^hsli ietmite,«i vp^ flw |
fotocllonsen i8i4 auprès de LodisXVUL |
^. de CbamHlj étani tombé malade»
demanda sur-le-cbanp à voir son oonfet-
neur. Sa piélù et sa patieircô ont édifié
singulièrement cctixqui rapprocboieDt. Il
prioit Dieu avec ferveur , et est mort en
priant. Il méritoit cette fin chrétienne par
les sentimens honorables qoi Tavoient
animé toute sa vie : c'est son père qui est
nommé avec M. Httc dans le testament de
Louis XVI.
. — M. Morand , professeur de code eî-
-vil à la Faculté de Droit de Paris, vîtni de
HtOnrir.
— Le général Waller de Saint-Ange est
mort il y a peu de jours.
— La caisse d'épargne de Paris a reça
dimanche 2 et lândi 5 avril 1887, de
3,097 déposans^ dont 555 nouveaux, la
aemme de 364*4^^ ^c*
Les rembofirsemens demandés se sont
élevés à la somme de 1 million 876,000 fr.
«*- Les fondations du nouveau palais
dp La&embourg sont enfin terminées. On
s'étonne du peu d'ouvriers qui sont en ce
moment occupés à la nouvelle salle de la
pairie.» lorsque si l'on en csnployoit un
plus gvfnd nombre , on rondrôit pltts tèt
une belle promenade au public.
— Par suite de Tacbèvement du souter-
rain du chemin de fer, la circulation vient
d'être rétablie sur la place d'Europe et la
rue de Londres pour to piétons et .pour
les voilures.
— M« Uulol, dont la protestation con-
tre les forts détachés amena la dissolu-
tion de la compagnie de chasseurs, 5* lé-
gion, dont il éloit capitaine , a été réélu.
i>e second capitaine de cette compagnie
est M. Bastide , qui fut condamné à mort
par contumace en i832, et qui fut depuis
acquitté.
— Des menaces ayant été proférées
tLans les cabarets de Pnteaux contre les
mécaniques employées par les fabricans
^. ce bourg , le maire et les autoiités de
.^^^.
Le maire de Rocby-Gondé (Oise) vient
d'être destitué puur avoir rédigé un acte
civil de mariage contrairement au décret
du 16 juin 1808 , lequel rend obligatoire
pour tout individu sous les drapeaux qui
Venise marier, la permission de Pautoritè'
militaire.
— M. Rousseau de Saint-Aîgnan , an-
cicii maire de Nantes, ancien préfet des
Côles-du-Nord, membre de la chambre
des députés sous la restauration, et, de-
pais julitet, préfet de ta Loire-Inférieure, .
puis pair de France à vie, vient dé
mourir 5 Nantes, emporté en quelquies
secondes par une apoplexie foudroyante.
— thé visite domiciliaire a en lieu,' le
5o mars, chez un habitant inoffensif do
Lyon, M. Perrod, qiîî éloît absent. La po-
lice s'est livrée sans rien découvrir aux
perquisitions les plus minutieuses. D'aUr
très haÉilans ont reçu de semblables vî-
sites. « Comme on voit, dit le liéparaîeur^
les a gens expédiés de Paris commencent
à remplir leur mission. »
— La misère est toujours fort grande
h Lyon ; les rues sont pleines d'enfans^
de femmes, d'hommes même qui deman-
dent du pain. Les travaux que le goa-
vcrnemenl veut faire exécuter dansTîhlé-
rienr de la ville. seront, dit-on, lout-à-Jaît
insuHisans.
— M. le lieutenant-général PulhDd est
mort le 3i mars aux environs de Ll-
boufne.
— M. Damrémont, gouverneur-géné-
ral d'Alger, s'est embarqué à Marseille,
le 3o mars, à bord du TuUon,
ÈXTÉUIEUR.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
VEspagnoLda 26 mars dit que Cabrera
se porte inr Guenca ; toutes les familles ,
ajoute ceite feuille de Madrid, qui aont
_ attachées au gouverneinent , quittent la
NeuiHy ont^averti les fabdcans de se tenir ' vUk dans la pins grande confusion.
jsur leurs gardes, et de donner avis à l'au
torilé au premier signe de Ut>ub1e
On lit dans la Guienne du 9 avril 1
• Nom appreaDalid*piiesDttr0eiiicoiiiof
(45 )
table que Esparlero a feraté' è Evans
Irale coopération avec loi poor aUatjaer
de nouveau les carlîstos. Esparlero pré-
tend que son arni(e est dans un étal pi-
toyable, manquant de tout et n'ayant pas
de quoi se procurer des vivres. •
— On ^>crîl de Santandor, que, le ao
mars, un incendie tel qu'on n'enavoit
jamais vu dans celte ville , a éclaté dans
des magasins attenant h Phôpital. I^c feu
s'est cominnnîqné si rapidement an\ mai-
sons voisines , qu'il a été impos:»ible dVn-
Charles-Cbrétien. cousin et gendre du
roi de Danemarck, avoit assassine un of-
ficier attaché à sa personne, est démenti
par les nouvelles de Copenhague.
- lin— i>0)
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
(Présidence de M. Dupîn.)
Séanc$ du 4 avril.
Le président monte au fauteuil à une
heure, lly a & peine aoiise membres dans
la suite. A une heure et demie, on compté
, , , au plus vingt députés. On en est à savoir
lever les meubles d.c ceux qui les habi- ^'i| y ,„„ ou s'il n'y aura pas une séance,
toient. Cet incendie, dû à l'imprudence Enlin, vers trois henrcs, la chambre se
d'ouvriers qui en mesurant di'S tonneaux
(i'efpril de viu en ont approché sans pré-
cvaVion Qoe ohandclle , -a occasionné des
perles immenses.
l^.JoumaL de la Unye^ organe cf-
ficiel du gouvernement hollandais, an-
nonce que Yipouêe du prince Léopold est '^ vingl-qualre «crutaîeurs pour déïK)UTiler
tionve en nomlH'e pour délibérer.
L'ordre du jour est le scrutin pour la
nomination des trois candidats aux fonc-
tions de membre de la commission de
surveillance de la caisse d'amortissement,
en remplacement de M. Odier, dont le
mandat est expiré.
f.e président tire au sort les noms de
accouchée d'un fils à Bruxelles.
— lies journaux do Londres annon-
cent que le différend qni.s'éloil élevé
entre le cabinet anglais et la répul)li(]ue
de \a Nouvelle - Grenade est terminé.
M. Russelï a élé miq'èn liberté.
— M. TJbomas Tnmer, consul du
gouvernement anglais à Panama, est
mort du choléra.
— Plus de trente personnes ont été ar-
rêtées à Kaples, dit la Gazette d*Augs-
bourgs comme soupçonnées d'avoir cher-
ché à incendier l'un des théâtres de la
ville.
— Le grand duc Michel de, Russie est
arrivé à Rome le '^o ^ars.
— L'industriem^nufacturière qui avoit
beaucoup souffert ^ans le royaume de
Pologne, par suite de la dernière révo-
lution, commence à se relever. Beaucoup
d'ouvrijçrs passent ^ la. Silésie en Polo-
gne, il parglt que des çouipandes impor-
tàotes, venant de l'intérieur de. la Russie,
sont, arrivées h Y^f sosie.
— La santé du.rQi.d^piPUQfnackcoa-
tÎQue à être niapvai$e.
. -7- Le bruit . que, Iç prinçe ^Fr^déric- ■
re scrutin. A l'appel du nom de M. Gui-
zot, un membre répond : il est en affai-
res! (On rit.)
M. Odier obtient seul le nombre de
voix voulu.
MM. Gouin et Lafont sont nommés
candidats au seoond tour de scnitin.
M. lë PRÉsiiiEKT. L'ordre du jour eM
la discussion sur la loi relative aux alié-
nés; mais il vient de m'étre remis plu-
sieurs amendcroens sur l'art, i*'. Gos
ameiidcniens ne sont pas imprimés, et
comme ils sont importans, sans doute la
chambre jugera à propos de remettre li
demain.
Voix nombreuses : Oui ! oui!
Une voix : Mais il n'est que quatre
heures !
M. LËPBÉaiiiENT, au milieu du bruit.
Voulez vous décider que pour sa pro-
chaine réunion la chambre soit convo-
quée à domicile?
Voix confuses : Oui ! oui ! non ! non !
.u. f.Kj>RK8in£.<^T. Puisque tel pàroit
être l'avis de La chambre, la séance est le-
vée ; l'assemblée sera convoquée à do-
micile.
M. Dupin se l(ive, r^nil 6es papiers et'
quitte le fauteuil.
M. GiJizoT. Ksi ce que la siance eati
levée ?
(46)
Au centre : Mab H n'est que quatre
heures.
Une Toii : En place!
' Antre voix i L'ordre dà Jour!
LE pRÉMDE.'^Tf revenant au fauteuil.
Est-ce qu'il y a opposition? Alors je vais
consulter la chambre. (Bruit confus.)
Deux pro|>ositions soiU faites ; Tune de
continuer à demain, l'autre d'ajourner
indéfiniment la prochaine réunion jus-
qu'à convocation h domicile.
M. GuizoT. Il n'y 8 pas de raison pour
ajourner. Nous sommes ici pour soutenir
la discussion» (Violent tumulte.)
Le centre droit en masse : Notts de-
mandons l'ordre du jour* Nous. deman-
dons la reprise immédiate de la discus-
sion sur les aliénés !
Le renvoi à demain est mis aux voir el
rejeté.
M. LE PKÉsiDENT. Maintenant la cbftm*
bre a à se prononcer pour U discnssion
immédiate on pour l'ajournement in-
défini.
La chambre consnltée décide cme la
discussion sur les aliénés continuera im-
médiatement. . .
La chambre ayant rrjclo le travail ôii
la commission sur l'article i*' qni lui
a été renvoyé à la fin de la dernière
séance , adopte la rédaction suivante ,
' pro(iosée par M. Gulnel&e : « Chaque dé-
parlement sera tenu d'avoir un élablis-
Sement^public destiné à recevoir les alié-
nés, ou de traiter avec un élatilîssement
public ou.privé qui s'engagera à les rece-
voir. •
La chambre adopte aussi et sans dé-
bats les articles a , 3 cl 4*
Arl. a. Les élablissemens publics con-
sacrés auxaliénéi» sont placés sous l'auto-
rité d4i gouvernement.
Art. 3. Les établissemens privés consa-
crés aux aliénés sont placés sous la sur-
veillance de l'autorité administrative.
Art 4* Le préfet et les personnes spé-
cialement déléguées à cet effet, le prési-
dent du tribunol , le procureur du roi et
-le maire de la commune sont chargés
d'inspecter les établissemens d'aliénés ; ils
devrpnt^lre admis toutes les fois qu'ils se
présenteront.
Séanee du 5 avihiL
A trois heures la chambre n'est pas en
nombre.
Voix an centre, f/appel nominal !
A gaq^chf :Levea Ta séance.. (Tninttll#iâ|
On commence l'appel nominal qm
n'est pas achevé, parce qu'on juge qn*
ta chambre est asseï nombrcusu. ponv
délibérer.
Art. 5. • Nul ne pourra diriger ni former
aucun établissement privé, consacré ailé
aliénés, sans l'autorisalion du gonveme-
ment.
» Aucun établissement privé consacré-an.
traiicment d'autres maladies ne poum
recevoir les personnes alieintes d'ati^*
tionmenlate. »
Cet article est adopté après quelqiij9.s
débals. La chambre adopte aussi l'arL 6,
ainsi qu'il suit :« Les régiemens d'admî»
nîstration publique détermineront, les
conditions auxquelles seront accordées
les autorisations énoncées en l'arUda
précédent, les cas où elles pourront être
retirées , el les obligations auxquelles se»
ront soumis les élablissemens autorisés. »
LE pnÉsioENT. 1^ chanxbre u'eat pliuL
en nombre.
Une voix : Si! Conlionex ta' disctts*
sion.
M. DUPiN , avec vivacité. Vous n'6les
pas 200.
Voix nombreuses : La discussion.'
M. ntJpiN. Vos délibérations dcviemioi^i
on jeu.
Plusieurs députa. L'appel nominal.
( Confusion. ) On procède de nouveau à
l'appel nominal. U n'y a pas aoo meoit
brcs, et la séance est levée a ur niilitsu dfl
bruju
1
Nous primes l'engagement il y a quel-
que temps de donner dans notre jouriKil
une idée du règlement de la caisse à'é.'
pargne établie à Rome, aussitôt qu'il nous
seroit parvenu. Nous l'avons . entre le*
main<i, ainsi qu'une instruction publiée ï
la même occasion; il est juste que nous
nous acquittions de notre promesse en
publiant l'analyse de ces deux pièces im-
portantes.
La première se compose, comme nous
l'avions dît, de deux parties bien distinc-
tes, le préambule et le règlement lui-
même. Le préambule expose i* la nature
de rœuvre.: • C'est une espèce de banque
qui reçoit gratuitement les économies ,
même les moindres, que l'ouvrier fait sur
(47^
ion gain» \tÈ lai eohaerve prâcietnement
il les accroil en lear faisant produire
'<}uelque intérêt, et les leur rend ii la pre-
mière demande qu'ils en font. • «* Sa
KHtrce : • Ces ëtablissemens , les derniers
))onr le temps dans l'histoire de la chari-
[V pttblii|nc, sont les premiers cl les prin-
-cîpanx pour lent importance Tous
Voient dans les caisses d'épargne une
MMivelIé et salutaire application de celle
'cbarilé qui après avoir produit par du-,
^rés, selon les tempsct Télat de la socjété,
d'abord les hôpitaux et les Ilôlels-Dieu ,
bicotôt après les nr.aisons deTcfuge et de
tTavaîl, puis les C*coIes él les consci va-
foires de métiers pour le pauvre, vient
Kntkn en dernier Heu d^nspirer Tidce de
ces étàblissenicns qui en excitant l'esprit
de prérovance, contribnent et aident
puissanimciit au progrès de la xiviiisa-
lion. 5^ Sa marche : • Les économistes
italiens eurent 'les premiers l'idée d'une
institution si avantageuse; des Améri-
cains de l'Union la mirent les premiers
'en pratique, vers la fin du siècle dernier.
l>e l'Amérique elle passa en Europe; l'An-
gtelerre, en 18 io, et successivement la
/•Vance» VAIIemagnfi cl la Suisse curenl
., en peu tannées leurs caisses d^épargne.
J/italie ne resta pas la dernière à les adop-
•lert Milan, en 1823, et, puis Parme, Flo-
rciice et d'aiilrcs villes les eurent blenlôt
cl en éprouvèrent les heureux résultats.
4)ome ne dcvoit pas demeurer privée
irunc si belle œuvre. 4° Ses effets pour
U$ mattrs : • Elle favorise très-efficace-
meut les bonnes mœurs. La plus grande
7)arlie des sommes qu'on y dépo.sc sont
les mômes qui auparavant se disslpoienl
dans les tavernes cl dans les lieux de
plaisir, et qui se jctoient dans le jeu et les
brelans. De là peu à peu diminuent les
vols, les fraudes, les assassinais et les an-
tres crimes. • Pour le» états ; • Le pos-
sesseur d'un petit dépôt 11 la caisse d'é-
pargne y tient autant que le banquier à
ses gios capitaux; il l'accroil avec louîe
sorte d'ardepr, et il sent le plaisir de la
propriété qu'il apprend à respecter dans
les autres.... La caisse d'épargne de Pa-
ris, en 18S1, rendit bien au-delà des re-
cettes de cette année, tandis que dans les
années tranquilles elle rendoit à peine le
cinquième de ce qu'elle recevoît. Pour la
religion : • 1^ jonr du Seigneur sera
mieux sanctifié, puisqu'on économisera
tant d'argent qui se dr>pcnsoît dans les
cabarels, dans les jeux et les débau-
ches. «S* • Les principaux protec-
teurs et propagateurs d'une œuvre si
bienfaisante doivent être les vénérables
ministres de cette religion qui a élevé au
degré sublime de vertu surnaturelle ce
qui auparavant n'éloit qu'un pur senti-
ment du cœur. En France et en Italie des
pasteurs ont puissamment encouragé cet
œuvres de charité et en ont parlé et écrit
avec zèle et amour. Les respectables cu-
rés qui sont tout le jonr au milieu des
pauvres, qui en connoissentdesi près les
besoins, qui en corrigent les vices cl en
forlifient les vertus, feront une chose
vraiment paternelle, s'ils veulent se don-
ner la peine de leur expliquer Tesprit et
les avantages de rinslitution el les exciter
à en jouir, m
Le règlement contient 3o articles qui
ont été tous approuvés par le rescrit du
souverain pontife, el qui» à l'exception
d'un ou de deux, sont accompagnés des
motifs qui en justiGent la sagesse. Ces ar-
ticles sont généralement calqués sur ceux
des eu très caisses d'épargne ; le préam-
bule en prévi^^nt lui-même : « Quelques
personnes animées du seul esprit du bien
se réunirent en société, parcoururent les
réglemens des autres caisses d'épargne
déjà établies, les discolèrent, les adap-
tèrent à la lillc pour laquelle ils étoient
destinés. » Ainsi, ce n'est point une au-
tre caisse ou une caisse d'un au Ire genre
qu'on a établie à Rome; c'est la même
qui fut établie dès 1810 en Amérique, et
dont le préambule a dit tant de bien.. La
leclurq allentive de ces articles dcmontre
clairement qu'ils sont une copie des cais*
ses fondées antérieuremenl,el notamment
des nôtres. ScMlemcntil y a eu plus de pré-
voyance et. plus de sagesse dans letir ré-
daQtiom Car «'la caisse romaine fondée
(48)
clans ces derniers teinps (préagobule) a pu
pro6ler de l'eipérience des antres, ctsé-
tablir d'ané manière qni ne laisse point à
dunter de son hearense réussite. • Il n'y a
qu'une chose qu'on trouve dans les r6-
g!emens des caisses françaises, anglaises,
américaines, et qui n'jBst pas dans le n'-
glement de !a caisse romaine. On ne dit
pas explicitement comment la cuisse fait
valoir l'argent des déposans. Mais on peut
le conclure de l'article 4 ainsi conçu : « Le
capital résullan Ides actions, employé tout
entier à l'achat de fonds pubjics ou de
toute autre manière qu'on croira la meil-
leure, deviendra la base de l'institution. »
11 est probable que Tinstitulion a pour le
placement des dépôts particuliers autant
de iatilude que pour le placement du ca-
pital des cent actions. Cette probabilité se
change en cerlîtude.qiiand en pirconrant
ces pièces que nous analysons, on'rcncon-
tre, sans le moindre mot d'imprôbalîon,
les mois de banque et de banquier, ceux
é^iniérét du capital, ^intérêt des intérêts,
'et quand surtout on réfléchit au sens non
équivoque delà fin de l'article 19 : « Celle
mesuie a semblé accommodée à la ville de
Kome qui est privée des autres établisse-
mens d'assurances portant intérêt: Per
Roma nelLa quate mancano alire istituzioni
di assicurazione fruttifera che abbondano
d//ro»ê. «Bien des personnes verront là
no moins l'application pratique du non
inquietandos ; et ce langage de finance in-
troduit dans un règlement approuvé par
xescrît les portera à croire que le chef de
réglise n'inquiète pas non plus lui-même
cenx qu'un tribunal dont il revoit les ac-
tes avbit déjà laissés tranquilles.
La seconde pièce dont nous avons à
parler, est Tinslruclion publiée h l'occa-
'sasion du nouvel établissement. Ce n'est
guère que la répétition de ce qui avbit été
dit avec moins d'étendue dans le préam-
bule et le règlement Nous ne nous y ar-
rêtons pas, non plus qu'au tabjeau d'aug-
'mentation progressive qui termine cette
iînslraction. Mais la liste des cent action-
^iiaircs de la caisse romaine appelle notre
oitlentibn. et elle ne manquera pas d'être
remarquée par d'autres. Car* pjinxU çi^f
bienfaiteurs de Aome, dpnl daigne Diçn
inscrire les noms au livre de vie * (ter-
mes de l'Instruction mênfie), nous trou-
vons onze cardinaux, au nombre desquels
figure M. le cardinal grand-pénitençier,
dont M. Brionne revendique le témoi-
gnage dans son opuscule ; un arcbevé-
(pie, trois auditeurs de Rote, deux grands
dignitaires du palais pontifical, le doycD
du sacré collège, et le procureur-général
do la compagnie de Jésus. Celle nomen-
clature vénérable est une induction forte
(pour ne pas dire davantage) en favear
des caisses d'épargne etdes autres établis-
semcns du même genre.
B0li»8£ DE PAUIS lit S AVHIJL.
■ ' .1
CINQ p. o;Oy j . «lu 33 mf rs. 1061 . 70
Qt'ATli^ p. u;o j. dexnar4i.^98 tr. 99 ■ ■
lUlOlS p. o;o, j, de déc. — 78 », 85
Qaalre i;a p. o/o, j. de mars, oco fr . 00
A.cl.dela lianc^ue. 24^^ '* ^^
Empr. national. 000 f. ou
Bons du Trésor. 3 0(0
Kentede la Villede Paris. 000 00
OM.de la Ville de Pans iiy^f. 5o
Emp. i833,i.diiaa mars ooof.OO
Quatre Can., 1195 r. oo; R.d'Esp. 00 f.
Caisse Hjpotb ooofr.oo. Empr.r.d'JLsp.oofo.O
fl. de Napl. gdt.gS I R. p.d'£sp. oof. d('o
Snp. rom.ioa^. ip l Enapr. Boîge. io3|.
GtrtèSjOOir. c]o \ Empr. d'}lAÏU.,09of.
H. H*E8p.9.5 f. ojo. ' Empr. grec. ô< foo
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j^ (J«<«»t, îlî>mn Cr CUrr.
■
PARIS. IMPAIUBRIBD'AD.LeCLBftBrrCOÉP.
Qui^i des AngUKtins. ti. 3S.
i
L*A11I DE LA. BELIGION
paroli les Mardi , Jendi
ctSainedi.
On peot Abonner des
I " et 1 5 de chaque mois.
N* 8795.
SAMEDI 8 AVBIL 1837.
PBIl DE L^ABORREHEIT.
fir. f,
I an .56
6 mois 1^
3 mois lo
I mois
5 5o
Bva
QUESTION DB DBOIT PUBLIC.
Suite do N* 9791.
Lorsque naguère nous signalions
les conséquences des principes énon-
cés par M!\I. Dumon et Delabordc ,
vous seriez-vous attendus que nous
étions si prochainement menacés de
les Toir se réaliser? Nous disions que,
d'après leur doctrine , rien n*enipé-
clioit le gouvernement de s'emparer
des égtises catholiques pour y intro-
duire un culte étranger ; et déjà il
est irès-sérieusement question de li-
vrer, au moins dans quelque temps,
ré[jlise de l'Assopiption à des lu-
thériens. Toiit lecteur attentif en
trouvera la preuve dans l'extrait du
Moniteur dfX 5 avril, qiiè nous avons
transcrit dans notre dernier Numéro.
Ce scandale immense dans ses résul-
tats aura-t-il lieu sans réclamation ?
Nous ne pouvons le croire. Tous lés
"bons catholiques de FAssomptioD
s'empresseront de protester, et tous
(es bons catlioliques de France n'hé-
siteropt pas à les imiter. Si la profa-
nation .u'est commise que dans le
diocirie' dé Parb, elle menace tous les
diocèses du royaume. Vouséleverez la
vofzi| nous n'en doutons pas, évéques,
prêtres et fidèles, parce que vous êtes
tous obligjBSr de protester contre ce
qui blesse votre foi et vos droits les
.plus sacrés. Ne craigne/, point des
déclaration^ d*abus. Après tout, elles
ne peuvent entanier'ni votre liberté,
ni votre fortune, ni votre réputation.
Elles ae peuvent d'ailleurs tomber
q^e-MÔr des lettres pastorales ou des
temonsi et il est mille autres moyens
Tome CXIIf» LAmi de la Religion.
d'exhaler votre douleur et de voiu
défendre avec plus d'énergie. Protes-
tez contre le fait spécial qui sera un
outrage gratuit à votre foi , â vos sen-
titnens, à votre piété. Protestez contre
cette violation du droit de propriété ,
violation dont l'existence est si évi-
dente. Dans des articles' rédigés avec
rapidilé, nous n'avons pu tout dire ;
nous avons négligé certaines preuves ,
nous en avons peut-être affoibli quel-
ques autres. Mais en les réunissant,
vous y trouverez une démonstration
accablante que Tenlëvement d'une
église est un acte inique et impossible,
non-seulement k justifier, mais à cou-
vrir de la plus (égère excuse.
Puisqu'on nous y force, nous allons
rentrer encore dans la discussion de
cette fameuse loi, principe de tant de
spoliations et réternëQc plaie d'une
société qui , pour l'exécuter , a été
contrainte à fermer les yeux sur les
plus saintes lois de la morale. £n la
combattant, nous n'avons pas profité
de tous nos avantages ; nous n'avons
pas dit que l'assemblée constituante
qui bouleversa la France , repoussa
d'abord à une grande majorité cette
proposition : Que la propriété des biens
du clergé appartenoitàla nation^ ainsi,
des novateurs audacieux reculèrent
d'effroi devant un principe qu'on
nous donne aujourd'hui comme un
axiome.
La funeste loi dut revêtir une
autre forme pour être votée. Il fut
décrété que les biens du clergé seroienl
mis à la disposition de la nation. Nous
pourrions ne pas discuter les diCfé-
rences qui séparent le projet adopté
de celui qui fiU repoussé. Il nous siif-
■'■■■■ A
(5«)
fit que Toix n'ait point Oité dire que U
nation étoit propritlaire. L'histoire
des révolutions prouve, que quelque-
fois avec un léger changement d'ex-
pressions j on peut pallier les plus
grandes iniquités. En 1789 , les fau-
teurs eux-mcuies des nouvelles inno-
vations navoient ]>u encore se per-^
^uader que le clergé exerçant depuis
quatorze siècles tous les droits de
propriétaire , pouvoit les perdre par
lin simple décret. Que vouloient-ils
donc dire en mettaut ses biens à la
disposition de la nation j et en refu-
sant néanmoins de reconnoitre qu'elle
fut propriétaire ? Tout ce que vous
youdn z ; peu nous importe. Si le
principe de la propriété fut méconnu,
on n'o^a le fouler aux pieds avec ta
liiénie impudeur qu'on voudroit le
faire aujourd'hui. Ou respecta la
qualité de propriétaire. On prétendit
saMS doute qu'il y avoit lieu à vendre
une partie des Inens , une partie plus
•considérable qu'on ne l'avoit fait au
seizième siècle. On crut que les au-
tres dévoient servir d'hypothèque
aux assignats , que la nation pouvoit
inéme jusqu'à nouvel ordre en per-
cevoir les revenus, pour subvenir aux
besoins de l'état. Mais ce ne fut que
plus tard, et par diverses lois, que les
.biens furent aliénés par la nation ;
les églises et les presbytères furent
Wservés jusqu'au moment où l'af-
freuse convention décréta l'abolition
de tout culte. Ce fut elle , et non l'as-
semblée constituante, qui déclara les
églises propriété nationale. L'assem-
blée constituante n'y avoit point
.pensé, ni pti y penser. Eilo avoit r^s-
^jieclé aussi diverses espèces d'immeu-
blrs et de rentes , et notanunent les
;éîlirices religieux et lès biens chat gés
de fondations , dont. la conservation
étoit la conséodchcc de Inexistence
d'une église chrétienne , bien qit^
cette église fut schisuiatiqiie.etsacn
lége.
Ce n'est donc point de Mirabeau
encore moins de l'abbé Syeyes , te •
quel protesta contre la vente des
biens du clergé^ par ces paroles à ja-
mais méinorables : ÏKous voulez ctrc
libres, et voies ne sapez pas être jiisle.s .
ce n'est pas de ces hommes qui ont
pourtant laissé après eux un si tristi:
renom , que les spoliateurs de noti
époque se portent héritiers ;' c'est du
vertueux Robespierre , de Coût hou ,
de Saint-Just ,' et de tous ces Solous
de 93 , si capables d'être des liégisla-
tcurs , eux qui étoient à peine' dis
hommes ! On recueille leurs tradi-
tions, on respecte leurs lois autant et
plus que tes lois du gouvernement le
plus juste. Ce n'est pas assez, comme
nous Pavons remarqué, des sacrifices
exigés pour la paix du pays ; on veut
di'S sacrifices iiiulites, qtiôlquc im-
moraux. Ce n'est pas assez encore ;
,00 veut qu'un pape 'tes ait approu-
vés.
Nous avons dit que le concordat ,
en ne sanctionnant que lès aliéna-
tions faites aux acquéreurs, n'avoit
reconnu ni pu reconnoilre que l'état
demeuroit propriétaire incoiiimuta-
ble des biens non aliénés , et princi- .
paiement de ceux qui étoient néces-
saires au culte, et qui, à ce titre, lui
ont été depuis remis ou restitués par
dilTérens décrets. Comment supposer
en effet que le pape voulût reconnoi-
tre dans l'étsft une qualité et des
droits que l'assemblée constituante
n'osa lui attribuer, que la convention
seule eut rimmoralité d'usurper !
Ple\II mettant le sceau de son auto-
rité aux actes des Jacobins! "Voilà
une idée que MM. Dùmon , De!a-
borde et autres peu veîit seuls digé-
I -
I
birei' ; pour nous , toot nôtre sens mo*
-irai se«K>iitève à cette pensée, et notro
raison n'est pas moins rebelle.
t Le concordat est un traite où les
-^eux parties contractantes, 4e pape et
«*-ie {;ouTei*nenient français, stipnloient
-pour un ihineur, que-des inforti^nes
^^ouïes et des injustices sans nombre
V^làçoient dans la position la plus in-
intéressante. Ils faisoient ce qu'il n'est
^*^mais permis de faire pour lesautres
s'Ihineurs ; ils consentoient à ce qu*il
■ tut dépouillé de tous ses biens, sauf
f quelques foibles restes échappés au
pîtiage. Ils disent clairement qu'ils
n'abandonnent que les biens qui sont
enfre les mains des acquéreurs (art. 1 3
du concordat) ,que les églises parois-
Étales , cathédrales et autres non allé"
nées y nécessaires au culte , seront re^
mises aux évéques (art. 12); et l'on
trouve que cette remise laisse subsis-
ter la propriété de l'état ! Il n'est pas
de contrat, surtout de contrat fait au
nom, et dans l'intérêt d'un mineur,
^e l'ôiposât'imerprêter ainsi. Mhis
que n'ose-t-on pas aujourd'hui! L'or-
dre matériel est plus respecté qu'en
1793, mais l'ordre moral? Quelle
estime en faitnon ? quel respect a-t-on
pour lui?
' S'il est une fois clairement reeonhu
. que les lois de ' 17£^9 et 1793 étoient
des lois de spoliation et non des
ac(es légitimes , les droits actuels de
r rétatetder£glise soutpar là même
I décidés. Si cette doctrine est loin d'é«
= tré univei^sellement comprise , c'vst
parce qu'elle n'est jaihais discutée.
i D'un côté on se tait ; de ' l'autre on
pose comme un axiome un fait îni-
I que. Avec cela , coihmeât trouver la
vérité? comment faire triompher le
droit? Cependant personnel n'oseroit
contester les principes4|Me nous avons
I posés y ks lfiit& i}tt« août arofns éoon-
(5i)
èés et l'application évidente quenAùs
en faisons aux biens rendus à l'Eglise.'
Que fait-on aujourd'hui et depuis
quarante ans? On se borne à agir
comme si les principes partout ail-
leurs incontestables étoient ici de
nulle valeur. 11 faut, dans Tintérét'de
la morale, que tous les hommes hoto-
nêtes protestent contre cette violation
de Tune de ses règles les plus fonda-
mentales. Si elle est méconnue, c'est
parce que sans doute ils n'ont que
trop gardé le silence. Nous n'en som-
mes pas réduits , il est vrai , à défen-
dre l'inviolabilité de nos églises et
des biens qui leur ont été rendus ou
restitués, par le seul motif que la loi
spoliatrice étoit injuste. JNous cite-
rons plus tard le texte formel des dé-^
crets, qui milite en leur faveur.' Maïs
il ne faut pas passer légèrement sûr la
spoliation , parce que , si elle n'est
reconnue immorale, elle compromet
tout l'avenir de l'Eglise comme ètle'a
ravagé son passé. Si on a pu légiti«>
ineiHnent conGsquér des biens im-
menses, il ne peut être défendu de
prendre par une nouvelle loi Jes foi-
bles débris de ces biens.
L'intérêt de la société n'est pas
inoins certain que celui de l'Eglise ;
la race des Babeuf n'est pas détruite.
Il y a encore des hommes qui ré vent
un partage moins inégal des biens
de ce monde. Rieti de plus favorable
à leurs projets que les principes
qu'on met en avant contre l'Eglise.
Prenez donc gardé, âmes Jiontiêtes
et pacifiques , et vous tous qui vou-
lez quelque ordre dans la société ,
de vous enfermer dans le cercle
étroit de la légalité ^ elle vous est
favorable, nous le prouverouis. Mais
il y a un point plus décisif pour
vous ; c'est de ne jamais reconnoitre
que la force légitime toute sof'te de
4.
(5«)
NMturet . P<sa importe qu'elle sgii ar-
mée d'une loi, ou d'un glaive , oit do
çetideux instruuiens ineurtriers^Si un
counnaodeinenC de Dieu a pu fléchir
devai^t un décret, il y a quarante an»,
pourquoi pas aiijoi|rd*Iiui ? C'est ici
%e ca» de dire que, si on |>cche sur
uu point j ou pèche sur tous. Iji
^ine d*avoir i^iolé une loi morale
Qu approuvé sa violation par un lâche
fiil^nce, est de se. trouver sans bou-
clier, quand fort de ce genre de
complicité , on vous rend vicûmeM
de nouvelles injustices.
- Ne vous arrêtez pas à Tautorhé de
tels ou teU juriscoH'iulte:!. Nous avoua
^nteodu les plus célèhiva et les plus
Louoêtes. ILs se bornent à Vinterpré-
Jlalioade la lettre de la loi. Ils Tinter-i
piiètent comme nousi'ciativcmentaux
^Uaes et aux bitrkit ren -us an clergé.
•CeTa suffit à la rigueur pour vousdé*
fendi'ei mais cela ne suffit pas poov
la-lèorale, iliaiit invoquer une loi
ani^frieure à nos codes. MalheureU'*
■tmtmt , èVtTce qu'on ne fait pointj
Ile \h un. • grand -inalheiir, même
.pour laivéritàMe science des kiis.
Il u'y a i^liuî .de ^philosophie du
droit-; ilti'y à|»his rèite haute science
^e la légîèiaiidns qui tantôt en lait
dérivef toutes les pai tiea de certaines
>r^le8 imtnuablea^ afin de rendre la
chaîne des déducticms inébranlable^
et qui tantôt fait reiuontetT cette
chaîne, pour s'assurer que le flernîer
anneau est ai hion scellé parla main
de Dieu , dans . la raison et dans les
«OBSciences^ que la niain de l'honune
ne sauroit Tarracher. •
Ne vokis arrêtez point à Tautorilé
^es tribunaux ^ plus esclaVes encore
d'une lettre morte. Celte letti1e,mMis
le. verrons plus tard ^ ne vous con-
--. j^àcj(f(is ./dus.év.idûnte/iel(safi5 In-
queUe il n'y a paa de lois bonnes cft
justes. Les tribunaux vous seront
souvent favorables ; mais ici , comme
partout ailleurs, les véritét» |oni été
diminuées ; Dimmutas sutU veriUUes à
JiliLx hamittum. Gela ne veut pas dire
qu'il faille s'insurger contre la lot ,
contre les jugeinens, contre l'opuiiiMa
des jurisconsultes. Non, il faut subir
la loi et les jugement; il faut consultée
les jurisconsultes sans jurer sur leur
paiole. Mab il ne faut pas convertir
im acte en un principe; une règle qua
les honunes ont faite , et qu'ils peu*
vent et doivent changer, en une loi
éternelle des sociétés. Le plus grand
mai n^est pas celui que commettenl
des hommes injustes , c'est celui que
les botnmes honnêtes appronvenL Ba
doivent être , et seront toujoura b«
plus sQumis à l'ordre; mats, dans
riiitérét de cet ordre , dans l'intévèl
du pouvoir , <lans l'intérêt surlonl
4e la société, ils doivent, s'abateniè
de sanctionner pat leurs pavolea Ici
m^tÊ qui ironveift
1.»
noME. — Le ]tf ercredi saint , apprit
midi, les ténèbres furent xhmtM
4ans la chapelle Sixtine au Vatican';
les cardinaux, prélats et autres per^
sounages y assistoient. Le même joui^
M. le cardinal de Gr^orio,. grand-pé-
nitencier, se rendit à Saint^^Mane^
Majeure avec son tribimal, pour y
entendue les confessions.
Le Jeudi scûatau matin , Sa Sain-»
teté assista sur son Xrone i la messe
solennelle célébrée par M. le cardinal
Pacca, évêque d'Ostie. Après la iMess^
Sa. Sainteté, précédée du sacre col-
lée et de la prélàtufe , porta procès-^
sioiinellemeât le saint Sacralisent à
la chapelle Pauline, on il fut ren-
fermé, suivant l'usage, dans une urne
exposée à U vénéraciçn pnMniue. Lq
( 5.T )
Saint-Père se rendit énâuîtie à ta gale-
rie aa-dcnus du portail de rë||llfle de
Saint-Pierre, et là donna la bénédic-
tion papale avec indulgence filënière
au peuple immense rassemblé sur la
{ilaçe. Etant descendue dans la basi-
iqiie , Sa Sainteté fit dans une des
ue(ê le larement des pieds de treize
préires pèlerins, qu'elle serTÎiensnito
à table dans la saile Glémentioe du pa«
lais.
Dans l'après^-midi, les ténèbres fu-
fent chantées dans la chapelle Six-
tine. M. le cardinal grand -péniten-
cier alla entendre les confessions dans
la basilique du Vatican.
. Le Vendredi saint, l'office fut celé-
krédans la chapelle Sixtine par M. le
caitlînal grand-pénitencicr ; Sa Sain-
teté y assista. Après la passion , un
dûcouTi Utin sur la passion fut pi-o»
nonce par le Père Ligi,Mineur con-
Tentuel, curé de la basilique des
demie apèlres. On fit ensuite l'adora-
tien de là Croix, après quoi le Saint-
Père, àvet le sacré collège et la pié-
UUirevalla à«la chapelle Pauline,
à*ovL le saint Sacrement fat.rappoiio
aafiii./e dkm par le pontiCe.
- :7|M^inélnt jo«r^ les ténèbres furent
ditntéesdana la itième chapelle avec
l'assbunee m^dinftire. M. le cardinal
grand -pénitencier alla de nouveau
entendre les confessions dans-l'ëglise
Saint-Pierre. Après matines,^ le Sainte-
Père, accompagné de» cardinaux et de
an cour, descendit dans cette église
* pour y vénérer les reliques de la Croix, .
dé la sainte face e^dela lance qu'on
y conserve.
PABfs.. — - La longue vacance rie
l'évcche de Saint^-Flour va enfin ces-
ser. On àhhonce comme certaine la
nomination de Mv l'abbé de Margne-
rye à ce siège. M% l'abbé de Margiie-
rye est eii ce moment chanoiiie et
grand-ficaire de Soissons. M. le car^
dinal de Rohan qui l'honoroit de sou
atnîlié lavoit fait précédemment cha-
noine dé'1^'i»nçon. On doit A M. de
Margnerye une orai:w>n funèbre ^ti^
vertueux cardinal. Elle a été impri*>
niée, et nous en avons rendit compte
dans ce Journal. Le diocèse de Saint-
Flourse félicitera d'avoir à sa tête un
homme aussi recommandabie par ses
vertus, sa sagesse et son zèle.
On lit dans la vie des peintres cé-
lèbi^es, par Vazari, que Michel-Ange
sculpta pour l'église de Florence un
christ en bois qui fut placé plus
tard dans la sacristie de la eliapelle
de la famille Barbadori. Ce morceau
venu d'Italie en France à la suite de
nps conquêtes se trouve maintenant
à Paris. C'est un christ de grandeur
naturelle, .sculpté en bois et peint.
Des artistes distingués l'ont examiné
et y ont reconnu ù plusieurs carac-
tères l'oeuvre de Michel-Ange. D'au-
tres ont cru qu'en tous cas ce christ
uepouvoitétreque de l'un des grands
maîtres florentins des lô* et 16*
siècles.
Le possesseur de ce chef-d'œuvre ^.
voulant en faire jouir le public,.»
obtenu de l'exposer dans une salle de
la mâitic du 1*' arrondissemeiit, rué.
d'Anjou-Saint^Honoré, numéro 9.-
On peut l'y voir d'onze heures à,
qtiatre. Le prix d'entrée est de deux
francs le vendredi et d'un frane.l«*s
autres jours. La moitié de la recette
sera parUgée entre le bureau do
bienfaisance du l^"" arrondissement et
l'infiimerie de Mavie-Thérèae.
Chaque département a an jour-
d*hut son jinnuaire ou l'on donne sur
les localités des notions qui peuvent
n'être pas sans utilité et sans intérêt;
mais souvent l'esprit de parti s'y
dépariement
desci'iption topographique du dépar-
tement de l'Aube, d'après des ren-
seignemens fofunis par M. Maupas,
conseiller de préfeclnre, maire 4«
(kïlomW la-Fo»sc, Ou ^ ^irU d<a
(54)
maiiooi religieuse! qui eiittoient au-
trefois dans rarroiidisseiiieDt. Cela
aurait pu donner lieu à un ariicle
curieux ; ou a mieux aimé faire du
romanesque et jeter du ridiculti sur
ces pieux élablisseineiis qui ont défri-
ché, vivifié et enrichi ce pays :
• Le dergi, dit- un, avoit établi h
croyance que la lîii du roondu éloit pro-
che,.'et par uni; inconséquence qni ne fat
pu aloK remarquée, il r^fiiKiit la sépnl-
tiirc ï'ceui <jui mouroient sans avoir fiil
de legs pieu^. l^es héritiers étoier.t forcés
de suppléer au défunt. Cela fournit des
richesses immenses au clergé . dont Thn-
iDênr insatiable exigeoit en ootrc des
sommes considérables pdor les autres
pratiques de leur ministère, sous peine
d'eicom mnnication...
• On y voyoitdes Récollets, des Corde-
lièrs, des Capucins venus trop lard pour
participer ï la cttrée des moines rentes.
Cw cnfans de saint François avaient en
France 7,000 maisons d'hommes, ou
étoientiiS^ooD de ces moines; goo mai-
Wis de fillci renfermant 39,000 Filles de
saii^ Ffançois. Tous ces pieux fainéans
vivoient ûu\ dépens de la société. Lés Ca-
pucins étoient tellement accoutumés i^
u'élre jamais rcrusés , qu'ils s'appro-
priolent, en l'absence des parliculiers ,
ce quils tronvoient ï leur convenance.*
Cette origine des couvens et ces
calculs sont de la fable. Ces 7,000
matsous de Franciscains eu France
n'ont janiais cxisié que dans l'imagi-
nation de l'auteur.Ceg 1 15,000 Fran-
ciscains son t uoe exagération ridicule .
Quiconqiie a connu l'état des inooas'
tères en f 790, sait que généralement
ils renfcruioient un as^vz petit nom-
bre de relitiieux. Un retuarquoit de-
puis long-temps une dêcroissaoce pro-
.(jresgive dans le noinhre des vocation»
reUgieuses, surtout pour les couvent
d'hommes. ?ious avons vu avant la
l'évolution des ahbayes ou il v ave
Îuatre religieui. Baisse e voscïiiffre
I. Maupai.
.. MeaàeBrs de l'Aube' sràit des ii
grâta. Au lieti de se moquer des ao-.
ciem monastères, ils devruieot se pi-
quer de reconnoissance pour, les ser«',
vices que ces niaisons ont rendus k
leurs ancêtres. Ils ne seroient pas Sfc
riches aujourd'hui, si les moines, il f.
3 quelques siècles^ n'avOient pas fer-
titleé les terres. Ils n'auroicat paii
tant de tritiniens spacieux et cotn-
rnodes, si les religieux n'a voient pria.
■ioin de les construire. Ce sout desc^
rtobitesquîontbàtl le vaste local, de-
venu u::e maisou centiale pourlea
uialfaiieurs.1 A Bar-sur-Aube, ce «ont .
desUfsulinett à qui l'on doit l'Hàtet*
de-Ville.ATroy«s, la prélecture vient
aussi des religieuses de cet ordre, liei
Coi'deliers ont fourni un lieu de àé^
pôt pour les prévenus, l'Oratoire une
caserue pour les militaires, le petU-i
séminaire un logement pour les geu-
daruies. Mous déplorons pour notra
compte ce changemeut de deatîua*
tion ; mais ceux qui piofiteut de cea
belles constructions dévoient se sou-
venir à qui ils les doivent. II. n'est
pas beau de perdre la méiuoire dea
bienfaits. ^
El notez que ce que nous diaonndt!
départeiiieht de l'Aube peut s'api^U-
quer à tous les autres département.
Cespréiets, les tribunaux, les prisonii
les gendariires, les casernes, 'occupent
presque partout d'anciens établisses
mens religieux. C'est assez dire couv>
bien nous avons d'obligation à ceux
qui de tous côtés ont couvert notni
sol de taat d'édifices utiles, etquell*
mauvaise grâce nous aurions à rait
lerles hommes pieux, laborieux, pcé-
voyans , qui à diverses époques oac
aiusi travadlé pour nous.
On nous a transmis le procès-ver-r
bal d'une guérison extraordinaire,
alirihuée aux prièi-es de M. Flaget>
évêque de Udrdstown , et qui a été
opérée 1 u faveur de Louise Boulau-
l^er, aux Sabiea-d'Oloune, diocèse jd«
Luçon , le 20 uiars de l'anoiée der^
uière. Le prtMèii-verbal contient d'ar
(55 )
bord la déposition de la demoiselle
Boulanger. Cette fille, âgée de 35 aiu,
soufTroit depuis iiuit aos d!un rluiina-
tisine douloureux, dont le sicge étoit
dans lef reins. Au bout de trois ans ,
un dépôt se forma dans le ventre. Le
médecia n'osa faire ropération ; il y
appliqua un cautère, d'où il résulta
une plaie, source continuelle de ma-
tières purulentes. Cette plaie prit uu
t^l caractère, que le médecin la re-
garda comme incurable , et ne vint
plus que de loin en loin. Celte plaie
fut pansée peudint quatre ans sans
espérance de giiérisoii. Dans cet in-
tervalle Louise Boulan[}er recourut ù
la prière ; elle s'adriss;! au prince de
Hohenloiie , qui prescrivit une neu-
vaiue, laquelle ne fut suivie d*aucune
auiélîoratton.
Des personnes pieuses l'engap.èrent
k s'adresser à M. l'évéque de Bard-
stown, alors à Angers. On écrivit au
prélat , qui fixa au 18 mai^s le com-
mencement d'une neuvaine. On de-
voit dire chaque jour les Litanies du
saint nom de Jésus, le Salve regina et
une prière â saint Joseph. On devoit
ù[ire dire une nu sse le premier jour
de la neuvaine , et une le dernier.
Louise Boulanger se conforma à ce
qui étoit ordonné. £lle entendit cha*
que jour la messe à la chapelle de
l.hôpitaL Le troisième jour, qui étoit
le dimanche de la Passion , ses dou-
leurs furent plus vives. Elle mit vingt-
cinq minutes à faire un trajet fort
court , et se trouva très - fatiguée en
arrivant dans la cliapelle. Néanmoins
elle éprouva un grand calme pendant
la messe v ses douleurs cessèrent ; elle
se rendit sans peine à la communion,
et puis au sortir de l'Eglise elle mar-
cha sans béquilles,' au grand étonue-
ment de tous ceux qui la connois-
soient. Depuis cette époque, elle a
continué de marcher librement. Sa
plaie s'est trouvée fermée. Seulement,
il lui reste une légère douleur. Telle
est la déposition faite par Loui.se Bou-
latigeri le 2 mai 1836> devant M. Ym-
bert, curé des Sables, et Al. Clément»
80«i vicaire.
Le lendemain, M. le curé se trans*
porta chez M. Michelot, médecin de
la malade, mais qui ne l'avoit pas vue
depuis dix mois. Il promit d'aller la
visiter , et de donner des renseigne-
menssur sa malade, sans toutefois les
signer, parce qu'il ne vouloit point
que son nom partit â cette occasiou
dans les journaux. Le 4 mai, M. Mi-
chelot alla en effet chez la malade, et
le 14 il appoi ta au curé une note des-
criptive de la maladie. Cette note,
confirme d'ailleursà la déposition de
la fille Boulanger, porloit qu'il avoit
trouvé la plaie cicatrisée, et la ma-
lade marchant seule et sans béquilles ;
cequirétonnabeaucotip,carîl ne l'a-
voit vue que couchée. Elle déclara ne
plus souffrir du tout. M. Michelot,
dans sa conversation avec M. le curé,
dit que la fille Boulanger avoit re-
pondu à ses questions avec simplicité,
bonne fol et tin aie de véracité qui ne.
laissoit aucun doute,.etau'a près avoir
examiné et réfléchi, ii n avoit rien va
d'aussi extraordinaire en fait de cure,,
depuis, qu'il exerce la médecine. Le
curé attesta par sasignature la note et
l'entietien du médecin.
Le 15 mai, M. le curé des Sahlcs
réunit dans une salle de l'hôpital
vingt-deux témoins, hommes et fem-
mes;, il leur lut la déposition, de
Louise Boulanger , et leur demanda
l'un après l'autre s'ils y trou voient
quelque chose ù reprendre. Ils^décla-
lèreiU que tout étoit conforme à ce
qu^ils a voient vu. La supérieure de
1 hôpital et trois autres femmes dé-
clarèrent qu'elles avoicnt pansé;alter-
ternalivemeut la malade. D'autres
a voient été témoins de la guéiison.
Dix-huit ont signé le procès- vet bal ,
trois ont déclaré ne savoir signer. Dt$
plus, quatre demoiselles assuièrenf
avoir parfaite connoissance de la ma-
ladie et de la guérisou. Deux prêtres,
MM. Guineuiaud et Cleret , et ma.-
damcValenton, adhèrent aux téiiioi/^.
(56)
gnages ct-dessus, comme conformes à
la notoriété publique. Madame de
Buor, née de la Roclie->Saint* André ,
<JUelare qu'elle re^^rde comme in-
contestable la guérison surnaturelle
de Louise Boulanger, qu'elle counbtt
parfaitement. Trois autres témoins
ont vu cette fille dans son état de
maladie et de santé. M. le curé des
Sables certifie véritables les sigtia^
turesde ces douze témoins, et M. Té-
véqûe de Luçon certifie , le 8 juillet
dernier, que la sî{>naturede M. Tm-
hert, curé des Sables, est véritable.
Toutes ces copies nous sont certi-
fiées à nous-mêmes par un ecclésias-
tique respectable.
Nous laissons le lecteur tirer de ces
enquêtes et procès -verbaux tontes les
conclusions qu'il voudra.
La paroisse de Yilliers-sur-Yoïme,
près Giamecy, n'a qu'une petite cha-
pelle qui menace ruine , surtout de-
puis rachèvement du canal, qui en est
. très-voisin. Il faut de toute nécessité
Jjâtironeégliseplusgrande^ctdansun
lieii moins défavorable. Le maire a
épuisé toutes les ressources que peut
offrir la commune. Il s'est adressé au
ministère qui a accordé quelques se*
coure. Mais ces ressources sont insuf-
fisantes pour bâtir une église, dont le
devis monte à 20^000 fr. M. le curé
de Yillierssur-Yonne réclame donc
la diarité des âmes généreuses. Il
inscrira les noms des bienfaiteurs
dans une chapelle , et célébrera pour
eux une grand'messc. Il espère que
la pauvreté de la paroisse serA uri
motif pour exciter à contribuer à
cette œuvre. On peut adresser les
dons à M. le curé de Saint-Paul, rue
Saint-Paul, à Paris , ou à M. Tabbé
Lavernhe , grand-vicaire de Nevers ,
à Nevers, ou à M. Montenat, curé de
Tilliers-8ur-Tonne, près Giamecy.
Un journal protestant de Suisse
montre combien dans la révolution
<i5p eè pafs, en 1B30, on a trompé le
peuple , notamment par rapport «t-
clergé. Dans le canton de Fribouif »'
on laissa le champ libre AUx intriganr
libéraux ou radicaux , qui portèrent^
leurs créatures A la constituante, piûé*
au grand conseil. Toutes les exclo-'
sions, comme tonH les privilèges ,i
avoient dû disparoUre le i^ décembre^
1830. Par conséc|uent, tous le| ci*'
loyens qui n'avioient pas renoncé à'
l'exercice de leUi*s droits politiques^
dévoient être admis à siéger dana let^ ^
assemblées. Les ecclésiastiques nv:
pouvoient donc, être exclus , mais W
libéraux montrèrent d'abord que Par» •
bitraire et le mensonge leur étoient^
familiers. Ils commencèrent par mé-
connoUre et violtfr le princi|ie qu-^il»
ne venoient que de proclamer, tV -
exclurent de l'assemblée eonstituantv*
M. révéque de Lausanne» qui vcMit
d'être élu par la préfecture de Rue;
Ce fut la première des tracnsscrics
suscitées au clergé ; depuis » il y en a
eu bien d'autres.
M. BalufB , évêque de Bagnovea'
et aonce à la Nouvelle-Grenade, qui
étoit parti de Brest sur la frégate là
Didon , pour se rendre en Amériquet'
est arrivé le 21 novembre à la Mar-
tinique ) c'est ce que nous apprenontf '
d'une lettre qu'il a écrite à son frèrei
le père Louis d'Ancône , gardien des
Capucins de Recanati , et dont ott
trouve un extrait dans la F'oix de ia
vétiié. Dans sa lettre, datée du Fort-'
Royal (Martinique) , le 26 décembrey
le nonce rend compte de son voyage.
La traversée avoit été d'un mois ; les
commencemens furent pénibles ; oh
essuya une grosse tempête , mais ail
bout de dix jours le temps devint
plus favorable. L'arrivée de M. le'
nonce à la Martinique fit grande sen-
sation ; c'étoit le premier évêque
qu'on eut vu dans 1 île, l'usage ayant *
toujours été que la colonie fût gou-
vernée , pour le spirituel, partiu'
préfet apostoU^e. M. l'évêque de
.bagnorea-officiA^ au Fort-Royal le
(57)
jour de Noël. Le goureraeiir^ l'ami-
ral baron de Maokau, yaiÂstoitavec
Uhm les employés civils et militaires.
Le préfet apostolique, M. Tabbé
Çattelli , avoit voulu loger M. le
qonce , qui receToit de uombreui
témoignages de l'empressement et du
respect des cotons. On venoit à tontes
lès béures pour recevoir la béuédic-
tjcNi épiscopale. La campagne rivali-
soit à cet égard avec la ville. M. Ba-
luffi comt^toït se rendre les premiers
jouis de janvier à la ville de Saint-
Pierre 'et 7 passer trois ou quatre
i'dun pànr y satisfaire la piété des
iabîlÉttS.' Il comptoit ensuite partir
poiir€àinliAgène sur /a DUon. Il ne
loi itolTOit pad moins de trois mois
(iour arriver à Bogota , et il avoit à
traverser des pays malsains sous un
cliffiat brûlant. Il se rocommandoil
instamment aux prières de son frère
et de ses amis.
I
POLITIQUE.
La ùauiU de France a présenté nn ta-
bleau ssseirtnrieàiL desmntations opérées
danslemjfifsiàredepnis août i83d. Ntmi
donnerons tin extrait de ce tableau qui
est en quelque sorte une histoire de noire
pôUtîqae depuis sept ans, et qui montre
quelle est l'instabilité des gonvernemens
représe^rtatlfs.
Il j a en depuis août i83o sept minis-
tères principaux qui ont éprouvé pour la
plupart différentes môdificaiions. Le plus
loi^ a duré un an, le pins court a duré
trois jours.
Kops pourrions ne pas parler des cofli-
missairesprbvisoirefi nommés le 3i juillet
parla commission municipale pour les
différens ministères; c'étoîcnt MM. Du-
pont de FEure, Louis, le général Gérard,
l'amiral de Iligny, le duc de Broglie ,
MU. Bîgnon et Guizot.
lie 11 août lé ministère fut définitive-
ment constitué^ mais sans président de
conseil. Les membres étoient MM. Gui-
Mt, Molé, de Broglie, Daponf de l'Eure,
Gérard; Lottisr et Sfbasliani ; M.- de>Bh>'
glie avoit rin&trnclion publique et les
cultes. MM. lAÎTiiie, C. Périer, Dupin et
Bîgnon étoient ministres sans porte-
feuille.
Le s novembre suivant, M. Laflitte de-
vient président du conseil et ministre des
finances. Les antres ministres sont MM. de
Montalîvett Sébastian!, Mérilbon, Sonlt,
d'Argout et Dupont de TEure. M. Méril-
hou étoit chargé de l'instruction publi-
que et des cultes. Le 37 décembre, il
quitte le ministère pour celui de la Jus-
tice, et est remplacé par M. Barthe.
Le i5 mars i83i, M. G. Périer devient
président du conseil et ministre de l'in-
térieur. Ses collègues sont MM. Louis,
Soult, Sébastian!, Barthe, de Montalivet,
d'Argout et de Rigny. M. de Montalivet'
avoit l'instruction publique et les cultes.'
M. G. Périer étant tombé malade du cho-
léra, en avril i832, fut remplacé à l'inté-
rieur par M. de Montalivet, et celui-ci par^
M. Girod de l'Ain. M. C. Périer mort le'
16 mai, le conseil reste sans président. '
Le 11 octobre, le maréchal Souh est^
nommé président du conseil en conser-
vant la guerre. LesaùtreA ministres sont'
MÛ. deiBfoglie, Thiers, Guizot, Bartha»'
d'Argout, Humann et de Rigny. M. Gui-*
zot étant prolestant, les cultes sont déta-'
chés de Tinstruction publique et'réunis à.
la justice sous M. Barthe. Au comînence-'
ment de janvier suivant, MM. ThîerS er
d'Argout firent un échange de ministère;^
le premier qui étoit ministre de l'intérieur
eut le commerce et les travaux publics,
et M. d'Argout prit nnléricur auquel on'
réunit les cultes. Toute l'année i833 se'
passa ainsi ; c'est le plas long ministère.'
En avril i834, ce ministère subit une as-
sez grande modification. M. de Broglie se'
retira après le rejet de la loi sur les États-
Unis, et fut remplacé par M. de Rigny.'
MM. d'Argout et Barthe fbrent remplacés'
par MM. TWers et Persil ; cçlui-cî eut en ■
outre les cultes, M. Jacob la marine, et'
M. Duchatel le commerce et Tagricul-'
ture. Le 18 juillet suivant, le maréchal^
Soult est remplacé par le inaréchal Gé-
rard. . '
(58)
Le 27 octobre i854, crise ministérielle.
\je maréchal Gérard qui voaloil, dit-on ,
une amnistie, donne sa démission. Tous
les ministres la donnent aussi, et restent
néanmoins en place jusqu'à la nomina-
tion de leurs successeurs. Le 10 décem-
bre un ministère est formé; M. le duc de
Bassano en est président ; MM. Bresson .
Passy, Teste, Gh. Dupin, Bernard, Per-
sil et Sauiet en sont membres. Mais ce
ministère ne dure que trois jours. M. Per-
sil seul reste, et les ministres qui avoient
précédemment donné leur démission ren-
trent ; seulement le maréchal Mortier est
fait président du conseil et ministre de la
guerre, il se relire en février i835. An
mois de mars, M. de Broglie est de nou-
veau président du conseil et ministre des
affaires étrangères ; M. le maréchal Mai-
son est ministre de la guerre, et M. Du-
perré de la marine. M. Humann est rem-
placé, en février i856, par M. d'Argout,
à la suite d'un projet pour la conversion
des rentes. La chambre ayant voté la con-
version, les ministres se retirent.
'Le 22 février, M. Thiers forme un mi-
nistère dont il est président, en même
te^ipf^ que ministre, des affaires ^irangè-
res. Ses collègues sont MM. de Moniali-
vet, d'Argoul, Passy, Pelet(de la Lozère],
Maison et Duperré. M. Sauzet avoit la
justice elles cultes. Le 25 août tous don-
nent leur démission sur la question
d'Espagne.
Le 6 septembre i836, M. Mole est nom-
mé président du conseil avec le ministère
des affaires étrangères. Les autres minis-
tres sont MM. Gasparin, Duchalel, Mar-
tin, Persil, Guizol, Bernard et RosameL
M. Persil avoit toujours la justice et les
cultes.
En ce moment., une nouvelle crise mi-
nislérielle a lieu. On a essayé de plusieurs
compositions ministérielles. M. Mole
avoit d'abord tenté de former un minis-
tère , mais n'a pu réussir. M. Guiiot est
chargé de celte lâche ; on en ignore en-
core le résultat.
Cl) peut juger par un seul fait combien
notre législation est modérée et bénigne
à l'égard des gens qui ne font qu'entra-'
ger ou nier la divinité. Ces jours demîen
en plein spectacle, un homme au-dessii&^
du commun apparemment, puisqu'il oc-
cupoit une place dans ce qu'on appelle lei
loges, saisit l'occasion d'une scène, où le|
nom de Dieu se Irouvoit prononcé , pour
crier aux acteurs et au public qu'iï n'y Mi
avoit point, de Di^.u,
A la vérité, d'autres spectateurs firqi^
justice de ce blasphème, en forçant cekil-
qui Tavoit proféré à disparoitre de la salle.
xMais il en fut quille pour cela, eljm
pourroît même dire qu'il se vit condamr
ner irrégulièrement , puisque ce n'éUût:'
point Taulorité publique qui inierveuoit»
et qu'un haro particulier ne fait pas^lqî».
En Angleterre, la chose ne se seroit poiol
passée ainsi; ceût été au nom de KjaiUo--
rité publique que ce blasphemateur.au- •
roit été, non pas chassé, mais saisi pour;
être livré à la justice, et condamné pro-
bablement à la déportation.
Gomme on le voit par cet exemple , les
lois sont beaucoup plus douces en France,
mais aussi plus inconséquentes. Car, tout
eo abandonnant la cause de la religion q,t ,
de la divinité, elles veulent que l'on fasse
une société bien ordonnée» et quelque
chose de sacré qui ait une sanqtion. Elle»
veulent notamment qu'on ait nue con-
science , cl que les sermens soient tenus
fidèlement îi l'égard des pouvoirs de l'é-
taL En un mot, elles veulent qu'il y ail
des devoirs civils et politiques qui vous
lient et vous obligent envers rautorilé hu-
maine. Or, c'est- là que se trouvent l'in-
conséquence et l'absurdité.
En effet, quand un homme crie hau-
tement et publiquement qa\l Wy a ptu da
Dieu, c'est comme s'il crioit à ceux (|ui
Técoutent: Moquez vous de vos sermens;
moquez-vous de la royauté qui vous a fait
promettre de la servir fidèlement ^ mo-
quez-vous de ce qu on veut vous faire
prendre pour des obligations et des de-
voirs de conscience ; il n'y en a pas, de
conscience ; il n'y a pas de garant, pas de
licDrpas de répondant ealrc vous et c^ux .
(39 )
envers lesquels vdiis pcrarries vous croire
tenus à qnclqae chose.
CTest ainsi que par l'inconséqaence des
législateurs et dcà gonvèrhemens, qui
veulent des effets sans cause et de Tordre
qui se fasse tout seul, les sociétés se dé-
composent et périssent. Ils exigent
qu'on respecte leur autorité , qu'on
prenne envers eui des engageraens sur
lesquels ils puissent compter. Et quand on
leur demande au nom de qui, en vertu
de quoi, ils ne savent plus que répondre ;
car il faudroit qu ils commençassent par
coaveoir qu'en apprenant eux-mêmes au
peuple à mépriser le droit divin, ils lui
ont, & plus forte raison, apprb à mépri-
ser le leur. Mais pour en revenir au cas
parlfculier de ce Monsieur qui assiste aux
spectacles dans des toges, ce doit être
pour le moins un citoyen classé parmi les
électeurs et lés jurés. Or, nous le de-
mandons, sur quoi la justice et les accu-
sés peuvent-ils se reposer avec lui, quand
il prend part h des sentences criminelles,
ou quand il|iK>lifle des verdicts qui ont
poar toute garantie ces mois sacramen-
tels : i>K\ANT DIEV, sur mon honneur et
ma conscience?,.. On ne peut donc que
déplorur du fond du cœur un état de
chose où tout se trouve ainsi altéré {)ar
la contradiction, l'inconséquence et la
confusion des idées.
PAHIS, 7 AVRIL.
\jn journaux du soir n'annoncent
point que la crise ministérielle soit enCn
terminée.
— Une ordonnance du 4 dissout la 4*
compagnie du 3* bataillon de la 5* légion
de la garde naLionale de Paris. C'est celte
compagnie qui a>oit nommé capitaine en
premier M. ilulot, et capitaine en second
M. Bastide. Le premier, comme on se le
rappelle, a prolesté dans le temps contre
les forts détachés; M. Bastide, condamné
à mort par contumace en i832 , fut plus
tard acquitté.
— Plusieurs promotions ont eu lieu
ccsjours-ci dans l'ordre do la Ugion-
d'UoniiGÎBr. On cite M. Sauveur de la
Chapelle, maire de Guingamp et député,
qui a été nommé chevalier, et M. de Ma-
laret, député de la llaute-Caronne, qui a
reçu la croix d'oOicier.
— Un journal ami du gouvernement
prétend qu'il faut apanager le duc de Ne-
mours pour constituer une branche cadette
dans la maison d'Orléans,
— M. Linguay , que plusieurs jour-
naux disent auteur de la Liste civile dé-
voilée, a été l'un des protégés de M. Deca-
zes, d'assez triste souvenir. On l'a vu aussi
en faveur sous d'autres ministères de la
restauration , nous n'osons dire sous tous.
Sachant se plier aux circonstances, et vi-
vre avec les gouvcmans tels quels,M.Lin-
goay défend le présent comme il a servi
ce qui n'est plus. Reste ^ sa>oir si ce qui
est se trouvera mieux de Téloquencc de
M. Linguay que ce qui fut.
Que l'auteur de la Liste civile dévoilée
fasse dans sa brochure des reproches 5 la
restauration, cela se conçoit : d'autres
temps, d'aulrcs mœurs; mais qu'un minis-
tre de lu branche cadette, achète et distribue
à grands frais un ouvrage injuste à l'égard
des Bourbons exilés, lorsqu'on sait que la
famille d'Orléans leur témoigna dans
leur prcs|)érité de la reconnoLssance, et
parut beaucoup les aimer ; ici, il y a
étonncment, stupéfaction. Si nous de-
mandions à un éloquent député du juste
milieu ce qu'il en pense, il nous réi)on-
droit sans doute qu'on est entraîné par la
fatalité, et forcé de faire des choses dont
on rougiroit si Ton avoit le temps d'en
rougir.
— Un journal ministériel ne sachant
trop, au milieu des embarras qui surgis-
sent, quels hommes linircnt par accepter
les portefeuilles colportés d'hôtel en hô-
tesse met fort prudomnient à faire l'éloge
de toutes les capacités politiques. Au
moins quand les ministres actuels lui
manqueront, il aura des amis prêts à le
rétribuer.
— Une circulaire du minisire de l'in-
térieur invite les préfets à faire précéder
les éicclions de la garde nalionalc car
( 6o )
cêllfft nianicipftlei, ijat ont été ftsèes du
i5 mai an 3o jain.
— M"* ia comtesse d'Elaitftsonvillé-,
doQairiëre, née de Guerchy, fill^ de l'am-
bassadeur de ce nom près la cour de-
Londres sons Louis XV, vient dé mourir
à Fûge de 88 ans.
— M. de Joly, ancien avocat à la codr
royale de Paris, te dernier ministre de la
justide nommé par Louis XVf, vient die
mourir à Tâge de 8s ans.
— La crise commerciale continue.
Beaucoup de fabricans de la capitale ont
réduit le salaire des ouvriers. On s'in-
quiète du résultat d'une pareille mesure.
— Pendant que les faillites se succè-
dent, et que chaque jour en fait connoi-
tre dé nouvelles , les ventes par autorité
de justice se multiplient également sur la
place du Gbatelet.
— Une société au capital de trois mil-
lions vient de se former à Paris, pour ré-
tablissement d'un chemin de fer de Mont-
pellier à Cette.
— Le froid se fait encore sentir. La
neige n'a cessé de tomber hier ot cette
nuit.
L'attentat du 37 décembre amena Far-
restalion d'une foule d'individus, dont
cinq seulement restèrent en prévention.
D'après i'arrét que vient de rendre la
cour des pairs , ayant entendu le rapport
de sa commission d'inslructbn , elle se
réunira le ti avril pour juger Meunier,
le principal accusé, et les nommés La^
vaux et Laeaze. La cour des pairs a mis
en liberté le sieur Doche , et donné acte
mi |irocureur-géaéràl Frank-Carré de ses
réserves à l'effet de poursuivre pour délit
d'association illicite le sieur Rédarès, ar-
rêté à Kimes, reconnoissant qu'il n'y a
pas contre ce dernier charges suilisantes
de complicité.
Meunier a fait partie de la Société des
FamilUi et de plusieurs autres sociétés
secrètes. L'instruction ayant recherché
quelle avoil été sa conduite depuis i83o,
montre que sa vie u est qu'un tableau re-
poussant de débauches et d'orgies.. D'à-
prifs l'instruction, Meunier est au.itsi un
homme eul|é; vMtteiiK» nerecufcinl
vaut aucun déû. En i836 , il entra comi
ouvrier dans le magasin de sellerie
Lavaui , son cousin^ demeurant ru«<
Btonimartrei
Meunier arrêté ne cacha nas ses
nions; il se proclama républicain,
opinions, dit-il, étoient le fruit de
lectures. MeiMiier «voua qu'il «voit te-
avec assiduité le Réfonnmieur^
Le jour de son arrestation, Meani
étoit convenu qu'il n'étoit pas seul , qjfi
avoit le numéro 3, et que , puisque
coup étoit manqué, le numéro 5 agiroSt.
bientôt;. il voulut anéantir cette dédaff^
tion , et prétendit qu'il n'avoit tena M
pfopos que pour Wr#.
Mennier dit ensuite qu'il médlloU fon*
crime depuis six ans;. que, deoais rigt
de dix ans, il nourrissoit une haine vjo-
iente contre la famille d'Orléans, pticé
que ses lectures lui a voient montré leé
d'Orléans comme tonjours funestes à la
France. Long-temps il chercha à éloigner
tout soupçon de complicité; mais, à IM
lin , il réiracta la plupart de ses dédtr»*'
lions. Dans son interrogatoire dM 4 ^ ^
vrier, Meunier déclara qu'étant an soir
cheX'.Lavaux-. il tira au sort avec La vaux
et Laeaze pour savoir lequel d'entre eni-
/rapperolt le roi des Français^ On ' jeUi
dans uni chapeau trois petits cornets,'
dans l'un desquels fui placée une boaleUé
de pain , et l'on convint que éelul' der
trois qui aaroit ce cornet seroit cliMfyé
de l'exécution. Le sort le désigna. Im 5
février. Meunier confirma cette déclan-
tîon, et ajouta que, s'il avoit dit qu'il
méditoît son crime depuis six ans, c'étoit
pour détourner les soupçons qui pla-
noient sur Lavaux et I^caze, et que, dfuis
la réalité, son projet remontoit tout aif-
plus à quinze mois, époque du tirage au
sort. Le ao févrieri Meunier dit que La-
vaiu Tavoit plusieurs fois pressé d^en'G-
nir. Le 38, il déclara que ce dernier lui-
avoit conseillé de démarquer son linge «
et que souvent il avoit été conduit par lui
au tir, afin de lui apprendre à tirer la
pistoicL Dans un autre interrogatoire dif
mois -de mars, Meunier a ajouté que^'
sortant un soir du, théâtre des Variétés»
LavDUx Tavoit conduit à Teslaminel de
Paris, et l'avoit de nouveau pressé d*ac-
coinplir sa promcs&e. .
Le rapport annonce que La\»n\ ct!^-
eue ont nié toute parUcl|MitSon ta crime;
pilais il retète plmieQn contradictions
fort graves; et aussi confrontC*8 avec le
principal accasé, ils ont été reconnus par
ee dernier poar ses complices ; il a rap-
l^çlé en leur présence le tirage au sort
«îlû avoît en lieu environ quinze mois
avaat râitcnlat , an domicile.de La vaux.
.' Pa'as le principe, on avoit cru devoir
Bospecter la présence de Lavaux comme
sarde national à cheval au moment de
TatliMDtat;. B^ais il a dté constaté qu^il
wMi -reçu pour ce jonr-là un ordre de
«errice. Liivaux avoit nié d'abord qu**!!
-^1 onidm't Meunier au tir; plus tard il
-a jreooDDu la vérité de ce fait, ajoutant
cfiAls n^y alloient l'un et Tautre que dans
^ bn^ <k i'aniuser.
Pîm^frpRÇGÎs Meqnier, né h la Gha-
-pelle-SaÎBt-Denîs , est âgé 4e vingt-trois
9n3; iiéemeami à Paris, rue M.onlniar-
trc • n* s4 • et étoH commis -marchand ;
il a environ ciqq pieds quatre ponces. Un
bout triïS-bas. un nez large, une bouche
grande, des lèvres grosses lui donnent
^ne physionomie désagréable ; sou teint
est bmn, et sa têteest sillonnée par ptu-
; «curs cicatrices.
Gbarles>4leuiidreLavanx, né à laVil-
lelte , est ftgé de 37 ans; il est un peu
inoins gran^ qœUe précédent, et a,
•comme toi. -/es fôvres grosseii cl 4e «ce
afsea fort; non fdiit est bnm.
Ijacate, commit-tiiarehand , né et do*
mîmKé 1 AUch (Gers) . est ftgé de vinjçt-
deux ans; il a-la-talUe de Meunier; sa ii-
l^re, sans rien avoir de remarquable,
n'a rien aassî de désagréable; comme
Lavaax, il a une barbe brune en collier.
tées par te «ootail aiiiMlcipal de celle
ville en faveur des déposans les plut asii^
dosb
— Le tribunal correctionnel if Angera
a condamné à iSjours de prison les nom-
més Lefobvre, Leroy, Tiirault et T^eroua,
onvriers tailleurs, coupabltsd'avoîrrorDiâ
sans aulorisAtion une association qui n'é-
toil qu*une fraçtioa d'une association
beaucoup plus vaste,
— M. Montmort. commissaire central
-de police à Lyon, dément sa nomination
à des fonctions en Afrique, annoncée par
des joumaui de Pari&i
— Le général Bugeaud s'eit embarqué
à Port-Vendres sur le Sphinx,
— M. Auguste Pra$, qui étoit depnia
long.temps spus-préfet d^A^rles (Bouches-
du Rhône), vient de donner sa démis*
sion»
— M. le duc de Crussol, (ils de M. le
duc d'Uzës, ancien aide- de camp du roi
Charles X, ancien député du Gard, pair
de France par suite de la démission dq
son père, vient de mourir à Marseille.
VOUVELLI» OEa FaOVIKCKS
La collection du musée de Versailles
comprend 1,110 pot-traits, 7^4 tableaux
pl 45o statues et bustes.
—Les versemens effectués, le 2 avril, à
b caisse d'épargne de Nantes se sont élevés
à 11,716 fr. et les rembburseraens récla-
nés pour le 5y à 187,700 fr. Les jour-
lanx ministériels, qiii ne parleront pcutr
<(re pas de ce fait» font sonuer bleu hadt
les derniers v^nemens .faits à la caisse
IHOlîVBLLEë D'ESPAGNE.
Les nouvelles de Madrid sont sans in-
térêt. La gazette officielle de cette ville
annonce que M. Lopez,. minisjlre de l'in-
térieur, a été remplacé par M. Pio Pit^
Pîzano, qui étoit chef politique de la pro-
vince de Madrid et député aux cortës.
— Les certes, moins affectées de la
grippe, entrepris la discussion du projet
de réforme de la constitution.
— La misère est si grande à Madri4
que les rues, les carrefours et surtout les
portiques des églises sont eticqmbrés
d'une foule de malheureux qui demân*
dent du pain.
— Des lettres de Requena , à So lieues
de la capitale et dans la nouvelle Gas-
tille, parvenues à Madrid, disent qu'S la
date du 2 1 mars, cette ville qui compté
6,000 habitans étoit étroitement bloquée
d'épargne de Gambrai ; versemcns qui; par Ids troupes carlistes, sous les ordres
<ln reste, ne sont- dus qu'aux primes vo- de Gabrera.
/
( 60
Les duttMM ocenpcnf tOHJonn
Ctiel.
— La Gaiennt annonce, d'aprCs des
noavellc* de Bayoniie dà i " avril, que la
grippe est î Estella, et qae le roi Chsr-
let V et plasIcDK dei principanx mem-
bres de son gootememcnt en ont Été aU
tcinls. I^ roi Ise en convalescence.
— Les joDrninx minislérjels ancon-
cent que le gonvemcmcnl français est en
instance anprl» de son allié le gonvcrnc-
mcnt de Madrid poiir obtenir la cession
d'un terrain dans l'une des Iles Baléares,
aÛn d'y établir nn hôpital. Le conseil
municipal de Mahon a ouvert nne en-
quête sur l'utilité on rinconvénient décé-
der icniporaîrement la jouissance de la
petite Ile de lllôpitai qaî existe dans le
port mfme.
Le gonvcrnement de juillet est asseï
coulant avec la révolution espagnole pour
qne celle-ci ne se fasse pas long-temps
prier et se montre reconnoissanle des sa-
criSces que son alité à imposés ponr elle h
la J'rancc.
— Il parolt que cinq carlistes qui
Ploient gardés 1 Hontlnçon (Allier) ont
pu s'écliapper dans la nnit du >6 an 37
mais pourretoamer en Espagne.
Le roi de Sardaigne, înrumiC des pro-
gri» que la grlpiMfaisoit parmi les soldats
cl dans la classe peu aisée, a visité, le 98
mars, les hôpitaux civils ci mililaires de
Turin. Sans gardes, sans escorle. comme
nn roi bien-aiinË, le monarque a adressé
aux malades des paroles consolantes, et
distribué des secours k ceux dont les ra-
milles pouvoient Otrc dans te besoin,
— Lcs^jotirnaux anglais de toutes tes
couleurs se plaignent de l'inQucnee qoc
la Russie exerce h Constantin opte par le
moyen du comte Bontenicff, son envoyé.
— Les correspondances de Lisbonne
du 33 mars sont sans intérêt;. elles por
lent seulement que la grossesse de la reine
dona Maria a été officiellement annon-
cée.
'^4
CIIAUBRB DES PAiDS.
(Présidence de M. Tasquier.)
Sit»et d» 7 avril.
Lq séance est ouverte ï d«ix heum j
MM. Bernard. Itosamcl et Martin jM
IV'ord) sont an banc des ministres. M. W
gamcl préseule!i la chambre nn projet dl
loi relatif ï nn crédit de 5,900,000 If.
pour les dépenses de la marine, faites
dehors des prévisionsda biidget'di
Ce projet a déjà été adopté par
chambre. M. Bernard présente enrairi h'
projet de loi sur le contingent annuel St
8a mille hommes. La chambre noradw
trois candidats pour la présidence de Bi'
commission de surveillance de |a caEW
d'amorlissemcnl; nn scrutin sàffiL La
comte Roy , le baron Louis et M. DiVil'
liers sont nommés candidats. La cbaonm
adopte enfin sans discussion trois pn^flb
de loi tendant ï autoriser des impoHliOBi
extraordinaires et un emprunt votéspar Ici
déparlemens de la Dordogne, du luiftne,'
et par la ville d'AIençon.
CHAUBItE DES oéPtlTéS.
Séance du CtjmrlL,
Beanconp de députés orft montré
lèlc extrême b la fin de la séance du S, et
le président, pour ne pas ralentir Miile
qui s'en va clici tant d'autres, se décîdak
annoncer qu'on se rasEembteroit le 1
main ï une heure. Une heure sooi
n'y a personne dans la salle. A une
et demie. M, Cunin Gridainc, l'un 4n
ïice-présidens , monte an fautenil ; on
compte çà cl l!k environ trente menibres.
M. tiasparin e't seul au banc des minis-
tres. On attend.
Enfin M. Cimin-Grtdaine juge qa'on
peut continuer la discustion soiu l(d re-
lative aux aliénés.
Une voix ; On n'est pas en nombre.
Une autre voti : II n'y a qn'nn ministre
préscnl.
M. cuMK-GHiD.uNE. I^a chambre eij
est restée b l'art. 7. Il y a im amendement
de M. de Larocfaeroucault-LianconrU
LetRAin. Mais on n'est pas en
nombre.
i.AiuM:RRFoi;cftri.T - lfah-
(63 )
comT. On pcQt loiijonri commcficcr la
tiiscassion.
Une voix t Et ceux qaî viendront k la
fin voteront sans 6Lre éclairés*
Plusieurs députés : L'appel nominal.
M. GLA^is-nizoïN. Dans Tintérôl de la
dignité jde la chambre , il faut lever la
séance.
La confasîon continue... De toutes
paris : Enfin la chambre est en nombre.
M. de Larocheroucanlt-Lianconrl" ex-
fiKqne au milieu dn bruit dos conversa-
lions Vamcndement qu'il a proposé.
H. DE scHAi'ENBL'BG. On a fall valoîr
beaijicoup de raisons pour établir qu'il
scroil possible de faire incarcérer les
inembres cTune famille , sans que la fa-
mille le sôt.On a dit queie premier venu
poanoît aller prendre un homme an col-
let, \b conduire et le faire recevoir dans
vne maison d'aliénés. Il y aurait presque
de /■ nîaiserîe à admcUre la supposition
de pareils faits en présence des précau-
tions de la loi, puisqu'il faut arriver à cet
établissement avec un certificat de méde-
cin. Il fandroit donc avoir séduit le mé-
decin. . ,
M. AVGiJis. Je suis du nombre des mais
(rire général et prolongé); je suis du
T\ombrc des niais dont l'orateur.... (On
ril p\us fort.)
M. DE SGifArciiBrBG. Jc demande la
parole.
»• ArGUia. Je suis du nombre des niais
dont l'orateur qui descend de la tribune
vient de parler, et qui pensent qu'on ne
saurolt prendre trop de précautions, lors-
qu'il est question d'enlever k la société un
individu pour le déposer dans une mai-
son rfaliénés, qui pensent que ces précau-
tions ne sauraient être trap étendues , et
qu'on ne saurait y pourvoir par trop de
moyens.
C'est par ce motif que je viens appuyer
l'amendement présenté par M. de La-
rochefoucauld.
M. LE PRÉSIDENT. Je mets aux voix
l'amendement
Tout le côté gauche *. En conscience ,
nous ne sommes pas en nombre ï
Voix diverses : Si ! si î Mon ! non !
M. DE DBYÀ8. Oii vicut de Compter; il
n'y a que' 191 députés présens.
Plusieurs membres qui éloîent dans la
salle des conféicnco?. roprennenl leurs
places.
M. CLAïa-Bixoi.N. Nous persîstons à de-
mander Tajoiimement de la discussion.
M. LE PRÉNIDE.NT. Il u'v a qUC 307
membres présens; mais il y a a5 ou 5o
membres dans la salle des conférences...
Voix de la gauche : Nous ne pouvons
compter que ceux qui sont h leur poste.
Plusieurs députés ; l^evei la séance.
M. PETOi'. L'appel nominal.
Voix au centre : La discussion.
M. LAFFiTTE. Il est déplorable que la
chambre présente un pareil scandale aux
yeux de la France.
Le tumulte va toujours croissanL
M. LAFFITTE. Il faut pour la séance de
demain convoquer tous les députés h do-
micile, et que ceux qui ne viendront pas
soient tenus de donner leurs raii^ns.
Membres dn centre : Aux voix Tamen-
deroent
Membres de la gauche : On vous a dit
que vous n'étiez pas en nombre.
La confusion est sur tous les bancs.
Beaucoup de députés sun'iennent On
crie : Nqus sommes maintenant en nom-
bre.
Une voîx : C'est heureux.
Malgré cela, la discussion continue en-
tre le président et M. Charamaule, qui
veut qu'on s'occupe de la proposition de
M. Laffitlc, relativement h la prochaine
séance.'
La chambre peut enfin s'occuper de la
loi des aliénés. Elle rcjcitc l'amendement
de M. de La Rochefoucauld ; un amende-
ment de M. (jlais-Bizoin est aussi rejeté.
La chambre qui est en retard, et sans
doute fatiguée, adopte successivement et
sans débats imporlanslesart. 7, 8, 9 et 10.
Séaneê du 7 avril,
M. Dupin ouvre la séance à une heure
et demie. 11 n'y a pas vingt membres dans
la salle ; la séance reste suspendue jus-
qu'à deux heures et demie. L'ordre du
jour appelle la suite de la discussion sur
les articles de la loi relative aux aliénés.
M. Lavielle dit qu'il a proposé deux
paragraphes additionnels h l'art. 1 1.
M. DLPLN. 11 faut d'abord voter l'ar-
ticle.
Aux centres : Aux voix !
Un député : On n'est pas en nombre.
(Si! si!)
L'article 11 est volé. Los amrndrmrns
de M. La vielle sont rrjctés.
/
(64)
Art. 13. • En CM de danger imminent,
attesté par le certifieat d'un médecin ou
par la notoiiétô publique , les commis-
saires de police ù Paris et les maires dans
les départemens pourront ordonner, h
l'égard des personnes atteintes d'aliéna-
tion mentale , toutes les mesures provi-
soires nécessaires , à la charge d'en réfé-
rer dans les %\ beores |iu prâet» qui sta-
tuera sans ù^êL «
f Cet» article eft iidopté.
i ArV, 'i^, • Ag^n ordre de placemeqt
ne pourra avoir d'effet pour plos d^ six
mois.
•Avant Texpiration de ce délai, une
nouvelle visite sera ordofinée , conformé-
ment à l'art. 6 /^ .1^ ;pî^fet décidera si
Tordre doit, être renouvelé. •
' » En cas d'expiration du délai saqs que
Tordre ait été renouvelé, la personne pla-
cée cessera d'être retenue; »
M. de ^émusat propose de commencer
anisî le (deuxième paragtapUe : « Dana la
quinzaine qui précédera ïemiraUon de
ce délai. •
Cet article amendé par M. dellémusal
est adopté. La chambre vole ensuite el
sçins débats les art. i4> lô* i6 et 17. Elle
adopte aussi le» ^rU 18 et 19, qui mettent
les dépenses occasionnées par les aliént's
à la charge de cçax auxquels il peut être
demandé des alimens,'et en cas d^insutO-
sance , à la chai*ge des départemens. Les
articles suivans , y compris le vingt-hui-
tième et dernier I, sont également adoptés.
Le scrutin sur Tensémble a pour résultat
Tadoption de la loi par i83 ooules blan-
ches contre 4? boules noires.
DÉVOTION PBATIQUE AUX SEPT PBINÇI-
PAUX MYSTÈBES DQULOUBEIJX JM LA
SAINTE VIERGE.
Cet ouvrage avoit été déjà publié il y a
quelques années ; c'est la traduction d'un
li\Te italien du père Peçcaroni, Servîle.
X«a traduction avoit été approuvée par
M. r Archevêque. La nouvelle édition çst
augmentée d'un ouvrage du père Théo-
dore de Almeyda, portugais, qui a pour
titre : Gémissemens et eomolationê de la
mère de Diea; c'est la première fois que
cet ouvrage paroit en français. 11 se com-
pose de méditations sur les sept douleurs
de la saille Vierge, de motili de géniafo-
ment et de consolation, d'un oiScQ dw
doulenrs de la isainte Vierge, des messeï
propres à l'ordre des Servite», et d'nal
neu vaine à Notre-Dame-ucs-Donîenn.
Nous ne reviendrons point sur la pre-
mière partie que nous avons annoncée,
dans ce Journal, numéros du a juin i95f
et du 33 octobre i836. La deuxième par*
tie a paru la suite naturelle de la pra^j
mière et est inspirée par le même f»^ri^
de dévotion envers la sa: le Vierge.. L'^ 1
diteur est un pieux laïr<uu qui a publia eu !
1823 le Congréganiste parfait, et qui, oui ,
tre beaucoup d'autres bonnes ceqvreii
s*occupe de répandre de bons livres et déft
gravures de piété. 11 désire que son ]in^
inculque la dévotion aux souffraocfs j^
Jésus et dé Marie. .
Cette nouvelle édition porte ona ap?
probation de FOrdinaire en daiedaS fè^
vrier dernier. (Voir les AnnomM.)
rO'
<• (J*'*"t, Qitfxittt €< Clerc-
BOURSE DE PARIS DU 7 AVRIL.
CINQ p. OiO, j. du 22 mars. 106 fr. 90 c.
QUATRE p. 0[0, j. de mars. 98 fr. 96 c.
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Rente de Naples. 98 fr. 05 c.
emprunt romain. 102 fr. 1(2
Emprunt Beig;e. 103 fr. 5iS
Emprunt d'Haïti. 000 fr. 0^0
R^ntc d'Espagne 5 p. 0^0. 25 fr. 3(8
DÉVOTION PRATIQUE '
AirX 8BPT MINGIPAUX MYSTÈBES DOI7-
LOUBEtJX DE LA TBÈS-SAINTE VIEB^te
MBBE DB DIEU , àvec appfdbation de
M, l'Archevêque de Paris.
Chez DELÀUNAY, libraire , rue Saint-Do-
mlnlque, 58, faub. Saint- Germain.
PASis, — iMPaiMEaiB d'ad. le clesb Et c',
Quai des Angnstins , ^5.
t.* AMI DE LA RELIOIOK
parolt les Mardi, Jeudi
et Samedi.
On peuts'abonner des
1*' et 1 5 de cliaque mois. 1
N'' 2796.
MARDI 11 AVRIL 1837.
l'AlX DE l/AB05iXEME9iT.
i fr. i
I an 5h
(i mois 19
5 mois in
1 IDUIS
5
[>o
JLES SAINTS ÉVANGILCS
TRADUITS D£ LA VL'LGATE
PAR M. h'àBBÈ DASSARCB ,
Illustrer par MM. Johahhot, Catélisr,
Gebabd-Segui» et Baevière.
iofir
Kïuuissent à pou piès tout ce qu*oa
Cette édîtion 7^8 Evaugtles est
exécutée dans le même {pûi que
celle de Vlmitalion. Chaque page du
texte est renfermée dans un enca-
drement à la manière de plusieurs
manuscrits du moyen âge, et c'est-là
ce qu'on est convenu d'appeler illus-
tré; expression qu'il ne faut pas sans
doute prendre à la lettre , comme si
FËvangile recevolt quelque illuslra-
tion des ornemeas des arts. La parole
divine n'a pas besoin de ce relief;
seulement les yeux peuvent être flat-
tés de gravures et autres accessoires ,
çuand ils sont exécutés avec r;oût.
M. l'abbé Dassance a pris à tache
de mettre son travail sous la protec-
tion des plus grands noms. Un pas-
sage de saint Jean-Ghrysostôme lui
sert d'avis au peuple iidcle, et le
Discours préliminaire n'est autre que
le XIX® chapitre de la 2° partie du
Discours sur V Histoire uniiferscllc de
Bossuet. C'est un magnifique exposé
de la doctrine de Jésus-Christ. La
hauteur des vues et la noblesse des
pensées s'y joignent à une précision
et une exactitude parfaite. Il n'y avoit
que Bossuet pour rassembler tant de
choses dans uu assez court espace.
Cet emprunt fait honneur au tact de
M. l'abbé Oassance.
Le Discours préliminaire est suivi
de notices surchacun des quatre évan-
gélisles. Ces notices assez étendues
T^me CXUT, LAmi de la Religion,
! sait sur ces saints personnages.
Le fond de la trn'lnctiou nous*a
paru être celle de Sacy, à laquelle
néanmoins M. l'abbé Dassance a fait
i quelques changcinens, soit pour faire
disparoilrc des locutions anciennes,
soit pour rendre le style plus vif. Le
premier volume renferme les Evan-
giles de saint Matthieu et de saine
Marc, et lu deuxième ceux de saint
Luc et de saint Jean.
Le deuxième volume est terminé
par une description de Jérusalem et
des lieux saints. On a regardé cette
description comme le complément
des Evangiles. L'auteur a consulté
les voyageurs anciens et modernes. Il
décrit d'abord Jérusalem , le temple
et les lieux les plus remarquables de
la ville. Il marque les différentes
transformations qu'a subies la cité
sainte. De là il visite Bethléem , la
Galilée, le Jourdain... Ce monceau
est signé de M. de la Bédolière.
Il faut bien parler aussi du travail
des artistes qui ont concouru à déco-
rer cette édition. Il y a des encadie-
mens variés pour chaque Evangile.
Les initiales du Discours prélimi-
naire et des chapitres des Evangiles
sont accompagnées d'ornemeas et de
dessins à la manière du moyen âge.
Les vignettes sont prodiguées. La no-
tice sur Jérusalem et la Terre-Sainte
offre bon nombre de petites gravures
qui présentent l'histoire d'un pè-
lerin.
Mais ce qui est surtout remarqua-
ble, c'est une collection de gravures
qui ornent cette édition. Il y en a
vingt-cinq en tout , qui représentent
l 66 )
<tfiiélques traiu de la vie du Saureur,
Jérusalem, la Voie douloureuse , le
inoDt dei Oliviers, le saint Sépulcre ,
Bethléem, etc. Ces gravures fort bien
exécutées sont un bel accompagne*
ment de cette édition.
RECHERCHES HISTORIQUES
SÇR
LA VÉRITABLE ORIGINE. DES'VAUDOfS ET
SUR LE CARACTÈRE DE LBl'RS DOC-
TRl^iES PRIMITIVES.
Plusieurs écrivains modernes se
5ont occupés de Thistoire des Vau-
dois. Ua ouvrage sous ce titre parut
à Paris en 1796, et est attribué à un
ministre Yaudois, Guide Brez. De
courtes obserf^ations sur Vélat présent
des Kaudois^ en Italien, furent pu-
bliées h Genève, en 1821, sous le nom
de G. Lowtber. Une notice sur F état
actuel des églises vaudoises^ Paris ,
1822, est duc, à ce qu'on croit , au
hiinistre Peyrau^ mort depuis peu.
Un historien plus récent encore,
M. A. Muston, a donné, à Paris, en
1834, une Histoire des Vaudois <les
^lallées du Piémont. L'auteur des Ber"
cherches historiques a lu tous ces écri-
vains, mais il ne s'est pas borné là ;
il a remonté aux sources, il a con-
sulté les anciens auteurs. Il a entre-
pris de montrer à quelle époque les
Yaudois ont paru, à qui ils doivent
ie jour, et ce qu'il faut penser des di-
vers svstèmes des écrivains Yaudois
.et protestans sur ce sujet.
Ce n'est point toutefois l'histoire
même des Yaudois que le savant au-
teur publie aujourd'hui : cette his-
toire, il se propose de la donner plus
tard, et nous ne doutons point que
«cette promesse ne soit favorablement
accueillie du public. Comme l'indi-
que as&ez le titre, le but de$ Rtcher"
ches 'historiques est de nous -laîre coH>»
noitre la véritable origine de la secte
vaudoise, et ses doctrines primitive^.
Cette question, qui n'en étoit pas une
avant la réforme du seizième siècle,
acquit une haute importance dans la
controverse religieuse depuis l'al-
liance ou plutôt la fusion des Yau-
dois avec les disciples de Calvin. « Il
n'est peut<«tre aucune secte, dit Ber-
gier, dont l'origine ait été plus -con-
testée, qui ait donné lieu à des récits
plus opposés et à un plus grand nom*
bre de calomnies contre l'Egli'^e ro-
maine, que la secte vaudoise. » {Dic^
tionnaire de théoLant. f^audois,) On
conçoit, en effet, de quel intérêt il
étoit pour les protestons de répandre
des miages sur ce point de l'histoire,
quand on considère que le but prin-
cipal des réformés de Genève, en s*in-
corporant les Yaudois, avoit été de se
procurer des ancêtres dans la foi, et
d'échapper au reproche de nouveauté .
que leur adressoit l'Eglise catholi-
que , reproche fort embarrassant
dans un siècle où l'on croyoit encore,
comme l'observe notre auteur, que
» la vérité en fait de doctrine et la lé-
» gitimité en fait de ministère ecclé-
» siastique , n*étoient véritablement
» entre l'Eglise et les sectes qui en
I» sont sorties qu'une question de
» priorité de temps : Id verius quod
^tprius,» Or, pour atteindre ce but, il
ne suffîsoit pas aux calvinistes que
leurs nouveaux frères leur apportas-
sent les quatre siècles d'existence qne
leur assignoit l'histoire , puisqirén
s'arrétant au xiP siècle il leur restoit
encore à franchir une bcune de douze
cents ans pour arriveraux apôtres (lont
ilssé disoient les disciples et les succes-
seurs. Après bien des efforts inutiles
pour trouver des ancêtres aux Yau-
dois dans les Albi|;eob et autres an-
(6; )
ckns tectaîres, ib jugèrent plut ûm-
pie de donner un solennel démenti à
l'histoire, en soutenant que les Vau-
dois étoient de beaucoup antérieurs
au marchand de Lyon, Pierre Vaido,
et eu leur donnant pour fondateur
d'abord Claude de Turin qui vi-
Toit au IX* siècle, puis un certain
Léon, contemporain du pape saint
Silrestre, et enfin i'apôtre saint Paul
bû-méme qui auroit évangélisé en
personne les vallées du Piémont.
« Charmés qu'on leur eût fait une
» si belle part en fait d'ancienneté ,
» les Vaudois se sont empressés d'y
» souscrire. Cetexpédient leur a paru
» si bien imaginé, qu'il n'y a pas au-
• jpurd'hui jusqu'au plus mince de
» leurs écrivains qui ne soutienne très-
m TÎveilnent l'apostolicité de leur secte
» (p. 104.) n C'est ce que fit encore,
il y a à peine deux ans, l'auteur d'une
Histoire des fraudais des 'voilées du
Piémont^ remplie des inculpations
\et plus calomnieuses contre l'Eglise
Tosnmtnt. i
Il -^toît à désirer qu'un écrivain ca-
tholique fit enfin justice de tant de
fiuiflsetés ; et si le respectable auteur
des Recherches historiques nous a voit
permis de révéler son nom, et le haut
'rang qu'il occupe dans la milice
'sainte, on auroit vu que la cause de
la religion ne pouvoit être confiée à
de meilleures mains. Il falloit, en ef-
ieC, une érudition peu commune et
one grande connoissance des écri-
vains du moyen âge pour en extraire
des documens aussi multipliés et aussi
précieux que ceux qui forment les
pièces justificatives de l'ouvrage, et
qae les érudits eux-mêmes liront
avec un vif intérêt. Il falloit une étude
approfondie du sujet pour mettre au-
tant de clarté et de méthode dans une
discuasion ,que la mauvaise foi avoit
si fort embrouillée. Enfin, pour se
faire lire dans un temps où l'on n'aime
pas les gros livres, il lalloit piquer la
curiositédu lecteur en mêlant l'agréa-
ble à l'utile, et c'est ce que l'illustre
auteur a su faire, avec autant de sa-
gesse que de goût.
Nous regrettons de ne pouvoir nous
étendre sur cette discussion qui est
appuyée d'une foule de témoignages
et d'autorités. L'auteur suit de siècle
en siècle l'histoire des Vaudois, et
faitressortir les contradictions de leurs
défenseurs Son ouvrage est terminé
par une suite de documens et de piè-
ces relatives à son sujet. C'est à la fois
un livre de savoir et de conscience.
NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
BOME. — Le Samedi saint , M. le
cardinal Brignolc officia dans la cha-
pelle Sixtine , en présence du Saint-
Père, du sacré collège et des prélats.
Le jour de Paque, Sa Sainteté vê-
tue pontificalement et assise sur son
siège portatif sous le dais , descendit
dans la basilique du Vatican, pour y
célébrer la messe pontificale. Sa Sain-
teté étoit précédée des cardinaux
avec les ornemens de leur ordre, des
prélats et de toute la cour pontificale.
Après avoir adore le saint dacrement,
le Saint-Père se rendit au trône de
tierce , et pendant que l'on chantoit
cette heure canoniale. Sa Sainteté
s'habilla pour la messe, et commença
le saint sacrifice à Fautel papal. Elle
étoit assistée de M. le cardinal de
Gregorio, comme évéque assistant,
et de M. le cardinal Spada , comme
diacre de service. MM. les cardinaux
Rivarola et de Simone étoient en
outre diacres assistans, et M. d'Avella
y Navarro, auditeur de Rote , faisoit
les fonctions de soudiacre. Les ar-
chevêc^ues et évêques , et les collèges
des prélats , servoient à l'autel. Le
prince Orsini, sénateur de Rome , as-
sistoit au tr6ne , ainsi que les ma^is-
(6a)
titiUroinains. Après avoir communié,
Su Saititelé donna suivant T usage la
communion aux cardinaux diacres e(
aux nobles laïques.
Après la mess*?. Sa Sainteté vënéra
les reliques de la lance , de la Croix
et de la sainte face. Le temps plu-
vieux ne permit pas au Saint-Père de
donner la bénédiction papale du haut
de la {paierie de Téglise, et la cérémo-
nie se fit dans l'intérieur de la basi*-
iique, où un peuple immense étoit
rassemblé. Le lundi soir, on mit le
i'eu à la girandole du cbàteau Saint-
Ange , mais le mauvais temps empê-
cha rillumination de Téglise et de la
place Saint-Pierre,
PARiy. — La fètc anniversaire de la
translation des reliques de saint Vin-
cent de Paul a été célébrée dimanche
dans la chapelle de MM. de Saint-
Lazare, rue de Sèvres. M. TArche-
vêque a officié matin et soir. M. Té-
vèque de Châlons , M. l'inter-
nOnce apostolique, M. Tévêquc nom-
mé de Saint-Flou r assisloient à la
messe solennelle. On y voyoit aussi
bon nombre d'hommes et de jeunes
gens qui édifioient par leur piété, el
c(ui ontcômmunié. Le soir, M. l'abbé
Jammes a prononcé le panégyrique
du saint. Il a rappelé avec bonheur
les principaux traits d'une vie si fé^
cônde en bonnes œuvres, et a vengé
saint Vincent de Paul des perfides
éloges de quelques philosophes mo-
dernes qui avoient voulu attirer à
eux -ce grand nom. Les Sœurs de la
Chanté étoient venues des diverses
maisons de Paris prendre part à une
fête si intéressante pour elles.
Le 13 avril, jeudi de la semaine du
Bon-Pasteur, à huit heures et demie
du mltin, aura iieii dans la chapelle
du catéchisme, église de Saint-Ger-
Imain-des-PréSjta première commu-
hîon dés jtùnes savoyards et auver-
ignats. La messe sera célébrée par
TH. J'Arche,vêc|itedc Paris, qui àdlniv
nistrera ensuite le sacrement de coti^
firmation k ces enfans et aux hommes
qui ont été pi^parés à cet effet. -It
n'y aura point de quêle.
Nous avons deux faits à jotqdre à
l'espèce de statistique de l'épiscppat
Français depuis 1830 , que hovd
avons donnée dans notre numA'o dii
18 février dernier.
D'abord, c'est la nomination cfe
M. l'abbé de Mai^uerye à l'évcdië
de Saint -Fiour. C^ette nomisat^on
porte à 40 le nombre des noBaina-r
tions faites depuis J830. De ces 4Q
nominations, plusieurs sont restées
sans effet par refus ; quatre prélats
sont morts , un a été transféré , uii
a donné sa démission. Mais il T âeà
ce moment 26 prélats nommes de^
puis 1830 , sans parler de deux tdad»-
jutem^. Si on y joint les six prélats
nommés avant juillet 1830, mais qui
n'ont été installés que depuis , ce sera
34 en tout. Ainsi , les deux cinquiè^
mes de l'épiscopat ont été ^renouve-
lés depuis 1830. ' '
Le second fait à ajouter est la mort
d'un ancien évéque , M. RulTo de
"Bônneval , évéque de Senez , démis-
sionnaire en 1801. Ce prelàt, né'iti
1747, étoit resté à Viterbe , dans ïé-
tat romain ; il y est mort le iS^uatB
dernier. Nous donnerons une notice
sur ce vénérable év43que, qui fut eui-
prisonné au commencement de la ré-
volution, et qui étoit un modèle de
piété, de douceur et de patience 1
Il ne reste qu'un seul membre de
l'ancien épiscopat français; c'est M. de '
Bovet, ancien évêique de Sistéron y'pnis
archevêque de Toulouse, iqui a dontvé
sa démission , et qui vit à Paiis dans
la retraite. Ce prélat est âgé de 92
ans.
Quelques journaux ont reproduit
noire tableau de l'épiscopat depuis
1830. Un journal avoit annoncé des
mutations et additions à ce travail.
Nous n'avons remarqué aucun chan-
gement dànsson article.. La seule ad-
"TT^
r
( 69 )
dition qu'il ai tfahe est d'indiquer 3
prélats morts depuis 1 830 ; nous n'a-
vions pas parlé de ces prélats qui n'oo
Qupoient point de sièges, mais qui dé-
voient peut-être eii effet trouver place
éans un tableau destiné à embrasser
I0U8 les noms et les faits relatifs à
Tépiacopat. Or, depuis 1830, il est
mort non paa seulement trois, mais
3uatrc prélats qui n'occupoient point
e sî^es, savoir : M. de la Broue de
Yarcilles, ancien évéq^e de Gap, mort
4 Poitiers le 25 novembre 1831, à
Fâge de 97 ana; M. Jacqucmin , an-
cien évêque de Saint-Diez , mort à
Tlancy le 15 juin 1832 , à Và^o de
82 ans nioins six semaines ; M . de la
Brae de Saint - Bauzile , évcque de
Tempe in partibus, mort à Paris le
27 mars 1832, à l'âge de 72 ans , et
M. de Sagey, ancien évéque de Tulle,
mon à Paria le 20 mais 1836, à Tàgc
de 77 ans.
Ces quatre prélats éîoient clia-
noioesde Saint-Denis, et n'ont pas été
remplacés. Il n*y a plus aujourd'hui
dans ce chapitre que quatre prélats,
savoir : M. de Bovet , ancien arche-
vêque de Toulouse, et précédemment
^réque de Sisteron ; M. Cotlret, évê-
que de Carystc; M. BlanquetdeRou-
ville, évéqucdeMumidie, et M. Giiil-
lon, évêque de Maroc ; celui-ci nom-
m^ depuis 1830.
Puisque nous sommes i-e venus sur
notre tableau de Tépiscopat français
depuis 1830, nous répoB^drons à une
demande qui nous a été faite i^lati-
vement à une nomination épiscopale
dont nous n'avions parlé qwe vague-
ment. Cette nominaiion eut lieu en
1831 , après la mort de M. i évêque
d'Ajaccio. L'ordonnance étoit toute
dressée, elle étoit eu faveur d*nn pa-
rent du prélat. Mais Ton fut averti
que pour des raisons très-graves elle
éprotiveroit des difficultés à Kome^
et l'on y renonça. »
On publie en ce moment à Pa-
m une cpllcctiou de petits livres ,
sous le titre de la Science popuiaire
de Claudius , simples discours suc
toutes choses. Cette collection s%
compose jusqu'ici d'une trentaine de
petits écrits qui traitent chacun un
sujet particulier ; il y a des voyages ,
des livres sur l'histoire , sur la phy-
sique , etc. Mous avons sous les yeux
un de ces petits volumes, qui i pour
titre : Sur les variations tie CHistoirCi
On s'y plaint beaucoup que l'histoire
ait été écrite dans des vues étroites,
et on y fait de {];rands éloges des
Lettres sur V Histoire de France de
M. Thierry. A l'occasion des attéris-
semens produits par les sables de la
mer ou des fleuves, on dit que le Mil
dépose tous les cent ans à peu près
5 pouces de terre sur le sol de la
bisse Egypte, et que l'on a fouillé de
40 à 45 pieds sans trouver le fond
(le ce dépôt. Il est aisé de voir où
tend cette remarque ; on a vouhi sans
doute faire entendre que le Délia s'é-
toit formé p.ir une succession de
milliers d'années. Ce seioil un dé-
menti donné à la chronologie s^icrée ;
mais d'abord le fait allégué est- il
bien sûr ? Qui a fait celte observa-
lion? l'a-t-on bien vérifiée? ira-t-on
sur un rapport eu Tair d'un voyageur
infirmer une histoire appuyée sur les
bases les plus respectables?
L'auteur reproche au dernier siècle
d'exclure de l hiNtoire les faits reli-
gieux, mais il pi étend que les siècles
préccdens nctoient pas plus équitables
quand ils classaient aueiqucs faits reli-
gieux^ comme des faits excepionnels ou
divins. Entre toutes les religions y ils
nen voyaient quune seule ; entre tous
les temples qui contèrent la terre, ih ne
vof oient que leurs propres temples,
entre tous les lii^res sacres quun seul
livre. Alors on n'eût pas osé ne voir
dans la Bible qu'un livre humain ;
depuis , Voltaire l'a insultée. Pour
nous, aujourd'hui plus heureux , nous,
pouvons, tout en vénérant et aimant ces
grands livres , les restituer à Vhuma"
nité. L'étude de r Orient a , pour ainsi
dirt, décampoti la Biblt. La Cenèie u
éùii pendant ditns le Zend-Avesla dei
Pprtans, U PeiUaUuqtu a tes analogues
dont let lois deAfanou et des f^idasJiA
.dans sa sublimité, c'est le citant éternel
de (Arabe , depuis les poésies antique^
jiutjuau Coran réformateur. Ainsi,
tous les livres sacrés rentrent dans la
classe commune des faits historiques
Si les merveilles qu'ils racontent nom
Jbnl sourire , Cimagiiiarioa qui les a
vues nous conduit aux impressions soUi
lesquelles elle s'ouvrit à ces étranges
Ainsi , il eal clair que la Bible et
l'Evangile ne sont ptusque des livres
lUKrfS comme ceax des Indiens; ce
liont des livres humains comme le:
âuires. Les voilà restitués à Clmmaniié.
On croit avoir trouvé le juste milieu
entre le respect superstitieux des an-
ciens temps et les moqueries et let
insultes de l'école vollairienne. On
sourit aux merveilles que cei lois ra-
content ; c'est une histoire conjecturale
pour laplupart des détails, mais ■véri-
iique pour Suspect général des masses
et des ensembles. Ce qui suit est encore
Èieu plus, significatif. Tous les faits
humains ont été soumis S la m£mé re^
cherche , depuis les plus graves jus-
qi^aiix plus fiuiles, depuis la religion
jusqu'au théâtre ; on a vu que celui-ci
n'éloil pas plus sorti de dessous terre
queCaulre n'éloil tombée du ciel.
Voilà la conclusion de l'auteui- ; tel
est le résultat de ses simples discours,
telle est la science que l'on cherdie à
rendre papulaiie. Le format de ces
petits livres, tous in-24, leur bas prix
( 12 , 15 ou 20 sous) , leur biiéveté ,
leur faux air d'impartialité, tout cela
eat propre à leur donner de la vogue.
Ciaudius n'injurie pas, ne raille pas ;
/ii paroit fjrave et sérieux. C'est le
ton de l'incrcdutité actuelle. Elle
bUme le persima^e de Voltaire , mais
elle traite au fond la Bible arec peu
de respect, et comme RouMeau , tout
en admirant la majesté et la sainteté
( 1»)
de cbosOT iucroftUes él qui font
Le sieur Laverdet, ancien libraire
à Clichy, aujourd'hui associé d'At»«
zou, et 'se disant prêtre de l'élise
française, est assigné pour le jeudi
13 avril, devant le trîbuual de Maiw
tes, comme prévenu d'avoir le 12
mars dernier, réuni un grand noin-
bre depersonnes pour exercer ce qu.'ii
appelle son culte, dans un bâtiment k,
SennevtUe, et cela sans autorisation g
et en second lieu pour avoir porté dea
oiueineiiH sacerdotaux ; délits prévus
par les art. 291 et 152 du code pénal.
Pareille assignation a été donnée à ua
sieur Cboron, libraire ùParis,comma
ayant aidé et assisté Laverdet- Lé
sieur Auzou, qui prend le titre de
chef de l'église française, et qui avcnt
donné à Laverdet un permis de célé-
brer, n'est point mis eu cause, qooio
au'il eût été mandé devant le jn^e
'instruction. MM. Odilon et Ferdi-
nand Barrot se sout chargés de la ds*
fense des prévenus. Il paroit qu'on
veut faire de cela une grande affaire;
on va dire que la liberté des cultea
est inena(:êe,parce qu'on empêche des
baladins d'exercer un culte qu'tlsoot
inventé la veille. Des entraves et dei
insultes pour la religion véritable, Ct
en même temps liberté et protection
pour des cultes menteurs et absurdes,
voilà au fond ta théorie de quelques
légistes. Il sera curieux de voir A
AI. Odilon-Barrot défendra mieux
Laverdet qu'il n'a défendu il y i
;s et r Arche v/ "Jie de
Ua vénérable prélat qui a la bonti
prendie intérêt à notre Journal ,
us fait l'honneur de nous adresser
e note reUlivemeot k un livre
dont il est parlé dans le numéro du
17 janvier derni^ :
- Le Maniai dei vietîmn de Jitat est
»ins nom d'imprimeur; on lit seulement
des évangiles, elle les trouve pleins] »ah»ii\vi\roaûs^KK: AwdêJitM-Chritt^
(7«)
»TfS- Cet«iMnplÉÎr«. me AitJ«inii il j
■ cntiron *iDgt int par une personne
pieuse, qui ne M loiicioît pis de le ga rder,
■ L'Avii de ia Beligion croit que le guide
doat il y eti »ouveal pirlê , est l'abbc da
Gurj, vicaire de Siint-Pierreiui-Bœurs.'
i^Paria. Daus le volume qoe j'ui. on trouve
Hir DR pelil carrË de papier une notice à
la inaio , <|ui doone le nom du guide '.
Jf. TorsiiiK , premier vitairt de Saint-
PitTTe-aux- Bttmft.
M L'tDleur du Uanadl pareil flre dam
Terreur des Diillënaïres. Notre Seigneur
lui promet de raittmbUr ion nouDruu
peupU d» loaltt la parlîti dt la ttrrt , et
de U coHduin m Jtdét, dont il lui danntra
te damaÎKi. Quant à ses viclimea , U pro-
«cl d» Ui placer avec U$ pritua et Ut eheft
de ion pifle dam U paradU timitrt
f«i lem TtlTOuai alort tt oaurt pour y Hre
le «entre da toit régne glorieax dam CE-
gUëe. •Pag. 5o6et 3i4.
Cétoit sur l'indication deGrégoire,
dtkosaoaUutoiretlet Sectes nligieiues,
S le nous avions nommé l'abbé du
arry comme le guide de mademoi-
tel\e lïrolipn. Mais la iioie manus-
crite aur i'ij)bé Turmiiie nous pa-
xoît mériter pi tu de coiiGaAqe.Ciauiit:-
Firinin Turinine étoit du diocèse
d'Aimeas ; il entra au collège du car-
dinal Lemoine , à Paris, et il eu fut
joeiits. Il entra eu licence en 1756,
et eut le 77* lieu dans le lahleau de
licence de 1758. U lut reçu docteur
en 1763. A l'époque de la révolution,
il étoit premier vicaire de lu paroisse
Saint-Pier re-aux-Bœurs, dans la Cité,
et refusa alors le serment. Nous ne
savous ce qu'il est devenu depuis.
M. Guigou, évéqued'AnQoulèmc,
qui a passé l'hiver à Htères , est ar-
rivé le 1" avril à Marseille. La Ga-
zelle du Midi annonce que la santé
du prélat est bien amélioiéc. U doit
passer un mois dans sa famille ,
et aller ensuite aux eaux de Balaruc ,
d'où il retournera dans son diocèse.
Le dép«rtciii£nt de la Uaule-Ga-
ronne ■ été compris pour une aom-
1111- de 6,000 fr. dans la répartition'
dus fonds sur l'exercice de 1837 pour
II' jia ration , acquisition ou construc-
tion d'alises ou de presbytères.
On ne peut concevoir i, qnet des-
sein apu êire composé et répandudans
(|iiclque5 canipajjnes un peiit écrit
lit douze pijies, sous lu titre de Triom-
phn de la foi dam ta Cocftiiichine. Oh
suiipnse quecet écrit est de deux mis-
sio..naires, MM. de BelmonI et jtfo-,
rainvilie, débarqués à Marseille le 24
riavembre dernier, ■ aprét cingt ans
daheiu-e. Or, il n'y a point eu en Co>
cliincLinedeiiiissionnairesdecenoni.
Ainsi loul le récit qu'on leur prête est
une invention. On suppose que ce»
luiâsionnaires êioieiit partis en 1816,
pour Macao , tl furent reçus par
M, l'abLé Baroudel; or, M. Barou-
ilcl n'y étoit point encore. Le resln
dts aventures racontées dans Vim-
primé, est à l'avenant. Le luission-
aaire est arrêté, présentédevant l'em-
pcieur qui se convertit et refoN la '
baptême, ainsi que la phu grandu
psrlii; de ses sujets ; sur dix-liuit inilr
lions d'hahilans, dît-on„il n'y en a
pas aujourd'lini un quart de diré-
lieus. Ce sont là des contes, et il est
inci'Oyable qu'on imagine de pareil-
lt-5 .:boses, qu'on les imprime et qu'on
Its répande. A-t-on voulu tourner eu
[idiciile l«s travaux des missionnai-
rcs, ou bien ne faut-îl imputer celte
imposture qu'à l'avidité du gain de
quelques colporleuis qui, allant dan»
Its campagnes distribuer lunr.f bro-
cliures, ont voulu frapper les cspiiu
par des rc^ullats merveilleux, et eut
bi odé toute cette histoire ? Nous vou-
lons croire que cette explication est h»
plus vraisemblable, iiiaii il n'en f,>nt
pas moins déplorer eeîte témériw';
qui tourne en fictions les travaux le*
plus estimables des ouvriers évatigé-
liquea.
Get impi iiné porte les nom» iCjlit'
gei; de Mante», et de I.amanxU , iiu-
primeur i Vannes , qui y iont peut- 1
être ^Uangers.
Le ti'ibunal de Terinouile , en Bel-
gique , a condamné à dix jours de
prison ei 16 fr, d'amende Fiançois
île Bruyckère, d'Oveiiiieii-e , dans la
Flandre orientale, pour avoir trou-
blé l'exercice du culte cl injurié le
cui'é de la paroisse-
M. de Homnier,évé(]ue de Trêves,
étant Utort an mois d'octobre dcr-
niei-, et l'éldclion des nouveaux éwè~
(^ues devant su faire dans les trois
mois après le décès des prédécesseurs,
le chapitre de la cathédrale de Trê-
ves a dû se réunir le 11 janvier pour
pi-océder à l'élection d'un é\'êque.
Elle n'a pas eu lien parce que le com-
>iiîssaire royal qui doit assister à cette
élection ii'etoit p;is i-ncore désigué.
Le gouvernement avnit trois mois
four dési^riier ce ronuiiîssairc ; il ne
a pas fait pour gagtser du temps et
forcer le chapitre de donner b voi>i
il son candidat qui est déjà désigué et
Î ne nous nous ahslonons de lionmier.
e candidat doit Être penona resi
gitUa; c'est-.l-dii-c que l'oli piéseute la
liste des candidats an prince qui
donne à tel ou tel l'exclusion, si
par hasard il y avoit un /icr.to'ui non
graïa. Mais l'exégèse pi-ussienne ne
l'entend pas dç cette manière. Elle
veut que le chapitre clioisissi: tellç
personne et telle seule personne
agi-éab!c au prince, El avec cela l'é-
lection doit être liiire !
Ji'n 1^21, Pie VU jwr «n Lref du
16 i'""et avoit exhorté les chanoine8
de Trêves à exercer leur droit d'élec-
tion dans l'intéi-ét de l'Eglise et des
fidèles : Vous ne devez, leur disait-
il, vous proposer d'autre fin que
l'iiiilité de la relif>iou et le saint d«
troupeau. Le Saint Père ajoutoiten-
siiiie que l'on devoit nonimer dea
Ersouues que l'on sauroit être agréa-
is au roi, ce dont on aiiroit soin de
s'assurer avant de procéder à l'élrc-
(.7" )
ton. L'interprétation de ce hi-cf a Ai-
isé le chapitre. La majorité a voulu
qu'on demandât au roi d'indiquer la
personne qui lui étoit agréable. Trois
jeunes chanoines, MM. Braun, Ar-'
nolt et Muller, étoicnt d'un avis con-
traire et fa isolent remarquer qu'alors
il n'yavoitpas proprement d'élection
ni liberté du choix. Ils vouloient
i|ii'o» proposât an ixii plusieurs. can-
didats dont il rejeteroit celui qui se
lui conviendroit pas. La majorité n'a
tenu comptB de cet avis ; les trob
chanoines ont écrit à Rome pour ins-
truire le pape de cette affaire.
Un journal angtalis annonce que
le 31 mars »n a posé à Londres \m
première pierre d'une nouvelle cha-
pelle catholique , dans Priory-Streeti
on croit qu'elle scraaclieyée au moi»
de septembre.
T..educdeModèneetsaI!\niilleont
nssistéaux offices de la Semaine sainte
dans la paroisse de Saint-Dominique,
àModène. Le Jeudi saint, après la
messe solennelle , le duc et là du—
I liesse «e rendirent avec tout leur cor^
ti'ge dans la gjrande salle du ftàtais ,
OH ils lavèrent les pieds , I un 3e
douze pauvres vieillards , l'autie dé
liouxe femmes Sgées , et les se^^-i^ent
;'i table. Après ledînei
nulle et leur conrvisit
lii-anx dés cglises. Lcji
elles assistèrent â la me
à la cathédrale, et reci
diction papale.
POLITIQUE.
Kons avons di^jï parlé du iniria|6 du
IîIb d'un prinee qui tient, dil-on, b M|«
appelé roi tréi-ehriiUn, ivcc nne lotb^'
tienne, et nous y reviendrons, ciir un tel
■cte cEt la pins grave injure faite h la rc-
lif^îoo de h majorité des l'rançafs, à la
religion de Clovis, de Cliarlemagne et de
saint Louis. Kn tenverf^ni l'A relie véciré.
cj< rernianl Saint-Cennaln'rAiiicrrois et
(li iifaugiii'anl sûr le lOnib^an de s'Sliite
tonte ta fa-
eiit les toia-
ir de Pâ<|ne,
ie pontificale
reiit b héai'
(73)
Geneviève le Panlhôon dejnillet, l'esprit
du. mal , aux yeux peu clairvoyans , n*a
paru s'allaquer qtfÎL des pierres insensi-
bles; maïs par celte alliance c'est l'avenir
de la religion qui est compromis, peut-
être un jour la sûreté de lYtal. Quoi ! il
pourroît se faire, le pfcre cl le fils venant
à mourir l'un après Tautrc, comme cela
est déjà arrivé tant de fois dans la succes-
sion de nos rois, qu'un enfant reslàt en
bas âge sous la tutelle de sa mère! Alors
la rôgenie de JYance, de ce piyR si ca-
iholiqne, seroîl une protestante! Ministre
imprudent qui avez conclu celle négo-
ciation, y avez-vous bien pensé, et tout
retour eslil fermé? H-
Un mariaore de prince dont la dépense
est éfBluét d'avance à deux millions pour
les contribuables, sans compter le sup-
plément annuel de trois autres millions
dont on s'attend /i voir augmenter son
étahlissement d'héritier présomptif.— La
création d'un magnifique apanage, et le
paiement d'une dot de reine. — Les espé-
rances d'une amnistie générale attachées
aux réjouissances cl aux prochaines fôtos
de cour, **- FA à côté de tout cela, des
demandes de fond» secrets pour foire face
aux complots et aux conspirations ; un
projet de loi contre la non-révélation, el
un autre qui l'accompagne pour un éta-
blissement permanent de déportalion. —
i:ne machine infernale nouvellement dé-
couverte, et <|ni d«nne lieu à des pour-
suites criminelles contre les complices, à
défaut du principal inculpé qui s'est
étranglé dans sa prison. • — Un procès
pour crime d'état au premier chef et dont
le dénouement approche h la cour des
pairs.... Telle est d'un côlé la physiono-
mie de notre situation.
Si volts la regardez de l'autre, voici
ce qu'elle vous présentera : Un hiver long
et rigoureux qui prolonge outre mesure
les souffrance» et les délreiscs du peuple.
— Une épidémie qui double partout à peu
prbs demoilié la mortalité oïdinaiie, sans
compter le ncmibre infini d'indispositions
et de maladies qui te joignent à tant d'au-
tres causes pour diminuer les moyens
d'existence des familles pauvres (jui vi-
vent de leur travail. — Le commerce at-
teint d'une crise violente qui ébranle de
tous côtés les forlunes industrielles, et
multiplie les faillites de la manière la plus
cifrayante. Une sorte de punique qui fait
retirer des caisses d'épargne les nom-
breux dé'[)ôts que l'économie des classes
ouvrières leur avoit confiés dans des jours
de plus grande sécurité. — Un élal de
gêne et de souffrance générale qui pèse
horriblement sur les contribuables sans
que le poids de la conlribution s'allégc
pour eux ; sans que le fisc el les parties
prenantes du budget puissent ou veuil«
lent leur faire grâce de rien ; sans que
personne (n!in cesse de leur parler de
dotations, d apanages, de Fupplémeiis do
fonds secrets, de fêtes de cour ol d'éla*
blissemcns dis|)endi(ux pour les princes
de la maison d'Orléans.
Ajoutes à cet apereu, si vous ne trou*
vez pas que ce soit assez; ajoutez qu au
moment où la capitale avise aux moyen»
de pourvoir magnifiquement aux rejouis»
sauces cl aux somptuosités d'un prochain
mariage, la seconde ville du royaume se
meorl de misère el d'inanition. Ajoute»
que, pour indemniser la ville de Paris
de tout l'argent qu'elle se voit à la veille
de jeter dans les féles^ on ne (ui connoit '
de ressources extraordinaires que les trois
arpons do terrain de l'ancien Archevêché,
dont M. le ministre des finances et l'ho-
norable M. Del.ibordo viennent de la
faire gratifier pai* ïétat. auquel ce terrain
n'apparlenoil point. Ajoutez enfin qu'au
milieu de toutes ces confusions cl de
toutes ces profusions, on est obligé de
passer des semaines entières ù chercher
imil courages ministériels qui osent re-
garder en face une pareille situation, et
mettre la main h ces fusées pour essnyw'
de les démêler. Alors vous aurez une idée
à peu près exacte do notre chaos politi-
que et social ; et pour peu que vous ayez
appris, en lisant l'histoire, de quelle ma-
nière les peuples sen vont, un horosco|">e
( 74)
comme le nôtre ne Voos parottra pas dif--
ûcile à tirer.
Les chiffres de la Gazette dé France
étant quelquefois très-bons à consulter,
nous lui empruntons volontiers le calcul
qu'elle faisoit il y a quelques jours pour
établir la statistique personnelle des
hommes d'état entre lesquels la révolu-
tion de juillet peut choisir ses ministres.
Tout compte rendu depuis sept ans, d'a-
près les états de composition de ses di-
vers cabinets, il n'y a que vingt-deux tê-
tes sur lesquelles le roulement puisse
porter.
Si nos lecteurs s'en souviennent, c'est
aussi ce qui nous a fait dire plusieurs
fois que nous attachions peu d'impor-
tance a tous ces ballottages d'ambitions
ministérielles où la Fiance n*a réelle-
ment à intervenir que pour choisir entre
Garybde et Scylla. On n'auroit jamais
imaginé sans doute qu'une révolution do
raison publique, si riche en capacités et
en grands hommes, n'en pourroit trouver
que vingt-deux, c'est-à-dire quatorze de
rechange en tout, pour la conduite de
M barque, et qu'elle se verrait conti-
nuellement forcée d'aller et de revenir
des uns aux autres : de M. Thiers à
M. Guizot, de M. de Broglie 5 M. Mole,
de M. Soult à M. Maison ou 5 M. Ber-
nard, de M. Barthe à M. Persil ou à
M. Sauzel, de M. de MontalivetàM. Gas-
parin.
Qu'importe après cela, quand on sait
aon compte, et qu'on a vu tour à tour ces
vingt-deux mérites ministériels à l'œuvre;
qu'importe, disons-nous, quelle combi-
naison fera sortir de cette loterie huit
noms plutôt que huit autres? Ce ne sont
toujours que les mêmes pilotes qui se re-
lèvent les uns après les autres au gouver-
nail et à la manœuvre de notre frêle em-
barcation de juillet; toujours les mêmes
régulateurs de la triste machine qui nous
roule si rudement de cahots eu cahots et
de p'Vécipices en précipices; toujours en-
fin-le même nombre déterminé de capa-
bles qui se partagent le soit de la France
entre vingt-deux. Ce (pii |«vient à dîri^
que notre pépinière de grands hommef
peut aller jusqu'à fournir de quoi fair«
un ministre médiocre par quinze cents:
mille âmes; et que si, malheureusement/
le choléra venoit à se mettre au milieu dé-
ce petit équipage, c'en seroit fait du vais-
seau de juillet.
PARIS, 10 AVRIL.
Le Journal des Débats, sur un ton pa*
telin et tout dolent, se plaint de rostra*
cisme porté contre les /tommes éminénë de
la révolution de juillet : MM. deBrùglie,.
Thiers, Barthe, Mérilhou.... Maintenant»
c'est le tour de l'honorable M. Guizot. Les
frères Bertîn ont donc oublié le temps oA
ils prononçoient l'exclusion des hommes
monarchiques? Qu'on renvoie M. de Fil»
/c7«, écrivoient-ils en 1827, et nous eikbrM'
serons les autels de la concorde, ' Qu*om
renvoie M. Guizot , leur crie la gauche en
1837, et la eoneiliation est faite, Comm«
vous avez fait, il vous est-fait.
^ , — Dieu seul règne et gouverne ! Admi-
rons la marche de la providence. £n An*
gleterre, les Stuarts renient la foirde leurs
pères, et ils sont précipités du trône. L»
protestantisme a renouvelé dansceUeMH
cienne lie des saints toutes les horrenri
des premières persécutions de l'Ëglisé. En
France, Napoléon ose porter les mains
sur Toint du Seigneur, sur la personne
du vertueux Pie Vit, et la colère du ciel
éclate sur lui et toute sa race. M. Ni^po*
léon Duchatel n'a pas réfléchi sar ces
grandes leçons en rédigeant son fameux
projet de loi.
— Nous n^avons point encore de minis-
tère. M. Mole a été chargé deux fois de
refaire un cabinet , et M. Mole a échoué.
M. Guizot, envoyé aussi à plusieurs re^
prises à la découverte , n'a reculé devant
aucune difficulté pour réunir des élémens ;
il a fait même une visite à M. Thiers : mais
toutes ses démarches et son amour-pro-
pre mis de côté , n'ont servi à rien. De-
puis deux jours, c'est le maréchal Soult
qui est à l'œuvre ; il est allé chez M* Thiers,
et l'a ùé^ conduit deux fois au chàieau.
(75)
Al Voa s'en rapporte ani braits qui circa-
lent , ces messieors voadroient le retrait
des lois relatives à l'apanage et à la dot de
Ul reine des Belges , ainsi qae l'abandon
de la politique qui a été suivie à Tégard
de l'Espagne.
On fait entrer dans la composition du
ministère de M. Soult, MM. IJumann,
Passy et Salvandy. Ce dernier aurait le
[/orlefeuille de Tinstruction publique.
— Aujourd'hui M. Dupin est allé au
cb&teau. Il y en a qui disent que le prési-
dent de la chambre des députés voudrait
être nommé ministre de la justice.
— M. Tixier Lachassagne est nommé
premier président de la cour royale de
Kiom. Sont aussi nommés, M. Mirafle,
présidait du tribunal de Versailles;
M., Bernard de Mouchamp, vice-prési-
dent du même tribunal; M* Latour, pro-
cureur du roi à Gaillac (Tarn) ; M. Ban-
chereaa-La^range , procureur du roi à
Barbezieux (Charente).
— Des journaux qui accueillent facile-
ment les nouvelles les plus incroyables ,
ont publié il y a quelques jours que M. le
duc de Bordeaux s'étoit échappé de Go-
liUi d'ai]Ures sont venus achever la ridi-
cule version ; d'après ces derniers , le
prince s*étojt rendu en Espagne auprès
de Charles V.
La vérité est que si M. le duc de Bor-
deaux a quitté momenlanément Goritz,
ce qui du reste est contesté par nos jour-
naux ministériels , il est allé h Aquiiée ,
oîi il a dû faire des fouilles pour sou ins-
truction.
Aquiiée est une ville du royaume d'Il-
lyrie, cercle de Gorilz, située à une lieue
de la mer Adriatique, et à vingt-trois lieues
de Venise. On sait que cette ville, jadis
très-riche et très -florissante , fut saccagée
en 45 a par Attila.
— M. Pasquier, président de la cour
des pairs , après avoir interrogé les accu-
sés qui viennent d*étro mis en accusation,
a nommé d'office M. Delangle, bâtonnier
des avocats à la cour royale de Paris, pour
défendre Meunier, et M. Chaix- d'Est-
Ange pour défendre Lacaze. Lavaux ■
chosi pour son défenseur M. Ledru-
Rollîn.
Les débalsqui commenceront leai avril
ne dureront pas, dit un journal ordinai-
rement bien informé, plus de cinq jours.
D'après cela, les témoins produits aux dé-
bats seront bien moins nombreux que
ceux appelés durant Tinstruction ; la com-
mission a recueilli, assure-t-on, i,oiodc-
positions.
Des ouvriers sont occupés à arranger la
salle pour le 31. On dit que pendant le
procès les travaux de construction seront
suspendus.
— M. Bertier de Sauvigny, ancien co-
lonel, l'un des fils de l'intendant de Pa-
ris, qui fut massacre le a a juillet 1789,
est mort le 4 avril.
— L'affaire de \siQuolidienne, qui avoit
été remise quelques jours avant , sur la
demande de M. Berryer, a été appelée
vendredi dénier, et de nouveau renvoyée,
à cause d'une indisposition de M. Plou-
goulm, qui devoit porter la parole.
— Nous avons déjà parlé plusieurs fois
des poursuites dirigées pour délit d'usure
contre lap sieurs Jeannin et Joyaux. Le
tribunal vient de condamner le premier
à 36,ooo francs damcnde, et l'autre à
10,000 francs. L'escroquerie imputée an
sieur Jeannin a été déclarée prescrite , ce
qui a empêché le tribunal de lui appli-
quer une peine pour ce délit.
— Madame de Saint-Leu, mère du
jeune Louis Bonaparte, qui habite depuis
long - temps le château dArcnenbcrg
(Suisse) , est dans un état de santé, dit-on,
tort alarmant pour ceux qui rcnloureut.
— Les contumaces du 3o octobre qui
se sont constitués prisonniers quelques
jours après racquiltemcnt du comman-
dant Parquih et de ses co- accusés, com-
paroitrônt le 1 9 devant les assises.
— L'affaire du général de Kigny a com-
mencé aujourd'hui 10 devant le conseil
de guerre réuni à Marseille. D'après l'é-
noncé des assignations, M. de Kigny est
accusé d'insuUcs avec propos à Tégard de
«on supérieur , el d avoir en présence de
IVnnerai poussé des clameurs tendant à
jeter l'épouvante el le désordre dansTar-
ince.
— Horner, condamne îi la peine de la
réclusion pour fabrication d'un faux bil-
let de 5oo,ooo fr. au préjudice de la suc-
cession du sieur Armand Seguin , a été
exposé ces jours derniers sur la place du
Palais de-Juslice. 11 étoit profondément
abattu.
Nous avons donné dans notre dernier
Kuméro un extrait de Tinslruction qui a
été faite après ratlenlat du 27 décembre,
et dont le rapport a été présenté par
M. Barthe à la cour des pairs. Il nous reste
h parcourir Tacte d'accusation formulé
par M le procureur-général Frank-Carré,
et signifié aux trois accusés.
Le procureur-général rappelle d'abord
Tattentel du 27 décembre. L'assassin ar-
rêté au moment où il venoit de tirer sur
LonisPliilippe refusa de faire connoître
son nom ; il n'a voit rien sur lui qui pût
indiquer qui il étoit; son linge même étoit
démarqué. Dès qu'il apprit qu'on venoit
cPariêler plusieurs individus, il s'écria :
« Mais c'est inutile, je suis seul. » Forcé de
convenir qu'il avoit agi sous Tinfluence
d'une passion politique , Meunier refusa
d'indiquer à quel parti il appaHenoit,
ajoutant : Qu'un crime commis dans un
purii, lui caust toujours beaucoup de tort*
Çîonlrairement à ses premières déclara-
tions, pendant qu'on le conduisoit à la
Conciergerie, Meunier dit qu'il apparte-
noit à une société, que cette société se
coroposoit de 4o personnes , que ces 4o
personnes avoienl juré la mort du roi des
Français, que lui, numéro 2, ayant man-
qué son coup , le numéro 5 tireroil à son
tour. En descendant de voilure, il se ré-
tracta ainsi : « ]Vc croyez pas ce que je
viens de vous dire , notre société n'existe
pas; j'ai voulu rire, »
Le 28 décembre , on ne savoit pas en-
core le nom de l'assassin. Dans la matinée,
le sieur Barré , ayant lu les journaux, et
croyant reconnoître le signalement de son
neveu, se présenta chez le procnrcur du
i-oi, qui le lit conduire à la Conciei-^crîe ;
e'étoit lui , c'étoit Meunier. Le pistolet,
76 ) ~
instrument du jcrime, fut présenté si^
sieur Barré, qui le reconnut pour être h,
luî; ce dernier Ta voit laissé chez Lar
vaux.
W. le procnreor-générai rappelle le»
antécédensde Meunier, fort tristes, comme
nous lavons dit dans notre dt^nier Kiiv-
méro. Il dépensoit ordinairement le di-
manche toulTargenl qui 1 avoit gagné pe».
dant la semaine, ou restoit au litqaaa4
l'argent tut manquoit. Meunier, d'abord
chaud partisan de la révolution de juillet,
ne tanta pas à modifier ses opinions. Son-
amour po»r la famille d'Orléans se chan.
gea bientôt en haine. On le vit dans dJfié-r
rentes émeutes, on l'entendit proiMwi^fr
des propos fort ofTensans ponr le roi des -
Français; il prit part aussi à riosurrectioQ
des 5 el 6 juin i832, et lit partie de diffé-
rentes sociétés secrètes.
Kn 1 853, Meunier (ut employé par son
oncle Barré, qui venoit d'entreprendre OA^
cçmmerce de sellerie assez considérable.
Quelque temps après, Barré cédtao»
maison à Travaux, et INIeunier resta avec.
ce dernier; plus tard, il le quitta poai re-
tourner auprès de son oncle.
La vaux fit alors plusieurs démarches
ponr l'engager à revenir ; il chargea niêrriéf
un sieur Geofî'roy d'employer tous ses ef-
forts pour le ramener. Meunier rentra le*
i5 décembre. Pendant les clnq.jotRs qui
ont précédé son crime, il ne se rendit pa^^
chez Lavaux à son travail habituel; il
passa ce temps au jeu et en orgies.
Meunier se trouvoit à table, le 21 dé-
cembre, chez le sieur Boulanger. La èon-
^ersalion s'engagea sur la religion, rt
Meunier a suivant la déclaration do !«
dame Ceheux , dit qu'il ne croyoit pi^^.
Dieu. »Je lui demandai, continue le tàr
nioin , si ses parons l'avoient élevé dacis-
ces principes, il me répondit que nQti;
alors je repris et j'ajoutai qu'il étoit hca-
reux qu'il se fût conservé honnêfe homme
jusqu'alors, car il avoit les principes d'iMi-
voleur et d'un assassin: en disant cela,
je le priai de m'excutscr sur ma franchise*
Il me répondit : Madame, je ne vous en*
veux pas, cela ne me fâche nullement.*
Le jour de Noël , à la suite d'une orgie
chez la femme Fiée, maîtresse de Laeaze,
quiéloît alors h Auch, Meunier, d*apr^ft
celte femme , tirant de sa poche le Guidé
des voyageurs eu France , un livre journal
cl un II vve-por if feuille, dit qu'il n'eu avoi^
phis besoin, d vouloîl l*s<lonner \ Lacazo,
jpofir qn'H conservât souvenir de lui. En
effet, il prit une plnmc et écrivît : « Donné
par M<Ainicr à Lacaze, Paris, *j5 dé-
cembre. »
Le 27 décembre. Meunier sortit de
-chez lui vers lesdixhecres. Deux témoins
qni roui vu et ont causé avec lui au mo-
ment où il alloît se rendre sur le passage
dn cortège, n'onlremarqué en lui aucune
préoccupation.
Le procureur général rappelle que
Meunier depuis long-lemps monlroit de
nndîfrérencc en matière politique; mais
il établît îp te ce n'étoil qne par calcnl.
Dans Tirti de ises interrogatoires l'assassin
a dit : « Nous étions convenus, Lavau\,
Lacaze cl moi, qu'il falloit éviter de par-
ler pdtïtique devant le monde, et même
giiand nous étions ^*u!s, afni de 11e |>as
éreifter ^attention. »
Au mois demaî i836,Mcunïeréprouva,
dans le ttia^asin de Lavant, une violente
attaque tféiHlepsîe, et on rcniondit alors
s'écrier : « Philippe, si lu as des complos
h régler b^tc quelqu'un. dé[)L^cbo loi. car
je suis sorti de Tenfer^TOur te liicr... où
est ntoti poignard? je sais bien qne je se-
rai guiUoliné , mais cela m'e.«ïl égal. »Kn
■apprenant le «rime d'Alibaud. il dit an
léBiOÎn Dumont imOai^ il a manqué le roi,
*mais if attires ne te manqueronf pas. S'il y
y en avoil beaucoup comme moi, il ne
resterok pas long- temps. »
Gomme nous l'avons annoncé dans notre
dernier numéro, les déclarations dexVcn-
niervari6rèrtt Jusqu'au 4 février, et ten-
dirent à éloigner les soupçons qui pla-
iioiènt flur Lavaux et Lacaze. Ce jonr-là,
il se rétradta et parla du tirage au sort
qui avoitealieu quinze mois avant. Ainsi
il termina sa déclaration : « Alors je dis,
c'est donc moi qui dois faire le coup, et
je me mis à rire. » C'est h cette sc6ne noc-
turne et à l'engagement (joi en avoitété
la suite que Meunier a attribué les pre-
mières atteintes de sa maladie nerveuse.
LaTaux succéda h son oncle, M. Barré,
dans l'exploitation du commerce de sel-
lerie. L'inventaire des marchandises fut
alors fait par Lavaux, Meunier et Lacaze.
L'accusation représente Lavaux comme
donnant peu de temps h ses affaires,
comme ayant des mœurs loin d'élre ré-
gulil'res. 11 avoit l'habitude de fréquenter
les maisons de débauche ; il- y fut même
(77)
au moment de son mariage. Sa position
commerciale étoit devenue diflicile, et
cependant les dépenses que ses désordres
entrainoient paroissent avoir été consi-
dérables.
L'accusation le montre faisant des
courses fréquentes en cabriolet, et quit-
tant souvent sa voilure avant de se trou-
ver h destination.
Meunier a révélé que, dans le cours du
mois de mai i83(), l^avuux le conduisit
deux fois h Belleville, dans nn tir au pis-
lolel, et qu'il lui donnoitdes conseils sur
la manière de se servir de cette arme.
Allons Meunier, lui disoit-il, fais donc ai »
ieniion, ajuste mieux, tire comme moi, et il
essayoitmémc de lui assurer la main.
Meunier ne seméprenoit pas sur le but
de celte double leçon. Il la rapportoil à
Tattenlat dont le sort lui avoit imposé
l'exécution. « Je pensois bien en moi-
même, dit-il, que si Lavaux ne meparloil
pas de cela, c'est qu'il ne vouloit en par-
ler devant personne. »
L'accusation ajoute que dins plusieurs
circonstances et lorsqu'il ne pou voit être
entendu de personne, Lavaux a rappelé à
Meunier son 'engagement, et Ta sommé
de l'exécuter. Ln jour Meunier lui répon-
dit :« Ne t'inquiète pas, puisque je Tai
promis, je le ferai. »Au mois d'oclobie
i836, Lavaux qui avoit conduit Menniet"
aux Variétés, l'emmena pendant la repré-
sentation dans un estaminet voisin. « lih
bien, lui dit-il, quand feras-tu ton af-
faire? » — H n'y a pas de temps perdu ,
répondit Meunier, ce sera pour le jour db
l'ouverture des chambres. — Lavaux re-
prit : Il faudra que tu l'arranges pour
démarquer ton lin^T.
Ayant reçu un billet de service pour le
cortège, Lavaux, assure encrjre Meunier,
le lui montra en lui disant : « Kh bien î
la le vois, l'ouverture dos chambres est
fixée au 27. » Comme on vient de le voir,
Meunier avoil promis à Lavaux qu'il com-
mellroit son crime ce jour là. Aus.ei,
ajoute l'accusation, Lavaux, (piand tout
le monde ignoroit le nom du crimi-
nel, le connoissoit; le soir même, il
nomma Meunier au sieur Doche, son as-
socié. Doche, arrêté, prétvjndit qu'il n'a-
voit pas va son associé le 27, et (juc s'il a
su que Meunier étoit le coupable, c'est qu'il
l'areconnu dans lesignalcmcnt donné par
les journaux. Il lui fut observé que ce
(78)
signalement fortîneuct ne pouvoît pâs
faire reconQoftre J'assassin, et pressé de
s'expliquer d'une manière plus franche,
et de dire s'il ne l'avoil pas appris de La-
vaux, le sieur Dochefit celle dernière ré-
ponse : « Cela se peut, mais je ne me le
rappelle pas.» Dans ses interrogatoires,
Lavaux ayant dit qu'il éloit allé au tir avec
Meunier, mais seulement pour s'amuser,
a opposé des dénégations à tous les autres
fails qui lui ont été imputés par ce der-
nier; même il n'a pas ea connoissance du
tirage an sort Mais une déclaration de la
dame Barré, sa belle-mère, établit qu'à
l'époque de ce tirage au sort, sa ûllc se
plaignant de la dissipation des jeunes
gens qui travailloient dans l'atelier de la
rue Montmartre , ils lui apprirent qu'ils
avoient poussé la folie jusqu'à tirer au
sort à qui tueroit Louis-Philippe.
A la charge de Lacaze , l'accusation
rappelle le tirage au sort avoué par Meu-
nier, et dont ce troisième accusé a fait
partie, suivant la déclaralion de l'assas-
sin. Cette déclaration, dit l'accusaiion, a
d'autant plus de poids, qu'une grande in-
timité existe entre Lacaze et Meunier ; il
faudroit pour expliquer un mensonge ac-
cusateur les sentimens d'une haine pro-
fonde, au lieu de cette intimité qui se
trouve attestée par le souvenir que Meu-
nier a voulu laisser à son ami deux jours
avant l'allentat Cette amitié est encore
établie par le soin que Meunier a mis à
répéter dans ses interrogatoires , que La-
caze, après le tirage au sort, ne lui a ja-
mais reparlé de Tattentat.
Lorsque Lacaze fut arrêté à Auch, on
saisit cher lui deux lettres , lune de la
femme Fiée , et l'autre de Meunier. On
trouva aussi le commencement d'une let-
tre écrite par Lacaze à Lavaux.^ Les pre-
roicrs mots de la lettre de Meunier , mon
eiier Lacaze , je ne changerai jamais , éta-
blissent, dit le procureur-général, qu'il
avoit la confidence de l'assassin ; la let-
tre destinée à Lavaux , ajoute . l'accusa-
tion, a aussi quelque chose de grave :
« Monsieur et cher patron, avec quel mal
an coRur j'ai vu que votre cousin avoit at-
tenté à la vie du roi! Combien cela doit
vous avoir donné delà peine! Ce malheu-
reux auroit dû confier son dessein à quel-
que ami , qui , sans doute , l'en auroit dé-
tonmé. » Cette lettre, commencée le 5
janvier, et saisie le ô, a été , d'après Tac-
CMStion ', rédigée poardétrnireles ciunr*
ges qni ponrroient s'élever contre Lacttt.
Dans ses interrogatoires à Paris, Lacm*
a presque constamment hésité, et <^t sooi-
vent tombé dans des contradictioiia re-.
marquablcs.
Dans l'interrogatoire subi le 6 février^
Lacaze cherchoit à jeter du doute sàr les
circonstances qui ont précédé le tirage ail
sort, et sur lesquelles on rinterrogeoU
avant de lui faire connoitre les déclara'
tions de Meunier. Il prétend d'abord qu'il
n'a pas assisté à Tinventaire faitçhez Bané
à la fin de l'année i835 ; mais comme il
comprend bientôt que ce mensonge peut
le compromettre , il revient sur cette dé-
négation.
Quand il sait que Meunier a parlé da
tirage au sort, il dit qu'il ne s*en sonviéot
pas , puis aussitôt il cherche à donner le
change. Si on a tiré au sort, on Ca faitppmr
une chose sans importance ^ comme pour
avoir du thon mariné ou un morceau dspain
grillé. « Je ne dirai pas, ajoute-t-il, que
nous l'ayons fait, parce que je ne m*en
souviens pas; mais si nous l'avons fait,
cela a dû être plutôt avec un livre. •
Lacaze, qui dans la diligence a dit att
gendarme qni l'accompagnoit, que Meu-
nier lui avoit proposé daller tuer le roi
des Français, ne se rappelle pas ces jpi-
roles quand on l'interroge; s'il l'a wf
c'est par inadvertance.
NOUVELLES DES PROVINCES.
Les employés de l'octroi de la vîlte
de Caen ont saisi 58 bouteilles de via in-
troduites en fraude dernièrement dans la
voiluredu procureur-général. Le PHoteqpi
avoit rapporté le fait, a reçu une lettre de
cemagistrat, qui confirme , par le ton de
mauvaise humeur qui y règne, les faits
contenus au procès- verbal de la saîsîei
— On écrit de Clamecy (Nièvxe), que
le 5, il y a en une émeute assez sérieuse,,
occasionnée par la substitution àes me-
sures décimales aux mesures anciennes,
dans le marché an blé de ce jour. Un grand
nombre de flotteurs , appuyés d'une nuée
de femmes du peuple , ont brisé les nou-
velles mesures dont on vouloit se servir,
et sont allés ensuite enfoncer les portent de
la mairie. Ayant repris les anciennes me-
(79)
ntt«t* UtJOBt mtDQi trign^ant aa mtr-
tbé; et' ont- eiîgé qu^on 8*eir servit Le
teiireet la gendarmerie n'ont pu répri-
mer )e désordre.
On attribue ces excès à la persuasion
dans laquelle sont les flotteurs, que, pour
Je même prix , on leur livre avec les me-
sqres nouvelles, une quantité de grain
noîndre que celle qu'on leiir livreroit
avec les anciennes.
— Le 6 , la neige tomboit avec abon-
dance à Bordeaux.
EXTÈRIEVR.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
TACaxeiiede Madrid, du i" avril, pu-
blieun décret de la régente, portant que
le semestre échéant ledit jour i" avril
jae sera payé que le r' juillet.
^-C'empmnt forcé de 200 millions de
léaax (5o millions de francs), décrété
dans les premiers jours qui ont suivi la
révolution de la Granja, et qui a donné
lien à tant de récriminaLions , de plaintes
et de violences de toute espèce, vient
tf être remis à l'ordre du jour par le gou-
yememe^t révolnUonnaire. Qn a pro-
posé ani^ cortès un nouveau pjan d'exé-
cution pour effectuer le recouvrement
de tout ce qui n'a pas été payé sur cet
emprunt , et la somme est considérable ,
car M. Mendizabal avoue lui même qu'on
a recouvré à peine 70 millions de réaux,
cfestà-dire un peu plus de 1 7 millions
de francs.
— Pendant que la révolution frappe, à
Télranger, à toutes les portes pour s^e
procurer de l'argent et ne trouve par-
tout que mépris , un journal des
/rentières dit qu'il arrive journellement
des sommes considérables au quartier
royal de Charles V.
— Le journal ministériel du soir donne
la dépêche télégraphique suivante, datée
de Narbonne, le 9 avril :
m Dans la nuit du i*'' on a mis le feu,
à Barcelonne, à la maison des séances de
la municipalité. La garde Ta éteint. Les
incendiaires se sont échappés. Le 4« une
agitation soairde j régnoit. On manqnoit
de fonds pour les expéditions militaires
de la principauté.
• Le 28 mars, un bataillon do régiment
de la reine s'est dispersé à Quarte, à l'ap-
proche de l'ennemi ; le reste de la bri-
gade est rentré à Valence. Le 29, Gabreia
a surpris et cerné près de Valence, une
autre brigade de 1,000 fantassins et i55
dragons ; ces derniers ont fui et perdu i5
cavaliers. L'infanterie presque entière est
au pouvoir des insurgés. La population de
Valence s'est portée devant la maison dn
capitaine-général, en poussant des cris de
meurtre et de vengeance ; ces rassemble-
mens ont été dissipés.
• Le 5o, Cabrera, au lieu d'attaquer
Valence, s'est dirigé sur Murvîedo, dont
la canonnade a été entendue.
» Trente-huit des prisonniers en grade,
faits par Cabrera, ont été fusillés au son
de la musique ; 400 soldats ont pas^
dans ses rangs.
» Le 5 1 , Valence étoit dans la consterna-
tion : les carlistes îeyoient des contribu-
tions dans la Cerdagne espagnole ; elles
leur Soient payées. »
CHAMBRE DES PAIRS*
(Présidence de M. Pasqnîer.)
Séance du 10 avril,
MM. les pairs, d'ordinaire assez exacts,
se trouvent en retard. La séance ouverte à
deux heures, est un instant suspendue.
Après un rapport de pétitions sans inté-
rêt, Tordre du jour indique la discussion
du projet de loi relatif à l'épuisement et
à l'exploitation des mines. M. le vicomte
Rogniat se plaint du projet, qui doit,
dit-il, apporter le trouble dans les exploi-
tations des mines. M. Martin (du Nord)
vient défendre l'œuvre du gouvernement
qui est encore attaquée, lorsque le minis-
tre a quitté la tribune, par M. Portalis.La
discussion est continuée à demain.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Séance du 8 avril.
M. Jacquemînot, l'un des vîce-prééî-
dens, occupe le fauteuil h une heute 'et
(8o)
demie. I/ordre du jour appelle un rap-
port de pélîlions.
Les sieurs Wallel el Fiqupl, d'Amiens,
demandent la révision de la loi électorale.
La chambre passe à l'ordre du jour.
Le sieur Mignot, à Pont- sur- Yonne, de-
mande une loi qui contraigne h aller aux
élections. La chambre passe également à
Tordre du jour sur cette pétition.
Le steur de la Roche , à Clermont, de-
mande la mise en jugement du maréchal
Clausel, pour avoir perdu son armée à
Gonslantine.
De toutes parts. L'ordre du jour I Tor-
dre du jour !
Quelques voix. Lisez la pétition! Aux
extrémités : Kon î non ! Tordre du jour.
M. LAFFiTTT. Il ne faut pas établir un
précédent fâcheux; quelque inconve-
nante que puisse être celle pétition, il
faut en entendre le rapport, il faut res-
pecter le droit de pétitionnaire, sauf à
passer ensuite à Tordre du jour s'il y a
lieu.
Voix diverses. Non • non I Tordre du
jour. L'ordre du jour est prononcé.
M. Durand, desservant à Vandœu-
vre . dmande une augmentation de
traitement pour les desservans. Renvoyé
an ministre des culte?.
La chambre adopte sans discussion, à
la majorité de 200 voix contre 6, des
projets de loi tendant h auloriscr Valen-
cienncs, Lyon et Mâcon à contracter des
emprunts, et le déparlement du Var à
s^imposcroxtraordinairemcnl. li^ile adopte
ensuite, à la majorité de 237 voix contre
8, un projet de loi tendant h réunir une
enclaye à la commune de Gourouvre
(Meuse).
Séance du 10 avril.
M. Caimon ouvre la séance à deux
heures. On altend just^u'à deux heures et
demie, parco que la chambre ne se trouve
pas en nombre. L'ordre du jour appelle
la discussion du projet de loi portant de-
mande d'un crédit additionnel de 900
mille francs pour inscriplion au trésor
public de pensions militaires en dehors
des prévisions de iSSy. M. Auguis ne con-
çoit pas les crédits successifs. Les extinc-
tions, dit-il , des pensions, devroient di-
minuer les charges, parce que leur nom-
bre dépasse celui des pensions nouvelles ;
cependant, depuis sii ans, le ebiflre ém'
retraites atteint 44. millions et ne Tèri»
pas. Personne ne demandant la parole
après M. Auguis , la discussion générale
est fermée. La chambre adopte sans dé-
bats tes trois articles du projet. Le scmtin
sur l'ensemble a pour résultat son adop^
tion par 237 boules blanches contre 99
boules noires.
L'ordre du jour est maintenant la dis-
cussion du projet de loi sur la ciroout-
cription électorale des conseils généraux
des départemens. La chambre adopte sae^
débats importans les articles de ce projet
Le scrutin sur l'ensemble a pour résallat
l'adoption par 228 boules blanches coatre
18 boules noires. La chambre vote aussi
le projet de loi relatif à Tavancemea^dans
Tarmée navale.
4^ (jetant, îiîirifiï Ce €lrrr.
fiOUIl8E DE PARIS DU iO AVBfL.
CÏ\Q p. lyO, j. du 22 mars. 10G fr. «0«.
QU\TI;E |i. 0/0, j. de mars. 98 fr. 00 c.
ïhOIS p. 0/0, j. (le dcc. 78 fr. 80 c.
Quatre 1/2 p. 6/0, j. de mars. 000 fr. 00 c.
Act. de la Banque. 2i20 fr 00 c.
IJous du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Vrlle de Paris. 000 fr. 00 c.
Ohljo;. de la Ville de Paris. in2fr. SO v.
Q'iaire canjux. 1 102 fi*. 75 c.
Caisse hypoiiiécaire. 810 fr. 00 c.
r»enle de Xaples. 08 fr. 85 c.
Kinpiiiiit rumain. 102 fr. 1/2
Empiunt lielge. 100 fr. 3/4
Kmimmt d'Haîli. 000 fr. 0/0
Rente d'Espagne 5 p. 0/0. 25 fr. 5/8
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par M. A. DL'Bois, professeur en TA-
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et Samedi.
■
. O n pea t s'abo oner des
i*'eti5de chaque mois.
N'' 2797.
JEUDI i 3 AVRIL 1837.
PRUDE l/ABORSBMBST
fr. c.
1 an 56
6 mois 19
3 mois 10
1 mois 5
do
KSS»
i>U YÉEITABLE SENS DES DÉCHETS QVl
ONT RESTITUÉ LES BlEXS NON ALIÉNÉS
DE L'ANCIENNE ÉGLISE DE FRANGE.
. Cîelte ({uestioa a été examiaéepar
âiyers auteui-s ; nous Tavoiis no us-
même discutée dans ce Journal. En
y revenant aujourd'hui, nous la
présenterons sous une forme nou-
velle , qui , nous l'espérons , frap-
pera Unis les esprits non prévenus.
Au lieu de dlisséquer les lois une à
une , nous avons cherché à nous pé-
nétrer de la pensée du législateur ,
aux différentes époques où furent
portés les décrets concernant la re-
mise ou la restitution des églises et
autres immeubles ecclésiastiques.
On y trouve la clé de toutes les er-
reurs des jurisconsultes sur cette ma-
tière importante , la clé des contra-
dictions que renferment certains ar-
rêts des ti'ibunaux , et le moyen
d'établir la seule jurisprudence que
la raison et l'équité puissent avouer.
Au moment du concordat, le gou-
vernement consulaire ne pensa point
à rendre aux établissemens ecclé-
siastiques des attributions tempo-
relles et indépendantes, comme il le
fit plus taid. IL voulut rétablir la re-
ligion catholique , mais sans qu'elle
eût une administration distincte de
celle de l'administration civile. C'est
par suite de cet te intention 9 qu'au lieu
■de reconnoitre des cures et des évé-
chés, il se borna à reconnoitre des ti-
tulaires. D'après l'art. 72 de la loi du
ÎS germinal an x , les presbytères et
les jardins non aliénés sont rendus aux
mrésn D'après l'article 75, les édifices
Tome CXIJJ, L'^mi de la Religion,
anciennement destinés an culte catho-"
lique, actuellement dans les maitis de la
nation , ii raison d'un édifice par cure
et par succursale^ sont remis à la dis»
position des evcques^ par arrêtés des
préfets. Pourquoi seulement remettre
à la disposition des évéques et ne pas
rendre aux paroisses ces édifices?
C'est d'abord qu'il n'y avoit pas en-
core de fabriques pour les adminis-
trer ; c'est ensuite que le législateur
ne vouloit pas qu'on donnât directe-
ment à des paroisses ou à des évé-
chés, bien qu'il voulût que leségUseSy
immeubles consacrés à Dieu, fussent
rendues à leur destination primitive,
et désormais hors du commerce .
ainsi que le prescrivent les lois\de
tous les peuples chrétiens, et en .par-
ticulier les anciennes lois de^ la
France. . .
L'ait. 76 de la loi du. 18 gerjmioal
prescrit d'établir, mais Ji'établit^|2pint
encore des fabriques. L'a^f, 73 avoit
défendu toutes foudaUoa&en.i^mmeu-
bles. Un arrêté du 8 iloréaL an>;Xi^en
autorisant, les évoques 4f<^ni|Çi* d<^5
fabriques, ne cliargeoit celles^çi^.que
d'administrer des choses mobilières.
C'est par suite des dispositions de cet
arrêté et de celles de la loi du 1.8 ger-
minal an X , que M. Portalis .décida
que les fondations faites par divci^ses
personnes pour les frais du culte dé-
voient être faites aux communes, à
la charge d'en appliquer les produits
à leur pieuse destination. Il ajoutoit,
ft que si ces bicfis étoicnt acceptés par
les communes^ cependant; ils étoient
sous l'inspection des évêques; qu'ils
ne pouvoient être distraits de leur
destination, e( qi^'en réalité, les hieo9
coiMircrëflr & la religion n'apparle-
noientà personne.» Ce qui veut dire
au moins que 1 état ne pouvoit en
disposer.
Le décret du 7 thermidor an xi,
quoique plus favorable, se contente
de rendre \es biens non aliénés à leur
destination, sans désigner Téglise pa-
roissiale comme chaînée d'accepter
tctte restitution (yojrez l'art, l®*:). Ces
biens dévoient cependant avoir trois
administrateurs, sous le nom de mar-
guilliers.
Le même système perséveroit lors-
qu'intervint l'avis du conseil d'état
du 7 pluviôse an xiii, lequel décide
que les églises et presbytères sent des
propriétés communales.
Une remarque bien importante à
faire sur cette dernière décision, c'est
que, de la manière dont la question
«flt posée , il paroit qu'il s'agissoit
non d'un débat entre une ^commune
et une fabrique, mais de savoir qui
de l'état ou de la commune étoitpror
priétaire. C'est la judicieuse observa-
tîoii-queiait un jurisconsulte, M. Aur
lias, dans ùu mémoire extrait du
Journal des arrûs de la Cour Royale
dt Grenoble, L'avis du conseil d'état
étoit en harmonie avec les lois et dé-
crets précédens.
U résuke de ce que nous ve-
nons de dire, que jusqu'à cette épo-
que les biens destinés au sei*vice du
culte divin avoient à la venté une
affectation perpétuelle et irrévoca-
i>le, ainsi que le dit très^lairement
M. Portalis, mais que la nue pro-
priété en appartenoit aux commu-
nes, et que les trois marguilliers eux-
mêmes, créés par le décret du 7 ther-
midor an XI, n'étoient qu'une frac-
dc l'administration communale,
lémembrement du conseil muni*
Mais fli la législation mani-
( «• )
feste cette tendance, elle exclut Tidee
de toute propriété conservée à l'état»
Quelle qu'ait été. l'occasion de l'avis
du conseil d'état du 6 pluviôse, en
proclamant que la commune est pro-
priétaire, il déclare que l'état ne l'eft
point. Si la législation ne dit riennt
des paroisses, ni des évêchés, ni det
séminaires, comme propriétaires des
édifices restitués , c'est que ces éta-
blissemens n'a voient pas une admini»*
tràtion organisée, et que sous le rap^
port temporel , ils ne Ibrmoient pas
encore une personne morale. Aussi ,
quand il s'agit de rendre des^ bâli«
mens pour loger les élèves du sano-
tuaire, et des palais épiscopaux pour
loger les évêques, la remise est.&ite
administrativenient,etnon par un dé-
cret. Voilà le vrai, l'unique moUf de
cette marche. Cela ne veut pas dire
que ces édifices ne sont pas^ rendus à
perpétuité; que les uns ne sont pas af»
fectés au logement de l'ëvéque alor»
existant, et de ses successeurs; que ks
anti^-es ne sont pas également destioéa
à tout jamais à servir de maisons^
retraites pour les jeunes clercs; cela
veut dire que le gouvernement m
pensoit pas encore à créer un burea»
pour administrer les revenus du.
séminaire^ à reconnoitre l'évêqne
pour administrateur d'une raeose
épiscopale, à laisser gérer par le char
pitre la mense capitulaire, par Je
curé les biens de la cure. Or, ce n'est
qu'autant qu'il y auroit eu dans ces
institutions une administration, que
le législateur en auroit pu faire des
établissemens capables de recevoir la
restitution de certains biens. En e£u
fet, tout établissement propriétaire
a une administration de ce genre.
Revenons aux églises. Si on n'en
attribue pas la propriété , tout d'a-
bord^* aux paroisses, c'est si peu pbuv
( 83 )
la ««server à VéUit^ que plusieurs dé-
crets, avant même que les pai*6isses
eussent une administr^^tion indépen-
dante de la commune , telle que la
constitue le décret du 30 décembre
lS09f se servent fréquemment du
mot restkiuion faite aux fabriques.
Ainsi parlent les an^étés du 25 fii-
maire an xii, des 15 ventôse et 28 mes-
sidor an XIII, dont ies dispositions sont
citées et dont le langage est consacré
par un avb du conseil d'état, du 30
avril 1807. Les décrets des 30 mai et
31 juillet 1806 emploient la même
expression. Les églises et presbytères,
y estpildit, font partie des biens res^
tkuésaux fabriques. Celui du 31 juil-
letcontient un considérant très-remar-
ble, et auquel je m'étonne qu'on
nTûtpas^BÛt plus d'attention. Pour
justifier la translation des biens des
égUses elles-mêmes aux pai'oisses con-
servées, il donne pour motif le res-
pect dû aux volontés des fondateurs,
yoîci, du reste, les expressions du
l^g[islàteur :
« Considérant que la réunion des
églises est le seul motif de la conces-
sioB des biens des fabriques de ces
églises ; que c'est une mesure de jus-
tice que le gouvernement a adoptée
pour que le service des églises sup-
primées fût continué dans les églises
conservées, et pour que les intentions
des donateurs fussent remplies ; que
par conséquent il ne suffit pas qu'un
bien de fabrique soit situé dans le
territoire d'une paroisse ou succur-
sale pour qu'il appartienne à celle-ci;
qu'il faut encore que l'Eglise à la-
quelle ce bien a appartenu, soit réu-
nie à cette paroisse ou succursale. »
Tient ensuite le décret ainsi conçu:
« Les biens des fabriques des égli-
ses suppriihées appartiennent aux fa-
briques des églises auxquelles les égli-
ses supprimées sont réunies, quand -
même ces biens seroient situés dans -
des communes étrangères, n • . j
Le décret du 30 mai 1806, que çer !
lui du 31 juillet se borne à déve-
lopper, avoit si bien donné la pro- ^
priété des églises, des presbytères-
supprimés et de leurs biens aux fabri- ,
ques, ou ce qui est la même chose
aux paroisses, qu'il est dit en parlant •
de ces immeubles :« Ils pourront être..
échangés, loués ou aliénés au profit ,
des églises et des presbytères des chefs-
lieux. » {F'o/ez l'art 1*'.)
On voit ici le législateur dévier .
notablement de son principe, savoir, .
que sous le rapport temporel lapa^,
roisse n'avoit pas une administi*ation .
spéciale, et qu'elle se confondoitavec
celle de la commune. Il résulte aussi
du considérant que nous avons cité, ;
que le gouvernement prétendoit re$ti~ t-
tuer, et non pas remettre; restituer, non*
selon ses caprices, mais en se confor-.
niant aux volontés et aux intentions >
des fondateurs. Le décret du 30 dé-,
cembre 1809 constituées fabriques!
comme un établissement public , iL
les rend indépendantes des cominu}^.
nés , et rend propres aux premières;
les règles qui régissent l'administra^-:
tion des secondes. : ;.
Cependant , comme antérieure-
ment à ce décret ^les églises avoient:
déjà une administration quelconqueij:.^
avantage que ne possédoient.pas en-,
core les autres établissemens ecclé^v
siastiques , on vient de voir que la
législature les suppose propriétaires
des biens à elles rendus.
Le 6 novembre 1813, un décret
qui a été fait pour les pays réunis ,
mais que la jurisprudence de l'admi-^
nistration et des tribunaux a cons*-
tammeut appliqué à l'ancienne Fran-.
ce , constitue en établissemens pur *
(84)
blics, sous le rapport même temporel,
lés cures, les ëvécliës , Tes chapitres,
les séminaires; il rèf;le l'administra-
tîon de leurs biens ; il rend cette ad-
ministration distincte de celle de Té-
tât, de celle des communes et des fa-
briques. C'est l'évèque, le curé, le
chapitre qui administrent les biens
de leurs menses respectives; c'est un
bureau composé d'ecclésiastiques, qui
administre les grands et petits-sémi-
naires.
' Le 2 janvier 1817, une loi donne
à tous les établissemens ecclésiasti-
ques légalement reconnus la faculté
d'acquérir et d'aliéner les immeubles
productifs ou non productifs, et par
snite leur attribue le droit de les ad-
ministrer.
Noas ne parlons pas des décrets
spéciaux qui, antérieurement à cette
loi, et même au décret du 6 novembre
1B13, avoient reconnu et doté des
mêmes privilèges plusieui-s commu-
nautés , celle des Sœurs do la iJha-
rité, celle de divei-ses congrégatiows
hospitalières, le séminaire des Mis-
sions-Etrangères , les religieux du
Mont Saint - Bernard , etc. Voici
itiaintenant ce qu'il faut conclure
de celte marche de notre législa-
tion.
1" C'est que Ton ne peut nous op-
poser des lois et décrets où il n'est
question que de remise et non de
restitution, à une époque où les é(n-
blissemens ecclésiastiques n'étant pas
constitués ne pbiivoient par là même
former aux yeux de la loi une per-
sonne morale capable de propriété.
Pendant cette période de temps , les
édifices et les biens rendus sont af-
fectés à perpétuité à un service re-
ligieux; la nature de ce service est
déterminée : l'état se dessaisit de ers
immeubles y le ministre des culte^s
déclare qu'ils n'appartiennent à pei>
sonne. Mais il ressort évidemment
de la pensée du gouvernement, qu'il
renonce à tout jamais à lés repren*
dre et à les détourner de leur sainte
destination. Ils font , dans cette
même pensée , partie -du domaine
public, mais ils ne font plus partie
du domaine de l'état.
C'est ainsi que les autears Tonf
compris, du moins par rapport aux
églises paroissiales, dont MM.Tbouil-
lier (1), Henryon de Pansey (2) et
Dupin (3) attribuent la propriété aux
communes.
C'est ainsi que l'ont compris les
cours royales de Nancy (4) , de Poi-
tiers (5) , de Paris (6), et la cour
de cassation (7), qui attribuent cette
même pi'opriété tantôt aux fabriques,
tantôt aux communes, jamab à l'é-
tat. Il est vi*ai que rien de semblable
n'est décidé pour les évêchés; lious
dirons tout à l'heure pourquoi.
2° Aussitôt que les lois ont eu con»'
titué les établissemens ecclésîasti^
ques, le langage change ; les biens,
les édifices ne leur sont plus seule-
ment remis , ils leur sont restitués.
Plusieurs décrets n'ont pas même at-
tendu, ainsi que nous l'avons remar-
qué, l'organisation définitive des fa-
briques, pour attribuer aux églises la
propriété de certains biens et de cer-
tains édifices.
3° Ce qui n'a pas été contesté pour
les églises paroissiales auroit dû être
aussi certain pour les palais épisco-
paux, les séminaires et les catbédra-^
(i) Droit civil, lom. 3, pag. Sa.
(a) Pouv. mnniclp, pag. 162.
(3) Introduction aux toit deicommune»^
pag. 116.
(4) 18 mai i8a7.
(5) 2 y février 1 835.
(G) 2^ décembre i835:
(7) 6 décembre 1 836.
I
(85)
les. Mais la question n'a jamais été
discutée jusqu'à la loi qui vient de
décréter l'aliénation de l'ancien ter-
rain de rArchevéché de Paris. Dès
loi-s il n*y a pas eu lieu d'examiner
la valeur des actes administratifs qui
avoient rendu ces édifices à leur pre-
mière, destination. Mais ils s'expli-
quent à merveille, quand on fait at-
tention que ce qui n'a voit été qu'une
remise tant que les établisse in ens
^'étoient pas reconnus aptes à admi-
nistrer, à aliéner, à acquérir, a du
prendre un autre caractère loi^ue
les lois ont décrété cette aptitude ,
celte capacité.
Avant les lois et décrets qui cons-
tituoient la capacité, ladministra-
tion déclaroit les biens rendus lioi-s
du commerce. Elle refusoit même
le don d^objelB consacrés au cul le.
C'est ainsi que le conseil municipal
de Metz ayant offert à l'impératrice
Joséphine une cuve de porphyre,
pour orner le château de la Malmai-
soiïf le ministre des cultes annula
la déh'bération, par le motif que cet
objet quiservoit de fonts baptismaux,
étant consacré au culte, ne pouvoit
être aliéné par le conseil. Depuis ,
c'est à l'administration ecclésiastique
que le pouvoir a toujours eu recours
quand il s'est agi d'aliéner, d'échan-
ger, d'acquérir.
Si nous avions à discuter ici la
({uestion de savoir qui des commu-
nes ou des fabriques sont proprié-
taires des anciennes égUses, des an-
ciens presbytères, il nous scroit fa-
' cile de prouver, ainsi que nous l'a-
yons déjà fait dans ce journal, que
ce sont les paroisses représentées par
' les fabriques. Nous trouverions un
nouvel appui à cette opinion dans la
création de nos communes actuelles,
telles que les a faites l'assemblée
constituante, laquelle a précédé 1^
rétablissement des paroisses et des
fabriques, et influé sur le langage des
lois. Voilà ce qui a induit en errcu4'
les jurisconsultes et quelques contas.
Ce n*est pas le lieu de rentrer dans
cette question qui vient d'être déci-
dée en faveur des fabriques par un
arrêt de la cour do cassation du 6
décembre 1835. Nous n'avons ici à
établir qu'une chose, c'est que l'état
n'est pas propriétaire des églLses; nous
avons pour nous les arrêts, l'opinion
des jurisconsultes, l'autorité des dé-
crets et une plus grande autorité en-
core, celle des principes évidens de l'é-
quité que nous avons fait valoir en dis-
cutant les lois spoliatrices du 2 novem-
bre 1789 et des années suivantes.
La discussion qu'on vient de lire
est loin d'être complète, mais nous
ne pouvons lui donner plus d'éten-
due dans ce journal. Nous nous pro-
posons de l'examiner avec le plus
grand soin dans un ouvrage où nous
discutons et comparons toutes les par-
ties de la législation civile et cano-
nique.
NOLVELLES ECCLESIASTIQUES.
PARIS. — M. Tabbë de Marguerye, ■
grand-vicaire et chanoine de Sois-
sons, qui vient d'être nomméàrévé-
ché de Saint-Flour, a prêché le Ca-
rême à Laon , qui est aujourd'hui du
diocèse de Soissons. Il réunissoit dans
Tancienne cathédrale un nombreux
auditoire, et a exiK>sé dans une suite
de discotu's les grandes preuves de la
reUgion. C'est au sortir de cette sta-
tion qu'il a reçu l'ordonnance qui le
nommoit à révéchc de Saint-Flour.
Cette ordonnance, qui n'a point en-
core été publiée dans le Moniteur y pa-
roi t êtie du 3 de ce mois. Il y a pré-
cisément un an que le siège étoit va-
cant, M. Cadalen étant mort le 17
avril de l'année dernière. Il scroit fà-
èbeux que f on s'accoùtutnàt à laisser
les sièges vaquer si iong-teuips ; ces
< délais sont contre la lettre et l'esprit
-du concordat.
Deux journaux de Mai'seilie avoient
annonce que la santé de M. l'évê-
que de cette ville donnoit des in-
quiétudes. La Gazette du Midi assure
que ces journaux ont été mal infor-
iiiés. M. révéque de Marseille , qui
avôit gardé ses apparteinens pendant
tout riii ver, et qui n'étoit sorti que
pour bénir la nouvelle église de
Sàint-Làzare , est encore sorti le 3
9vrîl, et a présidé, le 4 , une réunion
des curés de la ville et une autre de
^0 notables. On ajoute que le pré-
lat a parlé assez long-temps dans ces
réunions , dont la Gazette n'indique
pas Tobjet. Ces réunions n'éloient-
'elles destinées à annoncer une dé-
marche à laquelle le clergé et les
fidèles seront également sensibles?
Si l'âge et la santé du vénérable pré-
lat expliquent cette démarche, elle
n'en est pas moins un sujet des plus
justes regi*ets pour le diocèse , qui
avoit apprécié depuis quatorze ans'
les belles qualités de son évèque.
Nous apprenons de plusieurs cô-
tés que le prélat a demandé et oble-
lïu d'avoir pour successeur celui qui
depuis quatorze ans le secondoit dans
son administration avec tant de zèle
' et de dévouement.
La sixième liste de souscription
' pour le petit- séminaire d'Ajaccio
Sorte les dons suivans : M. Tévéque
e Beauvais, 1<X) fr. ; M. Tabbé Le-
roy du Royer, vicaire de Montreuil-
' sar-Mer, et une anonyme de la même
ville, 210 fr.; un paroissien de ft'Ab-
baye-aux-Bois, 6 fr. ; M. T«% 6fr. En
tout 320 fr.
Le Diario de Rome du 28 mars
' contient une notice sur M. RufTo de
Bonneval, ancien évéque de Senez.
Nous l'avons complétée avec les no-
( 86 )
tes que la lamitle a bieiï voulu nofii
transmettre et avec celles que -noui
avions déjà , et de plus avec le Jour^
nal ecclésiastique de l'abbé Barmel ,
en 1791.
M. Jean -Baptiste -Marie -Scipicm
Ruffo de Bonneval, ancien évèque de
Senez , est mort àYiterbe le lundi de
la Passion, 13 mars dernier. Il étoit
de la famille RufTo, originaire de
Naple<, mais qui, en venant en Francei
avoit francisé son nom , et s'appelok
Roux ; mais dans les derniers tenips,
elle a repris le nom de RufTo, coname
nous l'avons appris de M. l'évêque de
Senez lui-même, dans une lettre qu'il
nous fit riionneur de nous écrire ea
1820, eu nous envoyant une notice
sur M. l'abbé de Bonneval, son firère,
mort chanoine de Vienne en Autriche.
(Toyez notre Numéro du 5 août 18iO,
tome XXIV.)
M. l'ancien évéque de Senes étek
né à Aix en Provence , le ^2 janvier
1747. Son père, Hilarion de Bonne-
val , étoit cnevalier de Saint-Louis et
officier au service ; sa mère, Elisabeth
du Trousset d'Héricourt , étoit d*une
famille de magistrature du parleikiient
dé Paris. Le jeune Scipion fut élevé
au collège des Jésuites d'Aix, et fit sa
philosophie et sa tliéologie à Paris. H
entra dans la maison de Navarre , et
fit sa licence, mais nous ne voyons
point qu'il ait pris le bonnet de doc-
teur. Peut-être ne soutint-il passa
résompte, ce qui fait qu'il n'est pas
porté sur les listes des docteurs de la
Faculté de théologie de Paris.
M. de Bonneval ayant été ordosmé
prêtre , retourna en Provence à l'âge
de vingt-sept ans. Il fut d'abord graiiîd*
vicaire de M. de Beauvais, évéque de
Senez , et après la démission de ce
prélat, il devint grand-vicaire et cha*
uoine d'Aix. Louis XYI le ïiomiha en
1788 à l'évêché de Senez , après la
mort de M. de €astellane-Adhémar ,
et Pie YI le préconisa pour ce siégé,
le 15 décembre de cette année. Lé^
véque élu fut sacré le 22 février 1789,
(«r)
par M. de BèauTaîs, tOD {iredéeesseur ,
à la veille des orages politiques qui
alloient fondre sur la France. Il se
rendu dans sou diocèse , et y fit sou
entrée le 4 avril , veille des Rameaux.
Il s'étoit annoncé par uue lettre pas-
lorale fort touchante. Mais déjà To-
rage grondoit. Des décrets d'euvahis-
semeat et de boulevei*8ement se suc-^
cédèrent; en 1790, la constitution
civile du clergé supprima révédié de
Senez , et en 1791 le serment exigé
vint augmenter les troubles de TË-
glise.
■ M. révéque de Senez n'avoit point
de serment à prêter, puisque son- siège
n'éloit plus reconnu, mais il ne se re-
garda point pour cela comme dé-
pouillé de sa juridiction. Une lettre
de lui à M. Tévéciue de Digne , sous
la date du 13 août 1790, lettre qui
fut imprimée , montre quelle étoit la
fermeté de ses principes. Le 21 mai*s
1791, il adressa une lettre non moins
courageuse au sieur de Villeneuve ,
curé de Yalensolle , qui s'étoit laissé
nommer évéque.du département des
Basseft-Àlpe», dont la circonscription
ii'étendoit siu- le diocèse de Senez . Sans
lui faire de repixKbe » il lui exposoit
ses droits et lui déciaroit qu'il reste-
roit évéquede Senez, et que lui seul
avoitla juridiction. Ces avis ne firent
aucun elletsur celui auquel ils ctoient
dcMunés. Au mois de mai 1791 , Tévé-
que publia une ordonnance pour pré-
venir le schisme. 11 protestoit contre
les nouveaux décrets, et citoit une
consultation rédigée en 1778, sur un
projet de translation de l'évéché de
Senez à Digne, consultation signée de
quatre avocats jansénistes, Maultrot,
Fiales, Mey et Camus. Il appliquoit
aux circonstances un beau passage de
saint Ambroise , à qui ou demandoit
une jéglise pour les Ariens.
Cependant l'esprit de vertige qui
crottsoit de plus en plus dans le peu-
ple égaré par les factieux, fit craindre
des troubles à Senez. Le prélat fut
averti . par le maire de Senez qu'il
devoit être insulté lé dimanche, et
qu'il feroit bien de s'éloigner. Il par«>
tit le samedi soir 2 juillet , pour se
rendre auPuget, petit village a deux
lieues d'Entrevaux, chez madame de
Saint-Sylvestre, sœur de l'abbé de
Ricbery, son grande-vicaire. Il n'ai-
loit point à Nice , comme on le pré-
tendit. Il fut arrêté le 3 juillet par la
municipalité d'Annot , comme sus-
pect, et l'on s'empara de ses livrés et
de ses papiers. Ce ne fut que deux
jours après que l'on rendit contre lui-
un décret de prise decoips. Soncrime
étoit d'avoir exercé publiquement
ses fonctions et d'avoir agi comme
étant toujoui*s é\'èque de Senez.
Ou le traduisit à Dig)ie devant le
département ; une escorte le gar-
doit. Le ô, lendemain de son ar-
rivée, on le conduisit au fort de
Seyne, sans l'avoir entendu. On l'y
retint au secret avec ua domestique,
dans une chambre qui n avoit point
de vitres. On ne lui laissoit même
pas la liberté de dire ou d'entendre la
messe.
Le î«^ août , le prélat adressa air
président de l'assemblée une lettre et
un mémoire qui sont modérés, mais
fermes. 11 avouoit qu'il avoit exercé
les fonctions épiscopales, mais il n'a-
voit point publié d'écrits incendiaires,
ni formé de plandecontre-révolutiou.
Depuis plus de deux ans qu'il étoit
évéque , il n'avoit jamais quitté son
poste, et y seroit encore, sans les avis
qu'il a reçus. Les lettres qu'il écri-
voit pendant sa captivité montroieuft
quelle étoit sa résignation et sa pa^
tience. Enfin, au bout de plus de cin-
quante jours de captivité , on lui ac-
corda sa liberté provisoire. 11 retourna
à Senez, et deux jours api es, il se iten-
dit à Caste liane pour y attendre son
jugement.ll plaida lui-même sa cause
le 16 septembre, et répondit Deo
gralias à sa condamnation. La sen-*
tence portée le 17 septembre, et non
audience tenante , suivant là loi , dé-
ciaroit l'évèque atte'uit et con vaincu.
( «8 )
dt crimes de désobéissance et de ré-.
sigtance à la loi, pour avoir continué
des fonctions épiscopales et répandu
des écrits incendiaires; en consé-
quence, il étoit déciiu de sa qualité
de citoyen actif, privé de son traite-
ment, exilé à dix lieues de son dio-
cèse, sans fixation de temps, avec in-
hibition et défense à lui de prendre
le nom d'évèque de Scnez , sous
de plus graves peines. Tout son clergé
le conduisit jusqu'aux portes de Cas-
tellane. Leprélat se rendit sous escorte
à Barcelonnette pour y attendre son
deuxième jugement , suivant les for-
mes alors observées. Mais l'amnistie
générale qui fut proclamée termina
cette affaire. L'évêque fut obligé de
s'éloigner , et se retira au Puget de
Rostang , près Nice. Avant comme
après la frontière, il recueillit des té-
moignages du respect qu'inspiroient
se? vertus. Voyez une lettre qui se
trouve dans le Journal ecclésiastique
de l'abbé Barruel, décembre 1791.
En 1793 , le prélat alla à Turin.
Appelé à Rome par le cardinal Borro-
inée,avec lequel il étoit lié, il y arriva
le 25 juin 1793 , y demeura jusqu'en
1798 , et n'en sortit qu'en raison de
l'invasion de cette capitale par les ré-
publicains. Il erra inconnu en diver-
ses .parties de la Toscane, et revint à
Kome au retour de Tordre. Il n'hé-
sita point à remettre sa démission à
Pie Vn , le 11 novembre 1801, quoi-
que ce sacrifice lui coûtât beaucoup ;
mais il voulut montrer sa fidélité et
sa vénération pour le vicaire de Jésus-
Christ..
L'ambassadeur Cacault lui ayant
fait proposer de se meure en règle, afin
de pouvoir rentrei*en France en prê-
tant serment de fidélité au gouverne-
ment fiançais , il répondit le 7 sep-
tembre 1802 au supérieiu- de Saint-
Louis, qui lui avoit envoyé la décla-
mation à signer : m £u donnant au
|>ape la démission de mon évéché
qu'il m'a demandée avec supplica*-
Â^jops , Togamus , .obsecramus, oMesfa^
mur, fui voulu uniquement ofaéiv J^
la voix du vicaire de Jésus-Chris^, ej^
tranquilliser ma conscience. Si, nuL*
gré ce dernier sacrifice, le plus gran4
de tous ceux que j'ai faits à la paix de.
r£glise et de ma patrie, les portes de
la France me sont fermées à jamais ^
s'il faut y rentrer amnistié quand j'epr
ai été chassé innocent , j'espère et jC;
suis sûr que les bras de la providence;
me seront ouverts en tout temps , en
tout lieu et dans tous mes besoins..
Otnnis locus me suscipieL,. Dominiesi
terra et plenitudo ejus. »
L'année suivante, le 1" avril 1803,
qui étoit le jour de Pâque , il témcû-i
gnoit au pape, dans une lettre respeo-r
tueuse, la crainte de lui avoir dejdny
en prenant cette détermination sans 1q
consulter. Ëvêque nommé par le Toi^
il éprouvoit , dit-il , une répugnance
invincible à recevoir une pension àok
nouveau gouvernement. Il paroit ce-
pendant que le cardinal Consalvi lui
fit toucher cette pension , mais san4
condition et sans préjudice de la peiH
sion quil tenoit du pape.
L'évêque de Senez passa à Yiterbe
' l'été de 1803 et ceux des années 8uî*t
vantes jusqu'en 1808, que cette viUe
devint constamment son séjour. Sa
vie y étoit simple et retirée , mais sa
douceur et ses vertus le faisoient esn,
timer de tous. Il rendit des services
dans les temps difficiles , suppléant
les pasteurs , administrant les sacce^
mens, et faisant. les fonctions épisooi»
pales, non-seulement à Yiterbe, maift
dans les diocèses voisins. L'église de
\iterbe ne s'apeiçut pas de l'absènoe
de son évéque , M. Severoli , alor»
nonce à Vienne et depuis cardinala
En 1817, Louis XYIII le noinma
à l'archevêché d'Avignon ; le véné^
rable vieillard refusa par modestie.Le
même prince et son successeur lui
faisoient une pension sur leur. cas-,
sette. Les trois derniers papes elle
pontife actuel lui en faisoient aussi
une. ,
M. de Senez aimoit à parler.de la
(89)
France et s'îatélre«Dit à tout tetpii s'y
passoit. 11 est mort plutôt de vieil-
lesse que d'infirmité. Son désir étoit,
comme l'apôtre,d'aller à Jésus-Christ.
Il a rendu les derniers soupirs avec
un calme admirable, après avoir reçu
tous les^secours de la religion. Sa mort
fut annoncée à Viterbe par toutes les
clodies de la ville. Toutes les classes
faisolciU son éloge. M.Pianetti,évé-
nne de Viterbe, voulut qu'onlui ren-
dît les mêmes honneurs qu'à l'évéque
diocésain. Le corps, revêtu des hanits
pontificaux, fut exposé pendant deux
îours , et transporté le mercredi ma-
tin en grande pompe, avec l'assistance
de toatle cleqîé séculier et régulier,
jusqu'à relise collégiale de Saint-
Sixte, que le défunt avoit choisie pour
sa sépulture , comme étant sa pa-
roisse , où il aimoit à exercer ses
fonctions, et à paroitre au chœur avec
les chanoines. M. Pianetti officia au
service eu présence de tout le clergé
et des magistrats , et l'archiprétre de
l'église Saint -Sixte, M. Martelli ,
prononça l'oraison funèbre du dé-
iunt. \ju grand concours de peuple
l'eiiiplissoit l'élise. Les pauvres sur-
tout pleurent le vénérame évêque ,
car il se déppuilloit pour eux , et il
ne laisse rien après lui que le souve-
nir de ses vertus.
Tous les ans, le gouvernement dis-
tribue une certaine somme pour ai-
der les communes à construire ou ré-
parer leui's églises et presbytères. La
quote part du diocèse de Nimes pour
la présente année est de 7,500 fr. Le
préfet du Gard, par une circulaire du
13 mars, en prévenant les maires et
les conseils de fabrique de ce secours,
leur indique les formalités à remplir
pour avoir droit à la distribution.
Il faut d'al»ord un devis des travaux,
rédigé par un architecte. Il faut eu-
suite que ie conseil de fabrique vote
une.portion de la dépense à faire, ou
qu'il prouve que la fabrique n'a au-
cune ressource. Enfin, il est néces-
saire que là commune fournisse \i(
plus forte partie de la dépense, soit
par des dons volontaires, soit par des
ifonds disponibles, soit par une impo-
sition extraordinaire. Le gouverne-
ment ne donne qu'aux conununes
qui font des sacrifices, à moins que la
comnuuie ne se trouvât dans une po-
sition exceptionnello, telle par exem-
ple que rexistcnce de dettes ou de
charges pour lesquelles elle se seroit
imposée au-delà de 20 centimes.
Alors il faudroitconstatei cette situa-
tion.
Il a paru utile de faire connoître
les conditions exigées par l'adminis-
tration, pour l'instruction des curés
ou des conseils de fabrique qui peu-
vent se trouver dans le cas de deman-
der des secours pour leurs églises.
Depuis plus de six semaines un pro-
priélaire de Varoniiessur Tèche avoit
disparu de son domicile. Son corps a
été retrouvé les premiers jours d'a-
vril dans un étang ; il éloit tellement
méconnoissable que l'identité de là
personne n'a pu être constatée que
par les vêtemens. Le curé de la pa-
roisse ayant refusé la sépulture ec-
clésiastique, quelques esprits forts du
lieu ont cherché à troubler la tran-
uillité; mais le gros des habitans a
ait justice de ces menées turbulentes,
et le bon ordre n'a point souffert.
l
Un religieux bénédictin, et le doyeii
peut-être des membres de la congré-
gation de Saint-Maur , dom Yer-
dier-Latour, vient de mourir à Cler-
niont, à l'Age de 95 ans. Il s'éloit
beaucoup occupé de recherches sa-
vantes et littéraires, et laisse plusieurs
ouvrages manuscrits sur l'Auvergne.
POLITIQUE.
L'arrôt eneslporié, el le mariage avec
mademoiselle de Scbcwrin est une chose
conclue dans les conseils de la famille
d'Orlcaiis. C'est ainsi que le proleslanlis-
)
(9")
ne seroll iDlroidié kmh'Ic dali rajral, ai dan
le Dica de Miot Loaii oe protégeoit la
France. Nos avis n'auront pas manqué :
advienne que pourra, oods avons fait ce
que nous avons dû. et nous le Terons en-
eore. L'honneur de nalre saïnle religion
jesl Itop intéressé, et la gloirt; et la sû-
reté de noire pijs. Quoil quand un
homme du caractère de licnri de Béarn
a cru potiioti et devoir abïnrer l'erreur
pn rentrant avec franchiie et une vive foi
dans la religion de se! pères, vons n'in-
vilet pas, vous n'exhortcE pas une fcninic.
jeune encore, à suivre ce noble eteuiple ,
et tous affectez de croire qu'il ne lui faut
pas un plus grand courage, disonsmCme
de l'inlrùpidité, pour vous sacrilicr son
repos, sa tranquillité, toutes désespéran-
ces? Nous ne voulons pas être prophties
de malheur , mais nous avons une mis-
sion de vérité ï remplir ; coûte que coûte.
Dousy serons Gdètes jusqu'à la tin.
On aura sans doute remarqué dans
facte d'accusation de Meunier la dêposi-
tion du témoin à qui Meunier avoua qu'il
ne crojfoit pas en Dieu. Cela rappelle le
mot de Louvel , Dieu n'eti iju'un mol
Belle doctrine qui les a conduits l'ua e
l'autre à l 'assassinat, etïTassasùnal, iioi
point par vengeance ou par cupidité
mala par pur fanatisme. Il n'est personne
qui n'applaudisse h la rôfleiion de la
femme sensée qui dit à Meunier qu'il
■voit les principes d'un voleur et d"
assassin. La bonne dame n'avoit que trop
bien rencontré; car déjà la résolution de
commetlre le crime éloit arrêtée dïj
pensée de l'albée Meunier. La couv
lion ci-dessus eut lieu six jours avant l'at-
tentat L'acte d'accusation prouve qnt:
Meunier vivoit babiluellcmcnl dans l'c ~
siveté, l'ivresse et la débauche. Ia veilk
de Koël, il pasf a la journée dans un t
minet ; et comme ta nuit minante éioi
nuit de Noël, il Ttiil» ï table depuis
nuit jusqu'à quatre heures du matin.
tomme est caractéristique; comme c'étoit
la nuit de Noei, il fiHoitla p«sser àboirc | toire de la première quLniaiwe d'avril..
«tatnhieL QBeltecniceun! il«t
désolant dâ penser que ce sont crik*
d'ane portion trop nombreuse de laclaMa
peuple.
ibien il faudrait de vo>.
lûmes pour renfermer tout ce que 11i»>
terminable enfantement d'un nouveau mi-
nistère a inspiré de dissertations polît!'
ques dans lesjournaui, depuis le com-
mencement d'avril. Cependant il j ai-
roit peut-être mojien d'abréger tout cela,
sans nuire à l'eiactitudchisloriqueicete-
roit de le réduire pour le fond et ponrU
forme ï ces bulletins de santé que les
médecins sont dans l'usage de publier
quand il leur tombe des malades cooii-
dérables entre les mains.
Premier jour, grand accablement daofr
la léte; embarras du cerveau, La nuit
mauvaise, insomnie complète. Lie lende-
main et jours suivans : redoublement d»
fièvre; agitation continuelle, acCompa*-
gnée de rêves faulasliqùes. — Nonvélb
consultation. Application d'émoi lient et
de palliatifs, suivie de cinq quarl-d'heuiit
de sommeil. Résistance da malade mu
conseils de la médecine. Accidcna et
complications. Crise imprévue; prOUn-
lion de forces; troubles et anxiété* va-
gués dans l'esprit. Intermittences can^<
nuelles de dégoûts, d'impatiences el d'à-
battement. Les huitième , neuviènie et
dixième jours, [Hiinl d'apparences de
micui.Toal le genre nerveux en désontm
et remarquablement irrité. Appel elcon-
fiultation de nouveaux médecins. Point
de changement dans le pouls et dans l'é-
tat nerveux. Aversion marquée dn nu-
ladc pour le régime de la diète. Grand
embarras dos hommes de l'art qui ne la*
vent plus que faire ni ordonner. — Os-
ziëme jour, comme les prccédeDs; don-*
lième jour, idem; treiiième, idem.
Nous ne comioissons guère qu'un bof*
letin de maladie rédigé k peu prèa duc
les termes ci deasus, qui puisse rédniroà
■a véritable mesure' d'insignifiance l*l>i»<
(9t )
M. le baron Puthod, lîea tenant-géné-
ral, est mort à Liboorne le 5i mars der-
nier. Jacques-Pierre- Marie-Loais Puthod
étoît né à Bourg en Breise le 28 septem-
bre 1769. Il entra an service en 1785, de-
Tint sous-lieutenant en 1791 et fit les
campagnes de Belgique, d'Italie et d*Al-
ieraagne pendant la révolution. De grade
en grade il fut nommé général de divi-
sion en 1808. il fut prisonnier de Prusse
en i8i3. Mis à la demi-solde en i8i5, il
^étoit retiré à Libourne en i83o. Une
longue maladie dont il fut atteint il 7 a
trois mois l'engagea à envoyer chercher
le curé de la paroisse.
« M. le caré, lui dit-il , je vous ai fait
venir pour me confesser. Je suis comme
Bajard, chevalier sans peur, mais je ne
snîs pas sans reproche.
• Ne penses pas que je fasse ici ce qu'on
appelle vulgairement une capucinade.
Kon, je veux revenir à Dieu, et s'il lui
plaît de me rendre la santé, je prouverai
en remplissant mes devoirs de chrétien,
que je tiens sincèrement à noire sainte
Télîgton en m'offrant pour exemple aux
liiciédnles du jour. •
Vdicî sur ses derniers momens des dé-
tails qui ne peuvent qu^njouter aux senti-
mens d'estime et de regret attachés à sa
mémoire. On les trouve dans une lettre
adressée par M. Charriez, curé de Li-
bourne, au journal de celle ville, du 9
avril :
« Un mois environ avant sa mort, le
général sentant s'aggraver son mal, me
fit spontanément appeler auprès de lui et
me demanda du premier abord l'assis-
tance de mon ministère, avec cette foi,
cette franchise et ce courage qui lui
étoient propres , et qui ne se sont pas dé-
mentis un seul instant pendant le cours
de sa maladie ; je ne le quittai point ce
jour-là que je n'eusse satisfait à son pieux
désir; cependant son état s'étant un peu
amélioré et lui faisant concevoir l'espé-
rance d'à 0 entier rétablissement, il me
dit un jour, c'éfbit pendant la semaine
saiute: « Qflknqne je sois mieux, ne
• croyei pas que je veuille renoncer k rem-
• plir Un devoir auquel tout chrélien est
k obligé en ce saint temps ; je veux aller à
• l'église afin de m'en acquifter publique-.
» ment. Quand je vous ai fait appeler, on
» a peut-être cru que c'éloit une foiblesse:
• on saura que cette détermination m*é-
• toit commandée par mes convictions. •
• Je continuai à le voir assidûment;
mais, ayant suspendu mes visites pendant
deux ou trois jours, il me fit appeler de
nouveau; c'éloit la veille de sa mort.
M'apercevant des progrès qu'avoit faits sa
maladie . et connoissant parfaitement la
force et le courage de son amo, je n'hê"
silai pas à l'éclainr sur le danger de son
état; il réclama aussitôt les derniers sa-
cremens. Après l'avoir disposé à les re-
cevoir, je lui annonçai que le lendemain
matin, à six heures, je lui apportcrois le
saint viatique. « A six heures ! me repar-
tit-il vivement, c'est trop tôt : on dirait
que je me cache. Non ! je veux remplir ce
devoir en plein jour; il faut que tout le
monde sache que je suis mort en chré-
tien. »
» Après que je me fus retiré, il ordonna
lui même les préparatifs de la cérémonie,
et dit à uu des amis dévoués qui l'entou-
roient et qui me l'a rapporté : « M. le curé
vonloit m'apporter les sacremens de grand
matin ; jai voulu que ce fût plus tard ; je
ne veux pas plus transiger avec les sacre-
mens qu'avec l'honnenr. » Cependant le
mal faisant des progrès plus rapides, il
reçut ce jour-là même le viatique et l'ex-
tréme-onction avec les sentimens de la
foi la plus vive. •
Dans la nuit suivante le général mou-
rut. Il est consolant de penser que son
dernier soupir a été pour la religion. Ste
obsèques ont eu lieu le 1" aviil ; les auto-
rités y ont assisté. Le corps a été porté il
Castillon-sur-Dordogne, où sont les pro-
priétés de sa femme.
PARIS, 12 AVRIL.
Le char doctrinaire que son pbaé-
ton , M. Guitol, sembloit avoir lancé
/
(90
d'une main si sûre dans la carrière, s'est
arrêté tout k coup. 11 faut convenir qne
icetie vilaine bonle dç disjonction s'est
trouvée là bien mal à propos pour Ten-
rayer.
— Rien ne fait obstacle à rien^ c'est que
les embarras du pouvoir viennent du pou-
voir même et du pouuoir seul. Ceci est gros.
L'aveu est de M. J>agùs de l'Arriége,
écrivain d'une grande perspicacité.
— Un journal rclt'gue dans la vieille his-
toire du passé les souvenirs des royalistes,
très-vénérables sans doute, ajoute- tri 1. On
voit tant de choses ! Ce passé pourrolt vi-
vre encore dans l'avenir.
— Des nouvelles de Goritz, du i*', at-
testent qne les augustes exilés sont tous
en bonne santé. La fille de Louis XVI,
M. le duc de Bordeaux et la jeune prin-
cesse avoicnt été deux jours avant à Aqui-
lée, où l'on peut se rendre en moins de
trois heures. 11 ne reste rien de celte ville
célèbre de l'empire romain ; un simple
village occti|>e un petit coin de son an-
.cienne enceinte. M. leduc de Bordeaux y
fait opérer des fouilles, et Ton espère dé-
Xîouvrir des médailles et retrouver des dé-
bris d'anciens édifices.
L'augusle fille de Louis XVI, Mademoi-
selle et les dames de leur maison dévoient
partir le 4 pour Venise, et revenir à Go-
ritz du i5 au2o.
— Ainsi que;MM. Moléct Guizot, M. le
maréchal Soult n'a rien pu conclure. 11 a
bien mené plusieurs fois M. Thiçrs au
xh&teau, mais c'est tout; on a beaucoup
parlé , mais sans pouvoir se comprendre.
Le maréchal et M. thiers ont été, dit-on, ,
un peu exigeans : il leur falloit le retrait'
des projets de loi relatifs à l'apanage et h i
. la dot de la reine des Belges ; il leur falloit
.aussi l'abandon de la politique suivie à
regard de l'Kspagne, autrement, une in-
4ervention... Allons, que ne leur falloit-ii
pas? Nous concevons que le sacrifice des
lois dîtes de famille ail paru trop pénible,
qu'on y ait regardé h deux fois avant [d'a-
bandonner des espérancs , chimériques
peut être; mais qu'on espère voir so réa-
liser. Quant ^ la question d'Esi^agrtc, nous
concevons aussi , et mieux encore,. .
qu'elle n!ait point été résolue au gré de
ces messieurs , sans savoir avant ce ,qiv
ponrroient dire les cabinets de Russie, 4fi
Vienne et de Berlin , avec lesquels il est
important de ne pas se fâcher.
Que MM. Soult et Thiers fassent \»
désintéressés à la place de qui de droit et
demandent l'abandon de lois onéreuses^
c'est bien à eux; il y en a tant qui s^ot
disposés à faire autrement! Que M. -le
maréchal soit guerroyant avec les mil*
lions de la France, on doit lui pardonner^
c'est chez lui un vieux souvenir qui agit!
Mais que M. Thiers veuille comme lai
endosser la cuirasse , là se trouve le ridi-
cule. MM. Spult et Thiers ont été coogé-
diés, et pour successeurs on leur a dCQné
MM. Mole et Monlalivet. Depuis hier ma-
tin ils sont en campagne, et peut-être qae
ce soir ils auront des remplaçana. C'est
pour la troisième fois , depuis la crise ,
que M. Mole se trouve chargé de refaire
le ministère.
— On dit que M. Thiers a parlé si haut
et s'est bi fort élevé sur la pointe des.
pieds, lors de sa dernière visite aux Tuî*
lorics, qu'on s'est cru obligé de le congé-'
dier avec assez peu de politesse.
— Le bruit circule ce soir que M. Uoié
s'étant retiré, M. de Montalivet est seul
chargé de faire un cabinet II faut espé-
rer que M. de Montalivet, à l'œuvre pour
la troisième fois, finira quelque-chose.
On dit queM. Guizot est d'accord avccifû.
— Un journal du matin assure qne le
ministère j tout disloqué qu'il est, doit
faire demain ou après -demain une cum*
municalion aux chambres, au sujet du
mariage du duc d'Orléans.
— -M. Dupin, qui alloit avant-hier pré-
sider la chambre des députés , a été ooii-
duit du palais Bourbon aux Tuileries.,,
dans une voiture du château. Il paroU
qu'on a voulu avoir son avis sur le con-
trat de mariage du duc d'Orléans , quW
étoit au moment de signer.
— D'après le Temps, M. le prince cl©'
Polignac a fait acheter une propriété aux
environs de Munich. Comme nous l'avoiis.
(93 )
anaoïlcé. M» de Poligaae a quiUéliOndres
pour se readre en AUemagoe.
. — Madame la comtesse de Saiot-Léger,
née Turgot , uiëce du ministre Turgot ,
Tient de mon rira Paris, àl'àge de soixante-
dix-sept ans.
. — Oa lit dans V Echo Français :« Dans
la nuit du 9 an 10, deux prisonniers, en-
tourés d'une nombreuse escorte , ont été
amenés à la Conciergerie et mis an se-
cret»
— Le Droit et la Loi parlent de pla-
cards incendiaires trouvés dans diiîurcns
quartiers de Paris. D'après le premier
joomal, la police na pas montré beau-
coup d'empressement à les faire dispa-
roitre.
— La Goutte des Tribunaux annonce
qu'on vient de saisir chez une demoiselle,
demeurant quai des Ormes, quartier de
l'Arsenal , un modèle qu'on croit être ce-
lui d'une machine infernale. C'est une pe-
tite commode de la longueur de deux pieds
et demi sur un pied de hauteur, cons-
truite en cuivre et disposée de manière à
contenir un grand nombre de canons,
qui , parleur direction , produiroicnt un
feu croisé. On dit que ce modèle a été
exécuté il y a près de quinze ans. Quoi
qu'il en soit , la justice informe cl attend
de nouveaux reascignemens de l'auteur,
actuellement en Angleterre. Sa sœur, chez
laquelle la saisie a été faite, ne paroil, dit
la Gazette des Tribunaux , nullement in-
quiétée du résultat de l'enquête.
— La Gazette des Tribunaux dit que ,
dans la nuit du 7 au 8 , une ronde aper
çut un imprimé placardé rue Beaubourg.
Cet écrit portoit en tôtc : Au peuple ! et
finissoit par ces mots : Fraternité, égalité y
indivisibilité. Plus loin^ la ronde de nuit
trouva des affiches pareilles, et arrêta
bientôt deux individus qui en avoient en-
core une douzaine. Au domicile de l'un ,
losieurFomberteau, dessinateur, demeu-
étant rentré pendant la perquisition, a été
trouvé nanti de plusieurs affiches . et mis
en état d'arrestation. L'autre individu ar-
rêté dans la rue, en même temps que Fom-
berteau, se nomme Jo.anniny. Il est fu-
miste.
— La caisse d'épargne de Paris a reçu
dimanehe 9 et lundi 10 avril 1837, de
2,9!i8 déposans, dont 5iG nouveaux, la
somme de 3i3,574 fr.
Les remboursemens demandés se sont
élevés à la somme de i,4<>5,ooo fr.
— Nous trouvons dans le Moniteur un
étal de situation de la caisse d'épargne de
Paris, qui ne promet pas à cet établisse-
blissement une longue existence.
Déposans qui, depuis les premiers jours
de la présente année, ont relire la totalité
de leurs fonds.
Semaine moyenne de janvier, a64
Id. de février, 3o6
Semaine finissant le 3 mars , 617
Semaine finissani le 1 o mars, 1 ,o36
Du 10 au 24 mars, i,283
Du 24 au 3i mars, i»529
Les remboursemens croissent comme
il suit :
Semaine moyenne de janvier.
Semaine moyenne de février ,
1" semaine de mars,
2* semaine,
3* semaine ,
4* semaine ,
semaine d'avril ,
IC
364,961 f.
349,869
609,629
767,539
i,o55,i34
1,475,000
1,766,000
tilulée : La Liste civile dévoilée , et dit
rant rue de la' Poterie, dans une chambre Lqu'on IJatlribuoit à M. Linguay. M. de
aussi occupée par le sieur Bastel, plumas-
sier , la police a découvert des porlrails
des accusés d'avril , et quelques placards
semblables accent affichés. Le lieur Bastel
6,378, i3af.
Le Mon iVcttr observe qu'en admettant
que les remboursemens s'arrêtent à un
million 800,000 fr. par semaine, lorsque
les versemens oscillent autour de 3oo
mille francs, il suifiroit de trente -deux
semaines pour épuiser la caisse d'é[)argne
de Paris.
— Nous avons parlé de la brochure in-
Cormenin a voulu répondre à l'œuvre de
M. Linguay, ou de tout autre , qu'on fait
vendre maintenant à cinq centimes^ sur
les ponts et dans les rues de la capitale.
(94)
Celte vente ao rabais, qui nous semble
un nibyen bien mesquin et tout-à-fait au-
dessous de la portée qu'on paroit ou at-
tendre, est elle donc un emploi fort con-
venable des fonds des contribuables?
M. de Cormenin , répondant à la Liite
âvile dévoilée, dit avec son ironie ordi-
naire et désespérante pour le pouvoir : « La
Belgique (c'est Tauteur de la réfutation
qui parle , et non pas moi) , la Belgique
doit beaucoup à la France. » Vous allez en
conclure, vous autres, que, puisque la
Belgique doit beaucoup à la France . il
faut que la Belgique paie à la France ce
qu'elle lui doiL Mais vous n'y êtes pas,
c'est la France qui doit payer à la Belgique
ce qu'elle ne lui doit pas; et ce qu'elle ne
lui doit pas, c'est le million .*
» Voilà , dit rhomme de la police , ce
que les ministres n'ont pas asseï bien
compris. Il est vrai que nous avons des
ministres qui ont la cervelle si dure l Les
contribuables , eux, ont bien plus alerte-
ment compris la chose !
• Au surplus, il paroit que l'intelligence
politique leur seroit vite revenue à nos
ministres. Car ce n'éloit dans les commen-
cemens qu'une toute petite loi de famille,
un arrangement de finance, un article de
budget, une question d'argent, une baga-
telle, moins que rien ; maintenant, à les
«nlendre eux et leurs porte-écritoires, ce
n'est plus qu'une question politique, uni-
quement politique. »
M. de Cormenin pose des chiffres, et
voit que le domaine privé s'est accru de
9 millions payés, depuis i83o, en sus du
chiffre de la liste civile fixée à is millions.
Ayant fait le compte des revenus et des
capitaux en caisse, M. de Cormenin dit
qu'après avoir donné le million de la reine
des Belges , avoir apanage le duc de Ne-
mours avec 8 millions en écus, et une
rente de 3oo,ooo fr., le domaine privé se
trouvera posséder encore en capitaux i s
millions, en revenu, 1,700,000 francs.
« Osera-t-on dire , après cela, ajoute M. de
Goi^nenin, que le domaine privé n'est pas
suffisant, suffisant pour le présent , suffi-
MDÏpom l'avenir; l'osera-t-on? •
— Le supplément à la lettre' sur l'apte *
nage, que M. de Cormenin vient de faîte :
paraître dans les Journaux, met de fort
mauvaise humeur les organes du gonver-
nemenL Le Journal des Débati, qiii eft^
dit peut-être plus qu'il ne dpvroit, s'ex-
prime ainsi : « On cherche à former on
nouveau cabinet Or, quelle est la base
de plusieurs des combinaisons qnî ontéift
essayées? C'est le retrait des lois dé dota-
tion. Ici, ne dissimulons rien : qui "a le "
plus \îvement attaqué îeslôisde dotation?
qui leur a porté les plus rudes coups?
M. Cormenin ! Si les lois sont retirées, ce
n'est pas devant la chambre , devant le
pays; c'est devant M. Cormenin et
libelle qu'elles se retirent. •
NOUVEI^LES IȣS PROTIHCES.
Les scènes de désordre qui «foicot
en lien an marché de Claraecy le 5 avril,
se sont renouvelées le 8. M. le préfet delà
Nièvre S'étoit rendu sur les lieux avec
toute la gendarmerie du département, et, '
malgré cela, il n'a pas été possible d'em-
pécher les mouvemens séditieux. Les me*
sures décimales ont encore été brisées-
sous les yeux de l'autorité dans un gre- •
nier de la halle qui a été envahi par \m-
foule; des rassemblemens ont pareoonai
la ville, tambour en tête.
— M. Schulzenberger, adjoint, a été,
nommé maire de la ville de Strasbomg«
en remplacement de M. Lacombe, dé*
missionnaire.
— Une souscription ouverte dans les
bureaux du Réparateur, à Lyon, pour les
ouvriers de cette ville qui se trouvent
sans travail, a déjàprodnit près de 20,000,
francs. Une souscription ouverte pour le
même objet dans les bureaux de la Preste
s'élcvoit le 5 avril à 94*700 fr.
— M. Aude, maire d'Aix, vient de pu-
blier un arrêté qui défend aux cafetjera».
limonadiers, cabaretiers et autres de pei^
mettre les jeux de cartes et de loto dana.
leurs établissemens„ voulant ainsi empê-
cher qne des habitans honnêtes ne de-:r
(95)
>îenTient les dupes et les viclhaes de fri-
pons.
— M. Dninon, négociant à Âgen, vient
de faire une faillite de 2 millions qui ré-
duit on grand nombre defamilles à la mi-
sère. Il a pris la faite. C'est le frère de
de M. I>amon, député et conseiller d'état,
qui s'est signalé dernièrement par son
Tapport sur le terrein de TArcbevéché. 11
parolt qoe ce rapport n*a pas porté bon-
beor à la famille.
. ElTERIBUn.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
LesDonvelles de Madrid offrent peu
d'intérêt. Iribarren est nommé vice-roi de
Navarre, et commandant des troupes en
remplacement de Saarsfield.
CHAMBIIE DES PAIRS.
(Présidence de M. Pasqnier.)
Séance du II avril,
M. lé président nomme la commission
qui sera cbai^gée d'eiaraincr le projet de
loi dernièrement adopté par l'autre cham-
bre, et qni est relatif k la cession à la ville
de Paris de l'emplacement de l'ancien Ar-
chevêché; elle se compose du comte de
Bond/, dn comte Clément de Ris, du
comte Cholet, da comte de Nicolaï et
des barons Malonet , Frcteau de Penj et
Davillier.
L'ordre do jonr est la suite de la dis-
cussion générale sur le projet de loi re-
latif à l'^paisemeni et à l'exploitation des
mines.
M. Villemaîn veut que les mines soient
des propriétés incomrou tables et perma-
nentes^ ainsi que les autres propriétés, et
ce depuis la loi du 10 avril 1810 , qui a
chsQgé , dit-il, l'ancienne législation en
ce qni les concerhoit. M. Villemain se
plaint du projet, qui les met hors du droit
comman.
M. Cousin ne partage pas les i dées de
M. Villemain. On entend encore M. Le-
grand,commissaire du roi, et la discussion
générale est fermée.
Art. 1". « Lorsque plusieurs mines si-
tuées dans des concessions différentes se-
ront atteintes ou menacées d'une inonda-
tion ooininiine-, Iç gôuvemen^ent pourra
obliger les ooncessionnaires de ces mines
k exécuter, en commun et à leurs frais,
les travaux nécessaires, soit pour assér
cher tout ou partie des mines inondées,
soit pour arrêter les progrès de l'inonda-
tion.
• L'application de cette mesure sera
précédée d'une enquête administrative. •
La commission ajoute à Tarticle les
mots suivans :
« Dont les formes seront déterminées
par un règlement d'administration pu-
blique. •
M. le baron de Morogues propose un
amendement qui a pour oLjet de faire
contribuer en commun les concession-
naires des mines, en cas d'incendie.
M. le ministre dn commerce et des tra-
vaux publics et M. le rapporteur font ob-
server que le cas dont il s'agit est prévn
par le décret de i8i3.
M. de Morogues retire son amende-
ment.
L'art. 1" est mis aux voix et adopté.
La chambre adopte aussi les art. 9 et 3.
Séance du la avril.
L'ordre du jour est la suite de la dis-
cussion sur les articles du projet relatif à
Tépuisement et h l'exploitation des mines.
La chambre adopte les articles 4 et 5.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
(Présidence de M. Dupin.)
Séance du 11 avriL
La séance commence à deux heures;.
M. Rosamel est seul au banc des minis-
tres. MM. Guizot, Dnchatel et Bernard ne
tardent pas à venir prendre place à côté
de M. Rosamel.
On ouvre la discussion sur le projet
de loi qui autorise rcxpropriation , pour
cause d'utilité publique, des sources d'eaux
minérales.
MM. AuguisetPelet (de la Lozère), tour
à tour entendus, pensent que le projet
n'est que le germe d'une loi. Ils voleront
contre, à moins qu'il ne soit refait par la
commission. On entend M. Vincent, com-
missaire du roi , et M. Daguenet , rappor-
teur; le premier défendant le travail dn
gouvernement , et le second les change-
mens faits par la commission. La discus-
sion générale est fermée.
La chambre adopte l'art, r' ainsi qn'il
(96)
Snit : « Les sources d'eaux minérales, dont
Texploitation aura été régulièrement au-
torisée , pourront élre déclarées d'utilité
publique^ après une enquête dont les for-
mes seront déterminées par un règlement
d'administration publique. »
' La chambre renvoie à la commission
l'art. 2 et plusieurs amendemens.
Séance du \2 avril.
. Le président occupe le fauteuil à une
heure et demie. M. Hennequin , qui à la
iin de la dernière séance a proposé un
amendement pour l'art. 2 du projet en
discussion, s'étonne que les journaux aient
dit qu'il l'avoit retiré, et demande que
Terreur qui se trouve également dans le
procès- verbal soit réparée.
. M. nvpiN. J'ai si peu pensé que cet
amendement étoit retiré, que je l'ai fait
imprimer.
M. HENNEQUi?!^ L'erreur existe au pro-
cès-verbal.
M. LE PRÉSIDENT. C'est uue preuve de
l'attention avec laquelle MM. les secré-
taires suivent les séances. (On rit.)
Il y a peu de mcmbies dans la salle. La
Séance reste long-temps suspendue.
Au centre : L'appel nominal î L'inser-
tion au Moniteur,
M. DL'PiN. Celte insertion seroît sans
objet; le pays connoît la préoccupation
qui empêche beaucoup de députés d'assis-
ter aux séances. (Bruit.)
Voix : L'appel nominal !
M. liAUKENGE. Il faut que le bureau
constate le nombre des absens , et que la
séance soit levée. (Tumulte.)
M. Félix Héal, l'un des secrétaires; (Wf
l'appel nominal. Il y a à peine aoo timoi-;
bres. L'insertion au Monitear est pronoo*
tée.
Voix aux centres : Nous sommes à pré-
sent en nombre ! L'ordre du jour !
A gauche : Non !
M. CLOGENsoN. Le bauc des ministres
est désert.
La chambre peut enfin délibérer.. Elle
vole assez vite les articles a, 3 et 4 dit
projet relatif aux eaux minérales. Lii
scrutin sur Tensemble a pour résultat le
rejet de la loi par i55 boules noires con-
tre 127 boules blanches.
-^ g«<mfc, 2lî»rifrt Ce Ctnr.
BOURSE DE PARIS DU 12 AViilC
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N* 2798.
SAMEDI 15 ii%'RIL 1837.
fr. r.
I an Sb
6 mois 19
3 mois 10
1 mois 5 5o
VIE DE GRÉGOinE VII,
PAR M. DB VIDAILLAIf.
'
/
G*est un grand et beau sujet que
la vie de Grégoire VII. Ce pontife
domine dans le xi'' siècle par son gé-
nie , ses vertus et son influence. Les
luttes qu'il eut à soutenir contre les
désordres de son siècle , la fermeté
qu'il opposa aux contradictions , son
zèle, sa piété le recommandent à l'es-
time de la postérité. Il n'est pas
étonnant que plusicui-s écrivains à la
fois aient essayé de faire connoître ce
pape. Une histoire de Gréjjoire Vil
a été écrite par un allemand, et il en
vdi paroitre bientôt une traduction
française. M. de Vidaillan a été aussi
tenté par ce qu'un tel sujet présente
d'aUvayanl. Il paroit avoir fait de
grandes recliercbespour son ouvrage;
mais , comme si la vie du pontife ne
lui avoit'pas fourni une assez riche
matière , il a voulu remonter beau-
coup plus haut dans les temps qui
OAt pi^écédé. Qu'il eût dans une in-
troduction exposé l'état de l'Eglise à
l'époque où vint Hildebrand , on eût
trouvé cela tout simple ; mais qu'il
ait cru devoir remonter jusqu'à l'o-
rigine de l'Eglise et en tracer rapi-
dement rhistoire de siècle en siècle
jusqu'au onzième , c*est , ce semble,
pousser, jusqu'à l'excès le désir dt;
préparer le lecteur aux événeniens
qui vont suivre. Assurément il n'étoit
fat nécessaire d'aller prendre le chris-
tianisme à son berceau et de parcou-
rir la suite des siècles pour expliquer
la situation de l'Eglise et de la so-
ciété au commencement du xi*" siè-
Tome ex III, L* Ami de la Rclif^ion.
de. Il n'y a pas Ix-aucoup de rap-
ports entre les hérésies de l'Orient
dans les premiers siècles et la situa-
tion de l'Italie dans le moyen âge.
Toutefois. M. de Vidaillan a adopte
le vaste plan que nous venons d'in-
diquer. Peut-être avoit-il déjà des
recherches toutes faites sur ce sujet ,
et il n'a pas été fâché d'en tirer
parti .
Son introduction est un morceau
de près de 360 pages, et foruie à elle
seule plus des quatre cinquièmes du
premier volume. Cette introduction
se partage en six sections , où l'au-
teur considère d'abord les religions
anciennes, puis successivement l'é-
tat du christianisme pendant les
trois premiers siècles , depuis Cons-
tantin jusqu'à Théodose , depuis
Théodose jusqu'à Otlion h^y et enfin
depuis Othon jusqu'au pontificat de
Léon IX.
Dans la première section , sur les
religions anciennes, l'auteur adopte le
système mis en avant depuis quel-
que temps par une école dont le but
paroit éti-e d'affoiblir la merveille
de l'établissement du christianisme.
On prétend qu'à l'époque où le chris-
tianisme parut, le polythéisme tom-
boit comme de lui-même , et que
les circonstances étoient on ne peut
plus favorables à la propagation d'une .
religion nouvelle. On ajoute qu'un
culte intellectuel , des idées neuves
et élevcos sur la divinité , luic mo-
rale pure, une discipline sévère,
l'exemple de la constance des mar-
tyrs dévoient naturellemeni préva-
loir sur \i\\ culte grossier, bafoué
des philosoplw'S , et dont le peuple
(9«)
liii-inéme poiivok enti'cvoir Vabsiii'-
(lilû. Ce système a dëjA étc sonEemi
cUds plusieurs chaiies il'Iiistoire , et
nous avons vu que c'étoit celui de
M. LeimiDier dans son coui-s.
Mab cette supposition ne soutient
point un examen alteotif. Une re-
ligion fondée sur un supplice igno-
imnieux, qui déctaroît lii guerre à
toutes tes passions, qui piéelioit la
contiaeuce et lu pauvreté, devoit
rencontrer mille obstacles dam un
monde corrompu par le luxe et les
■ plaisiis. Si avec cela l'autorilé pu-
blique scdéclaroit contre elle, si elle
proscriv-OLt le nouveau culte, si elle
appelott à s()n secourn les tortures et
le^ «^ibafauds , il y avoît tout à pa-r
l'iei', Iiumùnement {larlanl, que le
cliristianisme devoît crouler- Tou-i
tefois il n'eo fut pas ainsi ; cette foi,
qui contrarioit les pencham les plus
impérieux da la nature , finit par se
répandre el par triompher (le toutes
les résielaaces. C'est là, quoi qu'on
en dise , ce qui ne peut s'expliquer
par des causes naturelles. Tiaas ea~
j^ageons Ai. de Vidaillan à méditer
un peu les cLapiires 26 et 26 du Dis-
eoitrî .tur thisloire universelle , de
Ëossuct. II apprendra <t mieux eon-
iioîire les véritables causes des pi-o-
grÈs du christianisme. Il n'y a point
d'humiliation à recevoir des leçons
d'un g^uie tel que Bbssuei.
L'auteur pourroit encore profiter
d'un autre chapitre du même discours
où legrandévêque montre qu'il faut
ttnit rapporter à une providence.
M. de Vidaillan esi dans un système
tout opposé. Il ne voit dans l'éia-
I>lis5emctit de r%llse qn'im calcul
heureux , qu'une politique habile.
? que Conilanlin it'abju-
E que par inlérû poliii-
y A^W^^^x l'auteur te sait-il , et
pourquoi ne veut-il pasque et) pn^wf;
ait cédé à des motifs de religion et
de conncietic^? II appelle saint At]i4-
nase un politique habile et un chef di
parti ejcjiérimenlé ; ilnoussembjç que
ce n'est pas là l'idée que les vertiis et '
les traveraes de ce grand évêque d»-
voient donner de lui. Au surplus,
M. de Vidaillan Ini-mêine l'apprêtée
mieux lorsqu'ildit i AiHaïuue- étoiti»
plus grand homme de -ion sièele, H
P'M-£tr»qiie l'EgUsc nea a jamais tB
de plat grand.
Ce qui est vraiment inexpHcaMv,
c'est le fttgement de M. de VktoJtiA
sur Julien, lldil, page 7.^.*
• Julien revint au paganisme; c'étoit
sondroii. Il ponvoit également abrager
les lois des quatre empereurs chrétieM,
défaire ce qa'ils avoienl fait, «Lporter
contre ses adversaires les m£mes déetel&
qu'ils kTotenl rendus contre lews e<Mi«-
mis religieui. 11 eslincon(cs[»blB qu'il w
le Tit pas, Julien i^t«bltl. CQUi^crit, pn-
clama sans cesse el partoal la v^titable &
becli; de cofiscicnce. Lui seul en a éaiis
et suivi les maximes dans celte longue
lutte du paganisme et de h religio.n chré-
tienne. Sous son empire seul, itjaeu
une apparence d'fgalilO entre les deai
coUcs. et elle n'a jamais subsisté. AtuH, I
lepagànismeéloilpersécnteur; plastwd,
il a été comprimé. Les sopplioes ont *p-
parleBD i ces époques, inQigés amx cÛ-
ILens, suspendus sur la UlS' des pf ttW
avant de les fiapper. Julien s patt^Mf^ lit
véritable lol6iiance.>
IVous nous étonnons qu'im hamnifl
grave, instruit, qui a dû faire et qui
afait beaucoup de l'echerches, se loil
mépris à ce pomtsurle caractère du
Julien et sui' l'esprit de son gouTèr-i
neinent. Il est vrai qae le manfuis
d'Ai^ens, Voltaire el même JUin»*.
tesquicu out beaucoup loué Julien.
Mais l'histoire étudiée avec soin fait
coonoltre ce priitcc. £lle ne permet'
|Kis de dissimuler la kissesse de ses
flatteries dans les deux panégyriques
eu l'honneur de Constantin, sa con-
duite équivoque lors de la révolte Je
son armée (Gcrinanicus dans un cas
pareil avoit montrc qu'on peut résis-
ter); sa prétention d'être conseillé
par les dieux , pre'tention à laquelle
OBL peut appliquer ce que Voltaire
dit du démon de Socrate , qu'un
homme qui se tuante cC avoir fin gén 'e
familier est indubitablement un fou ou
un fripon; ses lettres pleines d'invec-
vives contre Constance et uiènio
contre Constantin qu'il avoit tant
loué, son hypocrisie en matière de
religion, puisqu'il professoit exté-
rieurement le christianisme après
l'avoir abjuré, les actes d'injustice et
de cniauté qui signalèrent le com-
mencement de son règne, et notam-
ment la mort d'Ursule, sa piédilec-
tion pour les astrologues et les devins,
ses énormes dépenses pour les sacri-
fices , sa manie de faire les fonctions,
non-6eu\ement de prêtre, mais de
vïctunaire; sa fureur de juger, ce
que Montesquieu regarde comme un
défaut énorme dans un souverain
et comme upe source d'injustices,etc.
Nous n'avons fait qu'analyser ici
le$ Considérations sur Julien, par le
caidinal Gerdil, excellent morceau
où Vhabile et judicieux auteur n'a
point £Biit usage du témoignage des
Pères de l'Eglise, et ne- veut fixer son
ofânion sur* Julien que d'après des
écrivains avoués de ses panégyristes.
Les païens eux«-mêmes blàmoient la
haine de Julien contre le christia-^
nisme^ nimius christiana l'eltgionis in-^
seciator, ditEutrope, et cette épithète
n'est que trop justifiée par les faits.
C'est par les faits qu'il faut j"ger
Julien, et non par ses paroles et par
ses édita. Or, les faits monti-ent ce
(99)
que c'est que celte tolérance si van-
tée. Elle n'empêclia point qu'il n'y
eiil en plusieurs lieux une persécution
ouverte et des martvrs. \ous trou-
vous nommes dans l'Histoire ecclé-
siastique parmi ces martyrs, Emilien
à Dorostoie, eiiTlirace; Macédonius,
Tlioodule ctTatienà 3Ivre, en Plirv-
gic; deux jeunes rjens a Pessinuntej
Uasili^ct trois nutrcsà Aucvre, Cvrille
à Ticiiopolis, trois frères à Gaze; à An-
tioche, Artémids, Juvcntiu et Maxi-'
min ; à Rome , deux frères , Jean et
Paul, quatre prêtres, deux autres
chrétiens et doux femmes ; encore k
Antioche deux officiers des troupes,
Bonose et Maximilien; deux prêtres ,
Eugène et Macaire, etc. Le comte
Julien, oncle de de l'empereur, est
fameux dans l'iiistoire de ce temps-»
là par ses violences et par ses cruau-
tés. De plus, les ordres que donna
rempereitf pour rétablir l'idolâtrie
remplirent les villes de troubles et
de séditions. Les païens poui-suivoient,
insuitoicnt et maltraitoient les cln^-
tiens, et ceux-ci, poussés par un zèle
indiscret, renvcrsoient quelquefois
les autels des idoles. On eu mit
plusieurs à la torture, on en envoya
d'autres en exil. Marc, évêque d'A-
rétluise , qui avoit rendu autrefois
des services à Julien^ fut tourmenté
avec beaucoup d'inhumanité. Nous
ne parlons point des églises profa-
nées; il est aisé de penser tout ce que
se permirent les païens dans ce temps
de réaction.
Nous avons insisté sur ce point,
parce qu'il fait juger- de l'esprit dans
lequel M. de Vidaillan a écrit. Il ad-
mire la tolérance de Julien, et hkune
assez nettement ce qu'eut fait Cons-
tantm, Gratien et Tliéodose pour
affniblir le paganisme. Il semble ce-
pendant qu'il ctoit politique et mo-
7.
/
( dOO )
lal U« travaillei' à faire tomber un
culte faux cl absurde. Mais l'auteur
est généralement sévère envers les
chrétiens. Il est fort succinct sur
leurs vertus, mais il insiste sur leurs
fautes, et même quelquefois il voit
des fautes là où il »croit permis de
découvrir des actions louables. Il
trouve à blâmer dans les plus illus-
tres Pères de TË^lise ; saint Atlianase
étoit tiirbuleni^ saint Ambroise en-
traîna Gralien et Tlicodose à des dé-
marches imprudentes y saint Grégoire
de Naziauze se plaint de son exil
aucc plus d'éloquence et d'orgueil que
de piété ^ saint Basile laisse édiapper
des maximes sociales fort dangereu-
ses; en général, les prédications ensei-
gnaient alors au peuple plutôt ses droits
que ses dewoirs.
Tout cela est hostile ; ce dernier
reproche surtout est très-peu fondé.
Les sermons et les homélies qui
nous sont restés de ce temps prou-
vent au contraire le zèle des Pères
de rE^lise-pour réprimer le» dés-
ordres de leur temps et pour incul-
quer aux peuples la fuite des vices et
la pratique des vertus.
Il y auroit aussi des observations à
faire sur ce. que Tauteur dit des
moines et de la vie céuobitique ou
érémitique; mais nous sommes obli-
gés de nous restreindr4î.
Nous devons pourtant remarquer
une partie de Vlntroduction qui nous
a paru écrite avec moins de préoccu-
pation. C est ce que Tauleur dit des
études des chrétiens dans les pre-
miers siècles. Il fait connoître 1 école
d'Alexandrie , et nomme d'autres
écoles qui se formèi*ent successive-
ment il Césarée,àLaodicée, à Nisibe,
k Ephèse, à Nicomédie, à Carlhage,
à Lyon, à Arles, à Marseille. Il passe
ea revue les écrivains ecclésiastiques
des premiers temps, et les apprécie
rapidement. Il les juge quelquefoii
avec sévérité, comme lorsqu'il dit que
Vuépologétique de Tertidlien est plutôt
une raillerie aJuuu raisonnement, GluH
cune des époques de son Introduction
contient ainsi un tableau de l'état des
études ; cette partie de l'ouvrage ett
assez neuve. Ces tableaux et la revue
des écrivains ecclésiastiques de duH
que époque ont du mouvement eide
l'intérêt. Il y a bien encore quelques
jugemens que nous n'approuveriong
pas, il y a des traces de préventioBS
et des vues que nous croyons man-
quer de justesse et d'exactitude^inais
on y trouve souvent à s'instruire.
L'auteur ne ménage pas les^papesy
et voit quelquefois de l'aiiiLitioa là
où il est permis de n'apercevoir que
l'exercice légitime de l'autorité spiri-
tuelle confiée par le fondateur de l'E-
glise aux successeurs de . saint Pierre.
Quelquefois cependant il plaide lui-
même pour le pouvoir du Sainl-
Siége dans le moyen age.«« Qui «t-
roit eu l'autorité , dit-il? Aqui seroit
dévolue cette influence morale, ia
seule qui subsistât alors, si l'Eglise ne
s'en étoit emparée? £t que sexoit de-
venue l'Eglise elle>méme saus la di-
rection énergique d'une autorité qui
puise ses principes conservateurs dans
son propre intérêt? La monardiie
ecclésiastique a donc été utile au
christianisme , alors que le christia-
nisme étoit l'asile de la société ku-
maine. Elle étoit définitivement or-
ganisée quand Grégoire I*''* monta sur
le trône pontifical. »
Cette dernière phrase nous rap-
pelle une contradiction où est tombé
l'auteur. Il dit au commencement de
sa préface que jusqu'à Grégoire VII
le christianisme s^ organise ^ et lui-
même proclame ensuite que forgani"
( •«• )
Jotion du chriitianiime , comme rtligion
et comme Eglise, eit définitive cl com'
ptèu à la mort de 7'héodose , et puis
nous venons de voirque l'élise étoh
définitivement organisée lors de l'e-
ledion deGrégoii-c I". Le travail de
l'organisation ne dura donc pas jus-
qu'à Gr^oiie VU. Ce n'est pas ta
snile fois où le désir de prést-'nter des
rnes générales, et lu prétention de
deviner et d'exposer la poliitquc des
cliebde l'Eglise, ont fait portera l'au-
teur des jugeineus hasardes,
£a finissant cette analyse de l'Jn-
Induedon, nous ne pouvons nous em-
pêcher de témoigner noljc surprise
qu'un homme éclairé et liabîle ne
paroisse pas plus frappé du spectacle
que lui ont présenté les pi-cniiers siè-
cles de l'Egiisc. 11 y a tu, il a dû
étudier de près l'héi-oîquc constance
d'une foule de martyrs, le coulage
de filles géuéreuses qui ont professé
la foi au milieu des tourmens, les
vt>rtu» éclataDtçi de tant de saints
personnages, les exemples de ferveur
des anachorètes, celle l'éunioii impo-
sante de tant de grands évêques qui,
en divers siècles et en divers pays ,
ont soutenu et honoré la religion pai-
tcurzèle.leuistaleusetleur conduite,
lia vu cette lon{jue lutte de l'Eglise
contre les vices et les erreurs des dif-
férens âges. Comment ces nobles ef-
forts du génie et de la piété n'ont-ils
pas fait plus d'impi-cssiou sur lui, et
comment it-t-il trop souvent voulu
Toirnu calcul tout humain, quand
les résultats annonfoient si cloquein-
Dicnt l'action d'une foi vive cl d'une
ardente cliaiité? Que des hommes
igaoï'aus ou frivoles fenuent les yeux
i ce magnifique tableau, on le con-
çoit encore. Mais que celui qui s'est
complu i\ étudierces premiers siècles
(le l'Fjjlisc n'en nit pas saisi legiand
caractère, et qu'il n'ait vouhi voir
qu'un travail humain dans ce qui
porte manifestement l'empreinte
d'une action divine, c'est ce qui a
droit de nous surprendre. Kous vou-
lons croire que tût ou tard M. de Vi-
daillan reviendra à une appréciation
plus équitable de l'esprit qui a di-
rigé l'Eglise dans les premiei'S temps
de son institution.
Dans un autre article nous parle-
rons de la vie de Grégoire Vil ,
qui commence vers la lin du pre-
mier volume , et qui remplit te se-
cond.
— =»s»«<=-
KOVVELLES ECClilSIASTIQUES.
PABis. — Les retraites établies chez
:'s religieuses Dominicaines , rue do
Charoime , repi'cndront cette année.
Celle du printemps commencera lu
mai, et l'on croit devoir en préve-
quelqite trtnps d'avance, afin que
dames qui voudroient y prenant
le faire *(ïoir le plus tôt
possible a
xDom
M.l'Ai-chevêqi
lotira la retraite
le samedi 20 mai, à quati'e heuras du
elle se terminera le samedi sut-
. M. l'évèqiie de Nancy et du
Toul veut bien eu diriger les exerci-
II sera secondé par M. lalihé
Combalot elM. l'abbiiVerniéi-e. Les
sniies qui ne pouiroient quitter
leur maison pLiidant huit jours, sont
'ties qii'outri! la méditation et ta
se du matin, il y aura chaque
'à dixhcures, sermon suivi d'une
udc messe ; à deux heures et de-
lecture paraphrasée, puis chemin
de h» Croix quand le temps le pci'-
iiietti'a,' et ii quatre heuiva et demie
sermon et salut. Li>s personnes pit^u-
s s'empresseront de profiler de ce*
■antanes.
Le
/,èl
ente
die la jv
oled
pei
lani c
ns
ad jiéin'rnli
me dans 1
( »02 )
paroisses de la capitale. Bien que uous
n'ayons rien dit des prédications qui
ont eu lieu dans les diverses églises ,
nous n'en avons pas moins remercié
Dieu du bien qui s^est fait. Le zèle
du clergé a répondu ^ Tempresse-
ment des fidèles. Les ialens aussi
n'ont pas failli. Outre l'orateur de
Notre-Dame qui a obtenu un si écla-
tant succès , d'autres chaires ont été
constaninieut entourées d'un pu-
blic nombreux. Â Saint-Eustacbo ,
M. Talibé Combalot atliroit une
étoiUiauie affluence.
Elle étoit fort {;;randc aussi aux
prédications de Saini-Rocb. M. le curé
et ses deux vicaires, MM. Dupanloup
et Pététot , ont rempli eux-mêmes la
station entière , donnant ainsi le diffi-
cile exemple de l'exercice assidu du
ministère de la parole , uni avec Tac-
coinpiissement des autres fonctions
paroissiales. On se deufandoit com-
ment chacun d'eux pou voit suffire à
une tâche si bien remplie , comment
ils pou voi<^nt al lier avec le travail de la
préparation et de l'étude, l'assiduité
au tribunal., la visite des malades et
desinûinicsque l'invasion de la grippe
avoit si fort multipliés , et tous les au^
très j^tails du ministère journalier.
Mf le curé a donné une suite d'home-
.'lies sur l'es Evangiles; M. Dupanloup
a traité de la chute de l'iiomme et de
$arédemption. Tous deux ont étonné
leur auditoire par de beaux dévelop-
pemens et par des considérations
tour à tour élevées et touchantes.
Déj;^ l'année dernière M. le curé et
ses vicaires s'étoient chajj^és de la sta-
tion de cette paroisse. Ils ont pris la
même tâche cette année, mais en
traitant des sujets nouveaux, et sans
reproduire aucunement leurs instruc-
tions précédentes. Aussi la provi-
dence a béni tant d'efforts, et cha-
que jour lu chaire étoit entourée
d'une foule pressée et recueillie ,
pour laquelle tant de zèle et de clia-
rité naurâ sans doule pas été stérile
les paroisses de la capitale , nous au-
rions un grand plaisir à signaler l'ac-
tivité et le dévouement de plusieun
pasteurs qui ont semblé se ihultiplîef
ce Carême pour prodiguer riDStkncH:
tion à leur troupeau. A Saint -Sid<-
pice , jamais les secours de ce genre
n'a voient été plus abondans. A Boudc-
Nouvelle, M. le curé a paru reddo*
bler encore de zèle ce Carême ; il {pi*
gnoit ses instructions à celles de jo^
clergé et des prédicateui*s qu'il avûî(
appelés , et le prédicateur de la pas-
sion lui ayant manqué, il Ta suppléé
fort heureusement, quoiqu'il n eût
pas eu le temps de 'e préparer. Aux
Missions -Etrangères, M. le cdré a
excité un vif intérêt par une suite
d'instructions sur la coofession , iôs-
tructions également appropriée9 aux
besoins de toutes les classes, ttdoat
les développeinens étoient d'une ad-
mirable utilité pratique.
M. l'évèque d'Ajaccio, avant de
retourner en Corse , est allé visiter
M. le cardinal d'Isoard, archevêque
d'Auch , dont il a été long- temps
grand-vicaire. 11 a- profité de sou sé-
jour à Auch pour soulager le véoë^
rable archevêaue dans l'exercice de
ses fonctions. Le Jeudi saint, le pré-
lat fît la cérémonie des saintes liuiles,
et le Samedi saint , il ordonna six
prêtres, neuf diacres et douze sou-
diacres; il y eut aussi ce jour-là cin-
quante jeunes élèves du séminaiite
qui reçurent les ordres mineurs et la
tonsuré. Le jeudi de Pàque , M. i*é-
vêque donna l'habit à une postoiante
(lu couvent dts Cai'mélites , nouvelle-
niint établi à Auch , et deux jours
après , il fit la même cérémonie pour
quatre jeunes fdies , au noviciat des
Filles de ^Farie , qui se consacrent à
l'instruction.
LU journal peu favorable à la re-
ligion et au clergé raconte une anec-
dote iiouorable pour un prêtre ; puis-
Si iious pouvions parcourir ain3i . q«i'il 1<î ^»t> »1 ^^^^ 4"^ *^ chose soit
( 'o3)
fraie. Au commeuunwiA d'avril, des
ouvrier* boulanfrert de La Rochelle
avotent, p«r rivAltti! de int^lier, en-
l^agé tine lutte ak^haméc. Ue nntii-
bneux spectatem-s (aiaoieht galerie
aaloui' d'eux &aiis songer à Los «épn-
rer^quand M. l'abllé Tliihaud, curé
de U cath^rale , soi tU de l'^e.l'^-
AperceVaut lei deux chaiti|iinnti, il an
htoi d'ofxoui'ir. A son aspect, anx
inrAles de paix qu'il fit entendi-e, la
lutte a'apalsa. Ce i|iie n'auroit pa»
faït trne interVenliaii arin<^, la cha-
rité le ptvduisit ; e( des hoiiimesrga-
rfayi^rla colère se calmèrent A h
Toîx d'an prêtre rempli de l'eKpritde
lOMAtiaîllei'e.
La procession de Qiia.umndo a eu
lieu à Limoges le dimanclie de Ce
nom. Toutes les paroisses éinieni ré-
unies, et M. l'évâque oITicioit. Les
chAsses renfermant lea reliques des
nÎDla étoient portéfespar vinfii-aiiatre
tiommes du peuple, vêtus d anbes et
les piedi nu*. Le petiple «uivoit en
silence.
A OrlçaBs,lapri^ession du rumine
jour a'étoit Jkite t'aniiëe dernière;
elle n'a pu avoir lieu cette année.
Il a paru à Valence un; relation
exacte da procéj du sitar 3fa.rjo/i, qui
a fait du DruiL l'année dernière dans
le Datiphiné,et dont nous avons rendu
compte, numéros de» 8 octobre et
12 novembre 1836. Ct^ite relation o
pour ànteur M. André, niittistre pro-
testant à Bourdeaux , dans \p Uau-
fAilné.Ccpastenravoit8S3is[i.'M.Mns-
■on devant les iribunaux de Die et de
Yalence ; il avoît paru prendre chau-
dement son parti , et les autre» mi-
nîitresprolestansdii pnjsavnienttous
fait cause commune .-.vcc lui. Toute-
fois M Aitdrénesedissimuloitpasln
plaie interne du la réfonne , et s'il a
été fort discret (levant le tribunal de
Valence, il a cru devoir révéler à ses
confrères la profondeur du ma!. Il a
•4reii:té aux comiitoim et mix pastew-i
daféglixiré/ormù de France, une let-
tre datée de Hourdeaux, le 7 navem-
bre dernier. Celte Ultre , <|ui r«l im-
priiiiée. en exiréuiemeut curieuse;
nous ne iiDus permettrons pas d'en
riéti reiraucliei , et nous la cupioiut
lextuelleiueiit :
Atx tmNatatoinea et 4 km. lm pua-
TF.i'M nn L-ÉuLisif kBraaaKK dk
FaA^cE.
Meisii'un, trb-cbcrs el trÈs-honort»
flores en JéstisUirist, noire u 11 it] ne
Sauteur.
■ Lue plaie ^'esl di^eonverle dans notre
l£gli!«. Ucs Iroublet, des diuKusion), drs
dtsordrai , l'*iiareliie eoBii la traiailleiil .
ElleKtiîliiiGlauiviiac. I^malettgroie, ft
Mgravitâ v» loiijours croissanL A Valence.
daria une Biidicnct: du Iribimal corrcc-
tioiinel , en date du 3 de Cu mo'a, on u
voulu pallier ce mal. Moi-inCme j'ai Citlv
aux pieHinlPS MDfcililiBDB du |)luuevit
de mes honorés collègnest et. tlivaiil un
auditoire éttsngerïnosMintesdocIrinr*,
à noa pienx usfges, devint an audilotcK
qui pcut-Ëtre n'éproovoit ancnne sj'mpt-
thie pour nos in^tilolions religieum , y:
n'ai point déchiré lu voile qui coavte en-
core, en partie , nos mi*ères spiriluellts.
Mats pallier lauiil, ce n'est pasIcgnCrir.
Ce que j'ai cru devoir taire devant le tri-
bunal dcY*lmce, je puis le dire liaute-
ment doviiit le vAire. Je dois b la rAr)ti3,
je dois à ]■ poil et au bonlienr de noi
Églises de faire, en loule sincérilé devint
le Seigneur, le rfcit des évi-nemens <tui
viennent de le passer dans nos couiréci
(d'à a la ni plus <[uc ces év^ncniens ont élu
délJguri's d'niie manière bien éirangcpar
Ictjournauiqtiioiii en treprisd'tn parler),
> C'est dai>s ce but que ju publie la
Btlalion e«(ieM du protêt tin fiaur Mainm,
se disant évnngélialp. Vous l'iccuci lierez ,
mcssieurii, j'aime à le penser, dans un es-
prit de clivrilé clirélicnnc , el je H'cL'nic
voirn concours pour en rt'-pandio la cim-
noj^sance. Vous ne sluriei deioctircr ïu-
dilTùrcas ni »Ui que^liousqui s'agilunl, ni
au< atliEiucs dirigi^ea contre nos inslilu-
lions , parcu que ks débats but lien loin
( .04)
de «out 1 car ce» (jucstioa» loot de* qoa-
lions de vie ou de mort font l'église r£-
tormËe , dont Ic9 fondenen» oal été bUû
«Tecleraag de nos pËrei.ODi, messieon,
il y va de l'tvenir de celle f glbc et de l'a-
venir de ses pasteur?. Tioa pas que doem
(oyotis k moins du monde menacés dans
DOS ialérËLs les plus chen. par le gonver-
nement Mge el paternel sons lequel nous
avons le bonheur de vivre (cl je me hSIe
d'en rendre grices i Uieo, aulcur de lout
don parraîl}i mais parce qu'un esprit de
verlige qui fe rOpaiid comme un bronll-
lard lénÉbreni agile les leies; parce que
les rêves d'une imagination eiallée, quel-
quefois m£me dèliranle , aonl proclamés
comme de tainles inspirations, el roalent
Mmblablesaa nnage précnneurdc la lem-
P«e.
■ Ecarict donc de voire esprit, je n>oa
en conjure, louin les petites considéra-
tions de localité. Kompei ritolenienl dans
lequel nous vivons [es uns des antm. et
dont nos adversaires «aveni si birn profi-
ter pour nous altaqner. Que tonte ombre
d'^îsme di3|i3roi<se. Sortons de notre
inconcevable apathie, i.h qnol ! ne met-
trions nous p»* , nous, antaiil d'ardcar i
défendre la vérité '(ue d'autres hommes
en meilent i propager -Jes erreurs ! Se
tcrions-nons émns que par nos intérêts
matériel!? >e senti non s- nous plus battre
noire cœur qtic pour les chosn visibles
mail piTÎsiables? Ah ! ne justifions pas,
par noire condaile, lesreproclic-squî nous
sont adressés si souvent de ne rien faire
ponr le bien des araes, de n'élrc pas unis
comme des frtres , <le ne pas nous aimer
el nous soalenir les uns les antres! Uais
plutôt que llicQ nnus protège contre les
mauvais desseins de nos nouveaux adver-
saires; qn'il nous fasse la grûce de con-
server loujonrs parmi nous la lumière de
•cm Evangile dans toole sa purel£-, et qn'il
nous inspire la ferme résolution de Ira-
vailler à nous garantir du danger pendant
qu'il en est temps encore .'...
• Kourileaui, te 7 novembre iS3$.
• p. ■:. ANDBÉ (If OH LÉ A Ali) ,
• padenr. • J
On MToit déjà que de gmadcft d^
visions rq>noieiii dans l'église nrnU»
tante, et que deux partis s'j buoicot
une rude guene. L«s métliodialei
•OUI divers nouu se sont (éparéa dt
très indépendang, des temples à part,
des journaux à eui. Ils acciuept U
brandie dominante d'avoir mbm
Jouné les principes de la réforme^^
d'être înEdèleaux Itçontetaux emrmt
pies de Calvin el de ses premiers dî^
ciples. lisse répandent de louscdtéi;
il» sont protégea par de* penous
puissantes. On a vu, on roit aoBveat
j des défections éclalante*. De* Biïaia-
I très ont quitté le poste qu'il* pccii>
Soient dans l'é^^lise dite ualioDale, et
>ruient des troupeaux séparé* ; on
I les a attaqués , ils 9^ sont défendn*,
et de part et d'autre on ne s'est point
I épargué les leproclies les plu* Tib.
Mais aucun n'avoit i-évélé la ^Uût
. aussi l'rancliemcnt que M. Andié Ce
I qu'il a dit des désordru et de l'aan^
chie qui Iraf aillent ïcgVuepTOliMmaU,
du schisme qui la menace, ou plutlt
qui a déjà éclaté , des atiières tpiii-
Uielles de la l'éforitie , de i^tiprtt it
■vertige qui se répand , des rëires ^uftt
imagination dèliranle que l'on proda^K
comme de saintes inspirations , de Ybt-
concevaJilc apathie ou l'on s'endort,
tout cela donne une triste idée de
l'ordre , de la raison et de b paii Qiù
régnent painii les enfaus de CsItui.
Qiie peut-il sortir de celle confiuiou
des langues? Quel i:cinËde apponerà
un mal dont la gravité va loufours
croissant'! 11 n'y a pas là d'autorité
pour leruuner tes difrérends. Chacun
se croit juge, cbacun ne veut écouter
que son sens privé ; cliacuu entend
1 £criture à sa guise. Aiusi, il est plu
aisé de sii'.naler ï'anarchU qui iravaitl*
le protestantisme, que de la détruire
et de ramener à quelque unité tant de
membres discordans.
flous ue savons ce que les consis-
toires Cl les pasteurs auront jiensé de
la déiitatclie de M. Audrc ; mais la
( io5 )
franchise et la candedr de ce inknisire
^ noui ont paru iout-à-fail remarqua-
bles. Ce n'est point un ennemi qui
accuse , ni un homme passionné oui
exagère, ni un détracteur qui chercue
à difTainer ; c'est un ami discret et
sincère qui gémit le premier de ce
qu'il a découvert , qui dissimule de-
vant le pnbîic les maux de son église,
et ne s*en ouvre qu'avec ses confrères,
qui veut les exciter à cherdier le re-
mède à une plaie profonde. Son zèle
et sa bonne foi lui donnent des droits
à l'intérêt et à l'estime; il n'a pas
prévu que sa lettre tomberoit en des
mains étrangères.
M. Lys^ curé de Soiron, diocèse de
Idége, est mort au commencement de
mars, à l'âge de 85 ans. M. Léonard-
Adolpbe-Marie Lys étoit bachelier en
théologie , et occupoit sa cure depuis
46 ans. Ou a de lui quelques ouvra-
ges, entr'autres des Discours chrétiens
sur les dciH>irs des sujets entiers le sou-
(/erain. in-S". Il nous envoya dans le
temps ce volume , dont nous avons
rendu compte Numéro du 11 sep-
tembre 1824. L'auteur combattoit la
souveraineté du peuple et les fausses
théories des philosophes modernes;
mais il nous parut pousser un peu
loin son respect pour l'autorité dii
prince, et quelques formules avoient
lout-à-fait Tair de la flatterie. Son
style étoit d'ail leurs simple et négligé.
Le docteur Scholz, professeur d'E-
criture sainte à la Faculté de théolo-
gie catliolique de Bonn, a été nommé
pir le roi de Prusse chanoine titu-
laire de Cologne, non-seulement sans
consulter l-archevéque , mais malgré
les représentations du prélat. L'exé-
gèse du docteur Scholz est bien loin
d'être toujours orthodoxe, et ses prin-
cipes s'éloignent sur plusieurs points
de la doctrine catholique. D'ailleurs,
lorsque le docteur Hermès fut nommé
chanoine de Cologne , le Saint-Père ,
eu confirniant sa nomination, déclara
que désormais il n'approuver oit pKis
dénomination de quelqu'un dos pro-
fesseurs de Bonn , attendu que les
chanoines titulaires dévoient résider,
et que le chapitre seroit réduit à rien,
si ses membres pouvoient être ainsi
absens. De si bonnes raisons n'ont
point empêché le gouvernenientprus-
sieii (le demander à Rome la confir-
mation du docteur Scholz. On a lieu
(le craindre qu'en faisant entrer dans
les chapitres des hommes de doctrines
suspectes, ou plutôt des demi-ratio-
nalistes , le gouvernement ne travaille
à s'assurer plus tard une influence
décisive sur les élections d'évêques.
£n tout cas , il met la division dans
les chapitres , en y faisant entrer des
sujets repoussés par ces corps et par
les évéques.
Le 25 marSf le tribunal de district
de Baden , canton d*Argovie , a pro-
noncé sur les faits de spoliation dn
couvent de Fahr, dont étoient accu-
sés le sieur Rosenzweig et Tavocat
Wehrlo. Le premier a été destitué de
sa place et condamné à une année de
détention dans la maison de correc-
tion d'Arbourg , oiasi qu'à tous les
frais. Wehrle en est quitte pour la
prison qu'il a subie , et pour une
amende de 50 fr.
Rosenzweig et son complice étoient
certainement coupables, mais ils ont
suivi l'exemple que leur donuoit le
gouvernement d'Argovie. Il s'est em-
paré des biens des couvens ; ils ont
cru qu'ils pouvoient bien aussi en
prendre leur part. Quand l'état vole,
comment les particuliers ne se croi-
roienl-ils pas autorisés à voler aussi?
L'affaire Rosenzweig est le résultat
tout naturel , et en même temps la
critique la plus forte des mesures
prises par quelques cantons contre
les couvens.
Cepeîidant le système d'invasion et
de spoliation continue. Le gouverne-
ment de Thurgovie a p.-xssc à l'ordre
du jour sur les proi estât ions d'Uri,
( i08 )
— Une ordonnance du lo nomme les
(îolorielscl lieu ton ans-colonels des douze
légions de la garde nationale de Paris el
des quatre légions de la banlieue.
— La crise ministérielle n'est point ter-
minée.
— Le Journal des Débais s'exprime
ainsi sur la crise ministérielle : « Nous
avons le regret d'annoncer encore que
rien n'est terminé. »
— Le Journal de Pari» ne paroit pas
plus satisfait : « En écrivant hier le peu de
lignes que nous consacrions à la crise mi-
nistérielle, nous ne pensions pas être obli-
gés de traiter encore aujourd'hui ce dé-
plorable sujet. »
— On lit dans leJournalda Commerce :
• Une impatience, mêlée d'inquiétude,
commence à s'emparer de la chambre et
du pays; on se demande pourquoi îl n'y
a point de gouvernement , et comment il
devient plus diilicile de jour en jour de
former un ministère. »
— D'après lo Courrier Français les af-
faires ministérielles ne sont pas plus
avancées qu'elles ne l'étoient il y a deux
jours.
— M. de Chaleaugîron est nommé
consul général de France à Bucharesl, en
remplacement de M. Cochelet, appelé au
consulat général d'Alexandrie, vacant par
la mort dcM. Mîmaul.
— Le directeur général des mines vient
de demander à MM. les ingénieurs une
description complète et détaillée des gîles
de minerais méialliques combustibles ex-
ploités dans le royaume. Il s'agit de re-
connoître par un travail d'ensemble les
richesses souterraines qui existent en
France.
— Il résulte d'une décision du garde
dos sceaux, qu'un notaire peut être dé-
claré démissionnaire par cela seul qu'il se
rend, chaque semaine, dans une com-
mune au lie que sa résidence, et qu'il y
reçoit, à bureau ouvert, les actes qui lui
sont proposés.
• — Le conseil d'état vient de décider
qu'un individu élu successivement con-
seiller municipal par deux sections du
collège électoral , n*a pas le droit dV>p«.
1er, et que Télection de la seconde doU
être annulée , attendu qu'un citoyen nç
peut être nommé une seconde fois meoi-
bre du conseil municipal dont il fait déj^
partie.
— M. Brian, premier adjoint du lo* ar-
rondissement, vient d'envoyer sa démission
à M. de Rambuleau.
— Le Constitutionnel annonce qu'on
s'occupe dans plusieurs départemens d'or-
ganiser des comités électoraux.
— -Unjournal observeque, depuis i83oj.
il a été trois fois question du château de
Rambouillet à la chambre des dépçuté^ La
pl^emière fois il s'agissoit de le corapica'
dre dans la dotation immobilière cle la
couronne ; alors la liste civile porlolt auq
revenu a 704,000 fr. On voulut ensuite Ici
faire donner en apanage au jeune duc
d'Orléans; à cet instant son revenu ne se
trouva que de 5oo,ooo fr. Eh dernier
lieu , M, Mole venant demander ce bea»
château pour le duc de Nemours^ n a plus
parlé à la chambre que d'un produit ' de
452,000 fr.
Gomme, après Mi le duc de Nemours^
il y aura encore trois jeunes princes k
pourvoir, on ne peut dire où s'arrêtera le
revenu de Rambouillet, de ce magniûqne
domaine qui deviendra peirt-être à la
longue plus onéreux que profitable.
-— l/instruction du procès Champion
se poursuit avec activité. On vient encore
d'arrêter, comme impliqué dans cette afr
faire, un nommé Roger, ouvrier paveur,
demeurant rue de Charenton.
— Le Journal général des Tribunatx dit
que de nouveaux placards ont été affichés
cette nuit dans plusieurs quartiers de la
capitale.
— On lit ce qui suit dans le posi-
scripium du Censeur de Lyon, du 10 avril
« Cette nuit, des cartouches ont été dis-
tribuées h la garnison. Quelques bruits
alarmans circulent dans la ville. Quelles
en sont les causes? Voudroit-on, en pous-
sant à l'émeute i)i Lyon, consolider le ca-
binet doctrinaire ? Kous engageons les ou-
vriers h se* tenir en garde contre les sng-
( 109 )
gestions qui aaroient pour but de les pous-
ser à rèmeute : ragltatîon lic leur donne-
roit pas de pain et aggraveroit leur dou-
loureuse position. »
— Un journal du matin annonce le
très-prochain départ pour Lyon du lieu-
tenant-général Robant de Fleury.
— M. le maréchal-de camp, comte Fer-
dinand de Broglie, dernier fils du célèbre
coiutedeBroglicambàssadeurdeLouisXV
en Pologne, est mort à Paris le 9 avril,
âgé de. 69 ans.
— Nous lisons dans la Charte ;«0n as-
snre qu'à Tune des succursales de la caisse
d'épargne, on a arrôlô un individu qui
sembloit s'ôlre imposé la mission d'ef-
frayer les déposans, en leur prédisant une
catastrophe prochaine. Ou annonce que
cet individu appartient à une société po-
litique secrète. •
— Les ingénieurs de la ville étoient
occupés mercredi à lever des plans sur le
Pont-Royal. Qn sait que le conseil muni-
cipal a décidé que les travaux alloient
commencer cette année pour adoucir la
pente trop rapide de ce pont , et l'élargir
on supprimant les parapets, à la place
desquels on mettra des trottoirs en fer
avec une balustrade.
— Jjes machines dites locomotives pour
chemin de fer, qui payoient un droit de
5o pour 100 , n'acquitteront dorénavant
que i5 pour 100.
. — M. de Vcrleuil de Feuillas, con-
damné plusieurs fois comme gérant du
journal la France, fut extrait vendredi de
Sainte-Pélagie^ pour être conduit devant
ia police correclionnelle où il a voit en-
core àVexpliquer relativement à une an-
nonce insérée dans sa feuille. En allcn-
dant que la cause fût appelée, M. de Ver-
teuit de Feuillas fut déposé dans une es-
pèce de caveau de la Conciergerie , avec
quatre autres individus, au nombre des-
quels se trouvoil un forçat libéré. Leur
prison étpit si étroite qu'ils se loncboient,
et si humide qu'ils avoient les pieds dans
Teau. M. de Verteuil est resté plusieurs
heures dans cet horrible réduit.
Pour l'annonce dont nous avons parlé
plus haut, M. de Verteuil a été condamné
à 26 fr. d'amende.
— Des lettres de l'île Bourbon , sous
la date du 26 janvier, annoncent qu'un
coup de vent assez violent s'y étoit fait
sentir le i4 du même mois. Les planta-
tions ne paroissoienl pas en avoir beau-
coup souffert ; mais en revanche presque
tous les navires , sur les diverses rades de
ia colonie , avoient éprouvé des avaries
plus ou moins considérables.
NOUVELLES DES PROVIXCE8.
La mort vient d'enlever à sa famille , a
ses nombreux amis et à la France monar-
chique, M. de Bourgevîn-Vialart, mar-
quis de Moligny, lieutenant-général ho-
noraire, l'un des doyens de l'ordre de
Saint-Louis.
Ce vénérable vieillard dont la religion
si vraie, le caractère si noble et si loyal,
la politesse si exquise rappeloient une épo-
que déjà loin de nous, s'est éteint comme
un patriarche des temps anciens, entou-
ré des soins empressés d'une famille dé-
vouée et des témoignages universels d'es-
time et d'intérêt qu'il avoit su conquérir
dans tontes les circonstances.
11 a terminé dans sa 93* année une
longue carrière de dévouement et de sa-
crifices, laissant à sa famille le précieux
héritage d'une mémoire honorée du suf-
frage unamime de tous les gens de bien '
et des regrets de tous ceux qui l'ont per-
sonnellement connu.
11 laisse deux ûls qui ont déjà donné
des gages précieux de leur dévouement
à la même cause. La terre étrangère les
a vus fidèles à l'exil et au malheur.
— Un des vieux murs de clôture de la
prison dePoissy s'est écroulé au moment
où des ouvriers étoient occupés à creuser
les fondations d'un nouveau mur. Quatre
de ces malheureux ont péri.
— Le conseil municipal de ïorigny a
été dissous pour la deuxième fois pour
incompatibilité avec le maire. Les nou-
velles élections ont eu lieu le 9.
(
— C'est le 19 mai que l6» çontumices
du 3o octobre comparoitroni devant U
cour d'assises de Strasbourg.
— On écrit de Nantes que la journée
du 9 a été sans contredit la plus froide de
l'année*
— On écrit de Cherbourg qac les ter-
ribles coups de vent de la semaine der-
nière ont fort endommagé quelques por-
tions de la digue.
— M. le baron de Barguiat^ ancien of-
ficier au régiment Royal-Infanterie, che-
valier de Saint-Louis, vient de mourir à
Carères (Landes.)
KOUVELLE8 D* ESPAGNE.
La misère est toujours fort grande à
Saint-Sébastien, et les maladies qu'elle
engendre déciment les habitans. Du 10
mars au 2 avril, un seul hôpital a envoyé
1,234 morts au cimetière.
— La santé du roi Charles V s'est beau*
coup améliorée. Retenu dans son appar-
tçment pendant plusieurs jours par la
grippe, le monarque peut maintenant
s'occuper des affaires du pays.
— On écrii de Villaréal , 3 avril , que
cinquante Portugais viennent axcorc de
passer dans les rangs carliste?.
M. le colonel Frédéric de Lufe de
Mézerac est mort It Neufehâtel, en Suisse,
le 17 mars, à Tàge de 78 ans. Il avoît
fait. partie des gardes-suisses de Louis XVI
et avoit assisté à la journée du lo août.
— La chambre des communes s est oc-
cupée le 1 1 du bill de réforme des cor-
porations municipales dlrlande. M. Hume
a parlé pour le bill que M. Trevor est
venu ensuite attaquer comme pouvant
ivn verser la religion établie. M. 0*Con-
nell a demandé justice pour l'Irlande,
«t par conséquent 4e vote du bill. Il a
ajouté : « Si l'Angleterre avoil à se
plaindre d'un déni de justice, croyez-
vous qu'elle ne se lèverait pas brusque-
ment en masse, prompte à faire tomber
le châtiment sur la tête des tyrans ? L'ir-
110 )
lando n'a jamii» éié gouverdée comi
elle eOt dû TéUre ; c'eat .une faclionqni
n a cessé de l'oprimer. Mais le jour vieil'*
dra où l'Irlande relèvera la télé. »
Après quelques mots de M. Fioch, qui
ne croit pas que la réforme municipale
puisse et doive être appliquée à l'Irlande^
le colonel Tompson a dit que rélabllMe-
ment d'une république en Irlande esiim^
minent si l'en n'écoute pas les plaintes d^
ce pays.
M. Villlers a prononcé un discouraee
faveur de la mesure qui a été attaquée en-
suite par lord F. Egcrton et défendue
par lord Morpeth et lord John Russell.
Le vote qui a eu lieu dans la nuit a été
favorable aux ministres, qui ont obtenu
une majorité de 55 voix.
— Lrs journaux anglais continuent à
se plaindre de l'état de malaise dans le-
quel se trouve le commerce en Angle-
terre : ils renouvellent aussi leurs ré-
flexions sur notre crise ministérielle.
— Le Constitutional de Glasgow an-
nonce que, pendant les deux dernières
semaines, le nombre des tisserands, tein-
turiers, selliers, tailleurs de pierre saoi
occupation a doublé, et cet état de chose
s'aggra ve continuellement. BeaucoupcTou-
vriers et leur famille sont sur ie point de
mourir de faim.
— On lit dans le Globe .'«Ladj de liste,
fille ainée du roi, est morte en conches
à Windsor. »
^ Le Timeê annonce qu'une feimne
est morte le 5 avril dans Barrets-GovC-
Vignore-Street. à l'âge de 1 1 1 ans.
— M. Bell et l'équipage du Viien ionl
arrivés à ConstantinoplCtJe 16 mafs; ifs
ont déclaré que les Russes les onfc ton-
jours traités d'une manière hospitalière.
— Les dernières nouvelle de Co-
penhague annoncent que l'état de la
sauté du rot est plus satisfaisant,
— La flotte danoise se compose actuel'
lement de 6 vaisseaux de guerre, huit
frégates, 10 corvettes et 60 chaloupes
canonnitTes.
— Il est question d'établir un chemin
de for eiitre Saint-Pétersbourg et Moscou.
CHAUBItE DES PAIRS.
(fréaide^ce de M, Païqnier.)
Sitt»ct du i3 avril.
A^ LemarquindeLaPlaccrcndcmnpls
de plusieurs |)£tlliati> parmi Icsquellc^an
rematquo celle de M. t'ijlii Mercier, qui
invite la cbanibre à faire ceKcr l'iuccr-
lilude qni r^ne encore sur l'ordre des
chevalier* de Saint-Louis, et piovoquer
une mesure qui aboliroit dffinitivomcnt
cel ordre ou te imaiuliendroît avec louies
£ei prërogalites.
La cbambre passe ï l ordre dn jour et
conltnne la disca$sinn sur ic projet rela-
tif & peiploilation des mioet. La diam-
bre adopte les articles G. 7 et 8. I* scru-
tin sur Penfemble de la loi a pour ré-
rallat l'adoption par SU boulea blancbes
coDire 96 boales noires.
S«a« d« i4 fl»r,t
Le banc des ministres est occopC par
MM, Mole, Bernard. Rosamol et Marliu
(du Nord.) L'ordre du jour appelle la dis-
cussion survingl-deui projets de loi ten-
dant ï autoriser'des emprunts ou dcï^ im-
positions extraordinaires volispor divers
<l(:parteniens.
M. Dnboiichage croit que les conseils
^^néraox des déparleraens abusent quel-
quefois de la facultâ qu'ils ont de voler
(les emprunts et des centimes eitraordi-
naires. Il appelle lïdcssus l'attention du
ministère. 7«iiu/if^«t nurt uii. (On riL)
Après aïoirenlendn M, Legrand. commis-
saire du roi, qui défend les viugt- deux
projets, la chambre adopte successive-
ment la plupart de ces projeta, el comme
e\le n'est pUis en noiubre, le vote est
njoomé k lundi.
CHAHBBE n«8 DÉPtJXÉS.
(PrAaidence de M. Dapin.)
Sianceda li avril.
Le président monte au fauteuil à deni
heures. La chambre n'est pas. en nouibra,
et Usiancc ne commence qu'à deux heu-
re* et demie. M. Dupin annonce que
M. Charles Comte, député de la Sarthe
et membre de l'Académie des sciences
morales et polilique* „ vient de mourir ï
Paris.
(fil )
L'ordre do Jour appelle la diKimion
du projet de loi portant demande d'une
jieiision de 6,000 fr. [Mor la veuve de
M. de Juatien.
U. Dncbesne chercha h faire nHloir*
h 4,000 fr. la pension de madame de
Jnuieu.M. Jaitb^l pspéroil que cette pen-
sion aurott été vot£e sons discnsnon. Le
projet de loi est adopté par go8 voii
La Buile de l'ordre dn jour est la di»-
CDisioB dn projet relatif aui sous-offi'
ciers et soldats aropnlés, noinmés mem-
bres de la Légion- d'Honneur depuis lew
mise en retraiter. Voici le texte de ce pro-
jet , qui a été proposa: par M. Boudoos-
• A compter du 1" Janvier 1887, le»
sous-ofllcins el soldais ampntés par suite
de leur» blessures, qni auroienl été nom-
més membres de la l.égion-d 'Honneur
postérieurement ï l'ordonnance du ig
jnillet 1S14. et depuis lenr admisùon ft
la retraite, auront droit au traii«nenl de
la légion.
I > Ce traitement sera prélevé sur les
fonds qui deviendront libres par Petfet
AprésquelquesobscrvalionsdeMM.Un-
prat et Boudousquié, U, prvposition est
adoptée par assis et levé. Le scrutin se-
cret donne pour résultat : votans, 355 ;
pour l'adoption , 175; contre, 5o. La
chambre adopte.
a. LK PKÉsiDF.KT. Maintenant la
chambre icul-elle commencer la discus-
du projet de loi sur les justices de
La physionomie pGle el indifférente de
la chambre change tout à coup. Des dé-
putés demandent qu'on s'occ<ipc immé-
diatement des Justices de paix, tandis
que beaucoup d'aulree veulent l'aJoBriie-
H. ou PIN. La discussion sur les justi-
ces de poix durera probablement plusieurs
séances; pouvei vous l'ouvrir sans avoir
devant vous uncontracbcteur?
On pourroit entendre demain desrap-
ports de pétitions, el renvoyer la discus-
sion i samedi.
Voix aux centres ; Pourquoi paa tout
de suite ?
Un membre : T>a loi sur les spK
M. FKLix iiÉAi. Pour la discutor i|l
faut un ministre des ilnanccs.
Pluâours voit : La loi *ur les' jnslicet
de psii.
M. SAi?iT-HAKc GiBARDin.desaplace.
Je demande la priorité pour la loi des
co m pies de i834; elle se rapporte au
passÉ, i des ministères qui sont tout-à-
fait tenoiafs: nous n'avons pas besoin,
pour entamer cette discnssioa, qu'an mi-
nistère nouveau soil rormé.
M. Dupin observe qu'il faot avoir as-
Kl de temps pour se préparer, el qu'on
ne peut commencer la discnssion d'une
loi qui n'a pas été poilée k l'ordre da
La conrusion continne.
Voii nombreuses : La discussion sur
les jusiicos depaii.
H. s\mT-MAKCGiRAHDiN. Jedeoiandc
que la discussion sur les justices de paix
ne commence pasnujourd'bui. H. le pré-
sident vient de dire avec beaucoup de
raison que celle loi nC'cessite la présence
d'un contradicteur...
Pl'sieurs vuii 1 Le garde, de» sceaui
est prcsenl !
. M. LE PRÉainEST. Le garde des sceaux
y est maintenant; il n'y avoit aucun mi-
nistre prf'seni quand j'en ai fait l'obscr-
Une voii! ï sera-til demain?
U. SAINT-HABC CrOAaDIN. Jt y cst
maintenaal, soit ; mais je dirai que ce
nui(n(«nunl est assez mobile. (On riL)
Nous ne savons pas si le contradicteur ici
nrËsenl pourra l'être encore pendant quel-
'quesjour;. (Nouveaux rires.)
Je suis, messieurs, préoccupé de l'idée
que c'est un spectacle déplorable que ce-
lai donné parla chambre.
Voix de la gauche : Oui ! oui ! c'est
M. SAIST-MARC OIRABDIN. Lc specta-
cle que je déplore, ce n'est ni i la majo-
rité,nikl'opposition que je l'attribue. Je
dis seulcmeni que la chambre donne un
spectacle déplorable sans le vouloir et
sans que ce soit sa faute. Je demande que
la chambre ^occupe de trataui qui ne
d^'udent pas du minisléro....
Plusieurs voix : Tous nos travaux en
dépendent.
La discussion du projet de loi snr les
justices de puix sort victorieuse de ce
chaos. OnentendM. Gaillard-Kerbertin,
qa'i critique plJsienrs disponlions du
( ■■«)
■ Sdaiiadii i^ avril.
La séance, ouverte k deux heures, retle
suspendue comme ces jours derniers.
Aprts une heure d'altentu,la chambre
est assci nombreuse pour reprendre la
discussion sur les justices de paix. Quel-
ques orateurs parlent pour et contre le
projet. M. Persil ayant défendu ta loi, la
discussion générale est fermée.
• Art. i". Les juges de paix connois-
sent de toutes les actions purement per. '
sonnelles ou mobilières, en dernier rra-
sort, jusqu'à la valeur de cent francs, et
à charge d appel, jusqu'à la valeur de
deux cents francs.*
■Ç" §""•' ' 2lîirif 11 C( «Irrr
BOURSE nE PARIS DU 14 AVRIL
06fr. «Oc.
afr. SOc.
TKOIS p. 0/0,j. de die. 18 fr. 80c.
QuaUe 1/2 p. 0/0, j, de mars. 100 fr. 55 .
Art. de la Banque. 3tlOrrO0c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Reute d« la Ville de Paris. 000 fr. 00 r.
Oblls. de la Ville de Paris. I ITS fr. 00 c
Q'ialre canaui. 1195 fr. 00 c.
Caiiie h;pot)iécaire. Sl2ti. 40 c.
Beule de Najile». !>K fr. OSc.
Emprunt rumain. 102 Fr. Ht
EmiiTunt Belge. 000 fr. 0/0
Emprunt d'Huîli. 335 fr. U/0
Renie d'Ilspagne 5 p. 0/0. 24 fr. 1(1
Le traitement du docteur robebt
MAiïAGE , dont les succts sont si sflrs et
sirapiiloscontrelaçDu»^, lerAuHiod'ime et
les doateiiri nerneaitt , fixe de plus en
plus raliaition des médecins.
La masse desguêrisons qu'il n obtenues
a fait ranger le moyen qu'il emploie par-
mi les plus précieux que possède l'art ie
\ies consultations auront lieu désor-
mais tous les jours, de midi i deux heu-.
res. Cité Bergère, a, à Paris.
L'AMI VE LA BEIiJlOIOll
ptroh les Mardi, Jeadi
et Samedi.
T!e .- On peatflfabonner des
rs .- i*'eli5de chaque mois.
H ■ ■
N^ 8799.
MARDI 18 ATRIL 1837.
I>BII DB L'ABONREMMlt
ir. r.
1 an S6
6 mois ig
3 mois • . • • • lo
1 mois 3 5o
n
f
NOTICE SUR M. DE PRADT.
La vie si agitée de M. de Pradt, les
éyéneniens auxquels il s'est trouvé
mêlé, le nombre de ses ouvrages,
tout nous prescrivoit de nous arrêter
un instant sur lui. Plusieurs jour-
naux ont publié des notices sur ce
'^véXdX 'jla Gazette de France, le Constî-
tulionnd, la Gazette ttAui^ergne ont
fait tour à tour sa biographie et son
portrait ; mais ces feuilles ont gé-
néralement plutôt considéré Técri-
vain politique que l'évéque. Il nous
a paru que pour nous ce devoit être
le contraire, et que nous devions in-
sister principalement sur la carrière
ecclésiastique de M. de Pradt. Quant
à ses écrits politiques, il nous a fallu
renoncer à en donner la liste qui
est fort nombreuse; nous ne pen-
sons pas que sa mémoire pût en être
offensée.
M. Dominique-Antoine-George de
RiomdePradt(l),néàAllanchesle23
avril 1759, étoit parent du cardinal
de La Rochefoucauld, archevêque de
Kouen. Il entra dans l'état ecclésias-
tique, fit sa licence en Sorbonnc, et
fut même prieur de sa licence. Il prit
le bonnet de docteur en 1786. Le car-
dinal de La Rochefoucauld le nomma
son grand-vicaire, et lui donna l'ar-
cliidiaconé du grand Caux, qui éloit
une dignité de sa cathédrale, et en
(i) C'est le nom qu'il porte dans la liste
imprimée des docfcurs de Sorbonne.
Tous les journaux disent que son père
s^appeloit Dufour, qu'il étoil de la bonne
bourgeoisie de la province, et qu'il avoil
épousé une Noailles.
l^ome ex m* L'Ami de ta Religion.
même temps un riche b/Miéftce. Le
clergé de Gaux l'élut député aux
états-généraux, où il ne se fit point
remarquer. Il signa plusieurs des pro-
testations du côté droit, notamment
deux de celles en faveur de la reli-
gion catholique. Seulement on ne
trouve point son nom parmi les ad-
hérens à V exposition des éi^^ques sur ïa.
constitution civile du clergé.
Après la session, Tabbi; de Pradt
sortit de France avec le cardinal de
La Rochefoucauld. Il résida long-
temps à Munster ; mais dès lors il se
lança dans la politique, et publia
V Antidote au congrès de Rastadt et la
Prusse et sa neutralité^ deux écrits qui
firent beaucoup de sensation. Le car-
dinal de La Rochefoucauld étant
mort à Munster en 1799, et l'état de
la France étant devenu plus calme,
M. de Pradt y rentra. Il étoit parent
du général Duroc, qui le présenta à
l'empereur. L'esprit sémillant de
l'abbé plut à Napoléon qui le fit sou
aumônier, et le nomma à Tévcché de
Poitiers. Pie VII le préconisa pour
ce siège dans le consistoire qu'il tint
le l*"' février 1805 à l'Archevêché de
Paris, et le consacra le lendemain
dans féglise Saint-Su Ipicc.
M. de Pradt résida peu à Poitiers,
où d'ailleurs il paroissoit assez régu-
lier. Il accompagna Bonaparte dans
son voyage à Milan en 1805, et offi-
cia à son couronnement comme roi
d'Italie. Il le suivit à Bayonne en
1808, et eut part aux négociations^
aux ruses et aux perfidies qui ame-
nèrent la chute des Bourbons d'Es-
pagne. Bonaparte lui donna pour sc-j
services une forte gratification, et le
8
(ni )
tioinn^a'le 12 mai 1808, k Tai chevê-
che de Malines. Pie VII ne le préco-
nisa pour ce siège que dans le consis-
toire du 27 mars 1809; mais dans
Fexpëdition des bulles,' il n'étoit
point fait mention de la nomination
de l'empereur. L'agent français à
Rome, M. Multedo (car il n'y avoit
plus de ministre accrédité) n'osa
point envoyer cette bulle, pensant
qu'elle ne seroit point admise. Il se
borna à en envoyer une copie certi-
fiée à la daterie et revêtue de toutes
les formalités propres à en constater
la teneur. Le ministre des cultes
montra cette pièce à M. de Pradl,
mais ne la lui remit poinf. 11 écrivit
au chapitre pour attester que tes bul-
les du prélat avoient été expédiées de
Ronie, qu'il en avoit une copie cer-
tifiée, que l'original avoit un simple
défaut de forme. Là-dessus, le cha-
pitre de Malines ne considéra point
M, de Pradt comme archevêque, et
celui-ci se trouva dans une position
fausse et désagréable qu'aggravoit en-
core sa faveur auprès de îïapoléon,
et le peu de sympathie que l'on avoit
pour la domination française.
N'ayant rien à faire à ^Malines, le
prélat restoit le moins qu'il pouvoit
dans ce diocèse. Il venoit souvept à
Paris. Il fut du nombre des dix-neuf
évêques qui écrivirent à Pie VII le 25
mars 1810 pour les dispenses de ma-
riage. Il assista le 2 avril au mariage
de Bonaparte avec l'archiduchesse. Il
fit partie de la seconde commission
formée en janvier 1811 pour préparer
les objets du concile. Son livre des
Quatre concordats montre assez que,
pendant le concile auquel il assista,
il voyoit assez fréquemment Tempe-
et il paroîlroit même qu'il ne
donnoit pas trop bonne idée de
ollègugs {les Quatre concordats^
tome 11, page 497.) L'empereur le
nomma de la seconde député tion en-
voyée à Savone au mois d'août 1811.
On sait quel étoit l'objet de cette dé-
putation et quel en fut le résultat ;
mais outre ce qui est connu à cet
égard, M. de Pradt nous a appris de
plus dans ses Quatre concordats qu'il
obtint alors, par le moyen du cardi-
nal Roverella, une nouvelle expédi-
tion de ses bulles pour Malines, où
l'on faisoit mention de la nomination
de l'empereur ; mais celni-ci ne vou-
lut pas mettre ces bulles à exécu-
tion.
Ce fut peu après le retour de
Savone que Bonaparte ,* mécon-
tent de son oncle , M. le cardinal
Fesch, le renvoya dans son diocèse,
et chargea M. de Pradt de remplir
les fonctions de grand aumônier.
Le prélat prit pour vicaire-général
l'abbé de La Rochefoucauld.Yers ce
même temps, il voulut paroitre dans
les chaires de la capitale. On assure
qu'il demanda à quelques curés de
prêcher dans leurs églises. Il prê-
cha au moins deux fois à Saint-Roch,
d'abord, à ce que nous croyons, à
Noël 1811, et ensuite à Pâque 1812.
Un de ses auditeurs nous a rapporté
que le discours étoIt froid, etn'avoit
rien de remarquable. Le prélat put
comprendre qu'il n'étoit pas ap-
pelé à briller dans les chaires, et
nous ne croyons pas qu'il y soit re-
monté depuis.
En 1812, Napoléon le nomma am-
bassadeur à Varsovie. Il méditoit
alors sa campagne de Russie. Il em-
mena M. de Pradt à Dresde, où il
avoit convoqué plusieurs princes
d'Allemagne. Le prélat arriva à Var-
sovie au mois de juin , et ouvrit la
diète polonaise par un discours qui
ne fit pas fortune parmi les Polo-
( *
pais. Sa mission , dit-il lui-même ,
étoit d'échauffer les • esprits et de
mettre en usage toutes les res-
sources de la diplomatie révolu-
tionnaire; il étoit à la fois né{];o-
ciateur et commissaire des guerres.
Il resta à Varsovie jiisquVt la catas-
trophe qui termina cette campagne ,
et eut avec Bonaparte, à son passage
dans cette ville, la conversation qu'il
a racontée d'une manière si plaisante
dans son Histoire de l* ambassade de
^arswie. C'est dauscet ouvrage qu'il
prête à Bonaparte un propos fort
singulier en pariant de M. de Pradt
lui-même : Un homme de moins , et
j'-éiois maître du monde ; propos que
l'historien répèle avec quelque com-
plaisance , et qu'il réfute assez mol-
lement.
Depuis son retour de Varsovie ,
M. de Pradt habita Mali nés, où l'a-
voit relégué une lettre de ca-
chet. Bonaparte étoit mécontent de
V ambassadeur, et le lui fit sentir.
Woiis savons qu'il blâma beaucoup les
rigueurs exercées à Gand et à Tour-
nay contré des prêtres et des sémi-
naristes attachés à leurs évéques. Il
disoit que ces procédés violens étoient
contraires même aux intérêts de l'em-
l^ereur. Quant à lui, il ne dénonça
jamais personne, et le diocèse de Ma-
lines resta sous lui parfaitement tran-
quille.
L'archevêque resta dans les Pays-
Basjnsqu'à l'entrée des alliés. Alois il
i-evint en France. Il se trouvoit à Pa-
ris à la fin de mars 1814 , et assure
qu'il prit grande part à la restaura-
tion ; il veut même persuader dans
l'écrit qu'il a publié là-dessus que
c'est lui qui a rappelé les Bourbons.
Ses liaisons avec M. de Talleyrand
le firent nommer chancelier de la Lé-
gton-d'Honneur. Le choix d'un évc-
i5)
que pour une placé qui sembloit dc«
mander un militaire étonna beau-
coup à cette époque. Aussi M. de
Pradt occupa peu de temps ce poste.
Quelques mesures brusques qu'il
prit furent généralement blâmées. Il
se retira dans ses propriétés , en Au-
vej-gne, et y resta jusqu'après le se-
cond retour du roi. On n'entendit
point parler de lui pendant les cent
jours. Il a voit perdu son protecteur,
le général Duroc, tué en Allemagne.
En 181C, il donna sa démission de
l'arclievêclié de Malines, et obtint du
roi Guillaume une pension de 12
mille francs. Louis XVIII lui en fit
une autre pour avoir été quelques
mois chancelier de la Ijégion-d'Hon-
neur. C'est alors que le prélat amusa
ses loisirs parla composition d'une
foule d'écrits politiques , sur le con-
grès de Vienne , sur la révolution
d'Espagne , sur les colonies, etc.
Mais aucun n'est aussi curieux qiic
celui qui parut sous le titre Ojës
Quatre concordats , en 1818. Nous en
avons parlé assez longuement à cette
époque dans ce Journal , tome xviù.
En 1820, il fut déféré à la corn-
d'assises pour une brochure hardie
et hostile sur la loi des élections.
Il comparut le 28 août , prononça
un discours assez peu modeste, et
fut défendu ar M. Dupin. M. de
Vatimesnil soutenoit l'accusation
comme avocat-général. La fleur des
libéraux entouroit M. de Pradt,
qui fut acquitté.
Cet écrivain s'éioit placé alors aux
rangs les plus avancés de la démo-
cratie. 11 professoit une admiration
entJiousiaste pour Bonaparte, et en
même temps, par une choquante in-
conséquence , un zèle extrême pour
le régime constitutionnel. Il étoit de-
venu , dit une feuille libérale , le
8. '
( *t« )
plus révolutionnaire des abbës. Les
(krits 'y les pamphlets se succédoient '
sans relâclie sou& sa plume féconde.
En 1825, il publia l'ouvrage inti-
tulé : Du jésuitisme ancien et moderne y
gros ia-8°. C'est ime longue d«îla-
motion remplie d'exagérations , de
faussetés , d'inconséquences , de bé- '
vues. Il ne s'y trouve ni principes ,
nt talent, ni rien qui attache.
, En 1822 , les libéraux voulurent
élire M. de Pradt à Roanne pour
la cliatnbre , il échoua ; il échoua
également à Murât en 1824. Enfin,
il réussit à Glermont en 1827, après
les effojts inouïs du comité électoral^
dit (e Constitutionnel. Sa joie fut
grande , dit le mên>e journal ; il se
croyoit reporté aux beaux jours de
1789 , et se flattoit peut-être que son
âge et son expérience lui doniiereient
de l'influence dans, la chambre. Il
n'en eut aucune. Son langage libéral
forniott un contraste assez ridicule
avec son costume, avec sa croix pec-
torale, et avec le titre de mon-
seigneur qu'il n'aimoit f^s qu'on
lui refusât. Une motion révolution-
naire qu'il fît échoua contre le mo-
déranlisme des tremlAeurs^ comme il
les appeloit. Le dégoût lé prit ; mé-
content de la pusillanimité de ses
amis , il donna sa démission en avril
tance. Il fit imprimer à Glermont,
en 1833 , une brochure sur la pressa
et le- journalisme j où il déploroit le
mal qui minoit la société. Il appeloit
la royauté la sauvegarde des sociétés'^
et le journalisme, t auxiliaire de tous- les
perturbateurs» La même année , il fit
paroître un écrit plus significatif. en<r
core ; cet écrit , intitulé : De ^.Esprit
actuel du Clergé, étoit également ret»
marqua ble par le fond du sujets par
Je ton de l'auteur, par les faits f^W
rappeloit et par les conseils qu'il y
dounoit. G est une véritable apologie
du clergé contre ses détracteurs. Nçwi
en avons cité plusieurs exU^aits .dais
ce Journal , tome lxxvii. On pot&^
voit regarder ces deux bi'ocbtirét
comme une sorte de jétractalÂOBl,-
la première sur la politique:^» la
deuxième sûr le clergé. La Gç^eUe de
France a cité d'autres écrits dans le
même sens^, et la Gazette dAjtn^rgnes
feuille royaliste , nous a appris que
depuis trois ans, M. de JRradtvlui
adressoit de fréquentes oommunic»r
tions, mais il ne. vouloit ])as i^
connu. Plusieurs des ak*ticlei- ffjfiîk
fournit à ce journal étoient sur l'Éitf
pagne. Tous aniKunçoient ua enninm
de^ principes et des excès révolutiou-
nairesv :\-':.>
On assure qu'il fut très-mortifié
1828, et en exposa les motifs dansi d'une visite que lui- fit Ghâtel^>fit
une lettre insérée alors dans le Cour'\ qu'il ne lui dissimula point son.itié^
rier Français» Il envoyoit assez sou-^ pris pour son audacieuse entrepriks.
yent des articles à ce journal et aux
autres de même couleur ; articles où
le prélat sembloit se mettre à la tcte
du mouvemement, et courir après
des. révolutions nouvelles.
La révolution de juillet arriva. Ici
ndiiveau changement danf les idées
de M. de Pradi. Il signoit dans Y Ami
delà Charte da Pay-de-Dôme des ar-
ticles eu faveur ,dii sV-slèane de résis-
Enfin ,' nous savons qu'au commieii^
cément du carême, dont il ne djeyoit
pas voir la fin , M. de Pradt; invi^ ^
dîner chez un grand personnage d^ec
une réunion nombreuse, obseirv^ le$
lois do l'Eglise.
Ce qu'il y avbit de plus remarqua-
ble chez M. de Pradt, c'étoit sa con-
versation. Il brilloit dans, un salon
par IseasailliéSy pa^: mille traits heu»
( «
reox^ |>ar Tabôndaiiee des idées, pài*
la ver^e^es expressions,. par une ap-
préciation fine des hommes et des
dioses. Les récits sur les événemens
àu:^4uels il avoit été mêlé étoient
itôiijpùrspiquans. Aussi pendant long-
Vsiujps c'étoil; une sorte de bonne
fgçtm^e à Paris 4 d avoir M. de
Pradtà^un dîner ou dans une soi-
rée, et sa causerie pleine de char-
mes' sursoit pour animer une ré-
union. Malheureusement à cet avan-
tage, il joij^noit une extrême légè-
Ireté. Son iuiagination mobile se pas-
sîpnnoit aisément. L'impression du
VÇLOi|i^nty l'entraînement des partis^
hij^éf^.de briller et de faire du bruit
ool 'fxiossé M. de Pradtà des démar-
che» inconsidérées, d'autant plus fâ*
cheuftes qu'elles étoient en contraste
avec les convenances de son état. De-
puis la .révolution surtout, il se jeta
dans une ojpposition doublement blâ-
hiable !daiis un évêque. Il ne faisoit
plus au^^e fonction ecclésiastique,
I^Aua^ reviendrons point sur ses
derniers nittaûs* On a vu tout ce que
la charîlé d'un illustre prélat avoit
iail pour réveiller la foi du mou-
rant.
• La Gazette cC Auvergne dit que
M. de'Pradt sera fort regretté dans la
terre <l.u Breuil qu'il habitoit. On
croit qu'il a laissé des mémoires. Les
j/ouroaux ont annoncé dernièrement
qu'il avoit légué par codicile une par-
ue'4e ses biens, à la succursale des In-
valides d'Avignon, et qu'il avoit af-
fecté une sonmie à la dotation de vingt
orphelines dont les pères avoientété
tués à Waterloo.
■T- — ^@<gi»@'Sr-~i—
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES*
HOME. — C'est un usage ancien que
hi pape bénisse et consacre de petits
paius.de cire eu forme d'hosties,
t7 )
•
COI1DUS SOUS le nom (X^AgiiUs Deî ,
parce qu'ils représentent 1 imago du
Sauveur, et préparés par les religieux
bénédictins de l'ordre de Citeaux.
Cette cérémonie se pratique la pre-
mière année d'un pontificat, et ensuite
tous les sept ans. La septième année
du pontificat de Sa Sainteté ayant
commencé , la cérémonie a eu lieu
le jeudi 30 mars , dans une des
salles du \atican. Sa Sainteté s'y
étant rendue , prit les ornemens re-
quis pour cette circonstance , et , as-
sistée de]\IM. les cardinaux Rivarola
et de Simone, bénit l'eau. Elle y
versa du baume et ditchrême, et par-
tagea l'eau en deux bassins. Les
Agniu Dei furent ensuite apportés
par deux camériers secrets , et le
Saint-Père , assisté des deux cardi-
naux , les trempa dans l'eau bénite ,
et les retira successivement. Les ca-
mériers les portèrent sur des tables
préparées et garnies de linges très-
fins pour les faire sécher. Pendant
qne le Saint-Père, avec les deux car-
dinaux ci-dessus, mettoit les Agnus
Dei dans ua des bassins, les autres
cardinaux, savoir : leurs Eminencts
MM. Pacca , Galeffi , Fesch et Fran-
zoni , faisoient la même chose pour
l'autre. Le sacré collège et les prélats
étoient présens.
Le samedi in albis , Sa Sainteté,
avec les cardinaux et prélats , scren- '
<iit à la chapelle Sixtine du Tatican ,
et y entendit la messe solennelle cé-
lébrée par M. le cardinal Patrizi.
Après la communiop, les cardinaux,
archevêques et évêques , prirent les
ornemens de leur dignité. M. Sil-
vestii, auditeur de Rôte, faisant fonc-
tion de soudiacre apostolique , pré-
cédé de la croix et dès acolytlies, alla
il la chapelle Pauline prendre les
Agniis Dei , et les porta à la chapelle
Sixtine , où il présenta le bassin au
Saint-Père , qui distribua les Agnus
Dei aux cardinaux , aixhevêqucs ,
évêques , prélats et à toute la coiir
pontificale. La messe fut ensuite
( •
açliér^, et le Saiut-Përe donna la
b<Bnédictioa^apostoli<iue avec une in-
dolgence de trente aus.
Plusieurs é*êqui-s ayant demandé
à Sa Sainlelé une ines^e et un office
eu l'hoiineui' de sninte Philoinène ,
vierge et mailyre , dont les reliques
sont particulièrement vénérées à Alu-
gnano , diocèse de IVole , dans le
l'oyaiiine de Naples, Sa Saiuleté ,
après lin iiiûv examen, a accoi-dé
cêtre deiitanJe par dtVrct du 30 jan-
vier dernier, pour le 11 août, au
diocèse de Noie , et a iiièni<' étendu
cette {'l'àce à d'autres diocèses pour
lesquels elle avoit été sollicitée par
]es Ordinaires respectifs.
PARIS, — M. DracL, Libliothécaire
de la Propagande, est arrivé de Rome
à Paris. Il n'a aucune mission du
Saint-Père, comme quelques-uns
aroicnl paru le croire ; it vient uni-
«{uemenL pour ses affaires panicii-
lièits. M. DracU étoit absent de-
puis sejpt ans. Il a emmené à Rome
ses enians. Son fils est élève à la
Propagande ; ses deux filles ont été
élevées chei les Dames du Sacré-
Cœur. Tous ses eiifans iiiontrcnt les
dispositions les plus consolantes pour
lui , et il a à se féliciter tous les joui s
de les avoir arracliés aux ténèbies
de l'erreur.
, M. Drach rapporte des nouvelles
natisfaisautes de la sauté du Saint-
Père. Il a laissé Rome fort tranquille,
et a démenti le bruit répandu en
quelques endroits, de troubles dans
cette capitale. Il l'avolt quittée te
mercredi 5, avoit débarqué à Mar-
seille, eL avoit passé à Aviynon et à
Lyon. Son séjour en France doit être
assez court ; après avoir terminé ses
affaires, il retournera à son poste,
et reprendra ses travaux , qui ont
tous la religion pour objet.
Les conférences pastorales des pi-o-
testans s'ouvriront le mercredi 19 à
•8)
l'Oratoire. On sait qu'elles se ctHnpo-
sent de pasteurs et de députés dea
consistoires , qui viennent de tous lea
points de la France se former en une
espèce de synode, et délibérer sur les
afTaires de leurs églises. Il y a déjà
trois ou quatre ans que ces conféren-
ces ont lieu. Nousavons rendu compte
de celles des deux dernières atanées
qui n'ont pas eu de résultats bien po-
sitifs. Mais les pixitestans sout bien
aises de montrer par ces grandes r^
unions la faveur dont ils jouissent aiw
près de l'autorité. Si les évéques pré-
leodoieut se former ainsi en concile ,
s'ils venoient de, toutes les parties de
la France à Paris )>our délibérer en
commun sur les intérêts de la rdi-
irion,cioyez-vous qu'on lesoiiflïlt?
N'invoqueroit-on pas aussi lât l'ar*
licle 4 de la loi oq;anique du ' coii-
coiilattCt ue se tiouveroit-îl pan
quelque jui iscon.tuite retors, quel-
que rapporteur adroit qui prouveroit
doctement que la couvocadon des
'l'cques est un attentat, qu'il y a abus,
t qu'il faut s'opposer à leur réunion
ar tous les uioyeps possibles? . L4
resse surtout jeleroit les tianta cris.
Mais la sévérité des lois s'abaisse de-
vant les protesians. On les convoque ;.
ils viennent, ils s'assemblent, ils déli-
bèrent, ils prennent des résolutions.
On le trouve bon; personuene leur dit
I sait que l'autorité les pro-
tège, et la presse n'est pas moins
bienveillante pour i:ux, La tolérance
est de droit à leur égard ; ou respecte
leurs biens, tandis que ceux du clergé
catliolique sont de bonne prise. On
lui déclare qu'il n'a rien eu propre ,
et s'il l'éclaine, ou eu appelle
d'abus.
j s.iit que M. l'évèque de Cliâ-
lons a bien voulu aller l'année der-
; dans le diocèse de Mimes poui-
y visiter les paroisses, y donuer la
confirmation , et suppléer à un res-: ,
peclable pivlat que des inBrinités
enipccheiit de remplir ses fonctions.
M. réïéque de CliâloM • paasé cinq
mois dons ce» courses, et n'est revenu
a lie depuis peu de temjjs dans son
ioctee. C'est même du séminaire de
Nhnes, et dans un intervalle de repos
qu'il pienoit entre les Visites des dif-
Krens arrondisse in ens , qu'il adressa
le 1" janvier à son diocèse son man-
demeut de Carême, H y faisoil part à
a«s diocésains des consolations qu'il
«voit éprouvées dan» ses touinecs, ou
il ëtoitd'autant mieux accueilli, qu'é-
tant né à Avignon, et ayant dirigé
loDg-tenipsencettevilleunséininaire,
il i-elrouvoit souvent dans son voyage
des élèves et des amis :
«Dès les premiers jours, tout s'étoil
ébnnlé, loot sembloit prendre une non-
velie rie, et nous Étions Bccorapagné, soil
dans les bonrgs, soil dans les villes, dans
les plaines et dans les montagnes, de
nonJjreOMS populations qui ïenoieiità
nous et se pressoienl sur nos pas, avides
de non» voir, de nons entendre et de pro-
fiter de nos plus hmiliferes insiructioos.
Rien ne les irrCloil et n'élonnoit leur
courage •■ ni le froid de l'hiver, ni les
venlS, ni les temps orageui, ni la ion-
gneur et I« difficulté deschemins; partout
rignoil nne sainte ardeur qui donnoitdcs
forces aux pins avancés en ige. Que de
fois des vieillards se iroovoient mêlés aux
enfans, cheminant, chantant avec eux.
on le chapelet i ta main , après avoir
qnitlé, pendant la nuit on bien avant te
]oar. leurs modestes babilalions!....
> Dans les Cévennes, sans parler des
■Dires contrées, toutes les vallées, jus-
qo'an sommet des monlagnea, offroirni
i nos regards de longues files de pèlerins
qni se rendoient dans le pins bel ordre
BU lien indiqué pour la réunion. Tout re-
tentissoil de cantiques. De toutes paris le
Saint-Esprit éloit invoqué, le nom df
Marie Éloit dans tontes les bouches, et ses
bannlËres, quelquefois riches et brillan-
tes,- s'avançoient de tous les côtés, et
comme en triomphe. Qui pourroit pein-
dre la modestie , la leudre dévotion des
filles, des femmes, chanlani les louanges
(l'S)
_, la Heine du ciel, cl la gravité, le pr*
fond recueillement des hommes qoi les
précÉdoient et se faisoienl honneur de
donner l'exemple en celte occasion '..,..
Une circonstance qui nous est propi*
epouï
'est que nous rencontrions pres-
i|ue à chaque pas, à la tête des paroisses,
quelqu'un de ces pieux jeunes gens qui
forent confiés b nos soins, dans le temps
uù nons étions chargé de laprcmij-rcédii-
cation cléricale des élèves des deui dio-
tises. La plupart avoient persévéré dm»-
leur saint étaU Nous les trouvions remplis
lie ferveur, fidtles i leur vocalion cl lio-
uoranl leur roiiiisllTe, se faisant aimer et
respecter de leurs ouailles, travaillant h
l'œuvre de Dieu aicc une sagesbe et une
aclivilû qui éloienl applaudies par les an-
ciens du sancluairr, et qoi avoient mËrilé
l'estime et l'éloge du premier pasteur.
Avec quellejoienousles embrassions après
tant d'ai>nées, ces jeunes Samuel dauire-
fois, qui étoient devenus maînleuanl de».
ptres et des maîtres enlsraél! Celle joie
aoit celle d'un ptre qui revolt , après une
longue absence, des eufansbien chers. •
Le prélat ajoute des détails inié-
ressans sur la manière dont la reli-
gion éloit pratiquée en ce pays ; dan»
grand nombre de pairoisses , pas
„., liouune ne nianquoit à. la messe
lediinancLeJ-a violation du jour du
Seigneur ^ et le scandaleux repos du
lundi , étoient das pratiques presque
ifinorées. La loi de l'Eglise toucliant
Tabslinence étoit généralement ob-
servée. La plupart des liomnies, et à
plus forte raison les femmes, faisoient
leurs pâques. Les cafés et les binaid»
étoient peu connus. On ne lisoit point
de mauvais bvres. Cependant il y
avoii bien quelques abus, et le res-
pect humain faisoit des ravages, sni-
tout dans certains pays , où les deux,
religions se trouvent en présence.
Le prélat avoit remorqué encoris
l'eiiipiessement des communes à ré-
parer et embellir leurs églises , ù eu
construire inèmc , à se procurer dca
(120)
Sœurs pour les écoles , à acquérir des
presbytères , etc. Les maires , deux
exceptés, (et qu'est-ce que cela sur un
si grand nombre?) se faisoient un
honneur de seconder le zèle du curé,
et c'étoient souvent des maires pro-
testans qui se niontroieut les plus
bienveillans.
Nous nous faisons un plaisir de re-
produire ce tableau tracé par un vé-
nérable prélat, témom de tout ce
qu'il raconte. Ces seniimens de foi
qui régnent encore dans ces popula-
tions forment un contriste avec Tiu-
diflerence et l'oubli de la religion
que Ton remarque en d'autres con-
trées, et qui sont un sujet de douleur
et de désolation pour tant de pas-
leurs.
La semaine de Pàque , M. Tévé-
que de Glermout a conûrmé plusieurs
?aroisses du canton de Yertaizon.
^artout il a reçu des populations
l'accueil le plus empressé. Des gardes
d'honneur à pie<l et à cheval alloient
au-devant de lui et le reconduisoient
ensuite jusqu*aux limites de leurs
communes. 3Iais ce qui a dû. le tou-
cher davantage , c'est qu'il y a eu
unanimité de la part des nabi tans qui
n'avoient pas été confirmés pour se
mettre eu état de l'être. A Ghauriat ,
on a vu une communion générale de
300 hommes. {Gazette (tj^m/ergne),
La circulaire ministérielle du 20
novembre 1836 sur le régime des
hospices , a soulevé en beaucoup de
lieux une vive opposition. On a vu
clairement quel étoit , nous ne vou-
lons pas dire le but, mais le résultat
inévitable de la mesure ; c'est connue
si on expulsoit directement les Sœui*s
hospitalières. L'instruction même ne
le cache pas. En multipliant les for-
mes de l'économie, en voulant que
ceux qui l'exerceront soient agens
comptables et fournissent un caution-
nement , elle a exclus les religieuses
de ces fonctions , et nous pouvons [ ser de respectables filles.
ajouter qu'elle lès bannit des ho»;-
pices. Voilà la récompense de leur
dévouement et de leurs services. G'edi
ainsi que l'on apprécie leur zèle et
leur charité. Qui aiiroit pu penser
qu'on se privât volontairement dû
concours généreux de ces admirables
Filles? Aussi on dit qu'à Nancy, en-
tr'autres , la mesure a excité une ré-
clamation générale. Les autorités
comme les habitans ont blâmé pu-
bliquement le projet. Le conseil mu-
nicipal a pensé là-dessus comme l'adr
ministration des hospices. On a dd
écrire dans ce sens au gouvernement.
On est d'autant plus fondé à récU-
mer, que Tinstruction nléme du 90
novembre sembloit indiquer quel-»
ques doutes sur l'opportunité aè Ift
mesure. Le goui^rnemeru, y est-il dît,
na pas la pensée (^imposer ses vues aux
localités f et de soumettre indistinctement
les diJJ'crens hospices du rojraume au
même régime y il est coM^aincu que icê
réglemens en ce point doii^eni varier en
raison des habitudes locales et de la^i^
tualion financière des établissemens, j
D'après cela , les administraCioas
locales sont bien en droit. dé ne pas
exécuter l'ordonnance , ou du moiiis
de réclamer des modifications. Si oa
ne prétend pas imposer ses vues. . muf
localités , les localités peuvent dpoç
consulter leurs besoins et leurs in|(^
rets, ou phitot les besoins et les iniér
rets des pauvres. Si on ne veut pas
soumettre indistinctement les différons
hospices du i-ojraume au même régime ^
pourquoi donc tant de formalités rir
goureuses, de réglemens minutieux ,
de précautions , de prescriptions qui,
certainement, contrarieront les habir
tudes et les vœux des populations?
Quoi qu'il en soit, nous ne doutons
pas que de tous les points du royaume
il ne se soit élevé et ne s'élève encore
des réclamations contre le nouveau
régime imaginé pour les hospices. Le
clergé surtout verra avec douleur une
mesure qui tend à dégoûter et à chas-
(
r Jf ons'SSLYam qu'un ëvèque â écrit
fortement au minblre à ce sujet. U
frtfiîser d'un bout de la- France à l'au-
tre, que des Soeurs , réduites au rôle
fie servantes , et servantes souvent do
quels honunes? se^oieut exposées à
perdre l'esprit de leur état; que le
pi-ojet de radinioistration éloit une
concepûoii malheureuse , qu'il n'a-
ypit pu être iina{;iué que par uu van-
dalisme aussi brutarqu'iniuste, qu'on
ne pouvoit prendre un meilleur moyeu
de soulever l'opinion contre le gou-
vernement f que ces prétendues auié-
lioralîons étoient aussi rétrogiades
que tiacassières, et qu'elles excitaient
la pitié de tous les hommes giaves et
sages, de tous les amis de l'iin inanité ,
de tous les administrateurs éclairés. IL
faut avouer que ce langa^^e n'a rien
de ti*op sévère , et que le nouveau
système qu'on veut établir sur ce
qu'on appelle la gestion matière, est
ausFÎ par trop matériel, et n'est ni mo-
taA, n\ Wiha'm. Ce n'est pas tout d'a-
voir des registres bien tenus, il fan-
droit encore iaii'e en sorte que les
paitvres fussent bien soignés. Or , le
seront-ils quand vous n'aurez là que
des mercenaires qui gaspilleront à qui
mieux mieux, et qui couvriront leui*s
méfaits avec d(*s états bien symétri-
ques et des tableaux artistement dres-
ses?
Il 7 a bientôt quarante ans, Sona-
arke se fit liohneur en rappelant les
lospîtalières exilées par les jacobins.
Aujourd'hui on renverse ce qu'avoit
fait Bonaparte^ et on en revient aux
meures yiolentes et inhumaines des
jacobins.. Qui auroit cru qu'en 1837
OD-pût pi'endre quelque cliose du ré-
gime brutal et barbare de 1793 et
1794?
Les gouvememens les plus libé-
raux de la Suisse commencent à se
diviser entre eux. L'état de Luçerne
K plaint du décret d*Argovie sur les
in
a* )
Collations. Le chapitre collq;ial dé
Lucerne a le droit de collation de
Meerenscinvanden , canton d'Argot
vie. Le gouvernement d'Ai-govie a de
sa propre autorité porté à 1,600 fr.
le traitement attaché à cette cure, et .
il exige que lech.ipilre fournisse pour
cela un cautionnement de 36,550 fri
Le chapitre répond que le revenu
de la cure, en ce qui dé|>end de lui,
n'est que de 655 fr. , et qu'il ne peut
être tenu à cautionner que cette
somme. Argovie n'admet point cette
distinction , et décidant la chose ar-
bitrairement, il -a mis provisoircr
ment le séquestre sur les proptiétés
du chapitre de Luceitie , et cela sans
suivre aucune forme juridique. Ainsi
voilà les deux grands soutiens des ar-
ticles de Badcn divisés entre eux.
Une lettre de 31. de Montbel , in-
sérée dans la Quotidienne, donne des
dt'tails sur une excursion de la fa-
mille royale exilée, qui de Goritz
est allée visiter les ï-uines d'Aquilée,
où M. le duc de Blacas fait faire en
ce moment des fouilles dans rinlérêt
des arts. Madame la comtesse de Mar-
nes, M. le duc de Bordeaux et
la princesse sa sœur ont voulu
voir ces ruines et ces fouilles. Nous
extrayons de la leltre de M. de
Montbel ce qu'il dit de l'ancienne
église patriarcale d'Aquilée, que Ton
croit avoir été bâtie ou restaurée
dans le xi« siècle par Poppon , patri-
arche d'Aquilée. La magnificence de
cet antique monument, resté debout
dans un lieu aujourd'hui presque dé^
sert, est vraiment étonnante. Voici
le tableau qu'en trace M. de Montbel :
«Aquiloe, ceUe ville célèbre , pres-
que rivale de Rome par son fasle, cl qui
conlenolt une si grande populalion ,
n'est à présent qu'un bourg chélif , dont
les habilans, flétris dans une atmosphère
malsaine, s'éteignent sans vieillir au mi-
lieu des débris d'une grandeur subitement
éloufféc. Détruite de fond en comble par
Attila , Aquilce s'ctoit relevée en partie
/
( t
lous les patriarches; diverses causes Tonr
anéantie de nouveau. Le sol est couvert
de fragmens mêlés de ces deux époques
brilUnles de l'antiquité et du moyen &ge.
» Nous visil&mes d'abord l'église mé-
tropolitaine des patriarches ; c'est le seul
monument debout encore au milieu de
cette terre désolée. Sa masse imposante et
délabrée, son immense tour, ont un ca-
ractère de profonde mélancolie : on diroit
que cet édiûce religieux est resté là isolé
comme la pierre funéraire de ces grands
peuples qui ne sont plus. Le curé nous
reçut en habits sacerdotaux; il avoit rn
air de vétusté et de tristesse en harmonie
avec les objets dont nous étions entourés :
il présenta leau bénite aux princes.
» L'intérieur de l'église , dans le style
byzantin , est vaste et majestueux. La nef
est formée de vingt-deux arcs en ogives
très-peu élancées, soutenus par do fortes
colonnes de granit à chapilaux massifs ,
entourés de feuilles d'acanthe. Le chœur,
en hémicycle; est très-élevé ; on y monte
de droite et de gauche, par deux belles
rampes. La voûte, peinte dans le goût
oriental en cartouche rouge et or, le mar-
bre des pavés, des degrés du chœur ; des
baldaquins élégans. qui recouvrent les
chapelles, la beauté des autels, le siège de
marbre blanc des patriarches, élevé sur
plusieurs marches, tout cet ensemble rap-
pelle une époque de la splendeur d'Aqui-
lée ; 1 étal de délabrement où Ton laisse
ces restes précieux, témoigne tristement
de sa décadence complète. Parmi les tom-
beaux nombreux des chapelles, nous en
remarquâmes un de marbre blanc d un
travail très-Qni ; dans sa frise, composée
d'enroulemens d'acanthe, chaque feston
renferme une colombe. Les bénitiers sont
deux énormes chapitaux antiques d'ordre
corinthien , d'un beau travail et de mar-
bre de Carrare : on hs a posés debout sur
le pavé; un léger enfoncement, creusé
dans la partie supérieure, reçoit l'eau bé-
nite. Deux monumens d'un style singu-
lier, à droite et à gauche de l'entrée prin-
cipal, servoient au baptême par immer-
sion et à la consécration des huiles. Nous
23 )
visitâmes les chapelles soulenralncs qoi •
par leurs fresques, leurs mosaïques, lean
sculptures , étoient dignes de cet édifice.
Dans des pièces supérieures, le temps et
la poussière travaillent à la destruction
des ornemcns pontificaux du patriarche
fondateur de cette église, consacrée en
ic3i , sous l'invocation de la Vierge et des
saints [lermagore et Kortunat. »
POLITIQUE.
Le plus singulier procès du inonde se
trouve engagé devant le conseil d'état par
M. Portails, premier président de la cour
de cassation. Pour faciliter le mariage de
M. son fils, Charles Xlui avoit promis sor
la fin de la restauration, d'ajouter cent
mille francs de dot à son établissement.
La révolution de juillet nç lui laissa
pas le temps de compléter cette muni*
flcence, et la ViAe civile n'en avoit alors
délivré que la moitié. C'est Taccom-
plissement de Tautrc moitié de cette pro*
messe que réclame aujourd'hui M. Por-
talis.
II n'en faut pas douter, si le règne de
Charles X se fût prolongé de quelqn».
mois de plus, cela n'eût pas souflert U
moindre difficulté ; car il étoit exact el
fidèle dans ses promesses, lui ! et ce n*é-
toit pas en fait de générosité qu'on Tao»
roit surpris à faillir. Quand on songe à la>
manière dont les engagemens prisontété
remplis, à la manière dont les promesses
et les sermens ont été tenus, nedoilrîlpas
paroître singulier que ce soit à Tégard
d'un prince comme lui que rezacUtade
se trouve poussée jusqu'à ce degré d*ezi«
gence et de rigueur, dans une afïiure de
simple libéralité? Mais, du reste, on a
raison ; cette parole royale étoit de celles
qui s'accomplissent toujours ; et il ne
nous parait nullement surprenant qn*elle
ait été prise pour toute sa valeur par
ceux ({u'clle intéressoit ; ils ne font
que rendre en cela un juste hommage à
la mémoire de ce noble roi.
Il est tout simple, d'ailleurs, qn^un
homme tel que M, Portails, qui entend
les lois, considère comme une charge de
h nouvelle Ibie civile les engagemens de
Tancieime. On ne sache pas que per-
sonne ail renoncé par bénéfice d'inven-
taire à cette partie de la succession de
Charles X. C'est bien la moindre chose
qae. les apanages, qu'il a laissés puissent
répondre d'une de ses libéralités, surtout
dans an moment où le peu de ces apana-
ges qui reste insaisi menace de s'en aller
avant d'être purgé des dettes d'honneur
de l'ancienne liste civile. Ainsi la récla-
mation de M. Portails fait bien d'arriver
en temps utile pour dégager une dcspro-
jnesses de Charles X. Seulement il seroit
à craindre qu'elle ne fût repoussée par
anefin de non recevoir, si l'on se mettoità
vouloir .acquitter les promesses de Char-
les X de la même manière que tant d'an-
tres ont acquitté les leurs envers lui , et
compenser les engagemens qu'il a pu
prendre par ceux qu'on ne lui a pas
tenos.
PAflIS,17A¥BIL.
Quatre ordonnances insérées hier au
Moniteur nomment M. Barthe, garde des
Sfoeaui, ministre secrétaire d'état au dé-
partement de la justice 'et des cultes, en
remplacement ,de M. Persil ; M. de Mon-
ialivet, ministre de l'intérieur, en rempla-
cement de M. Gasparin ; M. de Salvandy,
ministre de l'instruction publique , en
remplacement de M. Guizot ; M. Lacave-
Laplagne, ministre des ûnances, en rem-
placement de M. D ucha tel .
— La disposition de Tordonnance du
19 septembre dernier, qui charge le mi-
iibtre des finances de la présentation des
lois de douanes, est rapportée. Celte pré-
sentation appartiendra, comme avant le
mioktère du 6 septembre, au ministre
des travaux publics.
—rM. MoIé reste ministre des afîaîres
étrangères et président du conseil ; le gé-
néral Bernard reste minisire de la guerre.
MM. Rosamel et Martin (du Nord) con-
servent également les portefeuilles de la
marine cl des travaux publics. Les quatre
nouveaux ministres appartiennent par
moitié aux deux chambres ]égisiati\es.
a3)
MM. Barthe et de Montalivet sont pairs
de France, et MM. de Salvandy et Lacave-
Laplagne font partie de la chambre des
députés.
— Un journal remarque qae les ordon-
nances qui viennent d'être rendues ne
portent pas, selon la formule usitée, après
le nom du remplacé, dont ta démission
est acceptée.
— M. Henri Fonfrède exprime nette-
ment , dans le Journat de Paris , son mé-
contentement au sujet des nominations ,
et reproche ensuite avec amertume aux
X>^6«f5 d'être restés muets hier. Sans don te,
ajoute M. Fonfrède, ce journal retrou-
vera demain la parole , quand il aura vu
dans le monde quelle est Topinion qu'il
aura l'espoir de faire adopter le plus fa-
cilement.
— On lit aujourd'hui dans le Journal
des Débais : « Après plus d'un mois de pé-
nible attente, le ministère est donc de
nouveau formé. Nous n'avons pas besoin
de dire que nous regrettons vivement de
n'y pas voir les chefs naturels de la majo^
rite : M. Guizot, M. Duchatel, M. Persil.
On se demande donc avec un piofond
sentiment de tristesse , quel est Cet ostra-
cisme qui va écartant des affaires les hom-
mes auxquels personne ne refuse la prcr
mière place pour le talent ou Tinfluence ! »
Malgré les regrets qu'il témoigne, le
Journal des Débats termine son article
par l'éloge des nouveaux ministres.
— Le Journal Général de France s'ex-
prime ainsi sur les nouvelles nominations :
« Il suiTiroit pour comprendre toute l'é-
tendue de la faute qu on vient de com-
mellre , de lire les journaux de Topposi-
tion. Il semble que l'éloignement de ceux
qu'ils appeloient les doctrinaires soit une
victoire pour les idées de la gauche, et
que lesthOories révolutionnaires aient fait
un pas en avant. •
— Le Courrier Français dil : « Après
tant de détais, tant de combinaisons, ja-
mais résultai n'a produit moins d'effet :
c'est qu'il y a dans le désappointement
quelquechose de négatif; c'est que, <iuand
un fait auquel on altachoit de l'impor-
(• ««4 )
tance qe choque , ne flôalève , n^eicite ni
opinions, ni passions, il se manifeste une
sorte dp calme plat dans les esprits , qui'
semblent tout honteux de s*étre tant émus
pour si peu de chose.» Le CoarrUr Français,
peu satisfait, çpmme on vient de le voir,
se félicite néanmoins jde TéloigoemeUt de
MM. Goizol, Persil, Duchalel i qnil ap-
pelle les champions du système rétrogrcHe,
''^— Le Cantititutionnel se réjouit avec le
Courrier du renvoi des doctrinaires.
-—Le Journal: du Çammercô ^arde au-
jourd'hui le silence..
— M. Persil^ avant de quitter le mîiils-
1^ de la justice, a fait signer une ordon-
nance qui nomme conseiller à la couf
royale de Paris, M. Lamy ; vice-président
du tribunal de i". instance de la Seine,
M. Mourre,en remplacement de M. Lamy ;
yice-président de la chambre temporaire
du tribunal de i'* instance de la Seine,
M. Michelin, juge d'instruction au même
Vribunal ; juge d^nslruclion au tribunal
de i'^ instance de la Seine, M. Gamier
du Bourgneuf, conseiller à la cour royale
^ Rouen.
— ^Sonl aussi nommés < président du tri*
bttl^àl de Nerac, M..LesueurdePérès ; pro-
cureur du roi h Nerac, M. Lafilte, avocat,
en remplacement de M. de Pérès; juge à
Bocroy, M. Milhart, ancien 0voué; juge
à Vire, M. Ozanne, avocat ; juge à Sarre-
guemines, M. Thilloy, avocat, etc.
— Il paroit que MM. Barthe ettleMon-
talivet, en entrant an ministère, se réser-
vent, l'un la continuation de la prési-
dence de la cour des comptes , et l'autre
l'intendance de la liste civile.
- « — Tous les ministres remplacés ont
quitté immédiatement leurs hôtels.
- — Le journal ministériel du soir an-
nonce que le nouveau cabinet n'a pu ar-
rêter assez à temps la communication
qu'il doit faire aux chambres pour se pré-
senter aujourd'hui à la chambre des dé-
putés. Cette communication aura lieu
demain.
— D'après plusieurs journaux, M. Gui-
sot seroit décidé à ne point faire d'oppo-
sition.
'^ ^-^ On Bssnre'qné M. fidmond 'Si^)^
am! à& M. dé Montalivet', va rempli
M. de itémusat aui fonctions de sbns-i
crétaire d^élat de rîntérienr.
^-^T^e Journal de Par if dit anjonrMi
« Le petit ministère n'di point encore
rété son programme , et ignore ce qalf j
doit faire des lois d'apanage , de non-i
vélation et de déportation.» \
— M. le marquis de Châteaugiron,
vient d'être nommé consul de France I ,
Buehafest, est pair de France.
' -— l)n« ordonnancé du 1 4 nomme lé'
maréchal Lobau commandant 'sapérieor
des gardes nationales du département de '
la^Seine. • • • ' =•
■ —Le conseil supérieur dii cdmttterce i \
approuvé le projet de radoàin&tratidn
pouf' l'établissement d'entrepôts réetadans
les Antilles et à nie Bourbon. ■■ ■' >
— Le conseil- d'état va être appdé 11
statuer sur une réclamation de M. le
comte Portails, ancien ministre de la Rf*|
tauration, qui demande h la liste civile là]
paiement d'une somme de' 5o,ooo-1r.,
seconde paitie d'unesommedë lOo^-ooofK
promise par le roi' Charles X à soniàtr
nislre , pour la dot de M. Portails ilsv
5o,ooo fr. ont été payés; la révofutioa
de juillet a empêché le paieméàt des 5<>'
autres mille.
— Le Moniteur Algérien- du 5 coatunl!
la proclamation que le géhérirDaofô»
mont a adressée aux habitans des'ftosaes«
sious françaises dans le nord de l'AfUqvo,
Si son arrivée à Alger. Le général ayant
rappelé qu'il a pris part à la eonquèlCi dît
qu'il vient pour !a eonsoUdét,' assaillit
qne le gouvernement veut la conserva»
tion de la colonie. Selon le nouveau gou-
verneur, après avoir combattu sefRaos*
il ne reste }>1us qu'une satisfaction à ob-
tenir à Gonstantine , et le temps eM ^du
de recueillir les fruits de la. conquête. < '
— Une autre proelamadon du nouTeatI
gouverneur , adressée aurofficrers et sol-
dats est moins pacifique qne la précédente»
Le général Damrémont leur annonce qM
des opérations se préparent dans les pro-
vinces d'Oran et de Gonstantinc, qjÊê
(las
mires peuvent devenir nécessaires dans
provinces d'Alger, et que partout il
Bplera sur leur valenr.
Xies généraux Leydet et Bolhièrps
bt arrivés à Alger le i*' avril, et se sont
)bar(iaés le lendemain pour Oran.
Le général baron Perregaux « chef
i.rélst-majôr général de l'année d'A-
ique , est entré -en fonctions le 5 de ce
ois.
M. de Sussy , pair de France et co-
nel de là ii* légion de la garde natio-
hle de Paris, vient de mourir.
Les frères Peyrusse et leurs femmes
ni compara samedi dernier devant les
ssîses^ comme accusés d'avoir fabriqué
u mis eu circulation des pièces fausses
fe cinq francs» à l'effigie du roi Charles X.
*èjfmsse j^Doe, fruitier, à la barrière du
laine, avoit été arrêté au moment où il
cnqît pour reprendre dans un champ
les pièces fausses et différens outils qu'il |
• avoît enterrésquelques jours avant. Dans '
etollet d'une vâte saisie à son domicile, le
Msmmissaire de police trouva onze pièces
Ié'4o francs, septpièces deao francs, deux-
blUets de banque de 1,000 francs et un
Je 5eo francs; an bon da Monl-dc-Piélé
Ae 9,00a francs; en tout plus de 5,ooo
francs, doit! il jasCifia mal Toriginc.
Peyrusse litné et sa femme ont été ac-
quittés. ' Peyrussie jeune a été condamné
"Wai. travaux forcés à perpétuité , et sa
ffeihmc, Marie-Françoise Lacane , 5 cinq
aus de réclusion.
•— De notivellcs affiches poussant à
Fémeute ont été trouvées, dit -on, ces
jours-d, me'Montorgueil.
)
NOVVKLLEiS DES' PnOVlNCES.
Il y a eu dernièrement plusieurs failli-
te assex con^dérables dans la petite ville
d'Etampes (Séine-et-Oise.)
— Les 9 et 10 avril, la caisse d'épar-
gnes de Douai a reçu 8,887 fr. Le i3 elle
• remboursé 33,900 fr. 9a c
— Pendant les six semaines qui vien-
nent de. finir» la caisse d'épargnes de Stras-
boui^ a reçu 35,777 fr. et remboursé
168,490 fr.
— NoQi avons parié des désordres qui
ont en lieu à Glamecy les 5 et 8. La veille
da 8, le préfet de la Nièvre étoit arrivé
dans celte ville , et avoit invité les flot-
teurs à se rendre le soir h la mairie, afin
de s'y convaincre par l'expérience qui se-
roit faite en leur présence, que les nou-
velles mesures ne fa isolent aucun lort aux
acheteurs.* Quelques-uns vinrent au ren*
dezrVoiis; mais, comme on se le rappelle,
cela n empêcha pas qu'il y eût le lende-
main de nombreux rassemblemens, et
que les nouvelles mesures fussent brisées'
[Jour la seconde fois. La garde nationale
ayant refusé de* prendre les armes, le pré.
fct qui ne pouvoit disposer que de qua.
rante ou cinquante gendarmes n*a pa
jugé prudent « eh présence d'une popu-
lace nombreuse et exaltée, de s'opposer au
désordre. Seulement, il a adressé une pro-
clamation aux flotteurs et aux autres ou-
vriers, pour les prévenir que des forces
sufiisantes alloient être dirigées sur Gla-
mecy, afin d'empêcher le retour de pa*
reilles scènes.
— Le bruit couroit dernièrement au
Mans, que liOUÎs-Philippe avoit été assas-
siné pendant une revue. Cette sinistre
nouvelle a aussi circulé à Bordeaux.
— A la date du iS, la température
longtemps rigoureuse, s'étoit fort adou-
cie à Moulins.
— A Lyon, h la même date, la tempé-
rature étoit devenue aussi plus douce.
— liC 9, il a gelé à Bayonnc, à trois
degrés.
— La souscription ouverte par le Ré-
paralcur pour secourir les malheureux
ouvriers de Lyon s'élève déjà h près de
24iOoo fr.
— Le Ueparoieur cherche ce qui' a pu
donner naissance aux bruits de prochains
troubles à Lyon, qui ont clé répandus à
Paris, dans les départcmens et même à
l'étranger, et ne peut rien expliquer i car,
s'il a devant lui uile population: depuis
long-temps fort à plaindre, il n*a pas cessé
de la voir âuuITrir avec un calme et une
douceur qui font son éloge.
( «a6)
— Le préfet du Rhône fait annoncer
par les journaux de Lyon qqe, sur sa de-
mande, le minislre derinlCricur (M.Gas-
parin], vient d'accorder. une somme de
5,000 fr. pour les ouvriers sans travail de
la Groix-Koussc.
— Ojî parle à Lyon d'une faillite dont
le passif s'éleveroil à 800 mille francs.
— M, le vicomte de Bussy, ancien
lieutenant - général , est mort le i4 à
Lyon.
— M. Gass, ministre des Etals-Unis
près le gouvernement français., est main-
tenant à Marseille. Il attend un navire
américain qui doilarriver deMahonpour
le transporter à Gonstanlinople.
— Pendant le trimestre qui vient de
finir, le bureau de bienfaisance de Mar-
seille a fait soigner plus de i,5oo mala-
des dont le traitement a coûté 1 4,000 fr.
— MM. les ducs de Mortemart et de
Garaman, assignés comme témoins dans
raffaire de M. deRigny, sont depuis plu-
sieurs jours à Marseille. Il paroit que le
conseil de guerre ne s'assemblera que
vers lo i5 mai.
— Les recettes de la douane de Mar-
seille se sont élevées, pendant le mois de
mars dernier, à 2, 509, 35 1 fr, 60 cen-
times.
EXTÉllIEUR.
^0^VELLE8 D'ESPAGiNE.
Les nouvelles de Madrid sont toujours
dénuées d'intérêL M. Galalrava a repris
le 3 avril la direction du cabinet.
— Le 5, les coi lès s'occupoient lente-
ment de la discussion du projet de con-
stitution.
— Forcardell est entré dans Orihucla ,
ville de 30,000 âmes, entre Âlicante et
Mnrcie. Les carlistes menacent égale-
ment Alcoy.
— Barcelonne est toujours menacée de
graves désordres.
— On est aujourd'hui sans nouvelles
oOicielles du quartier royal. Il faut attri-
buer ce retard h la neige qui a rendu les
chemins impraticables,
I
li-
lE
li
i
On écrit de Venise , 7 aYrîl , 2i
Gazette piémontaise :
« S. A. R. Madame la dachesse d*
goulôme (sous le nom de Madame la 00
tesse de Marne), et S. A. R. Madfi
selle (sous le nom de Mademoiselle de^
Rosny), sont arrivées ici hier avec leor
suite ; leurs A. R. sont descendues an pa-
lais impérial et royal. »
— Le comte Prosper Balbo, mioîtfn
d'état du royaume de Sardaigne, pr<^
dent de l'Académie des sciences, etcbaigéli^
de la recherche des matériaux qiiidoi-j^
vent composer l'histoire de ce pap, est
mort le i4 mars à Turin.
— S. A. R. le grand-duc Michel de
Russie est arrivé dans la nuit du 10 au 11
avril à Turin, de retour de son voyage (de
Naples.
— La session des états de Bavière vient
d'être prorogée jusqu'au 10 juin.
— M. de TallischefF, qui se trouve en'
ce moment à Berlin, est chargé « dit-on
de conclure un traité de douanes entralj^
la Prusse et la Russie.
— G'est à tort qu'on a annoncé tip*!!
parition de la peste en Dalmatie.
— Il est faux qu'un coup de pistolet ait
été tiré à Varsovie , comme Toni dit pljn
sieurs journaux , sur le marqnis de U>n
donderry.
— Le Correspondant de Hambaarg dé
ment à son tour, d'une manière p^Uve
les bruits répandus sur une préteudoe in-
surrection militaire à Sàint-Péteribourg.
Gelte nouvelle avoit déjà été démentie
par une lettre de Saint-Pétersboni^f.
— Lojnouveau président desEtaUrlînis,
M. Van Buren, a été installé le 8; mars.
11 a prononcé à cette occasion nu long
discours.
CnAUlBRE DES PAIRS.
(Présidence de M. Pasquier.)
Séance du l'j avril,
La séance est ouverte à deux heares.
Le banc des ministres est désert. Le pré-
I sident donne lecture d'un message de là'
C *»7 )
ciiBinbre de« député», trantmetunt par
unplialion la résolution d£tibfréo par
celte chambre et relative ani olIicirTs et
■oldals Btupulés, noBimés membres de la
Lêgion-d'Honnenr depuis leur mise h U
TCtT«ite. M. Pasquier ayant procédé par
iK voie du tirage au sort au renouveîle-
noeat des bureaui, MM. les paii-s se rcti-
Tient pour la nomination des pF^sidpnset
«ecrélaireii. M. le marquis de Dreux-BritC'
est nominé secréiaire du premier bureau.
La chambre rentrée en sfancc adopte
presqno sans débits deui projets de loi,
le premier ouvrant au minisltrc de la
marine, nn cnïriil supplémentaire de
5,900,000 fr. Fur l'exercice de 1857, et
le second qui accorde au gouvernement
le moDOpole des transmissions lËlf-gra-
phiquei. Ces deux projets ont cK adop-
tas par Tautre chambre.
MAf. Monlaliiet, Bernard et Itosamcl
sont arrives à la fin de la si'ance.
CBAMBilE DES DEPUTKS.
(Présidence de .M. Dii|)iii.)
Séana da i5 avril.
l/ordre da jour indique nn rapport de
la commission des pëlilions. M. Moreau
{deUâeine^,pTcmierrapporleurenlendu,
nnnonce b la chambre que le Eieiir Lc-
grand. arcfarlecle i Taris, vouilroil que
les cendres de Voltaire el de flous^cau.
déposées ao Panthéon, fussent transférées
au cimellère du Père-la-Chaiso. prts des
tambcaat de Moliùre el de Lafcnlaio''.
M. )e rapporteur, qui n'a sans doute pas
cherché k expliquer ce qne c'est que la
révolntion . d'où elle est tenue el où elle
va, dit qoe le Panthéon ayant été rendu à
«a destination primitive (destination ré-
vola tronnaire. bien en tendu), celledecon-
serrer les restes des hommes que la patrie
veut honorer , les cendres de Voltaire et
de Itonsseau ne doivent pas élre eilrailes
déco monument.
AprÈs avoir dit que la restauration ne
crut pas pouvoir honorer deux hommes
qu'elle considérait comme les dflraclcurs
les plus dangereux de la religion , avoir
roanircsté aussi le dCsir qu'on réparât leurs
tombeaux, M. Morcau (de la Srine) de-
mande presque en iinissanl. qu'on porte
les rendrei de ^'oUairi' et de Rousseau h
5> loi- Denis.
• Dappclonsnous. Messieurs, r|ue Gar-
ick repose sous les voûtes de Weslmins-
;r i cÀtû des rois d'Angleterre, el qu'il
TiQus soit permis de ne pas rougir lorsque
Anglais , parcourant les voûtes du
illiéon, s'arrëleronl devant les lombeft
de Voltaire et de Ilousscau. •
La chambre passe à l'ordre du jour
ar la pétition de M. Ix:grand.
M. Ounin-GridaineremplaceM. Dupiu
>o rauienil.
M. LiadiËres. autre rapporteor. appelle
l'attention de la chambre sur la pétition
(lu sieur Desloges, lequel demande qu'il
Mtit dérendu, • 1° de mettre en vente
toute gravure, lithographie, etc., repré-
sentant , d'une raanitrc inconvenante, Içs
ministres des religions reconnues par l'é-
tat ! 9° de représenter sur les théMres le»
ministres de ces religions pour leur Taire
jouer un rôle odieux. ■
• Lne des lois du g septembre i835
soumet h une autorisation préalable la
représentation des pièces nouvelles, ainsi
que la publication des gravures el litbo-
^aphies. Voire commission n'ignore pas
que, sur quelques-uns des théâtres de la
capitale, on a joné des pitccs qui ont
blessé la religion dans ta personne de ses
ministres, représentés sous de Tunestes
coulcuis,
■ Les théâtres font l'éducation du peu-
ple. La commission va plus loin que le
pélitioimaire : elle pense que la repré-
sentation sur le Ihélire, de.l'inlérîeur de
nos temples cl des personnes même de
nos prêtres, a de graves inconvénienr.
Ce simulacre du sacerdoce, ces ministres
de la religion, ainsi travestis, alïoîblissent
les senti mens religieux.
• La commission m'a chargé de propo-
ser le renvoi de la pétition au ministre
Voiï de la gauche : L'ordre du jour,
M. OARNIKK-PAtJKS : VOUS étes pluS
difficile que les censeurs eux-mêmes 1
L'ordre do jour!
M. nrriTTF : Vous ave» les lois de
seplcDibre qui établissent la censure théi<
trate.
L'ordre du jour est mis aux voix el re-
jeté h une grande majorité. La pétition
sera renvoyée au minisire de l'inlétieiir.
(Agitation à l'txlréme gauche,)
La chambre passe h l'ordre du jour'sur
une seconde pélilion da sienr Legraad ,
architecte à Paris, qui vonloit qcron fît
une place en démolissant lès maisons*
entre les rues Saint-Honoré, des Fron-
deurs, de Langlade et Traversière, et
qu'on élev&t au milieu une statue à la
mémoire de Jeanne d*Arc.
Une pélilion tendant à envoyer les ré-
gicides à Gharenton, et h appeler le duc
d'Orléans au trône du vivant et en même
temps que son |>èro , a le même sort.
« Le sieur Ânnibal , ancien militaire
(on rit), demande l'arriéré de solde qci
seroit dû aux vieux soldais qui faisoient
partie de rarraéc d'Espagne en 181 4 et
i8i5. »
« Le sieur Beauvais , à la Folic-Nan*
terre , banlieue de Paris , demande que
l'heure de midi, à Paris, soit annoncée
aux habitans de la banlieue par deux
coups de canon. »
La chambre passe à l'ordre du jour sur
ces deux pétitions.
Séance du 1 7 avril.
M. Dupin monte au fauteuil à deux
heures et demie. On n^marque de l'agita-
tion dans la salle. Le Lanc des ministres
est inoccupé. La chambre accorde un
congé à M. Sevrin-Moreau.
LE PRÉSIDENT. 11 dojty avoir une com-
munication da gouvememenL..
Voix nombreuses : L'ordre du jour !
LE PRÉSIDENT. Si la cbambrc désire
continuer la discussion sur les justices de
paix, elle en sera quille pour s'arrêter.
Quelques voix : ÂUendons.
D'aulrcs voix : La discussion.
La chambre qui a volé Tari, i*"^ du pro-
jet sur les justices de paix, à la fin de sa
séance du i4. adopte successivenienl et
sans débals iiitéressans les autres articles.
Après le vole de l'art, sa et dernier, on
procède an scrutin sur Fensemble de b
loi. Il a pour résultat l'adoption par 9^4
boules blanches contre Sy boules noireii
La communication annoncée par M. Pif
pin est vainement attendue ; personiifl
ne vient s'asseoir au banc des ministres.
MM. les députés semblent inquiets, et te
demandent ce que sont derenas kl
nouveaux ministres.
La chambre ayant décidé qu^on s^occo-
pcra demain des crédits supplémentaires,
M, le président rcsle an fauteuil ao Kea
de lever la séance.
Voix nombreuses : A demain !
Le président est impassible.
Ou demande avec instance qne la
séance soit levée. Le président quitte à
la fin le fauteuil.
Comme la séance est levée, pluieiirs
minisires arrivent.
^ (JâwcKt, 2iî>rtfn €t €Urr.
BOURSE DE PARIJS DU 17 AVRIL-
CINQ |). 0/0, j. (lu 22 mars. lOG fr. 80 c.
QUATRE I». 0/0, j. de mars. 98 fr. 40 c.
TKOIS I». 0/0, j. de dcc. 78 fr. 90 c.
Qualre 1/2 p. 0/0, j. de mais. 000 fr. 00c.
Act. de la Banque. 2ll0 fr 00c.
Bous du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
Oblig. de la Ville de Paris. 1172 fr. 60 c.
Quatre canaux. 1192 fi'. 50 c.
Caisse hypothécaire. 81 1 fr. 25 c.
Rente de Naples. 98 fr. 95c.
Kmprunt romain. 102 fr. l{/8
emprunt Belge. 000 fr. 0/0
Emprunt d*Haïti. 000 fr. 0/0
Rente d'Espignc 5 p. 0/0. 23 fr. f/i
PARES. — IMPRIUERIE l)*AD. LE CLSai ST C*, .
Quai des Augustins , 35.
PUBLICATIONS N OU PUBLIES
d'A. VATON, successeur de m. potey, 46 rue du Bac.
INSTRUCTION POUR ÉCLAIRER LES AMKJi piEus S dans leuTs doules ct poQr les ras-
surer dans leurs craintes; par le R. P. Qladrlpami; traduit de l'italien par
M. de Mesiluag. 2** (édition, augmentée de nouvelles additions. 1 vol. in-os,
broché, 1 fr.
Gel excellent ouvrage se vend , comme In prêei'-'ientc édition , au |u:i)iil du .«témiuairo
de "Vers.iille.i.
HISTOIRE DE LA RÉFORME PROTESTANTE EN SUISSE ; par Ch. L. dc HaLLER. l 70f.
in-S", broché , 5 fr.
LA KELiGioN DU coEi R 9 OU Guîdc du Néophytc , avec approbation de Mgr l'Arche-
vêque de Paris ; par le comte de la Rivallièrb. i vol. in-ia, broché , a fr.
L'AMI D;B la mELIGIOff
paiottles Mardi, Jeudi
«CSunedL
On peats'abonner des
i*'et iSde chaqoé mois.
N* 2800.
JCUDI 20 AVRIL 1837.
I an
6 mois 1 g
3 mois lo
1 mois 3
MIRT
S6
5o
DE BI. GUIZOT
■T BE son DISGOUHS 80R L'INSTRUCTION
SECONDAIRE,
Dans la séance da aS mars (i).
Si vous trouvez dans le niouve-
nient que les révolutions impriment
à une société un de ces hommes qui ,
épris d'un mauvais principe , en tire
toutes les conséquences , et s'efforce
avec ardeur et conviction de les réa-
liser, il faut déplorer son sort, mais
ne point désespérer. Peut-être son
égarement sera terrible ; mais peut-
être aussi rétractera-t-il ce principe ,
quand il verra qu'au lieu du bonheur
qu'il se prometloit pour lui et pour
son pays, il n'a rencontré que de
cruels mécomptes et des abus bien
plus odieux que ceux qu'il aspiroit
it détraire. Espéret beaucoup moins
de Vhomme qui, tour à tour, défend
tous les principes, justifie toutes les
conséquences^ a des éloges pour tous
les régimes politiques , des hom-
mages pour toutes les religions, et
iiiêine pMir la philosophie déiste,
qui les supprime toutes. Ces ré-
flexions nous conduisent tout natu-
reWeinent à revenir sur un discoui*s
de M. Guizot dans la discussion de
la loi sur rînstruction secondaire.
(i) Le snjel de cpt article indique assez
qu*il a été coiiif»osé avant la chute de
M. GuisoL Si cet homme politique n*é-
toit pas le chef d'un parti nombreux, s'il
ne devoît pas revenir au pouvoir, nous
le laisserions en paix dans sa retraite.
Mais M. Guiaot est encore plus puissant
que^son anccesaeur as ministère; il nous
importe de savoir quel fond on peut faire
sur ses paroles et sur ses doctrines.
lojite XCIIL L Ami de ta Religion.
Pour ne point rendre notre cri'
tique trop sévère, nous passerons lé-
{{èrement sur les contradictions qu'of-
fre la vie politique de M. Guizot.
Nous ne parlerons point de rétran(>e
contraste qu'oÛVe le voyage de Gand
à la suite de la monarchie exilée,
avec son entrée dans les sociétés se-
crètes qui travailloient à renverser
cette monarchie ; de ses professions
de foi libérales (1) comparées à son
absolutisme actuel, et de tous les
faits particuliers qui se rattachent à
ces deux faits capitaux.
Nous dirons peu de chose des con-
tradictions qui se trouvent dans ses
livres concernant la religion. Nous
sommes assuré d'avoir lu dans ses
leçons d'histoire qu'il pouvoit y avoir
une morale sans religion, et que l'in-
dépendance de la première, à l'égard
de la seconde, éloit chose si bien éta-
blie, qu'il étoit inutile de la prouver.
Nous avons lu aussi , à divei*ses re-
prises , de très-belles professions de
foi sur l'utilité , la beauti*, la néces-
sité de la rthgion.
M. Guizot s'incline quelquefois de
respect devant l'admirable constitu-
tion de l'Egli^, et quelquefois aussi
il l'accuse de despotisme. Que de
(i) M. Guizot, dans son Traité de phi-
loioplùe politique (livre de la souvcraiheté) ,
trouve que Rousseau ne va pas assez loin
en attribuant la puissance souveraine au
peuple. Il ne veut pas plus pour souve-
rain du peuple que de César : « Nul pou-
• voir absolu ne sauroit être légitime.
• Donc le principe est menteur; donc il
• n'y a sur la icvre point de sûuvevaineté de
• droit, point de force pleinement et h ja-
9 mais investie du droit de commander. •
{Voyez cet arliclc dans le Globe du *i5 no-
vembre i8iG.)
( no 1
iH-lles clioses sur te du itiianisnte , et
i|ue jlôlofjt-s aussi n'a-t-il pns pi-odi-
yiiM , (levant L'iiisiilut , aux cory-
filiécs de la secte a uti-c h l'Etienne I
Poui' être juste, il fant dire que
tes ti'isies exi'niplts tlt- versaiiiilc ne
sont pas partiriiliei's à M. GuiïOl.
Nons ajouterons , car nous voulons
être impartial , que ce minisire a
■]ueli|uerois proténé les Frèius âcs
ÉcolcK cliiétieiines. KiiPin , il est à
uotrc connoÎManec que, dans un dio-
eèsè irèwatliolique, il a rcfusii de
uouinierUD însprcteur iiroieslant. Il
«■st \n\\ qu'il l'a «nvoyo au^stlût dans
le dqiortcuient voisin ; il est vrai
encnre qu'il a placé , Koitdans les in-
speciions, soit ù In trie des écoles
naruialcs , un grand nnuiliip de ses
corél();iuniiaircs , et que, à défaut
de proiestans , il n clioisi des philo-
sophes, deux espèces de croyans qui
•liffèredt fort peu, si toutefois ils dif—
{{.'tcnt on quelque cltone. QiK con-
clure d'uue telle conduite? IVl. Gui-
7,ot est-il un lioiuine d'une telle nio-
liililé, que chacnu de s^s actes émnue
d'un principe difléreni? ou lûrii n'a-
i-il pas de princijMM? Nous aurions
quelque droit de parler ainsi, sans
eue nri'usé d*ètrc uu linunue pas-
Kiourié. Mais nous voulons donner à
s.i conduite l'inteiprélniion In plus
l'haritalile. Elle sera «ans duute la
plus Traie.
M. Guîzot est pliilo-n|ihe, mais il
.■ieiuT-fte hjaucoup de la pliilosopliic.
Bien qu'il ait ciu et professé qu'on
pouïoii. avoir une morale sans reli-
gion, bien qu'il ait eni>ei(;né ilan ^ sa
chaire d'Iiïiitoire que nous aurions
nn jour l'unilé de croyances avec la
liberté on la licence de tout dire,
unité que l'I^^flise n'a pu nous don-
1 oppi'iiner les intclli(;ences ,
luvcUes réflexions
l'ont conduit i ne voir 1» qu'uM
belle théorie. Et eu effet l'Iiacuio-
nie inmule et intellectuelle pourrait
':tre plus en progrès. C'est peut-étn
ifni <]e l'obtenir que I'qq paie dct
loiuuies pour dire le eui et le nw,
]ue l'on emploie les aoûs et les
icniis de la religion et de U m»
■aie, les professeurs de panthfisnte
loui- la jeunesse des écoles, les Frèra
lonr ceux qui veulent les Fj-ère», (m
naltres d'écoles irréligieux pour ha
conseils uiunictpaux qui prJlibent
cet cnseifineinent , des maîtres de
ion déistes ou chrétiens aeJon les
provinces et selon les persoimei,'et
^ntîn les petits-séminaires pour le
■leiiié. Voici les vue» de M. Guttot
lur ces derniers éiabtissentens.
Nous counucncerons par remar-
quer que M. le ministre a tout-à-bil
déplacé la question. On ne peut s'ex-
pliquer que par une singulière pté-
occupation de la cbambre, l'atten-
tion qu'elle a prêtée à nà'.discoan
qui est tm liors-d'œuvre cbntinuel.
"l'ont n'y est pas mauvais a»uré-
nieni ; mais , dans ce qu'il renferme
de Ihui , il a le malheur de ne rien
prouver. Il s'agissoit de savoir û les
écoles tcclési astiques seroient libres
ou asservies à l'imivei site. Dans l'Iiy-
pollièsc où ou aiuoît consacra leur
libellé , il s'agissoit de décider à un
pièire, éminent par ses vertus et in-
vesti d'une mission qu'un évcque ne
donne qu'à un homme qui offre cette
gnranltL', iioit faire certifier sa mo-
ralité par un maire ; s'il paroUroit,
jKiur prouver sa capacité, devant uu
jury la'iqnc ou devant ses supérieurs
naturels. Il s'agissoît , en uu mot, de
savoir si les petile-séuiinairea ne pou-
voient pas être de.s écoles spéciales
comme les écoles uvilîtaires et beau-
coup d'autres établisseincns. Celle
spéeiaUié, qui ressort de la nature
iiième den petiu-séminaires, une fois
admise, les réclamations formées par
les évéques dévoient être accueillies
sans difficulté. Telle étoit la ques-
tion ; M. Guizot ne Ta pas incnie cf-
fleui'ée. Pas un mot dans sa harangue
qui indique qn'il Tait comprise ou
ait Toulu la comprendre.
Il commence par établir la néces-
sité des petits-séminaires ; il eu donne
4em raisons , dont l'une est bonne,
et l'autre mauvaise. Les petits-sémi-
naires sont nécessaires, parce que
Vewpm des croyances religieuses
.est affotbli, et surtout parce que
riostniction laïque , et encore plus
rin3truclitoii universitaire ^ n'étant
guère propre à former des chrétiens ,
l'est beaucoup moins à former des
prêtres ; mais ils ne sont pas nécessai-
res par la raison que des molift mon-
dains^ des motifs de pouvoir et de for^^
lune ne poussent plus la jeunesse à
«ntcer daines Va carrière ecclésiastique.
Du resté f ce n'est point, là la que»-
lion. Personne ne coiUeste à M. Gui-
zot que les écoles ecclésiastiques
soient nécessaires.
De leur nécessité l'orateur con-
clut qu'elles doivent être des établi&-
seuiens publics. La conséquence n'est
pas rigoureuse. Nous l'admettons ce-
pendant, mais seulement dans le sens
des éréques. Elles doivent être des
ëtablissemens publics, parce qu'elles
ont une destination , une utilité ptv-
blique : à ce titre elles ont droit de
recevoir des donations , aux con-
ditions et avec l'autorisation exi-
gées par la loi. Mais doivent-elles
subir les entraves imposées par le
monopole , lorsque le monopole
est détruit? Nous le nions formel-
lement. Ces conditions, M. Guizot
( i3t )
que l'on continue à imposer un lia^
bit particulier, à interdire l'admis-
sion des externes , à faire agréer les
professeurs par le gouvernement, en-
fin, à limiter le nombre des élèves et
des écoles. Il trouve que tout cela est
compatible avec la liberté ; et nous
soutenons que tout cela est tyranni*
que. Il prétend que c'est la consé-
quence de la qualité d ctablissemcns
publics ; et nous, les lois. cl l'histoire
ù la main, nous pouvoirs lui démon-
trer que les petits-séminaires ont été
jusqu'en 1789 des établissemens pu-
blics sans aucune, de ces conditions ;
qu'ils l'ont été jusqu'en 1828, sans su-
bir celles d'entre elles qui j^ont les
plus vexatoires. Nous n'avons d'ail-
leurs besoin d'invoquer ni les lois, ni
l'histoire. Que M. Guizot pense et
dise ce qu'il voudia. Ce n'est pas dans
l'intérêt des mœurs, dans l'intérêt de
la science^ dans l'intérêt de l'état,
c est uniquement pour satisfaire des
haines catholiques, des jalousies uni*^
versitaires et les intérêts tout ma-
tériels du coips enseignant) que les
entraves ont été imposéesy et qu'on
veut les maintenir. Soyez francs ,
Messieurs; ne venez point nous faire
de tpuchant.es homéUes sur l'égarc*-
mentdu peuple dont l'esprit est moins
sophistique que le vôtre. S'il ne sait
plus à quoi se rattacher, s'il appelle
le bien et le mal du même nom, s'il
prend l'un pour l'autre, s'il y a
chez lui confusion des langues, n'est-
ce point parce que vous avez tout
confondu, et qu'à force de tout con-
fondre vous ne vous entendez pas
vous-mêmes? \ ous voulez la rehgion,
la morale, l'ordre, et vous asservissez
les docteurs de la religion, les maîtres
de la morale, les amis de l'ordre, au
moment où vous donnez la liberté à
les rappelle et les approuve. Il veut \ ceux qui combattent ces élémeus
^,
C 1
nécessaires de tout bonheur social.
. A propos des petits-séminaires ,
M. Guizot, qui n'a jamais traité le vc«
li table point en discussion, a fait une
digression sur l'union de l'Eglise et
de l'état, que nous ne pouvons passer
sous silence. Il n'a distingué que trois
sortes d'unions : l'assujétissement
complet de l'état à l'Eglise, c'est-
Ji-dire la théocratie ; la dépen-
dance également complète de l'Eglise
envers l'état , et enfin , l'indépen-
dance entière des deux sociétés vis-à-
vis l'une de l'autre. Il auroit dû en
indiquer une autre espèce, et c'est
celle qui a existé dans tous les pays ca-
tholiqués,et plus particulièrement en
France. L'Eglise y étoit sinon de fait,
au moins de droit , indépendante
sous le rapport spirituel, et dépen-
dante sous le rappoit temporel .
M. Guizot ne veut ni de la théo-
trralie , ni de l'indépendance com-
plète et réciproque de l'Eglise et de
i'éiat.u Ce dernier régime, dit-il, qui
est aujourd'hui du goût de beaucoup
d'hômmtes éclairés , me paroit , à
moi , mauvais , grossier, tenant à
un état informe d'une société nais-
sante et à peine ébauchée. » Que
veiU-il donc? La dépendance com-
plète, puisqu'il a exclu les deux au-
tres régimes. Il n'y a là qu'une légère
difficulté; c'est que ce ne seroit plus
l'Eglise catholique, mais le protestan-
tisme anglais ou prussien. Ce système
une fols admis, M. Guizot pourroit
nommer sans difficulté les doyens
des facultés de théologie, comme il
en a la prétention, et faire beaucoup
d'autres choses encore. Ce qu'il y a
de curieux, c'est que dans le même
discours, il parle de la liberté de CE-
glixe et de Cétat; il Veut que chacune
reste à'sa place, tout en se réunissant
et se rapprochant. Tout cela , 'sans
3« )
doute, est très-intelligible pour leff ini-
tiés , mais ne l'est guère pour nous.
D'ailleui's, que fait tout cet étalage de
principes à la question des petits-
séminaires? Ne peut-on, sans ad-
mettre le système de l'^i^e/tir que nous
n'approuvons nullement, et que noiA
avons combattu , affranchir des pF^
très d'une déclaration absurde^ etks
institutions les plus sûres pour les
mœurs et pour les principes reb-
gieux , de restrictions odieuses? fin-
fin, sans séparer entièrement l'Eglise
de l'état, est-il nécessaire que l'E^iie
de France ait avec une administration
qui tolère tous les cultes, et qui ne
montre que trop une prëdiléelîon
marquée pour le protestantisme, des
rapports aussi intimes qu'avec le gou-
vernement de Louis XIY/Le régime
de l'Eglise belge ne seiH>it4l pas ^vm
analogue à notre situation présente
que celui que nous subissons? Celte
question est très-grave ; il nç faut pas
la ti'aiter légèrement. Sk»^ertai|ll-
orateurs ont émis des -idées exag^
rées, s'il est échappé à M. Saim-Maix:
Girardin , par exemple , quelques
motsrépréhensibles, surtout lorsqu'il
a désigné les controverses litigieuses
par l'expression très-déplacée de mûr-'
relies de sacristie {\)j d'un autre côté,
-il ne nous semble pas moins dange-
reux de vouloir mettre l'Eglise de
France sous la main de MM. lès mi-
nistres. S'il y avoit à choisir entre
une dépendance qui nous livreroit à
(i) M. Saîiit-Marc Girardin nods a
semblé tenir le langage d'an homme
franc, généreux. Il lui est sans doute
échappé clans ses cours des assertions er-
ronées. H ne connoît pas bien encore ia
langue catholique, et n'a point appro-
fondi SCS doclrines. Mais tôt ou tard son
talent et sa droiture le ram&neront à cet
unique refuge de ceux qui veulent sauver
la société d'une compile anarchie.
( t^)
leur supi'ciiial'ie spiritiielle, et un re-
fus ^e protection qui pourroit nous
livtér à mille vexations ; entre l'in-
oonyénient d& subir le retranche-
ihent d'une indemnité que l'Eglise
peut réclamer comme une dette sa-
crée, et le malheur d'avoir pour
dieb et pour pontifes, des doctrinai-
res, desprol^stans, des avocats, voire
même des princes, notre parti seroit
bientôt prb.
Ceux qui liront le discours de
M. Guizot dans le ^ofii/eur pourront
être étonnés de notre sévérité à son
égard. Mais ce reproche seroit bien
jnoins fondé que notre accusation.
X«e8 doctrinaires ont une doctrine pu-
blique et une doctrine secrète. Se-
crète n'est pas le mot propre , peut-
être ; nous l'employons, n'en ayant
pas d'autre. Toujoui^ est-ii qu'il
faut les étudier comme on étudie
certains philosophes de l'antiquité ;
Seulement leur système est plus fa-
cile à Bftisir, puisqu'il leur arrive as-
sez souvent d'énoncer clairement
leur pensée anti-catholique.
Ainsi,. dans le même discours où
M. Guizot trouve excellentes desdifr-
pomtions législatives qui traitent le
ciei|*é comme une classe suspecte, il
dit néanmoins, « qu'il est indispen-
» sablé que l'Eglise et ses ministres
» soient bien convaincus, d'une part
• que l'autorité publique ne leur est
» en rien soumise ; d'autre part ,
» qu'elle leur est et leur sera coustam-
» ment bienveillante ; qu'elle veut
K sincèrement et loyalement la dui*ée,
)• la dignité, l'extension du pouvoir
» moral et social de la religion et de
M ses dépositaires. »
Certes nous ne parlerions pas au-
trement^ si nous avions l'honneur de
haranguer les chambres législatives.
Mais il est probable que nous met-
trions un |>eu plus d'iiarinouie enlio
nos actes et nos paroles , et que nos<
discoui's renfermeroient aussi moinr
de pensées contradictoires.
Ces Messieurs nous mettent,en vé-^
rite, à des épreuves bien pénibles; ce
ne sont pas seulement nos études de
théologie, d'histoire, de droit public,
c'est notre raison, noti*e bon sens,
notre logique qui sont aux champs,
et qui rendent si difiicile notre bien-
veillance, non pour certains hommes
auxquels nous souhaitons très-sincè-
rement toute sorte de prospérité, mais
pour le chaos politique, moral et in-
tellectuel qu'ils ont produit et dont ils
travaillent avec tant de persévérance
et d*ardeur à écarter la lumière.
NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
PARIS. — Les informations de
M. l'abbé de Maimicrye , nommé à
l'évéché de Saint-Flour, ont eu lieu
ces joui*s-ci. Si elles sont envoyées im-
médiatement à Rome, M. de Margnc-
rye pourroit être préconisé en même
t(*nips que les trois autres prélats
français nommés précédemment.
Oa avoit cru d'abord qu'il y auroit
un consistoire vers Pàque ; comme
il n'y en a point eu , il se pourroit
que le consistoire n'eût lieu que vers
la Pentecôte. Ce délai n'a probable-
ment d'autre motif que le petit nom-
bre d'évéchés à pourvoir en ce mo-
ment.
On s*est plaint souvent des varia«»
tions asses graves que l'on remarque
dans la jurisprudence du conseil d'é-
tat. On a plusieurs fois déploré qu'elle
subît l'influence des divers gouverne-
mens, et jusqu'à celle des divers n:i-»
nistères qui se succèdent à une épgquc
où la société est témoin de tant d'inr
stabilité dans- notre organisation po-
litique. Mais voici un fait que nous
recommandons à ceux quipourroient
être ébranlés par le rapport de M. JDu-
( «34 )
mon , sur la déclaration de M. l'Ar-
chcvêqoe de Paris.
M. jDumon y déclare positivement
que les églises apparûenneat à l'état,
parce qui! avoit besoin de prouver
que les palais épiscopaux lui appar-
tenoient aussi , et qu il a cru qull y
avoit connexité entre ces deux espèces
de propriété.
Le même M. Dumon avoit affirmé
quelques mois auparavant , dans un
lapport où il exaujinoit si les com-
munes étoient propriétaires des égli-
ses , que rétat s'étoit dessaisi de ces
édifices. Ainsi, dans un intervalle as-
sez court, le même jurisconsulte sou-
tient , et le conseil d'état qui adopte
son opinion décide tantôt que Tétat
s'est cfcssaisl , tantôt qu'il a gardé la
propriété.
Du reste , M. Dumon s'est trompé
deux fois au lieu d'une , car la cour
de cassation a décidé, par un arrêt du
6 décembre 1836, que les églises ap-
partenoient aux fabriques, ou, en
d'autres termes, aux paroisses, et non
aux GODununea.
La paroisse de Boulogne, près Pa-
ris, a été privée ces jours-ci de rece-
voir M. l'Archevêque, pour la céré-
monie de la confirmation. Un rhume
obligeant depuis huit jours le véné-
rable prélat à garder la chambre, il
a fait contremander samedi soir la cé-
rémonie qui devoit avoir lieu diman-
die 16 avril. M. le curé de Boulogne
a voulu néanmoins envoyer à M. 1 Ar-
chevêque le bouquet qui devoit lui
être offert par les élèves de la pre-
mière communion, avec l'expression
de leurs vœux pour son rétablisse-
ment. Dimanche soir à quatre heures,
au moment où le pasteur montoit en
chaire pour prêcher le discours de la
rénovation des vœux du baptême, il
a reçu la lettre suivante , dont il a
donné lecture à son nombreux audi-
toire : •
« î^ris, dimanche iG avril 1837.
*3f. fc curé , Voffranâc de vos en fans
qui sont aussi les miens, renonvelle met
regrets de n'avoir pu aller aiqourd'lmi
les bénir, les conGrmer dans la foi, et me
recommander à leurs prières. Veuillei
lear dire, ce «oir, que je les remercie» et
en particulier tes élèves de BiL Franche.
Les fleurs passeront, mais i'aflection de
leur pure et de leur pasteur durera plog
que le temps. Recevez aussi, M. le coré,
l'assurance de mon sincère attachement
»t Hyacinthe, Archevêque de Paris.»
Cette lettre pleine de bonté f pro-
duit uno vive sensation. Les paroi»-.
siens de Boulogne qui ont entendu la,
voix persuasive du pi*élat pendant
cinq années consécutives , se rappe-
loient avec bonheur ses touchantes
exboitations ijui ont tant contribué
à faire disparoitre de cette commune
l'église française , dont on ne parle
plus, et à ramener au bercail les hre*
bis égarées.
Nous avons rendu compte dans ce,
Journal , le 24 novembre 1836 , de
l'écrit de M. l'abbé Brio n ne, 4cSéeSy
sur le prêt à intéi et. On aurpic dé^
si ré que nous revinssions sur cet ou-
vrage et que nous nous prondnças-
sions plus fortement en faveur du
sentiment de l'auteur ; mais il- 1101»'
a paru que nous devions nous. bor-
ner au peu que nous en avions dit. P^
puis, un journal a porté sur la.faro*
ciiure un jugement plus sévère que
le nôtre. Une réponse à cette en ti-
que nous fut envoyée, mais nous
crûmes devoir rester étrangers à cette
discussion , et nous priâmes qu'on
nous liispensât d'insérer la réponse à
un article qui n'est pas de nous. Au-»
jourd'bji on nous demande d'an-
noncer que M. Dracli , par une let-
tre du 26 janvier 1837, approuve en-
tièrement l'écrit de M. Brionne, et
qu'il permet de le publier dans les
journaux. M. Drach est , comme on
sait , versé dans la littérature rabbi-
nique et connu par divers ouvrages.
Lo sentiment d'un liomme aussi
( i35 )
droit et aussi éclairé est saiM doute
j de <|uelqiie ]>oi(ls stu- une question
/ dont il a pu s'occupei* dans yes
études.
M. TeTéque de Moulins a visité la
vîHedeGannat, qui est un cijcf-lieu
d'arrondissenieut de son diocèse. Le
prélat y arriva le samedi 8 avril et oi-
iiciale leudeniaiu, assisté de MM. Bou-
cliet et ërotzier, ses grands-vicaires.
LV{i;lise , quoique (grande , sufUsuil a
peiue à contenii* la. fouie. Le prélat
monta en chaire et exprima sa satis-
faction de Taccueil qu'd avoit n eu. il
lit rélo(j;e du cure, M. Henry, qui
justifie eii effet par ses vertus et sa
conduite le choix du |)r(flat. La cou-
liijjialion fut administrée à 1 ,3()0 per-
sonnes de Gannat, dont plusieurs
«soient des vieillards. Le lundi , les
liabîtans de quaire cr>unn!nies voi-
sines vinrent processionnellement à
Gannat pour recevoir la conlirnia-
tion. L'église de Gannat a volt été ré-
cemment ré{Mu*ée avec soin.
M. révèque de Ne vers a donné le
7 avriria con6rmation à Menou,
canton dcYarty. Le prélat y étuit
.arrivé la veille • et avoit été reçu par
le clei;gé y le maire , l'adjoint , })lu-
sieurs notables et officiers de la garde
nationale. On étoit allé au-devant de
lui jusqu'à lentrée du hourg. Le pré-
lat étoit accompagné de M. l'abbé
Lavernbe, son grand-vicaire, et se
rendit à l'église, où le curé, M. J3ou-
goU| vieillard de 92 ans , le compli-
menta. Le jouv de la cérémonie ,
M. Tévéque célébra la messe, adressa
une exhortation aux fidèles, donna
la communion à 70 personnes , et en
confiriua 196. Après la cérémonie , le
prélat visita l'établissement des Sœurs
de la Providence , fondé par M. le duc
de Damas pour instruire les jeunes
filles et visiter les malades. C'est par
le ministère de ces bonnes Sœurs que
madame la duchesse de Damas assiste
les pauvres du lieu. Le prélat fut reru
au cldteau de M. le diu*, où plu>ieurs
curés voisins s*éloient rendus pour U*
saluer.
O'est eu quittant Menou , que
M. l'évéque, instruit de rémeute de
Clamery, se transporta immédinte-
meiit dans cette ville pour tâcher
d'y rameui'r la paix. Pendaut que
les nutuiilés étoient sur l;i place du
Marché , le prélat parcoiiroit le.<i
ports, nial;;ié la pluie, calmant les
espriis rchanlïi's, recommandant To-
héissance aux lois et le respect pour
les inajjistrats. Cetle pacifique inter-
vention e.sl bien ili{;ne d'un pasteur
j;énéreu\ et il'nn père plein de ten-
dresse ; ce sont la , comme disoii.
Fénelon , les jours de bataille il'nu
évèqne.
La Guzcitc lia jUûfi amnottcc connue
une cho.'M! reniarqiia])le que |e di-
manrlu'9, M. le préfet des Bonelie.-*-
du-llhone et 31. le maire de Mar-
seille étoient ailés faire une visite à
M. révèque de cette ville. Le mer-
credi 12, M. révèque convoqua son
cler^',é, et lui fil part de la démission
qu'il avoit cru devoir donner de son
siège. H annonça en même temps
que le f^ouvenicuient présentoit à su
place M. d*lcosie, son neveu.
jNous avons parlé de plusieurs pré-
dicateurs qui se sont distingués ce
Carême par leurs talens et leur zèle.'
Nous ne ferons ici qu'en nommer
rapidement uu certain nombre. A
Marseille, Ml\l. Dufétre, Guyoti et
Cierc ont constamment attiré la l'ouïe :
les piwlications du seeond ont été
interrompues par l'indisposition rê-
(>nante, mais il lésa reprises ensuite,
et il vient de donner une retraite poul-
ies enfans. A Rouen, M. l'évèqu^
nommé de Verdun a rempli la sn-
tion de la cathédrale , et M. Tabbé
Certes celle de Saint-Ouen ; tons deux
dans un genre différent ont atliié uu
nombreux auditoire. La composition
solide du premier rappeloit la bonne
manière de la chaire ; le secoud a fait
des conférences sur la i*eligîoii, qui
ont été li'èi-suiTies. Une lettre que
nous avons reçue de Lyon loue
extrêmement le mérite oratoire de
M. Tabbé Martin, grand** vicaire de
Cahors,qui a prêché dans l'église
Saint -François de Sales à Lyon.
M. Tabbé Car bois a eu beaucoup de
succès à Bordeaux ; d'autres orateurs
reniplissoient la station dans diffé-
rentes églises de la même ville.
M. l'abbé Constans, à Milhau ,
M. l'abbé Poret, chanoine de Cou-
tances, à Cherbourg, MM. Devaux
et Morisset à Blois, M. Descordes dans
la cathédrale d'Orléans , M. Lavaurs
' dans la cathédrale de Grenoble y ont
été constamment goûtés. A Rennes,
M. Goëdro cl ses confrères ont prêché
le Carême dans lu paroisse de Tous-
saint , dans celle de Saint-Germain.
M. l'abbé Besnoin a prêché jusqu'à 2
et 3 fœs par jour ; dès le matin ,
l'église étoit remplie, et le soir l'af-
fluence s'y portoit encore. Toutes
les classes étoient également em-
pressées autour de cette chaire.
TA. Bach prêchoit tous les jours dan^
la cathédrale de Mende ; il faisoit de
grand matin une instruction sur les
fondemens de la foi , et a donné spé-
cialement des «discoui-s pour les fem-
mes. Une nombreuse communion
générale de femmes a eu lieu le Jeudi
'saint , et le jour de Pâque environ
900 hommes ont paru à la table sainte.
M. l'abbé Pangon , chanoine de Va-
lence, qui a rempli la statiqn dans la
cathédi-ale de Meaux, a eu un succès
d'autant plus remarquable , que son
début avoit été peu heureux à raison
de la maladie régnante. M. Marins
Aubert, outre les exercices ordinaires
de la station qu'il prêchoit à Bédar-
rieux, diocèse de Montpellier, ouvrit
une retraite pendant laquelle il mon-
toit en chaire deux fois par jour ;
toutes les classes se pressoient à ses
discours, et l'église ne suffisoit plus à
Nia foule. Il a fallu partager les audi-
( i36 ) .
teurs en deux divisions. De$ frailf
abondans ont été le résultat de cet
prédications réitérées.
Nous pourrions parler des stations
à Nîmes, à Uzès et ailleurs. A Perpî«
gnan , des prêtres zélés , MM. Gra-
cions , Gusinez , Oro , Saint-Pons el
Renom ont donné des instractÛHB
aux réfugiés espagnols.
Enfin , de tous côtés , il y a eu qb
redoublement de zèle, qui,sans doutei
a porté ses fruits.
Le mardi de Pâque , rabjuration
d'une protestante a eu lieu cfant Té-
glise de Saint-Paterne , à Orléans ; il
y avoit long-temps que cette cérémo-
nie étoit désirée par celle qui en étoic
l'objet.
Sur la demande de M. Veigne, dé-
puté de l'Aveyron , et en considéra-
tion des sacrifices que se sont imposés
les liabitans de Saint- Aifrique, te mi-
nistre de l'instruction publique , qui
vient de sortir , a alloué une somme
de 2,000 fr. pour l'établbsement
d'une école de Frères à Saint -Af-
frique. Précédemment ce député, sur
la demande de M. l'abbé Barthe, an- -
eien principal du collège de Saînt;-
Affrique, avoit obtenu de Marie-Aïué-
lie 100 fr. pour cette école.
Grâces au zèle et à la générosité
de MM. M. frèk-es , Téglise de Creo-
zier-le-Neuf, diocèse de Moulins,
vient d'être rendue à l'exercice de la
religion. Un presbytère et quelques
terres environnantes ont été domiés
en sus. On estime que l'adiat et la
restauration du tout se sont élevés à
12,000 fr. Un curé a été nommé. Les
procédés des frères M. sont d'autant
plus remarquables, qu'ils ont eu à
lutter contre le mauvais vouloir de
l'administration co^nmunale, qui a
suscité mille embarras et' mille ti*a-
casseries.
Un journal annonce que le duc de
( *37 )
Ifassau' Tient de noininei* deux pro-
fesseurs de théologie pour le sémi-
naire diocésain de Limboui^g. Il est
assez singulier apparemment que ce
soit un prince protestant qui nomme
des professeurs de théologie catho-
lique. On ajoute que les aspirans au
ssBcerdoce auront désonnais à passer
deux années dans une Université
étrangèi'e pour y étudier en théolo-
gie, et qu'ils feront ensuite deux ans
au séminaire de Limbourg. Le jour-
nal dit qu'on se promet de gi^ands
fruits de cet arrangement pour les
progrès des élèves. IVous avouons que
cet arrangement nous inspire au con-
traire des craintes. Quelle est cette
Université étrangère , où les élèves
coinuienceront leur théologie? Il faut
croire que ce ne sera pas une Univer-
51 lé pi-otestante ; mais il y a en Alle-
magne des Universités catholiques
qni ne sont guère plus rassurantes
pour Vorthodoxie de leurs élèves.
POLITIQUE.
M. de Céhœaiaik^ê pas toaUà-fait ga-
gné sou procès dtns l'affaire de l'apanage
de M. lo duc de Nemours; il n'a obtenu
qu'un ajournement, et ce n^est que partie
remise. En présentant son nouveau projet
de loi sur le système des dotations, M. le
pr^«idenl du conseil s'est expliqué de ma-
nière k ne guérir personne de la peur. En
effet , U raison qui a fait renoncer mo-
menlan^ent h l'apanage de M. le duc de
Nemouis, e'est que le roi des Tra/içais n'a
poM vomim qiCil fût pourvu en même temps d
VéiabUêMment de ses deux fils,
fiàus ne savons trop, d'après cela, si
Ton n'aaroît pas aussi bien fait de laisser
Taflaire suivre son premier cours. La dot
de la reine des Belges et l'apanage de
M. le doc de Ncmoui's venant se joindre
à la fois au chiffre additionne] demandé
pour rétablissement du fils aSné de la fa-
mille el pour le douaire de sa femme; tout
cela ensemble anroit formé un cumul
cuortiic de sacrifices; el chaque lot auroil
pu se ressentir séparément de la retenue
ou de la pudeur qu'on se seroit vu obligé
d*y mettre. Au lieu qu'en les isolant ainsi
les uns des autres, pour les empêcher de
faire masse, chacun de ces lots en parti-
culier paroitra moins lourd , moins ef-
frayant, et Ton ne s'enhardira que davan-
tage à le porter haut.
De la part de M. l'iiitendant de la liste
civile, c'est une combinaison qui lui fait
le plus grand honneur, que de n'avoir pas
voulu qu'il fût pourvu en même temps à un
double établissement princier. Il y a plus
d'argent qu'on ne pense dans cet en même
temps, et jamais peut-être il n'a été fait
un plus heureux emploi de ces deux mots
de la langue française. Dans une occasion
semblable , en même temps est une vraie
découverte, qui vaut son pesant d'or.
Tout est admirablement calculé, au
surplns.dans le discours de M. Mole, pour
le rendre émollient et adoucissant. Re-
marquez qu'an lieu de vous dire en par-
lant du roi des Français : l'établissement
de deux de ses filsy il a soin de vous en ca-
cher trois, et de vous dire : rétablissement
de ses deux fils; comme si tout finissoit là,
et qu'il n'y eût plus personne à pourvoir
dans la famille, après M. le duc de Ne-
mours et son frère aine. Il est impossible
de mieux s'y prendre pour ne vous enga-
ger que pas à pas dans les apanages , et
pour faire durer le plaisir.
Un journaliste gascon avoit été appelé
à Paris comme m^>decin extraordinaire
auprès des ministres du G septembre,
pour prendre soin de leurs jours, et tra-
vailler à leur conservation s'il y avoit
lieu. On annonce qu'il se remet en roule
pour retourner chez lui. Est-ce un bon,
est-ce un mauvais signe? Ordinairement
le médecin ne renonce à ses malades: que
dans deux cas : ou quand ils sont déses-
pérés, ou quand ils sont guéris. I^e 6 sep-
tembre est-il guéri, ou bien est-il déses-
péré? Voilh ce que le départ du médecin
gascon laisse indécis ; mais c'est l'un des
deux.
PAtllS, 19 AVRIL.
M. Persil est nommé président de la
commission des monnoics, en/emplacc<
ment de îVf . le comte de Sussy, décédé.
— Avant de quitter le ministère des
finunces , M. Duchatei a contresigné Tor*
donnance qni nomme comme conseiller
référendaire de seconde classe à la cour
des comptes, M. Génie, chef de division
au ministère de rinslruclion publique;
M. Brialte , conseiller référendaire , a
été promu aux fonctions de conseiller-
maître.
— M. M arec, sous-directeur du person-
nel au ministère de la marims est nommé
maître des rettuêtes, avec autorisation de
prendre part auie travaux du conseil
d'état
— M' de Rémusat, sous-secrétaire d'é-
tat au ministère de Tintérieur, a donné sa
démission.
— On annonce que M. Gustave de
Wailly, chef du cabinet de M. Tinten-
dant-général de la liste civile, suivra M. de
MoDtalivet à rintérieur« dans la même
qualité.
— On dit que, pendant tout le temps
qne M. de MontaUvet sera ministre , Tin-
tendance générale sera gérée provisoire-
ment par M. Germain Delavigiic , con-
servateur du mobilier de la couronne.
— Le maréchal-de-camp Létang a été
nommé au commandement du départe-
ment du Pas-de-Calais (cheMieu Arras).
— M. Ozaneaux, inspecteur de l'Aca-
démie de Paris, et précédemment recteur
de l'Académie de Toulouse^ a été nommé
inspecteur général des études.
— M. G nigniaut, professeur à la Faculté
des lettres, ancien directeur de l'Ecole
normale , a été élu membre de T institut
(Académie des inscriptions et belles-let-
tres) , en remplacement de M. Van-Praet.
— M. de Salvandy , ministre pour la
première fois , a pris hier possession de
l'hôtel de Vinstruction publique.
— M. Lacave-Laplagne , nouveau mi-
nistre de$ Gnances, étoit gendre de feu
(*38)
M.Tarrible, ancien tribun, dit un journal
du matin , et neveu de M. Barris , qui est
mort président de chambre à la cour de
cassation. Elève de rEcole-Polytechni-
que, oflicier du génie, il quitta le service
pour l'élude des lois, après le licencie-
ment de l'armée de la Loire, il fut nommé
substitut ù Etampes (Scinc-et-Oise), en
i8uo, et l'année suivante conseiller réfé-
rendaire de '2" classe près la cour de
comptes. En iSsS , le roi Charles X Je
promut au titre de conseiller référeu*
daire de i^* classe. Après la révoiotion,
M, Lacave-Laplagne fut nommé officier
dans la légion d'artillerie de la gaiMe De<
tionale plus tard licenciée à caaio de ses
opinions réimblicaiues. En i83e,ikK^t
la croix de la Légion-d' Honneur, puii eu
i833, le titre de conseiller-raailie de la
cour des comptes, il y a deux ans. il « ëlÂ
élu député à Miraiidc ( Gers) , qui avoit
nommé i>récédc*mment M. Thiers. L*aa«
née dernière, M. liacave-Laplagoe a été
chargé de faire un rap^iort sur la rédiM?
tion des rentes.
— On lit aujourd'hui dans le Jownd
des Débals : « S. A. U. madame la ducheiie
d'Orléans viendra à la fronilère «çoom-
[)agnée par sa mère, et S. A. R» If. Je d^ç
d'Orléans ira lui-même la recevoir aor le
territoire français. »
— Le Journal du Coninurce , qni avoit
d'abord gardé le silence, le rompt aujour*
d'hui, pour dire que la conduite du nou-
veau cabinet tenue hier aux dcnx cham-
bres manque de franchise cl d'habileté.
« En voyant M. Mole se faire gloii^tfb
naugurer le nouveau cabinet à la fa-
veur du mariage du prince hérédi-
taire, la chambre des députés pou-
voit pressentir un système de répa-
ration; et l'on disoit que les illusiree
Gançailles seroient célébrées par un acte
solennel de clémence. Mais à la chambre
despairs^ IM. de Dreux-Brézé ayant adreaef
des interpellations, MM. Mole et Montali:
vet ont déclaré que leur politique contî
nueroit la système suivi depuis sept ans,
et ajouté qu'ils ne retireroicnt pas tes loi;
de déportation et de noniévélaliun. »
( »39 )
— Lie Jomrmài de Parit eonlînne son
ipposilton. Il blftme fortement rajoame-
Beat de l'apanage da dao de Nemours.
■ A nos yeux ,■ miens Tcmdroît un retrait
|nir et ûmplc. Du moins , ce scroH une
■ffaîre vidée, une faute commise d'an seul
coup ; on dC'toumeroit la tète, et ronîroit
de^ftnt soir.. Mais le ministère du 1 5 avril
D*a pat même le courage de ses foib fesses,
et ioot en s'annibilant dans le présent,
îl ne snl que semer des embarras dans
FaTenlr. ■
— Le Journal des DébaU fait encore un
peu dfopposîtîon. L*ajourncnient de la loi
<FapaDa|;e, pour cette feuille , c'est le re-
tmil blâmable de la loi. «Les principes
soniamkh lintqu*on voudra ; mais de lait
la loi est retirée ; pour les chambres, pour
le pays, pour les factieux et les calomnia-
teurs, elle est retirée. »
— C'est Tendrcdi prochain que com-
menceront & la cour des pairs les débats
de l'affaire Meunier.
— ^\. Sébastian!, depuis quelque temps
À Paris, fait ses préparatifs de départ pour
reioumer ^Londres.
— M. /e -comte d'Appony, ambassa-
deur d'Autricibe, est parti hier pour
Vienne.
— Le général Bugeaud est arrivé le 5
à dran. Après son débarquement, la
bruit de l'éTacuatlon du camp de la Tafna
a couru dans la ville.
— Le tribunal de police correction.
ncUe a condamné hier le sieur Franck à
dix mois de prison, loo fr. d'amende, et
Ifs sieais Cbarvet et Paget, chacun à six
mois de prison et loo fr. d'amende. Au
mois de décembre dernier, il a voit été
saisi an domicile qu'ils occupoient en
commun, 124 paquets de cartouches à
billes, des balles et de la poudre. On dé-
oonviit aussi plus tard , au même domi-
cile, un pistolet dans un pain de quatre
livres très-ancien. Sur des listes dont il a
été question dans l'affaire des poudres, on
a trouvé le nom de Franck.
— Une portière de la rue de Mesnit-
Montanl, sortant de chez elle avec un sac
I
d'argent, destiné, assure-ton, ù son pro-
priétaire, est accostée par deux individus
qui se disent Espagnols.; Bientôt, comme
il est arrivé tant de fois , l'on d'eux voulut
changer des pièces jaunes contre des
f»ièces de cinq francs , et la malheureuse
femme oublia le passé, négligea l'expé-
rience , en croyant faire un immense bé-
néhce. 11 n'est pas nécessaire de dire que
la somme qu'elle |K)rtoit, et qu'on élève à
5oo fr. , se trouva réduite à quelques rou-
leaux de jetons en cuivre.
— Un journal assure que 96,600 feu il les
politiques se disiribuent quotidiennement
à Paris, ou [larteut pour les départemens.
— La caisse d'épargne de Paris a reçu
les 16 et 17, 285,931 fr. ; elle a remboursé
1 million 860^000 fr.
— Des ouvriers sont occupés à planter
des arbres en allées sur ta place Saint-
Sulpjce. Au milieu de cette place, un ter-
rain est réservé pour y construire une
fontaine. Ou doit aussi ouvrir une grande
rue en face de l'église, qui iroit jusqu'à la
rue du Chêrchemidi. Un journal dit que
ces travaux sont exécutés sur des plans
faits sous Tempirc.
— On fait en ce moment un égout à la
Croix-Rouge. On y construira aussi une
fontaine.
— Il y aura demain jeudi éclipse de
lune. Elle commencera à Paris deux mi-
nutes après le coucher du soldl, à 6 hen-
res 59 minutes; l'observation totale com-
mencera à 8 heures pour finir à 9 heures
40 minutes. L'éclipsé cessera entièrement
à 10 heures 44 minutes.
Quoique l'écIipse soit totale , notre sa-
tellite n'est point pour cela invisible; la
lumière diffuse lui prête une teinte pâle
qui offre un aspect très - remarquable ,
surtout lorsque le ciel est serein.
J-Jli':
NOUVELLES DES PU0VI]VCE8.
L'ouverture publique du Musée de
Versailles est fixée au V mai.
— Le Guetteur de Saint-Quentin, du
&6, fait un déplorable tableau de l'état du
( i4o )
commerce de celle vilie. Toules les bran-
ches d'induslric sont aclueUemcat en
toaffraace.
— Le 1 4, le préfet de la Nièvre est ar-
rivé à Glamecj avec le général comman-
dant le départemenl, et des Torces impo-
santes. La garde nationale, qui avoit rc-
fasé de prendre les armes lors des der-
niers désordres, a été provisoirement sus-
pendue. Dans la soirée, on a fait des ar-
restations. Deux escadrons de cavalerie
étoîent stationnés sur les deux principales
places, pendant que des détacbemens de
vingt hommes, dix à pied. Icmoosquelon
chargé à la main , et dix à cheval, le sa-
brç au poing, escortoient les gendarmes
pour leur prêter main-forte en cas de be-
soin.
L'ordre n'a point été troublé au mar.
ché du 1 5, où Ton s*est servi des nouvel-
les mesures.
— Il paroît qu'on cherche toujours à
égarer les populations de la Loire-Infé-
rieure ; les feuilles de Nantes invitent la
classe ouvrière et les habitan's des cam-
pagnes à se méfier des bruits qu'on veut
accréditer.
— Les journées des 9, lO et ii ont été,
à Limoges, les plus froides de l'hiver. Le
commerce dé cette ville est en ce moment
dans un état fort triste.
— I^ fils d'un manufacturier de Li-
moges a eu le bras pris et broyé entre
deux roues. Ce jeune homme qui n*avoit
que i5 ans, donnoitavec une intelligence
rare ses soins à la filalure de son père.
— La Gazette fU^ Limousin dit que la
grippe, ainsi que les autres maladies pro-
duites par la saison constamment rigou-
reuse et la misère, ont fait beaucoup de
victimes dans la Corrèze ei la Dordogne.
Oetle feuille prétend que les cimetières de
plusieurs paroisses ressemblent à des
champs labourés.
— M. Ferrand, conseiller à la cour
royale de Lyon, vient de mourir.
— La souscription que le Uéparateur a
ouverte, afin de venir an secours des mal-
beureax ouvriers de Lvon, va toujours
pfèr
Imd
croissant ; elle s'élève aujourd'hui 2i
de 3o,ooo fr. Cette feuille annonce
la profonde misère des ouvriers en
commence à provoquer de pnisM
sympathies parmi les population^
villes voisines, et que le Journal ds Va
a ouvert à Bourg une souscription eo
faveur. « Nous faisons des vœozi dîl It-j
Béparateur^ pour que le noble czeniplr]
donné par le Journal du CJin trouve de
nombreux imitateurs. Plus les besoin» se
multiplient, plus il faut que les seconn*
soient abondans. *
— ^Dernièrement, à Lyon, pendant que
des oisifs écouloient un marchand d'or-
viétan sur la place Louis XVI, on vit tout*
à coup des gendarmes saisir dena indivis
dus qui paroissoient peu écouler. iei p^
rôles emphatiques du charlatan. L'on le
laissa arrêter; mais l'autre fit une
tance telle, qu'il parvint à s'échapper.
se dirigea du côté du Rhône, poufoin,]
par deux gendarmes, et trouvant le ehe^;]
min barré par le poste du pont Moraail
cet individu se jeta à l'eau. Ajanlgagi^
la nage un banc de gravier (]ui se tKÇja^j
vers le pont Charles X, il sycnil.mi in-
stant on sûreté; mais voyaplbîeoldl que
les gendarmes et des agens diffM^Uce ar-.
rivoienl à lui dans des petits bateaux, îf {
se précipita de nouveau dans le flëuvc~LB |
courant Tenraienoit rapidement; ettd[j
spectateurs pensolent qu'il alloit échap-
per, lorsque les batelets faisant forte de
rames, l'atteignirent enfin vers le ponlde
la Guillotière.
— M. le général Campredon, pair dr
France, vient de mowir b Montpellier, k
l'âge de 76 ans.
EXTÉRIEUR.
KOIIVELLE8 D*E8PA<SJ1E.
U roi Charles Vétoit le is à Eslell»/
et parfaitement rétabli.
— TiC quartier-général de Fhifant doa
Sébastien est h Tolosa.
— Les Anglais faits prisonniers dans
l'affaire d'Ucrnani sont an dépôt de Las-
cano.
( t4
— La désertion continue dans l^année
rtvolotionnaire.
— On écrit de Pau qu'il y a en de gra-
'^ désordres à Sarragosse pendant les
^piitiées des 9 et lo. Le peuple a formée
d|t-on, une junte indépendante . compo*
ibd*nn boucher, d'un tailleur, d'un fer-
Uantier, etc. On parle aussi de désordres
CHAMBRE DES PAIRS.
(Préndencede M. Pasqnicr.)
Siane&du 18 HvriL
'
M. Burlhe étant devenu ministre , la
chambre nomme pour secrétaire, ù sa
place, M. le duc de Gararaan. MM. MoIé,
LAca^e-Laplajg^oe et Martin (du Nord)
TÎenneol de la chambre des députés.
M. lo président du conseil monte à la
tribune, et fait part du mariage de M. le
dnc d'Orléans, sans entrer dans tous les
détails qu'il a jugé nécessaire de donner
à. Vautre chambre. Ayant à parler do
la nouvelle combinaison ministérielle,
W. Mole est aussi assez bref. • Nous
narcheiens, messieurs, dans les voies de
ibnneiê et de sagesse qui seules peuvent
IMrteTvec \e présent et assarer l'avenir. »
ir. JCK MAIIQUIS AfiORErX-BRÉZÉ. Il y
«, mcH\eat$i deux choses dans le discours
que vous venes d'entendre : l'annonce du
mariage de M. le prince royal , puis l'an-
nonce de la formation d'un nouveau
cabinet. Je tous prie d'élre convaincus
qoe je ne tcux pas m'occuper de lu pre-
mière partie du discours de M. le prési-
.dent éa conseil; mais je lui demanderai
de vouloir bien nous donner quelques
éclaîrclfisemens sur la ligne politique qui
sera soivie.
> L'ao'ien ministère a voit présenté di-
verses lois qui ont soulevé de vives récla-
mations de la part des chambres , de la
presse, de l'opinion publique. Or si,
comme il est permis do le croire, d'après
la communication qui vient de nous être
fiilc, il n'y a rien de changé dans la ligne
[.olitîqae suivie jusqu'à ce jour, je de-
manderai alors quel sera le sort des lois
^Êt j'ui signalées tout à l'heure. Seront-
dles retirées? Dans ce cas , M. le prési-
dent du conseil se serait abusé lui-même
mr le Gens de sa déclaration, et si eHcs
■e le sont pas, comment expliquer la re-
* )
traite d'hommes aussi importans que ceux
qui les avoient proposées, de concert
avec M. le comte Mole, et qui dévoient en
être avec lui les éloquens défenseurs?»
M. Moi>. Quoiqu'il ne soit pas dans
nos usages parlementaires de répéter à
une chambre ce qui a été dit dans l'au-
tre , je répondrai au préopinant que les
explications qu'il demande ont été don-
nées à la chambre des députés.
M. viLLKMAiN. Je demanderai à mon
tour si la loi de non-révélation , soumise
en ce moment h une commission, et qui
a éprouvé une si vive opposition, ei dans
celte chambre et à l'extérieur, sera reti-
rée. Je prie M. le président du conseil de
s'expliquer à cet égard.
M. de Montalivet répète à peu près tout
ce qui a été dit à la chambre des députés.
« Oui , ajoute le ministre de l'intérieur,
nous retirons la loi d'apanage, mais en
maintenant le principe... D'autres lois
avoient été soumises aux chambres , par
exemple, à la chambre des pairs, la loi
de non-révélation (mouvement de curio-
sité) ; la chambre me permettra de faire
remarquer à l'honorable membre que ce
projet a été apporté ici par le garde des
sceaux; qu'il a été soumis à l'examen
d'une commission ; que cette commission
est composée des hommes les plus con-
sciencieux et les plus savans ; je n'ai pas
d'autre réponse à faire an préopinant ; je
le prie de vouloir bien l'accepter. (Elon-
ncment et rumeurs.)
» Je ne crois pasque l'honorable mem-
bre ail voulu faire allusion à d'autres lois:
à celle, par exemple, qui a été présentée
sur Alger. La discussion de celte loi sera
une occasion pour le cabinet de dire son
sentiment sur celle conquéle nationale.
A-l-il voulu parier de la loi relative à la
déportation? Je n'ai pas h prendre ici la
parole au nom du cabinet. Seulement si
une occasion se présente de dire mon opi-
nion sur les lois volées il y a deux ans,
dans l'inlérêl do l'ordre et de la conserva-
tion, je la saisirai avec empressement. Je
dis haulement que ces lois m'ont paru
nécessaires alors et me paroissenl uli-
les pour Tavenir. Je ne sais pas, et je
ne saurais dire si, faisant partie de l'an-
cien cabinet, j'aurais proposé telle on
telle loi ; mais je dis qu'une loi étant pré-
sentée comme consé(fuence d'une législa-
tion exista nie ({ue je rognrdc comme sa*
( »42
IttUîre, je croirai de mon devoir de U
soa tenir et non de la déserter.
M. le comte SimAon auitonce que le
rapport de la loi de DOn-révéUtion est
prêt. M. ftlolé dit qu^il fievra s'entendre
avec la commission sur les amendeniens
qa'clle a introduits au projet
M. DE DREtx-BBÉzÉ. Tout cc quc j'ai
pu saisir de fexposé de principes lrl*s-in-
saisissabic de MM. Moiéct de Montali\eL
c'est (|ue le nouveau cabinet approuve
les lois dont il est question. Or, ces lois
sont toute la politique du précédent ca-
bûicl.
M. LECoSlTE DE M05iTAI.IVET. Cc qUC
je puis répondre à M. de Bivzé, c'est que
probablement il continuera de faire de
l'opposition, car la politique que. nous
nous proposons de suivre n'est autre qne
celle qui a été suivie depuis srpt ans, la
politique qui a fondé le gouvernement
constitutionnel.
M. UE DBELX.-DRÉ%É. C'eSt pOSSiblC. Jc
ne ferai probablement pas h M. de Mon
talivet le plaisir d'être de la majorité;
mais je répète que je suis dans mon droit
en insistant pour qu'on nous donne les
eiplicalions demandées.
M. Yillemain se félicite de ce que les
interpellations ont amené des eiplica-
tions qui ne seroleoyt pas venues autre-
ment
M. Pasquier tire an sort la grande dé-
putation qui, sur la demande du général
Lallemand, ira porter aux Tuileries les
félicitations de la chambre , à l occasion
du mariage du duc d'Orléans.
CIIAMBAE DES DÉPUTÉS.
(Présidence de M. Dupin.)
Séance du 1 8 avriL
IjCS tribunes sont icmplies de bonne
bcure. La séance est ouvi^rte h deux heu-
res. MM. Parant et Chatry-Lafosse ob-
tiennent des congés. Les ministres arri-
vent vers deux heures el demie. M. Mole
monte immédiatement à la tribune , et
dit : « l^e roi nous a chargés de vous
communiquer un événement également
iienreux pour l'état et pour sa famille.
Notre nationalité repose sur de jeunes et
brillans soutiens ; pour raffermissement
do nos institutions et de notre repos , il
iui falloit de l'avenir. La chambre n'ap-
^jnrendra pas sans une satisfaction toute
j patriotique que le roi a ooacin le
I de mariage du prince royal aoo filaa
I madame la duchesse Hélène de Ued*'
f bonrg-Schwcrin. Cette princesse , _
; de la haute destinée qui Tatlend , par
; rang , Tillnstration de son origine , !
■ bion plus encore par tontes les qnalilii
, qui assurent le bonheur prÎTé et I aflb^
: tion de tous les cœurs.
• Dès ce moment , il y a lien de pov-
I voir à rétablissement de rbéritier de h
; couronna. La jeune princeasf dont h
i i'rance \a «fovenir la patrie, doit ytroa-
I ver une situation digne do rang qui In
: (>st assigné anprës du trône. Ce sera le
: vœu des chambres ; c'est celui de la. bî.
I •Cependant, messieurs, DO projet de
i loi vous avoit été déjà souaaîa, qoi eons-
titnoit l'apanage du secoad dci fkte Ma-
jeurs du roi. C'étoit là aussi nned^p»
lion conforme à tous les pnndpes de
notre monarchie constitatiottncÙe. EHb
étoit réclamée par un grand inlMt
tional , la dignité du trône; elle Fi
par les régies de notre droit jpubfic
tous les temps. L'iiérédité de k
ronne , en créant pour les princes Ai
sang royal des droits et des defoin I
part, entraîne aussi pour eux la
d'un établissement permanent,
leur rang el leurs honneurs!
» Le roi , messieurs*, n'a pas yowkn q
les chambres eussent à poonoir en
me temps à la dotation de ses dem. fi
M. le duc de Nemours lui-même fi ~
hâlé de supplier son auguste père é
fixer uniquement aujourd'hui la solKô-
tudc de son gouvernement et la vôtre, m
des intérêts à ses yeux pluspreasans. S. Il
a décide que la demande pré!»ntée pour
le prince son second ûls serait ajournée.
»Kn nous conformant à cette volonté,
messieurs, il nous seroit resté un regret
amer, celui de ne pouvoir, dafks une dis-
cussion politique, éclairer enfin Popinion
que tant de coupables efforls onX vonlo
pcrverlir. Mais des délibérations prochai-
nes nous permettront de Feôaplir ce dih
voir ({lie nous avons envers le pays, Ite
plus encore qu'envers la couronne. »
Après avoir dit que la liste civile ,
sous le poids de ses charges et de ses
criiices à la splendeur de ses monn
aux progrés de l'industrie et des
M. Mole Ut un projet de loi qui 1
à la générosité des chambres la flu
1
I
1
(*43)
s la ssmme à donner maîntenaiit au
Dc cTOiléans.
Art.
•r
• Et d'abord je dois vous faircob>orvor
que lout ce qui s'csl passé en Afrique a été
La dotation annueflc sur les j représenté avec une inexacliludc inlcu-
lut ^11* I- ...«*a As^^, vai (.«/..^c a... venir a ransser i opnnon puDiicnic , et par
A ilalcr du jour dc son mariage, clic die lopimon des chambres, il falloit
Tilinnera d'élre pavét- par avance et par | avoir recours, d'un c6lé, à toutes les exa-
on
lOOiiiïnic.
Arl. s. En cas d'extinction de ladite do-
alion par snite du décfs du prince royal
ivant son avènement à la couronne, il i a fait.
géralions, de Tauire, à toutes les réticen-
ces ; il falloit essayer de tous les moyens ,
emi)loyer toutes les formes ; c est ce qu'on
iera payé siFr les fonds du trésor, h la
pnnccftse sa veuve, une somme annuelle
dc trois cents mille fran&s à titre de
tlouaîrc.
lie président du conseil donne enfin
Itectore de Pordonnance suivante :
■ \rt. 1". I.e projet de loi présent/^ ji la
cliambre des députés le 26 janvin* der-
nier, et relatif à l'apanage de S. A. W,
H. le diie de Neoiours . est retiré.
■ Art a. Kolre président <!n conseil, mî-
niïttre secrétaire d'état au département des
afTairosélrangîîies. est chaigéde l'exécu-
tion de la présente ordotinanco.
l/or<1re du jour appelle la (li«cu*ision
dn projet dc loi snr les ci*édi!s supplé-
mciitaires. ïxî maréchal Glausel, qui n'est
H^is inscrit kî premier, demande et obtient
la parole.
m. ysoLÉ. Je snîs obligé d,^ me rendre
à la chambre des pairs, ce qui va m'empô-
ch'ep' d'assister au commencement de la
discussion. (Agitation à gauche.)
!ini. Mole, l^cave-Laplagne et Martin
(du Nord) se retirent.
Le maréchal disant à cet instant qu'il
est le justiciable dc ta chambre, on lui
; crie de toutes parts 1 C'est une erreur; il
n'y a ici personne en jugement
LK TtfAHÊciiAL. Cependant OU a dit...
LK i>iift:iUi>£3iT. 11 ne faut pas dénaturer
votre position. Vous n'avez pas la parole
comme maiéchal de France , mais comme
déi)uté bien in formé. (Rumeurs divcises.)
SI. LV. MAUÉcHALCLALHtL. C'est com-
me déf»ulé que je prends la parole.
M. LK (iC.'xcRAJ.sriiEHVJi:. 11 y a cu ac-
cusation de la part d'un membre.
M. LK l'iiKsinr.NT. N'interrompez pas,
général Subcrvic; un membre se srroit
mépris sur son droit et sur ceini de la
chambre , que cela ne changeroit rien h
ce droit qui est inaltérable.
Le maréchal entre dans de longs détails
sur son administration, et s'appesantit un
peu sur l'exiguité des moyens qui ont été
mis à sa disposition pour réparer l'échec
de la iNIacta et abattre complètement la
puissance d'Abd-el-Kader, comme levou-
Voïx de la gauche : I/C maréchal ne doit ; loîeiil le ministère du 6 septembre et ce-
pas parier, (luisque les ministres s'en j laï qui l'a précédé. Ayant à parler de la
vont.
Autres voix : 11 y en a encore deux ou
troîa.
LE VARÉCIIAL CLAl'SKL. McSSIcurS ,
depuis la glorieuse conquête d'Alger, no-
tre politique incertaine et nos tùlonne-
luens en Afrique sont pour la France un
sujet d'inquiétude et pour l'Europe un
motif d'espérance. Cependant sept années
lesont écoulées, et je moment est arrivé
d'avouer un système et dc prendre nn
parti qui dissipe tous les doutes.
Plus que personne j'ai le droit de pren-
dre la parole dans cette grave question.
0*ailltiurs, vous le savez , ce droit est de-
venu ponr mot un devoir, et ce devoir
impérieux je viens le remplir.
j contribution de Tlemcen, qui a déjà oc-
cupé la chambre, le maréchal trouve tout
simple qu'on ait fait supporter aux habi-
lans une partie des frais d'une expédition
qu'ils avoient demandée Pour le chiffre,
dit-il, il a été modéré ; mais quelque mo-
iléré qu'il fût, les hommes qui dévoient le
payer ont prétendu qu'il excédoit leurs
moyens; peut-on s'en étonner, pour peu
que l'on connoissc les contribuables de
tons les pays, et surtout les Arabes?
Au sujet dc Constantine, le mare*
ch'dl Clausel s'exprime ainsi : « Dans
cette affaire, un grief domine tous les
aulnes ; on me reproche d'avoir enlropris
'expédition dc Constantine sans y avoir
Hé explicitement autorisé j on subtilise
l
été
sur les moU, on dit ■■ Nous avons permii ,
mais non ordonné; et comme févéne-
metit n'a pas répondu tnx espérances, on
se prévaut d'une éqniToquc misérable
pour échapper à ia responsabilité.
• Je demanderai à tous les hommes de
bonne foi, à tous ceux qui connoissent la
Talcur des actes du pouvoir, sous quelque
forme qu'ils se manireslent , ce qu'ils au-
roicnt pensé i ma place, en recevant la
nouvelle que le gouvernement apprenoit
avec sa lis lac lion que j'entreprcnois l'ev
pédition de Gonslanline, et qu'un fits du
roi parloit pour l'Afrique. M. le duc de
Nemonra venoit-il seulement en Afrique
pour visiter une viile secondaire? Mes-
sieurs, je ne devois point le croire , je ne
l'ai point cru i ot j'ai vu au contraire dans
le voyage du prince l'approbation la plus
formelle de la décision que j'avois prise. •
Le m aréchal ayant h chercher les causes
du désastre, les trouve dans la rigueur du
temps qu'on ne pou voit prévoir, et dans
le mauvais étal et rinsnfUsance du melé-
liel qui ont retardé la marche de l'armée.
En finissant, le général se plaint amère-
ment de sa destitution.
M. Jauberl parle longuement aprts le
maréchal , cl veut trouver des coupables
partout; il blime tantût la commission ,
-tanifti la chambre . et puis le gonverno-
ment, e( puis le maréchal , cl puis l'oppo-
sition , et puis le pays, dont l'opinion est
favorable k la conservation d'Alger.
Séana du 1 9 avril.
I« président, après avoir consulté la
chambre, tire au sort les membres d'une
grande dépntalion, chargée d'aller porter
su château des félicitations, i l'occasion
du mariage du duc d'Orléans, L'ordreda
jour est la suite de la discussion des cré-
dits supplémentaires. M. deRancéveut
détruire les attaques qui ont été dirigées
contre le maréchal Clausel, soit en de-
hors de la chambre, soit ï la chambre
même. D'aprùs M. de Rancé, le maréchal
a suivi la conduite qui lui a été tracée
par les dîfféreas ministères que nous
avons eus. L'orateur annonce qu'il va lire
une pièce qui n'a été communiquée ni \
1* commission, ni k la chamLre- (Mur-
mure au centre.)
Ikl. de Rancé dit que ce n'est pas une '
pièce conridenliclle. C'est une Icltruadres-
séc par le roinislrc de la guerre an mare- ,
44 ) . •
chai, pour l'engager àanéantir jusqu'au
traces d'un traité conclu avec Abd>d-
Kaderen i834, et qui donnoit h ce der-
nier un pouvoir trop étendu. Le ministre
do la guerre disoit dans cette lettre qi'ri
valoit mieux renouveler toutes les hosti-
lités avec ce chef, que de lui laisser pren-
dre de nouvelles positions auprès dei.
occupations françaises.
Voilï cette lettre , poursuit 'l'oralenr;
dira-t-on maintenant que le maréchal a
agi sans ordre, et que la guerre Miivie
qu'il a voulu faire à Ahd-el-Kadcr ne fol
pas approuvée? M. de Rancé cilo aOMÏ
plusieurs dépêches favorables au ma-
réchal.
M. Baude croit qu'on auroit pa moim
dépenser en Afrique et obtenir In mAnM)
résultats. Il laitensuite on noir tableau de
la ville de Tlemcen , obligée. poHp^ef
l'imposition eilraordinaire, de se livnrl
la rapacité des juifs qui prenoieiU la
menblesel les effets à vilprii. Le mécon-
tentement des habitansde TIcincen.K-
Ion M. Baude. a beaucoup nui..& l'cipé-
dilion de Constantine. en mettant les po-
pulations en défiance contre lesFrançâb.
M. Baude blâme le moment choisi pov
l'expédition. A Alger, dit-il, on Mil»
pendantaussi bien qu'eu France les team
où les chemins sont praticables. M, Ban«
ajoute que les munitions de guerre ont
manqué; ce qui a fait plus de m*! que
l'ennemi et la tempête^
-(* ^«-'-»« aarifii f« «1ère.
BOVBBE DE PABIB DU 10 ATBII.
CINQ p. 0/0, j. du !î mars. 100 fr. 76 e.
QUATllEp.O/l),j. de mars. 08 fr. 1& c.
TROIS p.O/V,j. lie déc. TSfr. 06 c.
Qaulre 1/2 p. 0/0, j. de maïa. 000 fr. OOc.
Art. delà B;iiM[iic. 34IOrrOOG.
Buiis du TiÉior. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 e.
Oblig. de la Ville de Paria. 1 170 fr. 00 e.
Quatre caeiiu. llOOfr'.OOc.
Cuisie hjpnlhécairc. SlOFr. OOc.
Bénie de Maples. OSfr. OOc.
EnpTunl roninin. 102 fr. 1/2
Emiirunl Belge, 000 fr. 0/0
Emprunt d'Halli. UOO fr. 0/0
Renie d'F.spigne â p. 0/0. !â fr. TfS
1^
L*Ain DE XA RELlGIom
paroU les Mardi. Jeudi
Rdamedi.'
.On peais'abonner d(«
i*'eU5de chaque mois.
N** 2801 .
SAMEDI 22 ATRIL 1837.
PRIX1>E L'ABONNEMEIIT
fr. <.
1 an 36
6 mois ..'... 19
5 mois 10
1 mois 3 Se
iac
CIRCULAIRE
I.»ARCHEYÊQ13£ DE BESANÇON.
-Quoique nous ayons d«nné une
notice sur le respectable M. BreulU
lot 9 du diocèse de Besançon , nous
flonimes persuadés que l'on noUs
MHira gvé de reproduire la circulaire
pleine d'aine et d'intérêt que M. Far-
dietèque de Besançon a adressée , le
53 mars, à son clergé sur ce digne
prêtre et sur les services rendus par
lui au diocèse :
m La visité pastorale que je viens d'a-
diever m?« empêché de vous demander
plus tôt le suffrage de vos prîtrcs pour
M. ©reuillol, directeur et ancien procu-
reur du graod-séminaîre, que nous avons
perdu le a a février de celle année.
• En vous nommant ce respectable prê-
4re, je vous rappelle le fondateur de tous
nos établisseraens ecclésiastiques, celui
auquel nous devons l'état présent du dio-
4rèse, qu'il a contribué, plus que per-
sonne, à tirer de ses ruines : homme de
foi, il a entrepris et achevé avec le se-
cours de Dieu , ce que le génie le plus
hardi aurait à peine osé concevoir. On
peut dire que son attrait propre et sa
grâce spéciale a été la conservation et |e
soin des vocations sacerdotales.
» Un court exposé de sa vie sufiiroit pour
en convaincre, si ce n'étoit là le cri de
ttoDtes les bouches, et surtout de tous vos
cœurs.
»M. Breuillol naquit en 1768 à Droit-
fontaine , canton de Maîche, dans les
montagnes du Doubs : il étoit issu d'ane
Tamille honnête et bien chrétienne, plus
laborieuse que fortunée. Sans avoir des
tatens e&traordlnaires, il se distingua dans
ses classes par son application et des pra-
Tome XCUr. LJmi^fe la Religion,
grès soutenus; mais ce qui brilloit le plus
en lui étoit sa piété et sa bonne conduite.
• Dès son début dans le ministère, ou
remarqua en lui beaucoup de vertu , une
grande droiture, un excellent jugement
et un dévouement sans bornes.
ȣn 1791, il refusa le serment, fat
quelque temps en prison, et, en étant
sorti, resta caché dans le pa>s, où il ren-
dit les services de son ministère dans les
-environs et bien au-deià. Ses travaux
furent dès lors extraordinaires, et ses fa-
tigues proportionnées à sa vigoureuse
constitution , qu'il ne ménageoit pas. Ses
voyages, toujours noctumi;s, à cause de
la difficulté des temps , étoient habituels
et accompagnés souvent d'accîdens fâ-
cheux , au point que ses jambes étoient
chargées de cicatrices par suite des plaies
nombreuses que lui avoient occasionnées
ses chutes.
» Plus son ministère fut pénible , plus
il porta de fruits : il dés^tbusa du schis>mc
un grand nombre de personnes ; il rendit
"d'importans services aux prêtres dépor-
tés, en leur procurant et leur portant lui-
même les secours qu'il sollicitoit pour
eux. Investi de la conGance de M. de
Chaffoy (i), grand-vicaire du diocèse,
alors retiré dans le comté de Neufchàlel ,
près de la frontière, il prenoit ses i.>i-
structions -et les communiquoit aux prê-
tres restés fidèles et aux bons catholiques
qui souffroicnt tout l'orage de la persécu-
tion.
«Aussi prévoyant que zélé, M. Breuil-
lot pensa , dès 1 796 , lorsque la tour-
mente eut un peu perdu de sa force, à
former des écoles pour préparer de loin
des élèves pour le sanctuaire, il se servoit
pour cela de séculiers bien choisis, dont
il fut toujours l'ame et le conseil. Ces
écoles, établies d'abord îi Chamescy, Bre-
(1) M. l'évêque de Nîmes.
\^
^
.^
5
( i46 )
lofnviîlcrs. Surmonl el f;ml:juc» anlrc» au diocèse; à Ornans cl à Belvoir, dini
endroits, se multiplièrent bientôt sous le Doubs; h Luxcuil, Vesoul et Maroay,
son influence, de sorte que, lorsqu'il fal- dans la Haute-Sa^Jne, outre la maison de
lut , après le concordat, former un sémi- Marast qui avoit été fondue dans les pré-
naire, M. Breuillot put en présenter les cédentes. Enfin, sur ses vieux joars, il fit
él^mens : ce fut vers lui que tous les re- Tacquisition de l'ancien couvent de Con-
gartls se dirigèrent, ainsi que vers les an- solution, sur les bordsdu Dessonbre, oùae
ciens directeurs, au nombre desquels réunirent, il y à peu, Ornans et BeWoîr.
rtoit M. Baud, homme également véné- ,,,.,,.
rabic, que le diocl-se pleurera long temps, , ' '' «««bl.ssemenl de ces m»»»* «e
et qui .devenu supérieur aprte M. Tom- [?T îlTf/n".'* '^ »•""•**'**
b.1 , soigna le spiriluel et Ic5 études avec »'• B";*"""»' : •• '«' «" <'<>"'"' le»éièw.qri
une pr,,dmce consommée cl la piété tfnn [ *""t". ra«emblés. Commet M. Itenl-
saint . pendant que M. Breuillot réunis- '"' P"l '• *"ffi^ *, «^ double som et .Umi-
soit 1rs piern» éparses du sanctuaire, et *''?f " *""• " '^"''. '^ .«•"T"^ '.*??
inlércssoil à sa reconstruction la charité qu'^onne au centuple à la viv«alédetafoi.
<lc tous. Au nom et à la voix de M. Brcuil- *'?"' ^'' " ?P*™" 1" «■» '^f'» . «l «• «*■
lot, on lit des efforts et dt» sacrifices. «'.'««J»""'* de correspondre à Mi des-
dont le bon usage, entre les mains de c«t *""^ *'°"'r "»."'!"' ''^* ' j'T'î^.'t'
)iou.me apostolique. Ini acquit la con- """'''«: """'*" •'«'nstr.es delaeiiante.
fiance cnilère du peuple et du clci«é. '""' *'°" "'°'P'?y^ P" *?' ««««"«t •»««
.11 ne fat appelé à cette œuvre qu'en "l '"""S* qu aucune fatigue ne rebo-
i8o5. Jusque là il .voit été. depuis le «»•'.. a^«« »"« persévérance que rien n
<:oncordat, curé de Laviron, paroisse ^^^^* •
dont il a consen'é le plus tendre sonvc- »^Iais. ce qui est encore pins idmin-
iiir, et où il a demandé sa sépulture. Il b*c en lui que ses œuvres, c*étoil reprit
lai en coûloit de la quitter ; mais son sa- <iui les animoit et les sanctifioit. Dau «n
crifice fut entier, et on peut dire de lui accablement d'affaires sem'blable à celui
<|u*il se dévoua corps et biens à la grande q«» l'écrasoit, jamais il n'omellolt ses
œuvre des séminaires. Docile à la voix de cxcxcices de piété: il savoîl tonjoiirs
Noire-Seigneur, il commença par prati- trouver, dans un temps on dans on anlit»,
quer le conseil de la perfection évangé- ^c loisir de faire oraison, s« visite an saint
lique, de tout donner. Il employa pour Sacrement, sa lecture de piété, de dire
les besoins de ses parens ses petites res- paisiblement son bréviaire, et de se pré-
sources patrimoniales, partagea son mo- P*'*^'' ^ *» messe. El où anroitil pn psi-
dcste mobilier tntre la maison de Marast, ser ailleurs cet esprit plus grand qoe tous
qu'il venoit de fonder, et le séminaire, les obstacles, ce cœur pins étendn qne
et se mit bU travail avec d'autant pins de ^^^^ ^^ besoins, cette patience dM8 la-
confiance qu'il n'avoit rien. <I"«'^e il possédoil son amc, celle affabi-
.Dire combien la Providence a béni lil^S cette condescendance qui Inîavoieul
cet abandon, c'est ce que les œuvres «^^"lé un nom qui fait 5 Ini seul son
de M. Breuillot^ proclament assex. Le ^^°Sc? Et. pourquoi ne le lui donnerois-
grand-férainaire avoil servi , pendant la Jc pas, pourquoi ne Tappellerops-je pas
révolution , à dilTérens usages : on en avec vous tous, messieurs : Le bon pire
avoit bouleversé toutes les parties ; BveaUlot ?
Al. Breuillot le rétablit dans son état pri- . Cet homme vénérable s'affoiblîssoit,
milif. Sentant qu'un grand séminaire ne cl, cependant, voulant remplir sa mis-
se recrute que par les écoles ecclésiasli- sjon jusqu'à la fin, il conlinuoitla classe
ques , il en établit à Orgelet , Nozeroy cl d'iiislruclions pratiques sur le Bituel dont
\flux .«^ur Polignv, dans le Jura , alors uni il s'étoit chargé au séminaire, qu'il édi-
( '47 )
SoU lonjoàn par sa présence el sa rtgn-
•le n'ai foqneles deraièrw lueun de ce
HambcBii dn jnste, que le SeiRnear BToit
■llniné en ce diocèse pour y répandre la
lie et la chaleur. Mais qneje me suisesli-
méheoteuxd'avoirpiicontetnpler ce front
■î c«hne, connotlre celle ame si belle,
M eiprîmer noe rcconnoissance dont
je rais le premier débiteur, entrer dans
An «initie, et lui témoiguer la iniennel
]e n'ai pn fermer de ma main les yeus de
cePbfl. le service de nicii m'appeUnt. j
*) moment de son agonie, sur un autre
point àa dioctse ; mais j'ai pa l'embras
semrson Ut de mon, etsouhailerisoii
ame le» bénédictions dont il avoil recula
sonrceet le gage le pins précicui dans les
Mciemen» de l'Eglise qui lui furenl ad-
ministrés ï temps,
>Qne ee moment de deuil offroit un
EpecLacle louchant: Cet homme honoré
de laconfiance de tont le diocèse, chargé
deaesanmônesetdesesdons, éloil cou-
chO sur no panvre lit dans une chambre
nne, meublée de quelques chaises de
boia. 0 Seigneur 1 c'est ainsi que se trai-
tent letfamkde rotre pauvreté, ks ca-
aaax de ïolre proridence. Tout pour les
antres, et rien pour eux i c'est le divin
exemple que nous a donné votre Fils sur
la croix : qu'il est bon (le le suivre, et,
pour nn prtlK nirloul, de se dire, nudiu
Mtulam iraccn Mfuar .'
■ H. Breaillot nous apprend à tous,
mesùean. par cette extrême simplicité
tlai» laqodle îl a vécu et il est mort, que]
est le véritoble esprit de notre vocation,
combien nous devons nons empresser
(Tènvoyeran ciel devant iiousdesbonne.-i
ceavres, le» seules richesses qui puissent
n«Nis y snivre. 11 avoit lellement placé
tonles le» siennes en Dieu , qu il laisse h
peine de quoi acquitter le nombre de
messes qu'il demande dans son tesia-
menl, monument de son esprit de désin-
téressement et de m'ort an monde ; mais
îl dit, qu'en cas d'insuffisance, il espère
qu'on ne l'oubliera pas, et il charge son
bérilicr de réclamer pour lui les priiTc:
des ecclésiastiques et des fidèles det pa-
roisses aniquellcs il a rcndo service. J'ai
rcvendiqné pour moi ce droit I.onorable,
el je m'en acquitte aujourd'hui me ré-
jonissant avec vous de ce que nousn'a-
vompaslieu dencusaltrislercommecnix
qui n'ont pas d'espérance.
• Noire irèS'grande confiance pour le
salul élernel de M. Breuillot doit «•«
dans sa religion sincère, dans son hnmi-
lité profonde, dans tant de marques qu'il
a toujours données d'un cccur anîraf
i d'une charité vive : mais, suivant la ikw^
le de l'Eglise et sa pieuse tndllion.
lE devons |>enser à ce saint prMre low
losjours de noire vie. et nouseoofonoer
celle parole aacrôc qu'il rappelle Ini-
inémc, dans un écrit où il demardu l'au-
mône spirituelle pour son ame : Suncta ■
et salabrU ett cogitaliû. pro defanaUtaso-
rurt, ut ri ptcealU toUianliir.
.Seroil'Ce user do témérité que de ro-
<;irder les œuvres de M. Brenillot comme
nvant contribné h celte grïce singulière
que Dieu a Tait ï ce diocèse d'y multi-
plier les vocations pou r tes mission s étran-
gères, et à la grtce plus grande encore
d'avoir donné h l'Eglise, enmoinsde trois
uns, deux martyrs. M, Gagelin, de Mom-
perreux, mort pour la foi en i833, et
Marchand, do Passavant, dans le
Donbs, missionnaire en Cochinchine .
dont on vient d'apprendre le très-cruel et
très-glorienx supplice : ce supplice lui a
procuré l'honneur insigne de sceller par
le sang qui a coulé successivement de
Loutcs les parties de son corps, le témoi-
gnage qu'il rendoit à Jésus-Christ.
• Vo:l!i. messieurs et mes bien-aimés,
ce que fait le tèle de Dieu joint ï son
amour. Puissions -no us marcher sur les
traces de ces saints prêtres, et si nous ne
sommes pas appelés à répandre notre
sang |iour la foi, donner au moins nos
veilles, nos'sucurs, no» peines, et avoir le
bonheur d'eAdurer quelque cbose pour
Jésus- Christ!
• Je célébrerai nn service au séminaire
pour M- Breuillot, le vendredi 7 avril
W.
( t4* )
prochain; t\ une messe d*aclion de grâces
ponr le martyre de M« Marchand icloudi
solvant lo avril. Je vous engage à vous
unir à moi ces deui jours, aux inten-
tions indiquées, et à en faire part aux
âmes pieuses de vos paroisses. »
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
ROME. — La fête de rAiinonctatiou
a été , comine on sait » renvoyée cette
année au 3 avril. Ce jour-là le Saint-
Père se rendit à Féglise de Sainte-
Marie de la Minerve , et fut reçu à la
porte du couvent par le père Cipol-
letti , générai des Dominicains^ et par
toute la communauté. Sa Sainteté ,
après s'être revêtue de ses ornemens
pontificaux dans la sacristie , fut por-
tée sur son siégé à Téglise , adora le
saint Sacrement et assista à la nu sse
solennelle célébi*ée par M. le cardinal
Patrizi. A cette occasion, les dots ac-
cordées par la confrérie de l*Annon-
ciation aux jeun> s filles romaines se
sont montées à 300, et une somme de
12,000 écus , ou plus de GO^OC^O fr. ,
y a été consacrée. Ces fonds provien-
nent des legs du cardinal Torque-
nis^da et de quelques autres pieux
personnages.
On s'occupe actuellement de répa-
rer la chapelle Pauline du Vatican ,
célèbre par son architecture et par
les belles peintures, dé Michel Ange,
dont Tune re])résenle la conversion
de saint Paul , et l'autre le martyre
de saint Pierre. Ces peintures avoient
souffert de l'action du temps et du
grand nombre de cierges qu'on allu-
mé dans la chapelle pour le'tombeau
de la Semaine sainte. On a commencé
cette année à parer à cet inconvé-
nient. Les peintures seront nettoyées,
1«$ marbres rafraîchis et les stucs
de la voûte restaurés. Les amis des
arts seront ixconnoissans de cette res-
tauration , due à la prévoyance et à
la générosité du Saint-Père et aux
soins empressés de M. le pi*élat
fieschi.y majOrdôme.
PARIS. — On ne sait quel plaisir trou-,
vent les feuilles libérales à répandre
des nouvelles destituées de toute Trai-
seniblance. Elles en ont annoncé coup:
sur coup depuis quelques jours plu«-r'
sieursde cette sorte. Ainsi elles ont dit,,
d'après la Gazelle d^ Augsbourg^ que la
Qonduite de M. TArchevéque daast
l'affaiie du terrain de rarchevéché.
étoit blâmée à Ronie. Nous pouvons
assurer que la nouvelle esi entièn>
ment controuvée , et on conçoit ea
effet qu'il est impossible qu'à Rome,
où le clergé a des propriétés, où pcr-^
sonne ne les lui conteste y où tout le
monde trouve cela très-naturel, it
est impossible, dis-je, qu'on s'étonne
dans ce pays qu'un évêque dont oa
a dévasté la résidence réclame au
moins le terrain sur lequel étoit bàt^
son palais, et qui étoit deptiis tant
de siècles affecté à cette destina»
tion.
On a dit qu'un cardinal léjn^t de-
voit venir À Paris bénir le Inariagï^
de M. le duc d'Orléans. On n'a pAS
pensé sans doute que les mariages^
mixtes ne sont pas bénits , conitné
ceux où les deux époux sont câtiio-
liques. Le prêtre reçoit settlement
la déclaration des épouk. IledtJiôrs
de toute vraisemblance qire le^Saint*
Père envoyât pour cela un cartfiitaL'.
légat.
Presque tous les journaux onC an-
noncé qu'il étoit questroii d'établir
un évéque à Alger. Nous troyensf
pouvoir assurer qu'il n'en est milieu
ment question. Il y a depuis )oag^
temps un autre projet, c'est de «baiw
ger MM. de Saint-Lazare du «otn des
catholiques. d'Alger. Ce projet, qui
pai*oi$soit si naturel, puisque MM. de
oaint-Lazare avoient avant ki revo*
lution un établissement à. Alger ; ce
projet , qui avoit réjoui. totis les ainid
de la religion , et que Ton croyoit
sur le point d'être mis à exécution.,
a été entravé par de déplorables dif-
ficultés, et la colonie est, sous le rap-
( Mg* )
port dé la religion , dans l'état lé plus
triste.
Enfin , tous les journaux annoncer
rent, U y a quelques jours , qu'une
Société religieuse avolt ouvert uuc^
souscription en faveur des pauvres
ouvriers de Lyon et de Paris qui se
trowroient sans travail. Le produit
de la souscription de voit être re-
mis 9 disoit-on, entre les mains de
m. l'Archevêque de Paris et de
If. l'arcl/eréque administrateur de
Lyon. Mous avions reçu nous-niême
uae lettre signée de M. Baillot
de Gnenrille , directeur de la So^
eiéié religieuse , pour nous prier
d'annoneer la souscription. Gomme
nous n'avions jamais ouï parler de
cette société, nous avons pris des in-
fonnatif»» avant de recommander
la soiisçription. Bientôt nous avons
acqub ta certitude que M. TAixlie-
vèque ne counoissoit pas la société
religieuse, et qu'il n'a voit pas même
été prévenu de cette souscription qui
devoit lui être remise. Si la société
a un but IcmaUe, comme nous vou-
ions le croire, c'^t au moins agir
avec uDe estréme légçreté.
Jeudi darnier, une demoiseUe pro-
testante , liée dans les provinces
Rhénanes aoy mises au roi de Prusse ,
a fait abjuration dans la chapelle des
Daines du Sacré*Gœiir. Son abjura-
iou a été i«çue par M. Tabbc Axin-
^er , le même qui a fait ce Garéuie
des conférences })Our les Allemands
da»s r^ise des Petits-Pères. La de-
mrâdie a i^çu le baptême sons
condition -et a^été admise à la sainte
table. Elle a donné de vives mar-
ques de foi et dé piété. M. le comte
de Gourtarvel el madame la ducliesse
de Dftlbei^étoient ses parrain et mar-
raine. On annonce pour la semaine
prockaine trois autres abjui*aiions ,
qui soiit dues an zèle et aux- soins de
M. l'abbé Axinger.
Un mandement de M. Tarch-evêq^ic
de Tours , du 15 mars , a pour objet
l'établissement des conférences eccV>
siastiques , la division du diocèse en
archidiaconés, ardiiprêtrés et doyen-
nésy et la distribution des saintes hui-
les. Le vénérable prélat souhaitoit
depuis long -temps de rétablir les
conférences ecclésiastiques, mais de
graves motifs ravoieut porté à diffé-
rer, ïl avoit annoncé son projet au
synode de 1834 et à la dernière re-
traite. Le prélat insiste sur la néces-
sité de l'étude , sur l'avantage pour
les prêtres de se voir el de s'cclairer
mutnellement. Les prêtres plus âgés
soutiendront et fortifieront les jeunes.
Les conféi-ences auront spécialement
{)our objetrEcriture sainte, le dogme,
a morale , Tliistoire ecclésiastique et
la liturgie. On s'occupera du traité de
la religion, qui est plus nécessaii^
aujourd'hui au milieu des attaques
de l'incrédulité. »
M. l'archevêque n'a pas cru devoir
suivre pour les conférences la circons-
cription civile des cantons. Plusieurs
paroisses sont trop éloignées du chef-
lieu,, d'autres en sont séparées par
des chemins difHcilcs , en sorte que
les desservans- n'ont souvent pres-
qu 'aucun rapport avec le curé de
canton. Le prélat prof ose donc une
nouvelle circonscription du diocèse ,
qui a paru plus régiiiièi'e et plus
commode. Il est bien entendu que
cette circonscription et>i purement ec-
clésiastique, et qu'elle ne modifie en
rien la circonscription civile des can-
tons.
Le règlement sur l'ordre et la te-
nue des conférences n'omet rien de ce
qui peut les rendre édifiantes et uâles.
Elles conunenoeroot et finii'Oiit par la
prière* et on s'y occupera uniquement
des objets à traiter.
Le diocèse de Toui^ est divisé en
tmis archidiaconés , quatre archiprê-
trés , vingt-quatre doyennés et deux
cent cinquante -deux pai^sses. Les
trois arch idiaconés sontceux de Tours^
Chinon el IjOcIics. L'archidiaconé de
)
\
Tours comprend les arcfaiprétrés de
Tours et d'Aiiiboise. Les archidiaco-
nés de Chinon et de Loches compren-
nent les ai'chiprêtres du même nom.
Les trois grands-vicaires, MM . Du-
fétre\ Besnard et Bruchet , sont ar*
chidiacres de Tours , de Cliinon et de
Loches. IjCs curés de Saint-Martin de
Tours, dé Saint-Etienne de Ghinoh ,
de Saint-Ours de Loches et de Saint-
Denis d'Amhoise , ont le titre d'ar-
cliiprêtres , et les curés de canton ce-
Itii de doyen.
Le programme des sujets pour les
confc^rences de cette année suit le
mandement. La conférence du 1'^'' avHl
est consacrée, unique ment à la distri-
bution des saintes huiles. Il y a pour
les mois snivans trois questions, Tune
sur r£criture,une autre sur le dogme,
et la dernière sur la morale. Les ques-
tions sur le dogme sont toutes rela-
Jtives à la révélation en général et aux
difficultés qui peuvent s'élever à cet
égard. On indique à la fin les auteurs
à consulter.
Le petit conseil d'Argovie a porté
plainte au directoire suisse, sur le
refus que fait le gouvernement d'Un-
dei*walden de signifier une assigna-
tion juridique à Tabbé de Mûri , ré-
fugié à Engelberg. On dit que le vo-
l'oii; a trouvé juste la réclamation
d'Argovie , et qu'il a adressé dans ce
sens des représentations à Underwald.
On croit que ce dernier canton per-
sistera dans son refus , et qu'il lais-
sera venir l'affaire à la diète. Le gou-
vernement d'Argovie , qui dépouille
les couvens malgré l'article du pacte
qui les protège et garantit leurs pro-
priétés , a-t-il bien bonne grâce à se
Ïtlaindre d'Underwald, parce que ce-
ui-ci ne veut pas se soumettre aux
dispositions d'un concordat , dont ,
après tout, il lui est loisible de se re-
tirer , d'après les nouvelles maximes
fédérales , tandis que les articles du
pacte sont impératifs et obligatoires
jfïour Argovie? Au surplus, le concor-
5o )
dat entre les cantons, qui autQriseles '
citations pour délits , n'exclut poiot
un examen de la part du canton qui
doit permettre la signification, etjfi
cet examen lui prouve que la dti^
tion est demandée mal à propos , il
peut la refuser.
Le canton de Thurgovie s'est iaii
un point d'honneur de ne {kas reculer
devant les représentations et les pro-
testations qui lui sont venues de toçr
tes parts. Le couvent de Paradis a été
vendu le 30 mars , ainsi que tous les
domaines qui eu dépendent; c'est un
étranger qui l'a acheté pour 200,000
florins. Il est fort à craindre que cet
exemple ne soit imité par aautres
cantons.
La commission des couvens a pro-
posé dans la séance du grand CQnscil
du 30 mars , de charger le petit. con-
seil de répondre à la protestatioii des
petits cantons contre la vente du
couvent de Pai-adis , et de laisser les
enchères aller leur train. M. Eder a
parlé contre cette proposition, qûî a
néanmoins été adoptée par là i^mo-
' rite, un membre ayant remarqué /ort
à propos que l'opinion de M. Eder he
devoit avoir aucun poids , attendu
qu'il étoit du canton d'Underwald, et
par conséquent intéressé dans l'af-
faire. Mais M. Eder étoit certaine-
ment moins intéressé à la chose que
le grand conseil de Thm^govie lui-
même , qui cepeùdant decidoit la
vente.
M. de Reisach , nouvel évéque
d'Eichstedt en Bavière , a été installé
le 13 mars dernier. M. Charles des
comtes de Reisach est né le 6 juillet
1800, à Rotli, dans le même diocèse,
et a été préconisé évêque dans le
consistoire du 11 juillet de Tannée
dernière. On sait qu'il étoit précé-
deni nient recteur du collège de la
Propagande , place importante dont
il s'acquittoit parfaitement. Son mé-
rite , sou inslruction et son zèle l'a-
voient mis en grande considération à
Bofue y eV le cbok qui fui fait de lui
f our l'ëpiscopat fut regardé comme
un heureux événement pour l'église
de Bavière. Le Saint-Père lui a im-
posé les mains, et Ton fonde quel-
que espérance sur Tépiscopat d'un
prélat si distingué.
Les premières démarches de M. de
Reisacu justifient cet espoir. A Mu-
nich, le prélat n*est point allé de-
meurer dans sa famille ; il liabitoit le
couvent des Récollets. A Eichstedt^ il
a loge chez les Jésuites , en attendant
son iiistallation. Le clergé est allé l'y
cherdier processionnelleiuent pour le
conduire à la cathédrale, où le prélat
a adressé au peuple une allocution à
la fols grave et touchante. Sa lettre
pastorale à son clergé , qui est en la-
tin suivant Tusage d'Allemagne , est
pleine de foi et de courage. Le prélat
ne se dissimule pas les maux de !'£-
glise, et annonce l'intention d'y por-
tée remède autant qu'il sera en lui. Il
déplore surtout l'absence de sémi-
Baii*es, qui oblige les jeunes ecclésias-
tiques à âiire leurs études dans des
XJniverùtés dont l'esprit est peu favo-
9sMè au dergé. Que peut un prêtre
qui a passé à peine une année dans
le séimnaire? On ne doute point que
le prélat ne tiavaille de tout son pou-
voir à faire cesser cet état de choses.
Les bords du Rhin retentirent , il
y a quinze ans , du scandale donné
par un curé allemand qui abandonna
VËgUse catholique pour adopter les
rêveries de quelques piétistes. Ce
curé éloit le sieur Hennhoefer, curé
de Mulhausen , dans le grand duché
de Bade , homme exalté qui croyoit
avoir des illuminations intérieures. Il
fut destitué par son supérieur ecclé-
siastique , le grand-vicaire de Bruch-
aal , et publia une profession de foi
anti-catholique. Nous avons raconté
son affaire du 23 juillet 18^3.
Un scandale semblable éclata, il y
a trois ans , à peu près dans le même
pays. François-Joseph-Marie Helfc-
rich, curédeUolzhauseii , près Franc*-
foit, a apostasie eu 1834. Il est uc
en 1806, a fréquenté les Universités
d'Heidelberg et de Wurzbourg , et
pasié un an au séminaire deMavence
en 1828 et en 1829. 11 fut ordloniié
prêtre à Limbourg , Te 23^ août 1829.
Tête ardente, il avoit sui^^i à Ileidel-
berg les leçons du rationaliste Paulu't,
et étoit entré dans l'élat ecclésiastique
plus par légèreté , par enUahiemcnt.
et par enthousiasme, que par un at-
trait véritable et réfléchi. Bienti^t il
se permit des innovations, méprisa
les pieuses pratiques , et s'éloigna de
ses confrères. Gomme Hcimlioefer,
il fréquenta les piétistes, tint des ré-
unions secrètes, et déclama contre
l'Eglise catholique. Le jour de Pj-
Îue 1834, il déclara en chaire que
ésus-Clirist n'a voit institué que deux
sacremcns, et que tous les auires
étoient des inventions humaini^s. Une
plainte fut adressée à l'ofTicialité , et
on procéda à une enquête. Helferich
annonça alors sa défection , qui fut
imitée par quarante-six de ses paix)i8-
siens, dont dix-sept étoient des en--
fans au-dessous de quatorze ans , et
huit autres étoient mineurs ; deux
autres n'a voient pris ce parti que
pour pouvoir se marier, en dépit des
règles de l'E^^lise catholique. Ces sec-
tateurs d'Helferich ne donneront pas
beaucoup de lustre et d'autorité à sa
démarche.
Le 24 mai 1 834 , son apostasie fut
l'objet d'une cérémonie pompeuse
dans le temple protestant d'Holzhau-
sen. Les deux ministres célébrèrent à
à l'envi ce jour par des chants de
triomphe et des déclamations conti*e
l'Eglise romaine. On échauffa les es-
prits , et des actes d'intolérance furent
exercés contre les catholiques restés
fidèles. Les trois membres du conseil
de fabrique qui avoient provoqué
une enquête des supérieurs ecclé^as-
tiques, eurent surtout à souffrir. L'a-
gitation étoit telle que deux — "
après,, lors(Xuc rinstallation du
mois
non-
( \
Veau curé catholique eut lieu à Holz-
hauseu le 12 juillet, il y eut du san[{
répandu, et les catlioliques ne furent
pas les assaillans.
Les protestans ont fait trophée de
cette merveilleuse conquête; ils la
célèbrent dans ]eiii*s journaux et leurs
brochures. Leur» ministres en pren-
nent occasion d'insulter à TËglise et
d^exciter les simples à suivre un triste
exemple. Mais le caractère d^lelfe-
rich n'est pas un (;raud relief pour
le parti qui Ta entraîné, elles catho-
liques ont des conquêtes un peu plus
(glorieuses à opposer à celle-là. Nous
pourrions citer ici les noms de tant
de protestans que nous avons vus de-
puis plus de vingt ans rentrer dafis
FEgUse en Allemagne^ en France, en
Angleterre. On peut voir là-dessus
nos grandes tables de matières, à l'ar-
ticle Protestans.
POLITIQUE.
Le vieux , VincarabU Uhéraliame est là
avec 90W arsenal de sophismBs , sa boutique
de mensonge. Bien , tr6s bien , monsieur
Fonfrèdc , vous vous eonnoisseï en libé-
ralisme ancien et nouveau. A vous il ap-
partient de lui rendre justice ei de le
roontret* à la face des nalions dans sa
hideuse nudité. Alais ce q»e.noos admi-
rons, nous les admirateurs des voies
{>ro\idcntieUes , c'est qu'à propos de la
chute d'un ministère de forée, selon voi»,
renversé à votre grand regret, pour un
ministère de eoneessionSf vous traciez le
portrait fidèle de vos ennemis et de vos
*ml8.0ni, M. Barlhe quia juré sar le poi-
gnard du carbonaro des haines inexlin-
guiblos à tout Ce qui est saint et vén6ré
parmi les hommes, au sein des sociétés
civilisées, est une homme de sophismes et
de mensonge; mais auriezvous la pré-
tention de nous faire regarder M. GuizOt
comme un homme de foi et de vérité?
M. Guizot ne croit à rien qu*2i l'excellence
de son idéologie, et h la nécessité de la faire
prévaloir. M. .ûuizol est un sophiste; et
dans sa chaire de professeur comme à la
5« )
tét« ûés affaire» pabllqaes , if aprotivé
qu'il étoil de ce vieux, de cet inemràbU n-'
béralisme, ei qu*il tenait 'OMvetîement bdÊ^
tique de mensonge: ?•
Un journal très-dévoué à la t^nr de
juillet adresse de vifs reproches à «eux
des siens, qu'il appelle aussi tto vrgâMi^
dynastiques , et que cela n'Mtipécbe pm
de se laisser emporter à des déclamatioa»
brutales et passionnées, à ToccasioA (M
mariage de M. le duc d'OrléMlft. « Danïi
qvelle dégradation sommes -nous toi»'
bés, s'écrîe-t-îl , pour que les senlîinei»
de noblesse et de courtoisie, qui de ton^
temps ont distingué la France, soient de^
vernis un objet de dérision etd'oatrtige!»
Puisque ces messieurs de la révolotiOD
s'étonnent de Ictat de dégradatioa od
nous sommes tombés, et qu'ils s^en étoa-
nent au sujet des manques de reiqpect et
de courtoisie auxquels les grandeun m
trouvent maintenant exposées « il £iat lâ-
cher de leur donner lè-dessus une ciplK
cation qui puisse les faire revenir de ieor
surprise. Or, en voici une qui nous pirai
lépondre à la question d'une manîèn
toul-à-fait pertincjnle.
Vous demander ce quft sont dsvomis lei
setitimensde noblesse et de courtefoic qd»
de tout teBUps, ont distingué 4li FraACt^.
et vous cherchez à les retrouver en laveur
(les premiers personnages de Tétat Mous
sommes bien fâchés d'avoir à voas Tap»
prendre; tuais ce sont les grandcnn que
vous évez défaites qui sont «anse dei
manquemens dont vous vous plaignez à
Végard des grandeurs que vous avtt fitUtti
CesdernitTes Sont lH;s-dignes , 8anS>è0ole;
des respecls que vofis réclaiâet {khit
dles ; mais malheureusement vous 1^ vè*
clamez, ces respects, auprès d'une nation
à laquelle >x)us avei: donné des etemple»
tout contraires envers dautres peMOnhcs
qui n^étoieTnt pas moins élevées, certaine-
ment, cti rang et en dignité ; qui n'ëtoient
pas moins dignes des hommages publics, ■
auxquelles il n'étoitpas dû moins de con-
sidération et d'honneuis. Ce qu'fl y avoit
( t53 )
de neinear, 4t pto noble et de plus ma-
jmoeai parmi ces grandeors royale»>
vonravea montré an peuple sur les écfaft-
fonds, dans îes proscriptions et les exils ,
Toas le povirsaivec encore de vos mépris ;
k Tos oafrages et de tos haines; vous le
lifrez encore tous les jours à la prôfana-
Ikm et aux dérisions de la mvltitttde.
Ainsi , d'un côté , vous tvei détruit le
CBhede la rojanté an-préjudice de ceux
qui ne vous convenoienl pas; et de l'ai)-
tre, vous voulez le rétablir au profit de
eeuqai vods conviennent. Mais les idées
et la mœurs du peuple ne se règlent point
ûan. Ce que vous avez effacé de son es-
prit demeure effacé ; ce que vous avez dé-
tnHt reste détruit ; fl ne dépend plus de
vodfidehii rendre ce qu'il a perdu à votre
écoh, par vos leçons . vos conseils et vos
«eaiptcs.
Mais ce qui achève de nous convaincre
^ les 9eniimen§ de noblesie et de cour-
ANscedont vous parlez ne reviendront pas,
e*csl que pour tes retrouver, vous vous
adresse! k la classe révolutionnaire de la
Mtion, qui est précisément celle dont les
idées cl l'esprit se sont fermés au culte et
au respect ddla rojanié. Celtes qui ati-
roient pu vous iildcr h rallumer le feu sa
Icré, vous hs traitez en ennemies; vous
{vrofessez pour cites une antipathie pas-
sionnée, une sorte d'aversion publique.
Vous voulez que le peuple s'en éloigne et
ed ail hoircur comme vous; et la raison
qnc vous lui en donnez, h ce peuple, c'^est
que les tenfiiHen» de nobUèseel de courtoisie
f tti, de toof temps f ont distingué la France ^
t'I que vons vous efforcez de faire revivre,
se sont conservés parmi ces classes. En-
Ra, daus ces mêmes journaux où vous
déplorez avec raison le dommage causé à
la djnaslîe de juillet par la tendance des
raœors révolutionnaires , vous ne cessez
de verser à Qols le mépris, l'outrage et
ravîlissemciit sur d'autres tètes qui ne
îoul assurément tii moins royales, ni
moins augustes. Bi donc c'est avec tout
cela quc.vous antetidexrendre à la France
iti sentimenà ^ noblesse et de courtoisie
fuitoHt iw^imêéiitinguie à l^gard de ses
princes, noua osons prédire que vous y
travaillerei long- temps.
PAnis, 21 Avnir.
Le Moniteur \}wh\\t aujourd'hui les
discours prononcés au ch&tean par M. Pas-
quicr, président de la chambre des pairs ,
et par M. Oupin, président de la chambre
des dt'pulés, à foccasion du mariage du
duc d'Orléans.
— La commission chargée d'examiner
le projet de dotation annuelle de M. le
duc d'Orléans se compose de MM. de Scbo-
ncn, d'Harcourt, Odier, Cunin-Gridaine,
Jacques Lefebvre, Vivien, Gaillard de
Kerbertin, Amilhau et Dupin;
— MM. deSalvandyelLacave-Laplagne,'
qui font partie du nouveau cabinet, ont
été remplacés, le premier^ la commission
du budget de la guerre, par M. de Mer-»
nay, et le second h la commission des
comptes de i855 , par If.iGuyet-Desfon-
taincs.
— L'enrf-gistrcrocnt pour le départe-
ment de la Seine formera H l'avenir une
direction particulil-re. On en distrait le
domaine et le timbre, dont on compo*
sera une seconde direction, à ce qu'vl pa*
roit, destinée à M. Cordier, h>speclettr de
renregistrement à Paris.
— M. le baron Janet, maître des re-
quêtes en service ordinaire, est nommé
conseiller d'état en service ordinaire, en
remplacement de M. Didier, décédé.
M. Guilhem . auditeur de première
classe, est nommé maître des requêtes
en service ordinaire, en remplacement de
M. Janet.
— M. Marey. lieutenant-colonel , com-
mandant les spahis réguliers d'Alger, a
été promu au grade de colonel.
— On dit que M. Boselli , auditeur au
conseil d'étal, est nommé sous -préfet à
Meaux.
— M. Coche , secrétaire de l'ex-gardc
des sceaux, M. Persil, est, assure t>on,
nommé receveur des finances h Nogcnt-
le-Rolrou (Eure-et-Loir.)
— Avant de quitter le ministtTe de
rinslruciîon publique, M. Guizol a ac-
(*54)
eordé à la veave «le M. Gh. Comte mme
pension de 1,900 fr. sur les fonds de TU-
mtersiiê.
' — M. de Guixard ■ donné sa démission
des fonctions de directeur-général des
b&timens an ministère de l'intéricar.
— M. Âxevedo quitte au«si la direc-
tion générale de la police du royaume.
— Le docteur Lélut, médecin de. la
Salpétrière, vient d'être nommé médecin
de la prison de la Rocpietle.
— M. Gambey est nommé membre de
l'Académie des sciences ( section de mé-
canique), en remplacement de M. Mo-
lard.
— Madame la comtesse Duparc vient
de mourir à Paris.
— M. Dupotet est remplacé dans le
.commandement de nos forces navales au
hréaii par M. le contre amiral Leblanc.
— Les nouvelles de la Guadeloupe du
36 février apprennent que le volcan la
Soufrière a fait de nouvelles éruptions
qui donnent de grandes inquiétudes aux
habitations circonvolsines.
— On écrit de Bone, 2 avril, que dans
la nuit du 17 au 18 mars, il s'est élevé
une tempête si furieuse, que cinq navires
en rade ont chassé sur leurs ancres, cl se
sont échoués sur la plage. Deux cabo-
teurs étrangers ont naufragé avec perle
de leur chargement. Les équipages ont
pu gagner terre.
— D'après plusieurs feuilles du matin,
on a encore trouvé des placards incen-
diaires rne de la Tonnellerie, près la
Halle, et dans d'antres quartiers.
— Le sieur Bourdeley, ouvrier serru-
rier, demeurant sur l'cspIaDade des Inva-
lides, vient d'être arrêté, par suite, dit-on,
de l'afTaire Champion.
— La sixième chambre s'est occupée ,
pendant trois jours, d'une affaire d'asso-
ciation non autorisée. Le tribunal , qui a
entendu comme témoins MiM. de Gornic-
nin et Garnier-Pagès, ainsi que M. l'abbé
de La Mennais, dont les déclarations sans
intérêt ont roulé sur une association de
secours que ces trois messieurs avoient
créée . a acquitté cinq des prévenus , et
sondMBBé Dafrtlsse àoa «n de prison ef
«00 Dr. d*amende ; Chariier à dix mois de
prison et 1 00 fr. d'amende ; Vilcoq à luA
mois de prison et 100 fr. d'amende, lié-
mare et Matifrasontété condamnés aussi ,
le premier à on mois, et lé second à hait
jonrs de prison.
— La 4* compagnie dn 3*^ batailUm.de
la 5* l^ion ayant nommé MM. Ilalot et
Bastide ofEciers , fut dissoute, comme oa
se le rappelle, par une ordonnance înséréa
le 6 au Moniteur,
Le 6 aussi de voit avoir lien l'élection
des chefs de balaiilon et des caiididaU-
aux grades de colonel et de lieoleoaiit-
colonel. Lorsque les officiers et dél^ués
de la 4* compagnie se présenlèreot poor
voter, le maire refusa leur admission, en
se fondant sur l'ordonnance de dittofo-
lion. Ces messieurs prolestèrent immé-
diatement; leur protestation fui appuyée
par les oQiciers et délégués de la a" com*
pagnie, qui refusèrent de prendre part as
scrutin ouvert à la mairie. Malgré cela^
les opéralions continuèrent. La a" com-
pagnie et la 4** donnèrent suite à Jear
protestation, cl saisirent le jury de révi-
sion de la question de savoir si l'élodioa
des chefs de bataillon et des candidats
pour les grades supérieurs étoit r^nlière..
Le jury a déclaré hier, à la majorité de lo
sur i3, les élections valides.
— Le projet d'une route en fer de Pa-
ris à Bruxelles, si long temps marchandé
par une compagnie belge, est soumis-
sionné en ce moment par M. John Goic-
vill , naturalislc français sous l'empire.
— M. Lionne, ancien gérant de la Tri-
bune, vient de mourir.
— Il est mort à Thospice des Incnrables
une femme de loa ans, qui lîsoit fans
lunettes, et qui s'étoit promenée la veille
dans le jardin de l'établissement pendant
deux heures.
— Un malheureux ouvrier occupé à
fouiller les caves du nouveau palais du
Luxembourg a été enseveli sous unébou-
lemenl. Quand on l'a retiré, il vîvoît en-
core , mais il avoit les deux jambes cas<
secs et une cuisse aussi fracturée.
( «55 )
— Le temps endèreneBi eoBteit n'a
p«B pemiis hier de Yoir récUpie de kuie
ëont nous avons parlé.
NOUVELLES DES PBOVUfCES.
M. da Roozeaa , conseiller à la oonr
royale de Rouen, vient de monrir.
— Quinze baleiniers sont entrés der-
pîèftmeni dans le port du Havre, avecnn
ciiargement de 28,000 barils d*haile de
baleine (environ 6 millions de livres.)
— IL Jean Gavaron vient d^étrenommé
oonsal d'Espagne, à la résidence du Ha-
vre, enrempiacementdeM. A. Lefer, dé-
missionnaire.
— La froid se fait de nouveau sentir à
lloolins. Le 18, il y tomboit beaucoup de
neiget. La misère est extrême dans les
campagnes.
■ — La Goutte da Lyonnait. souvent
poursuivie par le parquet, vient de se
transformer en journal mensuel.
— Les journaux de Lyon parlent de
visites domiciliaires dernièrement faites
dans celle viile.
— La calsèè ^épargne de^ Lyon a reçu
cfimancbe dernier 1 2,968 fr., et rem-
boursé 59,035 francs.
— Lundi dernier, les voitures publi-
ques parties de Saint-Etienne sont venues
se heurter contre des wagons arrêtés par
la ruplnre de lun des essieux. Les voya-
geurs, poussés les uns contre les autres
avec force, ont été plus ou moins blessés.
— La cour d'assises d'Albi s'est encore
occupée de Tassassinat des époux Gou-
fand. £lJe a prononcé, le 16, de nouvelles
condamnations contre quatorze indivi-
dus. Apr{*s la déclaration du jury, les ac-
cusés sont entrés dans une telle fureur,
que le président a été obligé de les faire
reconduire en prison, et de prononcer
l'arrêt en leur absence. On dit que leur
rage a dégénéré en démence et que deux
d'entre eux se sont dévoré les mains.
EXTÉRIEUR.
A la séance des communes du 17, sir
Henri Uaidiiige a appelé Patteation de la
chambre sur Tétat des ailaires dans hé
nord de FEspagiie et sur le rôle qu'y a
récemaaAait joué le gouvernement an-
glais. Ayant )i examiner le traité de la
quadruple alliance, sir Hardinge a dit
qu'il n'autorisoit qu'un simple blocus,
que ce blocus strictement opéré par la
France sur ses frontières, auroit dû l'être
également par l'Angleterre sur les côtes
d'Espagne, au moyen d'une division na-
vale , le tout dans le but <f empêcher les
carlistes de se ravitailler. En agissant au-
trement ,' a dit l'orateur, le cabinet a
faussé le traité, s'est mêlé des affaires
d'Espagne contre le droit des gens , et a
fini par compromettre Thonneur mili-
taire anglais en employant des soldats à
égorger les habitans des provinces bas-
ques, en courant des chances de hon-
teuses défaites. Avant déterminer, sir
Hardinge a supplié la chambre de forcer
le ministère à se renfermer dans la lettre
du traité précité. SirStratford Canning a-
aussi attaqué la politique suivie en Es-
pagne; l'Angleterre a Tait d'immenses sa-
crifices qui n'ont, a-t-il dit, rien anjené
de favorable pour la régente ; la récon-
noissance de la France , de l'Angleterre
et du Portugal sont aussi restés des faits
sans résultats.
Lord Leveson a défendu ensuite les
ministres , attaqués bientôt par M. G.
Wood et lord Egerton.
M. O'Connel est arrivé enfin au secours
du cabinet. Pour ne point déroger, l'in-
concevable M. O'Connel a traité le roi
Charles V de despote, d'homme qui ne
sait pas pardonner, d^assasiin, et, comme
il faut qu'il confonde ses haines, il a at-
taqué ensuite le roi des Français, qui au-
roit pu, en intervenant, consolider la ré-
volution de Madrid. Ce que M. O'Connel!
a paru craindre davantage avec don Car-
los, c'est le plus horrible des despotisme^f
le pouvoir dt's prélres. Avec une révolu-
tion qui les fait massacrer, il est vrai que
M. O'Connell n'a plus à redouter ce pou-
voir. Qu'il demeure donc son apologii^tcr
( *56 )
La discussion à été contimiée au leade-
main.
— A la <kte«ki 4, le Vcsavc exhaloit
nue épaisse famée « et pendant Ja nuit
on TO^'oil de grandes colonnes de feti
s'éloer an-drssus de son cratère.
— On lit dons les feuitle» hetsoite» qwe
la garde civique formée i Casscl (Hease
^iectorale) , après notre révolution de
i85o , vient d'être licenciée par le prince
électoral co-régrnt. L'esprit d'ordre et
de paix , est-il dit , qui règne dans cet
état, a rendo l'institalion d'nne garde
tïivique superflue, et il estreconho qu elle
est onéreuse aux habilans.
-^ L'archidac palatin dB Hongrie (on-
cle de Temperenr d'Autriche) est tombé
dangereusement malade. Le dernier bul-
lelio arrivé de Bade laissequelque espoir.
— Le duc de €amberland est parti de
Berlin pour se rendre en Angleterre , et
le bailli de Tatliscfaef pour retourner à
son poste à Vienne.
— Ulnvalidé nute ,- joomal de Saint-
Pétersbourg , annonce que le baron Hec-
keeren, licatenant au régiment des che-
valiers gardes de S. M. l'impératrice, qui
a tué dernièrement en duel M. Alexandre
Pttschkin , gentilhomme de la chambre
à la cour impériale , a été condamné par
le conseil de guerre à la perte de son
grade et de sa qualité de noble russe , et
réduit au rang de simple soldat.
COUR DES PAIRS.
PROCÈS DE MI'LNIER KT DK SES COAC-
Cl SES LAVAIX ET LACAZE.
Audience du 2 1 avril,
A midi, un huissier annonce la cour.
Les accusés sont ensuite introduits par
des gardes municipaux. Meunier porte
une redingolte noire entièrement bou-
lonnée. Sa physionomie a quelque chose
de sombre. Lavaux, assis h sa gauche^ est
mis avec recherche ; il a un habit bleu ;
son gilet ouvert laisse apercevoir une
chemise fort blanche fermée par deux
boutons en or. Lacaxe est à côlé de lui ;
ses cheveux sont arrangés avec prétcnlion.
Sa physionomie est calme comme celle
de Lavaux. Les accusés sont séparés par
des gardes munidpasx ; derriètfe eDx sont
leurs gardiens ; Rêvant l^r banc on -ff
réservé trois tables où viennent s'asseoir
MM. Delangle, Ledru-Rollin et Ghaix»
d'Esl-Ange, leurs défenseurs. Le siégé dff
ministère public est occupé par M. Franck-
Garré,procureurgénéral,etparMM.PkHi-
gonlm et Eugène Persil.
Dans fune des tribunes publiques, on-
rem arque le père de Taccnaé Laeaae.
On procède à l'appel aoiiiî«al« Oen-
de MM. les pairs dont la présence iM
constatée pourront aeuls siéger daoa Mlle
affaire. Ils sont au nombre de 174. Plu-
sieurs pairs se sont excusés par lettre^
ponr cause d'indisposition.
M. le président fait lever Meunier, et
lui adresse les questions d'oiiage. Uac-
cusé déclare se nommer Pierre -Francis -
Meunier, être âgé de 23 ans, être née f^a-
chapeile Saint-Denis, et exercer JapiOleB-
sion de commis-marchand.
Lavaux, questionné après son. coiisni,
déclare se nommer Charles - Alexandre
Lavaux. être âgé de 27 ans^në% La Villette,
et exercer la profession de sellfer. Il de-
meure, comme le précédent , me Moot-
martre.
Henri Lacaze est âgé de s2 ans, et né à
, Auch. Il est commis marchand.
M. Cauchy donne lecture'de l'arrêt der
renvoi et de l'acte d'accusation.
De l'acte, d'accusation, il résnltc quê-
tes susnommés sont prévenus :
1° Mennier (Pierre- François) de s'être^
le 27 décembre 1 836. rendu coupable'
d'attentat contre la vie du roi ;
2** Lavaux ( Gharles-AiexaiMlre ) el L»>
caze (Henri) ;
i" D'avoir concerté et arrêté ofltreeax,
cl avec l'auteur de Ta tien lai, la résolution
de le commettre, ladite résolution suivie
d'actes commis ou commencés poirr en
préparer l'exécution ; 2' de s'être lenda*-
complices dudit attentat , soit en firovo--
quaut Tautûur de l'attentat à le onmmtt-
tre par machinations ou artiûces coupa-
bles; soit enûn en lui procurant des ar-
mes, des instrumens ou tous autres moyen»
ayant servi à le commettre, sachant qu'ils
dévoient y servir, soit en ayant avec con-
noissance , aidé on assisté fauteur dé
l'action dans les faits qui l'ont préparée
ou facilitée;
Crimes prévus par les articles 59, Qor
86, 88 et 89 dn code pénal.
( *57 ).
AI. Canchj fail l'appel des témojns qui
sont aa nombre de cinquante-sept Tren-
te-sept ont éUi assignés parle procurenr-
gènôraU onze à la requête de Lacazc, et
aeof à la requête de Lavaux. Tous les 16-
moins se retirent dans les salles qui leur
«ont destinées.
M. le i>r6sident rappelle à chacun dos
-accusés les conclusions de Pacte d'accu-
sation. (Les trois accusés se lèvent.)Avcz-
vons, a]o«le-tîl, des moyens préjudiciels
à. présenter? (I«es accusés gardent le si-
léoce.}
Le président commence l'interrega-
foire.
Meunier reconnoil avoir tire sur Louîs-
Fbllîppe, le 37 décembre dernier, au mo-
ment où le cortège se rcndoil à la cbam-
.bre dei députés. Il a pris chez Lavaux, et
h. rinsn die ce dernier, le pistolet qui lui a
servi k exécnler son crime, ainsi que la
poudre qui étoît nécessaire pour le char-
ger. Xa oaHe qu'il a mise dans le canon se
trouvoit en sa possession depuis le mois
d'octobre.
M. LE PlLÊ81Dc^T. Qocl molif apu.vous
porter & commettre ce crime?
MKL'Ni^ii. La haine que jcportois aux
Bonrbons, et prinùpalement à la famille
d'Orléans.
D. T>*oii 'Hom vcnoit cette haine? —
B. Je Tavois pm'séedans des jounianx en-
nemis du gouvernement , dans le Hd for-
mateur,
D. A qnelle époque avez- vous conçu la
pensée de voUn attentat? — R. C'iHoit
vers la un de novembre ou de décembre
i835, 5 une époque où je me trouvai un
soir chez i^vaux avec Lacaze. Nous som-
mes venus à parler politique ; nous plai-
gnions le sort de Fieschi, de Morey vl de
PepÎQ, et nous disions qu'ils étoient bien
malbeureoz de rester aîasi en prison. L'un
de nous dit alors qu il y a\oit un moyen
de leur procurer leur liberté . c'étoil de
, Incr le roi. On dit alors qu'il falloil tirer
au sort^^ qui tueroit le roi. On fil une
petite boule de pain ; je fis moi-même
trois cornets de papier, et je mis la boule
de pain dans Fun des cornets : je tirai le
premier, Lavaux tira ensuite et Lacaze le
dernier. Qnand je m'aperçus que c'éloit
moi qui avois la boule de pain, je dis :
•C'est donc ^ moi à faire le coup? • La-
vaux me répondit : « Nous verrons. » Quel -
({nés instans après , Lavaux s'en alla et je
restai avec Lacaze jusqu'à deux heures du
matin.
Meunier assure qu'il n'a puisé sa haino
contre le pouvoir que dans les journaux
qui vouîoicnt son renversement, et dit
qu'au mois de juin il s'*^toit dt'jà rendu
sur la roule de Neuilly pour assassiner le
roi des Fraiirais , dans la vue d'avoir la
r^'publique. A celle époque il avoit
quitté la maison de son cousin.
.Meunier n'ignore pas (fu'ii a en une
attaque de nerfs chez Lavaux , mais il
ne sait ce qui s'est alors passé que par ce
qu'on lui a rapporté ; les proi>os de mort
qu'il a tenus pendant cette atlaque bnl
été connus , car les jeunes gens qui tra-
vailloient avec lui chez son cousin l'ont
plaisanté plusieurs fois h ce sujeL Lavaux
lui-même les connoissoit.
l). A la suite du fatal engagement que
vous aviez pris chez lavaux, Lavaux vous
en a-t-il parlé quelquefois? — IL Oui, il
me l'a rappelé une fois que nous étions
ensemble au théâtre des Variétés.
1). Pourquoi . après être sorti de chez
Lavaux, y ôles-vous rentré? — 1\. C'est
Lavaux lui-môme qui m'y a engagé; je
suis rentré chez lui au mois de septem-
bre; il m'a pro[>osé d'entrer chez lui
pour voyager; c'est ce qui m'a fait ac-
cepter, car jo no serais pas rentré chez
lui comme simple commis. Le jour
même où Lavaux me lit celle propos!-^
tion, il m'offrit 60 Ir.
D. Pendant le temps que vous avez
passé hors de chez Lavaux, avez -vous
conservé quelques relations avec lui? —
R. Non , monsieur.
D. N'éles-vous pas allé quelquefois au
tir au pistolet? — IL J'y suis allé deux
fois, en avril et en mai; la première fois,
c'éloit avec Lavaux et Gérard. Après avoir
tiré chacun une douzaine de coups, Gé*
rard a payé, el nous nous sommes en al-
lés. La seconde fois, cétoil avec Lavaux-
el les en fans de M. Barré.
D. Quand Lavaux vous a mené au tir.
vous a-t-il fait corhprendre sa pensée? —
U. Non , mais je l'ai bien comprise moi-
même.
D. Qnand il a été question entre vous-
et Lavaux de tuer le roi, quels moyens-
vous donnoit Lavaux pour éviter d être-
reconnu? — R. Lavaux m'avoit conseillé
de démarquer mon linge , pour le cas oui
je vicndrois à être arrélé.
/
t '58)
Lo 18 décembre, Mconier a conati
t'onverture des chambres par t'ordi
service que Livani Ini a monirô. Lavaiik
l'a engagé cinq ou six fois h exécuter son
dessein. C'est le 19 décembre qu'iln quitte
la maison de ion cousin. It est retourna
chei lui, te 35, alin d'; prendre le pisto-
let. Lavaui à cet instant étoit au café.
Meunier donne ensuite l'emploi de son
lemps jusqu'à t'attentât.
D. Comment avei-vous pu voua coi
sidérer comme oliigé de comnielire
Ire attentat, s'il ne s'éloit trouvé personne
pour vous y exciter? — R. Quand je pro-
mets «ne chose, je la tiens > je promet-
Irois de me jeter dans le feu que je m'y
Meunier assnrequ'it a menti, en décta~
rant après son arrestation, qn'ii appartc-
noit k une société qui avoit jnré la mort
du roi des Français, qu'il avoit le numéro
3, et que le numéro 3 agiroit après Ini
D. Cependant vous connoissci des
membres de la société des Droits de
l'Homme? ~- R. Cela peut eiro, mais
n'ai jamais fait partie de celle société.
D. Lacate a dit que vous faisiez partie
dune société de secours? — R. Lacaie
s'est trompé.
D. Vous veoei de dire des clioseR ex-
trêmement graves relativement i Lai aux
et ï Lacaie : je vous engage s bien réflé-
chir sur la gravité de vos déclarations : y
persistezvoDS?_]'ai dit toute la vtTité
et rii'uqce la vérité à l'égard de Lavaux
et de Lacaic. Je n'ai rien dit de moins,
rien de plus.
Meunier dit en finissant, qu'il ignore
si Levaui et l.acaie foiil partie des locié-
léssecrÈles. Pendant tout son interroga-
toire, l'accusé a montré beaucoup de
calme et d'assurance.
Lavaux nie avoir parlé politique avec
Meunier. Ses liaisons avec lui étoient
commandées par la parenté.
D. Kn décembre i835, n'aveivons pas
fait un inventaire dans la maison Barré?
— n. Oui, monsieur.
D. Quavci- TOUS fait pendant cet in
venlaire? N'avei - vous pas tiré au sort .
qui tueroit le roi? — Non. monsieur
noits avons tiré au sort i qui auroil di
pain. Je mangeois beaucoup.
Laïaux assure de nouveau qu'il n'i
point été question d'attentat en sa pré
sencc. Il est allé déni fois avec MeuDÎer
au tir, mais comme partie de plaÛr. (!•
qu'a dît Meunier est enUèrcment faux, fl
n'a rien fait pour Ini apprendre i tint.
D. Vous l'avei mené deux foi» ans ^'
riétés? — Une fois je t'y ai mené c en-
suite nous avons été au café où non
avons rencontré M. Dailly; de II, Hea<
nier et moi nijus avons conduit M. Duïlj
à l'estaminet Venladour, où nous «vonl ,
trouvé plusieurs artistes du Ibéllre que '
M. Dailiy connoissoît; Meunier estaHé I
coucher chei M. Dailiy, et le lendemain j
:i . Ai^A ...„„ ji pgiiij, gt ipj artistes de I
:ille.
D. Meunier, qu'avex-voas àdirc? —
K. Que Lavanx confond : le jour dont il
parle n'est pas celui oiiil m'a demandé li
je persisloîs dans le desscinde toerleroi.
D. Lavaux , quel jour Csci-vons? —
R. Le 19 ou le ïo septembre,
D. Meuni'r, quel jour dile»^*oiade
voire côté?— r.e a8 ou le ag : onponm
le demander à MM. Mattet et Lamy.
D. Lavaui, vous rappelet'VonslareD.
contre de ces messieors? — Bon , Hoa-
a denx jonn tBh
avec Meaaié que
D. Evidemment il
lincts. — II. Je n'ai et
te jour que j'ai diL
D. Vousaveiïu&aaî-p-R. Jeném
le rappelle pas.
D. Uuel jour avei-vous (ait *DS nm-
mations respectueuses? — B. Je nemale
rappelle pas.
Lavaux continue k répondre par da
dénégations. Quoiqu'il ait vu rassum
de foi^t pré» au moment de son arretti-
lion, il ne l'a pas reconnu, lladiten
rentrant chei loi , et en pnJsence de
M. Dauche , que celui qui avoit tiré aïoit
la figure toute bleue. .Si M. Dandie a dit
au cocher de M. Bari^ que Heonler tvoil
fait le coup, Laïaux ignore comment il a
pu le savoir.
Lacaie s'est trouvé avec Meunier dans
le magasin de M. Barré, maislln'étoitpas,
dit il, lié intimement avec lui. H ne Ibî a
jamais parlé politique. Ucaxe ne se rap-
pelle pas qu'on ait tiré an sort; Bionfi
fait, c étoit p-onrdu pain.Menniera rocntî
en disant auIrcmcnL II a oublié le con-
tenu de la lettre ([ue l'assassin lui a
Les nommés Pèoc, pn^riétaire ; l'i-
raonl, survcilfantdee Tuilcriesi Héiitan,
( *59 )
piDpri^taire; Doignies, garde manicipal,
elManit de Lombre, premiers témoins
enlendos, parlent de l'attentat, de Tar-
ratation cte Tassassin, faits déjà connus,
le sieur Morgaerie . graveor-imprimcnr
m masiqac, a en Mennier sons ses or-
dm en 1 85o ; alors Meunier étoit cbaud
partisan de la révolution. On entend en-
core qactqnes témoins.
«^nAMBRE DES DÉPUTÉS.
(l'résidcnce de M. Dupin.)
Séance du ao avril,
La séance est ouverte h deux heures et
demie. MM. les députés sont nombreux,
et paroissent fort agités. L'es tribunes pu-
\)\iç\UGS sont remplies. On y remarque les
envoyés de Madagascar. Tous les minis-
tres sont présens.
LE aiARÉCHAL CLAUSCL. McSSicUrs,
Va chambre et le pays me tiendront
compte delà situation qu*on m*a faite.
« Malgré toutes les assurances d'impar-
tialité, malgré toutes les protestations de
dégager la question do tout ce qu'elle a de
personnel, malgré toutes les hypocrites
doléances sur la nécessité où l'on se trouve
de prononcer des noms propres, il est
trop évidenlqu'U y a ici un concert pré-
parc', préméimté, àe rejeter sur moi la
responsabiliié des malheurs de l'Afrique.
• La chambre lésait; et aussi, malgré sa
répugnance à m'accepter comme son jus-
ticiable, m'a-telle cependant accordé les
privilèges d'un accusé ; je l'en remercie
profondément !
• Ce concert ourdi contre moi s'est trahi
hier à vôtre séance par un de ces mots
qui soQl la révélation de toute la situa-
tion.
•Je oehlàme pas les sympathies subites
et inattendues de M. Baude pour le géné-
néral Bngeaud, et son admiration de
fraîche date pour la politique ferme et
modérée des ministres. (Mouvement.)
»Jene trouve pas mauvais qu'il aille
puiser au banc ministériel ses inspirations
et peut-être ses. haines. (Agitation.) Cela
ne me surprend ni ne mcfâchc beaucoup.
Je ne lui demande que de respecter la vé-
rité. Je vais la rétablir.
Fieman'cbal, ayant rappelé le système
qu'il asnivi à Alger, demande s'il peutélrc
responsable des accidens d'imo guerre
qu'il a dû soutenir dans l'intérêt de 1 bon*.
neur français, et pour obéir au gouYer-
nement qui lui avoit dit : « Allez abattre
la puissance d'Abd elKader, poursoivex-
le jusqu'à ce qu'il se soumette. »Le maré-
chal reproduit ensuite toutes les explica-
tions qu'il a données sur les contributions
de Tlemcen, et s'étonne que M. Bacde,
appelé à apprécier d'une part le vol et le
pillage consommés par une partie des
habitans d'une ville sur l'autre; d'autre
part, une contribution de guerre frappée
par ungénéral pour assurer lexistencede
ses soldats, justifie le pillage, et s'indi-
gne au sujet de la contribution qu*il re-
présente h la France, à l'Europe, comme
une énormité. M. Baude cite, continue le
maréchal, les réglemens de comptabilité
militaire: cela produit bon effet;mais,qnoi
qu'il dise, il ne convient pas de charger
des officiers de la répartition et de la per-
ception dune contribution. 11 ne man-
que à M. Baude que de proposer d'en-
voyer, à la suite des corps d'armée, des
percepteurs, des porteurs de contrainte,
des huissiers. (Murmures aux centres.)
Le maréchal continue ses attaques con-
tre M. Baude. • M. Bresson lui avoit donné
un exemple bon h suivre. Lui aussi avoit
reçu des plaintes, il i)*a pas hésité à m'en
saisir, et j'en ai fait justice. Pourquoi
-M. Baude n'en a-t-il pas fait autant?
Pourquoi ce secret, ce mystère, ces ren-
dez-vous cachés, ces procès -verbaux oc-
cultes? Il n'y avoit aucun motif à cela, et
j'ai le droit de lui dire que nous tenons
en France pour suspect tout ce qui se fait
dans l'ombre. (Murmures.)
M. BAUDE. Je demande la parole.
M. LE MAUÉCHAL CLAU8EL. G'cStpOUr
cela que l'espionnage et la délation nous
sont toujours odieux. La position de
M. Baude étoit assez élevée pour qu'il dût
s'abslenir de tout acte qui ne pou voit pas
subir l'épreuve du grand jour.
iM. Baude , qui a la parole , la cède
à M. Mole. IjC président du conseil
dit que le maréchal n'est pas justiciable
de la chambre, que les ministres sont seuls
justiciables, qu'ils répondent de leurs
actes comme des actes des fonctionnaires
qu'ils emploient C'est comme chef du ca-
binet qui vient de finir, que M. Mole veut
parler. Lorsque le cabinet fut formé, Tcx-
pédition de Conslanlinc étoit décidée, et
mémo cil voie doxi'culion. Les niiiiislres
du H septembre crurent donc qu'il falloil
( *6o )
achever ce qui se Iroiivoit commencé ,
d'autant plus que la troupe et les colons
le désiraient, et qu'aussi les dépenses ne
dévoient pas excéder de beaucoup les al-
locations faites pour l'Afrique. Plus tard,
le maréchal fit demander un renfort de
■six mille hommes. Gomme ces nouveHes
troupes alloient nécessiter huit ou neuf
initiions de «rédks supplémentaires, le
cabinet eut un instant la pensée d'éloi-
gner l'expédition. Néanmoins il fut écrit
an maréchal que , s'il pou voit se passer
des six mille hommes, il n'avoit qu'à mar-
cher en avant. Le maréchal y consentit.
M. Mole ne veut pas, dit-il ensuite, répon-
dre à l'orateur qui a dit que le cabinet du 6
septembre n'avoit entrepris Texpédilion de
Constantine que pour couvrir Fimpopu-
ïarité que ce cabinet acceploit, en refu-
sant d'intervenir en Espagne. (On regarde
M. Jauberl.) «En voyant cet honorable
membre devenir aujourd'hui pour mes-
sieurs ses adversaires si hostile , je me
console un peu, je l'avoue, en me rappe-
lant de l'avoir vu en d'autres occasions un
auxiliaire si dangereux. »
M. Mole parle de la deslitulion du ma-
réchal ; ce n'est pas, comme ce dernier le
prétend, parce qu'il a été malheureux,
qu'on Ta rappelé, mais parce que son
sysïème n'avoit point Tapprobation du
ministiîie , et qu'il eût été étrange de lui
confier l'exécution d'un système opposé
au sien.
On entend encore le maréchal, M. Jau-
bert et M. Baudc. La parole venant à
M. Salverte, ce député annonce qu'il dé-
sire adresser des înlerpeilatioiis au nou-
Teau cabinet sur le système qu'il va sui-
vre. La chambre consultée n'autorise point
-ces interpellations. M. Mathieu de la Re-
dorte remplace M. Salverte à la tribune.
Le long discours qu'il lit est favorable au
maréchal.
LE MINISTRK DE LA G TERRE mOUtC à
la tribune. ( A gauche : Enfin ! ) Le gé-
néral Bernard expliciue sa conduite lors
de l'expédition de Constantine. Le maré-
chal dcmandoit l'expédition , la monlroit
-comme indispensable ; en l'y autorisant,
le ministre de la guerre crut, du moment
où il la faisoit. que les moyens miS'à sa
disposition étoient sufiisans.
Séance du 21 avril,
M. Ciinin-Gridainc ouvre la séance à
une|lieare et lit les réponses que Louis*
Philipfie et le duc d'Orléans ont faite*
hier à la députation chargée de ^lorler def
félicitations au château. M. le président
Dupiii monte à la tribune comme rap«
porteur de la commission chargée de
Texamen du projet de loi tendant à fixef
la dotation annuelle du jeune duc d'Or-
léans. La commission a ari'êté à ruuani«
mité qu'il seroit proposé à la chambrede
porter le chiffre laissé en blanc dam le
projet à la somme de deux millions, et
d'y ajouter pour les dépenses de mariage
et les frais d établissement un mil lion uoe
fois payé. •
Demain la discussion aura lle-u. L'im*.
pression et la distribution du rapport,
tout cela a été fait pendant la séance.
La discussion générale' sur les crédit/
supplémentaires étant fermée, nappasse
aux articles du projet, qui porte qu'une
somme de 11,751,075 fr. 5a c, seraal-
louée sur les fonds du budget de i838, i
au delà des crédits accordés pour les dé- '
penses^ordinaires de cet exercice. Cette
somme se trouve répartie par chapitres, i
La chambre adopte le premier : Frais de
justice criminelle. 547,157 fr. i3c
Ghap. 2. Missions extraordinaires et dé-
penses imprévues. 70,000 fr.
Une longue discussion s'engage sur ce
chapitre. MM. Maugnin, Thiers, Pisca-
tory, Mole et Lamartine y prennent part
^ cjéiaitfc, 3U^ri<ii Ce <EUrr.
BOURSE DE PABI8 DU Si AVUfL.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. JOO fr. 00 c.
QU\Tl\E p. 0/0, j. de mare, mîv, 15 c.
TiVOIS p. 0/0, j. de déc. 79 fr. 00 c.
Qiialre t/2 p. 0/0, j. de mars. 100 fr. ^.c.
A( t. de la Banque. SU 0 fr 00 c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. -^03 fr. 50c.
Oblig. de la Ville de Paris. 1 172 fr. 50*.
Quatre canaux. 1 190 fr. 00 c.
Caisse hypolliéeaire. 000 fr. 00 c.
Rente de Naples. 99 fr. OOc.
Emprunt rpniain. 102 fr. 1/2
Emprunt Belge. 100 fr. 1/2
Emprunt d'HaUi. 000 fr. 0/0
Rente d'Espagne 5 p. 0/0. 26 fr. 1/2
PAniS. — lUPniXEBIBD'AD. LB CLEtB ET C*,
Quai des Auguslins , 36.
l*Ain DE UL aSLIOION
piroit les Mardi • Jeudi
et Samedi.
Ob pcflits^abonner des
i*cti5de diaqae mois.
N" 2802.
MAIU>I25 AVRIL 1837.
PBUDB UABOSMBMEVr
fr. c.
1 an 56
6 mois ig
3 mois lo
1 mois 3 5o
SUR L'ÉGLISE
DU ICOirVSAU ROYAUME DE GRÈGE.
Sous connoissons très «peu en
France l'état de la religion dans le
nouveau royaume de Grèce. Nous
STODS donc cru que Ton verroit avec
■intérêt quelques notions sur ce sujet,
qui se trouvent dans un journal al-
lemand , Vue mi de t Eglise de Wurz-
Ixmig, et que M. Fabbé de Luca a
rqnroduites dans ses Annales romai-
ses. Hjimi de C Eglise peut avoir eu
b^essus des renseignemens exacts ,
Wurzbourg faisant aujourd'hui par-
tie du royaume de Bavière, et la Ba-
^re ayant nécessairement des rap-
]K>rts plus fréquens avec le nouveau
loyamme de Grèce. Nous supprimons
de rarûc\e de VJmi de tEglise tout
ce qui a rapport à l'église de Russie
et à son sjnode , et nous nous bor-
nons .à ce qui regarde l'église de
ârfèce.
, L'élise grecque, en se séparant de
PEglise romaine, a ouvert la porte à
tous les schismes qui pourroient se
former dans son sein. Elle parut,
après sa rupture , conserver .une cer-
taine unité de ministère par la préé-
minence qu'elle reconnoissoit dans
le patriai*che de Gonstantinople ; mais
ijue pouvoit une primauté qui n'a
lucun fondement ni dans l'Ecriture
lidans la tradition., et qui d'ailleurs
i'étoit , par son schisme ^ ôté à elle-
aême toute autorité? Que put-elle
apposer au patriarche de Russie, lors-
[u'il lui plut de se déclarer indépen-
lant, pour être un peu plus lard rem-
iacé par un synode dont le czar i
ToFfie XCin. L'Ami de la Religion,
s'est réservé la présidence ? Qu'oppo-
sera-t-elle aujourd'hui à l'église grec-
que , qui veut se constituer en église
nationale et se donner un 6ynode à
l'imitalion de celui de Russie? Le
patriarche de Gonstantinople n'au-
roit d'autre ressource que d'obtenir
un firman du Grand-Seigneur pour
obliger les évêques grecs à recon-
noître sa primatie. Mais un firman
de Sa Hautesse ne trouveroit pas
beaucoup de soumission dans le
royaume de Grèce ; et le roi Othon
aime mieux voir le clergé grec dans
sa dépendance que dans celle du
sultan.
A peine eut été décrétée l'exis-
tence du nouveau royaume de Grèce,
que Ton songea à y mettre les affaires
ecclésiastiques sous la direction d'un
synode permanent et indépendant du
patriarche de Gonstantinople. Quand
la régence fut entrée en Grèce avec le
roi Othon , et que Ton put s'occuper
avec quelque suite des affaires de l'é-
tat, une commission d'archevêques et
d'évêques du royaume fut nommée
pour régler les affaires ecclésiasti-
ques. Un G^'ec écrivoit de Nauplie ,
le 20 juillet 1833 , qu'on ne savoit
rien des dispositions de la commis-
sion, dont les délibérations dévoient
rencontrer beaucoup de difficultés.
La question la plus importante étoit
de savoir si l'on continueroit à rester
sous la juridiction du patriarche de
Gonstantinople, ou si Ton s'en sépa-
reroit. Mais le pouvoit-on , disoit le
Grec , sans faire un schisme ; et une
église schismatique pouvoit-elle sub-
sister en Grèce sous un sceptre latin ?
Le même correspondant se plaignoic
«f.
'que le iiouyeaa gouvernement eiii
des préventions contre le clergé grec,
t(ui', dit^il, appuieroit le trône de
son autorité, pourvu qu'on le traitât
convenableuient et qu'on lui laissât
son indépendance.
La commission des archevêques et
évèquès, laquelle fut accompagnée
par le roi Othon à Syra , commença
ses travaux le 27 juillet 1833. Le
gouvcrnei|ient proposa a son appro-
Lation une loi comprise en deux ar-
ticles.
H Art. 1*'. L'église orientale or-
thodoxe et apostolique de Grèce,
qui , dans les choses spirituelles , ne
reconnoit d'autre chef que notre
Seigneur Jésus-Christ , fondateur de
notre foi , ne dépend d'aucune autre
autorité , attendu qu'elle conserve
dans son intégrité l'unité dogmati-
<|ue, suivant les principes professés
dès l'origine par toutes les églises
orthodoxes d'Orient. Quant à l'ad-
n)inislration de l'église , comme il
n'est nullement contraire aux saints
oanons qu'elle a|)partienne à la cou-
ronne , l'église grecque rëconnoît
pour son chef le roi de la Grèce.
Art. â. Il sera formé un synode per-
. manent, composé seulement d'arche-
vêques, et investi par le roi d'une
autorité suprême sur Téglise à i'exem-
. plexlu synode de Téglise russe. »
Après une discussion qui o^upa
deuxjSéances, les2 articles du gouv^M<-
«ement furent adoptés à l'unanimivé
par le synode , sauf une légère alté-
ratioa qu'on fit subir au second
article. Le tlergé grec ne voulut
point paroître donner le moindre si-
gne de dépendance à l'égard de la
Russie. Il protesta hautement contre
ces paroles du second article : à
Ï€xempU de C église russe. On mit à
la place : <* seulement il (le synode)
Ô2 )
administrera les affaires etclésii
ques suivant les saints canons, n
changement fut adopté par le g
vernement. On dit que le syn
grec étoit animé d'une telle aver:
pour la Russie , que plusieurs <
ques qui portoient le bonnet rn
le quittèrent pour prendre le boi
grec.
Un décret royal en vingt-cinq
ticles, publié à Nauplie, le 4 a
1833, et dans la gazette officielle
14 septembre, déclare l'église gi
que indépendante, conformément
vœu des trente-six uiétropolitaliu»
chevêques et evêques du royaux
réunis poUr régler les affaires eoc
siastiques du royaume de Gjrèce.
institue un synode permanent <
exerce la suprême autorité ecclé$l
tique sous la surveillance du i
L'église grecque s'appelle désorina
L église orthodoxe orientale apes
lique du royaume de Grèce. Le chef
l'administration ecclésiastique e&i
roi; le président du synode^ lèlpiil
politain de Cor inthe, Cyrille ; Fecc
inissaire royal, le ministre conseil
Constantin Schinas. Les meml
sont les métropolitains Poisios
Thèbes, etZaccariade Santorin, 1'
métropolitain de Larisse etprésid
de l'église d'Elis, Cyrille, et l'évéc
Joseph d'Adrussia ; le secrétaire es
prêtre Théoclide Pharniacide. Le
node correspond avec le minisi
des cultes et de l'instruction pu!
que.
La gazette officielle de Nauplie,
29 octobre 1833, contient une dé
ration étendue sur l'indépendance
l'église grecque seia désormais
patriarche de Constantinople : '
« La siiprdme puissance ecclésiastiq
dilelle, est dans les mains du sjkm
sous la surintendaûce du roi. Les m
brps do synode sont nommés chaque an-
née par le roi , savoir , un président ,
deux conseillers et deux assesseurs. Ils
doivent obéir au ministère qui sera iii-
^diqué par le roi. De plus , le gouverne-
^ inent est représenté dans les séances du
srnode par un commissaire royal, Sans la
présence duquel on ne peut rien décider.
Dans les affaires purement spirituelles >
comme sont celles qui regardent la foi ,
le service divin , Tinstruclion des fidèles.
Il discipline et l'ordre ecclésiastique , le
synode agit d'une manilTc indépendante.
Quant aux affaires ecclésiastiques qui ont
jpelqne rapport avec Tordre civil, lacoo-
péraUon et le cousentenient du gouvci-
nement sont nécessaires Or on doit ranger
'dans celte classe tout ce qui concerne les
Jours de fête , les fondations de couvent,
les nominations aux emplois ecclésiasti-
ques, les écoles des clercs, les lois rela-
tives au mariage , etc. On promet de
doter les évêchés et les paroisses. Dans
les alTaires séculières , les ecclési asti-
ques eoht soumis aux tribunaux civils
et criminels. Permis à tout le monde de
^ pourvoir contre les abus de l'aulorilé
ecclésiastique. Les lestamens des clercs ,
les dispositions concernant les biens ec-
clésiastiques, leur usufruit , les décisions
touchant les délits des ecclésiastiques, la
construction ou la conservation des égli-
ses, les registres où s'inscrivent les morts
et les naissances, sont réputés choses
séculières, et doivent se roglcr d'après les
lois civiles. L'état ordonne, par l'entre-
mise du synode, les prières , les solenni-
tés et les réunions du clergé. •
On voit que le gouveinement j^rec
s*est réservé une large part dans Tau-
torité de la nouvelle église qu'il vient
de constituer. Le roi est le chef de
relise, qui n'exerce sa suprême juri-
diction que sous la surveillance de sa
majesté. Le roi nouuiie annuelle-
ment, et sans contrôle, tout les mem-
bres du synode. Il à uu commissaire
qui .le représente dans ce même sy-
iiode, et en l'absence duquel ou ne
(163)
peut rien faire. Les écoles des clercs
sont sous la main du pouvoir civil,
et c'est l'état qui prescrit, par ror(;aiie
du synode, les prières, les solennités
et les réunions du clergé. Le synode
permanent, ainsi composé, ne res-
semble pas mal à un consistoire su-
périeur protestant. L'unique diffé-
rence est que le saiiu synode^ avec ses
membres nommés tous les nus fxir It;
roi, est moins indépenJaiit qu'iiu
consistoire supérieur composé de
conseillers à vie, et d'un président
également à vie; et que leglbe pro-
testante, au moyen de son synode gé-
néral, a conservé pour l'administra-
tion de ses affaires spirituelles, plus
d'autorité que le synode grec.
C'est ainsi que ces églises séparées
de la chaire de saint Pierre finis-
sent par subir le joug de la puis-
sance temporelle qui les organise sui-
vant son bon plai ir, et ne leur laiss<î
d'autorité que ce qu'elle ne juge pas
à propos de s'attribuer à elle-même.
l^cs évèques qui rejettent la su-
prématie du pontife auquel Jésus-
Christ lui-même a délégué ses pou-
voirs , en l'établissant le fondement
immuable de son église, reconuois-
sent sans difficulté pour leur chef
et leur guide suprême, un prince sé-
culier qui seroit assurément embar-
rassé de Irou^ver un seul mot dans
l'Ecriture pour justifier, ses préten-
tions. Mais, comme le remarque Bos-
suet, qu'est-ce qu'un wépi^copat sé-
paré de l'Eglise et de son clief ?
Ainsi , il n'y a plus, à proprement
parler, d'cglise orientale , puisque la
communion extérieure entre les dif-
férens meiubres qui la composent
n'existe plus. On dit que ce schis-
me de l'église hellénique a excité
une grande agitation parmi les
Grecs de Constantinople , dont les
\V.
(164)
uns prennent parli pour le patri-
arche , et les autres pour le synode
permanent. On ajoute que le patriar-
che de Conslanti ople, personnage
distingué dans sa communion , et
qui s*est fait connoitre par quelques
ouvrages, est résolu de s'éleVer hau-
tement contre l'institution du synode
grec. Il e^ à croire que ses réclama-
tions u'obticmlront pas un grand ré-
sultat.
L'écrivain grec qui a fourni ces ren-
teignemens paroît être de l'avis du
patriarche de Constantinoplc. Il croit
que le nouveau synode sera fatal à
i'esprlt d'unité. Au lieu de réunir ,
dit-il , on isole ; ou partage l'Eglise
qui étoit une, en différentes églises
nationales. Ces églises tomberont
nécessairement sons le joug de l'état,
et perdront ainsi toute leur indépen-
dance , comme il est arrivé à l'église
russe.
Pour nous, nous aimons à espérer
que le retour des Grecs à un état
plus favorable à la civilisation et aux
progrès de la science , et leurs rela-
tions plus fi'équentes avec les popu-
lations catholiques , contribueront
à dissiper leur^ préjugés contre FE-
'(^lise romaine et contre son chef vi-
sible. Puissent-ils, pendant qu'ils
sont encore si loin des principes pro-
fessés par les protestans , donner les
premiers l'exemple d'un retour heu-
xeux à l'unité I Les voies de la provi-
dence et de la divine sagesse sont in-
compréhensibles. Dieu n'a peut-être
permis la rupture du lien qui unis-
soit les églises dissidentes, que pour
réveiller en elles le désir de se rap-
procher du véritable centre de l'u-
nité; ou bien peut-êlre a-t-il voulu
laisser Tanlique édifice Je la foi en
butte aux attaques de la science et de
ia critique, afin qu'il achève de crou*
ier et qu'il cède la place à la vérité.
Tout ami de cette vérité doit désirer
que la première de ces deux voies
providentielles soit celle qui ramène
au sein- de l'Eglise leur mère, Jes
églises séparées , et qu'elles n'éprou-
vent pis le sort (les églises protestan-
tes, qui semblent destinées, par une
secrète permission de cette uiéme
providence, à parcourir le cercle de
toutes les erreurs, et à traverser le
calvinisme, le socinianismeetiedçid-.
me même avant de revenir à l'unilé.
Tous ces renseignemeus sur le sy-
node permanent du nouveau royau»
me de Grèce sont extraits du 9" nu-
méro des annales i'eligîeuses de
Rome.
l
NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
R<»ME. — Jje sacré collège vient dé
erdre un de ses plus dignes uiem-
res. M. le cardinal Weld a succombe
le lundi 10 avril, à une inflammatioâ
de poitrine dont il soufTroit seule-
ment depuis quelques jours. M.Tho-
mas Weld étoit né à Londres le H
janvier 1773, d'une famille riclîè et
fort attachée à la religion catholique.
Lui-même fut élevé dans la piété, se
maria, et eut une fille qui éponsa
lord Clifford. Après la mort -de sa
femme, il entra dans Pétat ecclésias-
tique et fut fait évêque d'Amycles et
coàdjuteur de l'évêaiie de Kin^ton,
dans le haut Canada. Enfin, u fat
nommé canlinal par Pie Vllf, le 15
niars 1830, et eut le titre presbytéral
de Saint-Marcel. Le cardinal Weld
usoit noblement d'une grande for-
tune. Sa mort est une perte sensible
pour sa famille et pour les catholi-
ques anglais. {Nous donnerons plus.
tard une notice sur ce vertueux et res^
pectable cardinal que nous at^ns eii
Cil onncur de connoùre. )
PABis. — Il arrive assez souvent que
des personnes c hari tables poilent dans
( i65
leur testament des sommes à distri-
buer api"^ leur mort aux pampres de
leur pojvisse ; mais si elles ne spéci-
fient pas d'une manière bien précise
que ces sommes doivent être remises
au curé de la paroisse pour être dis-
tribuées par lui , elles sont remises
è^ l'adininistration des bospices , qui
indispose comme elle Tentend. Il
est bon d'en prévenir les fidèles ; car
le cas s'est déjà rencontré plusieurs
Sois , et des legs qui , suivant toutes
les apparences , étoient destinés aux
curés , ont été mis à la disposition
de l'adminbtration des bospices.
Aviû 9 les intentions des personnes
pieuses ont été frustrées. On ne sau-
jroit donc trop leur recommander de
Kendre toutes leurs précautions à
vance et de déclarer qu'elles veu-
}ent que les fonds dont elles dispo-
Siçut soient confiés aux curés pour en
user comme ils le jugeront le plus
convenable. Des faits assez récens ,
arrivés dans plusieurs paroisses de la
eapitale , montrent que cette clause
est absolument nécessaire, et qu'une
^éûgnaûon générale pour les pou-
fres de la paroisse ne suffit pas.
On oseroit prier les journaux bien
intentionnés dé répéter cet avis.
La discorde est au camp d'Agra-
mant. Le troisième dimaucbe après
Pâque, il y a eu une scène fort vive
dans l'église française du faubourg
Saint-Martin. La chapelle étoitpleine
de inonde : le primat étoit sur son
si^e, en costume. Un sieur Laurent
est monté en chairej pour faire les
prières du prône; et là, au lieu de ré-
citer le protocole accoutumé, il a
commencé à lire un papier qu'il avoit
déployé sur sa cbaire. 11 s'est plaint
d'un ton de voix irès-élevé, et avec un
accent marqué d'exaltation, que le
primat lui eût interdit la parole,
ainsi qu'à un sieur Robert, et qu'ils
ne pussent plus se faire entendre
comme précédemment. Ces plaintes
débitées avec feu ont excité un grand
mouvement dans raudiU)ire. Les p^r-
tisan<t de (Iliatel ont crié à bas lora»
leur} d'autres vouloient qu'il conti-
nuât. Le désordre a duré quelques
minutes. Le sieur Laurent a essayé de
lutter contre le bruit ; mais enfin il
a été obligé de descendre. L'abbé
Chatel s'est alors acheminé vers la
chaire. On s'attendoit à des explica-
tions et des récriminations ; il s'est
contenté de du*e que ces discussions
ne dévoient point retentir en public,
et qu'il expliqueroit en particulier à
ceux qui le desirerotent les motifs de
sa conduite. Puis il a commencé à
débiter des impiétés comme à son or-
dinaire. On avoit dit qu'il n'y avoit
plus personne à ses discours ; il est
triste d'être obligé d'avouer qu'il y
avoit encore ce jour-là environ mille
personnes. Pauvres gens assez igno-
ra ns et assez aveugles pour ne pa.s
voir tout ce qu'il y a de uiLsérable
et d'odieux dans ce simulacre de reli-
gion-!
La petite commune de Mazières ,
canton de rile-B^^uch^rd , diocèse de
Tours, après beaucoup de sacrifices
pour rétablir son église, a voulu ^'oc*
cuper aussi du logement de son ourc ,
jeune et vertueux ecclésiastique qui
n'avoit qu'une habitation rhétive et
incommode. Les habit^^s , çtiniidés
par le zèle de M. de S. J$. , se sont
imposés yoloutairenient pour la con-
struction d'un presbytère, {^es uns
ont donné de Targerit , Ws auti^es leur
temps, leurs voitures et leurs br^*
Le curé a abandonné son supplément
de traitement. La première pierrç a
été posée le 8 avril par M* de S. B.
Le curé s'est rendu procpssionnelle-
ment sur le terrain avec les habitant,
a boni la pierre , et a adressé ses re-
niercimens à son troupeau.
r — ; ^i"^ — r II
Les vols d'églises et de presbytères
se multiplient avec une audace tou-
jours croissante. Le diocèse de Rouen
n'est paâ celui que la malveillance
( «66 )
exploite le moins, Depuis Pâque,
c'est-à-dire depuis trois semaines , on
a volé réalise de Grandcourt et celle
d*Avesnes. A Avesnes, les voleurs ont
enlevé un calice, et à Grandcourt
tout ce qu'ils ont trouvé d'arj^ent
dans les troncs. Lundi dernier , deux
individus se sont introduits avec une
* arme à feudans le presbytère de Guer^
ville ; heureusement , personne n'é-
^oitcouclié. L'un s'est jetéisur la do-
mestique , l'autre s'est dirigé vers
JM. le curé-, qu'il a liouvé disposé à
vendre chèrement sa vie. Au.ssi, celui
qui s'étoit chargé d'exécuter la ser-
vante, la quittant pour morte, voie-
t-il au plus vite au secours de son
camarade qui Tappeloit. Obligé de
lutter contre deux, M. le curé par-
vient encore à gagner et à ouvrir la
porte, mais alors la lutte devient pour
lui inégale, et il auroit peut-être suc-
combé , si la domestique, recueillant
ses forces, n'étoit parvenue à sortir et
à jeter des cris d'alarme. Aussitôt ces
rs soms , on leur témoigne ded
égards, et on leur laisse volonlien
Lrigands ont lâché prise et se sont dans les hospices la part d'autorité
t^uvés au plus vite , emportant non
pas armes et bagage; ils ont laissé un
bonnet et un couteau. En ce moment
la justice informe , et on dit que la
servante déclare reconnoitre un de ces
messieurs.
Ces faits se sont ])assés non loin de
Saint -Martin -le -Gaillard, dont le
vénérable curé a été assommé il y a
quelques mois , avec sa nièce et sa
domestique; d*Auquemesnil, dont le
curé vient d'être visité par les voleurs
pour la troisième fois, en peu de
temps ; de Saint-Rcmi-en-Kivière, où
iine dame Langlois vient d'être dé-
pouillée de ce qu'elle avoit de plus
précieux ; le tout , dans un rayon
d'environ trois lieues.
instruits et préparés par M. Fabbl
Chirac, ont reçu le baptême sous
condition, dans l'église Saint-T incent-
de-Paul.
Le 28 mars , le roi de Sardaigne ,
instruit que la grippe régnoit dans b
garnison et dans la classe panvre de
Turin , s'est transporté à cheval à
l'hôpital des Saints -Maurice et La-
zare , à riiôpital mililane et à celui
de Saint-Jean. Le prince visita tous
ces hôpitaux , parla à tous les ma-
lades qui en témoignèrent le désir,
nccueillit leurs demandes, en fit pren-
dre note , et distribua des secQurs à
ceux dont les familles pouvoient être
dans le besoin. Le prince témoigna
sa satisfaction aux administrateurs,
comme aussi aux Sœurs, qui, suivant
SCS intentions , ont la direction des
hospices. C.ir, à Turin, on ne se défie
point des Sœurs, on est reconnoissant
de leui
qui leur convient , et dont elles font
un si bon usage pour le soulageuieM
de l'humanité souffrante. *
Le samedi 15^ M. l'abbé Dherbes,
curé de Notre-Dame-du-Mont-Car-
inel à Marseille , a reçu l'abjuration
de trois protestans, qUi^^Qat été en
i^ême temps baptisés, (joelques jours
{luparayantf trois, autres protestans
POLITIQUE.
Si vous désirez savoir pourqnoi Is ]q\
de dotation annuelle dulilsainédeLoais:
Philippe, prcsenlée lundi, a été ren-
voyée dans les bureaux mardi , disciitée
mercredi , délibérée jeudi , rapportée
vendredi et venue à l'ordre do jour sa-
medi , ce n'est pas qu on soit pressé, gar-
dez-vous de le croire, surtout qoand il
est question d'une loi d'argent ! Le dés- -
intéressement *de ces tant bonnes gcn$
est assez connu. La raison de cette mbt-
che accélérée , le Journal dei Débat» « «
qui ne voit jamais , lui, que le côté mo-"
rai des affaires, va vous rapprendre : c'est ^
pourne pas laisser à de coupables passions "•
le temps d'égarer les esprits crédules et le
plaisir d'outrager la royauté pendant traie
mois. Vraiment , à ce compte , et pour—
parer à de tels inçonvénîens, pourquoi:^
r
uneteiiMine cnlUrc? 11 falloîl loul bà-
ckr en un jonr, comme la charte véri 16.
Us cnlendcz-voiis , les jongleurs? Us ne
vwlent pas aujourd'hui que de coupa-
bles passions égarent les esprits crédules;
tl qoe faisoienl-ils avant juilUl 1800?
lUneveulent pas qu'on outrage la royauté;
êtserefnsoienl-ils, eux, ce malin plaisir,
quiDdils s'écrioient avec tant d'audace :
MaHusTfttie France! malheureux roi !
i
t
• Il Tant Xhct le roi , ou faire un coup
* comme cela pour se rendre céKbre. On
• parkra de moi, et après ma mort, je
•serii immortel.... » D'après la déclara-
tion de dpux témoins qui ont déposé dans
l'inslnction du procts de Meunier, voilà
ceqn'on Ini avoil entendu dire vers l'épo-
9ao de l'attentat de Kieschi.
Fort heureusement, ce genre de 1*0-
'^'anliane ne paroîl pas devoir durer long-
*^Oips; et il est présumablc'que les cber-
^'ieurs d'immortalité laisseront refroidir
^^ir imagination Ib-dcssnsU mesure qu'ils
^^ronl occasion de remarquer le peu de
IP^'^ace qo'occuTpedans Taltention publique
^ « mémpîredeleuTS prédécesseurs. L'épo-
oe où nous fhon» leur est d'autant
.oins favorable que les grandes émotions
'y font que passer pour élre remplacées
mi de suite ; et grfcce au rapide mouve-
ent des révolulions, c'est à peine si Ton
le temps de compler les mau\ aises ac-
tions «lui se succèdent. De manière que
célébrités de l'espèce de celle dont il
s'agît, se font tort les unes aux autres par
H concurrence.
L'attentat n'en esl encore qu'à sa qua
Irième génération , en comptant le coup
de pistolet du Pont-l\oyal; et déjà il esl
usé aux yeux du public comme quelque
chose qui n'attire plus les regards sur ses
«ulcur». liC procès de Meunier ne cause
pas plus dc.sensation que celui d'un cri-
minel vulgaire. La cour des pairs elle-
même semble partager à cet égard l'indif.
/"érence générale. Pour la première fois
elle a fait disparoSlre le couloir en plan-
Çibei qui dérobait les prisonniers d'état
( i67 )
aux regards des curieux, dans le Irajef
assez long de la geôle à la salle du palais,
et le jardin du l^uxembourg n'a pas été»
inlerdil aux promeneurs. 11 n'auroit (cna*
qu'à eux de voir Meunier pendant plu--
sicurs minutes avant et apr{s les andien-^
ces; et cependant on n'a pas lumarqné
plus de dix personnes sur doux mille qui-
aient eu la curiosité de se déranger dt>
quelques pas pour l'apercevoir. 4^)uaudi
rimniorlaiitécommencc de celte manière,
iî est à croire qu'elle finira vile.
Observons, du reste, que cette môme
indifférence a encore un autre bon côté,
et qu'elle est de nature à faire tomber le»
appréhensions dont les esprits étoicnl
travaillés au sujet de ces tirages au sort et
de ces attentats par ordre de numéros,
qui dévoient sortir des sociétés secrètes..
Si , en effet. Meunier éloit un agent dea
sociétés secrètes; si son action étoit liée
aux sermons des sociétés secrètes; enliu ♦
s'il étoit soutenu jar le fanatisme révolu-
tionnaire des sociétés secrètes, ui? état
d'abandon , de délbissemcnt et d'indiffO-
rence pareil au sien ne se comprendroit
pas. Il est aisé de voir que rien ne le soU:.
tient de nul côté, e\ que, ni sa personne,
ni son procès, ni sa passion de célébrité,
n'inspirent absolument aucun intérêt. Si
c'est véritablement en vue de se rendre im,-
mortel après sa mort , qu'il a exécuté son
crime, il s'est bien trompé dans ses cal-
culs ; car, à la manière dont les choses
s'annoncent à son égard , c'est «ne mé-
moire qui ne paroît pas destinée à faire
long bruit.
PARIS, 24 AVRIL.
M. de Sigoyerest nommé spiw-pr'>
fet d'Arles (Bouchcsdu-Rhône) ; et M. de
Boselly souspréfet de Meaux.
— La commission du budget a nom nié*
membre de la souS'Commîssson des re->
ccttes M. Passy, en remplacement de.
M. de Salvandy.
— Le Journal de Paris juge aujoar
d'huî assez sévèrement M. Barthc : • Ou
M. Barthc est resté hier fort au dessar.
nous ne disons pas de la tftche imposée à
«B homme de gouvernement, à un organe
do ponvoir royal, mais , ce qaî est bien pis
encore , il a détrait toutes les espérances
qu'avoit laissé entrevoir sa supériorité re-
lative sur ses collègues du ministère. C'est
an point que les bancs de la majorité
étoient les premiers à regretter qu'il eût
pris la parole an sujet de la dotation du
prince royal. » Plus loin , le Journal de
Paris fait entendre que le ministère du
»5 avril ne peut avoir une longue durée.
— Une brillante soirée a été donnée
jeudi, aGn de pouvoir secourir les plas
malheureux pensionnaires de la liste
civile.
— Le général Gordova est allé ven-
dredi à la Bourse , où sa présence a ex-
cité assez de rumeur pour le déterminer
à sTéloigner.
— M. le duc de Clermont- Tonnerre ,
pair df France, vient de mourir à Turin.
— La police a arrêté le nojnmé Dar-
goutj ouvrier imprimeur, quelle accuse
d'avoir pris part II la publication des pla-
cards révolutionnaires qui ont été appo-
sés sur les murs de la capitale.
— On a aussi arrêté les nommés Le-
TÎeux , dit Francisque, et Lemaire, de-
meurant rue Fonlainc-au-Ris , accusés
d'avoir commis , au préjudice du com-
merce, des escroqueries s'élevant, dit-on, *
à plus de 1 00,000 fr.r
— Un forçat libéré , nomm(^ Auger ,
vient d'être condamné à vingt ans de tra-
vaux forcés pour faux commis au préju-
dice d'une vingtaine de directeurs des
postes. Parti de Marseille en i83o ,
Auger avoit laissé des traces de son
patinage sur toute sa route. Il pre-
noit,par exemple, dans un bureau un
mandat de 1 1 fr. , et dans un bureau
▼oisin il alloît toucher loo fr. , après
avoir substitué, avec des procédés chimi-
ques , le mot cent au mot onze,
— On compte à Alger 3,43i Français,
624 Anglais, 2,767 Espagnols et Portu-
gais, 741 Italiens et 606 Allemands.
— L» vente du cabinet de W. le baron
( tes )
Gérard doit avoir Heu la semaine pro^'
chaine.
— On fait aux Tuilerie» , sur la place
de Grève et dans d'autres endroits, quel-
ques préparatifs pour la fête de Loois-
Pbilippe.
NOUVEIXES UES PROTIlfCES.
Un ancien libraire, M. Paal-Denil
Méquignon, est mort le dimanche 16 1
Orly, près Choisy, où il s'éloil retiré. U
étoit dans sa 88* année, et appartenoît I
un famille très-ancienne dans la librairie.
Ayant perdu son père de très-bonne hea-
re, il seconda sa mère qui contînnoit le
commerce. On raconte qu'il se conatitit
prisonnier pour tenir compagnie à it
mère qui avoit été mise en prison pMor
quelques brochures.
— Trois escadrons qui avoientété«i-
voyés de Moulins à Glamecy, lors des
troubles de cette ville, sont rentrés dans
leur garnison.
— Une malheureuse, la femme Maienir
vient d'être condamnée par la cour d'as-
sises de la Dordogne à six ans de traiins
forcés, une heure d'exposition, et à rcileF
toute sa vie sous la surveilliaet de la
haute police , pour avoir donné la mort
au jeune enfant de son mari, par mau-
vais trailemeus, et en refusant à sa vic-
time la nourriture qui lui étoit néces-
saire.
— Le nommé Ruas , détenu dans U
maison d'arrêlde Saint- Amour (Jura), s'est
évadé le i5. Comme il étoit dans la cour
à se promener, il a profité d'un instant
où il n'étoit point surveillé pour escala-
der un mur fort élevé.
— La misère est toujours immense à
Lyon.
— Gomme à Bourg, une souscription
vient d'être ouverte à Nantua pour les
malheureux ouvriers de Lyon.
RVrKRIKUR.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
Les feuilles de Madrid sont sans in-
térêt. M. Calatrava est retombé Dm-
( »69)
>, et les eortès dbcntent encore la
■ODvelle constitntioD.
Après trois jours de discussion, la
■olion que sir Henri Ilardinge a faite
lia chambre des communes, et qui ten-
doil 1 forcer le cabinet à exécuter slric-
'tment le traité de la quadruple alliance à
Tigiid de l'Espagne, a été rcjelée le 19,
■liiseulenoenl à une majorité de 36 voix.
** Le ministère anglais , peu satisfait
di reste de son triomphe à la chambre
de? communes , a reçu , le 2 1 . un échec
Ik chambre des fords. Une motion de
bid Âlvanley , à Peffet (l'obtenir la pro-
diction des dépêches de lord John flay
■r k coopération des troupes de marine
■ikiaes, a été adoptée ^an s division ,
laigré tous les efforts de lord Mel-
boarae* de lord llolland et du comte
VÎDto.
—M. deBourqueney, chargé d'affaires
de France , et M. Michel Chevalier, Tun
des rédacteurs du Journal des Débats .
envoyé à Londres par le gouvernement
fnn(^ais,Tevenoient ensemble à une heure
du matin du parlement , où a voit eu lien
une discussion sar les affaires d'Espagne.
Les chevaux de leur voiture ayant pris
le mors aui dents, ils se sont élancés par
k portière. M. de Bourqucney areçu de
fortes contusions , et M. Michel Cheva-
viliera eu, disent les journaux anglais ,
le crâne fendu.
— Une légère secousse de tremble-
meal de terre s'e^t fait sentir à Gènes
dans k soirée du 5 avril.
CODR DES PAIRS.
I'HOCÈS DE MKL'NIILR ET DE SES COAC-
CrSÉS LAVAIX ET LAGAZE.
Audience du «22 avril.
Il y a plus de inonde dans les tribunes
que la veille. On y remarque encore le
père de Lacaze.- A midi , les gardes muni-
cipaux amènent les accusés. La cour entre
*n audience peu d'instans après. L'audi-
ion des témoins continue. Le sieur Gri-
îcr, rentier, a vu Meunier chcs un mar-
chand de vin avec plusieurs personnes,
que le témoin ne connoit pas; c'étoit lor»
d'une émeute, et Meunier étoit armé d'un
pistolet chargé. La veuve Caheux est celle
femme qui a demandé à Meunier niant
l'existence de Dieu, si C'étoient ses parnis
'qui lui avoient donné de tels principes. Sa
déposition ne fait que rappeler ce qui a
été dit dans Tactc d'accusation.
Le sieur Jacquet , limonadier , rue
Montmartre, a4« ^ logé l'assassin, qui
reste lui devoir cent francs. Souvent il
découchoit, mais jamais il ne parloit po-
litique. C'est le aS qu'il 'a appris que
Meunier avoit tiré sur Louis-Philippe ,
lorsqu'on est venu faire une perquisition
à son domicile. Lavauz fréquentoit le
café Jacquet. 11 y a passé plusieurs nuits
avec d'autres individus. Interpellé par le
président, Lavaux prétend que sa portière
ne vouloit pas lui ouvrir. Interrogé de
nouveau, l'accusé dit qu'il y est resté
deux au trois nuits avec une femme.
La dame Jacquet dépose dans le sens
de son mari. Meunier, «ijoule-t-elle, éloit
doux et tranquille, cl ne dlso l jamais
rien h personne; aussi, quand on sut
qu'il étoit le coupable, loul le monde
pensa qu'il avoit été poussé à commettre
le crime. »
La déposition du garçon de café est
sans intérêt. La filie Mée, que l'instruc*
tion représente comme la maîtresse de
Lacaze, parle dç la visite que lui a faite
Meunier le a5 décembre, de la nuit qu'il
a passé chez elle à boire . et des livres
qu'il lui a doiniés pour Lucaze. Barthel ,
tailleur, a passé la nuit de Noël avec Meu-
nier chez Jacquet. Meunier, qu'iK avoit
souvent vu avec Lacaze au café , lui a
paru une espèce de fou. La nuit de iVoêl
il a mangé un pot de moutarde.
Le sieur Simonnet, instituteur, qui a
eu chez lui l'assassin, fait une déposition
insigniQanle. Du four a travaillé chez La-
vaux, et s'y est trouvé au moment de l'at-
taque de nerfs. Il a entendu Meunier qui
disoit qu'il voudroit bien brûler la cer-
velle à Louis-Philippe, il ignore si Lavaux
a eu connoissance de ce propos. Perrol ,
commis chez Lavaux, assure que le pro-
pos a été répété devant Lavaux. Ce dernier
nie* etcUtque Meunier, une demi- heure
après l'attaque y est monté dans sa cham-
bre. Meunier ailirme qu'il n est pas all6
se coucher, comme le prétend son cou-
( *7o)
8)0 , mais qu'après être resté nn pen sur
le iil de ce dernier, il a repris son on-
vrage. Le commis Perrot, interpellé, ne
peut assurer lequel des deux accusés dit
en ce moment la vérité.
LfCS dépositions de Bretenil et de Girard,
ouvriers selliers, présens lors de l'attaque
de nerfs, n'apprennent rien de nouveau.
Déscnclos, commis sellier chez Ijavanx,
a connu Meunier cl croit qu'il a dû être
poussé par quelqu'un , parce qu'il l'a tou-
jours regardé comme un excellcntgarçon.
LACA/E. On m'a dit dans mon inlf-rro-
g^loire (jue je parlois souvent politique
avec Déscnclos.
LE TÉMOIN. Nous cu parlions en riant ;
je n'ai jamais été de l'avis de Meunier.
M. i»ASQi lEii. Et de l'avis de Lacazc?
dése-\c:los. Je ne me le rappelle pas.
M. PASQiiER. Quel éloil l'avis de Meu-
nier?
DÉsENCLOvS. Des cliosf-s extravagantes
en fail de politique, soit renversement,
soit autre clios<».
D. Parioil-il de république? — R. Il
en parloit souvent, mais en riant.
D. Et Lacaze? — R. Je ne me le rap-
pelle pas.
M. PASQiiER à Travaux. Vous combat-
tiez les opinions de Meunier?
LAVALX. Jamais je n'ai parlé politique
avec lui.
M. PASQUiEii. Cependant des conver-
sations j)oliliquesse passoient entre vous
et Meunier. (A Déscnclos.) Lacazc éloit-îl
présent?
nÉsE>CLos. Je ne puis me le rap-
peler.
LACAZE. Je n'étois pas présent , car je
suis entré chez Lavaux lorsque Déscnclos
et Meunier n'y éloienl pas encore.
LE piiÉsiuENT. Meunier, un de vos
anciens maîtres vous a i-eprésenlé comme
ayant eu une autre opinion. Vous vous
indigniez en voyant des caricatures con-
tre le roi.
MELi^iiER. C'éloil en i855. Depuisroes
opinions ont changé.
LE PRÉKiDEMT. IS'avcz-vous pas fail
alors des liaisons nouvelles?
MEIMER. Non.
D. Cef)endant vous avez eu envie d'en-
trer dans la société des Droits de l'Homme,
el vous deviez connoître des membres de
€etl€ société.
MctNrER. J*ai pw connoltrc beaucoup
d'individus qui en éloient, mais je ne le»
connoissois pas comme tels. Celte sociélà
étant opposée au ' gouvernement , cela
suflisoit \)ouT me faire désirer d'en faire
partie.
Urbain Tulasne, commissaire de po-
lice du quartier des Champs-Elysées, re-
connoit xMeunier qu'il a fail ramasser'
dans l'avenue de Marigny. en novembre
dernier, au moment on il venoît (f avoir
une attaque d'épilep>i3. '
Dumont, seiTurier, a entendu Meunier
qui disoit chez Barré, en présence de
soixante ouvriers, qu'Alibaud ayanl man-
qué Louis-Phili|)pe, un autre, avant pea,
ne le manqueroit pas.
Cirardot, commis voyagrnr, conodt
Lavaux et Meunier depuis quinze mois. Il
leur a proposé une fois daller au lîrdeBd-
leviile. Lavaux n'a pas donné deconseîlf
à MeuniiT , c'est le l' jnoin qui lui a dit
plusieurs fois de tirer plus haut ou plus
bas.
(ieiTroy a fait rentrer Meunier chez
son couHH , à la t-ollicitation de ce der-
nier, el non , comme le prétend Lavaoi,
h la demande de Meunier. Le lémoin fut
chargé par Barré d'aller offrir à la fiRe dé-
ce dernier de venir chez lui tant qnedine-
roit l'arrestation de Lavaux; ciieRfon,
en disant qu'elle et ^a maison avoîenlua
protccieur qui la mcttroit en position de
se pafiser des secours du sîcnr Bârr£|.
Avant qu'il se retirât, cette dame dit aca.
témoin : « Sachez que la maison Ij^vau^^
ne manquera jamais. • Lavaux prélcnc^-
que sa femme a fait celle répons à Ocf-
froy. parce qu'elle le connoifsoil un pci
bavard.
Malhée , commis-négociant, connof
Lavaux et Meunier. 11 les a vus à la fin
septembre ou au commencement d'oc
lobrc aux Variétés. M. Lamy étoîl av
Malhée.
LA\Ai X. Ce ne peut être qu'à la
de s.'plembre el un dimanche.
LE Tl:M0I^. Ce n'étoit paa un di^
manche.
LAVAI X. Je n'ai été qu*une seule foi:
au spectacle avec xM. et Mme Dauche e
c'est à l'Ambigu.
LE TÉMOl^. Bappelez-vous que voq
avez payé.
MEi .MER. Ce n'étoit pas nn dimancLe
mais bien dans la semaine, comme le di
le témoin.
is
*
.1
( •
ta prësideni rappelle' I Latnx'qD'il
■W déj ï Iroavé en opposition , dans ses
iiInn^atoÎTes, atcc an lémoina.
MBUKiBH. An premier acte, nons «tm-
Ml sortis avec Lavaui, Lamyet Malhée;
■ma sommes allt's h, l'estamiocl de Paris
irendre de la bitre.
lA TÉMOif. J'affirme qne je ne suis
i«s dn lonl sorti pendant aucun entr'acte,
iM plna que M. Lamy. Nous Hmea la
Ktnverntion ensemble. Comme it est gros
■t qn^ y avAit beaucoup de monde,
I; Lamy ne sortit pas.
a*. Ë,K PBËsiDG\T. Il y a ici conlra-
licUoii ; an dire de Meunier, il y anroit
■a deni sorties , ta première de quatre
Personnes, pendant un entr'acte, et la
lOCOride entre deux pièces.
laBUNiEH avec vitacilé. M. Lamy est
sorti , rt Je lui donnai la main en ren-
trant pour l'aider h regagner sa place.
LB TEMOIN. Je peiaisic à dire que je
nesois pas sorti, pas plus que M. Lamy.
ir.LE pnÉsiCE>iT. La cour remarquera
rimportance de ce point de l'affaire. Il
t'igit ici de constater l'èiislence de celle
pinie de spectacle, qui a Été inlerrom-
pu«, BU dire de Meunier, par sa sortie
*VK [^aïaui, sortie qui les a amcnfs tous
ileaK ^ l'estaminet de J'aris, où l.avaui
aaroil sommé Meunier de tenir l'rngage-
"■ent que la sort hri anroit imposé. Meo-
'■cr auroil promis de le faire incessam-
ment. f<avani tni auroit , dans cette
'fconslance, donnf le conseil dedOmar-
n^r son-linge. Voilà h quoi tient l'im-
OTtance de cet éclaircissement.
IiclyoD, architecte, connoll les trois
—cnsOs. Il est allé ani Varîélfs avec La-
%ux, mais ce soir-t!i Meunier n'y <:toil
^»s. De U ils alltrent dans une mauvaise
LE PHJÉSIDF.NT. Lavaui , la première
^«riie de spectacle à laquelle vous avci
''«oin rapporter celle dfclari^e par Mou.
*ier ne peut eire celle'li; Meunier n'y
Koiipas. Dans TOire premier inicrroga-
^re. vous avet dit que ce dont Itleunier
>ario:t ne ponvoii se rapporter qu'i
•ïwttarle. Cette première manière de dé-
tourner la dËpositlun de Meunier n'a [
eI« fondement.
LtvAi.x. J'ai dit que c'étoii a«
■MM. Lamy et Lclyon que j'éloîs allé
spenlado'; je pensois que Meunier éloît
"ec naux.
7' )
Danjr. ancien cocher de H. Barré, a
connu Meunier, et pense qu'il n'a point
agi spontanément. Il a fait plusieurs par-
ties avec l^vanx et rassa.<isin.
La fille Clériot, couturière, prétend que
Daachene lui apprit le nom de l'assassin
qn: le ag décembre , bien qu'il soit venu
chez elle leaS.
H. LE PHÉaiDivKT. La di^claralion du
tfmoin est toujours en contradiction avec
Manche . qui a déclaré qu'il lui avoil dit ,
le -1%, que c'étoit Meunier. Aujourd'hui le
témoin dit qne ce n'est que le ag ; c'est
peu vraisemblable; la nouvelle, cejour'là,
étoii publique.
I^ sieur Uauchc connoll Lavaai depuis
M. Uva
qui iioiii
Dites VI
iFK.^ J'avois de l'argent k placer ;
ux est cousin de mon beau-frère
i lia ensemble d'alTaires, Je plaçai
mon argent !t 6 [tour i uo, et j'a-
appoiniemcns de i,8oo fr. et la.
Uble.
Uaucbe assure ensuite que Lavaui ne
faisoil point partie des sociétés secrl'tes.
Meunier, d'après le témoin, buvoil conti-
nue llcm en L
D. Croycï-ïous qu'il ait pu commettre
ce crime à lui tout seul? — II. Même
quand j'ai su que c'étoit lui, je n'ai pu !e
D. Maisquand vousl'avei su?— vB. J'ai
encoiepenséqucjemeirompois, et quand
le lendemain je me suis éveillé en prison.
je ne pouvois croire que j'étois Edouard
D. Aïci-ïousvu l'accusé Lavaux le ay,
avant qu'il allât rejoindre le cortège? —
n. Oui.
I). Vous l'avei nié. — R. Jenemcicrap-
baucbc ne se rappelle pas sa conversa-
tion avec L.avaux pendant le déjeuner. Il
no l'a revu qu'à dîner, vers six heures, et
rappelle pas davantage si l'accusé lui a
parlé de 1 altcntaL
Le président lui l'ail lire ses interroga-
toiies et remarquer les rcclilicaiions qu'il
I a faites lorsqu'on lui a opposé des décla-
I rations de Lavaui. Maintenant le témoin
dit qu'il s'est jusqu'ici trompé, parce qu'il
n'a pa$ de mémoire* que ce n'est qne lé sg
( i
qu'il 81 parlé de Meunier comnfo élanl ITas-
sassîn.
D. A qui ravez-vous dil le 29? — R. A
la demoiselle Glérior.
LE ^KIi:sII>K^T. On ne pciil ajouler foi
à vos déclarations après de pareilles tergi-
versalions. Sur les aveux de Lavaux, qui
a reconnu qu'il avoit passé la journée
avec vous , pressé par Tévidence du men-
songe que vous aviez d'abord fait, vous
avez fini par faire une déclaration détail-
lée que je viens de rappeler. A présent
\oas cherchez à détruire celle déclaration
si positive. Il est certain que vous avez été
avec Lavaux au café ; il est certain que là
vous avez tenu le propos que je viens de
rappeler. Il est vrai qu'après qu'on vous
eût montré les conséquences de ce pro-
pos , vous en avez été affligé, et c'est ce
qui expliqueroit votre changement de
langage, et comment vous revenez" à 'une
déclaration qui ne présente aucune vrai-
semblance.
LE PROCLRi:rR-(;É\ÉRAL. ])auche,il
résulte de vos déclarations que vous avez
vu Lavaux le 27 pendant le diner. Com-
ment se fait-il qu'étant le soir chez la fille
Glériot, vous ayez dit que vous n'aviez pas
vu Lavaux? — R. On ne dit pas tout ce qui
se passe à une femme.
, On rappelle plusieurs témoins , dont
les dépositions nouvelles offrent peu d'in-
térêt.
UomainelMalvezîn, gendarmes à Auch,
rendent compte de l'arrestation de La-
. caze et de son transfert à Paris. D'après
eux, l'accusé auroit dil que iMcunîer lui
avoit proposé d'aller tuer Louis -Phi-
lippe.
LACAZE. Mcunior, qui veut bien me
charger d'une accusatio!i, peut vous dire
que je n'ai pas tenu ce propos.
METMER. c'est possible , mais je ne
me le rappelle pas. Je ne dis que la vé-
rité, voyez-vous, je ne dis que la pure
vérité.
On entend les témoins 5 décharge. La
femme Geslin déclare que Meunier, peu
de jours après l'attentat de Fieschi, lui dit
que la présence d'un ami dans le cortège
n^anroit pas dû l'ébranler. Le président
lui oppose que , quelques jours après cet
attentat , on ne savoit pas encore les liai-
sons qui avoient existé entre Fieschi et
M. Ladvocat. Meunier nie le propos, et se
plaint que plusieurs des témoins soient
72 )
employés dans la maison de Lavaqi. Rir-J
mentier connott les trois accusés.
M* LEDBU-ROLLIN. AveZ-VX>US eull
Meunier parler de l'attentat Fieschi? 1
t il pas dit qu'il étoit fâché de co que
attentai n'uvoit pas réussi? — R. Je nei
le rappelle pas.
Audience du 9^.
La fille Clériol ayant déclaré que c^éloit
le 28 au soir, en lisant la GaietU deê Trihm
naux chez sa portière, qu'elle avoit soo^
çonné que Meunier étoit l'assassin « lené^
sidenl annonce qu'on va entendre la ra-
me Laluile, portière de lajnaison oùhi«
bite la susnommée. La déposition de la
femme Latuile, qui fait peu d'honoear
aux mœurs de la fille Clériot, se Iroaw
pour le reste conforme à sa déclaratîOD.
M. le président fait introduire iDadam
BariV;, bolle-mère de la demoiselle Biné,
qui a épousé Lavaux après des sommations
respectueuses. Le témoin parle du tirage
au sort, qui a eu lieu en novembre i335.
Elle connut ce tirage par sa belle-fiUe,
qui se plaignit en môme temps àelledi
désœuvrement des commis. A la defflinde
deM'Lediu-liOlljn , défenseur de LiTfti»,
le président décide que la femme de ee
dernier sera entendue après le réqaî&lloife
du procureur-général.
Le procureur-général dit que la culpa-
bilité de Meunier se ti-ouve suffisamment
établie. L'accusation, ajoute-l-il, doit donc
se renfermer dans l'exposé des faits q^^
concernent La vaux et Lacaze. Ces deO*
hommes sont coupables à des degrés d»**
férens, mais évidemment ils sont lo*^
deux complices de Meunier.
M. le procureur-général trouve déjè ^^
culpabilité des deux accusés dans la coi^- ',
duile de Meunier après son arrcstatioiF '
ses réticences, ses fausses déclarations, C^
l'attention (ju'il mcttoil à faire croir ^
qu'il n'avoit point de complices, tout cel ^
éloit produit par les sentimeos de la p^p- '^
renié el de l'amitié qui le lioient àLavan ^
et Lacaze. Celle conduite première d^
Meunier imprime aux aveux qu'il fit pin 5
tard le sceau de la vérité, dit M. Franck-
Carré , parce qu'elle démontre que c*esl
en quelque sorte malgré lui et contre tons
ses intérêts d'affection qu'il a parlé. Le
procureur-général rappelle le tirage au
sort. C'est le 4 février, ajoute-t-il, que
Meunier demande à être interrogé, cl dé-
( «73)
que , ckpais la nuit dn tirage , il a
OIS été poursuivi par Fidée du
; il Bttnbue à cette préoccupa-
ces attaques nerveuses, pendant
Iles lui-même révéloit le projet dont
dblKte la réalisation aujourd'hui. Cest
jîtn qu'il fait counoitre ses deux com-
fHces, et explique rengagement pris par
w tirage au soi t
lleonier a-t-il menti? Et pourquoi?
f ToDSvoBS le rappelez; il a voulu s'em|)oi-
sonner avant le crime; il a voulu se jeter
i reao. Si Meunier a menti pendaiu Tins-
traction, comment aura-til pu prétendre
roDlicner et soutenir ce mensonge pen-
daollcdcbatdevantvous? Sa contenance,
fon atlhade, son regard, sont-ils d'un
bommc qui ment pour faire tomber deux
ièln?D'an autre côté, demandez-vous,
mesneuis, si Lavaux etLacazc, dans cette
lijpotlièse, nauroient pas trouvé en face
& Alernier des accens d'indignation et
- celle sainte coR*re qui se révolte contre
Qoe accusation injuste.
Le pistolet dont Meunier s'est servi ap-
patrbeuoità Lavanx. Si Meunier eût voulu
cfaai|^r Lavauz, il en avoil là l'occasion ;
oj't tonjoursil a soutenu queLavauxigno-
'^it qu'il avoît pris cette arme. D'une autre
pan. Meunier a écrit une lettre h Lacaac,
^i\ il lai disoU : Je ne changerai jamais.
^-à étoit encore pour Meunier l'occasion
^^ charger Lêcate, Or, Meunier a lou-
eurs soutenu qull n'avoit pas voulu faire
' lusîon au projet du crime. Evidemment ,
'^ révélations de Meunier on tété en quel-
^ic sorte involontaires, et dès-lors elles
^<]uerront une gravité que vous ap[)ro-
^rez.
Apiës avoir rappelé toutes les déclara-
^'ns de Meunier, le procureur-général
^lonneqœ Lavaux, débarrassé une fois
le son coDsln^ dont il connoissoit ta ]ia-
'cssc. ait cherché à le faire rentrer chez
Yiî, et le montre le poursuivant sans cesse
>oar le pousser au crime.
i^ procureur-général parle de l'inti-
Yiité qui a existé entre Meunier et liacaze,
rappelle celte sorte de testament de l'as-
sassin en faveur dcLacaze quelques jours
î^"vant son crime, ainsi que les déclara-
tions des gendarmes qui ont arrêté La-
cazc. et ajoute : « On trouva sur la table
de /^acaze, an moment de son arrestation,
^'De lettre datée du 3 janvier, qu'il écri-
^^>t à Lavanx ; elle commençoit ainsi :
• Avec quel mal an cœur j'ai appris l'ai-
tentât de votre cousin. Ce malheureux
auroit dû se confier à quelque ami qui
l'àuroit détourné de son projet. »Cc frag-
ment de lettre saisi le 9 prouve évidemment
qu'attendant la justice, il avoit prépaK* ces
lignes pour écarter de lui-même de trop
justes soupçons. »
Madame Lavaux est introduite. C'est
une jeune dame d'une ligure agréable;
elle jette un regard douloureux sur son
mari et fait de visibles efforts pour domp-
ter son émotion.
M. tAZ PîiÉsiDENT. Vous rappeîez-vous
une révélation que vous auriez faite à la
dame Barré, d'un tirage au sort qui ayoit
eu lieu entre trois personnes, pour savoir
laquelle dcvoit assassiner le roi?
MADAME LAVALX. Jamais je n'ai dit
cela à madame Barré, je n'ai pu lui par-
ler d'un fait qui n'a jamais existé, et dont
par conséquent je n'ai pu avoir connois-
sanoe.
La parole est donnée à M* Delangle,
défenseur de Meunier.
M* Delangle s'attache à représenter son
client comme un homme dont la raison
est égarée, et qui n'a cédé qu à des inspi-
rations étrangères ; il termine en appe-
lant la commisération de la cour sur
Meunier.
M'' Ledru-Rollin repousse l'accusation
de complicité dirigée contre Lavauz, et
dit que xMeunier, instrument des sociét&^
secrètes, sacrifie son parent dans l^ntérêt
de ces sociétés, dont il craint les ven-
geances.
M* Ghaix-d'Est-Ange prend ensuite la
parole en faveur de Lacaze, et s'attache à
démontrer le peu de solidité des preuves
invoquées à l'appui de l'accusation cou-
treson client.
M. Franck-Carré réplique et persiste
dans l'accusation.
Audience du 2^.
Sur la demande de iM* Ledru-Rollin, la
cour entend le siefur ïhousery, profes-
seur, qui a vu Meunier dans l'institution
de M. Simonnet, et qui se Test rappelé en?
lisant les débats. Un jour Meunier qu'il
avoit chargé de seirer une histoire de-
France, ouverte par hasard au règne de
Henri IV,- lui dit qu'il étoit fâcheux que
cet assez bon roi eût été tué par Uavaif-
'. lac. Il ajouta que la république valoit
mieux qu'une monarèhie, et il parti de la
république de Rome et de Sparte. La
conversation continuant , Meunier de-
manda pourquoi l'on appeloit le père de
Louis-Philippe égalité. C'est, dit le sieur
Thousery, parce qu'on croyoil qu'il vou-
loit régalitc ; plus tard il fut condamné à
mort parce qu'on crut qu'il aspirait uu
trône. Vous voyei bien , répliqua Meu-
nier,qu*on tueccux-qui aspirent au trône.
On éloit bien plus heureux sous Char
CiHAlMiaB DEB UkPVlÈB.
Séance dtm avriL
M. B. Delessert ouvre la séance à
heure et demie. L^assemblée est
breuse. Toks les ministres sont pi
L'ordre du jour appelle la discosskm
projet de loi relatif à la dotation da
d'Orléans.
M. Garnier-Pagès rappelle qu'an
de janvier i85a, M. Dupin, aDJounfWl
rapporteur, fut chargé d'examiner le pi»
Jes X, dit Meunier en unissant, et Louvel jet de loi sur la liste civile, et qollap-
aurait bien fait de réserver son poignard prouva alors les observations de-M» Sil-
pour Louis-Philippe.
Meunier interpellé assure qu'il n'a rien
dit de cela, qu'il n'a pu mêler Philippe-
Egalité avec J>ouis-Phi lippe, el Louis-
Philippe avec Henri IV.
verte. Après les paroles de M. DipÎD,
I ajoute M. Garnier-Pagès , on écarta de
l'article qui accorde un million ao prince,
le million qui s'y trouvoit stipulé en en
! de mariage. M. Garnier-Pagès n'a Wèa à
M. Franck-Carré requiert qu'il plaise à dire sur la convenance du mariage, en ce
la cour déclarer Meunier coupable de ! sens que les grandes alliances sont, dît-il,
Taltentat, Lavaux complice de l'attentat, ; presque toujours funestes. 11 ne fen pas
etLacazc complice du complot qui a pré- non plus de reproches au prince, qui ne
paré l'atlentat. s'est encore mêlé de rien.
M'Ledru-Rollin résumant tout ce qu'il M. Garnier-Pagès se plaint ensuite de
a dit pour détruire les argumens de l'ac- . la précipitation qu'on apporte; à peine,
cusation, insiste sur la haine que Barré , dit-il, s'il a eu le temps de comprendre le
avoit contre Lavaux , et représente l'assas-
sin dans sa prison voulant sauver sa tôle ,
et croyant y parvenir en partageant la
haine de son oncle. S'il accuse Lacaze, ce
n'est que pour rendre vraisemblable le ti-
rage an sort.
projet de loi. Mais pourquoi cette préci-
pitation ? (Murmures.) En trois joon, Boe
loi présentée, rapportée et volée.... On
pourroit croire , pent-être , qu'on a eu
peur que M. de Cormenin (Vio-
I lens murmures au centre.) On nposa
E-
M* Chaix-tfEst-Ange, défenseur de La- , empêché d'avoir, continue Xf. Garoier-
caze, supposant que le tirage au sort a eu j Pages» l'avis de nos coramettans... (Koa-
lieu , ne voit pas de complot dans un fait veau bruit.) L'opinion de la France, mes-
qui s'est passé dans une orgie, dans une ; sieurs, c'est qu'elle ne veut rien deceqoi
action de gens complttemeut ivres. Cet ' rapi)elle les anciennes traditions de la
avocat regarde l'acquittement de Lacaze , monarchie! Après cela, la France a lotV
comme certain.
Meunier interrogé afiirmc qu'il n a dit
que la vérité.
M. LE PRÉSIDENT. Vos déclarations
sont graves contre les deux autres accu-
sés. Consultez bien votre conscience. Per-
sistez-vous dans tout ce que vous avez
dit?
MEUNIER. J'y persiste, parce que c'est
la vérité.
LAVAix. Je déclare devant Dieu que
je suis innocent.
LACA/.i:. Je déclare que le tirage au
sort n'a jamais eu lieu.
La cour se retire dans la salle des déli-
bérations. A cinq heures, on annonce
que l'arrôt ne sera rendu que demain.
I de s'efTiayer de !a perpétuité de l'apanage ;
i le mot perpétuité, en France, est un m^^
qui n'a plus de sens. (Humeurs.)
Dans ks temps reculés, quand le d^^"
mainc privé de celui qui monloît sur /^
trône aj)partenoit au pays, Ton pou^o*^
demander des a|)anages pour le» menra "
bres d'une famille loyale. Le pays devo''
quelque chose à la famille qui lui donno/'
tout. ( Rumeurs au centre. ) Mais qnaud
une famille royale garde tout par-devers
çlîe, le pays ne lui doit rien. (Bruit crois-
sant.) La chambre compte parmi ses mem-
bres trop de défenseurs de la monarchie,
pour que je me dispense de joindre ma
voi.x h la leur. ( Uire et bruit. ) Mais je ne
vous tairai pas les raisons qui , dans mon
sens, doivent vous toucher l
uonaTchies se consolident , quand
s peuple sait qu'elles sont à bon marché
bmit prolongé) , et non quand ceux qui
ont à leor léte cherchent à se créer pour
Rix el leurs familles de gros revenus...
Messieurs, je ne vous enlreticndrai pas
dci circonstances pénibles, trop pénibles,
au milieu desquelles arrive l'événement
cpf on nous a annoncé ; je craindrois d'op-
poser un tableau de raibère à un tableau
de prodigalité ; je craindrais de vous mon-
tnr tons ces ouvriers sans travail et sans
pain répondant par des cris de misère aux
chants de fête et aux. hymnes d'hymen.
{Agitation.) Je vous dirai seulement : Vous
^les libres de faire ou de ne pas faire ,
tTaecorder ou de refuser; vous savez com-
me nous s'il y a ou non insufiisauce du
domaine privé... Prononcez!
M. Bartbe demande la parole.
Tout le centre : Kon î non î La clô-
ture !
M. BARTHF. Je me rendrai, messieurs,
aux vœux de la chambre. Celle demande
de clôture peut paroîlre une réponse suf-
Usanle à que1(|ues objections que vous
Tenez d^entendre ; cette manifestation est
un témoignage dessentimens de la cham-
bre, ou du moins de la m aj cri lé. La France
ne s'y trompera pas, le gouvernement non
plus. 3e reuouce donc à la parole.
ir. DE^ABÇAY, Moi , jc n'y renonce
pas.
M. BARTHC.Dans ce cas, je liens à être
entendu.
Au centre :' Non ! non !
M. Demarçay obtient la parole contre
la clôture, et parle dans le sens de M. Gar-
nier-Pagès.
M. Barthe devance M. Dupin qui mar-
che vers la trib ne.
M. BARTUE. Messieurs , nous sommes
.loin de vouloir étouffer la discussion ; les
paroles prononcées par Al. Garnier-Pagfcs
ner>euvent pas influer sur votre décision,
mais elles pourroient avoir quelque re-
tentissement audehot s, etdans plus d'une
circonstance j'ai pu vérifier (fu'un tel re-
, tentJssement pou voit produire des effets
déplorables ; il faut doitc répondre à cette
triDune même.
M. Barthe commente les art. 20 cl 21'
de la loi sur la liste civile. On a invoqué,
continue l'orateur, contre le projet, l'in-
térêt même de la royauté. J'ai des grùces
(175)
à rendie de cette préoccupation, mais
nous ne comprenons pas tous de même
l'intérêt de la royauté. Messieurs, c'est
l'éclat de la France elle-même ; c'est au-
jourd'hui , en quelque sorte , l'état qu'il
s'agit de doter. ( Murmures. ) Ce n'est pas
de l'intérêt d'une famiile qu'il s'agit, mais
de l'intérêt du pays. Le pays ne se fait
pas, de la royauté el des princes, l'opi-
nion qui a été exprimée.
Le prince doit avoir une existence qui
rallie autour de lui les espérancesde toutes
les infortunes. Un prince royal doit don-
ner des encouragemens aux arts, soulager
les infortunes. Sommes- nous donc à une
époiiue où il est désirable de voir dimi-
nuer tous les prestiges ? Se montrer si
économe, ce seroit nous livrer à !a dé-
cousidvration aux yeux de l'étranger.
(Mouvemens divers.)
L'orateur revient ici sur le danger de
parler aux ouvriers de leur détresse. A
propos de celte question, le meilleur
moyen, dit-il. de venir au secours des ou-
vriers, c'est de les encourager au travail, à
l'économie, de leur recommander les
caisses d'épargne.
Après avoir entendu M. Dupin , rap.
porteur du projet qui accorde au duc
d'Orléans une doialion annuelle de deux
millions, et un million une fois payé, la
chambre vote les articles. Le scrutin sur
l'ensemble a pour résultat l'adoption par
3o7 boules blanches contre 49 boules noi-
res.
La suile de l'ordre du jour eçt la con-
tinuation de la discussion sur Alger.
M. Dupin reprend sa place au fauteuil
et appelle M. Mole à la tribune.
L'abondance des matitTcs nous a for-
cés d'indiquer seulement la fin de la
séance de vendredi. Nous y revenons. La
discussion générale avoit été fermée
jeudi ; M. Tbiers a obtenu de la cham-
bre de la rouvrir. L'orateur n'a fait qu'ef-
lleurer la question de Conslanline; c'est
la queslicn africaine qu'il a voulu traiter
dans toute son étendue. M. Tliiers a été
d'avis qu'on ne devoit pas abandonner
Alger, à cause de l'honneur national et de
l'intérêt du pays. Mais il a critiqué le sys-
tème suivi jusqu'ici, qui lui semble ne-
tic ni la paix, ni la guerre. Le mal, a-t-
ildit, c'esl la guerre mal l'aile ; le remède
sera donc la guerre bien faite ; mais alors,
il ne faudra plu3 de mesquineries ; ilfau-
(176)
dra des hommes^ de Targent et de l'éner-
gie. M. Piscatory, qui a pris la parole
après M. Thiers, a opposé an système de
l'cx-ministrc, une occupation restreinte.
M. de Lamartine a dit ensuite que si Ion
cherchoit des coupables, on en trouve-
roit sur tous les bancs de la chambre et à
toutes les dates. « Oui, nous avons cédé,
a-t-il ajouté, trop cédé à Tentralnement
de la presse ; nous avons trop cédé à un
certain popuiarisnic d'opinion qui flatte
l'instinct du pays; nous avons trop cédé à
cet instinct de la presse qui nous portoit
en Afrique sans plan et sans système, pour
y aller engloutir les trésors et le sang du
pays. S'il s'agissoit de nommer des cou-
pables, j'en trouvcrois surtout dans le
ministère du 2 a février, dont M. Thiers
-étoillereprésentant.»Ila après attaqué la
manière dont la guerre a été faite, ne
pensant pas qu'un système de déposses-
sion violente et d'extermination pût être
favorable à noire établissement en Afri-
que.
M. MOLK. Je ne comprcndroîs pas ,
messieurs , que la nouvelle monarchie
pût jamais être cond:»ranéc à abandon-
ner, une conquête de la restauration, à
renoncer à ce beau présent t|ue la res-
tauration a fait il la civilisation en abolis-
sant la piraterie.
Le ministre avoue que la guerre n'a
pas été faite avec un système bien arrêté,
parce que le gouvernement étoit tout oc-
cupé de rinlciicur. Ce qu'on veut, ajoute-
l-il , c'est une pacification au moyen de
laquelle les indigènes , acceptant notre
domination , nous permettent de nous
servir d'eux mêmes pour tirer de notre
établissement tout le parti possible.
L!n long débat s'établit après entre
MM. Guizol et Thiers. M. Guizot veut
(ju'on arrête un plan, et qu'on ne fasse
pas des sacrifices sans un. M. Thiers lient
h ses idées do conquête.
jM. Bresson prononce un long discours
au milieu du bruit des conversations; il
critique plusieurs des actes des cabinets
précédens , cl réclame l'adoption déûni-
iive d'un système net et précis.
Séance du 34 <ifriL
M. Dupîn ouvre la séance à une heure
^t demie. L'ordre du jour ai)pelle un rap-
port de pétitions. Le sieur Weber, ingé-
nieur h Paris, se plaint de la préférence
donnée p9r Tadministration an plan da
chemin de fer delà rive droite de la Seine»
et attaqne vivement le direcleub des ponts
et chaussées. C'est, (faprès ce qne dit
M. VMer, son devis qu'on anrok dik
adopter. Un long débat s'engage, et la
chambre consultée passe à l'ordre du jour
sur la pétition.
Le président annonce qu'on doit main»
tenant reprendre la discussion sur les dé-
dits supplémentaires. Le ministre de-
mande qu'on mette le projet relatif à It
reine des Belges à l'ordre du jour apte
la loi en discussion. La chambre adopta^
M. Odilon Barrot désire qu'on foor-
nissc les pièces jusiiûcativcs. M. Laeave-
Laplagnc répond comme rapporteur qull
a été jugé par la commission qu'il a'é-
toit pas besoin de jnstiûcatipnseclaéneB
Eour la dot de la reine des Belges. Led6«
at se prolonge entre les ministres dm
finances et do l'intérieur, et MM. OdUoa-
Barrot et Lherbelte. La chambre s'occupe
«nf uite des crédits supplémentaires»
-Çf Q^^<Mh Sliricn Ce €Urr.
I rii
BOUnSE DE PABIS DU S 4 AVBIL.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 106 fr. «Oc.
QUATllE p. 0/0, j. de mars. 98 fr. 30 c.
TROIS |). 0/0, j. de déc. 78 fr. 95 c.
Qualre 1/2 p. 0/0, j. de mars. 000 fr. 00c.
Act. de la Banque. 2t03 fr 00 c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
Oblig. de la Vaie de Paris. 1171 fr. 25 e.
Quatre canaux. llS5fà*. 00c.
Caisse hypothécaire. 000 fr. 00 c.
Rente de Naples. 08 fr. 90c.
Emprunt romain. 103 fr. 0/0
Emprunt Belge. 000 fr. 0/0
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BETr.4iTE DB LA PENTKCÔTR, pour dîspaser
> les lliluU's ù cette solcunilc ; par M. Ik: Cour*
liiT , curé des Missions-Klraiigôrcs, auteur
du MA^UEEL DELA MESSE. 1 Vol. iu-l8, 1 fr»
5o c. et a fr. franc de port.
Le Bioi.sDSMARiEDE Ii'B^FA^CE. I vol. in-3a,
2u r. et 2 fr. 25 c. les douze exemplaires.
A PARIS 5 cheîî AD. LE CLERE BT C*,
au bureau de ce Jourunl.
PARIS. — IMPRIMERIE D*AD. LE CLERE BT C*,
Quai des Augustin», 35.
( »79
wiiines, jusqu'au tome, lxxix. Au»
jennd'Jiiii ntku» parlerons des cLuq
vo&ntaes sàivans., du toine txxx au
tome LxxxiY. Ils contiennent des
homélies sur quelques . endroits des
évangiles et sur les actes des apôti*cs,
diBs liomélies en forme de couimen-
taÀvts-tar ces mêmes actes, les homé-
Kef rap les éf^tres aux Romains et
aux GorinthieBS ; ces homélies sont
A^nàbreuses et chapiti*e par chapitre.
On a donc en ce moment en tout
cpMBie'yoluuies de saint Jeau-Chry-
« ■Îa «lÂt^ U6i% sans doute i-empUr
ks tiskpiies jusqu'au tqpie xcvii où
éoMtnenceiit les oeuvres de saint Jé-
t^fBOfi. €ei illustre docteur, m<H t à ce
qtt-jotl c^it Ters'420, est surtout
cmhu pai' ses travaux sur l'Ëcriture.
liM:noateâilK>M.iteurs partagent hes
oiiTim^kn-qUaitiw- classes; ceux -^ur
I^Ëorifurei^llasécriià-dogmatiqiiâÉ, les
écrits li4st»nques et l€!s lettres. Il n'a
•pm^n enaor» que dtcr( tom^^ xovnet
xcViif . -lis eontieonen^ la version: des
écritures -fiuce par *saint Jérôme-, et
que r^Hsa à adoptée sous le nom de
f^ëdgèuey-Le pre^iier de ces volumes
renierme le Pent^tenque, les livres
de Josué^ des Juges «t de-Ruth, >e|. le
second les deux livres de Samuel qui
sont les deux premiers livres des Rois,
\esUvrès de Malachim qui sont les
tfoisièaieetquatrième livres des Rois,
les prophéties d'tsaïe et de Jéréniie.
Les éditeurs avoient hé:(ité ùi insérer
la version de saint Jérôme dans leur
)
collectiom; mais on leur a représenté, sont dans le tome cxu, ainsir qu^
disent-ils , qu'alors ils ne donne-
rolent qu'un saint Jérôme tronqué.
Les Givrés du saint docteur occupe-
ront probablement les volumes de la
collection jusqu'au tome cviii, où
coiumeuceat les écrits de saint Au-
• - • ■ ■ . .
Ulustin..
Ainsi les éditeurs font paroi tre à la
fois saint AmbiY)ise, saint Jean*rChrv-f
sostôme, saint Jérôme et saint Au-
gustin. Le tome cvni de ce dernier
docteur étqit i^sté ^n arrière ; il a
paru Tannée dernière. On ^itrouye
une notice sur saint A^igi^tin, ^t wx
jugement sur cet illusitre dpcteur.d^
r£gUse. 3^€euvre$soià^ partagées ea
s^pt classes, le^ œi^vres ptiJlofopJM-^
ques, les œuvres applogétiques, Içs
œuvres sur TEçritur^ sainte, les œ^-
vres oratoires , Ifts œuyres ^iiqralç§,
1^ œuvjes p^émiquef et Ic;^ Mtr^s,
Les éditeurti .y jijoi^rqnt flUlsefr
mops Méprîmes djEtrx^ièrempi.t ^
Rom^, et lire^ 4^» mapuscv.it^ di^
Mont-:Ç^n ; vingtK{uaU:^. sennopiii
publiés 4 Tienne, trois l^t^rps etptu^
de dei^x cents ser^;ry>|)s tirés . i^e^
manuscn^ du MontHCIai^iu et 4;Ai%x,
de k bibliot,hèque M,é4i«is A: E^.-;
rence.JiC t^qi^cfiii çpnjL^eçj^ les fp9.4
yrçs philosophiques, ip^vpi); ::|e§.|i.-^
yrç^s cpf\tre Us '^cafdémicicHf , et çeu:f
de la, vie heureuse , de fordiv. detSiint
mortalité de ram^^ çlela guqrUifé^ffe
fofrve , de l^ musique et d^n^aùrf^,
Jjef tomes qix et ex qifi i^nt.pfirii en
1835, et dont nous avions . i*emts a
parler quand pn publicroit le topie
premier de ^aint Augasliu, rçi^^jv
ment le comuienccment du traité de
la cité de Dieu, Le traité est achevé
rli ■■I'. I .1..-^ •;.*
dansl^ tome CXI, qui contient en outre
le [iY^ede la vraie religion etit^ dffuoi^
livres de là doctvitie ckrétiçnne. Les
deux autres livres du uiéuicx traité
■ ijI*. •^•' ■ .'• ■!• •■I"'.
le/iVre imparfait de la Genève sui-^
tf^nt Ifa lettre y et les douze livres
de la Genèse suivant la lettre. Le
tome cxiii i^nferme les sept livres
dits des locutions de Tjlcriture, et
les sept U Y l'es do question sur Vepr
iafeuqu^\ le tpme cxiv les anuAta,*
(t8o )
tions sur Job et les explications sur les
psaumes. Ces explications sont conti-
mi^dansles tomes ex V, cxTi etcxvf I.
Ici les éditeurs ont cru devoir in-
■
terroinpre la suite des ouvrages de
saint Augustin sur l'Ecriture sainte,
et ont publie le tome cxxx de la
collection, qui est le vingt-troisième
des œuvres du saint docteur. Ce vo-
lume renferme des sermons inédits de
saint Augustin, au nombre de quatre-
vingt-huit, et les éiliteurs en espè-
rent d'autres. Ces sermons sont dus,
à ce qu'il parotl, aux recherches de
M. l'abbé Sain^Yves, chanoine de
SaintrLouis à Rome, qui a retrouvé
aussi des sermons et des fragmens de
quelques autres Pères. Le volume est
dédié à M. Bovio, religieux du Mont-
Canin, aujourd'hui évéque de Melfi
€i Ràpolla, dans le royaume de Na-
pies. L'épitre déiUcatoire est signée de
MM. Caillau et Saint-Yves. Le pre«
mier donne depuis l'origine ses soins
à cette édition et la dirige avec au-
tant de zèle que de savoir. On a fait
aùsisi un supplément de ces sermons
inédits dans le format iu-folio pour les
personnes qui ont l'édition des Bé-
nédictins.
Une fort bonne préface des nou-
veaux éditeurs montre l'authenticité
des sermons réccni m eut découverts.
On s'étonne que les Bénédictins dans
leurs éditions n'aient pas assez con-
' suite plusieurs bibliothèques d'Italie.
Ils auroient trouvé entre autres au
Mont-Cassin des choses fort curieu-
ses.' Les nouveaux éditeurs ont visité,
ce célèbre monastère , dont l'archi-
viste , le père Frangipane, a publié
en 1819 dix sermons inédits de saint
Augustin. Ils ont visité à Florence
Ja bibliothèque Médicis, et y font
faire depuis quatre anss de copies
gui ne sont point encore achevées. Ils
ont exploré la biUiodièque du fNTÎnce
Cfaigi , à Rome , et celle du mona^
tère de Sainte-Croix en Jérusalem.
Voici les ouvrages et fragmens qu'ils
y ont trouvés.
Beaucoup de servions inédits de
saint Augustin ; il y en a plus de 60
dans ce volume , qui viennent pre^
que tous de la bibliothèque duMonC-
Cassin ; 50 autres ont été envoyés.de
la même bibliothèque et verront U
jour pins tard ; on en attend. encoïc
de la bibliothèque de Flovence^ou
on est occcupé à les copier;. H j a
quelques semions attribués > A :tort
à saint Augustin , «nais 4pifoA m
cru devoir admettre, parae qa'ils
sont anciens et inédits. Quelques
sermons de saint Jean-Chrysb»-
tôuie , dont on n'a que ia varsionla-
tine , deux du pape saint Léofi> une
lettre précieuse de saint Bernard »
des iragmens de Pieri*e Dainîca arec
dés sermons et épi très du même ,
communiqués par feu le cardinil
Zùrla, des fragmens 'de saint Jérô-
me , un de saint Hilaire en rhoaneuf
de saint Paul, une lettre de. saint
Maxime , des fragmens . de Jhuii \
diacre, et autivs pièces de -moîadM
importance, viennent de >ôes diverses
sources. ' ,
Les éditeurs exposent leà raisons
qu'ils ont de croire à l'aulhenticilc
de cfes divei*s morceaux. Cette préface
montre en eux autant de JMiinne crw
tique et crintelligence qu'ils 0nt fait
voir de zèle et d'activité pour se pro-
curer des manuscrits inédits.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
PARIS. — Le nici-ciedi 3 mai , à dix
heures très-précises, une messe so-
lennelle sera célébrée dans l'église des
Missions Etrangères, parMlabbéSa-
landre, grand-vicairc, pour remercier
Dieu de la propagation de la foi chex
( r8i
Tes nations inMë\e», et ponr iinplo-
rer la continuation des bénédictions
divines sur une œuvre si intéressante.
La grànd'messe sei^a suivie d'une
mcsae basse à l'intention des mis-
■onnairea el souscripteurs décédéi^
Il n'y aura pas de quête pour l'œuvre.
À huit heures précises, il sera cé-
ICbcé', le même jour et à la même
întelition, des messes basses dans
toatcii les paroisses de la capitale.
' II' y a- indulgence plénièi*e, Appli-
Giable anx'ames du Pui^atoire, en
fliTeiir des membres de l'oeuvre, qui^
▼FÛBient pénitens , s'étant confessés
et aylBftteermmunié, visiteix>nt quel*
qiie Mtee ou chapelle 9 et y prieront
|K»ilr les intentions de l'Église. La
nieme faveur est accordée aux in-
firmes et à ceux qui sont empêchés
^ur quelque cause que ce soit ,
pourvu qu'ils prient pendant une
demi «-heure- à la même intention.
(Res^rù pontifical du 2'ijatmer 1837.)
On T^nelle que l'œuvre de la Pro-
nagadonoe lai^oi,' recommandée par
le pape et par un grand nombre a*é-
végues ,. est une source de gt*âces
pour ceux qui y prennent part: C'est
une chose fort heureuse que de pou-
voir s'aflKMÛer aux mérites et aux tra-
vaux'de tant de généreux mission-
naires. Il ne fant pour cela qu'appli-
cpier,'une ftiis pour toutes, à l'inten-
tion de rœnvre , le Paier et YAvede
sa prièoe du^ matin ou du soir, en y
}oî4nantoelto prière : ^aiirtf François"
JCavier, priez pour nous ;. et. donner
pour les missions un sou par semaine.
liCS^ifFrandes peuvent être remises a
M. Ghoiselat, trésorier dé l'œuvre ^
rue du Pot-de-Fer^Saint-Sulpice ,
n*>8w
Deux évêques catholiques anglais
ont passé par Paris la semaine der-
nière, se rendant à Rome ; ce sont
AIM. les doctears Griffitlis et Walsh,
▼icaires apostoliques du district de
Iiondres et de celui du Milieu. Le
premîcT'qui a le tiu*e d'évêque d'O-
léno,a succédé dernièrement au do<-.
teur Brainston dont il étoit ooadju-
teur. Le second a le titre d'évêque
de Gambysopolis. Ils vont à Rome
pour les affaires de l'Eglise catholi-
que d'Angleterre. On parle d'un
projet d'augmenter le nombre des
cvéques en ce pays. On sait que l'An-
gleterre est partagée en quatre dis-
tricts <fui sont gouvernés clyicun par
un évéq^ue vicaire apostolique. De'
ces distnctSy. celui du Nord surtout
renferme un grand nombre de catho-
liques. Peut-être seroit-ii question
de le partager en deux. Nous ne vour
Ions rien dire de plus sur un projet
que nous ne oonnoissons point asses.
Le Saint-Si^e pèsera dans sa sagesse
les demandes qui lui sont faites. On.
a augmenté, il y a quelques anaées«
le nombre des, evêques en Ecosse. Il
n'y a P4S moins de raisons popir,
prendre une seiublable luesiu'e en
Angleterre.
Les deux évèques qpl se rendent à
Rome auront appris en route la mort
de M. le cardinal Weld. G'e&t un
malheur pour eux qu'une telle perte^
.«luitout dans» un. moment où. son
zèle, et» la conneissance parfaite qi^'il.
avoit des besoins et des vœux des ca-
tholiques anglais auraient pu liâter la
conclusion d'une affaire si intéres-
sante pour la religion dans ce pays.
Ou annonça il y> a peu de temps ,.
dans les journaux ,. que M. t^vêque
de Meanx avoit trouvé^ des manus*
crits préoieust et inédits^ de.Bossuet^
Craignant qu'il n'en fût de. cette wot^
nonœ comme de quelques autres nou-
velles donnéespar les journaux, nous
crdmes- devoir prendre des informa-
tions avant de faire part à nos lec-
teurs d'une M heureuse découverte.
Nous avons' appris que M. Tévéque
de Meaux a etfèctivemont acquis der-
nièrement des manuscrits de son il-
lustre prédécesseur. Ces manuscrit»
eut été tix>uvés à Paris, dans le m»-,
gasin du libraire Techener, qui les.
( f82
ayoii achetés d'un revendeur sur les
quais. IL est à croire qu'ils provien-
nent du fonds du libraire Lanii , el
ce BoBt sans doute les mêmes qui ont
écë loug-tein(is en la possession des
Bénédictins dei Blancs*Mantëaux.
Un ancien magistrat qtii joint à
béiucoùt) de'^iëlé un esprit cultivé ,
et'i[)iii ftiUle les bons livres et les
ihàhèiscriti ipt^cieux , M. Gojjsin,
trUuva dès tnàiiuiscHis dé Bossùet
chez Tei;liên^r ; et {^énsa qu'il seroit
agh^àbl'e à M. l'évèque de Hf eau% de
éè lés (irocûrèr. Le prélat' saisit àtr-
âfèlUeiM. roccasioh de faire ce cadeau
à i'é^iéë-db Meaiik, qui lié possédoit
rite dd gtîtbd évê^ùé. Il âcbetâ tous
)
k$ rtiânuâcrits, qui sont aujourd'hui
à l*évèché de Meaux. Dorénavant, du
iiibins, on aura quelque chose à mon-
ti^r de Bossuetaiix étrangers qui visi-
lèlitMeaux. Car l'intention de M. Gai-
Ihrd est de laisser les manuscrhs à ses
successeurs.
* !Nous ne pouvons donner aujour-
d'hui ^n état exact et détaillé des
niàniiscnts. Les principaux consistent
en 160 ietti*es , ptiesi)ue toutes de la
main de Bossuet , et adressées Soit à
son neveu , l'abbé Bossùet , ^lors à
Rokne , soit à des religieuses oti à dif-
férenis personnages ; 2<* en matériaux
Considérables écrits dé la màiii deBos-
sdet ; et qui paroissent avoir servi â
VHistoû^ des f^analions; 3* en la mi-
pute oripnaie d'un grand travail sur
IfB matières de la ^râce , formant
1^300 pages» de la main de Bosskiet ;
4* dans unis copie de l'ouvrage précé-
dent^ qui n'est poi&t imprimé ; ô^ dans
plusieurs écrits Sur l'Écriture sainte
et- la théologie, tous ou de la main de
Bossuet, bu annotés par lui ; 6^ dans
plusieurs sermons et panégyriques ;
7*" dans une dernière réponse de Bos-
sùet à Fénelon , sur le quiétisme , ré-
ponse qui n'a pas été impiimée , et
dont la copie a été annotée par Bos-
sùet ; 8® dans tbutes les lettres origi-
nales de l'abbé Bo^ùet à soil okicle';
9?. enfin dans tm ^raad nombre de
deiroirsda Dauphin^fils de Louis XIVi
avec^ des cot-reétiotns de. la main de
Bossuet.
Il est aisé de pressenti* tdnt ce que
ce Mcueil de manuscrits offre de cum
riéèx.'On y retrouvera prat-éttie
qitelques-^uns d(;s écrits derBauûci^
supprimés par lèa janséniiteâ. SU. le
cardinal'de Baiisset a remarqjié. qu'il!
avoient fait disparoitre un écHc^far
Vaulorilé dof jugèmens eealésMfifmts
et un panégy rique de Sjalnt Igi)^çe; jDe
plus, on voitdajns l'csmai)u^cirii^'i|4lii
yeUeii^ent trOutés^d^ iréq^J^t^U^,»!^
pressionsi faitesi^ dans ie9.iettr9f:|illltfJç9
précédens éditeurs, heqnpmtjlîif^'i^
et au très. Il sera eurie9X -i^ fcmgf^illiei:
les lettres origiu^J^^ avt)ç..l<^ mprjr
mes, et de rétablir le tei^lff pur dft
Bossuet altéré par des maiiïs infid^eiS.
On peut être assuré que M. Tévêque
de Meaux, dont on çonniqUl^eicellent
esprit, et qui se réjouit extiréntienieat
de la découverte des me^nuscrvtf » se-
condei'aavec zèle un travail c|U(i.U>ur-
neroit à la gloire de son illus^ pré<-
décesseur.
L'affaire du sieur Lavc^rdet ,
cié du sieur Anzou , qui s'ctoit io»<
tallé à SenneviUe , près . Mantô i
comme prêtre de l'église îr»nçaim f
a été jugée le 20 avril au ^ibniial
de Mantes. On accusoiC Laverdet
d'avoir présidé sans autoiisàlioh une
a^ociation i-eligieuise. Le sïenà Gha-
ron étoif aussi en T:aùse comme ayant
assisté Laverdet. Ge n'est po^vM. O^
Barrot ; comme on l'avôitaiHieiioé;
qui à défendu les deux -pséiirèaus ,
Cest soii frère , M. F. Barrot« feinfin
me qui avoit plaidé pour JPillot ', à
"Versailles, et que nous ne félicit&r
rons pas de son zèle à défendre de
pareilles causes. Laverdet a été din.
damné à iiO fr. d'amende ei Càiaron
à 25 ir. , et tous deux solidairement
aux dépens taxéi à 102-Ei\ Ils «>iit
interjeté appel. Ainsi^ nous sommes
condamnés à: entendre encore réten-^
tir cette affaire devant Icstribanaiii.
(
ir qne ce l-ivcidet.
àoiit noua avoi^ parlé fila«îi!iii-i< fois,
-ai lin anci«M pëtll litai-tlidiKt iïé ll-
«MM A Glicfay, et t\be sa qualité ile
«titre e#(^tù qu« tloitteW, h'àyhnt
été ofSdoiiné (ti^ti^ «ue par Cttatifl.
Lé irlltltnal de iRUnlfS a <le filiis
M^aré distoatè l'a^oeUtiaii IkI'i-
^«dM de SenaevUré. Oii m i'bp)iélle
i4lîli|^tlHèe'4eril:-Jre le sieiif Cbil-
imrd et teiAUiu le Bieiir Priidliotiime
WcdlW'iHttAd^ dans ce l-tltJge ,
«MMMti'miïilstrea de 4Y-g|ise fran-
^■bfei ftt le réjonit ctâit» <'t!s tnit-
tonh (IH ^V6^^■ ctijMi' le Kciindale d'un
vÙll«'d^rlH»tL« et ïaixili'gc.
' Oii ii ftçti à' Lymi des lioiivellKs de
M. P6ÀibÔllî'er, ^C([iie de Marouè«
ït VÂcàlre X^oU(]ue de l'Ocra nie
ogjdebt^^ Ifui étoit paitl du Hâyvt
le 34 âeeenwre dernier, en inénie
tcltip» qaé In. r^viîqiic de la Noti>
VdlèJOrlàtiu. Les luUaîonuaires ne
s'étaient fis apéi'çua de U violente
tempêterai aCaUtédeligiarids dés-
astres liant t& M&nehe , la nuit qui a
saivi leur défiirt II paroît qu'avant
pliisîetirs heures d'avance, ils ëtoieut
déjà sbtiâ de la Mandie et dors de
tout danger. ?loiis bénissons la pt-ovi-
deocé de lesaroir ainsi présen'ëa.
Ajirêà ^liinie jcuirs d'utie b^Ureu^
liarigatiÔQ, le navire sur lequel ils
étoieot einÎM^quf^ aété qp^liaint de
rél&a)er4^ialeTpi-oix, dans l'itcde
T^riŒf^orf«parer unn avarie fort
«ogflfli^râjGjc 1 Bt quium^tiQii levais-
àeai) ep ^nqer. 11 a fallu plus de six
«hjlliiW ppw ?cl»ever ceUç jépa-
.ratUB..I|.,|;.£|llu passer dans cette
-^'^. b)f)^ grande partie du mois
de iâ^vjer. Auiaitât que Ips travaux
^Kinile^ÎD^, qn se reiûeitra en
iner, e^lçiprojet est t^e népIus.À'ai^
nter.jui(q,u'à Valyaraiso. Les mission-
naimpntété du teste fûrt bien ae-
caeittu pMri'éyèque et lea autorités
.e!i|>sgnolf^d^rîlB,où ri^ne une par-
faite Irauigplllf^. I^ santé des ou-
vrier^ 4vMb4I>4À*'^ i^fl- très-bon uc ,
•»3 )
c.l iUéloknt pleins d'iiideur et du d(--
sîr di: paî'véiur au iertiiç dé li:ur TOuj);
voyage.
La mort vient d'enlevci- jin petite
séminaire de Combrée ( Màiue-eti
Loire], AI. Vrouct, qiii eu étiiU lé
fondateur et lé jmppiÏL'U r.
M. Prauçois J}i-uiiét, iic.â liiCl^^-f
pelly-tlii-Trenél t Vcin,iee) , le G iau^
vifrlTTS, l'iîtia roiijuuin; autqllç(;if
ileBèaiipr'éai^.t);,!! fit do u'ês-lKHuieif
éipdes.. Fot'ÇÎeili: i«sau|iter«nl"i)3,
il prit l'état de cliai^ènti^r, et réjcvà^.
de ses propri>ii luaios^ le toit dé la
uiaisou de son père ', dcliiuît piir là
(Jllcrre (ivlle. Eu.lSrfî, il repritls.ii
elurles, fut oïdôiiiié pr£lre eu 1806',
et lenira au collège de fieatiltrçixi en
Qualité de piofes&'eur. Noiuiilé cilte
e Gonibi-ée eu 1811, il quitta & h--
{{'rél riastructtoii vers taqiletle lé jô. -
loient tous ses qo'ÀIs. À pe'mn aWivé
ilnns cette campagne isolée, Il cortfiil
le projet d'une utâisou d'educfllioTi ';
d'uiie assex vaste gringe, et dts gre-
niers delà ciirc, il sutiinprovîsur uiie
(itude et des dortoirs. Quelqufcs en-
fans répondirent à son appel. A li
fois ciiré, supérieur, pi-ofesseur,' suf'^
vi^illant . son lèle pôùt son troili>eaA
ei sa sollicitude toute pafeiTiellepo'iii'
ses chers dîstiples suffirent à tout.
Il çàt, dans ces commencement, s^
pari des contrailictioiis qui ne liiÀn-
qûent jainais de traverser lés plus
utiles enlrepiises ; mais il ne tarcU
pas d'éti-e mieux appi-écié. ^uelaii^
élèves, (fu'îl avoit envoya ait Eolf^
de Beâupréaït'''fai're leur coul-S' ttt:
pbitosdphie, révélferdnt; par. lénrh
succès et ieuï' bonne cùndùité ; la
solidité de rînsrrUctiotl tl des'^HH-
cipes qulls avoieut |)llîs{s'à son éÇfAi!.
M. l'evéque d'ÀtMéi-s l'ho'norà'' en
1819, de sa preiniiSe tiiîte. Dfeslôr's
l'accrôisseuienldecËtté itiaison n'ëltt
d'autres 1Jornesquecellesdeaonloc.il.
Encouragé par ce siiccès et par. fa
bieiiveillàncedesoiiévêque,1U.Drqiiét
conçut le plan d'un va^fé établi^-
( »«4)
ment, et mit de suite la main k l'œu-
vre, comptant moins pour l'exécuter
sur ses moyens piif
auelaproTictenceli
■n âge roit dans
■vénement dépassa ses ee~
pérancei , et bientôt il se vît entouré
de 300 élèves. CependaDt il manquoit
i cette maison , dont le premier but
ctoit de donner des ministres à l'au-
tel , d'être érigée en petit-séminaire.
L'entreprise étoit difficile , mais au-
cune difficulté n'étoit capable d'éton-
ner M. Dfouet. En 1824, il fit un
TOjage à Paris , et en rapporta cette
iaveur tant d^irée.
Il semfaloit que te jour du repos fût
enfin venu pour TA. Drouet, mais le
repos étoit insupportable à son acti-
viié. Il n'avoit pas encore mis la der-
nière main aux constructions de sou
collège, qu'il forma le projet presque
ffîganteique, eu égard à ses ressources
épuisées, de consommer son œuvre,
ea élevant au Seigneur une magni-
fique église, destinée à réunir ses pa-
roissiens et ses élèves, qu'il ne sépara
jamais dans son cœur. Cet édifice étoit
j^esque achevé, lorsqu'une attaque
d'apoplexie l'aveitil que sa fin étoit
proche. Il songea dès lors à it-wurer le
sort de son collège, en en transférant
la propriété à M. l'évèque d'Angers.
Depuis ce moment , il ne fit plus que
traîner une vie languissante jusqu'à
sa mort, arrivée le 8 mars dernier.
m. Drouet avoit toute l'énergie ,
]e tact et la persévérance nécessaires
pour venir à bout de ses entreprises.
Il n'avoit que de» vues élevées et un
admirable désiatéreasem eut. Pour un
grand nombre de «es élève» , l'ins-
truction qu'il leur donna fut de sa
part un bienEiit presqu'enlièreinent
gratuit. Ce qui le distinguoit surtout ,
c'éloient les qualités du cceur. Il se
montra toujours obligeant ft l'égard
de tous, compatissant à toutes les in-
fortunes , cliai-itable envers les pau-
vres , enfin, l'ami et le père de ses
élèves, dont il fut àson tour constam-
ment vénéré et chéri.
On se demande ce que devient 1 aSt
faire de MM. Cuttat, S^har et B&
lei , curé et vicaires de Porreatruv»
dout on parle depuis long-temp». Ua
journal avoit annoncé que la proc^
dure contre eux étoit au greflle da
tribunal de première instance dePfU»
reutruy depuis la fin de décembre ^
l'un juge étoit uomnaépourfuM
rapport. Ordinairement on coo*
fie les pièces à chaque juge ponrlca
examiner i mais dans cette occason
on a voulu que le rappoileur et lea
juges allassent voir les pièce* dan>
un local où ils auroient pu ètra dis-
traits et dérangés. Ils ont riclamé
contre celte exception désobligeajite
et insolite , et ont écrit à la co^r
d'appel, qui n'a pas voulu interve-
nir, u conseil executif auquel ila ge
sont adressés ensuite a décidé qiw lei
juges iroientcousulterles piècêsdant
une salle de la Préfecture. Cela n'a
point satisfait les juges , qui ne peu-
vent examiner les pièces qu'au nniit
des geus qui passent et rep^ssentpar
ceite salle , causent et distraient né^
cessairement des personnes occupéèa
d'un travail sérieux. Est-ce un ^noy^
de prolonger l'afiàire de Al. Cuttat
et de ses vicaires? Il sei'oit temps ,
néanmoins, de terminer ce qui ne
dure déjàque depuis ti'Op long-lënipa.
On vient de faire un recensement
en Suisse. La population du canton
de Cenève est de 58,666, dont 28,005
pour la ville, et 30,663 pour le reste
du canton. A Genève, oB complet
21,696 pi-otestans et 6,244 calholi-
qiies ; il y a eu outre 63 Juïfc. Sur le
nombre total de la population A G^
nève, on distingue 16,856Gerievois,
â,S85 Suisses des antres cantons , et
5,262 étrangers. Dans le reste du
canton, il y a 11,866 protestans et
18,751 catholiques, etde plus 46 Juifs.
Surle3 30,66.'î,oncompte21,300 Ge-
nevois , 2,702 Suisses des autres can-
tons et 6,^71 étrangei's. Le nombre
total des protestans dans tout le can-
(•
lOB en de 33,561, et "Oeliii descatho- ~
UgMft.de 24,995. Ainsi , les catholi-
que* forment les trois septièmes de la
' fopttlalioii totale, et cependant ils
Mit soumis à un lystètne d'esdu-
JXHI et d'ilotisme , qui annonce une
mtoléraDce très - marquée. Il y a eu
ono wiffnieniaiion de population de-
pnii lw4 ; la population protestante
VatM^mentce de 880, dont 262 dans
lariUe, et 618 dans le reste du can-
ton, et la population calltolique de
1,J16, dont 556 pour la ville et 559
pour.lé'canton. Cet accioissementde
popolation paroît être en entier d'é-
trangen.
M. Jean Fraichina , éréque de
Corintbe , est mort le 26 mars à Lu-
gano, dans le canton du Tessin. il
rollque ce prélat y ëtoit leiiré.
Fnichina éloit de l'ordre des
Capucins , et avoit reçu ile Pie YII ,
en 1&04 , un litre d'archevêque in
parliiiu.
Le SçuAem rtporter , journal de
Cork, en Irlande, du moi» de ié-
yriet, anhonft iletfX conversions à là
relj^'on catfaolique. M.Bobert'White,
ecuyer, précWeinmeut attaché à l'ex-
cise , et demeurant dans la ville de
Gtsreaionis, s'est fait catholiqae , et
a reçu les sacremens vers la mi-fé-
viwr des nlsins de M. HevraR , oa»>
Vtit- catholique du lieu. M. Wliîte
ÉToit été ftrdent protestant! niais
après UM màredélibération, il com-
prit ifae' pour son salut étemel , il
Mloit naonrir dans le sein de L'an-
cienne flelise. Dans le même temps,
la sœur on colonel Verner , député,
^rand-uallredelaSociété orangiste,
a prononcé son abjuration et s'est
déclarée catholique.
POLITIQUE.
La QitBtidiitme du sa Ht un rapproche-
mfnl entre les doai de la liste civile de
CharlesXpendsnllemoiidejanïicriSîo.
«I ceoi de li Ksle cinle scluelle pendant
85 )
le moi» de Janvier dernier. Ces dons, d'à
près le Monittirr, s'ôtoient élevas eu iBS»
ï So,i5a U. . et en 1S37 & i,6oo fr. I.a
QaolidMtHu talsoit lï-deuus des réQeùoit*
uses piquantes. M. le préfet de police lui
■drcsa£parliuiwierDnesommaLiond'in>
sérer une liste de dons et seconrs iccor-
d£s pir la liste civile pendant le mois de
jinvjcr dcmin-. Cet état se mOntc k
g4.6o5 fr. < dont 4;s3a k d'anciens mili-
taire^ décorés de juillet, ei i dn srtiste*
iodigens; is.goo fr. en argent koi pan -
de Paris; lo.Goo fr. en distribniion
d'alimms et de bois; i6,3io fr. en se-
cours suxpBDvresdesd i-partem ens:i7,Bi4
BCCordËs psr Marie-Amélie h diverses
personnes ; 1 4. 1 1 4 fr. ponr pensions d'en»
fans; 4.3ÔO fr. h des pensionnaires de
e liste civile, etc. Nons lemar-
qoonsdans celte liste 9, 300 fr. donnés >ax
Ëglii^g de Cbacé, de Krenca i, dcGa-
cogne, de Nogcnt-tnr.Loir. deVevuj, de
Serves, de Montroaveaui, de MdIu tt de
Décise, et puis à la fin en bloc , a,o6o fr.
pour secours ï des églises , sans dés^nA
iesqnella. Il eet k croire qae cette der-
lomme est indépendante de celle de
fr. portée pliis baot, mais il CM i
regretter qu'on n'ait pas spécîDé lés aoms
des églises,
M. le préfet de police, dans sa lettre à
U Qaotiditiait , dit qec , »oa9 Charles X ;
l'administration avoit toojonrs soin de
faire inscrire au Mmilnir les secours don-
nés par la liste civile. Je crois qac H. le
préfet est msl informé , et qno beaucoup
de dons et de secoors restoicnt ignorés da
publie, il ajoole qnc , dans Is Mmme de
<)4>Co5 fr, , ne sont pas compris les Be>-
cours cilraord in aires accordés par la liste
civile au jour de l'an, et qai sont payés en
décembre, 3o,ooo fr. qui furent envoyés
sur laiin de décembre, et enfin les secours
que la reine Amélie dtslribee elle-méoi*,
et dont elle ne tient point note. Nous ae
savons s'il n'y a pas ici qiielqne crreni ;
car on [ronre dans la lisic civile do M. te
préfet cette indication ; Skoutb aicvrdir
par Ut rtiiu à divers, 17,614 ^'- Comment
M. le préfet dit-il gne les ucoura accorda*
( 486 )
pir 1b pKncbsse lie sont pas compris dans
sa lislcP
làQnàtidiekm, qui a inséré lo à 5 la ré-
ponse de M; le préfet , a fait qaelqoes i^
marques sur les désignalions un peo va-
gdos et générales de celle réjponse, «t jpois
elle présente le total do budget de la dér-
ili6re. liste civile de Charlies X. Ce total
|)ortoit pour indemnités, grâces, secours;
•étiniôiies sur la cassette , ë1 aumôiies distri-
boéespar la grande admônerié,i, 984 , 97of.
qui^ divisés par 13, donnent par uiois
i68i4i4 fr; De plus, la liste civile distri-
èuoit poiir 4*^00,000 fr. de pcdsîôrts,
qui, répartis par mois, donnent pour
chacun 376,000 fr. Bh joignant ces deux
iSoittmes, on aura pont* )es dons et secours
de chaque niois, 54o,4i4 f''* ; )ce qui mon-
tre quelle éloil ta générosité de rancieniie
liste civile.
M. Charles Comte, avocat et député de
\^ Sarthe, est mort à Paris le ib. Il étoit
encore -jeune lorsqu'il commença . en
18.14 , avec M. Diinoyer, son confrère \
Aujourd'hui préfet àAiniens, uii faetttm
hebdomadaire intitulé leCensear, écrit
d'une opposition très-hostile. Comte ne
craignit pas de publier, immédiatement
après le retour de Bonaparte , en 1 8169
une brochure sous ce titre : De i^impos-
sibilité d'établir un gouvernement conetitu-
tionnel sous Napoléon Bonaparte^ L'aii-
teor, dans ses idées de liberté et d'ind^r
pendance, faisoit de Topposltion contre
tons les pouvoirs. IJ fut traduit en police
xx^rrectionnelle en 1817 pour différens
jDorceaux <|u troisième volume du Qe*-
.seur, qui étoient pleins de malice, de ca-
lomnie^ et d'injures. Un jugement du
IQ août le conda^mnaj ainsi qu)e M. Du-
4ioyer, à un an de prison et 5,ooo ff.
d'amende. Us étoient interdits dé leurs
droits citils pehdàht cinq ans, dévoient
rester pendant ce temps sous la surtell-
lance de èa police, et fournir Chacun un
jcaUtiohnemenl dé 1,000 fr.
Le Censeur en^étoit au septième voittme
lorsqu'il fut Supprimé. 11 n'a pas peilcon-
Jjikmé à nourrir cette opposition ardente
qui a renveraé h ' U'ôhc déH BoorboBft
•Gendre eldiscijpledcSày; M. Gdmtepra-
fessoit eoniine loi les prihdpes dé la li*
l)erté la plus étendue. -DégoàtÊ de la
France, il se retira en Suisse, où il ou-
vrit- une chaire dé droit public. Renti^é mi
Franco , il ^tOi( tin des t^dactettrs 'dé
Cort«ir (/af{{mntf(. Nommé plPOCni^JQt- ^tt M
IParisaprèë là rcWotlUioh'cie jMliét ;<^
esprit d'indépendance ne fiutsé |{^!Wilitai
ordres qu'il rerévort où ini^îstèrfe.' 'On
lu) demanda isa déniîssibh , qn'll VefiiiMl;
on le destitua, et il reprit sa coHàtÀÂr»^
tioii au ConsiitutiomieL On Hudi^îrijÀi
électeurs de la Sarthe comme ntî-|iatHbte
très-prononcé; ils l'élurent dépùtlli/ét A
vota toujours avec la gauche. .Une. lon-
gue maladie l'avoii éloigné dcS séances
de la chambre. .' ' "
Ses obsèques ont en lieu le samedi i& \
presque tous les membres de f'oppbsiV
lion y assisloicnt. Le cortège ^ést tcnda
à l'église Nolre-Dame-de-Lofelie, Les
coins du drap mortuaire étoient portés
par MM. Odilon-Barrot et de Laborde ;
députés, et par MM. Bérenger otMignet.
de l'A-cadémie des sciences morales cf.
politiques , août Al. Cpmte étoit secré-
taire perpétueL Quatre discours ont été
pronpncés au cimetière du Père-Lachaise
par MM. Béranger, de Laborde, Odilou-
Barrot, et par un électeur de la Sarthe.
PARlâ; 26 AVnÏL. '
Lu COU r des pairs , rentrée .hier e^
délibération à dix heures, n'a reqciq sqq
arrêt qu'à sept hei^res un q^rt. Gei airêt
iscquitle LàvauK et J^caze , altendp qu'il
ne résulte pas de.l'inetnictiba Qk-dê& dé-
bats chargea suJSisantes qu'il&'Se soient
rendus coupables, iaoit comme aateors,
soit comme coniplices, db l'attentat on du
complot qui auroit précédé Fattenlat.
Pierre-François Meunier est cônddnàiié
à la peine des parricides, il sera conduit
sur le lieu de l'exécation, en chemise, nu-
piéds, et la tête couverte d'un voile noir,
exposé sur l'échafaud, pendant qu'un huis-
sier fera au peuple lecture de l-arrô^ , et
sena imniédiatement exécuté.
( iB7 )
L'ntêi eondimhé tûssi Meunier aux
^ frais du procès.
••'--^ Ls Gkurté lit i83o artnoiîee ce soir
qMi la; peiBie> de mort pyononcôe par la
cour des pairs contre Meunier; vient
délreiA>rfiBaiiée jpair ié rqi des Français
ta là fpirie de déportation. M. Pasqnier
eitvIlfrpôMer eetteilobveHe ao condamné,
ijol'vdîIlB'Anîiik minislérielle, a téhnoi*
fbéto phM'vif» sentîmens de repentir et
dv itKsonnoiMRice.
— ML Boniay de la Meorthe est notnind
eolMid'de la ii* légion de la garde na-
taialB««B #efnplaceibont de M. déSossy.
décédfej. If;, âertcier et M. Larcbdr iMnt
noflaôliéi;' la premier colonel, et le selcond
KébMÂml^cilonei de U légion dé cava-
— Le Journal de» Débaii faisoit avAnt-
Iner nh Ibïtf téeit de ce qui s'est passa
pendant les qaatre seinaines qu'a duré la
démlisre criie ministîflrieJle. Cet article.
ptos f tfocable à M. Gmtot qu'à M. Mole,
n'a pas j^a ; adaii le joarrial ministériel
dn soir a-t-tl été charge de dire que les
détails donnés par son confrère étoient
emiëreoKnl mteactl. ■
— Tandis que -le Journal de» Dtbat»
attaque à petit brait le ti6u?eau minis-
tère passablemenl inaitraité par le Jour-
nal de Pcrb ; la Pratse , qui est aussi un
journal fort 'ami do gouveruemchl de
juillet, n'épatgne pas noii plus lé cabinet
actuel. Voici dâmme s'exprime aujour-
d'hui cette dernière feuille «w Le carac-
tère éqdîfoqae et la situation fausse du
cakûnci qae préside M; Moté, rendeht in:
ûtâmBÊA difficile et également fausse l'a
position des hommes politiques , iqoi .
eomlaè noàs , désirent la conservation de
J'oidiQ St^K. «
— IQnëtredràlénrs'soat inscrits contrb
lo projëD'de'ldi de dotation de la reine des
Belges ;oe sont M. \1; 2^hèrte, Larabil, le
général Tbîars et Gfaarfamauie.
— Le rdi de Phisisb a fait cadeau au doc
d'Oriâms de deux vases de porcelaine,
représfenfint lAes vaes de Bcriin et de
Piottdant
— Le capilaînc Dûment dX-rvillc. vient
d'arriver li Paris, où il est appelé par le
ministre de Ib inàriné pour recevoir les
instructions nécessaires au voyage qu'il
est sur le |K>int d'entreprendre autour du
monde avec VAȔrolabe,
— Psr ordre du ministre de la guerre ,
les opC'ralions de la carte de France se-
ront portées cette année dans le départe-
ment du Loiret, ctezécutée^par scixe of-
ficiers du corps d'étatmajdr.
— T^es envoyés madécasses sont partis
pour Bordeaux, où ils doivent s'embar-
quer pour retourner à Madagascar.
— Le comte Louis - Charles de Saintei
Aldegondc , maréchal - de - camp , ancien
lieutenant - colonel des gardes - du -corps
du roi (compagnie de Groî), est mort $
Paris.
— Hier un duel a eu lieu à Vincennes
entre M. Mathieu de la Redorte, député,
et M. Vicnnoi, directeur-gérant dn Co^r
iaire^ à l'occasion d'un article inséré dans
cette feuille, et relatif à la dotation dn
duc d'Oriéans. M, Viennot ayaut fait feu
sans résultat , M. de la Redorte a franchi
quatre pas qui lui reftoientpour arriver h
la limite tracée par les témoins, et sa balle
a blessé M. Viennot à la main d*an6 ina«
nière assez grave. ' ,
— Un des rédacteurs de la Quotidienmt
M. Lavaliée^ vient de mourir; . ,
— Il y a eu cinquante-neuf faillites h
Paris pendant le mois de mars. Gexhiffre
est double de la moyenne ordinaire. Beau-
coup de maisons, par suite du malaisé
gépéral, ont en outre sus|yendu leurs paie-
mens.
— Une partie .db cb&teaii des Tilileries
va être éclairée jpar le gai pôrtaliL
— Là gendarmerio de Passy a arrêté nh
homme ivre qui chantoit 5 tue - tête une
chanson dont le refrain étoii : Mort «4
IjrraHf mort d Louit-Philippê !
NOUVELLES DES PROVINCES.
Les débals du probes dit le complot
républicain d'Avesnes, ont commença Iq
a4 devant la cour d'assiiscs de Oouai,
(
présidée par M^ Ltfèvre de Trois-Mar-
qaets. On a interrogé co jour-là les deuK
accusés, et entendu des témoins. Uoque-
manre, limonadier, âgé de 3o ans, a
connu son co-accusé de Bieuvre, dix mois
avant d*êlrc arrêté. Ayant avoué des opi-
nions démocratiques, Roqneroaure a dé-
claré qu'il avoit présidé le repas du 1 1 dé-
188 )
quîémigrenr ca Amérique cootiAueiii di?'
traverser Metz.
* -T- M.^ Gadet Oaisîooiirl, procureur dà
roi à Troj'es, Tient de donner sa d^
mission.
-r-La malle-poste de^Nefersà- Amcm
a été attaquée le 6 de ce moi» près de
Poiseuz. Un coup de fosii a été tii^surle
ccmbre, auquel ont assisté des sous- of- | derrière de la voiture; le plonbdontH
ficîers; qu'il avoit dit qu'Alibaud étoit étoit chargé est eniré dans la caisse, mais
mort courageusement; ajoutant qu'il n*est heureusement n'a blessé penonne. Deo»
jamais pour cela entré dans un projet habitans de Poiseux ont été arrêtés,
d'émeute. Il a nié avoir dit en parlant de j — La RevMê de COueât anaonoe i|Do
de Bieuvre, qui se trouvoît à Avesnes, M. de Jussiec, préfet de la Yteone; esb
parti, de Niort subitement pour Paris, o&
que l'avant-garde éloît arrivée.
De Bieuvre a été moins réservé que le
précédent dans ses déclarations. Roque-
maure lui a parlé d'un mouvement, et Ta
présenté à des sous-officiers ; on a chanté
des chansons réf$ublicaines. Roquemaurc
lui a aussi dit que les sous-officiers éloient
bien, et que l'on ne tarderoît pas à agir ;
qu'on auroit la garnison de la ville,
celle du Quesnoy, et qn^ensnite un mou-
vement général pourroit s'opérer. Il a été
également question d'aller délivrer les
prisonniers de Doullens, cl do s'emparer
des caisses. De Bieuvre a reconnu avoir
pris la parole pendant le repas des sous*-
officiers, pour dire qu'il falloit marcher,
que lui, qui étoit de la section Danton
des Droits de l'Homme, tneroit le colonel*.
PI0U8 rendrons compte du résultat de ce
procès.
— Le Libéral du Nord, journal de
Douai, poursuivi pour avoir publié un ar-
ticle sur les caisses d'épargne, a été ac-
quitté le 20 avril.
— La semaine dernière, le bruit s'est
répandu h Gharleville et à Mezières, que
des troubles sérieux avoienl éclaté à Paris.
— M. Daigremontde Saint-Mauvieux,
prcsidout de chambre à la cour royale de
Caen, est décédé le 22 avril, à Tâge de
70 ans.
— Un huissier d'Orbec (Seine-Infé-
rieurej vient, dit-on, de prendre la fuite
avec une somme de 60,000 fr. qui ap-
partenoit à ses cliens.
— Des chariots remplis d'Allemands
il a été appelé par le nouveaq miaislèBCb .
— La caisse d'épargne de Nanleidci
16 et 17 avril a reçu 6.695 fr.; elle aii0ai<r
bourse 145,905 fr.
— Le 3, un incendie a déirait dizinai<
sons au village de Maure « près Limoges
— Le père de M'. Dupuytren vient de
mourir h Limoges dans un &g6 très-avaaeé..
— On avoit craint. quelques- dèsoriliear
à Limoges , mais il parott que la plapar^
des ouvriers porcelainiers qni avoicnt»
quille le travail , sont rentrés dans Vears
aleliei«.
— Un habitant de Ghambon, près
Guéret, après avoir fait avec un de ses
voisinsdes affaires assez iraportanles, l'in-
vi.la à dîner. Ne pouvant croire à une
semblable perfidie, ce dernier accepta, et
fui empoisonné avec de l'arsenic au mi-c
lieu du repas.
— Des visites domiciliaires ont été faî-*
les à Lyon , che» plusieurs jeunes gens
dénoncés comme affiliés* à des tociéiés/
secrètes.
— Le 20 avrils un ouvrier, père de trois-
en fans, occupé à arranger des planche»
dans un bateau, est tombé dans le Rhône,
à Lyon. A rinslaut , un soldat du 4i'' qni
passoit, s'est précipité dans Tean; mais,
après de longs et inutiles efforts , cet
homme généreux a été obligé de saisir la
chaîne d'un bateau à laver, et d'attendre
ainsi qu'on vint à son secours. On l'a re-
tiré de l'eau exténué, et reconduit à sa ca-
serne.
^Jltti^aflricra rélurgîssent en ce mo-
«ni à Lyon le pont ôe la GniUotière, en
jéiçant des trottoîra en fonte à la place
dn parapets.
— La Liste €ivHe dévoilée, qu'on a ven-
dis Ml rabais h Paris , se distribue gmtîs
l:Grenoble.
— Unaoos-lientenant de la garnison de
Mnea, qni avoit perdu la télé à cause
d'une dette «do 4oo fr. , quitta sa caserne
et em pendant plusieurs jours sans rien
manger. Ce malfaeureQx , qni vonloit se
hÛKT mourir de faim, a été retrouvé dans
m état pitoyable.
«—lit -cour d'assises des Bouches-du-
l^hône ■ prononcé, le ao, son jugement
énm raffaire des fauii - monnoyeors , ac-
cnséi ; oennie on se )o rappelle , d'avoir
mondé les provinces du Midi de fausses
|ii%cet de dit centimes. Michel Oddo, den-
tiste^ a été condamné à lo ans de travanî
foroéiet 10,000 fr« d'amende; Ferdinand
llaaaèaà 5 insde la même peine et 10,000 f.
dTaticnile ; Dominique Oddo, iils, à 5 ans
de priaon et 5oo h, d'amende; et Gbaix l
heao-frërè de Mûsès, % 4 *i)s dé prison et
«no fr. damende.
Cinq antres accusés ont été acquittés.
-^ M. Joseph Au Iran, jeune poole mar-
seillais, vient cfétre élu membre de
l'Acadéinie de Marseille.
■ — Pendant qu'un temps couvert ot
plnviena empécboit à Paris de voir l'é-
clipse, à Marseille cl h Bordeaux une belle
soirée a favorisé les curieux qui, dans
Jos Tuea et sur les places, éloient occupés
^ en suivre les périodes,
— M. Henri Fonfrède est arrivé jeudi à
Bordeaux.
— Des arrestations viennent d'être opé-
rées a Bordeaux par suite d'une coalition
des ouvriers tailleurs.
— On a trouvé le 16 h Agon un pla-
card ainsi conçu : « La constitution ou la
mort, du travail et du pain : Vive la ré-
publique ! »
— \jR monument qu'on doit élever à
Bonaparte dans la ville d'Ajaccio vient
d'être commencé.
E\tfiBI£C]R.
KOIIVRLLES D*ESPAGNE.
Le quarlicr-royal de don Carlos con-
tinnoit à se tenir h Kstolla, à là date du 17,
et le quartier* général de l'infant don Se*
bastien à Tolosa, lo 18 du courant
— La GatetU HOnate contient un dé-
cret du 8, qui annuité le traité signé à
Londres, le la janvier i836, avec M. Ou-
vrard, qui cessera dès à présent d'émettre
des bons de l'emprunt dont il étoit chargé.
Un autre décret de la même date crée un
capital nominal de ao millions de piastres
en bons du trésor royal. Ces ao millions
seront divisés en 100,000 parties, dont
5o,ooo de aoo piastres, 5o,ooo de 100
piastres, et 100,000 enfin de 5o piastres.
Le capital sera remboursé dans l'espace
de huit ans , après l'entrée du roi à Ma-
drid.
L'émission sera faite pour le moment
actuel au taux de 5o pour 100 de la va-
leur nominale des bons. Les bons seront
reçus plus tard pour paiement des con-
tributions à 80 pour cenL On calculera
l'intérêt à raison de 5 pour cent. Le sur-
plus de ce dernier décret r^le le paie-
ment des bons émis par M. Ou vrard.
La reine d'Angleterre est depuis quel-
que temps indisposée.
— Le grand- duc Michel de Russie est
parti le i4 avril, de Turin pour Munich.
— Le i4f est mort , à l'âge de 70 an<s,
le ministre d'état des affaires étrangères
deProsse, M. Ancillon.
— Le marquis do Caravellas, qui a été
membre de la régence provisoire après
l'abdication de don Pedro, vient de mou-
rir au Brésil.
— On a reçu des détails circonstanciés
sur le terrible tremblement de terre qui
a eu lieu en Syrie. Les maisons de Saphcd
et des environs sont ruinées; il a péri
3.1 58 personnes, dont i.Soy Turcs et
Juifs, sujets du pacba d'Egypte, et 65 1
Européens, dont 76 Français. Tibériade
I et dix - sept villngcs qui on dé\\ç\vk»*.
sont ruinés; Nazareth a en 196 morts.
Acre et ses dépendances i4i* Honnini
a eu Gi4 morts. Le nombre des vil-
lages déUroita partiellement dans cette
coQtrfeo»t de 49* La ville do Naboulouase
a étC* fortement maltrailéc , et une viog-
taine de villagefl des environs sont en
rtiine9 ; toatefob oem partie de ce district
t p^q senti 1a secomse.
A Jénisalem, ï Jaffa. à Gaza, 5 Tri-
poli , à Lattaquie, ï Antioche , à Tarse ,
à Alep, le tremblement c|« terre a^est fait
à peine sentir. La ville de Beyrout n a pas
sonffert non plus ; mais la ville de S&fie
a en sot nuisons ruinées complètement.
et 63o for tendent endommagées ; la plu-
part doivent ôire démolies; cependant il
n*a péri que 4 personnes. Le grand bazâc
(f Adana a eu beaucoup dobontiqup% rni
nées.' A Damas , la secçnsse , (jucique
forte, n'a pas été aussi funeste qu'on ad<
tx>ii po le craindre.
- En résultat, l'état de situàtidri présenté
^ MéfaémetAli porte nn total de 1,646
Daaîsons' ruinées , 1,749 endomniagées,
4» 106 tnorts, et 55 blessés.
CUAlUpilE DES DÉPjUTÉS.
(Présidence de M. Dupîn.)
Séance du 25 avril.
La séance est ouverte à une heure.
MM. Blanchard et Aillot de Brizy oblion-
kient des congés. M. Duvergier de Hau-
ranne présente le rapport de la commis-
sion chargée dç l'examen du projet de loi
portant demande d'un crédit cxlniprdi-
naire de deux! niîllions pour complément
des dépenses secrètes de iSSy.
Le rapporteur voulant établir la néces-
sité d«,'S fonds secrets, cherche où en
est la France, sept ans aprt's la révolulion
de i83o. Si le temps des émeutes n'est
plus, une époque de conspiration lui a
succédé, et ce seroit unç déplorable er-
reur que de croire la soçiélé sfi\ivé<ç
parce f)uc l'émeute a cessé de gron-
der. Oii a recours maintenant à l'as
sassinat ; on veut aussi corrompre Tar-
méc. « H faut reconnoîlre. dit M. Du-
vergier de- ilaurannc, qu'il s'ugit, non
.de. tentatives isolées , mais do tenlati-
90 )
vefl combinées; il j a dans léè^ partis une
portion égarée plus jqoe orimifielle qie^
l'j^éedel'fissa^iâoaUnauyADie; «aLs.ilen;
est une antre, profondément p.erveca«i,<|iiii
lorsqu'elle n'a pas préparé par el^CT^ppéme
ces attentats, les ehçoiira^c et les glorit,
fie ; il en est une qu'aucun crime né san*
roi t arrêter, et qui, pour assouvir ries dé-
testables passions, prend ponr moyen
l'assassinat, comme fl'antres prennent
l'embaucbageet l'insonieçtion..*;. Maiali»
mal n'est pas scu(em.eot ea F^mcf^ Daia
les pays voisins desbpmfncs outao^or-.
ganisé cc.qu*6n peut appeler une ,£co.i&
(l'assassinat. C'est ainsi qu'en Espagne eC
en Portugal se sont établis des cli&s qaî
ont pris le titré de rengeurê ttAUbaad;
c'est ainsi qoe le nomd'Aiibaad a été n-
lué dans une assemblée radicale. iteii ne à
Londres, par de féroces acclatn^itiçni.
Apr6s avoir recommanclé I9 maiatien
intact de la politique du i5 mars' et du
] 1 octobre pour rs^surer les amlç du ggù*
vem em en t ' et in tt ipider ses ' étinediis ',
QBrnit à gauche) 'le' rapportébr- dit en
(jnissan t : - flous- d^ifotiï' xrééHA ment 4iiiê
telle sôil la conduite du nonVeaà nriniii'
tère, et à c^ conditions nous.aomfncs»
prêts à lui dojpner noire appui. (^ at-
tendant. . . (G ran()s éclats çle rire à gauche;')
M. <;lais-bi/oi.\. Dites-nous donc ce
que vous attendez?
M. Dt'VERGTER DE HAURAVNEiEn atten-
dant... (Nouveaux rires) la majorité de la
commission, sans rien cbahger k k dé-
termination qu'elle avoit prise avant Ta-
vénemcnl du nouveau caJbipel, propose
l'adoption du projet.
M. Lf: prksideSt. La discussion sui'ce
projet sera fixée ultérieurement; lacham-
brp ordonne que le rapportscra imprimé
et distribué en attendant. (Rire général.)
M. molNtat.ivet. Je dcnianc^ qae /a
discussion sur les fonds secrets ait lieu Ve
■ •
plus lot possible.
.V. LE i'HÉsiDE>T. Vcut-on régler ainsi
l'ordi-c du jour ; après les crédits sopplé-
meulaires de i836^ la dotdela reine des
Bel;,'es, puis les comptes de i834 « puis les
fonds secrets?
Voix nombreuses -. Oui î oui !
La chambre adopte cel ordre de ses
travaux.
L'ordre du Jour est la continuation de
la discussion sur les crédits supplémen-
taires de 180(1.
( »9i )
'Après avoir entmdn MM. nob^ne^u et
Vilry. ainsi qi|<i \p gf^t^Al Bernard, la
chambre ferme pour )a seconde fois la
dJBcassîon générale.
Iie.pr68i4enl lil une IcUiie du ministre
de ftp^fieiirv qui annonce qi|e 1:\ grande
(l^otalion do la chambre sera reçue le
j*' mai h mxlî au cb5tefin.
I^a chanbre reprend sa délibéra lion
stnr la série des paragraphes annexés à
Tart. i"; elle en e.4 an second : « Missions
»fraordinaîres et. dépenses imprévues,
70,000 Tr. >
M. (liais Bîzoin présente quelques ob-
itervatîons sur la mission de M. Saint- Au-
laîre $ Prague, iK>ur le couronnement de
i'empercnr d'Autriche. ■
Messieurs, dit-il ,.ce que j'ai Tinlention
âe critiquer' Ici, c'est nnlcrdiclion (|uc
s'est imposée le gouvernement d'accorder
des foneCîons diplomatiques à tout ce qui
porte un nom vulgaire, 11 u uom plébéien..
(Rires et m armures.)
Une voîx an centre : Et M. Biesson qni
ïious repré^ntc la Berlin? ^
Apre» répnisenent fin parjgraf>fae. la:
chambre adopte l'art. ^^ ainsi que Kart. 2,
avec ses diverses allocations.
^\
Séaneê du a6«far(V '
A deux heures un qtiart , là chainifrc
n'est pas encore en nombre. On crie de
tors côtés : f/appcl nominal. On y pro-,
c&de ; quand il est achevé, la chambre se
trouve aaseï^ nombreuse pour délibérer.
On ççounifé la'-dîacu'ssipn des crédits'
sup|i||6menfîires^ Uq long débat s*engqgc
ipir liTcontnBDtîon ïk Tlamcen , la com-
ibission ayant demandé Touverture d'un
crédit de 94<444 ^f- pour ^vir aui resti-
luliousquî pourront étrt ordonnét*8 sur
cettecoutribution. M. Lacave Laplagne, en
Bdoptêni cette rédaction de la commis-
sion, blâme la conduite du marée haï Èlau-
sel, qui prend la parole aprtîs le minislrp,
pour soutenir la légalité ( t l'opportunité
de la contribution de Tleniccii. M. Jan-
vier vient ensuite défendre la proposition
de la commission. M. OdilonBarrot ne
vent pas que la chambre adopte le travail
défendu pa^r Iq i^ppqctenr, parce qu'alors
elle seroit juge de la légalité delà contri-
bution en dernier ressort. S'il y a injus-
tice, ajonto-t-ii; le& tncyensne manquent
pal; il y a la req^4^, il y 0 la pétition, il
V a en dirnier ressort la mise en accusa-
tion ; mais il ne faut pas établir le dés-
ordre.
M. Lacsvc-Laplagne iremonle ù la tri-
bune , non pour se plaindre d'entendre
ainsi M. Odilon-Bariot raisonner, mais
pour dire que le paragraphe actuel de la
commission ne fait tin^-autorUer la resti-
tution au lieu de l'ordonner, comme il
étoit porté dans le premier travail qu'elle
a retiré. Si la chambra; n*adopte pas, ajoute
le ministre, nous serons obligés de venir
lui demander un crédit pour rembourser
cette contribution , si ce remboursement
est nécessaire.
Voix : ^ious verrons alors !
M. de Rancé est f&ché de voir le gon.
vernemcnt sans Qxîté, revenant aujour-
d'hui sur un fait qui s'est nasse il y a deq^
ans. M. Jauberl trouve ta contribùtibh
illégale, abominable et vexatoire. Le dé-
bat devient de pins en plus animé, et
MMj Oçlilon-Barrot, de (lancé et les mi-
nistres des finances, de la guerre et de
Hnstruction publique prennent tour à
tour la parole.. Iai çha/nbre repyoie en-
fin la patitiOD dei ta'abitans de Tiemcen ,
au président du conseil, sur la demande
de M. Mercier, et adopte la rédaction de
la commission. Le surplus de la loi est
égfleifeeat loté./Le scrutin surTensem-
^ l>ia dn fi it»jet a pour, résultat l'adoption
par 190 boules blanches contre 59 boules
uoires.
i^
Le deuxième volume de l'IIistoi^e
DE LA Ji^TAi:R4Tio3r, par M. Lubia,
vient cic paroîlre. te succàa qu*i o6teQu
le premier volume de cet ouvrage le fera
rechercher. Le concours des personnages
les plus înfluens de la restauration , des
communications de la pins haute impor-
tance , des matériaux considérables mis
à la disposition de l'auteur, qui a pu pui-
sée aux sources véritables , tout se réunit
pour exciter la curiosité et pour assurer
le succès d'un livre écrit , du reste, avec
talent. L'ouvraçe , imprimé avec beau-
coup de luxe , est orné de très-belles gra-
' vures et portraits sur ahUr , exécutés sous
ia direction d'un de nos peintres les plus,
célèbres. (Foir aux Annonces. )
4^ (Jitflwtt, Xiiriru Cf Clrrc.
( «93 >
ns:
BOURSE DE PARIS DU ^6 AVRIL.
CINQ p. 0/0, j. àti 22 man. 106 fr. 7â c.
QUATRE p. 0/0, j. de mars. 08 f^. 80 c.
TROIS p. 0/0, j. de déc. 78 fr. î)0c.
i^oatre 1/2 p. 0/D, j. de mars. 100 fr. 85 c.
Xvt, de la Banque. 2400 Tr 00 c.
Bons du Tréflor. 3 0/0.
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Oblig. de la Ville de Paris. 1 170 fr. 00 e.
Quatre candiix. 1 100 fr. 00 c.
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vient qu
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L*AMI BB MJi KELIGION
iunlt lef Mardi , Jeudi
ettaedL
On péats'abonner des
i*eti5de ehaqae mois.
N" 2804.
SAMEDI 29 AVRIL 1837.
I Pftll DB L'ABONNEHBHT.
f fr. c.
1 an 56
6 mois ..... 19
3 mois 10
1 mois 5
5o
RELATION
•0 f OTAGE DE M. L'ÉVÂQUK DE CAP8E 9
EN CHINE.
De toutes les publicatioiis qu'a fai-
jusqu'ici l'œuvre de la Propaga-
^tioa de la Foi , aucune ne nous paroit
offrir plus d'intérêt que la relation
dvL long et périlleux voyage que
M. Bruguière, évêque de Gapse et vi-
caire apostolique en Corée , fit en
Qûne , pendant deux ans et demi |
pour essayer de pénétrer en Corée.
Les courses qu'il fut obligé de faire
en divers sens | les dangers qu'il cou-
rut dans un pays où les Européens ne
peuvent pénétrer , les fatigues qu'il
éprouva, les privations qu'il eut à
subir, des inquiétudes et des contra*
rlétiéa continuelles; ^out cela forme
un tableau très-attachant. On admire
. souvent le sang-froid, le dévouement
et le courage du prélat , sa noble per-
sistance dans son généreux projet, et
cet esprit d'observation qui , au mi-
lieu de tant de soucis , lui suggéi'oit
des remarques relatives à l'histoire ,
aux mœurs de la nation , à la géo-
graphie , et à d'autres détails inté-
ressans pour les savans. Nous ne pou-
vons donner qu'un extrait fort ra-
pide de ce voyage ; nous tâcherons
pourtant de ne rien omettre d'es-
sentiel.
M. Bartbélemi Bruguière , prêtre
du diocèse de Cai^cassonne, avoit eu,
dès sa jeunesse , le désir de se con-
sacrer à la mission de la Coiee, mais
il ne voyoit aucune apparence de sa-
tisfaire ce désir. Envoyé comme mis-
lome XCIIl* L!j4mi de la Relief ion.
sionnaire à Siam , il apprit, en 1829,
que la Propagande offroit au sémi-
naire des Missions-Etrangères de se
charger de la mission de Corée. Alor»
son désir redoubla ; il s'en ouvrit au
vicaire apostolique de Siam , qui
l'encouragea beaucoup. Mais que
d'obstacles à surmonter ! Le jeune .
missionnaire ne se les dissimuloit
point, sans en être ébranlé. En juil-
let 1832 , il apprit qu'il étoit nommé,
vicaire apostolique en Corée. Un
jeune chinois chrétien , nommé Jo-
seph Ouang , voulut l'accompagner,
et lui rendit de très^grands servicèn
par sa résolution et son activité. Ils
se rendirent d'abord à Manille , où
l'archevêque , le pieux et vénérable
M. Ségui , lui fit un accueil plein de
bienveillance. Le 18 octobre 1832 ,
ils arrivèrent à Macao.
Le 21, M. Bruguière reçut ses bul-^
les. La Propagation de la Foi lui
avoit alloué 5,600 fr. Il fit partir
pour Pékin Joseph , qui , étant chi-
nois , pouvoit voyager dans l'empire
sans inconvénient. 11 devoit s'abou-
cher avec les députés Coréens qui
viennent tous les ans à Pékin, et pren-
dre des informations sur les moyens
de s'introduire eu Corée. Le 17 dé-
cembre , il s'embarqua à Macao pour
pénétrer en Chine. Plusieurs autres
missionnaires destinés pour la Chine
Taccompagnoient. Après deux mois
et demi de navigation , on arriva le
V' mars 1833 à Fougan, résidence*
du vicaire apostolique du Fokien.
Là , M. Maubant, missionnaire des-
tiné pour la Chine , demanda d'aller
en Corée ; ce qui lui fut accordé.
M. Bruguière décrit la mission du
.c m )
Tokien, qui est (^ou veinée par les
Doiniilicaîns de ]M[aiiille , et qui pa-
roît jouir dé plus de liberlé'qfuetel*
les des autres provioces. Il donne
en inéine temps quelques détails sur
le pays , sur ses prodncûons , s«r le
thé f le litchi , l'arbre à cire , etc.
' Le 23 avril, Tëvéque partit pour
Naiikiu. Il fut rejoint, le 26 juin,
par Joseph ^ qui arrivoit de Pékin ,
et qui sur quelques indices a voit
conçu l'espérance de faire entrer ai-
sèment te prélat en Goi-ée. L'évéque
de Nankin, (|iii réside à Pékin, avoit
ordonné â ses missionnaires de four-
nir à M. de Capse tout ce dont il au-
roit besoin , et de lui procurer des
courriers pour passer en Tarlarie, où
déjà on avoit envoyé un missionnaii^,
le Pëi'e Pacifique. M. Bruguière se
mit en roule le 10 jnillet avec trois
^idcs fort pusillanimes, ft qui le
furent beaucoup souffrir par les pré^
canlrohs et les assujétissemens aux-
quels ils le cottdamno4eul. Le 2^, il
iHÎtra dahs le Kiang, le pins beau
fleuve de la Gbiue, qui a, trois lieues
de largeur et sept à huit cents lieues
de coure. J'ai remarqué, dit-il, une
eritsur considérable dans certaines
cartes de la Chine dressées en Finance;
un y appelle le grand fleuve de la
Chine Kiang ou fleuve Jauni», tandis
que ce sont deux fleuves bien diffé-
rens, qui ont chacun letir source, leur
rours et leur embouchure distincts ;
s'ils se rapprochent btaucoup près de
la mer, ils ne mêlent jamais leurs
porte point le nom de fleuve laïuÉfew
L'cvéque et ses guides firent 300
lieaesf & pied jusqu aux frppli^n^ ^u
Chang-Si. Dans ce voyage sa aaalé
s'altéra. La chaleur, la fatigue, les
privations le réduisitentà une grande
foiblesse. Ses guides le traitotentlbrt
durement. Plusieurs fois on le re-
connut pour européen; néanmoins il
ne fut point arrêté, mais ses giiidef
redoublèrent de frayeur et àaki-
plièrent leui^s minutieuses et&t^n-*
tes précautions. Le 13 'août, ils tra-
versèrent le fleuve Jauihe,' bieh'dUfé-
rentdn Riaiig, avect lecfuél'ilÂéiué/e
jamais ses eaux; ce fleure W passe
point à Pékin : sa moindre âtsliûDce
de cette ville est de IdOlfeùes.'
' Le prélat avoit la fièvre, et fat
plusieurs fois obligé de s'arrêter.
Enfin, ses guides refusèrent d'avan-
cer, et comme il persistoii à conti-
nuer son voyage, ils le qtiillèrèDt. 71
fallut chercher d'autres guides. Le
10 octobre, on arriva chez U vicÀite
apostolique du Chang-Si/guiolon
Italien, ainsi que ses missio^nèirù.
M. de Capse s'y rétablit u'n''t>eil.' Jo;
seph vint l'y rejoindre ; mais lè'préiat
le renvoya peu après avec des instruc-
tions et des lettres pour les Cbi^ns ;
par malheur \h ne vinrent piriot cette
^année-là à Pékin. Ici se platiêiat quel-
ques détails sur la missloii Aii Chang-
Si. Ces détails ont d'autlant plus d'in-
térêt qu'on ne trouve ri^'sôr' celle
mission dans les Nout^ellestellres édi-
parties.
«aux ; seulement à quelque distance Le 10 mars 1834, Josepli arriva de
de Nankin on a creusé un canal qui
communique de l'un à l'autre. Dans
d'autres cartes, ajoute levéque, on
trace un grand fleuve qui baigne les
murs de Pékin, et on l'appelle fleuve
;^:^annc ; la rivière qui passe ù Po-
est très-peu considérable et ne
Pékin sans avoir rien fait, par la rai-
son que nous venons dé dire. Le
l*** avril, M. Maubant ariîva à Pé-
kin sans être inconnu. Scn arrivée
effiaya beaucoup révcqiie de Nan-
kin qui est prisonnier dana son pa-
laiS) et sous la surveillance du goiw
( iôS )
Y4îtneD)eat. Oa ne le laisse à Pékia
ipie soqs prétexte de maladif; son
^lisçy la seule dçs ciaq qui ëtoieut
tV^refois ,. est .toujours fermée ; on y
célèbre la inesse, mais presque per*
coolie n'y assiste. Il y a à peiue 3,000
cbrétîeBS dans la ville. M. Bruguière
est d'avis que la religion a plus gagné
q^Q pfîrdu à Téloignenient des £u-
vojpétDS de la capitale, et il en donne
lei r^ispns que l'on trouvera dans la
relation.
Oa eut des nouvelles des Coréens ;
i\s tasnoigBoient beaucoup de respect
pour yévêque; mais, par crainte, ils
Xi'osoiejAt prendre les moyens de le
ialre ^o^i: en Corée. Le Père Paciû*
que écoit entré dans ce p£^ys ; neuf ou
onze Coréens, dont trois femn^cs ,
avoient été en^prisonnés pour la foi.
Tousàvoient montiré du courage. Les
feinuies avoient été mises en liberté,
çt les liçmunes condamnés à mort ;
mais le roi leur avoit fait grâce. On
diaplt qu'il y avoit 40^000 cb rétiens en
Corée â n^ns, ^., de Capse croit ce
noinbre fort . exagéré.
. Af. GbaMwn éjLoit parti de Macao,
^u j^t^iqkbr^ 1833, pour essayer
aus^4. d'enf n^r en Corée. Il arriva à
FoMga^ , où, ,M. Maubant étoit en-
core, lia ^ partirent peu après sur
la foi. 4^ .lettres pleines d'espérance
qu^ Josepb ayoit écrites à Ms^cao. Ib
lurent iâentôt détrompés. M. Chas-
tan arriva à l'entrée de la Corée, et
Me trouva persqnne qui voulût l'in-
troduire. Il fut donc obligé de ré-
trograder, trouva moyen d'entrer à
Pékin, et fut en attendant envoyé
comme missionnaire dans le Chan-
Tong, d'où il.espéroit pouvoir se ren-
dre en Corée en vingt-quatre Leures
par un bon vent. 11 eut le dessein
d'aller au Japon ; il ne paroît pas
qu'il Tait exécuté. Là M. Biiiguière
place une digression sur Je Japoh'^et
sur la probabilité qu'il y existe en-
core des chrétiens , mais en bien pe-
tit nombre.
Le 8 septembre, Joseph, que Ton
çroyoit mort , rejoigqit l'évéque ; il
avoit été en route 120 jours, cher-
chant les moyens d'entrer en Corée.
D'après son rapport, M. de Capse so
décida à se rendre en Tartarie, où il
seroit plus près de Pékin et plus à
portée de traiter avec les Coréens.
Le 22 seplembre| il se sépara du vi-
caire apostolique du Chang-Si qui
lui avoit fait un si bienveillant ac-
cueil. Le 7 octobre, il traversa la
grande muraille qui sépare la Chine
de la Tartarie, foible barrière qui
n'a point empêché les invasions des
Tartares. Là se rattache une fort
bonne note .sur la chronologie chi-*
noise.
Le S octobre ,1e prélat arriva à Sivang
en Tartarie, où il trouva M. Maubant
qu'il n'avoit pas vu depuis le Fpkien;
c'est un village tout chrétien. M. Sué,
Lasariste chinois, y a formé un sémi*
naire préparatoire à celui de Macap..
Le froid y est très*-vif. M. Bniguière
fait différentes observations sur l'in-
tensité du froid. La température y va*
rie le même jour d'une manière pro«
tligieuse. L'auteur entre dans quel-
ques détails siu* les Tai'tares, sur leurs
invasions, leurs révolutions, leur re-
ligion et leurs mœui-s.
Le 13 novembre, Joseph aniva de
Pékin sans avoir rien fait j c'étoit la
quatrième ambassade Coréenne qui
étoit envoyée. Depuis le départ du
Père pacifique, ^qcun chrétien de
cette nation n'avoit pa^'i^. Le 9 jan-
vier 1835, Joseph partit de nouveau
pour Pékin, où il devoit s'aboucher
^vec les Coréens. Il devoit demander
une réponse catégorique. Il vit les
13.
( »96)
Coréens le 19 janvier. Les uns près-
soient son arrivée, les autres crai-
gnoient qu'elle ne fût le signal de
quelques persécutions. Les Coréens
donnèrent ^ Joseph une lettre pour
Tevcque. Cette lettre, quoiqu^avec
des formes respectueuses, téinoignoit
peud^cinpresseinentde voir le prélat.
Elle parloit du Père Pacifique, dont
elle ïouoit le zèle. Il ne savoit pas
encore le coréen, et n^entendoit en-
core les confessions que par écrit.
200 chrétiens seulement savoient
qu'il fut en Corée.
L'évéque adressa une lettre aux
Coi-éens pour lear annoncer son arri-
vée. Il étoit décidé à remplir sa mis-
9ion. Un décret du pape menaçoit
d'excommunication ceux qui met-
troient des'obstacles à son entrée Les
Coréens se décidèrent enfin, et promi-
rent que Tannée suivante , à la on-
sième lune , ils enveri*oient des chré-
tiens à Pien-Men pour recevoir l'évê-
qoe comme ils avoient reçu le Père
Paqfîque. Ils donnoieitf des dignes de
reconnoissance. Le 29 janvier, Jo-
seph repartit pour Pékin. Il remit
aux Coréens la somme convenue avec
quelques effets , et qui fut prêtée par
M. Sué. Les Coréens , de leur côté ,
remirent un habillement complet,
dont le prélat dcvoit se revêtir aux
frontières. Celui demanda lin caté-
chiste du Cfaang-Si, qui lui avoit pro^
mis de l'aider à entrer en Corée.
Un bruit de persécution et quel-
ques mesui'es sévères contre les chré-
tiens vinrent jeter l'alarme à Sivang.
L'évêquc fut obligé de se réfugier
dans des cavernes voisines. Pendant
tous les mois de juin et de juillet, on
fut dans des transes continuelles. De
plus, révêque étoit tnquiet de Joseph
qui ne rcvenoit piwnt y et it avoit en-
voyé successivement deux courriers
sur ses traces. Le 8 septembre , Jo»
seph arriva à Sivang dans on éUÊL
pitoyable et tout couvert de plaies.
Il avoit beaucoup souffert du froid
et ensuite d'un incendie.
Les chrétiens de Sivang ont faAti
une église. Âpres Pékin , Macao cC
le Fokien , c'est le seul édifice public
consacré à la religion. Il y aroitalon
à Sivang huit missionnaires, savoir ?
l'évéque , deux Européens et cinq
Chinois.
La relation de M. de Capse est
datée de Sivang , le 5 octobre. Il an-
nonçoit son dépait pour le suileor
demain. Il devolt se rendre dans le
Leao-Tong. On lui avoit loué vue
maison asses grande â une denû4ieiie
de l'endroit ou se tiennent Les foiret
entre les Chinois et les Coréens. Tool
annonçoit qu*il touchoit enfin au
terme de ses désii*s. Il lui ëtoît ar-
rivé, de l'argent du Chang-Si , et <in
bon guide qui consentoit à racconH
pagner jusqu'aux portes de laGoF^?
Le bon évéqua paroitsoit doué |lriiy
d'espérance. Du reste , il ne termine
point sa relation sans adresAer tes le-
merciemens à tous ceux qui raToient
si bien accueilli. « Je me fois un dé-
voir et un plaisir, ditr>il , de ïreconi-
mander à la reconnoissance de tons
nos chers conft*ères les Ténërablea
vicaires du Fokien et du Glian|^-Si,
les respectables missionnaires qni
sont dans leurs provinces et MM, les
Lazaristes français, qui tons m'ont
donné ot nie donnent encore des
preuves incontestables de lènr atta«
chement, autrement que par des pa-
roles. » On regrette que ce témoi-
gnage de la gratitude de M. l'évéque
de Capse ait été omb dans la copie
imprimée.
Mais liélas: immédiatement après
ette relation , une lettre fort courte
( «97
AicoadjûieurdiiGliaDfi-âî, Alphonse
dé DonatR , évéc^ue de Garade (1) ,
umcmGe la mort de M. de Gapse. Le
prélat , parti de Slvang le 7 octobre,
oonune on Ta tu , étoît arrivé le 19
i une maison de chi'étiens sur la
rqate de la Corée pour s'y reposer et
y attendre la permission de Mv ré-
sèque de Nankin , afin de se rendre
au Leao-Tong. Le 20 , ajurès dîner, il
tomba soudainement malade. Un
prêtre chinois qui Taccompagnoit lui
donna rezti*ême^onction ; une heure
après le prélat mourut , à la veille de
recnetlUr le' fruit de ses peines et
d^ entrer dans cette terre promise ,
obfec de ses vils désirs. Il avoit an-
noneë dans une de ses lettres qu'il
moufreil en Tàrtatie.
La relation remplit le N^ dO des
Annales. Dans le N"* 51 , on trouvé
nb exirtât d'une letttc du Père Pa-
cifique» flèfedii collège chinois de
Nàples^ocdonné prêtre et renvoyé
dun*«oa^«fi eftl830. Il raconte les
aaii#nt tk k« fllMtocl^ qu'il eut à
aucoieaicr psar entref en.Corée. H
l>arrâitA(âaderlavîgilaneedesgardes
des fitmtièreB. ' Après treize jours de
marche,' il ariiva'dans là capitale,
où il resta oaicbë dans une maison.
Il s'occapoit le jpur et là nuit à ins-
truire les chrétiens ; cependaint il n'y
en a^nwt guère plus de cent qui^eus*
sent partidpé: aux. sacremens. Le
PérefiMi6que donne quelques dé-
tubaar ht- persécution suscitée en
Corée sur la fin du- siècle dernier et
am- commencement de celui-ci. Le
missîoiinaiTe appelé T\:hou et quel-
quefois Ly et Yellozo , fiit trahi par
des apostats et mis à mort ; ce fut le
signal d*iine persécution violente qui
(i) C'est unreligîeux Franciscain , né
h Nazies, que M* Bragaièro avoit connu
au Gn«ng-Sf . et dimi il parle avec estime. |
oônta la- rie à plus de 400 clii'ëtibnfl
et en envoya 5 ou 600 en eiil. De-
puis ^ il y a eu encore d'autres per-
sécutions. On disoit que le nombre
des chrétiens étoitde plus de 20,000,*
mais le Père Pacifique paroît douter
que ce nombre soit Bien réel. Ilétoit
assisté de trois ou quatre catécliîstes.
Le reste de la- lettre est relatif aux
mœurs et usages des Coréens. Nous
sommes obligés de renvoyer au nu-
méro des AnneUeSi
NOUVELLES BGCLéSLàSTiQlIBS.
pAHis.— A l'occasion des fêtes pro-
chaines de l'Ascension et-de la Pente-«
côte, nous annoncerons de nouveau
l'ouvrage publié l'année dernière par
M. l'aboé Lecourtier , curé des Mis-
sions-Etrangères, Aous le titre de /7e-
traUe de laFenlee^ie (1), pour préparer
les fidèles à cette solennité. Depuis sept
ans le zélé pasteur £ait ces exercices
dans son église, et dépuis l'année der-<
nière on y suit entièi'enieut i'or4ir*e
marqué dans le livre de la retraite.
La messe de la, retraite à neuf heures
est suivie d'une instruction , et 4 qMÂ<l
tre heures là visite au saint Saci*ement
se fait en commun* Depuis que la re'p
traite des hommes a cessé d'avoir, lieu
à Notre-Dame , par suite deséyéue-
mens de juillet, des exercices, pi-épara*
toiresà la Pentecôte , . recommandés
par. M.. l'Archevêque en 1832 , ont
lieu dant' l'églii^e des Missions*. M. le-
ouré-a.mème prévenu^ en 1831 , la
pieuse pensée du .prélat, et entretient
depuis cette même pratique. Ces exer-
cices favorisent la piété. On voitsur^
tout avec plaisir la visite au jsaint
Sacrement faite en commun. Un assez
grand nombre de fidèles, le curé à la
tête , passent en silence une demi-
heure d'adoration , comme on le fe-
roit dans une communauté.
. Les exercices du Mois de. Marie
auront lieu dans la Jiiême. église cha-
que jour du mois demai, à sept heures
(i) i'fr« 5« c. 4u bureau de ce JourliaL
( 198 )
etdemîe,etser<MttprèchësfmrM. Tab* tour Ho'ti (Ucidé il y a dix-liuitinoify
hé Leroux. . et un arrangement avoit été coodu ,
dit-on, à ce sujet, entre la congré^ja-
Mitrcredi dernier, à huit heures du tion et le ministère de la çueire|
sfiir, M. Tabbc de Roche , aumônier quand des obstacles indêfinÀsablel
et Tu u des confesseurs des. dam es Bé- en ont arrêté rexëcution. "
nédicûnes de TAdoralion peiiïéluelle Noîis avouons que le projet d'mn^
dû Teinple, est mort plein de joui-s et ployer des Lazaristes nôus'pa)rott éfr>
de vertné, muni de tous les sacremens <^of^ préférable pour 1« momeiit. D'à»
delasaintei^lise.IlaétéassistédaTis bord les Lazaristes ont eii étirJyit
9éë derniers momens par M. l'abbé sortedit>it à cette mission. -Eofiûle
Jutte, que M. rArchevéque a nommé une congrégation fournit un ilMfea
supérieur ecclésiastique de cette mai- sûr d'avoir toujoursdes prêtres choîsîa
son reli{;ieuse. IVous donnerons une à envoyer danscepayS, au lieu qu*UB
notice soi- ce prêtre vraiment esti- évêq^e pourroit être quelquefois em-
Hiable, qui, pendant la première ré- barrasse de trouver des sujjbts did
voiutiOB et depuis, a toujours mené convinssent parfaitementà latdùme.
une vie laboiieuse et toute sacerdo- Ms=>-?«st- — —
taie. P^i* ordonjiance{cUi 31 naraiBlau
iq^qg* nier, l'église Ue ^ontenaf ^^cattoa
Une pétition ciivule en ce moment ^^ F«."'i>i«« > diocèse d'Urléa»»., a
dans le diocèse de Cambrai, pour de- «té érigée ensu^male. .
mander l'établissement d'un évéché m • ""^T^T ^
a Alger, I^ pétitionnaires sont des . ^ ^"^ ^^ ^^^ ? *> approche des vi-
hommes honorables de Lille, de Va- ^!^^^ pastorales , M. 1 eveque de Bo-
lettciennes et de Cambrai. Ils présen- ?^'' ^^''f^^*^ * ^^ diocèse qàéJque
tent l'établissement d'un évêcbécom. »ns^f"ction sur un sujet impàiVuit;
me le meilleur moyen de consolider c«tte année A Ja veille de *ad«tttt^
la colonie, d'y faife fleurir la reli- J^slledans lattWidiSsem€nt.delW^
gkm, de rattacher ce pays à U France. fr«««*^e^ ^l » ]P"bhe mac inutanliau
Ils<:ilent l'exemple du Canada au dix- Pf^tui^e »"*• 1<» ^Ql^*.U*nfl*>«rt
Septième siècle ; ou y envoya un évé- „^2*^l.^i^i ™t^ *^^fWf «>W
que, dont le zèle eut les plu» lieupeux """* '"•'°»»— « -^ ««-• -
^suhats, . .
On ne peut que louer éxilréme- pK^^?* -«-»*-- v^* ««..«*. »
ment les lues wligieusés des' péti- i'.^irr ^/''P??^^^^^
tfonnati-es ; ils ignon^nt peut-être ^T'^ ^ lÊ^J" :^}^J^^'^
4ue déjà des arraijemensétoient pris ^^^V r'^"'* *? cierge^ 'tfli« -en-
pour fixer d'une autre manière l'Lt «">" ^e 1 instrucdoa : :.^r
de la religion à Alger. On y devoit * ^ P'^^*^ ennemis dephoMctlKm l
envoyer des préti^s de la congréga- MaislesIégirialfinrsetlessagttëttMBÔmts.
tion de Samt-Lazare, qui avoient été où QBl-ils puisé ridée mère deieo» écoles,
chargés de cette missioti il y a bien- ^^ leurs meilleurs réglemenscje^iftçjpjipc,
iét 200 ans, et qui sembloient y être ^^ ^ "'^^ ^^^ ^ ^^^f^^l^d^.l'Ëglise,
appelés naturellement. Le nom de et dans les sages dispositions q^'ëûe avoit
samt
cet e
àv^nt
putation de zèle et de sagesse qui les les préconiser como^ T^eurf d;i ^réjcultat
avbit fait rapp^r à Alge«r en 1B14 , de,nofi.prc]$rà8içldei|i^X^o^:dê dos
UHlitent en leur foveur. Df^k leurre- lovril^n», notn: société est IdhIb ^léBé-
( '
Irée . cl , si l'on penX f if lef «insî , toulc
înbîbée de cbr's'i'niHOe. tiom i:myons
Are ji«dIs, qawsl nous ne fafMWS qlu: ra-
tooi^er. çombiiitr el reollrc ca reiiirrc
JIËIéineDL.<;liréliet),df^t4 ■« fond du nos
Bceyn el. de twlfe consUlulion socjaln.
fl^^c poDs disoot ici di'* C'calei, on
pain (f dirq avec la mltae ^««leMC de aVfc
l^sUUon des rabriqfies, des luarikges.
dei^i^. àes caUsaiicn, (ouïe calqiiic
àêifice guVile a de plus sage , sur ks an-
cîeniief ordonnances de l'Eglise. Il esl
bwn Mat dfiuledcr^tCQieaiiT ItsCcolcs,
de mnlUplicr les sources de l'itistruclioci ;
«Mb'i iU dii-ndivîtine siËcle , apr&s qne
l'Evangile a tlendu sou iulluenec et com-
«■■iqué'» verla i tunl«s tes inatiiixious
gtiiih^iiOTir aprbtqu'IlB ppoclumé louU»
dMvMMliuUles, «1 wtné Mns les g«rffli<s
■A émiA«Mf de niunnnilC, on ne doit pas
-«dbUwlM grand* put qui lui revient dans
iM'pteftclIoiUWitoens que l'on neltirte,
M^uttle faita que fon u'einbrMM, qp'e»
«bétamUtUM «vrit. •
■ NMia Hk citerons ici que la mom-
«hfe jMHniit'âii êttUt éloqtiente nirnta-
limi lAÛ'tè^^diib làjb au cltT[*ë. Le
>{M4!lMt«h«IMï<é<ttiM'ïe clei^^ n'est en-
âtcMÎ^M'^IHW tlHnniction fsiHse et
(ketfOMt d'an de*Hi-MVoir, des ïq-
mièr4»iroBipetM«,<le8syRlèinndaa-
ffCivtik. ildonnedc sages conieitianK
iWlili)trriri , anx parcni , »mx cut-és.
11 «tgaf* eekix-ci à visiter les éoolee
«CAfawiiTeUleT l'eiueigaemeal :
' -VnoifemftrsifMreteoatëe, qvuid
^atsfiuckirM ■técnous, en«otpen(mi,
«l afliiilSa aurTaatorité que nons tenons
il» Dki,'t|uand tmis proscrirai , dlions-
mtoMi pttndu^éeoles oatmoe da wln
dnAMillti, 'a prétendu titre d'intinu-
«Im writik «t *filigiâMe, BMitre leqmt le
pl^Wt de ooi «-ol^(i«s d«M l'étpheoiMt
-OBtdQiit-UÉinéicesabr^sdel-lliUoin:
«aÏBtB, oà iwm^itsté de om Ecrltorèacal
iadigiiamant nbràste 1 1» i»«éM dHtnc
■âDtalîlé t>Mle «■ t<>»le immaiMe t cce
iQUédiîaaaes iiuan|>lel) «t perfidement
frivB^DispqMaffiobeat la prittntion de
^ivtliiar itret lu nAlres,'(i>KU]ie si tR-
99 )
giise, aprts dlt-uenf sitclcs'd'en&eîgttf ■
ment public ,'tvoil allendn l'ar^ncment
de qnelqnes hommes d« lettres ignoifs
poiiT transmettre ï Ms enraiis Ici vt^lt
^lêmans de sa morale , de "Ses dogincs et
dr s-Mt culte ; cen Bibles rf tiandun i pro-
fusion ctti vil prix, Dusacril{^mcntmii-
lilto, ou itriidElemcnt traduites, et toii-
Jonrï snspeelcs , alors mCmc (joe la Irii-
duciioii en seroit Ud&l», parce que I»fs
■hnilk'iis no reçoivent les lîvixis
qnedes Aiainsdu l'Eglise....
• KotusignaloNsh la Vigilauite de mes-
sieurs les curf'S, i° la BihU de 6'acj-, ïii-^'
tTiii-1%. où manquent plusieurs livres uu
cliapjlres des Ecritures canoniques i a° un
Caicchisiiu où ont Été omjs i desiein, les
arlidcsTondamentaui de notre foi,' co ni iqc
l'curer, te purgatoire, le culte de U fain(e
Vierge et des saints, les iodulgeDCcs, l'ex-
j[>li::iillijn des oommaudetQPOS do Dieu et
<Ic l'î^lise ; et en gùuérti tons Iqs litres
lie ui eau X de religion difit i'<WSti l'.t pPfl
ûtsbii l'ortbodçAie, <>u a'aïuoit p9*^-
approuvé par upu». *
La deuriétne visite générale du
dioièse se eodimuera cette année, ù
punir da 10 avril , dans l'arrobdisw.--
lueuideVillefranclie. M. révêqoeifl-
iliquc iouies là* égliset qu'il visitera,
lt^s ii«u\ OH il siatioanera , et les pi(-
raisses qui doiveut se pr^tarer à la
cotifirjiiatMin. La ?iaiieduraradu 10
aviUau lltHiai, que le prélat vtjiett-
dra à KodeE pour l'otdUiaiion-'
Le diocèèc de Mea«x TÎuit4e hiM,
dans la pemaue du TénëiaUtt arcbi-
prctie de Melun. unepevte qui ^Jié
M, Jean-Pierre' Fauveau étoiLiM-
,i Keini«le8dëct;iiihrËl77a.Auiiiil
iiiLiit oii éclata la «owmeute révolu-
tionnaire, il n'était encere qtieictitic
lévttt: , et pourtant il voulut s-auo^
cievaus dangeridegaucien* du aaM»-
tuaine ul paitager avec eux le cncliat
t:l l'exil: De» joura plus ta4m«8 'Im
nerniirunt de suivre sa vocation, quo
Les épreAvcs i^'aToieirt fail qu'aStei-
niir. I<e (4iocèse de
un précieux souvenir . .
et de «es vertus. Su cceasi veinent
recteur-économe du
Meaux , curé doyeu
de Saint-Aspab , et
l'arTonduMinent de Melun , il se
luouira toujoura dans ci» emplois
importam digne de la haute con-
fiance des évèques de Meaux.
A' Melun, comme k Meaux et à La-
gny, on aime à se rappeler sa charité
aroente , son lële pour le salut des
aines , sa piété tendre et solide , sa
condescendance douce et éclairée, son
désintéressement sans bornes , et par-
dessus tout sa profonde humilité.
Le 27 février dernier, )a mort vint
le frappei-après une maladie de quel-
ques jours, et du" même coup priva
le diocèse d'un samt prêti'e , la ville
«le Melun d'un véritable pasteur, ses
jeunes collaborateurs d'uu père et
d'un modèle. Il mourut presque les
armes saintes à la maia ; car la veille
«ncoi'e de sa moit il voulut offrir le
nint sacrifice, comme s'il eût pres-
Knti que le lendemain il se présant»
xoitdevaDt.lt: Dieu ^ui juge li
Ijcea mêmes.
La nouvelle de cet événement si
trisie et si imprévu retentit doulou-
feusement dans la ville, et l'empres-
sement de toutes les classes de la
société à lui reudre les dernien de-
voirs, prouve asses qae tous l'avoien t
connu et apprécié.
Lauréat, curé de Notre-Dame de Me-
lun, qui fit en chaire l'éloge du dé-
funt i sa parole simple et pleine de
regrets fut écoutét: avec un silence re-
ligieui. £a l'entendant, plus d'un
paroissien fidèle se surprit sans doute
dans le cœur le désir de le voir suc-
céder  celui dont il rappeloit si bien
le sile et les vertus. M. révêque., en
réalisant ce vœu, a fait bénirla pro-
vidence , comme U y a cinq ans. Il
n'y aura qu'an nom de chaîné.
notre viitirahU frir» PUrr* TttU .
vé/jiu lU LaaêiaiKs tl GnMkw , i tri-
oarg.
. GRÉGOIRE XVI.
Vénérable frtre , saint et béaédhlBM
apostolique.
C'est avec nue grande joi«, tWii
bic frère , que nous avons reçu votraU-
tre en date du 6 du mois damier, te
Doos y avons vu que c'est àvolie iniliri
tnde pastorale que nous devons las ha»-
reux effets qn'onl obtenus ft Fiibonf
notre sBtorilé et celle dn iif||;ii ^ot-
toliquc , par U rajat wltn'al et» M«1h
d* la rouftnnct it Badtm^ Vol^ >Ua. m
cette circonstance, a été pour tm/mwn»
oonvelle preuve quiaschevédaXBVFdf'
montrer, qu'appelé i f>«rt«ger jffCMBf^
la charge aposloli'qDe, vous travailla AT
concert avec nous ï défendte la canM ife
la religion et de l'EgltM; et c'est .poir
noos nne noovellc raison de voû félicstec
de toat notre ccBur de la msnitn paiftdre
I dont vous accomplisses les devqin de
épiicopat. Eb vods rendant avee plaisir
nous ne devons pas borner Ik nos ftu-
cilalions; csr l'esprit de iWïgiDB.i]m
anime voire gouvernement, et son ic*-
pectponr notre siège E^mstoHfiiB dentiB-
dent que, en voas fsisaot CHMlbc la
canie de notre joie, non* ta Int.r^tpor-
lions en grsnde partie, et quft niMS' W
prodiguions les louanges qu'il BJaMaaMBt
mMiées. Nous toos chargeons donc,
vénérable frère . de fëliciler haatraiart ,
en notre nom , te président et les augis-
trsta du canton de Frilxnrrg tnr le lÈle
qu'ils ont si bien fail éclater, pour la d&-
Voici le texte du bref adressé pai' | frose de la foi calholiquoei dcsdrolbde
VEglise , tn rêjttani par im éàeret toUnnel
tm arîîcU» de la canférenea de Baden • as-
mex-les en môme temps qae nous aTon*
^ru là 1IQ gage certain du ferme appnî
^'îlfl prêteront désonnais à font ce qui
p^onoil concerner le bien de la religion
calholiqne et de TËglise. Nons vons
dwrgeonB également de lonles nos féli-
cilalîons pour ce clergé qai concourt si
bien , sous vos auspices , à la conserva-
tion de l'unité catholique , et qui pio-
fesse le plus profond respect pour nous
et notre saint siège apostolique, et vous
lui exprimerez les douces et abondantes
ooMolations que nous font ^'prouver sa
( 201 )
l>lisseinent religieux ; ils reçu. .
encore cliez des ouvriers capables
et honnêtes auxquels on les confie ^
des leçons de Tart ou du métier qu'ils
ont choisi. Des examens publics main-
tiennent parmi eux un esprit d'ému--
lation, et des exercices journaliei^ de
religion leur donnent'des principes eit
des habitudes de i>ons chrétiens. Oa
forme de même pour Tagricullure
des eufans d'un âge tendre, que l'on
place chez d'honnêtes cultivateurs ,
où le curé les instruit ; et à dix-huit
ans, le curé et le cultivateur qui leur
ont donné des soins reçoivent un prér
sent de la cdnunission. Enfin, on fait
rehgion et sa piété. participer aux avanUges de cet insti^
-Il nons reste, vénérable frère, à vous ; tut des filles pauvres , et on les place
donner la pleine assurance de nos senti- dans des maisons particulières , on
fneos a/Fectueux h voire égard , et de la elles sont instruites et élevées de la
bienveillance paternelle à laquelle vous manière la plus convenable. Tels sont
aver acquis chaque jour de nouveaux les bienfaits de Tinstit ut MTanin» heu-
droits ; TOUS en trouverez le gage dans la i-euse création pour le peuple de Ye^
b€nédictioii apostolique, que nous vous nise.
donnotii tvee amour, à vous , vénérable
frère ; l»6ar ta commanîqner au gonvcr- „ ^^^^ „,. ^„„„ „^ ^. «.««ua..
nement , an clergé et à tout le peuple
fribûntimli. qjâe nous chérissons len- P«« «P^ Touverture de ce cours;,
drèïnèÀl'daiis le S^neon °«"* a^on» P™ ««« «>'ie d'engagement
■ • Donné I tUme, près àe Sainte-Marie- ^® >® «"i^** ®* ^^ ^^^^ compte à m»
Majeure, fe 6 juillet i836, sixième an- acteurs. Noos avîoti* trop présumé de
nëe de notre pontificat. °<^ forces et de notre courage. Dès les
• GRÉGOIRE XVI. • cinq Où six premières leçons, nous nous
• ■3Qrr- sentîmes fatigués, battus d'ennui, fexcé-
Le deroier doge de Veni«, Louis dé.oMtreme«.repw les éternelle» rcdile»
r_ i^î y ^ . • et les facéties de M. Lermmier contre b
travestir
de
donnes œ leurs parens et qui rô- •—«*—"** -^ h— «^-v-^m—p^-vi» ia-
dolénit dans les rues en proie a l'oisi- ™*** ^*
▼été et & toutes ses faules conséquen- ^^"™® ^^ "'^ • P^^°* ^ ^ débattre
cei. Pelidant le désordre des révolu- «*"*'® ^^' '^* professeurs du Collège de
lions ,'cè legs n'avoit pu être mb à ^'rance , ni à marchander sur la valeur
eiAiûtion. Mais le cardinal patriar- ^e ** contrebande qu'il leur plait de faire
che' de Venise et la commission de passer^ c'étoît donc pour nous , avec
bienfidsance ont enfin obtenu la réa* ^* Lermioier, à prendre ou à laisser...
lisaCion de la bonne œuvre. Les en- Nous laiss&mes. Tout ce que nous avions
fans recueillis dans le lieu pieux sont rapporté jusque 15 de son fonds de bou»
non-«eulement habilles, nourris et tique se réduisoit à deux points , savoir :
instruits, selon les principes d'un éta- !• que le christianisme éloil un fait A<^
3* cpie l«3 religion* n fabri^MoU comme
deeobjetsdemode. clqaeqaandto mode
«n eu passée, il est imfiMHble d« k hîK
TCprendrc.
Du rwle, ai pircoorant Im premiers
riècles du ehrislimiîsme , M. 1«nntnier
ne refnMÎt pM de rendre hninmage h sa
|>B<SMnM, et d'en fiireressnrtirl es grands
«flela toules les foi» qn'ils floicnl venns
<n aide h la politique . soil pbnr lui faire
TwntperlepoiiToir elle.gardcr, soilpoar
Taire éclater le triomphe des masses et la
■onvenincti:- des prolÉlaires.
Les clioscs cnétoient lîi, et M. le pro-
.fcsseur des tégitlalîooâ eomparies sV'loit
pas sorti de ce pelil cercle pendant les
premiers mois, quand nous désertâmes
son cours, moitié par ennttj , moitié par
crainte de paroître fraterniser degoùls et
de sympathies avec les trois coïts barlit»
de bouc et les chevelures de saint-sîmo-
niens qui font l'orneracnl de cet audi-
toire!
' CepMidant.parsomenirdelaparoleque
.npu snavioiis otoonée dans itiemptï nos
ledean, e( ansH «n pea par oniMiU , «OMB
atODs vmia profiter à» preniar |0Dr de
beati temps qu'il ait Csii de^isiaChatt.
delevr, po«r aller f «tir eé en émit M, le
.professeur Lenninier. Nom l'artous laiué
avec l'empereur CwutaDijn ; ncBsl^wnw
rctrosvé avec l'emptcour Juslinien, Rnâs
loaionra ehercbant des cfanHicna pour In
.f»ire W*ir DU trionflie de son idée f xe
relativBmeni hs PtUgiaus de iabriqoo et
i son fait hmmanilmrB.
ToHtefOM, «ou» «rSDB rc.iBV^ nn
peu de changement dans les raimes du
■IMtnée U. Lcrminier. San jeu -mimique
■fel perfec&nwé t el il doit avoir ira-
^aitié soiivcut dcvanl m glace pour pren-
dre ks non«cU«s poses , pour Étudier in
.pQUveaua geste* qu'il t>*esl donnés. Utin-
jeual il a twla* 1« raasîtreB, toats ies
^vndei atlilvdea, tottlle jeudephiaiv-
itotti* qu'on peut dCeirCT dwaa «« eoiaé-
ditM «t"' ^'^*t '^'"'t ewicé au pre^iis ds
fan ^n. Au fluiplui, il ne cache pas que
«'«■t lè-denof qu'il conpta déionntii
pour faire durer ie plùûr do km ■«&-
toire. pour le dédommager de ce «pia Ma
fonds d'irréligion s'est ffiuisé d&l te Cdb»
mencemeat de son coOfs, al bb laî-fosp-
nie pluË de quoi aller juiqu'an bo«I..Ai^
U. Lerminier *'esi-jl bttéi à liawfeitm
de ea dernière leçon . if annoncor fsUli
atloii /in rorit'f (U , parce qae toute Hib-
toire des nations, t-l-ildil. seconipiMedè
deui parties ^ peu prbs 'g»\fi», doblHac
con«i[|iie, i-t l'autre tragiqae.
Il esljwli de Ik, en s'aidaai dB.qaatir
valûmes dont il avoit pK-paré k cnt«Stt
les citalioDs , poar«iipli(4ii«r{tar la hmwi
comment la courtisane Théodow, d»4)||-
pleiille d'un nourrisseur ironn, <f «fgme
les préposés aut bétes de notre^^lii^ dk»
Plantes, éloit psrvcaneàaâ fMre£[iqwfr
par l'empereur Juslinien. et ï ^«flHpir
sur le trône à câtédelui, avec le tftte d;
son collègue. .Ici , il nons a pfni. IffM ie
savant proTesMur s'étoil troa^; fl n'j'
avait rjeç de aanique dans Ja lii^l«lf) dci
m ce urs dégradées et. des lnX|e«,^DgUpb|i
de celle époque. C'est de qtioî ÔJ .a gf
s'apercevoir lai- même aj» ioaUiÛ^Kl^ '
qu'il a faits pour provoquer teifpi^w
auditeurs par mille airecUtî<Mu,ci(; fapiR
gaieté où l'art mimique peffsiï tfifPt tt
qui munquoient «bsohinienLiie ualBflH.
Il a donc fallu que M. Lerminier avistt à
un moyen de réparer cet échec.
A la vue de l'aiiditoire barbi) et che-
velu qu'il s'étoil engagé h faire rire, uoc
idée assci beureose lui est vçft^iç ^, Te^-
prll; c'éloit de chercher dans lexËgnede
JtJslirïferï quelque chose qui pût se prêter
ifelTel comique qu'il vouloil prodiiiiv.
Or, *oici à qiioi il a recopm pour cela ■-
Au temps dont il parlait , il y avoil â
Constantinojile deiii facllons poUliqueji
auïqnelles la religbn stnoit de prétpilç
pour se diïi4er et se ballrt l'nfiç.'çu)^
l'antre. Elles se dîstinggoieat par ly
dénomination de fcr-tt et die Kfmf, i#
faction des BUut , qni le çoijipÇHit.il^
cbréiicns ortbodoics. EJoil la pin /oitto
■daBS tous les conOils. Les ytru, ao-
«ayé* d avfrir |e detfou»
TfQt ma eipëdieBt pour «e rendre ptiu
hiposans ; ce fui de liisser crottre
lears chevEnx cl leuT barbe, et de se
dotant des costumes i faire peur. Au
Métrait qne M. I^rmiDier a {ait d'eai ,
«Hbd Ils M fureot ainsi IraasformÉs,
tintes les barbes de bouc et toos les mal
pèïgnb de son auditoire se £ODt recon-
iHu;h|fiielélcs tyns, et lorsque le sa-
vant protessenr les a eiitreteain ensuite
dii gnad toccks de frayeur que la facllo»
des Ttrtt obtint sons cet aspect lauvage.
non-Knleroent coaire ses adversaires le»
ËltM, Biais encore contre Jostiaien laî-
■DènCi'an a vn le momeal où tout le
àottége de France alloit se laisser empor-
ter ï'nlt monvement martial, et marcher
i quelque eipédition nouvelle dans le
gettre'ée celles des glorieuses journées de
jnîHët'ét de février. Le romi^ae, aprts le-
quel H. Iiemînj'er conroit en vain drpnis
tme benre', est venu enfin couronacr sa
Dn ïeste, point d'aulres cbangemens
qne ccm-n dans sa niai)ii?rc de conduire
te cours dea légUtatïons coinpurëtt. La
partie Toîmitiue et boufloriiic, rrèt-per-
fectionnie. !.a parlîe aairi(- simonie nue et
antireligieuse, toujours où elle en éloil.
h cela pri-S qn'une noorellu locution &'j
eu introduite pour réduire la religion ca-
thotiqae. apoUoUgue et romaine i une ei-
presrioa friù ritnple, qui est le rama-
litaaw. Ajontens , ai fous voulez, que
faction diëttrale ifc M. Lerminier est de-
VeiMe'pItiivîie et plus tchauflanlc appa-
WftntoeiA, fniïsqD'il suce maintenant qua-
lone-Wfn tfean sucrée par leçon, an
IM <db "qtaatre dont il se conlenloit dans
km wéï ffrcibicn mois.
■ BÉ ndh^ant le programme do samedi
prochain, il a dit i son auditoire : • Ce
jonr-U Dmia no» promènerons en Asie ,
ea AfnqM, cbei im Pênes et chti les
'jOoHm. * il f^TCdt 4]ne t'est avec le gfné-
ni Bélisaire qo« lo savant professeur ti
.#o Mdilaire ftfoat celle praincBade.
: — •-. — I I mqnii-.
POfilTIQtJE.
)>ers»i>^ne l*a faitexpiAs, sans doulc.
( 2o3 )
nous MéiUo qoe la grfcce de M«a-
venue en aide, on ne peut plus t
propos , ï là dot de la reine des Belges.
Dans un moitoeiit comme celui-IA, on est
enibàrrassO |>our relilscr quelque
chose â une Tamille dont la clfmencc se
crie dans les roes. Ainsi , c'ett un basard
doublement henrenx que cette cotnci-
; heureux ponr Meunier, dont la
doL de la reine des Belges setnbloît favo-
ioct U griice ; heureux pour la iiine des
Belges, dont la grâce de Meunier scabloit
favorïscr la doL Toujours eat-il que la
choi^e s'eft fort bien passée pour l'an
pour l'autre.
PAIIIS, 28 AVniL.
Aujonrd'bui àdeui heures un quart, U
chambre des pairs s'est constituée en cour
de justice pour l'enlÉriaerneul des lettres
de commutation de peine accotdOca par
Louis-l'hilippi; au condamné Mcuoier, et
préat-utées ï la conr par le procureur-gé-
néral. Ces lettres seront transcriles sur le»
registres de la cour des pairs et déposées
dans les archives, et meo lion en sera faite
en marge do l'arrft de condamnation,
— Une ordonnance du iG aàmioo y
Chef Je lé la t- major-général des gardes
nationales du déparlemeot de U Seine,
M. le général Jacqueminot ; généraux de
brigade, UU. le barou llallei, comman-
dant la i"^brigade; la oonitel''rianl, com-
mandant ta a'; de Saint-Aignan, com,
mandant la 5'; Tonrton, commandant la
4' ; le comte de Latrarde.
— Par ordonnance dn i5 avril, M. Au-
giutc Salmon a été nommé auditeur au
conseil- d'état.
— M. Roy, pair de France, eatnommt
président de U commisùon de turveit-
tance de la caisse d'amortissement et de
celle des dépôls et consignations , en
remplacementdeM.MollieDtetU. Odier
est nommé membre de la commission de
Burvcilfance de la caiase d'amorUssemcnt
et de la caisse des dépôts et consigna-
— MM. Uavin. Salvertc, f^crossc, du
( w4 )
Laboalie, de Sade, Larabit et Olais-Bi-
loio parleront contre le projet de loi sor
les fonds secrets, qui sera défendu par
MM. Koul, Muret de Borl et Pelet (de la
Lozère.)
— On Ht dans le Journal des DébaU
que rien ne paroit encore arrêté relative-
ment à Tépoqae de Tarrivée en France de
la future duchesse d'Orléans, non plus
que des fêtes pour le mariage.
— La Charte de i83o dit que M. Passy,
préfet de l'Eure, n'a pas donné sa démis-
sion, comme l'ont prétendu quelque»
journaux.
— M. Clément, ancien sous-préfet, a
été nommé maire à Alger, en remplace-
ment de M. Gottin, démissionnaire.
— L'Institnt royal de France tiendra la
séance publique annuelle des cinq aca-
démies mardi prochain.
— La cour d'assises des Pyrénées -
Orientales a, par arrêt du aS février iSSj,
condamné à la peine de mort les deux
frères Aubcrt et leur sœur, la veuve Tar-
rène, pour crime d'assassinat commis sur
le mari de cette dernière. La cour de cas-
sation vient de casser cet arrêt, par lé
motif que la liste du jutV signifiée aux j
accusés contenoit vingt erreurs sur les
prenons des jurés.
— L'exposition du I/)uvre sera fermée
le 3o avril.
— La maison Rotschild s'est rendue
adjudicataire de l'entreprise du chemin
de fer de la rive droite pour Versailles.
L'entreprise du chemin de la rive gau-
che a été adjugée à MM. Fould et Op-
penheira.
— La caisse d'épargne de Paris a reçu
les 2J et 23 avril 3o9,5i5 fr., et rem-
boursé 970,000 f.
— Il y a quelques jours, M. G..., dé-
puté, éloit à déjeûner, lorsqu'un domes-
tique qu'il avoit renvoyé entra avec deux
fusils chargés. Heureusement que l'un
des fusils dont il sTétoit servi pour mettre
en joue son ancien maître ne partit pas. Il
a été arrêté.
— Un autre député, M. M..., l'un des
colonels de la garde nationale de Paris, a
eà, dernièrement, toute son argcnterSé
volée.
— Le préfet de police, informé que
les voitures à quatre roues» attelées d^on
cheval, dites coupés, versoient quelque-
fois, a nommé une commission qui a jugé
que ces voitures pounoient subir dèa
améliorations. Le préfet a en conaéqpenoe
décidé qu'ancun coupé neuf ne aeroit
reçu à l'avenir qu'avec les améliortlioui
indiquées par la commission, et qulào
délai seroit accordé pour réparer les voi-,
tures en circulation. En attendant, ime
de ces voitures a encore versé hier me
Saint-Honoré, au coin de la rue desBona
Enfana, et trois dames ont été plds oir
moins blessés.
— Le portier de la maison n* 1, qwu
Saint-Michel, ayant voulu se débamw»
d'une certaine quantité d'arsenic « dUl
mort aux rate^ qu'il a voit depuis lOQgr
temps, jeta le tout dans son poêle. Deux
personnes qui étoient dans |a loge» ae
trouvant incommodées par l'odèor «crQ
qui se répandit dans l'atmosphère de ia
pièce, se hâtèrent de sortir. Le malkeui
reux portier aâgligea cet ayertîflBei|MDl»
et ne tarda patf à f e coucher. Le tende?
main lui et &a femme ont été trouvéïia-
pbyxiés. On a pu rappeler la femm» \
la vie.
— Le mois dernier, une dame trouva;
dans une voiture de place un sac conte*
natit une somme assex forte qu'elle remit
au cocher pour en faire le dépôt entre
les mains de l'autorité. Ce dépôt n'ayant
pas eu lieu, le préfet de police a fait arrô-
1er le cocher, chez qui on a trouvé une
partie de l'argent. Traduit en police cor*-
reclionnelle . il a été condamné à un au
de prison.
NOUVELLES DES FROVIffCU.
L'ouverture du Musée de Versailles
n'aura pas lieu le i"*" mai.
—La caisse d'épargne df Amiens a reçtf,
le 23 avril, 5,786 francs, et remboursé
52,207 francs.
— Ln 2/1 , la caisse d'épai-gtiD de Lyon
( 207 1
j*frè cl 11 ti^lé eiiîl* forment nn reveiin
Je 91,371,646 fr. ; d'an antre câté, )e3
ctaigM S'fiiÈTenl h ii,a54.8oo fr-. ; de
»rie qB^I ne resie (ine U disposition de
io,o38,846 fr. Mais snr ces 10 million! ,
il y a les dépenses personnelles , ksdépla-
Kinens, les voyages, lïs eiicourugcniena
^ ^l^, aux scieaccs. C'est encore sur
i^^ncLi uu'il faut pourvoir au repecplc-
nw^n^ forêts, et aui dépenses ï faire
d^^.paLaÛ! royaux. LemÎDistte reud
eODfita i^it^vl.ît^ ^^ acuohUkins e' de^
afi^twns Tailes depuis i63a, et il uouve
imj.tejc^îTfre uut'dc l'insuUiaaitcc du do-
raaiae privé est de S millions, et qu'il se-
raildei? millions si lacouiouiieavoit tli
iJaligÈc de rembourser les 9 millions per-
çue eu Irop pendant les ciu(| dernier; mois
île i83o et les douiu mois de iSôi; la
liste civile ayant Mé |>ortiïe alors proviboi-
leoiçnti^ 18 millions.
. M. Lberbelle iiisiile pour le dOpôt des
pilic^;il lui.eal imposbible de se rccon-
V^Hie (lans les ih^ffies si rapidement
^sJËé> par le luiniïire. Puis abord: ' '
lyitslioD , il trouve tjue l'on
i)eux ct^oscs bien di&Iuictes : la uaii: limic
6l le dbmaiiie iirivé. li iie s'agit pa:; de h
dépense de la lisle civile ; il ue s agU que
de la suffiairiM on de rinsuOisaiice du
doiaa'iue piivt. El fuis, ptmniuoieii cal-
? Ce n'est p»s
e dole ses en
I donc le cspilal qu'il raijl 6lablir. Il fatil
I voir si dans la pari de ce capital qui
1 vient à U reinedee Belges, il n'y a pas de
I quoi faire face à sa dolalion.
M. iialvene demamle que les piùees
aient imprimées, et combat le proji '
I tt fondant sur ce que le domaine |
I Kl àius un état de prospérité iioloir
:anîniidLi
MM. le général Thiars et CharamaDie
ne |ieavettt comprendre l'insufihance du
domaine priré. et posent des cbiffrei pour
- >mba(tre le projet.
M. de Monlalivct remonte à la tribn'ne
inr réfaler de nonveau les attaques dont
lisle civile est l'objet. D'apri» le mi-
nistre, taules les attaques en dehors de la
chambre ont été haineuses et cabmnia-
triees. (Rumeurs.) Il n'est pas jnsle de
dire, continue l'orateur, que le dumainc
privO contient 184 mille hectares de fo'
réls;ce sont 5çi mille hectares; pour le
surplus, c'est l'état qui en est proprié'
taire.
H. TniAUK, La couronne possède 184
mille hectares de fnréts, voilà ce que j'ai
dit et ce que je répète. J'ai puisÈ ce ren-
seignement dans un écrit que vousavci
fait distribuer b la questure. [LALUte fi-
tile devaiUt.)
H. DE M(iNTAj.ivET. Je DiC recoDooisr
pas...
H. Ds conxENiN. Je demande ii dîn
an seul mol de ma place, c'est vu ren-
.seigoemeat.
Au jïfntra 1 A U tribune [
Aprts quelque bésilation, M.deGoime-
nin monte ï la tribune. (Bruit au centre.)
H. LE ruàsuiBNX. Je prie la chambre
cto respecter dans chacun des membre*
de l'assemblée l'etercice des droits de
député.
M. RE coRNENiiv. H. le ministre de
l'intérieur vient d'ultadier TépithËto de
calomnieuse i une évaluation qui n'est
CM de moi, qui est tirée du pamphlet que
I police a dirigé -contre moi ; dans ce
panipbiet, les forêts delà couronne sont
porlf«s b 184 mille hectares; dans mon
opinion, l'ensemble des lortks de 11 cou-
ronne ne doit être qoe de ilSe mille bec-
tares. L'expression de calomnieuse doit
donc élre attachée à ce pamphlet de la
police du cliSteaii, cl non ii tout antre
M. de Cormenin porte les capitaux du
domaine ï 74 millions, et dit en finis-
sattl:< ï,h bien, je ne vous ferai plus
qu'une simple question : avec 74 mil-
lions, ne pouvei-vuus pas payer on mil-
m. uK JH^^TALn■^.T. Messieurs, l'ora-
leur s'est cru obligé de (li'inaiidcr la pa-
foie k cause des preiiiicts wtoVs "xfti \in.
prononça ; il i téfèUi l'eipres^on de ca-
lomnieuse dont je m'Ëtois Krvj. L« cbim-
bre reconooltra qne je n'ai désigné pcr-
L'ne voix : 11 n'y avoit pu ï s'y Iromperl
M. DEMONTALIVET. Llionorableprto-
piDknL.. (se reprenaDt avec affeclition,)
je veoi dire le préopininL (Violniï
murninres sur pltuiean bancï, rirei »n\
centres.) Tout k Thenre le prëopinanL..
[^ouve■al mnmiureG.) Mcsaieors, il n'j
a pas de loi qui m'oblige i parler an-
txeinenL
Adi centres: Oui, ont, Irës-bien.
(Violens murmures aux citrfmilfs.)
H. DE HONTALivET. M. le prëtident,
Tcuillei me faire maintenir la parole ;
voin deiei faire respecter let droits des
minialics.
M. LE PRÉSIDENT. VoUS IVei U pS-
rote, continnet.
M. de Monlalîvet ne vent p» qu'on
rËdnîsc en capital les revenos do do-
maine privé; ce sont lc9 revenus seuls
qu'il faut considérer. Ponr donner le mil-
lion de la reine des Belges, le domaine
privé sera obligé de contracter de nou-
velles dettes, ou de détourner de leur dee-
tinatbn une partie de ses reventia.
Aprts quelques observations de M. Lber-
belle, la discassion génénle est fcnaée.
M- le président donne lecture de* deni
articles de la loi.
ArL i". • Lne somme d'un million est
mise ï la disposition du ministre des finan-
ces pour payer la dot de S. A. R. ma-
dame la princesse Louise d'Orléans, con-
formément an traité .conclu le 18 juillet
i853, cnlre S. M. le roi des Français et
S. M. le roi des Belges, .
Les extrémités volent contre cet ar-
ticle qoi est adopté.
Art. a. • Il sera ponrva ani dépenses
autorisées par la présente loi, au moyen
des ressources accordées par la loi des
Gnsnces du iS juillet i83£ , pour les be-
soins (le l'exercice de 1837. •
iVl. Auguis avoit proposé un amende-
ment ayant |iour but de compenser la dot
evL'c ce que doit la Belgique i la France;
■nais il retire son amendement , parce
qu'il n'y a pas insufiJBance du domaine
privé, et qu'il n'y a pas lieu, par consé-
quent, de donner le million,
L'arL 1 est adopté.
U. I.arabil demande hi l'on s'occupe de
( M»)
nom créance sur la Bolgiqne, et sa plûot,
que, depuis quatre ans, on Ini répond qna
des négociations sont entamée* à ce sujst,
On procède an scrutin. Nombre dei
701105,379; boulesblaDches,93g;bonl«
noires, i4o. La chambre adopte.
•MaiiM du a% oeriL
La séance est ouverte i nue heure cl
demie. M. le président procède parla roie
du sort an rrnonvellement tnensnel des
bureaux. La cbambrc n'est pas en nam-
bre ; la séance reste quelque tenp m-
pcndne.
M. le ministre de la guerre , M. le mi-
nistre des fjnancts e1 M. le ministre dn
commerce présentent divers projets,
1,'ordre do jour est la discusrion du
projet de loi portant règlement définitif
dn budget de i854.
M. Auguis se plaint du chîrTre coan-
durable de créances, arriérées, qui l'ÊKit
à 54 millions. U. Lacave-Laplagne lé-
pond que ces créances se composent *
tontes les sommes qui, dans le* temps h»
pto5 orageux de h révolnlion, n*ODlpB
être recouvrées. Ce ne sont que les som-
mes ducs par de mauvais comptables rt
des dépositaires in fidèles ; eBesneOgorenl
que pour mémoire.
Avant de voler snr l'art. i*',\acbi(m-
brc adopte sans discussion le« dhm Mi-
tres dont se compose on tabjeaa annexi
La séancecsl iMécïSbenrescldeime.
ButinsE nB PARIS nu 9a atxil.
CINQ p. (yO.j.duîîmars. JftSfr.'Sbe.
QDATRE p. O/ll, j. de mars. W fr, U C.
TKOIS p. 0/0,]. ds déc. 7«fr. Mé,
Qua(r« l/î p. 0/0, j. d« mars. OW fr. « e.
Alt. de U Banque . 0000 fr 00e.
Buns du Tréinr. 30 " ""
Rente de b ^
ebltg. de Id
I;
N- 2805.
HAHDI S Mil I8ST.
6 mob.
COHPTBHSENDU
rr tw cvnt tniA.
L'éubtiiMment de Saiot-Nicolu ,
fondé dus l'espoir de |m>curer aux
petits garçons orphelins nne ëduca-
lioa dirédenne basée «ir les princi-
pes GMservstmn de l'ordre social ,
touche k sa dixième anaëe d'exil
teoce. Le désir de soustraire l'en-
fance (UlaiaBée aux occasions de per-
te , si multipliées pour elte de nos
jours , Et Battre la pensée de lui ou-
<nir mt^sAr et pieux asile , dans le-
quel, ftiÊUirit de rinfluence des
iiiau¥ais exemples et des iaconvé-
niens de l'exterott , elle pût se for-
mer à VuBoai du travail et à la pra-
tique deidaToinidigieux. Unecclé-
siastique (I) qie la charité insp-
roit dans la direction de plusieurs
autres bonnes œuvres, jugea donc
qu'il De seroit pas téméraire de ris-
quer un casai , et d'entreprendre, en
se fiant k la providence , une de ces
œuvres qui , lors même qu'elles
échoucBl, trouvent leur excuse dans
rinteatioB. L'établissement de Saint-
Aicolas fiit tésolo. Quelques per-
sanaei rfanie» par la coofortnité des
sentfwtaa rdigieux voulurent por-
L ll|pl|dHlt:tnvaux du fondateur ; et
^■•^^Mi^ltfc époqtie , la divine pro-
1 (i) M. l'abbe de Bervanger continue
I à coHMcrer exclualTement tes soins odk
I enfans de Saint- Nicolas. A leur sortie de
I IVublissement , il les placo cbei îles mal-
I très ubrélieni, qui les eaconngent par
Ëk le bon exemple.
JL Tome XCIlf. LÂmi de la Religio!
ridence manifesta sa protection eu
faveur de l'œuvre , soit en la sou-
metunt à des épreuves qu'elle lut
donna la force de supporter , soit en
soutenant le lèle de ses bienfaiteura.
Aujourd'hui , 127 enfans se trouvent
rassemblés dans la uième maison ,
soumis à la môme règle , élevés dans
les mêmes principes , et dirigés vers
le même but. L'établissement re-
commandé à la bienveillance publi-
que , est le seul de ce genre exis-
tant à Paris pour les petits garçons i
et de quelle importance ne seroii>41
pas , dans l'intérêt de la i-eligion et
des mœurs de la classe ouvrière, de
lui doaner le plus d'extension posn-
ble ! La société des Amis de l'En-
fance compte dans l'établissement de
Saint-Nicolas plusieurs de ses proté-
gés. L'œuvre de Saiot-Vincent de
Paul , soutenue par le ïèle de notre
premier pastenr, qui ne sait faire le
bien qu'avec persévérance , a ouvert
le même asile aux orphelins duclio-
léra. Les bienfaiteurs des pauvres
enfans de Saintr-Nicolas peuvent, eu
les visitant , s'assurer des aniéliora-
tlons progi'essives effectuées par la
persévérance de leur charité.
C'est dans l'espoir de mériter la
cootiauadon de cette bienveillance
indispensable, que la maison occu-
pée à titre de loyer vient d'être ac-
quise par le moyen d'un emp™nt(1).
Les moyens de réaliser le renibour-
(i) ï4o enfans; seront reçus aegsJAt
que les conslructions nouvelles seront'
terminées , et que les gens de l'art pen.
seront qu'elles poorronl Être habitées. 11
faut aussi pour cela que la charité publi-
{ que facilite l'aRquigilioQ do mobilier.
14
(
senieiii sont fondés sur les ressources
suivantes ; avant tout, l'appui du
divin pi*oteCteur des orphelinii , dont:
la nombreuse famille de Saint-Ni-
rolas a eu déjà tant de fois, à bénir
la bonté infinie; ensuite la coopéra-
tion de la charité publique , deve-
nue dans cette capitale le besoin de
tant de cœurs généreux ; et enfin le
Lénéfice d'un atelier de compositeurs
en imprimerie , où des enfans desti-
nés à gagner leur vie par le travail de
leurs mains auront davantage d'un
état lucratif, sans perdre celui des
instructions religieuses pendant la
durée de ce même apprentissage (1).
On a souvent objecté que la pen-
sion de 20 francs payée chaque mois
par les p arens ou par les protecteurs
)iour chacun des enfans qu'ils ont
a.doptrs , ôte à l'établissement l'ap-
parence d'une œuvre de charité ;
mais qu'on veuille bien remarquer
que ces 20 fr. sont loin d'offrir une
somme suffisante pour obner à tous
les beboins de ces orphelins , dans
une ville où tout est si cher. Nulle
inère de famille ne sera même éton-,
née d'apprendre que la dépense né^
ressitéc par l'entretien de chaque en-
fant s'élève presque au double de la
].ension réclamée pour son entrée
clans l'établissement; et pour s'en
40 j vaincre , il suffira de jeter les
veux sur le tableau suivant.
Lorsqu'à une époque très-rappro-
chée, la maison seia au complet, voici
quelle sera la dépense annuelle pour
240 enfans et IS personnes attachées
à l'établissement.
Les trait emens de 8 Frères, d'au-
tant de Sœurs de la Providence, et
des chefs d'ateliers ,
(i) Le maître cordonnier prend aussi
des enfans en apprentissage , et d*aatres
ateliers sont établis.
L'entretien de 240 enfa.m ju^-?
quels on fournit le linge de corps,. et
qui «ont entretenus de la tête. aux.
pieds pendant tout le temps de leur
séjour dans la jnabon ; ■ •
La dépense du boulanger qui ne
peut pas s^élever à moins de 98 ou
100,000 livres de pain, le boucher,
la fourniture des légumes secs et au-
tres, en un mot tout le comestible et
le combustible ,
Les contributions foncière c^ mo-
bilièxe, les portes et fenêtres, :r«nlr^
tien des bàtimeus ;
Les objets de classe, tels que liweè^
papier, encre, plumes, etc.;
L'entretien de la lingerie, de TitH
firmerie et de la chapelle ;
Enfin l'intérêt de 200,000 fr.; eia-
pruntés pour l'acquisition de la, mai-
son, et les nouvelles coastvucfcioDf
nécessaires pour adopter lia .plus
grand nombre d'eufans.
Il résultede cet aperçu, quel'œuvi'ê
recommandée à la bienfaisNOCQ À€S
âmes généreuses :.|i*est pt^: iCnGore
coinplète, et qu'il eH nécessaire,
même pour le moment, d'ajoutei* U
à 20,000 fr. à la dépense occasioon^
par Ils frais d'éducation,, la nourri-
ture et l'entretien des enlaoA^ G'«st
pour être à même de couvrir une pei^
tie de ces frais que nous iivons re-
coui-s à la charité p.ubliqu^^ Sans ces
secoui^, l'œuvre ne pourrçiît iBubsis-
ter, ces enfans seroient.priws- d'une
éducation chrétienne quvleuc ouvre
le ciel, et la société auroit i rfgrettev
d'avoir refusé de légères ajqmônef.
destinées à former des ouyiiecs prOi;-
bes qui savent se conte ntei\de la po--
silion où la providence les a placés..
Aucune des personnes auxqtiellet.
cette notice çst destinée ne mettra ei%:
doute l'empressement à diminuer les
ci larges des parens et des protecteurs'
W
(■21
ic les ressources s'accroîtront
B efÉets de la charité. Le déficit
comblé jusqu'à présent par les
iteurs de l'œuvre^ qui ontdai-
tuscrire annuellement en sa fa-
L'administration leur offre l'as-
:ède sa vive reconnoissance, et
tiuuation de la prière adressée
ellement pour eux, en coin«
aa divin protecteur des or-
15. .
'on vent que le bien soit dura-
ne faut pas le faire avec pré-
Lion , mais avec persévérance,
an mûr examen. Ainsi «dans la
ion d'un établissement de lana-
ie celui de Saint-Nicolas, une
ence de 10 années a démontré
essité du concours de Frères et
am, qui, en cherchant loin du
étroit des intérêts personnels
itaent à leur zèle et à leur con-
y, trouvent chaque jour le dé-
uigement de leurs sacrifices
La pratique dé la chanté.
prèèttmteeqjàe l'on vient de dire
M financier de l'établissement,
lise de voir que les efforts per-
la de l'administration ne peu-
las- suffire pour assurer la con-
ion de l'œuvre. On [s'adresse
iTec confiance aux âmes chari-
, les suppliant de ne pas aban-
tr ces pauvres enfans. Une lé-
niiRÔne leur procurera le pain
lien^ et un avenir qui les mei-
Tabri des dangers de la mi-
)ù' les formera à la religion ; et
été, effrayée de la cori-uption
îe qui livre trop souvent à des
coupables cette portion de la
166 qui remplit les ateliers, ai*
k reposer ses yeux sur une mai-
i se fonneront pour elle des ou-
babiles, des citoyens vertueux
-chrétiens fidèles.
» )
Une souscription de 6 ou 3 fr. par
an est ouverte chez M. le comte Vic-
tor de Noailles, demeurant dans ré-
tablissement , rue de Yaugirard, 98.
Le moindre don sans engagement
est reçu avec reconnoissance.
La composition en imprimerie de celle
Notice est le traiwl des enfans de
Saint-Nicolas,
Le directeur-trésorier ,
COMTE VIGTOH DE NOAILLES.
SUR LES aEPa0GHE8 FAITS AU CL^ftOB.
Le clergé de France donne ^èpuîv
bien des années l'exempté d'une mo-
dération que les nations étrangères
elles-mêmes ont admirée. Un^ue-
ment attentif aux intérêts sacrés dé
son ministère , il a su se résigner à
toutes les positions que lui ont créées
les diverses révolutions si fréquentes
de nos jours. Ses malheurs et sa pa-
tience n'ont pu encore désarmer là
haine de ses ennemis. A la moindre
plainte , à la réclamation la pins le^
gitime et la plus mesurée , vouB les
voyea' reprendre de plus belle leurs
vieilles déclamations sur les intrigues
et l'ambition des ministres de l'E-
glise ; vous les entendez , à propos
d'une maison épiscopale , s'élever en
termes amers contre la domination
directe ou indirecte du clei^é.
Vous reprochez au clergé la domi-
nation qu'il a exercée chez nos pè-
res ; on pourroit d'abord vous dire 2
Tous êtes bien heureux que vos
pères, plus sensés que vous , n'aient
pas eu pour la domination du clergé
cette répugnance que vous semblez
leur attribuer si faussement. Vous
ne seriez pas si fiers aujourd'hui des
progrès de votre civilisation. Les lu-
mières de votre philosophie , toutes
vos tbéories^politiquesles auroient-ils
( ««« )
tirés de ranarcliie et des ténèbres où
ils étoient plongés? Regardez Jes peu-
ples chez lesq'feLs le clérgé^B'a poiat
exercé son action bienfaîsanle. IL -ne
Caudroit donc qu^un pea de recon-
noissance et de pudeur pour ne pas
cherclier, sur-le pkis léger prétexte,
à flétrir la domination qu'a pu exer-
cer le clergé. Mais il y a une autre
réponse à opposer à ses implacables
advei^saires.
Vous appelez letnéprts et l'aversion
sur la part d^autorilé que vos pères
avoient déférée au clergé dans la con-
duite de leurs affaires temporelles,
eh bien, que les faits. répondent,
et qu'ils disent laquelle est préféra-
ble, ^e la domination du clergé ou
de la vôtre I Depuis quarante ans, il
n'a plus,' vous le savez, aucune espèce
d'autorité temporelle; vous l'avez,
sous ce rappoit, réduit à un état
de nullité et d'ilotisme qui n'a eu
d'exemple chez aucun peuple de la
terre. Le clergé \ au moyen de l'in-
fluence naturelle attaoli'ée à son nai-
nistère , a civilisé TËui'ppe ; et vps
doctrines et vos 6ys4èmes n'ont pas
.civilisé un village. Le^lergé a consti-
tué des états qui ont duré des douze
et quinze siècles ; et depuis quarante
ans vous n'avez pas encore pu nous
donner une constitution qui ait sub-
sisté quinze ans. Vous nous en avez
rédigé laborieusement plusieurs qui
ont à peine vécu quinze mois, et
inéine beaucoup moins ; car il en est
qui sont mortes en naissant. Le
clergé , .avec sa domination décriée ,
a fait luire pour nos pères des siècles
de paix, d'ordre et de prospérité;
et depuis que vous avez concentré si
soigneusement toute l'autorité dans
vos mains, vous n*avez montré au
monde que des bouleversemens.ët
des révolutions interminables. Le sol
de noHre màllieureuse patrie d'« ociié
de trembler, et, au milieu de ca
jours d'orage, à peine wrwa^ooKm
pu goûter quelques heures d'un re>?
pos 'inquiet.
Quant à la longue et ancienne ré-
pugnance du peuple pour kl doauntH
Uon directe ou indirecte du clergé ^ il
n'est pas difficile > d'en «asigner • -k
date. Elle a commencé en même
temps que l'impiété ; elle s'est iMtî->
fiée avec elle, et elle durera tant que
durera l'impiété., . c'est-à-dire que^
selon toutes les apparences , elle du-»
rera eacore long-tempa. Jfoa pèrei
n'ont jamais eu de répugnance pont
la domination légitime du csUii^éi
lorsqu'ils étoient religieux -et duré-
tiens ; «et les révolutionnaires de 88
et 92 n'ont pu souffrir l'influeiice da
sacerdoce , paixe qu'ils étoicilt enne-
mis, de la religion, qu'il a mission
d'enseigner et de défendre. 0a en
doit dire autant de leurs, hintàen^
■
Il faudroit assurément >uiie dose de
siftiplicité ;peu coHWDune pisur. s^iina*
giner que l'unique objet dç; la riper
gnanee des novateurs de 80 et de M
étoit la puissance temporelle du
clergé, ou , comme on dit, tin/ktence
des gens d église dans les affaires de
réfat. Ijch annales sanglantes de Ja
révolution sont là |>our. réll|t^ iwe
&i absurde supposition. On a, «com-
mencé par dépouiller le clei;géy pour
l'immoler ensuite plus Acileupent;
on l'a laissé vivre quand on a^lé las
de proscrire , et on l'a rétabb publi-
quement quand on a reconnu qu'on
ne pouvoit se passer de lui. Voilà la
pure vérité , la vérité des faits. Le
reste est bon pour étourdir ceux qui
ne réfléchissent pas , ou pour trom-
per ceux qui veulent l'être.- Jamais
on n'eût songé à troubler le clergé
dans la possession de ses droits ou de
( a^3 )
biens-, si le cléigé n'éât prêché ghién. Cest ainsi qu'il fa isoit la toir
une religion contre laqueirè toutes
tes passions conspirent. Qu'il eût été
adorateur du grand Lama et prédica-i-
teur d*uiie- morale plus commode , et
ses titres eusSen^)aru exceiléns. Yint-
il à la pensée des politiques, chez les
Grecs ou-chez les Romains , de dis-
puter aux prêtres de leurs idoles Tin-
fluience temporelle , les prérogatives
oa les biens dont* ils jouissoient?
Biim SUS' contraire, ils les respectoient
et les conservoient avec soin^ et ils
croyoient en cela suivre les conseils
de la plus haute prudence. La reli-
gion calhoUque a vu dans son divin
fwMJatCTiT 1»' justice qu'elle devoit at-
tendre des hommes , et elle n'est pas
surprise de voir les principes de l'é-'
qnité méconnus pour elle seule.
Nous disons donc que la haine
pour niifluence du clergé n'est autre
chose que la haine de la religion , de
ses doctrines, de son. culte , haiae si
forf , qMiéU a suivécu à des désastres
fm iomi^vimd da^^tmoftir et féteindt»,
ëi qu'eUe^nSattend toujours qu'une
occasion pour- éclater. Napoléon la.
iroitoarêticore dans toute sa vigueur :
je lé. crois bien ; ceux qui venolent
d'exiler.- et de prosaûre lés prêtres,
qui AViâent encore les mains teintes
cie leur*.sang,:tous ceux. qui avoient
iravaiUé avec un aèlc infernal à dé'
sohr hùr-pahênce -, tous ces hommes
a voient assurément conservé plus
que de la répugnance pour les prê-
tres. Ni le repentir ni la compassion
u'étoîent entrés dans leurs cœurs.
Pour les satisfaire , Napoléon , tout
eu suivant les vues de sa politique ,
fit contre le clergé des lois qui sen-
toient l'époque d'où Ton sortoit. Ce
fut aussi pour donner un gage de sa
bonne volonté aux amis de la répu-
blique qu'il immola le duc d'En-
aux partis.
E.
NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
ROME. — Les restes mortels de M. le
cardinal Weld ont été exposés pen-
dant cinq jours dans une des salles de
sa résidence, où oncélébroitdes mes-
ses toute la matinée. Le jeudi 13, on
les transporta avec l'appareil accou-
tumé daîns l'église de Saint-Marcel,
qui étoit le titre du cardinal. L'é|^ise
étoit tendue de deuil , et le corps du
défunt étoit sur un lit funèbre , vêtu
de ses habits pontificaux. Sa Sainteté
a tenu chapelle papale et a assisté au
service, ainsi que les cardinaux, pré-
lats et autres. M^ le caidinal Polidori
a célébré la messe , après laquelle Sa
Sainteté a fait la dernière absoute.
Le soir , le corps fut renfermé dans
trois cercueils et inhmué dans l'é-
glise..
M. le cardinal de Gregorio possé-
doit un casque antique en bronze
d'un beau travail, trouvé à Âtella, et-
qui a donné lieu à une savanle dis*
sertation de;Varchéologiïe Guatta.ni.
Son EminenJieen a£ait hommage k Sa
Sainteté, qui lui en a témoigné sa sa-
tisfaction et a fait placer lé casque ai/u
musée Grégorien.
PARIS. — Le Moniteur du 30 avril a*
enfin annoncé les âasXkx nominations
d'évêques que nous* avions 'fait con-
noître. Les ordonnances sont du
1er avril; l'une nomme àr l'éveché
de Marseille, en remplacement de
M. Charles -Fôituné de Màzenod,
démissionnaire , M. Char les- Joseph-
Eugène de Mazenod, cvêque d'fcosie ^
inpavtihtU. L'autre ordonnance nom-
me à l'éveché de Sàint-FTour, vacant
par la mort de M. Gadalen , M. Fré-
déric-Gabriel de Marguei*ye,clianoinc
et grand -v.caire de Soissons. Quand
ces prélats et les trois autres dont la
uoniinatieu est déjà connue depuis
loug-teinps auront reçu leurs bulles,
tous les sièges de France seront
pourvus.
£a pariant du mariage de M. le
duc d'Orléans avec la princesse de
Mecklembourg-Schwerin, nous di-
sions que l'un et l'autre trouvoient
dans.leurs familles des exemples de la
conduite qu'ils avoient à tenir dans
cette circonstance. Le premier duc
d'Orléâiis de cette branche, Philippe,
frère de Louis XIV, n'épousa une
princesse protestante d'Allemagne ,
qu'à condition qu'elle se feroit catho-
lique ; et un des ancêtres de la prin-
cesse Hélène , le duc Christian de
Mecklembourg-Schwerin , se fit ca-
tholique vers la même époque. Nous
aurions pu citer encore un autre
exemple tout récent dans la famille
des ducs de Mecklembourg, et nous
sommes d'autant plus surpris de l'a-
voir oublié, que nous avons fait men-
lui prescrivit de faire soa.abjur^liou
loin de sa famille, et en pays étranger..
Le prince se soumit à ces coiidi-<
tions ; il alla faire son abjuration à
Genève, résida tour à tour à Fribourc,
à Berne et dans d'autres parties de ik
Suisse, et partout se fit estitaer par la
franchise de son caractère et parla
solidité de son esprit. M. de FEalIer
qui le connut à Berne en parle coin*
me d'un prince aimable, dont les €^r.
tretiens le fortifièrent lui-inéme j^apg
ses bonnes dispositions ; ( voyez sa
lettre à safam ille, eh 1S21 . ) Le prince
visita aussi Rome , et ne s'y fit \jàÈ
moins estimer. En 1819, il perdit son'
frère aîné,priuce héréditaire de Meck*'
lembourg-Scliwerin , et obtint de ren-
trer dans sa £siniille. Une ^mâladîr
l'emporta en 1822, à l'âge de 37 «w.
D'après toute sa conduite aaténeorey
on ne peut douter que sa fin n'ait ^té,
fort édifiante.
La princesse Hélène, qui a dû con-
tion de ce fait autrefois dans notre j noître cet oncle, et qui ne petit ai^ir
Journal, N" du 30 novembre 1822. | oublié ses belles qualités , nfauroit
Le prince Adolphe - Frédéric del
Meddembourg-Schwerin, né le 18
décembre 1785, étoitle fils de Frédé-
ric-François et de Louise de Sase
Gotha. Il étoit par conséquent frère
puîné du père de la princesse Hélène.
Il avûit témoigné dès sa jeunesse le dé*
sir d'être catholique, mais le duc son
père s'y étoit opposé. On le fit voya-
ger pour lui faire perdre cette, idée ,
et sop gouverueur eut ordre de veil-
ler à ce qu'il ne vît point de catboli*
ques , ou ne lut point leurs ouvrages.
Mais les livres protestans eux-mêmes
fournissoient au jeune prince des mo-
tifs d'éloignenient pour leurs doc-
trines. Son gouverneur ne contra-
rioit que foibiement ses dispositions.
Le prince eut occasion de lire VExpo»
siiioii 4e la doctrine catholique de Bos-
suet. Cette lecture le décida, et il
marqua sur son exemplaire les motifs
de sa conversion. Il obtint enfin de son
père la permission de suivre les mou-
vemensdesaconscience;sculementon
point à rougir de suivre un tel mo-
dèle. Mais l'influence qui a préùdè à
sonî mariage ne la pas permis. Cln 4it
que ce mariage a été négocia ^TOi;, un,
prince puissant, qui , vu 1^3. voisinage,
et les relations de fainiilfs, exerce une
grande influence dans le Mecklepi-
bourg, et qui a saisi cette occasion de
satisfaire son zèle de prosélytisme.' Il
a regardé comme un coup de. parti
d'envoyer en France une- princesse
protestante qui favoriseroit À'ia fois
et sa politique, et la cause des protes*-.
tans. Ceux-ci, qui étoientdéjâsi ibrts,
vont se sentir plus appuyéjB (^ne Ja-
mais, et si quelque jour la princesse
devenoit régente, on sent tout ce
qu'elle pourroit tenter dans l'intérêt
de son parti. Les personnes qui ob^
servent attentivement la marche du
protestantisme et qui le voient s'é-*
tendre à Touibre d'une protection dé-£
darée, répandre des livres, multiplier
ses temples , arcapavei* les faveurs et
les places , s'offraient encore plus du
(ai5)
rpnfortqu'il trou veroit dans le crédit
et ^autorité d'une persouiie puissante.
Cest alors que sons lui gouvcrnc-
nicut fuible ou nialiutenlioiiné , ies
catholiques auroieut tout à craiudre.
Jeudi' dernier, M. rArcIievèque a
visité la maison des Jeuues-Aveu{$les,
difijEjée par M. Pignier. Le prélat a
Hii ta inesse , a fait faire la première
éSkimuqion à plusieurs des élèves,
irléffi'âàonné la conûrjnaliou.A celle
jtfëiisiBùVl*^ prelat leur a adiessé des
MÀ^oles d'encôùra^renient et de )>iéié.
Cet établissement si digne d'intérêt
s'est soutenu au milieu des circons-
tances le^it'liis diRiciies, et la sagesse
et le 'bon esprit da directeur ont
triouiphë des ol)staclcs que lui ont
suscités de petites jaloasies. Ou a
voulu Ihi faire un crime de son zèle
pour riiistmctiou reli^fieuse des en-
fans ; inaiis comme ce zèle ne l'empc -
cboU pas de cultiver avec soin Tin-
structiiNi' des enfans sous les autres
rappoiti, et qu'on a vu des preuves
manife^es de leurs progrès dans tou-
tes les paîrtîçs auxquelles ils s appli-
quent,^ A a biéh'fallu recounoître
3tuè Iés'TépHich& élevés contre le
irectettr eÎMiiènt aussi injustes que
malveillant:'
* ■ ' • * . ■
La aeiDaine dernière , trois nen-
feaua eurcs ont été installés ; à Mon-
treuil près Yincennes , à Saint>-Ouen
et à Çbampîgny. Les installations ont
été faiiieâ pal- M. l'abbé Jamines, ar-
cUidiapre, M-. le quré de Saint-Ouen
a été iiQmuié à la place de M. Gélaud,
oui a donné sa démission. Le maire
de AIontreuiL et les autorités du lieu
oot accueilli avec empiesseinent le
nouveau curé , et en général on peut
dire me les autorités locales , même
dana les environs de Paris, montrent
phis de bienveillance pour ies curés.
A Gliauipigny, le maire a paru dans.
les disposiûons les plus favorables, et
l'a fait voir dans un petit discoui's
qu'il a demandé u prononcer après la
cërémoaiie de riustaliation.
A l'ouverture du mois de mai , on
nous permettra de recommander eu*
cote le 3fois de Marie , grec et latin
par M. l'abbé Couguet, que non«
avons déjà annoncé Tannée deriiière*
Ce pelit ouvrage a ohteuu le suffrage^
du Saint-Père , et des approbations
flatteuses de trots arcbevcques et de
cinq évèques. Le volume contient les
f>lns beaux morceaux des Pères de
l'Eglise grecque sur les uiystères de
la sainte Yierge, et a produit d'heu-
reux fi uits dans les maisons qui l'on^
adopté.
La procession de lajeuue&se à Mar-
seille, quiavoit été ajournée à cause
du mauvais temps, s'est faite le di-.
manche 23 avril, au milieu d'une}
grande foule ; 7,000 personnes, dont
les trois quarts étoieut des enfans, pié-^^
cédoient lastatuede la sainte Vierge.,
Arrivé sur la place Saint-Ferréol »
M. l'abbé Guyou a prononcé une al ,
locution dans laquelle, rappejaatauv
enfans ses instructions, il tes a vive---
nient exhortés à rester fidèles à lu
religion. To^s les enfans avoient étéi
amenés processionnellement sur ce
Roint pour recevoir la bénédiction de..
L révêqiie d'icosie.
Quand la statue de la sainte Yiecge
a (''té placée sur le reposoir prépare »
cet effet, le cleiigé et la musique sont»
allés au-devant du prélat qui est venu:
en mitre et en diappe se placer avec
son cortège au pied du reposoir, et ac
béni solennellement les enfans. A la»
fin de la cérémonie , de nombreuses
acclaniations se sont fait entendre eu.
l'honneur du prélat etdeM. Guyon.'
M. d'icosie a été reconduit par la
musique au lieu d'où il étoit venu..
U avoit été obligé de s'y tenir peu--
dant la procession, à cause d'un rhu mu.
violent qui ne lui a permis de. se
montrer en public par une journée
assez froide, que pour se rendre aux
vœux du missionnaire qui avoit an-
nonce sa bénédiction , et pour salis-;
(»
likii-e à ta piété de tant de fantillei
3ui, sans cela, etiSMDt été trompées
ans leur attente.
L'abbaje du Gard , diocèse d'A-
miens, «voit été fondée dans le
doutièine siècle, et étoit occupée par
dei religieux de l'ordre de Citeaux.
~A l'époque de la première révolution,
elle subit le sort de tant d'autres éta-
bliuemena. Les religieux furent dis-
persés , le monastère fut démoli en
partie , et l'église ruinée de fond eu
comble. En 1S16, doin Eugène Bon-
homme de la Prade , ancien page du
roi , alors abbé de Darfeld en West-
Sbalie, enti-eprit de rétablir l'abbaye
u Gard, en y rappelant l'ordre de
Citeaux , mais suÎTant la réforme de
la Tr^>pe. Un religieux , chargé des
pouvoirs nécessaires , fut envoyé sur
les lieux pour faire l'acquisition ; il
existe encore, et habite l'abbaye.
li'abbé de Darfeld mourut vers ce
temps, maisl'-églisen'enfut pas moins
relevée, et les bâtimens i-estaurés et
rendus à leur première destination.
La maison fut gouvernée par le Père
Gt:nnain , alors prieur depuis abbé ,
mort le 23 février 1835. Nous lui
■TOUS consacré un article dans ce
Journal.
Après avoir imploré denx mois les
lumières de l'Esprit saint , toute la
communauté s'assembla sous la pré-
sidence de l'abbé de la Trappe de
Mortagne, vicaire- général de ta ré-
forme, et en présence de M. l'évéque
d'Amiens. Le 1" avril suivant, un
nouvel abbé fut élu. La uiaison se
compose aujourd'hui de soixante per-
sonnes. Oa y nourrit les pauvres des
villages voisins ; on y donne l'boapiia-
lilé aux étrangers, et si on réfléchit
que le sol est pierreux et peu fertile ,
on concevra aisément que les reli-
gieux , malgré l'extrême austérité de
leur vie, n'ont pas toujours leur pain
assuré. Il faut cependant entretenir
les bâtimens et relever les cloîtres.
Des malheurs imprévus sont vc-
■ 6)
U ajouter h U gène de U maison:
Un homme dont U généreuse- an- ^
mAne avoit servi k relever la nouvelle
^Use , se repentit de ses bienfaits en
183o , et exiges la restîtntioD entière
le la somme de 35,000 fr. , dont U
l'étoit dessaisi depuisplusieurs années
;n faveur de l'abbaye. 11 a traduit
l'affaire devant lea tribunaux , et W
religieux ont été condamnés à pajei
la sonnne. La ctMidiiîte odlewe it
cet individu paroltra plus révokaok
encore, lorsque l'on saura que, de-
venu malade, il a demandé à finir sa
jours au couvent , qu'il y a été rejQ ,
traité, soigné, et qu il continue à exi-
ger le reste du paiement. Cest aînn
que de bons religieux se vftngenl d'un
procédé déloyal.
Ce procédé a mis la communauté
du Gard dans leplus grand embarrai.
Comment trouver une si forusaw
me? On est parvenu cependant à eficc-
tuer un premier paiement. On tnpté-
paroit un second. Une aoiBma d*
8,000 fr. , fruit de privationa extra-
ordinaires et de dons charitaliies,éunt
destinée à acquitter la dette h injuk
tement réclamée, quand cettft«onnB>
fut volée dans le secrétaire du pire
abbé. Un misérable qu'on Hoîl npi
dans le couvent , profita du tnomeot
où les religieux étoient k l'offioe, poor
exécuter ce vol , qui priva la nuMOB
de. sa dernièra ressouixe.
C'est dans cette situation qne ROU(
croyons devoir appeler rintérét'dea
amcscharitablessurl'abbayedaflard.'
Frappé de tant de coups , ce BMaaat'
tère verroitson avenir compromia, aï
la providence ne venoit à atMveeoan:
Ces religieux, livrés à la péniteaceec
à la prière, doivent-ils être encèrc en
proie à des embarras domestiques?'
Quelle ame pieuse n'auroit àcourde
les protéger dans les épreuveaque le
ciel leur envoie? qui ne a'èmpresiC
roit de mériter quelque part dans les
Erièreg de ces bons et fervens cén<>>
ites?
On peut adresser lesdonsàM.Choi-'
( ««7 )
pdsC, IttbrkaiiC'jde bromes , rae Pot-
I' il0i>F«r-Saîiil-Sulpice, n* 8.
On t'occape beaucoup depuis quei-
Stmips de maisons p^itentiaires.
cherche les meilleures méthodes
pour ratanener les détenus aux senti-
idhl.lNHta. DesphilantropeS) ani-
Ifltepart, nous le croyons ,
Ml» les plus louables , Tont
pAiJAMiient et â grands frais inter-
roger les pénitenciers des pays écran-
gefa. Plusieurs sont allés dans ce but
en Suisse» en Allemagne , en Angle-
terre. Cet lÛTer, deux nommes hono-
raUéi 9e sont embarqués pour les
Euts-Unis dans le même dessein ; ils
alkHent ofaserrer les maisons péni-
tentûiîres de ce pays, étudier les mé-
thodes qu'on y suit y et en examiner
lesfësahats. Leur zèle est sans doute
estimable; mab je crois qu'ils au-
Toîentpas'éparaner tant de fatigues
et de depoises. lu auroient peut^tre
trouTé beaucoup plus près d'eux des
méthodes à itudier et des exem pies
suÎTre.
IV 7 «woH eu 1630 , à Paris , une
jnmmM^'y^pàÊàxtaÙÊkfÊ pour les jeunes
détenus; telte maison avoit déjà
rendu beaucoup, de services. Elle
avoit velii^ bieu des jeunes détenus
des dangers de l'oisiveté et des vices
qui en découlent. On les ayoit fot^
mes au traTail, on leur avoit appris
des métiers , et on en avoit rendus à
la société pluneurs qui menoient une
cooduôle ilonDete. Par quelle mé-
tbodeétoil-on arrivé à ce succès ? Hé-
las ! par un moyen fort simple , et
néannoins fort efficace. C'étoit un
jeune prèlre qui avoit conçu le plan
de l'établissement et qui Tavoit dirigé
tant qu'il .vécut. Sa charité , son zèle
avoîentapplani les obstacles et gagné
le coeur des enfans. C'étoit par lin-
fluencedelarelieion que M. l^bé Ar-
nous avoit chercné à conduire ses jeu-
aesélèves. C'étoit par sa douceur, par
les exemples, parses bons soins, par des
instructions pleines de sagesse et de
bienveillance, qu'il portoit les jeunes
détenus à l'amour et à la pratique de
la vertu. Il étoit secondé par de bons
Frères des Ecoles chrétiennes qui ne
perdoient point de vue les enfans , et
leur incuiquoient avec cette adresse
que la charité inspire les sentimeiis
honnêtes et les pratiques de la reli-
gion. La maison de la rue Saint-
Etienne-des-Grés étoit une maison
pénitentiaire par excellence , et il a
Csllu tout l'aveuglement des ennemis
de la religion, il y a quelques années,
pour renverser un établissement si
précieux.
Au surplus, ce qu'avoitfait le pieux
abbé Arnoux à Paris, un autre ecdé-'
siastique non moins charitable et non
moins habile l'a entrepris à Bor-
deaux. Nous avons parle de son pro-
jet. Numéro du 18 octobre dernier.
Les autorités de Bordeaux et celles de
Paris ont secondé ses vues. Il a offert
généreusement un local , qui vient
d'être appit>prié à sa nouvelle àaù^
nation. Les jeunes détenus de |du»
sieurs départemens y seront recueiW
lis, exercés à diverses professions k
leur choix, hî^itués au travail, ïn^
struits dans te religion et dans- les
connoissances convenables à leur si-
tuation. M. l'abbé Dupudi , qui eut
aussi cfuelque ps^rt dans l'origine à
rétablissement de la rue des Grés ,
portera dans le sien le même esprit,
la même charité^ les mêmes soins. Il
a obtenu d'en avoir seul la direction ;
il a exposé son plan , dont on n'a pu
3ue reconnoitre la sagesse. Les jeunes
étenus qui se trouvoieut au rort du
Hà vont être transférés dans son lo-
cal ; la nuit , ils y seront isolés dans
des cellules ; mais le jour et la nuit
ils seront l'objet d'une surveillance
douce et paternelle.
Il est aisé de prévoir l'effet d'une
telle méthode , et nous oserions con-
seiller aux philanthropes d'aller l'é^
tudier sur les lieux. Ce voyage leur
sera plus utile que celui de Genève ,
de BeiTie ou de Néw-YoïK , et déjà
nous savons qu'un d'eux , dont les
IH'évcntioni contre les prêtres éloient
osMt connues , a rendu liomuiage au
lèle et aux succès de M. l'abbé Uu-
pucb dans les diUërentes œuvres qu'il
a entreprises et qu'il dirige à Bor-
deaux.
Parmi les prédications icniarqua-
bles qui ont eu lien ce Carême en
province , nous ne ponvons omettre
l'effet qu'a produit M. l'abbé Uacreux
ùNantes. Ildonnoittroiadiscourspar
- semaine dans la cathédrale ; deux de
ces discours éioient le soir, à l'Ueure
la plus coitunod» pour une grande
partie de bi population. Les liouimes
les suivaient assidûment , et l'église
se trou voit remplie ce soir-là par nue
foule attentive. On avoit désiré une
ratraite particulière pour leibomuies,
qui ne put avoir lieu à l'époque ordi-
naire, par des considérations de pru<
dence. Mab ces exercices ayant été
demandés insiaiumehi, l'auiorilé dé-
liera à leurs désirs, et M. l'abbé Dû-
creux , quoique fatigué de la station ,
voulut bien continuer encore ses pré-
diuitions pendant la letiiaine de Pâ-
que. D'abord les réunions avoient
été indiquées dans la chapelle des
retraites, qui se trouva trop puiite
pour l'alSuence des hommes. Les
«xercices se firent ensuite dans la ca-
thédrale. M. le coadjUleur s'ofûrit
lai -même pour les confessions,- et
beaucoup de prêtres à son exemple
se ' consaci'èrent i 'ce niinistère. Le
résultat de la retraite a été coosolaut.
Un j;rand nombre d'hommes ue se
boruÈrent pas à écouter la parole di-
vine i ib en relii-èrcnt du fruit, et une
eoinniunion générale trèâ-nombreuse
tcrtnina les
C»'8)
prêtre. Il devint professeur de ph.li '.'l
siquc et de diiniie à l'école ceutr^ Ji
du Tarn, avoit de. l'instruction, et
travailla à diEtérens ouvrages, d
on n'indique d'ailleurs ni le titre ,
leQenrt.IL y aquclque^années, D'|f|^ ■
lui fit la grâce de rentrer en luw s
mcnie.EtantreyenuÂCf^lfa^l^^ i
il se mit sous la dnecii^OrfiM^^
respectable, ]VI. Facieu,. *•• .TpJIff M
scandales par la pratique asHolwojif
devoirs du chrétien. Il avtmln q«
son testament fit conuoitce ifs n-
grets et son repentir. Nous cous
eniprcsgeiiaaj de. publier cett&pièu:,
si on. iii^eoil à prapos de nouf la
communiquer. Il est rousolauf lia
mettre de tels actes au jour. . .
Un journal annouce la mort de
M. Le Normand à Cuistre». M. Le
Normand étoit n/t ancieii Cluv'tr*
qui, peiulaat la première révolut
nvoit renoncé à son état , et m
s'ùtoil marié, quoique religieux et
TJn ancien desservant de Sé^
Vaast, diocèse deTourQay,quiavoi^
refusé jusqu'iri de se souiiietQv ï b
révocation portée contre lui par rOr-'
dinsire , vient enfin de récoilaUtrç
l'antorilé épiscopalé, et de qa^icr*
l'église et li cure dont soii mtce»^
sent' est entre en possession'.
Des journaux tint BBOonci H^vx
commencement de uiars^iàry
Constaniinople une grande
chei le patriarche grec, pior aiWlBC
i la lecture d'un hatti-schéfiifdiiMl*
tan. Par cet acte, lesaiolKpislaeda
Jérusalem doit être remisatut ptèiac»
grecs, et ils sont aulorjaés à éuverà
kurs fiais une église. Celle permis-
sion :éloit, dit -on, soUicitëe députa
plusieurs années , et a excita la ^hi»
vive joie dans l 'assemblée. On «jouiê
qu'il j a déjà de fortes «MnuMfS. «wl
réserve pour la construction du Yér-
glise qui reuieruteia le.
On a présenté cette nouvetlecc
très-consolante pour les calholiquea,
mais on n'a pas réfléchi que .ce tout
les schisinatiqnes ^recs q]di,«Dt oIh
tenu ce liatti^«cJiéi'tf, que cette iaveur
paroît leur avoir été accojxlée au d^
triment des Latins, et que ce qui fait'
la joie des scliisiuatiques va pt-ut^ètic
( ai9 )
MMt^ la désolation parmi les Pères
àSa» de. la Terre-Saiate.
. Au surplus , nous croyons au'il est
Njeruiu de douter de la nouvelle. Car
I nous semble que depuis les der-
ilers .ëvéneinens de la Syrie, ce n'est
bIus le Grand-Seigneur qui peut don^
aer des ord res à Jérusalem . Cette ville
àliâtï Mébéinet-Ali, qui y a un gou-
«^ernéÛT , et le hatti - shérif du sultau
s'il a été jobtenu « ne seroit probable-
mène pas fort respecte.
POLITIQUE.
Quelle triste idée ne doit-on pas se
fairâ de tiolre situation précaire et bran-
lante, pour qu'en Angleterre, dans un
pajs qui est à notre porte, on se soit ob-
stiné à croire pendant plusieurs jours de
de la seminae dernière, que Louis-Phi-
Kppe étdit iborf victime d'un nonvel' at-
tentat l Çest en vain que le télégraphe,
les courrfets ordinaires et les courriers
extraordinaires ont démenti cet événe-
ment, an' moins par leur silence ; tant de
gens tenoient apparemment à ce que celte
nouvelle ftil vraie, qu'on n*y a peut être
pas eooofeféooneétjs'moment où nous
parions.'
Véritàbremeiit îl y a quelque chose d'cf-
frajanl dans ce noir pressentiment des
esprits qui settiblent ne pouvoir accorder
à nue 'siloâtibnlrévolutîonnaireconune la
nôtre la cÔnsiblânce du jour au lende>
maio. Que ah^ et penser d'un établisse-
ment politique qui n'inspire pas plus de
confiante dans sa durée, et dont on rêve
le naiifr^ çpinme quelque chose d'iné-
vitable, alors même que les tcnipélcs
semblent se reposer! Quoi! c'est au mi-
lieu des célébrations de fétcs, des réjouis-
sances de cour et des préparu tifs de
louages, qu'il se trouve de la place dans
les' esprits pour des préoccupations aussi
sinistres, pour des présages aussi mal-
heureux l Qu'est-ce donc qui nous sera
reaDrvê pour les mauvais jours, quand les
plus beaux ne nous amcneut que des
Dua^gcs si noirs?
Il paroit que l'anarchie est entrée en
Afrique avec M. le général Bngeaud. Co
n'est point lui qui commande en chef;
mais c'est lui qni prend le ton du com-
mandement, qui porte la parole , qui fait
les proclamations et publie les manifestes.
Ces proclamations et ces nuinifcstes res-
pirent la terreur, ladestrnctton et la mort
h un point qni doit faire frémir les pau-
vres Arabes , si quelqu'un n'a pas la cha-
rité de leur expliquer que c'est une façon
de parler qui tient du climat de la Ga-
ronne sons lequel M. le général Bugeand
a reçu la naissance. Sans cela, très-cer-
tainement, ils se croiroient de bien petits
Arabes en comparaison de lui. 11 s'annonce
en effet à eux comme un vrai extermina-
teur qui est venu pour les écraser jusqu'au
dernier sous -les pieds de ses chevaux, sous
les roues de ses chariots de guerre. En-
Qn, toutes les images de la désoladon sont '
entassées dans ses manifestes, où il se
compare d un torrent de feu qui va silbn-
ner C Afrique du noi*d au midi , (T orient en '
occident,
Bonaparte disoitdn général Vandammc
que . s'il venoit h le perdre , il en seroit
inconsolable, parce qu'il ne pourroit ja-
mais le remplacer; mais que, s'il en avolt'
deox, il se verroit forcé d'en faire fusiller*
un y parce qnc le second lui anroit paru
de trop. Kn vérité^ noas ne savons ce qni
seroit arrivé à l'époque où il croyoît avoir
asfioz d'un général Vandamme, si un autre '
se fut avise de lancer quelque proclama-'
tioii du genre de celles de M. le général
Bugeand. Peut être bien qne e'éloit un
cas comme celui»là que Bonaparte atten^
doit pour en faire fusiller un des deux.
PARIS, 1'^ MAI.
On écrit de Gorilx, le i6 avril, que
Tauguste fils du roi Charles X et toute la
famille exilée continuent d'être en par-
faite santé. La fille de Louis XV'l el Ala-
dcmoisellc sont revenues le i4 ^ lîoritx ,
aprùs avoir visite Triesle , «A enisc , Ta-
doic , Vérone et Trévisc. Partout ellrs
(
ont excité les plm totichanteft sympa-
thieft.
Malgré le strict incognito qu'elles défi-
roîent garder pendant ce voyage, laa-
gnsle fille de Loub XVI , sous le nom de
oomtessede Marne, et Mademoiselle, sons
celui de mademoiselle de Rosnj, Tarchi-
duc viceroi , qui se trouve en ce mo-
■lent à Venise avec sa famille , insista
avec tant de bonté et d'empressement
pour qu'elles logeassent au palais impé-
rial , que l'auguste fille de Louis XYI dut
y consentir. Tout y fat mis à ses ordres^
etc^ fut dans la gondole du vice -roi que
pendant les quatre journées de leur sé-
jour les deux princesses firent toutes leurs-
courses.
A Vérone , les princesses ont visité !»•
maison plus que modeste habitée long-
temps par le roi Louis XVUI. Que de pé-
nibles souvenirs , dans cette visite, pour
celle qui a tant souffert dès le berceau ,
et qui, plus tard, eut toujours les mains
ouvertes pour répandre des bienfaits!'
tristes bienfaits, du reste, qui nons'ont
fait connoître tant d'ingrats !
En l'absence de son auguste tante,
M. le duc de Bordeaux, accompagné de
M. le comte de Bouille; a fait plusieurs
courses, mais peu éloignées, et de manière
à n'être jamais pins d'un ou deux jours
hors de Goritz. Aquilée, Gividale (autre*
fois Forum Jic/tc), Adeisberg et sa grotte^
la plus belle qu'on connoisse, et Trieste,
ont été tour à tour le but de ces petits
voyages du prince.
La famille royale exilée quittera Gorits
vers le i5 mai, afin d'aller passer l'été
plus près de Vienne, et reviendra à Go-
ritx aux approches de l'hiver.
— Le collège du 5* arrondissement
électoral du Gers est convoqué à Mi-
rande, pour le 20 mai, par suite de la
nomination de M. Lacave-Laplagnc au
ministère des finances. Le collège du
i«r arrondissement électoral de l'Eure
sfassemblera aussi à Evreux, le 26 mai, à
l'effet d'élire un député par suite de la
nomination de M. de Salvandy an minis-
tère de l'inslruclion pnblîquc.
— Le 6* collège élictotil d^i
sèment de la SarfliG est convo^oé à
mers pour le 21 mai, il f effet dféUre
député, en remplacemenl'dè lï. G!
Comte, décédé;.
— Vu- l'ordonnance qui 'a nommil
sidènt de la commission dér moi
M. Persil, le collée d(i a* a
ment électoral du Gers est cd:
Gondbm pour le 37 mai.
— Le général Galdréc-BoitojV ."^
nommé commandant- de la 7^ itmbm
militaire.
— Une ordonnance vient de diiRNidrt
le conseil municipal de Dôiew .
— M. Le Hon, dont qgdqaeajoafnpiiy
'ont annoncé le retour à P-aris, eit cncpi
moment à Liège.
— Lord Lyndhurst, qui élolt rcismé'
à Londres pour les débats du parlaanty
est revenu hier k Paris auprès de |t filla^;
oui. se trouve sérieusement maladt.
— M. Delamarck, chef de idimnolla'
direction générale des ponts-el-diiBaé(ir
est nommé ingénieur en chef df il^pi^
terne nt de la Haute-Garonne, olrb^
cen^ent de M. Mondotde Lagosce» . ;,
-^ Madame iadlibtesse dcGÏNIîiMii^
de Montboissîer, pètite-fîlle'^dé MaMv^
bes, est morte l'avant-demière
une longue et douloureuse maladie».
— Le Temps assure que Lonitr
passera prochainement en rçme as Gi^
rousel; et successivement,.toalei.les le*
gions de la garde nationale panpiBfliw êl
de la banlieue.
— Quelques feuilles amief do ^f^^:
parlent de nombreuses grâces qui safoiëiDil
accordées a ux condamnés pplîlîqM « à
Toccasion dii mariage.
— On affirme de nouveau q|?e le pro-
jet de loi de non- révéràtion est ibia-
donné. ^ ^^
— Le capitaine Dumont - tf OrfW*
vient de quitter Paris. . ,
— Le conseil d'état sTest occupé sanwK
de la réclamation de M. Portatif dM
nonsavons déjh parlé. On dit que M* CM-
scToupLanbat a conclu au rejet de 11 de-
mande en paiement de 5o,ooo fr. Fàiil
( »•» )
lirons compte de rordonnance qui sert
îfllae dans qnÎDie Joun.
-^ La cour d^assises de la Seioe s*est
l^|>ée samedi de l'affaire de neaf iiuji.-
m piéTenos d'attaques nocturnes dans
.tues de Paris, et de tentatives d'assas-
|îla. Titns des accusés ont été acqnit-
ktles aatres ont été condamnés, sa>
iiv 4 le nommé Geoffroy, aux travaux
noSslperpétnité; Tisserand, Dncbange,
■col et Bk>set, à lo ans de travaux for-
S^ 'JUdiore^ été condamné à lo ans de
Sdiiflion. Ils ont été lous en outre con-
imnés VrezposlGon.
— Difféiens journaux avoient publié
ne proclaination du général Bngeaud
nlnboslosonmlses de la.province d*0-
an. Gomme nous -n'apercevions dans
rtte pablication rien qui nous garantit
Ml authenticité, nous nous sommes abs-
fom d'en parler. Bfaintenant que l'œuvre
Mei buBTie, assez ridicule du général
Uigeand se tioùve avoir les honneurs des
iolpnnea ministérielles , nous allons en
sinire quelque peu. Chacun jugera.
ArebeSy Je Viens reprendre la guerre au
i^nt où ^e \a laissai ppur me rendre en
j^^p^e fipinè^k.comWde Tra^za an Si-
ri|l:. \ké /m1le{ \9SS^ Alors vous sûtes
ns donlo que le 6 juin précédent j*a-
>i8 été jeté sur le «able de la Tafna sans
iralerie, sans chevaux pour moi et mes
B'ciers, sans moyens de transport pour
n vivres, les munitions et les blessés, et
ependant vous savez si malgré ces obsla-
Aesî'ai évité la rencontre de vos guer-
iers, f apreté de vos montagnes et la cha-
Leur de votre soleil. »
Ayant dit qo'il a maintenant avec lui
tout ce qni est nécessaire [>our assurer la
victoiie. le général continue ainsi : « Je me
>iiis fait Arabe comme vous, plus que vous,
t^Uétre... II n'est pas un coin que je ne
pvîne visiter. Comme un torrent de feu ,
Je sillonnerai dans tous les sens, anjour-
Ani au sud, demain à Test, après-demain
Ifouesl, lejour suivant au nord... Arabes,
tas n'avez que deux moyens pour éviter
Wege, combattre et vaincre, ou deman-
çr la paix,.. Oui , je vous offre la paix,
ou noe guerre auprès de laquelle les guer*
res précédentes ne sont que des jeux d*cn-
fans. •
Puis, M. Bugeaud suspend tout à coup
ses menaces, pour assurer qu'il ne veut
pas tous les tuer, et qu'il désire au con-
traire les voir croître et multiplier ; il leur
eipose complaisammcnt ses plans, qni
consistent tout bonnement à tout détruire
et à tout exterminer en deux campagnes,
la première quand les moissons jauniront,
et la seconde après les pluies.
NOUVELLES DES PaOVINCES.
Le Journal de GranvilU annonce
que six sloops anglais ont été capturés
dans les limites de la pèche par 1^ bâti-
mens de l'étaL
— Il résulte d'un article communiqué
au Réparateur, que les travaux qu'entre*
prend, à Lyon, l'administration, occupent
à peu près 700 ouvriers. Nous craignons
que ces moyens ne se trouvent fort au-
dessous des exigences de la crise ac-
tuelle.
— M. Tiiomas , receveur particulier
des finances de Pamiers (Ariège), a été
nommé receveur kMuret (Gantai), enrem-
placement de M. Sevène atné, démise
sionnaire. M. Raymond Sevène a été
nommé receveur particulier à Pamiers.
— Le a3 avril la caisse d*épaigne de
Nîmes a reçu 1,676 fr. et remboursé
i9>a96fr. 45 c.
— On écrit de Marseille que derniè-
rement le nommé Savon a été assez heu-
reux pour sauver un jeune enfant qui se
noyoiL Ce brave homme s'est déjà si-
gnalé en 1837, en sauvant six personnes
qui alloient être englouties par les flots*
— Deux individus ont été arrêtés à
Bordeaux, et enfermés au Fort-du-i)&,
comme prévenus d'avoir volé deux voi-
tures de marchandises destinées à une
maison de commerce de Lille.
. — Les ambassadeurs de la reine de
Madagascar et leur suite sont arrivés le
a 5 avril à Bordeaux,
— Le lîeuienaot-général Desmichelt^
sppelf au commandement de )• GoMc,
rit «ni»* h Bastid le 19 avril.
. — -^sWiia—^
EXTÉRIEUn.
NOUVEt-LEO D'ESPAGNE.
Les nooïellesde Madrid offrent («n
d'iatérât- La Gmutu.de Madrid du ai
contient une oidoii d a nce qui renvoie de-
vant la cour iaprâme don Joié Haria
Ouret, intendant Aotncier de la pro-
vince de Cnenca , et d'autres personna-
ges, coDiinie ajan't usurpé les pouvoirs
judiciaires atlribuËs au conseil suprême
des finances.
Le commerce est dans nn d6pl(
ble état en Angleterre. Dans beaaconp
de villes manafacluri&res les ouvriers n«
tronvent pin» de travail. Il y a eu dcrnife-
rement uno asseï forte émeute \ Manches-
ter. De grades désordres ont ansai éclata
fc Notlingbam.
Une faillite de a millions 5oo,oo
vient d'être déclarêeS Londres.
— Le a? avril on parloii dans celle ville
de la mort dn roi des Français.
— Le Gloht annonce que lord Dnrbam
e«pi;re tei-miner ï t'amiïble avec le cabi-
net de Saint - Péter«boorg t'affB)r« du
— . Un violent inceridie a éclaté i Do-
blin, dans la maiMn d'un quincaillier de
Saffolk-Slrcet. En moins d'une benre, il
est devenu impossible d'apercevoir
seul veEiige des detii lignes de bonliqnes
et des galerie* qni se trouvent dans cette
me. ,L« fen s'est étendu jusqu'à rhotel
Royal, où se font les eiposiiions pub1i-
qn» de tcbleaui et de cuiio»ît<^. Ce bt-
limenta été enlibrement consumé.
— A l'occasion des élections munici-
ptlea; il y a en k Porrentrny (Suisse) qael-
i|n*s troubles qui ont été vite comprimé*
par les milices et la gendarmerie.
— D'après la Qaittte dt Milan dn
aa aviil. les babitans de la ville de Pa-
tras (Ortee) se seraient insurgés conire
les troupes bavaroises, qni, retirées dans
la citadelle ,-anroienl été rednilcs à sou-
( 4i2 )
(enfron siège. An moment do dépa'fflj
;orrespondaoce de'ctstle réoi|1f' '
iiége continuoit, et b^o<^p «
avoit déjï été versé; iaais riiisoi
étoit limitée ii la ville de'Palras.
Les même» lettres, dit 1a renitl'f
Milan , paroissent conflrn
tremblement de terre qui rfést failL.
le 1" avril dans les quatre lies rferÀrclii
pel , Hydra , Speiia , Paros et Sanlqi
— 1^ Ircmbléiiient de tenrimii'ajlf.
soie la Grèce s'est fait senlir'n lldi^
Lacques et Florence .oui resacnli d'^M
forlcs secousses.
^^ On se rappelle qu'après BTOÎr ^t||i
nne eiistencc longtemps avéni^piji-
soil en l'rance, soit en Anglp^p,
prince de Capoue finit par £|>pi)ipr|fjji^
Pénélope l^milh sans le cons^teiptutlit
son frère, te prince régnant àeîi"
Retirés l'nn et l'autre à Malle, mÎMjl
lope y est demiferement acconc£$è j'n
fils.
— Une lellre de Sariane. adressée i !
nn journal du malin, dit qoependaol le I
tremblement de terre qui vient d'avoir
lieu, la montagne de Piiio seconoil W,
loin ses neiges qni reiomboient coUn^,
nne épaisse fumée. Le village d'CgKa'nnJ
est, dît cette correspondance, anjonnTlian
tout on rnincs. Sur quinte personnes qiw
^y irauïoiem nu moment du tiembKJ
ment do terre, huit ont péri. , . ' ?
— On lit dans le Courrier (faaAa^l^iS
du 8 avril : ■ ■" ;■ V^
t D'après les journanidn lai, miaw^.
volulion a éclaté an Meiiqiw^ W eouH
tution ite i8a4 a été proclam^^SfBla-
Anna s'est mis à la tête lË.'nflçt rEvqlf^
— On lit dans le Jlf onifMr''Û . . . ,
5i mars : • Quelques jonrnâoi'oiiîpi
d'une prétendue tentative d'ai
la personne du sntlan . dans lé genre *!
celle» qui, par intervalles, ' "*
d'ensanglanter la France. An dire deâ
mêmes feuilles. les auteurs de falteàU
en question auroient été d'anrïens jaq
suires qui . malgré leur répugnance InnI
pour toutes les inventions liiodema
( t»a3 )
■raient pas en scropule d'en appeler |
die des fnsils à vcnU Noos sommes
ffox de pouvoir démentir cette noo-
(, et d'affirmer que, dans la Turquie
iiéréc , rien n'est resl6 des janissaires.
Mémo le nom qii'its ont si odicuse-
t II/ tri. »
CHAMisniâ D£S iMins.
Séance du 59 avril.
Portails ouvre ia séance ù 2 heures
mie. Le ininîslrc do la guerre prô-
un projet déjà adopii- par Tau Ire
ibre» portant demande d'un crédit
iémentaîredc 200,000 fr., peur pen-
njtlittfires. Le général Bernard pré-
lann au nom du ministre de la ma-
, relenn à la cb ambre des députés, un
3t relalir h l'avanceincnl dans l'année
le.
Dcdre du jour est la discussion du
eldelôi concernant la dot de là reine
Belges.
. LR IriCOMTE l>T nOI'CHACK. Î\|C5-
rs, ytberde c^lie lni)une , parce que
rùËM qall est de mon devoir de provo*
r:iio emnen, une dif^cussion sur la
\u> \Qn9 est présentée. Cette discus*
I esl oominindée par la loi conslitu*
de h JMtedfne, votée en i832.
ri effeU l'arK ào de cette loi s'exprime
! : « L^éritîer de la couronne, prince
f, recerra sur les fonds du trésor une
fie annuelle d'un million, et oclte
lÉe sera augmentée, 9'il y a lieu, par
loi spéciale, lorsqu'il se mariera. »
MarS|.lé moment est arrivé d'exami-
, 1^1 y a lieu. Quand nous aurons exa-
tèmûrement cette question, la cham-
t^RKioncera.
M1 Dibouchage rappelle d'abord ce
i ite passé lors du mariage de S, A. R.
rie doc de Berri. &]. le duc de Riche»
liUnt venu demander un million de
nerf faveur de la liste civile et un mil-
iBoe Fois payé , la chambre des dépu-
proposa h l\inanimité de porter la der-
lé somme à i,5oo.ooo fr. M. le duc de
heHeti déclara formellement que le
De vonloit rien au-delà d'un million ,
jééles 5oo,ooo fr. votés en sus seroicnt
mes aux déparlemens qui u voient le
i floaffert lors des deux invasions. Il
QtaViue Mgr le duc de Berri ^ profon-
dément reconnoissanl du million voté
pour augmenter la dotation annuelle qui
lui tenoit lieu d'apanage, abandonneroit
pendant cinq ans 600,000 fr. pour être
distribués aux départemens qui avoient le
plus été maltraités.
Cette double allocation, ajonte le noble
pair , votf e à l'unanimité pa;r la chambre
des députés, le fut de môme le 98 mars
par la chambre des pairs.
Ce vole des deux chambres étoit com-
mandé par la loi de 181 4, qui régla la
liste civile, et disoit que-, lors du mariage
(le M. le duc de Berri , la somme qui lui
étoit al louée se troUveroit augmentée. Re? e-
nantau s'iiyaiieu de la loi de i859 , M. Du-
bouchage cherche s'il y a opportunité , et
si la chambre peut allouer l'allocation de-
mandée. Je no m'adresse pas , dit-il , h
M. l'intendant de la liste civile, je ne sais
pas s'il y en a un.
Plusieurs voix : Il y a des ministres!...
A la question !
M. DiJBoi cuAGE. Je suis dans la ques-
tion , et je ne peux m'adresser qu'au mi-
nibière, parce qu'il n'y a pas de ministre
de la maison du roL..
Voix diverses : Adressex - vous à la
chambre !
Al. DLuorcuAGi:. Je désire savoir si,
dans l'acte du 6 apût i85o , M. le duc d'Or-
léans n'a pas eu sa part conuoe l'un cics
septeufans? ' .
LE PRÉSIDENT DU CONSEIL. NOU !
M. Dubouchage adresse encore quel-
ques questions, après quoi la chambre en-
tend M. Mole, et vole les articles. Le
scrutin sur l'ensemble du projet a f)our
résultat l'adoption par 116 boules blan-
ches conlre 4 boules noires.
^>^
CHAMBRE DES DÉPUTÉ^.
Séance c/u 39 affril.
M. Cunin-Gridaiiie ouvre la séance à
une heure et demie. On procède an tirage
au sort de la grande députation chargée
d'aller féliciter Louis-Philippe le l'^'mai.
La chambre, parce qu'elle n'est pas en
nombre, s'occupe de pétitions.
M. Pii^TOU , rapporteur. Le sieur Au-
bvy , prêtre à Russe ( Maine-et-Loire ),
demande à être réintégré dans la cure de
Bore, dont il prétend que son évoque l'a
injustement exclu après dix -neuf ans
d'exercice. .
La oommbsion propoie te renvû ait
mioisire des colles.
M. LAUEENGE. Il y à dans la législa-
tion eiistaote, non pas ane lacane, mais
un vice qu'il importe de faire disparoltre.
Il s'agit de régler reiécation da concor-
de i8oi- relativement aa droit discipli-
naire des évéqnes sur les curés. Cette pé-
tition contient le germe tf une question
importante ; je demande (|u'el le soit ren-
voyée an président du conseil des mi-
nistres.
II. JANviEB. Je m'oppose au renvoi, qui
ponrroit être regardé comme fait, non
dans on motif d'intérêt général, mais
dans un motif tf intérêt particulier. J'in-
voque le témoignage de toute la dépnta-
tioli de Maine-et-Loire. Le prélat qui ad-
ministre ce diocèse est incapable d'exer-
cer envers les ecclésiastiques soumis à sa
juridiction aucun acte répréhensible. Je
demande Tordre du jour.
Plusieurs voix : Le dépôt au bureau des
renseignemens !
Membres de la gauche. Le renvoi au
président du conseil.
La chambre passe à l'ordre du jour.
La chambre, après s'être encore oc-
cépée de plusieurs pétitions dénuées d'in-
térêt , reprend la aiscussion sur le projet
de loi portant règlement déûnitif du bud-
get de l'exercice i834. Les différens ar-
ticles sont successivement adoptés. La
chambre qui n'est plus en nomore ren-
voie à mardi le scrutin sur l'ensemble du
projet On commencera après cette opé-
ration la discussion sur les fonds secrets.
Par un arrêté en date du 5 avril, M. Gni-
lot, encore alors ministre de l'instruction
publique, voulant favoriser les travaux
historiques, a accordé un encouragement
de 5oo fr. ï M. Louis de Maslatrie, élève
de TEcole royale des Chartes, pour les
recherches auxquelles il s'est livré dans la
Chranobgie hiêiarUfue des papes et des
eoneiUê qu'il vient de publier. C'est l'ou-
vrage dont nous -avons renda compte
N* s 789. En louant le sèle du jeune au-
teur pour des éludes graves , nous nous
élions permis quelques remarques criti-
ques que son bon esprit a accueillies. Quoi-
qu'il se défi&t de VArt de vérifier te$ data.
( aa4 )
et qn'il l'eût fait aswx voir dans son ti
propos , il lui est échappé deux on
fois de paroitre favoriser des opinioQS
secte qu'il est très-loin départager» ^^t^\
s'empressera de réformer.
11 a cm devoir suivre la chronblogii
des papes, telle que la donnent les Béai»,
dictins , mais il n*a point oublié eolièn>
ment de parier des papes Félix, Eliemt
et autres, que nous avons indiqués p, 56a
de notre précédent volume. Qnoigne cet
papes ne soient point dans Tordre nuflié-
rique des papes, ils sont meoUonnésen
note ï leur ordre chronologique, pni à
la fin de la liste , dans une note , p. iH,
Quant à la disposition tjpograpUpi
de l'analyse des conciles génénuK/faih
teur Fa adoptée , dit-il . avec réAezkm, et
nous ne tenons pas beaucoup à nobe it-
marque sur ce point
Pour l'histoire des conciles de FAnce»
M. de Maslatrie nous fait observer qill
n'a pas seulement analysé l'ownge dei
Bénédictins , puisqu'il porte dans sa Vtti
des conciles que ceux-ci n'amint pu
mentionnés. Dans le tabletn doi eoDcflsi
des deux premières races, ipl lonl In
plus importans sous le rappmt hiSteriqiB,
il donne des délai te qui ne se lnHtfeit)a
dans VArt de vérifier le» lUfca. H aMft
toujours le texte de Labbe sons les yen*,
mais comme il ne vouloift pas le rB|KO-
dnire en entier, quand il trooroit seft-
sante Fanalyse de VArt de virifiêrlêi ialM
on des antres ouvrages qn'il consolleit, il
la transcrivoil presque littânlemefel, prin-
cipalement pour les conciles de la troi-
sième race.
Nous nous sommes fait nn dsvoir dla-
sérer la substance de la réelanaation da
jeune auteur, pour lui donner une preave
de notre estime pour ses bon8.9entinM
Le genre d'études auxquelles il se
sacre lui donne des droits à rintérél dl
tous les amis de la bonne littérature.
raais. — iMPaimau »'ai>. lb cuas ir c^,
Quai des Angiistint, 3&.
«^AMl UK LA RBLIGION
[imroll les Mardi , Jeudi
bC Samedi.
On pent s'abonner des
i^et i5 de chaque mois.
N" 2806-
JEUDI 6 MAI 1837.
I VBIX DC L*ABO!l«miEMT.
r fr. <
I an 56 •
6 mois 19
0 mois 10
1 mois
5 5o
•REGHERGHES
ABXIimTaATlVES , STATISTIQUES ET
MORAINES SUR LES ENFAN6 TROUVÉS 9
LK8 KNFAKS NATURELS ET LES OB-
PHELINS ;
PAR U., l'abbé gaillard (ij.
Les philanthropes et les adinlnîs-
tTateui*s s'occupent depuis quelque
temps des ehfans trouvés ;on se plaint
de l'augmentation du nombre de ces
eofans , et on a cherché les moyens
de le diminuer. Pour cela , on a fait
divers essais. Quelquefois on a pro-
posé des échanges d'enfans entre deux
départeraens contigus. En dernier
lieu , on a supprimé les toura des-
tinés à recevoir les ènfans dans les
arrondissemens. Dans le congrès scien-
tifique de Poitiers , en 1834 , on
igVta la question de la suppression
cle ces tours. Les discussions qui eu-
rent iicu dans ce congrès , dont
If. l'abbé Gaillard étoit membre, le
portèrent à étudier cette matière. Il
therclia à rassembler des documens^
st se init en rapport avec des per-
(onnes qui pouvoient lui en foui*-
air. Il s'adressa enlr^autres à quarante
préfets , qui lui envoyèrent des ta-
bleaux de statistique de leurs dé-
parteinens, à des administrateurs^ des
inajgifttrats et des ecclésiastiques ins-
truite, et même à des étrangers. Au-
mônier de l'hôpital général de Poi-
Clers depuis plus de dix ans , il a voit
fléjà pu connottre Fintérieur de ces
sortes d'établissemens ; il en a visité
plusieurs autres. Un concours pro-
posé par la société académique de
(i) Poitiers, iSSy, in-8*.
loriie XCITT. HA mi de la Religion,
M^-^con Ta encore excité dans ses re-
cherches sur la multiplication des
enfans tronvés. Il a partagé le prix
avec M. Rcinacle , de Nînuîs.
M. Gaillard convient qu'il auroit
pu disposer son livre dans un ordre
phis méthodique ; on y trouvera du
moins une suite de documens de
considérations sur tout ce qui a
rapport aux enfans trouvés. L'ou-
vrage est divisé en neuf chapitres.
Le premier est consacré à des re-
cherches générales sur les enfans
trouvés. L'auteur distingue d'abord
les enfans naturels des enfans trou-
vés ; tons les enfans naturels ne sont
pas abandonnés , et tous les enfans
abandonnés n'ont pas une origine il-
légitime. Un tableau offre le rap-
port des naissances légitimes aux
naturelles , calculé pour la France
depuis 1821 jusqu'en 1830. Dans ce
tableau, la Seine est au premier
rang des départemens ; on y compte
316 enfans naturels sur un total de
1,000 naissances. Le dernier dépar-
tement est celui d'Ille-et- Vilaine, où
le rapport n'est que de 22 sur 1 ,000.
En regard du rapport des naissances,
Fauteur a réuni des données pour
l'appréciation des causes qui tendent
à multiplier les enfans naturels.
La plupart de ceux qui ont écrit
sur la statistique morale ont attribué
la multiplication des e.fans naturels
h la densité de la population , à son
agglomération dans les villes , au dé-
veloppement de Tindustrie, à Ta pré*
scncc des coips militaires. L'auteur
fait de judicieuses observations sur
ces diverses causes. Il examine l'ii]k>
liî
( TÎ26 )
•■•■^
IfliicDcc inorak de rinslrnclion ; au-
tant une instruction religieuse et bien
ilii'igéc est utile , autant une instruc-
tion irréligieuse ou purement uié-
canique est dangereuse Elle peut
polir Te^Lterieur, mais elle ne calme
|M)int les passions ; bien au contraire,
elle exalte l'orgueil. Pei^sonne n'i-
gnore les pernicieux effets des ate-
liers et des grandes manufacture»;
Quant à la présence des corps mili-
taires , on a l'exemple récent de la
Vendée , où, depuis Toccupation mi-
litaire qui .a suivi la dernière révo-
lution , le rapport des naissances na-
turelles aux légitimes , qui n'étoit
toit que de 23 sur 1,000 , s'est élevé
ÙS3.
Mais un€ cause efûcace de corrup-
tion est aujourd'hui la licence de la
presse et du théâtre. Ce ne sont pas
seulement les hommes religieux qui
out fart cette remarque. Les esprits
observateurs n'ont pu se dissimuler
l'influence de la presse et dû théâtre
siu* les mœai'S. La Gazette médicale
du 27 octobi'e 1832 disoit : « Pensc-
t-on que les jeunes gens ou les jeunes
personnes reçoivent de grandes le^
çons d'édiQcation à voir jouer la tour
(le Nesle ou Marion Delornic ? Quoi
cpren disent les auteurs, les pères de
ianiillo feront très-prudennuent en
éloignant leurs enfans de pareils spec-
tacles, ^'est-ce pas à eux que ion
doit le malheur de ces deux jeunes
gens, Esoousse et Lebâs, qui, prenant
au sérieux la poétique du jour, ont
arrangé leur mort comme un inci-
dent de mélodrame, et se sont lasses
de la vie, avant même que de l'avoir
{pûtécî? Si le genre fantastique eu
nique dérange le cerveau de ses
aojUfurs, il n'est pas moins fatal c\ ceux
e lisent ou l'écoutent. »
chapitre ii traite du sort des en-
fans exposés chez les peuples anciens
et modernes. Les lois et les coutunies
des anciens peuples par rappoit aui-
enfans exposés étoient atroces, et au-
jourd'hui le sort dece$ enfans est en-
core déplorable chez les nations in-
fidèles. Le christianisme a réformé
ces usages barbares. L*auteur cite à
cet égard les lois de Théodose et de
Justinien. Le concile de Nicée or-
donna aux évéques d'établir des lioi-
prces ou xenodochion. Un pieux prê-
tre nommé Dathéas établit & Bfihn,.
en 787, un hospice pour recueillir kt.
«nfans illégitimes. GharlemagnedaM
ses capitulaires parle d'établisseinvni
semblables à celui de Milan. Il s'en
forma depuis à Rome, à Tenife,à
Florence, à Marseille, A Paris, on
quétoit pour les enfans ti-ouTés à la
porte de la cathédi*alc. Enfin, saint
Vincent de Paul vint, et recueillit les
enfans trouvés. On sait tout ce qu'il
fit pour cette classe malheureuse. A
son exemple, de semblables établisae-
mens se formèrent dans les provin-
ces. Mais la révolution de 1789 fut
fatale aux hospices. On vendit lenn
biens, on renvoya les Sœurs hospita-
lières, et on les remplaça par des
mercenaires qui s'occupèrent plus de
leur fortune que du soin des mabdes.
Les hospices tombèrent dans l'état le
plus déplorable, et cependant les en-
fans trouvés se multiplioient. Ce ne
fut que sous le consulat que Toi-dre
se rétablit dans les hospices. Les
Sœurs y furent rappelées, et des hom-
mes honorables dirigèrent l'adminis-
tralion. Un décret du 19 janvier 1811
donna à ces établissemens l'organi-
sation qui subsiste encore.
• I^c mode de secours pour les enfan»
trouvés, consacré par le décret de iSii ,
éloil depuis long temps adopté en Espa-
gne, en Italie, en Belgique, en Pologne,
.
( î^a7 )
et en gC'néral dans tons les pays calboli-
JWBB S il font y joindre la Russie. L'An-
gleterre, aa contraire, les royaumes du
Nord, Qoe partie des élats d'Allemagne,
nrlout ceux qui suivent les diverses con-
fanons protestantes, ne veulent point
d%oq>îoes d'enfans trouvés; ils ont même
lapprîmé ceox qui avoiént été établis, et
IVi piéfèrent secourir les enfans naturels
paoïRS an domicile de leurs mères, ou
aa moins ne les admettre dans Icsétablis-
semens de charité qu'après de longues
fonnalités administratives. Des lois très-
iMkb ont été portées contre les person-
Mf qoi exposent les enfans. Malgré ces
péevitioiit, on n'a pu parvenir h détruire
tM-è-fait ce désordre; et il arrive encore
u» aoQvent que d'innocentes victimes
«mt délaissées mourantes sur la voie pu-
bliqiia. Toilà bien ce qu'on peut appeler
iScB enfoMB exposés; mais, quel que soit
hnage, ce nom ne peut convenir à ceux
qae fon dépose dans les tours de nos hos-
pices. Quel danger courent-ils^ si ce n'est
de tomber entre les mains des Sœurs de
Charité? Gela ne vaut-il pas mieux souvent
pouT eux que de rester entre celles de
leurs misérables nères ?
• C'est nne cliose h laquelle n'ont pas
réfléchi noe foule d'auteurs qui ont con-
fondu l'expoêitûm dans les pays sans tours,
et ce qn'on a si mal à propos appelé du
même nom dans les contrées catholiques.
H. de GonrofT lui-même a commis celte
laêprise : « Pour se former , dit-il , une
idèo des avantages du système des pays
prolcslaaa sur celui des catholiques , on
saon que Londres avec 1,260,000 âmes
dépopulation, n'a eu que i5i enfans ex-
posés en 5 ans , tandis que l'hospice de
Airii, dans le même espace de temps, en
a reçu plus de 25,ooo.» Ce texte a fait
fortune, et tous ceux qui blâment l'éta-
blissement de nos hospices ont redit à
ntîété 2 « Londres n'a que i5i enfans ex-
posés, tandis que Paris en compte a 5 «000.»
fe dois d'abord faire observer que M. Wa-
tcfied, dont j'ai déjà invoqué rautorité,
n'a assuré qu'il étoit impossible de savoir
e qn'il y avoit d'cnfans exposés à Lon-
dres, vu qn'on n'en lenoil aucun état
mais admettons comme exact le nombre
de i5i, il suffit pour prouver qn'h Lon-
dres il y a chaque année 00 enfans nais-
sans jetés, ponr ainsi dire, dans les rues.
C'est sur ce genre de crime que tombent
tous les anathèmes des SS. Pères, et la
sentence si souvent répétée du juriscon-
salte Paul : Piecare videtur non tantkm ii
qui partum perfocat, $ed et is qui abjicit et
exponit ; et c'est précisr;ment pour préve*
nîr ce malheur que sont établis nos hos-
pices : aussi est-il, pour ainsi dire, sans
exemple dans les villes qui possèdent de
ces pieuses institutions. L'homme chari-
table n'est point chci nous réveillé par les
gémissemens d'un enfant laissé à sa porte;
il n'a pas à craindre d'arriver trop tard
pour arracher celte proie aux dcnls de
quelque chien cruel. *
Le chapitre m offre des tableaux
du nombre des enfans trouves en
France, avec des observations de l'au-
teur sur ces tableaux. Ces observa-
tions sont pour la plupart fort justes.
Ainsi l'auteur remai^quc que l'accrois-
sement du chiffre tptal des cii£ins
trouvés ne dépeùd pas toujours d'un
plus grand nombre d'admissions an-
nuelles, mais de la diminution de la
mortalité paimi ces enfans. Il trouve
en effet que pour plusieura départe-
mens, le nombre des enfans trouvés
a diminué dans les dernières années.
Il y a des dépaitemens où il n'y -a
pas de tours, tels sont le Haut et Bas-
Rhin, la Meuse, les Vosges, la Côtc-
d'Or, le.Tura,laïIaute-Saône, l'Orne
et la Nièvre, etc. Mais ces départc-
mcns n^en ont pas toujours pour cela
moins d'enfans à leur charge. Quel-
ques départeraens n'ont qu'un hos-
pice pour tout le territoire. Dans d'au-
tres chaque arrondissement a le sien.
L'auteur entre dans des détails cu-
rieux sur le mode d'administration
suivi dans les divers départemens à
l'égard des enfans Itou^èa.
\5.
(«^)
IL recherche les causes de l'ahan-
fioii des enfans : le libertinage n'est
pas la seule; la misère et la honte y
entrent aussi pour beaucoup. Aussi
on remarque qu'en dix-huit années,
de 181S à 1S3Ô, La moyenne des en-
fans présumes naturels étant de 4814,
ia moyenne des enfans légitimes est
de ^43. L'auteur résume ainsi ce
chapitre :
• 1" Le nombre des enfans trouvés a
très-peu augmenté depuis la révolution
de 89; s** si le chiffre total des enfans à
la charge de prêtât s'est élevé), cela tient
surtout à la diminution de la mortalité
parmi eux.; 3" la légère augmentation qui
a pu avoir Heu, et que du reste on ne peut
prouver dans les admissions annuelles, a
sa cause dans la multiplication des nais-
sances illégitimes; mais, après un mûr
examen, on restera convaincu que la Un-
dance àabandonncr les enfans naturels est
moins forte qu'autrefois; 4° depuis dix
ans il n'y a pas eu augmentation parmi les
enfans trouvés, mais une simple fluctua-
tion, résultat de circonstances acciden-
telles ; 5** la misère , presque seule , fait
abandonner des enfans légitimes : le
moyen de remédier à ce désordre est de
savoir, au temps des calamités publiques,
porter secours aux familles indigentes.
Nos tableaux ont rendu cette vérité sen-
sible, en montrant combien la prospérité
générale a d'influence sur le nombre des
enfans légitimes délaissés. Sans doute elle
en a aussi sur l'abandon de enfans natu-
rels; mais il y a ici une difiérence essen-
tielle : lamisère des filles-mères est un fait
constant , suite de leur position dans la
société , et ^ peu près indépendant du
mouvement des afl'aires, auquel ces mi-
sérables créatures ne participent guère ;
au contraire, le plus simple ouvrier établi
ressent très-rapidement le contre -coup
des malheurs publics. D'ailleurs, Thon-
niear, principe bien moins variable, con-
Iribne puissamment à l'abandon des en-
fans naturels.' •
NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
PARiy. — Le vendredi 5 , rassem-
blée de charité qui a lieu ordinaire-
ment dans cette saison pour les pe-
tits-séminaires , se tiendra à Saint-
lloch , à deux heures. Elle sera pré-
sidée par M . rÂrchevèqueTLediscoars
sera jfait par M. Tabbé Bossuet, da
clergé de Paris. -On sait qu'il ne le
fait point de (|uètes dans ces assem-
blées.
I>a maison chef-lieu desFièresdei
Ecoles chrétiennes a reçu en dernier
lieu quelques accroissemens nëcew-
tés par l'institulion d'un noviciat pit-
paratoire , dont nous avons piurl^
Cette maison est celle même oàniiit
Vincent de Paul établit, il y apièi
de 200 ans, Thôpital du nom de J^
sus, pour de pauvres vieillards. L'ii6-
pital ne subsiste plus ; les vieillards
ont été transportés dans d'autres
hospices. Mais les bàtimens n'ont
pas une destination nioiitf rapecta-
ble , puisqu'ils servent de maisoa
de retraite pour les Frères âgés et
infirmes , et en même temps dé no-
viciat pour les'jeunes Frères. Depa»
quelque temps on y admet , comme
nous l'avons dit, des enfans de H i
15 ans, que l'on sépare ainsi dèbonnft
heure de la corruption du monde, et
que Ton forme aux connotssance»
propres de leur état. Il y etf a en c^
moment environ 70 que l'on instni»'^
avec soin. Cet accroissement de no»'*
bre a obligé à quelques travaux dai
la maisoii. On a ajouté quelques b^
tlmens et beaucoup agrandi la ch^
pelle, ou plutôt c'est une cbapdï
entièrement nouvelle. Elle est grancï
et élégante dans sa simplicité. I^
chaque côté de la nef, quatre colona^
.soutiennent la voûte. L'autel est d*
bon goût, et est en marbre ; c'est U**
Frère qui l'a exécuté, car ce modeste
institut, qu'on taxe d'ignorance, •
des hommes propres à. tout. La cha*
pelle est d'ailleurs peu ornée ;
( «39 )
d%sl l'esprit des Frères que tout chez
eux porte le cachet de la pauvteté.
On s'étonne d'ailleurs qu'ils aient pu
&ire cette construction sans avoir
reçu aucun secours ni de la ville , ni
du gouvernement. Ce ne peut être
£ 'à force dé privations et de sacri-
es qu'ils ont mené à fin cette entre-
fcne.
La chapelle venant d'être termi-
jiée,M. l'Archevêque est allé labénir
le mercredi 26. Le prélat a paru
frappé de l'ordonnance et de la régu-^
larité de l'édifice. Il a béni la chapelle ,
confinné plusieurs novices, et adressé
• ani Frères une pieuse et solide ins-
truction sur la nécessité de ne point
^écarter de l'esprit primitif de leur
inltitut. A la messe que le prélat a célé-
h«e , il a donné la communion à un
{jcand nombre de Frères , tant de la
maison que des autres quartiers de
Paris, qui étoient venus prendre part
à la cérémonie. C'étoit un spectacle ,
étonneroient sans doute quelques nro*
fesseurs des collèges royaux , et même
des écoles spéciales , par les progrès
qn'ils ont faits. Hors le latin qu'il leur
est interdit d'étudier , ils ont des no-
tions précises et très-avancées sur tout
ce qui se rattache aux mathématiques,
à la mécanique , aux arts , etc.
Un des Frères a imaginé une ma-
chine très -ingénieuse pour rendre
sensible le mouvement des planètes
autour du soleil. Cette macnine fe-
roit assurément honneur à un mem-
bre de l'Institut , et on là vanteroit
dans les Académies. Le mouvement
diurne de la terre sur elle-même, et
son mouvement annuel dans l'éclyp-
tique, la lune qui l'accompagne, les
autres planètes avecleui*s mouvemens
plus ou moins prompts, Jupiter avec
ses satellites, Saturne avec son an-
neau , Uranus aux limites de notre
monde et avec le cercle immense qu'il
décrit; tout ce mécanisme si difficile
touchant que la réunion de tant d'âges { à comprendre pour les enfans , et si
différens , les enfans à côté des vieil-
lards , .et tous portant sur leur front
Vempreinte^u recueillement et delà
piété.
M. l'Archevêque a visité ensuite
• rétablissement, et a admiré Tordre et
la simplicité qui régnent partout. Le
•oir, il y a eu un salut solennel et un
discours prononcé par M. l'abbé de
fieauvais. L'orateur a. rappelé les
priacipales vertus de saint Joseph
canon de louer les services des Frères,
tiûciples et imitateurs de saint Joseph
<iaii8 leurs fonctions de maîtres et de
}^ adoptifs auprès de l'enfance
t^iuvtienne. Il est consolant de remar-
quer que les Frères n'ont jamais été
«DS un état plus prospère sous le rap-
port du nombre et desjsuccès . Sans s'é-
oarter de Tesprit de leur règle, ils
ont ét^idu leurs connoissances pour
se conformer au vœu général d'une
instruction plus développée. Ils ont
des sujets très-forts sur toutes les par-
ties de l'insti^uction primaire , et qui
merveilleux pour tout le monde, s'ex-
plique naturellement par la seule vue
du modèle que l'humble Frère a fait
exécuter.
Et voilà l'institution que des aveu-
gles et des ingrats ont tournée en ri-
dicule , comme n'étant plus en har-
monie avec les lumières du siècle !
VoiU ce que des autorités passionnée»
ou'ignorantes ont voulu bannu* de
notre pays l voilà les instituteurs que
patron des Frères, et en a pris oc- des administrationsmalveillantes trai-
tent encore en quelques endroits avec
un anépris affecté ! Nous avons vu, il
y a quelque temps, une lettre adresr
see à i un u eux au nom d un comité
local , et où on lui signifioit dans les
termes les plus hautains des- ordres à
peu près inexécutables.. On veut se
mêler du régime intérieur de leurs
écoles; on veut savoir combien ils
donnent de temps au catéchisme y
quels livres ils mettent entre les
mains des enfans, etc. On cojiteste les
droits du supérieur-général sur le
placement ou le déplaceinent des maîi
(930)
très. Enfin , c*est une suite de petites
et misérables tracasseries qui décèlent
un mauvais vouloir manifeste. Heu-
reusement, il n'en est pas ainsi par*
tout, et il £aut espérer que les auteurs
de ces tristes vexations finiront par
comprendre combien elles sont à la
fois déplacées et injustes. L'opinion
publique devroit seule les avertir du
tort qu'ils se font par cette marche,
et du mauvais service qu'ils rendent
à Tinstruction primaire.
Une lettre de M. Rézé, évcque du
Détroit , aux Etats-Unis , annonce
que le prélat avoit l'intention de
s'embarquer pour l'Europe vers la
fin d'avril. Il doit se rendre à Rome
pour les affaires de sa mission. Il
espère ariiver dans nos contnïes avant
ledépartdeM. Baraga,undesesplus
estimables missionnaires, qui est ve-
nu en Europe pour faire imprimer
des livres de piété en langue sauvage,
qui depuis a fait le voyage de Rome,
et qui doit prochainement retourner
dans sa mission. Nous ne doutons
point que M. Baraga, dont nous ne
connoissons pas eu ce moment la
résidence , ne se décide , quand il
apprendra le projet de son évêque ,
à différer son embarquement pour
se rencontrer avec le prélat , avoir
des nouvelles de sa mission et se con-
certer ensemble sur tout ce qui s'y
rapporte.
Il est d'usage dans quelques sémi-
naires de donner une petite vacance
à Pâque, et on en profite quelque-
fois pour procurei* dans cet intervalle
une retraite au clei|[é du diocèse. Il
y en a eu une cette année à Besan-
çon ; elle a été prêchée par M. reve-
nue d'Annecy, qui s'est rendu célèbre
H y a quelques années en France par
son zèle et se^ succès dans ce genre de
ministère, et qui, à la prière de
M. l'archevêque de Besançon, a bien
voulu dans un à^e plus avancé, et
malgré les soins oe l'épiscopat, rem-
plir encore une fonction pénible. 200
prêtres ont assiste à cette retraite, qui
a fini trop tôt à leur gré, charméi
qu'ils étoient de l'onction et.de l'élo-
quence pénétrante du vénérable
évêque.
A Metz, il y a eu dans le ment
temps une retraite donnée par M. Fab-
bé Chaiguon, de Laval; 115 prêtres
y ont assisté. M. Gfaaignon a pai&i-
tement rempli sa mission. M, Tévé*
que, malgré son âge,, a ouvert et clos
la retraite.
M. l'archevêque de Tours avoit in-
sisté particulièrement dans son maii*
dément de Carême sur les justes ob-
jections qu*on est en di-oit de Dure
aux protestans. Les efforts inidtiplics
des Anglais protestans établis à Tours,
pour propager Terreur, lui avoient
paru nécessiter des avis et des in*
structions aux fidèles. Le prélat vou-
loit offrir un contrepoison aux livres
dangereux que Ton répand parmi Je
peuple. Il rappeloit aux catlioliques
que l'Eglise leur défend d'aasiatet à
des réunions où l'erreur est ensei-
gnée. Cet avis étoit relatif à 1*011-
verture d'une chapelle prolestante à
Tours. Un journal protestant s'est
plaint du mandement, comme s'il
n'étoit pas naturel qu'un évêmie pié-
munit son troupeau contre oea doc-
trines et un culte réprouvés fiar l'E-
glise catholique. Le sieur Hartley,
ministre anglican et prédicateur de
la nouvelle chapelle, a fait imprimer
un discours en réponse au mamamnent.
Ce M. Hartley réchauffe les vieilles
accusations de ses devanders; il va
jusqu'à dire que V Eglise romaine pr^
sente tous les caractères de la grande
apostasie prédite par saint Paxd, En
vérité nous croyions cpie les protes-
tans actuels rougissoient de cette
odieuse injure , et nous ne pensions
pas qu'ils osassent la reproduire. La
grande apostasie est celle qui nie Jé-
sus-Christ ou qui ne veut pas qu'on
en parle , qui rejette les mystères et
( a3i )
^î réduit le chrisliauismc ',à u'èlrc
qu^uu déisme dé^^uisc sous un niass-
c|U4î dirétieii. Le sieur Ifarllôy pro-
Icnd que l'Eglise romaine est eu
contradictioi) avec des ])assa^es for-
mels de l'Ecriture ; il aurott (iii dire
plutûtque L'Eglise romaine n'enletul
point ces passages comme les pro-
icftUns. Ce sont eux qui ont imagine
de donner à ces passages un sens que
l'antiquité n'a voit point connu.
Uii journal protestant qui rend un
compte fort infidèle de cette coiitro-
vei-se, ajoute que M. rarcheveque
n'aura rien gagné à sotdci'cr uim pa-
reille controverse ; mais ce n'est pas
M. Farchevêque (jni l'a soulevcc^ ce
sont ceux qui sont venus semer la zi-
tâniù daos son diorèsi\ Ils répamlent
leurs erreurs, et ils trouvent mauvais
qu'il réclame! Le prélat suit l'exem-
ple et le conseil de Jésus-Christ, qui
veut que le pasteur veille sur ses bi e-
bis, et les aéfende contre les séduc-
tions et les dangers. Rome , dit en
finissant le journaliste, na pas de
meilleur parti à prendre dans le temps
présent aue de s*ent^elopper de ténèbres
et de silence^ la hipiière et le bruit ne
sen^iroienî qifà la faire descendre plus
vile dans raèéne qui V attend.
Cette conclusion brutale est assez
mal appliquée ; assurément Rome ne
s'euvetoppe point de ténèbres et de
silence. IjC oaint-Siége se fait enten-
dre à, tout l'univers catholique. Les
évèques dans leurs mandemens, les
prédicateurs dans l'es chaires, les écri-
vains religieux dans leurs ouvrages
montrent assez qu'ils ne craignent
point le grand jour. Les défenseurs
de la religion ne restent point muets;
etlantd'orateui*s qui, dans toutes les
Mrties de la France, ont annoncé
hautement les grandes vérités de la
fol et ont remué des populations re-
cueillie^, protestent assez contre l'in-
sulte du journal protestant.
Le 24 avril , un jeune soldat alle-
mand , élevé dans le luthéranisme ,
a fait abjura- ion dans la chapelle
de riiôpital de Casteinaudary. (]e
jeune lion un e , nonnué Franyois-
l^uis Frickert , né dans le Wurtem-»-
bcrg , fit ses études à Zurich et s*en-
rôla ensuite dans la légion étranj'ère.
Rentré, depuis quelques mois, d'Es-
pagne en France, il entra pour cause
de blessures à l'Iiopital de CasleU
naiidary. C'est là qu'il a mis à exé-
cution Itî projet d'embrasser la reli-
gion catholique, vers laquelle il as-
sure qu'il inclinoit depuis long-
tcm))s ; c'étoit la religion de sa mère.
Il a été instruit et préparé à son ab-
juiation par M. l'abbé Redou , au-
mônier de l'hôpital.
Une pieuse cérémonie a eu lieu le
19 aviil dans une petite paroisse du
liiocèse d'Amiens, Fransart, arron-
dissement do Mouldidier. Le curé
avoit proposé aux liabitans de célé-
brer avec pompe la fête de saint Jo-
seph. Ils ont répondu à cette invita-
tion. 11 y a eu une petite première
communion et bénédiction du clie-
min de la croix. Le village tout en-
tic: étoit en fête ; l'église étoit déco-
rée de fleurs et de guirlandes, et de
pieux Convives se sont assis à la table
sainte. Les enfans, les hommes même
portoient de petites croix sur la poi-
trine. Une procession a parcouru le
village; plusieurs prêtres voisins s'y
étoient joints ; la relique de la vraie
croix et le chemin de la croix étoient
portés par les jeimes gens et par les
hommes , et l'image de fa sainte-
Vierge par les filles. L'adjoint por*
toit la vraie croix. Deux prédicateurs
ont parlé â diflérentes reprises, et
tout s'est passé de la manière la plus
édifiante.
Le rabbin de Sarreguemines, qui
est membre du comité supérieur de
l'instruction primaire de l'arrondis-
sement, a un zèle si vif pour ses fonc-
tions que dernièrement il a visité l'é-
cole de Welfciding,qui est exclusive-
( «Sa )
ment catlioUclue. Je ne doute pas que | ils fort curieux d'acquérir de tels ou»*
ce même rabbin né jetât les bauts cris
si un prêtre s'avisoit tle visiter une
école juive. N'y auroit-il pas moyen
de lui faire comprendre que sa dc-
marclie est un peu ridicule, et que
les plus simples convenances au-
roient dû la liii interdire?
POLITIQLE.
M. Guizot , avant de quitter le minis-
tère de l'instruction pablique, a souscrit
à loo exemplaires do Panthéon littéraire.
Le ministre de l'intérieur a souscrit à pa-
reil nombre. C'est donc 200 exemplaires,
et à 1,000 fr. rcxcmplaire, cela fait !a
somme assez ronde de 200,000 fr. Vrai-
ment les ministres qui s'en vont sont bien
généreux. M. Emile de Girardln n'a point
à se plaindre de leur mesquinerie, et
quand on pense que cet éditeur du Pan-
ikéon l'est aussi de la Presse, journal qui
soutient la politique du gouvernement,
et qu'il est en nrême temps dupulé, on
croit comprendre mieux le motif de cette
l^rande munificence. Assurément voilà
un concours largement récompensé.
Mais ce n'est pas tout ; et pour encou-
rager les villes h. souscrire, les ministres
ont donné 25 volumes du Panthéon à cha-
cune des villes qui, pour former ou com-
pléter sa bibliothèque, souscrîroit aux
76 autres volumes de cette collection.
De cette manière, au lieu de faire un don
à 200 villes, on en feroit un à 800, mais
un don qui les conslilueroit en dépense,
puisque chacune auroit 5 ajouter 760 fr.
Cet arrangement fort ingénieux est tout
au profit de M. Emile de Girardin ; ce
f|ue c'est que d'avoir des amis au n.inis-
tère!
Il y a certainement dans le Panthéon
littéraire de bons et beaux ouvrages;
mais il y en a aussi qui ont été impri-
més l)ien souvent « et qui n'en sont pas
meilleurs pour cela. E(oit-il bien néces-
cessaire de réimprimer tout Voltaire ,
tout Rousseau , Gibbon , Rabelais , Chau-
)ieu, Parny, etc.? Bien des gens seronl-
ges? Sont-ce là des cadeaux qu'an gon^
vemement doit faire? Est-ce le moyei
de ramener à la religion les esprits préi-
venus?
Décidément, il semble que la Prusse n
veuille à notre foi. Celui qu'on appelle
son grand Frédéric fut un des premienà
se mettre à la tête de l'école pbilosq)hîqoe
du dix-huitième siècle, qui travailla sîu^
dcm'ment à la ruine de l'Eglise cathotiqoe
de France, Le zèle de son' roi actnel pi-
roit avoir aussi contribué pour beaocoop
.à introduire une princesse lathérieDne
dans la famille qui occupe le trône (fe
l'ancien royaume très- chrétien. CkMnme
système de représailles , cela auroit pv
s'expliquer de la part de ce prince, ùto-
naparte se trou voit encore' là pour lui
rappeler les revers et les malheurs qali
put avoir à nous reprocher il yatreoie
ans. Mais aujourd'hui en quoi la France
mérile-t-elle qu'il revienne après cooplw
donner des marques de mauvais \'ODJoir,
en lui jetant des brandons de disoonleet
de trouble ?
On diroit que , depuis quelque (emp»f
nous avons de la foi à ne savoir qu'es
faire. Le hasard ayant voulu qo'îl ait fût
beau temps le 1'' mai, il n'est sorte de
fadeurs que ce très -médiocre texte n'ait
fournies aux journaux amis du pooTOÎT
pour établir que le ciel sourit à leiir-glo»
rieuse révolution et à ses doux jeux. Pea
s'en faut qu'ils ne mettent la ploie el\e
beau temps à la disposition de ia royauté
de juillet.
C'est ainsi que du temps d^Angnste , \c*
poètes de Rome lui faisoient honneur des
heureux changemens qui s'opéroicnldans
l'atmosphère , les jours où Ton en avoîl
besoin pour favoriser les fêtes de cour et
les jeux du cirque. C'est ainsi que, sous
le règne de Bonaparte , on a vu ces sortes
de flatteries se renouveler cent fois à Toc-
casion de tous les hasards qui lui ame-
noient du beau temps pour ses journées
d'apparat. On peut même dire que per-
\ .
( a33 )
>yei
lonM4i*a été favorisé aussi sou venl que
lai par ces renconlres de bonheur. Mais
la preuve qu'il n'y avoîl pas à s'y fier, et
— Le Moniteur Aigirien du a 3 avril
annonce que le général Damrémonl vient
de supprimer la place d*Aga des Arabes,
que ses courtisans avoient grand tort de j créée en i854. Les afTaires arabes seront
conclure de laque leciel se melloit pour lui • désormais centralisées auprès du gonver-
enfraisde merveilles, c'est qu'en dernière
neur-général, et formeront une direr lion
•Mlyse ces heureux signes ne l'ont pré- qui prendra *lc lilre de direction dea af-
«enré de rien, et ne se sont nullement ; faires arabes. Celte direction est confiée
ojtpoiésà ce qu'il allât peu après mourir à M. Pélissier, capitaine au corps royal
diDsftbandon sur le rocher de Saintc-
iiéJèoe.
PAriIS. 3 MAI.
' Si f avais pris la parole comme député,
J ^urois parlé comme vous, mais je suis mi-
értl Celte réponse toute naïve est de
nt
^^* Laplagne, à un dos honorables qui se
/^lo^oit de son dernier discours.
— Le ministère naura pas le courage de \ journal du malin, annonce que la démo
d*élat-major.
— Le gouverneur d'Alger a annoncé
qu'il alloit faire de nouveaux essais sur la
culture en grand du coton, et invité les
colons à suivre son exemple.
— On écrit d'Oran , le 21 avril, que
l'armée du général Bugcaud va entrer en
campagne.
— Une lettre d'Oran , adressée à un
làehsié, dit la Paix, La Paix a tort f^e
inistëre a un trop bon exemple sous les
— Il faut tourner les difficultés et non
9^usles heurter ; vous y voici donc venus,
Messieurs les doctrinaires? Il est trop
^5LTd.
— M. Breton est nommé conseiller 5 la
<iouT royale d'Orléans, el M. Dccambefort
Vice-présîdentdo"tribunal d'Orléans, à la
place de KL Breton.
— M. Carihian est nommé lieutenant-
colonel de la 1 1* légion de la garde natio-
nale de Paris, en rem placement de M. Bou-
lay (de la Meurlhc), nommé colonel.
— Le successeur de TVL de Salvandy au
Gouseîl-d'état n'est point encore nommé.
— Reste aussi à remplacer M. Barlhe ,
comme premier président de la cour des
comptes, et M. Lacave - Lapîagne comme
conseiller-maître 5 ladite cour , et M. de
Montalivet h l'intendance de la liste ci-
vile.
— IjC Journal de Paris a dit qu'on dis-
soadroit la chambre après la session. Celle
nonvelle se trouve démentie par la Charte
de i83o.
— Le Journal des Débats représente
aujourd'hui la chambre des députés com-
me un chaos, et ne peut dire en voyant
la confusion des partis, à qui il est.
lilion du camp de la Tafna est commen-
cée.
— Le duc de Broglie, dit le Journal des
Débats, va partir incessamment pour aller
au devant de la princesse Hélène de Meck-
lembourg. Le général Gourgaud ira aussi
de son côté. D'après la feuille ministé- ^
rielle, le mariage sera célébré le 3o à Fon- -
tainebleau.
— ^ Nous voyons avec plaisir qu'on vient
d'ouvrir d9<is les bureaux de la Quotidienne
une souscription en faveur des malheu-
reux ouvriers de Lyon.
— On vient de donner un concert dont
la recette, destinée aux ouvriers de Lyon,
s'est élevée h 24,000 fr. Une fouille minis-
térielle dit que le roi des Français a bien
voulu envoyer 1,000 fr. à la commission
chargée de celle bonne céuvre.
— On dit que M. le président Pasquier
vient d acheter, rue Royale , deux hôtels
estimés près de deux millions.
— Dans !e courant de l'année i836, il
a été ]>orté devant le tribunal de< police
correctionnelle 1,260 causes de vol. Le
chiffre des prévenus s'élève k 1.647, dont
1,246 hommes et 3oi femmes, qui doi-
vent être répartis ainsi : 635 hommes âgés
de 21 ans et au-dessus; 378 de 16 5 21
ans; 173 de moins de 16 ans; 60 se sont
dérobés aux poursuites, &ge inconnu.
(a34)
Pami la fcmm», a53 étoicnt Sgéei dite, c'Ml-i-dirc in
" Ktrrîer el
kaiuncdn-deuDi: aa deifiksiaoi;
i"aoùli8M,commenc
CM le 1- jui
3 de moins de iCsns; iSp'anlpascom-
prochain. <
paru.
— Dans le quartier de la Butillc, la
police ■ arrêté un forçat libéra qui ve-
noit d'assassiner sa femme rt d'en blesser
deux aulrea avec un couteau.
— Ces jonra dcrnicrf, un homme que
deux gemiaria es coiidu isolent parle Pon(-
Itoyal i la Préfecture de police, et i|ui
avoit les fers aux pieda, a proQti^ d'un
inoment o£i ses gardiens s'uGcupoienl
des passaus , pour se prËcipilcr dans la
Seine en franchissant le jiarapei. Il a
péri.
— Le MoHiitar piiblioil , il y «
quelques jours , une note de M. Cain-
[iBsuno lie liechen , chargé des affai-
res de la régente dEB|i8gne h l'aris.
Elle esl trop caricr.se pour que nous ne
la re(irodnisions pas on entier. iH.M. les
porteurs de renies espagnoles sont avertis
qne la conversion des coupons échus le
i" novembre dernier en bons dn trésor,
payables moitié le i" mai prochain, tnoi-
(ÎÉ le i'' novembre suivant, n'ayant été
opérée que par no Irts-pelit nombre d'en
tre eux, le gouvernement espagnol, pour
donner aux retardataires le tcfiips d'opé-
rer celle conversion , proroge an i'' juin
le délai qui avoit été fixé au i" mai. C'est
donc i cette époque du i'* Juin que les
bons dn trésor provenant de cette conver
tkm devront être payés, lin avis ultérieur
sera donné aux porlenra de ces bons, en
leur faisant connoltie les llcnx de paie-
ment il Paris et à Londres.
■ Malgré les dépences où l'entraîne une
guerre de principef qu'il wntlcnt pour la
cause commune des éttts conslitntion-
ncb, le gouvernement upagnol compte
Uen être en tnerore de donner i ses
créanciera celte nouvelle preuve des cf.
forli et des sacrifices qu'il est loujourt
prft t faire poor t'accomplissement rell-
gieu de lea obligations.
■ QDaulauicoupoasde sem esl re écbéan t
le i"' mai prochain , leur conversion en
bons du tréior i neuf et (|aiaic mob de
ïSL
On ne voit pas ce qai a pu retarder
le paiement do petit, tiombre converlj, it
pourquoi ces délais >.uccrs^r3, si le |
vemement de Madrid a dcrargeut.coi
ponrroit le faire croire un momenLn
: de M. Campas no. Il esl louteroî»
présnmable que l'avis nltérteur dont À
parle ne fera qu'indiquer un noBvelajoar-
ïiit, clquclcsmalliearenx créancàcn
de l'Kspagne qui se voyoienl à l'instant di
louclicr quelques cliétîfs fonds, devront
se contenter de la noixvcUe prtme d'eSbris
et de sacriDccs que leur donne la rtvolo-
lion. Avant de parter denoavcllcpRavc,
M.Campasunoauroit da noos rapjidtree
qne son gouvcincmcni a déjîk EÎRpoar
lesrcnlicr^, car nous sommes deemxqui
|>ensenlquc, sur ce chapitre el beaacoi^i
(Taulrcs. la révolution de Madrid ni nt
encore h faire ses preuves.
~ U'aprÈa le Courrier , M. I.iffille vi
fonder une nouvelle maison de bâoqae
paradions, el au capital deaSomillioas.
Elle coinmenceia ses opérations tORilbt
qu'elle aura nssci d'actlonaaîrei |nv
former une somme de 5o mîllionl On
conçoit que le passé qui a été atMsdnt
pour M. LaOîlle, ne l'arrête paadamvR
entreprise dont les chances nuavaiNi K
peuvent beaucoup te frapper,
— Meunier habile toujours la priionda
Luxembourg, quieslg&rdéeconowii'Uil
les débals dn procès,
— La caisse d'épargne ds Patk a ra(t
dimoncbect lundi la sommedB5i4>**7''r.
Les remlKiurscmens demandta nnnt éle-
vés ï la somme de 66a, ooofr.
— Le puits artésien des abaUoïiB d« Il
barrii»« de Crénelle est peroé anjoonfbti
jusqu'à i,aS4 pieds de profondear.
— Un projet d'assatniateawBl ila h
commune de Panlln, «e ratuchani ■■
projet de transfert de la voirie de Mont-
faucon à Bondi par un cbemin de te.
est déposé i l'Hôtel -de- vil le et h la w».
préfecture de Siinl-Denit.
r NOUVELLES DES PROVINCES.
Le So avril, la caisse cTépargne de
Lmo a reçu i,2i5 fr., et remboursé
1,569 ^^' ^' scroil curieux d'avoir lY'lal
enct de toutes les caisses d*épargne. A
voir le nombre des remboursemens, on
peàlcioire que les cent et quelques mil-
lîmseoiifiés aux caisses sont aujourd*bui
rédnts à une folble somme.
Le jounial de Doaai dit que le 3o,
deux des artilleurs cbargés d'annoncer la
fêle de Loois-Philippe par des salves
d*artillerie ont été grièvement blessés.
— Le Journal de Rouen annonce que la
uuûli6 des ouvriers employés dans les
maonfoctores de draps de Pont-Aulbou
sont aujourd'hui sans ouvrage.
Le tribunal correctionnel de Troyes
a condamné le â6 avril, les sieurs Rollin
et Drooot à dix jours de prison, pour
avoir vendu comme cire pure un mé-
lange de cire et de fécule.
— Il eatqœalion'^d'établir une banque
pobliqae ^ Orléans.
— On x^rélend que le colonel Vaudrey
vent se porter caipdidal aux élections de
Matners (Sartbe}.
— VHermine annonce que les bruits
sinitirca qu'on faisoit circuler à Nantes et
aux environs ont heureusement cessé.
— Samedi dernier, jour de marché à
Nantes, la police a arrêté une marchande
de beurre qui faisoit une ample provi-
sion , et payoit tout soi» beurre avec des
pîèceadB4osous qui n'étoient au 1res que
desaooa dei colonies , blanchis avec du
^if-aigeat
— Le gérant de la Goutte du Limouêin
comparottra le 8 devant les assises, alin
de répondre à la plainte portée contre lui
par 11. Charreyron, à cause d'un article
jniéré le .35 septembre dernier*
-— Noua avons dit que le sieur Barillol,
négociant à Glermont, avoit été arrêté
comme prévçnu d'avoir porté un toast &
Tassassin Meunier. Tout vient de s'expli-
quer devant la cour d'assises de l'Allier
(a35)
qui a acquitté l'aequsé. Là, il.a été prouvé
que Barillot avoit bu en effet à la santé
d'un sieur Meunier, mais d'un sieur Meu-
nier de ses amis , et commerçant comme
lui.
— La deuxi&me répartition des fonds
de la souscription ouverte à Lyon dans
les bureaux du Réparateur a été faite le
27 avril. La première répartition avoit
été do i3,5oo fr. , la deuxième a été de
15,900; c'est un total de 29,400 fr. qui
a été mis à la disposition de MM. les
curés delà ville.
• — On lit dans le Réparateur :
« Jeudi à midi environ , une bande
portant en caractères moulés ces deoi
mots : Fête duBourreaa, a été apposée au
coin du passage de l'Argue, du côté de la
place de la Préfecture, sur une affiche an-
nonçant le programme de la fête du
1" mai. Cette bande est ainsi restée ex-
posée pendantplus de trois quarts d'heure,
aux regards des passans qu'elle attron-
poit en assez grand nombre. »
— La Gazette du Dae^Languedoc ex-
prime en termes fort Iristes la situation
aclucile des ouvriers de ^îmes.
— Mercredi dernier, une femme fort
tigée. de jNîmes, s'étant endormie sur sa
chaise, ayant sous les pieds une chanf-
feretlc, a été trouvée le lendemain matin
presque entièrement consumée.
— Le gouverneur de la Guadeloupe.
M. Jubelin, est h Brest. Il va s'embarquer
sur la frégate la Médée, pour se rendre à
sa destination.
— Le brick la Pintade doit appareiller
incessamment de Cherbourg pour conli-
nuçr la reconnoissance hydrographique
des côtes de la Manche.
— Le lieutenant-général Sébastiani est
arrivé le 29 à Marseille» venant de la Corse.
Ce général va prendre le commande-
ment de la 8' division militaire»
■— • M. le comte de Matuschewitx, aido-
de^amp de Tempereur de Russie, qui a
été souvent chargé de missions diploma-
tiques, se trouve en ce moment à Mar-
seille.
— Le procès du général de lligny no
commencera qn'au mois de juin, h, cause
de l'absence de témoins nécessaiics à
l'instruction.
— Le bateau à vapeur le Scamandre ,
arrivé à Marseille le 28 avril , va com-
mencer le service du Levant.
— M. Leroy, pn'fel dos Basses-Pyré-
nées, est mort le «7 avril.
FATÉfUEUR.
NOl'VELLC:» D'KSPAU^E.
( a3B )
pression occasionnera dans les reveni
de l'état.
— Le grand-duc Michel de Russie
arrieé le 27 avril h Stutgard, et est repaiti'
le 28 pour Bàden.
— La Gazette d'état de Pru$$e annonci
que le ci-devant duc régnant de Scbwarti>'
bourg Sondershausen , 4^i a cédé, il ja-
deux ans, le gouvernement de cet état It
son fils, est mort le 23 avril.
Les nouvelles de Madrid, du 25, di-
sent que l'abattement et la misère y sont
au comble. Partout on n'entend qu'un
cri de détresse ; partout règne le mécoa-
tentement.
— Le quartier royal étoit le 26 à Es-
tella.
— Charles V vient d'insliluor une dé-
coration en l'honneur de la bataille d'G-
riamendi. V oici comment elle sera por-
tée :
Uuban rouge, liséré noir; deux ca-
nons croisés; tour, et grenade en chef et
en pointe. Légende :
El liey
a Ips Valientes
Batalla de Oriamendi,
16 mars 1837.
Il paroît que Esparlcro .va à Saint-
Sébastien pour diriger une attaque con-
tre les lignes carlistes.
— La peste continue ses ravages à Tri-
poli et aux environs.
— D'après des renseignemens du bu-
reau de poinçonnement de Ncuenboujg,
il a été fabriqué en 1826 , à Cbaux-de-
Fonds, dans la principauté de Ncufchâtel
en Suisse, 17.683 montres en or, 4^,935
en argent, et h Locle 19,516 en or, et
22,262 en argent , ensemble 108,296.
— La chambre des députés de Bavière
a pris, le 26 , à la majorité de 108 voix
contre 10, la résolution d'adresser au
gouvernement la demande de supprimer
la loterie , et de présenter un projet de
loi pour couvrir le déficit que cette sup-
CHAMBRE DES DÉPUTÉSb-
(Présidence de M. Dnpîn.)
Séance du 2 mai.
La chambre s'occupe du scrotin sor la-
loi des comptes de i834, qui nepataToir
lieu dans la dernière séance, faaie ânw
nombre suffisant de votans. Il a poor ri-
su liât l'adoption par 2o3 boulei Mia*
ches contre 33 boules noires. ToosIps.
ministres sont à leur banc. L'ordre da
jour appelle la discussion du projet por-
tant demande d'un crédit supplémenbîrr
pour les fonds secrets.
M. Ha vin a le premier la- parole;
M. liavin est de Tavis da lapporteor,^
M. Duvergier de Uauranne, sai ce^inX,
que pour qu'une demande de fonÂi dé-
crets soit opportune , il faot qu'elle K
trouve appuyée sur la nécessité, et qs'nr
outre il y ait accord de la majorité de It
chambre avec les ministres; mais-foiiV
tout. •
Le rapport, dit l'orateur, no combat
pas la nécessité du crédit demandé ;biea^
que la société soit tranquille, que les
émeutes aient cessé, que les assoditlons
factieuses soient dissoutes, que ]espar\îs'
soient vaincus, le chiffre du Giwt ef^-
traordinaire pour. les dépeoMi «ecrt<e5f *
le plus fort (lui ait été demandé^ b»^»-^
rolt pas exagéré ! Si le pajtfrest ca]lme, W
ne l'est qu'à la surface. Si les asBocialiot»^.
publiques ont été dissoutes, desassocî*^
tions secrètes de régicides se sont fo^**
mées, qui ne se renferment plas dans Pâ^'
ris, dans la France, mai» qui ont Ica'^'
clubs dans tous les pays libres de l'E
rope. Si enfin l'armée est brave» fidèl
dévouée, on travaille incessamment à f
branler, h la corrompre et à lui faire Ur
hir ses sermens. En vérité, messieurs,
faudroit bientôt cesserde présenter au pa
m
;
\
le
(■ 237 )
;flk l'Ëarope celle fantasmagorie de dan-
gers qui n'existent heureusement que
dans les imaginations malades de quel-
ques hommes. (Murmures au centre.)
Le rapport exprime quelque pari le
vœu que les fonds secrets ne soient point
employés en faveurs particulières; et
U. tlavln pense que cette recommanda-
Uoa n'eût point été faite h l'ancien cahi-
net qal avoît la confiance de la corn-
M. DUVERGIER DC HAURANNR. Gcla
éioilarrôlé et écrit d'avance.
Yoii de la gauche *. C'est bien heureux!
H. PET<MJ. J'ai dit cela comme un
'^ie que je soumettols à la chambre.
M. HA VIN. Cela pi'onve que l'on con-
Doissoil déjà beaucoup d'abus. (Rumeurs
divose».]
L'orateur s'élève avec force contre les
tibrentions accordées à ccrlains jour-
Tiaox qui , dit-il, perpétuent les divisions
dans le pays. Venant à parler de la con-
Xjance qu'il faut aux ministres pour se
xnaîntenir, M. Uavin désire avant qu'on
Il leur accorde, qu'ils fassent connoitre
knr polilîqu.^ Ce qui a été dil jusqu'à ce
Joorlui semble peu clair.
Ilparoit, dil M. llavin, que le code de
la poUlesse ministérielle exige que tout
cabinel noHvean déclare à celui qui se re-
lire qu'il suivra la môme pclili(|ue, et
5IUC les ministres qui se séparent de leurs
collègues f-sans doute après de graves dis-
sentimensj, leur expriment do la manière
h plus courtoise, des regrets aus>.i lou-
*/«?»« qu'ils soni.sincércs, (Approbation à
gauche.)
Les ministres du i5 avril ont rempli
le? prescriptions de la politesse avec une
exactitude rigoureuse, tt dans leur i»elit
■aclnm, si laborieusement en fanté(counne
'»ova savons), la chambre a pu rcniar-
ÏOer avec les comprimons de condoléance,
l^s promesses de fidélité à cette politique
ferme et modérée qui est la mémo depuis
^ptans, celle ajjparemment de MM.Laf-
"l^c , Dupont de l'Eure, Périer et Thicrs,
^rnme de MAL de Broglie, Persil et
^ ^ izoL
î^l. Uavin voit qu'on a retiré la loi d'a-
P^xiagepour le duc de Nemours, et bien
1U*on ait semblé seulement ajourner
^^tte question . il regarde la mesure
J^ptnme définitive, défiant quelque minis-
^'''« que ce sôit, de venir représenter un
pareil projet. (Mouvement.) Mais l'ora-
teur désire savoir ce qu'on va faire de la
loi de non -révélation, et s'il y aura une
amnistie à l'occasion du mariage du duo-
d'Orléans, comme ])Ourroit le faire espé-
rer ce qu'a dil r'li(''ri(ier du trône, quand
il a reçu les félicitations de la jjardenn-
tionale de Paris. M. Uavin voudroit aussi
que les ministres s'expliquassent au sujet
des fonctionnaires publics. A propos de
certains, il s'exprime ainsi : « Il y a de
malheureux traits d'avidité qui, partant
de si haut, doivent contribuer à la démo-
ralisation. • (BruiL On regarde M. PersiL)
M. JiotL. Messieurs, l'orateur qui des-
cend de celte tribune a demandé aux mi-
nistres pourquoi ils sont sur ces bancs, et
ce qu'ils sont venus y faire. (On rit.) Il
leur a dit : Si vous venez dans l'intention
de continuer la politique de vos prédé-
cesseurs, ne comptez pas sur nous; si,
itu contraire, vous nous apportez une po-
litique nouvelle, vous aurez notre appui.
Je retournerai l'argument, et je dirai
aux ministres : £tesvous là pour soute-
nir la politique qui a été suivie avant vous,
la politique du i4 mars qui a sauvé le
pays? dans ce cas, notre concours vous
est assuré. Si, au contraire, vous venez
faire l'essai d'une politique nouvelle, si
vous voulez bller à droite ou à gauche, ne
comptez pas sur nous', car nous sommes
du juste-milieu. (Hilarité.)
M. Salverte monte à la tribune, et at-
tend, avant de prendre, la parole, que
MM. MoléelMontalivel, qui viennent de
s'absenter, aient repris leur place.
L'orateur, ayant témoigné le regret de
n'avoir pas vu un ministre monter à la
tribune avant lui, se met à reproduire la
plupart des objections de M. Uavin.
M. Mole se dirige vers la tribune (Plu-
sieurs voix : Ah! enfin!)
Le président du conseil , indisposé de-
puis quelques jours, réclame toute l'at-
tonlion de la. chambre.
On nous reproche, dît il, de ne pas
nous expliquer ; on nous demande quel
est notre programme. Les programmes,
depuis celui de l'>lôlcl-de Ville jusqu'à
présent, n'ont rien fait que prouver leur
vanité. (Approbation sur quelques bancs.)
On nous demande si nous voulons sui-
vre la politique de nos prédécesseurs. Je
crois qu'en nous adressant celle question,
on nous demande beaucoup trop. Je ne
pois donc dire que nous sniironsplusoii
moins eiactemciit la politique de nos
pr6d6ces8cnrs; mais ce que je pais afGr-
iner. ce que je crois fermement, c'est qne
h poétique saiTÎe depuis scpl ans a saavé
la France. (Mouvemens divers.)
M. Mole affirme ensuite que les mi-
nistres gouverneront selon leurs convic-
tions. Si le cabinet du 6 septembre a
présenté la loi d'apanage, c'est que le
principe de l'apanage n'est point con-
traire à la constitution. Le retrait a été
motivé par les convenances ; le roi des
Français n'a pas voulu que trois lois
concernant sa famille fussent présentées
dans la même session. Ce qu'on fera plus
tard, le ministre ne peut le dire. l'our la
loi de non-révélation , elle est soumise h
l'esamen d'une commission de la cham-
bre des pairs, qui y a fait des change-
mens; apr&s les a\t)ir examinés. le cabinet
décidera du sort de la loi. Quant à la loi de
déportation, elle est la conséquence des
lois de septembre. Parlant des fonds se-
crets, M. Mole trouve que le chiffre de
deux millions est modéré.
Le ministre voit une action et une
réaction conspiratrice au dedans comme
au dehors, et la nécessité d établir une
grande surveillance.
M. Lacrosse trouve que les paroles du
ministre peuvent confirmer dans son
adhésion un partisan du projet. Quant à
lui, ce qu'a dit le président du conseil re-
lativement à la déportation, l'engage 5 re-
pousser la loi. M. Lacrosse désire que les
fonds qu'on demande ne servent pas ù fa-
voriser l'espionnage dans l'armée.
Le ministre de la guerre repousse celle
pensée avec force. Les fonds secrets ne
serviront qu'à surveiller ciux qui vou-
droîent corrompre l'armée.
( 238 )
M. Muret de Bord ponrsaî^ le défel
pement de son «vstème de presse gOQ!
nementale d bon marehé,
M. JAUBERT court à la tribune. Ce-
m'a paru le plus décisif, dit-il, dans
paroles de M. le président du conseil, cV
cette phrase : «• Nous gouvernerons soinaf
nos convictions. ■ Ceci n'est pas tr&s-cliir ;
c'est la devise d'hommes honnêtes, et Je
n>e plais à r«sConnoitre que les mcoibraî
du cabinet sont tous des hommes htm-
nêtes; mais pour nous , ee n*est pts isKi
clair.
Je sais parfaitement rpfîX esl diSÉile de
faire un] programme, et je dois nuin
justice au courage avec lequel M. lepii»
dent du conseil a répudie certahis pio*
grammes; dans le systèmjB rélrogfide
qu'on paroît vouloir suivre depnis le i5
avril , c'est tine garantie ponr nous. (On
rit. )
Je sais , messieurs , que lés défimfimis
sont difficiles ; mais il fant convenir qne
M. le président du conseil a parfaitemenC
su éviter cette difficulté : 5mi qtU Bmm ,
vous a-til dit ; je suis qui je suis. Voilà ce
qu'a dit M. le ministre , ce qui , en d'an-
tres termes , veut dire : Je snls af paA"
sion ; je tâcherai de m'y maintenir. (Lon-
gue hilarité; rumeur au banc àet mi-
nistres.)
M. Jaubert faisant un triste UA>leui de
la politique à l'intérieur, se plaint des
écrits incendiaires qui circulent , et qo!!
compare à des machines infernales, et ar-
rive, comme il le dit, tout natarelleraent
h l'apanage. On a reculé, selon M. Jau-
bert , en retirant le projet , devant une
opinion factice, et on lui a sacrifié jine
loi lout-à-fait monarchique. ( Brait à
gauche. ) ^
Je r?i dit, on a reculé devant une opi-
MM. Lacrosse et Bernard échan^^ent i nioufaclice, devant une absurdité dont /a
quelques mots qu'on n'entend pas.
M. Muret de Bord soutient le projet. Il
voudroit voir établir une presse gouver-
nementale avouée, patente et à bon mar-
ché, et pour laquelle dw fonds stroient
inscrits an budget. Ainsi, dit-il, on pour-
roîl démentir avec avantage toutes les ca-
lomnies, et nous ne serions pas sous le
coup des insinuations perfides qu'un écrit
tristement célèbre a portées jusque dans
les hameaux. (M. de Cormenin hausse les
épaules.)
M. GARRIER-PAGÈS. AllOUS doCC !
discussion à cetle^ribune aoroit fait jus-
tice, si on eût eu le courage de Taborder.
Mais lorsqu'un députe nominativement
désigné a été appelé à s expliquer, j'ai es-
péré que son opposition h celte tribune
scToil un échec pour ses opinions. Ehbien î
il n'en a pas été ainsi î (MouvemcnJ.) Et à
qui la faute ? Au ministère. (lx)ngue hila-
rité. Vive agitation au banc des ministres.)
Croyez bien que si dans le ministère eût
figuré wuQ grande notabilité parlemen-
taire, la chose auroil été résolue entière-
ment. (L'hilarité est au comble )
( >39)
Ilaîi avant de qnillcc la loi d'apanage ,
|Mtboa quo lo pays ucbe ev qni s'esl
f On a dît h plusieurs mnnbm do ccOc
hnembUe : Ponr soutenir celle loi, nout
BomplDua nie voui, c'eil nnc question
idlBÂIbi oui, a-l-on répondu , vonsjiou-
Tti compter sur nous. Eh bien ! qa'arrïvc-
t-il»C<M qu'un uouwaa mmistère «e
ftMina , one ce sont les doctrinaires qui
portant ta mfwnmbililé du celte loi . et
MiiMDMaVK ministres qui h'cii fout une
■rwcOHlncni. (Hilirilà.)
H. Janbcrl se plaint ensuite d<ti'/'pnn-
.ns raitei par M. MolO relnlivpiticnt ii In
loi de iion-rf»(latîoii . aui loi» de sep-
lOBbre el k la dOpoitsIion ; il trouve ces
réponses incertaines, cl croit qnc te cabi-
net rfajant pdfnt de pensi* i loi, «ccncil-
)era tant ce qu'on voudrtt, M. Jaulxrt k
meiit occnpfes les anciennes places de
MM. de Monlalivet lI Barlhe.
M. do Monlalivet . après un moment
(Thteilabon, te dirige vers In tribune cl
seiprime ainsi : Hessifurs . l'heure de la
séaiice nt trep ataiieée... (On rit, inlcr-
mption.) L'heure de, li sSince est trop
iianû'C pont enlnrdans de longs dévc-
Vo^ipemen».
U. de MonlaJiTcf H plaint dn ton co-
mique el sérieni de H. Jaubert. Moins ré-
[ tervé que U. Holé , le ministre de l'intf-
rienr annonce qae la loi -d'apanage a élË
retirée devant Topinion publique. Venant
I ini places non remplies . M. ilc Monlali-
letdit I ■ Je chercbe pour remplir mes
anciennetrooctioninn homme... (on ril],
un boromemodfré et concilia tour. -
Sétaue du 3 mai.
Itl. Dupîn occupe te fauteiiil h une
henrc et demie. M. de Jlontalivct pré-
sente i I* le projet de loi sur les attribn-
trons municipales, revenu de la chambre
des pain avec quelques modifications;
1' piuaienr« projeLtdeloId'inlérét local.
U. de Sade a lD|isro le contre la demande
dea fonds sccrels. il votera contre le prn-
JiH, parce qu'il est convaincu que icïfonds
secrets sont incOUcares, immoraux, et
parce finclesminislrcsdidaignantrcxcu
pic qac leur donne le gouïunicmrnla:
^lais, ne déposent aucune pit-ce A l'appi
de leurs asscrtioas. L'orateur énumbrc
tontes (es sommes consacrées par le bnb-
get ani dîlTércntcs polices; chaque mi-
mist&ftïa la sienne, l'ari» a la sienne, AI-
' même a la sienne; ctvnillNicorc
deux millions que l'on va jelerdaoscc
goatTre toujours béant. Ensaile ilse plaint
de la marche dn dernier cabinet. No»
hommes d'élit, dit-il, se sont constam-
ment renrermé.i dans le silence le plus
impolitique, sur leurs vnes, snr leurs in-
tcnliona.
120T. Je demande la parole. (Agi-
tagion.)
N. DR NAnit, Je suis enchanté do
l'exemple (|ue v« donner l'ancien minis-
tre de l'instrucliun publiqnc, et j'capbra
qu'il seratlnilé.
1,'oraEeur indique M. Thiera, qni fait
signe qn'il parlera. Ce mouvement aug-
mente fattenltonde la chambre.
M. de Sade accuse la chambre du peu
de lixîté el des variation* des ministères
qui se sani succédé dans ces derniers
temps ; il dit en finissant : Le ministère
en a|ipelle i la chambre, et nous, nous en
appelons i la France.
M.. Gnitot mq^itei la tribune, non pas
pour combattre l'allocation demandée,
mais pour donner ï la chambre quelques
utplicBlions. L'ancien minisire de lins-
Irucliun publiqnc trouve le mal qui mine
le paj's dans ledùTaDt d'unité du pouvoir.
Il rend compte de la dernière crise mi-
nistérielle et rrgrcLIc sincèrement de n'a-
voir |iu réussir auprès de M. Tbiers, mais
il ne se l'epenl pas de ses démarches.
Tonte sa conduiio a été subordonnée aux
intérêts de la |Nilitiquc générale, et non
pas il des motifs peisonnels. Après avoir
fait l'éloge de tonte sa carrière politique
et ôlrc entré dans de grands délail.'i
pour prouver qu'il n'a jauiuis varié dans
scspiincipes, M. Guiiot passant aux lois
prési'i lires dernièrement , les ai>pcDUve.
et même il eût désiré que la loi de dis-
jonction fût adoptée p^ir la chambre : In
gouvernement, dit-il, ii bien lail do la
pri'Scnler ; j'aimi: mieux qu'elle ait élé
rejetéc, igue si le gonvcrneninnt ne l'avoit
pas propiiEéc. Quant i la loi de déporta-
tion . il se propose de démontrer eu son
temps qu'aucune loi n'est plus nécessaire,
el qu'elle esl le complément obligé de*
loi» de sqilenibrc. (Humeurs.) Kr.lin, l'..-
ralcurpcnscque iKObjr'clionsqti'onprut
( «4o )
Faire contre la loi de non-révélation, sont
fausses et peu fondées. Mais, dit-il en finis-
sant, il ne suffit pas de réprimer par la
force, il faut réprimer par l'union des
pouvoirs. S*il arrivoit qu'en votant des
lois répressives on laissât pénélrer le trou-
ble dans le pouvoir, au niêm^oroent on
cesseroit d'intimider les factions. C'est la
force morale qui est nécessaire an gou-
vernement.
■ Une longue agitation succède à ce dis-
cours. M. Mole répond à M. Guizot; il ne
pense pas, lui, que Thomogénéité de ca-
binet soit appropriée aux. circonstances.
Les cabinets, pour avoir quelques chances
de durée, doivent représenter les élémcns
des diverses majorités. Mais ie rejet de la
loi de disjonction affecte M. Mole aussi
douloureusemenl que M. Guizot. Il fal-
loit, dit-il, une manifestation éclatante
contre un fait récent. Le président du
conseil ne veut pas suivre M. Guizot dans
l'exposition de son système; il résume le
sien en deux mots: Tendre la main aux
hommes égarés qui reviennent ; réduire
au silence ,^u moyen des lois volées, ceux
qui persévèrent dans leurs coupables
desseins.
M. de Labouîic allaque le projet. Le
ministère actuel , dil-il , est une véritable
négation (on rit) ; c'est ce qu'on peut ap-
peler un cabinet mosaïque. (Rire géné-
ral.) On a dit qu'il avoit été créé pour re-
présenter les bigarrures des opinions du
pays... Je nie alors qu'il soit complet,
C4ir je n'y vois pas toutes les couleurs.
(lUres nouveaux.) Je le répète, le cabinet
ebt une négation , et quelle confiance ti-
rer d'une négation... H n'y a là aucune
pensée d'avenir, car elle n'a pas confiance
en elle-même. (Mouvement.)
L'orateur supplie le ministère de dire
ce que sont devenues les lois présentées
par l'ancien cabinet ; il insiste surtout
sur la loi d apanage,
M. i.R PïitsiDENT. On a apporté ici
une ordonnance de retrait, et j'en ai
donné acte très-distinctement. (On rit.)
M. de Laboulie demande ce qu'est de-
venue la loi de déportation... Cette loi ,
c'est la peine de mort avec une lof)gne ,
très-longue agonie (murmures au centre.)
M. Guizot a dit son avis sur celle loi ; je
tiemande la même liberl.j; il a dit que
cçlle loi étoil voire enfant; pour ma
l^rl ,• je in'emprcsse de répudier la pa-
ternité ! (On rit.) Nons avons véca boit
siècles sans celte loi, nous pourrions
bien nous en pas«er encore !
Enfin , l'orateur demande quand on
nommera aux places qu'occupoient les
nouveaux ministres.
M. Martin (du Nord) commence pardé-
clarer que quand l'intérêt général l'eii-
géra, il sera pourvu aux fonctions qui ne
sont pas remplies. Il essaie ensuite d»
justifier le projet de loi de disjoncUoa;
la loi d'apanage a été retirée parce quW-
a voulu attendre que l'opinion fût éclai-
rée. Quant à la loi de déportation, c'est
une conséquence nécessaire des lois de
septembre. Enfin, la loi de non-réT6lt-
tion a long temps existé dans le code sans
soulever aucune réclamation.
M. Dubois répond*au ministre au ïïàf
lieu d'un tumulte inconcevable. Il ter*
mine ainsi : On disoit hier que la loi d'a-
panage étoil retirée et ne repaiottroit
plus , et aujourd'lmi on parle d'ajour-
nement. Répondez : La loi est elle re-
tirée, ou ajournée?
M. MOLK. Un retrait n'est pas un ajour«
nement. (Bruit.)
M. DiJBtHs. Je laisse M. le présidentda
conseil concilier les différentes opinions
qui divisent le cabinet. (tiOnguc agita-
tion.)
La séance est levée h six heures un
quart, et la discussion renvoyée à ven-
dredi.
4^ (Jéidwfc, ^Hïrrifn Ce Clerr.
BOURSE D£ PARIS DU ô MAI.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 106 fr. 90 c.
QUATÏIE I». 0/0, j- de mars. 93 fr. ^0 c.
TROIS p. 0/0, j. (le dcc. 78 fr. 70 c.
Quatre 1/2 p. 0/0, j. de mars. t)80 fr. 00 a,
A(t. de la Banque. 2400 fr 00 c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
Obiig. de la Ville de Paris. 1175fr. 00 c.
Quahe canaux. 1 100 fr. 00 c.
Caisse hypothécaire. 805 fr. 00 c.
Renie de Naples. 98 fr. dhc.
Emprunt romain. 102 fr. 3/4
Emprunt Belge. 100 fr. 1/2
Emprunt d'Haïti. 000 fr. 0/0
Rente cTEspngne 6 p. 0/0. 23 fr. 3/4
^
PARIS. IMPRIMERIE D*AD. LE CLERE ET <:*,
Quai des Aiigustins, 3ô.
l DR XA. RELIGION
t les Mardi, Jeudi
nedL
peoti^abonner des
iSde chaque mois.
N" 2807.
SAMEDI r» MAI 1837.
I i»RlC l>E L'ABOmSHEar.
I i." fr. ' <•
1 an 56
6 mois 19
3 mois 10
1 mois 5 5o
=i»=
REGUERGUES
HHTAATIVES , 8TATISTIQi:EH ET
RAINES SUR LES ExNFA^S TROLVÉS ,
B ÈKFAK8 NATURELS ET LKS «U-
K1J!SB ;
PiR V. LABBÉ GAILLARD.
: fiissciit cliargôes de rinspection des
; cnfans confiés aux nourrices, et il en
donne de très-Ix>nncs raisons.
Le cliapitre vi est tout moral. L'au-^
tour souhaite que les enfaus soient
placés au sortir de nourrice dans des
familles honnêtes, ou qu'on les garde
dans une maison commune, mais sé-
parée des hospices -ordinaires.il uK>n -
tre le danger de les laisser dans un
hôpital général mêlés à des gens de
tout âge, tt souvent de mauvaises
mœurs. IjCS établissemens à ci*éer
coûteront que]4|ues premiers frais,
mais la charité en paieroit volontiers
une portion. L'auteur cherche en-
suite quelles sont les occupations et
les professions qui conviennent à ces
enfans : tout ce qu'il dit à cet égard
est marqué au coin de la sagesse et
d'une prévoyance éclairée. Il insiste
sur le soin qu'on doit avoir d'incul-
quer de bonne heure k ces enfans des
sentimens de religion et de vertu.
Le cliapitre vu examine les moyens
employés pour diminuer le nombre
des enfans tix>uvés. Ces moyens sont
les échanges et la suppression des
tours. L'échange consiste à envoyer
des enfans dans un département voi-
sin , sauf à en recevoir un égal nom-
bre du même âge. On a recours à ce
moyen dans l'espoir que les mères ,
craignant de perdre la trace de leurs
enfans , se décideroient à les repren-
dre. Le ministre s'est félicité , dans
un article officiel au Moniteur^ des
heureux résultats de cette mesure.
( Suite du W 2806. 0
t chapitre iv a pour objet la
tallté des enfans trouvés. Cette
XsAxxé varie suivant Tâge, le sexe
i aaison. Elle a diminué en gêné-
lans les dernières années par les
i qu'on af)rb des enfans. Mais la
ression récente des tours d'ar-
Lissement en plusieurs départe-
18 y a beaucoup augmenté la mor-
é. Si les enfans trouvés sont une
•ge, dît l'auteur, l'humanité et la
ioïi ue fottt-elles pas un devoir
i cAiercher VaUé^em^nt dans l'a-
iorarion dès mœurs publiques
ôtque dans le sacrifice de tant de
heui'enses victimes?
£ chapitre v traite de Tadminis-
on de» établissemens des enfans
.vés, de la réception de ces en-
, des premiers soins à leur don-
1 dea nourrices et des indemnités
elles reçoivent, de l'inspection des
lus placés cJiez les nourrices, des
ms réclamés par leurs parens, et
a tutelle des enfans trouvés. L'an-
* trace un projet de règlement q ai
once autant de zèle que d'ex}>é-
ce, II insiste sur TobUgatiou de
liser les enfans quand ils arrivent
ospice. Il demande que lesnourri- On n'en est pas persuadé partout. Le
lient un certificat de leur curé, et conseil-général d'il le-et- Vilaine a re-
»udauxobjections qu'on peutfairc j fuse de recommencer Les échanges^
sujet. Il voudroit que les Sœurs { persuadé que c'étoit une mesure im-
*oMC XCIIL L'jimi de la Rclipon.
16
(a5i )•
yneraU el illusoire. L'annonce ci l'txé-
cution de l'échange font retirer beau-
coup d'enfans , il est vrai ; mais à
peine est-il terminé , que les mères ,
et surtout les nourrices, les raniè-
fient. A la vue de leur extrême pau-
vreté , on ne peut refuser de les re-
prendre ; d'ailleurs elles les déposent
de nouveau dans le tour. G*est ce qui
est arrivé à Rennes , à Poitiers , à
fiour bon- Vendée, à Saint-Jean-<.rAn-
gely; Aussi dans les déparlenxens où
rechange avoil eu lieu , le nombre
totid des enfans n^a-t-il pas tardé à
remonter au point d'où on l'avoit
Fait descendre. Ce qui est plus (géné-
ral encore , c'est la nullité complète
de l'influence des échanges sur le
nombre des enfans délaissés, comme
l'auteur le prouve par les tableaux
de quelques départemens.
Lé journal officiel a loué de même
le9 heureux résultats de la fermeture
des tours. Tous les départemens ne
partagent pas cette manière de voir.
Dans le Tarn, on a rétabli les tours ,
après les avoir supprimés. A Poitiers,
la fermeture des tours n'a nullement
diminué le nombre des enfans. Et
puis la mortalité est plus grande, et
l'on conçoit aisément qu'il est im-
possible d'imposer un long voyage à
des enfans naissans, sans compromet-
tre leur existence. L'auteur remar-
que d'ailleurs des erreurs dans les
rapports officiels consignés à ce sujet
dans le Moniteur.
Le chapitre vin est rempli par des
susceptibles d'analyse, et puis, queb
qu'aient été le zèle et Les soins de
l'auteur, je doute qu'elles soient coin^
plètes.
Le dernier chaphi'e est consacré à
des vues morales et ^leyëes sur les
hospices et sur les secours à donner
aux pauvres. On sait que les écono-
mistes des derniers temps sont allés
jusqu'à blâmer les institutions for-
mées par la religion. Donner au
pauvre valide , disent-ils, c'est nour-
rir sa paresse. Ils se sont plaints en-
suite des hospices, comme offrant aux
pauvres une ressource trop facile.
Ils ont dit que ces établisseuieus én-
courageoient mal à propos Taccrais-
seinont de la population , et ils ne
veulent pas qu'on se marie quand
on n'a pas amassé de quoi nourrir
ses enfans. Tels sont les principes de
MM. Malthus, Duchatel tt autres
auteurs de cette école. La religion
inspire d'autres idées; en conseil-
lant Téconomie, la fuite des \ices, \a
répression tles désordres, elle u'ir-
bandonne pas celui qui est tombé
dans la misère par sa faute , elle h
recueille, elle le soulage. Elle prend
pitié de tous les malheureux , des iu- 2
firmes, des vieillards, des eufans, des
pauvres honteux , etc. Elle a des .
larmes pour toutes les misères, et
lies consolations pour toutes les souf'
frances.
Malthus félicite lesThibetains ido-
lâtres d'avoir établi chez eux beau-
coup de couvens très-sévères pour les
recherches sur les enfans trouvés deux sexes , et de préférer dans roi-_
chez dilférens peuples , en Italie , en I dro civil les célibataires aux gens^
Espagne, en Portugal, en Belgique , iuarié.'j , tt puis , après cela , sescon-
en Russie, en Suède, en Norvège,
en Angleterre, en L lande, aux Etats-
frères , et peut-cire lui-même, dé-^
clament contre les couvens catho-i
is, en Suisse , en Allemagne. Ces ! liqiics ! Malthus propose sérieuse-r
clics sont généralement eu- ! meut d'accoutumer la jeunesse i\i
généralement eu- [ meut d'accoutumer
mais elles ne sont guère d<:ux sexes à des amitiés et à d(
( »43 )
iiiniliarités innocentes, à une inti-
«lilé chaste et pure. Ainsi il veut
des relations étroites ^ mais sans ma-
riage. Ce ministre protestant con-
Boisseifril les liommes , en Lur im-
posant une continence sévère dans le
moment même où il les place au
miUeu des dangers? Il voudroit que
le retard du mariage des pauvres fût
lin objet etéducation paroissiale , un
sujet de sermons- pour les ministres.
P*aiitres voudroient des lois restric-
tives du mariage , en sorte qu'on ne
pât se marier que lorsqu'on seroit
possesseur d'une certaine fortune.
H. Vabbé Gaillard oppose à ces ré-
Feries Tesprit de la religion qui a
mieux connu-le cœur humain et qu i
couibat les passions par de sages con-
seils et par de beaux exemples de
vertu.
. Revenant directement à son sujet ,
il montre que, dans tout état social ,
il est nécessaire de secourir un cer-
tain nombre d'en£ans pauvres. Aussi,
àana tous les psy9^€krétiens , on ^'est
occupé de fondations pour les pau-
vres. Ltcs hospices d'enfans trouvés
■ont une des plus belles conceptions
de la charité. Ils arrachent ces enfans
à la misère 9 et, quand ils sont bien
dirigés , au;c vices et aux désordres.
Quelques esprits prévenus préten-
dent que les hospices sont une source
d'immoralité ; mais ils n'ont voulu
voir qu'un côté de la question.
M. Gaillard leur oppose des faits
et des raisonuemens également con-
cluaos ; nous citerons enU-'autres ce
plissage :
• Ceux qui veulent supprimer les hos-
pices d'enfans trouvés nonl pas sans
diHite intention de les remplacer par des
Mcours à domicile; mais, à moins d'avoir
reeoars au meurtre ou à l'esclavage» il est
impossibie de s'en dispenser. Dès qu'il y
a des enfans illégitimes dans un pajs^ il
en tombe toujours la plus grande partie
à la charge du public. La seule diflicuUé
est dç savoir lequel convient le mieux,
de les secourir chez leurs mères , ou de
leur ouvrir des hospices. Les avantages
incontestables de cette dernière méthode
devroient la faire préférer, quand même
elle occasionneroit quelques dépenses de
plus. 0"c sera-ce , si je prouve qu'elle
est encore la plus économique? Il y a de
cela une raison bien simple : Tenfant est
un obstacle continuel au travail de sa
mère; si vous le laissez entre ses mains,
vous vous créez deux indigens au lieu
d'un, indépendamment du scandale et
des autres inconvéniens attachés à une
pareille assistance. »
L'auteur réfute sur ce point lord
Brougbam, MaltUus, MM. Duchatel
et de Gouroff. Ce qu'il dit à cet égard
complète ses considérations précé-
dentes. Nous terminerons cette ana-
lyse par la conclusion et le résumé
de l'auteur :
« Vous demandez le moyen de dimi-
nuer le nombre des enfans trouvés; la
réponse est facile : améliorez les mœurs
publiques, écartez autant qu'il sera en
vous les causes qui les corrompent , op-
pusez-leur au moins la diffusion de l'en-
seignement religieux ; puis, je ne crains
pas de le dire maintenant, plus vous re-
cueillerez d'enfans naturels, moins vous
aurez un jour d'enfans trouvés.
>Si vous ne voulez pas cependant per-
dre la plus grande partie des fruits de
votre charité, faites donner à tous ces
enfans trouvés , abandonnés ou orphe-
lins, une éducation qui leur assure un
avenir. Je ne puis me lasser de le redire,
presque tout est à faire sous ce rapport
dans la plupart de nos hospices. Ne lais-
sez plus une nombreuse jeunesse s'y abâ-
tardir au physique comme au moral;
créez pour elle des établîssemens spé-
ciaux ; mais gardez-vous bien de leur
donner le nom ^Hospices d*enfans trou-.
vé$. Il faut qu'ils soient si bien tenus ,
16.
(2«)
que les communes et les personnes cha-
ritabics puissent y placer les antres en-
fans pauvres. Sî les mbres méritent «ne
flétrissure, il nVst pas juste de Timposer
aux enfans. Je ne vondrois pas cpie la
tache de leur fatale origine f&t elTacôe ;
mais je désîrerois que leur naissance pftt
être ignorée, et qu'eux-mêmes ne la con-
nussent que pour la faire oublier par leur
bonne conduite.
» Vos maisons d'éducation auront peu
de succès, si leurs directeurs n'exercent
fe plus actif et le plus bienveillant patro-
nage sur tous ceux de leurs élèves qui
sont sortis de l'établissement, et si ces
mêmes directeurs ne sont autorisés à tes
reprendre lorsque la position de ces pau-
vres enfans exige leur retour dans ce que
je dois appeler !e sein de leur famille.
» Il ef>t urgent que le gouvernement
prenne l'initiative de ces réformes et de
oeUes qui oonceroent Vadministration et
les dépenses des enfans trouvés.
m En définitive, un système complet
de soulagement et d'éducation pour les
enfans du peuple se compose de secours
k domicile et d'écoles gratuites pour les
enfans de familles honnêtes, d'établisse-
mens spéciaux pour recueillir les enfans
trouvés et abandonnés ; mais sî ces der-
niers ne sont admis qu*avpc certaines Ibr-
malités, 1rs enfans trouvés doivent être
reçus librement dans les tours, que je
regarde comme un des élémcns indis-
pensables de la moralisalion des classes,
inférieures de la société.
« Me voilèt au terme de ta t&che que
j*àl entreprise : j'ai commencé mou ou-
vrage sans opinion bien arrêtée, prêt à
me faire l'adversaire des hospices d'en-
fans trouvés, si la charité et les bonnes
mœurs s'opposoîent ù leur conservation,
lis éloirnt sans doute utiles du temps de
saint YincenI , puisqu'il les a institués ;
mais ils pouvoîenl avoir dégénéré on
À'ôtre plus en harmonie avec les besoins
de la société. J'ai souvent demandé au NOUVELLES EGGLêftlASTIQVE»^
Père des pauvres cl des orphelins de me pahis. — L(»s jonriianx Ht>ns np|ire««
guider dans cette vole si difiicile. La vé- iieni que ccî (îrtri'me hi liste civile a^
rJié qne feapbre avoir trouvée, je me, voyéJpOOlV. àM.leciirédeSainl-^
fab nn devoir de la proclamer, en pritittk
la providence de donner à ma vofi li
(bible le succ^ que je ne fiau attente
de mes seuls efibrLs . et de auacilerè ■«
cause de plus éloquena défeoaeiica. Mm^
ainsi la génération qui s'élève être pr^
scrvée d'une plus déplorable invasion dei
mauvaises mœura ; puissent lea pâDfrn
orphelins avoir toujours à bénir la lMen7
faisante charité de leur patrie! •
On est frappé , en lisant ceC oti-
vr{];e, de tout ce qu'il a deinandide
recherches. L'auteur a recueilh uM
foule de faits, dont les un3 n^ételM
pas connus , et dont les autreè nV
voient pas été réunis. Il n'a rienai-
gligé pour porter la lumière sdr aoa
sujet. Il a joint ses propres ohsem-
tions à celles qu'il a obtenues par sa
correspondance. Il règnfe'dàlil tout
son livre -un ton reinarqnaUe de
n>odération et de bonne foi , et tni
vif intérêt pour la classe inalheu-
reuse, objet de ses rechercfaes^ Oa
voit que l'autetii* n'est fifS de ces
froids pi liianlbropes qui fonldabeaui
systèmes avec leurs Idées obnitn»
teiii-sabslractiohsetleurBprêvenùooi
Enfin , il est pailoiit chrétien' et pii^
tre ; il se montre animé dti vérhaMç
estrit de charité ; il plaide' & la Aftlt
cause de la religion et celle de llm-
manité ; il combat quelques nhodér-
nes économistes, mais sans .passion,
sans aigreur , et avec leseal scçonrs
des faiu et des chiffres. Son yin"^
doit être étudié par toos'deitx qui
voudront s'éclairer sur lâ'ttialiëi*e y et
le résultat de cette lectnriS'Séra une
(grande confiance pour ses docnmcnf
et une profonde estime |>our son et*
rnctère , soji zèle et «a
( 245 )
OMttD - TAuj^errois , pour les pouviez
lie ia pavoi^Ae. Noas en soiunft^» assu-
rémenC bi«n aises |;M>iii' Iq& pauvrcs.de
fiaim—GerinaiiirrrAiixeiToU ; mais
C8tti0 /paiM'rtégjLuw ne iuéi*Uoit-elle pas
attui «luflique pitié, et n'avoii-elle pas
dioît àqiwlque aumône? G'auroit été
«IA bottaè ceuvre à faive c^; Caréiue ,
ç*aiftraift.élé une bauue uianière de
remercier la providence qui a sauvé
des* jours menacés par une suite d'at-
t^tliti. N'éu>it-il pas convenable de
«éppodre par quelque témoignage
çplatanide recounoissance à des bien-
JÈiii» si éclatans et si i éitérés ? Il y a
peu de temps 9 un journal du gouver-
nement disoit que c'étoit une honte
qjme SaiiitHGrerinain«rAuxerrois restât
toujoucs fermé. Mais si c'est une
bjQiaie , ouvrez - le donc bien vite ;
ijTi/çtAex-]? du moins les ouvriers, faites
d^paxoiUre les traces affligeantes de la
dévastation. Rendre une édise à des
paroissiens qui la i^edeinandent et qui
QDtdroit de l'avoir» c'est une œuvre
plus press& encore qu'une aumône de
60Q fv. , et Tupe n'empèchoit pas
l'autre.
Qtf dit quFil a'dicor&été question
deraièrcmieM àei l'ouveiturii de l'é-
^isG , qti'iHI Hiinistre insistoit pour
iBU^ m^swrs, qu'un autre étoit d'un
JVVÎA cootrair^ , et que ce dernier avis
s pr^Vfihl » d'après L'assertion d'un
fqactîoniiAire qui a mani l'esté des
«rûptesettcas d'ouverture, et qui a
dit qu'il y auroit des coups de fusil.
NqtJi» n^ croyons point qu'il y eût
ANJoiird'iiui des coups de fusil ti-
rés pour cela ; et ceux qui connois-
sent 1# mieux l'état de la capitale
A^roiit de notve sentiment. L'ouver-
ture de Saint Qer uiain-rAuxerrois ne
fcroit pas plus de uiouvement dans
Karis qUte n'en a fait la sortie des mi-
uisU'es deHam. On vouloit les massa-
crei* ^n 1930 ; et en 1 836. personne
J^ s'est pWl^^ dfî l^s voir sartii*. La
mufsm qui les poursuivoit ni vivement
^ y-a six ans^ a applaudi à leur mise
liberté. Il en scrpit de même pour
Saint-Gerii¥iin-:rAuxerrois, vi les au-
teurs mcmo de tout le désordre de
1830 ne parviendroienl |kis à former
un rassemblement contre l'ouver-
ture.
Il y auroit, a-t-on dit, des coupç
de fusil. Hélas! si on en eût tire eu
1831, n'eût -on tiré qu'en /Taiv, 01^
n'eût pas vu les dévastations dont tous
les bons esprits ont gémi. On a bien
su tirer des coiq>s de fusil pour dé^
fendre l'ordre en juin et en avril. Les
circonstauces sont bien plus favora-
bles aujourd'hui , et on peut être sûr
que le débat ne seroit pas sanglant.
Où seroieut donc les fanatiques qui
iroient se faire tuer pour empêcher
louverlurc d'une église ?
Nous ne sivons si ceux qui ont dé-
fendu par de si pauvres raisons le
projet de loi sur la cession du ter-
rain de l'Archevêché , et qui ont
trouvé matière à appel comme d'à-
bjis dans la réclamation la pliLs sim-
ple et la plus naturelle , ont fait at-
tention au résultat inévitable des
principes qu'ils ont émis dans cette
circoùstauce. MM'. Dumou et de La-
bop'de ont soutenu que l'Eglise u'a-
voit aucune propriété , et que tout
appartenoit à Tétat. Or, il est bien
manifeste que ce principe une fois
adopté , 41 n'y aUra- plus de dons
d'immeubles f^its aux églises et aux
établissemens. religieux. Qt»» voudroit
donner à une église ou à un sémi-
naire , pour que , dans quefqites an-
nées, l'état'S en empare ? Bonaparte
encourageoit ces dons ; le çouvcrne-
ment actuel en ôte jusqu à l'envie.
Il dégoûte , il effraie les fidèles par
la perspective d'une spoiriation nou-
velle* Que dis-je? ce n'e^t point une
perspeclwe; c'est une décision toute
portée. Ou déclare que dès ce mo-
ment l'élat est réellement proprié-
taire de tous les biens dont jouissent
les fabriques et les autres etablisse-
mci;is religieux. Vous verrez que c'est
par générosité qu'on leur en laisse la.
( 246 )
jouissance. Vraiment cela n'est pas
rassurant pour ces établissemens , et
les voilà livrés à un état précaire et
provisoire fort inquiétant.
Ainsi on tarit la source des dons ,
on Ole à une piété généreuse les
moyens de se satisfaire par des fon-
dations durables, on donne un nou-
vel exemple de ces spoliations géné-
rales qui avoient étonné Tunivers.
Un gouvernement ne sauroit se faire
plus de tort qu'en montrant une cu-
pidité si injuste et si violente.
On a de jour en jour de nouvelles
raisons de déplorer les retards ap-
portés à l'exécution du plan formé
et convenu de confier la mission
d'Alger à une congrégation respec-
table. Pendant que des difBcuItts
qu'on n'avoue pas s'opposent à la
réalisation de ce plan , dont on de-
voit attendre. |ant d'heureux résul-
tats , voilà que les protestans nous
gagnent de vitesse. Là Gazette du
Afidi annonce qu'un ancien membre
du consistoire de Marseille, M. Saut-
ter, est paiti poui'^lger, oujil va éta-
blir le culte protestant. Ainsi les pro-
testans vont s'organiser, tandis qu'on
refuse à la religion catholique le
m^ne avantage. Tout est à Alger,
pour les catholiques, dans un état
provisoire et précaire qui est désolant.
Il y a bien , à ce qu'on dit, un ou deux
prêtres , mais on ne sait même s'ils
ont des pouvoirs, et ils ne paroissent
pas inspirer beaucoup de confiance.
Comment est-il possible qu'on laisse
ainsi à l'abandon une colonie où il y
auroit tant de bien à faire ? Qui ne
voit qu'il ne peut y avoir ni instruc-
tion pour les fidèles, ni administra-
tion régulière des sacremens, ni as-
sistance des malades et dés mourans?
Une pieuse congrégation s'offroit
pour porter les secours de la religion
à ces catholiques abandonnés. Ou
avoit paru accueillir son dévpûment,
et puis je ne sais quelles misérables
forjnaïïtcs ont tout arrêté. Belle pro-
tection vraiment du gouvernement ,
qu'il faille sa pei;mis8ion pour évangé-
liser des compatriotes et -des frères sur
ces plages lointaines ! On ne voit pas
que M. Sautter ait demandé une au-
torisation pour aller s'installer à Al-
ger; mais des prêtres catholiques ne
peuvent s'en passer. Voilà les lavears
3u'on leur accorde et les priyiléges
ont ils jouissent !
M. l'évéque de Nancy étoit les
premiers jours du mois à Lyon. Il a
dû dire la messe dans la cathédrale
le 3 mai et prêcher pour l'œuvre de
la Propagation de la Foi.
La rigueur de la saison et les difli-*
cultes des chemins n'ont poiht em-
pêché M. l'évéque de Rodez de corn*
mencer sa visite de l'arrondissement
de Villefranrhe. Malgré le froid et
la pluie, il a parcouru les villes et les
campagnes, et a fait la visite de tontes
les^églises sans exception ^ et dans Je
plus grand détail. Arrivé à'Vil/e-
franche le 20 avril, il a donné le
lendemain la confirmation à plus
de 1,8^00 personnes , et le M il a
fait faire la première communion à
un grand nombre d'enfans. Ceux-ci
étoient accompagnés à la sainte table
de tant de fidèles, que la commu-
nion dura deux heures. Les fidèles y
avoient été ]>réparés par une rétraite
qu'avoit donnée M. l'abbé Marius
Aubert. La voix du prédicateur a
produit d'autant plus d'effet, qu'elle
éloit déjà connue dans ce^e vilie où
il avoit donné la mission il y a douze
ans. La grande église Notre-Dame a
été remplie , et ce jour a élé un jour
de fête pour toute la ville.
Nous n'avons pas nommé, il s'en
faut, tous les prédicateurs qui se sont
distingués en province, le Carême
dernier, par leui's talens et leurs suc-
cès. M. l'abbé Ferrand, qui a prê-
ché dans une grande église à Lyon ,
auroit mérité une mention spéciale.
iCeA orateut', que Ton a entendu les
mauèjsA dernières ùt Paris, y ëtoit fort
saivî y et ne t'a pas été moins à Lyon ;
on peat même dire ou'il l'a' été plus
entore. Sa manière plait au siècle ac-
tuel « sans qu'elle soit |>oiu' cela moins
solide et moins avouée par le {^oût.
M. FeiTand traite de Itaiitt.s ques-
tions, et sait cependant les mettre a la
portée de tous les esprits attentifs. A
son âge. et avec ses moyens, il paraît
destiné à cendre d'itnportans services
àlTgl^e.
L'ancienne église de Mont-sous-
Taudrey, diocèse de Saitit- Claude ,
ne suffisant plus aux besoins de la
population . U première pierre d^uiie
nouvelle église a été posée par M. le
sous-pré£et de Dole, en présence du
conseil inuiûâpal et des uabitans.
Un fait tout récent a offert une
application bien choquante de la loi
du 28 juin 1833, sur Tinstruclion
primaire. M. Coltée, jeune prêtre du
diocèse de Biyeux et curé d'Authie ,
-aiiTondissenienidtGaen, voulut pro-
fiter du bénêRceée la loi et se livrer
à rinstructioa primaire. Il se soumit
à l'examen fM^escrit et se pourvut d'un
brevet yisë par le recteur. Il lui fal-
ioit d'après la loi un certificat -de mo-
ralité. Exiger d'un prêtre que son
évêque a -ordonné, et à qui il a confié
une paroisse k gouverner, eiiiger de
lui qu'il sollicite un certificat de mo-
raVile, cela a l'air d'une plaisanterie.
Et à qui doit-il demander ce certifi-
cat? A un maire et a des conseillers
municipaux , à qui il ne pourroit
|jeut-étre en conscience donner un
certiâcat pareil. N'est • ce pas le
inonde renversé? Mais voici le plus
JÎM't de l'affaire ; c'est que M. l'abbé
£oUée ne put obtenir le certificat qu'il
deinandolt. On le lui refusa sans mo-
tif raisonnable , ])ar caprice , par ta-
quinerie, et pour le plaisir qu'ont des
•nistres grossiers à mortifier un curé.
M. Collée crut qu'il avoitfait tout
( »47 )
ce que Toapouvoit demander de lur.
Il avertitlemairt^d'Autbie qu'il avpit
accompli toutes les formalités, et il
ouvrit son école au commencement
de mars. C'étoit là qu'on Tattendoit ;
on le dénonça charitablement , et le
voilà traduit en police correctionnelle
à Gaen. Il se flattoit peut-être que son
caractère de curé entrainoit la pré-^
somption de moralité, et eti effet, il
ne nous semble pas que les Juges* se
fussent beaucoup compromis eii lé
décidant ainsi. Mais ils ne surent
qu'appliquer le texte rigoureux de ht
loi, et déclarèrent M. le curé en con-
travention
Le Piiole du Calwculos , tout libéral
qu'il est, dit que cette affaire signale
une lacune dans la loi. Il n'ose pai(
faire trop valoir la qualité de prêtre,
de peur de paroître s'écarter de la
couleur habituelle de son journal ^
mais il demande, abslroLiion faite de
toute considération pariiculiète à Caf'
/aire actuelle, quel moyen un postu*
lant devra employer en cas de refus
d'un certificat. La loi auroit-elle voulu,
dit-il , confier aux maires et conseil-
lers municipaux un pouvoir discré-
tionnaire qui pourroit aller jusqu^â
l'injustice? JS'yauroit-il aucun recours
possible contre un refus injuste, con-
tre un caprice , contre une malveil-
lance évidente? Voilà pourtant notre
législation, telle que nous l'a faite
nue ère de civilisation et de progrès !
Voilà la liberté d'enseignement si
solennellement promise f Peut -il y
avoir une dérision plus patente ?
Les Sœurs hospitalières de Saint-
Augustin, qui desservent les hospices
de .Marseille depuis plus de 30 ans ,
viennent de former un établissement
qui étoit désiré depuis long-temps Qt
qui peut rendre de grands services
à une classe digne de tout intérêt.
Elles ont ouvert une maison de re-
traite pour les dames infirmes , qui
y trouveront , pour un prix modi-
que, les soins que réclame leur
( «48)
état. On dit même qu'elles se pro-
posent de transférer cet établbse'*
ment à la canipa(|[ne , pour y jouir
d'un air plus pur.
Les Jésuites de Belgique entre-
prennent une grande tâche ; c'est de
continuer les yicta sanctonim , com-
mencés par leurs confrères à Anvers.
On sait que cette vaste collection a
été interrompue, d'abord par la sup-
pression de la société , ensuite par la
révolution. On en est resté au 14 oc-
tobre. Il y a donc encore deux mois
et demi à donner. On assure que la
plus grande partie du travail est toute
Ï réparée, et qu'elle existe a Bruxelles,
l ne s'agiroit , à ce qui nous a été
rapporté, que de remplir qnelques
lacunes et de compléter quelques
recherches. L'année dernière des ec-
clésiastiques français avoicnt eu le
projet de se consaci*er h cette entre-
grise. Ils avoicnt fait le voyage de
^uxelles , avoient examiné les ma-
nuscrits et se dispo'ioient à prf parçr
rimpre^sion; niais les BHges n'ont
point vonfit laisser ùi des t^rangcrs la
idoire d'achever ce grand moniunent.
Les Jésuites ont été invités à conti-
nuer le travail des Bollandistes. Il
laut avouer que c'^est un hérit^ige au-
•^uet il)s ont plus de dioits qijte per-
sonne. On nomme fes Jésuites qui
lieront à la tête de l'entreprise. Le
Père Van der Moeven aura pour col-
laborateurs le Père Boone , célèbre
prédicateur en Belgique , et le Père
Coppens, de Gand. Le Père Yantil ,.
superieiir, transportera sa résidence
de Gand à Bruxelles, où sont les ma-
nuscrits. Nous faisons des vœux pour
qu'une collection si importante pour
l'histoire, et surtout pour Tliistoire
ecclésiastique , soit enfin complétée.
Il Y a dans le canton d'Appenzell ,
Rhodes extérieures, une loi quimon-
Xve, bien quelle est la tolérance des
protestans) ; cette loi interdit le ma-
rine arec une femme catholique y et
cela sous peine delà perte* des ^rôit^
de citoyen. Comment laisae-tHNi
subsister encore cette ioî à ifne épik
que de liberté et ds pvogrè»? t: :
Dans le canton de Ymid , I» <U»
pense générale du onlte i^élèveiâ
249,000 fr. Toute cette sodinM «t
pour le culte pix)testanl. LM-ppetrëi
catholiques ne reçoivent ancontraî^
tement. Il n'y a pas long^^emp* ouf
Kexercice de leur culte étoitlaltrafi;
et dans les permissions accoidétt vé-
cenunent pour bâtir des ^kcs, le
gouvernement a toujours ea toin
de stipuler qu'il ne donneroit rien
ni pour la construction des ëglii
ni pour l'entretien du clergé.
Un journal de Suisse
qu'un ecclésiastiaue. du canton de
âoleure , M. Eicnholzer de Lnler-
bach , qui habite Naples, vient d'ê-
tre nomiué cvéque, et qu'il est dé-
signé confesseur de la jemoe rdne.
C'est un besoin pour certains /our-
naiix de rêver des ];évohililins {m>uk
différens pays. Tantôt ils flattieni W
rois, tantôt i\% plai^pciehi les penpkit
mais surtout iU tournent en ridîiaik
le clergé. Ils imaginent dm semencei
de troubles là où il n'y en a point
En8n, ils inventent, ils défigurCit, ib
calomnient. C'est la. tactile éter'
nelle des faiseurs de.révolutionSrLe
Constitutionnel du 3l janvier deroier
contenoit l'article suivant, sons la ru-'
brique de Naples :
«Maintenant que le cbolén apres^oe
dispara., on se préiiare poar te JKtes et
les réjonissances qui auront Ikn k f occa-
sion da mariage do roi qu^on attend bow
peu avec sa jeono épouse.
»Des grâces seront accordées en cette
occasion, et on espère qu'il y ea aora poar
les condamnés politiques el pour les éoip
grés qui ont été exclus de la dernière aflh
nislîe. Quoique la nouvelle reine' ait été
élevée par son père dins dès princîpa
modérés, cependant le parti &ade9pofinm
ielairi , à Ta létc daqacl est le oomman-
dMrdel illiteUo, miaiitn ck la police,
Wiott [wéféïi que le roi sût épovsû une
Ikincaoû française, afin d'obtenu, p*r
Ha )aflae«ee, la prépnndéiince 1 la cour,
••k,JBBqb'ipr(seDt, le parti ■ priirta M
Inifaimnt. Le roi n'a pes (l'opinion à
ln;U vooilroilbieaflroJDSle en vers tout
, maiftilneCestquedelameniiro
I CMifetMU», le moine Koklet , le
ïille. Cet ceci (si astique, )« PL-rc
IV cbef dea Jfsuiies, et le ministre
, marquis d'Andr^'S. qui. bien
fWUqpr. a le privîl^ede direli mesw
blaaclM (Mua $ecea) , fOrmenl . h la leto
de la cunatUla, lin triaravir»! qui a do-
mini el qui ttorainera encore à l'avenirle
ToyaMme de Naples, car les cabincia de
FnnCÊ et d'Angleterre , qui seuls pou>
ToimtDiiie connu! trc au- roL-scs véritables
jntÉiMs et Iw conseiller une politique li-
bérale.■aatlaal-âraitsDpplnniÉs parce*
lui d'Anliiclte, qni, bien qu'il uc xiitpaa
bigolBba hB , Tovorise cependant les pré-
(m «MldKm lonqn'ils lai son t un QKtjien
de coDierver u prépondérance. Le Keid
membre de ta famille rojati^, qui passe
poar avoir dn idfes tant sojl ppii libé-
niet. eal le prio^p de S^racoi^. frère du
Toi; atiMi csl-ilgkrdfi vue piMi catUa-
rilla.
>Lea JoDTiHiix âlrangers ont publié
(lemîèreiiiBnt duo ToiiIo de nouvelle» plus
faMoealMiliMaquc les autres sur le prince
rie Ciyose.
• U r{^ne dans les Calabm et dans la
Sicile m iH^bon esprit pour faire plan-
ter FHéndard do la liberté dans cea con-
Mei} il ne tnanque autre chose ({u'une
«COÛon favorable ; main les Calabrais cl
tn SicilienR n'ont jumais compté cl ne
pesvHTt Jamais compter sur le prince
Charles.*
U est bien évident que ce n'est pas
à Haplea qne cela 3 été cciit. Ce style
iléclaniatoii-e , ce parti - prSlre , celle
camariHa, cet éitndard de la liberté,
<oirt cda est «l'un autre pays. De plus,
le rédactenr, qoel (ju'ilsoit, aufokdn
mieux coitnoitou le ten-aiD i{o\\ il est
«•R3« ôcrire 11 eût évité des bévues
(ï49 )
qui décèlent UftKtiaivjer. M. Ci'lcitin
(^cle, évcque in partibusM confc-'seHr
tlu roi , ne n'appelle point Kaktel . fl
n'est point mnme; îl a seuk-iurut aji-
|)artcnu airx Rédiiniptoristt!.', conj^ri'-
t;ation de prêtres missionnaires, qui-
n'ont jamais été rangés paruii teï
mnines. La méprise sur Je savant nbbi*
Scoiti , qn'on appelle Seotto , est eii-
cnre pins ridicule ; tout le inonde aait
en Italie que ce digne ecclésiastique ,
qui n été précepteur du i-oi et des
princes, loin rt'élre ie chef du Jé-
siiiies, n'a jamais appartenu k cette
société. Il estime les Jésuites comiiw il
estesltmé d'eux, et jouit dans le clei^é
et ^armi les gens de lettres di: la con-
sidération qu il mérite par sa pictc ,
sa modestie , sou savoir et ses uuvra-
Ijes. Du reste, ces deux liniiniies res-
pectables ue ^e liiêleut ni de polïlt-
que , ni d'intrigues , et ne vont' au
cliù teaii qu'au taut que leitisfouctious
les y appellent.
Mais le comble de l'absurdité,
c'est de prétendre qu'un des minis-
tres , le marquis d'Andréa , bien que
laïque , a le piivilége de dire la mené
tlarichà , messa secca. Pcisonnc n'a
jaliiais ouï parler' d'un tel piitil^ ,
et c'est un conte iilriaçiné pour JBlêr
dit ridicule sur un nunistrC qui a lé
inalheiir de déplaire. Cette tactique
n'est pas nouvelle ; on l'avoit mise en
usage sous la restauratiou contre un
prince pieux. On avoit dit que Cfaai--
les X étoit prêtre et Jésuite, qu'il di-
Goit la messe ; on l'avoil représenté
en prêtre et sous des costumes ridi-
cules. G'étoit un des mille moyenu
employés par une onposition aideute
pour perdre le niatlieui^ux roi dans
l'eipril des peuples. Ces contes, quel-
que absurdes qu'ils iussetit, n'ont pas»
laissé de ti-ouver créance dau» bien
des classes.
Les auti-es allégations du Conttilii-
liaitnelae méritent pas d'être relevées.
Ce qu'il dit du deipotijnn éclaira, du
parli-prétre, Aii\n poliliqiit libérale, de
laca»tiT/'i//ff, n'a de fondiniient que
dans son imagination. Ces déclama-
tionsy ces exagérations, ces calomnies
sont un moyen d'échaufter les pas-
sions. Il n'est point vrai q.ii'iY règne
dans les Calahres et la Sicile un très-
bon esprit pour faire planter C étendard
de la liberté. Mais si cet esprit y ré-
gnoit , il faudroit plaindre les liabi-
tans.Gar notre exemple prouve à quoi
conduit la liberté. Depuis près de
cinquante ans, nous marchons de se-
cousses en secousses, de troubles en
troubles. Rien n'est stable chez nous ;
notre sol tremble à chaque instant, il
y a de quoi dégoûter à jamais. ceux
qui seroient tentés de nous imiter.
POLITIQUE.
On se rappelle le duel qui ent lieu il y
a un an entre deux élèves de récolc
Polytechnique. Le jeune Prestat avoit
donné un soufflet au jeune Hans ; on con-
damna celui ci à se battre, il étoit le fils
unique dune mère pauvre qui avoit fait
beaucoup de sacrifices pour son éduca-
tion. Il ne savoit rien en escrime, et on
se battoit à i*épée. Le combat eut lieu
dans la plaine dé Grenelle le 1 5 avril 1 836.
Il eut l'issue que l'on pouvoit prévoir ;
Hans fut tué. Cet événement fit beaucoup
de bruit à cette époque ; chacun donna
des regrets à la mort funeste du jeune
homme entraîné par unesortede fatalité,
et unique ressource d'une mère pauvre.
Des discours pleins de sensibilité furent
prononcés sur sa tombe, et les élèves ju-
rèrent sur cette tombe de ne se proposer
entr'eux à l'avenir et de n'accepter aucun
duel. On assure que jusqu'à présent ils
ont tenu parole.
Mais cela ne rend pas la vie au mal-
heureux Ilans. Sa mère privée de son seul
appui a fait une demande en dommages-
intérêts. La cause a été plaidéc le 26 avril
au tribunal de première instance. On a
raconté les faits de la cause qui ont ému
l'auditoire. Le défenseur de madame ilans
demandoit 5o,ooo fr. de dommagcs-inté-
rôis. Le ministère public a conclu qu'elle
avoit droit b des dommages-intérêts. Le
( aSo )
tribunal a condamné Prestat à payer à I»
▼enve Hans une pension alimentaire et
viagère de Soofr. Kau te par Prestat de serriv
deux termes de ladite rente* le eapilal fixé
à 8.000 fr. deTiendra immédialemenl
exigible par toutes voies de droit et même
par corps. La duiée de la contrainte eil
fixée à 4 ans, et Prestat condamné à tout
les dépens. M. Prestat sert actaellemeBt
dans l'armée d'Afrique.»
Que de tristes rédexions snggiéfiiratf
cette affaire sous le rapport de rhonuôlé
et de la religion! 1^ barbarie duprCjegé,
cette jeunesse à peine à l'aorore de la
vie , livrée déjà à des passions si impé-
tueuses; ce jeune Hans se battant coblrs
le cri de sa conscience et malgré ton at-
tachement à sa mère; la triste fin do ce
jeune homme, le désespoir de sa mèfCilt
serment des jeunes gcns~de ne pluK
battre; quelles leçons pour la jeonetteel
aussi pour les pareus I Tel est , pourquoi
se le dissimuler? le véritable résultat
d'une éducation où la religion n'a f>as
présidé.
. il est un genre de punition aaqpeWcs
amans .les plus passionnés 4e la révéla-
tion ne peuvent échapper, et qu'ils mat
condamnés h s'infiiger eux-mêmes; c'est
d'être continuellement amenés à racooter
les difficultés de leur situation et les dan-
gers dont ils sont soids, soit par des mi-
racles providentiels, soit par leur propre
sagesse et leur habileté. Tantôt c'est la
commission des fonds secrets qni est obli-
gée de confesser que nous ne sommes pas
près de voir la fin des périls où la réroiu-
tion nous a entraînés , parce qfue U pay$
nest calme quà la surface, et 9m U$ »ocU-
tés régicides s'organiient de tous câlét en
Europe, Tantôt c'est M. le président du
conseil qui admire notre situation comme
l'effet d'un enchantement, en disant qu'il
a fallu , pour sauver ta Frdhce depuis sept
ans , toute la sagesse qui a prévala dans
les systèmes politiques. Tantôt, enfin,
c'est le principal des journaux dn pouvoir
qui motive les supplémens extraordinaires
de fonds sur ce qn'un gouvernement i»tu
iaa» rérobuio» «■( placé iui* m
tin Je Ull» fsi Ri thange pa* e
Mais pourtnioi «ossi cherchM-»ons de
prCffeeaee les situations de latte qui ne
(hn^eitt pM en si peu d'ioïK^ei, et les
joaiememeiis ssusdesrévolntionsîPois-
qae tous convenez vous mêmes que tods
Vta eu tant de peine i ssuvçr la France
<lepnis sept ans, sans rompler ce que vous
putÙMei demander encore de umps pour
icbenr de !■ sauver j)ourquoi touh fili^-
vous doniiÉ tant d'embarras inulilcment
eldegaité deccpur? Que ne la laissîei-
voflasauv^ecomme elle éloU? Esl-ce que
cela n'auroit pas dû vous jiarolirr mille
foa plus courletplus simple? Mais enfin,
puisque vous avfïcoifimenccpar la perdre
pour avoir ensuite la peine de la sauver
poQvei-vous du moins nous laisser entre'
voir l'Époque où ctla finira? Car, jusqu'à
[irijscnt tout df note que le mal va plutôt
en augmentant qu'en diminuant : lOmoin
le genre de progrts aui' lequel on se fonde
pour recourir à des renforts considérables
de fonds secrets.
KousvoDioDabîcTi , louleFoîs, vous lais-
ser la HliifÀlicA de dire et mCoie <le
croire, si voas pouvei, que vous avci
sauvé la l'rauce depuis sept ans, ou que
vous viendrez b bout de la sauver. Mais,
d'abord, vousœ la sauvei pas il bou aar'
cbf ensuite vous la sauvez Irt^-lcnie-
inent et enfin, après tout, de quoi ta
sauvez- vous, si ce n'est du danger où vous
l'avei mise volontairement; si ce n'est de
la liiwUion de latte que vous lui avci faite
rons-iiuiroes; en un mot. si ce n'est de
vos propres <cuvres cl de vos propres lé-
m6rilès? Sans doute, poisque les plaies
sont faites, il est bien de travailler ï les
guérir ; mais nous connoissons quelque
chose qui auroil mieux valu : c'eût ùld de
ne les point faire.
An commencement de la première rê-
TOlnlion, les Mirabeau, les Noailles, les
liBfayellc. les Bjron produisirent beau-
ci)it|i d'effet f'ur l'écrit de la mQltila<le en
(>5i )
descendant de leur rang pour se fair<
peDple. Cela parut superbe de leur par
BUS yeoi du vulgaire, qui ne vojroit qu<
la pure apparence sans chercher à regar
der jusqu'au fond. Du reste, on ponvoi
y être pris, puisque, Ttritobleraen il ;
avoit Ih <|uelque chose qui ressembloit .
un sacrifice , ï un acte de di«nlËre«
Une des demitres séances de l
chambre des députas vient de nous offri
une sorte de réminricence de ce fait bis
torique. ScL-leinenI ce n'est pas nni
grandeur aristocratique qui est descen
due, celte fois nfune région aussi élevéi
pour se faircpeuple. Maisc'est unbomnii
d'état de juillet, c'est une des notabilité
les pins marquantes de notre époqae
c'est Al. Guitot enQn, qui a déclaré von
loir de>icendre ùe la bailleur oà le nou
veau ri'gime l'a placé, pour se faire >I«m
moytnne. La fortuitedela classeinoycnn
le triomphe de la classe moyenne, la su
périorilé fixe et permanente de la c1bss<
moyenne; vgili ce qu'il veuti tout prix
et ce qu'il a depuis long- temps, a-(-il dit
entrepris de faire prévaloir sur tout \i
reste de l'ordre social.
A la bonne heure; mais encore nni
fuis, M. Cuiiol n'a pas ici le même mé
rite tt la mâme étendue de désintéresse
ment qu<' ses devBTitiiTS de la premier
révolution. Nous ne dirons pas qn'ei
plaidnni pour la classe moyenne, et ei
voulant que ce soit clic qui domine ton
désormais, il ne fait, comme on dit vnl
gairement. que pricher pour ion taint
Mais enfin il ne part pas du baul de l'é
chelle aristocratique pour descendre jus
qu'au bas, ii l'exemple des notables per
sonnages de 8g dont nous veiiou de rap
la'lcr les noms, fort heurelisemen pou
lui, il ne s'expose poin pa là aux troi
sujets de chagrin que l'un d'entre eux, li
duc de Syron, laissa écfaapperdu haut di
l'échafaud, eu s'écrianl: Jtmettr$jutU
Titi'nl puai li'aroïr trahi mon Dieu, uos ro
cl indii Ordre. Ail moins M. Guiiolsailï
«'arranger pour ne pas éprouver le der
nict de ces trois regrets.
( S52 >
-r— .ga-asft-^sa- — L>««i j«ilDes gtm qnt rrA^uenltiatt I
(Ira aiabous «le j«a «at coHpira dsv
la police correc lionne Ile , qoi les S o
pour eficruqoeii*. k fi pioitd'm- '
|iiMOi>nemetU.
- MeiULer a Mi traosfËrd DWn
delaprUandu LuKeiabaii£ft ItCOB- I
l'AlllS, b MAI.
l/)uis-Pliî lippe pasKra dimaiicbe pro-
- chain . i\va le Carrousel, une revue gt-
ntralc de la garde uaiionele de Paris cl <ie
la banlieue.
— ïJ. Jules Uunuiin, second BecréUini
de la légaLioti frauçuM k Berlin, esl ar-
rivé avant-hier en courrier. Un jonmal
minitlériel croit qu'il a aiiporlè les ratifi-
calioos du mviage.
— Li CJiarl* annonce qtie c"»! le 13
de ce mois que [urlira U. deBroglie pour
aller an-devant de la princewe Hâlbne de
MecklemboDrg,
— Le traitement dcven* disponible par
ta TBcance laiscée dam ie conseil d'étal
par Al. do SaNandy, vient d'élre donné à
M. Tbomas, gtiuien prû/vl df Marseille.
— £lcii que les joiViiMix du gouveine.
meolaient assucéque M. Possy n'avoUpas
voulu dannerudéminion, iesTeuille!! qni
avoient accrédité ce bnuil prétendent que
le préfet da TEin't!! désespérant de pon-
voir faira réélire M. de Sllvaudj, mani-
festa im in^UDl le désji de se retirer.
— MM. d'Appony cl de Cranville iiiiit-
tenl Paris prochainement.
On assure que M. de Werther ne tar-
dera pas non phis h partir pour Berlin.
— Le M>ua-préfct de Sceaux a passé, le
5o avrU , en tcvq^ , les gardes nationaux
«Fune partie ùa son errondissenent. Il
paroSt que de» gardte nationanx de la
seule division de Nagent-snr-Seine . mê-
conlens du choii de leurs ollicîers, se
sont retira» au moment du d^Glé. La
CkariBiU i8So assure ((ii'ils ne sont qu'au
ntwibre de douie.
— L'Aeadémic de» seieiiees a nommC
U. de Bonnard académicien libre, cti
remplacement de M. Desgenettes.
— A cause de la solennité de l'Ascen-
non, ta Gaitttt de Frana, U QuolùOeniie
et les antres jonrnanx qui défeodenl les
bons principes n'ont point pam aujour-
d'hui.
— Leajoumanida gouvernement , k
ManiUur csceplé> ont paru malgré la so-
lennité,
La ebambre consultative ifc SijM*
Onenttn, appelée de nonvcau h donner
Mn arn snr f état commerrial de m>D ar-
i-ondissemeni, dit qae, loin dé ^intlki-
rer, ta position du commerce detteulde
jour en Jonrplus critique, et qse le nnl-
» été ri
pare au malaise actuel. Ayant kparierilli
commerce des sucres. cTFe ^eiprim^alafl i
• l)e tontes les industries, cette qtà m
resscnl le plus de la lenteur totcnniui.
h!e des traraui législatifs et de la miitl»
incertame du gouvernement, tfat nm
contredit l'industrie sucrière. Le Bo-
rnent d'ensemencer les terre* M tniri,
et nos fabricans de sucre sont ptecb dus
ane flcheuse perpteKitê. Ih n'aHiAç\ui 1
«e liviifr i leurs spécvletioM et k-lw) 1
Iravani, lorsque des milliera ^Imiil- 1
lears que le tissage laisse inocoupj»* 1
tendent poar IravaMter les seMalK* de I
bcUersves.
— Le îo avril, les autorités d'E»q«l-
belq , commune des enTirtins d'Ain'
(l'as-de-Caiais), se sont rendues en coips
cbei te sienr JosephMaea, ponr le W&à-
ter sur le terme séculaire quil Venoltd'ac-
complir, étant né le ao avrîl 1737.
— La mistire est tellement gnoitte V^^-
tout, que la Tétc de Louis-I^ilippe a ët£
célébrée dans les départcmeos avec asseï
de tristesse.
— Les sommes annuellement em-
ployées, i Lyon, à Ik célébration dw
1" mai, ont été versées dans les caisses*
des burcaui de bienfaisanoe.
~ Dans sa séance dn s4 «vril, Inoott—
seil u>unicipal de Toulouse, conûdéruf^
que des réjouissances publiques Contra»-
( «53 )
tfÊOÊCOi, avee la détrcate générale, a d^>-
|diéà rananimît6,que les3,ooo ir» alloiUis
talions, resla slns réponse. .Son mal aug>
mentant, on lo décida à prûscnlor une
^bubgci pour la fêle du i" mai, se- | seconde dmiandc, (}ui fut rcvêUiedes si
«km portés à 4«ooo ù*. el que celle | gnatures des médecins de la prison. Celle
KMnnie seroit employée en disU'ibuliou | fois, dit l7/erm(»«, il reçut une réponse...
djBjitia anx pauvres. Le conseil a égale- • On lui imposa un scrnient ; on fit pins, on
meut engagé M. le maire à supprimer \ lui envoya la copie de la pièce qu'il de-
lonte aolre dépense de son programme voit signer. I.e serment répugna au cœur
de Fèics publiques.
de ce Breton, et la grùce ne fut point ac-
— Les prisonniers qui se trouvent dans ' cordée. Jean Bernard, peu de temps après
hmêlaon cTarrél de Reims ontclierché à avoir appris la mort de son vieux père,
^évaderle i''mai.lIparoitquc l'un d'eux, qu'il n'avoil pu aider à ses derniers mo-
le Dommé Lednre, s'étoit exprés alliré mens comme ses autres frères, mourut
«oe peine disciplinaire. Lorsque le con- ; lui -même éloigné des siens; mais, dit
derge se présenta pour le conduire au
:acbot« Ledure marcha comme résigné;
nais % l'hiAanl de franchir la porte, il
taSM fortement le concierge , et chercha
t renfermer % sa place. La lutte s*enga-
;ea : les autres prisonniers accoururent
lour aider leur camarade, et de leur côté
et gnîcAielim survinrent pour débarras-
Y Hermine, Jean Bernard avoit toujours
vécu en bon chrétien.
— La police de Nantes est à la pour-
suite d'un de ces escrocs de la capitale,
qui ont tant de fois attrapé des gens
avides. Il paroit qu'il éloit parvenu , en
voulant changer de Cor, à prendre de
bonnes pièces de 5 fr. pour quelques
aer leur obef. ti6 gendannerie. qu'on étoit j mauvais jetons.
«Ile cberdw^ an plus vite, arriva assez à I — Le 55' de ligne quitte Glermont, au
tempi [WDr <]éGiifer la victoire en faveur grand regret de tous les habitans.
des geidieiièra el empêcher l'évasion des
prisonniers.
— Comme les bràits sinistres ne cir-
osioJeDC plas 'à JlMtes, imroè que les
êfea^ûe tnoaUBÎ, découragés de Odl{)or-
ier sent s■oe^s lenr marchandise, avariée
avoient qnitlé sans doute cri te ville et ses
<*n virons, on répandoit à Blois te bruit
tfun nouvel aUentat commis sur la per-
wiine de Lonis-Philippe. Dans cette ville
Airt paisible les ageiis de désordres en se-
VQni certainement pour leurs courses et
leurs ffiis d'auberges.
-— La fabrique de porcelaine de Tolly
IGher) a suspendu ses travaux, el sdo
(ouvriers qu'elle occupoit se trouvent
ttiainlenant sans pain.
— Un malheureux prisonnier pol»-
ique, nommé Jean Bernard, vient de
t^ourir à Fontevrault, à la seile d'une
ongue maladie de poitrine , dont il avoit
^nli les premières atteintes au Monl-
^aiut- Michel. Pressé par sa famille, il
^voit Mgqé une demande en grâce , <iui ,
— On lisoil le i^ mai . dans un trans-
parent placé au • dessus de la porte de la
caserne de ce régiment : Adieux du 55'' de
ligue aux habitant de Qlermont.
— Un adjudant sous - officier du 55 «,
qui s'étoit égaré dans la traversée du Puy
à Cleniiont , a roulé dans un précipice.
On a craint pendant quelque temps qu'il
n^ait péri. Il en a été quitte heureusement
pour des contusions.
— On écrit de La Rochelle que la tem-
pête vient de jeter sur les côtes un balei-
noptère de deux ans, long d'environ
duuac pieds. Des pécheurs le croyant
mort accoururent pour s'en emparer,
mais ils furent renversés par le cétacé. Ce
ne fut qu'après de longues peines qu'ils^
parvinrent à le tuer.
— M. Mauret de Pourville, sons-pré-
fet d'Orange, vient de recevoir la croi&
d'honneur.
— Le Scamaudre, l'un des paquebots 2»
va[>eur de la Méditerranéis est parti do
Marseille ic T'mâi, pourCon.stantiuople,
k^leu qu appuyée sur d'honorables ailes- ' avec les dépêches. Il sera suivi par d'au*
(254)
Ires paquebots, de manière h établir un
service rfgalier arec le LevanL
— La force du bateau i ïapenr le Sca-
mandft est de Ijo chevaui.
— Au commencRmeni tiVril. M.Ger-
gonne, reetciir «ie l'Académjp de Mont-
pellier, fut obligé (i'inlerrorriprnson cours
de physique, et les buées, k-s cris h bas
Gergonne, à bas le recicnr qui l'avoienl
assailli pendant sa leçon, l'accompagni-
renl dans plusieurs rues do la ville. Par
suite de ce désordre, dii jeunes gens ont
comparn le 28 avril devant le tribunal
correclionnel de Mooljicllier, Sîi ont été
acquîllés. Ud a été condamné ï vingt
■ jours de prison et loo t. d'amendfl. I.cs
trois autres ont été condamnés, deux h
dii jours de prison, et le dernier ï huit
jours delà même peine.
E\T£HlEUîl.
%oi:vi:llics o'kspagne.
1.es quelques troupes réunies aux en-
virons de Madrid pour en garder les
abords , sont livrées à une indiscipline
■chaque jouicroissanle eequimet legou-
ornement révolutionuaire dans des Iran-
Kscnntinuelles. A ta date du aG, lescom-
Biuuicalions avec l'Andalousie conli-
Uiioicn aussi à être interceptées par les
carlistes, de plu en pl«s nombreux et re-
doutables pour leun adversaires.
— L'argent manque complètement a
Madrid, .a liste civile de la régente est,
dit-on, acritjrtje de dix mois. La mistre du
peuple est au comble.
— Les cortfes s'occupent toujours du
noureau projet de constitution. Les
eéaaccs n'offrent aucun intéièL
Un m^nibre de la chambre des cor-
lés, voulant mïler noire révolution de
i&3o, a proposé de remplacer le titre de
reine des f.spagnes que prend la petite
reine tùïoIu lonnaiie , par celui de raiiw
àti £apnfftiolj. Celte motion a été écartée.
— Iribarren ert rentré h Pampclunc le
att avril avec son étal major; Jl a laissé
une division â Larraga.
— Dans le coorant da nota de mm éw
dans I4 première quiniaîne d'a*rfl , ttr
rangs de l'armée royale se sont grossisér
jCS dL'serleurs. dont 36 Algériens.
Le brigadier don Juan Antonio &
riategui a été ^levépar Charles V ta gndi I
de maréchal- de -camp.
— La pins-grande partie, des Tors I
chrislines se concentre Sur Saint-Sébs,'- |
lien. Lii division de celle place aeri, dit-
nu, portée dans quelque lempaà*5iiu(fe
hommes.
Le général Seoane s'eslrendu àBajonne,
dans le but d'avoir «ne cntreme me le
général Uarispe.
— M. Mendiiabal , frère da mùiîMn
espagnol, est passé le 3o avril k Bortkan
venant de Londres, et te lendani iUt-
drid.
La
condamner les si<
s de Li^ Tient de
Henneberl et Fahn-
uiusï G ans de réclusion, et le aieDr fa-
bronins cadet k 5 années de la même
peine, pour avoir contrefait Im Mtets de
la banque de Liège.
— On mande de La Haje, en dateda
96 avril , que le prince d'Orange et M»
fila aloé doivent se rendre à Londrai le
mois prochain pour assister aux fétw qÊi
auront lien k l'occasion de la majorilâ de
la princesse Victoria.
— Lord Morpeth, secrétaire d'élat pour
l'Irlande, a présenté i ta chambre des
communes, le 1" mai, «n bill aur jet
dîmes d'Irlande , te cinquième sur cette
mali^rl^ qui doive occuper le parlement.
La nouvelle mesnre a poor bsM . comme
les précéiienles, h t^onvernan de ladlme
en Une redevance payable park propiié-
latie cl ne dLlI!.'rc des autres <|uu par na
petit nombre de df'Iails réglementaires.
— Lord Dirham doit reveniren Angle-
terre vers le 3o courant.
I.'assasain Greenacrp a été exécuté ta
semaine derniëre à l^ondres. Il est triste
d'avoir i rapporter que des fenêtres . pca
éloignées du lieu dit supplice, ont Ole
louées plusieurs guinécs. que des femmes
,«Mroîflsant appartenir à la classe dislingnée
-A la société ont été vues à ces croisées.
C Xa fonte étoit si épaisse sur le lieu de
r IVx^cnlîon et daus les rues voisines, qu'il
I j eut VQ choc terrible qui fut cause que
' heanoDup de personnes furent blessées ,
que plasieors, dit-on , périrent ; ce fut au
raoment où, saiisfmtes. les masses qui
^éloîcal trouvées plac^'-es fort prés en pas-
sant la naît, voulurent se retirer; car, h
cet instant, les masses éloignées désîrunt
se rcpbttre ii leur tour de la vue d'un
homme prndu , les refoulèrent avec une
împétaQSjté hans égale.
( 255 )
M. Martin (du Nord) dit que les paroles
qu'il a prononcées dans la séance de mer-
credi ont été mal interprétées, qu'il n'existe
dans le cabinet aucun dissentiment sur la
loi d'apanage comme^ur tontes les autres
lois. La loi d'apanage a été retirée pure-
ment et simplement; mais comme le prin-
cipe en est monarchique et constitution-
nel, il ne peut être abandonné. (Rumeurs
à gauche.) Toutes réserves faîtes à ce su-
jet, ajoutc-t-il, scroirnt superAoes', et
nous n'avons pas le droit d'engager l'a-
venir.
M. Augustin Girand a h&te au5si dédire
son mot comme député et comme mem-
bre de la commission , et de faire con-
Legouvernemontrévolulionnairode | noître ce qu'il sait. L'orateur dit que le
Lisbonne en est toujours aux expédiens ' cabinet doit gouverner d*après ses con-
pcrar se procurer cmelqurs cliélives som- j ^^^^'^«"s ; mais de quelles convictions
I» ^ I I « r^,..*: J«:,r..Ai:ci« ..« ..^c.* veut-on parler? I^ président du conseila
mes d argent, l-e parti m igueijsie ne cesse .j. a ... J i _.• • . j !>•
"'..». . * ,.„, ° . manifesté les siennes; le ministre de 1 m-
pas de s'agiter dans différentes provinces. | ^^^^.^^ ^ ^^^-^ ^,3^,^, ^^ 3^^ convictions à
— Le baron de Plesson, ministre d'état j la tribune ; il y a également d'autres con-
cl du cabinet du duché de Mccklombourg- | victions mises bu jour au sein de la com-
Schwcrin, est mort îc '2i\ avril. j mission , et d'autres dont un article de
- U session des étal, de la Transvlva- J^""^** semi-ofliciel a été le manifeste.
nie a été solennellement ouverte, le 17
avril, par l'archiduc làTdinand.
— \*'onvcrture du chemin de fer de
A^Apiic II Dresde pour le transport des
yoy:tgears a eii Yipa le 24 avril.
M. Giruud rappelle ce qui s'est passé
au sein de la conmiission pour ia loi d'a-
panage. Le président du conseil a dit
qu'il falloit faire un sacriGce aux exigen-
ces de l'opinion , mais que cette loi es-
sentiellement monarchique seroit repré-
— Des lettres d^lhones du 6 avril con- j ^^^^!' ^" T*"' ,^"^ ^^"« *'^"^«^ «c«^'<^n-
firment les troubles de luiras.
— On porte h quatre-vingt-trciie le
nombre total des faillites qui ont eu lieu
à New- York pendant lu crise actuelle.
CHAllBBE DES DEPUTES.
(Présidence de iM. Dupîn.)
Séance du 5 mai.
f^ séance est ouverte à deux heures.
M. le comte de Valon , élu député dans
le département de la Corréze , prèle ser-
ment et va siéger à droite.
L*ordre du jour est la suite de la dis-
cussion sur les fonds secrets.
LE PRCKinKNT. t^>ui dcmaiidc la pa-
role?
M. MAiiTiN (du Nord.) Moi.
M. AiGCSTiN GiHAi n. Jc demande
«lussi la pai'olc.
(Bruit prolongé.)
M. le président du conseil a aussi dé-
fendu les lois de septembre avec une éner-
gie qu'il n'a pas retrouvée plus tard (ru-
meurs), et s'est reproché de n'en atoir
pas fait un emploi assez fréquent. (Sensa-
tion prolongée.) Il a encoi*c dit que le
nouveau cabinet souliendroit jusqu!2i ex-
tinction de la loi de déportation. Cette ma-
nifestation au sein de la commission de-
voil produire, ajoute l'orateur, une cer-
taine impression dans une partie de celle
assemblée. C'est alors que Ton crut né-
cessaire de la rassurer, et que l'on pu-
blia dans ia Charte de i83o cet article du
3o avril. (Rumeurs.)
Une voix au centre : Assez .* assez!
M. Giraud continue et parle des autres
convictions émises.
M. Mole reproche h l'orateur d'avoir
rapporté avec infidélité les convorsalions
qui ont eu lieu au sein de la commission.
L.C ministre a dit sa pensée alors, et rien
(25ft)
(^ttc sa iiensée. Il a parié des lois de sep
tembre, et aatanl qu*i1 se )erappeUe, pour
dire que le gouvernement n'usoit pas as-
sez du droit on*tl avoit de faire insérer
5a réponse dans les journaux. Mais le mi-
iiislrecroiroit se manquer, s'il continuoit
à suivre M. dira ad sur le terrain que ce
dernier a tracé. Pour la loi d'apanage, c'est
«in retrait; on n'entend pas engager l'ave-
nir. liC vote des fonds secrets est un vote
de confiance que le cabinet attend de la
chambre , et s il n'a pas la confiance des
dépulés, il se retirera.
M. Dnvergier de flauranne, rappor-
ie«r. prend la parole pour donner quel-
ques explications. Il ne pense pas, comme
\e président du conseil , qu'il soit peu
parlementaire de rapporter ce qu'on a dit
dans une commission , dès qu'il ne s'est
rien passé de confidentiel. Du reste , ce
sont les explications données qui ont dé-
terminé le vote de la commission. Ce qui
a eu lieu depuis, ajoute le rapporteur, a-
i-il changé l'opinion delà commission?
Je n'ai rien à dire à cet égard ; le minis-
tère s'est directement adressé à la cham-
bre, et c'est à elle à décider si les corn-
menications qui lui ont été données sont
suffisantes. Tout ce que je puis dire, c'est
que la seule ligne politique h suivre est
celle du i5 mars et du 1 1 octobre; cest
qu'il ne faut pas abandonner les lois que
nous avons volées.
M. Duvergicr de Hauranne ajoute quel-
•ques mots comme député, et croit que
toute l'assemblée^ est fidèle à Tadresse
ties 2^1,
M, Manguin revient sur le discours de
M. Guizot, et lui reproche d'avoir eu en
vue d'établir la supériorité des classes
mo\ennes.
M. GL'izoT. J'ai dit que je regardois la
-révolution de 1780 à i83o comme le
triomphe de la classe moyenne sur <ie
privilège et sur le pouvoir absolu , et que
^c'étoit là ce qu'il s'agissoit d'organiser.
Jid clôture est prononcée.
M, le président donne lecture de Tar-
ticle i"'du projet, ainsi conçu :
« 11 est ouvert au ministre de l'inté-
rieur un crédit extraordinaire de deux
millions de francs pour complément des
^dépenses secrètes de Texercicc 1837. »
M. Valry propose une réduction de
^5o mille francs. L'orateur dcsireroit
•<|u'il n'y eût pas de journaux payés par
le gouvernement. M. de Laniartinc n'c4
point de cet avis. M. Odilon-Barrot vote
contre tous les fonds secrets , et fait fé-
loge de notre première révolution.
M. onzoT. J'accepte 89, 91 ; mais de
9^ je n'en veux que dans T^iistoire, î?
n'en veux pas dans l'avenir. On ne U»r:^
que du côté où l'on penche, et toutes ies
fois que je verrai le gouvernement po-
cher de ce côté, je le préviontW c' ,t
sera un devoir que je saurai'iroj-'
remplir. J'y ai perdu ma popularité , j-
sais que la popularité ne s'attache pas au '
idées que je défends aujourd'hui, roaîije
ne veux pas de celle-là... Je lui préftnh
confiance des intérêts conservatéiti!
(Bmyanles acclamations au centre.) — U
discussion est renvoyée à demain.
La séance est levée au milieu d'aueagi-
tation inconcevable.
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6 mois 19
3 mois 10
1 mois 3 5o
sua L^ÉGLISB CATHOLIQUE
.?
D* ANGLETERRE.
i^\.ûieaudes chapelles catholi-
^ en Angleterre en fait monter le
;jMnbre actuel à 430. Il y en a 26 à
JUondres et dans les environs , 44 dans
k reste du district de Londres ,
117 dans le district du Milieu , 189
dans celui du Nord , et 54 dans ce-
lai de l'Ouest.
A Londres , toutes les chapelles
soQt soutenues pai* souscription. On
va êti^ obligé de faire de grandes ré-
parations à la chapelle de Moor-
fields ; cél)el édiûce a beaucoup souf-
fert. Cette chapelle a le district le
plus étendu et le plus peuplé de
Londres ; elle comprend toute la cite,
à de txë»^tites exceptions près , et
s'étend inème au-delà. Sa population
cat]ioiique,qui u'étoit que de 5 à 6000
au commencement du siècle , est au-'
jourd'hui de 30,000; elle a quatre
écoles de charité. La chapelle alle-
maude est presque toute composée
de pauvres étrangers. La chapelle de
france n'est plus , depuis 1830, sou-
teaue par le gouvernement français.
Celle de Chelsea s'est accrue jusqu'à
prés de 6,000jpersonnes , mais la plu-
part sont pauvres. Celle de Noire-Da-
iQe)SainUJohn's-Wood,est un monu-
meotdu zèle des pieuses fondatrices,
inisiGallini ; mais leurs fonds ont été
^isés pour bâtir l'église , et on au-
lûit besoin d'établir une école. La
^ogrrgation de la chapelle de So-
Uierstowu s'accroît tous les jours ,
mondsey est entièrement composée
de pauvres ; leur nombre s'élève à
plus de 9,000. Celle de Stratfoixl se
compose de 3,000 pauvres Irlandais.
Celle de Tottenham n'a que 3 ou
400 personnes, toutes de la classe
pauvre. Ces chapelles sont recom-
mandées à la charité des fidèles pour
leur entretien et les frais du culte
divin.
Dans le reste du district de Lon-
dres , il y a une chapelle en cons-
truction à Brentwood , comté d'Es-
sex. Lord Petre a donné le terrain et
contribue généreusement pour les
frais de construction. Il a posé la
première pierre le 23 août dernier.
Il y a aussi une chapelle en construc-
tion à Colchester.
Dans le district du Milieu , où il y
a 117 congrégations, on a bdti ré-
cemment une chapelle à Uethe, mais
elle reste chargée d'une dette. Une
nouvelle chapelle s'achève en ce mo-
ment à Wellington ; on réclame pour
elle les secours de la charité. Les ca-
tholiques de Tamworth se recom-
maiident aussi aux secours de leurs
frères pour achever leur chapelle..
Ceux de Nuneaton n'ont point de
chapelle et sont trop pauvres pour
en bâtir une ; ils font un appel aux .
libéralités des riches catholiques
Ceux de Kidderminster tout au nom-
bre d'environ 350 pauvres anglais et
irlandais. Ils se servirent d'abord
d'une ancienne chapelle méthodiste,
puis , grâces aux dous des amis de la
religion , et surtout |>ar la générosité
de leur évèque et de feue la baronne
de Montesquieu, ils parvinrent à
mais la plus grande partie des fidèles
est de la classe pauvre. Celle deBer- élever la carcasse d'une petite cha-
Tome XCIH* L*Ami de la Relisfion,
VI
f
( a58 )
^Hslle , qirifs conveitiront en école
quaiul ils auront pu avoir un-édifice
pius convenable pour le service di-
vin. A Ghipping Norton on construit
une chapelle.
Jas distiîct du Nord est celui où les
catholiques sont le plus nombreux ;
il renferme 189 congrégations. Le
conué de Lancastre seul en compte 88 ;
il a cinq chapelles calholiques à Li-
verpool, quatre- à Manchester, trois à
Pre.Hloii , deux à Wigan. Il y a 53
congrégations dans le comté d'Yorck.
A \Viglon,comlé de Cumberland, 6n
fait Tofficedans un misérable grenier,
nïals un terrain a été acheté |>our
élever une chapelle , et on réclame
lefi scconrs des fidèles pour une dé-
pense qui est au-de»sus des moyens
des habitans , tous appartenant à la
classe pauvre. A Houghton-le-Spring,
lès catholiques sont aussi peu aisés ;
ils a.ssislent à Tofûce dans une mal-
8Ôn particulière, et sollicitent les
dons, de la piété pour bâtir une
église. A Hallifax, les calholiques
n'ont également d*autre chapelle
q\i*une chambre , et font un appel
à la générosité des riches de leur
communion.
Dans le district de TOuest , qui
comprend la principauté de Galles ,
il n'y â que 54 congrégations. Une
chapelle a été bâtie à Falmouth ,
mais elle est grevée d'une dette con-
sidérable.
Lès vicaires apostoliques sont, pour
lé district de Londres , M. Thomas
GiifBths , évêque d'Olena , résidant
à Londres ; pour le district du Mi-
lieu, M. Thomas Walsh , évêque de
Cainbysopolis , résidant à Wolver-
hampton ; pour le district du Nord ,
M. Bi'iggs, évêque de Traconite ,
résidant près Durham ; et pour le
«nstrict de l'Ouest, M. Pïerre-Au-
gustin Baines , évêque lie Siga^, i^
dant à Prior-ParL y près Batk.
Le nombre des prêtres est de 50
dans la ville de Londres et les enttvotf^ '
sept sont des ecclésiasdqueli^ français
restés en Angleterre. Il y. en a encore
plusieui-s de celte nation dans les diP-
férens comtés. Dans le reste du dbtrîct
de Londres , on coVnpte 41 prêtres , et
de plus , un dans l'île de Jersey. Ikiiii
le district du Milieu, le Laity's £réc^'
tory indique 112 prêtres; dnàisilest
bon de remarquer qu'il y a des Abu-
blés emplois , plusieurs missioniiai-
res desservant plus d'une cotigrégs-
tion. Au mont Saint-Bernard ,'jirès'
Ashby de la Zouclic , c^est le prienr
des Trappistes qui dessert les câAoR-
ques. Dans le district du 'Nord , la
liste indique 216 prêtres , 'saUfquel-
ques doubles emplois. Dans le dis-
trict de rOueston ne'coiàpçé'qAe 55
prêtâmes.
Le clergé a perdu depuis 'la An de
1835, jusqu à la fin de t^y deux
évoques, MM. PeïÂwîck' et Braras- '
ton, huit prêtres séciiliei^y un jeutfe'
ecclésiastique du collège dé S&iùt-
Edmond, et deux Jésuites de Stony--
h'ui*st, MM. Parker , président du
collège, et Scott. Trois ecclésiastiques
français sont morts dans le même in-
tervalle, savoir : MM. Joseph Ro-
quet, du. diocèse de Dkd', âgé de
soxante-seize ans, mort lé iS'novem-
bre 1835 ; Jean Navet^ du'ilro<ïése de
Bayeux, mortàGueinesey, le 12 sep-
tembre 1836, à l'âge de quatre-vingts
ans, et Just- Laurent Chevalier, du'
diocèse de Séez, moitié 5*octobri»/à'
quatre-vingt-un ans. '
Jje nëcrologé nomme ehcorehuît'
religieuses de difîérens ordres, et une
centaine de catholiques, parmi \e*^
quels lady Gliffoixl, douairière ; lady-
Arundcll,- la veuve de sir William-'
-■-s^
Stanley, et une fiUe de M. Keating,
esli niable libraire à Londres.
• Il y a à Londres quinze écoles de
charité pour les caûioliques ; il y
en a quelques-unes où ou habille
inéme les ehfans. Ces écoles sont sous
rjnspection des prêtres chargés des
diverses congrégations. Il y a aussi
des sociétés de bienfaisance pour les
catholiques ; il existe encore à la cha-
pelle de France une association pour
les pauvres malades, établie il y a
tfênt^ ans, en faveur des pauvi^es émi-
gré!» français.
Dans les provinces, on a ouvert des
écoles, de charité- pour les catholi-
ques, 4 Birmingham, à Go bridge, à
Nornrich, k Nottinghaui , à Liver-
peol, à Manchester, à Carlisle, etc.
Les-caiholiquesont des collèges ou
séminanresAOldhallrGreen, à Oscott,
à PrioT-Pârk) à Ushaw, qui servent
pour chà^n des quatre districts.Ou-
ive cela, il y a le collège de Stony-
huTSt, tenu par les Jésuites ; celui
d'Ampkfo|th,,pstp York; celui de
Dowaside^ prèa Bath; le collège al-
lemand de Broadway, celui de Saint-
Edmond à Douai. Tous ces collèges
sont tenus, par des ecclésiastiques. Il
y a encore en différens comtés six
écoles particulières dirigées par des
ecclésiastiques, sans parler des écoles
tenues par des laïques.
Dix communautés de femmes tien-
nent des écoles en divers lieux. Huit
autres communautés n'ont point d'é-
coles. Ce sont les Sœurs de Sainte-
Brifgittey venues de Lisbonne; les Gia-
risses, venues d*Aire ; les Carméli-
tes venues d'Anvers , celles de Lierre
en Brabant ; les Bénédictines, venues
de Paris ; les daines de la Visitation;
les Dominicaines, venues de Bruxel-
les, et les Carmélites de Canford,
qui sont retirées aujourd'hui à Beau-
( «59 )
lieu, près Saint*Lô , en'Normandie.
Sur le continent, il y a quelques
communautés de rehgieuses anglai-
ses; un couvent à Bruges ; un de Bé*
nédictines irlandaises à Ypres; un me
des Fossés Saint-VictoràParis ; deux
à Boulogne, l'un d'Ursulines, l'autre
d'Annonciades ; un couvent de Béné-»
dictines à Arras. Ces maisons tien-
nent des écoles pour les jeunes per-
sonnes. Les religieuses françaises qui
tiennent une école de chnrité a So*-
mcrstown, ont un pensionnat à Nanv
tes pour les jeunes pei*sonnes.
. Panni les livres récemment pu--
bliés en Angleterre, on distingue te
Guide de la vraie religion, par le doc-
teur Jean Fletcher, in-8'; c'est une
suite de sermons sur les marqués et
les caractères de l'Eglise. On y mon-
tre que l'Eglise catholique po&sèd^
exclusivement ces marques, et que
les églises protestantes en sont en-
tièrement privées. Cet ouvrage méri-
teroir, nous écrit-on, d'être analysé
dans ce Journal , et même d'être
traduit.
Les âges de foi sont aussi une pro^
ductioii très-remarquable : le sep^
tième livre qui vient de paroitre est
un excellent commentaire historique
de la cinquième béatitude durant les
âges de foi. L'auteur, protestant cour
verti et ami de deux autres protes^
tans convertis, l'honorable Georges
Spencer et M. Phillips, neveu du
dernier éveque de Liclitfield ; l'au-
teur, dis-je , est M. Kenelm Digby^
descendant de sir Kenelm Digby ,
fils d'Ëverard Digby, qui fut exécuté
sous Jacques I*', pour le complot des
poudres. M. Kenelm Digby a été
élevé comme ses deux amis au col-
lège de la Trinité à Cambridge. Il a
entrepris un commentaire histori-
que et philosophique des huit béati-
17.
( aBt) )
Indes, et en publie un volume tous
if s ans. Il en est actnellement à la
cinquième l)oatilude. Cet écrivain
qui n'a guère que trente ans, n'en
est pas moins fort instruit. Ilest ma-
rié, a de la fortune, et est parent de
lord Digby. Ce qu'on peut louer dans
ses ouvrages, c'est son esprit de piété,
sa sagacité et son horreur pour les
nouveautés. Ses bonnes études clas-
siques, la connoissance qu'il a de la
littérature des différens peuples, ses
vovages, les recherches qu'il a faites
dans les grandes bibliothèques publi-
ques, ont contribué à lui donner un
rare trésor de connoissances en uia-
lière de religion. H s'est surtout at-
taché à étudier le moyen âge, et à
relever tout ce qu'il trouve de glo-
rieux pour l'Eglise cailiolique. Il
consacre le produit de ses ouvrages à
des œuvres de charité.
Le principal éditeur de la Repue de
Dublin^ M. Quin, a renoncé à la di-
riger, et a pris une place civile aux
Indes-Occidentales, M, Tierney, prê-
tre, chapelain du duc de Norfolk, au
château d'Arundel, a offert ses ser-
vices pour la Revue. M. Tierney a
entrepris de donner une nouvelle
édition de Thistoire de l'église d'An-
gleterre, de Dodd, depuis la réforme
jusqu'à la révolution de 1688 ; il
coutinueroit l'ouvrage jusqu'au siè-
.<:le actuel. M. J. Kirk, aussi prêtre,
avoLt .pendant long-temps recueilli
des matériaux pour cet ouvrage; il
les a transmis à M. Tierney.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
PARI.*". — Jeudi prochain, 11 mai ,
il y aura une assemblée de charité
dans l'église des Damés Carmélites
de la rue de Vaugirard , en faveur
de l'église et du couvent du Mont-
rière , du clergé de Saint-Eustaèli
Le salut sera donné par Mgr l'iiH—
ternonce , et la quête sera faite
faveur de l'œuvre.
Un prêtre lecommandable par h
fermeté de ses ])i-incipes et par sa pié-
té, vient d'être eiilêvéà une commu-
nauté respectû1)le qu'il dirigeoit,^
à ses amis ; M. l'abbé Perreau , clifr>
noine honoraire de Notre-Dame, an-
cien chapelain des deux roi»-L(Niis
XYIII et Charles X, et ancien vlcaice-
généi^l de -la grande-aumô/j[^ie, est
décédé le vendredi ô mai , rue çk Ta-
r en nés , chez les Dames du Sacré-
Cœur, dont il étoit TaumôuiejT etTi-
mi. Sa maladie n'a duré que boit
jours, et ne faisoit pas craindre uoeib
si prompte; mais cette ïiri , qoelqae
prompte qu'elle ait été , n'a certaine-
ment pas été imprévue. M. l'abbé {
Perreau vivoit.dans les- habitMdeide
la piété «t des bonnes œuvres^ildi-
rigeoit beaucoup de pei*sonnet^içU"
ses et même des gens du monàe,
M. l'Archevêque l'.i visité plusjeui^
fois dans sa maladie , et Im a donne
des témoignages d*uue aifectucBse
bienveillance. .
" M. Pierre Perreau étok né à'Swir
gny-sous-Beaune , le 22 septembre
1766. Il entra dans l'état eccléûst»-
que, et ne fut ordonné prêtre que lors-
que la première révolution étoitdéjà
commencée. Nouscroydns que pen-
dant la révolution il fut .chargé de
quelques éducations ; il fit entre au-
tres celle de M. le duc de. Périgord.
Lors des hronilleries de Bonaparte
avec le Saiht-Siége, M. Perreau Cut
accusé d'avoir répandu le bref au car^
dinal Mauiy et la bulle d'excommu-^
nication. Ilfutarrèté etmi»à YinceD-
nés , à peu près en même temps qu*2
i\l. l'abbé d'Aî>tros,aujourd'huiarf.he-
vcque de Toulouse. Le fameux Dea-
marais, de la police, qui l'intei rogea f
fut frappe de la fornieté et de Tà-
Carmel. Le discours sera prononcé à • propos de ses réponses. Cette fermeté
<roi8 beure^^W iSl. l'abbé Lacar- Ine se démentit
point pendant touti^
l
4
I
M. révêque de Nancy avoit , par
Mn Offdonnance du 15 avril 1830,
coiMtitAé sur uu plan uniforme les
conférences ecclésiastiques de son dio-
cèse'; peu après, uue force majeure
(Migea-le clergé d'eu suspendre le
cours.- Toutefois , quoique la. tenue
des conférences n'ait pas été régu-
hère, elles n*ont pas été totalement
interrompues. Aussi M. le coadju-
teiir de Naucy a cru que le moment
étoit venude les reprendre. Le tenais
n'esi plus , - dit-il dans sa circulaire
(lu 10 féviier au clergé , où le> clergé
-ôtoii en butte a d'injustes soupçons ,
la prison de l'abljé Perreau , et il y
conlracla un tel î^oiit pour la soli-
\ Iode, que, iiième après sa délivrance,
ilaimoit à se séquestrer de la société
etâ aller passer un temps assez long
duis une retraite absolue.
Sorti de Vincennes en 1814, on le
nomma cette année même membre
d'une commission ecclésiastique sur
içs afbîres de l'Eglise. Peu après , il
ÎVLt attaché comme chapelain à la
'diapelle du roi. En 1824, M. de
Croy, çrand-amnônier, le fîtvicaire-
génërart de la grande- numônorie.
li'abbë Terreau en remplit les fonc-
tions jusqu'en 1 830. Il sortit alors de
ïrance,. et passa plusieurs années en
Suisse et à Tiirin. Rentré en France
en 1B34 , il repi-it Texercice du mi-
nistère , et fut supérieur de quelques
communautés. Il rendit pnrticnlière-
itient des services aux Dames du Sa-
cré-Coeur. Il vivoit d'ailleurs dans
une retiaîte proibnde. Simple dans
ses moeurs, modeste, déslutéressé,
prudent, il évitoittont oc quisentoit
réclat. M. l'Archevêque le nomma
c\\anome honoraire de la métropole ;
c'est dans cette ^lise que les obsè-
ques du dëfuntont eu lieu le lundi 8,
au milieu d un concours d'ecclésias-
tiques . et d'amis , parmi lesquels
éloient des personnages de distinc-
tion. Le corps a été ensuite porté au
cimetière duMont-Yalérien.
et où la réunion de tFois on quatre
prêtres poiivoit parôilre, à des esprits
prévenus , une machination téné-
breuse. Le prélat réalise , an moins
dans ses dispositions essentielles, l'or-
donnance indiquée ci-dcSvSus de M. l'é-
véque de Nancy. Il fait sentir Tuti-
11 lé de l'étude et l'avantage de ces
réunions où l'on s'éclaire et l'on se
fortifié mntuellement dans la prati-
que des devoirs ecclésiastiques. Il
engage les prêtres à relire l'ordon-
nance du 15 avril , où sont dévelop-
pés avec beaucoup de solidité les
neureux effets des conférences.
Après un règlement snr les confé-
rences , M. le coadjuteur donne les
sujets de celles de cette année. On
commencera par le traité de la reli-
gion ; car, dit M. le coadjuteur : •
« Il faut faire face aux attaques de
rimpiélù, toujours plus violentes et plus
perfides. C'est la religion tout entière
qu'elle menace et qu'elle veut renverser.
Son poison pénètre partout, .«c répand
dans nos campagnes , porte ta désolation
dans les familles, et va tuer la foi, et avec
elle toutes les vertus , dans le cœur du
pauvre et de l'artisan. Or, nnc des sources
principales et l'un des plus puissans auxi-
liaires de l'incrédulité, c'est l'ignorance
de la religion qui. règuç dans toutes les
classes de la société, et même pins com-
munément qu'on ne pense dans les hom-
mes qui ne manquent pas d'esprit ni
d!instruction , mais qui, n'ayant que des
idées fausses et superficielles du christia-
nisme, blasphèment ce qu'ils ignorent.
Il est donc nécessaire aux prêtres, défen-
seurs nés de la religion , d'étudier, d'ap-
profondir et de s'armer, comme dit saint
Paul-, àez amies de la foi pour abattre ces
hauteurs de l'orgueil qui osent s'élever con-
tre la sciencei de Dieu, »
Les sujets de conférences sont en
trois classes, sur la religion , sur les
prophéties et sur la tbéojogie. Le dio-
cèse est partagé en cinquante-trois
conférences distinctes , l'étendue de
( «62 )
plusieurs cantons ayant obligé de les
partager en deux.
Il est assez remarqiiable que M. le
préfet de la Meurthe . voulant dissi-
per entièrement les préventions qui
pourroient subsister encore dans quel-
ques esprits, a adressé , le 7 mars,
aux sous-préfets et aux maires du
département une circulaire sur la te-
nue des conférences ; nous nous fai-
sons unfplaisir de la citer :
« Messieurs, je crois devoir vous infor-
mer que des vues purement évangéliqaes
et le désir d'imprimer aux membres du
clergé une direction de plus en plus con-
forme à leur ministère d'iuslruclion , de
charité , de paix el de tolérance» ont dé-
terminé M. Tévéque-coadjutcur à pres-
crire au clergé du diocèse des conférences
qui auront lien an nombre de sept par
année, savoir, aux mois d'avril , de mai,
juin, juillet, août, septembre et octobre.
Toutes les paroisses du département ont
été distribuées à cet effet en diverses cir-
-conscriptions , comprenant un certain
nombre de communes, dont les desser-
vans se réuniront au jour fixé chez l'un
des ècelésiasti<]nes compris dans chacune
des divisions.
• Les bons effets qui peuvent résulter
d'une mesure inspirée à M. lecoadjuteur
par sa sollicitude évangélique ne vous
échapperont pas; et sMes réunions or-
données provoquoient l'attention publi-
que, vous vous empresseriez d'en donner
l'explication , de manière à ce que cha-
cun en comprenne l'esprit , le but et l'u-
tilité.
■ «Recevez, etc.
» Le préfet de la Meurthe,
ARNAL'LT.»
g[ Cette démarche et ce langage du
préfet méritent d'être connus.
M. Regnault , maire de Poitiers
est mort au mois de janvier dernier!
11 étoit maire depuis août 1830, et
ne s*étoit pas montré bienveillant
pour le clergé. Mous avons parlé quel-
queiois des tiacasseries qu'il avoit
suscitées à M. l'évéque, à difierens
curés et ecclésiastiques? Il .avoit été
en procès avec le curé de Saint -B>
laire, sa paroisse. Il s'étoit montré dur
et violent dans son administratioit
Atteint il y a plus d'un au d'une lu*-
ladie organique , on le vit s'aCbiUir '
successivement. Il iiit obligé de re^
noncer à ses fonctions et de se renCerr
mer chez lui. Le curé de sa pai^î^sese
présenta deux fois pour le yoir.et7ie
fut point reçu. Il pria d'avertir le in^
lade qu'il étoit à ses ordres dès qn'pa
auroit besoin de lui ; mais il pardt
que M. Regnault ignora cea visiter et
ces offres. Cependant le malade di-
périssoit sensiblement, et ijss person-
nes qui s'intéressoient à. lui voyoieat
avec peine qu'on ne laissât pœnt apr
procber de lui les secours de .la/tii^
gion. : . 1
Dans cet état de choses , une- pe)>
sonne bien intentionnée apporta n
malade la médaille si connue et à
i-épandue de la sain: e Vierge*. On avoit
craint qu'il ne la rejetât avec nnépriiï
il dit au contraire qu'il falloitreiptd-
ter tput ce qui tient à la relin^kuif'et
mit la médaille dan^sou- lit,piijf il
pria qu'on le laissât seul. Il pMa en-
viron troisquarts-d*heureà mBâcVùc,
après quoi il témoigna le désir de voir
le cure de la paroisse. Celui-ci s'em-
pressa de venir le visiter, «t comme
il appeloit le malade AT; le mairejUe
me donnez pointée titre, lui ditM.Re-
gnault , je ne suis ici qu'unie dé vos
brebis. Le curé de Saint-Hilaire lui
proposa de s'ouvrir à tel m'élre de la
ville qui lui conviendroit; mais le
maliaide n'en voulut pa» d'autre que
son propre pasteur. Ils eui*e&t.enaeui-
ble plusieurs conférences, à la auiie
desquelles la maladie augmentant,
M. Regnault reçut le. saint viatique
et l'extrême -onction. Ses sentimens
pendant cette cérémonie édi Gèrent
tous ceux qui 1 approcboient. II de-
manda que les curés de la ville assis-
tassent à son administration.
M. Regnault n'avoit point été con-
(a63)
Armé el'désireil Tctre. M. 1 evèque
4e Poitiers <|ui en fut iustruit se prêta
Ifien volontierrt à le- satisfaire.; Ou-
J>liant aussitôt, les sujets, de plainte
qu'il avoit contre celui qui lui avoit
«ause i^ille désagrémens , le prélat
alla voir le malade , le félicita de ses
bonnes dispositions, et lui adressa en-
l|igLie,'en lui administrant le sacre-
iinenc de là confiniiatiou, des paroles
pleine^' dé pieté et de charité. Il lui
Ippliqùk la parabole si touchante des
ÙkTriers'qui ne viennent qu'à la on-
iièinehehre, et qui reçoivent du père
dcTbinille la inéine récompense que
qui àvoieut supporté tout le jour
de la chaleur.
• 'M.'-Hegnault survécut peu à ces
«iele9-dé retigion. Une mort si chré-
tienne a* fait une profonde sensation
à Pokiérë.'Cet exemple de foi donné
i|Mif< un boiiHne qui s'étoit nK>ntré si
«cuvent bo^tile pour la religion, ce
retQitr ai édatant, ces marques de re-
4>fintîi% xèt --emprciBsemeat à s'entou-
«vrdé 'tous les secours spirituels, cette
confiance, .powr : desi ecclésiastiques
«^ulklfLTmt^fca^ésetttant de manières,
.eU>icmtunt^^nnàà et puissante leQoii.
^41 aVï 'paa âé tnoi m irappé du^ài e et
^JaiCJiMilédu derg^ qui, oubliant
4^; itms^M» ifHt|i!ea., étoit. ye^u de si
tWkP^fS^a^Pwit son.n>inistière.à un
i^^epû:|.:^li lui'/a(TQi|^. dqnné.les. plus
Jpndipf^-Sf^n^ i^ec^une.bouté que Tes-
jl^d^rlfijreligioQ pouvoitiseul iu&pi->
j(fr, îjLy>J^.de quoi diissiper bien des
|ii;^iCPStt(ioos , eitde. quoi toXicber des
âmes droits et honnêtes que le nial-
.i^€|i^:{|f^ Vex^p/s a éloignées de la pra-
,t^i||K.^c;.|èurs .devoirs de chrétien^.
0AIIS 1^ dernière quinzaipe d'avril,
dea vols multipliés de vases sacrés ont
eu lieii dKnsle diocèse de Clermont.
A Davayat, des voleui*s se sont intro-
duits dans la sacristie la nuit du 18
Ml 19 avril , et se sont emparés d'un
calice et d'une patène en argent. Ils
«voient voulu emporter un ostensoir
et un reliquaire > mais s'étant aper-
çus que CCS objets u'étoient qu'a-p-
genlei», ils les ont jetés par terve sans
les enrporter. A Ars , deux jours au-
fiaravant , un vol avoit été commi».
l y en a eu un autre à Saint-Remi.
Dans deux églises , on a trouve les
saintes espèces sur l'autel au sur un
prie-dieu On a tenté un vol à Beau-
reg.ird-Yandon y dont .l'jéglise om
isolée au milieu des cbau^ps. On. a
lieu de croire que ,le pays est ex-
ploité par une bande de maliiaiteuiv.
Les curés sont alarmés, él, les maires-
doivent redoubler de^ surveillance.
La Colonne j journal de Topposi-
tion libérale , qui s'imprime à fioiv-
logne-sur-Mer , raconte un trait boi-
norable d'un ecclésiastique fort dis-
tingué de cette ville , qu'elle ne dési-
gne que par son initiale, mais dont
le nom et le mérite sont trop connus
pour que diacuii ne devine pas de
qui il est question. A la fin dSivfii^
M. l'abbé H. gravissoit le mont du
Portel,' lorsqu'il aperçut des mili-
taires qui se battoient au sabre. Il
court à eux , se précipite entre les
combattans et les conjure de cesser
cette lutte, ils résistent d'abord à sa
prière , mais il prend un des ^abrps
par la lame , et leur déclare qu'il ne
•retirera sa main que lorsqu'ib lui au-
ront promis sur l'honneur de. ne
pas se battre^ Il y eut encore ua mo-
ment d'hésitation ; enfin cçtle, cha-
rité:, ce courage toudiont lçsdeti.x
adversaires ^ et ils font la promesse
demandée. Ce zèle ; généreux et ce
succès n'étçuneront aucun de ceux
qui connoissent V^nae d^'M. IL :
i On croira lire les actfts des martyss
des premiers siècles durohristiaoism^,
quand ou verra la reUtion de la mort
de M. JVIiircliand , missionnàii*^ ^ ea
Gochineliine. Les cruautés exevpées-
sur lui rappellent toutr-àrfait les tor-
tures imaginées par de féroces pro-
consuls , sous les pèce et les.Dioclé^
tien. Le pieux uiissionnaire a été en-
fermé p<;rKlanl deux mois clans une
petite caj»e , où il ne pouvoil ni se
tenir debout, ni allonger les jambes.
On lui a arracbé des lambeaux de
chair avec des pinces de fer lougies
au feu. Enfin, on a prolongé son sup-
plice par des raffineniens de barbarie
3ui u appartiennent qu'aux ennemis
e la relimon. C'est le 30 novembre
1836 que M. Marchand a consommé
son sacriGce. Son nom figurera désor-
mais à côté de ceux des généreux
missionnaires qui ont versé leur sang
pour la foi. Les infidèles ont voulu
trouver un autre prétexte à sa con*
damnation , mais tout prouve que
c'est la haine du christianisme qui a
dicté les circonstances affreuses de son
supplice.
POLITIQUE.
Dans FaiTaire dos doux tiiillions de
sopplément de fonds secr els , le cas s'est
troavé embarrassant pour tout leinunde,
et pour ceux qui les ont demandés , et
pour ceux qui les ont volés. Il y avoit là
nu point très-gra\e de responsabilité,
puisqu'il est vrai qu'on se fondoit pour
obtenir cette énorme allocation , sur ce
qu'il y alloit de la vie du chef de l'état.
Une telle raison laisse peu de liberté
aux discussions ; et si quelque chose doit
étonner , c'est qu'un vote de cette nature
ait pQ rencontrer cent douze boules noi-
res, c'est-à-dire cent douze députés qui
n'aient pas craint de prendre sur eux les
conséquences et la responsabilité d'un
pareil relus. Car ici , entre eux et le mi-
nistère, la question étoit de savoir qui se-
roit ou ne seroit pas chargé de cette res-
ponsabilité. Les minbtres disoient à la
chambre : Il nous faut un supplément
extraordinaire de deux millions de fonds
secrets, pour que nous osions entrepren-
dre de mettre la této du roi des Français
à Fabri des dangers et des complots qui la
menacent. Autrement, s'il arrive mal-
heur, cest vous qui en serez cause, et
vous aurez perdu le droit de vous en pren-
dre à nous. Il étoit difficile qu'un tel ar-
( 264 ) '
gnment ne produisît pas son effet; et, eb'
core une fois, si quelque chose snrprendt
c^est que cet effet n'ait pas été prodiÛ
d'une manière plus générale et plus coili»
plèlc. ^lais enfin, par le résultat dn ^'Otè.'
c'est aux ministres que la lesponsabiUlll
des événemcns est restée.
Dès le lendemain, on a po juger coéd-
blen la t&che dont la chambre des dépé
tés s'est déchargée sur eux méritoit, en
en effet , qu'on regardât peu à ce qillen
coùteroit pour n'en être point reipoosa*
blo. Si l'emploi des deux mil lions votés h
veille avoit eu besoin d'être justifié, la fp-
vue de la garde nationale eût suffi poir
montrer combien il faadroit peu de JMV*
nées comme celle-là pour les absorber en
frais de police. Rien ne peut donner H-
(lée d'un tableau de situation plus tririt.
plus chargé de couleurs sombres et de
rapprochrmcns pénibles entre le^ombn-
geuscs précautions dont il est devenu né-
cessaire d'envelopper la royauté de jail-
lel, et celle autre époque où elle circaloit
paisiblement au milieu de lifonle, ap-
puyée sur sa seule popularité. Ceci forme
peut-être le contraste le plas alfiîgetal et
le plus complet qui Se soit jamais vn, et la
plus grande preuve de la capricieoie in-
stabilité des mœurs révololionoMm.
Quand on assiste à de tels changemens ,
à de telles variations de la fiivenr popu-
laire, de quoi peut-Il être permis de dou-
ter en fait de vicissitudes de ce genre? La
seule chose qui puisse consoler, de ces
brusques passages de la bonne à |t mau-
vaise fortune politique, c^est dé songer
qu'il n'y a pas plus loin poar aller de ra-
meur à la haine , que pour rètcùir de la
haine à Famour; et que tel qui t^esl vu
battu par les tempêtes des passions popu-
laires, dans dos jours d'aveuglement et de
caprices, peut être ramené par un autre
caprice des vents, au point où les mêmes
tempêtes Fa voient pris.
s':
é
PARIS» S MAI.
Louis • Philippe a passé hier la revue
de la garde nationale de Barbet cilc la
(265 )
[l^tenlieiie, ainsi qne d'une partie de lagar-
p^nison. Le Carrousel, le quai des Toile-
l^Hës,' la place Inouïs XV, le pont de la
f-diainbre des dépntùs et tont le chemin
^A coodait k Tesplanade des Invalidas,
'iMErceptés de bonne heure, ont cmpé-
*ché le public de jouir du moindre coup
«fsîU Les maisons donnant sur le Car-
' toUmI ont été visitées du haut en bas par
Il poMee, et les locataires n'ont pu sortir
ai renlrei' chez eux pendant tout le temps
qu'ont dnré la revue et ses préparatifs.
Après avoir parcouru toutes les lignes
-atec les ducs de Joinville et d'Aumale,
Loafs-Philippe est allé se mettre, pour le
défilé, an pied- de l'obélisque. Va où na-
ître étoit placé nn triste monument ex-
piatoire, là où, il j a 44 ons, des hordes
réfolatîoi^oaires ont dressé nn échafaud,
el fait tomber la télé du meilleur des
rois.- Auprès de Louis-Philippe étoient,
en calècÂie découverte, la reine Marie-
Amélie, la princesse Adélaïde, la prin-
cesse Clémentine et le duc de Monlpcn-
sfer. Le déâléa été fort brillant, disent les
journaux minîst^Tiels ; nous le voulons
bien, pour peu qu'ils y tiennent, tout en
nous rêservaot de penser que le lieu a
été fort mal choisi, et que des souvenirs
lugubres ont dû pendant une cérémonie
de joie et de cordialité, attrister tous les
cœurs sensibles.
— ^ Le jardin des Tuileries a été fermé
pendant la revue. Les personnes qui ha-
bitent ]e palais Bourbon n'ont pu aller
dans le Jardin qu'après le retour de
lionit'PhilIppe de l'esplanade des Inva-
lide*.
— Un journal dît que dans la rue
Saint-Honoré, au coin de la rue d'Alger,
an garde municipal s'est approché d'un
Jeune homme qui avoîl h la main un
jonc surmonté d'une pomme d*or, et lui
' a demandé à examiner sa canne, qui, du
reste, n'avoit rien de contraire aux lois.
Ce jeune homme ayant fait quelque dif-
ficulté a été arrêté.
— On lit dans les journaux ministé-
riels que le duc d'Orléans a donné
- i5o,ooo fr., destinés h fonder des bour-
ses h l'école de Saint-Cyr, en faveur dos
sons-olfîciers de Tarraée que leurs exa-
mens fcroiont déclarer admissibles 5 cette
école militaire.
— Le duc d'Orléans a encore donné,
disent les mêmes feuilles, à l'occasion do
son mariage, 372,000 fr. qui seront em-
ployés en livrets de caisse d'épargne a\ec
premicTe mise, et distribués h des en fans
d'ouvriers des principales villes, et no-
tamment h ceux qui se seront distingués
dans les écoles qu'ils fréquentent. Le
prince a aussi fait pour 5o,ooofr. de com-
mandes destini'es à procurer du travail
aux ouvriers de Lyon.
— liC comité de l'intérieur du conseil
d'état a commencé dans sa dernière
séance l'examen de la loi sur la propriété
littéraire.
— 1^ Journal de faris prétend que le
gouvernement belge a empêché la pu-
blication de la lettre de M. de Cormenin.
— iM. Deme.tz, conseiller à la cour
royale de Paris, chargé par M. de (îas-
parin d'aller examiner le système péni-
tentiaire aux Etats-Unis, est débarqué à
Portsmoulh. On l'attend incessamment à
Paris.
— M. Taslu vient de partir pour Bar-
celonne avec une mission du gouverne-
ment. 11 est chargé de compulser les ar-
chives descouvensel leurs bibliothèques.
— M. André-Adolphe Challaye vient
d'obtenir son exetfuatur en qualité de con-
sul de France à la résidence d'Odessa.
— On a souscrit à la chambre des dé-
putés pour répandre à cent mille exem-
plaires le dernier discours de M. Guizol.
— Plusieurs manufacturiers du dépar-
tement du Nord viennent d'adresser à la
chambre des députés une pétition. Après
avoir fait un triste tableau de leurs di-
verses industries , les [)étilionnaircs
croient découvrir la cause du mal dans
Taccroissement qu'a pris en France la fa-
brication du sucre de betteraves, parce
que cet accroissement diminuant chaque
jour les relations commerciales avec les
colonies, détruit également les débouchés
qu'ils avoicut pour leurs marchandises.
( 266 )
— M. Félix Bodio, dépDlé de Maine-
el-Loire,' est morl hier, aprt's une longue
maladie de langueur.
— L'Académie des sciences morales
et politiques a nommé M. Mignet son se-
crétaire perpétuel, on remplacement de
M. Charles Comte, décédé.
— la Quotidienne a été condamnée sa-
medi« . par le tribunal de police correc-
tionnelle, à loo fr. d'amende et aux frais
du procès que lui avoit intenté le préfet
de police, pour avoir retardé de 34 heu-
res l'insertion du document oXGciel rela-
tif à la li^te civile de i.oai^Philippe. . .
< — Meunier a été transféra de la pri-
son du Luxembourg h la Conciergerie.
<^mme on lui demandoit, dit la Gazette
deê Trihunaïuc, ce qui s'étoit. passé en lui
au moment de sa condamnation cl au
moment où il apprît la commutation de
sa peine : « Tout le contraire de ce que
, vous croyez, a-t-il répondu. Quand on est
venu me lire ma peine de mort-, j'-allois dî-
ner... eh bien l ça. ne m'a pas empêché de
bien manger et de bien dormir tpute la
nuil^ etpuÎ3le lendemain, quapd on est
venu me dirç que j'élois gracié, cela m'a
fait tant d'effet, que je n'ai pas pu dîner,
et que je n'ai pas dormi de la nuit, m .
— 11 y a. un moi^ la police arrêta, rue
^derOdéoii,'Un nomméChapron. Il avoit
souvent manifesté le projet d'attenter à la
vie du roi des Français, et de voit exécu-
ter une inaehine infernale. Conduit à la
Force et interrogé, on ne tarda pa& à
y^percevoir que Chapron ne jouissoit
point de toutes ses facultés intelleçtuel-
le&. On l'a transféré à Biçêtre pour, y être
traité.
— Mîidanie Honoré, de Mons, qui
avoit épousé en secondes noces M. de Ri-
gny, devenue veuve une seconde fois par
iamort de l'ancien ministre,, va épouser
JVI. le prince de Chimay.
j — r iXes/L à tort que plusieux journa^ux
i>nt annoncé^ que le principal clerc de
M. Deiamaxe, notaire, lui avoit soustrait
&Q,ooo fr. qu'il auroit perdus à Frascati.
M. Delamaze a cessé ses fonctions de no-
taire depuis Tan dernier. Ce vol n'a pas
en lied da<«ttntacei'€hca M. P^tjiieaii^ fM
auccéstenr. ..r 'u
. -t- M. Isidoq^ Geoffroy: jSaint^fliJttf^
meflibre de l'Académib àû$ scifMKMt
commencera un cours de «oologie ck-
main mardi àijdix heures daiialesgAkd^
-d'histoire naturelle. Il trai&crit.çeite fa-
née des mammifères. .
— La police vient de déooavrir aae
bande de. petita voleuxs, oomposée ffime
demi-douzaiqe .d'enfans des. deux seiii^
dont le plus. âgé eompleà p<âneidOj|ii
ans; et qui, depuis ^qulnw joiXi^,^iV«iit
comnais<le5 soqstr actions multiptîéWm
élalagesdcs marchands de : f rail s, ^pMnii
pâtissiers et autiies, dn n^arch^ tde^M^
mes et lieux eirconvpifina. . ;;:;., .;/,ip
— Vendredi, dans la nuit,. uoTfld»
plus de 9po livres de ploinb-^iSté
mis .dans une «naîson en construetioub
de MiroméniL
— Dans lam^menuit«'des-4oairi^tepi5
ont enlevé une lanternent gaz, rue ISe»^
Yivienne. :,
— Ces jours derniers des baVel(ers jpat
retiré /de la Seine, au bas du-qoaf^es
Tuileries, un individu bien mis. Des
blessures profondes,, qu'il avoit ^à la poi-
trine ont fait penser qu'il avpî^éité as-
sassiné, et puis jeté à l'eau.
— Les eaux de la Seine débpcdeot e|^-
core une fois par suite des fontes de:Pei-
ges. On se souvient que l'année der-*
niere, à pareille époque, les eauiL s'é(çv.^-
rent aux échelles des ponts jusqii'^ près
de 7 mètres au-dessus des étiagesy ,,;
— On vient de placer ^drqjtff^t^jgau-
che de la grille des Invalides, sur des 99-
cles en pierre, vingtqua(fe: des magni-
liques pièces de canon de reoijipai^t jirqyç-
nant de la prise d'Alger.
-> On commence à sortir les orangers
pour Içs placer dans les jardins. pubUçs.
— Il y aura exercice aux Sourds-Muets
de Paris, jeudi prochain.
-^. Les grandes eaux de Saint-Gloud
joueront le 14.
— Depuis long-temps les blanchisseu-
ses de la banlieue se plajgnoient de vols
faits che» eux. Un commissaire ^e police
( a67 )
tel IrAiMporté, il y a peu de jours, àVau-
prard , et esl arrivé daïis une maison au
RMment oà une fedame étoit occupée à
déUMiquer plus de cinq, cents pièces de
linge. Plusieurs individus ont élé ar-
Télés.
NOUVELLES DES PBOVINCES.
On écrit de-Valencienncs , le 6 mai ,
gpel€5 pluies qui ont tombé abondam-
flWDt. depuis, quelques jours ont :occa-
■OQDé plus d'un accident dans ces con-
<trfei,-Une digue de la Scarpe s'est rom-
jm prte de Saint-Amand , une partie du
pajfs a été inondée. La ville de Saint-
Anand elle-même en a sonfTert. A Yalen-
dennes les eaux de l-Gscaut se sont ac-
croes d'une manière inaccoutumée. V'i- j
agndation a intercepté le passage dans
placeurs rues. L'eau est montée au ni-
%eaa des arcades du pont des Char-
triers.
— Lesfabricans de Douai restreignent
chaque jour le nombre de leurs ou-
vriers:
'7— Vlniiutriel Cakis «en représente
comme mai^quant du nécessaire le âoyen
de Varméé française, Antoine Dclpuech ,
natif du Gaotal. qui a f&il les guerres de |
Hanovre spps'Mt' de Contades , et qui est
dans 'Isa (^nt dix-septième année.
— tie beau temps, écrit- on de Stras-
bourg, avoit engagé beaucoup de monde
à sortir de la ville le jour de la fête de
Lottia-Pbilippe, et à se porter à la Ho-
bertM pour voir le feu d'art iûce; mais à
Jamilrée il y a eu un tel encombrement de
voitures et de piétons, que plusieurs fem-
mes çl un enfant ont été étouffés ou pré-
cipités dans les fossés.
- ,-7- Dvs troubles ont agité Tours pen-
dant tonte la journée du 4- L'Ascension
étant la fête des couvreurs et de quelques
autres ouvriers , ils se réunirent pour la
célébrer.
. . De longue date, les compagnons des
divers, corps de métiers, dont l'exercice
Mippose .quelques connoissances préala-
bles , refusent le droit de compagnonage
aux boulangers. Aussi , grande querelle
toutes les fois que les boulangers osent
prendre des rubans.
L'an dernier, lorsque les boulangers
voulurent fêter leur patron, il y eut des
rixes, et le maire intervenant, défendît le
|K>rt des emblèmes. Les boulangers cé-
dèrent , tout en se réservant de veiller k
rexécutton de Varrêté municipal.
Les couvreurs et les ouvriers des divers
métiers qui fêtent l'Ascension, ne tenant
compte de l'arrêté du maire, se mirent en
marcbe avec musique et rubans déployés,
pour se rendre à l'église. Une collision
étoit imminente : aussi Pantorité envoya-
t-elte uu détachement d'infanterie pour
arrêter lé cortège, l^es plus âgés cachèrent
leurs rubans, mais les plus jeunes tenant
à les garder, les gendarmes voulurent les
ôter ; ils furent repoussés. Ils parvinrent
néanmoins à s'emparer de quelques mu-
tins. La journée s'écoula &ssez tranquHlé^
ment, mais vers dix heures du soir, une
foule d'ouvrieirs se présentèrent à l'Hôtel-
de-Ville pour obtenir l'élargissement dés
prisonniers. Comme on ne l'accordoit
pas, ils lancèrent des pierres et des jj^lan-
ches contre la troupe; un gendarme él
un lieutenant de lanciers furent atteints.
Alors on commença des charges de cavai-
lerie qui rétablirent bientôt l'ordre. Qna"-
rante personnes ont été arrêtées.
— Le 3o avril et le i^*^ mai, la caisse
d'épargne de Nantes a reçu 3,996 fr. , et
remboursé 190,086 fr. ^
— La frégate la Médée, commandée
par M. Torpin , capitaine de vaisseau,
ayant à son bord M. Jubelin, gouverneur
de la Guadeloupe, est partie de Brest l,e
4 mai.
— M. Durand, consul général de France
en Pologne, arrivé depuis peu de jours h
Montpellier, est décédé le 27 avril.
r— La Garonne, grossie par les pluies
et par la foute des Qeiges, est sortie do
son lit et s'est répandue dans la basse
plaine. Les communications d'Agen avec
Bordeaux ont été interrompues.
( 268 )
KXTKlilEUil.
Les corU-s ont enfla lermiiié dans la
séance du 27 avril la discussion du projet
deconslitulion. Ln conslilntion nouvelle
a 79 articles; celle de iSu ou avoit pies
de 3oo.
— D'après une noavelle télégraphique
insérée aujourd'hui au Moniteur, diibuit
bataillons sont arrivés de Bilbao à Saiiit-
Sébaslien, par mer; trois autres y sont at-
tendus. II y aura quarante-quatre batail-
lons et quatre escadrous. Les christinos
se sont établis dans la vallée de Loyola
après quelques résistances des carlistes
qui forliGcnt toujours Krnani et ses en-
virons. Esparterô est attendu à Saint Sé-
bastien.
— D'après un journal libéral de Bayon-
ne, les carlistes ont 25 bataillons àErnani
et aux environs.
A la séance du 5 , lord Melbonrne
a proposé à la chambre des lords de se
former en comité sur le bill municipal
dlrtande. Le duc de Wellington a de-
mandé le renvoi au 9 juin. Cette motion ,
combattue par le ministre et lord Brou-
gham, a été adoptée par 192 voix con-
tre 11 5.
— Dans le royaume de Hanovre , dix
personnes ont péri au milieu des neiges.
Plusieurs personnes ont également péri
de froid dans le duché de Mecklem-
bourg.
— Le LisbonMail dit que des négocia-
tions sont entamées pour le mariage du
roi don Miguel avec la princesse Philiber-
tine de Savoie.
— On écrit d'Athènes, le 6 avril, que
des rixes sanglantes ont eu lieu à Tocca-
sion de l'élection du bourguemestre de
cette ville. Gomme la loi ne permet pas,
en cas d'élection, l'intervention de la force
armée, la police et la gendarmerie ont dû
rester impassibles devant ces désordres.
— On parle à Athènes d'an prochain
eh angcment de ministère.
— Les troubles de Pâtras paroisi
apaisés.
— Il paroit certain, d'après les iol
mations les plus récentes, que la citel
commerciale se prolonge aux Etats-Uo»
CHAMBRE DES PAIRS.
(Présidence de M. Pasqnier.)
Séance d» 6 mai,
La séance est ouverte h deux heoreini
quart. Le président nomme les eOnmiHt'
sions qui auront'^ examiner les projeisffc'
loi relatifs, Tun à ravancement dans F»
mée navale, l'antre à rouveilure tf«icié*
dit exlraoïdiiiaire pour l'ioscriptioO' ■
grand-livre des pensions mill lai reseaiSd;.
AI. le marquis deLaplace fait an rapport
sur quelques pétitions, et obtient qa'ellci
soient reiivovées , les unes à la commis-
sion chargée de l'examen du projet sir
les faillites et banqueroutes , cC les anlrcB
au comité qui examine en ce moment b
loi sur la garde nationale de Paris, toléil
y a plusieurs mois par la chambre des dé-
putés.
M. DE M03iTALEMBEBTprecd/tparo/e.
Je voudrois. dit-il , savoir de M. le prési-
dent si le projet relatif ù l'Archevêché doit
être bientôt mis à l'ordre do jour. La com-
mission chargée d'examiner ce projet «
été nommée le m avril. J'ignore si soo
rapport est prêt ; mais ce matin , en pas-
sant devant l'Archevêché» j'ai va avec
étoniiement que le terrain que 1*00 pio*
pose de céder à la ville de Paris est 6x]ï
planté d'arbres . et je me sais demandé û
la loi avoit déjà été votée dans cellediam'
brc, ou bien si l'on tient assea.pea à son
vote pour regarder la loi comme d^
adoptée. Celte loi est pourtant impor-
tante ; je me propose de prendre hpàrolo
dans la discussion , et je désîre savoir si
elle doit être mise à l'ordre do jour d'une
de nos pmchaines séances.
M. LE k^RÉsiDENT. La commissiOA chtf-
gée d'e&aminer le projet de loi i^est déjà
réonie plusieurs fois. Qoand le rapp<Mrt
sera prêt, il en sera donné lecture à 1*
chambre, qui pourra alors ûxer le jour de
la discussion.
M . LAC A V E - L APL AG N E , m io ÎStrC dC»
finances. Sans vouloir préjuger en ricnl»
I discussion , je crois devoir faire rcmiT'
( 269 )
ftei à M, de MonUlembert .qiic le gon- |
Nnemcnt est le mailrc (tes terrains sur i
nqucis floit situé lancien ArcliCvActif , |
illl « pu y Taire des planlalioas sanf^ vIo- ,
kr lucane loi. j
L^irdre <Ia jour appelle la discussion ;
daprojet du loi relalifà la urOutioii d'un \
Jmdi cxtraordinairi' fwur les travaux im- ,
Ka. I
M. de Moragiics appuie le projd, <]i)'il :
ronsiiltie coii<ine devant donner une -
puide iinpiibion ï tous les travaux i>li-
s, el amener la création de nombicusi'S
nés de commiinicalioiis. M. Duliou- ,
btge reproche h lu loi de tenir indtllni- i
iciit le grand-livre ouTprl, et voudroit ;
n'on se conlciiim de voler ihaquc annfc
es loi» spt'ciales pour resOciUion des Ira-
un. dont le iiewin se fcroiL gcnlir. A]>i'ès
ivolr encore culemlu quelques-uns de ses
nembret, la ebambre ailopte siiccest.Tu-
neiA les arliclcs. LescfUiiu sur t'cusemblc
ipogr résultat l'adoption ptr 81 boules
:)Unches contre 6 boules noires.
S4a»ce da 8 mm'.
SI, dcDreoi-Bréié demande la parole
sur le proct»- verbal. L'orateur n^retle
de ne s'être pas iiouvé samedi bi lasfance
lonqneM. de Monlalemberl a demanda
Ici inulifs<in), depuis un mois, ont etiip^
cbë la comniiSftiOB (bargre du l'examen
(la firojcl de loi qui conei'de à la ville
l'aocien emplacement de rArelievCchil' de
tiiretoii rapporl;cDn:imclui.M.del>reux-
Br.'ié se seroil élevû contre les relards cl
celte inQuence orculte qui :ijoume peut-
Ctre îndflinîmenl la discussion de lois
prfjentftc8.«Voascroireifiicilenicnt. dit
Conteur, que mes observations, loin de
Kmoignerdemonassenliinentpour laloi
eni|Qeilîon, reposenlau conlraircsur l'es-
poir qno la chainltre la tijelcra, ou au
nmins ne l'adoptera qu'avec de grandes
QodiGcations.
• Je n'ai peint ï m'cxpli(|uer, dans ce
iBOmenL sur ce projet; mais je ne crain-
<lni pas d'aflirmcr que, si la cliatnbi e des
dffntCs qui Ta vote sans discussion , l'a-
*ail plus sérieusement examiné , clic
n'ancoil admis ni l'esprit, ni lu forme qui
. «nt prisid6 U sa rOdacliati. La cbambre
i "tn», lorsque la commission lui aura Tait
■ Un rap[)orl, que la question qui lui sjra
nniniïe est triisdéiicalc, tt i'"''i ■
I tumen opprorondi. •
M. de Dreu\-Bré(é rappelle que W. La-
cave Laplagiie a ripondu ï M. de Monta-
Icrobert, i|ne la lui ailoptfe ou non. cela '
n'empfcboil pas l'i'tat de faire sur le ter-
rain de l'ArcheiCclii' ce qu'il jugeoit con-
venable, et dit : • Le terrain apparlicnl il
à l'état? C'est la quolion qui n'est pas ré*
soluc. et que la clianibrc aura à exami-
ner: et M, le minisli-e qui, cerlainemeut,
messieurs, n'a pas voulu tous tromper,
vous a induits en erreur en tous assurant
que les plan talions don ton s'occupeenc«
moment sur la place de l'ancien Arche-
vêché él-iient faites par le domaine. Son,
messieurs, ce n'est pas le domaine quï
fait exécuter ces travanx, c'est la ville de
Paris qui exerce di^s aujourd'hui un droit
de propriété qui ne sauroit loi appartenir
que dans le cas où vous edopteriex le pro-
jet présenté.
• Je me suis enquis des faits, jccertiGe
qu'ils sont exacts et qu'ils ne peuvent £ir«
démentis.
• Ainsi, messieurs, il résulte des obser-
vations que je viens d'avoir l'honneur de
vous ioumettre et des faits que je vous
signale, qu'on met à eiéculîon une loi
qui n'areçn ni votre sanction, ni celle de
'est 1^, sans coutredit. l'en des plus
grands scandales qui se peuvent pro-
' ' ; c'est la plus grande infraction
rtgles constitutionnelles, c'est le
renversement du gouvernement repr6-
sentalif.
• T.a chambre tonte cntitrene peut s'em-
lêrher de protester contre un semblable
béni de justice; elle le doit dans l'intérU
des institutions, dans l'intéiél de sa di-
gnité; car s'il éloit reconnu que le vote
de la cbamlire élcclive suflit pour rendre
les lo'S exécutoires, nous n'aurions pas &
délibérer. (Marques d'adhésion sur plu-
sieurs bancs.)
'ai voulu que celle protestation fflt
consignée an [irocts-verbal ■
M.deMonlalJvetrépondi M. de Dreux-
Brfié que si la rhambre des pairs n'ad-
opte pas le projet, les plaiilatîons faites
par la ville de Paris seicnl comme non
avenues et pourront être détruites ï se»
frais.
M. nK ncM "-i.nr/K. Iln'^' a pas moins
une hanlc inconvciKiUcc b la ville de Pa- .
! ris, à fuiie des travaux sur un terrain
( «70 )
dont elle n'est pas encore propriétaire.
M. De MONTALivET. Je croîs qu'il ne
fan t pas élever une discassion incidente
snr la propriété qui sera traitée lors de la
discussion. .
ih. DE TASCRERr Ce seul désir de ne
pas engager nne discussion sur la ques-
tion de propriété, m'a empêché de pren-
dre samedi la parole. Mais puisque l'oc-
casion se présente de nouveau» je dirai
que M. de Montalemberl a eu parfaite-
ment raison de faire son observation, et
que la réponse du ministre des finances a
été prématurée. *
La chambre adopte le proci'^Si-verbal.
M. Mole présente le projet de loi relalif à
la dot de la reine des Bel;jes, et M. Bar-
the cekii sur les justices de^paîx. Le mi-
nistre de la guerre présente aussi la loi
qui attribue aux maréchaux- des- logis et
aux brigadiers de gendarmerie dans di-
vers départemens de l'Ouest, les foncr
tions de police judiciaire.
. La chambre adopte suocessivement di-
vers projets ouvrant des crédits pour des
routes royales; Elle vcte aussi aô articles
du projet sur les faillites et banque-
routes.
CHAMBRE DES DÉPUÏÉS.
(Présidence de M. Dupin.)
Séance du 6 mat.
A une heure le président monte au fau-
teuil. L'ordre du jour est la suite de la
discussion sur les fonds secrets. M. (iar-
nier-Pagës a la parole. Comme M.Guizpt,
l'orateur pense qu'il fauL que toutes les
opinions se manifestent dans la chambre.
Divers orateurs, ajocte-t-il. sont venus
successivement dire à cette tribune ce
qu'ils vouloient faire, et MM. Mauguin et
Barrot, en déclarant que c'étoil U na-
tion entière qui dcvoit avoir part aux
fonctions politiques . ont proclamé un
grand principe. L'orateur n'appiouve
point l'opinion manifestée par M. Barrot
sur les hommes qui sont en exil et dans les
prisons ; ce ne sont pas eux qui ont de-
-mandé le partage des biens; ceux-là qui
l'ont proclamé comme nécessaire écrivent
xnuintenant dans les journaux du gouver-
nement. ( Uire à gauche. ) L'orateur n'ap-
prouve pas non plus les éloges que ce dé-
puté a donnés au cabinet du 2!s février.
M. Gafnicr-Pag&s eimiin^nt U oond
politique, les actes et les discours
M. Gnizot/se montre perso^dê qae
homme d'état n'est ni infleiible, ni fi
il cite entre autres faits r«dhésiôn
avoit donnée autrefois «ai principes
Cavaîgnac , et ces liaisofis politiques
cet exilé.
Après avoir mis M.Gnîzot pliudeoTS fi
en contradiction avec lui - même , jdapL^
seulement la révolution, l'orateurifatlaciie'
maintenant à établir que ce qu'il'
le pays légal, ne veut ni de l'hé
choses , quant aux apanages, ni dé rtèl4^iAl
dite des hommes, quant à lai pairie. ÀJ»
regretté tous les sacrifices faits depob's^-
ans. il demande à quoi ils 09 1 servi; cm M^
est revenu , dit-il , à ne saToir U ^lê 4,
le domicile qu'on habite ne sera jifdl.À
site le lendemain ; et la presse n'éat,ipbi
sédée que par un petit nombre dbai^ai
à cause des entraves du fisc dont on h
entourée. Revenant à la pairie, M. Gamier
Pages cherche ce qu'elle fait â&pm pis-
sieurs années , et quels sont les services
qu'elle rend. Elle formule des arrêts et
non des lois qu'elle n'a pas le tempe dVui-.
miner^
Voix du centre : À l'ordre / . .
Une voix: La chambre' des. ]pa\fi,vik
plus vite que nous ; on ne loi fui ptspçx-,
dre son temps comme à nous.
M. GABNIER-PAGÈ8. Je n'ai lii ne pini ■
avoir Tintention de blesser un corps poli> .
tique; c'est dans l'intérêt de sa dignitô
que je parle. (On rît.)
M. Garnier-Pagès croîf que, si la chamr
brc des pairs n'avoit fait qne des lofs^ elle
auroit plus gagné en considération.
Un membre : Elle n'a pas été M^fia .sou-
vent corps judiciaire; cest à la cbanabrê
des pairs qu'on devoit déférer faflliire de
Strasbourg.
M. cAKMER.pAGÈs. Qoant i l,a.€h9m-
bre des députés. . . (I\ires etmurmares.) Eb!
mon Dieu, messieurs, je ne veux pas vous
blesser; en vérité, il faut qoe/voos ayez
vis-à-vis de moi une susceptibilité toul^
particulière. Eh bien ! quanta la chambre
des députés, il n'est pas d'orateur qni,
dans des questions politiques». ne vienne
vous dire : Vous avez perdu vbtro éner-
gie, vous êtes mous, vous êtes incertains,
vous n'avez pas de volonté; les fractions
de cette assemblée sont tellement éparpil-
lées qu'il n'y a pas de chambre ; vous né
( 87» )
Séance du 8 nuiù
■M. Calmon onvrc la séance à une
heure. Le ministre da commerce présente
six projets de loi relatifs h l'établissement
de chemins de fer, de Paris à la frontière
de Belgiqne. de Paris à Rouen, de Paris à
Orléans par Elampes. avec embranche-
mentsurCorbeil , de Lyon àMarseille, etc.
Le ministre de la guerre présente un pro-
jet portant demande d*un crédit extraor-
dinaire de i4.65o,ooo fr. pour l'occupa-
tion d'Afriijue ; d'après ce projet , l'occu-
pation seroil restreinte à divers points de
la côte. M. Dumon dépose sur le bureau
le rapport sur les sucres.
La chambre entame la discussion du
projet de loi sur le seL
Non<i avons sous les yeux une petite
brochure intitulée : Notice sur C/éssocia-
iion générale retigieuie et ecctéiiasiique de
prévoyance et de bonnes œuvres , qui nous
apprend que cette institution vient d'être
déiinilivement et régulièrement organi-
sée. Jusqu'à es jour, il n'y avoiteu que
des travaux préparatoires ; aujourd'hui ,
la nouvelle instruction qui "vient de pa-
roitre nous fait connottreses administra-
teurs , ses fondateurs et coopérateurs ,
avec les noms des dix prélats qui la pro-,
tégent particu lier emen t.
Aous no os empressons d'en instruire nos
lices , ccDi-ci ne se laisseront pas .nli- ,g^,g„^ ,g„ .j,^ ,i^p„, ^
loeiDes correctionnelles de la ..... . *,
! pas long-temps ce que vous avez
Mer. On vous dit tout eela, et je le
ponrvrai. (Hilarité.)
nt an ministère, l'orateur le trouve
jà'on ne peut pas le définir; ce minis-
'ifit M. Gtrnier-Pagès, est sans signi-
, il n'est fort que de sa foiblesse ;
SI pea de chose que peutêlrc il n'est
(Brait au centre. On rit aux extré-
ilv. Tlriers passe en revue les discours
if ont été prononcés par MM. Guî^^ot,
*■ Inet Barrot.Cestleprcmior deces
rs' qui foccupe davantage, parce
p été le chef du cabinet qui a rem-
if^ le ministère du aa février, dont
^rfaiersavôitla direction. «Suivant moi,
L-il« la politique du 6 septembre n'a été
iayééqu*ùdemi ; cependant, je puis déjà
ii|Meer qu'elle s'est trompée , et (|ue si
poUlîqué dn aa février a excité des in-
liéliides dans le pays, elle en a excité elle
ttêu • (Agitation au centre.)
M. Thiien attaque maintenant les lois
e disjonction et de non -révélation pré-
sntées par le ministère do M, Giiizot. La
>remièrc loi paroit ridicule ; il anroil
i//fi pour être conséquent renvo} er tout
ï monde devant un conseil de g erre.
^naniU W\oï de uonrévélalion, elle lui
emble inutile ; jamai^elle ne fera décou*
rir d'atroces moooroafneA. parce que.ccs
ommes n'ont pas de nombreux compli-
eç. parce que. s'ils ont un ou deux com-
celtc notice , dont la lecture leur fera ap-
niuer par les peines
oi, L*ex - ministre reproche ensuite a» , . , ...
Iproier cabinet d'avoir voulu être exclu- P'^^'^'^'* les avantages spirituels et tempo-
âf , d'avoir cherché à faire des deslitu- rels qui doivent résulter de Vassociation,
ions, pour confier l'administration à des Nous ne pouvons mieux faire, pour en
)ersonnes pensant comme lui. iVl. Thiers donner une idée exacte et complète, que
cTOÎtqnseemoyenéloitmauvaîs,quelui dinsérer une adresse au clergé et aux
Bvoit suivi une ligne plus profitable au catholiques de France , par laquelle
f^nveroement actuel, en n excluant pas , association informe le public religieux
desbwumcsqmnepensoientpastout-à- organisation définitive et régu-
fait oomine lui, mais dont il avoil appré- "^7 '^" ".*>,; «^ " b
dé ks lumières. **^*''^ ' ^" indiquant en peu de mots son
La chambre adopte TarL i" du projet. *^"'' ^^ ^^ï^^^ «^ 1^« ^^^s religieuses
qui ouvré au ministre de rinlérieur un et financières de ses opérations.
«ÎMit de a millions , pour complément ' " '
ilei^ dépenses secrètes de l'exercice 1837.
LarL 9 est aussi voté. Le scrutin sur Ten-
mble de la loi a pour résultai l'adoption
Mr aSo AK)nles blanches contre 1 1 1« bou-
trs noires. .
( Foir aux Annonces. ]
j^ (J«^t, 2lirien Ce €lerr.
PARIS. — IMPRIMERIE n'AD. LK CLP.RE ET C*»
Qii:ii i\cA Aiigiiëtiiis, '(a.
( »7a )
BOURSE DE PARIS I)U 8 MA|.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 107 fr. 46 c.
QUATRE^ p. 0/0, j. de mars. 08 fr. 70 c.
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Quatre canaux. Il85fr. 00 c.
Caisse liypolliccairc. 802 fr. 50 c.
Renie de Na|;l«*s. Î'O fr. 50r.
ASSOCIATION GENERALE
ECCLÉSIASTIQUE ET RELIGIEUSE ,
DE PRÉVOYANCE ET DE BO^^£S OEU\R£S,
FONDÉB SODS LES AUSPICES ET lA HADTB
PROTECTION DB DIK PRÉLATS.
Adresse au des g>* et aux catholiques
de Fraucc.
Cbaqnc époque de TEglise a ses insli-
tulions propres, analogues h son esprit,
à ses mœurs , à ses ressources , à ses be-
soins. A la fin du dernier siècle . noire
belle France se trou voit couverte de tem-
ples , d*hospices, de monastères , et de
toutes sortes de monumens élevés à )a
gloire de la religion , ou d'asiles érigés
pour toutes les infirmités et tous les be-
soins de l'humanilé, par la piété des
fidèles , et surtout des grands et des ri-
ches de ce monde. Le fléau dévasta-
teur de l'impiété , attiré par nos infidé-
lités , a tout détruit.
Aujourd'hui , les besoins de la religion,
réparatrice de tous les n)aux , consola-
trice de toutes les affliclions , sont im-
menses , ses ressources presque nulles, et
elle n*a rien h attendre des grands , des
riches et des puissans du siècle; il faut
donc qu'elle cherche cl trouve par le gé-
nie créateur de la charité qui lui est pro-
pre, les moyens de pourvoir à tout, le
moyen même de multiplier le denier de
la veuve, pour soulager d'abord les mi-
sères les [)lus pressantes, et ensuite fon-
der et accroître insensiblement les insti-
tutions nécessaires pour la nouvelle épo*
({ue qui commence pour TEglise catho-
lique.
Tel est le but que se propose Tassocia-
lion rcligicnse do pré\oyaiice et de bon-
nes œuvres, dclinilivemeiit organisée
avec le conconr5et sous ta haute protec-
tion d'un grand nombre d'évéqucs et
d'ecclésiastiques recommandablcs pi
leur science ,. leur zèle et leurs vertus.
L association générale forme plusiem
associations spéciales, diverses compt
gnies par rang d âge, et différentes coiti'
binaisons; de sorte que chacun peut j
choisir le mode de placement le plus
avanlageux^et le plus convenable, selon
son âge et sa position ; ensuite le moyen
le plus sûr et le plus facile de transmis-
sionde sa rente ou de ses fonds après son
décès, en faveur de parens, d*amisoade
serviteurs dont on désire améliorer le
sort et récompenser les services , ou tfip.
plicatîon en faveur de quelque établiiBe- ,
ment religieux pour obtenir desmésaes
et des prières perpétuelles ou leroporv-
res pour le repos de son ame.
Ainsi tous les membres du clergé et
tons les fidèles trouveront dans VAitoM-
tion des avantages immenses et innom-
brables.
1* Les moyens d'améliorer leur sort,
de pourvoir aux besoins et à la tranquil-
lité du soir de la vie, de l'âge des infirmi-
tés et du repos.
2" Les moyens de suivre leur àttniil
pour l'exercice de la charité et toutes
Sortes de bonnes œuvres.
3" Enfin , le moyen de mettre à Tabri
tontes les petites économies, de les faire
fructifier au centuple pour la vie présente
et pour la vie future , etc., ainsi qu'il est
clairement expliqué dans la notice.
Celle association, favorisée par plu-
sieurs des principaux membres du clei^
de France, et dont les statuts ont été soa
mis à d'habiles jurisconsultes, offre le!
garanties désirables, tant morales que- fi-
nancières , dont, on peut voir égaiemeni
le développement dans la notice qui se
distribue gratuitement à tous Icsévéchês
et au bureau central de l'administration,
place de la Bourse, n" 3i, à Paris.
La notice nomme vingt deux grands-
vicaires, chanoines, curés, supérieurs ou
directeurs de séminaires, qui ont bien
voulu prendre le litre de/ondateui-s et de
coopérateurs de l'association. On y trouve
les noms les pins honorables et les plus
propres à inspirer lu confiance. Sept lal*
ques sont aussi sur celte liste ; nous ne
nommerons que M. Blanc, directeur de
l'association, et M. Guillemele&u, ancien
avocat-général à Poitiers, à qui on donne
le litre de commissaire du cleigé.
•▲m D£ L4 BELIGION
aïoii les Hardi, Jeudi
^'t •
l'On peots'abonnerdcs
jp^el 1 5 de chaq«e mois.
N^ 2809.
JEUDI il MAI 1837.
PRIX DE l/ABOfK?EEMEKT.
I fr. c.
i an ..... . 56
G mois ; .... 19
5 mois ....<• ]o
1 mois 3 5o
SUR
Vu JOURNAL DE PHRÉNOLOGIE.
• Il pai'oît depuis le commencement
i'^vrll un journal intitulé : La Phré-
i^Uoffie, ou Journal des applications de
^ph^-siologie animale à la physiologie
wciâlc , par VohservaXion exacte. Le
îouriial paroit trois fois par mois en
taUEie demi-feuille iu-4". Les rédacteurs
sont MM. Place , Bérigny et Florens.
M. Broussais , père , président de la
société phrénologiquc , est un des
collaborateurs, ainsi que d'autres
médecins, MM. Bouillaud, Broussais
fils, Fossatî, Leroi... Le n° 2 de
ce journal contient un article de
M. Broussais père, sur l'application
de la phrénologie A l'éducation de
rhoinme. Tout cet article (end à
établir que c'est  la phrénologie à
diriger Téducation de riiommc.
L'auteur énonce d'abord trois
grands faits, aussi importaiis qu'm-
conjteslables j 1* qu'il y a trois ordres
de lacultés dans la tête humaine; les
instincts, les sentimenset les facultés
de l'intelligence ; 2" que ces arois
ordres de facultés sont affectas à trois
régions distinctes de .Tencrphale , organes ^ acti^rité produisant ^ ainsi que
l'auteur est cellf-ci , que tout le pro^
ùleme de r éducation se réduit à hdier le
moment oii les plus hautes facultés de
r intelligence deviendront , ■ s'il est pos-
sible, les besoins prédôminanset les di-
revteurs suprêmes de la conduite de
f homme social. Or, c'est la phrénolo-
gie qui résoudra ce système. L'au-
teur ne dit pas le mot ni des principes
dg morale, ni des principes et des
sentimens de religion ; on peut se
passer de tout cela avec la phréno-
logie.
Dans un autre article du même
journal , M. A. Bérigny se fait cette
question : La société est-elle le résultat
ei l'expression de la ph ysiologie ? La
réponse à cette question tend encore
a inculquer le matérialisme : Les his^
toriens , le f philosophes et surtout les
moralistes ne det^roicnt pas ignorer que
les principes qui goui^eruent le monde
sont la conséquence rigoureuse et nê^
cessaire des lois naturelles qui mettent en
action V organisation humaine ^ ce qui
signijie que la société est le résultat et la
eombinaison des manifestations phjfsi^
ques et morales de r individu j lesquelles
manifestations appartiennent ellex-:
marnes à f activité physiologique des
S'* que ces régions de l'encéphale for-
ment .trois masses qu'il est facile de
distinguer et de comparer entre elles
pendant tout le cours de la vie de
Vhomuic. Tous remarquerez aisé-
Vient que dans ces grands faits si im
nous venons de le dire ^ des effets maté-
riels et des effets immatériels. Si ce n'est
pas là du matérialisme, il n'y en au-
roit point. Plus bas , l'auteur dit : H
faut conci voir que ce ncsl pas seulement
avec le secours de la mctaphjyique ou
fuians et si incontestables que pio- ■ de la psychologie exclusive , autrement
l|aine M. Broussais , il n'y a guère dit avec des abstractions , qui! est pos-
fue du matériel ; il n'y a non plus sible d améliorer Vai^enir des sociétés,
que cela dans les développe mens et II faut modifier V instruHiàiH ; la ma'*
les conséquences ; et la conclusion de ; chine , autant que nous en sommes les
Tome XCllL L Ami de la Religion, ' \% ^
>■ 'i-'s'^
(S
mtiilrfs , pour espérer un meilhur pro^
. Tout .ccl9 iest assex clair ; on vtni
opérer sur rinstrumeat , sur la ma-
ehiné , on rejette les abstractions ,
eoniiiie si la phrénologic elle-inêine
n'ëtoit pas \\vïQ.abstracnon^ on exalte
riinportapce <le la phrënologie ; cest
êUe qui assure la perfe-ctibilitè de la
iiuilisation , elle seule nous fera arrii^r
ait progrès. Nous lui demanderons des
éonseils lorsque nous voudrons éclairer
quelques points d éducation , de phjrsio»
hgie sociale^ de religion^ de morale,
de littérature ]f de sciences et d^arts.
C/tM, la première fois que le mot de
rtlision se trouve dans ce numëiti du
journal , et vous allez voir tout à
rhcure quelles hiniièies la phréno-
logiepeut fournira cet égard. En at*
tendant , on vous apprend que c'est
à laphrënologie à nous ec/ainersurla
religion. '
Le docteur Imbert , chirurgien en
ehèf de rfaospicé de la Giarité de
Lyon , et , dit-on , savant phrénolo-
giste, fait un cours de médecine lë^
gale, dans lequel il applique la phrë-
tiologie à cette branche de la science
médicale. Il montre la nécessité d'é-
tudier l'homme et l'humanité. Selon
lui, tous les phénomènes de V économie
M rapportent , en dernière analyse , au
sYÉtèmt nerveux , qui se partage en
èeryeau et moelle épinière. Les fonctions
iâ la moelU sont organiques et motri-
itpes; celles de t encéphale produisent
iêjt instincts , les sentimens et fintelli'
fêrtee. Ainsi on nous dit clairement
qtie tes fonctions du centau produisent
finiètligence ; c^est du matérialisme
bien caractérisé.
Toici comment M. Imbert a envi-
s^é l'histoire du développement de
jriitimanilé { Première enfance^ don^
'résitiiafd'àngftnhationiepaga'
74 ) >
nismepar factii'iié at'eugledes iniliMto
et penchons j deuxième enjàtice^pradjiip^
sent le christianisme par taciù^iit.sifl^,
ciaie des facultés momies^ troisième^ih-
jance^ celle de puberté ou de phiiote* l
\phisme, correspondant à tactiêHiédêi
Ijucul/és intellectuelles. Voilà donc k
■ dernier mot de la phrénologie; le
' christianisme est le résultat d'un élat
d'enfance , il est la transition da |m«
ganisme au philosophisme. Cest
. ainsi que la phrénologie nous ieiain
sur la religion ; elle ne la regarde
que comme un système bon poér
X enfance. Et le rédactenr du jcnimil
félicite bien sincèrement le docteur
Imbert ; il lui semble qu*on ne pem^
pas mieux comprendre la mission de fa
science phrénologique.
Nous croyons comprfndre ausû
I cette mission; elle a pour but de uiet-
I tre le inatë.rialisme en hoiiiutu', dé
, ravaler le chrîstiahisnie coinitië uo
système qui ne convient qu'à ^en-
fance de l'homme 9 qjui nei^vroî^.BQ^
tisfaire la raison développée; taojjtf..
que la phrénologie eàt destinée, â
remplacer tous les systènies enfim »
et à conduire l'âge mûr de Thu*
inanité au sommet de Ui çîyitis^-
tîoh. Ces fastueuses promenés peu-
vent aller de pair avec cdléè qiie
faisoient naguère les sainUfeiimàniens»
dont au reste le joumatiste phrého-
logue parle avec estime» et dont il
invoque Tautorité. Yoili pourtant
les rêves dont se bercent dès hommes
qui passent pour habiles et instruits
sur tl'autres points ! Plutôt queM'ad-
mettre une religion qui blesse letir
orgueil , ils s'égarent dans le Taste
champ des conjectures et des illii*
sions. Ils rejettent fièrement ce qn'onft
cru Descartes, Newton , Leibnitx èi:
d'autres grands philosophes qui ap-
paremment n'étoient (ifts en enfonce).
î
Tant d'orgueil n'cKt-il pa* nu peu li-
tihléf et ne croiroît-on pu voir dei
pygni^ea qui ioRuttetità des géans?
n eit donc écrit que l'iucrédiitité
( >75 )
ine celui de Dupuis et comme d'au-
tres théories iiierveilleuseit, improvi-
sées luccessiTem eut depuis quarante
ans, et qui sont descendues avè^
jamais ses ailaquai et ses ( leurs auteuradans le fleiivederoublî.
I, Ad'anciennes tcntatÏTeselle T^ag^^çi^-»
caUtnccéder incessain m ent de i
«llci. GomhieD n'a-t-etle pasfàitd'ef-
iirtidcpuis la fin du dernier siècle?
£Ik «appelé à son secours toutes les
■dcDces et tous les systèmes. Elle a
Hflttérenversei'lecliristianîsmeavec
de* calculs astrobo iniques , avec des
irètét d'antiquité , avec des théories
nikapïiysiques , avec des zodiaques ,
JtKc les failles indiennes , avec les
dJeouTertes ou les conjectures de la
géologie, avec des catéchisme* de
norale, avec des histoires rédigées
avec plus ou moins d'adresse et de
IMriMie. DupUis , Cabanis , Volney,
JVa^eOn, Shint-Lambert, Dulaure ,
el'd'aQttCs plus obscurs et plus ou-
bUéa encove,ont travaillé de leur
ffueâz il (l&raiile là religion. D'au-
trâ , oui se croyoîent plus modérés,
vouloieat Mulemcnt apprendre à s'en
pMMT. .!« Gloè* et les saintHimo-
aStlA t daaa les demiei's temps , se
stfllt ^niséa à crier que le chrislia-
niiue ^loit itiort , et ils crioient en-
cott qusuid la tonibe s'est ouverte
pour eux-mêmes. Tant de systèmes,
dont le temps a si bien montré la va-
oité , tant d'efforts impuissans , tant
da'prAentions orgueilleuses botiteu-
■OBcnt dé(ues n'ont donc point eor-
ligl d'Apinifttres disciples? C'est à la
pj^T^aolÔgie ifn'îls ont recout« aa-
jMrd*hiii. Il* veulent faire une
■dcDce avec leurs conjectures , as-
aeoir une mOrale sur celte base fra-
^Ic, et apprendre ainsi à se passer
d» religion. Pauvres gens ! ils mour-
ront i U peine , et dans peu leur
■yittiiie Hra un ol^et de ricée, coin-
NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
ptaiti. — M. l'abbé Baragi, mis-
sionnaire aux Etats-Unis, est arrivé
ces joiii-s-ci à Paris, de Rome et de
Vienne. Il se félicite de l'accueil bien-
veillant qu'il areçu partout. ABome,
le Saint-Père lui a témoigné beau-
coup de bonté, et M. le cardinal pr^
fet de la Propagande'lui a accordé
tout ce qu'il pou voit souhaiter.
M. Baraga ne s'est arrêté qu'un in-
stant dans sa famille, en Illyrie, et il
a excité un vif intérêt dans ce pays.
A Vienne, l'empereur, rimpëratricc,
le prince de Mettemich, larchévé-
que, l'ont comblé de marqués de
bienveillance. Le zèle d'un apAtre
qui s'arrache à son pays, à sa fa-
mille, A ses habitudes , à ses ai-
ses , pour aller évangéliser des sau-
vages à plus de 2,000 lieues|, iât,
en effet, une chose admirable, et il
n'est pas étonnant que les aniés pieu-
ses s'intéressent i une si belle ihî»-
sion. M; l'abbé Biraga a recueilli
des dons pour sa pauvre église; iln'à
rien demandé, mais on lui a offert
des vases sacrés, des omemens' et au-
tres, objets ponr la décoration de l'é-
glise. Il emmène avec lui iin peintre,
et troisdignes ecclésiastiques lui ont
protnis de le suivre dans quelque
temps.M. Baraga a reçu aussi Un boti
nccueil k Munich. Son voyage sera
cet-tainemerit utile aux [missions. '
Nous lui avons communiqué là
lettre que M. l'évêque du Détrait
nous a fait l'honoeur de nous écrire
pour l'avertir de sa prochaine arri-
vée. Mais M. Baraga ne croit pas de-
voir l'attendre. Il a.terminé l'impres-
sion de set brres en langue sauvage^
il ^oit prtmtiir à son tronpaaude
i-evtfnlr âu»^»wMf'A'4«u.^!«^^>^
nir parole. Ces pauvres chrétiens
Ti*ont point de prêtre en attendant.
M. Baraga est pressé de les rejoindre.
Que feroit-il à Paris en attendant son
évéque? Il espère même le retrou-
ver encore au Détroit ; car le prélat a
voulu plusieurs fois partir pour l'Eu-
rope, et a été retenu par divers, ob-
stacles. Il seroit ])Ossible qu'il n'eût
pas pu partir à la fin d'avril, comme
il se le proposoil. Par ces motifs,
M. l'abbé Baraga s'est décidé à aller
s'embarquer au Havre, pour New-
Yorck. Il laissera une lettre pour son
évéque, où. il lui rendra compte de
ice qu'il a fait pendant son voyage, et
lui exposera les raisons de son dé-
part.
M. l'archevêque de Tours vient
de terminer la visite pastorale d'une
partie de son diocèse. Le véné-
rable prélat, qui étoit extrême-
ment souffrant depuis plusieurs
mois, et qui craignoit même de ne
430uvoir pas faire la visite qu'il avoit
annoncée, a-eu de plus â supporter
toute la rigueur d'une saison fioide
et pluvieuse, et toutes les difficultés
des chemins quiéioient devenus im-
praticables dans plusieurs cantons ;
,inais rien n'a pu décourager son zèle.
On l'a vu presque constamment à
clieval, oubliex* .>on âge et ses infirmi-
.tés, se transporter jusque dans les
campagnes les plus reculées, pour y
porter la bénédiction et la paix. Par-
tout aussi les populations se sont pres-
sées sur son passage et ont voulu dé^
dommager amplement de ses fati-
gues le pontife dont le cœur n'avoit
jamais éprouvé de consolations plus
fondantes et plus vives.
La retraite ecclésiastique du dio-
cèse de Besançon a été trop remar-
quable pour que nous nous bornions
aux quelques ligneis que nous lui
avions consacrées la semaine der-
nière. Depuis, nous avons reçu de
divers côtés les reuseignemens les
(276 ) , ,
plus satisfâisans sur cettij retraite, et
nous nous empressons d'en faire jouir
nos Iecteui*s.
M. l'archevêque de Besançon^ qm
s'occupe avec tant de zèle du soin de
son troupeau, avoit obtemi de M. 1%
vêque d'Annecy de venir, niàlgiiSson
âge et ses infirmités, donner là "re-
traite au séminaire. Elle commenea
le 11 avril, mardi de la semaine da
Bôn-Pasteur , suivant l'ancien usage
du diocèse, qui avoit été rétabli .in
1816. Elle se termina le 19. 186 pré-'
très y assistoient. Outre les-retru-
tans, le clergé de la ville étoit ainicla
aux instructions, et grand nombre
d'ecclésiastiques dii diocèse, qui 'h é^
toient pas de la retraite, iaccôurcMefit
de divers côtés pour entendre 'Sn
moins quelques instructions, èo Mrte
qu'environ 300 prêtres ont pu en
profiter.
Les sujets traités par M. Tévéque
d'Annecy furent laretraite,la tiédeuF,
le salut, la mort, leiuçeiiient|reaprit
de foi , la dignité du sacerdoce , la
messe, l'office divin, le boi^ exemple,
l'humilité, l'union entre les 'prêtres,
le zèle , etc. Le pieux prélat paflml
avec cette heureuse abondance, cette
foi , cette onction , cet entraînement
qu'on admiroit autrefois dans les
nombreuses retraites qu'il a donn^
en taut de diocèses. On reinarquoit
surtout une profonde connoissançede
l'Ecriture, des applications pleines
d'à-propos , une tendresse de cœur,
une charité , telles que ses piaroles
pénétroient au fond des cœurs. L'at-
tention étoit continuelle et Tintérêt
toujours croissant. Le dernier -dis-
cours sur le zèle fit un etfat prodi-
gieux ; les prêtres étoient émus , et
des larmes couloient de tous les
yeux. En finissant, le vénérable évé-
que remit le clergé présent entre
les mains de son premier pasteur
pour le bénir. M. l'archcvéqne prit
la parole d'une manière foucliante ,
l
et, après avoir cité un trait de la
^ vie de saint Vincent de Paul , pria
( ^n )
M. rëvéque d'Annecy de bénir liiî-
«i^me l'assemblée. Le dîf;ne succes-
•eur de saint François de Sales' ne
put résister à cette inTÎtation , et i*é-
pandit ses bénédictions sur tous les
ptitrâi, qui la i-eçurent avec un grand
Mcneilleineni.
. -Gette retraite a fait une profonde
inipires^on. Les deux prélats lo~
geoiwit au séminaire. M. Tarclie-
Téfuc avoit cédé son logement à
JML d'Annecy,. et occùpoit la modeste
cbwnbre où M. Breuillot est moit.
ILpréndoità tous les exercices, faisoit
loi-inênie l'oraison et Texamen par-
ficttlier, et se montroit . aussi versé
da^a. ks choses spirituelles qu'il est
lu^bîj^ administrateur. Le prélat cé-
J^lîlP^ la? inessç de communauté y.
tiindia que M. d'Annecy la disoit
d^uis.|uieGbapelle intérieure. On ad-
ininp it sa. ferveur à l'autel , et on
compriïpQit que c'étoit dans sa piété
qu'il puûoit* cette éloquence si per-
suaaivé. pncrpyoit voir et entendre
âaioit Fiançôis de Sales dans son sucr
ceSjSeur,! Sa fèuré pleine de dignité,
ses d^eyeiix filancs , sa voix sonore ,
*^^soo ;^ëstè ixd^^nt, tout, jusqu'à
hon signe dé"éroix , parloit au cœur.
M. rArchevéqué prenolt quelquefois
la pai^l^' aprâ les discours du prélat,
et 'dënt&oit d'utiles avis. Un jour il
nrôpond'étever, par des offrandes vo-
Idniàires, un monument à M . Breuil-
lot , 'idniôniiment qui seroit simple
comme lui: .
Le clergé de Besançon conservera
loW^l^mps le souvenir de cette re-
traite; Ceux, qui l'ont suivie en par-
lent aTec= attendrissement, et disent
qa'ii faut y avoir assisté pour com-
prendre tout ce qu'elle a offert de
touchant et d'entraînant à.la fois.
.■ -Le. diocèse de Quimper a- fait de-
miis quelque temps de grandes pertes.
Mes ecclésiastiques estimables sont
iiiortf.àun âge où l'on pouvoit en-
core espérer d'eux de longs services.
Telisout éié M. Lebri-, grand-vicaire, I l'ayant fqrcéde renoncer à cette place,
Mltf . Gouez , Gourvil et liabasque r
successivement directeui's du petit-
séminaire et curés. Ils avoient été éle-
vés au séminaire Saint- Sut pice, où
M. de Crouzeilles , évéque de Quim-
per, avoit coutiime d'envoyer les
meilleurs sujets de son. diocèse pour
se fortifier dans leurs études. M. Té»
véque actueLa eu le même soin, et le
diocèse de Quimper. en a recueilli les
fruits. Les jeunes ecclésiastiques ainsi
élevés à Paris retournoient ensuite à
Quimper, où ils étoient faits profes-
seurs du séminaire et perpétuoient
dans l'établissement la sagesse de l'en-
seignement et la régularité de la dis-
cipline. M. l'abbé Postée, grand-vi-
caire et supérieur du grand séminaire,
qui vient de mourir, avoit été formé
à cette école, et sa perte ajoutée à tant
d'autres est un véritable deuil pouE
le diocèse.
François Postée étoit né le- SO-no-
vembre 1791, à Cléder, près Sainte-
Pol -de-Léon. Il fit ses éttides avec un
succès remarquable au ^petit collège
de Kerouseré, et entra à 16 ans au
séniinadi-e de Qniinper. On apprécia-
bientôt sa capacité, et M-, de Giou-'
zeilles l'envoya continuer ses éttide»
à Paris. Le jeune Postée arriva à-Pa-
ris en 1809, et fut regarde comme un
des meilleurs élèves en thrologie du.
séminaire Saint-Sulpîce. L'Université
nouvelle venoit d'èlre créée , et ou
voulôit donner de 1- éclat à la faculté
naissante de théologie par quelque
acte solennel. Le jeune Pbstec fut fe
premier qui soutint une thèse pour le
baccalauréat. Cette thèse fiA très-
briUante ; M: de Vîlferet ^ évêq«e àë
Casai, chancelier de l'Université, y
présidotf. Le jeune Postée se distin*
gua par son -savoir et son élocution ,
et remporta tous les suffrages.
Rappelé peu après h Quimper, il
professa immédiatement au grand
séminaire ; il y étoit chargé de la
morale. En 1826, la santé de M.Me-
vel , supérieur du grand séminaire ,
M; PofUc fut appeU par M. Tévéque
à hiî succéder , en 1829, leprélat le fit
chanoine de sa cathédrale, et en 18%
il le nomma grand-vicaire en renipla*
cernent de M. Lebrîs, enlevé par une
mort prématurée. L'âge et la consti-
tution de M. Postée sembloieut lui
promettre un long avenir , quand il
ifut atteint Tannée dernière de fièvres
opiniâtres , pour lesquelles les secours
de la médecine furent inipuissans.
Emporté par son zèle , il voulut al-
ler prêcher à Gléder pour une dévo-
tion particulière ; il le fit et en fut Ceh
tiçiie. Etant allé à Saint - Fol -de-
Leon consulter un médecin en qui
il avoit confiance , il y est mort le
18 avril , au moment presque de son
arrivée. Une fia si prompte d'uii
homme si recommandable a fait
une grande sensation. Son corps a
été porté suivant ses intentions à Clé*
der ; srs obsèques ont eu lieu au mi-
lieu d'un grand concours d'ecclésias-
tiques, qui presque tous avoient été
aes élèves , et de fidèles qui avoient
tous apprécié son mérite et sa vertu.
Nous ne pouvons mieux le louer qu'en
citant la circulaire que M. Tévèque
de'Quimper a adressée à son clergé
sur oette mort :
« Monsieur et très-cher pasteor, c'est
avec les scntimens de la pins profonde
douleur que nous vous annonçons la
mort de notre si digne et si zélé coopé-
rateur M. l'abbé Postée, vicaire-général
du diocèse et supérieur du grand-séœi-
asire.
• La perte d'un ecclésiastique qui, à
une si grande vertu, réunissoit la plus
haute capacité, sera vivement sentie dans
tout le diocèse , et elle est d'autant plus
douloureuse pour nous, que nous nous y
attendions moins. La vigueur de l'âge ,
nne santé robuste, tout nous faisoit es-
pérer que nous n'aurions plus à nous oc-
cnper de réparer des pertes si sensibles à
notre cœur, et dont nous avions trouvé un
si grand adoucissement dans le choix que
( «78 )
sQeOndardanfrradoiiiiiitralioa^e ceyuli
dioBèae. Mais, hélas* la amt fr^pei»*
dîatincleiiient tons les âges.
• 11 est vrai que la santé de M* PoilM
vn\i éproavé quelque aUéfatioo depiâi
un an. Aucun symptôme cepeBdaatn*aili
nonçoit qu elle fût atteinte de maniènl
nous donner la plus légère inqaiéfdte,'
et nous espérions toujeuis que qartfMi
ménagemens et les précautions ordinainK
suffiroicnt peur le rétahKr entièrem<pl}f
mais une occasion de travailler aie mÊà
des amcs dans la paroisse mémo ok ft
avoit pris naissance lui a Mt nébM
toute sorte de ménagemeoL
» C'est dans l'exercice d*kin lèle sÉiri
pur et aussi générem qu'il a pin an Sd^
gneur de l'appeler à lui et dé lÉsUn
terme à une carrière qui coniptôît eaeAie
peu d*années, mais qui étoil fllehiedé
bonnes œuvres. La vie de ce digne 000-
pérateur a été consacrée à l'étàde, et Tu-
sage qu'il a fait de ses vasiés eobnois-
sances n*a été qu'un service ediîtiniler
rendu à la religion. An milieu îdés |jnfi-
des occupations que lui donaoîenC fen-
seignement et la direction df^.CUràes doi
sanctuaire ; il ménageoi( . sL .jt^Mi' fOiv
temps • qu'il savoit en trouver j^ùr Ko-'
stmclion des fidèles « et fai«ot|i.iQavc|pl
retentir nos chaires de prédiçjslîdqs, MMlf^
solides qu'éloquentes. Quelle lilljBliçnsy
douleur ne ressentons -no«s doue pis
d'une perte si grande ! Si nons pounms
y trouver quelque soulagement, C^fit dsfis
la douce confiance qu'une ainesiJIifffbel
si riche en bonnes œuvres aoiîa^tiyi^vè
miséricorde auprès de Dieu ; mats consM
aux yeux de celui qui juge laf Jostices
même, les. âmes les plus pores penvenl
avoir encore des taches , nons léclanoni
pour ce cher coopérateur le prédem se*
cours de vos prières et de vos saerifioasik
» Receves, etc.
• t J. M. D., évéque de Qoimper. »
Une paroisse fort pauvre du. dio-
cèse de fielley a besoin de faire des
réparations imporlantes à son. église,
nous avions fait de M. Postée pour nous | L'ancien chomi- menace de s'écrouler,
( ^79 )
m ùit craindre im grand déftaslie. compte annuel , ï\ fH>rloit la succitr-»
Hais lfl8 consiructloaf sont fort dis-
peodieusesy et U paroisse manque de
ictiources. Le curé est disposé per-
' jsanoelleinent à tous les sacrifices, et
ine partie de sa paroisse le secon-
darm; mais ces efforts seront iiisuffi-
faïUt On ose donc rccUmcr les sc-
fipurades aines généreuses qui savent
K^rmi les bonnes œuvres une des
i niëritoires est de bâtir des égli-
a^. où Dieu, soit hpnoi*é. Cette au -
lyûWie iaite à une paroisse pauvre sera
penitr'étrç.plus utile à celui qui don-
nera qu'à ceux qui recevront.
La paroisse pour laquelle nous ré-
clamou^ estCréovressiat, près Nantua.
ÔOy.Pfut adresser les dops ou à M. le
cwtCtOÙ en traite sur M Massiat,
Jt^anquieràNantùa (Ain.)
Dam le. département de la Creuse,
comme ailleurs, plusieurs succursales
vacauies tOiHt desservies par des ec-
cléMastiyiei voisins, qui, à raison de
ce àénrivet reçoivent chaque année^
une indemniûi de binage de 200 fr,
Lo B&f^UT,G\éinept . employé ^ la pré-
lectiMWileGvéjnétiétoitsouventchargé
de remplir lei mandats de paiement
nue lé préftt délivroit à ces ecclésias*
liqâet. Sachant bien que le préfet et
les conseilken de préfecture signoient
lesinandatsde confiance et sanss'infor-
mer ai les ecclésiastiques dont ils por-
fuient les noms étoient ou non en exer-
cice , il aapposoit des desservans dans
toalea les succursales vacantes, créoit
dcÉ mandats au nom de ces desservans,
et les présentoit au préfet qui les si-
Kit de confiance, puis il apposoitde
nés signatures au bas des acquits,
et recevoit le montant des mandats.
Cependant il ne touchoit pas le trai-
tement en totalité , parce qu'il étoit
obligé de réserver les 200 fr. d'in- ' circonstances atténuantes.
sale Qonmie ayant été constamment
remplit'.
Ce manège avoit procuré au sieur
Clément une somme d'environ 12,00(>
fr. Les faux avoient commencé eu
1832, et avoient duré jusqu^en 1836.
La fraude ayant clé découverte. Clé-
ment fut destitué, puis traduit en cour
d'assises. Il a comparu à Guérct 1«
26 avril , et a avoué qu'il étoit Tau-»
teur des fausses signatures. Il semble
qu'après cet aveu, son avocat, M. Las<^
uier, avoit peu de chose à dire. On ne
voit pas du moins que cette affaire
pût donner occasion de crier contre
le clergé. Toutefois, M. Lasnier a
trouvé moyen d'en tirer parti. Il s'est
plaint que , sous la restauration , les
évéques nommassent aux succursale^;^
dos ecclésiastiques qui n'y résidoient
pas, et qui touchoient une partie du
traitement , le reste étant appliqué 4
divers emplois.
M. Lasnier «'est élevé avec beau-
coup d'éneiigie contre cet abus. Il eût
été juste d'ajouter que ces titres de
desservans étoient donnés àdes profes-
seurs dans les séminaires qui remplis-
soient des fonctions auxquelles 1 eut
n'attachoit pas de traitement. Cette
indemnité n'étoit donc pas injuste
pour eux. Quant au reste du traite-
ment , il servoit pour les besoins du
séminaire ou pour la caisse diocé-
saine, ou pour différens objets d'uti-
lité générale. On ne voit pais que cet
arrangement fût si fort révoltant ,
mais M. Lasnier vouloit apparem-
ment faire une diversion à l'avantage
de son client. Cette petite ruse de
guerre n'a pas réussi. Les jui*és ont
prononcé leur verdict de culpabilité
sur les 67 questions qui leur étoient
soumises , en admettant toutefois des
deuiniié du desservant qui visitoit la
auccursale. Il faisoit donc de faux de réclusion et à l'exposition. Il s'est
1. .... .' ..■<* 'it
mandats pour trois trimestres seule-
ment, et réservoit le quatrième pour
Clément a été condamné à six ans
pourvu en cassation , et la famille a
formé une demande en conuuutation
recdésiastique qui binoit , et dans le ' clepeinc,'qui a été signée par les jurés.
Oii vient de replacer dans la salle
fies audiences de l.i cour (rassises , à
Saint-Omer, le christ qui en avoit été
enlevé en 1830.
31. TabbéPotot, chanoine hono-
raire de la cathédrale de Metz , chef
de bataillon en retraite , est mort /*
Metz, le 2 mai , ù la suite d'une lon-
j;ue et cruelle maladie. La Gazette de
Metz fait son éloj'je coinme prêtre et
comme officier. Le coi-ps a été porté,
le 3 mai , à la cathédrale, où se sont
faites les obsèques. Les quatre couis
du poêle étoient tenus par deux cha-
noines et drux chefs de bat.iiilon.
Sur le cercueil une étole se trouvoit
à côté d'insignes militaires. Le cor-
**'*C*^ ' ^^^i ^^ composoit de prêtres,
d'ofliciers et de personn.i^res de tout
rang, ctoit escorté par deux cents
liommes d'infanterie.
31, llainier Âlliata, archevêque de
Pise , mort le 8 août île Tannée der-
nière, comme nous l'avons annoncé,
a laissé de vifs regrets dans son dio-
cèse. Nous av(»ns reçu son éloge fu-
nèbre par M. raî)bé delLi Fanteria ,
chanoine de Pise ; cet élo^e prononcé
iilans un service solennel a été depuis
imprimé. Il donne la plus heureuse
iilée du caractère et des vertus du
res|>ec table évêque. M. Rai nier Al-
Jiata étoit né le 29 mai 17.52 ; ilétoit
iiU du comte François Alliata et de la
comtesse Galeotti. (In l'envoya faire
ses études au collège des Nobles de
]iologne , tenu par les Jésuites. Le
jeune Alliata s'estima heureux d^être
formé sous de tels maîtres. De retour
<Ians sa patrie, il termina ses études à
rUniversilé de Pise. Dès sa jeujiesse,
on admiroit sa candeur, sa modestie,
sa vie simple et mortiOéo , sa piété
tendre. Devenu prêtre, il fut fait
chanoine de la cathédrale de Pise , et
s'acquilia avec zèle de toutes les fonc-
tions (jUv) lui imposèrent son arche-
vêque ou son chapitre.
( 280 )
Il paroît qit'il fat cbouî [wr n^
prélat, sans doute rarclievêque éc
Pise, pour être soA conseil et M
théologien dans l'asafeinblée des évèL
aues de Toscane, provoquée par Vb^
uence de Ricci eu 1787. M. AUiafik
s*y prononça fortement contre tel
nouveautés dangereuses. Aussi quand
le système de Ricci fut abandontié, lil
mérite de M. Alliata fixa les yetiz mk
lui pour l'épiscopat. Le grand--'dtt
Ferdinand le nonmia en 1791 à l'M
elle de Yolterra, et Marie-Louise,* ia»
faute d'Espagne, qui fut quelque iiH
nées reine d*Etrurie, le fit passer en
18()6 à l'archevêché de Pise.
M. delta Fanterla loue le zèledà
prélat dans ces deux sièges , sa vigi;^
lance sur son clei*^é, ses ciiarité8)N)iiJr
les pauvres, sa douceur, sa prudence'.
Que dire , ajoute-t-il , de sa sobriété,
de ses austérités , de sa dévotion, de
ses lon{;ues et ferventes prières? Il
ne prenoit de nourriture qu*uoe fini
par jour, et préféroit les mets 'les- plm
simples et les plus communs. L'obîcr^
vance rigoureuse de FabiUiieuce ds
Carême, un lit dur, des ^ètemeDi
(grossiers, telles furent ses hahîtodes
constantes dans les infirmités cwBme
dans la jeunesse, et au milieu deso^
cupations et des voyages. Placé d^ns
des circonstances critiques, il montra
une sage fermeté qui lui attira I'csn-
tiinc même des grand>i. La soeur de
Bonaparte qui régnoit en Toscane
ad m ira son cai-actère, et, appelé deiik
lois à la cour de Bonaparte ïuiMnéine,
il ne s'avilit point par d'indignerfbî-
blesscs.
Le prélat assista au concile de Fa-
ris en 1811 ; nous ne voyons point
qu'il y ait pris la parole. Il est pro-
bable qu'il n*étoit pas assez familier
av«!c la langue française pour s'y faire
entendre aisémcnt.CependantlA.rab-
bé délia Fanteria dit qu'il éleva la
voix pour réclamer l'o»servation des
canons du concile de Trente.
Lorsque le pape fut rétabli soi^ s
siège , l archevêque fut des prcini
son
iniers
( a8i )
^ k féliciter et à l'assarcr de sa par-
lote soumission. Il fayorisa le réta-
bUssemeat des pieuses institutions, et
eut la plus graude part à la restaura-
jâon de. l'Université de Pise. Par ses
MÎDSy des missionnaires furent en-
Sroyés dans le diocèse , et de bons li-
yTe$ furent répandus. L'auteur de
YJSloge funèbre suit M. Allia ta dans
lV:Kçrcice de ses fonctions pastorales
comaie dans la pi;^ tique de toutes les
v^ua. Uue économie sévère, une
frugalilé qui s'alarmoit de la moin-
dre apparence de luxe, peuvent seules
eipiiquér comment il a pu suffire à
tant de largesses pour les pauvres,
tioar la décoration des églises , pour
les institutloiii utiles. Sa caihédrale , '
POLITIQUE.
L'amnisUe générale est arrivée jiH>pt-
Dément vingt jours plus 16^ qu'on ne i'at-
tendoîL Pour le dire francbement , nous
trouvons la chose plus convenablement
failc de cette manière qu'à roccasiou du
mariage d'une princesse lulhérlcnnc.
Pendant long- temps cctle mesure a été
débattue contradicUiirement par ropinion
publique et par la presse. On en. a fait
ressortir les avantages; on en a fait res-
sortir les incOQvéniens. L'expérience fer*
connoitre de quel côlé les raisons étoient
les meilleures. Si les effels de l'amnistie
sont bons, caïmans et paciûcateors, mcsr
sieurs les doctrinaires en porteront U
entramres,liii dut des emUellisse-' ,.^^^.^ ^^^.^^^^ combattue et re-
meus ; une instituuon pour les sourds- ^^^ j,^ ^^^jj^ ^^ j .^^ ^ ^^^
nmels fut aussi sou ouvrage. ! „„. _. i „ „ • . u ui
. ° lever, cl le pouvoir restera probablement
Dans la^ vieillesse l)icu 1 éprouva j ,eurs adversaires. S'il arrivoit an con-
par <»e» iDBnnités et des cliMiins. Il traire que ce fût a ces derniers que l'évé-
penlit :aa bère qui etoU auditeur du „e„e„t jo„„jn ^^^ ^.^^^ ,^^.ç ^„,
pape, etsurle poiutdeUe caidinal. t^^j, ^ ^.^^^^ ,,g^ redoablcmenl
A dauut» peiiws domestiques vint se j^ ,j ^t de mesures violentes.
jouidre uoe longue cec.tc , pu« de ^ ^.^„ ,^„;^ „„, ^^^^ ^^ l'ordonnance
graves maladies, aa piete le soutint ,» ... „ ^ . , _., , ..
^ 'VA L ir ^ Ti -. aamnistie, elle sembleroit ne S appliquer
au imlieu des floUlTrances. Il Vit ap- , , . ,... / i, ;
proclier la mort avec joie ; elle teV- 5" ""^ condamnés politiques a./«e/tem.«#
miua son eiil le 8 août de Tannée détenus dans les pnsons de Cétat , elnesé-
dernièie, àràge de 84 ans. ^^"^^^. ^^' conséquent m aux conluma-
Nous ayons tiré cette courte notice ^^^^'"^ aux détenus qu, ont pu s évader.
de YEioge funèbre de M. l'abbé délia ^" ^* ^" ""^ in erprétatioii différente et •
Fanteria. Cet éloge , écrit avec sensi- P^f large résulte des explications ver^
bililéet avecgoût, montre dans M. Al- ^'')^ données par M. le président du cou-
liau un évéSue digne d'être cité à seil, et que la faveur s'étend à ceux qm ont
côté des Albergotti, desCarletli et des '"«^ }«"'' peine comme à ceux qui en
Ifava, pieux prélats italiens, dont nous *"*^* ""^ partie,
avons fait 1 éloge dans ce Journal.
Peut-éti'e est-il à regretter ^uc l'iia-
bile et pieux orateur n'ait pas joint a
son Eloge un plus grand nombre de
notes, où il eût pu faire entrer des
' détails historiques que les formes
oratoires d'un discours ne compor-
toient pas. Gl-s détails historiques ,
<iui n'etoient pas nécessaires en Ita-
lie , eussent eu du prix dans les pays
où AI. Alliatactoit beaucoup moins
connu.-
ont
Dans ce cas, les anciens ministres de
Charles X qui ont cherché asile dès le
commencement sur la terre étrangère,
seroicnl autorisés à rentrer en France, et
la raison d'état se contenleroît de leurs
sept années d*extl. Mais quand il en seroîl
autrement , il nous semble que cela ne ^
pourroit regarder les quatre ministres
sortis Tannée dernière du ch&teau de
Ham. Quoiqu'ils ne soient point aetuelte-
ment détenus dans les prisons de l'état , ils
ne sont nî contumaces, nî fugitif?. La po-
remit dm i^vôlôtiofi^ Hait do
où Von fait tanit que de les aeèépler;
veat dire nécessairement qu'on te
armé de ce qui convient ponr nii
si mde. Or, Tattitude que lés mînii
ont fait prendre dirtianche dernierm
des Français , ne répond nalfemeot It
éé^ qn'on se fait da caractère detprincflp
qui acceptait volontairement des ripiv'
oragenx. Ce que nôds vonibns obaçm
de là , c'est que dans les pays où tu riil
régneAt et ne gouvernent poê , il fl^èénît.
t&cher de s*arrànger pour qae Iciir.^
sâlion oft ils se trouvent ii*est point |de
leur choix ; c'est le gouvernement qui la
leur a faite lui-même en la modiûant
eomtaie il 1*» voulu. Bien certainement la
justice distribolive ne permet pas qu'ils ne
as ressentent point des adoucissemens ap-
portés aux autres douleurs, surtout quand
on considère qu'ils sont les doyens de
la détention et les premiers en date
sur le martyrologe de la révolution de
JuilleU
A présentai reste à se demander si,
dans ces jours de pardon et d oubli. Dieu . „ , - , '•-r.rijii
sera le seul qui n'obtiendra rien pour lui ' «nité ne lût pas trop g"âlée et râTsKjJfir
et son Eglise, et si ramnisUe s'arrtlera It» min islres qui gouvernent k le^rpliçiBi
aux portes des temples dévastés et profa-
nés , veufs de leurs pasteurs et de leurs
troupeaux.
La preuve qu'il ne faudroit pas don-
ner trop d'extensiop au système qui veut
que les rois constitutionnels rêgHêni et ne
gomœrnent pa$ , c'est que , quand ils lais,
sent les autres gouverner à leur place, les
choses ne se font pas toujours aussi bien
qu'ils auraient- pu les faire eux mêmes.
Témoin la revue de dimanche demier,r.
cpie les ministres n'auroient sûrement pas
rendue aussi méticuleuse et aussi ridicule
s^l y fût allé de leur amour -propre per-
sonnel, et qu*H eût fallu prendre pour
leur compte les. mille frayeurs qu^iU n'ont
pas craint de mettre sur le sien.
Sans doute la revue'^de dimanche étoit
pour eux un cas de responsabilité qui
pouvoit faire excuser de leur part une
certaine exagération dans les sollicitudes.-
Mais enfin , quand on se charge de gou-
verner la personne des princes, il ne faut
pas leur prêter des timidités qu'on serait
honteux d'éprouver soi-même, et leur
faire faire des choses dont on ne voudroit
pas encourir personnellement le ridiculet
Autrement il vaut mieux les laisser se
gouverner à leur guise, et faire comme ils
l'entendent ; probablement ils y gagne-
raient en considération et en dignité. On
$ait fort bien que les temps sont difficiles
polir les royautés qui ont à lutter contre
W
PAAIS9 iO MAI. . ;
Dans un rapport de M. BMw,*
adressé au roi des Français, on Jiti'ttlli
grand acte ^de clémence êtoit depuis kmf*
temps le vœu de votre cmut^ mrisannf
de l'accomplir, il falloli qile les partit
vaincus ne pussent attrlboer l%oblf 9i
leurs fautes qu'à votre généiMlfi. Vérâré
est affermi ; votre gonveneONiiC resté
armé des lois sahilaires qtdWft sauvé' la^
France, et serviroient de iioiMiBft'lL'i!%^
primer toutes les lentatites erVidininèf
auxquelles des hommes înoOitlgiblesoi^'^
roient encore se livrer, . f^ gardé Mus*
nale et Tarmée viennent de sataor dé
leurs acclamations votre présctkè; 14 na-
tion entière s'associe aux émotions' dé
votre cœur paternel, en vojiol appro-
cher une union qui va perpéttNr nXrs
dynastie, etc.»
Ce rapport est suivi d*une ordmoancê
qui accorde une amnistie à tow les indl-'
vidus actuellement détenus dans lès pri*
sons do l'état, par suite de condanna^MiS-
prononcées pour crimes et déUty politi'
ques. Toutefois la mise en sorreillaoGr'j
est maintenue à l'égard des condaninési
des peines afflictives 6u infamantes, dit
l'ordonnance, ainsi qu'à Tégard de OBU|
qui y ont été assujétis \^n jngemens. U
peine prononcée contre Boireaa (-proc4l
de Fieschi) et Meunier est conHnnée les
celle de 10 ans de bannissement.
( «83 )
^ D'arts te C^mêUnniptmêif ^*M k potés font ImcriU potir Ta loi • et doute
loit que le roi des Fruiçiit a fyii ap
niiQÎ^U^ pour leur proposer
ÏA conseil s'est prolongé jus-
pqi$ heam et demie dn matin. Cette
ie serait trouTéeanrétée en famille
Iç départ du duc d'Orléans pour
•j^VwÊ une ordonnance, du 6. M. Char-
îjÉ^VlMDDi iiçtuellement ambassadeur en
V^rvi^epl iv>mmé pair de France-
..' m to comte de. Perthnis , un des olfi-
An «rordonnance de Louis-Philippe,
bg^aveplk de Broglie au-devant de la
pripcfO Hélène de lAecklembourg jus-
^Fnld.
— !- On lit iuÈ$ les journaux ministé-
imIs qœ le doc d'Orléans et madame Adé-
UMêumi parti» lundi pour Bruxelles,
ffin d>lettir sur les fonts de l>aptéme le
eeogad U^^joiàe^ Belges. Le prince
4» JWTilte.ctiauasi parti pour Bruxelles.
^.MfjBéfé:* prélet de la Hante -Ga-
ionno,,.4M nmmé préfet de l'Eure, en
lemplaecuw»» 4e M* Passy, démission.
mire. 4iiisj>jleiliQ|iniaux du gouverne-
ment %nl BiHVtaMnvoieiit il y a deux ou
ti^U îoiMrs qpsfttHr lim^ n'a voit aucune-
jBeoi ioogé k domier sa démisson , ont
été tout an ipoiqslmittiu en erreur.
. — 3oD| vçmniéf Goiiseillers.à la cour
«nrale.^if Roim. MMi. Fouet et Nepven.
(il^présJdMIt.da tribunal de- Dieppe, et
la leeoiKl pifçuimur du Aoi à Evroux.
..-?>' JMU Valetle des Hermcaux, dépuléde
kLoxèra^ abonné sa démission. Depuis
quelque temps il n'avoit point pris part
MX Irmm l^puflatifs. AI. ValeUe des Uer-
n|M^. ,aiég«ii( à droite avec MM. Ber-
qw» fW I^^U James et les députés de la
Mtau.fqpipîon.
yr- M* SféfMajâÊni , ambassadeur à Lon-
f.qnitté Pari# hier matin.
On dit que M.. Alexis de. Jussicu. est
IMPM dîreçteor de \$. |u>lice, et |f. Ma-
IM directeur des communes près le mi-
)iplèr9,de l'intérieur.
yrrU^ oraliun qui se proposent de
Hurler Iqib de la discussion de la loi sur
H aocres nHit nombreux. DéjàoBsedé-
contre. M. Blinde Bourdon est au nombre
de ces derniers.
- — llparottqu'Abd.eUKaderserappro«i
cbera d'Alger pendant que le général Bo-:
geaud ira le chercher inutilement dans le
province d'Oran.
— Le général Bugeaad, qui paroissoifr
si pressé, ne doit, assore-t-on, quitlet^
Oran avec son expédition, que le lo mal.'
— A Oran, comme h Alger, on remar-'
que te contraste bizarre des proclama-
tions pacifiques de M. Danremont et dea
ordres dn jour tout belliqueux de M. Bo-^
geaud. Apparemment il a été décidé que
le bon sens; n'auroit Jamais rien à rôii^
dans les affaires de l'Algérie.
— Le conseil de guerre de la division
d'Alger est saisi d'une affaire de vol. M. de
la Bachclleric, lieutenant de jq>ahis, se .
trouve accusé du bris de la caisse rriill-
taire de ce corps et de l'enlèvement deé
espèces qu'elle contenoit. Son spahis d'or-
donnance . nommé Gilquin , est aussi
compromis , non par cupidité , dit un
journal, mais à cause de son dévoûmeni
sans bornes pour son mettre. Ayant dit k
ce malheureux qu'il devoit io,ooo fr.VeC-
que sTil n'eraportoit pas la caisse il n^voit
plus qu'à se tuer, M. de la Bachelier^
se jeta sur un lit et feignit de vouloir
se tirer un coup de pistolet ; Gilquin ,>
effrayé, l'arrlta, et le lendemain le vol fut
commis.
— La Quotidienne aroit dit que les donS'
accordés par l'administration des bigoa
de M. le duo d'Aumale s'étoient élevés en
cinq ans à 4oo fr. M. Borol de Bretisel ,
administrateur de ces biens, a adressé à
la Quotidienne une lettre que ce journal a
insérée , et où il annonce que les secoure
continués ou accordés sur les biens de la
succession de M. le duc de Bourbon, tant
pour des étsblissemens publics que poui^
des églises, des écoles, des Sœurs de Cha-
rité, se sont élevés depuis la mort dn
prince à 63,760 fr. M, Borel de Bretiiel
ajoute que ie revenu de la f cccession est
loin d'être de 2 milliocie, comme on l'a*
(.94)
falldit.Biabqa'iln'nciidGputoa.ôoorr; i
«iMigCf dËdnilea.
— M. le carë de Saïnt-Rocfa vient de .
hire don à son ^tue d'un lableta reprV-
Molaat siiiile Tliôrtae, d peiut jiar rat-
dune Arbuibre.
— On lit danï le journal minîiitËrinl
da wic t • Jusqu'à prOsenl la Corie n'a-
vait pu été Tiiitée p^r MM, tes inipec-
ten» gfnéraoi det étude*. Ijt ininislre de
l'ûiSlrucUon publique, M. de lialTindy, a
décidé qu'elle le seroit celle aiinf'C. M. de
MoQlfemnd , iuipecteur général , lera
cbu^é de cette mi»ion. •
— On écrit de Uarwilte que le paque-
bot i vapeur le Fenliiuuid II, parti de
Niples le 37 avril,a été mis en quarantaine
Dei .déi>ôches qu'il «pportoit ï l'inten-
dance saaiUire IodI craïadie que le cho-
léra n'ait répara à Kaples.
— L> Ole de lord Lyndliurst, Igée de
i4 ans, vient de mourir à Paria.
— Le sieur Commcrson, que l'on a vu
long-temp!! curcer l'élit de décroltew im'
1< pont Saint-Michel, a comparu devant
la police Gorrectionoelle comme prévenu
d'avoir porté- uni droit, les iusignesniii-
vsrailaireb. et d'avoir écrit des lettres iu-
jurieniesel menaçantes iU.Uuiiol, alon
miuislrc de l'instruction publique. Bici
que pendant les débats l'accuaé ait di
(ju'aptès l'alteniat de Henuier il evoi
écrit it LouivPbilipp« pour le féliciter
d'avoirC'chappéiilaballe de l'assassin, bien
que son défenseur ail lu uue pièce de
qi\il avoit faite et eqvuyée au cbâtcn>
ponr la f<!te du 1" mai, lu tiibuual a
damné Commenon k deui ans de prison
et 11 100 fr. d'amende.
— La caisse d'épargne de Paris a reçu
les 7 el 8 mai, 38i,66o fr. , et remboursé
4aS,ooo fr.
— Le mariage de ta veuve de l'amiral
de Rignj, annoncé par plusienrajournaui.
setronvedémcnli.
— On lit dans la Cautte dtt Tribimaax
que Meunier, ayant eu cannoissance de
sa nouvelle commnlntion de peine, n
vené des lannei abondantes, et a protesté
Ae noDveair dé •oMTepenGr M de «
— Lnodi matlD, ven nmf beflici ,-
fraim«i^wtpréci[MtÉedani lu-Seioe,
' da pont Loois-Plii lippe. Dn '
ivocal , M. Emeit de IL , qui pUM
déberrana vile de sa redingptte; efi
lança dans la rivitre. L'eau éloit fréldl
et Forieinent saisi, M. de R. >lkrit
victime de m>d dévotkncDli' lonqwti
mariniers ont été asiea bcarti
ramener sur !■■ grève, lia pi
Muver la malbcureuse femme.
— M. BracardI Schelini. MmétfB^
ment de Florence k Paris, avoit Mfaft
dernier plusieurs course* deu* fHftfntW
voituitn déplace. Rentré kion fcMd,3
s'aperçut qu'il n'avoit pli
fenilln qui renfermoil de* TilutUs uMsl
dérablea. M. Broeurdi
prendre son parti , krtcpi^l leflt IH
lettre «gné Tnrpin. C'âloit ht tOK'é
l'un dus cocben qui l'aroîeNl
ttntiil vit qnccct.bonneielH
son portefeuille k ta dîspoiMm
_M. Alei. Mangot, aul
k l'Ecole Polytechnique, ilà
k l'astj, i. rige de io4 adl.
VEcho de Roae» dit qAn
k répandre dans celle >ilb H
roiu les portraits tnei peu
Fiescbi , Pépin, Morey et iMm.
~ Une des plus fortea
[tetbel (Ardennes) vient de
piiement. ■■ . ■' ' !
— L'Hermint dément wMo tetfgîe tte;
soi'disanscfforu tentés par Ifjpurti'MRilî-
miste dans la Vendée uMpik do ieooee.
gens appelés sons les drapecn^potir lev
engegerk se soustraire h laloi.elifeipttol
ainsi S!ir les bruits («créditée par té Bm-
Ion, V^mi de la Chnri* et dlfffima jour
naus de Paris : > Il fandrotc avoir MH
la bonhomie du vieoi libéralime, M
une foi bien robuste dans les parolei''
nos charisiaus polUiquet, poor conten
son sérieux en listnt de tMles blIlèveiMe
«Ton n'y tptTCeTDÎIfMleDlioiiCKMed
( «85 )
killer de técenter calomoies contre la et, néanmoins, M. X. réclama de sef
commeltans un supplément de 60 fr.
ponr soins, peines, démarches, etc. Us ne
payèrent point, et, assignés devant le
juge do paix, les boulangers eurent gain
de cause. M. X. interjeta appel devant le
tribunal civil qui mainlint le jugement,
et condamna rappelant aux frais. Au ri-
dicule d'un procès pour une somme mi-
nime, M. X. a su joindre le ridiculed'une
défense en deux ou trois cents mauvais
vers.
On éccît de Gleimont, le 6 mai,qne
^adet-Lafarge ancien membre de
iTS assemblées législatives, vient de
ir à Maringues.
^i .'-^Lé Réparateur continue sa souscrip-
faveur des malheureux ouvriers
'^le bTPp. Ce journal avoit reçu en tout
qta-.7iDid Si, 161 fr. 65 centimes.
r — furent F^erlay, après avoir subi
-^|Bjnq âos'de travaux forqés, fut condamné
-Tannée -dernière à vingt ans de la même
le,' eC se trouva dans la prison de Va-
vnc Joseph Rochas fils, condamné
^'«eptiiu de ttlavanx forcés, et un nommé
BleUoti. Le 10 décembre dernier, après
dé pénibles efforts, ils parvinrent tous
' fVois à ^éxtideri ils se rendirent du côté
da bonrg da Péage,' où habitoit le père
de Kocbi|s«Bletton ne pouvant s'arranger
avec TefÎÈJ quitta' ses co-évadés pour al-
ler cbet'âk'' femme; mais le troisième
jour, il fat ànétéb Interro^, il ne tarda
ifMS k déiionoèr ses anciens compagnons
' de caplivîiè, et .foniut qu'ilsétoicnt à
faire de la ^ftM^ioonhoie , chez: un
cèanfonmièi*, 'Miimié Gomfbe. On les
prit en Oigràùt délit avec leurs compli-
ces. La çoar d'assises de Grenoble, après
.en avoir acquitté- deux, a condamné Fer-
lay h i5 ans de travaux forcés, Hochas
iîU à dÎK apade la môme peine, -et Combe,
fNMir les- avoir cachés chez lui, à 4 ans
tfemprisonneroent.
— Pendant le mois d'avril, Télat cîvi!
de Manéille a enregistré 4*^2 naissances,
2^ dé^. -et 135 mariages.
. '. — Uni individu a été trouvé blotti, la
irait, dans une cabane de marbrier, à
Bordeaux^ Gomme il avoit un briquet
fhoqihoriqoe et plusieurs paquets d'aita-
«etlCB, il a été arrêté.
. '''■■^— Un clerc d'avoné, M. X, ayant qnitré
iod élude, se mit II diriger quelques af-
lairés. U habitoit Foix (Ariège), et fut
chargé par les boulaDjgers de sa ville de
fédiger une pétition, et de la remettre au
fréfet. Ilskiî donnèrent So fr. à titre de
salaire. La pétition n eut point de succi^s,
EITIÎRUIUR.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
Les nouvelles de Madrid du i*» mai
conGrmcnt l'entrée des carlistes à Solsona,
après avoir battn la colonne d'Osorio en
Catalogne.
— La l^on française au s«*vîcé de i&
révolution espagnole devient de jour en
jour moins nombreuse.
— On écrit de Sarragosse, le 29 avril,
h la Sentinelle des Pjrrénéea, que la prise de
Cantavîpja par les carlistes est conGrmée.
Dix-sept carlistes prisonniers ayant pn sTé-
Vader se rendirent auprès de Gabagtiero,
et lui dirent qu'il seroit facile de péné-
trer dans la ville par le chemin qnî leur
avoit servi pour en sortir. Cabagnero se
mit alors en marche avec 600 hommes,
et les factionnaires christinos ne s'oppo-
sèrent point h. son entrée dans la ville.
— On écrit de Tolosa, en date du 2,
qu'on s'y attend à un mouvement en
avant, du quartier-général, versAndoain.
— Deux dépêches télégraphiques de
Perpignan , les 7 et 8 mai , que publie te
journal ministériel du soir, donnent des
nouvelles d'Ë^agne. Tarragone a adhéré,
le 3o avril, aux résolutions des révoltés de
Beus. La province de Tarragone s'est dé-
clarée indépendante de la Catalogne, et
refuse obéissance au caj/it aine-général.
Le 14 , les anarchistes se sont emparés à
Barcclonnc du tribunal et de la maison
de ville. Les troupes de la régente les ont
attaqué^ avec du canon , et le feu a duré
toute la nuit du 4 su ^* Les révoltés ont
(•8«)
capitula h ni li«iirn du ntitin. M 6a leur
• permii dé nrlir de !■ place.
Lu carlbM «oui bmJDSn nombrani
dan* te rojWHM de Talence.
CoDitant Poliri, enfenné dam U
miison'de comctioii de L» Haje, eotnine
complice du *ol des diemen* de 1» prin-
çene d'Orange, va, dit«n, faire patollre
■n rapport circonilmcie aar ce vol eoo-
ridérabk.
— ha crÎM comnerciale commence i
H faire sentir dana les centrées manafac'
tarières de U Soiaae. Troiades priacipani
alelien de soieries de la ville de Zuricb
vieniKnlde st fermeri
— S. A. R. la dncbeste douairitre de
Sau-Meiningen , princesse de Hebenloe-
Laiifenberg, mère du graiid-dnc régnant
deSaxe-MeiniDgen et de ta reine d'Angle-
terre, est morte de ta grippe, le 3o avrU
dernier, ï Meinipgen. Elle étoit iiËe le
1 1 août 1 763.
— U GoMrb i/aSiMildeSaiat-Pâters-
Iioiirg dit que l'empereur a ordoanâ k
lou tes chefs de ^'admînislratiqii civile
de.a'opposer ronueUeinenl ï ce ijuc lenn
lobordonnés portent des barbes longues
b la nunîËre des isnËlites, on des mocs-
lacfaes par imitation des modes frao-
— La noblesse de la province de Penu
vient de décider qae la maison dans la-
qnelle l'emperenr de Rnssie s'est irrétf
.Tannée demibre i Tschenbsr, sptht sa
cfaale, seroit convertie en chapelle , où
l'on récileroil toaa les jours des priËrei
pour la conservation de sa vie,
CHAMBHE DW PAIltS.
(IVsidBncede H. Pasqnter.)
Siantt du 9 mai'.
U. le président nomme plnsieare com-
fnissîons. Celle qni sera chargée de t '»«'
men da projet rulatif an million de la
reine des Belges se compose de MM. de
Caoi, de Cuigny, de Grillon, de Fréville,
do Larochcfoacaiild , Maison et Portails.
I/Ofdre du joar ert le tnitu de la dMi-
loi relatif atn faillilea et tMtn^
Ajadl adapté les ringluâtiqjpttiriwuïi
liclM dana la sianee de U vcule, la dus
Im'b eondniM l'exanieB daa aitideâ ■
lan^, dont elle vol* UB-gi
H. lecomtedeTascbertibtIcBllé:
voi de dooi .pétitions aui commàita
BQxqDFltes elles se rai^rtentt rhaa'àt
relative h )a loi snr la earde nationàfe A
Paris, et Tanlre i la loi sur les aliéiifiL '•
L'ordre du joor est la suite de la Mt
béralion sur les articles da pnjtl fl
concerne les faillites el banqMiovMU
chambre termine le vote des ■ombrin
articles, et passe an scralip anr rcnN%
hle de le loi. Elle est adoptée k Faiian-
mité moïnsnne voix.
CHAMBRE D£g Dàp%TXta.
(Présidence de Hé pnpjn.)
HM. de Clogenson et du
obUennent des eongéii.
M. le président auDanct ^M alWt
de M. CharreTTon , dépoté de It HaMa- {
Vienne et président du trJbaaMidaBalIte. '
Teipédition de l'arrêt renda par la cImi»^
bre d'accusation de U cour lejtin da li-
moges. L'eiposé des Faits as tBttaiofpÊt
le di^KNitif suivant : :
■ Attendu qu'il est érideal que la cmk'
doile de H. le prfâdeot CbaneynBV tp^
priciËe avec l'attentioa la plat Jorupu-
iense, ne peut laisser planer luplat-UÎ^
soupçon sur la réguUtîié du •« «cM
comme président du tribunal ..et quel»
malveillance même ne santoil J IrotiKr
l'ombre d'an reproche pTandble.U conr
déclare qo'il n'y a pas lieu • adîtM. >
On reprend ta discussion du pr^al HT
le sel. M. Parant, membra de lÉ eoaawl^
»ion, trouve des dlfficnltéaMïÇ toualN, ,
sfstËmes possibles, et cioil qa'pB doï |
préférer le régime de la libre orcnUtiM :
M. Laurence, rapporleot, Rattachai,
prouver que le Irailé avet Ir CompapiH '
de l'Est, qni , fait pour ng ans, a eu-
corc S7 ans k conrir, eut fort oflénui l
l'état (LebnildaaeinveamliDUGSNvia
U vois de l'onlewi]
( «87 )
iri, dit en ft'intcrronipant M. Lan-
iTigit d'une. loi <|h1 changera la
dii déparlemeos ; c'est bien le
obtenir de vous quelques mi-
Uention.
lit cesse cl recommence bientôt
iice^ en finissant. Tait connoitre
nouveaux amendemens de la
ion, qui ont été soumis le malin
Lre dés finances.
f-t<ussac trouve que la loi, telle
gouvernement Ta proposée,
•ntn'îc insuffisante. Il faut la sup-
d'un monopole onéreux pour les
oens de l'Est et Tindustrie. Mais
Il traité du ^gouvernement avec
pagnie : il faut le rompre, et de
re la moins onéreuse pour TélaL
Mosbourg, appelé à la tribune,
se pouvoir j)arler avant d'avoir
nottlcatîon des nouveaux amen-
qui ne sont pas encore distri-
Séancê du i o mai.
ince, ouverte à untï heure et de-
te ssspenduc parce que la cliam-
t pas en nombre.
tues voix : L'appel nominal etrin-
an llimitti^l
es aeeréliiMi fait rappel nominal.
nf des «bflens seront inscrits an
icaire-Laplagne présente un pro-
i»i partant demande d*nn crédit
lenlaire de 3,5^,117 fi\ pour
e de 1857, et applicable à divers
de son ministère;
président engage MM. les députés
idre à la chambre exactement à
te, afin de ne pas prolonger indé-
llA session.
ilICNd obtient un congés
;roi8 heures la cbambrç est assez
nse pour reprendre la discussion
il sur les sels. Après avoir entendu
iloabouTg contre le projert, et le
i des finances répondant à M. de
rg, . on passe aux articles. Pln-
épàléd demandent que la loi soit
e jusqu'à ce que le gouvernement
ié le traité fait aiec la compagnie
. Le ministre des finances s'y op-
înfin la chambre vole Tartiole
îAsnite rarfîclc a.
Nous avous déjà enlreleiiu hou lecteurs «rune
grande publication , cutreprise dans un excel-
leut esprit, sous le patronage d'hnniuios émi- -
liens , et à laquelle nou« porli'ms dès Inrs un
vif iu te'rél. Non* coûtons parler de VEncy*
clopédie ékt XIX* siècle , dont l'introducliou,
rédigce par M. Linrentie, est un travail très-
retnarcfnabffe , ot coiiça dans les Mieilleura»
vues. La révision de lova lesartideii confiée
à M. i*al)bé Receveni'y et les bon» des prind^
paiix r<îd'icteurs , coiiiplètent les garanljes'ino-
raltfs de cet ouvrage, qui , sous les autres rap-
ports^ ne laisse rien à d^ircr. Les trois pre»
nùcnt volumes ont paru , et it<i contiennent
une foule d'articles iinportans. Nous nous bor-
nerons à signaler les mois Abeilard, Ame^ par
M. Tahlic Receveur; Affusion , Abstinence ,
' pir te doefeitr Riteamier; Amour, Amltfi ,
Académie des sciences morales^ par M. Lait«
rentie; Absence, par M Henuequin; Aliéna^
lion mentale , par le docteur Esquirol ; Ati-'
mens,AlimentaiioHgpérM, fid^ards, de Tin*
stitul; AUemagne, par II. Phil. Chastes; Ah*
dication. Amnistie^ par le comte Beugnot;
Acteur, par M. de Pastoret; AUhran, par
M. Reynaud, de i*lnstitai; le cmrdimal XAnir
boise, par M. de Moutmerquéy A(/lerif par
M. Artaud, de l'Institut, etc. Le cinquantième
volume est s6iis presse, et doit paroltre pro-
chainrmeiit. Les souscripteurs verront, danâ
la publication de ce volume, la prenve que les,
bornes asSi^ées à l'ouvrage ne pourront (kré
dépassées, et nous ne po^ivous qn*iipp'duvèr
cette mesure. Nous nous^ livrerons & uu ezam»v
plus é.endn de cet ouvrage,. que nous iiou»
vons dès à présent recommander spccialement^
aux amis des boiines lettres.
<•
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Emprunt Belge. 101 fr. 0/0
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COMITÉ DE DIRECTIOIV.
MM. le comte beugnot, de Tlnstilut.
DCLAFOSSE, pFofesseur à TEcoIe
normale.
EDWARDS, de rinstiliU.
Le marquis fortia d'urban , de
l'inslilut.
GALLTIER DE CLAUBRY, profe^^SUr
à TEcoIe polytechnique.
HENXEQIIN, député.
LAURENTiE , ancien inspecteur-gé-
néral des études.
MM. LiouviLLE, examinateur à l'Ecole
polytechnique.
pARisET , secrétaire perpétuel de
l'Académie de médecine.
PÉCLET , professeur în l'Ecole nor-
male.
J/abbé RECEVEUR , professeor de
théologie à la Sorbonne.
Baron walkenaer , de Tlnstî-
tut.
L'ENCYCLOPÉDIE DU xix« SIÈCLE s*est assuré le coocours des hommes les pins
éniincns dans les diverses branches de la science. Son introduction , rédigée par
M. LaureiNtie, la révisloù de tous les articles, confiée à M. Tabbé Receveur, forment
ses garanties morales.
Il paroit un volume par mois à dater du i*' mai. — L'ouvrage entier sera ter*
miné en 1840.
5 adresser, pour les actions, à Tadministration , à M. de saint-priest, ou à M. le
comlc MELCiiion de la tour d'auvergne, rue de Seine, 16.
( «9» )
mu eapiitv les cœurs les pùts rebelles,
ef eelte douceur angélique qm se cori'
Jbnti at^ee la charité et où elle émane.
Mais si M. Tévéque de Maroc a
irendu justice à ces illustres personna-
ges, on ne lui reprochera pas d'avoir
fiacé un tableau trop flatté des com-
meacçmens de la prédication fran-
çaise; on diroit même qu'il s*est
eomplu à grouper les morceaux les
plus grotesques de quelques orateurs
aujourd'hui complètement oubliés.
Le cardinal Maury avoit pourtant
reiuarqué que les sermons écrits en
latin f à cette époque , offroient de
Yesprit, de la raison, de la méthode,
ei même quelquefois Une douce élo-^
quènce. M. Guillon , après avoir
parlé des poètes des xrv* et xv* siè-
e1e8,'quî^ sous le nom de ménétriers
ou de'jof^kttrs, alloîent, la harpe en
main, porter leurs chansons françaises
a la cour dès princes , ajoute que les
pcrJçsîastiqyea ne croyoient pas dé-^-
TOger à leut eut en se livrant à ces
gaïUitrdises , jMlon Texpression du
temps. li ûtat convenir que cette
wxpressioB dn temps est un peu sin-
gulière ctans la bouche d'un ëvéque.
Qui ne sait que le génie a besoin
d'une langue épurée, perfectionnée ,
pour' déployer toutes ses richesses,
et que les Maillard, les Barlette , les
Menot paroitront toujours plus ex*
cusables dans leurs écarts, que les
oraleura de nos jours qui n'ont pas
•a profiter des grands modèles qu'ils
aroient sous les yeux?
M. I^vêque de Maroc s'arrête plus
Mr le XVII* siècle. Il nomme là un
assez grand nombre de prédica-
tèors ; il y en a plusieurs dont il ne
donne que les noms, et d'autres sur
lesquels ses jugemens sont extrême-
ment succincts. Il est à regretter
peut-être que, instruit et exercé
comme il l'est, il n'ait pas donné
plus de développemens.à cette partie
de son travail. Il loue avec effusion
Bossue t, Bourdaloue et Massillon ; il
cherche à assigner les caractères de
leur talent.Il célèbre surtout Boasuet s
« On a dit de ses sermons que c'é»>
toient de simples esquisses dun grand
maître , pliUot que des tahleaux termi"
nés; les traits hardis ttune touche libre
et fièrCy la première sèt^e d'un enthou^
siasmé créateur (1). Gela peut être
vrai de quelques fraguiens conser*
vés dans les recueils qui en ont été
publiés après sa mort , mais ne l'est
pas pour la plupart des grandes com*
positions que renferment ces mêmes
recueils. Là , comme dans ses orai*
sons funèbres, vous rencontrez à cfaa*
que page de ces illuminations sou-
daines qui ouvrent à la pensée un
immense horizon , de ces rai8oime«>
mens vigoureux qui subjuguent tou-
tes les résbtances, de ces mouvemens
iujpétueux qui vous étonnent et vous
entraînent , de ces mots éclatans ,
tantôt sententieux et profonds , tan*
tôt pittoresques et presque poétiques
qui équivalent à des livres entiers ,
où la simplicité s'unit au sublime ;
car Bossuet ne se sert pas de la lan«>
gue des autres hommes, il fait la
sienne, il la fait telle qu'il la lui faut
pour la manière de penser et de sen-
tir qui est à lui. »
Certes , ce passage est beau et cet
éloge est complet ; mais l'auteur né
l'affoiblit-il pas beaucoup lorsqu'il
dit, dans la même page, que Bossuet,
trop grand pour ^arrêter aux délica-
tesses du langage , paroû apoir retenu
encore quelque chose de la méthode
d^ avant lui^ et quon croit y reconnottre
une. apparence d^dpreté et de négligence
irrégulière , si ton veuj^ , quelque in"
(i) €'e»t Manry qui a dii.ceU.
19,
égaillé, qui lient à i'abaniiort et au pre-
mier i!an du, génie? Ceci nous i«p-
pelle qu'un profcsseui- d'éloquence
sacrée avnil dit, en 1S2I , dans un
discours d'ouverture auquel nous as-
■ÏBlions , que les sermons de Bossuet
gemhloieni at'uir leienu quelque chose
de la leiitle âpre et sauvage des siècles
ttofaitl lui, par la ienleur Je son ex-
position , par leur marche ihéologiqtie,
la profusion dcsdilaibtl la fréquence
de ses digressions'} et qu'i/ iCavoil
pas , comme saint Jean Chrysoslôme
lajranckisc cl la souplesse de talent
ni Caimalile abandon, ni t onction ro-
vissanle que ious les maîtres de l'art
mènent au premier rang des qualités de
Porateur chrétien. Nous devons relever
ici une légère inexactitude ctiiappép i
l'auteur du Diuours préliminaire. Il
prétend que Jtourdaloue est venu
vingt ans après Bossuet ; et à la page
précédente, il dit que Louis \1V en-
tendit pour la première fols Bossuet
en 1661 , et Bourdalouc en 1670.
Ceit le cardinal IHaury qui l'aura
induit en erreur ; inau qui ne sait
que le cardinal brouille et conrond
.tiès-50uven les dales? M. l'évê-
que <k Maroc est trop familiarisé
«vec l'higioire ecclésiastique du xvii"
«ècle pool' Ignorer <[ue Bossuet com-
mença 3 pi'èclier à Paris en lGo9
3u'i piécha pour la première fois
Gvant Louis XIV en 1661 , et qu'au
moment inêine où il dedcendoit de la
chaire, Bourdaloue y montoit, eu
1669.
NOUVELLES ECCLÉSUSTIQLES.
TAitis. — On parle de nouveau d'ou-
vrir enfin Saint-Geriiiain-l'Auxerrois.
le Temps l'annonce en ces termes :
Il parait certain ijue le conseil des mi-
nistres a décidé que l'église Sainl-Ger-
main-t Auxerrois serait rendue à texer'
siée du culte eatkoli^ue-; h conseil mu-
(»9i )
iptd sera autorisé à faire proeéSer
•«tx IrafOttx nécessaires pour que f*i
glise reprenne sa destination. Le Temps
applaudit à celte réparation de justice
faite , dit-il à «ne opinion. Ce n'ett
point ainsi que nous envisageons l'ou-
verture de Saml-Germain-rAiiiei»-
rois-; cen est point une concession oit
une ïèparaiion faite à une opinion
c'est la i-éparation de injure faite
à la religion d'une njusiice eou-
mbe envers lonle une paroisse. Dt-
Ïuiï six an», cette paroisse est privée
'iineégliseà laquellefille a voit droit;
depuis six ans elle est enilée dans une
autre église qu est liors de son ter-
ritoire, et où etIeTeçoit une hospitK-
lité incommode anx deux p6pn1»-
tions. Il Cs bien temps que cet éliB i
violen finisse. Quand on .imnisiie
les condamnas pour délits politiques,
on peut bien anssi amnistier une
éfjlisequin'nvoit commis aucun dé-
lit, ei des paroissiens qui n'avoient
pas éié condamnés et qui n'avoient
pu l'être ; car les 99 centièmes d'en-
ii'eux éloient éiMnfjei-s m feit qoi à
«ervi de prétexte k la dénsUilwn tt
à la clôture de l'i-glise. N, D,
Un journal annonce qu'cai dispose
unorotnire protestant auxTuiletieri
pour la future dudiesse d'Orléans,^
Ju'elli: aura uue tribune réservéç
ans le temple des luibêricns, lue dé»
Billcttes. C'est la première fois que le
culte protcst.int sera exercé aux Tui-
leries: jusqu'ici cette résidence royale
éloit lestée riei'ije de toutculte étrati^
fier. Ce n'est certainement pas pouf
cet usage que LouisXTVavoitagran-
di ce magnilique palais, et sa grande
ombre s'indîgueroit de v<Mr les pro-
testa ns venir ainsi s' iustaller jusqu'au,
pied de 5ùii tiône.
Le Courrier Français ne veut paa
qu'on dise que la piiiicesse est lu- j
iltérienne. Jl piéteml que les vie'illes j
distinctions delulbéricnset decalvi- |
nistes ont {;ênéralemeiit dîsnaru, et !
qu'il n'y a pitis que l'égHseevangéli- '
(^3 )
qtie. Il est vrai ique lé roi de Prusse a
ordonné très-militaireinent Tunion
des deux églises, comme il auroit ré-
uni deux régi mens en un. Mais cela
n'a pas été exécuté partout, et il y a
eu diîea réclamations, une entre autres
toute récente, et dont les journaux
ont parlé, celle du docteur Sclieibel,
ca&Saxe (1). La distinction des deux
communions existe toujours, et cha-
cune a conservé sa dénomination, sa
hiérarchie et ses rits. Seulement
elles se mêlent quelquefois dans des
occasions soknnelies.
Hors des états prussiens , il n'y a
poiuteu proprement de- réunion, ou
die se l>ome à fraterniser en quel-
ques circonstances. Ainsi y à certains
jours, les calvinistes vont officier
rue des Billettes et les luthériens à
l'Oratoire. Mais ceux-ci conservent
leur litre de laconfession éCAugsbourgy
et ceux-là le nom de réformés. Cha-
que ^lise garde son organisation.
Les consistoires sont distincts , et le»
rits restent les mémesi L'union en
France n'est donc que de- courtoisie
et par suite de la profonde indififé^
rence-'oùr sont actuellement les pro-
Cestans -par rapport aux dogmes sur
lesquels ils «roient le plus divisés au-
trefois. Au surplus, cette union a été
fatale aux protestans; elle n'a fait
qu'amener de-nouvelles divisions , et
elle a singulièrement favorisé les pro-
gi*ès du méthodisme. Touf. ceux qui
tenoient aux doctrines des premiers
réformateurs ont regardé l'union
comme une sorte de défection ; ils
ont protesté hautement contre l'a-
Imndon des dogmes anciens , et ont
rompu avec les pasteurs de Téglise
réformée qui prend le titre d'alise
nationale^. Ces méthodistes ont au-
jourd'hui des pasteurs et des temples
séparés , ils s'étendent de plus en
plus, et la scission devient chaque
jour plus marquée et plus profonde.
Ydilàce qu'a produit le système de
(i) VoycE notre numéro du 4 m&rs
dernier.
fusion. L'union apparente n'a été*
qu'un germe de discorde , et l'on a
trois églises au lieu de deux, et même
plus de trois églises ; car le métho-
disme parott se diviser en plusieurs
branches. Voyez sur l'anarchie et les
déchiremehs des protestans la lettre
du- pasteur André,- que nous avons
donnée numéro du 15 avril dernier..
C'est bien vraiment le cas, après cela,
de parler de L'union des protestans l
Le 29 avril dernier. M; l'évêquc
d'Angers a donné le voile à Made-
moiselle Marie Diach , fille aînée de
M. Drach, bibliothécaire de la Pro-
pagande. Mademoiselle Drach a été
élevée à Rome, .chez les Dames du
Sacré-Cœur. Elle a 19 ans. Appelée
à la vie religieuse y elle s'est déter-
minée par les conseib de M. Flaget^
évêque de Bardstown, qui étoit aloi-s
à Rome, pour la maison du Bon-Pas-
teur, A Angers. Elle a été amenée en
France par son père , et conduite à
Angers. M. 1 evcque , malgré son âge
avancé , a voulu faire la cérémonie
qui a été fort édifiante. Plusieurs per-
sonnes pieuses et distinguées d'Angers
y assistoient. Lé supérieur de la mai-
son-de L'aval' y est venu exprès avec
M. l'abbé Bésnoin, qui a prononcé un
discours analogue. à la cérémonie.
A cette occasion nous citerons lé
Bref du Saint -Père en faveur de \à
congrégation du Bon-PAsteur d'An*
gers, dont nous avons parlé l'année
dernière ; il porte en titre : jid per^
peluam rei memonam, et est du 3 avril
de l'année dernière. Il comanence par
ces mots, Càm chrisùana, et confirme
le décret de la congréga.tion iles.évêT
ques et des réguliers du 9^.. janvier
précédent. Nous en. citerons le com-
mencement x
«•Gomme il est (Tune extrême impor-
tance pour le bien et Tbonneur, tant do
la religion que de la société , que la vie
des femmes soit parfaitement réglée, les
instituts qui se consacrent spécialement à
bien, élever les personnes de ce»Mi A
( 294 )
corriger leurs mœurs , à les former à la
piété et à toute sorte de vertus ,s sont
d'une manière tonte particulière l'objel
de notre sollicitude et de notre affection
paternelle. Aussi avons-nous appris avec
une singulière satisfaction que l'institut
des Filles de Notre-Dame de Charité du
Bon-Pasteur d'Angers a pour but, non-
seulement d'offrir aux filles, aux femmes
et aux veuves qui ont fait de funestes
chutes, un refuge assuré, où , en ména-
geant leur réputation et faisant totale-
ment cesser les scandales publics, on les
fait passer de la boue des vices à une vie
ebasle , à des mœurs régulières et h la
piété , mais encore d'instruire de jeunes
orpbeltnes des sainls préceptes de lareli*
gion catholique , afln qu'étant formées à
tout ce qui est honnête, elles s'accoutu-
ment plus aisément à vivre pieusement et
religieusement soit dans le cloître, soit
dans le monde*
» Or. pour faire fleurir et pour fortifier
de plus en plus cet excellent institut de
charité, qui rend tant et de si grands ser-
vices à la religion et à la 'société civile,
notre vénérable Frèr» l'évoque d^Angers
nous a instamment demandé que la supé-
rieure de la maison d'Angers fût nommée
supérieure générale de toute la congré-
gation , et qu'elle eût autorité sur les au-
tres maisons qu'elle a fondées, ou qu'elle
fondera. Nos vénérables frères , les évé-
ques de Poitiers, de Grenoble et de Mets,
pous ont fait la même demande , persua-
dés que ce généralat contribueroit puis-
samment au plus grand bien de Tin-
ItUut. »
Ici le Saint-Père rapporte le décret
de la congré(;ation des évéques et des
réguliers du 9 janvier , qui renferme
les statuts du nouvel institut , l'ap-
prouve , le confirme, et ordonne qu'il
soit observé. Le Bref est signé de M. le
cardinal de Gregorio , comme secré-
taire de^ Brefs.
Une jeune fille dont le père et la
rnère n'habitent point ensemble, avoit ^.^ j,.^, ^« «, *,*.
été placée par son père dans une peu-» | vêque Ta encouragée et le cjei^ë y «
sion à Poitiers. La mère la retira , la
garda deux ans auprès d'elle , et la
plaça ensuite dans le pensioufiat des
Dames de la Congrégation de Picpo,
à Tours. Le père voulut reprendrez
fille, et fit agir les ayocats et les bom*
missaii*esde police. La supérieures
crut pas pouvoir rendre la fille siM
l'assentiment de la mère qui la M
avoit confiée. Alors le père , M. D^^
s'adressa au- procureur du roi» Il àî
plusieurs visites au ccmvent. La sapé*
rieure deuiandoît un délai pour éenre
à la mère. Mais le père l'assigna en
référé devant le président du trilia-
nal. Les curieux 8*y portèrent. en a»*
sez grand nombre U 28 avril. La sU-*
périeure ne parut polYit. La jeune fille
lut amenée par une autre religieuse |
et interrogée par le président. £lle
répondit qu'elle se trou voit bien , et
qu'elle ne croyoit pas ponvatr sortir
sans le consentement de sa. mère. Le
président du tribunal ne fut pas de
cet avis , et décida que la jeune per*
sonne seroit remise immécUatement à
son père. Gelui-H^i l'eminciL» via\ç;cé
les réclamations de lavocat de \a sut*
périeure. L'auditoire étott pour, lui ,
et parut prendre pendant toute l'an*'
dience un malin plaisir k yiovt arra-
cher une fille d'un couvent fort res*
pectable , et à voir humilier des reli-r
gieuses qui n'ont fait en cette occa-*
sion que remplir un devoir. Un en-*
faut leur avoit été confié par sa mère,
elles dévoient faire tous leurs efforts
pour la garder y c'étoit un dépôt qu'on
ne peut rendre à moins de force ma^
jeure. Il y avoit peut-*étre encore
d'autres raisons de ne pas. remettre
la jeune fille à celui qui la réclamoil,
mais nous n'avons pas besoin d'en-
trer dans celte discussion pour jus.-
tifier les religieuses.
A Langres , on a été sensible -aux
privations des ouvriei^ de Lyon qui
n'ont point de travail. Une loterie a
été proposée en leur faveur. M. l'é-
(«95 )
pris un vif intérêt. Le pensionnat des
baintfs Dominicaines y a cx>uti'ilnié.
D^ personnes pieuses se sont cliar-
géeft de diriger la loterie , qui a pro-
duit 300 fr. La somme a été envoyée
4LyOBpour être joiitteà ia sousciip
.ÙQu ouverte dans les Imreanx du Ré-
paruUtir^ Ce journal en adrtf}».se ses re-
luerciiaens à M. révéque de Lan-
grei 9 a son clergé et à tous les bien-
bilieur» de cette ville.
journaux do Suisse annoncent
qtt^en6a Tinterininable procès suscité
en mars 1836 à M. Cutlat , curé de
Porrentruy f età ses deux vicaires, sera
jugé le 4 juillet prochain. Pourquoi
tant de lenteurs? Est ce pour reculer
le jour de la justice ?
F
M. F. Herscliel, dont le nom est
connu eu Allemagne, avoit été élevé
dans la religion catholique ; mais
endant les six mois qu'il étudia dans
'Cniversité de Bonn, il avoit incliné
pour le protestantisme. De Bonn, il
passa à na\le, et lu il se déclara tout-
à-faît protestant^ suivit le cours de
tiiéofogieprotèHtante, et suhitun exa-
tn^^ pour feUtk'er dans le ministère.
Mats il'd quitté dernièrement le mi-
nistère protisdtant, et, le 27 février,
il a fait à Cologne sa profession de foi
catholique. Il attend aujourd'hui
qn'îl puisse être admis au séminaire
à \èl stiRede l'examen qu'il a subi.
l-es états provinciaux de West-
pbalie, qui ont toujours pris à cœur
les intérêts de la religion, ont de nou-
veau voté k Tunanimité une adresse
au roi d« Pmsse, pour demander Ta-^
Lolition de la loi qui oblige les sol-
dats catholiques à assister le diman-
che aux offices protestans. Tout le
pays, la noblesse, la bomgebisie et le
peuple désirent la fin d'un régime si
dur et si peu en harmonie avec les
théories de tolérance dont on fait pa-
rdde .
Le ifottYemcUiettt prussien va, dit-
on, charger un professeur d*ensek
guer la religion juive dans les qnattr»
gymnases où .se trouvent 150 élève»
de cette religion. Combien, dit \\n
journal, de gymnases fondés par et
poiu' les catholiques n'ont pas menu?
de professeurs de la religion catho-
1
ique
Un protestant irlandais , Rol^ert
Magarragthy, de Glenade , dans le
comté de Siigo, a fait abjuration au>
mois d'avril dernier dans la chapelle
de Glenade, entre les mains de M. de
Lacy, prêtre de paroisse, comme Fou
dit en Irlande^ ou curé du lieu. C'est
le quatrième exemple de prot«*stan»i
devenus catholiques dans le (omié de
SUgo depuis le mois de mars.
Dans le même temps un homme
estimable, M. Robert I^Touche,qui
demeure à Dublin , a donné au curé
do Glenade une somme de 20 liv. st.
et un beau local pour établir une
école à Glenade.
Saint -Thomé de Méliapour est
ime ville appartenant aux Portu-
gais, dans la presqu'île de l'Inde, sur
la côte dti Coroinandel. Un évéché y
est établi depuis long-temps. Ce siège
n'étoit point rempli, mais dona Mar
ria qui est bien aise apparemment
d'étendre aux colonies les bienfaits du
schisme dont jouit le Portugal , s'est
hâtée de nommer un évêque pour
Saint-Tliomé. Cet évéque n'a point
de bulles, mais n'en est pas moins ar-
rivé à Saint -Thomé, où il prétend
exercer la juridiction , quoiqu'il ne
puisse en avoir aucune. Il assure que
ses bulles arriveront bientôt, ce qui
est plus que douteux, et en attendant
il' adnuuistre , connue s'il les «voit
àé]k, L'évéque catholique qui réside
aujourd'hui à Madras, M. Daniel
O'Connor, a prévenu les fîdèles de se
tenir en garde contre ce faux pasteur.
N'est-il pas déplorable de voir cettft
nouvelle semence de troubles jetée
dans un pays qui offroit déjc\ à la rq*-
(296)
lij'ion Uwti irobstacles et de causes de
€lia(j;riiis?
rOLITIQUE.
On scroil YcrilaUemcnl embarrassé
pour dire si le sort n*est pas aossi aveoglc
dans la dislribiition des amnisties que
clans la distribution des autres faveurs de
la fortune. Dès le premier moment, on a
été obligé de recourir aux interprèles pour
tâcher de faire éclaircir les termes de l'or-
donnance, et aplanir les inégalités cho-
quantes que Ton croyoit y remarquer.
Nous ne parlons point ici du sort égal
fait 5 Boireau et à Meunier , quoique la
cour des pairs eût trouvé entre eui la dif-
férence de la peine des parricides tvec la
simple détention. Dans les cas de faveur
tels que celui-là, il uy a point à taier la
générosité ; ceux qui accordent et donnent
ont le droit de compter comme ils veu-
.lenU Ce n'est donc pas sur ce point que
l'ordonnance d'amnistie nous paroît ca-
pricieuse cl bizarre dans la répartition de
ses faveurs.
Mais il en est autrement des divers an-
tres cas sur lesquels on dispute. Nous
avons dit . par exemple , en parlant des
anciens ministres de Charles X, que Tam-
i>istie nous sembloit élre de plein droit ,
au moins pour les quatre d'enlre eux qui
ont subi successivement te sort qui leur a
<Hé fait par la sentence de la cour des
pairs, et par la modiGcation Siibséquenle
que Tadminislration y a volontairement
apportée. Kh bien, le doute règne encore
i\ leur égard, et on leur oppose sérieusc-
luenl , dil-on , la stricte lellre de l'ordon-
nance qui ne comprend dans l'amnistie
({Ue les condamnés actuellement détenus
dans Ut priton» de l'état,
S*il en pouvoit être ainsi, ce seroil
quelque chose de pis qu'une véritable dé-
rision ; car ce qui a\oit paru leur élre ac-
cordé comiT>e un adoucissement provi-
soire, comme un commencement de fa-
veur, se houvsroil avoir tourné contre
eux en aggravation de peine cl en prolon-
gation de rigueurs. Kn uu mot , ce seroil
comme un jeu perGde aaqnêl on les uh'
roit sacriiiés en paroissanl lot seconik
Qui ne voit, en effet, combien ils aoroienl
perdu à leurs quelques mois d'alléf^eiDeol.
de misère, si cela devoît servir de prétexte
pour les exclure d'une- faveur malle km
plus étendue? £n vérité, ilsauroientprei'
que le droit d'inteuterprocès aux antean
de leur délivrance provisoire, pour \m
avoir privés , d'une manière ta tristemeat
inopportune , de l'avantage qu'il j asRrfl
eu pour eux à se trouver aetuelUmgnt ié-
tsntu dans Us prisons de l'étmt» Aoasi afons-
nous peine à croire qu'on puisse tonloir
envelopper un bienfait dans des énigmes
de cette espèce, et le reildre ai ridicale
par ses accessoires.
K'est-il pas quelque peu singulier que,
dans un pays comme le nôtre, qui est de-
puis long-temps une véritable fabrique de
lois et ordonnances, on ne sacbe pas
mieux expliquer ce qu'on vent dire, et
donner aux actes publics leur vrai sens et
leurs vraies définition? Quand Bonaparte
publia sou décret d'amnistie en faveur des
iléporlés de fructidor , il n'embronîf/a
point ainsi l'affaire ; il en eicepU quatre
nominativement, et tout fut dit tans qu'il
restât matière à doute ni à dispute. En
Espagne, en Italie, en Portugal^ à Naples,
où l'on est bien moins avancé que nous
dans les habitudes de rédaction des codes
et dans les formules de la légalité, on n'é-
prouve jamais d'embarras ponr Finter-
prélation des amnisties. On dit positive-
ment à qui on les accorde et à qui on les
refuse. Cela n'esl-il pj^s beaucoup plus
simple que de raellre tous les esprits h la
torture sur des énigmes dont le moi n'est
peut -être pas distinctement connu de
ceux-là môme qui le donnent aux autres
à deviner?
1\]. Guizot seroit assez facile à conten-
ter, si l'ordre des événemens et la marche
des révolutions vouloient se prêtei* à ses
arrangemens. C'est un homme qui vous
dit tranquillement, par exemple : Je m'ar-
range de 89 i je m'arrauge de 91; je
( ^97 )
m'airaiigo de 1800, et je les accepte sans
dàffîcullé ; mais je ne veux point de 93.
.. Cela est bientôt dit, ||^ le choix de
.11. (lUixot peut être fort t)on dans son
genre. Oni, mais quand on prend 89 et.
91, il fant les prendre avec lenrs produits
nalarelSy parmi lesquels 95 se trouve com-
|trU. Quand on prend i83o avec sou ar-
'genletses portefeuilles, il faut le prendre
avec son anarchie et ses émeutes , avec
•on esprit de licence et de discorde, avec
se» corruptions et ses immoralités, avec
ses foulèvemens d'ambition et de cupi-
dité; en nn root, avec ses passions actives
et remuantes, ses complots et ses atlen-
tets.
Noos en convenons , il seroit infiniment
commode de pouvoir ainsi choisir entre
ce qu'on ▼eut et ce qu'on ne veut pas ;
car il y a certainement dans la révolution
de juillet de très-belles parties, et surtout
de trtïs-bons lots , dont les gens les plus
difficiles/arrangeroicnl volontiers. Telles
sont les dépouilles grasses des budgets,
les rentes de la liste civile , les apanages,
left dotations et les autres choses qui for-
ment le beaa cM6 de Ma.^ médaille. Mais
cette médaille a m revers qu'on ne peut
en séparer; et «'est là ce qui fera toujours
le mécompte des gens qui voudront,
comme M. Goîsot , trouver h prendre et
à laisser dans les révolutions. Les béné-
fices n'y vont pas sans les charges pour
ceux qu'elles favorisent ; seulement les
charges y vont sans les bénéfices pour
ceux qu'elles ne favorisent point.
PARIS, 12 MAI.
Louis-Philippe, parti pourFontaine-
blean avant hier, en est revenu anjonr-
cPhui à une heure du malin.
— Le duc de Nemours est parti hier
pour Chantilly.
— Un journal annonce que Louis-Phi-
lippe passera le 2 1 de ce mois une revue
générale des ti-cupes de la 1'* division nai-
lilaire.
— Une circulaire de M. le garde des
sceaux aux procureurs-généraux annoucc
d'une manière formelle que famnistle ne
s'applique ni aux contumaces^ ni h ceux
qui se sont soustraits par la fuite aux con-
damnations par eux encourues.
— Le sieur Herbert, condamné d'avril
par contumace, a été arrêté lundi et mis
en liberté 4ivant-hier. On a pensé que
l'amnistie lui étoit applicable, attendu
que son arrestation datant du 8 mai , an
matin , il étoit détenu dans le» priions de
Cétat lors de la signature de l'ordon-
nance.
— Quelques détenus politiques qui se
trouvoieni dans les prisons de Paris on t
été mis en liberté un jour plus tard que
lenrs compagnons de captivité. On avolt
un instant pensé que l'appel qui frappoit
leurs jugemens devoit avoir son cours,
soit qu'il ait été formé par eux on par le
ministère public.
— Plusieurs détenus, après avoir été
condamnés pour faits politiques, soit par
la cour des pairs, soit par le jury, ont été
plus tard condamnés correctîonnellement
pour évasion avec bris de prison. On n'a
pas encore décidé si l'amnistie doit les re-
lever des dernières condamnations. 11 pa-
roît qu'on, n'a rien décidé aussi à l'égard
des contumaces de Strasbourg qui doi-
vent paroilre le 19 devant les assises.
— On porte à 169 le nombre des con-
damnés auxquels s^applique dans ce mo-
ment l'ordonnance du 8 mai sur l'am-
nistie.
— M. Partarieu-Lafosse , substitut du
procureur -général, a été envoyé par le
garde des sceaux à Melun^ afin de faire
mettre en liberté les détenus politiques
qui éloient dans la prison de cette ville.
— Une ordonnance du 8 mai nomme
conseiller h la cour royale d'Amiens,
M. Duval, procureur du roi à Péronne,
en remplacement de M. Duval père , ad-
mis à la retraite, et nommé conseiller ho-
noraire. Sont aussi nommés, juge au tri-
bunal de Versailles , M. Bienaymé ; juge
au tribunal de Melun, M. Lagrenée, en
remplacement de M. Bienaymé; juge ii
Meaux, M. llougeron. en remplacement
( «98 .)
de M. Lagrenée*; jngo k Cbarleville, M. Dé-
coud în.
— Le maréchal -de -camp de Wa-
renghien. commandant le dépirlecnent
de rAvejron, est mis en disponibilité
pour raison de santé.
— 11 paroît que te ministre de la gnerrc
va retirer aux militaires les sabres-poi-
gnards , et les remplacer par les anciens
sabres. On doit aussi renoncer aux cas-
ques on cuir qui déparent la Iroupe.
— Plusieurs feuilles assurent que M. de
Montalivet vient de décider qu'il ne se-
roit plus donné de subvention aux jour-
naux.
— La Charte de i83o dit ce soir que
c'est à tort que les journaux ont annoncé
que la garde nationale devoit former la
baie sur le passage de la princesse Ilélènc
de Mecklembourg, lors de son entrée à
Paris.
— Celle feuille ministérielle dément
aussi la nomination de M. Guizard à la
préfecture de T Hérault.
— M. Huguel , qui doit faire Tîntérim
à Tambassade d'Autriche, pendant Tab-
seoce de M. d'Appony , vient d'arriver à
Paris.
— Le roi de Suède a conféré son ordre
de TEtoîle polaire à M. le colonel Bory de
Saint- Vincent , à 'cause de sa relation du
voyage de la commission scientifique en
Morée.
— II est, si fon en croit plusieurs jour-
naux , question de la création d'un insti-
tut d'Afrique à Alger , à finstar de Fan-
cien institut d'Egypte.
-—Le tribunal de commerce de Paris.
dans ses audiences des 8 et 9 mai , a pro-
noncé neuf déclaratior/s de faillites^
•^La cour de cassation vient de déci-
der que la taxe proportion nelle fixée par
la loi du 27 mars 1827, pour le port des
journaux et feuilles périodiques, à raison
de leur dimension , n'a pas été abolie par
jki loi du i4 décembre i83o, et que le
droit fixé à 4 cent, pour chaque feuille de
3o centimètres carrés, doit être augmenté
de 4 autre» cent pour tout excédent,
quelque minime qu'il soit.
€elte question ivoît été ionlevée fer
l'admiaistration de» poitet« lelativcmaii
«njoomalde^oniMtflsaiicM lUiUê^ publié
ptr M. Emile de Giraftlia , et an Jfci*
ifo» FamiUeâ, publié par M. Gléeman.
— La chambre dei appel» correetioo»
nds vaquera tonte la semaine de la Ptt*
tecôte^
— L'ouverture des moBôes Vemefc et
Lesueur, placés dans la partie du Loant
qui fait face au pont des Aria, aura liet
lors de la réouverture du grand mutét*
— On dit que sept banquiers de k ca*
pitale se sont réunis avant-hier et onl de-
cidé que si l'adjudication du chenîa de
fer de Rouen étoit faite à la compagnii
Riant, ils prendroienl tontes les actions»
et qu'il n'y aurait aucune émîsaion avant
l'entier achèvement des IravaQi.
*9
NOVVELLK8 DES PROTINCB8.
M, Joseph comte Sorcham, lieale-
nant-général en retraite» vient de monrir
à Versailles à l'âge de 76 ans.
— Le conseil municipal de V&rsêiUet
vient de voter 5oo fr» destii^ ^ «acouxia-
les ouvriers de Lyon. Une somme de
3oo fr. a aussi été votée par le consei{
municipal d'une autre ville.
— La démolition du cbâ^teao de Saint-
Leu est mi»e en vente.
— La caisse d'épargne d'Amien» a reçu
le 7. 4*^46 fi^** et remboursé 1 1.071 fn
a 4 cent.
— La caisse d'épargne de Ljon a reçu»
te 8, 12,655 fr., et remboursé 91^4^1 fr.
— Pendant tout le mois d'avril, la caisse
d'épargne de Rouen a encaissé 55,375 fr.,
cl payé 600,000 fr.
— A Arras, un ouvrier (roata derniè-
rement une vipère dans les fossés. Croyant
que c'étoit une coulenvre, il la prit im-
prudemment dans ses mains. Elle te mor-
dit, et ce malheureux enfla ielleinent
qu on craignit nn instant qu'il ne moarftt.
— M. Lhtiillier de Hoff, lieutenant gé-
néral en retraite, grand-ofiicier de la Lé*
gion d'Honneur, vient de mourir à Or-
jléans.
( ^99 )
t On lit ÛMBVHermma : • La popula-
mftrilime du Morbihan est dan» la
tOBStemvtion par soite des malbeur& ar»
riv6fr en mer pendant tout le mois de
mars et nne grande partie d'avril : la seule
psroisse de l'ile-Eux-Moines, qui com-
porte tout aa plus une population de six
à sept cents âmes, a perdu douse navires,
-dont trois corps et biens» Quiberon en a
perdn sept, lile Darlc trois, dont un aussi
coips etlûens.
— Des rixes sanglantes' ont eu lien à
Brest, la semaine dernière, entre les
iBmrinB et les soldats de la garnison.
— Le doyen des médecins de Lyon,
11. EnnemondEynard, administrateur de
La Martin tère, est mort le 3 mai.
— Le maire, fadjoint, le conseil mu-
nicipal de Monîstrolsur Loire» ont donné
iîn masse leur démission.
— Le tribunal correctionnel de Saint-
Glande (Jura) vient de s'occuper d'une
horrible et repoussante affaire. Johanna-
Maria Colle, née en Belgique, et femme
d'un sienr Vanthîer« musicien ambulant,
afvoU quUté sonmari pour aller habiter
avec- un- nooMaé JDelaveau, dentiste-pé-
dkure. Deux eqfans naquirent de ce li-
berlinage^ ii*im des deux devint d'une
force extraordinaire et d'une agilité qui
étonnoit tous ceux qui le voyoient. La
Cemme Vauthier et Dclavcau conçurent
alors l'idée de le montrer dans les foires
comme un jeune sauvage qu'ils auroient
ramené d'Amérique. Mais il falloit le ren-
dra mécoonoissable, et ces êtres profon-
dément criminels ne reculèrent devant
aucane cruauté. Us imaginèrent de ta-
touer leur enfant , pour cela ils appli-
quèrent sur diverses parties de son corps
de forl£s doses d'acide nitrique, et pour
^pe les empreintes pussent fe conserver
long-temps, ils piquoient les blessures vi-
ves encore avec des aiguilles également
trempées dans l'acide nitrique. liCS cris de
la vîclfme les arrétoient bien quelquefois,
maïs ils rocommençoient presque ai>ssi-
tôt. A la fin, pour ne plus perdre de
temps, et dans la crainte que les cris ne
fussent entendus an dehors ils enivrèrent
leur enfant avec de l'eau-de-vie, ce qtn
leur penticttoit de poursuivre tranquille-
ment leur œuvre diabolique. Ce n'est
pas touL La femme Vauthier et Dela^
veau tinrent le malheureux entièrement
nn dans la saison la plus rigoureuse,
et raccoutomèrcnt à manger de la viande
crue, en lui refusant d'autres alimens.
Un jour, heureusement, des voisinsat^
tirés par les cris de l'enfanl entrèrent et
découvrirent tout. Pendant qu'on procé-
doit à leur arrestation, Delavoau et la
femme Vauthier purent s'enfuir. Le tri-
bunal les a condamnés par défaut à deuft
ans de prison.
— Dernièrement, nn placard incen-
diaire a été trouvé affiché, la nuit, & Cas-
telnaudary; il excitoit les ouvriers h la ré-
volte ; mais la tranquillité n'a point été
troublée.
— Un individu a été arrêté samedi h
Bordeaux, comme il cherchoit à faire
passer nn sou blanchi pour nne pièce de
deux francs.
— Lundi dernier, dans la même ville,
une ronde de police est survenue au mp^
ment où des ouvriers de divers corps d'é*'
tat se balloient avec fureur. Ils ont totis
pris la fuite, à l'exception d'un senl qui,
moins alerte, a été arrêté.
— Trois percepteurs de l'arrondisse-
ment de Foix (Ariège) , nommés depuis
la révolution, viennent d'être destitués.
EXTÉniEUK.
NOLVKLLES D*ESPAGi>I£.
Le 3 , les cortès ont entendu le rap-
port de la commission des finances sur
les comptes présenléspar M. Mendisabal.
Au départ du courrier, M* Mendizabal
prenoit la parole pour donner quelques,
explications sur ses comptes fort ém*(
brouillés, et la situation fort désastreuse;
des finances.
. — Des lettres de Bayonne annoncent
que le général Harispe a fait parvenir
quinze cent mille eartoMchet aux géné^
raux cfaristinos.
( 3bo )
>^ L*infaht don Sébastien éloit le 4 ^
Emani.
— On lit aujourd'hui dansle Monitewr:
«Le 4» d^s délacbemens de la marine
royale anglaise ont débarqii6 à Karce-
lonne , et ont servi rinelques pièces eii6*
tant la Rambia.
cussTon. An: départ diicoiirrieir, lârcfia»!
bre s'occupoît d*aiîe motxm ineideiitf;
ayant pour bot de déclarer qiHi FavofeMiB
le mode du- vote parprocurttioB ne^lip
roit plBs admis. •< ft^
— Quatre çondamn^-s, employés à
senai de Woolwich , se sont jetés à Fteld
• Le 6, de nouveaux troubles étoîent | proviste sur la sentinelle, et Iniottle»»»
regardés comme imminens , l'impunité
des anarchistes ne pouvant que les en-
courager.
» Le 9, Figulères éloit dans l'inquié-
tude.*
— - Le journal ministériel du soîr ne
donne aucune nouvelle officielle d'Es-
pagne.
On écrit de Ruremonde (Belgique):
» Samedi dernier , seize personnes
étoîent montées sur la barquette qui fait
le service du passage de la Meuse & Rure-
monde. Les bateliers ne prévoyant pas
que la crue des eaux avoit rendu le cou-
rant plus rapide, voulurent comme d'ha-
bitude traverser la rivière, sans agrandir
levé sa carabine. Bien qii*ay«Dt les fttft'
aux pieds , ces quatre hommes ont em^
ladé la grille et franchi nn mor. VMnrf-
gagner la route de Londres , ils -le In»
vèrcnt bientôt, par leur i|nM>ranoe-diÉ
localités, devant nn précipice, et-final
obligés de se laisser glisser d'aine hiatear
de plus- de 8o pieds. Cependant Falimpr
avoit été donnée dans l'arsenal; le capi*
taine Grove étoit parti avec nn détache-
ment de soldais. Il fil une battue qo'oo
peut comparer à une chasse au sanglier.
Lorsqu'on apercevoit de loiii les évadés».
on tiroil sur eux des coups' de fo^l. L'on
des quatre , qui s^éloit séparé de ses cr-
marades, a été arrêté le firéniîer. Les an*
très ont été pris à l'instantoA^ bien hll
le circuit du trajet, en remontant plus \ gnés , ils venoient de se ddûf diernèxQ
haut. A peine arrivés à une d^rtance de . d'es bnissons pour se rëi>bsër/ ~
six à sept mètres, la nacelle fut jetéccon- 1 — Le Hâorning- Herald parle jd^
tre le bac attaché à cet endroit, et dispa- alerte qui a- eu lieu à Lisbonne le-aS âfrif*-
rut aussitôt sous les flots. Neuf personnes Des Français ayant passé tonifc la mntdi'
parvinrent à s'accrocher an bac, et après sy à boire, se retirèrent le matin en dbn-
beaucoup d'efforts, finirent par y trouver , tant la Marseillaise, et comme ils éteîwl
leur salut : les sept autres furent empor-
tées par le torrent. »
— Une motion soulevée par M . d'Ejn-
complètement ivres, ils etitremèïèreDtks
coup Icts des cris de « vive là reine abêolm ! >'
Les gendarmes arrivèrent, mais la bandé
court , et tendant à avoir des parleroens joyeuse opposa de la résistance, ^ossilôt
triennaux, a été rejetée le 8 à la chambre lebroitse répandît dans la ville qu'on noo*
des communes, par 97 voix, contre 86. ' veau mouvement contre-réfolotionnaii^
Sur la motion de lord J. Russell, cora- venort d'éclater, et les tambôOT»-bîItfr6nt
battue par sir Robert Peel, la chambre , partout pour appeler les citoyens fui àr/
s'est ensuite formée en comité, et a adopté ' mes. Les gardes nationaux les plus zélés
quelques-unes des clauses du bill sur la ' arrivèrent comme on conduîsoît les quel-
taxe des pauvres d'Irlande. Pendant la ques Français en prison, et se retirèircnt
discussion, M. Hume a fait une sortie ! confus.
contre les lords. « Si le pays acquiert la cer- — La Gazette (tAugsbourg dit qn^îl ja
titude, a-lil dit. que la chambre des lords eu dernièrement une très-belle éruptkJ
nous entrave dans notre marche, il ne du Vésuve, mais que comme elle n'adoré
sera pas si tolérant que le ministère. • que trois, quarts d'heure peu de person-
— Dans la séance du 9, à ladite cham-
bre, le même bill a été l'objet de la dis-
nés ont pu la voir.
— A la dalcdn aSavrrl^lacrainted'nne^
(3oi )
Dvuîon <la choléra fiisoit soTlir |
indc de Naplea.
Tes le Mercure de Souabe du 3o
larle en Italie depuis un mois .
et d'alliance enlre la branche j
Bourbons et la maison d'Esle,
^uel l'angosle lllte de M. 1c diin '
pouseroil le prince hérédilaire
le, l'archidac François, Dé le
Il 9.
jonmal de New-Yotck du 17
e que ta détresse est toujours la
is ceite ville; plusieurs failliles
en lieu ainsi qu'è la Kouvelle-
lettres reçues (le la Nouvel le-
iteiit qse Icgavnlily a eu dans
: un ioceadie qui a réduit eu
07 maisons.
— a mm ~'i
HAUBRE DES PAIRS.
Mdencede U. Pasqnier.)
lidentitomme pin sieurs corn mis-
omleClaparMe présente le rnp-
Ift cooimiision chargée de- l'eia-
pit^et' de ^1 relatif aux légion
>3ion de FrÉriile présente !e rap-
ti connaiuiOD cbargfc de Teia-
nr^t de loi retalif i. la dot de
ta Belges.
ïportear s'attache h jnstirjer le
ttfun million par f alliance réci-
lei deux peaplêa, et parla com-
dlnttréls qui existe entre eux;
ne c'est ï Jemmapcs que la
onqaii ses premiÈres libertés , et
en déclarant que le 'vole de la
ion a été unanime pouv l'adop-
SéaTue da 13 mai.
Mole, Bernard et de Montalivet
banc des mmiïtres.
: Monlalivct nionlc à la tribune
iaenter à la chambre le projet de
s fonds secrets, déjii volé par les
M . DuboDchagc ne monic pas h la tri-
bune pour combattre le rai'iisttri! danf
lin moment où il vient de s'asMicier h nn
acte de haute convenance, l'amnistie.
L'orateur esp&re que les contumaces ne
seront pas exceptés de la mesure. Arri-
vant h la loi. ji rappelle que sons l'an<
ciennc monarchie les biens privés du
princo qui montolt sur le trAne étoieut
confondus avec ceux de la oalion. Alors
il éloil indispensable qn'on dolït ses en-
fans. Mais depuis i83o il en a été autre-
ment j les biens du chef de Télat ont été
donnés à ses enfans . et ce n'est véiStabla-
mcnl que dans le cas d'bsafGssnce du do-
maine privé que l'état leur doit deftdola-
tions, amsi que le porte l'art, ii de la loi
sur la liste civile.
U. le baron de ï'réville, rapporteur,
répond au préopinanl.
M. le marquis de Drcux-Bréié dit qu'a-
lors même qu'il ne se seroitpas toujours
interdit de prendre part aux discussions
qui se ratlaclient i des qnestions de per-
sonnes, un sentiment de rcconnoissance
pour un acte de clémence obstinément
refusé par les précËdens ministres l'empâ-
cheroil d'entrer dans l'esameo du projet
en délibération. Il ne vient donc ni ap-
pujerlaloi, ni la combattre, maïaderaaO'
dér quelques eipiicatïona sur dis inlére^S
financiers qu'on ne peut pas négliger.
AprJs s'être étonné qn'on ail alifindn
cinq ans avant de venir demander le mil-
lion , l'orateur ne peut eipliqoer ce re-
tard que par des démarches qui iproient
Ëlé faiies pour amener la Belgique i payer
les frais de nos eipéditions françaises de
iS5a et de iS53. Comme la somme dé-
boursée par la France est élevée , et doit
loi être rembonnée,M. de Dreui-BK'xË
demande au président, do conseil de von.
loir bien faire connoilra à la chambre,
1° la nature des difSculléfi-qui semblent
avoir relardé jusqu'à ce jour le règlement
de la créance ; a" s'il espère que les diffi-
cultés seront bienldt levées.
M. LE COMTE MOLE, Je ri'pondraî à
l'interpellation que m'adresse l'bonorable
préopinani au sujet de la créance belge .
que, aousies ministères précédeo s coratuc
par le cabinet actuel , le» intérêts de la
Krance ont élé toujours réservés.
. M. de Urcui-Bréaé est aussi sarpris
qu'affligé de LClteréponse brève et vague:
• Les droits de la France ont été réser-
( 302
>
\iA, » La cl)aini>re a bien lé droit do eon- la discussion doit être sérteiiie et uneoi^
noilrc lesdifTicullé^, de savoir si une aT-
faire aussi simple se terminera bientôt, et
cette année un résultat. La chanabre lli|
l'ouverture de la discussion an Iwidi'
s'il n'y a pas mauvais vouloir de la part sa mai.
du gouvernement belge. L'orateur, rap* L'ordre du jour indique la suite del|
pelle ce qui s'est passé pour la campagne discussion des articles du projet relatif mi
d'ËsiMgne de i8a5; expédition gloiieuse ; scL Les art. l'^ct 2 ont été votés à lader-
et si politique (mouvement). Oui . mps* j nîj^re séance, ils autorisent le ministre dd
liieurs. ajoute-t-i!, elle fut glorieuse, et je ! finances h résilier le traité passé avec M
ne serai pas contredit dans celle chambre, compagnie de l'Est. L«» paiemens qaè
où sont tant de généraux qui , dans celte
campagne, ont acquis de nonxeaiix litres
de gloire et le droit de siéger ici. EU bien !
malgré les liens de parenté qui unissoiont
Jes deux familles, malgré la pénurie des
iinanoes espagnoles, le ministère français
n'a pas li^silé alors à réclamer une large
incleninilé pour les frais de la guerre.
La chambre vote les deux articles. Le
scrutin sur l'ensemble de ta loi a pour
résultat l'adoption par 91 boules blahcbes
contre 18 boules noires. La chambre
adopte ensuite le projet relatif ?ux lé>
gionnaires amputés, et celui qui légle
l'avancement dans l'armée navale.
CUAMnRE DES DÉPUTÉS.
Séance du 11 mai,
M. Calmon , l'un des vice • présidens ,
occupe lé fauteuil h une heure an quart.
La veille, M. Dupin avoit engagé MM. les
députés à se rendre exactement à une
heure aux séances. Malgré la recomman-
dation du président, la chambre est loin
de se trouver en nombre. A deux heures
plusieurs membres réclament l'appel no-
minal. On y procède immédiatement.
M. Bignon demande qu'on indique la
discussion du projet de loi sur les sucres.
M. Salverte pense qu'on peut la fixer à
lundi en huit. M. d'Haubersaert est de
l'avis du préopînant. Pour mon compte,
dit-il, je n'ai pas encore de parti pris dans
ta question.
Plusieurs voix : Mais en attendant , vous
êtes inscrit contre. (On rit.)
M. Charles Dupin combat la proposi-
tion de iVl. Sal verte. M. Pelot vient solli-
citer, dans l'intérêt de la loi, un ajourne-
ment indéfini. (Rumeur."».) A l'époque où
nous en sommes, ajoute-t-il, il est impos-
sible (|ue cette loi soit votée par la cham-
bre des pairs. M. Dubois (de la Loire-In-
férieure) ne demande pas mieux de voir
adopter la proposition de M. Sal verte , si
l'état pourra être obh'gé de faire iefmH
effectués au moyen d'un erédil spécial
ouvert par une ordonnance en rabsBa^e
des chambres. Un paragraphe add^tboïKl
de M. Luneau établit que les mines de sel
seront à l'aven irtroncédées aux conditioos
et dans les formes prescrite^ par la loi da
21 avril 18 10. A la dernière séance. M.Li-
cave-Laplagne a déclaré que la loi, bîea
que votée par les deux chambres, neae-
roit sanctionnée qu'après la slgttatinfeda
contrat de résiliation.
L'art. 3 est mis en déUbératîon. Trois
de ses paragraphes sont adpptési Le mi-
nistre des finances sera consalté sur toutes
les demandes en ooncfssfikm de mines.
Nulle concesâon ne pourra excéder 40 ki-
lomètres. M. G ay-Lussac trouve ^ae, plus
on avance , plus la dfspoaîoo s'etn-
brouille.
M. Jaubcrt interrompt le dëhii pour
demander qu'on ne nomme -OB^iuie seule
commission pour les six nsojett ooneer-
nant des chemins de fer. X/waleiur cniot
3ue des débals partiels ne prolongent io-
éfiniment la session , ou qne d^ projets
aussi iraporlaus ne deviennent le prix de
la course. M. de Salvandj, ministre de
rinstruction publique , combat la propo-
sition de M. Jaubert, et rappelle que li
chambre des communes ayant 76 prpjels
de chemins de fer à examiner, a nommé
76 commissions. M. Jaubert voulant, dit-
il, faire preuve de l'esprit de conciiîiiioD
qui l'anime, réforme .sa proposition, el
demande seulement que les six commis-
sions soient nommées !c même jour. M. de
Salvandy croit avoir autant que le préopi-
naiil fait preuve de conciliation; mais,
ajoute-t il, si l'on tient à avoir une discui-
sion d'ensemble sur tous les projets, il
faudroit encore attendre, parce quels
gouvernement viendra bientôt en présn*
ter quatre nouYeauv.
Comme M. Jaubert vient de le deman-
der, la chambre décide que les bareanx
I
i
( 3q3 )
a rénnîmnt pour rexamcn des six pro-
sts de loi sur les chemins de fer le
nèmejocir, mais çeiilemrnt lorsque les
Yibces auront Oiù distribuâmes.
Séance du la mai
i^ ^no heure et demie la sranceest on-
Tçrlc.Ofi fait Tappel nominal demanda
]pir gnr trenlaino de membres prC'Scns.
:Qi]and la chambre csl en nombre, on re-
prend la discussion de la loi sur les sels.
IjA chambre finit de voler l'article 5, et
«oçctfpe des articles suivons quel leadopte
ituçccssivemoDl jusques et compris Tar-
Uclè i5.
AD BKDACTEUR.
Monsieur, il n'y a pas longtemps que
voas vous éleviez avec nue grande force,
dans votre Journal, contre l'indigne décep-
tion et le scandaleux abus des sociétés bibli-
Que» ; fort sonvent aussi des démentis
cruels ont été donnés par des voyageurs
anMais et américains à ces missionnaires
ou commis9oy4igeurs habillés de noir, qui
vont colporter leurs bibles falsifiées et,
défigurées dans les qualre |iarties du
monde. De tous 1rs points de l'univers
r.hréUcn, de bons esprits, des hommes
pleins de science, de zèle et surtout de
SINCÉRITÉ avoîentdéji^ldénoncé celte in-
signe imposture et cette guerre d'un genre
nouvcao, déclarée à toutes les commu-
nions cbrétiennes qui conservent encore
un profond aspect pour la sainteté des
Ecritures ; ils y ont vu l'Intention secrète
dTavilir les titres augustes du rhrlstia-
nisrae en 4ed prostituant, et une infernale
cfHiibiniiîsofi dans les nM>yens d'y porve-
im. Tel esl aujourd'hui , aux yeux des
faomines clairvoyans, le bat des socié-
tés bibliques. Un écrit du savant doc-
tepr Arihur Perceval, chapelain du roi
.d'Angleterre (i), ne laisse guère de doute
(i) Ce docteur Perceval est le môme
doQtnousavons purlé numéro du uo mars
j83o, tome Lxni, h Toccasion d'un écrit
qn'il 9 publié sous le lilre de Proposition
é^une paix chrétieime, et qui Dvoii pour
objet d'opérer une rcunioii de l'Eglise
romaine et de l'église anglicane.
à cet égard. L'auteuir, dans cet ouvrage
intitulé J}(>///s pour Ui(fueisjenif suis point
membre de la Société Biblique, ouvrage que
l'on pourroit intituler aussi : la aociÉTÉ
BiBLiQLE DÉVOILÉE, dénonce à l'univers
chrétien, les altérations énormes (ce sont
ses expressions) faites an texte sacré dans
ces soi-disant traductions de la Bible que
Ton colporte par mçr et par terre, et qui
révoltent, dit-il, tous les gens de bien. En
preuve de son assertion, il rapporte des
passages entiers, et l'on y voit avec quelle
témérité et quelle impudence on se joue
de la parole divine dans ces informes irs'
ductions qui décèlent à la fois autant d'i-
gnorance que de mépris pour les livres
saints. Et l'on sait que les frais de ces tra-
ductions et des missionnaires qui vont les
colporter s'élèvent déjà à la somme énor-
me de QUABAKTis MILLIONS de fraucs,
quoiqu'il soit très-fort permis de ci-oire
que tout cet argent n'est pas entré dans
la poche des imprimeurs et des librai*
« Us bonnes gens, dit M. le docteur
Arthur Perceval, qui sont les victimçs
de cette détestable supercherie, devraient
bien, rue fois pour toutes, apprendre
l'emploi que l'on fait de leur argent et de
leurs contributions hebdomadaires. Cela
glace à un chrétien le sang dans les veines,
de penser qu'il existe au xix* siècle ,
nne société , qui , se jouant insolem-
ment des oracles du Tout-Puissant, ose
présenter aux peuples idolâtres comme
la parole divine, les travaux de miséra-
bles écoliers, et filoi'te si indignement
les hommes simples et trop crédules qui
soutiennent de leur argent cette société!
Et dans ses réunions, n'a- 1^ elle pas
poussé le blasphème jusqu au point de
comparer la multiplication de ces pi-
toyables et criminelles traductions , an
miracla du don des langues parmi les>
apôtres ?,•.»
Voilà les motifs pour lesquels le doc-
teur Percerai , chapelain du roi d'Angle-
terre, a refusé de faire pfartie de ta Société
Biblique, et beaucoup de ministres aiigli-
cans, à son exempte , l'ont refusé aussi,
C3o4)
et l'y ntatent diiqne Jour. 0;i tom-
mcnce, même ï IjOndrcs, à onvrir les
yeux sur cette insigue mjstificitîou , qui
n'mt qu'un nouveiu tour au peu plus
habite, tirË, dans ces derniers temps, de
la gibecière pbibsop h iqae. Miisles esca-
molenra, on plutôt les FiLors, comme
le» appelle le docteur Perceval , sont Fort
nombreux, et ont la main fort exercée...
Mais ce qui devroit bien acbever d'é-
clairer les hommes simples et crédules.
c'est de voir un grand nombre de gens
qui ne croient pta h la Bible et ba--
fonent la Bible, et qui sont pourtant
partisans des sociétés bibliqitcs... D'ail-
leurs , il est plos facile k ces espèces de
missionnaires de distribuer des bibles ,
mSme gratis, que de donner l'inlelli-
gence de la Bible ; et l'homme qui peut-
être dans le moudc a possédé la plus
paissante intelligence et ta plus vaste
érudition , un des plus itluslres docteurs
de l'Eglise et des plus proronds philoso-
phes en même temps, a dit : • ce qcb jb
hommo Vk, c'est saint Angiislio !!! Aprii
cela, faites, si vous poovci, coniprendi
la Bible , dans le système protestant, i
premier ignorant vcnn , comme le vti
lent Luther. CalTia et tes autre» réFor-
roateun ! l'ent-ètre un villageois on ni
industriel aiira-t-il, pour en sonder h
profondeurs, plus de lumières ou ont
assistance pins particulière du Sainl-El'
prît que saint Augustin 11!
L'i\ DE vos ABOKKÉB.
■Ç* §^«»». 2lî>rifn ff Clm,
BOtnSe DE PARIS DU 13 MAI.
CINQ p. 0/0, j. .1,1 !3 man. 107 fr. 8i e.
QUATRE p. (I/O, j. de mnn. 98 fr. 70 c.
THOIS p. 0/U,i. de dée. TSTr. 10c.
Qunlre 1/î p. 0/0, j. <)e mar». lOOfr. Mt,
\r.l. de la Baniiiie. 0000 fr 00 c.
Bons du Tifsnr. 3 0/0.
Rente de la Ville de Pari». 000 fr. 00e.
Oblig;. deli VilledeParii. lITlft'.ifle.
Qaaire «anani. 1 180 Fr. 00 c.
Caiue bjpothêcaire. 8iOfT. OOe.
Rente de NH|Jei, 99 tr. &5g.
Emprunt tomniD. 100 fr. 1/2
Eiii|>runl Belge, 000 fr. 0/0
Emprunt d'Haili. 000 Ti. 0/0
Rente d'Esiiagne S j.. 0/0. 24 fr. 1(1
M. l'abbé Huet vient de Taire publier
un ouvrage nouveau qui a pour litre :
ANTHOtoGiE CATHOLiQLE , sVËC appro-
bation de Mgr t'Arcbevêqne de Paris.
Cest la théologie des gens du monde.
I.'auleuf sait intéresser, dans les sujets
même les plus abstraits.
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avec 8 gravures, a fr. 76 c.
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M AUDI 46 MM 1837.
f V^lX DE ABO«ftEMEST.
\ fr. t.
i an ...... 36
6 mois 19
5 mois 10
1 mois 5 5o
SUR
mi TJËIIOIGNAGE REMARQUABLli:
EH FAYEDR DU CHRISTIANISME.
nous laissons M. Blauqui parler tout
seul. Yoici le chapitre ix de son
livre :
Dans un moment où M. I^erminier
dans sa chaire, l'auteur anonyme de
b Science populaire de Clcaidius dans
ses petits écrits , lés phrénologistes
dans leur journal, attaquent le chris-
tunisme , ou en parlent avec mé-
pris, il est bon de faire voir quel est
iur les bienfaits de la religion chré-
tienne le sentiment d'un homme de
lettres et d'un économiste qui a
étudié rhistoire sous un nouveau
jour. M. Blanqui aîné, professeur d'é-
conomie politique au Conservatoire
des arts et métiers , publie en ce nio-
iaent\ine Histoire de V économie polili"
que en Europe^ depuis les anciens temps
jusqu'à nos jours. Le premier volume
en a paru ; on y trouve , au chapi •
trc IX , un tableau de l'organisation
et des heureux effets du christianis-
lué. Ce tableau est d'autant plus re-
marquable, qu'on n'accusera cerlai-
neinentpas Tauteur d'un excès de zèle
religieux. M. Blanqui appartient à To-
lÀDiou: libérale , il est de l'école du
im^grès, il porte des jugemens sévères
nrle clergé. Mais quelle que soit son
opinion sur l'origine divine du chris-
tiinisuie, il. n'a pu s'empêcher de re-
« Changemèns sunenus dans Péconomic
sociale drî Tliurope par Tinfluence du
cbrjslianismc. — Son organisation vi-
goureuse et savante. — Les monastères
créent la vie de communauté. — Le
principe religieux donne naissance aux
hôpitaux, aux asiles.
• La sensation fut grande en Europe
quand le christianisme, jusque là pros-
crit et humilié, s'éleva tout à coup au
rang de religion dominante, et poursui-
vit à son tour ses persécutours. Quelle pé-
ripétie! tout change prcsqueà la fois, tout
se réorganise comme par encbauteraent
sur des bases nouvelles. Le pouvoir poli-
tique, jusque là uniquement appuyé sur la
force, cherche des auxiliaires dans la rai-
son, dans les croyances; il s'entoure et se
fortifie du prestige de l'autorité religieuse,
qui a déjà poussé de profondes racines
dans les cœurs. C'est chose mervcill<;useà
voir que la promptitude avec laquelle le
monde, encore païen pour le culte, se
hâte de tirer les conséquences de la pa-
role évangéiique, et ^admirable instinct
avec lequel chaque opprimé devine que
l'heure de la liberté va sonner pour lui.
• Quoique l'Ëglise chrétienne apparût
tout organisée avec sa hiérarchie noble et
sévère, tout le monde eut bientôt compris
le principe dcrégalitéqu'elleportoitdans
son sein. Elle plaisoit aux grands par ses
dogmes de subordination et d'obéissance,
et aux petits par ses doctrines d'indépen-
dance et de nivellement devant Dieu. Elle
élevoit l'esclave sans rabaisser le maître,.
mai-quer, en étudiant l'histoire, tout
œque celte religion a fait pour le
Ken de la société. C'est là ce que nous ! ^^ présentoit à l'espèce humaine courbée
•voulons citer de lui. Il y a bien dans j sous le joug un refuge contre la tyrannie
le morceau quelques expressions qui
choqueront le lecteur ; nous n'a-
rous pas voulu les supprimer, et
Tome XCIII, LÂmi de la Heli^ion.
de ce monde dans les espérances de l'au-
tre. Le paganisme s'étoit rarement môle à
la politique; mais les premiers prôlres
( 3o6 }
"rhr^tiens prirent part aux affaires, et ils
goiivernoÎQnt déjà, que personne ne se
dnntoit de leur puissance. T^es béi-ésies
même qui désolèrent le christianisme h sa
naissance ne furent pas inutiles à la cause
dn progrès social : elles ont ouvert en
Europe le droit de discussion.
» On a beau n*étre pas un chrétien bien
austère, la majesté de ce bel édiûccétooue
et commande le respect. Ou ne peut voir,
saus une vive émotion, cette organisation
vigoureuse et luxuriante se former tout
<^nne pièce, avec ses magnifique^ dépen-
dances, et se r(''pandre sur le monde, par-
tout semblable à elle-même, comme le
flot paisible sur la surface de la grève.
lies premiers évêques, si impérieux à la
ftm et si doux, ai intotérans pour le doute
ot si iudulgens pour les foiblcsses, si Gers
avec les grands et si humbles avec les
pauvres, semblent des tribuns populaires
qui viennent protester au nom des droits
imprescriptibles de l'humanité. Tout en
,eux rappelle k'S vieilles maximes de la ré-
l^bliqnc romaine, féleciion publique, la
prédication renouvelée du forum, les as-
semblées gt-nérales, Fadmisslon aux plus
hantes dignités sans distinction de for.
time on de naissance. Rien ne restoit de
cps antiques prérogatives dn citoyen,
qu'un souvenir stérile elcorifos; la reli-
gion chntîlicnne a tout régénéré, tout re-
mis en honneur.
■ Peu cf années s'écoulent après le rè-
gne de Constantin, et déjà raffrancbîsse-
lucnl des esclaves est perûiis, sur la simple
atiesuiiou d'un évéqne ; le concubinage
est pro«:ril ; les bien» des mineurs et dt»s
femmes sont exempts de la confiscation ;
les prisons sont visitées , les pauvres se-
courus, labienfaitann ett découverte, Noos
la raiK>nncrons plus tard : en attendant ,
on l'exerce.
.L'économie politique a bien d'autres
obligations encore k Finfluence dn chris-
tiaHÎsme. qui a fait disparoltre ce len-
timent étroit et égoïste de nationatité,
sonrce des longues querelles d'Athènes et
4e Sparte, de Cartbage et de Roue, dé-
jyioFibieit arènes eh s*épn5sèreiit tant de
ressources sociales qu!ini antre prin^pf
eftt fécondées. La seule création descon^
ciJes est une des pins hmrMses oûooi^
tions du génie civilisât cor dnélien,- 1 ni
les considérer que comme des congrès oÉ
toutes les lumières étoient convoquées I
la discussion d'une idée. Qoedetempi
n'a-til pas fallu pour que cesnobletin*
spirations trionipliassentda plongé gac^
rier et barbare ! 11 y a à peine quelque!
années que J.-B. Say achevoit de dé-
montrer, dans sa belle théorie deatMto-
chés, la doctrine de la solidarité cobém»»
ciale des nations, et ce n'est pie aoi
peine que de nos jotars la aohitHiiijdiidl^
férends entre les peuples a été. remiie à II
diplomatie plutôt qu*à Tépée. Ool a pA*
paré ces résultats, ai ce n'eil le oluislii^
nisme ? £t qu'est-ce donc «i^onnfhQi qté
la liberté civile, religieuae et commer
ciale, si ce n'est le développement de la
|)ensée fondamentale chrétienne? 5anti9
principe nouveau de rêgalité devant
Dieu, l'esclavage grec et mmtm Infeste*.
roit encore le monde , la MbfefW aeinll
toujours à la merci de la fane, el la ti^
chose seroit encore prodWi»fV'Wi vm
pour être consommée par totMlM^aam.
dédomni agement.
m Sous le point de vue de la ^Uatribatio^
du pouvoir, il n'y a aucune institotiOD lia:
maine qui puisse être comparée à la JM*
nière vraiment admirable dont fEglîse
est organisée depuis l'apparitÎQa offieieBe
du christianisme. Un pape aiége & nette;
cl tient sous sa pnissaûc^ les haols ^Sgn*
taires du clergé qui nottnncnteiit''Biéiiei
aux emplois les membre^ de^ta rniUoe ia«
férieure. Tonte cette mîlioe Ht »ii"iN
aux mêmes règles el au même cealnie^àt
Paris au Japon et de la Qhine.kB^oi^l^
même oOice se célèbce dans fa| naêine Ufr
gue aux deux extrémités dn monda; k9
noms des saints du cfaristiamsme fiSK
rent en tête de tous nos actes de ni[fl|
sance. et nous ne distinguons les jonrs<^
l'année que parla nomenclature de
apôtres et de ses martyrs. Le dim;
îles chrétiens est devenu le jour dn
universel; parlent, ^nand flS^lîfe
I
h
h
i
(3o7 )
temples, le travail ferme ses ateliers.
n ify a pas une seale circooitance impor-
tante de la fie qui échappe h Tinflaence
teligieiise, ou qui se passe de son inter-
vention. Le prêtre attend aui fonts bap-
liamanxPenfant qui vient de naître, et lui
ioipO0&un nom; plus tard, il le précède
à fautel pour bénir son mariage : enfln
cpund le terme de sa vie est arrivé, il
Tacoompagne, en priant, au tombeau.
Que de puissans moyens d'action le
ebristianisme a inventés, depuis, pour
iTempaier de l'existence tonte entière de
Thomme! Partout on voit le prêtre se
ftire ini^tnteor, et diriger l'enfance par
mcomeila.
>Le catéchisme lui assure cette con-
quête sans effort; un premier sacrement,
h ^oromnnioQ, crée un lien de plus, res-
lerré par lescommnnications mystérieuses
et redonlables dn confessionnal. Puis,
comme si ce n*éU>it pas assez de ces pre-
miers sacaeet, l'évêque paroit dans toute
la majesté delà puissance ecclésiastique
et administre la confirmation, accorde
des dispenses, prononce des censures, lie
ctidéUe comme ^liitre suprême et vicaire
de Bien. Ainai, ni Fenfance, ni l'âge mûr,
ni 7a Weîlksse, ni la mort, ne peuvent se
nooslraire à rinfloence du prêtre, la plus
coinplèle et la plus inévitable qui ait ja-
mais existé dans le monde.
■ Ce n'est pas tout, et nous ne faisons à
paoe qa*indiquer les attributions illimi-
tées dn pouvoir religieux. Quel est aujour-
dThai le magistrat qui dispose dans le
mràidre village d*un vastelocal pour réu-
nir Ja population, d'un moyen prompt
et fftr ée la convoquer, d'une tribune aux
hvangnes pour Témouvoir ou la con-
▼ttscre? Cest le prêtre. Lui seul est le
■allre dn temple, de la chaire et des clo-
dws; il réunit ses ouailles quand bon lui
anBtble et sans la permission de l'autorité
jivUe; il ordonne et on obéiL Aux yeux
16 des pins incrédules, Pàque, Noël,
[Pentecôte, la Toussaint, toutes les fê-
cjirétiennes sont encore des fêtes, les
déjeune sont des jours de privation.
'm'es et nos cités portent des noms de
saints; les arts et les métiers prennent des
saints pour patrons. Les marins éperdus
votent des oraisons è Notre-Damc-de -la-
Garde. On fauche à la Saint-Jean ; on
vendange à la Saint-Michel. De temps à
autre, le prêtre irrité donne des avertis^
semens sévères ; tan tôt II couvre nos fronts
de cendre pour nous apprendre la vanité
des choses humaines ; tantôt il refuse son
assistance aux prières des héritiers d'un
homme mort dans l'impénilence finale.
Il monte sur Téchafaud pour y conduire
les criminels repenlans, dans le sein delà
miséricorde de Dieu; et il effraie la jeune
fille timide sur les conséquences d'un sim-
ple aveu, il décrit Tcnfer et on tremble ;
il entr'ouvre le paradis et on espère.
Quand parfois un hardi scélérat lui vole
ses vases sacrés, tout s'émeut et s'indi-
gne ; le coupable s'appelle un impie, et
le crime un sacrilège auquel on doit une
expiation. Il falloit voir, jadis. les fidèles
consternés baiser avec ferveur le pavé des
temples, et solliciter, à force de pleurs, de
prières et de jeûnes, le pardon de ces
grands attentats!
» Cette puissance si singulière et si su-
bite de la religion, et les révolutions pro-
fondes qu'elle a causées dans l'ordre so-
cial , se manifestent principalement dans
l'établissement des monastères , qui ont
soulevé et résolu tant de questions parmi
les hommes. En Orient , ces monastères
ont eu pour but la solitude et la contem-
plation , le besoin de s'isoler, d'échapper
aux plaisirs, aux relations humaines. En
Occident, au contraire, ils ont commencé
par la vie commune et par le besoin de
se réunir, de s'enti'aider. Tandis que la
société , en proie à une démoralisation
générale, n'offroit plus aucun centre d'ac-
tivité nationale, provinciale ou munici-
pale aux esprits élevés, les monastères
ouvroicut des asiles à ceux qui vouloienl
vivre, penser et discuter en comtaun , et
ils devinrent bientôt le foyer le plus ar-
dent du mouvement intellectuel. C'est de
là que partoîeni ces hardiesses Ihéologî-
qaes et philosophiques , soutenues avec
des ressources si ingénieuses . et ces es-
( 3o8 )
hh de morlifi calions austère^ qui retrem-
poient les âmes affadies au régime de la
civilisalion païenne.
» Une correspondance active cl souvent
des luîtes vives s'élablirent entre ces di-
verses solitudes déjà peuplées comme des
villes, par Tafiluencc de tous les hommes
qu'y alliroienl la liberté de la pensée et
la régularité de la vie matérielle. Ce fut
bientôt la route des ambilieui pour par.
venir aux honneurs, et le sanctuaire des
lettres exilées d un monde exclusivement
occupé de plaisirs et de sensualités. Los
habitans 'de ces oasis fortunées ne tardè-
rent pas à perfectionner de toutes les ma-
iiières les professions nécessaires au main-
tien de leur indépendance et de leur
conservation. L'industrie , qui étoit une
profession domestique exercée par des
esclaves au profit de leurs maîtres , sous
la république et dans les premiers temps
de Fempîre , devînt pour les communau
tés religieuses une élude savante ; elles ne
Yécnrent pas long- temps de fruits secs ou
de légumes ; il leur fallut des métiers , et
ces métiers furent exercés avec la même
supériorité qui dîslinguoit dans tout le
reste les nouveaux sociétaires. Je ne
doute pas que ce soit là la véritable
source des corporations industrielles ,
dont l'organisation a été attribuée à saint
lipuîs. Saint Louis a discipliné les com-
munautés d'arts, mais il ne les a point
créées. Leur origine se confond avec
celle des couvens. C'est de là que l'indus-
trie est sortie libre, pour s'établir ensuite
an sein des villes du moyen âge , sous la
protection du principe d'association.
jiUne autre création du christianisme
achève de le distinguer de tout le régime
social qui s'écroule , c'est Je précepte de
la bienveillance mutuelle mis en pratique
et converti en obligation sacrée pour tous
les citoyens. Si quelque chose a lien de
surprendre dans le polythéisme romain ,
c'est cette indifférence profonde pour les
souffrances du pauvre et pour les do-
léances de Fopprinié. Il y avoit dans la
vieille société romaine une ligne de dé-
marcation Infrancbissetble entre le riche
et le pauvre , entre le patricien et le plé-
béien ; on eût. dît que le . second devo
être fatalement la proie du premier^
comme dans le règne animal certain
espèces sont prédestinées à la nourritur
des autres. Le christîainsme a rapproc'
les distances, en prescrivant la'charî
publique et privée dont l'empereur J
lien lui-même, ce .philosophe traité d'i
postât, éprouvoit le besoin impérîeii
• Ne devons-nous pas rougir, disoit-I M ,
que les Galiléens, ces impies, après avoir
nourri leurs pauvres, nourrissent encoare
les nôtres laissés dans un dénûmeht ftJb-
solul» Voilà la création des hôpitao-^,
des asiles , des aumônes, indiquée d'aine
manière bien précise par le plus Tomc&V
dable ennemi du christianisme. Quel [>âs
venoit de faire l'économie politique ! ^^
si , depuis, cette. grande mission du chwr ift-
tianisme ne s'est pas accomplie plus co
plètement, s'il a été donné à d'
causes d'arrêter dans sa marche le dé
loppement de la pensée sublime qui
vioit l'humanité entière au banquet de
vie , sans distinction de fo.TiDi|xc eX
caste, nous avons la confiance qu^ell
prendra sa place quelque jour, el que-
volonté de Dieu sera faite,
» Ainsi s'est transformée, sous les a.
pices de la religion chrétienne, la civ
sation antique , toute fondée sur Tes
vage, en une civilisation nouvelle,
puyée sur la liberté. Une partie de celh. '^^''•
neur appartient néanmoins aux gid^Mr^ds
génies de Tanliquité, à Socrate, à C^^é-
ron , à ces nobles philosophes dont tes
écrits ont survécu à la chute de la Gri^
et de Rome , et qui avoient entrevu ces
destinées meilleures vers lesquelles noos
marchons. Tout étoit encore païen dans
Rome et dans l'empire, que la révolution
chrétienne étoit flagrante; Lucien tour-
noit les dieux en ridicule, au moment où
le Christ renversoit leurs autels. Quelqpes
esclaves habiles émancîpoient l'industrie
à force de talent, quand la religion vint
leur tendre la main; ils obi igeoicnl, déjà
leurs maîtres à des ménagemeus, avant
que les doctrines de la bienfaisance et de
(3o9)
J%alitt -devint Dieu leur en eusicnt fait
■■ devoir. Angsi la trinaition de l'ancien
rtgîme ett-elle diflicile à «aisir; lel plus
eémirei OcriTaios s'y pcrdeal en conjec
tares, el Taa des plus beaux ouvrages
qnl aienl été comacrés à la recherche,
4ni les lois, des causes de cetie traDS~
flgHralioa, laisse beaacoup il désirer.
■ Quaod on remet dans son esprit les
nglorieux des premier; tempi du
cet les détails majestaeoi de
crtte ra^nisalion si simple et s! lavante ,
m ne peut se défendre d'un profond len-
timentde mélancolie, envoyant aujoar^
tfboî celle religion menacée d'une se-
lieoM dfcadcnce. Sans doute l'édifice^
qqoîqn mina dv tontes parts , m tient
encor» debout et projette toujours sur le
préWBt 1>- grande ombre du pas»é; '1e&
officaaw célèbrent;. les temples sont ou-
verts, l^'hiéivrcliie est la même; mai&
qitellct altération dans la ferveur de&
crojfanceil. et combien les rôles sont
changés I Le prAtre ne donne plus l'im-
pulflioa j jl ne sait même plus la recevoir;
il use daai dei lottes stériles contre le
progrta loctal, des forces elToiblieB par
nmolémce et par le choc des révolu-
tions. U occupe les chaires, mais ]ei
chaires sont moelles; lenr voii ne vibre
plus, comme Jadis, au cœui des peuples,
qnsDd. elle les entrainoit en masse i la
conqaéle' dvt lieui saiâls. La religion
ciiste toujours, mais elle n'a plus de mi-
VMtrvs fc U hauteur de ses besoins et des
nAtres. Et cependant, malgré no» essais
lûmbreas de régénération politique, au-
cnos Coostilstioa humaine o'csl encore
pmills & la sienne, aucun pouvoir ccn-
tnl n'est en mesure de se faire obéir
C^nme elle ; le malheur est qu'on ne
Mchepu dignement commander en son
aom. Il y a des questions d'économie po-
lïiiqKe qui resteront insolubles tant qu'elle
■'^ mettra pu la main. L'instruction po-
paliire, la répartition équitable despto-
■li du Iravail, la réforme des prisons,
Im progrès de l'agriculture, et bien d'au-
ttCB problèmes encore i>e recevront de
Mlalion complète que par son intcncn-
lion, et c'est juslic« ; elle seule peut, ta-
cfTet , biea résoudre les qoeitiODS qu'ctU
a bien posées. •
Nous avons hésité à insërer ce
dernier alinéa où l'auteur fait au
cierge des reproches injustes.- Le
clergé , dites-vous , ne tait plus reœ-
voir l'impulsion i la vdtre, peut-être,
mais il n'en est que plus louable de
se refuser à ce mouvement et de se
concentrer dans SOU ministère. Quelle
est pourtant Vinjustice du monde l
On interdit aux prêtres de sortir de
l'Eglise et de se mêler de tout ce qui
se passe au dehors , et après cela on
leur reproche de s'isoler. On les cir-
conscrit dans le sanctuaire , et on
trouve miauvais qu'ils n'étendent
pas au loin leur influeuce. M. Blan*
qui dit que loitl est du restoH tUs.
pr&res, hôpitaux , prisons, écoles, aUr
lier4 , etc. , et les lois et les règle-
mena resserrent partout L'action de»
prêtres , et on lui impose partout des.
entraves i et on a vu dernièrement
im curé condamné à L'amende pour
avoir ouvert une école dans sapa--
rwsse. Ne vous semble-t-il pas voir
un prisoDuier que l'on garrotte, et à
qui on fait un crime de ne pas niar^
clier?
Les chaires sont muettes , dit- en-
core M. Blanqui , qui apparemment
est absorbé par ses travaux et par ses
Leçons , et n*a pas eu le temps d'aller
ce Carême dansnos églises. Les chai-
res sont miKties; et elles étoient en-
tourées ce Carême d'une foule nom-
breuse ei recueillie ; et Notre-Dame»
entr'autres , comptoit des .milliers
d'auditeun pressés dans sa ïasle en-
ceinte pour entendre un orateui'
dont la voix éloquente vibrait à leurs
coeurs ; et cette aMuence n'empèchoit
pas celle qui se portoiu également
à. Saint-Roch , à Saint-Eiuùcbi; et
dans d'autres ^lîses. Il est difâeite
de Ycnr une asiertion mieux d^eii*'
tie par les faits , et il est fâcheux que
les préventions de M. Bianqui aient
gâté la fin de ce morceau qui aroit
ai bien comuienoé. Noua supprimons
les deux derniers alinéa, qui ne
sont que des plaintes injustes et re-
battues sur l'esprit retardataire du
elergé.
.NOUVJBIiLES EGGUS SI ASTIQUES.
BOMB. — Le docteur Fleming, pré-
lat irlandab et yicaire apostc^ique de
Terreueuve , est acluellement ici , et
a assisté aux céi-émonies de la clia-'
pelle Sixtine pendant la semaine
sainte. Le Saint-Père l'a nommé évê-
que assistant au trône, et M. Fleming
a pris rang dans la chapelle papale en
cette qualité. Il est à présent occupé
à rédiger un tableau de la situation
de la mission de Terreneuve, pour le
préfet et le secrétaire de la Propa-
gande.
M. Fraschina , archevêque de Co-
rynthe , dont nous avons annoncé la
mort , s'étoit fait un nom par ses
prédications en Italie sous Pie TI
et sous Pie VIL Le prélat étoit né
le 7 septembre 1750, à Bosco, près
Lugano, et s'étoit retiré dans cette
TiUe. U avoit été capucin et avoit
xeçu de Pie Vil le titre de prélat as-
sistant au trône.
PARIS. — Un grand acte dé répa-
ration et de justice vient enfin d'être
obtenu ; le MonUeur de samedi con-
tenoit le rapport suivant de M. Bar-
the, ministre de la justice et des
cultes :
« SiRB »
• Voire cœur magnanime a voulu faire
djsparoître jusqu'aux dernières Iraces de
nos discordes civiles. Du haut de ce trône
élevé il y a sept années pour le maintien
de nos insiitQtions et la défense des lois,
( 3io )
Votre Majesté, par no grand ad» de tlé**
menée, vient de donner ï t&m le»' Fraa^
çais le s^al de YaahM et dif pardoa;'
mais les portes fermées de Saînl^Gsr-
main-f Auxerrois rappellent encore n»
de ees souvenirs que Voire IMhjealfr-t le»*
soin d'effieer : un arrMidfBaenmit éà
Paris ne doit pas rester plus liing li «p
privé de son égKsc pannssîale
»J*ai Pbonnenr de proposer h Tt|»
Majesté de décider qne r^lise^deSM''
Germain- TAiixerroîs sera remJhM ioÉi^
diatemcnt an service divtm
•Je suis avec respect.
Sire ,
De Votre Majesifr,
Le très humble et très4idèler|i4eC,
Approuvé. A Faris , la la m A ^867. <
L0U1S4WLBPP&
Par le mil
Le garde des sceaux, mfaiisM-teeié*
laire-d'état au département ds la
justice et des cultes.
Le jjournal officiel de samédî soir
annonce que M. Magntn^ ciîri df
Saint-Germain-l'Auxerrôis/ a en-
voyé sa démission à M. rArcbévèqnMi^
et que M. Demerson ^ curC de Saml-
Severin , est nommé â sa place, lî^
samedi , de graiid matin , dit ti
Charte de Î830, radkniniatrarkiii a
fait entrer un grand nombre d'ou-
vriers dans l'église, et M. le préfet dd
la Seine est allé la visîcer. Sahkt^*
Germain-l'Auxerrois , ajoute lé joH»-^
nal du ministère, porte en tons lieiu^
dans son enceinte les tracei ée-lm
plus rapide , de la plus viokittte dé^
vastation ; ce n'est point ett inng^
quatre heures qu'on peut répater de
si grands ravages ; la rille de.Pèviay
emploiera tous les fonda ndeaaaainf
et le moins de temps posMble. Ota m
laissera subsister aucuft souvenir, mh
cnn vestige de temps de trouble et df
discorde. Les travaux qu'exi^^ Fédîn
ûce ne seront peutrêtre pas achetés
aussi rapîdemepl qu'm .k Ta^dnlil
(3t
ians toute» les par4ies. do réalise ;
luais de» à présent k'office divin s'y
Eiera cvastammant Ui dimanches.
Nous ciurons parmi ions Icsjonr-
Haos oe qne dit le Journal des Dé-
kur sur cette mesure :
• L'églisê SdintGermairt-rAui^erroift
Ht tcndse an colle ; elle va être rouverte
iaunédiatement ; le roi Ta décidé ainsi
flM^la propositK>n de M. le roinislre de
hf JàSlice et des cultes. C'est nne bonne
étage' nesore, à laquelle nous applau-
diSMms de fout notre cœur , et que les
premiers nous avions sollicitée il y a
ft^à long-temps. A dire vrai , nous n'a-
fons jamais compris qu'une chose aussi
•împVe pût souffrir tant de retard et de
diStenlté. L'tdée de détruire un monu-
ment aussi prf'cieui sous le rapport de
fart , eflt été àne idée barbare. Qu*on
ëlèrc desmonumens nouveaux tant qu'on
voudra, ce sera très-bien ; mais en aUen-
daol qu*on n'abatte pas ceux que nous
possédons, et surtout nos vieilles églises
gothiques. L'idée de se venger sur des
pierres d^ane faute qui a été assez sdv6.
remenl |NiaVe,.el de tenir une t'glise
^icrneUement fermée, parce i)U*uii jour
V^$lffii de pailla envahi celte ^'glise, cAl
él^ nne idée, bien plus barbare ttbien
plus ridicule: iSttcore! G'étoit faire injure
ï notro population que de lui supposer
900 raucftoe aussi soltc contre un mo-
nuiueut Ms ruines de 8aint-<iermain*
RAuKfnois , cette croix arrachée , ces
ppviet fermées, cette ^lise proscrite.
lilriiloient tons les honnêtes gens, et
Ma #y voir un souvenir de révolution
■Me fel précieux à conserver, ilsyvoyoient
Mn plutôt avec honte et douleur des
Incau de désordre à effacer !
- • Rouvrir Saint-Germain-ITAuKerrois .
tfeildcmc ffshfe un acte de bon sens et de
heuguÉt, nu acte de réparation et de
fmlhe. Les églises appartiennent au culte
elic; elles ne sont utiles, elles ne sont
es que lorsqu'elles servent an culte et
qwto cuRe les orne et les remplit. La
lÉaJorifé a des droite sur te» églises com-
n^ elle en • sur tous tes édifices qui sont
t )
consacrés aux grands actes de ki vîe so»
cislo. Rendre daint-Germain t'Auxer>-
rotsaux fid&les, cV^st lour restituer lonr
bien. t)n quartier a besoin d'une paroisse
comme il a besoin d'une mairie; et quoi
qu'on puKse dire du peu de fervcfir reli-
gieuse (le notre époque, les églises nVn-
sont pas moins pleines aux Jours de fôlc ;.
la majorité n'en prouve pas moins son at-
tachement & la religion que nous ()ou-
vous, avec la charte, appeler la religion
nationale, dans les solennités principales
de la vie : naissance, éducation moriile-
des en fans, mariagi^ et mort. Le Jour où
la vieille église, uprbs un si long silence,
reteulim de nouveau des chants religieux
sera ceiiaiuement un jour de satisfaction
pour tous les hommes honnêtes elscnsé».
Nous verrons, pour nous, avec un vif
plaisir, disparotlrc enfin ce qui oft'cii^
le [>lus les principes sociaux, l'odieux as-
pect d*unc église pit>lanée.*
Ou ne peut oertaineuient mieux
dire -, seulement , puisque VaspèA
itune église profanée est si odieux , ii
faut espérer que quelque jour on
fera cesser une autre proia nation
dont le spectacle afflige toutes les
personnes religieuses.
Le rapport ci- dessus An uiinisire
des cultes fut communiqué le jour
même à M. rArchevéque par le nîi-
nisti^, qui lui annonça que len seeU
lés apposés sur les portes alloient
être levés , et que l'église seroit re-
mise à la disposition du ministre des
cultes.
M. lyiagnin , curé de Saint-Ger-
niain-FAuxerrois, avoit, le 9 décent-^
bre dernier, remis la démission de sa
cure entre les mains de M. rArcbe-
vêque , avec le veeu qu'il n*y fût pas
donné suite avant l'ouverture de ré-
glise. La condition étant remplie , il
a renouvelé sa démission le 12 mai
de vive voix et par écrit.
Le samedi 13 mai , les scellés ont
été levés. M . l'Archevêque s'est rendu
le soir à l'église, accompagné de trois
granda-vicaircfl. L'église lut rcconci-
(3f2)
liée. avec \e^ prières iriescriles. Un
nouveau curé noniine par M. l'Ar-
dievéque , fut agréé sur-le-champ
par le gouyeriienient. Au sortir de
l'église, le prélat alla iniinédiatement
nu château offrir ses remerchnens au
roi , qui ne put le recevoir, une par-
tie de sa famille arrivant de Bruxelles
à l'heure même. M. TArchevêque fit
sa visite le même soir à M. le prési-
dent du conseil et à M. le ministre
des cultes , qui l'avoient prévenu.
Les ouvriers avoient été mis dès le
samedi dans l'église pour la nettoyer;
les dégâts sont grands ; on espère
cependant pouvoir les réparer , au
moins pour ce qui importe le plus à
la beauté du monument et à la di-
gnité du culte. M. le préfet de la Seine
paroit y mettre beaucoup de bonne
volonté.
Le jour de la Pentecôte , M. l'Ar-
chevcque officioit pontiûcalement à
la métropole. Une messe fut célé-
brée à onze heures à Saint-Germain-
TAuxerrois par M l'abbé Quentin ,
grand-vicaire , assisté du clergé de
la paroisse. L'é^jlise étoit remplie.
Aucune force publique n'avoit été
déployée. Loin qu'il y ait eu /a moin-
dre apparence de trouble, on doit
dire que le recueillement étoit re-
marquable. Les fidèles témoignoient
leur joie , et plusieurs ne pouvoient
retenir leurs larmes.
Un procès-verbal de celle no -
velle prise de possession a été dressé
et inscrit sur les registres de la fa-
brique. Une messe sera célébrée cha-
que jour à une heure où les ouvriers
jie travailleront pas aux réparations.
Les offices de la paroisse reprendront
dès que l'état de l'église le permettra.
L ouverture de l'église n'a pas pro-
duit la moindre rumeur ; il y a plus ,
elle a été accueillie par une appro-
bation générale. Les journaux de
l'opposition, du moins ceux que nous
avons vus, paroissent y applaudir.
Une circulaire de M. l'évcque de
II
Tulle , du 15 mars ,' est relative au^
conféi*ences de 1835, et propose les
sujets des conférences de 1837. Le
prélat se montre satisfait des'confé*.
rences de 1 83«^, et fait seulement quel;.
ques observations sur diverses conf<^
rences. 11 y a eu des réponses un peu
trop succinctes. Ijc prélat trouve que
l'on n'a pas assez insisté sur la dis-
tinclion à faire entre ce qui est au-
dessus de la raison, et ce qui est con-
traire à la raison. Il ajoute quelques
nouvelles remarques à ce qui a été
dit dans les conférences sur les mi-
racles, sur la liberté, sur rinspiration
des livres saints , sur la résurrection
du Sauveur, etc.
Les questions proposées p6ur ISS»*}
sont dirigées principalement ve» les
preuves de la religion. On doitproi^
versa divinité par les prophéties , p^^
les miracles, par la vie de son av^'
teur, par la sagesse de sa doctrine
par la propagation de TËvangile, pr -^^
le courage des martyrs. A ces
tions fondamentales, la circulaire
joint quelques autres sur la mora,
et sur Tinterprétation de l^crîlu
sainte.
Dans un avis spécial , M. Véyé
invite de nouveau les ecclésiastiq
à concourir aux frais des réparatio
de l'ancienne maison de campagne
séminaire. On s'occupe aussi de co
struction au petit-séminaire de Se ^'
vières. On recommande surtout cet^ ^^
œuvre aux anciens élèves de ceC^^^
maison. Des sacri6ces précédens ^if
faveur du petil-sém inaire de Briv^^
pour acquisition de bâtimeni et cow-
structions nouvelles , de plut grands
sacri6ces encore pour l'acquisition
de l'ancienne maison de campagne
du séminaire, rendent plus onéreuses
les dépenses à faire au petit-sémi-
naire de Servières.
tu
M. le coadjuteur de Nancy ayant y
représenté la misère des ouvriers
lyonnais dans une conférence du
clergé de la ville de Nancy le 2 mai
(3i3)
4emîer, une souscription fut ouverte
immédiatement. MM. les chanoines,
«çrés, vicaires et aumôniers s'em-
iiressèrent de faire leurs offrandes,
qi^î, avec celle du prélat, se sont
iQoatées à 500 fr. La somme a été
envoyée à M. Farchevéque d'Ania*
fie, avec prière de la faire remettre
jians les bureaux du Réparateur ^ en
demandant que la distribution fût
iStiite par les mains de MM. les curés
/fe: Lvon. C'est en effet le mode de
jàisiribution adoptée pour le produit
^ la soosciiptiondu Réparateur^ et ce
mode est le plus sage et le plus natu-
rel. C'est aux cures ^u'il appartient
de connoitre mieux L'S besoins de
J^irs paroissiens ; leur ministère les
.lOeLà même de découvrir les misé-
fes tacliées, et les malheureux leur
coofient bien plus volontiers le secret
de leurs peines.
^ Ùi^ conversion fort remarquable
.d'une protestante a eu lieu il y a
environ deux ans à Poitiei*s. On n en
rla, ^iut& i:ette époque parce que
^^ersonoe avoit voulu évilèr toute
■publicité ; mais depuis , sa démar-
ciie n'a plus été un mystère, et tout
Je monde sait qu'elle est catholique,
et qu'elle pratique sa religion pu-
J)liquement. Mademoiselle Marie
Brackspeare, née en Angleterre, et
élevée dans la religion anglicane, a
4in frère ministre et connu même
■dans, la littérature comme un très-
lion helléniste. Elle a de plus une
loenr mariée à Poitiers , dans une fa*
mille catholique. Etant venue en
France avec sa liière pour visiter sa
aeeur, elle entendit parler de la reU-
fîqn catholique, et conçut le désir de
étndier et de la connoitre. Elle cher-
«lioit la vérité de bonne foi et de-
imndoit à Dieu de l'éclairer. On lui
prêta quelques livres, entr'aua^es
Vffisloire des yarialions. Cette demoi-
■nelle avoit 32 ans ; elle avoit de l'es-
prit, de l'instruction, du jugement.
Ellç entrevit la vérité. Mais que de
liens la retenoient encore ! Sa famille ^
sa mère , sa sœur étoient fortement
attachées à leur religion. Elle crair
gnoit d'affliger des personnes si chè-
res. Néanmoins le soin de son salut
l'emporta. Elle se décida à faire ab-
juration, mais demanda que la céré-
monie fût secrète. L'abjuration eut
lieu dans la chapelle particulière de
M. l'évêque de Poitiei-s. Très-peu de
personnes y furent admises.
Bientôt cependant la chose s'é-
bruita. Madame Brackspeare étoit
retournée en Angleterre ; mademoi-
selle Marie étoit restée chez sa sœur,
quiappritce qui s'étoit passé. Les deux
sœurs sont restées unies , mais elles
évitent de parler de religion ; le mari
de la sœur, M. de S. , est un homme
honorable , qui a été au courant de
toutes les démarches de mademoi-
selle Marie, et qui les a favorisées de
tout son pouvoir. Miss Brackspeai e a
persévéré dans sa résolution , et est
même une fervente catholique. En
remerciant Dieu pour elle-même, elle
le prie pour ses parens, et est un mo-
dèle pour ceux qui la connpissent.
Le 11 avril a .eu lieu dans la cha-
pelle du château de Lacken , près
Bruxelles , le baptême du jeune
prince né en Belgique. La cérémonie
a été faite par M. l'archevêque de
Malines. Léopold étoit présent. M. le
duc d'Orléans et inadame Adélaïde
étoient parrain et marraine.
Le gouvernement de Belgique a
accordé aux Jésuites 6,000 fr. sur les
fonds destinés aux sciences et aux
lettres, pour les mettre en état de
commencer les travaux relatifs à la
continuation des j4cta stmctorum des
Bollandistes. C'est à Bruxelles que
se fera le travail, et non plus, comme
autrefois, à Anvers. Les nouveaux
Bollandistes résideront au collège
Saint-Michel. Ce sont jusqu'ici les
Pères Boone, dePoperingue; Van der
Moeren , de IVIenin ; et Coppens^de
Gand. Ces trois s'adjoindront quel*
3ues jeunes religieux. Le Père Van
er IVloeren a déjà quitté le collège
de Sainte-Barbe , à Gand , qu*il a
laissé dans un état flonssaut.
Les représentations adressées Tan-
née dernière à la diète suisse par les
couvens du canton d*Argovie , sont j
comme on sait , demeurées sans ré-
sultat. Ils viennent d'adresser au di-
rectoire et à tous les cantons un
deuxième mémoire , où ils montrent
3ue, loi A de se trouver en déficit
'un million de fi*ancs, comme le dé-
puté d'Ar^vie les en a accusés à la
diète, et comme toutes les feuilles ra-
dicales se sont empressées de le répé»
ter, ils ont au contraire accru leurs
fonds depuis l'inventaire de 180^ jus-
qu'à celui de 1834. L'inventaire de
1802 portoitun total de 4,768,448 fr.
pour les couvens de Mûri , de Wet-
tîngen, de Fahr, d'Hermetschwyl, de
Gnadenthal et de MariaKronung. L'in-
▼entaire de 1 834 monte à 6,461 ,833 fr.
Il y a donc eu une augmentaiîon de
Ïilus de 1,600,000 fr. , dans kijuelle
es abbayes de Mûri et de Wettingen,
les deux plus riches , sont comprises
chacune pour plus de 600,000 fr. On
ne pouvoit donner un démenti plus
édatant à la députation d'Ai*govie.
Les pièces justificatives annexées
au ménroire font connoifre quelques
faits curieux. On y voit que la vais-
selle enlevée au couvent de Gnaden-
tlial , sous le gouvernement helvéti-
que, pour la mettre, disoit*-on, en sû-
reté contre les Autrichiens, n'a ja-
mais été rendue ; sa valeur étoit de
2,400 fr. On voit aussi que les coin-
inissaires de 1834 ont conunis de no-
tables erreurs , toutes au détriment
4es couvens. Ce qui prouve encore la
mauvaise foi, c'est que, tout en accu-
^nt les couvens de mauvaise écono-
mie, 011 les faisoit contribuer pour
des sommes de plus en plus fortes ;
singulier moyen pour rétablir leurs
i^lfaires | ^nfin, en juin 1834, on déli-
(3t4)
vroit à l'administration de Maria
Kronung un ceitificat portant qu'elle,
avolt géré les affaires de son couvdàt
m^ec ie plus grand soin^ entune maidèà
honorable, et en août 1835, on Ymtê
soit d'un déficit , et on la niettoit ci
tutelle! Ainsi, les spoliateurs sonk
démasqués, et le véritable motif delà
mesure n'est autre que la cupidité b
plus honteuse. '
Six Jésuites espagnols, partis deOi^
dix le 28 mai 1836 , sont arrivés 1
Buénos-Ayres après vmgt-sept Jouit
seulement de navigation. Ces' itii-
gieux se nomment Marien Beniuaié^
François Majesté , Jean Goris , CasA
Gonzales et Jean Macarron ^ arec un
Frère coadjuteur. Ils ont ét^ reçut
au son de toutes les clodiet^ et cùùi^
dutts à l'église de Saint-^nace , qui
appartenoit à leur ancien coH^. Le
gouvernement a payé les inia m leur
voyage , et compte sur €«x pow l'é-
ducation dont les besoîns-soal graucis
en ce pays. L'évéque dt Buenos^
Ayres, M. Marien Medraiilstci|Nra«i^
en outre de donner des miHloni dans
les campagnes. Un décret da gonvet^
nementdu 26 août 1836, «pris ayair
rappelé leurs anciens serviee» de la
manière la plus honorable , porte
qu'ils seront établis dans rancien.edr
lége de la Compagnie à Buénos-Ayres,
et qu'on leur remettra les clés du fo-
cal , pour qu'ils y vivent en Gommu-.
nauté selon leur règle, qu'ik y refoi-
vent leui<8 confrères d'Europe, eCqn'ib
y ouvrent les cours c[ui leilr senJnt
recommandés. On njouterà eacaM
aux bâtimens, s'il le faut. Le dioét
signé Rosas et contresigné GarriMl)
est conçu dans les termes les plus flUr
teurs , et montre que , dans hi rëpiH
blique Argentine , on est disposé à
profiter des fautes de l'Espagne et à'
accueillir les maîtres vertueux et htr
biles que la métropole prMerit avec
tant de maladi*esse. On compte sur
eux pour la civilisation des Indiens.
(3.
POtniQUB»
C^est beftQcoup Irepsani doate qaede
fifmmrrmaon ptndant lept an» & des for-
PU UMréf^ et deleicotreleoîr aossi long-
lqp|iidhuaft l'idée que la police des cultes
I^T appartient, et qu'ils peuvent être de
Mt'boBS rcdresseore en matière de reli-
ta. G'«l également beaucoup trop que
faire taire ht piaiate et les gémissemens
des gens de bien pendant tout ce temps-
là, «» les tenant sons le coup de la me-
aact,. abandonnés à la force brutale de
rèppreasion , quand ils ne font que de-
mender réparation et justice. Maïs enfin,
il êMtvm un jour où la raison finit par
amir raison , el où tout peut se résumer
dam ks lessaignemens que voici :
Hommes d'anarchie et de dévastation,
foi^çatadéchataés «Mmentanéroent contre
Tordre aocial eC la propriété , apprenez h
a'étfepeaai fiers des triomphes passagers
de l'émeate, et tenez-vons pour avertis
que ctfidplie aous la tempête se relève
aprèf -la tempête. Si de nouvelles occa-
atone éb aatnmalea viennent à se repro-
duire pour vous , t&chcz de n'en abuser
qjiBB wâs&taon^amA. Songez que cela ne
acri qtfà filièjprraKlre sur votre^ compte
ée flaamrafaes iiMea qui vous font chasser
plus tard i trente lieues de Paris , quand
on test y 9:éiêbrer des fêtes de mariage ,
et qne iâ police e»t chargée de purger la
capitale deaea infections. Rem arquez bien
que c*est pour avoir été héros pendant
quelques jonrs que cela vous arrive ; et
idnvenes-vèni de ce petit retour des cbo-
aai drici baa ponr vous montrer un peu
moiàa béroa «né antre fois.
El voofl, gens de bien, apprenez par là
aussi à ne vous point rdt>utcr , à ne vous
point bner dans les luttes pénibles que
vooAjnrca ï soutenir. Elles sont quelque-
fait longues, comme vous voyez , mais ja>
désespérées. Défenseurs du manet in
c'est à vous qu'il appartient ; el
droil £ùt - il au fond des abtmes , il
nmoniere tenjour» pour dominer le mal
et rimqutéi. Il est rare sans doute que ,
dcfanl èa jMliae des révolutions « il y ail
pour vous de bons proc^ an premier res-
5)
sort Mm il faut savoir en appeler et at '
tendre. H y en a bien d'autres qui Vous*
ont l'air perdus, et que te temps vous fora'
gagner. An nombre de ces derniers^ nous
ne craignons pas de compter le prochain
réUblissemcnt des christs dans les salles
d'audience de la justice , d'où ils ont été
arrachés à l'époque des antres dévasta-'
lions sacrilèges. II nous parolt impossifole-
qn'nne telle réparation ne soit pat accor-'
dée h la religion et à la morale sous le
ministère d<i chef actael de la magistra-
ture. Autrement, il y aurait dans ht per-
sonne de M. Bartbe un ministre 'de la jus-^
tice qui démentiroil la ministae der
cultes.
PARIS, 15 MAI.
IjCS bienfaits que le roi Charles X a ré-
pandus àflols pendant tout sou règne ont:
été mis assca au jour pour que nous puis-
sions nous dispenser d'y revenir. Nous
avons aussi indiqué les grands bienfaits
de sa famille ; mais alors nous ne savions
pas tout, nous n'avions pas les secrets de
nobles princes qui lenoient à cacher la.
bonlé de leurs cœurs. Aujourd'hui nous
devons parler de celle princesse qui, ne :
pouvant être heureuse après tous ses mal*;
heurs, chprchoit des consolations dans!
de nombreux, d'immenses et de conli*>
nuels bienfaits. On comprend facilement
qu'il est question ici de l'auguste fille de
Louis XVI.
Nous lisons dans la Gazette de France une
lettre du baron Gharlet qui s'est trouvé,
dès i8i4t attaché à la prmcesse en qua-^
litô de secrétaire de ses commandemens.
Depuis celte époque déjà éloignée jusqu-à,
ce jour. Car l'exil n'a pu tarjr la source de
sa bieufai^auce, M. Gharlet a été con-.
stamment occupa à répandre ses bienfaits.'
Ayant dit que la dotation de la princesse
étoît son unique fortune, el démenti la*
bruit qu'on avoit dans le temps cherché^
à accréditer, qu'elle a eu en Allemagiia-
des propriétés considérables provenant'
de rhérilage de l'une de ses tantes ,'
M. Gharlet énumère les sommes qu^il a
élé charge de distribuer OQ que la prin-
cesse faisoil distribuer par des personnes
de conGancc. De 360 à 5oo,ooo francs
étoicnt répartis annnellemcnt en secours,
dont le maximum n'cicédoil pas 3oo,fr.
Il n'étoil pas fait de fonds spécial pour
les dons qui dépassoient ce chiffre. Tout
cequiresloil à l'auguste (i lie de Louis XVI,
la dépense de sa maison prélevée, y- étoit
consacré.
Un négociant appartenant à nne fa-
mille estimable, écrivit h la princesse
pour l'informer que, s'il n'étoit vile se-
couru, il alloit faire faillite. Il lai falloit
a3o,ooo fr. qui lui furent sur-le-champ
envoyés. Un manufacturier se trouvant
dans le même cas eut recours à la même
source, et reçut 100,000 fr. qui le rele-
vèrent. Combien d'officiers de tous gra-
des, continue M. Cbarlel, depuis celui de
sous-lieutenant jusqu'à celui d'oflîcier-
général, doivent la conservation de leur
état h la munificence de la princesse!
Combien d'établissemens de charité n'ont
pu se soutenir que par sa bienfaisance
inépuisable! Que de familles lui dévoient
l'éducation de leurs enfans! car, indé-
pendamment des pensions qu'elle faisoil
payer dans les maisons parliculicres, la
princesse avoit encore fondé centbourses
pour autant d'enfans des deux sexes, et
celle fondation absorboil par an 100
mille francs.
La princesse faisoît aussi, pendant l'hi-
ver, distribuer du bois aux indigens.
Chaque mois aussi elle donnoît »u géné-
ral Coutard qui commandoit la 1'* divi-
sion militaire une forle somme pour les
militaires nécessiteux. Le 31 janvier, qui
lui rappcloit de si cruels souvenirs, éloit
pour elle une époque où elle vouloit que
les pauvres fussent plus particulièrement
secourus. Diaprés ses ordres , plusieurs
personnes parcouroient les quartiers mal-
heureux, nionloient dans les greniers, et
y répandoient les secours de cette prin-
cesse, l'appui et la consolation de toutes
les inforlunes.
— Une lettre de Goriu du a mai dit
(3iG)
que l'auguste Camille exilée continue à'
jouir d'une parfaite santé*
— Le duc de Nassau a fait annoncer lè'
château le noariage de la princesse dB*
Nassau avec le prince Pierre d'Oldei^
bourg.
— Le duc de Saxe-Meiningen a amrf.
fait part de la mort de la duchesse doaô^
rière de Saxe. On a pris le deuil poorciiif
jours aux Tuileries.
— Louis • Philippe , accompagné àê
ministre de l'intérieur, est allé viiilflr
hi«fr le Jar-din des Plantes.
— M"« Adélaïde, la princesse Marie eT*
le prince de Joinviile sont arriféi<dfr
Bnixelles. Le duc d'Orléans tfai nak
directement à Chantilly pour assister an
courses.
. — I^s ducs d'Orléans et de Nemonit
sont arrivés aujourd'hui de Chaotîlly,
— Le contre-amiral Galloisest*arrivéà
Paris.
— M. le duc de Broglie , ambendcnr
extraordinaire auprès de la pnocessa
Hélène de Mccklembourg , est pût' poar
Fuld.
•
— La Paix assure que lft|iiiBiee loji^
de Prusse et Phéritier impérial de U coa^
ronne de Russie assisteront jib mariage dv
duc d'Orléans.
— On dit que le duc de Nemoon fera,
après les fêtes du mariage, an voyage ea
Allemagne « et qu'il sera accompagné par
le général Gourgaud»
— M. Génie, conseiller référendain^
la cour des comptes, quitte définitivement
le ministère de l'instruction publique. Lei
fonctions de chef du cabinet da mioislie
sont coniiécs par intérim à M» Faiv]?8,eftef
du bureau du secrélariaL
— Le chargé d'affaires de S. M. le roi*
de Hollande en Espagne, M. le baron de
Grovestins , venant d'Italie, est arrivé à
Paris.
-^ M. d'Appony quitte Paris dans quel* .
ques jours. L'ambassadeur d'Antricbei
obtenu ce congé depuis trois mois pono
des affaires personnelles en Hongrie.
— Un courrier extraordinaire a étées^
pédié avant-liier pour Madrid.
I
icer
!SRt
Okki
ftii
or
( 3i7 )
— M. le conseiller Demelz , de retour
de son voyage ans Etats-Unis, où il avoit
Cléenfoyé par le ministre de l'intérieur,
posrétodier le système pénitentiaire^ a
reprisses fonctions à la cour royale.
— On dit que M. Floret, préfet de
Wranlt, passe à la préfecture de la Haute-
Garonne , devenue vacante par la nomi-
nation de M. Begù à la préfecture d'E-
«leai.
■—La réélection de M. de Salvaudy,
d'après plusieurs journaui, est douteuse.
Im méïnes feuilles disent que la réélec>
lion , à Gondom , de M. Persil , présente
égàlemenl des difficultés.
— »0a dit que M. Vatout, député et
JAcwiier bibliothécaire du roi des Fran-
çais, est nommé conseiller d'état et prési-
dent da conseil des bâlimens civils an
^x^înlstèrë de Fîntérieur.
— C'est le 11 mai que Tordonnance
^'amnistie a reçu son exécution à Doui-
lle m.
— Meunier, conduit dernièrement de-
^''^nt le préfet de police, pour qu'il eût à
t-^tioisirunei résidence, a déclaré qu'il dé-
*^^oît se rendre à la Nouvelle-Orléans.
— Gomme on se le rappelle, les cent
^res ont fait tirer à loo mille exemplaires
^ « dernier 4îscpurs de M. Guizot.Un jour-
^aal annonce aujourd'hui que le côté gau-
^c^e vient également par souscription de
Caire tirer à 1 10 mille exemplaires le dis-
cunirs prononcé par M. Odilon • Barrot
-<cians la séance suivante.
— LtiGazette de France, la Quotidienne,
\Eêk[> Français et les journaux qui défen-
dent les principes conservateurs des so-
ciétés n'ont point paru, à cause de la so-
lennité de la Pentecôte.
— hd Journal des Débais, qui avoit paru
malgré la solennité de l'Ascension^ n'a
point paru aujourd'hui.
■ — Le concours ouvert à la Faculté de
droit de Paris, pour la nomination à deux
chaires de code civif, est terminé. MM. Va-
letteetOudot, professeurs suppiéans, ont
été proclamés professeurs en titre.
-^ La conférence des avocats de Paris,
présidée par M. le b&tonnier, a ouvert
une souscription en faveur des ouvriers
lyonnais.
— Pendant les trois premiers mois de
1837, on a importé plus de quintaux mé-
triques de blé en France, que dans tout le
cours de Tannée 1 836.
a^SSi
NOUVELLES UE8 PHOVINCES.
Une coalition d'ouvriers maçons a
dernièrement interrompu les travaux pu-
blics de Saint- Germain. 11 paroit que le
maire de cette ville leur ayant adressé une '
proclamation pour leur rappeler les pu-
nitions sévères que la loi inflige aux me-
neurs et aux embaucheurs , tous les ou-
vriers ont repris leurs travaux.
— G'ostM. le général comte Souham
qui vient de mourir à Versailles.
. — Le concours du comice agricole de
Seine -et -Oise aura lieu à Rambouillet,
dans la ferme du Parc, le dimanche 21
mai prochain.
— Les élections municipales ont com-
mencé aujourd'hui dans le département
de Seine-et-Oise.
— Il existe à Lille un vieillard actuelle-
ment âgé de io5 ans.
— Le maréchal-de-camp de Létang,
qui s*est fait avantageusement remarquer
en Afrique , a pris possession le 8 mai de
la subdivision militaire d'Arras.
— Le 9, une masse énorme de roches
et de terre s'est détachée près Saint -Mi-
chel, commune d'Evreux, et a renversé
plusieurs petites habitations dans sa chute.
Un jeune enfant a péri.
— M. Biré de la Sénégrerie , maire de
Rouen sous la restauration , vient de
i
mourir.
— On écrit du Havre, le 13, que depuis
quelques jours la température étoit deve-
nue si froide , que les mares et les ruis-
seaux se couvroient de glace pendant la
nuit.
— Nous Usons dans la Gazette d*Aa-
vergne que le 10 et le 11 les montagnes
qui avoisînent Clermont se sont de nou-
veau couvertes de neige.
— On lit dans le Propagateur de CAub^
( 3i8 )
qu'ane Irombe a ravagé dernièrement
plosîeurs commcnes de Tarrondissement
de Nogent. Des maisons ont été Torle-
ment endommagées et beaucoup d arbres
déracinés. A Herbuise, diiV Echo tCÂrcis,
la gréie a détruit dés champs entiers de
seigle. On a ramassé des gréions qui
avoient 3 ponces de long.
— Le a , an ouragan épouvantable a
dévasté la commune d'Asnols, arrondisse-
ment de Clamecy. Pendant une demi-
beure la pluie et la grêle tombèrent avec
tant de violence, que les rues <le ce vil-
lage, fiituésnr une hauteur, rej^scmbloîent
àdestorrens. Des tas de pierres, des pou-
tres, de U paille et des charrues ont été
— M. le baron Keppler, «neie» nudif
de la ville de Strasbonig. œcttihre
corps législatif, préfet da dépacteoMiitiflL'
la Sarre, agent-général de riostîtiiân
royale des sourds-mueb de Paris, elc.«
est mort, le 5o avril demier, à Andlai,
Canton de Barr. '
— Il y a roaioienant en rade de
18 bàtimens de guerre, et 4 antros
en réparation on en chargement da»-ii
port.
— En déracir^afit un vîeiUL cfaèM,iA
cultivateur des environs de Gfaâtbos-flv*
Saône a trouvé 200 médailles en argent,
à Tei&gie de Caracalla, UéliogalMie,<iQr*
dien iU , Philippe père , lOcUdle a
^M
dispersés au loin. Dans certains endroits, • femme , Philippe fils, Trajèn^Dèce, fle*
U grêle s'est trouvée amoacelée jusqu'à j rennius, Uoslilianns, Trtbonien Gatfe,
une hauteur de 6 pieds.
— * On lit dans un jonma] d'Orléans ,
qae les nombreux orages qui se succèdent
depuis quelque temps ont occasionné
d'immenses dommages dans l'arrondisse-
ment de cette ville. Près d'un quart du
territoire de la commune de Geroottes est
devenu un vaste étang , à cause des ea«x
qui s'écoulent de la forêt. 1*9 fondre est
tombée ^ Saint -Benoît sur lantique
église, et a mis le feu aux charpentes.
Heureusement on a pu l'éteindre avant
qu'il eût causé de grands dégâts.
-^ Une femme dont la télé paroissoit
dérangée s'est jetée , le 29 avril , dans la
Moselle, à Meti. Cette malheureuse ne
tarda pas à revenir à elle et à pousser des
cris de détresse. Aussitôt qu'il fut informé
de ce qui se passoit, un ouvrier nommé
Bolzinger, âgé de 56 ans , père de cinq
enfans, et d'une santé très-foibic, ne con-
sulta que son bon cœur. Emmenant avec
lui son neveu , ils écoutèrent tous deux
avec attention , et bientôt jugèrent que
les cris partoient du milieu de la rivière.
Otani vite leurs habits , ils se mirent li
Teao, et après beaucoup de peine, parce
«que la femme ayant perdu connoissance
ne pouvoit plus rien faire pour favoriser
leur efforts, ils curent la satisfaction de la
^amener sur la rive, où bientôt elle a été
rappelée à la vie.
Volusien, Ëmîlien, Valérien père.^allieD,
Salon ine sa femme, et Salottin seniilib
— Dans la liste de sovscriptSob que le
Béparaieur a publiée le 11 , naok voyons
figurer pour 200 fr. M. le comte Roger de
Damas, gouverneur de la i^rdfviiioaini-
H taire sous la restauration. Le ebiffiv fa-
tal de cette souscription,. en fttveotdei
malheuistox onvriersde Lyoitj^fil^t^ W'm-
tenant à 5a,iii6 fr. 66 c
— La caisse d'épargnft de' ftlmet t
reçu, le 7 mai, i,siao fr. , «tmobonsè
7,600 fr. 12 c.
— Un journal de Marseille dit que \ê
paquebot à vapeur 3lana-i#Yrfonî«ff a, parjS
deNaples le 2 mai, et arrivé dêmièft-
ment, a annoncé que du 18 an 37 avril,iîest
cas de choléra, dont sept suivis de décè«^
s'éioient déclarés dans celte capitale. DÔ
37 avril au 2 mai, aucun nouveau cas o'i-
voit été constaté.
— M. Tardieu, avocat, maire pron-
soire de la ville de Marseille lors de la ré-
volution de i83o, vient de modrir danî
cette ville.
'
EXXËRIfiUR.
KUUVELLE4* B'E6PA«!ffE. -
Esparlcro est arrivé le 9 à Saint-Sé-
bastien.
.. -r D*9pKa la oorreafMMidancc de la
j^RiéitM , la province et la ville de San-
■imiflr jOHt été mises ea.état de siège.
' -"^ Des lettres de Barceloone disent que
R 5 ht tnoquillilé a été rétablie, mais
qiTon y craint de nouveaux désordres.
Les cbefs des anarchistes qu'on n'a pu
mêler se sont répandus dans les environs
ii ù Tîllc pour soulever les populations.
^ — I)es Espagnols arrêtés sur la fron-
tière française et conduits k Lapalisse ,
joat partis dernièrement pour se rendre
MÊfTèÊÛa roi Charles V.
( 3«9 )
dans- un état déplorable, et ce n'est qu'a*
prés avoir > tué on blessé beaucoup de
séditieux, que la ganûson a rétabli
l'ordne»
A la date du 17 mars, le gouverne-
ment mexicain n'avoit point encore ré-
pondu à la note de l'ambassadeur fran-
çais, demandant restitution de l'emprunt
forcé fait aux citoyens français.
Tous les propriétaires des joarnanx
belges se sont adressés aux chambres
JiMrr obtenir une diminution sur le tim-
br0 de leurs feuilles.
— Le ministère belge a présenté aux
cbamboos ua pfojet.de chemin de fer al-
Uni db Gand h Lille par Conrlray, avec
lin embranchement sur Tournay. Ce che-
min sera construit aux frais de l'étal.
— Une élection a eu lieu jeudi deriiicr
h Westminster. Les deux candidats étoient
sir Frauda Burdett , qui appartient au
pariî censervateiir, et M. Leader, candi-
dat radieah La. tictoirc est restée aux to-
ries. Sur G»334 votans, M. Burdett a ob-
tenn 3,46o suffrages , tandis que M. Lea-
der n'en a eu que 3^874. Comme à l'or-
dinaire, la masse ivre des électeurs n'a
|)OÎiit épargné à chaque aspirant, lorsqu'il
s'est présenté sur les hustings, les buées,
les sifflets, les applaudissemens et les ac-
damations.
— M. Pontois, ambassadeur de France
am Etals-Unis , est aiTîvé à Washington.
— Le jeune Louis Bonaparte a été mis
en AiWrté. et débarqué à Norfolk , d'où
il s'est rendu à New- York.
- — Les nouvelles du Mexique disent que
les 11 et 12 mars, uue émeute a eu lieu
i Mexico. Le peuple , exaspéré par la ré-
duction de la valeur du cuivre, s'est rué
sur les maisons et lés magasins des étran-
gers en proférant des cris de mort. Pen-
dant vingt- quatre heures la ville a été
CHAUBBE DES PAIRS.
(Présidence de M. Pasqnier.)
Séance du iS mai,
M. le baron Frétean dePeny est Jippel6
& la tribune pour présenter le rapport de
la commission chargée d'examiner le.pi«-
jet de loi tendant à céder à la ville de
Paris l'emplacement de laociett Arcbe-*
véché.
Le rapporteur se livre à un long examen
de la question de propriété. Le terrain de
TArcbevéché , selon lui , appartioit à l'é-
Uit , qui n'a jamais entendu abandonna
son droit. La commission propose l'adop-
tion pure et simple. Nous reviendrons sue
ce rapport.
L'ordre du jour est la discussion des
deux projets de loi relatifs à la compé-
tence , k Toi^anidation et aux formes de
procéder iie la cour des pairs.
i\l. de Morogoes voudroit, pour obtenir
une justice plus prompte, que la cour des
pairs fût divisée en chambre du conseil,
en chambre de mise en accusation et en
cour de justice. M. Barthe trouve que ce
fractionnement est contraire à la charte.
On passe à la discussion des articles du
preuiier projet qui est relatif k la compé-
tence de la chaïubre des pairs. Une dis-
cussion s étant élevée sur rarL i*"' au su-
jet dun amendement, ramendemciit et
l'article sont jrenvoyés à la commission.
La cliambre passe à l'examen des artides
du second projet relatif à l'organisation
et aux formes de procéder de la cour des
pairs. Les six premiers artides sont adop-
tés.
CRAMBMS l>fiS dAfUTÉS^
(Présidence de M. Dupin.)
Séance du 1^ mai»
La séance est ouverte à deux hcure^^
Le président demande qu'on accorde un
tour de favear à 25 pétitions adressées
par les armuriers de Paris, Saint-Etien-
ne, etc., qui réclament contre l'ordon-
nance du 3 1 février rangeant les pistolets
dt poche au nombre des armes prohi-
bées. M. Dupin profile de 1 occasion po>ir
recommander aux rapporteurs en retard
de présenter au plus tôt leur travail, et
donne à la chambre une statistique de ses
travaux terminés et à faire. Il en résulte
que trente sept projets de loi ont été vo-
tés, que deux ont été rejetés, la disjonc-
tion et les eaux minérales, qu'un a été
retiré, Tapanage, que deux ont été ajour-
nés, la vaine pâture de M. de Magnon-
court, et les servitudes militaires du co-
lonel Paixhans. Il résulte encore de cette
statistique que i5 projets sont soumis aux
commissions, que 8 sont actuellement
renvoyés aux bureaux, que 9 rapportés
peuvent être soumis à la discussion. En
terminant, M. Dupin engage la commis-
sion des pétitions à hâter ses travaux, afin
de ne pas entraver ceux de la chambre.
M. Emmanuel Poulie fait un rapport
sur diverses pétitions.
Le sieur Ruben adresse à la chambre
une pétition en faveur du mariage des
prêtres.
Les motifs que le pétitionnaire invo-
que , dit le rapporteur, portent la plus
grave atteinte à la discipline de la religion
catholique.
Vous avez déjà adopté Tordre du jour
sur des questions semblables, et votre
commission, à Tunanimité, vous' fait la
même proposition.
La chambre passe à Tordre du jour.
Elle passe également h Tordre du jour sur
la pétition du sieur Pougiat, de Troyes,
qui voudroit qu'on réclamât à rAutriche
les Testes du roi Charles X, pour les dépo-
ser dans les caveaux de Saint-Denis.
La chambre adopte diverses lois d'in-
térêt local, puis un projet ouvrant un
crédit d'un million pour les routes stra-
( 340 )
tégiques, et, enfin , elle termine le rote
de la loi pour la diminution du prix du
sel. Le scrutin sur l'ensemble de ce der-
nier projet a pour résultat Tado]>tion par
is6 boules blanches contre 116 boules
noires.
Séance du iS mai.
La séance est ouverte à deux heures.
La chambre adopte le projet relatif ao.
personnel des ponts -et-chaussées.
M. Hemoux, de 3eineét-0ise, dépose
sur le bureau le rapport sur le budget de
la marine.
L'ordre du jour est. la discussion do
projet de loi sur le concours des proprié-
taires dans les travaux des fleuves et des
rivières.
La chambre, après avoir voté Tarti-
cle 1", reh\oie l'article 2 à iacommissionv
et ajourne la discussion à depaaîn. Pen-
dant la séance, un message de la cham-
bre des pairs a apporté la loi relative aux
l^ionnaires amputés. Cette loi ayant él§
amendée , a été renvoyée k la commis-
sion.
BOURSE DE PARIS DU IS MAI«
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 107 fr. 8b c.
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fli Samedi.
Oapeals'aboaaerdes
"et iSde chftqve mois.
N' 2812.
JEtIDIlS UAItSST.
i-uxbk uombMbst.
3 5o
IIS CATBOLIQUE I
SECONDE yiSlTE
I TËRRE-NBUVE.
di dodoor Flucuig , vicaire apoltoliquc;
de cette colonie (i).
I Lois de mon voyage , l'année der-
nière, À la partie septeotrionate de
Inoa diocèse, je promis de vi '
'Plui tard lei tribus Indiennes de Mor-
ton^fiarboiir, près de U luie des Ex-
ploiu. Vous vous rappelez sans doute
les fatigues accablantes que nous
durâmes pendant cettepreiiiière tour-
née , commeutilnous falloit maintes.
Cois traverser d'immenses bras de
dans un chétjf esqnifà quatre rai
et 7 rester a«is pendant de longs jours
et de longues nuits , sans pouvoir un
•eulinstantnous dresser sur nos jam-
bes. Malgré ces difEcultés rebutan-
tes, je me suis décidé à entreprendre
un autre voyage non moins pénible,
«n songeant à l'état di'tplorable où se
trouvoit UD grand nombre de mes
«mailles. La pensée que tant d'ames
navoient jamais eu l'occasion de
■ approcher des sacremens , ni d'as-
jùtei au saint sacnlice de la messe ,
pa stimulé â tout souffrir plutôt
me de les laisser plus long-temps
luagées dans ce dénùment spii-ituel.
'^ Pour cette visite pastorale, je fis
pnittiuire un petit bâtiment dé 30
t (i) Voyei deoï autres lettres da même
Irélat, n* du 4 juin i833. tome lihv,
k N* du 5 juillet suivant , tome lxixvi.
Tome XClll. L'Ami de la Religion
tonneaux environ , et muni d'an
équipage de quatre botu marins. Ce
fut le 17 juillet, à midi, que je
m'embarquai sur ce petit sekoonery
auquel je donnai le nom de Madone..
l'avais pour compagnons M. Dallou,
pasteur du Havre-de-(rràce(Harbour-
Grâcc) , et M, Bemey , pasteur d&
Bureu. Nous mouillâmes une Iieure
après dans le port de Petty-Har-
bour, distant de cinq milles de
Saint - Jean. Forcés par un venc
contraire d'y foire un séjour de deur
jours, nous débarquâmes notre cha^
pelle portative, et le dimanche nous
y offrîmes le divin sacrifice ; puis
nous nous acbeminlmei vers le sud.
Après avoir été agités par une mer
houleuse jusqu'au lundi à midi ,
nous arriva mes à Ferry-Land. Comme
j'avois administré la confirmation
dans cette île quelques années aupa.-
ravant , j'aurois préféré, sans un vent
contraire , continuer mon cliemiu
vers les régions deceuxquin'avoiem
jamaisvuleurévêque. Ici nous ren-
contrâmes M, Duffy, qui nous ac-
compagna à son district de Fermeuse,
situé à quatre milles plus loin. A
peine eûmes-nous débarqué, que je
m'occupai à examiner ceux que
M. Duffy avoit instruits sur le sacre-
ment de confirmation et sur les dis-
positions requises pour le bien rece-
voir. A ma grande satisfaction, je
roi que chacun d'eux avoit par-
faitement profité du zèle de leur in-
fatigable pasteur. Lelendeniain, mai>
di 21, je les confirmai tous , au nom-
bre de 120 , après avoir offert le di-
vin sacrifice en présence d'une im-
mense réunion. J'expédiai ensuite un
( 3jift )
messager. aux habitans de Renews,
pour les -informer que je visiterois'
leur port le lendemain ; et .en effet,
yj arrivai le 22 , après avoir célé-
bré les fi^ints mystères à Fer-
mei4se , à la pointe du jour. Je
ti*ouvai dans Ja. population de. Re-
news, do|it la majorité est coniposée
de pauvres pêcheurs, des marqufss
d^iine intelligence peu commune, et
ce qui étoit bien plus important, je
m'assurai qij^'elle étoit instruite à
fond, danf les principes de la religion,
grâce au ^èle de M. QuiTy , qui a
réussi à y construire une assez, vaste
église. Le jour suivant, j'eus Le bon-
heur d'adufinistrer la confirin^tion à
140 personnes , dont une grande
partie étoit composée de néophytes.
Après avoir reçu l'aimable hospitalité
de M. Neillf nous reprîmes le che-
min de Fermeuse, où nous nous
embarquâmes dans la Madone pour
Caire voile vers la bi^ie des Trépassési
Cependant y au milieu de la nuit, un
calme perfide fut cause que nous res-
tâmçs loog-teraps dans le ypi^in^ge
d'affreux briçai^ /< pvè$ . desquels il
fallut mouiller afin de n'être pa^ en-
traînés par le courait. Tout à coup,
par un miracle de la providence,
il survint une légère brise , ce qui
nous engagea à couper vite notre
câble, et en sacrifiant ainsi notre an-
cre , nous échappâmes à un immi-
nent danger de naufrage.
Le 27 juillet , nous arrivâmes à
Buren , après une pénible traversée
de trois jours. Cette île a une lieue
de long , et n'est éloignée du conti-
nent que d'un demi-mille. Mous y
passâmes une semaine dans la mai-
son du révérend M. Berney, et,
comme la population de la portion du
Lrictqui longe le rivage occidental
née dans une qiiantité d'Iles diverses^
nous employâmes cet espace de temps
à rassembler les fidèleé en un seul
lieu. La beauté de la nouvelle église
et des ornemens sacerdotaux, et l'état
commode du presbytère surpassoient
tout ce. que j'avois rai^n d'en espé^
rer. Le dimanche 2 août, fête de
sainte Marie des Anges , après avoir
célébré la ^nte messe en présence
d'une grande foule d'assistans , j'ad-
ministrai la confirmation à 94 per-
sonnes , parmi lesquelles se troa-
voient 36 chefs de famille, récan-
ment convertis à la foi catholique.
Le lendemain, il^ arriva encore SD
de l'Archipel voisin , ce qui fit mon^
ter le nombre des confirmés â 114...
Tous pourrez vous former une. idée
des grands obstacles que rencontre k
missionnaire dans l'exercice de ses
fonctions, et du grand notnbré de
ceux qui doivent nécessaireoient pa-
roître devant le terrible tr6aé de
Dieu, sans avoir pu participer mu
sacreinens de la sainte Eglise, quand
vous apprendrez que kf cUstriet jle
Terre-Neuve renferme les. vastes
baies de la Trinité , de Buonavista»
de Sander, des Exploits , de l^hite
et de Noire-Dame , comprenant en
tout une étendue de côte de douze
cents milles. S'il m'étoit donné pour-
tant d'avoir deux ecclésiastiques de
plus , pour en placer un à Tiinity-
Bay, et l'autre à Fortune-Harbour,
j'aurois lieu d'espérer que ceux-ci,
conjointement avec les prêlrès qui
résident actuellement à Silting-Hir-^
bour, ainsi qu'avec M. Devereoix
de King's-Cove, sufiiroient à la to|r
lité -de mes ouailles. Mais, dans Ht
dernier cas , il faudroit chercha
ailleurs le soutien de ces pasteurs
puisque la majorité de la populati
^l-^j delkbaie de Plaisance est dissémi*. de TrinityrBay est composée. de
'( 3a3 •)
testans, et les catholiques de l'en-
droit manquent presque du néces-
saire pour eux.
Dans la matinée du 4 août, nous
mimes à la voile de Buren pour le cap
Chapeau-Rouge. Pendant une grande
]M(rtie de notre trajet, les forts de
Saint-Patrice et de Saint-Geoi^e fai-
soient entendre des salves en notre
honneur. Un vent contraire nous
oldîgea de relâcher à Saint-Pierre
de 'Hf iqueion , petite lie française où
nous fÂmes accueillis avec les at-
tentions les plus respectueuses par
M. l'abbë Olivier, préfet apostolique
de cette colonie. Dans la soirée du 25,
nous mouillâmes dans la baie de
IHermitage , où l'on prévint les ha-
bitans que, le surlendemain, l'é-
'vêqoe céléhreroit la sainte messe , et
qu'il administreroit la confirmation
à Galtai», ville principale de Lon-
gue-Ile ; située à l'entrée de la baie
du Désespoir. Rien ne pouvoit égaler
ïa ^oie de ces bonnes gens en appre-
fàaat cette heureuse nouvelle. Ils
4trénc d'aboid beaucoup de peine
à y ajouter loi ; mais lorsqu'ils dé-
couvrirent qu'il n'y avoit plus moyen
d'en douter, ils répandirent des lar-
\nes de joie. En conséquence, au
jour indiqué, je me rendis à Galtaùs
dans une chaloupe qui avoit été mise
à ma disposition par l'obligeance de
M. Gallop, et j'eus le bonheur, après
avoir administré la confirmation à
M personnes, de recevoir deux nou-
lux convertis dans le giron de TE-
• En me dirigeant vers un îvig^
(ou assemblage de huttet)^ situé
'entrée de Conne-River, toujours
la baie du Désespoir, je m'aper-
rois que les Indiens fuy oient pré-
ntanunent vers leurs forêts; mais
i peine eûmes-nous arboré à notre
le le signe du salut , qu'ils revin-
rent sur leurs pas en toute confiance.
Pendant mon séjour chez eux , j'en-
tendis un grand nombre de coufes*
sions (au moyen d'un interprète);
mais je n'y confirmai que 27 indivi-
dus , les autres ayant reçu ce sacre*
ment au Canada plusieurs années
auparavant. Cest une chose intéres-
sante que de remarquer Tair de re-
cueillement que montrent ces pau-
vres sauvages dans Tacconi plissement
de leurs devoirs religieux ! En outre,
ils élèvent leurs enfaus dans la haine
de toute sorte de vices, et les habi-
tuent dès leur plus bas âge à se ren-
dre avec eux dans la cabane qu'ils
ont consacrée comme une maison de
prière. Si un membre de leur tribu
commet la moindre faute contre les
mœurs, il est aussitôt comme ex-
communié de leur société , et il n'y
rentie qu'après s'être punfic dans le
sacrement de pénitence. A mesure
que notre départ s'approchoit, ils
tombèrent dans une profonde tri&«
tesse ; et , au moment où nous his-
sions nos voiles, ik s'assemblèrent
sur le rivage, et se mirent à tirer des
coups de fusil, comme pour nous
dire un dernier adieu. Ces marquées
d'amitié ne cessèrent que lorsque
nous naviguions au large , loin de
leur port.
Le vendredi 14 août , après avoir
confirmé trente personnes à Great-
Jarvis-Harbour, situé à l'extrémité de
la baie, je fus obligé de relâcher en-^
core à Saint-Pierre-dcrMiquelon, où
je célébrai la messe in pontifiralibus le
dimanche suivant. Je dirigeai ma
course ensuite vers le port duGrand-^
Saint-Laurent, dû j'administrai là
confirmation à soixante - cinq per-
sonnes, dont la plupart étoient des
néophytes.
Les premiers endroits où j'abordai
(3ii4)
en retournant vert la grande pres-
qu'île d'Ayalon, se nomment Grande-
Plaisance, Barren-Ile, et Petite-Pbd-
sance. Dans Tespace de huit jours je
confirmai dans ces petits ports 346
personnes, dont 86 étoient arrivées
ad hoc de l'ile de Mérachëen, à une
lieue au sud de Barren-Ile. A peine les
cérémonies furent-elles terminées que
deux hommes d*un certain âge vin-
rent me trouver. Ils me dirent qu'ils
avoient toujours été protestans^ et
qu'ils étoient allés, ce matin même,
au temple des catholiques pour tour-
ner en ridicule tout ce qui s'y fai-
soit, mais que les vérités qu'on y
avoit développées après la confirma-
tion, avoient tellement convaincu
leurs esprits^ qu'ils voy oient mainte-
nant qu'on ne sauroit se sauver hors
du sein de la religion apostolique et
romaine. Dans le courant de la jour-
née que je consacrai à l'instruction
de ces enfans de la grâce, il s'y joi-
gnit un autre membre de la religion
luthérienne, et le lendemain, avant
mon départ, je leur administrai â
tous le sacrement de confirmation.
Puis, je nr}e rendis è Sainte-Mary's,
le terme de ma mission, ou je confir-
mai encore 85 personnes.
Ainsi se termina une visite pasto-
rale, pendant laquelle nous endurâ-
mes les souffrances les plus cuisan-
tes, et courûmes mille fois les dan-
ger les plus imminens, ainsi que j'ai
eu occasion de vous le dire en com-
mençant cette lettre. Mais, néan-
moins, le ciel nous a ramenés sains et
saufs à l'endroit d'où nous sommes
partis. Si j'avois le temps, je vous
entretiendrais ici des nombreuses dif-
ficultés qui m'attendoient dans cette
même ville de Saint-Jean, où j'ai
trouvé, à mon retour, la petite vé-
jMle dëciinant la .population , qui
éCoîty pour la plupart^ en proie à' nue
paavreté extrême.
mCHEL-AXTOllfE FËBMIliG.
évéifme de CarpoMtê, ei ÉUaire^opm*
ioliqme de Tem-Nt
NOUVELLES EQGLE9LISTIQUES.
BOME. — Miss Louise -ThérèKi.
Hartwell , cette jeune anglaise dont
nous avons annoncé la conversion â
la religion catholique, et qui apoUié
sur sa conversion une relation dont
nous avons rendu compte , vient de
faire profession chez les Carmélitei
de Ronciglione, près Rome. Elle prit
l'habit l'année dernière dans le cou-
vent des Garmélites-'Déchaussées de
Sainte -Thérèse , et désiroit y 'fidre
profession. Mais de fortes raisons de
santé l'ont forcée de se retirer dam
un autre monastère. £lle a trouvé i
Ronciglione un climat plus lavorable,
y a achevé son noviciat, et y a
lait profession le 13 avrîL Dix jours
après , elle a reçu le voile avec beau-
coup de pompe. M. le cardinal Po1l<
dori est venu de Rome poux cet oIh
jet , et a prononcé en cette .occaâcn
un discours plein de cette pi^ ^^
rée qui distingue Son Ëminenoe.
Outre l'évéque diocésain, M. Basilici
et les Pères Carmes, M. Pianetti,
évéque de Yiterbe, M. Acton, aiidi?
teur- général de la chambre , le doc
Torlonia et d'autres personnages de ,
distinction assîstoient à cette cérémo-
nie, et ont fait des aumônes aux pau-
vres de la ville.
»
PARIS — Il va paroi tre au boream
du Journal un écrit qui ne pentman-^
quer d'intéresser vivement le dafjl
et même beaucoup de persomM
étrangères au clergé. Cet écrit aiit
pour titre : De la propriété des biens i^
clésiastiques. Cet écrit est de M. l'ahU
Affre, chanoine de Paris et un des'
grands-vicaires de M. l'Archevêqie. 1
M. Affre est auteur d'un traité lDrt|
estime sur ï Administration terni
}
l
1
(3a5)
iià paroisses. II' a bien voulu quel*
quefoîs nous secoader dans ce Jour-
Bal par ses taleus et ses lumières.
Sans lui donner des éloges que nos
rapports réciproques pourroient faire
regarder comme suspects, et qui ne
aeroient cependant que justes , nous
pouvons dire que M. Tabbé Affre a
approfondi la question soulevée si
maladroitement par un projet de loi.
heê jurisconsultes les plus prévenus
seront étonnés des lumières qu'il
PÇMte sur ce sujet. Les faits et les
iatorités qu'il a recueillis, les raison-
iemens dont il les accompagne , ses
réponses aux objections, tout cela est
à la fois solide et plein de nerf , et
ttinoDce un homme supérieur à sa
matière.
L'ouvrage soa mis en vente sous
fpeu de jours.
Dès qu'on fut instruit dans le quar-^
lier Samt-Germain-l'Auzi^rrois , di-
manche dernier , de l'ouverture de
l'Oise , on s'y rendit en foule. Mais
Famuence nenuisoit point au recueil-
lement. Les Soears de Charité étoient
fi avec leun petites filles. Bien des
personnes pieuses ne pouvoient rete-
nir leurs larmes en voyant l'état de
cette église, ces traces de dévastations,
en vitres brisées, ces mutilations
faites de toutes paits. On songeoit
avec amertume à tant de profana-
tions , à cette longue interruption
du 'service divin , à cet abandon
du lieu saint , et puis on remercioit
IKeu d'avoir mis un ternie à un état
€ie- choses si aiÏÏigeant. On se réjouis-
•oit de pouvoir prier de nouveau dans
«Btte enceinte , et d'y voir offrir en-
ÎMe le saint sacrifice. Un Te Deum fut
rfdté de bon cœur après la messe. Ce
fil vraiment un beau jour pour le
qaartier, à qui une longue privation
I rendu son église plus chère.
Les paroissiens perdent leur curé ,
quûs le respectable M. Magnin , qui
est dans sa ys^' année, et quija des infir-
mités, a voulu faciliter l'ouverture de
l'église et a cru pouvoir prendre sa
retraite, aprèsô3 ans de ministère: Il a
demandé à ]VL l'Archevêque la per-
mission de lui remettre sa démission,
et la lui a remise en effet le 5 décem-
bre diernier. Le prélat, a laissé cet acte
entièrement à sa liberté ,.et a main-
tenu les règles ecclésiastiques , en ne
voulant contribuer, en rien à déposa
séder un pasteur estimable. Le 12 mai
dernier, .M. Magnin a renouvelé sa
démission, et devant le conseil de
M. l'Archevêque > assemblé , et par
écrit; il a prié le prélat de rendre
cette démission définitive , et de lui
donner un successeur. Ce n'est qu'a-
lors que M. l'Archevêque a nommé à
la cure de Saint-Geraiain« Il a adressé
à M. Magnin une lettre, toute de
bienveillance et d'affection, et l'a
nommé chanoine honoraire de la mé-
tropole.
Le choix de M. Demerson a été
approuvé par le gouvernement aus-
sitôt que transmis. Cet ecclésiasti-
que , distingué par son esprit et par.
son zèle , dirige depuis quelques an-
nées la paroisse Saint-Severin^ et est
propre par sop caractère conciliant-
et son activité à réparer les maux de
sa nouvelle paroisse.
Tous les rapports des ministres avec-
M. l'Archevêque sur la restitution dé
l'église, ont été plelns.de courtoisie
et d'égards. M. le ministre des culte»
alla plusieurs fois chez luile vendredi,,
et témoigna le désir que tout fût ter-
miné le plus tôt possible. Le prélat ,
chez qui' ce désir n'étoit -pasi moins
vif, convoqua aussitôt son conseil , y
manda Mi Magnin , reçut de lui w
confirmation de sa démission, nomma
le successeur, et prit toutes les me-
sures pour la prompte ouverture de
l'église. Il a vu plusieurs fois les mi-
nistres , et tout s'est arrangé à la sa-v
tisfaction réciproque..
Il est peut-être assez étonnant que,,
dans un tel moment, on songe encore,
à donner suite au projet de loi sur ie^
terrain de rAvchevèché. Il semble
(3a6)
<|ûe'ce projet , qiii n*ért peint àdbpté
par là chambre d^s pairs , sied an-
]6urd'bui moins que jamais. Ce n'est
pas dans un moment de coiiciliatiou
qu'il convient dé poursuivre une mé*
éuré rigoureuse et mortifiante. Si
M. FArcIievéque a évité dt mêler
cette affaire à celle de Saint-Oèrmàin-
FAuxetroiSy si en se réjouissant de
l'ouverture d'une église , il s'est abs-
tenu de toute 4>lsnnte sur ce qui lui
étoit personnel/celte réserve délicate
n'é^t-nelle pas une raison de plus pour
renoncer à un projet qui, il faut bien
l'avouer, étoit hostile? Ce projet a
effrayé le cler£|é dans les provinces ;
on sait aujourd'hui à quoi s'eu tehir
éûr l'effet qu^il a produit à Rome, et
les journaux ministériels qui s'étoient
irantés là d'iihe éclatante approbation,
ont pu apprendre que la déclaration
de M. l'Archevêque du 4 mars avoit
paru en haut lieu aussi naturelle et
aussi juste qu'elle étoit mesurée. Lé
ministère, qui sait à quoi s'en tenir à
cet égard, ne doit pas d'Ailleurs avoir
de peine à abandonner un projet qui
étoit l'œuvre d'ua ministre aujour-
d'hui hors du pouvoir.
L'installation de M. l'abbé J^
jnerson , curé de Saint- Germain-
l'Auxerrois , aura lieu le jeudi 18, à
trois heures précises, dans cette église.
M. l'Archevêque, en lui écrivant pour
lui donner les instructions nécessai-
res , lui disoit en finissant :
« Les pauvres de Saint-Gérmaîn-rAuxer-
rois ne doivent pas être les derniers à se
réjouir d'un événement qui console nos
cœurs et ceux des fidèles. J'ai pensé
qn'one distribution de secours devoit
marquer Tépoque de Tonverture de votre
église et de votre arrivée au milieu de
cette portion du tronpeati que je vous ai
conGée. Je vous remets une modeste of-
frande à cet effet; et, sans en régler la
destination , je crois qu'il seroit peut-élrt
bon d'en confier la répartition aux Sœurs
de la Charité de votre paroisse* Elles
sobt si intèltigentes» qn'èOes sniront faire
fraetifler cette petite semenee.
»Ne vons effraj^ pas, M. le curé . de
tous les soins qui vont exercer. vob« sol-
Ikitnde. C'est Diea qui tous envoie, il
bénira, votre mission. Ne perdes jamais
de vue celte promesse t Mannuti hœrq-
ditùbant ierram. »
A cette lettre étoit joint un envoi'
d'une somme de 1,000, francs pour
les pauvres. Cette modeste offrande,
et ces conseils de douceur parlent
assez par eux«mêmes. On reconnoit.
là la tendre charité, du pasteur qui
saisit toutes les occasions de faire le.
bien.
Il étoit digne de M. rArchevêque,
nous marque M. le curé de Samt-
Germain-l'Auxerrois, quand il retire
d'une paroisse pauvre un pasteur,
pauvre lui-même, pour l'envoyer dans
une église en ruines, de u'oublier ni
les besoins de cette ^lise. ni ceux des
pauvres , et de suppléer par lui-
même à tout ce qui man^e d celui
qu'il envoie. *
Un journal qui avoit' toiig-tèmps
conibaW la rekitution de' Sllnt-
Gennain-^rAuxeirrbis veut ''Ucfu ce-
pendant ne pas blâmer ce mé vient
de faire le ministère^ Quand on fait
grâce à tout le monde, dit le ConsU^
tiûîonnel, on peut bien pardonner
aux murs d'une ^lise. Cependant le
journaliste ne veut pas qU'on aille
trop loin dans cette voie : Nous es"
ferons, dit-il, que Vacte qui nous oc^
cupe ne sera pas le prélude de conces^
sions nouvelles aux tendances entHÛds^
santés du haut clergé. Ce çonseil'n'est-
il pas bien plaisant? Ces tendances en*
vahissantcs du haut clergé ne sont-
elles pas bien redoutables ? Qu'a-t-il
donc envahi depuis sept ans ? Le voici:
On a profané aix églises à Paris, on a
abattu les croix, ou a dévasté et dé-
moli l'Archevêché, on a pillé des
communautés, on a forcé M. l'Arche-
vêque à se tenir caché pendant près
d'une année , on a privé pendant sept
(327 )
ans toute uae paroisse de son église,
on a expulsé des curésv Voilà les en-
vahissemens du clergé à Paris ! Ils
n'ont pas été moins effrayans en pro-
vince. Plusieurs évêques ont été
obligés de quitter leurs résidences ;
nous citerons entre antres M. Tévê-
que de Marseille, M. Tévêque de
Perpignan, M. l'évêque de Limo-
ges, etc. Des séminaires ont été en-
vahis ou pillés. Grand nombre de
curés ont été expulsés de leurs pa*
roisses; tant est grande la tendance en-
(fahissante du clergé! C'est en vérité
se moquer du monde que de feindre
. de telles alarmes quand le clergé est
encore journellement en butte, sinon
aux enpàhissemens et aux violences de
la multitude, du moins aux tendances
bien sérieusement em^ahissantes de
l'administration et de ses agens.
Après de longs jours d'anxiété , le
diocèse du Mans renaît à Tespérance.
M. l'évêque , qui a essuyé une grave
maladie, est maintenant hors de tout
danger, et reprend peu à peu ses for-
ces. Lie prélat, malgré une saison très-
contrairei avoit voulu faire la visite
accoutumée de son diocèse. Après
quelques jours de fatigue, il se diri-
gea vers' Laval. La , il fut obligé de
s'arrêter. Une fluxion de poitrine se
déclara avec des symptômes effrayans.
D'abondantes saignées ne purent cal-
mer de suite le mal, et on resta pen-
dant neuf jours dans une pénible in-
quiétude.
Cest dans ce moment de danger
3u'on a vu combien le prélat étoit
liéri et vcncré. Des que la triste nou-
velle fut répandue, les populations se
pressèrent au pied des autels. Il y eut
partout des prières publiques, des
vœux et des pèlerinages. Le saint Sa-
• crement fut exposé dans la plupart
des églises pour les quarante heures.
Dans les séminaires et les commu-
nautés du Mans , l'empressement n'é-
toit pas moindre. On conjuroit le ciel
avec ardeur de ne pas ravir à son
troupeau un pasteur si laborieux et
si dévoué. A chaque courrier qui ar*
rivoit de Laval au Mans , on se por-
toit en foule à l'évèché pour s'infor-
mer quelles étoient les nouvelles. A
Laval on venoit de tous côtés , et à
chaque instant, s'enquérir de Tétat
du prélat.
Enfin, le dixième jour, le mieux se
manifesta , et depuis il a toujours été
en augmentante Le ciel n'a pu résis^
ter aux prières çlu clergé et des fidèles.
Maintenant que tout danger est éloi-
gné , il faut demander que le prélat
veuille bien modérer l'excès de son
zèle.
M. l'abbé Gombalot a donné à Di-
jon une retraite pendant trois se-
maines. Cette retraite étoit une suite
de conférences qui avoient lieu à la
cathédrale. Il y a eu une vingtaine
de discours sur les grandes vérités de
la religion. Les premiers jours il y
eut un peu de tumulte, et comme c'e-
toit le soir, on pouvoit craindre que
le désordre ne s'accrût. Mais tout le
bruit ne partoit que de quelques en-
fans excités sans doute sous main par
des personnes malintentionnées. JLa
classe moyenne , les légistes , les jeu-
nes gens même, loin de prendre part
à ces manœuvres, les ont ouverte-
ment blâmées.
Les journaux de Dijon ont rendu
compte de cette station^ On peut i*cr-^
gretter de voir la parole sainte et ses
ministres livrés ainsi à la critique des
journaux des diverses couleurs, mais
cet inconvénient est le résultat pres-
que inévitable de la situation actuelle
de notre société , de la liberté illimi-
tée de la presse et de cette curiosité
inquiète qui tourmente les esprits et
qui veut tout juger.
Le Spectateur de Dijon a donné , le
28 avril, un très -long article sur les
prédications de M. l'abbé Gombalot.
Cet article n'est point malveillant,
mais n'est pas non plus entièrement
laudatif. L'auteur, qui signe P. L. ,.
(3.»)
et qu'on dit être un professeur à )'«
eole de droit de Dijon, croît qut
M. Conil>alot appartient à la iiou~
velle école ; il lui reconnolt un grand
talent, iieaucoup d'énergie , de cha^
leur et une extrême facilité d'impro^
visation. Il y a en lui, diMl, quelque
chose d'âpre et de franc qui étonna
d'abord , mais qui Baiiit et attaclie
ensuite. Sa voix est admirable , goa
action est noble , son gestu expressif.
Toutefois le critique lui reproche
d'être inégal , de se laisser trop allei-
à l'improvisation , et de ne pas peser
asseï quelquefob ses expressions. Il
paroît qu'il est arrivé une fois ou
deux à l'orateur de laisser échappi
quelques reproches qui ont été m:
pris à Dijon. M. P. L. loue surtout 1<
fiermons sur la mort, sur l'enfaut
prodigue , sur le péché , sur le sl
dale, sur la connoissance de Dieu, sur
la priËre , etc.
Le Journal de la CSte-dOr , qui a
parlé plusieurs fois de la station
traité M. Combalol bien plus sévère-
ment; mais, il faut le dire, le ton
hostile de ce journal ôte beaucoup à
l'autorité de sa critique. Il rcpioche
iM. l'abbé Coin ba!ot is plus trisu
tUius des forme.1 du nouvenu langage ,
des images foreécs et gigantesques, des
descriptions hors de nature, une mita^
physique toute humaine sur les dogmes
sacrés, des implications imaginaires de
C Ecriture, des allusions sans solidité,
des opinions ascétiques données pour
les senliniens de l'Eglise; c'est-là sans
exception, selon lui , le cadre de tous
les sermons de M. Comèalol. On com-
prendra aisément tout ce que ce por-
trait offre d'exajjéradon et de partia-
lité.
La vérité est que M. l'abbé Com-
balot a été entendu avec un empres-
sement extraordinaire, qu'il a con-
stamment captivé l'attention et l'in-
térêt de l'auditoii'e par l'éclat des
fensées, par le choix et la facilité de
expression, par la chaleur de son
action, et iRéiiie par l'originallié et ta
hardiesse de certaines idées. Son ta^
JcDt est incontestable, et son passage
à Dijon n'aura pas été sans fruit.
Peut-être l'effet eût-il été ^us grand,
s'il ne fût pas arrivé apiek le temps
pascal, et s'il eût mis tout d'abord sa
sermons à une autre heure.
M. l'évêque de Dijon a suivi toute
ta station. Le dernier jour, 1'' nu!,
le prélat adressa publiquement da
remercîmeos à l'orateur. M. Combi
lot , qui avoit évité pourtant de d»
cendre à l'évêché, a pu conmduds
près l'état du diocèse. Il a essajëf]
porter quelque remède , et a amiK
quelques avis. La suite appreodn
quel en peut être le résultat. On niï
seulement qu'il y a eu quelqna
pourparlers tendant à uu rappro-
chement. Le chapitre, en corps est
allé saluer le prélat à l'oecasiMi de It
station. Puisse cette dernière d^ ar-
che amener un changement de sys-
tème !
Lavaur, autrefois ville épiscopafe,
aujourd'hui du diocèse d'AUn, vient
d'avoir une mission donnéepar deux
prêtres du diocèse de Toulovuei
MM. Bourret et de Sainte -G»-
lombe. Cette mission avoit attiré m
grand concours, et a produit d'heo-
reux résultats. Une belle croix doiU
les hahitans ont fait les frais a été
plantée sur une place publique. La
solennité a reçu un nouvel éclat deU
présence de M. l'archevêque d'Albi.
11 faut rendre justice aux autorité
qui ont secondé avec empressement
1 élan de la population.
On a publié à Munich, le 21 anil,
un décret du ivi de Bavière, portaol
que chaque fois qu'on portera solen-
nellement le saint viatique aux ma-
lades, toute voiture ou toute penoniie
à cheval doit s'arrêter à la rencoutit
du prêtre. Cet ordre comprend la
voitures de la cour, et on en donnen
co R n 0 issance aux ambassadeurs étran-
gers et aux militaii-es.
' Les Amttdes de M. l'abbé de Lau
' MtuontfaitconaoîtreuDpieuxprâiTË
tUemaDd , mort le 11 juillet de l'an-
I vëe dernière, et dont la vie a été fort
pleine et fort édifiante ; c'est Josepb
WiUmanii, ciné d'Escbenbacli. li
*toi%. né le 9 novembre 1767, à Pley-
•teln, dans le liaut Palatiuat. Son
père Atoit un propriétaire chrétieo
qui élera ses enfaits avec soin. Jo~
aeph fit ses études à Neustadt , puis
i Amberg, avec sonfière, Georges-
Michel, depuis évéque. Il eatra dans
fordre de Prémontré , et fut reçu en
1787 dans le monastère de Spains-
hart, dans le haut Palatioat. Il prit
alors le nom de Guillaume. Après sa
£n)feuîon , on l'appliqua à l'étude de
1 (béologie , et on l'envoya en 1791
à Ii^lstadt étudier le droit civil et
canonique et les langues orientales,
Oti lui offrit une chaire de philoso'
phie qu'il refusa. De retour dans son
monastère, il fut chargé des aixliives.
vX de la bibliothèque, et enseigna en-
suite Va théologie jusqu'en 1803 que
le couvent tut supprimé. Alors il se
rendit avec trois de ses confrères au
Sréiuberg, pèlerinage renommé à la
sainte Tienne, près Schwandorf , des-
servi précédemment par des Capu-
cins qui avoient été obligés de l'a-
bandonner. Wittmann y résida comme
■nissionnaire jusqit'A la fin de 1808.
On l'appeloit à Munich pour suc-
céder dans la chaire de théologie au
■STsnt Marien Bofamaier, mais la
place fut donnée à l'abbé Hortig , et
Hf. Wittmann devint, en 1808 , curé
l'Eschenbach. Il occupa ce poste
18 ans , toujours occupé de ses de-
nnrs , zélé pour ce qui étoit du ser-
vice de Dieu , adonné à l'oraison ,
nué et respecté de tous. L'été der-
( 3=9 )
atuc nouveautés des dentiers temps.
Il n'éioit qu'un cœqr et qu'une ame
avec «on frère l'évéque. Tous deux
étoient comme lesperlesdusacerdoce
catboUquè'en Allemagne. Guillaume
coopéroit à plusieurs journaux , et y
insera des articles avec son noin. ïi
publia en outre divers écrin de cir-
constance, de controverse et de piéié.
Les Annales en citent quinze eu tout.
Il y réfutoitGraser,qui avoit imaginé
un moyeu de réformer la méthode
scolastique, et à qui on fit signer une
rétractation. Il avoit k cœur Pinsiruc-
tion des enfans , et rédigea pour eux
■1 catéchisme. L'^mi de la Religion
de ^Eglise, de Wuizbourg, lui a
consacré une notice dont celle-ci est
extraite.
allév
1 de s
Ûds confrères à Spainshart, il y fut
Trappe d'une apoplexiequi l'enleva en
trois jours.
Intrépide défenseur des véritésca- -.-,- , „„ , „„ „,. ,„
llioliques, Wiltiuann éloil très-opposé \ qaesliondc savoir s'il n'^ auroil pasmoyen
POLITIQUE.
Une seule cicuso auroit pn être allé-
guée par les ministères précédens pour ic
dispenser de rendre l'église de Saint-Ger-
main l'Auxerrois à l'eiercice du culle :
c'eût élé la connoissance qu'ils auroient
eue des manvaîse» disposilions de l'opi-
nion publique, et tie la résislaiice pro-
bable que l'esprit iig^lutionnairé auroit
opposée ï cet actede réparation, llest vrai
(le dire aussi qne celle cause éloil celle
qu'on melloil en avant porir faire traîner
ra'ffaire en longueur, pour répondre par
(les fins de nourecevoir à louies les péti-
llons et h tous les vœux des vingt-dnq
mille fidèles de la paroisse.
A entendre l'eFFrayant langage et les
richeui pronostics qui se transruelloîeni
de bouche en bouche, il sembloit que
luutes les forces de la garnison , de la
gïttJe nationale et de la police n'eussent
llire pour arrêter le nouveau dé-
chaînement de fureur dont on se disoit
lenacé, si l'on osoit entreprendre de
luvrir l'église de Saint-Germain l'Auxer-
rois. Ce qu'on se Qgurofl U-dessus étoit
si terrible qu'on craignoit do se compt-
ine lire et de laisser échapper une pensée
trop téméraire, en posant seulement la
( 33o, )
de revenir sur la dédsîoD de rémente ré-
volotionnaire du i5 février.
On conçoit à tonle force que celle idée
ail pu rester long -temps mal éclaircie
pour le public , qui est censé ignorer le
fond des choses, et ne pouvoir se faire
juge des considérations sur lesquelles
i* autorité publique se fonde pour régler
sa conduite. Mais il nous semble qu'un
gouvernement à qui des fonds secrets sont
accordés pour le mettre en état de s'é-
clairer sur le véritable état de l'opinion
publique , il nous semble que ce gonver.
nement. disons-nous, ne devrolt pas être
exposé à partager des erreurs et des ap-
préhensions aussi dénuées de molife que
celles qui ont fait retarder la restitution
de Saint-Germain- l'Auxerrois. ^i'est-ce pas
en effet se tromper du tout au tout, et
d'une manière à peine permise aux igno-
rans, que de s'entretenir et d'entretenir
les autres dans l'idée d'une difficulté ex-
traordinaire, d'une crise terrible, d*un
obstacle qui demande les plus grandes
précautions, quand tout cela se trouve
main-FAuxerroia fût réparé. Les voilà,
Dko merci, justifiés sur ce point, et ce
n'jest pins à eux que l'accasation de mao-
vus vouloir doit rester. Qu'il nous soit
permis de conclure de là pour l'honneur
detjui de droit , qu'il en seroit probable-
ment de même de beaucoup d'antres
points, sur lesquels toute satisfaction
pourroit être également donnée à la reK«
gion et à la morale , non-seulement sans
qu'on eût à craindre aucune contradic-
tion de la part de l'opinion publique;
mais avec la certitude de ne remporter
de là que des suffrages et de la pt>pularilé.
Nous lie croyons donc pas nous tromper
en affirmant que ce qui arrive par rap-
port à Saint- Germain-rAuxerroîs, arrîve-
roit et se passeroit de la même manière
dans tous les autres cas oh il ponrroît con-
venir au pouvoir de faire rentrer la révo-
lution de juillet dans des voies de joslice
et de réparation.
PARIS, 17 MAI.
pr^auuui», Hu-Hu luu. cem «. iruuve • Lonîg.phnippe est allé niilerluer le
être de nature à ne produire que des as- ; ^^^^ dVverêidlles. Les élève» de Saint-
sentimenset une approbation universelle; , ç. ^,^.^^ ^^^^ ,^ ^^^^ tfhonnenr du
qwnd tout cela, an heu d exciter des ^^^ auprèsde la statue de Louis XIV,
commotions, n excite que la joie et l'ap- j^ ^J^^^^
plaudissement ; quand tout cela entin doit
se passer de la manière la pins paisible,
sans faire violence à personne, sans au-
cun appareil de force, sans rintervcntion
des simples gardiens ordinaire^'de l'ordre
public?
Ici donc, il faut bien le dire, le seul
pour
— Louis-Philippe vient de fdre remise
à toute la garde nationale de la Seine et
des dt'^parlemens des peines prononcées
par les conseils de discipline , et de celles
encourues antérieurement au 16 mai.
— La mort de M. Jauffiret et la nomi-
lorT'des hommes du pouvoi^'nVconsTsîe ! n»^^° ^« ^' ^^^^^^^ (^® '» Menrthe) à la
pas h s'être trompés purement et simple- ! P^^^^ ^e secrétaire général du mmistèro
ment dans une chose dommageable pour ^®« ^''a^a"» P"^"*^^ faisoient vaqu» au
la religion. Il est aussi résulté de là des ^^"^^' <*'^***^ ^«"^ «"'P^^îs ^® "^^^ ^'^
erreurs préjudiciables au caractère de ! '^^"^^«^ ^" s^»^^»^ °^^^"*;^^ ^ °" ^^^^
notre esprit public , et à la réputation des î""?^^»» ^^^n* ^'.^^? T^^'^ ^ ,^; ?,^
citoyens dont on a si mal pensé et si mal
parlé. On les a laissés pendant six ans ex-
posés aux interprétations les plas fausses
et les plus injurieuses , en donnant à en-
tendre qu'on les considéroit comme des
perturbateurs, et que c'étoient eux qui met-
toient obstacle par leurs mauvaises dispo-
sitions, à ce que le désastre de Saint-Ger-
Real , membre de la chambre des dépiF
tés, et l'autre a été donné à M. AzévédOi
chef du bureau des manufactures et de
statistique industrielle au département da
commerce et des travaux, publics.
— M. le duc de Ghoiseul vient d'être
nommé grand'croix de la Légion-d'Hon-
neur«
( 33
— D'après le Can«n**ofr<wtiie^ 51 seroit
question de donner l'intendance générale
de la liste civile à M. de Bondy, pair de
France.
— M. Cayx , professeur dTjîsloire au
<x>llége Charlemagne, est nommé inspec-
teur de l'Académie de Paris , en rempla-
cement de M. Ozanneaux, appelé à d'au-
tres fonctions.
— Le comte Pajol a adressé aux colo-
nels des régimens de la i"* division un
ordre du jour portant qu'une grande re-
nie s^ra passée à la fin du mois. Plusieurs
régimens iront prendre leur cantonne-
ment à Essonne, CorbeiletVillejuif.
— Plusieurs journaux annoncent que
M. deSalvandy, craignant de n'être point
réélu député dans le département de l'Eure,
se porte candidat à Condom ( Gei*s ) , en
concurrence avec M. Persil.
JjC Journal des Débais dit ce matin que
M. de Salvandy est étranger à tout ce qui
le concerne dans ce bruit. Ce qui ne si-
gnifie point que la précaution dont nous
venons de parler n'a pas été prise par les
amis dé M. de Salvandy , ou par le mi-
-nislëre dontranden député d'Evreux fait
partie»
— C'est le 36 qu'aura lieu l'élection
d'Evreux. Tout annonce que la lutte sera
vive. Le candidat qu'on oppose à M. de
Salvandy est M. Trnttat, fils de l'ancien
notaire à Paris. Il paroît que M. Truttat
auroitpn être nommé lors de la dernière
élection d'Evreux , et qu'assez bien alors
avec M. de Salvandy, il abandonna en sa
faveur les droits qu'il pouvoit avoir.
— M. Passy, avant de quitter le dépar-
tement de TEure , a adressé une procla-
mation aux habitans , pour leur faire ses
adieux. • Ma seule ambition , dit-il, étoit
de demeurer parmi vous ; ma seule ambi-
tion seroit d'y revenir. Mais il a fallu
choisir entre des convenances politiques
et un devoir de conscience , je n'ai pas
hésité. »
— Le conseil municipal d'Evreux a
répondu au préfet démissionnaire : « Il est
possible, sans doute, que des dissenti-
1 )
mens politiques aient été la cause déter-
minante de votre démission ; mais comme
vous l'avez dit avec raison , le devoir de
conscience est plus puissant que les con-
venances politiques. Aussi tout en déplo '
rantpour le département les conséquen-
ces de ces dissidences funestes , nous ap-
prouvons la cause de votre résolution.
Mais nous nous associons à l'espérance
consolante que vous reviendrez achever
tant de travaux que vous avez entrepris. •
— De son côté, le nouveau préfet,
M. Bégé, a débuté par une proclamation
dans laquelle il promet de s'occuper des
besoins du département, et où il exprime
l'espoir de s'en occuper long- temps,
— Tons les condamnés politiques dé-
tenus à Clairvaux ont été mis en liberté ,
sans distinction de ceux qui, indépen-
damment d'une condamnation politique,
avoient été condamnés pour crimes ou
délits contre les personnes ou les pro-
priétés.
— Des ordres ont été transmis à Bor-
deaux, dit la Gazette des Tribunaux , afin
que l'ordonnance d'amnistie fût immé-
diatement expédiée à M. de Peyronnet.
Les mêmes ordres ont été donnés en fa-
veur de MM. de Ghanteiauze et Guernon
de Ranville.
Nous pensons que M. de Polignac, ac-
tuellement en Allemagne , aura aussi été
informé.
— Le Droit, journal des tribunaux,
faisant un relevé de toutes les amnisties
depuis 1791 jusqu'en i63o, établit qu'elles
ont toutes été favorables aux fugitifs et
aux contumaces.
— Une médaille va être frappée à l'oc-
casion de l'amnistie. Un journal dit que
M. Persil , qui s'est si fortement et si
long-temps oppo^é à cette mesure , sera ,
à cause de sa nouvelle place à la Monnoie,
chargé d'en perpétuer le souvenir.
— La demande de rétablissement d'une
banque à Toulouse, vient d'être soumise
au conseil d'état.
— Le bey Youssouf doit, dit- on , par-
tir de Bone sous peu de j^rs pour se
rendre en France. On croit que le goii-
( 33a )
vcraement Ta- appelé poor obtenir des
renseignemens sar la province de Gons-
tantinc.
— On assure qu'un courrier d'Abd-el-
Kadcr est arrivé à Alger le 5, apportant
une lettre de l'émir, adressée à M. le gou-
verneur-général.
— Le 49* de ligne quitte Paris pour se
rendre à Dijon.
— Les tableaux espagnols achetés par
M. Taylor, et qui viennent d'arriver au
Musée , sont au nombre de 4oo , et ont
coûté 900 mille francs.
— Les ouvriers charpentiers des fau-
bourgs Saint-Denis et Saint-Martin ont
ouvert , au profit des ouvriers lyonnais ,
une souscription qui a produit 5oo fr.
— Le nommé Geoffroy, enfermé dans
la prison dePoissy |>our vol, éloit parvenu
à s'évader. Il vient d'être arrêté à Paris.
— Les eaux de la Seine restent k quatre
mètres et demi de hauteur. Toute navi-
gation autrement que par la vapeur est
interceptée.
NOUVELLES DES PROVINCES.
Thomas Fourlin , ancien maire de
Boiy, près Glermont (Oise), habitoit dans
ce village avec Marianne Fourlin , sa
sœur. Tous deux vivoient tranquilles et
estimés, lorsque dans la nuit du 26 au
36 avril, ils furent assassinés. Un enfant
de 7 ans, leur neveu, qui couchoit dans
la chambre de Marianne Fourlin, dormant
profondément au moment du crime, fut
épargné. 11 paroît que c'est avec un con-
tre de charrue pris dans les champs que
ce double assassinat a été consommé.
Les contres, que les cultivateurs ne doi-
vent pas laisser aux charrues lorsqu'ils re-
tournent chez eux, sont trop souvent les
instrumens du crime, pour que MM. les
maires continuent à négliger cette par-
tie essentielle de leur surveillance.
— On écrit d'AIbi : « Il y a déjà plu-
sieurs années M. Roussilles, de Gordes,
fut assassiné. L'un des assassins fut exé-
cuté ; mais le principal auteur du crime,
condamnera cnort par contumace^ s'étoit
jusqu'à ce jour soustrait aux recherches.
On dit qu'il vient d'être reconnu parfii*-
sard dans la prison de Vîllefranche di^
l'Auragais, où il étoit détenu sous n^
nom supposé, et comme -condamné à a» j
an d'emprisonnement pour vagabondage. |
— On mande de Laon , le i4 1 qa^
l'Aisne vient de déborder pour la hoi*
lième fob 'depuis le commencement à
l'année. Les terrains qui longent le coon'
de la rivière sont inondés dans une mk
étendue. On craint que les semenœi de
mars ne soient perdues.
— Par suite de légers troubles som-
nus encore à Amiens, à l'occasion de h'
perception , quelques arrestations ont es
lieu.
— A Beaubray (Eure), le 1 1 mai . den.
onmers, nommés Laine et Blainvillain ,
travai Noient dans une profonde mtr-
nière lorsqu'un éboulement vint leur fer*
mer toute issue. On se mil sur-le-cbamp
à fouiller pour les secourir , mais aussi-
tôt un second éboulement eut lien et en-
leva tout espoir de parvenir jusque ces
malheureux avant deux ouUmsjttnn,
M. le procureur du roi dïvreax, M. le
juge d'instruction, l'ingémenr en cbeC des
ponts et chaussées , et ao hommes de li
troupe de ligne , sont partis pour BeMr
bray à la réception de cette nouvelle.
— Le brigadier de hussards Bruyant,
détenu à Blois , par suite de la conspin-
lion de Vendôme , a été mis en liberté -
en vertu de l'ordonnance du 8 mal
— M. de Kersausie, ancien capitaiiK'
au 4*^ hussards, qui se trouve au nombie
des amnistiés par l'ordonnance dnSmaii'
a été mis en liberté le 1 1 de ce mois. Cef
officier qui étoit détenu à Brest^ est parti
immédiatement pour Paris.
— Les rixes qui a voient éclaté à Bicsfti'
entre les marins et les militaires du 65*, '
ne se sont pas renouvelées.
— Deux individus qui voyageoient dr
compagnie à cheval se Irouvoient demie*
rement sur la route de Glermont à Sain-
tes. Après avoir dîné ensemble dans une*
auberge, l'un des deux, le nommé Bas-
tion, se sentit bientôt incommodé , et
tomba dans une sortie de léthargie, cau^
( 333 )
«sëe évidemment à dessein avec une sub-
stance malfaisante. Quand il se réveilla,
-son compagnon n'étoit plus auprès de
lui. 270 fr. qu'il portoit, sa montre, son
cheval, tout cela aussi avoit disparu.
— M. Durat-Lasalle, médecin et mem-
bre correspondant de l'Académie royale
de chirurgie, est mort, le 11, à Aurillac,
% Tftge de cent deux ans. il avoit exercé
EXTÉRIEUR.
NOirVELLES O'ESPAGNE.
M. le comte Septime de Lalonr-Man-
bourg, ambassadeur de France à Ma-
drid, en est parti le 8 mai pour se rendre,
dit-on , aux eaux des Pyrénées.
— Nos journaux ministériels , en an-
nonçant que Solsona a été repris par les
pendant plus de soixante ans. M. Durât- | christinos , se plaignent de la fortune si
Lasalle est le père de l'avocat de ce nom
-li la cour royale -de Paris.
variable de la guerre. En effet , Tristany,
qui avoit quitté la ville à l'approche du
— On écrit de Lyon que le docteur ; ^^^0° ^^ Meer, ne larda pas à se trou-
ver en face de a^ooo hommes comman-
dés par Niubo. Il ordonna l'attaque , et
les carlistes se battirent avec tant de cou-
rage, que leurs ennemis furent bientôt
réduits à 5 ou 600. Niubo a été tué. Son
aide-de-camp et 26 officiers ont égale-
Ozanam vient de mourir d'une manière
bien f&cheuse. Il sortoit, le i3, dune
maison de la place de la Platière, lors-
qa'arrivé an bas de l'escalier^ il est tombé
'dans nue cave dont l'entrée n'étoit point
fermée. Porté chez lui, il n'a pas tardé à
-expirer.'
— La réunion des notaires de l'arron-
tliflseiDént de Bourg vient de voter une
somme de a 00 francs au profit des ou-
vvrîers lyonnais.
— Les recettes de la douane de Mar-
seille pendant le mois d'avril 1837, se
sontélevées à 3,624>552 fr. 79 c. En avril
xS56, la douane avoit reçu en total,
â.374«573 fr. 9$ ç. Augmentation en
iafril 1857, 249:978 fr. 84.
— La police de Bordeaux a découvert,
le i3, dans la nuit, une maison de jeu
clandestine. Plusieurs individus sans pa-
piers qui étoient dans ce tripot ont été ar-
Tâtés.
— On écrit de Condé (Aisne) que le
Z mai, après une pluie abondante, les
rivières du Surmelin et de la Dhuîs,dont
le confluent est à Condé, arrondissement
de Château-Thierry, se sont élevées de i3
Il i4 pieds, et ont inondé une grande
partie du bourg, ainsi que l'église et le
château de M. de Sade, député. Les habi-
tans ont échappé au danger à grand'
peine, et un jeune homme pour éviter la
mort a été obligé de monter sur un ar-
bre. Les voitures, charrues, bois de con-
struction et de chauffage ont été entraînés
par les eaux. On dit que pareille inonda-
tion a eu lieu le 4 mai i77^*
ment péri. Cette action a eu lieu le 1*' mai.
— Le 2 mai , dit la Guienne , Royo a
attaqué le baron de Méer, qui, après de
grandes perles, a été obligé d'entrer dans
Solsona , où il est assiégé.
— On dit que la garde nationale des
villes les plus importantes de la Cata-
logne a écrit au baron de Meer pour lui
déclarer qu'elle refusoit toute obéissance
aux autorités militaires.
— La garde nationale de Girone , Ro-
sas, Palamos, Saint-Fellcu, Mataro et Fi-
gueras vient d'envoyer à la régente
une pétition pour blâmer l'a conduite des
troupes à Barcelonne lors de la dernière
insurrection , et Tappui que les soldats
anglais leur ont fourni. Après avoir ap-
pelé les soldats révolutionnaires des bour-
reaux, voici comment la garde nationale
de ce différentes villes s'exprime à l'égard
des Anglais et des chefs christinos : « Ces
cruels auxiliaires ont mérité la haine im-
placable que leur voue dès à présent la
garde nationale. Les chefs militaires qui
ont appelé à leur secours ces étrangers
sont des lâches, madame, des traîtres,
et peut-être que le jour n'est pas éloigné
où ils paieront cher ce forfait. »
— L'infant don Sébastien a quitté Er-
nani, le 11, avec seize bataillons. Diaprés
les lettres de Bayonne du 12, son dépasi
(334)
n*éh)it point encore connu dans cette ville
ce jour là. Ce n'est que le i3 au matin
qu'une lettre interceptée par la douane a
appris le mouvement au général Barispe
qui en aura informé Esparlero.
— On lit dans le Moniteur :
« Le lo, une seule porte étoit ouverte
à Valence. Les carlistes occupent les en-
virons. "Le général Oraa étoit sur les
bords de là Genia , ayant devant lui Ca-
brera. Le !•% Benicarlo a été pillé par
les carlistes. Une conspiration républi-
caine a été" découverte à Malaga : il y a
en deux arrestations.
tfLe 10 , à Barcelonne. Xandaro a été
fusillé; ses relations avec les carlistes
n'ont pas été conflrmées.
«Le fort de Paranella, évacué le 5 par
la garnison qui, le capitaine en télé,
avoit rejoint les révolutionnaires de R eus,
a été détruit le 6 par les insurgés. Le i3 ,
Barcelonne étoit tranquille. Beaucoup
d'Espagnols émigrent en ce moment »
— Nous lisons dans le journal minis-
tériel du soir la dépêche télégraphique
suivante dcBayonne, le i6 mai :
« L'infant étoit le 1 4 au matin avec
quatre escadrons devant Quarte -Ara-
'quil : onze bataillôos et neuf pièce»
d'artillerie occupoient Echarry et Arbizu.
Le vice-roi étoit le même jour à Puente-
la-Beyna , informé du mouvement de
l'infant et en communication avec le
général Suerens à Logrono.
.Le i5, Espartero étoit maître d'Aslî-
garraga, d'Ernani, d'Urietaetd'Andoain.
Il a été prévenu que le corps chrîstino de
Viltoria avoit forcé le passage d'Arlaban.
• Aujourd'hui, le général Evans mar-
che sur Irun , où la garnison d'Oyarzun
s'est repliée. Les chrîstinos paroissent sur
les hauteurs entre Oyarzun et Irun. Les
redoutes carlistes font feu. Nos troupes
^nt sur toute la ligne pour protéger no-
ire territoire et recevoir les réfugiés. »
Palmentotf à dit t^all n'étoit pas eiMrore
en mesure de répondre , mais que bien-
tôt il viendroit annoncer la fin de la né-
goéiation entamée avec le cabinet de
Saint-Pétersboui^.
— Le magistrat' de la santé de Gènes
a ordonné que tous les bâtimens prove-
nant du golfe de Naples seroient soumis
à dix jours de quarantaine.
— On écrit de Vienne, le 6 , que le
duc de Blacas est (Jans cette ville de-
puis quelques jours. L'auguste fille de
Louis XVI et ||Mademoiselle doivent y ar-
river le 28.
— Le Mercure de Souabe dit qu'un or-
dre de Berlin est arrivé à l'état major de
Goblentz, pour annoncer que les grandes
manœuvres u'auroient pas lieu cette an-
née dans les provinces rhénanes.
— Le prince royal de Suède à quitté
Stockholm pour aller aux manœuvres qui
ont lieu en ce moment à Berlin. De là il
ira aux eaux d'Ems pour prévenir le re-
tour des affections rhumatismales dont il
a été atteint cet' hiver.
— Le gouvernement des Euts-tJais
vient de publier le tableau des importa-
tions et des exportations do commerce
de cette nation pour Tannée i835. La
république d'Haïti figure dans ee tableau
comme recevant des marchandises des
Etats-Unis pour une valeur de 1 million
Bi5,5i2 dollars, et en introduisant dans
les ports de l'Union pour a millions
547,556 dollars.
— Les correspondances des diverses
parties du sud de VUnion américaine
s'accordent à présenter le plus triste ta-
bleau de l'état du commerce. Un grand
nombre de maisons ont suspendu lenrs
paiemens, et à la Nouvelle- Orléans Far-
gent est devenu si rare, qu'on ne peut en
obtenir qu'à des taux ruineux. On parle
de prêts faits à 5 p. o;o par mois.
La séance des communes du la a
offert peu d'intérêt. M. BuUer ayant de-
joandé où en étoit raifaire du Vixen, lord
CHAMBRE DES PAIRS.
(Présidence de M. Pasquier.)
Séanu du i^ mai.
M. Girod de PAin présente le rapport
( 335 1
ic leltre de M. le
le la chambreU'a-
de la cotninisâon chargée de reHmen do 1
projet de loi relatif h la garde nationale |
ife Paris et de la banlieue.
■mendemens que iiou
brade la discussion.
U. le préhidenl lit i
ctnc de Caraman qui |:
gréer le double de la
été dicemée pour sa condiiilo dans 1'=—
pèdition de Constant! ne. Ce double sera
déposé ini archives.
fj'onJre du jour esl la snitfl de la dis-
ràvion do projetde loi relatif à l'ot^aiii-
iMiion et aux formes de procéder de la
tour des pairs. Les di» premiers articles
idoplÉsportent que ia chambre desjiairs,
pour exercer ses fonclionsjudiciaires, est
cooslitBÔe en cour de justice, et prend le
l'iom de cour des pairs ; que ladile cour
esl convoquée par ordonnance royale.
conlivaigr.ée du garde des seeani; que
\or» rfune convocation, tous les pair»
iiraoi voii délibérative ponl tenus de se
i^ndreau palaisdu Luiemboui^, h moins
qn'îlsn'aient iprOseiiler des motifs d'ei-
tuse qni «ronl appréciés en chambre du
conseil; que les pairs nommés poslérlen-
rement au fsil en jugement ne pourront
en connoUre; que si nn crime est cor
nm par un pair, la dénonciation doit
eireadreMépdirecienient au président
la clismbre; 90! pendant la session (pourra
décerner contre le pair inculpé un man-
dat d'amen^, à la charge d'eti rendre
compte à la chambre; que dans l'absence
des chambres, le président peut
décerner unmandat contre an pai
fabant dgner par deui pairs qu'il aura
convoqués, et h la charge d'en rendre
compte lors de lapreniîËre réunion delà
chambre, etc.
|ja chambre adopte a
ment les articles 11. 19
Art. 1 5. Dans le cas <
pairs n'auroil pas été s
s* compélonce exclu:
nnie en ses^on, et que cinq de ses mem
iKea en fassent la demande par écrit, le
Jirtsîdent doit, dans les dix jours, la con-
voquer. La chambre délibère, en séance
secrète, s'il y a lieu qu'elle se constitue
en conrde justice.
Un long débat s'engage. M. Barthede-
inde le rétablissement de l'article du
i elle est ré
onne seule le droit de convoquer la
:hambre en cour des pairs. M. Monnier
nsistc pour l'article de la commission.
t1. VillemaÎTi défend aussi cet article.
f. de Salvandy soutient que rcconnoilre
j la chambre des pairs le droit d'accuser
et déjuger ce seroit lui conférer un pou-
réïol u lion na ire,
Sianee du 17 moi.
chaire de
ivoie 58 pËlilioijs rela-
de paii h la commis-
lamen delà toi qui les
ivoie aussi an président
du conseil une pétition de trois pensinn-
naires de l'ancienne liste civile, demeu-
rant à Dunlierque, qui sollicitent un snp-
|)iément de secours.
L'ordredn jour est la suite de la déli-
bération sur les articles de la loi relative
i l'organisation et ahi formes de procé-
der (l« ta conr des pairs. Après avoir en-
core discuté long temps snr l'article i& ,
la chambre renvoie nn amendement de
\\. ViWod (de l'Ain) ï la commission.
«-ssgacg»»
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
(Présidence de M, Dnpin.)
Séance du 16 mal.
L'ordre du jour indique la suite de la
discussion du projet' sur le conconr&des
Çropriélaires dan| les travaux des fleuves
et des rivitres. La chambre, qui a adopté
la veille le 1" article, vote successivement
1rs sept aulies. Le scrutin sur l'ensemble
a pour résultat l'adoption par i55 boules
blanches contre 8S boules noires.
Sianre da 1 7 mni.
I^ chambre accorde un congé au ma-
réchal Clause!.
L'ordre du jour apneEle la discussion,
dn rapport général dnbudget.
M. Audry de Puyraveau cherche les
causes de celte énormité de dépenses tou-
jours croissantes. Il y a sept ans, dit-il,
que la révolution esl faite; elle devoit
toutchanger, détruire les abus, régénérer
le pays, et rien de tout cela n'a été fait;
rien n'a été changé, si ce n'est que nos
codes ont été bonleversés , augmentés de
lois exceptionnelles.
L'orateur dont la voix foihle est cotk.
_^ ,^ „,. verte parlebruit des conversations partie
8Ômrem^èm"qur'déféroit à"ir'cou'- cuUÈves, déclare qu'il croit devoir s-éte*
( 336 )
■nr contre ies abas : î) demande U sop-
pret^OD des droits iDdirecls qui frappent
plus particDlîËremenI la cluse ptarre ; il
bISme le système des dooiDes, qai-empé-
che les rapports de» peuples entre eai, et
qui seuls peaTenl assurer h prospérïlË do
pays.
M. Audry de Pnyraveau parle du dé-
ficit qne chaque année grossit et qui s'é-
lève peDl-£lre mainlenanl ï un milliard,
et ne voilpaapourquoi l'on ajourne iodë-
finiment la conversion des rentes, moyen,
dit-il, si facile et sijaste de combler le dé-
ficit annuel. Cet ajournement indéfini
loi prouve qoe le gouvernement est dans
la dépendance de l'aristocratie financière
qui improuve la mesure . et dont it a
besoin pour conserver l'apparence du
cré*t.
La perfection sociale . dit l'oratenr en
terminant, est dans notre nature. Si cette
époque est toujours éloignée par l'é'
goisme et le mauvais vouloir de ceux qui
régissent les nations, ellesn'ont pas moins
le droit de vouloir dès à présent des inslî-
(uUons fondées sur réalité et la liberté.
Que l'on y pense bien, les privilèges dé-
truits ne peuvent se réhabiliter ; c'est rC-
ver que prétendre faire revivre te passé ;
on ne parvient jamais ï faire reculer la
civilisation, et on ne le tente jamais im-
punément.
M. Muret de Bord trouve que les re-
cettes du trésor seront cetle année sta-
ttonnaires, pour ne pas dire rétrogrades.
11 examine ensuite l'état du commerce en
France et chez d'autres nations. Le mat
est grand, di^il, mais pas aussi grand que
nos alarmistes semblent vouloir 1c faire
croire. M. Muret de Bord espère que les
travaux que le gouvernement va ouvrir
atténueront les effets de la crise.
M. Salverte passe en revue quelques
articles du budget , et s'élonne qn'îl y ail
des magistrats qui, par une augmenta-
tion de traitement, reçoivent i5,oou fr,
par an. Il trouve que les employés des
administrations sont trop payés, et cri-
tique tour à tour plusieurs autres illoca-
M. Peloo dit qu'il ne comprend pas
comment le ministère a pu demander,
et comment la commission a pu accor-
der une augmentation de dépenses dans
le moment où tant de charges pèsent sur
les cgotribnables.
Cbapnis de UonUavîDe ne peut
pas que le gonvementeat fait tODt ce
qu'il poiirroit faire poor le bonheur di
pays. ,
Je SUIS d'avis, cbt "ontenr en tom-
nant, qu'il y a inïpnidence dans nain
conduite financière, et qu'il est lemfi
d'entrer dans les réformes budgétaires.
M. Docfaesne vondroit que le budget
rat divisé en autant de lois qu'il y a de
ministères, et que le tout fût accompipié
par un budget des voies et moyens.
M. Lacave-Laplagne ne voit pas i qui
servirait ce que propose M. Dacbe)De.U
chambre ne se tronveroît pas plus édii-
M. ALGi;i8. Tons les ans, i la m&H
époque, nous donnons ici une grande
représentation d'une pièce en boit adB
avec prologue et épilogne... (Hutmnm
et rires. ] L'épilogue n'est pas la partie 11
plus gaie , car c'est dans cetle partie <la
drame parlementaire qoe ae discale k
budget. (On rit.)
AI. Auguis ne voit pas que les receUts
excéderont cette année les dépense^, et
soutient que, pendant cette tesiion, ou i
présenté jiloisdefinanceitdont i4 s'ap-
pliquanl à l'eierclce de 1BS7 , s'élèvent à
plus de 54 millions et demi. De sorts
qu'en supposant un eicédant de tecelM
de i5 millions, comme on l'a dit, il^
aura encore un déficit de 30 millions.
BOIIBSE DE PARIS DU IT MAL
CINQ p. 0/0, j. du 32 mars. lOTfir. 9&C.
QUATRE p. 0/0,]. de mars, 98[r. 00 c.
TROiSp. 0/U,j.dedcc. 79 fr. 00 c.
Quatre 1/2 p. 0/0, j. de mars . lOO fr. 6âc.
delaRnnc|ue. !430rrOOc.
du Tréior. 3 0/0.
: dï U Ville de Paris. 102 fr. 00e.
J. de la Ville de Paris. lintt.OOt.
Quatre canjui. mSfr.OOc.;
■ efajpoihécaire. SlOfr. 00 c.
Itenle de iNaples. 00 fr. ià c.
Empriml rumain. lOI (t. 5/S,
Kmprunt Belge. lOI fr. 0/0
~ unt d'Ha'ill, 000 fr. 0/0
: d'Espagne £ p. 0/0. 2r.fr. 1/4
N° 3845.
SAMEDI 30 MAI I83T.
ibonnerdes!
laqae mois. I
MODÈLES i
E CHnÉTlEn\B EN FRANCE, |
ï afostouqite;
I.ON . évéque de Maroc (i).
itiile du N° 3810.
tssuet, Bounlaloue et Mas-
Gruilloa nomme leucs pre-
isseui's, des prélaU, des re-
divers ordres, des ecclé-
ê Le. L'ail te II i^n one plu-
is il y en a qiielqiie.s-iins
tpasassezcoiiiioîtte.à tio-
njiigeineiU.siii-M de Nes-
aevèque ds Toulouse, mort
si>lp\u3siiij<LLlii:r encore. Il
i discorirs de le prcljtsout
dans lafoidc de mandemens
I pasloral&s qui ne sont pas
de cCi-x dtml Us porlcnt les
aut'avouer que cette plai-
e paroît guère de bon {jot'it
iivraf;e coiiune celm-ei, et
lume d'un (inyicaleitr et
irs aux sermonaii'es proies-
e noinme que tes piiucî-
le fait l'éloge que de deux,
t Sauriii. Il est dair qu'il
[Ue de ceux qui ont écriteii
: rvui' siècle, M. G'jillou
avec raUon deux époques^
lier Toltitnc; grand in-S" i.
.Dd. I
iCm. L'^mi de la Religion.
\S mois 19
'5 mois 10
1 1 mois 5 Sd.
t'tine 011 lespiédicaleuis suivoientles
tiaces des grands orateurs qui les
avoient précMés, autre où unenou-
Telle école couimence II n'a pas cm.
pouvoir â arrêter beaucoup Kur lea
prédicateurs de ce siècle, qui, ét«nc
fort nombreux, auioient lieauconp
alloDjjé e dibcaiii's préliminaire. Se
iiioiUie-t-i appréciateur bien exact,
quand i\ piéiend que, tandis que.
l'abbé Maury se lançoit dans le parti
philosophique, on lui donnoit pouv
rival M. l'abbé de Boulogne, jeté dans
tin parti différent ^ et que l'un et l'au-
tre comme orateurs sont au-dessous
de M. de Iteauvais à qui ils n'ont poa
rendu justice ? Malgré l'autorité ira^
posante de M. l'évêque de Afaroc,
nous croyons que l'abbé Maury eat
supérieur â l'ancien évêque de Senec,
dans ses panéjjyriques de saint Au-
gustin, de saint Louis, de saint Tin-
ceiU-de-Pai M. Guilloi. blftme
aussi la notice bisloiîque Je M. Avt
lloauvais, par M. de Boulogne, et il
afEvme que ce- n'est ni l'amitié, ni la
justice qui ont guidé la plume da
biographe. Cependant cette notice-*
été louée même par Tabaraud, dans
la Biographie universelle , article
Beaiivais iM de Boulogne convient
que les sermon.'i de M. de Beauvais
uimteiu de figurer avec distiiictioa
parmi ceux qui honorent la chaire
française, qu'il y règne une ùmpli-
cité noble et soutenue, une sensibi-
lité douce, e unediulioucorreclequi
persuade d'autant plus, qii elle laisse
moins voir d'cfforta de travail : les .
droits d'une saine critique n'exi-
geoient-iU pas qu'il lui reprocliâtd'a-
voir abandonné la partie doctùnale
C 338 )
poiii- s'attfcher exclusireineut à la
parlîc inorale, «id'avoir presque tou~
)Oui's Uailé des sujeU qui n'avoient
rapfiorl qu'aux vertus humaines?
M. Guillon regrette de ne pas iroa-
Ver parmi les sermons de M. fancieu
évèqite de Senei, le panégyrique de
iaint Augustiu ; et ce panégyrique est
imprimé tout au long dan» it< vol. ,
page 90. Au reste, on est tenté de
croire que l'éréqued'Hippone porte
mallieur à M. l'évèque de Maroc;
car, dans la Bibliothèqae des Pèns de
tEgliie, toineixi, page 23, il avoitdit
qu'un des meilleurs panégyriques de
(tainl Augustin est celui de Bourda-
louc qui n'a jamaia fait de panégyri-
que de saint Augusiin. Cette double
distraction est bien étonnante. Ail-
leurs, pour donner une idée del'élo-
qaence du Père Brydaiue, il renvoie à
saviecomposéepar feu l'abbé Carron.
M'éloit-il pas plus naturel d'indiquer! portant avec e
■ n'aura ni sère, ni mbiUlKCi ni
onction vraie, ni cbalcur cëelte, riea
de ce qnt fait la vie de l'éloqucDce
chrétienne ; mais qu'il offrira ia
lieux communs dont le moindre d^
faut esfii'étre parasites, de l'exag^
ration dans les idées, dans les senti-
mens, et un jai^on de niétaphynqiie
et de néologisme, que l'étude ménie
la plus réfléchie ne parvient putos-
joursà comprendre. ■ Mais piusnM
partageons en cela l'avis de M. Gul>
Ion, plus nous protestons contris ce
qu'il dit à la même page, qne ici
«prêtres revenus des contrées lon-
taines, ou échappés des catacomt«
où ils avoient si long-iemps gCui,
n'étoient plus en élat de prêcher sa-
trement que par leurs exemples, leun
nobles cicatrices et leurs paciflqno
vei tus i et que quelques hommes que
la mort avolt épar^és repanii^nt en
I publiés en 1827, chf
Segulnaîué, à Avignon , sur des ma-
nuscrits autographes, 7 vol. in-12?
M. l'évèque de Maroc ne paroit
pas avoir su pourquoi M. de Noë,
^'éque de Leiicar, ne prononça pas
le discours qu'il duvoit donner à l'as-
Semblée du clergé de 1785 ; ce ne fut
pas parce que le prélat y faisoit le ta-
bleau des ravages de l'incrédulité ,
mais parce qu'il y parloit dans le sens
des millenaiies et des sectaires qui
rtvoienU'obiCurcisïement de l'Eglise.
Nous avon« parlé de ce discours dans
notre Journal, tome xv, page 305.
* Enfin, nous arrivons au xix* siècle.
On ne peut qu'applaudir A ce que
dit M. Guillon sur la nécessité d'é-
ludier l'Ecriture sainte, les Pires et
nos grands orateurs du grand siècle,
^le étude prélimmaire, il est
E avec lui qu'un prédica-
esprit qu'il étiJe ,
3 méthodes dégf-
de leur anùeiue ^le.
premiers prédicateui-s qui montbreot
dans nos chaires après la pertécntitm
i-évolutionnaire furent M. Frajsst-
nous, M. de Boulc^ne, M. Richanl,
M. Rauzaii, et plus tard M. deMac-
Caithy, M. Borderïes. Sont-ce ces
orateurs qui n'ont porté avec eux qne
les- méthodes dégénérées de leur an-
cienne école! Les sermons de M. de
Boulogne, malgré quelques défauts
qui les déparent , ne décèlent-ils pas
une tète vraiment oratoire, une vi-
gueur de conception et l'im^nation
ht plus brillante? M. Fraysainons
n'est-il pas encore sans rival dans le
genre qu'il a créé ? M. de Mac-Cal»
iby et M. Borderïes n'oot-îls pas »
vêtu les plus hautes pensées d^
style toujours pur, toujours natuit),
toujours mélodieux et pittoresque?
Leur composition n'est-elle pas noble
et digne de som sujet ? .Le choix dea
(339).
images ne réponà-il fias toujours chez j NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES,
«ux k la sagesse des principes, à la
noblesse des sentimens? Mais il pa-
reil que M. Guillon n*a pas lu leurs
aermonsqui sont imprimes, puisqu'il
ne leur consacre pas même une ligne.
Ce n*est aussi que très-tard qu'il a eu
connoissance de ceux de M. de Bou-
logne; car il affirme que ses sermons
Tienaent d'être publiés récemment,
tandia qu'ils ont été publiés en 1826.
Datas une petite note, il dit que les
qtÂfttre derniers volumes sont les ar-
ticles de journaux donnés à Tancien
jiafi de la Religion^ sous le nom de
Mélanges. Il falloit dire que les trois
demiei'S volumes étoient composés
d'articles extraits des Annales caiho^
Ufues êi philosophiques j journal ré-
digé par M. de Boulogne : les Mé-
langes sont d'un autre collaborateur,
et VjieU de la Religion n'a paru qu'en
Nous ne pouvons terminer] cette
analyse du discours préliminaire sans
féliciter fe savant auteur du zèle avec
lequel il tonne contre l'irruption du
mauvais ùt qui cherche à péné-
trer jusque dans la chaire. L'indigna-
tion^i le transporte lui arrache des
ptaîntes àmères qu'il pousse même
peut-être trop loin, comme quand il
dit qu'on sourit de pitié à Bossuety et
que Bourdaloue et Massillon sont relé'
guis datis la poussière des bibUotkè-
quês. Nous ne pouvons croire que la
eorruption du mauvais goût soit al-
lée jusque là. N. D.
- Dans un second article , nous par-
ierons du plan adopté dans la collec-
tion ^t du choix des discours. Le pre-
nder volume parolt seul en ce mo-
ment. Il comprend les sermons de-
.pub la Toussaint jusqu'à la Quin-
quagësime.
ROME. — La veille de TAscenKioii ,
les premières vêpres de la fête furent
chantées dans la chapelle Sixtine.
Le Saint-Père y assista avec les car-
dinaux. Le lendemain , Sa Sainteté
entendit la messe solennelle célébrée
par M. le cardinal Odescalchi. Après
l'évangile, M. Giardinieri, élève du
collège Capranica , prononça un dis-
cours latin sur la fête. Après la messe.
Sa Sainteté , précédée du saci^ col-
lège et de la prélature, fut portée
sous le dais à la galerie au-dessus du
portail de l'église Saint-Pierre, et là
donna la bénédiction au peuple ras-
semblé sur la place , pendant que le
château Saint-Ange tiroit des coups
de canon , auxquels se mêloient le sou
des cloches et la musique des corps
mihtaires rassemblés sur la place.
PARIS. — Le 20 mai , samedi des
Quatre-Temps, M. l'Archevêque fera
l'ordination dans l'église des dames
Carmélites de la rue de Yaugirard \
elle doit être nombreuse. La céré-
monie commencera à sept heures du
matin.
Nous n^avons point donné le rap-
port de M. Fréteau de Pény à la
chambre des pairs , sur le projet de
loi relatif au terrain de l'Ardievê-
ché. Nous espérons que nos lecteurs
n'y auront pas regret. Ce rapport est
fort long, et est dans le sens de ceux
de MM. Dumon etDelaborde. L'ora-
teur y soutient , sur la propriété des
biens des églises, un système que
nous avons démontré faux. Il seroit
inutile de revenir sur ce sujet.
Il y auroit dans le rapport beau-
coup "d'autres choses à relever. Ainsi
le rapporteur dit que M. l'Archevê-
que, aifunt et depuis l'ordonnance de
1831 , a protesté à plusieurs reprises
contre la démolition de son palais ; il
n'y a aucune protestation de M. l'Ar-
chevêque avant l'ordonnance du 13
août 1831.
( 34« )
On a été un peu étonné de voir le
i'ap|M)rteur donner à la déclaration
du 4 mars lo nom iVentreprise illé-
^tUe , coinint; si ce pouvoit être une
chose illégale de réclamer contre ce
qui n'est qu'un projet de loi. Plus
loin, le rapporteur appelle la décla-
ration une attaque ) ce qui n'a pas de
sens , car, encore un coup, il est tou-
jours permis de réclamer contre un
projet de loi, et les journaux comme
les particuliers le font tous les joui*s.
Du reste, le rapporteur rej^reite
que le gouvernement riait pas hautes
ment proclamé son antipathie pour racle
anarchique du 1 SJci^rier, en annonçant
aux chambres des mesures déjà prises
pour la reconstruction d!un palais at^
chiépiscopal dans le voisinage de la
ratliédrale. Il dit encore qu'il auroit
été possible de se ménager y par le pré-
lèi^ement d'une partie du terrain con^
eédé^ les rno/ens de satisfaire aux
contenances a^^ec plus d'économie.
Par où l'on voit que la commis-
sion approuveroit le projet de M. Lus-
son, que nous avons ptiblié dans le
numéro du IS mars, et qui consiste
à réserver une partie du terrain de
l'Archevêché pour bâtir un palais;
et c'est ce qui paroît en eiïet aussi
juste que politique.
On verra plus bas que le budr^et
des cultes a été voté presque sans dis-
cussion. Il y a eu sur le traitement
du clergé paroissial une augmenta-
tion de 160,000 fr. sur 1837; elle est
destinée à ériger de nouvelles succur-
sales. Les 125 dont les fonds a voient
été faits l'année dernière sont déjà
érigées en grande partie. La petite
augmentation de 14,400 fr. deman-
dée pour le chapitre de Saint-Denis,
a été adoptée sans difficulté. M. Isam-
bert voudroit qu'on s'occupât de l'a-
inélioration des études dans les sé-
iinnaires, comme si e'étoit à Tauto-
l'ité civile à se mêler de renseigne-
ment de la théologie. Du reste il a
voU'pour J'a/Iocation demandée pour
les séminaires. T^ cliapitre des
cours aux vieux ecclésîastîquei et ai»
anciennes religieuses a doôné lieu à
une observation de M. Auguis, uiais
MM. Hennequin et Laurence onttrèi-
bien justifié ce chapitre.
y^
C'est un triste spectacle que celoL
d'une église dévastée y mais c'est en.
mêiwe temps une leçon utile.' Saint'
Germain l'Auxerrois offre partoat no
aspect déplorable. On n'y entre aobKl-
lementqueparla rue dite des Prêtres.
Le portail a soufl'e rt; la croix de pierre ^
qui le surmontoit a été abattue, ainsi ->
que le sommet du pignon qu'elle Vif-
uiinoit. Les petites {)or tes latérales de
la rue Ghilpéric sont pourries , sur- "
tout celle qui se trouve près la rue de ^
TArbreSec. Il est afR igeant de dire que '^
cette dégradation tient à rirrévérence -
des passans qui s'arrêtent contre cette
porte pour satisfaire des besoins.
£n pénétrant dans Tinténear , on ^
remarque d'abord qu'il ne reste plus s
un morceau de vitre à toutes les Ce- -
nêtres basses. Les fenêtres du haut -^
ont été brisées en plusieurs éndroils
à coups de pieiTes. Les fenêtres de 1
grande croisée de l'église étoient
vitraux peints ; ces vitraux ^ malgr*- ,
leur élévation , sont endommagés e ^mi
plusieurs endroits. On a enlevé ^.mt
entier un carreau de 3 ou 4 pieds cajv*.
rés de la fenêtre au-dessus de la clftA-
pelle de la sainte Vierge , lequel pré^
sentoit les armoiries de bienfaiteim
de l'église. Il est probable que ce mor-
ceau a été enlevé par cupidité pour
le revendre â quelque amateur a m-
tiquites. On a de même enlevé entiè*
renient un carreau peint de la fenêtre
de la grande croisée à gauche , doB-
nant sur la rue de Cliilpéric.
La plupart des fenêtres étant a jour,
et la toiture étant endommagée, il a
dû pleuvoir dans l'église. Au.s.si tont
y paroi t moisi ; il y règne une frlJ-
clieur malfaisante. On s'y sent déjà l^
glacé à l'aspect des ruines , et le crni- *
tact de Tair ledoubie cet eflct.
lu
V.
]
(34i )
Il ne reste aui^un tableau dans Vè-
t^\ ise. Toutes les cliapeKes sont dévas-
tées. Les tableaux qui s'y trouvoient
O ut été aiTaciiés;ia boiserie a été
brisée et enlevée. Ce qui eu reste est
en lambeaux.
La chaire étolt à plusieurs- pans
c|ui ayoient des fleurs de lys. Ces pans
ont été arrachés , ainsi que des orne-
tneos et des parties de boiseries. On
» enlevé l'escalier ; ou vient d'y met-
tre provisoirement une échelle de
ifieuoâer en grosse menuiserie.
Le banc d'œuvre , d'un travail re-
ntarquable, a beaucoup souffert, sur-
tout dans le bas. On a airaché les
eneadremens et les ornemens de la
tnenuiserie. Tous les attributs i-eli-
gieux ont été brisés.
Le maitre-autel ne paroît pas avoir
'été fort endomma^^é; les stalles du
«hœur sont restées, mais les bancs
c?.1os qui entouroient le chœur sont
détruits. Ou a détruit jusqu'aux petits
Imidcs des pauvres qui entouroient les
f^ilastres des bas-côtés. Les lutrins ont
«lisparu. La plupart des confession-
-naux ont clé brisés. Les yri^lles de
coimnunîon des chapelles, les grandes
grilles de bois qui eu fernioient d'au-
tres n'existent plus.
' On ne reconnoit plus la chapelle de
là sainte Yierge ; plus de grille de
communion, plus de dorures , plus de
mnarches pour ainsi dire. Cependant ,
au milieu de ces ruines , la statue de
la sainte Viei^e est restée intacte , du
^ inoins à ce qu'il nous a paru Elle est
noircie, mais elle ne semble pas mu-
tilée. La conservation de cette statue
est d'autant plus reniarquable , que
tes deux tableaux incrustés dans le
nmr à droite et à gauche ont été en-
levés. C'est à peu près la seule figure
existant dans l'église. Les dévasta-
teui'S ont-ils été arrêtés par un senti-
ment de respect pour la Mère de
Dieu , ou ont-ils ouhlié celte statue?
-Ce qui est sûr, c'est qu'on ne voit pas
•sans émotion cette statue debout par-
Lés mausolées qui eiistoient dans
l'église ont été mutilés. On a surtout
brisé les ornemens , attributs , sculp-
tures d'un mausolée qui occupoit
une chapelle à gauche du chœur.
Ce mausolée est celui de la famille
de Rostaing , qui étoit surmonté
de statues ù genoux. La chapelle
Saint-Louis a été entièrement dé-
vastée , à cause des fleurs de lys
dont elle étoit remplie. Les mau-
solées de la chapelle. des Morts ont
été aussi fort maltraités. Un tombeau
sans figure a été sans doute mis en
pièces, car on voit à côté les marbres
qui le composoient. £n nettoyant un
peu l'inscription poudreuse devenue
illisible , ou a cru reconnoitre le
nom de madame de Kochechouart
de Mortemart , duchesse de Lesdi-
guière ; c'est dans la chapelle à droite
du chœur.
Les croix qui surmontoient les
chapelles ont ét& arrachées. La belle
chapelle des Morts n'a plus rien de
ses attributs. Il en est de même de
celle du Sacré-Cœur et des autres.
Dans les petits cabinets réservés der-
rière les chapelles, les lambris ont été
détruits. Tous les troncs sont cassés ;
nous n'avons pas besoin de dire qu'il
n'y reste rien. Il ne reste pas de trace
d'aucun objet mobilier. On ne voit
pas q.ue l'orgue ait souffert.
£n plusieurs endroits des dalles
sont ôtées pour descendre dans les
caveaux. On avoit encore laissé- ces
jours-ci une échelle au caveau , vens
l'ancienne chapelle du Sacré-Cœur,
et des individus* y descendoient. Des
personnes pieuses étoient révoltées
de cette profanation ; car ces caveaux
sont remplis d'osseinens.
Ces détails sont bien tristes ; mais
n'est-il pas bon de les publier , pour
humilier un peu notre siècle si fier
de sa civilisation et de ses progrès
dans les arts? Les Vandales, dont le
nom ne se prononce qu'avec honeur,
ont-ils jamais fait pis? Le règne de la
mi tant de déplorables dévastations. | terreur, dont on rougit^ avoit^il.élé
(34» )
déyastatéur plus barbare ? Et cela est
arrÎTé au centre des lumières et du
bon goût! Et cela s'est fait tranquil-
lement sous les yeux d'une force ar*
mée imposante , qui n'a rien tenté
pour l'empêcher ! Aurions-nous bon*
ne grâce après cela à nous iflever
contre les Turcs qui dégradent les
monumens de l'antiquité, tandis que
nous avons laissé dévaster toute une
^lise , mutiler des choses précieuses,
insulter à tout ce qui porloit le ca-
ractère de la religion , profaner à la
fois et les choses saintes et les tom-
beaux ? Puisse du moins ce déplora-
ble égarement ne jamais se repro-
duire !
L'installation de M. l'abbé Demer-
son dans i'f^lise de Saint-Germain-
l'Auxerrois a eu lieu jeudi. L'autel
avoit clé un peu orné, et Téglise étoit
garnie de chaises. On avoit mis uti
beau bouquet à la statue de la sainte
Vierge , qui a échappé à la dévasta-
lion. Piusieure de messieurs les cha-
noines et de messieurs les curés de
Paris, le clergé de la paroisse , occu-
poient les stalles. Le maire du 4' ar-
rondissement étoit au banc d'œuvre
avec les marguilliers. Le clergé est
ailé chercher M. le curé au presby-
tère, et Ta amené dans Téglise en
chantant le Benedictus. M. l'abbé
Boudot, archidiacre de Notre-Dame ,
oonduisoit M. le curé. Il l'a amené
d'abord à l'autel , où ils ont fait leur
prière. On a chanté le yeni Creator.
•M. l'archidiacre a fait prendre au
nouveau curé possession des diffé-
rentes parties de i'rglise , l'autel , la
chaire, les fonts, etc. M. Tarchidiacre
est monté en chaire. Il a félicité les
paroissiens de recouvrer leur église
après tant de malheurs , et a parlé
tour à tour de l'acte réparateur du
gouvernement , de la joie et de l'em-
pressement de M. l'Archevêque y et
du sacrifice généreux de M. 'l'abbé
Ma&;nin. Il a fait l'éloge de ce véné-
rable curé et de son successeur. Ce
discours a éti entendu en silence ; it
y avoit sans doute beaucoup de cu-
rieux dans l'église ; tous ont donné
des signes de respect. On n'a vu ni
sergens de ville , ni gardes. Il n'y a
pas eu la moindre apparence de trou-
ble. La cérémonie a fini par le salut
et par le Te Deum,
On célèbre tous les jours la messe
à Saint-Germaiu-rAuxerroiSyd'abord
à cinq heures du matin , et ensuite à
neuf heures , à l'heure du repas da
ouvriers. Les curieux abondent, mais
ils sont respectueux. Il y a unefoul#
de personnes qui viennent par.da
motifs de piété. On visite régUw
avec intérêt , et on ne peut s'^çiupèr
cher de gémir. Plusieurs vont prier
devant cette statue de la sainte
Vierge échappée toute seule comme
par miracle à tant de profanations.
Il n'y a guère que dix jours, un ar-
chitecte faisoit insérer daiis un journal
un article où il éloit dit que Saint-
Germain-l'Auxerrois devoit être abat-
tu pour la régularité de la grande
place que l'on veut faire devant Iç
Louvre, et aus^i pour ouvrir la rue
projetée de Louis-Philippe, qui iroit
jusqu'à la barrière du Trône. Ainsi,
les uns vouloient abattre cette ^lise
par amour mal entendu pour les
arts, les autres par esprit de haine et
de vengeance. M. Pages, député de
l'Airiège, et membre de l'opposition,
a répondu aux uns et aux autresdans
le Temps ; son article déjà cité par
plusieurs journaux nous a paru boa
à recueillir dans lé nôtre. C'est une
éclatante protestation contre des ac-
tes d'intolérance et des projets dç
vandalisme que le seul bon sens ré-
prouve , indépendamment de tout
motif de religion :
« La destraction d'un temple a ét4
pendant trois ans, une affaire de parti
L'esprit de la révolution vonloit se ven^
ger d'âne cérémonie religieuse à laquelle
on avoit donné une (56ulear anti-vévola-
(343)
tkmiiâiie; el Petprit (Tiocrôdatité qai se
croit philosophique ooavroit sa haine
d'un faux-semblant de patriotisme.
• Je n*ai jamais conçu la colère contre
les monumens. Ce vandalisme ne peut
entrer dans un cœur généreux. Conser-
yoos aux siècles à venir toutes les gloires
qoe les siècles passés nous ont transmises :
c'est de l'histoire, c'est de l'art, c'est de
la TéU|^, e*est du véritable amour de
la pairie.
• Dans les églises de Paris on a prêché
lal^e; et Henri IV, vainqueur de la li-
gne, respecta toutes les chaires d'où la-
DAthéme avoit été lancé contre lui.
» La colère contre des. pierres inertes
est toujours stérile et presque toujours
odieuse.
•La destruction de Saint-Germain se-
roit m monument de moins et une mau»
▼sise action de plus.
■ Je nesaurois concevoir cette colère de
la patrie contre la religion ; elle n'est con-
cevable que de secte à secte. Ce sont alors
deux ftnatismes aux prises, et chacun agit
dans son intérêt personnel. MaisTalliance
mal entendue de l'esprit révolutionnaire
el deVc^rii pbîlo^pbique plus mal eu*
teadu^ enqon, pour renverser une masse
de pierres que Tart a symétrisées avec
cette auslèn et sombre harmonie qui ca-
ractérise les monumens religieux du
moyen âge, cette alliance ne peut être
conçue par un homme de sens.
• Aujourd'hui, la restitution de Saint-
Germain n'est pas seulement un acte re-
ligieux, ce seroit un acte politique. Elle
aninoit dignement la loi d'amnistie.
jCeVe-ci vient de montrer à la France li-
bérale que l'esprit doctrinaire ne règle
plus les destinées du pays; celle-là si-
gnaleroit à la France calholiqvc que Tes-
prit calviniste est exclu des conseils de la
couronne. Sous le règne de la majorité
politique, ce seroit nn éclatant hommage
jnadu par la royauté à la majorité reli-
gieuse.
•J'ai plus d'une fois subi toutes ces
paatres accusations de superstition et de
fanatisme, je ne m'en plains pas et je ne
m'en vante point Je sais bien ce que
sont réellement ces choses, et je sais bien
aussi ce que le philosopbismc de nos
jours entend par ces mots. £t je n'héfitè-
pu à dire que, si naguère la compositioi>
du ministère eût permis d'espérer quel-
que succès , la discussion même .sur l'Ar-
chevêché ne seroit pas écoulée solitairf-
et muolle.
• Je le sais, la religion , elle-même^,
n'est pas intéressée dans ce qui rappelle
ses vieux souvenirs; et toutefois, la basi;
lique ou la prière, l'hospice ou la charité,
l'évêchc ou l'autorité et les lumières, l^'
maison du prêtre, la maison de Dieu,
celte pieuse trilogie chrétienne que l'Ëy
vangile fondoit toujours d'ensemble e(.
comme d'un seul jet dans toutes lescité^-
du moyen âge, à mesure qu il en chassoit*
la barbarie, tout cela devoit vivre en
mémoire du passé et pour l'exemple de-
l'avenir.
» Détruire un édifice pour le ren)placer
par un autre, c'est perdre l'argent public
sans objeU Donner un édifice à une ville
fK>ur en construire un autre aux. dépens dit
tout le pays, c'est nn abus.
< » Abdiquons cette colère contre les mo-
numens. Depuis quarante ans, la France
entière s'est élevée contre le vandalisme
de la terreur. Soyons encore ce que nous
avons toujours été. Ne répudions pas le
passé, pour que l'avenir ne nous répudie
pas à son tour. La tolérance est dans
la conservation ; le fanatisme est seuf.
destructeur ; et, dans ce siècle d'indiffé-
rence, ne faisons pas du fanatisme è
froid, c'est le pire de tous.
• Il faut une superstition philosophique
bien aveugle, pour penser qu'on englou-
tira, sous les décombres d'une église, ce
qu'on appelle la superstition religieuse.
On briscroit la dernière pierre du dernier
temple, que la religion gagneroit en an-'
torité tout ce qu'elle perdroit en splen-
deur.
» On doit avoir le courage de dédai-
gner les sophismes de l'incrédulité et lei
déclamations de Tésprit de partf. »
Nous avons laisse à cet article sa
(344)
siippi
M. Pages nous a pa
spire, li s'est trompé même quelque-
fois sur des faïLs. Ainsi il dit que la
terreur laissa Us temples debout.
Hélas! il falloit dire qu'elle en a
laissé quelques-uns debout. Mais
combien n'en a-t-elle pas abattus? A
Paris,oii il y avoit autrefois 250 égli-
ses, il y en a eu tant de détruites, que
dans certains quartiers on a eu peine
à en trouver pour établir des parois-
ses , et qu'il a fallu en Mtir de nou-
velles, ou se contenter d'églises étroi-
tes et insuffisantes. Quelquefois on a
été réduit à transformer en église un
vaste atelier ou magasin, comme par
exemple dans le faubourg Poisson-
nière, où l'église Saint -Vincent-de-
Paul , rue Montliolon , appailicnt à
un particulier qui la loue à la pa-
roisse.
A cela près, l'article de •>[. Pages
rsl remarqna1)le par la vrrve (*t la
raison qui fa dicté. On a pu voir que,
quelles que soient ses opinioiis ^ il
Germain-rAuierrois, maïs anssi à P^gtrd
de tontes les antres églises, qoi retracent
comme celle-là les affreux son venin <K&
droit divin.
Ainsi, les héros du i5 février ont if—
faire à des jnges, dont les plos sévères sor» t
ceux qni ne leur donnent l'absoloti»
que pour sept ans, et qui décidcol çii
cela près, ils ont fait d'excellente
dans l'origine. Quand il leur plaira
recommencer , ils savent d'avance à qi
s'en tenir sur la manière dont lenr
duite sera pesée dans la balance des
suîsics de la révolution de juillet Les
ne les approuvent et ne leur
de fermer les églises que pendant
ans. Les antres lenr accordent un
indéfini dont le terme ne doit expi
(yfavee la haine da peuple pour la rovumlT'
de droit divin. Par conséquent, si 1
hommes d'eipédilion de Saint-Gemaîa
l'Auxerrois et de l' Archevêché se lûssen
fraj>per de découragement, ou pevt ëssu
rer que ce ne sera nullement la faute d
r
é
«; , * . . ' I rer uu« ce ne sera nuueoKni m uiiiie uu.
ne paroit imis approuver le proiet de , _ • . ^ . • j . ^ ^ . -i
1 •' I / '^ivKti' leurs frères et amis des lootmimt d» TOil
loi sur le tcrram de 1 Aicliovcche. , . j . j ..*» 7
I let, puisque ces derniers, dans I étal •< ■*
POLITIQUE.
IjCS journaux de la révolution ne s'ac-
cordent pas dans leur manière d'en visa -
ger l'affaire de Sainl-Germain-rAuxerrois.
Ils ne se réunissent d'opinion que sur un
point, lequel consiste h justifier l'acte de
vandalisme par lequel cette églisu fut pro-
fanée et dévastée en i85i. Selon eux,
rien n'étoit plus naturel et plus mérité.
tuel de la question , ne trouvent eneoi
que deux coupables qni aient best^ ^n
d'amnistie, savoir l'ancien curé de Sativ:*/ .
Germain-l'Auxerrois, et M. l'Archeréc^ve
de Paris.
PAItlSy 49 MAI.
M. Pelet (de la Lozère) csl nomné
président de la commission cbargfe cfe
__^ l'examen du projet de loi concerotatib
Seulement les tins trouvent (^ue la ven- crédits extraordinaires pour l'occopiliofl
geance nationale est suflisamment satis- d'Alger.
faite maintenant, et qu'aucune raison ne — M. Delabordc est nommé prài-
s'oppose plus à ce que Dieu soit amnis- dent de la commission pour le chetnio
tié. tandis que les autres maintiennent le de fer de Paris à Orléans par Etainpes.
droit du sacrilège rcvolntioiinaire dans
tonte sa force et sa pureté, en disant que
iet ruine t de Saint 'Germain- VAuxerrois
«ît testaient la haine du peuple pour la
— La commission du chemin de ferdt
Lvon à Marseille a nommé M. Thien
président, cl M. Dnfaure secrétaire.
— Les diverses commissions \h}VT 10
royauté de droit divin. En sorte que la ! chemins de fer poussent leurs Iraviw
cause de ci-llc haine subsisstaut toujours, 1 avec activité.
( 34.'i )
«-M. Disaut, sons -intendant civil à
fione, a été nommé chevalier de la Lé-
gioa-d'Honneur.
— M. de Bondy, pair de France , est
Qonuné intendant - général de la liste ci-
vile.
— Denx ordonnances du 3 mai accor-
leat à trente et un individus . tant libres
lu'esclaves, qui subissent dans les colo-
(lies diverses peinos affliclives et infa-
mantes ou correctionnelles, les remises
oa commutations de peines sollicitées par
eux.
— M. deSalyandy, qui est parti il y a
quelques jours pourEvreux, en est revenu
bier.
^ On lit dans le Temps ; «Les électeurs
— M. Méchin» préfet du Nord, vient
d'arriver à Paris.
— Plusieurs journaux annoncent qu »i
se forme en ce moment chez M. tlarl-
mànn, député de Strasbourg, une réunion
de députés de l'ancienne majorité , dont
le bct est de faire contrepoids à la réunion
de députés du tiers parti qui a lieu chez
M. Thiers.
— Le maréchal Clausel est gravement
malade, et son état, dit-on, donne de Tin-
quiétude à ses amis.
— Le sieur Uusson , condamné dans
l'afTaire dite le complot de ^euilly , étoit
détenu à Clairvaux. Mis en liberté après
l'amnistie , il arriva il y a quelques jours
à Paris, et passa , dit on , une partie de la
deCondom , on très-grand nombre , ont j nuit dans un café de la rue Montorgueil ,
.^it à Al. de Salvandy, qui est de ce pays,
pour lui offrir le mandat qu'ils ne veulent
P** renouveler à AL Persil , qui n'a plus
'Cur confiance. »
' — Uu journal remarque que M. Bégé,
"<>u^(;au préfet de l'Eure, prend dans sa
^''oclamation le titre de conseiller d'étal,
'fernando à quelle époque ce titre lui a
^ Conféré. Dans VÀlmanacU Royal, dit -il,
^ *> AchiUeB^é n'est point rangé au nom-
des conseillers d'état.
- On croyoit que M. de Broglie étoit
Li depuis quelques jours pour aller au-
^Vaot de la princesse Hélène. Mais retenu
^i:* une fluxion, ce n'est qu'hier qu'il a pu
P&llter Paris.
— A loccasion du mariage . la ville
^t^nera une grande fêle le i5 juin. La
BM^ nationale offrira aussi un bal au
*«H: d'Orléans.
. — Le conseil municipal de Metz a voté
^tOoofr. pour faire face aux dépenses que
*a occasionner le passage de la princesse
Uélène.
' — Le 6* léger se rend à Fontainebleau
pour y faire le service à l'occasion du
**riage.
^-Plusieurs préfets ont reçu l'ordre de
'Marner immédiatement à leur poste.
^ ont été invités , en outre , à s'abstenir
'^^rmais de prendre des congés sans au-
torisation préalable.
avec ses compagnons de captivité. Lors
qu'il rentra chei lui à deux heures du
matin, il fut arrêté par un ofilcier de
paix , en vertu d'un mandat d'amener.
— La section d'économie politique de
l'Académie des sciences morales a pré-
senté la liste des candidats parmi lesquels
sera choisi le successeur de M. Charles
Comte. Ces candidats sont MM. Blanqui
aîné, l)ulens et Costaz.
Mardi soir une très- forte explosion
se fit entendre sur la route de Fontaine-
bleau, entre la barrière et Bicêlre.C'éloit
un baril contenant 3o livres de poudre
qui venoit de sauter chez le sieur Dasque,
artificier. Un ouvrier a été trouvé mort
dans Tatelier.
— Pendant l'année i83G, il y a eu dans
le déparlement de la Seine 35, '255 nais-
sances, 99,390 d*'xès, et 1 o, i49 mariages.
Ce qui , comparativement à i835, offre
un excédant de 568 mariages, une dimi-
nution de 299 naissances et de 716 décès.
— La caisse d'épargne n'a eu lundi
que [K)ur 557,000 fr. de retrait, etau con-
traire, pour 390,355 fr. deversemens.
— De nombreux porteurs de rentes es-
pagnoles se sont réunis dernièrement pour
signer deux pétitions , l'une adressée an
gouvernement révolutionnaire de Ma-
drid, et l'autre au gouvernement fran-
çais.
( 346 )
-^ Depols qbelqae tetni», à Ta tombée
de la nuit, des malfaîlears se réunissoîent
dans les environs de Belleville. cher-
choient qnerelle anx passans, les bat-
toient, et finissoient par les dépouiller.
Denx de ces misérables viennent d*étre
arrêtés en flagrant délit.
— IjCS grandes eaax du parc de Saint-
Gloud joueront le si de ce mois.
<■ —
NOUVELLES UE3 PBOVINCRS.
Les élections municipales de Ver-
sailles ont commencé mardi ; M. llauss-
mann , maire , a été réélu.
— Le mauvais état du commerce ayant
forcé des manufacturiers de Saint-Quen-
tin à réduire la main-d'œuvre, on a craint
dernièrement dans cette ville que les ou-
vriers qui ne vooloient pas accepter les
nouveaux tarifs ne se portassent à quel-
ques excès ; mais heureusement ils sont
rentrés dans les ateliers après quelques
jours d*hésitation.
— Les deux pauvres ouvriers de Beau-
bray , près Evreux , qu'un éboulement
avoit enfermés, le 1 1, dans une marnière,
ont été délivrés le matin du 1 7 , après de
longs et pénibles travaux que de nou-
veaux éboulemens sembloient devoir ren-
dre inutiles. Le plus jeune des deux qui a
été rencontré le premier s'est trouvé plu-
•ntnil&^ptar l«s eaut^ q«e 1ès plaies ré-
centes avoîent groasieé. Il étoit an mo-^
ment de périr, lorsqu*un soldat da 8«'lé-
ger, nommé Jacquemart, affrontant tons
les dangers, plongea à plusieurs reprise^
et Gnit par l'arracher à une mort qui pa-
roissoit certaine.
— Un homme a été trouvé mort dani
les neiges, le i"mai, dans nne com-
mune de l'arrondissement de Mauriac
(Canul).
— Lundi dernier, sur la route de Glis-
son , près de Tonrne-Bride , la voitdfe
de Glisson a renversé un homme et toi a
passé sur le corps. Le malheureux est
mort sur-le-champ.
~ Un matelot du paquebot à vapeur
le Papin avoit manqué à l'appel au
moment où ce navire partoit de Toulon.'
pour retourner à Port-Vendrês. On te si»
gnala comme déserteur. Ce malheureni
étoit tombé à la mer, et s'étoit noyé. Son
cadavre a été retrouvé le 3o avril sur le
sable.
— Une lettre du maire de Lyon an pré-
sident de la chambre admimhîstratire dé
secours n'indique pas que la situation de
la clasUe ouvrière soit devenue plu* favo-
rable. Nous y lisons :
« J'espérois avec les beaux Jonrs voir
renaître Tactivité dans nos ateliers , et
la misère , ^non cesser , du moini dimi-
nuer en partie. Il n'en est point ainsi ; à une
sieurs fois mal au moment de sa déli- - »
vrance. On a su de lui que son compa- | long»e slagnalion de la fabrique , à une
gnon 1 ayant soupçonné d avoir pris son
tabac, avoit voulu le tuer, et s'étoit retiré
dans une excavation voisine. Après quel-
ques recherches , on a vu ce dernier assis
sur une pierre; immobile, il paroissoit
attendre la mort , et ne pas s'apercevoir
qu'on arrivoit à son secours. Du tabac
que lui a donné le docteur Baudry, des-
cendu dans lé gouffre, lui a rendu sa rai-
son. On les a remontés avec beaucoup de
précaution, et maintenant ils sont hors
de danger.
-— On écrit de Tbionville, le i4, qu'un
postillon étant allé abreuver ses chevaux
dans le canal qui traverse le port, a*été
maladie générale et cruelle succède une
mauvaise saison , et les affaires n*offrent,
quant à présent, aucune amélioration
sensible. »
— M. Caries, professeur à la Faculté
de droit do Toulouse . vient de mourir.
BXTËItlEUri.
NOl'VELLRS O'F.SPAGIVe.
V
D'après les nouvelles télégraphiques
publiées hier par le Moniteur^ Ëvans a
attaqué Irun le 16, à midi. Le 17,- au
matin, la ville se défendoit avec beau-
coup de courage. Aucune des redoute^
n'avoit encore été enlevée; et, aur la de^
( 347 ^
. I9ande<r£f«ns, le général Harîfpevenoit
(ifenvqyer sur la frontière une ambalance
et des chirurgiens poar soigner les an-
glo-christinos blessés qaî étoient transn
portés par la Bidassoa. A onze heures,
les mercenaires anglais ont enlevé la plu-
part des redoutes, la maison de ville, les
€ieax tiers d'irun et treize pièces d'artil-
lerie.
Malgré la recommandation du général
Emos, dit le général Ilarispe dans une
de ses dépêches, les soldats, exaspérés de
cette défense violente, ne font pas de
Et que vent dire le général Hansp#
avec ses i5o blessés Anglo- cbristinos? Il
nous semble qu'il n'étoit pas besoin dot
lui demander pour un si petit nombre
une ambulance et des chirurgiens. Les
ambulances d'Kvans et ses chirurgiens de*
voient suffire et au-delà. £t puis, on nous
parle d'une résistance incomparable, ré-
sistance qui a dû certainement coûter
cher aux Anglais.
Reste à savoir maintenant ce que vont
faire les Anglais dans un pays, pour eux
sans aucune sympathie , où presque tous
quartier. Une trentaine de prisonniers les habitans ont également en horreur la
sealement ont été conduits au fort chris- révolution de Madrid • qui déjà a causé
tino de Behobie. trop de maux à r£spagne.
On Ut aujourd'hui dans le Moniteur : _ Espartero est à Ëmani.
. Deux bateaux à vapeur, huit trinca. _ j^^ ^^. Charles V étoit le i5 à Es-
doares et une goélette étoient, le 17 au ^^^^
malin , en vue de Fonlarabie. et com- J ^^^ ^^^^^^ ^^ l'infant don SébasUen
menaient le feu. ^^ ^^^^ p^g encore connus. Le mystère
. Irofl a été pris le 1 7, à une heure. Au ^^ j ^^^ environne semble donner de l'in-.
moment où la redoute capituloit , le co- j^t^jg aux journaux ministériels,
lonel Arbathnot est entré dans la ville _ ^^ CaUlogne , l'insurrection repu-
par on coup de main , faisant sauter la ^^^^^^ ^^ ,^ consistance. Le gou-
porte avec le péUrd. La résistance a con- ^.^^„^„,^„j provisoire de Reus a rendu le
tinué, ma» moUlement; la ville a aé ^ ^^^ »^ ^^ ^,^^^^ ^^^^^^ ^
«use au pillage. 400 prisonniers, fpnfcr- ^^»^^^^ ^^^^^ j^ ^^^^1 p^„^„^^ .
'"^x '^fJiTV'^" commune , étoient |^^ ^^^^^,^^^ ^^.^^ ^^ Barcelonne, qu'il
gard^ I épéeà la mam , par es officiers ^^^^.^^^ ^^ janvier dernier , et le com-
anglais: aoo ont é^» passés à la baion, ^^^^^^^ de l'artillerie qui attaqua la
netie. Evans- a fait tous ses efiorts pour , ... ,^^ , ^*. i„ , ^„ c
^. ^ ^ . . j '.. maison de ville dans la nuit du 4 au 5
arrêter reffusion du sang ; sa conduite a . _ „ _. ^ . aa^^^» ^v^a r^...
xw 1. Il „ e II / 1 • mai. Celte espèce de décret, signe par
été belle. Il y a eu i5o blessés anglais- „ __, ,, ^, .^ r«...,/^««iu »««
. . ,. î , , *^. •?«•« RaraonWalls, Ignacio Carvonallo, Puy-
chnstinos : 4n sont sur notre territoire. , ,, • „^ d.,;. ^t^ ^A/»iar/^ «««c;
„ , . 7 , , .. ,., cerda. Francisco Ruit, etc., déclare aussi
» Fontarabicn a fait aucune résistance, , *. _ j«^„% c««„ ;.,c^„»^c«.
^ ' .. ,, . V .1. r . que tout homme depuis 16 ans jusqu a 5o,
et a capitule le ,7 à m.d.. La garnison ^ ^P ^^^^
comptoit près de 3oo hommes et des ^„, ,çd„pe^„ de la (.6«rt<« recevra 5ofr..
pa^n» armes. . ,.,.,, et mie solde de 3o sous par jour; que le*
Ue général Uanspe parle de a belle délachemen» cbristinos qui se
condn.ledtva„s5 i Un permis! Nous. ^^^^^ j^ ,5 conserveront leu»
pour le juger, nous voulons voir les cor- ^^^.^ ^ r,„„eement . et
respondances des frontières. En atten- » . , . ^^^ ç-. ^i_^ i_, '
. * ,. . , ., que ceux qui n auront pas fait alors leuif
dant, nous dirons que si sa conduite a ^ . . ^ . * -ia» «^ ^^^^w^^ii, i »
été belle, celle de ses indignes soldats, »««■«'<"' "o"»"' '«"«**'' •""»«"»'*• ^*
combattant au moins di\ contre un,
devenant plus cruels à mesure que la
défense désespérée de leurs adversaires
dovenoit pins héroïque, ne sauroit trou-
ver une expression de blâme asses forte.
même faveur est accordée aux chefs cari>
listes.
On assure, dit \e Globe du i5mai,
que les dépenses faites pour l'élection de
(348)
Wesminsler sont considérables ; elles ont
coûté à sir F. Burdett sealement 6,000 liv.
sterl. (i5o,ooo fr. environ) , et celles de
son infortuné concurrent, M. I^eader, se
sont élevées, dit-on, à une somme en-
core plus forte.
— D'après le Timeê , journal- auglais ,
les colonies du Portugal seroient au mo-
ment de se séparer de la mère-patrie.
— Il est mort dans lu liesse-lUiénane ,
le 4 sivril , un vieux soldat appelé Pierre
Impérial , ftgé de cent sept ans.
— On se projwse de publier à Her-
manstadt , de même qu'à Pesth , un jour-
nal manuscrit , afin d'échapper ainsi au
contrôle de la censure. Mais le gouver-
nement trouvera sans doute un moyen
de paralyser de pareilles manœuvres.
— Le bateau a vapeur le Clément prince
de Metternicfi, d'une force de i5u che-
vaux, doit faire , le 27, son premier tra-
jet de Trieslc à Constanlinople.
— On écrit de Conslaiitinople que le
sultan s'est embarqué le 27 avril sur un
bateau h \apeur autrichien et a fait voile
pour Vcrua. Il éloit accompagné de son
gendre et de ses deux fils puînés.
CHAMBRE D£S PAIRS.
(Présidence de M. Pasqnier.)
Séance du 18 mai.
Le ministre des finances présente le
projet de loi adopté par la chambre des
députés et portant règlement définitif des
comptes de i854. L'ordre du jour indi-
que la suite de la délibération sur les ar-
ticle&de la loi relative à l'organisation, et
aux formes de procéder de la cour des
pairs. Mais comme le travail de la com-
mission sur l'article i5 et l'amendement
de M. Girod de l'Ain n'est point termi-
roiné , la chambre s'occupe de cinq au-
tres projets de loi. Elle adopte sans dis-
cussion celui qui ouvre un crédit addi-
tionnel de 900,000 fr. pour l'inscription
des pensions militaires en 1837, ainsi
que trois projets relatifs à des change-
mens de circonscriptions territoriales.
On passe à la discussion du dernier
projet de loi à l'ordre du jour, tendant à
conserver aux marécfaaux-des-iogis et aux
brigadiers dé gendarmerie \ei fbhiUiiSM'
d'officiers de police jadidaire dans hsit
départemens de l'Ouest
M. Dubonchage ne pensoit pas qm
cette loi serait mise en discussion avaf
quelques Jours ; et c'est à peine s'il a a
le temps de lire le rapport. Cependant,
dit-il , je crois pouvoir avancer que je m
vois pas l'importance de la loi, etqve
même elle est sans ulilité d'après le mi-
nistère, qui, dans l'exposé des moûb,
vous a dit que depuis long-tempsîl/aet
dans les départemens de l'Ouest .tripot
de cas répréhensibles , et que dansbcu- •
coup de localités les sous-officiers de gen- .
darmerîe n'ont pointété appelés uneseolt
fois à remplir des fonctions jndiciairet
M. Dubouchags ayant rappelé qu'à II
dernière session les ministres voaloienlb
loi pour un an seulement, s'étonne qo'ot
fasse une nouvelle demande, et dit qu'es
outre que cette loi est humiliante pou
les déparlemens de l'Ouest , et entre-
tient la défiance , elle est encore nne
charge pour le trésor, déjà assez sur-
chargé.
Le scrutin sur l'ensemble du projet *
pour résultat l'adoption par g2 boui<^*
blanches contre i5 boules noires.
Séance du 1 9 mai.
MM. Barlhe et Montallvet sont aubaine
des ministres. L'ordre du jour est la di<'
cussion de la loi cédant à la ville Templs*
cément de l'ancien Archevêché.
M. de Tascher déclare que TouvcrLaiv
de Saint- Germain-l'Auxerrois est à ss
yeux une mesure de justice, de politiqw
et de haute convenance. Quant au groj.^
de loi en discussion, il renferme, sôus
l'apparence d'une mesure toute simple,
nne question de haute gravité. Tel m'é
paru, dit Torateur, le projet qui vous est
présenté avec son origine impure, njn^
tice douteuse, son manque d'oppartnoité
et son défaut de convenance. M..deT»'
cher s'attache ensuite à justifier cesvt
proches, et s'écrie dans un endroit de soi
discours que nous regrettons de ne poa*
voir reproduire que par extrait : « L'é-
meute a passé ! le signe a élé ren verset
et le palais dévasté ; c'est alors que 1^
domaine est accouru , et a dit : C^
ruines sont à moil Des hommes
marqués du sceau de l'infamie, voilà doii&
les nouveaux auxiliaires du domaine^
'"S
(m )
i qai lui ont donné le terrain de l'Ar-
/éché... Est-il bon, messieurs, pour
lorale et la politique, que ce soit Te-
lle qui, sur les ruines de nos édifices
;leox, vienne tracer des promenades
s. la capitale du monde civilisé? Et
ikee qu'on vous demande h vous con-
^•tçors des iulérêls nio;:aux de la so-
;é! La question touche aux deux inté>
\ les plus chers à Thomme, aux deux
tes principales de la société ? la reii-
>n et la propriété"; la religion qui ne
it dépouiller au milieu des hommes les
mes temporelles de son existence; la
îprîété. droit sacré pour lous. L'abus
i en détruiroit une, ébranleroit toutes
antres bases. M. de Tascher propose
amendement.
Il de Montalembert examine la ques-
Qde propriété, et, s*appn}ant sur toiile
fiâgisiatîon applicable au clergé , il dé-
ntre, par tous les actes du régime im-
nal , que les biens du clergé qui n'ont
i été vendus lui appartiennent. L'ora-
ir énumère ensuite les graves inconvé-
ms du projet de loi, son dangereux
et sur les partisans, et môme les cnnc-
s de la religion, et termine ainsi, après
)ir peint en traits hardis le pillage de
rchevêché : • Vous avez h choisir en Ire
i hommes reVigi(>[ix et des échappés des
lércs ,* vous avez à choisir entre I Ëglise
le bagne. C'est à la chambre^ à dé-
ter. •
M. Vortalîs anrbit voulu que la loi ne
I pas encore présentée ; alors Ifs traces
«mauvais hommes seseroient trouvées
lacées. La réou\erlure de Sainl-Ger-
aîii est la réparation d'un grand scan-
ile, et M. Portails en rond grâces an
mvernemenl. Mais il anroit aussi désiré
lè le premier pasteur de la religion,
ws cette capitale , put reposer sous les
ûtes antiques où ses vénérables prédé-
ssenrs ont appelé les bénédictions du
i sur cette grande cité ; c'est une obli-
lion, dit-il, qui reste à remplir.
II résulte de la discussion étendue à la-
dite se livre le premier président de la
iir de cassation , que la législation n'a
itservé en propriété que les biens des
lyriques, mais qu'il ne suit pas de ce
îiicipe qu'il faille spolier le clergé de
propriétés sans s'en entendre avec lui.
H. de Dreux-Brézé propose un araen-
Uent qui a beaucoup d'analogie, dit-il,
avec celui de M. de Tascher. Il en diffère
cependant en ce sens que, par leniot s'il
y a lieu. M. de Tascher laisse le gouver-
nement juge de l'opportunité qu'il peut
y avoir à reconstruire l'Archevêché , tan-
dis que lui établit qu'il faut le rebâtir, et
le rel>âtir lu où il éloit.
L'orateur laisse de côté les déplorables
événemens qui ont amené la destruction
du palais de l'Archevêché ; les rappeler
souleveroit de bien tristes débats. 11 ne
signalera piis non plus tout ce qu'il peut
y avoir d'effrayant à faire intervenir des
lois qui admettent que le gouvernement
peut fermer les édiûces religieux, démo-
lir les habitations des pasteurs. 11 ne
cherchera pas davantage si les gouverne-
mens qui se sont succédé depuis cin-
quante ans ne se sont pas tous attachés h
maintenir le clergé dans une situation de
dépendance aussi fatale aux intérêts de
rélat qu'à la religion. Deux faits lui sem-
blent dominer la question , c'est la con-
ûscation légale des biens du clergé en
1790, sous la promesse d'une indemnité
de 80 millions en rentes sur l'état, qui
n'a jamais été donnée , mais qui depuis a
été transformée en un modique salaire
soumis chaque année à l'acceptation ou
au refus du pouvoir législatif, et le con-^
cordât de 1802 qui réscrvoit pour l'église
de France la propriété des édifices non.
vendus. Ces faits semblent à l'orateur au-
dessus de lous les décrets qu on pounoit
invoquer. D'ailleurs , ajoute-t-it , est-il
bien politique , dans un temps où le
droit de propriété est contesté par cer-
tains publicistes, de mettre en honneur
et de réclamer l'exécution des lois qui ont
le plus gravement atteint la propriété?
Après être entré dans de grands déve-
loppemens, M. de Dreux-Brézé ajoute :
o Toutefois j'admets qu'en relevant les
ruines amoncelées par une multitude;
égarée, il soit ^permis de combiner la ré-
paration avec les convenances générales;
mais je ne saurois reconnoitre que ces,
convenances puissent forcer la chambre
â donner un assentiment tacite à des
désordres qu'elle doit condamner. Et ce-,
pendant, si le projet éloit adopté dans sa
forme actuelle, le peuple ne verroit W
que la sanction d'un événement subver-
sif... Un point important semble accordé
par le ministère ; si je me trompe, MM. le»
ministres voudront bien me le dire ; c'ebt
f***-
( 35o )
que l'Archevêché de Paris doit être placé
près de la métropole.»
M. de DrenxBrézé examine trois plans
soumis à la chambre pour la reconstruc-
tion, et donne la préférence à celui de
M. Lusson, qui replaceroit l'Archevêché
sur une partie de son ancien terrain, et
abandonneroit le surplus pour y faire
une promenade. Ce plan cntraîneroit
beaucoup moins de dépenses que lesdeux
autres qui créent de nouveaux emplace-
mens, et imposent par conséquent la né-
cessité d'acquérir. L'orateur s'étonne que
lu ministère ne l'adopte pas, et ail l'air
au contraire de lui préférer les deux au-
tres. Il se demande si c'est que les minis-
tres ont peur de paroîlre céder aux rfcla-
mationsdeM.l'Archevêque.Un tel motif lui
sembleroit trop puéril. Est-ce, ajoule-til,
qn^en rebâtissant le palais sur le terrain
où a été consommée la destruction, l'on
craindroit de braver la colère du |>cuplc?
Mais ce n'est pas le peuple de Paris qui a
commis ce vandalisme, et l'on ne peut
douter qu'il ne voie d*un œil approbateur
là réparation d'un attentat qu'il déplore,
et cette consolalion offerte à un prélat
qu'il vénère.... Après sept ans de tribu-
lations et d'isolement, la situation de
M.' TArchevêque de Paris est changée.
Rappelez-vous ces dangers qui lé inena-
çoient , et maintenant voyez les respects
qui Ventourent.
M. Barthe, ministre de la justice, pro-
teste du respect du gouvernement pour
la religion , et . abordant la question de
propriété , de l'examen qu'il fait à Fon
tour de la législation, il tire cette conclu-
sion que l'état est propriétaire.
Il combat et repousse les a mendemens
présentés par MM. de Tascher et de
Dreux-Brézé.
M. DE TAscnERr J'ai été peiné d'en-
tendre M. le garde des sceaux m*aUri-
buer d'avoir donné une pensée de cupi-
dité au domaine de Télat. Je n'ai point
de pensée aussi basse , et je regrette d'a-
voir à lui dire qu'il m'a mal compris.
M. Dubouchage demande la parole
pour développer un nouveau moyen qui
n'a pas été présenté par les adversaires du
projet. (Bruit, inlerruptien.)
M. le président consulte la chambre ,
puis décide que la discussion générale est
fermée.
' On pas!»e aux araendemens.
M. de Dreux-Bréié se réiinit à l'ai
dément de M. de Tasehér.
M. Dut>oachage oblieAt la parole arj
ramendement. Une vive opposiliOB»
déclare.
L'honorable pair dit quelques mBk
au milieu.du bruit et quitte la trihane.
M. le baron Mounier appuie rtncB-
dément de M. de Tascher.
L'amendement est mis aux toIx. et re-
jeté. Le projet de loi est adopté par ji mk
contre 28.
CIlAUBnE DES DjÉpinis.
(Présidence de M. Dupin.)
Séance du 18 moi.
La séance est ouverte à une heure, k
deux heures la chambre n*est pas en nom-
bre. Plusieurs députés réclament Tappel
nominal ; on y procède immédiatencnt
Les ministres des finances, du commerce,
de la marine et le garde des sceaux sont i
leur banc.
La discussion générale étant épuisée,
la chambre passe et la discussion des di-
vers chapitres du budget pour Texercice
de i838, et commence jMr/è budget par-
ticulier de la justice.
M. AuguîsreproduitsaptoDosltjon an-
nuelle tendant à faire passer la magi&lni-
ture coloniale du ministère de la marine
à celui de la justice. M. le garde des
sceaux répond au préopinant que le sys-
tème des colonies qui place dans la
même main toutes les branches de l'ad-
ministration ne sauroit être changé avec
avantage. M. Isamberl appuie la proposi-
tion de M. Auguis..
La chambre adopte les quatre premiers
ch apitres.
Chap. 1*' du budget de la justice.
Personnel, 4 17» 000 fr.
Chap. 2. Matériel, 107,000 fr.
Chap. 3. Conseil d'étaL Personnel ,
418,000 fr.
Chap. 4* Conseil d'état. Matériel,
12,000 fr.
Une longue discussion s'engage sur le
chapitre 5.
Chap. ô. Cour de cassation, 969,300^.
Le gouvernement^ en proposant œ
chiffre, demande 172 ,000 fr. de plus que
Pan née dernière. Cette augmentation eit
destinée h porter à i5,obo fr. le traite-
ment des cons^sillers decassa tîon et à aag-
(35i )
Vtf^ler proportîoDoellemçnt les autres
- Craitemens de celte coor,
mf M. Uavio voudroit que l'accroîsseincnt
r jufes traitemens portât de préférence sur
les juges de i'* instance 4fni, dans beau-
^^up de tribunaux, ne reçoivent que
i,soo fr. M. Vatout dit que la vie de
Iteîs est très-dispendieuse, et que si les
conseillers de cassation continuoicnt de
li'avoir que ia,ooo fr., il y auroit des
yremien présidens de cour royale qui ne
voodroient pas entrer à la cour de cqssa-
fjOD. M. Teste demande une augmenta-
tion pour les Juges de i"instance, et ap-
puie celle proposée pour 1rs conseillers
de cassation, en déclarant que l'honneur
de l'inslitation y est engagé.
M. OLAïa-Biisoiis. Vous faîlcs douc
consister Tbonneur dans Targent ?
if. TESTE. 11 faut que la cour de cassa-
fioo puisse soutenir sa dignité.
N. GARDE ]>E6 SCEAUX. Je demande
qn*on YOte d'abord sur la cour de cassa-
tion; quant aux propositions qui pour-
ront être faites dans Tinlérét des juges in-
férieurs, le gouvernement sy associera.
Le chapitre 5 est adopté. La chambre
adopte sans discussion les chapitres 6
et 7-
Cbap. 6. Goors royales, i,a^^,i6o fr.
Cbap. 7. Cours d'assises. 1 54»ooo fr.
^ La cfiambre adopte sans débats împor-
f ans les cbapitres 8 et 9.
Cbap. 8. Tribunaux de première ins-
tance, 5,554,595 fr.
Cbap. 9. Tribunaux de commerce .
) 79tOoo fr.
Le chap. 10, Tribunaux de police,
662, 5oo fr., est adopté, avec une réduc-
tion de 100 fr. , proposée par la commis-
sion. La chambre adopte aussi les art. 1 1 ,
la et i3.
Cbap. 1 1. Justices de paix^ 3, io3,30o fr,
Chap. 13. Frais de justice criminelle
et iiQpression des statistiques, 3,332,ooo f.
Chap. i3. Dépenses diverses. Secours à
d'anciens magistrats, 3o,ooo fr. , et in-
demnité au Journal des Savam, i5,ooo fr.
Le budget de la justice terminé, la
chambre passe au budget des cultes.
Les cinq premiers chapitres sont adop-
i6a sans débals importans.
Chap. 1. Personnel. 1 48. 5oo fr. (Aug-
mentation sur 1837, 3,5oo fr.)
Chap. 3. Matériel, 3o,ooo fr.
Chapitre. 3. Traitemens et dépenses
concernant les cardinaux, archevêques et
évéques, i,o47»ooofr.
Chap. 4* Traitemens et indemnités des
membres du chapitre et du clergé parois-
sial, 28,445,000 fr. (Augmentation sur
1837, 160,000 fr.)
Chap. 5. Chapitre royal de Saint-De-
nis, 113,000 fr. (En plus sur 1837,
t4»4oo fr. )
Chap. 6. Bourses des séminaires,
1,000,000 fr.
iM. Isambert voudroit qu'on obligeât
les élèves des petits-séminaires à suivre
les cours des facultés de théologie, et que
te ministère présentât h la chambre l'état
des biens appartenant aux séminaires.
Toutefois, il annonce j|u'il votera pour
l'allocation.
Le chapitre 6 est adopté.
Chap. 7« Secours à des ecclésiastiques
et h d'anciennes religieuses, 1,070,000 fr.
M. Auguis demande que le gouverne-
ment présente un état détaillé des besoins
auxquels ce chapitre veut pourvoir.
AI. Hcnnequin fait remarquer qu'il ne
s'agit pas ici de traitemens, mais de se<
cours, et qu'il est de l'honneur d'un peu-
ple que ses prêtres soient soignés dans
leur vieillesse. «Rappelex-vous, ajoute-t-il,
que lorsque, sur la proposition de M. Té-
véqued'Autun, et lorsqu'il fallut combler
un déficit, rappe?et-vous que les biens
ecclésiastiques furent mis à la disposition
de l'état, et personne n'a oublié quelle fut
à cette occasion la noble conduite deTAr-
chevôque de Paris.
• Messieurs, l'allocation qui vous est
demandée e#t destinée h d'anciens vi-
caires-généraux, à de& desseiTans for-
cés par l'âge de quitter leurs fonc-
tions. Respectons ce chapitre , mes-
sieurs, il est dédié à la vieillesse, au sa-
cerdoce, au malheur, et si tout h l'heure
vous trouviez qu'il étoit indigne devons
de discuter l'allocation demandée pour
notre haute magistrature, ne discutez pas
non plus celle demandée pour nos vieux,
prêtres. *
M. Laurence appuie l'allocation et dit
que de tous les secours aucun n'a été em-
ployé avec plus de justice que celui qui
est en discussion ; il rappelle que ce fonds
a été divisé en deux parties : l'une réser-
vée an ministère pour qu'il l'employât di-
rectemcnl, et l'autre confiée aux évoques.
Vous comprenez, dit l'orateur, qu*il de-
(
V
352 )
Toit en élre ainsi ; aalremont le ministre * auprès du gouvernement portogaîs pi/l
aiiroit été assiégé de demandes dont il
n'auroit pas pu apprécier la valeur.
lie chapitre 7 est adopté. La chambre
vote aussi les articles 8, 9 et 10.
Chap« 8. Dépenses du service intérieur
des édifices diocésains, 44^«poo.fr.
Chap. 9. Acquisition, construction et
ontrelien|des édifices, diocésains 1 million
(100,000 fr. )
Chap. 10. Secours pour les élablîsse-
mens ecclésiastiques, 862,000 fr.
La chambre adopte le chapitre 11.
Dépenses du personnel des cultes proleS-
lans, 808,000 fr. (Kn plus sur 1837,
18,000 fr.
€hap. 12. Secpurs pour subvenir à la
construction des temples, 100,000 fr.
Frais du directeur-général de la con-
fession d*Augsbourg. 12,000 fr. •
rt. Rallier propose de porter ce der-
nier chiffre à 16,000 fr., conformément
h la décision consulaire du 21 prairial
an IV.
Le chapHre est volé avec Taugmenta-
tion. La chambre adopte le chapitre i3 et
dernier : Culte Israélite, 90,000 fr. (au lieu
de 80 mille qui ont figuré au dernier
budget.)
Le budget de la Légion-d*lIonneur, s'é-
Icvant h 8,827,698 fr. , est voté.
Le budgelspécial deTimprimerie royale
est ensuite adopté avec le chiffre de
2,166,000 fr. en recette et 2,082.000 fr.
on dépense.
Les minisires présentent divers projets
de loi. Un ouvre un crédit de 3oo,ooo fr.
pour supplément aux 2, 5 00, 000 fr. por-
tés an budget de 1837 pour secours aux
réfugias. L-n autre proroge jusqu'à la fin
de i858, !a loi du 37 avril i836, relative
aux réhigîés. Un troisième projet ouvre
un crédit de i.io5,ooo fr. pour travaux
dans les ministères de l'intérieur et du
commerce.
Séance (/« 19 mai.
Le ministre des finances présente un
projet de Ici ouvrant un crédit de 600-
mille francs pour la construction de
nouvelles malles-postes.
r/ordre du jour est la discussion du
budget des affaires étrangères.
M. Bignori prie M. le président du con-
seil de vouloir bien donner à la chambre
des explications sur les négociations enta-
uiécs au sujet des réclamations élevées
suite de la cession de la Louisiane
Portugal. Un million a été déposé &I1'
caisse d'amortissement depuis vingt aas,
où en est la négociation^
M. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL. L'if-
faire est en pleine voie de négociation »
et tout nous fait espérer que son résultat
ne se fera pas attendre.
Après de nouvelles interpellations qai
nous semblent offrir peu d^intérêt, la
chambre passe h la discussion des arlh
des qu'elle adopte successivemcat
La chambre vole ensuite les dnnge-
mens faits par la chambre des pairs à la
loi sur les attributions municipales. Elle
adopte également des amendemens po-
posés par la commission ; ce qui vi lé-
cessiler le renvoi de la loi à Vaitae
chambre.
^ (Jetant, îlïnfu te €letc.
BOURSE DE PARIS DU. 19 HAF,
CINQ ]). 0/0, j. du 22 mars. 108 fr. 06 c.
QU\1KE p. 0/0, j. (le mars. 98 fr. 00 c.
TROIS p. 0/0, j. de dêc. 70 fr. 20c.
Quulre 1/2 p. 0/0, j. de niara. ÙOO fr. (M c.
XvX. de la Banque. 2430 frOOc.
I Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
Oblig. de la Vdle de Paris. llSOfr.'OO c.
Quatre canaux. 1 180 fr. 00 c.
Caisse hypothécaire. 810 fr. 00 c."
Rente de Naples. 09 fr. 56 c.
Emprunt romain. lOI fr. 3/8
Emprunt Belge. 101 fr. 3/8
Emprunt dliaïli. 305 fr. 0/0
Renie d'Espagne 5 p. 0/0. 27 IV. 1/i
M. l'âbbé Huet vient de faire publier
un ouvrage nouveau qui a pour titre :
ANTHOLOGIE CATuoLiQt'E , avec appro-
bation de Mgr TArchevêque de Paris.
C'est la théologie des gens du monde.
L'auteur sait intéresser, dans les sujets
même les plus abstraits.
i fort vol. in-i2 , broché , 2 fr, a5 c.j
avec 8 gravures , 2 fr. 75 c.
A PARIS , chez Tautear, rue d'Enfer-
Saint-Michel, 5i.
PARIS. — IIIPRIMBRIB d'aD. LE CLERB BT C*,
Quai des Anguslins , 35.
f 35!) )
miens ippréciéos, lorsqu'elles s'ËtËvenl
■a-<iessus de conslrof^tions basai» qui les
accomp agnent ans les «ncombrer.
• Lw promenades sonldéji créées au-
loar de HoLre-Dame. De peorde perdre
un printemps, elles sont dôjà plantées
d' arbres, (oiislo sarei pourquoi donc ,
rfu milieu de celle verdure qu'il ne dé-
pareroil pai, on modeste palais ne s'f-
leveroil-il pas pour le pasteur dn dio-
cèse, i la poinle de la vieille cil^, à une
disUDce où il ne pourrait masquer te
iponnineDt ?
. 'Un plan simple, conçu dans ce sj's-
Ùme , TOUS i été distribue'
n'avez -vous pas trouvOqu'i
cbndi lions vouluesd'ulililéel
Son adoption auroit J mes veux je l'a-
vmK , nn latre avantage et un grand tué-
rite , celui d'un acte de réparation ; car,
kcôté du devoir mposé aui gouverne-
mem d'ainpAclier le msl , il en existe un
autre , c'est celui de le réparer , et celni-
|!k , le projet ne le remplit pas.
■ Pour atteindre œbut, et suivant la
pensée de la commission et le sjslËme
de conciliation dans lequel le gouvenie-
menl eitnitgmfi)^ entré, j'aurai l'bon*
neur de proposer i la chambre l'amen-
dement suivant :
• Il est eri outre fait réserve , sur ces
lemÏDs , de l'espace nécessaire pour
çonstniii;^, a'fly alieu, un palais archi-
épiscopal. >
• Je ne puis quitter celte tribune ,
messieurs, sansappeler une dernière fois
votre attention sur l'impori nce d'une
question qui n'a pas été traitée dans l'au-
tre chambre et que j'ai li peine ef (le urùe
dans ce lie- ci elle est grave cependant
entre les plus graves, car elle touche aux
deux intérêts les plus chers k l'homme ,
aux deux bases principales de la société,
la religion et la propriclé; la religion,
)fù ne peut dépouiller les formes Lcnipo-
nl\t% de son existence parmi les horo-
mesausiquels elle estappliquêe; la pro-
JHi'élé , droit sacté pour tous. Toutes les
nalores de propriétés sont solidaires ;
plusieurs , notamment celles des com-
mune! et des hospices , sont identiques
ï celle qui me semble aujourd'hui \io-
lée, oirabosquieQ Jflruiroit iineébraii
loroit en taêiaa temps toutes les autres.
Voilà, messieurs, s'il eiistoil un -abus
dont il faudroit appeler auprts de vous ,
même après sii ans; car, auprès de vous,
il n'y a point de prescription poor l'in-
M. le comte de Montai e m bett «
conimeucé par dràlarer qu'il u'ëloit
point hostile à la révolution de juil-
let et au ^ouvtrneinctit actuel , puis
il est entré en matière ;
•Croyeile bien, messieurs, il y a autre
chose dans celle loi qu'on ne seroit tenté
de le croire au premier abord, el d'après
le te»(e froidement laconique de ]'ei|iusi;
des motifs. Elle consacre des principes
nouveaui, et, 1 mOnavis.onTicpeotplus
dangereux dans l'ordre moral et poltli<
que : elle consacre une usurpalion dont
il n'y a pas eu d'exemple depuis que a
violence el la confiscalion ontcessédTétre
parmi nous des principes de législation.
Pour vous en faire saisir toute la portée.
je suis^bligé, messieuis. de vous rappe
1er le rapport fait à "aulre cliambre, ce-
lai qui a précédé l'ordonnance en cou
s«l d'état, et enfin celui de votre propre
commission, qui quoique aaûs des for-
mes moins Apres et moins oiïeosjiates
pour les catlioliqucs. n'en a pjis moins
^•noncé les principes es plus contraires à
leurs droits el à leurs inléréts. Si votre
commission s'éloit renfermée dans la
seulcquestion de la propriété de l'Arche-
vêché, Comme celle qnesliou est à mes
propres yeui douteuse, j'aurois peut-être
gardé le silence; mais comme, au con-
traire, et à l'inslar du consul d'état et de
l'autre chambre, elle est partie de ce
point pour résoudre la question géné-
rale de la propriété ccclésiasiique , vous
ne me refuserei pas. messieurs, le droit
d'esposer et de combattre les principes
dont cette loi sera la sanction. On a donc
dit que l'Ëglise n'est propriétaire de rien,
que pour elle, il n'y a janius eu, ni par
13..
(356)
le concordat, ni par aacDn acte posté-
rien r, retour à la propriété, qu'elle n'a
tout au plus qu'un droit de jouissance.
qu'on vonloit nous faire croire que c'est
avec le Pape comme souv^ain étranger,
comme souverain temporel du petit éfat
d'affectation, absolument subordonné à | de Rome, que Napoléon a traité ?N'es^
ce pas au contraire avec le soaverain spi.
rituel de cent millions de chrétiens, avec
le chef des consciences d'un nombre im-
mense de Français, et pour assurer li
tranquillité et la soumission de ces Fran-
çais, qu'il a conclu ce concordat, qui sera
la plus belle gloire civile de son hîalom?
Qu'on le sache donc, une fois pomoa*
tes, le pape n'est pas, dans la questioa
dont il s'agit, un souverain étranger,
mais un souverain spirituel ; et, à ce titre,
il n'est étranger nulle part où il y a du
catholiques. •
L'orateur prouve par le texte do
lois et décrets, qu'on a entendu faire
une restitution en rendant des é^
iices et des biens non aliénés; il
ajoute :
« Maintenant, quelle est la nature de
cette propriété restituée? Est-ce h dire
que les titulaires ecclésîàstfqoes soient
maîtres absolus des biens dont Ils jouis-
sent? yoti, certes, messieurs, pemmoetb
Ta prétendu. Mais on prétend avec toute
justice que l'Eglise a un droit de posKS-
sion, un droit d'usagé, nn droit (fosi-
fruit exclusif et irrévocable, an droit uu-
logue à celui des communes, des hospi-
ces, sur leurs biens; en un mot, noe
propriété identique avec celle de tontes
les personnes morales reconnues par nos
lois.
»M. PArchevéque de Paris a réclaméi
a protesté de plusieurs manières contre ce
qu'il regardoit, à tort ou à raison, como^
une atteinte à sa propriété. Ici, messieoa.
j'ai besoin de déclarer que je n'ai [•
môme l'honneur de connoîlre personrf
lement M. l'Archevêque, ni aucun mCÊr
bre de son conseil ou de son chapitre ;JE
la volonté de l'état. D'où il résulte néces-
sairement, et votre commission l'a ex-
pressément reconnu , que, s'il plaît h l'é-
tat ou à un de ses ministres de s'emparer
de 3o mille églises qui ont été rendues au
culte, d'en faire des temples prolestans,
ou bien de les appliquer h tout autre des-
tination étrangère, on même profane, il
en a le droit : d'où il résulte encore que
tous les dons et legs faits h l'Eglise par les
lidèles depuis trente ans, avec la sanction
formelle de l'état, ne sont eux aussi qu'une
jouissance provisoire sur laquelle Félat a
le droit de mettre la main quand il lui
plaît
■ Messieurs, ces assertions et les con-
clusions qu'on en a naturellement dédui-
tes, et qui ont été tacitement sanction-
nées par le gouvernement, ont profon-
dément affligé le clergé, et toutes les per-
sonnes sincèrement attachées à la reli-
gion. Il est de l'intérêt du pays, qu'elles
ne passent point ainsi inaperçues : il est
du devoir de tout homme consciencieux
de les examiner, et de les repousser si,
comme j'essaierai de le prouver, elles
font contraires non-seulement à la jus-
tice générale, mais mêmes aux disposi-
tions formelles de notre législalion, si
étrangement passées sous silence, et par
le gouvernement et par votre commis-
sion.
»Et d'abord, messieurs, qu'il me soit
permis de relever Fétonnante inexacti-
tude de votre commission , lorsqu'elle
vient vous déclarer que fEglisc ne pent
plus être propriétaire, parce que la loi
de novembre 1 789 n'a pu être abrogée
par un traité conclu avec un souverain
étranger. Je m'arrête en passant à ces
derniers mots, et je ne puis me dispenser
de proleslcr contre cette expression de n'ai jamais eu de relations avec lui ; je*
souverain étranger ^ expression réchaufft'-e ! parle donc qu'en mon propre nom, ctj*
du vieux philDsophîsib'c parlementaire, et
que M. le rapporteur à appliquée au chef
de TEgUse. Comment, messieurs, est-ce
ne prends son parti que parce qu'il <6
semble celui du bon droit. Je dis doDC
cju'en protestant, il. me paroi t avoir M
(357 )
dioi ton droit. Ce droit, quand même il i
n'ntaleroil pas ea soi, seroil consacré par
h législation impËrinIc qoi établit pari
TirL 107 (In d'acre! de 1809. lanl de fois '
cîlé.qite l'ÉvêqueprendraVinilialivelora- '
qu'il y «ora des rcconst ru étions i fïire
mpalaisépiscopaax. cl qui parl'art. 6a,
^lareqae • les biens immeubles de l'E-
llise ne ponrront être vendus, aliénés,
échangés ni mAme loués sans l'ni'ij ix
fMfae dioeétain.
K&Disi surois-je voulu examiner l'or-
donoance M le rapport du consril d'état
qaî a jugé la conduite de M. l'ArchEvèque
de Paria, rapport que votre commission
n'I pas cra pouvoir mieux faire que de
reproduire dans le sien. J' au rois voulu
montrer tout ce qu'il j avoit d'odieui à
pri»er un citoyen français, parce qu'il est
(TCque, du droit de se plaindre quand
on déirait sa demeurei ï l'empêcher de
pUider sa cause, même si elle est in-
juste, devi.nl le goBvernement et les
•liMnhrea. J'iurois voulu relever le con-
tnsie iffligeant de l'impunité , ou au
moins tontes les garanties du jury assn-
xées an^Attaquca les plus violentes, quel-
iinefois le» plu» calomnieuses contre l'or-
dreélabli.atec la sentence de réprobation
portée par un tribunal exceptionnel, ir-
responiable, amovible, contre ta modeste
plainte d'un évêque, qui n'est pas même
admis ï se défendre par un tiers.
• Certes, messieurs, le moment seroit
mal cboiai pour croire qu'on puisse trop
faire ponr la religion. Apurement, son
influence n'est pas encore excessive, et no
leud guère à le devenir. Ce n'est pas de.
Tant une assemblée comme ta vôtre qu'il
eat besoin de s'ctendre sur l'immense vide
giie son absence a laisf'é dans les fonde-
mens de la société actuelle. Vous, mes-
Hcnrs, qui dans l'eierciee de votre haute
Justice, aveï vu si souvent se rouler à vos
pieds les flots impure de cetU fange
ciale qni semble tout menacer, vous devet
sans doute avoir à chaque instant pré-
«entc S vos espiits la sévère leçon qui ré-
aulle de tant de malheurs. Vous n'avei p«
oublier U dernier de ce» grands coi^)a-
ble»que tovs Bvei frippét, ce mallteti-
reux qui Commence par professer publia
quement l'alhéisrae, pnis va user dans la
débauche et le sommeil le coui t intervalle
qui sépare celle négation de Dieu de l'as-
sassinat du roi. Je no sais s'il y a jamais eu
de preuve plus frappante du lien qui unit
Tordre moral h l'ordre politique. Mai»
croyei'le, messieurs, pour renouer ce lion,
il ne sulBi pas de prononcer les mois de
morale et de religion dans quelque» oc-
casions solennelles, il ne suflil pai même
de quelques actes isolés, tout généreni
qu'ils soient. U faut un syelÈme courageux
et sérieux. 11 ne faulpas ménager et con-
sacrer les haines injuales et tes violences
personnelles. Il ne faut paï disputer i
TEglise le lambeau qui loi reste de la mft- _
gniliiiue parure donl l'atoit revêtue la
pieuse générosilC de nos pères. Il ne faut
pas mettre i peu pris snr la même ligne,
comme l'a fait votre commission, lespro-
leslalions loules paciliquesd'nn évêque,
avec les violences sacrilège» de l'émeute.
Il ne faut pas non plus s'habituer h re-
garder les éïe<(uei, inslilués pour guider
et rectifier la ronscienoe des peuples,
ime de dociles fonctionnaires, comme
uiiB sorte de préfet» en soutane. Il né faut
pas en vouloir Ik lEglise de ce qu'elle pré-
tend a un certain degré de libertSrcar
celle liberié modérée est la conditioo
même de son existence. C'est par son in-
dépendance quelle vit. et qu'elle survii k
tout ce que péril dans te monde. Si elle ne
l'avoit pas toujours revendiquée et tou-
jours plus ou moins conservée, savei-vous,
messieurs, où il vous faudroil la chercher
a ces momens de retour et de rélloxion où
l'on s'aperçoit de sa nécessité? Il Tons
faudroil la chercher dans le tombeau des
dynasties passées et des pouvoirs éteints,
qu'elle a tour h loor reconnus, et là vous
De la trouverieï que morte et éleinte
comme eux , ali lieu de pouvoir lui de-
mander cette force sccourable qu'elle est
toujours prête i prodiguer h ceux qui ne
l'op priment point. ■
1 Ce discours aobienu plusieurs foi»
( 358 )
des marques très-prononcées d'as*
sentiment.
M. le comte Portalis a pris la pa-
role immédiatement après M. dé
Montalembert.
« J'aaroisTOolo, dit-il, qne la question
qai occupe en ce moment la chambre
n eût jamais été agitée devant elle, on du
moins qu'elle ne se fût présentée que
lorsqu'il auroit été satisfait au vœu de la
loi et que les traces d'un déplorable dés-
ordre auroient été complètement effa-
cées. Le gouvernement vient, par un acte
récent, de rendre à Fexercice du culte un
temple violemment interdit par Témeule,
et je lui en rends grâce avec tous les amis
de Tordre public et de la religion. Mais
il eût été à désirer que depuis long-temps
des mesures eussent été prises pour assu-
rer au premier pasteur du diocèse le lo-
gement qui lui est garanti par la loi et
.par le titre de son institution; que ce
logement lui eût été a&suré dans le voisi-
nage de son église métropolitaine, près
de ces voûtes antiques sous lesquelles,
pendant tant de siècles, ses vénérables
prédécesseurs ont appelé les bénédictions
du ciel sur la grande cité. C'est une obli-
gation qui reste à remplir, et il ne s'agit
point de Satisfaire à de vaines préten-
tions. Ce n'est point on palais somptueux
qne réclame l'église de Paris , c'est une
maison digne de son premier pasteur;
c'est une maison épiscopale assortie au
caractère grave et sérieux de celui qui
doit l'habiter, et dont la première condi-
tion est de rapprocher le pontife de l'aU'
tel et de lui faciliter l'exercice de ses fonc-
tions. Mais les regrets que j'éprouve en
songeant que , depuis cinq ans , rien 'n'a
été fait à cet égard , ne sauroient m'em-
pécher d'intervenir dans cette discus-
sion. »
M. Portalis dit que la loi du 2 no-
vembre 1789 a changé toute la lé-
gislation sur les biens des églises. Ar-
, rivé au concordat de 1 801 , il'proteste,
avec M, de Montalembert, contre
Texpression de souverain étranger àp^
pUquée au pape. « Non , dit-il , un
concordat n^t point avec un souve^
rain étranger, avec le prince qui
règne à Rome, mais une conventioQ
conclue entre le chef de l'Eglise oh
tholique, le Saint-Siëge apo6toUipie
agissant , non dans un intérêt étran-
ger, mais dans les intérêts relîgiela
nationaux que lui seul où la société
religieuse dont il est le chef peavent
représenter. »
M. Portalis cite encore la loi de
1817 , qui autorise les fondations
pieuses <^n immeubles , et qui a dé-
claré que tous les établisséniens ec-
clésiastiques reconnus par la loi pou^
voient à l'avenir posséder des biens
de toute nature. Nul doute, dit-il,
que des biens-fonds ne puissent être,
en vertu de cette loi , attachés à des
titres ecclésiastioues et possédés par
les ministres du culte , à raison de
ieui^ fonctions. Mais M. l^Ftalis croit
que. cette loi est relative aux. fonda-
tions qui seront £aiites, et non aux
affectations qui ont eti'liëu. Il dis-
tingue cinq sortes de propriétés ; les
biens des fabriques qui sont posséda
au même titre que les biens des hos-
pices , les édifices consacrés au culte
qui sont entretenus par la fabrique,
la commune ou l'état , et qui appar-
tiennent à la commune où à l'état;
les presbytères et jardins y attenant,
rendus par la loi de l'an x, dont l'en-
tretien est à la charge des communes;
les logeniens concédés aux archevê-
ques et évêques , possédés au itiême
titre et soumis à la même condition;
enfin , les biens légués à des titres et
établissemens ecclésiastiques depuis
la loi de 1817, et formant la pro-
priété de ces titres et établissemeai
sous là tutelle de l'état.
Nous ne discuterons point cette
(359 )
diëlâucûon , qui, ou treks raisons qui
la combattent , a Timinense inconvé*
fiient de mettre toutes les églises de
France à la merci d'tin gouverne-
ment qui seroit hostile ou mal inten-
tionné. Toutefois , M. Portalis ajoute
qu'il ne s'ensuit pas de son principe
que les titulaires ecclésiastiques puis-
sent, être dépossédés des édifices dont
ils jouissent, sans être consultés, sans
qu'on pèse et qu'on apprécie les con-
venances; ils ont droit, dit-il, à la
jouissance de ces édifices , et ne peu-
vent en être privés sans compensa-
tion et sans indenmité.
M. le comte Lobau a cru pouvoir
réclamer contre ce qui a été dit dans
la discussion, que la garde nationale
avoît assisté l'arme au bras au sac de
Saint-Crermain-rAuxerrois et de l'Ar-
chevcché. N'en déplaise A M. Lobau,
la chose est de notoriété publique, et
nous connoissons plusieurs gardes na-
tionaux quî étoienllà en armes et qui
ont valneinent^ attendu et demandé
des ordres pour arrêter le pillage.
M* le marquis de firézé présente
lin amendement presque semblable
à celui de M. de Tascher. Il rap-
pelle la dévastation de rArchevéché
et insiste sur l'exécution du projet
i*e M. Lasson, dont il montre les
ava^itages, A cette occasion, l'ora-
teur a parlé de.M. l'Archeréque, des
attaques dont il avoit été l'objet et
du courage avec lequel il les avoit
•apportées. Quelques pairs se sont
récriés que ces détails étoient étran-
gers à la discussion , qu'il s'agissoit
du terrain de l'Archevêché et non de
M. l'Archevêque. M. de Montalem-
bert a prié la chambre de séparer la
question morale etl^ale qu'il avoit
.traitée, de la question politique et
personnelle que M. de Brézé avoit
envisagée.
M. Bartlie , garde des sceaux , m
combattu les amendemens. Il re-
^K>nsse l'idée que le gouveinemeni
n'auroit rouvert Saint- Germain -^
l'Auxerrois que par calcul et par po->
litique ; c'est , dit-il ,. un acte de re-^
ligion et d'oi*dre , et il se félicite d'y
avoir mis son nom. Il annonce la
projet du gouvernement de bâtir
rArchevéché dans le voisinaj^e d^
Notre-Dame. Du reste ^ il a soutenut
le système de M. Portalis sur la pro^
priété des biens de l'Eglise.
M. le vicomte Dubouchage avoit
demandé la parole, mais on a lé-^
clamé la clôture de la discussion , et
elle a été prononcée. M. Dubou^
chage a seulement appuyé l'anien-^^
dément de M. defirété, quia été
mis aux voix et rejeté.
L'amendement de M. de Ta<;cher
a été appuyé par M. Mou nier , qui
a regretté que la loi' eût été pr^
sentée. Il est d'aiUeui*s de l'avis de
M. Portalis sur le fond de la ques-
tion ; mais il pense qu'on auroit dû.
s'occuper immédiatement d'un pro-
jet de construction de l'A relie vôché,
et il se réjouit de la déclaration faite
à cet égard par le garde des sceaux^
M. le comte Rambuteau a corn-
liattu l'amendement. La concession
faite à la ville de Paris ^ dit-il , n'est
point giatuite; elle aura à payer
50,000 fr. pour bâtir une nouvelle
sacristie, et 100,000 pour une grille
de clôture destinée à entourer No-
tre-Dame. Il annonce qu'un projet
d'Archevêché a été rétiigé par l'ar-
chitecte de la ville de Paris. Ce pro-
jet a été présenté à l'administrât io»
supérieure et communiqué , dit-il , à
M» tArchti^'que, La dépense, y com-
pris les acquisitions de terrain, ne s'é-
leveroit qu'à 11 ou 1,200,000 fr.
L'amendcmiint de M. de Tascher
( 36o
a été rejeté par 73 voix contre 28. Ce
résultat est fort affligeant , et les no-
bks paroles prononcées dans ia dis-
cussion ne compensent pas les graves
iuoonvéniens qui résultent d'une telle
résolution. Tous les orateura ont
parlé convenablement de la religion,
tous ont déploré des excès et des vio-
lences c[ui ont laissé de si fâcheuses
traces , tous ont émis le vœu de voir
s'élever un nouvel Archevêché. Mais
ce langage , tout honorable qu'il est,
n'a point passé dans la loi; elle est
rendue , et désormais elle fera aitto-
rite. C'est un très-fâcheux précédent
qu'on invoquera dans des cas sembla-
bles y et ne doutez pas qu'on n'en
fasse tôt ou tard Fapplicatiou.
Du reste., il est assez remarqua-
ble que M. de Rambuteau , qui a
fiiit rejeter l'amendement , a avancé
une chose qn'il a crue vraie sans
doute , mais qui ne l'est pas. 11 a dit
qu'un projet de construction de l'Ar-
chevêché avoit été communiqué à
M. l'Archevêque, ce quia été dé*
menti le lendemain par M.deTascher.
On a communiqué au prélat un pro-
jet de sacristie , mais jamais de pro-
jet d'un nouvel Archevêché.
) • .
sienrt-ordinands ; celui-ci en a fourni
17. Onreniai^uera que le nombre des
ôrdinands est bien peu considérable
pour Paris ; on espère avoir 8 prètrts
à Noël.
Nous avons parlé plusieui*8 fois de
i a prise la dévotion à
•«•
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
l'eltension qua prise
sainte Philomène , des grâces obte-
nues par son intercession , de l'éta-
blissement de son culte eu plusieurs
villes , et en dernier lieu d'un décret
du 30 janvier dernier , par lequel le
pape .fixe sa fête au 11 août , et indi-
que la messe et l'office que l'on devra
suivre pour cette sainte. C'est le 25
mai 1S02 que l'on fit à Rome la dé-
couverte de son corps. A l'occasion de
l'anniversaire de cette découYerte j il
sera dit mercredi prochain (par anti-
cipation) à neuf heures , par M. le
curé de Saint-Gervais , une messe en
l'honneur de sainte Philomène, dans
la chapelle de cette paroisse , où se
trouvent Sa statue et ses reliques. La
châsse qui contient ces reliques sera
descendue du lieu ou jdle est élevée
dans la chapelle Saisit -JLsuTènt^ et
exposée toute la matinée à la yénérar
tion des fidèles , au milieude cierges
et de guirlandes de fleura. Il sera dit
d'ailleurs plusieurs messes basses dans
la même chapelle le même jour, 'et
plusieurs personnes se proposent d'y
faire une communion en riionneur
de la sainte. Il doit se rendre des
-Le samedi, veille de la j personnes de différentes parusses i
. l'Archevêque a fait l'or- ^^^^^ petite .solennité.
PARIS. —
Trinité, M. i Arcncvequ
di nation dans l'église des dames Car-
mélites, rue deVaugirard. Il y a eu
24 prêtres, dont un seul pour Paris,
25 diacres, dont 3 de Paris, et36 sou-
diacres, dont 3 de Paris. Il y avoit en
outre 34 minorés, dont 4 de Paris, et
36 tonsures , dont 7 de Paris. En
touÇ 155 ôrdinands. Dans le nombre
se trouvoient6£spagnol$de laVongré-
gation de Saint-Lazare, 15 Irlandais
* et un Canadien. Le séminaire des Mis-
sions-Etrangères, celui des Irlandais,
celui du Saint-Esprit, avoient phi-
M. l'abbé Combalot, en sortant
de Dijon, est allé donner une retraite
à Troyes. Il a prêché pendant dit
joufô dans . la belle cathédrale de
cette ville. Il y a eu un grand em-
t»ressement pour l'entendre. Lci
lommes y veuoiént en foule. Le
clergé y étoit fort assidu. M. Com-
balot non- seulement prêchoit , m'aîi
confessoit. Cette retraite n'aura pss
été sans résultat. Il y a eu à la fis
beaucoup de commu](iions.
( 36t
Dans notre article sur la retraite de
M. l'abbé Coinbalot à Dijon , nous
aurions dû peiit-étre ajouter que les
articles du Journal de la Cote- et Or,
sur les prédications de Torateur^
étoient le fait d'un prêtre marié et de
son fils; ce qui n'est pas propre à
donner- beaucoup d*autorité à une
critique évidemment injuste et mal-
veillante.
)
•' La paroisse des Sainies-Maries dans
la Camargue , diocèse d'Aix , est un
lieu de dévotion très-fréqueuté. Leur
fête, qui se célèbre le 25 mai , attire
beaucoup de fidèles , principalement
de la partie du Languedoc qui en est
voisine. Leurs dons ont fourni les
moyens de réparer l'église des Sain-
tes. Mais des travaux plus considé-
rables sont aujourd'hui nécessaires,
et le cnré , M. Gazan, a fail un appel
à la générosité des habitans du Lan-
guedoc pour restaurer une église que
leur défotioti aime à visiter. -
^ 'Dimanche deriiier, dans la càthé*
jrale de HàvCliÀ, 'de hardis fripons
excitèrent un grand tumulte à la der-
nière messe eh faisant un grand bruit
à la porte, et en criant à la fois t
Sanvez-votts! L'alarme fut grande et
le désordre effroyable. Les femmes
s'enfuirent. Des vieillards, des enfans
furent rénveisés. C'étoit un scuwe qui
peut général. Pendant ce temps les
▼oleurs faisoient main-basse sur les
livres, les schalls, les sacs et l<^s para-
pluies oubliés. C'étoit ce qu'ils vou-
ioient. Le prêtre qui étoit à l'autel
acheva la messe, et ne se retira qu'a-
près le dernier évangile. On s'est rap-
pelé que la même scène avoit eu
lieu il y a dix ans, et pour la même
cause.
Il paroit certain, dit un journal,
que l'ancien curé Delacolonge , si
tristement fameux par un gi^and
crime, est parvenu à s'échapper du
bagne de Brest, ayec un ancien mé-
decin qui étoit ton compagnon de
chaîne. On croit que tous deux se
sont embarqués pour les Etats-Unis*
Il peut être utile de L- faire savoir j
car, qui sait si Delacolonge, con-
damné aux travaux forcés à perpé-
tuité, ne cherchera pas dans im autre
pays à troinper le cjérgé et les fidè-
les? Il est probable qu'il changera
. de nom, et il seroit possible qu'il fit
de faux papiers. Il seroit à désirer
que les catholiques des Etats-Unis
fussent prévenus de l'évasion, afin de
se tenir en garde contre l'imposture.
M. Tabbé Fueg , ecclésiastique
suisse , s'étoit dévoué à l'instruction
de la jeunesse , et dirigeoit depuis six
ans les écoles primaires de Porrenr
truy ; deux autres ecclésiastiques ,
MM. Schaller et Daucourt, le secon-
doieut dans cette tâche. Ils pouvoient
se féliciter du succès de. letus. soins y
quand ils sç virent en butte à des ao;
cj;isations injustes pojit^fîs à rautçrité
supérieure.. Fatigués de tracasseries ,
paralysés dans leurs fonctions, ména^
ces d^uiie révocation prochaine, ils
n'ontpu tenir dans un état si pénible,
et ont envoyé le 28 avril leurs démis-
sions à la commission des écoles de
Porrentruy, en offrant cependant de
continuer leurs fonc^tions pendant six
semaines. La conunission des écoles
primaires leur a fait , lé 9 mai , une
réponse fort polie. Elle loue leur zèle
et leur dévoûnient, leur témoigne
SCS regrets et sa reconnoissance pour
leurs soins , et les engage à remplir
leurs fonctions jusqu'à la fin de l'an-
née scolaire. Elle espère même que
cesmessieuis se décideront à conti-
nuer leur bonne œuvre. La lettre est
signée Adam , Hentzinger, Parrat et
Arnold. U Olfsetvateur du Jura pa-
roît croire que la détermination des
trois respectables ecclésiastiques
n'est pas irrévocable.
L'importante • ^i.f/oi/« de Pie VU,
par M. le chevalier Artaud , vient
(36a )
d*être traduite en italien k Milan, par
M. le cheTalier Rovida, Vun des lit-
térateurs les plus distingués de cette
ville.
POLITIQUE.
Plasienrs des journaux qui étoient at-
tachés au service du ministère précédent
n'ont point encore renoncé à le défen-
dre ; et cela nous paroit d'autant mieux
de leur part , que le budget actuel des
fonds secrets est tout-à-fait propre à in-
duire les gens en tentation. Mais il nous
semble que l'amitié les égare un pou et
les fait tomber en contradiction avec
eux-mêmes.
Par exemple, ils regardent l'amnistie
comme quelque chose de funeste qui
doit faire vivement regreller le système
ferme et fort des ministres du 6 septem-
bre, qui ne vouloient pas en entendre
parler ; et ils reprochent à cette amnistie
de n'être accordée qu'à demi , d'une ma-
nière mesquine et incomplète, en ce
qu'elle laisse subsister la surveillance,
c*est-à-dire la partie la plus honteuse de
la peine.
On peut d'abord leur faire observer
que les anciens ministres de Charles X
n'avoientpas été mieux traités à leur sor-
tie de ilam , puisqu'ils sont restés sous
l'œil et sous la main de la police ; ce qui
n'a pas empêché que leur demi-délivrance
n'ait été envisagée par les mêmes jour-
naux comme la plus insigne faveur. Re-
marquons ensuite que si une amnistie
mesquine et incomplète, qui n'est accor-
dée qu'à demi avec les plus grandes pré-
cautions, est de nature à mettre l'état
en péril , comme ils le disent , le dan-
ger ne devioit pas être moindre avec
une amnistie complète et sans restric-
tion. Ajoutons enfin que, si de la part des
ministres du i5 avril, c'est une chose si
dangereuse et si funeste que d'avoir fait
ouvrir les prisons à i3o condamnés poli-
tiques , on ne voit pas trop pourquoi les
journaux qui leur en font un crime , font
une vertu aux ministres du 6 septembre
de lei avoir devancés sur ee point , en ac<
cordant 7a faveurs do même genre.
Jusqu'à présent, le temps ne paroU
guère disposé à sourire auc procbatues
fêtes du mariage de Fontainebleau. Noa's
touchons au mois de juin, et c'est à prine
si les Hlas promettent leurs première^
fleurs pour celte occasion. De tons ettéi
on désespère de voir arriver cle qum mû-
rir les fruits de la terre. On s'alarme; les
idées sont tristes; la nature est à demî-
morte ; et telle est l'Inquiétude des esprits
qu'on Va fouiller jusque dans les Tieille»
centuries de Noslradamus pour y chei^
cher de nouveaux sujets de terreur»
Nous ne savons ce qu'on en pensera en
France ; mais de tels signes n'eussent
point paru bons aux anciens Romsôns
pour des fêtes de mariages princiers ; et
en général, l'année où nous sommes ne
leur eût fourni que de sinistres augures.
Du reste, dans notre propre paya, de nos
jours et avec toute la force de ce qu'on
appelle notre raison publique^ quand on
songe que nous n'avons que ta protection
de Luther pour écarter ces mauvais pré-
sages, il y a certainement de quoi donner
à réfléchir. Ce n'est pas ainsi que les bé-
nédictions du ciel s'imploroienl et s'ache^
toient à d'autres époques ; et si la prière
publique des peuples n'étoit pas toujours
digne d'adoucir les temps de colère , a«
moins n'encourolent*ils pas le reproche de
les braver par leur orgueil et leur impiété.
PARIS, 22 MAI.
M. Félix Real, député, est nommé
conseiller d'état en remplacement de
M. de Salvandy, et M. Quenault, chef de
division des affaires criminelles au minis-
tère de la justice, conseiller d'état en
service ordinaire à la place de M. Maca-
rel. Sont aussi nommés conseillera d'état
en service extraordinaire MM. Vatont c^
de Saint'Marc-Girardin.
— Sont nommés maîtres des requêtes
en service ordinaire, M. Azevedo, direc-
( 363. )
tenr de U poKcegénértle, el 11. Uely'
d'OifseL
. — Bl. EmeskxDescloieaax. substitut du
pr(»cnreur du roi, remplace M. Quenanll
à la diviiîoii des affaires criminelles au
ministère de la justice.
-— If. Lepoilevin, pair de France et
président de chambre à la cour royale de
Paxîs, pi nommé grand officier de la Lé-
gion^THonneur.
— M* Renooard, secrétaire-général au
mioisière de la justice et des cultes et
membre de la chambre des députés, est
nommé conseiller à la cour de cassation,
ei^ remplacement de M. Jourde , dé-
cédé.
— M. Parant, avocat-général à la eour
de cassation et dé|)uté, est nommé sous-
searéiaire cfélat au ministère de la justice
et des cultes.
— Sont nommés, président de cham-
bre à la cour royale de Paris, M. Simon-
^)ean; conseiller à ladite cour M. Deqne-
VBuWlIen; juge au tribunal de première
instance de la Seine, M. Salmon ; pro-
curenr du roi à Versailles à la place de
M. Salmon, M» de Molenes ; procureur
da roi k Anzerre, en remplacement de
U. de Molenes» M. Dionis do Séjour;
procnreurduroiàChaleaudan, M.Branlt;
procureur du roi ï Troyes, M. Mongie;
conseiller à la cour royale de Mmes,
M. Bron de Villeret; président à Avignon,
il. Mounier des Taillades, avocat; pré-
sident ) Digue, M. Lalande.
— M. Talandier, conseiller à la cour
royale de Limoges, est nommé président
de chambre à ladite cour, et remplacé en
qualité de conseiller par M. Barny, avo-
jE»t à Limoges.
— M. Lacave Laplagne a été réélu dé-
{Nité au coll^de Mirande.
— Le 6* collée électoral deMaine-et-
lAlrc est convoqué pour le 13 juin
à Dooé , à Teffet d'élire un député . en
remplacement de M. Félix Bodin , dé-
cédé.
— iM. de Beauprcatiz, sous-préfet de
Dax, passe à la sous-préfecture de Berge-
rac, en remplacement de M. Marre, qui,,
dit-on, seroit appelé à Dax.
— M. de Rémusat est nommé rappor-
teur de la commission pour le chemin de
fer de Paris à la frontière belge.
— M. de Latour-Maabourg, ambas-
sadeur français à Madrid, est arrivé à
Paris.
— M. de Fagel, ambassadeur de Hol-
lande, est de retour à Paris.
— Le général Gourgaud est parti sa^
medi pour aller au-devant de la princeaie
Hélène.
— Le ministre de Mecklembonrg k
Paris n'assistera pas, dit-on, aux céré-^
monies du mariage. Il paroit qu'il a reçn
l'ordre de retourner sur-le-champ h
Schwerin.
^— On annonce que seise couples pari-*
siens seront do tés à l'occasion du mariage
du duc d'Orléans.
— Le conseil municipal de Paris a
voté à l'occasion du mariage 38,ooo fr.
qui seront donnés aux bureaux de cha-
rité ; 12,000 qui serviront il vêtir les enfan»
des salles d'asiles , s 0,000 fr. pour en^
couragemens aux écoles primaires, et
60,000 fr. à répartir entre les associa-
tions donvriers formées dans une vuQ
d'assistance mutuelle.
— Le conseil municipal de Paris ar
donné un avis contraire à la prolongation
du chemin de fer de Saint-Germain en-
tre la rue Saint-Nicolas et la rue Menve-
des-Mathurins. La commission d'enquête
a voit précédemment approuvé ce plan à
l'unanimité.
— La coumiission créée par l'ordon-
nance du ai mai i836, pour la liquida-
tion des créances françaises fondées sur
l'art. 3 de la convention conclue le 4
juillet i83i entre la France el les Etats-*
Unis, a terminé ses travaux.
— Le conseil d'état, à l'occasion de lii
réclamation du vicomte Portalis, vient de
rendre la décision suitante :
« Considérant que la loi ne met à la
charge de l'état que les dettes de l'ancienne
Ibte civile ; '
(364)
• Que la disposition faite par le roi
Charles X, an proGtdn réclamant, d*une
somme de 100,000 fr. est un acte de pnre
munificence qui ne sanroit constituer
nnc délie ;
»La requête du vicomte Portalis est
rejeléc. »
— * M. Tabbô Ghossoltc, curé do Saînt-
Mandé, fut volé dans son presbytère le 30
septembre dernier. On lui prit 190 fr.
dans son bureau. Les soupçons se portè-
rent sur un nommé Lavaut, son ancien
domestique, sorti de chez lui huit jours
auparavanL Quelques indices sembloient
^ forlitier ces soupçons. La vaut a été tra-
duit aux assises de la Seine, le so mai ; il
m nié le vol. M. le curé« assigné comme
témoin, dépose avec une grande modéra-
tion, et donne de bons irenseignemens
sur lesantécédensde Lavaul. «Je le croyois
tellement bonnéle, dit-il, que lorsque
tout Saint-Mandé Faccusoit, je ne vou-
k>is pas croire qu'il fût coupable, et ce
n'est que trois jours après que je consen-
tis à signer le procès- verbal.* Le substitut
a soutenu l'accusation. Néanmoins La-
vant a été acquitté. M. l'abbé Chossolt<$
t'est approché de lui, et lui a adressé quel-
ques paroles en lui serrant la main; lac-
cnsé ému a versé des larmes.
— Le sieur Ilusson , arrélé après avoir
profité de l'amnistie, vient d'être remis en
liberté, à la suite d'un court interroga-
toire. Les propos qu'on lui iroputoit se
sont trouvés faux.
— Le nombre des amnistiés politiques
2i qui l'on a permis de séjourner à Paris
jusqu'à nouvel ordre dépasse 5o.
— L'usage des gants vient d'être pres-
crit dans tous les corps de troupes à pied,
pendant toute l'année, excepté pendant
les exercices et les manœuvres, h moins
d'une autorisation spéciale des chefs.
— 11 paroit que le maréchal Glausel,
dont on a annoncé la maladie, se porte
beaucoup mieux.
— Le vicomte de Conrtivron, chef de
bataillon, vient d'être nommé officier de
la Légion- d'Honneur.
' — M. le lieutenant-général comte Da-
rosnel, aidede-camp de Louis-Philippe;
va, dit on, être nommé pair de France.*
M. Dnrosnel est le seul pair des Cent-
Jours qui n'ait pas été renommé.
— T^ colonel Gandin vient de mourir
subitement II Paris.
— Le scean de la justice de paix da
troisième arrondissement a été Tofé, le
17 mai, an secrétariat; c'étoit celui qui
éloil empreint sur les expéditions.
— Le a5 mai, l'Académie française
tiendra une séance publique ponr la ré-
ception de M. Mignet.
— ^Un jonrnal dit que M. Gaixot a dé-
claré au sein de la réunion Hartmann ,
qu'il falloil soutenir et contenir le mi-
nistère.
— On croit que les séances dé la
chambre des députés seront suspendues
plusienrs jours pendant les cérémonies
du mariage à Fontainebleau.
— Un journal assuie qu'il est encore
question de M. Salvandy pour remplacer
M. Félix Bodin an collège électoral de
Doué.
— Pendant Tannée. 1 836, le tribunal
correctionnel a eu à s'occuper de g 14 af-
faires pour coups et blessures volontaires ;
i,ao5 personnes ont été mises en préven-
tion , dont 1 ,007 hommes et 176 femmes.
Parmi les hommes, 85 1 étoîent âgés de
21 ans et plus* 76 de 16 à 31 ans; 5 de
moins de 16 ans; 96 n'ont pas com-
paru.
Parmi les femmes, 169 étoient âgées
de a 1 ans et au-dessus ; 13 de 1 6 à s i ans ;
une seule de moins de 16 ans; i4 n'ont
pas comparu.
— On construit sur le boulevard Bonne-
Nouvelle, un bazar destiné h recevoir tons
les genres d'industrie.
— Les ouvriers sont occupés 2i revêtir
en stuc le péristyle qui forme galerie au-
tour de la grande salle de la Bourse.
— Mardi , à la chute du jour, un în-
diridu que Ton présume atteint d'aliéna-
tion mentale, ctoit h boire dans un caba-
ret près de l'dôtel- de Ville, lorsque.
voyant une Yoitare chargée de moeUons ,
il conrnl se jeter sous la roae. Il est mort
nT-le-champ.
— Du i" mai au la inclus, vingt-cinq
faillites ont été enregistrées au tribunal
de commerce de la Seine.
— Une enquête est ouverte h la pré-
fecture de la Seine sur un projet de ca-
nal à ouvrir entre Pontoise el Saint -De-
nis, el passant dans le département de la
Seine sur les territoires des communes de
âaiat-Denis et Ëpinay.
NOUVELLES DES PROVINCES.
La cbambre de conimerce d'Amiens
a demandé au gouvernement que le che-
min de fer qui va à la frontière de Bel-
gique en passant par cette ville , ait un
embranchement sur Boulogne pour com-
muniquer plus facilement avec l'Ângle-
terre.
— ; Le conseil municipal et la chambré
du commerce du Havre sollicitent aussi la
prolongation du chemin de fer de Paris à
Rouen jusqu'au Havre.
.« — M. Dçbry, sous -préfet de Péronne
depais la révolution de juillet, et Gis du
convcntioanel de ce nom , vient de
mouriiu
• — Le conseil municipal de Gisors vient
d'être dissous. La dissolution du conseil
municipal d'Ëvreux avoit élé annoncée à
tort, par un journal de Rouen.
- •— Un individu âgé de 17 ans , nommé
Muzart , vient de comparoître devant la
cour d'assises de Reims , comme accusé
de3i faux, de a4 escroqueries, de a ten-
tatives du même délit et d'un vol. Il a élé
condamné, le 17 mai, à 5 années d'empri-
sonncmenL
( 365 )
que le ministère public demandant un
verdict do culpabilité , ait mis en avant ,
pourroblonir, la clémence de Ïjouis-Phi-
ïippe , comme si le jury étoit tenu de se
transformer en une machine à condamna-
a*
lion , à seule un de fournir des alimens à
la clémence.
— Les frères Allard, accusés de crimes
commis pendant les troubles de la Ven-
dée , ont été acquittés le 16 par la cour
d'assises de Blois.
— Mademoiselle de Rivière , sœur de
feu M. le duc de Rivière, est morle ces
jours-ci. à sa terre de Pandy (Indre.)
— Nous avons parlé cet hiver de l'as-
sassinat de M. le curé de Gulèlre, canton
d'Amay, diocèse de Dijon. La nuit du 8
au 9 février, un individu s'introduisit au
presbytère, porta des coups à M. Daunas,
curé, âgé de 6i ans, et alors endormi , et
le laissa pour morl. De là il se rendit dans
lachambredeladomeslique,GlaudineGal-
land, qu'il mallraita encore plus. Tout le
village accusa le nommé Billard, qui avoit
une forl mauvaise réputation. H a paru
aux assises de la Côte-d'Or le 17 mai* Le
curé et la domestique, échappés à la
mort, mais encore couverts de blessures,
ont comparu à l'audiencet'La fille surtoirt
est encore dans un état déplorable. Elle
raconte toutes les circonstances de l'as-
sassinat, et déclare à plusieurs reprises
qu'elle a parfaitement reconnu Jean Bil-
lard. M. le curé ne se rappelle rien ; sqp-
pris dans son sommeil, il croit avoir perdu
aussitôt connoissance , et n'a reconnu per-
sonne. Les jurés ont déclaré Billard cou-
pable, mais avec des circonstances atté-
nuantes. Il a élé condamné aux travaux
forcés à perpétuité. En sortant, il a dit
aux témoins: Si j'en reviens jamais , gare
â vous !
— L'équipage du brick suédois For-
batning, de Stockholm, présentement an
— I^s cinq contumaces de l'écha^ifTou-
rée de Strasbourg, qui s*éloient constitués | port de Paimbœnf , a élc empoisonné avec
prisonniers, ont été acquittés le 19 mai;
cela ne doit pas étonner , car cet acquit-
tement est la conséquence du premier ju-
de l'arsenic , qui , dit-on , a été jeté dans
la souf)e de l'équipage. On a arrêté un
Suédois prévenu de ce crime.
gement qui, lui, a bien pu surprendre. Mais _ La Gaiette du Lïmoa»in a été obligée
ce qui est difllcile k comprendre , c'est de suspendre pour quelques jours sa po-
blicalion , par suite des exigences et des
tracasseries de l'administration relative-
ment à son cautionnement.
— L*aiTaire de la Gateitê du Lîmousinei
de M. Chareyron a été jugée le 17. Le ga-
rant a été mis hors de cause, et M. Lau-
rent, rédacteur de la Gazette, déclaré cou-
pable de diffamation , a été condamné à
quatre mois de prison , 2.000 fr. cfa-
mende, et 4.000 fr. de dommages-intérêts
envers M. le député.
— On écrit d'fssengeaux (Haute-Loire)
que les marchés sont encombrés de bes-
tiaux , que la disette des fourrages oblige
les cultivateurs à vendre.
— Un incendie a éclaté le 13 au Mas-
de-Fosse (Hérault). Le curé de b paroisse.
M. Morlan. qui s'est trouvé constamment
au milieu de cenx qui chercboietit h se
rendre maîtres des flammes . n'a pas peu
contribué par son exemple h diminuer
les ravages de Tincendie.
— Les prisonniers bédouins sont par-
tis de Marseille pour Toulon, où ils se-
ront embarqués pour rAfri({ue.
( 366 ) '
pelone . où se trouve Irribaren avec
mille hommcfi, ayant encote sons
ordres dix mille hommes à Paente-I
Reyna , à quelques lienes aa-dessons
charry.
« On demande, continue leJoturmUài
Débats , si l'infant (jon Sébastien va mar-
cher sur Madrid. Nous ne le pensons pu.
Ses instructions etson but doivent être de
régulariser l'insu Erection dans le bas Ara-
gon ,dV organiser une armée, de rallicri an
plan commun , à une autorité sapérieoiç,
par l'ascendant de sa dignité dTlnfant,
les chefs de bande qui opèrent de ce côté.
Depuis long-temps la contrée est one se-
llas
\ti
conde Navarre ; tous les paysans sont car- f
listes et tirent des coups de fusils snx <
troupes constitutionnelles , quand elles
veulent pénétrer dans leurs montagnes.
Cette contrée, asile des bandea éô Ca-
brera , de Forcadcll , d'Esperanaa et d'au-
tres chefs, est fort étendue; elle com-
prend tout le pays montagneux quLrègne
le long des frontières de TAragon, de 1^
Vieille-Caslîlle, de la Manche, de h Cata-
logne et du royaume de Va/ence; cWe ap-
partient à ces diverses provinces, mais
elle constitue un territoire homo^ncp^r
sa configuration générale , par son isole-
ment de tontes les grandes coinmunica-
tions et par le caractère de ses habitans.
C'est là, sans doute, que va se porter T.n-
fant don Sébastien. »
— Bien que le Moniteur dise que la
EXTÉRIEUR.
NOIIVEI.LB8 D'ESPAGNE.
On lit dans le Moniteur :
« Vingt bataillons et douze escadrons
carlistes ont passé l'Arga à Echarry le 16,
se dirigeant sur l'Aragon. L'expédition
•est en vue d'Irribaren , qui est parti de
Pnentc-la-Reyna avec douze bataillons et
six cents chevaux. Un engagement ne tranquillité se consolidoit , le la. àBar
|)eut manquer d'avoir lien. L'avant-garde j^^elonne. ilparoît, d'après les correspon-
carliste éloit le même jour, à midi, à I ^*"^«s particulières, que cette viJle est
Koain , à l'embranchement des routes de , *" montent de voir éclater de nouveaox cl
Tudela et de Sanguera. . , P'"^ S''^^^» désordres. L'insurrection xé.
I.e Journal des Débais sinqnièle de ce ' P"blicaine dcReus travaille la popubtion
mouvement , et tout en se persuadant que ! ^^^ "°« «^^'^^^^ ^^^^ inquiétante pont U
les carlistes, après avoir occupé deux an- i goavernemcnt révolutionnaire de M»^
liées le Guipuscoa et une grande partie ' "*
-do l'Alava et de la Biscaye, cherchent
maintenant un pays moins épuisé , il pèse
les bonnes et mauvaises chances de l'ex-
pédition. Ce qui l'étonné le plus, c'est le
passage de TArga à Echarry, ^illagp qui
n'est qn'à trois jours de marche de Pam<-
-~ A mesure que le général Parreno,
qui commande à Barcelonne, fait afficher
des proclamations, elles sont couvertei
de placards incendiaires.
— Il paroi t qne l'insurrection de Rcos
a déj*"! une armée de 3,ooo hommes.
(367
^ - — Frappé de déchéance et mis hors U
||pî par rinsurrectioii républicaine de la
Ifeatalogne, le gouvernement révolution-
toaiire de Madrid est encore travaillé par
Âes membres des cortès. M. Mendîxabal
et les autres ministres sont sans cesse har-
celés, et ne peuvent dire un mot à la
l.ribnne sans élre contredits.
— A la séance du i5, M. Carrasco a
amande à M. Mcndizabal pourquoi il
ii'avoit pas payé les intérêts de la dette le
1*'*' mtî, s'il pensoit être en mesure de
perer le i"* juin. Le ministre sans argent
« «lit qu'il ne pourroit répondre à ces
questions sans compromettre l'intérêt du
pays.
Le gouvernement Sarde vient d'au-
toriser la construction d'un pont suspendu
en fil de fer sur le torrent desUsses. route
royaW d'iVnnecy à Genl*vc. Ce pont, au-
cfoel les rochers escarpés qui s'élèvent des
deux côtés dn torrent serviront d'appui ,
sera d'eue seule travée de 170 mètres
d'onverlare.
— La fitte de sir Walter Scott, ma-
dame Lockart, est morte, le 16, à Lon-
dres.
— AL f..eader qui à voit donné sa dé-
mission pour devenir à Westminster le
concurrent de sir Francis Burdett, se
trouve aujourdliui sans siège au parle-
ment. Le bourg de Bridgewater qui l'a-
voit nommé, vient d'élire un député tory.
GHAIIBRE DES PAiRS.
(Présidence de M. Pasquier.)
Séance du 20 maL
M. le comte de Tascher observe que
M. le préfet de la Seine a av^incé un fait
inexact lors de la discussion du projet de
lot relatif au terrain de l'ancien Archevê-
ché, et afOrme que M. l'Archevêque n'a
point recules plans d'un nouveau palais,
que M. de Bambuteau a prétendu lui
avoir été soumis depuis plusieurs mois par
l'administration. On a seulement en-
voyé à M. l'Archevêque le plan d'une
nouvelle sacristie.
li. LE. PKÉsiuKNT. Mcntiou scra faite
au procès-verbal de cette observation.
)
J^ diambre adopte sans discussion
quatre projets de loi tendant à autoriser
un département cl les villes de Lyon, de
Mâcon et do Valencienues à contracter
des emprunts. La chambre s'occupe en-
suite du projet de loi relatif à la garde
nationale de Paris et de la banlieue.
Séance du a2 mai.
L'ordre du jour est la suite de la dis-
cussion du projet de loi sur la garde na-
tionale. La commission maintient les ar-
ticles 1 et a qui lui ont été renvoyés pen-
dant laséanc8 de samedi, et rejette les di-
vers amendemens proposés.
M. d'Argout développe un amende-
ment qui impose l'obligation du service
de la garde nationale à toutFrançais qui
ci, nonobstant leur inscription sur les
registres matricules dan autre dépar-
tement.
M. Dode de la Brunerie, membre de
la commission, veut qu'on laisse au con-
seil de recensement Tappréclation de la
résidence qui doit décider Tobligation du
service,
M. Dubouchage trouve l'ancienne lé-
gislation préférable à la loi en discussion;
il appuiera cependant la proposition de
iM. d Argon t.
M. DE MONTALiVET. Si la loi de l85l
avoil paru suffisante , on n'auroit pas de-
mandé son changement.
Le ministre se range du côté de la com-
mission.
L'amendement de M. d'Argout est
néanmoins adopté à une grande majo-
rité. La discussion continue sur les autres
articles.
^^j-SS^f^
ClIAIlIBnË DES DÉPUTÉS.
Séance du ao mac.
&L Jacquerninot, l'un des vice-prési-
dens • ouvre la séance à une heure.
M. Teyssère obtient un congé, l/ordre
du jour indique un rapport de la com-
mission des pétitions.
Al, LiAOïÈBES, premier rapporteur
entendu. LadamePonlretde Mauchamps.
directrice gérante de la Gazette des Fent-
mes, à Paris (curiosité), demande la sup-
pression de l'art. 3i3 du code ciTii,qui
C 366 )
|)Orle 1 Le mari doit proleclio» d *a ftmnu,
ia femme obiiitatice à loH mari. (£cl*b de
rire prolongés. Tons les regarcU se toor-
nent en ce moment vers la pêlilionaaire
placée d*as la Iribnne des dames, au fond
de la salle et en face de la tribone des
orateurs. )
La dame Poulret de Mauchamps, dit
le rapporletir, indignée de la supériorité
■tlribuéc par le code k l'homnie sur la
femme, vient contester cette supfriorilâ.
Sa pétition n'est pas le tesaltat cTune
(cuvre (Tirréflexion, c'est le développe-
ment d'un syst&me froidement et habile-
ment conça. Queceliedame exprime son
opinion personnelle ou qn'dle soit l'or-
gire «voué d'nne secte nonvelle, il est
certain qiie, depuis la révolnt ion de juillet,
ctsnrloDt depuis les prédications du sainl-
simonisme. on a \a surgir certaines pré-
tentions d'égalité (pour ne rien dire de
plus) dans une partie notable de la so-
ciété, qui s'était contentée jusqu'alon
d'une domination plus douce et moins
contestée. Ls femme libre veut décidé-
ment f«ire invasion dans le domaine des
idées sérieuses et de la politique.
M. le rapporteur ajoute que la pétition-
naire a joint b son espèce de fdCtum plu-
ueurs numéros du Journal det Femmci ,
'où les idées dévelopjiées dans la pétition
H reproduisent soos tontes les formes,
en prose, en verï, en contes, en chan-
ApTËs s'être [tong-temps dlTCrlie aux
dépens de la dame Poutret, que rien ne
semble déconcerter, la ckambre ne jugeant
pas à propos de l'admettre, comme elle le
demande, au nombre des ilépulés, ni au
bancdcsjiiges, ni dans les camps, pafse
à l'ordre du jour.
M. de Montépin, autre rapporteur, dit
que le sieur Qucdeville voadroit que la loi
qui supprime lesjeui ne fût pas exécutée,
qu'on établit au contraire cinq nouvelles
maisons, et qu'on fit U:>e loi contre les
marchés k terme de la bourse. Après une
longue discussion, la cfaambre passe ï
fordre du jour.
M. Martin (du Nord) présente deux
projets, l'un ouvrant un crédit de
^o.ooo fr. |iour trijvaux à faire au port
de Kécamji . et l'autre un crédit de
470, oon fr. pour les eaux de Néris et de
l'Iombières.
IS. Dagucncl, dernier rapporteur, ea.>
tretient la chambre des nombreuses pé-
titiuns des armuriers de Paris, Saint-
Etienne , etc. coRtrc l'ordonnance qui
range les pistolets de poche au nombre
des armes prohibées. I^ chambre passe k
l'ordre du jour sur la partie de ces péti-
tions qui attaque la constitutionn alité de
l'ordonnance, et renvoie aux minislresda '
commerce cl des finiinces ce qui a rap-
port à une indemnité.
La chambre adopte le projet de loi sur
le systtoe métrique des poids et w
Elle adopte également et sans dj»
le projet relatif ans concessioiwdescbnteft
Séance du aa ntaL
L'ordre du jour est la discnssion sur les
sucres. M. de Lespaul accorde qn'il faut
réduire l'impAl sur les denrées coloniales,
mais il ne veut pas que la réduction mit
telle que le sucre indigène ne puisse son-
lenîr la concurrence. M. Comte vote ponf
le projet. M. Ulin de Bourdon rappelle le
projet présenté par M, d'Argont, et qui
éloit empreint des caraclties de liscalîU
les plus nexatoires. Examinant la nouvelle
loi, il rlit i|ue la réduction du sucre
des colonies aura pour résultat l'anéan-
tissement du sucre îndigèoe, bien moins
sacriGé i l'intérêt colonial qu'ï des inté-
rêts étrangers. On entend encore quel-
ques orateurs pour et contre Ii loi, et
la discussion est renvoyée ï demain.
^ Citant, ai)run D Clrre.
BaUKSG BE PARIS DV SS MAI,
ClNOli. 0/0.j.du22ma™. lOSfr. 2&e.
QUATIIE p. 0/1), j, (le mars. 09 fr. 00 c.
ThOlS j]. 0/0, j. du déc. 70 fr, ÎO c.
Qiiiilrï 1/2 |i. 0/0,j. de mars. 000 fr. 00 c.
Ai:l. de la B;mt|iie. UHi fr OU c.
Bons au Trésor. 3 0/0.
Renie dt ta Ville de Parii. 000 fr. OOc.
Oblig. de la Vdle de Paris. I IS.S fr. 00 e.
(jiialie eiiBjiii. llROfr.OOc.
Caiwe h jpothêcuire. SIO fr. 00 c.
Renie de H™]]1™. iJ9 fr. flOi.
Empriiiil romain. 101 fr. 0/0
Emprunt Belge. 101 fr. I/Î
EinpiunI d'Huili. ÏHO fr. 0/0
nente d'Esiugiie h p. 0/0. 16 fr. OfO
t.* AMI DE LA RELIGION
ptrptl les Mardi . Jeudi
éC Samedi.
N* 2845.
On penL'jbonner des j^^, ^5 MAI 1 »»7.
A** et 1 5 de chaque mois.
iPRlX DEL'ABO>^'KNKNT
' I an 36
6 mois .... <i 1 9
5 mois 10
1 mois 5 5o
SUR
TROIS HISTOIRES DE .L'ÉGLISE.
Cesl lin fait assez remarquable de
moue époque, qu'il paroisse presque
ûiBltanéinent trois histoii«s de l'£-
glise , chacune avec des continua-
tions difierentes. La première en
date , et la seule qui soit terminée,
ou du inoins que nous ayons en
antier, est celle de Bérault-Bercastel ,
âTCc une continuation jusqu'au pon-
tificat actuel » par M. Henrion. Nous
avons parlé successivement des vo-
lumes de cet ouvrage , entre autres
N" i436, 2545 et 2682. Nous avons
du nous arrêter moins sur ce qui
n'étoit guère qu'une réimpression ;
mais les deux derniers volumes sur-
tout ne sootplusde Bérault-Bercas-
' tel 9 et deioailderoient de nous oc-
cuper Jong-teinps. Nous devons du
I moins doiuier une idée des objets
qu'ils embrassent.
Le tome xi va de l'an 1765 à 1793.
II est partagé en six livres. On y voit
l'état des diCTérentes missions dans
Cet intervalle , la suite de la conspi-
K^tion philosophique, l'acharnement
de quelques cours contre les Jésui-
tes* etle bref arraclié à Clément XIV.
ti'auteur s'est fort étendu sur l'affaire
des Jésuites et sur les procédés ri-
Qmreux dont ou usa à leur éf^ard
^tlQS différens états. L'histoire du
Ktificat de Pie YI , les troubles de
leinagne , les innovations de Jo-
|epb II et de Léopold, les prétentions
ie la cour de Naplës , sont racon-
tés avec détails. L'auteur s'arrête
Hirtout sur le tableau de la vévolu-
7 orne XCIÏf. L'Ami de la Religion,
tion française et de ses terribles ef-
fets. Il suit l'histoire du schisme
constitutionnel et de tous les coups
portés à la religion. Le volume s'ar-
rête à la mort de Louis XYI.
Le douzième et dernier tome a vu
le jour il y a peu de mois. Il com-
prend les événemens de l'histoire ec-
clésiastique depuis la mort de
Louis XYI, en 1793, jusqu'en 1815*
Cet espace de temps est partagé en
trois livres, 98, 99 et 100. L'auteui*
y passe eu revue une foule de faits ;
il retrace rapidement le règne de la
terreur » la persécution contre la re-
ligion et le clergé ^ les folies du culte
dit de la raison , les manœuvres d'un
parti schismatique; il montre le Saint-
Siège mêflie attaqué, le pape prison-
nier, les cardinaux et prélats disper-
sés, etc. Bonaparte vient rendre un
instant le calme à la religion , il con-
clut le concordat en 1801 ; mais lui-
même^ égaré par l'orgueil et l'ambi-
tion, suscite à l'Eglise des tribula-
tions nouvelles. Rome éprouve une
seconde persécution , son pontife
est enlevé et traîné encore en France,
le sacré collège est de nouveau dis-
persé , un concile convoqué dans des
vues hostiles est dissous i)ar la colère,
des diocèses sont livrés à l'arbitraire
et à la violence. Cet étal de choses
dure quatre ou cinq ans , et ne unit
que par la chute de celui qui vou-
loit mener l'Eglise et l'Europe avec
une verge de for.
Tel est le tableau que déroule
M. Henrion. Il y joint les faits que
lui fournissent les églises étrangè-
res. Il a profité des ouvrages piH
bliés récemment sur. les deraiera évé-
( .370 )
>iciucus > ' <îcs Mémoires de M. le car-
dinal Pacça , dé V Histoire de M, Ai^
tatid , etc. Il cite pailout ses'autori-
tés avec une grande exactitude. De-
puis 1 81 5 jusqu'en 1 831 , il s'est borné
à une chronologie des faits de l'iiis-
loire ecclésiastique. Il aura craint
peut-être de rencontrer là trop de
noms qui occupent encore la scène,
et s'arrête à l'élection du pape ré-
gnant.
■ Nous devons faire mention encore
d'un discours sur le but et les ré.sid-
tats de la philosophie du dernier siè-»
de. l/auteur apprécie fort bien Tîn-
tolérance et la mauvaise foi de ces
hommes qui étaloient de si belles
mlaximessur la liberté et la tolérance.
* Une table générale terminé l'ou-
vrage, où M. Henrion a montré con-
stamment les principes et les senti-
fnens d'un chtétien dévoué à la reli-
gion et à l'Eglise.
■ î^ deuxième histoire de l'Eglise
dont nous ayons à parler est encore
fine réimpression et une suite de Bé-
iMuU-Bercàstel. La réimpression fut
faite à Besançon , en 1829 et 1830 ,
chez les frères Gauthier. M. l'abbé
Pélier de la Croix présida h cette édi-
tion , à laquelle il fit quelques chan-
gemens , et njouta quelques notes ,
le tout pour purger l'ouvrage de
Bérault-Bercastel du mauvais levain
du gallicanisme. L*intention pouvoit
être bonne , mais Texécution n'en
fut pas toujours heureuse. Nous
avons parlé plusieiu's fois de cette
édition dans notre Journal; à cha-
que fois il nous est venu une récla-
mation de M. Pélier,que nous avons
insérée, mais qui n'a point fait chan-
ger notre opinion sur son travail.
C'étoit 3!L-v,Klier qui devoit être
chai'g<^!p^4tft'6ni^u^ de Bérault-
B2j£t^Jh; depuis'^tte tâche a été
Tr fy' -P»
confiée à M. l'abbé de Robiarno , tt^
clésiastique Belge, d'une famille dis^
tinguée du pays.
Nous avons reçu deux volumes de
cette continuation. Ils commencent
à la mort dp Clément XI , en 1721 ,
et vont jusqu'à la fin du siècle. Nous
ne savons s'il n'auroit pas été à pro-
pos de remonter plus haut que' 1721 ,
car il est reconnu que -les dernier»
volumes de Bérault-Bercaslei sont
rédigés avec beaucoup de n^Kgence,
et que l'auteur a omis beaucoup de
faits importans de la fin du xvu? siè-^
de et du comUiencémeKit du xvm^;
mais M.' l'abbé de Robiano- n'ayant
entrepris son travail qttélorsque Bé^^
rault-Bèrcastel étoit ttnit -impi4inë-y
n'a pu réformer ce qut étoit publié.-
Son premier volume, partagé en dix
livres, va jusqu'en 1779. L'atiteuvpat
mît avoir beaucoup puisé aussi dans
les Mém(>ires pour servir à thistoire eô^
clésiastique pendant h xviii* siècle,
quoiqu'il les cite moins souvent que
M. Henrion, mais il donne beauceup
plus de place aux détail» sur les mis-
sions d'Asie et sur led persécution*
qu'elles ont éprouvées. Ces faits ap-
partiennent sans doute spécialement
à une histoire de l'Eglise. L'auteur
ajoute des noticeis sur les saints cano*
nisés dans ce siècle. Il ne manque
guère l'occasion de s'élever conti^ le
gallicanisme, et même on trouve à la
page 322 une note assez sévère sur les
Jésuites français. L'auteur parle d'ail»
lei'rs avec estime de cet ordre célè-
bre, et signale leur chute comme
l'ouvrago de l'esprit de parti et de la
haine.
A la suite de l'histoire, l'éditeur a
placé à la fin du premier volume nn
tableau curieux desclablissemensdes
Jésuites par toute la terre, vens 1760.
Il y avoit alors dans la société cinq
(371 )
uMstances comprenant 30 provinces,
14 maisons^ professes, 669 collèges, 61
loviciats, 176 séminaires, 335 rési-
lences, 223 missions, tt 22,787 Jé-
*iiles dont 11,010 prêtres ; les autres
îtoient scholastiques ou coadjuteurs
t^nporels. Les pièces justificatives se
composent de la déclaration de Tar-
chevêque de Mali nés sur les profes-
8€uni de Louvain en 1789, quoique
^(te déclaration appartienne au vo-
lume suivant, et d'un Mémoire de
l[abbé Proyart sur la F'ie du Dau-
Le deuxième volume de M. Tabbé
d^ Bx>bianQ commence à l'histoire
des illaminés de Bavière, et va jus-
qu'en 1800. Pour tout ce qui regarde
les illuminés de Bavière , rauteur
suit l'abbé Barruel, qui a raconté fort
lougueiçeçt, toute cette affaire.
Conime Tabbé Barrucl a écrit, à ce
)u'il parpit,' d'après des pièces au-
lieatiques, qn peut &\i\ rapporter à
ui pour celtQ .partie des Mémoires
iu Jacobinisme/ n\^\s pour ce qu' il dit
les illumiqésde France et des francs-
naçQOfi,. nous avouons qu'il ne nous
»enible pais mériter la même cofn-
lance. L'aU)é ^Barruel, que nous
ivons beaucoup connu , étoit un ex-
:;ell«nt homme, mais un peu enclin
I preodre pour des réalités leis cou-
Ijeciures deson imagination ardente ;
les Mémoires sur le jacobinisme en of-
(reAt la preuve lui bicu des endroits.
• M. l'abbé de Robiaiio raconte les
iMstes innovations de Joseph II en
Alemagne, et de Léopold en Tos-
taie. Il suit la i évolution française
Ains ses funestes développemeus.
L^auteur y a joint quelques détails
sur des doctrines et des faits dont les
Mémoires sur V histoire ecclésiastifjtfe
ait xvui* siècie n'avoient point parlé.
Éînsî il consacre quelques ligncs-aux
systèmes de Lava ter, de Gall, de Mes-
mer et de Gagliostro. Il fait l'histoire
des prodiges arrivés à Bome et à An-
cône vers 1796, et dont Marchetti a
publié la relation, et il donne le texte
des deux décrets du cardinal vicaire
de Rome sur ce sujet en 1797. Ces dé-
crets sont curieux, seulement il nous
semble qu'ils auroient été mieux pla-
cés en note.
L'auteur fait connoître quelques
institutions respectables commencées
en France à la^fm du dernier siècle.
Nous avions été étonnes du jugemeni;
fort sévère qu'il porte, page 256, sur
une de ces institutions ; nous n'avions
point reconnu là la mesure habi*
tuelle de M. l'abbé Robiano; mais,
nous venons d'apprendre que sur les
observations qui lui ont été faites, il.
a consenti Je bien bonne grâce à re-
trancher du sommaire, du texte et;
des notes tout ce qui concernoit cette
congrégation; que ces changemena
ont éié faits dans les planches cli-
chées, et que des cartons seront en-
voyés aux souscripteurs po¥r les pla*
cer dans leur volume. Ce procédé da
savant autenr fait honneur à sa
loyauté ; il étoit digne de lui de ren-
dre justice à des hommes estimables
et modestes,
Les pièces justificatives de ce vo«
luu)e se composent d'un précis sur le
système de Svvredçnborg, d'une très-*;
longue exposition du code des illu<»
minés de Bavière, du texte du cour
cordai de 1801, et des bulles et breb
y relatifs, de mémoires sur les affai-
res de Belgique en 1814 et en 1817
(le concordat et les mémoires ne se
rapportent pourtant qu'aux volumes
suivans), et d'un précis sur deux as-
sociations qui ont servi au rétablis-
sement des Jésuites. Ce précis est .tii:é
en entier de VAmi.d^ la Religion^
( 3;
toin« \ux ; réililenr a oublié d'en
piVîvenir.
Il doit çaroîtrc encore deux volu-
mes de la cotitiiiuation de M. Tabbé
de Robiano ; nous en rencfrons
compte dès qu'ils nous seront par-
venus. Nous saisirons mieux alors
Tensembledu travail.
La dernière histoire de l'Eglise est
celle qui fut annoncée l'année der-
nière sous le iiire d'Histoire du chris-
tianisme ; c'est la même que V Histoire
ecclésiastique de l'abbé Fleury. Nous
fîmes, Numéro 2669, quelques obser-
vations sur le prospectus, et nous in-
sérâmes ensuite une réponse de Té-
diteur. Il a paru cinq volumes de
cette histoire. Les quati'e premiers
ne sont que la réimpression du texte
de Fleury. Le tome iv va jusqu'à la
fm du xn« siècle. Le tome v que nous
n'avons point reçu, doit contenir la
i^uite du texte ancien de Fleui-y, qui
se prolonge jutsque dans le tome vi.
On aura en cinq volumes et demi ce
qui en faisoit vingt dans les anciennes
éditions. On sait que la nouvelle est
dans le format grand in-8* à deux co-
lonnes.
Le tome vi , qui a paru avant le
tome v, contient d'abord la suite des
anciennes éditions deFieury jusqu'au
concile de Constance , puis la partie
'retrouvée du travail de Fleury. Nous
avions eu quelques doutes sur cette
découverte, mais on a bien voulu
nous confier un cahier du manuscrit.
La copie n'est pas de la main de
Fleury , mais des personnes exercées
ont cru reconnoître son éa-iture A
différentes corrections. L'éditeur re-
raarque dans V ai'crtisscment du si-
xième volume que Daragon , profes-
seur de l'Université de Paris, posses-
seur des manuscrits de Fleury par la
moH de son neveu , M. de la Vigne
deiFréclieville , ayant publié eu 17W
le Droii publie de Fleury, annonça
dans sa préface qu'il possédoft en ma-
nuscrit le tome xxi âé VHisitm
Ecclésiastique , avec quelques autrei
ouvrages du célèbre historien. Ce
manuscrit se trouve aujourd'hui à
la Bibliotlièque du roi, à Paris.
La première moitié du tome vr est
encore remplie par le texte ancien-
nement connu de Fleury ; elle va
jusqu'en 1414, à l'ouverture du con-
cile de Constance. La partie retrouvée
du travail de Fleury forme les livres
101 , 102, 103et 104. Elle compiend
depuis la première session du concile
de Constance en 1414, jusqu'à la der-
nière session du concile deLatran en
1517. Elle embrasse par conséquent
tout un siècle. Cette partie renferme
les conciles de Constance, de Bâie, de
Ferrare et de Florence. Les pontifi-
cats les plus remarqQatJles dans cet
intervalle sont cent dé Mariju V,
d'Eivçène IV, de Pje H» Ae SVxldW ,
d'Alexandre YI , de Jutes II. 0|i y
parle très-succinctement de rassem-
blée de Boui-ges et de la pragmatique-
sanction. L'imion^véc les Grecs, la
prise deCbnstantinople par les Turcs,
les troubles de l'Allemagne, la décou-
verte de l'Amérique , l'affiiire de Sa-
vonarole , se rapportent à cette épo-
que. Nous devons dire que la simpli-
cité du style , le choix des îmts, la
manière de les présenter , la natore
des réflexions , leur sobriété , rajjiipel-
lent bien le genre de Fleury. On ne
peut douter que cette suite ne mu
de lui. Toutefois le célèbre bu*
torien est beaucoup plus court ÎO
que dans le reste de son histoii^ , ci
tandis que le xiv*» siècle, par exemple,
occupe dans cette édition 340 page^^
lexv« n'en pccupeque 140, et cepea*
dant il comprenott ' des érénemnS
rs.
l
le
( 373 )
fort itnpof laiM, et dont plusieurs eus- 1
•«eut iiiërité, ce semble, plus de dévc-
ioppeiiilens.
Noo^ arrivons à la conlinuatiou de
M. Tatbé Tidal et au discours qui
tiiî sert d'introduction. Mais ce dis-
cours fest de nature à nous arrêter
quelque temps , et'nous sommes oblt-
^éè de renvoyer à un autre article la
suite de notre compte-rendu.
NOtVKLLBS ECCLÉSIASTIQUES.
. PAAI8. — Quelques journaux ont
.annoncé dernièrement que le pré-
l4^i Charles Actou avoitpris posses-*
fllon. de 9a place d'auditeur de Rote.
C'est une erreur ; M. Actou , Irère
de celui qui est mort cet hiver à
.Paris, est auditeur-géuéral de la
chambre , place importante , qui
.a de grandes attributions^ et qui
meneau cafdinalat.M. Actou, qui est
d'origine anglaise, rempiaceroit dans
le sacré collège M. le cardinal Weld,
dont la mort a été une grande perte
pour les catholiques anglais. La for-
tune du prélat Acton est son moin-
dre mérite ; ses vertus, sa piété, son
aptitude aux affaires lui ont acquis
une considération que le temps ne
peut qu'accroître, et qui promet à
l'£glise ca^ifolique d'Angleterre un
puissajiu appui.
Un mandement de M. l'Arclievé-
que, en date du 22 mai ., ordonne des
prières pour la cessation du mauvais
temps: •
«L'inclémence de la saison qui menace
les récoltes , la prolongalion d'une tem-
pératare froide et hamide, non moins
'nuisible à là santé qné contraire-à la vé-
'l^lalion / fléanx véritables qai traînent
' après ^nx une longue suite de malbeors ,
réveillent la sollicitude des pasteurs et la
pfiélé des fidèles. Tous sentent le besoin
= d^implorer aa^ pied des saints autels la
ipiaéricorde de notre Père céleste, tou-
ipoES pr6t à répandre ses dons sur cevx
q»i rînvo4nent avec uns humble et fet-
venle confiance;- tous désirent qu'il soit
fait des prières , des si^pplicalions publi-
ques pour obtenir, un temps plus favo-
rable , pour demander au Seigneur cette
bénédiction par laquelle tout respire et
tout prospère , et sans laquelle tout hin-
gnit et tout meurt. L'Eglise, cette tendre
mère, attentive a«« vœox de ses enfamL,
accourt i leurs cris de détresse ; elle a
des suffrages solennels pour toutes leoss
nécessités; sa pénitence et ses larmes sont
toujours efficaces sur le cœur d<e ncti»
Oicu: c'est la chaste colonobe^ ditBos-
suet , qui jamais ne gémil en vain.
» Nous sommes donc persuadé qtui
vous vous empresserez de vous unir euK
prières que nons nous proposons de pres-
crire en faveur même de vos intérêts tem-
porels, qui nous seront toujours si cberf.
Toutefois, en vous invitant à demander
le pain de chaque jour, nous vous ex-
horterons, avec Jésus-Christ notre Sei-
gneur, k ue pas rechercher seulement Ja
noucrUure qui périt, mais encore, majts
surtout ralimont spirituel qui fait vivre
pour l'éternité : Operamini non cibum qui
périt, sed qui pennanut in vitam ccternam,
(Joaii. VI.) • ^
Pendant l'octave du saint -Sacre-
ment , du dimanche 28 mai au di-
manche 4 juin, on dira à toutes les
messes les oraisons ad posuUatidàtn
aerù sere/ùkàlem. Le soir, au salut,
on cliantera Domine, mm- sccundkrn ,
le psaume Deus misereaiur nostns et
l'oraison Dèiu qui cufpâ. Av«nt la bé-
nédiction, on chantera trois fois le
Carce-, et après la bénédiction, le
Par Jesu sacratissimum, Les mêmes
prières auront lieu dans les sémi-
naires et communautés; elles com-
menceront le jeudi 26 mai, et dure-
ront jusqu'iiu 4 juin.-
Le roi des Français a fait remettre
mardi dei-nier à M. le curé de Saint-
Germain-l'Auxerrois 3,000 fi-. pour
les pauvres de sa paroisse, la reine
(3:4)
Marie-Amélie âOO Tr., et
Adél^e également 500 fr.
On ne sait ù les rédacteuni du
Courritr Fançais Bout protestans ,
mais îlt favorisent constamment le
pro lesta mîune. Voici ce qu'ila écri-
vcient il y a quelques jouii au su-
jet du mariage qui se prépare :
• Ce n'est pas la première (ois qn'nne
piinceMe InihéTieane entre dans la fa-
milte cTOrlf ans. On sait que la princes»
Palatine, mtreila rigcnt, éioildc celte
communion, mai» il fui ordonné comme
îndlt|>ensibleprMiminiirep3TLouisXlV,
qoe d«ui Jésuites deioient se trouver \ la
frontière pour convertir au passage celle
am» héroïque ; ce qoi n'empteha pas la
princesse PalRlIne, comme elle le dit ellc-
mémc dans tes ménioiri-s, de eonlinuer i
YersaillM do s'édifier avec ses tivres de
pritrcs luthériens, ilenreusement qne le
rtgne des converiissears est passa, et qne
ridée de menées pareilles ne viendra an-
joardliui ii la peni6e de personne. >
Cette véininiscence historique des
rédacteurs du Courrier ne leur a pas
réussi; il y a bien des erreurs dans
ce peu de lignes. PElisabeih-Clii
lotte , diicbesse d Orléans éloit bi
e Palal
dounoit pas communément ce nom.
Me l'auroit-onpasconibodiieici avec
.sa tante, Anne de Gouzajjue de Clè-
Tes, femme d'Edouard, comte Pala-
tin du Hliin? C'est celle-ci qui porta
.constamment le doiji de princes.sc
FalAtine. lillc vivoit à l'époque
mariage de laducliesse, et ne mou-
rut qu'en 1684.
2" ËlisabetL-Ciiarlotic nVtott
luthérienne. Sou |;raud-père , Frédé-
ric V, avoit embrassé) le calvinisme,
et sa famille suivoitcettecoiu^iunioD.
3° L'bisioii-e des deux Jésuites qui
l'altenJoient A b frontière pour li
convenir au passage, est un conte ri
dicule ; l'abjuration eut iicu à. Met:
enU'c les mains de M. d'Aubussoit de
la FeuilUde , évêque de cette ville.
Louis XIV lui écrivitqne U jinnceM
vonloitse faire catholique, et le char-
gea de recevoir son abjuration. Nous
osons croire q^ue Loius XIV se m-
pecloit trop lut -même pour voulw
convertir sa belle -sœur en poste, tt
pour faire de cette grave sfTaire une
espèce de coup-fourré qui u'annât
été qu'une comédie.
4' On prétend que U princene 1
Vei--<aillea continua ds lire des livres
luthériens. Qu'elle ait lu quelque/bis
des livres protestans, cela est poaible-,
mais ce ne seroit pas une raison de
suspecter la sincérité de sa- can*er-
sion. La princesse f aboi t e]flérietir&>
ment profession de la rcIigiDn catho-
lique; veut-on donc la prëseoler
comme une hypocrite qui se moqiKÙt
dus choses saintes? Ce serait là vnd-
nient rendre un triste serxice i a
nn'?inoire.
Aous nvons inr la duchesse' d'Ot^
léani le témoignage d'un eotatempo-
raiii , (Te Massillon. Si la princesse
avoit été luthérienne dans le cœur,
le f^'and évcipie ann>K-il' pu dire
il'elle ; La jùélité de Madame à tes
denoirs honùra .tnn Tciour à'iirjbi; en-
trée dans la voie de la ■vériti, elle y
marcha d Un pas noble a'eowittmi, tt
de peur fjue l erreur jaiaase ne'dtiputât
à la grâce la gloire de son ekàngement,
elle le' ratifia loiu les jour* par m eoti'
duile. Quelques circonstance* nioa-
trent quels etoieoE les sentiinens reli-
fiieus de la princesse. Déjà malade,
elle voulut n^niiioins aller au sacre
de IjOuîs XV à Reims, et eut soin de
rcimiiiunier avant de partir.. Elle m
reûriiit souvent chez les Çarméliles
de la rue de (irenelle, et Us édifioit
jjar sa piété.
■ Quels exemples de piélé, di( encort
M issillon, n'a-l-e! le pas donnés à.lB FriDO.
etd'onepiété qui poKoîL loua les traits de
son caractère , simple et soumise , esade
et régulière , noble et héroïque ! Les pré-
jugés de l'erreur (|ui avoit présidé i son
édDcationneparoissoientplnsco elltqae
. par une docilité plus roligieuM BnK!in)>
4tnf et I» (ai. Sm lumitrei tt^ bornoîcat
i CP« deiain ; elle re«p«ctoit le muge qui
90nvr« lOtiJDun le uncluaire. . . Avec
quelle pro fonde religion approcboU-elle
Tvsalièrenwnl des uinla mysttres.' Abt-
mia devaoJ U majeslù de Dieu, lontos lei
grudenn de la lerre ne lui paroiuoienl
pivs qu'on atonie et un niant...-
MassîlloD loue plus loin .ton hmni-
lUi, ton atitntion irriiptihuie sur tous
Ut dtvoir.t de ta religion , nne sainte
Ofiditipour le froment des élus, une
tardante .tant réserve pour le minitlie
yui la giàdoil dans les voies dit eiel, sa
■térénilë et sa eonslaiice au moment de la
morl. Tout cela n'aiiDonce pas une
luthérienne, et sans doute i:es téoioi-
gnagei d'un grand évèqne et d'un
■iDDteutporaln mentent un peu plus
du confiance que les conjeciurtis et
Jes nraqucriei d'un journaliste qui
écrit plus de cent nns après la mort
lie la pi'inccsM: , et qui ite sait uièiiie
IMaJiien de quelle religion elle éioit.
XjKA inaoteiivres des prolestaus cii'
ftluaieuva diocèiies ont déjA uncito
l'ntleniion dea évèqiies. Mous avons
déjà tité les plainte» de MM. les ^vt--
quea -d'ArrM et de Perpignan. Plus
rëdemmeni encore, nous avons tu
M. I'*rthe\-êque de Tôiirs et M. l'é-
vèque de Grenoble 3if;nal<:v à leurs
diocéMinH Its piéj;es qu'on leur tend,
Aujouini'hui, (tous avons }> faire «-on^
nOUre les avis .ndi'eiisés sur te sujet
■uclcrff^ du diocèse de Lyon , par
M. rardlicvé^ûe d'Auiasie, admitiis-
teiir apostolique. La circulaii-e du
^»rélat est du 22 avril dernier, et
adressée ù MM, les curés du dio-
cèse :
. «Monsieur le curé, les cIToi'ts (les pro-
.lestàti? pour rajeuiiii' et rtpandre parmi
le peuple leur prétendue r^fonne , tant
de, moyens tie siduction qu'ils emplotcnl
^fonr ^[^rprendre , pour pervertir les anies
•iinplc» cL crËdutcs , doivent naturcUe-
,|B«nt ctciler le eùIc et, la vigilance des
f attf urs. Vo«9 connoiiscc aussi bleii.que
(3?5 )
Rogs , jnousiettr, \n mauncuvres de Xhb-
xiûei. Lyon et sur plusieurs autres points
de noire diotU.'sc. où des éniissairts. dont
la plupart sont (étrangers su pays, ae Jel-
teiU comme de* loups dans la bergerie,
s'iicbarnaal à la perte du trouiH>au. Carce
ii'csl plus clandcïtinemetit ([ue la sictc
chercbeàfaircdcsprosi'ilytes, ou àÈbntn-
lerU foi des fidèles ; mais c'est pub1i<|ue-
nli^ut qu'elle tient des i-éunions dans notre
ville, c'est sur les pouls, dans les mes, et
jii^|u',iu& portes de nos églises qu'iillu
OLule , qu'elle distribue des libelles difra-
niïloircs contre te clergé . des pamphlets
Ltiiptes sous les titres les plus innocons.
deH Bibles traduites i sa manibre. Blla
colporte ces mauvais litres dans ien ate-
liers, dans les hdpitaui, daus l'intC'rieur
mfme des inaisous parlicu litres.
■ Profilant des eircunstaDci-s, le parti
ne met aucune borne !i ses projets d'en-
valiisseioenl ; il semble vouloir faire la
(,-uuqtiélo de toute la jeunesse de Fiance;
011 le voit s'emparer de toutes les institu-
tions, depuis les asiles de rentaiice jus-
qu'au! classes d'adultes, jusqu'aux écoles
normales qu'on obl^c II s'eboniier à un
journal prolcslanl, iiitilulé le ManatlJi
i'instraclio» pubiiiiuii.
■ Ces prétendus réformateurs ont leur
société biblique, leur société pbilanlro-
pi<{ue', leur société d'instruction ëléincn.-
tairc , et avec un fonds commun , ils oui
cri'é, ils entretiennent des écoles pure-
ment prolestantes, des écoles milles, des
écoles mutuellesi et comme ti Is misère
du peuple éloil favorable à leur Œnvrc,.jts
essaient de gagner par des secours pécu-
niairts ceui des csilioliques ifiii ii'cnten-
droient pas autrement le langa^^e de Ter-
• Nous nu pouvons pas entrer ici d.iiis
le détail de tous les moyens employés par
le pruieslaniisme pour égarer la classe
ignorante, cominc la plus pauvre; mais
pourquoi ne dirioits-nous pas que, ou
grund scandale de tous les grn^ de biun
et malgré les rétlamalions faites à ]f,
fhunbre des pairs , on continue Ï'^oiim'
lyf .kl Ibfilm./uuG le nom ï'fiifgHfmiii,
( 37è)
le culle catholique cl tout ce qu'il y a de
plus auguste dans la religion?
» Sans doute, ces nouvelles attaques des
proleslans n'ont aujourd'hui d'autre por-
tée que de détacher les peuples <le la re-
ligion et de les endormir dans Hudiffé-
rence ou dans ralhéisme pratique. Car le
proleslantismc de nos jour» qu'est -il
autre chose que le tombeau de tonte
croyance, de toutes les vérités positives?
» Quoi qu'il en soit, au milieu des dan-
gers manifestes que court la foi , nous ne
pouvons, sans être coupable, garder le
silence. S'il est un temps pour parler,
comme a dit le sage, n'est-ce pas le temps
de signaler aux fidèles les pièges qui leur
sont tendus par Thérésic, le temps de dé-
noncer toutes ces malheureuses produc-
tions de l'erreur, dont on infecte les éco-
les et les familles; de faire bien com-
prendre enfin aux fidèles, qu'ils doivent
se tenir en garde contre tous les livres
qui ne seroîent pas approuvés par les su-
périeurs ecclésiastiques? Pour prévenir,
monsieur , tous vos paroissiens contre la
séduction, n'est -il pas bien opportun
et même urgent d'instruire, d'appuyer
partîculièremenlsnr les grandes questions
de l'Eglise? Nous recommandons surtout
à votre sollicitude la visile et la surveil-
lance d;i8 écoles; encourager celles qui
sont bonnes, user de toute ^otre influence
pour écarter les en fans de celles qui sont
dirigées par des maîtres suspects , par des
hommes sans principes religieux, quand
môme ils ne se donneroîent pas pour
proleslans. Elevons -nous, monsieur le
curé, comme un mur d'airain contre ces.
entreprises de l'espril d'erreur. Souve-
nons-nous de ee que dit saint F^ôon , que
«« la foi périt plus souvent par la foiblessc
• de ses défenseurs que par l'audace de
• ses ennemis. » Puisque, stlon la prédi-
cation de l'apôtre, nous sommes arrivés à
une époque où Yorgunil ne peut plus suppor-
ter la saine doctrine^ OÙ il (nui littttr contre
les puissances des ténèbres , que resle-t-il ,
sinon de nous unir plus étroitement que
jamais pour défendre le camp du Sei-
gneur, et repousser les traits de l'hérésie-
et de nmpiété? L'Eglise qaî a des pni*
messes d'immortalité ne Moroit périr ^ elle
triomphera sans doute de ce nonvel on^t;
mais malheur à nous si nous manquiom
de zèle et de courage dans ces jour» mad-
vais où la religion est en péril. Nod
manquerions au premier Revoir de h
charge pastorale , et nous porterions jus*
tement la peine de notre négligence. Agis-
sons donc de- concert selon les grâces et
la force de notre sacerdoce; adressons:^
nous au ciel avec confiance, conjonntie
souverain pasteur des âmes de défeodre
lui-même son troupeau, il humiliera ces
perfides ennemis de la vérité , et donnera
la victoire à son Eglise. • ,
La ville de Caen , q i avoit àéà
prouvé par des dons l'intérêt qu'elle
porte à rœuvi e de la propagation de
la foi dans ïes pays lointains , cl qai
entr'autres avoit envoyé , il y a pea
d'années, une caisse d'ornemens pour
les missions étrangères, rient de don-
ner une nouvelle marque de zèle, il y
a eu , le 8 mai , dans l'élise Notre-
Dame de cette ville, unereunlonnom-
breuse en faveur des inia8ioiis.lA» Vé»
vêque de Bayeux y préudoit. Le
clergé et les fidèles reinplissoient lé-
glise. M. l'abbé Thomine-Desinasure,
chanoine de la catliédrale de Bayeux,
I a recommandé avec beaucoup de cha-
leur l'œuvre de la Propagation de la
i'^oi. Son discours a été sqivi d'une
quête qui a produit 1 ,300 fr. Cçtt^
réunion avoit été provoquée par le
zèle de M. l'abbé Grouet , qui esta
Caen le propagateur le plus empreti^
d'une œuvre di{][ne de tout l'intérêt
des vrais chrétiens.
Les habitans de Caullery, diocèse
et arrondissement de Cambrai, n'a-
voient point d'église. Ils ont' résolu
de s'en procurer une, et quoiqu'ils né-
soie nt ni riches, ni nombreux, la p<^
pulation n'étant guère que de 600
âmes dont 100 protestans , ils ont
ouvert entre eux une souscription
qui a produit plus de 4,ôOO franc*.
( 377 )
Le zèle généreux de ces bi'aves gens
inériCeroii Jjten que le {gouvernement
et les aines charitables secondassent
leurs efTorlspar des dons qui seroient
reçus avec reconnoissance. La dé-
pense fie sera pas aussi forte qu'on
pourroit le croire. Les fondemens de
iancienne église subsistent encore*, et
on c^spère qu'ils pourront servir. Il
est bon de faire savoir qu'un protes-
tant de Caullery a voulu aussi con-
courir à la souscription.
' POI.ITIQDË.
Ok doit Ut vérité aux morts. Nous al-
lons dire avec franchise ce que nous pen-
ions des doctrinaires . de leur esprit , es-
prit d'orgueil, d'incrédnlilé systématique.
Je monopole . d'hypocrisie , de division ,
de gaerre intesline, de violence et de do-
mination , esprit qui- a commencé à faire
îrmptîoft dans la politique avec le protes-
tant Neckét*, ce ministre si désastreux, et
qui finit; nons Tespéruns , avec cet autre
protestant, i'impiloyuble IVl. Guizot. Et
qu'on ne nôas accuse pas d'ôlre trop sé-
vères envers eclle coterie et son chef en
parlicttlier, qui n'avoit que trop réussi à
se donûcr auprès du clergé, eu général si
indulgent, ah certain mérite, et comme
une réputation de modération , de bon
vouloir et même de dispositions favora-
bles à la religion. Erreur, grande erreur,
pour qui le connoU à fond ce grand-prê-
tre de la nécessité , et qui sait certaines
particularités de sa vie. Ne Ta-t-on pas va
eiercersou despotisme jusqu'au chevet do
Ut dfnne personne mourante, restant là
jusqu'au dernier moment contre les vœux
les plus cbers et les plus légitimes, comme
â son ministère seul dût suffire? Nous
deifons à de hantes convenances de ne
pas entrer dans pins de détails; mais noas
aTonblittrons jamais avec quelle indigna-
lion mêlée d'une profonde douleur ces
paroles furent prononcées, quand on nc^ns
Fipp'çrta ce fait : »Ah ! ne parlons]plns de
cet homme; entre lui et moi il y a un lit
de mort ! ... » L'esprit doctrinaire a faussé
en France toutes les idées de justice , de
droit commun , de conciliation , de paix,
de conGaiice et de liberté. Jls ont corn*
mencé les malheurs de Louis XVf, ils ont
égaré LouisXVllI, ils ont perdu Charles X.
Hommes sans humanité, sans entrailles,
sans pitié , ils ont permis la délation , dé-
fendu Tespérance, nourri les discordes ;
entretenu les divisions, augmenté les pri-
sons, multiplié les espions et créé finti-
midation. Encore un peu de temps , et à
la^ suite des exclusions, des catégories, se-
roient venues les proscriptions. Avec leur
pays légal, ils parlageoient la France en
deux camps , et la patrie auroit versé le
plus pur de son sang pour leur querelle.
Pour eux, nous l'avons dit déjâc, vivre
c'est régner, et ils sacriûcut tout à leur in-
térêt. Il faut donc regarder la chute de
ces empyriques malveillans comme un
immense bienfait pour l'Eglise et pour
l'état ; pour l'Eglise qui avoit en eux des
ennemis secrels et irréconciliables, (h^
sectaires inllexibles : pour l'état , 'qu'ils
conduisoient 5 l'abîme sur la pente ra-
pide de révolutions nouvelles. Leur ren«
voi éclatant au moment même où ils espé-
roienl un triomphe complet , ouvre l'ère
des réparations et des restitutions. Lais-
sons passer la justice de Diea \ la main qui
abat et renverse est aussi la main qui re-
lève et console. î^ •
La religion ne peut rien gagner aux
questions temporelles» Son royaume fCest
pas de ee monde, et c'est mal la seroir que
de la faire descendre Jusqu'à (a terre. Les
hommes sincèies et désintéressés qui ré-
digent le Journal des Débals concluent
de ces paroles que la propriété des édi-
fices consacrés au culte de plus de trente
millions de catholiques en France, ap-
partient hTélat, et que si par conséquent
cet état, dans la personne de son chef, dè-
venoit luthérien, par exemple , les trente
millions de catholiques pourroient être
légalement privés de leurs églises. Quelle
logique, grand Dieu! et cependant ces
mêmes hommes qui soufflent le froid et
lechaod, qui livrent et abandonnent au-
jourd'hui la question- dés tcfrrains de TAr
( 3?8 )
chevêche, parce qoe les minitires obI eu
la lâcheté d accepter cet héritage des doc-
trioatres, auteurs et instigateurs de la loi
qui fc'élevera contre eux comme ce champ
de Nabolh qui appela une si terrible ven*
geance sur ses indignes vendeurs, ces
mêmes hommes, à l'occasion de la réou-
verture de Saint -Germain-rAuxcrrois,
sfécrioient avecimc piété feinte et hypo-
crite, mais cédant à rentraineincnt géné-
ral : C'est une bonne et sage menure à la-
■quelle noue apptaudiseon» de tout notre
çaar, Ceet faire un acte de bon eene ei.de
bon goût, un acte de réparation et de ju$-
tue. £b bien ! croyea-le, MM. Bertin, qui
avex des paroles pour toutes les circon-
stances, parce que chez vous il y a quel-
que chose de fixe et d'invariable , la res-
titution de l'emplacement envahi è son
légitime propriétaire eût été ccrtaini'ment
une bonne et sage mesure à laquelle on
eût applaudi de toutes parts, et à laquelle
tout le monde s*attendoit. M. Lacave-
Laplagno, en rapportant le projet de son
prédécesseur, eût fait un acte de bon sens
et de bon goût, un acte éclatant de répa-
ration et de justice. L'occasion est man-
quée pour le ministère Molé-Montalivet
qui se laisse traîner à la remoniue. £llc
étoît belle et honorable. £llc ne se re-
présentera plus pour lui, et tôt ou tard la
maison commune du premier pasteur
sera reconstruite ; et la foiblesse du mi-
nistère, et les paroles de l'écrivain des
Débats, et les arguties de M. Porlalis met-
tant le fait à la place du droit, iront s'en-
registrer dans l'histoire avec les menson-
ges de MM. Dumon et Dclaboide! I/bis-
toire aussi conservera dans ses annales la
mémoire de cetilluslre prélat, si patient,
si plein de longanimité, et de ses nobles
défenseurs, de ces uerniers pairs de France^
aux jours mauvais, en particulier de ce
noble Dreux-de-Brézé qui a birn cpm-
pri;s, lui, que la religion catholique qui
depuis quatorze siècles a fait fleurir dans
notre patrie Vagriculture et le commerce,
a ÊQspiré les arts, a conserva le flambeau
de la science presque éleiol, cl a répandu
Mrec profusion Je» bienfaits de la charité,
méritoit de n'être pas déébéritée de sci
possessionB, et qu'on ne lui arrachât paf(
d Cimitation des gens dm bagne, son bien
propre, ses asiles, elle qui en a élevé tant
d'antres à tous les besoins de l'ame et do
corps î jn;.
A Toccasion d'un mariage mixte qui
va faire entrer une princesse lolhérîenno
dans la famille du ro! des Français , on
s^est rappelé celui qui a uni au flli siné
du roi de Prusse actuel une princeiâe ca-
tholique. MalgK* les engagemens pris en-
vers cette dernière de ne la point gêner
dans l'exercice de sa religion , ob ne lui
laissa point de repos, et ou ne cessa dé
lut susciter les plus fatigantes contrariétéi
jusqu'à ce qu*on l'eût amenée à embras-
ser le culte de «a nouvelle faraUle. Oo
lamortifioit, on la tournoiten ridicule;
on trôuvoit étrange que dans la même
maison, l'barmonieet l'un ifomilé de pra-
tiques fussent ainsi rompues et dérangées
par la dissidence d'une seule perdonna
. Il nous semble qu'après awoîr donné
l'exemple de cette peraécation d'inté-
rieur dans sa propre famUle , le roi
de Prusse n'auroit pss trop bonne gr&ce
à vouloir endoctriner sa parentedii Meck-
lemboiirg. pour lui faire faire ches les
autres ce qu'il trôuvoit insupportable chei
lui. Puisque la présence d'une bru ca-
tholique dans une cour protestante forme,
selon lui, une sorte de tache et «rue dis-
parate choquante à laquelle on ne peut
s*accoutumer. il doit lui parokre tout na-
turel que la présence d'une bru luthé-
rienne dans une cour catholique y pro-
duise un effet semblable, et y mette tout
le monde mal à son aise.
S'il en étoit besoin , cependant, boqs
oserions garantir que la princesse ilëèfif
de Mecklembourg û'aura pas à entretear
souveol le roi de Prusse des mortifiet:
lions, des chagrins et des pcrséoutiotf
que sa religion pourra lui attirer A II
cour de ses nouveaux parens. Déserte
que nous sommes très-disposés d'avaDoe
h, lui faire un mérite tout personnel de
flon at^oi^^lion, sifUe vient à s'opérer, et
I.
^certifier qn^la viDlence'a'7
pour. lien. .
(3791
PARIS, t2& MAI.
L« collège de Mamen (Ssrthe) ■ £la
M. ticgendrc, candidat de l'opposillon,
en reinplac«nient de M. Comle. décédé.
-^H. de JnssiRD. préfet de In Vienne,
est appel Ë à la direction delà police gé-
— 11. MManI est nommé dîrectenrde
IVlmiaiflration des commanm et desdé'
putemem an ministère de l'iotériear.
M. Valnui est nomma président da con-
ieîldas.Utimrns civils, et cbaigé de l'td-
mioiitratioii des monumens publics et
biitoriqnes.
—M. Vatooi ett nommé rapporteor de
U commissJoD chargée de* l'eiomen dn
projtt de loi relatif aux rappléniens de
secoun i aocot^r soi réfugiés.
'-^ m; Malhiea est nommé rapporteor
du projet de loi relatif an chemin de fer
^ Paris ï HORca.
— M. de Werther, ambassadeur de
Pnime k Pirta , esl r.ippel* h Berlin. On
wswreqnll doit succcdep ï M. Aiicillon
conmemlnislredes affiircs étrangtres.
■ -- M. Breaiio'n. ambassadeur de France
i BetiHi, esl altkiiriu ï Paris.
— Le mariage du doc dOrlôans aura
lien le 3o'a FAn'Uin'ebIcau , comnlé il ' a
déjà 6K dit.- :
— Uïréles données par U ville dé Pa-
ris 3 t'oecisioh de te mariage auront lieu
Iesi3(ti4 juin.
^ , ^^-à (farcie nationale de Paris, ei de
'la baiilieùp ctohnéfa son bal le 17 juin.
I —On distiihiiera beaucoup de croix
,Âe la Ijjgitui-cl'llooueor i la garde na-
.Ijonalê de Paris elde labajilioue, ii i'oc-
Ifaaoa du mariage du duc d'Orléans.
, .;— 0" dît .qne l'ordonnance <jui étend
ira.mnisUe aui conLumaces'est signée, et
. qiiîelJfl jparottra la veille du niariage.
i , -~M r^îP" J*» B«IS«3 ""yéra il NemIJy
, (c'a? mai..
.. -— Iwléfcndainment dei fêles de ïau-
taineblean, anaqnellei , dit-on , ton per-
sonnes an plus doivent assider. il j aun
des fêtes ï Versailles. Le 10, on ouvrira h
musée de celte ville, et Lonia- Phi lippe
donnera un banquet ce joor-li aux deui
chambres.
— On lit dans b Guullt de Frantt .-
' Le bruit se continue dans les satons di-
l'IomaUqiies que le grand-duc régnant de
Slcçklembonrg-Schwerin n'a pas signé et
ne signera pas le contrat de mariage de sa
sœur, GettD circonstance aipliqne le rap-
pel de l'invové du Meclilembourg et son
dépari de Paris i l'approche dn mariage. .
— M. le baron de Cambon , pair de
France , premier président de la cour
royale d'Amiens . vient da mourir.
— M. le baron Louis, ancien ministre
des linance.i, sollicite, assure- t-ou. la
place de premier présidenlde la cour de.s
comptes.
-r- C'est par errenr qu'on 1 dit que
M. le lieutenant -général Durosnel étoit
le seul pair des cpnt jours qui n'eût pas
é!é renommé. MM. de Padoue etTbiban-
sont dans le même cas.
■ L'aliénation des b|en>-ronds du der-
des Condés se poursuit sans relâche.
Les forêts du Teil et du Cellier, faisant
pallie do l'ancien domaine rie Cbateau-
■ " d, sont mises en vente en divers
lots,
La caisse d'épargne de Pari* a reçu.
i et s* mai, 4)â,G33fr., et remboursé
585,000 fr.
On dit que les souscriptions poor
le clicnnn de fer de Paris i Brniellcs s'é-
lî^vcnt à 300 millions.
-MoDgin.âgédeji ans, ouvrier mar-
l>rier.«t Uesvareitles, kgé de iS ans, oa-
bijoitliar. ont oomparu devant les
assises de I* Seine comme accusés, tHprç-
iniqr de menace» d'iricendie., avec ordre
de déposer une somme d' aident dans un
^ii.fodiquâ , et l'autre de complicité de
crime. Mougin.a été condamné h cinq
pus>de travaux forcés, et s(m camarade à
troisun.'es d'emprise» Dément,
L'une des nnits dtraiëiies, un v»! de
(SI
»,ooa fr. ■ ilé conitni» tut d'Anjou-
Uaaphîne, de dU heiin-s dn sotr b quatre
heures du matin, a» pi^udice de l'admi-
iiislralion du Journal dt* Comvmie».
hi; jiKicldcIn Setne» nommé dcm
coiHldcleiiJ'^ qui s.i'Mi auront le droit de
conduire les élrangfrs ijni vont visiter te
cimetUre du P&re-l-achaise.
— Toutes les mes lui forintril le pour-
tour de la Baticjnc viennent d'Clre éclai-
ras an gai.
— Liindi. le m or de face d'une mai-
son rue Baroiiillère, en état de démo II-
lion s'est ton ï coup Écroulé, t'tusifurs
ouwlers, im gravaticr et sa voilure "se
»ont trouvés ensevelis soiif \c?. décombres,
l-es ouvriers et le gravolier ont Hb bles-
fé» asset gri{ivemenl. Les chevaux ont été
tués.
— La navigation do la Seine n repris
•on cours a\Ec inie grande activité. Les
eaux sont deicendues an-dessous de,
4 métrés.
NOUVELLES UCtf PHOVUtCRS.
lie Courrier du Bat-lthia |>arle do
scènes tumultueuses «jiii ont en tien ï
Belfoi'ldans la journée du 19, C'éloient
des démon s lia lion dirigées contre le di-
recteur des ton Iribu lions indirectes à
l'occasion de son dCparl. Un transparent
jXirtanl celte inscription : Afoi-I aiuc rali '.
il clé promené dans la ïilic, et brûlù an
milieu de la foule qui faisoit entendre de
granils cris de joie.
— fl est tombé de la neige, le 19 mai,
aux ciiiirojisd'lionlleur
— M. Desvarannes. sous-préfet de Li-
boume, Sf,,mcta]r les rangs dans l'ar-
rondiS5eaient;de Doué (Maine-el-Lojic)
pour remjilaeer M. J'élix Bodln.
— Vn militaire qui étolt parti Je Nantes
avec une permission de Ses cÈefs, a été
arrêté par des gendarmes et le mairr de
Cliauïû , sous prétMlc que son congé de
iiualre jours n'éloil pas bien rédigé. Voilà
dfs gendarmes cl un mairB de village pas-
sabtenwat ridicules. "
0 )
— 'On étril de Saint^BHeuc, qu'on I
découvert, non loin de cette ville et pen-
dant une marée Iris-basse , une forit
sôus-marino.
— Le gouvernement vieul (fîulerdire
le séjour île la ville et des faubourgs <k
Lyou Bui amnistiés du 8 mai.
— iJimistreestdeptusen plus grande
ï Lyon.
— Les ouvriers de Niinessont tonjoan
sans ouvrage. Uconseil municlpaUjaiil
égard k leur affreuse position tiL'nt Ac vo-
ler 10,000 fr. pour ouvrir des aleliera,
et une somme de 5, 000 fr tlcilinée h se-
courir les Jtialhearcux ((Uï ne peuvent
travailler.
— Trois procès politiques, écrit-onde
Mmet.étoieat portés an rOJe des assise*
de (naii.denK se sont lerminés par des
verdicts de AOn-cUlpabilité. Mais il.paroil
qu'on veut une condaunalion contre le
uommf <;liamta, dAlsîs,. qui, se rendant
BU palais de justice au jour et k l'heuiv
liiés par la cilatiun , a trouvé le* j>orl«s
closes et le jury congédié. .
'— La semaine derniéie , taando-V
on de Marseille, iG mai, a été cBcon
bien triste pour notre Midi, ^ousapprû-
uons que samedi l'on a vu de la neige à
Pertuis (Vaucluse). Le froid le pluseï-
traofdinaire a régné à Manosqoe, Forcat-
qnier, les Mies e autres icux.
— IjC bej Xonssonf . qu'on devoit îm-
laller ï Coiistantine. étoit le ao k Mar-
seille. On dit qu'il déposera dans l'affaire
du général de Higny.
— l'a chasseur du la" régiment, en
garnison ï Libournc . avoit volé quelque*
pieds de laitue dans un jardin voisin de
la caserne. One pfalntc portée an colonel
provoqua ta lunilîon de lou l'escadron
jusqu'à la découver H du coupable. I*
chasseur Chevrolal s'empressa d'aller ■•
dénoncer et Toflicier qui reçut sa décla-
ration promit de parler en sa faveur au
colonel, cltevrolat ne larda point i fajrt
le même atcu i ses csmaradcs, qui.
moins iiidnlgens, décidèrent (jo'il dovoit
Mre puni. IIS lairenl te malheureus lui
Vn« cottverlnre, et U laactrent
que son poids fit échapper de )eare mains
Il fatale coaïerture, Ghevrolst , tombé
sur le pavé , c«t mort quelques heures
KXTÉltlEUR.
(:38> )
On craiiit ï Madrid que 1'
lion de Reiis ne se propage, cl que Cadix
et. beaucoup d'autres villes ne se décla-
r^^ ni indépendantes.
— A la cl^te du i6. on appréhendoit
«Xe graves désordres d»ns la capitale de
t-Bipagne. I.e psrii eialtÉ se grossit tous
Ic3S Jours, tandis que l'état de mis&re ofi
>ào trouve le gouvernement rÉvoluliofl'
rvaire refroidit ses partisans.
— On m dans le Monilear la dépêche
t£ Ifgraphiqiie suivante, datée de Bayi
t«r » :
• L'eïpCdîHon carlisle a passé, le ifi,
le Rio Arngon ï Gallpienio, dont elle a
*~élab1i le pool. Iribarren, sorti de Tafalta
1^ mémo jour, a pris U route de Ca-
l"» arroso.
• Evans a quitté Iran Mer. et a rejmni
ï^ sparlero à Emani. Trois bataillons oc-
^= upeni Irun . Fontarabie et Oyanan. •
L'expédition traversera probablemeni
l'£bre entre Tudela et Saragosse. avant
«~1 u'il soit arrivé des troupes ppitr lui dis-
X^uler le passage. V.n cas d'empêchement
4e ce c6lê , elle pent tourner Saragosse ,
**t aller passer le neuve entre celte ville et
"ïortosc.
— Dans la nuit du iS. le quartier
»-o;al a été transféré à Salinas de Oro ,
«ntre Eslella et Echarri, à deoi lieues
"seulement de ce dernier bourg.
— plusieurs journaux annoncent que
le roi Charles V s'est mis ï la télo de l'es-
viécliliou qui , d'après les nouvelles de ta
Gnttmft. marcheroit sur Madrid.
— Il parotl que Ips troupes carlistes
slalioiinfL'S pris de Bilbao viennent d'en-
lever les postes christinos do BafurLo , du
l'onl-Keafi dn chemin de Cailr»jcna et
de la maiwn d!All*mira; il» y ont fait
(environ ^ou'prîionnirTf. j coiiipris ctni
du Fort de Sl-Hamès.
— La garnison d'Irun n'éloit qne de
r>oo hommes et de 5ao paysans. Il a fallu
ù. Evtns ii,ooo bommes pour s'en ren-
dre mailre, après une gloiieuse défense
qui a duré trente-six beurcs. Les canons
ïi nombreux qu'on avoit trouvés dani
cette petite place se réduisent aujonr-
d'hui ï quelques pièces. Mais les atrocités
coiimiisce par les soldats anglais, et dont
nous avons parlé, restent mal heu reose-
mciil sans exagération. Evans n'a pu, dit-
on, empêcher qu'on ne massacrïl les
braves soldats carlistes, les femmes, le*
erifans, les vieillards; mais en le défen-
dnnl de cette manifere, n'est ce pas reenn-
noîlre qu'il est indigne d'élre général , &
cause de la faiblesse de son carecttre?
— Des femmes et des enfansqui a voient
voulu se réfugier en t''rancc, ayant été re-
poussés, sont bientôt tombés sous les
coups mcortriers des soldats anglais
— Une lettre de £»yonne assure qne
lecommandantSoroa, qui a si héroîqoe-
uientdéfendu Imn, n'a paiété tué comme
on le craignoil.On dit qu'il a été relronvé
parmi les blessés.
s de Belgi-
' l'abolition
riusieurs faillites vi
coup sur coup \t Bruxelles,
~ Le minisire des Siianci
qne a promis de présenter
chaîne nn projet de loi pour
du dioil de timbre des journaui.
' — 5. M. le roi de Sardaigne . prenant
en considération lesdemandes d'un grand
nombre des premières maisons de Turin .'
à l'occasion de la crise commerciale , a
ordonné qu'un prél de six millions de
francs serait fait au commerce par le tré-
sor royal, sur dépôt desoies, moyen-
nant l'intérêt de quatre pour cent.
— Un recensement général de la po-
pnlation de la Suisse , opéré dans tous
les cantons, par suite d'iui arrélé de la
Diùle de i856, en jHirle le eliiffre tolal
ï 3,177.439 unies. C'est le canton de
Becnc qiii .compte le plus d'Iiabilans , et
aprb* liti lo cinlondc Suricli. IJ) ^k-
(3««)
mier en « 4oo,ooo el le second 331,567.
Tous les au 1res sont au-dessonsde 900,000.
Le moins peuplé est ceini dUrî, dont le
chiffre n'est que de 1 3,5 19 hobilans.
— Le bruit coaroil mercredi à Berne ,
dit le Beobaehter^ qnedrs troubles avoient
éclalé dans la ville de Fribonrg , à l'occa-
sion des élections.
— La [>este exerce toujours ses ravages
à Tripoli.
— S. A. S. le landgrave Frédéric de
Ilesse-Rumpenheini , oncle de S. A. R.
l'ôleclenr de Uesse, est mort le 30 mai ,
h Francfort. Ilétoit né le 10 septembre
1767.
— Des lettres de Varsovie annoncent
que les caus de la Vistulo se sont élevées
de plus de treize pieds dans la journée
dn 9 mai, et que lo 10 el le 1 1 la crue
augmenloit encore; elle a été de dix-
huit pieds au*dcfisus dn niveau ordi^
iiaire. Toute la ville basse aéli'; inondée.
— Les faillites sont toujours fort nom-
breuses aux Etats-Unis. L'ancien prési-
dent Jackson, qui éloit retourné en Ton-
Bessée pour y terminer sa carrière loin
des affaires politiques, se trouve an nom-
bre des personnel en suspension , sinon
en faillite ouverte. Une de ses traites ,
montant à 6,000 piastres , a été pro>
testée.
CHAMBRE DBS PAIRS.
(Présidence de M. Pasquicr.)
Séance du 23 maL
La séance est ouverte à deux heures nn
quart. MM. les pairs sont en petit nom-
bre. Ce n'est que vers trois heures qu'ils
se trouvent assez nombreux pour repren-
dre la discussion snr le projet de loi con-
cernant la garde nalioiiale de Paris et de
la banlieue. M. Girod (dv l'Ain) , rap|ior-
teur, est appelé à la tribune. La commis-
sion , dit-il , a examiné l'art, a qui lui a
été renvoyé, el propose une nouvelle ré-
daction établissant que le service de la
garde nationale est de rigueur pour tous
ceux qui ont satisfait à la conscription, et
entraîne Tobligation de se faire inscrire
tior les contrôles dans le délai de deux
Moh de }a promulgatiori de la loi. En ofs
de' changement de résidence /la dëclara'
tion à tin d'inscription devra être faite
dans le même délai à la mairie de la nou-
velle résidence. Celui qni n'auroit passt-
tjsfaît à celte obligation sera renvoyé par
le maire en conseil de discipline, qui
pourra le condamner à un emprisonne-
ment d'un jour an moins, et de cinq jours
au plus. Ne seront pas tenus à ladite déda-
lalion les citoyens qui sont dispensés du
service par les art. 20, 28 et 29 S l"deia
loi du 22 mars i83i.
M. dé Tascher se prononce contre To-
bligalion de se faire inscrire. M. de Mon-
talivet dit qne te gouvernement ofdhère à
TamendemenL M. de Morogaes vent qa'a-
vaut d'encourir une peine . le xiontreve-
nant soit averti administrativcinent, élue
puisse être renvoyé devant le conseil de
discipline qu'après cet avertissement, resté
de sa part sans effet. M. Dnbouchage est
de l'avis de M. de Morogncs. Après avoir
entendu son rapportenr, la chambre
adopte l'art. 2 de la commission et tous
les autres articles de la loi, àvec quelques
changeniens de peu d'importance.
Séance du 24 nuL
Le président procède paria voie du /i-
rage au sort au renouvellement des bu-
reaux-formés le 17 avriL MM. \csça\TS
se retirent pour leur organisation. La
séance est reprise une demi-heare après.
On procède au scrutin sur l'ensemble de
la loi relative à la garde nationale de
Paris et de la banlieue. Il a pour résultat
l'adoption par 76 pairs contre ^3.
La chambre adopte ensuite, sans dis-
cussion, le projet relatif à l'ouvcrturcdan
crédit pour la construction de divers
ponls.
CIIA!U[BRE DES DÉPUTÉS.
(Pré&idence de AL Dupin.)
Séancê da a^ maL
l\. Cordier dépose le rapport snr le
projet de chemin de fer de Paris à Oiv
iéans, et M. d'tiarcourt celui qui concerne
le chemin de fer d'Alais k Beaucaire.
M. d'Uarcourt demande vainement qu'on
fixe le jour de la discussion de ce dernier
projet; ta chambre adopte l'opinion des
orateurs qui veulent que la discussion
ne soit ouverte qu'après que les six pro*
jets auront été nppoKét.
( 383 )
M. le minislre dé la juslîcc a la parole
poiur ttoe communication du gouverne-
ment. Ayant rappelé que le tribunal de
première instance de la Seine a été orga-
uisé avec sept chambres par la loi du 3i
juillet de 182 i.cLdémonlrô que ce tribunal
()ui jugeoil alors aiinurlloment environ
5,94^ causes civiles el 6,586 causes cor-
rectionnelles, a eu i'n i855 8,si4 causes
civiles et 8,354 causes correclionnellcs ,
q«e, (tendant l'année i836 , ces chifTres
se sont encore trouvés augmentés de plus
lie u8oo causes, M. Bar ihe présente un
projet qui crie dt'fiiïilivcmcnt une hui-
tième cb ambre , en rcm[»iacement de la
diambre temporaire formre en i856.
Article unique. Le tribunal de première
instance de la Seine e&l composé d'un
préÂdent, de huit vice • pr^-sidens , douze
iiigcs d'instruction, vingt - huit juges,
6cizc juges -suppléa 06, un prpcuieur du
roi, seize substituts, un grtflicr cl vingt-un
comhiis greffiers assermentés.
M. le ministre donne ensuite lecture
d'un projet de loi concernant lu cathé-
drale de Chartres. Ce projet, qui réduit à
67,005 fr. 52 c. l'allocation de 400,000 fr.
^ olée en i856 pour les réparations à faire
à ccite église |iar suite de l'incendie qui
l'a dévastée, ouvre un nouveau crédit de
un million 45^.996 fr. 48 c., impnlables
sur les années 1857, i858 et 1859. Ce
crédit formnntavecla somme de 67,005 ir.
52 c. dont il vient d'être question , une
pomme totale de un million 5oo,ooo fr.
eiil définitif, et ne pourra être eicédé.
L'ordre du jour est la suite de la dis-
cussion sur les sucrei?.
M. Mottet parle contre le projet, qui.
dit-il, sera impuissant quant è la fabrica-
tion indigène, désa^lreux pour le trésor,
mensopger pour les colonies.
M. Lachve-Laplagne trouve que le pro-
jet se rattache à une foule d'intérêts di-
vers. Le minislre examine l'agriculture en
France; elle lui paroît arriérée, mais il
!iç croit pas que la nouvelle culture ait
pour elle toute l'Importance qne des ora-
teurs y attachent, et dit que lorsqu'on
aura cullivé 100.000 hectares de bette*
rave», ce qui forme la trentième partie des
terres arables, il y aura pins qu'il ne faut
pour la consommation. Plusieurs fois in-
terrompu , le ministre annonce qne rien
ne pourra l'empêcher de faire connoître
son opinion... C^a culture des betteraves
de voit , au dire de 5es partisans (jui regar-
dent la pulpe comme une excel lente nour-
riture pour les bestiaux, diminuer l'im-
portation des bêtes 5 laine, et malgré cela
elle a doublé. Dans le département du
Nord , où il y a beaucoup de manufac-
tures de sucre indigène, on a importé
]5,5oomoutonsen i855, 17,000 en i854,
21,000 en i855, el5o,ooo en 1 856. On a
aussi dit que la prospérité de l'industrie
sucrièrc augmcnteroil la lecette des pro-
duits indirects. C'e.^t encore une erreur.
Ln rclc\é fait dans les départeipens du
Nord, du Pas-de-Calais, de la Saône et de
l'Aisne, qui. sur 542 fabriques actuelle-
ment existantes en France, en possèdent
457, prouve que, depuis 1828 jusqu'à
i855 , l'augmentation des recettes n'a été
que de 16 5/4 pour o;o. tandis que, dan»
les autres déparlemens , elle est arrivée ^
17J/4.
Le ministre s'occupe ensuite des cok)-,
nies, qui. liées, dit-il, par un contrat à la
métropole, ont droit à la protection du
gouyei-Dcment. La fabrication du sucre
en France ayant diminué leurs ventes, il
faut les mettre à même de soutenir la con-
currence. Agir autrement , ce seroil vou-
loir les ruiner. La diminution de 20
pour 0/0 sur les droits que paient les co-
lonies est donc indispe^isable. ^
M. Lacave-Laplagn'e examine enfia
quel pourra ôlrc le résultat de la dimi-
nution des droits , et si le trésor ne verra
pas dépérir ses recellcs. Bien qu'on ait
avancé que , les dmils. diminués , le gou-
vernement arri\ croit aux mêmes recettes
par l'augmentation des ventes de sucres
coloniaux, le ministre no se trouve pas,
convaincu, et demande^qu'on pose dès ce
moment en prîncij)0,T|ue le sucre indi-
gène doit être imposé comme le vin et le
iseL Dans le cours des débals, dît-il, le
ministère pi-oposcra le mode d'inipo-
sition.
Ce discours qui change la loi a été
souvent interrompu. Plusieurs orateura.
appelés à la tribune renoncent à la pa-
role. L'n long el vif déba t s'engage ensuite
entre M. d'ilaubersaert et M. Lacave-La-
plagnc. Quelques députés demandent le
retrait de la loi. La discussion est confuse,,
et le président lève enfin la séance à six
heures. Pendant une demi heure , les dé-
putés restent à leurs bancs, et .se livrant à.
des conversations fort animées.
Séanee cfa «4 iitat.
Il y a de TagHation sar tons les bancs.
L'ordre da jour appelle la suite de la dis-
cussion sur le projet de loi qui concerne
les sucres. La parole est à M. Dumon ,
rapporteur de la commission. La commis-
sion , dit-il , a reçu ce matin les explica-
tions du ministre avec un amendement
proposé par M. Gtiuin, cl a décidé qu'elle
ne ponvoil appuyer aucun changement
qui anroit pour but de frapper d'un im-
pôt le sucre indigène.
M. Duchatcl, ancien ministre des finan-
ces, se prononce contre l'ajournement,
qui laisseroît les colonies dans leur lâ-
cheuse position. Il faut, dît-il, recourir h
rimpôt, mais comment le percevoir? Le
mode d'abonnement a des grands incon-
véniens ; dans ce cas, il faudroil s'en rap-
porter à la déclaration du fabricant, qui
sera toujours au-dessous de la réalité. Oh
a aussi proposé de frapper simplement le
sucre indig&ne d'un impôt : alors il fau-
dra établir une sorte d'inquisition sur les
voilures qui circuleront dans les campa-
gnes. M. Duchatel dit que , pour appro-
fondir la question de l'impôt, on devroit
l'ajourner. S'il croit l'impôt nécessaire .
c'est plutôt dans rinlérét des colonies que
le dégrèvement ne soulagera pas assez,
que pour le trésor qui trouvera des dé-
dommagemens dans les autres branches
des contributions indirectes. iM. Duchalel
vole pour le projet.
M. Lacave-Laplagnc répond aux di-
verses observations de M. Duchatel , et
demande de nouveau que le principe de
l'impôt soit admis par la chambre.
M, J*iscatory dépose le rapport de la
( 384 )
commission chargée de l'examen du. pro-
jet sur les crédits extraordinaires d'A-
frique.
M. d'Haubersaert veut que la chambre
ne s'occupe que du dégrèvement des
droits coloniaux.
La discussion générale est fermée , et
la chambre passe à l'examen de l'amen-
dement de M. Gouin. portant qu'à dater
du i*^' janvier il sera perçu par la régie
un droit fixe et annuel de aoo fr. par
chaque manufacture de sucre de bette-
raves, et un droit de lo fr. par loo kilo*
grammes de sucro brut.
Une longue et vive discussion a lieu sur
cet amendement, et la chambre se sépare
sans avoir rien décidé.
^ géuMi, 2ibxicn Cf €Uu.
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TROIS p. 0/0, j. (le dcc. 79 r^. 45 c.
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On pcals'abonnerdes
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N^ 2846.
SikMBDl 27 MAI 183T.
PRIX DE L'ABONNBMBI^
fr. c
t ao-, « -• • . • 56
6 mois T9
3 mois lo
1 mois 5 5o
La R... •, 2 janvier iSBy.
Al) BÉDACTBUR (1).
Monsieur, V Introdttetion philoso'
pkiquB 4 tflùt&ire générale de la reli^
gwt , dont il a été parlé dans le iiu-
Inéro 2702 de votre Journal , m'é-
tiBt par hasard tombée entre les
mains, la nature du sujet traité dans
cet ouvrage , et surtout le compte
fiivorable qu'en avoit rendu VAmi
de la Religwn^ m'engagèrent à y jeter
les yeux. Peut-être ne jugeret^vous
[>as inutile à l'intérêt de la vérité de
Taire part au public des observations
que je vais vous soumettre.
Jetons d'abord un coup d'œil sur
le titre. Par Hisloire générale de la
religion , on pourroit ci-oire qu'il s'a-
git de T histoire de la religion depuis
le commencement du monde jus-
qu'à ces derniers temps Ce n'est pas
ainsi qut l'entend M. Perron. Pour
lui , cette histoire est celle de toutes
les religions, vraies ou fausses, qui ont
jamais paru sur la terre , et qu'il
croit devoir constituer ce qu'on ap-
pelle la religion. Cette erreur paroi t
encore mieux dans la définition qu'il
établit à la fin de son premier cha-
pitre. La religion en général , dit-il ,
esi tensemàle des rapports nécessaires
entre V homme et Dieu , et des difjérens
(i) 1! y a déjà long-temps que nous
" ivons reça cette lettre ; nous avions hé-
etdtes par lesqiœls ces rapports ont
été diifersement exprimés (1). Cette dé-
finition pourra convenir à ceux qui
ne voient dans toutes les religions
que des fonnes indifférentes par les-
quelles rhomme s'acquitte égale-
ment envers TEtre suprême. Car si
tous les cultes expriment , quoique
diversement, les rapports nécessaires
qui existent entre l'homme et Dieu ^
chacun peut se contenter de celui
qu'il a reçu de ses ancêtres , sans
chercher une autre voie pour i*emon-
ter à Dieu. Mab quelle erreur de
s'imaginer que des cultes si contrai-
res puissent signifier les mêmes cho-
ses ! que les rapports néoeasaii^es en-
tre Dieu et Thomme puissent être
exprimés p<ir des cultes infâmes ,
barbares , monstrueux I N*est-ce pas
dire que la vérité et la vertu peu-
vent être représentées par. le vice et
parie mensonge?
Avant de passer aux en-eurs qm,
se trouvent dans le corps de l'ouvrage
de M. Perron, nou» dirons quelques
mots de sa préface , oà nous trou-»
vons des assertions assez étranges. Il
prétend qu'une des causes du peu
de progrès de la science dans les
petits-séminaires au sortir de la ré-
volution , c'est la peur qu'en avoient
les prêtres, qui lui attribuoieiit tous
les maux de la religion dans le dernier
siècle. Cela est en effet bien vraisem*
-•Hé à l'insérer, parce que nous y avions blable; comme s'il s'étoit jamais trou-
"^ voir quelque scvérilê. Mais il nous a
(4) Il est juste de remarquer ici qu'à
la page précédente M. Perron avoit dit :
La religit/n révélée »ciUe est absolument
vraie^ immuable et nécessaire dan» tonte sa
partie fondamentale , e^est-d-dire dans tous
ses d&f^ê itMs préuptes*
i |>ara aussi que l'article que nous avons
^ donné an mois de septembre dernier sur
^ fottvrage de M. Perron , et qui n'étoit
~ pas du rédacteur ordinaire , étoit un peu
' ^p favorable. Ainsi , il y aura compen-
t «stlon.
Tome XCIII» L'Ami de la Religion,
véje ne dis- pas utiseul prêtre, mais
lia seul professeur de petit-séuii-
iiaire qui ne sût parfiaitement que ce
lie fut pas la science , mais le sarcas-
- me armé d*un faux savoir, qui dé-
clara làguerre à la religion et amena
toutes les épreuves dont elle a triom-
phé ; comme si le clergé pou voit re-
«iouter la science , au moins dans
ceux qui sont destinés à coi\rbattre
dans ses rangs. C'est avec la même
équité que M. Perron ptétend
«t qu'une partie du clergé, dans la
lutte contre les ennemis de la reli-
[(ion , confondant les abus qui s'é-
-tolent glissés dans la religion avec
l'essence de -la foi qui les couvioit
de ses ailes, défendit les abus et la
foi avec un égal acharnement , et
fulmina contre les censeurs qui n'é-
-toient que sévères des anathènies
' aussi terribles que contre les impies!»
L'auteur de V Introduction est aussi
mécontent de la théologie telle qu'on
l'enseigne aujourd'hui. Il y trouve
a!)sence de méthode , de précision et
de claïuv, et la méthode , la préci-
MOU et la clarté sont précisément les
qualités qui distinguent éminem-
ment renseignement liicologique ,
■ connue le savent tous ceux qui en
ont suivi les cours. Mais écoutons
ce qui suit : «Croyances, préceptes,
ticuî liions, tout cela dans la théolo-
;^ic (Si bien, est pur , est complet.
Mais ce qui n'est ni bien ni complet
dans Iti lliéologie , ce sont les traités
sur .les nombreuses et hautes ques-
tiorîG qiî" roccopent; tous d'ailleurs,
éièves et '^.rofesseurs, en convien-
nent.».^ ri r»ispouvoir assurer M. Per-
io«) qu'il n»î trouvera ni professeur ni
cicv*i qui <. uvienne d*une pareille
coiitradjction. Car les questions dont
s'occupe la lliéologie n'étant autres
que des ^ngaligns de croyances , de
( 366 )
préceptes ou de liaditioiiSy je de
mande comment il peut se faire que
ce qui , dans ]a théologie , conteroe t
les croyances , les préceptes et lei<
traditions, soit bien^ pur, compla;
tandis que les traités sur les nom- '^
breuses et hautes questions qui l'oc-
cupent ne sont ni bien ni complets.
De plus, M. Perron a découvert une
grande lacune, quanta la partie iiis-
torique, dans les traités acCaeb de
théologie , où il n'apei^oit que quel-
ques phrases décousues sur.certai-
nes sectes chrétiennes. Cet auteur
paroit ignorer que Texposé d'une
doctrine n'est pas l'histoire de la so-
ciété qui l'a professée , que^chaque
chose doit se trouver à sa place , ^
que la «uite et les progiiès de la re*
ligion s'apprennent dans l'histoiic
ecclésiastique qu'on étudie dansions
les séminaires. Mais ce n'est pa*
tout ; Tauteur de YlnêfoducUon vou-
dit>it que l'on expositdans i^ tliéa-
logie l'histoire des cultes principaux
qui se sont partagé leiBûoda. el en
gouvernent encore la plus giTUuie
paitie. C'est-là une lacune qu'il croit
urgent de combler , ' et c'est dm
cette vue qu'il a composé son livre,
qu'il croit pouvoir offrir aux jeuses
prêtres comme contenant les princi-
pales idées qui doivent présider à l'é-
tude de la philosophie et de Ffain
toire des religions.
M. Perron nous apprend ^H s'est
souvent aidé dans son travail de
Symbolique de Creuzer, traduite
M. Guigniaut, et du livre de
nûn Constant, qu'il regarde coi
ce que nous avons de plus imparéi\
de plus vrai et de plus complet sur^
n ligions ou les points de vite rtli^
quils ont traités. Nous ne connoii
pas la Symbolique de Creuzer :
savons seulement que les Allem
Cl
(387 )
Qt quelquefois des idées assez étran-
es, qui ne sont f>as toujours recti-
ées par les traducteurs français.
luant à Benjamin Constant, nous
ouTons dire à notre auteur que c'é-
DÎt là un fort mauvais guide, et qu'il
l'est pas étonnant qu'il se soit égaré
iYec lui.' Nous avons relevé Terreur
apitale qui se trouve dans la défini-
tion qu'on donne de la religion. Cette
erreur, comme on devoit bien s'y at-
tendre, sç fait plus ou moins sentir
dans tout le cours de l'ouvrage. Car,
bien que M- Perron avertisse en cer-
tains endroits que ce qu'il dit des re-
ligions en général ne doit pas s'appli-
quer aux religions juive et chré-
tienne, il ne le fait pas toujours,
lo» même que cela seroit nécessaire;
et il est tel diapitre, celui par exem-
ple sur Ici sacerdoce, où l'auteur sem-
ble envelopper dans les mêmes re-
ai^>ches les ministres de la vraie re-
ligion avec cfîux de tous les faux cui-
e^ qui ont a^busé le genre humain.
Sais M. BeneoB) qui se inonti^e par-
>i9 si sévère, est d'une indulgence
ttrême pour les fondateurs de faus-
sa religions. Il veut absol ument qu'on
is croie « d'aussi bonne foi que leui^
rcMsélytes quand ils se prétendoient
ispirés. 1» Ainsi Numa , le père de
Idolâtrie romaine, lorsqu'il feignoit
7«Uer s'entretenir avec la nymphe
igérie dans le bois sacré, étoif de
loune foi; l'imposteur de la Mecque,
prsqu'il iaisoit accroire à ses igno-
HM sectateurs que le pigeon qui ve^^
mi^ manger dans son oreille le grain
?jX y avoit placé , descendoit du
lui révéler les volontés du Tout-
If cet imposteur étoit aussi de
ne foi. £n vérité, c'est avoir bien
la bonté que de vouloir justifier
i tout le monde. Voici qui est plus
: M. Perron affirme que Dieu
lui-même a fixé aux faux prophètes
le but qu'ils dévoient atteindre, et H
ne craint pas de faire intervenir la
providence dans rétablissement des
fausses religions. Nous citons ses
paroles :
« On ne doit pas hésiter à reconnoilre
que le bras de Dieu, sans les diriger dans
les détails, sans marquer tous leurs pas,
comme il le fit pour Moïse, régla leur
marche et leur fixa clairement le but
qu'ils dévoient atteindre. Dans l'éta-
blissement d'une religion , Dieu peut in-
tervenir de deux manières ; ou en prépa-
rant par les lois générales de rhùmanité'
un ensemble de circonstances qui néces'
sitent cette religion , et conséqnemment
la fassent arriver ; on bien en composant
lai-m6me une doctrine qu'il révèle aux
hommes* »
Le théologien le moins exercé dira
à l'auteur de V Introduction y que Dieu
peut bien,' dans la profondeur de ses
conseib, permettre à l'erreui* de se
produire et de prévaloir, mais qu'il
répugne essentiellement à sa sainteté
et à sa véracité -de contribuer au
triomphe de l'imposture et du men-
songe. Présenter l'établissement des
fausses religions comme u ^n événe-
ment nécessaire, et qui est tout aussi
bien que les grandes catastrophes du
monde physique, le résultat inévita-
ble de la force universelle qui régit
les êtres , » c'est établir le fatalisme,
la pliis monstrueuse de toutes les er-
reurs.
Il y auroit beaucoup à dire sur le
chapitre des miracles. M. Perron, qui
a la prétention de vouloir redresser les
théologiens et les apologistes de la re-
ligion, avance que, dans la contro-
verse avec les incrédules sur cette
matière, « ils n'ont point su discerner
le véritable et plus puissant moyen
de défense. » U a l'air de croire que
la question des miracles n'est pas
( 3S8 )
cl*une auwi grande importance, ei
que le christianisme aiiroit fort bien
pu s'établir sans miracles*
• Supposons que Jésus r Christ ot les
apôtres n'en aient fait aucun, le christia-
nisme seroit-il pour cela chtngé dans son
essence , et auroit-il perdu ,tous ses titres
à rcTendiqoer nne origine céleste? Efî-
demmentnon. Il est incontestable qne la
perfection de sa doctrine et Vimpirieuse
néeesêilé des circonstances dévoient suf-
fire pour assurer son triomphe. »
Toiit cela e$t faux. Ce qui est in-
contestable, c'est que les miracles
étoient indispensablement nécessai-
res pour faire recevoir tout ce qui ,
dans le cbristtanisine , n'est pas du
ressort de la raison. Notre auteur est
accoutumé à se contredire, et il re-
connott ailleui'S que les miracles
étoient nécessaires. Suivant lui ,
très-peu d'entre les tbéolofpens se
sont formé une idée juste du miracle.
Il leur apprend donc d'abord que
le miracle n'est point une dérogation
aux lois de la morale ; erreur où je
ne savois pas qu'aucun théologien
fut -tombé. Le miracle, poursuit-il,
n'est ni une perturbation des lois gé-
nérales , comme le vouloient les im«-
pies, m une suspension momentanée
de ces lois, comme le prétendoient
L's écrivains religieux. A proprement
parler, il n'est pas même au-dessus
de l'ordre général. Puis , il conclut
son raisonnement par cette définition
précise : Or, déroger à tordre phy-
sique et le suspendre , c'esl faire des
miracles. Ce qui , comme on voit ,
s'accorde merveilleusement avec ce
qui piécède. Plus bas l'auteur , par
une nouvelle contradiction, revient à
la définition de l'abbé *Houtevil le ,
qui n'admet ni dérogation dans l'or-
dre physique , ni suspension de ses
Ida.
M. Perron ne sait peutp-étre pas
c[ue les théolf^iens ont démontréqne
ce sentiment de Houteville éloit p«^
faitement inutile à là défense de ta
religion, et de plus assez peu coih
forme â l'Ecriture. Ge qu'il ne parok
pas savoir davantage, et ce qui est
bien propre a faire ressortir la jus-
tesse de ses observations, o*est que
tous les théologiens s'accordeoc i
donner du miracle la nodoa<qtt'cn
a donnée Tilhistre Auteur desGm/e-
rences^ lorsqu'il «dfT: Tappdk mi**
raclé ttn épénemepè corUitUre mu hit
constantes de la nature. A peu près
tout ce qne dit M. Perron slirk re-
ligion judaïque, vers la fin deson li-
vre, manque de vérité on d'exacti-
tude. Il croit que cette religioo x
déi^loppa d'âge en âge. La religion
juive resta et dovoic rester la même
jusqu'à l'arrivée du grand l^islatenr.
H étoit expressément âéÊanàn dy
rien ajouter ou d'eu riae retrancher j
et Ton ne peut appeler 4&velop|>e-
mi^nt de cette religioB^kv *tMPéàb-
tions des pr6pbèttes 'tOuchaut la ve-
nue du Messie, et les drconstancei
qui dévoient raccompagner. L'as-
teiir dit encore s Qu»iqa& dtsêùiée è
devenir Kn jour la etv fanée unwmttëÊt
ta religion des Hé^rmtss fui d^ekd
éxcluswemenf eeèle itun feaplè. Ge
n'est pas la religion des Hébretn ^i
est devenue la croyance univeneUe,
mais la doctrine ch rétienne ;eCi»a'^
toient pas les vérités relt^ieoKS que
le christianisme devoît profiager^qw'
formoient la religion exclusive
Juifs, c'éloit la partie cérémouilsll
légale du culte mosaïque. S
M. Perron, « le même Ciilteqài,
puis la venue du Messie, s'est api
christianisme, poftoit auparavant
nom de judanme, et constitnoit
cédemment enceré le -culte des
k
r
r
I
L
4
(389 )
^Lriaichcs, ^us um QHlr$fqrm$. »C'e9t
tiî^ift mal appi'éclei* la iiâssion du
Sauveur^ que de ne voir entre sa re-
ligion ei celles qui l'ont précédée
qu'stle différence de forme. La reli-
gîbik chrétienne est sansdoutc,comme
le judaisfne et la religion des patriar-
ches, le. culte du vrai Dieu ; mais l'a-
doradon du. Verbe comme t^ils de
Dieu et Rédempteur des hommes, qui
dMctérise essentiellement le chris-
Uauisiiâe ; la croyance des mystères
qo-'îl m révélés^ et l'observation d'une
loi beaucoup plus parfaite, doivent
raffite bien assurément pour établir
entre tétte religion et celle des Juifs
ei des patriarches autre chose qu'une
différence de forme. Enfin, lorsque
Fauteiirdâ Ylntrotluction avance qu'à
peioft Ott trouve dans les premiers li-
▼re» clé l'ancien Testament quelques
ifùgues passages ayant trait à Vautre
viey il ne fait que répéter une objec-
tion des incrédules réfutée par les
apologies delà religion. Arrêtons-
nous> car nous aurions beaucoup à
faire si nous, voulions signaler toutes
les autns assertions inexactes et sin-
gillièires qni se trouvent répandues
cikns Itouvrag^ de M. Perron. L'au-
teur ne sait même pas bien ce que
c*èsc que le schisme et lliérésic, dont
tl donne une notion trèx ^ fausse ,
fMige 807. n dit , page 337, que le
^ogme de la métempsycose est essen-
Muement celui du purgatoire.
• Cequenous avons dit nous paroît
Mififii^poiur montrer au jeune auteur
^*il estbon de ne pas trop présumer
ée^OH-méme, cpï'avaiiitde parler théo*
lègie, il sérok à propos de l'avoir étu-^
diée long-temps, et qu'il ne faut pas
ie croire si facilement en état de faire
la leçon aux maîtres en Israël.
( Un ancien profe$searde ihéolag.iê,)
NOUVBLLSS SGGLiSIASTIQiJES.
PARK. — N* M. rAtclievêque a c6«h-
mencé depuis une quinzaine se» vi-
sites des églises et des communautés;
soit pour des confirmations^-soit pour
diverses cérémonies. Dimanche der-
nier, le préUt est allé présider à une
pivmière oDRimunion à fiourg'-la-*-
Reine. Une église nouvelle a été bâ-
tie dans cette eonimuoe ^ aux frais
du département et de la commune ;
cette église est bien , quoiqu'un peu
S élite. En sortant de Bourg-la-Reine»
1. l'Archevêque: est allé donner la
confirmation à Sceaux. Chaque jour
de la semaine, le prélat a visité,
pour le même objet , quelque église
de la^ capitale ou dé la banlieue.; as*
sez souvent luênte il visite plus d'une
église par joiu'.
Mercredi dernier, monseigneur a
célébré la messe dans la chapelle des
Sœurs du Bon-Secoui-s, qui sont sous
l'invocation de Notre-Dame- Auxilia*
tricë, et dont c'étoit ce jour-là la fête
patronale. Lé prélat a reçu les vœux
de neuf novices , ei a donné l'habit
à- cinq postulantes^. 11 leur a adressé
une allocution où il leur a présenté
la sainte Vierge comme mère de mi-»
séricorde et comme uiodèle des per-«
sonnes qui se vouent aux œuvres de
miséricorde.. Ge petit discours étoit
également propre à inculquer atix re-
ligieuses une tendre dévotion à la
sainte Vierge et à les affermir dans
l'esprit de leur vocation. La chapelle
étoit remplie d'un auditoire nom-
breux et recueilli. Api'ès la cérémo-
nie, M. l'Archevêque, toujours ac^
compagne de M. l'abbé Jauunes^ ar-
chidiacre et .supérieur de la maison ^
et de M. l'abDé Surat, a visité le
nouveau bâtiment ^u'on vient de
joindre à la maison , et l'a béni* Ce*
bâtiment étoit devenu nécessaire de-
puis Taccroissement d'une commu-
nauté qui est de plus en plus appré-
ciée pour son bon esprit et ses services.
Les Sœurs édifient dans les divers
quartiers où elles sont envoyées ; elles
soignent les malades avec autant d'in-
telligence que de patience , et sup-
portent avec courage la fatigue de
{onctions très- pénibles. L'assiduité
de ces fcyictions leur donne de boiine
heure des infirmités ; six à sept Sœurs
sont mortes depuis un an, quoiqu'on -
core assez jeunes < Il n'y a sans doute
que Tesprii de religion et de chanté
qui puisse inspirer un tel dévoument.
( 3go )
M. le préfet de la Seine comprendra
qu'il est juste et convenable que la
ville vote des fonds pour faire dis-
paroiti*e entièrerbent les traces d'un
grand désastre. Les journaux du gou-
vernement avoient annoncé dans ks
premiers momens que la ville feroit
généreusement toutes les dépenses né-
cessaires. Il est impossible de comp-
ter sur la fabrique qui n'a rïen.
L'église Saint-Germain-l'Auxerrois
se répare bien lentement. Il n'y a
que piiu d'ouvriers, et on n'a pu en-
colle nettoyer l'église des saletés qui
là couvroient. On va sans doute s'oc-
cuper de réparer les vitraux. Il
n'y a pas une seule vitre aux croisées
baisses, de sorte que l'on est au
grand air dans Végltse, comme si on
étoit dans la rue.
Cependant le clergé reprend peu à
peu ses fonctions. Dimanche, à la
messe . M. le curé a fait le prône. Il
y avoit beaucoup de monde, et l'au-
ditoire étoit recueilli. On y a fait la
quête pour les besoins de l'église,
qui sont grands ; car tout y ms^nque.
Il n'y a rien sur les autels, rien dans
la sacristie. Vases sacrés , ornemens ,
linge, tout est à acheter. La fabrique
ne peut avoir encore aucune res-
source. On compte sur la générosité
des fidèles pour meubler un peu la
sacristie. Ceux qui visitent l'église
ne peuvent s'empêcher d'être sensi-
bles à un tel dénûment.
Ne seroit-il pas juste que la ville
voulût contribuer un peu à rétablir
le mobilier de la sacristie? D'après
une loi de Tan vin , les villes sont
responsables des dégâts arrivés dans
leur enceinte ; elles ont été condam-
nées plusieurs fois par les tribunaux
à les réparer. La fabrique de Saint-
Germain-l'Auxerrois n'auroit-elle pas
strictement le droit de poursuivre la
ville en justice pour* l'obliger à ré-
parer les dommages? On n'en vien-
dra pas sans doute à ce moyen ex-
trême ; mais il y a lieu d'espérer que
M. l'évêque de Versailles , qui Vi^
site depuis quelque temps divers
cantons de son diocèse , a confirmé
le 22 mai à Saint-Germain-en-Laye.
De l'église , le prélat s'est rendu au
château , qui est aujourd'hui une
maison pénitentiaire pour les mili-
taires. Les détenus , qui sont en as-
sez grand nombre , étoieht réunis
dans la -chapelle ; 22 militairies ont
reçu la confirmation avec des mar-
ques de foi et de religion: M. l'é-
vêque a adressé une exhortation
pieuse aux pauvres prisonniers ; il
les a engagés à suivre les instructions
et les avis de M. l'abbé Bodiu , au-
mônier de la maison.
Il paroît bien certain que la mala-
die de M. l'évêque du Mans doit être
attribuée à un excès de travail. Le
prélat avoit un gros rhume , mais
comme une tournée de confirmation
étoit arrêtée et annoncée depuis deux
mois, il voulut partir malgré la mau-
vaise saison qui s'est prolongée si
long-temps celte année. Il résista aux
représentations qu'on lui fit à cet
égai d : Mes bons curés se sont donné
beaucoup de mal , disoit-il ; ce seroit
leur faire trop de peine. M. l'évêque
partit donc le mardi de Pâque pour
aller donner la confirmation à An-
vers-sous- Montfaucon, où une .re-
traite d'un mois venoit d'être donnée
par deux jeunes ecclésiastiques du
diocèse, de la maison des prêtres auxi-
liaires, diriçceparM. l'abbé Moreau,
supérieur des Frères de Saint-.Tosepli.
Cette paroisse a montré qu'elle savoit
(391 )
apinrécier ce bienfait. Sur toute la
population , à peine vingt personnes
ne sc'sontpas approchées de la sainte
table.
Le prélat, après avoir visité cette
paroisse, rentra au Mans et en repar-
tie le mardi suivant pour une tour-
née qu'il: ne devoit terminer que le
29 avril. Il recueillit dans cette tour-
née d'abondantes consolatioas. Les
populations se pressoient pour en-
tendre les paroles de paix et de salut
qu*il leur adressoit , et pour recevoir
«a bénédiction. Ces courses et cet
exercice du ministère pastoral aggra-
vèrent son indisposition. Au bout de
quelques jours la fièvre survint , et
une toux opiniâtre arrétoit tout som-
meil. Le dimanche 23 avril , M. Té-
vêque voulut encore officier dans la
cliapelte du collège de Ghâteau-Gon-
tier ; mais le soir il ne put assister
aux vêpres. Le lundi 24, il arriva tout
malade à Laval.
Nous avons dit quel étoit le genre
de la maladie , et combien elle donna
d'inquiétudes. Cette inquiétude ne
vêgna pas seulement à Laval , mais
dans tout le diocèse. De tous côtés
les ecclésiastiques accouroient à La-
val p6ur 8*informer des nouvelles de
celui qui lès avoit élevés presque tous.
Les communautés se mirent en priè-
res. Dans les pensionnats et dans les |
écoleSfles enfans demandèrent à prier.
Il est des écoles dirigées par des reli-
gieuses , où les jeunes nlles avoient
solticîté de passer en prières Taprès-
uiidi de leur congé. Enfin , le prélat
est entré en convalescence, et il a pu
retourner le 12 au Mans ; mais il est
encore foible et a besoin de ménage-
iiiens. On espère que le repos , les
soins et une saison plus douce lui
vendront ses forces.
comme le clergé a paru le dosirer,-
afin d'avoir le temps d'étudier les
matières et de préparer les réponses.
Depuis quelques anniVs , la publica-
tion des résultats dos conférences
avoit été suspendue par la inort de
deux ecclésiastiques respectables et
éclairés , M. Cassagnes , chanoine , et .
M. Marty, archidiacre. Cette suspen-
sion va cesser. On recevra cette année
le résultat des conférences de l'année
dernière. La publication de ces résu-
més aura lieu chaque année par
cahiers, de manière à pouvoir réunir
en un même volume les différentes
parties d'un môme traité. De plus,
ces résumés étoicnt bien plus l'ou-
vrage de l'ecclésiastique charge de
revoir les procès- verbaux, que le ré-
sultat des délibérations du clergé. On •
recevoit un bon traité de théologie ,,
mais où le travail dés différentes con- •
férences disparoissoit tout entier.
L'intention de M. l'évêque est de
donner désormais le texte pur des .
délibérations. Une cotnmissiou dé-
pouillera les procès-verbaux et choi-
sira sur chaque question les mcii-
leuresr réponses, en indiquant les dis- -
tricts qui auront fourni la réponse.
Ce sera véritablement les conférences .
du diocèse de Rodez.
llnc circulaire de M. l'évêque de
Rodez , du 10 mars , est relative aux
conférences ecclésiastiques. Le prélat
annonce que désormais les sujets des
conférences seront envoyés plus^ tôt ,
Une plantation de croix a eu lieu
le diuianche 7 mai à Noyelles-en-
Chaussée, diocèse d'Amiens. Cette
croix a été érigée aux frais d'une
dame pieuse de la paroisse. Lacéré--
moniea été brillante; plusieurs curés
voisins y ont pris part, La croix en
fer étoit portée par quatre jeunes
gens, et le Christ étoit sur un autre
fjrancard. De plus, la statue de la
sainte Vierge étoit portée par quatre
jeunes filles. Une longue procession
de jeunes filles, des bannières, des
guidons formoient un spectacle im-
posant. Après la bénédiction de la
croix , M. Mouflier, curé d'Avcrnes
dans le diocèse de Versailles , a prê-
ché. Toute la cérémonie a été re*
( 39» )
niarquabU , et par l'aflluence du
peuple 9 et par Tordre et le tecueil-
lenient qal y oui préside.
La eoinuiuoe deMagny, diocèse de
Versailles , plaidoit contre M. LepeU
letier, nouvel acquéreur d'une pièce*
de bois qui touche à l'ancien enclos I <*»^ ^ pétition , reçoivent toujoun
de Port-Royal. Elle i^lauie la con- «ni^e élèves , et il n'y en a peut-être
2ue ïaiuj contre lequel ils s€ sont
levés subsiste encore, malgré les or-
dres du comité communal. Y rainieiu
c'est un abus énorme que des parens
puissent confier leurs enfans à des
iiiaitres qui ont leur confiance. Lea
Ficres e;itretcnus par la couimune,
servation d'un chemin qui longe le
manoir de Port-Royal-des-Chanips ,
aujourd'hui possède par M. Silvy,
ancien maître des comnte9. M. Silvy
se joint à la cmnmune oe Magny pour
demander que le chemin subsiste. Il
n'avoit garde de laisser passer cette
occasion de faira Téloge de Poit-
Royal, et d'exalter Pillustration de
cette maison. Il a évoqué les ombres
de Pascal , d'Arnauld , de Nicole , de
Tillemont, deSacy, de Racine même,
et a parlé de TaflBuence des étrangers
pas la moitié qui soient indigens.
Voyez doue le beau malheur I Suis,
continue la pétition , Y abus est encan .
plus crioiU chez les Frères entrelemu
par souscription, qui reçoivent ekduf
sivement les non-iudigeus, et enUvtni
ainsi deux mille enfans aux institu-
teurs privés. Or , cela est réelleweat
criant } enlevtr des enfans , c'est hor-
rible. Il est vrai que ce sont leurs pa-
rens qui les enlèvent aux instituteurs
privés pour les mettre chez les Frè-
res, ce qui rend le rapt un peu moins
qui viennent visiter les ruines du fa- odieux. On nous park de Fintérèt
neux monastère. M. Silvy a retrouvé j des instituteurs privés ; et rintcrèt
sur ce sujet toute la verve de ses Ides enfans, et l'intérêt des fauiillei» ,
jeimes années. Le nom dePori-Royal
a favorisé ses elTorta , et les magistrats
se sont émus peutrétre à ce souvenir
qui l'appelle aussi le dévoiimenl de
leurs devanciers. La cour royale de
Paris a confirmé le jugement du tri-
Imnalde première instance, qui don-
noit gain de cause à la coumiune.
M. Silvy est le même qui nous fit
une si rude guerre au commencement
de la restauration jpour nos Mémoires
et pour le Journal. Le temps a un
peu calmé la vivacité de sou zèle , et
il veut bien ne plus nous harceler.
Mais il est toujours dévoué à Port-
Royal et à tout ce qui se rattache à
cette école.
Les instituteurs privés à Marseille
se plaignent às& Frères des Ecoles
chrétiennes qui reçoivent d'autres en-
fans aue des enfans d'indigens. Déjà
l'année dernière ils avoient fait une
pétition dans ce sens au conseil mu-
nicipal ; ils viennent de la renouveler
cette année ; et paroissent s'étonner
ne sont-ils rien ? Faut-il interdire \ft^
écoles de maîtres habiles et vertueux,
pour favoriser des instituteurs qui
n'offrent pas tous les .mêmes garan-
ties ? Ensuite , nous sommes persua-
dés qu'il n'est point vrai que les
Frères dont on parle ne reçoivent que
des non-indigens. G'est-là une exagé-
ration avancée par des gens intéressés
et suspects dans leur dire.
Enfin , les instituteurs privés finis-
sent par un trait terrible contre les
Frères ; ils disent que cette corporth'
tion est encore plus puissante que ne
l'étoient autrefois les Jésuites. Les
pauvres Frères , les humbles Frères
transformés en une corporation puis-
sante : celui - là est fort. Le ricucule
d'une telle imputation en atténue
beaucoup la portée. Il est clair que
les pétitionnaires , en gens rusés , ont
voulu faille venir là tant bien que mal
les Jésuites , espérant que ce terrible
mot seroit un épouvantai! qui corro-
boreroit singulièrement leur pétition.
On ne peut croire que ce petit chef-.
(393)
d'œuvrc Uoiive quelque crédit ati*
près du conseil inuDicipal d'une ville
coniine Marseille.
La Gmnne réclame contre la Do-
mination d'un aumônier protestant
pour le collège de Boideaux.Un uieiii-
bre du conseil académique proposa
de faire des représentations à M. Gui-
zot , -ep lui disant qu'il n'y avoit que
deux élèves protestans dans le col-
fége, et qu'en vérité cela ne suffisoit
nas pour créer une place d'aumônier.
Le ministre parut se rendre à cesrai-
sonsyâur lesquelles d'ailleurs le conseil
académique avoit été unanime. Mais
en 'dernier lieu , le même ministre ,
informé que le nombre des élèves
pitïtestanss'étoit élevé à six, a nommé
pour eux un aumônier , M. Yermeil.
C'a été peut-être le dernier acte du
minUtère de M. Guizot. Il a voulu
sans doute dédommager les protes-
tans dé la mésaventure de M. Mar-
tin, qui, après s'être laissé adjuger
60D fr. de traitement pour instruire
deux Ou trois élèves de Técole nor-
male, lés à tus ravies par l'autorité
académique. A la vérité , M. Mahin
nepréteiidoit pas profiter personnelle-
ment de cette allocation ) mais il vou-
loit établir un précédent au bénéfice
des smàs. Mais , dit ta Guienne , un
précédent qui consiste à rétribuer
une sinécure, n'est-ce pas un abus?
Elever iin prêche pour six petits pa-
roiosiens qui n'ont qu'une rue à tra-
versjer pour aller du collège au tem-
ple, tt*est-ce pas faire du prosélytisme?
La Guienne nous pai^oit avoir parfai-
tement raison en tout ceci , et la ré-
ponse que lui a faite V Indicateur de
Bordeaux ne répond véritablement à
rien.
y II paroSt que la société biblique se
remue en Belgique comme en France.
On a lu au prône des églises de Na-r
mur, le dimanche 14, une circulaire
de M. révéquc de cette ville , qui an-
nonce qu'on y colporte en ce moment
des exeinplaircs de l'ancien et du.
nouveau Testament, traduits. en fran-
çais , et que Ton vend à l)as prix .
M. î'cvêque engage à ne point lire
ces traductions qui sont suspectes ;
les curés devront engager leurs pa-
roissiens à se défier de ces lectures.
Il est dit dans l'Ëcriturcque le Sei-
gneur hait celui qui a deux poids et
deux mesures. Or, le directoire de
Lucerne poUrroit être rangé dans
cette catégorie. Il tient une conduite
bien différente envers les états riaidi->'
eaux et envers ceux qui ne le sont,
pas.
L'abbé de Mûri, désirant sauver au
moins une partie des biens de son
couvent , transporta hors du canton*
les titres des rentes dues à l'abbaye
par des étrangei*s. Le gouverneiiient
d'Argovie , fâché de voir cette proie
lui échapper, ordonna des poursuites-
contre l'abl)é, et requit le ca/itou
d'Underwald d'assigner le fugitif. Le;
gouvernement d'Underwald refusa de
livrer l'abbé et même de le citer ju-,
ridiquement , Qt répondit que l'abbé,
n'étoît point un criminel pour avQÎr.
cherché à conserver le bien dont la
garde lui étoit confiée. Aigôvie s'a-,
dressa au directoire, qui prit fait et
cause pour ce gouverncincut libéral
et s'empressa d'adresser des remon-
trances a Underwàld^ On ne pou voit
montrer' plus de complaisance.
^ Voici maintenant une conduite tout
opposée. Récemment Uri , Schwytz
et Underwald ont adressé au direc-*
toire une demande sur le couvent de'
Paradis ; ils le prioient d'engager le
gouvernement de Thurgovie à sus-
pendre la vente de ce couvent jus-
qu'à une décision ultérieure. Le di-
rectoire n'a point appuyé cette de-
mande et l'a communiquée seule-
ment au gouvernement de Thurgo-
vie. Celui-ci , voyant qu'on ne lui
disoit rien , a fait exécuter la vente ,
et le directoire , qui ne pouvoit l'i-
! gnorer, est resté tranquille , n'a fait
aucune represeuUition , et
même examine TafTairc. Ainsi , il
avoit fait droit à la demande d'Ârgo-
vie , et ne daigne pas s'occuper de
celle d'Uri. C'est bien là favoriser la
spoliation des couvens. Url , dans
une deuxième adi'esse, a renouvelé
sa demande au directoire, et l'a rendu
responsable des suites de son refus.
( 394 )
n'a pas > '^ ^^^^ "^^^ refuse ses biens. Mais une
POLITIQUE.
Si les esprits n*é(oient p»s aussi désha-
bitués qu ils le sont des croyances et des
pensées religieuses, la triste perspective
que rincléraencc du temps nous met de-
vant les yeux , seroit faite i>our les por-
ter aux réflexions sérieuses , et pour leur
imprimer une direction d'idées moins
matérielles que celles dont ils sont pré-
occupés. Dans les journaux qui se mêlent
habituellement de régler les opinions ré-
volutionnaires, nous trouvons bien, il est
vrai, des espèces d'élégies sur les rigueurs
inaccoutumées de la saison , et des pro-
nostics sinistres sur les suites que peut
avoir une année comme celle dont nous
sommes roenaeés. Ils s'en effraient; 'ils en
calcoleut les conséquences , et ils prédi-
sent les plus tristes choses si quelque
prompt et heureux cbangemenl ne vient
à s'opérer dans la température. Les biens
de la terre , s'écrient -ils, les biens de la
terre menacent de nous manquer; et
quand on songe que cela coïncide avec
les souffrances générales de l'industrie,
qui privent le peuple des ressources ordi-
naires de son travail, il y a là tout un
avenir de désastres et de calamités.
Jusqu'à présent, il n'y a rien que de
très- juste et de très-raisonnable de leur
part, dans cette manière d'exprimer leurs
inquiétudes, et d'envisager les fâcheux
résultats que peut amener l'intempérie
actuelle de la saison. Mais pour ce qui est
d'aller plus loin cl d'élever leurs idées
plus haut , voilà ce que nous cherchons
en vain dans leurs sombres tableaux. Ils
savent parfailemcnl bien indiquer ce qui
aoas manque et prédire ce qui aiiivera si
chose qu'ils paroissent complètement
ignorer, c'est que les biens de la terre,
avant d'être les biens de la terre, com-
mencent par être les biens do ciel, el que
s'ils ne viennent pas de celle source, ils
ne peuvent venir de nulle part.
Les conséquences à dédnirc de là
étoient faciles dans les temps de foi et de
religion. On comprenoîl que, pour obte-
nir des faveurs, il falloil du moins les dc^
mander el tâcher de s'en rendre digne
par des supplications publiques , par des
actes de religion et de reconnoîssance en-
vers celui qui lient dans ses mains notre
fragile existence et notre pain quotidien.
Nos besoins d'aujourd'hui , notre état de
misère elde dépendance sont toujours les
mêmes, sans doute, el de force ou de
gré , nous sentons que , sons la main de
Dieu , il n y a point à se débattre contre
ses fléaux, s'il ne lui platl de nous en faire
grâce. Mais nous voulons que tout nous
vienne pour rien.
Cela est si vrai qu'en fàce dé cette-
même génération révolutionnaire et de
ces mêmes journaux qui jettent des cris
d'alarme . c'est tout an plus iffl y aoroit
sûrclc à entreprendre de désarmer la co-
lère du ciel, et de l'adoucir par des prière s
solennelles , par des démonstrations pu
bliqucs de confiance et de piété. Le cho-
léra est aussi un fléau sans doute, un fléau
contre lequel Ions les efforts humains ne
peuvent rien, et qui ne sanroit être con-
juré que par les supplications de la reli-
gion. £h bien , tout le monde se rappelle
que, sous les coups de sa faulx , an no*
ment où il dévoroit ses victimes par mil-
liers, Torgneil rebelle tint bon 9 etsere-
Tusa constamment à ce que le ciel ÎM
apaisé par des solennités expiatoires. De-
mandez à ceux qui gémissent et s'effraient
de l'intempérie actuelle de la saison , sa-
chant très-bien qu'aucun rem^*de bnoiaii
n'y peut être apporté; demandex-leu
s'ils veulent permettre à la religion de
prendre le deuil pour implorer le secours
d'en haut ; ils y verront plus d'inconvé-
nient qu'à laisser tomber sur Iç peupla
(395 )
les.clésastres et les calamités dont ils le
menacent par leurs présages.
PARIS, 26 MAI.
M. Langlois d'Amilly, conseiller d'é-
lat et député, est nommé préfet de
rOme, en remplacement deM.Mancel,
appelé à la préfecture du département de
la Vienne , à la place de M. de Jussieu ,
dont nous avons annoncé la nomination
à la direction de la police générale.
— M. Dufaure va. dit-on, être nommé
âYOcat-général à la cour de cassation» en
remplacement de M. Parant.
— Parmi les promotions supérieures
dans l'ordre de la Légion - d'Honneur, à
Toccasion du mariage , on cite celles de
MBi. Barthe, Monlaltvct et Rambuteau,
qui seroient faits grands dignitaires.
— lié préfet de la Seine a fait de-
mander à chaque arrondissement un état
nominatif de' tons les pauvres inscrits
aux bureaux de bienfaisance, afin de leur
faire une distribntion supplémentaire à
l'occasion du mariage du duc d'Orléans.
— Quelques journaux ministériels
ayant dit que le ministre de Mecklem-
V>onrg, M. O&rtUing, n'avôit i)oint quitté
Pain, la Qmotidiénne ak<«ure aujourd'hui
que ce ministre a été néanmoins rappelé
impérativement par son souverain.
— Les prâûdens , les vice-présideus et
les secrétaires des chambres des pairs et
des députés allant à Fontainebleau pour
assister au mariage, il n'y aura pas de
séanceà la chambre des pairs lundi, mardi
et mercredi , et à la chambre des députés
lundi et mardL
— Le Journal des Débats annonce qne
la reine des Français a envoyé , avant de
partir pour Fontainebleau , la somme de
loo £r. , pour être distribuée aux prison-
niers militaires de l'Abbaye. Il paroil, par
rimpor lance de celte somme, que le nom-
bre des prisonniers, assez élevé il y a quel-
cpiés mois, se trouve moindre aujour-
d'hui.
— Parmi les personnes que le Moniteur \ ris avec son fils.
marqué le beau-frère du général Séba9^
tiani, M. le duc de Goigny , qui sera che-
valier d'honneur, après avoir été aide-de-
camp de LL. AA. RU. Mgr le duc de
Bcrri et Mgr le duc de Bordeaux.
— Le Constitutionnel dit qu'à l'occa-
sion du mariage du duc d'Orléans, il sera
accordé dans les ministères un mois d'ap-
pointcmens aux employés n'ayant pas
3,000 fr. de traitement par an.
— M. Brice, ex colonel du S*" régiment
de cuirassiers , vient d'être nommé com-
mandant de place à Bone , en Afrique.
— Le général Bugeaud vient d'envoyer
tant en son nom qu'au nom de plusieurs
officiers et employés de l'armée sous ses
ordres, 5, 104 fr. pour les malheureux
ouvriers de Lyon.
— Le généra] Bugeaud est toujours en
négociation avec l'émir Abd-el-Kader.
— A cause de l'éloignement des trou-
pes de la ville, le général Bugeaud, par
un arrêté du 1 3 , a mis Oran en état de
guerre , et confié à l'autorité militaire le
commandement de la garde nationale,
ainsi que la direction de la police. L'auto-
rité militaire pourra requérir les habîtans
pour des travaux d'u rgence , soit li l'inté-
rieur, soit à l'extérieur de la place*
— Tlcmcen ne sera pas , dit-on , éva-
cué ; mais on abandonnera le camp de la
Tafna.
— On lit dans les feuilles ministérielles
que les princesses de Mecklembourg sont
arrivées à Metz le 35.
— A l'occasion du mariage , il y aura
une fête militaire au Champ de-Mars. On
construit une citadelle en bois qui a plus
de 80 pieds d'élévation et 600 pieds de
façade. Elle sera, dit -on, défendue par
cent pièces d'artillerie, et prise par les as-
siégeans qui y mettront le feu. Il faut es-
pérer que les précautions seront assez bien
ordonnées, pour que la victoire ne nous
coûte que des poutres et des planches
brûlées.
— La reine des Belges est arrivée à Pa-
désigne comme devant composer la nou-
velle maison du duc d'Orléans, on a fe-
Qualorze orateurs se sont fait ins-
crire pour la discussion du projet de loi
(396 )
porUnt demandb de crédits eiiraordi-
naires pour l'Afrique. MM. de Laboslie
et Dugabé parleront pour la loi.
— I)'apr6s le Jomrnal de Parié, le mi-
nistère doit dissoudre la chambre lorsque
la session sera close.
— M. Valette Desbermeaux assiste
maintenant aux séances de la chambre
des députés, et ne donnera pas , à ce qu'il
paroit, sa démission, qui ne pourroit que
porter préjudice aui principes qu'il a tou-
jours défendus.
— M. Mignet a été reçu hier à l'Aca-
démie française.
— Un ouvrier nommé Michaud a com-
paru le a4 devant les assises de la Seine,
comme ayant dit dans un cabaret : « Phi-
lippe I" n'a pas voulu recevoir les hon-
neurs de Meunier, mais il faudra qu il y
vienne ; c'e$t un tyran qui laisse les ou-
vriers sans ouvrage, et tous lui en veu-
lent » A l'audience , l'accusé a nié avoir
tenu ces propos, et déclaré, sur l'interpel-
lation de l'avocat- général, qu'il n'étoit
point ivre. L'avocat • général , convaincu
que les propos avoient été tenus, mais
dans un état d'ivresse , a abandonné l'ac-
cusation ; Michaud a été acquitté. ,
— Le nommé Biot a comparu , il y a
environ cinq semaines, devant les assises,
commiî faisant partie de cette bande de
malfaiteurs qui atlaquoit la nuit les pas-
^ans pour les dévaliser, et fut acquitté.
Précédemment, si avoil été condamné
deux fois à un an de prison pour vol , et
deux autres fois à trois et six mois d'em*
prisonnemeut pour le même déliL Biot,
né dans le déparlement du Paiy-de-Dôme ,
étoit conscrit de 1839; au lieu de se ren-
dre au régiment , il vint à Paris , où il ne
tarda pas à faire connoissance avec la
justice. Après son acquittement du mois
dernier, Biot fut traduit comme déser-
teur devant le conseil de guerre , qui l'a
condamné à un an de prison.
— Le tribunal consulaire de la Seine a
déclaré, dans son audience du a5 cou-
rant, sept nouvelles faillites.
— Le directeur des postes vient d'arrê-
1er que deux nouveaux timbres seront
apposés itir les fettres , Fan indiquant la
levée et la taxe sur le côté de Padresse , el
l'autre la date dn jour da c6té du cachet.
— On dit que, pour activer les travaai,
vingt mille ouvriers seront occupés eo
rnênse temps sur divers points de là ligne
du chemin de fer de Paris à Brdxelles.
— L^Irlande , avec 8,000,000 âhâti-
ttns, consohime 1 8,000,000 kil. de sucre!
L'Espagne , avec 1 a, 000,000 (Thabi-
tans, consomme 40,000,000 kîl.
Les Etats-Unis, avec i9,ooo,o0odihibi-
tans, 100,000,000 kiU
La (irandé-Bretagne, avec 16,000,000
d'habitans, 180,000,000 kil.
La France, avec 3a, 000 ,000 d'habi-
tans, 100,000,000 kil.
C'est pour l'Irlande a kil. i/a par indi-
vidu 5 l'Espagne. 5kil. 3y4; lesEtets-Unii,
9 kil. i/a ; la Grande - Bretagne , is kil.
lya ; la France, 3 kil. i/a.
— Suivant le budget général pour
i838, les recettes présuméâ se nnonlent
à 1,076,419.150 fr.
Les dépenses probables, è i^r.oJ;,»^
francs. *
Mais en dehors de ca budget, i\k
trouve une foule de lois voté49|MM]liBt k
session, ou à voter avant la eUUare dei
chambres, pour les années i836, M^ et
i838, dont les crédits rénnis farmcnt en-
viron 4i 4 millions^
NOUVELLES DES PBOVINGES.
Un jeune avocat d'Amiens , M. Del*
vincourl, fils de l'ancien doyen de Ja fil- .
culte de droit de Paris, éloit à faire we
promenade en bateau sur la Sommeine
trois jeunes gens de ses amis, qui bienlM
le laissèrent seul pour aller tirer dci hi-
rondelles sur le rivage, il paroit qw '
M. Delvincourt, après avoir péché, vonlol
rejoindre ses amis, et tomba dans l'itt
par suite du mouvement qu'il imprima
au batelet en cherchant à sauter suris
rive. Les trois jeunes gens inquiets de ai
longue absence se rendirent à l'endroit
où ils l'avoient lais&é , mais le bateau
( 397 )
^pîl vide, et sa casquette ic irouvoît mt
la terre. lU frémireiri. Vnn d'éni qui sa-
vait nager n'hésita pas à se jeter à l'eau,
quoique venant de manger, et se trou-
vant en élatde transpiration. Mab, hélas,
toqa ses efforts, toutes ses recherches fo-
rent inutiles. Le cadavre fut retrouvé le
lendemain^ dans la vase, à l'endroit même
où M* Delvincoart avoit voulu santer sur
Içrivi^e.
— On prépare dans le port de Saint-
Valéry plusieurs bàtimens pour la pèche
de la baleine dans les mers du Sud.
— Il y aura le i*^ août une exposition
de peinture et de dessin à Boulogne.
— On écrit d'Arras qu'un incendie a
détruit le ai tous les ateliers de M. Hat-
lette et compagnie. On a remarqué an
nombre des personnes qui cherchoient à I
éteindre le feu les élèves du séminaire et
les Frères de la Doctrine chrétienne. .
— Nous avons dit que le conseil muni-
cipal d'Evreux, tout en approuvant les
motifs qui ont déterminé M. Passy à se
retirer, avoit manbfeaté l'espérance de le
revoir bientôt préfet de l'Eure. La garde
nationale d'Evreux vient d'envoyer à
M. Passy une déclaration rédigée dans le
môme senït.
— Le docteur Alqnlé, professeur au
Val-de-Grâoe, a été enrO}»^ par le mi-
nistre de la guerre à Jotgtiy, Anxerre
etClamecy pour y observer une affection
liphoide qui a sévi sur le 5* régiment de
hussards en résidence dans ces trois lo-
calités.
— Le Journal du Bourbonnais vient d'ê-
tre saisi; et pourquoi? Pour bien peu de
chose en vérité, pour rien, nous Tespé-
rons, lorsque la chambre d'accusation
appelée à se prononcer aura i)arlé. Cette
feuille qui a toujours défendu les bons
principes avoit publié un article pour en-
gager les électeurs indifférens à se présen-
ter aux élections municipales, et leur dé-
montrer que n'étant ni des conspirateurs,
ni des hommes de désordres, ils pou-
ifoientbien prêter le serment exigé pour
l'accomplissement d'un droit politique.
fa sévérité du parquet de Moulins et sa
susceptibilité doivent surprendre et p$-
roitre toutà^fait déplacées dans un mo»
ment où le gouvernement assez long-
temps rigoureux se détermine à faire ses
preuves de clémence.
— Les 10,000 fr, qui se sont trouvés
revenir h la ville de Nantes par suite des
sommes données par le duc d'Orléans à
l'occasion de son mariage, ont été em-
ployés en placemens de 5o fr. sur la caisse
d'épargne , et distribués aux enfans
d'ouvriers élevés dans les écoles gratuites.
— Les 21 et 33, la cafsse d'épargne de
Nantes a reçu 16,221 fr. 69 c, et rem*
bourse 66. 195 fr. 4o c.
— Le mauvais état do commerce de
Lyon continue. Saint-Etienne est aussi
dans une situation déplorable. La gante-
rie de Grenoble reste sans débouchés.
— On mande de Miîhau (Aveyron) que
la santé de M. le vicomte de Bonald,
après avoir donné de sérieuses inquiétu-
des, se trouve entièrement rétablie.
— Il arrive tous les jours à Marseille
des réfugiés espagnols qui fuient les trou-
bles de la Catalogne.
— Lé service des bateaux à vapeur
chargés de la correspèndance avec le
Levant se poursuit avec régularité. Le
troisième bateau à vapeur est parti le 33
de Marseille.
—Un événement déplorable est arrivé,
près Marseille, à la papeterie établie daiîs-
la propriété de M. le marquis de Bausset ,
ancien député. Un malheureux ouvrier,
entraîné par une roue , a été broyé d^ la
manière la plus horrible. Il étoît père de
plusieurs enfans.
— Des industriels d'un nouveau genre
parcourent en ce moment les environs
de Bordeaux. Les uns se disent envoyés
par la police pour arrêter des colporteurs
qui vendent des marchandises de contre-
bande. Ils font beaucoup de questions,
et demandent en se retirant qu'on garo '
le secret sur leur mission. Bientôt ils sont
remplacés par des marchands qui , tout
timides en apparence, osent à peine dire
qu*ils ont do belles marchandises anglai-
ses» autrement dès marchandises avariées
(398)
que tes crédules paient avec empresse-
ment plus du double de leur valeur.
exTéniEUB.
NOUVELLES O^ESPAGNE.
Après une discussion fort longue , les
coriès ont décidé que leur reine révolu-
tionnaire s'appelleroit désormais reine
des Espagnes , et non des Espagnols.
— Le Moniteur publie une dépêche té-
légraphique de Narbonnc le 24< I^cs car-
listes occupoienl , le i4i les villages dans
les environs de Valence, dont la garde
nationale a refusé de sortir. Serrador
étoit à Xerica , et Cabrera ci Forcadell
dans les montagnes de la Cenia.
Le 18, Barcelonne étoit tranquille , et
Tarragone étoit rentrée sous l'obéissance
du gouvernement révolutionnaire de Ma-
drid. Le baron de Meer étoit du côlé de
Talaf.
La régente a fait remercier la station
anglaise«de Tappui qu'elle a prêté aux
autorités de Barcelonne lors des désor-
dres du 4. Depuis le ao, le drapeau de
Reus, vert , rouge et jaune, flotte à Puy-
cerda, avec la permis^o du gouxer-
neur.
Ros d*Eroles et deux autres chefs carlistes
se sont emparés de Villanova de Meya ,
ville fortiûée. La garnison s'est défendue
dans l'église , espérant être secourue de
Lerlda , où il y avoit deux brigades.
— On lit aussi dans la feuille officielle
la dépêche suivante de Bayonne , le a4 :
• « Don Carlos étoit, le a 1 , à Castiliscar,
incertain sur ses monvemens. Un corps
assez fort de troupes de ligne et de garde
nationale s'est porté, le ao, de Saragosse
à Huesca.
»Lc même jour, Burens est entré à
Tondela avec 4 bataillons et 600 che-
vaux. Iribarren étoit, le ai, à Tauste,
couvrant Saragosse, et de manière à at-
teindre l'expédition dans les plaines entre
Exea , Tauste et Zucra. Ces manœuvres
paroissent bien entendues. »
Castiliscar est à 4 lieues de Galipienzo,
où Tarmée carliste a passé TÂragon.
— :Lcs Anglais et les 'cbrîstinos , par
soite des avantages qu'ils ont remportés ,
sont à peine maîtres de dix lieues de
terrain.
— Aux nombreuses cruautés commises
par les soldats anglais, il faut ajouter
d'horribles sacrilèges.
— La Navarre n'est pas plus évacuée
que le Gnipuscoa. Don Basilic Garda ,
après avoir éclairé la roule de l'expédition
jusqu'à la vallée d'Orba, est venu repi^n-
dre ses anciennes positions dans la Na-
varre.
-^ Evans est venu à Bayonne pour re-
mercier le général Uarisf>e de Pappuî
qu'il en a reçu pendant le siège d'bmn.
— On lit dans le journal ministériel
du soir la dépêche télégraphique suiTante
de Bordeaux, a 5 mai :
• L'expédition carliste n*avance pas.
Elle étoit encore à Egea et dans les envi-
rons le a a. Le même jour Iribarren occu-
poit Tauste et Castejon. Buer ens étoit ar-
rivé à Tndela. Espartero est toujours à
Emani. Rien de nouveau à Madrid le 20,
ni à Saragosse le a a. »
Une loi qtii vient d'être reùdae en Bel-
gique admet l'étranger à succéder aux
biens que son parent étranger on Belge
possède, dans le cas et de la manière dont
un Belge succède à son parent possédant
des biens dans le pays de cet étranger.
— 1^ comte Gallina a été nommé pre-
mier secrétaire du ministère des finances
à Turin.
— Le roi d'Angleterre est depuis quel-
ques jours indisposé.
— Madame Graham,'raéronaute,déjà
célèbre par la chute que lui a fait faire
le duc de Brunswick , est tombée une se-
conde fois la semaine dernière. Ella et
sou mari , lancés d'assez haut hors de la
nacelle, qui s'étoit accrochée aux atta-
ches en fer d'un pont suspendu , en ont
été quittes pour quelques contusions.
— Vingt et quelques ouvriers viennen t
de périr dans une mine de Chesler.
— Trente-deux vieux mariniers de
( 399 )
IflOSport , qui réunissent entre eux aoya
années , ont été réunis dans un banquet
en l'honneur de leur camarade Collins,
4|ui venoit d'atteindre sa quatre- vingt-
quinEtème année.
— On écrit de Lisbonne que le ii
MM. Passos et de Sa ontdonné leur démis-
sion. M. Diai Olivîcra, président des
corttîs , est chargé de la formation d'un
nouveau cabinet.
— S. A. S. le prince Ferdinand de
llesse-Philipp&lhal , colonel du régiment
autrichien de Wimpfcn , est mort le 17
mai an château de Pinlippsthal , à l'âge
de Irente^hnit ans , des suites d'une chute
de cheval.
— On s*occupe en Baviferc de la créa-
lion de caisses d'éjpargne.
-^ La reine de UoUande vient d'arri-
ver de la Haye â Berlin.
— Un Jonrnal d'Athènes annonce qne
ic gouvernement grec a de nouveau en-
gagé les troupes auxiliaires bavaroises
pour quatre ans.
—^lA peste continue à Rhodes , sur-
tout parmi les Juifs et les Musulmans.
Elle a gagné les villages environnans.
CHAtlBRfi D£S PABRS.
(Présidence de M, Pasquier.)
Séance da *i5 mai
M. Bresson, ambassadeur à Berlin, et
récemment nommé pair de France, de-
mande a être, reçu. Le président tiie au
sort )a commission chargée d'examiner
ses titres. Cette commission fait son rap-
port séance tenante, et M. Bresson sera
admis à la prochain réunion, qui est ûxée
à samedi, pour la discussion du projet de
loi sur les fonds secrets.
Après la présentation de divers rap-
ports, la chambre s'occupe de pétitions.
Elle passe â l'ordre du jour sur deux pé-
titions, l'une de madame Rose Olivieri,
l>ensionnaire de l'ancienne liste civile, et
recevant à ce titre des fonds insufiisans,
qui sollicite comme fille d'un ancien chi-
1 urgiei^major de vaisseau, une alloca-
tion sur les fonds de la caisse des invali-
Gazette des Temmea, qui a dernièrement
fait beaucoup rire à ses dépens dans l'au-
tre chambre. On passe aussi h l'ordre
du jour sur une pétition du sieur De-
jernon, lithographe et ancien maître de
pension, qui vouloitune indemnité pour
des perles éprouvées à la révolution
de i83o.
dos de la marine^ faulre de la dame Pou
tut de Mauchamps, propriétaire de la . tiers de iamai'inc marchande, et par suite
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
Séance du *i5 mai,
^ M. Cuoiii-Gridaine ouvre la séance.
On reprend la discussion sur le projet re-
latif aux sucres.
M. Vivien trouve que . la culture de la
canne â sucre s'accroît de plus en plus
dans nos colonies, et n'a pas besoin d'être
protégée en ce moment. D'après l'ora-
teur, les colonies ont vu entrer et sortir
de leurs ports en i833, 1,929 navires, en
1834, 1,991, en i836, 3,038.
M. WLSTEAiBEAG. Vous parlez-lâ du
cabotage qui se fait entre les colonies et
les pays voisins.
M. Ducbâlel, qui a pris la parole à la
dernière séance, et reconnu que le sucre
indigène pouvoit être imposé, mais que
les difficultés qui se présentoieiit pour as-
seoir convenablement l'impôt dtvoîent
engager la chambre à ajourner cette ques-
tion , tout en votant le dégrèvement des
droits payés par les colonies, attaque au-
jourd'hui l'amendement de M. Gouin,
portant qu'à dater du 1" janvier i838, il
sera perçu par la régie une somme de
200 (r. par chaque établissement de su-
cre de betterave, et en outre un droit de
10 francs par 100 kilogrammes de sucre
brut.
M. Jacques Lefebvre se prononce pour
le dégrèvement, comme préférable à l'é-
tat actuel; mais l'impôt lui paroit valoir
encore mieux.
M. Mauguin rappelle que lorsqu'on a
agité au parlement anglais la question de
savoir si l'on permetlroit la fabrication
du sucre de betterave, les minisires ont
déclaré qu'ils la frapperoicnt immédiate-
ment d'une taxe, et que si elle prenoit
trop d'accroissement, ils l'inlerdiroient
d'une manière absolue. Les ministres an-
glais voyoient dans celte industrie qu'on
vouloil- introduire Vanéanlissement du
(4oo )
une dîmination proportionnée dans la
marine militaire. Les mêmes craintes
doivent eiister en France, dit M* Mao*
gnin ; c'est donc dans t*int6rél de notre
marine qu'il fanl protéger le sucre exo«
tiqne. Quand la quesljon viendra pins
tard, je parlerai des colonies qui deman*
dent, comme vous le savez la liberté co-
loniale.
M. dedrammont, et autres voix delà
gauche : Accord6 !
M. MAi^GiriN. Gc qu'elle:» vous deman-
dent, c'est de retirer du budget les huit
raillions qu'elles vous coûtent annuelle-
ment.
Voix nombreuses de la gauche t Ac-
cordé ! accordé !
M. MAUGUiM (se tournant vers Textrômc
ganche) : McAsieurs, s! vous étiez [a cham-
bre entière, je dirois comme vous accordé !
la discussion seroit bientôt finie.
L'orateur déclare , en terminant, se ré-
finances pour la quotité do droit à impo-
ser et le mode de perception.
Séatue c(« 36 mai.
M. de Rémusat dépose le rapport de la
commission chargée de l'examen dn pro-
jet de loi relatif au chemin de fer de Pa-
sis à la frontière de Belgique.
M. Dumon , rapporteur , présente le
nouveau travail de la commission char-
gée de l'examen de la loi sur les sucres. Il
en résulte qu'à partir dn i' janvier 1 838,
il sera pcrçn par la régie , à titre d'impôt
général de consommation , sur tons les
sucres consommés en France . un droit
principal de 10 fr. par 100 kilogrammes
de sucre brut, indépendamment da droit
de douane établi sur les sucres exoticpes.
Les sucres de toute espèce enlevés, soit des
lieux d'importation ou des entrepôts après
acquittement du droit de douane , soit
des fabriques de l'intérieur , ne pourront
... •■• I* • A» - circuler qu'accompagnés d*acqnits*à-can-
ur»r à la propos.uon dun impôt . mais .^„ ^ -/^^ ^ '^«^^ ^^ piienwnt du
d-ur. impôt sérieu% sur le sucre indigène. ^^.^ ^„^„, J^ consommUon par le
Apres avoir entendu encore quelques destinataire elc
orateurs, la chambre ferme la discns- ^ . 'j •« r ri
viai^cu a, la uouiwic ictiiic la ^i^uua fy^ entcud M. Lacavo-Laplagno , qui
''^J?* ' -. j . é ^ A adresse des remercîmen» à la commission.
Deux amcndemen, se trouvent en pré- , n,„je qa'elle . mise h prt-
sence, celui de M Gou.n et celui proposé ^^ J^ ^J^^ E„^„.^ ^ j d^b,,
par M Ganlhier d Mautescrve qn. est en l .^^^ ^^^^^ demandent
opposition ayec;le premier. Après ane ,« renvoi de la discussion k dem«n ; dTtu-
discussion assez vive. M. Dumon, rappor- ^^^,^^j .^^ ^i g„.,e.champ.
teurde la commission, vient proposer de , • \ 1 ^ • -» ^»»..«a
, I ^ ► r i»* j r Le renvoi a demam est prononcé,
voter seulement sur une fraction de la- '
mendement de M. Gouin : • Tl sera perçu
par la régie des contributions indirectes
un droit sur le sucre indigène. •
Plusieurs voix ; Et le chiffre?
Autres membres : On s'en occupera
plus lard.
On procède au vote sur ce fractionne-
ment. Après deux épreuves douteuses, on
passe au scrutin secret , et la proposition
du rapporteur est adoptée par 176 boules
blanches contre i5a boules noires. Ce ré-
sultat est suivi d'une véritable efferves-
cence. Beaucoup de députés quittent Quatre canaux. 1190 fr. 00 c.
leurs places , forment des groupes , gesti- Caisse hypothécaire. 812 fr. 60 c.
culenl et s'interrogent avec vivacité.
Plusieurs voix : La question est dé-
cidée.
Autres voix : Non ! non !
Membres de la gauche : Vous voulez '^«»*« «l'Espagne 6 p. 0/0. 24 fr. 3/1
donc ajourner indéfiniment la solution ?
La loi est renvoyée à la commission , parcs. — lUPRivEaiB d'ad. lb clerb et c*,
afin qu'elle s'entende avec le ministre des Q«ai des Augttstins , :i6.
BOURSE DE PARIS DU 36 MAI.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 108 fr. 46 c.
QUATRE p. 0/0, j. de mars. 90 fr. 26 c.
TROIS p. 0/0, j. de dcc. 79 fr. 40 c.
Quatre 1/2 p. 0/0, j. de mars. 000 fr. 00 e.
Act. de la Banque. 2440 fr 40 c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
Oblig. de la Ville de Paris. 1186 fr. 00 c.
Renie de Naples. 99 fr. 80c.
Emprunt romain. 101 fr. 3/4
Emprunt Belge. 000 fr. 0/0
Emprunt d'Haïti. 000 fr. 0/0
L*AX1 DS LA RBLIOION
paroit les Mardi • Jeudi
•< Samedi.
On peats*at>OTiner des
I ** et 1 5 de cbaqae mois«
N^2817-
MARDI 30 MAI 1837.
fr. «•
i an 36
6 mois*.. . • . fg
3 mois •••.'• lo
1 mois 3 5o
BIOtilUPHIE UNIVERSELLE 9
ANCIENNE ET MODERNE.
SOPPUÉMENT, T0M3 i:, LVII'DB LA COLLECTION*
Ce supplément , qui se continue
avec activité , sera un recueil inté-
ressant pour l'histoire contemporaine.
On y fait entrer et les personnages
qui avoient été omis dans l'ouvrage
principal et ceux qui sont morts de-
puis vingt ans. Nous avons parlé
brièvement du premier volume du
supplément. Nous nous arrêterons
davantage sur le second , où il y a
jun assez grand nombre d'articles re-
marquables sur des écrivains moder-
nes ou sur des personnages contem-
porains. Nous citerons entre autres
Badia, Bail, Bailly de Juilly, Ban-
^cal y Barbe , Barotti , Barruel , Bas-
iset , de Bast , Bastard , Batliyani ,
Baudus , Baverel , Bayie , Bazard ,
Bazin , Beaucliamp, Beaulieu., Belin
de Bailu , Belzoni , Benaben , Be-
noît, etc. Nous dirons quelque chose
de plusieurs de ces personnages , en-
tre autres des ecclésiastiques qui ap-
partiennent spécialement à notre
plan , insistant de préférence sur ce
qui regarde la religion.
Badia et Belzoni sont des voya-
l^eurs modernes, dont les courses et
les aventures sont propres à exciter
la curiosité.
Charles-Joseph Bail, dont il a été
question autrefois dans ce Journal ,
fut d'abord militaire , puis employé
dans l'administration des armées. Il
mourut le 20 février 1827 à Mar-
geucy, près Paris. Militaire dès l'âge
Tome XCIII, L'Ami de ta Religion.
de quinze ans , n'ayant fait aucune
étude , dépourvu d'instruction , il
voulut écrire et ne fit que des livres
ridicules. Nous avons rendu compte,
N° 288 , de ses Juifs au XIX^ siècle,
ouvrage rempli d'erreurs el de décla-
mations. En 1S18 , il s^éleva cpntre
le nouveau concordat dans un écrit
intitulé : Qu^est-ce que le clergé dans
une monarchie constitutionnelle 7 Ce
titre seul décèle les préoccupations
de l'auteur^ qui montre partout une
ignorance profonde de tout ce qui
touche à la religion.
Edme-Louis Bailly de Juilly, qu'on
a cru prêtre parce qu*il avoit été con-
frère de l'Oratoire, étoit né à Troyes
en 1760, et embrassa la cause de la
révolution. Député à la convention ,
il vota dans le procès de Louis XYI
avec la minorité sur toutes les ques-
tions , et garda le silence pen-
dant la terreur. Après le 9 thermi-
dor, il combattit en toute occasion
le parti /errom/e, et s'opposa aux me-
sures de rigueur. Bonaparte le fit
préfet du Lot. Bailly de Juilly mou-
rut en juillet 1819, des suites d'une
chute de voiture.
L'abbé Ballet est un prêti'e et un
écrivain oublié jusqu'ici dans les
biographies. François Ballet , né à
Paris en 1702 , fut cure de Gif , et se %
livra ensuite à la prédication. 11 prend
dans ses livres le titre de prédica-
teur ordinaire de la reine, ce qui
étoit d'usage pour ceux qui avoient
prêché une fois à la cour. Ballet
mourut vers 1762. Ses ouvrages sont
un Traité de la dévotion à la sainte
f^ierge , des Instructions sur le Jubilé
et sur le Car(^me, des Prônes sur les
1^ •
( 402 )
rr
:• *
\
coui*s sur la tombe de Barras, et le
louèrent de ses vertus répablicaiiies ;
c'étoit en 1 829, à one époque où la
révolution s'avançoit à grands pas, et j
où ou faisoirtout ce qa'il falloit poar I
la picparer.
G. A. Basset, béuédiclin de Saint
Maur, étoii professeur de rhétorique ï
à Sorèze en 1791. Il sortit deFiaoce
peu après, et n'y rentra qu'en î80ù.
A l'organisation de l'Université, o:i
le nomma censeur des études dausiiu
lycée, puis sous-directeur à l'école
Normale. Il demanda ensuite sa re-
traite, et publia plusieurs livres j;iir
Tinstruction publique, et particuliè-
rement sur Finstructiou élémentaire.
Il otoit partisan des nouvelles mé-
thodes, et contribua beaucoup à fon-
der la société pour ramélioratioii de
l'instruction élémentaire. Il mourut
à Paris en 1828.
Martin-Jean de Bast, chanoine de
Gand, né en 1753, fut d'abord cure' de
Saiut-N icolas à Gand. Il ifeto\t numis-
mate, a voit un cabinet de uiédaïUcâ,
et publia quelques ouvrages sur lei
antiquités de son pays. Il prît partaux
disputes qui troublèrent le diocèse de
♦ suite des évéques de Ferrare, de dis- ] Gand en 1813, et publia un écritin- loi
commandcmens de Dieu et sur les
Evangiles , des Panégyriques , et la
F^ie de ia Saitr Boujr^ fille de Charité.
Bancal desissarts étoituu conven-
tionnel beaucoup plus modéré que
les autres, qui passa ses dernières
années dans la ))ratique de la reli-
gion ; la Biographie a eu soin de le
remarquer , ce que par parenthèse
olle ne fait |)as toujours , et répond
u ceux qui à cotte occasion s'éloient
moqués de Bancal.
Philippe Barbe, doctrinaire, étoit
né à Londres en 1723, et étoit fils
«l'un réfugié français qui étoit deve-
nu ministre anglican, et qui depuis
rentra dans le sein de l'Eglise. Phi-
lippe remplit dans sa congrégation
divers emplois poin* renseignement.
Il eut pour confrères .Tacob Dupont
et Manuel , devenus fameux dans
riiisloire de la révolution. Ce der-
nier le sauva des massacres de sep-
tembre. Barbe se retira àChaumont,
où il mourut le 8 octobre 1792. On
a de lui des fables et quelques petits
ouvrages de littérature.
L'abbé Barotti est u n jésu i te i talien ,
mort en 1801, qui est auteur «l'une
< ours sur l'Ecriture sainte et de poè-
mes sur la physique et sur le café.
Nous ne parlons pas des articles
Barrai, Barruel, Baston et de Baus-
set, ayant donné dans notre Jour-
nal des notices sur ces personnages.
L'article de l'ancien directeur,
Barras, est long et curieux ; on y voit
que dans ses dernières années l'ex-
directeur fut circonvenu par une co-
terie qui voulut le faire mourir ré-
publicain, et sans aucune tache de
royalisme. Cette coterie travailloit
contre la restauration. Deux jeunes
avocats, Pierre Grand et Ilorlensius
'AWAiiy prononcèrent des dis-
titulé Di/ucidalio principiorum ^ in-8*r
1 S 1 , en deux parties. Cet écrit éloit
en faveur du chapitre de Gand, et fut u
généralement bldnié. Il coutcmoit
beaucoup de choses inexactes. Voyei
entre autres les Obsert^ationes auctom
quœsùonis tnomentosœ^ in-8" dc32 pa-
ges. Oii dit que l'abbé de Bast retint
la seconde paitie de sa DilucidalioA\
mourut à Gand, le 11 avril 1825.
L'article de l'abbé de Bastarde^le
assez remarquable, et nous nous y V*
rêterons un peu plus long- temps. Do-
minique-François de Bastard, né ^\si
Nogaro en 1747, étudia à Pont-U-
>*oy, puis à Saint-Sulpicc, et devîi*'
\
m
( 4.o3 )
clianoine de Lectouré et gi*and- vicaire
de Lonibez, N'ayant point prêté le
serment en 1791, il dut sortir de
Franœ, et, s'embarqua à Cette, le
19 avril 1793, avec un passeport du
représentant Ichon, sur un bâtiment
génois. Les autres passagers étoient
Thomas de Trémont, prêtre du dio-
cèse de Lectouré ; Laurent d'£scurct,
cordelier de Gondom ; Etienne de la'
Molinière>, cordelier de Loudun , et
un capucin qui s'échappa. Une tem-
pête poussa le haliment sur les côtes
de Provence. On arrêta les passagers
à Bandol, et sans respect pour leurs
passeports et pour le droit des gens,
on les envoya au tribunal révolution-
naire de Toulon , qui les condamna
à -mort comme nobles, piètres ré-
fractaires et émigrés rentrés. Ils fu-
rent à l'instant conduits au sup-
plice, le 25 avril 1793. L'abbé de
Bastard , destiné à périr le pre-
mier , harangua le peuple sur l'é-
chafaud, et protesta contre l'iniquité
de la condamnation. On dit que son
discours émut tellement la foule,
que le conventionnel Bayle qui étoit
présent, n'osa faire exécuter les trois
autres prêtres, qui furent reconduits
en prison, et rendus plus tarda la li-
berté quand Toulon fut occupé par
les Anglais. La Biographie ajoute en
note qu'il y eut alors une lutte entre
les soldats et le peuple, et qu'après
la terreur, on écrivit à Roiue pour
demander la béatification de l'abbé
de Bastard.
Nous avons donné un extrait de
cet article qui cependant souffre quel-
ques difficultés. D'abord on ne trouve
pas le nom de l'abbé de *Bastard
comme «grand- vicaire de Lombez
dans 1^ France ecclésiastique de 1 790.
Ensuite , ni les Confesseurs de iç foi
de l'abbé Garron, ni iesMoi'tjrrs de
la foi de M. l'abbé Guillon ne
comptent l'abbé de Bastard parmi
lés victimes de la persécution. Ces
deux ouvrages ne font aucune men-
tion de lui. Enfin quelques circons-
tances du récit paroissent peu vrai-
semblables. Il paroit que M. Micbaud
jeune, l'auteur Ac l'article, a dû ces
renseignemens à la famille de Bas-
taixl, dont il parle assez longuement.
Ignace de Bathyani , évêqiie de
Weissembourg ou de Transylvanie,
étoit né en 1741 d'une famille illus-
tre de Hongrie, et fut fait évêque
en 1781 ; il mourut le 17 novembre
1798. On- cite de lui quatre ou-
vrages ; un ouvrage de critique sur
les privilèges d'une abbaye, une tra-
duction latine du Norma cleri de Beu-
velet pour son clergé, un recueil des
lois ecclésiastiques de Hongrie et des
provinces adjacentes avec des éclaircis-
seniens, grand in-f°, et les actes et le»
écrits du bienheureux Gérard, évêque
de Chaonad avec la suite des évêques
dece siège. Tous ces écrits sont en la-
tin. L'évêque de Weissembourg pa-
roit avoir été aussi zélé que savant.
A cette occasion, la Biographie auroit
pu dire un mot d'un prélat de la
même famille, Joseph de Bathyani,
né à Vienne le 30 janvier 1727, d'a-
bord évêque de Transylvanie, trans-
féré à Colocza en 1760, et à Strigo-
nie en 1776, cardinal en 1778, qui
reçut le chapeau dans le consistoire
que le pape Pie VI tint à Vienne le
I9avril 1782.11 vivoit encore en 1793
et mourut avant 1799.
Nous ne ferons qu'indiquer des
articles plus ou moins curieux sur
des personnages qui ont marqué
pendant la révolution ; tels sont le
baron de Batz, Baudrais, de Baudus,
Beauchamp, Beaulieu, etc Alphonse
de Beauchamp a publié un grand
. (4o4)
•nombre d'ouvrages liiatoriques^ le
meilleur est son Histoire de la Vendée,
La plupart des autres sont des com-^
j>ilations faites en courant. Telle est
son Histoire des malheurs et de la cap-
lii^ité de Pie P^If, dont nous avons
relevé dans ce Journal les en*eui-s et
le ridicule.
Jean-Pierre Baverel, Franc-Com-
lois, ne vers 1744, entra dans l'état
ecclésiastique et obtint un petit bé-
néfice ; mais il ne paroi t pas avoir
exercé le ministère. Son goût le por-
toit vers la littérature et surtout vers
la ciitique. Il attaqua par des pam-
phlets un capucin , le Pèiô Prudent,
qui avoit remporté un prix, en 1777,
à Tacadémie de Besançon. Des rap-
ports qu'il eut avec Mercier et Ray-
11 al régarcrent de plus en plus, et la
révolution acheva de le perdre. Il
prêta le serment par pure bonne vo-
lonté, puisqu'il n'étoit pas dans le
ministère , et entra même dans les
clubs. Il revint ensuite à des senti-
mens plus modérés, et rédigea quel-
que temps un journal contre les
anarcliistes. Des blasons et des gé-
néalogies qu'on trouva chez lui le
•'firent arrêter. Il fut enferme au châ-
teau de Dijon avec beaucoup de per-
sonnes dont il ne partageoil pas les
opinions, et qui ne pouvoient lui té-
moigner de l'estime. Sa causticité
' contribuoit encore à le rendre odieux.
Sous l'empire, il continua de s'occu-
per de recherches historiques, et re-
çut pour cela des gratifications du
gouvernement. Il mourut presque
subitement le 18 septembre 1822.
On ne dit pas qu'il fût revenu à de
meilleurs sentimens.
connoissances en médecine et la pro^
fondeur de ses observations. Mais ce
qu'on ne dit point assez, c'est que
cet homme si judicieux et si habile
étoit un excellent chrétien qui tenoit
à honneur de pratiquer la religion^
et de la pratiquer, non-^seulement
dans ses préceptes, mais encore dans
ses conseils. Tous ceux qui l'ont
connu le regardoiént comme vn
homme supérieur par la trempe de
son espiit et par la force de son ca-
ractère. Attaqué d'une maladie lente,
il en étudioit les progrès avec un
sang froid admirable. Il vit appro-
cher la mort avec courage ; il y avôit
long-temps qu'il y étoit préparé.
Nous regrettons que l'auteur -de l'ar-
ticle ait négligé de considérer M. Bayle
sous ce rapport.
L'article d'Amand Bazard, le saint-
simonien, est à la fois une notice sur
lui et sur ht secte hnpie et ridicule
qui avoit essayé de faire du bmit
dans ces derniers temps. L'article
fait assez bien connoître tout ce qu'il
y a\t)it d 'absurdité et d'orgueil à la
fois dans les fondateurs de la secte et
dans les moyens qu'ils prirent pour
se donner du relief et pour essayer
de jouer un rôle. Bazard mourut à
40 ans, le 29 juillet.! 832.
Rigomer Bazin , du Mans , auteur
de divers pamphlets , né en 1771, et
tué en duel le 20 janvier 1820, cher-
cha aussi à Taire du bruit dans les"
premières années de la restauration.
L'article qui lui est consacré dans la
Biographie fait connoître son exagéra-
lion républicaine etson humeur caus-
tique ; mais l'auteur de l'article se-
I trompe en disant que c'éloienl-là les
(raspard-Laurent Bayle, médecin, • tortsles plus graves de R. Bazin. Celui-
né en Provence en 1774, mort à ci ne fut pas moins ennemi de fa reli-
' Paris le 11 mai 1816, -est cité dans ; gion que de la monarchie, témoins
'\vi Biographie pour sa capacité, ses [st^s Lettres philosophiques, le IVone ei
... - (4e5)
^Aut^t^ PUrre chez son cnrc, etc.
Pierre chez son cure fut composé à
l'occasion des inandeincns des évc-
ques contre les édilionsde Yoltairc ;
c'est un pamphlet rempli de persif-
flage contre la religion et les prêtres.
Nous en avons parlé dans ce Jour-
nal, n*^ 283, tome xiv. M. Parisot,
Vauteur de l'article , n'a point fait
remarquer cette tendance des écrits
de R. Bazin.
- Va autre écrivain irréligieux , cité
dans ce volume de la Biographie y est
Vincent Vernier Benoit , né à Dôle
en 1769, et mort du choléra à Paris,
le 12 avril 1S32. Il avoit été dans sa
j,èunesse au séminaire Saint-Lazare ,
mais la lecture des livres philosophi-
ques le jeta dans les rangs de l'incré-
dulité. Il devint secrétaire de M. Ma-
ret, et fut inquiété pour cela sous la
restauration. En 1817, il fut un des
coHalK)rateurs de la Bibliothèque his-
torique , et y inséra en 1819 un arti-
cle violent contre le cleigé. Cet ar-
ticle donna lieu à un procès; mais
I éditeur fut acquitté le 24 juillet
1820. On convient que Benoît pous-
soit la haine contre le clegé jusqu'à
l'intolérance. Lors des discussions siu*
le concordat de 1817, il publia deux
écrits : De la liberté des cultes et des
concùrdMs^ 1818, in-8", et De la liberté
religieuse-^ 1819. Il y prétend qu'un
concordat est une injustice envers les
antres cultes. Son idée fixe étoit'ie
despotisme et l'ambition des prêtres.
Benoit , dit l'auteur de Tarticle ,
Al. Weis , se croyoit toujours au
moyen âge.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
HOME. — La veille de la Pentecôte,
le Saint-Père a assisté aux premières
vêpres dans la chapelle Sixtinc. Le
^Qtir de la fête , Sa Sainteté , en ha-
bits pontificaux et avec la liarc, ns-
sistà dans la même chapelle , à la
messe célébrée par M. le cardinal
Pedicini. Après l évangile, M. Mac
Donell , élève du collège de la Pro-.
paf,ande , prononça un discours la-
tin sur la fête.
Le 28 avril y TAcadémie de la Ae-
li[;ion catholique a rouvert ses séan-
ces. M. le cardinal Polidori lut une
dissertation sur la nécessité d'arrêter
les progrès de l'impiété du siècle par
une l'éforme fondamentale des étu-.
i^Q^ philosophiques, et spécialement
de la métaphysique. Après avoir in-;-
diqué divers chemins paicourus par
l'orgueil de l'esprit et par la cor-
ruption du cœur dans le monde
des erreurs contre la religion , l'il-
lustre cardinal en est venu à l'er-
reur la plus nouvelle et la plus.dan-
gereuse , savoir , l'indifférence ou
l'incrédulité, et en a trouvé la cause
dans les nouveaux systèmes phi-
losophiques qui se sont introduits
dans les différentes écoles de l'Eu-
rope. SonEniincncc eu a distingue
quatre principaux : celui de Locke ,
en Angleterre ; celui de Reid et de
Stewart, en Ecosse ; celui de Kant ,
de Fichte et de Schelling , en Alle-
magne , et enfin Téclectisnie , en
France.
^Chacun de ces systèmes a enfanté
des erreurs sur les facultés de l'être
intelligent , connue sur ce qui re-
garde la vérité en général, et sur
le critcrinni de la certitude. De là
sont venues la. doctrine de la vérité
individuelle, la maxime du sens
privé , les rêves de paix et d'i/w(/7-
catiouy la théorie de l espérance, cette
idée que les religions sont filles d'un
sentiment inconstant et variable, etc.
Quels maux en sont résultés pour la
religion 1 Des doctrines, honteuses ;
tantôt le matérialisme, tantôt l'idéa-
lisme , et presque toujours un scep-
ticisme systématique.
Après avoir indiqué le mal , l'il-
lustre auteur en a cherché le re-
mède, et Ta signalé dans l'enseigne-
ment d'une philosophie toute con-
forme à la religion et appuyée sur
la théologie. Celle-ci en effet peut
singulièrement éclairer la métaphy-
sique. Son Ëniincuce a cité à ce sujet
les Pères, entre autres saint Augnstin
et saint Thomas d'Aquin. Il a Àui en
exhortant les académiciens à conti-
nuer de défendre la religion avec
zèle et de se mettre au-dessus des
ridicules prétentions d'un siècle qui,
tout en parlant de ses lumières, tend
à faire rétrograder le genre humain
vei*s la barbarie du mauvais goût.
La méthode de ce discours, la jus-
tesse des considérations, Tà-pi'opos
des vues , le mérite du style, tout a
vivement intéressé l'assemblée, dans
laquelle on comptoit douze cardi-
naux et beaucoup de prélats et de
personnes de distinction.
PAïus. — Une lettre datée de
Rome, le 16 mai, nous annonce que
le consistoire pour la précouisation
des évéques devoit avoir lieu le ven-
dredi 19. On croyojt aussi .que le
Sainti-Père y feroit un cardinal. On
ne doute pas que M. rarchevêque
nommé de Bordeaux et MM. les evê-
ques nommés de Verdun et de Gap
ne soient préconisés dans ce consis-
toire ; mais il y a lieu de craindre que
les informations de MM. les évcques
nommés de Marseille et de Saint-
Flour, qui ont été faites plus tard, ne
soient pas arrivées à temps.
Le courrier de Rome arrivé au-
jourd'hui lundi n'apporte point en-
core les actes du consistoire.
( 406 )
i-eposoir ; c'étoient celle de la Sainte^
Yiergc, et celle de Sainte-Germain qni
est de l'autre côté de l'église, et qui a
le moins souffert. On avoit mis dei
tapisseries autour du chœur et de
l'œuvre, pour masquer les dégrada-
tions. Le mahre autel étoit garni de
grandschandeliei*setdela croix; nous
ne savons si ce sont les anciens qae
l'on a retrouvés. Les orhemensétoiem
très-convenables. Une partie dei fî-
tres est réparée. Peu à peu, il bot
Tespérer, les traces des désasti'cs l'ef-
faceront. Mais que de choses encore à
faire !
Heureusement que les fidèles pa-
roissent sentir la nécessité de venir
au secours de cette église dépouillée.
Dimanche, il y avoit beaucoup de
monde à l'office ; M. le curé a fait la
quête. Mous avons lieu de croire
qu'elle a été productive. 11 est im-
possible en effet de voir le dénue^
ment de l'église sans en être touché,
et sans se sentir porté à contribuer à
réparer la maison de Dieu par quel-
que offrande.
L*égl ise Saint-Germain-l'Auxerrois
offroit dimanche dernier un aspect
plus consolant. On a pu y solenniser
la fêle du saint Sacrement. Il y a eu
les offices ordinaires des paroisses,
grand'messc, prône,vépres, salut,pro-
cession matin et soir. Deux chapelles
ont été UD peu ornées et servoientde !
La retraite des dames chez les Do-
minicaines de la rue de Charonnea
eu lieu, comme on l'avoit annoncé,
du samedi 20 mai au samedi 27.
M. l'Archevêque qui avoit ce jour-là
une nombreuse ordination, n*a pu
faire l'ouverture des exerrîces,comnie
il se 1 etoit proposé. M. révêc|ue de
Nancy, qui arri voit de Marseille, a
réside constamment dans la ir«aison,
et a présidé aux exercices. Le prélat
adressoit fréquemment des avis etdes
instructions aux dames et partageoit
le ministère de la confession avec les
deux ecclésiastiques chargés de le se-
conder dans la retraite. M. l'abbé
Combalot prêchoit deux fois par jour
avec son zèle et son talent accoutu-
mes. M. l'abbé Vernière faisoit la
méditation. La retraite a été plus
nombreuse qu'à l'ordinaire. Envi- j
ron 60 dames résidoient dans la mai-
son, et à peu près autant renoient de
leur domicile assister aux divci's
[ exercices. M. l'ëvèque tle Nancy a
fait la cliJlure le dernier jour; le pré-
lat a présidé la coiuuiunioQ gêné-
i^le, et a terminé la retraite par des
exhortations et des entretiens pro-
pres à nourrir et à accroître le zèle
«t la ferveur des retraitantes.
Dimanche dernier, un Israélite ,
nommé M, 'Liberuian , a été baptisé
d^m la chapelle du collège Stanislas.
M. Liberman est âgé de 43 ans, et
vei*sé dans la théologie rabbinique ,
car n s'étoit destiné d*abord à être
rabbin. Il est fils de feu M. Libernian,
rabbin de Saverne , distingué parmi
tes siens par son esprit et son savoir.
Le néophyte a été baptisé sous le nom
d« VJarie-Josepli-Philoinène. Ses par-
rain et marraine ont été M. le doc-
teur Récainîer et madame son épouse.
M. Liberman avoit déjà quatre
fi*ères baptisés , et tous lK)ns catho-
liques » l'ainé , médetin estimé à
Ilikirch en Alsace ; le second, habile
relieur à Paris , rue Mazarine ; le
troisième frère, qui suit depuis plu-
sieura années ses "études au séminaire
5j i n t-Su Ipice , et le quatiùème, qui
est établi à PLiladelphie , où il fait
très-bien ses affaires et rend service
à tou£i les catholiques.
M. l'évéque de La IV>clielle avoit
commencé la visite pastorale le 4 avril
dernier par les paroisses de la Jarne,
Sal!es,laJarrie et Saint-Médard. Forcé
d'en repartir le dimanche 16 avril,
pour Saint - Porchaire » il parcourut
successivement les différens cantons
de l'arrondissenfent de Saintes jus-
qu'aux solennités de la Pentecôte
c|[u'il célébra dans cette dernière ville ;
et jeudi dernier, 18 mai, vers les six
heures du soir , les cloches de la ca-
thédrale ont annoncé le retour du
premier pasteur dans la ville épiftco-
pale.
Dans le grand nombre des piaroisses
que le prélat a visitées , Tempresse-
luent a été grand , et ses paroles
( 407 )
ont été recueillies partout avec joie ^
respect et attendrissement. Les con-
firmations en général ont été nom-
breuses, les communions édifian-
tes , les cérémonies extérieures
comme intérieures décentes çt bien
ordonnées ; tout enfin a semblé con-
courir à dédommager le prélat de ses
fati{]ues par les douces consolations.
3 ne lui offroit le touchant spectacle
e la piété des peuples. A Mortagnes
sur Gironde^ une paralytique retenue,
dessus son lit depuis un grand nom-
bre d'années ,^ de voit être transportée
à l'église pour y recevoir la confit uia-
tion qu'elle desiroit ardemment. Le
prélat a voulu lui épargner les inconi*
modités d'un transport long et péni-
ble ; accompagné de la foule atten-
drie, il s'est lui-même rendu dans Iç
pauvre réduit de la malade, que tou-
tes les personnes pieuses du voisinage
s'étoient empressées d'orner de ten-
tures et de fleurs. Avant et après l'ad-
ministration du sacrement, une petite
allocution a mis le comble à la joie
de cette pauvre infirme doublement
heureuse, et de la grâce qu'elle rece-
voit et de la joie que lui causoit la
visite de son évêque.
Les gardes nationales ont manifesté
un zèle d'autant plus remarquable ,
en certains lieux , que le mauvais
temps sembloit devoir le ralentir. On
a vu dans quelques paroisses les an-
ciennes autorités se réunir aux nou-
velles autour du commun pasteur, et
rivaliser d'égards et de prévenances ;
en sorte que la visite épiscopale ne
peut laisser que de doux souvenirs
dans cette partie iniportante du dio-
cèse. Le 26 niai , La Rochelle à son
tour jouira du bienfait de la confir-
mation. La cérémonie auq^ lieu à la
cathédrale pour toutes les paroisses
de la ville. Le prélat recommencera
sa visite épiscopale avec le mois sui-
vant, et il doit parcourir les paroisses
des cantons de la Jarrie et de Cour-
çon jusqu'au 15 juin , dernier terme
de son itinéraire.
(468)
Le lendemain île son retour à La
Rochelle , M. Tévêque a donné des
lettres de grand - vicaire honoraire à
M. ï'ahbé Courcelle , secrétaire géné-
ral de révêché,qui étoit déjà em-
ployé au secrétariat sous M. Paillon,
et qui a continué ses fonctions pen-
dant tout l'épiscopat de M. Bernet.
Les soins du secrétariat n'empêchent
point M. l'abbé Courcelle de rendre
assidûment des services à l'hôpital
militaire , où ses instructions ont ob-
tenu d'heureux résultats. Le choix
de M. révêque a été applaudi dans
le diocèse , où le mérite, l'activité et
la charité de M. l'abbé Courcelle
sont justement appréciés.
Casteljaloux , chef-lieu de canton
dans le diocèse d'Agen , a eu l'avan-
tage d'une mission, sur le succès de
laquelle on aroit eu d'abord quel-
ques craintes. Plusieurs personnes
sembloient voir avec défaveur l'arri-
vée des missionnaires, et les restes des
anciennes déclamations subsistoient
dans quelques esprits. Aussi les au-
diteurs furent rares les premiers
jours. Peu à peu le nombre s'en ac-
crut. Ijes missionnaires ne parurent
que ce qu'ils étoient, des ministres de
paix et de charité. Les préventions se
dissipèrent ; la foule se porta à l'é-
glise , et TentraiiMment devint géné-
ral. On a tu s'opérer des retours con-
solans. D«s hommes qui avoient vécu
dans l'indifférence sont revenus à la
pratique de la religion. Des scandales
ont cessé. La jeunesse a pris part au
mouvement général. M. l'évêque d'A-
gen est allé clore ces pieux exercices,
et donner la confirmation. Le jour
de l'Ascension , on a compté 1 ,400
communians , et 1 ,000 confirmés. Le
lendemain , le nombre des confirmés
a été plus grand encore ; il en est venu
des paroisses voisines. Le dernier jour,
on a eu une plantation de croix La
croix étoit portée par des hommes.
La procession a été longue et impo-
sante. Un missionnaire a termine ta
cérémonie par une allocution courte,
mais pleine de chaleur.
\j*Ami de la Charte, de Nantes,
avoit publié lé 20 mai un article fort
inexact, sur une sépulture qui avoit
eu lieu la veille à Chantenay ; M. Ri-
chard, curé de Chantenay, lui a
adressé la lettre suivante^ qu'il a aussi
co^nmuniquée à V Hermine, \
• Monsieur le rédacteur de r^^niii U
Charte :
> J'avois bien prévu que vous pavleriei
de la sépulture qui a eu lien dans ma pa-
roisse, vendredi dernier, et j^avoîsprbla
résolution de ne pas vous répondië. Ce-
pendant , comme vous glissez dans volr«
article des accusations calomnieuses , je
rae crois obligé de le faire.
• Vous laisser entendre qne Icpiqnetde
garde nationale étoit de ma paroisse;
non , monsieur. Les gardes nationaux de
nos quartiers entendent mieux la liberté
religieuse que ceux dont vous parlez.
> Vous dîtes que je me sob préseoCé h
la porte de l'église pour empêcher ren-
trée do corps \ ce n'est pas vnd i on Ty »
déposé bénévolement.
• Vous insinuez que j'ai enfin procédé &
la sépulture, parce qu'on avoit renda
l'argent; c'est faux. J'ai déclaré pnbliqae-
ment et en présence de votre piquet, qae
je cédois aux démandes et à rafÔiclioade
la famille contrariée dans ses intention»
par ceux qui auroienl dû les respecter
mieux; et, avant de me rendre ancime-
li()re, en présence de plus cent personnes,
j'ai remis moi-même mes honoraires UK
parens.
» Quant à ïeffei spasmodique opéré m
mes nerfs déUeats ; quant à Vobstinat'um
da bon prêtre qui ne se calme point, et qùf
quoique dévot , a*emporte , comme on éii
dans Tartufe, ce sont-là des injures à vo<
Ire usage dont tous les honnêtes gens ont
fait justice depuis long-temps, et que je
méprise.
• Je suis, etc.
» RiGHARn,' $uré de Chantenay. »
( 4o9 )
Un journal raconte un fait si ri-
^ dicule^ qu'où pourroit prendre le re-
lût pour une plaisajiterie , si on ne
«kyoit jusqu'à quel point quelques
municipaux , dans les campagnes ,
portent leur arrogante absurdité. A
rîoisay, diocèse de Tours , le conseil
municipal avoit arrêté dans sa sa-
gesse de renvoyer la saint Philippe
au jour de l'Ascension , qui , cette
année , étoît le 4 mai. Le maire et
son conseil annoncèrent qu'ils assis-
teroient a la messe dans le cbœur.
l|ais à Vlntroit, ils s'étonnèrent beau-
coup que Ton chantât la messe de
l'Ascension, et demandèrent la m^se
de la saint Philippe. En vain le
cnrë leur représenta que le rit de
l'Eglise ne le permettoit .pas , que
rAscensîon étoit une trop grande fcte
pour être remise; en vain il invo-
qua la liturgie et les rubriques. Les
municipaux étoient les plus forts au
lutrin ; ils menaçoient de se retirer ; .
ils firent peur aux chantres , et le !
lutrin chanta la messe de la saint i
^Philippe, pendant que le cur^ faisoit
à l'autellofltc'e de l'Ascension. On
die que les habitans eux-mêmes se
sont beaucoup moqués de l'idée ab-
surde de leurs municipaux.
■«*>'s.
- Le 8 niai, M. t'évcque de Lausanne
a béni et posé la première pierre d'une
église catholique à ^yon, dans le can-
ton de Yaud. Les catholiques de cette
yille ne sont pas ti*ès-nombreux , et
de plus ils ne sont pas riches. Ce sont
eux qui font les frais du culte divin,
et qui entretiennent un prêtre. Us
eomprennent bien qu'ils ne pourront
seuls terminer leur entreprise. Déjà
ils se sont adressés aux catholiques
du diocèse de Belley (!) , et on assure
qu'un habitant des Rousses vient à
lui seul de souscrire pour une somme
de 6,000 fr. en faveur de Téglise de
Nyon. Puisse cet exemple de généro-
site trouver des imitateurs !
. (t) Un jour Q al dit que Nyon dépendoit
Le 27 avril , le triple landrath ca-
tholique du canton de Claris, assem-
blé à Nafels, arrêta qu'il y auroit le
dimanche 1"" mai une landsgemeinde
catholique , à laquelle on donneroit
connoissance de l'état des affaires , et
en particulier de ce que la majorité
des états ne s'étoit pas encore pronon-
cée pour la garantie de la nouvelle
constitution. L'assemblée devoit avoir
lieu à huis-clos dans l'église de Na-
fels; le triple landrath n'y devoit
faire aucune motion , et laisserpit le
peuple exprimer son vœu. L'assem-
blée a eu lieu en efTet, et les catholi-
ques de Glaris ont décidé contre l'a-
vis du landamman Muller, qu'ils
a>n(inueroient à prolester pour la
conservation de leurs droits , et à ne
pas se soumettre aux décisions de la
landsgemeinde. Le capitaine Muller,
frère du landamman, et M. Tschudi,
ont été les pins ardens poin* repous-
ser le projet de conciliation.
Les premiers jours de mai, M. Mur-
phy, évêque de Cork, a conduit à
Limmerick troiis religieuses du cou-
vent de la Présentation de Cork, pour
y fonder une maison pour Tédu ca-
tion de la jeunesse. Une maison assez
vaste et une salle d'école spacieuseont
été préparées pour cet effet à Limme-
rick ; on espère pouvoir recevoir cinq
cents enfans.
POLITIQUE.
On ne connoît personne au monde
qni ail plus de soucis et de peipes d*es-
prit que le ConstiiutiormeL S'il a vérita-
blement pris au sérieux dans l'origine,
comme il le dit, toutes les promesses et
autrefois da diocèse de Belley ; nous
avouons que nous ne concevons pas trop
comment la ville de Nyon , placée su^^* le
lac de Genève, entre Genève el Lausanne,
pouvoit dépendre de Bolley. Le diocèse
de Belley s'étendoit en Savoie avant la ré-
volution, mais il ne paroit pas qu'il s'é-
tendit dans le pays de Vaud.
( 410 ) .
tous les enchatitemens de la révolulion bourgeois dont \n rojani^ de juillet avoit
de juillet, il est certain qu'il doit cruelle-
ment souffrir des mille dérangemens et
des mille mécomptes qu'elle apporte dans
ses calcula.
Jl s'étoit créé un petit régime de fan-
taisie lout-à- fait roturier et simple au-delà
de toute expression, dans lequel il secom-
plaisoit extrêmement. Tout y étoit bour-
geois,à commencer par la royauté ; mœurs
bourgeoises , habits bourgeois , façon de
vivre bourgeoise , gouvernement bour-
geois, cour bourgeoise; tout se trouvoit
^monté sur le pied bourgeois.
Grands furent à ce sujet les désappoin-
temeiis du Constitutionnel quand il vît les
premières tendances arislocraliqucs de la
révolulion de juillet, et que la branche
cadette lui parut vouloir sortir des voies
simples et unies où il s'étoit flalté de la
voir toujours marcher. Cependant, il n'a-
voit pas encore perdu tout courage et
toute espérance là -dessus, l'année der-
nière , lorsqu'il fut question de chercher
des femmes en mariage pour les deux
princes aînés de la famille d'Orléans. Tout
naturellement il se laissa retomber à celle
occasion sous le charme des mœurs bour-
geoises, et il se mit lui-même à la recher-
che pour leur trouver en France des par-
tis sorlables dans la roture.
Depuis lors, il n'a cessé de voir périr
ses illusions. L'aristocratie est venue re-
prendre pièce à pièce, sous ses yeux , les
dépouilles qu elle avoit perdues aux bar-
ricades. Le Constitutionnel, en un mot,
n'a plus entemlu parler que d'habits de
cour, que de costumes brodés pour la
représentation nationale et la pairie, que
de dames de palais , de chevaliers d'hon-
neur et de grands écuyers. La dynastie do
juillet est allées enfoncer tout comme une
aulre dans les familles héraldiques de Tan-
cienne aristocratie. Enfin, les bras nus,
les chapeaux cirés et les vestes courtes se
sont retirés de la nouvelle cour des Tui-
teries pour faire place au cortège clore de
été la premi^ à donner l'exemple , le
C&nstitutionnL désespère maintenant d'en'
rien pouvoir sauver. Pour surcroît de dé-'
solation, il plent des grands cordon»;
l'ordre du Saint- Esprit a repani furtive-
ment en Allemagne sur la poitrine d'an
grand seigneur de la maison du roi^det
Français; et comm.i si tout cela n'étoit
pas assez 4 voilà qu'on rétablit le titre do
grand-chancelier de France ! C'est com-
me une déclaration contre les mœurs
bourgeoises et la roture.
Les chevaux meckiembourgeoîs sont
fort recherchés dans ce moment par les
messieurs et les dames de la cour dé
juillet. On n'ose presque paroître à Fon-
tainebleau que porté ou voiture par eux ;
et les personnes qui en ont d'autres que
de ceux-là se croient obligées de les faire
naturaliser mccklembourgeois. C'est une
chose tellement d'étiquette et de bon ton,,
qu'on cite plusieurs nobles pairs qui n'ont
osé assister au mariage de la princesse
Hélène , qu'avec des bêtes de son paysw
Il se peut très-bien sans doute que ce
soit là un genre de galanterie de boa
goûL Mais enfin, si c'é toit pour faire voir
des chevaux du Mecklcmbourg à la ma-
riée , qu'on l'a fait venir de si loin, il au-
roit été bien plus simple de la laisser chez
elle. Toutefois, nous ne voulons pas chi-
caner sur les chevaux, pourvu que l'envie
de faire sa cour à la princesse Hélène se
borne là, et n'aille pas chez les messieurs
et les dames de juillet, qui cherchent à
lui plaire, jusqu'à vouloir être aussi de sa
cliapelle.
PAHIS, 29 MAI.
L*au5:ustc fille de Louis XVI et
Mademoiselle sont parties le i6 mai à
4 heures après midi de Gorîlz. M. le duc
de Bordeaux éloit parli avec MM. de
Bouille et de Monlbel , quatre heures
avant. Toule la famille exilée va se rendre
la princesse Hélène et de son mari, il y a . à Kîrchberg , près Vienne. M. l'évoque
de quoi en perdre la tête ; et celle tou-
chante simplicité de mœurs, ce régime
d'ilermopolis n'est parli que le 17. L'au-
guste fils de Charles X n'a quitté Goriti
(4i
que" le »t , pqor aHer diredement à
\ iirchberg; ArriTés à Léobea , les illustres
voyageurs^ partis de Goritx le i6, ont dû
laisser à droite la grande route de Viqnne,
etse rendre dans la direction deLintz, an
cbSiieaa de San-Peter , près la petite ville
de-Sleyer. Ce ch4teau a été mis à la dis-
posUiop de la fille de Louis XVI . par le
prince de Wîndiscbgratz. Madame la
duchesse de .Berri a dû y arriver le 33.
Le départ des jeunes princes pour Kircb-
bergv étoit fixé au lundi 39 mai. La fille de
Loais XVI ira passer quelques jours à
Vienne, avant de s'établir à Kirchberg
pour l'été.
Avant son départ de Gorilz, l'auguste
ûile de Louis XVI est allée avec les jeunes
princes prier au tombeau du roi Charles X.
■ Les intérêts de tout genre que la famille
rojale edlée laisse à Gorilz seront sur*
veillés» pendant l'absence des princes, par
une personne d'un haut mérite et d'un
dévoûment sans bornes.
— Sont nommés : avocat-général près la
(M>ur de cassation , en remplacement de
M. Parant/ M. Uello, procureur-général
près la conr royale de Rennes ; procureur-
génénl à Rennes, M. Chegaray, procureur-
général près la cour royale d'Orléans ; pro-
cureur-général à Orléans^ M. Moltet, dé-
|>oté et ancien procureur-général près la
cour royale de Baslia.
— Le comte Siméon , pair de France,
est nommé premier président de la cour
des comptes, en remplacement de M. Bar-
the. M. Siméon est &gé de prts de 89 ans.
■^Une ordonnance du 37 mai nomme
Bf. Pasquter chancelier de France.
— Le traitement de M. Pasquicrva,
diton, être porté à 3oo mille francs, et
eelni de M. Decazes recevoir une éléva-
tion proportionnelle.
~ L'inscription ainsi conçue » ChaHeeUe-
rU de France, qui étoit restée sur la porte
do Petil-Lujumiboarg, a été remise sur-le-
champ à neuf.
— M. dcSalvandy, malgré ses plusieurs
voyages dans le département de l'Eure ,
malgré toutes les démarches qu'il a fait
t )
faire auprès des électeurs par des amis et
des membres de sa famille» malgré sa pré-
sence dans l'assemblée le premier jour de
la lutte, a échoué à Evrenx. M. Trutat,
son concurrent, a été nommé à une forte
majorité. 11 a obtenu 192 voix, tandis
qu'il n'y en aeu que i52 pour le ministre
de l'instruction publique.
— M. Persil a été réélu à Condom.
— M. Garco del Valle , envoyé extra*
ordinaire de Madrid, est arrivé aujour-
d'hui à Paris.
— lA)uis-Philippe est parti samedi à
quatre heures avec sa famille et la reine
des Belges pour Fontainebleau.
— Le duc d'Orléans, au lien de se ren-
dre directement à Fontainebleau , est allé
à Chàlons- sur -Marne, afin de faire une
visite aux princesses à leur passage dans
celle ville.
— D'après plusieurs journaux , il ne
paroit pas que la garde nationale ait mon-
tré un grand zèle tors du passage de la
princesse Hélène dans les villes qu'elle a
parcourues pour arriver à Fontaine^
btcaii.
— D'après un journal, M. Dupin, pré-
sident de la chambre des députés, sera
nommé à la dignité de grand-cordon de
la Légion-d^ilonneur, à l'occasion du ma*
riagp. Comme on se le rappelle , M. Do-
pin a été appelé à donner son avis sur les
clauses du contrat.
— M. de Talleyrand est parti pour
Fontainebleau. Il est, dit un journal,
l'un des sept témoins qui signeront l'acte
civil qne va dresser M. Pasquier.
— La Gazette de Hanovre , du sS mai ,
dit que c'est à tort qu'elle a annoncé que
le grand-duc de Mecklembourg avoil ac-
compagné la princesse Hélène sa sœur
jusqu'à Postdam. Elle ajoute que les
feuilles du grand - duché ont gardé le si-
lence sur le mariage , et n'ont pas même
parlé du départ de la princesse.
— On avoit annoncé, par erreur, le
retour ^ Paris de M. le baron de Fagel ,
ministre de S. M. le roi de Hollande ; ce
dii>lomBte est du nombre de ceux qui
n'assisteront pas au mariage.
( 4iîr )
— On annonce qno ]H. deWerlher,
qni remplace M. Ancillon an ministère
des affaires étrangères en Prusse, aura j l'affaire Champion , vont être mis en li
pour successeur , à Paris, M. de Maitzan, berté.
— Le ITrvie assure que la fendmeGhanr'
pion et le sieur Cannes , compromis dan»
(Siit
ambassadeur de Prusse à Vienne.
— Le bey Youssouf , venn en France
pour d^'poser dans l'affaire du général de
Rigny. csl arrivé à Paris.
— Plusieurs pétitions ont été adressées
h la chambre des députés pour la réunion
d'Alger à la France.
— M. Clament , nommé maire d'Al-
ger, est arrivé le 17 dans celte ville.
— Depuis la dernière expédition du
général Oanrémont , Mustafa , frère
d'Abdel-Kader, nommé bey de Medeah ,
a placé des ponts à tons les passages pour
empêcher les communications avec Al-
ger ; aussi les marchés , écrit-on à la date
^ du 30, sont-ils fort mal approvisionnés.
— Un journal assure que M. le baron
de Mackau va être promu au grade de
. vice-amiral.
— Une commission vient d'être nom-
mée pour examiner et apprécier les divers
moyens proposés pour mettre un terme
à la falsification des écritures et an blan-
chiment des papiers timbrés.
— A l'issue de l'avanldernièrc séance
de la chambre des pairs , M. de Sacy , en
descendant le grand escalier du palais du
Luxembourg, a fait une chute qui lui aoc-
casionné nue assez grave blessure h la tête.
— Le Journal de Paris dit que décidé-
ment M. Mole a nommé M. Loeve-Wei-
mar secrétaire d'ambassade.
— Meunier est parti pour le Havre, où
il va s'embarquer pour la Nouvelle- Or-
léans. La Gazette des Tribunaux dit que ,
la veille de son départ, il a été conduit à
la Préfecture de police , où M. Crosnier
lui a remis une somme de 1,000 fr. , di-
visée en deux rouleaux de a5 louis.
— Boireau , qui avoit été condamné à
vingt ans de détention à la suite de l'at-
tentat Fieschi, et dont la peine vient
d'être commuée en celle du bannisse-
ment, a traversé Orléans jeudi matin , se
dirigeant vers un port de mer d'où il doit
puriÏT pour Içs Etats Unis.
— f^e sieur Montîer , marchand cPeaa-
de-vie, avoit déposé nne malle dans une
chambre où logeoicnt en commun plu*
sieurs jeunes gens, parmi lesquels se troa-
voit le nommé Gaidon , son garçon de
boutique. ii5o fr. qni étoient dans celle
malle dispanirent; lorsque Montiera'en
aperçut^ Gaidon étoit seul dans la chim-
bre ; ses camarades étoient depuis quel-
ques jours partis pour leur pays. Montier
soupçonna son garçon de boutique, et
voulut absolument' lui faire avouer un
crime dont, avec le temps, il a été re*
connu innocent. N'ayant rien pu obtenir,
Montier le lit mener devant le commis-
saire de police, qui jugea que l'affaire, dé-
nuée de preuves, devoit en rester là. Mon-
tier no suivit pas ce sage conseil , et Gai-
don fut mis à la Force. Comme il inté-
ressa ceux chargés de l'uistruction , elle
fut conduite avec vigueur , et Vêccusé ne
tarda pas h être mis en liberté.
Montier , assigné à son tour devanl \e
tribunal de simple police , pour injures-
verbales, ayant occasionné les plus fâ-
cheuses conséquences pour Gaidon , a-
été condamné h l'amende, et à i2o<fr. de
dommages-intérêts.
— Un commis banquier qui avoit tou-
ché pour sa maison une somme de 76 mille
francs à la Banque de France, est allé les
perdre dans un tripoL On dit qu'il a été
arrêté.
— Il y aura exercice à l'Institut des-
Sourds-Mùcts de Paris, le 1*' juin.
— Une maison américaine, établie »
Paris, vient de manquer d'une somme
considérable.
— Il y a quelques jours , seize bar-
res de fer de la longue sonde du puits
artésien des abattoirs de Grenelle, se sont
détachées et sont tombées au fond de ce
puits, profond de i,258 pieds. Ces 16
barres forment nne longueur de /|00
pieds, et pèsent environ C,ooo livres. Oa
* X
. (4t3).
^lOMitpasBi M. Mulot, entreprensnr da u paille dos liupoirr nourrir les beslianx. ■
puits , parviendra à réparer ce désastre.
— Le bateau à vapeur la FUle de Paria,
itiTélé deux fois par la crue des eaux , re-
prendra demain son service de Paris à
lUMien^
NOUVELLES DC8 PROVINCES.
De nombreux ouvriers sans travail
'formonl le soir sur la grande place de
Lille des rassemblemens tuinullueux qui
inquiètent i)eaucoup les liabilans paisi-
bles. On dit que des passans ont élé in-
sultés par eux. L'a.ulorilé fait faire de-
puis quelques jours de nombreuses pa-
trouilles, et quelques^ individus qui je-
loient des pierres ont été arrêtés.
— Une femme âgée de 92 ans habi-
toit une .i>etitc diaumière au village de
Yesligny, arrondissement d*Gpernay.
Tontes les maisons qui Tavoisinoient
étoient occupées par sa nombreuse fa-
mille; Au milieu de siens et gardée pour
ainsi dire par eux, on pouvoit croire que
Jà elle seroit morte paisiblement, mais le
1 1 août dernier, ou la trouva assassinée,
el de \a manière la plus horrible. La jus-
lice informa; elle n*osoit chercher un
coupable parmi les gardiens naturels de
cette malheureuse; à la un, cependant,
elle se décida à faire arrêter un do ses
neveiix, le nommé Jacquclot, à cause de
ses mauvais antéccdens. L'instruction
montra bientôt qu'il avoit commis le
crime pour s'emparer d'une somme de
6 h 7.000 fr. que sa tante fort avare avoit ' à cette dame revenue depuis quelque
amassée sou à sou. Il a élé condansné le temps a Nantes les lettres annonçant la
ûZ par la cour d'assises de Reims aux tra
Dans la nuit du 19 au 20 mai, il est
tombé six à sept pouces de neige sur la
montagne de la Garde, au nord d'Apt.
(Vancluse.)
— On écrit de Nantes que le feu a pris
pendant la nuit du 27 dans la scierie mé-
canique appartenant h M. Chasseriaux.
Plusieurs ecclésiastiques étoient au milieu
des pompiers et des habilans accourus
pour se rendre maîtres des flammes.
— On lit dans YHermme que la police
de A^annes tombe dans l'absurde à force
de zèle, qu'elle voit des conspirations
partout, et même dans les démarches qui
devroient se trouver exemptes du plus pe-
tit soupçon. Au commencement du Ca-
rême, une dame de Nantes se rendit à
Auray pour accomplir un vœu à Sainte-
Anne. A celte époque, comme on se le
rappelle, certains hommes couroient après
des conspirateurs. Celte dame arrivée à
Vannes, ne se trouva pas bien à ruôteldu
Commerce, et alla loger à la Croix-Verte.
ElleGt des visites, parce qu'elle^voit des
connoissances dans la ville. Voilà des dé-
marches fort ordinaires, et qui n'étoient
pas faites pouf troubler le sommeil des
agens. Néanmoins ceux de Vannes trou-
vlTcnt dans tout cela quelque chose de
fort surprenant, et leur imagination
troublée ne larda pas à bâlir un complot
qui occupa un instant les rédacteurs des
feuilles salariées.
VHermine dit qu*elle a communiqué
vaux forcés h perpétuité.
— La parlie ouest du département de
la Côte-d'Or, depuis Sombernon. éloit
couverte, au commencement de la se-
maine dernière, d'environ six pouces de
neige.
— On lit dans le Coarrier des Céven-
nes : « On no sauroit se faire une idée de
la miscre que Thiver a occasionnée dans
nos montagnes. Dans notre canton le
foin «'est vendu i5 francs les 5o kilo-
grammes. On est allé jusqu'à enlever la
bonne irouvaiile de la police de Vannes,"
et qu'elle a élé fort surprise d'une sem-
blable bévue.
— Les électeurs royalistes des cantons
réunis de Ponlchâtcau, Ilerbignac et
SaintNazaire^ viennent dénommer mem-
bre du conseil général dn la Loire- Infé-
rieure, M. Dufresne deThimars, maire de
Pontchâleau sous la restauration.
— Le Journal dn Bourbonnais annonce
que l'article adressé aux électeurs muni-
cipaux, et qui a amené sa saisie, a en
dÛieureux résultais , que dans plusieiirs
commanes, des amis de Tordre et des
principes conservateurs ont 016 élus.
— On écrit de Cannât au Journal du
Bourbonnais que partout la végétation
très-arriérée fait craindre de mauvaises
récoltes. La misère est an comble.
— Le conseil municipal de Saînl-
Étienne a été dissous.
— M. Louis de Klergai, jeune ven-
déen, s'éloit constitué prisonnier à Avi-
gnon, pour purger sa contumace; il vient
de sortir de prison en vwtu de l'ordon-
nance du 8 mai.
— Des vols nombreux ont lieu depuis
quelque temps à Marseille.
— M. Jauffret, bibliothécaire de Mar-
seille, vient de découvrir u>i ouvrage im-
primé en arménien, à l'époque où cette
ville possédoit une imprimerie armé-
nienne.
CVrÉRIEUÎS.
NOUVELLES D'l':^ii>AGJ^E.
Un journal de Madrid parle d'une
séance secrète des cor tes qui a jeté Tef-
froi parmi les amis et les soutiens du gou-
vernement révolutionnaire. Le 18, M.Ca-
latrava, président du conseil , a commu-
niqué à l'assemblée une dépêche datée du
5 mai, que lui avoit adressée M. Campu-
zano, ambassadeur de la régente à Pari?.
M. Campuzano dit dans sa lettre au mi-
nistre que le gouvernement français, en-
nemi juré de la cause libérale en Espa-
gne, se refuse non -seulement à remplir
ies obligations dn quadruple traité dont
a se rit, mais que si le système politi(}ue
qui régit l'Espagne devoil être coutiimé,
liOuis-Philippe^pnpathiseroit plutôt avec
don Carlos qu'avec les héros du mois
d'août. Ce 11'est pas tout, ajoute M. Cam-
puzano , le gouvernement français ne
veut en Espagne que le système du statut.
D'après M. Campuzano, encore, les puis-
sances du Nord, ouvertement favorables à
don Carlo5, sont décidées à faire passer le
Hfain à une formidable armée , si le dra-
|>eau tricolore se dérouloit au-delà des
I
f 4*4 )
L'agitation a été àtf comble deiis V»
semblée. M. Galairava s'est écrié que k
liberté espagnole ne périra pas ; qu'avant
l'accomplissement des vœux dn gouver*
nement français, le cabinet des Tuileria
aura cessé d'exister. M. Buriel et quelque
autres membres ont attaqué le roi des
Français avec violence. L'un d'eux a pro-
posé de faire la guerre à la France.
— ^lia Gaiette de Madrid 9l bien dît, quel-
ques jours après, qu'ir étoît faux qoe le
gouvernement français abandonneroit la
cause de l'Espagne, si M. Calatrava con-
tinuoit à diriger les affaires. « Ce qu'il an-
roit fallu positivement démentir , dît le
Journal des Débats , c'est la communica-
tion même aux corlès d'une dépêche de
M. Campuzano , et le fait nniversellement
adopté comme exact que cette dépêche
étoit conçue en termes fort inconvenans,
pour ne pas dire plus , contre le roi des
Français. »
— On dit que M. Campuzano sera rap-
pelé.
— On lit dans le journal ministériel
du soir :
« r^e 24, l'infant est entré ^ Buesca.
Iribarren l'y a attaqué le même jour, et ,
après lui avoir fait éprouver une perle de
400 hommes, s'est relire sur Almudevas,
où il étoit encore le 25, ainsi qne l'infant
à Huesca. Le brigadier Léon , comman-
dant la cavalerie , a été tué, et Iribarren
blessé. Ca dernier de\oit être remplacé
par Buerens, arrivé à Saragosse, le 24,
avec 3,000 fantassins et 3oo chevaux. On
ne dit rien de la direction future de l'ex-
podition carliste. »
Le tîiî mai , la session parlementaire
de Belgique a été close.
— D'après les dernières nouvelles de
Londres , le roi d'Angleterre n'est pas
encore rétabli de son indisposition.
— La discussion du bill sur les taxes
de 1 église anglicane a occupé pendant
plusieurs séances la chambre des com-
munes. Ce bill, tendant à substituera
ce qui existe le principe de la conlribu-
C 4*5 )
lion Tolontùre poar l'enlfeilea de fé-
^/.gKsfï, a été adopté , le 95 , par 387 voix
contre â8a ; ce qai ne fait qa*ane majo-
rité de cinq voix pour le mînisll»re, qui,
dît-on , ne porl<-:ra pas le bill à lacham-
f s lords.
— Le s4 « anniversaire de la naissance
de la princesse Vicloire, qui a acquis
aa majorité (18 ans), a clé n\\ jour de fêle
ponr la ville de Londre». Les boutiques
Ont été fermées» et le soir il y a eu une
brillante illuroinalion. On parle aussi de
trente-huit banquets auxquels ont assiste
des membres des deux chambres.
— '- La nouvelle du changement de mi-
nblère en Portugal se trouve conGrméc
1ers ; tes naarîniprs, 65«ooo. Les tonnes
vides ont coûté 85,ooo thalers; les frais
de salaison et antres se sont élevés à
80,000 tbalers. La pèche a ra[>porlé
i,:200,ooo thalers.
GHAMKRE DES PAIRS.
(IV(^sidencc de M. Pasquier.)
Séance du 2 y mai.
La séance est ouverte 5 deux heures et
demie. M. Bresson . réwnnment nommé
pair de Krance, est admis et prête ser-
nienl. M. le président annonce que M. do
Sacy, qui a fait dernièrement une chimie,
pourra sous peu de jours se rendre à la
chambre.
par les correspondances de Lisbonne du 1 L'ordre do jour est la discussion dn
i5 maL M. Passos et ses coilt^^gues ont ; pix>jct de loi relatif à un supplément de
offert leur démission apri'S avoir vu re- crtdit ponr les fonds secrets. A propos
pousser par les cortès. à une majorité de <\^ ^^^^^ *^'' ^' ^^ Morogues blâme les
8 wx, la proposition qu'ils faisoient de ^'^'^^^ mi"îslércs qui se sont succédé;
créer deux places de sous-secrulaires d*é
taU Aîais il paroîl que la vérilable cause
do leqr retraite est la maiivaisc [position
des finances.. Us dévoient demander aux
corlès l'autorisation de contracter un
emprunt de 5o millions, mais ils ont
craint qu'elle ne leur fûl pas accordée, ou
que munis de celle aulorisatlon, ils ne
pussent trouver des banquiers assez cré-
dules pour les écouter.
— Un grand nombre do gardes natio-
naux ont signé une prolestatîon qui sera
])réscntée aux cortt»s, contre le principe
d'une seconde chambre adopté récem-
ment pbî celte assemblée.
— Les journaux anglais parlent d'une
réaction en favenr de la constitution de
don Pedro, et disent que les troupes por-
tugaises y sont disposées.
— Le prince de Polignac a dû arriver
à Vienne le 20 mai.
— Le fcld maréchal von der Osten-
Sacken vient de mourir h Saint-Péters-
bourg, âgé de plus de 85 ans. S. M.
l'empereur Nicolas a. ordonné un deuil
de trois jours pour toute l'armée.
— Y.n Norwége , la pèche aux harengs
a produit cette année 600,000 tonnes
parlent il voit des fautes, et d(^sire qu'on
suive ^ l'avenir une politique ferme, et
non plus sans cesse indécise. L'oraleur
admire ramnislie, mais ce n'est qu'en
tremblant. U déplore le rejet de la loi de
disjonction, et regarde le retrait de la
non - révélation comme une foiblesse.
Avanl d'en linir, M. de Morogues dit
qu'on devroil présenter une loi d'apa-
nage général pour tous les princes tt
princesses.
M. le conîte Desroys combal le projet ,
attaque l'emploi des fonds secrets, et , à
la place des nombreux agens qui veillent
aulour dfi Louis-Philippe , il voudroit
une garde particulière, qui, dit-il, seroil
plus vigilanle que la i>oiice.
M . Gasparin cherche à disailpcr son ad-
minislralion des reproches que M. do Mo-
rogues a îidress''s à tous les ministères.
M. Mojé dôlend le projet de loi , qu'il
considère comme indi>pensable. Ce projet
qui accorde deux millions pour complé-
ment des déj)enses secréles de 1837 est
adopté par 85 boules blanches contre i&
boules noires.
L'ordre du jour indique la discussion
du projet de loi portant règlement défi-
nitif du budget de i834.
xM. de Frévil le appelle l'atlentîon de I»
chambre sur la situation du clergé . cl dé-
sire qu'elle examina silesso nijies accor-
Les pécheurs oui gagné plusse Coo lha-| dées an budget sont sulâsantes pour le»
(4i6)
besoins de la religion que la charto pro-
clame celle de la majorité des Français.
L'orateur dit que, parmi les succursales
autorisées, 1,600 restent vacantes h cause
du petit nombre de prôlres qui se trouve
dans certains diocèses, et que dix mille
communes sont priyées la moitié de l'an-
née de l'exercice du culte. Le taux moyen
des secours accordés aux desservans et
aux curés en retraite , ajoute l'orateur,
ne dépasse pas 344 Trancs par année.
Enfin, les sommes applicables à Tinstruc-
lion religieuse ont subi, depuis idoo,
une diminution de 1 million 400,000 fr.
et les fonds destinés au matériel du
culte, à Tentrelien des édiûces diocé-
sains, des églises et des presbytères sont
de beaucoup insuflisans. M. de Fréville
émet le vœu que dans le budget de 1809
il soit pourvu à des besoins aussi ur-
gens.
M. Dubouchage appuie ce que vient
de dire M. de Fréville. IjSl discussion géné-
rale est fermée et Texamcn des chiffres
ajourné à une autre séance.
M. Mounier lit un rapport sur divers
articles renvoyés h la commission chargée
de l'examen des projets de loi relatifs à
la compétence, à l'organisation et aux
formes de procéder de la cour des
pairs. Nous ferons connoîtrc cette nou-
velle rédaction lorsque la chambre re-
prendra la discussion des deux lois qui la
concernent.
CHAMimE DES DEPUTES.
(Présidence de M. Dupîn.)
Séance du 27 mai,
La séance ouverte à une heure et
demie reste suspendue jusqu'à deux
heures. M. Gouin dépose le rapport du
budget du ministère des finances, et
M. Vatout celui de la loi ouvrant un cré-
dit de 5oo mille francs pour les étran-
gers réfugiés en France. M, l^elou re-
commande diverses pétitions des colons
de Saint-Domingue et des porteurs, de
l'emprunt d Haïti. (Plusieurs voix: 11 y a
deux ans que nous nous occupons de
cette affaire.) Sur la demande de M. Pe-
lou, la chambre décide qu'elle examinera
ces pétitions le samedi 5 juin.
L'ordre d il jour est la suite de la dis-
cussion de la loi sur les sucres. A la
néancc de jeudi, M, Dumon. rapporteur.
a déclaré que la comminsion proposoit di
percevoir, 5 partir du 1*' janvier i838,
et à titre d'impôt général de consommi-
tion. un droit principal de 10 fr. p»
100 kilogrammes sur tons les sucres coi-
sommés en France. Aujourd'hui pli--
sieurs amendemens sont en présence. Ut
amendement de M. Koger (du Loiret)
ayant pour but l'ajournement de la ques-
tion à la session prochaine , est écarté.
La chambre adopte . après une assex lon-
gue discussion , les i\eii\ premiers pan-
graphes d'un amendement de M. Gooin,
formant l'article a de la loi , et qui por-
tent ({ue la perception de rirapôl s'effec-
tuera par |a voie de l'exercice au lieu
môme de la fabrication ; que des ordoa-
nances détermineront le mode de per-
ception. Dans le troisième paragraphe.
M. Gouin demande que les contraven-
tions aux ordonnances soient passibles
des pénalités fixées par la loi du a 8 avril
1816. La chambre adopte ce paragraphe
avec un changecilent proposé par M. Lau-
rence , et qui fixe la pénalité à une
amende de 200 à 600 francs. Elle vote
aussi le dernier paragraphe de l'article s,
proposé par M. Gouin , qm veut que
les ordonnances soient coorerties en
loi pendant la session qui suivra leur pro-
mu igation.
La prochaine séance est fixée à mer-
credi.
^e. (Jetant, ^lî^riru €t ^Uxt.
BOURSE DE PARIS DU S9 MAI.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 108 fr. 40 c.
QUATRE p. 0/0, j. de msirs. 99 fr. 46 c.
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Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 jC.
Obiig. de la Vdle de Paris. 1 185 fr. 00 c.
Quatre canaux. 1 185 fr. 00 c.
Caisse hypolhécairc. 817 fr. 50 c.
Rente de Naples. 99 fr. 70c.
Emprunt romain. 10 1 fr. 1/2
Emprunt Belge. lOl fr. 3/4
Emprunt d'Haïti. 000 fr. 0/0
Rente (l'Ëapagne 5 p. 0/0. 24 fr. 1/2
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3 mois ..... 10
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8i:r
DBS RÉUNIONS PROTESTANTES.
Les conférences pasloro les deapro-
lestans que nous avons annoncées
«ot0U lieu à la fin d'avril, comme
on Tavoit dit ; elles se te noient à l'O-
xa^toire*. Il s'y est trouvé 46 pasteurs
et uiiaiitre;^, dont sept ou huit An-
glais ; douze éloient de Paris. Dans
ce nombre n'étoicnt pas compris les
présidons. de consistoires et autres
laïques^ dont on ne donne pas les
noms. Il y a eu cinq séances , les 19,
20 y 21 y 22 et 24 avril. Le président
étoit M. Encontre , pasteur à Mar-
vejols, et le secrétaire M. Petit ,
d'Orléans, M. Coqueîel a présenté
a l'assemblée quinze questions de-
meurées à Tordre du jour l'année
dernière. Quatre nouvelles questions
ont été présentées ; on ne les indi-
que pas toutes.
Le 20 avril , on s*est occupé de Ta-
Inélioration du chant dans les égli-
ses ; après nue iongue discussion, la
question a été renvoyée à la commis-
sion de correspondance, qui consul-
tera les églises. Le 21 avril , on a dis-
t^Uté un projet de règlement pour les
-onférences, et on a résolu d'y admet-
-re avec voix délibérative tous les
^steurs en exercice , les aumô-
niers, les professeurs et un ancien
>ar consistoire ; avec voix consulta-
t^e , les anciens pasteurs , tout mi-
nistre sorti des Facultés protestantes
tt tout membre d'un consistoire lé-
lalement reconnu. Ces dispositions
rappliquent aux luthériens comme
^x. calvinistes.
Tome XCfIL L'Ami de la Religion,
Le 22 , on a agité s'il étoit conve-
nable de demander au gouverne-
ment la création de places de pas-
teurs ambiilans. Ces pasteurs ressem-
bleroient apparemment beaucoup à
ces missionnaires catholiques contre
lesquels on a tant crié , et dont les
protestans se plaignoient encore plus
que les autres. Mais ce qu'on trour-
voit dangereux et ridicule de la part
des catholiques, sera réputé excel-
cellent de la part des protestans , et
nous ne dései^pérons pas de voir des
pasteurs ambulans qui parcourront
nos provinces , en exhortant les ca-
tholiques à se moquer de leurs prê-
tres et de leurs pratiques de reli-
gion. On demandera aux consistoi-
res leur avis sur cette nouvelle créa-
tion.
Enfin , le 24 avril , on a examiné
s'il n'y auroit pas lieu de changer la
place que la lecture de la Bible oc-
cupe dans le culte protestant , et la
manière dont die y est faite. On a
encore décidé de consulter les consis-
toires sur ce sujet , en les informant
que les pasteurs présens aux confé-
rences sont unanimes à désirer un
changement, et que plusieurs, eh ont
déjà introduit quelques-uns dans
leurs églises. On a examiné aussi
dans cette séance une question rela-
tive à la société chrétienne protes-
tante de Bordeaux, qui a publié une
profession de foi ; cette profession de
foi a donné lieu , à ce qu'il paroît ,
à quelques objections ; M. Yillaret ,
pasteur de Bordeaux , y répond par
des explications dont la majorité se
déclare satisfaite.
Là finissent les conférences ; il n'y
n eu que cinq séances , et on n a
agité que quatre ou cinq questions
sur dix-neuf qui avoient été annon-
cées. Sur presque toutes ces questions
on n'a même pris aucun parti , et
nous avons vu que sur trois points
on s'étoit borné à consulter les rf;li-
ses et les différens coniiistolrcs. Or,
il semble qu'il n'étoit ])as bien né-
cessait e de convoquer les pastcui-s
de tous les coins de la France pour
arriver à un tel résultat. Il y avoit
là des ministres du nord et du midi,
de Nîmes , de Bordeaux , de Mar-
vejols , de Niort , de Calais , de Rou-
ï)àix , etc. Eloit-il besoin de les faire
venir pour conclure qu'il falloil con-
sulter les églises sur telle ou telle
question? Les étrangers qui étoient
là n'ont-ils pas dû trouver que cela
ne valoit pas les frais du voyage? Aussi
nous ne voyons pas qu'il y ait un
grand empressement pour venir à ces
conférences. En 1835, il y avoit 42
membres prêsens , Tannée dernière
38, et celte année 46; encore sur ce
nombre il y en avoit douze de Pa-
ris et trois des environs ( Versailles ,
Meaux et Saint-Denis.) Ceux-ci du
moins n'ont pas eu un long voyage à
faire. Mais 46 pasteurs sur le nom-
bre total des protestans , c'est peu
dé chose ; car d'après un tableau de
rahrice dernière , il y a 90 églises
consistoriales calvinistes et 375 pas-
teurs en exercice ; et pour les liltlié-
riens, 31 églises consistoriales et 225
pasteurs en exercice. Ainsi les églises
qui députent aux conférences sont
en bien pclite minorité , et les vœux
ou les résolutions de ces députés ne
l>ourroltni passer pour les vœux ou
les résolutions de tout le corps des
protestans de France.
.^^^n niê;n(^ temps que les protestans
&Stdeiiu leurs coufércnces pastora-
( 4i8 )
les, ils ont eu des réunious de leurt
différentes sociétés. Le 17 avril, la
société de la morale chrétienne qui
est presque toute protestante, a célé-
bré son dix-septième anniversaire.
M. le marquis de Larochefoucauld a
fait l'exposé des œuvres dont s'occupe
la société. Le rapport annuel a été lu
par M. H. Carnot. La pétition contre
la peine de mort se couvroit de signa-
tures , quand d'odieuses tentatives
d'assassinat ont arrête cet élan.Laso-
ciété a le projet de fonder des leçom
publiques sur' les objets de bien&i'
sance dont elle s'occupe. On a en-
tendu les rapports des comités des
prisons et des orphelins ; il a fallu
renvoyer dix orphelins pour cause
d'iuconduite. C'est dans cette séance
que M. de Lamartine a prononcé un
discours pour l'abolition de la peine
de mort. A travers beaucoup de
phrases poétiques et sentimentales,
on a entendu avec peine, dit un
journal protestant, M. Je Lamài-tine
s'élever contre la loi du talion etceWc
du vengeur dit sang , d'une manière
qui attaquoit sans distinction l'éta-
blissement de ces lois chez les Jujfs,
et labus qu'on a pu en faire plus
tard. M. Yillenave à lu une notice
sur le cardinal de Cheverus , qui ne
s'allendoit sûrement pas à être loué
dans une telle assemblée.
Le 18 avril, c'étoit l'anniversaire
de la société des traités religieux.
M. Stapfer a prononcé un discours,
et M. Lutteroth a fait le rapport. Il
s'est félicité, comme de raison, des
succès de la société, qiii a publié cetw
année douze nouveaux petits ouvi*-
ges. 11 s'est plaint de la mise à f»-
dex de quelques-uns de ces traita»
et des mandemens qui les improfl-
vent, et a prétendu que c'étoit un*
raison de plus de redoubler de zèle*
\
(4i
On a publié de petits livres eu espa-
gnol pour iatroduire apparemment le
protestantisme en Espagne où iln'cst
pas connu , et on se propose d'en pu-
1)1 ier en bas-breton et en italien. Cet
excès de zèle qui va troubler des po-
pulations paisibles dans leur croyance
n'excitera pas beaucoup leur recon-
noissance.
La société biblique protestante de
Paris a célébré le 17 avril son 17*"
anniversaire. D'après le rapport an-
nuel fait par M. Cuvier,il paroîtque
la société n'est pasen progrès, etqu au
contraire elle éprouve quelque déca-
dence. Quelques églises ne fournis-
sentplusrien, d'autres ont cesse leurs
rapports avec la société. Néanmoins
on fait toujours imprimer des Bibles
et des nouveaux Testamens. M. En-
contres'est plaint amèrement que dès
prêtres en aient fait brûler ; mais ce
n'est pas par liaine , comme il le
suppose , pour la parole de Dieu ,
c'est bien plutôt parce que les tra-
ducteurs protèstans altérbient cette
divine parole, et y niêlôient leurs
idées et leurs erreurs.
La société évangélique de France
n'en est encore qu'à son quatrième
anniversaire. Il paroît qu'elle envoie
ou qu'elle, veut envoyer ce qu'elle
appelle des ouvriers évangéliques
dans toutes les. parti es de l.aErance.
Elle en envoya :six en 1833, dix-sept
en 18 4, trente eu 1835, et enfin,
quarante-trois en 1836. Sur ce nom-
bre, il y avoit quatorze ministres,
liuit évangélistes, neuf instituteurs
et douze colporteurs. Il est probable
que ce sont ceux-là qui ont paru
Tannée dernière dans le Lyonnais et
la Bourgogne, et qui y ont excité de
justes plaintes. Si on envoyoit de
même des missionnaires catholiques
4aDS des pays tout prptestans, nul
9) ' '
doute que les protèstans ne jetassent
les hauts cris, et ne dénonçassent à
l'opinion publique cet acte de prosé-
lytisme. Mais tout leur est permis.
Outre cela , la société évangélique a
neuf é!èves. Aussi les dépenses ont
été telles qu'elle est en déficit de
6,000 fr. Mais elle espère que ce dé-
ficit même excitera le zèle des pro*
testnns dévoués. La société évangéli-
que se plaint aussi que les prêtres
entravent la distribution des Bibles ;
mais ces Bibles sont protestantes, et
c'est pour cela que les catholiques les
repoussent.
La société des missions évangéli-
ques a eu le 20 avril son treizième
anniversaire. On y a rendu compte de
l'état des stations fondées par la so-
ciété.Ces stations, au nombre decinq,
sont toutes dans le midi de l'Afri-
que : ce sont Wagenmaker's Valley,
Bélhulie, Morijà, Beerseba et Mo-
tito. Il y a six missionnaires et un
aide. Les deux dernières stations sont
toutes récentes. On y tient des écoles,
on publie l'Ecnture , le catéchisme
et des traités religieux en langue du
pays. Mais les résultats sur les natu-
rel du pays sont lents, et comme dit
le rapporteur, il njr a pas des Penle-^
cotes tous les jours ^ L'Institut des
missions à Paris a été rouveri, et o\\
vient de faire partir trois jeunes aides-
missionnaires qui vont s'embai^queif
pour le Gap. Ils sont a£com])agnés 4e
(rois dames missionnaires ; c'est ainsi
qu'on les nomme , quoique toutes
soient demoiselles. Elles vont s^ ma-r
ricr dans la mission, et en attendant
on les fait voyager av^c les jeunes
aides-missionnaires. C'est une ma?-
nière nouvelle d'aller prêcher l'évaBr
gile. Outi^e la société évaugélique, il
y a des sociétés auxiliaires de femmes
dont oh y^te bea\^:pup }e zçle..Pli|^
27.
(420)
sleui'S ministres ont péroré sur ce
sujet.
La soc.lctc biblique française et
étrangère n'en est qu*à son quatrième
beroit et au-delà les fonds de la so^
ciété. M. MoDod veut qu'ion se mette
à l'œuvre , et qu'on compte sur le
concours des prptestans. Le comité i
annivereaire. Elle a eu, à ce que nous ' promis de s'en occuper.
croyons, quelques discussions avec la Enfin , la société protestante de
société biblique protestante de Paris
dont nous avons parlé plus haut",
mais on a étouffé ces germes de divi-
sion, ou du moins les rapporteurs évi-
tent d'en parler. Ils se félicitent A qui
mieux mieux des succès de leur œu-
vre. Plus d'un million d'exemplaires
de la Bible ont été répandus cette an-
née par les différentes sociétés. On
distribue des Bibles parmi les maiins,
parmi les conscrits, dans les hôpi-
taux, etc. Reste à savoir quel effet
tout cela piHjduit. A Madagascar et
en Chine la Bible a été proscrite, et
le zèle indiscret des distributeurs de
Bibles a |>i*ovoqué un édit sévère de
l'empereur de la Chine contre les
chrétiens. Voilà le beau service qu'on
rend aux missions en jetant étourdi-
ment des Bibles sur le rivage I
La société pour l'encouragement
de rinstruction primaire parmi les
prévoyance et de secours mutuels eut
le dimanche 23 avril son onzième
anniversaire. La séance s'est tenue à
l'Hôtel-Kle-Yille , tians la salle da
Trône. Il y a eu tout 392 sociétûresà
qui on distribue dessecoursencasde
maladie. Cette société est de bienfai-
sance plutôt que de religion.
On volt que les protestans se sont
beaucoup remués dans cette semaine-
là ; mais , comme on dit vulgaire-
ment , ils ont fait plus de bruit que
de besogne , et le résultat de leurs
réunions se réduit au fond à peu de
chose.
NOUVELLES £CGLÉSLi9Tf0i;£S.
PAitis. — Des journaux qui n'ont
pas soufflé le mot quand on adèva^ié
les églises, abattu les croix, piWe
les séminaires, expulsé les cures, fei-
gnent de s'alarmer en faveur d'un
protestaiis en France, a tenu le 22 I culte qui a pour eux le mérite de
avril son huitième annivei^aire. Ou ""*■"* '^'"' "*'* ^ .*«..«
convient que cette société a peu fait,
parce qu'elle â été peu soutenue. Il
n'y a eu que 2,300 fr. de recette. La
société a fait des dons à quelques éco-
les, en aident, en livres et en mobilier
pour les classes. Elle a décerné des
médailles de bi-ohze à quelques in-
stituteurs. Elle a mis des sujets au
concours, mais u'a point donné dé
prix, les sujets n'ayant pas été bien
traités. Le pasteur Verny demande
que l'on établisse' des écoles exclusi-
vement protestantes; il trouve le
mélange des deux communions dan-
gereux. M. Coquercl remarque que
kl fondation' d*uûie seule école ab$or-
n'étre pas catholique. Le ConsùlU"
tion/tel disoit samedi :
« On nous signale des faits nômbreni
qui atlesleroîent de la part dé rantorité
les in tentions les plus malveillantes à i'é-
gaixl d* un nouveaa calte qu'il ne noais ap-
partient ni de défendre, ni de juger, mois
pour lequel on ne doit pas invoquar en
vain les droits de libre exercice que U
charte a reconnus et consacrés. L'église
française de M. l'abbé A uzou est ça butte
à des persécutions de jour en jour renou:
velées, et qui scmbleroient ne devoir
prendre fin qu au jour où cette égalise an-
roit cessé d'exister. Tout récemment une
défense de la mairie de Glichy a empêché
do transporter h la chapelle de M. Auioa
le corps d'un de «es paroissiens décédé. A
( 4ai )
Boulogne, pix>cès verbal a été dressé con-
tre un prêtre de cette rommiine , parce
qu*il éloit sort] rcvêlu de sa soutane, et
plus tard le maire a de nouveau verbalise
contre cet ecclésiastique , pour constater
quil 'Tcnoit de dire la messe devant une
, i^nniôn de phis de vingt personnes. A
Paris, une conférence avoit été annoncée
p«rll. l'abbé Auzou, sur les Jésuites : le
coinmissaire de police du quartier a exigé
xommunication du discours qu'il devoit
prononcer, et quand son manuscrit lui a
été réndo , M. Auzou a eu tout lien de
penser qull ferof t une chose peu agréable
à Tantorité , s'il donnoit suite h la confé-
rence annoncée.
> Il nous semble que ce sont-là de mi-
sérables tracasseries , et que l'administra-
lionjonetinrdle 'tout*àfait indigne d'elle^
en se faisant l'instrument des haines dé«
Totes qai poursuivent le nouveau culte.
Qu'on te laisse mourir de sa belle mort,
b'îl n*est qu'âne spéculation peu honora-
ble ; qu'on n'empêche pas ses développe*
mens , ^U renferme les germes d'une ré-
forme nlile. Dans tous lés cas , le seul de-
voir, oooHBe 4a' seul droit de l'aulonté,
est de prévenir ou de réprimer, dans ces
sortes de manifestations, tout ce qui se-
roit contraire à Tordre public ou à la mo-
rale. ». •
principes étoient intéressés à mainte-
nir un culte absurde.
Qu'on le laisse mourir de sa belle
mon , dit le Constilutionnel , /il ncsi
qu\tne spéculation peu honorable, Mais
au contraire, si ce n'est qu'une spc^
culation peu honorable , le devoir de
Fadiiiinistration est d'empêcher oue
Ce tendre intérêt n*est-il pas tou-
chant? Cependant il faut avouer que
les faits ci -dessus cités ne semblent
pas Constituer une persécution bien
cruelle. A quoi cela se réduit-il? A
deux faits pour M . Auzou , et à un
fait pour Boulogne. Nous ne doutons
pas qu'il ne fut aisé de justifier les
maires de Clichy et de Boulogne. Le
prêtre de Véglise française qui de-
meure dans cette deiliière commune
est tombé par sa conduite dans un
-disci*édit complet. Quant au sieur
Auzou, la manière méuic dont le
Coiuiilniioniuil le défend ne doit pas
le flatter beaucoup. Le journaliste
n'ose prendre son parti ; c'est pour
rhonneur d'un principe qu'il plaide
^our le nouveau culte , comme si les
empêcher que
cette spéculation ne fasse des dupes.
Quoi! on toléreroit un homme qui
ferait du culte un objet de spécula0r
tion, et qui s'établiroit chef de secte
par des motifs ])as et vils ! £o
vérité, cette inorale est bien relâ-
chée ; elle est contraire à toutes les
règles d'une bonne administration
qui doit veiller au maintien de l'or-
dre et réprimer les spéculations cou-
pables de gens qui n'offrent aucune
garantie.
Le principe du Constitutionnel, que
tous les cultes peuvent s* établir, est une
absurdité. Quoi ! vous laisseriez s'é-
tablir des cultes uionstrueux et in-
fâmes , le culte des fétiches de l'A-
friaue , celui des divinités honteuses
de rinde ! Non , la charte n'a pas pu
l'entendre ainsi. Elle n'a pas pu vou-
loir autoiiser des spéculations basses,
un charlatanisme méprisable, des rê-
veries ridicules. Gela seroit contre les
règles de toute société bien ordonnée.
Les lois étemelles de la morale sont
plus précieuses encore que la liberté
<àGs cultes , et d'ail Icui^ le zcle des
défenseurs de cette liberté devient
bien suspect, quand on ne les voit
plaider quepour des cultes nouveaux;
méprisables , également destitués de
décence et de foi , tandis qu'ils n'ont
jamais que de l'indifférence pour la
religion ancienne et véritable, .et des
paroles d'amertume ou de haine pour
ses ministres.
Le passage de la princesse Hélène
de Mecklembourg dans le départe-
ment de la Marne a été marque par
des cii constances qui foiu déjà res-
sortir quelques-uns des inconvénicns
auxquels donnera lieu l'armée ^acuvv
nous d'une princesse d'une religion
différente de la nôtre. D'abord les
bruyantes réunions de gardes natio-
naux et autres qui dévoient se por-
ter sur le passage de la princesse, et
les honneurs qui dévoient lui èti*e
rendus, ont fait supprimer dans bien
des paroisses la procession de la Fête-
Dieu.
. A Cbàlons , où elle a couché , à
Epernay, où elle a déjeuné, et dans
beaucoup de villages et de bourgs sur
sa route, on a été privé des cérémo-
nies extérieures. Ainsi, pour lendre
des honneurs à une jeune princesse
luthérienne , on n'en a point rendus
(4*0
• Je crois qu'il y a dans l'Egiis^; qne
hiérarchie établie de Dieu, dont les hom-
mes ne peuvent point changer les rap-
ports.
• Je crois que le pape a une vraie pri-
maulé d'honneur et de juridiction dans
toute rti^glise; que rantoritê des évêques
ne dépend point des suffrages du presb/-
t&re ; qu'il faut avoir reçu la mission des
légitimes supérieurs , pour exercer fes
fonctions de pasteur, et que , tout minis-
tre qui ne la reçoit point d'eux , ne |)eol
être un légitime ministre de la parole de
Dieu cl des sacrcmcns.
• Je crois que le sacerdoce est indélé-
bile , que les vœux monastiques et reli
à celui a qui ils etoient dus avant , . » • » . • v i i-u ./t
^ 1 ^ P . I' 1 ^ ! gieux ne sont point contraires a la liberté
tout , et la religion a recule devant l ** . „ ' , . »...
1 ' ^11 ^r.^^ Tk^ naturelle, que le manae^e est mdisso-
les convenances de la politique. De j ^ ®
plus, le tumulte du passage un di- ***" ^'
manche a été pour beaucoup de ca-
tholiques un obstacle à remplir leurs
devoirs de religion.
Nos princes n'obligeoient pas au-
trefois Dieu à se cacher en quelque
sorte devant eux. On se rappelle,
à Chàlons , que M. le duc d'Angou-
lème assista, en 1820, à la procès- 1 simplement, en conséquence du décret
sion de l'Assomption , et y donna ; précité.
l'exemple de la piété. , jc confesse que la prétendue consti-
tution civile du cici'gé, publiée par la
• Il faut croire ces TÔrîtés pour être
dans la voie du salut; on en seroit de-
hors , si on se conduisoit par des prin-
cipes opposés.
• En conséquence, je rétracte libre-
ment et volontairement le serment que
j'ai eu le malheur de faire parement et
La pièce suivante, qui nous est i môme assemhlcc. est fornaée sur des pria
Iressée d'Arras, est trop édifiante j cipes hérétiques, et
pour que nous ne nous empressions
pas de Tinsérer ; c'est entrer dans les
vues de l'auteur et offrir un exemple
consolant de retour i\ la religion :
RÉTRACTATION DE M. PIERRE-FnANCOIS
LAGACHE.
« Je soussigné , prêtre de l'ancien dio-
cèse de Saint -Orner, natif d'IIcsdîn, y
demeurant, ûgé de 8o ans environ , dési-
rant mettre ordre à ma conscience et ré-
parer les fautes dont je me suis rendu
coupable, soit en prêtant le serment de
l'assemblée nationale du 27 novembre
1790, soit en contractant deux mariages,
dont l'un purement civil , et Tautre civil
et religieux, y Ski cru devoir faire Ubrc-
metU les déc/ara lions ci-jointes.
par conséquent héré-
tique et contraire aux dogmes catholiques
dans plusieurs décrets, et dans d'autres,
sacrilège, schîsmalique, renversant les
droits de la primauté du Saint-Si^e,
contraire à la discipline de l'Eglise, soit
ancienne, soit moderne, et tendant à abo-
lir la religion catholique.
sJ'ahjure toutes les erreurs renfermées
dans cette constitution, et me soumets,
d'esprit et de cœur, au jugement qu*cni
porté le Saint-Siège, et que les légitimef
éxôqucs de France ont accepté.
>Jc confesse que toutes les élections
faites par les districts, conformément a»
décrets de ladite assemblée, sont illégi-
times, sacrilèges et nulles, et que ceni
\ ç\tC\ o^V fcv(i <£Vo^^ V d^ églises CBtbédralc»
( .4«î )
oa paroissiales , soit vacantes , soit déjà
remplies , soit déjà érigées, soit de noa-
vcltc et illégitime érection , n'ont reçu ,
ni eu aucune juridiction spirituelle et ec-
clésiastique» pour la conduite des amcs.
• Je confesse que les ordinations faites
par les évéques intrus , sont sacrilèges, et
qQ'ofi n*a pu les recevoir d'eux sans sacri-
lège; que les délégations et l'autorité, re-
çuiw d'eux, sont nulles, et qu'on n'a pu
les exercer sans se rendre coupable d'une
intrusion injuste, et que tous les actes
faits en conséquence, sont nuls.
■ Je renonce, de mon plein gré, à la
prétendue qualité de curé des paroisses
où j'ai exercé, et que j'ai en te malheur
d'usurper ; et je demande pardon à Dieu,
aux pasteurs légitimes et aux fidèles, des
scandales que je leur ai donnés en exer-
çant les fonctions saintes, sacrîiégcment
et sans mission canonique, et par les deux
unions illégitimes et publiques que j'ai eu
l'audacieuse témérité de conlracter, en
violant les vœux que j'avois faits en rece-
vant les saints ordres.
» Je reconnois que la sainte Eglise ca-
Ibollquc, apostolique et romaine, dans le
sein de laquelle je veux vivre désormais et
mourir^ est la mère et la maîtresse de
toutes les autres églises ; et je promets et
je jure une vraie obéissance au pontife
romain , successeur de saint Pierre , et le
vicaire de JésusChrisL
» Je promets aussi une vraie obéisssance
à Mgr l'évéque d'Arras , mon seul et légi-
time évéque ; et je proteste que je me sou-
mettrai à telle pénitence qu'il lui plaira de
m'imposer, si Dieu me conserve la vie ,
pour expier mes fautes.
• Ainsi Dieu me soit en aide, et ses
saints Evangiles.
• FaitàUesdin, le . i836,
en présence de MAJ. Dusautoir^ vicaire de
la paroisse d'ilesdln, et Vioilette, prési-
dent de la fabrique.
• Sui^'oient les signatures :
» F. jr. LAGACHE9 DL'SAUTOIR, vicaive,
viOLLETTE , PRi:vo»T . vlcaire -
générai , curé doyen d'Hesdin, »
après sa réta*actation , dans les senti^p
mens du plus sincère repentir, Ayant
reçu tous les sacreniens de VE^Vi^e ,
et muni de Tindulgence pienièrê în
articula mortis. La pièce cL-dessus ,a
été transmise à M. Tévéque d!Àrva^
par M. Pruvost, curé -doyen d'Hes-
diu , grand-vicaire du diocèse, et elU
est certifiée véritable par le respec-
table prélat.
M. l'évéque de MontpelLer vient
d'achever la visite pastorale de l'ar-
rondiiiseuieut de Béziers , de sorte
qu'en m oins de quatorze mois il à
parcouru les quatre cinquièmes- di:
son diocèse. Le passa{];e du pastciii!
au milieu de son troupeau. a été mar-
qué par d'^beureux retours à la reli-
gion. Des vieillards, des jeunes gens
se sontapprocliés des sacreniens. Déj^i
beaucoup a été fait pour le bitn du
diocèse. Uue école ecclésiastique a
été créée ,. plusieui*s établisse meus
pieux et cbarîtablcs ont été fondés,
une salle d'asile toute catholique se
prépare à Montpellier, l'agraiidisse-
meut du séminaire est assuré , et la
paix a été rendue à des paroisses agi-
tées et divisées. Ce sont-la des faits
dont il est permis de féliciter celui à
qui on les doit.
Une lettre de M. l'abbé d'Alzon ,
insérée dans la Gazette du Bas^Lan-
guedoc, sous la date du 23 mai , an-
nonce qu'on a offert depuis quelque
temps, dans plusieurs maisons de Nîr
mes, des exemplaires de la Bible, que
l'on dit conformes à la traduction de
^Sacy. Pour attirer les souscripteurs ,
on leur présente une liste où figurent
les noms de M. l'évéque de Mont-
pellier et de ses grands -vicaires.
M. l'abbé d'Alzon est autorisé par ce
prélat à déclai er que ni lui ^ ni les
membres de son conseil , n'ont sous-
crit à aucuu ouvrage de ce genre , et
que, consulté par un de ses diocé-
sains , il a collationné lui-inème di-
M. Lagache est mort dix joui^ vers passages de cette édition , et les
a trouva falsifiés dans plusieurs tex-
tes nontroTcrsét avec les proieslans.
Si à Nhnes, continue M. l'abbé d'Aï-
zon , on a abusé du nom de M. lé*
\é(]iie de Monlpellicr, ne ponrroit"
on pas, dans une ville vobine, nbuser
<lu nom de M. l'évéqne de Ntnies?
Enfin, M. l'abbé d'Alsan est éj;ale-
ment autorisé à déclarer que M. l'é-
vêque de Nîmes et ses grand s -vicaires
ont refusé de souitrire à celte même
édition, «jue l'on disoit être une teu-
vre de propagande catbolique, et où
cependant l'erreur est enseignée.
Un arrêté du niaire de Nantes ,
l'endu sur l'avis donné à l'adminU-
tralion par M. l'évéque de la sortie
de la proi:eitsion de la Fête - Dieu le
diinanclie 28 niai, pour parcoiu'ir les
rues de son ancien iiïnéraire , pve»-
cril des mesures d'oidre et de police
pour la prnces.sion. Les habîlans ont
la faculté de tendre suivant l'ancitn
usage. Ils feront balayei' la veille au
soir le devant de leurs maisons, et
feront enlever les matéiiiiux (jui se
trouveroient déposés dans les rues. Le
jour de la fêle, depuis neuf lieuiesdu
matin jusqu'à deux lieures, aucun
conducteur dechevaiix et de voitures
ne pourra parcourir les rues où doit
passer la procession. Il est défenilu
d'encombrer la voie publique et d'y
faire des étalages. Le maire ci-oit de-
Toir i-appeler à ses concitoyens le rev
pect et le bon ordre qui conviennent
dans les cérémonies religieuses. Tout
ceci est extrait de l'arrêté du maire ,
M. Ferdinand Favre , du 22 mai.
AI. l'abbé de Vallongue , cha-
noine trésorier du chapitre de Saini-
Uenis , vient de mourir à l'ù^e
de 83 ans (1). M. François-Allia-
nase-Hibire Causse de Yallongue
(i) IJn journal avilit annonce sa mort
sous le nom «te l'abbô-de Vallangue , et
lui avoît (tonné la qualité d'ancien g^nd-
ricaire à'Obn. Peul éfre avoit-on \onla
( 4ii )
étoit-né le 3 mai 1754 , dans le dio^
cèsedèNîmei, d'ude famille distin-
guée du pays , et se destina à l'étrt
ecclésiastique. Il entra en licence ci
1776, ei étoit de Ja maison de Na-
varre. Il étoit de la même licence
que M. de Tallevrand, que M. l'é.
vêque actuel de Nîmes, que MM. dt
la Fare, de Mons , de Villêfrancoa <,
deCrouseilIca, d'Usinond,
évéqiies il y a quelquesl anatci.
L'abbé de Vallongue n'achevli jm
sa licence , peut-être paice qu'il
leiourna en Languedoc. L'abbé de
Vallongue ayant été ordonné prê-
tre en 1778, M. Cortois de Baloi*,
évêqne d'Alais en 1776, leprilpout
grand - vicaire et l'emineBa en la
même qualité à Nhnes, où il fut
transféré en 1784. M. de Vallongue
occupoit encore cette place au coni-
luencemcnt de la i-évolution.
A celte époque fatale, il fut six
mois en prison , et resta cadié à Pa-
ris pendant la terreur. Depuis le con-
cordat, ilditassez long-temps la messe
dans l'église de Bonne-Nootelle. Lors
de la formation du chapitre de Sainl,-
Denjs à la fin de 181(J, il fut nommé
ciianoiue-trésoricr. Son aptitude aux
affaires le mit en état de rendre ser-
vice à son corps dans ces premien
trnips. Il supporta avec couiage de
graves infirmités. 11 y a quelques
années , en voyageant à pied dans
une campague écartée , il tomba
dans un fosse et se cassa la jambe.
C etoit à l'entrée de la nuit , et
personne n'éloit là pour lui porter
secours. Il eut la force de se ti-alnn-à
quatrepattes jusqu'en un lieu habile,
ou il arriva exténué, ayant perdn
beaucoup de sang, et la jambe fort
enflée. Il guérit néamnoins. 11 y a
quelques années , il eut la cataracte ;
nyavoit pasd'évéché
lire Aiai,,cai
l'Ofïfi.
Récemment , le même journal , en
rectifiant la première erreur, on a com-
mis une autre. Il a donné au défunt le
nom d'abbé du FaHo»gin.
(4a5 )
cm lui fit Topiératio^ sur un œil^ elle
ne réussit pas , et il resta presque to-
Laleiotent aveugle. Enfin i il y a deux
^qs y une attaque de paralysie le priva
à* une partie de ses mouvemens. II
exposer va néanmoins sa présence d'es-
prit, et supporta ses maux avec pa-
tience. Il y a succombé le 21 avril
dernier, paiement regretté de sts
confi'ères et de ses amis. Ses obsèques
ont eu lieu à Saint-Denis le 24.
L'abbé de Yaliongue étoit parent
deM. le cardinal de Bausset. Son frère
fut maire de Niines eu 1814»
Des voleurs ont enlevé dernière-
ment de nuit les vases sacrés des
églises d'Ormes et d'AUibaudière ,
diocèse de Troyes. Ils ont laissé les
pieds en cuivre des ciboires , et ont
pris une nappe. On suppose qu'ils
font partie d une bande qui a voit déjà
commis des vols à Lusigny et ailleurs
dans le même diocèse de Troyes.
Nous avons annoncé dans notre
numéro du 23 mai que V Histoire du
pontifical de Pie f^II •, par M. le che-
valier Artaud, venoit a être traduite
en italien à Milan. Nous apprenons
qu'une traduction en allemand du
même ouvrage va parohre incessam-
ment à Tienne , eu Autriche.
POLITIQUE.
Autrefois c'étoient les princes qui se
dérangeoient pour laisser passer Dieu;
muQleaant c'est Dieu qui est obligé de
le déranger pour laisser passer les prin-
ces.. Les journaux rapportent que cela
i^est %a dimanche dernier dans plusieurs
paroisses du déparlement de la Marne, ou
le saint Sacrement n'a point été admis à
circuler en concurrence avec la princesse
Hélène, à laquelle il a été forcé de céder
le pas.
Ce qui met le comble à cet étrange dé-
rangement de Tordre moral et religieux,
c'est que Iq chapelaiu prolestant qui ac-
compagnoit la fiaocéc du Mecklembourg
a eu sa part decetinconceva]>le Iripmpl^e,
et qu'il a pu juger par là combien il lui
sera facile de faire prendre pot^ession ù
Luther, son maître, d'une terre aus^ maj
défendue que la nôtre contre celte nou:
velle usurpation.
D'après cela, on doit trouver tout sim-
ple que la princesse iiélène ait dit aux
ha bilans d'£pernay, en passant pMr lenr
ville, qu'elle se sent prise d'enthousiasme
|)our la révolution de juillet. Vraiment,
elle n'est pas dégoûtée! Après tout ce
qu'elle en éprouve de galans procédés,
nous serions curieux de savoir ce qui
pourroit lui convenir en France, si la
révolution de juillet ne lui convcnoit
pas.
Quand on arrange des fêtes de loin, on
n'est pas maître de choisir les circonslan-
ces dont on voudroit qu'elles pussent être
accompagnées. Autrement, on auroil pris
sans doute, pour los réjouissances du ma-
riage de Fontainebleau, un moment plus
opportun que celui où il a fallu les voir
attristées, dès le premier jour, par l'arri-
vée des courriers d'Espagne. Une reine
dont la position se lie par mille points de
contact et d'affinité à tout notre établisse-
ment de juillet ; une reine qui est , pour
ainsi dire , le reOet de notre image, me-
nacée plus que jamais de perdre la cou-
ronne qui lui est venue par la voie irré-
gulîère des révolutions, et vivement atta*
quée, pressée et plus qu'à demi -renver-
sée de son trône par un beau -frère qui
veut reprendre son bien où il le trouve;
celle reine, disons -nous, ne s'offre point
au milieu des fêtes de sa famille, sonsun
aspect qui convienne pour réjouir les re-
gards et les cœurs. Sa situation forme né-
cessairement un nuage désagréable qui
choisit mal son temps pour passer.
Ce premier côté du tableau n'est pas le
seul malheureusement qui soit sombre et
triste. De tous côtés , la misère publique
et le mauvais état des biens de la terre
font pousser des cris d'inquiétude et de
détresse. Les populations souffrent, le
commerce languit, rirvdiistric soTeppse;
(436)
on n'entend parler qne (finondations,
de sinistres et d'accidens calamitenx. Et
comme si tout cela ne suflisoît pas pour
contraster de la manière la plus pénible
avec les splendeurs de fétcs et les magni-
ficences de cour, le hasard veut qu'il
vienne s'y joindre une recrudescence
inouïe de faillites et de suicides. Si ce
n'est pas là ce que Ton est convenu d'ap-
peler de mauvais signes et de mauvais
auspices, tant mieux !
On a dit avec raison que les cinquante
premiers écus sont ce qu'il y a de plus
difficile h. fonder dans la fortune d'un
homme. Gela est peut-être encore plus
vrai à dire de la fortune de don Carlos.
Ses cinquante premiers hommes, ses cin-
quante premiers fusils, ses cinquante pre-
miers écus , ont dû être pour lui ce qu'il
y avoit de plus difficile à trouver.
Aussi rien n*étonne autant que le point
d'où il est parti pour arriver où il est
maintenant. G'^st ce qu'il a fait dans les
commencemensqui paroissoit impossible.
Mais plus il a fait de progrès avec ce rien,
plus il est permis d*attendre de lui « et de
compter sur ce qu'il est capable d'exécu-
ter aujourd'hui avec les moyens qu'il pos-
sède. Ce ne sont pas les fortunes commen-
cées comme la sienne qui finissent mal-
heureusement; le ciel les bénitet les prend
sous sa protection. Quand il n'auroit sur
sa belle-sœur que l'avantage de n'avoir
pas les mains souillées par l'or impur de
la profanation, celte différence suffit pour
expliquer ce qui arrive à leurs deux cau-
ses. L'une prospère et s'élève; l'autre dé-
périt et s'afïaisse de plus en plus. Il nous
semble donc que si quelque malheur , si
quelque revers décisif doit arriver en Es-
pagne, il n'est pas naturel que ce soit du
côté d'un homme qui est parti de si loin
pour monter si haut ; mais bien plutôt du
côté de la femme qui est partie de si haut
pour tomber si bas.
PARIS, Si MAI.
M> Alexis de Jtissicu a pri» la direc- (
tion de la poliee an minisière de l'inté'
rieur.
— M. de Salvandy a donné sa démi^
sion de membre du consdl général à
département de l'Eure.
— M. de Bonrqoeney, preYnier secré-
taire de famba&sade française à Londie,
est arrivé à Paris.
— La nouvelle suivante que 'publient
les journaux ministériels ne prouve pis
que te frère de la princesse Hélène ait été
favorable au mariage de sa sœar. comme
ces mêmes feuilles l'ont un instant pré-
tendu.
« Plusieurs journaux ont dît que le
grand-duc de Mecklembonrg - Scbwerin
avoit conféré à M. Bresson , ministre de
l'Yance à Berlin , le titre de baron ; celte
nouvelle est dénué de fondement. >
— L'acte civil du mariage a été signé
hier à neuf heures du soir. Le mariage
catholique, dit le journal ministériel, a
été célébré dans la chapelle de la Tn-
nilé, et le mariage protestant dans la
nouvelle salle Louis-Philippe.
— IVf. et madame Thiers, invités aux
fêtes de Fontainebleau, sont partis potir
cette résidence lundi dernier.
— Le hcy Youssouf est allé à Fon-
tainebleau.
— Pour la fête que donnera l'Hôtel-de-
Ville, à l'occasion du mariage, le préfet
de la Seine, dit un journal, n'accorde à la
chambre des députés que aoo billeis
d'invitation, tant pour hommes quepoor
dames.
— Nous avons annoncé que la garde
nationale de Paris et de la banlieue de-
voit donner un bal an duc d^Orléans, à
l'occasion de son mariage. Pour avoir des
souscripteurs, on envoie des circulaires à
domicile , et l'on fait des annonces dans
les journaux.
— On a dit que l'enthousiasme avoil
été général à Metz, lors du passage de ii
princesse Hélène. D'après la Gazette à
Mett, il y a eu fort peu de maisons parti-
culières illuminées, et les drapeaux trico>
lorcs qu'on voyoit çà et là iudiquoieot
la démentie des fonctionnaires publics»
{^- L*czpos!tîon âmitielle dé l'Académie
■de riiidastrie , qui devoit avoir lien ,
^ comme les années précédentes, à l'Oran-
/Iterie des Toileries, le i" juin, est mo-
; mentanément ajonrnée , ce local devant
; servir aux fêtes du mariage.
— Le 26 mai , à l'issue de Taudience
ordinaire de la première chambre de la
"cour royale, une audience à huis-clos a .
eq lieu dans la chambre du conseil pour
juger une prévention contre un institu-
teur primaire. La présence d'un certain
nombre de jeunes filles qu'on avoit fait
venir de leur village pour déposer comme
témoins, indiqnoit assez la nature de l'af.
faire. Les débats se sont prolongés jus-
qu'au lendemain. Le prévenu, condamné
en première instance à un an de suspen-
sion , a été , sur l'appel du procureur-gé-
néral , soutenu par M. Berville , avocat-
général, interdit à toujours des fonctions
d'instituteur primaire.
— Vendredi dernier, M. Thillier , em-
ployé à l'octroi de Paris, voyant un jeune
homme qui venoit de se précipiter dans
le canal Sainl-Mârlin , s'est jeté à l'eau et
a été a.ssez béureux pour le sauver. De-
puis un an, c'est la septième personne que
M. Thillier a sauvée.
— M. Gampuzano , ambassadeur du
gouvenieraeol révolutionnaire d'Espagne,
a écrit au Constitutionnel, pour démentir
la dépêche qui a fait tant de rumeur à
Madrid , et courroucé ici la presse minis-
térielle.
— Les porteurs de rentes espagnoles se
sont réunis le 2Ô à la Bourse, dans la sulle
des faillites. Gomme ils étoient peu nom-
breux , une nouvelle réunion a été indi-
quée pour le 5 juin. Alors les malheureux
créanciers de l'Espagne révolutionnaire
auront sans doule à s'occuper, en outre de
leurs désastres déjà connus; du non-paie-
ment des bons du trésor, qui, fixé au
( 4î^-)
clarées à Paris , pendant le mois de mai r
h plus de 6a.
— La statue du général Foy, par
M. Desprez , a été portée à la chambre
des dL'puiés.
— La Charte de i83o dit que le traite-
ment de M. Pasquier ne sera pas aug-
menté.
— M. Francisque Michel, qui a fait un
voyage scientifique par ordre du ministre
de l'instruction publique, en i853, est
envoyé par le gouvernement en Angle-
terre, où il devra visiter plusieurs biblio-
thèques.
— La nuit du aS au 3G courant , un
peintre , en rentrant chez lui , a été atta-
qué par trois individus; l'un d'eux lui
ferma la bouche avec la main , les deux
autres lui enlevèrent sa montre et sa
bourse. Il est à remarquer que les attaques
nocturnes recommencent.
— Vendredi dernier, un jeune homme
a été arrêté vers deux heures du matin ,
rue Lepelletier , par trois bandits. Heu-
reusement que des passans qui se trou-
voient sur le boulevard ayant entendu ses
cris sont vite accourus à son secours.
— La caisse d'épargne de Paris a reçu ,
les 28 et 29 mai, la somme de 579,904 fr.
Les remboursemens demandés se sont
élevés à la somme de 585, 5oo fr.
— Le plancher d'un appartement de la
Gité-Bcrgère s'est tout i coup écroulé.
Heureusement que cet appartement n'é-
toit pas occupé, et qu*il n'y avoit personne
à l'étage inférieur.
— Les grandes eaux de Saint-Gloud
joueront le 4 juin.
NOUVELLES UE8 PROVINCES.
Nous avions sur la foi d'un journal an-
noncé que Dclacollonge s'étoit échappé
du bagne de Brest, et avoit passé aux
Etats-Unis. Nousnesavons ce qui avoit pu
1'^ mai, a été ajourné au 1" juin, par un ! donner lieu à ce bruit. Delacollonge écrit
avis assez plein de charlatanisme que | lui-môme du bagne de Brest, le 26 mai.
M. Gampuzano a fait publier le 5o avril
dernier.
— On élève le nombre des faillites dé-
qu'il ne s'est point échappé, et qu'il n'en
a pas eu la pensée, il paroît qu'il a obtenu
quelque adoucissement h sa. position.
( 4*8 )
Ayant contribué à propager le faux
brait, nou3 devions nous empresser de le
démentir.
— On consulfe \eConititutionnel sar le
Tait suivant :
« En exécution d'un legs antérieur à la
première révolution, une commune de
5eine-et-Marnc jouissoit du droit d'en-
Toyer ses malades à l'hospice de Melun,
à qui une certaine somme avoit élé lé-
guée pour cet objet par un digne ecclé-
siastique de là contrée. En 1802, à l'épo-
que du choléra, on se rappela lexistence
de ce legs, dont Teiécution avoit élé inter-
rompue pendant plusieurs années. La
minute du testament fut retrouvée, et,
après avoir consulté le barreau tout entier
de Melun qui n'hésita point h déclarer Ta
servHude obligatoire, le testament fut si-
gniGé à l'hospice de Melun afin d'éviter
la prescription. Ce fut alors que le préfet
de Seine-el-Marme crut devoir intervenir,
et déclarer qu'au préalable il devoit en
référer au ministre de l'intérieur, afin
d'avoir son avis sur la question. Or, de
lions de provisear du collège de Nancy, 11
été nommé inspccleur de FAcadémic à \
DouaL
— Dernièrement II, le préfet d'Am
a fait une visite à M. Févéquedecdii
ville, pour le remercier du sèie avecl^
quel les séminaristes se sont portés è In-
vailler à éteindre l'incendie qui s'étoît dé-
claré chez M. Hallettc.
— M. Garneray, conservateur dim-
s(e de Rouen, vient de donnera dé-
mission.
— Le bateau h vapeur la Ville Je Bmo»
parti de Paris le 27 à cinq heures du ma-
tin, est arrivé le même jour à Rouen à
huit heures du soir.
— Meunier, arrivé au Havre le 29 mai,
a été conduit h la prison en attendant le
dépari d'un bâtiment américain qui va
faire route pour la Nouvelle-Orléans.
— On écrit de Joigny que la maladie
qui s'étoil manifestée dans le 5* régiment
de hussards commence à perdre de sa
gravité.
— M . Rauler, professeur de procédure
puis l'envoi des pièces au ministère, le' civile et criminelle de la Faculté de droit
18 juin 1834, et malgré les inn ombra-
de Strasbourg, et membre de la chambre
blés démarches faites lanl auprès de la <^es députés , vient d'être nommé doyeu
préfecture de Seine-et-Marne que dans
les bureaux du ministère de l'intérieur
(direction de Tadministration départe-
mentale), le ministre, qui apparemment
a mieux à faire que de s'occuper de la
santé, de la vie de quelques pauvres ha-
bilans d'un coin obscur de la France, le
ministre n'a point encore daigné s'occu-
per d'une affaire aussi urgente. Or, dans
ces circonstances, que rcsle-t-îl à faire à ]
la commune dont il s'agît, afin de tirer
M. le ministre d'une apathie aussi déplo-
rable? n
Le Constitutionnel répond qu'on a bien
fait de signaler ce sujet de plainte à la
presse, et que si on n'obtenoit point
de résultat , il faudroit s'adresser à la
chambre.
— A Lille , les rassemblemens de ces
derniers jours ne se sont pas renouvelés.
— M. llenneqnin, que M. Guizotavolt
àcbliiaùiï y a peu de mois de se& fonc-
de ladite Faculté, en remplacement de
M. Kern , qui , sur sa demande , a été ad-
mis à faire valoir ses droits I la retraite.
— Trois individus , les frères Rougier
et Antoine Feyssat, ont comparu der-
nièrement devant la cour d'assises de la
Creuse comme accusés de vol , pendant
la nuit, chez M. l'abbé Daix, vieillardde
80 ans , retiré an village de LavaL I/od
des deux frères a élé acquitté , et l'aitie,
en faveur duquel le jury a admis desdr^
constances atténuantes, condamné à diui
ans de prison. Antoine Feyssat a été con-
damné à dix ans de réclusion et à fex-
posilion.
— ija dernière foire dta Mans acompte
bien peu d'achelenrs: Celle d'Angerscom-
mence mal.
— C'est a tort que plusieurs jouniani
ont annoncé que la Gazette du Limousin
cessoit de paroi Ire. Cette feuille , qui n'a
fait que suspendre un instant , comme
( 429 )
»os TaTOusdit, ses publications, va les
indre cette semaine,
r .ir- ijundi dernier, an service fahëbrc
Il ^é célébré à Lyon, dans la chapelle ex-
pittlairë dès Broteaox , en mémoire des
^jfoonaâi morts le 39 mai 1793 en Corn-
bflillaQC Tanarcbie.
ir-^ lie 96. mai, la souscription ouverte
dlans: les bureaux du Réparateur, en fa-
veur des malheureux ouvriers de Lyon ,
VélevOit ^ h'},,iiS ïr, 55 c^
^-LeaS mai, dans la soirée, le sieur
Mercier, amnistié de la catégorie de Lyon,
^ été arrêté dans cette ville par trois
ageias et conduit h la préfecture. Bientôt,
le brait te répandant qu'on amnistié ve-
noit d'être arrôlé , une foule nombreuse
_ s'est précipitée vers les grilles de la pré-
feciure. A neuf heures, les agens de po-
lice ea sont sortis, et afiisistés de plu-
sieurs gendarmés et de soldats de la
ligpe^ ont amené Mercier è la prison de
Roanne , au milieu des buées et deS voci-
fératioDS^ d une foule toujours croissante.
— Le général de iUgny comparoitra le
lé jtiiA devaiit le conseil de guerre
formé h MÀrSeHIe.
' — I3B'bii>rier de la rafTitterie que
M. V^rgocs'' a établie à Bordeaux , est
(onibé defnièoement dans une inlmense
chaudière d'eau bouillante. -Quoique re-
tiré -presque Beasilâit, on Cramt polir Ses
jours.
-^Le 117; deux déténus du Fort-du-
Hâ, ^ui s'étbiieint cachés le soir dans la
le même jour lui a fait éprouver une
perte de 4oo hommes, et .s'est retiré
blessé , aprts avoir perdu le brigadier
Leon^ général de sa cavalerie, vers Al-
muderas, sur la route de Sarragosse.
Le Journal dés Débats , apr&s s*être
plaint du laconismo de la dépêche, avoip-
fait pressentir à ses abonnés le désastre
des christinos dont elle parle à peine, et
qu'elle cherche à faire passer pour un
avantage chîîrement acheté ; après avoir
dit 'aussi qu'on attribue au roi Charles V
le projet de lier l'insurrection de la Cata-
logne à celle de la Navarre par un appel
aux montagnards Aragonnais en faveur
de sa cause, continue de la sorte : « La
possession de Hoesca , ville importante,
capitale administrative d'une province
qui est formée de tout le Haut-Aràgon,
rend déjà le prétendant maître de la plus
grande partie du pays. On annonce que
dans la petite ville tfAyeAe, à moitié che-
min de Sarragosse à Jaca, et plusieurs au-
tres situées entre Jaca et Huesca, les hor
bitans ont chassé ou déposé les autorités
de la reine, et proclamé don Carlos. »
— Le roi Charles V, h. son arrivée en
Aragon, a adressé atix habitatïs une pro-
clamation qui établit bien la dirférence
qu'il y a entre Fâsurpation qui tourmente
le peuple de toutes les manières dans la
Péninsule, qui formule sans cesse des dé-
crets veXatdIres, spoliateurs, iniques, qui,
la main toujours tendue pour recevoir,
pour prendre, la tient fermée dès qu'il
uup^'cvoiiée assez élevée. Ils s^ sont en-
suildvkisèé glisser le long d'une ma-
raille{ niais aperçus à cet instant par le
guichetier et lesgardiens, llsontété pour-
soww.et «)rréléB,<ra« à la barrière dePes-
s«c« -et l'autre près de rbôpital.
chapelle, sont panenus à en sortir par ' S*agitde faire honneur à ses engagemens,
et la légitimité qui se regarde au contraire
comine le soutien du peuple, qui veut
son bonheur, et faire tout pour qu'il ne
lui manque pas par sa faute. Cette pro-
clamation engage les Aragon ais h conti-
nuer leurs travaux, ^ ne pas craindre la
présence sur leur tei'riloire d'une armée
dont la mission est de mettre Tordre h la
place du désordre, qui depuis bientôt
quatre ans ruine l'Espagne. Elle est sui-
vie d'un décret portant que les pro-
visions, effels, bagages et vivres que l'ar-
mée prendra pendant f expédition seront
payéscomptantaiiipiix des marchés pu-
EXTÉllIEUR.
NOUVELUES D'J$SPAGK£.
Une dépêche télégraphique publiée
dans notre dernier numéro porte que le
d4, iïafftut . don Sébastien est entré à
Uneica.;. qulrnbaren l'y ayant ottaqué
(43o)
blics; qac tout soldat ne pourra rien exi-
ger dans son logement qu'en payant Le
décret offre aussi des avantages à ceux
qui viendront grossir les rangs de la légi-
timité.
— Qq craint de nouveaux troubles à
Barcelonne, où vingt mille ouvriers re-
fusent de reprendre leurs travaux. Lamu-
nicipalilé qui se reconnoit impuissante
pour les prévenir ou les réprimer, a en-
voyé sa démission au général Parreno.
. La,députation provinciale également ef-
frayée de l'esprit d'anarchie qui s'étend
dans la ville, a suivi cet exemple.
— Le journal ministériel du soir pu-
blioit hier deux dépêches télégraphiques
dalécs de Bordeaux le 2g. « Le but d'Irri-
baren, dis eut- elles, en attaquant l'expé-
dition carliste à Huesca, étoit de l'attirer
dans la plaine pour se servir avantageuse-,
ment de sa cavalerie. Sans pouvoir préci-
ser la direction que prendra l'infant,
toul annonce que sa première marche
sera sur Barbastro où il se renforceroit
des bandes de la Catalogne, pour passer
TEbre. Ce ne seroit qu'après avoir ré-
uni toutes ces forces que la grande réso-
lution de marcher sur Madrid seroit prise,
en laissant Valence sur la gauche.
» L'expédition étoit encore le 26 à
Huesca, et s*y fortifioit »
— La même feuille publioit aussi la dé-
pêche télégraphique suivante de Perpi-
gnan, le 29. a Le 23, on a arrêté vingt
anarchistes h. Lerida. On assemble des
troupes pour s'opposer aux Navarrais, si
l'ennemi se présente. Le brigadier Ayerbe
poursuit, avec 3,ooo hommes, les bandes
carlistes du district de Tarragone. Le 28,
Boyo avoit son quartier- général à Alh,
menaçant Puycerda sans l'attaquer. Le
général Oraa est de retour à Valence
pour défendre la place dont Serrador a
pillé, le 17, un faubourg. Ce chef étoit
le 22 à Chelvaavec 4>ooo hommes et 5oo
chevaux, et Cabrera dans les environs
de Castellon , avec 5, 000 fantassins et
600 cavaliers. •
— Le Moniteur, après avoir répété au-
jourd'hui les trois dépêches ci -dessus, pu-
blie une dépêche télégraphique de Bayon*
ne, le 3o mai.
« L'expédition carliste, arrivée le 94 à
Huesca, a été attaquée le même jour sons
les murs de cette ville par Irribaren,
qui a été blessé grièvement; le com-
mandant de sa cavalerie a été tué;4oo
christinos Ont été mis hors de combat
Les carlistes sont rentrés à Huesca
avec une perte plus considérable. Les
christinos ont pris position à Almo'
deras.Le 26, Bnerens, sorti de Sarragossc
avec six bataillons et 5oo chevaux, est
venu remplacer Irribaren. Le gouverneur
de Sos annonce que le même jour l'ex-
pédition a voulu s'ouvrir un passage, et a
été rejetée dans Huesca, où elle est blo-
quée. »
Ainsi les 4oo carlistes tués dans la dé-'
pêche que nous avons publiée samedi
sont maintenant remplacés par 400 chris-
tinos mis hors de combat Le journal of-
ficiel a soin d'ajouter pour atténuer Tef^
fet de cette substitution , que la perte des
carlistes a été plus considérable. Avec le
temps nous connoStrons Ja vérité qu'on
nous cache maladroitement. Une armée
n'a pas son général en chef blessé griève-
ment et un général tué, sanS^ avoir à re-
gretter la mort de nombreux soldats.
', — Le Moniteur dit aussi que les carlis-
tes en JS'avarre, ont pris Lerin, et atta-
quent Lodosa.
: — La Charte de i83o annonce ce soir
que l'armée carliste a quitté Huesca le 27,
se dirigeant sur Barbastro.
. — Cette feuille publie aussi une dépê-
che diî Narbonnev le 3i mai, portant
qu'un officier de Ja cavalerie de Koche-
more s'est approché de la frontière, et a
annoncé que 26 bataillons de Navarre et
2,000 chevaux avoient pris h. la Conque
de Trempo, 1,000 cavaliers, dcl'infante-
rie et de rartilleric, et que les carlistes
avoient occupé Benevarre et Montagnana.
Ce journal dit que cette nouvelle de-
mande confirmation.
Un ancien payeur de régiment, le
nommé John Wood , dont )e ccneaupa-
( 43' ).
Bit fort malade, cberchoit deniibre-
^eot à se faire passer pour [a roi Ifgi-
me de f'Anglelcrre. Il ■ été arrêté dans ie
bVtaîs de EeDSÎogLon, habile parlada-
m de Kent et la priucessc Victoire, sa
jfiUe, bËrllitre présomptive du trône hri-
tonnîqiie, comme il alloil, at-ildit, tiio-
XMner à la princesse de lerniiticr leur dif-
dÈreod par ud mariage. Conduit devant
\e nagialratdeKciiGinglon, il a étébicn-
lAtremis en liberté, mais 5 la coiidilioD
gu'il FCuoDCcroil i ses folles prélenlions.
. — Le» Donvelles de Naples apporU'cs
parle Pkaramond sont du ao couraitti
quelques cas do choléra continuoicnt à se
manifester de temps en temps dans cette
capitale.
— Le 17 avril a en lieu l'onverlure de
la diète de la principauté de Transyha-
nie. Le malin , les étals se sont rendus h
Tégliae dtholïque, où, après l'oûice di-
vin, on a chanté le f «ni (ancfaSpirilui.
L'archiduc Ferdinand y assisloil, et le len-
demain le acrment a été prêté entre ses
mains, suivant la loi de 174^-
— Toutes les rédoctions de l'armée
an tri chienne , qui avoîcnl été projeté-es
antérieurement, sont ajonmées jas(|(i'à
nouvel ordre.
— - On lit dans la Gaulle tU Peith, que
le i5 un orage épouvantable a éclaté il
Ofcn. La grêle et la pinte qui tomtioieiil
par lorrens ont occasionné de grands
(lésaslrcs. Plusieurs personnes surprises
par l'orage lorsqu'elles étoient éloignées
des habitations ont perdu la vie.
— S. M. le roi de Dan^marck étoit
parfaitement rétabli le la mai.
~-n On écrit d'Atlièn)» le 8 mai ;• Le
gonvenitment a reçu le 4 'a conGrination
de La nouvelle atQigcaiilu qui lui étoit par-
venu* la veilie , qne la peslc venoil de se
déclarer à Poros. La cuniagion a été coni-
(nunii|uée par un bniîment provcuaulde
l'arossaniia. •
tlllAMIttlE DE» DÉPUIÈS.
M. Cunin-l! ridai oc ou>re la séance h
deux heures. Le président procède parla
oie du sort au renonvellement des bit-
reani.
L'ordre du jonr appelle la suite de la
iscussion sur le projet rclaliraoi sucres.
La chambre s adopté dans sa dernière
séance le modo de perception ; il lui reste
;r la quotité de l'impôt. Lacoramis-
proposc un droit de 10 fr. par 10a
kilogrammes. Un amendement de M.Dn-
le est rejeté.
. Couin développe un amende-
. qui Ictid i élever le droit bi i5 fr.
00 kilogrammes de sucre bmi autre
que blanc, eti i8fr. pour le sucre terré.
"oninannonce que son amendement
qui frappe aussi chaque fabrique d'un
mpôt annuel de 5o fr. est [iroiiosé dans
'hypothèse que les droits coloniaux ne
seront pas diminuées.
Une langue discussion s'engage. M.La-
vc-Laplagiie veut qu'on s'occupe de la
quotité de l'imp&I, et dit que l'inlérêldu
trésor eiigc qne le dégrèvement soit
ê arté. Le premier paragraphe relatif k
l'impôt des établissemens est adopté.
Après deux épreuves douteuses sur le
chiffre de i5 fr. par loo kilogrammes.
on passe au scrutin qui a pour résultat
l'adoption par i48 boules blanches con-
tre 147 boules noires.
UAM'EL DU CHAPELBT KT DV ItORAine
«E L.v 8AI^TE viEHGE, d'aprts lus
docuuicns les plus authentiques, par
M. l'abbé de Sanibucy (i).
Il n'est que troj) commun de se mo-
quer des dévolions populaires, et de mé-
ser sons ce nom les pratiques les plus
pectables et les plus autorisées. S'il y
les ubus. j'Ëglise les condamne; mais
qu'elle approuve, it n'est pas permis
de le biûiner, et c'est une prajidc pré-
somption de pi-étendreétre meilleur juge
qu'elle de ce qui est propre h nourrir la
piété. Des incrédules, des proteslans, des
gens du monde ne sont apparemment
pas bien compéleus pour décider de ce
qni est convenable ou utile sous ce rap-
port. Les fidtle» no doivent donc pas
(1) ln-18. CbexCaumefrÈres, luedu
PoI-de-Kcr-Saint-Siilpicc , 5; et a« bu-
reau dcce Journal.
(43a)
s'émouvoir de leurs raîtleries, et ils peu-
vent être sûrs d entrer dans l'esprit de la
religion en observant des pratiques. que
les pasteurs ont - approuvées , et aux-
quelles le.Sain<hSiége a attaché des grâces
particulières.
Quant à U multiplicité des dévotions
que Ton se plaît 5 critiquer, dit M. Tabbé
de Sambucy, c'est un reproche injuste;
il en est des dévotions comme des mets
dans un repas, ou des fleurs dans un jai*-
din. On n'impose à personne l'obligalion
de goûter de tous les mets ou de culti-
- ver loutes les fleurs. On ne force non
plus personne à embrasser toutes les dé-
votions. La variété des fleurs dans un
jardin et la diversité des mets sur une
table sont tout à la fois un ornement et
une nécessité pour s'adapter à tous les
goûts. De même la multiplicité des dé*
votions est un ornement povr la piété et
une ressource pour les fldéles. Ils peuvent
cultiver parmi les dévotions celles qui
sont plus analogues à leur étal ou à leurs
besoins, et qui ne peuvent pas les snr-
, charger ni nuire à leurs devoirs et à leurs
emplois.
Ces sages avis de l'auteur se trouvent
dans une introduction qu'il sera bon de
lire. Il entre ensuite en matière, et traite
d'abord du chapelet. Il indique l'origine
de celte dévotion . distingue les divers
chapelets , et fait connoitre les indul-
gences qui y sont attachées. Dans un ap-
pendice sur les chapelets-bagnes, il in^
vite ù se défier des indulgences qu'on dit
y être attachées. Le losaire est dû à saint
Dominique. L'auteur trace l'origine de
cette dévotion ; il parle do la confrérie
du Rosaire, de la fêle du Rosaire, et des
différentes sortes de rosaires, entr'autrçs
du rosaire vivant, dont l'usage s'est éta-
bli depuis quelque temps. 11 donne une
méthode pour réciter le rosaire , et mon-
tre rexcellcnce de cette dévotion. Enfin
il traite des indulgences du rosaire, de
la confrérie du Rosaire, des exercices et
«les bonnes œuvres de la confrérie, etc. .
Quelques prières terminent le volume.
L'estimable auteur recommande in-*
stamment la dévotion du rosaire ; il cite
des exemples de grâces, de protection ,
de conversions, de guérîsons opérées par
la dévotion à la samte Vierge. L'histoire
ecclésiastique et Vhistoire des saints of-
frent en effet de semblables traits. On ne
peut pas dire que la dévotion du rosaire
prévient ou soulage tous les maux; mais
quand elle ne les guérit pas, elle donne
le courage de les supporter, et les fait
tourner à notre^sanctification.
Ce Manuel est approuvé par M. l'Arche-
vêque , comme offrant sur la dévotion
du rosaire des notions précises, authen-
tiques et édifiantes. L'approbation est si-
gnée de M. l'abbé Le Surre, un des
grands-vicaires, et datée du 29 mars der-
nier.
-i^ cjétiutk, 3l&vtfu Cf €Ure.
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QUATRE p. 0/0, j. de mare. 09 fr. 50 c.
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Samedi.
On pents'abonncrdesj
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N" 2819.
SAMEDI 3 JLTV 1837.
paix DB L^AaOlRIBlIBST..
Cr. •
I an SS
6 mois ..... 1 9
3 mois ..... lo
1 mois
5
5e
riBBUttS ET RAPPROCHEMENS.
lies discussions qui ont eu lieu
dernièrement, au sujet du terrain de
rArthevêché de Paris, ont offert plus
d'une preuve de la persévérance et de
la ténacité des intérêts révolutionnai-
res, et des opinions qui ont accablé
de persécutions e^ de ruines la reli-
gion de nos aieux. On lui raviroit en-
core, au besoin, jusqu'à cette appa-
rence de bienveillance et d'égards,
dont on veut bien l'honorer lors
iiiêuie qu'on Tafflige et qu'on la dé-
pouille. Remettre en crédit les prin-
cipes spoliateurs qui ont bouleversé la
France, opposer de vieilles arguties à
l'évidence des faits, et les prétentions
de la vieille impiété à des droits im*^
prescriptibles, tel est le r^le dont
n'ont pas craint de se charger des
Jionimesqui veulent cependant nous
persuader qu'ils sont chrétiens et ca-
tholiques, et qui, par le personnage
qu'ils jouent, détruisent tout ce qu'ils
font pour paroître ce qu*iU ne sont pas.
A qui persuadera-t on aujour-
d'hui que le fameux décret du 2 no-
vembre 1789, qui confisquoit au pro-
fit de la nation tous les biens du
clergé, ne fut pas un acte illégal et
éminemment injuste, qu'on ne pou-
voit maintenir que par le despotisme
d'une révolution anti-chrétienne, et
par la nécessité de se soumettre à la
loi impérieuse des circonstances ? Nos
concordats et nos chartes, nés sous
l'empire de ce bouleversement et au
sein de ces ruines, avoient bien éta-
bli que les acquéreurs de biens na-
tionaux d'origine ecclésiastique ou
Tome XCin. L'Ami de la Religion.
d'origine patrimoniale, seroient inat-
taquables dans la possession des
propriétés acquises ; .mais jamais on
n'a voit osé prétendre , loi-sque les
jours du scandale et du fanatisme pa-
triotique furent finis , que la spolia-
tion du clergé et des nobles éloient
choses justes et permises ; que les en-
fans privés de leurs biens par l'émi-
gration de leur père, étoient légale-
ment dépouillés ; que l'envahisse-
ment des demeures des évéques et
curés constituoit un droit, et que la
nation mise en possession de domai-
nes immenses, par des avocats sans
mission, par des représentans sans
mandat, étoit par là même investie
d'un droit incontestable sur les foi-
bles débris échappés ou arrachés à la
fureur spoliatrice des vandales con-
stituans ou conventionnels. On diroit
que ces erreurs n'ont pas vieilli.
Lorsque ,1e 4 août 1789, l'assem-
blée constituante supprima toutes les
dîmes, sans exception même de celles
qui n'étoient que des rentes en na-
ture, convenues et stipulées dans des
concessions d'immeubles, cette me-
sure fut regardée avec raison comme
un attentat à la propriété. L'abbé
Sièyes, qui avoit des dîmes, traita
de plaisanteries léonines les sophis-
mes dont on s'appuyoit pour ébran-
ler de la sorte une des bases de
l'état social. Trois mois après, ce
n'étoient pas les diUâCs, c'éloient les
biens même qu'on asurpoit avec des
subtilités qui s'appuyoient d'une Ina-
nière bien plus révoltante encore Àtu'
l'oppression, sur l'émeute excitée par
une disette factice et digne de la
vimhcte des lois. L'avocat Thouret,
28
( 434 )
'Son collt^ue Chapelier, et d'autres
sophistes de la chicane, avoient ima-
giné avec un trop grand sucres le
mot de propriété fictive , pour dé-
pouiller les ministres des autels aui-
quels on pouvoit par conséquent tout
enlever ; car que n'a-t-on p;)s le droit
4le prendre à un propriétaire fictif,
lorsqu'on a pour soi et contre lui, les
cris de la canaille, la pui:$sance de la
iauiine, et la jnsticc des égorgeurs.
}jé boulanger François paya de fta
tète IV-Acelienle doctrine de l.i pro-
priété fictive. On avoit trouve chez
lui quelques pains qu'il avoit réser-
vés pour ses pratiques, et qîi'il u'a-
Toit pas voulu livrer aux agens féro-
ces des spoliateurs de rE;;lise. A cette
époque qui , loin d'èlre flétrie A la
chambre des pair» , vient d'y être
citée comme une épcK|ue de légalité
et de. justice, on sait que Li révolte,
les assassinats commis par le peuple
faisoient voter et sauctionnoicnt les
mesures que le génie du uiai in-
voquoit contre les princes , les
grands et les prêtres. G'étoit ordinai-
rement le lundi, jour consacré aux
heureux résultats des orgies et des
débauches «le la nuit précédente,
qui étoic choisi pour intimider l'op-
position monarchique et religieuse,
et emporter d'assaut les lois qui dé-
voient par la suite couvrir de profa-
nation» et de carnage , la France et
r£urope. Ce fut le lundi 13 juillet
1789, que Saint-I^azate fut pillé, et
que les meubles révérés du bienfai-
teur de riiiiinanité furent enlevés et
brisés par nue populace en délire.
I>a révfMnlion ne ]>onvoit annoncer
d'ïinc manière plus précise, que Ihu-
n;aiiîic n'auroit rien à. gagner à son
.^■«r,;^«^^iyjphe.Ce fut dans la nuit du lundi
-^r'^'an 'iyskM 4 août, que lesdhnesfu-
t'/v.i.^pt siifpiimécs. La spoliation du
/^■•,- ■
I clergé fut votée dans la noit du landî
au mardi 3 novembre de la même
année 1789.
Sans doute nous devrions oublier
ces faits déplorables, ces époques dé-
sastreuses; maûcela est-il possible,
lorsqu'anjourd'hul on en fait ud
principe de droit , une date de pos-
session légale? Il y a, dit-on, presciip-
tioii contre le clergé, et parcoasé-
qiient, un titre inattaquable. Si vous
réclamez la prescription, voutf passez
doue condamnation sur Forigine de
la f)ropri€té. Pourquoi donc alors in-
voquer cette origine?
I. es gouvernemens, comme les par-
ticuliers, lorsqu'ils veulent la justice,
n'invoquent la presa'iption que par
nécessité, et pour éviter de graves
|>erturbations? Quelle nécessité for-
çoit M. ie comte de Porlalis à s'ap-
puyer sur le décret du mois de no-
vembre 17S9, soit comme loi, soit
cDmiiic constituant un droit acquis
par la prescripiioul Quelques bieu^
d'église, des temples, des maisons,
échappés au vandalisme des mécréans
et des révolutionnaires, ne sem-
bloient - ils pas former par leur
existence même et leur survivance,
une interruption à cette prescription
qui ne peut prot^er que ce qui est
sous son domaine , et dont ie privi-
lège ne peut s'étendre au-delà des mi-
nes consommées et irréparables? Et
c'est après quarante-sept ans de ré-
signation et d'abnégation toute sacer-
dotilcyque le chef de la cour suprême
de justice a invoqué contre le clergé
une jurisprudencequi inquiète d'au-
tant plus, qu'elle prouve toute la
force vitale des principes de destruc-
tion, qu'on croyoit surannés et flétiis
pour jamais , principes dont les con-
séquences sont si redoutables pour
les débris précieux du culte catlioli-
*^A
^^y ■
(435)
qiic. Certes, ce n'est point de quel-
ques perciies de terrain qu'il s'agi»^
soit dans cette question importante,
c'est du système et. des doctrines qui
l'ont résolue ; c'est de cette révolu-
tion qui est toujours debout pour sa-
per aujourd'hui les autels, demain les
trônes anciens ou nouveaux ;. c'est de
cette hostilité incessante contre les
intérêts de la religion, hostilité qui,
pour être plus poiie, plus riche en
protestations de bienveillance et de
religiosité, n'en est pas moins mena-
çante contre les prêtres, et, au besoin, ^
contre les rpis.
La constitution civile du clergé,
décrétée contre l'Eglise en 1790 ,
mais qui préserva de Taliénation les
presbytères et les demeures des évê-
ques dont elle deroit conseiTer les
sièges ; la loi du 18 germinal an x ,
qui a établi et appliqué le principe
de semblables réserves ; la loi de
1817, qui a déclaré les évêchés et
autres institutions ecclésiastiques ca-
pables d'acquérir, ne forment-elles
pas autant d'époques d'interruption
à la prescription qu'on voudroit in-
voquer contre le clergé , en l'éten-
daat aux églises et aux habitations
qu'il possède encore? Le maintien
de ces immeubles n'étoit-il pas com-
pris de droit dans l'obligation con-
tractée par la révolution elle-même,
de se chai'ger du logement et de l'en-
tretien des ministres du culte catho-
lique? Quand les établissemens ec-
c5lésiastiques furent, en 1817, décla-
rés, capables d'acquérir, et par con-
séquent d'être propi iétaires , lorsque
l'article 3 de la loi du 2 janvier de
cette année a décidé que les immeu-
bles ou rentes appartenant à un éta-
blissement ecclésiastique « seront pos-
sédés à perpéluité par ledit étàblis-
^ment et seront inaliénables , » a-
t-on décidé que le» Immeubles ne^
cessaircs à ces établissemens, et dont
ils avoient la jouissance, ne leur ap-
partenoient pas? M. Portalis recoh-
noit la propriété inaliénable des im*
meubles acquis par le clergé, en vertu
de la loi de 1817, soit par donation,
soit par achat ; il ne reconnoit pas ce
titre aux immeubles dont le clergé
avoit la jouissance. Mais pourquoi
alors la loi n'a-t-elle établi aucune
différence entre les uns et le» autres?'
Pourquoi »-t-elle permis même de les
confondre ? Lorsqu'un évêque a pu
joindre à son palais ou à son sémi-
naire un inmieuble acquis en vertu
de la loi du 2 janvier 1817, a-t-ou
songé seulement à établir une ligne
de démarcation , si nécessaire cepen-
dant dans le système de M. Portalis?
Ëxiste-t-il dans toute la France un
seul jardin d'évêché ou de séminaire
où on ait pu lire depuis 181T : Cette
partie du jardin est aliénable , et
celle-là ne l'est pas? Et si un hâti*
ment a pu être tout à la fois con-^
struit sur une partie de terrain alié*
nable et sur une autre qui ne l'est
pas, te gouvernement et les villea
auront donc le pouvoir de démolir
une partie de ces bâtimens, et l'obli-
gation de respecter l'autre ?
Au reste , nous savons ce que pi'o-
duit la logique des révolutions. L'as-
semblée constituante, mille fois vain-
cue par la force de la logique et Tau-^
torité de la raison , n'en a pas moins
triomphé dans, les projets que la rai*
son , que l'équité sembloient renctre
impossibles. Elle avoit pour elle les
fureurs populaires et laudace des
factieux, qui ne dévoient pas tarder
à la décimer elle-nièixie. « Les gens
de votre robe me regardent com^Mt,;
un ogre , disoït un jour Mirabeaii<à
un jeuiie prêtre.» Ûeux moU après ,
> "28.
(436)
\'i>gre ëioît dévoré par le poison ; et ,
un peu plus tard, les subtils avocats
qui s'étoient joués des principes éter-
nel* d'ordre et de justice, expioient
sur réchafaud le succès de leni*s théo-
ries. C. E.
NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
■ ROME. — Le vendredi 19, le Saint-
Père a tenu au Vatican nn consis-
toire secret, où ont été proposés aux
églises suivantes :
A l'archevêché de Bordeaux ,
M. Fjançois- Auguste - Ferdinand
Donnet^co^djuteur de Nancy, trans-
féré de Rosa; à -celui d'Olinutz ,
M. Maxim ilien - Joseph - Godef roy
Bacon de Somerau-^eeckh , prévôt
de la métropole de Vienne ;
A révêché de Montefiascone et
Gorneto , unis, M. Gabriel comte
Ferr«tti, nonce à Naples, transféré de
Seleucie ^^Saluces^ M. Jean-Antoine
Giannottiyprécédemnient archevêque
de Sassari ; à Pouzzoies , royaume
de Naples (ainsi que les six suivans),
M. Pierre-Ignace Marolda, transféré
de Marsico et Potenza ; à Casteila-
mare, M. Ange-Marie Scauzano , vi-
caire-général de Potenza ; à Molfetta,
Giovenazzo etTerlizzi, unis , M. Jean
Gonstantini , archidiacre de Gosenza;
âAnglona etTursi, unis, M. An-
toine Ginque , prévôt de Murano ; à
Ugenla, M. François Bruni , de la
congrégation de la Mission, supé-
rieur de la maison de Bari ; à Tri-
vento , M. Benoit Terenzio , curé à
Fondi ; à Isemia, M. Janvier Sala-
dino , docteur en théologie ; à Luni-
Sarzane et Brngnalo , M. François
Aguini, prévôt de la collégiale de
Sainte-MarvB-des-Vignes, à Gênes ;
^Tentimille, M. Laurent-Jean-Ba}>-
tiste Biale, prévôt de la cathédrale de
Gênes; à Ogliastra , en Sàrdaignc,
Ttf. Vincent Fois, curé de la cathé-
drale de Gagliari ; à Spire , M. Jean
'Geissel , doyen de la cathédrale ; à
«Gap, M. Nicolas-Augustin delà Groix,
grand-TÎcaire de Selley ; à Verdun ,
M. AugttstiivJean Letourneur, cha-
noine de Paris , grand-vicaire de
Soissons ; à Albe royale^ en Hongrie,
M. LadislasliaronBarkoczy,clianoiiie
d'Agria; à Belgiude et Semendrie,
unis, M. Joseph Schrott, chanoine et
professeur à Zagrab ; à la Paix
(Pace), dans l'Amérique méridionale,
M. François-Léon de Aguirre , cha*
noine de la cathédrale ; à Saint-Jean
de Guyo , M. Joseph -Emmanuel de
QuirogaSermiento, doyen de la csr-
thédrale ; à Sonora , M. Lazare de
la Garza , du diocèse de Linarès ; et
à révêché inpartUms de Rosa, M. An-
toine Burbano, des ermites de Saint-
Augustin , nommé suffragant de Té-
vêquede Popayan.
Après unecourte allocution, S. S.
créa et déclara cardinal M. Louis
Amat de Saint-Philippe et Sorso,
archevêque de Nicée, précédemment
nonce en Espagne , né à Gagliari , le
le 21 juin 1796. Le Saint-Père ré-
serva in petto un autre cardinal.
On 'fit la demande du PatUitm pour
les archevêques de Bordeauk eld*OU
mutz.
Le même jour, après midi , le nou-
veau cardinal se rendit au Vatican ,
et fut présenté par M. le cardinal
Lambruschini à Sa Sainteté, qui lui
donna la barrette. Le soir, il reçut
les félicitations accoutumées , et il y
eut les illuminations d'usage^^
L^inconstance de la saison produi-
sant de fâcheux effets pour la sauté
publique et pour les biens de la terre,
M. le cardinal vicaire a ordonné des
prières publiques dans les églises
pour éloigner le fléau dont on est
menacé* Les prières auront lieu dans
les églises où se fait le mois de Marie,
après Tinstruction. On exposera les
i (nages révérées de la sainte Vierge
Sa Sainteté a accordé une indulgence
plénière à ceux qui visiteront trois fois
ces images, approcheront des sacre-
M«ns ^ pénilence «l d'euiliai
cLprieront auc inleoliona ordinaires.
PABU. — On a vu par les actes du
consistoire ci-dessus que iiois cvé-
Ïues avoient été piécunisë.s pour la
rance.M.rarclievèquedeCoiiiiaux
et MM. lescvèquesdeGap i-t deVm-
dtin. Comme nous l'avions .laiut, le»
inronnationsdeMM.lesévêqucsDom-
inéa de Marseille et de Saiiit-FJour
n'étoiefit point arrivées à temps ; eWes
n'étoient parties de Paris, à ce qu'il
paroil, que très-peu de jours avaut le
consistoire.
liC mois de Marie a été céléfai-é
avec plus ou moins de pompe dans
toutes les paroisses de la capiialf.
GfaaqvB jouvéloit marqué par dt;
fîeux exercices , par des dist:oui's en
honneur de la sainte Vierge , et par
des saluts oix les fidèles se poitoîent
avec empresse in en t. Lederoici' jour,
31 mai, M. l'Archevêque a clos le
mois à Notre-Dame -de-Lorel te , par
u a sal Dt t rès-solen ii el .
lie jeudi ]•' juiu, M. l'Arclievéque
a' vbilé l'église Sàinl-Lauient. Le
matin , le prélat y a célébré la messe
et préaidé i la première connuuriion
des enfkns qui eioient au nombie de
pi'èj de 600, et auxquels i) a adressé
ttne touchante exhortation stii- la
grâce qu'ils alloient recevoir. Après
midi , M. l'Archevêque a adiuiuisiré
la confirmation.
Cette paroisse a-d'aittaut plus ht:-
Boin de ces exemples de piété , que ,
lion Loin de Ik , deux seclaiies auda-
cieux pi'êchent ouvertement l'im-
piélé. Dans la rue du fauboui'g , un
•ieui' Baudouin a choisi pivciaénient
celte semaine pour prêcher contre la
divinité de Jesus-Ghrist , et sur le
boulevard, un autre misérable fait
des discours sur la nécromancie. Quel
à -propos dans l'octave de la.Félc-
Dieu !
C43?)
' La procession du saint Sacrement ;
interdite dimanche dans quelques
hospices pour des raisons (|iie nous
tgnoi'ons , a eu lieu le jetididu l'ov-
tave à l'hôpital de la Chai it«. M . l'abbc
Salandre, grand -vicaire , officioil.
M. l'abbé Le Guillou, un des aumô*
niers , a fait exécuter sa musique ,
avec accompagnement d'un nouvel
orgue.
Les journaux du gouvernemenl.
rendent compte des cérétuonfes dit^
mariage de M. le duc d'Orléans. L«
C/iarte de 1S30 les a annoncées d'a-
bord d'une manière fort succincte :
• Le mardi , à nenf heures do soir, a
commencé ta solennité da marisge d*
M. le duc d'Orléans. Le mariage civil a
ea lien dins la magnlGqDe galerie da
Henri II. Le mariage catholique a été et'
iébté dans li chai>elle de la Trinité, et 1»
mariage protestant dans U nouvelle salle
Louis- Pfailipiie , située sous la galerie da
Henri IL Cptte triple cérémonie ne s'est
terminée qu'à onze heures el demie»
Le Journal dti Déltals est beau-
coup plus étendu, au moins sur une
partie de la céréraanie ; voici «on ré-
La célébration religieuse du mariag»
ant le rit catholique a eu lieu immé-
diatement après dans la grande chipell»
de Henri IV, et a duré une demi*henre.
M. l'évéque de Meaui a odici^ , assisté d^
Itl. l'évCque de Maroc l'n partibut, U a
adressé à LL. AA. ML. un discours d'un»
louchante simplicité, et l'auguste cérémiK
est terminée pai la signature de l'acta
religieux sur les r^i sires diocésains.
Leroyalcortéges'eSlensuite-dirigé, en*
traversant la galerie de Franfoit I", Tes-
calicr à'AUxiadrt et le vestibule de la-
fOTtC'dorit, dans b salle deLouii-Phitippt.-
sitnée oa rez-de-chaussée sous la galerie
de Henri II, el l'une des plus brjllanles
ions du goûl si ingénieux et si royaK
1 présidé h la restauration du chfc-'
C'est dans cette salle qu'avoil élé-
életù an autel pour la cflû^ralion du mv
riikge 9eUm le rit luihérien de k Ccmfes-
iion d!Aiig5boiirg ; et tout le monde a été
iiKppé, en y entrant, de la pensée judi*
dense qni avoit fait choisir et préparer
p#ar une des plus àosières cérémonies da
culte protestant, one piëce d'nne décora-
4îon ai noblement simple et d'uti goût si
sévère.
( 438 ) -
signé par les époux, par la fiunitte royals
etp«r les témoins dans Tordre qni avoît
été Snivi depob le commencement de ces
longues et imp^j^ûntes cérémoniea. »
Ce récit nous paroH profondjéinent
affligeant. Cette sécheresse sur la ce*
réinonie dans la chapelle , et cette
,. , . _, ... complaisance à raconter les raxÀndret
.ijiaaUedel^isPhihpperMtoracon. ^ ^^^^ ^^ j^ cérémonie protwtanlc,
ont frappe tous les lecteurs. htJoW'
nal des Débats est le journal d|i h
cour ; il est écrit sous les inspirations
du château. Or, voyez coiiime il s'ex-
tasie devant ]\]. Cuvier, devant son
costume, devant son discours, devant
la grM^ité reiigietise du culte luthé-
rien ! Les préférences du courtisan ne
sont ici que trop manifestés. Les
beaux esprits vont-ils se tourner da
côté des protestans, coiuuie du temps
de Marguerite de Yaioia? A quoi
sommes-uous desiiués?
M. révéque d*Orléans a ordonné
le 23 mai des prièi^ss pour les biens
de la terre. Aptes avoir déploré Tin-
tempérie piolongée de la saison et
ses funestes effets po^r tes.prôcluc-
tions de la ^rre, to^ites ai prci4igieu-
sçm/$nt reitarclées , le prélat s*aîfflige
Siurjt^t que cçs £»cheu$es éw^uyes
n'aient point fait maître dans le peu-
ple des sentiment de religion et de
repentir. Aucun gémissepneol reU-
gi«îux, dit-il, n'est venu bdus ^liici-
ter de lever nos mains 'yjeiis le ciel et
de prescrire des supplications publi-
ques. Il «est sûr que cette apathie est
l^ien ijésolante. Autrefois , daus de
pareilles calamités, le$ particuliers,
les corporations , les vilM ipême s'a-
dressoieiit à Tautorité ecclésiastique
ejL réclaipoient 4es prière^. Aiijour-
4'lmi on n'y songe pas; on n'élève
nq'mt, des m^ins suppliantes Vers ce-
lui qui dispense la chaleur et la pluie.
Qii se plaint, op miirniure, et on ne
s'ocpup^ point d'apaiser le ciel irrité
sacrée par l'imposante solennité dent elle
a été aujourd'hui le témoin : sur un au-
tel couvert de velours ronge, un Christ
entre deux flambeaux; sur une table, la
Bible; en face de l'assistance, composée
des plus grandes notabililés du royaume
et brillante de l'éclat des parures et des
nnif ormes, devant la famille royale si
vraiment auguste par les vertus des pères
et par le nombre et ta noble distinction
des enfans , un simple pasteur en habit
noir, une voix douce et ferme , des con-
seils tendres et austères , une gravité reli-
gieuse dominant les pompes et les joies
du monde; et enGn le christianisme, non
plus dans tout son éclat, comme aux ma-
gnifiques et touchantes solennités du
culte catholique , m|iis toujours dans l'i-
naltérable puissance de sa morale su-
blime. Telle est la scène que nous avions
sous les yeux ; telle est l'impression qu'a
produite sur notre esprit cette cérémonie
luthérienne, et qni sembloit avoir douce-
ment succédé, dans tous les jcœurs, aux
émotions plus vives de la grande cha-
pelle.
« M . Gu vier, pasteur de l'église réformée,
a padé à deux reprises ,• et nous ne crai-
gnons pas de dire qu'il est parvenu plus
qu'il n'a voulu à s'élever, dans la seconde
partie de son discours , à une véritable
éloquence. Après avoir dit au prince
royal ; « Lou^-Ferdinand-Philippe d'Or-
«^léans, vousdéclarex prendre pour épouse
»ljtôlèoe- Louise -Elisabeth de ilecÙem-
»bourg?.» et fait une question pareille à
l^ princesse, le pasteur a étendu les mains
m^ la ^te de LL. AA. RR. , et les a unis
e9 mariage, en ajoulant ces paroles : a Ce
»que Dieu f joint, que l'homme ne le sé-
par nos péchés.
> P«re pas !• Ensuite l'acte feligienx a été I - M- i'évéque finit en ordonnant
( 4*9 >
tians toutes les églises une neuvaine
cle saluts et des prières aux messes.
Un luandemeut de M. l'évêque de
Fréjus, du l*"" avril, élablit les confé-
lences ecclésiastiques dans son dio-
cèse. Plusieurs ecclésiastiques dési-
roieiu cette mesure, et quelques-uns
teuoieutdéjà des réunions pour cei ob-
jet. Le prélat envioic cet avantage
dont jouissent tant de diocèses, et se
reprochoit en quelque sorle de n'a-
voir pas encore suivi sur ce point
l'exemple de ses vénérables col-
lègues. Il s'est félicité de pouvoir en-
fla céder en uicme temps aux vœux
de son clergé et à ses propn^s dé-
sirs. Désormais il y aura dms cha-
que cantott , de mai en octobre in-
clusivement^ une conférence eccié^
siastique sur l'Ecriture sainte , le
dogme et la morale. Seulement, il y
a quatre cantons qui , étant peu con-
sidérables, ne formeront que deux
•conférences. La conférence est fixée
au premier joudi de chaque mois. Le
inandement règle l'ordre et la tenue
àes conférences, qui doivent toujours
coramencef et finir par la prière.
Cette année , la réunion du mois de
mai n'a eu pour objet crue l'élection^
du secrétaire et la désignation de
^rois membres chargés de traiter les
questions proposées pour le mois de
jUiu.
Les questions pour les cinq mois
die cette année embrassent l'Ecriture
sainte , le dogme et la morale. Sur
l'Ecriture, on examinera les difficul-
tés des incrédules sur l'authenticité
du Pentateuque , sur la cosmogonie
de Moïse , sur l'unité de l'espèce hu-
maine, surl'anciennetédu monde,etc.
I5lir le dogme , on montrera la possi-
bitieë et la nécessité de la révélation ,
les caractères de la vi^ie révélation ;
on traitera des miracles, des^prophé-
ti€6 , de rmdifîérence en matière de
i*eli^on'. La troisième série des ques-
tions rouie sur les actes humains et
la conscience ; il y a pour cliaqjiie mois
un CAS de conscience à résoudre.
À la fin du mandement se trouve
une liste d'auteurs et d'ouvrages à
consulter sur les différentes ques-
tions. Ces liuteurs sont piincipalc*
ment Bergier, Bullet, la Luzerne ,^
M. Frayssinous, etc.
La procession générale du sa4nt,.
Sacrement a eu lieu à Nantes le di-
manche 28 , favorisée à la fois par le
beau temps et par Tautorité civile..
Elle estsoriieà onze heures et demie
de la cathédrale , précédée, escortée
et suivie par uu bataillon du 25* ,
dont la nmsique éioit aussi là. Qua-
tre élégnns reposoirs étoient élevé^i
sur le Pilori , au Change , au Puit*^
Saint- Léonard et à la Préfecture.,
Les enfans des écoles chréiiennes ^
conduits pai- leurs pieux institu-
teurs , ouvroient la marche ; puis
venoient les diverses associations re-
ligieuses d'ouvriers , les bannières
des différentes paroisses, les sénû-
naires, le clergé de la ville , le cha-
pitre, et enfin le coadjuteur offi-
ciant. Une indisposition n avoit pas
permis à M. l'évè^ue de faire la céi é-
moniè. Plusieurs notables habitans.
sui voient le dais, et un piquet de
gendarmerie fermoit la procession.
L'affluence du peuple étoit extraor-
dinaire, et cependant aucune irré-
vérence n'a été remarquée. Pendant
deux heures et demie qu'a duré la.
procession , il n'y a eu que des dé-
monstrations de piété , de joie et de
resjiect ; c'éloit une sorte de protes-
tation contre les déclamations de
quelques patriotes.
La célèbre procession dite du «5*»-
cre, à Angers, ne se tait plus avec,
son ancienne pompe. On n'y voit plu»
cet appareil et ces représentations
que la loi des anciens temps avoit
mises en usage. Le clergé seul ac-
compagne le saint Sacrentent , que
suit une foule respectueuse. Depuia ^
1630 , les autorités, la garde uatior;
< 44o )
nale et la troupe de ligne ne parois-
soîeiit plus à ces solennités. Cette an-
née, le colonel et les officiers du 5*
de ligne suivoient le saint Sacre-
ment ; le réginii^nt fornioit la baie ,
ouvroit et fernioit la marche.
Nous apprenons qu'un sieur Au-
gustin J^vagnino et son associé , Ita-
liens, font une quête en diverses pro-
vinces, et spécialement dans le Mord.
Ib se disent envoyés par M. Scara-
belli , évêque de Saraane dans l'état
de Gènes, pour recueillir les dons
des fidèles , afin de réparer les dés-
astres causés dans ce pays par les [après.
tremblemens de terre de l'an der* —
nier. Ils sont porteurs d'une autori-
sation de ce prélat , et il est même
marqué dans sa lettre qu'il est ac-
M. Blanc , évêque de la Nôuvelfe-
Orléans, parti du HaYre le 24 dé-
cembre, étoît arrivé à la Guadeloupe
le 26 j^pvier-, après une heureuse tra-
versée. Les missionnaires avoîent pa
dire la messe tous les jours ; le soir
ils chantoient des litanies et des can-
tiques. Ils logèrent tous chc^z le curé
de la Pointe-à -Pitre, et les huit reli-
gieuses à l'hôpital, où on les avoit
gracieusement accueillies. Le di-
manche 29 janvier, M. l'évêque offi-
cia et prêcha. Le bâtiment devoit re-
mettre à la voile quelques jours
iUtlfTBrqis
POLITIQUE.
Dans les affaires humaines , il est par-
faitement permis de présumer la mort
cordé par le saint Père deux ans d'in- des princes et des rois comme celle àH
dulgence à tous ceux quiprendroient amres, sans offenser personne. Ce n'est
part à celte bonne œuvre. Les d*;ux p^^ ^1^^ pi^g téméraire que ceux qui ont
étrangers - ont obtenu , dit - on , de
quelques évêques de France , la per-
mission de quêter dans leurs dio-
cèses.
Nous ne savons de quelle date est
l'autorisation de M. l'évéque de Sar-
stipulé un douaire de trois cent mille
francs de revenu pour la princesse (Je:
It'nc de Mecklemhourg , dans fa pré-
voyance de son veuvage.
Rien ne s'oppose donc à ce que noot
établissions ijci la prévision de dem dé-
princesse qui
xane. Ce qui est certam , cest que . •. % » »
M ^ . * -1 j"% I ^ ces, par suite desquels la pnncessi
ce prélat est mort il Y a deia quelques . '*„. ^ \ ^ ^, ...
mois. M. Louis Scarahelli, évêque vient d épouser le plus proche henUer du
deLuniet Sarzane, éloit né en 1755; ^' ^^^ i^rançais. resteroit veuve et mère
il appartenoit à la congrégation Ion- ^ "" "** ^" ^^ ^«^^ ^»"s ce cas. les lois
dée par saint Vincent de PaïU. Est-il ^« ** monarchie lui conféreroien^ le Utrc
probable qu'il eût chargé des laïques ^« ''^g^"^® ^" royaume, et elle devien-
d'aller quêter par toute la France droit le chef de l'état. Une fille de Luther
pour son diocèse? Il auroit du choi-
sir au moins des hommes distin-
gués par leur piété ; or, il ne paroit
pas que ces deux élrangers se fassent
remarquer par là. Il ne paroît pas non
plus ti'ès-vraisemblable que le saint
Père ait accordé une indulgence pour
ces quêtes. En produit-on le rescrit?
Enfin, les deux étrangers ont dit s'être
présentés à un respectable prélat qui
ne leur auroit pas permis de l'aire des
quêtes dans les églises , mais qui les
auroit adressés à quelques personnes
généreuses ; or, le prélat dont il s'a-
git n'en a aucim souvenir.
sur le trône de I**rance, et son chapelaia
grand-aumônier! Voilà ce qui ne 8*est ja-
mais vu dans le royaume très-chrétien, el
ce qu'il éloil réservé à la révolution de
juillet de i*endre possible.
Qu'après cela on vienne noos parler
des vertus chrétiennes de la famille qui
règne maintenant dans notre pays, des
pratiques de piété de quelques-uns de ses
membres, et de leurs attendrissemens sur
les souffrances de la religion ; nous pren-
drons la liberté de dem ander là-dessus d'an-
très garanties que des paroles et de simples
apparences. Il s'agit ici d'une chose de la
dernière gravité, non passeulementsous le
( 44i )
rap{K>rt de la religion , mtîs aossi sou& le
rapport de la politique. Nous venons de
faire envj&ager jusqu'où cela peut aller en
faisant siéger Luther sur le trône de France
à côté d'une de ses filles. L'hypothèse que
mous avons posée ne sauroit avoir échappé
aux nouveaux parons de la princesse Hé-
lène; et dans ce cas, ils doivent sentir
quel si Tindifférence leur est permise en
ce qui les concerne personnellement, il
ne leur appartient pas de même de dispo-
ser de la religion des autres, ni de rien
faire qui puisse exposer trente millions
de catholiques h se voir présidés par une
princesse luthérienne.
Dans une aussi importante matière,
nons devons nous abstcfiir de tout juge-
ment précipité. Nons ne croyons pas être
téméraires en disant que, si la famille du
toi des Français ne s'est pas réservé sur la
princesse Hélène l'influence nécessaire
poar obvier aux conséquences que nons
venons de signaler , elle a eu tort de sti-
puler aussi légèrement, et d'engager le
culte de la majorité des Français dans des
futurs contingens qui ne seroiont pas ac-
ceptés, bien certainement, sans des résis-
tances et des luttes que la prudence con-
seille d'éviter.
Il paroît que la garde nationale de Meti
ne s'est point tenu pour dit ce qui lui
fut signifié il y a six ans par le roi des
Français, savoir : que la politique ne
la regardoit pas, et qu'elle n'avoit point
à se mêler de ces cboscs-là. Elle a voulu
recommencer lors du passage de la prin-
cesse Hélène ;' c*étoit pour mettre sous
son patronage une pétition dont l'objet
étoit d'obtenir une amnistie plus large.
La garde nationale n'a pas été plus heu-
reuse cette seconde fois que la première ;
.elle n'a point été admise à présenter sa
pétition, et elle s'est vue forcée de se ra-
battre sur les journaux pour lui donner
de la publicité.
Tout n'est pas agrément, comme on
PAUIS, 2.4l}m.
Le collège du deuxième arrondisse-
ment électoral de l'Isère est convoqué à
Grenoble pour le a4, à i effet d'élire un
député par suite de la nomination de^
M. Félix Real au conseil d'état.
— Au dernier renouvellement des bu-
reaux de la chambre des députés, ont été
nommés présidens : du premier bureau,
M. de Schonen ; du deuxième, M. Jamin ;
du troisième, JVl. Calraon ; du quatrième,
le général Schneider; du cinquième,
M. Guizot ; du sixième, M. Cunin-Grî-
daine; du septième^ M. Caumarlin ; du
huitième, M. Clément; du neuvième et
dernier, M. Duchatel.
— Après avoir échoué à Evreux, M. de
Salvandy se présente à Nogent-le-Bo-:
trou»
— Le contre- amiral baron do Mackao
voit, à faire partie de la force armée; car est nommé vice-amiral. Le capitaine de
c'est là*dessus qu'on se fonde pour empé- I vaisseau baron de La Susse est nommé
cher la garde-citoyenne de manifester | contre-amiral^rv
des vœux politiques^ Cepeiiilant on re-
marque généralement que cette défense
est levée partout, non seulement pour
elle, mais pour la troupe de ligne, quand
elles savent se borner à des manifesta-
tions d'enthousiasme et d'approbation
sur quelque point que ce soit du régime
de juillet. Par exemple, dans cette occa-
sion, il n'auroit tenu qu'à la garde na-
tionale de Metx de faire admettre son suf-
frage, tant qu'elle auroil voulu, par écrit
.ou autrement, si elle s'éloil contentée de
dire que le mariage du fils aîné du roi
des Français avec la princesse Hélène de.
Mecklembourg étoit ce qu'il y avoil de
mieux assorti en fait d'alliances, sous le
double rapport des convenances de reli-
gion et de la grandeur politique. Vrai-
ment, les pétitionnaires ont tort de s»
plaindre; c'est leur faute s'ils ne sont pas
mieux accueillis ; il^ n'ont qu'à se renfer--
mer dans les sujets de félicitations et s'a-:
dresser hardiment aux princes comme,
aux ministres de juillet. Armés ou non
armés, ils peuvent être sûrs qu'on n'y re-
gardera pas, et que tout, se passera bien.
(44a )
— Mil. Qupariii , de Paoge, Lemer-
cier, de Crillon et le comte (Pelet de la
Lozère ) . ptin de France , ont été
nommés grands-oflkîers de la Légion-
dllonneor. M. de Cambacérès , pair de
France , a été nommé cberalicr de la Lé-
gion-d'IJonn cor.
— Lé baron Sjivestre de Sacy est aussi
nommé grand-officier de la f^égion-d'ilon-
nem*. MM. Thénard« Poisson , Gaj-Lns-
sac et Arago sont nommés comman-
deurs.
— MM. deBroglie, Ségaîer, Portails,
de Caax, et MM. Laffilte, Gurzot, Bignon,
IMichatel, Gasparîn , Huroann , Pelet (de
la Lozère), Sauzet, se M>nt troavés an
noDobre des invités de Fontainebleau.
— Au retour de Fontainebleau, M. Bn-
mann a failli être victime d'un accident
grave : la voiture dans laquelle il se trou-
voit avec M. Sauzet a été emportée par
des cbevaox fougueux : M. Uumann ayant
voulu en sortir, a fait une chute assez
violente.
. t
fricbemeat, tes adjudicataires des éomf»
de boB pooraoivts pour nalvlersation , la
fermiers de la chasse, les adjadicataufi
de cantonnement de pèche et les portenî
de licence poursuivis \yonr délits dans b
cantonnemens. Remise est auasi aceoidfii
de toute amende de loo fr. et au-desoM
qui auroU été prononcée en mati^re <k '
police de roulage et de grande voirin
L'ordonnance fait réserve des droib dn
pariicuHers , et porte également que la
sommes acquittées avant le 3o mai ne se-
ront pas restituées.
— Le lieutenant-général Dnbreton est
nommé^ grand'croix de la Légion-dfBon-
nenr.
— ^Un Joumaf prétend que t,5oocrofi
d'honneur seront distribuées à Toecasioo
du mariage.
— Le Moniteur dit que c'est ft toit
qu'on a annoncé que le préfet de police
avoit été à Fonlalnebleav. M. Delesiert
u'a pas quille Paris.
On dit que trois préfets, IfM. de
— Si nous en croyons les correspon- » Jessaint, Sers et d*Arroa, vont être appe-
dans du Catittiluiivnnel à Fontainebleau ,
la ville seroit restée indiflérente , tandis
que le château étcrft dans la joie.
— Le Monitemr annonce que M. le
baron de Werther, ambassadeur de S. M.
pnissienne , a nétifié à Louis-Philippe les
lettres de son souverain qui le rappellent
àBeriin.
-— M. de Werther a notifié , dans la
même audience, la naûsance d*un prince,
fils de S. A. R. le prince Frédéric- Benri-
lés à la pairie.
— On avoit annoncé que la nrtoar de
Fontainebleau se feroit par le poilt <fA»i-
terlilz , les boulevards et la me de Riclie-
lieu. Les jouniaux minisléiiels disent
maintenant que Louis-Pfaili|ipe et Unité
sa famille se rendront k Hemllf pour
faire leur entrée par l'Arc-de-Trioapbc
de i'F^oile.
— Ce que nous pensions cal arriva
M. Gampuzano, ambassadeur dTEapagne
à Paris, vient d'annoncer aux rentien que
Albert de Prusse.
— On a reçu jeudi à Fontainebleau la ] 1^ paiement de novembre, ajonrlié M
mvelle de la mort de M. Florimond, i i*' mai» pois au i*' juin, ne peot avoîi
nouvelle
marquis de Latour-Maubourg, ambassa-
ckeur français auprès du Saiot-Siége , dé-
cédé à Rome le a 5 mai. Il étoit attaqué
depuis quelque temps d'une maladie or-
jganique , et avoit reçu les sacremens plu-
sieurs jours auparavant
— Une amnistie vient d'être accordée
pomr les délits relatifs aux lois sur les' fo-
rêts et sur la pèche , et pour délita de
«liasse commis antérieurement au 3o maL
^nt ciceptéi les contrevenans pour dé-
lieu.
— La cour de cassation a rejeté hier k
pourvoi de Marie -Françoise Spal, con-
damnée à la peine de moit par la coar
d'assises de la Moselle , comme cooféM
du crime d'infanticide.
— Les sieurs Boucher, Richard, Ah*
tony Dngdale et James Aciand ooapa*
roissoient mercredi devant là siïite
chambre, sous la prévention d'avoir pe-
blié nn jonmal anglais {PiurU Smn) mm
. _ l
( 443*)
nncsmat. Ilspréteiidoîent qae lear
-fenille ayant remplacé le joarnai intitulé :
Tfie London and Paris Courier, ils n*avoicnt
point 'été ténas à foire un nouveau cau-
tionnement. Malfaeoreuftement pour la
défense , 4e caulîonnement en question
B'«pp«rlenânt à aucun de ces messieurs,
âwHt été rçUré. Le tribunal les a condam-
nés cbacoR en on obois de prison et 300 fr.
dTameade.
— If. Alexandre Damas , condamné
par défaut le 4 janvier, à i5 jours de pri-
iOD. pour refus de service comme garde
nalipàal, avoit formé opposition au juge-
ment. Ne s'étant pas présenté, sa condam-
nation a été confirmée.
-*-Lç8 inspecteurs généraux des études
viennent dé paitir pour leur tournée an-
naeile dans les départemens.
— M. Leret, médecin de Bicétre, vient
de partir pour visiter les établissemens
d'aliénés (f Allemagne.
...v»^»^»..^.»» w^. ppiir la Nonvelle-Orléans ; mais les pas-
".rM/L^'(iiu"de oiatigny. commis de H*^^" • ^^^ '• ^^'^'^ «^ *^^' étant ve
première classe, a été nommé commis
principal de la marine.
— Btln et Laporte, récemment sortis
des prlMH» de Poiasy, où fis ont subi trois
années dé 'détention pour %o)s, ont été
arrêtés féiercredi au moment où ils rc-
eommençoicnt leur coupable industrie.
— Une feaune que la folie seule peut
excqser, iprès avoir brftlé ses effets, son
linge, même des billets de banque et des
loacriptioBS jôe rentes de Naples , pour
qu'à sa mort il ne restât rien à son mari,
sTesl Jetée, par une croisée. Lorsqu'on l'a
rilevée , dit un Journal , pour la monter
dans son Jit, elle n'a manifesté aucun re-
gret ; elle a refusé les secours de la religion,
eC déchiré avec les dents l'appareil qu'un
ebimrgien venoit de mettre sur sa bles-
sore. Cette femme , qui a voit un enfant
jeune encore . et qu'elle a ruiné en vou-
lant ruiner son. mari, est morte sept heu-
res après sa chute.
•^ Mardi on a fait fonctionner à La
l^lletle, pour la première fois, une grande
voîtai'e publique mue par la vapeur, pour
les routes ordinaires. Elle est de llnven-
tion de M. Giavière. Portant trente per-
sonnes, il a été constaté que cette voiture
ponvoil faire six lieues à l'heure.
— M. Gockerill a signé avec le ministre
du commerce un traité additionnel , par
lequel il s'engage & faire , conjointement
avec la ligne principale, un embranche-
ment sur Cambrai, sans subvention du
gouvernement.
NOUVELLES DES PnOVl.^CES.
C'est le 10 juin que doit avoir lieu VU
naugu'alion du musée de Versailles.
— M. Descharops , meunier à Laigne-:
ville et membre du conseil d'arrondis-^
sèment de Clermont (Oise), s'étant ap-
proché trop sans précaution des méca-
niques de son usine , a été accFpcbé par
ses habits et broyé sous les engrenages. )
— Meunier devoit s'embarquer , ail
UavriC, sur le uaviie Concorda en partance
nus déclarer au capilaiqe qu'aucun d'eux
ne consenXiroit à voyager avec lui , le
sous-préfet a dû en référer à Taotoritéi
supérieure. Meunier reste provisoire-
ment dans la prison où il a été déposé.
— On lit dans le Courritr de la Meiue ,
que le préfet et un sous-préfet, qui ao^
eompagnoient la prineeaae Hélène à son
passage dans le département, ont failli:
être tués par l'incnrie d'un postillon. Le*
préfet, asses grièvement blessé, est dans
l'obligation d'interrompre ses fonctions
pendant une qoinaaine de jours. M. 1»
sons-préfet a été moins maltraité.
— Dimanche dernier, deux individus,
qui avoient passé une partie de la jour-
née à Barbin , traversoient l'Ërdre à diir
heures du soir, pour retourner à Nantes.
L'nn d'eux, encore jeune , et qui sens
donte étoit pris de vin , se chargea de
conduira le bateau , malgré toutes les
représentations qu'on putlui faire* il pm^
rolt qoei, vers le milieu de la rivière, ik
seAdormirent tous denx. Quelques mi-
nuits après, celui qui n'étbit point chargé
de ramer fut réveillé par le bmil d^un
corps qui tomboil dans la rivière ; c'étoît
. t444
son ctmarade qai venoît de dispiiottre •
et qu'âne nnil fort sombre ne lai permît
pas de secoorir.
— M. de Boargoing écrit de Mouron
(Nièvre) qu'il étoit fort tranquille dans
«>n habitation, lorsque la brigade de gen-
darmerie de la Charité fit, le ao mai, une
«xcursion chex lui . et s'empara d'une
Vieille veste que son cuisinier a voit pla-
cée an haut d'un grand bàtoo pour aver-
tir des (léchenrs établis sur la rive gauche
de la I^ire, qu'il avoit besoin de poisson.
Il paroft que l'autorité supérieure , aver-
tie faussement qu'un signe séditieux , un
drapeau blanc , flottoit à Mouron . avoit
donné l'ordre aux gendarmes de partir
an galop pour s'en saisir.
— M. Baudrier, président du tribunal
de première instance de Lyon , vient de
mourir.
— M. Tipbaine, arrêté préventive--
ment à Lyon comme faisant partie de
sociétés illicites , a été mis en liberté.
— Une diligence qui fait le service de
Marseille à Aix a versé le 27 mai* Un
étudiant et une femme ont été griève-'
ment blessés.
— La misère est fort grande dans le
département de la Loxère, par suite du
long hiver que nous avons eu.
— Une maison de commerce de Mèie
(Hérault) , vient de suspendre ses paie-
mens. Cette faillite sera très- considéra^
ble. On parle de i,5oo,ooo francs.
— Il paroît que de nombreux voleurs
8C sont établis à Bordeaux. Les feuilles
de cette ville sont continuellement rem*
plies de leurs méfaits.
— Ija malheureuse correction que dos
chasseurs du la* régiment , en garnison
à Libourne , donnèrent dernièrement à
leur camarade Cbevrolat , et qui fut
cause de sa mort , a nécessité une en-
quête. Deux chasseurs sont traduits de-
vant le conseil de guerre comme préve-
nus d*homicide involontaire ; a4 autres
ont été punis d'un mois de salle de po-
lice. L'adjudant de semaine, le ibaréchal-
des-logis de garde ont été également
punis disciplinalrcment.
KXTÉBIBUB.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
D'après lés nomreHes de Madrid, à
34 mai, les embarras grandissent aetié
du ministère. Les cortès ont décidé à'W
forte majorité que M. Mendixabal ro^
droit compte dans le plus bref délai à
l'usage qu'il a fait du vote de confiauecL
— Les cortès ont adopté, le i5 mii^
un projet de décret concernant les for-
malités avec lesquelles la constitation
qu'elles ont si péniblement achetée sera
présentée à la régente qui devra 4oi pié'
ter serment. Dans la même séance,-M. Ca-
latrava ayant fait nn éloge complet de
l'œuvre de la chambre, dont la promaU
gatîon va faire naître dans Pespritde Unis
les bon$ Espagnols une hrlUautê perêpec-
tivti a proposé un décret poor que lescor*
tes actuelles ne cessent lenrs fonctiooi
qu'après la réunion des nooTelles cortès
qui aura lieu conformément à la ooosli-
tution. Il y a trop tong- temps que les
révolutionnaires d'Espagne moalnent au
peuple le bonheur en pcrspectffe. Espé-
rons que ce qu'ils ne. peuvent iMlser, \
cause de leur mauvais principe, : ds Uhit
principe vicieux, viendra enin dTone
source plus pure et plus féconda en booa
résultats.
— En attendant la prospérité qte pro-<
met, selon M.Calatrava, la jioavelle con-
stitution, il parott qu'on, msnqoe dar-
gent pour le service de l'année.
— Le gouvernement révolutionnaire
vient d'ordonner le désarmement de
toute la garde nationale de la «Catalogne.
Le baron de Meer est chaiigé de Teaîéca-
tion de cette mesure qui, dans l'étal de
fermentation oiLse trouve ce pays, noos
semble inexécutable..
— Un journal de Madrid représenteles
carlistes comme fort nombreux à Ganta-
vieja et dans les^nvirons.
— VEcodel Commercio. dit qae le traité
d'as&islance et de reconnoissance de ta
Russie en faveur de Charles V va étae
rendu public.
— Le Souvenin, antre JQurnal espagnoi»»^
Iroove qoQ M. Ca1ttr«va ii*à' pt» complè-
lement nié dans U GautU éê Mndrid ce
qni avoit été dilsnr la séance secrète des
CQrt^ > et sur la dépêche de M. Gara-
IpRsano, dont nons avons derai&remenn
Mitda compte.
- ' — ^'On lit dans le Moniteur les deux dé-
pêches télégraphiques suivantes, la pre-
mière de Bordeaux, le 3i mai. et Tsvntre
deBayonne, le 3i mai, à cinq heures et
demie da soir :
• L'expédition carliste étoit arrivée le
1^^ après midi, à Angiiès, paroissant vou-
loir laisser à sa droite la route de Barbas-
Iro poar«llcr à Naval passer la Cinca. Les
' troup'es de la reine longeoient la droitede
'Vennemi.
, s-Espartero est entré h Andoin le 39 an
soir» après une vigoureuse résistance.»
• E^partero est parti d*Ernani le 219 « se
dirigeant sur Pampeluné, et laissant les
i Gnipnscoans sur la droite. Les carlistes
' ont vainemmt tenté de l'arrêter à An-
doin ; il a en environ cent hommes hors
de.combaty mais le général Gurrea a été
toé. Dans la matinée du 3o, il conlinnoit
sa route tans résijitance.
» \Â départ des carlistes d'Hnesca est
certain. • L'aflaire do 34 a été sétif^use. Le
général tribarren est mort, et le colonel
Conrad a été blessé. La légion étrangère
y a eu la part la plus glorieuse. »
. . D'après la première dépêche, Texpédi-
tion qoe lesnoavelles précédemment pu-
bliées par le gouvernement disoient blo-
quée dans Huesca en est sortie à son gré,
cl coniinne sa marche. Le désastre des
rhristinos qu'on nous cachoit est aussi
aToné dans l'autre dépêche; l'affaire du
a^aéié sérieuse ; Iribarrcn et le bi iga lier
Léon, commandant la cavalerie, sont
morts, et le colonel Conrad, comman-
dant la première division, a été blessé.
L'entrée d'Ëspartero à Andoin, le 39,
nous parott chèrement achetée. Là Gnr-
^ reà, commandant la première division
I de son armée, a été tué. Il est probable
f qne le nombre de ses soldats rois hors de
combat, qu*on porte à cent environ, est
beaucoup pins élevé.
^•445)
Les premières nouvelles qne notis air«
rons nous apprendront ce que va faire
maintenant Esparloro. Il n'est guère pro-
: bable qu'il cherche û joindie Texpédition
qui a sur lui doose jours de marche..
— La Correspatidanee d'Espagne an-
nonce qne le 3 1 , 114 gendarmes aragon-
nais venant de Sadava se sont présenté»
avec armes et bagages h Charles V«
— On mande de Boug-Madame (Py-
rénées-OrieH ta les), le 34 mai au soir :
» De fortes colonnes carlistes ocea-
poient les environs de la Cerdagne espa-
gnole, à la Pobla de Ullete et dans la
vallée de Ilibas. Une' nouvelle invasion
étoit imminente. Elle s'est opérée dans la
journée du 33. •
— Le journal ministériel du soir an-
nonce que Charles V est entré h Barbasr
tro, le 37 mai au soir, et son armée le len-
demain malin. Le 39 Oraa est parti de
Sarragosse pour prendre le commande-
ment de l'armée révolutionnaire.
-^ Une autre dépêche de Narbonne, le
3 juin, perle que le baron de Meer a
quitté Lérida, le 38, se rendant en Ara-
gon. Orgagna a été occupé le 39 par les
carlistes. Royo avoil son quartier-général
h PruUens, le 3i ; les carlistes disent qu'ils
restent dans ces parages parce que leurà
roonvemens se lient avec ceux de l'armée
de l'infanL La junte carliste étoit le 35 à
Solsona. On ne sa voit pas le 00, à la Sea
d'Urgel, où étoit Charles V.
La Gazette Piémontaise annonce le
prochain mariage de S. A. R. le comte
de Syracuse, frère de S. M. le roi de Na-
ples, avec S. A. S. la princesse Mario-
Vicloire-LonisePhiliberle de Savoie-Ca-
rignan, cousine de S. M. le roi de Sar-
daigne.
— IjC jour anniversaire de la naissance
du roi d'Angleterre a été célébré à Lon-
dres le 39 mai.
— IjC roi, d'après les journaux anglais,
n*a point été dangereusement malade, et
sera bientôt tout-à-fail rétabli de son in-
disposition.
( 446 )
— Le ptiii conMTvatfliir, émm la
chambre des pair^ vîeat de ae recraier
de trois jeones lords appelés à siégef par
droit héréditaire. Ce sont les lords Don-
more et de Samnares et le comte de Ca-
dogan.
— IL Dennistoun . candidat réfor-
Bûste, vient d'être nommé, à Glasgow,
membre de la chambre des comnivnes.
-^ Cne statue éqaespe va être élevée an
dac de Wellington , dans la Cité , à
Londres.
— Un monvemem roigaéliste a éclaté
le i4 ^deox lieues de Lisbonne. Des trou-
pes envoyées ponr' le réprimer n*ont pa
arrêter qoe (fnelqnes personnes. Les au-
tres ont pris la direction de Zaniora. Des
arrestations ont eu lieu à Lisbonne, où
fon semble craindre que ce mouvement
p'ait des rauiLQcations sur beaucoup de
points.
— Le a 4 msi, le ministère portugais
n*étoit point encore reconslitué.
— On annonce, comme devant paroi <
tre prochainement à Berlin, une. amnis-
tie générale en faveur des jeunes gens
qui ont participé à des menées démago-
giques.
— ' Le prince Alexandre Nikolaiewitch,
héritier du tr6nede Russie, a quitté Saint-
Pétersbourg pour voyager dans Tinté-
rieur de Tempire.
— Les correspondances de New-York
et de la Nouvelle- Orléans, en date des
premiers jours de mai , parlent de nou-
velles et nombreuses faillites survenues
dans ces deux villes.
GHAHIBIUS DES PAIRS.
(Prt^sidence de M. Pasqoier.)
Séance du i^'Juiiu
Le présidcn t nomme diverses commis-
sions. L*ordre du jour appelle la délibé-
ration sur les articles du projet de loi ré-
glant définitiveraent le budget de i834.
Les neuf premiers articles sont adoptés
presque sans discussion. On s^appréte à
voler le dixième, lorsque, sur l'observa-
tion de M. de Tascher, il est constaté J
qu'il n'y a que 70 membres présens.
Vùréré da jovr est la saiie dé to dis-
côssicm SBT les axtides da projet relatif
an règlement définitif du budget de 18S4
La chambre adopte TarL 10 elles art. xiJ
12 et i5, mais avec quelques amende- j
mens qui nécessiteront le renvoi de cetH
loi à hi chambre des députés. .
coAMBniB DES oépurés;
Séance dtt i" jain.
M. Cunîn-Gridaine ouvre la séance à
une heure et demie. M. Lacavc-LapUgne,
réélu h iMirande, est admis, et prête ser-
ment.
L'ordre du jour indique la suite de la
discussion sur les sucres. La chamtve a
établi hier qu'un droit de 5o fr. seroit
perçu annuellement par chaque fabriqae
de sucre indigène . et que lea sucres broU
en provenant seroleut assajétis àun ira^
pôt de i5 franco par 100 kilogrammes^
n lui reste à délibérer sur le surplus de
Tamendement de )l. Gouin, qui fixe llm-
pôt du sucre terré et claircé à 18 francs.
M. Dumon , rapporteur de la commission,
propose un amendement qni cfaaige f ad-
ministration de la lixatioa de œ dernier
impôt, en égard au lendenkenlÎMijenda
sucre brut au clairçage , terrage A raf-
finage. Cette proposition cal adoptée.
MM. Vivien , Passy et LamartÎDe présen-
tent un amendement pour que le droil
de licence de 5o fr. par faihrique soit
perçu à dater du 1* janvier i838, et
que la taxe sur le sucre ne soit fraf^
qu'en deux fois , les denx tiers à partir
dn i" juillet i858, et le demiar tiers ea
an aoiès. Le ministre des finances de-
mande qu'on dise que la loi sera mise à
exécution à partir du i*^' août prochain,
et que le droil jusqu^au i".août i838 ne
sera que de 10 fr. M. Lacave-Laplagne
soutient qnc l'amendement de MM. Vi-
vien , Passy et Lamartine seroit ruinent
pour le trésor. Malgré cette observatioa
et l'appui que M. Ms^ugnin prête an mt*
nistrc, l'amendement est adopté.
M. Toussin demande une dîminutioa
de 10 fr. par 100 , kilogrammes , à Tin-
troduclion des sucres coloniaux, jus-
qu'au 1" juillet i838.
M. PRUNELLK. Le moyeu proposé par
l'hon orable préopinant amène nue perte
sèche pour le trésor. (On rit.)
M. Mauguin \eiU qu'on autorise les
K>lonïes à eipoiier leur» sucres à l'étran-
ger,et à s'approvisionner de marchandises
tlrangères. Ces deux aroenderoens sont
rejelés. La chambre adople le dernier
•rlicle du projet, qui supprime la taxe
de a p. 070 allouée par la loi du a6 avril
i855. Le scrulm sur l'ensemble a pour
résultat l'adoption par 180 boules blan-
ches contre i3a boules noires.
Séance du 2 juin»
' M. Dopin ouvre b séance à une heure
et demie, (/ordre du jour appelle la dis-
GAssion du budget de la marine. W. An-
lâsson Duperron parle pour le projet que
vient ensuite attaquer M. Auguis.
M. Lacrosse fait ressortir la nécessité
pour là France d'un état de marine im-
posant.
' A pro|K>s du budget de la marine,
M. Janbert présente quelques observa-
lions politiques. Ne voulant pas que la
ministère fasse de la modération aux dé-
pens du pays, il demande si la loi sur la
déportation sera enfin mise h l'ordre du
jour.
A gauche : Non.
M. JAUGEAT. Je dc'sire aussi savoir si
les minisires la défendront sérieusement.
A gauche : ï<}on.
M. jAiWÉn*. Attendex. toessîeors,
vdoS n'êtes pas encore ministres. (Hi-
terilé-)
Il y a une autre loi, ajoute M. Jaubert,
celle de la non-révélation. On a dit à
Vooeâsion de cette loi qu'un calcul a voit
présidé à la nomination d'un honorable
^ir à la présidence de la cour des comp-
tes. (Vives rumeurs.)
IJne voix à gauche : La chambre ne doit
pas souffrir de semblables personnalités.
u» jAUBKiiT. Attendez donc, mes-
sieurs, vous ne savez pas ce que je veux
dire; je demande si l'on n'aui-oit pas
pensé que l'honorable pair. dont je parle
seroit trop absorbé par les travaux de la
cour des comptes, pour ne pas pouvoir
s'occuper du rapport de la loi de non-ré-
félation; maisitn'en scrapasainsi, ilsanra
sàBirc à tous ces travaux.
Après avoir fait l'éloge de l'ancien ca-
binet, et dit qu'il a aussi accordé des grâ-
ces, M. Jauberl demande ce quon fera
des contumaces que l'amnistie n'a point
atteints, il faut qu'ils viennent devant la
( 447 )
cour des pairs ; mais pendant ce nouveau
procès, demande Torâteur, ne doit -on
pas craindre que la république insulte
encore en face le gouvernement? Ne
doit-on pas craindre non plus que des
membres de fa cour ne désertent leurs
bancs, ainsi que cela a déjà eu lieu?
(Liongue rumeur.)
Voix diverses : A l'ordre !
LE PRÉSIDENT. Il ne VOUS est pas per-
mis d'attaquer un membre de la chambre
des pairs, ni comme membre de cette
chambre, ni comme juge.
M. jADBEitT. 11 doit ro'être permis de
blâmer ceux (]ui ont déserté leur poste.
LE piicstoEAT. Le juge n'est justi-
ciable que de sa conscience. ^
M. JALiîEiiT. Je n'irui pas plus loin. Je
dirai seulement (^ue plesieurs contum»'
CCS sont h Paris ; je ne leur veux pas de
mal ; je suis même prêt à leur dire : V^us
êtes Français, je suis Français : embras^
sons-nous, et que cela finisse. (Hilarité.)
M. MoIé se défend de raccusalion por-
tée contre lui d'avoir déserté son banc. Il
n'éloit pas d'avis du piocès d'avril , à
cause du scandale qu'il pouvoil amener,
mais une fois décidé , M. MoIé y a pris
une part active.
De nouvelles explications fort vives
ont lieu entre M. Dupin cl M. Jaubert.
La chambre s'occupe jenTin des chapitrée
du budget, dont elle adopte les trois pre-
miers.
4^ (jéiaMt, :2lirien ie €Urr.
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rieur du grand séminaire de B***; 4 gnt viL
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cère et la communion fréquente; ouvrage ou
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sacrilège et à ranimer la foi des fidèles sur la
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JLVIS D'Uir OWBLà A SX8 PAROIS-
SXElVSf onTrage utile aux pasteurs et aux
fidèles ; par un curé dn diocèse de Ljon ;
in-18, 1 fr.aoc.
XXFUCATIOir DU OAXiOBISBEX
DS I^TOlf f par M. Chirat, curé de Meu-
▼ille-V Archeviïue î in-t 2, a fr.
1MB8 rSTES BX Ii'BG&tSK, ou suite de
Texplication du catéchisme de Ljob , par le
méme;in-lQ, 2 fr.
XSVaiT DX8 CiBiMOVICS DK
1b'AG£ISSf par le même; in-l 3, 2 fr. />oc.
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Saint- Jure; 1 vol. in-8°, 9 fr.
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If AXBJBy évéque de Clermont, traduites du
latin, par Grégoire et Colombet, avec le texte
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miTTOa DS8 F AMXXiXiKS OHAÉ-
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. €?H&t8T| on la Religieuse «anctifiée par
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de l'italien de saint Liguori; 3 vol. in- 1 2, 8 fr.
▼lE DE SAZirTX OOIiETTE, réforma-
trice de Tordre de sainte Claire; in-ia, 1 f. 60c.
PIEUX SOUVEBnOBUEl des âmes du pur-
gatoire ^ pendant l-'oclave des morts et pour les
premiers lundis de chaque mois ; par monsei-
gneur l'évêque de Belley; in- 18, i fr. ao c.
aSAirUEIi DES OOmOX88AirOE8
UTXIiES à MM. les ecclésiastiques, par mon-
seigneur Tévéque de Belley; in- ta, 4 ^^*
Cet ouvrage fait suite au Rituel dé BeUey,
dont il est le complément nécessaire, il contient
des renseigneraens précieux sur divers objets
d'art, notamment sur l'arohitccture des' édifices
La nécessité d'un couru de médiioHoMê, spé*
cialement consacré aux élèves dn saactnaire, était
depuis long-temps vivement sentie ; un lespeS"
table supérieur de séminaire a bien touIu publier
les.frujts de sa longue expérience, et c'est œ cêwn
de médUalions que nous somases heureux d'an-
noncer. Quoiqu'il soit plus {lartieulièrement con-
sacré à ceux qui aspirent à être les ministres dn
Très-Haut, il offre néanmoins à cens qm sent
déjà revêtus de la sublimité du, sseewioee vn
grand nombre de sujets dont U aélilaliott pent
leur être très-utile. '
DZ800UAS SUK &A ▼!■ BEU-
OXBUEEf suivis de Discours snrl'aaMnr ds
Dieu et l'oraison dominicale, dédiés à iw^imir
Louise de France, par Asselin; ûi«-ta, a fir.
OOVrOfiMtTà DE I.A BJUIOIOV
PnaETIEBgnrE avec u natare et ki
bssoms de notre cœur ; in-t a, 1 fr. aoe.
OATSCmSBEB DE COWSTAVCOB,
ou Entretiens particuliers d'an earé de fltsH
pagne avec la jeunesse; ouvrage traduit di
l'atlemand ; 4 vol. in-1 a,. 5« édît. , 8 fr.
CATEOJBISatE SFiatTUEIi de la ntr-
fection chrétienne, par le Père Snrin^ mk
Compagnie de Jésus ; a vol. in-l a, 3 fr«
CATfiOBIftlIE DE OOW&O"
VE&SEf iMr le Père SchetFmadier y de k
Compagnie de Jésus )> nouvelle édition, leVto
avec soin et approuvée par monseigneur far*
chevêque-administrateur deLyon,iB-i3, gos*
Cest l'ouvrage le plus propre h donner des ■•-
tiens exactes tfur le protestantisme.
iiE aixm»BS FA0VS8TAVT MB
prises avec lui-même et ses eo-rdigtoanains j
m-ia, 8of*
Cet ouvrage est une discussion TÎgomaii
contre le protestantisme; il est remarqaable-parli
force du raisonnement -et par nne forme piquaiii
qui donne à la lecture un extrême intérêt.
( La suite au proekain nunkéra» )
.•AMI DK LA HILMIOHJ
Mrolt )et Mardi, Jeudi
t Sunedi.
On|)eal3'*bonDerdes|
"eliSde chaque mois.l
N- 2820.
HARDI e JLIN 1837.
VMX BB VAKOMUI«T.
I «n , . . ... 56
6 mois 19
3 rnoit 10
mois 3 5o
DE SIDOINE-APOLLINAIRE,
TUi JIM. GtiaOltt ET COlOHHT (l).
S iftoine -Apollinaire futundesplus
llustres prélats dans les Gaules au
r* siècle. Il était né à Lyon vers l'an
131 , fut élevé avec scia , étudia les
belles-lettres, servit ensuite dans les
irmées de l'empire , y commanda
même, fut fait prioce du sénat, et
en6n renonça au monde , devint
évèque de Clennont en 471, ei mou-
rut Ter»482. On a de lûî neuf livres
de lettres et un recueil de poèmes
sur divers sujets. L'édition de ses
œuvres par le Père Sirmond, en 1652,
est la plus complète. C'est celle qu'ont
suivie Les nouveaux éditeurs.
Leur édition est en 3 vol. in-8*. lis
veulent qu'on appelle leur auteur
Apollinaire-Sidoine, et non pas Si-
doine-ApoUinaiie. A leur préface ils
ont ajouté une notice sur Sidoine,
par M. Pericaut, biblîotliéeâire de
Lyon. Le 1" et le 2° vol. contiennent
I» lettres , le 3' contient les poésies. Il
y a quatre livres de lelti'es dans le
tome l" et cinq dans le 2'. Ces let-
tres et ces poésies annoncent du ta-
lent, mais ne sont pas exemptes quel-
quefois d'affectation et d'enflure. Une
traduction deSidoinefut publiée très-
peu de temps avarit la révolution de
1789, par Billardon deSauvigny ; les
noiiveaux éditeurs disent qu'elle est
très-incomplète, et qu'elle manque
( I) 5 vol. in-8' , prix 1 5 fr. A Lyon ,
chei Pélagaad, Lesne et Croiel.
7'ome XCni. L'Ami de la Religion.
de fidélité comme de correction ;
néanmoins ils reconnoissent fran-
«'liement qu'elle leur a été grande-
MM. Grégoire et Colombet ajou-
tent, à la fin de chaque livre des 1^
Irej, un assez grand nombre de notes
littéraires , critiques et historiques. Il
y a de l'éiiidilion dans ces noies ,
mais elles sont transportées à la fin
des livres. Il semble qu'il eût été à-
propos d'indiquer en tête de chaque
lettre le sommaire du sujet et l'é-
poque présumée oii elle'a été écrite.
On regrette aussi de ne pas voir à la
Gn des volumes une table des ma-
tières , accompagnement obligé de
tout ouvrage qui se compose de
pièces différentes , surtout quand
il compte plusieui-s volumes. Oa
est obligé de feuilleter tous les vo-
lumes pour trouver ce dont on a be-
soin. Il y a bien à la fin du dernier
tome une table alphabétique des
noms propres contenus dans les 3 vo-
lumes , mais cette table éloit beau-
coup moins utile qu'une table des
matières bien soignée et bien exacte.
Les poésies sont adressées par l'au-
teur à ses amis. Les pièces principales
sont les pan^yriques des empereurs
Antbème,Avitet]VIajorien.Lalouange
, prodiguée avec peu de mesure ;
I ce qui étonne surtout, c'est
l'emploi presque continuel de la my-
thologie païenne. Sans doute ces coui-
posilious sont antérieures à l'épisco-
pat de Sidoine ; mais il avoit toujours
fait profession de piété , même étant
laïque, et dans ces tempe où le paga-
ie conservoit encore des parti-
sans, il ne paroissoit ni naturel , ni
29
'convenable qu'un rlirétieii parût in-
voquer à tout momenl \m tlieux de la
^ile.
Les éditeur* ont laïc suivre ces
poésie» de noiei nonibi'euae* de cri-
tique ou dérndiùoii; no"* ne nwi*
plâittdroiu pas qu'il y .en ail trop,
«eulemenl nom aurions voulu qu'on
T joignit l'indirsiion du nijei de th»-
que pièce , M l'époque à laquelle elk
aeratUche.
Sidoine -Apollinaire est honoré
comme saint dans 'E^tiie ; sa fête
ae célèbre à Cleruiont. 11 Avoit en «I-
iict dooné dsM IVpiM:oi>at Tt^tinple
de tontes les vertus. >'ou* donaeroBj
ici le jugeaient d*uii écrivain
d(»e sur ses ouvrages.
• Ses tetUes . dit M. Chirpeatier ilsus
rSfin tmr CHitlmrt liUirairt dd wmrt» I
ag«,sraletlresnou>naD(rpnlloa iloar
)a cour de Tb('Ofk)tic |p» raagnîGcctirei
Mcore éclalantM de l'Ilalb, la puissance
naesaote du clergé. Les Francs, les (loi bs
J<l menveat 1 càlû dc& Gaulois: idiomes,
ni<zars,ci»luues$eii)ble.ilels'efracenl;
déjà vainqueur et vaiL;ici)5 te ramiliari-
senl et s'idoncissent, I« uns sut aris , les
antres i la conquête. Cepcndanl ta nalio'
nilitË giolois':' Li^n qu'opprîmfe, ajoie
à se rcconaoilre à se proclamer Atat
qadqnes grand; courages, dan; qnelqoe*
borames qaî rorenl long-lemp^ les héros
popalànsdc b ncciainrae. Les Ltitrtt
de Sidoine- Apollinilreorfreat dn i«»le
^n demitrps Iraees rie crtle nilion gan-
biseqaibienloLdispiroitri entièrement
etdoolGnjgoiredâTours varacoutcdes
désastres et la mort politique. Et cepen-
dant, dans Sidoine, elle parott encore
pleine de vie, celle nation si occDpée
Jarl, «le liltfrainre d'clKlions. de ptai
nis et d'arrairrs, maish baibarie triom.
pbe, et pour renaître, la Gaole cbil
j*-_^ .Les Poimet de SUmne - ApolUnatre
•■ ■'■' Miti, comme ses lAltret, préciens ponr la
( -fj» 1
mes. Le* races nooielles qne la
avolt aarntes snr le sol ganlois,
iqB««
birarips. Ipdi'
Tlltrllri nidiTS lf«r
Lïdjfclij deces[i'-i;;' ■ ■ ■
même pas*rf dan* le -■ .i .1- , -fr-vain.
Forcé rie créer de compom dc4 nais
pour «iprimer des îiiH«es nonrrilrs, fl
desusi£M«t daobjets jnsqnt^lï iocoo-
■ms, Sïdoiue,\ poil in aire oflre, dans »»
vers, quelque cbo«e de fntloresqM ef ifi
veniareax: son ci|ir«*iou e« ioajaais
en relief, cl son id^ en ioiage ; ^ndisa
de la poésie barbare , qui di::ii^;De iaa
le» hommes la forme 1 1 con le («nd . et
qpi atucbe la phy^qne cetie litirl- d»
Quancw <ine (« tièc'e* polis et alLifs
(JeinaDdeDl an fices dïverxïetpraliM-
de* de la nature morale. >
KOIULE DE Ll BIBLE
-Oh txpiieaiiamdti rjmauailtfaMaS ic Oa.
iTai'rit Iti pnpr<i paroUt di rjmtîn rf
,1.1 .YrtaMffB TeitiBunt. par 11. rshb.-
(tidon, snp^ienrdnpetiHéKÎDarrF'rfe
« des é?énemens H an bom-
s <i).
TESTAMi:>T, par le trtmt. ^
ABa£ct OE L-iSToiitE EccLiaiasn«rt. f
par le mCtne. F
M, DidoD est un ectlésiauiqne io- [
struit, laborieux, txaci euoemi ^ l
iit.iUTais ^nùt qui préside î la ton- I
positioB d'un grand nombre de ^ ''
VI ts d^stin^ à la jeuneise. L« cHA t
d'instîmiion, les supérieures de p*a- [
siomial les supérieurs de peùls-*- T
tninaircs peuvent adopter de eoa- '■
fiance les divers ouvrages qne nom
anoonçnni. La Wor.ik âe la BSle
nous seiubli.' iiiéiiie pouvoir être fort
udle aux pasteurs, et en général à
tons ceux qui ont des instmctionl 1 1
a vol. [n-13, prii 3 fr. et5 (r. I
de port A Paris, an bnreaa d(l
Je laJttlifMa.
^
(45. )
(aire sur les cbiniifiaDdeinens de Dieu.
C'eàt Tordre de ces commandemens
qui forme le plan de l'ouvrage, et
chacun d'eux est divisé et subdivihé
de manière à faciliter la citation de
tous les textes de TËcriture qui y ont
rapport. Car la Morale de la Bible de
M. Didon n'est pas un traité qui soit
seulement conforme à ce livre sacré
etqui en reproduise la substance; il est
composé en entier avec des passages
qui lai Éont empruntés. Les tables de la
k>i soat développées et cxpliqtiëes par
tm commentaire dont l'autorité égale
plu à Dieu d'enfermer dans un cer-
cle régulier les vérités célestes qu'il a
semées dans les livres saints comme
les étoiles au firmament, comme la
lumière dans l'espace. Mais de même
que notre science si bornée rassem-
ble et classe dans l'étroite circon-
scription d'un jardin, les plantes in-
nombrables et sans ordre dispersées
sur toute lasurface de la terre ; de mé-
oie il nous est permis de recueillir les
enseignemens prodigués dans les sai nts
livres, et de les disposer d'après un
ordre méthodique, afin de les mieux
connoitre^ et de les méditer plus at-
tentivement. >» Voilà , en effet, Ta-
▼antage de lier ensemble des vérités
qui, réunies, nous offrent dans un
cadre resserré ce que nous trouve-
rions plus difficilement en parcou-
rant toutes les pages de l'Ecriture.
JJhisÈoire de l^ Ancien et du Nou-
peau Testament, qui vient de paroî-
'ti;^ 9 étoit le complément nécessaire
de la Morale de la Bible, « Ces deux
rouvrages, dit avec raison M. Didon,
i^s*appellent l'un l'autre, et ils don-
^nent aux fidèles une connoissance
|:<utière de la sainte Ecriture. C'est
^^e double prédication qui joint les
préceptes aux exemples. » L'auteur a
adopté dans cet ouvrage comme dans
le précédent le texte même de l'E-
criture pour former sa narration. Il
y a mis seulement l'ordre et la suite
qui ne peuvent exister dans les livres
sacrés que ies auteurs inspirés n'ont
j.imais destinés à former une histoire
ujiique et suivie.
L'ahrégé de t histoire ecclésiastique
est fort coTirt; il peut êlre iuilc aux
enfans qui débutent dans code étude.
L'histoire des deux Testament forme
au contraire un volume de plus de
lâïoïellc-méme. Il est vrai, comme le .six ce nts- pages, et contient les déve-,
remarque M. Didon, u qu'il n'a point loppemens suifisans pour ies élèves
avancés des pensionnats. L'anxiété
des parens n'est pas pttite, par le
temps qui court, pour avoir une
pleine sécurité sur l'orthodoxie des.
livres élémentaires. Ils sont assurés
de trouver ce précieux avantage dans
les compositions de M. Didon. Mais
ce n'est pas le seul, comn^.e nous l'a-
vons remarqué.. Il ne s'est pas atta-
ché à faire une traduction purement
littérale. La sienne, quoique toujours*
fidèle, rend dans un style pur, l'é-
nergique éloquence et la simplicité
pleine de charme des auteurs in-
spires, F.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
^OATE. — La veille de la Trinité ,
Sa Sainteté assista aux premières vé-
Ïa*es dans la chapelle Sixtine , et le
endemain à la messe pontificale cé-
brée par M. le cardinal Polidori.
Après l'évangile , un discours latin
sur le mystère fut prononcé par le
Père Guix , de la Merci.
Le 22 mai, Sa Sainteté tint un
consistoire public pour donner le
chapeau à M. le cardinal A mat de
Saint-Philippe, créé cardinal trois
jours avant ; ce qui s'est fait avec la
( 4B« )
ccrémonial ordinaire. Dans cette cir-
constance , M. Arniellini, avocat
consistorial , a parlé pour la pre-
mière fois devant Sa Sainteté sur
hi béatification du vénérable servi-
teur dé Dieu , M. Nicolas Molinari ,
de Tordre des Capucins , évéque de
ScaiaetRaveilo , et depuis deBovhiOi
Dans une ordination faite la veille
de la Triniic ^ SaintJean-de-La-
tran , par M* Piatti , archevêque de
Trébisonde et vice-gérent de Rome,
il y a eu 12 tonsurés, 25 pour les
m*a res mineurs , Î9 soudiacres , 23
diacres et 15 prêtres ; en tout 94 or-
dinands.
PARIS. — M. le cardinal Thomas
Weld , dont nous avons annonce
la mort, éloit né à Londreii (e 22
janvier 1773., d*une famille an-
cienne et honorable. Son père,
Thomas Weld , étoit un riche et
pieux catholique qui accueillit les
jésuites dans sou diâteau de Stony-
hurst, et le^ Trappistes dans son parc
de LuHworth. Il avoit épousé Marie
Stanley , de la branche tiiiiee et ca-
tholique de cette noble famille. Ils
eurent un grand nombre d'enfans
qu'ils élevèrent dans la religion et
dans la piété. Un des. fils mourut il y
-a quarante ans au noviciat des Jé-
suites, et un autre a été président de
leur colléfi^e à Stony hurst. Trois filles
^e sont laites religieuses. Thomas
Weld, le père, mourut plein de jours
et de>mérites ; nous avons donné une
petite notice sur lui dans ce Journal,
tome V, page 375.
Thomas Weld , l'aîné de cette fa-
mille , fut élevé dans la maison de
' son père par Charles Plowden , Jé-
suite célèbre dans ce temps-là par son
2èle et ses écrits )>our la cause ca-
tholique ; voyez notre Numéro du
4 août 1821. Le jeune Weld marcha
sur les traces de son père. Tous deux
cédèrent aux Jésuites leur château de
Stony hurst pour y établir un collège.
M. Thomas Welà, le fils^ épousa i
râee de 23 ans une demoiselle de la fa-
mille Clifford. Il se montra |;énéreux
pour les prêtres français déportés en
Angleterre,et accueillit quelques com-
munautés religieuses exilées du -con-
tinent. En 1815 il perdit sa femme,
dont it n'avpit eu qu'une fille , ma-
riée en 1818 à lord Clifford, pair an-
glais.
M. Weld , libfe de tous soins, son-
gea alors à entrer dans l'état «Gclé-
siastique. Il vint à Paris en 1819, €t
se retira chez l'abbé Carron', «m
ami. C'est \à qu'il se prépara aux or-
dres par une vie passée dans* le ite-
cueillement et la pété. Nous çon-
niimes alors cet homme estimable
qui édifioit tout le monde par ses
vertus , sa modestie et sa charité. On
étoit étonné de voir un homme qui
avoitrvécu dans l'opulence renoncer
auz aises de la vie, et montrer une
touchante simplicité de mœurs. U
reçut les ordres .à Pai'is* M. l'Arche-
vèque lordonna pritre le 13 avril
1821. M. Weld retourna dans son
pays , et pour se .consacrer, entière-
ment aux fdtictioÀs de 90fa noovcl
état, il abandonna ses bienis à son
frère puîné , ne se réservant qu'une
reitte annuelle. Il s'attacha à la cha-
pelle de Ghelsea , et y exerça le mi-
nistère quelques années , sous la di-
rection d'un estimable ecclésiastique
français, M. l'abbé Voyaux de Fra-
noux. Il donnoit en même temps des
soins à quelques établissemens de
charité à Londres.
. En 1826, M. Mac'Donnell, évêque
de Kingston dans le haut Canada, le
demanda pour coadjuteur. Le Saint-
Siège se rendit à ses désirs, et M. Weld
fut sacré évêque d'Aniycle , le 6 août
1826. Ses amis le détournoient de se
rendre à cette mission lointaine. Le
prélat se proposoit néanmoins de la
i-emplir. Il resta en Angleterre , oc-
cupé des intérêts de la colonie , sans
cesser de se rendre utile aux catho-
liques de Londr^. Retiré à Hammers
I
(4&3)
niilh, il y dirigeoit un couveni de re-
ligieoses , lorsque la santé chancelante
de aafiUe ayant engagé les médecins à
loi conseiller Tair de l'Italie, le pré-
lat se décida à l'accompagner, dans le
4étir de yisiter en même temps les
toml^eaux des apôtres. Mais peu après
son arrivée à- Rome , Pie YIII le dé-
clara cardinal le 15 mars 1830^ après
aToir fait son éloge dans une allocu-
tion puUique.
• Cette nouvelle fut accueillie avec
joie par les catholiques anglais. Le
cardinal étoit leur protecteur à Rome,
qui fut depuis sa résidencehabiluelle ;
il. accueilloit tous ses compatriotes
dans cette ville, il s'intéressoit à tout
ce qui pouvoit favoriser la religion
dans son pays.. Nous avons parlé des
conCérences q«i> eurent lieu dans son
palais pour la^défense de la veligion.
U nous fit TËomieur de nous écrire
il y a peu d'années ,pour nous ro-
Gommaiider les Annales des Sciences-
reUgieuses de M, l'abbé de. Luca. Il
encourageoit beaucoup de bonnes
teuvres, et on le trouvoit toujours
prêt poar sépandre des lamesses (^ns
' Je. sein.' des -malheureux. Une chute
qu'il fit il.v.a. quelques années, et où
il se. cassa la. jambe, donna lieu d'ad-.
mirer sa patience.
- La providence a permis que tout
ce qui étoit le plus cher fût réuni
auprès de lui , lorsqu'il tomba ma-
lade. Il voulut dès le principe rece-
voir les secours de la religion, bénit
ses petits enfsns , et expira dans de
viissentimens de religiou^le 10 avril.
Cette perte a excité de vifs regrets ,.
Bou-seulement dans sa famille, mais
parmi tous ceux qui avoient pu ap-
précier sa douceur , sa-iiiodestie et
sa charité. Le corps fut exposé
trois Jours. Le 14 , il y eut chapelle
> papale dans son église titulaire de
Saint-Marcel ; le Saint-Père y fit l'ab-
soute. Le 22 , un service fut célébré
avec pompe dans l'église Sainte-Ma-
rie in Aquiroj son gendre , Jord Glif-
ibrd , ea fit les frais. M. Alexandre
Mac'Donnell , vicaire apostolique de
la Trinité , officia , et M. Wiseman ,
recteur du collège anglais , prononça
un discours touchant , qui a été de-
puis imprimé et traduit cle l'anglais en
italien , par M. Jacques Mazio. Les
élèves de la pieuse maison des orplie-
lins ont fait célébrer le 29 un autre
service , où M« Alessandrini, curé de
la paroisse , a prononcé l'éloge du dé-
funt-.
Des témoins qui ont entendu le
discours de M. le pasteur luthérien
à la cérémonie du 30 mai, ne sont
pas aussi émerveillés que le Journal
des Débais de V éloquence de M. Gu-
vier. Ils ont trouvé sa voix douce et
ferme passablement ennuyeuse. Ses
conseils tendres- et ^ austères leur ont
paru quelquefois assez déplacés. L'o-
rateur a été long et diffus ; il est
même entré quelque peu dans la
controverse. Enfin , il a paru man-
qiiei* de tact et d'-à-propos-. Qui se se-
roi t attendu à -entendre parler dans
une telle circonstance • des sociétés
bibliques? Etoit -ce là le cas de
vanter leurs magnifiques résultats,
qui ne sont rien moins que constatés,
ou plutôt'dont on se, moque même
e» Angleterre?
Après cela, n'anrions^nous rien à'
dire sur la cérémonie protestante en
elle-même , et sur l'appareil qu'on y
a mis? Au sortir de la chapelle , tout
le. cortège s'est rendu- en grande
pompe dans la salle préparée pour
le ministre luthérien. On a juge ap-
paremment que la cérémonie qui
venoit de se passer devant un respec-
table évéque ne sufiisoic pas , et que
les époux ne seroient pas bien ma-
riés, si un pasteur protestant n'y met-
toit la main. Toute la cour s'est donc
rendue là>' les parens, ha témoins, les
personnes invitées. N'étoit-ce pas une
SOI te d'insulte à la religion ? Les
promesses faites devant un évéque
avoient-elles besoin d'être confirmées
devant M. >Gttvier?,Des catholiques
( 464 )
se de¥<â€nc4W pM^TOÎ.r quelque ré-
pugnance à paro^tre 4 une telle cérér
monie y et à prernlie part aixi^ prière*
d'un f:uUe différenl? Tout cela nous
pareil affligeant pour la pié0» et de
mauvais au£:ure pour l'avenir.
mauvais augure pour
Le mardi 6 juin, à huit heures
très- précises du uiatiii, il sera célébré
dans la chapelle de MM^ de Saint-^
Lazare, rue de Sèvres, le service, du
bout de l'an pour le repos de 1 aine
de M. Dominique Salhorgue, supé-
ri^ur*^énéral Oe la congrégation de
Saint-Lazare et de cellç de^ Fillt* s de
la Chariiéy mort le 25 mai de Tannée
dçjuière.
Les processions, de la Féte-Bku
ont eu lieu sans difficulté dans grand
nombre de villes, et les journaux
même des opinions les plus divei*ses
paioissent y applaudir. Le Journal
(Us JOéùats repitiduit sur. les proces-
sions de Lyon xlq, article du Répara^
Uur : Un temps superbe, dit^il, a fa-
Toriisé les processions de la Fête*
Qieii, qui oqji; lieu avec beauiioup
d'ordre et de recueillement^ au ini-
\i^a des marques de respect et de joie
de la. population, heuieuse de voir
enfin rétablies dans toute leur pompe
ces soleimités si touchantes.
On sait quel intérêt la population
de Marseille attache aux processions.
La procession générale du dimanche
s'est faite avec une affluenqe prodi-i-
gieuse. Le matin onavoit descendu la
statue si vénérée de Noire-Dame de la
Garde 9 qui a traversé grand nombre
de rues, et a été placée sous un daisde*
vaut la porte de rUotel-de-YiDe. Les
habitans des nouveaux quartiers lui
avoient ouvert un chemin qui Ion-
geoitun c6ié de la. montagne. Des
pcésens ont été , suivant Tusage , of-
Iterts à la iiainte; Yierge sur son pas-
sage ; on a remarqué entL''autjnes une
écharpe de velours ridiement bro«-
dée ^n or. Le peuple se portoit par-
tPMU^sur Je passage d^ la pcocesûon.
. Anrèi fas Tépves y fai fÊmoeamon miff
nëraleaortit de la cathédrale. Lesainl
Saonement étott porté par M. Tabbé
Tenifûer,. grand-vicaire. Les élèwi
des écoles chréiieiuies . et cciol- dît
pensionnats étoient habillés en lé-
vites, et servoient.pour les. cér^DM^
nies. lifi li« de ligne fonmissoît ma
escorte, et le là* sa musique. La an*
toriiés n'ont point pam.-
Gette pompe , qui avoî| tttàié^n»'
concours immense, b'apointttÉlà
sati&£eiire le reUgieux rrrrpsrmnynm
de la population. Chaque jôiurde la
semaine éu>it marqué pour les pro>
cessions des différentes paimsKs ; le-
lundi , Saintr-Martin et-la|MaddeBic;
le naiardi, Saint-Ferréoi . et ' !lfotre-<
Dame-du-Moat ; le meronedi, Saint-
Théodore et Saiut*Victor ; k jeudi.
Saint «-l^incent- de ^Padl et Saint-
Charles; le vendredi, là prOccssioa
générale du Sacra-Cœur ; le samedi ,
Saint-Cannat et la Trinité, et le di-
manche, Saint-Laurent, Notve^fiune
du Morit-^rmel et Sfaint^/ossph.
C'est un prîvilége qu*a 2Matteiik aa»^
voii*! des processiops en ajBmm^'rViïL:.
ne lés souffre pas dans, nos ciMitrées.-
Le lundi 20 , on a remonté ia sta-
tue de Notre-Dame de la Garde , en
suivant une autre route.
A Bordeaux, laprocessiioiiaété^-
lement remarquable fiar l'àffineoce
du peuple , par Tordre qui y a régné
et pai* les témoignages de pété ou de
respect des assistans.
Dajis d'autres grandes > villes , â
Toulouse , à Amiens , à/HontpelUer,
à Clermont , à Moulins , à Cauifarai,
à Montauban la procession générsle
a olfert partout un spectacle édi-
fiant. A Moulins, le chef du; poste
des lanciers qui stationnoit sur
la place de rHorloae, est jesté aoiS'
les armes durant le passbge de b
prockession , et a fait nendre ai^ saiat.
Sacrement hss honneurs inilitaî^:
rea. A Cambra , .le poste de la-
grande. p^ce a pris .las.artn^^.ets:
reçu la bénédiction. AMonianVàny
i4^
«mît enroifé'dcn éompa*
guu» d'^ltteihi 10" léger- «C i|iie brî^-
edu^degeadarmérie pour eacbrier
•SMMI Seeneaieiil. Nulle part dans
cet, prii|^4. Ifss ftutoritéfl n'ont paru à
la. qéréilipoie.
: Qii^d h» processions se passent
9Îmi tianquiltement, quand elles-
sof^d>çiûi*rà P^^ Ift populationt^oane
cQDi^it.pas pourquoi ou persévère à
«P'piTfver pûtsieui^ viU^ ^ où cer-»
^nfiiiÀent l'esprit n'est pas jplus
oi^y^îî que. dans les vklles^ citées
plu9 . hâ^ut. Orléans , Bourges , Ar^
ras, MelPt etc.,. n'ont point encore eu
dfi p)*QC^sion cette année/ A Char-
tres, ell^ dévoient avoir lieu ; M. l'é^
vêquë. s'étoit concerté à cet égard
avefe. le préfet. On dit que c^est la
mairie, qui s'y est opposée, appa-
remment e)i alléguant la crainte de
quelques troubles qui n'a voient
pourtant aucune apparence.
M. révêque de Ghâlons a publié
présqu'en oiéme temps des ob^rva-
tions «lir lîîa 'conférences de Tannée
dernièfB et les sujets des cpoférençes
pdUr cfUt^ année. Le'prélat se félicite
de Templressement qu on a mis en gé-
néral à se rendre aux conférences.
Seulement , dans quelques cantons ,
la rédaction laisse à désirer ; dans^ un
canton , les matières ont été à peine
effleurées ; dans un autre, on a émis
une opinion extraordinaire sur la
manière de prêcher. M. ^évèque en-
gage'à s'en tenir à t'andeniie mé^
fhode. ht prélat donne de sages avis
sttr'ki tenue des conférences.
Lts sujets pour les conférences de
IfSVf sont au nombre de trois pour
cimqiief moi^ , un sujet de piété , un
ftojet de doctrine et un cas de con^
science. Les siijets de piété roulent
mx l'ÎAterprétation de quelques pas*=
sages de i'Ecrîlure. Les sujets de doc-
trme sont tous pour cette année sur
ks saoremens. Les cas de conacienoe
~ ont «uisi généralement rapport aux'
)
On "Véitarec ptaisir que les conft^
rences ecclésiastiques soiit rétal>ticaL
de tous côtés ; il est aujourd'hui bien
peu de diocèses qui ne jouissent de
cet avantage dont le clergé reoueil^
iera les fruits.
Encore de nouvelles faveurs accor- •
dées aux protestant ,. deux temples;,
nouveaux construits dans leglise de
Choinérac , consistoriale de Privas ».
oDt été ouverts les 1 1 et 12 décembre
dernier ; l'un à Ohomérac ntéUiie ,'
l'antre à Saint-Syihphonen. La céré^
monié avoit'réimi beaucoup de pro-
testans du pays. Le préfet de l'Ar-^
dècJie tk assiste à l'ouverture de Yé^~
glise à Ohomérac.
Dafis lé eantoih d'A^ppenzell , un^
menu isies avant refusé de faire bapfJ
tiser son enfant , le grand conseil «
fait enlever eet enfant, Ta iàic liafitM
ser et Ta placé dans une'maisdn d'eii*f
pleins aun frais du père. Un journal-
protestant blâme cet ^cte d'autorité <j.
et dit que nous ne sommes plus au
XV* siècle. Il setnble que le xv* si^e
ne fait rien à l'afiaire, et qu'aujouir-
d'hui eomute alors un père est répr^,
hensible quand il refuse de laisse^r.
administrer à son enfant le sacrement
qui nous rend chrétiens. Le journa-'
liste s'abstient d'ailleurs d'énoncer lj&
moindre blâme contre ce père négUr
gent ou impie ; il n'en veut qu Su!
grand conseil.
Le gouvernement prussien persiste
à poursuivre les prôtesftahs de la'cbn^
fession d'Augsbourg, qui refusent' dés
se soumettre à sa nbuTelle liturgie.'
Le 21 mars dernier, le 'pasteur Gra-
bcau a été arrêté à Ërfurt et mis dàriS
les prisous de HeilUgenstadt.
Ou sait que 'l'on construit à PotS'*
dam tme nouvelle église qui doit être
décorée avec magnificence , et qui est
destinée à la liturgie de fusion à ia-^
quelle le roi luirméuie n'a pas dédain
gtt^de mettre bi main. Des wrtistci.
(^56 )
tout occupés en ce iiioincnt à y «é- de qiwl lowH Ue ce dernier, eC à qed
cuter des tableaux , et on ne poarra
plus reprocher aux pi-otestans leur
Tieîlle antipathie pour les images et
les tableaux que leurs pères ont almt^
tus ou brisés autrefois avec tant de
fureur.
POLITIQUE.;
L*espril de U réTolnlioo de juillet pa-
roit considérablement s'adoucir, non-
sèuleménl à l'égard des royautés consti-
tutionnelles , mais aussi à l'égard des au-
tres. Le roi de Prusse n'est pas le dernier
à se ressenlirde cet heureux changement
Un de nos journaux les plus attachés à la
cause de la religion, la Goutte de Franeê,
ayant manifesté quelque surprise, mêlée
de désapprobation, sur la chaleur de sèle
qu'il passe pour avoir mise à doter la
France d'une princesse luthérienne, les
écrivains du ministère et du chfttean ont
pris feu à ce sojel, en s'écriant : Outrager
im roi que ses vertus et sa noble vieillesse
tendent digne des plus grands respects !
On croira facilement que nous approu-
vons le moli/ qui fait prendre aux écri-
Tains de notre pays la défense des tertus
et de la noble vieillesse du roi de Prusse.
Seulement nous regrettons que fce res-
pect pour les vertus et la noble vieillesse
des rois soit venu si tard aux hommes de
la révolution de juillet qui le professent
aujourd'hui. Assurément il n'auroit pas
é\é moins bien placé chez eux h l'époque
où c'étoit Charles X qui eût pu en être
l'objet. Outre qu'ils n'auroient point eu
à sortir de leur pays pour cela, ils
n'eussent bien certainement rencontré
nulle part ni un roi plus vertueux que
lui, ni une vieillesse plus noble que
la sienne.
Puisqu'ils ont retrouvé sur ce point le
respect et le sentiment de justice qui les
avoit abandonnés, combien ne doivent-
ils pas regretter maintenant les amer-
tumes dont ils l'ont abreuvé précisément
: à cause du genre de xèle qui fait à leurs
yeux le mérite do roi de Prasee ! En effet,
siyet se passionoentils ponr hii Jinlértt
et d'admiration? Cest à Toecasion dt
mariage de le princesse Hélène de Mécà»
lembourg, et de l'ardeur qu'il a misel
procurer en France ce petit triomphe n
culte qu'il affectionne. Eh bien , la refi-
gion de Chartes X valoit bien eelle da roi
de Prusse, assarément'; et elle avoit d'ail-
leurs l'avantage dTètre nationale. Cepen-
dant ils ne lai pardonnoient pasdefaf-
mer et de la protéger. A plus forte ndaon
ne lui aorotent-ils pas pardonné m lèle
de prosélytisme qui seroit allé Jisqifl
vouloir la propager et Texporter dans les
pays étrangers oà un autre culte avnnt
été dominant Et voilà qu'ils font dm
vertu à un souverain pro lestant de Fes-
prit qui le porte à vouloir introduire la
branche d'hérésie à laquelle il s'Inféreie
dans un pays qui ne le regarde pas ! Quel
malheur donc pour Charles X , qbe su
vertus et sa noble vieillesse n'axent pas
rencontré ceux qui le jugeoient alors,
dans les dispositions où ifs sont aujour-
d'hui à l'égard du roi de PnuBe.I
L^onorabiei M. LaiÊtte ▼a't4l 'doaô
nous^amener une nouvelle révolution î
On dit du moins que c'est lui qni est
cause de celle dont nous sommes menacés
dans ce moment par Tinvasion inopinée
de l'étiquette de cour, et le rétablisse*
ment du talon rouge. L'esprit - encore
tout ouvert aux rians souvenirs du char-
à-bancs de Neuilly et des mœurs bour-
geoises de la royauté, de son choix, WieA
présenté sans costume et sans appareil à
la cérémonie du mariage deFontaiaa'
bleau. Son frac y a causé une sorte ds
rumeur et de soulèvement qui a failli
faire manquer les féte& On lui a fait no
accueil où se peignolent à la fois l'iodi-
gnation et la surprise qu'une telle faaû-
liarité, qu'un tel oubli des convenances
imprimoit à tous les. visages. . -
C'est-là ce qui parott avoir fait sentir
la nécessité de remédier immédiatemeol
à cet abus. Les gardiens de Tétiquette,
les conservateurs des saines traditiOBS se
mÇ-Mlés de publier de» •ferUneméns et
MMre des circnlairef à ce snjet, afin
4Be personne n'en poisse désonnais pré-
tendre caose d'ignorance, et qne chacnn
jdt à se pourvoir d'an habit brodé, s'il
vevtélre présentable et se rendre admis-
sible ans prochaines fêtes de Versailles.
Grande est la mmeor parmi les cUpntés
qol «foient cm entourer le trône de jnil-
lel d'institations répnblicaines, de cas-
quettes cirées et de vestes courtes. Pres-
que tous les joumaui se déclarent de leur
côté contre ces affreuses réfaabilitalions
de 'f étiquette. Le Constitutionnel^ entre
autres, n'en revient pas et croit rêver en
Wfwol la rojauté si simple et si modeste
de 1830» prendre cet essor aristocrati-
que;' n remarque d'ailleurs qn*elle s'en-
toure-, tout doucement de êujets ; que la
mode des •ujtts reprend avec une sorte
d'affectation dans le langage et les habi-
tudes de cette cour née d'hier, qui veut
déjà faire comme les antres. Enfin, ses
recherches particulières lui ont fait dé-
couvrir quelque cliose de plus récoltant
encore que tout cela; c'est que le cos-
tume quTil est question de faire prendre
ans-dé^iltf»'pour leurs ^nds joui'sHe
eérémooiè, sêroit exactement le même
que celui qui vient d'être choisi par
M. Pinlendant de la liste civile pour tes
maîtres d^hôtel de Loais-Philippe.
' En dernière analyse , cependant ,
qu'est-ce que tout cela prouve, sinon
que, quand on a la fantaisie de se donner
des royautés de son choix, il faudroit sa-
^nr ^arranger pour ne les prendre qu'à
Fessai, au moins pendant les sept pre-
mières années, afin de se donner le temps
df étudier leurs allures et leurs mœurs.
Sans quoi le Conêtitutionnel doit voir
maibtenant combien on risque de comp-
ter deux fois.
Quoi qu'il en soif, la petite révolution
de modes qui s'opère dans ce moment
donne au frac de Fbonorable tt. Lafiilte
une sorte de ressemblance avec la lance
tf Achille. qui guérissoit les blessures après
les avoir faîtes. C'est lui qui passe pour
révolution à bonnets roi^es et à manches
de chemises. Et voilà que c'est lui encore
qui passe pour avoir été nous chercher à
Fontainebleau, avec son frac, une révo
lution à broderies dot et à talons rouges.
«<
PARIS, 5 JUIN.
Les nouvelles qui arrivent d'Afrique
sont peu tranquillisantes. La paix que le
général Damrémont vonloit obtenir à
■force de pourparlers avec les chefs ara-
bes , comme aussi au moyen de procla-
mations toutes pacifiques, et que le géné-
ral Bugeaud , de son côté, n*avoit en vue
qu'avec des proclamations pleines de
boursouffiure et de menaces^ est définiti-
vement remplacée par un état général
d'hostilités.
, Les nouvelles d'Oran du sa mai por- *
tent que le maréchal-de-camp Brassard ,
qui a escorté les bagages de l'expédition
du général Bngeaud jusqu'à Bridia . est
rentré en ville le 17, sans avoir rencontré'
d'ennemis. Mais il pa'roit que les Garra-
bats le suivoient à petite diMahce, car ces
indigènes se sont montrés peu d'inslans
après son arrivée; et ne cessent dé tirailler^
autour de la place. Dans la nuit du 2 1 an
32, ils ont surpris les Douaires et les Ze-
mellas, alliés de la France. Le matin du
32 , la garnison est sortie de la ville, et
n'a rien vu , parce que son petit nombre
ne lui a pas permis de s'éloigner. Les
Douaires et les Zemellas , qui prétendent
que l'ennemi compte de 2 à 3, 000 cava-
liers, sont venus placer leurs tentes sous
les murs d'Oran. Quelques jours avant,
un musicien du i""' régiment de ligne, qui
s'étoit éloigné pour chasser . a été massa-
cré. Le 17, le général Bugeaud est parti
de Bridia , devant aller à Tlemcen , et se
rendre ensuite au camp de la Tafna, qui,
fort menacé en ce moment , va être éva-
cué. A Mostaganem, plusieurs personnes
ont été assassinées.
Les nouvelles de Bone, du 24 mai, di-
sent que deux charretiers et un saphi
.<.« ..w.. .».w». ^»». .«.. ^... |,«.,»^ |,v«.. ayant été assassinés à portée du canon ,
avoir ie plus contribué à nous donner une ; tontes les troupes sont sorties. Un des as-
(458)
lattlns du stpbi, amené ptr aa chef de
friba an colonel DuTivier pour qa*il le
fit sur-le-champ mourir, fut rois en
liberté après l'aveu de son crime. Le chef
revint tronver le colonel : « Tu ne t*es pas
conduit avec justice, lui dit il, et tout in-
digné, je viens teprévenir que moi, cheik,
commandant la tribu de Ben-lrgines,
forte de 6,000 hommes, après avoir été
|*ami des Français , je serai leur ennemi
dès que je me trouverai à portée de tes
canons. • Et il se retira. Le colonel en-
voya pour l'arrêter. L'ofBcier cliargc de
cette mission étant arrivé jusqu'à la tribu
de Ben-Lrgincs sans le trouver, emmena
sa femme et son enfant. Le cheik les sui-
vit de près, et dit au colonel : «Ne cherche
pas à te venger sur une femme et un en-
fant ; c'est moi que tu veux î me voici. »
Le cheik a élc mis au cachoL Celle me-
sure a produit un mauvais eiïct.
Le Moniteur Algérien du 117 mai dit
que l'attaque de la feime de Rcghaya qui
a eu lieu dans la première quinxainc de
mai n'étoil point un fait isolé : c'étoit un
acte formel d'hostilité de la part des tri-
bus do TEsl, une première ré[H)n8e à l'ap-
pel fait par Abd eLKader, qui, en établis-
sant son frère à Médeah , a su ramener à
lui des hommes disposée à se rallier aux
Français. Le colonel Shauenburg , avec
deux bataillons du a*lé|;;er, un du 48* et
des tix>upes indigènes, partit le 17 mai,
et se dirigea vers Teniah des BeniAïcha ,
un des deux passages qui conduisent de
la plaine de la Melidja dans celle des Is-
ser. Le colonel , contrarié par une pluie
ballante, arriva un peu plus tard qu'il ne
Tavoit voulu au d.'filé. Cent Kabyles qui
le gardoient furent refoules. La colonne
s'engagea alors et eut à e.*«su)er tians son
long trajet quelques coups de fusil. A la
sortie du dctWr se trouvèrent i,6oi> Ara-
bes qu*il fallut déloger, l'n sous-lieute-
naut du a* léger. M. Isoire , fut blessé
mortel lemenL La marche dans la plaine
fut laborieuse; le colonel Shauenburg
manœuvra de manière à faire sa jonction
avec le général Perregaux, qui devoit dé-
barquer à l'embouchure de TOned Isser
ayec defartlHeritt et qui en Ipt aopéoMt
par Tétat de la mef. Vmaie se repUmtrt
étoit en marche sur le Boodonaou, en pas-
sant par le défilé d'Ain Cherob 00 £urob,
entre la mer et les Kabyles de Djabil » Ion-,
qu'elle fut harcelée par les Arabes; bien?,
tôt elle eut à soutenir on combat qui dura
depuis huit heures du matin jusqu'à desi;
elle perdit quelques hommes peudsot
deux jours, dit le Moniteur^ et eut ai bles-
sés.
La guerre étant allumée dans l'Est, la
gouverneur jugea qu'il falloit y mamle-
nir des troupes. Une partie de l'expédi-
tion rentra dans ses cantonaernens, et
1,100 hommes environ restèrent sous le
commandenient de M. de la Torre, à
Bondouaou. Ces troupes furent attaquées
le a5 par 4.000 Kabyles qu'elles repoas-,
sèrent vers Ténia et Cherob ou Eurob ,.
après leur avoir tué 4oo hommes. Nosi
troupes ont perdu, encore d après le Mo-
niteur Algérien^ 8 hommes , et ont eu 5o
et quel'pies blessés.
— Hier, à huit heures du matin, Loim-.
Philippe et sa famille ont quitfé FooUi-
uebleau , et après une halte de qnel(|ttes
heures à Saint-Cloud, ils sont arrifésTcrs.
quatre heures h l'Arcde-Triomphe de
l'Etoile, où les altcndoicnt le préfet de la.
Seine et le corps municipal, pour les corn-
plimcnler. La veille on avoit annoncé que
le cortège seroit h deux heures à la bar-
rière. Louis-J^hili|)pc ayant quitté sa voi-
ture il quelques pas de \h, étoit monté ï
cheval. A côté de lui se trouvoient le duc
de Nemours cl le prince du Joiuville,
et derrière lui les ministres, des mare*
chaux et des généraux. Une calèche soi-:
voit, dans laquelle ctoient montées la
reine des Français, la princesse Hélène,
la duchesse douairière de Mecklembouig,
m.idameAilélaïde et les jeunes princesses.
A l'une des portières se lenoit le duc d'Or-
lêaus à cheval, et à l'autre le duc cfAp-
malc. Le corl^ ;i'est arrêté en face du
pavillon de Tiiorloge , à côté des jardins
réservés, A lors a eu lieu le défi lé de la ^rde
nationale et de la troupe de ligne qui for-
moit la haie sur quatre de front , dep oift
(AH)
W llMli^ de TEtoUé Jitfiiii^ia èMlMèii
ém TidlerM. A tfac Imom» «t 'demie, )è
défitf tcriiiin^; Lcniis^PiiilIpfKf et Marie-
. AnSileoDt «enduit lear bni à ses tppar-
tfaîant qa^on «voit préparés an paTÎIlon
llttriMM. il y a en ensuite ub banqnei de
soO"eoo«erts , auquel ont assisté les mi-
aislrte, le préfet de police, etc.
, — D'après les journaux mînist^Tiels ,
l^entliODsiasme a été hier universel sur le
pùeag* du cortège. De nombreux specta-
têon qui se lonl ironrés dans tes Ghamps-
Eljraéeicil dans le Jardin des Tuileries,
assurent an contraire qu'il y a eu beau-
coup d^ eaime, pour ne pas dire de froi-
deor.'
-«- Le Toi et la reine des Belges , après
avoir assisté aux fêtes de Fontainebleau ,
sont revenus 11 Paris. On dit qu'ils ne re-
lOBiaeroiit è Bruxelles qn*après les fêles
dé rH6tel-de.Ville.
— «Un grand nombre de députés qui,
d'après une lettre de M. de Montalivet ,
adressa au président de la cbambre ,
pou?oient craiat que des places leur,
«voièttC ètér réiervées dans le jardin des
TnUfrfet-, sur la terra^ifïe du Pont-Tour-
nint^sd^ smitprésentés, et ont été sih-
galièraDMiH désappointés en reeonnois-
sant que loiiiei les places étoient envahies.
-— f^e JloMiftiir s^étend longuement' sur
la réception faiteà Fontainebleau à M. Liaf-
filte, qui a dft être fort reconnoissont des
mllittprévenances dont il s'est trouvé l'ob-
jet. Diaprés le Moniteur, Lonis-Pfallîppe a
saisi , dans cette circonstance , l'occasion
qui tia présentoit de prouver à ce député
que là royauté de juillet a gardé souvenir
é» ses services passés.
— La ville de Paris a dépensé pour le
«acre de Napoléon 1,745,546 fr. ; pour le
■Utrifgt de Marie^Lonise 9,670,932 fr. ;
à lanaitiance de leur Gis 600,000 fr«t
ponr les fêtes du Trocadero 800,000 fr. ;
pour le sacre de S. M. le roi Charles X
i;i64,097 fr. La ville va dépenaer pour
lef fêtes dft mariage du duc d'Orléans
8cio',eM fr. '
-^ Un journal dit que les employée de
la ilAe civile ont reçu pour gratification.
à roççasion du ntariafe , un mois d^
leurs appointemens, et bétonne que cette
faveur n'ait été accordée qu'à cette admi^
nistration.
— M. le baron de Werther est parti
pour Berlin. C'est M. Brassier de Saint-
Simon qui le remplace à Paris.
— MM. Maillard et Fossé d'^rcôsse,
conseillers référendaires à la cour des
comptes , viennent d*être nommés cheva-
liers de la Légion-d'Honneur.
— M. Gàrnier-Pagès a éprouvé ven-
dredi, à la fin de la. séance, un évanouis-
sement qui s*est prolonge de manière à
donner des craintes à ses collègues.
— I^ dernier Bulletin des Lois publie
une ordonnance qui prescrit rétablisse-
ment dans nie deSor (Sénégal) dVne
ville qui portera le nom de Saint 'JPhi-
lippe»
— M. «et madame Thien «ont ,parli».
pour l'Italie.
r— La r-pur de casaation a rejeté samedi
le pourvoi de Jean-Baptist^ PiUot , con-.
damué lu la peine de mort par la cour
d'assisea dç la Meuse, çqrnme coup^b^
d'assassinat sur la personne de ^icol^s.
Champenois, son be^iu-père.
—Où l'aobition conduit bien souvent !
M. Mariette, qui avoU ao,ooo fr. de na<
tes, voulut agrandir cette fortune , d^k
raisonnable , et intenta une foule de pro^^
ces pour dos anciennes rentes des bospi-'
ces. A 8on décès tout son capital avoit
disparu, et l'on ne trouva ches lui qu'un*
somme de Sqo fr. et quelques liaFsea de
procès non encore jugés.
— L'Académie des inscriptions et belles-
lettres a nommé M. Paulin Paris l'un de
ses membres ; il avoit M. Villemain pour
concurrent.
•— Cn arrêté du préfet de police en*
joint aux propriétaires et locataires défaire
arroser déuK fofe par Jour, pendant la
belle saison, à onae^ieitres du matin et >
à trois heures de' l'aprèe* midi , le devant
de (eors maisons, botiUqties, Jardins, etic.
-^•'Lâ m de 'Rivoli est actuellement
( 46» )
mD)«a de cinqoiaR a 6té loohdwnt démolL Prttqne tosi ë
qBi étoil dns U caitine ■ été reatéli
Les GitTMDx dacroiséa etplB>ïeia*pM-
IM ont été uBéi. Le» mnn M>Dt 16»
dés et dei planchera *aaA ont beBOto^
sonflerL La foadre l'est introduite dM
une chambre où se irovvoieDl H. le c«f
et le maître d'école qni ont reçu «ne foA
commotion.
Quelques minuta après la fondai
aossi tombée sur le clocher, étojpié da
presbytère (f environ cent inètns,el*pi-
nëtré dans r^lîte. Plnsde cinqaantepa-
sonnes qoi s'y tronvoient n'ont en aaniB
mal. Hais an dehors il n'en a pas étË
ainsi. Une femme a, dit-on, perdnlaTne;
trois autres ont été reoïerrtes «ïee tIo-
lence. C'est la Kconde fois depnii deai
ans que le tonnerre tombe aw celte
église. La preniifcre fois, il occaHonoa de
grands désastres. l£S répar*lions s'élerè-
rcnl i 7,09g fr, La paroisse Étant paarre
ne pnt fonmir qn'ane foîble aommc.
mais le i&le et la charité de H. le cmé-
parviorentè trouver le surpIoL ■
Le conseil municipal de Nantes a
adressé nne pétition ao^ m'nidies pm
obtenir le prolongement da chemin d»
fer de Paris i Orléans jiuqn'k Nantes.
— L'AuxUiaire Srrto» ^tqne Boirese,
dcmtia peine vient d'être commoée en At
ans de banoiasement, est arrivé le Souni
b, Bennes. Quand les gradarmes ae pié-
sentèient avec loi pour dîner k la labk
(Hiate, tons ceux qni éloient là ae retirè-
rent BoireauparottièsméconlenLAprifc
avoir dîné, comme on lui refnaoil d'aile
au café, il Remporta en injures canbela
mi des Français, et CBSHun carreau da»
sa colère.
— he Jo»rnaliUBoiirl>oiuuU,da Sjaie,
dit que parmi les élections mnaicipik*
du département de la Nièvre, déjà a»-
naes, plu^ors appaitienneut à l'opimon-
Intimiste.
— Comme. nous- l'avons annoncé,!)
Goutte du LÎMonin a été i^ligée dlB-
terrompre ses pablicalioos par suite*
démêlés avec le fisc Un nouveau joomil
fclairéeparlegai,
lanternes supportées [>ar des candélibies
qui sont placés nir une tenle ligne le long
du jardin des Tuileries.
nOXlVELLEa I1B8 FBOVIHCEa.
Un marinier nommé l'aolmier, ha-
bitant le village d'ArgeDlenil , a été con-
damné, le 3o mai, par la cour d'assises de
Versailles, à vingt ans de travaua forcés
pour avoir, le 11 mars, dooné à sa fem-
me plusieurs coups de couteau, qui heu-
tensement ne furent point mortels. Li
veille il avoit fait aigniser l'instrument
de son crime, par un remouleur, et lui
avoit recommandé de le bien affiler du
bout
— Des libraires ambnlans eiposoient
en Tente sur le marché de Béthone des
livres licencieui avec des gravures analo-
gues. La justice en a ordonné la saiàei
trois des colporteun ont été conduits
chet le jnged'înstructioo. deux furent re-
Iftchés.et un mandat de dépAt lut décerné
contre le troisième.
— La recette de ta douane dn Havre
. pendant le mois de mai, comparée aux
mois précédens ofTre l'énorme diffé-
rence d'un million en moins.
: — Geigoio, condamné i vingt ans de
travaux forcés par la cour d'assises de la
Baole-Mame, et que la gendarmerie cou-
duisoit de Reims à Chaumont dans une
charrette qui contenoit aussi trois autres
détenus, est parvenu, le 30 mai, à limei
les fers qu'il aïoitaut pieds et à s'évade)
au moment où la voiture passoil devani
un petit bois.
— Il pareil que les démissions se sue-
cèdent dans la garde nationale de Ueli.
U. Billandel, commandant de l'artillerie,
a suivi , dit un journal , l'exemple de
M. Mangeot. commandant de l'infaii-
, — Le dimanche s8 mai , la fondra est
tombée sur le presbytète de Chaouilley,
près Véielise (Ueurtbe). Le fluide électri-
ques'estcommuDiquédaasI'intérieurpi.
ie lajëtt de la cheminée de U cuisine, qui ^ soos le litre de NoomU* Gauitt dm Hrf
i
-^fB^i-LÔMMiB TienI de ta nmptacer. Le
pfemiernoméro aptrn le 1 jaiD. Le ré-
dM'eor en chef innonce qae les doctri-
nes ne Mronl pas chmgéa, <)d'ily anri
uilant tféDergie dans la pensée, m»s
' plu de mesure dias l'eipression. Nous
L'en UUciloD!>, pensant comme Inî, que
U Toiide la raison dans son calme et ta
(impUcilé estlonjoDracatendoe-etcom-
priw.
•— La NoumIU Goutte 4» Lhnoutm
venti.dans son premier naméro .d'ouvrir
nna lonscription eo faveur dea oofriers
porcelainiers de Limoges qui se irouvent
sans oliTngn, Cest fort bien commencer
u publication. -
— pans la naît dn a an 3, la snc
d'Aolnali prèsClernMnltPDj-de-DAine}.
•I^taitenant à H.'Riiel, a 4té laproiedee
— On écrit de PfrigiMux, le 3i mai,
qoe la reille, quarante-deni détenus qaî
te tronTeatdaiis la prison de celte ville,
étant parreiuiB i ouvrir la cave du geb-
lier, se montèrent lellemenl la léle avec
■on Tin. qn'ili ne tardèrent pas k se ik-
Tolter^ Ceot hommes du g' de ligne qu'on
fil enifir dus la prison les mircql l^iea-
tôt i la nison.
— La caisse d'épargne de Mmes^reça,
le aS mai, 5,34o fr., et rembooraé 6,55S
fr. j8 c
— Le conseil municipal de Marseille a
volé, le ig mai, ig,*>oo fr. pour les ffitcs
k l'occanon du mariage du duc d'Orlèena,
et 3,000 fr, ponrdistribaliondepain.
— Ad hasarde la me Sain te- Catherine,
k Bordeam, un jeone commis- marchand
a ét£ arrêté au momtnl où il répandoii
dans la salle un acide infecL 11 paroli
qoll touloit éloigner les personnes qui
«enoieut acheter au rabais des objets qu'el-
les aaroient pu se procnrer t un prix
pins élevé dans les boutiqiîbs de la ville.
( 46. )
bsslro, et les cbritlinos, sous les ordres
de Bon-ens. i 3 lieues de celte ville. Oraa.
parti de Sarragosse pour en prendre te
commai),dement , amène avec lui un ba-
taillon el 3oo clievaui. •
— Voici une dépêche télégraphique de
Pnrpignan, le 9 juin, qui se trouve égale-
ment dans la feniltc oflîcielle :
• Vingt boliangoeros arrêtés le aS onl
M embarquas k Barcelone pour les Iles
Baléares : parmi eux éloit le réfugié Ba-
netli. On a découvert de nouvelles trames
et un amas d'armes: des arrestatioDS ont
Été faîtes. Le brigadier Cariio oi^anise k
Ësparaguera on corps de réservé. Le ba<
ron de Heer a mis Cervera en étal de
siège , à cause de la violence des exaltés.
Il aréoni 7,000 hommes k Leiida avant
départir pour l'Aragoii. >
— Enfin, le Jfmutanr contient une dé-
pêche de Bapnne , le 4 • k one heure de
Taprèt-midi :
• Les carlistes éloient encore le 1" k
Barbastro, poussant des reconnoissances
sur les deux rives de la Cinca sans rien
entreprendre. Le baron de Meer f toit sur
!a rive gaocbe, et le général Oraa sur la
five droite, k une petite distance de Bar-
bastro,
• Esparlero est arrivé k Pampétone le 3.
l>es carlistes ont vainement tenté de Far-
fêter dans sa marche : ils se sont retirés
de devant Lodosa. •
Un individu de Bruxelles, pour se rem-
pli,r d'une créance, avoit fait saisir le che-
val el le cabriolet de son débiteur. Le
tout mis en foarrière cfaes un ai'bei^ste
de celte ville, une procédure fut entamée
pour arriver k la vente des objets saiûs.
Elle dura quatre mois, et le cheval el le
cabriolet se Ironvèrent k la Sn adjugés,
moyennant ^o Ir. Les frais de justice
prélevés, le créancier alloit mettre le sur-
plus dans SB poche, lotsqu'arriia Tatiber-
giste avec un mémoire de Soo fr. Alors
autre procès : et puis , pour en finir, ad-
On lit dans le Jtf<»n<(Mr (.Les car- vintun, jugement qui condamna le créan-
liales ploient encore le «8 va soir k Bar- 1 àvt maladroit k payer 760 fr. pour la
KSTÉBIBUR.
(4ÇO
-^ Le nombte 'dêt pai^Mas de dbli
Migodl aHant ioajoars en ang^ûentaat
dCmncfheanconp de craintes à la révola-
Uoo de Litboone, qui est aussi menacée
par le déplorable état de ses finances.
— Le Tmes dit qae tontes les négocia-
tions et affaires diptomaliqnes restent
siispendoes à Gonstantinople pendant le
YOjage que vient d'entreprendre le sul-
tan dans quelques parties de son empire.
— A la date dn lo mai , plusieors faif-
Hles considérables venoicnt d'éclater k
Gonstantinople.
CHAÎIBBÉ Dfi» PAIRS.
Sémim du SJmiui
A deoi heures, Al. deBastard moàte
an ^autenil. Après avoir entendu la lec-
ture de l'ordonnance qui nomme M. Pas-
quier chancelier , la chambre passe au
scrutin sur le projet porUnt règlement
définitif du budget de i854, dont elle a
. , voté les derniers articles lors de sa pré-
noit de se couper la gorge » et respiroit ^ cédente réunion. 11 a pour résultat IV
encore. I doplion par 85 boules blanches contre
— Dans le canton de Fribourg, les élec- ' 1 1 boules noires.
tions qui avoient été faites), le 6 avril, M. Pasquicr, précédé des hnissiers et
dans un sens favorable au parti cocser- décoré de la simarrc ainsi qnè du grand
valeur, ont donné lieu à de vives con- cordon de la Légion -d'Honneur, entre
teslalions. Le 23 mai, les élections de d»"» la salle et va remplacer M. de Bas-
Fribourg, de Corbière et de Gruyère ont ^ff ^^' ^^^^^^'^^ remercie la chambre
, * j/ I \ I ui I A ^ de lappui qn elle a bien voulu lui prêter,
été déclarées valables par le grand con- ^^ ^.^^^^^^^ ^.^^^ ^ ^^^ ^^.^ ^^^
seil. L opposition libérale a mis tout en ^^^^ ^^ chancelier,
jeu pour faire annuler celles de Bulle; ^^^^ j^ ^^^^ ^J j^ ,^,i ^^j accorde une
mais elles ont été bien défendues, et en- pension à madame de Jussieu. le prési-
fin admises, après quatre heures de dis- dent tire au sort les noms des pairs qui
cussion , à la majorité de 4^ voix con< feront partie d*une grande députalion
tre a8. Le lendemain, l'opposition a) chaigéc d'aller porter aux Tuileries des
voulu encore faire casseroles élections de félicitaliohs à Toccàsion du mariage.
Romoiit, mais elles ont été maintenues i
par Si voix contre 2 a* Celles de Favar- ^
fourrière du cheval et du cabriolet ^ en
outré des nouveaux frais*
Les journaux de Londres disent
que le roi se porte^beaucoup mieux.
Lord Palmerston a décfaré à la
chambre des communes , le 2 , que l'af-
faire du Vixen éloit arrangée. La cor-
respondance entre les deux gouvome-
mens sur cette question sera communi-
quée an parlement*
— Dans la soirée du 29 mai, la femme
«Tun conatable de la petite ville de (''en-
ton , dans le comté <te Stafford , dont la
tète, paroissoit depuis quelque temps dé*
Irang^ • a assajtfinl^ avec pn copteau de
ènlsinèV pendant t'«bsencè ^ son mi^ri^
trois'de ses énfâns en bas ftge.,.ÈHN»x uni
peu plus âgés sont parvenus )i se sauver
couverts de sang et de blessures » et ont
averti Icjs voisins de ce qui se passôiL
Lorsque ces derniers coururent pour por-
ter du secours, ils trouvèrent, à côté des
trois cadavres, celle malheureuse qui ve-
guy et de Dompierre n'ont souffert au-
cune difficulté. Ainsi toutes sont main-
tenues.
— On a célébré , le 20 mai , à Gênes,
l'anniversaire de la restauration de la
maison royale de Savoie.
— On écrit de Naples, le 18 mai , qu'il
y a toujours dans celle capitale quelques
cas de choléra.
P
lli
CHAMBRB DES DEPUTES.
Séance du ^juin,
M. Cnnin-Gridaine occupe le fauleuil
à deux heures. M. Martin (du Nord) pré-
senle trois projets de loi relatifs, l'un à un
chemin de fer de Paris à Tours, en pas-
sant par Chartres ; le second, à un chemifi
de fer de Bordeaux à la Teste, et le dernier
à un chemin de fer d'Epinal au canal du
Centre. M. Martin (du Nord) annonce en-
,(-463 )
-siii^ que* le projet de eiiemin de fer de hseille. M. le préisident ttre au sort une
Paris à Rouen est retiré, et remplacé par
lipi aolre allant de Paris h Rouen, au lia-
we et h Di<»ppe. Le ministre présente en-
fin tin projet qui convertît en loi diver-
ses ordonnances en mali6re de douane.
M. Janberl énumérant le» projets de
chemin de fer soumis à la chambre, en
trouve dix, et dit que c'est beaucoup de
grande députation qui demain ira com-
plimenter J^iiis-Pbilippé et sa famille sur
le mariage de son iils.
M. GAUGuiER. Quel costume prendra-
l-on? (Rire et bruit.)
M. LE pRÊsinKiMT. Il u'j a pas de me-
sure prise par la chambre pour forcer les
députés à prendre un costume uniforme.
besogne à la lin d'une session déjà fort On s'habillera comme on voudra. (Cesl
«■.l-.i_^L T >^_W •<«..<.. ^«^:« <-..«<k U!ai» A#\n_ I (r»rl hoiirnilV ^ \l!iic if#>i«o n^AwnrvAAU^..^^
a. voulu seulement donner une satisfaction
i>oxnina1e b toutes les localités. M. Jau -
heri démande que la discussion des pro-
jets dont les rapports sont déjà faits soit
aitisi réglée : le chemin de fer de Mul-
bmiisen à Thann , le chemin de fer d'Â-*
lais à Beaacairt, et le chemin de fer de
Paris à la frontière de Belgique. Le mi-
nistre des travaux publics ne s'y oppose
pas, reais il désire la priorité pour les
deux lois tendant à rani«';lioialion des
ports et des rivicTcs. La chambre décide
qu'elle s'occupera de ces lois. M. Teste
parie à son tour en faveur du canal laté-
ral à la Garonne.
M. LE raÉsiDENT. Je vais consulter la
4a chambre.
Voii. iîombreuses : Le budget I le bud-
get sans désefttparer !
Une voix : Il est temps d'en finir.
M. Augustin Giraud pense qu'avec
toutes les lois déjà mises à l ordre du jour,
la session finira en octobre.
Voix diverses ; Les chemins de fer !
Autres voix : Le canal latéral ii ta Ga-
ronne !
Voix nombreuses : Le budget !
Cette confusion se termine par un or-
dre dn jour. La chambre entend un rap-
port' des pétitions de la commission qui
nous paroit dénué d'intérêt, et reprend
la discussion sur lebudgelde la marine dont
elle adopte le quatrième. chapitre.
Séance du 5 juin,
La sÔaiice est ouvt;rte à une heure et
demie. M. Trullat , député élu à Evreux,
en remplacement de M. de Salvandy , est
admis et prête sermenL M. Vivien dépose
le rapport sur le projet de loi qui crée
une huitième chambre au tribunal civil
de la Seine, et M. Dufaure celui qui con
projet de loi sur la garde nationale de l«
Seine, amendé par la chambre des pahrt;
L'ordre du jour est la suite de la disco»-'
sion du budget de la marine. Le chap. 4
a été adopté h la dernière séance. lift
chambre vole leschap; 5, 6, 7, 8, 9, 10,
11 et 12 sans débats împortans.
M. Arago ne c6nçoi| pas que la com-
mission se soit élevée contre le corps des
ingénieurs hydrographes qui rend, dit-
il, de grands services, et ne coûte en dé-
finitive que 17,000 fr. par au. L'orateur
après diverses observations vient à parler
d'un nouveau procédé pour faciliter la
navigation par (a vapeur en prévenant les
risques des explosions, et trouve que l'in-
venteur qui a reçu 20,000 fr. a été mal
récompensé. On a aussi fort niai récom-
pensé, ajoute-t-il, Tau téur de l'invention
de la chaux hydraulique qui épargne 5o
ou 60 millions annuellement..
M. Lt^GUAivn, directeur des ponts-el-
chaussées. On lui a donné la croix d'hon*
neur. (On rit.)
Le chapitre i3, sciences et arts, est
volé.
AU REDACTEUR.
Monsieur, dans une annonce des Cour»^
eotnpleta d* criiure sainte et de théologie.
que je trouve dans un journal du 3o
mai dernier, Féditeur promet pour le"
tome 1 *' du Cours de théologie , des ex-
traits de différens théologiens , entre
autres de M. Bouvier, etc. Éditeur des
ouvrages du savant prélat, je vous prie
de faire connoîlre par la voie de votre
estimable Journal que je ne iaîsserai en
aucune manière porter atteinte à sa pro-
cerne le chemin de fer de Lyon à Mar- 1 P"été.
< 464 )
Je fais la même déclaralioii pour la
théologie de II. Liebennann»
Le premier traité do cours de théolo-
gie de M. Carrière, De matrimonio , a vol.
in-8*r sera en vente le lo courant. Je
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JEUDI 8 JUIN 1837.
ratm
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6 mois 19
3 mois 10
1 mois 3
5o
HISTOIRE
DK LA KÉYOLUTION RELIGIEUSE,
OU
Vm LA RÉFOBME PROTESTANTE DANS LA
SUISSE OCCIDENTALE.
PAR H. Dl HALLEIU
Si les protestans savoient à fond
comment s'est formée leur religion ,
dîsoît Bossuet, elle ne leur inspire-
roi t que du mépris. Cette réflexion
si juste du grand évêque peut aussi
s'appliquer à l'histoire de la réforme
en Suisse. On y voit par quels moyens
les nouvelles doctrines se sont ré-
pandues, quelles violences ont été
mises pour cela en usage , et avec
quel despotisme et quelle intolérance
Berne a aboli la religion catholique
tout autour d'elle , tantôt par la voie
des armes , tantôt par des décrets ri-
goureux et par des mesures arbitrai-
res. M. de Haller a entrepris d'é-
crire cette partie de l'histoire du
protestantisme. Bernois lui-même,
ayant vécu sur les lieux et habitant
encore la Suisse , il pouvoit mieux
que personne porter la lumière sur
l'origine du protestantisme en ce
pays. Il déclare d'ailleurs qu'il a
puisé à des sources qui ne peuvent
être suspectes ; car il a puisé son ré»
dt dans les Fragmens historiques de
la vilie de Berne , composés par un
ministre bernois ; dans V Histoire des
Suisses y par le genevois protestant
Mallet ; dans celle du baron d'Alt ,
catholique il est vrai , mais fort at-
tentif à ne pas déplaire à Berne ; 6t
surtout dans VHistoire de la réfor^
motion en Suisse i par Ruchat, minîs-
ta-e protestant fort zélé.
7*01110 XCiTT. VAmi de la Religion.
Ce n'est qu'en 1522 que le protes-
tantisme commença à être prêché k
Berne. Il avoit déjà pénétré à Zu«
rich par les prédications de Zwingli.
Ce fut Berchtold Haller, chanoine
allemand , qui commença à prêcher
à Berne. Il n'étoit point de la famille
de Haller , aujourd'hui existante à
Berne. D'abord il éprouva des obs-
tacles ; le clergé et la majorité du
conseil lui étoient contraires. Mail
peu à peu les nouvelles opinons ga-
gnèrent des partisans ; on n'osoit pas
les avouer, mais on les favorisoit sous
main. En 1523, on défendit à l'é-
vêque de Lausanne de mettre le pied
à B'irne et dans le territoire , quoi-
que ce fut son diocèse. En 1524 /les
plénipotentiaires de douze cantons ,
parmi lesquels éloit Berne , rendi-
rent un édit sévère contre les nou-
veaux réformateurs. Les trois évê-
ques de Constance, de Bâle et de
Lausanne adressèrent une lettre re-
marquable aux douze cantons con-
tre les innovations. Berne flottoit en-
core et rendoit des édits contradic-
toires. Elle écrivoit à Zurich en fa-
veur de la religion catholique et Té-
branloit elle-même de plus en plus.
En 1526, les cinq anciens cantons»
Lucerne , Uri , Schwylz , Underwald
et Zug proposèrent et obtinrent une
conférence entre les théologiens de
part et d'autre. Zwingli refusa d'y
aller. L'avantage resta aux catholi-
ques , et en conséquence douze can-
tons défendirent de rien innover dans
la religion ; mais Berne tergiversa
pour faire exécuter cette résointiott.
En vain les cantons cathoH4i|QiRi lui
députèrent deux fois po|)r Ten^^ger
( «• )
■1 TOterfid^lc à l'aBcienne religion ,
Senis l'en ëloignoit de plus en plus.
Des prêtres qui s'étoient mariés U
jètoieat dans cette Toie. Elle îifdi-
quA une eonférence en janvier 1528 ;
les çalltoliques refusèrent de s'y
rendra , disant qu'on devoit s'en te-
nir à ce qui avoit été décide dnns 1k
COpférencc précédente. Ib écrivirent
cpcore aux Bernois une leiue prés-
ente. Charles Y leur écrivit daiis le
ifiême seps, »t le doyen Codilée
leur adress* ifussi des représenta-
lÛHU.
Les proteslam dominèrent enliè-
t«tnent dans la conférence, et îinuié-
dilttetueQt après , Le grand opiiseil ^
^rne changea U foi, proclama la
réforme et abolit ^out« pratique. ca-
tholique, n futpenpis aux prêtres
de se. marier et aux reli^eux de sor-
tir de leurs couvens. Ofi fit 4dopi4r
la refurine àam tout le can^op. Bienr-
t6t on en vipt i, la persécutioi), Jl
fut ordonné lîe briser partfuu les
images et de démoUr les «iiiels , de
pQursuivK; par^tout les prêtres qui
tlboieni encore U meue et de Iqs
mettre en prison , dç pj^nir tpéme
ceux qui W spiiùendioiep;. Un
«dit du 23 i^embre lâ29 détendit
ipin^ d'aller*çii,teitdre U ra^e dann
les cyptços voisins, h's catholiques
de rOberlaiid furent siibjngt^ pap;
l^iorç^ de^s ^mu».
Ealdaa, lâaOflt 1631, laSnisse f il
en proie aux plus grands désordres.
Desrérâlutionsédatoientde tous cô-
tés. Oq pilla les églises et les mooastè-
rcs. Kui'ich et Berne tentèrent à'
traduire de vive force la réforniedaos
lethdiUiages communs et même dans
. liiMitHirKHtons. Ils déclATcrenlla
ùiif] aiicifiis caaUlns qu
e pour se defeo-
simulée ie^
juin 1529. Farel aïkiit de tons eûièt
prêchant la réforme et brisant les
autel» et les images. Znrich s'^mpar;
des terres de l'abbé de Saint-Gall ;
les cantons catltoUaues soutinrent
l'abbé. Les Zury:hais firent 4éfaiu
le 11 octobre'l53) à CappeliZwin-
j fut tué. hef BenUHB furent
également battus, et là uns et lei
res signèrent , le 16 «t le 39 no-
iibre , des traités par lesqnek ifs
promirent de laisser lea cinq can-
tons , leurs «Uiés et leur* «dÙnes, .
danj Uitr mmienn* , vraiti- U .btiuh^ \
ialilçfi^ chrélUnte } ce 80nt Icajiro-
près «^pressions dfis deux traitéi. ■
Daoji Je^ cantons nuim* ^^nrid
de Berne,- il y eut dea rëdanulioBi'
des catholiques. Elles fiiseM étouf-
fées. On s' efforça d'asseoir la.i'éfnrmt
des bases solides, et un lynotlc
d« 153S rédigea un réglanent oa
consLilution. .Bïrne. puUnt un édit
eu conséquence. .. .
En 1533, Soleiire, où Berne avoil
favorisé l'introduclion delà referme,
la rejeta définitivement. L'fajstoire
de cet heureux événement est très-
hien racontée parH. de Hallnr ; Dotu
regrettons de ne pouvoir fe saîvre
dans son récit. Soleure entra dsoi
l'alUance que les cantons. ralholiqu)
contractée entra eux etavec
le pape.
A Berne, un édit du 8 novembre
1534 ordonnoit d'aller au ptécbt'
taOs les dimanches, de faire la cè«
trois .fois par an, de faire bénir soi
mariage et de baptiser ses-enfansi
l'église. Tous les citoyens et stijetséi ^
Berue furent obligés de s'engager ptf '
sermentà observer cet édit soiiapeiai'
de bannissement, et une loi du IS
ntara lâSÔ ordonna même que toM
anabaptistes ou papisu» qui ne voa-
droientpas préterceHriuentni»»» ^
lir du paya KToient emprisonôés du-
lant huit ioun, ensuite déport» par
lies gens d'aiincs, «t qu ils sei-oient
punis de mort a Is osotcnt rentier.
Les iioninics auroient la lète tran-
chée, elles femmes seioient noyées.
Gbarmante tolérance .'
Le pays de Vaud, dont Berne ne
possédoit qu'une tLÊs-petite paiûe,
mtoit attaché à l'ancienne religion.
Parel,qiiiseprêsentaenpliisieursvil-
lea pour prêcher iutpartout repous-
sa, malgré la protection dt* Bernois.
Lausanne i-econnoi^soit «iieore soa
ërèque. Le reste du pays apparte-
Doit au duc de Savoie, ou à divers
monastères etseigneurs. X^es^tentati-
vesdes protesta us échouèrent dans les
principales villes.
On croit assez communément, dit
M. de Haller, que la i-éforme a été
îniro.îuiteà Genève par Calvin; t'est
Une erreur. Genève la doit aux Ber-
nois, dont elle avoit rcclamé les se-
coui'S en 1^2, contre le dnc de Sa-
voie qui ouiasoit de qut:lques droits
dans la ville. LessoldalsJïeriioiscom-
mii'ent à Genève toute sortedcpro-
fnnations. Farei, qni vint en inéme
temps, commença à priVher. Sespa!-
tisaiis tinrent des réunions secrètes.
Berne les favorisoit de loiit son pou-
voir. Un accommodement qui eut
lieu donna aux sectaires le temps de
s» fortifier et de s'étendre. L'évêque
de Genève fut rappelé, et obligée de
sDrtïrpeu après. Fuibiiy docteur de
Sorbonne, qni avoit prôclié 'Avent
à Genève, en 1533, fut mis en prison
parcequit avoit parlé des hérétiques
q'ui décli iraient l'Eglise, ce que les
fiei-noîs prirent pour une insulie. En
153^et o35 leconse'ildeGenèvcaho-
litsuccessîvementles pratiques catho-
liques, comme on l'avoufai ta Berne,
Lesi^aiholiquesétoieut JDurnetleJiient
(467)
maltraités et poursuivis. Farel cl
d'autres ministi-es prêrhoieiit publi-
quement, lisdominèrent bienidtUun
édit des syndics, du 27 août 1535,
abolit toutes les cérémonies catholi-
ques. Les cailioliqiies qui naguère
avoiént accordé des églises aux pro-
testans, n'en purent même obtenir
une seule. Bienlât on s'empara du
inobiler des églises, et on démolit
Itiicoiivens Les religieuses de Sainte-
Glaire se retirèrent à Annecy. Beau-
coup de catholiques quittèrent la
ville. Des prctres restés à Genève fu- "
lenttiaiiéidi; séditcteiirs ci vexés de
mille maiiiè.cs Telle est l'hisloiri!
de riiLii'odiiriiondela réforme à Ge-
nève, où Calvin u'étoit pas encore,
11 y eut, sur la fin de 1 535, de lon-
gues négocia ions entre le conseil dé
Genève , les catholiques de cette
ville émigrés et le duc de Savoie ;
mais elles n'aboutirent à rien ' Its
Genevoiss'étantrefusésàtouit conci-
liation. Berne se déclara pour eux,
et leur envoya des troupes au com-
mencement de 1536. Clieimu faisant,
ces troupes s'emparèren d'une par-
tie du pays de Vaud et du Cliablais,-
sur lesquels Berne n'avoit aucim
droit. Peu après, elles s'empa-
rèrent également de la partie
dn pays qui appartenu Jt à l'é-
vêque de Lausanne, quoique Berne
ne fût pas en guerre avec lui. Le îl
liiars, l'évêque se retira à Fribourg,
où ses siiccesseure résident encore.
Les Beinois, en s'emparnni du pays,
pitmiiienl délaisser ;KIX haliitansla
liberté de garder leur relijjion.
Ceitepmniesseful bientôt oubliée.
A peine les Bernois furent-ils entré»
à Yverdun, que tout exercice public
de la religion catholique y fut aholî,
et un ministre protestant ioMallé.'
Des députés de Bente 'accoururent
(4f«)
fmur faire brûler ou briser \^ ima-
. ges. Viret, protégé par les fiernoU,
-g^récha à Lausanne, malgré les re-
présentât ions'cle ré?éque et du cha-
pitre. On rendit une ordonnance
pour établir la -tolérance mutuelle^
mais cette tolérance mutuelle étoit
une risée.; car, tandis que Yiret dé-
^ clamoit contre l'Iïglise catholique
dans l'église <le laMadeleine, il trou-
▼oit fort mauvais qu'un Dominicain
^ui prêchoit le Carême à. la cathé-
'ilrale eut osé y soutenir rancîeane
• religion, et4e Dominicain fut. obligé
de quitter la ^Ue. L'exercice pubUc
de la religion cathelique^ut interdit
à Thonon. Les habitans<le Lausanne
réclamèrent à JBerne la liberté 4e sui-
Tre leur religion; on 'les amusa par
4e belles paroles , on entama des né-
gociations avec leurs députés, et, en-
^fin, on les gagna par Vappàt des biens
deVEglise.
■ Berne indiqua une cooCérence sur
t religion  Lausanne pourle}** oo»
e 1536. Le conseil général de Lau-
^sanne s'y -opposa, et d'autres firent
des représentations; mais la confé-
^rence n'eut eut pas moins lieu. Yiret
^t Farel y parlèrent presque seuls.
Berne envoyâmes commissaires pour
y présider; un des commissaires
étoit un prêtre marié. Les chanoines
de Lausanne protestèrent; on n'en
tint compte. La partialité ^les com-
missaires seconda lesdéclamationsde
-Parel, et la dispute se termina comme
celle de Berne en 1528! Ce n'étoit
q[û une^ingerie destinée à amener le
même résultat. En effet, peu <de jours
^rès, leS'Bernois ordonnèrent à tous
les baillis Ju pays de Yaud de démo-
lir les autels, et de faire brûler ou
l>riser les images. Il y eut opposi-
4ion en. quelquies endroits ; les cha-
•^QÎnef de l^usanne enr^ryèrent une
députatton A Berne. Rien «le fut
écouté. On imposa aux paroisses <9es
ministres protestans ; presque tons
les prêtres- et curés tratboUques
quittèrent le pays. Les Bernois
s'emparèrent de tons les biens des
^lises. Le 24 décembre^ ils pnblii^
rent un édit complet de réfomMH
tion. La prédication étoit interdite A
tout prêtre catholique. La messe, kl
processions, les abstinences éUMot
défendues.
I Ainsi la réforme s'établit dans le
pays de Yaud par la force. Les biens
ecclésiastiques furent cédés en partie
aux villes pour les gagner, ou afledà
au salairç des ministres. Au commea*
cément de 1537, les Bemms envoyè-
rent des commissaires pour Cure exé*
cuter les édits. Les «ouvens furent '
« •
supprimés, et le mdinlier des églises'
mis au pillage. On s'eraipara du tré-
sor de la-cathédvale de Lausanne, qui
fut envoyé à Berne, et sans doute
fondu.. Ilcpntenoit beaiicoupdç cbc}^
ses présieuses. Les chanoines .furent
mis en prison, puis bannis. L'acadé-;*
mie deLausannefutinstituée.Undes
prédicateurs de b réforme, Coraly^
Français, l'abandonna, et rentra dans
le sein de l'élise. Au fond le protes-
tantisme eut beaucoup de peine à'
s'établir dans le pays de Y«ud, et les
habitans luttèrent long-4emps contre
tous les moyens de séduction ou de
force employés pour les gagner. Il
fallut pour les réduire une longue
suite de mesures sévères que M. de
Haller raconte en détail.
Sur ces entrefaites de grands trou-
bles éclatèrent à Genève : Calvin et
Farel en furent chassés ; mais Calvin
fut rappelé au bout de trois ans, et y
établit sa domination souveraine, fi
composa à son gré les lois ecclésiasti-
quesy la lituqpe et le eatéckisiiiie. H
f AVoît taémà om gnAde influence
politique.
M. de Hftller conduit son liistoire
jnAqu'ea 1550. Il donne ranaljM et
rexâmendeU première confession de
ftnhelrétique dressée i Bâte en 1536.
Ittermine par une conclusion où il
•OTunge les suites politiques de la
rêSwine protestante, principalement
pour k canton de Berne. Ce tableau,
que l'auteur a conduit jusqu'à nos
jours, est plein de rapprochemens cu-
rieux ^ de considérations fort judi-
(4*9)
En tout, cet ouvrage esttris-re-
mwqnaMe. La longue suite de faits
qu'il eiubrasse met à découvert l'o-
ri^e et les progrès de la réforme en
Suisse. Elle révèle les motifs et les
moyens qui ont ^voriaé cette grande
révolution. L'auteur y joint des ré-
Bnions vives et courtes qui font tou-
çbcr au .doigt le ridicule des nom-
breux édits et la iaussetédes raiion-
liemens Sur lèsqueb on lès appayoit.
Il mêle qoelquelois des discussion» k
fff rédts. Enfin, il se montre partout
Kuitoriett aussi habile et aussi flSèle,
que catholique forme et éclairé. Ce
nouveau service que M. de Haller
rend à la religion etjà la science fais-
lOfiqué est foit pour lui concilier de
plus en plus l'estime et la reconnûs-
Moce de tiHis les bons eipiitt..
. NpDTSLLBS ECCLÉSUSTCQUES.
- pÀais. — Un odieux aHentat a
ikilliranrà.laFranceunde ses plus
respectables évéques. Dimanche der-
nier,, vers midi , M. l'évêque d'Au-
tun sortoit de l'office de sa cathé-
drale , fonqu'uB misérable qui .pa-
voissoit l'atttiodre a dirigé sur lui«n
le visant deux pisfolets- oui baureu-
ncment ont rsté l'un-et-l autre. L'as-
MMsin est un ouvcier travaillant chèi
.un inarédial- ferrant du foubôtui
Saint-I^aise.' Il «at en fuite, «t A
gendarmerie est à sa poursuite. SoÂ
maître a dépoaé que ce miséraUe lui
auroit dit il y a quelque temps : A
mU ripublieain, mau c'ttt turtom
attx fmrtt et €Duc earlùtu gm ftn
veux. La Giuetie des TrUutiiaiwy qui
rapporte citte horrible tentative, de-
mande si elle est reffit de lafoÙàta
de rivnsie: hélas \ elle est Uen plu-
tôt l'eRet de l'exaltation et du fïna-
tisifie qu'on înHure dans les sociétés
secrètes. Tant de jânrnaux ont prAi^
elle la haine d« la raigion ; comment
leurs déclamations n'^arennent«lltt
pas des hbmmes i^orans .^tassion-,
nés et crédulesnci en voilà un qui
s'attaque à un évéque révéré et aimé
de tons pour sa pieté , sa charité et
sesqualitésaimables. Quelle fureur!
quel déli^ ! Tonte .la société est itt«
téresséêà découvrir l'auteur d'un si
noir -attentat/
Les offices de Saint-G'erfnain-
l'Auxerrols 4'eprcnnent leur andenne
solennité. ^Dlmani^K dû-nier l'orgu* '
arecommencéà jouer; il paroUqu'd
ayoitpeusontfëct. \j» vitraux se ré-
parent; qiielqueacon&asionnauxwnt
restaurés. Du rest&les travaux avai^
cent lentement, peut^tre un peu à
cause de la nécessité du service pa^
roissial. Ëes Ibptémea se font encore
dans I*- sacristie , ha fonts étant en
mau vaia état..
Lie intÙB de-Marie d'abord , et eu*-
suite l'octave du Saint -Sacrement,
ont donné lieu dans les paroisses 1.
une suite d'instructions sur l'ua éi
l'autre sujets. A Saint^Merry, JHt la
curé a pensé qu'un cou ramé (bodiqua
d'instructions se roit plus utile que des
«ermona détachés. Le zélé pâleur,
qui Irsvailtè aVec aUivité à ranimer
la foi dans sa paroisse , a cbaigé te
même prédicateur de prêcher les dir
iiiandiei , les fêtes et tous les jeudis
jusqu'i la fin'd'octotve, et de plus
pendant IMite l'MUtve du Saint-Sa"*
(470 )
rment, et pen^laot U rçlrtàie avaçt
première ' coniinâniôn. L'octave
TÎCQt d'hêtre termïnfc. Chaque jour
jk. Tabbé Marius Anbert a parle sur
uiLSujetrelatirà l'eucharistie, sur la
ineïse, sur laconiiniinion, iui la com-
munion fi-êqnente, etc. Onespèreque
icetté suite d'instructioos ne sera pu
ama résultat pour raTSntB);e spiri-
tuel d'une paroisse trèt- peuplée , et
secondera te Inen qui l'y fai^ déjà.
'l Xe Consiiltûioinul ^yontica raison
'de' dire dprnîêreuient , dans un ar-
iielc auquel nçys avons répondu ,
çni'il ne se cliargeoU ni de juatifiei-
pi de dèîendre le sieur Ueurtault ,
Eirètre de l'église ii-anjaise à Bou-
çgne ; car il auroit plaidé une trè»-
mauvaise cause. Mardi matin , 6 du
courant, un commissaire de police
Se Paris , suivi de ùoi» agens , s'est
transporté au domiciledu sieur Heur-
taull pour y exécuter un mandai d'a-
mener et de perquisition I décerné
mr l'autorité judiciaire. Après avoir
saisi les orneotei^ .^ l'église fran-
çaise et aVoir dressé p rocès- verbal ,
le commissaire de police à invité le
neur Ueurtault à le suivre, et l'a
conduit immédiatement àParis. Celte
mesure n'a occasionné aucun tj-ou-
ble. Beaucoup d'ouvriers, accourus À
la porte de I église, loin de faire eu-
tendre aucun murinure i ont paru
applaudir à cet acte de Justice. II
faut espérer qu'on saisira cette occa-
sion de fermer une ^lise qui a été
li "source de tant de divbîous et de
Scandales. ' '■
M. rateheTéqiw de Besançon , qaî a ri«({-
meut tODché Ifitu csm tfal .«a oM n
connoisiance. Des tsiaoni de connamct
■voient fiit sentes garder le ûtcaa
jutqu'i ce joor; mais paisqa'oD iKNuiDi-
paiecesileDceï teproclie, c^est svecfif
bien vive salisfactioa qne do«s aUtai k
rompre.
• Le conseil gCn»al, mstmït qtis bals
Isputtedah-attemeàldeU. l'WcMqM
lia Besançon, quiaVlDilpw néeUUnk
•,us bemiinles pt«s kidiBpeBBabtiit Ml
totploj^ k des ïcaTres pies et k lituLM
(le t)ici)[ii»nce , vola, dsnssa seNiMdt
iB3&,'eD faveur du respeciablapeélatiiae
somme de 5,mio fr. , à litre de Mt dt
liremier éttblissenibnt. H. le préfet a déli-
vré mandat de celte somme dans le eoa-
rant de mai. M. rardtereciae, qaissvoil
mieni que persamie combien le prolon-
gement eitraordînalre de la-'ilUnTufé
siison avoit augmenté les soaftvnces et
les besoins dés citsata psnvreS; • tnuné-
(Satement cmo^ i,ba« fr. IV. le maire
de Besançon, el 1,001» &.>! chaoïm dt
:iV: leaMaB^préfetsdeetMit'VmidGBf
mens. Nous pou vous de pl^affimar que
le de la sommet Çté«nq>isyé direc-
tement h des ictes de bienraisance fûli
avec te plus grand dîMemexaenL
De pareils faits n'ont pas bea^ dt
<»iBmenlaireg, Qu'il ooos soit leDleme^
g)ermls de faire rêmaïqUer iximbién lé
<lîocË£e est heureai davoîr lîn cbet,
jeune encore, qui, aux lumières <ran
habile adminislrâteur , réunit tés lertoi
d'un vérilsble ministre de Jésos-ChrisL •
Nous avions déjà otil parler d'un
irait remarquable' de gcnérosilé de
M. t'ai thèvéque de Besanfon ; ce
tl'ait lie Gui'prïndra point ceux qui
OntHionneur de connottre ce prélat.
h* Impartial dé Besançon en pirle cii
ces termes daus son numéro du 3 de
ce mois :-
• Plnsiews de nos abonnés nous re-
nvc&ent <fe n'anir pat pobUé dml nottt
AI. ht Uunigo , ancien curé de
PlbudrcD, dans le Morbihan, aveit
été , eu 1833 , condamné & mort par
contumace, conime ayant reçu dat
Suisses qui Tenolcnt dans la Vendée
se mêler à la guerre civile. U s'est
présenté le 8 utai à Granville pont
purger
pas re(u
I contumace. On ne l'a
[ comme priaonnier.
l'a envoyé à Paris, où il avoit été
^^}i^,U«'e:qti(inKolé, le ftjuîn, de-
Tant la cour d'assises iinai^'^r^^^
guultii , avdcat-génifi'al , a soiiteui^
(jiiel'ordohnancËd'amnlslieâuSinai
lui étoU applicable eu eutler, et qu'il
lie devoit même pas y avoir de sur-
(veillance. L'avocat du curé» M. Mi-
bèlle, ïouloit un jugement du jury.
H à qualifié l'ordonnance d'aranîstHi
W'aeare, et a hé inierrompii par 1 a^
ïnUt-^genéral. Le curé ne vbuloît
parBlé Filmnlâtie si elle deroit en-
flmtnfer (a surreillanctl La cOni' a
«louil «ete- M ministre public de
WQmiéhaMemeaX. des poursuite* , et â
d^lmt^'il n'y a*oit lieu de pro-
<^deK«aUrage'du jury. M. le curé
s eàl relire avec son avocat. Il restera
païuitraient libi-e et sans surrelU
lance, n est asseï remarquable que,
tandis qu'il avoit été condamné i
mort il y aquati-e anti, pas ua témoin
Ile s'est présenté en dernier lieu pour
déposer contre lui.
I^e Jtufn^ tUt DéhaU n'a pal tou-
jours été heureux dans les réciu
pompeux qu'il a faits du voyage de
Ifc pvlhâiie' et deë derniir^ lâtes. U
H dtt { "j^ «temple , dans son nu-
Itl^rO'dll'to niai, qiie l'on' a enten-
de aVtMijUtnr le dtsèours de M. l'é^
Tè^uede CfaAkms, «qulétoit rey«nti
daM : Mn diocèse pour pi-é«enter ses
hoiainagés ftla princesse Hélène lors
de sdn passsige dans cette ville. » (In
lûqiie Dons écrit de CbAlons que le
«orresptfBdant des IM/aii est vérita-
blKincAt bien bon d'être si »àtis£sil
d'un diseoui^ qui a'i pas été pro-
boocé. M. L'évêque de Cbâlons n'é-
' (oit pas revenu dkns son diocèse pour
fiffrir.scs liQiiimagea à la princesse ;
jly étott de retour bien avant qu'il
fût question du passage de la prio-
cesu , et il étoit reparu pour ses vi-
sités pastorales plus dti huit jours
avant que le passage n^it eu lieu.
Tpndtf qu'à Lille et i' Arras les
p¥P«e.4si(ias de la Fête-Dieu n'ont pas
ffu liwpout: 4f* raifçasjfue qous ne
( 47' )
DOHMMaiOiils pas, et qu on seroit penl*
étrt.&melnWrvéaM de donner, ellas
se sont laites dans des villes voisinest
et avec autant de tranquillité que Ar
pompe. On a remarqué qu'à Dunf
kerque le président du tribunal , ac-
compagné de ses deux liuissie^s , f^i•
boitte saint Sacrement. A Montreiiil',
dans le Pasi- de- Calais, la procession 4
également eu lieu , et lU. l'év&jiif
d Arras, qui étoit parti le 26 tuaff.
fiour faire une tojiruée pastorale d^ns.
es arrondisse mens de ftlontreuil. ef
de Boulogne, a prifsidé à la cérémo-
nie qui a été fort imposante, tlniç
partie de là garde nationale et là
tlioitiéde la garnison étoienL sous les-
armei^
h" Echo de foisonne, journal de Pé-
Hgtlenx, etépl'èdlni quelques autres
journaux, bntâbnontéaVec tomplaî*-
santé qu'un ieùbé 'pi'ètrc , ()ui avoit
exercé les (onttibnri pastorales dà»4 ce
diocèse, aVoit ethbràs^é le protestàn-
tismeyCiqu'ilSe^éparoiiâ faire prb-
chainenient abjuration du càthdli»
c^ine , non par légèreté ^ niais par
conviction. ' ''
Il est cèiiain que ce prêtre, ajâni
été révoqué de hes fonctions de Stic^
cursslistë , avoit contracté des ettgl-
gemens avec tut ministre ptoteïfddl'
l.'éTéqne, alarmé du dangei- qu'uri
de ses prêtres côUroït pout sOn aâ-
lut, a su sa ménager l'occasion de
rencontrer ce iiialbebreux. Il l'a ¥ii
plnsieurs fois, le recevant toujours
.avec bonté , et se bornant à Iiil faire
remarquer les suites de son apostasi«v
nmquemenl p9'<r ce qoi le i-egardoit
personnellement. Cédant à la charité
de sou premier pasteur, ce prétrv s'est
inis à sa disposition , promettant de
faire pénitence du scandale qu'il avoit
comu.ia, et de rompre eniièrument
avec le ininistre qui lui avoit pmmia
de l'emploi daus le département de 1%
Dordofpie.
Iheu veuille consommer roettvm
Qu'ilacoinniencéei^ conrooper d^
succès l€s dlbils d'ua
craint autant de blea^r
que de manquer de la fermeté néces-
saire pour g<HtTemer Mm diocèse !
éréoiie qni
la «arîté.
Pour montrer quel est encore Tes-
l^rit-de quelques journaux, et sur
quel ton iririal et goguenard ils par-
lent de la reli|rion et de ce qui la
touche y nous citerons un article de
Vjimi de la Charte, de Nantes :
« Une grande solennitô religieuse se
|ffépare; que nos fidèles abonnés se le
tiennent pour dit Rien n'y doit manquer ;
messe à grand fracas de Moiart, ma foi, et
sans doute aussi un nouvel abbé Cœur ou
Pucreox pour le discours d'ouverture....
Vive le progrès! que la religion prospère
et le commerce aussi.
> Déj à dans un de ses numéros de 1 835
notre confrère VHermnê avoit enregistré
fait , qu'une première pierre avoit été
(47«)
rom^Qie/et û la Hoa^tfê tel botes,
nous rappIaudROns, otfîisfllItronsdMi ,
nos colonnes, selon qne nnqiartialiléqiii
noQs caractérise en décidera. Noos dfatâîi
entendant que les nooveaos luthériaii
pourroient bien , va la circonstance dW
illustre hjmen, se trouver être des fim
tionnalres en herbe qui veulent se ftiii
un Jour un mérite (fane initiative ftf
leur pourra profiter... Fi des flafllpys. .
• En loos cas répétons : Vive }Ê^jfim
grèsl que la rdigion, que le coMÉtai
en général et celui des dergea en piràai-
lier, prospèrent à tout Jamais ! dmm. •
Nous demandons pardon à noa lec-
teurs de leur avoir donné cet Mh^m-
tillon de mauvais gont,; cela leur fera
apprécier la délicatesse^ rimpartialilé
et la tolérance d'un parti qui, s*il étoit
le plus fort , ne s'en tiendroit pas saut
doute à des juoqueries. Quant à ce
• . .^ . - . * „ qui regarde les Sorinières. Viferminé
bénie; mais comme de celle pierre à celle | ^éponltrès-hien à V^midèla Charte.
qm forme la clé de voûte il y a de la ^^' ^j^ connoître le lèle boMoiabk
marge, nous avions attendu que le mo- ^|^ habitans :
liament fCU achevé pour en parler.
•Tout le monde oennolt le village dfs
Éerinières , tout le monde sait combien ce
filage se montra patriote en 1793 et lors
des événemeiis de iSSs ; sentinelle avan-
cée de la ville de Nantes, il aurait repoussé
)es combattans du village du Gfaéne, qui,
comme on le sait encore, gperroyoient
liour la cause des prêtres et des à jama»
déchus. Eh bien ! c'est le village des So-
yinières qui fait ce grand acte d*expia
■ Ce village» dit-elle, ^eàmoalr^ pa-
triote en 1793 et en iB5%,VAwû éê U
Charte le proclame ; mais iWbal^iûns ont
voulu avoir une église à eox etptor éâx»
afin de n'être plus obligés d'ailler I (a
messe à Vertoa, afin devoir à leur porife
les bienfaits et les secours de la rel^^ot.
Une souscription a été ouverte, et dam
deux ans, près de quarante mille frano
ont été faits par ce village pairwle^ et son
tion; ils*cst fait dévot, et àse8frai9...Qae église bâtie. Un semblable dévolUnent a
ne peut le repentir! Il a élevé son mono*.! dû inquiéter YÀmi de ta Charta^ qui tîsat
ment espiatoire et va livrer au culte une bien un peu compte dessonvenirsde 179$
église, en même temps que le gouverne- et de i83s, maispujasqa'àconcarreace
ment rouvrira la vieille église resUurée ' d'une preuve de foi aussi grande, et kl
de Saint-Germain-l'Aaxenrois. } patriotes des Sorinières sont adu&onestéi
• Gomme on le voit, nous sommes en ' par le journal qui croit les représenter,
restauration.
» Toutefois on nous dit que l'ouverture
se diffère sous divers prétextes; quelques-
uns veulent du culte romain, quelques
.autres du culte Gbatel, et d'autres enfin
du culte luthérien. Ma fd, nous, désinté-
Nous ne savons si les souscripteurs jago-
ront à-propos de répondre à Finoonve-
i^BUte diatribe dont ils sont Tobjet ; mais,
dins l'intérêt de la vérité, nons devons
déclarer qu'aucun d'eux n'a songé à de-
mander un dessetvant I GhateL Les ha-
MféB ditts h qaeMou , noos aUendii>ns , htUns des Sorinières tomioiBS«fetd«^»6oi
(ifi)
^wiiWfc Ceti leur >nlDt §m donle pour
Ipar falrai^MiuMr iMit conticl »ee de
fillIlBi geot. Qnaot m iDlhirtniHDf ,
y«rtiDe fibb ÛTentêa par tJwii J* k
CfeOTte, i]ai M Tant pti h peine (fdtn
Un mùaioiiDaire belge Tient de
nrtttrir aux Etats-Unii, où ion lèle
l'«voit ctHiduit il y a quelques an-
■ wéf- Ce miwionnaire est M. Lëon-
FicMe Tan del Poel , ecclésiastique
flûnaad. Il étoit né en 1790 à Wac-
kea, fit ses études théologiques à
Gandi'fut ordonné prêtre en 1819 ,
et fol vicaire en plusieurs paroisses
dû diocèse de Gand. Il dirigea qtiel-
^M^kanpa le collège de Courtrai,
supprime en 1S25 par les fameux
■rrâlà de Guillaume. A Bruges, il
fut directeur de l'école Dominicale ,
Î|iii prospéra sous sa conduite , eton
ui dois l'érection d'un atelier de
«haril^ dans cette ville. En 1833, son
tèle le parla à se rendie eu Améri-
mie«^e^«^ artisans 4QUt il vou-
K>it s^^fénrir pour un ééiblissêment
^'ouVrien qifi auroît été utile aux
inisuoDuairea et aux communautés.
Ce llroîet n'eut pas le résultat qu'il
CD liToit attendu. M. Van del Poel
reVint en Belgique en 1834 pour y
Teteeillir des fonds , et de retour en
Hin^que, il fonda au Détroit, dam
le Hïchîgan, le collégede Saint-Phi-
lippe, de concert avec M. de Bruya,
prêtre du diocèse de MalinCs. Ce col-
l^ea une église pour laquelleM. l'é-
qne du Détroit a dépensé 7 à 800
piastres. Au mois de janvier dernier,
K collée avoit treisê élèves internes,
H on esnéroit en avoir davantage.
M. Van del Poel devoit venir encore '
en Belgique pour chercher des con-
frères qui voulussent le seconder
dans sa mission, quand une fièvre
litlieuse l'aenleviî, le 86 janvier der-
nier. C'est une grande perte pour la
mission du Michigan. Une oraison
/aitèhre a été prononcée à ses ol:^-
qikes i'et-M&'èottM'si'él'é^ entcrrétUlii
le caveau dtit éVfiques à* la camé-
drale. - '.^- -■
Avei-vons des nouvelles du coslanw?
comment va le costume? le coslame sora-
l-il le desinsP le cos(ame perdrtrt-il soi
procès?... Depuis près de huit jours celle
grave question est wr le tapis. Les jonr*
nani la prennent fortement 1 ccEnr; la
cour de caisition s!en oecope ; la ebsmîwe
des dÉpotùs en est tonte émue. Son prési-
dent est ponr le coslome; planeurs, des
vicc-présidens et secrétaires sont contre I*
costaine; les bureau , les centres, l'es-
trême droite et Tes lr«nie gauche sont par-
tages sur le costume.. Ceai qui ont nu
coslame tiennent b pouvoir «chever de
Toser ; ceai qui n'en ont pas Irçovent que
ce o'eU guère la peine dlen faire la.di;
pense ponr.si peu de temps. Toujours e^-
il qae les esprits sont rorlemtmt agités «l
divisés sur celle importante affaire. . , ,
Cependant, crojres -bien que tous e«t
IpeisieDTs ontri cent fois, et riraient en-
core SDJourd'hui .comme ^'autres, .||{i
l'histoire do célèbn turbot sur lequel la
sénat romain reçut un jour l'ordre de dé-
libérer, pour savoir i quelle sauce il con'
venoit de le mettre. Bien ceriainemenl ,
ils seroient les premiers k vous dire que
celaéloîtforldrAle, et qu'il ralloilqnela
grande Rome f&t bien déchue ou bîep
désvovrée dans .ce tempt-li, poar que
ses hommes d'étal et ses législateurs n'eus-
sent rien de mieux ï faire que de s'exer-
cer le génie k de pareilles occupations. Sb
bien, pourtant, il n'y a pu. autant de dif-
férence qu'on pourroîl le croire enln
celle affaire de Inrbot et l'affaire de cq».
tume qui noas occupe. Dans un cas
comme dans l'entre, c'est lonjours on dî-
ner qoi est le fond de la quesLiou, L'em-
pereur romain mangera-l-Il son tnrbol Ji
telle ou telle sauce? la chambre des dér
pâtés diners-t-elte LVersailles en frac ou
en habit brodé? Seulement, le sénsl de
Roine oe mit qn'uu qoart ri'hçuie à déli-
( m )
hérer sur le turbot; et voilà hmt Joorf
qne notre cbambre des dépotés délibère
sur le costume , sans qu'on paisse êê^nir
an juste si le couvert lui sera refusé ou
accordé sans cela. Une chose certaine,
c'est qu'on ne regarde pas d'aussi près à
l'trgetat qu'elle vote en frac pôor les fftes,
tel dotations et les douaires. Dans ces oc*
casions, le costume n'est point de rigueur*
Sans Peiémpte qiâ nous en est donné
pur iDUs les autkes journaux, nous aurions
bonté de traiter s^îeusetnent des choses
aussi Brinimes et aussi oiseuses. Maïs ellei
n*en sont que pins curieuses et plus ca«
nctérisliquesi de notre époque. Tout est
faux et ridicule daos le débat dont cette
question de costume est devenu» le tojel.
Le Camêiitmttonnel et les journaux de sa
nuance affectentde craindre que 1aiy)jaulé
de juillet ne veuille prendre la route du
siècle de Louis XIV, et que ce mouvement
en arrière ne dérange la marche du prô-'
grès. Ceux-là peuvent être tranquilles; lë
lulour du siècle de Louis XIV n'est nulle-
ment à redouter, et ce régiuie-ci ne me^
mm£% point de le ftdre revenir. D'autres
diaeuâ^pK c'est pour faire honneur à me»
ibars iea députés qu'on veut les obliger I
pNndre un costume auquel on puisse re«
connoitre ce baut rang quils occupent
dans TétaL S'il n'y a pas d'autre raison
^ que celle-là, le moyen de les mettre en
' position détre distingués est4out trouvé |
e'esirdene leur fiiire porter aucune mar<>
que de distinction dans une eoUr où tout
le monde en porte. On les remarquera
précisément parce qu'ils n'auront rien de
remarquable; et il en sera de leur cos-
tume absent comme des images de Brulus
et de Cassltts, auxquelles on faisoit d'au-
tant plus d'attention qu'elles manquoient
au milieu des autres. -
■ L'affaire qui, dans ce moment, travaille
les esprits dans le petit canton de Glaris,
et menace d'amener entre les partis reli*
gieax de ce canton des dissentione sans
fin, est eitrdmement rcniarquable, en
lent ^qu'elle met en présence, sons leur
/oraia Ju phis simple et. dans un Jour
comfkXt itf Aux fq0c^.poGti|m
^i io disputent lu dominalipa enSu^
ainai que dans le.restedu r^4rq>e.ib
principe ^^nêirwaftur et le pnacipfii d^h^
UfiwnnMÎre. A Glaris, la bU^B.afest paa.a%>
tre la souveraineté du, peuple et.ranBtft>
cratîe ; car là il n'existe point d'aiJMloaar
tie, et de tonte ancienneté» le peuple,
réuni en landi^emeiude, a exercée ^poii>
voir suprême. La question qû le dirisf
est toute simple t « Un traité conplq fpirp
deux parties* et garanti par le^s étaMslji
conCédératlon, peut-il ëUb TW^n.fmï^
seigle volonté do parii le plnà Jon3 • L»
catholiques de Glaris, etavecea^toiNiki
hommes du parti conaervateor,! câllMi&
ques on réformés» répondent ■^gslffe>
iMmf ; ib se fondent sur ce que la justice
est pour eux la suprême- loi. et qu'un dr
leurs premiers principes de droit est,
qu'un traité rie peut pas être- anéanti par
l'nué des parties contractantes seule. Les
radicaux» dé leur côté, ré(>Ondent affr^
MkifcMff|efif , et leur seule raison, c'est qne
la majorité le veut ainsi, et «jiie c^ qu'on
appelle le progrès , l'esprit do siècle, lés
exigences d'un organi$me palàiqmê raiiom-
wl (en un mot tocs les àrtieles de foi de
leur façon), en font une loL
Bn elfet, le contraste de lapoliSquerè-
volutionnaire et de de la politique con-
servatrice ne pourroit guère se manifes-
ter d'une manière plus claire et moins
équivoque, que cela n*a lien ici. L*und^
partis ne demande que le maintien da
droit hUtoriqife, fondé, non point siuiple-
ment sur un possessoiro suranné, mais
sur un titre irréfragable et sacré,, su|r un
contrat ibrmeL L'autre parti veut, en la:
veur d'une théorie, renverser le droit his-
torique, déchirer le contrat existant» et
n'a d'autre raison pour appujer sa pré:
tenlion arbitraire, que la volonté de la
majofité.
Le radicalisme établit une double
tyrannie : d'abord, celle de ses théories
politiques, Variant d'un jour à l'antre;
puis^ celle de la majorité, qui asservit
une minorité privée de tout droit* et lui
6fte tout mo^en de réftataacé» en Jul liant
( 475 )
fe»mliii«ttHpie^.co6iMf9inievkr- s
lime.
..riPom'Teftiiiï^tÈk «ffaiMS de Glatis,
•maM «hroQôiis tpie k âpéetacle tfdn petit
•peuple défendant àvee tant de fermeté et
ide pMiérénnce sei anciens droits, llié-
citaferqae ses pères Vaà ont acqnis par une
lutte si sanglante, excite en noas le pins
^ yaML Quelle que puisse être l'issue
4t:IS^Cteaftire ponr les catholiques, l'es^
lifQiif HOifl ce qu'il y k d'hoanéfes gens
4NI 'éoiMe- leur 'est assurée. L'anéfeutlssie^
loevl^ par lia tioience, de tenrs droits et
48 letnv Jibertés, imprimeroit une nou-
velle tache indélëiile à Thistoira de I&
Suisse moderne.
PAAIS, 7 JUIN.
IIH. les pairs dont les noms sniveni
ont été nommés à divers grades de la Lé-
gionrd*Honneur.
* Grand's^çrmi : MM. Lemercier et de
Ceux.
Grands officiers : MM. Pelet (de la Lo-
1ère), déPange. de Grillon, de Gasparin.
OfiSôerâ'; MM. de I^icolaî, de Boissy-
d'Angfas.Âbrial et Choiêu
Chevalier : M. de Cambacérès.
— Le joàrnal minislérel du eoir an-
nonce qo*à l'occasion du mariagev63i
militaires condamnés au boulet et aux
travaux publicfs, ont élé graciés ; qtieso6
eubisaaiit des peines . semblables ont ob-
tenu des réductions dans la durée de leor
peine; que i la, dont i8 condamnés à
Bort» ont obtenu des commatàtions^ et
qoe.a56 militaires des compagnies de pu-
nition ont été réadmis dans leurs corps,
. — -*M* BÙleoocq . secrétaire de la léga-
lîMi française à Stokholm, est parti pour
reloarner à son posle.
— La Charte <le t85o dit qoe c'est à
tort que iplusienrs journaux ont annonèé
qu'il j Auroit une prochaine promotion
d'officiers généraux.
— ^ M. de Belleyme est nommé com-
inandeur de la Légion-d'Uonnenr.
— M. Amâury Du val , membre de l'A-
cadémie des inscriptions et bellesléUres,
e^ uonidê Ôffièier jde là l.égion-d'Hôi^
neur,
~ M. le baron de Werther, envoyé de
Prusse, M. Weyland, ministre résidant de
Saxe-Weymar, et M. Lebon, envoyé de
Belgique, sont les seuls ambassadeurs qui
se soient trouvés à Fontainebleau pour Iç
mariage.
— Avant de quitter Fontainebleau ,
Louis-Philippe a donné des décorations dç
la Légiou-d'Honnenr à des militaires ap;
partenant aux difiérens coi|)s quise trou-
vpient dans cette ville.
— r^ Journal d$9 D^6a/« -publia • d*a»-
près le Temps t mais sans citer son autOr
rité,que le maire de LaFerté^sousJouarre^
chez qui a logé la princesse Hélène, éteiC
au moment d'emballer pour les expédier
à Paris, des lits somptueux, des tentures
de soie et des tapis magnifiques que lui
avoit envoyés l'adminbtration de la
liste civile , lorsqu'il reçut une lettre fort
gracieuse , qui lui annonçoit que tout ee
riche mobilier étoit à lui. La feuille mU
nislérielle ne se borna pas au simple rér
cit du fait , elle éleva aux nues la délica-
t^se d'un procéda qui n'ayoit pas son
égal. Mais une lettre que M. Velice Gueu^
rin, maire de La Ferté, adresse au Jour-
nal des Débats , détruit tout cet échafan-
dage de grandeur et de noblesse. M. le
maire dit qu'on ne, lui a envoyé ni lits
somptueux, ni tentures de soie, ni tapis
magnifiques pour transformer sa modeste
habitation en un palais princier ; qu&touX
ce qui a été avancé U'dessus est de pure
invention.
— Louis- Philippe a remis lui-mémfs
avant-hier à M. Dupin 4es insignes df
grand'croix de la Légîon-d'tiooneur , et
lui a donné l'accolade. >
— Le Momien^ publie quelques pas-
sages d'une dépêche du général Damré-
mont, datée d'Alger le ty mai , et adres-
sée au minblre de hi guerrei C'est un ex-
trait des détails donnés par le MoMeut
Aigéntu'^ du «7 mai > sûr L'affaire du chef
de baUillonf de La Tbrru avec lès Ara-
bes. Seulement ces damiers \ qai avoient
(47fi)
m 4oo hommeiUiéi, oui at^oordliiii
),too hommes tués oa blessés, permi
lâqoeb se trooYeat plusieurs chefs.
Le M<mitê9r ajoate qae le ministre de
le guerre a aassi reçu do général Ba-
^eaud , one lettre datée de la Tafna le
95 mai, annonçant qne les négociations
continuent avec AbdèlKader.
— M. de Salvandy a prononcé deux
petits discours en présentant hier le con-
aeii de Hnstraction publique à M. le due
d'Orléans et à Ia]princesse Hélène^ Dans le
premier, qui s'adressoit an duc d'Orléans,
le ministre n'a parlé que du bonheur de
la France fière et libre, de princes ma-
gnanimes, d*amoar réciproque , de reli-
gieux exemples, du besoin de tranquil-
lité. Dans le second, M. de Sahandy, se
rappelant qu'il est ministre de Pinstruc-
tion publique , mais oubliant le ridicule
que les Français attachent pour l'ordi-
naire au titre de femme savante, a en-
tretenu tout particulièrement la princesse
Hélène de son goût pour les lettres fran-
çaises et des encouragemens qu'elle don-
nera aux sciences et aux arts.
— En qnitUnt Fontaineblea» , M. c)é
TklIeTrand Vest rendu dans sa terre de
Valençay.
— Les fêtes de l'Hôtel-de- Ville auront
lien le mercredi 14.
•^ Le conseil d'élat vient de décider
que la largeur des jantes d*une voiture de
roulage doit éùe proportionnée , non an
nonibrede chevaux qui la lrainent,maîs &
et charge.
— Le ministre de llntérieor vient de
donner à M. Dumont, sculpteur, la com-
mande du buste de M. Van Praet , pour
être placé à la Bibliothèque royale, dont
M. Van Praet a été pendant long-temps
^conservateur.
— La caisse d'épargne de Paris a reçu
les 4 et 5 juin , 461,457 fr. , et rem-
boursé 296,500 fr. '
— D'après les Journaux du gouverne-
ment, c'est à tort qu*on a annoncé qu'il y
avoiteude la diminution dans les recettes
4e la douane du Havre pendant le mob
dr mù ; il j aimit eu au contraire un«
M^gmeatition d» 174,680 fr. eor le nqir*
d'avril. ■ .<
- — On assttre qae M. Conte, dirednii
général des- postes , e le.pit^el d*éldit
entre le Portugal et la Fkance des çq%
msnications réguli^es par des bltiaw»
à vapear»qui partiroient de Breel poé
Lisbonne.
— Le vicomte d'Anonville, andca ef^
licier de la maison militaire dà ioi Chif^
les X , est mort de douleor* à AlfÉ;, fm
de Jours après avoir pevdo aon ïlk TMi
deux ont reçu les secours de îave^giML.
— Dimanche, pendant le d^ éi
cortège , on enfant de dix ans» qui étoft
monté sur le faite d'une maison dSi
Champs-Elysées, a roulé le long de h
toiture. Heureusement qa'il eut la prt-
sence d'esprit de se çramponer à la goot-
tière. Un Jeune ouvrier qn on teùoit d'oot
mansarde , au moyen d'une eorde ajU^
cbée à Tun de ses pieds, 8*est glissé à pUt
ventre, et parvenu au bord dn toit, il.a
saisi Penfant par ses vétemens pour l'em-
pécher de tomber. Pendant œ. temps • là
on a pu trouver une longue échelle et vf>
nîr délivrer le pauvre petit mâlbéttreux.
— Cette année le Aombre cies eosserils
du département de la Seine dépasse 5,obo.
Le contingent à fournir est dé i,(i4
hommes*
— La garde nationale prendra la la*
nned'étéleio.
— Par suite de nombreux vols dèpkmé
et de tuyaux de fonte qui ont en lieu de^
puis quelque temps à Péris « la poHee a
fait une perquisition chex deux màrdtaedl
de féraille, l'nn demeurant me dn Dn-
gon , et l'autre rue Favart Ayant troevé
cbes eux^ des marchandises dont l'orgue
parut douteuse, le commissaire de police
aposta des agens déguisa aux deux domit-
ciles. et dix ouvriers tant plombi(»« que
couvreurs et maçons , qui venoient y ^
poser le produit de leurs vols , ont été ar^
rétés.
NOVV ELLES* DES PROVINCES.
Il y aura le ^h\ à: Amiens, une ex-
^lUou de ceinture.
,.— L« 17 mai, BtduM Philibert,
e dm nigockDl de Uontlaçoii ,
ma. comme elle en aïoii l'bibUnde,
j «ne Une de cboeolaL Bien por-
c 477 )
40,000. Dr. ihn* on.-Mdroit écart* qalta
IdîdédgnfereDL
Le* brigpiKb Oreot aprèt diemiiur
denonfua leiieiir OiWa, qai biealAtat
I k cet instant, elle ne tanli pas ki rWa en France, et dans un lieu désert de.
ilïr dei douleurs d'csiomoc qni fa-
itpBÏtiet de cotiqoes ijotenteset d'abat-
lU -On mËdeciu appelé auprès d'elle
autre médecin,
«tjuéfime qn'ila fixèrent amena bientôt
tft tfltmi iinlililii qui laissoil entrcvoii
HMM^mtiiâneetparrailegnêriscH). Dam
ÎÊ mit dn 10 an ai, madame Philibi^t
idiiHtqiieHacear qnî l'avoil veillée jiis-
^■^CB moment, fût prendre qnetquere-
MJt, CtK fit remplacer par ane domesll-
qÔBw A quatre heore» do matin, elle de-
nasda k boire ; m noavelle garde lui
préaMile alor» nne polion qui avoil m
rèc^muidée par les deux médecins, et
Adreiùet coliques se déclarent de nou-
vliui. Le iiiatî de cette dame, éTeillé par
aiei cria, conmt k sa chambre, et ne fat
pat 'iang-tamps i s'apercevoir que sa
tèiàioe iisnoil d'être empoisonnée avec de
- hrsenic. Elb Mt morte le aS mai, et h
[. Âinléstlmé a éfê >rr«tée.
, — ■ fliu» h coorant de novembre, gii;
iodiiidDi entrèrent dans la maison de
vftnpugat du sîeor Oliva, ulvée en
pagne, k quelques lienes de la frontière
fivmiiae, demandèrent dn vin, bortnt et
parUrmU Ajant rencontre le sieor OU
et t'«* de se* domestiiiues dans un bois
pqa éloigné, ils les arrêtèrent, et,
^kBl Ué* çuemble avec des eordes ,
ftc4nf«>ai^WTdevantensk force de n
tMceaet de coups. Au bout de qnelqi
hWKf itjent une balte, et la demande
d^naeaomme de 40,000 fr. fut fail
ûev Oliva ponr obtenir sa liberté;
ttopicstiqiie reçat aassi Fordre d'aller
qhercber celte somme m pins vile. Ce
Renier revint bienlAt. nais seulement
xme 4S0 fr-, et les brigands en fiirear ac-
cablèrent leurs deux victimes de coups.
Le domettigoe.dal reloomer, d'aorte le*
ordres de ce* hommes féroces, k la mai-
son da sienr Oliva, el porter eusuite les
1* commune de (^oltinges (Pyrénées-
Orientales). Lk se tronvoit nne caveiM
fort étroite, fort basse k son entrée, et I*
prisonnier ; fut traîné k plat ventre.Deua
brigands restèrent seob cbaigés de la
garder, et de lui faire endurer de man-
vais traitemensL
Cependant lefils dusieurOIiva, ajani
rênnE ses parens, ses amis, sesdomesti-.
qnes, forma nne petite troupe armée da
fa^, et courut k la délivrance de wii
père. Après avoir beaacoup marcfaé, '
beaucoup questionné les passans, la p«<
tite troupe arriva k la caverne. Celui qui
se irouvoU en avant ejant entendu qo'oA
armoît dans l'intérieur un fusil, se relira
effrajé, el tous pondèrent de grands cris.
Ua des denx brigands. sortit, et deux
coups de fnsîisqu'on tira sur lui ne rayaaA
pas allant, les plus courageni ^ea saisi-
rent, el ne le lausbrent que lorsqu'ils cni'
rnt l'avoir tué. Pendant ce temps Oliva
fib, aidé de deui domestiques, av<rit dit
livré son pire. Le brigand qui s'étoit ca* -
ché dans un coin de la caverne lorsqu'on
j pénétra a pu se sauver. L'autre, espa-
gnol de naissance, nommé Salvl Olivet,
qu'on avoit laissé poor mort, a été an^té
quelques jours après dans une métairie,
où il avoil pu se traîner. La cour d'asti-.
tes des Pyrénées-^) rient aies fa con-
damné, le 10 mai, k cinq ans de travaux
forcés.
EXTÉBIBUR.
NOUVBt.S.EH D'ESPAGNE- ;
Le ItenittT est- aujourd* bai pro-
digue de dépêches iélégra|diiques. La
première qu'il pablîe est de Bordeaux , Itf
' > Le i", les carlistes élcîent encore k
Bsrbastra, et les cbrisljnos occupolent
Berbi^l, Uorilla, Selgna , Casteljo del
(478)
Pneafe tt MonuMi; lor kw rivet dt liGin-t
ca, et très-près de Barbastro.
»Lc8oàrlisteBBaiiqiioieiit'de vhrreft'eC
épsoa^oieot i^e assea grande désMioo.
Une lettré de Jaca feroit croire que don
Carlos et rin^uit avroient quitté Barbas-
tro, et qu'on ne sait pas la direction qu'ils
ont prise. «
: AntredépédiedèPefpîgnaQ,1e4jnint
« Le 3, on ne savoit pa» à la Sea dtJr-
gel les monvésMos de l'armée de don
Sébastien.
• Le a, Casiello avec 70a factieux est
pa^ à Organa* i^ (dirigeant 4i]^r,Li^ridA •
coipm^ 1^ plopa^i de^ bai^^ , par ordxe
âp don QarlQS, 4pqt;, 4c|Wi& 9aFbasln>«
on îgncMPe la puurçhe» ».
Autre de Bayopqe, le 5 juin 1
: «'Qon Carlos étoit encoi:^ ^ Barb^flro
le a. Le général Qraa a écrU ^ S^paffteqa»
le 1", qu'il ét^iien,me#ure de VqUeriFef
et de i'attjiquex qi^ se. joignaol; ;|i| baron
dje Meer, avec qui il çoTn^^ll|jqttAip{^
l^onsoi?. £{|N|rter(> ^ r^çq cetl^ IçU^let^^-
à.Pampeluney et a renoncé à vnarc^er siir
la Riva^Qn croit qu'il enverra des^rç^foii^ts.
à.Oraa.»
Autre et dernière de Perpignan « le S
juin:
« Le baron de Meer est venu de Fraga
à. Lérida , d'où il est reparti le 1,*' ^vec
ses troupes dans If diiçeclipn de, Baliagu^jf
pleiii«grê/on dôll ëtckiffjtB là stlna^
nr'eftt.Mir^alMF fn^en apparence,' et ^
dee efiwdttotancès |MlilletiHèrès là. \in
dent avniiageine, sifrtirat loftqt^
ses adversaire» sÙàitenir pradenitoent
l'y attaquer.
-*— Le Phare de Bayoïmé annonce k'
prockain éêpart d^Evans pour f Angle-
terre.
— f^ légion éttingère' qwe la révolo-
de Madrid lause depuis long-temps siil$
soMe se désorganise de jour en jouK
-^ A Saint-Sébastien, les ofB'd&rs e
soldats anglais sont entièrenient déeoo*
ragés; Manquant ds tout et ne recevant
qne dé vaines {Promesses» cfestà qui aban-
doMiera te plus -vile le service révola-
tlonnaîre.
— f^es carlistes, en s'anparant de Lerin,
ont fait la garnison prisonnière. En outre
de f^rtillerie, dont ils se «ont emparés,
ib ont encore trouvé ouEé mille mesures
de froment, dnq mille de farine, une
grande quantité de viande Salée, du vin
et des munitions.
— ' On lit dans le journal mlnistériei
du soir la dépéché télégraphique Suivante
de Bayonne , le 6 juin , à sept hédres du
scrfr»
. « Les carlistes étaient encore \e 5 k
Barbastro.
»le général Oraa a < «ne reconoois-
Oi
Le 4, à la Seu d'Uigel,.Qn çrçyoU que sauce jusqu'à ses portes. L'ennemi s'est
dpA Carlps youlo|it pénétrer en Catalogne replié le a dans la ville^ll parott iVirli-
par le haut Aragoji. v . fier. Le brigadier Grases, comnaiidaot
Il y a bien de la confusion dans de la province d'Ha«« , rf«l pJaoé dans
tçul^ «es dépêches qui pqr)ent tour ^ ,3 partie «ipériew* de la Cinca avec les
tour du départ de Charles y de Barb^- miUce» des vallées. •
tro, et de son séjour prolongé dans celle ,, Le baron de Meer v«ille sur la rive
ville. Le JoumaL de» Débats qui voit dans ga^obe. Espartero est parti de Pampeinne'
la troisième, que le roi étoit encore le 2 à pQ^^ l' Aragon •
Barbastro conçoit de fortes craintes. _ l„ „^„^ ^^^ ,
. La pa.8.ble sUt.on do prétendant dans ^^,^^^ télégraphique de Bordeaux . le
o^tle «lie do ,7 ma. m * jom c'est-à- ^.^^ ^ ^^^ •
dire pendant six jours, ne peut donner 1 J «^a«»«« ««.,»«n^ c t H"* """"«
v^., j-, 1 r.„^\AL' . A.- jzf le* ™émes nouvelles. Seulement, lorsque
heu, dil-il, qu a des interprétations défa- n^^. « f««. « ^ ^ . v.o^uu
lui » X ^^ • a . .z* ^'aa a fait une reconhoîssance vers Bar-
-vorables et à des conjectures inquiétan- kji«i«« {i • « ^.. . .. ix v / m. f
. . , Dasiro, il y a eu une légère fusi lade.
tes, parce que, en pnncjpe de guerre, ^ nwnwut:.
quand l'ennemi reste dans une position — : —
aussi compromise, et qu'il y reste de ton Trois nouvelles faillites viennent
('479 )
L d^mir Km en Angleterre. Um' MillMl
Jjtrifgii», Wilson et Wilcln, qui fai-
« attlenl des afTaires Sfec tes Ktati-Duh ,
Idont le crédiL est depuis qoelqae temps
' «n aaufTraBçe, manquent de 5a millions.
On s'attend il d'antres dt^sastres.
. —rJ^eBcotfm de la banque d'^ngle-
tam. NDferment aotaellemenl 4 nul-
Voa% 4bS mille liv. slerL en lingots.
— D'apKis les publfcalioas officielles ,
il tA mort ï Naples, depoii la dernière
irmptioDdn choléra (i5 avril) Jasqtfan
sg mai,' laS personnes atleînLes Je cette
ni»l|<Jie.
', — ,|Le prince royal de SoËde est arrivé
le r* jnin h Francrorl.
— L'eioflerear d'Autriche et l'împén-
trice ont (juillë Vienne le 96 mai pour
aller h teor résidence d'été de Sdicen-
bnum.
CHAHHRB D£» PAIRS.
(t'rMdencede M. Pasquier.)
SiaKce da -j lui».
La séance est ouverte i trois bearea.
L« chambre eutenddiven rapports. L'or-
' dLt« du jour appelle la discussion dii pio-
jet de Ipi relatif à un supplément de cré-
dit piïpr le personnel des ponts et chaus-
sées; mais comme MH. les pairs ne sont
pas en nombre suffisant pour dél)bér«-i
M. le président lèie la séance et fixe la
premîËic réunion &-laiidi.
CBAHBnE DES DÉPITTÉS.
[Présidence de M. Dupin.}
Sétinte du 6 juin,
M. Dupin monte an fantenil à une
faenre et demie. La etiambre prononce
l'admission de M. Penit . demitremenl
réélu par te collège électoral de Condom.
L'oidre du jonr est la suite de la dis-
caSMon du budget de la marine. Aprts
BToir voté le chapitre i3 ï la fin de la
dernière séance, la chambre passe an
chapitre i4i sciences et arts maritimes,
36(i,Doa fr.
M. Angols combat l'allocation de
90,000 fr. demandée pour le musi^e na-
val, qui , dit-il , devroit être comme- les
autres musées i la charge de Tadmii '
tration de ta liste dvHe. Le i^apitre 14
est adopté.
Le cnapitTe i5, relatif an service ea-
lonia) , lonKve un long débaL
M. de Traey désire vivement fabtUt-
tion de feselavage dans les colonies, et
demande si les minblres vont ^en oc-
371,551 esclaves, repartis ainsi q«^
suit : Martinique , 78,076 ; Gnadeionpe, '
9S,5*3; Cayenne , i6,8g8 t Botirfaoo,
70,406; Sénégal, g,i4g. L'Anglelene .'
en votant »en bill d'émancipation , e]ODte
le ministre , a dédommagé les proprié-
taires de ta vsleoT de leurs esclaves. Ètt
faisant comme t'Ant;lolerre , la FranOe-
sNBobligéedesérésigneràunsacrifleeito
17 1,55 1,000 fr. Leministre annonce qu'il
est bien déterminé ï nepas venir deman-
der cette somme énorme. 11 faut atten-
dre, dit-il. et avoir conGaece dans le~
gouvernement, qui s'occupe activement
de la question.
M. Isamber t occupe fort long-temps la '
tribune pour établir qnel'intéiét des co-
lonies est dans rafffancbi!iseii|ent tfei
noirs. L'orateur , aignalant eneuHe des
abus dans l'adniinisiration des colonies,
critique parti eu le renient l'eiislence des
fends »eciGtx<;oloi)ii|ui, les conseils oo-
Igniaui et les délégués.
U. Itosamel répond eq quelques mots
ani diveis argument du préopinant eu
faveur de l'aboKlion des n^res.
M. Uaugaiu défend les conseils des C0-!
lonies, et se plaint des attaques dirigéet
contre ceux qui les représentent , et pa^ '
conséquent contre IuL Les déliés, dit-
it, ont éle nomniés pour défendre dansU
métropole les intéréta politiques etcopiT ,
merciaUK des colonies; s'ils reçoivent
une allocation . elle est le prix de leurs
travaui. ; elle n'est pas pins i blâmer que \ ■
le Irutement que touche M. Isambert
comme conseiller à la cour de cassation.
L'orateur, passant h. l'examen de ce qui
est relatif il l'émancipation des esclaves
dans les colonies anglaises . dit qu'il ré-
sulte d'un rapport récemment arrivé, qnç
lés renseignemens obtenus n'ont pas éié;
aussi avantageux qu'on pourrait le croire.
M. DE iHACY. Mais ciles'le, ce rap'
u. siAiiGCiN. Je ne suis pas minlstie.
Je ne anis paît obligé de le citer.
(4ao)
If. Mole dit comme If. de Rotamel,
qoe le gooTernement iToccnpe de l'éman-
dpttioa des noin. liais il ne faot riea
précipiter, ajoote-t-il ; à la prochaine ses-
sion , le ministère sera sans doate en me-
sure de soomettre à la chambre les ren-
leignemens nécessaires et an mode qu'elle
aura à eiaminer. L'affranchissement gé-
ntal offre des inconvéniens ; en ce mo-
ment déjà 3o,ooo affranchis pèsent sur
nos colonies , et ne vivent qoe de chasse*
de pèche et de vagabondage. Un antre
embarras seroît l'immense indemnité qu'il
faudrait donner aux propriétaires. On a
pensé qu'il valoit mieux avoir recours à
raffrancbissement des enfans, et les lais-
ser en patronage Jusqu'à ai ans. Mais il
manque encore des renseignemens , qui
parviendront sans doute an gouvernement
d'ici & la session prochaine.
Les chap. i5 et 16 sont adoptés.
Séance dm yjtûn.
A deux heures la chambre n'est pas en
nombre.
Voix diverses t L'appel nominal l
M. le président annonce qn*on va j
procéder, et que dorénavant, il sera fait à
midi pK*cis.
M. Legcndre, député do Mans, écrit an
président pour se plaindre de ce que les
pièces relatives à son élection ne soient
pas encore parvenues à la questure, tandis
que des élections postérieures ont déjà
été validées. M. Dopin dit que la récla-
mation est fondée, et que la lettre de
M. Lfgendre sera envoyée an ministre de
llntérieur. M. le président donne ensuite
lecture de la réponse faile par Loub-Phi-
iippe et par le duc d'Orléans à la grande
députation de la chambre.
L'ordre du jour est la discussion du
budget du ministère de rinstrqclion pu-
blique.
M. de Tracy se plaint de l'enseigne-
ment des coll4^es.On n'y apprend, dit-il,
que le grec et le latin ; et l'histoire de
Bmtus et de Mucius Scévola porte ses
fruits, car on a vu trois attentats commis
par des hommes qui se vantoient de sui-
vre les traces de ces républicains. L'ora-
teur ajoute que l'enseignement actuel
n^est bon qu'à faire soutenir des thèses en
mauvais latin.
M. Dnbois (de la Ivoire) trouve au con-
traire qne le latin est iodispansable, qne
par lai les jorisconsoltes de tons les ps^
pcnvent s'entendre* Les reproches qafoQ
adresse sans cesse aux langues anciennes
lui paroissent'mal fondés.
M. Dupin cède le fauteuil à M. Canin*
Gridàine.
MM. Auguis et Dupin marchent en-
semble vers la tribune. Ce dernier cède'
la parole an premier , qui la demande à
plusieurs reprises. Mais M. Augab , de-
vancé par M. de Salvandy, retourne fort
mécontent à sa place. (Rire général)
Le ministre repousse les attaques de
M. de Tracy.
M. Auguis, qui peut enfin monter à la
tribune, défend aussi l'enseignement des
collèges.
M. Dupin renonce à la parole.
M. de Tracy se plaint qae, contre Ta- '
sage, on ait entendu trois orateurs d'an
avis opposé au sien.
Une voix : Ce n'est pas étonnant il n'y
a personne de votre opinion. (On rit).
M. de Tracy revient à son antipathie,
et soutient qu'on peut être un homme
distingué et ne pas savoir le latin. U cite
lachambrcy où, dit-il, il y a beaacoop de
capacités qui seraient fort embtrrasaéei
devant quelques mots de latin.
La discussion générale est fermée. La
chambra vote les dix premiers chqiilref
sans débats importans.
BOURSE DE PABI8 DU 7 JUIli»
CINQ p. C/O, j. da 22 mars. lOS fr. 80 c.
QUATRE p. 0/0, j. de mars. 99 fr. &0 c.
TROIS p. 0/0, j. de déc. 78 h. 25 c.
Qaaire 1/2 p. 0/0, j. de mars. 000 fr. 00 e.
Act. de la Banque. 2440 fr 00 c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de U Ville de Paris. 000 fr. 00 e.
Oblig. de U ViUe de Paris, 1193 fr. 76 c.
Quatre canaux. 1 190 fr. 00 c.
Caisse hypothécaire. 000 fr. 00 c;
Hente de Naples. 97 fr. 00c.
Emprunt romain. 101 fr. 3/8
Emprunt Belge. lOl fr. 8/4
Emprunt d'Haïti. 810 fr. 0/0
Rente d'Espagne 6 p. 0/0. 26 fr 1/4
PARIS. •— IMPaiViaiB B*AB. LB CUtag BT C*,
Quai dea AngHStins , 3&.
' pnrott les Hardi, Jeudi
On peat s'abonner des! ,
■ "etiSdechaqne mois.|
N" :
9A1IBD1 10 JUIN 1837.
pvixjm L'uoiigiEmn.
G moi* .
mois.
5 So
SUB UNE PROPOSITION
Rien ii'esL si contagiem quelles
manvais exemples. Ce qui s'est passé
(lernièreineni lelaiivement au teiTaîii
de l'Ai-cLevèclié de Paris a éveillé ail-
leurs des prétentions d'envahisse-
inent. Une première proposition a
été faite dans la régence de Liège par
un membre, AI. Lion, pour foudre
eoseinble tous les biens des fabriques
de ta ville, et en appliquer les reve-
nus ans btaoltis bien entendus des égVi-
sei. Cette proposition ayant été ren-
voyée an comité du contentieux fut
iléclarée inadmissible et abandonnée.
Mais on ne se tint pas pour battu, et
arriva ensuite une pro)iosiiioii de
M. l'avocat Forge ur, poui- deinaoder
qu'il fût fait une adresse à la cham-
bre, tendant à ce qu'il fiît dérogé au
décret de 1809, et que l'excédant du
revenu des fabriques riches fût ap-
pliqué au pi'oSt des fabriques pau-
vres. Cette proposition fut adoptée à
la majorité de dix-sept voix contre
lipis. A cette occasion furent faites
• iiiret propositions analogues, sa-
'. ij r i que la régence eût une investi-
,-nioi tjlus large sur les biens des fa-
' ir ■ qu'elle eût l'administration
i' i liions révélé), et même qu'elle
' lut «lëcltargée, s'il étoit possible, de
i^ obligations envers le culte catbo- 1
liq:ie, tout en conservant son droit |
d'iurcf igation. I
On s'effraie à Liège de cette ten- :
tl.iiice de la régence, et on se demande '
où Jliveut en venir. Est-ce bien Vin- !
Tome XaiL L'^mi i/e la ReU-;i<,n.
térêt de la ville qui auime les auteurs
des propositions? Pourquoi cette dis-
tinction entre les deux cultes, que,
pour accorder des secouis aux catho-
liques, il faille que la régence y
soit obligée, et même contrainte, tan-
dis que pour les protestans, il suffit
qu'elle y soit autorisée, ou même
qu'il y ait couvenance 1
Le Courrier de la Meuse a coio-
battu avec beaucoup de vifïueui' lea
prétentions de la régence de Liège.
Il a donné là-dessus trois articles
raisonnes dans ses numéros des 16,
18 et 19 avril:
'Quoi, dit-il, vons reconnolsseï en
droit et en jastiCe que la propriété est in-
violable ; et vons proposes il une admini;-
(raCon communale de ^emparer de biens
qni ne Ini appartiennent en vertu d'aacnn
titre!
• Qnoi ! vons êtes libéral ; et vous dîtes
s vos coliques en niugistrature par noe -
insinuation dont le sens est iiianifeite:
• Pfcnei lonjours; peu importe le droit
• de propriétË. Ce qui est pris est bien
• pris: il vous en restera toujours quel-
• que chose. ■ — En vérité, si l'on mettoit
TUS avis en pratique , h société ne seroît
plus bîcnlôt qu'une sorio de chaos où le
plus fort s'enrichiroit des dvpouillesdii
pins foibte. Et pourquoi non? Voospre-
nei de toute main & l'Eglise, ïDien. Pour-
quoi ne vous traiteroil-on pas de même ,
vous et vos complices eu spoliation? Et
c'est ce qui arriveroil, soyei-cn sûrs, si
vous exécutiez vos projets. Les biens de
l'Eglise valent bien ceux de quelques
hommes sîhaul montés qu'ils se croient.
Touchez aux premiers, si vons l'oseii
barrière qui sépare le tien dn
dansnotreordre sociaf: etvousver-
« qui en adviendra. •
Le redacUur répond ensuiie &.
'l'ciempledela France, et dit que le
^uvemement. français a consommé
nn vol évideat, une spoliation inique,
^ue ce qu'il a fait ne donnp point le
droil de dépouiller les églises de Bel-
gique, que le peuple bulge ne l'en-
tend point ainsi, et que si le gourer-
nement françab s'^are, ce n'est pas
nne raison pour que les administra-
tions de la Belgique le suivent dans
les voies immorales de la spoliattoa et
<Im sacrilège. Le rédacteur enti-e dans
une discussion approfondie sur la ié-
(■islaiion par rapport aux biens des
t'glises. Il prouve qu'il y a eu une vé-
ritable reslilutton des édifices ancien-
nement consacrés au culte catboli-
quc et non aliénés, et que les fabri-
ques ont seules les atuihutions aita-
cliées i la propriété. Il cite une dé-
libération de plu:>ieu'rs avocats fian-
£ai«, MM. Berryer, Heniiequîn, 0>li-
lonrB^rroi, Parquin, Dupin, Vati-
mesnil, etc., pogr montrer que |es
communes ne sont point pioprét^ii-
j-es des églises. Nous ne nous arrête'
rons pas davantage sur cette dtscus-
nion où le Courrier de la Meuie jiarnit,
avoir profité quelquefois des articles
que nous avons publiés sur la pro ■
priété des églises à l'occasiDn du ter-
rain de l'ArrlievÉclié.
he Journal Hiitonqueet Lilléraire de
Xiége a aussi traité, cette question
dans sa livraison du l" mai, et il l'a
fait avec solidité.
• La question sonlcv^e par 1a ri'gence
de Liège, a dit M. I'leut»i. est ime
qaesLJon grave de propviflé. Et en effet,
que les ligliscs soient propriôlaires dci
liicns dont elles toat aujourd'hui en poS'
session , c'est une lériCé inconlest^le.
Napoléon en rendant à \etiT premier» d4tli-
'isecclfsiasliquesquiavoienl
'^ eontenttoii, n'afait-qm ré-
lablir le* igliiet dans lenn bieos priffii-
tifs. Or les ^ises ëloient alors ptoprié-
lainst elles'le sont donc encore Bajoar-
U est bien vrai qne chaque àgVtse
en partienlier posstde les droits qtii lui
ont été mois k litre grainjt, <^esl4-dirc Ji
litre de donation. Hais l'église cathoHqne
posside k titre de rtttitMlum, cl
rentre par conséqnent dans tous les droiti
de propriété des églises sopprimées pir
Il rdvolQtiOD, Donc, poar les einroprirr
aujourd'hui , il fiudroit que la diSDibrc
des représenlans devint convention; il
faudroit qu'elle méconnût tes droits s*-
crés de 11 propriété , et qu'elle renouvt-
1kl l'acte le plus inf&tne et le plus odien
de spoliation qui ail jamais en lien. Et
roame l'empereoi' décliioît, par son >r-
rèté dnSi juillet 1806. qne la restitmio»
des biens des fondations et d^ fabriqua
été un acte dejMâîice, on en doit
conclure que les leur enlever seioit nii
nouvel acte de la ptps criante iDJusticr.
C'est cependant à cet acte odieux ijne
conduit le projet de la rf geuce de Uigr-
En cBet, ce projet est bu£sor ce prin-
cipe, que l'Etat ou }fi commnne est pro-
priétaire des églises; qu'ils'^ |)eaTr-nt rn
disposer k leur gré, et les appliquer i tet
établissement qu'il, leur convient. Or ce
principe . c'est le principe de la conien-
lion, c'est le principe qui atoujourscon-
duit ï la ruiuc de tons les établissemens
religieui. El sans parler davantage de 11
Gunieolion , dont les actes ont prodait
des! malheurcui résultats, nous voj^ous.
dés 1789, Joseph II établir an> M^iHili ,
Teligion , où il engloba tons les biens ec-
clésiaslicjucs , sous préteite de faire ane
répartition plus juste et plas unifonne. I
Quel fut le résultat de cette mesure?
C'est que les usnTrottiers forent privA.
de lenrs revenu», et que les bieng ecelé- ,
siastiques devinrent la proie d'boipmis <
avides, et furent employés à propager le
réformes les plus dangereuses. Et c'est 11
qu'en viendroient toujours le gouverne-
ment ou les communes qui confondroient
les caisses des églises avec les leurs.
, tfiS mesnre d» la régence de Liège,
nnisaain»qnBdejt»tice,esiau fondoa
tcle d'expropriaLion. En efiet, celai qui
se Kconiuill le droit de fiicer votre eic£-,
dant et de borner vos d^eose* à ce qu'il
lai pWt, pour prendre Totre reste, ne se
décl*re-t'i[ pupropriétaire? Âasnrément
il- le faîL El du moment qu'il s'est dé-
claré propriétaire, quelle garantie aToni-
oflus qu'il ne prendra que l'eicédanl ?
aocane. Il prendra ce qu'il voudra , il
vous laissera ce qu'il voudra , et le plus
ou moioa d'avidité de« administrateurs
sera la mesure de vos besoins et de vos
seconn.
' • La proposition de M. Lion, de Taire
une caisse commune de tous les biens
des bbriques, est au fond la mdme que
celle qui vient d'élre adoptée par la ré-
gence. Qae la régence laisse aui fabri-
ques riches ce qui leiT est nécessaire
pour ptendre leur eicédant , on bien
qu'elle lear fournisse ce nécessaire d'une
caisse commone, deH |a même chose.
Qu'on vous laisse on qu'on vous donne,
vous n'en aurei ni plus ni moins.
• Mais la proposition de M, Lion lais-
soil voir trop clairement la ruine fntnre
de lonlesles'^lises, et c'est sans doute
pour parvealï aux mêmes fins sansbrnil,
que la proposition de M. Forgeur a ét£
adoptée , et que celle de M. Lion a été
écartée.*
Le Journal Historique combat les
, dircérenteii parties du projet par
les raisons les plus fortes, tt ré-
pond aux objections des n:
de la régence. On voudioit qi
gence de Liège ne donnât plus licn
tent les églises, dit-on, les entrt^tien-
Bent. Mais si c'est à ceux qui J'ré-
quenteut les églises à les entretenir,
on pourra dire aussi bien que c'est à
ctiux qui fréquentent les collèges, les
spectacles, etc., à les entretenir. Ce
serait là reuverser tout l'ordre ad-
tiiuitstratif. Nous regrettons de ne
pouvoir reproduire à'
(483)
de cet article, et nous nou& bornons à
.en citer la conclusion.
Vondroit-on réduire le culte catholi-
que à revenir i ces anciens moyens pour
subsister? La régence assurément ne le
permeltroit pis. Uequoi donc subsistera- '
t-il si vous lui refusez des secours et que
voua lui refusiei le droit d'en demander ?
Voutci-vous ranèautir? Le cuUe catholi-
que est il donc i Liège' une chose de si
peu d'importance qu'il ne soil pas digne
de la protection de la régence? Et de qui
donc la régence esl-eile mandataire? Est-
ce que les catholiques ne fournissent pas
une asseï large part au budget, on bien la
régence comprendroit-elle si peu sa mis-
sion qu'elle ne se crût appelée qu'à faire
des plans de promenades, qu'à payer les
spectacles, et à Établir des écoles par es-
prit d'opposition au clergé ?
• Mais, dira-ton, ce n'est pas comme
catholiques que vous payei les impôts.
c'est comme citoyens. C'est juste, et c'est
aussi comme citoyens que nous récla-
mons notre part aux bénéDces des re-
venus publics. Ce ii'csi pas comrae pro-
lestans non plus que tes évangélistes alle-
mands reçoiveutvos secours, c'est comme
citoyens ; et le motif qu'on a fait valoir h
la régence pour les traiter avec tant de
bienveillance, t'est que ce sont pour ta
plupart des personnes aisées qui procu-
rent des avantages h la ville. Or, les ca-
iholiqnea qui foruiRiit les cinquanic-scpi
cinquante- huitièmes de la population, ne
procurent-ils point d'avantage à la ville.
ou plutôt n'est-ce pas eui qui forment la
ville? Et à ce titre, n'oni-ils pa.« droit à
dos secours proportionnés à leur nom-
bre? Si les charges de la ville sont gran-
des envers le culte catholique, considé-
rei, s'il vous plaît, qu'il y a cinquante-
sept mille calboliqucs à Liég'', et qu'un
secoursde quelques milliers de francs ac-
cordés aux églises, ne.donncnt que quel-
ques centimes pat léte; et voyei si la ré-
gent^borne li sa générosité envers les
autres cultes ou les autres établi.isemens.
• Résumons nos observations.
• i-Le projet de la régence conduit k
(4«4)
l'npropriatîon et à la raine de fouies les
églises.
■ • s* Pour qne ce fivojet toit mis k eié-
cotkMi, ii'fantque la diambie re<leTieiiRe
€omfemii<m, et nons ramène à tons tesmal-
heafs de cette époqoe.
• 3* Le nombre des églises qui sont dans
Taisance est trop borné pour ffoe l'excé-
dant de lear revenu puisse être de qael-
qne secours po«r les antres^.
• 4* Il est aTantaj^m à la ville et anz
arts qa*il y ait qBclqaes églises bien do-
Sfttnt-Pierre, dés aKbésgéniraiixTm-
tréSf cKs ârclvevècjiies et évcuuêSy ctes
oardinftox smrant \tut ordre, des
consenrateun de Rome, du prince
Orsiui , assistent an trône , dn gou-
verneur de Rome, de trois cardinaux
diacres assisian». Le souverain' poft-»
ti(e portoit le saint Saciemciii avec
Tapparieil accoutumé. Derrière le dais
étoient TatiditeNr de 1» cbambre , le
trésorier général, le majordome, kf
protonotaices apostolkfiiea et kt go*
néraux d'ordres.
tées.
. 5- 1^ projet de la régence conduit au , I^ procession mai clia dans at or-
i^i.^nl.\L^ ^/«' «' «"^f ^« *• ^ilMiue du Va-
tican. Là , le prince Orsini- et les ma-
gistrats romains snutinreiUleabâaona
du dais. Les cbapelains entonnèrent
le Te Deum, et après les prières d'u-
sage récitées à TaïueL papal , le Saint-
Père donna avec le ^int Sacrement
la triple bénédiction au peuple im-
mense qui remplissoit rég,lise.
saint-simonisme
• 6* Les églises ne possèdent de bien»
qne ceux qui leur appartiennent.
• Et enfin 7* Tobligation de la régence
de venir au seconrs des églises ^nt à
l'essence môme de Tordre adminîslratir;
et si elle méconnoit un seul des besoins
du peu]>le, eHe amènera la ruine de cet
ordre. »
M^Sii^
NOUVELLES EGCLÉSIASXTQURS.
ROME. — Le mercredi 24 mai ^ les
premières vêpres de ia fête du Corps
de Notre - Seigneur furent célébrées
dans la chapelle Slxtine ; Sa Sainteté
y assistoit avec le sacré collège et la
préhture. Le lendemain matui, M. le
cardinal de Gregorio célébra une
messe basse dans la même chapelle..
Ensuite eut lieu la procession accou-
tumée par la colonnade et la place du
Vatican. Elle éioit composée des élè-
ves de riiospice apostolique et de
ceux de la pieuse maison des orphe-
lins , de tous les religieux menaians
et autres , du séminaire romain , des
curés, des chapitres des collégiales et
des basiliques , de<t camériei*s laïcs ,
des procureurs -généraux des ordres
réguliers, des chapelains qui portoient
la tiare et les mitres précieuses , des
avocats consistociaux, des camériers
e(sclésiastiques, desclercs de la cham-
bre, des auditeurs de Rote, de M. Al-
berghini ^ auditeur de Rote, portant
lê croix papale; des pénitenciers de
PARIS. — Que daiis les peys où
les lois ordoanoieut de CQaUracter
mariage devant les mlnistces pro-
testans., comme en Angjieiterre et
en Hollande, les catholiques se pré-
sentassent devant le miuistre ]prp-
testant qu'ils ne considéroieut que
comme officier civil , c'étoît une
nécessité qu'il faltoit subir , et le
Saint-Siège avoit auuorîsé cette for-
malité^ en recommandant aux ca-
tholiques de ne la considérer ^ue
comme un acte civil , et en leur pres-
crivant de se marier, soit avant , soit
après, devant un prêtre catholique et
devant dedx témoins , suivant ce qui
ayoit été réglé par le concile de Trente.
C'est en ce sens que &'en explique Be-
noît XIV, dans un Bref du 17 sep-
tembi'e 1746 , adressé à ua uiission-
naire en Hollande, et que l'on trouve
dans son BulLaire.
Mais que dans les pays où il n'y a
pas de loi qui force de s'adresser à.ua
ministre protestant , oa invoque son
ministère pour les maiiages mix-
tes , c^est-ra ce cpiî étonne et ce
( 485
qui ne se faisoit point , ce semble -,
ordinairetnem en France. Pouri|Uoi
recourir . aux iniaisti^s protestans
qui ne reconnoisseut poiut iema^
liage comme un sacremeni , et qui
ne voient là qu'un act< civil ? Ils n'ont
rûm a bénir, et on ne voit point qu'a u-
trefbiB ils intervinssent dans x^ette cir-
constance. Toutefois , ils se sont mis
lécemment sur le pied de faire corn-
fiaroitre devant eux les époux dans
les mariages mixtes , et depuis quel-
que temps à Paris il devient d'usage,
quand on s'est présenté devant le
prêtre I. et qu'on a contracté devant
fui , d'aller au temple et d'y faire un.
simulacre de mariage.
Les ministres ont-iU voulu par là
se. faire valoir , ou singer les prêtres
catlioliques et rivaliser avec eux? c'est
ce que nous ne pouvons savoir. Mais
celte prétention nouvelle n'en est pas
moins un sujet d'étonneinent. Déjà
un vénérable prélat en avoil fait la
jemarque. « liepuis quelque temps ,
dit M. révêque de lîelley dans son
Rituel , les protestans exigent que la
partie catholique se présente au tem-
ple devant le ministre, et même quel-
quefois ils exigent la promesse que
les enfans soient élevés dans la reli-
gion protestante, ou que les filles
soient élevées dans la religion de la
mère , et les garçons dans la religion
du père. La partie catholique ne peut
pas en conscience aller au temple, ni
ïalîe cette promesse. On doit même
£aire observer que ces demandes sont
contraires à la doctrine des protestans
qui ne reconnoissent point le sacre-
ment de mariage , et à leur tolérance
qui leur fait admettre qu'on peut se
sauver dans toutes les religions (1). »
Nous n'avons rien à ajouter à la re-
marque d'un prélat si sage et si
'éclairé, si ce n'est que ce qui vient
de se passer à Fontainebleau est bien
plus insolite et bien plus injurieux
])Our l'Eglise que ce cjui avoil pu avoir
lieu jusqu'ici à Paris. Car, dans les
(i) Rituel de Beiley, i^3i., t. m, p. 45.
)
uMiriages naixtes qui ont pu être cé-
lébrés, on se présentoit devant le curé
d'une paroisse, et si au sortir de l^a
cérémonie on alloit dans un temple
protestant qui en étoit éloigné, le curé
l'ignoroit , et le fait u'avoit pas la
même publicité et le même éclat.
Mais à Fontainebleau,. les deux céré-
monies se sout succédé immédiate-
ment ; elles ont eu lieu dans le même
palais. Les deux époux, leur famille,
tout le cortège se sont rendus sans
intervalle d'iuie cérémonie à l'autre.
La décision de M. l'évêque deBeiley
s'applique dono encore plus à ce cas
qu'à tout autre, et on doit regretter
vivement que les réclamations qu'a
certainement fait entendre un respec-
table prélat , n'aient pas été accueil-
lies comme elles dévoient l'ctre.
Quant à la prétention des ministres
protestans , elle a d'autant plus de
droitde nous surprendre, que, connue
nous l'apprenons d'un journal protes-
tant , l'avis suivant a été lu dernière-
ment en chaive dans les deux tem-
ples calvinistes de Paris :
«Notre église a établi, dl»s son ori-
gine, relativement aux convois Funèbres ,
une règle de prudence et d'égalité qui
a subi de temps en temps quelques ex-
ceptions auxquelles le consistoire a jugé
convenable de mettre un terme* Cette
règle est celle qui interdît les présenta-
lion du corps dans les temples. Il a en
conséquence décidé qu'il n'y auroit plus
à l'avenir aucune présentation de corps
dans nos églises, et que cette décision se-
roit portée à la connoissance des fidèles
pendant deux dimanches consécutifs du
haut de la chaire. Quant au service fu-
nèbre eélébré par les pasteurs du cime-
tière , il continuera de l'être comme par
le passé sur la demande des familles. »
Il est assurément très -singulier
que les ministres veuillent qu'on se
présente au temple pour les mariages,
et qu'ils ne veuillent pas y recevoir
les corps des morts. Ils aiment appa-
remment les cérémonies gaies, et re^
(486)
poussent celle» qui sont iristes. Cela 'certain nombre de jeunes gensqiTîl
n'est -il pas édmant pour des pas-
teurs?
L'avb lu en chaire pourroit suggé-
rer encore une autre réflexion ; puis-
,que les pasteurs protestans ne veulent
plus faire de service dans leurs tem-
ples pour les morts , il faut espérer
qu'on ne voudra plus forcer les prê-
tres catholiques à feiire malgré eux
des services pour les gens tués eh duel,
ou pour ceux qui ont mis fin volon-
tairement à leurs jours. Il seroit trop
criant de respecter les règles de Té-
glise protestante et de violer auda-
cieusement celles de l'Eglise catho-
lique. 11 seroit trop criant de laisser
les ministres protestans faire ce qu'ils
veulent , et de tyranniser les évèques
et les curés, pour en obtenir ce qui
répugne à leur conscience.
M. Mac'Donell , évéque d'Olym-
pus et vicaire apostolique pour les
Antilies angla&es, a passé la semaine
dernière par Paris , revenait de
Rome et retoui-nant aux Antilies. Le
prélat étoit allé à Home dans l'inté-
rêt de sa mission. Jusqu'ici , son vi-
cariat s'étendoit à la Jamaïque et à
la Guyane anglaise. Ces deux parties
viennent d'en être distraites. La Ja-
maïque est fort éloignée de la Trinité,
où réside M. Mac'Donell, et elle va
former un vicariat à part , qui sera
confié aux Jésuites. Quelques-uns
de ces religieux sont déjà désigaés
pour cette mission.
M. l'évêque d'Olympus a sous sa
juiidiction l'île de la Trinité, an-
ciennement à TEspagne , les îles de
Sainte-Lucie , de la Dominique , de
la Grenade et de Saint-Vincent , an-
ciennement à la France , la Barba-
de , Tabago , la Marguerite et autres
petites îles. Ija population catholi-
que peut être en tout de 140,000
âmes , mais le nombre des prêtres
est fort restreint. M. le vicaire apos-
tolique s'occupe d'en augmenter le
nombve. Il à lait venir d'ulandt \m
a placés au séminaire de Rennes. Ils
y apprendront le français , qu'il est
nécessaire de savoir aux Antilles , et
se formeront en même temps aux.
connoissances et aux vertu^ ecclésias-
tiques. Ce secours sera fort utile aux
Antilles, oùonn'avoitpas de moyens
de se procurer des prêtres, et où on
étoit obligé d'accueillir des étran«-
gers qui ne présentoientpas toujours
toutes les garanties désirables.
L'attentat commis contré M. d^Hé-
ricourt, évêque d'Autun, a excité dans
cette ville une juste indignation. Tout
le monde , sans distinction d'opinion
ni de lang , s'est porté à l'évêché f où
déjà s'étoient rendus le sous^réfet,
l^ pi*ésident du tribunal et le maire.
G'étoit à qui s'empresseroit de temoi«
gner au prélat les sentimens de res-
pect et d'attachement qu'il inspire.
C'est au moment où M. l'évêque sor-
tant de sa cathédrale avoit la main
levée poiu* donner sa bénédiction à
un homme qui sembloit la deman-
der en s'indinant ^^qaexeitiiitaérafale
dirigea sur lui deux amies à feit, qui
heureusement n'ont produit aucune
explosion. Le mouvement fut û ra-
pide , que les personnes qui accomr-
pagnoient le prélat n'avoient rien vu.
Le coupable , profitant de cette ciiv
constance et de la stupeur de quel-
ques femmes placées près de là , prit
la fuite et gagna la campagne , après
avoir renverse un homme qui le pour*
suivoit.
Les témoignages d'intérêt que le
prélat reçut n'ont pas discontinué
tout le jour. Us n'ont été interrom-
pus que par les vêpres et par la pro-
cession ou M. l'évêque officia, comme
à l'ordinaire. Dans la soirée , il y eut
le même empressement à Tévéché.
Ufaxii espérer^ Mgr, lui disoit le sous-
préfet , que cette tentalwe est C effet de
la folie ou de Vwresse, et non itune
cause plus déplorable» Le prélat ne
çarus^olt point cette illusion. Ckue
( 467 )
kmiaik^, rëpoodU-il > est plutéi l'effet
lie 4:es idées anti'sociales qui affligent
tant de gens de bien, et qui exaspèrent
les mmuuttses passions contre Vautorilé
et ta religion, ou contre toutes les per^
sonnes qui veulent et représentent Cor^
dre. C'est la inéine réflexion que iiou9
avions faite en annonçant Tattentat.
Le lendemain , l'assassin a été ar^
rèté k la Maison de Bourgogne, à cinq
lieues d*Autun. Il se nomme Durand ,
et est âgé de 22 ans. On Ta trouvé
encore armé de ses pistolets , aVec de
la poudre , |des balles , un moule ,
des capsules , et 45 fr. dans sa po-
che, un faux pas qui l'a fait tomber
a donné au gendarme la facilité de
l'art'èter sans danger. Cet homme
étott de la Nièvre , et avoit déjà ma-
niiesté sa haine pour la religion et
ses ministres par des menaces et
des voies de fait. Il étoit arrivé
le 3 juin à Autun , revenant, dit-
on, de Lyon, et il n'étoitpas re-
tourné coucher le A dans l'auberge
où il avoit passé la nuit précédente.
M. l'évéque a paru satisfoit d'appren-
dre m^iftffiaibetireux n*étoît pas de.
soD.cuocte. Ott veut supposer que les
faculté intellectuelles du coupable
aient souffert, par suite du traitement
d'une maladie honteuse. C'est une
interprétation bénigne par laquelle
on cherche à atténuer l'horreur d'un
grand crime.
touchans souvenirs. La population
entière a téuioigné le plus prolbnd et
le plus religieux respect pendant tout
le cours de la procession.
Quelques officiers municipaux dis-:-
tribués dans le cortège , n'ont pas eu
de peine a maintenir le bon ordre
qui a régné partout. Toutes les classes
de la so^^icle sembloient, cette année,'
rivaliser de zèle et detiipressemecit
pour cette imposante eérémouie. Mais
ce qui a surtout frappa ^ c'est le cor-
tège qui suivoit le dais^Il ctoit com-
posé de 400 messimirs en habits noirs ,
se relevant pour porter le dais, chan-
tant constaunnent des psaumes et dea
hymnes , et -témoignant hautement
par leur nombre et leur lecutillcr
ment qu'il y a encore de la foi parmi
les hommes. Leur présence a fait une
vive impression bi toute la ville.'
Les trois reposoirs placée sur le
cours du Chapeau -Rouge, à la place
Bourgogne et sur les fossés Saiut-£loi ,;
étoient remarquables par leur élé-
gance et leur richesse. Des postes de
Ta troupe de ligne placés à certaines
distances ont rendu les honneurs mir^
litaires au passage du très - saint Sa .
crenient. Le général Janin, comman-
dant la division, étoit devant son hô-
tel ; il s^est prosterné au passage en
faisant battre au diamp, et rendre les
honneurs au roi du ciel.
du très-saint Sacrement, dont nous
n'avions dit que deux mots , a été
cemaitiuable sous bien des rap-
porta. Le temps,, qui jusqu'à la veille
avoit été très-mauvais , devint magni -
fique ce jour-là , et favorisa cette cé-
rémonie dont Tordre avoit été réglé
par une circulaire de MM. les vicai-
res-généraux capitulaires ,. adressée
aux curés de la ville. Le saint Sacre-
ment étoit porté par le digne neveu
de l'illustre et vénéré cardinal , dont
ce diocèse pleure encore la perte. Sa
La commune de Fammechon, dio-
A Bordeaux, la procession générale (cèse d'Arras , est composée de 40Q
habitans et n'avoit nas d'église. Il
y avoit bien un temple pour une pe-
tite fraction de protestaoa, temple
obtenu par la faveur, et bâti grâcea
à une puissante influence. Mais les,
caihoUques sa voient assez qu'ils ne.
pouvoient obtenir le même secours.
La paroisse n'est ni riche ni peu-
plée. Cependant les habitans se sont
mis à l'œuvre, pour avoir uue église.
Leur digne pasteur leur a donne
l'exemple du zèle. Tous ont travaillé
I avec ardeur à la construction de l'é-
prétencerappeloit à.tout le monde de ( difice ; hommes , feinmes, enfansj-i»
ValisoîenC de soins et d^eflbrts , et
joîgDoîeni le travail des mains anx
aacrilBces pécuniaires.
Le résulut a éié consolant. Le 15
mai , lundi de la Pentecôte , a eu
lieu la bénédiction de la nouvelle
église. On n'avoit pas vu une telle
Cérémonie dans cette contrée. On a
porté en procession du chef-lieu de
Ja paroisse tout ce qui devoit servir
à rornement de la nouvelle église.
50 jeunes gens et autant de jeunes
filles portoient ces objets sur des
brancards ornés. Il y avoit de plus
tine première communion nombreu-
se. Cette procession formoit un très-
beau coup d'œil par Taffluencc de
peuple qui s*y^toit jointe. Tous les
prêtres des paroisses voisines s'é-
toient empressps d'y assister. M. Le-
dni , curé de Pas, chef-lieu de can-
otn , a béni l'église et a prononcé un
.discours sur la cérémonie. Cette
journée a été véritablement une fête
pour la paroisse.
Un ecclésiastique de Grez-«n-
BoueiTe, chef-lieu de canton, diocèse
du Mans , montroit gratuitement à
lire à six enfans. Il avoit cru qn'un
diplôme de bachelier è«-lettres et sa
qualité d'ecclésiastique suAisoient
pour le mettre en règle ; on vient de
le détromper. L'autorité locale a fait
signifier au prêtre charitable défense
de recevoir les six enfans à qui il avoit
la témérité d'enseigner Va ^ c / il est
vrai qu'il leur apprenoii en outre le
catéchisme et qu'il lesenvoyoità la
snesse. On a cru urgent de faire ces-
ser ces abus , et il est possible qu'on
ait voulu se débarrasser d'une rivalité
qui offusquoit l'instituteur primai-
res du lieu , bien et dûment bre-
veté. Telle est la liberté d'enseigne-
ment dont nous jouissons depuis que
la charte nous l'a promise et que
telle de 1830 l'a si généreusement
confirmée.
(4W)
propMé de ploa es ydttf en
que. Des liètes t'y eélUireoc en soi
facmneur, det coi^ipérica s'y ^tafalît-
•ent aous mm invocatkin. Le Sûm-
Père a vcuki accorder plnaievrt io-
dnlgences à ces «ssociationt picvKi.
La fête de kl tfaaunuUurge «e cél^
bre à Ypres, dans l'ancîenm cadié-
drale ; à Bruges , dans la chapelle
d'un hospice; et demièremeol dk
a été établie à Gand , dans l'^ifae
des Pères Dominicains. »
Le culte de aainte Phitomène se
■ On se fait quelquefois en Alkina-
gne de singulières idées sur la idé^
rance.'Le 6 mai dernier, il y a eu à
Fulde im enterrement d'un genre
nouveau. Un gendarme protestant
et un soldat cstholique étant morts
le même jour , il est arrivé que
leurs funérailles se sont laites au
même moment. Le Père Schmitz ,
supérieur des Franciscains à Fulde ,
trouva bon de partir côte à côte avec
le Domine protestant; les gens des
deux convois marchoient de compa-
gnie y à l'exemple des Msteurs. Aux
portes du cimetière , le Fianeîtcain
et le ministre firent assaut de dvi-
lité , chacun voulant céder le pas 4
l'autre ; mais le premier insista teW
leiuent, que le protestant passa le
, premier ; celui-ci récita les prières
en allemand et l'autre en latin.
Quand tout lut fini , ils revinrent
ensemble , causant de bonne amitié.
Assurément on ne se plaindra pas de
l'intoléiance de ce Franciscain.
La Gazette {T uéix-ia' Chapelle YÏtXii
de publier, sous la rubrique de Ber-
lin , 12 mai, un ailicle étrange;
c'est une notice détaillée de tontes
les expéditions venues de Home pour
les diocèses prussiens , lesquelles ont
Sassé par les mains de Fambassa-
eur pendant l'année dernière. Après
rénumération des dispenses matri-
moniales , on a soin d'ajouter, par
rapport à la moralité^ que tatU de ces
dispenses ont M motivée^ parunegrûs*
(489)
sessé aniémwe. On ne manque aussi
jamais d'indiquer les frais. Il n'est
pas difficile de deviner le but de ces
odieuses révélations. Yoiià à quoi
sert aux catholiques prussiens la
inëdiation du gouvernement dans
leur correspondance avec le Saint-
Siëge. Par un indigne abus de con-
fiance , ce gouvernement se permet
de fouiller dans la correspondance la
plus secrète des. pasteurs avec le
Saint-Père pour des objets purement
spirituels , et il en fait extraire une
cnronique scandaleuse qu'il ne rou-
git pas de publier , dans l'intention
manifeste de nuire à la religion. Il
n'y a qu'un fanatisme aveugle qui
puisse porter ainsi à fouler aux pieds
la justice , rhonnctcté , et même les
plus simples convenances. Cette po-
litique machiavélique doit révolter
tous les esprits impartiaux.
■ «^
POUXIQUIS.
' Dans ce siècle où Targent peol être con-
sidéré domine la première d<^ puissances
de PÉWope, il est- te«i simfvle que les
banquiers soient recherchés, les uns pour
faire des révblulions, les autres pour les
soutenir. Nous ne sommes donc point de
ceux qnî reprocheront au gouveraement
de juillet de montrer trop déconsidération
pour un capitaliste du poids de M. Rots-
child, en le comblant d'honneurs, de titres
et de décorations. Si quelque chose nous
étonne, c'est qull ne soit encore que
grand cordon de la Légion-d'Honnenr.
Un homme qui tient dans ses mains la
paix et la guerre, et qui est le Samuel
Bernard de notre époque, mérite encore
mieux que cela.
Aussi ne sommes-nous pas de Tavis
d'un journal qui grondoîl dernièrement
M. Rolschild de ce qu'il se permet à sa ta-
ble des familiarités avec les princes de
sang royal, jusqu'à les. tutoyer presque
devant tout le monde, en les apostro-
phant simplement par leurs noms de bap-
tême, cl en leur disant sans façon : Peml,
vouUt'VOus de la ehoueroute 7 Frédéric^ voir-
iez-vous une eâteleite de, pré-salé'^
Nous trouvons également que ces
mêmes princes de sang royal ont tort de
faire la mine au puissant roi de la ban-
que, de ce qu'il se met ainsi à son aise vis-
à-vis d'eux. Lorsqu'on fait tant que d*accep-
ter le dîner des gens, et de descendre du
plus haut rang pour venir s asseoir à lepr
table; il faut savoir accepter leurs familiairi-
tés de bonne gr&ce. Les princes n'ont rien
à dire quand ce'sont eux qui dbnnent ces
exemples de respect pour' l'argent , et
qu'ils se déclarent pour ainsi dire les
hommes-liges de la finance. Qu'on de-
mande à la reine Marie-Christine si elle
ne seroit pas bien aise aussi que M. Rots-
child lui fit l'honneur d'accepter le titre
de grand d'Espagne et d'être de ses amis.
D'où vient cela, si ce n'est qu'elle sent
comme tout le monde que le règne de la
banque est plus assuré que le sien ?
On annonce que M. le duc Charles de
Meckiembourg a donné sa démbsîon de
président du conseil d'étal de Berlin , en
la motivant sur ce que son avis n'a point
été écouté dans- les délibérations relatives
au mariage de la princesse fléîène. T! a
cru devoir développer ses raisons dans un
mémoire dont on fartl courir des copies en
Allemagne et en France ; lequel n'a rien
d'offensant , au surplus, à l'égard des per-
sonnes, mais seulement il Tégard des ré-
volutions. Car, pour s'opposer au mariage
de sa proche parente , W. le dnc Charles
de Meckiembourg se fonde sur les exerô-
ples vraiment alarmans do sort qui a été
fait, depuis près d'un demi - siècle , -dans
notre pays , aitx princesses qui ont eu le
malheur d'approcher du trône.
Il est certain que , sans être supersti-
tieux, il y a de qcoi reculer devant cette
succession d'infortunes royales accumu-
lées en si pen de temps sur un nombre
aussi considérable de têtes augustes dans
la seule personne des femmes. Marie-An-
toinette, madame Elisabeth, la noble fille
de Louis XVI , la veuve du duc de Berri ,
Marie Louise d'Autriche ; quel assemblage
(499)
de chutes et de cattstroplies imméritées !
Qoclle princesseosen déflprmais rq;arder
en face, sans émotion et sans fnyeor, on
trône aissi sanglant et aussi fnppé de
foudres ! Assorément, il est facile de con-
cevoir les soUidtodes, les soucis et les
anxiétés des familles royales qui voient
entrer quelqu'une de leurs filles sous ce
portique funeste dont tant de femmes au-
gustes ne sont sorties que pour la mort on
les eiils. Quand on songe à la gruidenr
des noms , et surtout à la grandeur de
bienfaisance «t de vertu, qui n*ont pas
préservé des plus terribles rigueurs du
sort les meilleores et les plu5 dignes de ces
têtes sacrées, quelles autres oseront avoir
la présomption de se croire moins vulné-
rables et plus exemptes du tribut des ré-
volutions !
PARIS, 9 JUIN.
Les collèges du a^" arrondissement
électoral de la Moselle et du 4* arrondis-
sement de la Somme sont convoqués, le
premier i Mets pour le i*' juillet , à l'effet
d*élire mi député par suite de la nomina-
tion de iL Parant aux fonctions de sous-
secrétaire d'état de la justice; et rantra à
Abbeville pour le 39 juin, par suite de la
nomination de M. Renouard aux fonc-
tions de conseiller d'état
— Viennent d*étre nommés : M. Leleo,
président du tribunal de première ins-
tance de Dieppe ; M. Barey de Saint4larc,
juge d'instruction à Nenfchatel; M. Sa-
case, président du tribunal de Saint- Gi-
rons ; Bl. Unnault , juge à Qnimper ;
11. Quentin, juge h Ségré (Maine-et-
Loire.)
— MM. Crépin de la Raébée et Try,
conseillers à la cour royale, et M. Adrien
Ijamy, juge au tribunal de première ins-
tance , sont nommés chevaliers de la Lé-
gion-cTHonneur.
— MM. Kern, doyen honoraire de la
Faculté de droit de Strasbourg, et Proud-
bon, doyen de la Faculté de droit de Di-
jon, sont nommés officiers de la Légion-,
d'iionnenr.
^> LoasS'Pbihppe et la reine des Fraa-
çais sont partis -hier ^KHir Trianon. Do-
main le doc dTOrléans et la princesse
Hélène se rendront aussi à cette lési»
dence.
— Samedi Looîs-Phitîppe donnera nn
banquet dans le château de Versailles. Les
journaux ministériels disent qnll y aura
plus de i,soo convives fournis en grande
partie par les deux chambres , Tinstilut.
la magistrature et l'armée active. Les poiu
tes du Musée de Versailles seront ouverts
à dix heures aux invités. Le banqnet com-
mencera à trois heures et demie. Le Joar-
nal de» DébaU dit qifon a calculé qa^il
doreroit an moins une heure et demie.
A six heures on recevra le cocps diplo-
matique. A dix heures du soir il y aura
une grande promenade dans les galeries
du Musée.
— Le Musée de Versailles sera ouvert
dimanche au public. Les grandes eauxr
joueront 11 y aura revue de la garde na-
tionale du département, enlèvement d'un
ballon et feu d'artifice. «
— Lundi Louis -Philippe et sa famille
reviendront à Paris.. Les fêles de Ja ville
auront lieu le 14. Quelques jours après la,
garde nationale donnm son grand baL .
— Un journal range ce matin M. Thîers
au nombre de ceux qui sont méoontens-
des invitations aux fêtes du mariage. Le
duc d'Orléans , dit-on , avoit désigné l'ex-
minbtre pour être un des témoins qui dé-
voient signer an contrat, mais Lonis-Phi-
lippe a fait rayer ce nom de la liste.
— Quoique plusieurs feuilles minkté-
rielles assurent qu'on ne dissoudra pas la
chambre, quelques journaux affirment
que MM.^ Biolé et de Montalivet persistent'
à proposer la dissolution.
— On parle d'une promotion de pairs
ponr la fin de la session.
— Le Temps annonce que M. Conte ,
directeur-général des postes , sera appelé,
au conseil d'étaL
— M. le général Vincent vient de de-
mander à être admis à la retraite.
— On assure que beaucoup de députés,
ont l'intention de partir de Versailles après
le grand banqnet, pour retourner directe-
( 49» )
ment ÔMné letirs foyeu ; et qae M. Mole ,
pea satisfait de cette détermioation , a
plié M. Dnpin d'oser de soo inflôence
pour modérer leur amour do pays..
— L'amiral Ronasin, ambàssadem* à
Goiistantinople, doit quitter Paris à la
fin de la semaine prochaine pour retour-
ner à son posle.
— ^ H. le prioce de Montmorency-La-
Tel, anden ambassadeur, vieat de monrir
à l'âge de 68 ans.
— M. de La Mennais et ses collabora-
tem9,6eorgesSand, Charles Didier, For-
tool. Robinet et BoUe cessent, à pariir du
10 juin, de rédiger le Monde.
— Le Tempe, examinant les titres de
M. James Rothschild, qui figure au nom-
bre des promus an grade de comman-
deurs de la Légion • (f Honneur, trouve
qu*il a rendu de grands services iprès la
révolution de i83o.
— Â1I Louvre V on transforme TOr^
gerie en cuisine et en office pour le ban-
que qui sera donné dans la galerie des
Gombert devant le tribunal correction-
nel de Bétbune.
— La réudion du comice agricole de
Seine-et-Marne aura lieu le 1 1 juin , en
la ferme de Lady, près Mormant.
— M. Glicquot de Saint-Charles, colo*
nel en retraite, vient de mourir à Yemon
(Eure), 5 Tftge de 64 ans.
— }Si. Barbet, maire de Rouen, a été, à
l'occasion du mariage» nommé officier
de la Légtqn- d'Honneur.
' — Le I'*' juin, Bôireau. dont la peine
est commuée en dix années de bannisse-
ment, a été embarqué, à Brest, sur le
Laurier, qui a fait voile sur-le-champ,
pour les Etats-Unis.
— On ne sait pas encore si Meunier,
dont les passagers du Caneord n'ont pas
voulu pourcompagnon de voyage, pourra
s*embarquer au Havre.
— Le Journal du Bourbonnais annonce
que les fêtes qui ont eu lieu à Moulins,
pour le mariage, ont été très-froides, que
Iles illuminations ont seulement attesté
Ubleaui, elae composera, dil-on.de Ij.^^jj^^^^j^^ j„f„„^j.„„„,.^ biica.
A.ooo couverts. < * ..i > i
^' ' r La mesure qui nous ait paru utile dans le
— Le.cib&tean-^rt qu'on élève ^au
Chanip-iieh>Mars pour là fête militaire est
presque achevé.
NOUVELLES D£8 P«OVINC£8.
Trente -deux détenus viennent de
s'évader à la fois de la prison d'Haie-»
brook (Nord) ; quatre ont été repris le
lendemain.
— La caisse d'épargne d'Abbeville a
reçu dans le mois de mai, 9,944 fr., et
remboursé iS.SgSfr. 74 centimes.
— Un ouvrage ayant pour titre : AU
manoek populaire du Poê-de-Calais, fut
vendu à Arras, datis les bureaux du jour-
nal le Progrés, par le sieur Gombert, gé-
-rant de ladite feuille. Cet ouvrage saisi,
la chambre du conseil déclara qu'il n'y
avoit point lieu à suivre. Mais , sur l'op-
pOMtion formée par le procureur du roi,
le procureur-général a soumis à la cour
' royale de Douai un réquisitoire 'dont elle
a ado[>té le principe en renvoyant Je neur
progiamme de- M. .^e maire, ajoute
Cbtte feuille, c'est la distribution de ser
cours aux trop nombreuses familles que
la stagnation du commerce laisse sans
ressource.
— Un arrêté du préfet de l'Allier porte
que Tadjudication du pont suspendu de
Vichy, annoncée pour le ao mai, et
ajournée au aa juin, n^aura pas lieu.
— M. le marquis de Doria. consul-gé-
néral de S. M. sarde à Lyon, est arrivé
depuis quelques jours dans celte ville.
— Un relieur de Marseille, nommé
Trotebas, qui avoit pris chci lui le sievr
Parracciani, réfugié Italien, &gé de a6
ans, fut bientôt obligé de le congédier
parce qu'il faisoit mal son travail. Ce der-
nier conçut alors le projet d'assassiner
son ancien maître, et lui fit d'horribles
menaces un jour qu'il le rencontra. Tro-
tebas en informa la police <(ui promit de
surveiller les démarches de cet individu.
Il parolt que cette promesse ne fut point
{
(49*)
jttîvîe dexécoUon, car Purraeciaoi dbaidR
dernièrement le siear TrotelMi, H loi
iioQOa un sottIBel. Geliû-ei f o«l«t s'élan-
cer sur Tagresieor, el tomba percer de
plusieurs coups de stylet L'assassia .(|iii
fut arrêté sorrle-champ, déjà cpndanQiné
deux fois , dit-on. à Tétranger « parvint i
s'évader, et à se réfugier en Fiance. On a
quelqae e^ypoir de sauver le malheureux
Trotebas,
— MM. Bumouf et de Montferrand,
inspecteurs généraux des études, sont ar-
rivés hier à Marseille.
— Une bande de voleurs continue à
exploiter la ville de JBordeaux. lU s'atta-
quent maintenant aux plaques de enivre
qui indiquent sur les portes des noms et
des proiessions. Une ronde faite dans la
nuit du 4 au 5, a amené l'arrestation de
plusieurs condamnés libérés.
KXT£fiI£UR.
NOUVELLBa D'KSPAGfiE.
A Madrid, le -ministre de la guerre a-
officiellement annoncé snxcortès la mort
d*Iribarren et dn brigadier Léon. Il a de-
mandé des penâons pour les Tenves de
t:es officiers.
— Une lettre de Valence du i^'jvln
annonce que Serrador s'est emparé de
CuHa le 28 mai, après avoir pvesqfo'iefi-
tièrement détruit un régiment christino.
— Des correspondances de Bayoone
annoncent que Tena et Gabanero, liente-
nans de Cabrera, se sont emparés de Ca-
Jalayud, ville de 9,000 âmes à i5 lieues
•de Sarragosse» sur la grande route de
cette ville à Madrid.
— La Giu«nit0 du 6 juin examine les
diverses forces dont t>eut disposer la ré-
gente révolutionnaire, et voit que les
troupes pour la plupart se trouvent dissé-
minées h Saint-Sébastien, Yron, Her-
nani, Bilbao, PortugaleUe, Pampelone,
Vittoria, et que la révolution ne peut ré-
unir une armée de 12,000 hommes sans
abandonner des villes dont les habitans
/>roiiteroient du départ des garnisons pour
se soulever.
•^ UA capagnol, legteértl lf■t7mol^
Paulo, qui «voit qiliUé IfoWiiei pciur le
rendra anprès du roi Cfaaik» T, aété ar-
rêté à.Orthès, dît kTJiémofM é$è PyH-
né0$9 H dudgé surAsgonlême. •
— Le joumat ministériel dtt soirdemne
une dépêche télégraphique de Bordeaux,
le 7 juin , à huit heures du aoir. La re-
conuoissanee do 3' a été {>his sérieuse
^u'on n^avoi4 cru \ le 5« foatailtoii deO»-
tille a été détruit et la earralerie a fean-
eoup souffert ; mais , ajofrte h-dèpêthe
télégraphique , on dit que le càhttRl
Conrad .été tué. Les carlistes oontinuefit
à se fortifier dans Barbastro , o&il m'y a
plus de vivres cpte pour huit jours, sans
qifil puisse en arri^Fer du dehors.
— La même feuille donne ensuite une
dépêché de Bayonne , le 8 Juin , qui e^t
tont-Mait en opposition 9iv<fe la précé-
dente. Un rapport d'Oraa à Espartôro. à
Tafalla , dit que les carlistes ont iisit ps-
fer leurs blessés sur lariregaudiedela
Cînea , par Ëstadella , et que le 5 , à la
pointe du Jour, Onia alioît se porter sur
Barbastro qu'il crojoit évacué* On ue
|)arle pas de la movl de Geosad^ll n'y a
pas eu de reoûnnoisaauce le 3^
M. Broadwood, candidat tory, ré-
cemment élu à Bridgewater, vient d'an-
nonœr au préfîdeAi de. la chambre dès
communes qu'il renonçoit à son élection,
dont on oonteste la validité*
— M. le prince de Polignac, aceom-
pagné de son fils aloé, est arrivé le a
juin à Munich.
— L'ancien chancelier, baron Geist,,
qui a rempli autrefois les fonctions de
professeur auprès de S. M. l'empereur
d'Autriche , est mortà Bade il y a peu de
jours*
— Une femme de LelpsidÈ a dernière*
meiit noyé , pendant que son mari étoit
en voyage, ses quatre eifans , dont FahK
n'avoit pas quatorse ans et le plus jeune
avoit à peine trois ans; elle s'est ensuite
précipitée dans le fleuve. Tons ces crimes*
\ w>tA.^tib^és è la déqience.
(49S)
I .^^'Lm itoiiUwi oomellfli de New-
ywk McnHaantnl de Donfedei ftllfit».
M. LB PRÉnnEHT. 9ion !{!*« la sfinca,
I il' sert bkn coinUtfi ipt beinconp d^
qOe rkmbasudeur de S. U. leniidei
DenirSicfles, plénîpoteatiaire ipëtùl de
S. A. B> le comte de Sjnaix. ■ prë-
scnti, le sS mai , k U. UU. U deinande
solenneUe de 4a main de S. &. S. U prÎD-
-cewe da Senrie'CMignaii, Le contrat *.
éttrigné l« nCme jonr. Le mriage a fitë
-UMiit ft r«glise mélropelitaîne ; £. M.
et «MMiile nombraiiw assisloieni an ma'
'tiage. Il f a ea ï la coar graod dloer et
concerL Le jardin rojal a élii illuminé
t OQTert loDic la Doit aa public; Irais
orcfaestret j oat exëCDlÉ des ly mpbonies.
~ . A. R. la princease de Sjraciue est
partie peor Gfses a«ee u niie. et l'em-
barqaen aar ntt frégate- n^ih pon at-
lef rvjaàiMbc 1 Naplea le eomte de Sy-
' — On lit danï tt Mtreare de Somabt :
■ te S» raar, it; aen, ï Toccaiion de lit
Kie ée l'empereur, un dtner de lamille
k Scltteiibnm. L&. AA. RO. oiadan» la
dmibeue d'Angonléfat)- et Mademoiaelk
de nacn; ytnt aasistâ.
— On énil de Stodcholm', 16 mai ,
(|iw la «oueiller d'état conle de La-
SeibMkeett Mort le %\.
—ris-H^^'.MS-'
COAHBBB DES DÉPUTÉS.
(Présidence de H. I>«pîn.)
Sianea du S jiùit.
Le (wésidcni est au [aateail I midi. Il
y a entiioa jo membres dans la Mlle.
'U< Placatoiy , secrétaice , fait Tvppel no-
M. «iin^TTC. Je demande rmserUon
vi-MomUiir de« noms des absens.
■ Di«<aii:ll seroit [lins court d'insérer
les nonn de ceai qui sont présens.
Ml i.BPBÉBii>BNT.Vo>li l'appel nominal
fait et la chambre n'en Ht pas pins en
noaabre. KM', les ministres ne sont pas
préseos, et )4 n'j a qu'un membre du bu-
reau dans lasalle.
* Plu rieurs membres : Levons la sËance.
■ M, *RT«T. Goromcul! il n'est qu'une
aolre part , si tous atlehdet , il sera bien
et dtenent constaté qn'im certain nombre
de membres entia vent toi tra*snx par teur
absence.
ïOti ! Alors lete* la séance f ( On
rit)
H. LE pHisiDKfiT. Je vais consnifer la
^h ambre.
Un membre de la gauche cfît qne la
chambre n'étant pas en nombre, ne dort
rien décider, tf. Duphi obsèrte qne. s'il
en ttoil aimî , les dépotés retardataires
pourraient retenir leurs collègues dans 14
salle jusqu'il rii henret.
M. ne GOLBÉKV, Demain on ne sera
pas pins exact
M. LE pfléstBBHT. Allendons... J'ai k
travailler ao moins pendant dcnj heures :
faites comme moi , et ne tonrmenlei pas
les membres du bureau. (Rire général.)
M. ADCUis. Mais il n'japasde bureau.
(Nouveau rirft) -
H. leprésident écrit, et la séance reste
smpendne. Au feont de râgt minntes ,
M. Fa Igu crotte» da qoc la cbambre est en
nombre.
M.BEPTR.Voijsn'ftwque i38.
H. ne vATiiT. Levei la séance.
M. 'le [Hésident continne à écrire.
Unevoiï : A la Gn. la chambre est en
nombre.
M. DirpRV, interrompant ses écriinres.
Il 7 a 167 mrembres présens.
M. de SalTandf arrive.
Voit nombreuses : L'ordre du jour !
s. LE pHÉainEKT. Si Ton y tieni , on
va reprendre la discussion da budget de
l'inslraction publiqoe , mais rien ne sera
voté jusqu'à ce qne l'on toit réellement en
nombre. Je fais remarquer d'ail leurs qu'en
reprenant la discussion on prouveroil aux
absens qn'on peut se passer d'eux.
Plusieurs vo 11 i Attendons. '
M. LE pftKsuEST. Remettons-nous îl
travailler.
A deux bpures dis minutes , M. Tou>. -
sin assure que la chambre est en nombr-
Vérication faile . il se trouve 19a députt-:.
dans la salle. La discussion sur le budget
de riiisiruclion publique est reprise.
Cbap. II. Elabliswmens icienlifique»
et littéraires, 1,676,000 fr. M.'Jouffio;
(494)
se plaint de l'état OdieBi dus lequel m i L« tbâ^ la,
U Loire-lofËrienre) (bmandemie augmen-
tation deig.ooo fr. ,c(H.
troave le d£()aTtemait de* iraprimët de la
Bibliolb&qae rojale.flt demande 65, ooo fr.
en SBB pour cette partie. 11 ? a iio.ooo
volume* k relier, uni compter ce (jD'on
ett convenn de relier avec lea allocatùnu
annneUes dn budget. II ; a 34.000 "niâ-
mes perdus, ce qni dâcomplète 9.000 on- _
vrage» qu'il fant remplacer. Ilja k com- | rfden^ mînirière iaP^U^LMi'^,
H. de Silnndy appoiela propoaîtion
de M. Doboit. H. lumbert parie contre;
il attaque la ■ooteription faitepar le pré-
le calilc^e, sur lequel
fnines ne sont pis inscrits. En6n , lea li-
vres étrangers manquent d'une manifa^
déplorable, ajouteU. JunOro;, et c'eat-lk
nue lacune bonlense qu'il faut combler.
L'orateur dit entnite qu'il entre annael-
leraent 13,000 Tolumeskla Bibliothèque,
et qne 7,000 méritent d'èlre reliég; qu'un
n'alloue qne 17,000 fr. par an pour cette
dépense, qui ne peol être faîte i moins
de a 1,000 fr. lieproduisant les calculs de
la commission , l'oralenr trouve avec elle
qu'il (a D droit 8go mille francs pour mettre
U Bibliothèque royale dana l'état où elle
devroit être.
U. Dnvergierde Dauranne, rappbrt^or,
et M. de Salnadj, appuient les observa-
tions de U.JoDfTroy.Son allocation eitn-
-Ordinure de 63,oOofr., aussi appnjée par
M. Guitot , eu rejetée par i54 voix con-
tre 110.
HM. Mole et Uartin (du Nord) entrent
dans la salle. Le président annonce for-
mellement que la prochaine séance com-
mencera i midi.
M. GUis Biioin démande une explica-
tion sur le futur emplacement de la Bi-
bliothèque. M. de Salvind; déclare qu'une
commission nommée pour éliminer la
quL-slion de translation , est d'avis qu'il
faut mettre la Bibliothèque sur le terrain
de la place Betlecfaasac. I.es construc-
tions et les frfis d'établissement coûte-
ront i pen prés i\ millions, mais à celte
soDimeon doit ajouter environ S millions
pour l'achat des maisons et des Isrrains
voisins, altendn que la place seule ne
suffira lia*.
M. de .Sade observe que de celte somme
qu'il ne croyoit pas si élevée, il faudra
déduire la ve.-ilc du terrain de la rue de
[tichelif n . que la commission précitée es-
time de 7 ï 8 millions.
I^ chap. Il est adopté.
MM. Bernard, de Ilosarael, Lacave-La-
plagne , virnnent se placer i côté de leurs
colligaes.
qu'il rq;arde comme nn ovvnge manvaisl
comoie une pure spécnlation, et demande
sfl'onn'apas voulu récompensa le ré- 1
dacteur en chef d'nn junmal minktériel |
(M.Emile de Girardin, rédacteur de la
Pt€u«), m. Isambert attaque ensaiie les
enconragemens donnés aui Bénédictins
de- Solesme.
M. GV120T. On s pu croire que les
lon.ooo fr. attribués par mon ministère .
an PaHlUoM Littéraire avotent été em-
ployé* dans l'e^ace d'une année
M. Ha VIN. On lait que la lonnne a été
répartie sur cinq années.
M. cctzOT. Pennetlei qne je m'expli-
que moi-même. La somme de 100 mille
francs a été répartie, non tnr dnq an-
nées, mab snr sept, ce qui nefa{(pati5
mille francs par an. Eh bien, ploaieors
entreprises ont reçu des encootîfeiBen*
aos^ oon^dérables; ' je dfanî tntre an-
t'es le vDjàge de Jacqnemont dana HodE.
• Je viens aux Bénédictins de Soletmes.
Quant k leur nom , j'accorde qu'il n'a
rien d'actuel. C'est un nom histnriqDe
qu'il a plu k quelques penonnei de pren-
dre, et même elles ne le prennent pis of-
acicllement dans leurs rapports avec l'ad-
ministration. Ce sont sept k bnit pcnon-
nes qni ont aciieté les mines d'an blti-
ment occupé par le* anciem Bénédk-
tiiisi elles s'y sont établie* dias Tm-
teolion de publier des docnmens fait-
toriques. Or, un des pins grands ou-
vrages des anciens Bénédictins. \tGaUia
chriiliana, restoit inachevé ponr trois
diocèses ! Tour* , Besançon et Vienne
en Daupfaioé. Les hommes dont je parle
se trouvoient précisément établis an teain
dn diocèse de Tours; ils avnient dès-Ion
une quantité considérable de matériani
sous la main. Tel a été le motif qui m'a
porté ï les choisir pour la o '
de la GallU cAn'iiiaiM.
( 49S )
M. César Bacot espère qu'il n*y anra plus
d'abus. M. Odilon-Barrotse plaint que les
livres achetés par souscription soient
lonjoars ehvoyés aui mêmes personnes.
La réduction de 16,000 fr. proposa
par M. Lacrosse est rejetée. L'augmen-
ta tion de de 19,000 fr. de M. Dubois a le
même sorL (Réclamations sur divers
b ancs.)
M. DE LABOBDE. Maîsil y a erreur;
M. LE PRÉSIDENT. Le Dureau a pro-
noncé.
Les chapitres la, i3, 1 4 et dernier sont
adoptés.
La chambre vote fa men dément intro-
duit par MM. les pairs au projet qui ac-
corde le traitement de la Légion -d'Hon-
neur aux sousoCQciers et soldats amputés,
décorés postérieurement à Tordonnance
du 19 juillet 181 4- et depuis leur admis-
sion à la retraite.
La chambre commence la discussion
sur les crédits extrpord in aires d'Alger.
M. Duvergier de llauranne pense ,
comme l'année demit;re , que la posses-
sion d'Atger n'est pas utile à la France,
et que 40 millions qu'elle absorbe se-
roient mieux employés à féconder le sol
de la France. (Voix : Allons donc.)
M. Delahorde prononce un discours eu
f a veàr'dn 'projet; ir^éclare qu'il volera
pour toutes les allocations : je crois, dit-
. il, f)ar 1^ servir la France, servir sa gloire
et ses intérêts et ceux de l'humanité.
Le général Tirlet lit, au milieu du
bruit , un discours contre le projet.
Séance du QJain,
M. Delessert monte au fauteuil à midi.
M. Poulie dépose le rapport sur le projet
portant prorogation des lois relatives aux
réfugiés. On reprend la discussion sur
Alger, quoique la chambre ne soit pas en
nombre.
M. Fslancelin lit un discours en fa-
veur du projet; le bruit des conversations
et des députés qui \ont à leur banc cou-
vre sa voix.
M. de Sade attaque le projet . et sou-
tient comme M. Duvergier de Hanrànne
que l'occupation d'Alger est sans avan-
tage pour le pays.
M. Dugabé parle d'événemens dont la
* Méditerranée doit être le théâtre, et qu'a-
mèneront l'avenir de l'Orient et les gran-
des rivalités nationales qui doivent cctore
deachangetnenfl poltiiqyea qui s'y propa-
rent. Dans l'attente de ces événemens,
notre conquête en Afrique nous est , dit
l'orateur, vivement enviée par l'Amérique,
par la Russie, et surtout par l'Angleterre,
qui , possédant sur les côtes de la Médi-
terranée Gibraltar et Malte, voudroit être
seule maîtresse des postes avancés vers
l'Orient. En présence de cette puissance
qui s'avance pas à pas vers son but, que
posséderons - nous si nous abandonnons
Alger? Rien. Messieurs , continue l'ora-
teur, la conquête d'Alger a été un fait
immense dans l'intérêt de la France; pen-
sez-y î ( Sourdes rumeurs) et s'il est
repoussé [lar quelques membres, c'est
qu'à leurs yeUx il est entaché d'un pé-
ché originel. (Explosion de murmures.)
Si cette conquête datoit d'une autre épo-
que, elle auroit à leurs yeux une bien plus
grande imiK)rtance. (Non ! ) j'avois cette
idée , mais les murmures que j'entends
me prouvent que je me suis trompé; tant
mieux.
M. viENNET. Il n'y a eu de changé
qu'un mètre carré en soie, (Vives ru-
meurs. )
Une voix : Cela veut dire un drapeau.
(On ril.)
M. le président du^conseil, après avoir
réfuté le discours dé .M. Duvergier de
llauranne, annonce que le général Bn-
geaud a signé un traité avec Abdcl-Ka-
der sur des bases approuvées d'avance.
Toutefois ce traité n'est pas encore par-
venu au gouvernement, et a besoin d'être
ratifié par lui ; ce qui ne permet pas au
ministre d'en dire "davantage.
l^a discussion générale est fermée.
Le ministre de l'intérieur présente un
projet de loi portant demande d'un cré-
dit de 200,000 fr. pour célébrer l'anni-
versaire des fêles de juillet qui aura lieu
les 28 et 29 ; le premier jour sera con-
sacré à une fêle funèbre et le second à
des réjouissances publiques.
La chambre passe à la discussion des
articles do projet de loi portant demande
d'un crédit de 14.668,227 fr. pour les
dépenses extraordinaires d'Afrique pen-
dant Tannée 1857. La commission pro-
posede réduire ce crédit à 10,599,470 fr.
Les trois premiers chapitres dn tableau
annexé h la loi sont volés sans réduction.
Chapitre 5 bis. Gouvernement > 200
mille francs, La commission propose le
(496 )
rejet de cctle allocation. M. Berryer
trouve que notre position déplorable en
Afrique tient à rmcertitude du gouver-
nement pendant sept ans. Aujourd'hui
que le cabinet annonce qu'il est en voie
d*accommodenient et de conciliation ,
qu'il explique qu'il a besoin d^argent
pour payet des services rendus et pour
achever des négociations utiles , on ne
peut refuser, car il pourroit venir dire
plus tard que c^est riusufGsance des me-
sures adoptées qui a toiK fait manquer...
Il faut qu il ail seul la responsabilité. Le
chapitre 3 bis et tons les suivans, y com-
pris le 20* et dernier, sont adoptés.
L'article i*'de la loi est adopté.
M. Legendre est admis, et prêle ser-
ment.
L'article 2 du projet,qui porte qu'il sera
pourvu aux dépenses du i*' article au
moyen des ressources accordées par la loi
de finances du 1 8 juillet i836 pour les
besoins de l'exercice iSSy, est adopté.
Art. 3, proposé par la commission :
« Les crédits accordés sur l'exercice
1837 au ministère de la guerre, services
des divisions territoriales, par la loi de
finances du 18 juillet i836, sont réduits
d'une somme de 2,324^448 fr. »
Après une longue et vive discussion à
laquelle prennent part MM. Berryer et
Piscatory pour l'article, et MM. Martineau
Deschenez et Barthe contre, rarlicle 5
est adopté.
Quelques députés obtiennent des con-
gés.
M. Dupîn remplace M. Delessert au
faoleuîl. il y a de la préoccupation sur
tous les bancs, et plusieurs députés se
livrent à des conversations assez vives.
Aï. Dupin réclame le silence. II s'agit,
dit-il , d'une provocation publiée par un
journal quotidien (la Presse), et adressée
h un député (M. Isambert)... Cette pro-
vocation , signée par un député , tend à
faire sortir les membres de la chambre
des usages parlementaires.
Une discussion s'engage entre le prési-
dent et M. Emile de Girardin , qui veut
une rétractation de M. Isambert. M. Odi-
lon-Barrot dit que M. Isambert n'est pas
sorti de son droit comme député.
On procède au scrntin sur le budget
d'Alger, yu milieu d'une agitation diffi-
cile à décrire. II est adopté.
// n'y aura pas séance demain.
BOURSIl^DK PAItlS DU 9 JtlIS.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 109 fr. 70 c.
QUATRE p. 0/0, j. de mars. 99 fr. hO c.
TROIS p. 0/0, j. de déc. 78 fr. 06 c.
Qualre 1/2 p. 0/0,]. de ii>ar». 000 fi-. 00 c.
Act. de la Banque. 2430 fr 00 c.
Buus du Trésor. 3 0/0. «
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
Oblig. de la Ville de Paris. H 05 fr. 00 c.
Qualre canaux. 1185 ff. ÔO c.
Caisse liypolliècaire. 808 fr. 75 c.
Rente de Naples. «fi fr. 00c.
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Emprunt Belge. lOI fr. 3/4
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et au bureau de VA mi de la Religion,
PARIS. IMPRIMERIE d' AD. LK CLBRE ET C*,
Quai des A^u^u&lins , :]ô.
0 499 )
ceau est exceUent , et nous regret-
tons de ne pouvoir le reproduii^^j
Les sujets que renferme le pre-
mier Toliime embrassent Famour
tle Dieu , ramoiir du pi'ochain; l'a-
TYtotlr desehnemi9,raum(Vne, le bap-
téinéy le bonheur du ciel et la corn-
%nmiloA« Ehtéte de €hà(|ue suj^t sont
dès réEexîons thëoiogiques sur ce
tnijet, puis des passages de TËcriture
qui y sont relatifs. Il y a sur chaque
discours an moins deux plans de
fiistoiifl» quelquefois trois ou qua-
^;':e. Ce'i discours sont composés de
'"uéri-^ïs morceaux empruntés à di-
vers'-orateurs y aiasi un discours
ii'»KSt pas du même auteur , mais
4^ex traits pris dans les Pères on dans
let« prédicateurs modernes. Mous n'a-
' Jvons pas besoin de dire que Tédi-
~ feur a tâché d'assortir ces morceaux
et de les foire concourir à un mê-
me but. Il y a joint de petitfes noti-
ces sur les prédicateur^ dont il fait
des citî^tions, et il caractérise leur
genre de talent. . . . -
Les sujets du second voluine sont
la: confessioni la conscience, la con*
vei^sion, la dévotion, les dimanches
«t fêtes (leur sanctification), Téduca-
'tion chrétienne, l'Eglise, Il y a ici,
inême en' dehors des sermons, de
très-bonnes réflexions sur les fausses
consciences, sur le délai de la con-
yeriiion, sur l'éducation, etc.
Les sujets du troisième volume
sont l'enfer, la foi, la grâce, l'iiuiui-
'iité et l'immortalité de Tame. Il y a
•ti*ois on quatre discours pour cha-
que sujet > de sorte qu'avec les ré-
'flexions qui précédent ordinairement
ficst une ample collection de pensées
ei de passages relatifs à l'objet traité.
. Le tome iv commence par un mor-
fireau tiré de Bergier aux. l'origine et
•hes progi^ès^de l'inci-édolité. ' Les sujets
renfermés dans ce volume sont l'in**
crédulité, le jeûne, ie jugement der«
nier, les mauvais livres et ia loi di-
vine. 1
r Nous ne doutons pas que cette
collection ne soit-iitile à ceux aux-
quels elle est destinée. £lle se recom-
mande par le nombre et le choix des
n\orceaux. Les plans qu'elle offre
sont remplis aveé intelligence. L'é-
diteur a fait des emprunts à toutes
les célébrités de la chaire, et ces em-
prunts liés entr'eux forment desdis^
cours où chacun pourra trouver ce
qui convient le mieux à ses besoins
et à ses goûts.
Cette Nout^elle bibliothèque des pré-
dicateurs fait partie d'une vaste col-
lection sous le litre de Bibliothèque ec'
clésiastique. Cette collection doit ré-
unir les livres les plus néèessaiires' à
un prêlre. On a déjà publié Vf/is--
toire générale de P Eglise et les f^ies
des saints. Depuis on a commencé
d'autres parties de la .collectiont.
Nous avons reçu un volume sous 4e
titre de Théologie de là dit^ine Ecn"
ture. C'est un recueil de passages ds
l'Ecriture formant une suite de prin-^
cipcrs théoîogîques. Ces passages sont
distribués en quatre livres ; le pre-
mier traite de Dieu, de la Tiinitê et
dé Jésus-Christ ; le second de notre
•fin dertiière et des moyens de l'ob-
^nir'V le troisième des vertus théolo^
giques et cardinales, et des vices qui
leur ' sont^ opposés ; le quatrième de
l^Eglise, des sacremens' et de' quel-
ques-controVersesi Cet ouvrage cu-
rieux ' par sh forme a été souvent
réimprimé* c'est une bonne réponi^
aux protestàns qui prétendent né
suivre que l'Ecriture; et auxquéli!;
on prouve par l'Ecnture les dogmes
méiTie qu'ils- rejettent. ■ «
Il est à^ k«egrett^r t|ue les' ^ditt'im
3^.
( 5oo-)
n*aîent.rieiidii de l'auteur, qui est
•«uhmient aominé «ur )e frpaiUpicc»
Benri.MairceUoit MarcelUcis^ luivaât
Tuïage de beaucoup d'écrivainsde ce
temps4à4|iûiatinîfoîeiit leur* noms,
«toU né €tk 1503, 4 Someren, dans
le diocèse de BoUfle»Duc« Il entra
cbe% let«lésliite8, eosf igua la phlloaD-
phie et lei mathématiques à Mayen^
Cl*; fut forcé d'en sortir par la guerre
des Suédois, professa la théologie à
Reims, retourna ensuite en AUenia*
gne, professa encore la théologie à
Moldieim et à Bamberg, et mourut,
dans cette derrière ville le 25 avj-il
1664. C*étoit un pi <u^ religieux. et
un. saTant tliéologien. On ia de lui
plusieurs, ouvrages do théologie. Les
dictionnahres historiques l'ont toutrà*
fait publié. . : .
On a joint à l'ofiTragede Marcellius,
dans le vOluine dont nous parlons ,
les letti^s critiquées de saint Jér6ine
po^r rexpliçatioB de l'ancien Testit-
metit) et Je Uvre d'Eusèbe sur 1^ sir
t^ation et ^ noms des lieux dont it
est parlé dans la Bible. Ge'yolunie
porite le titre d^ appendice ; il est ap-
paremment destiné à servir d'appen*
dice à la pai:tie de TJ^mture sainte
dans la Bibliothèque ec/fléjtiastùjue.
Il y aura aussi dans cette Biblioihè^
^tie une partie pour les livres as$céti-<-
ques. On a commencé par la Praliqite
de la Perfection chrétienne de Rodri-
guez ; mai» on a cru devoir corriger
un peu le style de la traduction de
l'abbé Régnier r* Desmarais, traduc-
tion qui avoit paru en 1676 , et dont
le style avoit vieilli. M. l'abbé Ar-
iMuilt s'est chargé de ce travail, a revu
■tout l'ouvrage , et a fs*it disparoitre
Milt ce qui ((tii a paru traînant ou
iolmâift. Il:e#||^jiQ^)ilvdivrrendu par là
hi lecture de lt<Hivt!a|;e: de Rodrigtiez
l^tts* agvéïiMa.et. plus^ utile. .On; lui
- ■ /
sauroit gré Miriout d*Avoir supprimé
quelqui» comparaisons tirées d'une
mauvaise physique^ comme fut exein*
pie sur le phénix^ suçle mo6iOIympi
et sur d'autres objets qui tiennent i
des erreurs et â den traditions fabu-
leuses. Ce seroi|:Certainement rendit
service à un ai. .excellent livra q m
d'en retrancher ice qui.n'y est pat çir
sentiel , et œ qui^ai céte-et r«6rQÎd]ti
la lecture.
JVOUVJBLli» BGGIJSnASTfQUiss.
PAais« -«*. Cest assurément vitne ai*
feetation bien singulière que 4'avoi(
choisi le samedi pour le gritnd Imii*
quet de Yersaltiés. Est^ ' que. eè
bànanet h^auroiV p99 été' Âttsi 1]}^
plade le dimanche du ie-fliilMi? L^<
voir mis au safikiedt, li'èst-^eè pêà voà*
loir parottre ^iwer wbl dédaigner la
lob de rfgiise ? Il y a.deacbosëKk
convenance qui sont de nÉueur daM
i:ejrtaines positions.* Si cMs ^princei
n'observent pas slnçl^ent dans leur
intérieur leà abstinences prescrites
dans U religion qU^bj^rofessent^c'est
un manquement qui hé £ift point
d'éclat; mais que poitr :iaii. repas
d'apparat on choisisse préciaéinent un
jour d'absiin^çe , qu'on y convie u«
millier de personnes, et q^i'bn -offrei
cette immense réunion une table coyr
verte de viandes exquises, de volail-
les, de gibier, c'est afficher' le mépris
d'une loi ancienne et respectante,
c'est donner publiquement à toute là
nation Un exemple qui affligera h
piété, et ne réjouira que' les enneiiiis
de la religion.
M. Tévêque de YersailIeSf sci
grands vicaires et les curés de la ville
avoient été invitéi au banquet, etn'y
ont pas paru. On comprend sans peine
les motifs de cette amenée ; il ne s'a-
git point ici d'opinions politiques oo
religieuses, il s^agit d'un devoir for
mel prescrit par une loi pièshiVe qm
des ecclésiastiques dévoient rf«p?eief
tout aMre^ <^èUe figures»'
( 5oi )
voîent-ib pu biivt dau« un pareil di*
ner? Loin donc d'être étonné de leur
absence, on la prévbyoit. Leur piéié
et leur sagesse dévoient cet exemple
à leurs ouailles*
Oh assure que la princesse Hëlifney
ayant appris le lendemain de son ma-
riage que toute là famillis alloit en-
Cendre la tatiesse à T^ccasioD de ce
mariage, a voulu y assister aussi, et
qu'elle avoit même un livre d'église
il l'usage des catholiques. Depuis squ
arrivée, â Paris, elle a visité Notre-
Dlime avec le prince son époux. Ce-
toiteâ efiét l'usage de nos princes au-
tref<n8 d'aller -k Notre-Dame dans les
gf èndes occasions ; mais ils y alloient
poupp^ter et remercier Dieu de quel*
que ttveur, au lieu que la dernière
visite dont nous parlons avoit plutôt
rir .objet,. à>. ce. qu'il pai*o}t ,
voir un beau monument, que
c|e , remplir un acte de religion.
La- duchesse d'Oriéans a fait, remet*
ire i,OÛO fr. à M. le curé de Saint-
Germain-l'AuxerroLs, .et 1,000 .fr. à
M. le ciiré de Saint-Rocli, pour les'
pauvres de. leurs paroisses ; et déplus*
4 -ee dkmier pasteur lOOfr. pour
^ouvroir des- jeunes filles; Elle a en-.
▼oyé 1^000 fr. à la maison des enfans.
délaissés de Tceuvra de madame de
Circado, et 12,000 fr. aux maires,
pour les bureaux de bienfaiisance des
douie arrohdissemens.
' Les journaux ont parlé d'une visite
que leS'deux princesses de Mecklem-
Ijonrg avoient faite, le lundi 5j au
temple luthérien de la^rue des Billetp-
tes. Il y a eu un discours du pasteur
Cuvier^des cantiques, des prières.Oii
assure que la princesse Hélène a été
fort émue. Beaucoup de courtisans,
protestans • et autres, étoient là.
M. Guizot, qui n'est cependant pas
luthérien, mais calviniste; M^ de
firogliev^qui n'est ni luthérien ni cal-
viniste, et d'autres notabilités qui
sont peut-être de la religion de la fa-
veur, assistoient au .service. IL faut
s'attendre, à ce qu^il paroU^ qvTon
notis fera désormais de belles des-
cription» des cérémonies protestantes,
qui .seront toujours fort touchantes,,
et où tout le inonde sera ému. .
L'orage qui.a grondé sur la capi-
tale le vendredi 9 aétélaulà l'é-
glise Saint*JDenis. Un journal quL
paroit bien instruit donne les détails
qui suivant sur les ravagiçs de la
foudre :..
• Avant-faier pendant l'orage lafondr»
est tombée , àimitheares moins on quart
dir soir , sur le clocher pyramidal de U
basilique de Saint-Denis. C'est sur U
coq doré , soalena par une croix en fer»
qnele tonnerre à frappé. Il a pereé Je
globe de pierre revêtu de lames de -fer et
qui sert de base à la croia^A sixpiedsde
ce globe, il y a ea^pUisieufs grostêspier
res taillées en forme d'éeailles qui ontété-
déplacées;' pkisîeors ont été lancées- an
loin. Il reste des vides dangereux pou» le-
sommet de la flècbe. Ces excavations
sont dans la direction du nord^esf. Vem
le sud-ouest, deux ou trob toises plus
bas V la fondre- a' formé ^ une crevasse i#*
régulière , de^ la longueur de^. six pieds-
sar deux de large. On voit encore sur le
haut dune des quatre barbacanes m^
trou d'un pied do diam6lre avec, deux
autres de^moindre dimension. Dans Tcs-
ca^ter do^clocber^ on« remarque dans lu
mur, ou rampe ^ près de cinq pieds de
pierres en longueur d'enlevés; on est sur-
pris que plusieurs marches ne soient pas
tombées. En dehors, on aperçoit une tête
de. chimère , ou gargouille , qui a été
abattue ^ par le tonnerre. Une poutre de
Téchalaudage. , de huit .pouces d'é|)ais-
senr, a été rompue. en deux. parties. Qn
a trouvé- la porte qui conduit àThoirloge
enfoncée , . la gâche avpit ^lé arrachée.
Plusieurs parties da fer ^qui composent
le bas circulaire du balancier ont été for-
tement endommagées. Un employé dePé-
glise a vu tomber la foudre au bas du
lieu saint, pr«?s de la. porte principale ;
elle a disparu par-dessoussu^aisantsan*
i »
( 5oa )
ter^ par éclits le plâtre qoi bQUcfaoU les
fentes. L'employé du chat>itrQ t failli
être asphyxié. Le tonnerre, en dispa-
roissant, a laisBé nne épaisse fumée dans
la basilique ; cette famée avoit l'odeur
de la fumée de pondre h canon. Aussi-
tôt après l'événement , les autorités lo-
cales et plosîeniis membres du chapitre
royal se sont transportés ëahsce temple
si riche de soofemrs. On a fait la visite
de tous les endroits oit le feu auroit pa
prendre ; on a poussé même les précau-
tions. Jusc|a*à fuite passer la nuil h plu-
sieurs gendarmes et à plusieurs pom-
pieis dans le tîeu saint Toutes lea deut
heures on faisait de tonte part des ron-
des.: ., . •.■-.- . . f
'11 seroit bien à désirer que la cham-
bre . votât les fonds nécessaires pour la
réparatioii d'un monument si antique et
des pius beaux de la France* L'empereur
consacr oit tons tes ans 3oo ,000 fr., depuis
1806, ^ r«mbellis8ement de ceite basili-
que royale. Ce vote est d'autant plus ur-
gent , que «i la foudre melloil le feu â
féchafaudage intérieur et exté]*ieur qu'on
y voit en eemoment, il seroit fortement
h craindre qu'on ne pût sauver ce tem-
ple qui renferme de si .riches monutnens.
Depuis la chute de la foudre la flèche pa-
rolt tellement endommagée sous le rap-
port de la solidité, que, d'après, l'avis de
l'architecte, on ne peut plus sonner en
branle le gros bourdon sans danger pour
l'église. Il a été question même d'inter-
dire le passage de la rue qui longe le côté
gauche du monument. •
Les jures de la seconde session
de mai , avant de se séparer , ont fait
éntr'eiix une collecte qui a produit
HOfr. 76 c, lesquels ont été répartis
par égale portion entre la Société d'in-
struction ëlcnientaire , le comité d^s
jeunes détenus et la Société de Saint-
Jean -François -Kégis. C'est la pre-
mière fois que cette dernière Société
inéine l'éloge de cette Société, com-
posée , djt*elle j des hommes les plus
honorable^, et qui a pour but de faire
cesser un état de désordre trop fré-
quent dans une certaine classe du
peuple , et d'assurer l'état civil des
enfans en procurant les papiers néces-
saires à la célébration du mariage^ et
en fournissant l'argent , les kal)its et
tout ce qui est i^cessaire. C'es^, ajoute
la Gazette y un ^nden, magistrat,.
M. Gpssin, qui est 1 efôii dateur d
celte Société» et diaquejoyui voit.se:-
eCforts couronnés de succès. On ainie
4 voir, la Gazette parler ainsi d'ime
œuvre si pieuse, si i-especiabK . n
utile, si di{;ne rl'iiuérét,:e( ^UJl.^
quelle nous avons donné, il,) a iji! \
ques mois, de u ès-ample$ reoseigue-
mcns.
se trouve avoir pris poit aux bien-
faits des jurés. La. Ga2e//c//cj. !/'ri'^M^
/tae/x, qui ie retnaitiue , fait elle- ^concours des lidèîes,|ir le no\nbiê
Les processions de la Péfe-lMeu
ont été fort brillantes ceite année à
Avignon ; il y a eu un empreasc*ment,
une afiHuence et un zèle pour la dé-
coration des rues, qui ont rappelé les
temps anciens. -Dans le diocèse de
Toui'S , la procession a eu lieu avec
plus on moins de pompe dans toutes
les localités. Ou s'élonne tonjoni^
que les processions soient interdites
à Orléans , tandis qu'elles se font
dans toutes les ])etites villes environ-
nantes. A Béfort , où ellca n avoicnt
pas eu lieu l'année dernière , elles
ont attiré un grand concours. A
Nevers, M. l'évéque a offîcié à la
procession, et la beauté des repo-
soirs, la décoration des rues. In-
fluence et la tenue dû peuple ouc
offert un spectacle consolant pour
la piété. A Nantes , la procession de
Saint-Jacques,le deuxième dimanche,
avoit attiré une population nom-
breuse ; la procession a parcouru les
ponts , la côte Saint Sébastien et sa
route ordinaire. Le peuple paiiout
paroissoil respectueux et content. Les
processions du dimanche 4 juin , à
Amiens , ont été remarquables }>ar le
( 5o3 )
<1c$ re^rnsoirs, par rempressement
€|u'on avoii mis à lès omer, ^i par la
satîsfactioii que (oute la population
luontroit de ce religieux spectacle. Les
prtpcesslôns de l'octave à Angers t>ni
été encore plus brillantes qne celles
ieltL fête; presque toutes les rues
étoient ornées de tentures et de feuil-
fagea^ quelques - unes étoient méta-
lûorpbosées en fn-ouienades par des
plantations improvisées ; de riches re-
posoirs ornoient les principales pla-
ce*. C^éloît à qui renaroit la proces-
sida de sa piaroisse plus briUante ,
^hais celte pompe n'a^int nui à Vé
difiéition. À Moulins, on a remar-
qué, le même zèle et le mêine con*
cours 4 la procession de la pai-oi^se
Saint -Nicolas. A Auxerr^ , la pro-
cession , qui s*éloit passée fort irat»-
quiftèmeut.le premier jour, a été
unpeu troublée le' dimancbe suivant
par la bi'avadc .d'"" 6ro"pe d'ou-
vriers à la porte d'un atelier, qui af«
fectoient de voir |)asser la .procès-
sicio la tête, haute et couverte. Le
curé s'approcha d'eux pour leur faire
des reinôntrances^; les uns se décour
yrirent ^ les , autres se retirèrent:
iVoùs citons eelles.de ces cérémonies
qui sont veijiues à . notre cohliois-
sance, en • prévenant qu'il y en a eu
beaucoup d'autres qui ii*aurojent
pas moins mérité d'être inéntioniiées.
. 'Unjournalaimonce que le samedi
3 juin y M. l'évéque de Périgueux ,
revenant -dans cette ville avec deux
jiutres personnes , $l failli être victi-
iiie d'un accident. Les rênes 'de la
voiture s'étant cassées, le cocher n'a
pu être maître de ses- chevaux , qui
ont précipité la voiture dans un
champ voisin, d'une hauteur de près
de te |>ieds. Heureusement M. l'é-
véque et les deux peVsonncs qui Tac-
eompagnoient n'ont point été bles-
sés, lie cocher a reçu des contusions
qui n0 présentent rien de grave. «Le
do^iiféstiquc «avoit sauté à terre avant
^accident.
Le minislre de l'instruction pnbli-
3ue a accordé, le 29 mai , im secours
e 1,000 fr. aux Dames de la Pro«
vidence qui dirigent l'école primaire
et gratuite de Corenc, près Grenoble.
Ces dames ont beaucoup d'établis-
semens dans le diocèse et renflent
(le grands services pour Tinstruc-
tion primaire à Grenot)le et da^s-
plïis de 60 paroisses. ,
•
Le vendredi 2 juin, on a fait à Mar«
seille la fé'te du Sacré-Cœur, établie
par M. de Beizuuce lors de la pestç
de cette ville. Le maiie elscsadjoiot^
ont, suivant l'ancien usage, assisté* ;î
la messe dans la cliqpelle des llaines^
de la Visitation., et ils ont suivi U
soir la proGCSt^ion générale qui se4ai^
le même, jour len mémoire de la ces-
sation de la peste.
Les consolations de la religion isoiiç
toujours mêlées de douleurs. .Un«i^
mission donnée à Château-GbnVier
par un ecclésiastique de Laval apro-v
duit d'heureux eOets. L^ prédica-^
tioivs furent .trèa-survieS;» et le ctei|;&
eut peine à suffire a^x coidfSsiopM.
Le jour de la :Communioni générale >
3,000 personnes, dont plus de 400
liommeset jeunes gens, approchèrent
de la sainte uble. Mais des. malveiU
lans, irrités de cette mission et de
ses succès, ont aiHigé les gens de bien
par de tristes profanations. Après
avoir fait ce qu'ils ont pu pour em-
pêcher la mission , ils ont les pre-
miers jours souillé deux statues du
calvaire , et à. la fin , après la consé-
cration à la sainte Vierge, un misé-
rable a osé mutiler à coups de hache
la figure de la sainte Vierge placée
au pied de la croix du calvaire. Gom-
ment ne pas déplorer cette manie
d'insultes grossières qui accusent un
fanatisme d'impiété qu'on auroit cru
\ ne plus appartenir à notre siècle?
Pendant la nuit du 5 aiLÔioio*^
( 5o4 )
un Toi ayec effraction a été commis
dans IVgiisc irEpicds, près Evrcux.
La porte de régiise, le tabernacle.
If s armoires , le tronc, ont été brisés
ou enfoncés. Les vases sacrés et les
encensoirs ont été emportés.
Une émeute a eu lieu à Bourrogne,
canton de Délie, en Alsace. Le curé,
M. Monnier, étant mort , le vicaire
remplissoit par intérim les fonctions
pastorales. Celui-ci se concilia l'affec-
tion des habitans, qui rédigèrent une
pétition à M. Tévéquede Strasbourg,
afin de l'avoir pour curé. Le prélat
ne crut point devoir déférer à ce vœu ,
où \\ ne vit que l'effet d'un engoue-
ment passaf^er. Il y auroit d'ailleurs
lieancoup d inconténiens à accueillir
de telles demandes, qu'il seroit aisé
à la médiocrité et à l'intrigue de pr(v
voquer. Un évéque perdroit par là la
liberté de ses choix. Le vicaire de
Bourrogne fut donc nommé à un
autre poste. Son départ fut un triom-
phe ; grand nombre d'habitans l'ac-
compagnèrent à une grande distance.
Un curé voisin devoit venir dii*e la
itiesse le dimanche suivant ; mais les
têtes étoient montées ; les hommes
et les femmes gardoientle presbytère,
et empéclioient d'en approcher. La
Ï gendarmerie de Délie ne put rétablir
e calme. La fermentation continua
les jours suivans. Le sous-préfet de
fieliort se rendit deux fois sur les
lieux dans la semaine.
Los décrets rendus. précédemment
en Espagne avoient laissé subsister
un ceilain nombre de couvens et
avoient épargné spécialement (es mai-
sons de femmes. L'impiété et la cupi-
dité se sont lassées également de ce
reste d'égards , et pour faire de l'ar-
gent, on a résolu de tout détruire.
La commission de législation des cor-
tès a proposé d'envelopper tons les
couvens dans une liiême proscription.
Le 28 mai, on a lu son rapport et un
piSojet de loi en 44 Vctliclcs. Le pre-
mier article supprime en Espagne ,
dans les lies adjacentes et dans les
possessions d'Afrique , tous les me*
nastères , couvens , collèges , congré-
gations ^ et maisons i-eligîeuses des
deux sexes. Gèt ailicle n'a souffert
aucune discussion, et pas une voix ne
parott s'être élevée dans rassemblée
pour réclamer en faveur de tant d'in-
stitutions respectable* -- — ^.'oppées
ainsi daots un conimuCn analîiyrJl'.'- i
Mais on s'est divisé sur Tart. 2, qui
exceptoit de la proscription les col-
lèges de missionnaires établis â Valta-
dolid,à Ocàna et à Moute-Agndo
pour les provinces d'Asie , et qui «u*
torisoit le gouvernement à fixer le
nombre des individus dans ces cpt
léges , et à faire des réglemens poiii
l'ordre intérieur et pour ràdmission
des novices. M. Garcia Blancoa bUnié
cette exception , et M. Urquinaonâ a
demandé une suppression générale.
Il a' prononcé une philippique terri-
ble contre les couvens. Lors du dé-
cret des corlès du 27 octobre 1820,
a-t-îl dit, il y avoit 1,892 couvens, et
le nombre des Frères i^élevoit à
20,000, sans- compter les moines;
malgré la résistance des évéaues ,
4,447 Frères entrèrent dans Vétal
séculier, et cependant il s*en est
trouvé 61 ,727 ; d'où le député a con-
clu que, puisqu'en sept ans leur nom-
bre s'étoit' accru de près de 50,000,
on ne pouvoit trop se hâter d'extir-
per un germe si funeste.
Le ministre de la justice et un
membre de la commission , M. Go»
mez Becerra , ont parlé en faveur àes
collèges des missionnaires ; ib ont
représenté qu'il n'y en avoit que trois,
quec'étoient plut6t des étabiissemens
politiques que religieux , et que l'on
ne pourroit supprimer ces collèges
sans s'exposer à perdre les colonies.
La discussion a continué le 29 mai.
M. Huelves a consenti à adopter l'ar-
ticle 2 , pourvu qu'on remplaçât le
mot de novices par celui d'élèves.
M. Fcri\*rafait valoir les services ren-
( 5o5 )
dusparlesmiflsionDaires dans lestées
Philippines. En conséquence l'art. 2
a été adopté. Cela durerâ-t-il , et Tan-
née prochaine les collèges des mis-
sionnaires ne tomberont -ils pas de-
vant les progrès de Tespiit révolution-
naire? Il y a tout lieu de le craindre ,
quand on voit TËspagne s'enfoncer
ilë plus en plus dans la route funeste
qui , il y a prjb de cinquante ans ,
faite p^r ce prêtât , aissisté de dix
évêcjues de Hongrie, et en présence
de l archiduc Palatin Joseph.
C'est une merveille que d'avoir
construit un pareil ^édifice dans no-
tre siècle. Après cela , cette église
est loin d'égi^ler plusieui-s des an-
ciennes ^lisesdes états Autrichiens ,
entre autres cette iiiagnifique ca-
thédrale de Milan y qui fait l'admi-
hoùs.a conduits dans un abîme ef- {ration des étrangers pa^ sa grandeur
îî-oyablÊ. Les leçons de l'expérience et sa décoiration.
sont perdues pour îes gens de parti.
Un article 3 autorise le gouver-
nement à conserver provisoirement
quelques maisons pour l'enseigne-
ment des sciences médicales, maisons
qi^i appartiendront à l'instruction
TiUblique et dépendront du gouver-
nement.
POLITIQUE.
Tout cela at affligeant pour la pû-
té ^ fit de mauoaie augure pour l*avê\
fif'r. Ces paroles qui termliioienl, au
sujet de la cérémonie du mariage luthé-
rien de Fonlainebleau, un des derniers
articles de notre Journal, sont l'expres-
sion vive des sentimens des véritables ca-
tholiques et des amis sincères de la France*
Les uns s'affligent de celle soi lé d'insuUe
. ^Une nouvelle cathédrale vient d'ê-
tre achevée à Agria ou £rlau , en
Hongrie. La consécration en a été
faite le 7 mai dernier par l'archevé- publique faite si gratuitement, en pleine
oue, M. Jean Ladislas Pyrker^ de | paix, à la religion de la majorité, à la re^
1 ordre de Saint-Benoit , précédem- • ligîon de Clovîs et de Henri IV converlîs;
inent.patr^rche de Venise , et V'ansr les autres se demandent avec inquiétude
féré à Agria en 1827. Ce prélat a con^ ce que ce mariage présente de garanties
tribué généreusement à la dépense contre l'élément révolutionnaire et ap-
de la construction ; son chapitre, son porte d'avantages pour asseoir la dynas-
clergé et les fidèles ont également ij^ nouvelle. On auroit vu, en apparence
pCfert leurs dona. L église présente ^^ ^^j^,^ „„e ^^i^on d'état dans une
la forme d une croix et a 320 pieds ^„j^^ ^^^^ ,^ ^^^^ calviniste de Berlin,
de long sur 1^0 de large. Le porti-
huïï cÏÏÔkoM^éprrc k" nef dPerb^ ^f *' honorable dan. la résolution
côtés. La coupole repose sur douze <f*P«°«ï "?,f P"'î'=«^ appartenant h
autres colonnes. L'édifice- est d'un "'°« **« '^»'°'"«*. F««'f «» dAllemagn.
aspect imposant ; il s'élève sur une 1»«* "«"!'' conno'»*'»»» •« moins? Aucun.
colUiie, en face du collège bâti par " f»"»" «" finf •*«« <* ^proche éter-
lin antre prélat , Charles d'Esterary . ne' «» intolérable de blocu» mairtmontal ,
L'archevêque actuel s'est fait hon- et voilà tout.
neur par le zèle qu'il a mis à près- Ainsi l'Autriche, la Russie, la Pmsse.
ser les trayaux, et surtout par les la Bavière, le Wurtemberg, la Saxe. Na-
sacrifices qu'il a faits noblement pour pies même ont refusa, et tontes les cour»
doter sa ville épîscopale de ce oeau des quatre parties du monde auraient re-
monument, La consécration a été fusé, sila vaemicroicopiquedeM.Thiers
( 5oB )
a'étoîent allé découvrir dtps on letoin de
la Germiaiie aoe jeune personne qui se
se sentit la n>Gation de devenir rrançaise
et de B^allier ao doc de Chartres, an
ieiiBf» précis ob la révolution de joillet
éclatoiL Mais là encore il n*y a noi éclat,
Bolie sûreté. Je vois des convenances
particalières, et rien de plos. La princesse
de Mecklembourg est très-conrageose,
M. le duc de Chartres Tait preuve d'un
désintéressement parfair; il y a par-de-
vant MM. Pasqnier et Guvier, mariage et
mariage d'iodînatîoa, luttant avec éner-
gie et succès, gr&ceè la force des sympa-
thies réciproques des deux parties, contre
tous les obstacles diplomatiques et do-
mestiques; au Mecklembourg où un frère
ne cesse de se montrer opposant, et à
Paris où une mère qu*on dit pieuse a dû
être profondément affligée en voyautpour
la seconde fois un de ses en fans contrac-
ter une de ces unions qui affligent tou-
jours l'unique et véritable Eglise. Là
France qui a dépensé et dépensera son
argent, et beaucoup d'argent, pour ce
fnariage, n*y a donc rien gagné. Elle fait
les frais cette pauvre France ; on boit à
M. èanté, et peur de la gloire, de Fhon-
nenr au-dedans et au -dehors, et de la
prospérité, on lui en souhaite ! ^ .
sera bon encore. une fois, sî cela sert à
guérir un. i>ea la princesse Hélène de
Mecklembourg de son enthousiasme pour
la révolution de juillet Gomme elle a sû-
rement puisé son admiration à des sonr-.
ces romantiques qui ne lui ontpasperr
mis de bien examiner Tobjet de ses ado-
rations , il est bon qu'elle poisse voir de
plus près ce qui a causé ses enchantemens.
Après quoi elle ne sera peul-élre pas aussi
prévenue en faveur des héros qui nous
ont fait les journées du liouvrc. ..:•> âaint-
Germain - l'Auierrois et de l'Ai i.\ ^écbê.
Quand Henri IV n'anroit pas dit que la
caqme $ent touJour$ le hareng , les mœurs
do peuple souverain de juillet seroient
cause que ce proveri>e auroit été inventé
de nos Jours. On se rappelle de quelle
manière il prit possession , en i83o , de
son Loufrc et de son chdleau des Tuile-
ries. Il paroit que c'est encore de la même
façon qu'il en use , et que partout où il
approche de quelque palais, il se croit
toujours chex IuL Hier dimanche, à (leiiie
le Musée de Tersailles lui fut -il ouvert ,
qu'il s'y précipita par escalade et avec ef-
fraction, en brisant tout ce qui le génoit.
lies croisées lui servirent de portes d'en-
trée , et pour avoir plus tôt fait, il enVassa
les beaux carreaux de glace dont il joncha
! a. galerie.
On prétend que le roi c^-^ Pi'.*^ it
trouve engagé plus avant qn'il '.'- Yv r, u
désiré , peut-être , dans tés !^ro|;'«û >. > où
il s'est vu entraîné ù l'égard de la è- 1 ^t. .
de juillet, par le malin plaisir ùl nom
gratifler d'une princesse luthérienne. H a
voiiln nous faire accepter nn pen de «a
religion , et de notre côté , nous huions
lui faire accepter en échange nn peu de
notre réfôlulion. De part et d'antre, ce
ne sont pas là de trop bons Services d'S'
mis ; mais enfin cela se v^ut à pen près ;
ci comme on ne sanroît donner c^e ce
qu'on a , il faut bien que le tt>l de Prusse
se contente de ce que nous p<Miv0ns lui
offrir en retour. On parle déjà de fasao-
cîer à la quadruple alliance conlre don
Carlos. Si cela est, ce sera nnc alliance de
révolution pour une alliance de protes-
tantisme ; et il ne restera plus qu*à savoir
de quelle manière le ciel les bénira pour
les deux parties contractantes.
PARIS, 12 JL^nV.
On lit dans le jonroal ministériel du
soir : « 1^ paix est faite entre Abd eUKa-
der et la France ; elle l'est à des condi-
tions honorables et sûres, que nous nous
empresserons de faire cônnoîlre aussitôt
que le trailé conclu par le général Bu-
geaûd aura reçu la ratification dn roî. •
— M. le lieutenant-général Bapatel ne
retourne pas en Afrique; il vient d'être
j compris parmi les inspecteurs-généraux
A quelque chose, du reste, malheur j dlnfanteric pour iSSj.
C 5o7 )
, r-rParsoi^dji la iwiuiOKliaDdËM. Lan-
g)aif><l'Âinilljr A U.préfflctan de l'Otne .
le collège du qaitntaw.wroodûaeiâent
électoral d'Eurc-et U>lr al coD>roqn6 k
Nogeol-le-Botreu jiour le i" juillet, i
l'effel d'élire nu dÉpulé,
—T Le roi ei, U cciiae des Belges teloor-
tierpnt ii Bruujlet le.i6. Le du«4'0r-
lâsns el la princesse Hélène doivent ks
■cconipigner.
.—-[•ariiDe lellrecirculaitt;, leminjatre
dç r^nlérieo^a ipvîié les coniiiiiiii^ it.târ
l^rer le Intt^gGd() duc ^'Qrl^uis. qu'il
nompie roMumpliiiniMul dit.Btui ta plat
ther itf^.pftjr*-
. wlê* jourpaiu ntiûistériela dpflpent
lê& DCPt* des penoDoet ipviléei Maiedï
aux Klea de Versa il le j ; le plus ^and
RtM^î"'^ I^V l'imifteuse banque! , el les
^Ulaes pour |« promenade qui i eu.lieu ii
tlii heures dans la galerie du Muflée. 1^
cbambrç de» pairs a fourni plus de aoo
membres, et la chambre des députés plus
de 4oo. L'Brmée, la garde nationale, l'^n-
stilul, les horojiies de lettres, les artistes,
les fonctionnaires publics , les ambasia-
deuTS et les âtrangers, ont tous fourai leur
contingent. Le chiffre toial des invitëi i,
celle grandt el miiaorabU $oUnniU, dit le
_ Joanal de» Dibati, a él6 d'environ i ,Soo.
— filer dimanche; Louis - Philippe a
passé la revue d'une partie de la gard<!
nationale du département de Seine-et-
Oise. Il y a eu un dtner de 300 converti;
i Trianon el feu d' artifice ^Versailles.
— Louis- Phi lippe et sa famille Tcvien
dronl demain aux- Tuileries.
— Les fêles de la ville coromeuceran
mercredi. Ce jour- lii i! j aura des jeux
daiis les Champs-Elysées , cl le soir d
ChaQp-deMarsIaprised'Qp forlrepréici
lantla citadelle d'Anvers. On illiuninera
Tésifionumens, lesTuileriesetlesChatnp's
lilj'sËeS. On tirera aussi deui fcui d'art!
tice , fun au quai d'Orsay, et t'uulrc ï In
barrière duTrône. Jeudi la ville dom
Mo banquet et son bât.
-— Une fenille du malin dît qso c'est ^
tort (jiié le Journal de% Débàh a annonce'
que te duc d'OrlC-ani , i roCcasion ôfi son
mariage, a*oit psyl6 les dettes de p)u*îeUM
pères (le famille détenus dans là prison
de taniedeClicby.
— lie Cearrier annonce avec r^rct que
la défense d'Alger a été scntement prise'
dans la séance de vendredi par deux l^i'
timisteH, \\}A. Betryeret Dugabé.
Une ordonnance du g antoiise la'
société anonyme fondée au Havre, sous la
dénomination de compatit dtt paqueholi
à vapeur «nfr« U Havre et le Poriugal,
■ La SoeUU d» Famîltee a encore
lé scîie incQvidus. devant la police,
correctionnelle, sons li prévention d'aa-:
rociation illicite et de détention d'armes
de guerre. Le tribunal en a acquitté six ,
et admettant des circonstances atténuan-
tes poDr les antres . il en a conddniné
quatre ï un mois de prison, elles sis dM^
niers 1 sU Jours de la même peine. - '
— La question du costnme ^ui occiip^
tous tes journaux vient d'être ri^Eolue par*
■ne ordonnance pour 1rs membres ùe I9
cour de can'ation : Frac habillé en ^an'
noir, & collet droit en velours noir, atec'
parbmens de même étoffe ; deux brdncbcrf
d'olivier brodéesen or sorfc collet et léit
paretnens 1. culotte courte et gilet de dftlp'
de sbie noire; chapeau ï hi française ;pi^
d'épée.
— Le conseil municipal de Paris B *blé
so,ooo fr. . à l'occasion du maHage . qui
ont été emplojiés !i donner un vêtement'
neuf aoï enfans les plus pauvres des Ccoles
gratuites.
— Le prince Adam CiarlorysI[i vient,
d'ari^ver k Paris , après avoir fait un 'se'
jourdequelquesmoîsen Italie.
. — M. Eraesl Rotrou, employé dans le»
bureavi de la Préfecture de la Seine .
vieut de recevoir n de médaille d'honneur,
pour ^etre jeté b fieau.ity a quelques,
mois , afin dé sauver une femme qui se
noyoit. Comme on se le rappelle, cet
ebipltfyé qui avoit pins consulté son bon .
p(0Hr.qiie)cs forces allait pédr, quand il
fut recueilli par'th balelet. . '
— Le conseil de l'ordre des avocats a
décidé qu'une somme de 1,060 fr. seroit
(
yrtêt poar la loatcripiioii ouverte en
faveur des oovrieri Ijronnaîs.
— Moins trois ou quatm maisons, tout
le pMé qui masquoit rB6tel-de-Ville vers
la Seine est déoioli et les matériaux en-
levés.,
— Nous avons dit que seise barres de
la sonde du puits artésien de Tabattoir de
Grenelle , formant ensemble une Ion»
gueur de 8Go pieds , étoient tombées au.
fond du puits qui est maintenant creusé
à i>358 pieds. M. Mulot, entrepreneur
du forage, est parvenu à retirer cette
masse énorme qui se tronvoit à près de
5oo pieds.
NOUVELLES UKS PROVINCES.
Le Musée de Versailles sera ouvert,
à dater du 1 4 juin, les dimanches, lundis
et mardis pour le public. Les vendredis
et samedis seront pour les billets particu-
liers.
— On écrit de Lagny-sur-Marne que 1»
diligence de Gonlommiers à Paris a^ versé,
le 10, dans un des profonds ravins qui
bordent la montagne de Saint-Denis- du-
Itet Le poslttlon a été tué. Trois ihdivi*
dos qui se tronvoient sur l'impériale ont
été grièvement blessés, et toutes les per-
sonnes de l'intérieur ont reçu des contu-
sions plus on moins fortes.
— Le village de Trilport , à une lieue
de Meaux , a été en deux jours le théàlre
de cinq incendies attribués à la malveil-
lance. '
— Treize maisons ont été incendiées ,
*^ Âvranches, dans la nuit dq 5 au 4> Ce
sinistre est aussi attribué à la malveil-
lance.
— D'après VObtêrvateur deCÀUne,Vé'
tat de détresse où se trouve le commerce
de Saint-Quentin a éloigné toute idée de
célébrer, dans^sette ville, le mariage du
duc d'Orléans.
— • Trois communes du Jura , celles de
Trenal , d'Arsnre et de Saint - Claude ,
viennent d'obtenir différentes sommes
pour l'acquit des dépenses i^latives à leurs
-maisons cTécoIes
5o8 )
— VOhêêrwatêmr'dê U Lêirê , qai avotf
publié quelques mots de regrets sur Téx-
clnsion des contumaces dans fordennanct
d'amnistie, a été saisi.
— Deux sous-officiers du sS* de l^fne,
accusés d'avoir frappé leur adjùcUnt-'
sous-officier, viennent d'être condam-
nés', Pnn à mort, et l'autre à cinq ans de
travaux forcés , par le conseil de guent
séant à Nantes.
— Le Jûttmat dm BôurbtmnmB demaudi
dernièrement an maire de MouHns le ta-
bleau indiqnani «es membres sdriam et
lestansdu conseil municipal; on lai ré-
pondit par un refus. Celte feuîfle s'étonna
aujotttthiui que le'maire ait communlqné
ee tableau quelques Jours après vat-Mém-
riai et CAUier,
— M. Thiers , sa femme et sa bdle-
mère ont traversé Ljron , le 6, se rendlnt
en Italie.
— M. Pejret-LaMîer,. député ministé-
riel et maîre de Saint-Etienne., a échoué
aux étalions municipales: sur uo vo-
tans, il Vréuni 38 suffrages.
— La caisse d*épa^ne de Mmes a
lîeçn » lé 4 juin , 1,010 tt. \ et remboursé
3,545 fr. 5i c.
— M. Marc Aillaud, riche propriétaire,
mort dernièremept à Marseille, a laissé ,
dit \r Goutte du Mci{i,.5oo,oo0 fr. ppuc
Icspanvres.
— Le 7, à Marseille, des voisins enten-
dant pousser des gémissemens dans une
pièce qui étoit fermée à clé, se détermi-
nèrent h enfoncer la porto ; malheureuse-
ment la serrure tint ferme, et il fallut ôa
tbmps pour, briser les • panneaux. . Lors-
qu'ils entrèrent ,. ils virent une jeune fiUe
de 1 1 .à la ans morte et horriblement dé-
figurée, par le feu ,.et un enfant de 5 ans
qui alloit être suffoqué. Il parolt que cette
jeune fille, frappée d'idiotisme, a voit mis
le feu à ses vétemens pendant que ses pa-
rens étoient dans la ville.
— On écrit de Montpellier, le 5 , que
le bateau è vapeur d'Agde à Marseille, re-
lâchant à Cette , a heurté pendant la nuit
et. fait sombrer «ne btrquc de pécheurs ,
( 5o9 )
^ que les httillioiiiimi« X\m la niontoient
ont tous péri. :
^ Il y a eo le 6, 9i Bordeaax , un vio-
lent ouragan, f ^a force du veut a renversé
des murs de clôture , et tellement fait
tourbillonner la poussière, que les per-
sonues qui étoîent dans les rues se heur-
toieni sans se voir. On acraînt un instant
des sinistres en mer, qui heureusement ne
«t sont pat TériGés.
. RKTEBiEUR.
NOUVELLES* D'ESPAGISÈ.
1,es deux dépêches télégraphiques que
1I0U9 avons publiées à la G n de nos der-
nières nouvelles d'Espagne étoient entiè-
reiuent en opposition. G^est une habi-
r bde piïse de nous donner des nouvelles
qui se' contredisent, des victoires révolu-
tionnaires qu'on remplace souvent par de
p^it$ avantages carlistes, et que les cor-
respondances particulières, destinées h
mettre la vérité à la place de l'-enenr,
'changeut quelquefois eu déroutes com-
plètes pour les christinos. Mais de cette
conduite persistante malgré les nombreu-
se* récTamatlons de la presse, qiiels avan-
tages jpénvent donc tirer cenx qui reçiA-
vent assez d'argent des con Iribuables pour
leur donner de bonnes informations ? On
ne le devine pas. Si les nouvelles que pu-
bKe le gouvernement doivent égarer
quelques lecteurs qui cherchent la vérité,
tout en redoutant de la connoilre, le plus
grand nombre Gnit par .concevoir un
profond dégoût pour les publications mi-
nistérielles.
Barbastro est évacué. Ce fait avoué et
désavoué par les deux d'^pêches dont nous
venons de parler est aujourd'hui con-
firmé. L'armée de Charles V bloquée et
mourant de faim, est sortie de la ville
quand il lui a plu, et a traversé la Ginca,
qu'elle ne pouvolt pas, disoil-on, traver-
ser suns tomber au pouvoir des révolu-
tionnaires. Elle a traversé la Ginca dans
la nuit du 5 sur des bateaux, et avec tout
son attirail de bagages et de botes de
somme, sans. que le général Oraa et le
baron de Meer aient pensé à s'y opposer.
L'expédition s'est ensuite dirigée surOtH»
ces. Cependant Oraa eiitroit dans Bar-
bastro.
Maintenant l'armée carliste est à Ager,
ville en Catalogne, et située à égale dis-
tance de Tremp et de Balaguer. Il est pro-
bable que les troupes de Royo et de Tris-
tany qu'on peut élever au moins à 10,000
hommes sont actuellement auprès du roî.
Il est certain qu Oraa, qui est revenu
sur ses pas à Monxon, ne semble pas
avoir jugé à propos de poursuivre l'expé-
dition, tandis que le baron de Mèer, qui
sfétoit avancé jusqu'à Fous, à une lieue
d'Alins et d'Estadilla, au lieu de suivre
les carlistes» &*est mis en retraite sur Le-
rida, qui est & quinie lieues sud d'Âger»
od se trouvoit le roi le 9.
— Le Moniteur a publié hier et au jour*
d'hui six dépêches télégraphiques qu'il est
inutile que nous répétions teituellement ;
«lies conGrment les nouvelles que nous
venons de donner. Bien que deux de ces
dépêches disent qu'en. quitUnt Barbastro
l'armée carliste a eu 400 hommes tués et
4oo prisonniers, les lettres particulières
assuipent au contraire que ]$ passage de iâ
Ginca s'est opéiiS avec beaucoup d^ordre
et sans dommages. L'une des six dépê-
ches annonce que 5,ooo carlistes , cbm*
mandés par Trislany, ont batto^ le 6, en-
tre Yich et Berga , la division d'Osorlo,
forte de 1 ,5oo hommes , et fait 200 pri-
sonniers. On ne mentionne pas les morts.
La mort du colonel Conrad est certaine ;
il a été enterré, le 6 , à Sarragosse.
Une dépêche parle d'un espion carliste
arrêté à Sanguesa^ avec ordre du roi de
réunir en Navarre tous les bataillons dis-
ponibles, aGn d'aller faire diversion en
Aragon. Cette réunion a commencé le 5.
Quinze bataillons et toute rartillerie sont
cantonnés entre Echarry et Estella. Es-
partero éloil à Tafalla , le 6 , pour les ob
server.
[^ généHil Evans est arrivé le 9 à
Rayonne^ quittant avec li^plupart des of-
ficiers anglais le service espagnol. Il reste
i,5oo Anglais: sous les ordres du colonel
(;5io )
P'CoDnell. Il n'y a p\n%, dit le Moniteur^
de carlistes m Guipuseoa. '
■ . -^ Le général Bvans ^t arrivé hier à
Paris. ' '' '
— On Ut dans le jonrnal minislériel
da soir la dépêche télégraphique ém-
vante, datée deBayonne, le 1 1 juin :
« t.e 9 , Esf^ak-téro est parti' de Japalla
pour Larraga avec seize bataillons, iiout*
$c rapprC>cher'des balai llonà carlistes ré-
unis anlonr d'Estella.
» Les restes de la légion étrangère ont
été versés dans an seni bataillan qui est
rentré à Pampelane, commandé pariih
capitaine , tons les officiers supérieurs
eyant été tues ou bte»és. i; ofliciô^' et
600 hommes ont été knis hors de com-
bat. C*e^t dans Karfaire dd 3 que le brave
Conrad a été tué. Après' lui, :1a légion
ôtoit détraite moraleraent et physique-
HienL •
D'après les dernières nonvcUcs de
Londres, le roi d'Angleterre est dange-
Tenseraent mllade. Il parott qu'il est at-
taqué d une maladie de poitrine.
— - Sur la deliiénde du vicomte Mel-
ftx>umc, la ckambre dos lordS' k*est oc-
'Gupéc, le 9, du bill municipal d'Irlande,
^ui a déjà subi Tëprcuve des deux pre-
mières lectures. Après avoir blâmé la
mesure ministérielle , lord Lvndhurst
â'est prononcé pour uu nouvel ajourne-
ment, quii tnalgré les efforts du' minis-
ire, a été prononcé par 2o5 membres
(Contre 119. Afnsi la formation eh comité
sur ce bi41 n'aura lieu que dans les pre-
miers jours de juillet; si d*^icl là le parle-
ment ne se trouve point prorogé.
' — An départ du courrier, la chambre
• des communes s^occupoit du bill des
4lîmes d'Irlande.' AL Roebuck venoit de
«'opposer à sa seconde lecture, en disant
-qa*i) étoit inutile de discuter un bill qui
seroit certainement njcté par l'antre
chambre. Il avoit ajouté que la position
^'iQÎt critique, que le ministère ne pou-
{miposé de se former en comité pour
prendre en considération la dîtaation ac-
tuelle.
— ^ La cHse commerciale continue en
Angleterre! * • . *
— ■ Do 1 4 décembre an 24 mai, le
nombre des voyageurs snr le chenim de
fer de Greênwicb afert élev5 à 6^6.705.
— i Le 7 Juin , à '%\% bebres , comme le
bateau à vapeur VUnion pariofitidë Tlnll
(Angleterre) pour Gainsborough, la chau-
dière a fait explosion. A ce moment,
l'air fut encombré de fragmens de plan-
ches, de fer. de meubles , de marchan-
dises, de corps humains» et le bMiment,
fracassé en mille pièces , Venfonça dans
l'eau tk)ur ne plus reparoftre. Presque tous
I6s passagers, dont quelques jonroaux cje
Londres élèvent le nombre à plus de 100,
et que plusieurs feuilles assurent né pas
dépasser 70, ont été engloutis ou lancés
^ de grandes distances, les nns contre les
maisons du quai, et d'autVes sur des toits;
les cadavres de ces derniers ont été re-
trouvés horriblement mutilés. Des amis
des voyageurs qui étoient sur le quai ont
reçu des contusions plus ou moins for-
tes ; plusieurs sont morts. Des passagers
qtïî se trouvoient sur des bfttimens à va-
peur stationnés non loin de VUnion^ ont
été tués. Il paroît que la cause de celte
catastrophe a été l'imprudente surcharge
de la soupape de sûreté, surcharge em-
ployée pour augmenter la force de lava-
peur.
— Le 27 mai, vers six heures du soir,
on a ressenti \ Coblentz une légère se-
cousse de tremblement de terre.
— Munich vient d*étre distribué en
«û districts de santé. Chacun de ces ar-
roiidissemens aura un médecin qui devra
prendre soin des malades pauvres.
— Le mariage de S. A. la princesse
•fiOuise- Marie -Frédérique dé Schleswig-
Holsteîn-Gltiksbourg aved M. de Losperg,
chambellan d'Anhalt-Berhbourg , a étc
célébré, le 19 mai , à llarbourg.
-— Des correspondances de Lisbonne ,
voit rien, par^d qu'il n'exciloit que le dé ^ ^
goût et le mépris de tous les amis de la j le 27 mai , annoncent que lé ministère
Jiberté. Rn terminant, ;M. Roebuck* avoit . n'élOit pas en'c6r&4*eeonsh'tué.'Lc gouvcr-
( 5'
çemcnl. h-coUe £[)oqne, étoU loiiJauT^
sans argent.
^Unc correspondance libérale tic Li'
bonno, ty tnii, dit qtie les bandfs mi-
guëlifiles sont porioat poursuivies. C'i^st
■vouer tjac don Mign^l ne niniqae pa^
de partisans en l'orliigal. 1^ séiuce des
corifes dn 96 mai » *lé lits-viie eltrts
brnyatiK' : M. Goi^ao demandoil qne Vas-
«emblée bllmil la conduite de l'ei-cabi-
ncl , l'i M- Pi»oï, qni en (toit le chef, a
ré(<niidu au^iillaqnea. f^ proposition de
M.llorjio naobrenu que qaelquei voit.
— 'Dm correspondances de Constxn-
tiriople, du- 17 mai, portent que l'armée
russe- dii Caucasp, comniandée par le gi':-
• iier«l Hoïcii , a remporté une grande vie-
loire for les Circassieni.
— La république du. Meiique a , par
un décret du mois d'avril, inlerdii an
conmeroB Hranger plusievra de se* ports.
— Lt JeiimatAtUliiiae ds l^ndres
rapporte que le Tice-roi de Canton «voit
donné des ordres pfrrmpioireï wn nisr-
cbands hongt [courtiers chinois), >» sU'
jcl de la résidence des marchands iCren-
gers.dans celte ville, conlriiremenl aui
ri''glemciis établis, qal leur ordonilpnl de
retourner i leur pays. Il leur rappelk tes
ordres impériaux précédeni qui défen-
dent l ces étrangers de résider II Canton,
soas prane d'être punis sév&rcmeni, 1rs
marchands Aan^i chinois étant bien ^uf-
fisans pour prendre soin de leurs affaires.
Ou'en conséquence, lesdits marchands
étrangers, nommément. Jardine (ïut-
■tntnni^ le FuHsrat d la ttledeftr. (Tht
iroa -hsadtd old rai) Jiines , Dent Tur-
ner. Gordon W h item an et antres, devront
K'eipliqner immédialement snr tes aflai-
qu'oa ne leur kccordera que.qDinieJouri
fiOHT les régler •! qoitter la ville, «prè;
lesquels ils pourront reloumer'l leur
ftayaaur tels vaisieiui qu'il leur conv
(Ira. êi quelques-uns parmi eux ne j
vent pas terminer leurs affaires dar
temps dQDbé, on leiirpeimcltradese
tire i M>cK>, où ils pourront séjoui
lé m^me espace de iem(ts.
< )
— La fiécltction en cli^r da Hvnil^ur
Ollomia vi^i d'fiire contée i W. Fran-
clia, consul napolitain à Smymè: il lurv
ita tTaiiemcnt aunuel de g^,ooo piastres
turques et pn lastf appartmiciil k Cob-
stanltnople.
CHAMBHU DBS PAIB9.
(Présidence de M, Pasqnîer.)
Séante du i3Jain.
La séance commence ii deux beores.
Après avoir rntendo divers rapports, ei
les remerçlmcna que tni adresse M. de
âacj an sujet de liniêrél qu'elle Ini a té-
moigné lora de son accident, la chambre
ïOtÈ sans divustion' ie projet de loi por-
tant nnsuppléitteni de crédit de 36,000 fr.
pour le personnel des ponts-ct-ciians-
rfes. La chambre vote également le pro-
jet de loi relatif aux routes strat^iqnes,
et un autre qui Qxe des délimitatiODS de
CHAMBnE DES OtPVTÈS.
(Prénidencc de M. Dupin.)
Séance du li juin.
I.a séance annoncée pour midi est ou-
verte à nno beHre. Mtigré ce relard, la
chambre n'est pas en nombre.
A deux heures, le président met en
diaCDSsion trois projebde loi relatifs 11
l'amélioration îles ports. Aucun orateur
ne demande la parole. A}. Dupîn met
alors aux voix les articles de cW projets,
qui sont successivement a doplé«. llson-
vrent d^ crédits difliérens pour les ports
de bunkerque , Calais, Boulogne, Saiiit-
Valery, Granville, etc.
' t.'ordre du Jour appelle Is discussion
du projet de loi retatif à l'amélioralîon
des rivières. Ajirts une discussion géné-
rale qui oirro peu d'intérêt , la chambra
tote deux article*. L-e premier ouvre un
crûdïl de i^76;^<x> fr. pQur le perfec-
lion'nemoiltWtirSiavigaiion da l'Aa et
des canaux de llalaîs , de ta Cotme et de
Bourboutg. Lé ideuiiNne atfectc 7 mil-
lions au perrceUonnemeiit'dc la Ueuse.
depuis Sedan jnsqu'l la frontiiire de Bel-
gique. I>b' discustîon est renvoyée i de-
main k midi.
(5ta)
Un jeune artiste vient de publier à la
fois nn portrait gravé de M. l'évéqne
d* Annecy et nne vae de la chapelle des
Allinges. Ces denx gravures doivent in-
téresser le clergé et les amis de la reli-
gion. M. Rey, évéque d'Annecy, est connu
par toute la France pour ses éloquentes
prédications ; sa voix vient encore de re-
tentir à Besançon, et d*y exciter parmi le
clergé un vif enthousiasme. La gravure
que nous annonçons le reproduit avec
son caractère de bonté et de piêlé. Le
jeune artiste à qui on la doit a 1 honneur
de connoitre beaucoup le prélat; il est
du même pays , et a saisi heureusement
la ressemblance. Cet artiste est M. Au-
guste Gamen-Dopasquier, peintre d'his-
toire et élève de Gros ; il demeure à.
Paris.
A cette gravure , il faut joindre celle
de la chapelle des Allinges , célèbre dans
rhistoire] des travaux de saint François
de Sales. Cette chapelle a été restaurée
Tannée dernière par M. l'évéque d'An-
necy. La gravure montre la modeste cha-
pelle au milieu des ruiAes du vieux châ-
teau des AUingcs. Le paysage est pitto-
resque ; au baa est le lac de Genève , et
dans Téloignement les terres du canton
de Vaud. On aimera à voir le thé&lre des
travaux de saint François de Sales.
Les denx gravures se trouvent ches
l'auteur, rue du Dragon, n° i, et ches
Boblet, quai des Auguatins. Elles sont d«
3 fr. chacune.
BOURSB DE PAAI8 DU 12 JVin,
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QUATRE p. 0/0, j. de mars. 09 fr. 60 c.
THOIS p. 0/0, j. de dcc. 79 fr. 7&e.
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Obli» de la ViUe de Paris. llSOfr. 00 e.
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JEUDI 15 JTJIIV1837.
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I an 53
6 mois 19
5 mois 10
1 mois 3 5o
VÉRITÉ CATHOLIQUE 9
or Tt'E GÉNÉRALE DE LA RELIGION,
GOXHDldlfCK
DANS SON HlSTOIltE ET DANS SA DOCTRINE.
PAR M. NaÛLT ,
nncieii pi'ociiretir gêu- rai.
L*auteur adresse son livre ù cette
portion de la jeunesse qui cherche la
vérité de bonne foi , qui l'aime avec
désintéressement , qui l'accepte avec
ses conséquences. Le passage suivant
donne une idée nette de son plan, et
en même temps fait connoUre de la
manière la plus avantageuse ses prin-
cipes et son style :
. « Il j a deox points de vue par rapport
è la religion , d'où résnltent aussi deux
«H'drcs de preuves : son histoire et sa doc-
trine. Parmi les apologistes du chrislia-
nkmc, les uns ont été principalemeiit
touchés des faits qui le consliluenl à son
origine et dans son établissement; d'au-
tres se sont attachés à considérer la con-
venance du dogme qu'il enseigne et de la
morale qu'il propose avec Tidée que nous
nons formons du souverain Etre et l'ex-
périence de DOtre propre nature. Selon
qu'ils s*éloient placés sous l'un ou l'autre
fie ces points de vue distincts du même
sujet» les apologistes ont donné une di-
rection différente à leurs travaux,
«U faut classer dans la catégorie des
ouvrages sortis de l'école historique les
nombreux traités sur la Férité de la Re-
tigion, les Démonêirations éuangéliques de
formes diverses*, et avant tous ces livres,
la plupart excellens, l'admirable Discours
de Bossuet. D'un autre côté, d'habiles
écrivains nationaux et étrangers ont réussi
à mettre en lumière les preuves morales.
L'Angleterre et TAUemagne ont fourni à
la cause de la religion des oi^vrages re- | cie et de cette ardeur pour les nouveautés
marquables en ce genre. Deux Anglais
notamment , Jennings et Erskine , ont
traité celte matière avec une touche ori-
ginale et profonde.
• Après les travaux de tant d'esprits su-
périeurs qui ont pris la défense du chris-
tianisme dans les derniers siècles, on a pu
croire la question chrétienne épuisée sous
les formes anciennes. Aussi plusieurs apo-
logistes de notre époque ont - ils tenté de
la mettre dans un nouveau jour. La ten-
dance distincte de leurs efforts les divise
encore en deux classes. Ceux d'entre eux
qnî s'attachent au point de vue historique
cherchent à éclairer la tradition. Ils mon-
trent , par une investigation savante des
livres sacrés des peuples anciens, des mo-
numens primitifs, l'analogie de ces débris
du passé à une tradition primordiale dont
le dépôt est consigné dans la Bible : tra-
dition originale et pure, source de la vé-
rité et point de départ de l'erreur. Ces tra-
vaux qui supposant un grand fonds d'é-
rudition , de sagacité el de patience, sont
cTune haute portée, parce qu'ils nous font
voir les vestiges des temps antiques ve-
nant tous aboutir à un point central et
fixe qui est le récit tracé dans les livres
saints. Des apologistes de l'école philoso-
phique s'étudient de leur côté à mettre le
dogme chrétien en harmonie avec ce que
la pensée peut saisir de plus intime en
toutes choses, soit dans les œuvres de
l'homme telles que ses arts et ses lois, soit
dans la science de la nature. Ils s'appli-
quent à montrer dans l'universalité des
rapports que le christianisme embrasse et
domine, un titre incontestable de sa gran-
deur et une marque certaine de sa vé-
rité. Cette manière de traiter de la reli-
gion, hardie et féconde dans fes aperçus,
peut être profitable sans doute à des in-
lelligeuces très-éclairées. Mais quoi que
nous poissions dire des exigences du siè-
Tome XCIII. L'Ami de la Religion.
33
(5i4)
qui le pousse en dehors des chemins bat-
tas, les efrorts de pensée, comme les
coups de providence, qui ont ramené
quelques hommes à la foi seront dans
tous les temps des exceptions. La voie qui
mène à la vérité doit rester accessible et
facile.
• Les preuves tirées du fonds même de
la religion, maniables et populaires, se-
ront toujours accommodées, ce nous
semble, aux disposiliona du grand nom-
bre des hommes. Il nous a paru qu'un
ouvrage qui réuniroit en un seul tableau
ces preuves le plus souvent divisées dans
des compositions approfondies, pourroit
étro aujourd'hui de quelque ntilité, s'il
étoit clair, substantid et court £n rap-
prochant les deux points de vue du
christianisme» sa suite historique et sa
doctrine ; en mettant en regard ses preUf
ves extérieures et ses preuves intrinsjbques,
on reflète le système complet de la reli-
gion, qui frappera toujours les esprits at-
tentifs par sa grandeur et sa simplicité*
On incite le lecteur à approfondir ce qui
lui étoit mal connu : et n'est-ce pas le
plus souvent todt obtenir dans Vintérôt
de la vérité ? C'est dans ce dessein que,
sous le titre général de Vérité catholique,
nous avons entrepris un exposé rapide
des preuves de la religion considérée
dans son histoire et 4ans sa doctrine, »
M. NauU prouve la nécessité de
recourir à la tradition dans la re-p
cherche de la vérité. Il divise les
preuves de la religion en deux clas-
ses , les preuves extérieures et histo-
riques , les preuves intérieures et mo-
rales.
Les pre*nières preuves peuvent se
rapporter à trois che£s, la religion ju-
daïque, la vie de Jésus-Christ et Téta-
biisseinentdu christianisme. L'auteur
parcourt rapidement la création , la
chute de l'homme , ce mystère qui
exp ique l'impénétrable énigme de
noue nature; la promesse du Messie,
iVutiienticité dea livres de Motse, les
miracles qu'ils racontent , le iniui»-
tère des prophètes. Jésus-Christ vient
dans les temps marquiSs. Sa diyimlf
paroit non-seulement dans la puis*
sance de set œuvres et dans sa pa*
rôle y mais dans la sainteté de sa vi^
qui est le plus grand d^s prodiges. En
commençant sa vie publique , Jésiis-
Christ annonce sa mort comme l'effet
de la haine de ses ennemis. Il joint
constamment l'exemple au précepte
des vertus. Il prouve d'ailleurs, sa
mission par des miracles , par Tac-
complissement des prophéties, par
une doctrine pure, par une mort qui,
comme l'a dit Rousseau, ne peut être
que celle d'un Dieu.
 la suite de la vie de Jésus-Chds
vient se placer le fait le plus éclatant
et le plus incontestable ; douze hom-
mes obscurs , sans crédit , sans puis-
sance et sans lettres , entreprennent
de réformer le inonde et de miner
l'idolâtrie :
> Ruiner ridoUtrie? Maïs ce cnlleélstl
consacré par les lois et par les habitude*
des peuples. Il avoit pour Inr la force pu-
blique et la puissance des mœnrs. Saâ
doute Ici la force eftt été inhabile à dé-
fendre ce que les mœurs eussent aban-
donné. Mais quelle apparence qne ceqoi
étoit si profondément ancré dans les
mœnrs sociales par Fancienncté des coiD-
tûmes, par l'exemple universel, parles
passions qu'exaltoit un OQlte sensuel, pir
lesinléréts enfin : quelle apparence, dis-
je. que tous ces liens vinssent 2l se briser
simultanément à la voix de douze Ineon*
nus, fussent-ils les plus doctes et les pins
éloquens des hommes? Qnoi! c'est ce
colosse de l'idolâtrie soutenu par le lins
puissant de tontes les nations ; c^est cet
antique assemblage de grandeur et à
vanités, de déliées et de cormplion qà
les apôtres ont le dessein de renverser!
Et qne proposeront-ils au ^enre haman
pour remplacer le cirUe de'ses <KenxqQ*£f
( 5i5 )
lui ravîsscnl? Un dogme qui révolte îk la l^tie ne confirme que trop ce que
nous avoit apprit Mo'ûe sur la chuté
fois Torgucil de Tesprit et la délicatesse
des sent: des mjsïères incompréhensibles ju premier homme. Delà le be<oia
oeTant lesquels la raison recule en mur- «..1 -n r , ^ j •» i>.
^ , , l • 1 1 A'tf •! ^^^ Rédempteur, de là 1 incarna-^
murant! Mais le plus diUicile encore .. j -«r i_ .
pi.
n*est pas là. Les domines vous feront jus-
qu'à un certain point le sacrifice de leurs
opinions cl de leurs préjugés, si vous lais-
ses nn libre cours à leurs passions et à
leurs vices. Or, ccoi-ci proposent au
inonde une morale qui refrène les pen-
qliaiib les plus impérieuse de la nature,
qnî prescrit à l'homme le renoncement
aqx jouissances de la vie réelle qu'il sent,
en vue d'une vie future que son esprit ne
conçoit pas ! Un tel dessein n'est-il pas
insensé? Son exécution n*est-elle pas im-
pOf5fk>le?>
Ce projet, qui paroît insensé, s'exé^
Ciite néanmoins à travers des obstar
cles de toute sorte. Les apôtres et
leurs disciples triomphent malgré les
préjugés , les passions et les persécu-
).ions. La religion chrétienne pénètre
«lans une société corrompue et y fait
germer d'éclatantes vertus. La con-
sCance des martyrs n'est pas une preuve
pfus frappante de la vérité de la reli-
j^D que les mœurs des premiers chré-
tiens ; c'étoit un beau spectacle que
Jeui: vie si belle et si pure au milieu
de l'effroyable licence des mœurs
^leunes. M. Nault fait très-bieu sen-
tir ce conti*aste , et il a là des pages
pleines d'énergie , de raison et de vé-
rité.
Des preuves extérieures et histo-
riques, l'auteur passe aux preuves
ifiténêores. Il considère successive-
ment le dogme , la morale , le culte.
Sur te dogme , les livres du nouveau
Testament nous apportent d'admira-
)3les lumières ; ils nous font connoître
la nature et les attributs de Dieu , et
la, nature de l'homme. Ils nous mon-
trent la lutte qui se fait dans notre
cœur entre le bien et le mal. Cette
tion du Verbe ; fcette incarnation sup-
pose la Trinité , et Jésus-Christ dans
l'Evangile parle souvent de son Père
et du Saint-Esprit.
La morale chrétienne nous trace
nos devoirs envers Dieu et envers nos
semblables. L'auteur expose rapide-
ment les bienfaits de la morale chré-
^enne pour la société et pour les in-
dividus. L'Evangile a apporté dans
le monde deux grandes vertus j la
charité etThumililé.;. ces deux ver-
tus ont opéré des merveilles , et on
leur doit des actes d'héroïsme dont
l'homme n'avoit pas d'idée. Enfin ^
l'a morale évaugélique prend son effi-
cacité dans la sanctioA des devoirs
qu'elle impose à l'homme.
Le culte compreud le sacrifice , la
prière et les sacremens. li suppose un
sacerdoce. Ici i'aut^m: ti'ace le poiv
trait du prêtre digne de son saint oii-
uLstère. Il traite du corps des pas-
teurs , et montre l'unité et l'autorité
de rjÉglise subsistant an milieu des
orages et des erreurs renouvelées dans
chaque siècle. Il rappelle une grave
objection ; nous renvoyons à son livre
pour en trouver l'exposé et la solu-
tion.
De plus , le christianisme a des ca-
ractères qui prouvent sa grandeur et
sa vérité ; il est une source de lu-
mières, il place l'homme et la société
dans la voie du bonheur ; il convient
à l'universalité des peuples, ^ n'a
d'autre terme que la durée des temps.
L'auteur développe ces trois proposi-«>
tionSé
L'auteur tennine par cet ^?*
logue :
«Ne jogun point «paiement C'** ^^^^
33
( 5.6)
de II reUgion ifiprëi ce court enUelien. '
k'tppréciei point pir me* etiotia lenr
potdt el Icar vilenr. Inlenoj^ noi mil-
tres t ^est dtns leurs immorlelleB le^oni
que vous approfondirei aoi preuve». Li-
wi et mOdîtei : Toni reconnottrei qae,
migré les langucun de la foi, lc9 dédtÎDi
(le l'indifrérence, lei préteaLJoni d'une
sdence vviiie h l'auervir k tei vues, cette
Jotirini est raeore l> ttwU traie par les
■olQlJons qn'clle orTre l l'esprit dcrbom-
ine, et liMtitU al'tU p*r lea élémensd'u-
ùioD et (Tordre qo'elle apporte dans lu
aoâHi. Scrulei an foud votre pensée :
*0M «ou» coiiTaincm égalemeot que
cette rdigioD e»t la uaU potiMi, par la
raison que, û l'intelIîgeDCe hnraaine la
rejette, elle repontse en mbne temps
toute autre forme d'eiprestion des rap-
portsdel'bommeàDien. ÂrrivË Ih, vous
anrei fait aa grand pas: et vous poavet
tootelois être loin du terme où je toR'
drois vous condaire, • II est passible de
■ croire, non-seulement aux faits, mais
• encore au système du christianîsaie
• comme ihéorïe pliilospphiqac, et d'être
kcn mAne lemf* destitué d* foi dana U
«vérité cUeniéme. On conçoit qu'on
«homme soit capltvé par l'harmonie qui
■nénlte de la conformité des vérités chré-
■ tiennes *ui in pressions de l'esprit bu-
• maio, qu'il trouve du plaiiir ^observer
■ celle harmonie intellectuelle dans sei
■ détails, et qu'il n'en soit pu pins touché
>qve de l'exsmcn de l'appareil curîenx
• f unmécceniime(i)! •
■ Si tel étoit tout le fruit de nu médi-
tations, ii seroit de peu de valeur. L'in-
telligence de la loi chrétienne n'est que
dans son accomplissement. Hors de W,
voDs n'avei qu'une philosophie , plus
belle qne l'autre sans doute, mais non
moins stérile. Je ne saurois animer les
conceptions de voire efpril du souffle de
vie. Je ne le pais ni pour vous ni pour
moi-même. £t pourtant qu'esl-cc qu'une
{sonlemplstion de la vérité qui n« louehe,
ne forliQe, ni ne console? Ecoptoni le
(I) Erskine, ÉwdiMr ta P«.
plus beau livre i^n! ail été tracé de maii
ifhomme : rnrfei-aii»' rmu-mAn*, €t mi
toat attrt, i viriti éteriutte'. lU » foM-tm
lindre d Voreillt, tt vota datiiui TiiiMt
d l'anu. Parlti coiu-niAu, a/in aa
tntouTt pai U reproche datoir »
lenda la paroU taiu la retenir, de Catcù
e mai l'aimtr, da l'avoir cm
Tver {\)\ Le secret de remner Is
s est t Dieu. Hais il en use en favan
de qui le lui demande. L*anroit-il déchté
pour que sa parole fût vaine? Faites-en
"éprcnve. De même que la vérité éter-
nelle ne saoroit tromper votre etprit, h
bonté inGiiip, sojei-en assuré, nu man-
quera point ï l'Élan de votre ame. •
Celle analyse et ces cilAtions fe-
ront jnger pent-étre quel est le mé-
rite et rintérét de cet oavrage , ou
respectable magistrat a consigné
le résultat de ses niéditationi et de
expérience. On y voit partout un
excellent esprit, aussi sage qu'édairr,
aussi fidèle à la rcli^on dans Ja pra-
tique qu'habile â en saisir et à en
exposep-les preuves, âon livre estw
véritable bienfait pour ta généittion
naissmte que tant d'antres livres, de
systèmes ëiiix et d'opinions dî
dantes contribuent à ^arer, et qui
puisera dans ce court résumé desno-
tions exactes et sûres sur lea ploi
hautes et les plus graves questions.
njOBBaigii
NOUVELLES ECCi.£sUSTIQOKS.
PAW! Un prêtre vénérable qui
depuis long-temps éioit dans un eut
de santé. fort alarmant a succombé
lundidernierà l'âge et aux iofinuitci.
M. Claude Gaidecheu, curé de No-
tre-Same de l'Abbaye-aux-Bois, d
chanoine honoraire de la métropole,
est mort le 12 juin, ùl'dge de 84 ans
révolus. Nous reviendrons sur cette
perte qui en est une bien véritable
pour sa paroisse , pour ses confrères
et pour seq amis. -
()} /imfatieir, Kt, 'S^r- i, -
(
Le séminaire des Missions-Etran-
gères vient encoi-e de faire partir deux
missionnaires pour l'Orient. MM.Du-
clos, du diocèse de Biyeux, et Bi*
gandet, du diocèse de Besançon, ont
quitté Paris lundi. Ils se rendent à
Nantes, où ils doivent s*einbarquer.
Leur destination est pour la mission
de Siam qui a pris plus d'importance
depuis auelque ieni|>s, et qui com«
preod plusieurs missions nouvelles.
Encore de ^[é(rlise8 qui tombent sous
le marteau I On démolit en ce mo-
ment ré|;lise Saint-Pierre-aux-Bœufs
dans la Cité. C'est une petite église
3ui , dans les temps anciens , dépen-
oit de Tabbaye Sninl-Mavtial, et qui
fut érigée en paroisse vei-s l'an 1 107.
Elle étoit encore paroisse au com-
mencement de la révolution, et comp-
toit alors 500 communians. Son nom
lui venoit , à ce que Ton croit , de ce
que les bouchers y avoient eu leur
confrérie. Depuis bientôt cinquante
ans^ cette église ne servoit plus au
4èulte divin. L:i> paroisse avoit été
supprimée , et Téaifice servoit , faut-
il le dire? de magasin de chiffons. On
avoit divisé l'intérieur en comparti-
mens. Au dehors on ne pouvoit re-
connoitre une église que par son por-
tail , qui étoit fort vieux et en mau-
vais état. On y distinguoit un arceau
sculpté en gothique , et sur les portes
deux bustes sculptés en bois , sans
doute saint Pierre et saint Paul.
L'église Saint-Pierre étoit petite, ei
dans Vétat de vétusté et de dépérisse-
ment où elle se trouvoit, il auroit été
dîffieile de la mettre en état de servir
pour son ancienne destination. Ce-
pendant on voit disparoitre avec re-
gret ces vieux monumens de l'ancien
Paris. On abat celui-ci pour ouvrir
ane rue très -large vis-à-vis le nou-
veau pont d*Arcole qui va à la Grève.
Cette rue aboutira au parvis ^otre-
Dame, vis--à-vis l'Hôtel-Dieu.
Ce n'est pas tout ; une nouvelle rue
5i7 )
que l'on ouvre vis*à- vis le Palais de
Justice jusqu'à la rue d'Arcole , va
enlever ce qui restoit encore d'une
autre église de la Cité, la Madeleine ,
ancienne paroisse rue de la Juiverie.
Cette paroisse étoit même àsses con-
sidérable, et comptoit 4,000 commu-
nians. On avoit conservé une petite
porte de l'église , d'un dessin gothi-
que, donnant sur la rue de la Licorne ;
ce reste d'antiquité , qui (ixoit quel-
quefois l'attention des passans, va dis-
paroitpe avec les bâtimens pratiquée
sur les restes de l'église, et où se
trouvoit lin atelier de menuisier.
Ainsi, nos églises disparojssent suc-
cessivement , tantôt pour ouvrir des
rues, tantôt pour faire des magasins;
tantôt mênfie pour devenir des salles
de bal ou des théâtres. Dans ce même
ouai tier de la Cité , l'église Saint-Bar^
tiiélenii , l'ancieune chapelle de nos
rois lorsqu'ils habitoient le Palais ,
depuis paroisse , et qui l'étoit encore
à l'époque de la révolution , est au-
jourd'hui salle de bal , sous le nom
du Prado. Les autres petites paroisses
de la Cité vont aujourd'hui démolies
ou transformées en habitations. Il j
avoit autour de Notre - Dame unç
dotizaine de petites ^lises ; il ne resté
plus guère que la Samte-Chapelle et
l'église des Barnabites, qui servent
de dépôts pour les archives du Palais.
Il est question de restaurer la Sainte-
Chapelle i non pas précisément parce
que c'est une église, mais comme
monument d'art. Il faut presque re-
mercier notre siècle de ce qu'il veut
bien épargner une église dans Tinté-
rêt des arts.
. Presque, à côté de Saint-Pierre-
aux-Bœufs, H existe encore une autre
petite paroisse de la Cité, l'église
Sainte - Marine , dans l'impasse du
même nom. Elle est toute dénaturée
par des constructions de logemens
particuliers. Sa destination actuelle
n'est pas plus brillante que celle de
Saint-Pierrc-aux-Bœufs ; on y a éta-
bli un- vaste atelier de teinturerie.
(5i8)
U y ayoit à P^'is avaDt la révola*
tiou plus de 200 églises , chapitres ,
paroisses y coinmuiiaulés d'iioinines
pu de ieinmes , séminaires , hôpi-
taux, etc. Les trois quarts de ces
églises out disparu. Récemment en-
core , on TÎept d'en abattre trois ou
qufttie ; l'église du collège de Gluny,
place Sorbonne ; Saint-Benoit changé
en théâtre; Saint-Gôme , où on a ou-
veit une rue.
. Plnsîeurs ordonnances accordent
un suppiément de 200 fr. à l'ccclé-
siastique chargé par son évcque du
service du binage dans une pai'oisse,
^t une pièce émanée du ijiinislère des
cultes explique que hiner, c'est' dire
une seconde messe d{ins une paroisse
ou une succursale vacante. Cependant,
en dépit de l'ordonnance et d'une
^plication aussi précise, on refuse
depuis quelque temps d'allouer celtb
indemnité de 200 fr. aux prêtres au-
torisés à biner dans une cure , qui est
^l^êine dépourvue dç vicaire^ en sorte
q^e les évéques n'ont plus de iqoyeu
pour procurer les secours de la reli-
gion à^ ces paroisses pendant les va-
cances, que, malheureusement, il
devient d'usage de prolonger indéfini-
nricnt , en refusant l'agrément minis-
tériel auxsujeu présentés par TOrdi-
i^ûre. La position des paroisses qui
sont cuves est donc moins favorable
que celle des succursales, où l'on
peut djans tous les cas pourvoir aux
I>esoius spirituels des. ûdèles , et dont
la vacance cesse d'ailleurs par la seule
V^wnté de l'évéque Cette diiTérence
est d'autant moins juste et moins bien
vue, aue les cures sont généralement
dans les paroisses plus fortes. Ainsi ,
ce sont les paroisses qui ont le plus de
besoins, auxquelles on accorde moins
de secours. Il nous semble impossible
de justifier cette erreur ou cette in-
souciance de l'aduiiiiistration.
. lyj. l'ardievéque d'Avignon vient
de ptùÂkt: «ue Journée du chrétien
à l'usage de son diocèse; Outre la
partie liturgique, ce livre reufcrtne
des lectures nouvelles pour chaque
jour du mois , lectures qui août au-i
tant d'instructions pratiques , et un
choix de prières où on a réuni ce
qui a paru de plus édifiant -et de
plus utile. Le prélat a recommandé
ce livi-e h son diocèse par un nian*
dément du l"** juin. Il désire qas
cette Journée du chrétien soit le nis-
nuel de toutes les classes et de tooi
les agcs, qu'il soit adopté dans les
écoles et dans les pension ^ts, qu'il
serve dans les familles et qu U y
propage et entretienne la piété. Le
prélat engage les curés à répandre ,
autant qu'il sera en eux , ce petit lir>
vre ; il finit par des avis pleins de
zèle et de charité qu'il adresse à son
troupeau.
Le conseil municipal de Marseille
a décidé dans sa séance du 8 juin l'é'
rectioo en succursale de la nouvelle
église de Saint-Josenh iiùra muivs.
Il a alloi^ 100,000 fr. par i^ijiu^és
de5,ÛOO/r. pour sa «mtritmtion à]^
construction de cette église.
Le 12 mai dernier a compara en
police correctionnelle , à Tt>ùrs , un
individu qui se dit ancien prêtre de
la petite église, et aui étoit prévenu
d'exercice illégal de. la médecine,
d'homicide par imprudence et d'es-
croquerie par manœuvres frauduleu-
ses. Laurent -Jacques Sebron, de-
iheurant à Tours , pi'étend avoir été
ordonné diacre en 1&18 par H.. Jor
seph'Joachimj coadjnteur de M. de
Tnémines. U dit que ses lettres de
prêtrise lui ont été saisies dans un
f r icédent procès , et qu'on ne les lai
a pas i*endues. Quel est ce Joseph"
Joachhn^ prétendu coadjuteur de
M. de Thémincs? On n'en a jamais
ouïpai'ler ; on avoit bieudit quelque-
Ibis que M. de Tliéminea avoit sacré
un évéque, mais il y a toutes rak
soni de croire qva ç'éloit un ttuax
( 5t9 )
bruit , Cl le* prélreidii ]»y« en «ont
persuades. It leroit curieui de véri~
fttt aï Ici leUreeJe prêtrise de Debrou
nisteDt' i-ét;tlement au tribanal de
Tours. Cetui-ci dit que L'oi-dinalion
a eu lieu chez l'abbé Tiinneaii , et
reçoit des secours de l'abbé Beauuier,
de Vendante (I). Il a exercé comme
mÎMioniiaii-e à Poîiieia , pub à Lo-
. (i) Le dioGtr<e de Bloît ett qq de ceui
oi| la patile égliie a en le pla* de puli-
saiis. Bt. de ThÉnunes, ûvéqae de ceU«
ville, syaulrerasË sa dfmission en iSoi,
pEnsicurs prCtres lui restèrent ■Uachés,
ent/aolres MM, Thoisnier, Lecoor. Tar-
jnean , Beaunicr, clc. M. Tholsnier Cloil
curé de Saint - Martin de Vendôme, et
avoil£migr6 pendant la rËvoInlion. Lori
da coacontal , il fnt nommé caré de la
Uaddeine kVendAme, cl il en remplit le*
fbncliona ; maîi crlte cure n'éloil tfae
fiuccanale. Il crut qu'on lui arail fait une
iujcilicç , et il se sépara de M. Bernier,
qui alors éleodo't la juridiction gur le
Jéliarlemciil de Loir-et-Cher. 11 éloîl re-
garda cbmrao un des chefs du parti , et
nfonW il' y a quelques années ïTen~
iïOnië, oit II eiérçoit dans une maison
{>tTtleiilitré, mais ansnde lontle mon-
dp. fles'parlîsans lui fîreiit nn pompeni
H. [«econr, rare de Cbanvigny avant la
rivolatjon, aaroilpeot-étre ansn reconnu
M. Bernier, uonvel évéqtie d'Orl&mi
■prés le. concordat ; mais n'en ayant pas
ét6 accueilli comme il l'espéroit, il se
jeta dans la petite églim, ety a persévéré
jusqu'ï la lia. 11 résidoit h Blois, et y est
piort l'annÉe dernière. M, Turmeau , qui
ëtoit assfci jennc Ii l'époque de la révolu-
^n , cl qui n'a été ordonné que depuis ,
tMde i la chapelle Salnl-Martln , près
Mer, et vi^ite ses partisans h Blois et
aux environs. M. Bi?aunict n'a été or-
donné non plu» qne depuis la révolu-
lion. 11 fut no^mé curé de Cloye & l'ù-
poqne du concordat, et a occupé celle
place plusieurs années ; mais ensuite il sa
ieta dans la petite fgllse, et essaya d'y en-
relenîr plusieurs personnes. C'est onjour-
d^sl le plus exalté detous. Il ne fait pas
came commune arec M. Tnrmeau , et no
rcconniiU. paa Pie VU comme pape lé-
sUima... ...
I chea. C'est d'aîlUur* un homiae fort
ignorant , qui , jusqu'en 1824 , étoit
simple coiHinissionnairc et sacristain
des dames Carmélites. On uê conce-
vroit pas iju'on etît pu donner In
ordres k un Itomnie qui n''a reçu au-
cune éducation, et qui, à l'audience,
a excité le rire par les fautes les plus
grosâièi'es de langage. IL y a tout lieu
de croire qu'il n'est point prêtre.
Depuis pluiieura années Debrou ,
fui a environ 45 ans, exerce la mô-
ecine. On ne sait s'il y joint les
fonctions du ministère ecclésiastique.
II est traduit eu justice pour la qua-
trième fois. La première fois il fut
condamoéÂLochesÀ deux ans de pri-
son, pour une quête. Le ISfevrier 1830
il fut condamné à cinq ans de prison
pour exercice ill^al da la médecine,
et pour esci-oquerle. Le 17 février
1835, il fut encore condamné pour
avoir titimpé de pauvres gens avec
des bistoircs de diables, et à ce qu'il
12 mai dernier, Debrou aSail cou)pa>
roiue une lésion de témoins, quidi-,
ient avoir été guéris par lui, maïs il
a causé dernièremeut la mort dis
deux individus , Colliuet et Rîpault.
ht ministère public a soutenu avct
foi'ce la prévention , et Debrou , dé-
claré non coupable sur lecbefd'es^-
croquetîe , mais coupable d'homicide
par imprudence et d'exercice lllràd
de la médecine, a été condamne à
deux ans de prisou, 600 fr. d'auiendç
et cinq ans de surveillance.
On sait que des Sceurs de Saiat-
Josepb venues du diocèse d'Albl se
sont établies à Alger. La supérieure ,
jnademoiselle Yialar, a dans ce pays
un frère, A), le baron Vialar, qui
:xploite piès de Rcgabia uu grand
établissement agricole. La aupéj-ieure
et aualie Sœurs out ouvert en 1S35
un Loïpice pour les cholériques. De-
jiuis leur œuvre a pris de l'extension.
Des Eccputs, gratutu >ou( doouéic 1
plus de 100' malades, et près de 200
peliies filles y reçoivent le bitiifait
d'utic première cduciiion. 40 ou ÔO
peittifli filles juives y sonl admises;
«se on deux l'aniilles mauresques out
iiièuM' confié leui*s eufans aux Sœurs.
l«*iii8lruction religieuse se fait à part
pour les enfans tatholiques. D'autres
«isiirs se sont embarquées dernière-
inenl sous la conduite de M. le curé
cjc Gaillac pour augmenter la pieuse
colonie.
La paroisse catholique de Morges,
dans le canton de Yaud , vient d'être
constituée définitivement par la no-
mination d'un prêtre desservant,
M. Corboud, vicaire à Yverdun. Lé
nombre des paroisses catholiques dans
ce canton est ainsi porté k cinq , sans
parler des paroisses catholiques et
mixtes du district d'Echallens , qui
sont reconnues par la constitution.
Ces cinq paroisses , qui sont tolérées
en vertu de la loi du 2 juin 1810, sont
à Lausanne , à Yevey , à Yverdun , à
Myon et à Morges. On sait quels sa-
crifices ont fait les catholiques de
Lausanne pour avoir une église à eux.
( 5ao )
Laïuanne; on y l'cmarq liera que le^
p rotes tans ne regardent les paroisses
catholiques que comme tolérées, Dite<
aux protestans de France qu'ils ne
sont que tolérés; ils prendroieut cela
pour une injure , et soutiendroient
qu'ils ont droit à une liberté et une
l^rolection égales. Les protestans ne
devroient-ils pas user de réciprocité
dans les pays ou ils dominent, et met-
tre les deux cultes sur lin pied d'éga-
lité ? Cependant le gouveruement du
canton de Yaud a toujours déclaré ne
vouloir rien donner pour les frais du
culte calhcliquc ; la tolérance i donc
encore quelques progrès à faire daos
ce canton.
Les Etats-Unis étant le pays dn
monde où les sectes sont le plus
multipliées , c'est aussi celui où les
mariages mixtes sont le plus fré-
quensi. Il arrive quelquefois que
malgré les défenses ou les recom-
mandations des pasteurs, des per-
sonnes foibles consenfent â se ma-
rier devant le minbtre d'une des in-
nombrables brandies- du protestant
_ _ tisnic. Ceux qui ont eu ce malheur
Une chapélîe élégante et un presby- 1 «^ ^^'^} P*"^ «^«nsés faire partie de la
tère ont été également construits à congrégation , et s ils veulent y rcn-
Yevey. A Yverdun et à Nyon , des ter-
rains sont achetés pour la même des-
tination , et l'on s'occupe de recueillir
les fonds nécessaires pour bâtir. La
première pierre de la chapelle de
Jîyon a été posée il y a quelques
jours. A Morges , le culte catholique
étoit exercé jusqu'ici par le curé de
Lausanne ou son vicaire, dans un lo-
cal pit>visoire ; il est probable qu'on
ne tardera pas à y con8truii*e une
chapelle. En voyant ainsi se former
dans les principales localités du can-
ton, avec l'autorisation du gouverne-
ment et Tassentimeiit général des ha-
bitans, des commiinaut<*8, composées
en grande partie d'étrangers, il seroit
difficile de nier les progrès de la to-
lérance dans le pays.
trer, ils doivent reconnoitre publi-
quement leur faute , ou s'ils n'ont
pas le courage de faire cette répa-
ration solennelle , un prêtre la fait
en leur nom. Nous pouvons affir-
mer comme chose certaine l'exis-
tence de cet usage, et invoquer sur ce
point les témoignages de tous ceux
qui connoissent bien les Etats-Unis
et qui y ont fréquenté les églises ca-
tholiques.
POUTIQUE.
L'influence de Luther commence h se
faire sentir jusque dans les actes ofCciels
et les n^gocialions diplomatiques de notre
gouvernement. Voilà qae les O&tlcurs de
cour cherchent à se mettre en harmonie
avec le culte de la princesse Hélène, en
Cet article est tiré de la Gaxetie de j prenant le ton du chef de sa secte poar
(521 )
mêler le nom de Jésuâ-Chrisl aux chosps
les plus profanes et les plusTnlgaires. C*cst
ainsi que les historiographes qui accom-
pagnent le général BngeBud pour rédiger
ses négociations et rendre compte de ses
entrevues avec l'émir Abd-el-Kadcr, se
plaisent à remarquer et 5 consigner dans
leurs récits ofiicieis, dans leurs actes de
chancollcrie , qne ce chef d'Arabes res-
semble beaucoup an portrait que Ton
connoit de Jésus-Christ par la tradition.
Nous ne savons si leur intention est de
rehausser Abd el-Kader, et de lui faire un
compliment agréable ; mais ce qu'il y a
de certain, c>sl qu'ils ne rehaussent point
et ne flattent pas le portrait divin qui est
l'objet de cet indigne rapprochement.
Qne l'Arabe avec lequel ils négocient n'en
soit pas plus fier, au surplus, et ne s'en
fie pas davantage à eux pour cela. S'il
étojl possible (fu ils vissent en lui la res*
semblance qu'ils lui prélent, ce scroit une
ralbon toute particulière pour qu'ils ne se
fissent pas faute de lui manquer de foi et
do respect. Car noos ne connoissons rien
qui soit en moindre recommandation au-
près des hommes de juillet que celui au-
quel Ils viennent de jeter une dernière
dérision» en lui trouvant quelque chose
de commun avec en chef d'Arabes.
Sauf fa qualité des vertus d*alofs, qnt
étoient celles de 92 et républicaines, par
conséquent, les autres paroles ont un sens
parfaitement irréprochable, et qui peut
être traduit ainsi t Quand nos atnés ne
seront plus , nons prendrons leur place .
[)arce qu'elle nous a p[>ar tiendra de droit ,
et que nous aurons cessé d'être de sim-*
pies cadets. Jusque Ih , c'est à nos aînés à
garder ce qu'ils ont ; nous nuirons pas sur
leurs brisées pour les dépouiller ; et noua
aurons soin en cela de ne pas prendre
exemple sur des usurpatrices telles qne les
reines d'Espagne et de Portugal. 11 est
clair que cotte morale est bonne , et que
le roi des Français a jtrès- bien fait de la
recommander aux élèves de l'Ecole de
Saint Cyr.
La légion d'aventuriers que la France
eut l'honneur d« fournir dans le temps à
don Pedro, pour son entreprise d'usur-
pation , fut mal payée de son lèle ; et ce
qui réchappa de cette eipédition noii4
revint en fort mavais équipage. C'étoit,
-un spectacle qui faisoit pitié à voir; e^
nous ne tronvj:^ic:> moyen d'en donnei^
l'idée qu'en rap;:clunt une vieille chan-
son, composte apparemment pour une
circonstance semblable, et dont nous ci-
tions ces premiers mots , qui en disimt
assez :
Un pied chaussé et l'autre nu ,
Pauvre soldat, d'où reviens tu?
Mais cela du moins annonçoit qu'il en
revenoit quelques-uns, et que, pour avoir
été cruellement battus par la misère, ils
n'étoient pas tous morts en Portugal. Kn
effet, il n'y en étoit resté que sept sur dix.
U paroit que nous sommes encore tieatt-
coup moins heureux avec la reine Marie-
Christine qu'avec don Pedro , et que , sur
les huit mille hommes de troupes aguer-
A la revue passée l'autre jour à Ver-
sailles par le roi des Français , il adressa
aux élèves de T Ecole militaire de Saint-
Cyr une allocution patriotique, où il fit
entrer un couplet de la Marseillaise, En
rendant compte de ce fait , tous lea jour-
uaux, à rexception de ceux du pouvoir,
font des réflexions critiques plus ou moins
sévères. Il en est une qu'ils ont omise , et
que nons nous faisons un devoir de pla-
cer ici po^r sdoacir les leurs ; c'est qne
Louis -Philippe a su choisir du moins
parmi les paroles de la Marseillaise celles
qui peuvent paroltre les plua innocentes. 1 ries que nous avons retirées d'Afiîque
Cfest le couplet où il est dit t pour les lui prêter, elle ne nous rendra
Kous entrerons dans la carrière
Quand nos aines ne seront plus ;
Kons y- trouverons leur poussière
- Et i?eicmp!e de leurs vertus. ..
rien dii tout. Cette légion , tuée moraU-
ment et physiquement , selon l'expression
des bulletins ofiicieis, se trouve réunie
sous le commandement d'un simple capi-
( aa
laine, et l'éduilc à nne poigoûc d'hommes
qui n'alleDdeut plus qu*ouo rencontre
|K)Dr périr jusqu'au dernier.
Encore n'est-ce pas tout ce qoe nous
coûtent nos complaisances et notre par-
tialité pour les deux usurpations d'Ëq»-
Çne et de Portugal Par l'effet de ces mar-
chés révolution naîreSj nous avons perdu
dans l'expédition de Gonstantinc, un an-
Ire corps d'srmée, qui a probablement
payé rimpnideoce qu'on avoil commise
en dégarnissant nos possessions d'Afri-
que de huit mille bommes de bonnes
bronpes, pour en gratîGcr la reine Marie-
Cbristine, an Heu de les avoir fait servir
au succès de l'entreprise qui a si malfaeu-
veusement échoué, l'automne demier,^
faute de forces suffisantes. Dieai-enilledu
moins que tout cela puisse nous dégoûter
un peu de nos sympathies et de notre
obligeance pour les usurpations !
Les souffrances du commerce et de
Flhdustrie, les faillîtes qui se déclarent
de tous côtés-, tombent assez mal à pro-
pos au milieu des réjouissances et des
llHes. Mais les journaux du gotf verncraent
Ont trouvé un moyen asscs ingénieux
pour dissiper les tristesses de ce con-
traste ; c^étoit de chercher dans leurs sou-
venirs historiques d'autres époques aussi
calamiteuscs que celle-ci, et de consoler
la France de ses malheurs préaens , par
des ôbmparaisons et des rapprochemens
de malbours passés. Il leur semble appa-
remment que cela doit i'empécber de sen-
tir son mal.
Si vous leur parles d*un mois où cin-
qtlltfite cinq banqueroutes viennent fon«>
^re sur le commerce de Paris, ils vous
retrouvent tout de suite QA àtitré mois où
presque la même chose est arrivée ; et il
n'y parolt plus. Si vous vous eifrayei des
fuites que peuvent avoir pour les biens de
la 'terre le dérangement dps saisons, l'in-
clémence du temps et les inondations, ils
ont d'anciennes tables météorologiques
toutes proies à vous opposer, pour vous
etppôcher de \àus plaindre , et poojt vous
i)
prouver que ce qui arrive n'est rien en
comparaison du déloge universel.
Enfin , pour achever de vous felrmer la
lK>ucbe et de vous consoler, les mêmes
journaux ont le bonheur d*avoir à voas
apprendre dans ce moment qne la Nou-
velle-Orléans se trouve écrasée d'un mil- i
liard de pertes ; que les États-IInis éproa- 1
vent one crise commerciale comme ja-
mais on n'en a vu ; qu'en Angleterre ou
ne compte pas moins de cent grandes
maisons de banque qui menacent ruine ,
et mille manufactures qui sont à bas. Si
donc, avec cela, vous ne dlnex pas de bon
appétit aux galas de Fontainebleau, de
Yersailles et de Paris ; si vous ne daoscz
pas de bon cceur aux îèies des Toileries,
cesl que vous avex Tesprit mal fait, ba
que vous ne savei pas Vous rappeler les
autres époques de souffrance publique et
de mauvais temps.
PAnis, 14 JUIN.
Le collège du quatrième arrondisse-
: ment électoral de Vauckise est convoqué
à Apt pour le 8 juillet procbain , k i'efiWt
d'élire un député en ti^mplacement de
M. Moltet, nommé- procureur-général i
la cour royale d'Orléans.
— Une ordonnance du la nomme pré-
sident du tribunal de première instance
de Castres, Al. Miqnel; procureur dn roi
dans la même ville, M. Fort; procureur
dn roi du roi à Saint-Girons^ M* Marion ;
juge an tribunal de première instance de
Florac, M. Chevalier; juge à Civny,
M. Joase; juge à Saint-Flour, -M;- Loge-
rotte ; juge à Apt, II. Reynand.
— Louis- Phifippe et sa famille sont
revenus hier soir aux Tuileries. ..
— Une circulaire dn ministre de la
guerre à MM. les préfets annonce que,
par suite d'un changement dans le mode
d'examen pour l'admission anr Ecoles
polytechnique et spéciale- mi titaire, une
nouvelle désignation des villes dexamen
sera publiée en juillet»
— M. le comte de Pahlen , ambassa-
deur de Russie » ddii ptriî^ eprèside-
( 5»3)
nain pOBr Mer prendre i» ««u .de
Caibbad.
— Lonii Philippe, par ordonnance de
ce joor , vicQl d'a{jpliqacr l'anuiûlie ï
U. d*B3ussei , aocien miDÙtre.
— U, Gi'elch, l'un dcs.publîcîstei de
la Iliusie , est arriva: i Paru, Lei uns di-
lent qu'il GSl venu avec une tniation di-
plomaliqoe , et les aaltet que son voyage
n'est que lilléraire.
— Les tribnnaus vaquent anjoaid'buî,
è l'occauon dei TClcs de la ville.
, — La Bonne est aujoDrd'boi fenn£e.
— En aoBonçant qu'an traité vcooit
d'iCIré conclu entre le général Bugeandet
l'ëaiir Abctel-Kadcr, le journal semi-of-
GcicI du agir a ausai publié par ordre mi-
piitfricl un inlcrniinable récit >ur l'eii-
tre\ue des patlics conlraclantea. C'eilà
Irais liuues environ du camp du géafNl
français, et ï sept du c«inp de l'émir que
le rendei-voui fut fiié. Le général Bn-
goaux arriva exactement, mais t'émir K
fit attendre; pour eu fiuir le général Bu-
gçaad marcha eo avant, Gt une halte,
marcha encore, et s'arrCta de noaveau.
Cbaque foia des Arabes venoicut lui an-
noncer Farrivéed'Ab-el Kider, quitta dé-
finitive ne se préscntoil pas. Ce n'eslqu'à
la iroisitme narchi: que le général fran-
çais le rencontra.
BioB que U CluirU lU iSSa diie qu'on
BO peut faire connoilre dès k présent les
elaosea da traité, on voit dans le récit
cja'ella paiilio qoc l'éniir va jouir d'une
plus grande puissance qu'avant.
. Le réck boursoafSé dont ncua bous
atCMponti repréèeote le génCral Bogetuid
agissant fort cavalièrement avec Abd-eU
KtdeF, tans doute poor monlrei ta diflë-
nace qui eiike entre la pnitsavce do cet
arabe et fat poovoie peia^nilié dans
U fiugeand; mais ao» devons direavec
le récit, qne l'émir n'a. pas pan y faire
paada aUenliou, cl qae plus d'une lois
il a regardé le représentant da gouverne'
inml fnnçaia fort d^ihignensement.
LoEsqne U. Bngcaiid lot a demandé s'il
amit ordonné, de rétablir les relations
1. i Alger, et aiUonr.du a^-
Irci vilk*; il lui a répondu qu'il ne le fe-
roit que lorsqu'il seroil maître de Tleni'
cm. Si tu ne ma rends p»i Tleineen
comme tu t'jr et engagé, a-t-tl ajouté, Jd
ne ToU pat la nécessité de faire ta paii ;
ce ne sera qu'une trtve. — M. Bugcaud
lai a;ant observé que celle Irtve pbndant
laquelle il ne ponrroïl pas brbler ses
moissons lui serait avantagent, Fémir
lui répandit i • Tu peux les détruire, cela
nous est égal; el api^ la paix, je le per-
mettrai, sî tu le veui, de brûler tout co
que In pourras; les Arabes ne manque-
ront jamaisde grains.»
— D'aprËs une lettre de Uaneille ,
Abd-elKsdei reconnott la sonversinelâ
de la France en Afrique et s'interdit de
céder aucune portion du liUoral \ uue
puissance quelconque sans le consente-
ment de la France, qui se rf'serve, dans
h province d'Alger, la plaine de Uîlidja.
et auprès d'Oran direrscs plaines. Le
commerce des sujets de l'émir ne se fera
qne par les ports occupés par les Fran-
çais. L'émir paiera les dommages faila
aux propriétés des ÏVançais, el fooroira
celle année 3o,ooo fanéges de froment^
(mesure d'Ûran], 3o,dod mesures ^ngo,
et 5,ouo bœufs.
— La Gaitttt dei Tribunaux annonce
que des invîigtici:^ pour h fêle da Ver-
sailles n'ont OSO envojôes aui membre*
Je: ta cour d^ ciisïaLioi) cl de ta cour
rc/ale que iur leurs r4damalicni , et la
veille de la f«te.
— Le Mct$iig«r publie la liste des dé-
putas qui n'ont pas éti invités k \*ersaîlli¥,
quoique préseos i, Paria. Nous y trouvons
CD tout liei(to-i^ noms. Il est iuutile da
dire que MU. de fîti-James, BerTv^r,
Uennequin, de LabcNilie, Valeli.^ Uesber-
nieaux, Du^abd et plusi^riaulreidépU'
ijjs aussi du cAté d.'.oit , igurent an nom*
brc de cent qui n'ont pas été invités.
— Le Uewigtr elle onie députés invi-
tas qui n'ont pas quitté Paris. MM. Arago^
Bomarçay cLLalLUe aont de ce itombre.
— H. Laurence, membre de ta cham-
bre des députCs, ancien procBrnr^éné'
( 5tt4
rai à Mgrr, osl nominu membre de la
L/gion- d'Honneur.
— M. Oarnier, juge de paix du cio-
quibme arroiidisseinent, viciil d*6lre aussi
nommé chevalier de la Légion - d'Hon-
neur.
— ^ous lisons dans un journal du ma-
lin : « Après la bataille d'Auslerlili, l'em-
|)ereur donna douze croix à l'armée ; on
en a disUribuô quatorze ceni cinquante
à l'occasion do mariage du duc d'Or-
léans. »
— M. Faure, ancien membre du tribu-
nal, l'un des rédacteurs du Code civil et
membre de la cour de cassation, est mort
hier matin à T&ge de soixante-dix-scpl
ans. An moment où il se disposoit ï se
rendre à f audience, il a été atteint d*une
attaque d'apoplexie.
— Le tribunal correctionnel a jugé
encore hier une affaire d'association illi-
cite. Trois ouvriers tailleurs ont été con-
damnés chacun h six jours de prison seu-
lement , le tribunal ayant admis des cir-
constances atténuantes.
— M. Pélissonnier, voltigeur du qua-
trième bataillon de la quatrième légion ,
allant reconnoitaè vue patr6«ille dans la
finit du 4 au 5, au poste de la maire , a
fait une chute, et par suite a eu une jambe
<^assée.
■ — Le cours de M. Saint-Marc Girar»
din a été dernièrement troublé. Pendant
le semestre d'hiver, le professeur fait
sa leçon dans le grand amphithéâtre,
et pendant le semestre' d'été, dit le
Jimmal dei Débats, il fait sa leçon dans
un amphithé&tre plus petit, et moins fa-
tigant pour luL Une centaine de persoa-
Des qui ne ponvoieni entrer firent do
bruit à la porte, et forcèrent M. Saint-
MarcGirardîn à renvoyer sa leçon h un
autre jour. Quand il a paru dans la cour,
de nombreux sifUcts se sont fait en-
tendre.
— Un fabricant de gants va quitter
Paris pour aller établir une fabrique à
^aint-Pétersbourg. L'empereur de Russie
so charge des frais de voyage et de pre-
wier éUbliâ^cmeiiU
)
— I.c profit de police vient de publier
de nouveau l'ordonnance de police con-
cernant les chiens qui , circulant snr It
voie publique, doivent être mnseléi et
porter un collier indiquant le nom et l'a-
dresse de lenrs propriétaires. Dans Tioté*
rieur des boutiques, ils seront oassi mu-
selés. Un avis du consdl de saltibrité, an-
nexé Il l'ordonnance précitée , indique II
cautérisation immédiate en cal do mor-
sure par un chien soupçonné d'hydro-
phobie.
— La caisse d'épargne de Paris a reça
les 1 1 et 13 une somme de 47^,6 14 fr. ,
et remboursé 557,000 fr.
— La statue colossale de Lonis-Plit-
lippe jurant la charte de i83o, par
M. Jacquot, a été portée h la chambre
des députés.
— Un journal prétend qu'on va éclai-
rer le jardin des Tnilerios eu gaz, et qu*ou
ne fermera alors les grilles qu'à onxe
heures du soir.
— nier soir un violent orage a éclaté
sur Paris. Il n'a pas, heureusement , oc-
casionné de désastres.
— Les grandes eaui| de. Saint- Clouf^.
joueront le 18.
NOUVELLES DES PROVINCES.
Le Courrier FramçaU ayant annoncé
que la voiture de Gouloromiers «voit
versé dans un ravin bordant la montagne
de Saint-Denis-dn-Port , dément aujour-
d'hui cette nouvelle.
-T- M. Boudent , receveur des finances
à Avranches , est nommé chevalier de la
Légion- d'Honneur.
— Nous lisons dans Vlhrminê du i3
qu'aux portes de Nantes, comme au bout
du département, les royalistes obtien-
nent de nombreux succès dans les élec-
tions municipales.
— Le nommé Bodenès, pécheur de la
commune de Plongnemeau , condaniné à
la prison par le tribunal civil de Brest, poar
soustraction d'objets naufragés, alla de-
mander dernièrement au procoreardu roi
la pemdssion de mettra «m afiffvia« pUut.
-^Comment, ù Tolrc place ? —Dame, oui :
loot le monde m'assure à Plouguerneau
que ça te peul ; et comme j'ai li-onvé un
remplaçant moyennant vingt sons par
jonr, il ne faut pins que votre consente-
nient — Bodenèss'est retiré fort mécon-
tent de la loi qui se refnsoit à la ratifica-
tion dé son singnlibr traité.
—^ Le Cenêeur ée Lyon annonce que
son numéro du 8 a été saisi.
— Le Courrier de Lyon dn 1 1 juin an-
nonce qne le préfet du Rhône se rend à
Paris pour concerter avec le gonveme-
mcnt les' moyens qu*il y aura à prendre
pour foamir des travaux aux onvriers
valides, si la crise commerciale ne dimi-
nnoit pas avant l'hiver.
— D'après le Réparateur^ les vives crain-
tes que le commerce de Jijon , déjà fort
maltraité, avoit conçues au sujet de la
maison W de Paris, ont été dissi-
pées par une dépêche télégraphique an-
nonçant que cette maison de banque al-
loit pouvoir arranger ses affaires au moyen
de souscriptions ouvertes dans le haut
commerce et d'une avance de trois mil-
lions faîte par la tanqoe.
— M. le comte de Treyve , ancien of-
ficier an régiment de Rouergne, et che-
valier de Saint-Louis, est décédé le 8
clans son château de Lâchai , prés Saint-
Chamond (Rhône).
Une faillite de plusieurs centaines
de mille francs a jeté le trouble sur la
place de Grenoble. Le failli, qu'on ac-
cuse de banqueroute frauduleuse , a été
arrêté à Genève.
Le maire de Montbrison vient de
pnblier un arrêté qui interdit la mendi-
cité à Montbrison , à compter du i*' no-
TCmbre 1857. Nous espérons qne les mal--
heareux seront alors secourus à domicile.
— La Gazette da Baê'Lunguedoe an*
nonce que, sur i4 nominations de con-
«eiHera municipaux à Alais (Gard), 9 des
candidats portés par les électeurs de
droite ont été réélus.
— Le conseil de guerre de Alarseille
nt iTaftemblera qne le «G pour juger le
( 525 )
général de Rigny, qui sera défendu par
M. Philippe Do pin.
— M. Thiers est arrivé & Aix le 7. U
va s'embarquer à Marseille pour l'Italie ,
sur un bateau à vapeur de l'état
— Le préfet des Bouchesdn-Rhône ,
M. de Lacoste , est allé à Aix pour faire
une visite & M. Thiers.
— Le grand mur d'enceinte autour de
Marseille , surnommé la muraille de la
Chine, n'est point un projet abandonné;
des ingénieurs s'occupent en ce moment
du nivellement des terrains.
— Dans soii audience du s6 mai, la
cocfr royale de Toulouse , réunie en au-
dience solennelle, a décidé, en infirmant
un jugement du tribunal deMontauban,
que la femme d'un individu condamné à
une peine entraînant la mort civile pou-
voit se remarier.
BXTÉBIEUR.
NOUVELLES D'SSPAOlfE.
— Pendant que les troupes royalistes
prennent chaque jour du terrain et se
grossissent , de nombreux partisans , Ic^
cortès s'occbpcnt à Madrid de la nouvelle
constitution. Don Pedro Acuna , dépnté
de Jaen et président de la commission
chargée de présenter à l'acceplalion de la
régente l'œuvre incomparable de la cham-
bre , a prononcé un discours rempli de
ces faussetés familières aux révolutions,
et dont le but est d'^arer les peuples.
^'ons en citerons un passage : « Madame,
chargé par les cortèi de l'honcrable et
agréable mission de vous présenter un
respectueux message avec la constitution
politique de la monarchie espagnole pour
solliciter votre ratification, à titre de ré«
gente du royaume an nom de votre aii«
gusle fille, notre reine légitime, dona Isa*
belle II, nons avons la satisfaction ineom*
parable de donner à l'Europe cette nou*
velle preuve des sympathies également
vives des Espagnols pour la liberté et
pour la gloire , de leur affection sincère
ainsi que de leur dévoûment étemel ponr
leurs exocllens monarques. •
'( Sa6 )
II èsl des sympalhier bien anlrcmenl qu'il marché en pleine séenrîCé. En effet,
\ives, bien autrcmcnl vraies qne ces sym- , li ponlîon des tfdapes do Fa reine à A^
palhies révolnlionnaires, traîtres et mon- besa prouve qu'on se tient en obwrvation
aongères; ce sont celles qne les popufa- ' et qu'on fc k)onie à couvrir L6rida et Bâ-
tions font éclaler sur le passage de leur laguer. >
- — La légion anxilioire anglaise doot ,
an commencement de la guerre « on éle^
voit le nombre à pins de ià,000,eitt
maîlenani réduite à i.aoo hommes dé-
cou ragôs.
roi légitime, et qu elles appuient sar une
admirable bravoure.
— Le Moniteur pnbllc anjoiuxlbni la
dépêche télégraphique suivante de Nar-
bonne, le i3 jnini o —
« l/î 6, les Navtrraîs éloienl à Estopa- » — i^ Vémorial BordeUiê dîjtquo la lé-
fiam (trois lieues de Tamarîte), ayant gîon étrangère fournie par le gouverne»
laissé beaucoup de blessés à Ayer. Une , ment français à U révolution ^le Madrid
division de la reine éloît ?» Albeda. à nric j ne compte plus que 700 hommes , qui
Hcoe de Tamarite. Le 10 , la Seu tfUrgel ont demandé à quitter le service,
n'étoit pas menacée.
» On écrit de Valence, le 3, que Cabrera
a passé rebre à Caspë , a\-cc 5 ï 6,000
hommes. Serrador étoîl à San-Martro,
cl le Frayle dans les environs de Va-
leuce. »
L'armée cM'liste qui 6toit à Ager ou
Ayer, en Catalogne, seroit revenue sur
ses pas en Aragon , après avoir mis ses
Le roi d'Angleterre est fonjotfl^ fort
malade. Les bulletîm que publient ses
médecins deviennent de plus en plus in-
qniétans«
' — La mbtTort de M. Rœbqclc tendante
k la formation de la charmbre dos com-
munes en comité sur la situation actuelle
blessés en sûre é dans celle vflK et laissé , ^^ ,^ J^^^^^ ^^^^^^ ^^ ^^^ ^^ ^,^^9j
une ayant-garde.
— D*après tMîs dépêche» qne donne
le journal du soir, Oraax)ccupoit le 9 Ta-
marite ; Ëspartero est arrivé le 10 à Lé-
rki , qu'il a trouvé désert ; l'expédition
carliste est en -Catalogne ; on craignoit le
xo à Saragosse l'approche de Cabrera ;
don Carlos étoit à Alas; enfin, une
^ande partie des prisonniers ont pris du
service dans les bandes carlistes.
— Le Journal de» DékëU continue à se
plaindre des cfaristinos 1 c L'armée eipé^
dttionnaire de don Carlos est présente*
ment en Catak^e. Puisque les généraux
de la reine n*ont pa l'arrêter à Huesca, on
l'attaquer dans Barfaastro • ni lui disputer
h passage de la Cinca, bien qu'ils aient
en hait Jours pour se concentrer et com«
biner leurs opérations , il n'est pas à croire
Ifu'ils essaient maintenant de disputer à
cette armée les rives de la Sègre. Don
Carlos, prenant sa rontepar Momegaste
et Estopanam , au lieu de remonter an
nord jasqa'à Bfnjivtnpe, oa doit ctoin
'd'Irlande ordonnée par 239 membres
contre 14. ^'\ ''
— Le 10 , la chambre deâ communes
s'est occupée du bill des corporations
municipales d'Angleterre, amendé par
la chambre des tord^. Le premier amen-
dement a été adopté. La chambre a en«
snite nommé une commission qui devra
expliquer aux lords les motifs qui empê*
cfaent les communes d^adopler certains
amen démens.
— Le comte de. Rntler est poursuivi
à Londres pour avoir tenu une maison
de jen et ruiné beaucoup de jennea gens
de famille.
^- Les nouvelles de Lisbonne da 5i
nous apprennent qne la reine dona Ma*
ria n'a pu encore trouver na nouveau
cabinet.
^ On écrit do Saint-PéterrfMNRg, k
3i mai, qne 1» ooar impériale réside ac-
tuellement à Jarskoesela L'empereur sa
rend tous les jours à Séinl-Pétcrsboarg
ponc k» afi^dffM publîqMi^ Sa Mnjeilé
(5î7)
Jajt partir an mois tVaoùl pottr les pio-
Tincei de II NouTelle-Hiuiio et iu Can-
— Les correspondances de Washing-
ton aanoneenl que la banqne de la mé-
tropole, établie & PfaiUdelphje, et cells
de Washington, onl élË forcées de sus-
pendre leurs paiemcDS cq espèces,
— La crise commerEisIe qni désole les
Etala Unisa décidé le nouveau président.
M. V«a Baren . à (vaocer la convocation
du congrès , qu'il a , par nno proclama-
tion da i5 mai.liiée an 4 septembre.
— OaVdûiashGauiUdtNtv-rofck
dii 17 mai que des placards mceodiaires
ont été affichés i Philadelphie, le i4.
pour cictter le peuple an pillage. Le len-
demain ragitaliou a été si vivo el tes at-
troupemens si nombreux, que l'ona craint
((Ue les banques ne Tussent pillées. On a
fié obligé de faire manceuTrcr la tronpe
dans les rues pour prévenir des désastrus.
— L'ÀbeiUe de la Nouvelle -Orléans
parle d'un violent incendie qui « éclaté ,
le 8 ami, dans celle ville, et détruit
4o maisoiie. Celte fenille dit que les nom-
breux incendies qui ont eu lien d^ui^
quelqne temps doivent élrc attribués & la
malveillance.
ÇHÀUBBE DES DËPITIÉS.
(Préu|JeDce de M. Dnpin.)
■ Sianet da l'Sjaîn,
M. Dopin monte an fauteuil & midi el
demi. H. Mathieu dépose le rapport da
Kojet sur Le chemin de fer de Pariait
luen, an Havre el à Dieppe.
L'ordre du jour est la suite de la dU-
cnsslon des deux projets sur l'améliora-
tion des rivières. La chambre a adopté
lundi les deax premiers articles du pre-
niez projet. L'article 3 eU volé avec utie
rédnclion proposée par la commlssian.
Au lieu de i8>7Qo,aoofi'.> ifi.fiov.ooo fr.
sont aObctés h rétablissement da deux ca-
naux latéraux a la Marne. L'art 4 à^ i»
commisiion affectant une somme de
5,170,000 Tr, k l'améliontion de la na-
vigation do ta Seine, est aussi voté. La
chambre vote ensuite les ariicles,5. G, 7,
8, 9, 10, II, 13 et dernier. Ces articica
aFTecIent diverses sommes à l'améliora-
lion de l'Yonne, de la Charente, de Ik
[tordognc, du Tarn, du Lot, ainsi qu'k
l'amélioration de plusieun canaux, L ar-
llcle 19 et dernier porte qu'il sera pourvu
ini dépenses autorisées par la présente
loi au moyen dn fonds extraordinaire
créé pour les travaux publics. Le scrutin
sur l'ensemble a pour résultat l'adoption
" bonles hlanchcsconlre43 oou-.
\B. La chambre consultée décide
([n'ello tiendra séance malgré les fêtes
données par la villa.
Stanndu x^juin.
M. Cunin Gridaine onvre la séanct h
midi el demi.
M.Larabîl demande ^ajoumerau com-
mencement de la prochaine session sa
proposition qui a pour bnt le paiement
des retenues faites aux membres de ta
Légion-d'IIonncDr. H. Larabit désire que
«67 pétiltons relatives à n proposition
iotent aussi ^oainéet cl renvoyées h la
future commission.
H, Dnpin observe qnc le régtemenl
porte que les pétitions qui ne sont pat
rapportées dans le coure de ta sesùon se-
ront considérée«cQ[nnie non avenues.
L'ordre da Jour est la discussion dn
«econd projet relatif à l'amélioration des
fiïièrei.
Vois nombrenseï : Nous ne sommes
pai en nombre.
Anlrta voix :'L'appcl nooainal.
Une voii 1 U. Dupia lui-même ni ab-
LE PBÉsinENT. Il a été obligé do se
rendre i la cour de cassation.
La même voix : Il n'y a pas d'an-
dience.
LE PBiamENT. Il est an convoi de
M, Faute.
Voix diverses : L'appel nominal.
On y procède ; ion remarqne q««
beaucoup de députés qui ont ripondn
quittent la salle.
Plusieurs députés. demandent qoe l«
séance soit renvoyée i demain.
L'appel nominal terminé, la président
annonce qu'il n'y tt que aaS membres
( 5a8 1
lou- dans le» cho«» spîritnclle*. î^n trtTsll
Isera utile aiiijeuncsfcclûïiaslinoes ansii
Le'l"aTliclo.qnî««:or(iei9.8oo,ooof. bien qu'Uoiis les prûires. cl les pasleori
Pluîitnrs »Oii
jorir;
laSaônP, esl adopf'. I.a chambre vote \ ^J^f i^or» instriiclions. Le Islin , sans
»lissi les aulros arlirlcs du projcl. Le ! ji^e df,,K,nrïn iTtlÉgancc. est cepcndsnl
«erotinstirre^scmbleaiiwurrésullalla- ,
doplîon par ai8 boules bliucbej conlre
Aa boules noires.
" ».mm*> ■
INSTlTltlO CLKKICUKtM,
pnr U Pire Ki-onit.
Jean-Michel Kronst, jésoile. fui pro-
frtseur de Ibéologie à Slrasbonrg. coopi-
raleur au iournal de Trévont, cl coo-
fe&Kur de Mesdames filles de lyiui» XV.
U mourat en 1 770 îi Brnmpt , en Alsace.
11 est aiileor de l'fai.'i'afto eltricoram cl 1
dune Betraitt de bail joors pour les ec-
clèsiasliques. Ces deux ouvrages ont ét6 i
plBsienrs fois réimprimé!; la Betraitt l'a
«lé S Fribonrg en Bti«sai ea 1766, et k I
Aogsbourgen 179a. ■ _. ,,
L'iMtitutio cUrieoram parut d'abord ï
Angsbourg en 1767; c'est nne mile de
Diédilalions deslinées »ui prélre». L'oa-
trage ejl en cint| Tolomes in-ii. I-C pre.
nier Tolnme renferme (3 mèdilations
nr le soin de mb stlnt, inr la pf cfaé, sur
U morl. snr la nScesailé de !a péiiilence ;
le deuxième , 5a méditation» sur Jésus-
Christ, sur ses eiemple». sur le» pasiions
et sur les moyens de les combattre ; le
troisiL-ine a 43 méditatiooi sur le jeûne ,
BUr la passion d 1 Sauveur, sur la priL-re,
•ur la cominiKiion; dans le qnalriÈme,
sn iranve 98 médilalions sur létal cléH-
cal , sur ses vertus el ses devoirs.' Enfin ,
le dnqoifeme conlient des raMilalions
pour des eiercîceï spirituels de huil
■ jours. Il y a poor chaque jour iroii mé-
dil^ioDS et une considération. De plus,
nne table insérée dans le quatrième vo-
lume indique nne suite de méditations
qui poorroient servir pour cinq petites
retraites de trois jours chacune.
Ij'ouvragiî est nourri d'un grand nom.
bre de passages de TEcriturc ; tantôt l'au-
teur elle les textes, lanUl il les fond dans
goH sljle- Tout dans ses inédilalions an-
nonce un homme pieux el exiiériracnlé
facile ï entendre.
^, givamt, airiftt (t «Ifrr.
LiBnAiniE
D'AnniEN LE GLEBE ET COMP. ,
SD bureau deVAmidt la Religion.
LA sAiRTB BIBLE . en latin el en fran-
çais , accompagnée de préfacrs cl dis-
■ertalions, de notes explicatives et de
réfleitona morales lirûes en partie de
dom Calmet , l'ibbé de Venee, Mcno-
cbius, Carritres, de Sacy et aulresan-
teuri; par RI. l'abbé Glaire, proles-
acur en Sorbomie. 3 tomes en 5 vo-
lumes in-4*. 45 fr.
s L* COMHOISSAMCB BT DE L-AMOI a
nu FtL8 DE orEU N. s. J. c; par le
Vbn Saint'Jure , de la compagnie de
Jésus. Kouvellc édiL*i80. 8 volumes
în-13, >° '^'-
■ESPniT ET LES PBIWCIPAtPX
or SACEBDOCK CHBÉTlSn ,
dans une snile de discoota ai
auï circonilancesi par M. Miche! do
Clary, archevêque de Bari ; traduit de
rilatien par nu direclrur deséroînaiie,
précédé d'un opnsenle du comie do
Stolberg sue la religion, traduit de
rallomand par le même. 1 volume
io-S" . 6 fr.
LES ACTE* Ml MARTTRR DE LOUIS XVI ,
TOldeFranceel de Navarre, recueillis
et mis en ordre d'aprU les lémoinsocu-
laires, par M. Seguin; suivis de la
correspondance particulière de ce mo-
narque, ornés du portrait de LouïsXVI
et du/fw iiKtladn lealamcnldDiH'incc.
I ToL in-8', 6 fr.
Nous rendrons compte incess&mmeiit
de ces deux derniers onvrages.
la D'ut. Li GLm ar c*.
^ L*4MI nK LA RCLIGin^
paroU les Mardi, Jeudi
et SauiedL
N" 2823.
."ÏSeÏÏnëLtj SAMEDI 17 .WN 1837.
PR1\ DE LUDOXXCUE.^T.
fr. c*
1 an 56
6 mois 19
3 mois lu
1 mob 3 5o
SLR
DES EXEUPLES DE C02V¥ER$ION
A LA RELIGION CATHOLIQVS
EN ALLEMAGKB.
Des réflexions d'un illustre et reli-
gieux publiciste sur un mariage ré-
cent nous ont engagé à présenter un
tableau sommaire des conversions les
plus remai*quables de protestans à la
religion catholique en Âliemague.
Nous commençons par citer l'ai^licle
de M. de Bonald qui nous a donné
lieu de tiaiter ce sujet :
« Il a fatlo da courage à la princesse
Hélène de Mecklenibourg pour se dî-ci-
der à venir en France partager nos dis-
sensions religieuses, et, dissidente elle-
même, pent-étre les entretenir par sa
seule présence»
» Les journaux nous ont appris qu'elle
avoit cultivé la philosophie allemande,
philosophie vague et rêveuse, qtd ne
jouit pas en France de beaucoup plus de
crédit que le luthéranisme ; mais instruite
et lettrée comme est cette jeune prin-
cesse , elle n'aura pas négligé une étude
bien plus utile et bien plus convenable
pour une personne de son rang , l'élude
de l'histoire de son pays , celle de sa re-
ligion et des familles princières contem-
poraines et égales de la sienne, sinon en
puissance, du moins en ancienneté et en
illustration.
• Elle Aura vu dans le plus célèbre his-
torien de l'Allemagne, le protestant Schii'
Ur^ ce qu'il dit de la reforme prétendue
de Luther, des épouvantables ravages
qu'elle a causés en France , en Allema-
gne, en Angleterre, en Suisse ; des guerres
civiles qu'elle y a suscitées^ des flots de
sang qu^clle y a fait répandre; afi'reux
Tome XCIIL L'Ami de la Religion
souvenirs tout vivans encore en Espagne,
en Portugal , en Suisse (i), où les mêmes
horreurs se renouvellent et se prolon-
gent , et toujours, par les mêmes causes,
la haine du catholicisme inspirée par la
réforme ; la réforme , dont les terribles
exoès faîsoient dire à Mélancthon , écri-
vant h Luther, son maître et son ami :
que tout Us flots de CElbe nef^umissoient
pas à ses yeux assez de larmes pour pleurer
les maux de la réforme,
» Dans la biographie des familles prin-
cières d'Autriche et de Brunswick, la
princesse Hélène aura pu voir que la Fa-
culté de théologie de l'Université protes-
tante d'Qelmstadt, au pays de Brunswick,
interrogée à l'occasion du mariage de la
princesse Elisabeth- Christine de Bruns-
wick-Wolfembu tel , luthérienne, avec
l'archiduc catholique, sur celle question :
Une princesse protestante destinée à épou-
ser un prince catholique ^ peut-elle, sans
blesser sa conscience, embrasser la reli-
gion catholique? après avoir débattu les
croyances respectives des deux commu-
nions, répondit par l'avis doctrinal dtt
37 avril 1707 : V Nous avons démontré
M que les fondemens de la religion sub-
» sistent dans l'Eglise catholique romaine,
• en sorte qu on peut y bien vivre, y bien
• mourir, y obtenir le salut ; et il est aisé
• de répondre à la queslion proposée r
a Partant, la séi^nissime princesse de Wol-
» fembuiet peut , en faveur de ce mariage,
» embrasser la religion catholique. » Cette
décision a fait loi en Allemagne, où Ton
voit, dans les malsons souveraines qui
professent la religion réformée, des prin-
cesses de la même famille élevées dans
des communions différentes, ou dans
l'indifférence de telle ou de telle com-
munion, devenir grecques ou catholi-
(1) Voycx V Histoire de la lié formation
en Suisse, par M« Ch. de Halicr, réccm^
ment publiée.
34
( 53o )
qaeit 00 rester réformées, s«Ît»iiI I* re- '
ligion de l'éiioux qu'elles prennenl on de
Il famille dans JiqDelle elles enlient.
Telle éloit l'opinion de» théologiens de
)■ réfonne, même ï U niissance. • Qaand
■ Benri IV. dit Bouoel, pressoit Icslhéo-
■ logieusde la réforme, ils loi aTonoient
• de bonne foi, pour la plupart , qu'avec
■ eni Citât itoit pi»* parfait, mais qn'aTec
■ nous il snOisoit ponr le »lnl. M. de
■ Sulty, tout réformé qu'il éloit, iioil
• souvent déclué an roi qu'il lenoit in-
■ faillible ufon te sauvait dans la reli-
• gion CBlhoIiqDC, et il nommoiL an prince
• cinq des principaoi minisUes pro tes tans
• qni ne s'Cloignoient pas de ce Knli-
>U est vrai que la réforme alors Ctoit
on crojoit être une commanion chré-
tienne, ane secte religieuse; mais depuis
qu'elle n'est pluô qu'one faction politi-
que, il seroit possible que fes ministres,
pins alarmés sur Icnrs places qne snr
leurs dogmes, ensicnt voulu rclirer cette
concession faite an calfaolicisme , qui
devoit même y ramener beaucoup de
lenrs adhérens. Je sais aussi qne l'oigucit
pbitoaophiqae se révolta contre l'idée
d'un changement, même lorsqu'on a re-
connu l'erreur oii l'on est tombé. C'est
le même orgncil qui a retenu les Alibaud
et les Meunier dans la détermination de
l'attentat dont ils ne se déguisent pi
Donnlté, encliatnés par les engagemeos
qu'ils ont pris; cl c'est ainsi qu'on s'o'
stine dans le crime comme dans l'errcu
>Qaoi qn'il en soit, l'avènement poi
la premiËre fois d'une princesse dis!
dente dans la raniille régnante , peut
avoir de la portée et pour la tranquillité
de la l-'rance et pour le bonheur de la
princesse elle-même. Les terribles obsta-
cles que rencontra Henri IV avant de
pouvoir arriver josqu'ï soi) trône vinrent
lie ce que son héréïie étoil incompatible
«vcc le principe catholique qui éloit au
dde celle société. Français par tous
, son rtgne ne pouvait com-
e du jour ob Gnissoil son hé-
i falloit passer par P^lise
poDr arriver an tr6ne, elle mi national,
i'éloît le roi tri«-dirétieD. La princes»
Hélène ■ trop d'esprit pour rester laikt-
ic. Il n'j a plus en Allemagne nn
homme inslmit et véritabli-mecl
chrétien qui soit réformé autrement qoe
de nom ; et le baron de Slarck , premier
ecclésiastique de la cour protestante de
H esse -D arma ta dt , dans les Entretint lar
I religion , sonticnt qne si Luther et Cil-
in rcvcnoient ad monde , ils ne recon-
loltroient ni leurs dogmes ni leurs d»
iples. Qoela princesse Hélène n'en croie
pas ses docteurs ; ils connoissent trËsfeii
leur religion, et point du tout U oOlce,
et ne veulent pas comprendre qu'un yji-
ti^me religieux, renfermé tout entier dans
un livre unique qne chacun penl appli-
quer h sa guise, sans autel, aans sacHGce,
est nue religion tout an plus domestique,
et ne sauroit remplir les besoins d'une
société publique, en fît il , comme li
Prnsse, te fondement de Sa polilîqoe, cl
nn moyen de rivalité avec U maison
d'Autriche.
• La princesse Hélène trouvera en Al-
lemagne de grandi et nobles eiemplcs ds
retour^ l'ancienne religion dans les Slol-
berg et bien d'autres.
• Eu un mot , et poar rémmer en une
ligne cette grande question, L-inTsatT
Clé aJi'cs
des réfle»
LB PEBUET, «i la
LE T [COMTE D
c cet ai ticlu ne nous aUpas
è (.1 ire cl e ment , l'ù-propos
ons, les vœus si catholi-
ques de l'auteur, son noiu seul, si
clier auz amis de la religiou, nous
ont paru de justes raisons de le re-
produire. M. le vicomte de Bonald,
arrivé d sa quatre-vingt-troisième an-
née, et échappé rdceiiiment à une ma-
ladie grave, conserve dans un âge
avancé la vivacité et la solidité de son
esprit. Qui ne s'asgocieroitaus vœux
qn'il forme? Mais il est aisé de pré-
voir de grands obstacles. Oserai t-oii
inérae favonser la démarche que
conseille l'illustre et religieux pu-
Lliciste? fie craindroit-on point les
clameurs du parti protestant qui
ue manqucroit pas de voir là cet
esprit de prosélytisme qu'il ne to-
lère que chez les siens ? Tous
l'entendriez accuser le zèle des con-
iferlifseurs , et faire retentir , com-
me naguère , les grands mots de
parti-'préire, de congrégation^ Ôl intolé-
rance. Au moindre indice de change-
ment, ce seroit, on peut le craindre,
un déchaînement effroyable de toute
Topposition irréligieuse. Tous les
journaux de cette couleur épouse-
roient la cause protestaate que déjà
ib favorisent tant , non par sympa-
thie véritable , mais bien plutôt par
antipathie pour la vérité, etilsrem-
pliroîeni l'Europe de leurs cris, com-
me ils le firent en d'autres circons-
tances où il n'y avoit guère sujet de
crier, notamment en 1815.
Quoi dé plus naturel et de plus lé^
giiime pourtant que cette démarche
que M. de Bonald conseille! Com-
bien de nobles exemples la princesse
en trouveroit-elle dans sa famille et
dans son pays ! Daas sa famille , le
( 53i )
année-là: Ces exemples domestiques
ne sont-ils pas propres à faire im-
pression sur la petite-fille et la nièce
de ces illustres personnages ?
Mais toutes les familles princières
d'Allemagne offriroient de sembla-
bles exemples. Le duc d'Anhalt-
Goethen, Frédéric, beau-frère du roi
de Prusse, fit abjuration à Paris
en 1824, ainsi que la duchesse sa
femme. Le duc est mort en 1830,
fidèle à la religion qu'il avoit em-
brassée. La duchesse, qui est sœur du
roi de Prusse, vit , depuis plusieurs
années , dans lesjpratiques de la piété
à Yienue. Le comte d'Ingenheim ,
son frère, s'est fait aussi calhulique.
Nous avons sous les yeux une liste
de plus de soixante princes alle-
mands qui se firent catholiques
dans les xvii* et xvni" siècles. La
famille des électeurs, depuis rois de
Saxe, est toute catholique, on le stût,
et depuis cent cinquante ans , elle
a donné de grands exemples de
piété. Le duc de Neubourg ; élec-
teur palatin, rétablit sur la fin du
xvii" siècle la religion catholique
dans le Palatinat, et sa famille
persévéra dans cette religion. Il en
est de même de la famille des ducs
duc Christian, son aïeul, qui viiit en de Deux - Ponts , depuis deux prin-
France sous Louis XIY ; son propre
oncle, le prince Adolphe de Meck-
lembourg-Schwerin , mort en 1822;
«a tante, la princesse Charlotte-Fi^-
dérique de Mecklembourg-Schwe-
rin, née en 1784, qui avoit épousé le
priilce royal de Danemarck, et qui
en est aujourd'hui séparée. Cette
princesse, qui é(oit sœur du prince
Adolphe, et qui demeure aujourd'hui
àYicence, y fit abjuration entre les
mains de l'évêque, le 27 février 1830,
comme nous l'avons raconté dans ce
Journal , numéix) du 26 juin de cette
ces de cette famille, Gustave-Sa-
muel et Christian II , morts en
1731 et 1775. Nous nommerons
le duc de Brmiswîck , Autoine-
Ulric, mort en 1714, et célèbre
par sa piété ; un duc de Calemberg,
de la bi*anche deBrunswick-Zell; huit
princes de Bade-Dourlach ; trois fils
de Frédéric Y, électeur palatin et
roi de Bohême ; Frédéric II , land-
grave régnant de Hesse<!-Cassel, mort
en 1785; des landgraves de Hesse-
Darmstadt, de Hesse-Rhmfélsv de
Hej»e*HoiiU>Ottr{i; neuf princes ou
34.
( 53
princesses de HoUtein, des différen-
tes branches ; trois princes de Saxe-
Zeits, quatre princes de Saxe-Lauen*
bourg ; Charles, duc régnant de Wur*
temberg, mort en 1737; son fils
Louis-Eugène ; des princes de Nas«
sau-Siégen ; un margrave de Brande-
bourg, Christian-Guillaume , mort
en 1665. Nous pourrons donner quel-
que jour la liste de ces princes ou
princesses ; ce seroit un recueil de té«
moignages honorables pour la re-
ligion.
Parmi les contemporains, nous
indiquerons encore le duc Frédé-
ric de Saxe-Gotha , né en 1774 ; un
prince de Hesse-Dairmstadt, Frédé-
ric-Auguste, né en 1788 ; un frère
du duc de Saxe-Cobourg, Ferdinand,
qui a épousé une princesse hon-
groise, et dont les enfans ont été éle-
vés dans la religion catholique ; un
prince Edouard de Schœnibourg qui
a épousé une princesse de Scliwar-
2embergh, etc.
Enfin, nons voyons dans ces der-
niers temps beaucoup de nobles, de
gens de lettres , de personnes nota*
blés de l'Allemagne embi*asser la re-
ligion catholique; le célèbre comte
de Stolberg et toute sa famille, M. le
comte de Scnft-Pilsach, ancien am-
bassadeur en France, aujourd'hui à
La Haye , et sa famille ; MM. de
Hardenberg , MM. Ernest et Guil-
laume de Gagem , M. Frédéric de
Schlegel et sa femme , les doc-
teurs Christian et Fi-édéric Schlos-
ser et Nicolas Moellcr , MM. Wer-
ner, Adam Muller, Freudenfeld ,
Biester, Voltz, Raliké, Staidel, Fleis-
cher, Philips, Beckendorf et beau-
coup d'autres hommes estimables et
instruits qui sont rentrés dans le sein
dé l'Eglise après un examen attentif
et dans toute la inaiorUé del'âge^ et
dont plusieurs même on sacrifié des
positions brillantes pour suivre les
mouvemcnsde leur conscience.
Assurément une princesse se trou-
veroit en bonne compagnie si elle inii-
toit tant de personnages graves et
éclairés, et si elle se réunissoit comme
eux à TEglise mère que ses ancêtres
avoient abandonnée dans des temps
de troubles et de vertige.
NOUVELLES EGGLÉSLISXIQU^S.
BOME. — Le jeudi l^** juin, jour de
l'octave de la fête du Corps du Sei-
gneur , eut lieu dans la basilique du
Vatican, la procession solennelle après
vêpres. Les confréries attachées à la
basilique, les curés des Eglises-Filles,
le séminaire du Vatican , le chapitre
et le clergé de la patriarcale précé-
doient le saint Sacrement que portoit
M. Soglia , patriarche de Conslanii-
noplc et chanoine de la basilique. Sa
Sainteté suivoit avec un cierge , ainsi
que les cardinaux et la noble cour.
Les dJ'pouilles mortelles du mar-
quis de Latour-Mauboui-g, ambassa-
deur de France près ie Saint-Siège ,
après avoir été embaumées, furent
exposées les 26 , 27 et 28 mai sur un
catafalque , dans une salle du, palais
Colonne, i*ésidence de rambassade. La
grande salle de la chapelle étoit ten-
due, et on y avoit dressé trois autels
sur lesauels des prêtres et des reli-
gieux aisoient la messe successive-
ment. Le 28 mai au soir , le corps fut
porté à Téglise Saint-Louis-des-Fran-
çais, dans un carrosse drapé de noir.
M. le chargé d'àffaiœs suivoit à pied
avec toutes les pei^onnes attachées à
l'ambassade , le directeur et les pen-
sionnaires de l'Académie de France ,
et beaucoup de Français résidant à
Rome. Sui voient les carrosses du corps
diplomatique , précédés de celui de
M. le cardinal Lambruschini , seci^
taire d'état, celui de M. Acton, ti-éso*
rier général; et autres* . .:
( 533.)
Arrivé à IVglisc, le corps fut place J doit passer quelques jours. Les bnU
r_i T r . _^i? jgg ç|gg jj.Qjg évêques sont arrivées
maixîi. On s'occupe , à ce qu'il pa-
roît , de remplir les formalités d u-
sage , et on espère qu'elles pourront
être terminées en peu de temps. Il
n'y aura qu'un sacre à Paris , celui
de M. l'évêque de Verdun ; on croit
qu'il pourra avoir lieu de dimanche
en huit. Il se fera dans la chapelle
des Dames du Sacré-Cœur. Celui
de M. l'évêque de Gap doit être fait
dans l'église de Brou , séminaire de
Belley.
sur un catafalque. La messe fut célé-
brée par M. Piatti , archevêque de
Trébizonde et vice -gèrent de Rome.
Les deux tribunes d i chœur éloient
réservées, l'une pour les cardinaux ,
l'autre pour les principaux prélats.
Dans la première étoit M. le cardinal
Lambruschinl. Dans quatre tribunes
de la nef étoient le corps diplomati-
que, le reste .de la prélature , la no-
blesse, etc. Les Français occupoient
la nef. Après la cérémonie, le corps
fut enfermé dans trois caisses.
Le marquis F loi'imond de.Latour-
^laubourg étoit fort considéré et aimé.
Affable , généreux , pioident , il prati-
quoit les vertus- chrétiennes , et a
donné pendant sa maladie, qui étoit
un anévrisiiie, de grands exemples de
patience. Il s'est confessé au Père
Ilosaven , et a reçu tous les sacre-
inens. Il n'étoit âgé que de 55 ans.
PARIS. — *-M. l'Archevêque a donné
dimancbe dernier la confirmation à
£pinay, près Saint-Denis. Le prélat
a été accueilli dans cette paroisse avec
un empressement remaïquable. L^
garde nationale est allée au devant de
lui à un quart de lieue. Le prélat a fait
un assez long trajet sous le dais , au
milieu de la foule du peuple. M. le
maire est venu pour le complimen-
ter. Après la cérémonie , M. l'Arche-
Têque étoit invité dans une maison
du lieu. Les habitans ont fait éclater
leur joie par toute sorte de démons-
trations. On a tiré des boîtes , et Iq
soir il y a eu un feu d'ailifîce. On
Il 'étoit plus accoutumé depuis long-
temps , dans les environs de la capi-
tale , à ces manifestations publiques
de respect pour le premier pasleur.
Nous savons que le prélat a eu
aussi une réception tjès-brillante à
Yillenionble , canlpn de Yincenncs.
M. Taichevêque de Bordeaux a
quitté Nancy, à la fin de la semaine
dernière , et est venu à Paris, où it
Des journaux annoncent la recon'->
struction de l'Archevêché comme
une chose décidée. On le bâtiroit ,
dit-on, à l'angle de la place du Parvis
et de la nouvelle rue qu'on ouvre en
ce moment vis-à-vis le pont d'Arcole.
Nous ne croyons pas à l'existence de
ce projet. L Archevêché seroit assee
mal placé en cet endi'oit ; les maisons
y sont entassées. Il faudroit peut-
être en acheter une douzaine pour
avoir nn emplacement convenable ,
c'est-à-dire qu'il faudroit dépenser
un million, ou même plus, avant de
pouvoir placer une pierre.
Il n'y a qu'une place naturelle
pour l'Archevêché , c'est celle qu'il
occupoit. Là le terrain est libre ; il
ne coûteroit rien. Il suffîroit d'arra-
cher quelques arbres qui ne donne-"
ront de long-temps d'ombrage , et
auxquels d'ailleurs il manquera tou-
jours des promeneurs.
Les obsèques de M. le curé de
l'Abbaye-aux-Bois ont été célébrées
le mercredi 14 dansson église. M. l'ab-
bé Salandre officioit. Plusieurs de
MM. les chanoines et les cuvé.*; de
Paris , beaucoup d'ecclésiastiques et
un nombreux concours de fidèUs
rcmplissoieut l'église. Ce vénérable
prêtre emporte les regrets de sa pa-
roisse et de tous ceux qui Tont connu;
Ame pure , cœur parlait, sa \%rtu
modeste, spn aimable >^mpUciié de
mœân , u piété bien mie , sa cba-
riié . son lèle pour les fondions de
son ministère, tout contribuoit à lui
(534)
s.Plei
Sgner
eu, il aiinoit aus^i le prochain pour
Dieu, et a accompli ainû les deux
grands préceptes de in loi.
M. Claude Gaideclien (l)étoitnéà
Paris Iel4 mai 1753; sou père éioit
d'origine allemande ; M mère, dont il
ne parloit qu'arec un vif sentiment
d'attachementetd'estimc, éioit fran-
çaise. Le jeune Gaideclien , quoique
tiis unique, se deilina à l'état ecué-
siasiiquc où l'avoit préparé une jeu-
nesse exemple d'orages. Il fil sa li-
cence en SorboDue , et étolt au mo-
ment de la révolutioa curé de Mon-
tieuil, près Paris. Pendant les temps
Êcheui , il se cacba à Koueo , dans
une famille respectable, et son zèle
ne fut pas inutile dans cette ville.
Après le concordat, ilfutnomiiiécuré
d Argenieuil, forte paroisse qu'il gou~
▼erna avec sagesse pendant plus de
M. le cardinal de Périgord , de-
venu archevêque de Paris , voulut le
I cure de l'Abbaye-^us-Bois. Le
bon curé allégua vainement son in-
capacité , dont lui seul éioit persuadé.
Il n'étoit, disoit-il, qu'un pauvre curé
de campagne ; mais ce pauvre curé
•ut bientôt conquérir l'estime et l'af-
fection de toutes les classes. M. l'Ar-
chevêque lui donna des marques de
conliance , et te nomma il y a quel-
ques années clianoîne bonoraïre. llans
ces demievs temps le vénérable curé ,
accablé d'infirmités, voulait donner
« démission , mais M. l'Arcbevèque
iugeai|uelepasteurnedevoit pas être
■éparédu troupeau pour lequel sacba-
rité et sa patience éioient encore d'un
grand exempte. M. Gaidechen s'af-
foiblit insensiblement, mais ne ressa
jatnais de s'occuper de Dieu et de se
préparer au terrible passage que
< I ) Plusieurs joumant l'ont appelé
Gm^Âem ; c'est une mear.
smxante ans de rertns et de travïnx
ont rendu certainement inoins re-
doutable pour un prêtre si ferrent.
Après les obsèques, le corps dn
vénérable cure a éië déposé provi-
soirement dans on local attenant k
relise, et le lendemain matin il a
été transporté à Argentenit , H. Gai-
dechen ayant demandé i être in-
humé dans son ancienne paro'isie.
M. l'abbé Lacoste, cnré de Saioi-
Laurent, qui a été long-temps pre-
mier vicaire de l'Abbaye-anx-Bo'it,
a roulu accompagner le corps à Ar-
genteuii. M. Uamelin, premier ri-
caire aeinel de l'Abbaye-aui-Bois ,
et le cleigé de la paroisse sont égale-
ment allés à Argentenil, où un ser-
vice a été célébré pour le re^iec-
table défunt.
Le Frère Jean-Baptiste dn Saint-
Sacrement , religieux du Moot-Car-
]net, dont nous avons parlé quelque-
fois , vient de partir de Paris pool
visiter les provinces de l'Ooesi et re-
cueillir .deiaumônes afinde reslaarer
te couvent du Moni-Carmel. Il est
Italien , et fut envoyé de Rome par
ses supérieurs en 1819, ponr essayer
de répaier le couvent détruit parles
Turcs. Mais en 1821, le p.-tchaAbdal-
hh 6t sauter les derniers débris de
{ l'édifice. Toutefois le Frèr« n'a ptH
I perdu courage, et la Syrie étant main-
tenant plus tranquille, il a conçu l'es-
poir de rétablir un lieu de pèlerinage
si célèbre , qui est en même temps nn
aille pour les voyigeursde toutes les
nations. Mnrs tes fonds lui manquent.
Il a compté sur la providence , qni a
heureusement secondé son zèle. Il a
trouvé moyen d'utiliser deux aioa-
lins à eau , sitnés à peu de distance
du couvent , et qui formeront un pe-
tit revenu ù la communauté. Un Turc
lui a prêtf^ les premiers fonds pour
l'achat et la mise en activité de ce»
moulins. N'est-ce pas une chose re-
marquable que cet emprunt fait à un
Turc par un chrétien , pour parvenir
( 535 )
à rebâtir un monastcre^ ei que ce
prêt fait par uu Turc pour un tel
objet? .
Depuis ce temps , le Frère Jean-
Baptiste parcourt rËurope et l'Asie
pour recueillir des fonds pour son
entreprise,. Un premier voyage lui a
rapporté 20,000 fr. , avec lesqueb il
a commencé ses constructions. Il a
posé la première pierœ du nouveau
couvent le jour de la Fête-Dieu, sept
ans jour pour jour après qu'Abdalian-
Packa avoit l'ait sauter l'ancien. Ses
premiers fonds épuisés , il est reparti
pour la Grèce et l'Italie , a rapporté
une nouvelle somme, a continué ses
travaux , et est parvenu à mettre le
couvent en état de recevoir les voya-
geurs. Tour à tour Frère quêteur et
architecte , il va et vient au couvent.
Il a visité la Syrie , l'Asie -Mineure ,'
l'Egypte , le littoral d'Afrique , plu-
sieurs états d'Europe , et a recueilli
en tout 230,000 fr.
Mais le couvent n'étant pas restauré
en entier, il'a encore besoin de quel-
ques fonds pour achever son çutrc-
prisé , et c*est pour cela qu'il voyage
dans nos provinces. Il espère qifie
l'accueil qu'il a reçu à Paris est d un
bon augure pour celui qu'on lui fera
en province. . ir porte un costume
étranger , et n'a pu se décider à
quitter son habit religieux. Nous ne
sommes pas apparemment dans un
temps où cet habit doive l'exposer à
quelque avanie. Cet habit est respecté
aans les pays turcs ; il ne sera pas in-
jBulté chez des chrétiens , et le Frère
Jean-Baptiste, trouvera de la sympa-
.thie qu'il mérite par son intelligence,
jBon activité et son zèle.
sonnes I et d'avoir porté publique-
ment un costume qui ne lui appar-
tient pas. Ses propres partisans blâ-
ment la violence de ses déclamations,
et il est tombé dans un tel discrédit^
que les francs- maçons eux-mêmes
n'ont pas voulu lui ouvrir leur
loge.
M. l'évêque de Séez , à peine de
retour d'une première 'visite pasto-
rale , est reparti le 5 juin pour ime
nouvelle tournée dans les arrondisse-
mens dé Mortagne et d'Argentan.
Ainsi , quoiqu'installé dans son dio-
cèse depuis trois mois seulement ^ ce
prélat en aura visité les localités les
plus importantes.
M. l'évêque de Coutances est parti
le 22 mai pour une tournée qui doit
durer deux mois. Le prélat com-
mence par les arrondissemens d'A-
vranches et de Mortain , qui forment
la partie méiidionale de son diocèse.
Il se propose de visiter toutes les
églises sans exception , et de prendie
ainsi connoissance de l'état et des
besoins de tputes les paroisses.
Le 27 mai , M . lëvéqùe de Péri-
gueux a administré la conûrmatiou à
plus de 200 eiifans à Salignac , ber-
ceau de la famille de Fénelon. Dans
le nombre des confirmés se trouvoient
deux vieillards de 77 et 80 ans.
-I Le sieur Heurtault, dont nous
avons annoncé l'arrestation , a été
mis en liberté sous caution , et a re-
paru à Boulogne , mais il s'«st abstenu
d'officier. On assure que. par Tin-
struction qui le concerne , il est pré-
venu d'avoir tenu sans autorisation
des léuniôns de plus de vingt per-
On nous permetia encore quelques
derniers détails sur les processions.
A Bordeaux , le second jour des pro-
cessions y une voiture se présenta au
rcposoir de la porte des Capucins
pour faire obstacle au passage de la
procession de Saint-Michel ; mais le
peuple se chargea d'y mettre ordre ,
et le cocher, qui voulut lutter , se
souviendra de la leçon qu'il a reçue.
Une autre voiture, ou peu t-^étre la
même , a voulu s'opposer au passage
de la procession de Saint-Micolas ;
mais ici la résistance a été moins
vive. Aux deux jours ^ M. le pré-
( 536 )
fet -n'a pas cru devoir tendre son
lifitel. Il y aToUdans la ville, le der-
nier dimanche, environ 75 repoïoira,
ornés, sinon toujours avec magnifi-
cence , du moins avec goût. Le rc-
posoir placi* sur le vaste hémicycle
de la place Bourgogne faisoit un bel
effet par son heureuse exposition ;
de là on découvre la rade sur un
immense déyeloppemcnt. l.e lieule-
nant-gcnéral Jania ut le colonel du
S8' se sont empressés de satisfaire
aux demandes des curés. Plusieurs
processions étoicnt escortées par dcit
militaires , qui , ainsi que les musi- 5,000rr. tom h
riens , ont été d'une bonne tenue.
Le Journal iT j4ngers a donné un
long article sur les processions dites
du Sacre , à Angers. Cette procès-
sion étoit fort célèbre autrefois par
sa pompe et sa durée ; on y accou-
re it de tous les environs. Cette an-
née l'empressetncnt n'a guère été
moindre , et les paroisses se sont
distinguées à leuvi par de beaux re-
clièvement de l'église. Après qnel-
-qnes objectionf faites par divers
membres sur ce que la constrnciioa
avoit été entreprise sans consulter 1(
cOtweil , M. Deluil-Marliny, pen.<»M
que l'i^lise étoit utile et même né-
cessaire, a modifié seulement la pnt
position de M. Payen en proposant
de payer les 100,000 Ir. en 20 niis
au lieu de 10. 1^ conseil a adoptj
cet avis après quelque discussion.
Ainsi la ville accepte le don , à con-
dition que relise sera achevée et
franche de toute dette, et elle paierl
pendant 20 ans.
Dans la miil du 3 au 4 juin , Té-
glise de Rouvres , diocèse de Char-
tres, a été le théâtre d'un vol sacri-
lège. Des voleurs s'y sont inlrodiiits
et ont enlevé un calice et un osten-
soir. Ils ont forcé le banc d'ceuvre et
le tronc.
A Limoges, les processions des
paroisses se font le premier jour, et la
procession générale le second diman-
che ; celle-ci à eu lieu avec beau-
coup de solennité. M. l'évêque por-
toit le saint Sacrement. iJn nom-
breux clergé, les congrégations et
les corporations , les Frères et leurs
élèves précédoicnt. Les haliîtans de
chaque quartier se sont empressés
de concoarir par des reposoirs k l'é-
clat et à la pompe de la cérémonie.
Les processions se sont faites éga-
lement à Poitiers , à Angoulcnte , à
Périgueux , à Tulle , etc. L'ordre et
le recueillement ont été les mêmes
partout.
Un rapport fait au conseil ninni-
cipalde Marseille
nom d'une comr
d'accepter le don offert
la nouvelle église de Saint-Joseph
moyennant une sommede lOOjOOOf.
payable vrt à'tx annuités, pour l'a
M. Payen, au
pro|îosoit
POLITIQUE.
Pans les créations de l'art dra mat iqne,
dtns les'poiimes cl dans tout ce qnî est
db ressort de la poésie épique, les an-
tcors s'arrangwnl ordinairement poar s»-
criGer de» persofinSges snbaltemes iceox
qu'ils veulent faire briller, et sur lesquels
ils cherchent il rËunir loat l'intérêt da
lenrs compositions. On seroit tenté de
croire que c'est quelqoe cbosc de pareil
qu'ont en en vne tes metteurs en set;ncda
l> journfe d'hier. Le conseil municipal
do Paris est le personnage sacrifié h ref-
Tel théttrol, i la combinaison dramati-
que. C'est lui qu'on ■ choî» pour faire
ressortir par le contraste de son appa-
rente darclé, de son impassible îndifffi'
rcncc pour le deotl public; c'est lai, di-
sons-noDs, qu'on a choisi pour lui faire
jouer le rôle odieoi, olln de mieux fafrfe
éclater les beaux scnlimcns d'hnmanilS
de la p^inccsM^ IKIène et de son mari.
S'il y a quelque chose su monde qn!
puisse marquer le carac1i;rc d'une insen-
sibilité froide et rérollsnle, c'est sank
contredit la démarche ï laquelle le con>
(537)
icll munîcîpal de Paris a birû Yonla'se
prêter en coarant aax Tuileries deman-
der qne la fête préparée 5 THôlel-dc-
Vîlle pour la soirée d'hier ne se ressentît
pas de Ja tristesse publique^ et qu'aucun
changement ne fût apporté par là ani
danses, aux divcrtisscmens et à tontes les
réjouissances réglées par le programme.
Bion certainement, ceci ne pent avoir
pour excuse que celle davoir amené une
manifiBstaliôn tout opposée de sensibilité
de la part des deux jeunes mariés. Mais
trmjodrs est-il qoe pour produire cet ef-
fet en l'honneur de lenr caractère, celui
du conseil municipal a été ^5ocn0ê de la
manière la plus trlsle'et la plus désavsn-
cagevaepoflr lui. C'est à en faire souffrir
le Codur.
Il àvoit un moyen de racheter un peu
la dureté de sa démarcha; c'étoit dose
diarger du soin d'adoucir le deuil des fa-
milles sur lesquelles la déplorable catas-
trophe du i5 juin pèse si cruellement
en sont là , particulièrement dans les payi
constitutionnels, où Ton s'habitue si pai-
siblement à prendre peur de la richesse
nationale ces fausses créations de la
Gnance, ces organisations de crédit et
d'empruats dont la subtilité échappe aux
yenx du Tulgaire. Tant qne rien ne vient
déranger ce mécanisme obscur, et trahir
le jeu des escamoteurs d'argent, tout va
le mieux du monde. On croit nager dans
l'opulence, et l'on ne s'aperçoit pas qu'on
nage dans te TÎde.
Quand Bonaparte partît pour la guerre
de Prusse, il emprunta secrètement quel-
ques millions à la Banque de France. Tout
à coup , l'inquiétude s'empara des esprits^
et on se présenta en fonle aux portes de
cette Banque , pour y demander le rem-
boursement des billets dont on éloîl por-
teur. Elle se vit forcée de montrer qu'elle
nVoit point de quoi répondre à ces cai
imprévus de remboursement , et que sa
richesse de papiers n'étoît quelque chose
En cela encore, le conseil municipal de de satisfaisant , qn'antant qu'il ne surve-
Parîs a bien vonln céder aiix deux jeunes noit rien qui en fit réclamer la valeur à
époux sa part de sensibilité et de répari- ' riroprovîsle. Bonaparte fut obligé de ga-
lion. C'est vraiment trop de courtoisie 1,1 gner la bataille d'Iéna pour faire cesser la
^t place ici pour] panique dont lès porteurs dès billets de
d'autant plus, qu'il y a voit
les deux actes de bonne volonté, et que
Tan n'empêchoît pas l'autre.
Tout le monde se rappelle que le pré-
Tident des Etats-Unis s'attira l'année der-
nière une violente explosion de blâme et
de mécontentement dans son pays, pour
avoir voulu retirer aux banqnes les fonds
ia Banque de France étoiént saisis, et
pour la délivrer de la cohue qu'ils for-
moient à sa porte, sans pouvoir faire
changer au-delà de quelques centaines de
billets par jour.
Pius récemment oti a vu combien les
porteurs de livrets dès caisses d'épargne
commençoient à donner de soucis aux
dépositaires de letn^s petites économies.
•et le crédit qn& le gouvernement Ictn*
avoit accordés. Kés événemens sont venus ! et combien l'argent, une fois changé en
justifier sa prévoyance. Î1 n'a fallu qu'une ' papier, devient difficile à ressaisir dans les
crise cortïmerdalc pour renverser toutes i momens où la cohGance se relire , et se
-ces richesses de papier, tous ces cb&teanx
de carton qui éblouissent les ycnx tant
qne le prestige dure , tant qu'on n'en ap-
proche pas de trop près pour examiner
sur quels fondemcns ils sont assis , et sar
qnèlles réalités ils reposent.
En éifet, ce sont des fortunes dont on
pent dite qu'autant en emporte le vent
ansditôt que la méfiance vient à «ouiïler
dessus. Et cependant beancoi»p d'autres
met à redemander ses dépôts. C'est ce
qui arrivera toujours au moindre ébran-
lement de crédit public, dans les pays
constitutionnels, <[ui ont en général la
manie d'être de grands emprunteurs d'ar-
gent. Il leur survient de temps h autre de
mauvais momens où ils sont obligés de
montrer la corde, et de laisser entrevoir
la fragilité des petits ressorts qui leur ser-
vent à escamoter la richesse jréelle pour
Iiii'sab^ltiii^ la M\t richesse dii (npicr,
les grtnds-Uvres et les bons des caisses de
cof.sîgnalion. Il y a tels éUU en Europe
OÙ les plus effroyables crises de celte es-
pèce peuvent être produites par une at-
taque individuelle d'apoplexie , par une
fièvre cérébrale , oo par une bydropîsie
de poitrine.
PARIS, 16 IWi.
De bien tristes événemens ont en lieo
mercredi au Champ* de -Mars, où la foule
s*étoit portée de tous les quartiers d« Pa-
ris, pour assister à Tattaque, à la défense
et à la prise du fort représentant la cita-
delle d'Anvers, annoncées depuis quelque
temps avec emphase par les feuilles mi-
nistérielles, et qui, en déGnitivc, se sont
trouvées réduites à un feu d'artifice tiré
par des militaires.
Déjà au commencement du feu deux
liommes qui étoient montés sur des ar-
bres pour mieux voir étoient tombés, et
s'étoient tués sur la place; plusieurs an-
autres personnes avoicnt aussi élc bles^
sées, mais légèrement, . par des pièces
dfartifiee mal dirigées. *•
Vers onse heures, lorsque la fôte fut
terminée, la foule se précipita pour sor-
tir ûa Champ-de-Mars, et s'écoula dTa-
bord sans désordre ; mais bientôt les gril-
les se trouvèrent trop étroites pour les
tfolsqui s*cp4issis80ienCetdcs cris d'effroi,
de douleur ne tardèrent pas à être en-
tendus. Des femmes, des enfans, des
hommes furent renversés, foulés aux
piedâ, horriblement mutilés. Pendant
plus d'un quart d'heure , surtout i U
grille de l'Kcole militaire, cette horrible
scène se continua, et la fonle ne put éva-
cuer le Champ-de-Mars qn*en passant sur
le corps des morts et des blessés.
Il y eut après quelque chose d'infini-
ment [>énible à décrire. Les morts et les
blessés avoicnt clé transportés dans un
café voisin, et là on eiitendoit des mères
appelant leurs enfans, d^ filles redeman-
dant leurs pères«..
Yingl-quàtre personnes , hom*nes ,
( 538 )
femmes et enfana'ont péri sar leslîcvi
mêmes. Deux femmes transportées dm
elles ont expiré dans la nnil. Il y a piès
de i5o blessés, dit la Gmxttte det Trih-
nmmm , dont 4o environ le sont fort gri^
vemenL
Pendant le plus fort do désastre, ont
va des hommes, des forçats sans doale,
qui, cherchant à profiler du malheorpa-
blic arrachoient aux femmes leurs chte»
leurs bijoux, et les insaltoienl giossiète»
ment.
Les cadavres et la plupart des blesés
ont été transportés à Tbospioe du Gros-
Caillou. Uier matin des parens , des amis
se sont présentés ponr reconnoilre ceai
dont ils avoient été séparés. Une maihet-
reuse femme, madame Lavigne-lMnrt, t
reconnu trois cadavres : c'étoient ceex de
son mari , de son fib et de son aeiea.
Madame***, femme d*an avocat de Paris,
a retrouvé sa fille, &gée de quatre ans,
avec un bras et une jambe cassés; ses
oreilles avoient été violemment déchirées
par des voleurs qui lui avoient arraché
ses boucles d'oreilles.
Au nombre des hommea loét, la pla-
'^lart par sa:te d'asphyxie, il y a un cuirai^
sicr et un fort de la Halle.
Tout le mal , dit-on , n'est pas encore
connu ; on craint que qnelqnes personnes
n'aient été précipitées dans la rivière par
suite du tu molle qui régnoit égalemeat
aux abords du pont d'iéna ; plnsienrs per-
sonnes qui hier sont venues récUmer des
parens, des amis, ne les ont pas reconmis
parmi les morts oo les blessés déposés a
rh(ypital du Gros-Cailk>o«
Aous ne demanderons pas à la police
si elle a fait son devoir, toot son devoir;
elle nous répondroit aflirmativement, et
nous croyons qn il faut laisser an temps
le soin de la juger, d'approa>rer on de
blâmer sa conduite dans cette funeste
journée. Mais, en attendant, noos i^ict-
terons que des forces imposantes n aient
point été dirigées vers les grilles avant la
fin de la fête, pour présider à l'éconle-
ment de la foule et le diriger. Noos le-
gretteions amèreaient qu'on n'ait pas
(539)
songé à jelerf quelques /sort avant , des
ponts en bois sar les fossés , comme il a
été fait quelquefois. An lieu de ces ponts
qui anroient multiplié les issues et em-
pêché l'emcombrement . on voyoit qui^l-
qaes rares échelles que les avares proprié-
taires tendoient, moyennant salaire, à
ceux qui vouloieut chercher on refuge
dans les fossés*
— La Charte de i83o porte ce soir le
nombre des morts déposés à Thôpilal du
Gros-Caillou, à 24 • et dit que- c'est à lort
que des feuilles ont annoncé que des
morts aToienl aussi été déposés à Thos*
pice des Invalides et à l'hospice Necker.
D'après cetle feuille , sur ao blessés éga-
lement transportés à l'hospice du Gros-
Caillou, 17 sont rentres chez eux.
^ — Hier, de grand matin, une trentaine
de membres du conseil municipal se sont
réunis pour s'occuper de la fêle qui avoit
été indiquée pour le soir. Ils ont été d'à-
via qu'elle ne devoit pas être remise, pen-
sant, dit un journal, que la suppression
pourroit jeter l'alarme dans les départe-
mens et faire croire à des malheurs plna
grands encore que ceux qui sont à déplo-
rer. En conséquence une députation fut
envoyée aux Tuileries pour s'assurer de la
présence de Louis- Philippe et de sa fa-
mille. M. le duc d'Orléans revint avec la
députation, et arrivé à deux heures à
rHôlei-de Ville, il fut introduit dans la
salle du conseil que présidoitle préfet de
la Seine. Le prince demanda pour lui Ti-
fiitiative des secours et des consolations &
porter aux malheureuses familles, et l'a-
journement du banquet et du bal de la
ville. « Je sais, a-t-il ajouté , qu'il s* agit
d'un malheur particulier, d'une perte qui
n'atteint pas la société entière, et qu'elle
est du nombre de celles que le temps peut
adoucir. Mais précisément parce que les
victimes appartiennent à des classes labo-
rieuses, il ne faut pas qu'on puisse dire
que nous avons dansé près de leurs cada-
vres, que nous ayons manqué au respect
qui est dû à i'humble convoi du pauvre
comme aux funérailles du riche ! •
'. La fête a été remise en conséquenca
au 19 juin. Su ne pouvant pas bien com-
prendre le conseil municipal lorsqu'il te-,
noit à convertir en festin , en danses ,
un jour de deuil, nous approuvons la dé-
marche que le duc d'Orléans a faite pour
changer sa détermination, nous devons
néanmoins dire que le nouveau jour de
fête trop rapproché de |a catastrophe dé-
plaira généralement. En eifet, vous ne
voulex pas danser près dés cadavres des
victimes.et vous n'en serex séparés que par
quelques jours. Peut-être aussi que , pen-
dant que des voitures brillantes condui-
ront à ruôlel -de -Ville les invités, des chars
funèbres traîneront tristement par les rues
des malheureux qui auront succombé de-
puis le funeste événement.
-^ La Charte annonce ce soir que la
garde nationale donnera son bal le aa.
— Le Journal de» Débate dit qu'il est
informé que tous les approvisionnemens
relatifs au banquet de l'Hôtel-deVille et
au souper qui devoit être donné après le
bal, ont été par les ordres du préfet de lap
Seine distribués aux hospices de la ville
de Paris.
— M. Allain Targé , avo cat-général à
fi la cour royale d'Angers, a ^ nommé
député à Doué.
— M. de Latena , conseiller référen-
daire de première classe près la cour des
comptes , est nommé conseiller-mattre à
la place de M. Lacave-Laplagne. M. de
Gombcrt, remplacé en qualité de conseil-
ler référendaire de deuxième classe par
M. l'icot, est nommé conseiller référen-
daire de première classe , en remplace-
ment de M. de Latena.
— M. Anspach est nommé substitut
du procureur du roi près le tribunal de
première instance de la Seine, M. Ame-
lot ds la Roussille est nommé procureur
dû roi à Meaux , et M. Saillard procu-
reur du roi à Arcissur Aube.
— Le traité conclu avec Abd-el-Kadcr
vient d'être expédié au général Bngeaod.
avec des observations.
— Le roi des Belges est parti pour
Bruxelles. La reine des Belges ne quittera
sa famille que dans quelques jours.
(546)
— * M. Dcrricm, ingi^nwuf en cbof <1«§
pônb-ct- chaussées , vient d*étre élev6 ao^^
TjKag id'inapecteur divisionnaire.
— Gbacaa cherdie à exploiter li sa
manière le mariage prolestant (f on grand
personnage. On remarque à la porte du
cabinet do figures de cire , boulevard en
Temple, un tableau d'annonce reprô*
sentant la cérémonie qui a en lieu à Pon«
laincbleau ; Ih figurent an même aatel ,
et pour ainsi dire côte à côte , un évo-
que et un ministre prolestant domiant à
kk fois leurs bénédictions aux époux. La
pensée qui semble présider à cotte an-
nonce est on ne peut plus dérisoire ; c^est .
mettre sur la même ligne laTérjté et
Terreur. Malheureusement , la manière
dont les choses ae sont passées i Fontai- |
nebleau doit donnercette idée an peuple.
On a lien de s'étonner néanmoins que la
policepermette l'exposition publique d'un
tableau si grossièrement insultant.
— M. d'Hosier, écnjer de Charles X,
dêvoit trente mille francs. Le roi, dont U
générosité ne coonoîasoit paa de bornes ,
avança 5.000 fr., et consentit à faire ga-
mntir le aarplus par radniini^lration de
sa lifite civile: Alors M. tférard, banquier;
préla , à la demande de M. liyde de Neu-
ville, les a5,ooo fr. qu'il falloit ^ M. d'do-
sier pour satisfaire ses créanciers. La ré-
volution étajtt arrivée , le ministre des
finances refusa d'exécuLer. la garantie du
i-qi. M. Uyde.de Neuville se regarda alors
' comme débiteur envers M. Ilérard , k>n
banquier, si le nouveau gouvernement
peraistott dans son refus. Mais le conseil
d elat vient d'annuler la décision du mi*
nistre des finances . et d'ordonner i'ac-
qnlUemenl de la somme avancée par
- M. Ilérard.
— Le nommé Loyer, hussard du cin-
quième régiment, étoil le «7 avril demîor
sur la roule de Cliateandun,iaisant la
coodnile*à nn de ses camarades, qni re*
ionmoit dans ses foyers. Ils s'arrôloient
souvent pour boire et prolongeoient les
poses dans chaque ' cabaret , si bien que
Loyer finit par perdre la raison. Alors il
fie figww qu'il étoii riche , et une ferme
qui i^offHf i felTfgardÉ devînt sa pt9^
priété. Laissant son camarade fatigué son -
. un-arbre , .I^yer entra dans la fei-roe, d .
mit, h force dé menaces , le fermier nu*
lade et la fermière Agée i la porte, fo^
lant, dfisoit-il , gérer lui-même son bleà,
qu'ils administroient fort mal. Son illii.
sion passa- vite, et Loyer arrêté , mis eo
prison , vient de comparotire devant le
conseil dé guerre, qui fa dn reste ac-
quitté.
— Il y avoîl en Afrique, le >*^Janvîer
dernier, 5,485 Français, 1,803 Anglais,
4,59a Espagnols, i,845 italiens» 810 Al-
lemands, 6 Grecs et Russes,. s 1 Portugais;
total, i4f56i Européens. A Aîger, 9,094:
à Oran, 5, 066 ; à Boce, 1 ,967 ; à Bougie,
557 ; et à Mostaganem, 75,
— M. le baron ^ MayendoriT conti-
nue à enrôler des ingénieurs et des cbefs
d'ateliers français pour le service de la
Russie. Il a fait aussi un nouvel achat
d'ouvrages et d'instrumens Mîientifiqoes
qui vont partir pour Saint-Pétarsbooig.
— M. Fonfaney, Jeune poète» qui ^
donnéàlaHtfviM de Pari$ des articles sous
le pseudonyme de lord Feclîng , vient de
mourir, iàgé de 3o ans.
— Le Droit annonce que le baron de
Saint- Clair, qui a déjà figuré dans plu-
sieurs affaires politiques, a été arrêté à sca
domicile, rue du Cherche-Midi, en exé-
cution d*un mandat décerné par un juge
d'instruction. Les personnes chez les-
quelles il logeoit, ajoute çctle feuille,
ont été également arrélées.
— •parmi les animaux dernièrement
arrivés au Jardin des Plantes, on voit nn
magnifique léopard du Sénégal , donné
par M. Boné. Deux guibs m&le.et femelle,
donnés par M. Horace Vernet , et den]^
dauws, nouvelle espèce de chevaux sao*
vages du cap de Bonne-Espérance.
NOUVCLI.KS nSS PKOVINCJSS.
Le musée de Versailles sera ouvert
tons les jours au public, de dix à quatrt
heures, jusqu'au 1" juillet , à l'exception
des mardi et jeudi , réservés pour Jes
(.541 )
travaux diolérieur. On ne délivrera des
billels de faveur qu'après le i" juillet.
— Le conseil municipal de Versailles
'vient de faire frapper une médaille à
Foccasion de l'ouverture du Musée.
— On a fait inscrire sur la grille prin-
cipale du palais de Versailles ces mois
en lettres d or : « A toutes les gloires de
la France. »
— Le siear Anot, voiturier à Herson,
près Vervins , déparlement de l'Aisne , a
été écrasé par sa voilure. Il laisse une
veuve et quatorze enfans; l'alné n^a pas
encore dix-sept ans.
— M. Ogcr, conseillera la cour royale
d*Aroiens , vient d'élre nommé chevalier
de la Légion d'Honneur.
— M^ de Gotbo, chevalier de Saint*
Ix>uis, ancien capitaine d'infanterie , est
décédé à Amiens, h T&ge de près de
88 ans.
— La semaine dernière, deux indivi-
dus qu'on avoit employés moyennant bon
salaire à Tun des repqsoirs de la ville
d'Amiens, ont osé se présenter dans
plusieurs malsons , et sont parvenus à ex-
torquer quelque argent en prétextant
vers midi , sur la ville de Nanteà. La fou-
dre est tombée en diilérens endroits, el
parliculièrement sur la croix de la cha«
pelle de Saint- François, qu'elle a brisée.
— M. Adolphe de Bîré, qui fut con*
[ damné à la suite des événemens de la
Vendée, a comparu, le i5, devant les as-
sises de Nantes pour purger sa contumace,
et a été acquitté.
— Le Journal du Bourbonnais fut saisi
dernièrement pour un article qui enga-^
gcoit les électeurs municipaux royalistes
Ik se présenter aux élections, et à prêter
le serment qu'on cxigeoil d'ea> pour
l'accomplissement d'un droit Le proca«
reur du roi de Moulins vonlojt trouver
dans cet article une attaque contre Us'
droits que Louis-Philip jpè tient du vœu dé
la nation; mais la chambre des mises en
accusation a seulement renvoyé le gérant
de cette feuille devant les assises de juiU
let , comme coujpabie du délit d'attatfuè
contre le serments
— Le 11, à six heures du soir, un vio-
lent orage a éclaté sur Valence (Drôme).
1^8 rues aembloient des rivières. Des gré^
Ions d*une grosseur prodigieuse ont brisé
une immense quantité de vitres et en<
une quête pour les ouvriers de ce repo- dommage beauctoup de toitures. Aux en-
soir, qui tous avoicnt été payés.
— Un fermier, près Saiut-Omer, a
trouvé dernièrement dans sou colombier
un pigeon voyageur portant an coa le
cours de la bourse de Londres.
— Meunier, que tous les navires en déi-
part pour la Nouvelle-Orléans avoient re*
fusé de prendre pour passager, est parti
du Havre pour Honlleur. De là on le con-
duira, dit-on, à Lorient pour rembar-
quer sur un bâtiment de guerre.
. — Le conseil municipal de Metx a
été dissous par une ordonnance du lo
juin.
<— M. Litechnbergcr, avocat du bar-
reau de Strasbourg, défenseur de i>lu-
sieurs des accusés dans l'affaire du 3o oc-
tobre, a été nommé conseiller munici-
pal, en remplacement de M. de Turc-
keim, député et ancien maire.
-^ Un orage terrible a éclaté, le i3,
virons de la ville . des vignes ont été en*
tièrement saccagées.
i — Les recettes de la ddbane de Mar«
seille, pendant le mois de mai, se sont éter
vées à 3,497,1 55 fr. 8 1 c.
EXTÉRIEUR.
NOUVELLES D'ESPAGNE.
Voici le jugement que portoit hier
le Journal des Débats sur les troupes da
roi Charles V : « Dans tontes les opéra«>
lions militaires des carlistes, on ne peut
s'empêcher de remarquer beaucoup de
hardiesse cl de combinaison tout .à la
fois, un profond secret sur leurs plans,
une grande activité d'executlo), e'^enliri^
un ensemble qui rattache au plan géné-
ral toutes les expéditions tentées dans les
diverses provinces. >
La feuille ininistélielle s'étonne ciu
( 54a )
>aile de l'iusuccës permanent de» christi- 1 courir encore les cfa^aces doatetises de
nos qui ont une grosse artiUerie, de la ca-
valerie, des places fortes, des ports de
mer, en un mot tout ce qui peut leur
donner de grands avantages sur leurs ad-
versaires.
I>e MesMger de son côté voit Tindisci-
pline parmi les soldats révolutionnaires,
le manque d'argent et de vivres, et at-
tribue à tout cela leur découragement U
aurait pu ajouter que les soldats cliristi-
nos sont fort mal vus dans les campagnes ,
pendant que les carlistes y sont reçus
avec enthousiasme, que les villes aussi
commencent à se lasser du Joug révolu*
tionnaire.
— On parle d'un emprunt qui seroit
négocié pour ^Espagne révolutionnaire
par M. Aguado , et que vîendroît o6/c-
geammeni garantir le gouvernement an-
ragibtagc.
— Le Journal ministénel du soir doaoe
une dépêche télé^a|)biqne de Bayonne ,
le 14. Oroa écrit du 9 d'Albelda que
Bnerciis avec son aile gauche est à AÛfa-
ras et de Meer avec sa droite à Balagncr.
Les cariistes ont lenr quartier génénl à
Trago. Oroa retourne à Valence et laisie
le commandement au baron de Meer.
Sis bataillons sontSi Enguy» mcna^nt
la ligne entre la frontière et Parapelûft.
Ëspartero étoit le 1 1 à Lerin.
La santé du roi d'Angleterre con-
tinue à donner de sérieuses inquiétudes.
— On lit dans le Sun : « Nous regret-
tons d'apprendre que la santé delà reine
^ est dans un état très-précaire, et qui
lûûToqMriVrévilouVn'dirdijàdel "•«»« w>« soins assidus que S. M.ptodi
fortes sommes pour des foumiinresde
fusils, cartouches, etc. On dit que l'An-
gleterre a en vue un accroissement deco-
louies dans l'avenir, et pour le présent,
un traité de commerce semblable à celui
que la dernière révolution portugaise a
brisé ; c'est possible , nk^is nous pensons
néanmoins que l'instant où sa légion vient
d'être détruite, uii lexpédition du roi
marche en avant sans rencontrer une sé-
rieuse opposition, seroit assez mal choisi
|iour la délivrance d'une garantie, qui;
en laissant de côté d'autres chances défa-
vorables qu'elle a certainement calculées,
l'obi igeroit tôt ou tard à payer des som-
mes que le gouvernement de la régente
prendra facilement, dépensera avec plus
de facilité encore, et que mj iocrifice» en
faveur de la cau$e constitutionnelle, pour
nous servir des paroles mystiGantes qu'il
a adressées à ses créanciers, l'empêche-
ront de rembourser. Aussi le nom de
M. Aguado dans cette affaire nous étonne,
et nous fait concevoir de nouveaux dou-
tes sur la réalité du traité. M. Aguado,
après une existence longuement agitée, a
fini par ramasser une fort belle fortune
dont il jouit bonoiablement, et nous
aF0i}5 peine à croire qu'il se résigne à
gue au roi.
— Lord John Russell a proposée le is,
h la chambre des coramoues, de nommer
une commission d'enquête sur le mode
^ suivre pour renouveler les baux des
propriétés immobilières et autres bicju
déteQUs par le clergé anglican.
Cette demande a été acetteillie par 619
voix contre 336. Le comité chargé de
faire l'enquête en question sera composé
de 3 1 personnes. Sir Robert Peel s'est op-
posé à cette mesure.
— De nouvelles faillites ont été décli-
rées dernièrement à Manchester. Il pareil
qu'il y a actuellement dans cette ville
5o,ooo ouvriers qui manquent (f ouvrage.
. — Un paquebot vient d'arriver h Fa!«
mouth avec les Journaux de Lisbonne
du 7. La reine doua Maria a pa énCn
former un ministère incomplet Dias de
Oliveira est président du conseil, minis-
tre de l'intérieur, et tient par intérim les
portefeuilles de la Justice et des affaires
ecclésiastiques ; Joas de Olivdra est mi-
nistre des finances ; Manuel de Castro
Pereira £ Mesquita , ministre des affaires
étrangères, et le vicomte de Bodeda, mi-
nistre de la guerre et de la marine.
— Le Morntng'Chrtmiele dit qu'à new-
ïork, Phili)de1|ibie , Boston, Bail;
Aleiandrio-Wilmington, Nowark, el dam
hait aolres Tille: des Etals-Unis, tes ban-
qaes ont suspendu Ican paiemens en
nnméraira.
— Depuis le commencement de la
crise commerciale, il y a eu 55a failliles
i New-York. Le NttD-York Htrard, qoi
avoit compris dans U li^le des faillites
plusieurs mai^ns solvablu, a été con-
damné à aS.ooo dollars de dommages-
intérêts.
— Un bateau îi vapeur, le Bmihtrrod,
qui avoii quille, le 7 mai. la Nouvelle-
Orléans pour se rendre î Louisville, a
brûlË le 8, ï trente milles environ au-
dessDS rie Nalcliei, par suite de l'impru-
dence des hommes de service, qui avoient
empilé le bois l Taire du charbon trop
pr^s de la chaudière. Sur près de deux
cents personnes réunies k bord, environ
soixante ont pu ce sauver.
— Au mois d'août, l'empereur de Rus-
sie se 'rendra 11 Wornescnsk , où seront
exécutées de grandes manœuvres de ca>
Valérie ; et de là, dit un journal de Franc-
fort , B. M. Ira !i Odessa.
,— -,aB ■■ I i—
CHAHBnii DES PAinS.
(Présidence de M. Pasquier.)
Séance du 1 6 juin.
Le miniaire de la guerre présente le
projet de loi portant demande d'an cré-
dit extraordinaire pour l'ATrique, et M. La-
cave - La plagne celui sur les sucres, tous
dent déjà volés par l'autre chambre. La
chambre s'occupe ensuite du projet de
loi sur les poids et mesures, dont elle
adopte quelques articles. Elle entend après
l'éloge funèbre de M. le baron de Cani-
bon , prononcé par le présiden I Bof en
CBAUBBE DES DÉPUTÉS.
(Présidence de M. Dupin.)
' Séance du là juin.
• M. le président annonce à la chambre
les tristes év£uemens de la veille, pendant
que dt> nombreux députés entourent les
ministres, el cherchent à obtenir quel-
ques renseignemens particuliers.
( 543,)
la discussion du canal
latéral à la (ïaronne. A ta Go de la der-
nière séance, M. Dngabé a attaqué le pro.
jcl comme favorisant l'agiotage. Ajirès
quelques débats îusigniGans. la chambre
rojc'tic successivement les cinq articles de
la loi. Le scrutin sur l'enseoibie a aussi
Kur résultat le rejet de la loi par 18g
ulcs noires contre 89 boules blanches.
La chambre adopte ensuite les deux
articles du projet de loi ajant pour objet
de convertir une huitième chambre lem-
poinirc, créée par ordonnance près le
tribunal de première instance de la Seine,
en une huitième chambre délinitive. Le '
scruliti sur l'ensemble proclame l'adop-
tion de la loi par i8i boules blanches
contre S8 boules noires.
M Mauguin rappelle que les journaux
miiilsl^^rieis ont aononcé que le traité
avec Atid-el-Kader aïoit été --igné, el s'é-
tonne qu'on en tienne les clauses cachées.
Si ce qu'on lui en a dit est certain , U
liaité n'est autre chose que l'abandon de
l'Afrique,
Voix de la gauche t Certainement , si,
par exemple, nous cédons Bonc et Bou>
gie.
H. uAUGiiiK.Si l'intention des ministres
est, comme on doit l'espérer, de publier
bienlàt le traité, je demanderai à la
cliambre, aprèsla publicatioh , qu'il me
soit |iermis de faire des inler|)cllalions.
i.Ë MABÉCHAL CLAL'HEL. U faut Sa-
voir d'iibord si le traité est ratifié.
M. le garde des sceaux ne s'altm-
doii pai, dit-il, h cet incident. Il j a
une Appréciation qui appartient au gou-
vernement dans ri;ilérét de l'étal. Quauif
le gouvernement en croira le moment
venu , celle publicité sera donnée.
M. GABniEH'PAGÈs. S'il y a cession de
terriloire, vous n'oveï pas le droit do la
faire seuls.
M. Mauguin répète qu'il croit h l'aban-
don d'Alger.
Le garde des sceaux assure que le gou-
vernement veut, an contraire, consoU.
der la conquête.
iAi président consulte la chambre pour
savoir si elle permet les inteipellalions.
Après deux épreuves douteuses, la cham-
bre décide que le* interpellations seront
faites. Le jour en sera , filé ultérieure-
mciii. ...
Il psl aossi diîciilé qu'il y lora une ;
discussion géoûrtie sur loat les chemins
de r«r.
.W.i«« Joi6j«rt.
L'ordre du jour est la discussion géné-
rale snr tes chemins de Fer. M. Jaubert b
la paro'e. [,'oratenr voil que surhuit che-
mins de fer qu'on a jetés pour ainsi dire ï
la tête de Mil. les députés, il y en a sepl
pour lesquels on demande des subten-
liOQS. Mais si le goutcrnemcnt csl obligé
do sobTcntioniier toutes les eiilri'prises
ntilea.où preiidra-l-îl toul l'argent qui
Ktt InÈcessaireî car les capitaux sont ra-
res. M. Jaubert veut qu'on eïamjne bien
les forces des compagnies, et que, dans
tous les cas , les tubvcnlions ue soient
payées qu'après l'achèvement des Iraïaui.
Il cninl que la révointion de jinllel n'ait
son milliard de chemins de fer, comme la
restauration a en sou tnilliard dlndeU'
nité. M, Jaubert fait l'éloge de M. Thiers
comme ministre.
M. i.E «RÉSIDENT. La parole est à
H. Paiïbi.ns.
M. Manguin parait avec loi i la tribune.
M. PaJtbans lui cède la parole. M. Mau-
guin demande i adresser des interpella^
tions au présidentdu conseil, aujoard'hui
présenU (L'ordre do jour!)
M. Mole dit qu'il ne peut pas pins s'e»-
pliqucr sujourd'haï qne lorsqu'il a an-
noncé i la chambre qu'il y avoïl un traité
sîj-ié entre le général Bugeand et Abd-
el-Kader. Le traité est reparti aïec des
observations. Le ministre rttonne qu'on
■il avancé que les intérêts de la Fiance
STOient été compromis.
n. Verryer demanda la parole.
Au centre : L'ordre du jour!
Les cris redoublent lorsque M. Ber-
jyerparolt h la tribune. Les uns tcu lent
qu'il en dwcendc, et beaucoup d'autres
qu'il parle.
M. Bcrrjer veut adresser des questions
Voîï confuses : Non ! non ! L'ordre du
jour; La clôture!
M. îlErrjer demande ï parler oontre
U clôture.
Au centre ! Son ! non 1
M. Augostin Giraud,qni gesticule a»ec
fivBcilë sur son banc «n demandant le
clôture, est rappelé b l'ordre pïr la pré-
sident.
(544)
une à I* fi'i . M. B<ti}'er peut dcmaoïln
aux miiiislrea, si, dans le traité coada
avec le chef Arube. la Krance a été dîgue-
mt:nl représienléc, et avec les égards i(ge
' position en Afriqne lui doninit
le droit d eiigcr. ^
M. Mangnin désire faire aujourd'hui les ,
hiterpellaliODS quionlëtéconsenlies ili
dernière séance.
La confosioa continue. La chambre
consultée décide qu'elle ne biera pat de
jourpourles in lerpelli lions.
On reprend la discussion générale sar
les chemins de fer.
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Qu.l
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laifr. 00 c.
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KeQt
de Nujdes
aati. 4âc.
Emp
101 fr. 1/4
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1/8
EN r£NT£,
CHEZ HàQUlGNON-JUNIOB :
pit.£i.ECTio»Es theoloi^uIjK uAjouta
IN SE}ii.%Aitio sA^CTl-&l;LPlUl lu-
BITiE. OE lUATni.UO.tlO. — OPERA ET
STUAIQ JOS. CAKRIERE , SEMINAKII
PltESBVTERI, MCAUII GEHERALIS FA-
2 fort vol. in'8°, brochés, ii fr.
flous rendrons compte incesKimment
de cet important ouvrage.
r\
L'AMI HF LA RRLffîinll
pareil lo9 Mardi, Jeudi
et Samedi.
On ))eat s'abonner des
1 **el i5de chaqne mois.
N^ 2820.
BIARDl 30 JUIN 18S7.
FRIX DE L'ABOXXBIRTr.
fr. c.
t an ...... 33
6 mois 19
3 mois 10
1 mois 5 5o
s^
SUR LES ÉLÉXE!I8
D^HISTOIRE GÉÏVÉRALE DE U. LÉVI.
Nous sommes autorisés à porter à
la coiinoissance du public religieux
ce qui s'est passé au sujet des EU"
mens d^ktstoire générale de M. Lévi.
Cet auteur a publié une nouvelle
édition de ces Elémens , où se trou-
vent plusieurs passages très-répré-
hensibles. Dans un prospectus ad
hocj il s'autorisoit du nom de M. rAi>
cbevéque de Paris, et annonçoit qu*il
«voit l'approbation de ce prélat pour
tous ses ouvrages. Cette assertion est
fausse ; elle sei-oit de nature à in-
duire en erreur ceux auxquels le
nom du premier pasteur de ce dio«
cèse inspire une juste confiance.
Voici la vérité.
11 y a quelques années , M. Lévi
s'adressa à feu M. l'abb^ Nicolle,
vicaire>général de M. rArchevéque ,
et soumit à son examen trois de ses
ouvrages , les Elémens tt histoire gêné'-
rahy les Etudes géographiques^ et un
troisième qui n'est pas désigné.
Après en avoir pris connoissance ,
M. l'abbé Nicolle écrivit à l'auteur
une lettre polie , où il lui dit qtie
les deux premiers ouvrages , les EU^
mens et les Etudes ^ ne laissoient rien à
désir er^ soil sous le rapport des principes
religieux, soit sous le rapport de / or-
dre et de la méthode y que telle était
du moins son opinion , quil Vavoii ex^
primée à M. lArchet^qne, quiTan^oit
autorisé à lui dire quil lapartageoà.
Cette lettre 9 que M. Lévi a repro^
duite par l'impression , ne porte
d'autre date que celle du lOievrier;
Tome XCIIL L'Ami de la Religion,
l'année n'est point indiquée. On
semble avoir voulu faire croire que
la lettre est récente et quVlle s'étend
à tous les antres ouvrages qui pour-
roient sortir de la main deM. Lévi.
Mais l'espèce d'approbation de l'abbé
NicoUe n'a pu être donnée et n*a en
efTet été donnée qu'à une première
édition des Elémens dhistoire gêné*
raie, laquelle, sous le rapport des
principes religieux, ne contenoit rien
de réprébensible. La nouvelle édition
n'a pas été présentée à l'abbé Ni-
colle ^ mort le 2 septembre 183ô. U
n'auroitpas manqué de la repousser,
comme contraire à la foi dans un grand-
nombre de passages. L'abus qu'on,
avoit fait de sa lettre l'avoit singulier
rement contristé i il s'en étoit plsûnt
plus d'une fois devant ses amis , en
exprimant l'espoir qu'au besoin ils
défendroient à cet ^ard samémoÎTe.
Quant à M. TArchevêque , il n'a
jamais accordé d'approbation à
M. Lévi pour ses ouvrages, qu'il
ne connoftssoit que d'après M. Ni-
coUe. Les approbations qui se délir-
vrent au secrétariat de l'Archevêché
sont rédigées dans une forme con-
nue et authentique. L'auteur des
Elémens n'en peut exhiber aucune
de ce genre.
Cet exemple doit apprendre aux
parens, aux instituteurs et institutri<^
ces de quelles précautions ils doivent
user avant d'admettre dans leurs
maisons les ouvrages d'éducation
qui leur sont présentés et qui sont
recommandés même par quelques
journaux.
Nous avions déjà , dans deux de
noa numéros, cenji du 10 juin et da
( 546 )
34 norembre lS3â, annale le niao-
vais esprit des oarrsges de M. Lévi.
Puisqu'on reproduit ces oaiiagfa
dans de nouvelles éditîoDS , et qu'il
paroit même qu'à chaque édîtioit on
ajoute de nourellet impiéléa , nous
allous doaoer le rétultqt d'un ext-
aiea atieutiC d'une éditioa des £li-
meiu (Chuioirt générale.
Il y a dam cet ouvrage bien des
£>iU , des iu^mens et- dca aperçus
qui ne s'acajrdenl pas avec la véri-
table histoire des peuples dont il y
Oit question ; mais noua nous borne-
nms à ce qui concerne la religion et
l'histoire sacrée ou. eccléstaatiqae.
En parlant de U religion des pa-
triarches anté-diinviens, l'auteur n'y
Toil , page 38 , que deux diconslan-
CC9 , la jajKlificatiom du nptiiaujcitr
« CiiablùsemMl-dM obUdioiu oùeha-
cfM iuut ion lacTijtetUew. Il est Tni
qu'Abel el Caïn , premiers en~
fcas d'Adam , offroiant cliacun à
IKen leur sacrifice; mais il e>l gmib-
tant que dans la suile les familles se
Yénnissoient pour rendre un culte à
Dieu, et que le cltef de la famille
£toit le seul sacrificatenr.
Nous avons déjà ctté le passage
sur le déluge, qui, dît M. Lévi ,
page 50, ««( la fin. iun prologue his-
torique tur lequel rtotu n'ofons que
du prestentimens , el dont le récit est
mn effet de Cimaginaiion hamaine. Ce
passage est fort clair ; les enfans qui
liroDt cela ne se mépiendront pas sur
les intentions de l'auteur.
En général , M. Lévi n'admet
point les miracles. Il ne veut point
que la femme de Lolh ait été chan-
gée en une statue de sel ; elle fin alr-
Hin/ê, dit-il, p. 61, ^r un louriilloarle
vapeurs suif ureases en punition de sa eu.
Wo£fW. CL-tte explication fait disparoi-
9 étonuRBt du-proëige)imii
elle est toute de l'invention de l'au-
teur. Page 80 , les Hébreux trtwtr-
Il la mer Roagej l'affeclation de
ne pas parler du miracle e^t id
manifeste. Il en est de même de
Uuiaiine : les Hébreux, page SI, or-
ent dans le désert de Sia; ils j-
trouvèrent le matin, après la rosée,ime
mbstaaee douce el gommeuse dont la
frre éloil emuvrie} le peuple eiaier
'en nourrit. Dans ce récit , la maonc
n'est plus envoyée du ciel ; c'est lue
production aatorelle du déaert.
L'auteur fait entendre que lesKé-
brenx ont, à l'esemplc des Grecs, em-
prunté une grande partie de leur re-
ligion aux Egyptieiti. Cett , dit-il,
page 70, par mile de eeiu eommmitic*-
tion el pendaiU leur tèjow eii Sg/pu,
qtu les Hébreux tt les Grecs puitmleiif
semble Imirs premièrtt eounoitta'ieet.
om de Jupiter, le mnSre du eid, m
fait entendre, et pour eux, Jupker n'tsi
plus le MoUil des Egyptiens; e'eti Jé-
•, Jovant le Dieu spifitadf le Diat
des armées pmr les f/éàreiix ; e'ett
ZeuSj Voir pur, le père ttnifertH de U
natureparlet Grées. Et plus bas i Lu
Hébreux donnaient à leur culte le génit
asiatique , c'tstrù -dire, qu'ils méloieid
aitx idées des Egyptiens, celles dis
Chaldéens, des Perses et des Indiens,
dont ils étoieni plat rapprochés que les
Grecs. Il s'ensuit que, selon M. Lévi,
ils éloient idolâtres comme les au-
tres peuples.
Moïse, piige81,avoitcboiai la val-
lée du MoDt-Sina'J, pour s'y arrêter
avec ses frères, pour tes orgtoùtwr d'a-
près les principes qu'il <nm( conçus.
Ainsi ce n'est plus Dieu qui a donne
la loi aui Bébreux, c'est Hoïse qui ■
conçu ceUe loi. Page 84, le gocirer-
neraent des Hébienx est appelé une
admiraiie démocratie. Celte idée est
toRte iWNivalle.L'lûstoneB Jos^he *t
(^47)
tous les 8avan$ ont vu dans cegou-
Ternement une théocratie, et, en ef-
fet, on consuUoit Dieu dans les af-
faires importantes, et il indiquoit à
Moïse, à Josué, à Samuel, etc., ce
qu'il y avoit à faire. Dans cette admi"
rMe démocratie , page 85, on at*oity
pour ainsi dire^ personnifié la patrie à
iaqiielie tout citoyen rendoit un culte pu*
blic sous le nom d^ Israël, C'est un
conte absui*de. Quel plaisir trouve
donc M. Lévi à calomnier ses co-ré-
lîgîonHaircs, et à en faire des idolâ-
tres?
A la page 114, nous apprenons que
JUs Grecs policés rendirent à leurs di-^
viniiés un culte symbolique. Est-ce que,
les infamies, dans les temples de Yé-
Biis n'étoient que des 5ymlx>les? Mais
si l'auteur se plaît à excuser le culte
pa'ien, il défigure dans un autre sens
celui des chrétiens qui, diwil page
136, racontoient à leurs dieux avec les
paroles de Dai^id leurs tribulations et
leurs espérances. Leurs dieux est en-
core ici une révoltante calomnie, et
^u contraire ce sont les chrétiens qui
■ont répandu sur la terre le dogme de
l'unité de Dieu.
En donnant un abrégé de la vie de
'iésus-^hrîst, l'auteur passe soua si-
lence ses miracles ; pas un mot de sa
résurrection et de son ascension. Les
'Juifii n'y croient pas ; mais comment
les Juifs font-ils des livres élémen-
taii'es pour les chrétiens? Et con\-
ment les chrétiens admettent-ils ce
.%at vient d'une telle source ?
' IHoms faisons grâce des déclaroa-
tîanji de l'auteur contre les papes. 11'
-traite aussi mal l'histoire moderne
qtie l'histoire sacrée. Sous Philippe-
Auguste, dit-il, s'accomplit la se"
paration du pouvoir spirituel et du
pouvoir temporel} ce prince secoua
r^ràrf/f^l^ iut^^¥ dergé. Cela
n'est point vrai , puisque ce prince
se soumit à la censure portée con-
tre lui pour avoir rapudié sa fein^
me. A la page suivante l'auteur
fait l'éloge des Albigeois, dont lê$s
motursy dit-il, étoientpuresy les maxir
mes sévères i la religion simple^ et qui
furent livrés sans défense aufanaiismc
des Dominicains, Ailleurs, même par-
tialité; les protestans ont toujours
raison et les catholiques toujours
tort. La réforme est un des plus grands
événemens dei V histoire moderne ; eUe
détruit pour jamais la puissance dti
papCf et change la face de la société.
En effet, elle introduit la discorde
en Europe, la guerre entre les ét^ts,
€t de longues di^entious civiles dans
plusieui^ -pays. Le beau service
qu'elle a rendu â la société! L'au-.
teur reproche à Marie, reine d'An-
gleterre, sa cruelle ferveur contre les
protestans, mais il n'a que de 1'^-
miration pour Elisabetli qui établit
une législation atroce contre les ca-
^thoiiques, et qui rougit les ëch^-
fauds de leur ^ng.»
Il trouve que saint Louis çtoit mi
prince admirable qui neut d^ autre dé-
faut que Vexeès de se^ veHus^ réprima
les usurpations duclergé^fixale pre^
mier les rapports de la royauté et deti-
glise nationale at^ec le pape dans la
pragmatique^sanction qui a si longr
temps servi de règle} c est la première
barrière opposée aux enyahissemens ef,
aux usurpations de la papauté. Le dé-
faut de saint Louis étoit sans dou^c
sa piété et sa sainteté. Quant à ^
pragmatique, le président Hénault
doute qu'elle soit de lui ; le sav^^t
d'Héricourt et d'a,utres auteurs pei^
sept de même, e/l Fleury convieiit
que le cinquième article sur les çxac*
tioos reprochées à I^ coult de Hoi|\e,
in^quç dans he«uCQup d>x^pli)>
S5,
( 548)
rcs. On croit ^ ajoutc-t-îl, qite le saint
roi njf a eu en vue que les entreprises
des seigneitrs et des juges Iniques sur
les bénéfices. Dans le dernier article
il est dit : Nous renouvelons et ap-
prouvons les libertés^ franchises^ pré-
rogatives et privilèges accordés par les
rois nos prédécesseurs et par nous aux
églises^ aux monastères et aux autres
lieux de piété, aussi bien qiîaiLv per-
sonnes ecclésiastiques, Etoit-cc donc
ainsi que saint Louis reprimoit les
usurpations du clergé 1 Si l'article 5
défend de lever ou recueillir les
taxes pécuniaires imposées par la cour
de Rome, il ajoute, si ce n'est pour
cause raisonnable et ùr^tf/if^.Gommeut
M. Lévi a-t-il pu voir là la fixation
des rapports de la royauté et de l'é •
glise nationale avec le pape? Tout
cela est de son invention.
L'auteur veut que la révocation de
redit de Nantes ait fait sortir du
royaume plus de 50,000 familles. Il
n'est plus permis aujourd'hui à un
historien consciencieux de répéter ces
exagérations. Les protestans eux-
mêmes varient tant sur le nombre
des leurs qui sortirent de France à
cette époque, qu'il est visible que
leurs estimations ne reposoient sur
rien de précis.
La révolution française^ dit M. Lévi,
est le plus grand événement des temps
modernesy et t expression la plus élevée
et la plus complète du travail des siè-
cles précédens ) ce travail remonte aux
premiers temps de la monarchie, Cest
ainsi que l'auteur envisage une épo-
que de troubles, de licence et de
crimes, qui a couvert la France de
ruines, et qui Ta inondée de sang.
On ne s'étonnera point api^s cela
qu'il conseille à ses éièves de lire
XHisto'we de la Révolution , par
Jlf. Thieri; ouvrage éminemment
révolutionnaire, et. composé dans le
but d'atténuer les cruautés de cette
époque, d'en excuser les auteurs, et
en même temps d'exagérer les fautes
du parti opprimé.
Cet examen du livre de M. Lévi
suffira pour en faire apprécier l'es-
prit. On voit que nous n'avions pas
été trop sévères dans ce que nous eu
avions dit il y a deux ans. A cette
époque, l'auteur vint se plaindre à
nous de nos articles, et de ceux de
quelques autres journaux. Il pré-
tendoit que c'étoient ses ennemis qui
avoient envenimé ses écrits. On étoit
jaloux, disoit-il, du succès de sa mé-
thode, et ses rivaux vouloieut le per-
dre. Il explique roit les passages qu'on
lui reprochoit, et il se justifieroit
complètement. Nous l'exhortâmes
fort à nous adresser sa réponse aiui
article^ubliés contre lui;noiissom-
mes encore à l'attendre.
NOUVELLES lEGGLéSf ASTIQUES.
ROME. — Le 26 mai, M. le cardinal
Lambruschini , secrétaire d'état, a
distribué des médailles aux cadets du
génie et de l'artillerie.
M. le cardinal de Latil, archevêque
de Reims , est i^rrivé à Rome.
M. le cardinal Pacca, évêque et lé-
gat de Yelletri , après avoir pourvu
l'année dernière au sort des orphe-
lines par la fondation d'un hospice
pour elles , a voulu procurer à U
jeunesse un nouveau moyen d'édu«
cation chrétienne , et a obtenu du
Saint «Père d'établir à Yelletri une
maison de Frères des Ecoles chré-
tiennes. M. le vice-légat et les ma-
gistrats ont tout préparé pour cet éta-
olissement, dont M. le cardinal de-
voit faire l'ouverture le 16 mai. Le
mauvais temps empêcha Son Emi*
tience d^ se rendre à V«tktji ^ mais
( 549 )
IVrolc y est aujounl'Iim cnaetivilé,
(it compte beaucoup d'flèves. M. le
cardinal doit bénir à son nrocbaiii
voynge l'église paroissiale de Saint-
Mictiel -Archange, qui tombait en
ruines depuis trente ans, et qui , par
ses soins , a été restaurée depuis les
fondeinens en moins île trois ans , el
ornée d'une nouvelle sacristie. On
doit encore au cardinal «ne congré-
gation de bons ouvriers qui s'occu-
pent de l'éducaiion des jeunes gens
ppur en former des chrétiens exem-
plaii-es.
" pAnis. — Dii pbilantiopes s'occu-
pent beaucoup de l'abolition de l'es-
clavage, mais peu songent à la néces-
sité de piéparer les esprits à celte
mesure. Ce seroit une grande folie
«lejeter inopinément parmi les nègi-es
\m décret général d'abolitïon.L'exem-
pic de Saint-Domingue montre la
nécessité de prendre des précautions
lie prudence. M. l'abbé Hardy, di-
recteur du séminaire du Saint-Esprit,
vientde publier un écrit sur ce sujet.
Il montre que la religion cailiolique
Eeut seule préparer les esclaves à la
berté. Il s'adresse aux délégués des
coloniesfrançaises, et après leur avoir
rappelé lesl)ienfaits de la religion , il
fait «émir qiie, tu le caracièi-e des
nèÇre» , une liberté iminédiale et gé-
nérale iivrei'oit la population noire à
l'oisiveté, A l'indigence, au crime , et
causeroit la ruine totale des colonies
françaises. Il faut donc préparer les
nègres à l'affrancliissement ; mais
c*est>1à le difficile. Il faudroit ponr
cela que les prêtres fussent plus nom-
inaux dans les colonies; il faudroit
que leur ministère y fût favorisé par
les colons, et qu'on les laissât i^talilir
des rapports très - fréquens avec les
nègres. Or, c'esl-là ce qu'on auroit
de U peine à obtenir de neaucoup de
colons.
W. l'abbé Hardy s'est plus occupe
du principe que des moyeiu d'esécu-
tîwi , sut lesquels il BCii rapporte
snns doiAe !k la sagesse de t'aulorît^.
Toui-cc qu'il dit sur le besoin indis-
pensable de la l'eligion pour éclairer
les nègies Cl leur apprendre i répri-
mer leurs passions, est solide. Sa bro-
chure se vend 1 fr. 25 c. au pivfit
d'un captif, et se trouve au bureau
du Jouinal.
M. le coadjuteur, aujoui-d'ltui
artbevêque [de Bordeaux , avant de
quitter Nancy, a fait ses adieux
au clergé et aux fidèles , par uu
mandement du 30 mai. Après s'être
lélicilé de l'accueil qu'il a i-eçu dana
le diocèse et du fruit de ses vîsi-
les , le prélat ajoute :
• Et mtiatentnl que noos ivons rendu
ce solennel lémoigasge II votre piilé , qao
noue VOD9 l'ons associés & nos pensées lej
plusîntimcs, nul de vous ne pourra croire
([imnons aj'ons pris de noos-intine la ré-
solution de vous quitter. Ah ! s'il en ftoit
ainsi, l'amertDDie qne nous cause cette
prochaine vÉpsration nous feroit expier
douloureusement une démarche inspirée
|iiir (les -vues trop bomaincs. Comment , :
en clTst, noas eût-il fié possible d'abaa-
donner l'œnvre de paciGnalion si beureD-
seincnt commencfo , au moment d'en re- -
cueillir les friiils précieux? Comment s n-
rlons nODspu, dans 11 crainte deqoelques-
diflicullÉs passagères, exposer ce beau dio-
côsc aux tristes incerlitndea de l'avenir?
hon, vous nous connoisseï trop bien poni
admettre une supposition si injurieuse k -
notre caractère. Mais li providence a ses
dt!S'>eius ; elle suscite des évéïiemcns qui
sont an-dessns de nos prévisions , comme
ils sont indépendins de notre volonté..
Uaiisle champ de l'Eglise, ce n'isl pas
toujours celui qui a semé qui moissonne,-
dil le Dieu Sauveur, et c'est par l'cflel ds
l'une de CCS disjiosilious par tien litres qne.
nous allons nous-m£me recueillir, dans
un autre dioctse . une ample moisson da
foi, depiété et d« bonnes œuvres prépa-
rée par les travaux et les vertus des deux
illaslres pontifes qni ont occnpé «
' vcmeni le siège de Bordeaux.
■ Sau avoir Jamab Upenifmla oom-
parcr notre inripérience et noire foi-
bleue k U-uiinL-ompanbleiapinarili, im
serions- 110 nj pat ea iItoîI d'espérer que
votre premier païUur depaii long lempi
aitttti iacorpt, awi'j loajàan pritttit âf-
prit, et qui épronre deioD Éloignetnmt
(l'ÎDC'iprJmaLIcs soDfh-BDCCi , jonira 1 l'a-
venir des elTorts ([De noDS btdtii tcnt'Ii
pour contilicr leseiprîlt, pour adoucir
Ici cœiiri ct-ponr détruire I* barrière qai
cviptcha un père d'embrasser sn enfim.
Ce pore leadre, tobs coanoiupz aon af-
fection, son (frte, Ks inclinations gén£-
r«nsrs ! II nona t oavert bien des fcns son
cteor, et loin tj tronver ni fiel , ni amer-
tume, nons n'j arons jamais trouvé ^na
dfiolUneat, que charité, nn ardent dëair
de fODS reioir et de raua eonsaovr «ei
laleas , la fortune , sca saenrs , la rie en-
tière ; TOUS âlesl'objet eulnair de«« [ien-
lies , Cl si vous nous rendea Is jailiee de
TtconiiDllrc i|ue nom ne uoni sommeaja-
raai* fait le roprfeen tant d'encan parti,
que nous n'avons jaaiaia confondu le*
cfaows de la tem: a*w )es choses da ciel,
M nous u'avona jamaia mia nne opinion.
Oiie passion, nn inlérei à la place da
Dien dont tuna mus apportioni let mi-
i£rîcordea ; si nons avons cberché k n'Alre
qu'i ce Dien pour rona le faire aimer, et
i, vous toui ponr rons montrer le* voies
du ulut, adoucir vos misbrcs, consoler
voira «il ; si enijn vous aret Iroavé sur
mu lèvres un langage cTutiion, si nos
doctrines ont ilé des doctrines de paît,
ooa démarches des démarches de conel-
liadon -. nous n'avons été qnc Gdfele k la
mission que nous avions rrçne ; nous
avons eut l'exËculear du mandat de con-
corde et d'amour qui nous fnl rerais par
voire Évéqne , lonqnll nous préposa & la
gardo de ce qu'il avoit de plu» cher au
monde. ■
M. l'évêque de Couiaucea , faisant
la visite de l'ancien diocèse d'Avran-
cfaea , est arrivé le 7 juin à Sainie-
Aiine de Buaia, accompa^rn^ de M. l'ab-
iéDelamuvttdeM. lcc«iideH«i-
( j5o )
laii) , ses graiMls-vicatres. A remiée
du tioui)j, oo avoit élevé nu arc-de-
(lioinpiiË. I^ piélat étoit encore à
une grande dûtance de l'églÎK , Ion-
•jiiM se trouva en présence de tooi
li-seiifansde la premièie coiuiimnioB
et d'un grand nombre d'habïuns , le
clergé ù la .tête. M. le curé lui adreua
une courte allocution. Le Imideiiiaia
plus lie 7.nD personnel réfutent le sa-
crËuienl de confirinaiion. Après avoir
célébré la messe, le prélat moutaen
cliaire et fit une exhortation pieuM
au peuple rassemblé. Il viaila ensoiie
l'église dans le plus graniî détail , eu-
tuiiiant arec soin si tout étoit dans
l'état conf enable.
Le noittiiié Durand , dont nons
avons faitconnoître la criminelleleo-
talive sur H. l'évèque d'Autun , eit
dans un cacbot de la prison d'Autun,
et l'ioBtructioa K suk contre lui.On
racoDte qu'avant son arrestation, il
disoit lui-même qu'd avoit tiré la
veille sur l'évèque d'Autun, et J'a-
jToit manqué, uiats qu'il cspéroU bien
ntpat mantfb
ir celui de ffeivrt. Il a été
ariélé en effet sur la route de cette
ville, ae dirigeant vers Lue;, son |>a]rf.
■ Sansdnutr, dit un journal , ce tont
\k lea propos d'un /ou, au plulàl
d'un luallieureux chez oui le iana-
tisine est arrivé jusqu'au délire ; mais
on e»t la cause de ce fanatisBie?
quelle en a été l'origine? dana quel-
les prédications, dans Quelles lectu-
res l'assassin a-t-il puise ce faoatîiiue
dontcertainesgensonthjlede ae la-
ver les mains?» Cesquestionsquelait
le Jnurncd desi Débats, noua les faÎMini
aussi, et nous ne doutons paa qu'on
oc: découvre bientôt ijue ce iauaiiatne
rat dû aux )trédications d'impiété,
aux détlaniaiions des mauvais jour-
naux, et à l'exaltation qu'on inspire
dans les sociétés secrètes.
L'intempérie det sanHni qui a. ré-
gné celte ann^ avec tant de persé-
T^nnoe apwsfliuaeaatUswuaR
(55. )
dans ies pays de montagnes. Le bon
peuple du Ganlal ue s arrête pas à
en chercher la cause dans des oli-
servations astronomiques , mais Lien
plutôt dans les foi blesses et les infi-
délités trop communes ; il voit la
religion méconnue et le service de
Dieu oublié, et sent le besoin de
recourir à la prière. Les liabitans de
Maurialc ont imploré la protection
de la Mère de miséricorde , révérée
dans le pays sous le nom de Notre-
Dame des Miracles. Ils ont demandé
à M. le curé de la ville une neu-
vaine et une procession en Thon-
neiir de la sainte Vierge. La neu-
vaine a commencé le jeudi 25 ma
et a fini le 2 juin par une proces-
sion générale , non-seulement des
pfiroisses du canton , mais de quel-
ques autres d|i voisinage. A un
cleraé nombreux s'étoient joints les
Pénltens blancs et les autorités lo-
cales. On y comptoit bien jusqu'à
9 à 10,000 personnes , et cependant,
malgré ce nombre , Tordre et le
calme ont régné constamment. C'est
que -ce peuplé religieux comprend
bien mieux que les savans et les
beaux esprits la nécessité d'apaiser le
-ciel par dé bonnes ceuvres et de
«détourner les orages qui semblent
nous menacer de toutes parts.
Nous avons parlé de l'enterrement
de M. l'abbé Potot à Metz , et de la
réunion peu ordinaire d'ecclésiasti-
qoes et de militaires qu'on a vue à
ses obsèques. Sa vie et sa moit ont
été également remarquables. M. Ni-
colas Potot étoK né le 12 juillet 1771 .
Elevé par desparens chrétiens, il s'é-
toit d'abord destiné au barreau. Mais
#ort jeune à l'époque de la révolu^
tion, lise laissa entraîner par les idées
qui égarèrent tant de têtes, il parût
comme volontaire, et parvint de
giade en grade à celui de chef de ba-
taillon. Une blessure l'obligea ensuite
de quitter le service. Retiré chea uue
scBnr pieuae y les bons exemples qu'il
avoit sous les yeux le ramenèrent à la
f pratique de la religion. Bientôt il fut
ui-inéme un exemple de piété. Il
avoit une dévotion particulière pour
la sainte Vierge. Depuis sa blessure ,
il ne pouvoit marcher qu'avec de»
béqudlles ; il put les quitter dans un
pèlerinage à Notre-Dame de Luxein-
IK>Ulg.
Depuis, il voulut entrer dans l'état
ecclésiastique. Dès qu'il fut prêtre, U
se consacra au bien de la religion, et
safortpnelui donna les moyens d'être
utile. Placé à la têtie d'une maisoii
d'oiphelins, puis supérieur d*une
maison de missionnaires diocésains ,
il montra autant de sagesse que de
zèle. Les missionnaires ayant été dis-
persés en 1830 , il offrit sa maison à
une société célèbre, et voulut y entrer
lui-même. Il alla en Suisse , et y fit
profession en 1833. De retour à Metz,
il se dévoua à toute sorte de bonnes
œuvres , établit la confrérie du Ao-
Mtre vivant, et se livra au ministère.
La considération dont il jouissoit.
donnoit une nouvelle autorité à son
zèle, mais ses campagnes et ensuite
ses austérités avoient altéré sa santé.
Il tomba malade environ deux
mois avant sa mort. Son état donna
bientôt des inquiétudes : c'étoit unç
complication de maladies ; il ue pou-
voit presque plus rien prendre. Ce-
pendant au milieu des souffrances, U
ne se plaignoit que des soins qu'on
avoit de lui , et conservoit toute son
amabilité naturelle. Ilremercioit avec
une grâce charmante ceux qui lui
rendoient quelque service. Forcé par
Tobéissance de cesser de réciter le
Bréviaire , il prioit continuellement ,
se faisoit réciter des psaumes ou les
litanies dessaints,oudemandoit qu'en
lui fit des lectures. Il n'attendit pas
le danger pour mettre ordre à ses af-
faires temporelles, et régla tout pour
son enterrt- ment. Partout on faisoit
des prièies pour lui ; on avoit écrit
au prince de Hohenlohe, on avoit fait
une neu vaine à Foiuvières. Sur la lui.
( 55a )
OU c^lébroîl une messe pour lui cha-
que jour. II coinmunioit à peu près
toutes les nuits. Il fit écrire à M. l'é-
véqiie de Metz et au cuié de la pa-
roisse pour leur faire ses adieux. Le
lundi 1"' mai, il se trouva plus mal ,
et demanda pour la dernière fois le
saint viatique , qu'il reçut avec de
grands scntimens de foi. Il expira
sans effort le mardi 2 mai , un peu
après dix heures du matin.
La nouvelle de sa mort a vivement
afflige tous les bons fidèles. Le soir ,
un prédicateur qui faisoit le mois ^de
Marie à la cathédrale , parla sur la
tnort du juste ; Tapplication fut aisé-
ment saisie , et l'émotion fut pro-
fonde. Le jour de sa mort , un vieux
commandant vint le voir, et pleura
long-temps son frère d'amies. Le len-
demain de grand matin, beaucoup de
personnes vinrent faire toucher an
corps des chapelets e( autres objets.
Cétoit un concours de personnes de
toutes les classes, et dans ce concours
chacun ex'prîmoit ses regrets sur la
mémoire du saint prêtre.
Les obsèques furent très-remar-
quables. A neuf heures et demie arri-
vèrent les troupes qui dévoient ac-
compagner le corps. Bon nombre
d'oflicicrs vinrent faire cortège. Tous
les ecclésiastiques de la ville, les nom-
breux amis du défunt , tout ce qu'il
y avoit de pieux , se rendit à la mai-
son mortuaire. Les fenêtres étoient
garnies comme à la Fête-Dieu. En
tête marchoient les orphelins, les or-
f^helines, les enfans trouvés , les vieil-
ards de l'hospice, tous un cierge à la
main. Deux haies de soldats envirou-
noient le cortège. Le corps étoit porte
sur les épaules par huit hommes qui
'se succédoient. Sur la bière, on voyoit
une élole en croix, une épèe entrela-
cée dans l'étole , et les cpaiilettcs d^
grade formant croix avec l'épée. Les
quatre coins du poêle éloicnt portés
semble, les ecclésiastiques, I etat-ina'
jor, les messieurs, les dames, les reli-
gieuses non cloîtrées et la foule. Le
cortège s'avançoit lentement , malgré
la pluie.
La foule augmenta encore à la ca*
thédrale. Le chapitre en corps atlen-
doit à hs porte. L'office commença.
Pendant ce temps , on célébroit des
messes à la même intention à tous les
autels. Les cérémonies terminées, ou
se rendit an cimetière par un temps
afTreux. Cependant il y avoit bico
2,000 personnes. L'enterrement se fit
au bruit de salves militaires.
Maintenant , on se dispute le reste
des objets qui lui ont appartenu. Son
portrait , déjà répandu dans la ville,
a été tiré de nouveau , et il est luéme
Suestion de lui élever un monument,
l'est ainsi que s'explique la vénéra-
tion générale pour ce pieux person-
nage qui a été pendant vingt ans l'anie
de toutes les bonnes œuvres à Metz.
iMtaillon. Venoient ensuite les parens
POLITIQUE.
Il nous arrive one prînpesse Inlbé-
rienne; un journons pourrions voir mit
le trène de sainte Clotilde et de Blaocfae
de GasLille une reine protestante; elle
pourroil, tuliîce d'nu roi mineur, et
cédant à de perfides conseils , jeter
la monarchie très-chrétienne dans les
voies du protestantisme : nous défaîfions
l'œuvre de Henri IV, et remettons eo
question ce qui fut établi cl consolidé
au prix d'un demi-siècle de misères,
Qrand sujet d'espérance et de joie pour
les un million cinq cent mille protes-
tans de France; mais qoe doivent eo
penser les trcnte-deui millions de ca-
tholiques ?... C'est ainsi que ^exprime
un joucnal dont nous sommes loin d'ail-
leurs de partager les principes, car, pour
lui, la souveraineté réside dans le pcnple;
et pour nous, tout pouaoir vient de Dieu,
Mais nous avons retrouvé en lisant ce
par deux chanoines et deux cliefs de 1 passage des idées que nous avions déjk
émises. Les pnmios irovs- avon» «^alé
et ies Confrères du défiint mfivfs en-i x^iiti *» puMé^gmoeê posiîUes su trop
( 553 )
funestes d*iin inuriaf^c qui Tcroît asseoir fléchir et d'y regarder de pr^s ; m&I^
Terreur sur le Irône de France, la gloire
et le soutien de TEgUsc.
On ne comprend pas l*avcug1cmcnldcs
n^'gocialcurs de celte affaire. Ko us parlons
ici de3 parens cl des amis du prince fran-
çais; car, pour le roi de Prnsse cl son
ministre Ancillon , mort depuis, on con-
çoit au contraire avec quelle ardeur de
prosélytisme ils oui dû activer cette af^
faire, qui n'a pas eu encore d analogie dans
iesqnatorie cents ans révolus de notre his-
toire. Les flatteurs du roi do Prusse le bcr-
CMînt peut-être du fol espoir d'établir sasu-
serainelésur la réunion de toutes lescom^
munions protestantes, et celle importa-
tion du luthéranisme d*outrc-l\bin aux
nouvelles Tuileries étoil regardé , par
Vesprit de scclc cl le besoin de propa-
gande qui tourmente le vieux roi, comme
un grand coup de politique. Mais que le
roi de Prusse s'abandonne aux illusions
dont on cherche à le bercer ; le Dieu de
Glotilde et le Dien de sainl Louis veille
snr cet antique et beau royaume dont les
rois furent toujours honorés et toujours
s'honorèrent , jusqu'aux fatales époques
de nos derniers malheurs , du titre glo-
rieux de fils afnés de TEglisc catholique ,
•posloliqoe et romaine. Espérons; Ditu.
ffrotége U France ! H •
Dans une des derniùres séances du
|>arlemcnt anglais, on pressoit le premier
ministre de s'expliquer sur les suites qu'il
entendoit donner à son intervention dans
]t guerre d'Ëepagne, et au système suivi
jusqu'à présent pour les cnrôleniens. Sa
réponse mérite d'autant plus d'être con-
nue et méditée , qu'elle s'applique à une
foule d'autres cas, et h tontes les positions
où l'on a eu lo malheur de se fourvoyer.
« Vous comprenez bien , a-t-il dit , qu'il
n'est plus question de raisonner là-dessus
comme dans le principe , et qu'il n'esi pas
facile de renoncer à une ligne politique
quand on l'a une fois adoptée. •
Gela signiûe en d'autres termes qu'a-
.vant de ^c mettre dans le gâchis et de
s'embourber, on feroit [rt% • bien d'y ré-
qu'unc fois engagé dans une mauvaise
passe, on n'en sort ni quand on veut, ni
comme on veut. Eh ! mon Dien, à qui le
dites-vous ! nous ne le savons que trop , et
l'on ne rencontre partout que des gens
qui n'ont pas d'autre consolation ti vous
donner. Vous avez raison de vous plain-
dre, disent-ils comme lord Melbourne;
on vous a mal embarqués , et l'on a eu
grand tort de vous faire changer de ré-
gime , de bftt et de budgets. Oui , c'est
vrai , voilà qui a mal tourné , rien ne ré-
pond à rien de ce qu'on vous avoil fait es-
pérer ; et il est clair maintenant que votre
cheval borgne valoit cent fois mieux que
celui qu'on vous a donné à la place. Mais
que voulez-vous ! c'est une affaire faîte ;
vous êtes si enfoncés dans le bourbier ,
qu'on ne sait plus par où vous en retirer.
G'étoit avant d'y entrer qu'il auroit fallu
roisonner. A présent, il est trop tard,
comme dîsoit ce bon M. T^fayette. C'est
aussi ce que répond le premier ministre
du roi d'Angleterre, quand on lui de^
mande où' il en est , et ce qu'il veut fainv
Vos observations àuroient été bonnes,
dit-il , quand il n'y avoit rien de com-
mencé; mats aujourd'hui, que voulez- vous
qu'on en fasse? An moins celui-là parott-
il convenir de quelque chose; an lieu
qu'avec notre révolution de juillet, il n'y
a point de ressource , et qu'elle se mire
dans son gâchis comme un paon dans sa
queue.
PARIS, 19 JUIN.
I/ambassadenr du roi de Sardaigne â
notifié aux Tuileries le mariage de la prin-
cesse Marie-Pbilibertc de Savoie-€arignan
avec le prince Léopold-Bcnjamin de Bour-
bon, comte de Syracuse.
-— M. Edmond Blanc, secrétaire-géné-
ral , directeur du personnel au mintstiïre
de l'inténeur^ maître des requêtes an con*
seil d'état , a été nommé conseiller d'état
en service extraordinaire, avec autorisa-
tion de participer aux délibération? do
conseil.
( 554)
. — M. Fondras, niailre di«roquétes» a
£lé nommé aussi conseiller délai eu ser-
vice eilraordinairç.
— MM. Emile Doboys, Vïiilterroy, Pé-
rignOQ el Tripier, auditeurs an conseil
d'état, sont nommés maîtres des re-
quêtes
— Nous avons dû, dans le premier mo-
ment d'un aiTreux désastre, recueillir les
bruits sinistres qui ont couru , mais nous
ne devons pas non plus repousser les ren*
seignemens que l'autorité publie. Voici ce
que dit la Charte dé 1 83o , de samedi
soir:
« Un Journal annonce ce matin que
plusieurs personnes ont succombé aux
blessures reçues mercredi ; que le chiffre
des décès 8*élè\e aujourd'hui à trente-
huit ; que des victimes ont été précipitées
dans la rivière , et que deux cadavres ont
èti retirés des- eaux. Tous ces resscigne-
mens sont inexacts. Le chiffre des morts
et des blessés est celui que nous avons
d^à donné : il y a eu vingt-quatre morts
et vingt blessés, dont douze seulement
par suite de Tencoiubremeut de la foule
sur un seul point; huit ont été bles»és'
ailleurs«t d'une manière différente. Parmi
ces vingt blessés , dix • sept éloient sortis
hier de Tbospice du Gros-Caillou, et tout
à-fait hors du danger. Aucune victime n'a
été précipitée dans la rivière ; aucun ca-
da>'re n'a été retiré des eaux.
• Plusieurs feuilles reviennent sur ce
faux bruit que des victimes auroient été
transportées à l'hospice des Invalides , à
Seanjon , à l'hospice Necker et à h Mor-
gue, en môme temps que d'au Ircs éloient
Iranspoirtées à l'bcspii» da Gros-Caillou.
JL^CintdHté a ^*a de nouvelles informa-
tions; ;\ en est rééulté la certitude ki pins
absolue que tontes les victimes ont été
transportées à l'hospice du Gros-Caillou ;
aucune à la Morgue, pas plus qu'ailleurs,
et par une raison bien lirople, c'est que
tous les cadavres ont été reconnus.
» On persiste à parler de vols coihmis à
main année , de malilatioiU atroioes et de
Initemanf ioffiblei exercés aat dès fem-
ïïoes ffaaouies ; nous sommet teutcwiL dn \t«»%Mrti?Hwtei -,
pouvoir dire ; ^ur rfaônneur de Thuma*
nité , et pour la sécurité de la capîtsie,
qu'il n'y a rien de vrai dans tous ces
bruits.
» On dit que de graves désordres ont ca
lieu sur divers points, et notamment sa
pont d'Iéna et sur les hauteurs de Gfaail-
lot; on prétend que plusieurs personnes
sont tombées dans les carrières : tons ces
faits sont conlrouvés. »
Enfin , pour compléter les renseigne-
mens sur ces màlhenreoses scènes, nous
donnerons la liste des victimes , qni est
authentique et officielle :
« L'enquête Judiciaire a fait oonnotlre
d'une manière exacte les noms de vingt-
deux personnes qui ont péri. Nous repro-
duisons cette liste qui rcctîGera celle qui
a été publiée déjà par quelques journaux:
Femme Marquel (Angélique Petit),
34 ans, rue Saint-Dominique so6 , épouse
d'un cocher ;
Veuve Dumcillière, née Madeleine
Miassot. 48 ans, ouvrière en soie, cour
de la Trinité 34 ;
Femme Mathieu, née Marie -Jepnue
Grossomeau, 63 ans,- épouse d'un capo*
rai invalide, rue de la Comète i5 $
Baubion ( Pierre - Alfred ) , 8 ans , rue
Childebert 7, fils d'un cocher à Evreux.
Le père est très malheareni ;
Mérille (Paul-Gustave), iS ans, em-
ployé ches son père, gasier, me de l'Our.
sine 10a ;
Demoiselle Bourgeois (Catherine) , dits
Servy, ouvrière en cols, vivant avec Servy,
rue Jean-Robert 19 ;
Femme Nosbaum , née Joséphine Uair»
monde-Barbe ; sou mari, tailleur d'habits,
me Mouffetard a47 ;
Demoiselle Pachottx (Marie) , 3i ans,
domestique chez madame Agnès, me des
Francs-Bourgeois 16;
Femme Mdriaix, née Marie -Jeanne-
Flore Patin, 40 A>^> marchande de vins,
rue de Vaugirard 3 1 ;
Lavigne-Peirét (Ëogèiie) , i5 ans et
» afifAenfi fnlievri dm aofa pèw,
( 555 )
Lavîgno - Poiret ( Edouard ) , ptrc do
précédent, bottier, rue Saiul- Victor ;
Lavi'gno - Poircl ( Edouard) , neveu du
précélient , ouvrier bonnetier, chez son
oncle. rueSainl-Viclor;
Duvivier (Jérôme), i5 ans, écoiW*r chez
Bl. Paffe, professeur, rue Saint-Jacques
277;
Femme Dubreuil, née Jeanne-Margoe-
rîle, 66 ans. sans état, rue Malar 17;
Pierre (Françoîs-Louûi), fi leur de co-,
ton , 60 ans , à Yaugirard , rue de Vaugi-
rard i5;
Veuve Châtaignier, 76 ans, rentière, ex-
marchande de vin logeuse, me d'Enfer 76;
CoUaaller, Aubin. 70 ans, cordonnier
à Vbospice Larochefoucauld ;
Veuve Deicusse, née Nathalie- Joseph
Lecoq, 55 ans, couturière, rue Mouffe-
tard ii4;
Femme Berger , née Constance Pou-
Ions, rue Sainl-Maur i34 ;
Belrourt (Alexandre-Adolphe). 17 ans;
Femme Farnier, 66 ans;
Femme Cometly ( Louise ) , rue Bon-
cher 8 :
. Plus, deux hoiQmcs inconnus. »
— Le banquet et le bal de l'IJùtel-de-
Villcout eu lieu aujourd'hui
— Le lieutenant-général commandant
la première division militaire vient de
faire mettre en liberté tous les militaires
détenus pour fautes légères de discipline.
— Le général Evaus vient de quitter
Paris pour se rendre à Londres.
. — Un général mexicain , chargé d'une
miasioD près du gouvernement français,
est arrivé à Paris.
— M. Théramène d*llarriagu6, arrière-
petit - ûls de Racine , ancien officier sous
l'empire» maintenant attaché au minis-
tère des affiiires étrangères, a été comprit
dans la dernière promotion dea cheva-
liers de la Légion-d'iionneur.
-^ L'année eiq)éditionnaire aux ordres
dn général Bugeaud, arrivée le A à Oran,
a Kpris ses anciens campemens hors la
YÎUe. Elle a amené de TIcmcen 56o Cou-
loaglis qui seront, dit-on , incorporés
dans les corps coloniaux.. L'eip^^tion
avoit quitté le camp de la* Tafua lé 4 ; ce
jonr-l^ on envoyé d'Abd-el-KadcT étolt
venu en prendre possession.
— VEuropê^ été saisie vendredi. L'ar-
ticle incriminé est celui oà il éloit rendu
compte des malheurs arrivés au Champ-
de-Mars.
— M^ Barbier, sous-bibliothécairc au
Louvre , a été nommé chevalier de la Lé-
gion-d'Honneur.
— M. le chevalier Bochel, administra-
teur honoraire desdomaines,gcntilhomme
honoraire de la chambre du roi sous S. M»
Charles X, vient de mourir.
— Le sieur Macleu , se disant baron de
Saint-Clair , et les personnes qui ont été;
arrêtées avec lui sont tous inculpés da.
complot contre la sûreté de l'état et d'es-
croquerie. Il paroit qu'on a trouvé chrs
eux un grand nombre de lettres et de pa-
piers concernant le nommé Naundorff,
Prussien d'origine, qui a Jugé plus lucra-
tif et plus commode de faire des dupes il
y a quelque temps en France . en s'annon-
çant avec myitèrê aoK bonnes gens comme '
dis de Louis XVI, que de continuer soh:
^Ul d'orfèvre . qui Idi avoit suscité qnel*.
qnes démélét désagréables avec la justice
allemande. .
— Le Droit dit qne , par suite de l'ar-
rosUtion du sienr Macleu , il a été fait
de nombreuses visites domiciliaires , et
notamment ches le marquis de la Feeil-
lade et ches madame de Ecacgeard , et
qne deux avocats, MM. Gruau et Laprade^
contre lesquels on avoit lancé des man-^
dats d'amener, n'ont point ét^ arrêtés,
parce que le commissaire de police n'a
rien tiDUvé chez (îux qui pftt motiver cettQ
mesure.
— Mademoiselle Bandij, rue Jean-Ro-
bert , n* 8 , en rentrant chez elle , trouva
sa {K>rte ouverte , et vil dans son apparte-
ment plusieurs voleurs fort occupés à vi-
der tous les meubles. Feignant de ne rien
remarquer, elle demanda si elle étoit chez
mademoiselle Baudry. — Oui , lui répon-
dit un des malfaiteurs, et qne lui voulez-
vous? — Je suis venue pour la voir. —
Elle est absente. — Eb bien, ^ous lui di-
m (|u'une amie , dcmouranl rne Saint-
Marlii», csl f&chi'C de ne Tavoir pas ren-
contrée. — Madcinoîsclle Baudrv dcscen-
dit l'ciicalier, et revint bientôt avec la
garde, qui s'umpara des voleurs, an mo-
ment où, charges d'énormes ballots, Us
ouvroieut la porte pour s'en aller.
, — Par snite du désordre qnî a inter-
rompu son cours, et craignant qne pa-
reille scène ne se renouvei&l , M. Saint-
Marc Girardin s'est déterminé à réunir
désormais ses auditeurs dans la grande
salle d'hiver.
— La Charte de i83o assure que
M. d'Haussés a adressé à Louis- Philippe
une demande en gr&ce , et que c'est sur
cette demande qu'il a été statué par l'or-
donnance du 1 5 juin.
NOUVELLES DES PBOVINCES.
Quelques jeunes gens de la com-
mune de Warloy-Baillon (Somme), s'au-
toiisant d'un ancien usage passablement
absurde, exigeoient qu'un fonctionnaire
( 556 )
s'effraya, cl M. Lachèvre mil pîcd % terre
pour mieux le contenir; mais il fut at-
teint au même moment d'un coup de
pied qui i'étendil mort M. Lachèvre oc-
cnpoit 5oo ouvriers dans son établisse»
ment.
— Les fêtes du mariage ont eu lica \
Tours dimanche dernier. Le feu ajant
pris par accident à plnsîeurs pièces da
feu d'artifice, deux artificiers ont été
blessés.
— Le i5, un orage épouvantable i
fort maltraité plusieurs paroisses de Tar*
rondisseraent d'Angers. La paroisse de
Brain-snr-l'Authion a perdu prcsqnclon-
tes ses récoltes. La majeure partie des vi-
tres de l'église, du presbytère, delà mairie
et des maisons des habitans ont été bri-
sées par des giêlons dont quelques-uns,'
dit-on, pesoient près d'une demi livre.
Ijes paroisses de Sainte- Gommes-sur-
Loire, des Ponts-de-Cé, de Corné ont
aussi beaucoup souffert;
— Nous avons sous les yeux la lettre
adressée par les ouvriers porcelainîers de
Limoges à M. le préfet de la liante-
public, habila.nt ladite commune depuis
piutteors années, ter donnât 6oo fr.,4 Vienne, pour expliquera ce magistrat
afin de pouvoir épouser tranquillement leur position avec les manufacturiers. Le
une demoiselle du même pays. Le futuc.
mari chercha à transiger, et offrit aoofr.
qnî furent refusés. Après Iç mariage fait,
comme de raison, sans le consentement
de ces étourdis, la tranquillité fut trou-
blée àWarloy-Baillon, par des charivaris
et des promenades tumultueuses. L'auto-
rité judiciaire et un fort détachement de
cuirassiers sont arrivés le la dans cet
endroit pour y rétablir l'ordre.
• — VEcJio de la Frontière annonce
qu'on a découvert chex nn horloger de
Valencienncs divers objets servant à fa-
briquer de la fausse monnoie, et 4oo piè-
ces de 5 fr. fausses, à Tefligie de Louis-
Philippe.
— On lit dans le Journal de Bouen que
?J. Lachèvre arriva à Cany comme on y
cclébroit le mariage du duc d'Orléans.
Les tambours, comme partie esseni ieile
de la joie publique, faisoient un épouvan
labJo vacarme ; le cheval de ce iabïkv&iv dsoiu feulUe.
ton convenable et l'esprit d*ordre qui y
régnent nous font espérer que AI. le pré-
fet ne négligera rien, el parviendra bien-
tôt à terminer un différend dont la pro-
longation ne peut que nuire beaucoup ï
la Tille de Limoges. Si nous bl&mons les
coalitions comme devant amener des
désordres, comme pouvant faire sortir
d'honnéles ouvriers de leurs habitudes''
paisibles, et les conduire bien au-delà de'
leurs prévisions, nous désirons néanmoini
que leur travail journalier leur fournisse
le pain du jour pour eux el leur famille,
et Texistence de Tavenir au moyen de pe-
tites économies.
— Nous avons dil^qu'une souscription
a voit été ouverte dans les bureaux de la
Nouvelle Gazette du> Linufnêin en faveur
des ouvriers porcelainicrs sans ouvrage.
M. Laurent, rédacteur de celte feuille,
n'a pu insérer les listes des souacriptenri ■
( 55-7 )
- — Les élecUons mankipales de Ch&- avoil assuré sa niainu et ce qu'elle -cou-
teauThIbaad(r^ire-Iaf6rieure) ont ame- tcnoit pour une flomoie double de la va-
né des royalistes à La place do tous les leur réelle. Le- ag janvier derfiier, un în«
conseillers sorlans. ccndie s'y déclara, et la justice appelée à
— Noos trouvons dans rHermma du &8 - informer découvrit bientôt que la mai"»
des faits trop horribles pour que nous
nous permettions de les qualifier avant
plus amples informations. Nous aimons»
<;omme.la feuille de Nantes, à penser.
qn'ila seront démentis. Le i3, Jean
^orge, réfractaire, sortoit de la maison
de son père, habitant la commune du
Perrier (Vendée), lorsqn il rencontra des
gendarmes ([ui au lieu de chercher à l'ar*
réter firent feù sur lui. Atteint d'une
balle dans le ventre, il est mort sur-le-
champ. Le lendemain i4. Louis Momet^
aussi réfractaire de Satertaine (Vendée),
son, qu'on avoit pu avec de prompts se-'
cours préserver des flammes, ne conte«
n'oit aucun meuble, que de pins on avoit
disposé dans plusieurs endroits des tai
de copeaux imbibés d'huile pour rendre
Taclion du feu plus rapide. Combelt a
été condamné le 9 juin, par la cour d'as-
sises du Rhône, à i5 ans de travaux forcés^
— A Beaucaire, sur is élections mu»
nicipales, 9 appartiennent à l'opinion de
droite.
— M. Eugène Deveria, jeune peintre;
que son tableau de la naissance dé
venoit de quitter tranquillement la mai- 1 Uenri IV a fait apprécier, étoît la semaine
son de son père, quand une balle Tattei- . dernière à Avignon,
^nit à la tête, et l'étendit roide mort.
Dans beaucoup de communes de la
.Vendée, les gendarmes, transformés par
la loi en commissaires de police, recom-
mencent leurs brutales visites domici-
liaires.
— Trois enfans qui gardoient des bes-
tiaux près Moulins ont été frappés ven-
dredi dernier par la foudre ; deux ont été
tués.
^- Le nommé Désiste s'est précipité,
mardi dernier, dans la Saône , à Lyon,
^leureusement il a été secouru sur-le-
champ par des mariniers. Plusieurs feuil-
.les» rangeant le sieur Désiste au nombre
des amnistiés, annoncent qu'il s'est livré
.à cet acte de désespoir parce qbe le sé-
jour de Lyon lui avoit été interdit. Désiste
qui ne paroit pas avoir toute sa tète, a
,bien figuré au nombre des personnes
.arrêtées après les événemcns de Lyon,
mais il fut mis, peu de temps après, en
liberté par une ordonnance de non -lieu
.de la cour des pairs.
— La souscription ouverte dans les
.bureaux du Réparateur pour les malheu-
reux ouvriers de Lyon s'élevoit, le i5, à
.la soipme totale 34»o86 fr. 65 c.
.; .-^ Le nommé Combelt, ouvrier en
soie, demeurant à .Qivors, près Lyon,
— Après être resté quelqne9 jours à
Aix, avoir assisté aux fêtes que loi avoîeht
préparées ses amis, M. Thiers s'est renda
le i3 à Marseille. La musique du 18* de
ligne vint ce soir -là lui donner une séré-
nade sous les fenêtres de l'hôtel qu'il ha- ,
bitoit; il altoit parohre à une croisée,
lorsque de vigoureux coups de sifflets le
déterminèrent à ne pas se montrer.
— Le Sémaphore , pour mieux rendre
k ses lecteurs les impressions favorabUi
que la fête donnée à Marseille, à l'oc-
l'occasion du mariage, avoit produites
sur tout le monde, s'est avisé de publier
une lettre d'un M. Jacques Lacroix, né-
gociant à Montpellier. M. Lacroix, bien
entendu, étoit fort enchanté de l'enthou-
siasme, et fort étonné qu'il se trouv&t
contesté par la Gazette du Midi, Les du-
pes ne furent pas long- temps dnpes.
M. Lacroix, qui étoit réellement à Mar-
seille, alla trouver le rédacteur de la Gai
xette du Midi^^i le pria d'apprendre au
public qu'il n'avoit rien écrit au Séma-^
phore,
— Le Mémorial Agenaie annonce que
pendant la fête qui vient d'avoir lieu à
Agen, à l'occasion du mariage, ni les
gardes nationaux, ni le public n'ont prif
part à la Joie wiiverMUs des aatpri^ ; ■
(
MOVVELrKS D'KSPACNB.
Les cortès , à la dale du lO Jnin , dts-
cvloîent an projet de loi électoral con-
Mcrant le principe da cens pour l'exer*
cîcedes droits électoraoï.
— La défaite d^Oraa tons les mors de
Jlttbaatro a fort affligé les révolntlonnat-
ces de Madrid , qui parlent maintenant
d'appeler à lenr secours Us général Nar-
vaei. qu'ils ont longtemps éloigné des
«fTaîrea, et le général Cordova , qu'ils ont
forcé de quitter l'Espagne, en le me-
naçant d'une condamnation à morl.
— Le ministère parott fort chancelant.
P«s réanions ont lien chez des députés
iafluens, et là se discutent les moyens
qu'on prendra pour amener la régente à
nommer un nouveau cabinet.
— Une sédition militaire a eu lien der-
nièrement à Leoiij et pour arriver au dé-
sarmement de la compagnie insurgée , il
a fallu recourir à la force. Plusieurs sol*
data ont été de part et d'autre t>le8sés.
— Les carlistes parcourent toujours Fa
Manche. Ils se sont dernièrement assez
aipprochés de Tolède pour mettre le feu
à l'une des portes. Gastel • Blanco , où se
iroovoit une garnison révolotionnaîre , a
été envahie par de nombreux carlistes,
commandés par Peco , Jara et Tercero.
lis ont quitté la ville en emportant les
IriwH , les armes et les munitions qni s'y
troQ voient»
•■ — Un journal de Madrid a en la pt-
•iSeiice de faire le relevé des résultats mi-
litaires de la guerre en Espagne depuis
-i853 jusqu'à ce jour, en empruntant les
itaatériaux de son travail à la Gazette d'O-
uate et à la Gatëtle de Madrid. Il en ré-
IKilte que les généraux du roi Charles V et
de la révolution se sont rencontrés dans
447 batailles, i ,o58 escarmouches et 609
affaires, en tout 9,1 14 fois; ce qui, à
raison de 1,095 jours pour les trois ans
qui se sont écoulés depuis i833, donne
dem rencontres par jour. Mais il faut
^ire qa'tn dépouillant sans contrôle les
558 )
faire bien dei doubles emplois, car la ré-
volution a souvent encaissé à tort des
avantages que la Gazette tFÔguate , char-
gée de rectifier l'erreur . a portés à la co-
lonne des dt^faites ré\'olutionnan^8.
Les deux partis , encore d'après le tra-
vail du joorrial de Madrid, ont laissé
3 1 4.658 morts sur le champ de bataille;
ils se sont fait i6o,6a6 prisonniers , se
sont tué 460 généraux , et se sont pris
1 , 1 4 9 pièces de canon.
— lie Mvniteur a publié hier qualrc
dépêches télé^rapbiqnes , deux venant de
Bayonne , une de Narbonne , et la dpr^
nière de Bordeaux. Noos ne donnerons
que quelques passages do tout. Charles Y
étoit le 1* à Saota-Maria de Meya , entre
Pons et Tremp. Oraa, arrivé à Sarragosse
ie 13, en partit le lendcmam poor cher-
cher à protéger un convoi d'argent et de
munitions venant de Madrid , contre ks
attaques de Cabrera . qni éloil le 11 à Mo-
lina d'Aragon avec 7,000 hommes. Dès te
soir Oraa rentra à Sarragoase. Le i3.te
baron de Meer a écrit an commandant de
l'armée du centre, qu'il a défait les car-
listes dans les environs d*fsona , les a mis
en pleine déroute, et leur a tué a, 000
hommes. Les révolutionnaires n'ont, dît
ce général , perdu que 5oo hommes: Les
généraux carlistes Cabanero et Teni se
sont emparés de Qninto.
— La feuille officielle pobKe aujour-
d'hui la dépêche télégraphique Boivanle
de Bordeaux, le 18 jnin : «-Le baron de
Meer, après nne vigoureuse attaque sar
toute la ligne, a poursuivi rennemi dans
toutes les directions jusqu'à huit heures
du soir. Le terrain étoit couvert d'armes
et de bagages. Il pense qoe, dans lear
retraite désordonnée, iescariisles ae réfe-
gieront dans la montagne. »
— Une autre dépêche de Narbonne,
quo publie aussi le Moniteur, porte qu'on
écrit de la Seu dUrgrl, le i4, qu'on fai-
soit des préparatifs à Solsona poor roee*
voir le prétendant
— Nous lisons dans le joomal minis-
tériel do Foir n«e dépêche 4el^rt-le8-
les
ne
d:
V
m
ri
g
s
r
t
1
. 1
(559 )
. « Le ^6 , On Ignoroit à la Sen cf CJrgcI
les positions exactes des NaTarrais; de
nombreuses rations ayant été demandées
dans les environs de Solsona . on croit
qu'ils veulent occuper celte ville , oh Zq<
rilla étoit arrivé le iS avec 3,000 insur-
gés et 600 blessés. Le 1 a. il y a eu à Guis-
isona un combat ylf ; le baron de Meer a
xempOTté l'avantage sur les insui^gés. La
bande catalane d'Eroles ayant été mise à
Tavant-garde , a beaucoup sourfert ; le
manque de cavalerie Christine a empê-
ché (fobtenir de grands résultats.
a Le 14 fie général Paslors éloit avec
$»ooo bomraes à Saint-Félix et Tristany à
Saint-Clément. »
Des élections ont eu lien en Belgi-
que, les i5 et i4juin, dans cinq pro-
vinces , pour renouveler, aux termes de
la constilution , la moitié de la chambre
des représcntans. Beaucoup de députés
ffortans ont été réélus, et entre antres
MM. Lebean, Rogicr et do Meulenaere ,
anciens ministres, et M. Nortomb , mi-
nistre des travaux publics.
— D'après les dernières nouvelles de
Londres , il y a un peu de mieux dans
rélat du roi d'Angleterre.
— A la séance des lords du i5, le mar-
quis de Londonderry a adressé de vives
interpellations aux ministres sur les af-
faires d'Espagne, et leur a reproché d*a-
voir aventuré l'honneur britannique et
ht vie des soldats anglais sans avantage
pour le gouvernement constitutionnel
àe Madrid. Abordant quelques mesures
adoptées par don Carlos, et qui avoient
été improuvées par des orateurs, le mar-
quis de Londonderry a dit que le préten-
dant y avoît été forcé par la conduite
barbare des généraux christinos à l'égard
des carlistes.
— 7,000 émigrés , depuis le commcn-
èement du printemps , sont partis de
bork (Irlande) pour les Etats-Unis et le
Canada.
— Le Moming'Poêt donDO des d9V-
vélles de Lisbonne qui constulent Télat
de dissolution où se trouve le Portugal
par suite de ses révolutions. Les clubistet
montrent une audace chaque jour crois-
sante ; lorsqu'ils surent que M. Leiria.
avoît été chargé de former un ministère,
ih ont osé lui écrire qu'il perdroit la vie
s'il ne se retiroit pas sur - le - champ.
M. Leiria , fort effrayé , obéît.
-^ Le nouveau cabinet portugais ne se
complète pas.
— M. de Werther, nouveau ministre
des affaires étrangères de Prusse ,. est ar*
rivé le i«'juin àBeriin.
— A Naples, le choléra sévit avec une
intensité effrayante. An i<']uin, il y avoU
6go cas et 55o décès. Le nombre des cas
et des décès va toujours en augmentant
depuis celte époque.
CHAlUBBfi 0E8 PAIR».
(Présidence de M. Pasquier.)
Séante du ig^icia.
M. le président, après avoir nonun6
la commission du projet sur les sucres»
annonce qu'il va nommer celle qui aura
à examiner le projet 4e loi relatif aux cré-
dits extraordinaires ^ur TAfrique.
Ace moment, M. le marquis de Dreux*
Brézé obtient la parole. Ayant rappelé les
bruits désavantageux qui ont couru à
foccasion do traité du général Bugeail4«
Torateur demande à M[« le ministre de
rinstrpction publique» aanl prdsent, n La
Commission recevra ldl.è|Mnmun9catioas
qD elle croira nécessaires pour la dirigeai
dans l'examen du prqjeL
M. do Salvandy annonce que le gov>-
vcmement oonsmuniquera avant la fin de
la session tous les documens qui se rap-
portent au traité d'Afrique.
M. Duboucbage désire que la fom»
mission des sucres presse son travail, a&u
que la chambre ne se trouve pas réduite
à une simple formalité d'enr^islrenent,
La chambre s'occupe depéUtiç>oa«
CHAMBBE DES D^PIiTéS.
Séance du 17 juin,
M. Cunin-Gridaine, vice-président»
ouvre la séâncç* M. Jacques Lefebvre com-
plète les rapports de la commisiion déi
( 56o )
finances en déposant son travail' sur le i On revient aux chemins de fer. M. Ber-
biul;(et des recettes de |838. M. Cliasles r)'er a la parole. I/oraieiir examine h fond
(toposc aussi le rapport sur U projet de la question , et cite k*s avantages c}ue re-
, . . ._ f,j,(,f\ii pour les répara- tirent les pajrs étrangers des chemins de
loi ouvrant un
tîons de la cathédrale de Chartres.
M. Wnslemberg obtient im congé.
On s'occupe de pétitions . et d'abord
de celle des oftîciers et soldats de la lé-
gion étrangère, qui , rentrés en France
dans le plus complet dénûraent , récla-
ment Tappui de la chambre. Après ([ue
plusieurs dépulés ont parlé en faveur des
))étilionnaircs, le général Bernard monte
& la tribune. ÏAi ministre rcconnoît que
depuis le mois d'août dernier la légion
étrangère a reçn fort inexactement sa
solde et point d'habillemens. Il tâchera
fer. M. Berryer examine ensuite com-
mr*nt on aidera les compagnies, et ne se
trouve pas toujours d'accord avec les di-
vers projets dii gouvernement.
f^a discussion continue.
Un débat s'engaïçe entre M. Martin (da
Nord) et M. Fould. Ce dernier déclare
qu'il est faux, comme Ta avancé le mi-
nistre» qu'il ait dit qu'il anroit accepté It-
concession du projet de chemin de fer de
Paris à Bruxelles, si le tracé fût passé
par Saint-Quentin. M, Dopîn termine ce
débat en disant à M. Martin qui se lève
^ (J«t««», 3lîiricii (t ïlrrf.
de faire payer par le gouvernement do I pour répondre : « Vous avez vidé voire
Madrid ce qui lui reste dû. Ces militaires différend, M. Vivien a la parole. »
congédiés , ajoute le ministre, vont être
incorporés dans la nouvelle légion étran-
gère formée en Afrique.
La pétition est renvoyée an président
du conseil. La chambre passe à l'ordre
du jour sur la pétition de la veuve Gor-
don , l'une des personnes compromises
dans l'affaire de Strasbourg, qui vonloit
être autorisée h donner des concerts &
Paris.
L'ordre da jour est la discnssion du
projet qui accordoit dans sa rédaction
primitive un crédit de lo millions pour
achever les canaux entrepris en vertu
des lois de 1821 et i8aa. La commission
a réduit l'allocation h 7 millions. Après
un long débat et le vote des articles ,
Fensemble du projet est adopté par 184
boules blanches contre 64 boules noires.
La chambre adopte aussi les amendc-
mens introduits par la chambre des pairs
dans le projet de loi sur la garde natio-
nale du département de la Seine.
Séance da y^juin,
■ L'ordre dn jour est la suite de la dis-
cussion sur les chemins de fer. M. Mottet
parle pour les chemins de fer, mais il
voodroit qu'ils fussent établis sur les
mêmes bases, que les tarifs fussent uni-
formes. M. Auguis rappelle le petit bossu
de la rue Quincampoix, qui ût des dupes
dans une infinité de spéculations, et re-
grette qu'il n'ait pas pensé aux chemins
de fer,
La chambre vote divers projets d'intô-
rétloçêlm
BOURSE DE PARIS DU 19 JUIN,
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I •' el 1 5 de chaque mois. |
N*' 2827.
JEUDI 22 JUN 1837.
fr. c.
i an 35
6 mois 19 *
3 mots • . ; . • 10
1 moîa • . ■ . . 3 5o
8UR
I. L^ARCHEVÊQUE DE COLOGNE.
Il s'étoit répandu quelques nua-
ges sur là conduite du nouvel ar-
chevêque de Cologne, M. deDroste
de Vischering, relativement aux ma-
riages mixtes, et nous-mème nous
avions répéta ces bruits. Une circu-
laire d I prélat paroissoit ne pas lais-
ser de doute sur Inexistence des arti-
cles dits de Coblenz , et sur l'accep-
tation de ces articles par l'archevê-
que. D'un autre côté, les évêques
de Paderborn, de Munster et dé
Trêves avoient publié , le 9 novem-
bre 1836, dans un journal, une dé-
claration qui sentbloit démentir
l'existence des articles. Mais tout
s'éclaircit , d'après une lettre du 16
avril dernier, qui a été insérée dans
dans le Journal historique et littéraire
de Liège, livraison du \^* mai. Cette
lettre , dont le journaliste connoit
sans doute l'auteur , et qui paroit
lui inspirer toute confiance , expli-
que fa conduite de M. l'archevêque
de Cologne. Nous ne pouvons mieux
faire que de la reproduire par ex-
traits , pour rectifier ce que nous
avions dit du prélat et pour donner
une idée nette de l'état des choses
sous le rapport de la religion dans
les provinces Rhénanes.
Les -articles de Coblenz, publiés
dans le journal de Liège , ont été
projetés sans doute , et ce projet
éloit sérieux de la part de ses rédac-
teui-s , le ministre Bunsen et l'abbé
Munchen ; mais ils n'ont point été
définitivement adoptés, du moins
Tome XCIfl, L'Amtile la Hèitffion,
on n'en trouve pas de traces dans
les archives. Mais il existe une con-
vention réellement conclue et arrê-
tée sur les mariages mixtes ; celle-,
ci est en quatre articles , qui ne dif-
fèrent pas beaucoup de ceux de Co-
blenz, mais évitent le trop choquant,
du scandale. Ces quatre articles sont
ainsi conçus :
« 1. L'assistance passive du curé ca-
tholiqae à un mariage mixte, permise
par le bref de Pie VIII pour certaines
raisons, étant trop odieuse, doit être
restreinte au cas que la partie catholi-
que voudrolt entrer dans un tel mariage
par mépris formel de sa religion ; dan$
tous les autres cas il faut Tassislancc ac-
tive , la bénédiction solennelle.
» a. Dans Tcxamen nuptial . le cur^
catholique ne s*enqùcrra point dans
quelle religion les cnfans 5 naître doi--
vent être élevés , ce point devant rester
indifférent , soit pour les proclamations ,
soit pour la diraission , soit pour la bé-:
nédiclion même.
» 3. Dans la confession sacramentelle»
il est défendu au prêtre d'obliger la par-
tie catholique à faire élever ses en fans
dans sa religion , ou de lui refuser l'ab-
solution pour refus de s'y engager.
» 4* La bénédiction de la femme ca-
tholique après l'accouchement ne doit
être refusée dans aucun cas. •
Ces articles , signés de part et
d'autre , furent déposés dans les ar-
chives des évêchés pour servir de
direction aux pasteurs. Certes , dit
le correspondant du Journal histori-
qiœ, il est impossible à un catholi-
que d'aller plus loin en fait de cou-
cessions , que ne sont allés ici les évê-
ques, et Dieu veuille leur*pardonner
le mal qu'ils ont fait par là ! LVvc-
36
( 56a )
que de Trêves , pressé par des ao-
goisses continuelles, a fait, dans
les derniers jours de sa vie , par acte
triple et notarié, une rétractation
expresse de ses concessions sur les
mariages mixtes ; il en a envoyé un
exemplaire à Rome, et en a laissé un
à son vicariat et un autre à son sé-
minaire. Le dernier archevêque de
Golo[>^e , M. Spicgel , n'a pas laissé
ce consolant souvenir, et la fin de sa
Vie à été semblable au commence-
ment ; car sa première circulaire du
23 juin 1835 étoit une sortie vio-
lente contre la correspondance di-
recte du clergé avec Rome.
Quand M. de Droste dut être ar-
chevêque de Cologne , le ministère
prussien lui proposa de ratifier la
convention faite avec son prédéces-
seur sur les mariages mixtes , en,
conformité au bref du pape. Il est clair
que dans la pensée du ministère cette
dernière clause n'ctoit qu'un leurre
pour le nouvel archevêque , qui n'a-
Toit encore pu prendre connoissance
de la convention. Mais le prélat ,
dans la ratification qu'il donna , eut
soin d'insérer comme condition 'j/ne
Îtiâ non , qu'il acccptoit les conven-
ions conformes au bref pontifical.
Maintenant il est hors de doute que
l'archevêque regarde les trois pre-
miers articles comme nuls ; ces ar-
ticles étant non -seulement contraires
au bref , mais encore au droit divin
et naturel. S'il ne proteste pas pu-
bliquement, c'est par prudence, et
parce que les articles n'ont pas été
publiés. Mais il a fernicnient résolu
de ne pas appliquer ces articles , et
il a témoigné son mécontentement
ù un grand-vicaire , qui les a voit ap-
pliqués dans un cas particulier ^
Bonn.
ia véiitc l'archevêque à publié
une lettie qui paroi t basée sur la con-
vjention ; mais le gouverneur prus-
sien, pressant l'archevêque de com-
muniquer la convention aux doyens,
le prélat a eu soin de ne parler que
du quatrième article sur les relevail-
les, sans faire mention ni' de l'assis-
tance passive, ni de Texamen Buptial,
ni de l'absolution, choses plus essen-
tielles. Il a cru pouvoir faire la con-
cession des relevailles , parce qu'elle
p'aroit conforme au bref qui défend
toute censure. Toutefois, il ajoute
quatre conditions limitantes, dont b
troisième et la quatrième ont une as-
sez longue portée, puisque la pro-
messe d'élever les enfans dans la re-
ligion catholique se fait ordinaire-
ment si l'épouse se soumet à l'examen
nuptial, faute de quoi les relevailles
seront refusées, et qu'en particulier
le consentement notoire de la mèi-c
catholique a l'éducation pi*oteslanie
de son enfant peut être regardé
comme une optjosition ouverte con-
tre r£glise, opposition pour laquelle
les relevailles doivent encore être re-
fusées.
Il prescrit de plus une forme d'exé-
cution qui sauve les conséquences,
le prêtre devant déclam* hautement
dans l'église, que la bénédiction qu'il
va donner ne doit pas être regardée
comme une approbation d'un ma-
riage illicite et dangereux, mais seu-
lement comme une prière pour le sa-
lut d'une aine qui en a grand be-
soin. Il vandroit peut-être mieux que
les relevailles ne se fissent jamais,
s'il manque une des conditions que
r£glise a apposées aux mariages mix-
tes, mais il faut aussi faire entrer eu
considération la crainte d'aliéucA* une
chrétienne foible ; et ou doit encore
tenir compte de latatuation critique
cle rarchevê^uc qui a de violens dé-
}»aWàsbiitin[ftrra?ec le gouveinemeAt)
«t'qiSn )]|SSJi^''v^ abrogation absolue et
sâTûxi^^i&'Tçoinproinettroic peut-être
l«g*-^t^réts les plus importaus de la
.î^tRîl.eSi- t'expose du correspondant
àé[.Joi{picd hisioriqHe^ qui dans le
f«sié de sa lettre parle de la conduite
duCfH'^ld^.^^A^^veinent aux erreurs
hçVméiien'nes condamnées par le
S&iiït-^Fôte. Ces erreurs ont toujours
en lÂUëinagne de nombreux parti-
sans.. Les -professeurs de théologie à
l'ijuive^rsité de Bonn, à l'exception de
Tfi.:Ktée et d'un répétiteur, tous les
irépétitèûrsau séminaire de Cologne,
i^iu9/k le préiiident^ tous les profes -
iiihl»- àii séminaire de Trêves , quoi
.qu^olfuàit du de leur soumission, la
^ti^'l^aiide partie de ceux de la fa-
^uU^ de .théologie de Munster, tous
.cèÎH de celle de Breslau, plusieurs de
(«elt^.de.yiennç, sont connus comme
idacdens •hermésiens, après comme
'"ayiuïjtla côndamnadou papale. Usât-
t^Nf^^ntet inépristnt ouvertement ce
.jiigè'nièht, comme a fait M. Papst,
professeur à Vienne, dans line lettre
foH insolente ; ou ik l'éludent avec
;* torut'éb.les .tuses des anciens jansénb-
tos.JbaJ-bu.Ue n'a pas été promulguée,
À dii;M. Àchterfeld, de Bonn, dans
..ui^* déclarâxion pleine de vanteries.
lU.. EtVeniçh, de Breslau, admet la
~. e&ifkdà^uinaiion des erreui-s censurées,
inais il. ùié dans ses u4cta hermesiana
qtfe ce* soit *.l§i doctrine d'Hermès. .
M. Biuuîle, de Trêves, en appelle au
pape ny^ùx infoi^iié, et dans une It^t-
treârrogatûe à un cardinal, il le soui-
inê]de détromper le Saint-Père.
La vérité est que .ces messieurs ne
Veulent pas se soumettre, et qu'ils '
Sippellébtde toute autorité à leur rai«
toô.^Quâ peutiftirt dans cette sitUAr
lioâtWclîwlqUQ Gologat? Ne pou«
(663)
vant promulguer' la condamnation,
il la suppose et l'exécute nu tant que
possible. Datif les permissions de lire
les livres défendus, il excepte les
écrits d'Hermès, et ceux faits à l'ap-
pui de son système. Il fait de cette
lecture un cas réservé. Il a ôté leji
pouvoirs aux piofesseui*s qui con-
tinuent d'enseigner la doctrine d'Her-
mès, il leur a refusé son approbation
pour le futur semestre. Il ne confère
point de places aux sujets suspects do
soutenir.ces opinions^ et il se propose
d'astreindre lesordinands et lesprétres
à une déclaration très-nette à cet égard .
Le prélat n'en peut faire plus, il
n'a pas la moindre influence légale
sur l'Université. Pour exercer son au-
torité sur son séminaire, il. lui faut
même la coopération du gouverne^
ment, et cette coopération est ordi -
naircment une contradiction. Lesdi-*
recteurs ne se piquent pas d'obéir à
leur supérieur. Récemment, ils rédi-
gcoient un journal théologique su^
jet â la censure épbcopale. Gomtne il
étoit dans le sens des doctrines con-
damnées, l'archevêque lui refusa son
approbation. Alors ils obtinrent une
décision ministérielle qui exemptoit
de la censure épiscopale les écrits pé-'
riodiques en matière théologique. Le
prélat défendit à Timprimeur de Co-
logne d'imprimer le journal : celui-
ci obéit ; mais les rédacteurs ti*ouvè-
rent un imprimeur protestant de Co-
blenz qui leur prêta ses presses. IIb
ont traduit et fait imprimer le livre
de Muratoii </« Cxtsa^é de laraUou
en matière théoiogiqiie ^ livre qui est
.depuis long-temps à l'iWi^jr. Ils n'ont
point demandé l'imprimatur k l'ar-^
chevéqu'v', et se sont adressés à cinq
autres évéques allemands qui ont été
plus complaiianiy entre auti«s oakit
deFttldc. : - ' *
(564)
Telle €st U silualioa de l'aichevê-
que •';,iie ce qui lui appartient si na-
turclicinent , renseignement supé-
rieur de la religion dans son diocèse
et Téducation de son clergé, sont
soustraits a son iufluence. Il se trouve
placé entre deux espèces de contra-
dicteurs qui le harcèlent et veulent
le faire tomber; le gouvernement et
la partie égarée de son clergé. Qu'au
moins son clergé fidèle lui rende jus-
tice, et que ses collègues au loin ne
8'-^ méprennent pas sur la ligne qu'il
suit et sur ses intentions.
Telle est la suUtance de la lettre
du curé allemand insérée dans le
Journal historique. Les détails qu'il
donne et les sentimens qu'il montre
sont propres à inspirer toute con-
fiance. Aussi l'estimable rédacteur du
Journal historique rétracte ce qu'il a
dit sur M. l'archevêque de Cologne,
en demande pardon au prélat , et
loue sa conduite et sa fermeté, il n'y a
qu'une chose qui l'élonne encore.c'est
|irie circulaire du prélat pour abréger
beaucoup le bréviaire, mais il ne
doute point qu'il n'y ait eu des mo-
tifs ou des circonstances qui expli-
quent la mesure.
. Nous nous réjouissons aussi de
pouvoir dissiper par là les fâcheuses
impressions que quelques-uns de nos
articles avoient pu faire naître daos
l'esprit de nos lecteurs contre un pré-
lat respectable, à la promotion du-
quel nous avions d'ailleurs d'abord
applaudi.
Le Journal historique contient, dans
sa livraison de juin, une formule de
déclaration que M. l'archevêque fait
souscrire aux ordinands et aux prê-
tres avant de les envoyer dans le mi-
nistère. Cette déclaration est relative
i tAUS les points. répréhensibles du
syMème du docteur Hermèt | et.e»t
destinée à garantir la saine doctrine
contre l'esprit de nouveauté, ïtous
regrettons de ne pouvoir inséiicr au-
jourd'hui celte déclaration ,'âî]b^ «est
en dix-huit articles , et en'Uiih *: et
qui paroit rédigée avec beaucôufr^lè
précision. Elle fait bien co[nnoître
les erreurs d'Hermès, qui cependant
n'y est pas nommé , et elle est uu
illustre témoignage du zèle et de l'or-
thodoxie de M. l'archevêque de Co-
logne.
NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.
PARIS. — Mardi matin, M.. l'Ar-
che vêque a béni et posé la. pre-
mière pierre de la nouvelle ;tlw-
pelle de la maison dite des Oiseaux,
occupée par les religieuses dé* la
congrégation de Notre - Dame. *. Le
prélat a célébré la messe, et a* 'donné
la confirmation aux jeune.s ,per$dn-
nes qui avoient précédemment .fait
leur première communion*. 'Â ia
messe un grand nombre die person-
nes ont reçu la communîoni 'Après
l'action de grâces, on s'est renâu pro-
cessionnellement sur l'emplacement
de la nouvelle chapelle, où M. l'Ar-
che vêque a fait la bénédiction' de la
première pierre, et donné ensuite sa
bénédiction. Il a été reçu ^luuite
dans un vaste local, où le^ dames et
les élèves lui ont témoigné leur.re-
connois««ance de l'intérêt qu'ij porte à
cette maison j et lui ont adresse des
demandes qu'il a accueillies avec
bonté. Cette communauté*, 'une des
plus édifiantes de la ca[>rtale, est en
même temps une institution bien pré-
cieuse pour la jeunesse qui y est for-
mée à la piété avec autant de dou-
ceur que de sagesse, et qui y reçoit
une instruction fort solide. -
• M. l'évêque de Verdun est eh re-
ti*aite au séminaire depuis le com-
mencement de la semaine pour se. pré*
parer à soa sacre qui aum lieu di*
( 565.)
niauclie dans la chapelle des daines M. Ferdinand Barrot , avocat du
du Sacié-Cœur. Les prélats as-is- «ieur Laverdet , a fait Tétonnc de la
taiis doivent être, à ce qu'il paroU, | doctrine de M. le procureur du roi ,
MM. les évèques de Nancy et de et a cru la réfuter en disant que c'é-
Yer«ailles. M, rarcli**vêque de Bor- toit le système des ultramontains ,
deaux recevrn le ^^/Aw/w après le sa- entr'autres de M. de La Mennaiji,
cre. Les bulles des prélats doivent, lorsqu'il paroissoit défendre cette opi-
dit on, leur être remises ces jours-ci. nion. Mais est-ce qu'on voudroit lour-
^. _ ^î^?!^^^" — . , , ner en ridicule ou flétrir toutes les
Une femme juive mariée a un opinions qu'a pu professer M. de La
chrétien, témoigna , il y a quelques Mennais avant ses écarts? Ce seroit
mois , à M. le cure de Saint- Roch le „^g exagération insensée. Ce n'est
desir de s instruire dans la religion. seulement M. de La Mennais qui
M. le ciire la confia aux soins d une ^^it ainsi sur le sens de l'art. 5
demoiselle pieuse et capable , qui est j^ la charte; ce sont beaucoup de
attachée à I ouvroir de Samt-Roch. ^,^5 ^^ ^^^ passion: Nous nous
Cette demoiselle s est acquittée de f^^norons d'avoir entendu ainsi la li-
cctle tache avec zèle et succès, et la i^^^lé des cultes, et d'avoir soutenu
femiiie juive ayant témoigne le de- pi„sieurs fois cette thèse,
sir de se faire chrétienne , a reçu le «^ j^e tribunal de Versailles est resté
baptême dans la chapelle des Fonts ^^^^ ^^^^^^^ ^^ délibération , et a
de l eghse Samt-Roch , le lundi 19 ^^^jg j^ ^^^^^^ ^ huitaine pour coa-^
3um. Son mari, eleve dans la reh- ^j^^^^ j^ délibéré et prononcer en-
gion catholique , et qui en avoit né-
gligé les pratiques, étolt présent. Les
deux époux, qui étoient niaiiés ci-
vilement, ont reçu la bénédiction
nuptiale dans la sacristie. Un ancien
iuagisti*at a été le parrain de la néo-
phytc,.et celle qui Tavoit instruite a
été sa marraine.
' Le tribunal deYeisailles étoit saisi,
le jeudi 15, de lappel du jugement
Î)rononcc, le 20 avril, à Mantes, dans
'affaire de l'église dite française de
Senneville. M. de Molène, nouvel-
lement procureur du roi à Versailles,
a porté la parole. Son réquisitoire a
été plein de convenance et de mo-
dération ; du reste, il a soutenu qu'en
consacrant dans l'art. 5 de la ciiaite
le principe de la li})erté des cultes,
le législateur, qui n'étoil pas devin ,
n'avoit pu entendre que l'exercice de
cette liberté g'appliqueroit à autre
chose qu'aux cultes existans. C'est
ce que nous avons toujours dit de-
puis le commencement des discus-
sions, et c'est, à notre avis, la seule
manière raisonnable d'entendre l'ar-
ticle ô de lii charte.
suite le jugement.
M. Parisis, évêque de Langres, a
passé quatre jours à Vassy, chef-lieu
d'arrondissement dans son diocèse, e(
en a visité les divers établiâsemehs'.
Sa bonté pour les enfans les a singu-
lièrement touchés. Le collège , dirigé
par un principal vraiment chrétien, a
fourni pour la coufirmaiion des élèves
bien préparcs et édifians ; ils ont com-
plimenté le prélat et lui ont témoigné
toute sorte de respect. Il seroit peut-
être diflicile de trouver un collège de
l'Université où un évéqiie piit se pro-
mettre un si favorable accueiL
Vassy possède aussi pour l'éduca-
tion des jeunes filles un établissement
dirigé dans un iros-bon esprit ; Imic
Sœui*s dé Saint-Maur en sont char-»
gées , et ont su faire comprendre a
leurs élèves que la religion est leur
affaire la plus importante. Cette mai-
son offre de grandes consolations au
pasteur , et le soulage dans son mi*
nistère pour une portion du trou-
peau. Il faut espérer que les foible«
ressources qui la soutiennent pecifietè
(366 )
iront de la conserver, coinme aussi
que les fruits tie la visite épiscopale
se perpétueront parmi la jeunesse.
L'arrivée i\e M , Tévcque de La Ro-
clielle dans la paroisse de Taugon-ia-
llonde a été un jour de fcle pour les
liabitans. Ils avoient suspendu leurs
travaiu et orné leurs niaisons de tin*
tures et de feuillages. Une gaide
d*bonneur à cheval attendoit le pré-
lai à la liinile de la commune , et es-
corta sa voiture jusqu'à Tenti^ée du
bourg, où l'on avoit dressé un repo-
toir. Là) le maire complimenta M. l'é-
véque qui fut conduit processionnel*
lement à l'église , précédé de plus de
cent étendards. L'église se trouva
remplie de peuple , auquel le prélat
aclressa une pieuse allocution. Il les
entretint des bienfaits du sacerdoce,
et fit à cette occasion l'éloge de leur
curé.
La réunion du lendemain fut plus
touchante encore , quand on vit les
habitans remplir de nouveau Tédise
et s'approcher en grand'nombre de la
sainte table. Homnies et femmes ,
rieillards et enfaus , jeunes (jens et
jeunes personnes , tous furent édi-
fians. Il fallut pour la conûrmation
prolonger les rangs jusqu'en dehors
de l'église. La cérémonie commença
par un discours de M. l'abbé Mares-
chal , grand-vicaire , et fut terminée
par une exhortation du prélat à la
1>ersévérance. Les mères npportoient
eurs en fans à bénir, et le prélat s'ar-
rétoit à chacun d'eux et leur traçoit
le signe de la croix sur le front.
Le dimanche 11 juin, on a posé au
port de la Baline , sur le Rhône, la
première pierre du pont qui va élre
construit sous le fort de Picrre-Cha-
tel. M. révéque de Beiley a fait la
bénédiction de la premièie pierre en
présence du sous-préfet de Beiley, du
luaire, du syndic dTenne , du maire
4e Viriguin et de la compagnie des
pompiejs de Beiley. Environ 6,000
spectateurs de France et de Savoie
couvroient les montagnes qui bor-
dent le Rhône. La roule de Paris à
Turin sera fort abrégée lorsque le
pont sera construit , et que la route
du Mont-du-Gbat sera faite du côté
de France.
Le diècese de Valence a perdu tout
récemment deux ecclésiastiques re-
comtnandables ; l'un est M. l'abbé
Andrau, prévôt du chapitre de la ca-
thédrale, vicaire-général, membre de
la l^'gion - d'Honneur , et l'autre
M. l'abbé An theline , curé archipré*
tre de la ville de Romans, chanoine
honoraire de Yalence. M. Tabbe An-
drau étoit chanoine de la collégiale
de Montelimart, son pay^i natal , lors-
que les troubles de la révolution viii-
renl poiter dans le sanctuaire les ra-
vages qui avoient renversé les anti-
ques institutions de notre beau pays.
Prêtre soumis et fidèle, M. Audrau
refusa le serment, et émigra en Ita-
lie. Rentré en France des que les
temps lé permirent, il ftit nommé
chanoine titulaire de Valence à l'é-
poque du rétablissement de ce siégé
en 1 802. Sun goût pour la chaire re-
pai ut alors. Une voix sonore , un dé-
bit bien préparé et digne , une com-
position soignée tt luodelée sur lé
genre qui étoit fort en vogue à la fin
du siècle dernier, voilà ce qui faisoit
de M. l'abbé Andrau, après M. de
Saillant , l'orateiu^ marquant de Va*
lencc. Aussi fut-tl charge des discours
d'apparat pour les différentes céré-
monies religieuses que Bonaparte ré-
clama souvent des évêques. A la mort
de M. Bécherel, M. Andrau fut élu
l'un des vicaires capitulaires , et eut
sa part de cette longue administra-
lion qui mit en relief les talens et le
mérite de M. Dévie, aujourd'hui évé-
que de Beiley. M. de la Tourrettc lui
donna des lettres de grand-vicaire, et
en fit son ami. M. Andrau avoit un
caractère aimable et bienveillant, sur»
tout pour les jeunes ecclésiastiques
(56;)
qui inontroiont du talent. Apres une
vie toujours régulière , M. AndraU
est mort â Valence dans les premiers
jours de mai , li l'âge de 82 ans. Le
conseil f.cnéral de la Drôme avoit
demandé pour lui la croix d'hon-
neur en reconnoissance des services
const.ins et désintéressés qu'il avoit
rendus pendant long-temps à la pn-
fon.
Nous parlerons une atilre fois de
M. l'abbe Antlielme.
ti^
Par une convention du 26 mai, les
libraires de Golmar s'engagèrent à
tenir leurs magasins fermés le di-
manche et les jours de fêtes, recon-
nues. Conformément aux stipulations
de l'acte, un extiaitde cette conven-
tion fut inséré, le 28 mai et le 1""^ juin,
dans les deux journaux de Golmar.
Ij^' bon à insérer fut signé par toutes
les parties contractantes. Cependant
le sieur Geng , un des signataires , fit
imprimer une protestation par la-
quelle il annonçoit qu'il continueroit'
à ouvrii' son magasin les dimanches
et fêtes; et eu effet, le dimanche
4 juin , malgré l'engagement qu'il
avoit souscrit, il tint son magasin
ouvert et vendit. Comme la conven-
tion étoit accompagnée d'une clause
pénale de 200 fr., les libraires vou-^
lurent obliger leur confrère à payer
cette somme. Ils le citèrent au tri-
bunal de commerce , où d'abord se
présenta la question de compétence,
et ensuite une autre question , si la
convention éioit obligatoire. Le tri-
bunal, apitfs avoir entendu les avo-
cats , a rejeté l'exception d'incon^pé-
tence ; et quant au fond, il a validé la
convention , et condamné le libraire
Geng à 200 fr. de dom m âges- in té-
lé ts.
La pétition que les communes de
Besenburen , de Buuzen , de Wald-
bauzern, de Boswyl « de Mûri et au-
tres ont présentée le 30 mai au grand
conseil d'Argovie , contre la mesure
prise à l'égard des couvens , est forte
et pressante. Les pétitionnaires pré*
sentent l'acte qui prive les couvens
de l'administration de leurs biens, et
la défense de rerevoir des novices ,
comme attentatoires aux droits de la
religion et du peuple catholique. Au-
cun des motifs qui ont provoqué ces
mesures n'est soutenable ; une admi-
nistration étrangère ne peut qu'être
funeste aux couvens ; elfe en amènera
la ruine, et on ne sait que trop que
c'est-là le vœu d'un paili. Les pé^
titionnaires s'appuient surtout sur'
Tart. 12 du pacte, qui maintient le^
couvens et garantit leurs propriétés.
Quand les protestans, disent - ils >
prétendent que les couvens sont des
institutions surannées , qu'ils ne sont'
plus en harmonie avec le siècle, nous
ne leur eu voulons point ; ils parlent
comme des protestans. Mais de uQtre
côté nous sommes en droit de leur
demander ce qui est de toute justice,
ce que nous assurent et la consti-
tution et le pacte fédéral. Si de soi-
disant catîioliques tiennent le même
langage que des protestans , c'est qiie
ce sont ou des ennemis de l'Eglise, ou
des gens qui ignorent son esprit ; car
la vie monastique fait partie dés in-
stitutions de 1 Eglise catholique I et
elle subsiste partoiit oà il n'y a pas
oppression.
C est avec ces droits et c( s institu-
tions, «lisent encoie les communes ,;
que nous nous réunîmes dans le temps
au canton d'Argovie, et ils furent re-
connus et maintenus jusqu'en 1830^,^
que dans son décret sur l'introduction
de la nouvelle constitution , l'assem-
blée constituante s'exprima ainsi, ^n
s'adressantau peuple d'Argovie : Noiu
avons garanti dans leur entier les dtvitjt
de r Eglise catholique et ceux de C église
réformée ct'angéliane, tels quils ont été
reconnus jusquici. £t le pacte de ISlô,
qui est encore en pleine vigueur ,
porte ce qui suit : Le maintien des
couvens et des chapitivs, el la sûreté de.
leurs propriétés^ aniaU que cela dépend.
( 568 )
des gortt*ernemens canlonnaux, sont ga*
Tftntis,
La pétition donne encore d'autres
raisons. Que lui ré|K)nd-on? Rien.
On met la force à la place de la jus-
tice , on s'empare des biens. La ty-
rannie ne raisonne pas.
Un nouveau concile provincial a
eu lieu cette année à Baltimore. Le
Î premier avoit été célébré en 1829, et
e deuxième en 1833. Le troisième
s'est ouvert dans la même ville le
16 avril, qui étoit le troisième di-
manche après Pâque. Plusieurs pré-
lats étoient arrivés huit jours aupara-
vant, et ces huit jours ontétéemployés
à préparer les objets qui dévoient être
discutés dans le conc-le: II y avoit
tous les joui*s. des réunions particu-
lières, soit à l'a relie véclié, soit au se-
miriaire. On s'y occupoit des points
sur lesquels dévoient, porter les déli*
bérations. L'ouverture du concile
8*est faite suivant les règles tracées
dans le livre des cérémonies que
M. Rosati, évêque de Saint Louis , a
publié eu anglais , conformément au
décret du premier concile de Balti-
more. Les prélats présens étoient
MM. Eccleston , archevêque de Bal-
timore ; En^^laud , évêque de Cliar-
leston; Rosati, évêque de Saint-Louis ;
Fenw^ick,évcque de Boston ; Kenrick,
évêque d'Arath et coadjuteur de Phi-
ladelphie ; Puixell , évêque de Cin-
cinnati; Chabrat, coadjuteur de Bard-
stown ; Brûlé , évêque de Vincennes ;
Cîancy, coadjuteur de Charleston , et
filanc, évêque de la Nouvelle-Or-
léans.
On remarquera que deux éréques
manquoient, M. Fiaget , évêque de
Bardsiown, qui est encore en Europe,
et M. Portier, évêque de Mobile, qui
ayant à visiter les Florides « n'a pu
ariiver à temps. Oa ne croyoit pas
que M. Englaud pût se trouver au
concile, ayant eu une mission à rem-
plir à Saint-Dnmingue \ mais le pré-
lat arriva le lundi 17, de retour de sa
»_ »
mission , qui n a pas ele aussi sati.5-
faiaanle qu'on l'espéroit. Il a été reçu
lionorablementcomine légat du Saint-
Siège ; cependant il n'a pu s'occuper,
comme il le désiroit , des intérêts de
la religion et du clergé. M. Rézé,
évêque du Détroit, arriva le 15 ; mais
ayant été malade kinuit et le jour
suivant , il repartit le 17. Il ne pa-
roit pas que ce fut pour venir en
Europe, comme le prélat nous l'avoit
annoncé il y a deux mob.
Nous ne parlerons pas des décrets
du concile qui ne sont pas connus, et
qui sans doute doivent rester secrets
jusqu'à ce qu'ils aient été approuvé^
par le Saint-Siège. On sait\seulenient
que le concile s'est occupé de ma-
tières importantes. Peut-être y a-t-il
été question d'un projet de séminaire
central , dont il avoit été déjà parlé
au premier concile.
Le concile s'est terminé le dîmanclic
23 avril , de la manière accoutuiuéç
pour ces religieuses réunions. .Le»
jours suivans , les prélats et plusieurs
prêtres allèrent à Frederick, où se fit,
le 26, la consécration d*ui^c belle
église qui vient d'êtie bâtie.' De là,
quelques-uns des prélats ont continué
leur route pour leui*s diocèses ; d'au*-
très sont retournés à Baltimore. M. Ro-
sati, dont la santé est rétablie, se pro-
pose de faire un v'oyage en Europe
aussitôt que ses affaires le lui permet-
tront.
On a profité de la réunion des évê-
ques et du mouvement produit par
la tenue du concile pour faire, seloa
l'usage du pays, ce qu'on appelle une
fair en faveur des Carmélites de Balti^
more, qui sont très- pauvres. Cette
fair, ou exposition d'ouvrages, a duré
trois jours ; on croit qu'elle rappor-
tera environ 3,000 dollars. Il y a eu
tant de visiteurs, que les droits d'en-
trée qui n'étoientque de 12 sous par
personne, ont produit près de 400
dollars.
POLITIQUE.
il noas paroît asseï difficile de com-
prendre maintenant quelque chose au
système des hommes de jnillet , fesqurh
nous ont fait une révolution tout exprès
pour nous sauver et la honte des régimes
précédens , et pour .établir le règne du
progrès. On sait que ce qu'ils pardonnent
le moins i leurs adversaires, c'est d'avoir
Tcsprit rétrograde; et que, pendant sq)t
ans, ils n'ont pas trouvé de mot plus inju-
rieux que celui-là.
£b bien, voilà que d'eux-mêmes ils ont
changé tout h coup de manière de voir •
et au lieu de nous faire avancer, ils veulent
al>soIument nous faire reculer d'une seule
enjambée jus<p'aa siècle de lA>ais XIV ,
jusqu'à la cour de Ix>nis XIV. C'est le
aiècte et la cour de Louis XIV qui sont
maintenant leur beau idéal, lisse mettent
Fépée on côté, ils se donnent des habits
superbes et de beaux chapeaux à plu-
mage» pour représenter la cour de
C569)
Louis XIV que la royauté do juillet •!«
relrouvcr et réunir autour d'elle, il fait
dire à [.ouis-Philippe : Vétai, c'est nom...
Est-ce que cette idée vous parott moins
drôle que celle de notre jeune homme an
collège Louis -le- Grand, qui se donnoit
pour le plus beau garçon de l'univers?
Pour nous, en vérité, nous n'y voyons pas
une grande différence ; et il se pourroit
très-bien que ce dernier eût été plus près
de la vérité en se donnant pour le plus
beau garçon de Tunivers, par rapport ans
autres, que le petit groupe réimi à Ver*
sailles en se donnant pour l'état parrapporl
à la France. .
On annonce que des souscriptions vont
être ouvertes, et dos rcpr<''SPntations à bé«
néfice données sur les théâtres de la ca«
pitale, en faveur des familles qui ont
perdu quelqu'un des leurs à la catastrb*
phe du Ghamp-de-Mars. A notre avis.
cela n'est pas aussi poli et d'aussi bon
Louis XIV, ils soupcnt à la Louis XIV* ' g^ti que l'empressement avec lequel le
ils dansent à la Louis XIV, ils montent! conseilmunicipal de Paris a déféré au dé-
leurs fêtes à la Louis XIV, ils étudient les [ sir de M. le duc d'Orléans, lorsqu'il a dé-
claré vouloir prendre à sa charge toutes
les infortunes causées par le triste événe-
ment du i4 jnin.
La caution est bonne assurément, et
celui qui s'est offert pour réparer ce qirtl
y a de réparable dans cet affreux malheur,
est fort en état de remplir l'engagement
qu'il en a pris. Bu moment où il n*a pas
voulu se laisser aider en cela par le con-.
seil municipal de Paris, il ne doit pas
consentir davantage à être aidé par des
grandes manières de Louis XIV ; enfin ils
ne réveut plus que de l^uisXIV.-
Pour montrer jusqu'où lenfantlllage
est porté par eux sur ce point, nous som-
mes obligés de rappeler cet antre trait
bouffon <run jeune étudiant de Paris, qui
commençait par |»oser en fuit qu'il étoit
le plus beau garçon de l'univers , et qui
sonienoit sa thèse pir ce raisonnement :
L'Europe est la plus belle des quatre par-
ties du monde , la France est le plus beau
pays de l'Europe, Paris est la plus belle j souscriptions et des représentations à bé-
ville de France, mon collège est le plus
beau collège de Paris, ma chambre est la
plus belle chambredc mon collège ; et moi
enfin je suis le plus beau garçon de la
chambre que j'habite tout seul. Done je
suis le plus beau garçon de l'univers.
Quelque chose d'aussi p!ai!»ant que ce
raisonnement se trouve suggéré par une
sorte d'enthousiasme épique à un jouraal
qui parott avoir été admis à la fêle de Ver-
■Milles pour lui en faciliter la dcscrip
néfice. Il y va de sa parole el de sa dignil6
de remercier sur ce point comme il a re-
mercié sur l'autre, et de ne point parta-
ger avec de simples comédiens le mérite
d'une action qu'il a refusé de partager
avec le corps municipal de la ville de
Paris. Au moins falloit-il attendre que sa
munificence se fût taxée avant de venir
s'associer à elle; car si M. le duc d'Or-
léans accepte ce concours 'd'assistance, il
est à craindre que sa libéralité ne se sente
tioii. A la Tuc de cette brillatote cour de déchargée d'autant, et qu'il ne fasse pas
( i>:o 1
Mttnl giauilemout les chose» en comniun
qu'il auroit pu lus faire ioul wul.
Te Loos les jonrnini rétololionniirei,
le CoiuûIiiIioiimI rtl celui qui se montre
le plus conséquent dans les iJCcs de dË-
mocralie cl de roture. Il trouve que l'É-
liqiielLe , le eoslame , tes airs de mttgni*
ficenee et le talon rouge Tonl ou ne pcoi
pH plus mal à la r^volniion de jnilIcL
£n conséquence , il veut qu'on lui laisse
■a grasBe écorce , settoulicrs ferrés, ses
poignées de main et aa premii:re craue de
^urgeoisic. Entreprendre de la sortir
deli, c'est vouloir lui faire forcer na-
ture, et la rendre eilrémemenl ridicule.
Ilanisoa, le CmutHKlimnul ; mais Ees
ctjnindcs ont h loi répondre qne, qnand
•D a joué la comédie pendant (|Uiiiie
■ni avec autant de talent que la r^vola-
lion de juillet , on est propre k loas les
r6!es, et que ce n'est pas une parade de
plus an de moins qui doit couler.
— -a>»<»»am
Le gouveraemcat a reçu aujourd'hui
lUie d<:pAcb« léUgrapbîque de Calais, an-
nonçsHt que 1c roi d'Angleterre est mort
le 3o juin , quelques niioulcs aprùs deui
heures du malin.
— M. l'éon de la Chauvinière , gref-
fier arclilvisic adjoint de la chambre des
pairs, vient d'être nouuné auditeur an
çonwil d'Ëlsl.
— De taules parts il arrive à la cham-
bre des pairs des pétitions contre la loi
des sucrer, déjï votée par la chambre des
députés.
— La commission nommée par la
cfaanJjre des pairs pour l'eiamen du
projet de loi sur les sucres, a désigné le
comte Roy pour son préùdent.
~ Le maréchal riroucby est, dit. on,
fort malade.
— On lit dans un journal du matin
qu'il etl fort question d'un projet de len-
talive contre la vie de Louis .Philippe. Il
devoil Être mis k exécution pendant qne
Je corl^Q iroil k l'H 6tcl- de 'Villa , m cd
iendioit. IJaulorîlû avoii ttë inrormft
la vejllc par un niililaîre de la garnison ,
que di'S propositions avoirnt été faites k
quelques hommes de son régimcnl. Les
soldais et les individus signalés oui élt
arrêtés; on les dit an nombre de six.
— I/>uis-Plii lippe el si famille se muI
rendus mercredi à rtlAtrl-do-Ville par le
quai du l>cuvrG, le quai de l'Ecole, le
quai de la llégïsserie et celui qui conduit
k la place de Grève. Le coitége eït arrivé
k six heures el demie. I^e banquet a bieu.
tût commencé. Il m composoil de i8i
couverts. A la Gn du dlncr, Louis-Phi-
lippe a [lorlé un toast ï la tille de Paiis,
et prononcé k cette occasion nu discourir
• C'est ici où je suis venu le Si juillet, a-
l-il dit, k travers les barricades, entouré
et suivi dcsdC-puLésde la France, dont la
voix m'appeloit k assurer le triomphe de
cette charte si vaillamment défendue, et
le maintien de toutes dos libertés elde
toutes nos institulious constitutionnelles.
C'est ici que j'ai eu le bonheur de dé-
ployer, su bruit de) accIsmaljiMia prolon-
gées de l'immense multitude qui courroil
la place cL li:s quais , le glorieui. dn)KM
que j'élojl si'bmrtiii do revoib.. ■ > ...^
On s chanté une caulale de ïl. Scribe,
et des prC-scnlationii ont en ensuite lien
Au premier quadrille ont figuré la reûw
des BelgcK avec le duc d'Orléans ; la priu.
ceasc lléléoeavecleprOfetdeta Seine; la
princesse Glémcnltnc avec M, Qanoeron;
la princesse Marie avec le généi al Jacqu^
miuQt ; madame Delesseri avec le duc de
Kemonrs; madamcde Itoccaavcvlepriucii
de Joiuvillc. 11 y a eu deuKioupersdt
i,4oo couverts chaque.
Uiuis- Philippe et sa famille onl qulUA
rUAtei-de-Ville k lo heures et demie, H
an lieu de suivre le chemin direct, ils
onl passé par le quai des OrCsvrei. la
Pont-Neuf, le quai de la Monuoie el le
Pont Bojal.
— M. Delmas, jenua avocat el l'un des
rédacteurs du UénavaîeuT , mourut il y a
quelques années laissant à aa veuve un fili
eobasigo^ Lcjour delà catastrophe, cet
(sfaui fui confié par sa niif i ua wqi
( 57. )
qui Ht rciiiloil avec m fr.'iame ta Chimp-
de-Man. Quand le désordre ■rrifi, ce*
Utiis personnes se trouvfcrent sépiiées;
nne Kulc |iiil francliir b grille ■ cVloil le
mari, tladami: Dclmis, snr-le-cbatnp iii'
furméc du malheor qui vcnoil d'arriier,
courut à l'Erolc mitiliiira. où U brave
garnison , ne recalanl devant aoenn dan-
ger, £loi[ panemie h Irans^rter beau-
Conp de victimes. Cette nitre demande h
tout le inonde son Gis; on lui montre
alors aa jeune enfant bofriblcmenidifi-
gnri qu'elle ne reconnolt pas, qui non
plus ne se trouve pas en étal de !■ re-
counoUfe.Onlui faîltoir ses vfLcmensCB
sont ecui de son enfant . et ceini qu'elle ■
méconnu esl son ûls. Son visage el lont
(on corps ùLoienl ineiirlris; îl avoïL un
brascauéet les jumbes broyées.
— I^ bal de la garde natioilalc aura
lîeD demain jeudi. Les lettret d'inviiaiion
■drcuéesaoïgardeinalionani portent en
ptut-ttr-pluiu ! • Des raisons de haute con-
venance et d'înlérél politique font insister
sar l'obligation de ne se présenter qu'en
uni forme, et de ranvojer te billet cl-joint
dans, te cas où l'on n'auroit pas la possi-
IrilitC d'eo iaire personuelleinent usage. •
— Le Joantid du Cmnmeree assnre que
tes intîUlions pour le bal de la garde na-
lloiule admsî-es k la chambre des d^pn-
l£s n'ont point Hù envoyées h tons In
membres indislinrtemcnl, mais qaeplu-
sîenrs eiceptions ont àté («îles dans la
— M. Pelonie a flA nommi mercredi
membre de rAcadéniie des sciences, en
retnplicement de M; Dfjeui,
— Le conseil d'étal vient de drcider,
en adofltnt les moyens plaidas par
M* Cimier, (jnc le conflit ne peut être
£levé dans Dn procts don t nne conr royale
est saisie, ^n'aprts que le dfctinatoire a
t\6 proposé et repoussé.
— Pendant le premier trimetlro de
celle année, il a étj délivré i3i brevets
d'invention.
-r-Oaa trouvé «vaDt-bier tar i« socle
d« ia colonne pituieon conronnn cov-
«crtei d'un nepe.
— Depais bail jonn les actions de ta
Banqae de France ont subi nne d^ré-
ciaLion do 60 fr. par action . mais elle*
valent encore plus de deai fois le cspiut
primitif.
— .M. Foache , payeordu département
de la DordogDa, vient déirc appelé en la
Oiëme qnalitiS, et k titre d'avancement, k
Caeo , di-iurterocnt du Calvados. Il sers
remplacé i Pérîgncux par M. Decaiet
~~ La caisse d'épargne de Paris a re^a
les 18 et ig, 598,887 fr. , et remboursé
307, 00a fr.
iini;rBLLEa ueb f
L'EeMo du Nord annonce que dnq
personnes qui sa bargnoienl ji Lille, dans
la Dcnle. se sont noyées.
— Jeudi dernier, an jeune homme m
présenta de>ant le jury académique do
Caen, ponry snbir l'examen de bacbelicr*
ès-letlres. L'accent du postulant ne res-
semblant pas i, celai du pays , on eut des
dootes, et vériBcalion faite, il se trouva
qu'il éLoit né dans le département delà
Crense , cl profesnenr de langues i Paris,,
et qu'il éloil venu pour passer l'eiamen
d'un jeune homme qfù avoit craint de
n'élre pas reçu,
— L'ouverture de l'cipositton «nnuelle
des beaux arts de la ville de Rouen aara
lien le 10 juillet.
— On mande de Saint-Saëns, au Joar-
naliJeJIouN.qiic M. d'Qausseï est vrivè
la 17 dans ce bourg.
— M. Uérimée, inspeelcnr des monn-
mens bistoriques de France . a passé pliw
sieurs jour* ï Limoges, où il a inipecté la
cathédrale clplusieuts antres monumens i-
il a aussi inspecté les églises de Sainl-Ju.
nienel de Rochecbouarl, et est parti poBr
Brive.
— L'affaire des troubles qui ont édatA
i Clamecy à cause des nouvelles mesures,
sera appelée le sS devant la cour d'aaisca
de la Nièvre,
— he. recteur de l'fftrBu'u a cher-
c|ié raioMMiil dtniKM l« l'an tboasiaaoïa
( 5;« )
qiic pronielloieni los antoriUS; pour le
jour de leurfôlc, à roccasiondii mariage.
Pourtant il n'a Iruuvé ni plus ni moins de
promeneuis que les dimanches précédons,
et c'est en vain qu'il a bien écoule pour
entendre tout au moins un vivat. Il paroit
que les ifs qui supportoienl de» lampions
dans les places publiques avoient été con-
struits avec la plus stricte économie , car
le poids des hommes chargés de l'illumi-
nation a suffi pour en renverser quelques-
uns . et l'on parle de trois personnes qui
gnt été grièvement blessées*
— On annonce de Châleaubriant qne
les ro3'a)istes ^nt triomphé dans les élec-
tions communales, et que les candidats
révolutionnaires n'ont pas eu plus de
chances dans cette ville qu'à ûuérandc el
ailleurs.
— La foudre est tombée à Lyon le 16, h
lo heures et demie du soir, dans la rue
SaînleCIaîre;elle n'a beureusement fait
aucun dégât; mais la commotion causée
par le coup de tonnerre a été si violente,
qne dans la rue plusieurs passans ont été
renversés.
— On écrit de Grenoble , le 14 , qne
les eaux de l'Isère débordent sur plusieurs
points.
— La semaine dernière, les condamnés
aux travaux forcés quise trouvent à fa prison
de Bourg, ont été au moment de s'évader,
lueurs fersétoient sciés , et ils s'occupoienl
à scier les barreaux des fenêtres, lors-
qu'on s'est henrcasement aperçu de leur
dessein.
— Les nombreux condamnés qui se
trouvent dans la prison de Saint -Miliîel
(Meuse), croyant être moins surveil-
lés depuis la mort du concierge , étoient
au moment de tenter une évasion, lorsque
le fils du concierge, chargé avec sa mère
de la surveillance, écoutant pendant la
nuii aux portes des condamnés, surprit
leuï" secret. Il étoit temps ; lorsque la jus-
lice, de suite informée, arriva, elle trouva
les barreaux d'une fenêtre sciés , et uiic
échelle .faite avec du linge coupé.
— Un orage éi>ouvantable a fondu le
tôttir une partie Û9 l'arrondissement de
Cognac (Charente). Plusieurs personnes
ont été blessées grièvement par des grê-
lons d'une grosseur énorme. A Gensac,
une malheureuse femme a été tuée par
un noyer que l'ouragan avoît subitement
renversé. I^es récoltes sont en grande par-
tie hachées.
— La Gazette du Bas-Languedoc dit qne
les élections mnnicipa (es de ^tmcs ^oI)ti•
nuent à êlre favorables aux amis do
l'ordre.
— Le Sémaphore avoit prétendu qu nn
officier polonais, arrêté h la bourse de
Marseille par un agent de police, lui avoît
donné un coup de canif. Cet officier a
écrit à ce journal pour rectifier les faits.
Il a bien été arrêté pendant vingt-quatre
heures, mais c'est à tort qu'on a dit qu'il
s'étoit servi de son canif au moment de
son arrestation.
— M. Thiers est parti de Marseille ponr
l'Italie. Le paquebot la Chimère avoit été
mis h sa disposition par le gouverne-
ment.
EXTÉRIEUR,
NOt\ ELLES n'KSPAGi\E.
On lit dans le Moniteur les deux dé-
pêches télégraphiques suivantes, la pre-
mière de Marseille, le 20 juin, et l'autre
de Narbonne, aussi le 20 juin :
« L'armée carliste de l'infant don Sé-
bastien a été complètement battue par
le baron de Mecr. Don Carlos, h la léle
d'un corps de 4>ooo hommes, avoit fui
précipitamment sur la route de Solsona.»
« L'approche de Tristariy a causé de
la fermentalioa à Barcelonne. ï^ géné-
ral Pastor étoit à Molin-del-Rey le 16,
san$ avoir atteint les factieux ; loulefois,
le ^5, don Carlos et don Sébastien étoient
à Solsona. Cent Navarrais sont venus, 1q
17, à Fornols lever des rations. Le 18,
le gouverneur de Puicerda craignoit une
prochaine atlac^ue. »
Le sultan Mabmond s'écarte beaucoup
des usages de ses prédécesseurs. Il vient
de faire wn voyage dan», les provinccf
( 57
li'Ëurope de sod empire. On assnre que
partout où il a passé, il a fail distribuer
de l'argent aux pauvres, au\. veuves et
aux orphelins. A Silislric, il a donné au-
dience aux hospodards de Moldavie et de
Yalachie. A Schumla, il a recommandé
aux autorités turques de protéger tous
ses sujets sans distinction de religion, et
a rappelé plusieurs fois qu'il vouloit le
bonlieur de tous sans distinction de re-
ligion ; langage assez nouveau, il faut le
dire, dans la bouche d'un empereur turc.
Dans la même circonstance , les rajas
grecs, arméniens et juifs ayant été pré-
' sentes an sultan, il leur a dit :
• Vous venez d'entendre les ordres
qu'en votre présence je viens de donner
aux chefs de cette ville. Vous voyez qu'à
l'exception de la religion je ne fais au-
cune différence entre vous et \vs Mabo-
inétans. Vous êtes tous mes sujets, et j'ai
autant h cœur votre bonheur que celui
des Mabométans; soyez donc obéissans,
payez les contributions perçues en mon
nom, et demandez 5 l'Ëterncl la gloire et
le bonheur de mon empire, ainsi que la
conservation de mes jours. Vous man-
que-til quelque chose? Vos églises ont-
elles besoin de réparation ? Vous êtes ré-
unis tons en ma présence; si vous avez
quelques besoins, adressez votre demande
à SaïdPacba, à qui j'ai donné mes or-
arcs, »
— M. Bresson, ambassadeur français à
Berlin, est arrivé le i5 à Francfort, se
rendant à son poste.
— Le Jouitial de Francfort prétend que
le prince royal de Prusse va faire élever
lin monument h la mémoire de M. An-
. cillon qui fut son précepteur.
— On lit dans laGazette (CAugsbourgi
« Voici le dernier bulletin officiel du
■ cboléra publié h Naples : Du ao mai au
1*' juin, 74o malades, 43o décès. Et de-
puis le i*'juin, 990casel 5 6o décès.»
CHAMBRE DES DÉPUTÉS.
(Présidence de M. Dupin.]
Séance du ao juin,
Mk Sttlrerte se plaint de 1 <Msdff« do jour
3)
qui tixe la discussion du budget des
finances après celle des chemins de fer.'
Le budget des finances, dit il, doit tou-
jours être discuté le dernier ; et d'ailleurs
depuis hier qu'on sait seulernent qu'il en
sera autrement, personne ne se trouve as-
sez renseigné pour parler aujourd'hui
avec connoissance de cause.
Voix nombreuses : Les budgets l les
budgets !
M. SALVERTE. Les budgcls tant que
vous voudrez, mais quant h la discus-
sion du budget des finances, elle ne
peut être mise ainsi inopinément à l'or-
dre du jour.
Une voix : Les budgets !
M. le président reconnott qu'en effet
on dcvroit discuter avant le budget des
finances celui du ministère de Vintérienr.
M. GE^o^x. Il falloit consulter U
chambre.
Un secrétaire : L'ordre du jour a été
lu hier.
Plusieurs voix : On n'y a pas fait at-
tention.
Autres voix : Tant pis.
M. LE PRÉSIDENT. Cela prouvc quon
fait peu d'attention à la lecture de l'ordre
du jour.
M. SALVERTE. Avcc la meilleure îut
tcntion, je n'ai rien pu entendre ; cet or-
dre du jour a été lu au milieu du brui^
qui accompagne ordinairement la Un des
séances.
M. FLLGHiRON. Ce n'cst pas la faute do
président, c'est la nôtre.
La discussion se prolonge sans qu'un
nouvel ordre du jour soit arrêté. Une dis-
cussion fort bruyante, fort confuse s'en-
gage ensuite sur les chemins de fer. Les
uns veulent qu'on s'occupe des grandes
lignes, et les autres demandent la préfé-
rence pour les projets sans subvention.
Les derniers unissent par l'emporter, et la
chambre s'occupera, après le budget, du
chemin de fer de Bordeaux à la Teste, de
celui d'Epinal au canal du Centre, de ce-
lui de Mulhausen à Thann, et enfin du
projet de fer d'Alais à. Beaucaire.
La chambre adopte sans débats impor-
tans un projel de loi portant allocation
de crédits, montant à 3 millions Ô76, 1 1 7 f*
pour le ministère des finances^ poi^r inpj
pUmcnt att budget d« iÔ$7«
(3^74)
f/ordrc du jour appelle la discdssioii . si lis tk^nlét cl U |>roÉse a'vanl i83o
générale lur le budget du miiiislère des | avoicnl dil :« Voua renverserez IcgooTcr-
finances potir l'cxprcice )858. Pvrsonne ( ueroml, rt vous en aares un antre qi'
potir rcxprcice lOdo. rvrsonne {
ne demande la parole,
Lacharobre adopte ie chapitre i*** rela-
tif au palemeiit de U dcllc publique.
Rentes S pour 0|0,i 47 millîonfi 55,47s Tr*;
rciit<*9 4 112 pour 0(0, 1 million 36,600 fr. ;
rentes 4 pour o|0, 1 1 millions 978, 766 fr. ;
renies 3 pouro|0, 55 millions 906.196 Tr.
La chambre adopte aussi les chapitres
raivans :
Chapitre 2. Fonds d'amortissement ,
i44,6i6465 fr.
Chap. 5. Amortissement des emprunts
|X)ur ponts et canaux, 9.936,600 fr.
Chap. 4* Cautionnemens. 9,000,000 fr.
Chap.' S. Dette flottante, 9,000,000 fr.
. Chap. 6. Dette viagère, 4>s^o,ooo Tr.
. Chapitre 7. Pensiona de la pairie ,
963.000 fr.
ciiap. 8. Pensions civiles, i,55o.ooofr.
Chap. 9. Pensions à titre de récom-
penses nationales, 609,000 fr.
Chap. 10. Pensions aui vainqueurs de
la Bastille, 19,000 fr.
Chapitre 11. Pensions militaires,
43,900,000 fr. .
' Chap. la. Pensions ecclésiastiques,
i,5oo,ooo fr.
Chap. i3. Pensions de donataires,
1,400.000 fr,
Chap. 14. Pensions de la caisse de vété-
nnce de Tancienne lisle civile, 600,000 fr.
Elle vote ^'gaiement le chap. 16. Liste
civile, i4 millions, et le chap. 17, qni
fixe les dépenses de la chambre des pairs
à 790,000 fr.
Séance da a \ juin»
La séance est ouverte à midi et demi.
I>a chambre est loin d'être eu nombre.
On fait l'appel nominal.
L'ordi e du jonr est la suite de la dis-
cussion sur les chapitres du budget des
finances. La chanibre qui est restée au
ciapitre i8, le vote ainsi qne tous les au-
li-es chapitres sans débats importans.
M. Gauguier renouvelle la proposition
quîil fait oi-dinaîrctncnl à la Gii de la dis-
cussion dn budget du ministère desfinan.
ces, et qui tend h priver de leurs traile-
mens pendant la durée des sessions tous
les députés qui sont fonctionnaires pu-
blics, civils, marins et 4nililaire5, 5 l'ex-
ception des mîQisUre«.
exigera cbaqne année des crédits orî-
naires, cilraordinaires, snp|)*iéineiilaini
et complémentaires. (On rîL] Les em*
plols seront donnés à la faveur.... (Ob!)
Messieurs, ajoute M. Gauguier, c'est id
une supposition. (IHIàrité.)
M. (îaognier nombre les fois qni onf
été >oiées depuis sept «us, et trouve que
le chiffre total s'élève h 9.5oo. è peu près
une loi par jonr. il compte aussi les cbtn-
geraens de ministère, et arrive enfin aui
membres salariés do la chambre. Il ne
veut pas, dit-il, en faire la stalistiq e. (Ou
rit.) Ce .serait trop long. (TCouvelIe hila
rite. ) Mais Tannée dernière, ajoute l'on
leur , je vous aï dit qu'il y avoit 178 dé-
putf'-s fonctionnaires et 77 retraités : en
tout 355. Dqmis celle époque , il y en a
en 17 de plus. Après avoir rappelé le bat
de diverses deslilnlions, l'orateur arrive
au rejet de la loi de disjonction, il voit
que, pendant que 55 fonctionnaires seu-
lement l'ont repoussée, elle a été appuyée
par 1 15, et demande h M. Dupin, qui, à
crtte é()oque , a défendu Tindépendance 1
des fonctionnaires, d'expliquer cette dif- '
ftrence.
Ayant, parlé de quelques tutr^s lois ,
M. Gauguier ajoute i Je ne poursuivrai
pas l'historique des inconséquences des
votes de la chambre.
Au centre : A l'ordre î
LE PRÉ8IDEKT. Rappelez -vous le res-
pect que vous devez à la dignité de' )a
chambre.
M. GAt'criKR. Quand je viens ici lut«
ter contre tout le monde, contre vous.
M. le président, je pouvois compter sur
plus d'indulgence, (Aux voix! aux voix!)
Messieurs , repiend M. Gauguier, si
vous étiez vcnjus une heure et demie plus
tôt, ainsi que vous en avoit priés M. le
président, vous m'écouteriez peut-élrc
avec plus de complaisance. ( A gauche :
Pailez! parlez! )
L'orateur coiitinne en disant qu'il y a
de^ députés qui oublient leurs devoirs et
leur pays.
Voix nombreuses : A l'ordre ! à l'ordre î
Aj. LE PRÉ8IDE.NT. J'attcndoîs quo la
chambre fût lasse et que sa patience fût à
bout pour rappeler b l'ordre l'orateur.
L'orateur deoanëe ce q»î«eroi( aïffi» I H. G⫧Mer, Je voua npfK^e à r«rdro
( 575 )
M. Gaâgutcr, aprèf avoir d'à qqe les
fonctionnaires iroleront de manière h
conserver leurs places, parle de la res-
tauration qui donnoit des pensions aux
anciens ministres : Maintenant , dltil,
on lenr distribue des places écrasantes
d'appointemens.
La proposition de M. Gaugaier est re-
jîît;e.
PARIS. lUPBIllERlB d'aD. LB CLERE BT C'
Quai des Aiigustins, 35.
BOUaSE J)£ PAltAS DU SI Jll^.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 108 fr. 80 c.
QUATftE p. 0/t), j. de mars. 99 fr. hO c.
ThQIS p. OA>,i. Ue dtc. 77 fr. 80 c.
Quatre 1/2 p. 0/0, j. de mars. lOi fr. 40 c.
Act. de la Banque. 2400 fr«.00 c.
Oblig. de la Ville de Paris, f 187 fr. 50 c.
Quatre canaux. ] 185 fr. 00 c.
Caisse hypothécaire. 815 fr. 00 c.
Rente de Naples. r*6 fr. 50c.
Emprunt romain. iOl fr. 1/8
Emprunt Beige. 101 fr. 3/4
Bente d'Kspagnc 5 p. 0/0. 23 fr 7/8
C<WRS COMPLETS
IVÉCRITURE SAINTE ET DE THÉOLOGIE,
i« Formes uni(|uenient de commentaires et de traités, pai tout Tcconnns comme
des chefs-d'œuvre , et dé.signés par une' grande partie des Evéqnes et tics Théolo-
giens de rKuropc catholique, universellement consultés à cet effet; 2"^ publiés
: et annotés par un grand nombre d'ecclésiastiques , tous curés , supérieurs on pro-
fesseurs de séminaires, dans Paris.
Le PROSPECTUS, fait cl publié trois mois après Tenvoî, dans toute l'Europe , de
.plus de S^eoo lettres consultathrcs , et ajprès réception de la plupart des réponses.
I
1
Chaque cours forme vingt rolumes in-4** à
deux colonnes. •^- La traduction française du
P. de Carrières se trouve en rej^ard du texte latin
de la Vulgate dans le Cours d'Ecriture sainte. —
Les deux cours marchent de front. — Un vo>
lume pardif tons les vingt jours. — Nulle sous-
cription n'oblige qu'autant que l'ouvragé se ter-
Biinéra.— «iiM ouvrages édités sont reproduits
dans leur intégralité. — £n matières libres tou-
ter les opinions sont reproduites. — On souscrit
aux deux cours à' la fois ou à chacun d'eux
en particulier. — Prix : 6 fr. le volume. «Les
souscripteurs aux dei3X uouas jouissent , ex
Faakgb , de (4nq avantages : le premier est
de ne payer le volume que ô francs j le second
est de pouvoir souscrire sans affranchir leur let-
tre ; le troisième est de ne p»yer que par quart ,
de semestre en semestre et après réception, en nn
seul ballot , des volumes parus j le quatrième est
de ne verser les fonds qu'à leur propre domicile,
et sans frais , résidassent-ils dans le hameau le
plus solitaire ; le cinquième est de receyoir franco
les deux ou\ rages au chef-lieu d'arrondissement,
et chez la personne désignée dans la Lettre de
demande j
Les souscripteurs k VU SEUL COUBS qui vou-
' dront jouir de ces cinq avantages, seront tenus de
procurer un autre souscripteur à ïwi des tiens
cours.
Toute personne qui, outre.sa propre souscrip-
tion kvx DEUX cours, procurera un abonné à
L'un SES DEUX cours J recevra arcUis, et libres
de tout port, les œuvres do Saitote- Thérèse; si
elle procure deux souscriptions , elle recevi^
Saint-Bernard ou Saint-Ambroise \ si elle tu
procure trois , elle recevra Bourdaloue ou FeHer ;
si elle en procure quatre , elle recevra V Histoire
du Concile de Tren/Oy par Pallavicin, ou les Dé-
monstrations évangéli'jaes d'Eusèbe, d'Huèt,de
Leland et de Duvoisin ; si elle en procu^ cinq ,
elle recevra la Perpétuité de la Foi, par Nicole,
Arnaud et Benaudol. Le onzième exemplaire est
donné YiMTpriine àcdui qui en prend dix : Avan-
tage précieux pour les séminaires , où les élèves
S eu vent facilement se réunir, et diminuer ainsi
e 20 fr. pour chacun le prix de la souscription
au double cours.
Malgré les avantages et les primes dont on
vient de parler, les volumes des Cours complets
sont plus beaux, plus lisibles et plus 'éttndus
qu'aucun de ceux, religieux et profanes soms
exception , dont les prix s'élèvent toujours de
lo à i5 fr., sans avantages et anns primes.
Adresser sa soiiscriplion à MM. les éditeurs
des Cours complets , rue des Maçons - Sor-
bonne, y, à Paris.
On peut demander, reliés et en papier vélin ,
tous les ouvrages portés sur cette annonce, en
ajoutant l fr. 5o c. pour la reliure de chaque
volume, et i fr. pour le papier vélin. La même
reliure peut s'appliquer aux volumes en {upier
ordinaire. Dans tes deux cas elle est imitation
de maroquin rouge avec filets d'or.
Le premier volume du Cours d'Ecriture
sainte et lé premier du Cours do Thâoloifie^
ont chiCHn prés de huit ces! s pages à deux co*
■( 5;6 )
loDiiiS , et conticnni-nt piifemble la valeur dVr- t fa^ff fi des tkéoloQws de Lwn, de Rouiid
virun sette voIurips in- 10. Ijts oiivra^et inivanf
Bont renferméii INTÉGRALEMENT dans l'un ou
dans Tautre volume.
COURS D^ÉCRITURE SAI\TE.
DoKTBBRE : Prolégnmèiies sur loute l'Ecri-
ture sainte. — Waliow : Des diverses Ver-
sions et Editions des Lines saints, — Rk-
A AU DOT : Des Versions orienta'es f de Vaniv-
quité et de l'authenticité des L,vrei sainty,
— O.s trois derniers ouvrages ëtoient inédi*8.
Rennudot y a {toussa si loin tVrudiiion et la sa-»
g.tcit^, que la science orientale de nos jours nous
•embli.* au-dcsHOus de ces manu.«crils. — BIa-
KiA?iA : Delà Vuhjate. — Saint J^-Bome : Let-
tres cri'iqves et Prohgve ajwloyé tique. —
Basile I'o.nce : Manière d^ej poser fEcriure
suinte. — Hknbi Nabceil : Théologie de VE~
criture sainte,
COURS DE THÉOLOGIE.
i° ProUgonr! nea neufs , complétés p.ir des ex-
traits de fiEBGica , de BEari , de Contenson , de
MaBILLON, d'QpSTBAET, DE F^TAD, de THOXAS-
sn , de TorBKELY, du théologien de Tarcu-
dj Wii ctbourg i i" Liauae théolonjiques 4»
MELcnion Cauds; 3* Avfii'tissement Ue Saiw
Vii^cENi SE Lebiss, 4" Traifêdes Presctiptiont
de TEBTti lie» j 6* Des cttntiw>erses des freiei
Walesbibh ; 6" De la r^gU de foi de V£bo5;
7 » De r Appendice de Mort ag>e svr les notet
théologlt^ues cl le sens des propositions Le
second votume^le VEcritvre sainte contient les
sii volnmis de Weilh , intitulés : Ràtjles et avis
pour ceux qui veulent étudior C Ecriture
sainte , et t^ Ecriture sainte défendue contre
les incrédules anciens et nio'lfrnes. — Dans
le second \oluine de la Théologie, se trou-
vent les deux traités de Hook sur Dieu et sur
la religion , c'rst«à-dire les œuvres de ce grand
théologien presque entières. — Ainsi seront doa-
nés, en beau papier, e/i beau caractère, pour k
foiblfc somme de !ao francs , et renfermés rn
quatre volumes, des ouvrages qui coûtent plus
de 20Q francs. — En télé du Cours de Théo-
logie, se tronve la SOMMK de s int Thomas
toute entière. Un atlaa suit le Covrs d'Ecriture
sainte.
Nous rendrons coaipte de cotte teavre vrainent
bénédictine.
POUR l^AROITRE PftOCHAINEMEKT,
par les soins des éditeurs responsables des Cotas couplets, Icschiqoavni^ saîvansf
. 1" BULLARIUM xMAGNUM ROMANUM, k 4» HISTOIRE DU CONiJItE DE TRENTE,
Démente XIll, usque ad Hium Vil, scilicet anno par le cardinal Tallavicin, annotée et traduite en
1768 usque ad annum l83o. français sur la dernière édition italienne que
Le Bullaire romain , ouvrage qui renferme vient de faire la l'ropagande, 4 ^di, in-A^
toutes les décisions des Papes, a été publié jus- prix : '^4 ^^'
qu'au pontifical de Benoît XIV. Depuis cette 50 OEUVRES DE SAINTE THÉRÈSE ai.
^'^* l^-/^n ^ «ouverains ponlifes sont ^j^^ ,j augmentée, de inèces inédites , 2 vcrf.
îaités inédits. On comprend les avanUges qui jn.^o, pri:, : ^ fr. Cetti édition est um^ Ms
j&ulteroient pour le cierge de trouver réunies es ^^^ complète que les (dus complète.,
répanses du Saint- Siège aux questions ditncilcs -ù * 1
oui lui ont été adressa depui. près d'un siècle. „ f"""" ,"' "'"'"S" '.? "" '*' recommander.
Une livraison de lo feuille, in-f» paroil tous le. .I'""""* " '^î"" i*"" .uL""!!" ""' •"*"* ^.r
Tingt jour.. - 60 livraiMn, sont en vente , et ?"'^f P'™' if I T ' ™<"S»««'»
\t ^^ I • 1 1. te catuolicisme. Et même , quand on sonere h. leur
I ouvrage en aura oo. — Le prix de chacune n * * . *• "" f ""g** " '<^"*
— • ,1-. « f {;«-/-• .-V ui • excellence, on ne comprend pas aue les uns
est de a tr. 00 c. — Cet ouvrage nous semble in- «» • «, Xéx 1 •. j • 1 ^^» "^...
disiMiosable pour tout eccléslLtique savant et 7>««\P«»^Jé reproduis depuis plus d'un siècle,
pour tout établissement public. ^' ?"^*"* *"^'" " "«*** J*°>"« ^^ »'•<'"»«» ^ans
2° DÉMONSTRATIONS ÉV ANGÉLIQUES °o";*' ^"g»^.
dXusèbe, évoque de Césarée j d'Huet, évéque de ***"*'' personne qui souscnra , pour eïïe ou
d'Avranches; de Leland , docteur anglais, et V^^' «ntrui , k trois de ces cinq ouvrages en
** • * » « . . .9 ^^ même temps, et qui sera des 1 000 premiers
'3» PERPÉTUITÉ DE LA FOI DE L'ÉGLISE mêmes avantag* ^
CATHOLIQUE, par Nicole, Arnaud , Renau- '°'«"* *1"'^ "° seul de ces cinq ouvrages. Il en
dot, etc., rcv je et annotée , 7 vol. in-4« ; prix : ^* °^ '"^'"« °e ^"» H^» > n'étant pas souscrip-
42 fr. Celte édition , la plus complète que l'on '®"" **** ^^^^ complets, et ne prenant qu'un
connoisse, est devenue extrêmement rarej elle ^', ®"* ouvrages , pairoient chaque volume
sera d'aillenrs considérablement augmentée, au ^ "'» ®' ^^^^ *«"' paiement,
moyen de précieux manuscrits dont on est en Aucune souscription n'obligeant qu'autant que
possession , et qui appartiennent aux auteurs les ouvrages se termineront, on ne risque rien
ttiùmn de c«t ouvrage monumental. en te hAtaat de touscrire.
■•■A NI bK L« nRLrcinn
fwrolt les Mardi. Jeudi
•t Sviiedî.
On peut s'abonner des
i"eti5de chaque mois.
N" 2828.
SAHEDl U JUIN 1837.
I PBII DE L'ADOlRBym.
. . 5 5o
DES FABBIQVBS CAIBOLI^ES
£14 FRANCE ;
FAR W. LI COMTE DI TASCBER ■
p.iTaeF»B»(i)-. ■
M. le comte de Tascher , qui avoU
combattu avec tant de force à la
chambre des pairs le projet de loi
sur le terrain de l'Archevêché, et qui
STOit soutenu son opinion par des
raisons très-solides et des considéra-
tions judicieuses , a cru nécessaire,
surtout après ce qui :>'étoit passé à
la cliambre des pairs , de revenir
sur cette discussion et d'ajouter
de nouvelles vues et de nouveaux
motifs à ceux qu'il avoit déjà expo-
sés à la tribune. C'est l'obji:! du pré-
sent écrit , OLi il r/suine toute la
question et pose lea principes qui doi*
vent l'éclairer. Nous ne croyons
pouvoir mieux faire que de laisser
parler le noble pair , dont l'écrit
nous paroit porter un grand carac-
tère, non-seulement de netteté et de
précision , mais de celte sagesse et
de cette fermeté de principes qui
conviennent k- un législateur :
< Ls question da terrain de l'Archevê-
ché, rC-cemmeul décidée par nne loi, est
plus grave, a plosdeporléeque n'ont [)ara
le penser la plupart de ceux qui ont été
appelés b la résoudre plnlAt qu'i la discu-
ter. Pour en comprendre tonio la gra-
vité, il eût fallu remonter sa concoadat,
apprécier tes nécessilés de l'époque qui-
ont Hoiené ce traité entre lapuissaiice tem-
porelle cl ia puissance spiritaelle ; il eût
fallu éUidier l'esprit qui l'a dicté, la légis-
(0 In-8*de sôpsgct.
ï'owfl XCIir. L'Ami de la Religion
lalion qui en est dérivée et la jori^m-
dence des Iribnnani qui ont appliqué
cette l^la lion. Tout cela eût été lonf;,
diirinle, dontenx; il s été plus court de
trancher la question , sans discussion ,-
dans Tune des ch ambras légidativ es, après
une discussion étouffée, daiu l'autre- 11
ne faut pas, a-t-on dit, que le gouverne-
mont ait le dessous vis-i-vis de l'Archevê-
que. Le gooveroement et l'Arcbevéqne
dcvoicnteireinisde côté dans celte ques-
lion; qnaiid il s'agit de propriété, uno
seule chose ne doit jamais snccomber,
c'csl le bon droit, c'est la justice. La
qneslion a donc été tranchée sous l'in-
lluence de préventions SDjierCcielles, et
ces préventions nous les concevons ; car
^ouE aussi nous les avons subies : la pre-
niièro fois que nous avons entendu dire
qu'il pouvoit être douteux que le terrain
de l'ArcheTéclié appartint Ii l'état, nons
avons été indigné. Examinant alors le
projet de loi sons le seul point de vue de
sa niaralité, nous avions négligé celui de
la propriété i cependant comme cette
question, accessoire pour nous et princi-
pale en réalité, se reprêsenloit toujours,
forcenonsaété de l'étudier; nous l'avons
fait avec bonne foi et conscience....
• Qu'un superbe dédain ne vienne pas
nous repousser en disant : Encore une
querelle de religion! Non, messieurs,
bien que la religion y soit intéressée, ce
n'est point lï une querelle de religion j il
ne s'agit ni de la grSce, ni même des qua^
trc articles de i68a, que le rapporteur
du conseil d'étal a, fort inutilement, fait
ijiletvenir dans celte affaire i i! s'sgiltout
simplementd'une question de propriété,
lelle qu'eCil pu la soulever une comnione,
nu lin hospice pour tes biens qui lui sont
attribués.
■ Nous allons donc reprendre l'examen
upprofondi de cette question pour ceux
<^ui voudront bien la juger de quelqu'in-
37
târél, ettortont poarnos bonoralilcs col
lègDM, prH desquels nous tenons beau-
coup ï jnstiGer noire opinioD et l'iniit-
taoce que nous metloat à U toulenîr.
How ne vouloiu pu que s'il eti donné
k l'apioion d'an homme recomm«nda-
Ue ( i) (f enlrcioer le* snffnge*. elle puùw
Béanmoiiu piiraloir conUe li nûon ou
de btalei Goavunaocei.
■ AGadécarter lont d'abord de flcbea-
•n prévcnlioni, Doni ripéteroo* ce que
noos avoDi eu l'honneur de dire k ti
chambre de* pain, k Mfoir ■ que par le
Miot Eg1i»e, emploj'é dans la Kgîilaiioii
Hte-méme. noai n'en tendant, ni le cleT'
gé, qai en Fraoeo anjoord'hui ne possède
tien k ce tilre, ni celle Kgli^e, corpg li
paisiant jaiiii que son fantôme cl bod
nom aeal: laffiwnl pour effnjcr encu]«
Fimigination d'hommei trt»-hoiinélct.
VttT Eglise, si noDs employons ce mot,
■o«B n'entendons anlre chose que les ag-
glomfratioot catholiques, groupées sor
le sol de la France, dans Ici villes et les
camcagnes, cl reprlisenties, dans teDr ap-
titude i possËder. parles fabriques, créées
m 1801 par le concordai et organisées
pK l»^)icKt de iBof».
• GecIcnnTenn, nons n'hésiloas poîfit
k dire que te langage de la légiiUtion.
depnis 1801, a EU- une dAc8|>tion com-
I^He, la loi dte-méme un mensonge, on
bien les- Fabriques peuvent posséder et pos-
«èdent, en effet, tonte* nataresde biens,
meubles. Immeubles et renies.
• Ponr le nier aujourd'hui, ainsi qne
Font fait, avec tant d'aplomb, deni ho-
norables rappiM-lenrs, il fsudroit rernsct
ani mois les plus dsucIs de la lingne
française, l'acception que loir ont don-
née, josqul ce jonr, le bon sens et l'o-
•age ; il faudrait créer nn vocabulaire i
Fusage du pouvoir, alors qu'il veut res-
saisir ce qt^it a abandonné dans tin bon
mouvement d'équité. Ainsi, il Tsudroit
• avoir l'assurance de dire que resliluer,
n'est pas rétablir rancien propriéla
datR sa première po^llcn ï l'égard de
(1) H. lucomtePortaUs.
(578)
l'objet rcstiluû; que posséder, être en-
voyé en posscsebn, ne contlilue pasit
droit de propriété pour c«luî qui poi-
»bdc. poor celui qoî est envoyé en pos-
session. Qu'il faut avoir étudié long- b
les subtilités du palais ponr acquérir ude
telle habileté i interpréter les mots , res-
titution, possession, premiferedeitinatîon,
de manière k se trouver n'avoir fa
réalité que prêter ce qa'on a eu l'a
. Toate la controverse qu'on peol cla-
blir k ce sujet ayant pour point de dépsrl
et pour appui le concordai, il conviai
(Texaminer cet acte important, aaiii bica
que les lois qai en dérivent; nons l'alloa
faire, non avec l'esprit prévenu de ceW
qui ne cherche dans les lois qne ce qai
peut élajer to systbine qu'il b't-si fait à
priori, maisa^'cc le sens droit d'un Loinine
consciencieux qui aborde le teitr dit
lois pour y trouver l'esprit qui les ad
l'es cl les principes de justice qu'elles
ont dû nécessairement vouloir ccinsa-
• A l'époque providcnlîclle oh la main
puissante d'un nouveau Cyrus cDlrp[int
de retirer la France de l'abtmo daqs le-
quel elle étoil préleb s'engloutir, le gon-
Ternemeat comprit qu'il ne pouirrrit ré-
tablir l'ordre social, ébranlé JDsqn'«n ses
fondcmens, sans le secours de la religion,
qui en est la meilleure garantie ; parmi
les obstacles qui conlraiioient cetle œu-
vre de concilialion, un, surtout, se per-
pétuoit invinckblement :c'éLoU te trouble
apporté dans les consciences, et par suilé
dam la sociélé, par In vente des biens na-
Lonaux, onlovés sua émigré, suii hospi*
ces el an clet^é. En conséquence les. deux
puissances temporelle et spirituello, rap-
prochées par un mime sentiment de pois
el de concilialion, cbercbtrcnt i s'snlen-
dredans le but de rassurer les conscieu'
ces, an moins en ce qni loucboit l'aliéna-
tion dostùens ecclûsiaitiqnes. Despléoi-
poleuli aires furent noramés, le* rvti&ea-
tious échangées, et la convention du *6
messidor an iv, ensemble U|kslaLuls oi^ga-
iii'jues qui l'accompagnent, fnrent re-
^^
( 579 )
fOnniisloi de Télal, sous le nom de Cori' rcconiioîl qu'i l'exclusion des autres îm-
cirrdat.9 I meubles» ceux-là pourront ôlre poss^dftJ
Ici Tauteur a placé lé texte même ' P»*" ^«« ministres du culte et à ce titrci
du concordat de 1801 , que nous , P«is vient le décret de IVin ii qui resli.
nous abstiendrons de reproduire, I ««« ««/«^nqties des ^g, ses leurs biefts
cette pièce se trouvant sans doute
sous la main de tous nos lecteurs ; il
continue ensuite :
« La simple lecture de col acte solen-
nel suESt pour prouver qu'il constitue réel-
lement un contrat synallagmalique, passé
entre deux puissances dans un intérêt ré-
ciproque qui y troavoit une double ga-
rantie, exprimée surtout dans les deux ar-
ticles 191 et i5, qu'on ne peut concevoir
()ue le judicieux rapporteur de la cham*
bre des pairs ail voulu présenter comme précis du concordat ; l'étal, détenteur.
non aliénés.
» Lé concordat a gardé, il est vrai , un
silence absolu sur une question grave et
que nous n'avons nullement Tintention
de -discuter. A l'époque où il intervint,
les biens ecclésiastiques avoietit des dé-
tenteurs et des acquéreurs. L'article i5 ne
mentionne que ceux-ci, et ne déclare iis-
commutafble que la propriété des biens
aliénés cl entre les mains des acquéreurs.
Ceux-ci poovoient donc appuyer désot--
mais leur conscience rassurée sur un texte
n'étant pas connexes entre eux. La ga>
tantie en faveur Hu chef spirituel de l'E-
glise étoil : le rétablissement de la reli-
gion catholique en France, la profession
particulière qu'en faisoient les consuls, la
restitution de toutes les églises non aliè-
ne le pouvoil pas, s'il eût eu également la
conscience timorée, foiblesse dont il e^t
rarement atteint. Malgrélenouvt^audrolt
civil créé par la loi de 89, nous doutons
que la conscience délîôate d'un ancien
ministre des cultes se fût accommodée
nées et nécessaires au culte, le rétablisse- d'un majorât, formé de biens ecclésias-
ment des chapitres et des sémihaii^s. La tiques noa aHénés.
garantie en faveur du gouvernement
étoil : Textinclion d'un schisme, une nou-
'velle circonscription des diocèses, modi-
fiée d'après celle des départemens, la dé-
mission des anciens évêqucs, la nomina-
tion des nouveaux à son choix'; enfin et
» Nous répétons que nous n'avons vonid
par celte observation que constater 'un
fait, sans prétendre en tirer aucune con-
séquence.
» Afin de procéder avec méthode & l'exa-
men des propriétés actuelles des fabrî-
iurloul, la sanction accordée à la vente 'ques, nous les partagerons en quatre
des biens de l-£glise aliénés; et déclarés in-
commulabfes entre les mains des acqué-
reurs on de leurs ayans -cause.
' » Il y anroil donc aujourd'hui une es-
pèce d'ingratitude , pour les bienfaits
d'un traité pacificateur, à s'efforcer d'en
restreindre tes effets naturels, et àmécon-
noitre l'esprit qui Pa dicté ; et voyex en ef-
fet dans quel sens a été développé le con-
cordat par le gouvernement lui-même qui
venoit de le conclure : est-ce dans un
sens restrictif? non, assurément! car bien
que Tarlicle 12 n'eût stipulé que la remise
dos églises, par l'article 73 organique le
; classes, que nous examinerons successi-
vement :
B 1* Bien^s meubles^ immeubles on ren-
tes, provenant de legs on donations.
• 2" Biens de fabrique, restitués où
provenant d'envoi en possession.
» 3* Eglises paroissiales et presbytère^,
»4'^ Cathédrales et palais épiscopaul
rendus par le fait.
» La première classe de biens, spéciale-
ment garantie par la loi de 1817 qui dé-
clare ces propriétés incommutabics, n'est
susceptible d'aucune contestation.
» La seconde classe , qui comprend les
gouvernement s'obligt^ immédiatement à ! biens restitués aux fabriques en vertu du
la remise des presbytères non aliénés et ! décret du 7 thermidor an xi, et ceux Ce-
lles jardins y attenaos ; par Tarticle 75 il. dés au domaine, en- possession desquels
( 58o )
elles aonl envoyées par le gouvernement,
ne devroit pas davantage être Tobjet d'an
doute, soos le rapport de la propriété
pleine et entière que lear a déniée un
magistrat rapporteur; quand la loi dit
que les biens des fabriques, non aliénés,
•ont rendus à leur destination, apparem-
ment c'est au titre antéxieoi' 9i la spolia-
tion ; quand la loi dit que les biens des
fabriques supprimées appartiennent aux
fabriques des églises conservées auxquel-
les elles sont réunies; quand les lois par-
lent des immeubles de l'Eglise, dont elles
assimilent l'administration à celle des
biens des communes, auxquelles per-
sonne ne conteste la propriété ; quand la
loi parle d'envoi en possession , n'estil
pas étrange qu'on ait pu seulement avoir
la pensée de contester aux fabriques la
propriété des biens qui leur sont rendus,
des biens qui leur appartiennent, des
Jûens qu'elles possèdent? Cependant, puis-
que le contraire a été affirmé en face des
.deux chambres par leurs honorables rap-
porteurs, examinons à fond cette ques-
tion , examinons- la avec bonne foi et
^oilure.
. «D'ahord, qu'est-ce que restituer, ren-
dre à la première destination, si ce n'est ,
ainsi que nous l'avons déjà dît, rétablir
l'ancien propriétaire par rapport à l'objet
restitué dans la position où il étoit avant
la spoliation? Quand Tétat (donne ou con-
cède à novo , il peut faire des réserves ,
imposer des conditions; mais quand il
l'end . quand il restitue ce qu'il a pris, il
rend, il restitue tout; autrement il ne rcs-
titueroit pas.
» En même temps , Tétat a mis la main
sur les biens des émigrés , sur ceux des
hospices et ceux de l'Eglise ; rien ne To-
bligeoit à restituer aux émigrés ni aux
hospices; et cependant il l'a fait : pour
les hospices, la restitution a été sponta-
née , complète ; pour les émigrés , elle a
eu lieu partiellement il est vrai , mais à
diverses époques, sous toutes les formes,
jusqu'à ce que la loi des indemnités vint,
au bout de trcnle ans , mettre le dernier
appareil sur celle plaie long* temps sai-
gnante ; mais enfin aux hospices et aux
émigrés l'état a rendu spontanément et
complètement : et la restitution an culte
catholique , cette restitution garantie par
un traité solennel, n'auroit été qu'une
feinte, qu'une déception ; et c'est au boat
de trente-six ans qu'un tel commentaire
est présenté! En vain le chef spirituel au«
roit fait des concessions réelles, pénibles
même ; en retour, le gouvernement fran-
çais n'auroit fait que prêter au culte as^
qu'il auroit feint de lui rendre , et ne lai
çût , en effet , rendu qu'un usage tempo-
raire , ce qu'il a plu d'appeler une affec-
tation. En vérité, il faut le triste courage
du fort contre le foible, pour soutenir do
pareil système, que repoussent également
1 équité et le bon sens.
»A l'appui de l'opinion que je soo'
tiens, eelle de la restitution complète, il
il y a, dans l'art. 76 de la loi de l'an x,
deux expressions remarquables. Cet ar-
ticle dit : Les édifices aneiennement desti"
nés au culte catholique , actuelUmeut dam
les mains de la nation, seront remis à la
disposition des évêques. Et d'abord, l'an-
cienne destination éloit irrévocable, donc
les hlfius rendus à leur destination le sont
au mîème titre; c'est-à-dire à destinatioa
irrévocable ; ensuite cette expression : ac-
iueliement dans les mains de la nation , ne
constitue-t-elle pas, de la manière la plus
positive, renonciation d'un simple fait
de séquestre qui va cesser par la restitu-
tion? Cette observation est si peu une
subtilité, que, dans un arrêté de ther-
midor an XII, on retrouve cette môme
expression appliquée aux émigrés aux-
quels l'état a restitué t da moment , est-il
dit dans cet arrêté, ok la main-mise de
Çétat a cessé; donc, au moins pour les
biens restitués, la main:mise de l'état n'a
été qu'un séquestre dont la levée rétablit
dans ses droits l'ancien propriétaire.
• Il semble donc incontestable que les
fabriques ont la propriété incommu-
jlable, non-seulement des biens reçus
par Içgs ou donations , mais encore
des biens de toute nalure qui leur ont
été restituée par Tctat et de cetu eùéès au
( 581 )
domaine et en possession desquels elles
ont été envoyées, pour jouir du tout,
sous )& tutelle du gouvernement, aux
mêmes titres et conditions que les com-
munes et les hospices. >
. NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.
PARIS. — C'est à neuf heures du
matin, dimanche prochain , 2ôjuin,-
3ue le sacre de M. révêaue de Ver-
un aura lieu dans la chapelle des
Dames du Sacré-Cœur.
M. rArcheyéque a donné la con-
firmation jeudi dernier, à Saintp-
Sulpice , aux enfans qui avoient fait
leur première communion huit jours
auparavant ; le nombre des enfans
étoit fort considérable, et Us deux
cérémonies ont été très-édifiantes. .
Dans Taprès-midi, le prélat est
allé à Saint-Mandé pour y bénir la
nouvelle église du lieu , qui vient
d'être agrandie et restaurée. Le pré-
lat a été reçu avec les honneurs
qui lui étoient dus, par le clergé et
les autorités. M. l'abbé Olivier, curé
de^Saint-Roch , a prononcé un dis-
cours qui a été suivi de la Quête.
Nous reviendrons sur cette cérémo «
nie.
M. l'abbé Chossotte, curé de Saint-
Mandé, est un ecclésiastique plein de
zèle et d'activité, qui , à une époque
de vertige, avoit été en butte, dans
une autre paroisse , à d'injustes pré-
ventions, et avoit été obligé de quit-
ter sa cure, mais qui jouit à Saint-
Mandé du respect et de la confiance
de ses paroissiens.
M. Jacques Browne , évêque de
Kilmore , en Irlande, a passé derniè-
rement par Paris, venant de Rome,
où il étoit allé pour les affaires de
son diocèse. Le prélat a officié le di-
manche 1 1 dans une église de la ca-
pitale. Il s'est rendu ensuite en Bel-
gique , ou il a visité l'université ca-
tholique de Louvain. Il a du 's'em-
barquer ces jours-ci à O^tende pour
l'AngleteiTe.
On a célébré, le samedi 17, dans
l'église Saint-Pierre du Gros-Caillou,
les obsèques des malheureuses vic^-
times de l'encombrement de la foule
au Champ-de-Mars. M. le curé a of-
ficié, assisté de son clergé. Plus de
200 personnes suivoient le cortège,
où il étoit aisé de reconnoître les pa-
rens des victimes. Les corbillards
étoient au nombre de onze , dont le
premier étoit celui d'un ancien ser-
gent de la banlieue. Le dernier cor-
billard renfermoi^t les trois cercueils
de la famille Lavigne-Poiret. Des
gardes nationaux et des ouvriers s'é-
toient joints au cortège.
Nous avons déploré plus d'une
fois, il y a quelques années, dans
ce Journal, la jurisprudence qui s'é»
toit introduite à la cour de cassa*
tion sur le duel, et l'impuniié accor-
dée aux violateurs coupables de la
loi de Dieu , comme dès lois de la
morale et de l'humanité. La ques«
tion vient de se présenter de nouveau
à la cour, à l'occasion d'un duel suivi
de mort qui avoit eu lieu à Toui*s.
M. le procureur-général Dupin a
prononcé le 22 juin, dans cette af-
faire, un réquisitoire mémorable. IL
s'est élevé avec force contre le scan-
dale de l'impunité des duels. Il a
montré que le duel étoit compris
dans la législation sur l'homicide. Il
a parlé de l'atteinte que le duel por-
toit à la religion, à la morale, à la
société. Il a terminé ain i :
• Pour moi, ma conviction sur cette
question est formée au plus haut degré.
Si mes cITo ris étoient impuissans cette
fois, je les rcnouvelierois. En toute occa*
sion, je m'élèverai contre Tillégale et im-
morale pratique des duels. J'éloignerai
de ma conscience d*homme publie et de
magistrat le plus cuisant des remords,
celui d'entretenir au sein de la société
un préjugé homicide, et de contiticter
( 582 )
une 5orto de YonripliçUé dans tons les ayant tourné trop brusquement , H
duels' donl la fréquence et rimpanilé so , eu est résulté u'ae violente secoussf;
trouvcroient encouragées par la plus fu- une des soupentes en a été rompue ,
HeM,e de toutes les erreurs de droit » et la caisse de la voiture a été len-
Aprèscet éloquent réqiiisitoirepro. '^?^5- Le prélat ayant pu en être
nonce avec chaleui^ et conviction, la [f,^*'.^; ,^ 7^"^" ^^ T^"^^^ à pied à
cour a délibéré pendant deux heures, I ^ ^^eche. Les contusions qu il a re-
Ci a rendu un arrêt que nous donnel i ^"'^ '''' présentent aucun caractère
foos plus bas. Nous applaudirons avec ^^ gravité. Un grand concours de
tous les amis de la religion et de Personnes de toutes les classes s est
rhumanité, à une décision qui in- Porte à l evechc pour avoir des non-
tércsseà un si haut point Tune et Y • r .P"''*^î ', J^"" .«st dans un
rautrc. {roir à la fin.) , état satisfaisant. L Hermines empr
^^i de rassurer le public contre
esse
des
La ville du Mans, qui, cette an- ?r"T, ^"^ °? manqueroient pas,
liée , comme les annéts précédentes, i ^/^-«"^j. ^e circuler avec l exagera-
à vu les processions de la Fcte-Dieu ^*^" ordinaire.
se déployer dans ses rues et sur ses «os«a.
places , a été témoin dimanche der- M. l'abbé Ânthelme, ciiré-arclii-
nier^ 18 de ce mois , d'une cérémo- ' prèli'e de Romans , chanoine hono-
lile également imposante et d'un 1 raire de Valence, appartenoit à une
haut intérêt pour le diocèse du I famille estimée dans la ville de Ro-
Man«. L'ordination , qui , h raison j mans ; l'un de ses frères fut un méde-
de la maladie du respectable évcque, ; cin très-réputé par son savoir et la sa-
iTavoitpusefaireaux Quatre-Temps gesse de sa pratique; c'est celui-là
de la Trinité, a eu lieu ce jour-là même qui avott épousé mademoiselle
dans l'ancienne église de la Visita- Dedelayd'Agier, sœur du personnage"
tion, aujourd'hui presque abandon- . de ce nom, qui joui un rôle depuis la
née, bien que ce soit un véritable j révolution jusqu'à la chute de l'ein-
.chef-d'cBuvre d'architecture. A six ; pereur. M. l'abbé Anthelme fut cïe^-
beures un quait , le matin , la pro- tiné, fort jeune encore, à l'état ecclé-
cessîon partit du séminaire , et à six siastique ; de bonne heure aussi il fut
attaché au chapitre de la Collégiale de
Romans , antique reste du célèbre
monastère que saint Barnard , arche-
vêque de Vienne , vint fonder sur les
bords de l'Isère, aux lieux où s'étend
aujourd'hui cette cité remarquable
par sa prêté et son industrie. Après ses
premières études, le jeune Anthelme,
qui laissoit voir une grande aptitude
et un goût particulier pour la science
sacrée, fut envoyé à Paris, et Bnit^^cs
cours au séminaire des Trente*Trois.
L'hébreu, l'Ecriture sainte commen-
tée et la littérature, soit dans les cours
publics, soit dans les réunions où il
avoit accès , remplirent le temps que
les études du séminaire n'absorboient
pas.
De retour à Romans, il fut iiO0iin^
trois q^uarts , elle étoît à l'évcché ,
d'où elle se rendit dans l'église sus-
dite. Le nombre de ceux qui ont fait
partie de l'ordination étoit de 102,
savoir, 18 prêtres, lOdiacres, 32 sous-
diacres, 6 minorés et 36 tonsurés.
Le nombre des ordinands, quoique
moins nombreux qu'il y a quelques
années, ne laisse pas que d'être très-
consolant, et laisse au prélat Tespoir
de pouvoir, d'ici à un certain temps
au moins, remplir les vides que pour-
roit faire la mort dans son clergé.
Le samedi 17, un accident qui
pouvoit être très-fôcheux a fait une
g,rande sensation à Nantes. M. l'é-
v^ue reinontoit la rue Royale
en voiture ^ lorsque sou cpcher
prébendier. Cesi là qu'il piil; cette
prédileclion pour la iitui-gia et la
pompe des cëicmoiiies de l*ËgUse,
qui firent de lui un modèle à l'autel,
où il offrit, toujours unies ensemble,
la foi , la piélé et une majesté douce
qui élevoit à Dieu. M. l'abbé An-
ttielme refusa le serment, à l'exemple
de son pieux archevêque M. d'Aviau,
et passa eu Allemagne avec M. Tabbé
Cotte son compatriote, devenu aumô-
nier d'une princesse en ce pays, et
qui l'aida â passer ce temps orageux.
En 1802, M. Antbelme lut nommé
d'abord cure du Péage , qui n'est sé-
paré de Romans que par un pont sur
l'Isère ; et M. Lambert avoit déjà son
titre pour la ville, quand M, Dedelay
d'Agier obtint une mutation pour ces
deux cures; de sorte que M. Antbelme
devint curé de Romans, et M. Lam-
bert passa au Péage , où il étoit en-
core en 1830, laissant aux pauvres et
en œuvres pies tout ce qu'il avoit pu
épargner pendant près de treute ans.
Une fois installé, M. le curé de
Romans s'appliqua tout entier aux
soins de son troupeau,- tâche double-
ment di.ffîcile à cette époque de répa-*
ration , dans une ville surtout où les
constitutionnels, protégés parladmi-
iiistration de M. Bécherel et les anti-
concordataires assez nombreux , sou-
levoicnt des entraves journalières au
rétabUsseinent de la paix. Il fallut
bien de la patience, du courage et de
la lutte aussi; c'est peut -être cette
dernière exigence qui laissa au carac-
tère de M. Antbelme cette apparence
d'oppoitition si peu d'accord avec son
air de maniiiétude et l'exquise affa-
bilité de ses rapports ordinaires ; peut-
être dans le secret de l'intinûté se
plaignoit-il comme saint Gyprien,
que la persécution l'eût aigri même
envers l'autorité. On ne peut guère
expliquer autrement la sympathie
qu il montra d'abord pour les opi-
nions de VAi^enir, ainsi que d'autres
^ecclésiastiques éminens du diocèse.
Toujotirs est-il que ]VI. Antbelme fut
( 583. )
constamment un pasteur instruit «
zélé, pieux et charitable. Il alloit Lieu
rarement dans le monde, les pauvres
seuls et les malades le voyolent de
près. On sait tout le bien qu'il pro-
cura à ses ouailles par les missions
qu'il fit donner en 1809 et au jubilé;
par le ministère du pieux et éloquent
père Enfantin.
C'est à M. Anthelme , appuyé par
M. Dévie, alors grand-vicaire , qu est
dû l'Institut des Sœurs de Sainte-
Marthe , dont madame Duvivier fut
la première providence et la fonda-
trice. Plus tard , M. le curé de Ro-
mans dut être éloigné de la direction
de cette communauté , mais c'est à
j son zèle et à sa persévérance que le
bien de cette œuvre remontoit. Le
rétablissement du mont Calvaire et
des stations , si anciennement véné-
rés dans le pays, est encore une preuve
de ce zèle et de cette ardeur pour
l'honneur de la religion qui domi-
noit son ame , au milieu de l'af-
faissement de son corps débilite
par les ans et la souffrance. Dans
ces derniers temps , où il ne pou-^
voit presque plus remplir les fonc-
tions saintes , il aimoit à s'entretenir
avec ses prêtres, dont il partagea tou-
joui*s la vie commune , de l'j^lise et
de ses besoins , des devoirs du minis*.
tère, de ses dangei-s et des consola-^
tions qu'il ménage. Il est mort ainsi
comme il avoit vécu, le 27 avril der-
nier ^ le modèle et l'ami des prêtres i
de nous , surtout , dont il a vu , en-
couragé et béni les premiers pas dans
la sainte carrière. C.
Le diocèse de Cahors vient de s'en-
richir d'un nouvel établissement de
piété et de chirité. Dn respectable
Sarticulier, M. Àoques, aujourd'hui
xé à Toulouse, a donné une mai-
son et des dépendances pour établir
les Sœurs de la Charité à Belmout |
arrondissement de Figeac. Les Sœiirf
y sont depuis un an ; elles oAt plus de
cent élèves ^ vbitent }es iniil^des fjbe
( 584)
la paroisse et assistent les Indigens.
C'est un grand bienfait qu'un tel éta-
blissement dans un pays pauvre , et
on doit d'autant plus de reconnois-
sance au bienfaiteur, que Ton estime
la valeur du don d'environ 40,000 fr.
Un nouveau, temple protestant a
été ouvert le 21 mai à Saint-Martin,
dans l'île de Ré. Les pasteui^s Ver-
meil, Delmas et Jay assbtoient le
pasleur Boudet. Le maire de Saint-
Martin , son adjoint , une partie du
■ conseil municipal et les autres auto-
rités assistoient à la cérémonie. Le
vert à Mialet , dépendant du consis-
toire de Saint -Jean du Gard. Des
places nouvelles de pasteurs ont été
créées à Saint-Marcel, à Graissessac ,
à Saint- Sauvant, aux Mages, à Ga-
brières-d' Aiguës et à Celles. Tout cela
montre assez que le système de fa-
veur pour les protestans ne se ralen-
tit, point, et qu'on multiplie inces-
samment leurs églises et le nombre
de leurs pasteurs.
M. Pascal Gizzi , internonce apo-
stolique à Bruxelles , est rappelé à
Rome. Il a été reçu le 15 par Léo-
pold en audience de congé , et a
présenté aux ministres JVÏ. l'abbé
Spinelli , chargé provisoirement des
afTaires de la légation.
Le 30 avril dernier a eu lieu à
Parme le baptême d'un jeune afri-
cain de dix ans, appartenant à une
tribu de nègres du Congo , vendu
sur le marche de la Havane et acheté
par le comte Louis Penazzi , de
Parme , qui l'amena avec lui en Eu-
rope. La cérémonie s'est faite dans
la petite église de Saint-Laurent de
Corlemaggiore ; M. l'archi prêtre-
curé avoit été délégué pour cela par
M. Louis San Vitale ^ évêque de
Parme. Le néophyte à paru dans de
bons sentimens.
A Reggio , dans l'état de Modène,
la procession du saint Sacrement, re«
mise au dimanche dans l'octave ,' à
cause de la pluie qui avoit précédé leii
trois jours de la fête, s'est faite le
28 mai au matin avec la plus grande
pompe. La route parcourue par la
procession étoit en plusieurs lienx
couverte de toiles et ornée avec goût.
La cathédrale et l'église Saint-Domi-
nique, où la procession s'est reposée,
étoient décorées et illuminées avec
magnificence. Une des places où a
passé la procession étoit ornée de va-
ses et de statues*, et l'autre de beaux
tableaux. Les orphelins des hospices,
les confréries, le clergé précédoient
le saint Sacrement que portoit l'é-
vêque de Reggio , M. Cattani. Aprèf
le dais , marchoient le duc et la du-
chesse de Modène , les princes leui's
fils et leur fille aînée , tous avec des
cierges à la main , et suivis de toute
leur cour en habits de cérémonie , là
garde noble d'honneur faisant la
haie. Les ti*oupes de la garnison
étoient rangées en bataille sur dtfers
points du passage de la procession.
Les chants du clergé alteruoient avec
la musique militaire, et deux com-
pagnies du bataillon royal de ligne
exécutoient des salves au moment de
la bénédiction que donnait Tévéque
au peuple immense accouru de tous
les environs.
Un évêque de Hongrie vient de
donner un bel exemple de générosité
pastorale. M. François de Pau le de
Nadasd-Fogaras , évêque de Vaccia
ou Waitzen , a acheté pour 60,000 flo-
rins les bàtimens d'une école mili-
taire récemment transférée à Pest, et
en a fait don à la province pour y
établir un hospice d'aliénés. De plus,
le prélat a donné des fonds pour for-
mer un revenu annuel à l'hospice. Un
chanoine de Waitzen, M. Gasparick,
( 585 ) .
a donné 1 ,000 florins pour le même
objet.
Les sous-officiers et soldats du Ôl«
régiment anglais , en garnison à Bel-
tast , en Irlande , étant sur le point
de quitter cette ville , ont adressé au
docteur Denvir , évéque de Down et
Gonnor, résidant à Belfast, une let-
tre de remercîment pour les servi-
ces c|ue le prélat et son clergé leur
avoieot rendus , tant au spirituel
qu'au temporel , pendant leur séjour
à Belfast. Ils lui ont envoyé en même
temps une somme de 10 liv. sterl.
(250 fr.) pour en faire l'usage qu'il
croiroit convenable. M. Corneille
Denvir les en a remerciés par une
lettre affectueuse, ou il les félicite de
leur bonne conduite à Belfast , et
fnit des vœux pour eux , quelque
part qu'ils soient placés. ,
POLITIQUE.
La princesse Hélène aura bientôt le
pl;ûsir d'assibter à une représentation de
la révolotion de juillet Puisqu'elle s'en
est déclarée enthousiaste à son passage
par Epemay, il est juste qu'on lui ^5se
voir ce que c'est, au moins une fois, afin
qu'elle puisse juger si cela répond à son
admiration et à l'idée cbarmaote qu'elle
s'en est faite de loin. Ainsi , nous lui fe-
rons dans un mois la galanterie de dépen-
ser deux cent mille francs pour lui don-
ner {e spectacle d'un anniversaire de nos
glorieuses journées. Si elle lit nos bud-
gets , elle doit savoir que nous disposons
d'une autre somme de dix «neuf mille
francs en faveur des anciens vainqueurs
de la Bastille, afin de pouvoir réunir sous
ses yeux les représcntans de nos deux ré-
volutions.
Mais après cela, si nous avions un con-
seil à donner à la princesse Hélène, ce se-
roit pour rengager h se joindre à tous les
honnêtes gens de France , afin d'obtenir
l'abolition de ces saturnales révolution-
ces sombres idées quî ont encore failli
l'autre jour troubler la fêle de ruôlel-de-
Ville,
Trois fêtes de noces ont eu lieu , à des
intervalles très - rapprochés , sur trois
théâtres différens : i Fontainebleau , à
Versailles et à Paris. Des discussions asses
vives se sont élevées au sujet de celte der-
nière. La plupart des journaux indépen-
dans font critiquée comme venant à la
suite d'un événement déplorable , comme
une sorte d'ofifense à la douleur publique.
Les journaux du pouvoir n'ont rien voula
rabattre de leur enthousiasme ordinaire.
Il leur a semblé, et ils continuent de sou'
tenir que , quand le pays légal se divertit
bien, c'est la preuve que tout le monde est
satisfait, et qu'il ne manque rien à per-
sonne. Le conseil municipal adhère, tons
les grands corps de l'état adhèrent , tous
les hauts fonctionnaires publics adhèrent,
tous les convives de l'Hôtel-de- Ville adhè-
rent, tous lesdansenrs de la fête adhèrent.»
Telles sont littéralement les raisons qu'ils
allèguent pour établir que l'opinion pu-
blique est là , et ne doit pas se chercher
ailleurs. C'est exactement comme ce roi
de Pologne dont un pojte a dit : Quand
Juguite avoU bu., l<i Pologne étoit ivre.
Il ne faut pas demander si les antres
journaux manquent de raisons pour com*
battre cette espèce de Fybaritisine. La dé-
tresse du commerce, les faillites, les ven-
tes par autorité de justice, mais par-des«
sus tout, la catastrophe du Champ -de-
Mars; voilà, selon eux, ce qui étoit fait
pour refroider le dîner de l'ilôtel-deVille.
11 csl certain que si des joics«et des fêtes
comme celles-là pouvoient, ainsi qu'on le
prétend, avoir l'opinion publique et toute
la France pour complices, nous aurions
grandement à craindre que nos mœurs ne
rappelassent bientôt cette autre époque
de décadence où les soupers de Lncullds
et le turbot d*un empereur commencèrent
à devenir les grandes affaires de l'empire
romain, et à passer aussi pour l'image des
naires , qui ne font qu'entretenir l'exalta-
lion dans les esprits, et nourrir en eux | prospérités publiques.
PAIilS, 23 JUIN.
Louis - Philippe et sa famille qailte*
ronl demain les Toileries pour aller s'é-
tablir à Neuilly josqu*h la fin de jnîllel.
— Le Moniteur annonce que le concert
da LooTre, fixé an 39 de ce mois , n'aara
pas lieu.
• — Les travaux de charpente exécutes
sur la place du Carrousel et sur le quai
des Tuileries pour le concert qui dcvoit
avoir lien dans la grande galerie du Lou-
vre sont presque terminés. On dît que
4,000 personnes dévoient être invitées à
ce concert, et au souper qui Tauroil suivi.
D'après quelques journaux , la fête du
Ix>uvre aaroil lieu pendant les glorieuses
Journées,
— M. de Scbonen , procureur-général
à la cour des comptes, vient d'être nom-
tné grand • officier de la Légion - d'don-
Aenr.
— Le Journal de Paris annonce qne le
gouvernement vient de charger d'une
mission littéraire en Allemagne, M. Capo
de Feuillide , ancien sous-préfet après
juillet i85o, rédacteur du Bon -Sens à
l'époque de la mort de J^T. Carrcl , v.t au-
jourd'hui coTlabdraleur de ÎW. Ëmîle de
Cirardin . dans le journal la Presse,
— Louîs-Philîppe et sa famille ont été
liier au bal de la garde nationale. T^ur
entrée a été saluée par la Parisienne» I>uîs
OQ a chanté une cantate de M. Dupaty.
Celte cantate n'a rien dû laisser à désirer
à personne, du moins sous le rapport de
h flatterie. Chacun des hauts invités s'j
trouve largement rétribué. Voici le cou-
plet adressé au duc d'Orléans :
Instruit déjh par notre histoire,
Si grande jusqu'en nos revers ,
Ferdinand apprit la victoire
Aux assauts livrés sous Anvers ;
.Sur l'Atlas il servit la France ;
Soldat il bnlla parmi noufi;
£t de nos armes Tespéranee ,
Ange de paix , se donne à vous.
Loflîs-Philippe et sa famille sont re-
tournés aux Tuileries h onze heures et
demie.
( 586 )
— On assure, dit le correspondant dtf
Toubnnais , que , par le traité avec Abd-
el-Kadcr , la France s'engage à founiir à
ce dernier des fusils et de la pondre,
moyennant un prix stipulé dans ce trait'',
— La Gatette des Tribunaux réduit à
fort peu de chose les bruits de complot
qui ont circulé ces jours derniers, et qui
se sont trouvés reproduits par quelques
journaux. Il est vrai, dit celle feuille,
qu'un grand nombre de dénonciations
sont parvenues aux Tuileries, dans les
ministères et à la Préfecture de police;
on dit même que quelques ânes éloienl
datées de i'élranger ; mais ces dénoncia-
tions, qui, sans doute, étoicnl l'œuvre
de la malveillance, ne contenoicnt que
des renseignemeiis vagues et sans im|)or-
tance. La même feuille ajoute qu'une vi<
site domiciliaire faite la veille du bal de
rHôlel-de-Villc, dans ane jnaison de la
rue des Postes, a amené la saisie de quel-
ques |>oignards et pistolets , et Tarrcsla-
tion de deux étndians, qui ne seront pour*
sui\id que comme dctcnteuri d'armes
prohibées. »
-^ Le Droit prétend qite le nombre des
perfioniies arrêtées s'éltîve à 6. La Ckaris
de ijb'to rucoaiioit qu'il t été fait.^ief ar-
restations, sans en fixer le nonabre. Aîais
ces deux feuilles paroissent regarder, avec
la Gazette des Tribunaux ^ celte affaire
comme n'ayant pas la gravité d'un com-
plot.
— Le gérant responsable du journal
VEurope comparoilra le 24 devant les ba*
sises, à l'occasion de son article concer<»
nant les événemens du Cbamp-de-Mars.
— Chalot, engagé volontaire à dix-boit
ans , comparoissoit mercredi , après trois
ans de service, devant le conseil de gueiré,
sous l'accusation d*avoir porté des coupi
de sabre à son sergent. Les débats ont
prouvé que Cfaalot élolt au fnomeul de
son crime dans un état d'ivresse. Le ser«
gent Guemeley, a cherché à'aliénoeirla
faute de son subordonné» et a terminé si
déposition en demandant sa grâce. L'ac-
cusé a été condamné à mort ; mais tous
les membres composanl le cooscll de
(587 )
gncrrô ont syrle-champ signé une snp- ' leau à lavw, tomba dans la Loire. T>éjk le
r
pliqae en commutalion de ptîue
La Gaxette de» Tribunaux a annoncé
qne 40 personnes ont péri par suite de»
trislesévénemcnsdu Champ-de-Mars, que
beaucoup d'autres ont Clé bîewces, que
des malfaiteurs proGlant du désordre,
ont commis de nombreux vols, dont plu-
^siears avec d'horribles circonstances; que
deux cadavres aussi ont été retirés do la
rivière, l^algré les dénégations de la
Charte de 1800, journal semi-oûiciel du
soir, celte feuille déclare que tout ce
qu'elle a avancé est exact.
— Il y a quelques jonrs^ M. Garraube,
membi-e de la chambre des députés , s'a-
perçut qu'on avoit volé dans son secré-
laiieun nécessaire contenant une assez
forte somme en or, et divers bijoux pré-
cieux, et qu'un n'avoit point touché à
d'autres valeurs qui étoient dans le même
secrétaire. Le Droit annonce que le do-
mestique chargé de faire l'appartement
de M. Garraabc, a été arrêté, et qu'une
perquisition faite h son domicile n'a amené
auciin résultat.
— Hier, un homme s'est précipité du
hant des tours de Notre-Dame, llorrible-
mçnt mutilé , il ne pourra être reconnu
qne par ses vôlemens.
NOUVELLES HES PROVINCES.
Ua enfant de quatre ans, que sa
beîle-mére privoil de nourriture, qu'elle
précipitoit dans un seau d^cau froide
pendant l'hiver , et qui porloit au cou ,
aux bras et au ventre les cicatrices des
mauvais traitemens que celte méchante
femme lui avoit fait endurer, fut recueilli
il y a quelques mots à l'hospice d'Armen-
tières. Parsuite de sa crimnielle conduite
attestée par les voisins, la femme Hcrlant
à eorapam le 1 1 devant la police correc-
ttonneile de Lille , qui Fa condamnée à
tms mois de prison. On dit que le pro-
cureur du roi , qui avoit requis cinq an •
nées , Ta interjeter appel,
— Lundi dernier, à Nantes, une petite
fille qni avoit voola passer dans on ba-
courant l'en traînoit avec rapidité , lors-
qu'un portefaix s'est jeté è Teau tout ha-
billé , et a eu le bonheur de la ramener
Tivante au rivage.
— VHennine rappelle que plusieurs
journaux ayant annoncé qu'un Vendéen,
condamné an bagne, avoit senl été appelé
à jouir du bénéûcc de l'amnistie , ont pré-
tendu que celle faveur lui avoit été accor-
dée , parce que le séjour du bagne Tavoit-
perverti. Le Vendéen dont il s'agit, dît la
feuille de Nantes, est B6renger, soldat
aux hussards de la garde. Bérenger n a
jamais eu h rougir de sa conduite , qui a
été au bagne de Toulon ce qu'elle avoit
élé sous son drapeau. L'amnistie ne l'at-
teignoltpas plus que les ai au 1res Ven-
déens qui se trouvoient avec lui ; mais il
fut assez heureux pour trouver des amis
qni ontobtenti sa mise en liberté,
— M. Vauthier, directeur de TObserva-
toire de Toulouse » membre de l'Acadé-
mie des sciences de cette ville, est décédé
,le !5 juin.
EXTÉfilEUn.
NOUVELLES n*E8PAGKE.
On lit dans le Moniteur :
• Le 14 , Cabrera a assiégé Caspe, dont
la garnison et les miliciens s'éloient ré-
fugiés dans le fort. Oraa alloit à leur se-
cours. Espartero , averti qu'une division
carliste avoit passé l'I^brc , se dirigeant
sur la Gastillc. est parti pour Lodosa ,
où il a dû arriver le ao«
«Le 17, le baron de Mcer avoit ses
troupes dans les environs de Tarraga et
à Cervera , où il a fait , le même jour,
transporter ses blessés de Guissona. Les
carlistes occupoient les rives du Uobré<
gat, depuis Uibellos jusqu'à Gastel Fullel,
et tout le pays en avant jusqu'à Solsona,
Don Carlos en est parti .le 19), se diri-
geant sur Berga. Il n'y a plus que les bles-
sés et deux compagnies à Solsona. «
— Ros d'Rroles. que le baron de Meer,
d'après les dernières dépêches télégraphiai
( 588 )
qBes.»Lallucoiiiplèlcmenl,r«idcomp(e mÈre. t'y est rendac, et fi*«t asstsesn
] gouveraeaicnt de l'alTsire du
Ce général dit Rvoîr perdu 85 loldils et cérémor
trône qnl RToit êl£ élevé ponr celle
I aidc-dc-camp. le brt'
cnsG aussi une Irentaine de blessés. Ros
d'Eroies parle de 8ao chriilinostu^s, d'un
gnad nombre qui ont ét£ blessés, et
ajoute qu'il a fait 70 prisonniers.
Le roi d'Angleterre est mort le ta
jain , il deux heures dooie minutes du
malin , comme nous l'avons annoncé. 11
éloildans sa soixante'doDtième année, et
la septième de son rl^ne. Le drapeau qui
flolloit su sommet du chïleau de Wind-
sor a été sur-le-champ enlevé , et les
portes ont été fermées. Les habitans de
Windaoront fermé leursmaisons et leurs
boutiques dès qu'ils ont appris la mort
dii roi, de sorte que la ville offroit un
•specl de tristesse profonde.
Dès qne le premier ministre eut an-
noncé h la princesse Victoire la mort de
~ I, il donna copie de la com-
ofGcîelle au lord maire, qai
la fit aISchcr h l'Hàlel-.de- Ville. A onze
heures , les cloches de l'abbaye de West-
minster et des principales églitcs de la
capitale ont été mises en mouvement.
L'étendard rojal d'Angielerre flottant sur
1 es édilïces publics, au sonimcl des églises
et SUT tes vaisseaai du port a été amené
à ml-mil en signe de deuil. La garde a
étérclevée, solvant l'usage, îionio heures;
les soldats marchoient lentement et sans
battemens de tambours. Il en sera ainsi
jusqu'après les funérailles, qui se feront
dans huit on dii jours. Tons les lieui de
diveriisseraens publics et la nouvelle ga-
lerie nationale située place Trafalguar,
ont û té fermés. Beaucoup de boutiques
sont res'.êes closes i demi.
. — La reine est restée auprès du roi
jusqu'à sa mort, et se trouve en ce mo-
ment gravement indisposée.
— 1* ao, i II heures et demie, il j a eu
conseil de cabinet an palais de Kensing-
Ion. La jeune reine Alexatidrine- Victoire,
accoiupaguée de la duchesse de Renl . sa
Le lord chanceliei
I In 1
3, M. la formule des Sermens d'usage,
portant qu'elle gouvernera le rovauoge
conform-'ment aux lois. etc. Les mîni*. '
de cabinet ont ensnîte prêté serment
de fidélité , & genoni , au pied du trône,
Los antres conseillers privés en ayant fait
les ministres ont alors remis i la
reine les sceaux de leurs fonctions res-
pectives, qu'elle leur a immédialemenl |
rendus. I
Le conseil privé a ordonné qne S. M, j
roil proclamée reine avec les solennités I
d'usage , MUS le litre d'Aleitadrinc-Vic- :
lotre 1", La proclamation a été signée
par tous tes conseillers privés et un grand
nombre de membres de la noblesse, en
tout'iâe.
a ensuite fait une déclaration. ]
Après avoir déploré la niorl du roi son
oncle, et manifesté l'espérance que li
Providence l'aidera i porter un fardcan 1
accablant à son kge. elle dit qn'eHe met
toute sa confiance dans lo parlement et
: h loyanté de son pen-
pie, regardent, sjoute-t elle, comme an
avànlage tout spécial de succéder à un
monarque généralement vénéré i cause
respect pour Ira droits et tes liber-
tés de ses sujets, el de sa sollicitude pour
l'amélioration des lois et des înstitullODS
oatiouales.... Je m'étudierai, dit-elle eu-
core, à soutenir la religion réformée,
telle que la loi l'a établie, assurant ta
même temps ï.tous l'entière jouissance
de la liberté religieuse.
— Le duc de Cumberland, fr^e da
rai, qoi avoit signé, en sa qualité de pre-
mier pair d'Angleterre et de membre da
conseil privé, l'acte qui proclame la reine
Alexandrine-Victoite, a pris le titre de
roi de Hanovre. Les couronnes d'Angle-
terre et de Hanovre réunies sur la menu
tôle en 1714, par l'avènement de Geor-
ges I" au trône de la Grande - Bretagne,
se trouvent séparées pour la première fois
depuis celte époque. Le duc de CombU'
( 589 )
laod esl part! le 39 ponr sller prendre
possession de son royaun»!.
-— La reine e élè proclamée à Londres
CHAMBEE DES PAIRS.
(PrWdercB de M. Paaqoier.)
Sianct du la juin.
Le minblre des triTaai publics pré-
sente le projet de loi sut l'aiiiêlioralion
du cours des ri Titres.
L'ordre du jour appelle ta suite de la
dJBcnssion du projet de loi relatif ans
poids et mesures. La chambre en vole
ions les articles avec quelques amcndc-
nteos qni nécessiteront le renvoi du i)ro-
Jct ti la chambre des dépulL's. Le scrutin
a pour résultat l'adoption par 86 vois
CDotreai.
L'ordre do jour est ensuite la discus-
eion dn projet de loi tendant i modifier
le tableau des circonscriptions pour l'élec-
tion des membres des conseils généraux
des départemens. Les trois articles de ta
loi sont votés.
Plonenrs voii : Noas ne sommes plue
en nombre.
M. le président va pour se retirer, lors-
qu'il entend observer qu'on peut procédei
'BtisctâlînJe le veni bien, dit-il, maisjpns
verrei que vous n'êtes p>s en nombre.
Le scrutin est annule, el M. le président
engage HM. les pairs à Être plus exacts
ani prochaines séances.
Sianetda g3 juin.
Le cbambre reprend te scrutin annulé
hier. Il a pour résultat l'adoption du pro
jet tendante modifier le Isbleao des cir-
conscriptions pour l'élection des memi'
brcs des conseils générant des départe-
mens. L'ordre du jour appelle ensuite la
ndiïCUSsioD du projet de toi relatif aux
crédits extraordinaires et supplémentaires
de i856.
Le vicomte Rogniat parle sur le crédit
Eour lAfrique , et se jirononce pour l'u-
andon de tout ce qui se trouve en dC'
hors de la régence d'Alger et de la plaine
deMitîdja. M. de Morteoiart veut au coji-
Irajre qu'on conserve la (wlonie intacte,
ot bltme tout traité avec Abd-clKader,
3 ai sera toujours notre ennemi. Ou &é
ci-lui la place , ajonle-t-il, on battet-le.
On demande i'iiqpreasioa du discours
de M. de Mortemarl. Un débat s'engage
siir la question de savoir ai cetie impres-
sion, contraire au règlement, sera accor-
dée. M. de Mortemart le termine, en in-
iionçant qu'il imprimera son discours i
ses Irais, I^ baron Uouoier ne veut pas ,
comme M. de Mortemart, une seconde
expédition de Constantine.
La chambre adopte tous les articles. Le
scrutin est annulé faute de 3 volans.
— -H>»0<|^~—
CHAHBAE DES DÉPUTÉS.
Sian
iifua:
M. Cslnion, vice-président, occupe le
Tanteuit à midi et demi. Le marquis de
Mornaj', député de l'Oise, écrit ï la cham-
bre pour demander un congé pour le
général Pclct , dont le Sis vieot de mou-
rir. Le congé est accordé.
Le ministre des finances présente le
projet de loi des comptes de i8'4 > qua
la chambre des pairs a amendé.
M. Allain Targé , élu dans le départe-
ment de U ai ne- et- Loire , en remptace-
menl de M. Félix Bodin , décédé , est ad-
mis el prête serment.
L'ordre du jour est la discussion dU
budget de la gdejre.
M. le colonel Garranbe appelle l'atten-
tioo.de'la chambre sur Je mode d'èvan-
cemenl de l'armée, et' demande pour-
quoi l'ordonoance réglementa ire promise
depuis longtemps n'a pas encore paru.
Le ministre annonce que cette ordon-
nance est faite , mais qu'après avoir reçn
l'approbation du comité de cavalerie et
de linfanierie , elle est maintenant sou-
mise à t'eiamen du comité de l'artille-
rie et dn génie. On passe k la délibéra*
tion des chapitres. Les trois premiers
sont votés sans di^nssion. Le qnalntme
"est voté avec une légère réduction pro-
posée par la commission el motivée sur
le retour en France de 7,5S4 hommes
actuellement en Afrique. Les chapitres
S , 6 et 7 sont adoptés. On ajouriie les
chapitres 8, 9, 11, la et i5, jusqu'après
la discussion sur Alger. Lachambte vote
sans débals imponans les chapitres 10,
i5,i4, 16, 17, iS, 19, 90, 31, cl adopte
sans discussion tous les chapitres rela-
tifs k l'occupation d'AncOne.
Le président annonce qu'on en est aux
chapitres spéciaux concemanl l'Afrique.
M. Muguin rappelle l'incertitiule de
(590)
la chambre et dti goavrmnDml i fi-
gard (le rArrî<ine, et dit iju'îl «t ï (tf-
tirer qu'on errdie pnlîn iiti bon sysltriir. '
Q'eiX k cette iiiccnilude ,.t ce maD(|ue(l«
sjstL-niê rsisofluable , (|o'il rautaltribucr
tù triste 6li>t de la colonip. que l'ou ne crsh- |
noli encore qoe parsm d^f-ciite«,apr&s ecpl ^
ans d'occnfialion. Mal» ce que teul eia-
miner particolîtrencnt M. ïlau^iii ,
c'est le traiy du f^énl Bugeaud' £l d'a-
bord il «'étonne que ce tmiU: , qu'iia nii-
tiistre en iS3fi n^rdoit comme une
faute, coiume devant enhardir Abdel-
Kader, aitûlé conclu en 1837. Examina')!
tes abandons qa il suppose avoir 01^ faits,
U. Maoguin ne croit pas que nom puiï-
■ions dfsormsif consener Alger, Oran el
tes antres fractions de territoire réservés I
par le traité. !1 ïoit Abdel-Kader inallre
des abords d'Alger, et iiainaul affamer
celle ville, ainsi que 1rs tribus qui restent
Trançaises. 11 en sera de rnSme sur le» au-
tres points , et le cas arnva:il, il fjndra
(]a'on fasse venir de Crancc les \ivres de
ta troope et les alîinens des babitans. Ou
a abandonné 1 4.000 lieues sans Échange,
comme si l'on svoit eu peur du combat;
4o,oou français , l'arme au bras , oui as-
sisté à ce d^ptonbJc abandon.
M. tlauguin demande ensuite si le rbl
des Français a. pu abaDdonncr, par du
traité, un territoire conquis sous un aulre
règne que le sien ( murmures J ; si la con-
licrvatioa du tcrriloire tel qu'il l'a IrouTÛ
i^estpasentrt- pour quelque chose dans le
ienneni dn 7 août. Il demande aiLisi h
quoi scrciroDt les cré<tits votés pour la
réparation de la trbte affaire de Constaa-
iU, le pr&idpnl du conseil aanouce que
te gouvernement ne peut pas encore s'ex-
|)Iïquer sur le IraitO qui a Hé relouraS
durnifarcmcnt en Afrique. M. Mole s'é-
tonne des attaques de M. Mauguio, et dit
que l'avenir prouvera qui a eu raison. Le
ninislËre viendra répondre de ses Œuvre»
h l'ouverture de la prochaine ses.-joii.
\M. de Salvand; a dit tout récemment k la
thambre des pairs que le Irailé seroît
communiqué ani chambres avant la fiu
de la session.) Quant acx crédits qui ont
été demandés, on n'a pas dit qu'il» étoîcnl
desliiiés h réparer Téchec de Conston-
.■ L'ordre liu Jour «II? »ùl<:.<i6-l)>^^
cassiun du budget delà guerre. tAcliam'
bre vote iitiwîeori chaj)itres ïans débit.
I^rsun'oii I II Psl i l'un de- chapitres qui
se rapi orlriit h Aig^r. \I, Vicnnel pro-
pose uiiamendiment. Abd-el-Kadernous
a tenjoan trompés, dit ce député, et
nous trompera encore. Tont traité avec
lui est îuadaiiïsibli'. T,a restau:aUoii a
fait la conquête, et ta révolalion. coînmc
on y va, anra la honte de la rendre. U
faut conserver trente, mille hommes 1
Alger, et qu'il n'y ail |;atnt de réductioo
sur le chiffre du dernier bndgel.
1\! T.arKbit, éCniin'j de se trouver d;
ravis de M. Montitt, vient appnyersoa
amendement pour le maintien de trente
mille hommes en Afrique. M. f.arabii a-
pJ^re que le traité a'eal point ratlû^'. Si
tout i-sl fini, ajoute-t-il , le ministère ne
lardera pas à se repentir (fnn abandon
fait sans avoir consulté lactiainbre. 11/
aura de terribles réclamarrons an jour où
le traité sera publié. M. CnninUn'duiae
approuve la rédaclioo propos par la
commission, U, Mauguin levicnt sur k
traité. Toute la t-'ranccs'eslcourbi^ enta
personne de M. Bugeaud qui, lui.s'esthu-
initié devant l'Arabe.
M. deSatvandy répond à M. Mauguin,
et fait reloge de latonduilc du cabinet.
M. Jaubed approuve le gonverDemenl
et la commission, qui, adoptant la réduc-
tiofl de l'eSeciif d'Afrique qu'il propose ,
fixe le chiffre de l'armée à 35,000 hom-
mes, an lieu de 40,000.
Le chapitre amendé parl^commission
est adoptû. La chambre adopte tous les
autres cliapitres du budget de ta gnerre.
L'ordre dn jour appelle la discussion
du prUjet ouvrant dis crédits pour les
réfugiés. Il est adopté avec nnc augmeu-
latiOD de 70,000 francs, proposée par
M. Sunt-Marc Girardin. En tout, 3cent
70 mille ftaucs en supplément aux cré-
ditsdei837.
La chambre adopte encore deux pro-
jets, l'un ouvrant un crédit pour les ter-
vices généraux, el l'autre relatif & laré-
ûdence en France des réfugiés.
La chambre passeau projet de loiajaat
pour bulde conserver les fooclionsde po-
lice judiciaire aux maréchaus-des-logii
et aux brigadiers de gendarmerie dao*
haildépartemensde l'OuesL
I ■-TrrBîargï
(59
ARBET DE tJi COm DE GA88ATIO:V. j
Ouï, le rapport de M. de Ilaussy-de- \
Robécoiirt, conseiller en la cour; et les
conclasions de M. Dapin. procorcnr-gé-
néral; «
La cour, après en avoir délibéré en la j
chambre du conseil ;
Vu les art. agS, 296, 297, 3o2, 309 et
5io du code pénal...;
Attendu que si la législation spéciale
sur les duels a été abolie par les lois de
rassemblée constituante, on ne sauroit
induire de cette abolition, une exception
tacite en faveur du meurtre commis et
des blessures et coups volontaires portée
par suite de duel ;
Que sons le code des délits et des pei-
nes de 1791, ces meurtres, blessures et
conpséloient restés sons l'empire du droit
commun, que le d/'cret d'ordre du jour
du 39 messidor an 11, ne se réfère qu*an
code militaire et n'est relatif qu'à de sim*
pies provocations de militaires d'un grade
inférieur envers leur supérieur ;
Que le code de l'an iv a été rédigé
dans le même esprit que celui de 1791,
et ne contient aucune disposition non-
velle jsur cette matière ; .
Attendu que les dispositions detart.
295 et 296 du code pénal sont absolues
et ne^comportent aucune exception, que
les prévenus des crimes prévus -par ces ar-
licles doivent être dans tous les cas pour-
suivis ;
Que si, dans les Cis prévus par les arL
3j7, 328 et 329 du même code, les cham-
bres du conseil et les chambres d'accusa-
tion peuvent déclarer que l'homicide, les
l)Icssures et les coups ne constituent ni
crime ni délit, parce qu'ils éloient auto-
risés par la nécessité actuelle de la légi-
time défense de soi-même ou d'autmi,
on ne sauroit admettre que l'homicide
commis, les blessures faites et les coups
portés dans un combat singulier, résul-
tat funeste d'un concert préalable entre
deux individus, aient été autorisés par la
nécessité actuelle de la légitime défense
de soi-même, puisqu'on ce cas le. danger
a Oi'j entièrement volo'rilaîrè, la'd'^fense
i )
sans nécessité, et que ce danger ponvoii
être évité sans combat ;
Attendu que si aucune disposition -lé-*
gislativo n'incrimine le duel pro}ircnicnl
dit et les circonstances qui préparent oa
accompagnent cet acte homicide, aucune
disposition de loi ne range ces circon*
stances au nombre de celles qui rendent
excusables le meurtre, les blessures et les
coups ;
Quec'est une maxime inviolable de no-
tre droit public, que nul ne peut se faire
justice h soi-même ; que la justice est la
dette de la société toute entière, et que
tonte justice émane du roi, au nom du'
quel cette dette est payée. (Art. 48 de U
charte.) .
Que c'est une maxiese non moins m-^
crée de notre droit pebtic que toute con-
vention contraire aux bonnes mœurs et h
Tordre public est nulle de plein droîl
(art. 6 du code ciril), que ce qui est nul
ne sauroit produire d'effet et ne sauroit à
plus forte raison paralyser le cours de la
justice, suspendre l'action de la vindicte
publique et suppléer au silence de la loi
pour excuser une action qualiflée crime
par elle et condamnée par la morale éi le
droit naturel ;
Attendu qu'une convention par lt«
quelle deux hommes prétendent transfor-
mer de leur autorité privée un crime
qualifié en action indifférente ou licite,
se remettre d'avance la peine portée par
ia loi contre ce crime, s'attribuer le droit
de disposer mutuellement de leur vie et
nsorper ainsi doublement les droits de la
société, rentre évidemment dans la classe
des conventions contraires aux bonnes
mœurs et à l'ordre public ;
Que si néanmoins', malgré le silence de
la loi et le vice radical d'une telle con-
vention, on pouvoit l'assimiler à nn fait
tfexcuse légale, elle ne sauroit être appré-
ciée qu'en cour d'assises, puisque les faits
dexcuse, admis comme tels par la loi, ne
doivent point être pris en considération
par les chambres du conseil et les cham-
bres d'accusation; et ne peuvent être dé>
cï^ré's que par le jury ;
( Sga )
Qu*if suit de Ih qne toutes les fois qei*an
meurtre a été commis, que des blessures
ont été faites on des coups portés, il n'y
a pas lieu par les juges appelés à pronon-
cer sur la prévention on Taccnsation au
cas où ce meurtre, ces blessures on ces
coups ont eu lieu dans un combat singu-
lier dont les conditions ont été conve-
nues efitre l'auteur du fait et sa victime,
de s'arrêter à cette convention prétendue ;
Qu'ils ne peuvent sans excéder leur
compétence et sans usurper les pouvoirs
des jurés, surtout sons l'empire de la loi
du 38 avril i833, statuer sur cette cir-
constance, puisque lors même qu'elle
pourroit constituer une circonstance at-
ténuante, ce seroit aux jurés qu'il appar-
tiendroil de la déclarer;
Que si, aux termes de la loi constitu-
tionnelle de l'état (charte, art 56), an*
cun changement ne peut être effectué à
l'institution des jurés que par une loi, les
tribunaux ne sauraient sans porter at-
teinte à cette disposition et à cette insti-
tution, restreindre, et moins en sembla-
ble matière qu*en tonte autre, la compé-
tence et la j uridiction des j urés ;
Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué,
que le 39 janvier dernier, Pcsson a dans
un combat singulier donné la mort à Ba-
ron ; qne néanmoins la chambre d'accu-
sation de la cour rojale d'Orléans, a dé-
claré n'y avoir lieu à suivre contre ledit
Pesson, par le motif que ce fait ne ren-
tre dans l'application d'aucune loi- pénale
en vigueur, et ne constitue ni crime ni
délit; qu'en jugeant ainsi ladite couri
expressément violé les articLs 395, 396,
397 et 3o3 du code pénal, et faussement
appliqué l'article 828 du même code;
La cour casse et annnlle.... renvoie de-
vant la cour royale de Bourges, chambre
des mises en accusation.
■ ■ — af
BOURSE DE PABI8 DU 33 JUIN.
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 109 fr. 10 c.
QUA'IHE p. 0/0, j. tl« mars. 99 fr. 60 c.
ThOlS p. 0/0, j. de déc. 78 fr. 10 c.
Quatre 1/2 p. 0/0, j. de mars. 000 fr. 00 c.
Act. de la Banque. 2420 fr. 00 c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
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Caisse hypothécaire. 000 fr. 00 c.
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3 mois lo
1 mois 5 5o
s«:
BUS
•UR LCI
VAIVOEUVRES DES PROTBftTANSé
On a déjà vu bien des exemples
du zèle des protestans en diverses
provinces ; plusieurs évêques s'en
sont plaints dans leurs mandemens.
Nous avons fait snention des avis
donnes à cet é(;ard à leurs ouailles
par MM. les archevêques de Lyon et
de Tours, et par MM. les évêques
d'^ rras, de Perpignan et de|Grenoble.
Des journaux ont signalé des preu-
ves de l'esprit de proftélylisine des
diverses branches des protestans, en-
tre antres des méthodistes. Nous-
même nous avons donné plusieurs
fois des détails sur ces manœuvres.
Nous avons cité la réclamation de
M. l'abbé d'Alzou sur ce qui s'est '
passé à Nîmes. Aujourd'hui de nou- j
veaux fraits sont venus à notre '
connaissonce. Nous apprenons qu'on
répand dans le diocèse d'Orléans
beaucoup de petits livres qui con-
tiennent le venin de l'erreur , ou
qui même tournent en dérision les
pratiques catholiques. L'indifférence
du peuple dans les campagnes a jus-
qu'ici paralysé les efforts des prédi-
cans et des colporteurs ; mais ces pe-
tits livres peuvent néanmoins laisser
de funestes impressions dans les es-
prits.
Les mêmes manœuvres ont lieu
Aussi en Flandre. UEmancipateurde
Cambrai en avoit déjà parlé. Il re-
.vient sur ce svifei û»ns son numéro
f^\\ 15 juin. On nous a communiqué,
i!ti.t-il , des collections de brochures
distribuées |{i:ati».|i9r la-^oçi^té, ]|itt«
Tome XCiniÙÀmdt la Religion.
blique, et où l'on insinue que les
sKcremcns et les observances de l'E-
glise catholique sont inutiles. Dnna
un de ces pamphlets , intitulé !'£-
coU du dimanche au village , un insn
tituteur campagnard explique à Ml
manière des versets de l'Ecriture -^
c'est-à-dire qu'un maitre d'école de;
village s'arroge le droit d'intccprétei:
l'Ecriture , droit qu'il refuse aux
évêques et aux conciles. L^ "éiilifr?
saires protestans .sont d'à illeurs d*un^
ignorance incroyable. Dernier^'
ment, dans une commune , ik of-
ffoient , au. lieu d'argumens , un sac
de blé et un jambon à ceux qui vou-
droient se mettre de leur parti ;
quelques misérables se lai-ssèreut sé^
duire par un si vil intérêt, mo^^
quand le jambon fut mangé et le sac
épuisé f ces tristes prosélytes n'al«
loient pas plus au prêche qu'ils u'at
loient auparavant à la messe. Groi-
roit-on que les émissaires avoient
encore recours aux plus pitoya-
bles mensonges , et qu'ils osoient
dire que pour rentrer dans le sein, de
l'Eglise il en coûtoit des monceaux
d'argent? On ne comptoit pas la somr
me, apparemment parce que cela eât
été trop long ; on Ia mest^roît au bois*
seau. Et des imbécilles dans.le^.cam-
pagnes ont été dupes de ces inepties {
La Gazeiie de Metz signale aussi
et de nouveau les menées . de I^
propagande protestante. Les socicr
tés bibliques,' dit -elle , çontir
nuent à inonder noti-e province de
leurs publications captieuses qu^
l'on cherche à faire passer sous des
titres et dea. apparences orUiodoi^es ,
X 59'4 )
de supprimer le texte , suivant le
système particulier des éditeurs.
Les protçstaos ne se remiient JMis
moins à Châlons-sttr-Ss6ite. Ceux de
Genève ont envoyé des émissaires
dans cette ville ; car on permet à tè§
étrangers de venir exploiter ifos pro-
vinces j et d'y jeter dés fefinehs de
discorde religieuse et politique. Ces
émissaires sont prolrâiblement les
mêmes qui parcourent depuis quel-
ques aim^* tout le département dé
Saône-et-Loire , et qui , il y A peu de
temps , ont ^it parler d eut k Lon->
hans. A Gliâtons, ils cbercliênt à tdu ConslUmionnétA^ nouveau piégc
d*un pays où on a aussi remarqué
ces nouveaux efforts du -protestan-
lisme. (M nous éuii de Tours :
Beaucoup de villes en France
éprouvent depub quelque temps une
rçcnidi*soencc pretfeqtani». Pour neq-
dre le peuple incrédule, on essaie de
le jeter dans Tliérésie. C'est le faire
descendre dans l'abime par des de-
grés qui ne l'effraient pas, au lieu de
ry précipiter une bonne fois, comme
lorsque la philosophie se conlentoit
de dire : Dieu nest qiCtin mot. Pour
1 être grossier, et qui pis est renouvelé
pervertir les catholiques ; ils veulent
aujourd'hui y bâtir un temple; ils
ont fiiit un appel à leurs frères ; un
(comité a été formé pour cet objet. Il
est dit dans récrit répandu à ce sujet,
iju'il est bien important d'avoir un
lieu' Consacré à la pure prédication de
TEiHmgih dans une 'vitté qui en a été
ehiièremeni prit^é jusquUei ; coiniiie si
l^vangile n'étdit point prêché à Châ-
lons , où la (bî est établie depuis le
TV* siècle , ti ^ui ^ compté de saints
évênues et des prêtres pieux et zélési
On se plaint des niêmeè manœu-
vres en Belgique, et les prélats de ce
pays en ont averti leurs troupeaux.
ITous avons cUé il y à qudquc tcmpi
Une circulaire dans ce sens par M. Té-
Vêqiie dé Bruges.^ Lètf colporteurs
Inëtdodistes parçotireni lés Villes
et lès villages. L'onr d'eux étolt
dernièrement à Girnd, où il n*a pas
^té bien accueilli ; l'obstination
qu'il mettoit à faire achetet ses li-
vres par ceux auxquels il s'adres<^
soit à été trouvée par trop fdti-
gaiite. Son zèle allpit jusqu'i en-
'trcr dans les cbrps-de-gùrdé, où il .a
'coin^lètement écfaotié;
X ces uiiSy tkùiii jdihdi'ôii^ quél-
'4fbe» têÛéJtiofiii q^^oA ù^ti'AdtetiÂ
n'en est pas inoins dangerirux. How
dirions aux protestahs : En vous
voyant armés d'un prosélytisme ar-
dent, prosélytisme qui ne s'arrête pas
à dés prédications où vous attaquez
les bases principales du catholicisme,
mais qui s'infiltre par ces petits écrits
que vous répandet parmi le peuple,
on dirolt que votis voiis croyez au-
tant démissionnaires tmnspGrft^^âns
des pays où 'la notion* du Vi'ai'^èa
ni'est jamais parvenue, fit poàrutii
plusieurs âx vos docteurs reconhbis-
sehtquefoh peut fatreSpn salûtdâns
lâ religion catholique ! Plusieurs ont
avoué que ce qu'il y a dé biorU dans
te pi*6testantfsme à éiS ritehïi âe no-
tre religioU, à Vépoqtie thf schisme.
Coirnmeiit en effet (jWnvertèx^vpus
votre origine? Prtrtèticii^btis-leiiom
de chrétien^, si Vous ne reeoniiois-
siez plus Tarbi-c dont idprès tout vbus
n'êtes qu'une braticlié énleviéé du
tronc principal, au milieu d'une tem-
pête ? Tous niez'le plqs atigtisté mys-
tère que nous adoroii^. Vorlài^ibfmt
que vous a Vez creusé " de Voi prdpres
maitis éiitrë Vous et noits^. 'Mais' en-
fin isi tiotre fpi, telle qtie nous l*aV6itt
cop^t^éej n0{^'tit]jkst]dusfilbritièt'h
\^YtÀ dù'tM^^^drq^Jiaiiès^-^
\\h
'm
^:
tfi»i d'«flertt pour d^iligoUseï' notée.
|iopulaiîon ouvi'icie? Le inoîmlre
ntalheUL'sw-aiiu lui fùre pepser qu'il
y a nu muius deux religions. Traieii
Delààci-oire que tonlei les deui sont
fiiusMS, il n'y a qu'nn pa§ : ce pa^,
le dii-hiiiliùme srècie imt>U de vos
doctrine.*, l'a franchi, en disant : //
n'_7' apas deDi'ai. Gaidei donc pour
TOUR .senU celle triste cIiaDCC de. tous
trouver liora delà voie du salut, si la
y^ité est uniqueiitent daus l'Eglise
catholique. Qu'un pioiestant effrayé
d'une gngeiive dant l'iiMtie bonne ou
i|i»uvai»e doit avoii' pour lui de si
terriMea suites pendaniVcterailé en-
tière, rentre dans le^rou de l'Eglise,
cela *e conçoit ; ses co-religtonnaivea
(liront qu'il n'a rien i perdre. Le ca-
tholique,su conti-airc,quîsDDgerotLii
dianger de religion , auioit à oublier
avant tout ces iuol4 véiloutables, ne
voua en dêpb'ise, pourcelui qui com-
prend l'Evangile : Hon dv VEglite
pnini Je joint. ,
Feniez-Toui condenser en France
les pertes qne fait votre ^lîse en An-
tleterre ? Ce ne sera asstiiément pas
ans la classé des gens instruits.
Aprèi t'indiCérence, qui est la plai«
4e la société actuelle, il n'y a de poa-
aible en Ji'rance que le retour À in re-
lâgioncatholique, pour ceuLqoi sont
appeUsl wrtir de leur sommeil lé-
thargique. Vons n'aurez pas alors i
TOUS glorifier beaucoup des conqrti-
tcs faciles que vous aurez eu le mal-
&eur de faire sur quelques individus
que leurs inœui's relâchée» éloignent
oe nqi^|ites,et qui «érOnt plus sen-
âUe* encore aux avanUigW pécnniai-
ncM que tous leur. faites présente-
Hvmt, qu'au bonheur éternel dont
▼0« les flftflez. On asture qne vous
àppelei les ihotifs d'intérêt au se-
ÇÔui't de vos raîsotMieuifins', '(^ne
S)
quand vos ministres pailent, vos
femmes se reomanl, et savent join-
dre i, propos des 4oiu effec;tifs à U
distribution de vos petits livres. Ce*
pendant vous aurei conlristé nos
aines, jeté dé la division dans lai ùl-
milles, soulevé. des questions pour le
moins fort inutiles. Laissez-nous en
paix travailler à nous rendre meil-
leurs en suivant exactement la reji-
gion que nous professons ! Pensez-
vous rendre noU'e lâc!tep)ii«,[|C)l9r
eu provoquant des dbcuuions qui ne
prodiiironl jamais qu!iin valu bruit?
Au surplus , il pârolt que les pro^
tesrans de Toitis ont fait d'):ux-m8-
iiies ces réflexions ; car on assitte
qu'ils viennent d'expulser de leiir
temple le ministre méthodiste qui
avoit donné lieu aux plaintes ci-
dessus, fis ODl dit qu'ila voulpieat
vivre eu paix et s'abstenir de soule-
ver dea questions int'ampestivea.
I HBTU^i
niO|;VELLES ECCLÉSIASTIQVRS.
PABis. — ir paroh en ce moment
un ouvrage très-important , c'est un
Traâé tte la prôprtilé df.t iienr eedi-
.f.'ttfrf^(«rjfl),par M. l'abbé Afîre^chà-
neine et grand-vicaire de Paris. Cet
écrit « été publié à l'occasion de l'af-
faire du terrain de l'Arrhevèché, mab
il envîs^e la question en générai et
la traite à fond. L'auteur examine lai
iropriété des bieni avant 1789,' de-
pni» Ï789 et depuis le concordat de
1801. Il pose les principes sur la' Ats-'
tière, répond aux objections, et venge
ks droits de l'Eglise contre des pr^
tentions déraisonnables.
Nous rendrbns sons peu compte de
cet ouvrage également remarquable
lar l'étendue des recherches, par la
ermeté des principes et par un rare
(oient de discussion.
(0 1 vol. in-8'{ prix.! 5 fr., eL6 fr.
5o cent, franc da port , an bnreaa do ce
Joarnfl.
( $96 )
Le Mcrc de M. l'éTêque de Tcr-
dnn a eu lieu dimanche dans la
chapelle des Daines du Sacnj-
Cœur, comme on l'avoit annoncél
M. rArcBeTéqueétoitassUté des deux
prélats que nous avons nommés
précédemment. M. raiclieveque de
Bordeaux étoit présent, ainsi que
M. Tintemonce, beaucoup d'ecclé-
siastiques, dont plusieurs du dio-
cèse de Verdun , les députés du dé-
pirtement de la Meuse , et d'autres
personnes de distinction. Après le sa-
cre, M. l'Archevêque de Paris a re-
mis le Dallium à M. l'archevêque
de Boitieaux avec le cérémonial ac-
coutumé.
Dans l'après-midi , M. l'Archevê-
que est allé donner la confirmation
au collé^re Stanislas.
Dès le lundi matin, M. Tarche-
vèque de Bordeaux est parti pour se
rendre dans son diocèse. Ce prélat et
M. l'évéque de Verdun ■ voient pré*
té leur serment aux Tuileries le
jeudi 22.
M. l'Archevêque a nommé au ca-
nonicat de Notre-^Dame, vacant par
la mort de M. l'abbé Morzière ,
M. l'abbé Mourdin, cui-c de Saint-
Maur, près Paris , pieux ecclésiasti-
que qui dessert cette paroisse depuis
iteize ans. Cette nomination prouve
Sue le prélat n'oublie pas les cui*és
e la banlieue qui se distinguent par
leur zèle, 11 a pourvu , par deux au-
Ues. nominations, Aux cures vacantes
dans la capitale. M. l'abbé Au zourej
premier vicaire de la paix)issc des Mis-
sions , est nommé curé de Saintr-Se-
Ycrin, en remplacement de M. l'abbé
Dciuer&ou , qui a passé à Saint-Ger-
maiii-l'Auxerrois, et M. l'abbé Ha<-
melin, premier vicaire de TAbbaye-
aux-Bois , est nommé cuœ de cette
paroisse, où. il remplace le yénéral.)le
M. Gaidécheii. M.' l'abbé Aiizoïire
est fort rej^retié aux-Missions-Etrvo-
gèveSf où il a voit acquis la coufiaoïce
par sa piété et sa sagesse. M. l'abbé
Hamelin , élève de feu M. Borderiez,
a dirigé long-temps les catéchismes'
de SaintTliomas-d*Aquin, d'après la
méthode établie il y a plus de trante
i^ns. par un si habile maître. Il a été,
mis en possession samedi dernier,
par. M. l'abbé Salandre , au milieu
d un grand concours. M. l'abbé Not-
telet, vicaire de Saint-Jean -Saint-
François , est nommé curé de Saiut-
Maur. Cet ecclésiastique se livre de-
puis plusieurs années à la jprédica-
tion. - ■
La paroisse de Saint-Mandé, près
Vincennes, n'avoit qu'une chapelle'
devenue de plus en plus insuffisante-
depuis les agrandissemens d'une po->.
pnlation qui s'élève aujourd'hui à,
3,000 âmes. M. Tabbé Chôssptie,
curé , a entrepris d'accroître la cha-
pelle, et il y est parvenu â force de
soins et de zèle. H a obteiju. des fonds
du départemeAt et une souscription
dans la paroisse. Lui-même a donne'
' Texemple des s«icrifices. Les «travaux;
ont été poussés avec activité , er le
jeudi 22 juin a été assigné pour la?
bénédiction de l'église, q^ii'on peut
bien appeler nouvelle, puisqu'elle a
été auc;mentée de près des deux tiers.
M. l'Archevêque s'est rendu après-
midi à Saint-Mandé. Il à été reçu à
l'entrée de la commune par la garde
nationale et par les autorités. iu*rivé
à l'église , le prélat en a fait la béné-
diction. M. Tabbé Olivier, curé de
Saiut-Roch , a prononcé un discours.-
Il a loué le zèle des habitans pour
la restauration de leur ^lis'e, et a
fait sentir combien il étoit heureux
pour une paroisse d'avoir un lieu de
réunion et de prières pour ventr s'é-
difier muiuellement , entendre les
instructions du pasteur, et puiser à
la source des gràces« Ce discQurscf
plein de tact et d'à-propQS , e| tput-
à-faix relatif à. la circonstaiice, a été.
suivi de la quête .faite par deux.
^ dames. Elle donnera les moyens dV
■«Biplace par le général Colbert qui coin-
-mande le département de l'UéranU.
On écrîl de Marseille , le aa, qu'il
es! question de renvoyer aux premiers
.jours de juillet le procès du général de
"de Rigny, parce qu'on des principaux
témoins eslacluellement malade à Paris.
-* La Gazette da Midi dit que l'affran-
chiasemenl des livres et brochures par
les paqupboLs du Levant est de aS c. par
feuille. Par conséquent un voluqne in- 8*
ordinaire coûte roit plus de 6 fr.
— Le licnlcriant-général Laplane vient
de mourir à Toulcuse.
EXTÉniBUU.
NOl'VfSLLRS D*E8PAGf(E.
La régente ré\x»lntionnaire vient
d'arrêter qu'il sera distribué des mé-
dailles d'or aux officiers espagnols et an-
glais qui ont bien mérité d'elle lors de la
prise d'Irnn. Les soldats rrcevront une
médaille çn argent Peut-être que tous
ces récompensés aimeroient beaucoup
liiieu^ que la révolution payai, leur soldé
réguliëreroenL * .1 •
— fia r^ifteVest rendue lé i S dans la
salle des eorlès. accompagnée de sa fille,
pour prêter serment h la nouvelle consti-
tution. Elle a prononcé un discours , où
reloge des cortès et de Fœuvre des cortètf
joue te principal rôle.
— Xa dépêche du baron de Meer a été
Tcçde à Madrid le jour du serment ^ la
constitution. ï-es ministres révolution-
naires ont Tait courir le bruit que Parmée
carliste étoit anéantie, et que le roi luî-
noême avec quelques cavaliers fuyoii vcr^
Ta France..
' -^ A Barcelonnc, les choses se sont
passées avec plus de ridicule encore. Les
journaux de cette ville n'ont recdié dc^
vigal abcnn mensonge. « Don Garloa a ét^
attaqué et battu le la avec une perte de
6,ooo hommes. Voyant la bataille perdue,
A a crié aux sieqs : ^oiirê qui peut l et s'e^t
enfui à 'toute bride, l/infantdon Sébas-
UÂi s'est. échappé du cfiss^ rebelle . dé
( 6o5 )
nos troupes, et fait déjà le service pour la ~
cause de la reine. »
l/nne de ces feuilles renchérissant sur
tes antres , dit : « Notre correspondant de
la Montagne arrivé tout en sueur d'Espar^
raguera , pour nous annoncer que don
Carlos a été pris avec toute sa cour sur la
roi] te de Solsona. ■
On lit dans le Jamrmal dee Débute qm
ces récits extravagans ont été accueillis
avec la crédulité la plus enthousiaste-
qu'on a chanté un Te Deum dans la |ca-
thédralCrde Barcelonnc, auquel ont as*
sisté les autorités civiles et militalrea. et
tons les^fliciers français et anglais; que
le soir il y a en des divcrtissemens pubîicf
et illumination.
— Charles V a fait son entrie le i5li
Solsona ; un Te Deum a été chanté dans
la cathédrale par l'évéque de la ville»
Apr(â avoir installé la jnntc royale et le
gouvernement, central qui doit résider
jusqu'à nouvel ordre dans celte ville, le
roi en est sorti le 19 pour se mettre à la
tête des .troupes qui se dirigeoient saç
Rerga. j
— Ai|pi télé de nombrensestronpes.
Cabrera s'est emparé d'un convoi d'ai^eiK
que les çbristinos envoyoient à Sarra^f
gaàé en Àudiavt ; 11 est renii se rendre & , hommes.
— LeBfmc^fiir publie angoord'hni trois
dépêches télégraphiques. D'après la pro^
niière. cfatée de Bordeaux , le 20 juin , le
roi Chartes Y et l'infant don Sébastiea
doivent être maintenant à Berga ; on dit
Cabrera près de Caspe, voulant s'emparer
^ cette place, pour assurer le passage do
l'Ëhre., Une nouvelle expédition caclistf
qui a*6?il réunie en Navarre a d& passer.
l'Bbre et se porter en Gaslille.
Une antre dépêche de Narbonne , ansii
du aS, dit que le baron de Meer étoit le
18 à Ceryera, se disposant à poorsnifr^
les carlistes qui se dirigent vers Berga. ,
La. dernière de Karbonne, le a4f en*
nonce que Borges est à Orama , et Roe
d'£roles à Olana , et que le . brigadier
QsQrie ,a ^vacné. Berga pendant la ouitt
et. est arrivé le aa à Piiycèrda.avec^of
pgne.
( 6i6 )
— I^s carlistes font cnln'S à B^ga Iraité d'alliance el de hantes questions
«prts avoir fait 900 prisonniers et prîf polilit^oes 'sont occnp6i par des fens mes ;-
a,ooo fusils. la reine d'Angielerrc détient la fkitHee.
— Le journal min-sl^riel du soir ne hrîct des reines Isabelle II cTE^pagne cl
donne aujourd'hui aucune nouvelle d'Es- <ïona Maria de Porlngal.
— Le» journaux anglais annoncent
que les Tunirr ailles du roi aoronl lieu le 6
jitîliel.
I^ chemin de fer de Braiclles k Ah- . _ j^ donaîre de la reine Adélaïde 1
vers. qui n'»%aili»qo'àce momanl trans- ciéûxé, le iSavrîl i83i, par la cliambre
{Mirlé que lesfoyageiini, va te charger dea communes, à 100.000 nvn» sterlii^
dra marchandises. (, 5oo,noo fr.) par an. el à rtisnfrait dn
— Le roi défunt d'Angielerrc ^ap- hôtels de Mai. Iboroug ^t de Basiejr, trw
peloil r.uillaume-Heurî. Il éloit le Iroî- les terres qui eu dépendent.
lîîîme Ois de George III. Il étoîl ti6 le a 1 _ i^ord Durhaut, ambassadeur en Ras-
août 1765. Bien jeune encore ce prince sje. est attendu à Ixmdres.
fut destiné par son père au senriee de la __ lc 24, tous les babilana de Lon-
marine ; il futprésent à la prisede la flollc dres ont pris le deuil. On cite un maga-
de Carraccas par l'amiral Bodnejr. il a sin qui, en un jour, a vendu pour 750,000
servi ensuite long- temps comme midship- francs d'étoffes de deuil. Ce deuil doit du-
ilian' aux Indes occidentales et srfr lescè- ^er six semaines. A la cour, il sera très-
tes de la NouTelle Ecosse. En 1787, il rigoureux; les hommes et les femmes le
mînt en Angleterre pour repartir de porteront en laine avec dea sonliers et da
nouveau pour les Indes. En 1814. quand g^nts chamois»
Il avoît reçu le titre de doc de Clarenae, — j^^ proposition d'unç adrc^ àj»!
91 accompagna T/>uisXVIIIcn France, ofc raine d'Angleterre a été faîte, le sa, à la
il resta pendant quelque temps. chambre des lords par lord Melbourne.
Le 11 juillet 1818 'le duc deÇlarencç et à la (jiainlira de9 «oniniiines par lord
6ponsa la fille du duc de SaxeMeîningen, John Ruascll. I^.duc de iveiujElglon el air
la princesse Adélaïde-Lonîsc-Thérfese-Ca- Robert. Peel, comme représentans de To-
rpline Amélie, Le a6 juin i83q„ apr&s la pinioq consenatrice, ont appajé dans
mort de George IV, le duc de Clarence rame et l'autre chambre la proposition
fut proclamé roi sous le titre de Gnil- des ministres, el les doux adresses ont été
liuihe IV. Il fut couronné le 8 septembre votées. Il K*sqlte des communications
'i8.il. Guillaume IV étoîl donc dans la . faites au. parlement, que la dissolution de
aoixante-douxième année de son ftge et là chambre des communes anra lien aptes
'd^ns la septième de son rogne. 1 le vote des lois de ûnances. •
.' La nouvelle reine d'Angleterre, fille ^ On dit que le roi de Hanovre a
'du duc de Kent et nièce du roi déS Bel- donné désordres pour que 54 maison (Ùl
ges; est née le 96 mai 1819. Elle vient conservée au complet k fCeW et dan» ses
d'accomplir sa dix-huitième année. C'est appartemens du cb&tcau de Saint- James,
fige de majorité exigé par la constitu- ^ ce monarque se proposant de venir en
lion anglaise, pour pouvoir régner. Celte Angleterre Tannée prochaine,
îcirebnstancc évite à l'Angleterre les hï- j . — Plusieurs journaux français ont pré-
convéniéns d'une régence. Le premier
acte de la reine a été le maintien au pou-
voir du ministère whig.
L'avéiicment an tr60e de la reîrïe
AUxandrina-Vittoriq I**, offre e6 fait ss-
tendu que trois jours avant la mort du
roi, le duc de Wellington avoit présenté
au- monarque un drapeau tricolore, à
Toccasion de l-anniverstiffc dé la bataille
de Waieriop. Le drajpeim en qne^lîQn est
)K» curienx , que trais trônes liés psr ui^ uq drapcjy^. dp Aaui^c Hg^fhW 4»^. dewit
( eoy )
chaque inn^'C air fnonait)ac. comme
tenant son domaine de Slrvlbficldsay de
la conronn^.
■ — ï^ Moniing-Çhromclê annonce que
]par suite de la résotnllon dti gouvome-
nent français, qui dcTcnd Mix médcrins
anglais d'exercer Leur profession aupr*^
de leurs compatriotes on France, le prix
dea compagnies d'aisiirances sur la vie
des Anglais qui sont en France a sobi
une hausse asaes considérable.
— Une maison de banque faisant le
commerce avec l'Amérique Tient de faire
faillite & Liverpool.
— Il paroft que le choléra a éclaté à
Malte.
— Quelques journaux assurent qne
l'ancien roi de Ilollakide, le comte de
Saint-Leu, quiestrti Italir^fe trouve dan-
gereosemént malade.
— Le fils do roi de Sll^de se trouve k
Emspour prendre les bains.
— L^ sultan est arrivé à ConsUintînor
pie le 6, après un voyage dé cinq lemaU
lies dans les provinces européeiines de
fiOD empire.
' ' GHAMBllE DES PAlilS.
•
(Tr^sîdence de M. Pasqnier.)
Séance du a^Jmin,
. M. Pasquier o<;cnpe le fauteuil k deux
heures et demie. Malgré la recomman-
dation qu'il a faite à la fin de la dernière
5éancCf lf& chambre n'est pas en nombre.
On commence néanmoins la discussion
sur te projet relatif aux justice de paix.
Après avoir entendu quelques oratears ,
ri la chambre se trouvanl en nombre, on
procède au scrutin sur lensemUe da
projejt relatif aux crédits «pplémentai-
res.de i856. Ce scrotîh, qui avoit éié
annulé mercredi faute de denx votans,
a pour résultat l'adoption de la loi i
Tunaniroité moins une voix.
La chambre reprend la discussion des
articles du projet concernant les Justices
de paix. L'article la est annulé. Les ar-
ticles 18 et 19' sont renvoyés à la com-
Blission et tous les autres se Irouvenl
vol^
CUAlinnE DES DirUTÉS.
(Présidence de M. Dnpin.)
Séance du 2^ juin,
La chambre ayant volé les articles dd
projet tciKlaiit à proroger les pouvoiis ju:
cliciaircs des sousofliclci-s de gendarmerie
dans huit départemrns de i'Ouest, on
passe au scrutin sur l'cnsemble, et la loi
se trouve adoptée par aoo membres, coo'*
tre Si.
L'ordre du jour est la dî&cossîoD dv{
projet portant qae des ordonnance» |iour<!
roat créer des entrepôts réels de donanes
dans les colonies dea Antilles et de l'Ile-
fiourboo. Celle loi e>t votée presque saDf
dtbats.
L'ordre du jour indique la discussion
dos chcminsdefer de Mulhausen àThann,
de Bordeaux à la Teste, d'Kpinal an canal
dn Centre, et d*Atais à Bcaucaire.
Les .articles du projet qui concerne le
chemin de fer de lUuibausen à Thaon
sont votés sans débats imjportkns. M. M-
polas Kœchlin exécutera le chemin à ses
ifrais, et tiendra compte en outre à l'ad-
ministration de ses déboursés de surveil-
lance. Un amendement introduit par
M- Viflen porto qve la ccfntribulion fon-
ciÈresera établie en raison de la sarfaca
des lei||«ins oçcnpéft par W chemin de fer
et par 9to d^pêoclaiiçes. et qae la cote en
sera calculée comme pour lea canaux; que
rimpôt dû au trésor sur le prix des places
ne sera prélevjé que sur la partie du tarif
correspondant au nrix de transport tief
voyageurs. Un artiole additionnel proposé
par Uw Salverte^ cl réservant au gonver-
nementt après trente années, la facullé da
rachat; a a taux do cours moyen des ac-
tioiis pendant cinq ans » aonlève undébiat
auquel prend part Al. Berryer , qui , lui
aussi'* admettant' le rachat, repousse la
propositîoii de lA* Sajv^rte , comme pou-
vant ei^oser les particuliers à une vento
ruiocose pour eux, si les acUoûs restoieat
dépréciées pendant cinq années, ou «let-
tre le gouvernement à la merci de^ ac-
tionnaires, nui, au moyen de l'agioliiget
CeNToient doubler la valeur réelle de lenra
actions. M. Berryer désire qu'on stipule
simplement que le gouvernement aura le
ijcQkl dn rachat, et l'exercera d'aprèa lu
mode ordinaire des expropriations en ma-
liera d*utiJU6 publique.
La propositioii de M. Salvertu i mmi
■chint» ti>comti livra, SI. Ai
que le niinisttre ■ nnmmC iidc commis-
rion dans l'Aciddutc tira scimccï. pour
ei «miner celle qimlion. Cette- commis-
lion 9?ra en me^Dre de commimiqiicr
K>n travail au commencement de la pro-
chaine SMîion.
Licbamhrc Kloiite sans rtiKnwiBn Im
âeiit projets relalils aox chemins do fer
(fEjnna) ao canal du Centre, et de Bor-
dnni ï la Teste. I* premier eti concédé
>n sieur SamuOI BInm, qni l'ci^nti^ra h
ses frais, et leiecond fcnmtsen ailjndt-
Séante d*a6.
L'ordre dn jour eal la disenuion da
Cmjel de loi relatif au cheuiin (leferd'A-"
ia k BMRcair*. N. BBtnj-Aftn^aa
iKinre que la eompa^ie qui «si chargée
de aon «lâcution ne présente pai aasca d«
nrantÏM, qac l6l on lard îlTaodra que
le goancmement vienne à son weours.
D^jii on a prâlé. aprts la r^wlmfon, 3o
BtlUons m commen», el la moitié cb
celle somme reste die. Avant dfl risquer
de nonrelles avances, les ministres doi-
leni aon^ BBi conlribtMibleft M. Ful-
cbifon défend kfirojet qui InMraase se-
lon loi tous les commerçaiU frknçais k
eanso de la bouilla qu'il fén citcnler.
M. Auguii dit qo'iln'; s pud'a«aniage k
prendre la hoDJIle à Alais; elle y coQlie
1 9 fr., tandis qn'k la Grande-Combe elle
ne vaut que lo fr.
M. de Chastellief afipnie lo projet.
M. Bande sait que la compagnie a dit que
loua les fond* éloient pr«ts. mais il de-
mande pourquoi on n'a pas , comme en
Angleterre, exigé la justification des funds.
H. Berrj'ei so prononce pQor le chemin
de fer d'Alaisk Bcancsire, et veut tja'on
écarle de mesquine* riTalitAs da localité,
Lt Mpen§a doit moMcr k 14 mUGcin ;
C608 )
déepar M. Berrycr, sous, amendée par In inkTessésileaCéreniieset de1rf«rseîtll' '
i\. R^aiicr-Oiima*. n'est paaadopl^. ; onlrrotii V millioas, el l«or •saoeiaifcn g
M. Dupin se fait remplacer au fantenil di-sireqoeli-iouïernemeiil svanre6 mH-
par M. Cimin-Ctrid^^ne. I l>0»s. Il ne fiot pas dans celte positinn
M. BARBET. Vous aTH enlfndn parler renvoyer, ajoule-lil, lis p&sliilans i li
de Paccidenl arrivé 1 llull par Piiplolîou banque, et Ira abandonner h toutes let
d'une ma(:h:ne piac'e but dr bateau k va- chances de ragiotagp.
peur? I M. Viiirn ne partage pas ta sécurité de
Unevoii : Kon»rai-onslD datii tons>i , 11. Bi rrjer .lur ta compagnie, dont Ici
Jonman*. j phnt )iti lemhli^l mal calculés. W. Da-
M.Bjibetdfsirejaïoirsi lonlMtcs]ir.v chalel soutient l>! projet , tt dît qne le
cantions onl él^ ]>risespoor la ^lt^eté des I gouvrrnptnent ihitt encourager iacompa.
--• . II a..-..» -_ giiic, parce qu'il iinpprlc de donner tiii
<li-bouclté à no* richesses naiurtllei^
M. Martin (du Kord} parle dans 1c ménit
sens. M. Gaiignier prétend que, puîsqn'on
a refusé des subventions aux chemins ci-
cinaui , on n'en doit pas am chemins da
fer.
On passe ai» siticles . et la discussion
devient eoiifov et brnjlnte. I* premier
paragraphe de l'arl. i",liiant l'avance dn
(ouverncmeut i 6 millioas, est adopté ,
malgré les vives réclamations do M. Teste
cl de quelqires aulrcf dépotés. On scloplo
aitssi un ajnendcfnenl de M. Berrjer, et
le dernier paragraphe, avec un amende-
ment de M. RduI. portant l'intéréik t
pour 100. Ijm (rois autres artielcs sont
également volÉs.Le acrulû» ur )'«nt»inbla
a pour réwIlAt fadoplioa par i5a booici
blanches contre i45 boules DOires,
^. §««.»», tt 0r6gne.
BODItSE DE rAnii BU fS JCIlf.
CIKQp. (yo.j.dulinari. I0»rr.fl6e.
QUAT1tBp.U/l),j. de airs. Vttr.bOt.
TftOIS p. 0/U, j. ils aie. 7B fr. SB e.
Qnalre l/S p. 0/0, j. ri« »ra. tOl tt. 69 c.
in. 4» la Banqa^. t*ttO tt. 00 c.
Bina ia Tréinr. 3 D/0.
Bmtodela Ville d a Pani.OMlr. OOc.
Oblis. da U Villf du Pari*. llSSfr.Uc.
QuUraaain. liaorr.OOc.
CaiiM liypoUiéeiiie- SU Ir. Ue.
Renie de Na[>l». 1)7 (r. &0 c.
Euprant ramain. 101 fr. Sfll
Emprunt Belge. 000 fr. 0/0
Eapnutl il'Ha'iti. 000 fr. Ofi
Reala d'Eapatiic ip.Ofi.it fr 7fB :
ftTItl DE LA RCMGION
rott les Mardi, Jeudi
n peut s'abonner des
1 1 5de chaque mois.
N* 2850-
JEUDI 29 JUIN 1837.
PEU OB LUB0S5ICllEaT.
fr. c«
1 an ,.,.,. 36
6 mois • .... 19
3 mois 10
1 mois 3 5o
DE LA PROPRIETE
DES FABRIQUES CATHOLIQUES.
EN FRANCE ;
PAR ir. LB COMTB DB TASCHXR ,
pair de France.
Snite dn M* 9898.
M. le comte de Tascher , après
^yoîr traité la question de propriété
1^ biens des fabriques , passe à la
question sur d'autres natures de pro-
priété :
• Eiaminons maintenant la question de
firopriété des églises paroissiales et des
presbytères.
»La remise à la disposition des évêques
i été stipulée poor tontes les églises , mé-
Lropolilaines, paroissiales et autres , non
Uiénées et nécessaires au en lie ; ainsi le
ait dn dessaisissement de Télat est établi
>ar l'art. 13 du concordat, sanf h dédnire
es conséquences de ce fait. On a bean-
^np argumenté sur l'expression remises d
a. disposition des évêques, pour en inférer
|ae Fabandon delà propriété n'étoit point
me conséquence de la mise à la disposi-
ion ; mais on n'a point fait attention qu'à
.*époque du concordat les fabriques n'é-
tant point encore instituées pour rece-
iroîr, l'état se dessaisissant ne pouvoit que
remettre à la disposition des évêques les
objets dont il se dessaisissoit. Aussitôt que
les fabriques sont oi^anisées , c'est à elles
désormais qu'on rend : ainsi dans le cas
d*une restitution h destination primitive ,
là seule conséquence rationnelle à tirer de
cette expression : Seront remise» d la dis-
position des évêques , c'est que l'état s'est
dessaisi en faveur du culte , et entre les
mains de qui de droit.
• Bientôt, au surplus, s'est élevée la] qnesdes églises auxquelles sont réunies
le 6 pluviôse an xin, le conseil d'état émet-
toit Tavis que les églises et les presbytères
deMt)icnl être considérés comme proprié-
tés communales ; donc il considéroit l'é-
tat comme dessaisi de la propriété par le
fait de la remise h la disposition des évê-
ques , stipulée par l'art. 1 a dn concordat
et l'article organique 79. Depuis, les tri-
bunaux appelés à prononcer sur la même
question , ont varié dans leur jurispru-
dence : le^plus grand nombre a décidé
dans le sens de l'avis dn conseil d*état ;
mais aucun , il faut bien le rcconnoîlre,
n'a fait mention de l'état comme proprié-
taire. Un fait remarquable a eu lien tou-
tefois : un arrêt de la cour royale d'Agen
du 26 novembre i835^ ayant décidé inci-
demment contre un tiers que l'église de
Terraube étoit la propriété de la com-
mune, Tarrêt de la cour de cassation du
6 décembre 1 85G . contirmalif au fond ,
décide néanmoins que la propriété de
l'Eglise appartient d la fabrique, et Tarrêt
est motivé sur ce considérant remarqua-
ble : Que l'état, en vertu de l'arlîclc orga-
nique 75 , ayant remis , soit à h'évêque ,
soit à la fabrique, cette église, sans aucune
restriction ni réserve , dès lors elle est de-
venue la propriété de la fabrique,
• La jurisprudence des tribunaux sur la
question de propriété des églises et des
presbytères n'est donc pas aussi unanime
que l'a prétendu un savant président
• Cette divergence de la jurisprudence
entre la commune et la fabrique pour la
propriété de TEglise et du presbytère, né*
cessite un mot sur la distinction qui existe
entre la commune et la fabrique, que
quelques personnes serojent peut-être
tentées de confondre : d une part, les dé-
crets de thermidor an xi et celui de juil-
let 1806, en réunissant les biens des fa-
briques des églises supprimées aux fabri-
qnestion de propriété des églises , et dès ; celles qui sont supprimées, même lorsque
Tome XCIII.V Ami de la Religion, 39 '
(6^
ees biens sont silnés dans des communes
élrangt'res. établissent la distinclion com-
plète , son^ le t'at)porl temporel . entre la
commune et la fabrique. D'autre part , le
discret d'organisation des fa briques <îxige
que leur conseil soit cictnsivcmcnt com-
posé de catholiques ; le maire en est mem-
bre de droit ; mais s'il n'est pas catholique,
il en est exclu et remplacé par son ad-
joint, à la même condition. Donc, sous
k rapport moral , comme 50 us le rapport
temporel « la fabrique est une institution |
émanant de la commune, mais en étant
entièrement distincte.
• La question de propriété des églises
et presbytères étant examinée dans l'état '
où l'ont placée les tribunaux , il reste à
étudier celle des cathédrales et des palais
épiscopftts : occupons • nous d'aLord de
ceux-ci, qui semblent être et sont, en ef-
fet . dans la position la moins favorable.
. «L'art. 13 du concordai, observe l'or-
donnance qui bl&me l'Archevêque de Pa-
ris, ne les range point au nombre des édi-
fices religieux qui ont dû ôlre rendus au
culte ; cela est vrai ; mais cet art. 1 2 ne
mentionne pas non plus les presbytères,
et cepei^dant la remiiiî <)cs presbytères a
été rendue obligatoire par l'article orga-
nique 7a; donc l'omission de désignation
dans l'art, i a du concordat n'éloit point
nn obstacle 6 la remise des objets qu'il ne
comprcnoit pas, n'étoit point un obstacle
^raccomplissemenl de l'esprit de l'art, la
qui a dicté l'article organique 7a. Bien,
reprend - on ; mais alors , à côté de cet
•rt. 7a , qui stipule la remise des presby-
tères, si on eût voulu également rendre
les palais épiscopaux, on en eût fait un
article exprès, et l'arL 71. relatif à cet in-
térêt , dit positivement que des logemens
seront fournis ann évêques par les conseils
généraux ; voilà bien l'objection ; mais que
conclure de cet argument, appuyé sur la
teneur de l'art, 71 ? Rien autre chose , ce
me semble , sinon que le gouvernement
n'a pas voulu s'engager à rendre les palais
épiscopaux, comnre il rendoit les presby-
tères, et cela par la. raison fort simple,
o'un petit nombre de ces palais <>toient
1
o ) !
disponibles, la plupart se tronvantoÉlP^^
pés civilement, comme préfectures.Mll*^^
bonaaXfCasemcf, etc. ; de telle soitew^^^
l'état a voulu se réserver le droit d'enètW^
poser à son gré, et il a usé de ce droitaW^ '
maintenant les dispositions existanlcspiip ^
les palais oceopés civilement < et cnm>|tv^^
dant aux évêqœa cens qui étoientlib«ll|B~^
C'étoit 1^, en effet , il faut bien lQrec»l^«'<
noîlre, sinon la lettre, aa moins Tespriti(i^^
de l'art, is du concordat, si bien démoMp^
Iro et appliqué par la rtetitulîon béDêwpl^
et spontanée des presbytères. En efiel.nf*^
entre la paroisseet (c pre»bytère, enuvbll^
cathédrale et le palais épîscopal , la cor-l l&^
relation est absolument la même, et bl fa
même sentiment de justice qui a fait f»! {vi
tHiier les presbytères non aliénés a râla
rendre en même temps les palais épÎKtfl il
paux libres, li est donc établi eu fiilll>
qu'en même temps, et par les mêmalf
motifs de raison et de convenaBce, |
l'état s'est dessaisi des presbytères rt 1
des palais épûicopanx pour les rendn
à leur destination.
• Abordons maintenant de plus près la
question de propriété, en réunissant dans
la même cause i&i palais épiscopaux rea-
dus spontanément . et les cathédrales rcs*
tiluécsen vertu de l'art la. Ici, ne potf'
vaut prendre pour règle le bon sens , qoi
eût tranché la question en faveur des fa-
briques , puisque naturellement , et ood-
formémenl à l'arrêt de la cour de cassa-
tion du 6 décembre 1 836 , les fabriques
dévoient recevoir ce qui étoit rendn ai
culte, nous sommes contraints d'interro*
ger la jurisprudence des tribunaux, en II
complétant par induction , en ce qui In
manque.
a Les tribunaux, ainsi que nous l'avooi
fait observer, ont unanimement pro*
nonce, au sujet des églises, le dessaisisse-
ment de Tétat t que ce soit au profit de)
fabriques, ou en faveur des communes,
peu importe pour la question : l'état csl
toujours mis hors de cause. .
> »La question de jpropriété pour les ca-
thédrales et les palais épiscopaux n'avoit
point été soulevée encore, et vient de
( <iM )
l^re pour la prcmiiire bbioeidemment \
i ,4'occAsioii du Icrrsin de 1- Archevêché»
L elle s'e»t trouvée d'auUnl plus complé
ciment idenlîquc, que, par une circon-
LjRDce loule f^cialo, TArcbevâGhé de Pa-
M fai&oit partie de la métropole , dans
^•nclave de laquelle il^toii compris, «inii
^i\ est constaté par l^ texte mi^f de
^prdonDance en vertu de laquollfi TAr^
fehevêché a t té démoli. Lies faits que i'oQ
Ijjourroit citer à T^rd des évéques dé-
placés de leurs lo|[eixiens, au gré du gou-
"yprnement, ne prouvent autre chose que
lia. louable résignation de ceux-ci , et de
^eor part un esprit de monsuétode tout-à-
fiait d'accord avec leur caractère, maïs ne
prouvent rien pour le droit. NajtureJle-
inent , et en conformité à Tarrélé du 3o
thermidor an un . qui décide qu aiu? tri'
^tUkuiuR i€uU , et non d L* autorité adminiê-
frative, il appartient de déterminer les ef-
fets de la mise des églises h la disposition
des évêques , ordonnée par l'art, y S du
fOBCordat, ce seroil aujL tribunaux à être
isaisis de la question , et , s'ils se détermi-
noient par les mêmes .considération s que
|K)ur les églises paroissiales^ il est permis
ào penser qu'ils» la déqîderoîent en faveur
des fabriques cathédrales OH des départe*
aens, mais toujours à l'exclusion de
l'étal.
«L'honorable comte >Porlalis, appli-
■qiiant à la propriété des pal,ajs épiseopaux
VD principe géuéraU susceptible , cepen-
idant, de beaucoup d'exceptions , n'hésite
^iut à attribuer la propriété des palais
^iscopaux k l'état, parce que, dit-il, c'est
l'état qui en supporte les charges ; mais,
d'Abord , une erreur de fait semble avoir
.échappé au savant président : ouvres la
loi de 1809, vous y-verres, ar-t. lo^etsui-
▼ans, que les frais de réparations qui ex-
cellent les ressources de la fabrique ca-
thédrale, sont à la charge du déparie-
ment ou des d^parlemens sufTragans du
Wge. Ceux-ci ne sont donc apjpelés à con-
tribner, qti'h défatitdesreventrs-'de la fa-
brique j ce qui constitue une charge, et
Itou; un dcoit de propriété , :k moins que
le chap. 4.^0 la loi de 1809 porle-t-tl
pour titre : Dtê Charge» deê Çommnn£$
rUativemenJt au ^ulle, et le chap. 5 qu^
suit, intitulé : Det Egli$e$ cathédrale»^ deê
maisons épiscopales, dispose, art io5, que
les départemcns compris dans un diocèse
sonl tenus, envers la fabrique de la calhé;
drale, aux mêmes obligations que les
commjunes envers leurs fabriques parois-
siales.
• Ainsi, en suivjUQl un ordre d'idées ra-
tionnelles, la propriété de la cathédrale et
de la maison épiscopale dëvroit être attri-
buée soit à la fabrique, la première appe»
lée au concours, soit au département qui
vient en -seconde ligne.
• Si, depuis, des lois de 'finances on.t
mis l'entretien des bàtitnetis diocésains k
la charge de l'état, cette disposition a e4
pour objet d'assurer Pentretien d'édifices
dont la consen'ation est d'intérêt géné-
ral, et n'a pu, ni déroger k des droits de
propriété précxistans, ni en créer d& non-
veaux sur les objet» entretenus.
' »Lcs fils de ceux qui ont bkti, il y a
huit aiècles et plus, ces vieilles catliédrci
les ont hien su les entretenir josqta'ei
89; d'où vieut dose qnïl ne lefeovenl
plus aujourd'hui:? De ce que L'état lest
dépouiliéfl des fond»mffectéak leur entre-
tien* U est juste de s'appuyer sur la lot
de 89, qui. comme le dît je comte Pop»
talis, a créé un droit dvil nouveau ; maife
il est équitable aussi de ne pas perdre 4$
vue ce qu'a été cette loi de 89vnne loidf
spolia^n qui a imposé k l'état T^ibUgat
tiOB par lui coatractée de subvenir aoK
irais du culte, «pf^aremmeni auski k l'en»
Iretien des édifices qui lui sont nécessaii*
i«8. Ce serott.yn singulier «aisonneoMnl
que celui «ci : J'm pris vos bienis,- k ta
charge d'enlndenir vos édifiées ; j'entre-
tiens vos édlGces ; donc, quoique je les
aie rendus, ils sont restés ma propriété»
Ci'est-lk un argomcnl tant soit peu têonhk
. a^ous con^MKVons difficilement la sié-
jrile prétention de Fétat k conserver ia
ftrcKpriété des églises, nndues au coliB«B
xurtn ide i'artiele la du «oncordat Naus
les tribunaux ne Vmnl ^i^ai-d^Odé., Ai|j|^ . 4-aMM)ri0!CUii{>riie teuLaH plnsdu h^fÊt^
39.
■itt gonTCrnetnent coniitlaîrfl, donl le*
«hefi fibotent prores&ioD de la religion
eatbollqae. Elle nous eût p>ru nilnrelle
ïoDS l'empire de la chirte de i8i4> <!■>■
' Bdmelloit une religion de )'6Ut ; mais an-
JonriThai, où, depuis i85o, l'éUt, sans
religion l^ale, se trouve en face d'une
niajorilâ calhoUque, apte i posséder,
noD» ne comprenons pasTînlértl du goo-
vernement ï conserver la propriété des
fgliSM ealbolïqac-s, si ce n'csl aDn de pou-
TOIT en disposer ï «on gré, ce qn'il peol
louj'ouri faire par les Toies légales de
fetproprialion.
• Pour étatrer ce sjsltme de ^polialiou
■opplémenlaire, ou a imaginé celui de
l'atfectalioD, dont on distingue le droil
(le propEiétë, comme a'j Ctanl polot ad-
Ëérent; en redéchiiMnt ï ces deux syslë-
.meii qui se aoulienneiit l'un l'autre, il est
difficile de (e défendre de quelques pen-
sées graves, qui sontdudoinaîne del'bis-
• Depnis qoe la rérolution de 89
( 6n ) )
tre.non catholique (O.dcKendrelarroit ^
qui surmonte lMd6mes, mellre isaplice, <^
je ne sais encore quel emblème, er ntt- I
sous leurs ToQles les cendres de met
l^ndi hommes. Ce ne seront pin* cellci
de Mant , de hideuse mémoire ; mais k
nom du conspirateur Bory sera inscrit
nir les maiiires du Panthéon (s). Les ret- . ,
tes vénérés de rhumble bergère qui «ann '
Paris des fareurs d'AKila seront enlerét
basilique qui lui fui consacrée; ib
irooTeroat asile lilieors. •
• Voilà, dans son application actuelle,
ivanle, les conséqnences du systèoit
tTafleclaiioa I nn culte de dix -bail
sitcles,
■ Les réDeiions qD'on vient de llrt
n'ont 6lé inspirées par aucun sentiment
d'hostilité contre le gouTernemenL Ap-
prouiécs ou bllmées, elles prennent tenr
source d»!is des intérêts plus éXevét A
dans la conscience ; elles n'ont ponr ob-
jet que de jeler quelques rayoua d'unt
lumiËre tardive sur une question dont h
solution brusque a été amenée par une
ébranlé l« sol de la France, bien des suite d'actes peu réfléchis La conpablt I
gouvomemens s'y sont succédé; ils ont 'folle dn i3 Février a attiré sur l'Archeté-
passé, à côté d'aneinalilution qui compte
par siècles aoit eiistence impérissable.
Le gouvernement de 8g a enlevé i l'E-
gllae m biens , i la charge de nourrir
ses ministres ; celui de 99 , de ces églises
» Tajl des ateliers de salpêtre , ou des dé-
pAts de prisonnien; puis il a égorgé le
prêtre sur l'autel qn'il desservoiL Dix ans
n'éloicnt pas écoulé* qu'un gouvcrne-
aiènl réparalenr éloil amené k rendre
à la religion ses temples, i ses minis-
tres la considéra lion. Et voici qu'aujour-
d'hui un gourcrnemenl. d'ailleurs bien -
Tcillant pour la religion, vient lui dire:
■ Ces églises remplies de la majesté du
«utte catholique, elles ne lui ont point
été restituées, mais seulement prêtées,
afCectéea. ainsi que les maisons destinées
an logement de les pontift
avoir la facnlté de les teprendre, suivant
iaonboa plaiiir. Je veux conaerver le droit
de pouvoir à mon gré, par une simple
onkumanee cootaealgnée par un nînis-
ché les désastres da lA ; aprj;5 l'émeulï
Ml venue fordonnance irréfléchie qui *
démoli l'Archevécbé. Va traité de U ville j
de Paris avec le domaine a amené le pro- '
jet de loi, non discnié en conseil, et pré-
senté i l'insu de son président; entre lei
(les denx chwnbres, le ministère
ayant changé, le nouveau cabinet s'est
' ou tenir un projet aoqnel il
étoil à peu près étranger, et , malgré I)
gravité d'une question dont^on n'avoit
pas calculé la portée, la loi ■ été votée.
Le gouvernement a été inconsidéré en
matière grave ; <fesl-là , nous le pensons
le reptoche qui peut lui être fait. •
Nous n'ajoutei'ons rien à celte dis-
cussion , sinon qu'elle honore l'ei-
ccllent tspi'it coiniiie le talent du
noble pair, et qu'elle est propre,
(1) Ordonnance du 36 août 1 83o.
(3) Exposé des motifs du projet de loi
4o\i décembre tSSor
( 6i3 )
semble , à porter la convictloQ dire la messe. Les habitaus de ce ha*
is tous les esprits drpits et non meau ont voulu se donner les aim
•^^^«^..iic d'une commune et d'une paroisse • se
^Brevenus. . / i i i r>i i
-^^ -^g^. . sont jetés dans le culte Lhatei , et oi^l;
ÎL' NOUV£LLES ECCLÉSIASTIQUES. ^l», "",« P^^^'t ¥''''• V?* ?"'* '*'•
' ,. „ mule n a pomt pris part a cette apos-
^ PARIS.— Les prelaU nouvellement ^^^jg rp^^j^^ les autres, soit igpo-
«institués montient un bien louable ^.3,^^^^ ^^^ passion, ont adopté le
^HTiprcssement pour se i^ndre dans ^.^i^^ ^^ iq^\ ^ l'évêque a voulu
Jeors diocèses. M. l archevêque de ^^3^^^^, ^^ hameau ; oiji a lieu d'espé-
-Bor^eaux est parti lundi pouraller ^^^ çg^g démarche toute de cha*
.prendre possession de son siege.M. le- ^-^^ ^«^^^^ ^^ ^^^ infructueuse, lia
vêque de Verdun part le jeudi 29. .mariage réhabilité , un baptême, dés
.L^inetlautrenemmenenlpomtdec. 1^3 paternelles adressées, à ce
clésiastiqups étrangers. Mais M. le- j^ ^ ^^^ présagent la fin de ce
-vêque de Verdun a voit invite à son schisme éphémère. On commence à
sacre plusieurs ecclésiastiques du dio- ^^ y^^^^^ /^ ^^3 troubles et de ces di-
.cèse,M. labbeyariii,quiaetecon. visions. Le nouveau sous-piéfet de
:slaininent grand - vicaire depuis le ^^^^^^ ^.^^^ montré disposé à favori-
retabhssement du siège , M. 1 abbé g^^, j^ ^^^^^^ j^ j^ j^ . j|^ ^^^^^^^^
Mansuy , chanoine et ancien supé- 3 ^^ jy i»évéque à Senneville.
rieurdugïTjnd séminaire, tous deux T ^^^^ donnerons dans le Numéro
invesus de 1 esiime et de la confiance prochain le texte du jugement rendu
publique , et d autres membres dis- ^^^ ^,3^3.^^ j^ Senneville, jugement
tmgues du cleige. j confirme celui de Mantes
u L'appel fait par M. Févêque d'A-
jaccio pour les besoins de son sémi- Nous avons parlé , numéro du
naire n*aurapas été stérile. Récem- 18 mars, d'une belle chaire de styk
ment, une ; 4»ei-sonne . qui «'a pas gothique, que /lous avions, adinii^
^ voulu être nommée nous a fait re- dans les ateliers de M. Boileau, jeune
:ineltre,parrintermédiairedeM.rab- ouvrier plein de talent. Comme
- bé Richard , chanoine d'Orléans , nous l'avions prévu , cet intéres-
une somme de. 1000 fr. pour ce se- sant ouvrage a attiré Tattention.
. niinaire. M. l'Archevêque de Paris , ami des
"fgocsrr» arts ainsi que de la religion, l'a visité
M. l'évêque de Versailles a visité un des premiers. Grand nombre d'ec-
dernièrement l'arrondissement de clésiastiques , d'artistes , des chefs de
^ Mantes. Le prélat a confirmé à Man- division de divers ministères , M. le
. tes, à Epone , à Mézières , et a visité préfet de la Seine lui-même , ont
les éclises de cette partie du diocèse, voulu voir comment le inbyen âge
Il a béni une nouvelle chapelle chez et ses merveilles pouyoient se repro-
. les dames Bénédictines de Mantes, duire de notre temps. Après avoir
. Le Vjuin, ila confirméàGuerville, reçu à Paris les suffrages qu'il mé-
paroisse sur le territoire de laquelle riiott , ce bel ouvrage a été porté à
se trouve le trop fameux hameau de sa destination , et posé à Compiègne
. Senneville, qui n'est ni paroisse, ni dans l'église de Saint-Antoine. Cette
chapelle vicariale , ni commune , église , qui , par son architecture ,
. comme l'ont cru quelques journaux, l'appelle précisément les mémics épo-
II y a dans ce hameau une chapelle 1 ques et les mêmes talens que la nou-
autrefois seigneuriale , où'M le cu^é
de Guerville va^^e, |einp^ en Jiçmp»
velle chaire , n'avoit plus hesoin q^e
de la voir dans ^onjenceinte pour rç«^
J
trouver son ancienne splendeur. Aussi
' tout Coinpiègne a-t-il reçu avec une
' extrême satisfaction cette brillante
décoration.
M. Tabbë Aùger, qui gouverne avec
' zèle la paroisse depuis neuf ans, a vou-
' lu consacrer par une cérémonie so-
lennelle l'hommage rendu par les arts
à la religion. Le 4 juin , après avoir
* célébré le matin la procession de Toc-
'tave du Saint-Sacrement, procession
3ui a été aussi édifiante que tant
'autres dont nous avons parlé, tout
le clefgé s'est réuni avant les vêpres,
' et ayant chanté le yenl Cnaiory des
psaumes et des litanies, on a entonné
' V Asperges me, et fait processionnellc-
mekit le tour de la chaire. M. Boi-
'leau ayant remis la clé au célébrant,
Taspersion à été faite. Après com-
piles, M. Tabbé Weber, trésorier du
' chapitre royal de Saint-Denis, a prê-
ché un fort bon sermon sur la reli-
gion. Depuis et avant ce jour, des
peintres et des amateurs sont venus
dessiner le nouveau monument go-
thique j qui doit servir de type pour
d'autres ouvrages , et et l'on prépare
déjà difs projeta pour Beauvais , Ar«
dcez et Jk <
ras
'ans.
On voit assez souvent de prétendus
sorciers traduits devant les tribunaux
pour avoir escroqué différentes som-
meil à de pauvres dupes , et les jour-
* naux qui ^fendent compte de ces af-
faires manquent rarement cette oc-
casion de s élever contre ces bruits
de soixiers et contre la crédulité qui
fait ajouter foi au pouvoir de pa*
reilles gens. Ils ont raison en cela ;
mais ils ont tort lorsque , à cette oc-
casion , ils blâment le cler^i^é, qui est
plus intéressé que tout autre a dé-
truire ces superstitions populaires.
C'est l'absence de i^ligion qui donne
quelque crédit aux sorciers , et l'ex-
périence prouve que c'est dans les
classes ignorantes et parmi ceux qui
négligent leurs devoirs de chi'étiens
' ^e les contes de sorciers tix>uvent le
( 614 )
plus de créance. On vient encore d'ét
faire la remarque dans un village a»
près de Dourdan.
Le tribunal de f<ambouillet est
saisi en ce moment d'une affaire as>
sez ridicule. Un curé , homme sap,e,
qui a rendu des services à sa paroiss
pendant le choléra , et qui instruit,
autant qu'il le peut, ses paroissiens,
est accusé d'être sorcier; il est ac-
cusé par les notables de sa paroisse.
L'adjoint, malade depuis long- temps,
ayant essayé de tous les remèdes, et
ne guérissant point , s'est imagioé
qu'on lui avoit donné du mal, c'est
son expression. Il a consulté un sor-
cier du canton, qui lui a montré,
dans un seau d'eau , le cui-é qui lui
a jeté le sort, l'année dernière, dans
un verre de vin , avec des qs de mort
pulvériséa. Cettç grossière inepùe a
été regardée comme un oracle ; grande
■ rumeur au village. Les compères et
les commère)} ont crié à qui inieax
mieux contre leur pasteur, et il est
-reçu aujourd'hui dans tout le pays
que ce curé est un sorcier dont il faut
bien se défier.
• Si vous en doutlsz |> la chose vous
scfrâ attestée par les plWs fortes têtes
du lieu, par le itiàire , par l'institu-
teur, homme parfaitement au cou-
rant de tout ce qui se dit et se fait
contre son curé , par les trois quarts
et demi des habitaiis , gens trop ha-
biles et trop éclairés |>our assister à
la messe et entendre les prônes et
les instructions qui se font à l'église,
mais qui lisent chez eux de mauvais
journaux et de mauvais romans. Cest
là qu'ils puisent leurs lunnières , c'est
là qu'ils apprennent à ne pas croire
à la religion , à en dédaigner les pra-
tiques , à en mépriser les ministres.
Mais en même temps, comme c'est
un besoin de l'esprit humain de
croire, en rejetant de hautes vérités ,
ils admettent des fables , ils consul-
telit des sorciers , ils ajoutent foi à
des rêveries absurdes. Tels sont pour
eux les bienfaits de la civiUsatioa;.
( '6.5 )
Le lundi 19 juiu , il y a eu une
pieuse cérérWènie à4aGtepeUe-Huon,
diocèse du Man8. La bénédictiou
d'un nouveau cimetière s*est faite au
milieu d'un grand-conrours. Le maire
jet l'adjoint y assistoient. D'abord
une messe «olentielie fut célébra
pour le repos des âmes des mo^ts
-enterrés dans l-aocien cimetière.
Après la messe , on se rendit proces-
sionnellement au nouveau cimetière.
.M. l'abbé Bônep curé de Saint-Ger-
■ vais de Yic, adressa au peuple réuni
.au pied de la croix une allocution
■analogue à la circonstance. Il rap-
pela en peu de mots l'inévitable dêa-
;tinée de tous les hommes et engagea
.âes auditeurs à se familiariser avec
l'idée de la mort pour n'être pas
surpris â leur dernière heure. Après
cette exhortation, qui fut écoutée
en silence, M. TabbéYandolouyCuré
de Conflans, procéda à la bénédiction
du nouveau cimetière , d*après la
forme prescrite par le rituel du dio-
cèse. La part que toute la paroisse
a prise à la cérémonie prouve qu^il
y I este des^ gernies de , foi , /que la
^providence peut vivifier et accroître.
IjA Gazelie de Flandre appelle l'in-
térêt des per&onnes pieuses sur la
maison du fion- Pasteur, établie à
Lille , rue de la Préfecture. Cette
maison , destinée aux filles repen-
ties, est soutenue par des aumônes.
Une pnse d'habit a eu lieu ces jours
derniers dans ta chapelle de l'éta-
blissement, et un sermon y a été
prononcé par un doyen de la ville.
Un journal qui a parlé de cette
maison , Ta transportée par mégard^'
à Arras.
La corvette française de l'état fa
Bonite^ capitaine Yaillant , est arri-
vée , le 8 octobre 1836, ^(ix Mes
Sandwich. Il paroH que M. Valllïmt
avoit pour mission de protégcr'»lc
et de se plaindre du traitement fait*^
en 1831 et 1832, à des missionnai^-
'i^es' français. Ces inissionnaires, dont
le chef étoit M. Tabbé Bachelot »
étoient àn-ivés aux îles Sandwich en
V827. Leur arrivée déplut beaucoup
aux misilonnaires protestans déjà
établis» dans ^8 Ue», et dont un d'eux
avoit -acquis beaucoup d'influencé
sur l'esprit de la reine. Les mission**-
naires furent néanmoiits assez tran*
quilles d'abord; ils instruisirent et
baptisèrent plusieurs insulaires ; eC
puis on les inquiéta , on défendit aux
insulaires d'assister à leurd instruc<*-
tioas , on mit aux fers ou on bannit
quelques-uns des nouveaux chré-
tiens. On signifia aux m.Lssionnaires
de quitter l'ile , et enfiii sur leur re-
fus de se retirer, on les déporta en
Californie , où il paroît qu'ils sonc
encore. Voyez à ce sujet nos numé-
ros des 19 mars 1833 et 17 juillet
1834.
Ce traitement fait à des Français
inoffensifis à l'instigation des métho-
distes améiicains devoit attirer l'at-
tention du gouvernement. M. Vail-
lant s^en plaignit donc fu roiTameha-
Meha , qui vint,Jle 12 octobre, à son
bord avec sa scèur Kinaou qui a
beaucoup d'influence. Le jeune
priuce s'excusa eu disant qu'il igno-
roit ces mauvais traiteuieus , et il
promit d'eu bien user avec les Fran-
çais qui habitent les îles Sandwich
et de faire respecter leurs personnes
et leurs propriétés. Nous devons
croire que M. Vaillant ne se" sera pas
contenté de cette promesse générale,
et qu'il aura démandé la révocation
de la mesure brutale prise contre les
missionnaires.
1
POUTIQUE.
Dans les jours qivi suivirent ki révola-
lion de jnîllet, tmc gnnde èmtilàllon de
phriantropie sem&niresta parmi fmames
iJeMlbleB'de cette 6pt>qae. Nous étions ar*
commerce français dansées parages, f- rv^l ontgede.niVMi, It une ère depro-
(6.6)
"^
gtbs et de perfeclion qui permeUoit d'a-
bolir presque tout de ioite la peine de
aiort, et Ton vit le moment où celte
grande marque de confiance et d'estime
ailoit éirc donnée au peuple souverain de
juillet pour récompeme de ses hauts {piil^
Toutefois, OD ajourna la qpeslion, et ce
mouvement philantropicyie n'eut pas de
-suite immédiatement Mais en attendant
qu'on y revînt, on se b&ta de réviser le
code pénal pour l'adoucir.
Entre autres modilications, le» eircon-
êtanctê aiténmauteê y furent introduites,
■fin de donner on commencement de sa-
tisfaction à la menue philosophie de la
classe moyenne répandue partout dans les
jurys de jugement des cours d'assises.
Depuis lors , on n'a plus entendu -parler
-qno de parricides . de meurtriers et d'as-
tîns atroces sauvés par les eireon$tance$ at-
lénuantei, A l'exception des délits poli-
tiques, pour lesquels il n'y a ni grâce, ni
rémission, nous ne pourrions pas citer
une sorte de crime civil que les eircon-
êtaneêi afténuantei n'aient fait échap-
'pcr à la peine capitale ; et cela se répète
vi fréquemment que c'est comme un
parti pris, comme une chose entendue
entre les philantropes des cours d'assises
que leurs fonctions appellent au secours
de !a société.
Dans l'espace de peu de jours, deux
exemples de cette espèce viennent encore
de nous élre fournis par les verdicts de
ce qu'on appelle la justice du pays. Un
malheureux voyageur est massacré la nuit
dans un taudis d'auberge , et jeté en
morceaux au fond d'une marc, l^s pro-
priétaires de ce coupe-gorge sont con-
vaincus d'être les auteurs de celte mons-
truosité. Grâce aux circonstances atté-
nuantes, il se trouve que leur crime n'est
point capital. Un malheureux père de fa-
mille est assassiné en guetapens, hors de
sa maison, par son gendre, de compli-
cité avec sa fille. Les eireonstanees atté-
nuantes arrivent encore pour les sauver
du dernier supplice. Et au milieu de cet me|^tre la pgain à la poche pour le diver-
heureux progrès d'idées et de mœars[y^ ni pourquoi les habitans des Vosges et
tja'oa âili'gue comm» pouvant permeUre
tant de relâchement, vous êtes tout jur'
pris dcntendrc dire que Tadministration
de la justice eiiige <|es renforts de juges
et de nouveaux prétoires. Cela se conçoit
très-bien, pourtant.
Pour la première fois depuis sept ans,
on vient d'entendre faire une ol)servation
h la chambre des députés sur la dépense
occasionnée pour la célébration des anni-
versaires de juillet ; observation, du reste,
bien peu hostile et bien pen désobligeante
pour les auteurs des glorieuses journées.
En protestant qu'il étoit loin de sa pensée
de vouloir aflbiblir la magnificence de ces
fêtes , un honorable député s'est borné à
dire que le vole de 200,000 fr. pourrojt
être réduit h 1 00,000, parce que ces sortes
de dépenses sont essentiellement munici-
pales , et devroient regarder par consé-
quent les localités qui veulent se donner
des fêtes.
Il est certain qu'en bonne règle cela ne
devioit porter que sur'le pays légal, c'est-
à dire sur celte heureuse portion de la
France qui a toutes sortes de raisons pour
se réjouir de la révolution de juillel, et
pour lui continuer ses sympathies. Aus4
bien^ le hasard veut précisément que ce
soit elle qui se trouve le plus en état de
bien faire les choses , à raison de la con-
centration de nos budgets des recettes
entre ses mains. Rien ne seroit donc plus
juste et plus convenable que d'introduire
une petite modification de ce genre dans
la célébration des anniversaires de juillet.
Ce ne seroit d'ailleurs que se rapprocher
de tous les autres usages connus. Quand
on veut se divertir, se donner des joies,
des festins de noces, des pique - niques ,
et faire ce qu'on appelle en général des
parties de société , on ne s'adresse pas or-
dinairement à la bourse de ses voisins
pour leur en faire suppoiter les frais. De
même ici , puisque c*est uniquement le
pays légal qui a le plaisir, on ne voit pas
pouniuoi ce sont les autres qui doivent
du Gantai sont obligés4'eiivqyw WilT ^r-
(6.
^ént k Parié, l^ôtl^ faire tirer dea feux
d'artifice sous les croisées de la princesse
Hélène.
M. le prince de Laval est mort demie-
remcot à Paris. Anne-Pierre-Adrien de
Montmorency-Laval , dnc de Laval, éloit
né en 1769, et étoit neveadu cardinal
de Montmorency, évécpie de Mcti. Sa fa-
mille le destinoil \ l'état ecclésiastique »
mais ses goûts le portèrent à Tétai mili-
taire. 11 entra au service , et épousa , en
1788, une fille du duc de Piney-Luxem-
bourg. Pendant l'émigration, il fit la
campagne de 1793 , servit ensnite en An-
gleterre , et voyagea. Rentré en France
«n iSoi, il ne prit aucun emploi. Il fui
un des premiers à se déclarer pour la res-
tauration ; il remplit avec honneur plu-
sieurs grandes ambassades. La révolution
de i83o le fît rentrer dans la retraite. Il
est mort à Paris, après quelques jours de
maladie, ayant reçu tous les secours de
la religion. 11 ne laisse que deux filles ,
qni ont épousé les marquis de l^vis-Mi-
repoix et de Couronnel.
Son frère , M. le marquis de Montmo-
rency, qui devient dnc de Laval par cette
mort, et quîffeîdoît de[Sta!s qnèfquérai^-
nées à Turin , est venu en France rendre
les derniers devoirs à son aSné. Il a fait
porter le corps h sa terre de Beanroesnil ,
diocèse d'Ëvreux , suivant les intentions
du défunt. Le convoi y arriva leso juin^
accompagné de M. l'abbé Longuemare ,
confesseur du prince. Un service fut cé-
lébré dans l'église paroissiale de Bean-
mesnil , en présence de M. le duc et de
madame la duchesse de Laval , de ma-
dame la duchesse Matthieu de Montmo-
rency, leur cousine, des deux gendres
du prince, et d'autres parens et amis. Ia
messe fut célébrée par M. leeoré de Ber-
nay, assisté de plusicors curés voisins.
M. Tabbé lionguemare prononça l'éloge
dn défunt Les confrères de la Charité
déjK)sèrent le corps dans le caveau- de la
•chapelle funéraire que le noble iet^eux
propriétaire a fait construiiH^ pour la^lbé*
*peHiife de tt famille.
7)
PAAIS, 28 JUIN»
M. Félix Real vient d'être rééhl dé«
pnté à Grenoble (Isère.)
— MM. Emile de Condé et Gypriea
Halgan , fils dn vice - amiral de ce nom ,
sont nommés auditeurs an conseil d'état*
— M. le vice-amiral Willaumet vient
d'être nommé grand-crdx de la Légion-
d'Honneur.
— La Quotidienne a été saisie lundi l-
canse de son compte -renda de l'ouvrage
du général Donnadicu.
— L'ouvrage que vient de publier le
général Donnadieo : De la vieilh Europe^
de» rote et de» pempUe de notre époque, a été
saisi hier.
— L'élcetenr de Hesse et le prince élec-
toral co-régent ont notifié {^r lettre à
Louis-Phitippe le décès du landgrave Fré-
déric de liesse , et celui du prince Ferdi-
nand de Hesse-Phiiippsthal.
— On pense que la chambre des dépu-
tés aura terminé ses travaux samedi.
— M. Poussin , gérant de VBarope , vi
cesser de signer cette feuille. D'aprèft
{* Europe , M. Potissin auroit pris cette dé-
termination par suite dn compte queje
Droit a rendu deaon prdoès, et qui porte
que M. Poussin a fait à l'audience des
protestations d'amour et de dévoûment
au gouvernement.
— Il est question du prochain départ
de la duchesse douairière de Mecklem-
bourg.
— Le comité central drinstraetion pri-
maire s'est réuni au ministère de Tinstrac-
tion publique pour s'occuper, du règle-
ment des salles d'asiles.
— Un nouvel avertissement du préfet
de police porte que tous les chiens qui
errent dans les rnes sans être muselés se-
ront détruits, et que les- propriétaires qui
n'auront pas observé l'ordonnance der-
nièrement affichée dans tons les quartiers
de Paris, seront poursuivis.
• — Le conseil général de la Banque a
^tb à 60 fr. par action le dividende da
premier semestre de 18.37. Il sera payé à
partir du i* juillets
( €i8 )
— La compagnie des. canaui a Tait
lancer mardi dernier un bateau dcsiinc à
faire le service des voyageurs de la Vilietle
à Meaax. La vitesse sera de quatre iieues
à l'heure.
I
— La caisse d'épargne de Paris a reça
les 85 et fl6 la sonuoe de 397,553 fr. , ei
pembourM* 538, ooo fr.
— D'après un journal , le nombre des
centenaires morts en France en iS35 est
de 170.
— IjB baron de Reindorf , descendu à
rhôtel de Londres,. rue de la Bourse, s'a-
perçut en rentrant un soir que 780 francs
qu'il avoit déposés dans on secrétaire n'y
étoient plus. 11 ne remarqua aucune es-
pèce d'effraction , et le secrétaire dont il
avoit emporté la clé étoit , comme à l'or-
dinaire, fermé à double tour. En sortant,
ce voyageur avoit donné la clé de son ap-
partement au concierge. Le tout fut con-
staté par le commissaire de police, et
Al. de Reindorf appela le sieur Loiret, en
garantie de la somme qui lui avoit été
vol^ dans son établissement. Le tribunal
a condamné ce dernier à rendre au baron
de Reindorf la somme de 780 fr. , et !i
payer en outre les dépens*
NOtJVELLESl DES 1*R0TINCK8.
M. le duc de Kitz- James, qui se rend
en Allemagne , est arrivé à Strasbourg le
33 de ce moi^.
— M. le comte de Pontfarcy, contu-
mace-vendéen, vient de se constituer pri-
aonnier à Orléans pour paraître devant
le jury du Loiret àui assises du mois de
juillet.
— UA ingénieur des ponts-ct chaus-
sées, M. Roguet, s'est noyé le i3 de ce
mois en se baignant dans la Loire, aux
mvîrons de Gien.
-«- La gabarro la Bêckereke va partir de
Brest pour conduire au Sénégal M. So-
rct, nommé gouverncurde cette colonie.
— L'Hermine continue à enregistrer les
succès que remportent les royalistes aux
élections, muniçipciics. de la Loire-infé-
rieure, , ■ . , . «
— 11. -Julien Daebeanc, rédacteor <k
PatriaieiiQ GbAlons-sur-:Saàne^ a clé élU
conseiller municipal dans cette vlUe^
— La détresse commerciale s!aggravé
de jour en jour à Mimes. La récolte des
vers à soie a été en génféral asspx benne ,:
mais les cocons ne peuvent se placer qu'à
1 fr. 10 c, tandis que l'année dernière on
les ven doit presque le <tonble.
— Le procès du général de Rigny, qui
devoit être appelé le a6 devant le conseil
de guerre de Marseille, a dû commencer
aujourd'hui a8.
— ^. Le colonel Delarue , aidcrde-camp
du ministre de la guerre, s'est embarqué
le aa i MarseiUe. pour Oran. il est porteur
du traité fait avec AbJ^elKader.
EXTÉRIEUR.
NOIV ELLES O* ESPAGNE.
■
Le Soiiuenir, journal de Madrid,
annonce que le gouvernement révolu-
tionnaire a reçu au milien des n'jouis^
sances publiques qui ont eu lieu lors du
serment à la constitution « la nouvelle
d'une défaite essuyée par les troupes cbris-
tinos de la Galice . dons les environs do
r>aîni^Jacques ^e: Gomposlblle. Lès gné-'
rillas carlistes de cette province , qui, de»
puis le passage de G ornez, étoient dans
I l'inaction, se sont réuuics pour tomberai
l'improvisle sur une colonne rdvoiutionr
naire.
— Afin de solènniser le jour où elle a
juré la nouvelle constiltiUo 11, la régentes
rendn un décret d*amiiislie , dont sont
exceptés les individus condamnés comme
auteurs principaux et comme complices
pour délits de haute trahison,. sédition,
parricide, lionHcide , incendie, sacri-
lège , blasphème, baraterie, 8nbornation>
fausse mounolc, fal^ûcation dictes pu-
blics, résistance h la Justice, rapt, vio-
lence, bigamie, vol, vente à faux^poids
et escroqueHe, ainsi que les fonction-
naires publicsmis en accusation ponr abus
et fâtaes graves oommis dans l'eKercice d^
leurs fonctions.
— Un autre décret i^le^retnÂs^d'-ua
'(-6*0)
«jnart da temps qui leur rmte encore à
courir pour achever leur peine, à tous les
Espagnols qui subissent leurs condamna-
tions dans les présides et dans les arsenaux
de la Péninsule.
— On lit dans le journal ministériel
du soir:
»Le m, le prétendant a passé à Sa-
ria, entre Gordona ctMauresa.
• Le 20.- le haron de Méer acquitté
COAMBRE DBS PAIRS.
(Présidence de M. Pasquicr.)
Séawe du 2y Juin,
M. le président occupe le faulciiîl |
deux heures. Plusieurs de MM, les pairs
s'excusent de ne pouvoir assister aux séan*
ces pour raison de santé, et quelques au*
très parce qu'ils sont envoyés en mission.
L'ordre du jour est un rapport du comité
des pétitions. La chambre passe à Tordre
I du jour sur la pétition du sieur Voyer à
Cervera avec son année, en quatre co- j Lyon, qui voudroit faire soumellre le»
chiens h une taxe uniforme.
M. le président obtient le renvoi au
comité précité d'une pétition d'un grand
lonnes , se dirigeant sur Ignalada et
Çalaf.
«Eroles occupoit le a5, les villages ,
dans les environs de la Seu d'Urgel avee nombre de coloiis d'Alger, Bone et Oran,
,«oo hommes. Osorio est encore h Puy- } ayant pour objet de oroclaraer le prin-
j . ^ cipc de l union de lAlgérie à la France.
cerda avec ses troupes. »
Le jour des furiéraillcs du roi d'An-
gleterre est fixé au 8 juillet.
— Le 24 t à onze heures, le duc de
Wellington, revêtu de son grand uni-
forme , et accompagné d'une suite nom-
breuse , a proclamé S. M. reine do
royaume- uni , ii la tour de Londres.
— La cour du banc du roi, h Londres
{Kifig's-Beneh)^ a pris, à l'avénemcnldela
i-eîne AlcxanArtne^ictotre, t€$"nom de
Quenn'ê Bench {Cour du banc de la reine),
' —- Lord pnrham est arrivé à Londres.
— D'après la Gazette d'Augobourg, le
prince Léopold de Syracuse, à l'occasion
de son mariage avec la princesse Marie-
Phiîiberte de Savoie-Carignan, a obte-
nu du roi le rappel de l'exil du prince de
Gapouc.
— Le choléra continue ses ravages à
^aples.
— De grands personnages politiques
visiteront cette année les eaux de Garls-
bad et de Tœplitz. Les ministres des af-
faires étrangères d'Autriche, de Russie et
de Prusse, et l'aunbassrideur russe à Vien-
ne. M. de Ta liscbef, ainsi qu« l'ambassa»
deur d'Angleterre, doivent s'y rendre.
— Le'xeiss-effendi, AchmelUouloiissi
Pacba, est mort dans la nuit du dp au
•3ji mai. '■ i:
Une pétition des membres de l'admî^^
nislration de la société industrielle de
Mulhouse , h l'eiTet d'obtenir une loi
lisant le temps du travail dans les ma*
nufactures des enfans de huit ans et au-
dessus, est renvovée aux ministres de
l'instruction publique et du commerce.
La chambre reprend la discussion du
projet de loi sur les justices de paix*
Ayant voté les arUcIcs iS et 19 qu'elle
avoit renvoyés à l^i commission, elle proi*
cède au scrutin qui a pour résultat l'adopv
lion par 100 v( tans contre 4* Celte loi
qui se trouve l^èc^ment amendée re-
tournera à la chambre des députés.
CDAUBRE D£S DÉPUTÉS.
(Présidence de M. Dupin.)
Séance du 2y juin,
La séance est ouverte 5 midi et demi.
Le président se plaint du peu d'exacti:*
tudede MM. les députés.. On a encore
trois l>ndgels à voter, ajoutet-il, ctbeaui
coup de projets de loi; cependant, quel
que soit l'empressement que l'on ait de
voir la session se terminer, personne n'ar*
rive avant deux heures. Beaucoup de dé-
putés ont quitté Paris^ d'autres qntpriii
leurs passeports, d'autres s'en passent. Il
e&t donc douteux qu'on puisse achever
Tordre du jour,
M. François Delesscrt demande qu'on
ne discuté qiic les budgets, le projet coq«
cernant les réparations à faire à la cathé-
drale de Ghiartres, et la loi pour les fêles
de juillet. Le président désire qu'on ajônte
à ce nombre la* toi suf les poids-et ftUKW^
( 6i»o )
res. M. de Oolbéry tronre qae ses collè-
gues sont saisis d'une espèce de nostal-
gie (on rit) , d'une fièvre de malleposlc,
et demande qn*on raye de l'ordre du jour
les projeis dont l'urgence n'est pas dé-
montrée. M. Viennet croit qu il faut s'oc-
cuper an plus vite des budgets, parce que
plus de cent places sont retenues pour
jeudi, vendredi et samedi. D après M. GiU
Ion , pour faire justice d'un pareil scan-
dale, il faut que les journaux insèrent les
noms de ceux qui s'absentent avant la
clôture de la session. M. Petou croit
qu'une seconde séance de 8 à lo heures
(allons donc!) est nécessaire pour en
finir. (Allons donc!) L'ordre du jour
reste tel qu'il a été fixé , et le président
demande que ce soit une chose sérieuse.
La chambre adopte plusieurs projets
d'jntérétlocal.Ellevotean$siies2oo,ooofr.
demandés pour les fêtes de juillet , et 766
mille francs pour l'acquisition de l'hôtel
Vendôme , rue d'Enfer, où l'on installera
]*école des mines. Un d6bat Sf'^rieux sTen-
gage sur le projet qui aficcte 400,000 fr.
à l'achèvement des élablissemens ther-
maux de Néris , et 70,000 fr. aux répara-
tions des établissemens de Plombières.
L'allocation de 400,000 fr. pour Néris est
rejetée. Le crédit pour Plombières est
voté.
On passe à la discussion du projet con-
cernant les réparations de la cathédrale
de Chartres.
M. Chaslcs, rapporteur, annonce que
la commission a retranché pour les cou-
vertures des grands combles i5o,uoo fr.
sur 5oo,ooo fr. . à cause de l'économie
que l'on peut faire en construisant les
combles en Einc au lieu de les construire
en cuivre. La totalité des crédits sur les
exercices 1837 et i838 sera de 1 million
932,996 fr.
M. le garde des sceaux approuve les
observations de la commission , mais il
faudra, ajoute-t-il, établir des paraton-
nerie^» h cause du linc qui va couvrir les
grands combles. Le projet est adopté avec
la réduction de i5o,ooo fr. La chambre
adopte aussi les amen démens introduits
par la chambre des pairs an projet sur les
poids et mesures.
Séuncê du *iSJuin»
L*ordre du jour est la discussion du
iNic^ef des travaux publics.
M. ArGi'TS. Le ministre da commerce
est une véritable trinilé.... (Cette compa-
raison fort inconvenante pour ne rien dire
de plus excite des murmures.) M. Augnis
ne croit pas qu'un ministre puisse surveil-
ler à la fois le commerce, Tagriculture et
les travaux publics. Après avoir entendu
M. Martin (du Nord), on passe aux cha-
pitres. Les trois premiers sont votés sans
débals. Le quatrième, encouragement à
l'agriculture, 264*000 fr., est, sur la de-
mande de M. Defilte, adopté avec le
chiffre de ôoo^ooo fr. Les chapitres 5,
^* 7< S> 9« 10. 11, 12 et 1 3 sont votés
presque sans débats. La chambre vote
aussi tous les autre» chapitres.
Le budget du commerce terminé, on
passe à celui de Pintéricur. M. Janbcit
voudroit rétablir dans tous les ministè-
res la place de sous-secrétaire d'étal. Ce
n'est pas au ministère actuel qu'il con-
seille cette mesure, mais à celui qui loi
succédera. L'orateur demande après, si
le directeur des bâtimens civils qui ne
figure pas sur le budget, ne seroit point
payé avec les fonds secrets. M. de Mon ta-
livet assure que depuis la nouvelle orga-
nisalion qu'il a donnée au ministère de
l'intérieur, les affaires vont très-bien.
Quant à la place de directeur des bâti-
mens civils, le minisire a pu la rétablir.
M. Janbert . iosiisle sur le paiement da
traitement
BOURSE DE PABIS DU S 8 /UIN*
CINQ p. 0/0, j. du 22 mars. 109 fr. 90 c.
QUATRE p. 0/0, j. de mars. 100 fr. 00 c.
TROIS p. 0/0, j. de déc. 78 fr. 75 c.
Quatre 1/2 p. 0/0, j. de mars. lOi fr. 60 c.
Att. de la Banque. 2385 fr. 00 c.
Bons du Trésor. 3 0/0.
Rente de la Ville de Paris. 000 fr. 00 c.
Obiig. de la Ville de Paris. 1 180 fr. 00 c.
Quatre «Anaux. 1 190 fi*. 00 c.
Caisse hypothécaire. 81G fr. 2S c.
Rente de Naples. 07 fr. 50 c.
Emprunt romain. 191 fr. 8/4
Emprunt Belge. 000 fr. 0/0
Emprunt d HaUi. 000 fr. 0/0
Repte d'Espagne 5 p. 0/0. 23 fr 7/8
P^âlSb — lU^BIMBBIl d'AD. LB CLBIB IT C*,
Quai dn ànguatiiif ,35.
A
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