Skip to main content

Full text of "L'Ami de la religion"

See other formats


Google 


This  is  a  digital  copy  of  a  book  thaï  was  prcscrvod  for  générations  on  library  shelves  before  it  was  carefully  scanned  by  Google  as  part  of  a  project 

to  make  the  world's  bocks  discoverablc  online. 

It  has  survived  long  enough  for  the  copyright  to  expire  and  the  book  to  enter  the  public  domain.  A  public  domain  book  is  one  that  was  never  subject 

to  copyright  or  whose  légal  copyright  term  has  expired.  Whether  a  book  is  in  the  public  domain  may  vary  country  to  country.  Public  domain  books 

are  our  gateways  to  the  past,  representing  a  wealth  of  history,  culture  and  knowledge  that's  often  difficult  to  discover. 

Marks,  notations  and  other  maiginalia  présent  in  the  original  volume  will  appear  in  this  file  -  a  reminder  of  this  book's  long  journcy  from  the 

publisher  to  a  library  and  finally  to  you. 

Usage  guidelines 

Google  is  proud  to  partner  with  libraries  to  digitize  public  domain  materials  and  make  them  widely  accessible.  Public  domain  books  belong  to  the 
public  and  we  are  merely  their  custodians.  Nevertheless,  this  work  is  expensive,  so  in  order  to  keep  providing  this  resource,  we  hâve  taken  steps  to 
prcvcnt  abuse  by  commercial  parties,  including  placing  lechnical  restrictions  on  automated  querying. 
We  also  ask  that  you: 

+  Make  non-commercial  use  of  the  files  We  designed  Google  Book  Search  for  use  by  individuals,  and  we  request  that  you  use  thèse  files  for 
Personal,  non-commercial  purposes. 

+  Refrain  fivm  automated  querying  Do  nol  send  automated  queries  of  any  sort  to  Google's  System:  If  you  are  conducting  research  on  machine 
translation,  optical  character  récognition  or  other  areas  where  access  to  a  laige  amount  of  text  is  helpful,  please  contact  us.  We  encourage  the 
use  of  public  domain  materials  for  thèse  purposes  and  may  be  able  to  help. 

+  Maintain  attributionTht  GoogX'S  "watermark"  you  see  on  each  file  is essential  for  informingpcoplcabout  this  project  and  helping  them  find 
additional  materials  through  Google  Book  Search.  Please  do  not  remove  it. 

+  Keep  it  légal  Whatever  your  use,  remember  that  you  are  lesponsible  for  ensuring  that  what  you  are  doing  is  légal.  Do  not  assume  that  just 
because  we  believe  a  book  is  in  the  public  domain  for  users  in  the  United  States,  that  the  work  is  also  in  the  public  domain  for  users  in  other 
countiies.  Whether  a  book  is  still  in  copyright  varies  from  country  to  country,  and  we  can'l  offer  guidance  on  whether  any  spécifie  use  of 
any  spécifie  book  is  allowed.  Please  do  not  assume  that  a  book's  appearance  in  Google  Book  Search  means  it  can  be  used  in  any  manner 
anywhere  in  the  world.  Copyright  infringement  liabili^  can  be  quite  severe. 

About  Google  Book  Search 

Google's  mission  is  to  organize  the  world's  information  and  to  make  it  universally  accessible  and  useful.   Google  Book  Search  helps  rcaders 
discover  the  world's  books  while  helping  authors  and  publishers  reach  new  audiences.  You  can  search  through  the  full  icxi  of  ihis  book  on  the  web 

at|http: //books.  google  .com/l 


Google 


A  propos  de  ce  livre 

Ceci  est  une  copie  numérique  d'un  ouvrage  conservé  depuis  des  générations  dans  les  rayonnages  d'une  bibliothèque  avant  d'être  numérisé  avec 

précaution  par  Google  dans  le  cadre  d'un  projet  visant  à  permettre  aux  internautes  de  découvrir  l'ensemble  du  patrimoine  littéraire  mondial  en 

ligne. 

Ce  livre  étant  relativement  ancien,  il  n'est  plus  protégé  par  la  loi  sur  les  droits  d'auteur  et  appartient  à  présent  au  domaine  public.  L'expression 

"appartenir  au  domaine  public"  signifie  que  le  livre  en  question  n'a  jamais  été  soumis  aux  droits  d'auteur  ou  que  ses  droits  légaux  sont  arrivés  à 

expiration.  Les  conditions  requises  pour  qu'un  livre  tombe  dans  le  domaine  public  peuvent  varier  d'un  pays  à  l'autre.  Les  livres  libres  de  droit  sont 

autant  de  liens  avec  le  passé.  Ils  sont  les  témoins  de  la  richesse  de  notre  histoire,  de  notre  patrimoine  culturel  et  de  la  connaissance  humaine  et  sont 

trop  souvent  difficilement  accessibles  au  public. 

Les  notes  de  bas  de  page  et  autres  annotations  en  maige  du  texte  présentes  dans  le  volume  original  sont  reprises  dans  ce  fichier,  comme  un  souvenir 

du  long  chemin  parcouru  par  l'ouvrage  depuis  la  maison  d'édition  en  passant  par  la  bibliothèque  pour  finalement  se  retrouver  entre  vos  mains. 

Consignes  d'utilisation 

Google  est  fier  de  travailler  en  partenariat  avec  des  bibliothèques  à  la  numérisation  des  ouvrages  apparienani  au  domaine  public  et  de  les  rendre 
ainsi  accessibles  à  tous.  Ces  livres  sont  en  effet  la  propriété  de  tous  et  de  toutes  et  nous  sommes  tout  simplement  les  gardiens  de  ce  patrimoine. 
Il  s'agit  toutefois  d'un  projet  coûteux.  Par  conséquent  et  en  vue  de  poursuivre  la  diffusion  de  ces  ressources  inépuisables,  nous  avons  pris  les 
dispositions  nécessaires  afin  de  prévenir  les  éventuels  abus  auxquels  pourraient  se  livrer  des  sites  marchands  tiers,  notamment  en  instaurant  des 
contraintes  techniques  relatives  aux  requêtes  automatisées. 
Nous  vous  demandons  également  de: 

+  Ne  pas  utiliser  les  fichiers  à  des  fins  commerciales  Nous  avons  conçu  le  programme  Google  Recherche  de  Livres  à  l'usage  des  particuliers. 
Nous  vous  demandons  donc  d'utiliser  uniquement  ces  fichiers  à  des  fins  personnelles.  Ils  ne  sauraient  en  effet  être  employés  dans  un 
quelconque  but  commercial. 

+  Ne  pas  procéder  à  des  requêtes  automatisées  N'envoyez  aucune  requête  automatisée  quelle  qu'elle  soit  au  système  Google.  Si  vous  effectuez 
des  recherches  concernant  les  logiciels  de  traduction,  la  reconnaissance  optique  de  caractères  ou  tout  autre  domaine  nécessitant  de  disposer 
d'importantes  quantités  de  texte,  n'hésitez  pas  à  nous  contacter  Nous  encourageons  pour  la  réalisation  de  ce  type  de  travaux  l'utilisation  des 
ouvrages  et  documents  appartenant  au  domaine  public  et  serions  heureux  de  vous  être  utile. 

+  Ne  pas  supprimer  l'attribution  Le  filigrane  Google  contenu  dans  chaque  fichier  est  indispensable  pour  informer  les  internautes  de  notre  projet 
et  leur  permettre  d'accéder  à  davantage  de  documents  par  l'intermédiaire  du  Programme  Google  Recherche  de  Livres.  Ne  le  supprimez  en 
aucun  cas. 

+  Rester  dans  la  légalité  Quelle  que  soit  l'utilisation  que  vous  comptez  faire  des  fichiers,  n'oubliez  pas  qu'il  est  de  votre  responsabilité  de 
veiller  à  respecter  la  loi.  Si  un  ouvrage  appartient  au  domaine  public  américain,  n'en  déduisez  pas  pour  autant  qu'il  en  va  de  même  dans 
les  autres  pays.  La  durée  légale  des  droits  d'auteur  d'un  livre  varie  d'un  pays  à  l'autre.  Nous  ne  sommes  donc  pas  en  mesure  de  répertorier 
les  ouvrages  dont  l'utilisation  est  autorisée  et  ceux  dont  elle  ne  l'est  pas.  Ne  croyez  pas  que  le  simple  fait  d'afficher  un  livre  sur  Google 
Recherche  de  Livres  signifie  que  celui-ci  peut  être  utilisé  de  quelque  façon  que  ce  soit  dans  le  monde  entier.  La  condamnation  à  laquelle  vous 
vous  exposeriez  en  cas  de  violation  des  droits  d'auteur  peut  être  sévère. 

A  propos  du  service  Google  Recherche  de  Livres 

En  favorisant  la  recherche  et  l'accès  à  un  nombre  croissant  de  livres  disponibles  dans  de  nombreuses  langues,  dont  le  français,  Google  souhaite 
contribuer  à  promouvoir  la  diversité  culturelle  grâce  à  Google  Recherche  de  Livres.  En  effet,  le  Programme  Google  Recherche  de  Livres  permet 
aux  internautes  de  découvrir  le  patrimoine  littéraire  mondial,  tout  en  aidant  les  auteurs  et  les  éditeurs  à  élargir  leur  public.  Vous  pouvez  effectuer 
des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //book  s  .google .  coïrïl 


L'AMI 

JOURNAL  ECCLÉSIASTIQUE, 

rOLlTIQUK  ET  UTTÉBAIHE. 


fU/tIr  n§qui3  eu  dttipiafptr  phOotapila» 

tliMmmeia faOatiata.         CoiMi.  il,  8. 
Prraei  gaids  qn'oa  K  ««i»  *Mwtr  r<i  Im  Irun 
M  ¥>ifl*  fihiloiopbïr- 
tt:iti.UCiTBoi.iqiia. 


TOME  QUATRE-VINGT-TREIZIÈME. 

Cktiit  tehimi  8  frairni  50  crntimti  tl  tO  /ranet  franc  Jt  pcrt. 


ÏARIS. 
LIBRAIRIE  EÇCI.ÉSUSTIQUE  CAD.  LE  CLERK  ET  C-, 


masgmafmamBifP 


m 


mMe 


TÀBLË 

DU  QL.^TRE-yiNGT-TREIZJÉ3^I£  VOLUME. 


L'assemblée  eonsUtaanIc  a-t-elle  pu  s'em- 
parer desi:  biens  da  clergé,        f.  1,49 
Nominations  et  sacres  d'évêques ,  7,  53, 
7a,  85,  i35,  ^50,  ai3,  248,  4^^*  ^33,. 

564 ,  596 

Petits-séminaires,  7 

Procès  relatifs  à  la  religion  et  au  clergé , 

8,  72,  247,  279,  294,  564,  392  ,  470, 

488,  565,  567 
Règlement  au  Mans  sar  les  cloches,  8 
Vois  sacrilèges ,      9,  i3,  i65,  265,  56i« 

42^t  5o3,  536 
Affaires  de  la  religion  en  Suisse,  9,  4o»  56, 
io5,  121,  i5o,  184 1  199,248,  295, 
3i4»  36i,  393,  455,  520,  567 
SorMM.  deSceovaud,  i3,  deCbamilly, 
43,  Palbod,  91,  deMoligny,  109,  Mé- 
quignon,  168,  Comte,  186,  Le  Nor- 
mand, 218,  Bernard,  253,  Regnaait, 

262,  de  Laval,    6i5 

Conférences  du  P.  de  Ravignan  ,    17^  23 

Sur  le  mariage  du  duc  d  Orléans,  91,  89, 

106, 148,  2i4,  292,  375,  378,  4^1  ff 

437,  440)  4^3,  471*  489*  5oo,  5oi , 

•-5o5,  5^6,  54b,  .5&2 
Sar  Téglise  de  l'Assomptioû,  a*f  Zj 

Assemblées  de  charité,    sa,  328,  260, 

576 

Sur  les  abbés  Condrin ,   aa ,  Yerdier-La- 

tonr ,  89 ,   Lys ,  io5 ,  Breaillol,  14^  • 

,  Marchand,  i4^,  263,  Drouet,  i83,  de 

Roche,  19a,  Fauveau ,  199,  Perreau^ 

260 ,  Lîbri ,  Postée,  277  ,  Potot,  280  , 

55 1 ,  Wiltmann ,  529  ,  de  Vallongue, 

424^  Van-del-Poel ,  473,  Gaidechen, 

5i6>  533,  Andrau,  566,  Anthelme, 

"  ^8a,  Arnaudeaa,  597 

Aliénation  du  terrain  de  l^Archevêcbé , 

22,  i34, 148,  245,  339,  355,  377,435, 

553 
Idoles  envoyées  de  la  mer  du  Sud,       25 
Sur  le  protestantisme ,  d5,  26,  io5,  118, 
25oj  292,  5o5,  595,  417*  4^^t  ^84,  593 
Circulaire  dun  procureur-général  sur  les 
enterrcmens,  25 

Prédications,  26,  101,  i55,  218,  246, 

:\  36o 

Sar  la  loi  de  l'instraction  secondaire,  33,' 


•^te^/z^.de  Af-  gwpOïîÈfe  ;évéque, 


129 
56. 


Cérémonies  diverses,  57,  55,  67,  68 ,  72 , 
.  io5  ,  117  ,  i48,  180,  197,-245  ,  23i  , 

359  ,  457,  4^9  f  ^o5 ,  535 ,  566 ,  58 1 . 

582,  6i5, 6i5 
Incendie  d'une  maison  de  Sœurs  à  Mor- 

tagne.  .  58 

Conférences  ecclésiastiques ,    58,    i49« 

261,512,295,439,4^^ 
Dons  pour  les  églises,  39,  56,  89 ,  245 , 

575,  5i8, Ô56 
Sur  les  économes  dans  les  hospices,  59. 

120 

Université  catholique  de  Louvain,         59 

Séminaire  à  Lacédémonia,  4^ 

Caisse  d'épargnes  de  Rome,  4^ 

Mensonges  de  V Annuaire  de  l'Aube,       55 

Guérison  extraordinaire,  54 

Etablissement,  restauration  d'églises  et 

chapelles,  56,  72,  i56,  148,  228,  247, 

277,361,  576,  409,  472,  487.  5o5, 

'  .'•.         :  564,  596 

Vciyttgcsd*évéques,  56,  71,  102,  181,  i85, 

aSo,  5^0,  44o,  486,  548,  58i,  6i5 

Liste  des  ministères  successifs ,       57,  74 

Procès pe  Meonierj  00,  76,  90,  i56, 109, 

186,  2o3 

Dévotion  aux  Sept  Mystères  douloureux , 

64 
Les  fioan^i/tfs  illustrés,  65 

Bee/ierches  sur  les  Faudois,  66 

Suite  de  la  statistique  de  l'épiscopal  fran- 
çais, .68 
Petits  livres  populaires  de  Claadins,  69 
Procès  de  Laverdct,  70,182 
Sur  le  Manuel  des  victimes  de  Jésus,  et  sur 
l'abbé  Turmine,  70 
Ecrit  apocryphe  sur  la  religion  en  Co- 
chinchine,  7 1 
Affaires  de  la  religion  en  Prussç,  72,  io5, 
106»  295,  li55,  488,  56i,  600 
Sens  des  décrets  qui  ont  restitué  les  biens 
non  aliénés  de  l'Eglise,  8 1 
Sur  les  prélats  MM.  de  Bonneval,  86 ,  de 
Pradt,    ii5,  Weld,  164,  2i5,  452, 
'^  Fraschina,  i85,  5io,  R.  Aliiata.  280 
Refas  de  sépulture,                      89,408 
Fie  de  \jrégoire  Fil,  97 
Retraites,  mission^  101,  a5o.  276,  337, 

3a8,  406, 40S,  5o5 


(3) 


Belles  actions  dTeoclésiuUqaes,  loS,  a63 
Belation  du  procès  de  Jlf«f ton,  io3 

Procès  principauXt  109, 123  et  i94»  1B7, 
s5o,  284,  364,  365,  5 18.  565, 6o3,  6i4 
DévotioQ  à  sainte  Philotnène ,  1 16,  36o , 

488 
Voyage  de  M.  Dracb,  118,  i34 

Mandement  de  M.  i'évéqne  de  Gb&lons, 

119 

Visites  pastorales,  130,  i34,  i35,  1.98, 

376  ,  589  ,  390 ,  407»  4*3 ,  470»  533  , 

535,  55o,  565,  566, &8i,  6i3 

Sar  Aquilée,  1  s  1 

Ouvrage  de  M.  Brionne  sur  le  prêt,  i34 

Abjurations^ conversions,  bapléines,  i36, 

149 «  166,  i85,  33o,  a6a,  395,  3i3, 

407,  564,  584 

Frères  des  Ecoles  chrétiennes,  i36,  ta8> 

593,  548.  599 
Professearsde  Ibéologie  à  Limboarg,  i36 
Circulaire  de  M.  i'arcbev^que  dé  Be^n- 
çon,  145 

Sur  la  mission  d'Alger,  148,  S98,  s46 
Su  r  la  Sociéii  religieuêe  >  1 48 

Apostasie  du  curé  iiennhocfcr,  i5 1 

Sur  l'église  de  la  Grèce,  161 

Manière  de  faire  des  legs  aux  pauvres  de 
paroisses,  164 

Eglises  de  Ghalcl  et  d*Auzou,    i65,  182 , 

430, 470,  535, 565 
Etablissement  de  pesbytères ,  16S 

Bienfaits  du ro*.de&irdai|fQi9,.>  .  166 
ColUctio  selecta  patrum,  '  177 

Œuvre  de  la  Propagation  de  la  Foi,  180 

193,  376 
Manuscrit  de  Bossuet,  181 

Libéralités  de  l'ancienne  liste  civile,  i85 
Voyage  de  Mgr  Brugnière  en  Cbine ,  193 
Betraite  de  la  Pentecôte  ,  197 

Etablissement  de  charité  U  Venise,  301 
Cours  de  M.  Lerminier,  301 

Compte-rendu  de  l'établissement  de  Saint- 
Nicolas  ,  309 
Sur  les  reproches  fails  au  clergé.  3 1 1 
Sur  l'abbaye  de  trappistes  du  Gard,  316 
Maisons  de  jeunes  détenus,  3 1 7 
Sur  le  Saint-Sépulcre,  318 
Chronologie  des  papes ,  324 
Recherches  sur  les  en  fans  trouvés,    225 

341 
Mandemens  contre   le    protestantisme , 

33o,  375 
Sur  le  Panthéon  littéraire,  '  333 

Sur  Saint- Germain -rÂuxerrois,  344393,  , 
3io,  Su,  335,  3a6,  339^  341,  i4«, 

544*390,406,  469  I 


Sur  les  dont  aux  églises,  «4^ 

Maison  de  retraite  à  Marseille,  s47 

Acta  sanctormn  continua  s49»  3i3' 

Mensonges  du  Co^ê%i(^éonnel  sur  Maples. 

s48 

Sur  l*E^lise  catholîqi  :.  à*An  vfeterre,  357 
Association  religiousr  de  prévoyance,  371 
Sur  On  journal  de  phrénologie,  37$ 

Voyage  de  M.  l'abbé  Baraga,  375 

Modelée  d'éloquence  chrétienne,  389,  337 
Prises  d^babit,  393,  334,  ^^^ 

Bref  pour  le  BonPastemr  à  Angers.  395 
Dons  pour  les  Lyonnais,  394,  3i3 

Evéque  intrus  à  Méliapour,  396 

Sur  les  sociétés  bibliques,  3o5 

Témoignages  en  faveur  du  christianisme, 

3o5 
Les  Jésuites  à  Buenos- Ayres,  3 14 

Sur  l'Eglise  ^catholique  de  Terre-Neuve, 

591 

De  la  propriété  des  biens  ecclésiastiques  , 
par  M.  Affre,  524  >  59$. 

Dons  du  roi  de  Bavière,  398 

Budget  des  cultes,  34o  ' 

Discussion  à  la  chambre  des  pairs  sur  le 
terrain  de  l'Archevêché,  353 

Troubles  dans  des  églises,  36 1,  409,  5o3 

5o4 
Sur  l'ex  curé  Delacolonge,  36 1,  497 

HUtuire  de  Pie  Vil,  ,  36 1 ,  4 25 

.Sur  trois  histoires  de  l'Eelise,  569 

'Prières  au  sujet  dn  mauvais  temps.  373, 

436,  438,  55o 
Sur  une  princesse  d'Orléans  convertie  du 
protestantisme,  374 

Sur  l'Introduction  à  l'histoire  de  la  reli- 
gion, 385 

Plantations  de  croix,  ^91*  599 

Aumônier  protestant  à  Bordeaux,  393 
Biographie  universelle  {supplément) ,  40 1 
Séance  de  l'Académie  de  Religion,  405^ 
Consistoires,  4o6,  436,  45 1 

Sur  des  réunions  protestantes,  4^7 

Rétractation  de  M.  Lagache,  ^%% 

Bibles  tronquées,  433 

Pit)cessions  de  la  Fête-Dieu,  4a i,  4^4 
425,  439,  454»  471.  487,  5o2,  5o3, 

532,535,  584 
Manuel  du  chapelet,  45 1 

Souvenirs  et  rapprochemens,  435 

Quête  par  un  italien,  440 

Œuvres  de  Sidoine  Apollinaire,  449 

Morale  de  la  Bible,  Ancien  et  nou9eau  Tes- 
tament.  Abrégé  de  ChUtoire  eeelàêiaêti- 
que,  4^ 


(T) 


tfîktorre.  de    la    rêform   proteêidnU  en 

Snissc,  4^*^ 

Tentatite  d'assassinat   sar  M.  Tévéqne 

■  d'Aainn,        -m      ■  '  4^9*  4S6t  ^^o 

Oénérpsilé  de  deux  prélats,         470*  584 

Sur  un  ecclésiastique  qui  f ouloit  se  faire 

prolesUot,  4?^ 

Sur  rétablissement  d'une  église  ï  Sori- 

DÎërcs,  473 

Sar  une  proposition  relative  auK  biens  des 

fabriques  à  Liège,  4^  1 

NowfelU  bibUoikéifuê  de»  prédicateur»,  497 
Désastre  au  clocher  de  Saint-Denis,  5ûi 
Œuvre  de  saint  François-Régis,  5oa 

Emeute  lu  Bourrogne,  5o4 

Goavenseu  Espagne,  5o4 

Portrait  de  M.  léyêqne d'Annecy,  612 
Vérin  catholique^' f^t  M.  Naolt,  5i5 
Départ  de  missionnaires,  5 1 7 

Eglise  Saint-Piorrc-aux-Bœufs,  517 

Sur  le  binage,  5 18 

Journée  du  chrétien  à  Avignon,  5 18 

PetUe  égli»e  an  diocèse  de  Blois,  5 1 8 

Soeqrs  Saint- Joseph  h  Alger,  5 1 9 


Mariages  miitcs  aox  Etats  tlnlf,  '  539 
Im»iitntio  clericoroMt  698 

Exemples  de  conversions  en  Allemagne, 

Enterrement  de  If.  F.  de  LaU>ttr*Maa- 

boiirg.  532 

Voyage  d'nn  religieux  da  Garmcl ,  534 
Sur  les  Elémen»  d^hi»ioire  de  M.  Léri ,  545 
Sur  l'esclavage  aux  colonies,  549 

Mandement  de  M.    le    ooadjateur    de 

Nancy,  549 

Sur  M.  l'archevéqae  de  Colc^e  ,  56 1 
Concile  de  Baltimore,  568 

De  la  propriété  dee  fabriquée,  par  M.  do 

Tascher,  677,  609 

Arrêt  sur  le  duel ,  58 1 ,  59 1 

Nonvci  élablis^ment  de  Sœnrs,  585 
Sur  les  manœuvres  des  protestans ,  595 
Nomination  d'un  chanoine  et  de  deux 

curés .  596 

Prêtre  intrus ,  599 

Population  catholique  et  protestante  de 

rEurope ,  600 

Missionnaires  des  Iles  Sandwicli ,      6i5 


FIN  D8  LA  TABLB  DO  QDATIIB-TI^OT-TfiBUlèm  YOU'IIB* 


■    • 


L'AMI  DE    LA  MKLIGION 

parott  les  Mardi,  Jeadi 
cl  Stmêdî. 

On  ]>eut s'abonner  defl 
I  "  et  i5  de  chaque  moia.i 


N^  2792. 


SAMEDI  1''  AVRIL  1857. 


Pin  Dl  k'ABOMKlIBIIt. 

fr.      fl. 

1  an  •..•••  36 

6  tnoîs 19 

S  mois     .  .  .  •  10 
1  mois  ....'.     S  5o 


ffw^?^" 


L'AMI  DE  LA  RELIGION. 


QUESTION  DE  DROIT  PUBLIC.       )  profit.  Il  n'est  pas  inutile  d'examiner 

aussi  à  quoi  tient  l'erreur  de  certai- 


L'assemblée  conslitaanle  a-t-elie  pn  «^em- 
parer des  biens  da  clergé  ? 

La  question  qui  a  provoqué  déjà 
de  si  nombreuses  discussions  vient 
d'être  tranchée  par  le  vote  de  la 
chambre,  dans  sa  séance  du  29  mars. 
Mais  en  décidant  un  fait,  elle  ne  peut 
changer  des  règles  immuables  de 
leur  nature  ;  ce  sont  ces  règles 
qu^ilest  important  de  défendre  ;  nous 
le  devons  beaucoup  plus  dans  l'inté- 
rêt de  la  morale ,  de  là  société  et  de 
la  religion ,  que  dans  Tintcrét  du 
clergé. 

C'est  une  grande  plaie  faite  à  une 
société,  quand  les  principes  les  plus 
certains  de  la  loi  naturelle  viennent 
à  s'y  obscurcir.  Il  est  bien  impossible 
qtie  ces  principes  disparoissent  au  mi- 
lieu d*une  nation  chrétienne  qui  les 
trouve  dans  une  foule  d'enseigne - 
mens  reproduits  partout,  et  que  tous 
peuvent  connoitre.  Mais  s'ils  ne  peu- 
vent péi'ir,  ils  peuvent  être  contredits 
par  un  législateur  imprévoyant  et  par 
une  administration  colère  ou  aveu- 
gle. De  plus,  une  partie  de  la  société 
peut  à  la  longue  s'abuser  étrange- 
ment sur  certaines  applications  de 
ces  principes. 

Examinons  si  ce  malheur  n'est  pas 
arrivé  au  ministère  lorsqu'il  est  venu 
revendiquer  comme  propriété  de  l'é- 
tat les  églises,  les  ovcchés  ,  les  sémi- 
naires qui  ne  lui  ont  jamais  appar- 
tenu 9  et  qu'il  n'a  pu  confisquer  à  son 

Tome  XCIIT,  L'Ami  delà  ndtfion. 


nés  gens  sur  les  propriétés  ecclésias* 
tiques. 

Avant  que  l'assemblée  constituante 
vint  produire  ses  étranges  théories 
sur  la  société  et  La  considérer  comme 
une  aggrégation  d'hommes  où  tout 
étoit  à  refaire,  religion,  mœurs,  lois, 
gouvernemens ,  aucun  législateur,, 
aucun  pouvoir  public,  aucun  publi- 
ciste,  aucun  jurisconsulte  éclairé  n'a- 
voient  contesté  à  l'Eglise  catholique 
la  faculté  d'acquérir  et  de  posséder 
des  biens  en  propriété.  Depuis  son  éta- 
blissement dana  les  Gaules,  elle  avoît 
acquis  de  grandes  possessions,  elle  les 
avoit  vu  souvent  violées  et  envahies 
partiellement  par  la  force ,  il  s'é- 
toit  élevé  des  sectaires  qui ,  comme 
les  Albigeois,  les  Uussites,  les  disciples 
de  Wiclef,  avoient,  en  contestant  l'au- 
torité du  clergé  ,  contesté  aussi  son 
droit  d'acquérir  ;  mais  ces  hommes 
qui  sapoient  les  principes  de  tout 
pouvoir ,  quelle  que  fût  sa  na-' 
ture  ,  et  qui  rendoient  toute  société 
impossible,  étoient  les  seuls  qui  eus- 
sent, jusqu'.i  notre  première  révolu- 
tion ,  enseigné  dogmatiquement  que 
l'Eglise  ne  pouvoit  être  propriétaire. 
Les  sophistes  de  89  se  portèrent  les 
héritiers  et  les  exécuteurs  de  leurs 
doctrines.  Seroil-il  |;ossible  que  des 
hommes  qui  n'ont  respecté  aucun 
droit ,  qui  ont  fait  de  Dieu  un  être 
abstrait ,  si  même  ils  vovoicnt  encore 
en  lui  une  abstraction  ;  qui  n'avoient 
aucune  morale,  puisqu'il  n'y  a  ni  in- 

V 


(.*  ) 


'justice  qu'ils  n'aient  commise,  ni  im- 
moralité qu'ils  n'aient  consacrée  ;  qui 
n'avoient  aucune  générosité  dans  le 
cœur,  pubqu'iis  se  sont  joués  de  tout, 
et  des  grands,  et  du  peuple,  et  du  roi 
et  des  citoyens  ;  qui  avoient  si  peu  de 
lumières,  puisqu'ils  n'ont  rien  prévu, 
rien  édifié ,  et  que  toute  leur  puis- 
sance n'a  été  qu'une  force  aveugle  de 
destruction  ;  seroit-il  possible,  disons- 
nous,  que  ces  hommes  eussent  posé  à 
Pégard  du  clergé  seul ,  un  principe 
qui  prévaudroit  désonnais  sur  le  prin- 
cipe contraire  reconnu  incontestable 
depuis  Glovis  jtisqu'à  Louis  XVI ,  et 
depuis  le  consulat  jusqu'à  la  révolu- 
tion de  juillet?  Non,  cela  ne  se  peut. 
Mille  raisons  concourent  à  établir 
cette  impossibilité. 

Avons-nous  besoin  de  remonter  à 
l'origine  et  à  la  raison  profonde  de 
la  propriété  ,  qui  est  le  seul  aiguillon 
des  travaux  de  l'homme?  Le  droit' 
de  propriété  est  tellement  social,  que 
lui  seursuffiroit  pour  distinguer  le 
sauva;];e  qui  s'arrête  à  satisfaire  ses 
appétits  momentanés,  de  l'homme  ci- 
vilisé qui  prévoit  son  avenir  et  celui 
de  ses  enfans.  Otez  des  lois  et  du 
langage  la  distinction  du  mien  et  du 
tien;  la  société  n'est  pas  plus  pos- 
sible que  la  grammaire.  £st-il 
nécessaire  de  montrer  que  les  pos- 
sessions privées  ne  sont  pas  plus  res- 
pectables ,  si  elles  le  sont  même  au- 
tant ,  que  les  propriétés  publiques? 
N'e»t-4l  pas  superflu  d'établir  qu'en- 
tre CCS  dernières,  celles  qui  sont  des- 
tinées à  subvenir  aux  besoins  de  l'ins- 
titution la  plus  fondamentale  et  la 
plus  nécessaire,  c'est-à-dire  de  |a  re- 
ligion ,  doivent  être  plus  spéciale- 
mentinviolablcs  ? 

Si  l'homme  pe.iU  transmettre  à  son 
aeiiiblablc  ,  même  à  celui  auquel  il 
jobC  lient  pas  par  les  liens  du  sang ,  le 


fruit  ds  ses  travaux  où  le  fruit,  des 
travaux  de  ses  pères  ;  si  ce  donataire 
devient  tellement  maître  de  lacliose 
qu'il  puisse  en  user  et  en  abuser,  la 
conserver  ou  la  détruire  ,  et  que  Té- 
tât lui-mcme  n'ait  le  ^pouvoir  de  la 
lui  ravir  qu'à  la  double  condition 
de  l'utilité  publique  et  d'une  juste 
indemnité ,  pourquoi  en  seroit-il  au- 
trement lorsque  la  religion  devient 
propiiétaire  par  les  dons  qui  lui  sont 
faits  ou  par  ses  propres  travaux  ?  S'il 
existe  une  différence  ,  elle  est  toute 
en  sa  faveur.  Un  individu  ,  une  fa- 
mille sonl-ils  à  comparer  à  une  ins- 
titution sans  laquelle  nulle  société 
n'est  possible? 

Nous  sommés  vraiment   honteux 
de  reproduire  de  tels  principes,  et 
d'avoir  recours  à  des  arguroens,  lors- 
que la  voix  de  tous  les  peuples  qui 
ont  autre  cho^e  que  des  huttes  pour 
habitations  ou  des  bêtes  fauves  pour 
nourriture,  forme  Aine  si  imposante 
autorité.  Partout,  depuis  la  plus  pe- 
tite ile  jusqu'aux  plus  vastes  contt-/ 
nens,  il  y  a  des  propriétés  privées  et 
publiques,  et  partout  aussi  la  reli- 
gion est  propriétaire.  L'Eglise  l'étoit 
incontestablement  avant  1789.  Vous 
trouverez  ses  titres,  nonr  pas  établis, 
car  ils  sont  plus  anciens  que  la  mo- 
narchie ,   mais  reconnus  dans  une 
multitude  de  lois  et  d'arrêts.  Y&us  les 
trouverez  dans  les  contrats  passés  en- 
tre le  souverain  et  le  clergé,  le  se- 
cond examinant  ce  qu'il  peut  et   ce 
qu'il  doit  accorder  au  premier  de  sub- 
sidesi  Vous   les  trouverez   dans  les 
dons^^gAluits  ;  car,  sans  doute  que 
pour  donner,  il  faut  être  propriétaire. 
Vous  les  trouverez  dans  les  aliéna- 
tions   faites   par   lui  pour   secourir 
réiat  ;  car,  sans  doute  que  pour  alié- 
ner,  il  faut    encore    être    propric- 
taire.  Enfin,  |e  clergé  étoit  autrefois, 


L'AMI 

mis  iLn  iEisMii3i)sr8 

JOURNAL  ECCLÉSIASTIQUE, 

POLITIQOB  ET  UTTËBAIBB. 


riJel»  Ht  guU  vat  dttiplatptr  pkUuapUtlm 

ttiamitenifiillaei«n.         CciOM.  il,  8. 
Frrnn  girtU  qn'oa  m  *«iii  «MuUr  f»  ka  IJMii 


ItxilM  ClTBDtWH 


TOME  QUATRE-VINGT-TREIZIÈME. 

ClneiM  fwfunie  B  fntm  SO  eeHliait  et  \0  fratun  franc  dt  fort. 


PARIS. 
LIDR^mlE  EÇCI.É.SIASTIQUE  D'AD.  LE  CLERE  ET  t-, 


(6) 


donné  dans  le  commerce  un  prix  qu'ifs 
n*auroient  jamais  eu  sans  elle  , 
qu'on  vient  lui  contester  les  foibles 
restes  qui  lui  ont  été  rendus  ;  qu'on 
vient  les  contester  sans  motif ,  sans 
intérêt  ;  car  quel  profit  pourroit  reti- 
rer Téiat  des  églises  que  MM.  Du- 
inon  et  de  Labprde  revendiquent? 
Aucune  spéculation  financière  n'est 
possible.  On  ne  pourroit  spéculer 
que  sur  la  profanation  et  le  scandale, 
dans  l'espoir  d'y  élever  un  jour  d'au- 
tres autels ,  ou  de  n^y  en  élever  au- 
cun,- ainâi  qu'il  est  arrivé  pour  Sainte- 
Geneviève. 

Etrange  siècle  que  le  nôtre  !  Voyez 
tout  ce  que  le  gouvernement  consu- 
laire et  les  autres  ont  fait  pour  ras- 
iurer  les  acquéreurs,  et  tout  ce  qu'ils 
ont  fait  aussi  pour  alarmer  le  plus 
légitime  des  propriétaires.   De  peur 
que  les  tribunaux  ordinaires  ne  fus- 
sent pas  assez  favorables  aux  ventes 
nationales  ,  ils  ont  attribué  leur  iu"» 
terprétation  à   des  tribunaux  admi- 
nistratifs qui   étoient  dans  la  main 
du  pouvoir  par  l'amovibilité  des  ju- 
ges. Ils  ont  défendu  par  la  loi  du  18 
germinal  an  x  de  donner-  à  l'Eglise 
des  immeubles  productifs ,  afin  qu'au- 
cun acquéreur  ne  pût ,  si  l'envie  Ifii 
en  venoit ,   rendre  une   partie  des 
biens  acquis.  Pour  l'Eglise  ,  ils-  ont 
restitué,  non  tous  les  biens  non  ven- 
dus ,  mais  une  petite  partie.  S'ils  ont 
consenti  plus  tard  à  laisser  faire  des 
donations ,  c'est  en  les  entourant  de 
mille  difficultés  ;  et  aujourd'hui  un 
député,  un  conseiller  d'état  trouvent 
que  cette  législation  si  parcimonieuse 
n'a  pas  même  donné  ce  qu'elle  dit 
clairement    avoir  restitué.   Il   n'est 
pas  possible  qu'une  société  où  l'on, 
obscurcit  à  ce  point  les  idées  de  la 
morale,  puisse  jamais  se  rasseoir  sur 
de  solides  fondemens.  On  s^ctonne  de 


son  malaise  et  du  bruit  sourd  et  me- 
naçant qui  gronde  dans  son  sein.  On 
en  recherche  les  causes,  et  il  faut 
convenir  que  Ton  en  assigne  une  foule 
qui  ne  sont  que  trop  réelles.  Mais  en 
voici  une  qu'il  ne  faut  pas  oublier  ; 
c'est  tout  ce  qu'on  a  fait  pour  consa- 
crer, comme  légitime,  la  plus  énorme 
des  injustices  ;  c'est  le  sceau  donné 
par  le  gouvernemeni  consulaire  lui- 
même  à  une  multitude  de  profana- 
tions qui ,  partout ,  depuis  quarante 
ans  ,  affligent  les  regards  des  catholi- 
ques ;  des  églises  converties  en  théâ- 
tres ,  en  prisons ,  en  dépôts  de  mar- 
chandises, en  écuries,  en  temples 
païens. Que  voulez-vous  que  pense  de 
la  religion  une  nation  qui  voit  le 
lieu  de  la  prière  converti  en  un  lieu 
de  plaisir  ou  de  blasphème  ;  les  auges 
ou  les  tréteaux  remplaçant  l'autel  et 
la  table  sainte?  Que  voulez -vous 
qu'elle  pense  des  gouvernemens  qui 
ont  ou  rétabli,  ou  protégé  la  religion, 
et  q\4  ^^^  ^^^  encore  plus  jaloux  de 
consacrer  et  de  perpétuer  de  .tels 
scandales  ! 

"Ne  fût-ce  que  pour  prévenir  de 
nouvelles  spoliations  ,  flétrissez  les 
spoliations  dé  1789;  dites  avec  nous, 
à  la  bonne  heure,  que  le  salut  et  la 
paix  d'un  grand  peuple  Vaut  mieux 
que  la  restitution  d'un  ou  .deux 
milliards  de  biens.  Mais  ne  dites 
pas  que  le  vol  a  été  légitime  , 
parce  que  vous  le  provoquez  en- 
core ,  non  plus  contre  l'Eglise  qui 
possède  si  peu,  mais  contre  tous  ceux 
dont  les  biens  peuvent  être  un  appât 
pour  là  cupidité.  Qu'ils  aient  élevé 
leur  fortune  avep  le  patrimoine  de 
leurs  pères,  «ivec  les  fruits  d'une  légi- 
time industrie,  ou  avec  les  dépouilles 
que  leur  ont  livrées  nos  commotions 
politiques ,  tous  ont  un  intérêt  égal  à 
soutenir  des  principes  aussi  anciena 


que  le  inonde ,  et  à  flétrir  la  viola- 
tion qu'en  a  faite  rassemblée  consti- 
tuante. 

KOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

BOME.  —  Le  dimanche  12  mars  , 
M.  le  cardinal  Franzoni ,  préfet  de  la 
Propagande  et  protecteur  du  collège 
Orec ,  sacra  évêques  dans  l'église  de 
Saint-Âthanase  ,  près  ce  collège , 
M.  Nicolas  Candoni ,  chanoine  de 
Corfou,  sous  le  titre  d'archevêque 
d'Iconium,  et  M.  Etienne  M  issir  , 
recteur  de  ce  collège ,  sous  le  titre 
d'archevêque  d'Irénopolis ,  du  rit 
grec.  Son  Eniinence  étoit  assistée  de 
$1M.  Browne  et  Higgins,  évêquesde 
Kilinore  et  d'Ardagh  ,  en  Irlande. 

PARIS.  —  Des  hommes  qui  se  font 
honneur  de  soutenir  en  toute  occa- 
sion des  principes  de  tolérance  et  de 
liberté,  font  à  cet  égard  une  excep^- 
tion  pour  le  clergé,  et  ne  demandent 

S>ur  lui  que  rigueurs  et  entraves, 
es  hommes  qui  repoussent  toutes 
les  œuvres  de  la  restauration,  et  qui 
*4>nt  crié  contre  le  système  des  ordon- 
nances, sont  pleins  d'attachement  et 
de  respect  pour  l'ordonnance  du 
16  juin  1828  sur  les  petits-séminai- 
res. Ils  ne  veulent  pas  qu'il  y  ait  un 
iota  de  cette  ordonnance  qui  reste 
sans  exécution. Tous  les  élèves  des  pe- 
tits-séminaires ne  portent  pas  l'habit 
ecclésiastique  ;  c'est  là  un  abus  into- 
lérable, et  qu'il  faut  extirper.  Puis- 
que ces  Messieurs  ont  tant  de  zèle 
pour  Inexécution  complète  de  l'ordon- 
nance du  Idjuin,  ne  pourroit-on  pas 
.  leur  rappeler  l'art.  7  de  cette  ordon- 
nance qui  portoit  la  création  de  huit 
mille  demi- bourses  à  lôO  fr.  cha- 
cune? Ces  bourses  étoientdu  moins 
une  compensation  pour  les  entraves 
stipulées  dans  les  autres  articles  de 
l'ordonnance.  £h  bien,  on  a  ôté  la 
compensation,  et  on  a  laissé  les  en- 
traves. Ces  entraves,  on  y  tient  plus 
que  jamais,  on  ae  plaint  des  moindres 
adoucissemens ,  on  reproche  au  uii- 


(7) 


nistre  de  fermer  les'  yetix  sur  quel- 
ques dispositions  de  l'ordonnance. 
Mais  si  cette  ordonnance  vous  plait 
tant,  exécutez-la  donc  dans  son  en- 
tier! Elle  n'avoit  qu'un  petit  article 
favorable  au  clergé,  et  c  est  celui-là 
que  vous  supprimez,  et  en  le  suppri- 
mant vous  exigez  rigoureusement 
l'observation  scrupuleuse  des  articles 

3 ni  contiennent  des  restrictions  et 
es  entraves.  L'ordonnance,  dans  l'in- 
tention du  ministre  qui  l'a  contre-si- 
gnée,  étoit  une  sorte  de  contrat  entre 
le  gouvernement  et  le  clergé.  On  lui 
accordoit  un  avantage  en  dédomma- 
gement de  quelques  sacrifices.  Au- 
jourd'hui on  presse  plus  que  jamais 
les  sacrifices,  et  on  lui  refuse  tout  dé- 
dommagement. Est-ce  là  de  l'impar- 
tialité? Est-ce  là  de  l'équité  la  plus 
commune?  Les  ennemis  du  clergé  ne 

Î>ou voient  mieux  montrer  l'esprit  qui 
es  anime.  En  vérité  ils  ne  devroient- 
plus  parler  de  leur  tolérance. 

Les  tribunaux  ont  retenti  long- 
temps de  l'affaire  de  la  demoi- 
selle Boulanger,  dite  Sœur  SaiRti>- 
Agathe,  ancienne  Ursuline.  Elleavoit 
formé  à  Paris  une  maison  d'Ursuli- 
nes  qui  n'a  pas  prospéré.  La  soeur 
sainte  -  Agathe,  poursuivie  par  des 
créanciers,  s'enfuit.Elle  plaide  depuis 
quelques  années  avec  les  autres  reli- 
gieuses, d'abord  pour  la  propriété 
d'une  maison  à  Auxerre,  ensuite  pour 
le  mobilier.  Nous  avons  rendu 
compte  du  premier  procès ,  numéro, 
du  13  novembre  1832^  tome  lxxiv. 

Une  nouvelle  instance  a  eu  lieu  der- 
nièrement, et  le  tribunal  d'Auxerre, 
jugeant  par  défaut,  car  Tavocat de  la 
Sœur  nes'étoit  pas  présenté,  accueil- 
lit uue  fin  de  norw'recevoir,  motivée 
sur  le  précédent  jugement  qui  reje- 
teit  la  demande  de  la  sœur  Sainte- 
Agathe.  L'affaire  a  été  portée  en  ap- 
pel le  20  mars  à  la  cour  royale.  L'a- 
vocat de  la  Sœur  l'a  présenjtée  comme 
dépouillée  injustement  de  sa  qualité 
de  supérieure  et  de  ses  droits  de  pro- 
priété. Il  a  cité  une  lettre  de  M.  l'A t>. 


(8) 


cjievèqùe  de  Pans  en  Tayeùr  de. ta 


cle  son  diocèse.  Gê  rëgleniënt  porte 


Sçêùr;    mata    cette     recommanda-    que   he  tare  aurai  séui  le  droit  dé 


tlon  bienveillante  de  la  part  du 
nrelat  n'avoît  point  pour  objet 
dVtablir  les  droits  de  la  Sœur. 
M.  rArciievéqu'ç  demandoit  seule- 
ment qu'on  voulût  bien  la  recevoir 
dans  la  maison  d'Auxerre.  Au  sur- 
plus cette  lettre  remonte  à  quelques 
années. 

L'avocat  de  la  Sœur  Saint-Louis  et 
de  ses  compagnes  est  fâché  d'avoir  â 
révéler  des  faits  peu  honorables  pour 
la  sceur  Sainte-Agathe.  On  l'accuse 
d'avoir  engagé  dans  un  établissement 
ruineux  le  pécule  et  les  dots  des  re- 
ligieuses ,  et  d'avoir  ensuite  aban- 
donné ses  SœurSy  qui  se  trouvèrent  à 
la  merci  des  créanciers,  et  ne  durent 
qu'aux  égards  de  ceux-ci  la  conser- 
vation de  leurs  effets  personnels  et 
des  objets  d'église.  Ce  n'est  qu'à  là 
cliarité  de  M.  rarchevéque  de  Sens, 
qu'elles  dureut  de  trouver  un  asile. 
Xi'avocàt  établit  par.  les  termes  même 
du  contrat  d  acquisition  que  la  sœur 
■Sainte-Agathe  n'avoit  stipulé  que 
coHMue  supérieure,  et  reprâientant  la 
eoHununauté,  qui  éloll  seule  partie 
et  seule  acquéreur. 

La  cour,  a  interrompu  sa  plaidoi- 
rie, et  a  dit  que  la  cause  étoit  en- 
tendue. Sur  les  conclusions  confor- 
mes de  l'avocat-jyénéral ,  et  après 
un  court  délibéré,  considérant  que 
l'appelante  ne  justiâe  pas  de  l'acquisi- 
tion de  la  propriété  en  son  nom,  elle 
aconfirméle  jugement.  Ilfaut espérer 
que  cet  arrêt  terminera  une  affaire 
'  qui  a  déjà  produit  des  mémoires  et 
des  réclamations  sans  fin. 

Il  s'élève  trop  souvent  dans  les 
-campagnes  des  contestations  sur  le 
-droit  de  sonner  les  cloches.  Des 
maires  manifestent  des  prétentions 
exorbitantes  et  appellent  la  force  à 
leur  secours.  C'est  pour  faire  cesser 
ces  prétenlioits  et  ces  différends  que 


faire  sonner  les  cloches  pour  les  e(^ 
fices,  prières  et  instructions  de  l'é- 
glise, pour  Vtmgeliis,  les  processions, 
ies  catéchismes,  pour  les  mariages, 
baptêmes,  administration  des  mala- 
des ,  pour  les  trépas,  convois,  servi- 
ces ou  iiihumationa,  pour  les  messes 
quotidiennes.  On  sonnera  les  cloches 
pour  l'arrivée  d'un  prince  ou  de  l'é- 
véque.  Le  curé  ne  pourra  faire  son? 
ner  les  cloches  avant  quatre  heures 
du  matin  et, après  neuf  heures  du 
soir.  Les  cloches  ne  pourront  être 
mises  en  volée  à  l'approche  ou  pen- 
dant le  tenips  des  orages.  Le  maire 
aura  le  droit  de  faire  sonner  les 
cloches  en  cas  d'incendie,  d'inonda- 
tion, de  sédition  ou  de  quelqu'autre 
accident  extraordinaire  qui  demaa- 
deroit  un  prompt  secours.  Hors  ces 
cas,  l'autorité  municipale  ne  peut 
disposer  des  cloches  des  églises  ni  en 
régler  l'usage.  Les  curés  sont  seuls 
dépositaires  des  clés  de  l'église  et  du 
clocher.  Le  maire  ne  peut  les  exiger 
que  dans  les  c£(^  ci-dessus.  Dans  les 
localités  où  un  long  usage  autoiise- 
roit  la  sonnerie  des  cloches  en  cer- 
,  laines  circonstances,  les  maires  fe- 
ront connoître  dans  le  délai  d'un 
mois  leurs  prétentions  à  cet  égard  et 
oh  les  examinera  conformément  à  la 
loi  organique  du  concordat. 

Telle  est  la  substance  de  ce  règle- 
ment qui  est  daté  du  Mans  le  12 
janvier  et  signé  de  M.  l'évêque  du 
Mans  et  de  MM.  Saint- Agnah,  pré- 
fet de  la  Sarthe  ;  Parran ,  préfet  de 
la  Mayenne,  et  Derville-Maléchard  , 
préfet  de  l'Orne,  apparemment  parce 

3ue  quelques  communes  de  TOtne 
épendent  du  diocèse  du  Mans.  > 
f  M.  l'évêque  vient  d'adresser  ce  ré- 
glementa son  clergé  par  une  circu- 
laire du  15  mars  dernier  où  il  en  ex- 
plique les  diverses  dispositions.  Ja- 
mais, dit-il,  les  cloches  ne  doivent 
M.  l'évêque  du  Mans  a  voulu  côn-  être  employées  à  wa  usage  profane. 
Kcrter  un  ri'*glemenl  avec  les  préfet  ^  Le  prélac  cite  une  note  insérée  daos^ 


YAlnumaek  tlu  clergé  de  183â ,  3^ 
putie, '|>age  574.  Ceue  note  porte 
empressé  ment  : 

.  •  Les  ctocbas  conférées  aa  service  dn 
cnlie  apptrtiennent  an  culte  tl  ont  ddo 
destinalioa  essenliellement  religiePie , 
quand  mSine  ellca  auraient  Hé  acquises 
mx  frais  de  ta  commune.  Le  curé,  seul 
.rigulaleur  de  la  sonnerie,  en  se  canror- 
Biul  an  règlement  diocésain,  et  seul 
girdien  des  clés  de  l'église  el  dn  clocher, 
'ne  peut  sans  la  peroiission  de  la  police 
Jocale,  faire  sonner  ni  dans  le  cas  d'un 
jiéril  commun,  ni  pour  le  passage  d'un 
prince;  mais  il  ne  peut  refuser  la  sonne- 
rie i  ta  demande  du  maire  danscea  occs- 
lions.  Le  maire  n'a  pas  le  droit  de  la  ré- 
ctamer  pour  réunir  le  conseil  municipal , 
.convoquer  la  garde  nBliontle,  appeler  lei 
coïrîers  au  trsTsil  on  les  enfans  h  l'école. 
Les  usages  contraires  qni  te  serolent  in- 
troduits en  certaines  locaiilés  sont  de 
pore  tolérance  et  ne  conitituent  pas 
maire  na  droit  sar  les  cloches.  • 

Ceci  a  d'autant  plus  d'uuloritéy  que 
V^lmaaach  da  clergé  £e  rédige  dans 
tes  bureaux  du  ministère  des  cultes. 
M.  l'évêque  avertit  donc  que  le  maire 
ne  peut  requérir  la  sonnerie  des 
cloches  pour  des  usages  puremeiii 
civils  ,  hors  les  cas  ci-dessus  marqués: 
il  ne  peut  la  demander  non  plus  poui 
une  sépulture  à  laquelle  le  curent 
croiroit  pas  pouvoir  assister.  Ce  rè- 
glement comprend,  k  ce  qu'il  tious 
semble,  prévoit  et  résout  toutes  le> 
dilScultés  qui  peuvent  se  préseotei 
sur  l'usage  des  cloches. 


(9) 


-doit  lu  Uàn  auribucr  on  luénie  i» 
-dividu.  Le  18  au  matin,  le  bedeau 
voulant  oon ne r  VAageliu  ,  futsulfa- 
'■  <mé  par  une  épaisse  fumée  qui  s'é>- 
'  -caappolt  de  Tq^lise.  En  s'approchant 
'     '         la  douleur  de 


ries 


clia 


ibles 


cba- 


Le  village  d'Asni ères-sur-Oise,  cé- 
lèbre par  le  voisinage  de  l'ancienne 
abbaye  de  Hoyaiimont  et  par  les 
souvenirs  de  saint  Louis  et  delà  reine 
lllanche,  dont  l'antique  manoir  est 
encore  debout  ^  vient  d'éti-e  le  lliéà- 
ire^'une  suite  de  crimes  qui  ont  jeté 
l'alannepanni  les  paisible  liabitans 
de  U  contrée,  Le  9  et  le  13  de  ce 
mois,  d  eu  N  vols,  à  l'aide  d'escalade  : 
tt  d'effractioft,  -furent  coailni*  avec: 
MNe  taïncidencc  de  ricconslaiices  qui 


lies,  restes  de  la  inagniScence 
de  l'abbaye  de  lloyauiiiont ,  dont 
avoit  liérité.  la  fabrique  d'Asnièrea, 
rassemblés  au  foyer  île  l'incendie  et 
ne  formant  plus  qu'un  monceau  de 
cendres.  D'autres  tasdeliiigeavoîeat 
été  formés  sous  des  chaises  et  des 
baocs  en  diverses  parties  del'église  , 
et  iudiquoieut  uu  projet  d'iucendie 
de  tout  l'édifice.  ÏJne  fenêtre  biisée 
avoit  seiri  de  partage  ;  les  armoires, 
les  fonti  baptismaux,  le  tronc  ,  le 
tabernacle  même  avoient  été  ouverts 
avec  cfnaclioii.cil'on  avoitenlevv 
les  vases  sacres  renfermant  les  hos- 
ties et  les  saintes  huiles.  La  voix  pu- 
blique accusoitdetsus  ces  crimes  un 
-ancien  eitfaal  de  cftaui',  qui  avoit  eu 
GOÎD  de  Élire  répandre  le  bruit  qu'il 
était  malade  ^  Paria.  Tandis  que 
M.  le  procureur  du  roi  de  Poutoise, 
qui  s'éioit  iransporté  sur  les  lieux., 
procédolt  k  une  information ,  il  ap- 
prit qu'uue  tentative  d'assassinat 
avoit  elé  commise  à  quelques  lieiios 
d'Asoières  par  le  même  inculpé.  Cet 
homme,  nommé  Herviii,  l'ut  arrêté 
le  soir  même  de  ce  deruiei-  crime. 
On  trouv.t  sur  lui  le  pistolet  dont  il 
Tenoit  de  se  servir  cl  deux  petites 
croix  provenant  du  vol  de  l'église. 
L'instruction  se  poursuit  avec  acti- 


LegouverncuientdeSchwytz 
les  cantons  forestiers  à 


d'inviter  les  cantons  forestiers  à  une 
conféience  dans  laquelle  on  doit  s'oc- 
cuper d'un  projet  relatif  à  l'érectioft 
d'un  nouvel  évéché  pour  cette  partie- 
de  la  Suisse. 

LeJOmars,  le  grand  conseil  deSe- 
ieure  a  aboli  les  dîmes  dans  tout  Ic- 
cantOB.  lies  piofiosiUons  de  la  coui- 


f  •») 

t  réuBÎ  •oixanU-cinq  suf- 
frages contre  trente-trois.  Il  sera  payé 
pendant  vingt-cinq  ans  treize  bati 
par  arpent,  qui  représenteront  l'ÎD- 
térèt  et  le  capital,  aprèa  quoi  toute 
la  dette  sera  éteinte.  L'état  suppor- 
tera un  diiièjne  de  la  contribution, 
c'est-à-dire,  20,000  fr.  par  an.  Cette 
loi  fait  pei-die  aux  chapitres  et  aux 
couvens  uae  trËs-grande  partie  de 
leurs  revenus ,  et  c'est  ce  que  " 


étéla   T 
ce.Le  f 


vouloil.  On  veut  les  préparer  peu  à  ,  ^^,1  ciaascl  »t  soil  t^pli^ai.  Pourqi 


e  spoliation  générale.  Ainsi 
ent,  celui  de  Mariastein,  a 
perdu  en  douze  ans,  au  profit  de 
l'état ,  une  partie  notable  île  ce  qu'il 

KDSscdoit.  On  lui  a  racheté  le  Rot- 
erg  en  1825,  on  lui  a  fait  verser 
16,000  fr.  de  cootribution  sur  le 
fonds  épiscopal ,  et  enfin  on  lui  retire 
les  dîmes. 

Il  s'agît  de  savoir  comment  fier ue 
prendra  la  cbose  ;  car  plusieurs  par- 
ticuliers du  cautoQ  de  Soleure 
payoient  des  dîmes  ,  soit  au  gouver- 
nement de  Berne ,  soit  à  l'hôpital  de 
celte  ville.  Il  est  probable  que  le 
eouvernement  réclamera ,  dans  son 
intérêt  et  daiis  celui  des  pauvres  ,  et 
qu'il  demandera  au  moins  une  in- 
oeinniié  pour  la  perte  qu'il  éprouve 
et  pour  le  tort  fait  à  un  établisse- 
ment aussi  digue  d'intérêt  qu'uu  li6- 
pital. 

POLITIQUE. 

Les  amis  que  M.  l'Archevêque  compte 
i  la  chambre  n'accepteront  pas  les  éloges 
qne  lenr  donne  an  journal  de  l'opposl 
lion.  Ut  ont  été,  prélend-il  ,  plai  pruAern 
tl plai réseméi que iai.  En  quoi.  Vraiment?  : 
Parce  qu'ils  se  sont  tns,  et  qa'il  a  parlé.  ' 
Mais  ce  journal  ignore  donc  qu'il  est  un 
temps  de  se  taire  et  un  temps  de  parler? 
Les  dépotés  royatisles  ont  pa  croire  que 
le  silence  leur  convenolt.  M.  l'Arche- 
v£que  qui  parle  ï  une  autre  tribune  qu'à 
celle  des  leprésenlans  de  quelques  mil- 
liers decontribusbles,  a  regardé  comme 
son  devoir  d'élever  la  vois  en  faveur  de 
ton  Eglise  ,.et-on  Mit  aiijoDfd'bdi  dtm 


cette  eaas«  célèbre  de  quel  c6lé  ont  été  la 
force  des  prem«,  le  talent  de  discussion, 
la  cunnoissance  des  lois  et  l'éloquence.  Le 
journal  sjonte  :  Let  proteataliom  ■(  I<i  P 
oppoiitiont  raMimiérei  de  t'Arehev/ijiu, 
déjà  eeniuréet  par  Carrét  da  amitU  détat,  r 
ont  été  mitti  au  néant  par  U  leratin  de  la 
chambre  de»  député:  D'abord  II  n';  a  p»  ? 
en  de  proleslalions,  mais  une  déclara-'^ 
tion ,  ce  qui  est  bien  différent.  La  même  ' 
fenille  trouve  très  bien  que  M.  le  miré*  ', 
lion    f 


évâque  ne  joniroit-FI  .pas  de  la  même  !••  (' 
culte?  Et  teroit  -on  rave  do  droit  com-  ■ 
mun  ,  parce  qu'on  apjiartienl  au  clergé?  | 
El  voua  parlez  de  liberté!  C'cst-làde  Top-  > 
position  rancunière.  Quant  à  la  censur* 
par  TtriéL  du  conseil  d'élal ,  le  bon  seirs- 
poblic  en  a  fait .  lui ,  appel  comme  i;'^ 
et  le  scrutin  de  ia  chambre,  qui  éloit 
prévu  i  l'avance  ,  n'a  pas  rendu  ce  projet 
de  loi  meilleur  que  celui  sur  l'instruction 
secondaire  qoi  vient  de  passer  à  une  ma- 
jorité de  agg  voit.  L'article  se  termine 
par  une  touthantt  exhortation  i  laquelle 
le  prélat  et  tous  ses  amis,  qui  sont  très- 
iiombreua,  ne  manqueront  pas  d'être  sen- 
sible4  I  Pame-t-il  le  rappeler  f  ai  la  rH't- 
gnalion  etl  une  det  verlai  chrétiennei  Ut 
plui  méritoirtt ,  et  reconnoUre  à  ton  tour 
(ttia  grande  vérita  que  Ut  roit  de  la  lerr* 
reeoiinoUranl  après  lui  :  Fax  populi,  «œ 
Dei  '.  Nous  ne  savons  pas  ce  que  Dieu  ré- 
serve aux  rois  de  la  souveraineté  popu- 
laire ;  mais  tout  ce  que  nous  avons  !t  dire, 
c'est  que  l'exemple  est  mal  choiii ,  et  que 
dans  toute  cette  affaire  la  voii  des  brebis 
Gdéles  a  répondu  à  uelle  du  bon  pasteur. 
Le  journal  pQuioît  s'épargner  une  fausse 
cllation  et  une  grosse  injure  qui  retombo 
sur  ton  auteur.  A  chacun  ses  œuvres. 


Il  parott  que  de  vifs  disseolimens  ou  d» 
graves  iutérêls  divisent  eulre  eux  les  hom- 
mes de-juiliel  qui  sont  au  pouvoir,  et 
ceux  qui  ii'j  sont  pas.  Cela  leur  constittiB 
un  élal  de  malaiseel  d'hostilité douLils  se 
pUiguent  amèrement.  Mais  au  lieu  d&t« 
renvofar  tout  simplament  de»  hm  am 


("  ) 


iQlres  leurs  griefs  et  leors  fojeU  de  cha- 
grin» ce  sont  principalement  les  hommes 
de  la  restauration  qu'ils  prennent  à  partie 
et  qu'ils  accusent  d'ôlre  les*  auteurs  de 
leur  mal  ;  à  peu  près  comme  ces  crédules 
villageois  qui,  au  lieu  de  s'adresser  aux 
médecins  vétérinaires  pour  savoir  de  quoi 
leurs  troupeaux  sont  malades,  trouvent 
plus  simple  d'accuser  les  premiers  venus 
de  leur  avoir  jeté  un  sort ,  et  de  les  faire 
Bonrir  par  des  maléûces. 

£n  cherchant  donc  d  où  peuvent  pro- 
venir les  agitations  et  les  crises  qu'ils 
éprouvent  «  les  malades  de  ce  régime -ci 
promènent  leurs  regards  de  tous  côtés, 
excepté  do  côté  de  leur  propre  ménage, 
pour  tâcher  de  trouver  remède  aux  souf- 
frances dont  ils  se  plaignent  Peu  s'en  faut 
qu'ils  ne  soupçonnent  aussi  les  earliitet 
.À  leur  avoir  jeté  un  sort,  et  de  faire  mou- 
rir la  révolution  de  juillet  à  fielit  feu.  Ce 
sont  toujours  les  earliitet  qu'ils  se  repré- 
sentent comme  l'effroyable  parti  qui  est 
la  source  et  la  cause  de  tous  les  embarras 
et  de  toutes  les  difficultés  qui  leur  sur- 
viennent, tl  est  bien  évident  cependant 
que  ce  parti  si  suspect,  si  malfaisant  et  si 
terrible,  n'est  pas  celui  qui  conduit  la 
barque  de  juilIeL  Ce  n'est  pas  lui  qui  dis- 
pose de  CCS  énormes  budgeb  avec  lesquels 
on  devrait  pouvoir  acheter  tant  d'ordre 
public.  Ce  n'est  pas  à  lui  qu'on  demande 
ces  ministères  si  difficiles  à  enfanter,  à 
organiser ,  à  atteler  ensemble ,  et  encore 
plus  difficiles  à  garder  qu'à  trouver.  Ce 
n'est  pas  lui,  enfin  ,  qui  tire  les  complots 
et  les  attentats  au  sort,  ni  qui  invente  et 
fabrique  les  machines  infernales  ,  ni  qui 
vous  ruine  en  dotations,  en  apanages  et 
en  fonds  secrets,  ni  qui  récolté  rien  dans 
votre  champ,  ni  qui  vous  trouble  l'eau  en 
aucune  manière. 

Puisqu'il  ne  connelt  que  le  passif  de  la 
révolution  de  juillet,  et  qu'il  n*cst  appelé 
à  figurer  dans  votre  établissement  que 
pour  le  défrayer,  au  moins  ayez  la  justice 
de  convenir  que  ce  n*est  pas  lui  qui  vous 
rend  si  malades ,  et  qui  vous  empêche  de 
guérir.  Vous  êtes  parfaitement  les  maîtres 
é»  ^ous  traiter  et  de  traiter  les  autres 


comme  bon  vous  semble  ;  et  s'il  est  vrai 
que  vous  tombes  d'embarras  en  embarras, 
de  crise  en  crise ,  d'impossibilités  en  im- 
possibilités ;  s'il  est  vrai  que  vous  ne  sa- 
vez que  devenir  quand  il  s'agit  seulement 
de  trouver  quelqu'un  qui  ose  entrer  dans 
votre  ménage  ministériel  pour  cent  mille 
francs  de  rentes,  ayez  la  franchise  (fa- 
vooer  que  cela  ne  vient  pas  de  ce  que  les 
carlistes  vous  gênent,  mais  de  ce  que  vous 
ne  pouvez  trouver  d'aucun  côté  des  épau  • 
les  assez  fortes  pour  sortir  votre  révolu- 
tion de  juillet  de  son  malheureux  bour- 
bier. 


l'ARIS,  31  MARS. 

Sont  nommés  juges  :  à  Grenoble, 
M.  Diday  ;  à  Bagnères  (Hautes-Pyrénées^, 
M.  Moncamp:  à  Neucbatel  (Seine-infé- 
rieure ) ,  M.  Binet.  M.  Bigillion  est  nom- 
mé procnrenr  du  roi  h  Bonrgoin  (Isère.) 

—  Enfin  le  Jommal  des  Débats  avoue 
qu'un  changement  partiel  dans  le  minb- 
tère  est  inévitable.  £t  les  sortans,  quels 
seront-ils?  Et  les  heureux  entrans,  où 
va-t-on  aller  les  chercher?  Tout  ici  nous 
paroît  encore  fort  embrouillé ,  car  pen- 
dant que  toutes  les  nuances  de  l'opposi- 
tion libérale  s^accordent  pour  renvoyer 
M.  Guizot,  chaque  nuance  est  prête  à  of- 
frir ses  capacités.  De  leur  côté  aussi ,  les 
journaux  doctrinaires  ne  veulent  pas  là- 
cher  pied  devant  leurs  adversaires,  et 
prétendent  que  le  cabinet  ne  peut  être 
recomposé  qu'avec  M.  Guizot,  si  le  gou- 
vernement tient  à  conserver  la  majorité 
dans  la  chambre  des  députés. 

Mous  avons  dit  que  MM.  Mole  et  Ber- 
nard vouloient  quitter  les  affaires,  et  nous 
le  croyons  encore.  De  son  côté ,  le  Jour» 
naldes  Débats  met  fort  poliment  M.  Cas- 
parin  à  la  porte.  •  Le  ministre  de  l'inté- 
rieur, dit  la  feuille  du  gouvernement, 
loin  de  mettre  obstacle  aux  arraogemens 
nouveaux,  en  presse  au  contrait  e  l'accom- 
plissement avec  une  loyauté  qui  l'ho- 
nore. » 

—  Le  nommé  Champion  ,  qui  date  de 
la  première  révolution ,  a  fait  placarder 
dans  Paris ,  avec  l'aide  de  la  police ,  unt 


(i4) 


"^  Les  j  Utiles  d'armement  de  Malaga, 
de  Badajoz  et  de.Caceres  demandent  avec 
force  que  la  nonvelle  constitution  se  rap- 
proche davantage  de  la  constitution  de 
]8i2.  Leurs  plaintes  à  ce  sujet  trouvent 
de  nombreux  échos  à  Madrid,  et  ta  police 
paroît  craindre  un  mouvemeut  sérieux. 

—  Le  gouvernement  de  la  régente  a 
reçu  une  pétition  d'AIava,  à  l'effet  de  ré- 
clamer une  intervention  énergique  de  la 
France  et  de  l'Angleterre.  D'autres  péti- 
tions présentent  aussi  l'intervention 
comme  le  seul  moyen  de  salut  pour  la 
révolution.  Ainsi,  il  demeure  établi  que 
cette  révolution  qui  avoit  tant  de  sympa- 
thies, ne  peut  pas  maintenant  se  soutenir 
avec  ses  propres  forces,  avec  la  légion 
française,  avec  les  soldats  et  Targeht  de 
l'Angleterre.  11  lui  faut  plus  de  loo  mille 
hommes  pour  la  maintenir. 

—  Les  courriers  d*Estramadnre,  de 
Yalence  et  d'Aragon  n'arrivent  plus  à  Ma- 
drid. 


Le  gouvernement  révolutionnaire  de 
Lisbonne  ne  peut  plus  trouver  d'argent. 
Lo  nombre  des  partisans  de  don  Miguel 
augmente  dans  les  Algarves. 

—  L'ambassadeur  anglais  à  Saint-Pé- 
tersbourg,  lord  Durhara,  sera,  dît-on, 

.  remplacé  par  le  duc  de  Ricbmond. 

—  Une  tentative  d'insurrection  a  eu 
Ken  dans  Tile  de  Saint-Domingue,  au  cap 
d'Haïti.  D'apr&s  la  proclamation  do  pré- 
sident Boyer.  le  colonel  Isidore  Gabriel, 
des  carabiniers  à  cheval,  s'étant  mis  h  la 
tête  d'une  partie  des  ttoupes  sous  ses  or- 
dres, s'est  emparé  de  l'arsenal  ;  mais  les 
autres  troupes  commandées  par  le  géné- 
ral Léo,  ont  marché  contre  lui  avec  ta 
garde  nationale  9  et  n'ont  pas  tardé  h  re- 
prendre l'arsenal.  Le  colonel  révolté  et 
ses  complices  ont  pris  la  fuite. 

GHAMBRl!:  DES  PAIHS. 

(Présidence  de  M.  Pasqnier.) 

Séance  du  3o  mars. 

La  séance  commence  à  deux  heures. 
If.  DucbaM  présente  le  projet  dé  loi  déjà 


voté  par  l'autre  ebambre,  et  relatif  h  dtt 
crédit  snpplémentaire  de  5,ao5^ooo  fr.  \ 
sur  l'exercice  iSSy,  pour  subvenir  h  Tin-y 
suffisance  des  caisses  de  retraite.  Le  mi^ 
nistre  prie  la  chambre  de  s'occuper  pro- 
chainement de  ce  projet. 

L'ordre  du  jour  est  la  discussion  du  pro- 
jet de  loi  concernant  les  attributions  mu-* 
nicipales.  Personne  ne  demandant  la  ptt*: 
rôle  sur  l'ensemble  de  la  loi,  on  passe  au , 
vote  des  articles.  Le  ministre  de  l'inté^» 
rieur  consent  à  ce  que  la  priorité  soit  ac- . 
cordée  aux  amendemcns  de  la  commis- 
sion qui  se  trouvent  en  grand  nombre. 

La  chambre  vote  successivement,  et  ' 
sans  débats  importans,  les  Sg  premiers 
articles.  Gomme  les  modifications  de  la  ' 
pairie  nécessiteront  le  renvoi  de  la  loi  de- 
vant la  chambre  des  députés,  nous  ferons 
alors  connoître  les  changemens  aujour- 
d'hui apportés  à  la  loi,  s'ils  se  trouvent 
maintenus  par  l'autre  chambre. 

t^éance  daZi  mars, 

La  chambre  adopte  à  l'unanimité  moin» . 
une  voix,  et  sans  l'avoir  renvoyé  à  une, 
commission,  le  projet  de  loi  qui  lui  a  été 
présenté  hier,  et  qui  est  relatif  aux  cré-  .- 
dits  pour  subvention  aux  caisses  de  re- 
traite. 

L'ordre  du  jour  est  la  suite  de  la  dî»-- 
cussion  sur  les  articles  du  projet  de  lo 
qui  règle   les  attributions  municipales.! 
La  chambre  qui  a  hier  adopté  les  59  pre- 
miers articles,   vole  les  suivans  jusqu'à 
l'article  46  inclusivement. 


CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupîn.) 
Séance  du  00  mars. 

Le  président  ouvre  ta  séance  à  une 
heure.  MM.  Persil  et  Rosamel  sont  seuls 
au  banc  des  ministres.  L'ordre  du  jour  est 
la  discussion  du  projet  de  loi  relatif  à 
l'autorité  des  arrêts  rendus  par  la  cour  de 
cassation  après  deux  pourvois. 

«Art.  i*''.  Lorsqu'après  la  cassation 
d'un  premier  arrêt  ou  jugement  rendn  en 
dernier  ressort ,  le  deuxième  arrêt  ou  ju- 
gement rendu  dans  la  même  affaire,  entre 
les  mêmes  parties,  procédant  en  la  même 
qualité,  sera  attaqué  par  les  mêmes 
moyens  que  le  premier,  la  cour  de  cas* 
nation  prononcera,  toutes  les  chambres 
réulues. 


—  IjO  eélèbpe  ebirargien ,  M.  le  baron 
Dubois,  vient  de  mourir  à  Tâge  de 
di  ans. 

—  M.  Coqlan,  peinirc  d'hisloire»  est 
mort  bier. 

—  UuQ  feuille  du  |)oavoir  «pnonce 
qu'on  va  ouvrir  dana  Lyon  de  grands  tra- 
vaux de  terrassement  pour  occuper  les  ou- 
vriers sans  ouvrage.  Nous  désirons  qu'il 
n'y  ait  pas  cette  fois,  comme  il  est  arrivé 
trop  souvent,  mesquinerie  dans  les  moyens 
du  gouvernement  ;  car  si  une  ville  doit 
intéresser,  c'est  Lyon  avec  sa  pupulation 
laborieuse,  avec  le  respect  de  sçs  babi- 
tans  pour  la  religion. 

—  La  séance  publique  de  la  Société 
'dfagricuUure  est  fixée  au  2  avril  prochain. 
Elfe  se  tiendra  à  TUôtel-de-Ville  ,  salle 
Saint-Jean,  à  midi. 

—  Les  travaux  du  chemin  de  fer,  de 
Paris  à  Saint-Germain,  sont  très-avancés  ; 
on  pense  que  ce  chemin  pourra  être  li- 
vré à  la  circulation  au  mois  de  juillet 
.prochain. 

—  Les  deux  chemins  de  fer  de  Paris  à 
Versailles  seront  mis  en  adjudication  le 
a6  avril.  Celui  [*ar  la  rive  droite  de  la 
Seine  s'embranchera  au» delà  du  pont 
d'Asnières^  sur  le  chemin  de  fer  de  Paris 
à  Saint-Germain,  et  passera  derrière  Pu- 
teaux,  Surcsne  et  Saint-Gloud.  Le  chemin 
de  la  rive  gauche  partira  du  côlé  occiden- 
tal de  la  rue  d*Assas,  traversera  la  rue  de 
Vaugirard  sur  une  arcade  et  sortira  de 
Paris  par  la  barrière  du  Maine. 

■  ■    ■  ■■■i^>UtK^*M»i  ■        

MIUVBLLES  DES  PROVlNCHS. 

PenAint  le  mois  de  mars  ,  la  caisse 
d'épargne  d'Anciens  a  reçu  de  168  dépo- 
saus,  ;i6,5i4  fr.  10  cfelle  a  remboursé  à 
169  dCposans,  74t&o4  fr.  90  c. 

—  Dans  la  nuit  du  aa  au  aô,.  un  vol  à 
l'aide  d'escalade  et  d'effraction  a  été  com- 
mis à  Trpyes,  dans  l'église  Sainl-Gilles. 
Les.voleurs  ont  pris  deux  surplis  et  une 
somoïc  do  6  fr.  dans  la  sacristie.  Le  la 


(  'ï3  .) 

l'église  des  gahts,  une  mauvaise  chemise 
et  une  serpe  ensanglantée. 

—  A  Kancî ,  le  25  mars  ,  1^  thermo- 
mètre de  Réanmur  a  marqué  6  degrés  au- 
dessous  de  xéro  ;  tes  rivières  étoieht  cou- 
vertes de  glaçons. 

—  Un  incendie  que  l'on  attribue  à  la 
malveillance  a  consumé  ôo  hectares  de 
futaies  dans  la  forêt  d'Orléans. 

—  Dans  le  courant  de  ce  mois,  il  a  été 
frappé  pour  un  million  d'espèces  à  la 
monnote  de  Bordeaux. 

—  Le  Mémoriai  Agenais  fait  l'éloge 
d'un  jeune  homme,  M.  Henri  de  Sceo- 
vaud ,  marié  depuis  quelque  temps  à 
Mlle  de  I^agrange,  et  enlevé  par  une  mort 
très-prompte.  Ce  jeune  bomme  apparte- 
nant à  une  famille  distinguée,  menoit 
une  vie  régulière  et  s'étoil  déjà  occupé 
.au  commencement  du  Carêiue  de  se  pré- 
parer au  devoir  pascal.  Une  Kgère  indis- 
position lui  survint,  il  demanda  son  con- 
fesseur, au  grand  étonnement  de  sa  fa- 
mille, et  mit  ordre  aux  a4Taires  de  sa 
conscience.  La  précaution  étoit  fort  sage, 
car  il  mourut  peu  après,  en  recomman-. 
dant  à  sa  femme  de;  bien  inculquer  à  ses 
enfans  l'esprit  de  rçligion;  cl  cet  te  femme 
courageuse  l'exhorloil  elle  même  à  là 
mort.  M.  de  Sccovaud  étpil  d'ailleurs  du 
caractère  le  plus  aimable  et  le  plus  heu- 
reux, et  éloil  estimé  de  tout,  le  monde,  if 
habiloit  le  château  d'Augcr,  résidence  diî 
la  famille  Lagrange ,  près  Laplume. 


CXTÉRIEUrt. 

NOUVELLE^   D'ESPAGNE. 

L'aiTairç  d'Hcrnani  a  été  connue  le  a  1 
mars  à  Madrid,  et  le  mécontentement  s  est 
montré  général.  Les  députés  de  l'oppo- 
sition se  sont  mis  sur-le-champ  ^  rédiger 
une  pélilion  qu'ils  dévoient  pprler  à  la 
régente.  La  garde  'nationale  s'çst  aussi 
mise  à  l'œuvre.  Les  dépulés  de  l'opposi- 
lion  veulent  le  renvoi  ilas  ministres 
qui,  dit-on.  ont  offert  leur  démîèsioii. 

—  Les  corlès  ont  entamé  la  discussion 
du  projet  de  constitution  réforniOe;  il  ne 


bernacle  a  éti^fp^-c^,  mais  les  voleurs  n'en    __  ^  .^ 

ont  point  enlevé  lo saint  Sacrement  ni  le  j  leur  a'pas  fallu  moinrde  Irôîs  TéanVcI 
saint  ciboire.  On  a  trouvé  sur  un  banc  de  |  pour  s'entendre  sur  le  préambule. 


7— r 


JJBRAIUIE  ECCLESIASTIQUE  ANÇIENJNE  ET  MODERNE 

DE  MÉ^JUIGNON  jmiOR,  A  PARIS, 

ET  AU  BUREAU  DE  CE  40URNAt) 

socs  LES  RBHISES  ORDINAIRES. 


Lbs  viF.s  DKS  Saikts  db  Bretacije  et  des 
personne f  d'une  èminenie  piété  qui  ont  vécu 
dans  cette  province  ^  jinr  doni  Guy -Alexis 
Lohiiic'iu;  uouTelle  édition  revue  par  M. 
i'aliljô  Trosvanx,  vicaire-général  de  Paris, 
loraes,  I  ,  2,  3i  Prix,  par  vol.  in-8  bro- 
r.Jié.  ^  5  fr. 

(  Voir  notre  numéro  «lu  1 1  février.) 

RXCHSRCHES  SUR  LA  CCKF^SSION  AURICU- 
LA  IRE,  par  M.  Tabbé  Guillois;  in- 12.  2  fr. 


Lexicok  Hebrak.um  et  Caldaicum,  in  quo 
omnium  lihrorum  veteris  Tcstamenti  voca- 
hula,  necnon  tinguœ  sanctas  idiomaia  ex- 
planantur\  autoreJ.  B.  Glaire,  in-^.      8  fr. 


l'RIBCIPES  DR  LA  GBAMMAIRB  QÉBnAÎQXIX  BT 

CHaldaïque,  suivisd'uuc  Chrestomaihi€,elc. 
par  M.  l'abbé  Glaire,  i  vol.  iu-8.  o  fr. 


1U[EDITATI0KES  de   PRjECIPUlS   FIDBI  MYSTB- 

Rlis,  auctore  Krousl,  »5'45'.   IJieol.  doctore. 
Ëdilio  qiiinta;  Parisiis,  i836,  5  vol.  in-12. 

7  fr.  5o  c. 


Erseigneneiît  de  LA  BELiGioii  ^  Symbole, 
JDécalogae ,  Sacremens  :  par  M.  l'abbé 
Mérault,  .^  vol.  in-i2.      '  10  fr. 


VoGLBR ,  joris  cultor  Thbologusj  tertia 
editio  diUfçenterrecognita,  plurimis  notis  et 
ohscrvationibus  locupletarta ,    i  vol.  in-12 

?  fr.  5oc. 


MÉTHODE  COURTE  ET  FACILE   POUR    SE    COK- 
VAI>CRE  DE  LA  VËHITÊ  DR  LA    RELIGION  , 

par  un  Supérieur  de  Séminaire;  troisième 
édiUoii ,  iu-18.  75  c. 


A>KÉE  Pastorale,  ou  Prônes  nouveaux  en 

forme  d'homélies ,  par  l'abbé  Reyre,  3  vol. 

in-12.  5  fr. 


l^STRUCTIOK  SUR  LBS  FONCTIONS  DU  MINIS- 
TÈRE Pastoral,  par  Mgr  l'Evéque  deïoul; 
nouvelle  édilion,  6  vol.  in-12.      7  fr.  5oc. 

Traité  des  Saih.ts  Ordres  :  par  M.  Olier  ,* 
nouvelle  et  bonne  édition,  1  vol.  in-12.  2  fr. 

■OEUVRES  complètes  DU  PÈRE  JuDDB,  recueil- 
lies par  Lenoir-Duparc;  quatrième  édition, 
5  vol.  in-12.  7  fr.  5o  c. 


Thésaurus  Biblicus,  Aoc  «j/.  Dicta,  scn- 
tentiœ  et  exempln  ex  sanctis  Bibliis  collecta 
ri  pcrlocos  communes  distributa,  adusum 
<oncionandlet  disputandi^  auctore  Philippo- 
Pjnio  Mcrz;  cd.secundn,  »  vol.  in-8.  10  fr. 


Considérations  sur  la  Passion,  par  Mgr  de 
la  Lusi.'rne.,  in-i2.  ^  2  fr. 

Considérations  sur  l'étatxcclésiastique, 
par  Mgr  de  la  Luzerne;  i%-i2.      1  fr.  yS  c. 

Dissertation  sur  les  églises  catholiques 
et  PROTESTANTES;   par  Ic  Jiiéme  ,  a  -vola 
mes  in-12.  /[[fr. 

Explication  des  évangiles  des  dimanches 
ET  fêtes;  par  le  même,  4  vol.  in- 12.      7fr. 

Instruction  sur  le  Rituel  de  Langrbs, 
par  Mgr  de  la  Luzeruc;  troisième  édition^ 
mise  en  concordance  avec  le  droit  civil  ac- 
tuel, revue,corrigée  et  augmentée  d^un  grand 
nombre dciiolcs,  par  M.  PabbéAtlre,  vicaire- 
général;  3  vol.  in-12.  7  fr.  5oc. 


OUVRAGES  SVP.  XiAMBERT. 

Instructions  sur  le  Symbole,  3  vol.  in  13. 

6fr. 

Instructions  SUR  lesGommandbmens,  2  vol. 

in-12.  3  fr., 

INSTRUCTIOAS  SUR  LES  £PITRES,2  Vul.  iu-12. 

/:  fr. 

Instructions  sur  les  Etang  îles,  2  vol. 

in-12.  4fr. 

Maniérx  d'instruire  les  Pauvres,  in-12. 

1  fr.  5o  c. 
Histoires  choisies,  tirées  de  l'ancien  Tes- 

2  fr.. 


famentf  m- 12. 


Histoire  de  la  vie  de  notre  Seigneur 
Jêsi'S-Christ  et  des  Actes  des  Apûtres, 
avec  les  textes  en  regard;  seule  édition  roiu- 
plète;  4  vol.  in-12.  7  fr.  5o  c. 


Psaltbbium  Davidis,  breviac  succinctd pa^ 
raphrasi  explicatum  ^  socuitda  editio,  2  vol. 
in- 13.  4  fr. 


Thésaurus  Sacerdotum  et  Clbricorum  , 
studio  et  labore  C.  Deiiizc,  ex  coni^rega- 
iione  S.  Sulpitii^  nova  edili«j,  Parisiis,  1028, 
in- 18.  1  fr.  2j  c. 


Projets  de  Prônes  pou4i  tous  les  Diman- 
ches ,  par  l'bbbé  Grisot;  nouvelle  édition, 
4  vol.  in-12.  6  fr. 


Dissertation  sur  la  Réhabilitation  des 
Mariages  nuls;  pour  faire  suite  an  Draité 
des  dispenses  de  CoUtt  y  pMr  M.  C.imo,e; 
brochure  iu-8.  1  fr.  .')o  c. 


Méthode  de  direction  des  amrs  ;  nouvelle 
é<lition  ain*mentée  d'un  article  sur  \cs  iii- 
diilgr»nres;  Paris,  i834,  2  vol.  in- 12*  a  fr.  5o  c. 

MéditatioksEcclési  ASTIQUES,  parCbcvassii; 
nouvelle  et  bontie  édilion;  5  vol.  in-12.    8  fr. 


•AMI  DE    LA  ftSLieiON 

irptt  les  Mardi,  Jeodi 
Il  Samedi. 

On  peBts'iboQDerdesj 
i"ei  i5  de  cjbaqve  moÎM 


N^  «795. 


IIABDI  h  ATML  18S7, 


paii  »t  k*ASouaiiBtT. 

1  an S6 

6  mois 19' 

5  moi»    .  •  .  •  10 

t  mois 5  60 


— — ■  .  '-j=gr 


j.  -  u  -  J 


lEPTIÈME  KT  DEBNIÈRË  CONFÉHEKGB 

DB  M.  DE  KAYIGHAN  ,  à.  NOTBB-OAIIB* 

CoDclnsîon.  —Le  ratholicisme  est  un 
fuit  diviuemeoi  accompli. 


ArriTe  au  terme  de  sts  démonstra- 
lions  rapides,  et  aussi  logiques  qu'é- 
loquentes, l'orateur,  dans  cette  der- 
nière conférence,  tire  la  conclusion 
|énérale  de  ses  admirables  prémisses; 
conclusion,  on  le  verra,  dont  le  dou- 
ble tranchant  n'atteint  pas  seulement 
es  erreurs  anciennes,  mais  qui  saisit 
:t  laisse  en  tristes  lambeaux  Terreur 
loavelle,  celle  que  prêclioit  hier  dans 
on  journal  le  Monde^  avec  son  talent 
oudroyé,  le  Tertullien^  le  Mon  tan 
^ré,  et  •  la  Priscille  moderne.  Cet 
itraoge  apostolat  d'une  doctrine  plus 
Itrange  encore  nous  parolt  avoir  été 
«ractérisé  avec  autant  de  vérité  que 
rà<»propos,  bien  que  M.deRavignan, 
x>ujours  prêtre  pieux  et  plein  de 
xiansuétude  pour  les  personnes, 
l'ait  voulu,  selon  son  habitude,  at- 
:aquer  que  l'erreur.  Toujours  est^l 
|ae  l'auditoire  immense  qui  étoit  ve- 
au l'entendre  pour  la  dernière  fois , 
I  paru  trouver  comme  nous  que  cette 
manière  de  conclure  étoit,  pour  ainsi 
parler,  la  suprême  splendeur  de  la 
vérité  qui  chasse  et  détruit  le  men- 
looge. 

»  Quand  on  a  médité  arec  une  im- 

tartialité  attentive,  a  dit  M.  de 
lav^gnan,  rhistoire  du  catholicisme 
lepuis  son  origine  jusqu'à  nos  jours  , 
'.'est  -  à  •  dire  pendant  les  soixante 
«ècles  écoulés  ;  après  avoir  consi- 
léîé  l'étonnante  et  constante  lutte 
^ntre •  l'erreur  et  la  vérité...  après 

ToDie  XCIlt.  L'Àmtf/ela  P^h— 


l'étude  consciencieuse  aussi  de  cette 
action  divine  qui,  toujours  présente, 
défend  et  conserve  le  dépôt  des  en* 
seignemensrévélésà  travers  les  boule- 
versemens  des  âges  ;  il  est  temps  en- 
fm  de  se  demander  ce  qu'il  faut  après 
tout  conclure ,  ce  que  la  providence 
elle-même  a  voulu  établir  aux  yeux 
de  la  raison  même,  en  préparant, 
fondant ,  développant  et  soute- 
nant ainsi  visiblement  l'Eglise  de  Jé- 
sus-Christ, toujours  debout  parmi 
tant  d'a;>sauts  et  de  ruines...  Il  est 
temps  de  se  demander  ce  que  c'est, 
dans  le  vrai,  que  ce  catholicisme 
dont  heureusement  on  s'occupe,  on 
parle  avec  l'instinct  supérieur  d'un 
besoin  hnmense...  Au  siècle  oii'nous 
vivons,  dans  un  déplacement  confus 
d'idées  et  de  langage,  le  mot  catho- 
licisme se  répand  et  se  répète;  il  sem- 
ble même  qu'on  le  prononce  avec 
bonneur.  Sait-on  assez  ce  qu'it  ex- 
prime? il  est  permis  d'en  douter.  Pour 
Its  uns ,  dont  la  vie  est  tin  marasme 
d'indifférence  religieuse  qui  n'exclut 
fias  l'action  si  vive  et  si  fertile  des 
grandes  agitations  de  la  terre...  pro- 
férer des  noms  chrétiens,  jc'est  balbu- 
tier ce  que  l'intelligence  ne  pénètre 
plus,  ce  que  tout  homme  a  aban- 
donné.... 

«Pour  d'autres  ,  catholicistne  c'est 
poésie  ,  art  ,  un  sentiment  vague,  ej^ 
rien  de  plus.  Pour  des  esprits  ardena, 
singulièrement  abusés  et  déçus*,  il  y 
a  transition  ,  travail  générateur  chei 
les  peuple^  ;  pressentiment ,  nttenfc, 
préparation  prochaine  â'un  chris- . 
tianisme  futur;  et  de  jeunes  âmes, 
à  l'essor  généreux,  dévoyées  parl'in- 
cpnsidération  et  l'enthousiasme ,  pay  « 

% 


(»8) 


passions  aussi ,  ne  songent  pas 


que  ce  sont  là  de  ténébreux  atten-    1»  réforme  se  dissout,  s'en  va  par 


des  gloires  romaines  et  catbofj(}uè$  y 


'tats  contre  l'œuvreet  la  vérîtédivinj^^ 
de  coupables-  rêves  d'imaginations 
malades  e.t  tombées.  Je  dois  dire  à 
46us  ce  que  c'est  que  le  catholicisme.» 
Après.aToir  dtt,,en  commençant  la 
preinièce  partie,  que  Je  catholicisme, 
qui  n'est  que  TEglise ,  avec  l'ensem- 
ble de  ses  dogmes ,  de  ses  lois ,  de 
sa  hiérarchie  sacrée...  est  un  fait  bien 
supérieur  sans  doute  à  tout  autre  en 
importance  et  en  dignité,  mais  enfin 
que  c'est  un  fait ,  un  grand  fait  exis- 
tant Qt  transmis ,  le  fait  divin  et 
bien  accompli  dont  il  va  en  peu  de 
mots  exposer  les  deux  caractères  , 
l'orateur  continue  : 

a  J'appelle  fait  accompli  celui  qui, 
préparé  et  amené  par  les  voies  de  la 
providence,  se  réalise  d'une  manière 
stable ,  et  passe,  pour  y  vivre  et  de- 
meurer, dans  les  institutions  et  les 
inœuirs  des  peuples.  Tel  est  assuré*- 
ment  le  catholicisme.  La  foi  d'une 
r^raiion  divine  avoii  été  doqnée 
au  monde  dès  Pbrigiue...  la  prépara- 
tion puissante  eut  lieu  par  le  pacte 
mosaïque  pour  amener  le  grand  jour 
de^  .  révélations  plénières^..  Il  vint 
enfin,  Dieu  nous  parla  dans  son  Fils, 
les  ombres  disparurent...  Lei  catjio- 
licisme  se  répand  p'ir  tout  l'univers, 
et  dès  lors  il  &^ accomplit  pour  vivre  et 
demeurer  tel  que  riionime-Qieu  le 
fonda...  Tout  s'ébranle .  se  inodiâe, 
se  cliange  ,  s'améliore  ou  péiit  e^.r 
la  scène  du  monde  par  le  conflit  des. 
libertés  et  des  passions  humaines  ;. 
l'Eglise  reste  ;  elle  a  vaincu  le  so- 
phbniê  ;  elle  a  dominé  puissante  et 
glorieuse  les  assauts  du  schisme  qui 
tombe  vaincu,^ et  Téoergie  farouche 
ée^  barbares  ;,. .  .ckxant  cLU  s'es.t  ar- 
rêté te  géant  cnvahisseui:  de  TisliK 
..  devant  ell^  et  le  vif  éclat 


lambeaux,  malgré  toute  son'énergie 
d'indépendance ,  ou  plutôt  à'  cause 
d'elle;  et  l'inconcevable xviu*  siècle, 
enfant  de  la  réforme  ,  est  venu,  qui  a 
passé  à  son  tour,  et  nous  avons  sii  en 
rougir...  L'Eglise  vit  et  triomphé,... 
et  les  faits  parlent  assez  haut.  Où 
donc  s'est  trouvée  la  source  intime, 
féconde  et   sûre  Ida  véritabU  pret- 
grès  de  l'esprit ,  de  l'ordre  ci  de  la 
civilisation ,  de  la  liberté  et  dé  la 
gloii^?...  Dans  le  catboUciàm^  tou* 
jours  le  même ,  foyer  toupurs  puis- 
,sant  de  lumière  et  de  vie  ;  liovade  U» 
téuèhres,  chaos,  agonie  et  mort....' 
Comprenez  bien  qu'en  lui  réside.  pUi- 
nement  le  principe  régéqéraleAir  <t 
divin  de  sociabilité  humaine  ;...  c'cutt 
qu'en  Dieu  seul  et  par  le  Hen,  d'ajuito^ 
rite  seul  dans  la  foi ,  les  hommest  sont 
,  tt/i/  hors  de  là  et  sans  la  foi ,  ils  .soiii 
dtux^  ils   sont  division^  trouble^» 
guerre,  désoidie,c'est-à-dirè  lei^al 

sans  son  remède....  -•     .   -  » - 

uMais  Toicl  que  de  nos  ipiir«  u.a 
évangile  nouveau  se  lève. . .  Oi>  s'é-< 
lance  vers  des  manifestations  nOiU— 
velUs  ;  on  y  appelle ^  on  y  convie  les 
géaérations  malades  ;  oh  se  balance 
dau%  le  songe  d'un  christianisme  fiA- 
,  tur.  Eh  !  quelles  sont  ces  voix  qui.  s'u- 
nissent pour  pjvphétisey?  grand  Dîeu  I 
par  qj^i  envoyées^,  sur  4|uoi  foadé»^  , 
siu^qAjellca  raisons,  sur  quels  faits?,.. 
Contre  la  raison , .  contre  lea  faits , 
contre  la  raison  des  faits ,  contrera 
raison  du  seul  fait  véritablement 
digne  d'être  appelé  accompli  dans 
l'univers  .. 

»Ale:iiandrie,Ârius ,  Luther ,  vo«i^ 
lurent  aussi  refaire  le  catholicisme^ 
qu'est-il  arrivé?...  et  quelle  est  la 
pierre  contre  laquelle  ils  se  sout  bri- 
sés?... Mille  fois  l'orgueil  décuple» 


Piissions  abusées ,  i'enUiousîasme  ^  le 
^iDatism^  /^  rinspir^lioa  prétendue , 
ont  fennenté  pour  retremper  Ja  race 
faumaioe^  pour  la  revêtir  de  boiiLear 
«t  -de  gïoire  ;  et  alors  du  puits  de 
l!a£gline  êstmoutée  à  là  surface  une 
lie  ipfectÇy'impure,  qui  a  nouille  l'hu- 
ma&ité  de  sang  et  d'infamie^  tandis 
que  du  fbyer  catholiqiie  ont  rayonné 
toii<^  les  î{>leïideurs  divines  de  gloire 
et  ie  proçp<^ité...  LesCaits,  dont  les 
•cent  voix  sont  inspU'ées aussi,  ont  r&* 
dit  ee  que.la  langue  adorable  promit 
une  ïc^^i^ot^t  est  consommé,,.  Tues 
Pierre j  et  4Ï^r- celte  pÙBrre^etc*  Telle  est 
la  par qle  t^m  n/e  passera  pas  quand  le 
ciel  et  la  teri'e  a,uront  passé;  pai*ole 
que  ne^aurpictnt  détruke  des  affirma* 
lions  tn^cJUkin tes,  gratuites,,  arbitrai* 
reS;- renversées'  des  qu'on  les  nie  ; 
nous  les  nions  :  affirmations  les  plus 
étranges^  sans  preuves  ,  sans  bases  , 
sans-appttt  aucuo/que  la  folie  et  le 
loiuan.*.. ,tf4h ]  oui,' elle  est  faite, 
achevée  «.accomplie,  la  vérité ,  con»- 
l^ète  sabs  vous.  De  grâce,  ne  la  cLer- 
ehe^'^lv^'i  épargnez^'vous des  labeurs 
vains. 'jet  pénibles;...  les  fantômes 
ausû  Qj:it  leurs  victimes. . .  Ici  le  re- 
tour est  progrès^  le  préseiit  devient 
yéconcUiation  et  paix,  l'avenir  e<ipé- 
rànce»  et  un  rayon  consolateur  se 
lève  encore  pour  réjouir  k  patrie. . .  » 
C'est  par  cet  admirable  mor- 
'ceàu  dont  l'efGé^a  été  fort  reinarqua- 
ble,  que  l'orateuc  a  terminé  sa  pre-* 
mière partie.  Passante  ta  seconde,  il 
explique  ce  qu«  c'est  qa'an  Isit  di* 
vin.  Malbeureusememt  nous  ne  pou* 
vous,  reproduire  ict  son  magnifique  dé^ 
veloppement  dans  Isquel,  en  menant 
comix^  avec  lui  son  auditoire  atten- 
tif, pour  lui  faire  adorer  à  la  cbaîne 
des  •  êtres,  im  premier  être,  une  pre- 
iiûère  cause,  il  le  ramène  avec  au- 
tant de  «apidité  que  d'éloquence  jus* 


qu'à  l'Église,  telle  «que  Jéstis  Cliriàl 
l'a  établie,  telle  que  nous  la  voyons.  - 
Puis  il  ajoute  : 

«  L'Eglise  possède  un  iivre*'t  4e 
ses  pages  mystérieuses  et  sacrées,  les 
unes,  les  paroles  antiqnes,  lui  ont  été 
remises  par  ce  peuple  étrange  qaî  a 
cessé  d'être  sans  mourir...  Le  catho- 
lique ouvre  les  inspirations  antiques; 
il  ouvre  aussi  l'E va ngile.Que voit-il? 
L'histoire  prophétique ,  l'histoire 
évangélique...  C'est  une  seule  et 
même  histoire...  L^  chose  vaut  bien 
la  peine  qu'on  y  pense  ;  et  puisqu'ofi 
prétend  aujourd'hui  prédire,  nous 
annoncer  un  christianisme  nouveau, 
souffrez  qu'on  moment  je  vous  re- 
dise quelle  fut  cette  prédiction  qui 
précéda  et  prépara  l'ancien.  Peut-  ' 
être  saurons-nous  mieux  ensuite  ce 
qu'il  nous  faut  encore  attendre...  n 
M.  de  Ravignao  trace  ensnite  les  ca-  • 
ractère»  de  la  prophétie  qui  n'appar-  * 
tient  qu'à  Dieu  seul.  «Le  catholicisme,  ' 
a;o<ir*î-t-il,  est  le  temple  élevé  à  là 
gloire  du  Très-Haut,  par  lui-même; 
la  prophétie  en  est  le  frontispice  et 
l'inscnption  divine.  Il  y  est  dit  r 
Cette  demeure  a  é^  bâtie  par  mon 
Fils,mQn  Verbe  unique,  éeoutez-le.;.  ' 
Laisse»  donc  là  vos  rêves,  vos  chimè- 
res, vos  prophéties^  voire  attente 
nouvelle.  Ije  juif  attend  aussi,  et  il  : 
est  réprouvé  ?  n'attendez  pas;  croyex, 
et  vous, ser-ee  sauvés.  i> 

Ce  seroit  assez ,  ce  semble ,  dit-  i«^i 
Toraleur,  mais  Dieu  sait  à  jamais  jus* 
tiiier  sa  parole. .  .  A  la  prophétie  ;  irl 
joint  le  miracle.  Malgré  nous,  il  faut 
encore  restreindre  tout  ce  qui*  a  été 
dit  avec  tant  de  mérite  par  M.  dé 
Rjavignan  sur  le  second  caractère  éé 
langage  divin  ,  le  miracle,  dont  )* 
conclusion  a  été  fort  vive  et  très-préâ^ 
santé  :«  Dieu  a  parlé,  s'est-i4  écné,'tel 
est  le  catholicisme ,  telle  est  la  foi  ^ 


j 


i^^l 


telle  eJ.  V£gli«e  et  son  enseignement  géliqttè\  te-^Sâi^^ 
dÎTiu.  £h  bien!  dhfs/ion  à  loun  les  si- digne  île  vénération  et  dWi^ur,  ce 
{kits;  non  à  la  croix  de  Jésus-Ghrist ,  prêlre  si  foible./cette  généi2(($on  «i 
nôa  4  ses  martyrs,  non  àses  évéqnes,  pleine  d'espérances,  sa  présence  grarvi 
non  à  touleji  les  gloires  et  au  génie ,  tt  attentive  v  niillc  |icnsë^s.  qui  .'se 
non  à  toutes  les  illustrations  les  plits  pressent  dans  son  ame ,  (put  ici  reli^ 
vives  de  notre  France ,  non  au  co...-  .  un  éclatant  bojn mage,  â  U'iMiissaricè 
bat ,  au  triomphe ,  à  l'invincible  du-  \  divine  de  la  foi ,  de  la  grâce  \  à'cé 


rée  de  cUx-buit  siècles  ;  non  à  la  pro- 
phétie, non  au  miracle,  qui  tous  en- 
semble proclament  si. haut  le  fait  ca- 


besoin  religieux  qui  nous  p'^sse  .-et: 
nous  travaille  si  fortemerttj'/st  ron4^- 
nit  une^rovidence  patern«He ,'  et  l^n 


tholiquedivitt!.  Non,  vous  ne  pouvez  ;  salue  encore  une  bieufaisajife  skirore. 
pas  ie  dire;  la  nuce  du  témoignage    Pui^e  la  parole  qiri  un 'room^fit  4.e»  ' 


tentit  k  vos  oreilles,  putssè<4-eHè' 
cette  voix  qui  Jira- passer '«fcvec'ljEirapfT  ; 
I  diié  de  T^ieure  <[ui  s'é€oiiie\;iyavDif  ^ 


aci:able  ;  la  conscience  même  par  son 

ti^ouble,  son  malai-e,  a  dit  oui  4  donc 

retirez-vous,  hommes  pyginées,  ji'ap- 

prochez  pas ,  ne  portaz  pas  des  mains  j  pas  du  moins  affoifili  dans  vos  cioèin^s  \ 

téinéi  ailles  sur  l'œuvre  divine  ;  sans  ;  le  généreux  élan  que\&Jot'voQlùt  y  ' 

TOUS  fondée,  sans  vous,  malgrévous,  )  prendre.  Trop  heureux  iSa  r^trant'- 

elle  dure  et  demeure  loi^jours.  Voix    dans  la  retraite  et  le  silence,  sif  aI  |)u  <' 


d^  Dieu,  acte  de  Dieu,  force  immor- 
telle ,  telle  est  l'Eglise  inaccessible  à 


contribuer  à  ramener  :quelqi^  aiiief 
fégarée  dans  les  jdrojis  seniii^sr*dé  .la  ^ 


tous  les  labeurs  comme  à  tous  les  i:e-  j  v«rtu  ,  de  la  paix  et  du  honhêiii^  .et5 


ves  de  la  triste  humanité.  Mais  pre- 
.njçz  garde  ,  c'est  ici  Tincommu table 
unité  ;  si  vous  'prétendes  là  briser, 
elle  vp'us  brise  ;  embrasez  -  la ,  elle 
TOUS  sauve,  et  tou>po.ssédez  avec  elle 
les  piTomesses  d.e  la  vie  qui  est  main- 
tenant, et  de  celle  qui  sera  un  jour. 

.  nMesbieurs,  nous  avons  terminé  la 
carrière  qu'il  nous  fut  donné  de  par- 
courir ensemble,  avècune^i  patiente 
bienveillance  dans  ceux  qui  écoute- 
ront, avec  un  sentiment  profond*  dé 
gratitude ,  et  souffrez  que  je  le  dise  , 
de.  dévoueiiient  intimé  et  vrai  dans 
cel^i  qui.  vous  paru.  L«e  temps  qui  si 
rapidement  s'écoule  emporte  les  hom- 


roais  la  véritédeineureéternoUement. 
En  venant  ici  llui  rendre  témoignage,' 


m'ujlir  ainsi  plus  fidèlemenij^û^r  pen- 1 
sées,  au  zèle  si  pur  de  mon.éPféc(i|é;^' 
Une  dernière  Cois  set  jaiaia  -ta  ^^u«* 
bénir  ;  humiliez, messieurs,  4:t»^  f il^isr^ 
avec  respect  devant^  le  sutcêssçur xletK 
àpcitres  /  et. le  cielexauçaik  s«s;^û^-^' 
vaux  ,  son  ardente  prière^  et  \^  àééW* 
le. plus  cher  à  sa  grande  ame,*répaiidra'^ 
sur  vous  en  abondance  toute^a;(kHi*> 
ceur  des  bénédictions  divines*et  éteint 
nellês.  »  •  •  .:  /     '  j . .     ;    *.    : 

Jkprès^.s  paroles touehaiiteSflMvl^*  * 
chevêqué  s'est  levé ,  et  fr'^st  adressé  à  ' 
l'immense  assemblée  qUi  a  paru  v(iiu»  ' 
loir  rédoubler  son  reeueifiement^èl)' 
son  atterit  ion.  «Nous  ne  pouvons,  mesf  '; 


mes  ei  la  voix  qu'ils  firent  entendre ,    sieui^s ,  a  dit  l'illustre  prélat ,  en  ter- 


minant encore  cette  année  la  station  ' 
quadragésimale ,  ne  pas  exprimer  au 


vçt^s  aurez  du  moins  c6riso(é  pu  issam-  St^igoeur  nos  actions  dé  grâces  et  por  • 

ment  TËglis^  affligée...Oui ,  cctéton-  tre  joie,  au. milieu  de  cette  umnCifse  ; 

nm^t  ^l  religieux  côucour^ï,  ce  minis-  réunion,  in  ecclesia  mag/ia;  asscJinb.U<«/I 

tfyfi,  toii{>  spécial  de  la  jnission  évau-  plus  grande  encore  .par  les  lumièry)^^  t 


(  Il  ) 

fempreMenent  M  Ici  senli  miens  citré-    pontificale  c^Irbr^e  par  M.  levante 

tieiu  qui  l'animent,  que  par  le  nom-  '  nal  GastracEine.  , 
brrui  concours  qui  réjouit  noire'  Losoir,  M.  le  cardinal  de  Gr^go' 
aine  el  tait  <li«paioîlre  toute  l'ainei- I '''o.  gratid-péritencier,  »e  rendir  S 
tume  des  trihulalinns,  comixc  autre-  1  Saint  Jean-de-Utran,  a^et  leiinhu- 
foU  le  prophète  le  (li»it  «  bien  :  '  f  '  f"  '*  P*'"tenceue,  pour  y  «te,». 
_.  Il'-  r.      •        I     ■  -j       I  dre  lesconfe>Mnns.i> 

CireuimUdùtt  me.  Domine,  lœltiid,  ui  \ 

non  compangar.  Oui,  qu'il  m 


Il  béni  ce 
Dieu  dont  la  main  pniftante  a  semé 
le  firmament  de  brillanies  étoiles  ci 
d'astrea  étincctan»,  comme  il  a  jclé  la 
poussière  iur  les  basses  réj<iniis  rjnc 
foulent  nos  pieds  i  prâces  lui  soient 
renduesd'avoir  su9cîti>,  pour  larhaire 
de  l'antique  basilique  de  Notre -Dai 
de  France,  les  prophètes  noiivcn 
qui  ont  répandu  sur  «nus  \v*  splen- 
deur» de  la  vérité.  Pour  successeur 
eel'ii  auquel  Tousdonnei  tant  de 
grett,  il  TOUS  a  donné  ce  saint  prêtre 
que  je  nommerois  mieux  en  l'appe- 
lant le  moderoe  Chrjrsoitôine  ,  ei 
dont  le  talent ,  malgré  des  dons  Jif- 
férens,  eit  pourvous  un  moyen  dVn- 
«eignement  t  ui,moîns  majestueux,  ni 
nioins  doux,  ni  moin»  sûr.  Que  l'iiis- 
toire  de  la  grandelutle  du  bien  et  du 
nal  qui  vous  a  été  montrée,  aou/. 
t^rve,  inessieun,  et  nous  profite  à 
tousi  que  la  vérité  triomphe  dans 
notre  intelligence,  qu'elle  iriomplie 
dans  notre  cœur,  et  surtout  dans  la 
pratique.  C'est  le  vœu  unique,  l'ar- 
dent et  sincère  désir  d'un  pauvre  pas- 
teur, dont  le  cœur,  quoi  qu'on  puisse 
dire,  quoi  qu'on  fasse,  sera  toujours 
«uveii  popr  aimer,  et  dont  Us  mains 
•ei.ont  toujours  levées  pour  bénir.  . 


NOUVELLES  BCCLÉSIASTIQUBS. 

aoHE.  —  Le  dimanche  des  Ra- 
meaux, Sa  Sainteté  a  tenu  chapelle 
(Mftale  eu  Vatican.  Elle  a  béni  et  dia- 
^tribué  Us  palmes.  La  procession  or- 
din6ii«*'estfdite  ensuite  par  la  salle 
royaU.  Aprjn  la  pi-ocession,  teSaiui- 
Fèr«  a*sisia  sur  son  tWtu«  6  )»  oKaw 


I  p*ni».  — Clique  notaaronsditda 
mariage  d'un  prince  avtc  une  ptin- 
cessc  de  Mecklembouig  n'est  plus  un 
himple  bruit;  la  riouvelU  est  annon- 
cée dans  les  journaux  du  ministère. 
La  princesse  s'appelle  Hélènc-I^uîse- 
Elisabelli;  elle  est  née  le  S4  janvier 
1814,  et  apar  counéquentSSans.Ëlle 
est  fille  de  Frédéric-Louis,  prince 
liéréditaire  de  Meckleraboui^  - 
Schwerin,  mort  en  1819,  «t  des* 
deuxième  Umme,  Caroline-Louise, 
princesse  deSaie-Weymar,  morte*» 
1816.  La  princesse  est  sœiirdngrsnd 
duc  actuel  de  Meckteiubourtj-Si'fairO' 
fin,  Paul- Frédéric,  né  du  prcitittT 
maria!;e  de  Frédéric-Louis  avre  tM» 
fiLle  de  l'empereur  Paul,  et  marié  h-' 
une  filU  du  roi  de  Plusse. 

Lea  journaux  du  gpuveri>iuiiODt* 
ue  parlent  point  de  la  question  da  re< 
ligion  ,  qui  peut-être  »'a  pas  boau* 
coup  d'importance  ù  leurs  yeux.  Ib 
n'out  point  répondu  à  quelques  r^^ 
Hcxious  que  nous  avons  faites  sur  ce 
innriage  il-y  a  huit  joùrt,  et  qui  on V 
clé  reproduites  dans  difréreos  jour-' 
naux.  Nous  ne  pouvons  cependant 
ossrz  nous  étonner  qu'une  famille 
catholique  affecte  de  ne  s'allier  q<i'a- 
vec  de^  familles  protestantes.  Déj^ 
nous  avons  vu  il  y  a  cinq  ans  une 
princesie  de  cette  famille  épouser  ttit- 
proteatantrleroî  des  Belges  Aujour- 
d'hui U  fik  aiué  épouse  une  littU» 
rienne.  Cela  éloit  inouï  clies  les  Bour- 
bons ,  et  nous  avons  remarqué  que 
le  chef  de  la  famille  d'Orléans  a  volq 
)é  un  exemple  bien  différant 
a  160  ans.  Comment  uiuê 
princesse  dont  on  loua  la  vertu 
et  la  piété  h-t-elle  pu  consentir  4"- 
AlVh   de  sesenfans  se  markp 


(»») 


aimi  à  des  p(tc9onpm  d'une  religion 
différente?  Cela  n'attirera  pas  la  l»é- 
nédiction  du  '<iel  sur  m  faïkûlle.  Il 
faut  croire  que  ses  neprésentationa 
joiki  échoué  contre  des  raisons  politt'- 
aues  qui  nous  paroissent  d'ailleurs 
aune  très-fausse  politique. 

Sans  doute  on  aura  du  moins  de- 
mandé une  dispense  au  Saint  Siège, 
comme  on  i'avoit  fait  en  1832  pour 
le  mariage  d'une  prineesse  avec  Léo- 
pold.  Il  faut  espérer  aussi  qu'il  sera 
stipulé  que  les  enfans  seront  tous  éle- 
vés dans  la  religion  catholique.  Le 
contraire  se^oit  un  scandale  que  Ton 
aoua  épaiiguera  apparemment.  * 

Déjà  on  parle  d'un  autre  scandale 
qMÎsevoit  la  suite  de  ce  mariage,  c'est 
qa»  l'église  de  TAssouiptiou  devieii- 
droîliiD  temple  luthérien*  Pour  cela, 
dit-on,  on  bâte  les  travaux  de  la  Ma- 
deleine ,.  qui  ne  dévoient  être  termi- 
iiéi  que  dans  quelques  années.  On 
veut  mettre  cette  .égli<>e  en  état  d'être 
eïMrerte  proehaineuient ,  et  le  clergé 
de  TAssomption  en  prendroit  posses- 
sion et  j  transporteixMt  la  paroisse, 
li'-égtiiie  de  l'Assoiliptloii^  n'étant  plus 
peiroisse,  serait  donnée  aux  luthé- 
riens. Ce  seioit  une  déplorable  proia- 
Mation.  dont  malheureusement  nous 
n'avons  eu  que  trop  d^exemples  dé- 
puis cinquante  ans,  mais  qui  n'en  etA 
Ipaft  lioios  douloureuse  pour  la  piété. 
Oo  s'accoutune  à  ne  voir  dans  les 
églises  <|ue  des  murs,  on  n'y  recon- 
ttoit  plus  rien  de  sacré  ;.  on  les  change, 
Qtt.les  vend,  on  les  dénature  .comme 
des<  l)âtiittefis  ordinaires.  Ou  donne 
une  église  catholique  aux  protesUns  ; 
%m  en  feroit  IM4. besoin  une  synago- 
gue^ une  mO^qué^.  !N'e3t-ce  pas  là 
uiMibâute  insulte  à  la, Nligi<Hi?^N,'e$l^ 
ce;  pHs  là  ne  l'aire  aucun  i5as  de  ce 
ffu'elle  a  de  plus  respectable  et  de 
plus  saint? 

. .  IXe  seml^lables  profanations  attoient 
4é>à  donné  aux  protesta ns  des  églises 
eeiholiqties  :  aux  calvinii^t^s,  l'église 
<jb  rOratoit'e ,  tue  Saùii-Hoîiore ,  et 


toiike  i  aux  luthériens  l'église  des  Car- 
meS'ïBillettes ,  au  Marais. 

Les  luthériens  sollicitent,  dit-on, 
une  nouvelle  église;  eh  bien,  qu'ils 
en  fassent  bâtir  une  ,  comme  ont  fait 
en  dernier  lieu  des  méthodistes ,  des 
ang^licans  et  d'antres  communions. 
Mais  pourquoi  leur  céder  des  églises 
catholiques  qui  certainement  n'ont 
pas  été.  bâ  lies  pou  r  cet  usage  ? 

Il  est  aisé  de  prévoir  que  c'est  ici 
le  commencement  d'une  série  de  m6* 
sures  dont  le  résultat  sera  funeste 
pour  la  religion,  mais  aussi  peut- 
être  pour  la  paix  de  la  société. 


lagw 


11  y  a  eu  lundi  3  avril,  à  Notre- 
Dame-de-Lorette,  une  assemblée  de 
charité  pour  l'œuvre  de  la  miséri- 
corde, dont  le  but  est  de  remédier  à 
la  misère  par  le  travail,  et  de  faire  ga- 
gner les  secours  que  l'on  distribue. 
M.  l'abbé  Dnmarsais  a  prêché  à  deux 
heures  ;  la  quête  a  été  faite  par  ma- 
dame la  princesse  d'Hennin  ,  iiia«^ 
dame  la  marquise  de  Lur-Saluces  et 
mademoiselle  J3umariray.  Cette  œu- 
vre n'est  pas  spéciale  pour  uneseiile 
paroisse,  elle  assiste  les  pauvres  hon- 
teux dé  toutes  les  paroisses.  Un  ina-' 
gasin  est  ouvert  rue  Saint-Mondf-é, 
n"  363  ;  c'est  là  qu'on  peut  voir  et 
acheter  les  ouvrages,  et  souscrire. 

Meixredi  procjiain,  5  avril,  à  dix 
heures  précises^  il  sera  célébré  dans 
la  chapelle  dePicpus,  un  service  pour 
le  repos  de  famé  de  M.  Pierre-Ma- 
rie-Joseph  Coudrin,  mort  le  '27  fnàrs 
dernier,  dans  sa  sôîxaïite-dixième  an- 
née. Les  nombreux  ami*  de  cet 
homme  respectable  sont  priés  ^6' i^-^ 
garder  cet  avis  comme  une  invita- 
tion. 

.  Mous  espérons  pouvoir  donner  une 
notice  sur  ce  pieux  prêtre  qui,  par  le» 
plfices  qu'il  a.  occupées,  par  les  servi- 
ces qu'il  a  rendus,  par  les  établisse-» 
inens  qu'il  a  formés,  mérite  à  tant  de 


tities  l'estiine  du  clergé  et  d«s  fidèles. 
€€sl}e  de  la  Vifiit»tio«^f  rue  Savat-An*  1  M.  jCoudrin.,.éU)it  lité  dans  le  diocèse 


(a3) 


de  Ppitiers,  fut  suçcestivemeiil  grand- 
vicaire  de  Meode,  de  Troye«  ei  de 
Roueii ,  et  fut  fondateur  et  premier 
supérieur  de  deux  coiigré(;aûou4  res- 
pectables. 

Le  vote  silencieux  de  Ja  cLaïubre 
pour  l'aliénation  des  terrains  et  lià- 
liuiens  du  palais  arcliiépûicopal  fait 
triomplier  le  principe  que  le  uiinis- 
1ère  a  soutenu  en  suscitant  Tinter- 
veotiondu  conseil  d'état.  Ce  prin- 
cipe, développé  par  IVJAÏ.  Ounion  et 
ï)elaborde  ,  c'est  que  le  cler(;é  ne 
peut  rien  posséder  eu  propre,  et  que 
les  églises  elles-inémes  n'ont  pas  la 
disposition  des  édifices  que  les  lois 
et  les  décrets  antérieurs  leur  ont  re- 
mis pour  le  service  du  culte. 

SM  en  est  ainsi ,  nous  demande- 
rons pour  la  dixième  fois  aux  minis- 
tres et  aux  législateurs  pourquoi  ce 
principe  ne  reçoit  pas  une  appl  ca- 
tion générale ,  pourquoi  l'égalité  des 
cultes  est  violée .  pourquoi  le  clergé 
luthérien  de  1* Alsace ,  par  exemple  , 
n'ebt  pas  soumis  aux  lois  que  l'on 
iuvoque  coatre  le  clergé  catliolique. 

Il  est  de  notoriété  que ,  dans  cette 
province,  non-seulement  les  églises 
sopi  propriétaires,  mais  eucoi.e  le 
clergé  lui-même  qui  possè^ie  des 
biens  fonds  et  qui  en  jouit ,  quoique 
salarie  p&v  l'état. 

,.  Grâce  à  la  connivence  des  admi- 
nistrateurs pi  otestans  que  la  première 
révolutioii  avoit  mis  dans  ce  pays  à 
la  iête  deê  alïaiies  ^  non -seulement 
les  biens  des  églises  lulliériennesont 
été  préservées  de  la  confiscation,  mais 
eacor4;  d^S  propriétés  du  clei  p,é  cà- 
tlioliaiie  sontduvcMUes  propriétés  du 
cleHge  protesiaot. 

Pour  que  l'égalité  des  cultes  soit 
éiaUie ,  |KNir  que  Tégalité  devant  la 
,loi  aubsi»te  »  il  faut  que  le  domaine 
récla«ve  ces  biens  >  qu'il  lesincorpore 
aàd^9U)aiQ«  public ,  qu'il  les  vende 
ou  eu  perçoivci  leSi  revejaus  ;  car  les 
églises  pcotestAi^tes  piossèdent  illéga<- 
Jeuient  et  par  l'effet  d'ttuc  usurp»^ 


.tio«.  £lUs  rctÎMiutut  ce  qéi  ne  fevr 
appaiûeni  |iaa.    . 

•  Si  la  loi  est  jttste  envers  le  ciei|[é 
protestant ,  qu'elle  le  soii  aussi  en- 
vers le  clergé  catholique  ,  et  ^u'dk 
veuille  bien  égaliser  les  conditions. 
Il  y  a  une  difTéiretiee  sî  choquante 
daus  les  situations,  il  y  a  une  partia- 
lité si  grande  dans  La  manière  d- in- 
terpréter et  d'appliquer  la  lot ,  que 
les  hommes  qui  agissent  ainsi  ue 
pourront  j.iiiiaif  nous  persuader  de 
leur  sincérité  et  de  leur  loyauté  ,. 
quand  ils  nous  parlent  d'égalité  et  de 
protection  accordée  indistinr^emcnt 
à  tous  ies  cultes.  {GauiU  de  France.) 

Dn  joûttial  annonce  qu'un  bâti* 
ment  arrivé  au  Havre  et  venant  du 
la  mer  du  Sud  est  chargé  de  plift^ 
sieurs  cuisses  à  Tadresle  do  M .  rAr- 
chevèque  de  Paris  et  de  M.  l'évéquè 
de  Nancy.  Ces  caisses,,  dont  ta  douane 
a  exigé  touverture ,  contenoi^nt  des- 
idoles  que  des  missionnaires  en^ 
voieot  en  Europe.  Nous  savons  eh 
effet  que  les  missionnaires  de  Picptis 

Soi  ont  porté  le  Hambean  de  la  fol 
ans  ies  tles^mbier  sont  partenus 
À  dégoûter  les  babitans  du  cuhe  de» 
idoles,  et  qu'ils  se  proposoieut  dVn^ 
voyer  quelques^^Hies  de  ces  Idoles  1 
Paris^  pour  montrer  quelles  éloient 
les  superstitions  de  ces  peuples. 

Le  journal  ci-dessus  remarque  qufe 
rien  n'est  plus  laid  que  ces  idoles. 
Oui,  mais  rien  n'est  plèft  beau  que 
d'avoir  renversé  un  culte  honteux. 
Si  les  beaux-arts  n'oht  pas  beaucoup 
à  s'applaudir  de  la  manière  doét 
sont  façonnés  ces  momimens  gros- 
siers, la  religion  ti  l'humanité  tlp^- 
plaudissent  au  zèle  et  aux  suceès  dm 
géiïéreux  missionnaires, qui  stf  toht 
dévolues  à  la  propagation  de  la  fui 
dans  des  (outnées  lointaines»  et  quL 
ont  établi  le  culte  pur  du  vrai  Dieu  à 
la  plaœ  de  superstitions  dégradantes. 

Un  journal  protestant  fait  TétiMnluéy 
parce  qu'il  a  tfouré  4atts  un  nnoricr 


mCâèto^  nos  évéques  une  exhortation  1  qui  Tavoit  offensé.  Les  dt  ux  Socluf 
A  flanclifier  le  diinanckei  et  oiîe  réfè*  |  furent  aussi  dans  le  même  siècle  d^ai-* 
lation  des  fausses  idées  qu'on  se  fait  |  dein  propagateur  de  r.arîaùisme.  On 
Vrop  jionfcni  A  ce  sujet.  Ce  n'est  point  voit  leur  influence  en  Allemagne ,  eu 
un  éyèque  seul  qui  recqmmande  la  Pologne,  en  Italie.  Dè.slô46,  une  es- 
sanctiHcation  du  dimanche.  Outre  pèce  d'académie  dans  les  environs  de 
M.  l'évéque  de  Limoges,  MM.  les  ^  Vicence rejetoit  la  Ti inilo. OntrQuve 


éyéques  d'Anas,  de  Saint-Claude,  de 
Mende^  etc.,  ont  insisté  plus  ou  moins 
sur  ce  précepte.  Les  deux  derniers  en 
ont  (ait  l'objet  principal  de  leurs  man- 


des églises  u'anli-trinilaires  en  Po- 
logne; ils  avoient  établi  leur  métro- 
pole à  Racovie ,  et  y  avoient  lin  col- 
lège et  une  imprimerie  ;  et  loi^sque 


demeps;  d'autres  ont  rappelé  ce  de-  (l'on  prit  des  mesures  Sévères  bontre. 
voir  brièvement  ;  d'autres  en  avoient  eux,  ils  se  répandirent  en  Transylva- 
lait  le  sujet  de  leurs  instructions  les  i  nie,  en  Prusse ,  en  Hollande  et  eu 


années  précédentes.  Plusieurs  ont  dé- 
ploré l'oubli  trop  commun  <le  la  loi 
de  Dieu  à  cet  égard  ,  et  ont  réclamé 
contre  les  scandales  dont  nous  som- 
mes témoins.  Il  n'est  donc  pas  vrai 
que  nos  évéquçs  n'attachent  aucune 
importance  à  la  sanctification  du  di- 
manche ,  et  que  le  clergé  catholique 
soit  en  général  de  facile  composition 
là-dessus  ;  malheureusement  l'indif- 
férence des  go.uveruemeus  et  des 
exemples  éclatan»  d'oubli  ou  de  mé- 
pris de  la  loi  de  Dieu  encouragent  à 
la  profauatio*^  du  jour  du  Seigneur. 
i^  même  journal  protestant  trouve 
4iiauv|ûs  qu'A  N.otre-D&me  un  élo- 
.qiieirt  prédicateur  «dt  dit  que  le  pro- 
iestofitisme  dwint  Arien  dans  V origine, 
et  r  est  ifuJQurd^hui  plus  que  jamais.  Le 
journaliste  nie  la  première  partie  de 
cette.assertion  ;  mais  si  tous  les  pro- 
testais ne  furent  pas  Ariens  dès  l'ori- 
gine, i!  est  très-vrai  que  dès  l'origine 
le  .prolt:stantisme  engendra  l'aria- 
nisme.  C'étoit  la  conséquence  natu- 
relle du  principe  posé  par  Luther, 
que.  le  nouveau  Testament  contient 
toute  ï^  doctrine  de  Jésus-Christ ,  et 


Angleterre.  Les  protestans  français 
n'ont  pas  été  exempts  de  celte  erreuir, 
et  Jurien  fnt  accusé  par  ses  confrères 
d'enseigner  le  pur  arianisnie.  Bossuet 
remarque  que  les  Ariens  et  les  Socl- 
i.ieus  n'ont  jamais  rien  dit  de  si  hardi 
que  ce  que  ce  ministre  fait  dire  aux 
ancicnsPères.On peut  voir  dansle/)fc- 
tionnaire  des  hérésies,  de  Pluquet ,  A 
l'article  de  Varîanisme^  que  cette  er- 
reur parut  chez  les  protestans  àiks 
leur  origine^CapitonCellariuSi  Bue  er, 
Okin,  favorisoient  rarianisjne.  Ce 
système  acquit  surtout  beaucoup  de 
partisans  en  Angleteri<e;  Bury,  Locke, 
Whiston,Clarke,  Chubbj  l'adoptèrent 
d^une  manière  plus  ou  inoins  décla- 
rée* En  Allemagne,  Zwicker  et  Chris- 
tophe Sand  en  furent  les  défenseurs. 
Toute  l'histoire  du  protestantisme  té- 
moigne des  ravagesqu'y  fit  de  bonne 
heure  l'arianisme.  M.  de  Ravignan 
n'a  don«r  pas  calomnié  la  réforme.  ■ 
Au  surplus,  le  journaliste  qui  es- 
saie de  le  contredire  sur  ce  point , 
passe  condamnation  sur  la  deuxième 
partie  de  l'assertion,  que  le  protestant 
tisme  est  aujourd'hui  plus  arien  que 


qu^  chacun  peut  l'interpréter  d'après  jamais.  On  est  forcé  d*a(^uer  a^^ec  dou^ 
,aa  raison  et  d'api  es  les  règles  de  la  [  leur,  ddX.-W^qu  un  nombre  plus  oh  moins 
critique.  Servetetses  nombreux  écrits  '  considérable  de  ceux  qui  prennent  au- 
contre  la  Trinité  Qommeacèrent  de  jourd*  huile  nom  de  protestans,  et  m^me 

de  ceux  qui  portent  le  titre  de  pasteurs^ 
ne  justifie  que  trop  cette  assertion.  En 
effet,  qui  ne  sait  les  ravages  que  l'a- 


honne  heure  à  répandre  i'ai^ianismc 
pàriQi  les  protestans  «  et  son  supplice 
^l'arrêta  pas  ce  mouvement  ;  car  il  est 


clair  que  Calvin  en  poursuivant  Ser-  rianisme  a  faits  chez  les  protestans  de 
,vct,  fut  moias  inspiré  par  son  rële  nos. jours?  A  Genève,  il  est  défendu 
qpUparja  haine  contre  un  homme;  de  parler  de  la  divinité  de  Jésusi< 


(»5) 
Ubrist.  IfCs  intaiitrea  \m  plus  «ccr^  i  ucle.  Un  Journal  qui  cite  U  circU' 
ilitPi  laissent  ce  point  i  l'écari,  et  ex-  '  Uire  et  qui  d'om  la  d^i 
puUent  de  leur  teia  les  jeunea  candi- 


B  qui  s'obatineul  à  etiKiguer  une 
autre  docLriDe.  Les  progrès  du  ratio- 
ualisine  en  Allemagne  ne  sont  auire 
chose  que  les  doctrines  socinienoes 
poi-téea  au  dernier  degré.  £n  Angle- 
terre .  les  anti-tri  ni  ta  ires  sont  tit»- 
noinbreiix  en  dedans  comme  en  de- 
hors lie  réélise  établie.'En  France, 
les  ministres  formés  à  l'école  de  Ge- 
iifeve,  et  cette  foule  de  prédicaas  acé- 
plisles  qui  parcourent  le  royaume, 
^TOrisent  l'arianisme  ,  et  on  a  vu  à 
Paris  un  ministre  qui  avoit  de  la  ré- 
putation dans  son  parti,  le  pasteur 
ïlarron,  recommander  le  catéchisme 
de  Terne  ,  précisément  parce  que  la 
divinité  de  Jésus-Christ  n'y  étoii  pas 
lormellemeDl  enseignée. 

Les  assertions  de  IVI.  l'abbé  de  Ra- 
vignan  sont  donc  parfaitement  justi- 
fiées, d'abordpar  l'histoire,  etensuite 
par  ce  qui  se  passe  autour  de  nous. 


Des  iFonbles  ayant  eu  lieu  dans 
qHelijbcsccaanHiDes  du  ressort  de  la 
Qour  rojrale  d'Aix  h  l'occaaion  de  re- 
fus iiaits  par  des  curés  d'assister  à  des 
enterremeiu,  le  procureur-général 
prè)  cette  cour  a  adressé  A  tous  les 
officiers  de  police  judiciaire,  par  l'in- 
termédiaire di)  procureur  du  roi , 
une  circulaire  assez  remarquable.  En 
laissant  de  côté  quelques  phrases, 
notamment  celle  joÙ  le  magistrat 
parle  des  billets  de  confession  et'  de 
ceux  qui  inouroîent  déconjet  parce 
qu'ils  nlavoiept  vîeo  laissé  à  l'Eglise  , 
ce  qui  est  un  conte,  on  aime  à  voir 
un  magistrat,  et  uu  magistrat  tel  que 
M.  Iktrély,  réclamer  la  liberté  ei  la 
tolérance  pour  le  clergé  et  bliniei 
itetlement  df-t  txîge.ices  injuilet  et 
ijrraatiigueji.  Le  principe  qu  il  émet , 
qu'iV  nt/tuupa*  got  le  clergé  toit  eu- 
Mryi,  est  M  naturnl  et  si  raiïonuable, 
qu'il  «ureit  «lui»  douie  déjà. prévalu 
^i  des  ftréventious  enracinées  et  des 
hainos  violentes  n'y  «voient  mis  ohs- 


invoque  néanmoins  nne  lai  .tacr^e  qui 
fait  un  devoir  aux  priltti  de  la  toU- 
rance,  du  pardon  des  injures  et  de  la 
prière.  Sans  doute,  la  religionyàit  un 
devoir  aux  prêtres  du  pardon  des  im- 
jures,  mais  ce  n'est  pas  |iaur  vei^^ 
ses  procréa  injures  qu'un  curé  refuse 
la  M-pulture  ecclésiastique,  c'est ponr 
obéir  à  une  loi  ancienne  et  expresse 
de  rEtjliae.  L'Eglise  n'ordonne  pas 
des  /irièrej.  Bans  les  cas  dont  il  s'agit, 
elle  ordonne  au  contraire  de  les  re- 
fuser. C'est  une  règle  portée  autre- 
fois dans  Us  conciles  et  maintenue 
dans  les  Rituels.  Quoiqu'il  en  soit, 
voici  la  circulaiie  ; 

'  Monsieur  le  procureur  dn  roi,  la  Iq. 
Ifraoce  en  tnnIiËre  religieuse  est  l'on  des 
fruits  les  plus  pr^ieux  ilu  changement 
opéré  dans  les  id^s  p«r  le  grand  mouve- 
ment philosophique  du  iS*  siècle;  la  r$- 
tolution  de  179g  en  s  consacré  pour  ja- 
mais le  principe  en  le  faisantpuser  dM|t 
nos  înslitdlioris  et  diDS  nosloii. 

•  AuK  ternici  de  l'srL  5  de  la  ebarte . 
chacun  profww  sa  relig^xi  avçp  una 
égale  liberté,  et  obtïeiit  pouii  s<H)  cutlp 
la  même  p roi ec lion. 

•  ïx  gouvernement  et  la  nation  se  sont 
ralliés  sans  retour  i  ce  dogme  reconnu 
aujourd'hui  (te  l'Europe  enliËre:  le  lentp* 
des  guerres  religieuses  est  !i  jamais  ptssÉ. 

■  Il  est  cependant  encore  une  sorte  rf in- 
lolùraiice  qui  ne  prend  pis  sa  sonrce  dans 
des  sentirocns  religieux,  qui  méma  le 
plas  souvent  s'associe  h  l'incrédulité.  H 
veux  parler  de  ce  préjugé  qui  tend  i  fw- 
cer  les  ministres  d'un  culie,  el  plus  parti- 
cnliÈrenieut  les  minisires  du  culte  calbo- 
liquu,  ï  Sfisisler  ï  certaines  cérémonies,  h 
un  convoi  funèbre,  par  exemple,  et. qgjse 
venge  d'un  reloi,  en  jetant  le  Uoulile  el 
le  désordre  daiu  l'exercice  de  ce- nemt 
colle. 

•  Dépareilles  sxigencci  sontioaveni- 
nement  injustes  et  tvtanniqoes. 

•  Nous  ne  sommes  {ilui.  .koureosemenl, 
dans  ces  lomps  où  rcinsol,ti,cit9il  dNmoii>< 


(a6) 

jraps  des  billeU  de  confession,  ni  dans  tkolièreiseiit  pencUm  le  Garètne.  La 


jseux  encore  plus  reculés  où  quioonqve  ne 
Uitsoit.  pas  ^n  legs  h  l'Eglise  «a  «as  cod- 

.  widHSg  vnouToii  déconféf  et  étok  priiré  éd  la 
s^uitare  ecclésiasiiqne. 

>  Mais  si  le  clergé  a  cessé  de  dominer^  il 
ne  faut  pas  qu'il  soit  asservi.  Liberté  égale 
pour  tons.  Si  le  malade  n*est  pas  obligé 
d*appe1er  le  prêtre  à  son  Ht  de  mort,  par 
droit  de  réciprocité  le  prêtre  ne  doit  pas 
être  tenu  d'assister  h  son  convoi  funèbre. 

•  Chaque  religion  a  ses  croyances^  ses 
'  règles,  sa  discipline,  qu'il  faut  respecter. 

»  Cependant  de  graves  désordres  ont  eu 
lieu  dans  plusieurs  communes,  par  suite 
de  refus  faits  par  les  prêtres  d'accompa- 
gner des  morts  à  la  sépulture  t  l'exercice 
du  culte  a  été  troublé,  tes  prêtres  publi- 
quement outragés. 

»  De  pareils  excès  doivent  être  sévère- 
ment réprimés  et  appellent  toute  notre 
sollicitude.  C'est  à  l'autorité  locale  sur- 
tout, plus  rapprochée  des  populations, 
i^-est  aux  maires,  aux  juges  de  paix  des 
'  communes  et  cantons  ruraux  à  rectifier 
sur  ce  point  les  idées  du  peuple.  Veuillez, 
monsieur  le  procureur  du  roi,  leur  Iraos- 
ineltre  des  instructions  dans  le  sens  de 
celte  circulaire. 

•  La  France  ne  doit  pas  se  montrer  in- 
fériture  en  lumières,  en  civilisation,  à 
f  Angleterre,  et  à  rAmérique,oii  une  foule 
de  sectes  et  de  cultes  dissidens  vivent,  à 
c^té  les  uns  des  autres,  paisibles  ,  tolérés 
et  respectés. 

*  Le  procureur  général  ^ 

»  BOltELY.  » 

La  paroisî«e  Saint -Jacques  de  Com- 
piègne  a  entendu  ce  Carême  M.  l'ab- 
bé Dutems,  ancien  curé  de  Liesse, 
qui  •  s'étoit  chargé  de  la  station.  Il 
prechoit  quatre  Ibis  par  semaine.  De 
plusy  il  a  donné  utve  retraite  pendant 
la  aeinaine  de  la  Passion.  Cette  re- 
traite se  composoit  d'une  instruction 
familière  le  matin,  et  d'un  serindii  le 
soir.  M.  Dutems  a  été  écouté  avec  tin 
.TÎf  intérêt ,  il  eiit  été  plus  suivi  eu- 
CQi^  si  la  grippe  n'avoit  pas  sévi  par- 


reti'aite  surtout  a  eu  -beaucoup  de 
succès,  les  itistructions  ^similières  du 
prédicateur  étoient  fort  goûtées,  et  on 
auroit  désiré  qu'elles  missent  se  con- 
tinuer plus  long-teins.  Le  sermon  de  la 
passionet  celui  de  la  résurrectioB  ont 
clos  trè!i-lieureusemerit  cette  suite 
d'exercices.  M.  le  curé  et  sa  paroisse 
se  félicitent  également  de  ces  prédi- 
cations. On  cherche  péniblement  les 
moyens  de  calmer  les  esprits»  Le 
moyen  le  plus  efficace  seroit  que  le^ 
hommes  dominés  par  leurs  passions 
ou  égarés  par  une  fausse  pliilosophie 
allassent  écouter  la  parole  de  Dieu 
prècfaée  par  des  prêtres  remplis  de 
zèle  et  de  cliarité.  Ils  apprendroient 
à  connoltre  l'esprit  de  la  religion  ^  et 
leurs  préventions  toniberoient  devant 
des  conseils  de  sagesse  et  des  exem- 
ples de  vertu. 

Les  prédicans  protestaus  qui  par- 
courent depuis  quelque  temps  la 
France  et  la  Suisse  pour  y  répandre 
les  idées  d'Irwing  et  de  ses  sectateurs, 
ont  gagné  dernièrement  un  profes- 
seur de  IVcole  de  théologie  de  Ge- 
nève, M.  Preiswerk,  qui  s'est  retiré 
,de  Vécole  avec  deux  étudians  alle- 
mands. Un  journal  protestant  déplbf'e 
Cette  défection  et  ces  elTorts  iTapoires 
de  noui^elle  espèce,  comme  il  les  ap- 
pelle, ùien  logés  ,  bien  nourn's,  été" 
gammcnl  vÛusj  commodément  voilu- 
res, 

Lesprotestans  veulent  absolument 
dominer  dans  Ie9  lies  Sandwich.  Le 
14  décembre  dernier,  â3  mission- 
naires et  9  maîtres  d'étole  ont  fait 
voile  des  Etats-Unis  pour  les  îles.  \jà 
but  d^une  si  nombreuse  recrue  est 
probablement  de  rendœplusdilficile 
que  jamais  \c.  retour  des  mission- 
naires catholiques  expulsés  de  ces 
lies.  Le  23  novembre  précédent ,  8 
■missionnaires  accompagnés  de  leurs 
femmes  a  voient  quitté  les  mêmes 
rivages  pour  se  rendre  aux  Grandes- 
Indes.       •  ■ 


POLITIQUE, 

, ,  dans  plus  <f  one  occasion ,  nous 
îxprimô  notre  indifférence  sar  les 
3ns  des  ministères  et  la  coniposi* 
leur  personnel.  Hien  n'est  changé 
leat  cbauger  à  cet  égard  dans  no- 
lière  de  voir. 

i  son  Antidote  au  wngrés  de  lias- 
M.  Tabbé  de  Pradt,  alors  réfugié 
•magne  ,  écrivoit ,  il  y  a  quarante 
ue  L'Europe  avoit  encore  plus  besoin 
8  XV m  que  Louis  XVlll  n'avolt 
U  C Europe.  On  pourroit  dire  éga- 
dè  la  loyauté  de  juillet  et  des  dî- 
rtis  qui  se  meuvent  dans  son  orbite, 
mt  encore  plus  besoin  d'elle  qu'elle 
ioiu  d'eux.  Us  sont  tellement  liés  et 
nés  &  sa  cause  qu'il  ne  tiendroit 
le  de  les  humilier  et  de  les  briser 
isemble  ou  séparément,  sans  avoir 
idre  qu'aucun  d'entre  eux  osât  son- 
se  sé()arer  d'elle,  ni  à  vivre  d'une 
rie  que  la  siebne. 

ù  donc,  n  n'y  a  rien  qui  la  regarde 
mellement  dans  tous  ces  uiouve- 
dTatnbiiioii  et  d'ïntrjgues  dont  les 
positions  on  les  remaniemens  de 
hn^  deviennent  si  souvent  l'occa- 
Zé  sont  tout  simplement  des  servi- 
iffectionnés  pour  elle,  inséparables 
i  sort,  qui  se  querellent  et  se  bat- 
quî  aura  les  meilleures  places  de 
Tvice,  mais  qui  savent  tous  parfai- 
t  bien  qu'entre  elle  et  eux  c'est  à  la 
à  la  mort,  et  qu'il  n'y  a  point  à  se 
r.    ■         ' 


(«7  ) 

l'mtérieiilr  denoit  être  quelque  chose  de 
déchirant.  Eh  bien ,  ce  sont  eux  précisé- 
ment qui  ont  le  plus  de  h&te  de  voir 
M.  Gasparin  se  retirer,  et  ils  auroient  le 
courage  de  m  dire  la  main  à  son  démé- 
nagement. 

Valiez  pas  croire  pour  cela  qu'il  leur 
ait  donné  aucun  sujet  de  mécontente* 
ment«  ni  qu'il  leur  ait  retranché  un  cen- 
time de  ce  qui  leur  appartient  dans  son 
budget  des  fonds  secrets.  Mais  du  mo- 
ment où  ils  ont  cru  entendre  sonner  son 
heure.  C'est  avec  son  successeur  que  iear 
cœur  s'est  engagé  d'avance.  Ils  ont  cher- 
ché ce  dernier  dans  leur  pensée  pour  se 
précipiter  vers  lui,  et  ils  ont  aidé  de  toute 
leur  force  à  pousser  M.  Gasparin  dehors, 
afin  de  témoigner  à  celui  qu'ils  attendent 
l'empressement  et  Timpat^ience  qu'ils  ont 
de  le  voir.  Quand  un  homme  d'esprit 
n'auroit  pas  déjà  dît  que  les  gouveme- 
mens  représentatifs  n'ont  point  été  in- 
ventés pour  l'agrément  des  ministres, 
certainement  M.  Gasparin  se  trouve- 
roit  aujourd'hui  en  état  de  nous  eu 
ap{)rendre  quelque  chose.  Avec  la  con- 
noissance  qu'il  avoit,  dè;s  le  premier  jour, 
de  la  défection  des  écrivains  spéciale- 
ment attachés  à  son  service,  il  a  dû  laj  f» 
coûter  pour  signer  leursdemiers  n^andats^ 
de  gratification  à  l'échéance  du  3i  mars. 


'^^<*■t^^ 


PARIS,  3  AVRIL. 

La  emfianee  s'en  va  de  touitê  Ut  amet^ 
et  le  dûutounmsD  pressentiment  d'an  grmud 
désastt^e  pèse  sur  tous  Us  esprits*  Qui  le 
dit?  M.  Berryer  à  la  tribune  ?  M.  deChâ- 

I  11.'"'"'    "_l    I    —1       ■!  I  ^ 

l'est  pas  d'aujourd'hui  qu'on  sait  le    te^ibriand  dani  une  brochure?  M.  de 
e  valeur  des  affections  politiques.     C^nondé  dans^on  joamal?  M.  de  Vîllèle 

o«  M^  de  Corbière  davs  leur  honorable 


la  besoin  l'exemple  de  M.  Gaspaivn 

ntencore  à  les  faire  apprécier.  Poi* 

n'ignore  que  c'est  lui  qui  est  par  ^a 

on  possession  de  dislribaer  à  lu 

Ivresse  les  favours ,  les  récompenses 

«ncooragemens.  On  crôiix>it  sans 

qu'une  telle  loncUon  dewoit  le 

e  parlîculi&rement  cher  aux  béri- 

dont  il  est  le  pbre  nourricier,  et  que 

léparatlou  d'avec  un  ininistref  oe 


retraite?  Non.  C'est  M.  ï onf rèdc ;  oui ,. 
M.  Foiîfrèdc  lui-même,  veno  tout  exprè» 
des  Jtwrds  de  la  Garonne,  pour  fortificor  le 
pouvoir  de  sa  franchise  et  de  aia  plume.. 

—  Le  mal  dont  se  plaint  M.  Fonfiède 
est  invétérfi  :>  11  yratti  an,.<dil<il,  plus 
d'un  an,  déjà,  que  lu  pouvoît  n'existe  pa& 
en  France.  Personne  ne  sait  plus  où  est  lo 
gottfernemenu  M  a  vécu  par  grûce ,  ou  ne 


(  «8  ) 


itett  jamais  mainlcnu  qu*^  force  «fexpé- 
diças  ruineux.  »  A  merveille!  si  Martain- 
ville,  qui  n'éfoil  pas  gascon,  vivoil  encore, 
il  ne  diroil  pas  mieux. 

—  Les  feuilles  du  pouvoir  ne  s*en  ten- 
dent plus.  Le  Journal  de  Paris  ayant  semé 
l'alarme  et  montré  le  trône  de  juillet  tom- 
bant faute  d'appui  solide  et  à  cause  des 
intrigues  qui  l'environnent,  le  Journal 
des  Débats  est  venu  faire  la  leçon  à  son 
confrère, et  lui  prouver  que,  dans  l'inté- 
rêt de  leur  ami  commun,  toute  vérité  n'é* 
toit  pas  tionne  à  dire.  M.  Fonfrède  qui 
n'aime  pas,  à  ce  qu'il  paroît,  les  obser- 
vations, se  fâche  cette  fois  tout  rouge  et 
dit  aux  rédacteurs  du  Journal  des  Débats 
qu'ils  sont  cause  en  partie  des  embarras 
qui  pèsent  sur  la  monarchie  de  juillet, 
que  l'état  actuel  de  là  société  française 
est  le  produit  de  la  tutelle  énervante  el 
corruptrice  qu'ils  ont  fait  peser  sur  les  mi- 
nistères dont  ils  ont  trop  long-temps  ex- 
ploité et  compromis  la  direction.  Après 
avoir  appelé  leur  politique  fausse  et  hon- 
teuse, M.  Fonfrèdè  ajoute  :  «  Si  nous 
montrons  les  dangers  qui  les  assiègent , 
c'est  parce  que  nous  nous  sentons  la  ré- 
ioHilicm  <fy:  fftir^  hcft^  Nous  laisserons 
nos  intelKgens  adversaires  nier  l'étendue 
du  mal  pour  se  dispenser  d'y  porter  re- 
mède. Cette  politique  d'endormeurs  leur 
convient  et  ne  nous  convient  pas.  • 

—  La  reine  des  Français  est  revenue 
hier  de  Bruxelles. 

^--Le  Journal  des  Débats  annonce  qu'un 
courrier  porteur  delà  conclusion  du  ma- 
riage du  duc  d'Orléans  avec  la  princesse 
de  IVIecklemboni^est  arrivé  de  Berlin. 

—  On  a  parlé  aujourd'hui  à  la  cham- 
bre des  députés  d'une  combinaison  mi- 
nistérielle qui  conserveroit  à  M.  Mole  la 
présidence  ainsi  que  le  ministère  des  af- 
faires étrangères,  et  appel leroit  à  la  guerre 
le  maréchal  Spirll;  à  l'intérieur,  M.  de 
Monlalivet;  aux  finances,  M.  Hnmann  ; 
à  rinstruction  publique,  M.  Villemain  {  à 
la  justice,  M..  Barihe;  MM.  Rosamel  et 

Martin  (do  Nord)  garderçient  leurs  por- 
tefeuilles.        . 
--«.La  cour  dis   pairs  rst  convoquée 


pour  mercredi,  afin  <f  entendre  le  rapport 
sur  l'affaire  de  Meunier. 

—  M.  Va  tout  a  été  nommé  rappoiteor 
do  projet  de  loi  relatif  k  l'organisation  dO 
conseil  d'état. 

—  La  commission  de  la  loi  sur  la  res- 
ponsabilité des  minisires  a  nommé. M.  Jof- 
livel  pour  son  rapporteur. 

—  On  assure  que  le  maréchal  Clanse) 
prendra  le  premier  la  parole  lors  de  la 
discussion  qui  va  s'ouvrir  sur  les  crédilr 
extraordinaires. 

—  Les  pièces  relatives  à  l'affaire  d^Af- 
ger,  si  souvent  demandées  par  ÀfM.   1er 
députés,  et  samedi  avec  plus  d'instance, 
ont  été  adressées  à  M.  Dupîu  après  1» 
séance. 

—  On  annonce  que  M.  Champaobet , 
conseiller  à  la  cotir  royale  de  Paris  el  dé- 
puté, sera  prochainement  appelé  an& 
fonctions  de  premier  président  de  la  cooir 
royale  de  Riom. 

^  — Le  vice -amiral  ttoussih,  dont  plu- 
sieurs journaux  ont  annoncé  le  procbain 
départ  pour  Constantinopie,  ne  compte 
pas  quitter  Paris  avant  trois  mois^ 

'  — Par  arrêté  de  1^1.  le  préfet  de  1% 
Seine,  daté  du  28  mars,  les  rôles  des  con- 
tributions mobilières  et  des  patentes  pour 
le  département  de  In  Seine  ont  été  rendus 
exécutoires,  pour  être  remis  aux  rece- 
veurs particuliers  chargés  d'en  opérer  b* 
recouvrement. 

—  Les  journaux  anglais  annoncent  que 
Louis  Bonaparte  qu'on  devoii  conduire  à 
New-York,  a  été  débarqué  à  Rio  Ja- 
neiro. 

—  D'après  la  Nouvelle  Minerve^  le  jelmr 
Louis  Bonaparte scroit  bien  arrivée  Rio-" 
Janeiro,  mais  là  il  seroitlresté  prisonnier 
sur  le  bâtiment  qui  la  emmené  dt 
Crance. 

—  Le  chef  d'escadron  Parqnin  a^  donné 
sa  démission  de  son  grade.  On  dit  que 
M.  Parquin  accompagnera  la  duchesse 
de  Saint-Leu  qui  va  se  rendre  auprès  éd 

son  iï\»0   .  :    ..:  •    .        I 

.—rM'deCbamilly^prenMer  valet  de  cham- 
bre de$  rois  Lo»i.-)  XVUl  et  Charles  X  ,  el 


\ 


(«9) 


«mîer  valet  de  ehambre  de 
,  vient. de  mourir. 
>mle  de  Lcnnox ,  ancien  c*ief 
,  ancien  propriétaire  et  direc- 
arnal  la  Répolution,  vient  de 

)Hce,  trog  dt^sîrease  sans  doute 

r  des  coupables,  agit  souvent 

nnées  fausses.  Une  perquisition 

dernièrement  xhei  M.   Janet, 

lié  n'amena  aucune  découverte. 

ur  annonce  que  la  chambre  du 

int  reconnu  que  la  dénonciation 

nnieuse,  le  procureur  du. roi  va 

3  le  dénonciateur. 

adémie  frauçaise  a  procédé  au 

Bment  de  son  bureau.  M.  Jay  a 

lé  directeur,  et  M.   de  Felctz, 

r. 

)nrd'hui,  on  a  ouvert  au  public 

iéque  royale  fermée  à  cause  des 

de  Pâque. 

'aura  jeudi  prochain  exercice Di 

royal  des  Sourds-Muets. 


VCLLE8     DES  PBOVINGBA. 

runel,.  président  du  tribunal 
VersaiHes,  vient  de  terminer  sa 
vd  cj^rri&re,  h  Vtge  de  gu  ans. 
ffaire  dite  du  complot  d'Av^snes 
lox  s4  et  35  avril  courant. 
es  ouvriers  Glenrs  de  Moreuil 
)  se  sont  rassemblés  le  29  mars 
Mer  un  tarif  ôes  prix  de  maîh 
«omme  on  le  pense,  tout  à  leuF 
.  i^es  perturbateurs  ont  ensuite 
lusieurs  ateliers^  afin  d'en  cbas- 
avriers  paisibles.  Des  métiers  ont 
s,  et  il  a  fallu  l'intervention  du 
ir  du  roi  et  de  la  force  armée  pour 
l^ordre  à  Moreuil.  Les  plus  mu- 
élé  arrêtés. 
1  journal  de  Dunkerque  annonce 
ient  d'àrréler  dans  cette  ville  un 
I  arrivant  de  Paris,  et  qui  avoit 
s  propos  contre  Lonis-Philippe. 
]  va  fonder  une  bibliothèque  à 
au  moyen  d'une  souscription, 
dcaperie  est  dans  un  fort  triste 


état  à  RIbenffSeineInférieure.)  Plosieurt 
manufacturiers  qui  ne  peuvent  placer 
avantageusement  Jeurs  marchandises  fa- 
briquées ,  renoncent  pour  le  moment  à 
en  confectionner  de  nouvelles. 

— Un  ouvrier  maçon,  nommé  Billard, 
s'étanl  rendu  ,  le  27,  au  domaine  de  la 
Pinaudeffe,  dépendant  de  Fléré-la-Ri- 
vière,  prés  GhaleaurouK ,  descendit  dans 
un  puits  de  la  profondeur  de  i3o  pieds, 
afin  d'examiner  les  réparations  qu'il 
falloît  y  faire.  A.peine  étoitil  au  bas, 
que  Tempierrement  s'est  écroulé  avec  un 
horrtble  fracas;  mais  heureusement  les 
matériaux,  dans  leur  chute,  formèrent 
voûte  à  3o  pieds  environ  au-dessus  de  sa 
télé.  On  a  commencé  sur-le-champ  des 
fouilles  pour  débarrasser  ce  malheureux, 
auquel  on  ne  pouvoit  pas  faire  passer  de  ' 
nourriture.  Elles  ont  amené  sa  délivrance 
après  quatre  jourSfd'nne  cruelle  captivité. 

—  La  misère  est  fort  grande  en  ce  mo- 
ment à  Nantes  ;  aussi  les  moyens  qui  se 
trouvent  à  la  disposition  des  bureaux  de  ' 
charité  sont-ils  iftsufiisans. 

—  En  dépit  des  mauvaises.  nonvéUes 
données  par  les  journaux  dévoués  au  gofi^ 
vernement ,  la  Vépdée  cantinne  à  Are 
parfaitement  tranquille.  Peut-être  ira-t-on 
bientôt  chercher  ailleurs  dé  l'agitation  et . 
des  troubles ,  mais  ailleurs ,  comme  dans  ' 
la  Vendée ,  on  est  en  garde  contre  4^ 
manœuvres  depuis  long- temps  usées.' 

1  —  Séverac  s'est  pourvu  en  gr&ce.  11 
devoit  être  dégradé  le  28  mars.  Un  sursir 
demandé  par  le  télégraphe  lui  a  été  ic- ' 

cordé. 

—  LePulton,  qui  porte  le  général  Dam- 
rémont  à  Alger,  a  dû  quitter  Marseille  le 
28  mars. 

—  A  ia  date  du  22  mars,  il  y  avoit  à 
Bastia  (Corse)  plus  de  six  pouces  de'iifeigè. 


EXTÉBIEUR. 

KOVVELLES  n'ESPAGNE. 

La  grippe,  a  fait  de  grands  progrès  h 
Madrid  ;*  les  corlès  ont  été  obligées  d'in- 
terrompre leurs  séances.  < 

—  Tout  le  minisl^rc  s'en  va  en  intc* 


(  3e.  ) 


rim.  }A^  .d'Almodavar.  ministre  do-  la. 
gàerre^  et  chargé  provisoirement  des  af- 
'  faires  étrangères,  avec  la  présidence  da 
,  conseil,  étant  tombé  malade,  M»  Infante, 
gouvernenr  militaire  de  Madrid,  réunira 
entre  ses  mains,  aussi  par  ÎQtérim^  les 
dénie  ministères^  que  géroit  le  comte  d'Al- 
modovar, avec  le  titre  de  présiîdenL  da 
conseil. 

Pour  pen  que  cela  continue,  le  cabi- 
net* révolutionnaire  se  réduira  à  un  pré- 
sident/ai;(o<icin.  Du  reste,  les  travaux  mi- 
nistériels sont  faciles;  il  n'y  a  plus  d'ar- 
gent dans  les  caisses,  et  par  conséquent 
point  d'états  à  dresser  an  ministère  des 
finances;  peu  de  lettres  peuvent  parve- 
nir des  provinces,  ce  qui  annuité  presque 
la  correspondance  de  Tinlérieur  ;  à  La 
guerre  on  a  aussi  très -peu  de  chose  à  faire, 
parce  que  l'armée  désorganisée  n'enlead 
pas  obéir  aux  ordres  du  ministre. 

'  — Le  Moniteur  annonce  que  l'infantdoH 
Sébastien  est  arrivé  àirun,  le  i",  avec  six 
bataillons.  L'infant  est  retourné  le  2  à  To- 
losa,  après  avoir  inspecté  les  ouvrages 
d'Irun  et  de  Fontarabie.  Le.  Moniifitw  an- 
nonce aussi  que  deux  bataillons  français 
s'étoient  portés  à  la  Croix-Levée«  pour 
ob$ei;ver  les  carlistes. 

—  Ëspartero  est  à  Biibao  «  Evans  à 
Saint-Sébastien  etSaarsfield  à  Pam()elune. 


-«-  OAéeiii  dt  CtMManIbiepi» 
sultan  a  ordonné  l'onvcrtiite  d*aii« 
de  Médecine. 


CHAMBRE  DES  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasquier. 
Séance  da  \^*  avriL 
La  séance  est  ouverte  à  deux  ht 
demie.  L'ordre  du  jo«Hr  est  la  suit 
discussion  de  la  loi  sur  les  attrit 
inunicipaleSb  La  chambre  qui  en  i 
tée  vendredi  à  rartîcle  47«  adopte 
ticle  et  les  suivans  jusqu'à  i'artic 
qui  se  trouve  être  le  dernier.  Le  : 
sur  Tensemble  a  pour  résultat  Tad 
de  hi  loi  par  1 10  boules  blanches, 
5  bo8 les  noires. 

CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS 

Séance  du  1*'  avriL 

M.  Benjamin  Delesserl ,  l'un  d< 
présidens,  monte  au  fauteuil  à  une 
Les  ministres  de  rioslructien  pul 
des  finances  et  du  commerce  soi 
sens.  M.  X)uprat  dépose  le  rappori 
projet  de  loi  tendant  à  changer  'd 
circonscriptions  électorales. 

La  chambre  passe  à  l'ordre  4u  )( 
plusieurs  pétitions  dénuées  d'intén 
renvoie  aux  ministres  des  finance: 
commerce  une  pétition  des  présic 
juges  du  tribunal  de  commerce  d 
lons-sur-^Sa^e ,  ayant  pour  but  Ta 
ment  du  tarif  de  navigation  sur  l 
du  centre. 

M^  Leray,  qui  dépose  sur  le  bpr 
président  le  rapport  sur  le  projet 
concernant  le  mode  d'avancemei 
l'armée  navale,  désire  que  la  chamt 
occupe  prbcfaainemeBl 

Une  voix  :  On  le  discutera  lundi 
Une  autre  voix  9  Mais  non^devon 


L'individu  arrêté  à  Bruxelles  comme 
ptévena  d'avoir  dit  que  Louis  Phi  lippe  et 
soafiis  aîné  avoieot  été  assassinés  est  un 
en^loyé  de  la  poste  aux  lettres. 

—  Lesjournaux  de  Londres  ahnonceat 
que  le  priiiE^ce  et  la  prinrcesse  de  PoJignac 
om  qfiâllA  celte  vill^  P9ur  sç  ronilre  en 
Allemagne. 

— rOn  Utdaqs  L'£fç/«^/ie  qu'une  avalan- 
che a  enseveli  sous  ses  débris  dix  voya-    nï««cerlnndiladîsca8aon  sur  Algi 
«eurs  italiens  qui  se  rendoient  du  cou-    ,.  ÎJ'>^°rf?^®  demande  qu'on  a 

vent  de  Saint-Bernard  à  Sainl-Mauricc ,    ^îp*"^^  ^  ^^ r  ^.^'^  ?« °?  ^^  ' 
.     .,    .  ,  ,      j<  s  il  y  aura  un  ministère  lunch, 

liix  d  entre  eux  sont  parvenus  à  se  dégager        ^  ^^^^^^^^  ^^^^^^  ^^  ^^^  ^^^^ 

et  à  atteindre  Saml-Pierre.  Les  quatre    dépôt  des  pièces  relatives  à  Alger 
"entres  ont  pen.  encore  été  fait,  ce  qui  doit  indispei 

--  On  appjpend  par  des  lettres  de  Malle   ment  éloigner  fe  jour  des'débats. 
*que  la  peste  a  déjà  nmssonné  be^woup       M;  Guieot  dît  que  les  pièces  de 
de  pcrsonnes^  ^ Tripoli  ,  dé}è  avoir  été  remiaes,  et  qu'il  ne  c 


p»  €•  rtUnk  Lemkiîslère,  •}oiHe-4-tK 
ne  veut  aucunement  différer  l'envoi  des 
pièces. 

H.  lal'hence.  Mais  y  at-il  un  minis- 
1ère?  (Agitation.) 

Tne  voix  :  Oui. 

Une  autre  voix  :  Non.  (Confusion.) 

M.  oDiLON  BARKDT.  11  est  de  Tintérél. 
de  la  dignité  de  la  chambre ,  de  rintérél 
de  ses  travaux,  quec«lt9  situation  pré« 
raire  où  nous  nous  trouvons  cesse  an  plus 
vite. 

BT.  GtizéT.  Les  travaux  de  la  chambre 
n*ont  été  jusqu'à  ce  jour  ni  paralysés,  ni 
suspendus.  (Agitation  à  gauche.)  [l  n'y  a 
donc  uul  reproche  à  faire  ni  au  cabinet^ 
nia  la  chambre,  et  pour  mon  compte,  je 
n'en  accepte  aucnn.  Qnant  h  l'avenir,  il 
vaura  toujours  des  ministres  pour  discu- 
ter \es projets  de  loi»  comme  pour  suflji'c 
aux  mesures  que  les  circonstances  néces- 
sileroienU 

M.  Maigiîin*  Je  demande  la  parole. 

H.  GL'izoT.  Je  suii  obligé  de  répétée 
que,  tant  qu'on  siège  sur  ces  bancs,  on  a 
la  responsabilité  entière.  Quant  aux  difli- 
cultes  intérieures  qui  peuvent  s^attaclier  à 


(31) 

d'une  partie  de  l'assemblée.  \a  discimioti 
entre  M.  Guizot  et  plusieurs  membres  do 
la  gauche  prend  un  caractère  pios  grave 
et  par  c«96équent  de  m^Heure  compa- 
gnie, sans  toutefois  offrir  de  d'intérêt. 

Ce  débat  finissant,  il  faut  en  revenir  à 
FordreTdu  jour  de  lundi  ;  les  uns  deman- 
dent pour  lundi  la  loi  des  aliénés  ;  d'au- 
tres une  loi  sur  le  sol  ;  ceux-ci  enfin  croient 
que  la  chambre  pourra  vaquer  une  partie 
de  la  semaine  sans  que  les  affaires  du  pays 
en  souffrput  ;  la  loi  des  aliénés  sort  victo- 
rieuse de  cette  lutte ,  et  se  trouve  placée 
en  télé  de  l'ordre  on  joqp. 

La  chambre  adopte  par  a^sis  et  levé 
deux  projets  de  loi  concernant  ôes  déli- 
mitations do  communes  pour  les  dépar- 
Icmens  de  la  Meurthc  et  de  l'Yonne. 

Séance  dtr  3  avril. 


1 
I 

fi 
ï 

i 


a 


)3i 


la  situation  du  cabinet*  je  dois  les  taire.      fayetle,  an  Nea  d^s  étahlissemens  existans 


M.  FLLCHiROii.  Vous  avei  raison. 

M.  MArGi'iN.  M.  le  ministre  a  mis 
beaucoup  de  réserve  dans  ses  explica- 
tions. 

Au  centre  :  II  'e  devoit. 

M.  MAUGUiN.  Malgré  celttî  réserve,  lé 
ministre  a  annoncé  quelle  est  la  situation 
(lu  cabinet. 

M.  FULCHiRON.  Je  demande  la  pa- 
role. 

M.  MAUGUiN.  Ainsi,  de  l'aveu  même  de 
M.  leministre  de Hnstruction  publique, 
Dons  n'avons  pas  un  ministère  stable. 

M.  GUUOT.  Je  n'ai  pas  dit  cela. 

La   discussion  devient  fort  vive  entre 
M.  Blau^nin  et  le  ministre  de  l'instruc- 
^tion  publique,  sur  la  portée  des.  paroles 
k  ce  dernier. 

M^  MAUGCipf ,  s'adressani  à  M.  Gn?zo!. 
tt  Ton»  ptHiTez  rire. 

GLiziXT.  Je  ne  ris  pas. 

MAUGUiN.  Je  voQs  demande  par- 


M.  Dupin  ouvre  la  séance  à  une  heure 
et  demie.  L'ordre  du  jour  est  la  discussion 
du  projet  de  loi  sur  les  aliénés.  M.  Calo- 
mard  de  Lafayelle  trouve  la  loi  nécessaire, 
mais  difHcile  k  faire;  ce  qu'on  propose 
paroît  à  l'orateur  une  espèce  de  mesure 
de  simple  police.  M.  Calomard  de  La 


ci 


ion,  vous  avez  rL 
M.  GUIZOT ,  riant.  Comme  vous  vou- 

lies  explications  assez  ridiculement  pro- 
^Dqirées  par  le  rire  ou  le  non  rire  de  M.  le 
' Ministre,  cessent  enGn  ,  à  la  satisfaction 


qti«  laissptit  t>«aHCon)^  k  désirer,  voudroit 
qu'on  pût  en   fonder  de   nouveaux.    Il 
termiueen  domand^nt  le  renvoi  du  pro- 
jet à  la  cumniission,  pour  qu'elle  ait  It 
'  proposer  une  loi  nouvelle.  M.  Isambert, 
tout  en  approuvant  le  projet,  ne  veut  pas, 
comme  le  propose  la  commission,  que  la 
séquestration  d'un  individu  autrefois  or- 
donnée par  les  tribunaux,  se  trouve  aban- 
donnée au  préCet  de  polifoe  à. Paris,  et 
dans  les  départemens  aux  préfets.  Après 
'  avoir  entendu  M.  Vivien ,  rapporteur  de 
la  commission,  la  chambire  passe  à  l'exa- 
men des  articles.  Le  premier  article  de  la 
commission  ,  qui  étoit  une  partie  de  l'ar- 
tiicle  7  du  gouvernement,  et  qui  dit  que 
•  tes  étahlissemens.  publics  consacrés  aux 
atiénéH  sont  placés  sons  l'autorité  du  gou  • 
Sernement,  e&t  renvoyé  à  la  commission 
avec  divers  amendemçuSk  L'art.  3  de  la 
commission,  aussi  emprunté  à  l'art.  7  du 
gouvernement,  est  mis  en  déHbération.  Il 
veut  que  les  étahlissemens  privés  consa- 
crés aux  aliénés  soient  placés  sous  la  sur- 
veillance ds  l'autorité  administrative. 

M.  DUPIN.  Comme  on  propose  un 
amendement,  il  faut,  il  me  semble,  leri' 
voycr  aussi  cet  article  à  la  conHniseion. 


/ 


(3a) 

MosieorB  membres  :  Il  fant  renvo^rer 
toote  la  loi  à  la  commission. 
Une  voii  ;  Mais  non  ! 
l/arlicle  est  renvoyé  à  la  commission. 


^  (JéwMtfc,  Jlîrrmi  Ce  €lew 


iSSi 


BOIJASE  DE  PAHIS  OL  3  ATIlIli 

CaN'j  )>.  o/Of  j.<iu3a  mars.  iu6i.7Ô 

QUATiiË  p.  ^/o  J*  *i<:  °i<"'**~99  f^r*  (-<> 
TROIS  p.  0|0,j.  dt  déc. — 78..    90 

<^iMU-e  1/2  p.  u/Oy  j.  de  mars.  000  tr,  00 

Aet.deia  Banque.  2416  C»  a5 

£vpr.  aationa).  000  f.  00 

Bona  du  Tréaor.  3  0[0 

HenUi-de  UVillede  Paris.  00000 

Obl.de  la  Ville  de  Paria   tiyôi.  00 


1.ES 


EXERCICES   SPIRITUELS 

DE  SAINT  IGNACE, 
Disposés  pour  nne  retraite  de  huit  joars, 

PAR   LE  R.  P.  RELLECIUS, 

de  la  comp^igtiio  de  Jéstr^, 


AVKC 


LA  RETRAITE  DE  TROIS  JOURS 

DU  UÊUE  AUTEUR  ; 

Traduits  en  français  par  M.  L.  Bbbthon  , 

prêlic  du  diocèse  de  Poitiers. 

2  gros  vol.  in-12. 
Prix  i  5  fr.  br.,  et  7  fr.  par  la  poste, 

A  POITIERS, 

chez  F.-A.  Babbier,  imprimeur-liliraite; 


A  PARIS , 

chez  Théodore  Lkclrrc  jeune ,  Ubr;«ire, 
place  du  Parvis-Nolre^Oaiue,  22. 


Enp.  iBS^yj.duaa  nars  000 f.  00 

<^^uatreCan.,i200f.  00,  R.d'Eap.  oot, 

Caifae  Hypotb  Sioir.oo.  Enpr.r.d'Efp.oofoio 

a.  de  Napl.  981. 85         I  a.  p.d'Esp.oof.  U(g 

Emp.  rom.iol'.  liA      t  Eupr.  Belee.  io3f.  , 

.  O>rt*.,oo»r .  c,o  )  Empr.  d'Haïti,  ooof  J  PAKiB.— iMPRiMBurBD  ad.  lfglerbbtcomp. 

'  a*d'Eap.a4f.  7(8  >EiApr.  grec,  orfor  f  <>iiai  dea  Aii^UKlina.  n.  35. 

L'ECHO  FRANÇAIS, 

JOURNAL  QUOTIDIEN  ,  POLITIQUE  ET  LITTÉRAIRE, 


ON  S^ABONNE 

rue  du  Croissant-Montmartre ,  10  , 

A  PARIS. 
DANS  LIS  DéPARTBIlBNS  , 

Ghex  les  libraires,  les  directeurs  des  pos- 
tes,  et  à  tons  les  bureaux  de  message- 
ries royales  et  LafIQtte  et  Gaillard. 


PRIX  DE  EUBONNEBIENT  : 


FRA3IGE. 

Un  an 60  fr. 

Six  mois 5o 

Trois  mois..  16 


PRIX  DES  ANNONCES,  60  C,  LA  LIGNE, 


ETRANGER. 

Uii  an.. 80  ir.   •. 

Six  mois.....  4o . 
Trois  mois.»  90 


Celte  feuille  conlient  touk  lei  jours  an  rdsumë  exact  et  impartial  de  la  poIciniiqnc.Bn  mettant  * 
en  rc);urd  les  divers  organes  de  la  presse  parisienne ,  elle  donne  â  ses  lecteurs  le  moyen  de  aé  * 
former  une  opinion  sur  lasilunlion  politique  du  moment.  Gomme  l'ECHo  paroi  t  quelques  heu- 
res plus  tard  que  les  autres  feuilles,   il   a  toujours  sur  elles  24  heures  d  avance  pour  la  po«».,' 
litiiinc  et  les  nouvelles ,  qu*îl  analyseet  recueille  dans  les  journaux  Hu  malin  même. 

Il  donne  en  outre  le  comple-reudu  le  plus  complet  des  discns^ious  des  chambres  :  car,  fidct» 
À  soti  caractère  d'impartialité ,  il  n'a  de  préfiérence  pour  aucune  opinion  ,  et  reproduit  littéra- 
lement les  meilleurs  discours  dc:i  orateurs  de  tous  les  côtés  de  la  chambre.  '  '• 

Ou  y  trouve  aussi  chaque  jour  les  nouvelles  ofBcielles  du  Moniteur,  et  tous  les  lundis  un  bul- 
letin commercial. 

La  partie  littéraire  n*est  pas  moins  soignée  :  outre  un  feuilleton  quotidien  instructif,  amu'    * 
ê^\)l  nt  toujours  v.irié  ,  fKcHO  reproduit  encore  ces  scènes  gaies  qu^uffrcut  si  souvent  i«*s  au* 
xlicncrs  de  la  fvolice  correctifinuelfe  et  fcs  drantcslcs  phis  palpitans  dcf  cours d'asiises^  enhu  il../ 
jie  laisse  échapper,  soit  en  poliliqhc,  soit  en  nouvelles,  soit  en  yarictéSj   rien  qui  puisse  pi- 
f^nvr  la  curiosité  de  ses  lecteurs.  '''  -^^ 


L'AMI  DE    LA  IIBLIOIOFI 

parofl  les  Mardi,  Jeadî 
et.Sapoiedi. 

Od  f>enU'abonnerdef 
i*'çt.i5decb^nPDioi».i 


N"  2794. 


JEUDI  G  AVaiL  1837. 


(r. 

1  an  •»•.••  S6 

6  inoi5 19 

5  mois     .  .  . 


c. 


1  mois  . 


10 
5  5o 


P^UN  IlISCOLUS 

.pu  MINl9Tfif   DES  CULTES, 
BTDB 
LA  LOI  SUR  I^'INSTBUCTfON  8ECONDAIBE. 


On  nous  a  annonce  la  chute  très- 
probable   de  M.  Persil  au  inoiiieiit 
ou  nous  Tenions  de  terminer  les  ré- 
flexions qu'on  va  lire.  A   raison  de 
cette  circonstance  ,  nous  étions  ten- 
tés de  jes  supprimer.  Mais  comme 
elles  ont  nn  intérêt  d'un  autre  genrisî, 
et  que  M.  Persil ,  en  cçss$nt  d'être 
ministre,  n'en  demeure  pas  moins 
un  homme    très-influent    dans    la 
chambre  des  députés,  il  nous  a  paru 
utile  de  les  conserver.  Enfin,  ce  qui 
nous  a  paru  décisif,  c'est  que  npus 
n'i  nsu  1  tons  point  à  l'hom  m  e  tombé  ou 
près  de  sa  chute.  Nous  ne  désirons  pas 
et  nous  n^avons  jamais  .désiré  la  re- 
traite  de  M.  Persif.  A  parler  franche- 
ment, il  en  est  de  plusl  hostiles  à  la  re- 
ligion et  au  clergé.  Dieu  nous  pré- 
serve que  le  pouvoir  "  arrive  dans  de 
certaines  mainsqui  sont  011  vertes  pour 
•  s'y  cramponner,  et  qui  tôt  ou  tard  Te 
saisiront  ou  ^arracheront,  n'importe 
quand  etparquels  moyens!  Nous  vou< 
Ions  faire  juger  les  hommes  tels  qu'ils 
sont  ou  du  moins  tels  que  nous  les 
jugeonsaprèsuh  exakneh  impartial.  Si 
nous  ne  voulons  point  dissimuler  ce" 
qui  est  mal ,'  nous  sommes  encor'e 
plus  enipressés  d'applaudir  à  ce  qtSii 
est  bien.' Toutefois,  ce  mélange  per- 
|»étuel  du  bîeii  et  du  màlne  fioiivant 
être  utile  ni^à  lA  Vérité,  lii  à  la  mo- 
itié, ni  à  la  religion,  leclergé  plus  que 
toute  autre  classe  de  la  société  doit 
éviter  déposer  le  pied  dans  ce  gâchis. 

Tome  XCrif;  L'jimi  iela  Heîîgion. 


Il  seroit  ipnpossible  que  sa  position 
n* y  fût  pas  pénible  el  fort  dangereuse 
pour  la  dignité  àp  son  ministère. 

Nos  lecteurs  se  rappellent  que  dans 
la  séance  du  28  mars  on  a  terminé  la 
discussion  et  volé  la  loi  sur  l'instruc- 
tion secondaire.  M.  Persil  a  été  in- 
terpellé par  M.  Dubois  sur  l'exécu- 
tion des  ordonnances  du  16  juin  1828. 

Il  a  répondu  qu'elles  étoient  exé- 
cutées, sauf  un  point,  le  port  de. la 
soutane,  dont  il  n'a  pas  cru  devoir 
presser  la  rigoureuse  observation. 

M.  Dubois  demandoic  encore  si  le 
ministre  savoit  ce  qui  se  passoit  dans 
les  petits  -  séminaires  et  quelle  étoit 
la  nature  de  leur  enseignement,  fje 
ministre  a  répondu  qu'il  n'avoit  au- 
cun moyen  de  se  procurer  ces  ren- 
seigneniens. 

«  Je  dirai  même,  a-t-il  ajouté,  à 
moins  que' vous  ne  supprimiez  'U» 
écoles  5econdaires  ecclésiastiquesf., 
vous  n'en  aurez  point  d'autres,  et 
vous  feriez  une  guerre  imprudente 
avec  le  clergé  si  vous  le  tentiez. 

M  La  question  est  la  même  pqurlcs 
grands-séminaires.  Il  y  a  un  ensei- 
gnement. Sans  doute ^  il  servit' à  dési- 
rer que  le  goupctnement  pût  en  sur- 
çeiller  la  nature^  et  pût  imposer  dès 
conditions.  Mais,  messieurs,  soyez  pnu- 
dens^  et  ne  vous  créez  pas  des  affaires 
dont  la  conclusion  seroit  difficile. 
Je  crois  que,  politiquement  f>ar|ant, 
vous  y  perdriez  plus  que  vous  n'y 
gagneriez.Noi^  exerçons  autant  qu'il 
dépend  fie  nous  «lu-  les  ecclésîanl- 
ques  l'influence  salutaire  4ue4a  loi 
nous  donne.  De  cette  maniéré^  et  pifr 
la  persuasion,  on  est  arrivé,  on  petk 

«     '  !       •  *. 


x«.  \ 


(  34  ) 

le  «tire ,  mu  but  qiu  -vûtu  voui  propo^  iparê.  Le  clergé ,  fi  aCfoibli  souf  tattC  )b 


.9fx ,  car  je  ne  sache  pas  qu'il  y  ait 
des  plaintes  conire  aucun  de  ces  éta- 
blisseincns.w 

Le  mtnisire  pmdent  qui  ue  dogma- 
tise pas  dans  les  grands  séminaires, 
et  qui  pour  les  petits,  se  borne  à  per- 
suader aux  évéques  de  supporter  des 
entraves  odieuses  et  des  déclarations 
inquisitorialesy  vaut  inîeui  que  le  -té- 
méraire qui ,  avec  ou  sans  opinions 
religieuses,  voudroit  faire  de  la  théo- 
logie et  expliquer ,  par  exemple ,  la 
déclaration  de  1682  d'une  manière 
«ussi  curieuse  et  aussi  absurde  que  le 
lart  M.  Dumon  devant  le  conseil  d'é- 
tat. 11  vaut  mieux  que  celui  qui,  plein 
de  mépris  pour  un  babil  cespectable, 
habit  qui  a  été  peut-élre  l'objet  de 
ses  sarcasmes,  s'il  ne  Ta  été ,  à  cer- 
taines époques ,  de  .ses  proscriptions , 
trouveroit  bon  de  le  faire  porter  à 
des  e;i4'ans  de  dix  ans.  Mais  s'cn.sult4( 
que  ce  ministre  tienne  un  langage 
hien  convetiable  «t  bien  rassurant 
.  pour  lecieirgé^  quand  il  vient  lut  dire 
que,  s'il  évite  cçs  uacasseries  et  tes 
V^urptions,  s'il  ne  se  nii-t  pas.  à  la 
!  place  de  Tévèque^it  n'envahit  pari  le 
rôle  de  docteur^  c'est  uniqut.nient  par 
ptMidence^  et  pour  «e  pas  se  créer  des 
4iff aires  d'irne  cenclu^ion,  tlijficile  ? 

&].  Persil  o>e4'oit-il  parler  ainsi  de 
la  magistrature  ?  M.  Bernard  de  l'ar- 
mée? IVL  Gasparin  de  Tadministra.- 
tion?  M.  Rosamelde  la  marine? 

Non  9  sans  doute.  Mais ,  pour  le 
cler|;évc'est  tout  autre  t:hose.  Qu'est- 


de  rapports,  peut  «encore  être  exposé  11 
à  un  selïtiment  d'amoui^propre ,  s'il  S 
fait  àt*  rapprochemens  entre  Im  ^B*  * 
gnité  de  sii  conduite,  l'influenee  fi|â-  ji 
raie  qu'elle  peut  exercer,  et  la 'de'  Y 
considération  méritée  ou  non  méri-  Il 
tée  des  autres  pouvoirs.  *     ii 

Nous  n'avons  point  torturé  les  pa- 
roles du  ministre  pour  en  faire^ortif 
une  pensée  altérée.  Du  reste,  voyeaae 
qull  fait  lorsqu'il  est  sûr  de  n'étrè 
point  arrêté  par  une  invincible  JCMrqe 
d'inertie ,  ou  par  le  mécontentement 
de  tout  le  clergé.  N'a-til  à  mortifier 
qu'un  archevêque  ,  qu'à  refuser  siio* 
cessiveiiicnt  des  sujets  présentés  aux 
titres  ecclésiastiques ,  il  use  et  abuse 
sans  ménagement  de  la  force  que  lui 
donne  nott  pas  la  loi ,  mais  sa  poH- 
tion. 
Revenons  au  discours  du  ministre. 
Exposant  l'opinion  des  évéques  sur 
la  loi  en   discusMon  :  «  Je  puis   la 
rendre  en  4eux  mots,  a-t-il  dit  ;  ils  ne 
se  sont  ej^pliquéë'que  sur  la  question 
de  savoir  s*ilfalloit  rendre  â  la  liberté 
l'enseignement  ecclésiastique. 

»  Les  avis  ont  été  partagés ,  maïs 
tous  cependant  se  sont  réunis  pour 
conserver  ks  avantages  d'une  institu- 
tion publique;  je  veux  dii*e  le  droit 
de  recevoir. 

»  Les  petits*séminaires  ^  dans  l'état 
de  la  législation  actuelle,  sont  des 
établi>|u:uie'ns  publier  £U  bien  !  «n 
suppriififmt  cette  situation ,  c'est-A- 
direen  r<9n4itQi  ces  établissemens;  à  la 


ce  que  le  clergé,  demandent  certaines    liberté, ...  on  voudroit  tout  k  la  fois 


gens?  Quesi-'oe  qu^tm  cardinal,  di- 
mandoit  anssi  M.  R^paanlt  de  Saint' 
Jean  -  d'Angély,  au  célèbre  'Oraieur 
qui  a  voit  gagné  â  la  tribime.uationale 
pQiirpi*e  qu'il  dusliouoc|i.depiiia.7 
'un^i.si  je  .me  eonsic/ère,  répondit 
!ald>éiMaury  ;  beaucoup,  si  je  me  corn* 


pour  eux  iivoir  toute  Ubet'té,  et  ce- 
pendant cpiuer  ver  les  iLtanM^sdes 
établissçii>pns<pii|^lif:s..VqiU  l'ensefQ- 
ble  des  remeignemeiis^que  j'ai  ob- 
tenus-. ».        .-.■■:,':•;■.•         î 

Que  le  clergé  IjàBUi.  fuelqa^  i^tten- 
tipii  à  ce  que  4itvAI^'^«i'f  iU  ^  ^t!"'*'^ 


(35) 


avec  quelle  légèreté  une  des  lois  let 
plus  impoitantes  pour  la  religion  a 
été  traitée,  et  le  peu  de  cas  <ju'il  a  fait 
des  obserTations  transmises  par  4'é- 
piscopat.  L'avertissement'  est  d'am 
tant  plus  important  que  la  loi  doit 
être  reproduite  encore  devant  la 
chambre  élective. 

Que  tous  les  députés  n'aient  pas 
connu  les  réponses  des  évêques,  je  le 
conçois;  mais  qu'on  ne  les  ait  pas  li- 
vrées à  la  commission,  ce  qui  pour- 
tant est  arrivé ,  ainsi  que  le  prouve 
Tintcrpeilation     d'un    député    qui 
en  faisdit  partie ,  c'est  ce  qu*on  a 
peineà s'imaginer.  Le  ministre  le  con- 
firme d'ailleurs  en  terminant  son  dis- 
cours. Il  n'a  pas  cru,  dit-il,  devoir 
faire  connottre  autrement  les  rensei- 
f>neuiens  qu'il  a  reçus,  qu'en  les  por- 
tant à  la  tribune.  Or,  comme  il  n'y 
est  monté  que  par  hasard,  c'est  à  un 
hasard  :que  la  chambre  a  dû  d'en- 
tendre, non  pas  l'opinion  de  T^plsco- 
pat,  mais  d^iix  ou.  trois  phrases  qui 
.la  résuineot  fort  noal. 

.  A  la  légèreté,  M.  Perûl  a  joint  plus 
que  de  }'indiflererice  ;  il  a  laissé  per- 
cer un  sentiment  hostile. 

On  voudroit  (cet  on  désigne  les  évê- 
ques ;  manière  fort  polie  de  parler 
d'un,  corps  aussi  respectable}  ;  0  n 
voudroit  réunir  les  iifmntages  de  la 
liberté,  et  des  étflbiissenwts  ptdUics.  Il 
est  évident  que  le  ministre  qui  n'a- 
joute pas  un  seul  mot  de  plus,  nous 
citons  ses  paroles  d'après  le  Moni" 


k  certifier  la  moralité  d^«n  prêtre 
qu'un  maire;  si  le  supérieur  «les  prê- 
tres, obligé  par  devoir  dt  les  surveil- 
ler, en  rapport  continuel  avec  eux, 
sachant  ce  qu'ils  ont  été  depuis  l'ins- 
tant où  ils  ont  quitte  les  bancs  , 
éclairé  d'ailleurs  par  l'avis  d'un 
conseil  compOi»(!  d'honinies  grares, 
n'a  voit  pas  à  ^a  disposition  wùWc. 
moyens  de  se  former  un  jugement, 
que  ne  peut  avoir  un  maire. 

On  a  demandé  si  ce  long  exa- 
men qui  porte  autant  sur  la  capacité 
que  sur  la  conduite  d'un  sujet,  et  an- 
quel  on  ne  refusoit  pas  d'ajouter 
d'autres  épreuves,  ne  vatoit  pas  l'exa- 
men subi  devant  un  jury  pendant  une 
heure; 

On  a  demandé  ,  non  pas  les 
privilèges  des  écoles  du  gouverne- 
ment, qui  ont  de  bons  trailemens 
pour  leurs  professeurs,  des  bourses 
pour  les  élèves,  des  bdli.'i  ens élevés 
la  plupart  par  le  clergé ,  et  qu'on  a 
trouvé  fort  commode  de  lui  enlever  ; 
mais  la  '  facuicé  '  de  recevoir  quel- 
ques dons  spontanés ,  et  que  la  loi 
donne  encore  le  pouvoir  de  réduire 
ou  de  supprimer.  '  Ces  demandes 
étoient-elies  si  exorbitantes?  Aucun 
homme  raisonnable  ne  le  dira.  Pour 
ce  qui  nous  concerne ,  noua  avons 
entendu  des  députés  défcbés  ^u 
pouvoir, assurer  Qu'ils  n'aurCMent pas 
hésité  à  les  accueillir,  si  elles  ieiir 
eussent  été  présentées  ;  maiâ  lès  eût- 
on  repoussées ,  eïles  n'en  niérîtbient 


/er/r,  ne  veut  pas  ce  que  veulent  les   pas   moins  d'être    produites;.  Tôt 
'  *  M  '       ■   »         -y       *  ^  ou  tard  ce  qui  est  évideuinientjiiçtç 

doit  triompher.  ' 

Quoi  qu'il  en  soIt,  voilà,  avec 
quelle  prudence  M.  Persil  défend  vos 
intérêts,  ou  plutât  ceux  de  la  rèli7 
gîon,  prêtre^et  évéques  du  royaume 


évêques.  Mais  par  prudence,  il  ne  les 
coinhat,  ni  les  défend. 

Tiç  inini^ti^e  a  dissimulé  le  véritable 
état  delaquesilon.Le  clergé  deÉirance 
■a  demandé  et  demande  encore  si 
un  évéque,  le  chef  de  la  religion  dans 


un  diocèse,  le  défenseur  et  le  piécep-  *  très-fcli rélien.  Avez-voiis  remarqué 
tenf  des  m«s«rs,  n'éloil  pas  aussi  apte  '  aussi  sa  eircénspéetion  dans  ladls- 


(36) 

cussion  de  la  loi  «ur  les  aUt'ibeàiiens  aux  cdtvvéntnees,'  «i^z  tncfelagemeaf 
municipales?  Elle  renferme  un  aiHÎ-  que  iiiériie  le-tiiaUieur^-qu'ii  la  prur 
de  avec  lequel  les  conseiU  niunici*    deace  et  à  la  justice. 


paux  auronl  désormais  à  délibérer 
du  nombre  d'ornemens ,  de  calices  , 


M.  Perfiil  voudroii  ce  que  Dieu  ne 
veut  p^8  ;  ce  que  ce  m^iU'e  9upi^i9 


de  linges  d'autel  nécessaires  à  une  des  coeurs ,  eu  noufi  donnant  la.  .Im 
église  ,  du  prix  de  ces  objets  ,  de  ce  berté,  s'est  enlevé  le  pouvoir  de  faire  ; 
qu'il  faut  retrancher  pour  éviter  un  ,  il  vo  u  d  ro  i  (contraindre  nos  a  Ifectionf, 


luxe  abusif  et  uue  prodigalité  révol- 
tante. C'étoit  le  cas  pour  un    niinis- 


nous  forcer  à  l'aiiner,   ainsi  que  la 
révolution  qui  Ta  fait  miuisU*e.  O^ii, 


tie  des  cultes  de  dire  à  la  cliambie  il  faut  l'aimer  alors  même  qu'elle  mou« 
que  ces  exigences  étoicnt  nouvel-  \  a  maltraitrs.  Il  ne  suffit  pas  de  )^ 
les  ;  que  depuis  quatr.i  ou  cinq  cents  subir,  de. lui  obéir  et  de  baisser  iiuni» 
ans  qu'il  existe  des  fabriques,  on  blcment  la  tête  devant  les  boinui^ 
n'y  avoit  pas  encore  pensé  ,:  qii'el-  qu'elle  a  élevés  ,  il  faut  la  chcj|;iii 
les  étoient  impolitiques;  qu'il  ne  comme  une  bienfaiuice.  Il  potissqmr 
falloit  pas  établir  tme  lutte  inutiU^ 
entre  trente  mille  conseils  luu* 
itlcipaux  et  autant  de  fabriques  ; 
qu'il  y  avoit  assez  d'affaires  d'une 
conclusion  difficile ^  mais  il  a  gardé 
isUr  tout  cela  un  prudent  silence. 

Encore  un  coup ,  Dieu  nous  pié- 
serve  de  déprécier  M,  Persil.  Il 
cède  souvent  à    de  sages  avis.  Il  a 


ble  que  M.  Pexsil  peut  se  couteiaUaf 
à  moins. 


KaiJVI«:LLEâ  ECCLÉSIASTIQUES. 

AU3iE,— «Des  bruits  désavantageux 
s'étoicut  répandus  sur  le  compte  d« 
]>!.  Fortune-Marie  Ërcolani.,  Passio- 
niste  ,  évéque  de  Civila>CasteIlana  , 
Orte  et  Gallese,  sièges  unis  dans  FE- 


..«c;  .uuv.u.a  uc  .agc:.  ^f^'^'  "/^ .  tat  de  l'EgJise.  On  l'accusoit  d'une 
repousse  quelques  mauvais  choix  conduite  irrégulîëre  dans  le  gouverl 
pour  l  episcopat.  :nemeut  de  son  église.  La  cougréga- 


Ami  naturel  du  pouvoir,  il  est  dis- 
posé à  soutenir  l'autorité  épiscopile , 
pourvu  que  la  sienne  ne  soit  jamais 
conti*ariée.  Il  lui  est  même  arrivé  de 
donner  raison  à  un  évéque  contre  up 
préfet ,  .quand  celui*ci  étoit  pav  trop 


tipn  des  Evêques  et  des  Réguliers  a 
examiné  celte  affaire  a^^ec  le  plu» 
grand  soin;  elle  a  consulté  les  piè- 
ces ,  entendu  les  plaintes  et  tout  con- 
sidéré ;  elle  a  jugé  qu'il  n'y  avoit  au- 
cun motif  pour  éloigner  ce  prélat  dii 
gouvernement  de  son  église.  Elle  à 


absurde.  Mais  si  après  l'envahisse. .  âonc  oi-doimé  qu'il  retournât  avec 
meut  de  deux  églises  et  leur  dcvas-  honneur. dans  son  diocèse  ,  et  à  prni 
tatioA)  si  après  la  destruction  de  sa  4e«  mesures  contre  ceux  qui  on^ 
demeure,  api'ès sa «poliatiouper^n--  .porté  atteinte  à  sa  réputation.  L^ 
nelle .  et  le  vol  des  aumônes  destinées    Saint-Père  a  approuvé  cette  décisioa 


et  a'  chargé  M.  le  cardinal  préfet  de 
la  congrégation  de  la  faire  exécuter. 


aux  ëtablisscmens  dioeésains^unpré** 

laln^'apaseii  le  bon  esprit  de  trouver  ,      .»-    ^   ,     ,   ,    «          t    ««,  .     . 
tout  cela  légitime,  dç  remercier  i'au-*  ^  décret,  daté  de  Roine  le  27  jan- 

;     r ,  j     •".   .'       T^    ..           ;  ,  ^let'^et  sif;nede  M.  Iecardtnal^>ala» 

tonféde  »on  inaction  bienaveçeeM  <p,éf«tde&:a>ngféa.Uon,  et  du  pal 

desonobstinatiouanepointfaircruof  ;,,ia,cbe  de  Gonstantinople ,  aecra- 

•«parationqui  ne  8eroiif)a$  refuséeau  j^te , ,a  été.io^éré  «Jans  ia  GauUle  tf« 


dernier  individu  de  la  société,  JU.  Per 
Mlsèfj^chisa  ;  il  n  4ttç«pa9,plu9  ^gar^I 


EQli;gno, 
.  Le  ?..  mars.  M»  ErçpUni  a  fait  sa 


rentrée  dam  mn  diactae  atv  aiil»«u 
dn  l^Hioijnagu  de  !•  phu  rive  allé- 
gresse. Ce  pk-élst ,  qui  eu.  d*  U  con- 
{livfiâtion  an  Pas^iioeiitca,  nsl  ii^  rn 
177â  dqtis  ie  diocèac  da  Tivoli,  et  fut 
transfêié,  en  1S22,  tb;  Nieopoliiien 
Bnlgai'ie  ,  où  il  avoit  été  iioiiimcun 

I8iâ. 


(37  ) 


■  pABis.  —  SatM'di  prochain  coin- 
inenccra  la  ncuvaioe  en  coniiiit'uio- 
ratÛMi  da  la  tiviulation  des  relique* 
de  aaiat  Viocent  de  Pâul ,  fixée  par  le 
Hiandcinent  de  31.  l'Arclievfque,  au 
dimsachedu  Bon-Pastenr,  deuxième 
apfèa  Pâque.  Lea  premièreK  Téprita 
teroat  chantera  mordià  irais  heurei. 
Le*  data  dimanrhes,  il  y  aura  ofiice 
«olenmh  Ai.  l'ArcLevèqne  officiera 
diinaaclie  prochain  lotite  la  journéei 
la  grand'inesse  à  neuf  lieurcs,  les 
vêpres  à  deuï  heures  et  dentie.  Le 
paurâyiique  du  saint  tera  prêché 
par  M,  l'abbé  Jamines  ,  grand-vi- 
caire et  archidiacre.  Dans  la  se- 
uiainc,  il  y  aura  dei  mestiei  toute  la 
inatinée,  et  aalut  tous  Ida  soira.  i,a 
<;bà$He  du  saint  apôtre  de  la  charité, 
décoriverle,  asra  exposée  ces  neuf 
jours  à  (a  réaération  dei  fidèles. 
,.  La  ^ie  de  saint  f^Jncentde Paul,  la 
neuvaine  ou  méditations  sur  se»  ver- 
tus, les  litanies  en  son  honoeur,  l'ol- 
Gcedusaintetceluidela  tiaaslalioii, 
la  prose,  le  tout  eu  latin  et  eu  fi'dn- 
çaii  i  le  livre  intitulé  Saint  f^inceni 
dt  Paul  peint  par  set  écriLi,  ou  recueil 
des  inaiitnes,  conseils,  pratiques  el 
lettres  du  «aioll;  des  portraits  de 
S^int  Vincent,  de  différente*  gi'an- 
dmirs,  se  trouvent  au  çaliinet  litté- 
raire catholique,  u"  5,  au  second, 
rue  de  Babylane,  en^face  des  Mis- 
sions, et  chez  MM.  Camuset  Warin- 
Tbierry,  libraires,  n"  10,  rue  de 
Coudé. 

Le  Moniteur  duâ  contient  l'article 
suivant,  relativement  aux  bruits  qui 
arpient  couru  sur  la  Madeleine  : 

•Oaelqnçs  joarnam  ^oeenpent  prâ> 


tnatnrénienl  d«  questions  encore  éloi- 
gnées, et  cberdieiit  ce  qoe  deviendra  IVS^ 
gliae  de  l'Assoniplion  quand  l'on  onvrira 
la  Madeleine  aa  culte  catholiriue.  Mai* 
d'abord  Ja  Madeleine  pst  loin  d'eirc  ter- 
minée i  la  Madeleine  est  construite,  or< 
nCc  sut  frais  du  Rtal  ;  dent  ans,  trois 
ans  (iiut-CIrc  s'fcouleronl  encore  atsnl 
l'entier  aclibveinciil  des  travaux  (fart 
coijsscr^'S  i  ta  dî-coralioii.  Alors  seiile- 
iiicnl  rOlot.  sans  doute,  remettra  lïgiiw 
de  la  Madeleine  à  la  ville  de  l'arli;  alors 
si-uicment  le  conseil  municipal  et  l'admi- 
nislralimi  ctiiinincroul  si  l'on  peut  sup- 
primer l'i'gliïc  (te  I  Assomptiou  ,  ou  si  les 
bcMÎtis  du  culte  catholique  eu  iC-cUma- 
rout  fus.^gci  mais  ni  l'administratioa , 
ni  le  couscîl  municipal  n'oublient  \m 
oblîgalioiis  contractées  «nyers  les  antres 
cjlles  cliritlens.  Des  dOcrcIs  do  l'enipf- 
rcur  sLatuoienl  que  quatre  temples  leur 
seraient  deilinfs  ilans  l'aris.  Truis  seii- 
iemcnt  leur  sont  anverlii  :  l'anlbemont ,  . 
qui  devoit  leur  être  consacré,  esl  depuis 
long-temps  arfeclé  sn  service  de  la  gnerre. 
La  ville  ne  cesse  de  rfclsmer  coDtre  celte 
affectation  :  ses  déuijiches  auront  cons- 
pour  objet  [l'obtenir  l'effet  des 
positivement  faites  par  le  gou-, 
vcrnement;  et  si  les  detoirs  religieux  de» 
communions  protestantes  e^geoient  iiit- 
p£rjcLisement  l'usage  de  nouveaux  idilî- 
ces  la  ville  n'hésilcroit  sans  doute  pomi 
il  les  prendre  à  loj'er.  comme  elle  a  d£jk 
loué  dans  Paris  plusieurs  églises  pour   le 

Cet  article  du  Moniletir  n'est  que 
médiocrement  rassurant.  S'il  Ole  la 
crainte  de  voir  l'éj-lise  de  l'Assoinp- 
tion  donnée  prochainement  aux  lu- 
thériens, il  lai>se  asset  entendre  qu'on 
pourra  en  disposer  quelque  jour  en 
leur  faveur.  On  rappelle  que  l'empe- 
runr  avoit  promis  quatre  temples  aux 
proiesians  ,  mais  on  avoit  aussi  pro- 
mis aux  catholiques  des  éi;lises  qu'ils 
n'oul  peint  eues.  Ainsi,  à  l'époque  dit 
concordat,  l'église  de  l'Oratoire  de- 
voit d'aboi'd  être  affectée  au  culte  ca- 
tholique, tt  qui  n'»  pu  empêché  de 


(M) 


l«4loQucr  aux  protvstans.  Lescalho- 
iiques  ne  pouiroieui-iis  pas  la  récla- 
mer jà  leur  tour  ? 

Oadit  que  les  lulhériens  sont  au 
nombre  de  15,000  daui»  Paris,  et 
àu*lls  t)iit  droit  à  avoir  plus  d'une 
église.  En  raisonnant  ainsi ,  ou  trou- 
veroiC  que  les  catholiques  auroieni 
droit  de  demander  bleu  des  églises 
nouvelles.  Car  il  n'y  a  presque  pas  de 
paroisse  qui'  n'ait  plus  ae  15,000 
âmes,  et  plusieurs  en  ont  30,000, 
40,000,  et  même  plus.  Il  y  â  des 
églises  qui  ne  peuvent  pas  contenir 
le  dixième  de  leur  population. 

Quand  même  l'église  de  la  Made- 
leine sera  ouverte ,  Téglise  de  l'As- 
flomption  ne  sera  pas  inutile  à  lapa- 
sttesse.  Elle  pourra  servir  pour  les 
flxtécbismes,  pour  les  mariages  et 
fKiur  les  enterreniens.  La  Madeleine, 
IMitle  monde  en  convient ,  sera  fort 
incommode  pour  le  ministère  parois- 
«mial';  il  seroitbon  dans  une  paroisse 
si  étendue  et  si  peupt^ée  d^avoir  une 
chapelle  qui  pût  servir  de  décbai-ge 
pour  l'église  principale. 


Le  Journal  de  Parti  annonce  qù^il 
est  autorise  à  démentir  ce  qui  a  été 
dit  dans  quelques  journaux  ,  et  ce 
que  nous  ;^vons  répété  nous-mêmes , 
de  l'incendie  de  la  maison  des  Sœurs 
de  la  Miséricorde  à  Mortagne.  11  as- 
sure que  ce  désastre  n'a  point  eu  licu^ 
et  semble  jeter  quelques  doutes  sur 
la  légitimité  de  la  mission  des  Sœurs 
de  Mortagne,  qui  l'ont  une  quête  à 
Paris,  et  dont  nous  avons  parlé  nu- 
méro du  25  MiArs.  JNous  devons  dire 
que  nous  ue  croyons  point  que  ces 
bueurs  nous  aient  parié  de  l'incendie 
de  leur  maison  ;  mais  elles  nous  ont 
montré  une  lettre  de  M.  Tabbé  Bazin, 
l*ranil- vicaire  de  Sf'ez  -,  leur  supé- 
rieur, et  une  lettre  de  Al.  le  maire  de 
Mortagne,  qui  ne  nous  paroissent  pas 
laisser  quelque  lieu  à  des  soupçons 
désavantageux  pour  ces  Sœurs. 


31.  revenue  de  Bayeux  a  adressé  à 


son  clergé  le  rénimé  des  repenses  aiiil 
questions  proposées  pour  les  confé- 
rences ecclésiastiques  de  1836.  Ce  r'é« 
sumé  très-bien  fait  se  divise  en  trois 
parties ,  sur  l'Ecnture  sainte ,  9ur  le 
dogme,  sur  la  morale. 

Sur  l'Ecriture  sainte ,  on  en  dls^ 
tingue  les  différens  noms  et  les  diffé* 
rentes  parties;  on  prouve  l'inspira- 
tiou  de  l'uii  et  de  l'autre  Testament  ; 
on  douce  le  cauon  des  lÎTii^s  inspirés, 
avec  quelques  notions  sur  leurs  au-^ 
teurs  et  sur  la  langue  dans  laquelle 
ils  sont  écrits.  On  insiste  particulière- 
ment sur  les  versions  anciennes  et 
modernes.  Ce  qui  est  dit  à  cet  égard 
dans  le  résumé  renferme  tout  ce  qui 
est  essentiel  à  savoir.  Cette  première 
partie  finit  par  l'exposé  des  règles  à 
suivre  pour  l'interprétation  de  VEcri^ 
turc. 

Leâ  réponses  aux  questions  de 
dogme  montrent  que  la  vérité  du 
christianisme  repose  sur  des  faits  ; 
que  les  prophéties  se  sont  accomplies 
en  Jésus-Christ ,  que  Ses  miracles  jus- 
tifient sa  mission ,  que  fei  prophéties 
se  sont  réalisées ,  que  sa  réshrrectiôi» 
est  ificôntestable  fvpxt  ta  ))ropc^atl<rfi 
du  chiistiaîiisme  est  ellc-iuème  un 
proilige  étonnant,  que  le'couragedes 
martyrs  au  milieu  des  persécutions  n^ 
peut  provenir  que  de  causes  surnatu- 
rel les  ;  enfin ,  que  la  beauté  des  dog- 
mes du  chrislianisme,la  pureté  de  sa 
morale  et  la  s  linteté  de  son  culte  ne 
permettent  pas  de  douter  de  son  èrï- 
gine  divine.  Ces  réponses  bien  liées 
entreiles  forment  une  es))èce  de  ta- 
bleau et  de  démonstration  abrégée  du 
christianisme.  -  ' 

Les  réponses  aux  questions  de  mo* 
raie  sont  au  nombre  de  onze,  et  sont 
presque  toutes  relatives  Â  là  restitu- 
tion et  aux  différens  cas  qui  peuvent 
se  présenter  à  cet  ég.ird.  La  solution 
des  difficultés  nous  a  paru  indiquer 
autant  dé  savoir  que  de  sagesse.    ' 

Toutes  ces  réponses  réunies  for- 
meiit  58'  pages  iiT-4** ,  et  iii<^ntetit 
d'être  consultées  ailleurs  que  dans  le 


(39) 


diocèse  jDOur  Ie4}u«l  elles  ont  été  fai- 
tes, M.  Cévéque  les  a  commimiquées 
à. son  clergé  par  une  circulaire ,  où  il , 
montre  toute  l'importance  qu'il  at- 
tache aux  conférences  ecclésiastiques, 
et  le  désir  qu'il  a  que  les  prêtres  y 
soieni  exacts  et  apportent  les  résul- 
tats de  leur  travail.  11  a  envoyé  en 
même  temps  la  série  des  questions 
pour  .1837.  £fies  sont  comme  les  pré- 
cédéntes,  divisées  en  trois  parties,  sur 
r£criture  sainte,  sur  ie  dogme  et 
sur  ta  morale.  Il  y  a  onze  questions 
sur  chaqiie  partie  ;  car  il  paroît  que 
dans  le  diocèse  de  Bayeux  il  y  a  des 
conférences  tous*  les  mois,  excepté 
dans  le  mois  de  janvier.  Les  questions 
sut  VEcri titre  sainte  sont  toutes  rcla- 
tives  à.la  Genèse  et  aux  difficultés  que 
Ton  peut  Caire  sur  celte  partie  de  !'£• 
ci'ituresâitite.  Les  questions  de  dogme 
sont  to  11  les  relatives  à  l'Eglise  et  à  srs 
cai-aclères.  Enfin,  les  questions  de 
liiorate  roulent  toutes  sur  lés  contrats. 


Le  jour  dcPaqiie,  on  a  vu  pour  la 
prenûèrc  fois. sur  le  maître  autel  de 
la  cathédrale  de  Montpellier  six 
lieaux  chandelieri  et  un  christ  en 
bronze  dofét  dont  le  gouvernement 
a  fait  présenta  cette  église  sur  h  de- 
mande de  M.  révéque.  Ces  cliande<- 
liers  et  la  crpix  sont  d'un  grand  mo- 
dèle et  fort  bien  ciselés.. 

La  circulaire  ministérielle  pour  l'é- 
tablissement d'économes  l«ïcs  dans 
les  hospices  a  été  vue  partout  avec 
chagrin.  Il  étoit  aisé  d'en  prévoir  les 
iadieux  résultats.-  L^s  administra- 
leurs  des  hospices  ont  été  les  premiers 
à  gémir  d't^ie  telle  mesure.  Cepen- 
dant daos  plusieurs  lieux,  par  foi- 
blesse  on  paç  crainte,  on  s'est  mis  en 
devoir  de  la  inettue  à  exécution.  A 
Auxerve,  les  religieuses  .ÂugMstinc;s 
qui  desservenX  l'HùleUDieii  ont  dé- 
claré que  le  jo|ir  pu  Téconome  met- 
Iroit  le  pied  dans  la  maison,  elles  en 
tQi:tiroient.  En  même  temps,  elles 
ont  fait  des  prtrpavatifs  de  dépai  t,  et 


ont  procédé  à-Viovaiiiaire.di^  wfcw  • 
lier  de  l'établitsemefit.  I^es  adminis- 
trateurs leur  ont  en  cobséqueftee  dé- 
claré qu'ils  ne  conscntiroient  jamais 
à  leur  départ,  et  que  puisqu'elles  ne 
vouloient  pas  d'économe,  elles  n*ea 
auroientpas.  M.  l'archevêque  de  Sens 
les  avoit  autorisées  à  se  /letirer,  et 
ayoit  annoncé  que  si  elles  quittoient 
l'Hôtel-Dieu,  il  ne  reconnoitroit  pas 
les  religieuses  qu'on  appelleroit  pour 
les  remplacer.  Il  seroit  à  désirer  dans 
rintérét  de  la  religion  et  des-pauvres 
que  les  administrateurs  montrassent 
partout  la  même  fermeté. 


Le  programme  des  cours  du  second 
trimestre  de  l'Université  catholique 
de  I^uvain,  pour  cette  année,  porti» 

3ue  M.  fieelen  expliquera  les  épltres- 
e  saint.  Paul  aux  Thessalonicieus,  à> 
Timothée  et  à  Tile,  et  qu*il  donnera 
les  autres  jours  deslcçonsde  chaUlaï- 
que  et  de  sy^riaquc,  .expliquera  des, 
endroits  du  Targum  et  ;  le  commen- 
taire de  saint  Epbrem  sur  IVIalacliie. 
!VI.  Woutiers  exposera  l'histoire  ec- 
clésiastique du  treizième  siècle  au  dix- 
septième.  ]\l..]>eiaui  traitera  du^lroic 
ecclésiastique  moderne.  M.  Verhoe-. 
ven  expliquera  le  premier  livre  des. 
IjijliUttions  .  ccmoniques .  de    Devoti. 
M.  Thiels  donnera  le  traité  de  Dieu 
et  de  la  Trinité.  M.  Yerkest  parlem« 
dfs  censures,  des  oas  réservés,  dts 
indulgences  et  de  l'extrème-onction. 
Enfin,  IVI.  Mdlon  donnera  des  leçons 
d'éloqiiençe  sacrée. 

Ce  sont  là  les  cours  de  la  faculté 
de  théologie.  Mous  ne  nous  occupe- 
rons passes  autres  facultés.   . 

Il  a  été  soutenu  le  mois  dernier  à* 
Louvaia  unesuite.de  thèses  en  théo- 
logie.. Le  7  mars,  M.  Boulaers, prêtre 
du  diocèse  de  Mauitir,  en  a  soutenu 
une  sur  l'autorité  de   l'Eglise  et  du^ 
Saiutr-Siége.  Il  .y  combat  sur  ce  der- 
nier poini  IMai'ca  et  Quesnel  qui  ne: 
dévoient  peut-être  pas  être  placés  sur 
la  mêiqe  ligne.  Il  y  réfute  Dossuetsur 
l'approbation  donnée  par  le  pape  Zo-> 


(4«) 

litfië  à  une  confession  hérétique.  Le 
méihé  jour,  i^J .  Clàvel,  prêtre  dd  dib- 
cèté  dé  Toumay,  à  soulénii  une  thèété 
siir  quelques  passages  de  rEèriluVèj 


lÀâi    liàhdktAnfafih  ti  couseH  âé- 

canton  d'CJri,  ati  hoih  dé  la*  cottfi*-' 

rfencedéf  élalâd'Url,  SchWyix  ètUttrf 

siif  Je  pape  Lii)<Vre,^nf  \ei  sacreiiienâ,    tel-waldeb,  relaltiie  à  raffaire  dû  téHi-» 


sdr  les  censures  in  globo  ,  sdr  lé 
prêt,  ëlc.  Le  9  mars,  M.  Dieltiens, 
yi^aire  à  Lonvain ,'  a  soutenu  une 
thèse  sur  différentes  questions  relati- 
ves à  rEcriturc  sainte,  au  mariage , 
àii  jeûne,  etc.  Il  s'y  déclare  nette- 
ment jf^oilr  rinfaitlibilité  pontificale, 
et  dU  que  le  &entiment  opposé  a  des 
W>nséquences  absurdes.  Une  thèse  de 
M.  Naméche,  prêtre  de  Matines,  par- 
court de  même  différentes  ques- 
tions sur  la  collection  d'Isidore,  au 
sujet  de  laquelle  il  i*éfiite  Fleury, 
Yaii  £$pèn  et  autres,  sur  les  opinions 
gai lièf  lies  ;  il  combat  la  défense  de  la 
déciaràtion  sur  la  distinction  entre  le 
siège  et  celui  qui  y  edt  assis. 

'Le  li  mars,  M.  iJlaes,  prêtre  du 
diocèse  de  Briiges,  a  combattu  quel- 
ques commentateurs  protestans  et 
Gibbon,  Dodwell ,  les  partisans  de 
l'esprit  privé  et  quelques  novateurs 
modernes.  Le  14,  M.  Hollander,  pré- 
t^  du  diocèse  de  Bruges,  a  résolu 
différentes  questions  relatives  à  l'E- 
criture, â  la  discipline  ecclésiastique, 
au  système  d'Hermès  et  à  l'erreur  des 
jansénistes  sur  un  obscurcissement 
général  dans  l'Eglise.  Enfin,  M.  Bof- 
Krditig,  prêtre  du  diocèse  deNainur, 
combat  quelques  commentateurs 
protestans,  soutient  l'autorité  ponti- 
ficale contre  les  gallicans,  et  traite 
quelques  points  d'histoire  ecclésiasti- 
que et  de  morale. 

Ceci  montre  assez  quel  est  l'esprit 
de  l'enseignement  de  1  Université  de 
Loovain,  et  avec  quel  zèle  on  y  dé- 
fend les  doctrines  favorables  ik  l'auto- 
rité du  Saint-Siège.  Ce  zèle  a  encore 
paru  dans  le  disconj*s  public  pro- 
m>ncé  par  M.  Thiels  ,  professeur,  à 
l'occasion  de  ces  thèmes.  Ce  discours 
a  «té  une  profession  de  foi  très-pro- 
noncée en  faveur  des  prérogatives 
poùtificales. 


vent  de  Paradis,  ont  adressé  au  càu-- 
ton  dé  Thuî'çbvie  là  pi*otéstâtiûil 
suivante,  dont  ils  ont  donné  cottHnti-^'' 
nication  àii  voi*ort,  en  lui  dettlHII*^' 
dânt  de  l'appuyer.  Le  vorort  vîébt. 
de  requérir  le  gouvernement  thiii^gd^ 
vten  de  lui  faire  connoltre  siês  réào*- 
Intions. 

«  Les  étatr4  d'Uri,  Schwytz  et  Unr- 
tërwalden,  ayant  appris  à  leur  grand 
chagrin j  tant  parles  (:ommunicirtldlié 
que  leur  ont  faites  les  i'eligîeùsès  dît 
ccmvént  de  Paradis,  situé  dans  lé 
canton  de  Tfaurgovie  ;  qiie  par  léA 
feuilles  piibllques  et  ùotàmment  ^t 
la  gazette  de  ce  canton,  que,  contrai- 
rement à  l'arrêt  du  grand-conseil  dé 
Thurgovie.  du  19-22  décembre  1 836 j 
qui  renvoyoit  à  une  coinmissibfti' 
1  examen  des  affaires  des  couvens,  le- 
dit couvent  de  Paradis  devoit  être 
mis  en  vente,  avec  totta  ses  domaines^-; 
le  lundi  3  avril  de  l'année  courante  ;■ 
les  états  susnommés  se  voient  obligés 
de  protester  solennellement  contre 
cette  mesure,  en  déclarant  qu'ils  y 
voient  une  violation  manifeste  du- 
pacte  fédcnil,  en  vertu  daqftel  /# 
mainlien  des  eoiwens  et  des  chapitrée* 
et  la  sûreté  de  leurs  propriétés  sont  ga» 
ranlis^  autant  que  cela  dépend  des  gau" 
f^ernemens,  et  leurs  biens  soumis  au» 
mêmes  contributions  et  impôts  que  ceux. 
des  particuliers . 

M  Partant  de  ce  point  de  vue,  ûàh^ 
les  à  nos  .serknens,  et  bien  résolus,  en 
conséquence ,  de  nouS  tenir  forte- 
ment aux  dispositions  du  pacte,  et  dé 
nous  opposer  à  toute  violation  qui 
pourroit  en  être  faite,  nous  défen- 
drons les  droits  de  ce  couvent,  d'au- 
tant plus  que,  conjointement  avec 
les  autres  cantoki  s  catholiques,  Lu- 
ceriie  Zug  et  Glàris,  nous  pouvons 
nous  en  dire  ù  bon  droit  les  restaura- 
teurft  et  secoAiis' fonda  tciys. 


(-41  ) 


'  ■  Conronrr^ffilt  i  ce*  dispcuiiiam 
non  jquWcMjiTéa  Ad  partf,  CI  dans  la 
j<Ieîne  et  enitêre  tonvktlon  que  cette 
aliéDstioR  du  couvent  de  Paradis  et 
de  Hea  domaines  et  Tfli'èls,  en  Aroit 
iine  Ttolatioh  TonneUe  et  entraîne- 
rait l'BBMniiœement  dudit  coûtent, 
les  ^tlRB  sufiiomnféA  requîtrent,  par 
la  présente  pntlieSiaiion,  que  la  rente 
ordonnée  soit  suspendue,  et  le  ilalu 
fuo-  maiotena  dans  son  entier,  jus- 
qu'à ce  que  l'affaire  ait  été  couiplé- 

irAltfliff  le  11  inarslS37. 
.  .  >!■«  landauiinann  et  conseil  du 
caaiqn  d'Uri, 
'  ■  ix  Itutdammartn  en  charge, 

•  AHT,  SUBMIO. 

■  Ltieerélaire  d'état, 

■  AaNOLD.» 

M.  Michel  Lan^et la,  évèque  deLa- 
cédoaia,  daoa  la  principauté  Ulté- 
rieure ^  royaume  de  Naples,  voyoit 
avec  peine  que  son  diocèse  manquât 
(le  séminaire  t  et  ne  trouvoit  aucun 
moyen  d'y  suppléer.  N'étant  pas  i  i- 
clie  de  paU'iuioine,  etu'ayant  pas  de 
gros  revenus cojnRieévéque,  il  Glii;r' 
clioit  li^s  moyens  de  parvenir  k  son 
but  sans  de  grandes  dt'penses.  Le 
moyen  qu'il  a  pria  fait  lionueur  à  son 
désintéressement  épiscopal.  Le  bon 
évéque  a  partagé  son  revenu  et  son 
palais  ;  il  n'a  retenu  pour  lui  que  la 
plus  petite  partie  de  ce  dernier,  et  a 
abandonné  le  reste  au  séminaire.  De 
même  ,  il  a  affecté  au  séminaire  le 
plus  fort  de  son  revenu,  eta  renoncé 
ainsi  i  la  splendeur  et  aux  aises  qui 
scHibloient  convenir  à  son  rang.  Ce 
généreux  saciifice  a  e«cité  l'aJinirn- 
lion  dn  clei^  et  des  fidèles,  elle  pré- 
lat a  i-ecuetlli  d'abondantes  bénédic- 
tions le  jour  où  il  a  fait  avec  solen- 
nité l'ouverture  de  son  séminaire. 

POLITIQUE. 

Dans  Ifs  dertiièrrs  snnées  de  la  i««laa. 
ration,  un  dA  m'mîslrea  de  Cbartus  X  s'i- 
crioil  t  11  tribune  :  Non  tuarthimi  à  l'a- 


narthU.  On  ponrroit  s'écrier  aDJourd'hni 
avec  non  moins  ilc  vt^rilé  :  Nou*  «mrchon» 
auprattitantUnie.  La  r6volulion  de  juillet 
ne  rffMiniIrnit  pas  h  son  origine  et  k  lina. 
turc  de  .^FI•  premier*  eiploilï.  si  telle  n'é- 
luii  pas  tu  voie  où  elle  continue  de  mar. 
cher.  On  ne  A-ipliqncroit  pas  davantage 
ce  reduulilenient  d'nppression ,  de  raé- 
Gnncea  cl  de  mesures  hautaines,  auiquelles 
la  religion  catholique  et  le  clei^Ë  demen- 
lent  en  bulle.  (luaoU  il  n'y  anroil  que 
celle  affectation  du  pouvoir  ciril  cl  admi- 
nislratir  û  ravaler  l'aulorilâ  de  l'Eglise 
dans  ta  personne  de  siS  premiers  digni- 
taires, cela  iodiqueroit  astei  où  l'on  veut 

Cependant,  il  n'est  peulËlre  pu  aussi 
facile  en  l''raac«  de  marcher  au  protes- 
lanlisrno  tjn'ii  1  anarchie;  et  la.raiïon. 
qu'on  peut  en  donner,  c'est  que  la  loi  et. 
l'auLorilÉ  qui  piâsideut  !t  la  défrose  da. 
l'Eglifc  calliuilque  sont  inCoimeut  plot 
fortes  une  la  loi  et  l'auloritâ  quiprfsidant 
à  Imlëreose  de  l'ordre  social.  Ce  n'est  pas 
le  tout  i|uc  de  vouloir  établir  la  domina- 
lion  révolulionuaire  sur  la  religion,  et 
tout  soumettre  aa  pouvoir  politique,  il 
fiut  pour  cela. possËdvr  l'iaQuenïq  mo- 
rale qui.  dans  ces  sortes  d'enlrepritea , 
diacide  de  Innl.  Or,  quoiqu'on  fasse  pour 
l'arroiblir  ou  l'cnlraiucr  i  soi,  c'est  de 
l'autre  côté  qu'elle  se  trouve.  Les  lioinmm 
de  la  rùvululioa  Le  comprennent  si  biMi 
cui,-mËrjEs,  que,  tout,  avides  et  allérte* 
qu'ils  sont  de  domiiialion,  ils  n'affroo-. 
lent  iiue  timidement  le  péril  de  s'attaquât 
de  vive  force  &  cette  puissance  qui  semble 
les  difier  et  tes  attendre ,  comme  le  pot 
de  fer  di''Qect  attend  le  pot  de  terre.  Obli< 
gùi  de  s'en  tenir  à  leurs  dé monslra lions 
de  mauvais  vouloir,  ils  ont  soin  de  n'ac- 
corder sut  exigences  révolutionnaires. 
que  les  apaiscmeos  cl  les  satisfaclions  ab- 
solument indispensables  pour  cotrelemc 
les  sjmpalbies. 


Il  faui  cpérer  que  < 
jnillet  vont  perdre  «nfin  leur  mauvaise 
habitude  de  dire  que  fo  roi  régnctl  goa. 


{ifi^ 


mrme»  AfMin'mnnt  ça  iDnt  h\tM.  pk\  .^o^ 
J<mû«ent  de  ce  <fel1|ier  p^TÎfi^.fiet  voilà 
encore  une  fois  ilAjb^rant  entre  eox  fort 
lonçaeineiit  ponr  cxlillincr  ce  qu'ils  veu- 
lent faire  cSe  non»,  f^  Hcher  de  s'accor- 
der sur  le  régime  auquel  if  leur  convien- 
dra de  nous  mettre. 

Moi,  je  vcni  le  retrait  de  la  loisnrla 
non  révélation.  —  Moi  ,  je  veux  bien 
m'assocîer  à  vous  momenlanémeut«  mais 


vible  de  quarante  niilte  francs  de  b*ii  re- 
venu. —  Moi.  je  ne  veux  pas  de  volrr  k^i 
lor  les  caisses  d'épargne.  —  Mot ,  fe  ne 
veux  pas  que  les  ai^anages  soient  consli- 
tôés  en  forêts  ;  je  tes  aime  mieux  établis 
sur  le  grand  livre.  —  Moi,  je  ne  veux  pas 
d^un  tel  pour  collègue.  —  Moi,  je  ne 
veux  pas  de  tel  antre.  —  Moi,  je  consens 
4  n'être,  pas  président  du  conseil  ;  mais 
c^est  à  condition  que  je  le  choisirai,  lut 
et  les  ministres,  et  que  je  serai  de  fait  ce 
que  je  ne  serai  pas  de  nom. 

Telles  sont  à  peu  près  les  formes  dans 
le9quelles,dit*on,  ces  messieurs  procèdent 
i't  prennent  entre  eux  leurs  arrangemens 
pour  se  bien  entendre  sur  la  manière  de 
nous  régir.  Ori.il  est  de  toute  évidence 
cfh'il  n'j  s  point  ix:i  de  plaee  pour  un  ror 
qui  vondroit  régner  et  gouverner*  Aussi 


d'hui  ta  comité  stcrel  poiur  entendre, Ir 
rapport  de  la .  commission  cluirgée  d*. 
rinstruçtiôn  sur  l'affaire  Meunier.  M«  Bar», 
tbe  ayant  lo  le  rapport,  le  procnreor -gé- 
néral Fr^nk-Carré  a  formulé  son  réqni^i* 
toire,  et  la  cour  a  décidé  qu'elle  s'assem-- 
blera  le  ai.  avril  pour  juger  Meunier,  Va-  ■ 
vauxetLacâse.  Un  quatrième,  le  nommé* 
Rrderès,  est  renvoyé  devant  les  assises, 
lH>ur  les  faits  qui  lui  sont  imputés.  Mous- 


je  n'entends  p:»s  |>erdrc  ma  place  tnamo-    reviendrons  sur  l'arrêt  de  la  cour  de»- 


rf'marquc-t-oti    déjà  que^  les  ministres  j  traite. 


pairsb 

—  Par  ordonnance  du- 4  soot  nommés  r^ 
conseiller  à  là  cour  royale  de  Nanef  ,  M.^de 
Bouvier;  juge  an  tribunal  de  Dovltens^ 
M.  Defosse  ;  juge  à  Senlis ,  M.  Dambraj,-' 
en  remplacement-  de  M.  Defosse  ;  juge  & 
Saintes»  M.  Lesaenr  ;  juge  d'instruction  à^ 
Vervins,  M.  d'Ëlbée. 

—  \jt  collège  électoral  de  Tulle,  réonF 
pour  nommer  un  député  en  remplacement 
de  M.  Bedochi  a  élu  M.  de  Valon  au  pre- 
mier tour  de  scrutin.  Ce  eandiilat  légitif-' 
miste  a  obtenu  co6  voix  sur  204,  et.M.  So- 
leilh?r,  candidat  ministériel.  93. 

En  apprenant  celte  nomination,  la  vill«- 
a  manifesté  la  plus  grande  joi(\ 

— ^M»,de  Lascases  a  été  nommé  rappor- 
teur de  la  commissicÂt  chargée  d'eiamî» 
ner  le  projet  de  loi  sur  les  pensions  dé  re- 


il'ont  pfus  la  ressource  de  se  cacher  der 
rière  sa  responsabilité.  Ceux  du  6  sep- 
tftnbre  a  voient  en  la  mauvaise  idée  de 
'Vouloir  offrir  de  magnifiques  apanages  à 
ses  enfans,  apparemment  sans  le  consul^ 
ter  et  malgré  lui.  Il  Icnr  en  a  témoigné 
son  mécontentement  en  les  disgraciant 


—  M.  Sanzet  qui  étoit  allé  à  Lyon  e&t: 
de  retour  à  Paris. 

—  Oq  se  donne  beaucoup  de  mal  et%- 
liaiit  lieu  ,  et  l'on  ne  peut  rien  arrêter;, 
chaque  notabilité  politique  ne  veut  faire 
partie  du  nouveau  cabinet  qu'avec  ses 
hommes  dévoués,  et  à  la  condition  qu'on. 


|H)ôr  les  punir.  C'est  bien  fait!  ils  n'ont    retirera  telles  et  telles  lois  proposées.  En 
que  ce  qu'ils  méritent;  et  si  leurs  succès-    vérité,  tout  cela  a  l'air  d'une  ferme  à  louera 


scurs  ne  profitent  pas  de  la  leçon,  tant 
pis  pour  eux.  Les  voilà  bien  avertis  que 
l'affaire  des  apanages  est  en  mauvaise  re- 
commandation auprès  du  roi  des  Fran- 
çais, et  qu'il  n'en  faut  pas  davantage  pour 
foire  disgracier  les  ministres  qnr  osent  en- 
parler. 

TARIS,  5  AYl^IL* 

La  cour  des  pairs  s'est  léunie  aujiHir- 


tandis  que  le  propriélaûre  stipule  large- 
ment ses  intérêts,  les  fermiers  qui  se  pré- 
sentent offrent  leurs  petites  clauses  qu'il 
faut  bien  accepter  à  la  longue,  si  l'on  ne- 
désire  pas  rester  dans  le  même  élat.Jjfc  ma« 
récbal  Soult  ne  veut  pas  d  apanage,  ce  qu  i 
nous  donne  à  penser  qu'on  ne  voudra  pas. 
de  lui.-  M.  liumann  demande  le  retrait 
de  tontes  les  lois  de  finances.  Vraiment. , 
les  ministres  actuels  sont,  de  ipcilkore, 


U3) 


composiUon  ;  iU  toiDi  piéU  à  lOttlenir 
toutes  les  lois  qai  onlété  présentées,  quille 
il  les  voir  rejeter. 

Le  Journal  de$  Débat»  a  aujourd'bjQÎ  un 
article  sur  la  crise  ministérielle  .  qui 
prouve  tout  l'embarras  du  gouverne- 
iiiegt  ;  cet  article  fait  Péloge  de  M.  de 
Broglie,  Tcloge  aussi  de  M.  Tbiers»  l'é- 
loge encore  de  M.  Guizot;  c'est  à  croire 
lout-à-fait.qbe  le  gouvernement  prendra 
ceux  qui  voudront  bien  se  dévouer.    ■ 

— >  Ce  soir  on  fait  circuler  une  liste  qui 
appelleroit  M.  Tbiers  aux  affaires  étran- 
g&res;  m.  Odilon-Barrot  à  Tintéricur; 
le  marérhal  Soultà  la  guerre;  M.  Mollien 
anx  finances  ;  M.  Dupia  aux  sceaux  ; 
M.  Berenger  k  l'instruction  publique  ; 
M.  Mangain  au  commerce;  l'amiral 
Roassîn  k  la  marine. 

—  Depuis  quelques  jours  des  colpor- 
teurs crient  à  Ine-téte  dans  les  rues  une 
brochure  intitulée  :  La  Liste  civile  dévoi- 
lie  ;  G^est  une  réponse  à  M.  de  Gormenin. 
Cette  production  qui  ne  répond  à  rien  » 
on  peut  se  la  procurer  moyennant  cinq 
sols .  et  même  à  meilleur  compte ,  pour 
peu  qu'on  marchande. 

Les  journaux  du  gouvernement  annon- 
cent que  M.  Gasj^arfn',  ministre  de  l'inlé- 
rieur,  a  fdtt  acheter  chez  l'auteur  de  la 
Liste  civile  dévoilée ,  2,000  exemplaires  de 
cet  ouvrage,  et  en  a  ordonné  la  distribu- 
tion. Cet  acte  ministériel ,  qui  ne  parle 
pas  en  faveur  du  goàl  littéraire  de  M.Gas- 
parin ,  dit  au  moins  fort  clairement  que 
l'on  veut,  malgré  tout ,  obtenir  l'apanage 
du  jeune  duc  de  Nemours.  Les  chambres 
décideront  la  question,  mais,  en  attendant, 
il  nous  sera  bien  permis  de  penser  que  ce 
n*est  pas  avec  de  si  petits  moyens  qu'on 
changera  l'opinion.  Nous  dirons  aussi 
qne>  si  les  vues  de  nos  hommes  d'état  sont 
étroites,  il  y  a  encore  dans  leurs  actes  une 
certaine  gaucherie  qui  fait  de  la  peine 
pour  eux.  En  effet,  quoi  de  plus  mala- 
droit que  d'aller  répandre  nn  outrage 
sans  Hom  connu,  un  ouvrage  qui  reproche 
à  M.  de  Gormenin  d'avoir  accepté  un  ma- 
jOi*atet  le  titre  de  vicomte  sous  la  monar- 
f^im  exilée,  tandis  qitcla  branche  cadette 


des  Bomrlions  est  redevable  de  tirnt  àé 
cbôset  à  la  branche  aînée  ? 

—  M*  le  commandeur  Mouttinho,  mi- 
nistre plénipotentiaire  et  envoyé  extraor-' 
dinire  du  Brésil  en  France ,  est  orrivé  h 
Paris  depuis  quelques  jours. 

— -  Le  conseil  d'état ,  dans  sa  dernière 
séance,  a  autorisé  les  poursuites  contre 
deux  maires  prévenus  d'avoir  délivré  de 
'faux  certiiicals  à  des  remplaçans  militai^ 
res.  Une  troisième  ordonnance  a  égale- 
ment autorisé  le  ministère  public  à  pour- 
suivre un  maire  prévenu  d'arrestation  ar- 
bitraire. 

— Le  tribunal  de  police  correctionnelle 
vient  de  condamner  M.  Gardet,  gérant  du 
journal  les  Gran</#f  Affiches,  à  un  mois  de' 
prison  et  aoo  fr.  d'amende ,  pour  avoir 
publié  divers  articles  de  littérature  sans 
cautionnement  préalable. 

—  On  a  arrêté  samedi  dernier  dans  nn 
garni  de  la  rue  de  La  Uarpe  un  individu 
inculpé  de  fabrication  de  fausse  monnoie. 
Il  a  été  trouvé  chez  lui  un  grand  nombre 
de  fausses  pièces  de  cinq  francs,  des  outils 
et  de  l'étain. 

—  M.  de  Cbamîlly,  premier  valet  dé 
chambre  de  Louis  XVill  et  de  Charles  X, 
eslT  mort  la  semaine  dernière  ,  fOmmo 
nous  l'avons  annoncé  ,  dans  '  nn  âgé 
avancé.  M.LiOrimierd'Ëtoges,  chevalier  de 
Chamilly,  né  en  1769,  étoiteiitré  au  ser- 
vice en  i774i  tt  avoit  obtenu  en  1778  la 
survivance  de  la  place  de  premier  valet  de 
chambre  du  roi ,  qu'occupoil  son  père.  Il 
remplit  ces  fonctions  jusqu'en  179a  ,  et 
ne  quitta  point  liouis  XVI  dans  les  mo- 
mens  les  plus  périlleux.  Le  10  août,  il  pé- 
nétra jusqu'à  lui  et  partagea  sa  captivité 
pendant  trois  jours  ,'maîs  on  ne  lui  per- 
mit pas  de  suivre  le  prince  au  Temple.  Son 
père  seul  et  M.  Hue  obtinrent  cette  péril- 
ieusc  faveur.  Après  la  mort, de  Louis  XVL 
MM.  de  Chamilly  étoient  restés  libres, 
mais  ils  furent  arrêtés  !e  9  février  1794* 
Le  père  fut  conduit  au  Luxembourg ,  et 
compris  peu  après  dans  une  de  ces  bou- 
cheries qui  se  renouveloient  tous  les  jours. 
Le  fils  fut  enfermé  l  ta  Bourbe,  d'où  il  ne 
sortit  qu'après  la  chute  de  Robespierre.  Il 


(  44-  ) 

vécui  depais  ^hsli  ietmite,«i  vp^  flw  | 
fotocllonsen  i8i4  auprès  de LodisXVUL  | 

^.  de  CbamHlj  étani  tombé  malade» 
demanda  sur-le-cbanp  à  voir  son  oonfet- 
neur.  Sa  piélù  et  sa  patieircô  ont  édifié 
singulièrement  cctixqui  rapprocboieDt.  Il 
prioit  Dieu  avec  ferveur ,  et  est  mort  en 
priant.  Il  méritoit  cette  fin  chrétienne  par 
les  sentimens  honorables  qoi  Tavoient 
animé  toute  sa  vie  :  c'est  son  père  qui  est 
nommé  avec  M.  Httc  dans  le  testament  de 
Louis  XVI. 

.  —  M.  Morand  ,  professeur  de  code  eî- 
-vil  à  la  Faculté  de  Droit  de  Paris,  vîtni  de 
HtOnrir. 

— Le  général  Waller  de  Saint-Ange  est 
mort  il  y  a  peu  de  jours. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reça 
dimanche  2  et  lândi  5  avril  1887,  de 
3,097  déposans^  dont  555  nouveaux,  la 

aemme  de  364*4^^  ^c* 

Les  rembofirsemens  demandés  se  sont 
élevés  à  la  somme  de  1  million  876,000  fr. 

«*-  Les  fondations  du  nouveau  palais 
dp  La&embourg  sont  enfin  terminées.  On 
s'étonne  du  peu  d'ouvriers  qui  sont  en  ce 
moment  occupés  à  la  nouvelle  salle  de  la 
pairie.»  lorsque  si  l'on  en  csnployoit  un 
plus  gvfnd  nombre ,  on  rondrôit  pltts  tèt 
une  belle  promenade  au  public. 

—  Par  suite  de  Tacbèvement  du  souter- 
rain du  chemin  de  fer,  la  circulation  vient 
d'être  rétablie  sur  la  place  d'Europe  et  la 
rue  de  Londres  pour  to  piétons  et  .pour 
les  voilures. 

—  M«  Uulol,  dont  la  protestation  con- 
tre les  forts  détachés  amena  la  dissolu- 
tion de  la  compagnie  de  chasseurs,  5*  lé- 
gion, dont  il  éloit  capitaine  ,  a  été  réélu. 
i>e  second  capitaine  de  cette  compagnie 
est  M.  Bastide  ,  qui  fut  condamné  à  mort 
par  contumace  en  i832,  et  qui  fut  depuis 
acquitté. 

—  Des  menaces  ayant  été  proférées 
tLans  les  cabarets  de  Pnteaux  contre  les 
mécaniques  employées  par  les  fabricans 
^.  ce  bourg ,  le  maire  et  les  autoiités  de 


.^^^. 


Le  maire  de  Rocby-Gondé  (Oise)  vient 
d'être  destitué  puur  avoir  rédigé  un  acte 
civil  de  mariage  contrairement  au  décret 
du  16  juin  1808  ,  lequel  rend  obligatoire 
pour  tout  individu  sous  les  drapeaux  qui 
Venise  marier,  la  permission  de  Pautoritè' 
militaire. 

—  M.  Rousseau  de  Saint-Aîgnan ,  an- 
cicii  maire  de  Nantes,  ancien  préfet  des 
Côles-du-Nord,  membre  de  la  chambre 
des  députés  sous  la  restauration,  et,  de- 
pais julitet,  préfet  de  ta  Loire-Inférieure,  . 
puis  pair  de  France  à  vie,  vient  dé 
mourir  5  Nantes,  emporté  en  quelquies 
secondes  par  une  apoplexie  foudroyante. 

—  thé  visite  domiciliaire  a  en  lieu,' le 
5o  mars,  chez  un  habitant  inoffensif  do 
Lyon,  M.  Perrod,  qiîî  éloît  absent.  La  po- 
lice s'est  livrée  sans  rien  découvrir  aux 
perquisitions  les  plus  minutieuses.  D'aUr 
très  haÉilans  ont  reçu  de  semblables  vî- 
sites.  «  Comme  on  voit,  dit  le  liéparaîeur^ 
les  a  gens  expédiés  de  Paris  commencent 
à  remplir  leur  mission.  » 

—  La  misère  est  toujours  fort  grande 
h  Lyon  ;  les  rues  sont  pleines  d'enfans^ 
de  femmes,  d'hommes  même  qui  deman- 
dent du  pain.  Les  travaux  que  le  goa- 
vcrnemenl  veut  faire  exécuter  dansTîhlé- 
rienr  de  la  ville. seront,  dit-on,  lout-à-Jaît 
insuHisans. 

—  M.  le  lieutenant-général  PulhDd  est 
mort  le  3i  mars  aux  environs  de  Ll- 
boufne. 

—  M.  Damrémont,  gouverneur-géné- 
ral d'Alger,  s'est  embarqué  à  Marseille, 
le  3o  mars,  à  bord  du  TuUon, 


ÈXTÉUIEUR. 

NOUVELLES   D'ESPAGNE. 

VEspagnoLda  26  mars  dit  que  Cabrera 


se  porte  inr  Guenca  ;  toutes  les  familles  , 

ajoute  ceite  feuille  de  Madrid,  qui  aont 

_  attachées  au  gouverneinent ,  quittent  la 

NeuiHy  ont^averti  les  fabdcans  de  se  tenir  '  vUk  dans  la  pins  grande  confusion. 


jsur  leurs  gardes,  et  de  donner  avis  à  l'au 
torilé  au  premier  signe  de  Ut>ub1e 


On  lit  dans  la  Guienne  du  9   avril  1 
•  Nom  appreaDalid*piiesDttr0eiiicoiiiof 


(45  ) 


table  que  Esparlero  a  feraté'  è  Evans 
Irale  coopération  avec  loi  poor  aUatjaer 
de  nouveau  les  carlîstos.  Esparlero  pré- 
tend que  son  arni(e  est  dans  un  étal  pi- 
toyable, manquant  de  tout  et  n'ayant  pas 
de  quoi  se  procurer  des  vivres.  • 

—  On  ^>crîl  de  Santandor,  que,  le  ao 
mars,  un  incendie  tel  qu'on  n'enavoit 
jamais  vu  dans  celte  ville  ,  a  éclaté  dans 
des  magasins  attenant  h  Phôpital.  I^c  feu 
s'est  cominnnîqné  si  rapidement  an\  mai- 
sons voisines  ,  qu'il  a  été  impos:»ible  dVn- 


Charles-Cbrétien.  cousin  et  gendre  du 
roi  de  Danemarck,  avoit  assassine  un  of- 
ficier attaché  à  sa  personne,  est  démenti 
par  les  nouvelles  de  Copenhague. 

-  lin— i>0) 


CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupîn.) 

Séanc$  du  4  avril. 

Le  président  monte  au   fauteuil  à  une 
heure,  lly  a  &  peine  aoiise  membres  dans 


la  suite.  A  une  heure  et  demie,  on  compté 
,  , ,  au  plus  vingt  députés.  On  en  est  à  savoir 

lever  les  meubles  d.c  ceux  qui  les  habi-    ^'i|  y  ,„„  ou  s'il  n'y  aura  pas  une  séance, 
toient.  Cet  incendie,  dû  à  l'imprudence     Enlin,  vers   trois  henrcs,   la  chambre  se 


d'ouvriers  qui  en  mesurant  di'S  tonneaux 
(i'efpril  de  viu  en  ont  approché  sans  pré- 
cvaVion  Qoe  ohandclle ,  -a  occasionné  des 
perles  immenses. 


l^.JoumaL  de  la  Unye^  organe  cf- 
ficiel  du  gouvernement  hollandais,  an- 
nonce que  Yipouêe  du  prince  Léopold  est  '^  vingl-qualre  «crutaîeurs  pour  déïK)UTiler 


tionve  en  nomlH'e  pour  délibérer. 

L'ordre  du  jour  est  le  scrutin  pour  la 
nomination  des  trois  candidats  aux  fonc- 
tions de  membre  de  la  commission  de 
surveillance  de  la  caisse  d'amortissement, 
en  remplacement  de  M.  Odier,  dont  le 
mandat  est  expiré. 

f.e  président  tire  au  sort  les  noms  de 


accouchée  d'un  fils  à  Bruxelles. 

—  lies  journaux  do  Londres  annon- 
cent que  le  différend  qni.s'éloil  élevé 
entre  le  cabinet  anglais  et  la  répul)li(]ue 
de    \a  Nouvelle  -  Grenade  est  terminé. 
M.  Russelï  a  élé  miq'èn  liberté. 

—  M.  TJbomas  Tnmer,  consul  du 
gouvernement  anglais  à  Panama,  est 
mort  du  choléra. 

— Plus  de  trente  personnes  ont  été  ar- 
rêtées à  Kaples,  dit  la  Gazette  d*Augs- 
bourgs  comme  soupçonnées  d'avoir  cher- 
ché à  incendier  l'un  des  théâtres  de  la 
ville. 

—  Le  grand  duc  Michel  de, Russie  est 
arrivé  à  Rome  le  '^o  ^ars. 

—  L'industriem^nufacturière  qui  avoit 
beaucoup  souffert  ^ans  le  royaume  de 
Pologne,  par  suite  de  la  dernière  révo- 
lution, commence  à  se  relever.  Beaucoup 
d'ouvrijçrs  passent  ^  la. Silésie  en  Polo- 
gne, il  parglt  que  des  çouipandes  impor- 
tàotes,  venant  de  l'intérieur  de. la  Russie, 
sont,  arrivées  h  Y^f sosie. 

—  La  santé  du.rQi.d^piPUQfnackcoa- 
tÎQue  à  être  niapvai$e. 

.     -7-  Le  bruit .  que,  Iç  prinçe  ^Fr^déric-  ■ 


re  scrutin.  A  l'appel  du  nom  de  M.  Gui- 
zot,  un  membre  répond  :  il  est  en  affai- 
res! (On  rit.) 

M.  Odier  obtient  seul  le  nombre  de 
voix  voulu. 

MM.  Gouin  et  Lafont  sont  nommés 
candidats  au  seoond  tour  de  scnitin. 

M.  lë  PRÉsiiiEKT.  L'ordre  du  jour  eM 
la  discussion  sur  la  loi  relative  aux  alié- 
nés; mais  il  vient  de  m'étre  remis  plu- 
sieurs amendcroens  sur  l'art,  i*'.  Gos 
ameiidcniens  ne  sont  pas  imprimés,  et 
comme  ils  sont  importans,  sans  doute  la 
chambre  jugera  à  propos  de  remettre  li 
demain. 

Voix  nombreuses  :  Oui  !  oui! 

Une  voix  :  Mais  il  n'est  que  quatre 
heures  ! 

M.  LËPBÉaiiiENT,  au  milieu  du  bruit. 
Voulez  vous  décider  que  pour  sa  pro- 
chaine réunion  la  chambre  soit  convo- 
quée à  domicile? 

Voix  confuses  :  Oui  !  oui  !  non  !  non  ! 

.u.  f.Kj>RK8in£.<^T.  Puisque  tel  pàroit 
être  l'avis  de  La  chambre,  la  séance  est  le- 
vée ;  l'assemblée  sera  convoquée  à  do- 
micile. 

M.  Dupin  se  l(ive,  r^nil  6es  papiers  et' 
quitte  le  fauteuil. 

M.  GiJizoT.  Ksi  ce  que  la  siance  eati 
levée  ? 


(46) 


Au  centre  :  Mab  H  n'est  que  quatre 
heures. 

Une  Toii  :  En  place! 
'    Antre  voix  i  L'ordre  dà  Jour! 

LE  pRÉMDE.'^Tf  revenant  au  fauteuil. 
Est-ce  qu'il  y  a  opposition?  Alors  je  vais 
consulter  la  chambre.  (Bruit  confus.) 
Deux  pro|>ositions  soiU  faites  ;  Tune  de 
continuer  à  demain,  l'autre  d'ajourner 
indéfiniment  la  prochaine  réunion  jus- 
qu'à convocation  h  domicile. 

M.  GuizoT.  Il  n'y  8  pas  de  raison  pour 
ajourner.  Nous  sommes  ici  pour  soutenir 
la  discussion»  (Violent  tumulte.) 

Le  centre  droit  en  masse  :  Notts  de- 
mandons l'ordre  du  jour*  Nous. deman- 
dons la  reprise  immédiate  de  la  discus- 
sion sur  les  aliénés  ! 

Le  renvoi  à  demain  est  mis  aux  voir  el 
rejeté. 

M.  LE  PKÉsiDENT.  Maintenant  la  cbftm* 
bre  a  à  se  prononcer  pour  U  discnssion 
immédiate  on  pour  l'ajournement  in- 
défini. 

La  chambre  consnltée  décide  cme  la 
discussion  sur  les  aliénés  continuera  im- 
médiatement. .     . 

La  chambre  ayant  rrjclo  le  travail  ôii 
la  commission  sur  l'article  i*'  qni  lui 
a  été  renvoyé  à  la  fin  de  la  dernière 
séance ,  adopte  la  rédaction  suivante  , 
'  pro(iosée  par  M.  Gulnel&e  :  «  Chaque  dé- 
parlement  sera  tenu  d'avoir  un  élablis- 
Sement^public  destiné  à  recevoir  les  alié- 
nés, ou  de  traiter  avec  un  élatilîssement 
public  ou.privé  qui  s'engagera  à  les  rece- 
voir. • 

La  chambre  adopte  aussi  et  sans  dé- 
bats les  articles  a  ,  3  cl  4* 

Arl.  a.  Les  élablissemens  publics  con- 
sacrés auxaliénéi»  sont  placés  sous  l'auto- 
rité d4i  gouvernement. 

Art.  3.  Les  établissemens  privés  consa- 
crés aux  aliénés  sont  placés  sous  la  sur- 
veillance de  l'autorité  administrative. 

Art  4*  Le  préfet  et  les  personnes  spé- 
cialement déléguées  à  cet  effet,  le  prési- 
dent du  tribunol ,  le  procureur  du  roi  et 
-le  maire  de  la  commune  sont  chargés 
d'inspecter  les  établissemens  d'aliénés  ;  ils 
devrpnt^lre  admis  toutes  les  fois  qu'ils  se 
présenteront. 

Séanee  du  5  avihiL 
A  trois  heures  la  chambre  n'est  pas  en 
nombre. 

Voix  an  centre,  f/appel  nominal  ! 


A  gaq^chf  :Levea  Ta  séance..  (Tninttll#iâ| 

On  commence   l'appel  nominal  qm 

n'est  pas  achevé,  parce  qu'on  juge  qn* 

ta  chambre  est  asseï  nombrcusu.  ponv 

délibérer. 

Art.  5.  •  Nul  ne  pourra  diriger  ni  former 
aucun  établissement  privé,  consacré  ailé 
aliénés,  sans  l'autorisalion  du  gonveme- 
ment. 

»  Aucun  établissement  privé  consacré-an. 
traiicment  d'autres  maladies  ne  poum 
recevoir  les  personnes  alieintes  d'ati^* 
tionmenlate.  » 

Cet  article  est  adopté  après  quelqiij9.s 
débals.  La  chambre  adopte  aussi  l'arL  6, 
ainsi  qu'il  suit  :«  Les  régiemens  d'admî» 
nîstration  publique  détermineront,  les 
conditions  auxquelles  seront  accordées 
les  autorisations  énoncées  en  l'arUda 
précédent,  les  cas  où  elles  pourront  être 
retirées ,  el  les  obligations  auxquelles  se» 
ront  soumis  les  élablissemens  autorisés.  » 

LE  pnÉsioENT.  1^  chanxbre  u'eat  pliuL 
en  nombre. 

Une  voix  :  Si!  Conlionex  ta'  disctts* 
sion. 

M.  DUPiN ,  avec  vivacité.  Vous  n'6les 
pas  200. 

Voix  nombreuses  :  La  discussion.' 

M.  ntJpiN.  Vos  délibérations  dcviemioi^i 
on  jeu. 

Plusieurs  députa.  L'appel  nominal. 
(  Confusion.  )  On  procède  de  nouveau  à 
l'appel  nominal.  U  n'y  a  pas  aoo  meoit 
brcs,  et  la  séance  est  levée  a ur  niilitsu  dfl 
bruju 


1 


Nous  primes  l'engagement  il  y  a  quel- 
que temps  de  donner  dans  notre  jouriKil 
une  idée  du  règlement  de  la  caisse  à'é.' 
pargne  établie  à  Rome,  aussitôt  qu'il  nous 
seroit  parvenu.  Nous  l'avons .  entre  le* 
main<i,  ainsi  qu'une  instruction  publiée  ï 
la  même  occasion;  il  est  juste  que  nous 
nous  acquittions  de  notre  promesse  en 
publiant  l'analyse  de  ces  deux  pièces  im- 
portantes. 

La  première  se  compose,  comme  nous 
l'avions  dît,  de  deux  parties  bien  distinc- 
tes, le  préambule  et  le  règlement  lui- 
même.  Le  préambule  expose  i*  la  nature 
de  rœuvre.:  •  C'est  une  espèce  de  banque 
qui  reçoit  gratuitement  les  économies  , 
même  les  moindres,  que  l'ouvrier  fait  sur 


(47^ 


ion  gain»  \tÈ  lai  eohaerve  prâcietnement 
il  les  accroil  en  lear  faisant  produire 
'<}uelque  intérêt,  et  les  leur  rend  ii  la  pre- 
mière demande  qu'ils  en  font.  •  «*  Sa 
KHtrce  :  •  Ces  ëtablissemens  ,  les  derniers 
))onr  le  temps  dans  l'histoire  de  la  chari- 
[V  pttblii|nc,  sont  les  premiers  cl  les  prin- 

-cîpanx  pour  lent  importance Tous 

Voient   dans  les  caisses  d'épargne  une 
MMivelIé  et  salutaire  application  de  celle 
'cbarilé  qui  après  avoir  produit  par  du-, 
^rés,  selon  les  tempsct  Télat  de  la  socjété, 
d'abord  les  hôpitaux  et  les  Ilôlels-Dieu , 
bicotôt  après  les  nr.aisons  deTcfuge  et  de 
tTavaîl,  puis  les  C*coIes  él   les  consci  va- 
foires  de  métiers  pour  le  pauvre,  vient 
Kntkn  en  dernier  Heu  d^nspirer  Tidce  de 
ces  étàblissenicns  qui  en  excitant  l'esprit 
de  prérovance,   contribnent   et  aident 
puissanimciit  au  progrès  de  la  xiviiisa- 
lion.  5^  Sa  marche  :  •  Les  économistes 
italiens  eurent  'les  premiers  l'idée  d'une 
institution  si  avantageuse;  des  Améri- 
cains de  l'Union  la  mirent  les  premiers 
'en  pratique,  vers  la  fin  du  siècle  dernier. 
l>e  l'Amérique  elle  passa  en  Europe;  l'An- 
gtelerre,  en  18 io,   et  successivement  la 
/•Vance»  VAIIemagnfi  cl  la  Suisse  curenl 
.,  en  peu  tannées  leurs  caisses  d^épargne. 
J/italie  ne  resta  pas  la  dernière  à  les  adop- 
•lert  Milan,  en  1823,  et, puis  Parme,  Flo- 
rciice  et  d'aiilrcs  villes  les  eurent  blenlôt 
cl  en  éprouvèrent  les  heureux  résultats. 
4)ome  ne  dcvoit    pas  demeurer  privée 
irunc  si  belle  œuvre.  4°  Ses  effets  pour 
U$  mattrs  :  •  Elle  favorise  très-efficace- 
meut  les  bonnes  mœurs.  La  plus  grande 
7)arlie  des  sommes  qu'on  y  dépo.sc  sont 
les  mômes  qui  auparavant  se  disslpoienl 
dans  les  tavernes  cl  dans  les  lieux  de 
plaisir,  et  qui  se  jctoient  dans  le  jeu  et  les 
brelans.  De  là  peu  à  peu  diminuent  les 
vols,  les  fraudes,  les  assassinais  et  les  an- 
tres crimes.  •  Pour  le»  états  ;  •  Le  pos- 
sesseur d'un  petit  dépôt  11  la  caisse  d'é- 
pargne y  tient  autant  que  le  banquier  à 
ses  gios  capitaux;  il  l'accroil  avec  louîe 
sorte  d'ardepr,  et  il  sent  le  plaisir  de  la 
propriété  qu'il  apprend  à  respecter  dans 
les  autres....  La  caisse  d'épargne  de  Pa- 


ris, en  18S1,  rendit  bien  au-delà  des  re- 
cettes de  cette  année,  tandis  que  dans  les 
années  tranquilles  elle  rendoit  à  peine  le 
cinquième  de  ce  qu'elle  recevoît.  Pour  la 
religion  :  •  1^  jonr  du  Seigneur  sera 
mieux  sanctifié,  puisqu'on  économisera 
tant  d'argent  qui  se  dr>pcnsoît  dans  les 
cabarels,  dans  les  jeux  et  les  débau- 
ches. «S*  •  Les  principaux  protec- 
teurs et  propagateurs  d'une  œuvre  si 
bienfaisante  doivent  être  les  vénérables 
ministres  de  cette  religion  qui  a  élevé  au 
degré  sublime  de  vertu  surnaturelle  ce 
qui  auparavant  n'éloit  qu'un  pur  senti- 
ment du  cœur.  En  France  et  en  Italie  des 
pasteurs  ont  puissamment  encouragé  cet 
œuvres  de  charité  et  en  ont  parlé  et  écrit 
avec  zèle  et  amour.  Les  respectables  cu- 
rés qui  sont  tout  le  jonr  au  milieu  des 
pauvres,  qui  en  connoissentdesi  près  les 
besoins,  qui  en  corrigent  les  vices  cl  en 
forlifient  les  vertus,  feront  une  chose 
vraiment  paternelle,  s'ils  veulent  se  don- 
ner la  peine  de  leur  expliquer  Tesprit  et 
les  avantages  de  rinslitution  el  les  exciter 
à  en  jouir,  m 

Le  règlement  contient  3o  articles  qui 
ont  été  tous  approuvés  par  le  rescrit  du 
souverain  pontife,  el  qui»  à  l'exception 
d'un  ou  de  deux,  sont  accompagnés  des 
motifs  qui  en  justiGent  la  sagesse.  Ces  ar- 
ticles sont  généralement  calqués  sur  ceux 
des  eu  très  caisses  d'épargne  ;  le  préam- 
bule en  prévi^^nt  lui-même  :  «  Quelques 
personnes  animées  du  seul  esprit  du  bien 
se  réunirent  en  société,  parcoururent  les 
réglemens  des  autres  caisses  d'épargne 
déjà  établies,  les  discolèrent,  les  adap- 
tèrent à  la  lillc  pour  laquelle  ils  étoient 
destinés.  »  Ainsi,  ce  n'est  point  une  au- 
tre caisse  ou  une  caisse  d'un  au  Ire  genre 
qu'on  a  établie  à  Rome;  c'est  la  même 
qui  fut  établie  dès  1810  en  Amérique,  et 
dont  le  préambule  a  dit  tant  de  bien.. La 
leclurq  allentive  de  ces  articles  dcmontre 
clairement  qu'ils  sont  une  copie  des  cais* 
ses  fondées  antérieuremenl,el  notamment 
des  nôtres.  ScMlemcntil y  a  eu  plus  de  pré- 
voyance et. plus  de  sagesse  dans  letir  ré- 
daQtiom  Car  «'la  caisse  romaine  fondée 


(48) 

clans  ces  derniers  teinps  (préagobule)  a  pu 
pro6ler  de  l'eipérience  des  antres,  ctsé- 
tablir  d'ané  manière  qni  ne  laisse  point  à 
dunter  de  son  hearense  réussite.  •  Il  n'y  a 
qu'une  chose  qu'on  trouve  dans  les  r6- 
g!emens  des  caisses  françaises,  anglaises, 
américaines,  et  qui  n'jBst  pas  dans  le  n'- 
glement  de  !a  caisse  romaine.  On  ne  dit 
pas  explicitement  comment  la  cuisse  fait 
valoir  l'argent  des  déposans.  Mais  on  peut 
le  conclure  de  l'article  4  ainsi  conçu  :  «  Le 
capital résullan Ides  actions, employé  tout 
entier  à  l'achat  de  fonds  pubjics  ou  de 
toute  autre  manière  qu'on  croira  la  meil- 
leure, deviendra  la  base  de  l'institution.  » 
11  est  probable  que  Tinstitulion  a  pour  le 
placement  des  dépôts  particuliers  autant 
de  iatilude  que  pour  le  placement  du  ca- 
pital des  cent  actions.  Cette  probabilité  se 
change  en  cerlîtude.qiiand  en  pirconrant 
ces  pièces  que  nous  analysons,  on'rcncon- 
tre,  sans  le  moindre  mot  d'imprôbalîon, 
les  mois  de  banque  et  de  banquier,  ceux 
é^iniérét  du  capital,  ^intérêt  des  intérêts, 
'et  quand  surtout  on  réfléchit  au  sens  non 
équivoque  delà  fin  de  l'article  19  :  «  Celle 
mesuie  a  semblé  accommodée  à  la  ville  de 
Kome  qui  est  privée  des  autres  établisse- 
mens  d'assurances  portant  intérêt:  Per 
Roma  nelLa  quate  mancano  alire  istituzioni 
di  assicurazione  fruttifera  che  abbondano 
d//ro»ê.  «Bien  des  personnes  verront  là 
no  moins  l'application  pratique  du  non 
inquietandos  ;  et  ce  langage  de  finance  in- 
troduit dans  un  règlement  approuvé  par 
xescrît  les  portera  à  croire  que  le  chef  de 
réglise  n'inquiète  pas  non  plus  lui-même 
cenx  qu'un  tribunal  dont  il  revoit  les  ac- 
tes avbit  déjà  laissés  tranquilles. 

La  seconde  pièce  dont  nous  avons  à 
parler,  est  Tinslruclion  publiée  h  l'occa- 
'sasion  du  nouvel  établissement.  Ce  n'est 
guère  que  la  répétition  de  ce  qui  avbit  été 
dit  avec  moins  d'étendue  dans  le  préam- 
bule et  le  règlement  Nous  ne  nous  y  ar- 
rêtons pas,  non  plus  qu'au  tabjeau  d'aug- 
'mentation  progressive  qui  termine  cette 
iînslraction.  Mais  la  liste  des  cent  action- 
^iiaircs  de  la  caisse  romaine  appelle  notre 
oitlentibn.  et  elle  ne  manquera  pas  d'être 


remarquée  par  d'autres.  Car*  pjinxU  çi^f 
bienfaiteurs  de  Aome,  dpnl  daigne  Diçn 
inscrire  les  noms  au  livre  de  vie  *  (ter- 
mes de  l'Instruction  mênfie),  nous  trou- 
vons onze  cardinaux,  au  nombre  desquels 
figure  M.  le  cardinal  grand-pénitençier, 
dont  M.  Brionne  revendique  le  témoi- 
gnage dans  son  opuscule  ;  un  arcbevé- 
(pie,  trois  auditeurs  de  Rote,  deux  grands 
dignitaires  du  palais  pontifical,  le  doycD 
du  sacré  collège,  et  le  procureur-général 
do  la  compagnie  de  Jésus.  Celle  nomen- 
clature vénérable  est  une  induction  forte 
(pour  ne  pas  dire  davantage)  en  favear 
des  caisses  d'épargne  etdes  autres  établis- 
semcns  du  même  genre. 


B0li»8£  DE  PAUIS  lit  S  AVHIJL. 

■  '  .1 

CINQ  p.  o;Oy  j .  «lu  33  mf rs.  1061 .  70 
Qt'ATli^  p.  u;o  j.  dexnar4i.^98  tr.  99       ■    ■ 
lUlOlS  p.  o;o,  j,  de  déc.  —  78  »,    85 
Qaalre  i;a  p.  o/o,  j.  de  mars,  oco  fr .  00 
A.cl.dela  lianc^ue.  24^^  '*  ^^ 
Empr.  national.  000  f.  ou 

Bons  du  Trésor.  3  0(0 
Kentede  la  Villede  Paris.  000 00 
OM.de  la  Ville  de  Pans    iiy^f.  5o 
Emp.  i833,i.diiaa  mars  ooof.OO 

Quatre  Can.,  1195  r.  oo;  R.d'Esp.  00  f. 
Caisse  Hjpotb  ooofr.oo.  Empr.r.d'JLsp.oofo.O 
fl.  de  Napl.  gdt.gS         I  R.  p.d'£sp.  oof.  d('o 
Snp.  rom.ioa^.  ip       l  Enapr.  Boîge.  io3|. 
GtrtèSjOOir.  c]o  \  Empr.  d'}lAÏU.,09of. 

H.  H*E8p.9.5  f.  ojo.  '  Empr.  grec.  ô<  foo 

Nous  recommandons  à  MM.  les  Eccjy?- 
siasliques  la  Maison  de  M.  dhappier, 
tailleur  de  la  fabrique  de  Saint-noch.rue 
Neiive-Saint-Roch  ,  Sa  ,  h  Paris.  Ils  y 
trouveront  ,  an  prix  le  plus  modéré, 
soutanes,  camails  ,  douillettes,  etc.  I-^ 
objets  sont  expédiés  trois  jours  après  (a 
commande. 

On  pourra  traiter  par  correspondance. 
M.  ï>RAi»PiER  indiquera  uii  moyen  sftr 
et  facile  de  se  éprendre  mesure  jsoi-mênie. 

j^  (J«<«»t,  îlî>mn  Cr  CUrr. 

■ 
PARIS. IMPAIUBRIBD'AD.LeCLBftBrrCOÉP. 

Qui^i  des  AngUKtins.  ti.  3S. 


i 


L*A11I  DE   LA.  BELIGION 

paroli  les  Mardi ,  Jendi 
ctSainedi. 

On  peot  Abonner  des 
I  "  et  1 5  de  chaque  mois. 


N*  8795. 


SAMEDI  8  AVBIL  1837. 


PBIl  DE  L^ABORREHEIT. 

fir.       f, 

I  an .56 

6  mois 1^ 

3  mois lo 

I  mois 


5  5o 


Bva 


QUESTION  DB  DBOIT  PUBLIC. 

Suite  do  N*  9791. 


Lorsque  naguère  nous  signalions 
les  conséquences  des  principes  énon- 
cés par  M!\I.  Dumon  et  Delabordc  , 
vous  seriez-vous  attendus  que  nous 
étions  si  prochainement  menacés  de 
les  Toir  se  réaliser?  Nous  disions  que, 
d'après  leur  doctrine ,  rien  n*enipé- 
clioit  le  gouvernement  de  s'emparer 
des  égtises  catholiques  pour  y  intro- 
duire un  culte  étranger  ;  et  déjà  il 
est  irès-sérieusement  question  de  li- 
vrer, au  moins  dans  quelque  temps, 
ré[jlise  de  l'Assopiption  à  des  lu- 
thériens. Toiit  lecteur  attentif  en 
trouvera  la  preuve  dans  l'extrait  du 
Moniteur  dfX  5  avril,  qiiè  nous  avons 
transcrit  dans  notre  dernier  Numéro. 
Ce  scandale  immense  dans  ses  résul- 
tats aura-t-il  lieu  sans  réclamation  ? 
Nous  ne  pouvons  le  croire.  Tous  lés 
"bons  catholiques  de  FAssomptioD 
s'empresseront  de  protester,  et  tous 
(es  bons  catlioliques  de  France  n'hé- 
siteropt  pas  à  les  imiter.  Si  la  profa- 
nation .u'est  commise  que  dans  le 
diocirie'  dé  Parb,  elle  menace  tous  les 
diocèses  du  royaume.  Vouséleverez  la 
vofzi|  nous  n'en  doutons  pas,  évéques, 
prêtres  et  fidèles,  parce  que  vous  êtes 
tous  obligjBSr  de  protester  contre  ce 
qui  blesse  votre  foi  et  vos  droits  les 
.plus  sacrés.  Ne  craigne/,  point  des 
déclaration^  d*abus.  Après  tout,  elles 
ne  peuvent  entanier'ni  votre  liberté, 
ni  votre  fortune,  ni  votre  réputation. 
Elles  ae  peuvent  d'ailleurs  tomber 
q^e-MÔr  des  lettres  pastorales  ou  des 
temonsi  et  il  est  mille  autres  moyens 

Tome  CXIIf»  LAmi  de  la  Religion. 


d'exhaler  votre  douleur  et  de  voiu 
défendre  avec  plus  d'énergie.  Protes- 
tez contre  le  fait  spécial  qui  sera  un 
outrage  gratuit  à  votre  foi ,  â  vos  sen- 
titnens,  à  votre  piété.  Protestez  contre 
cette  violation  du  droit  de  propriété , 
violation  dont  l'existence  est  si  évi- 
dente. Dans  des  articles' rédigés  avec 
rapidilé,  nous  n'avons  pu  tout  dire  ; 
nous  avons  négligé  certaines  preuves , 
nous  en  avons  peut-être  affoibli  quel- 
ques autres.  Mais  en  les  réunissant, 
vous  y  trouverez  une  démonstration 
accablante  que  Tenlëvement  d'une 
église  est  un  acte  inique  et  impossible, 
non-seulement  k  justifier,  mais  à  cou- 
vrir de  la  plus  (égère  excuse. 

Puisqu'on  nous  y  force,  nous  allons 
rentrer  encore  dans  la  discussion  de 
cette  fameuse  loi,  principe  de  tant  de 
spoliations  et  réternëQc  plaie  d'une 
société  qui ,  pour  l'exécuter ,  a  été 
contrainte  à  fermer  les  yeux  sur  les 
plus  saintes  lois  de  la  morale.  £n  la 
combattant,  nous  n'avons  pas  profité 
de  tous  nos  avantages  ;  nous  n'avons 
pas  dit  que  l'assemblée  constituante 
qui  bouleversa  la  France  ,  repoussa 
d'abord  à  une  grande  majorité  cette 
proposition  :  Que  la  propriété  des  biens 
du  clergé  appartenoitàla  nation^  ainsi, 
des  novateurs  audacieux  reculèrent 
d'effroi  devant  un  principe  qu'on 
nous  donne  aujourd'hui  comme  un 
axiome. 

La  funeste  loi  dut  revêtir  une 
autre  forme  pour  être  votée.  Il  fut 
décrété  que  les  biens  du  clergé  seroienl 
mis  à  la  disposition  de  la  nation.  Nous 
pourrions  ne  pas  discuter  les  diCfé- 
rences  qui  séparent  le  projet  adopté 
de  celui  qui  fiU  repoussé.  Il  nous  siif- 

■'■■■■        A 


(5«) 


fit  que  Toix  n'ait  point  Oité  dire  que  U 
nation  étoit  propritlaire.  L'histoire 
des  révolutions  prouve,  que  quelque- 
fois avec  un  léger  changement  d'ex- 
pressions j  on  peut  pallier  les  plus 
grandes  iniquités.  En  1789 ,  les  fau- 
teurs eux-mcuies  des  nouvelles  inno- 
vations navoient  ]>u  encore  se  per-^ 
^uader  que  le  clergé  exerçant  depuis 
quatorze  siècles  tous  les  droits  de 
propriétaire ,  pouvoit  les  perdre  par 
lin  simple  décret.  Que  vouloient-ils 
donc  dire  en  mettaut  ses  biens  à  la 
disposition  de  la  nation  j  et  en  refu- 
sant néanmoins  de  reconnoitre  qu'elle 
fut  propriétaire  ?  Tout  ce  que  vous 
youdn  z  ;  peu  nous  importe.  Si  le 
principe  de  la  propriété  fut  méconnu, 
on  n'o^a  le  fouler  aux  pieds  avec  ta 
liiénie  impudeur  qu'on  voudroit  le 
faire  aujourd'hui.  Ou  respecta  la 
qualité  de  propriétaire.  On  prétendit 
saMS  doute  qu'il  y  avoit  lieu  à  vendre 
une  partie  des  Inens ,  une  partie  plus 
•considérable  qu'on  ne  l'avoit  fait  au 
seizième  siècle.  On  crut  que  les  au- 
tres dévoient  servir  d'hypothèque 
aux  assignats ,  que  la  nation  pouvoit 
inéme  jusqu'à  nouvel  ordre  en  per- 
cevoir les  revenus, pour  subvenir  aux 
besoins  de  l'état.  Mais  ce  ne  fut  que 
plus  tard,  et  par  diverses  lois,  que  les 
.biens  furent  aliénés  par  la  nation  ; 
les  églises  et  les  presbytères  furent 
Wservés  jusqu'au  moment  où  l'af- 
freuse convention  décréta  l'abolition 
de  tout  culte.  Ce  fut  elle ,  et  non  l'as- 
semblée constituante,  qui  déclara  les 
églises  propriété  nationale.  L'assem- 
blée constituante  n'y  avoit  point 
.pensé,  ni  pti  y  penser.  Eilo  avoit  r^s- 
^jieclé  aussi  diverses  espèces  d'immeu- 
blrs  et  de  rentes  ,  et  notanunent  les 
;éîlirices  religieux  et  lès  biens  chat gés 
de  fondations ,  dont. la  conservation 
étoit  la   conséodchcc  de  Inexistence 


d'une   église  chrétienne  ,  bien  qit^ 
cette  église  fut  schisuiatiqiie.etsacn 
lége. 

Ce  n'est  donc  point  de  Mirabeau 
encore  moins  de  l'abbé  Syeyes ,  te  • 
quel  protesta  contre  la  vente  des 
biens  du  clergé^  par  ces  paroles  à  ja- 
mais méinorables  :  ÏKous  voulez  ctrc 
libres,  et  voies  ne  sapez  pas  être  jiisle.s . 
ce  n'est  pas  de  ces  hommes  qui  ont 
pourtant  laissé  après  eux  un  si  tristi: 
renom ,  que  les  spoliateurs  de  noti 
époque  se  portent  héritiers  ;' c'est  du 
vertueux  Robespierre ,  de  Coût  hou , 
de  Saint-Just ,'  et  de  tous  ces  Solous 
de  93 ,  si  capables  d'être  des  liégisla- 
tcurs ,  eux  qui  étoient  à  peine'  dis 
hommes  !  On  recueille  leurs  tradi- 
tions, on  respecte  leurs  lois  autant  et 
plus  que  tes  lois  du  gouvernement  le 
plus  juste.  Ce  n'est  pas  assez,  comme 
nous  Pavons  remarqué,  des  sacrifices 
exigés  pour  la  paix  du  pays  ;  on  veut 
di'S  sacrifices  iiiulites,  qtiôlquc  im- 
moraux. Ce  n'est  pas  assez  encore  ; 
,00  veut  qu'un  pape  'tes  ait  approu- 
vés. 

Nous  avons  dit  que  le  concordat , 
en  ne  sanctionnant  que  lès  aliéna- 
tions faites  aux  acquéreurs,  n'avoit 
reconnu  ni  pu  reconnoilre  que  l'état 
demeuroit  propriétaire  incoiiimuta- 
ble  des  biens  non  aliénés ,  et  princi- . 
paiement  de  ceux  qui  étoient  néces- 
saires au  culte,  et  qui,  à  ce  titre,  lui 
ont  été  depuis  remis  ou  restitués  par 
dilTérens  décrets.  Comment  supposer 
en  effet  que  le  pape  voulût  reconnoi- 
tre  dans  l'étsft  une  qualité  et  des 
droits  que  l'assemblée  constituante 
n'osa  lui  attribuer,  que  la  convention 
seule  eut  rimmoralité  d'usurper  ! 
Ple\II  mettant  le  sceau  de  son  auto- 
rité aux  actes  des  Jacobins!  "Voilà 
une  idée  que  MM.  Dùmon  ,  De!a- 
borde  et  autres  peu veîit  seuls  digé- 


I  - 


I 


birei'  ;  pour  nous ,  toot  nôtre  sens  mo* 
-irai  se«K>iitève  à  cette  pensée,  et  notro 

raison  n'est  pas  moins  rebelle. 
t      Le  concordat  est  un  traite  où  les 
-^eux  parties  contractantes,  4e  pape  et 
«*-ie  {;ouTei*nenient  français,  stipnloient 
-pour  un  ihineur,  que-des  inforti^nes 
^^ouïes  et  des  injustices  sans  nombre 
V^làçoient  dans  la  position  la  plus  in- 
intéressante. Ils  faisoient  ce  qu'il  n'est 
^*^mais  permis  de  faire  pour  lesautres 
s'Ihineurs  ;  ils  consentoient  à  ce  qu*il 
■  tut  dépouillé  de  tous  ses  biens,  sauf 
f  quelques  foibles  restes  échappés  au 
pîtiage.  Ils  disent  clairement  qu'ils 
n'abandonnent  que  les  biens  qui  sont 
enfre  les  mains  des  acquéreurs  (art.  1 3 
du  concordat)  ,que  les  églises  parois- 
Étales ,  cathédrales  et  autres  non  allé" 
nées  y  nécessaires  au  culte ,  seront  re^ 
mises  aux  évéques  (art.  12);  et  l'on 
trouve  que  cette  remise  laisse  subsis- 
ter la  propriété  de  l'état  !  Il  n'est  pas 
de  contrat,  surtout  de  contrat  fait  au 
nom,  et  dans  l'intérêt  d'un  mineur, 
^e  l'ôiposât'imerprêter  ainsi.  Mhis 
que  n'ose-t-on  pas  aujourd'hui!  L'or- 
dre matériel  est  plus  respecté  qu'en 
1793,  mais  l'ordre  moral?  Quelle 
estime  en  faitnon  ?  quel  respect  a-t-on 
pour  lui? 

'   S'il  est  une  fois  clairement  reeonhu 

.  que  les  lois  de  '  17£^9  et  1793  étoient 

des  lois   de  spoliation   et  non   des 

ac(es  légitimes ,  les  droits  actuels  de 

r    rétatetder£glise  soutpar  là  même 

I    décidés.  Si  cette  doctrine  est  loin  d'é« 

=    tré  univei^sellement  comprise  ,  c'vst 

parce  qu'elle  n'est  jaihais  discutée. 

i   D'un  côté  on  se  tait  ;  de  '  l'autre  on 

pose  comme  un  axiome  un  fait  îni- 

I  que.  Avec  cela ,  coihmeât  trouver  la 

vérité?  comment  faire  triompher  le 

droit?  Cependant  personnel n'oseroit 

contester  les  principes4|Me  nous  avons 

I  posés  y  ks  lfiit&  i}tt«  août  arofns  éoon- 


(5i) 

èés  et  l'application  évidente  quenAùs 
en  faisons  aux  biens  rendus  à  l'Eglise.' 

Que  fait-on  aujourd'hui  et  depuis 
quarante  ans?  On  se  borne  à  agir 
comme  si  les  principes  partout  ail- 
leurs incontestables  étoient  ici  de 
nulle  valeur.  11  faut,  dans  Tintérét'de 
la  morale,  que  tous  les  hommes  hoto- 
nêtes  protestent  contre  cette  violation 
de  Tune  de  ses  règles  les  plus  fonda- 
mentales. Si  elle  est  méconnue,  c'est 
parce  que  sans  doute  ils  n'ont  que 
trop  gardé  le  silence.  Nous  n'en  som- 
mes pas  réduits ,  il  est  vrai ,  à  défen- 
dre l'inviolabilité  de  nos  églises  et 
des  biens  qui  leur  ont  été  rendus  ou 
restitués,  par  le  seul  motif  que  la  loi 
spoliatrice  étoit  injuste.  JNous  cite- 
rons plus  tard  le  texte  formel  des  dé-^ 
crets,  qui  milite  en  leur  faveur.' Maïs 
il  ne  faut  pas  passer  légèrement  sûr  la 
spoliation  ,  parce  que ,  si  elle  n'est 
reconnue  immorale,  elle  compromet 
tout  l'avenir  de  l'Eglise  comme  ètle'a 
ravagé  son  passé.  Si  on  a  pu  légiti«> 
ineiHnent  conGsquér  des  biens  im- 
menses, il  ne  peut  être  défendu  de 
prendre  par  une  nouvelle  loi  Jes  foi- 
bles débris  de  ces  biens. 

L'intérêt  de  la  société  n'est  pas 
inoins  certain  que  celui  de  l'Eglise  ; 
la  race  des  Babeuf  n'est  pas  détruite. 
Il  y  a  encore  des  hommes  qui  ré  vent 
un  partage  moins  inégal  des  biens 
de  ce  monde.  Rieti  de  plus  favorable 
à  leurs  projets  que  les  principes 
qu'on  met  en  avant  contre  l'Eglise. 

Prenez  donc  gardé,  âmes  Jiontiêtes 
et  pacifiques  ,  et  vous  tous  qui  vou- 
lez quelque  ordre  dans  la  société  , 
de  vous  enfermer  dans  le  cercle 
étroit  de  la  légalité  ^  elle  vous  est 
favorable,  nous  le  prouverouis.  Mais 
il  y  a  un  point  plus  décisif  pour 
vous  ;  c'est  de  ne  jamais  reconnoitre 
que  la  force  légitime  toute  sof'te  de 

4. 


(5«) 


NMturet .  P<sa  importe  qu'elle  sgii  ar- 
mée d'une  loi,  ou  d'un  glaive ,  oit  do 
çetideux  instruuiens  ineurtriers^Si  un 
counnaodeinenC  de  Dieu  a  pu  fléchir 
devai^t  un  décret,  il  y  a  quarante  an», 
pourquoi  pas  aiijoi|rd*Iiui  ?  C'est  ici 
%e  ca»  de  dire  que,  si  on  |>cche  sur 
uu  point  j  ou  pèche  sur  tous.  Iji 
^ine  d*avoir  i^iolé  une  loi  morale 
Qu  approuvé  sa  violation  par  un  lâche 
fiil^nce,  est  de  se. trouver  sans  bou- 
clier, quand  fort  de  ce  genre  de 
complicité  ,  on  vous  rend  vicûmeM 
de  nouvelles  injustices. 
-  Ne  vous  arrêtez  pas  à  Tautorhé  de 
tels  ou  teU  juriscoH'iulte:!.  Nous  avoua 
^nteodu  les  plus  célèhiva  et  les  plus 
Louoêtes.  ILs  se  bornent  à  Vinterpré- 
Jlalioade  la  lettre  de  la  loi.  Ils  Tinter-i 
piiètent  comme  nousi'ciativcmentaux 
^Uaes  et  aux  bitrkit  ren  -us  an  clergé. 
•CeTa  suffit  à  la  rigueur  pour  vousdé* 
fendi'ei  mais  cela  ne  suffit  pas  poov 
la-lèorale,  iliaiit  invoquer  une  loi 
ani^frieure  à  nos  codes.  MalheureU'* 
■tmtmt ,  èVtTce  qu'on  ne  fait  pointj 
Ile  \h  un.  •  grand  -inalheiir,  même 
.pour  laivéritàMe  science  des  kiis. 

Il  u'y  a  i^liuî  .de  ^philosophie  du 
droit-;  ilti'y  à|»his  rèite  haute  science 
^e  la  légîèiaiidns  qui  tantôt  en  lait 
dérivef  toutes  les  pai  tiea  de  certaines 
>r^le8  imtnuablea^  afin  de  rendre  la 
chaîne  des  déducticms  inébranlable^ 
et  qui  tantôt  fait  reiuontetT  cette 
chaîne,  pour  s'assurer  que  le  flernîer 
anneau  est  ai  hion  scellé  parla  main 
de  Dieu ,  dans .  la  raison  et  dans  les 
«OBSciences^  que  la  niain  de  l'honune 
ne  sauroit  Tarracher.  • 

Ne  vokis  arrêtez  point  à  Tautorilé 
^es  tribunaux  ^  plus  esclaVes  encore 
d'une  lettre  morte.  Celte  letti1e,mMis 
le. verrons  plus  tard  ^  ne  vous  con- 

--.  j^àcj(f(is  ./dus.év.idûnte/iel(safi5  In- 


queUe  il  n'y  a  paa  de  lois  bonnes  cft 
justes.  Les  tribunaux  vous  seront 
souvent  favorables  ;  mais  ici ,  comme 
partout  ailleurs,  les  véritét»  |oni  été 
diminuées  ;  Dimmutas  sutU  veriUUes  à 
JiliLx  hamittum.  Gela  ne  veut  pas  dire 
qu'il  faille  s'insurger  contre  la  lot , 
contre  les  jugeinens,  contre  l'opuiiiMa 
des  jurisconsultes.  Non,  il  faut  subir 
la  loi  et  les  jugement;  il  faut  consultée 
les  jurisconsultes  sans  jurer  sur  leur 
paiole.  Mab  il  ne  faut  pas  convertir 
im  acte  en  un  principe;  une  règle  qua 
les  honunes  ont  faite ,  et  qu'ils  peu* 
vent  et  doivent  changer,  en  une  loi 
éternelle  des  sociétés.  Le  plus  grand 
mai  n^est  pas  celui  que  commettenl 
des  hommes  injustes  ,  c'est  celui  que 
les  botnmes  honnêtes  appronvenL  Ba 
doivent  être ,  et  seront  toujoura  b« 
plus  sQumis  à  l'ordre;  mats,  dans 
riiitérét  de  cet  ordre ,  dans  l'intévèl 
du  pouvoir ,  <lans  l'intérêt  surlonl 
4e  la  société,  ils  doivent,  s'abateniè 
de  sanctionner  pat  leurs  pavolea  Ici 
m^tÊ  qui  ironveift 


1.» 


noME.  —  Le  ]tf ercredi  saint ,  apprit 
midi,  les  ténèbres  furent  xhmtM 
4ans  la  chapelle  Sixtine  au  Vatican'; 
les  cardinaux,  prélats  et  autres  per^ 
sounages  y  assistoient.  Le  même  joui^ 
M.  le  cardinal  de  Gr^orio,. grand-pé- 
nitencier, se  rendit  à  Saint^^Mane^ 
Majeure  avec  son  tribimal,  pour  y 
entendue  les  confessions. 

Le  Jeudi  scûatau  matin ,  Sa  Sain-» 
teté  assista  sur  son  Xrone  i  la  messe 
solennelle  célébrée  par  M.  le  cardinal 
Pacca,  évêque  d'Ostie.  Après  la  iMess^ 
Sa. Sainteté,  précédée  du  sacre  col- 
lée et  de  la  prélàtufe ,  porta  procès-^ 
sioiinellemeât  le  saint  Sacralisent  à 
la  chapelle  Pauline,  on  il  fut  ren- 
fermé, suivant  l'usage,  dans  une  urne 
exposée  à  U  vénéraciçn  pnMniue.  Lq 


(  5.T  ) 


Saint-Père  se  rendit  énâuîtie  à  ta  gale- 
rie aa-dcnus  du  portail  de  rë||llfle  de 
Saint-Pierre,  et  là  donna  la  bénédic- 
tion papale  avec  indulgence  filënière 
au  peuple  immense  rassemblé  sur  la 

{ilaçe.  Etant  descendue  dans  la  basi- 
iqiie ,  Sa  Sainteté  fit  dans  une  des 
ue(ê  le  larement  des  pieds  de  treize 
préires  pèlerins,  qu'elle  serTÎiensnito 
à  table  dans  la  saile  Glémentioe  du  pa« 

lais. 

Dans  l'après^-midi,  les  ténèbres  fu- 
fent  chantées  dans  la  chapelle  Six- 
tine.  M.  le  cardinal  grand -péniten- 
cier alla  entendre  les  confessions  dans 
la  basilique  du  Vatican. 
.  Le  Vendredi  saint,  l'office  fut  celé- 
krédans  la  chapelle  Sixtine  par  M.  le 
caitlînal  grand-pénitencicr  ;  Sa  Sain- 
teté y  assista.  Après  la  passion ,  un 
dûcouTi  Utin  sur  la  passion  fut  pi-o» 
nonce  par  le  Père  Ligi,Mineur  con- 
Tentuel,  curé  de  la  basilique  des 
demie  apèlres.  On  fit  ensuite  l'adora- 
tien  de  là  Croix,  après  quoi  le  Saint- 
Père,  àvet  le  sacré  collège  et  la  pié- 
UUirevalla  à«la  chapelle  Pauline, 
à*ovL  le  saint  Sacrement  fat.rappoiio 
aafiii./e  dkm  par  le  pontiCe. 
-  :7|M^inélnt  jo«r^  les  ténèbres  furent 
ditntéesdana  la  itième  chapelle  avec 
l'assbunee  m^dinftire.  M.  le  cardinal 
grand -pénitencier  alla  de  nouveau 
entendre  les  confessions  dans-l'ëglise 
Saint-Pierre.  Après  matines,^  le  Sainte- 
Père,  accompagné  de»  cardinaux  et  de 
an  cour,  descendit  dans  cette  église 
*  pour  y  vénérer  les  reliques  de  la  Croix, . 
dé  la  sainte  face  e^dela  lance  qu'on 
y  conserve. 


PABfs..  — -  La  longue  vacance  rie 
l'évcche  de  Saint^-Flour  va  enfin  ces- 
ser. On  àhhonce  comme  certaine  la 
nomination  de  Mv  l'abbé  de  Margne- 
rye  à  ce  siège.  M%  l'abbé  de  Margiie- 
rye  est  eii  ce  moment  chanoiiie  et 
grand-ficaire  de  Soissons.  M.  le  car^ 
dinal  de  Rohan  qui  l'honoroit  de  sou 
atnîlié  lavoit  fait  précédemment  cha- 
noine dé'1^'i»nçon.  On  doit  A  M.  de 


Margnerye  une  orai:w>n  funèbre  ^ti^ 
vertueux  cardinal.  Elle  a  été  impri*> 
niée,  et  nous  en  avons  rendit  compte 
dans  ce  Journal.  Le  diocèse  de  Saint- 
Flourse  félicitera  d'avoir  à  sa  tête  un 
homme  aussi  recommandabie  par  ses 
vertus,  sa  sagesse  et  son  zèle. 

On  lit  dans  la  vie  des  peintres  cé- 
lèbi^es,  par  Vazari,  que  Michel-Ange 
sculpta  pour  l'église  de  Florence  un 
christ  en  bois  qui  fut  placé  plus 
tard  dans  la  sacristie  de  la  eliapelle 
de  la  famille  Barbadori.  Ce  morceau 
venu  d'Italie  en  France  à  la  suite  de 
nps  conquêtes  se  trouve  maintenant 
à  Paris.  C'est  un  christ  de  grandeur 
naturelle,  .sculpté  en  bois  et  peint. 
Des  artistes  distingués  l'ont  examiné 
et  y  ont  reconnu  ù  plusieurs  carac- 
tères l'oeuvre  de  Michel-Ange.  D'au- 
tres ont  cru  qu'en  tous  cas  ce  christ 
uepouvoitétreque  de  l'un  des  grands 
maîtres  florentins  des  lô*  et  16* 
siècles. 

Le  possesseur  de  ce  chef-d'œuvre  ^. 
voulant  en  faire  jouir  le  public,.» 
obtenu  de  l'exposer  dans  une  salle  de 
la  mâitic  du  1*'  arrondissemeiit,  rué. 
d'Anjou-Saint^Honoré,  numéro  9.- 
On  peut  l'y  voir  d'onze  heures  à, 
qtiatre.  Le  prix  d'entrée  est  de  deux 
francs  le  vendredi  et  d'un  frane.l«*s 
autres  jours.  La  moitié  de  la  recette 
sera  parUgée  entre  le  bureau  do 
bienfaisance  du  l^""  arrondissement  et 
l'infiimerie  de  Mavie-Thérèae. 

Chaque  département  a  an  jour- 
d*hut  son  jinnuaire  ou  l'on  donne  sur 
les  localités  des  notions  qui  peuvent 
n'être  pas  sans  utilité  et  sans  intérêt; 
mais  souvent  l'esprit  de   parti   s'y 


dépariement 
desci'iption  topographique  du  dépar- 
tement de  l'Aube,  d'après  des  ren- 
seignemens  fofunis  par  M.  Maupas, 
conseiller  de  préfeclnre,  maire  4« 
(kïlomW  la-Fo»sc,  Ou  ^  ^irU  d<a 


(54) 


maiiooi  religieuse! qui  eiittoient  au- 
trefois dans  rarroiidisseiiieDt.  Cela 
aurait  pu  donner  lieu  à  un  ariicle 
curieux  ;  ou  a  mieux  aimé  faire  du 
romanesque  et  jeter  du  ridiculti  sur 
ces  pieux  élablisseineiis  qui  ont  défri- 
ché, vivifié  et  enrichi  ce  pays  : 

•  Le  dergi,  dit- un,  avoit  établi  h 
croyance  que  la  lîii  du  roondu  éloit  pro- 
che,.'et  par  uni;  inconséquence  qni  ne  fat 
pu  aloK  remarquée,  il  r^fiiKiit  la  sépnl- 
tiirc  ï'ceui  <jui  mouroient  sans  avoir  fiil 
de  legs  pieu^.  l^es  héritiers  étoier.t  forcés 
de  suppléer  au  défunt.  Cela  fournit  des 
richesses  immenses  au  clergé .  dont  Thn- 
iDênr  insatiable  exigeoit  en  ootrc  des 
sommes  considérables  pdor  les  autres 
pratiques  de  leur  ministère,  sous  peine 
d'eicom  mnnication... 

•  On  y  voyoitdes  Récollets,  des  Corde- 
lièrs,  des  Capucins  venus  trop  lard  pour 
participer  ï  la  cttrée  des  moines  rentes. 
Cw  cnfans  de  saint  François  avaient  en 
France  7,000  maisons  d'hommes,  ou 
étoientiiS^ooD  de  ces  moines;  goo  mai- 
Wis  de  fillci  renfermant  39,000  Filles  de 
saii^  Ffançois.  Tous  ces  pieux  fainéans 
vivoient  ûu\  dépens  de  la  société.  Lés  Ca- 
pucins étoient  tellement  accoutumés  i^ 
u'élre  jamais  rcrusés ,  qu'ils  s'appro- 
priolent,  en  l'absence  des  parliculiers , 
ce  quils  tronvoient  ï  leur  convenance.* 

Cette  origine  des  couvens  et  ces 
calculs  sont  de  la  fable.  Ces  7,000 
matsous  de  Franciscains  eu  France 
n'ont  janiais  cxisié  que  dans  l'imagi- 
nation de  l'auteur.Ceg  1 15,000  Fran- 
ciscains son  t  uoe  exagération  ridicule . 
Quiconqiie  a  connu  l'état  des  inooas' 
tères  en  f  790,  sait  que  généralement 
ils  renfcruioient  un  as^vz  petit  nom- 
bre de  relitiieux.  Un  retuarquoit  de- 
puis long-temps  une  dêcroissaoce  pro- 
.(jresgive  dans  le  noinhre  des  vocation» 
reUgieuses,  surtout  pour  les  couvent 
d'hommes.  ?ious  avons  vu  avant  la 
l'évolution  des  ahbayes  ou  il  v  ave 

Îuatre  religieui.  Baisse e  voscïiiffre 
I.  Maupai. 
..  MeaàeBrs  de  l'Aube'  sràit  des  ii 


grâta.  Au  lieti  de  se  moquer  des  ao-. 
ciem  monastères,  ils  devruieot  se  pi- 
quer de  reconnoissance  pour,  les  ser«', 
vices  que  ces  niaisons  ont  rendus  k 
leurs  ancêtres.  Ils  ne  seroient  pas  Sfc 
riches  aujourd'hui,  si  les  moines,  il  f. 
3  quelques  siècles^  n'avOient  pas  fer- 
titleé  les  terres.  Ils  n'auroicat  paii 
tant  de  tritiniens  spacieux  et  cotn- 
rnodes,  si  les  religieux  n'a  voient  pria. 
■ioin  de  les  construire.  Ce  sout  desc^ 
rtobitesquîontbàtl  le  vaste  local,  de- 
venu u::e  maisou  centiale  pourlea 
uialfaiieurs.1  A  Bar-sur-Aube,  ce  «ont  . 
desUfsulinett  à  qui  l'on  doit  l'Hàtet* 
de-Ville.ATroy«s,  la  prélecture  vient 
aussi  des  religieuses  de  cet  ordre,  liei 
Coi'deliers  ont  fourni  un  lieu  de  àé^ 
pôt  pour  les  prévenus,  l'Oratoire  une 
caserue  pour  les  militaires,  le  petU-i 
séminaire  un  logement  pour  les  geu- 
daruies.  Mous  déplorons  pour  notra 
compte  ce  changemeut  de  deatîua* 
tion  ;  mais  ceux  qui  piofiteut  de  cea 
belles  constructions  dévoient  se  sou- 
venir à  qui  ils  les  doivent.  II. n'est 
pas  beau  de  perdre  la  méiuoire  dea 
bienfaits.  ^ 

El  notez  que  ce  que  nous  diaonndt! 
départeiiieht  de  l'Aube  peut  s'api^U- 
quer  à  tous  les  autres  département. 
Cespréiets,  les  tribunaux,  les prisonii 
les  gendariires,  les  casernes, 'occupent 
presque  partout  d'anciens  établisses 
mens  religieux.  C'est  assez  dire  couv> 
bien  nous  avons  d'obligation  à  ceux 
qui  de  tous  côtés  ont  couvert  notni 
sol  de  taat  d'édifices  utiles,  etquell* 
mauvaise  grâce  nous  aurions  à  rait 
lerles  hommes  pieux,  laborieux,  pcé- 
voyans  ,  qui  à  diverses  époques  oac 
aiusi  travadlé  pour  nous. 

On  nous  a  transmis  le  procès-ver-r 
bal  d'une  guérison  extraordinaire, 
alirihuée  aux  prièi-es  de  M.  Flaget> 
évêque  de  Udrdstown  ,  et  qui  a  été 
opérée  1  u  faveur  de  Louise  Boulau- 
l^er,  aux  Sabiea-d'Oloune,  diocèse  jd« 
Luçon ,  le  20  uiars  de  l'anoiée  der^ 
uière.  Le  prtMèii-verbal  contient d'ar 


(55  ) 


bord  la  déposition  de  la  demoiselle 
Boulanger.  Cette  fille,  âgée  de  35  aiu, 
soufTroit  depuis  iiuit  aos  d!un  rluiina- 
tisine  douloureux,  dont  le  sicge  étoit 
dans  lef  reins.  Au  bout  de  trois  ans , 
un  dépôt  se  forma  dans  le  ventre.  Le 
médecia  n'osa  faire  ropération  ;  il  y 
appliqua  un  cautère,  d'où  il  résulta 
une  plaie,  source  continuelle  de  ma- 
tières purulentes.  Cette  plaie  prit  uu 
t^l  caractère,  que  le  médecin  la  re- 
garda comme  incurable  ,  et  ne  vint 
plus  que  de  loin  en  loin.  Celte  plaie 
fut  pansée  peudint  quatre  ans  sans 
espérance  de  giiérisoii.  Dans  cet  in- 
tervalle Louise  Boulan[}er  recourut  ù 
la  prière  ;  elle  s'adriss;!  au  prince  de 
Hohenloiie  ,  qui  prescrivit  une  neu- 
vaiue,  laquelle  ne  fut  suivie  d*aucune 
auiélîoratton. 

Des  personnes  pieuses  l'engap.èrent 
k  s'adresser  à  M.  l'évéque  de  Bard- 
stown,  alors  à  Angers.  On  écrivit  au 
prélat ,  qui  fixa  au  18  mai^s  le  com- 
mencement d'une  neuvaine.  On  de- 
voit  dire  chaque  jour  les  Litanies  du 
saint  nom  de  Jésus,  le  Salve  regina  et 
une  prière  â  saint  Joseph.  On  devoit 
ù[ire  dire  une  nu  sse  le  premier  jour 
de  la  neuvaine  ,  et  une  le  dernier. 
Louise  Boulanger  se  conforma  à  ce 
qui  étoit  ordonné.  £lle  entendit  cha* 
que  jour  la  messe  à  la  chapelle  de 
l.hôpitaL  Le  troisième  jour,  qui  étoit 
le  dimanche  de  la  Passion  ,  ses  dou- 
leurs furent  plus  vives.  Elle  mit  vingt- 
cinq  minutes  à  faire  un  trajet  fort 
court ,  et  se  trouva  très  -  fatiguée  en 
arrivant  dans  la  cliapelle.  Néanmoins 
elle  éprouva  un  grand  calme  pendant 
la  messe  v  ses  douleurs  cessèrent  ;  elle 
se  rendit  sans  peine  à  la  communion, 
et  puis  au  sortir  de  l'Eglise  elle  mar- 
cha sans  béquilles,'  au  grand  étonue- 
ment  de  tous  ceux  qui  la  connois- 
soient.  Depuis  cette  époque,  elle  a 
continué  de  marcher  librement.  Sa 
plaie  s'est  trouvée  fermée.  Seulement, 
il  lui  reste  une  légère  douleur.  Telle 
est  la  déposition  faite  par  Loui.se  Bou- 
latigeri  le  2  mai  1836>  devant  M.  Ym- 


bert,  curé  des  Sables,  et  Al.  Clément» 
80«i  vicaire. 

Le  lendemain,  M.  le  curé  se  trans* 
porta  chez  M.  Michelot,  médecin  de 
la  malade,  mais  qui  ne  l'avoit  pas  vue 
depuis  dix  mois.  Il  promit  d'aller  la 
visiter  ,  et  de  donner  des  renseigne- 
menssur  sa  malade,  sans  toutefois  les 
signer,  parce  qu'il  ne  vouloit  point 
que  son  nom  partit  â  cette  occasiou 
dans  les  journaux.  Le  4  mai,  M.  Mi- 
chelot alla  en  effet  chez  la  malade,  et 
le  14  il  appoi  ta  au  curé  une  note  des- 
criptive de  la  maladie.  Cette  note, 
confirme  d'ailleursà  la  déposition  de 
la  fille  Boulanger,  porloit  qu'il  avoit 
trouvé  la  plaie  cicatrisée,  et  la  ma- 
lade marchant  seule  et  sans  béquilles  ; 
cequirétonnabeaucotip,carîl  ne  l'a- 
voit vue  que  couchée.  Elle  déclara  ne 
plus  souffrir  du  tout.  M.  Michelot, 
dans  sa  conversation  avec  M.  le  curé, 
dit  que  la  fille  Boulanger  avoit  re- 
pondu à  ses  questions  avec  simplicité, 
bonne  fol  et  tin  aie  de  véracité  qui  ne. 
laissoit  aucun  doute,.etau'a  près  avoir 
examiné  et  réfléchi,  ii  n  avoit  rien  va 
d'aussi  extraordinaire  en  fait  de  cure,, 
depuis,  qu'il  exerce  la  médecine.  Le 
curé  attesta  par  sasignature  la  note  et 
l'entietien  du  médecin. 

Le  15  mai,  M.  le  curé  des  Sahlcs 
réunit  dans  une  salle  de  l'hôpital 
vingt-deux  témoins,  hommes  et  fem- 
mes;, il  leur  lut  la  déposition,  de 
Louise  Boulanger ,  et  leur  demanda 
l'un  après  l'autre  s'ils  y  trou  voient 
quelque  chose  ù  reprendre.  Ils^décla- 
lèreiU  que  tout  étoit  conforme  à  ce 
qu^ils  a  voient  vu.  La  supérieure  de 
1  hôpital  et  trois  autres  femmes  dé- 
clarèrent qu'elles  avoicnt  pansé;alter- 
ternalivemeut  la  malade.  D'autres 
a  voient  été  témoins  de  la  guéiison. 
Dix-huit  ont  signé  le  procès- vet  bal , 
trois  ont  déclaré  ne  savoir  signer.  Dt$ 
plus,  quatre  demoiselles  assuièrenf 
avoir  parfaite  connoissance  de  la  ma- 
ladie et  de  la  guérisou.  Deux  prêtres, 
MM.  Guineuiaud  et  Cleret ,  et  ma.- 
damcValenton,  adhèrent  aux  téiiioi/^. 


(56) 


gnages  ct-dessus,  comme  conformes  à 
la  notoriété  publique.  Madame  de 
Buor,  née  de  la  Roclie->Saint* André , 
<JUelare  qu'elle  re^^rde  comme  in- 
contestable la  guérison  surnaturelle 
de  Louise  Boulanger,  qu'elle  counbtt 
parfaitement.  Trois  autres  témoins 
ont  vu  cette  fille  dans  son  état  de 
maladie  et  de  santé.  M.  le  curé  des 
Sables  certifie  véritables  les  sigtia^ 
turesde  ces  douze  témoins,  et  M.  Té- 
véqûe  de  Luçon  certifie  ,  le  8  juillet 
dernier,  que  la  sî{>naturede  M.  Tm- 
hert,  curé  des  Sables,  est  véritable. 

Toutes  ces  copies  nous  sont  certi- 
fiées à  nous-mêmes  par  un  ecclésias- 
tique respectable. 

Nous  laissons  le  lecteur  tirer  de  ces 
enquêtes  et  procès -verbaux  tontes  les 
conclusions  qu'il  voudra. 

La  paroisse  de  Yilliers-sur-Yoïme, 
près  Giamecy,  n'a  qu'une  petite  cha- 
pelle  qui  menace  ruine ,  surtout  de- 
puis rachèvement  du  canal,  qui  en  est 
.  très-voisin.  Il  faut  de  toute  nécessité 
Jjâtironeégliseplusgrande^ctdansun 
lieii  moins  défavorable.  Le  maire  a 
épuisé  toutes  les  ressources  que  peut 
offrir  la  commune.  Il  s'est  adressé  au 
ministère  qui  a  accordé  quelques  se* 
coure.  Mais  ces  ressources  sont  insuf- 
fisantes pour  bâtir  une  église,  dont  le 
devis  monte  à  20^000  fr.  M.  le  curé 
de  Yillierssur-Yonne  réclame  donc 
la  diarité  des  âmes  généreuses.  Il 
inscrira  les  noms  des  bienfaiteurs 
dans  une  chapelle ,  et  célébrera  pour 
eux  une  grand'messc.  Il  espère  que 
la  pauvreté  de  la  paroisse  serA  uri 
motif  pour  exciter  à  contribuer  à 
cette  œuvre.  On  peut  adresser  les 
dons  à  M.  le  curé  de  Saint-Paul,  rue 
Saint-Paul,  à  Paris ,  ou  à  M.  Tabbé 
Lavernhe  ,  grand-vicaire  de  Nevers , 
à  Nevers,  ou  à  M.  Montenat,  curé  de 
Tilliers-8ur-Tonne,  près  Giamecy. 

Un  journal  protestant  de  Suisse 
montre  combien  dans  la  révolution 
<i5p  eè  pafs,  en  1B30,  on  a  trompé  le 


peuple ,  notamment  par  rapport  «t- 
clergé.  Dans  le  canton  de  Fribouif  »' 
on  laissa  le  champ  libre  AUx  intriganr 
libéraux  ou  radicaux  ,  qui  portèrent^ 
leurs  créatures  A  la  constituante,  piûé* 
au  grand  conseil.  Toutes  les  exclo-' 
sions,  comme  tonH  les  privilèges  ,i 
avoient  dû  disparoUre  le  i^  décembre^ 
1830.  Par  conséc|uent,  tous  le|  ci*' 
loyens  qui  n'avioient  pas  renoncé  à' 
l'exercice  de  leUi*s  droits  politiques^ 
dévoient  être  admis  à  siéger  dana  let^  ^ 
assemblées.  Les  ecclésiastiques  nv: 
pouvoient  donc,  être  exclus ,  mais  W 
libéraux  montrèrent  d'abord  que  Par»  • 
bitraire  et  le  mensonge  leur  étoient^ 
familiers.  Ils  commencèrent  par  mé- 
connoUre  et  violtfr  le  princi|ie  qu-^il» 
ne  venoient  que  de  proclamer,  tV  - 
exclurent  de  l'assemblée  eonstituantv* 
M.  révéque  de  Lausanne»  qui  vcMit 
d'être  élu  par  la  préfecture  de  Rue; 
Ce  fut  la  première  des  tracnsscrics 
suscitées  au  clergé  ;  depuis  »  il  y  en  a 
eu  bien  d'autres. 

M.  BalufB ,  évêque  de  Bagnovea' 
et  aonce  à  la  Nouvelle-Grenade,  qui 
étoit  parti  de  Brest  sur  la  frégate  là 
Didon ,  pour  se  rendre  en  Amériquet' 
est  arrivé  le  21  novembre  à  la  Mar- 
tinique )  c'est  ce  que  nous  apprenontf  ' 
d'une  lettre  qu'il  a  écrite  à  son  frèrei 
le  père  Louis  d'Ancône ,  gardien  des 
Capucins  de  Recanati ,  et  dont  ott 
trouve  un  extrait  dans  la  F'oix  de  ia 
vétiié.  Dans  sa  lettre,  datée  du  Fort-' 
Royal  (Martinique) ,  le  26  décembrey 
le  nonce  rend  compte  de  son  voyage. 
La  traversée  avoit  été  d'un  mois  ;  les 
commencemens  furent  pénibles  ;  oh 
essuya  une  grosse  tempête ,  mais  ail 
bout  de  dix  jours  le  temps  devint 
plus  favorable.  L'arrivée  de  M.  le' 
nonce  à  la  Martinique  fit  grande  sen- 
sation ;  c'étoit   le  premier    évêque 
qu'on  eut  vu  dans  1  île,  l'usage  ayant  * 
toujours  été  que  la  colonie  fût  gou- 
vernée ,  pour  le  spirituel,  partiu' 
préfet  apostoU^e.  M.  l'évêque  de 
.bagnorea-officiA^  au  Fort-Royal  le 


(57) 


jour  de  Noël.  Le  goureraeiir^  l'ami- 
ral  baron  de  Maokau,  yaiÂstoitavec 
Uhm  les  employés  civils  et  militaires. 
Le  préfet  apostolique,  M.  Tabbé 
Çattelli  ,  avoit  voulu  loger  M.  le 
qonce ,  qui  receToit  de  uombreui 
témoignages  de  l'empressement  et  du 
respect  des  cotons.  On  venoit  à  tontes 
lès  béures  pour  recevoir  la  béuédic- 
tjcNi  épiscopale.  La  campagne  rivali- 
soit  à  cet  égard  avec  la  ville.  M.  Ba- 
luffi  comt^toït  se  rendre  les  premiers 
jouis  de  janvier  à  la  ville  de  Saint- 
Pierre  'et  7  passer  trois  ou  quatre 
i'dun  pànr  y  satisfaire  la  piété  des 
iabîlÉttS.'  Il  comptoit  ensuite  partir 
poiir€àinliAgène  sur  /a  DUon.  Il  ne 
loi  itolTOit  pad  moins  de  trois  mois 
(iour  arriver  à  Bogota  ,  et  il  avoit  à 
traverser  des  pays  malsains  sous  un 
cliffiat  brûlant.  Il  se  rocommandoil 
instamment  aux  prières  de  son  frère 
et  de  ses  amis. 


I 


POLITIQUE. 

La  ùauiU  de  France  a  présenté  nn  ta- 
bleau ssseirtnrieàiL  desmntations  opérées 
danslemjfifsiàredepnis  août  i83d.  Ntmi 
donnerons  tin  extrait  de  ce  tableau  qui 
est  en  quelque  sorte  une  histoire  de  noire 
pôUtîqae  depuis  sept  ans,  et  qui  montre 
quelle  est  l'instabilité  des  gonvernemens 
représe^rtatlfs. 

Il  j  a  en  depuis  août  i83o  sept  minis- 
tères principaux  qui  ont  éprouvé  pour  la 
plupart  différentes  môdificaiions.  Le  plus 
loi^  a  duré  un  an,  le  pins  court  a  duré 
trois  jours. 

Kops  pourrions  ne  pas  parler  des  cofli- 
missairesprbvisoirefi nommés  le  3i  juillet 
parla  commission  municipale  pour  les 
différens  ministères;  c'étoîcnt  MM.  Du- 
pont de  FEure,  Louis,  le  général  Gérard, 
l'amiral  de  Iligny,  le  duc  de  Broglie  , 
MU.  Bîgnon  et  Guizot. 

lie  11  août  lé  ministère  fut  définitive- 
ment constitué^  mais  sans  président  de 
conseil.  Les  membres  étoient  MM.  Gui- 
Mt,  Molé,  de  Broglie,  Daponf  de  l'Eure, 
Gérard;  Lottisr  et  Sfbasliani  ;  M.-  de>Bh>' 


glie  avoit  rin&trnclion  publique  et  les 
cultes.  MM.  lAÎTiiie,  C.  Périer,  Dupin  et 
Bîgnon  étoient  ministres  sans  porte- 
feuille. 

Le  s  novembre  suivant,  M.  Laflitte  de- 
vient président  du  conseil  et  ministre  des 
finances.  Les  antres  ministres  sont  MM.  de 
Montalîvett  Sébastian!,  Mérilbon,  Sonlt, 
d'Argout  et  Dupont  de  TEure.  M.  Méril- 
hou  étoit  chargé  de  l'instruction  publi- 
que et  des  cultes.  Le  37  décembre,  il 
quitte  le  ministère  pour  celui  de  la  Jus- 
tice, et  est  remplacé  par  M.  Barthe. 

Le  i5  mars  i83i,  M.  G.  Périer  devient 
président  du  conseil  et  ministre  de  l'in- 
térieur. Ses  collègues  sont  MM.  Louis, 
Soult,  Sébastian!,  Barthe,  de  Montalivet, 
d'Argout  et  de  Rigny.  M.  de  Montalivet' 
avoit  l'instruction  publique  et  les  cultes.' 
M.  G.  Périer  étant  tombé  malade  du  cho- 
léra, en  avril  i832,  fut  remplacé  à  l'inté- 
rieur par  M.  de  Montalivet,  et  celui-ci  par^ 
M.  Girod  de  l'Ain.  M.  C.  Périer  mort  le' 
16  mai,  le  conseil  reste  sans  président.    ' 

Le  11  octobre,  le  maréchal  Souh  est^ 
nommé  président  du  conseil  en  conser- 
vant la  guerre.  LesaùtreA  ministres  sont' 
MÛ.  deiBfoglie,  Thiers,  Guizot,  Bartha»' 
d'Argout,  Humann  et  de  Rigny.  M.  Gui-* 
zot  étant  prolestant,  les  cultes  sont  déta-' 
chés  de  Tinstruction  publique  et'réunis  à. 
la  justice  sous  M.  Barthe.  Au  comînence-' 
ment  de  janvier  suivant,  MM.  ThîerS  er 
d'Argout  firent  un  échange  de  ministère;^ 
le  premier  qui  étoit  ministre  de  l'intérieur 
eut  le  commerce  et  les  travaux  publics, 
et  M.  d'Argout  prit  nnléricur  auquel  on' 
réunit  les  cultes.  Toute  l'année  i833  se' 
passa  ainsi  ;  c'est  le  plas  long  ministère.' 
En  avril  i834,  ce  ministère  subit  une  as- 
sez grande  modification.  M.  de  Broglie  se' 
retira  après  le  rejet  de  la  loi  sur  les  États- 
Unis,  et  fut  remplacé  par  M.   de  Rigny.' 
MM.  d'Argout  et  Barthe  fbrent  remplacés' 
par  MM.  TWers  et  Persil  ;  cçlui-cî  eut  en  ■ 
outre  les  cultes,  M.  Jacob  la  marine,  et' 
M.  Duchatel  le  commerce  et  Tagricul-' 
ture.  Le  18  juillet  suivant,  le  maréchal^ 
Soult  est  remplacé  par  le  inaréchal  Gé- 
rard. .     ' 


(58) 


Le  27  octobre  i854,  crise  ministérielle. 
\je  maréchal  Gérard  qui  voaloil,  dit-on  , 
une  amnistie,  donne  sa  démission.  Tous 
les  ministres  la  donnent  aussi,  et  restent 
néanmoins  en  place  jusqu'à  la  nomina- 
tion de  leurs  successeurs.  Le  10  décem- 
bre un  ministère  est  formé;  M.  le  duc  de 
Bassano  en  est  président  ;  MM.  Bresson . 
Passy,  Teste,  Gh.  Dupin,  Bernard,  Per- 
sil et  Sauiet  en  sont  membres.  Mais  ce 
ministère  ne  dure  que  trois  jours.  M.  Per- 
sil seul  reste,  et  les  ministres  qui  avoient 
précédemment  donné  leur  démission  ren- 
trent ;  seulement  le  maréchal  Mortier  est 
fait  président  du  conseil  et  ministre  de  la 
guerre,  il  se  relire  en  février  i835.  An 
mois  de  mars,  M.  de  Broglie  est  de  nou- 
veau président  du  conseil  et  ministre  des 
affaires  étrangères  ;  M.  le  maréchal  Mai- 
son est  ministre  de  la  guerre,  et  M.  Du- 
perré  de  la  marine.  M.  Humann  est  rem- 
placé, en  février  i856,  par  M.  d'Argout, 
à  la  suite  d'un  projet  pour  la  conversion 
des  rentes.  La  chambre  ayant  voté  la  con- 
version, les  ministres  se  retirent. 

'Le  22  février,  M.  Thiers  forme  un  mi- 
nistère dont  il  est  président,  en  même 
te^ipf^  que  ministre,  des  affaires  ^irangè- 
res.  Ses  collègues  sont  MM.  de  Moniali- 
vet,  d'Argoul,  Passy,  Pelet(de  la  Lozère], 
Maison  et  Duperré.  M.  Sauzet  avoit  la 
justice  elles  cultes.  Le  25  août  tous  don- 
nent leur  démission  sur  la  question 
d'Espagne. 

Le  6  septembre  i836,  M.  Mole  est  nom- 
mé président  du  conseil  avec  le  ministère 
des  affaires  étrangères.  Les  autres  minis- 
tres sont  MM.  Gasparin,  Duchalel,  Mar- 
tin, Persil,  Guizol,  Bernard  et  RosameL 
M.  Persil  avoit  toujours  la  justice  et  les 
cultes. 

En  ce  moment.,  une  nouvelle  crise  mi- 
nislérielle  a  lieu.  On  a  essayé  de  plusieurs 
compositions  ministérielles.  M.  Mole 
avoit  d'abord  tenté  de  former  un  minis- 
tère ,  mais  n'a  pu  réussir.  M.  Guiiot  est 
chargé  de  celte  lâche  ;  on  en  ignore  en- 
core le  résultat. 


Cl)  peut  juger  par  un  seul  fait  combien 


notre  législation  est  modérée  et  bénigne 
à  l'égard  des  gens  qui  ne  font  qu'entra-' 
ger  ou  nier  la  divinité.  Ces  jours  demîen 
en  plein  spectacle,  un  homme  au-dessii&^ 
du  commun  apparemment,  puisqu'il  oc- 
cupoit  une  place  dans  ce  qu'on  appelle  lei 
loges,  saisit  l'occasion  d'une  scène,  où  le| 
nom  de  Dieu  se  Irouvoit  prononcé ,  pour 
crier  aux  acteurs  et  au  public  qu'iï  n'y  Mi 
avoit  point,  de  Di^.u, 

A  la  vérité,  d'autres  spectateurs  firqi^ 
justice  de  ce  blasphème,  en  forçant  cekil- 
qui  Tavoit  proféré  à  disparoitre  de  la  salle. 
xMais  il  en  fut  quille  pour  cela,  eljm 
pourroît  même  dire  qu'il  se  vit  condamr 
ner  irrégulièrement ,  puisque  ce  n'éUût:' 
point  Taulorité  publique  qui  inierveuoit» 
et  qu'un  haro  particulier  ne  fait  pas^lqî». 
En  Angleterre,  la  chose  ne  se  seroit  poiol 
passée  ainsi;  ceût  été  au  nom  de  KjaiUo-- 
rité  publique  que  ce  blasphemateur.au-  • 
roit  été,  non  pas  chassé,  mais  saisi  pour; 
être  livré  à  la  justice,  et  condamné  pro- 
bablement à  la  déportation. 

Gomme  on  le  voit  par  cet  exemple ,  les 
lois  sont  beaucoup  plus  douces  en  France, 
mais  aussi  plus  inconséquentes.  Car,  tout 
eo  abandonnant  la  cause  de  la  religion  q,t , 
de  la  divinité,  elles  veulent  que  l'on  fasse 
une  société  bien  ordonnée»  et  quelque 
chose  de  sacré  qui  ait  une  sanqtion.  Elle» 
veulent  notamment  qu'on  ait  nue  con- 
science ,  cl  que  les  sermens  soient  tenus 
fidèlement  îi  l'égard  des  pouvoirs  de  l'é- 
taL  En  un  mot,  elles  veulent  qu'il  y  ail 
des  devoirs  civils  et  politiques  qui  vous 
lient  et  vous  obligent  envers  rautorilé  hu- 
maine. Or,  c'est- là  que  se  trouvent  l'in- 
conséquence et  l'absurdité. 

En  effet,  quand  un  homme  crie  hau- 
tement et  publiquement  qa\l  Wy  a  ptu  da 
Dieu,  c'est  comme  s'il  crioit  à  ceux  (|ui 
Técoutent:  Moquez  vous  de  vos  sermens; 
moquez-vous  de  la  royauté  qui  vous  a  fait 
promettre  de  la  servir  fidèlement  ^  mo- 
quez-vous de  ce  qu  on  veut  vous  faire 
prendre  pour  des  obligations  et  des  de- 
voirs de  conscience  ;  il  n'y  en  a  pas,  de 
conscience  ;  il  n'y  a  pas  de  garant,  pas  de 
licDrpas  de  répondant  ealrc  vous  et  c^ux . 


(39  ) 


envers  lesquels  vdiis  pcrarries  vous  croire 
tenus  à  qnclqae  chose. 

CTest  ainsi  que  par  l'inconséqaence  des 
législateurs  et  dcà  gonvèrhemens,  qui 
veulent  des  effets  sans  cause  et  de  Tordre 
qui  se  fasse  tout  seul,  les  sociétés  se  dé- 
composent et  périssent.  Ils  exigent 
qu'on  respecte  leur  autorité  ,  qu'on 
prenne  envers  eui  des  engageraens  sur 
lesquels  ils  puissent  compter.  Et  quand  on 
leur  demande  au  nom  de  qui,  en  vertu 
de  quoi,  ils  ne  savent  plus  que  répondre  ; 
car  il  faudroit  qu  ils  commençassent  par 
coaveoir  qu'en  apprenant  eux-mêmes  au 
peuple  à  mépriser  le  droit  divin,  ils  lui 
ont,  &  plus  forte  raison,  apprb  à  mépri- 
ser le  leur.  Mais  pour  en  revenir  au  cas 
parlfculier  de  ce  Monsieur  qui  assiste  aux 
spectacles  dans  des  toges,  ce  doit  être 
pour  le  moins  un  citoyen  classé  parmi  les 
électeurs  et  lés  jurés.  Or,  nous  le  de- 
mandons, sur  quoi  la  justice  et  les  accu- 
sés peuvent-ils  se  reposer  avec  lui,  quand 
il  prend  part  h  des  sentences  criminelles, 
ou  quand  il|iK>lifle  des  verdicts  qui  ont 
poar  toute  garantie  ces  mois  sacramen- 
tels :  i>K\ANT  DIEV,  sur  mon  honneur  et 
ma  conscience?,..  On  ne  peut  donc  que 
déplorur  du  fond  du  cœur  un  état  de 
chose  où  tout  se  trouve  ainsi  altéré  {)ar 
la  contradiction,  l'inconséquence  et  la 
confusion  des  idées. 

PAHIS,  7  AVRIL. 

\jn  journaux  du  soir  n'annoncent 
point  que  la  crise  ministérielle  soit  enCn 
terminée. 

—  Une  ordonnance  du  4  dissout  la  4* 
compagnie  du  3*  bataillon  de  la  5*  légion 
de  la  garde  naLionale  de  Paris.  C'est  celte 
compagnie  qui  a>oit  nommé  capitaine  en 
premier  M.  ilulot,  et  capitaine  en  second 
M.  Bastide.  Le  premier,  comme  on  se  le 
rappelle,  a  prolesté  dans  le  temps  contre 
les  forts  détachés;  M.  Bastide,  condamné 
à  mort  par  contumace  en  i832  ,  fut  plus 
tard  acquitté. 

—  Plusieurs  promotions  ont  eu  lieu 
ccsjours-ci  dans  l'ordre  do  la  Ugion- 


d'UoniiGÎBr.  On  cite  M.  Sauveur  de  la 
Chapelle,  maire  de  Guingamp  et  député, 
qui  a  été  nommé  chevalier,  et  M.  de  Ma- 
laret,  député  de  la  llaute-Caronne,  qui  a 
reçu  la  croix  d'oOicier. 

—  Un  journal  ami  du  gouvernement 
prétend  qu'il  faut  apanager  le  duc  de  Ne- 
mours pour  constituer  une  branche  cadette 
dans  la  maison  d'Orléans, 

—  M.  Linguay ,  que  plusieurs  jour- 
naux disent  auteur  de  la  Liste  civile  dé- 
voilée, a  été  l'un  des  protégés  de  M.  Deca- 
zes,  d'assez  triste  souvenir. On  l'a  vu  aussi 
en  faveur  sous  d'autres  ministères  de  la 
restauration ,  nous  n'osons  dire  sous  tous. 
Sachant  se  plier  aux  circonstances,  et  vi- 
vre avec  les  gouvcmans  tels  quels,M.Lin- 
goay  défend  le  présent  comme  il  a  servi 
ce  qui  n'est  plus.  Reste  ^  sa>oir  si  ce  qui 
est  se  trouvera  mieux  de  Téloquencc  de 
M.  Linguay  que  ce  qui  fut. 

Que  l'auteur  de  la  Liste  civile  dévoilée 
fasse  dans  sa  brochure  des  reproches  5  la 
restauration,  cela  se  conçoit  :  d'autres 
temps,  d'aulrcs  mœurs;  mais  qu'un  minis- 
tre de  lu  branche  cadette,  achète  et  distribue 
à  grands  frais  un  ouvrage  injuste  à  l'égard 
des  Bourbons  exilés,  lorsqu'on  sait  que  la 
famille  d'Orléans  leur  témoigna  dans 
leur  prcs|)érité  de  la  reconnoLssance,  et 
parut  beaucoup  les  aimer  ;  ici,  il  y  a 
étonncment,  stupéfaction.  Si  nous  de- 
mandions à  un  éloquent  député  du  juste 
milieu  ce  qu'il  en  pense,  il  nous  réi)on- 
droit  sans  doute  qu'on  est  entraîné  par  la 
fatalité,  et  forcé  de  faire  des  choses  dont 
on  rougiroit  si  Ton  avoit  le  temps  d'en 
rougir. 

—  Un  journal  ministériel  ne  sachant 
trop,  au  milieu  des  embarras  qui  surgis- 
sent, quels  hommes  linircnt  par  accepter 
les  portefeuilles  colportés  d'hôtel  en  hô- 
tesse met  fort  prudomnient  à  faire  l'éloge 
de  toutes  les  capacités  politiques.  Au 
moins  quand  les  ministres  actuels  lui 
manqueront,  il  aura  des  amis  prêts  à  le 
rétribuer. 

—  Une  circulaire  du  minisire  de  l'in- 
térieur invite  les  préfets  à  faire  précéder 
les  éicclions  de  la  garde  nalionalc  car 


(  6o  ) 


cêllfft  nianicipftlei,  ijat  ont  été  ftsèes  du 
i5  mai  an  3o  jain. 

—  M"*  ia  comtesse  d'Elaitftsonvillé-, 
doQairiëre,  née  de  Guerchy,  fill^  de  l'am- 
bassadeur de  ce  nom  près  la  cour  de- 
Londres  sons  Louis  XV,  vient  dé  mourir 
à  Fûge  de  88  ans. 

—  M.  de  Joly,  ancien  avocat  à  la  codr 
royale  de  Paris,  te  dernier  ministre  de  la 
justide  nommé  par  Louis  XVf,  vient  die 
mourir  à  Tâge  de  8s  ans. 

—  La  crise  commerciale  continue. 
Beaucoup  de  fabricans  de  la  capitale  ont 
réduit  le  salaire  des  ouvriers.  On  s'in- 
quiète du  résultat  d'une  pareille  mesure. 

—  Pendant  que  les  faillites  se  succè- 
dent, et  que  chaque  jour  en  fait  connoi- 
tre  dé  nouvelles ,  les  ventes  par  autorité 
de  justice  se  multiplient  également  sur  la 
place  du  Gbatelet. 

—  Une  société  au  capital  de  trois  mil- 
lions vient  de  se  former  à  Paris,  pour  ré- 
tablissement d'un  chemin  de  fer  de  Mont- 
pellier à  Cette. 

—  Le  froid  se  fait  encore  sentir.  La 
neige  n'a  cessé  de  tomber  hier  ot  cette 
nuit. 


L'attentat  du  37  décembre  amena  Far- 
restalion  d'une  foule  d'individus,  dont 
cinq  seulement  restèrent  en  prévention. 
D'après  i'arrét  que  vient  de  rendre  la 
cour  des  pairs ,  ayant  entendu  le  rapport 
de  sa  commission  d'inslructbn ,  elle  se 
réunira  le  ti  avril  pour  juger  Meunier, 
le  principal  accusé,  et  les  nommés  La^ 
vaux  et  Laeaze.  La  cour  des  pairs  a  mis 
en  liberté  le  sieur  Doche ,  et  donné  acte 
mi  |irocureur-géaéràl  Frank-Carré  de  ses 
réserves  à  l'effet  de  poursuivre  pour  délit 
d'association  illicite  le  sieur  Rédarès,  ar- 
rêté à  Kimes,  reconnoissant  qu'il  n'y  a 
pas  contre  ce  dernier  charges  suilisantes 
de  complicité. 

Meunier  a  fait  partie  de  la  Société  des 
FamilUi  et  de  plusieurs  autres  sociétés 
secrètes.  L'instruction  ayant  recherché 
quelle  avoil  été  sa  conduite  depuis  i83o, 
montre  que  sa  vie  u  est  qu'un  tableau  re- 
poussant de  débauches  et  d'orgies..  D'à- 
prifs  l'instruction,  Meunier  est  au.itsi  un 


homme  eul|é;  vMtteiiK»  nerecufcinl 
vaut  aucun  déû.  En  i836  ,  il  entra  comi 
ouvrier  dans  le  magasin  de  sellerie 
Lavaui ,   son    cousin^  demeurant   ru«< 
Btonimartrei 

Meunier  arrêté  ne  cacha  nas  ses 
nions;  il  se  proclama  républicain, 
opinions,  dit-il,  étoient  le  fruit  de 
lectures.  MeiMiier  «voua  qu'il  «voit  te- 
avec  assiduité  le  Réfonnmieur^ 

Le  jour  de  son  arrestation,  Meani 
étoit  convenu  qu'il  n'étoit  pas  seul ,  qjfi 
avoit  le  numéro  3,  et  que ,  puisque 
coup  étoit  manqué,  le  numéro  5  agiroSt. 
bientôt;. il  voulut  anéantir  cette  dédaff^ 
tion ,  et  prétendit  qu'il  n'avoit  tena  M 
pfopos  que  pour  Wr#. 

Mennier  dit  ensuite  qu'il  médlloU  fon* 
crime  depuis  six  ans;. que,  deoais  rigt 
de  dix  ans,  il  nourrissoit  une  haine  vjo- 
iente  contre  la  famille  d'Orléans,  pticé 
que  ses  lectures  lui  a  voient  montré  leé 
d'Orléans  comme  tonjours  funestes  à  la 
France.  Long-temps  il  chercha  à  éloigner 
tout  soupçon  de  complicité;  mais,  à  IM 
lin ,  il  réiracta  la  plupart  de  ses  dédtr»*' 
lions.  Dans  son  interrogatoire  dM  4  ^ ^ 
vrier,  Meunier  déclara  qu'étant  an  soir 
cheX'.Lavaux-.  il  tira  au  sort  avec  La  vaux 
et  Laeaze  pour  savoir  lequel  d'entre  eni- 
/rapperolt  le  roi  des  Français^  On  ' jeUi 
dans  uni  chapeau  trois  petits  cornets,' 
dans  l'un  desquels  fui  placée  une  boaleUé 
de  pain ,  et  l'on  convint  que  éelul'  der 
trois  qui  aaroit  ce  cornet  seroit  cliMfyé 
de  l'exécution.  Le  sort  le  désigna.  Im  5 
février.  Meunier  confirma  cette  déclan- 
tîon,  et  ajouta  que,  s'il  avoit  dit  qu'il 
méditoît  son  crime  depuis  six  ans,  c'étoit 
pour  détourner  les  soupçons  qui  pla- 
noient  sur  Lavaux  et  I^caze,  et  que,  dfuis 
la  réalité,  son  projet  remontoit  tout  aif- 
plus  à  quinze  mois,  époque  du  tirage  au 
sort.  Le  ao  févrieri  Meunier  dit  que  La- 
vaiu  Tavoit  plusieurs  fois  pressé  d^en'G- 
nir.  Le  38,  il  déclara  que  ce  dernier  lui- 
avoit  conseillé  de  démarquer  son  linge  « 
et  que  souvent  il  avoit  été  conduit  par  lui 
au  tir,  afin  de  lui  apprendre  à  tirer  la 
pistoicL  Dans  un  autre  interrogatoire  dif 
mois  -de  mars,  Meunier  a  ajouté  que^' 
sortant  un  soir  du, théâtre  des  Variétés» 
LavDUx  Tavoit  conduit  à  Teslaminel  de 
Paris,  et  l'avoit  de  nouveau  pressé  d*ac- 
coinplir  sa  promcs&e.    . 

Le  rapport  annonce  que  La\»n\  ct!^- 


eue  ont  nié  toute  parUcl|MitSon  ta  crime; 
pilais  il  retète  plmieQn  contradictions 
fort  graves;  et  aussi  confrontC*8  avec  le 
principal  accasé,  ils  ont  été  reconnus  par 
ee  dernier  poar  ses  complices  ;  il  a  rap- 
l^çlé  en  leur  présence  le  tirage  au  sort 
«îlû  avoît  en  lieu  environ  quinze  mois 
avaat  râitcnlat ,  an  domicile.de  La  vaux. 
.'  Pa'as  le  principe,  on  avoit  cru  devoir 
Bospecter  la  présence  de  Lavaux  comme 
sarde  national  à  cheval  au  moment  de 
TatliMDtat;.  B^ais  il  a  dté  constaté  qu^il 
wMi  -reçu  pour  ce  jonr-là  un  ordre  de 
«errice.  Liivaux  avoit  nié  d'abord  qu**!! 
-^1  onidm't  Meunier  au  tir;  plus  tard  il 
-a  jreooDDu  la  vérité  de  ce  fait,  ajoutant 
cfiAls  n^y  alloient  l'un  et  Tautre  que  dans 
^  bn^  <k  i'aniuser. 

Pîm^frpRÇGÎs  Meqnier,  né  h  la  Gha- 
-pelle-SaÎBt-Denîs ,  est  âgé  4e  vingt-trois 
9n3;  iiéemeami  à  Paris,  rue  M.onlniar- 
trc  •  n*  s4  •  et  étoH  commis -marchand  ; 
il  a  environ  ciqq  pieds  quatre  ponces.  Un 
bout  triïS-bas.  un  nez  large,  une  bouche 
grande,  des  lèvres  grosses  lui  donnent 
^ne  physionomie  désagréable  ;  sou  teint 
est  bmn,  et  sa  têteest sillonnée  par  ptu- 
;  «curs  cicatrices. 

Gbarles>4leuiidreLavanx,  né  à  laVil- 
lelte ,  est  ftgé  de  37  ans;  il  est  un  peu 
inoins  gran^  qœUe  précédent,  et  a, 
•comme  toi.  -/es  fôvres  grosseii  cl  4e  «ce 
afsea  fort;  non  fdiit  est  bnm. 

Ijacate,  commit-tiiarehand ,  né  et  do* 
mîmKé  1  AUch  (Gers) .  est  ftgé  de  vinjçt- 
deux  ans;  il  a-la-talUe  de  Meunier;  sa  ii- 
l^re,  sans  rien  avoir  de  remarquable, 
n'a  rien  aassî  de  désagréable;  comme 
Lavaax,  il  a  une  barbe  brune  en  collier. 


tées  par  te  «ootail  aiiiMlcipal  de  celle 
ville  en  faveur  des  déposans  les  plut  asii^ 
dosb 

—  Le  tribunal  correctionnel  if  Angera 
a  condamné  à  iSjours  de  prison  les  nom- 
més Lefobvre,  Leroy,  Tiirault  et  T^eroua, 
onvriers tailleurs,  coupabltsd'avoîrrorDiâ 
sans  aulorisAtion  une  association  qui  n'é- 
toil  qu*une  fraçtioa  d'une  association 
beaucoup  plus  vaste, 

—  M.  Montmort.  commissaire  central 
-de  police  à  Lyon,  dément  sa  nomination 
à  des  fonctions  en  Afrique,  annoncée  par 
des  joumaui  de  Pari&i 

—  Le  général  Bugeaud  s'eit  embarqué 
à  Port-Vendres  sur  le  Sphinx, 

—  M.  Auguste  Pra$,  qui  étoit  depnia 
long.temps  spus-préfet  d^A^rles  (Bouches- 
du  Rhône),  vient  de  donner  sa  démis* 
sion» 

—  M.  le  duc  de  Crussol,  (ils  de  M.  le 
duc  d'Uzës,  ancien  aide- de  camp  du  roi 
Charles  X,  ancien  député  du  Gard,  pair 
de  France  par  suite  de  la  démission  dq 
son  père,  vient  de  mourir  à  Marseille. 


VOUVELLI»   OEa  FaOVIKCKS 

La  collection  du  musée  de  Versailles 
comprend  1,110  pot-traits,  7^4  tableaux 
pl  45o  statues  et  bustes. 

—Les  versemens  effectués,  le  2  avril,  à 
b  caisse  d'épargne  de  Nantes  se  sont  élevés 
à  11,716  fr.  et  les  rembburseraens  récla- 
nés  pour  le  5y  à  187,700  fr.  Les  jour- 
lanx  ministériels,  qiii  ne  parleront  pcutr 
<(re  pas  de  ce  fait»  font  sonuer  bleu  hadt 
les  derniers  v^nemens  .faits  à  la  caisse 


IHOlîVBLLEë  D'ESPAGNE. 

Les  nouvelles  de  Madrid  sont  sans  in- 
térêt. La  gazette  officielle  de  cette  ville 
annonce  que  M.  Lopez,.  minisjlre  de  l'in- 
térieur, a  été  remplacé  par  M.  Pio  Pit^ 
Pîzano,  qui  étoit  chef  politique  de  la  pro- 
vince de  Madrid  et  député  aux  cortës. 

—  Les  certes,  moins  affectées  de  la 
grippe,  entrepris  la  discussion  du  projet 
de  réforme  de  la  constitution. 

—  La  misère  est  si  grande  à  Madri4 
que  les  rues,  les  carrefours  et  surtout  les 
portiques  des  églises  sont  eticqmbrés 
d'une  foule  de  malheureux  qui  demân* 
dent  du  pain. 

—  Des  lettres  de  Requena  ,  à  So  lieues 
de  la  capitale  et  dans  la  nouvelle  Gas- 
tille,  parvenues  à  Madrid,  disent  qu'S  la 
date  du  2 1  mars,  cette  ville  qui  compté 
6,000  habitans  étoit  étroitement  bloquée 

d'épargne  de   Gambrai  ;  versemcns  qui;    par  Ids  troupes  carlistes,  sous  les  ordres 
<ln  reste,  ne  sont-  dus  qu'aux  primes  vo-    de  Gabrera. 


/ 


(  60 

Les  duttMM    ocenpcnf  tOHJonn 


Ctiel. 

—  La  Gaiennt  annonce,  d'aprCs  des 
noavellc*  de  Bayoniie  dà  i  "  avril,  que  la 
grippe  est  î  Estella,  et  qae  le  roi  Chsr- 
let  V  et  plasIcDK  dei  principanx  mem- 
bres de  son  gootememcnt  en  ont  Été  aU 
tcinls.  I^  roi  Ise  en  convalescence. 

—  Les  joDrninx  minislérjels  ancon- 
cent  que  le  gonvemcmcnl  français  est  en 
instance  anprl»  de  son  allié  le  gonvcrnc- 
mcnt  de  Madrid  poiir  obtenir  la  cession 
d'un  terrain  dans  l'une  des  Iles  Baléares, 
aÛn  d'y  établir  nn  hôpital.  Le  conseil 
municipal  de  Mahon  a  ouvert  nne  en- 
quête sur  l'utilité  on rinconvénient  décé- 
der icniporaîrement  la  jouissance  de  la 
petite  Ile  de  lllôpitai  qaî  existe  dans  le 
port  mfme. 

Le  gonvcrnement  de  juillet  est  asseï 
coulant  avec  la  révolution  espagnole  pour 
qne  celle-ci  ne  se  fasse  pas  long-temps 
prier  et  se  montre  reconnoissanle  des  sa- 
criSces  que  son  alité  à  imposés  ponr  elle  h 
la  J'rancc. 

—  Il  parolt  que  cinq  carlistes  qui 
Ploient  gardés  1  Hontlnçon  (Allier)  ont 
pu  s'écliapper  dans  la  nnit  du  >6  an  37 
mais  pourretoamer  en  Espagne. 


Le  roi  de  Sardaigne,  înrumiC  des  pro- 
gri»  que  la  grlpiMfaisoit  parmi  les  soldats 
cl  dans  la  classe  peu  aisée,  a  visité,  le  98 
mars,  les  hôpitaux  civils  ci  mililaires  de 
Turin.  Sans  gardes,  sans  escorle.  comme 
nn  roi  bien-aiinË,  le  monarque  a  adressé 
aux  malades  des  paroles  consolantes,  et 
distribué  des  secours  k  ceux  dont  les  ra- 
milles pouvoient  Otrc  dans  te  besoin, 

—  Lcs^jotirnaux  anglais  de  toutes  tes 
couleurs  se  plaignent  de  l'inQucnee  qoc 
la  Russie  exerce  h  Constantin  opte  par  le 
moyen  du  comte  Bontenicff,  son  envoyé. 

—  Les  correspondances  de  Lisbonne 
du  33  mars  sont  sans  intérêt;. elles por 
lent  seulement  que  la  grossesse  de  la  reine 
dona  Maria  a  été  officiellement  annon- 


cée. 


'^4 


CIIAUBRB  DES  PAiDS. 

(Présidence  de  M.  Tasquier.) 
Sit»et  d»  7  avril. 
Lq  séance  est  ouverte  ï  d«ix  heum  j 
MM.  Bernard.  Itosamcl  et  Martin  jM 
IV'ord)  sont  an  banc  des  ministres.  M.  W 
gamcl  préseule!i  la  chambre  nn  projet  dl 
loi  relatif  ï  nn  crédit  de  5,900,000  If. 
pour  les  dépenses  de  la  marine,  faites 
dehors  des  prévisionsda  biidget'di 
Ce  projet  a  déjà  été  adopté  par 
chambre.  M.  Bernard  présente  enrairi h' 
projet  de  loi  sur  le  contingent  annuel  St 
8a  mille  hommes.  La  chambre  noradw 
trois  candidats  pour  la  présidence  de  Bi' 
commission  de  surveillance  de  |a  caEW 
d'amorlissemcnl;  nn  scrutin  sàffiL  La 
comte  Roy ,  le  baron  Louis  et  M.  DiVil' 
liers  sont  nommés  candidats.  La  cbaonm 
adopte  enfin  sans  discussion  trois  pn^flb 
de  loi  tendant  ï  autoriser  des  impoHliOBi 
extraordinaires  et  un  emprunt  votéspar Ici 
déparlemens  de  la  Dordogne,  du  luiftne,' 
et  par  la  ville  d'AIençon. 

CHAUBItE  DES  oéPtlTéS. 

Séance  du  CtjmrlL, 

Beanconp  de  députés  orft  montré 
lèlc  extrême  b  la  fin  de  la  séance  du  S,  et 
le  président,  pour  ne  pas  ralentir  Miile 
qui  s'en  va  clici  tant  d'autres,  se  décîdak 
annoncer  qu'on  se  rasEembteroit  le  1 
main  ï  une  heure.  Une  heure  sooi 
n'y  a  personne  dans  la  salle.  A  une 
et  demie.  M,  Cunin  Gridainc,  l'un  4n 
ïice-présidens ,  monte  an  fautenil  ;  on 
compte  çà  cl  l!k  environ  trente  menibres. 
M.  tiasparin  e't  seul  au  banc  des  minis- 
tres. On  attend. 

Enfin  M.  Cimin-Grtdaine  juge  qa'on 
peut  continuer  la  discustion  soiu  l(d  re- 
lative aux  aliénés. 

Une  voix  ;  On  n'est  pas  en  nombre. 

Une  autre  voti  :  II  n'y  a  qn'nn  ministre 
préscnl. 

M.  cuMK-GHiD.uNE.  I^a  chambre  eij 
est  restée  b  l'art.  7.  Il  y  a  im  amendement 
de  M.  de  Larocfaeroucault-LianconrU 

LetRAin.  Mais  on  n'est  pas  en 


nombre. 


i.AiuM:RRFoi;cftri.T  -  lfah- 


(63  ) 


comT.  On  pcQt  loiijonri  commcficcr  la 
tiiscassion. 

Une  voix  t  Et  ceux  qaî  viendront  k  la 
fin  voteront  sans  6Lre  éclairés* 

Plusieurs  députés  :  L'appel  nominal. 

M.  GLA^is-nizoïN.  Dans  Tintérôl  de  la 
dignité  jde  la  chambre ,  il  faut  lever  la 

séance. 

La  confasîon  continue...  De  toutes 

paris  :  Enfin  la  chambre  est  en  nombre. 

M.  de  Larocheroucanlt-Lianconrl"  ex- 
fiKqne  au  milieu  dn  bruit  dos  conversa- 
lions   Vamcndement  qu'il  a  proposé. 

H.  DE  scHAi'ENBL'BG.  On  a  fall  valoîr 
beaijicoup  de  raisons  pour  établir  qu'il 
scroil  possible  de  faire  incarcérer  les 
inembres  cTune  famille ,  sans  que  la  fa- 
mille le  sôt.On  a  dit  queie  premier  venu 
poanoît  aller  prendre  un  homme  an  col- 
let, \b  conduire  et  le  faire  recevoir  dans 
vne  maison  d'aliénés.  Il  y  aurait  presque 
de  /■  nîaiserîe  à  admcUre  la  supposition 
de  pareils  faits  en  présence  des  précau- 
tions de  la  loi,  puisqu'il  faut  arriver  à  cet 
établissement  avec  un  certificat  de  méde- 
cin. Il  fandroit  donc  avoir  séduit  le  mé- 
decin. .  , 

M.  AVGiJis.  Je  suis  du  nombre  des  mais 

(rire   général  et  prolongé);  je  suis  du 

T\ombrc  des  niais  dont  l'orateur....  (On 

ril  p\us  fort.) 

M.  DE  SGifArciiBrBG.  Jc  demande  la 

parole. 

»•  ArGUia.  Je  suis  du  nombre  des  niais 
dont  l'orateur  qui  descend  de  la  tribune 
vient  de  parler,  et  qui  pensent  qu'on  ne 
saurolt  prendre  trop  de  précautions,  lors- 
qu'il est  question  d'enlever  k  la  société  un 
individu  pour  le  déposer  dans  une  mai- 
son rfaliénés,  qui  pensent  que  ces  précau- 
tions ne  sauraient  être  trap  étendues ,  et 
qu'on  ne  saurait  y  pourvoir  par  trop  de 
moyens. 

C'est  par  ce  motif  que  je  viens  appuyer 
l'amendement  présenté  par  M.  de  La- 
rochefoucauld. 

M.  LE  PRÉSIDENT.  Je  mets  aux  voix 
l'amendement 

Tout  le  côté  gauche  *.  En  conscience , 
nous  ne  sommes  pas  en  nombre  ï 

Voix  diverses  :  Si  !  si  î  Mon  !  non  ! 

M.  DE  DBYÀ8.  Oii  vicut  de  Compter;  il 
n'y  a  que' 191  députés  présens. 

Plusieurs  membres  qui  éloîent  dans  la 
salle  des  conféicnco?.  roprennenl  leurs 
places. 


M.  CLAïa-Bixoi.N.  Nous  persîstons  à  de- 
mander Tajoiimement  de  la  discussion. 

M.    LE    PRÉNIDE.NT.    Il   u'v   a  qUC  307 

membres  présens;  mais  il  y  a  a5  ou  5o 
membres  dans  la  salle  des  conférences... 

Voix  de  la  gauche  :  Nous  ne  pouvons 
compter  que  ceux  qui  sont  h  leur  poste. 

Plusieurs  députés  ;  l^evei  la  séance. 

M.  PETOi'.  L'appel  nominal. 

Voix  au  centre  :  La  discussion. 

M.  LAFFiTTE.  Il  est  déplorable  que  la 
chambre  présente  un  pareil  scandale  aux 
yeux  de  la  France. 

Le  tumulte  va  toujours  croissanL 

M.  LAFFITTE.  Il  faut  pour  la  séance  de 
demain  convoquer  tous  les  députés  h  do- 
micile, et  que  ceux  qui  ne  viendront  pas 
soient  tenus  de  donner  leurs  raii^ns. 

Membres  dn  centre  :  Aux  voix  Tamen- 
deroent 

Membres  de  la  gauche  :  On  vous  a  dit 
que  vous  n'étiez  pas  en  nombre. 

La  confusion  est  sur  tous  les  bancs. 

Beaucoup  de  députés  sun'iennent  On 
crie  :  Nqus  sommes  maintenant  en  nom- 
bre. 

Une  voîx  :  C'est  heureux. 

Malgré  cela,  la  discussion  continue  en- 
tre le  président  et  M.  Charamaule,  qui 
veut  qu'on  s'occupe  de  la  proposition  de 
M.  Laffitlc,  relativement  h  la  prochaine 
séance.' 

La  chambre  peut  enfin  s'occuper  de  la 
loi  des  aliénés.  Elle  rcjcitc  l'amendement 
de  M.  de  La  Rochefoucauld  ;  un  amende- 
ment de  M.  (jlais-Bizoin  est  aussi  rejeté. 
La  chambre  qui  est  en  retard,  et  sans 
doute  fatiguée,  adopte  successivement  et 
sans  débats  imporlanslesart.  7,  8,  9  et  10. 

Séaneê  du  7  avril, 

M.  Dupin  ouvre  la  séance  à  une  heure 
et  demie.  11  n'y  a  pas  vingt  membres  dans 
la  salle  ;  la  séance  reste  suspendue  jus- 
qu'à deux  heures  et  demie.  L'ordre  du 
jour  appelle  la  suite  de  la  discussion  sur 
les  articles  de  la  loi  relative  aux  aliénés. 

M.  Lavielle  dit  qu'il  a  proposé  deux 
paragraphes  additionnels  h  l'art.  1 1. 

M.  DLPLN.  11  faut  d'abord  voter  l'ar- 
ticle. 

Aux  centres  :  Aux  voix  ! 

Un  député  :  On  n'est  pas  en  nombre. 
(Si!  si!) 

L'article  11  est  volé.  Los  amrndrmrns 
de  M.  La  vielle  sont  rrjctés. 


/ 


(64) 


Art.  13.  •  En  CM  de  danger  imminent, 
attesté  par  le  certifieat  d'un  médecin  ou 
par  la  notoiiétô  publique ,  les  commis- 
saires de  police  ù  Paris  et  les  maires  dans 
les  départemens  pourront  ordonner,  h 
l'égard  des  personnes  atteintes  d'aliéna- 
tion mentale ,  toutes  les  mesures  provi- 
soires nécessaires ,  à  la  charge  d'en  réfé- 
rer dans  les  %\  beores  |iu  prâet»  qui  sta- 
tuera sans  ù^êL  « 
f  Cet»  article  eft  iidopté. 
i  ArV,  'i^,  •  Ag^n  ordre  de  placemeqt 
ne  pourra  avoir  d'effet  pour  plos  d^  six 
mois. 

•Avant  Texpiration  de  ce  délai,  une 
nouvelle  visite  sera  ordofinée ,  conformé- 
ment à  l'art.  6  /^  .1^  ;pî^fet  décidera  si 
Tordre  doit,  être  renouvelé. • 
'  »  En  cas  d'expiration  du  délai  saqs  que 
Tordre  ait  été  renouvelé,  la  personne  pla- 
cée cessera  d'être  retenue;  » 

M.  de  ^émusat  propose  de  commencer 
anisî  le  (deuxième  paragtapUe  :  «  Dana  la 
quinzaine  qui  précédera  ïemiraUon  de 
ce  délai.  • 

Cet  article  amendé  par  M.  dellémusal 
est  adopté.  La  chambre  vole  ensuite  el 
sçins  débats  les  art.  i4>  lô*  i6  et  17.  Elle 
adopte  aussi  le»  ^rU  18  et  19,  qui  mettent 
les  dépenses  occasionnées  par  les  aliént's 
à  la  charge  de  cçax  auxquels  il  peut  être 
demandé  des  alimens,'et  en  cas  d^insutO- 
sance ,  à  la  chai*ge  des  départemens.  Les 
articles  suivans ,  y  compris  le  vingt-hui- 
tième et  dernier I,  sont  également  adoptés. 
Le  scrutin  sur  Tensémble  a  pour  résultat 
Tadoption  de  la  loi  par  i83  ooules  blan- 
ches contre  4?  boules  noires. 


DÉVOTION  PBATIQUE  AUX  SEPT  PBINÇI- 
PAUX  MYSTÈBES  DQULOUBEIJX  JM  LA 
SAINTE  VIERGE. 

Cet  ouvrage  avoit  été  déjà  publié  il  y  a 
quelques  années  ;  c'est  la  traduction  d'un 
li\Te  italien  du  père  Peçcaroni,  Servîle. 
X«a  traduction  avoit  été  approuvée  par 
M.  r Archevêque.  La  nouvelle  édition  çst 
augmentée  d'un  ouvrage  du  père  Théo- 
dore de  Almeyda,  portugais,  qui  a  pour 
titre  :  Gémissemens  et  eomolationê  de  la 
mère  de  Diea;  c'est  la  première  fois  que 
cet  ouvrage  paroit  en  français.  11  se  com- 
pose de  méditations  sur  les  sept  douleurs 


de  la  saille  Vierge,  de  motili  de géniafo- 
ment  et  de  consolation,  d'un  oiScQ  dw 
doulenrs  de  la  isainte  Vierge,  des  messeï 
propres  à  l'ordre  des  Servite»,  et  d'nal 
neu vaine  à  Notre-Dame-ucs-Donîenn. 

Nous  ne  reviendrons  point  sur  la  pre- 
mière partie  que  nous  avons  annoncée, 
dans  ce  Journal,  numéros  du  a  juin  i95f 
et  du  33  octobre  i836.  La  deuxième  par* 
tie  a  paru  la  suite  naturelle  de  la  pra^j 
mière  et  est  inspirée  par  le  même  f»^ri^ 
de  dévotion  envers  la  sa:  le  Vierge..  L'^  1 
diteur  est  un  pieux  laïr<uu  qui  a  publia  eu  ! 
1823  le  Congréganiste  parfait,  et  qui,  oui  , 
tre  beaucoup  d'autres   bonnes  ceqvreii 
s*occupe  de  répandre  de  bons  livres  et  déft 
gravures  de  piété.  11  désire  que  son  ]in^ 
inculque  la  dévotion  aux  souffraocfs  j^ 
Jésus  et  dé  Marie.    . 

Cette  nouvelle  édition  porte  ona  ap? 
probation  de  FOrdinaire  en  daiedaS  fè^ 
vrier  dernier.         (Voir  les  AnnomM.) 


rO' 


<•  (J*'*"t,  Qitfxittt  €<  Clerc- 

BOURSE  DE   PARIS  DU    7   AVRIL. 

CINQ  p.  OiO,  j.  du  22  mars.  106  fr.  90  c. 

QUATRE  p.  0[0,  j.  de  mars.  98  fr.  96  c. 

TROIS  p,  OiO, J.  de  déc.  79  fr.  1&  c. 

Quatre  li2  p.  OiO,  j.  de  mars.  000  fr.  00  c. 

Ait- de  la  Banque.  2412 fr  50c.  ' 

B«M»s  «lu  Tréflor.  3  0(0. 

R^iitfi  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Obiig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 172  fV.  50  e. 

Quatre  canaux.  1197  fr.  50  c. 

Caisse  hypothécaire.  805  fr.  00  c. 

Rente  de  Naples.  98  fr.  05  c. 

emprunt  romain.  102  fr.  1(2 

Emprunt  Beig;e.  103  fr.  5iS 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0^0 

R^ntc  d'Espagne  5  p.  0^0.  25  fr.  3(8 


DÉVOTION  PRATIQUE    ' 

AirX  8BPT   MINGIPAUX  MYSTÈBES  DOI7- 
LOUBEtJX  DE  LA  TBÈS-SAINTE  VIEB^te 

MBBE  DB  DIEU ,  àvec  appfdbation  de 
M,  l'Archevêque  de  Paris. 

Chez  DELÀUNAY,  libraire ,  rue  Saint-Do- 
mlnlque,  58,  faub.  Saint- Germain. 

PASis,  —  iMPaiMEaiB  d'ad.  le  clesb  Et  c', 
Quai  des  Angnstins ,  ^5. 


t.* AMI  DE  LA  RELIOIOK 

parolt  les  Mardi,  Jeudi 
et  Samedi. 

On  peuts'abonner  des 

1*'  et  1 5  de  cliaque  mois.  1 


N''  2796. 


MARDI  11  AVRIL  1837. 


l'AlX  DE  l/AB05iXEME9iT. 

i  fr.       i 

I  an 5h 

(i  mois 19 

5  mois in 


1   IDUIS 


5 


[>o 


JLES  SAINTS  ÉVANGILCS 

TRADUITS    D£    LA    VL'LGATE 
PAR  M.  h'àBBÈ  DASSARCB , 

Illustrer  par  MM.  Johahhot,  Catélisr, 
Gebabd-Segui»  et  Baevière. 


iofir 


Kïuuissent  à  pou  piès  tout  ce  qu*oa 


Cette  édîtion  7^8  Evaugtles  est 
exécutée  dans  le  même  {pûi  que 
celle  de  Vlmitalion.  Chaque  page  du 
texte  est  renfermée  dans  un  enca- 
drement à  la  manière  de  plusieurs 
manuscrits  du  moyen  âge,  et  c'est-là 
ce  qu'on  est  convenu  d'appeler  illus- 
tré; expression  qu'il  ne  faut  pas  sans 
doute  prendre  à  la  lettre ,  comme  si 
FËvangile  recevolt  quelque  illuslra- 
tion  des  ornemeas  des  arts.  La  parole 
divine  n'a  pas  besoin  de  ce  relief; 
seulement  les  yeux  peuvent  être  flat- 
tés de  gravures  et  autres  accessoires  , 
çuand  ils  sont  exécutés  avec  r;oût. 

M.  l'abbé  Dassance  a  pris  à  tache 
de  mettre  son  travail  sous  la  protec- 
tion des  plus  grands  noms.  Un  pas- 
sage de  saint  Jean-Ghrysostôme  lui 
sert  d'avis  au  peuple  iidcle,  et  le 
Discours  préliminaire  n'est  autre  que 
le  XIX®  chapitre  de  la  2°  partie  du 
Discours  sur  V Histoire  uniiferscllc  de 
Bossuet.  C'est  un  magnifique  exposé 
de  la  doctrine  de  Jésus-Christ.  La 
hauteur  des  vues  et  la  noblesse  des 
pensées  s'y  joignent  à  une  précision 
et  une  exactitude  parfaite.  Il  n'y  avoit 
que  Bossuet  pour  rassembler  tant  de 
choses  dans  uu  assez  court  espace. 
Cet  emprunt  fait  honneur  au  tact  de 
M.  l'abbé  Oassance. 

Le  Discours  préliminaire  est  suivi 
de  notices  surchacun  des  quatre  évan- 
gélisles.  Ces  notices  assez  étendues 

T^me  CXUT,  LAmi  de  la  Religion, 


!  sait  sur  ces  saints  personnages. 

Le  fond  de  la  trn'lnctiou  nous*a 
paru  être  celle  de  Sacy,  à  laquelle 
néanmoins  M.  l'abbé  Dassance  a  fait 

i  quelques  changcinens,  soit  pour  faire 
disparoilrc  des  locutions  anciennes, 
soit  pour  rendre  le  style  plus  vif.  Le 
premier  volume  renferme  les  Evan- 
giles de  saint  Matthieu  et  de  saine 
Marc,  et  lu  deuxième  ceux  de  saint 
Luc  et  de  saint  Jean. 

Le  deuxième  volume  est  terminé 
par  une  description  de  Jérusalem  et 
des  lieux  saints.  On  a  regardé  cette 
description  comme  le  complément 
des  Evangiles.  L'auteur  a  consulté 
les  voyageurs  anciens  et  modernes.  Il 
décrit  d'abord  Jérusalem  ,  le  temple 
et  les  lieux  les  plus  remarquables  de 
la  ville.  Il  marque  les  différentes 
transformations  qu'a  subies  la  cité 
sainte.  De  là  il  visite  Bethléem  ,  la 
Galilée,  le  Jourdain...  Ce  monceau 
est  signé  de  M.  de  la  Bédolière. 

Il  faut  bien  parler  aussi  du  travail 
des  artistes  qui  ont  concouru  à  déco- 
rer cette  édition.  Il  y  a  des  encadie- 
mens  variés  pour  chaque  Evangile. 
Les  initiales  du  Discours  prélimi- 
naire et  des  chapitres  des  Evangiles 
sont  accompagnées  d'ornemeas  et  de 
dessins  à  la  manière  du  moyen  âge. 
Les  vignettes  sont  prodiguées.  La  no- 
tice sur  Jérusalem  et  la  Terre-Sainte 
offre  bon  nombre  de  petites  gravures 
qui  présentent  l'histoire  d'un  pè- 
lerin. 

Mais  ce  qui  est  surtout  remarqua- 
ble, c'est  une  collection  de  gravures 
qui  ornent  cette  édition.  Il  y  en  a 
vingt-cinq  en  tout ,  qui  représentent 


l  66  ) 

<tfiiélques  traiu  de  la  vie  du  Saureur, 
Jérusalem,  la  Voie  douloureuse  ,  le 
inoDt  dei  Oliviers,  le  saint  Sépulcre , 
Bethléem,  etc.  Ces  gravures  fort  bien 
exécutées  sont  un  bel  accompagne* 
ment  de  cette  édition. 


RECHERCHES  HISTORIQUES 

SÇR 

LA  VÉRITABLE  ORIGINE. DES'VAUDOfS  ET 
SUR  LE  CARACTÈRE  DE  LBl'RS  DOC- 
TRl^iES  PRIMITIVES. 


Plusieurs  écrivains  modernes  se 
5ont  occupés  de  Thistoire  des  Vau- 
dois.  Ua  ouvrage  sous  ce  titre  parut 
à  Paris  en  1796,  et  est  attribué  à  un 
ministre  Yaudois,  Guide  Brez.  De 
courtes  obserf^ations  sur  Vélat  présent 
des  Kaudois^  en  Italien,  furent  pu- 
bliées h  Genève,  en  1821,  sous  le  nom 
de  G.  Lowtber.  Une  notice  sur  F  état 
actuel  des  églises  vaudoises^  Paris , 
1822,  est  duc,  à  ce  qu'on  croit  ,  au 
hiinistre  Peyrau^  mort  depuis  peu. 
Un  historien  plus  récent  encore, 
M.  A.  Muston,  a  donné,  à  Paris,  en 
1834,  une  Histoire  des  Vaudois  <les 
^lallées  du  Piémont.  L'auteur  des  Ber" 
cherches  historiques  a  lu  tous  ces  écri- 
vains, mais  il  ne  s'est  pas  borné  là  ; 
il  a  remonté  aux  sources,  il  a  con- 
sulté les  anciens  auteurs.  Il  a  entre- 
pris de  montrer  à  quelle  époque  les 
Yaudois  ont  paru,  à  qui  ils  doivent 
ie  jour,  et  ce  qu'il  faut  penser  des  di- 
vers svstèmes  des  écrivains  Yaudois 
.et  protestans  sur  ce  sujet. 

Ce  n'est  point  toutefois  l'histoire 
même  des  Yaudois  que  le  savant  au- 
teur publie  aujourd'hui  :  cette  his- 
toire, il  se  propose  de  la  donner  plus 
tard,  et  nous  ne  doutons  point  que 
«cette  promesse  ne  soit  favorablement 
accueillie  du  public.  Comme  l'indi- 
que as&ez  le  titre,  le  but  de$  Rtcher" 


ches 'historiques  est  de  nous -laîre  coH>» 
noitre  la  véritable  origine  de  la  secte 
vaudoise,  et  ses  doctrines  primitive^. 
Cette  question,  qui  n'en  étoit  pas  une 
avant  la  réforme  du  seizième  siècle, 
acquit  une  haute  importance  dans  la 
controverse  religieuse  depuis  l'al- 
liance ou  plutôt  la  fusion  des  Yau- 
dois avec  les  disciples  de  Calvin. «  Il 
n'est  peut<«tre  aucune  secte,  dit  Ber- 
gier,  dont  l'origine  ait  été  plus -con- 
testée, qui  ait  donné  lieu  à  des  récits 
plus  opposés  et  à  un  plus  grand  nom* 
bre  de  calomnies  contre  l'Egli'^e  ro- 
maine, que  la  secte  vaudoise.  »  {Dic^ 
tionnaire  de  théoLant.  f^audois,)  On 
conçoit,  en  effet,  de  quel  intérêt  il 
étoit  pour  les  protestons  de  répandre 
des  miages  sur  ce  point  de  l'histoire, 
quand  on  considère  que  le  but  prin- 
cipal des  réformés  de  Genève,  en  s*in- 
corporant  les  Yaudois,  avoit  été  de  se 
procurer  des  ancêtres  dans  la  foi,  et 
d'échapper  au  reproche  de  nouveauté  . 
que  leur  adressoit  l'Eglise  catholi- 
que ,  reproche  fort  embarrassant 
dans  un  siècle  où  l'on  croyoit  encore, 
comme  l'observe  notre  auteur,  que 
»  la  vérité  en  fait  de  doctrine  et  la  lé- 
»  gitimité  en  fait  de  ministère  ecclé- 
»  siastique  ,  n*étoient  véritablement 
»  entre  l'Eglise  et  les  sectes  qui  en 
I»  sont  sorties  qu'une  question  de 
»  priorité  de  temps  :  Id  verius  quod 
^tprius,»  Or,  pour  atteindre  ce  but,  il 
ne  suffîsoit  pas  aux  calvinistes  que 
leurs  nouveaux  frères  leur  apportas- 
sent les  quatre  siècles  d'existence  qne 
leur  assignoit  l'histoire  ,  puisqirén 
s'arrétant  au  xiP  siècle  il  leur  restoit 
encore  à  franchir  une  bcune  de  douze 

cents  ans  pour  arriveraux  apôtres  (lont 
ilssé  disoient  les  disciples  et  les  succes- 
seurs. Après  bien  des  efforts  inutiles 
pour  trouver  des  ancêtres  aux  Yau- 
dois dans  les  Albi|;eob  et  autres  an- 


(6;  ) 


ckns  tectaîres,  ib  jugèrent  plut  ûm- 
pie  de  donner  un  solennel  démenti  à 
l'histoire,  en  soutenant  que  les  Vau- 
dois  étoient  de  beaucoup  antérieurs 
au  marchand  de  Lyon,  Pierre  Vaido, 
et  eu  leur  donnant  pour  fondateur 
d'abord  Claude  de  Turin  qui  vi- 
Toit  au  IX*  siècle,  puis  un  certain 
Léon,  contemporain  du  pape  saint 
Silrestre,  et  enfin  i'apôtre  saint  Paul 
bû-méme  qui  auroit  évangélisé  en 
personne  les  vallées  du  Piémont. 
«  Charmés  qu'on  leur  eût  fait  une 
»  si  belle  part  en  fait  d'ancienneté  , 
»  les  Vaudois  se  sont  empressés  d'y 
»  souscrire.  Cetexpédient  leur  a  paru 
»  si  bien  imaginé,  qu'il  n'y  a  pas  au- 
•  jpurd'hui  jusqu'au  plus  mince  de 
»  leurs  écrivains  qui  ne  soutienne  très- 
m  TÎveilnent  l'apostolicité  de  leur  secte 
»  (p.  104.)  n  C'est  ce  que  fit  encore, 
il  y  a  à  peine  deux  ans,  l'auteur  d'une 
Histoire  des  fraudais  des  'voilées  du 
Piémont^  remplie  des  inculpations 
\et  plus  calomnieuses  contre  l'Eglise 
Tosnmtnt.  i 

Il -^toît  à  désirer  qu'un  écrivain  ca- 
tholique fit  enfin  justice  de  tant  de 
fiuiflsetés  ;  et  si  le  respectable  auteur 
des  Recherches  historiques  nous  a  voit 
permis  de  révéler  son  nom,  et  le  haut 
'rang  qu'il  occupe  dans  la  milice 
'sainte,  on  auroit  vu  que  la  cause  de 
la  religion  ne  pouvoit  être  confiée  à 
de  meilleures  mains.  Il  falloit,  en  ef- 
ieC,  une  érudition  peu  commune  et 
one  grande  connoissance  des  écri- 
vains du  moyen  âge  pour  en  extraire 
des  documens  aussi  multipliés  et  aussi 
précieux  que  ceux  qui  forment  les 
pièces  justificatives  de  l'ouvrage,  et 
qae  les  érudits  eux-mêmes  liront 
avec  un  vif  intérêt.  Il  falloit  une  étude 
approfondie  du  sujet  pour  mettre  au- 
tant de  clarté  et  de  méthode  dans  une 
discuasion  ,que  la  mauvaise  foi  avoit 


si  fort  embrouillée.  Enfin,  pour  se 
faire  lire  dans  un  temps  où  l'on  n'aime 
pas  les  gros  livres,  il  lalloit  piquer  la 
curiositédu  lecteur  en  mêlant  l'agréa- 
ble à  l'utile,  et  c'est  ce  que  l'illustre 
auteur  a  su  faire,  avec  autant  de  sa- 
gesse que  de  goût. 

Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  nous 
étendre  sur  cette  discussion  qui  est 
appuyée  d'une  foule  de  témoignages 
et  d'autorités.  L'auteur  suit  de  siècle 
en  siècle  l'histoire  des  Vaudois,  et 
faitressortir  les  contradictions  de  leurs 
défenseurs  Son  ouvrage  est  terminé 
par  une  suite  de  documens  et  de  piè- 
ces relatives  à  son  sujet.  C'est  à  la  fois 
un  livre  de  savoir  et  de  conscience. 

NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

BOME.  —  Le  Samedi  saint ,  M.  le 
cardinal  Brignolc  officia  dans  la  cha- 
pelle Sixtine  ,  en  présence  du  Saint- 
Père,  du  sacré  collège  et  des  prélats. 

Le  jour  de  Paque,  Sa  Sainteté  vê- 
tue pontificalement  et  assise  sur  son 
siège  portatif  sous  le  dais  ,  descendit 
dans  la  basilique  du  Vatican,  pour  y 
célébrer  la  messe  pontificale.  Sa  Sain- 
teté étoit  précédée  des  cardinaux 
avec  les  ornemens  de  leur  ordre,  des 
prélats  et  de  toute  la  cour  pontificale. 
Après  avoir  adore  le  saint  dacrement, 
le  Saint-Père  se  rendit  au  trône  de 
tierce ,  et  pendant  que  l'on  chantoit 
cette  heure  canoniale.  Sa  Sainteté 
s'habilla  pour  la  messe,  et  commença 
le  saint  sacrifice  à  Fautel  papal.  Elle 
étoit  assistée  de  M.  le  cardinal  de 
Gregorio,  comme  évéque  assistant, 
et  de  M.  le  cardinal  Spada ,  comme 
diacre  de  service.  MM.  les  cardinaux 
Rivarola  et  de  Simone  étoient  en 
outre  diacres  assistans,  et  M.  d'Avella 
y  Navarro,  auditeur  de  Rote  ,  faisoit 
les  fonctions  de  soudiacre.  Les  ar- 
chevêc^ues  et  évêques ,  et  les  collèges 
des  prélats ,  servoient  à  l'autel.  Le 
prince  Orsini,  sénateur  de  Rome  ,  as- 
sistoit  au  tr6ne ,  ainsi  que  les  ma^is- 


(6a) 


titiUroinains.  Après  avoir  communié, 
Su  Saititelé  donna  suivant  T usage  la 
communion  aux  cardinaux  diacres  e( 
aux  nobles  laïques. 

Après  la  mess*?.  Sa  Sainteté  vënéra 
les  reliques  de  la  lance ,  de  la  Croix 
et  de  la  sainte  face.  Le  temps  plu- 
vieux ne  permit  pas  au  Saint-Père  de 
donner  la  bénédiction  papale  du  haut 
de  la  {paierie  de  Téglise,  et  la  cérémo- 
nie se  fit  dans  l'intérieur  de  la  basi*- 
iique,  où  un  peuple  immense  étoit 
rassemblé.  Le  lundi  soir,  on  mit  le 
i'eu  à  la  girandole  du  cbàteau  Saint- 
Ange  ,  mais  le  mauvais  temps  empê- 
cha rillumination  de  Téglise  et  de  la 
place  Saint-Pierre, 

PARiy.  — La  fètc  anniversaire  de  la 
translation  des  reliques  de  saint  Vin- 
cent de  Paul  a  été  célébrée  dimanche 
dans  la  chapelle  de  MM.  de  Saint- 
Lazare,  rue  de  Sèvres.  M.  TArche- 
vêque  a  officié  matin  et  soir.  M.  Té- 
vèque  de  Châlons  ,  M.  l'inter- 
nOnce  apostolique,  M.  Tévêquc  nom- 
mé de  Saint-Flou r  assisloient  à  la 
messe  solennelle.  On  y  voyoit  aussi 
bon  nombre  d'hommes  et  de  jeunes 
gens  qui  édifioient  par  leur  piété,  el 
c(ui  ontcômmunié.  Le  soir,  M.  l'abbé 
Jammes  a  prononcé  le  panégyrique 
du  saint.  Il  a  rappelé  avec  bonheur 
les  principaux  traits  d'une  vie  si  fé^ 
cônde  en  bonnes  œuvres,  et  a  vengé 
saint  Vincent  de  Paul  des  perfides 
éloges  de  quelques  philosophes  mo- 
dernes qui  avoient  voulu  attirer  à 
eux  -ce  grand  nom.  Les  Sœurs  de  la 
Chanté  étoient  venues  des  diverses 
maisons  de  Paris  prendre  part  à  une 
fête  si  intéressante  pour  elles. 

Le  13  avril,  jeudi  de  la  semaine  du 

Bon-Pasteur,  à  huit  heures  et  demie 

du  mltin,  aura  iieii  dans  la  chapelle 

du  catéchisme,  église  de  Saint-Ger- 

Imain-des-PréSjta  première  commu- 

hîon  dés  jtùnes  savoyards  et  auver- 

ignats.   La  messe  sera    célébrée  par 

TH.  J'Arche,vêc|itedc  Paris,  qui  àdlniv 


nistrera  ensuite  le  sacrement  de  coti^ 
firmation  k  ces  enfans  et  aux  hommes 
qui  ont  été  pi^parés  à  cet  effet.  -It 
n'y  aura  point  de  quêle. 


Nous  avons  deux  faits  à  jotqdre  à 
l'espèce  de  statistique  de  l'épiscppat 
Français  depuis  1830  ,  que  hovd 
avons  donnée  dans  notre  numA'o  dii 
18  février  dernier. 

D'abord,  c'est  la  nomination  cfe 
M.  l'abbé  de  Mai^uerye  à  l'évcdië 
de  Saint -Fiour.  C^ette  nomisat^on 
porte  à  40  le  nombre  des  noBaina-r 
tions  faites  depuis  J830.  De  ces  4Q 
nominations,  plusieurs  sont  restées 
sans  effet  par  refus  ;  quatre  prélats 
sont  morts ,  un  a  été  transféré  ,  uii 
a  donné  sa  démission.  Mais  il  T  âeà 
ce  moment  26  prélats  nommes  de^ 
puis  1830 ,  sans  parler  de  deux  tdad»- 
jutem^.  Si  on  y  joint  les  six  prélats 
nommés  avant  juillet  1830,  mais  qui 
n'ont  été  installés  que  depuis ,  ce  sera 
34  en  tout.  Ainsi ,  les  deux  cinquiè^ 
mes  de  l'épiscopat  ont  été  ^renouve- 
lés depuis  1830.  '  ' 

Le  second  fait  à  ajouter  est  la  mort 
d'un  ancien  évéque ,  M.  RulTo  de 
"Bônneval ,  évéque  de  Senez ,  démis- 
sionnaire en  1801.  Ce  prelàt,  né'iti 
1747,  étoit  resté  à  Viterbe ,  dans  ïé- 
tat  romain  ;  il  y  est  mort  le  iS^uatB 
dernier.  Nous  donnerons  une  notice 
sur  ce  vénérable  év43que,  qui  fut  eui- 
prisonné  au  commencement  de  la  ré- 
volution, et  qui  étoit  un  modèle  de 
piété,  de  douceur  et  de  patience  1 

Il  ne  reste  qu'un  seul  membre  de 
l'ancien  épiscopat  français;  c'est  M.  de  ' 
Bovet,  ancien  évêique  de  Sistéron  y'pnis 
archevêque  de  Toulouse,  iqui  a  dontvé 
sa  démission ,  et  qui  vit  à  Paiis  dans 
la  retraite.  Ce  prélat  est  âgé  de  92 
ans. 

Quelques  journaux  ont  reproduit 
noire  tableau  de  l'épiscopat  depuis 
1830.  Un  journal  avoit  annoncé  des 
mutations  et  additions  à  ce  travail. 
Nous  n'avons  remarqué  aucun  chan- 
gement dànsson  article.. La  seule  ad- 


"TT^ 


r 


(  69  ) 

dition  qu'il  ai  tfahe  est  d'indiquer  3 
prélats  morts  depuis  1 830  ;  nous  n'a- 
vions pas  parlé  de  ces  prélats  qui  n'oo 
Qupoient  point  de  sièges,  mais  qui  dé- 
voient peut-être  eii  effet  trouver  place 
éans  un  tableau  destiné  à  embrasser 
I0U8  les  noms  et  les  faits  relatifs  à 
Tépiacopat.  Or,  depuis  1830,  il  est 
mort  non  paa  seulement  trois,  mais 

3uatrc  prélats  qui  n'occupoient  point 
e  sî^es,  savoir  :  M.  de  la  Broue  de 
Yarcilles,  ancien  évéq^e  de  Gap,  mort 
4  Poitiers  le  25  novembre  1831,  à 
Fâge  de  97  ana;  M.  Jacqucmin  ,  an- 
cien évêque  de  Saint-Diez ,  mort  à 
Tlancy  le  15  juin  1832 ,  à  Và^o  de 
82  ans  nioins  six  semaines  ;  M .  de  la 
Brae  de  Saint  -  Bauzile  ,  évcque  de 
Tempe  in  partibus,  mort  à  Paris  le 
27  mars  1832,  à  l'âge  de  72  ans ,  et 
M.  de  Sagey,  ancien  évéque  de  Tulle, 
mon  à  Paria  le  20  mais  1836,  à  Tàgc 
de  77  ans. 

Ces  quatre  prélats  éîoient  clia- 
noioesde  Saint-Denis,  et  n'ont  pas  été 
remplacés.  Il  n*y  a  plus  aujourd'hui 
dans  ce  chapitre  que  quatre  prélats, 
savoir  :  M.  de  Bovet ,  ancien  arche- 
vêque de  Toulouse,  et  précédemment 
^réque  de  Sisteron  ;  M.  Cotlret,  évê- 
que de  Carystc;  M.  BlanquetdeRou- 
ville,  évéqucdeMumidie,  et  M.  Giiil- 
lon,  évêque  de  Maroc  ;  celui-ci  nom- 
m^  depuis  1830. 

Puisque  nous  sommes  i-e venus  sur 
notre  tableau  de  Tépiscopat  français 
depuis  1830,  nous  répoB^drons  à  une 
demande  qui  nous  a  été  faite  i^lati- 
vement  à  une  nomination  épiscopale 
dont  nous  n'avions  parlé  qwe  vague- 
ment. Cette  nominaiion  eut  lieu  en 
1831  ,  après  la  mort  de  M.  i  évêque 
d'Ajaccio.  L'ordonnance  étoit  toute 
dressée,  elle  étoit  eu  faveur  d*nn  pa- 
rent du  prélat.  Mais  Ton  fut  averti 
que  pour  des  raisons  très-graves  elle 
éprotiveroit  des  difficultés  à  Kome^ 
et  l'on  y  renonça.    » 


On  publie  en  ce  moment  à  Pa- 
m  une  cpllcctiou  de  petits  livres  , 


sous  le  titre  de  la  Science  popuiaire 
de  Claudius ,  simples  discours  suc 
toutes  choses.  Cette  collection  s% 
compose  jusqu'ici  d'une  trentaine  de 
petits  écrits  qui  traitent  chacun  un 
sujet  particulier  ;  il  y  a  des  voyages  , 
des  livres  sur  l'histoire  ,  sur  la  phy- 
sique ,  etc.  Mous  avons  sous  les  yeux 
un  de  ces  petits  volumes,  qui  i  pour 
titre  :  Sur  les  variations  tie  CHistoirCi 
On  s'y  plaint  beaucoup  que  l'histoire 
ait  été  écrite  dans  des  vues  étroites, 
et  on  y  fait  de  {];rands  éloges  des 
Lettres  sur  V Histoire  de  France  de 
M.  Thierry.  A  l'occasion  des  attéris- 
semens  produits  par  les  sables  de  la 
mer  ou  des  fleuves,  on  dit  que  le  Mil 
dépose  tous  les  cent  ans  à  peu  près 
5  pouces  de  terre  sur  le  sol  de  la 
bisse  Egypte,  et  que  l'on  a  fouillé  de 
40  à  45  pieds  sans  trouver  le  fond 
(le  ce  dépôt.  Il  est  aisé  de  voir  où 
tend  cette  remarque  ;  on  a  vouhi  sans 
doute  faire  entendre  que  le  Délia  s'é- 
toit  formé  p.ir  une  succession  de 
milliers  d'années.  Ce  seioil  un  dé- 
menti donné  à  la  chronologie  s^icrée  ; 
mais  d'abord  le  fait  allégué  est- il 
bien  sûr  ?  Qui  a  fait  celte  observa- 
lion?  l'a-t-on  bien  vérifiée?  ira-t-on 
sur  un  rapport  eu  Tair  d'un  voyageur 
infirmer  une  histoire  appuyée  sur  les 
bases  les  plus  respectables? 

L'auteur  reproche  au  dernier  siècle 
d'exclure  de  l  hiNtoire  les  faits  reli- 
gieux, mais  il  pi  étend  que  les  siècles 
préccdens  nctoient  pas  plus  équitables 
quand  ils  classaient  aueiqucs  faits  reli- 
gieux^ comme  des  faits  excepionnels  ou 
divins.  Entre  toutes  les  religions  y  ils 
nen  voyaient  quune  seule  ;  entre  tous 
les  temples  qui  contèrent  la  terre,  ih  ne 
vof oient  que  leurs  propres  temples, 
entre  tous  les  lii^res  sacres  quun  seul 
livre.  Alors  on  n'eût  pas  osé  ne  voir 
dans  la  Bible  qu'un  livre  humain  ; 
depuis ,  Voltaire  l'a  insultée.  Pour 
nous,  aujourd'hui  plus  heureux  ,  nous, 
pouvons,  tout  en  vénérant  et  aimant  ces 
grands  livres  ,  les  restituer  à  Vhuma" 
nité.  L'étude  de  r  Orient  a  ,  pour  ainsi 


dirt,  décampoti  la  Biblt.  La  Cenèie  u 
éùii  pendant  ditns  le  Zend-Avesla  dei 
Pprtans,  U  PeiUaUuqtu  a  tes  analogues 
dont  let  lois  deAfanou  et  des  f^idasJiA 
.dans  sa  sublimité,  c'est  le  citant  éternel 
de  (Arabe ,  depuis  les  poésies  antique^ 
jiutjuau  Coran  réformateur.  Ainsi, 
tous  les  livres  sacrés  rentrent  dans  la 
classe  commune  des  faits  historiques 
Si  les  merveilles  qu'ils  racontent  nom 
Jbnl  sourire ,  Cimagiiiarioa  qui  les  a 
vues  nous  conduit  aux  impressions  soUi 
lesquelles  elle  s'ouvrit  à  ces  étranges 

Ainsi ,  il  eal  clair  que  la  Bible  et 
l'Evangile  ne  sont  ptusque  des  livres 
lUKrfS  comme  ceax  des  Indiens;  ce 
liont  des  livres  humains  comme  le: 
âuires.  Les  voilà  restitués  à  Clmmaniié. 
On  croit  avoir  trouvé  le  juste  milieu 
entre  le  respect  superstitieux  des  an- 
ciens temps  et  les  moqueries  et  let 
insultes  de  l'école  vollairienne.  On 
sourit  aux  merveilles  que  cei  lois  ra- 
content ;  c'est  une  histoire  conjecturale 
pour  laplupart  des  détails,  mais  ■véri- 
iique  pour  Suspect  général  des  masses 
et  des  ensembles.  Ce  qui  suit  est  encore 
Èieu  plus,  significatif.  Tous  les  faits 
humains  ont  été  soumis  S  la  m£mé  re^ 
cherche ,  depuis  les  plus  graves  jus- 
qi^aiix  plus  fiuiles,  depuis  la  religion 
jusqu'au  théâtre  ;  on  a  vu  que  celui-ci 
n'éloil  pas  plus  sorti  de  dessous  terre 
queCaulre  n'éloil  tombée  du  ciel. 

Voilà  la  conclusion  de  l'auteui-  ;  tel 
est  le  résultat  de  ses  simples  discours, 
telle  est  la  science  que  l'on  cherdie  à 
rendre  papulaiie.  Le  format  de  ces 
petits  livres,  tous  in-24,  leur  bas  prix 
(  12  ,  15  ou  20  sous) ,  leur  biiéveté  , 
leur  faux  air  d'impartialité,  tout  cela 
eat  propre  à  leur  donner  de  la  vogue. 
Ciaudius  n'injurie  pas,  ne  raille  pas  ; 
/ii  paroit  fjrave  et  sérieux.  C'est  le 
ton  de  l'incrcdutité  actuelle.  Elle 
bUme  le  persima^e  de  Voltaire ,  mais 
elle  traite  au  fond  la  Bible  arec  peu 
de  respect,  et  comme  RouMeau  ,  tout 
en  admirant  la  majesté  et  la  sainteté 


(  1») 


de  cbosOT  iucroftUes  él  qui   font 


Le  sieur  Laverdet,  ancien  libraire 
à  Clichy,  aujourd'hui  associé  d'At»« 
zou,  et  'se  disant  prêtre  de  l'élise 
française,  est  assigné  pour  le  jeudi 
13  avril,  devant  le  trîbuual  de  Maiw 
tes,  comme  prévenu  d'avoir  le  12 
mars  dernier,  réuni  un  grand  noin- 
bre  depersonnes  pour  exercer  ce  qu.'ii 
appelle  son  culte,  dans  un  bâtiment  k, 
SennevtUe,  et  cela  sans  autorisation  g 
et  en  second  lieu  pour  avoir  porté  dea 
oiueineiiH  sacerdotaux  ;  délits  prévus 
par  les  art.  291  et  152  du  code  pénal. 
Pareille  assignation  a  été  donnée  à  ua 
sieur  Cboron,  libraire ùParis,comma 
ayant  aidé  et  assisté  Laverdet-  Lé 
sieur  Auzou,  qui  prend  le  titre  de 
chef  de  l'église  française,  et  qui  avcnt 
donné  à  Laverdet  un  permis  de  célé- 
brer, n'est  point  mis  eu  cause,  qooio 
au'il  eût  été  mandé  devant  le  jn^e 
'instruction.  MM.  Odilon  et  Ferdi- 
nand Barrot  se  sout  chargés  de  la  ds* 
fense  des  prévenus.  Il  paroit  qu'on 
veut  faire  de  cela  une  grande  affaire; 
on  va  dire  que  la  liberté  des  cultea 
est  inena(:êe,parce  qu'on  empêche  des 
baladins  d'exercer  un  culte  qu'tlsoot 
inventé  la  veille.  Des  entraves  et  dei 
insultes  pour  la  religion  véritable,  Ct 
en  même  temps  liberté  et  protection 
pour  des  cultes  menteurs  et  absurdes, 
voilà  au  fond  ta  théorie  de  quelques 
légistes.  Il  sera  curieux  de  voir  A 
AI.  Odilon-Barrot  défendra  mieux 
Laverdet  qu'il  n'a  défendu  il  y  i 


;s  et  r Arche v/ "Jie  de 


Ua  vénérable  prélat  qui  a  la  bonti 
prendie  intérêt  à  notre  Journal , 
us  fait  l'honneur  de  nous  adresser 
e  note  reUlivemeot  k  un  livre 
dont  il  est  parlé  dans  le  numéro  du 
17  janvier  derni^  : 

-  Le  Maniai  dei  vietîmn  de  Jitat  est 

»ins  nom  d'imprimeur;  on  lit  seulement 

des  évangiles,  elle  les  trouve  pleins]  »ah»ii\vi\roaûs^KK:  AwdêJitM-Chritt^ 


(7«) 


»TfS-  Cet«iMnplÉÎr«.  me  AitJ«inii  il  j 
■  cntiron  *iDgt  int  par  une  personne 
pieuse,  qui  ne  M  loiicioît  pis  de  le  ga  rder, 

■  L'Avii  de  ia  Beligion  croit  que  le  guide 
doat  il  y  eti  »ouveal  pirlê ,  est  l'abbc  da 
Gurj, vicaire  de  Siint-Pierreiui-Bœurs.' 
i^Paria.  Daus  le  volume  qoe  j'ui.  on  trouve 
Hir  DR  pelil  carrË  de  papier  une  notice  à 
la  inaio  ,  <|ui  doone  le  nom  du  guide  '. 
Jf.  TorsiiiK ,  premier  vitairt  de  Saint- 
PitTTe-aux-  Bttmft. 

M  L'tDleur  du  Uanadl  pareil  flre  dam 
Terreur  des  Diillënaïres.  Notre  Seigneur 
lui  promet  de  raittmbUr  ion  nouDruu 
peupU  d»  loaltt  la  parlîti  dt  la  ttrrt ,  et 
de  U  coHduin  m  Jtdét,  dont  il  lui  danntra 
te  damaÎKi.  Quant  à  ses  viclimea ,  U  pro- 
«cl  d»  Ui  placer  avec  U$  pritua  et  Ut  eheft 

de  ion  pifle  dam  U  paradU  timitrt 

f«i  lem  TtlTOuai  alort  tt  oaurt  pour  y  Hre 
le  «entre  da  toit  régne  glorieax  dam  CE- 
gUëe.  •Pag.  5o6et  3i4. 

Cétoit  sur  l'indication  deGrégoire, 
dtkosaoaUutoiretlet  Sectes  nligieiues, 

S  le  nous  avions  nommé  l'abbé  du 
arry  comme  le  guide  de  mademoi- 
tel\e  lïrolipn.  Mais  la  iioie  manus- 
crite aur  i'ij)bé  Turmiiie  nous  pa- 
xoît  mériter  pi  tu  de  coiiGaAqe.Ciauiit:- 
Firinin  Turinine  étoit  du  diocèse 
d'Aimeas  ;  il  entra  au  collège  du  car- 
dinal Lemoine  ,  à  Paris,  et  il  eu  fut 
joeiits.  Il  entra  eu  licence  en  1756, 
et  eut  le  77*  lieu  dans  le  lahleau  de 
licence  de  1758.  U  lut  reçu  docteur 
en  1763.  A  l'époque  de  la  révolution, 
il  étoit  premier  vicaire  de  lu  paroisse 
Saint-Pier re-aux-Bœurs,  dans  la  Cité, 
et  refusa  alors  le  serment.  Nous  ne 
savous  ce  qu'il  est  devenu  depuis. 

M.  Guigou,  évéqued'AnQoulèmc, 
qui  a  passé  l'hiver  à  Htères  ,  est  ar- 
rivé le  1"  avril  à  Marseille.  La  Ga- 
zelle du  Midi  annonce  que  la  santé 
du  prélat  est  bien  amélioiéc.  U  doit 
passer  un  mois  dans  sa  famille  , 
et  aller  ensuite  aux  eaux  de  Balaruc , 
d'où  il  retournera  dans  son  diocèse. 


Le  dép«rtciii£nt  de  la  Uaule-Ga- 


ronne  ■  été  compris  pour  une  aom- 
1111- de  6,000  fr.  dans  la  répartition' 
dus  fonds  sur  l'exercice  de  1837  pour 
II' jia ration  ,  acquisition  ou  construc- 
tion d'alises  ou  de  presbytères. 

On  ne  peut  concevoir  i,  qnet  des- 
sein apu  êire  composé  et  répandudans 
(|iiclque5  canipajjnes  un  peiit  écrit 
lit  douze  pijies,  sous  lu  titre  de  Triom- 
phn  de  la  foi  dam  ta  Cocftiiichine.  Oh 
suiipnse  quecet  écrit  est  de  deux  mis- 
sio..naires,  MM.  de  BelmonI  et  jtfo-, 
rainvilie,  débarqués  à  Marseille  le  24 
riavembre  dernier,  ■  aprét  cingt  ans 
daheiu-e.  Or,  il  n'y  a  point  eu  en  Co> 
cliincLinedeiiiissionnairesdecenoni. 
Ainsi  loul  le  récit  qu'on  leur  prête  est 
une  invention.  On  suppose  que  ce» 
luiâsionnaires  êioieiit  partis  en  1816, 
pour  Macao  ,  tl  furent  reçus  par 
M,  l'abLé  Baroudel;  or,  M.  Barou- 
ilcl  n'y  étoit  point  encore.  Le  resln 
dts  aventures  racontées  dans  Vim- 
primé,  est  à  l'avenant.  Le  luission- 
aaire  est  arrêté,  présentédevant  l'em- 
pcieur  qui  se  convertit  et  refoN  la  ' 
baptême,  ainsi  que  la  phu  grandu 
psrlii;  de  ses  sujets  ;  sur  dix-liuit  inilr 
lions  d'hahilans,  dît-on„il  n'y  en  a 
pas  aujourd'lini  un  quart  de  diré- 
lieus.  Ce  sont  là  des  contes,  et  il  est 
inci'Oyable  qu'on  imagine  de  pareil- 
lt-5  .:boses, qu'on  les  imprime  et  qu'on 
Its  répande.  A-t-on  voulu  tourner  eu 
[idiciile  l«s  travaux  des  missionnai- 
rcs,  ou  bien  ne  faut-îl  imputer  celte 
imposture  qu'à  l'avidité  du  gain  de 
quelques  colporleuis  qui,  allant  dan» 
Its  campagnes  distribuer  lunr.f  bro- 
cliures,  ont  voulu  frapper  les  cspiiu 
par  des  rc^ullats  merveilleux,  et  eut 
bi  odé  toute  cette  histoire  ?  Nous  vou- 
lons croire  que  cette  explication  est  h» 
plus  vraisemblable,  iiiaii  il  n'en  f,>nt 
pas  moins  déplorer  eeîte  témériw'; 
qui  tourne  en  fictions  les  travaux  le* 
plus  estimables  des  ouvriers  évatigé- 
liquea. 

Get  impi  iiné  porte  les  nom»  iCjlit' 
gei;  de  Mante»,  et  de  I.amanxU  ,  iiu- 


primeur  i  Vannes ,  qui  y  iont  peut-  1 
être  ^Uangers. 

Le  ti'ibunal  de  Terinouile ,  en  Bel- 
gique ,  a  condamné  à  dix  jours  de 
prison  ei  16  fr,  d'amende  Fiançois 
île  Bruyckère,  d'Oveiiiieii-e  ,  dans  la 
Flandre  orientale,  pour  avoir  trou- 
blé l'exercice  du  culte  cl  injurié  le 
cui'é  de  la  paroisse- 

M.  de  Homnier,évé(]ue  de  Trêves, 
étant  Utort  an  mois  d'octobre  dcr- 
niei-,  et  l'éldclion  des  nouveaux  éwè~ 
(^ues  devant  su  faire  dans  les  trois 
mois  après  le  décès  des  prédécesseurs, 
le  chapitre  de  la  cathédrale  de  Trê- 
ves a  dû  se  réunir  le  11  janvier  pour 
pi-océder  à  l'élection  d'un  é\'êque. 
Elle  n'a  pas  eu  lien  parce  que  le  com- 
>iiîssaire  royal  qui  doit  assister  à  cette 
élection  ii'etoit  p;is  i-ncore  désigué. 
Le  gouvernement  avnit  trois  mois 

four  dési^riier  ce  ronuiiîssairc  ;  il  ne 
a  pas  fait  pour  gagtser  du  temps  et 
forcer  le  chapitre  de  donner  b  voi>i 
il  son  candidat  qui  est  déjà  désigué  et 

Î ne  nous  nous  ahslonons  de  lionmier. 
e  candidat  doit  Être  penona  resi 
gitUa;  c'est-.l-dii-c  que  l'oli  piéseute  la 
liste  des  candidats  an  prince  qui 
donne  à  tel  ou  tel  l'exclusion,  si 
par  hasard  il  y  avoit  un /icr.to'ui  non 
graïa.  Mais  l'exégèse  pi-ussienne  ne 
l'entend  pas  dç  cette  manière.  Elle 
veut  que  le  chapitre  clioisissi:  tellç 
personne  et  telle  seule  personne 
agi-éab!c  au  prince,  El  avec  cela  l'é- 
lection doit  être  liiire  ! 

Ji'n  1^21,  Pie  VU  jwr  «n  Lref  du 
16  i'""et  avoit  exhorté  les  chanoine8 
de  Trêves  à  exercer  leur  droit  d'élec- 
tion dans  l'intéi-ét  de  l'Eglise  et  des 
fidèles  :  Vous  ne  devez,  leur  disait- 
il,  vous  proposer  d'autre  fin  que 
l'iiiilité  de  la  relif>iou  et  le  saint  d« 
troupeau.  Le  Saint  Père  ajoutoiten- 
siiiie  que  l'on  devoit  nonimer  dea 

Ersouues  que  l'on  sauroit  être  agréa- 
is au  roi,  ce  dont  on  aiiroit  soin  de 
s'assurer  avant  de  procéder  à  l'élrc- 


(.7"  ) 

ton.  L'interprétation  de  ce  hi-cf  a  Ai- 
isé  le  chapitre.  La  majorité  a  voulu 
qu'on  demandât  au  roi  d'indiquer  la 
personne  qui  lui  étoit  agréable.  Trois 
jeunes  chanoines,  MM.  Braun,  Ar-' 
nolt  et  Muller,  étoicnt  d'un  avis  con- 
traire et  fa  isolent  remarquer  qu'alors 
il  n'yavoitpas  proprement  d'élection 
ni  liberté  du  choix.  Ils  vouloient 
i|ii'o»  proposât  an  ixii  plusieurs. can- 
didats dont  il  rejeteroit  celui  qui  se 
lui  conviendroit  pas.  La  majorité  n'a 
tenu  comptB  de  cet  avis  ;  les  trob 
chanoines  ont  écrit  à  Rome  pour  ins- 
truire le  pape  de  cette  affaire. 


Un  journal  angtalis  annonce  que 
le  31  mars  »n  a  posé  à  Londres  \m 
première  pierre  d'une  nouvelle  cha- 
pelle catholique ,  dans  Priory-Streeti 
on  croit  qu'elle  scraaclieyée  au  moi» 
de  septembre. 

T..educdeModèneetsaI!\niilleont 
nssistéaux  offices  de  la  Semaine  sainte 
dans  la  paroisse  de  Saint-Dominique, 
àModène.  Le  Jeudi  saint,  après  la 
messe  solennelle  ,  le  duc  et  là  du— 
I  liesse  «e  rendirent  avec  tout  leur  cor^ 
ti'ge  dans  la  gjrande  salle  du  ftàtais  , 
OH  ils  lavèrent  les  pieds  ,  I  un  3e 
douze  pauvres  vieillards ,  l'autie  dé 
liouxe  femmes  Sgées ,  et  les  se^^-i^ent 
;'i  table.  Après  ledînei 
nulle  et  leur  conrvisit 
lii-anx  dés  cglises.  Lcji 
elles  assistèrent  â  la  me 
à  la  cathédrale,  et  reci 
diction  papale. 

POLITIQUE. 

Kons  avons  di^jï  parlé  du  iniria|6  du 
IîIb  d'un  prinee  qui  tient,  dil-on,  b  M|« 
appelé  roi  tréi-ehriiUn,  ivcc  nne  lotb^' 
tienne,  et  nous  y  reviendrons,  ciir  un  tel 
■cte  cEt  la  pins  grave  injure  faite  h  la  rc- 
lif^îoo  de  h  majorité  des  l'rançafs,  à  la 
religion  de  Clovis,  de  Cliarlemagne  et  de 
saint  Louis.  Kn  tenverf^ni  l'A  relie  véciré. 
cj<  rernianl  Saint-Cennaln'rAiiicrrois  et 
(li  iifaugiii'anl  sûr  le  lOnib^an  de  s'Sliite 


tonte  ta  fa- 
eiit  les  toia- 
ir  de  Pâ<|ne, 
ie  pontificale 
reiit  b  héai' 


(73) 


Geneviève  le  Panlhôon  dejnillet,  l'esprit 
du.  mal ,  aux  yeux  peu  clairvoyans ,  n*a 
paru  s'allaquer  qtfÎL  des  pierres  insensi- 
bles; maïs  par  celte  alliance  c'est  l'avenir 
de  la  religion  qui  est  compromis,  peut- 
être  un  jour  la  sûreté  de  lYtal.  Quoi  !  il 
pourroît  se  faire,  le  pfcre  cl  le  fils  venant 
à  mourir  l'un  après  Tautrc,  comme  cela 
est  déjà  arrivé  tant  de  fois  dans  la  succes- 
sion de  nos  rois,  qu'un  enfant  reslàt  en 
bas  âge  sous  la  tutelle  de  sa  mère!  Alors 
la  rôgenie  de  JYance,  de  ce  piyR  si  ca- 
iholiqne,  seroîl  une  protestante!  Ministre 
imprudent  qui  avez  conclu  celle  négo- 
ciation, y  avez-vous  bien  pensé,  et  tout 
retour eslil  fermé?  H- 

Un  mariaore  de  prince  dont  la  dépense 
est  éfBluét  d'avance  à  deux  millions  pour 
les  contribuables,  sans  compter  le  sup- 
plément annuel  de  trois  autres  millions 
dont  on  s'attend  /i  voir  augmenter  son 
étahlissement  d'héritier  présomptif.— La 
création  d'un  magnifique  apanage,  et  le 
paiement  d'une  dot  de  reine.  —  Les  espé- 
rances d'une  amnistie  générale  attachées 
aux  réjouissances  cl  aux  prochaines  fôtos 
de  cour,  **-  FA  à  côté  de  tout  cela,  des 
demandes  de  fond»  secrets  pour  foire  face 
aux  complots  et  aux  conspirations  ;  un 
projet  de  loi  contre  la  non-révélation,  el 
un  autre  qui  l'accompagne  pour  un  éta- 
blissement permanent  de  déportalion.  — 
i:ne machine  infernale  nouvellement  dé- 
couverte,   et  <|ni  d«nne  lieu  à  des  pour- 
suites criminelles  contre  les  complices,  à 
défaut   du   principal   inculpé   qui    s'est 
étranglé  dans  sa   prison.  • —  Un  procès 
pour  crime  d'état  au  premier  chef  et  dont 
le  dénouement  approche  h  la  cour  des 
pairs....  Telle  est  d'un  côlé  la  physiono- 
mie de  notre  situation. 

Si  volts  la  regardez  de  l'autre,  voici 
ce  qu'elle  vous  présentera  :  Un  hiver  long 
et  rigoureux  qui  prolonge  outre  mesure 
les  souffrance»  et  les  délreiscs  du  peuple. 
— Une  épidémie  qui  double  partout  à  peu 
prbs  demoilié  la  mortalité  oïdinaiie,  sans 
compter  le  ncmibre  infini  d'indispositions 


et  de  maladies  qui  te  joignent  à  tant  d'au- 
tres causes  pour  diminuer  les  moyens 
d'existence  des  familles  pauvres  (jui  vi- 
vent de  leur  travail.  —  Le  commerce  at- 
teint d'une  crise  violente  qui  ébranle  de 
tous  côtés  les  forlunes  industrielles,  et 
multiplie  les  faillites  de  la  manière  la  plus 
cifrayante.  Une  sorte  de  punique  qui  fait 
retirer  des  caisses  d'épargne  les  nom- 
breux dé'[)ôts  que  l'économie  des  classes 
ouvrières  leur  avoit  confiés  dans  des  jours 
de  plus  grande  sécurité.  —  Un  élal  de 
gêne  et  de  souffrance  générale  qui  pèse 
horriblement  sur  les  contribuables  sans 
que  le  poids  de  la  conlribution  s'allégc 
pour  eux  ;  sans  que  le  fisc  el  les  parties 
prenantes  du  budget  puissent  ou  veuil« 
lent  leur  faire  grâce  de  rien  ;  sans  que 
personne  (n!in  cesse  de  leur  parler  de 
dotations,  d  apanages,  de  Fupplémeiis  do 
fonds  secrets,  de  fêtes  de  cour  ol  d'éla* 
blissemcns  dis|)endi(ux  pour  les  princes 
de  la  maison  d'Orléans. 

Ajoutes  à  cet  apereu,  si  vous  ne  trou* 
vez  pas  que  ce  soit  assez;  ajoutez  qu  au 
moment  où  la  capitale  avise  aux  moyen» 
de  pourvoir  magnifiquement  aux  rejouis» 
sauces  cl  aux  somptuosités  d'un  prochain 
mariage,  la  seconde  ville  du  royaume  se 
meorl  de  misère  el  d'inanition.  Ajoute» 
que,  pour  indemniser  la   ville  de  Paris 
de  tout  l'argent  qu'elle  se  voit  à  la  veille 
de  jeter  dans  les  féles^  on  ne  (ui  connoit  ' 
de  ressources  extraordinaires  que  les  trois 
arpons  do  terrain  de  l'ancien  Archevêché, 
dont  M.  le  ministre  des  finances  et  l'ho- 
norable M.    Del.ibordo  viennent  de   la 
faire  gratifier  pai*  ïétat.  auquel  ce  terrain 
n'apparlenoil  point.  Ajoutez  enfin  qu'au 
milieu   de  toutes  ces  confusions  cl  de 
toutes  ces  profusions,  on  est  obligé  de 
passer  des  semaines  entières  ù  chercher 
imil  courages  ministériels  qui  osent  re- 
garder en  face  une  pareille  situation,  et 
mettre  la  main  h  ces  fusées  pour  essnyw' 
de  les  démêler.  Alors  vous  aurez  une  idée 
à  peu  près  exacte  do  notre  chaos  politi- 
que et  social  ;  et  pour  peu  que  vous  ayez 
appris,  en  lisant  l'histoire,  de  quelle  ma- 
nière les  peuples  sen  vont,  un  horosco|">e 


(  74) 


comme  le  nôtre  ne  Voos  parottra  pas  dif-- 
ûcile  à  tirer. 

Les  chiffres  de  la  Gazette  dé  France 
étant  quelquefois  très-bons  à  consulter, 
nous  lui  empruntons  volontiers  le  calcul 
qu'elle  faisoit  il  y  a  quelques  jours  pour 
établir  la  statistique  personnelle  des 
hommes  d'état  entre  lesquels  la  révolu- 
tion de  juillet  peut  choisir  ses  ministres. 
Tout  compte  rendu  depuis  sept  ans,  d'a- 
près les  états  de  composition  de  ses  di- 
vers cabinets,  il  n'y  a  que  vingt-deux  tê- 
tes sur  lesquelles  le  roulement  puisse 
porter. 

Si  nos  lecteurs  s'en  souviennent,  c'est 
aussi  ce  qui  nous  a  fait  dire  plusieurs 
fois  que  nous  attachions  peu  d'impor- 
tance a  tous  ces  ballottages  d'ambitions 
ministérielles  où  la  Fiance  n*a  réelle- 
ment à  intervenir  que  pour  choisir  entre 
Garybde  et  Scylla.  On  n'auroit  jamais 
imaginé  sans  doute  qu'une  révolution  do 
raison  publique,  si  riche  en  capacités  et 
en  grands  hommes,  n'en  pourroit  trouver 
que  vingt-deux,  c'est-à-dire  quatorze  de 
rechange  en  tout,  pour  la  conduite  de 
M  barque,  et  qu'elle  se  verrait  conti- 
nuellement forcée  d'aller  et  de  revenir 
des  uns  aux  autres  :  de  M.  Thiers  à 
M.  Guizot,  de  M.  de  Broglie  5  M.  Mole, 
de  M.  Soult  à  M.  Maison  ou  5  M.  Ber- 
nard, de  M.  Barthe  à  M.  Persil  ou  à 
M.  Sauzel,  de  M.  de  MontalivetàM.  Gas- 
parin. 

Qu'importe  après  cela,  quand  on  sait 
aon  compte,  et  qu'on  a  vu  tour  à  tour  ces 
vingt-deux  mérites  ministériels  à  l'œuvre; 
qu'importe,  disons-nous,  quelle  combi- 
naison fera  sortir  de  cette  loterie  huit 
noms  plutôt  que  huit  autres?  Ce  ne  sont 
toujours  que  les  mêmes  pilotes  qui  se  re- 
lèvent les  uns  après  les  autres  au  gouver- 
nail et  à  la  manœuvre  de  notre  frêle  em- 
barcation de  juillet;  toujours  les  mêmes 
régulateurs  de  la  triste  machine  qui  nous 
roule  si  rudement  de  cahots  eu  cahots  et 
de p'Vécipices  en  précipices;  toujours  en- 
fin-le  même  nombre  déterminé  de  capa- 
bles qui  se  partagent  le  soit  de  la  France 


entre  vingt-deux.  Ce  (pii  |«vient  à  dîri^ 
que  notre  pépinière  de  grands  hommef 
peut  aller  jusqu'à  fournir  de  quoi  fair« 
un  ministre  médiocre  par  quinze  cents: 
mille  âmes;  et  que  si,  malheureusement/ 
le  choléra  venoit  à  se  mettre  au  milieu  dé- 
ce  petit  équipage,  c'en  seroit  fait  du  vais- 
seau de  juillet. 


PARIS,  10  AVRIL. 

Le  Journal  des  Débats,  sur  un  ton  pa* 
telin  et  tout  dolent,  se  plaint  de  rostra* 
cisme  porté  contre  les /tommes  éminénë  de 
la  révolution  de  juillet  :  MM.  deBrùglie,. 
Thiers,  Barthe,  Mérilhou....  Maintenant» 
c'est  le  tour  de  l'honorable  M.  Guizot.  Les 
frères  Bertîn  ont  donc  oublié  le  temps  oA 
ils  prononçoient  l'exclusion  des  hommes 
monarchiques?  Qu'on  renvoie  M.  de  Fil» 
/c7«,  écrivoient-ils  en  1827,  et  nous  eikbrM' 
serons  les  autels  de  la  concorde,  '  Qu*om 
renvoie  M.  Guizot ,  leur  crie  la  gauche  en 
1837,  et  la  eoneiliation  est  faite,  Comm« 
vous  avez  fait,  il  vous  est-fait. 
^  , — Dieu  seul  règne  et  gouverne  !  Admi- 
rons la  marche  de  la  providence.  £n  An* 
gleterre,  les  Stuarts  renient  la  foirde  leurs 
pères,  et  ils  sont  précipités  du  trône.  L» 
protestantisme  a  renouvelé  dansceUeMH 
cienne  lie  des  saints  toutes  les  horrenri 
des  premières  persécutions  de  l'Ëglisé.  En 
France,  Napoléon  ose  porter  les  mains 
sur  Toint  du  Seigneur,  sur  la  personne 
du  vertueux  Pie  Vit,  et  la  colère  du  ciel 
éclate  sur  lui  et  toute  sa  race.  M.  Ni^po* 
léon  Duchatel  n'a  pas  réfléchi  sar  ces 
grandes  leçons  en  rédigeant  son  fameux 
projet  de  loi. 

—  Nous  n^avons  point  encore  de  minis- 
tère. M.  Mole  a  été  chargé  deux  fois  de 
refaire  un  cabinet ,  et  M.  Mole  a  échoué. 
M.  Guizot,  envoyé  aussi  à  plusieurs  re^ 
prises  à  la  découverte ,  n'a  reculé  devant 
aucune  difficulté  pour  réunir  des  élémens  ; 
il  a  fait  même  une  visite  à  M.  Thiers  :  mais 
toutes  ses  démarches  et  son  amour-pro- 
pre mis  de  côté ,  n'ont  servi  à  rien.  De- 
puis deux  jours,  c'est  le  maréchal  Soult 
qui  est  à  l'œuvre  ;  il  est  allé  chez  M*  Thiers, 
et  l'a  ùé^  conduit  deux  fois  au  chàieau. 


(75) 


Al  Voa  s'en  rapporte  ani  braits  qui  circa- 
lent ,  ces  messieors  voadroient  le  retrait 
des  lois  relatives  à  l'apanage  et  à  la  dot  de 
Ul  reine  des  Belges ,  ainsi  qae  l'abandon 
de  la  politique  qui  a  été  suivie  à  Tégard 
de  l'Espagne. 

On  fait  entrer  dans  la  composition  du 
ministère  de  M.  Soult,  MM.  IJumann, 
Passy  et  Salvandy.  Ce  dernier  aurait  le 
[/orlefeuille  de  Tinstruction  publique. 

—  Aujourd'hui  M.  Dupin  est  allé  au 
cb&teau.  Il  y  en  a  qui  disent  que  le  prési- 
dent de  la  chambre  des  députés  voudrait 
être  nommé  ministre  de  la  justice. 

—  M.  Tixier  Lachassagne  est  nommé 
premier  président  de  la  cour  royale  de 
Kiom.  Sont  aussi  nommés,  M.  Mirafle, 
présidait  du  tribunal  de  Versailles; 
M.,  Bernard  de  Mouchamp,  vice-prési- 
dent du  même  tribunal;  M*  Latour,  pro- 
cureur du  roi  à  Gaillac  (Tarn)  ;  M.  Ban- 
chereaa-La^range  ,  procureur  du  roi  à 
Barbezieux  (Charente). 

—  Des  journaux  qui  accueillent  facile- 
ment les  nouvelles  les  plus  incroyables , 
ont  publié  il  y  a  quelques  jours  que  M.  le 
duc  de  Bordeaux  s'étoit  échappé  de  Go- 
liUi  d'ai]Ures  sont  venus  achever  la  ridi- 
cule version  ;  d'après  ces  derniers ,  le 
prince  s*étojt  rendu  en  Espagne  auprès 
de  Charles  V. 

La  vérité  est  que  si  M.  le  duc  de  Bor- 
deaux a  quitté  momenlanément  Goritz, 
ce  qui  du  reste  est  contesté  par  nos  jour- 
naux ministériels ,  il  est  allé  h  Aquiiée  , 
oîi  il  a  dû  faire  des  fouilles  pour  sou  ins- 
truction. 

Aquiiée  est  une  ville  du  royaume  d'Il- 
lyrie,  cercle  de  Gorilz,  située  à  une  lieue 
de  la  mer  Adriatique,  et  à  vingt-trois  lieues 
de  Venise.  On  sait  que  cette  ville,  jadis 
très-riche  et  très -florissante ,  fut  saccagée 
en  45  a  par  Attila. 

—  M.  Pasquier,  président  de  la  cour 
des  pairs ,  après  avoir  interrogé  les  accu- 
sés qui  viennent  d*étro  mis  en  accusation, 
a  nommé  d'office  M.  Delangle,  bâtonnier 
des  avocats  à  la  cour  royale  de  Paris,  pour 
défendre  Meunier,  et  M.   Chaix- d'Est- 


Ange  pour  défendre  Lacaze.  Lavaux  ■ 
chosi  pour  son  défenseur  M.  Ledru- 
Rollîn. 

Les  débalsqui  commenceront  leai  avril 
ne  dureront  pas,  dit  un  journal  ordinai- 
rement bien  informé,  plus  de  cinq  jours. 
D'après  cela,  les  témoins  produits  aux  dé- 
bats seront  bien  moins  nombreux  que 
ceux  appelés  durant  Tinstruction  ;  la  com- 
mission a  recueilli,  assure-t-on,  i,oiodc- 
positions. 

Des  ouvriers  sont  occupés  à  arranger  la 
salle  pour  le  31.  On  dit  que  pendant  le 
procès  les  travaux  de  construction  seront 
suspendus. 

—  M.  Bertier  de  Sauvigny,  ancien  co- 
lonel, l'un  des  fils  de  l'intendant  de  Pa- 
ris, qui  fut  massacre  le  a  a  juillet  1789, 
est  mort  le  4  avril. 

—  L'affaire  de  \siQuolidienne,  qui  avoit 
été  remise  quelques  jours  avant ,  sur  la 
demande  de  M.  Berryer,  a  été  appelée 
vendredi  dénier,  et  de  nouveau  renvoyée, 
à  cause  d'une  indisposition  de  M.  Plou- 
goulm,  qui  devoit  porter  la  parole. 

—  Nous  avons  déjà  parlé  plusieurs  fois 
des  poursuites  dirigées  pour  délit  d'usure 
contre  lap  sieurs  Jeannin  et  Joyaux.  Le 
tribunal  vient  de  condamner  le  premier 
à  36,ooo  francs  damcnde,  et  l'autre  à 
10,000  francs.  L'escroquerie  imputée  an 
sieur  Jeannin  a  été  déclarée  prescrite ,  ce 
qui  a  empêché  le  tribunal  de  lui  appli- 
quer une  peine  pour  ce  délit. 

—  Madame  de  Saint-Leu,  mère  du 
jeune  Louis  Bonaparte,  qui  habite  depuis 
long  -  temps  le  château  dArcnenbcrg 
(Suisse) ,  est  dans  un  état  de  santé,  dit-on, 
tort  alarmant  pour  ceux  qui  rcnloureut. 

—  Les  contumaces  du  3o  octobre  qui 
se  sont  constitués  prisonniers  quelques 
jours  après  racquiltemcnt  du  comman- 
dant Parquih  et  de  ses  co- accusés,  com- 
paroitrônt  le  1 9  devant  les  assises. 

— L'affaire  du  général  de  Kigny  a  com- 
mencé aujourd'hui  10  devant  le  conseil 
de  guerre  réuni  à  Marseille.  D'après  l'é- 
noncé des  assignations,  M.  de  Kigny  est 


accusé  d'insuUcs  avec  propos  à  Tégard  de 
«on  supérieur ,  el  d  avoir  en  présence  de 
IVnnerai  poussé  des  clameurs  tendant  à 
jeter  l'épouvante  el  le  désordre  dansTar- 
ince. 

—  Horner,  condamne  îi  la  peine  de  la 
réclusion  pour  fabrication  d'un  faux  bil- 
let de  5oo,ooo  fr.  au  préjudice  de  la  suc- 
cession du  sieur  Armand  Seguin  ,  a  été 
exposé  ces  jours  derniers  sur  la  place  du 
Palais  de-Juslice.  11  étoit  profondément 
abattu. 


Nous  avons  donné  dans  notre  dernier 
Kuméro  un  extrait  de  Tinslruction  qui  a 
été  faite  après  ratlenlat  du  27  décembre, 
et  dont  le  rapport  a  été  présenté  par 
M.  Barthe  à  la  cour  des  pairs.  Il  nous  reste 
h  parcourir  Tacte  d'accusation  formulé 
par  M  le  procureur-général  Frank-Carré, 
et  signifié  aux  trois  accusés. 

Le  procureur-général  rappelle  d'abord 
Tattentel  du  27  décembre.  L'assassin  ar- 
rêté au  moment  où  il  venoit  de  tirer  sur 
LonisPliilippe  refusa  de  faire  connoître 
son  nom  ;  il  n'a  voit  rien  sur  lui  qui  pût 
indiquer  qui  il  étoit;  son  linge  même  étoit 
démarqué.  Dès  qu'il  apprit  qu'on  venoit 
cPariêler  plusieurs  individus,  il  s'écria  : 
«  Mais  c'est  inutile,  je  suis  seul.  »  Forcé  de 
convenir  qu'il  avoit  agi  sous  Tinfluence 
d'une  passion  politique ,  Meunier  refusa 
d'indiquer  à  quel  parti  il  appaHenoit, 
ajoutant  :  Qu'un  crime  commis  dans  un 
purii,  lui  caust  toujours  beaucoup  de  tort* 
Çîonlrairement  à  ses  premières  déclara- 
tions, pendant  qu'on  le  conduisoit  à  la 
Conciergerie,  Meunier  dit  qu'il  apparte- 
noit  à  une  société,  que  cette  société  se 
coroposoit  de  4o  personnes ,  que  ces  4o 
personnes  avoienl  juré  la  mort  du  roi  des 
Français,  que  lui,  numéro  2,  ayant  man- 
qué son  coup ,  le  numéro  5  tireroil  à  son 
tour.  En  descendant  de  voilure,  il  se  ré- 
tracta ainsi  :  «  ]Vc  croyez  pas  ce  que  je 
viens  de  vous  dire  ,  notre  société  n'existe 
pas;  j'ai  voulu  rire,  » 

Le  28  décembre ,  on  ne  savoit  pas  en- 
core le  nom  de  l'assassin. Dans  la  matinée, 
le  sieur  Barré  ,  ayant  lu  les  journaux,  et 
croyant  reconnoître  le  signalement  de  son 
neveu,  se  présenta  chez  le  procnrcur  du 
i-oi,  qui  le  lit  conduire  à  la  Conciei-^crîe  ; 
e'étoit  lui ,  c'étoit  Meunier.  Le  pistolet, 


76  )    ~ 

instrument  du  jcrime,  fut  présenté  si^ 
sieur  Barré,  qui  le  reconnut  pour  être  h, 
luî;  ce  dernier  Ta  voit  laissé  chez  Lar 
vaux. 

W.  le  procnreor-générai  rappelle  le» 
antécédensde  Meunier,  fort  tristes, comme 
nous  lavons  dit  dans  notre  dt^nier  Kiiv- 
méro.  Il  dépensoit  ordinairement  le  di- 
manche toulTargenl  qui  1  avoit  gagné  pe». 
dant  la  semaine,  ou  restoit  au  litqaaa4 
l'argent  tut  manquoit.  Meunier,  d'abord 
chaud  partisan  de  la  révolution  de  juillet, 
ne  tanta  pas  à  modifier  ses  opinions.  Son- 
amour  po»r  la  famille  d'Orléans  se  chan. 
gea  bientôt  en  haine.  On  le  vit  dans  dJfié-r 
rentes  émeutes,  on  l'entendit  proiMwi^fr 
des  propos  fort  ofTensans  ponr  le  roi  des - 
Français;  il  prit  part  aussi  à  riosurrectioQ 
des  5  el  6  juin  i832,  et  lit  partie  de  diffé- 
rentes sociétés  secrètes. 

Kn  1 853,  Meunier  (ut  employé  par  son 
oncle  Barré,  qui  venoit  d'entreprendre  OA^ 
cçmmerce  de  sellerie  assez  considérable. 

Quelque  temps  après,  Barré  cédtao» 
maison  à  Travaux,  et  INIeunier  resta  avec. 
ce  dernier;  plus  tard,  il  le  quitta poai re- 
tourner auprès  de  son  oncle. 

La  vaux  fit  alors  plusieurs  démarches 
ponr  l'engager  à  revenir  ;  il  chargea  niêrriéf 
un  sieur  Geofî'roy  d'employer  tous  ses  ef- 
forts pour  le  ramener.  Meunier  rentra  le* 
i5  décembre.  Pendant  les  clnq.jotRs  qui 
ont  précédé  son  crime,  il  ne  se  rendit  pa^^ 
chez  Lavaux  à  son  travail  habituel;  il 
passa  ce  temps  au  jeu  et  en  orgies. 

Meunier  se  trouvoit  à  table,  le  21  dé- 
cembre, chez  le  sieur  Boulanger.  La  èon- 
^ersalion  s'engagea  sur  la   religion,  rt 
Meunier  a  suivant  la   déclaration   do  !« 
dame  Ceheux  ,  dit  qu'il  ne  croyoit  pi^^. 
Dieu.  »Je  lui  demandai,  continue  le  tàr 
nioin ,  si  ses  parons  l'avoient  élevé  dacis- 
ces  principes,  il  me  répondit  que  nQti; 
alors  je  repris  et  j'ajoutai  qu'il  étoit  hca- 
reux  qu'il  se  fût  conservé  honnêfe  homme 
jusqu'alors,  car  il  avoit  les  principes  d'iMi- 
voleur  et  d'un  assassin:  en  disant  cela, 
je  le  priai  de  m'excutscr  sur  ma  franchise* 
Il  me  répondit  :  Madame,  je  ne  vous  en* 
veux  pas,  cela  ne  me  fâche  nullement.* 

Le  jour  de  Noël ,  à  la  suite  d'une  orgie 
chez  la  femme  Fiée,  maîtresse  de  Laeaze, 
quiéloît  alors  h  Auch,  Meunier,  d*apr^ft 
celte  femme  ,  tirant  de  sa  poche  le  Guidé 
des  voyageurs  eu  France ,  un  livre  journal 
cl  un  II  vve-por  if  feuille,  dit  qu'il  n'eu  avoi^ 


phis  besoin,  d  vouloîl  l*s<lonner  \  Lacazo, 
jpofir  qn'H  conservât  souvenir  de  lui.  En 
effet,  il  prit  une  plnmc  et  écrivît  :  «  Donné 
par  M<Ainicr  à  Lacaze,  Paris,  *j5  dé- 
cembre. » 

Le  27  décembre.  Meunier  sortit  de 
-chez  lui  vers  lesdixhecres.  Deux  témoins 
qni  roui  vu  et  ont  causé  avec  lui  au  mo- 
ment où  il  alloît  se  rendre  sur  le  passage 
dn  cortège,  n'onlremarqué  en  lui  aucune 
préoccupation. 

Le  procureur  général  rappelle  que 
Meunier  depuis  long-lemps  monlroit  de 
nndîfrérencc  en  matière  politique;  mais 
il  établît  îp te  ce  n'étoil  qne  par  calcnl. 
Dans  Tirti  de  ises  interrogatoires  l'assassin 
a  dit  :  «  Nous  étions  convenus,  Lavau\, 
Lacaze  cl  moi,  qu'il  falloit  éviter  de  par- 
ler pdtïtique  devant  le  monde,  et  même 
giiand  nous  étions  ^*u!s,  afni  de  11e  |>as 
éreifter  ^attention.  » 

Au  mois  demaî  i836,Mcunïeréprouva, 
dans  le  ttia^asin  de  Lavant,  une  violente 
attaque  tféiHlepsîe,  et  on  rcniondit  alors 
s'écrier  :  «  Philippe,  si  lu  as  des  complos 
h  régler  b^tc  quelqu'un.  dé[)L^cbo  loi.  car 
je  suis  sorti  de  Tenfer^TOur  te  liicr...  où 
est  ntoti  poignard?  je  sais  bien  qne  je  se- 
rai guiUoliné  ,  mais  cela  m'e.«ïl  égal.  »Kn 
■apprenant  le  «rime  d'Alibaud.  il  dit  an 
léBiOÎn  Dumont  imOai^  il  a  manqué  le  roi, 
*mais  if  attires  ne  te  manqueronf  pas.  S'il  y 
y  en  avoil  beaucoup  comme  moi,  il  ne 
resterok  pas  long- temps.  » 

Gomme  nous  l'avons  annoncé  dans  notre 
dernier  numéro,  les  déclarations  dexVcn- 
niervari6rèrtt  Jusqu'au  4  février,  et  ten- 
dirent à  éloigner  les  soupçons  qui  pla- 
iioiènt  flur  Lavaux  et  Lacaze.  Ce  jonr-là, 
il  se  rétradta  et  parla  du  tirage  au  sort 
qui  avoitealieu  quinze  mois  avant.  Ainsi 
il  termina  sa  déclaration  :  «  Alors  je  dis, 
c'est  donc  moi  qui  dois  faire  le  coup,  et 
je  me  mis  à  rire.  »  C'est  h  cette  sc6ne  noc- 
turne et  à  l'engagement  (joi  en  avoitété 
la  suite  que  Meunier  a  attribué  les  pre- 
mières atteintes  de  sa  maladie  nerveuse. 

LaTaux  succéda  h  son  oncle,  M.  Barré, 
dans  l'exploitation  du  commerce  de  sel- 
lerie. L'inventaire  des  marchandises  fut 
alors  fait  par  Lavaux,  Meunier  et  Lacaze. 
L'accusation  représente  Lavaux  comme 
donnant  peu  de  temps  h  ses  affaires, 
comme  ayant  des  mœurs  loin  d'élre  ré- 
gulil'res.  11  avoit  l'habitude  de  fréquenter 
les  maisons  de  débauche  ;  il- y  fut  même 


(77) 

au  moment  de  son  mariage.  Sa  position 
commerciale  étoit  devenue  diflicile,  et 
cependant  les  dépenses  que  ses  désordres 
entrainoient  paroissent  avoir  été  consi- 
dérables. 

L'accusation  le  montre  faisant  des 
courses  fréquentes  en  cabriolet,  et  quit- 
tant souvent  sa  voilure  avant  de  se  trou- 
ver h  destination. 

Meunier  a  révélé  que,  dans  le  cours  du 
mois  de  mai  i83(),  l^avuux  le  conduisit 
deux  fois  h  Belleville,  dans  nn  tir  au  pis- 
lolel,  et  qu'il  lui  donnoitdes  conseils  sur 
la  manière  de  se  servir  de  cette  arme. 
Allons  Meunier,  lui  disoit-il,  fais  donc  ai  » 
ieniion,  ajuste  mieux,  tire  comme  moi,  et  il 
essayoitmémc  de  lui  assurer  la  main. 

Meunier  ne  seméprenoit  pas  sur  le  but 
de  celte  double  leçon.  Il  la  rapportoil  à 
Tattenlat  dont  le  sort  lui  avoit  imposé 
l'exécution.  «  Je  pensois  bien  en  moi- 
même,  dit-il,  que  si  Lavaux  ne  meparloil 
pas  de  cela,  c'est  qu'il  ne  vouloit  en  par- 
ler devant  personne.  » 

L'accusation  ajoute  que  dins  plusieurs 
circonstances  et  lorsqu'il  ne  pou  voit  être 
entendu  de  personne,  Lavaux  a  rappelé  à 
Meunier  son  'engagement,  et  Ta  sommé 
de  l'exécuter.  Ln  jour  Meunier  lui  répon- 
dit :«  Ne  t'inquiète  pas,  puisque  je  Tai 
promis,  je  le  ferai.  »Au  mois  d'oclobie 
i836,  Lavaux  qui  avoit  conduit  Menniet" 
aux  Variétés,  l'emmena  pendant  la  repré- 
sentation dans  un  estaminet  voisin.  «  lih 
bien,  lui  dit-il,  quand  feras-tu  ton  af- 
faire? »  —  H  n'y  a  pas  de  temps  perdu  , 
répondit  Meunier,  ce  sera  pour  le  jour  db 
l'ouverture  des  chambres.  —  Lavaux  re- 
prit :  Il  faudra  que  tu  l'arranges  pour 
démarquer  ton  lin^T. 

Ayant  reçu  un  billet  de  service  pour  le 
cortège,  Lavaux,  assure  encrjre  Meunier, 
le  lui  montra  en  lui  disant  :  «  Kh  bien  î 
la  le  vois,  l'ouverture  dos  chambres  est 
fixée  au  27.  »  Comme  on  vient  de  le  voir, 
Meunier  avoil  promis  à  Lavaux  qu'il  com- 
mellroit  son  crime  ce  jour  là.  Aus.ei, 
ajoute  l'accusation,  Lavaux,  (piand  tout 
le  monde  ignoroit  le  nom  du  crimi- 
nel, le  connoissoit;  le  soir  même,  il 
nomma  Meunier  au  sieur  Doche,  son  as- 
socié. Doche,  arrêté,  prétvjndit  qu'il  n'a- 
voit  pas  va  son  associé  le  27,  et  (juc  s'il  a 
su  que  Meunier  étoit  le  coupable, c'est  qu'il 
l'areconnu  dans  lesignalcmcnt  donné  par 
les  journaux.  Il  lui  fut  observé  que  ce 


(78) 


signalement  fortîneuct  ne  pouvoît  pâs 
faire  reconQoftre  J'assassin,  et  pressé  de 
s'expliquer  d'une  manière  plus  franche, 
et  de  dire  s'il  ne  l'avoil  pas  appris  de  La- 
vaux,  le  sieur  Dochefit  celle  dernière  ré- 
ponse :  «  Cela  se  peut,  mais  je  ne  me  le 
rappelle  pas.»  Dans  ses  interrogatoires, 
Lavaux  ayant  dit  qu'il éloit  allé  au  tir  avec 
Meunier,  mais  seulement  pour  s'amuser, 
a  opposé  des  dénégations  à  tous  les  autres 
fails  qui  lui  ont  été  imputés  par  ce  der- 
nier; même  il  n'a  pas  ea  connoissance  du 
tirage  an  sort  Mais  une  déclaration  de  la 
dame  Barré,  sa  belle-mère,  établit  qu'à 
l'époque  de  ce  tirage  au  sort,  sa  ûllc  se 
plaignant  de  la  dissipation  des  jeunes 
gens  qui  travailloient  dans  l'atelier  de  la 
rue  Montmartre ,  ils  lui  apprirent  qu'ils 
avoient  poussé  la  folie  jusqu'à  tirer  au 
sort  à  qui  tueroit  Louis-Philippe. 

A  la  charge  de  Lacaze ,  l'accusation 
rappelle  le  tirage  au  sort  avoué  par  Meu- 
nier, et  dont  ce  troisième  accusé  a  fait 
partie,  suivant  la  déclaralion  de  l'assas- 
sin. Cette  déclaration,  dit  l'accusaiion,  a 
d'autant  plus  de  poids,  qu'une  grande  in- 
timité existe  entre  Lacaze  et  Meunier  ;  il 
faudroit  pour  expliquer  un  mensonge  ac- 
cusateur les  sentimens  d'une  haine  pro- 
fonde, au  lieu  de  cette  intimité  qui  se 
trouve  attestée  par  le  souvenir  que  Meu- 
nier a  voulu  laisser  à  son  ami  deux  jours 
avant  l'allentat  Cette  amitié  est  encore 
établie  par  le  soin  que  Meunier  a  mis  à 
répéter  dans  ses  interrogatoires ,  que  La- 
caze,  après  le  tirage  au  sort,  ne  lui  a  ja- 
mais reparlé  de  Tattentat. 

Lorsque  Lacaze  fut  arrêté  à  Auch,  on 
saisit  cher  lui  deux  lettres ,  lune  de  la 
femme  Fiée  ,  et  l'autre  de  Meunier.  On 
trouva  aussi  le  commencement  d'une  let- 
tre écrite  par  Lacaze  à  Lavaux.^  Les  pre- 
roicrs  mots  de  la  lettre  de  Meunier ,  mon 
eiier  Lacaze ,  je  ne  changerai  jamais  ,  éta- 
blissent, dit  le  procureur-général,  qu'il 
avoit  la  confidence  de  l'assassin  ;  la  let- 
tre destinée  à  Lavaux ,  ajoute .  l'accusa- 
tion, a  aussi  quelque  chose  de  grave  : 
«  Monsieur  et  cher  patron,  avec  quel  mal 
an  coRur  j'ai  vu  que  votre  cousin  avoit  at- 
tenté à  la  vie  du  roi!  Combien  cela  doit 
vous  avoir  donné  delà  peine!  Ce  malheu- 
reux auroit  dû  confier  son  dessein  à  quel- 
que ami ,  qui ,  sans  doute ,  l'en  auroit  dé- 
tonmé.  »  Cette  lettre,  commencée  le  5 
janvier,  et  saisie  le  ô,  a  été ,  d'après  Tac- 


CMStion ',  rédigée  poardétrnireles ciunr* 
ges  qni  ponrroient  s'élever  contre  Lacttt. 

Dans  ses  interrogatoires  à  Paris,  Lacm* 
a  presque  constamment  hésité,  et  <^t  sooi- 
vent  tombé  dans  des  contradictioiia  re-. 
marquablcs. 

Dans  l'interrogatoire  subi  le  6  février^ 
Lacaze  cherchoit  à  jeter  du  doute  sàr  les 
circonstances  qui  ont  précédé  le  tirage  ail 
sort,  et  sur  lesquelles  on  rinterrogeoU 
avant  de  lui  faire  connoitre  les  déclara' 
tions  de  Meunier.  Il  prétend  d'abord  qu'il 
n'a  pas  assisté  à  Tinventaire  faitçhez  Bané 
à  la  fin  de  l'année  i835  ;  mais  comme  il 
comprend  bientôt  que  ce  mensonge  peut 
le  compromettre ,  il  revient  sur  cette  dé- 
négation. 

Quand  il  sait  que  Meunier  a  parlé  da 
tirage  au  sort,  il  dit  qu'il  ne  s*en  sonviéot 
pas ,  puis  aussitôt  il  cherche  à  donner  le 
change.  Si  on  a  tiré  au  sort,  on  Ca  faitppmr 
une  chose  sans  importance  ^  comme  pour 
avoir  du  thon  mariné  ou  un  morceau  dspain 
grillé.  «  Je  ne  dirai  pas,  ajoute-t-il,  que 
nous  l'ayons  fait,  parce  que  je  ne  m*en 
souviens  pas;  mais  si  nous  l'avons  fait, 
cela  a  dû  être  plutôt  avec  un  livre.  • 

Lacaze,  qui  dans  la  diligence  a  dit  att 
gendarme  qni  l'accompagnoit,  que  Meu- 
nier lui  avoit  proposé  daller  tuer  le  roi 
des  Français,  ne  se  rappelle  pas  ces  jpi- 
roles  quand  on  l'interroge;  s'il  l'a  wf 
c'est  par  inadvertance. 


NOUVELLES   DES  PROVINCES. 

Les  employés  de  l'octroi  de  la  vîlte 
de  Caen  ont  saisi  58  bouteilles  de  via  in- 
troduites en  fraude  dernièrement  dans  la 
voiluredu  procureur-général.  Le  PHoteqpi 
avoit  rapporté  le  fait,  a  reçu  une  lettre  de 
cemagistrat,  qui  confirme ,  par  le  ton  de 
mauvaise  humeur  qui  y  règne,  les  faits 
contenus  au  procès- verbal  de  la  saîsîei 

—  On  écrit  de  Clamecy  (Nièvxe),  que 
le  5,  il  y  a  en  une  émeute  assez  sérieuse,, 
occasionnée  par  la  substitution  àes  me- 
sures décimales  aux  mesures  anciennes, 
dans  le  marché  an  blé  de  ce  jour.  Un  grand 
nombre  de  flotteurs ,  appuyés  d'une  nuée 
de  femmes  du  peuple ,  ont  brisé  les  nou- 
velles mesures  dont  on  vouloit  se  servir, 
et  sont  allés  ensuite  enfoncer  les  portent  de 
la  mairie.  Ayant  repris  les  anciennes  me- 


(79) 


ntt«t*  UtJOBt  mtDQi  trign^ant  aa  mtr- 
tbé;  et'  ont-  eiîgé  qu^on  8*eir  servit  Le 
teiireet  la  gendarmerie  n'ont  pu  répri- 
mer )e  désordre. 

On  attribue  ces  excès  à  la  persuasion 
dans  laquelle  sont  les  flotteurs,  que,  pour 
Je  même  prix ,  on  leur  livre  avec  les  me- 
sqres  nouvelles,  une  quantité  de  grain 
noîndre  que  celle  qu'on  leiir  livreroit 
avec  les  anciennes. 

—  Le  6 ,  la  neige  tomboit  avec  abon- 
dance à  Bordeaux. 

EXTÈRIEVR. 

NOUVELLES   D'ESPAGNE. 

TACaxeiiede  Madrid,  du  i"  avril,  pu- 
blieun  décret  de  la  régente,  portant  que 
le  semestre  échéant  ledit  jour  i"  avril 
jae  sera  payé  que  le  r'  juillet. 

^-C'empmnt  forcé  de  200  millions  de 
léaax  (5o  millions  de  francs),  décrété 
dans  les  premiers  jours  qui  ont  suivi  la 
révolution  de  la  Granja,  et  qui  a  donné 
lien  à  tant  de  récriminaLions ,  de  plaintes 
et  de  violences  de  toute  espèce,  vient 
tf  être  remis  à  l'ordre  du  jour  par  le  gou- 
yememe^t  révolnUonnaire.  Qn  a  pro- 
posé ani^  cortès  un  nouveau  pjan  d'exé- 
cution pour  effectuer  le  recouvrement 
de  tout  ce  qui  n'a  pas  été  payé  sur  cet 
emprunt ,  et  la  somme  est  considérable  , 
car  M.  Mendizabal  avoue  lui  même  qu'on 
a  recouvré  à  peine  70  millions  de  réaux, 
cfestà-dire  un  peu  plus  de  1 7  millions 
de  francs. 

—  Pendant  que  la  révolution  frappe,  à 
Télranger,  à  toutes  les  portes  pour  s^e 
procurer  de  l'argent  et  ne  trouve  par- 
tout que  mépris  ,  un  journal  des 
/rentières  dit  qu'il  arrive  journellement 
des  sommes  considérables  au  quartier 
royal  de  Charles  V. 

—  Le  journal  ministériel  du  soir  donne 
la  dépêche  télégraphique  suivante,  datée 
de  Narbonne,  le  9  avril  : 

m  Dans  la  nuit  du  i*''  on  a  mis  le  feu, 
à  Barcelonne,  à  la  maison  des  séances  de 
la  municipalité.  La  garde  Ta  éteint.  Les 
incendiaires  se  sont  échappés.  Le  4«  une 


agitation  soairde  j  régnoit.  On  manqnoit 
de  fonds  pour  les  expéditions  militaires 
de  la  principauté. 

•  Le  28  mars,  un  bataillon  do  régiment 
de  la  reine  s'est  dispersé  à  Quarte,  à  l'ap- 
proche de  l'ennemi  ;  le  reste  de  la  bri- 
gade est  rentré  à  Valence.  Le  29,  Gabreia 
a  surpris  et  cerné  près  de  Valence,  une 
autre  brigade  de  1,000  fantassins  et  i55 
dragons  ;  ces  derniers  ont  fui  et  perdu  i5 
cavaliers.  L'infanterie  presque  entière  est 
au  pouvoir  des  insurgés.  La  population  de 
Valence  s'est  portée  devant  la  maison  dn 
capitaine-général,  en  poussant  des  cris  de 
meurtre  et  de  vengeance  ;  ces  rassemble- 
mens  ont  été  dissipés. 

•  Le  5o,  Cabrera,  au  lieu  d'attaquer 
Valence,  s'est  dirigé  sur  Murvîedo,  dont 
la  canonnade  a  été  entendue. 

»  Trente-huit  des  prisonniers  en  grade, 
faits  par  Cabrera,  ont  été  fusillés  au  son 
de  la  musique  ;  400  soldats  ont  pas^ 
dans  ses  rangs. 

»  Le  5 1 ,  Valence  étoit  dans  la  consterna- 
tion :  les  carlistes  îeyoient  des  contribu- 
tions dans  la  Cerdagne  espagnole  ;  elles 
leur  Soient  payées.  » 

CHAMBRE  DES  PAIRS* 

(Présidence  de  M.  Pasqnîer.) 
Séance  du  10  avril, 

MM.  les  pairs,  d'ordinaire  assez  exacts, 
se  trouvent  en  retard. La  séance  ouverte  à 
deux  heures,  est  un  instant  suspendue. 
Après  un  rapport  de  pétitions  sans  inté- 
rêt, Tordre  du  jour  indique  la  discussion 
du  projet  de  loi  relatif  à  l'épuisement  et 
à  l'exploitation  des  mines.  M.  le  vicomte 
Rogniat  se  plaint  du  projet,  qui  doit, 
dit-il,  apporter  le  trouble  dans  les  exploi- 
tations des  mines.  M.  Martin  (du  Nord) 
vient  défendre  l'œuvre  du  gouvernement 
qui  est  encore  attaquée,  lorsque  le  minis- 
tre a  quitté  la  tribune,  par  M.  Portalis.La 
discussion  est  continuée  à  demain. 

CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 

Séance  du  8  avril. 

M.  Jacquemînot,  l'un  des  vîce-prééî- 
dens,  occupe  le  fauteuil   h  une  heute  'et 


(8o) 

demie.  I/ordre  du  jour  appelle  un  rap- 
port de  pélîlions. 

Les  sieurs  Wallel  el  Fiqupl,  d'Amiens, 
demandent  la  révision  de  la  loi  électorale. 
La  chambre  passe  à  l'ordre  du  jour. 

Le  sieur  Mignot,  à  Pont- sur- Yonne,  de- 
mande une  loi  qui  contraigne  h  aller  aux 
élections.  La  chambre  passe  également  à 
Tordre  du  jour  sur  cette  pétition. 

Le  steur  de  la  Roche ,  à  Clermont,  de- 
mande la  mise  en  jugement  du  maréchal 
Clausel,  pour  avoir  perdu  son  armée  à 
Gonslantine. 

De  toutes  parts.  L'ordre  du  jour  I  Tor- 
dre du  jour  ! 

Quelques  voix.  Lisez  la  pétition!  Aux 
extrémités  :  Kon  î  non  !  Tordre  du  jour. 

M.  LAFFiTTT.  Il  ne  faut  pas  établir  un 
précédent  fâcheux;  quelque  inconve- 
nante que  puisse  être  celle  pétition,  il 
faut  en  entendre  le  rapport,  il  faut  res- 
pecter le  droit  de  pétitionnaire,  sauf  à 
passer  ensuite  à  Tordre  du  jour  s'il  y  a 
lieu. 

Voix  diverses.  Non  •  non  I  Tordre  du 
jour.  L'ordre  du  jour  est  prononcé. 

M.  Durand,  desservant  à  Vandœu- 
vre .  dmande  une  augmentation  de 
traitement  pour  les  desservans.  Renvoyé 
an  ministre  des  culte?. 

La  chambre  adopte  sans  discussion,  à 
la  majorité  de  200  voix  contre  6,  des 
projets  de  loi  tendant  h  auloriscr  Valen- 
cienncs,  Lyon  et  Mâcon  à  contracter  des 
emprunts,  et  le  déparlement  du  Var  à 
s^imposcroxtraordinairemcnl.  li^ile adopte 
ensuite,  à  la  majorité  de  237  voix  contre 
8,  un  projet  de  loi  tendant  h  réunir  une 
enclaye  à  la  commune  de  Gourouvre 
(Meuse). 

Séance  du  10  avril. 


M.  Caimon  ouvre  la  séance  à  deux 
heures.  On  altend  just^u'à  deux  heures  et 
demie,  parco  que  la  chambre  ne  se  trouve 
pas  en  nombre.  L'ordre  du  jour  appelle 
la  discussion  du  projet  de  loi  portant  de- 
mande d'un  crédit  additionnel  de  900 
mille  francs  pour  inscriplion  au  trésor 
public  de  pensions  militaires  en  dehors 
des  prévisions  de  iSSy.  M.  Auguis  ne  con- 
çoit pas  les  crédits  successifs.  Les  extinc- 
tions, dit-il ,  des  pensions,  devroient  di- 
minuer les  charges,  parce  que  leur  nom- 
bre dépasse  celui  des  pensions  nouvelles  ; 


cependant,  depuis  sii  ans,  le  ebiflre ém' 
retraites  atteint  44.  millions  et  ne  Tèri» 
pas.  Personne  ne  demandant  la  parole 
après  M.  Auguis ,  la  discussion  générale 
est  fermée.  La  chambre  adopte  sans  dé- 
bats tes  trois  articles  du  projet.  Le  scmtin 
sur  l'ensemble  a  pour  résultat  son  adop^ 
tion  par  237  boules  blanches  contre  99 
boules  noires. 

L'ordre  du  jour  est  maintenant  la  dis- 
cussion du  projet  de  loi  sur  la  ciroout- 
cription  électorale  des  conseils  généraux 
des  départemens.  La  chambre  adopte  sae^ 
débats  importans  les  articles  de  ce  projet 
Le  scrutin  sur  l'ensemble  a  pour  résallat 
l'adoption  par  228  boules  blanches  coatre 
18  boules  noires.  La  chambre  vote  aussi 
le  projet  de  loi  relatif  à  Tavancemea^dans 
Tarmée  navale. 

4^  (jetant,  îiîirifiï  Ce  €lrrr. 


fiOUIl8E   DE   PARIS   DU    iO    AVBfL. 

CÏ\Q  p.  lyO,  j.  du  22  mars.  10G  fr.  «0«. 

QU\TI;E  |i.  0/0,  j.  de  mars.  98  fr.  00  c. 

ïhOIS  p.  0/0,  j.  (le  dcc.  78  fr.  80  c. 

Quatre  1/2  p.  6/0,  j.  de  mars.  000  fr.  00  c. 

Act.  de  la  Banque.  2i20  fr  00  c. 

IJous  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Vrlle  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Ohljo;.  de  la  Ville  de  Paris.  in2fr.  SO  v. 

Q'iaire  canjux.  1 102  fi*.  75  c. 

Caisse  hypoiiiécaire.  810  fr.  00  c. 

r»enle  de  Xaples.  08  fr.  85  c. 

Kinpiiiiit  rumain.  102  fr.  1/2 

Empiunt  lielge.  100  fr.  3/4 

Kmimmt  d'Haîli.  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  25  fr.  5/8 


MISE  EN  FENTE: 
coMCGvns  DE  LAXXKE  1856 9  Devoirs ^ 
Français ,  Latins  et  Grecs ,  donnés  au 
Concoars  de  iSSfj,  Textes  et  Corrigés, 
suivis  do  Copies  d'élèves  couronnée; 
par  M.  A.  DL'Bois,  professeur  en  TA- 
cadéraie  de  Paris;  jn-8",  br.,  3  fr. 
Pari:),  Librairie  Classique  de  JDLSâ 

DELALAIN  et  C% 

rue  des  M.ilIiuriiix-SainUj.icqacSy  5. 

On  trouve  à  la  même  librairie  les  D«- 
voir$  donnés  aux  concours  depuis  180  5  h. 
i835. 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  d'aD.  LE  GLERE  ET  C*, 

Quai  des  An^fastint  ,35. 


C 


L*AM1  DE  LA  EELIGION 

paroll  les  Mardi ,  Jeadi 
et  Samedi. 

■ 

.   O  n  pea  t  s'abo  oner  des 
i*'eti5de  chaque  mois. 


N''  2797. 


JEUDI  i  3  AVRIL  1837. 


PRUDE  l/ABORSBMBST 

fr.      c. 

1  an 56 

6  mois 19 

3  mois 10 

1  mois 5 


do 

KSS» 


i>U  YÉEITABLE  SENS  DES  DÉCHETS  QVl 
ONT  RESTITUÉ  LES  BlEXS  NON  ALIÉNÉS 
DE  L'ANCIENNE  ÉGLISE  DE  FRANGE. 


.   Cîelte  ({uestioa  a  été  examiaéepar 
âiyers  auteui-s  ;  nous  Tavoiis  no  us- 
même  discutée  dans  ce  Journal.  En 
y  revenant  aujourd'hui,    nous    la 
présenterons  sous  une  forme  nou- 
velle ,  qui ,  nous  l'espérons ,  frap- 
pera Unis  les  esprits  non  prévenus. 
Au  lieu  de  dlisséquer  les  lois  une  à 
une ,  nous  avons  cherché  à  nous  pé- 
nétrer de  la  pensée  du  législateur , 
aux  différentes  époques  où  furent 
portés  les  décrets  concernant  la  re- 
mise ou  la  restitution  des  églises  et 
autres    immeubles    ecclésiastiques. 
On  y  trouve  la  clé  de  toutes  les  er- 
reurs des  jurisconsultes  sur  cette  ma- 
tière importante ,  la  clé  des  contra- 
dictions que  renferment  certains  ar- 
rêts  des  ti'ibunaux  ,   et  le  moyen 
d'établir  la  seule  jurisprudence  que 
la  raison  et  l'équité  puissent  avouer. 
Au  moment  du  concordat,  le  gou- 
vernement consulaire  ne  pensa  point 
à  rendre   aux  établissemens  ecclé- 
siastiques des  attributions    tempo- 
relles et  indépendantes,  comme  il  le 
fit  plus  taid.  IL  voulut  rétablir  la  re- 
ligion catholique ,  mais  sans  qu'elle 
eût  une  administration  distincte  de 
celle  de  l'administration  civile.  C'est 
par  suite  de  cet  te  intention  9  qu'au  lieu 
■de  reconnoitre  des  cures  et  des  évé- 
chés,  il  se  borna  à  reconnoitre  des  ti- 
tulaires. D'après  l'art.  72  de  la  loi  du 
ÎS  germinal  an  x  ,  les  presbytères  et 
les  jardins  non  aliénés  sont  rendus  aux 
mrésn  D'après  l'article  75,  les  édifices 

Tome  CXIJJ,  L'^mi  de  la  Religion, 


anciennement  destinés  an  culte  catho-" 
lique,  actuellement  dans  les  maitis  de  la 
nation ,  ii  raison  d'un  édifice  par  cure 
et  par  succursale^  sont  remis  à  la  dis» 
position  des  evcques^  par  arrêtés  des 
préfets.  Pourquoi  seulement  remettre 
à  la  disposition  des  évéques  et  ne  pas 
rendre  aux  paroisses  ces  édifices? 
C'est  d'abord  qu'il  n'y  avoit  pas  en- 
core de  fabriques  pour  les  adminis- 
trer ;  c'est  ensuite  que  le  législateur 
ne  vouloit  pas  qu'on  donnât  directe- 
ment à  des  paroisses  ou  à  des  évé- 
chés,  bien  qu'il  voulût  que  leségUseSy 
immeubles  consacrés  à  Dieu,  fussent 
rendues  à  leur  destination  primitive, 
et  désormais  hors  du  commerce . 
ainsi  que  le  prescrivent  les  lois\de 
tous  les  peuples  chrétiens,  et  en  .par- 
ticulier les  anciennes  lois  de^  la 
France.  .    . 

L'ait.  76  de  la  loi  du.  18  gerjmioal 
prescrit  d'établir,  mais  Ji'établit^|2pint 
encore  des  fabriques.  L'a^f,  73  avoit 
défendu  toutes  foudaUoa&en.i^mmeu- 
bles.  Un  arrêté  du  8  iloréaL  an>;Xi^en 
autorisant,  les  évoques  4f<^ni|Çi*  d<^5 
fabriques,  ne  cliargeoit  celles^çi^.que 
d'administrer  des  choses  mobilières. 
C'est  par  suite  des  dispositions  de  cet 
arrêté  et  de  celles  de  la  loi  du  1.8  ger- 
minal an  X  ,  que  M.  Portalis .décida 
que  les  fondations  faites  par  divci^ses 
personnes  pour  les  frais  du  culte  dé- 
voient être  faites  aux  communes,  à 
la  charge  d'en  appliquer  les  produits 
à  leur  pieuse  destination.  Il  ajoutoit, 
ft  que  si  ces  bicfis  étoicnt  acceptés  par 
les  communes^  cependant;  ils  étoient 
sous  l'inspection  des  évêques;  qu'ils 
ne  pouvoient  être  distraits  de  leur 
destination,  e(  qi^'en  réalité,  les  hieo9 


coiMircrëflr  &  la  religion  n'apparle- 
noientà  personne.»  Ce  qui  veut  dire 
au  moins  que  1  état  ne  pouvoit  en 
disposer. 

Le  décret  du  7  thermidor  an  xi, 
quoique  plus  favorable,  se  contente 
de  rendre  \es  biens  non  aliénés  à  leur 
destination,  sans  désigner  Téglise  pa- 
roissiale comme  chaînée  d'accepter 
tctte  restitution  (yojrez  l'art,  l®*:).  Ces 
biens  dévoient  cependant  avoir  trois 
administrateurs,  sous  le  nom  de  mar- 
guilliers. 

Le  même  système  perséveroit  lors- 
qu'intervint  l'avis  du  conseil  d'état 
du  7  pluviôse  an  xiii,  lequel  décide 
que  les  églises  et  presbytères  sent  des 
propriétés  communales. 

Une  remarque  bien  importante  à 
faire  sur  cette  dernière  décision,  c'est 
que,  de  la  manière  dont  la  question 
«flt  posée ,  il  paroit  qu'il  s'agissoit 
non  d'un  débat  entre  une  ^commune 
et  une  fabrique,  mais  de  savoir  qui 
de  l'état  ou  de  la  commune  étoitpror 
priétaire.  C'est  la  judicieuse  observa- 
tîoii-queiait  un  jurisconsulte,  M.  Aur 
lias,  dans  ùu  mémoire  extrait  du 
Journal  des  arrûs  de  la  Cour  Royale 
dt  Grenoble,  L'avis  du  conseil  d'état 
étoit  en  harmonie  avec  les  lois  et  dé- 
crets précédens. 

U  résuke  de  ce  que  nous  ve- 
nons de  dire,  que  jusqu'à  cette  épo- 
que les  biens  destinés  au  sei*vice  du 
culte  divin  avoient  à  la  venté  une 
affectation  perpétuelle  et  irrévoca- 
i>le,  ainsi  que  le  dit  très^lairement 
M.  Portalis,  mais  que  la  nue  pro- 
priété en  appartenoit  aux  commu- 
nes, et  que  les  trois  marguilliers  eux- 
mêmes,  créés  par  le  décret  du  7  ther- 
midor an  XI,  n'étoient  qu'une  frac- 
dc  l'administration  communale, 
lémembrement  du  conseil  muni* 
Mais  fli  la  législation  mani- 


(  «•  ) 

feste  cette  tendance,  elle  exclut  Tidee 
de  toute  propriété  conservée  à  l'état» 
Quelle  qu'ait  été.  l'occasion  de  l'avis 
du  conseil  d'état  du  6  pluviôse,  en 
proclamant  que  la  commune  est  pro- 
priétaire, il  déclare  que  l'état  ne  l'eft 
point.  Si  la  législation  ne  dit  riennt 
des  paroisses,  ni  des  évêchés,  ni  det 
séminaires,  comme  propriétaires  des 
édifices  restitués ,  c'est  que  ces  éta- 
blissemens  n'a  voient  pas  une  admini»* 
tràtion  organisée,  et  que  sous  le  rap^ 
port  temporel ,  ils  ne  Ibrmoient  pas 
encore  une  personne  morale.  Aussi , 
quand  il  s'agit  de  rendre  des^  bâli« 
mens  pour  loger  les  élèves  du  sano- 
tuaire,  et  des  palais  épiscopaux  pour 
loger  les  évêques,  la  remise  est.&ite 
administrativenient,etnon  par  un  dé- 
cret. Voilà  le  vrai,  l'unique  moUf  de 
cette  marche.  Cela  ne  veut  pas  dire 
que  ces  édifices  ne  sont  pas^  rendus  à 
perpétuité;  que  les  uns  ne  sont  pas  af» 
fectés  au  logement  de  l'ëvéque  alor» 
existant,  et  de  ses  successeurs;  que  ks 
anti^-es  ne  sont  pas  également  destioéa 
à  tout  jamais  à  servir  de  maisons^ 
retraites  pour  les  jeunes  clercs;  cela 
veut  dire  que  le  gouvernement  m 
pensoit  pas  encore  à  créer  un  burea» 
pour  administrer    les    revenus  du. 
séminaire^  à    reconnoitre  l'évêqne 
pour  administrateur   d'une    raeose 
épiscopale,  à  laisser  gérer  par  le  char 
pitre  la  mense  capitulaire,  par  Je 
curé  les  biens  de  la  cure.  Or,  ce  n'est 
qu'autant  qu'il  y  auroit  eu  dans  ces 
institutions  une  administration,  que 
le  législateur  en  auroit  pu  faire  des 
établissemens  capables  de  recevoir  la 
restitution  de  certains  biens.  En  e£u 
fet,  tout  établissement  propriétaire 
a  une  administration  de  ce  genre. 

Revenons  aux  églises.  Si  on  n'en 
attribue  pas  la  propriété ,  tout  d'a- 
bord^* aux  paroisses,  c'est  si  peu  pbuv 


(  83  ) 

la  ««server  à  VéUit^  que  plusieurs  dé- 
crets, avant  même  que  les  pai*6isses 
eussent  une  administr^^tion  indépen- 
dante de  la  commune ,  telle  que  la 
constitue  le  décret  du  30  décembre 
lS09f  se  servent  fréquemment  du 
mot  restkiuion  faite  aux  fabriques. 
Ainsi  parlent  les  an^étés  du  25  fii- 
maire  an  xii,  des  15  ventôse  et  28  mes- 
sidor an  XIII,  dont ies  dispositions  sont 
citées  et  dont  le  langage  est  consacré 
par  un  avb  du  conseil  d'état,  du  30 
avril  1807.  Les  décrets  des  30  mai  et 
31  juillet  1806  emploient  la  même 
expression.  Les  églises  et  presbytères, 
y  estpildit,  font  partie  des  biens  res^ 
tkuésaux  fabriques.  Celui  du  31  juil- 
letcontient  un  considérant  très-remar- 
ble,  et  auquel  je  m'étonne  qu'on 
nTûtpas^BÛt  plus  d'attention.  Pour 
justifier  la  translation  des  biens  des 
égUses  elles-mêmes  aux  pai'oisses  con- 
servées, il  donne  pour  motif  le  res- 
pect dû  aux  volontés  des  fondateurs, 
yoîci,  du  reste,  les  expressions  du 
l^g[islàteur  : 

«  Considérant  que  la  réunion  des 
églises  est  le  seul  motif  de  la  conces- 
sioB  des  biens  des  fabriques  de  ces 
églises  ;  que  c'est  une  mesure  de  jus- 
tice que  le  gouvernement  a  adoptée 
pour  que  le  service  des  églises  sup- 
primées fût  continué  dans  les  églises 
conservées,  et  pour  que  les  intentions 
des  donateurs  fussent  remplies  ;  que 
par  conséquent  il  ne  suffit  pas  qu'un 
bien  de  fabrique  soit  situé  dans  le 
territoire  d'une  paroisse  ou  succur- 
sale pour  qu'il  appartienne  à  celle-ci; 
qu'il  faut  encore  que  l'Eglise  à  la- 
quelle ce  bien  a  appartenu,  soit  réu- 
nie à  cette  paroisse  ou  succursale.  » 
Tient  ensuite  le  décret  ainsi  conçu: 
«  Les  biens  des  fabriques  des  égli- 
ses suppriihées  appartiennent  aux  fa- 
briques des  églises  auxquelles  les  égli- 


ses supprimées  sont  réunies,  quand  - 
même  ces  biens  seroient  situés  dans  - 
des  communes  étrangères,  n         •     .   j 

Le  décret  du  30  mai  1806,  que  çer  ! 
lui  du  31  juillet  se  borne  à  déve- 
lopper, avoit  si  bien  donné  la  pro-  ^ 
priété   des  églises,   des  presbytères- 
supprimés  et  de  leurs  biens  aux  fabri-  , 
ques,  ou  ce  qui  est  la  même  chose 
aux  paroisses,  qu'il  est  dit  en  parlant  • 
de  ces  immeubles  :«  Ils  pourront  être.. 
échangés,  loués  ou  aliénés  au  profit , 
des  églises  et  des  presbytères  des  chefs- 
lieux.  »  {F'o/ez  l'art  1*'.) 

On  voit  ici  le  législateur  dévier . 
notablement  de  son  principe,  savoir, . 
que  sous  le  rapport  temporel  lapa^, 
roisse  n'avoit  pas  une  administi*ation  . 
spéciale,  et  qu'elle  se  confondoitavec 
celle  de  la  commune.  Il  résulte  aussi 
du  considérant  que  nous  avons  cité,  ; 
que  le  gouvernement  prétendoit  re$ti~  t- 
tuer,  et  non  pas  remettre;  restituer,  non* 
selon  ses  caprices,  mais  en  se  confor-. 
niant  aux  volontés  et  aux  intentions > 
des  fondateurs.  Le  décret  du  30  dé-, 
cembre  1809  constituées  fabriques! 
comme  un  établissement  public ,  iL 
les  rend  indépendantes  des  cominu}^. 
nés ,  et  rend  propres  aux  premières; 
les  règles  qui  régissent  l'administra^-: 
tion des  secondes.  :    ;. 

Cependant  ,  comme    antérieure- 
ment à  ce  décret  ^les  églises  avoient: 
déjà  une  administration  quelconqueij:.^ 
avantage  que  ne  possédoient.pas  en-, 
core  les  autres  établissemens   ecclé^v 
siastiques  ,  on  vient  de  voir  que  la 
législature  les  suppose  propriétaires 
des  biens  à  elles  rendus. 

Le  6  novembre  1813,  un  décret 
qui  a  été  fait  pour  les  pays  réunis , 
mais  que  la  jurisprudence  de  l'admi-^ 
nistration  et  des  tribunaux  a  cons*- 
tammeut  appliqué  à  l'ancienne  Fran-. 
ce ,  constitue  en  établissemens  pur  * 


(84) 


blics,  sous  le  rapport  même  temporel, 
lés  cures,  les  ëvécliës ,  Tes  chapitres, 
les  séminaires;  il  rèf;le  l'administra- 
tîon  de  leurs  biens  ;  il  rend  cette  ad- 
ministration distincte  de  celle  de  Té- 
tât, de  celle  des  communes  et  des  fa- 
briques. C'est  l'évèque,  le  curé,  le 
chapitre  qui  administrent  les  biens 
de  leurs  menses  respectives;  c'est  un 
bureau  composé  d'ecclésiastiques,  qui 
administre  les  grands  et  petits-sémi- 
naires. 

'  Le  2  janvier  1817,  une  loi  donne 
à  tous  les  établissemens  ecclésiasti- 
ques légalement  reconnus  la  faculté 
d'acquérir  et  d'aliéner  les  immeubles 
productifs  ou  non  productifs,  et  par 
snite  leur  attribue  le  droit  de  les  ad- 
ministrer. 

Noas  ne  parlons  pas  des  décrets 
spéciaux  qui,  antérieurement  à  cette 
loi,  et  même  au  décret  du  6  novembre 
1B13,  avoient  reconnu  et  doté  des 
mêmes  privilèges  plusieui-s  commu- 
nautés ,  celle  des  Sœurs  do  la  iJha- 
rité,  celle  de  divei-ses  congrégatiows 
hospitalières,  le  séminaire  des  Mis- 
sions-Etrangères ,  les  religieux  du 
Mont  Saint  -  Bernard ,  etc.  Voici 
itiaintenant  ce  qu'il  faut  conclure 
de  celte  marche  de  notre  législa- 
tion. 

1"  C'est  que  Ton  ne  peut  nous  op- 
poser des  lois  et  décrets  où  il  n'est 
question  que  de  remise  et  non  de 
restitution,  à  une  époque  où  les  é(n- 
blissemens  ecclésiastiques  n'étant  pas 
constitués  ne  pbiivoient  par  là  même 
former  aux  yeux  de  la  loi  une  per- 
sonne morale  capable  de  propriété. 
Pendant  cette  période  de  temps ,  les 
édifices  et  les  biens  rendus  sont  af- 
fectés à  perpétuité  à  un  service  re- 
ligieux; la  nature  de  ce  service  est 
déterminée  :  l'état  se  dessaisit  de  ers 
immeubles  y  le  ministre   des   culte^s 


déclare  qu'ils  n'appartiennent  à  pei> 
sonne.  Mais  il  ressort  évidemment 
de  la  pensée  du  gouvernement,  qu'il 
renonce  à  tout  jamais  à  lés  repren* 
dre  et  à  les  détourner  de  leur  sainte 
destination.  Ils  font ,  dans  cette 
même  pensée ,  partie  -du  domaine 
public,  mais  ils  ne  font  plus  partie 
du  domaine  de  l'état. 

C'est  ainsi  que  les  autears  Tonf 
compris,  du  moins  par  rapport  aux 
églises  paroissiales,  dont  MM.Tbouil- 
lier  (1),  Henryon  de  Pansey  (2)  et 
Dupin  (3)  attribuent  la  propriété  aux 
communes. 

C'est  ainsi  que  l'ont  compris  les 
cours  royales  de  Nancy  (4) ,  de  Poi- 
tiers (5) ,  de  Paris  (6),  et  la  cour 
de  cassation  (7),  qui  attribuent  cette 
même  pi'opriété  tantôt  aux  fabriques, 
tantôt  aux  communes,  jamab  à  l'é- 
tat. Il  est  vi*ai  que  rien  de  semblable 
n'est  décidé  pour  les  évêchés;  lious 
dirons  tout  à  l'heure  pourquoi. 

2°  Aussitôt  que  les  lois  ont  eu  con»' 
titué  les  établissemens  ecclésîasti^ 
ques,  le  langage  change  ;  les  biens, 
les  édifices  ne  leur  sont  plus  seule- 
ment remis ,  ils  leur  sont  restitués. 
Plusieurs  décrets  n'ont  pas  même  at- 
tendu, ainsi  que  nous  l'avons  remar- 
qué, l'organisation  définitive  des  fa- 
briques, pour  attribuer  aux  églises  la 
propriété  de  certains  biens  et  de  cer- 
tains édifices. 

3°  Ce  qui  n'a  pas  été  contesté  pour 
les  églises  paroissiales  auroit  dû  être 
aussi  certain  pour  les  palais  épisco- 
paux,  les  séminaires  et  les  catbédra-^ 

(i)  Droit  civil,  lom.  3,  pag.  Sa. 
(a)  Pouv.  mnniclp,   pag.    162. 

(3)  Introduction  aux  toit  deicommune»^ 
pag.  116. 

(4)  18  mai  i8a7. 

(5)  2  y  février  1 835. 

(G)  2^  décembre  i835: 
(7)  6  décembre  1 836. 


I 


(85) 


les.  Mais  la  question  n'a  jamais  été 
discutée  jusqu'à  la  loi  qui  vient  de 
décréter  l'aliénation  de  l'ancien  ter- 
rain de  rArchevéché  de  Paris.  Dès 
loi-s  il  n*y  a  pas  eu  lieu  d'examiner 
la  valeur  des  actes  administratifs  qui 
avoient  rendu  ces  édifices  à  leur  pre- 
mière, destination.  Mais  ils  s'expli- 
quent à  merveille,  quand  on  fait  at- 
tention que  ce  qui  n'a  voit  été  qu'une 
remise  tant  que  les  établisse  in  ens 
^'étoient  pas  reconnus  aptes  à  admi- 
nistrer, à  aliéner,  à  acquérir,  a  du 
prendre  un  autre  caractère  loi^ue 
les  lois  ont  décrété  cette  aptitude  , 
celte  capacité. 

Avant  les  lois  et  décrets  qui  cons- 
tituoient  la  capacité,  ladministra- 
tion  déclaroit  les  biens  rendus  lioi-s 
du  commerce.  Elle  refusoit  même 
le  don  d^objelB  consacrés  au  cul  le. 
C'est  ainsi  que  le  conseil  municipal 
de  Metz  ayant  offert  à  l'impératrice 
Joséphine  une  cuve  de  porphyre, 
pour  orner  le  château  de  la  Malmai- 
soiïf  le  ministre  des  cultes  annula 
la  déh'bération,  par  le  motif  que  cet 
objet  quiservoit  de  fonts  baptismaux, 
étant  consacré  au  culte,  ne  pouvoit 
être  aliéné  par  le  conseil.  Depuis , 
c'est  à  l'administration  ecclésiastique 
que  le  pouvoir  a  toujours  eu  recours 
quand  il  s'est  agi  d'aliéner,  d'échan- 
ger, d'acquérir. 

Si  nous  avions  à  discuter  ici  la 
({uestion  de  savoir  qui  des  commu- 
nes ou  des  fabriques  sont  proprié- 
taires des  anciennes  égUses,  des  an- 
ciens presbytères,  il  nous  scroit  fa- 
'  cile  de  prouver,  ainsi  que  nous  l'a- 
yons déjà  fait  dans  ce  journal,  que 
ce  sont  les  paroisses  représentées  par 
'  les  fabriques.  Nous  trouverions  un 
nouvel  appui  à  cette  opinion  dans  la 
création  de  nos  communes  actuelles, 
telles  que  les  a    faites    l'assemblée 


constituante,  laquelle  a  précédé  1^ 
rétablissement  des  paroisses  et  des 
fabriques,  et  influé  sur  le  langage  des 
lois.  Voilà  ce  qui  a  induit  en  errcu4' 
les  jurisconsultes  et  quelques  contas. 
Ce  n*est  pas  le  lieu  de  rentrer  dans 
cette  question  qui  vient  d'être  déci- 
dée en  faveur  des  fabriques  par  un 
arrêt  de  la  cour  do  cassation  du  6 
décembre  1835.  Nous  n'avons  ici  à 
établir  qu'une  chose,  c'est  que  l'état 
n'est  pas  propriétaire  des  églLses;  nous 
avons  pour  nous  les  arrêts,  l'opinion 
des  jurisconsultes,  l'autorité  des  dé- 
crets et  une  plus  grande  autorité  en- 
core, celle  des  principes  évidens  de  l'é- 
quité que  nous  avons  fait  valoir  en  dis- 
cutant les  lois  spoliatrices  du  2  novem- 
bre 1789  et  des  années  suivantes. 

La  discussion  qu'on  vient  de  lire 
est  loin  d'être  complète,  mais  nous 
ne  pouvons  lui  donner  plus  d'éten- 
due dans  ce  journal.  Nous  nous  pro- 
posons de  l'examiner  avec  le  plus 
grand  soin  dans  un  ouvrage  où  nous 
discutons  et  comparons  toutes  les  par- 
ties de  la  législation  civile  et  cano- 
nique. 

NOLVELLES  ECCLESIASTIQUES. 

PARIS.  —  M.  Tabbë  de  Marguerye,  ■ 
grand-vicaire  et  chanoine  de  Sois- 
sons,  qui  vient  d'être  nomméàrévé- 
ché  de  Saint-Flour,  a  prêché  le  Ca- 
rême à  Laon ,  qui  est  aujourd'hui  du 
diocèse  de  Soissons.  Il  réunissoit  dans 
Tancienne  cathédrale  un  nombreux 
auditoire,  et  a  exiK>sé  dans  une  suite 
de  discotu's  les  grandes  preuves  de  la 
reUgion.  C'est  au  sortir  de  cette  sta- 
tion qu'il  a  reçu  l'ordonnance  qui  le 
nommoit  à  révéchc  de  Saint-Flour. 
Cette  ordonnance,  qui  n'a  point  en- 
core été  publiée  dans  le  Moniteur  y  pa- 
roi t  êtie  du  3  de  ce  mois.  Il  y  a  pré- 
cisément un  an  que  le  siège  étoit  va- 
cant, M.  Cadalen  étant  mort  le  17 
avril  de  l'année  dernière.  Il  scroit  fà- 


èbeux  que  f  on  s'accoùtutnàt  à  laisser 
les  sièges  vaquer  si  iong-teuips  ;  ces 
<  délais  sont  contre  la  lettre  et  l'esprit 
-du  concordat. 

Deux  journaux  de  Mai'seilie  avoient 
annonce  que  la  santé  de  M.  l'évê- 
que  de  cette  ville  donnoit  des  in- 
quiétudes. La  Gazette  du  Midi  assure 
que  ces  journaux  ont  été  mal  infor- 
iiiés.  M.  révéque  de  Marseille ,  qui 
avôit  gardé  ses  apparteinens  pendant 
tout  riii ver,  et  qui  n'étoit sorti  que 
pour  bénir  la  nouvelle  église  de 
Sàint-Làzare  ,  est  encore  sorti  le  3 
9vrîl,  et  a  présidé,  le  4 ,  une  réunion 
des  curés  de  la  ville  et  une  autre  de 
^0  notables.  On  ajoute  que  le  pré- 
lat a  parlé  assez  long-temps  dans  ces 
réunions ,  dont  la  Gazette  n'indique 
pas  Tobjet.  Ces  réunions  n'éloient- 
'elles  destinées  à  annoncer  une  dé- 
marche à  laquelle  le  clergé  et  les 
fidèles  seront  également  sensibles? 
Si  l'âge  et  la  santé  du  vénérable  pré- 
lat expliquent  cette  démarche,  elle 
n'en  est  pas  moins  un  sujet  des  plus 
justes  regi*ets  pour  le  diocèse ,  qui 
avoit  apprécié  depuis  quatorze  ans' 
les  belles  qualités  de  son  évèque. 

Nous  apprenons  de  plusieurs  cô- 
tés que  le  prélat  a  demandé  et  oble- 
lïu  d'avoir  pour  successeur  celui  qui 
depuis  quatorze  ans  le  secondoit  dans 
son  administration  avec  tant  de  zèle 
'  et  de  dévouement. 

La  sixième  liste  de  souscription 
'  pour  le  petit-  séminaire    d'Ajaccio 

Sorte  les  dons  suivans  :  M.  Tévéque 
e  Beauvais,  1<X)  fr.  ;  M.  Tabbé  Le- 
roy du  Royer,  vicaire  de  Montreuil- 
'  sar-Mer,  et  une  anonyme  de  la  même 
ville,  210  fr.;  un  paroissien  de  ft'Ab- 
baye-aux-Bois,  6  fr.  ;  M.  T«%  6fr.  En 
tout  320  fr. 


Le  Diario  de  Rome  du  28  mars 

'  contient  une  notice  sur  M.  RufTo  de 

Bonneval,  ancien  évéque  de  Senez. 

Nous  l'avons  complétée  avec  les  no- 


(  86  ) 

tes  que  la  lamitle  a  bieiï  voulu  nofii 
transmettre  et  avec  celles  que  -noui 
avions  déjà ,  et  de  plus  avec  le  Jour^ 
nal  ecclésiastique  de  l'abbé  Barmel , 
en  1791. 

M.  Jean -Baptiste -Marie -Scipicm 
Ruffo  de  Bonneval,  ancien  évèque  de 
Senez ,  est  mort  àYiterbe  le  lundi  de 
la  Passion,  13  mars  dernier.  Il  étoit 
de  la  famille  RufTo,  originaire  de 
Naple<,  mais  qui,  en  venant  en  Francei 
avoit  francisé  son  nom ,  et  s'appelok 
Roux  ;  mais  dans  les  derniers  tenips, 
elle  a  repris  le  nom  de  RufTo,  coname 
nous  l'avons  appris  de  M.  l'évêque  de 
Senez  lui-même,  dans  une  lettre  qu'il 
nous  fit  riionneur  de  nous  écrire  ea 
1820,  eu  nous  envoyant  une  notice 
sur  M.  l'abbé  de  Bonneval,  son  firère, 
mort  chanoine  de  Vienne  en  Autriche. 
(Toyez  notre  Numéro  du  5  août  18iO, 
tome  XXIV.) 

M.  l'ancien  évéque  de  Senes  étek 
né  à  Aix  en  Provence ,  le  ^2  janvier 
1747.  Son  père,  Hilarion  de  Bonne- 
val ,  étoit  cnevalier  de  Saint-Louis  et 
officier  au  service  ;  sa  mère,  Elisabeth 
du  Trousset  d'Héricourt ,  étoit  d*une 
famille  de  magistrature  du  parleikiient 
dé  Paris.  Le  jeune  Scipion  fut  élevé 
au  collège  des  Jésuites  d'Aix,  et  fit  sa 
philosophie  et  sa  tliéologie  à  Paris.  H 
entra  dans  la  maison  de  Navarre ,  et 
fit  sa  licence,  mais  nous  ne  voyons 
point  qu'il  ait  pris  le  bonnet  de  doc- 
teur. Peut-être  ne  soutint-il  passa 
résompte,  ce  qui  fait  qu'il  n'est  pas 
porté  sur  les  listes  des  docteurs  de  la 
Faculté  de  théologie  de  Paris. 

M.  de  Bonneval  ayant  été  ordosmé 
prêtre ,  retourna  en  Provence  à  l'âge 
de  vingt-sept  ans.  Il  fut  d'abord  graiiîd* 
vicaire  de  M.  de  Beauvais,  évéque  de 
Senez ,  et  après  la  démission  de  ce 
prélat,  il  devint  grand-vicaire  et  cha* 
uoine  d'Aix.  Louis  XYI  le  ïiomiha  en 
1788  à  l'évêché  de  Senez ,  après  la 
mort  de  M.  de  €astellane-Adhémar , 
et  Pie  YI  le  préconisa  pour  ce  siégé, 
le  15  décembre  de  cette  année.  Lé^ 
véque  élu  fut  sacré  le  22  février  1789, 


(«r) 


par  M.  de  BèauTaîs,  tOD  {iredéeesseur , 
à  la  veille  des  orages  politiques  qui 
alloient  fondre  sur  la  France.  Il  se 
rendu  dans  sou  diocèse ,  et  y  fit  sou 
entrée  le  4  avril ,  veille  des  Rameaux. 
Il  s'étoit  annoncé  par  uue  lettre  pas- 
lorale  fort  touchante.  Mais  déjà  To- 
rage  grondoit.  Des  décrets  d'euvahis- 
semeat  et  de  boulevei*8ement  se  suc-^ 
cédèrent;  en  1790,  la  constitution 
civile  du  clergé  supprima  révédié  de 
Senez ,  et  en  1791  le  serment  exigé 
vint  augmenter  les  troubles  de  TË- 
glise. 

■  M.  révéque  de  Senez  n'avoit  point 
de  serment  à  prêter,  puisque  son- siège 
n'éloit  plus  reconnu,  mais  il  ne  se  re- 
garda point  pour  cela  comme  dé- 
pouillé de  sa  juridiction.  Une  lettre 
de  lui  à  M.  Tévéciue  de  Digne ,  sous 
la  date  du  13  août  1790,  lettre  qui 
fut  imprimée ,  montre  quelle  étoit  la 
fermeté  de  ses  principes.  Le  21  mai*s 
1791,  il  adressa  une  lettre  non  moins 
courageuse  au  sieur  de  Villeneuve , 
curé  de  Yalensolle ,  qui  s'étoit  laissé 
nommer  évéque.du  département  des 
Basseft-Àlpe»,  dont  la  circonscription 
ii'étendoit  siu-  le  diocèse  de  Senez .  Sans 
lui  faire  de  repixKbe  »  il  lui  exposoit 
ses  droits  et  lui  déciaroit  qu'il  reste- 
roit  évéquede  Senez,  et  que  lui  seul 
avoitla  juridiction.  Ces  avis  ne  firent 
aucun  elletsur  celui  auquel  ils  ctoient 
dcMunés.  Au  mois  de  mai  1791 ,  Tévé- 
que  publia  une  ordonnance  pour  pré- 
venir le  schisme.  11  protestoit  contre 
les  nouveaux  décrets,  et  citoit  une 
consultation  rédigée  en  1778,  sur  un 
projet  de  translation  de  l'évéché  de 
Senez  à  Digne,  consultation  signée  de 
quatre  avocats  jansénistes,  Maultrot, 
Fiales,  Mey  et  Camus.  Il  appliquoit 
aux  circonstances  un  beau  passage  de 
saint  Ambroise  ,  à  qui  ou  demandoit 
une  jéglise  pour  les  Ariens. 

Cependant  l'esprit  de  vertige  qui 
crottsoit  de  plus  en  plus  dans  le  peu- 
ple égaré  par  les  factieux,  fit  craindre 
des  troubles  à  Senez.  Le  prélat  fut 
averti .  par  le  maire  de  Senez  qu'il 


devoit  être  insulté  lé  dimanche,  et 
qu'il  feroit  bien  de  s'éloigner.  Il  par«> 
tit  le  samedi  soir  2  juillet ,  pour  se 
rendre  auPuget,  petit  village  a  deux 
lieues  d'Entrevaux,  chez  madame  de 
Saint-Sylvestre,  sœur  de  l'abbé  de 
Ricbery,  son  grande-vicaire.  Il  n'ai- 
loit  point  à  Nice  ,  comme  on  le  pré- 
tendit. Il  fut  arrêté  le  3  juillet  par  la 
municipalité  d'Annot ,  comme  sus- 
pect, et  l'on  s'empara  de  ses  livrés  et 
de  ses  papiers.  Ce  ne  fut  que  deux 
jours  après  que  l'on  rendit  contre  lui- 
un  décret  de  prise  decoips.  Soncrime 
étoit   d'avoir  exercé    publiquement 
ses  fonctions  et  d'avoir  agi  comme 
étant    toujoui*s   é\'èque    de    Senez. 
Ou  le  traduisit  à  Dig)ie  devant  le 
département  ;   une  escorte   le  gar- 
doit.    Le  ô,  lendemain  de  son  ar- 
rivée,  on  le  conduisit   au  fort  de 
Seyne,  sans  l'avoir  entendu.  On  l'y 
retint  au  secret  avec  ua  domestique, 
dans  une  chambre  qui  n  avoit  point 
de  vitres.  On  ne  lui  laissoit  même 
pas  la  liberté  de  dire  ou  d'entendre  la 
messe. 

Le  î«^  août ,  le  prélat  adressa  air 
président  de  l'assemblée  une  lettre  et 
un  mémoire  qui  sont  modérés,  mais 
fermes.  11  avouoit  qu'il  avoit  exercé 
les  fonctions  épiscopales,  mais  il  n'a- 
voit  point  publié  d'écrits  incendiaires, 
ni  formé  de  plandecontre-révolutiou. 
Depuis  plus  de  deux  ans  qu'il  étoit 
évéque ,  il  n'avoit  jamais  quitté  son 
poste,  et  y  seroit  encore,  sans  les  avis 
qu'il  a  reçus.  Les  lettres  qu'il  écri- 
voit  pendant  sa  captivité  montroieuft 
quelle  étoit  sa  résignation  et  sa  pa^ 
tience.  Enfin,  au  bout  de  plus  de  cin- 
quante jours  de  captivité ,  on  lui  ac- 
corda sa  liberté  provisoire.  11  retourna 
à  Senez,  et  deux  jours  api  es,  il  se  iten- 
dit  à  Caste  liane  pour  y  attendre  son 
jugement.ll  plaida  lui-même  sa  cause 
le  16  septembre,  et  répondit  Deo 
gralias  à  sa  condamnation.  La  sen-* 
tence  portée  le  17  septembre,  et  non 
audience  tenante  ,  suivant  là  loi ,  dé- 
ciaroit l'évèque  atte'uit  et  con vaincu. 


(  «8  ) 

dt  crimes  de  désobéissance  et  de  ré-. 
sigtance  à  la  loi,  pour  avoir  continué 
des  fonctions  épiscopales  et  répandu 
des  écrits  incendiaires;  en  consé- 
quence, il  étoit  déciiu  de  sa  qualité 
de  citoyen  actif,  privé  de  son  traite- 
ment, exilé  à  dix  lieues  de  son  dio- 
cèse, sans  fixation  de  temps,  avec  in- 
hibition et  défense  à  lui  de  prendre 
le  nom  d'évèque  de  Scnez  ,  sous 
de  plus  graves  peines.  Tout  son  clergé 
le  conduisit  jusqu'aux  portes  de  Cas- 
tellane.  Leprélat  se  rendit  sous  escorte 
à  Barcelonnette  pour  y  attendre  son 
deuxième  jugement ,  suivant  les  for- 
mes alors  observées.  Mais  l'amnistie 
générale  qui  fut  proclamée  termina 
cette  affaire.  L'évêque  fut  obligé  de 
s'éloigner ,  et  se  retira  au  Puget  de 
Rostang ,  près  Nice.  Avant  comme 
après  la  frontière,  il  recueillit  des  té- 
moignages du  respect  qu'inspiroient 
se?  vertus.  Voyez  une  lettre  qui  se 
trouve  dans  le  Journal  ecclésiastique 
de  l'abbé  Barruel,  décembre  1791. 

En  1793  ,  le  prélat  alla  à  Turin. 
Appelé  à  Rome  par  le  cardinal  Borro- 
inée,avec  lequel  il  étoit  lié,  il  y  arriva 
le  25  juin  1793 ,  y  demeura  jusqu'en 
1798  ,  et  n'en  sortit  qu'en  raison  de 
l'invasion  de  cette  capitale  par  les  ré- 
publicains. Il  erra  inconnu  en  diver- 
ses .parties  de  la  Toscane,  et  revint  à 
Kome  au  retour  de  Tordre.  Il  n'hé- 
sita point  à  remettre  sa  démission  à 
Pie  Vn ,  le  11  novembre  1801,  quoi- 
que ce  sacrifice  lui  coûtât  beaucoup  ; 
mais  il  voulut  montrer  sa  fidélité  et 
sa  vénération  pour  le  vicaire  de  Jésus- 
Christ.. 

L'ambassadeur  Cacault  lui  ayant 
fait  proposer  de  se  meure  en  règle,  afin 
de  pouvoir  rentrei*en  France  en  prê- 
tant serment  de  fidélité  au  gouverne- 
ment fiançais ,  il  répondit  le  7  sep- 
tembre 1802  au  supérieiu-  de  Saint- 
Louis,  qui  lui  avoit  envoyé  la  décla- 
mation à  signer  :  m  £u  donnant  au 
|>ape  la  démission  de  mon  évéché 
qu'il  m'a  demandée  avec  supplica*- 
Â^jops ,  Togamus ,  .obsecramus,  oMesfa^ 


mur,  fui  voulu  uniquement  ofaéiv  J^ 
la  voix  du  vicaire  de  Jésus-Chris^,  ej^ 
tranquilliser  ma  conscience.  Si,  nuL* 
gré  ce  dernier  sacrifice,  le  plus  gran4 
de  tous  ceux  que  j'ai  faits  à  la  paix  de. 
r£glise  et  de  ma  patrie,  les  portes  de 
la  France  me  sont  fermées  à  jamais  ^ 
s'il  faut  y  rentrer  amnistié  quand  j'epr 
ai  été  chassé  innocent ,  j'espère  et  jC; 
suis  sûr  que  les  bras  de  la  providence; 
me  seront  ouverts  en  tout  temps  ,  en 
tout  lieu  et  dans  tous  mes  besoins.. 
Otnnis  locus  me  suscipieL,.  Dominiesi 
terra  et  plenitudo  ejus.  » 

L'année  suivante,  le  1"  avril  1803, 
qui  étoit  le  jour  de  Pâque ,  il  témcû-i 
gnoit  au  pape,  dans  une  lettre  respeo-r 
tueuse,  la  crainte  de  lui  avoir  dejdny 
en  prenant  cette  détermination  sans  1q 
consulter.  Ëvêque  nommé  par  le  Toi^ 
il  éprouvoit ,  dit-il ,  une  répugnance 
invincible  à  recevoir  une  pension  àok 
nouveau  gouvernement.  Il  paroit  ce- 
pendant que  le  cardinal  Consalvi  lui 
fit  toucher  cette  pension  ,  mais  san4 
condition  et  sans  préjudice  de  la  peiH 
sion  quil  tenoit  du  pape. 

L'évêque  de  Senez  passa  à  Yiterbe 
'  l'été  de  1803  et  ceux  des  années  8uî*t 
vantes  jusqu'en  1808,  que  cette  viUe 
devint  constamment  son  séjour.  Sa 
vie  y  étoit  simple  et  retirée ,  mais  sa 
douceur  et  ses  vertus  le  faisoient  esn, 
timer  de  tous.  Il  rendit  des  services 
dans  les  temps  difficiles ,  suppléant 
les  pasteurs ,  administrant  les  sacce^ 
mens,  et  faisant. les  fonctions  épisooi» 
pales,  non-seulement  à  Yiterbe,  maift 
dans  les  diocèses  voisins.  L'église  de 
\iterbe  ne  s'apeiçut  pas  de  l'absènoe 
de  son  évéque ,  M.  Severoli ,  alor» 
nonce  à  Vienne  et  depuis  cardinala 
En  1817,  Louis  XYIII  le  noinma 
à  l'archevêché  d'Avignon  ;  le  véné^ 
rable  vieillard  refusa  par  modestie.Le 
même  prince  et  son  successeur  lui 
faisoient  une  pension  sur  leur. cas-, 
sette.  Les  trois  derniers  papes  elle 
pontife  actuel  lui  en  faisoient  aussi 
une.  , 

M.  de  Senez  aimoit  à  parler.de  la 


(89) 


France  et  s'îatélre«Dit  à  tout  tetpii  s'y 
passoit.  11  est  mort  plutôt  de  vieil- 
lesse que  d'infirmité.  Son  désir  étoit, 
comme  l'apôtre,d'aller  à  Jésus-Christ. 
Il  a  rendu  les  derniers  soupirs  avec 
un  calme  admirable,  après  avoir  reçu 
tous les^secours  de  la  religion. Sa  mort 
fut  annoncée  à  Viterbe  par  toutes  les 
clodies  de  la  ville.  Toutes  les  classes 
faisolciU  son  éloge.  M.Pianetti,évé- 
nne  de  Viterbe,  voulut  qu'onlui  ren- 
dît les  mêmes  honneurs  qu'à  l'évéque 
diocésain.  Le  corps,  revêtu  des  hanits 
pontificaux,  fut  exposé  pendant  deux 
îours ,  et  transporté  le  mercredi  ma- 
tin en  grande  pompe,  avec  l'assistance 
de  toatle  cleqîé  séculier  et  régulier, 
jusqu'à  relise  collégiale  de  Saint- 
Sixte,  que  le  défunt  avoit  choisie  pour 
sa  sépulture ,  comme  étant  sa  pa- 
roisse ,  où  il  aimoit  à  exercer  ses 
fonctions,  et  à  paroitre  au  chœur  avec 
les  chanoines.  M.  Pianetti  officia  au 
service  eu  présence  de  tout  le  clergé 
et  des  magistrats ,  et  l'archiprétre  de 
l'église  Saint -Sixte,  M.  Martelli , 
prononça  l'oraison  funèbre  du  dé- 
iunt.  \ju  grand  concours  de  peuple 
l'eiiiplissoit  l'élise.  Les  pauvres  sur- 
tout pleurent  le  vénérame  évêque , 
car  il  se  déppuilloit  pour  eux ,  et  il 
ne  laisse  rien  après  lui  que  le  souve- 
nir de  ses  vertus. 


Tous  les  ans,  le  gouvernement  dis- 
tribue une  certaine  somme  pour  ai- 
der  les  communes  à  construire  ou  ré- 
parer leui's  églises  et  presbytères.  La 
quote  part  du  diocèse  de  Nimes  pour 
la  présente  année  est  de  7,500  fr.  Le 
préfet  du  Gard,  par  une  circulaire  du 
13  mars,  en  prévenant  les  maires  et 
les  conseils  de  fabrique  de  ce  secours, 
leur  indique  les  formalités  à  remplir 
pour  avoir  droit  à  la  distribution. 
Il  faut  d'al»ord  un  devis  des  travaux, 
rédigé  par  un  architecte.  Il  faut  eu- 
suite  que  ie  conseil  de  fabrique  vote 
une.portion  de  la  dépense  à  faire,  ou 
qu'il  prouve  que  la  fabrique  n'a  au- 
cune ressource.   Enfin,  il  est  néces- 


saire que  là  commune  fournisse  \i( 
plus  forte  partie  de  la  dépense,  soit 
par  des  dons  volontaires,  soit  par  des 
ifonds  disponibles,  soit  par  une  impo- 
sition extraordinaire.  Le  gouverne- 
ment ne  donne  qu'aux  conununes 
qui  font  des  sacrifices,  à  moins  que  la 
comnuuie  ne  se  trouvât  dans  une  po- 
sition exceptionnello,  telle  par  exem- 
ple que  rexistcnce  de  dettes  ou  de 
charges  pour  lesquelles  elle  se  seroit 
imposée  au-delà  de  20  centimes. 
Alors  il  faudroitconstatei  cette  situa- 
tion. 

Il  a  paru  utile  de  faire  connoître 
les  conditions  exigées  par  l'adminis- 
tration, pour  l'instruction  des  curés 
ou  des  conseils  de  fabrique  qui  peu- 
vent se  trouver  dans  le  cas  de  deman- 
der des  secours  pour  leurs  églises. 

Depuis  plus  de  six  semaines  un  pro- 
priélaire  de  Varoniiessur  Tèche  avoit 
disparu  de  son  domicile.  Son  corps  a 
été  retrouvé  les  premiers  jours  d'a- 
vril dans  un  étang  ;  il  éloit  tellement 
méconnoissable  que  l'identité  de  là 
personne  n'a  pu  être  constatée  que 
par  les  vêtemens.  Le  curé  de  la  pa- 
roisse ayant  refusé  la  sépulture  ec- 
clésiastique, quelques  esprits  forts  du 
lieu  ont  cherché  à  troubler  la  tran- 
uillité;  mais  le  gros  des  habitans  a 
ait  justice  de  ces  menées  turbulentes, 
et  le  bon  ordre  n'a  point  souffert. 


l 


Un  religieux  bénédictin, et  le  doyeii 
peut-être  des  membres  de  la  congré- 
gation de  Saint-Maur  ,  dom  Yer- 
dier-Latour,  vient  de  mourir  à  Cler- 
niont,  à  l'Age  de  95  ans.  Il  s'éloit 
beaucoup  occupé  de  recherches  sa- 
vantes et  littéraires,  et  laisse  plusieurs 
ouvrages  manuscrits  sur  l'Auvergne. 


POLITIQUE. 

L'arrôt  eneslporié,  el  le  mariage  avec 
mademoiselle  de  Scbcwrin  est  une  chose 
conclue  dans  les  conseils  de  la  famille 
d'Orlcaiis.  C'est  ainsi  que  le  proleslanlis- 


) 


(9") 

ne  seroll  iDlroidié  kmh'Ic  dali  rajral,  ai  dan 
le  Dica  de  Miot  Loaii  oe  protégeoit  la 
France.  Nos  avis  n'auront  pas  manqué  : 
advienne  que  pourra,  oods  avons  fait  ce 
que  nous  avons  dû.  et  nous  le  Terons  en- 
eore.  L'honneur  de  nalre  saïnle  religion 
jesl  Itop  intéressé,  et  la  gloirt;  et  la  sû- 
reté de  noire  pijs.  Quoil  quand  un 
homme  du  caractère  de  licnri  de  Béarn 
a  cru  potiioti  et  devoir  abïnrer  l'erreur 
pn  rentrant  avec  franchiie  et  une  vive  foi 
dans  la  religion  de  se!  pères,  vons  n'in- 
vilet  pas,  vous  n'exhortcE  pas  une  fcninic. 
jeune  encore,  à  suivre  ce  noble  eteuiple , 
et  tous  affectez  de  croire  qu'il  ne  lui  faut 
pas  un  plus  grand  courage,  disonsmCme 
de  l'inlrùpidité,  pour  vous  sacrilicr  son 
repos,  sa  tranquillité,  toutes  désespéran- 
ces? Nous  ne  voulons  pas  être  prophties 
de  malheur ,  mais  nous  avons  une  mis- 
sion de  vérité  ï  remplir  ;  coûte  que  coûte. 
Dousy  serons  Gdètes  jusqu'à  la  tin. 


On  aura  sans  doute  remarqué  dans 
facte  d'accusation  de  Meunier  la  dêposi- 
tion  du  témoin  à  qui  Meunier  avoua  qu'il 
ne  crojfoit  pas  en  Dieu.  Cela  rappelle  le 
mot   de  Louvel ,   Dieu  n'eti   iju'un  mol 
Belle  doctrine  qui  les  a  conduits  l'ua  e 
l'autre  à  l 'assassinat,  etïTassasùnal,  iioi 
point  par  vengeance  ou  par   cupidité 
mala  par  pur  fanatisme.  Il  n'est  personne 
qui  n'applaudisse  h    la    rôfleiion  de  la 
femme  sensée  qui  dit  à  Meunier  qu'il 
■voit  les  principes  d'un  voleur  et  d" 
assassin.  La  bonne  dame  n'avoit  que  trop 
bien  rencontré;  car  déjà  la  résolution  de 
commetlre  le  crime  éloit  arrêtée  dïj 
pensée  de  l'albée  Meunier.  La  couv 
lion  ci-dessus  eut  lieu  six  jours  avant  l'at- 
tentat   L'acte  d'accusation   prouve  qnt: 
Meunier  vivoit  babiluellcmcnl  dans  l'c  ~ 
siveté,  l'ivresse  et  la  débauche.  Ia  veilk 
de  Koël,  il  pasf  a  la  journée  dans  un  t 
minet  ;   et  comme  ta  nuit  minante  éioi 
nuit  de  Noël,  il  Ttiil»  ï   table   depuis 
nuit  jusqu'à  quatre  heures  du  matin. 
tomme  est  caractéristique;  comme  c'étoit 
la  nuit  de  Noei,  il  fiHoitla  p«sser  àboirc  |  toire  de  la  première  quLniaiwe  d'avril.. 


«tatnhieL  QBeltecniceun!  il«t 

désolant  dâ  penser   que  ce  sont  crik* 

d'ane  portion  trop  nombreuse  de  laclaMa 

peuple. 

ibien  il  faudrait  de  vo>. 
lûmes  pour  renfermer  tout  ce  que  11i»> 
terminable  enfantement  d'un  nouveau  mi- 
nistère a  inspiré  de  dissertations  polît!' 
ques  dans  lesjournaui,  depuis  le  com- 
mencement d'avril.  Cependant  il  j  ai- 
roit  peut-être  mojien  d'abréger  tout  cela, 
sans  nuire  à  l'eiactitudchisloriqueicete- 
roit  de  le  réduire  pour  le  fond  et  ponrU 
forme  ï  ces  bulletins  de  santé  que  les 
médecins  sont  dans  l'usage  de  publier 
quand  il  leur  tombe  des  malades  cooii- 
dérables  entre  les  mains. 

Premier  jour,  grand  accablement  daofr 
la  léte;  embarras  du  cerveau,  La  nuit 
mauvaise,  insomnie  complète.  Lie  lende- 
main et  jours  suivans  :  redoublement  d» 
fièvre;  agitation  continuelle,  acCompa*- 
gnée  de  rêves  faulasliqùes.  —  Nonvélb 
consultation.  Application  d'émoi  lient  et 
de  palliatifs,  suivie  de  cinq  quarl-d'heuiit 
de  sommeil.  Résistance  da  malade  mu 
conseils  de  la  médecine.  Accidcna  et 
complications.  Crise  imprévue;  prOUn- 
lion  de  forces;  troubles  et  anxiété*  va- 
gués  dans  l'esprit.  Intermittences  can^< 
nuelles  de  dégoûts,  d'impatiences  el  d'à- 
battement.  Les  huitième  ,  neuviènie  et 
dixième  jours,  [Hiinl  d'apparences  de 
micui.Toal  le  genre  nerveux  en  désontm 
et  remarquablement  irrité.  Appel  elcon- 
fiultation  de  nouveaux  médecins.  Point 
de  changement  dans  le  pouls  et  dans  l'é- 
tat nerveux.  Aversion  marquée  dn  nu- 
ladc  pour  le  régime  de  la  diète.  Grand 
embarras  dos  hommes  de  l'art  qui  ne  la* 
vent  plus  que  faire  ni  ordonner.  —  Os- 
ziëme  jour,  comme  les  prccédeDs;  don-* 
lième  jour,  idem;  treiiième,  idem. 

Nous  ne  comioissons  guère  qu'un  bof* 
letin  de  maladie  rédigé  k  peu  prèa  duc 
les  termes  ci  deasus,  qui  puisse  rédniroà 
■a  véritable  mesure'  d'insignifiance  l*l>i»< 


(9t  ) 


M.  le  baron  Puthod,  lîea  tenant-géné- 
ral, est  mort  à  Liboorne  le  5i  mars  der- 
nier. Jacques-Pierre- Marie-Loais  Puthod 
étoît  né  à  Bourg  en  Breise  le  28  septem- 
bre 1769.  Il  entra  an  service  en  1785,  de- 
Tint  sous-lieutenant  en  1791  et  fit  les 
campagnes  de  Belgique,  d'Italie  et  d*Al- 
ieraagne  pendant  la  révolution.  De  grade 
en  grade  il  fut  nommé  général  de  divi- 
sion en  1808.  il  fut  prisonnier  de  Prusse 
en  i8i3.  Mis  à  la  demi-solde  en  i8i5,  il 
^étoit  retiré  à  Libourne  en  i83o.  Une 
longue  maladie  dont  il  fut  atteint  il  7  a 
trois  mois  l'engagea  à  envoyer  chercher 
le  curé  de  la  paroisse. 

«  M.  le  caré,  lui  dit-il ,  je  vous  ai  fait 
venir  pour  me  confesser.  Je  suis  comme 
Bajard,  chevalier  sans  peur,  mais  je  ne 
snîs  pas  sans  reproche. 

•  Ne  penses  pas  que  je  fasse  ici  ce  qu'on 
appelle  vulgairement  une  capucinade. 
Kon,  je  veux  revenir  à  Dieu,  et  s'il  lui 
plaît  de  me  rendre  la  santé,  je  prouverai 
en  remplissant  mes  devoirs  de  chrétien, 
que  je  tiens  sincèrement  à  noire  sainte 
Télîgton  en  m'offrant  pour  exemple  aux 
liiciédnles  du  jour.  • 

Vdicî  sur  ses  derniers  momens  des  dé- 
tails qui  ne  peuvent  qu^njouter  aux  senti- 
mens  d'estime  et  de  regret  attachés  à  sa 
mémoire.  On  les  trouve  dans  une  lettre 
adressée  par  M.  Charriez,  curé  de  Li- 
bourne, au  journal  de  celle  ville,  du  9 

avril  : 

«  Un  mois  environ  avant  sa  mort,  le 
général  sentant  s'aggraver  son  mal,  me 
fit  spontanément  appeler  auprès  de  lui  et 
me  demanda  du  premier  abord  l'assis- 
tance de  mon  ministère,  avec  cette  foi, 
cette  franchise  et  ce  courage  qui  lui 
étoient  propres ,  et  qui  ne  se  sont  pas  dé- 
mentis un  seul  instant  pendant  le  cours 
de  sa  maladie  ;  je  ne  le  quittai  point  ce 
jour-là  que  je  n'eusse  satisfait  à  son  pieux 
désir;  cependant  son  état  s'étant  un  peu 
amélioré  et  lui  faisant  concevoir  l'espé- 
rance d'à  0  entier  rétablissement,  il  me 
dit  un  jour,  c'éfbit  pendant  la  semaine 
saiute:    «  Qflknqne  je  sois  mieux,    ne 


•  croyei  pas  que  je  veuille  renoncer  k  rem- 

•  plir  Un  devoir  auquel  tout  chrélien  est 
k  obligé  en  ce  saint  temps  ;  je  veux  aller  à 

•  l'église  afin  de  m'en  acquifter  publique-. 
»  ment.  Quand  je  vous  ai  fait  appeler,  on 
»  a  peut-être  cru  que  c'éloit  une  foiblesse: 

•  on  saura  que  cette  détermination  m*é- 

•  toit  commandée  par  mes  convictions. • 

•  Je  continuai  à  le  voir  assidûment; 
mais,  ayant  suspendu  mes  visites  pendant 
deux  ou  trois  jours,  il  me  fit  appeler  de 
nouveau;  c'éloit  la  veille  de  sa  mort. 
M'apercevant  des  progrès  qu'avoit  faits  sa 
maladie .  et  connoissant  parfaitement  la 
force  et  le  courage  de  son  amo,  je  n'hê" 
silai  pas  à  l'éclainr  sur  le  danger  de  son 
état;  il  réclama  aussitôt  les  derniers  sa- 
cremens.  Après  l'avoir  disposé  à  les  re- 
cevoir, je  lui  annonçai  que  le  lendemain 
matin,  à  six  heures,  je  lui  apportcrois  le 
saint  viatique.  «  A  six  heures  !  me  repar- 
tit-il vivement,  c'est  trop  tôt  :  on  dirait 
que  je  me  cache.  Non  !  je  veux  remplir  ce 
devoir  en  plein  jour;  il  faut  que  tout  le 
monde  sache  que  je  suis  mort  en  chré- 
tien. » 

»  Après  que  je  me  fus  retiré,  il  ordonna 
lui  même  les  préparatifs  de  la  cérémonie, 
et  dit  à  uu  des  amis  dévoués  qui  l'entou- 
roient  et  qui  me  l'a  rapporté  :  «  M.  le  curé 
vonloit  m'apporter  les  sacremens  de  grand 
matin  ;  jai  voulu  que  ce  fût  plus  tard  ;  je 
ne  veux  pas  plus  transiger  avec  les  sacre- 
mens qu'avec  l'honnenr.  »  Cependant  le 
mal  faisant  des  progrès  plus  rapides,  il 
reçut  ce  jour-là  même  le  viatique  et  l'ex- 
tréme-onction  avec  les  sentimens  de  la 
foi  la  plus  vive.  • 

Dans  la  nuit  suivante  le  général  mou- 
rut. Il  est  consolant  de  penser  que  son 
dernier  soupir  a  été  pour  la  religion.  Ste 
obsèques  ont  eu  lieu  le  1"  aviil  ;  les  auto- 
rités y  ont  assisté.  Le  corps  a  été  porté  il 
Castillon-sur-Dordogne,  où  sont  les  pro- 
priétés de  sa  femme. 


PARIS,  12  AVRIL. 

Le   char  doctrinaire  que  son  pbaé- 
ton  ,  M.    Guitol,  sembloit  avoir  lancé 


/ 


(90 


d'une  main  si  sûre  dans  la  carrière,  s'est 
arrêté  tout  k  coup.  11  faut  convenir  qne 
icetie  vilaine  bonle  dç  disjonction  s'est 
trouvée  là  bien  mal  à  propos  pour  Ten- 
rayer. 

—  Rien  ne  fait  obstacle  à  rien^  c'est  que 
les  embarras  du  pouvoir  viennent  du  pou- 
voir même  et  du  pouuoir  seul.  Ceci  est  gros. 
L'aveu  est  de  M.  J>agùs  de  l'Arriége, 
écrivain  d'une  grande  perspicacité. 

—  Un  journal  rclt'gue  dans  la  vieille  his- 
toire du  passé  les  souvenirs  des  royalistes, 
très-vénérables  sans  doute,  ajoute- tri  1.  On 
voit  tant  de  choses  !  Ce  passé  pourrolt  vi- 
vre encore  dans  l'avenir. 

—  Des  nouvelles  de  Goritz,  du  i*',  at- 
testent qne  les  augustes  exilés  sont  tous 
en  bonne  santé.  La  fille  de  Louis  XVI, 
M.  le  duc  de  Bordeaux  et  la  jeune  prin- 
cesse avoicnt  été  deux  jours  avant  à  Aqui- 
lée,  où  l'on  peut  se  rendre  en  moins  de 
trois  heures.  11  ne  reste  rien  de  celte  ville 
célèbre  de  l'empire  romain  ;  un  simple 
village  occti|>e  un  petit  coin  de  son  an- 
.cienne  enceinte.  M.  leduc  de  Bordeaux  y 
fait  opérer  des  fouilles,  et  Ton  espère  dé- 
Xîouvrir  des  médailles  et  retrouver  des  dé- 
bris d'anciens  édifices. 

L'augusle  fille  de  Louis  XVI,  Mademoi- 
selle et  les  dames  de  leur  maison  dévoient 
partir  le  4  pour  Venise,  et  revenir  à  Go- 
ritz du  i5  au2o. 

— Ainsi  que;MM.  Moléct  Guizot,  M.  le 
maréchal  Soult  n'a  rien  pu  conclure.  11  a 
bien  mené  plusieurs  fois  M.  Thiçrs  au 
xh&teau,  mais  c'est  tout;  on  a  beaucoup 
parlé ,  mais  sans  pouvoir  se  comprendre. 
Le  maréchal  et  M.  thiers  ont  été,  dit-on, , 
un  peu  exigeans  :  il  leur  falloit  le  retrait' 
des  projets  de  loi  relatifs  à  l'apanage  et  h  i 
.  la  dot  de  la  reine  des  Belges  ;  il  leur  falloit 
.aussi  l'abandon  de  la  politique  suivie  à 
regard  de  l'Kspagne,  autrement,  une  in- 
4ervention...  Allons,  que  ne  leur  falloit-ii 
pas?  Nous  concevons  que  le  sacrifice  des 
lois  dîtes  de  famille  ail  paru  trop  pénible, 
qu'on  y  ait  regardé  h  deux  fois  avant  [d'a- 
bandonner des  espérancs  ,  chimériques 
peut  être;  mais  qu'on  espère  voir  so  réa- 
liser. Quant  ^  la  question  d'Esi^agrtc,  nous 


concevons  aussi ,  et  mieux  encore,.  . 
qu'elle  n!ait  point  été  résolue  au  gré  de 
ces  messieurs ,  sans  savoir  avant  ce  ,qiv 
ponrroient  dire  les  cabinets  de  Russie,  4fi 
Vienne  et  de  Berlin ,  avec  lesquels  il  est 
important  de  ne  pas  se  fâcher. 

Que  MM.  Soult  et  Thiers  fassent  \» 
désintéressés  à  la  place  de  qui  de  droit  et 
demandent  l'abandon  de  lois  onéreuses^ 
c'est  bien  à  eux;  il  y  en  a  tant  qui  s^ot 
disposés  à  faire  autrement!  Que  M.  -le 
maréchal  soit  guerroyant  avec  les  mil* 
lions  de  la  France,  on  doit  lui  pardonner^ 
c'est  chez  lui  un  vieux  souvenir  qui  agit! 
Mais  que  M.  Thiers  veuille  comme  lai 
endosser  la  cuirasse ,  là  se  trouve  le  ridi- 
cule. MM.  Spult  et  Thiers  ont  été  coogé- 
diés,  et  pour  successeurs  on  leur  a  dCQné 
MM.  Mole  et  Monlalivet.  Depuis  hier  ma- 
tin ils  sont  en  campagne,  et  peut-être  qae 
ce  soir  ils  auront  des  remplaçana.  C'est 
pour  la  troisième  fois ,  depuis  la  crise , 
que  M.  Mole  se  trouve  chargé  de  refaire 
le  ministère. 

—  On  dit  que  M. Thiers  a  parlé  si  haut 
et  s'est  bi  fort  élevé  sur  la  pointe  des. 
pieds,  lors  de  sa  dernière  visite  aux  Tuî* 
lorics,  qu'on  s'est  cru  obligé  de  le  congé-' 
dier  avec  assez  peu  de  politesse. 

—  Le  bruit  circule  ce  soir  que  M.  Uoié 
s'étant  retiré,  M.  de  Montalivet  est  seul 
chargé  de  faire  un  cabinet  II  faut  espé- 
rer que  M.  de  Montalivet,  à  l'œuvre  pour 
la  troisième  fois,  finira  quelque-chose. 
On  dit  queM. Guizot  est  d'accord  avccifû. 

—  Un  journal  du  matin  assure  qne  le 
ministère j  tout  disloqué  qu'il  est,  doit 
faire  demain  ou  après -demain  une  cum* 
municalion  aux  chambres,  au  sujet  du 
mariage  du  duc  d'Orléans. 

— -M.  Dupin,  qui  alloit  avant-hier  pré- 
sider la  chambre  des  députés ,  a  été  ooii- 
duit  du  palais  Bourbon  aux  Tuileries.,, 
dans  une  voiture  du  château.  Il  paroU 
qu'on  a  voulu  avoir  son  avis  sur  le  con- 
trat de  mariage  du  duc  d'Orléans ,  quW 
étoit  au  moment  de  signer. 

—  D'après  le  Temps,  M.  le  prince  cl©' 
Polignac  a  fait  acheter  une  propriété  aux 
environs  de  Munich.  Comme  nous  l'avoiis. 


(93  ) 


anaoïlcé.  M»  de  Poligaae  a  quiUéliOndres 
pour  se  readre  en  AUemagoe. 
.  — Madame  la  comtesse  de  Saiot-Léger, 
née  Turgot ,  uiëce  du  ministre  Turgot , 
Tient  de  mon  rira  Paris,  àl'àge  de  soixante- 
dix-sept  ans. 

. —  Oa  lit  dans  V Echo  Français  :«  Dans 
la  nuit  du  9  an  10,  deux  prisonniers,  en- 
tourés d'une  nombreuse  escorte ,  ont  été 
amenés  à  la  Conciergerie  et  mis  an  se- 
cret» 

—  Le  Droit  et  la  Loi  parlent  de  pla- 
cards incendiaires  trouvés  dans  diiîurcns 
quartiers  de  Paris.  D'après  le  premier 
joomal,  la  police  na  pas  montré  beau- 
coup d'empressement  à  les  faire  dispa- 
roitre. 

—  La  Goutte  des  Tribunaux  annonce 
qu'on  vient  de  saisir  chez  une  demoiselle, 
demeurant  quai  des  Ormes,  quartier  de 
l'Arsenal ,  un  modèle  qu'on  croit  être  ce- 
lui d'une  machine  infernale.  C'est  une  pe- 
tite commode  de  la  longueur  de  deux  pieds 
et  demi  sur  un  pied  de  hauteur,  cons- 
truite en  cuivre  et  disposée  de  manière  à 
contenir  un  grand  nombre  de  canons, 
qui ,  parleur  direction ,  produiroicnt  un 
feu  croisé.  On  dit  que  ce  modèle  a  été 
exécuté  il  y  a  près  de  quinze  ans.  Quoi 
qu'il  en  soit ,  la  justice  informe  cl  attend 
de  nouveaux  reascignemens  de  l'auteur, 
actuellement  en  Angleterre.  Sa  sœur,  chez 
laquelle  la  saisie  a  été  faite,  ne  paroil,  dit 
la  Gazette  des  Tribunaux ,  nullement  in- 
quiétée du  résultat  de  l'enquête. 

—  La  Gazette  des  Tribunaux  dit  que , 
dans  la  nuit  du  7  au  8 ,  une  ronde  aper 
çut  un  imprimé  placardé  rue  Beaubourg. 
Cet  écrit  portoit  en  tôtc  :  Au  peuple  !  et 
finissoit  par  ces  mots  :  Fraternité,  égalité  y 
indivisibilité.  Plus  loin^  la  ronde  de  nuit 
trouva  des  affiches  pareilles,  et  arrêta 
bientôt  deux  individus  qui  en  avoient  en- 
core une  douzaine.  Au  domicile  de  l'un , 
losieurFomberteau,  dessinateur,  demeu- 


étant  rentré  pendant  la  perquisition,  a  été 
trouvé  nanti  de  plusieurs  affiches .  et  mis 
en  état  d'arrestation.  L'autre  individu  ar- 
rêté dans  la  rue,  en  même  temps  que  Fom- 
berteau,  se  nomme  Jo.anniny.  Il  est  fu- 
miste. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reçu 
dimanehe  9  et  lundi  10  avril  1837,  de 
2,9!i8  déposans,  dont  5iG  nouveaux,  la 
somme  de  3i3,574  fr. 

Les  remboursemens  demandés  se  sont 
élevés  à  la  somme  de  i,4<>5,ooo  fr. 

—  Nous  trouvons  dans  le  Moniteur  un 
étal  de  situation  de  la  caisse  d'épargne  de 
Paris,  qui  ne  promet  pas  à  cet  établisse- 
blissement  une  longue  existence. 

Déposans  qui,  depuis  les  premiers  jours 
de  la  présente  année,  ont  relire  la  totalité 
de  leurs  fonds. 
Semaine  moyenne  de  janvier,    a64 
Id.  de  février,  3o6 

Semaine  finissant  le  3  mars ,  617 
Semaine  finissani  le  1  o  mars,  1  ,o36 
Du  10  au  24  mars,  i,283 

Du  24  au  3i  mars,  i»529 

Les  remboursemens  croissent  comme 
il  suit  : 

Semaine  moyenne  de  janvier. 
Semaine  moyenne  de  février , 
1"  semaine  de  mars, 
2*  semaine, 
3*  semaine , 
4*  semaine , 

semaine  d'avril , 


IC 


364,961  f. 

349,869 
609,629 
767,539 

i,o55,i34 
1,475,000 
1,766,000 


tilulée  :  La  Liste  civile  dévoilée ,   et  dit 
rant  rue  de  la' Poterie,  dans  une  chambre  Lqu'on  IJatlribuoit  à  M.  Linguay.  M.  de 


aussi  occupée  par  le  sieur  Bastel,  plumas- 
sier ,  la  police  a  découvert  des  porlrails 
des  accusés  d'avril ,  et  quelques  placards 
semblables  accent  affichés.  Le  lieur  Bastel 


6,378, i3af. 

Le  Mon iVcttr  observe  qu'en  admettant 
que  les  remboursemens  s'arrêtent  à  un 
million  800,000  fr.  par  semaine,  lorsque 
les  versemens  oscillent  autour  de  3oo 
mille  francs,  il  suifiroit  de  trente -deux 
semaines  pour  épuiser  la  caisse  d'é[)argne 
de  Paris. 

—  Nous  avons  parlé  de  la  brochure  in- 


Cormenin  a  voulu  répondre  à  l'œuvre  de 
M.  Linguay,  ou  de  tout  autre ,  qu'on  fait 
vendre  maintenant  à  cinq  centimes^  sur 
les  ponts  et  dans  les  rues  de  la  capitale. 


(94) 


Celte  vente  ao  rabais,  qui  nous  semble 
un  nibyen  bien  mesquin  et  tout-à-fait  au- 
dessous  de  la  portée  qu'on  paroit  ou  at- 
tendre, est  elle  donc  un  emploi  fort  con- 
venable des  fonds  des  contribuables? 

M.  de  Cormenin ,  répondant  à  la  Liite 
âvile  dévoilée,  dit  avec  son  ironie  ordi- 
naire et  désespérante  pour  le  pouvoir  :  «  La 
Belgique  (c'est  Tauteur  de  la  réfutation 
qui  parle ,  et  non  pas  moi) ,  la  Belgique 
doit  beaucoup  à  la  France.  »  Vous  allez  en 
conclure,  vous  autres,  que,  puisque  la 
Belgique  doit  beaucoup  à  la  France .  il 
faut  que  la  Belgique  paie  à  la  France  ce 
qu'elle  lui  doiL  Mais  vous  n'y  êtes  pas, 
c'est  la  France  qui  doit  payer  à  la  Belgique 
ce  qu'elle  ne  lui  doit  pas;  et  ce  qu'elle  ne 
lui  doit  pas,  c'est  le  million  .* 

»  Voilà ,  dit  rhomme  de  la  police ,  ce 
que  les  ministres  n'ont  pas  asseï  bien 
compris.  Il  est  vrai  que  nous  avons  des 
ministres  qui  ont  la  cervelle  si  dure  l  Les 
contribuables ,  eux,  ont  bien  plus  alerte- 
ment compris  la  chose  ! 

•  Au  surplus,  il  paroit  que  l'intelligence 
politique  leur  seroit  vite  revenue  à  nos 
ministres.  Car  ce  n'éloit  dans  les  commen- 
cemens  qu'une  toute  petite  loi  de  famille, 
un  arrangement  de  finance,  un  article  de 
budget,  une  question  d'argent,  une  baga- 
telle, moins  que  rien  ;  maintenant,  à  les 
«nlendre  eux  et  leurs  porte-écritoires,  ce 
n'est  plus  qu'une  question  politique,  uni- 
quement politique.  » 

M.  de  Cormenin  pose  des  chiffres,  et 
voit  que  le  domaine  privé  s'est  accru  de 
9  millions  payés,  depuis  i83o,  en  sus  du 
chiffre  de  la  liste  civile  fixée  à  is  millions. 
Ayant  fait  le  compte  des  revenus  et  des 
capitaux  en  caisse,  M.  de  Cormenin  dit 
qu'après  avoir  donné  le  million  de  la  reine 
des  Belges ,  avoir  apanage  le  duc  de  Ne- 
mours avec  8  millions  en  écus,  et  une 
rente  de  3oo,ooo  fr.,  le  domaine  privé  se 
trouvera  posséder  encore  en  capitaux  i  s 
millions,  en  revenu,  1,700,000  francs. 
«  Osera-t-on  dire ,  après  cela,  ajoute  M.  de 
Goi^nenin,  que  le  domaine  privé  n'est  pas 
suffisant,  suffisant  pour  le  présent ,  suffi- 
MDÏpom  l'avenir;  l'osera-t-on?  • 


—  Le  supplément  à  la  lettre' sur  l'apte  * 
nage,  que  M.  de  Cormenin  vient  de  faîte  : 
paraître  dans  les  Journaux,  met  de  fort 
mauvaise  humeur  les  organes  du  gonver- 
nemenL  Le  Journal  des  Débati,  qiii  eft^ 
dit  peut-être  plus  qu'il  ne  dpvroit,  s'ex- 
prime ainsi  :  «  On  cherche  à  former  on 
nouveau  cabinet  Or,  quelle  est  la  base 
de  plusieurs  des  combinaisons  qnî  ontéift 
essayées?  C'est  le  retrait  des  lois  dé  dota- 
tion. Ici,  ne  dissimulons  rien  :  qui  "a  le  " 
plus \îvement  attaqué îeslôisde  dotation? 
qui  leur  a  porté  les  plus  rudes  coups? 
M.  Cormenin  !  Si  les  lois  sont  retirées,  ce 
n'est  pas  devant  la  chambre ,  devant  le 
pays;  c'est  devant  M.  Cormenin  et 
libelle  qu'elles  se  retirent.  • 


NOUVEI^LES  IȣS  PROTIHCES. 

Les  scènes  de  désordre  qui  «foicot 
en  lien  an  marché  de  Claraecy  le  5  avril, 
se  sont  renouvelées  le  8.  M.  le  préfet  delà 
Nièvre  S'étoit  rendu  sur  les  lieux  avec 
toute  la  gendarmerie  du  département,  et,  ' 
malgré  cela,  il  n'a  pas  été  possible  d'em- 
pécher  les  mouvemens  séditieux.  Les  me* 
sures  décimales  ont  encore  été  brisées- 
sous  les  yeux  de  l'autorité  dans  un  gre-  • 
nier  de  la  halle  qui  a  été  envahi  par  \m- 
foule;  des  rassemblemens  ont  pareoonai 
la  ville,  tambour  en  tête. 

—  M.  Schulzenberger,  adjoint,  a  été, 
nommé  maire  de  la  ville  de  Strasbomg« 
en  remplacement  de  M.  Lacombe,  dé* 
missionnaire. 

—  Une  souscription  ouverte  dans  les 
bureaux  du  Réparateur,  à  Lyon,  pour  les 
ouvriers  de  cette  ville  qui  se  trouvent 
sans  travail,  a  déjàprodnit  près  de  20,000, 
francs.  Une  souscription  ouverte  pour  le 
même  objet  dans  les  bureaux  de  la  Preste 
s'élcvoit  le  5  avril  à  94*700  fr. 

—  M.  Aude,  maire  d'Aix,  vient  de  pu- 
blier un  arrêté  qui  défend  aux  cafetjera». 
limonadiers,  cabaretiers  et  autres  de  pei^ 
mettre  les  jeux  de  cartes  et  de  loto  dana. 
leurs  établissemens„  voulant  ainsi  empê- 
cher qne  des  habitans  honnêtes  ne  de-:r 


(95) 


>îenTient  les  dupes  et  les  viclhaes  de  fri- 
pons. 

—  M.  Dninon,  négociant  à  Âgen,  vient 
de  faire  une  faillite  de  2  millions  qui  ré- 
duit on  grand  nombre  defamilles  à  la  mi- 
sère. Il  a  pris  la  faite.  C'est  le  frère  de 
de  M.  I>amon,  député  et  conseiller  d'état, 
qui  s'est  signalé  dernièrement  par  son 
Tapport  sur  le  terrein  de  TArcbevéché.  11 
parolt  qoe  ce  rapport  n*a  pas  porté  bon- 
beor  à  la  famille. 


.    ElTERIBUn. 

NOUVELLES   D'ESPAGNE. 

LesDonvelles  de  Madrid  offrent  peu 
d'intérêt.  Iribarren  est  nommé  vice-roi  de 
Navarre,  et  commandant  des  troupes  en 
remplacement  de  Saarsfield. 

CHAMBIIE  DES  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasqnier.) 
Séance  du  II  avril, 

M.  lé  président  nomme  la  commission 
qui  sera  cbai^gée  d'eiaraincr  le  projet  de 
loi  dernièrement  adopté  par  l'autre  cham- 
bre, et  qni  est  relatif  k  la  cession  à  la  ville 
de  Paris  de  l'emplacement  de  l'ancien  Ar- 
chevêché; elle  se  compose  du  comte  de 
Bond/,  dn  comte  Clément  de  Ris,  du 
comte  Cholet,  da  comte  de  Nicolaï  et 
des  barons  Malonet ,  Frcteau  de  Penj  et 
Davillier. 

L'ordre  do  jonr  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion générale  sur  le  projet  de  loi  re- 
latif à  l'^paisemeni  et  à  l'exploitation  des 
mines. 

M.  Villemaîn  veut  que  les  mines  soient 
des  propriétés  incomrou tables  et  perma- 
nentes^ ainsi  que  les  autres  propriétés,  et 
ce  depuis  la  loi  du  10  avril  1810 ,  qui  a 
chsQgé  ,  dit-il,  l'ancienne  législation  en 
ce  qni  les  concerhoit.  M.  Villemain  se 
plaint  du  projet,  qui  les  met  hors  du  droit 
comman. 

M.  Cousin  ne  partage  pas  les  i  dées  de 
M.  Villemain.  On  entend  encore  M.  Le- 
grand,commissaire  du  roi,  et  la  discussion 
générale  est  fermée. 

Art.  1".  «  Lorsque  plusieurs  mines  si- 
tuées dans  des  concessions  différentes  se- 
ront atteintes  ou  menacées  d'une  inonda- 
tion ooininiine-,  Iç  gôuvemen^ent  pourra 


obliger  les  ooncessionnaires  de  ces  mines 
k  exécuter,  en  commun  et  à  leurs  frais, 
les  travaux  nécessaires,  soit  pour  assér 
cher  tout  ou  partie  des  mines  inondées, 
soit  pour  arrêter  les  progrès  de  l'inonda- 
tion. 

•  L'application  de  cette  mesure  sera 
précédée  d'une  enquête  administrative.  • 

La  commission  ajoute  à  Tarticle  les 
mots  suivans  : 

«  Dont  les  formes  seront  déterminées 
par  un  règlement  d'administration  pu- 
blique. • 

M.  le  baron  de  Morogues  propose  un 
amendement  qui  a  pour  oLjet  de  faire 
contribuer  en  commun  les  concession- 
naires des  mines,  en  cas  d'incendie. 

M.  le  ministre  dn  commerce  et  des  tra- 
vaux publics  et  M.  le  rapporteur  font  ob- 
server que  le  cas  dont  il  s'agit  est  prévn 
par  le  décret  de  i8i3. 

M.  de  Morogues  retire  son  amende- 
ment. 

L'art.  1"  est  mis  aux  voix  et  adopté. 

La  chambre  adopte  aussi  les  art.  9  et  3. 

Séance  du  la  avril. 

L'ordre  du  jour  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion sur  les  articles  du  projet  relatif  à 
Tépuisement  et  h  l'exploitation  des  mines. 
La  chambre  adopte  les  articles  4  et  5. 

CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupin.) 
Séance  du  11  avriL 

La  séance  commence  à  deux  heures;. 
M.  Rosamel  est  seul  au  banc  des  minis- 
tres. MM.  Guizot,  Dnchatel  et  Bernard  ne 
tardent  pas  à  venir  prendre  place  à  côté 
de  M.  Rosamel. 

On  ouvre  la  discussion  sur  le  projet 
de  loi  qui  autorise  rcxpropriation ,  pour 
cause  d'utilité  publique,  des  sources  d'eaux 
minérales. 

MM.  AuguisetPelet  (de  la  Lozère),  tour 
à  tour  entendus,  pensent  que  le  projet 
n'est  que  le  germe  d'une  loi.  Ils  voleront 
contre,  à  moins  qu'il  ne  soit  refait  par  la 
commission.  On  entend  M.  Vincent,  com- 
missaire du  roi ,  et  M.  Daguenet ,  rappor- 
teur; le  premier  défendant  le  travail  dn 
gouvernement ,  et  le  second  les  change- 
mens  faits  par  la  commission.  La  discus- 
sion générale  est  fermée. 

La  chambre  adopte  l'art,  r'  ainsi  qn'il 


(96) 


Snit  :  «  Les  sources  d'eaux  minérales,  dont 
Texploitation  aura  été  régulièrement  au- 
torisée ,  pourront  élre  déclarées  d'utilité 
publique^  après  une  enquête  dont  les  for- 
mes seront  déterminées  par  un  règlement 
d'administration  publique.  » 
'  La  chambre  renvoie  à  la  commission 
l'art.  2  et  plusieurs  amendemens. 

Séance  du  \2  avril. 

.  Le  président  occupe  le  fauteuil  à  une 
heure  et  demie.  M.  Hennequin ,  qui  à  la 
iin  de  la  dernière  séance  a  proposé  un 
amendement  pour  l'art.  2  du  projet  en 
discussion,  s'étonne  que  les  journaux  aient 
dit  qu'il  l'avoit  retiré,  et  demande  que 
Terreur  qui  se  trouve  également  dans  le 
procès- verbal  soit  réparée. 
.  M.  nvpiN.  J'ai  si  peu  pensé  que  cet 
amendement  étoit  retiré,  que  je  l'ai  fait 
imprimer. 

M.  HENNEQUi?!^  L'erreur  existe  au  pro- 
cès-verbal. 

M.  LE  PRÉSIDENT.  C'est  uue  preuve  de 
l'attention  avec  laquelle  MM.  les  secré- 
taires suivent  les  séances.  (On  rit.) 

Il  y  a  peu  de  mcmbies  dans  la  salle.  La 
Séance  reste  long-temps  suspendue. 

Au  centre  :  L'appel  nominal  î  L'inser- 
tion au  Moniteur, 

M.  DL'PiN.  Celte  insertion  seroît  sans 
objet;  le  pays  connoît  la  préoccupation 
qui  empêche  beaucoup  de  députés  d'assis- 
ter aux  séances.  (Bruit.) 

Voix  :  L'appel  nominal  ! 

M.  liAUKENGE.  Il  faut  que  le  bureau 
constate  le  nombre  des  absens ,  et  que  la 
séance  soit  levée.  (Tumulte.) 


M.  Félix  Héal,  l'un  des  secrétaires;  (Wf 
l'appel  nominal.  Il  y  a  à  peine  aoo  timoi-; 
bres.  L'insertion  au  Monitear  est  pronoo* 
tée. 

Voix  aux  centres  :  Nous  sommes  à  pré- 
sent en  nombre  !  L'ordre  du  jour  ! 
A  gauche  :  Non  ! 

M.  CLOGENsoN.  Le  bauc  des  ministres 
est  désert. 

La  chambre  peut  enfin  délibérer..  Elle 
vole  assez  vite  les  articles  a,  3  et  4  dit 
projet  relatif  aux  eaux  minérales.  Lii 
scrutin  sur  Tensemble  a  pour  résultat  le 
rejet  de  la  loi  par  i55  boules  noires  con- 
tre 127  boules  blanches. 

-^  g«<mfc,  2lî»rifrt  Ce  Ctnr. 

BOURSE  DE   PARIS  DU    12    AViilC 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  106  fr.  65  c. 

QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  98  fr.  80  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  78  fr.  85g. 

Quatre  1/2  p.  0/a,  j.  de  mars.  100  fr.  55  c. 

Act.  de  la  Banque.  2410  fr  00  c. 

RoDS  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Oblig.  de  la  YiUe.de  Paris.  lïlZk.  75  v. 

Quatre  canaux.  1 185  fi*.  00  c. 

Caisse  liypothécaire.  810  fr.  00  c. 

Rente  de  Naples.  98  fr.  70  c. 

Emprunt  rumuin.  102  fr.  1/2 

Emprunt  Beige.  000  fr.  0/0 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  24  fr.  3/4 

PARtS. IMPRniERIE  D*AD.  LB  CLBRE  ET  C*, 

Quai  des  Auguslins ,  35. 


Nous  adressons  à  nos  Abonnés ,  avec  le  Numéro  de  ce  jour,  le  nouveau 
Catalogue  de  la  librairie  ecclésiastique  d'ADRiE?i  le  clebe  et  c^%  et  la  pré- 
mière  gravure  d'une  collection  de  vignettes  pour  les  Bréviaires  et  livres  de 
piété,  qu'ils  viennent  de  faire  exécuter  avec  le  plus  grand  soin.  Nous 
prions  nos  Abonnés  de  communiquer  le  Catalogue  et  la  vignette  à  leurs 
coabonnés. 

Ce  Catalogue,  qui  ne  renferme  que  des  ouvrages  consacrés  à  la  gloire  et 
à  la  défense  de  la  religion ,  est  remarquable  par  le  beau  choix  d'ouvrages 
dont  il  est  composé  et  par  la  modération  de  ses  prix ,  sur  lesquels  il  sera 
accordé  une  remise  proportionnée  à  l'importance  de  la  demande. 

Tous  les  envois  de  100  fr.  et  au-dessus  seront  expédiés  franc  de  port  et 
d'emballage. 

Pour  recevoir  le  Catalogue ,  (7  $tiffit  d*en  fairt  la  dtnande. 


L^AMI  DE   LA  RELIttlON 

paroit  les  Mardi ,  Jeudi 
et  Samedi. 

On  peut  s'abonner  des 
&*'eti5de  cbaqae  mois. 


N*  2798. 


SAMEDI  15  ii%'RIL  1837. 


fr.       r. 

I  an Sb 

6  mois 19 

3  mois 10 

1  mois 5  5o 


VIE   DE  GRÉGOinE  VII, 

PAR  M.  DB  VIDAILLAIf. 


' 


/ 


G*est  un  grand  et  beau  sujet  que 
la  vie  de  Grégoire  VII.  Ce  pontife 
domine  dans  le  xi''  siècle  par  son  gé- 
nie ,  ses  vertus  et  son  influence.  Les 
luttes  qu'il  eut  à  soutenir  contre  les 
désordres  de  son  siècle  ,  la  fermeté 
qu'il  opposa  aux  contradictions  ,  son 
zèle,  sa  piété  le  recommandent  à  l'es- 
time de  la  postérité.  Il  n'est  pas 
étonnant  que  plusicui-s  écrivains  à  la 
fois  aient  essayé  de  faire  connoître  ce 
pape.  Une  histoire  de  Gréjjoire  Vil 
a  été  écrite  par  un  allemand,  et  il  en 
vdi  paroitre  bientôt  une  traduction 
française.  M.  de  Vidaillan  a  été  aussi 
tenté  par  ce  qu'un  tel  sujet  présente 
d'aUvayanl.  Il  paroit  avoir  fait  de 
grandes  recliercbespour  son  ouvrage; 
mais ,  comme  si  la  vie  du  pontife  ne 
lui  avoit'pas  fourni  une  assez  riche 
matière ,  il  a  voulu  remonter  beau- 
coup plus  haut  dans  les  temps  qui 
OAt  pi^écédé.  Qu'il  eût  dans  une  in- 
troduction exposé  l'état  de  l'Eglise  à 
l'époque  où  vint  Hildebrand ,  on  eût 
trouvé  cela  tout  simple  ;  mais  qu'il 
ait  cru  devoir  remonter  jusqu'à  l'o- 
rigine de  l'Eglise  et  en  tracer  rapi- 
dement rhistoire  de  siècle  en  siècle 
jusqu'au  onzième  ,  c*est ,  ce  semble, 
pousser,  jusqu'à  l'excès  le  désir  dt; 
préparer  le  lecteur  aux  événeniens 
qui  vont  suivre.  Assurément  il  n'étoit 
fat  nécessaire  d'aller  prendre  le  chris- 
tianisme à  son  berceau  et  de  parcou- 
rir la  suite  des  siècles  pour  expliquer 
la  situation  de  l'Eglise  et  de  la  so- 
ciété au  commencement  du  xi*"  siè- 

Tome  ex III,  L*  Ami  de  la  Rclif^ion. 


de.  Il  n'y  a  pas  Ix-aucoup  de  rap- 
ports entre  les  hérésies  de  l'Orient 
dans  les  premiers  siècles  et  la  situa- 
tion de  l'Italie  dans  le  moyen  âge. 
Toutefois.  M.  de  Vidaillan  a  adopte 
le  vaste  plan  que  nous  venons  d'in- 
diquer. Peut-être  avoit-il  déjà  des 
recherches  toutes  faites  sur  ce  sujet , 
et  il  n'a  pas  été  fâché  d'en  tirer 
parti . 

Son  introduction  est  un  morceau 
de  près  de  360  pages,  et  foruie  à  elle 
seule  plus  des  quatre  cinquièmes  du 
premier  volume.  Cette  introduction 
se  partage  en  six  sections ,  où  l'au- 
teur considère  d'abord  les  religions 
anciennes,  puis  successivement  l'é- 
tat du  christianisme  pendant  les 
trois  premiers  siècles ,  depuis  Cons- 
tantin jusqu'à  Théodose  ,  depuis 
Théodose  jusqu'à  Otlion  h^y  et  enfin 
depuis  Othon  jusqu'au  pontificat  de 
Léon  IX. 

Dans  la  première  section ,  sur  les 
religions  anciennes,  l'auteur  adopte  le 
système  mis  en  avant  depuis  quel- 
que temps  par  une  école  dont  le  but 
paroit  éti-e  d'affoiblir  la  merveille 
de  l'établissement  du  christianisme. 
On  prétend  qu'à  l'époque  où  le  chris- 
tianisme parut,  le  polythéisme  tom- 
boit  comme  de  lui-même ,  et  que 
les  circonstances  étoient  on  ne  peut 
plus  favorables  à  la  propagation  d'une . 
religion  nouvelle.  On  ajoute  qu'un 
culte  intellectuel ,  des  idées  neuves 
et  élevcos  sur  la  divinité ,  luic  mo- 
rale pure,  une  discipline  sévère, 
l'exemple  de  la  constance  des  mar- 
tyrs dévoient  naturellemeni  préva- 
loir sur  \i\\  culte  grossier,  bafoué 
des  philosoplw'S  ,  et  dont  le  peuple 


(9«) 


liii-inéme  poiivok  enti'cvoir  Vabsiii'- 
(lilû.  Ce  système  a  dëjA  étc  sonEemi 
cUds  plusieurs  chaiies  il'Iiistoire  ,  et 
nous  avons  vu  que  c'étoit  celui  de 
M.  LeimiDier  dans  son  coui-s. 

Mab  cette  supposition  ne  soutient 
point  un  examen  alteotif.  Une  re- 
ligion fondée  sur  un  supplice  igno- 
imnieux,  qui  déctaroît  lii  guerre  à 
toutes  tes  passions,  qui  piéelioit  la 
contiaeuce  et  lu  pauvreté,  devoit 
rencontrer  mille  obstacles  dam  un 
monde  corrompu  par  le  luxe  et  les 
■  plaisiis.  Si  avec  cela  l'autorilé  pu- 
blique scdéclaroit  contre  elle,  si  elle 
proscriv-OLt  le  nouveau  culte,  si  elle 
appelott  à  s()n  secourn  les  tortures  et 
le^  «^ibafauds ,  il  y  avoît  tout  à  pa-r 
l'iei',  Iiumùnement  {larlanl,  que  le 
cliristianisme  devoît  crouler-  Tou-i 
tefois  il  n'eo  fut  pas  ainsi  ;  cette  foi, 
qui  contrarioit  les  pencham  les  plus 
impérieux  da  la  nature  ,  finit  par  se 
répandre  el  par  triompher  (le  toutes 
les  résielaaces.  C'est  là,  quoi  qu'on 
en  dise  ,  ce  qui  ne  peut  s'expliquer 
par  des  causes  naturelles.  Tiaas  ea~ 
j^ageons  Ai.  de  Vidaillan  à  méditer 
un  peu  les  cLapiires  26  et  26  du  Dis- 
eoitrî  .tur  thisloire  universelle  ,  de 
Ëossuct.  II  apprendra  <t  mieux  eon- 
iioîire  les  véritables  causes  des  pi-o- 
grÈs  du  christianisme.  Il  n'y  a  point 
d'humiliation  à  recevoir  des  leçons 
d'un  g^uie  tel  que  Bbssuei. 

L'auteur  pourroit  encore  profiter 

d'un  autre  chapitre  du  même  discours 

où  legrandévêque  montre  qu'il  faut 

ttnit   rapporter  à    une   providence. 

M.  de  Vidaillan  esi  dans  un  système 

tout  opposé.  Il  ne  voit  dans  l'éia- 

I>lis5emctit  de  r%llse   qn'im  calcul 

heureux  ,   qu'une   politique  habile. 

?  que  Conilanlin  it'abju- 

E  que  par  inlérû  poliii- 

y  A^W^^^x  l'auteur  te  sait-il ,  et 


pourquoi  ne  veut-il pasque  et) pn^wf; 
ait  cédé  à  des  motifs  de  religion  et 
de  conncietic^?  II  appelle  saint  At]i4- 
nase  un  politique  habile  et  un  chef  di 
parti ejcjiérimenlé ;  ilnoussembjç  que 
ce  n'est  pas  là  l'idée  que  les  vertiis  et  ' 
les  traveraes  de  ce  grand  évêque  d»- 
voient  donner  de  lui.  Au  surplus, 
M.  de  Vidaillan  Ini-mêine  l'apprêtée 
mieux  lorsqu'ildit  i  AiHaïuue-  étoiti» 
plus  grand  homme  de  -ion  sièele,  H 
P'M-£tr»qiie  l'EgUsc  nea  a  jamais  tB 
de  plat  grand. 

Ce  qui  est  vraiment  inexpHcaMv, 
c'est  le  fttgement  de  M.  de  VktoJtiA 
sur  Julien,  lldil,  page  7.^.* 

•  Julien  revint  au  paganisme;  c'étoit 
sondroii.  Il  ponvoit  également  abrager 
les  lois  des  quatre  empereurs  chrétieM, 
défaire  ce  qa'ils  avoienl  fait,  «Lporter 
contre  ses  adversaires  les  m£mes  déetel& 
qu'ils  kTotenl  rendus  contre  lews  e<Mi«- 
mis  religieui.  11  eslincon(cs[»blB  qu'il  w 
le  Tit  pas,  Julien  i^t«bltl.  CQUi^crit,  pn- 
clama  sans  cesse  el  partoal  la  v^titable  & 
becli;  de  cofiscicnce.  Lui  seul  en  a  éaiis 
et  suivi  les  maximes  dans  celte  longue 
lutte  du  paganisme  et  de  h  religio.n  chré- 
tienne. Sous  son  empire  seul,  itjaeu 
une  apparence  d'fgalilO  entre  les  deai 
coUcs.  et  elle  n'a  jamais  subsisté.  AtuH,  I 
lepagànismeéloilpersécnteur;  plastwd, 
il  a  été  comprimé.  Les  sopplioes  ont  *p- 
parleBD  i  ces  époques,  inQigés  amx  cÛ- 
ILens,  suspendus  sur  la  UlS'  des  pf ttW 
avant  de  les  fiapper.  Julien  s  patt^Mf^  lit 
véritable  lol6iiance.> 

IVous  nous  étonnons  qu'im  hamnifl 
grave,  instruit,  qui  a  dû  faire  et  qui 
afait  beaucoup  de  l'echerches,  se  loil 
mépris  à  ce  pomtsurle  caractère  du 
Julien  et  sui'  l'esprit  de  son  gouTèr-i 
neinent.  Il  est  vrai  qae  le  manfuis 
d'Ai^ens,  Voltaire  el  même  JUin»*. 
tesquicu  out  beaucoup  loué  Julien. 
Mais  l'histoire  étudiée  avec  soin  fait 
coonoltre  ce  priitcc.  £lle  ne  permet' 


|Kis  de  dissimuler  la  kissesse  de  ses 
flatteries  dans  les  deux  panégyriques 
eu  l'honneur  de  Constantin,  sa  con- 
duite équivoque  lors  de  la  révolte  Je 
son  armée  (Gcrinanicus  dans  un  cas 
pareil  avoit  montrc  qu'on  peut  résis- 
ter);  sa  prétention   d'être  conseillé 
par  les  dieux ,  pre'tention  à  laquelle 
OBL  peut  appliquer  ce  que  Voltaire 
dit   du  démon  de  Socrate ,  qu'un 
homme  qui  se  tuante  cC avoir  fin  gén  'e 
familier  est  indubitablement  un  fou  ou 
un  fripon;  ses  lettres  pleines  d'invec- 
vives    contre    Constance    et     uiènio 
contre  Constantin  qu'il   avoit    tant 
loué,  son  hypocrisie  en  matière  de 
religion,  puisqu'il    professoit   exté- 
rieurement le    christianisme    après 
l'avoir  abjuré,  les  actes  d'injustice  et 
de  cniauté  qui  signalèrent  le  com- 
mencement de  son  règne,  et  notam- 
ment la  mort  d'Ursule,  sa  piédilec- 
tion  pour  les  astrologues  et  les  devins, 
ses  énormes  dépenses  pour  les  sacri- 
fices ,  sa  manie  de  faire  les  fonctions, 
non-6eu\ement  de  prêtre,   mais   de 
vïctunaire;   sa  fureur  de  juger,  ce 
que  Montesquieu  regarde  comme  un 
défaut    énorme  dans   un  souverain 
et  comme  upe  source  d'injustices,etc. 
Nous  n'avons  fait  qu'analyser  ici 
le$   Considérations  sur  Julien,  par  le 
caidinal  Gerdil,  excellent  morceau 
où  Vhabile  et  judicieux  auteur  n'a 
point  £Biit  usage  du  témoignage  des 
Pères  de  l'Eglise,  et  ne-  veut  fixer  son 
ofânion  sur*  Julien  que  d'après  des 
écrivains  avoués  de  ses  panégyristes. 
Les  païens  eux«-mêmes  blàmoient  la 
haine  de  Julien  contre  le  christia-^ 
nisme^  nimius  christiana  l'eltgionis  in-^ 
seciator,  ditEutrope,  et  cette  épithète 
n'est  que  trop  justifiée  par  les  faits. 

C'est  par  les  faits  qu'il  faut  j"ger 
Julien,  et  non  par  ses  paroles  et  par 
ses  édita.  Or,  les  faits  monti-ent  ce 


(99) 

que  c'est  que  celte  tolérance  si  van- 
tée. Elle  n'empêclia  point  qu'il  n'y 
eiil  en  plusieurs  lieux  une  persécution 
ouverte  et  des  martvrs.  \ous  trou- 
vous  nommes  dans  l'Histoire  ecclé- 
siastique parmi  ces  martyrs,  Emilien 
à  Dorostoie,  eiiTlirace;  Macédonius, 
Tlioodule  ctTatienà  3Ivre,  en  Plirv- 
gic;  deux  jeunes  rjens  a  Pessinuntej 
Uasili^ct  trois nutrcsà  Aucvre,  Cvrille 
à  Ticiiopolis,  trois  frères  à  Gaze;  à  An- 
tioche,  Artémids,  Juvcntiu  et  Maxi-' 
min  ;  à  Rome  ,  deux  frères ,  Jean  et 
Paul,  quatre  prêtres,  deux  autres 
chrétiens  et  doux  femmes  ;  encore  k 
Antioche  deux  officiers  des  troupes, 
Bonose  et  Maximilien;  deux  prêtres , 
Eugène  et  Macaire,  etc.  Le  comte 
Julien,  oncle  de  de  l'empereur,  est 
fameux  dans  l'iiistoire  de  ce  temps-» 
là  par  ses  violences  et  par  ses  cruau- 
tés. De  plus,  les  ordres  que  donna 
rempereitf  pour  rétablir  l'idolâtrie 
remplirent  les  villes  de  troubles  et 
de  séditions. Les  païens  poui-suivoient, 
insuitoicnt  et  maltraitoient  les  cln^- 
tiens,  et  ceux-ci,  poussés  par  un  zèle 
indiscret,  renvcrsoient  quelquefois 
les  autels  des  idoles.  On  eu  mit 
plusieurs  à  la  torture,  on  en  envoya 
d'autres  en  exil.  Marc,  évêque  d'A- 
rétluise ,  qui  avoit  rendu  autrefois 
des  services  à  Julien^  fut  tourmenté 
avec  beaucoup  d'inhumanité.  Nous 
ne  parlons  point  des  églises  profa- 
nées; il  est  aisé  de  penser  tout  ce  que 
se  permirent  les  païens  dans  ce  temps 
de  réaction. 

Nous  avons  insisté  sur  ce  point, 
parce  qu'il  fait  juger- de  l'esprit  dans 
lequel  M.  de  Vidaillan  a  écrit.  Il  ad- 
mire la  tolérance  de  Julien,  et  hkune 
assez  nettement  ce  qu'eut  fait  Cons- 
tantm,  Gratien  et  Tliéodose  pour 
affniblir  le  paganisme.  Il  semble  ce- 
pendant qu'il  ctoit  politique  et  mo- 

7. 


/ 


(   dOO    ) 


lal  U«  travaillei'  à  faire  tomber  un 
culte  faux  cl  absurde.  Mais  l'auteur 
est  généralement  sévère  envers  les 
chrétiens.  Il  est  fort  succinct  sur 
leurs  vertus,  mais  il  insiste  sur  leurs 
fautes,  et  même  quelquefois  il  voit 
des  fautes  là  où  il  »croit  permis  de 
découvrir  des  actions  louables.  Il 
trouve  à  blâmer  dans  les  plus  illus- 
tres Pères  de  TË^lise  ;  saint  Atlianase 
étoit  tiirbuleni^  saint  Ambroise  en- 
traîna Gralien  et  Tlicodose  à  des  dé- 
marches imprudentes  y  saint  Grégoire 
de  Naziauze  se  plaint  de  son  exil 
aucc  plus  d'éloquence  et  d'orgueil  que 
de  piété ^  saint  Basile  laisse  édiapper 
des  maximes  sociales  fort  dangereu- 
ses; en  général,  les  prédications  ensei- 
gnaient alors  au  peuple  plutôt  ses  droits 
que  ses  dewoirs. 

Tout  cela  est  hostile  ;  ce  dernier 
reproche  surtout  est  très-peu  fondé. 
Les  sermons  et  les  homélies  qui 
nous  sont  restés  de  ce  temps  prou- 
vent au  contraire  le  zèle  des  Pères 
de  rE^lise-pour  réprimer  le»  dés- 
ordres de  leur  temps  et  pour  incul- 
quer aux  peuples  la  fuite  des  vices  et 
la  pratique  des  vertus. 

Il  y  auroit  aussi  des  observations  à 
faire  sur  ce.  que  Tauteur  dit  des 
moines  et  de  la  vie  céuobitique  ou 
érémitique;  mais  nous  sommes  obli- 
gés de  nous  restreindr4î. 

Nous  devons  pourtant  remarquer 
une  partie  de  Vlntroduction  qui  nous 
a  paru  écrite  avec  moins  de  préoccu- 
pation. C  est  ce  que  Tauleur  dit  des 
études  des  chrétiens  dans  les  pre- 
miers siècles.  Il  fait  connoître  1  école 
d'Alexandrie ,  et  nomme  d'autres 
écoles  qui  se  formèi*ent  successive- 
ment il  Césarée,àLaodicée,  à  Nisibe, 
k  Ephèse,  à  Nicomédie,  à  Carlhage, 
à  Lyon,  à  Arles,  à  Marseille.  Il  passe 
ea  revue  les  écrivains  ecclésiastiques 


des  premiers  temps,  et  les  apprécie 
rapidement.  Il  les  juge  quelquefoii 
avec  sévérité,  comme  lorsqu'il  dit  que 
Vuépologétique  de  Tertidlien  est  plutôt 
une  raillerie  aJuuu  raisonnement,  GluH 
cune  des  époques  de  son  Introduction 
contient  ainsi  un  tableau  de  l'état  des 
études  ;  cette  partie  de  l'ouvrage  ett 
assez  neuve.  Ces  tableaux  et  la  revue 
des  écrivains  ecclésiastiques  de  duH 
que  époque  ont  du  mouvement  eide 
l'intérêt.  Il  y  a  bien  encore  quelques 
jugemens  que  nous  n'approuveriong 
pas,  il  y  a  des  traces  de  préventioBS 
et  des  vues  que  nous  croyons  man- 
quer de  justesse  et  d'exactitude^inais 
on  y  trouve  souvent  à  s'instruire. 

L'auteur  ne  ménage  pas  les^papesy 
et  voit  quelquefois  de  l'aiiiLitioa  là 
où  il  est  permis  de  n'apercevoir  que 
l'exercice  légitime  de  l'autorité  spiri- 
tuelle confiée  par  le  fondateur  de  l'E- 
glise aux  successeurs  de .  saint  Pierre. 
Quelquefois  cependant  il  plaide  lui- 
même  pour  le  pouvoir  du  Sainl- 
Siége  dans  le  moyen  age.««  Qui  «t- 
roit  eu  l'autorité ,  dit-il?  Aqui seroit 
dévolue  cette  influence  morale,  ia 
seule  qui  subsistât  alors,  si  l'Eglise  ne 
s'en  étoit  emparée?  £t  que  sexoit de- 
venue l'Eglise  elle>méme  saus  la  di- 
rection énergique  d'une  autorité  qui 
puise  ses  principes  conservateurs  dans 
son  propre  intérêt?  La  monardiie 
ecclésiastique  a  donc  été  utile  au 
christianisme ,  alors  que  le  christia- 
nisme étoit  l'asile  de  la  société  ku- 
maine.  Elle  étoit  définitivement  or- 
ganisée quand  Grégoire  I*''*  monta  sur 
le  trône  pontifical.  » 

Cette  dernière  phrase  nous  rap- 
pelle une  contradiction  où  est  tombé 
l'auteur.  Il  dit  au  commencement  de 
sa  préface  que  jusqu'à  Grégoire  VII 
le  christianisme  s^ organise  ^  et  lui- 
même  proclame  ensuite  que  forgani" 


(  •«•  ) 


Jotion  du  chriitianiime ,  comme  rtligion 
et  comme  Eglise,  eit  définitive  cl  com' 
ptèu  à  la  mort  de  7'héodose ,  et  puis 
nous  venons  de  voirque  l'élise  étoh 
définitivement  organisée  lors  de  l'e- 
ledion  deGrégoii-c  I".  Le  travail  de 
l'organisation  ne  dura  donc  pas  jus- 
qu'à Gr^oiie  VU.  Ce  n'est  pas  ta 
snile  fois  où  le  désir  de  prést-'nter  des 
rnes  générales,  et  lu  prétention  de 
deviner  et  d'exposer  la  poliitquc  des 
cliebde  l'Eglise,  ont  fait  portera  l'au- 
teur des  jugeineus  hasardes, 

£a  finissant  cette  analyse  de  l'Jn- 
Induedon,  nous  ne  pouvons  nous  em- 
pêcher de  témoigner  noljc  surprise 
qu'un  homme  éclairé  et  liabîle  ne 
paroisse  pas  plus  frappé  du  spectacle 
que  lui  ont  présenté  les  pi-cniiers  siè- 
cles de  l'Egiisc.  11  y  a  tu,  il  a  dû 
étudier  de  près  l'héi-oîquc  constance 
d'une  foule  de  martyrs,  le  coulage 
de  filles  géuéreuses  qui  ont  professé 
la  foi  au  milieu  des  tourmens,  les 
vt>rtu»  éclataDtçi  de  tant  de  saints 
personnages,  les  exemples  de  ferveur 
des  anachorètes,  celle  l'éunioii  impo- 
sante de  tant  de  grands  évêques  qui, 
en  divers  siècles  et  en  divers  pays , 
ont  soutenu  et  honoré  la  religion  pai- 
tcurzèle.leuistaleusetleur  conduite, 
lia  vu  cette  lon{jue  lutte  de  l'Eglise 
contre  les  vices  et  les  erreurs  des  dif- 
férens  âges.  Comment  ces  nobles  ef- 
forts du  génie  et  de  la  piété  n'ont-ils 
pas  fait  plus  d'impi-cssiou  sur  lui,  et 
comment  it-t-il  trop  souvent  voulu 
Toirnu  calcul  tout  humain,  quand 
les  résultats  annonfoient  si  cloquein- 
Dicnt  l'action  d'une  foi  vive  cl  d'une 
ardente  cliaiité?  Que  des  hommes 
igaoï'aus  ou  frivoles  fenuent  les  yeux 
i  ce  magnifique  tableau,  on  le  con- 
çoit encore.  Mais  que  celui  qui  s'est 
complu  i\  étudierces  premiers  siècles 
(le  l'Fjjlisc  n'en  nit  pas  saisi  legiand 


caractère,  et  qu'il  n'ait  vouhi  voir 
qu'un  travail  humain  dans  ce  qui 
porte  manifestement  l'empreinte 
d'une  action  divine,  c'est  ce  qui  a 
droit  de  nous  surprendre.  Kous  vou- 
lons croire  que  tût  ou  tard  M.  de  Vi- 
daillan  reviendra  à  une  appréciation 
plus  équitable  de  l'esprit  qui  a  di- 
rigé l'Eglise  dans  les  premiei'S  temps 
de  son  institution. 

Dans  un  autre  article  nous  parle- 
rons de  la  vie  de  Grégoire  Vil , 
qui  commence  vers  la  lin  du  pre- 
mier volume ,  et  qui  remplit  te  se- 
cond. 

— =»s»«<=- 

KOVVELLES  ECClilSIASTIQUES. 

PABis. — Les  retraites  établies  chez 

:'s  religieuses  Dominicaines ,  rue  do 

Charoime ,  repi'cndront  cette  année. 

Celle  du  printemps  commencera  lu 

mai,  et  l'on  croit  devoir  en  préve- 

quelqite  trtnps  d'avance,  afin  que 

dames  qui  voudroient  y  prenant 

le  faire  *(ïoir  le  plus  tôt 


possible  a 


xDom 


M.l'Ai-chevêqi 


lotira  la  retraite 


le  samedi  20  mai,  à  quati'e  heuras  du 
elle  se  terminera  le  samedi  sut- 
.  M.  l'évèqiie  de  Nancy  et  du 
Toul  veut  bien  eu  diriger  les  exerci- 
II  sera  secondé  par  M.  lalihé 
Combalot  elM.  l'abbiiVerniéi-e.  Les 
sniies  qui  ne  pouiroient  quitter 
leur  maison  pLiidant  huit  jours,  sont 
'ties  qii'outri!  la  méditation  et  ta 
se  du  matin,  il  y  aura  chaque 
'à  dixhcures,  sermon  suivi  d'une 
udc  messe  ;  à  deux  heures  et  de- 
lecture  paraphrasée,  puis  chemin 
de  h»  Croix  quand  le  temps  le  pci'- 
iiietti'a,'  et  ii  quatre  heuiva  et  demie 
sermon  et  salut.  Li>s  personnes  pit^u- 
s  s'empresseront  de  profiler  de  ce* 
■antanes. 


Le 

/,èl 

ente 

die    la    jv 

oled 

pei 

lani  c 

ns 

ad  jiéin'rnli 
me  dans  1 

(    »02    ) 


paroisses  de  la  capitale.  Bien  que  uous 
n'ayons  rien  dit  des  prédications  qui 
ont  eu  lieu  dans  les  diverses  églises , 
nous  n'en  avons  pas  moins  remercié 
Dieu  du  bien  qui  s^est  fait.  Le  zèle 
du  clergé  a  répondu  ^  Tempresse- 
ment  des  fidèles.  Les  ialens  aussi 
n'ont  pas  failli.  Outre  l'orateur  de 
Notre-Dame  qui  a  obtenu  un  si  écla- 
tant succès ,  d'autres  chaires  ont  été 
constaninieut  entourées  d'un  pu- 
blic nombreux.  Â  Saint-Eustacbo  , 
M.  Talibé  Combalot  atliroit  une 
étoiUiauie  affluence. 

Elle  étoit  fort  {;;randc   aussi  aux 
prédications  de  Saini-Rocb. M.  le  curé 
et  ses  deux  vicaires,  MM.  Dupanloup 
et  Pététot ,  ont  rempli  eux-mêmes  la 
station  entière ,  donnant  ainsi  le  diffi- 
cile exemple  de  l'exercice  assidu  du 
ministère  de  la  parole ,  uni  avec  Tac- 
coinpiissement  des  autres  fonctions 
paroissiales.   On  se  deufandoit  com- 
ment chacun  d'eux  pou  voit  suffire  à 
une  tâche  si  bien  remplie ,  comment 
ils  pou  voi<^nt  al  lier  avec  le  travail  de  la 
préparation  et  de  l'étude,  l'assiduité 
au  tribunal.,  la  visite  des  malades  et 
desinûinicsque  l'invasion  de  la  grippe 
avoit  si  fort  multipliés ,  et  tous  les  au^ 
très  j^tails  du  ministère  journalier. 
Mf  le  curé  a  donné  une  suite  d'home- 
.'lies  sur  l'es  Evangiles;  M.  Dupanloup 
a  traité  de  la  chute  de  l'iiomme  et  de 
$arédemption.  Tous  deux  ont  étonné 
leur  auditoire  par  de  beaux  dévelop- 
pemens    et    par  des    considérations 
tour  à  tour  élevées  et   touchantes. 
Déj;^  l'année  dernière  M.  le  curé  et 
ses  vicaires  s'étoient  chajj^és  de  la  sta- 
tion de  cette  paroisse.  Ils  ont  pris  la 
même   tâche  cette  année,   mais   en 
traitant  des  sujets  nouveaux,  et  sans 
reproduire  aucunement  leurs  instruc- 
tions  précédentes.    Aussi   la    provi- 
dence a  béni  tant  d'efforts,  et  cha- 
que   jour    lu  chaire   étoit   entourée 
d'une    foule   pressée   et    recueillie , 
pour  laquelle  tant  de  zèle  et  de  clia- 
rité  naurâ  sans  doule  pas  été  stérile 


les  paroisses  de  la  capitale ,  nous  au- 
rions un  grand  plaisir  à  signaler  l'ac- 
tivité et  le  dévouement  de  plusieun 
pasteurs  qui  ont  semblé  se  ihultiplîef 
ce  Carême  pour  prodiguer  riDStkncH: 
tion  à  leur  troupeau.  A  Saint -Sid<- 
pice  ,  jamais  les  secours  de  ce  genre 
n'a  voient  été  plus  abondans.  A  Boudc- 
Nouvelle,  M.  le  curé  a  paru  reddo* 
bler  encore  de  zèle  ce  Carême  ;  il  {pi* 
gnoit  ses  instructions  à  celles  de  jo^ 
clergé  et  des  prédicateui*s  qu'il  avûî( 
appelés ,  et  le  prédicateur  de  la  pas- 
sion lui  ayant  manqué,  il  Ta  suppléé 
fort  heureusement,  quoiqu'il  n  eût 
pas  eu  le  temps  de  'e  préparer.  Aux 
Missions -Etrangères,  M.  le  cdré  a 
excité  un  vif  intérêt  par  une  suite 
d'instructions  sur  la  coofession ,  iôs- 
tructions  également  appropriée9  aux 
besoins  de  toutes  les  classes,  ttdoat 
les  développeinens  étoient  d'une  ad- 
mirable utilité  pratique. 


M.  l'évèque  d'Ajaccio,  avant  de 
retourner  en  Corse ,  est  allé  visiter 
M.  le  cardinal  d'Isoard,  archevêque 
d'Auch  ,  dont  il  a  été  long- temps 
grand-vicaire.  11  a- profité  de  sou  sé- 
jour à  Auch  pour  soulager  le  véoë^ 
rable  archevêaue  dans  l'exercice  de 
ses  fonctions.  Le  Jeudi  saint,  le  pré- 
lat fît  la  cérémonie  des  saintes  liuiles, 
et  le  Samedi  saint ,  il  ordonna  six 
prêtres,  neuf  diacres  et  douze  sou- 
diacres;  il  y  eut  aussi  ce  jour-là  cin- 
quante jeunes  élèves  du  séminaiite 
qui  reçurent  les  ordres  mineurs  et  la 
tonsuré.  Le  jeudi  de  Pàque ,  M.  i*é- 
vêque  donna  l'habit  à  une  postoiante 
(lu couvent dts Cai'mélites ,  nouvelle- 
niint  établi  à  Auch  ,  et  deux  jours 
après ,  il  fit  la  même  cérémonie  pour 
quatre  jeunes  fdies  ,  au  noviciat  des 
Filles  de  ^Farie  ,  qui  se  consacrent  à 
l'instruction. 


LU  journal  peu  favorable  à  la  re- 
ligion et  au  clergé  raconte  une  anec- 
dote iiouorable  pour  un  prêtre  ;  puis- 
Si  iious  pouvions  parcourir  ain3i .  q«i'il  1<î  ^»t>  »1  ^^^^  4"^  *^  chose  soit 


(  'o3) 
fraie.  Au  commeuunwiA d'avril,  des 
ouvrier*  boulanfrert  de  La  Rochelle 
avotent,  p«r  rivAltti!  de  int^lier,  en- 
l^agé  tine  lutte  ak^haméc.  Ue  nntii- 
bneux  spectatem-s  (aiaoieht  galerie 
aaloui'  d'eux  &aiis  songer  à  Los  «épn- 
rer^quand  M.  l'abllé  Tliihaud,  curé 
de  U  cath^rale  ,  soi  tU  de  l'^e.l'^- 
AperceVaut  lei  deux  chaiti|iinnti,  il  an 
htoi  d'ofxoui'ir.  A  son  aspect,  anx 
inrAles  de  paix  qu'il  fit  entendi-e,  la 
lutte  a'apalsa.  Ce  i|iie  n'auroit  pa» 
faït  trne  interVenliaii  arin<^,  la  cha- 
rité le  ptvduisit  ;  e(  des  hoiiimesrga- 
rfayi^rla  colère  se  calmèrent  A  h 
Toîx  d'an  prêtre  rempli  de  l'eKpritde 
lOMAtiaîllei'e. 

La  procession  de  Qiia.umndo  a  eu 
lieu  à  Limoges  le  dimanclie  de  Ce 
nom.  Toutes  les  paroisses  éinieni  ré- 
unies, et  M.  l'évâque  oITicioit.  Les 
chAsses  renfermant  lea  reliques  des 
nÎDla  étoient  portéfespar  vinfii-aiiatre 
tiommes  du  peuple,  vêtus  d  anbes  et 
les  piedi  nu*.  Le  petiple  «uivoit  en 
silence. 

A  OrlçaBs,lapri^ession  du  rumine 
jour  a'étoit  Jkite  t'aniiëe  dernière; 
elle  n'a  pu  avoir  lieu  cette  année. 

Il  a  paru  à  Valence  un;  relation 
exacte  da  procéj  du  sitar  3fa.rjo/i,  qui 
a  fait  du  DruiL  l'année  dernière  dans 
le  Datiphiné,et  dont  nous  avons  rendu 
compte,  numéros  de»  8  octobre  et 
12  novembre  1836.  Ct^ite  relation  o 
pour  ànteur  M.  André,  niittistre  pro- 
testant à  Bourdeaux  ,  dans  \p  Uau- 
fAilné.Ccpastenravoit8S3is[i.'M.Mns- 
■on  devant  les  iribunaux  de  Die  et  de 
Yalence  ;  il  avoît  paru  prendre  chau- 
dement son  parti ,  et  les  autre»  mi- 
nîitresprolestansdii  pnjsavnienttous 
fait  cause  commune  .-.vcc  lui. Toute- 
fois M  Aitdrénesedissimuloitpasln 
plaie  interne  du  la  réfonne  ,  et  s'il  a 
été  fort  discret  (levant  le  tribunal  de 
Valence,  il  a  cru  devoir  révéler  à  ses 
confrères  la  profondeur  du  ma!.  Il  a 
•4reii:té  aux  comiitoim  et  mix  pastew-i 


daféglixiré/ormù  de  France,  une  let- 
tre datée  de  Hourdeaux,  le  7  navem- 
bre  dernier.  Celte  Ultre  ,  <|ui  r«l  im- 
priiiiée.  en  exiréuiemeut  curieuse; 
nous  ne  iiDus  permettrons  pas  d'en 
riéti  reiraucliei  ,  et  nous  la  cupioiut 
lextuelleiueiit  : 
Atx  tmNatatoinea  et  4  km.  lm  pua- 

TF.i'M  nn   L-ÉuLisif  kBraaaKK  dk 

FaA^cE. 
Meisii'un,  trb-cbcrs  el  trÈs-honort» 

flores  en  JéstisUirist,  noire  u  11  it] ne 

Sauteur. 

■  Lue  plaie  ^'esl  di^eonverle  dans  notre 
l£gli!«.  Ucs  Iroublet,  des  diuKusion),  drs 
dtsordrai ,  l'*iiareliie  eoBii  la  traiailleiil . 
ElleKtiîliiiGlauiviiac.  I^malettgroie,  ft 
Mgravitâ  v»  loiijours  croissanL  A  Valence. 
daria  une  Biidicnct:  du  Iribimal  corrcc- 
tioiinel ,  en  date  du  3  de  Cu  mo'a,  on  u 
voulu  pallier  ce  mal.  Moi-inCme  j'ai  Citlv 
aux  pieHinlPS  MDfcililiBDB  du  |)luuevit 
de  mes  honorés  collègnest  et.  tlivaiil  un 
auditoire  éttsngerïnosMintesdocIrinr*, 
à  noa  pienx  usfges,  devint  an  audilotcK 
qui  pcut-Ëtre  n'éproovoit  ancnne  sj'mpt- 
thie  pour  nos  in^tilolions  religieum ,  y: 
n'ai  point  déchiré  lu  voile  qui  coavte  en- 
core, en  partie ,  nos  mi*ères  spiriluellts. 
Mats  pallier  lauiil,  ce  n'est  pasIcgnCrir. 
Ce  que  j'ai  cru  devoir  taire  devant  le  tri- 
bunal dcY*lmce,  je  puis  le  dire  liaute- 
ment  doviiit  le  vAire.  Je  dois  b  la  rAr)ti3, 
je  dois  à  ]■  poil  et  au  bonlienr  de  noi 
Églises  de  faire,  en  loule  sincérilé  devint 
le  Seigneur,  le  rfcit  des  évi-nemens  <tui 
viennent  de  le  passer  dans  nos  couiréci 
(d'à  a  la  ni  plus  <[uc  ces  év^ncniens  ont  élu 
délJguri's  d'niie  manière  bien  éirangcpar 
Ictjournauiqtiioiii  en  treprisd'tn  parler), 

>  C'est  dai>s  ce  but  que  ju  publie  la 
Btlalion  e«(ieM  du  protêt  tin  fiaur  Mainm, 
se  disant  évnngélialp.  Vous  l'iccuci lierez , 
mcssieurii,  j'aime  à  le  penser,  dans  un  es- 
prit  de  clivrilé  clirélicnnc ,  el  je  H'cL'nic 
voirn  concours  pour  en  rt'-pandio  la  cim- 
noj^sance.  Vous  ne  sluriei  deioctircr  ïu- 
dilTùrcas  ni  »Ui  que^liousqui  s'agilunl,  ni 
au<  atliEiucs  dirigi^ea  contre  nos  inslilu- 
lions ,  parcu  que  ks  débats  but  lien  loin 


(  .04) 


de  «out  1  car  ce»  (jucstioa»  loot  de*  qoa- 
lions  de  vie  ou  de  mort  font  l'église  r£- 
tormËe ,  dont  Ic9  fondenen»  oal  été  bUû 
«Tecleraag  de  nos  pËrei.ODi,  messieon, 
il  y  va  de  l'tvenir  de  celle  f  glbc  et  de  l'a- 
venir de  ses  pasteur?.  Tioa  pas  que  doem 
(oyotis  k  moins  du  monde  menacés  dans 
DOS  ialérËLs  les  plus  chen.  par  le  gonver- 
nement  Mge  el  paternel  sons  lequel  nous 
avons  le  bonheur  de  vivre  (cl  je  me  hSIe 
d'en  rendre  grices  i  Uieo,  aulcur  de  lout 
don  parraîl}i  mais  parce  qu'un  esprit  de 
verlige  qui  fe  rOpaiid  comme  un  bronll- 
lard  lénÉbreni  agile  les  leies;  parce  que 
les  rêves  d'une  imagination  eiallée,  quel- 
quefois m£me  dèliranle  ,  aonl  proclamés 
comme  de  tainles  inspirations,  el  roalent 
Mmblablesaa  nnage  précnneurdc  la  lem- 
P«e. 

■  Ecarict  donc  de  voire  esprit,  je  n>oa 
en  conjure,  louin  les  petites  considéra- 
tions de  localité.  Kompei  ritolenienl  dans 
lequel  nous  vivons  [es  uns  des  antm.  et 
dont  nos  adversaires  «aveni  si  birn  profi- 
ter pour  nous  altaqner.  Que  tonte  ombre 
d'^îsme  di3|i3roi<se.  Sortons  de  notre 
inconcevable  apathie,  i.h  qnol  !  ne  met- 
trions nous  p»* ,  nous,  antaiil  d'ardcar  i 
défendre  la  vérité  '(ue  d'autres  hommes 
en  meilent  i  propager  -Jes  erreurs  !  Se 
tcrions-nons  émns  que  par  nos  intérêts 
matériel!?  >e  senti  non  s- nous  plus  battre 
noire  cœur  qtic  pour  les  chosn  visibles 
mail  piTÎsiables?  Ah  !  ne  justifions  pas, 
par  noire  condaile,  lesreproclic-squî  nous 
sont  adressés  si  souvent  de  ne  rien  faire 
ponr  le  bien  des  araes,  de  n'élrc  pas  unis 
comme  des  frtres ,  <le  ne  pas  nous  aimer 
el  nous  soalenir  les  uns  les  antres!  Uais 
plutôt  que  llicQ  nnus  protège  contre  les 
mauvais  desseins  de  nos  nouveaux  adver- 
saires; qn'il  nous  fasse  la  grûce  de  con- 
server loujonrs  parmi  nous  la  lumière  de 
•cm  Evangile  dans  toole  sa  purel£-,  et  qn'il 
nous  inspire  la  ferme  résolution  de  Ira- 
vailler  à  nous  garantir  du  danger  pendant 
qu'il  en  est  temps  encore .'... 

•  Kourileaui,  te  7  novembre  iS3$. 

•  p.  ■:.  ANDBÉ  (If  OH  LÉ  A  Ali)  , 

•  padenr.  •  J 


On  MToit  déjà  que  de  gmadcft  d^ 
visions  rq>noieiii  dans  l'église  nrnU» 
tante,  et  que  deux  partis  s'j  buoicot 
une  rude  guene.  L«s  métliodialei 
•OUI  divers  nouu  se  sont  (éparéa  dt 

très  indépendang,  des  temples  à  part, 
des  journaux  à  eui.  Ils  acciuept  U 
brandie  dominante  d'avoir  mbm 
Jouné  les  principes  de  la  réforme^^ 
d'être  înEdèleaux  Itçontetaux  emrmt 
pies  de  Calvin  el  de  ses  premiers  dî^ 
ciples.  lisse  répandent  de  louscdtéi; 
il»  sont  protégea  par  de*  penous 
puissantes.  On  a  vu,  on  roit  aoBveat 
j  des  défections  éclalante*.  De*  Biïaia- 
I  très  ont  quitté  le  poste  qu'il*  pccii> 

Soient  dans  l'é^^lise  dite  ualioDale,  et 
>ruient  des  troupeaux  séparé*  ;  on 
I  les  a  attaqués ,  ils  9^  sont  défendn*, 
et  de  part  et  d'autre  on  ne  s'est  point 
I  épargué  les  leproclies  les  plu*  Tib. 

Mais  aucun  n'avoit  i-évélé  la  ^Uût 
.  aussi  l'rancliemcnt  que  M.  Andié  Ce 
I  qu'il  a  dit  des  désordru  et  de  l'aan^ 
chie  qui  Iraf aillent  ïcgVuepTOliMmaU, 
du  schisme  qui  la  menace,  ou  plutlt 
qui  a  déjà  éclaté ,  des  atiières  tpiii- 
Uielles  de  la  l'éforitie  ,  de  i^tiprtt  it 
■vertige  qui  se  répand ,  des  rëires  ^uftt 
imagination  dèliranle  que  l'on  proda^K 
comme  de  saintes  inspirations  ,  de  Ybt- 
concevaJilc  apathie  ou  l'on  s'endort, 
tout  cela  donne  une  triste  idée  de 
l'ordre ,  de  la  raison  et  de  b  paii  Qiù 
régnent  painii  les  enfaus  de  CsItui. 
Qiie  peut-il  sortir  de  celle  confiuiou 
des  langues?  Quel  i:cinËde  apponerà 
un  mal  dont  la  gravité  va  loufours 
croissant'!  11  n'y  a  pas  là  d'autorité 
pour  leruuner  tes  difrérends.  Chacun 
se  croit  juge,  cbacun  ne  veut  écouter 
que  son  sens  privé  ;  cliacuu  entend 
1  £criture  à  sa  guise.  Aiusi,  il  est  plu 
aisé  de  sii'.naler  ï'anarchU  qui  iravaitl* 
le  protestantisme,  que  de  la  détruire 
et  de  ramener  à  quelque  unité  tant  de 
membres  discordans. 

flous  ue  savons  ce  que  les  consis- 
toires Cl  les  pasteurs  auront  jiensé  de 
la  déiitatclie  de  M.  Audrc  ;  mais  la 


(  io5  ) 


franchise  et  la  candedr  de  ce  inknisire 
^  noui  ont  paru  iout-à-fail  remarqua- 
bles. Ce  n'est  point  un  ennemi  qui 
accuse  ,  ni  un  homme  passionné  oui 
exagère,  ni  un  détracteur  qui  chercue 
à  difTainer  ;  c'est  un  ami  discret  et 
sincère  qui  gémit  le  premier  de  ce 
qu'il  a  découvert ,  qui  dissimule  de- 
vant le  pnbîic  les  maux  de  son  église, 
et  ne  s*en  ouvre  qu'avec  ses  confrères, 
qui  veut  les  exciter  à  cherdier  le  re- 
mède à  une  plaie  profonde.  Son  zèle 
et  sa  bonne  foi  lui  donnent  des  droits 
à  l'intérêt  et  à  l'estime;  il  n'a  pas 
prévu  que  sa  lettre  tomberoit  en  des 
mains  étrangères. 

M.  Lys^  curé  de  Soiron,  diocèse  de 
Idége,  est  mort  au  commencement  de 
mars,  à  l'âge  de  85  ans.  M.  Léonard- 
Adolpbe-Marie  Lys  étoit  bachelier  en 
théologie ,  et  occupoit  sa  cure  depuis 
46  ans.  Ou  a  de  lui  quelques  ouvra- 
ges, entr'autres  des  Discours  chrétiens 
sur  les  dciH>irs  des  sujets  entiers  le  sou- 
(/erain.  in-S".  Il  nous  envoya  dans  le 
temps  ce  volume ,  dont  nous  avons 
rendu  compte  Numéro  du  11  sep- 
tembre 1824.  L'auteur  combattoit  la 
souveraineté  du  peuple  et  les  fausses 
théories  des  philosophes  modernes; 
mais  il  nous  parut  pousser  un  peu 
loin  son  respect  pour  l'autorité  dii 
prince,  et  quelques  formules  avoient 
lout-à-fait  Tair  de  la  flatterie.  Son 
style  étoit  d'ail  leurs  simple  et  négligé. 


Le  docteur  Scholz,  professeur  d'E- 
criture sainte  à  la  Faculté  de  théolo- 
gie catliolique  de  Bonn,  a  été  nommé 
pir  le  roi  de  Prusse  chanoine  titu- 
laire de  Cologne,  non-seulement  sans 
consulter  l-archevéque ,  mais  malgré 
les  représentations  du  prélat.  L'exé- 
gèse du  docteur  Scholz  est  bien  loin 
d'être  toujours  orthodoxe,  et  ses  prin- 
cipes s'éloignent  sur  plusieurs  points 
de  la  doctrine  catholique.  D'ailleurs, 
lorsque  le  docteur  Hermès  fut  nommé 
chanoine  de  Cologne ,  le  Saint-Père , 
eu  confirniant  sa  nomination,  déclara 


que  désormais  il  n'approuver  oit  pKis 
dénomination  de  quelqu'un  dos  pro- 
fesseurs de  Bonn ,  attendu  que  les 
chanoines  titulaires  dévoient  résider, 
et  que  le  chapitre  seroit  réduit  à  rien, 
si  ses  membres  pouvoient  être  ainsi 
absens.  De  si  bonnes  raisons  n'ont 
point  empêché  le  gouvernenientprus- 
sieii  (le  demander  à  Rome  la  confir- 
mation du  docteur  Scholz.  On  a  lieu 
(le  craindre  qu'en  faisant  entrer  dans 
les  chapitres  des  hommes  de  doctrines 
suspectes,  ou  plutôt  des  demi-ratio- 
nalistes ,  le  gouvernement  ne  travaille 
à  s'assurer  plus  tard  une  influence 
décisive  sur  les  élections  d'évêques. 
£n  tout  cas ,  il  met  la  division  dans 
les  chapitres  ,  en  y  faisant  entrer  des 
sujets  repoussés  par  ces  corps  et  par 
les  évéques. 

Le  25  marSf  le  tribunal  de  district 
de  Baden ,  canton  d*Argovie  ,  a  pro- 
noncé sur  les  faits  de  spoliation  dn 
couvent  de  Fahr,  dont  étoient  accu- 
sés le  sieur  Rosenzweig  et  Tavocat 
Wehrlo.  Le  premier  a  été  destitué  de 
sa  place  et  condamné  à  une  année  de 
détention  dans  la  maison  de  correc- 
tion d'Arbourg ,  oiasi  qu'à  tous  les 
frais.  Wehrle  en  est  quitte  pour  la 
prison  qu'il  a  subie ,  et  pour  une 
amende  de  50  fr. 

Rosenzweig  et  son  complice  étoient 
certainement  coupables,  mais  ils  ont 
suivi  l'exemple  que  leur  donuoit  le 
gouvernement  d'Argovie.  Il  s'est  em- 
paré des  biens  des  couvens  ;  ils  ont 
cru  qu'ils  pouvoient  bien  aussi  en 
prendre  leur  part.  Quand  l'état  vole, 
comment  les  particuliers  ne  se  croi- 
roienl-ils  pas  autorisés  à  voler  aussi? 
L'affaire  Rosenzweig  est  le  résultat 
tout  naturel ,  et  en  même  temps  la 
critique  la  plus  forte  des  mesures 
prises  par  quelques  cantons  contre 
les  couvens. 

Cepeîidant  le  système  d'invasion  et 
de  spoliation  continue.  Le  gouverne- 
ment de  Thurgovie  a  p.-xssc  à  l'ordre 
du  jour  sur  les  proi  estât  ions  d'Uri, 


(  i08  ) 


—  Une  ordonnance  du  lo  nomme  les 
(îolorielscl  lieu  ton  ans-colonels  des  douze 
légions  de  la  garde  nationale  de  Paris  el 
des  quatre  légions  de  la  banlieue. 

—  La  crise  ministérielle  n'est  point  ter- 
minée. 

—  Le  Journal  des  Débais  s'exprime 
ainsi  sur  la  crise  ministérielle  :  «  Nous 
avons  le  regret  d'annoncer  encore  que 
rien  n'est  terminé.  » 

—  Le  Journal  de  Pari»  ne  paroit  pas 
plus  satisfait  :  «  En  écrivant  hier  le  peu  de 
lignes  que  nous  consacrions  à  la  crise  mi- 
nistérielle, nous  ne  pensions  pas  être  obli- 
gés de  traiter  encore  aujourd'hui  ce  dé- 
plorable sujet.  » 

—  On  lit  dans  leJournalda  Commerce  : 

•  Une  impatience,  mêlée  d'inquiétude, 
commence  à  s'emparer  de  la  chambre  et 
du  pays;  on  se  demande  pourquoi  îl  n'y 
a  point  de  gouvernement ,  et  comment  il 
devient  plus  diilicile  de  jour  en  jour  de 
former  un  ministère.  » 

—  D'après  lo  Courrier  Français  les  af- 
faires ministérielles  ne  sont  pas  plus 
avancées  qu'elles  ne  l'étoient  il  y  a  deux 
jours. 

—  M.  de  Chaleaugîron  est  nommé 
consul  général  de  France  à  Bucharesl,  en 
remplacement  de  M.  Cochelet,  appelé  au 
consulat  général  d'Alexandrie,  vacant  par 
la  mort  dcM.  Mîmaul. 

—  Le  directeur  général  des  mines  vient 
de  demander  à  MM.  les  ingénieurs  une 
description  complète  et  détaillée  des  gîles 
de  minerais  méialliques  combustibles  ex- 
ploités dans  le  royaume.  Il  s'agit  de  re- 
connoître  par  un  travail  d'ensemble  les 
richesses  souterraines  qui  existent  en 
France. 

—  Il  résulte  d'une  décision  du  garde 
dos  sceaux,  qu'un  notaire  peut  être  dé- 
claré démissionnaire  par  cela  seul  qu'il  se 
rend,  chaque  semaine,  dans  une  com- 
mune au  lie  que  sa  résidence,  et  qu'il  y 
reçoit,  à  bureau  ouvert,  les  actes  qui  lui 
sont  proposés. 

•  —  Le  conseil  d'état  vient  de  décider 
qu'un  individu  élu  successivement  con- 
seiller municipal  par  deux  sections  du 


collège  électoral ,  n*a  pas  le  droit  dV>p«. 
1er,  et  que  Télection  de  la  seconde  doU 
être  annulée ,  attendu  qu'un  citoyen  nç 
peut  être  nommé  une  seconde  fois  meoi- 
bre  du  conseil  municipal  dont  il  fait  déj^ 
partie. 

— M.  Brian,  premier  adjoint  du  lo*  ar- 
rondissement, vient  d'envoyer  sa  démission 
à  M.  de  Rambuleau. 

—  Le  Constitutionnel  annonce  qu'on 
s'occupe  dans  plusieurs  départemens  d'or- 
ganiser des  comités  électoraux. 

— -Unjournal  observeque,  depuis  i83oj. 
il  a  été  trois  fois  question  du  château  de 
Rambouillet  à  la  chambre  des  dépçuté^  La 
pl^emière  fois  il  s'agissoit  de  le  corapica' 
dre  dans  la  dotation  immobilière  cle  la 
couronne  ;  alors  la  liste  civile  porlolt  auq 
revenu  a  704,000  fr.  On  voulut  ensuite  Ici 
faire  donner  en  apanage  au  jeune  duc 
d'Orléans;  à  cet  instant  son  revenu  ne  se 
trouva  que  de  5oo,ooo  fr.  Eh  dernier 
lieu ,  M,  Mole  venant  demander  ce  bea» 
château  pour  le  duc  de  Nemours^  n  a  plus 
parlé  à  la  chambre  que  d'un  produit  '  de 
452,000  fr. 

Gomme,  après  Mi  le  duc  de  Nemours^ 
il  y  aura  encore  trois  jeunes  princes  k 
pourvoir,  on  ne  peut  dire  où  s'arrêtera  le 
revenu  de  Rambouillet,  de  ce  magniûqne 
domaine  qui  deviendra  peirt-être  à  la 
longue  plus  onéreux  que  profitable. 

-—  l/instruction  du  procès  Champion 
se  poursuit  avec  activité.  On  vient  encore 
d'arrêter,  comme  impliqué  dans  cette  afr 
faire,  un  nommé  Roger,  ouvrier  paveur, 
demeurant  rue  de  Charenton. 

—  Le  Journal  général  des  Tribunatx  dit 
que  de  nouveaux  placards  ont  été  affichés 
cette  nuit  dans  plusieurs  quartiers  de  la 
capitale. 

—  On  lit  ce  qui  suit  dans  le  posi- 
scripium  du  Censeur  de  Lyon,  du  10  avril 

«  Cette  nuit,  des  cartouches  ont  été  dis- 
tribuées h  la  garnison.  Quelques  bruits 
alarmans  circulent  dans  la  ville.  Quelles 
en  sont  les  causes?  Voudroit-on,  en  pous- 
sant à  l'émeute  i)i  Lyon,  consolider  le  ca- 
binet doctrinaire  ?  Kous  engageons  les  ou- 
vriers h  se*  tenir  en  garde  contre  les  sng- 


(  109  ) 


gestions  qui  aaroient  pour  but  de  les  pous- 
ser à  rèmeute  :  ragltatîon  lic  leur  donne- 
roit  pas  de  pain  et  aggraveroit  leur  dou- 
loureuse position.  » 

—  Un  journal  du  matin  annonce  le 
très-prochain  départ  pour  Lyon  du  lieu- 
tenant-général Robant  de  Fleury. 

—  M.  le  maréchal-de  camp,  comte  Fer- 
dinand de  Broglie,  dernier  fils  du  célèbre 
coiutedeBroglicambàssadeurdeLouisXV 
en  Pologne,  est  mort  à  Paris  le  9  avril, 
âgé  de.  69  ans. 

— Nous  lisons  dans  la  Charte  ;«0n  as- 
snre  qu'à  Tune  des  succursales  de  la  caisse 
d'épargne,  on  a  arrôlô  un  individu  qui 
sembloit  s'ôlre  imposé  la  mission  d'ef- 
frayer les  déposans,  en  leur  prédisant  une 
catastrophe  prochaine.  Ou  annonce  que 
cet  individu  appartient  à  une  société  po- 
litique secrète.  • 

—  Les  ingénieurs  de  la  ville  étoient 
occupés  mercredi  à  lever  des  plans  sur  le 
Pont-Royal.  Qn  sait  que  le  conseil  muni- 
cipal a  décidé  que  les  travaux  alloient 
commencer  cette  année  pour  adoucir  la 
pente  trop  rapide  de  ce  pont ,  et  l'élargir 
on  supprimant  les  parapets,  à  la  place 
desquels  on  mettra  des  trottoirs  en  fer 
avec  une  balustrade. 

— Jjes  machines  dites  locomotives  pour 
chemin  de  fer,  qui  payoient  un  droit  de 
5o  pour  100 ,  n'acquitteront  dorénavant 
que  i5  pour  100. 

. —  M.  de  Vcrleuil  de  Feuillas,  con- 
damné plusieurs  fois  comme  gérant  du 
journal  la  France,  fut  extrait  vendredi  de 
Sainte-Pélagie^  pour  être  conduit  devant 
ia  police  correclionnelle  où  il  a  voit  en- 
core àVexpliquer  relativement  à  une  an- 
nonce insérée  dans  sa  feuille.  En  allcn- 
dant  que  la  cause  fût  appelée,  M.  de  Ver- 
teuit  de  Feuillas  fut  déposé  dans  une  es- 
pèce de  caveau  de  la  Conciergerie ,  avec 
quatre  autres  individus,  au  nombre  des- 
quels se  trouvoil  un  forçat  libéré.  Leur 
prison  étpit  si  étroite  qu'ils  se  loncboient, 
et  si  humide  qu'ils  avoient  les  pieds  dans 
Teau.  M.  de  Verteuil  est  resté  plusieurs 
heures  dans  cet  horrible  réduit. 


Pour  l'annonce  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut,  M.  de  Verteuil  a  été  condamné 
à  26  fr.  d'amende. 

—  Des  lettres  de  l'île  Bourbon  ,  sous 
la  date  du  26  janvier,  annoncent  qu'un 
coup  de  vent  assez  violent  s'y  étoit  fait 
sentir  le  i4  du  même  mois.  Les  planta- 
tions ne  paroissoienl  pas  en  avoir  beau- 
coup souffert  ;  mais  en  revanche  presque 
tous  les  navires ,  sur  les  diverses  rades  de 
ia  colonie ,  avoient  éprouvé  des  avaries 
plus  ou  moins  considérables. 

NOUVELLES    DES   PROVIXCE8. 

La  mort  vient  d'enlever  à  sa  famille ,  a 
ses  nombreux  amis  et  à  la  France  monar- 
chique, M.  de  Bourgevîn-Vialart,  mar- 
quis de  Moligny,  lieutenant-général  ho- 
noraire, l'un  des  doyens  de  l'ordre  de 
Saint-Louis. 

Ce  vénérable  vieillard  dont  la  religion 
si  vraie,  le  caractère  si  noble  et  si  loyal, 
la  politesse  si  exquise  rappeloient  une  épo- 
que déjà  loin  de  nous,  s'est  éteint  comme 
un  patriarche  des  temps  anciens,  entou- 
ré des  soins  empressés  d'une  famille  dé- 
vouée et  des  témoignages  universels  d'es- 
time et  d'intérêt  qu'il  avoit  su  conquérir 
dans  tontes  les  circonstances. 

11  a  terminé  dans  sa  93*  année  une 
longue  carrière  de  dévouement  et  de  sa- 
crifices, laissant  à  sa  famille  le  précieux 
héritage  d'une  mémoire  honorée  du  suf- 
frage unamime  de  tous  les  gens  de  bien  ' 
et  des  regrets  de  tous  ceux  qui  l'ont  per- 
sonnellement connu. 

11  laisse  deux  ûls  qui  ont  déjà  donné 
des  gages  précieux  de  leur  dévouement 
à  la  même  cause.  La  terre  étrangère  les 
a  vus  fidèles  à  l'exil  et  au  malheur. 

—  Un  des  vieux  murs  de  clôture  de  la 
prison  dePoissy  s'est  écroulé  au  moment 
où  des  ouvriers  étoient  occupés  à  creuser 
les  fondations  d'un  nouveau  mur.  Quatre 
de  ces  malheureux  ont  péri. 

—  Le  conseil  municipal  de  ïorigny  a 
été  dissous  pour  la  deuxième  fois  pour 
incompatibilité  avec  le  maire.  Les  nou- 
velles élections  ont  eu  lieu  le  9. 


( 

—  C'est  le  19  mai  que  l6»  çontumices 
du  3o  octobre  comparoitroni  devant  U 
cour  d'assises  de  Strasbourg. 

—  On  écrit  de  Nantes  que  la  journée 
du  9  a  été  sans  contredit  la  plus  froide  de 
l'année* 

—  On  écrit  de  Cherbourg  qac  les  ter- 
ribles coups  de  vent  de  la  semaine  der- 
nière ont  fort  endommagé  quelques  por- 
tions de  la  digue. 

—  M.  le  baron  de  Barguiat^  ancien  of- 
ficier au  régiment  Royal-Infanterie,  che- 
valier de  Saint-Louis,  vient  de  mourir  à 
Carères  (Landes.) 


KOUVELLE8    D* ESPAGNE. 

La  misère  est  toujours  fort  grande  à 
Saint-Sébastien,  et  les  maladies  qu'elle 
engendre  déciment  les  habitans.  Du  10 
mars  au  2  avril,  un  seul  hôpital  a  envoyé 
1,234  morts  au  cimetière. 

—  La  santé  du  roi  Charles  V  s'est  beau* 
coup  améliorée.  Retenu  dans  son  appar- 
tçment  pendant  plusieurs  jours  par  la 
grippe,  le  monarque  peut  maintenant 
s'occuper  des  affaires  du  pays. 

—  On  écrii  de  Villaréal ,  3  avril ,  que 
cinquante  Portugais  viennent  axcorc  de 
passer  dans  les  rangs  carliste?. 


M.  le  colonel  Frédéric  de  Lufe  de 
Mézerac  est  mort  It  Neufehâtel,  en  Suisse, 
le  17  mars,  à  Tàge  de  78  ans.  Il  avoît 
fait. partie  des  gardes-suisses  de  Louis  XVI 
et  avoit  assisté  à  la  journée  du  lo  août. 

—  La  chambre  des  communes  s  est  oc- 
cupée le  1 1  du  bill  de  réforme  des  cor- 
porations municipales  dlrlande.  M.  Hume 
a  parlé  pour  le  bill  que  M.  Trevor  est 
venu  ensuite  attaquer  comme  pouvant 
ivn verser  la  religion  établie.  M.  0*Con- 
nell  a  demandé  justice  pour  l'Irlande, 
«t  par  conséquent  4e  vote  du  bill.  Il  a 
ajouté  :  «  Si  l'Angleterre  avoil  à  se 
plaindre  d'un  déni  de  justice,  croyez- 
vous  qu'elle  ne  se  lèverait  pas  brusque- 
ment en  masse,  prompte  à  faire  tomber 
le  châtiment  sur  la  tête  des  tyrans  ?  L'ir- 


110   ) 

lando  n'a  jamii»  éié  gouverdée  comi 
elle  eOt  dû  TéUre  ;  c'eat  .une  faclionqni 
n  a  cessé  de  l'oprimer.  Mais  le  jour  vieil'* 
dra  où  l'Irlande  relèvera  la  télé.  » 

Après  quelques  mots  de  M.  Fioch,  qui 
ne  croit  pas  que  la  réforme  municipale 
puisse  et  doive  être  appliquée  à  l'Irlande^ 
le  colonel  Tompson  a  dit  que  rélabllMe- 
ment  d'une  république  en  Irlande  esiim^ 
minent  si  l'en  n'écoute  pas  les  plaintes  d^ 
ce  pays. 

M.  Villlers  a  prononcé  un  discouraee 
faveur  de  la  mesure  qui  a  été  attaquée  en- 
suite par  lord  F.  Egcrton  et  défendue 
par  lord  Morpeth  et  lord  John  Russell. 

Le  vote  qui  a  eu  lieu  dans  la  nuit  a  été 
favorable  aux  ministres,  qui  ont  obtenu 
une  majorité  de  55  voix. 

—  Lrs  journaux  anglais  continuent  à 
se  plaindre  de  l'état  de  malaise  dans  le- 
quel se  trouve  le  commerce  en  Angle- 
terre :  ils  renouvellent  aussi  leurs  ré- 
flexions sur  notre  crise  ministérielle. 

—  Le  Constitutional  de  Glasgow  an- 
nonce que,  pendant  les  deux  dernières 
semaines,  le  nombre  des  tisserands,  tein- 
turiers, selliers,  tailleurs  de  pierre  saoi 
occupation  a  doublé,  et  cet  état  de  chose 
s'aggra  ve  continuellement.  BeaucoupcTou- 
vriers  et  leur  famille  sont  sur  ie  point  de 
mourir  de  faim. 

— On  lit  dans  le  Globe  .'«Ladj  de  liste, 
fille  ainée  du  roi,  est  morte  en  conches 
à  Windsor.  » 

^  Le  Timeê  annonce  qu'une  feimne 
est  morte  le  5  avril  dans  Barrets-GovC- 
Vignore-Street.  à  l'âge  de  1 1 1  ans. 

—  M.  Bell  et  l'équipage  du  Viien  ionl 
arrivés  à  ConstantinoplCtJe  16  mafs;  ifs 
ont  déclaré  que  les  Russes  les  onfc  ton- 
jours  traités  d'une  manière  hospitalière. 

—  Les  dernières  nouvelle  de  Co- 
penhague annoncent  que  l'état  de  la 
sauté  du  rot  est  plus  satisfaisant, 

—  La  flotte  danoise  se  compose  actuel' 
lement  de  6  vaisseaux  de  guerre,  huit 
frégates,  10  corvettes  et  60  chaloupes 
canonnitTes. 

—  Il  est  question  d'établir  un  chemin 
de  for  eiitre  Saint-Pétersbourg  et  Moscou. 


CHAUBItE  DES  PAIRS. 

(fréaide^ce  de  M,  Païqnier.) 
Sitt»ct  du  i3  avril. 

A^  LemarquindeLaPlaccrcndcmnpls 
de  plusieurs  |)£tlliati>  parmi  Icsquellc^an 
rematquo  celle  de  M.  t'ijlii  Mercier,  qui 
invite  la  cbanibre  à  faire  ceKcr  l'iuccr- 
lilude  qni  r^ne  encore  sur  l'ordre  des 
chevalier*  de  Saint-Louis,  et  piovoquer 
une  mesure  qui  aboliroit  dffinitivomcnt 
cel  ordre  ou  te  imaiuliendroît  avec  louies 
£ei  prërogalites. 

La  cbambre  passe  ï  l  ordre  dn  jour  et 
conltnne  la  disca$sinn  sur  ic  projet  rela- 
tif &  peiploilation  des  mioet.  La  diam- 
bre  adopte  les  articles  G.  7  et  8.  I*  scru- 
tin sur  Penfemble  de  la  loi  a  pour  ré- 
rallat  l'adoption  par  SU  boulea  blancbes 
coDire  96  boales  noires. 

S«a«  d«  i4  fl»r,t 

Le  banc  des  ministres  est  occopC  par 
MM,  Mole,  Bernard.  Rosamol  et  Marliu 
(du  Nord.)  L'ordre  du  jour  appelle  la  dis- 
cussion survingl-deui  projets  de  loi  ten- 
dant ï  autoriser'des  emprunts  ou  dcï^  im- 
positions extraordinaires  volispor  divers 
<l(:parteniens. 

M.  Dnboiichage  croit  que  les  conseils 
^^néraox  des  déparleraens  abusent  quel- 
quefois de  la  facultâ  qu'ils  ont  de  voler 
(les  emprunts  et  des  centimes  eitraordi- 
naires.  Il  appelle  lïdcssus  l'attention  du 
ministère.  7«iiu/if^«t  nurt  uii.  (On  riL) 
Après  aïoirenlendn  M,  Legrand.  commis- 
saire du  roi,  qui  défend  les  viugt- deux 
projets,  la  chambre  adopte  successive- 
ment la  plupart  de  ces  projeta,  el  comme 
e\le  n'est  pUis  en  noiubre,  le  vote  est 
njoomé  k  lundi. 

CHAHBBE  n«8  DÉPtJXÉS. 

(PrAaidence  de  M.  Dapin.) 

Sianceda  li  avril. 

Le  président  monte  au  fauteuil  à  deni 
heures.  La  chambre  n'est  pas.  en  nouibra, 
et  Usiancc  ne  commence  qu'à  deux  heu- 
re* et  demie.  M.  Dupin  annonce  que 
M.  Charles  Comte,  député  de  la  Sarthe 
et  membre  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  polilique* „  vient  de  mourir  ï 
Paris. 


(fil  ) 

L'ordre  do  Jour  appelle  la  diKimion 
du  projet  de  loi  portant  demande  d'une 
jieiision  de  6,000  fr.  [Mor  la  veuve  de 
M.  de  Juatien. 

U.  Dncbesne  chercha  h  faire  nHloir* 
h  4,000  fr.  la  pension  de  madame  de 
Jnuieu.M.  Jaitb^l  pspéroil  que  cette  pen- 
sion aurott  été  vot£e  sons  discnsnon.  Le 
projet  de  loi   est  adopté   par  go8  voii 

La  Buile  de  l'ordre  dn  jour  est  la  di»- 
CDisioB  dn  projet  relatif  aui  sous-offi' 
ciers  et  soldats  aropnlés,  noinmés  mem- 
bres de  la  Légion- d'Honneur  depuis lew 
mise  en  retraiter.  Voici  le  texte  de  ce  pro- 
jet ,  qui  a  été  proposa:  par  M.   Boudoos- 

•  A  compter  du  1"  Janvier  1887,  le» 
sous-ofllcins  el  soldais  ampntés  par  suite 
de  leur»  blessures,  qni  auroienl  été  nom- 
més membres  de  la  l.égion-d 'Honneur 
postérieurement  ï  l'ordonnance  du  ig 
jnillet  1S14.  et  depuis  lenr  admisùon  ft 
la  retraite,  auront  droit  au  traii«nenl  de 
la  légion. 

I      >  Ce  traitement  sera  prélevé  sur  les 
fonds  qui  deviendront  libres  par  Petfet 


AprésquelquesobscrvalionsdeMM.Un- 
prat  et  Boudousquié,  U,  prvposition  est 
adoptée  par  assis  et  levé.  Le  scrutin  se- 
cret donne  pour  résultat  :  votans,  355  ; 
pour  l'adoption  ,  175;  contre,  5o.  La 
chambre  adopte. 

a.    LK    PKÉsiDF.KT.    Maintenant    la 

chambre  icul-elle  commencer  la  discus- 

du  projet  de  loi  sur  les  justices  de 

La  physionomie  pGle  el  indifférente  de 
la  chambre  change  tout  à  coup.  Des  dé- 
putés demandent  qu'on  s'occ<ipc  immé- 
diatement des  Justices  de  paix,  tandis 
que  beaucoup  d'aulree  veulent  l'aJoBriie- 

H.  ou  PIN.  La  discussion  sur  les  justi- 
ces de  poix  durera  probablement  plusieurs 
séances;  pouvei  vous  l'ouvrir  sans  avoir 
devant  vous  uncontracbcteur? 

On  pourroit  entendre  demain  desrap- 
ports  de  pétitions,  el  renvoyer  la  discus- 
sion i  samedi. 

Voix  aux  centres  ;  Pourquoi  paa  tout 
de  suite  ? 

Un  membre  :  T>a  loi  sur  les  spK 

M.  FKLix  iiÉAi.  Pour  la  discutor  i|l 
faut  un  ministre  des  ilnanccs. 


Pluâours  voit  :  La  loi  *ur  les'  jnslicet 
de  psii. 

M.  SAi?iT-HAKc  GiBARDin.desaplace. 
Je  demande  la  priorité  pour  la  loi  des 
co  m  pies  de  i834;  elle  se  rapporte  au 
passÉ,  i  des  ministères  qui  sont  tout-à- 
fait  tenoiafs:  nous  n'avons  pas  besoin, 
pour  entamer  cette  discnssioa,  qu'an  mi- 
nistère nouveau  soil  rormé. 

M.  Dupin  observe  qu'il  faot  avoir  as- 
Kl  de  temps  pour  se  préparer,  el  qu'on 
ne  peut  commencer  la  discnssion  d'une 
loi  qui  n'a  pas  été  poilée  k  l'ordre  da 

La  conrusion  continne. 

Voii  nombreuses  :  La  discussion  sur 
les  jusiicos  depaii. 

H.  s\mT-MAKCGiRAHDiN.  Jedeoiandc 
que  la  discussion  sur  les  justices  de  paix 
ne  commence  pasnujourd'bui.  H.  le  pré- 
sident vient  de  dire  avec  beaucoup  de 
raison  que  celle  loi  nC'cessite  la  présence 
d'un  contradicteur... 

Pl'sieurs  vuii  1  Le  garde,  de»  sceaui 
est  prcsenl  ! 

.  M.  LE  PRÉainEST.  Le  garde  des  sceaux 
y  est  maintenant;  il  n'y  avoit  aucun  mi- 
nistre prf'seni  quand  j'en  ai  fait  l'obscr- 

Une  voii!  ï  sera-til  demain? 

U.  SAINT-HABC  CrOAaDIN.  Jt  y  cst 
maintenaal,  soit  ;  mais  je  dirai  que  ce 
nui(n(«nunl  est  assez  mobile.  (On  riL) 
Nous  ne  savons  pas  si  le  contradicteur  ici 
nrËsenl  pourra  l'être  encore  pendant  quel- 
'quesjour;.  (Nouveaux  rires.) 

Je  suis,  messieurs,  préoccupé  de  l'idée 
que  c'est  un  spectacle  déplorable  que  ce- 
lai donné  parla  chambre. 

Voix  de  la  gauche  :  Oui  !  oui  !  c'est 


M.  SAIST-MARC  OIRABDIN.   Lc  specta- 

cle  que  je  déplore,  ce  n'est  ni  i  la  majo- 
rité,nikl'opposition  que  je  l'attribue.  Je 
dis  seulcmeni  que  la  chambre  donne  un 
spectacle  déplorable  sans  le  vouloir  et 
sans  que  ce  soit  sa  faute.  Je  demande  que 
la  chambre  ^occupe  de  trataui  qui  ne 
d^'udent  pas  du  minisléro.... 

Plusieurs  voix  :  Tous  nos  travaux  en 
dépendent. 

La  discussion  du  projet  de  loi  snr  les 
justices  de  puix  sort  victorieuse  de  ce 
chaos.  OnentendM.  Gaillard-Kerbertin, 
qa'i   critique  plJsienrs   disponlions  du 


(  ■■«) 


■  Sdaiiadii  i^  avril. 

La  séance,  ouverte  k  deux  heures,  retle 
suspendue  comme  ces  jours  derniers. 
Aprts  une  heure  d'altentu,la  chambre 
est  assci  nombreuse  pour  reprendre  la 
discussion  sur  les  justices  de  paix.  Quel- 
ques orateurs  parlent  pour  et  contre  le 
projet.  M.  Persil  ayant  défendu  ta  loi,  la 
discussion  générale  est  fermée. 

•  Art.  i".  Les  juges  de  paix  connois- 
sent  de  toutes  les  actions  purement  per.  ' 
sonnelles  ou  mobilières,  en  dernier  rra- 
sort,  jusqu'à  la  valeur  de  cent  francs,  et 
à  charge  d appel,  jusqu'à  la  valeur  de 
deux  cents  francs.* 


■Ç"  §""•'  '  2lîirif 11  C(  «Irrr 


BOURSE   nE    PARIS    DU    14    AVRIL 

06fr.  «Oc. 
afr.  SOc. 

TKOIS  p.  0/0,j.  de  die.  18 fr.  80c. 

QuaUe  1/2  p.  0/0,  j,  de  mars.  100  fr.  55  . 

Art.  de  la  Banque.  3tlOrrO0c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Reute  d«  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  r. 

Oblls.  de  la  Ville  de  Paris.  I ITS  fr.  00  c 

Q'ialre  canaui.  1195  fr.  00  c. 

Caiiie  h;pot)iécaire.  Sl2ti.  40  c. 

Beule  de  Najile».  !>K  fr.  OSc. 

Emprunt  rumain.  102  Fr.  Ht 

EmiiTunt  Belge.  000  fr.  0/0 

Emprunt  d'Huîli.  335  fr.  U/0 

Renie  d'Ilspagne  5  p.  0/0.  24  fr.  1(1 


Le  traitement  du  docteur  robebt 
MAiïAGE ,  dont  les  succts  sont  si  sflrs  et 
sirapiiloscontrelaçDu»^,  lerAuHiod'ime  et 
les  doateiiri  nerneaitt ,  fixe  de  plus  en 
plus  raliaition  des  médecins. 

La  masse  desguêrisons  qu'il  n  obtenues 
a  fait  ranger  le  moyen  qu'il  emploie  par- 
mi les  plus  précieux  que  possède  l'art  ie 

\ies  consultations  auront  lieu  désor- 
mais tous  les  jours,  de  midi  i  deux  heu-. 
res.  Cité  Bergère,  a,  à  Paris. 


L'AMI  VE  LA  BEIiJlOIOll 

ptroh  les  Mardi,  Jeadi 
et  Samedi. 

T!e .-      On  peatflfabonner  des 
rs  .-  i*'eli5de  chaque  mois. 

H  ■    ■ 


N^  8799. 


MARDI  18  ATRIL  1837. 


I>BII  DB  L'ABONREMMlt 

ir.      r. 

1  an S6 

6  mois ig 

3  mois  •  .  •  •  •  lo 
1  mois 3  5o 


n 
f 


NOTICE  SUR  M.  DE  PRADT. 


La  vie  si  agitée  de  M.  de  Pradt,  les 
éyéneniens  auxquels  il  s'est  trouvé 
mêlé,  le   nombre  de  ses  ouvrages, 
tout  nous  prescrivoit  de  nous  arrêter 
un  instant  sur  lui.  Plusieurs  jour- 
naux ont  publié  des  notices  sur  ce 
'^véXdX 'jla  Gazette  de  France,  le  Constî- 
tulionnd,  la  Gazette  ttAui^ergne  ont 
fait  tour  à  tour  sa  biographie  et  son 
portrait  ;  mais  ces  feuilles  ont  gé- 
néralement plutôt  considéré  Técri- 
vain  politique  que  l'évéque.  Il  nous 
a  paru  que  pour  nous  ce  devoit  être 
le  contraire,  et  que  nous  devions  in- 
sister principalement  sur  la  carrière 
ecclésiastique  de  M.  de  Pradt.  Quant 
à  ses  écrits  politiques,  il  nous  a  fallu 
renoncer  à  en  donner  la  liste   qui 
est  fort  nombreuse;   nous  ne  pen- 
sons pas  que  sa  mémoire  pût  en  être 
offensée. 

M.  Dominique-Antoine-George  de 
RiomdePradt(l),néàAllanchesle23 
avril  1759,  étoit  parent  du  cardinal 
de  La  Rochefoucauld,  archevêque  de 
Kouen.  Il  entra  dans  l'état  ecclésias- 
tique, fit  sa  licence  en  Sorbonnc,  et 
fut  même  prieur  de  sa  licence.  Il  prit 
le  bonnet  de  docteur  en  1786.  Le  car- 
dinal de  La  Rochefoucauld  le  nomma 
son  grand-vicaire,  et  lui  donna  l'ar- 
cliidiaconé  du  grand  Caux,  qui  éloit 
une  dignité  de  sa  cathédrale,  et  en 


(i)  C'est  le  nom  qu'il  porte  dans  la  liste 
imprimée  des  docfcurs  de  Sorbonne. 
Tous  les  journaux  disent  que  son  père 
s^appeloit  Dufour,  qu'il  étoil  de  la  bonne 
bourgeoisie  de  la  province,  et  qu'il  avoil 
épousé  une  Noailles. 

l^ome  ex  m*  L'Ami  de  ta  Religion. 


même  temps  un  riche  b/Miéftce.  Le 
clergé  de  Gaux  l'élut  député  aux 
états-généraux,  où  il  ne  se  fit  point 
remarquer.  Il  signa  plusieurs  des  pro- 
testations du  côté  droit,  notamment 
deux  de  celles  en  faveur  de  la  reli- 
gion catholique.  Seulement  on  ne 
trouve  point  son  nom  parmi  les  ad- 
hérens  à  V exposition  des  éi^^ques  sur  ïa. 
constitution  civile  du  clergé. 

Après  la  session,  Tabbi;  de  Pradt 
sortit  de  France  avec  le  cardinal  de 
La  Rochefoucauld.  Il  résida  long- 
temps à  Munster  ;  mais  dès  lors  il  se 
lança  dans  la  politique,  et  publia 
V Antidote  au  congrès  de  Rastadt  et  la 
Prusse  et  sa  neutralité^  deux  écrits  qui 
firent  beaucoup  de  sensation.  Le  car- 
dinal de  La  Rochefoucauld  étant 
mort  à  Munster  en  1799,  et  l'état  de 
la  France  étant  devenu  plus  calme, 
M.  de  Pradt  y  rentra.  Il  étoit  parent 
du  général  Duroc,  qui  le  présenta  à 
l'empereur.  L'esprit  sémillant  de 
l'abbé  plut  à  Napoléon  qui  le  fit  sou 
aumônier,  et  le  nomma  à  Tévcché  de 
Poitiers.  Pie  VII  le  préconisa  pour 
ce  siège  dans  le  consistoire  qu'il  tint 
le  l*"'  février  1805  à  l'Archevêché  de 
Paris,  et  le  consacra  le  lendemain 
dans  féglise  Saint-Su  Ipicc. 

M.  de  Pradt  résida  peu  à  Poitiers, 
où  d'ailleurs  il  paroissoit  assez  régu- 
lier. Il  accompagna  Bonaparte  dans 
son  voyage  à  Milan  en  1805,  et  offi- 
cia à  son  couronnement  comme  roi 
d'Italie.  Il  le  suivit  à  Bayonne  en 
1808,  et  eut  part  aux  négociations^ 
aux  ruses  et  aux  perfidies  qui  ame- 
nèrent la  chute  des  Bourbons  d'Es- 
pagne. Bonaparte  lui  donna  pour  sc-j 
services  une  forte  gratification,  et  le 

8 


(ni  ) 


tioinn^a'le  12  mai  1808,  k  Tai  chevê- 
che de  Malines.  Pie  VII  ne  le  préco- 
nisa pour  ce  siège  que  dans  le  consis- 
toire du  27  mars  1809;  mais  dans 
Fexpëdition  des  bulles,' il    n'étoit 
point  fait  mention  de  la  nomination 
de  l'empereur.    L'agent  français  à 
Rome,  M.  Multedo  (car  il  n'y  avoit 
plus  de    ministre    accrédité)   n'osa 
point   envoyer  cette  bulle,  pensant 
qu'elle  ne  seroit  point  admise.  Il  se 
borna  à  en  envoyer  une  copie  certi- 
fiée à  la  daterie  et  revêtue  de  toutes 
les  formalités  propres  à  en  constater 
la  teneur.    Le  ministre   des   cultes 
montra  cette  pièce  à  M.  de  Pradl, 
mais  ne  la  lui  remit  poinf.  11  écrivit 
au  chapitre  pour  attester  que  tes  bul- 
les du  prélat  avoient  été  expédiées  de 
Ronie,  qu'il  en  avoit  une  copie  cer- 
tifiée, que  l'original  avoit  un  simple 
défaut  de  forme.  Là-dessus,  le  cha- 
pitre de  Malines  ne  considéra  point 
M,  de  Pradt  comme  archevêque,  et 
celui-ci  se  trouva  dans  une  position 
fausse  et  désagréable  qu'aggravoit  en- 
core sa  faveur  auprès  de  îïapoléon, 
et  le  peu  de  sympathie  que  l'on  avoit 
pour  la  domination  française. 

N'ayant  rien  à  faire  à  ^Malines,  le 
prélat  restoit  le  moins  qu'il  pouvoit 
dans  ce  diocèse.  Il  venoit  souvept  à 
Paris.  Il  fut  du  nombre  des  dix-neuf 
évêques  qui  écrivirent  à  Pie  VII  le  25 
mars  1810  pour  les  dispenses  de  ma- 
riage. Il  assista  le  2  avril  au  mariage 
de  Bonaparte  avec  l'archiduchesse.  Il 
fit  partie  de  la  seconde  commission 
formée  en  janvier  1811  pour  préparer 
les  objets  du  concile.  Son  livre  des 
Quatre  concordats  montre  assez  que, 
pendant  le  concile  auquel  il  assista, 
il  voyoit  assez  fréquemment  Tempe- 
et  il  paroîlroit  même  qu'il  ne 
donnoit  pas  trop  bonne  idée  de 
ollègugs  {les  Quatre  concordats^ 


tome  11,  page  497.)  L'empereur  le 
nomma  de  la  seconde  député  tion  en- 
voyée à  Savone  au  mois  d'août  1811. 
On  sait  quel  étoit  l'objet  de  cette  dé- 
putation  et  quel  en  fut  le  résultat  ; 
mais  outre  ce  qui  est  connu  à  cet 
égard,  M.  de  Pradt  nous  a  appris  de 
plus  dans  ses  Quatre  concordats  qu'il 
obtint  alors,  par  le  moyen  du  cardi- 
nal Roverella,  une  nouvelle  expédi- 
tion de  ses  bulles  pour  Malines,  où 
l'on  faisoit  mention  de  la  nomination 
de  l'empereur  ;  mais  celni-ci  ne  vou- 
lut pas  mettre  ces  bulles  à  exécu- 
tion. 

Ce  fut  peu  après  le  retour  de 
Savone  que  Bonaparte  ,*  mécon- 
tent de  son  oncle  ,  M.  le  cardinal 
Fesch,  le  renvoya  dans  son  diocèse, 
et  chargea  M.  de  Pradt  de  remplir 
les  fonctions  de  grand  aumônier. 
Le  prélat  prit  pour  vicaire-général 
l'abbé  de  La  Rochefoucauld.Yers  ce 
même  temps,  il  voulut  paroitre  dans 
les  chaires  de  la  capitale.  On  assure 
qu'il  demanda  à  quelques  curés  de 
prêcher  dans  leurs  églises.  Il  prê- 
cha au  moins  deux  fois  à  Saint-Roch, 
d'abord,  à  ce  que  nous  croyons,  à 
Noël  1811,  et  ensuite  à  Pâque  1812. 
Un  de  ses  auditeurs  nous  a  rapporté 
que  le  discours  étoIt  froid,  etn'avoit 
rien  de  remarquable.  Le  prélat  put 
comprendre  qu'il  n'étoit  pas  ap- 
pelé à  briller  dans  les  chaires,  et 
nous  ne  croyons  pas  qu'il  y  soit  re- 
monté depuis. 

En  1812,  Napoléon  le  nomma  am- 
bassadeur à  Varsovie.  Il  méditoit 
alors  sa  campagne  de  Russie.  Il  em- 
mena M.  de  Pradt  à  Dresde,  où  il 
avoit  convoqué  plusieurs  princes 
d'Allemagne.  Le  prélat  arriva  à  Var- 
sovie au  mois  de  juin  ,  et  ouvrit  la 
diète  polonaise  par  un  discours  qui 
ne  fit  pas   fortune  parmi  les  Polo- 


(  * 

pais.  Sa  mission ,  dit-il  lui-même  , 
étoit  d'échauffer  les  •  esprits  et  de 
mettre  en  usage  toutes  les  res- 
sources de  la  diplomatie  révolu- 
tionnaire; il  étoit  à  la  fois  né{];o- 
ciateur  et  commissaire  des  guerres. 
Il  resta  à  Varsovie  jiisquVt  la  catas- 
trophe qui  termina  cette  campagne  , 
et  eut  avec  Bonaparte,  à  son  passage 
dans  cette  ville,  la  conversation  qu'il 
a  racontée  d'une  manière  si  plaisante 
dans  son  Histoire  de  l* ambassade  de 
^arswie.  C'est  dauscet  ouvrage  qu'il 
prête  à  Bonaparte  un  propos  fort 
singulier  en  pariant  de  M.  de  Pradt 
lui-même  :  Un  homme  de  moins  ,  et 
j'-éiois  maître  du  monde  ;  propos  que 
l'historien  répèle  avec  quelque  com- 
plaisance ,  et  qu'il  réfute  assez  mol- 
lement. 

Depuis  son  retour  de  Varsovie  , 
M.  de  Pradt  habita  Mali  nés,  où  l'a- 
voit  relégué  une  lettre  de  ca- 
chet. Bonaparte  étoit  mécontent  de 
V ambassadeur,  et  le  lui  fit  sentir. 
Woiis  savons  qu'il  blâma  beaucoup  les 
rigueurs  exercées  à  Gand  et  à  Tour- 
nay  contré  des  prêtres  et  des  sémi- 
naristes attachés  à  leurs  évéques.  Il 
disoit  que  ces  procédés  violens  étoient 
contraires  même  aux  intérêts  de  l'em- 
l^ereur.  Quant  à  lui,  il  ne  dénonça 
jamais  personne,  et  le  diocèse  de  Ma- 
lines resta  sous  lui  parfaitement  tran- 
quille. 

L'archevêque  resta  dans  les  Pays- 
Basjnsqu'à  l'entrée  des  alliés.  Alois  il 
i-evint  en  France.  Il  se  trouvoit  à  Pa- 
ris à  la  fin  de  mars  1814 ,  et  assure 
qu'il  prit  grande  part  à  la  restaura- 
tion ;  il  veut  même  persuader  dans 
l'écrit  qu'il  a  publié  là-dessus  que 
c'est  lui  qui  a  rappelé  les  Bourbons. 
Ses  liaisons  avec  M.  de  Talleyrand 
le  firent  nommer  chancelier  de  la  Lé- 
gton-d'Honneur.  Le  choix  d'un  évc- 


i5) 

que  pour  une  placé  qui  sembloit  dc« 
mander  un  militaire  étonna  beau- 
coup à  cette  époque.  Aussi  M.  de 
Pradt  occupa  peu  de  temps  ce  poste. 
Quelques  mesures  brusques  qu'il 
prit  furent  généralement  blâmées.  Il 
se  retira  dans  ses  propriétés  ,  en  Au- 
vej-gne,  et  y  resta  jusqu'après  le  se- 
cond retour  du  roi.  On  n'entendit 
point  parler  de  lui  pendant  les  cent 
jours.  Il  a  voit  perdu  son  protecteur, 
le  général  Duroc,  tué  en  Allemagne. 

En  181C,  il  donna  sa  démission  de 
l'arclievêclié  de  Malines,  et  obtint  du 
roi  Guillaume  une  pension  de  12 
mille  francs.  Louis  XVIII  lui  en  fit 
une  autre  pour  avoir  été  quelques 
mois  chancelier  de  la  Ijégion-d'Hon- 
neur.  C'est  alors  que  le  prélat  amusa 
ses  loisirs  parla  composition  d'une 
foule  d'écrits  politiques ,  sur  le  con- 
grès de  Vienne ,  sur  la  révolution 
d'Espagne  ,  sur  les  colonies,  etc. 
Mais  aucun  n'est  aussi  curieux  qiic 
celui  qui  parut  sous  le  titre  Ojës 
Quatre  concordats ,  en  1818.  Nous  en 
avons  parlé  assez  longuement  à  cette 
époque  dans  ce  Journal ,  tome  xviù. 

En  1820,  il  fut  déféré  à  la  corn- 
d'assises  pour  une  brochure  hardie 
et  hostile  sur  la  loi  des  élections. 
Il  comparut  le  28  août ,  prononça 
un  discours  assez  peu  modeste,  et 
fut  défendu  ar  M.  Dupin.  M.  de 
Vatimesnil  soutenoit  l'accusation 
comme  avocat-général.  La  fleur  des 
libéraux  entouroit  M.  de  Pradt, 
qui  fut  acquitté. 

Cet  écrivain  s'éioit  placé  alors  aux 
rangs  les  plus  avancés  de  la  démo- 
cratie. 11  professoit  une  admiration 
entJiousiaste  pour  Bonaparte,  et  en 
même  temps,  par  une  choquante  in- 
conséquence ,  un  zèle  extrême  pour 
le  régime  constitutionnel.  Il  étoit  de- 
venu ,  dit  une  feuille   libérale  ,    le 

8.      ' 


(  *t«  ) 


plus  révolutionnaire  des  abbës.  Les 
(krits  'y  les  pamphlets  se  succédoient  ' 
sans  relâclie  sou&  sa  plume  féconde. 
En  1825,  il  publia  l'ouvrage  inti- 
tulé :  Du  jésuitisme  ancien  et  moderne  y 
gros  ia-8°.  C'est  ime  longue  d«îla- 
motion  remplie  d'exagérations  ,  de 
faussetés ,  d'inconséquences ,  de  bé-  ' 
vues.  Il  ne  s'y  trouve  ni  principes  , 
nt  talent,  ni  rien  qui  attache. 

,  En  1822 ,  les  libéraux  voulurent 
élire  M.  de  Pradt  à  Roanne  pour 
la  cliatnbre ,  il  échoua  ;  il  échoua 
également  à  Murât  en  1824.  Enfin, 
il  réussit  à  Glermont  en  1827,  après 
les  effojts  inouïs  du  comité  électoral^ 
dit  (e  Constitutionnel.  Sa  joie  fut 
grande  ,  dit  le  mên>e  journal  ;  il  se 
croyoit  reporté  aux  beaux  jours  de 
1789 ,  et  se  flattoit  peut-être  que  son 
âge  et  son  expérience  lui  doniiereient 
de  l'influence  dans,  la  chambre.  Il 
n'en  eut  aucune.  Son  langage  libéral 
forniott  un  contraste  assez  ridicule 
avec  son  costume,  avec  sa  croix  pec- 
torale, et  avec  le  titre  de  mon- 
seigneur qu'il  n'aimoit  f^s  qu'on 
lui  refusât.  Une  motion  révolution- 
naire qu'il  fît  échoua  contre  le  mo- 
déranlisme  des  tremlAeurs^  comme  il 
les  appeloit.  Le  dégoût  lé  prit  ;  mé- 
content de  la  pusillanimité  de  ses 
amis ,  il  donna  sa  démission  en  avril 


tance.  Il  fit  imprimer  à  Glermont, 
en  1833 ,  une  brochure  sur  la  pressa 
et  le- journalisme  j  où  il  déploroit  le 
mal  qui  minoit  la  société.  Il  appeloit 
la  royauté  la  sauvegarde  des  sociétés'^ 
et  le  journalisme,  t auxiliaire  de  tous-  les 
perturbateurs»  La  même  année ,  il  fit 
paroître  un  écrit  plus  significatif. en<r 
core  ;  cet  écrit ,  intitulé  :  De  ^.Esprit 
actuel  du  Clergé,  étoit  également  ret» 
marqua ble  par  le  fond  du  sujets  par 
Je  ton  de  l'auteur,  par  les  faits  f^W 
rappeloit  et  par  les  conseils  qu'il  y 
dounoit.  G  est  une  véritable  apologie 
du  clergé  contre  ses  détracteurs.  Nçwi 
en  avons  cité  plusieurs  exU^aits .dais 
ce  Journal ,  tome  lxxvii.  On  pot&^ 
voit  regarder  ces  deux  bi'ocbtirét 
comme  une  sorte  de  jétractalÂOBl,- 
la  première  sur  la  politique:^»  la 
deuxième  sûr  le  clergé.  La  Gç^eUe  de 
France  a  cité  d'autres  écrits  dans  le 
même  sens^,  et  la  Gazette  dAjtn^rgnes 
feuille  royaliste ,  nous  a  appris  que 
depuis  trois  ans,  M.  de  JRradtvlui 
adressoit  de  fréquentes  oommunic»r 
tions,  mais  il  ne.  vouloit  ])as  i^ 
connu.  Plusieurs  des  ak*ticlei-  ffjfiîk 
fournit  à  ce  journal  étoient  sur  l'Éitf 
pagne.  Tous  aniKunçoient  ua  enninm 
de^  principes  et  des  excès  révolutiou- 
nairesv  :\-':.> 

On  assure  qu'il  fut  très-mortifié 


1828,  et  en  exposa  les  motifs  dansi  d'une  visite  que  lui- fit  Ghâtel^>fit 
une  lettre  insérée  alors  dans  le  Cour'\  qu'il  ne  lui  dissimula  point  son.itié^ 
rier  Français»  Il  envoyoit  assez  sou-^  pris  pour  son  audacieuse  entrepriks. 


yent  des  articles  à  ce  journal  et  aux 
autres  de  même  couleur  ;  articles  où 
le  prélat  sembloit  se  mettre  à  la  tcte 
du  mouvemement,  et  courir  après 
des. révolutions  nouvelles. 

La  révolution  de  juillet  arriva.  Ici 
ndiiveau  changement  danf  les  idées 
de  M.  de  Pradi.  Il  signoit  dans  Y  Ami 
delà  Charte da  Pay-de-Dôme  des  ar- 
ticles eu  faveur  ,dii  sV-slèane  de  résis- 


Enfin  ,'  nous  savons  qu'au  commieii^ 
cément  du  carême,  dont  il  ne  djeyoit 
pas  voir  la  fin ,  M.  de  Pradt;  invi^  ^ 
dîner  chez  un  grand  personnage  d^ec 
une  réunion  nombreuse,  obseirv^  le$ 
lois  do  l'Eglise. 

Ce  qu'il  y  avbit  de  plus  remarqua- 
ble chez  M.  de  Pradt,  c'étoit  sa  con- 
versation. Il  brilloit  dans,  un  salon 
par  IseasailliéSy  pa^:  mille  traits  heu» 


(  « 

reox^  |>ar  Tabôndaiiee  des  idées,  pài* 
la  ver^e^es  expressions,. par  une  ap- 
préciation fine  des  hommes  et  des 
dioses.  Les  récits  sur  les  événemens 
àu:^4uels  il  avoit   été  mêlé  étoient 
itôiijpùrspiquans.  Aussi  pendant  long- 
Vsiujps   c'étoil;  une    sorte  de   bonne 
fgçtm^e    à   Paris  4    d  avoir    M.    de 
Pradtà^un  dîner  ou  dans  une  soi- 
rée, et  sa  causerie  pleine  de  char- 
mes'  sursoit  pour  animer  une  ré- 
union. Malheureusement  à  cet  avan- 
tage,  il  joij^noit  une  extrême  légè- 
Ireté.  Son  iuiagination  mobile  se  pas- 
sîpnnoit  aisément.  L'impression  du 
VÇLOi|i^nty  l'entraînement  des  partis^ 
hij^éf^.de  briller  et  de  faire  du  bruit 
ool 'fxiossé  M.  de  Pradtà  des  démar- 
che» inconsidérées,  d'autant  plus  fâ* 
cheuftes  qu'elles  étoient  en  contraste 
avec  les  convenances  de  son  état.  De- 
puis la  .révolution  surtout,  il  se  jeta 
dans  une  ojpposition  doublement  blâ- 
hiable  !daiis  un  évêque.  Il  ne  faisoit 
plus  au^^e  fonction  ecclésiastique, 
I^Aua^  reviendrons  point  sur  ses 
derniers  nittaûs*  On  a  vu  tout  ce  que 
la  charîlé  d'un  illustre  prélat  avoit 
iail  pour  réveiller  la  foi  du  mou- 
rant. 

•  La  Gazette  cC Auvergne  dit  que 
M.  de'Pradt  sera  fort  regretté  dans  la 
terre  <l.u  Breuil  qu'il  habitoit.  On 
croit  qu'il  a  laissé  des  mémoires.  Les 
j/ouroaux  ont  annoncé  dernièrement 
qu'il  avoit  légué  par  codicile  une  par- 
ue'4e  ses  biens,  à  la  succursale  des  In- 
valides d'Avignon,  et  qu'il  avoit  af- 
fecté une  sonmie  à  la  dotation  de  vingt 
orphelines  dont  les  pères  avoientété 
tués  à  Waterloo. 


■T- — ^@<gi»@'Sr-~i— 


NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES* 

HOME.  — C'est  un  usage  ancien  que 
hi  pape  bénisse  et  consacre  de  petits 
paius.de   cire  eu    forme  d'hosties, 


t7  ) 

• 

COI1DUS  SOUS  le  nom  (X^AgiiUs  Deî , 
parce  qu'ils  représentent  1  imago  du 
Sauveur,  et  préparés  par  les  religieux 
bénédictins  de  l'ordre  de  Citeaux. 
Cette  cérémonie  se  pratique  la  pre- 
mière année  d'un  pontificat,  et  ensuite 
tous  les  sept  ans.  La  septième  année 
du  pontificat  de  Sa  Sainteté  ayant 
commencé ,  la  cérémonie  a  eu  lieu 
le   jeudi   30  mars  ,   dans   une   des 
salles  du  \atican.    Sa  Sainteté  s'y 
étant  rendue ,  prit  les  ornemens  re- 
quis pour  cette  circonstance  ,  et ,  as- 
sistée de]\IM.  les  cardinaux  Rivarola 
et  de  Simone,  bénit  l'eau.   Elle  y 
versa  du  baume  et  ditchrême,  et  par- 
tagea l'eau    en    deux   bassins.    Les 
Agniu  Dei  furent  ensuite  apportés 
par   deux  camériers  secrets  ,   et  le 
Saint-Père ,  assisté  des  deux  cardi- 
naux ,  les  trempa  dans  l'eau  bénite , 
et  les  retira  successivement.  Les  ca- 
mériers les  portèrent  sur  des  tables 
préparées  et  garnies  de  linges  très- 
fins  pour  les  faire  sécher.  Pendant 
qne  le  Saint-Père,  avec  les  deux  car- 
dinaux ci-dessus,  mettoit  les  Agnus 
Dei  dans  ua  des  bassins,  les  autres 
cardinaux,  savoir  :  leurs  Eminencts 
MM.  Pacca ,  Galeffi ,  Fesch  et  Fran- 
zoni ,  faisoient  la  même  chose  pour 
l'autre.  Le  sacré  collège  et  les  prélats 
étoient  présens. 

Le  samedi  in  albis ,  Sa  Sainteté, 
avec  les  cardinaux  et  prélats ,  scren-  ' 
<iit  à  la  chapelle  Sixtine  du  Tatican , 
et  y  entendit  la  messe  solennelle  cé- 
lébrée par  M.  le  cardinal  Patrizi. 
Après  la  communiop,  les  cardinaux, 
archevêques  et  évêques  ,  prirent  les 
ornemens  de  leur  dignité.  M.  Sil- 
vestii,  auditeur  de  Rôte,  faisant  fonc- 
tion de  soudiacre  apostolique ,  pré- 
cédé de  la  croix  et  dès  acolytlies,  alla 
il  la  chapelle  Pauline  prendre  les 
Agniis  Dei ,  et  les  porta  à  la  chapelle 
Sixtine  ,  où  il  présenta  le  bassin  au 
Saint-Père  ,  qui  distribua  les  Agnus 
Dei  aux  cardinaux  ,  aixhevêqucs  , 
évêques ,  prélats  et  à  toute  la  coiir 
pontificale.    La  messe   fut    ensuite 


(  • 

açliér^,  et  le  Saiut-Përe  donna  la 
b<Bnédictioa^apostoli<iue  avec  une  in- 
dolgence  de  trente  aus. 

Plusieurs  é*êqui-s  ayant  demandé 
à  Sa  Sainlelé  une  ines^e  et  un  office 
eu  l'hoiineui'  de  sninte  Philoinène , 
vierge  et  mailyre ,  dont  les  reliques 
sont  particulièrement  vénérées  à  Alu- 
gnano ,  diocèse  de  IVole ,  dans  le 
l'oyaiiine  de  Naples,  Sa  Saiuleté , 
après  lin  iiiûv  examen,  a  accoi-dé 
cêtre  deiitanJe  par  dtVrct  du  30  jan- 
vier dernier,  pour  le  11  août,  au 
diocèse  de  Noie  ,  et  a  iiièni<'  étendu 
cette  {'l'àce  à  d'autres  diocèses  pour 
lesquels  elle  avoit  été  sollicitée  par 
]es  Ordinaires  respectifs. 

PARIS,  —  M.  DracL,  Libliothécaire 
de  la  Propagande,  est  arrivé  de  Rome 
à  Paris.  Il  n'a  aucune  mission  du 
Saint-Père,  comme  quelques-uns 
aroicnl  paru  le  croire  ;  it  vient  uni- 
«{uemenL  pour  ses  affaires  panicii- 
lièits.  M.  DracU  étoit  absent  de- 
puis sejpt  ans.  Il  a  emmené  à  Rome 
ses  enians.  Son  fils  est  élève  à  la 
Propagande  ;  ses  deux  filles  ont  été 
élevées  chei  les  Dames  du  Sacré- 
Cœur.  Tous  ses  eiifans  iiiontrcnt  les 
dispositions  les  plus  consolantes  pour 
lui ,  et  il  a  à  se  féliciter  tous  les  joui  s 
de  les  avoir  arracliés  aux  ténèbies 
de  l'erreur. 

,  M.  Drach  rapporte  des  nouvelles 
natisfaisautes  de  la  sauté  du  Saint- 
Père.  Il  a  laissé  Rome  fort  tranquille, 
et  a  démenti  le  bruit  répandu  en 
quelques  endroits,  de  troubles  dans 
cette  capitale.  Il  l'avolt  quittée  te 
mercredi  5,  avoit  débarqué  à  Mar- 
seille, eL  avoit  passé  à  Aviynon  et  à 
Lyon.  Son  séjour  en  France  doit  être 
assez  court  ;  après  avoir  terminé  ses 
affaires,  il  retournera  à  son  poste, 
et  reprendra  ses  travaux  ,  qui  ont 
tous  la  religion  pour  objet. 

Les  conférences  pastorales  des  pi-o- 
testans  s'ouvriront  le  mercredi  19  à 


•8) 

l'Oratoire.  On  sait  qu'elles  se  ctHnpo- 
sent  de  pasteurs  et  de  députés  dea 
consistoires ,  qui  viennent  de  tous  lea 
points  de  la  France  se  former  en  une 
espèce  de  synode,  et  délibérer  sur  les 
afTaires  de  leurs  églises.  Il  y  a  déjà 
trois  ou  quatre  ans  que  ces  conféren- 
ces ont  lieu.  Nousavons  rendu  compte 
de  celles  des  deux  dernières  atanées 
qui  n'ont  pas  eu  de  résultats  bien  po- 
sitifs. Mais  les  pixitestans  sout  bien 
aises  de  montrer  par  ces  grandes  r^ 
unions  la  faveur  dont  ils  jouissent  aiw 
près  de  l'autorité.  Si  les  évéques  pré- 
leodoieut  se  former  ainsi  en  concile , 
s'ils  venoient  de,  toutes  les  parties  de 
la  France  à  Paris  )>our  délibérer  en 
commun  sur  les  intérêts  de  la  rdi- 
irion,cioyez-vous  qu'on  lesoiiflïlt? 
N'invoqueroit-on  pas  aussi lât l'ar* 
licle  4  de  la  loi  oq;anique  du  '  coii- 
coiilattCt  ue  se  tiouveroit-îl  pan 
quelque  jui iscon.tuite  retors,  quel- 
que rapporteur  adroit  qui  prouveroit 
doctement  que  la  couvocadon  des 
'l'cques  est  un  attentat, qu'il  y  a  abus, 
t  qu'il  faut  s'opposer  à  leur  réunion 
ar  tous  les  uioyeps  possibles? . L4 
resse  surtout  jeleroit  les  tianta  cris. 
Mais  la  sévérité  des  lois  s'abaisse  de- 
vant les  protesians.  On  les  convoque  ;. 
ils  viennent,  ils  s'assemblent,  ils  déli- 
bèrent, ils  prennent  des  résolutions. 
On  le  trouve  bon;  personuene  leur  dit 
I  sait  que  l'autorité  les  pro- 
tège, et  la  presse  n'est  pas  moins 
bienveillante  pour  i:ux,  La  tolérance 
est  de  droit  à  leur  égard  ;  ou  respecte 
leurs  biens,  tandis  que  ceux  du  clergé 
catliolique  sont  de  bonne  prise.  On 
lui  déclare  qu'il  n'a  rien  eu  propre  , 
et  s'il  l'éclaine,  ou  eu  appelle 
d'abus. 


j  s.iit  que  M.  l'évèque  de  Cliâ- 
lons  a  bien  voulu  aller  l'année  der- 

;  dans  le  diocèse  de  Mimes  poui- 
y  visiter  les  paroisses,  y  donuer  la 
confirmation  ,  et  suppléer  à  un  res-:   , 
peclable  pivlat    que   des   inBrinités 
enipccheiit  de  remplir  ses  fonctions. 


M.  réïéque  de  CliâloM  •  paasé  cinq 
mois  dons  ce»  courses,  et  n'est  revenu 

a  lie  depuis  peu  de  temjjs  dans  son 
ioctee.  C'est  même  du  séminaire  de 
Nhnes,  et  dans  un  intervalle  de  repos 
qu'il  pienoit  entre  les  Visites  des  dif- 
Krens  arrondisse  in  ens  ,  qu'il  adressa 
le  1"  janvier  à  son  diocèse  son  man- 
demeut  de  Carême,  H  y  faisoil  part  à 
a«s  diocésains  des  consolations  qu'il 
«voit  éprouvées  dan»  ses  touinecs,  ou 
il  ëtoitd'autant  mieux  accueilli,  qu'é- 
tant né  à  Avignon,  et  ayant  dirigé 
loDg-tenipsencettevilleunséininaire, 
il  i-elrouvoit  souvent  dans  son  voyage 
des  élèves  et  des  amis  : 

«Dès  les  premiers  jours,  tout  s'étoil 
ébnnlé,  loot  sembloit  prendre  une  non- 
velie  rie,  et  nous  Étions  Bccorapagné,  soil 
dans  les  bonrgs,  soil  dans  les  villes,  dans 
les  plaines  et  dans  les  montagnes,  de 
nonJjreOMS  populations  qui  ïenoieiità 
nous  et  se  pressoienl  sur  nos  pas,  avides 
de  non»  voir,  de  nons  entendre  et  de  pro- 
fiter de  nos  plus  hmiliferes  insiructioos. 
Rien  ne  les  irrCloil  et  n'élonnoit  leur 
courage  •■  ni  le  froid  de  l'hiver,  ni  les 
venlS,  ni  les  temps  orageui,  ni  la  ion- 
gneur  et  I«  difficulté deschemins; partout 
rignoil  nne  sainte  ardeur  qui  donnoitdcs 
forces  aux  pins  avancés  en  ige.  Que  de 
fois  des  vieillards  se  iroovoient  mêlés  aux 
enfans,  cheminant,  chantant  avec  eux. 
on  le  chapelet  i  ta  main ,  après  avoir 
qnitlé,  pendant  la  nuit  on  bien  avant  te 
]oar.  leurs  modestes  babilalions!.... 

>  Dans  les  Cévennes,  sans  parler  des 
■Dires  contrées,  toutes  les  vallées,  jus- 
qo'an  sommet  des  monlagnea,  offroirni 
i  nos  regards  de  longues  files  de  pèlerins 
qni  se  rendoient  dans  le  pins  bel  ordre 
BU  lien  indiqué  pour  la  réunion.  Tout  re- 
tentissoil  de  cantiques.  De  toutes  paris  le 
Saint-Esprit  éloit  invoqué,  le  nom  df 
Marie  Éloit  dans  tontes  les  bouches,  et  ses 
bannlËres,  quelquefois  riches  et  brillan- 
tes,- s'avançoient  de  tous  les  côtés,  et 
comme  en  triomphe.  Qui  pourroit  pein- 
dre la  modestie ,  la  leudre  dévotion  des 
filles,  des  femmes,  chanlani  les  louanges 


(l'S) 

_,  la  Heine  du  ciel,  cl  la  gravité,  le  pr* 
fond  recueillement  des  hommes  qoi  les 
précÉdoient  et  se  faisoienl  honneur  de 
donner  l'exemple  en  celte  occasion  '..,.. 
Une  circonstance  qui  nous  est  propi* 


epouï 


'est  que  nous  rencontrions  pres- 
i|ue  à  chaque  pas,  à  la  tête  des  paroisses, 
quelqu'un  de  ces  pieux  jeunes  gens  qui 
forent  confiés  b  nos  soins,  dans  le  temps 
uù  nons  étions  chargé  de  laprcmij-rcédii- 
cation  cléricale  des  élèves  des  deui  dio- 
tises.  La  plupart  avoient  persévéré  dm»- 
leur  saint  étaU  Nous  les  trouvions  remplis 
lie  ferveur,  fidtles  i  leur  vocalion  cl  lio- 
uoranl  leur  roiiiisllTe,  se  faisant  aimer  et 
respecter  de  leurs  ouailles,  travaillant  h 
l'œuvre  de  Dieu  aicc  une  sagesbe  et  une 
aclivilû  qui  éloienl  applaudies  par  les  an- 
ciens du  sancluairr,  et  qoi  avoient  mËrilé 
l'estime  et  l'éloge  du  premier  pasteur. 
Avec  quellejoienousles  embrassions  après 
tant  d'ai>nées,  ces  jeunes  Samuel  dauire- 
fois,  qui  étoient  devenus  maînleuanl  de». 
ptres  et  des  maîtres  enlsraél!  Celle  joie 
aoit  celle  d'un  ptre  qui  revolt ,  après  une 
longue  absence,  des  eufansbien  chers.  • 
Le  prélat  ajoute  des  détails  inié- 
ressans  sur  la  manière  dont  la  reli- 
gion éloit  pratiquée  en  ce  pays  ;  dan» 
grand  nombre  de  pairoisses ,  pas 
„.,  liouune  ne  nianquoit  à.  la  messe 
lediinancLeJ-a  violation  du  jour  du 
Seigneur  ^  et  le  scandaleux  repos  du 
lundi ,  étoient  das  pratiques  presque 
ifinorées.  La  loi  de  l'Eglise  toucliant 
Tabslinence  étoit  généralement  ob- 
servée. La  plupart  des  liomnies,  et  à 
plus  forte  raison  les  femmes,  faisoient 
leurs  pâques.  Les  cafés  et  les  binaid» 
étoient  peu  connus.  On  ne  lisoit  point 
de  mauvais  bvres.  Cependant  il  y 
avoii  bien  quelques  abus,  et  le  res- 
pect humain  faisoit  des  ravages,  sni- 
tout  dans  certains  pays ,  où  les  deux, 
religions  se  trouvent  en  présence. 

Le  prélat  avoit  remorqué  encoris 
l'eiiipiessement  des  communes  à  ré- 
parer et  embellir  leurs  églises ,  ù  eu 
construire  inèmc  ,  à  se  procurer  dca 


(120) 


Sœurs  pour  les  écoles ,  à  acquérir  des 
presbytères ,  etc.  Les  maires ,  deux 
exceptés,  (et  qu'est-ce  que  cela  sur  un 
si  grand  nombre?)  se  faisoient  un 
honneur  de  seconder  le  zèle  du  curé, 
et  c'étoient  souvent  des  maires  pro- 
testans  qui  se  niontroieut  les  plus 
bienveillans. 

Nous  nous  faisons  un  plaisir  de  re- 
produire ce  tableau  tracé  par  un  vé- 
nérable prélat,  témom  de  tout  ce 
qu'il  raconte.  Ces  seniimens  de  foi 
qui  régnent  encore  dans  ces  popula- 
tions forment  un  contriste  avec  Tiu- 
diflerence  et  l'oubli  de  la  religion 
que  Ton  remarque  en  d'autres  con- 
trées, et  qui  sont  un  sujet  de  douleur 
et  de  désolation  pour  tant  de  pas- 
leurs. 

La  semaine  de  Pàque ,  M.  Tévé- 
que  de  Glermout  a  conûrmé  plusieurs 

?aroisses  du  canton  de  Yertaizon. 
^artout  il  a  reçu  des  populations 
l'accueil  le  plus  empressé.  Des  gardes 
d'honneur  à  pie<l  et  à  cheval  alloient 
au-devant  de  lui  et  le  reconduisoient 
ensuite  jusqu*aux  limites  de  leurs 
communes.  3Iais  ce  qui  a  dû.  le  tou- 
cher davantage ,  c'est  qu'il  y  a  eu 
unanimité  de  la  part  des  nabi  tans  qui 
n'avoient  pas  été  confirmés  pour  se 
mettre  eu  état  de  l'être.  A  Ghauriat , 
on  a  vu  une  communion  générale  de 
300  hommes.      {Gazette  (tj^m/ergne), 

La  circulaire  ministérielle  du  20 
novembre  1836  sur  le  régime  des 
hospices  ,  a  soulevé  en  beaucoup  de 
lieux  une  vive  opposition.  On  a  vu 
clairement  quel  étoit ,  nous  ne  vou- 
lons pas  dire  le  but,  mais  le  résultat 
inévitable  de  la  mesure  ;  c'est  connue 
si  on  expulsoit  directement  les  Sœui*s 
hospitalières.  L'instruction  même  ne 
le  cache  pas.  En  multipliant  les  for- 
mes de  l'économie,  en  voulant  que 
ceux  qui  l'exerceront  soient  agens 
comptables  et  fournissent  un  caution- 


nement ,  elle  a  exclus  les  religieuses 

de  ces  fonctions ,  et  nous  pouvons  [  ser  de  respectables  filles. 


ajouter  qu'elle  lès  bannit  des  ho»;- 
pices.  Voilà  la  récompense  de  leur 
dévouement  et  de  leurs  services.  G'edi 
ainsi  que  l'on  apprécie  leur  zèle  et 
leur  charité.  Qui  aiiroit  pu  penser 
qu'on  se  privât  volontairement  dû 
concours  généreux  de  ces  admirables 
Filles?  Aussi  on  dit  qu'à  Nancy,  en- 
tr'autres ,  la  mesure  a  excité  une  ré- 
clamation générale.  Les  autorités 
comme  les  habitans  ont  blâmé  pu- 
bliquement le  projet.  Le  conseil  mu- 
nicipal a  pensé  là-dessus  comme  l'adr 
ministration  des  hospices.  On  a  dd 
écrire  dans  ce  sens  au  gouvernement. 
On  est  d'autant  plus  fondé  à  récU- 
mer,  que  Tinstruction  nléme  du  90 
novembre  sembloit  indiquer  quel-» 
ques  doutes  sur  l'opportunité  aè  Ift 
mesure.  Le  goui^rnemeru,  y  est-il  dît, 
na  pas  la  pensée  (^imposer  ses  vues  aux 
localités  f  et  de  soumettre  indistinctement 
les  diJJ'crens  hospices  du  rojraume  au 
même  régime  y  il  est  coM^aincu  que  icê 
réglemens  en  ce  point  doii^eni  varier  en 
raison  des  habitudes  locales  et  de  la^i^ 
tualion  financière  des  établissemens,     j 

D'après  cela ,  les  administraCioas 
locales  sont  bien  en  droit. dé  ne  pas 
exécuter  l'ordonnance ,  ou  du  moiiis 
de  réclamer  des  modifications.  Si  oa 
ne  prétend  pas  imposer  ses  vues. .  muf 
localités ,  les  localités  peuvent  dpoç 
consulter  leurs  besoins  et  leurs  in|(^ 
rets,  ou  phitot  les  besoins  et  les  iniér 
rets  des  pauvres.  Si  on  ne  veut  pas 
soumettre  indistinctement  les  différons 
hospices  du  i-ojraume  au  même  régime ^ 
pourquoi  donc  tant  de  formalités  rir 
goureuses,  de  réglemens  minutieux  , 
de  précautions ,  de  prescriptions  qui, 
certainement,  contrarieront  les  habir 
tudes  et  les  vœux  des  populations? 
Quoi  qu'il  en  soit,  nous  ne  doutons 
pas  que  de  tous  les  points  du  royaume 
il  ne  se  soit  élevé  et  ne  s'élève  encore 
des  réclamations  contre  le  nouveau 
régime  imaginé  pour  les  hospices.  Le 
clergé  surtout  verra  avec  douleur  une 
mesure  qui  tend  à  dégoûter  et  à  chas- 


( 

r  Jf ons'SSLYam  qu'un  ëvèque  â  écrit 
fortement  au  minblre  à  ce  sujet.  U 


frtfiîser  d'un  bout  de  la- France  à  l'au- 
tre, que  des  Soeurs ,  réduites  au  rôle 
fie  servantes ,  et  servantes  souvent  do 
quels  honunes?  se^oieut  exposées  à 
perdre  l'esprit  de  leur  état;  que  le 
pi-ojet  de  radinioistration  éloit  une 
concepûoii  malheureuse ,  qu'il  n'a- 
ypit  pu  être  iina{;iué  que  par  uu  van- 
dalisme aussi  brutarqu'iniuste,  qu'on 
ne pouvoit prendre  un  meilleur  moyeu 
de  soulever  l'opinion  contre  le  gou- 
vernement f  que  ces  prétendues  auié- 
lioralîons  étoient  aussi  rétrogiades 
que  tiacassières,  et  qu'elles  excitaient 
la  pitié  de  tous  les  hommes  giaves  et 
sages,  de  tous  les  amis  de  l'iin inanité , 
de  tous  les  administrateurs  éclairés.  IL 
faut  avouer  que  ce  langa^^e  n'a  rien 
de  ti*op  sévère ,  et  que  le  nouveau 
système  qu'on  veut  établir  sur  ce 
qu'on  appelle  la  gestion  matière,  est 
ausFÎ  par  trop  matériel,  et  n'est  ni  mo- 
taA,  n\  Wiha'm.  Ce  n'est  pas  tout  d'a- 
voir des  registres  bien  tenus,  il  fan- 
droit  encore  iaii'e  en  sorte  que  les 
paitvres  fussent  bien  soignés.  Or ,  le 
seront-ils  quand  vous  n'aurez  là  que 
des  mercenaires  qui  gaspilleront  à  qui 
mieux  mieux,  et  qui  couvriront  leui*s 
méfaits  avec  d(*s  états  bien  symétri- 
ques et  des  tableaux  artistement  dres- 
ses? 

Il  7  a  bientôt  quarante  ans,  Sona- 
arke  se  fit  liohneur  en  rappelant  les 
lospîtalières  exilées  par  les  jacobins. 
Aujourd'hui  on  renverse  ce  qu'avoit 
fait  Bonaparte^  et  on  en  revient  aux 
meures  yiolentes  et  inhumaines  des 
jacobins.. Qui  auroit  cru  qu'en  1837 
OD-pût  pi'endre  quelque  cliose  du  ré- 
gime brutal  et  barbare  de  1793  et 
1794? 

Les  gouvememens  les  plus  libé- 
raux de  la  Suisse  commencent  à  se 
diviser  entre  eux.  L'état  de  Luçerne 
K  plaint  du  décret  d*Argovie  sur  les 


in 


a*  ) 

Collations.  Le  chapitre  collq;ial  dé 
Lucerne  a  le  droit  de  collation  de 
Meerenscinvanden  ,  canton  d'Argot 
vie.  Le  gouvernement  d'Ai-govie  a  de 
sa  propre  autorité  porté  à  1,600  fr. 
le  traitement  attaché  à  cette  cure,  et  . 
il  exige  que  lech.ipilre  fournisse  pour 
cela  un  cautionnement  de  36,550  fri 
Le  chapitre  répond  que  le  revenu 
de  la  cure,  en  ce  qui  dé|>end  de  lui, 
n'est  que  de  655  fr. ,  et  qu'il  ne  peut 
être  tenu  à  cautionner  que  cette 
somme.  Argovie  n'admet  point  cette 
distinction  ,  et  décidant  la  chose  ar- 
bitrairement,  il  -a  mis  provisoircr 
ment  le  séquestre  sur  les  proptiétés 
du  chapitre  de  Luceitie  ,  et  cela  sans 
suivre  aucune  forme  juridique.  Ainsi 
voilà  les  deux  grands  soutiens  des  ar- 
ticles de  Badcn  divisés  entre  eux. 

Une  lettre  de  31.  de  Montbel ,  in- 
sérée dans  la  Quotidienne,  donne  des 
dt'tails  sur  une  excursion  de  la  fa- 
mille royale  exilée,  qui  de  Goritz 
est  allée  visiter  les  ï-uines  d'Aquilée, 
où  M.  le  duc  de  Blacas  fait  faire  en 
ce  moment  des  fouilles  dans  rinlérêt 
des  arts.  Madame  la  comtesse  de  Mar- 
nes, M.  le  duc  de  Bordeaux  et 
la  princesse  sa  sœur  ont  voulu 
voir  ces  ruines  et  ces  fouilles.  Nous 
extrayons  de  la  leltre  de  M.  de 
Montbel  ce  qu'il  dit  de  l'ancienne 
église  patriarcale  d'Aquilée,  que  Ton 
croit  avoir  été  bâtie  ou  restaurée 
dans  le  xi«  siècle  par  Poppon ,  patri- 
arche d'Aquilée.  La  magnificence  de 
cet  antique  monument,  resté  debout 
dans  un  lieu  aujourd'hui  presque  dé^ 
sert,  est  vraiment  étonnante.  Voici 
le  tableau  qu'en  trace  M.  de  Montbel  : 

«Aquiloe,  ceUe  ville  célèbre ,  pres- 
que rivale  de  Rome  par  son  fasle,  cl  qui 
conlenolt  une  si  grande  populalion  , 
n'est  à  présent  qu'un  bourg  chélif ,  dont 
les  habilans,  flétris  dans  une  atmosphère 
malsaine,  s'éteignent  sans  vieillir  au  mi- 
lieu des  débris  d'une  grandeur  subitement 
éloufféc.  Détruite  de  fond  en  comble  par 
Attila ,  Aquilce  s'ctoit  relevée  en  partie 


/ 


(  t 

lous  les  patriarches;  diverses  causes  Tonr 
anéantie  de  nouveau.  Le  sol  est  couvert 
de  fragmens  mêlés  de  ces  deux  époques 
brilUnles  de  l'antiquité  et  du  moyen  &ge. 

»  Nous  visil&mes  d'abord  l'église  mé- 
tropolitaine des  patriarches  ;  c'est  le  seul 
monument  debout  encore  au  milieu  de 
cette  terre  désolée.  Sa  masse  imposante  et 
délabrée,  son  immense  tour,  ont  un  ca- 
ractère de  profonde  mélancolie  :  on  diroit 
que  cet  édiûce  religieux  est  resté  là  isolé 
comme  la  pierre  funéraire  de  ces  grands 
peuples  qui  ne  sont  plus.  Le  curé  nous 
reçut  en  habits  sacerdotaux;  il  avoit  rn 
air  de  vétusté  et  de  tristesse  en  harmonie 
avec  les  objets  dont  nous  étions  entourés  : 
il  présenta  leau  bénite  aux  princes. 

»  L'intérieur  de  l'église ,  dans  le  style 
byzantin ,  est  vaste  et  majestueux.  La  nef 
est  formée  de  vingt-deux  arcs  en  ogives 
très-peu  élancées,  soutenus  par  do  fortes 
colonnes  de  granit  à  chapilaux  massifs , 
entourés  de  feuilles  d'acanthe.  Le  chœur, 
en  hémicycle;  est  très-élevé  ;  on  y  monte 
de  droite  et  de  gauche,  par  deux  belles 
rampes.  La  voûte,  peinte  dans  le  goût 
oriental  en  cartouche  rouge  et  or,  le  mar- 
bre des  pavés,  des  degrés  du  chœur  ;  des 
baldaquins  élégans.  qui  recouvrent  les 
chapelles,  la  beauté  des  autels,  le  siège  de 
marbre  blanc  des  patriarches,  élevé  sur 
plusieurs  marches,  tout  cet  ensemble  rap- 
pelle une  époque  de  la  splendeur  d'Aqui- 
lée  ;  1  étal  de  délabrement  où  Ton  laisse 
ces  restes  précieux,  témoigne  tristement 
de  sa  décadence  complète.  Parmi  les  tom- 
beaux nombreux  des  chapelles,  nous  en 
remarquâmes  un  de  marbre  blanc  d  un 
travail  très-Qni  ;  dans  sa  frise,  composée 
d'enroulemens  d'acanthe,  chaque  feston 
renferme  une  colombe.  Les  bénitiers  sont 
deux  énormes  chapitaux  antiques  d'ordre 
corinthien ,  d'un  beau  travail  et  de  mar- 
bre de  Carrare  :  on  hs  a  posés  debout  sur 
le  pavé;  un  léger  enfoncement,  creusé 
dans  la  partie  supérieure,  reçoit  l'eau  bé- 
nite. Deux  monumens  d'un  style  singu- 
lier, à  droite  et  à  gauche  de  l'entrée  prin- 
cipal, servoient  au  baptême  par  immer- 
sion et  à  la  consécration  des  huiles.  Nous 


23   ) 

visitâmes  les  chapelles  soulenralncs  qoi  • 
par  leurs  fresques,  leurs  mosaïques,  lean 
sculptures ,  étoient  dignes  de  cet  édifice. 
Dans  des  pièces  supérieures,  le  temps  et 
la  poussière  travaillent  à  la  destruction 
des  ornemcns  pontificaux  du  patriarche 
fondateur  de  cette  église,  consacrée  en 
ic3i ,  sous  l'invocation  de  la  Vierge  et  des 
saints  [lermagore  et  Kortunat.  » 

POLITIQUE. 

Le  plus  singulier  procès  du  inonde  se 
trouve  engagé  devant  le  conseil  d'état  par 
M.  Portails,  premier  président  de  la  cour 
de  cassation.  Pour  faciliter  le  mariage  de 
M.  son  fils,  Charles  Xlui  avoit  promis sor 
la  fin  de  la  restauration,  d'ajouter  cent 
mille  francs  de  dot  à  son  établissement. 
La  révolution  de  juillet  nç  lui  laissa 
pas  le  temps  de  compléter  cette  muni* 
flcence,  et  la  ViAe  civile  n'en  avoit  alors 
délivré  que  la  moitié.  C'est  Taccom- 
plissement  de  Tautrc  moitié  de  cette  pro* 
messe  que  réclame  aujourd'hui  M.  Por- 
talis. 

II  n'en  faut  pas  douter,  si  le  règne  de 
Charles  X  se  fût  prolongé  de  quelqn». 
mois  de  plus,  cela  n'eût  pas  souflert  U 
moindre  difficulté  ;  car  il  étoit  exact  el 
fidèle  dans  ses  promesses,  lui  !  et  ce  n*é- 
toit  pas  en  fait  de  générosité  qu'on  Tao» 
roit  surpris  à  faillir.  Quand  on  songe  à  la> 
manière  dont  les  engagemens  prisontété 
remplis,  à  la  manière  dont  les  promesses 
et  les  sermens  ont  été  tenus,  nedoilrîlpas 
paroître  singulier  que  ce  soit  à  Tégard 
d'un  prince  comme  lui  que  rezacUtade 
se  trouve  poussée  jusqu'à  ce  degré  d*ezi« 
gence  et  de  rigueur,  dans  une  afïiure  de 
simple  libéralité?  Mais,  du  reste,  on  a 
raison  ;  cette  parole  royale  étoit  de  celles 
qui  s'accomplissent  toujours  ;  et  il  ne 
nous  parait  nullement  surprenant  qn*elle 
ait  été  prise  pour  toute  sa  valeur  par 
ceux  ({u'clle  intéressoit  ;  ils  ne  font 
que  rendre  en  cela  un  juste  hommage  à 
la  mémoire  de  ce  noble  roi. 

Il  est  tout  simple,  d'ailleurs,  qn^un 
homme  tel  que  M,  Portails,  qui  entend 
les  lois,  considère  comme  une  charge  de 


h  nouvelle  Ibie  civile  les  engagemens  de 
Tancieime.  On  ne  sache  pas  que  per- 
sonne ail  renoncé  par  bénéfice  d'inven- 
taire à  cette  partie  de  la  succession  de 
Charles  X.  C'est  bien  la  moindre  chose 
qae.  les  apanages,  qu'il  a  laissés  puissent 
répondre  d'une  de  ses  libéralités,  surtout 
dans  an  moment  où  le  peu  de  ces  apana- 
ges qui  reste  insaisi  menace  de  s'en  aller 
avant  d'être  purgé  des  dettes  d'honneur 
de  l'ancienne  liste  civile.  Ainsi  la  récla- 
mation de  M.  Portails  fait  bien  d'arriver 
en  temps  utile  pour  dégager  une  dcspro- 
jnesses  de  Charles  X.  Seulement  il  seroit 
à  craindre  qu'elle  ne  fût  repoussée  par 
anefin  de  non  recevoir,  si  l'on  se  mettoità 
vouloir  .acquitter  les  promesses  de  Char- 
les X  de  la  même  manière  que  tant  d'an- 
tres ont  acquitté  les  leurs  envers  lui ,  et 
compenser  les  engagemens  qu'il  a  pu 
prendre  par  ceux  qu'on  ne  lui  a  pas 
tenos. 

PAflIS,17A¥BIL. 

Quatre  ordonnances  insérées  hier  au 
Moniteur  nomment  M.  Barthe,  garde  des 
Sfoeaui,  ministre  secrétaire  d'état  au  dé- 
partement de  la  justice  'et  des  cultes,  en 
remplacement  ,de  M.  Persil  ;  M.  de  Mon- 
ialivet,  ministre  de  l'intérieur,  en  rempla- 
cement de  M.  Gasparin  ;  M.  de  Salvandy, 
ministre  de  l'instruction  publique ,  en 
remplacement  de  M.  Guizot  ;  M.  Lacave- 
Laplagne,  ministre  des  ûnances,  en  rem- 
placement de  M.  D  ucha  tel . 

—  La  disposition  de  Tordonnance  du 
19 septembre  dernier,  qui  charge  le  mi- 
iibtre  des  finances  de  la  présentation  des 
lois  de  douanes,  est  rapportée.  Celte  pré- 
sentation appartiendra,  comme  avant  le 
mioktère  du  6  septembre,  au  ministre 
des  travaux  publics. 

—rM.  MoIé  reste  ministre  des  afîaîres 
étrangères  et  président  du  conseil  ;  le  gé- 
néral Bernard  reste  minisire  de  la  guerre. 
MM.  Rosamel  et  Martin  (du  Nord)  con- 
servent également  les  portefeuilles  de  la 
marine  cl  des  travaux  publics.  Les  quatre 
nouveaux  ministres  appartiennent  par 
moitié  aux  deux  chambres  ]égisiati\es. 


a3) 

MM.  Barthe  et  de  Montalivet  sont  pairs 
de  France,  et  MM.  de  Salvandy  et  Lacave- 
Laplagne  font  partie  de  la  chambre  des 
députés. 

— Un  journal  remarque  qae  les  ordon- 
nances qui  viennent  d'être  rendues  ne 
portent  pas,  selon  la  formule  usitée,  après 
le  nom  du  remplacé,  dont  ta  démission 
est  acceptée. 

—  M.  Henri  Fonfrède  exprime  nette- 
ment ,  dans  le  Journat  de  Paris ,  son  mé- 
contentement au  sujet  des  nominations , 
et  reproche  ensuite  avec  amertume  aux 
X>^6«f5  d'être  restés  muets  hier.  Sans  don  te, 
ajoute  M.  Fonfrède,  ce  journal  retrou- 
vera demain  la  parole ,  quand  il  aura  vu 
dans  le  monde  quelle  est  Topinion  qu'il 
aura  l'espoir  de  faire  adopter  le  plus  fa- 
cilement. 

—  On  lit  aujourd'hui  dans  le  Journal 
des  Débais  :  «  Après  plus  d'un  mois  de  pé- 
nible attente,  le  ministère  est  donc  de 
nouveau  formé.  Nous  n'avons  pas  besoin 
de  dire  que  nous  regrettons  vivement  de 
n'y  pas  voir  les  chefs  naturels  de  la  majo^ 
rite  :  M.  Guizot,  M.  Duchatel,  M.  Persil. 
On  se  demande  donc  avec  un  piofond 
sentiment  de  tristesse  ,  quel  est  Cet  ostra- 
cisme qui  va  écartant  des  affaires  les  hom- 
mes auxquels  personne  ne  refuse  la  prcr 
mière  place  pour  le  talent  ou  Tinfluence  !  » 
Malgré  les  regrets  qu'il  témoigne,  le 
Journal  des  Débats  termine  son  article 
par  l'éloge  des  nouveaux  ministres. 

—  Le  Journal  Général  de  France  s'ex- 
prime ainsi  sur  les  nouvelles  nominations  : 
«  Il  suiTiroit  pour  comprendre  toute  l'é- 
tendue de  la  faute  qu  on  vient  de  com- 
mellre ,  de  lire  les  journaux  de  Topposi- 
tion.  Il  semble  que  l'éloignement  de  ceux 
qu'ils  appeloient  les  doctrinaires  soit  une 
victoire  pour  les  idées  de  la  gauche,  et 
que  lesthOories  révolutionnaires  aient  fait 
un  pas  en  avant.  • 

—  Le  Courrier  Français  dil  :  «  Après 
tant  de  détais,  tant  de  combinaisons,  ja- 
mais résultai  n'a  produit  moins  d'effet  : 
c'est  qu'il  y  a  dans  le  désappointement 
quelquechose  de  négatif;  c'est  que,  <iuand 
un  fait  auquel  on  altachoit  de  l'impor- 


(• ««4  ) 


tance  qe  choque ,  ne  flôalève ,  n^eicite  ni 
opinions,  ni  passions,  il  se  manifeste  une 
sorte  dp  calme  plat  dans  les  esprits ,  qui' 
semblent  tout  honteux  de  s*étre  tant  émus 
pour  si  peu  de  chose.»  Le  CoarrUr  Français, 
peu  satisfait,  çpmme  on  vient  de  le  voir, 
se  félicite  néanmoins jde  TéloigoemeUt  de 
MM.  Goizol,  Persil,  Duchalel  i  qnil  ap- 
pelle les  champions  du  système  rétrogrcHe, 

''^—  Le  Cantititutionnel  se  réjouit  avec  le 
Courrier  du  renvoi  des  doctrinaires. 

-—Le  Journal: du  Çammercô  ^arde  au- 
jourd'hui le  silence.. 

—  M.  Persil^  avant  de  quitter  le  mîiils- 
1^  de  la  justice,  a  fait  signer  une  ordon- 
nance qui  nomme  conseiller  à  la  couf 
royale  de  Paris,  M.  Lamy  ;  vice-président 
du  tribunal  de  i". instance  de  la  Seine, 
M.  Mourre,en  remplacement  de  M.  Lamy  ; 
yice-président  de  la  chambre  temporaire 
du  tribunal  de  i'*  instance  de  la  Seine, 
M.  Michelin,  juge  d'instruction  au  même 
Vribunal  ;  juge  d^nslruclion  au  tribunal 
de  i'^  instance  de  la  Seine,  M.  Gamier 
du  Bourgneuf,  conseiller  à  la  cour  royale 
^  Rouen. 

— ^Sonl  aussi  nommés  <  président  du  tri* 
bttl^àl  de  Nerac,  M..LesueurdePérès  ;  pro- 
cureur du  roi  h  Nerac,  M.  Lafilte,  avocat, 
en  remplacement  de  M.  de  Pérès;  juge  à 
Bocroy,  M.  Milhart,  ancien  0voué;  juge 
à  Vire,  M.  Ozanne,  avocat  ;  juge  à  Sarre- 
guemines,  M.  Thilloy,  avocat,  etc. 

—  Il  paroit  que  MM.  Barthe  ettleMon- 
talivet,  en  entrant  an  ministère,  se  réser- 
vent,  l'un  la  continuation  de  la  prési- 
dence de  la  cour  des  comptes ,  et  l'autre 
l'intendance  de  la  liste  civile. 

-  « — Tous  les  ministres  remplacés  ont 
quitté  immédiatement  leurs  hôtels. 

-  —  Le  journal  ministériel  du  soir  an- 
nonce que  le  nouveau  cabinet  n'a  pu  ar- 
rêter assez  à  temps  la  communication 
qu'il  doit  faire  aux  chambres  pour  se  pré- 
senter aujourd'hui  à  la  chambre  des  dé- 
putés. Cette  communication  aura  lieu 
demain. 

—  D'après  plusieurs  journaux,  M.  Gui- 
sot  seroit  décidé  à  ne  point  faire  d'oppo- 
sition. 


'^  ^-^  On  Bssnre'qné  M.  fidmond  'Si^)^ 
am!  à&  M.  dé  Montalivet',  va  rempli 
M.  de  itémusat  aui  fonctions  de  sbns-i 
crétaire  d^élat  de  rîntérienr. 

^-^T^e  Journal  de  Par  if  dit  anjonrMi 
«  Le  petit  ministère  n'di  point  encore 
rété  son  programme ,  et  ignore  ce  qalf j 
doit  faire  des  lois  d'apanage ,  de  non-i 
vélation  et  de  déportation.»       \ 

—  M.  le  marquis  de  Châteaugiron, 
vient  d'être  nommé  consul  de  France  I , 
Buehafest,  est  pair  de  France. 

'  -— l)n«  ordonnancé  du  1 4  nomme  lé' 
maréchal  Lobau  commandant 'sapérieor 
des  gardes  nationales  du  département  de  ' 
la^Seine.     •         •    •    '  =• 

■  —Le  conseil  supérieur  dii  cdmttterce  i \ 
approuvé  le  projet  de  radoàin&tratidn 
pouf'  l'établissement  d'entrepôts  réetadans 
les  Antilles  et  à  nie  Bourbon.       ■■  ■'    > 

—  Le  conseil- d'état  va  être  appdé  11 
statuer  sur  une  réclamation  de  M.  le 
comte  Portails,  ancien  ministre  de  la  Rf*| 
tauration,  qui  demande  h  la  liste  civile  là] 
paiement  d'une  somme  de'  5o,ooo-1r., 
seconde  paitie  d'unesommedë  lOo^-ooofK 
promise  par  le  roi' Charles  X  à  soniàtr 
nislre ,  pour  la  dot  de  M.  Portails  ilsv 
5o,ooo  fr.  ont  été  payés;  la  révofutioa 
de  juillet  a  empêché  le  paieméàt  des  5<>' 
autres  mille. 

—  Le  Moniteur  Algérien- du  5  coatunl! 
la  proclamation  que  le  géhérirDaofô» 
mont  a  adressée  aux  habitans  des'ftosaes« 
sious  françaises  dans  le  nord  de  l'AfUqvo, 
Si  son  arrivée  à  Alger.  Le  général  ayant 
rappelé  qu'il  a  pris  part  à  la  eonquèlCi  dît 
qu'il  vient  pour  !a  eonsoUdét,'  assaillit 
qne  le  gouvernement  veut  la  conserva» 
tion  de  la  colonie.  Selon  le  nouveau  gou- 
verneur, après  avoir  combattu  sefRaos* 
il  ne  reste  }>1us  qu'une  satisfaction  à  ob- 
tenir à  Gonstantine ,  et  le  temps  eM  ^du 
de  recueillir  les  fruits  de  la.  conquête.    <  ' 

— Une  autre  proelamadon  du  nouTeatI 
gouverneur  ,  adressée  aurofficrers  et  sol- 
dats est  moins  pacifique  qne  la  précédente» 
Le  général  Damrémont  leur  annonce  qM 
des  opérations  se  préparent  dans  les  pro- 
vinces d'Oran  et  de  Gonstantinc,  qjÊê 


(las 

mires  peuvent  devenir  nécessaires  dans 
provinces  d'Alger,  et  que  partout  il 
Bplera  sur  leur  valenr. 

Xies  généraux  Leydet  et  Bolhièrps 

bt  arrivés  à  Alger  le  i*'  avril,  et  se  sont 
)bar(iaés  le  lendemain  pour  Oran. 

Le  général  baron  Perregaux  «  chef 

i.rélst-majôr  général  de  l'année  d'A- 
ique ,  est  entré -en  fonctions  le  5  de  ce 

ois. 

M.  de  Sussy ,  pair  de  France  et  co- 

nel  de  là  ii*  légion  de  la  garde  natio- 
hle  de  Paris,  vient  de  mourir. 

Les  frères  Peyrusse  et  leurs  femmes 

ni  compara  samedi  dernier  devant  les 
ssîses^  comme  accusés  d'avoir  fabriqué 
u  mis  eu  circulation  des  pièces  fausses 
fe  cinq  francs»  à  l'effigie  du  roi  Charles  X. 
*èjfmsse  j^Doe,  fruitier,  à  la  barrière  du 
laine,  avoit  été  arrêté  au  moment  où  il 
cnqît  pour  reprendre  dans  un  champ 
les  pièces  fausses  et  différens  outils  qu'il  | 
•  avoît  enterrésquelques  jours  avant.  Dans  ' 
etollet  d'une  vâte  saisie  à  son  domicile,  le 
Msmmissaire  de  police  trouva  onze  pièces 
Ié'4o  francs,  septpièces  deao  francs,  deux- 
blUets  de  banque  de  1,000  francs  et  un 
Je  5eo  francs;  an  bon  da  Monl-dc-Piélé 
Ae  9,00a  francs;  en  tout  plus  de  5,ooo 
francs,  doit!  il  jasCifia  mal  Toriginc. 

Peyrusse  litné  et  sa  femme  ont  été  ac- 
quittés. '  Peyrussie  jeune  a  été  condamné 
"Wai.  travaux  forcés  à  perpétuité ,  et  sa 
ffeihmc,  Marie-Françoise  Lacane ,  5  cinq 

aus  de  réclusion. 

•—  De  notivellcs  affiches  poussant  à 

Fémeute  ont  été  trouvées,  dit -on,  ces 

jours-d,  me'Montorgueil. 


) 


NOVVKLLEiS  DES' PnOVlNCES. 

Il  y  a  eu  dernièrement  plusieurs  failli- 
te assex  con^dérables  dans  la  petite  ville 
d'Etampes  (Séine-et-Oise.) 

—  Les  9  et  10  avril,  la  caisse  d'épar- 
gnes de  Douai  a  reçu  8,887  fr.  Le  i3  elle 
•  remboursé  33,900  fr.  9a  c 

—  Pendant  les  six  semaines  qui  vien- 
nent de. finir»  la  caisse  d'épargnes  de  Stras- 
boui^  a  reçu  35,777  fr.  et  remboursé 
168,490  fr. 


—  NoQi  avons  parié  des  désordres  qui 
ont  en  lieu  à  Glamecy  les  5  et  8.  La  veille 
da  8,  le  préfet  de  la  Nièvre  étoit  arrivé 
dans  celte  ville ,  et  avoit  invité  les  flot- 
teurs à  se  rendre  le  soir  h  la  mairie,  afin 
de  s'y  convaincre  par  l'expérience  qui  se- 
roit  faite  en  leur  présence,  que  les  nou- 
velles mesures  ne  fa  isolent  aucun  lort  aux 
acheteurs.*  Quelques-uns  vinrent  au  ren* 
dezrVoiis;  mais,  comme  on  se  le  rappelle, 
cela  n  empêcha  pas  qu'il  y  eût  le  lende- 
main de  nombreux  rassemblemens,   et 
que  les  nouvelles  mesures  fussent  brisées' 
[Jour  la  seconde  fois.  La  garde  nationale 
ayant  refusé  de*  prendre  les  armes,  le  pré. 
fct  qui  ne  pouvoit  disposer  que  de  qua. 
rante  ou  cinquante  gendarmes  n*a  pa 
jugé  prudent  «  eh  présence  d'une  popu- 
lace nombreuse  et  exaltée,  de  s'opposer  au 
désordre.  Seulement,  il  a  adressé  une  pro- 
clamation aux  flotteurs  et  aux  autres  ou- 
vriers, pour  les  prévenir  que  des  forces 
sufiisantes  alloient  être  dirigées  sur  Gla- 
mecy, afin  d'empêcher  le  retour  de  pa* 
reilles  scènes. 

—  Le  bruit  couroit  dernièrement  au 
Mans,  que  liOUÎs-Philippe  avoit  été  assas- 
siné pendant  une  revue.  Cette  sinistre 
nouvelle  a  aussi  circulé  à  Bordeaux. 

—  A  la  date  du  iS,  la  température 
longtemps  rigoureuse,  s'étoit  fort  adou- 
cie à  Moulins. 

—  A  Lyon,  h  la  même  date,  la  tempé- 
rature étoit  devenue  aussi  plus  douce. 

—  liC  9,  il  a  gelé  à  Bayonnc,  à  trois 
degrés. 

—  La  souscription  ouverte  par  le  Ré- 
paralcur  pour  secourir  les  malheureux 
ouvriers  de  Lyon  s'élève  déjà  h  près  de 
24iOoo  fr. 

—  Le  Ueparoieur  cherche  ce  qui'  a  pu 
donner  naissance  aux  bruits  de  prochains 
troubles  à  Lyon,  qui  ont  clé  répandus  à 
Paris,  dans  les  départcmens  et  même  à 
l'étranger,  et  ne  peut  rien  expliquer  i  car, 
s'il  a  devant  lui  uile  population:  depuis 
long-temps  fort  à  plaindre,  il  n*a  pas  cessé 
de  la  voir  âuuITrir  avec  un  calme  et  une 
douceur  qui  font  son  éloge. 


(  «a6) 


—  Le  préfet  du  Rhône  fait  annoncer 
par  les  journaux  de  Lyon  qqe,  sur  sa  de- 
mande, le  minislre  derinlCricur  (M.Gas- 
parin],  vient  d'accorder. une  somme  de 
5,000  fr.  pour  les  ouvriers  sans  travail  de 
la  Groix-Koussc. 

—  Ojî  parle  à  Lyon  d'une  faillite  dont 
le  passif  s'éleveroil  à  800  mille  francs. 

—  M,  le  vicomte  de  Bussy,  ancien 
lieutenant  -  général ,    est  mort   le   i4  à 

Lyon. 

—  M.  Gass,  ministre  des  Etals-Unis 
près  le  gouvernement  français.,  est  main- 
tenant à  Marseille.  Il  attend  un  navire 
américain  qui  doilarriver  deMahonpour 
le  transporter  à  Gonstanlinople. 

—  Pendant  le  trimestre  qui  vient  de 
finir,  le  bureau  de  bienfaisance  de  Mar- 
seille a  fait  soigner  plus  de  i,5oo  mala- 
des dont  le  traitement  a  coûté  1 4,000  fr. 

—  MM.  les  ducs  de  Mortemart  et  de 
Garaman,  assignés  comme  témoins  dans 
raffaire  de  M.  deRigny,  sont  depuis  plu- 
sieurs jours  à  Marseille.  Il  paroit  que  le 
conseil  de  guerre  ne  s'assemblera  que 
vers  lo  i5  mai. 

—  Les  recettes  de  la  douane  de  Mar- 
seille se  sont  élevées,  pendant  le  mois  de 
mars  dernier,  à  2, 509, 35 1  fr,  60  cen- 
times. 


EXTÉllIEUR. 

^0^VELLE8    D'ESPAGiNE. 

Les  nouvelles  de  Madrid  sont  toujours 
dénuées  d'intérêL  M.  Galalrava  a  repris 
le  3  avril  la  direction  du  cabinet. 

—  Le  5,  les  coi  lès  s'occupoient  lente- 
ment de  la  discussion  du  projet  de  con- 
stitution. 

— Forcardell  est  entré  dans  Orihucla  , 
ville  de  30,000  âmes,  entre  Âlicante  et 
Mnrcie.  Les  carlistes  menacent  égale- 
ment Alcoy. 

—  Barcelonne  est  toujours  menacée  de 
graves  désordres. 

—  On  est  aujourd'hui  sans  nouvelles 
oOicielles  du  quartier  royal.  Il  faut  attri- 
buer ce  retard  h  la  neige  qui  a  rendu  les 
chemins  impraticables, 


I 

li- 

lE 


li 

i 


On  écrit  de  Venise ,    7  aYrîl ,  2i 
Gazette  piémontaise  : 

«  S.  A.  R.  Madame  la  dachesse  d* 
goulôme  (sous  le  nom  de  Madame  la  00 
tesse  de  Marne),  et  S.  A.  R.  Madfi 
selle  (sous  le  nom  de  Mademoiselle  de^ 
Rosny),  sont  arrivées  ici  hier  avec  leor 
suite  ;  leurs  A.  R.  sont  descendues  an  pa- 
lais impérial  et  royal.  » 

—  Le  comte  Prosper  Balbo,  mioîtfn 
d'état  du  royaume  de  Sardaigne,  pr<^ 
dent  de  l'Académie  des  sciences,  etcbaigéli^ 
de  la  recherche  des  matériaux  qiiidoi-j^ 
vent  composer  l'histoire  de  ce  pap,  est 
mort  le  i4  mars  à  Turin. 

—  S.  A.  R.  le  grand-duc  Michel  de 
Russie  est  arrivé  dans  la  nuit  du  10  au  11 
avril  à  Turin,  de  retour  de  son  voyage  (de 
Naples. 

—  La  session  des  états  de  Bavière  vient 
d'être  prorogée  jusqu'au  10  juin. 

—  M.  de  TallischefF,  qui  se  trouve  en' 
ce  moment  à  Berlin,  est  chargé  «  dit-on 
de  conclure  un  traité  de  douanes  entralj^ 
la  Prusse  et  la  Russie. 

—  G'est  à  tort  qu'on  a  annoncé  tip*!! 
parition  de  la  peste  en  Dalmatie. 

—  Il  est  faux  qu'un  coup  de  pistolet  ait 
été  tiré  à  Varsovie ,  comme  Toni  dit  pljn 
sieurs  journaux ,  sur  le  marqnis  de  U>n 
donderry. 

—  Le  Correspondant  de  Hambaarg  dé 
ment  à  son  tour,  d'une  manière  p^Uve 
les  bruits  répandus  sur  une  préteudoe  in- 
surrection militaire  à  Sàint-Péteribourg. 
Gelte  nouvelle  avoit  déjà  été  démentie 
par  une  lettre  de  Saint-Pétersboni^f. 

— Lojnouveau  président  desEtaUrlînis, 
M.  Van  Buren,  a  été  installé  le  8; mars. 
11  a  prononcé  à  cette  occasion  nu  long 
discours. 

CnAUlBRE  DES  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasquier.) 

Séance  du  l'j  avril, 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heares. 

Le  banc  des  ministres  est  désert.  Le  pré- 

I  sident  donne  lecture  d'un  message  de  là' 


C  *»7  ) 


ciiBinbre  de«  député»,  trantmetunt  par 
unplialion  la  résolution  d£tibfréo  par 
celte  chambre  et  relative  ani  olIicirTs  et 
■oldals  Btupulés,  noBimés  membres  de  la 
Lêgion-d'Honnenr  depuis  leur  mise  h  U 
TCtT«ite.  M.  Pasquier  ayant  procédé  par 
iK  voie  du  tirage  au  sort  au  renouveîle- 
noeat  des  bureaui,  MM.  les  paii-s  se  rcti- 
Tient  pour  la  nomination  des  pF^sidpnset 
«ecrélaireii.  M.  le  marquis  de  Dreux-BritC' 
est  nominé  secréiaire  du  premier  bureau. 
La  chambre  rentrée  en  sfancc  adopte 
presqno  sans  débits  deui  projets  de  loi, 
le  premier  ouvrant  au  minisltrc  de  la 
marine,  nn  cnïriil  supplémentaire  de 
5,900,000  fr.  Fur  l'exercice  de  1857,  et 
le  second  qui  accorde  au  gouvernement 
le  moDOpole  des  transmissions  lËlf-gra- 
phiquei.  Ces  deux  projets  ont  cK  adop- 
tas par  Tautre  chambre. 

MAf.    Monlaliiet,  Bernard  et  Itosamcl 
sont  arrives  à  la  fin  de  la  si'ance. 


CBAMBilE  DES  DEPUTKS. 

(Présidence  de  .M.  Dii|)iii.) 

Séana  da  i5  avril. 

l/ordre  da  jour  indique  nn  rapport  de 
la  commission  des  pëlilions.  M.  Moreau 
{deUâeine^,pTcmierrapporleurenlendu, 
nnnonce  b  la  chambre  que  le  Eieiir  Lc- 
grand.  arcfarlecle  i  Taris,  vouilroil  que 
les  cendres  de  Voltaire  el  de  flous^cau. 
déposées  ao  Panthéon,  fussent  transférées 
au  cimellère  du  Père-la-Chaiso.  prts  des 
tambcaat  de  Moliùre  el  de  Lafcnlaio''. 

M.  )e  rapporteur,  qui  n'a  sans  doute  pas 
cherché  k  expliquer  ce  qne  c'est  que  la 
révolntion .  d'où  elle  est  tenue  el  où  elle 
va,  dit  qoe  le  Panthéon  ayant  été  rendu  à 
«a  destination  primitive  (destination  ré- 
vola tronnaire.  bien  en  tendu), celledecon- 
serrer  les  restes  des  hommes  que  la  patrie 
veut  honorer ,  les  cendres  de  Voltaire  et 
de  Itonsseau  ne  doivent  pas  élre  eilrailes 
déco  monument. 

AprÈs  avoir  dit  que  la  restauration  ne 
crut  pas  pouvoir  honorer  deux  hommes 
qu'elle  considérait  comme  les  dflraclcurs 
les  plus  dangereux  de  la  religion  ,  avoir 
roanircsté  aussi  le  dCsir  qu'on  réparât  leurs 
tombeaux,  M.  Morcau  (de  la  Srine)  de- 
mande presque  en  iinissanl.  qu'on  porte 
les  rendrei  de  ^'oUairi'  et  de  Rousseau  h 
5>  loi- Denis. 


•  Dappclonsnous.  Messieurs,  r|ue  Gar- 
ick  repose  sous  les  voûtes  de  Weslmins- 
;r  i  cÀtû  des  rois  d'Angleterre,  el  qu'il 
TiQus  soit  permis  de  ne  pas  rougir  lorsque 
Anglais ,  parcourant  les  voûtes  du 
illiéon,  s'arrëleronl  devant  les  lombeft 
de  Voltaire  et  de  Ilousscau.  • 

La  chambre  passe  à  l'ordre  du  jour 
ar  la  pétition  de  M.  Ix:grand. 

M.  Ounin-GridaineremplaceM.  Dupiu 
>o  rauienil. 

M.  LiadiËres.  autre  rapporteor.  appelle 
l'attention  de  la  chambre  sur  la  pétition 
(lu  sieur  Desloges,  lequel  demande  qu'il 
Mtit  dérendu,  •  1°  de  mettre  en  vente 
toute  gravure,  lithographie,  etc.,  repré- 
sentant ,  d'une  raanitrc  inconvenante,  Içs 
ministres  des  religions  reconnues  par  l'é- 
tat !  9°  de  représenter  sur  les  théMres  le» 
ministres  de  ces  religions  pour  leur  Taire 
jouer  un  rôle  odieux.  ■ 

•  Lne  des  lois  du  g  septembre  i835 
soumet  h  une  autorisation  préalable  la 
représentation  des  pièces  nouvelles,  ainsi 
que  la  publication  des  gravures  el  litbo- 
^aphies.  Voire  commission  n'ignore  pas 
que,  sur  quelques-uns  des  théâtres  de  la 
capitale,  on  a  joné  des  pitccs  qui  ont 
blessé  la  religion  dans  ta  personne  de  ses 
ministres,  représentés  sous  de  Tunestes 
coulcuis, 

■  Les  théâtres  font  l'éducation  du  peu- 
ple. La  commission  va  plus  loin  que  le 
pélitioimaire  :  elle  pense  que  la  repré- 
sentation sur  le  Ihélire,  de.l'inlérîeur  de 
nos  temples  cl  des  personnes  même  de 
nos  prêtres,  a  de  graves  inconvénienr. 
Ce  simulacre  du  sacerdoce,  ces  ministres 
de  la  religion,  ainsi  travestis,  alïoîblissent 
les  senti  mens  religieux. 

•  La  commission  m'a  chargé  de  propo- 
ser le  renvoi  de  la  pétition  au  ministre 

Voiï  de  la  gauche  :  L'ordre  du  jour, 

M.    OARNIKK-PAtJKS    :    VOUS    étes    pluS 

difficile  que  les  censeurs  eux-mêmes  1 
L'ordre  do  jour! 

M.  nrriTTF  :  Vous  ave»  les  lois  de 
seplcDibre  qui  établissent  la  censure  théi< 
trate. 

L'ordre  du  jour  est  mis  aux  voix  el  re- 
jeté h  une  grande  majorité.  La  pétition 
sera  renvoyée  au  minisire  de  l'inlétieiir. 
(Agitation  à  l'txlréme  gauche,) 

La  chambre  passe  h  l'ordre  du  jour'sur 


une  seconde  pélilion  da  sienr  Legraad , 
architecte  à  Paris,  qui  vonloit  qcron  fît 
une  place  en  démolissant  lès  maisons* 
entre  les  rues  Saint-Honoré,  des  Fron- 
deurs, de  Langlade  et  Traversière,  et 
qu'on  élev&t  au  milieu  une  statue  à  la 
mémoire  de  Jeanne  d*Arc. 

Une  pélilion  tendant  à  envoyer  les  ré- 
gicides à  Gharenton,  et  h  appeler  le  duc 
d'Orléans  au  trône  du  vivant  et  en  même 
temps  que  son  |>èro ,  a  le  même  sort. 

«  Le  sieur  Ânnibal ,  ancien  militaire 
(on  rit),  demande  l'arriéré  de  solde  qci 
seroit  dû  aux  vieux  soldais  qui  faisoient 
partie  de  rarraéc  d'Espagne  en  181 4  et 
i8i5.  » 

«  Le  sieur  Beauvais ,  à  la  Folic-Nan* 
terre ,  banlieue  de  Paris ,  demande  que 
l'heure  de  midi,  à  Paris,  soit  annoncée 
aux  habitans  de  la  banlieue  par  deux 
coups  de  canon.  » 

La  chambre  passe  à  l'ordre  du  jour  sur 
ces  deux  pétitions. 

Séance  du  1 7  avril. 

M.  Dupin  monte  au  fauteuil  à  deux 
heures  et  demie.  On  n^marque  de  l'agita- 
tion  dans  la  salle.  Le  Lanc  des  ministres 
est  inoccupé.  La  chambre  accorde  un 
congé  à  M.  Sevrin-Moreau. 

LE  PRÉSIDENT.  11  dojty  avoir  une  com- 
munication da  gouvememenL.. 

Voix  nombreuses  :  L'ordre  du  jour  ! 

LE  PRÉSIDENT.  Si  la  cbambrc  désire 
continuer  la  discussion  sur  les  justices  de 
paix,  elle  en  sera  quille  pour  s'arrêter. 

Quelques  voix  :  ÂUendons. 

D'aulrcs  voix  :  La  discussion. 

La  chambre  qui  a  volé  Tari,  i*"^  du  pro- 
jet sur  les  justices  de  paix,  à  la  fin  de  sa 
séance  du  i4.  adopte  successivenienl  et 
sans  débals  iiitéressans  les  autres  articles. 
Après  le  vole  de  l'art,  sa  et  dernier,  on 


procède  an  scrutin  sur  Fensemble  de  b 
loi.  Il  a  pour  résultat  l'adoption  par  9^4 
boules  blanches  contre  Sy  boules  noireii 

La  communication  annoncée  par  M.  Pif 
pin  est  vainement  attendue  ;  personiifl 
ne  vient  s'asseoir  au  banc  des  ministres. 
MM.  les  députés  semblent  inquiets,  et  te 
demandent  ce  que  sont  derenas  kl 
nouveaux  ministres. 

La  chambre  ayant  décidé  qu^on  s^occo- 
pcra  demain  des  crédits  supplémentaires, 
M,  le  président  rcsle  an  fauteuil  ao  Kea 
de  lever  la  séance. 

Voix  nombreuses  :  A  demain  ! 

Le  président  est  impassible. 

Ou  demande  avec  instance  qne  la 
séance  soit  levée.  Le  président  quitte  à 
la  fin  le  fauteuil. 

Comme  la  séance  est  levée,  pluieiirs 
minisires  arrivent. 

^  (JâwcKt,  2iî>rtfn  €t  €Urr. 

BOURSE   DE    PARIJS  DU    17    AVRIL- 
CINQ  |).  0/0,  j.  (lu  22  mars.  lOG  fr.  80  c. 
QUATRE  I».  0/0,  j.  de  mars.  98  fr.  40  c. 
TKOIS  I».  0/0,  j.  de  dcc.  78  fr.  90  c. 
Qualre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mais.  000  fr.  00c. 
Act.  de  la  Banque.  2ll0  fr  00c. 
Bous  du  Trésor.  3  0/0. 
Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 
Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1172  fr.  60  c. 
Quatre  canaux.  1192  fi'.  50  c. 
Caisse  hypothécaire.  81 1  fr.  25  c. 
Rente  de  Naples.  98  fr.  95c. 
Kmprunt  romain.  102  fr.  l{/8 
emprunt  Belge.  000  fr.  0/0 
Emprunt  d*Haïti.  000  fr.  0/0 
Rente  d'Espignc  5  p.  0/0.  23  fr.  f/i 

PARES.  —  IMPRIUERIE  l)*AD.  LE  CLSai  ST  C*,  . 
Quai  des  Augustins ,  35. 


PUBLICATIONS  N  OU  PUBLIES 
d'A.  VATON,  successeur  de  m.  potey,  46  rue  du  Bac. 

INSTRUCTION  POUR  ÉCLAIRER  LES  AMKJi  piEus  S  dans  leuTs  doules  ct  poQr  les  ras- 
surer dans  leurs  craintes;  par  le  R.  P.  Qladrlpami;  traduit  de  l'italien  par 
M.  de  Mesiluag.  2**  (édition,  augmentée  de  nouvelles  additions.  1  vol.  in-os, 
broché,  1  fr. 

Gel  excellent  ouvrage  se  vend  ,  comme  In  prêei'-'ientc  édition ,  au  |u:i)iil  du  .«témiuairo 

de  "Vers.iille.i. 

HISTOIRE  DE  LA  RÉFORME  PROTESTANTE  EN  SUISSE  ;  par  Ch.  L.   dc  HaLLER.    l  70f. 

in-S",  broché ,  5  fr. 
LA  KELiGioN  DU  coEi  R  9  OU  Guîdc  du  Néophytc ,  avec  approbation  de  Mgr  l'Arche- 
vêque de  Paris  ;  par  le  comte  de  la  Rivallièrb.  i  vol.  in-ia,  broché ,  a  fr. 


L'AMI  D;B  la  mELIGIOff 

paiottles  Mardi,  Jeudi 
«CSunedL 

On  peats'abonner  des 
i*'et  iSde  chaqoé  mois. 


N*  2800. 


JCUDI  20  AVRIL  1837. 


I  an 

6  mois 1  g 

3  mois lo 

1  mois 3 


MIRT 

S6 


5o 


DE  BI.  GUIZOT 

■T  BE  son  DISGOUHS  80R  L'INSTRUCTION 
SECONDAIRE, 

Dans  la  séance  da  aS  mars  (i). 


Si  vous  trouvez  dans  le  niouve- 
nient  que  les  révolutions  impriment 
à  une  société  un  de  ces  hommes  qui , 
épris  d'un  mauvais  principe ,  en  tire 
toutes  les  conséquences ,  et  s'efforce 
avec  ardeur  et  conviction  de  les  réa- 
liser, il  faut  déplorer  son  sort,  mais 
ne  point  désespérer.  Peut-être  son 
égarement  sera  terrible  ;  mais  peut- 
être  aussi  rétractera-t-il  ce  principe , 
quand  il  verra  qu'au  lieu  du  bonheur 
qu'il  se  prometloit  pour  lui  et  pour 
son  pays,  il  n'a  rencontré  que  de 
cruels  mécomptes  et  des  abus  bien 
plus  odieux  que  ceux  qu'il  aspiroit 
it  détraire.  Espéret  beaucoup  moins 
de  Vhomme  qui,  tour  à  tour,  défend 
tous  les  principes,  justifie  toutes  les 
conséquences^  a  des  éloges  pour  tous 
les   régimes  politiques  ,   des  hom- 
mages pour  toutes  les  religions,  et 
iiiêine  pMir  la  philosophie  déiste, 
qui   les  supprime   toutes.    Ces   ré- 
flexions nous  conduisent  tout  natu- 
reWeinent  à  revenir  sur  un  discoui*s 
de  M.  Guizot  dans  la  discussion  de 
la  loi  sur  rînstruction  secondaire. 

(i)  Le  snjel  de  cpt  article  indique  assez 
qu*il  a  été  coiiif»osé  avant  la  chute  de 
M.  GuisoL  Si  cet  homme  politique  n*é- 
toit  pas  le  chef  d'un  parti  nombreux,  s'il 
ne  devoît  pas  revenir  au  pouvoir,  nous 
le  laisserions  en  paix  dans  sa  retraite. 
Mais  M.  Guiaot  est  encore  plus  puissant 
que^son  anccesaeur  as  ministère;  il  nous 
importe  de  savoir  quel  fond  on  peut  faire 
sur  ses  paroles  et  sur  ses  doctrines. 

lojite  XCIIL  L  Ami  de  ta  Religion. 


Pour  ne  point  rendre  notre  cri' 
tique  trop  sévère,  nous  passerons  lé- 
{{èrement  sur  les  contradictions  qu'of- 
fre la  vie  politique  de  M.  Guizot. 
Nous  ne  parlerons  point  de  rétran(>e 
contraste  qu'oÛVe  le  voyage  de  Gand 
à  la  suite  de  la  monarchie  exilée, 
avec  son  entrée  dans  les  sociétés  se- 
crètes qui  travailloient  à  renverser 
cette  monarchie  ;  de  ses  professions 
de  foi  libérales  (1)  comparées  à  son 
absolutisme  actuel,  et  de  tous  les 
faits  particuliers  qui  se  rattachent  à 
ces  deux  faits  capitaux. 

Nous  dirons  peu  de  chose  des  con- 
tradictions qui  se  trouvent  dans  ses 
livres  concernant  la  religion.  Nous 
sommes  assuré  d'avoir  lu  dans  ses 
leçons  d'histoire  qu'il  pouvoit  y  avoir 
une  morale  sans  religion,  et  que  l'in- 
dépendance de  la  première,  à  l'égard 
de  la  seconde,  éloit  chose  si  bien  éta- 
blie, qu'il  étoit  inutile  de  la  prouver. 
Nous  avons  lu  aussi ,  à  divei*ses  re- 
prises ,  de  très-belles  professions  de 
foi  sur  l'utilité ,  la  beauti*,  la  néces- 
sité de  la  rthgion. 

M.  Guizot  s'incline  quelquefois  de 
respect  devant  l'admirable  constitu- 
tion de  l'Egli^,  et  quelquefois  aussi 
il  l'accuse  de  despotisme.    Que  de 

(i)  M.  Guizot,  dans  son  Traité  de  phi- 
loioplùe  politique  (livre  de  la  souvcraiheté) , 
trouve  que  Rousseau  ne  va  pas  assez  loin 
en  attribuant  la  puissance  souveraine  au 
peuple.  Il  ne  veut  pas  plus  pour  souve- 
rain du  peuple  que  de  César  :  «  Nul  pou- 

•  voir   absolu  ne  sauroit  être   légitime. 

•  Donc  le  principe  est  menteur;  donc  il 

•  n'y  a  sur  la  icvre  point  de  sûuvevaineté  de 

•  droit,  point  de  force  pleinement  et  h  ja- 
9  mais  investie  du  droit  de  commander.  • 
{Voyez  cet  arliclc  dans  le  Globe  du  *i5  no- 
vembre i8iG.) 


(  no  1 


iH-lles  clioses  sur  te  du  itiianisnte ,  et 
i|ue  jlôlofjt-s  aussi  n'a-t-il  pns  pi-odi- 
yiiM ,  (levant  L'iiisiilut ,  aux  cory- 
filiécs  de  la  secte  a  uti-c  h  l'Etienne  I 
Poui'  être  juste,  il  fant  dire  que 
tes  ti'isies  exi'niplts  tlt-  versaiiiilc  ne 
sont  pas  partiriiliei's  à  M.  GuiïOl. 
Nons  ajouterons ,  car  nous  voulons 
être  impartial ,  que  ce  minisire  a 
■]ueli|uerois  proténé  les  Frèius  âcs 
ÉcolcK  cliiétieiines.  KiiPin  ,  il  est  à 
uotrc  connoÎManec  que,  dans  un  dio- 
eèsè  irèwatliolique,  il  a  rcfusii  de 
uouinierUD  însprcteur  iiroieslant.  Il 
«■st  \n\\  qu'il  l'a  «nvoyo  au^stlût  dans 
le  dqiortcuient  voisin  ;  il  est  vrai 
encnre  qu'il  a  placé  ,  Koitdans  les  in- 
speciions,  soit  ù  In  trie  des  écoles 
naruialcs  ,  un  grand  nnuiliip  de  ses 
corél();iuniiaircs ,  et  que,  à  défaut 
de  proiestans ,  il  n  clioisi  des  philo- 
sophes, deux  espèces  de  croyans  qui 
•liffèredt  fort  peu,  si  toutefois  ils  dif— 
{{.'tcnt  on  quelque  cltone.  QiK  con- 
clure d'uue  telle  conduite?  IVl.  Gui- 
7,ot  est-il  un  lioiuine  d'une  telle  nio- 
liililé,  que  chacnu  de  s^s  actes  émnue 
d'un  principe  difléreni?  ou  lûrii  n'a- 
i-il  pas  de  princijMM?  Nous  aurions 
quelque  droit  de  parler  ainsi,  sans 
eue  nri'usé  d*ètrc  uu  linunue  pas- 
Kiourié.  Mais  nous  voulons  donner  à 
s.i  conduite  l'inteiprélniion  In  plus 
l'haritalile.  Elle  sera  «ans  duute  la 
plus  Traie. 

M.  Guîzot  est  pliilo-n|ihe,  mais  il 
.■ieiuT-fte  hjaucoup  de  la  pliilosopliic. 
Bien  qu'il  ait  ciu  et  professé  qu'on 
pouïoii.  avoir  une  morale  sans  reli- 
gion, bien  qu'il  ait  eni>ei(;né  ilan ^  sa 
chaire  d'Iiïiitoire  que  nous  aurions 
nn  jour  l'unilé  de  croyances  avec  la 
liberté  on  la  licence  de  tout  dire, 
unité  que  l'I^^flise  n'a  pu  nous  don- 
1  oppi'iiner  les  intclli(;ences  , 
luvcUes  réflexions 


l'ont  conduit  i  ne  voir  1»  qu'uM 
belle  théorie.  Et  eu  effet  l'Iiacuio- 
nie  inmule  et  intellectuelle  pourrait 
':tre  plus  en  progrès.  C'est  peut-étn 
ifni  <]e  l'obtenir  que  I'qq  paie  dct 
loiuuies  pour  dire  le  eui  et  le  nw, 
]ue  l'on  emploie  les  aoûs  et  les 
icniis  de  la  religion  et  de  U  m» 
■aie,  les  professeurs  de  panthfisnte 
loui-  la  jeunesse  des  écoles,  les  Frèra 
lonr  ceux  qui  veulent  les  Fj-ère»,  (m 
naltres  d'écoles  irréligieux  pour  ha 
conseils  uiunictpaux  qui  prJlibent 
cet  cnseifineinent ,  des  maîtres  de 
ion  déistes  ou  chrétiens  aeJon  les 
provinces  et  selon  les  persoimei,'et 
^ntîn  les  petits-séminaires  pour  le 
■leiiié.  Voici  les  vue»  de  M.  Guttot 
lur  ces  derniers  éiabtissentens. 

Nous  counucncerons  par  remar- 
quer que  M.  le  ministre  a  tout-à-bil 
déplacé  la  question.  On  ne  peut  s'ex- 
pliquer que  par  une  singulière  pté- 
occupation  de  la  cbambre,  l'atten- 
tion qu'elle  a  prêtée  à  nà'.discoan 
qui  est  tm  liors-d'œuvre  cbntinuel. 
"l'ont  n'y  est  pas  mauvais  a»uré- 
nieni  ;  mais ,  dans  ce  qu'il  renferme 
de  Ihui  ,  il  a  le  malheur  de  ne  rien 
prouver.  Il  s'agissoit  de  savoir  û  les 
écoles  tcclési astiques  seroient  libres 
ou  asservies  à  l'imivei  site.  Dans  l'Iiy- 
pollièsc  où  ou  aiuoît  consacra  leur 
libellé  ,  il  s'agissoit  de  décider  à  un 
pièire,  éminent  par  ses  vertus  et  in- 
vesti d'une  mission  qu'un  évcque  ne 
donne  qu'à  un  homme  qui  offre  cette 
gnranltL',  iioit  faire  certifier  sa  mo- 
ralité par  un  maire  ;  s'il  paroUroit, 
jKiur  prouver  sa  capacité,  devant  uu 
jury  la'iqnc  ou  devant  ses  supérieurs 
naturels.  Il  s'agissoît ,  en  uu  mot,  de 
savoir  si  les  petile-séuiinairea  ne  pou- 
voient  pas  être  de.s  écoles  spéciales 
comme  les  écoles  uvilîtaires  et  beau- 
coup d'autres  établisseincns.   Celle 


spéeiaUié,  qui  ressort  de  la  nature 
iiième  den  petiu-séminaires,  une  fois 
admise,  les  réclamations  formées  par 
les  évéques  dévoient  être  accueillies 
sans  difficulté.  Telle  étoit  la  ques- 
tion ;  M.  Guizot  ne  Ta  pas  incnie  cf- 
fleui'ée.  Pas  un  mot  dans  sa  harangue 
qui  indique  qn'il  Tait  comprise  ou 
ait  Toulu  la  comprendre. 

Il  commence  par  établir  la  néces- 
sité des  petits-séminaires  ;  il  eu  donne 
4em  raisons ,  dont  l'une  est  bonne, 
et  l'autre  mauvaise.  Les  petits-sémi- 
naires sont  nécessaires,  parce  que 
Vewpm  des  croyances  religieuses 
.est  affotbli,  et  surtout  parce  que 
riostniction  laïque ,  et  encore  plus 
rin3truclitoii  universitaire  ^  n'étant 
guère  propre  à  former  des  chrétiens , 
l'est  beaucoup  moins  à  former  des 
prêtres  ;  mais  ils  ne  sont  pas  nécessai- 
res par  la  raison  que  des  molift  mon- 
dains^ des  motifs  de  pouvoir  et  de  for^^ 
lune  ne  poussent  plus  la  jeunesse  à 
«ntcer  daines  Va  carrière  ecclésiastique. 
Du  resté  f  ce  n'est  point,  là  la  que»- 
lion.  Personne  ne  coiUeste  à  M.  Gui- 
zot que  les  écoles  ecclésiastiques 
soient  nécessaires. 

De  leur  nécessité  l'orateur  con- 
clut qu'elles  doivent  être  des  établi&- 
seuiens  publics.  La  conséquence  n'est 
pas  rigoureuse.  Nous  l'admettons  ce- 
pendant, mais  seulement  dans  le  sens 
des  éréques.  Elles  doivent  être  des 
ëtablissemens  publics,  parce  qu'elles 
ont  une  destination ,  une  utilité  ptv- 
blique  :  à  ce  titre  elles  ont  droit  de 
recevoir  des  donations ,  aux  con- 
ditions et  avec  l'autorisation  exi- 
gées par  la  loi.  Mais  doivent-elles 
subir  les  entraves  imposées  par  le 
monopole ,  lorsque  le  monopole 
est  détruit?  Nous  le  nions  formel- 
lement.  Ces  conditions,   M.  Guizot 


(  i3t  ) 

que  l'on  continue  à  imposer  un  lia^ 
bit  particulier,  à  interdire  l'admis- 
sion des  externes  ,  à  faire  agréer  les 
professeurs  par  le  gouvernement,  en- 
fin, à  limiter  le  nombre  des  élèves  et 
des  écoles.  Il  trouve  que  tout  cela  est 
compatible  avec  la  liberté  ;  et  nous 
soutenons  que  tout  cela  est  tyranni* 
que.  Il  prétend  que  c'est  la  consé- 
quence de  la  qualité  d  ctablissemcns 
publics  ;  et  nous,  les  lois. cl  l'histoire 
ù  la  main,  nous  pouvoirs  lui  démon- 
trer que  les  petits-séminaires  ont  été 
jusqu'en  1789  des  établissemens  pu- 
blics sans  aucune,  de  ces  conditions  ; 
qu'ils  l'ont  été  jusqu'en  1828,  sans  su- 
bir celles  d'entre  elles  qui  j^ont  les 
plus  vexatoires.  Nous  n'avons  d'ail- 
leurs besoin  d'invoquer  ni  les  lois,  ni 
l'histoire.  Que  M.  Guizot  pense  et 
dise  ce  qu'il  voudia.  Ce  n'est  pas  dans 
l'intérêt  des  mœurs,  dans  l'intérêt  de 
la  science^  dans  l'intérêt  de  l'état, 
c  est  uniquement  pour  satisfaire  des 
haines  catholiques,  des  jalousies  uni*^ 
versitaires  et  les  intérêts  tout  ma- 
tériels du  coips  enseignant)  que  les 
entraves  ont  été  imposéesy  et  qu'on 
veut  les  maintenir.  Soyez   francs , 
Messieurs;  ne  venez  point  nous  faire 
de  tpuchant.es  homéUes  sur  l'égarc*- 
mentdu  peuple  dont  l'esprit  est  moins 
sophistique  que  le  vôtre.  S'il  ne  sait 
plus  à  quoi  se  rattacher,  s'il  appelle 
le  bien  et  le  mal  du  même  nom,  s'il 
prend    l'un  pour    l'autre,  s'il   y   a 
chez  lui  confusion  des  langues,  n'est- 
ce  point  parce  que  vous  avez  tout 
confondu,  et  qu'à  force  de  tout  con- 
fondre vous  ne  vous  entendez  pas 
vous-mêmes?  \  ous  voulez  la  rehgion, 
la  morale,  l'ordre,  et  vous  asservissez 
les  docteurs  de  la  religion,  les  maîtres 
de  la  morale,  les  amis  de  l'ordre,  au 
moment  où  vous  donnez  la  liberté  à 


les  rappelle  et  les  approuve.  Il  veut  \  ceux  qui    combattent   ces  élémeus 


^, 


C  1 

nécessaires  de  tout  bonheur  social. 
.  A  propos  des  petits-séminaires , 
M.  Guizot,  qui  n'a  jamais  traité  le  vc« 
li  table  point  en  discussion,  a  fait  une 
digression  sur  l'union  de  l'Eglise  et 
de  l'état,  que  nous  ne  pouvons  passer 
sous  silence.  Il  n'a  distingué  que  trois 
sortes  d'unions  :  l'assujétissement 
complet  de  l'état  à  l'Eglise,  c'est- 
Ji-dire  la  théocratie  ;  la  dépen- 
dance également  complète  de  l'Eglise 
envers  l'état ,  et  enfin  ,  l'indépen- 
dance entière  des  deux  sociétés  vis-à- 
vis  l'une  de  l'autre.  Il  auroit  dû  en 
indiquer  une  autre  espèce,  et  c'est 
celle  qui  a  existé  dans  tous  les  pays  ca- 
tholiqués,et  plus  particulièrement  en 
France.  L'Eglise  y  étoit  sinon  de  fait, 
au  moins  de  droit ,  indépendante 
sous  le  rapport  spirituel,  et  dépen- 
dante sous  le  rappoit  temporel . 

M.  Guizot  ne  veut  ni  de  la  théo- 
trralie ,  ni  de  l'indépendance  com- 
plète et  réciproque  de  l'Eglise  et  de 
i'éiat.u  Ce  dernier  régime,  dit-il,  qui 
est  aujourd'hui  du  goût  de  beaucoup 
d'hômmtes  éclairés ,  me  paroit ,  à 
moi ,  mauvais ,  grossier,  tenant  à 
un  état  informe  d'une  société  nais- 
sante et  à  peine  ébauchée.  »  Que 
veiU-il  donc?  La  dépendance  com- 
plète, puisqu'il  a  exclu  les  deux  au- 
tres régimes.  Il  n'y  a  là  qu'une  légère 
difficulté;  c'est  que  ce  ne  seroit  plus 
l'Eglise  catholique,  mais  le  protestan- 
tisme anglais  ou  prussien. Ce  système 
une  fols  admis,  M.  Guizot  pourroit 
nommer  sans  difficulté  les  doyens 
des  facultés  de  théologie,  comme  il 
en  a  la  prétention,  et  faire  beaucoup 
d'autres  choses  encore.  Ce  qu'il  y  a 
de  curieux,  c'est  que  dans  le  même 
discours,  il  parle  de  la  liberté  de  CE- 
glixe  et  de  Cétat;  il  Veut  que  chacune 
reste  à'sa  place,  tout  en  se  réunissant 
et  se  rapprochant.  Tout  cela  ,  'sans 


3«  ) 

doute,  est  très-intelligible  pour  leff  ini- 
tiés ,  mais  ne  l'est  guère  pour  nous. 
D'ailleui's,  que  fait  tout  cet  étalage  de 
principes  à  la  question  des  petits- 
séminaires?  Ne  peut-on,  sans  ad- 
mettre le  système  de  l'^i^e/tir  que  nous 
n'approuvons  nullement, et  que  noiA 
avons  combattu ,  affranchir  des  pF^ 
très  d'une  déclaration  absurde^  etks 
institutions  les  plus  sûres  pour  les 
mœurs  et  pour  les  principes  reb- 
gieux ,  de  restrictions  odieuses?  fin- 
fin,  sans  séparer  entièrement  l'Eglise 
de  l'état,  est-il  nécessaire  que  l'E^iie 
de  France  ait  avec  une  administration 
qui  tolère  tous  les  cultes,  et  qui  ne 
montre  que  trop  une  prëdiléelîon 
marquée  pour  le  protestantisme,  des 
rapports  aussi  intimes  qu'avec  le  gou- 
vernement de  Louis  XIY/Le  régime 
de  l'Eglise  belge  ne  seiH>it4l  pas  ^vm 
analogue  à  notre  situation  présente 
que  celui  que  nous  subissons?  Celte 
question  est  très-grave  ;  il  nç  faut  pas 
la  ti'aiter  légèrement.  Sk»^ertai|ll- 
orateurs  ont  émis  des  -idées  exag^ 
rées,  s'il  est  échappé  à  M.  Saim-Maix: 
Girardin  ,  par  exemple  ,  quelques 
motsrépréhensibles,  surtout  lorsqu'il 
a  désigné  les  controverses  litigieuses 
par  l'expression  très-déplacée  de  mûr-' 
relies  de  sacristie  {\)j  d'un  autre  côté, 
-il  ne  nous  semble  pas  moins  dange- 
reux de  vouloir  mettre  l'Eglise  de 
France  sous  la  main  de  MM.  lès  mi- 
nistres. S'il  y  avoit  à  choisir  entre 
une  dépendance  qui  nous  livreroit  à 

(i)  M.  Saîiit-Marc  Girardin  nods  a 
semblé  tenir  le  langage  d'an  homme 
franc,  généreux.  Il  lui  est  sans  doute 
échappé  clans  ses  cours  des  assertions  er- 
ronées. H  ne  connoît  pas  bien  encore  ia 
langue  catholique,  et  n'a  point  appro- 
fondi SCS  doclrines.  Mais  tôt  ou  tard  son 
talent  et  sa  droiture  le  ram&neront  à  cet 
unique  refuge  de  ceux  qui  veulent  sauver 
la  société  d'une  compile  anarchie. 


(  t^) 


leur  supi'ciiial'ie  spiritiielle,  et  un  re- 
fus ^e  protection  qui  pourroit  nous 
livtér  à  mille  vexations  ;  entre  l'in- 
oonyénient  d&  subir  le  retranche- 
ihent  d'une  indemnité  que  l'Eglise 
peut  réclamer  comme  une  dette  sa- 
crée, et  le  malheur  d'avoir  pour 
dieb  et  pour  pontifes,  des  doctrinai- 
res, desprol^stans,  des  avocats,  voire 
même  des  princes,  notre  parti  seroit 
bientôt  prb. 

Ceux  qui  liront  le  discours  de 
M.  Guizot  dans  le  ^ofii/eur pourront 
être  étonnés  de  notre  sévérité  à  son 
égard.  Mais  ce  reproche  seroit  bien 
jnoins  fondé  que  notre  accusation. 
X«e8  doctrinaires  ont  une  doctrine  pu- 
blique et  une  doctrine  secrète.  Se- 
crète n'est  pas  le  mot  propre ,  peut- 
être  ;  nous  l'employons,  n'en  ayant 
pas  d'autre.  Toujoui^  est-ii  qu'il 
faut  les  étudier  comme  on  étudie 
certains  philosophes  de  l'antiquité  ; 
Seulement  leur  système  est  plus  fa- 
cile à  Bftisir,  puisqu'il  leur  arrive  as- 
sez souvent  d'énoncer  clairement 
leur  pensée   anti-catholique. 

Ainsi,. dans  le  même  discours  où 

M.  Guizot  trouve  excellentes  desdifr- 

pomtions  législatives  qui  traitent  le 

ciei|*é  comme  une  classe  suspecte,  il 

dit  néanmoins,  «  qu'il  est  indispen- 

»  sablé  que  l'Eglise  et  ses  ministres 

»  soient  bien  convaincus,  d'une  part 

•  que  l'autorité  publique  ne  leur  est 

»  en  rien  soumise  ;   d'autre    part , 

»  qu'elle  leur  est  et  leur  sera  coustam- 

»  ment  bienveillante  ;  qu'elle  veut 

K  sincèrement  et  loyalement  la  dui*ée, 

)•  la  dignité,  l'extension  du  pouvoir 

»  moral  et  social  de  la  religion  et  de 

M  ses  dépositaires.  » 

Certes  nous  ne  parlerions  pas  au- 
trement^ si  nous  avions  l'honneur  de 
haranguer  les  chambres  législatives. 
Mais  il  est  probable  que  nous  met- 


trions un  |>eu  plus  d'iiarinouie  enlio 
nos  actes  et  nos  paroles ,  et  que  nos< 
discoui's  renfermeroient  aussi  moinr 
de  pensées  contradictoires. 

Ces  Messieurs  nous  mettent,en  vé-^ 
rite,  à  des  épreuves  bien  pénibles;  ce 
ne  sont  pas  seulement  nos  études  de 
théologie,  d'histoire,  de  droit  public, 
c'est  notre  raison,  noti*e  bon  sens, 
notre  logique  qui  sont  aux  champs, 
et  qui  rendent  si  difiicile  notre  bien- 
veillance, non  pour  certains  hommes 
auxquels  nous  souhaitons  très-sincè- 
rement toute  sorte  de  prospérité,  mais 
pour  le  chaos  politique,  moral  et  in- 
tellectuel qu'ils  ont  produit  et  dont  ils 
travaillent  avec  tant  de  persévérance 
et  d*ardeur  à  écarter  la  lumière. 


NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

PARIS.  —  Les  informations  de 
M.  l'abbé  de  Maimicrye  ,  nommé  à 
l'évéché  de  Saint-Flour,  ont  eu  lieu 
ces  joui*s-ci.  Si  elles  sont  envoyées  im- 
médiatement à  Rome,  M.  de  Margnc- 
rye  pourroit  être  préconisé  en  même 
t(*nips  que  les  trois  autres  prélats 
français  nommés  précédemment. 
Oa  avoit  cru  d'abord  qu'il  y  auroit 
un  consistoire  vers  Pàque  ;  comme 
il  n'y  en  a  point  eu ,  il  se  pourroit 
que  le  consistoire  n'eût  lieu  que  vers 
la  Pentecôte.  Ce  délai  n'a  probable- 
ment d'autre  motif  que  le  petit  nom- 
bre d'évéchés  à  pourvoir  en  ce  mo- 
ment. 

On  s*est  plaint  souvent  des  varia«» 
tions  asses  graves  que  l'on  remarque 
dans  la  jurisprudence  du  conseil  d'é- 
tat. On  a  plusieurs  fois  déploré  qu'elle 
subît  l'influence  des  divers  gouverne- 
mens,  et  jusqu'à  celle  des  divers  n:i-» 
nistères  qui  se  succèdent  à  une  épgquc 
où  la  société  est  témoin  de  tant  d'inr 
stabilité  dans-  notre  organisation  po- 
litique. Mais  voici  un  fait  que  nous 
recommandons  à  ceux  quipourroient 
être  ébranlés  par  le  rapport  de  M.  JDu- 


(  «34  ) 


mon ,  sur  la  déclaration  de  M.  l'Ar- 
chcvêqoe  de  Paris. 

M.  jDumon  y  déclare  positivement 
que  les  églises  apparûenneat  à  l'état, 
parce  qui!  avoit  besoin  de  prouver 
que  les  palais  épiscopaux  lui  appar- 
tenoient  aussi ,  et  qu  il  a  cru  qull  y 
avoit  connexité  entre  ces  deux  espèces 
de  propriété. 

Le  même  M.  Dumon  avoit  affirmé 
quelques  mois  auparavant ,  dans  un 
lapport  où  il  exaujinoit  si  les  com- 
munes étoient  propriétaires  des  égli- 
ses ,  que  rétat  s'étoit  dessaisi  de  ces 
édifices.  Ainsi,  dans  un  intervalle  as- 
sez court,  le  même  jurisconsulte  sou- 
tient ,  et  le  conseil  d'état  qui  adopte 
son  opinion  décide  tantôt  que  Tétat 
s'est  cfcssaisl ,  tantôt  qu'il  a  gardé  la 
propriété. 

Du  reste ,  M.  Dumon  s'est  trompé 
deux  fois  au  lieu  d'une ,  car  la  cour 
de  cassation  a  décidé,  par  un  arrêt  du 
6  décembre  1836,  que  les  églises  ap- 
partenoient  aux  fabriques,  ou,  en 
d'autres  termes,  aux  paroisses,  et  non 
aux  GODununea. 

La  paroisse  de  Boulogne,  près  Pa- 
ris, a  été  privée  ces  jours-ci  de  rece- 
voir M.  l'Archevêque,  pour  la  céré- 
monie de  la  confirmation.  Un  rhume 
obligeant  depuis  huit  jours  le  véné- 
rable prélat  à  garder  la  chambre,  il 
a  fait  contremander  samedi  soir  la  cé- 
rémonie qui  devoit  avoir  lieu  diman- 
die  16  avril.  M.  le  curé  de  Boulogne 
a  voulu  néanmoins  envoyer  à  M.  1  Ar- 
chevêque le  bouquet  qui  devoit  lui 
être  offert  par  les  élèves  de  la  pre- 
mière communion,  avec  l'expression 
de  leurs  vœux  pour  son  rétablisse- 
ment. Dimanche  soir  à  quatre  heures, 
au  moment  où  le  pasteur  montoit  en 
chaire  pour  prêcher  le  discours  de  la 
rénovation  des  vœux  du  baptême,  il 
a  reçu  la  lettre  suivante ,  dont  il  a 
donné  lecture  à  son  nombreux  audi- 
toire :  • 

«  î^ris,  dimanche  iG  avril  1837. 

*3f.  fc  curé ,  Voffranâc  de  vos  en  fans 


qui  sont  aussi  les  miens,  renonvelle  met 
regrets  de  n'avoir  pu  aller  aiqourd'lmi 
les  bénir,  les  conGrmer  dans  la  foi,  et  me 
recommander  à  leurs  prières.  Veuillei 
lear  dire,  ce  «oir,  que  je  les  remercie»  et 
en  particulier  tes  élèves  de  BiL  Franche. 
Les  fleurs  passeront,  mais  i'aflection  de 
leur  pure  et  de  leur  pasteur  durera  plog 
que  le  temps.  Recevez  aussi,  M.  le  coré, 
l'assurance  de  mon  sincère  attachement 

»t  Hyacinthe,  Archevêque  de  Paris.» 

Cette  lettre  pleine  de  bonté  f  pro- 
duit uno  vive  sensation.  Les  paroi»-. 
siens  de  Boulogne  qui  ont  entendu  la, 
voix  persuasive  du  pi*élat  pendant 
cinq  années  consécutives ,  se  rappe- 
loient  avec  bonheur  ses  touchantes 
exboitations  ijui  ont  tant  contribué 
à  faire  disparoitre  de  cette  commune 
l'église  française ,  dont  on  ne  parle 
plus,  et  à  ramener  au  bercail  les  hre* 
bis  égarées. 

Nous  avons  rendu  compte  dans  ce, 
Journal ,  le  24  novembre  1836  ,  de 
l'écrit  de  M.  l'abbé  Brio n ne,  4cSéeSy 
sur  le  prêt  à  intéi  et.  On  aurpic  dé^ 
si  ré  que  nous  revinssions  sur  cet  ou- 
vrage et  que  nous  nous  prondnças- 
sions  plus  fortement  en  faveur  du 
sentiment  de  l'auteur  ;  mais  il- 1101»' 
a  paru  que  nous  devions  nous. bor- 
ner au  peu  que  nous  en  avions  dit.  P^ 
puis,  un  journal  a  porté  sur  la.faro* 
ciiure  un  jugement  plus  sévère  que 
le  nôtre.  Une  réponse  à  cette  en  ti- 
que nous  fut  envoyée,  mais  nous 
crûmes  devoir  rester  étrangers  à  cette 
discussion  ,  et  nous  priâmes  qu'on 
nous  liispensât  d'insérer  la  réponse  à 
un  article  qui  n'est  pas  de  nous.  Au-» 
jourd'bji  on  nous  demande  d'an- 
noncer que  M.  Dracli ,  par  une  let- 
tre du  26  janvier  1837,  approuve  en- 
tièrement l'écrit  de  M.  Brionne,  et 
qu'il  permet  de  le  publier  dans  les 
journaux.  M.  Drach  est ,  comme  on 
sait ,  versé  dans  la  littérature  rabbi- 
nique  et  connu  par  divers  ouvrages. 
Lo    sentiment   d'un   liomme    aussi 


(  i35  ) 


droit  et  aussi  éclairé  est  saiM  doute 
j  de  <|uelqiie  ]>oi(ls  stu-  une  question 
/    dont    il    a    pu    s'occupei*  dans    yes 

études. 


M.  TeTéque  de  Moulins  a  visité  la 
vîHedeGannat,  qui  est  un  cijcf-lieu 
d'arrondissenieut  de  son  diocèse.  Le 
prélat  y  arriva  le  samedi  8  avril  et  oi- 
iiciale leudeniaiu,  assisté  de  MM.  Bou- 
cliet  et  ërotzier,  ses  grands-vicaires. 
LV{i;lise  ,  quoique  (grande ,  sufUsuil  a 
peiue  à  contenii*  la. fouie.  Le  prélat 
monta  en  chaire  et  exprima  sa  satis- 
faction de  Taccueil  qu'd  avoit  n  eu.  il 
lit  rélo(j;e  du  cure,  M.  Henry,  qui 
justifie  eii  effet  par  ses  vertus  et  sa 
conduite  le  choix  du  |)r(flat.  La  cou- 
liijjialion  fut  administrée  à  1 ,3()0  per- 
sonnes de  Gannat,  dont  plusieurs 
«soient  des  vieillards.  Le  lundi ,  les 
liabîtans  de  quaire  cr>unn!nies  voi- 
sines vinrent  processionnellement  à 
Gannat  pour  recevoir  la  conlirnia- 
tion.  L'église  de  Gannat  a  volt  été  ré- 
cemment ré{Mu*ée  avec  soin. 

M.  révèque  de  Ne  vers  a  donné  le 
7  avriria  con6rmation  à  Menou, 
canton  dcYarty.  Le  prélat  y  étuit 
.arrivé  la  veille  •  et  avoit  été  reçu  par 
le  clei;gé  y  le  maire ,  l'adjoint ,  })lu- 
sieurs  notables  et  officiers  de  la  garde 
nationale.  On  étoit  allé  au-devant  de 
lui  jusqu'à  lentrée  du  hourg.  Le  pré- 
lat étoit  accompagné  de  M.  l'abbé 
Lavernbe,  son  grand-vicaire,  et  se 
rendit  à  l'église,  où  le  curé,  M.  J3ou- 
goU|  vieillard  de  92  ans  ,  le  compli- 
menta. Le  jouv  de  la  cérémonie  , 
M.  Tévéque  célébra  la  messe,  adressa 
une  exhortation  aux  fidèles,  donna 
la  communion  à  70  personnes ,  et  en 
confiriua  196.  Après  la  cérémonie  ,  le 
prélat  visita  l'établissement  des  Sœurs 
de  la  Providence ,  fondé  par  M.  le  duc 
de  Damas  pour  instruire  les  jeunes 
filles  et  visiter  les  malades.  C'est  par 
le  ministère  de  ces  bonnes  Sœurs  que 
madame  la  duchesse  de  Damas  assiste 
les  pauvres  du  lieu.  Le  prélat  fut  reru 


au  cldteau  de  M.  le  diu*,  où  plu>ieurs 
curés  voisins  s*éloient  rendus  pour  U* 
saluer. 

O'est  eu  quittant  Menou  ,  que 
M.  l'évéque,  instruit  de  rémeute  de 
Clamery,  se  transporta  immédinte- 
meiit  dans  cette  ville  pour  tâcher 
d'y  rameui'r  la  paix.  Pendaut  que 
les  nutuiilés  étoient  sur  l;i  place  du 
Marché  ,  le  prélat  parcoiiroit  le.<i 
ports,  nial;;ié  la  pluie,  calmant  les 
espriis  rchanlïi's,  recommandant  To- 
héissance  aux  lois  et  le  respect  pour 
les  inajjistrats.  Cetle  pacifique  inter- 
vention e.sl  bien  ili{;ne  d'un  pasteur 
j;énéreu\  et  il'nn  père  plein  de  ten- 
dresse ;  ce  sont  la ,  comme  disoii. 
Fénelon  ,  les  jours  de  bataille  il'nu 
évèqne. 

La  Guzcitc  lia  jUûfi amnottcc  connue 
une  cho.'M!  reniarqiia])le  que  |e  di- 
manrlu'9,  M.  le  préfet  des  Bonelie.-*- 
du-llhone  et  31.  le  maire  de  Mar- 
seille étoient  ailés  faire  une  visite  à 
M.  révèque  de  cette  ville.  Le  mer- 
credi 12,  M.  révèque  convoqua  son 
cler^',é,  et  lui  fil  part  de  la  démission 
qu'il  avoit  cru  devoir  donner  de  son 
siège.  H  annonça  en  même  temps 
que  le  f^ouvenicuient  présentoit  à  su 
place  M.  d*lcosie,  son  neveu. 

jNous  avons  parlé  de  plusieurs  pré- 
dicateurs qui  se  sont  distingués  ce 
Carême  par  leurs  talens  et  leur  zèle.' 
Nous  ne  ferons  ici  qu'en  nommer 
rapidement  uu  certain  nombre.  A 
Marseille,  Ml\l.  Dufétre,  Guyoti  et 
Cierc  ont  constamment  attiré  la  l'ouïe  : 
les  piwlications  du  seeond  ont  été 
interrompues  par  l'indisposition  rê- 
(>nante,  mais  il  lésa  reprises  ensuite, 
et  il  vient  de  donner  une  retraite  poul- 
ies enfans.  A  Rouen,  M.  l'évèqu^ 
nommé  de  Verdun  a  rempli  la  sn- 
tion  de  la  cathédrale ,  et  M.  Tabbé 
Certes  celle  de  Saint-Ouen  ;  tons  deux 
dans  un  genre  différent  ont  atliié  uu 
nombreux  auditoire.  La  composition 
solide  du  premier  rappeloit  la  bonne 


manière  de  la  chaire  ;  le  secoud  a  fait 
des  conférences  sur  la  i*eligîoii,  qui 
ont  été  li'èi-suiTies.  Une  lettre  que 
nous  avons  reçue  de  Lyon  loue 
extrêmement  le  mérite  oratoire  de 
M.  Tabbé  Martin,  grand** vicaire  de 
Cahors,qui  a  prêché  dans  l'église 
Saint -François  de  Sales  à  Lyon. 
M.  Tabbé  Car  bois  a  eu  beaucoup  de 
succès  à  Bordeaux  ;  d'autres  orateurs 
reniplissoient  la  station  dans  diffé- 
rentes églises  de  la  même  ville. 

M.  l'abbé  Constans,  à  Milhau , 
M.  l'abbé  Poret,  chanoine  de  Cou- 
tances,  à  Cherbourg,  MM.  Devaux 

et  Morisset  à  Blois,  M.  Descordes  dans 
la  cathédrale  d'Orléans ,  M.  Lavaurs 

'  dans  la  cathédrale  de  Grenoble  y  ont 
été  constamment  goûtés.  A  Rennes, 
M.  Goëdro  cl  ses  confrères  ont  prêché 
le  Carême  dans  lu  paroisse  de  Tous- 
saint ,  dans  celle  de  Saint-Germain. 
M.  l'abbé  Besnoin  a  prêché  jusqu'à  2 
et  3  fœs  par  jour  ;  dès  le  matin  , 
l'église  étoit  remplie,  et  le  soir  l'af- 
fluence  s'y  portoit  encore.  Toutes 
les  classes  étoient  également  em- 
pressées autour  de  cette  chaire. 
TA.  Bach  prêchoit  tous  les  jours  dan^ 
la  cathédrale  de  Mende  ;  il  faisoit  de 
grand  matin  une  instruction  sur  les 
fondemens  de  la  foi ,  et  a  donné  spé- 
cialement des  «discoui-s  pour  les  fem- 
mes. Une  nombreuse  communion 
générale  de  femmes  a  eu  lieu  le  Jeudi 
'saint ,  et  le  jour  de  Pâque  environ 
900  hommes  ont  paru  à  la  table  sainte. 
M.  l'abbé  Pangon ,  chanoine  de  Va- 
lence, qui  a  rempli  la  statiqn  dans  la 
cathédi-ale  de  Meaux,  a  eu  un  succès 
d'autant  plus  remarquable ,  que  son 
début  avoit  été  peu  heureux  à  raison 
de  la  maladie  régnante.  M.  Marins 
Aubert,  outre  les  exercices  ordinaires 
de  la  station  qu'il  prêchoit  à  Bédar- 
rieux,  diocèse  de  Montpellier,  ouvrit 
une  retraite  pendant  laquelle  il  mon- 
toit  en  chaire  deux  fois  par  jour  ; 
toutes  les  classes  se  pressoient  à  ses 
discours,  et  l'église  ne  suffisoit  plus  à 

Nia  foule.  Il  a  fallu  partager  les  audi- 


(  i36  )      . 

teurs  en  deux  divisions.  De$  frailf 
abondans  ont  été  le  résultat  de  cet 
prédications  réitérées. 

Nous  pourrions  parler  des  stations 
à  Nîmes,  à  Uzès  et  ailleurs.  A  Perpî« 
gnan ,  des  prêtres  zélés ,  MM.  Gra- 
cions ,  Gusinez ,  Oro ,  Saint-Pons  el 
Renom  ont  donné  des  instractÛHB 
aux  réfugiés  espagnols. 

Enfin  ,  de  tous  côtés ,  il  y  a  eu  qb 
redoublement  de  zèle,  qui,sans  doutei 
a  porté  ses  fruits. 


Le  mardi  de  Pâque ,  rabjuration 
d'une  protestante  a  eu  lieu  cfant  Té- 
glise  de  Saint-Paterne  ,  à  Orléans  ;  il 
y  avoit  long-temps  que  cette  cérémo- 
nie étoit  désirée  par  celle  qui  en  étoic 
l'objet. 

Sur  la  demande  de  M.  Veigne,  dé- 
puté de  l'Aveyron ,  et  en  considéra- 
tion des  sacrifices  que  se  sont  imposés 
les  liabitans  de  Saint-  Aifrique,  te  mi- 
nistre de  l'instruction  publique  ,  qui 
vient  de  sortir ,  a  alloué  une  somme 
de  2,000  fr.  pour  l'établbsement 
d'une  école  de  Frères  à  Saint -Af- 
frique.  Précédemment  ce  député,  sur 
la  demande  de  M.  l'abbé  Barthe,  an-  - 
eien  principal  du  collège  de  Saînt;- 
Affrique,  avoit  obtenu  de  Marie-Aïué- 
lie  100  fr.  pour  cette  école. 

Grâces  au  zèle  et  à  la  générosité 
de  MM.  M.  frèk-es ,  Téglise  de  Creo- 
zier-le-Neuf,  diocèse  de  Moulins, 
vient  d'être  rendue  à  l'exercice  de  la 
religion.  Un  presbytère  et  quelques 
terres  environnantes  ont  été  domiés 
en  sus.  On  estime  que  l'adiat  et  la 
restauration  du  tout  se  sont  élevés  à 
12,000  fr.  Un  curé  a  été  nommé.  Les 
procédés  des  frères  M.  sont  d'autant 
plus  remarquables,  qu'ils  ont  eu  à 
lutter  contre  le  mauvais  vouloir  de 
l'administration  co^nmunale,  qui  a 
suscité  mille  embarras  et'  mille  ti*a- 
casseries. 


Un  journal  annonce  que  le  duc  de 


(  *37  ) 

Ifassau'  Tient  de  noininei*  deux  pro- 
fesseurs de  théologie  pour  le  sémi- 
naire diocésain  de  Limboui^g.  Il  est 
assez  singulier  apparemment  que  ce 
soit  un  prince  protestant  qui  nomme 
des  professeurs  de  théologie  catho- 
lique. On  ajoute  que  les  aspirans  au 
ssBcerdoce  auront  désonnais  à  passer 
deux  années  dans   une    Université 
étrangèi'e  pour  y  étudier  en  théolo- 
gie, et  qu'ils  feront  ensuite  deux  ans 
au  séminaire  de  Limbourg.  Le  jour- 
nal dit  qu'on  se  promet  de  gi^ands 
fruits  de  cet  arrangement  pour  les 
progrès  des  élèves.  IVous  avouons  que 
cet  arrangement  nous  inspire  au  con- 
traire des  craintes.  Quelle  est  cette 
Université  étrangère ,  où  les  élèves 
coinuienceront  leur  théologie?  Il  faut 
croire  que  ce  ne  sera  pas  une  Univer- 
51  lé  pi-otestante  ;  mais  il  y  a  en  Alle- 
magne  des  Universités  catholiques 
qni  ne  sont  guère  plus  rassurantes 
pour  Vorthodoxie  de  leurs  élèves. 


POLITIQUE. 

M.  de  Céhœaiaik^ê  pas  toaUà-fait  ga- 
gné sou  procès  dtns  l'affaire  de  l'apanage 
de  M.  lo  duc  de  Nemours;  il  n'a  obtenu 
qu'un  ajournement,  et  ce  n^est  que  partie 
remise.  En  présentant  son  nouveau  projet 
de  loi  sur  le  système  des  dotations,  M.  le 
pr^«idenl  du  conseil  s'est  expliqué  de  ma- 
nière k  ne  guérir  personne  de  la  peur.  En 
effet ,  U  raison  qui  a  fait  renoncer  mo- 
menlan^ent  h  l'apanage  de  M.  le  duc  de 
Nemouis,  e'est  que  le  roi  des  Tra/içais  n'a 
poM  vomim  qiCil  fût  pourvu  en  même  temps  d 
VéiabUêMment  de  ses  deux  fils, 

fiàus  ne  savons  trop,  d'après  cela,  si 
Ton  n'aaroît  pas  aussi  bien  fait  de  laisser 
Taflaire  suivre  son  premier  cours.  La  dot 
de  la  reine  des  Belges  et  l'apanage  de 
M.  le  doc  de  Ncmoui's  venant  se  joindre 
à  la  fois  au  chiffre  additionne]  demandé 
pour  rétablissement  du  fils  aSné  de  la  fa- 
mille el  pour  le  douaire  de  sa  femme;  tout 
cela  ensemble  anroit  formé  un  cumul 
cuortiic  de  sacrifices;  el  chaque  lot  auroil 


pu  se  ressentir  séparément  de  la  retenue 
ou  de  la  pudeur  qu'on  se  seroit  vu  obligé 
d*y  mettre.  Au  lieu  qu'en  les  isolant  ainsi 
les  uns  des  autres,  pour  les  empêcher  de 
faire  masse,  chacun  de  ces  lots  en  parti- 
culier paroitra  moins  lourd ,  moins  ef- 
frayant, et  Ton  ne  s'enhardira  que  davan- 
tage à  le  porter  haut. 

De  la  part  de  M.  l'iiitendant  de  la  liste 
civile,  c'est  une  combinaison  qui  lui  fait 
le  plus  grand  honneur,  que  de  n'avoir  pas 
voulu  qu'il  fût  pourvu  en  même  temps  à  un 
double  établissement  princier.  Il  y  a  plus 
d'argent  qu'on  ne  pense  dans  cet  en  même 
temps,  et  jamais  peut-être  il  n'a  été  fait 
un  plus  heureux  emploi  de  ces  deux  mots 
de  la  langue  française.  Dans  une  occasion 
semblable ,  en  même  temps  est  une  vraie 
découverte,  qui  vaut  son  pesant  d'or. 

Tout  est  admirablement  calculé,  au 
surplns.dans  le  discours  de  M.  Mole,  pour 
le  rendre  émollient  et  adoucissant.  Re- 
marquez qu'an  lieu  de  vous  dire  en  par- 
lant du  roi  des  Français  :  l'établissement 
de  deux  de  ses  filsy  il  a  soin  de  vous  en  ca- 
cher trois,  et  de  vous  dire  :  rétablissement 
de  ses  deux  fils;  comme  si  tout  finissoit  là, 
et  qu'il  n'y  eût  plus  personne  à  pourvoir 
dans  la  famille,  après  M.  le  duc  de  Ne- 
mours et  son  frère  aine.  Il  est  impossible 
de  mieux  s'y  prendre  pour  ne  vous  enga- 
ger que  pas  à  pas  dans  les  apanages ,  et 
pour  faire  durer  le  plaisir. 


Un  journaliste  gascon  avoit  été  appelé 
à  Paris  comme  m^>decin  extraordinaire 
auprès  des  ministres  du  G  septembre, 
pour  prendre  soin  de  leurs  jours,  et  tra- 
vailler à  leur  conservation  s'il  y  avoit 
lieu.  On  annonce  qu'il  se  remet  en  roule 
pour  retourner  chez  lui.  Est-ce  un  bon, 
est-ce  un  mauvais  signe?  Ordinairement 
le  médecin  ne  renonce  à  ses  malades:  que 
dans  deux  cas  :  ou  quand  ils  sont  déses- 
pérés, ou  quand  ils  sont  guéris.  I^e  6  sep- 
tembre est-il  guéri,  ou  bien  est-il  déses- 
péré? Voilh  ce  que  le  départ  du  médecin 
gascon  laisse  indécis  ;  mais  c'est  l'un  des 
deux. 


PAtllS,  19  AVRIL. 

M.  Persil  est  nommé  président  de  la 
commission  des  monnoics,  en/emplacc< 
ment  de  îVf .  le  comte  de  Sussy,  décédé. 

—  Avant  de  quitter  le  ministère  des 
finunces ,  M.  Duchatei  a  contresigné  Tor* 
donnance  qni  nomme  comme  conseiller 
référendaire  de  seconde  classe  à  la  cour 
des  comptes,  M.  Génie,  chef  de  division 
au  ministère  de  rinslruclion  publique; 
M.  Brialte ,  conseiller  référendaire ,  a 
été  promu  aux  fonctions  de  conseiller- 
maître. 

— M.  M  arec,  sous-directeur  du  person- 
nel au  ministère  de  la  marims  est  nommé 
maître  des  rettuêtes,  avec  autorisation  de 
prendre  part  auie  travaux  du  conseil 
d'état 

—  M'  de  Rémusat,  sous-secrétaire  d'é- 
tat au  ministère  de  Tintérieur,  a  donné  sa 
démission. 

—  On  annonce  que  M.  Gustave  de 
Wailly,  chef  du  cabinet  de  M.  Tinten- 
dant-général  de  la  liste  civile,  suivra  M.  de 
MoDtalivet  à  rintérieur«  dans  la  même 
qualité. 

—  On  dit  que,  pendant  tout  le  temps 
qne  M.  de  MontaUvet  sera  ministre ,  Tin- 
tendance  générale  sera  gérée  provisoire- 
ment par  M.  Germain  Delavigiic ,  con- 
servateur du  mobilier  de  la  couronne. 

—  Le  maréchal-de-camp  Létang  a  été 
nommé  au  commandement  du  départe- 
ment du  Pas-de-Calais  (cheMieu  Arras). 

—  M.  Ozaneaux,  inspecteur  de  l'Aca- 
démie de  Paris,  et  précédemment  recteur 
de  l'Académie  de  Toulouse^  a  été  nommé 
inspecteur  général  des  études. 

—  M. G nigniaut,  professeur  à  la  Faculté 
des  lettres,  ancien  directeur  de  l'Ecole 
normale ,  a  été  élu  membre  de  T institut 
(Académie  des  inscriptions  et  belles-let- 
tres) ,  en  remplacement  de  M.  Van-Praet. 

—  M.  de  Salvandy ,  ministre  pour  la 
première  fois ,  a  pris  hier  possession  de 
l'hôtel  de  Vinstruction  publique. 

—  M.  Lacave-Laplagne  ,  nouveau  mi- 
nistre de$  Gnances,  étoit  gendre  de  feu 


(*38) 

M.Tarrible,  ancien  tribun,  dit  un  journal 
du  matin ,  et  neveu  de  M.  Barris ,  qui  est 
mort  président  de  chambre  à  la  cour  de 
cassation.   Elève  de  rEcole-Polytechni- 
que,  oflicier  du  génie,  il  quitta  le  service 
pour  l'élude  des  lois,  après  le  licencie- 
ment de  l'armée  de  la  Loire,  il  fut  nommé 
substitut  ù  Etampes  (Scinc-et-Oise),  en 
i8uo,  et  l'année  suivante  conseiller  réfé- 
rendaire de  '2"  classe  près  la  cour  de 
comptes.  En    iSsS  ,  le  roi  Charles  X  Je 
promut    au    titre  de  conseiller  référeu* 
daire  de  i^*  classe.  Après  la  révoiotion, 
M,  Lacave-Laplagne  fut  nommé  officier 
dans  la  légion  d'artillerie  de  la  gaiMe  De< 
tionale  plus  tard  licenciée  à  caaio  de  ses 
opinions  réimblicaiues.  En  i83e,ikK^t 
la  croix  de  la  Légion-d' Honneur,  puii  eu 
i833,  le  titre  de  conseiller-raailie  de  la 
cour  des  comptes,  il  y  a  deux  ans.  il  «  ël 
élu  député  à  Miraiidc  (  Gers) ,  qui  avoit 
nommé  i>récédc*mment  M.  Thiers.  L*aa« 
née  dernière,  M.  liacave-Laplagoe  a  été 
chargé  de  faire  un  rap^iort  sur  la  rédiM? 
tion  des  rentes. 

—  On  lit  aujourd'hui  dans  le  Jownd 
des  Débals  :  «  S.  A.  U.  madame  la  ducheiie 
d'Orléans  viendra  à  la  fronilère  «çoom- 
[)agnée  par  sa  mère,  et  S.  A.  R»  If.  Je  d^ç 
d'Orléans  ira  lui-même  la  recevoir  aor  le 
territoire  français.  » 

—  Le  Journal  du  Coninurce ,  qni  avoit 
d'abord  gardé  le  silence,  le  rompt  aujour* 
d'hui,  pour  dire  que  la  conduite  du  nou- 
veau cabinet  tenue  hier  aux  dcnx  cham- 
bres manque  de  franchise  cl  d'habileté. 
«  En  voyant  M.  Mole  se  faire  gloii^tfb 
naugurer  le  nouveau  cabinet  à  la  fa- 
veur du  mariage  du  prince  hérédi- 
taire, la  chambre  des  députés  pou- 
voit  pressentir  un  système  de  répa- 
ration; et  l'on  disoit  que  les  illusiree 
Gançailles  seroient  célébrées  par  un  acte 
solennel  de  clémence.  Mais  à  la  chambre 
despairs^  IM.  de  Dreux-Brézé ayant  adreaef 
des  interpellations,  MM.  Mole  et  Montali: 
vet  ont  déclaré  que  leur  politique  contî 
nueroit  la  système  suivi  depuis  sept  ans, 
et  ajouté  qu'ils  ne  retireroicnt  pas  tes  loi; 
de  déportation  et  de  noniévélaliun.  » 


(  »39  ) 


—  Lie  Jomrmài  de  Parit  eonlînne  son 
ipposilton.  Il  blftme  fortement  rajoame- 
Beat  de  l'apanage  da  dao  de  Nemours. 
■  A  nos  yeux  ,■  miens  Tcmdroît  un  retrait 
|nir  et  ûmplc.  Du  moins ,  ce  scroH  une 
■ffaîre  vidée,  une  faute  commise  d'an  seul 
coup  ;  on  dC'toumeroit  la  tète,  et  ronîroit 
de^ftnt  soir..  Mais  le  ministère  du  1 5  avril 
D*a  pat  même  le  courage  de  ses  foib fesses, 
et  ioot  en  s'annibilant  dans  le  présent, 
îl  ne  snl  que  semer  des  embarras  dans 
FaTenlr.  ■ 

—  Le  Journal  des  DébaU  fait  encore  un 
peu  dfopposîtîon.  L*ajourncnient  de  la  loi 
<FapaDa|;e,  pour  cette  feuille ,  c'est  le  re- 
tmil blâmable  de  la  loi.  «Les  principes 
soniamkh  lintqu*on  voudra  ;  mais  de  lait 
la  loi  est  retirée  ;  pour  les  chambres,  pour 
le  pays,  pour  les  factieux  et  les  calomnia- 
teurs, elle  est  retirée.  » 

—  C'est  Tendrcdi  prochain  que  com- 
menceront &  la  cour  des  pairs  les  débats 
de  l'affaire  Meunier. 

— ^\.  Sébastian!,  depuis  quelque  temps 
À  Paris,  fait  ses  préparatifs  de  départ  pour 
reioumer  ^Londres. 

—  M.  /e -comte  d'Appony,  ambassa- 
deur d'Autricibe,  est  parti  hier  pour 
Vienne. 

—  Le  général  Bugeaud  est  arrivé  le  5 
à  dran.  Après  son  débarquement,  la 
bruit  de  l'éTacuatlon  du  camp  de  la  Tafna 
a  couru  dans  la  ville. 

—  Le  tribunal  de  police  correction. 
ncUe  a  condamné  hier  le  sieur  Franck  à 
dix  mois  de  prison,  loo  fr.  d'amende,  et 
Ifs  sieais  Cbarvet  et  Paget,  chacun  à  six 
mois  de  prison  et  loo  fr.  d'amende.  Au 
mois  de  décembre  dernier,  il  a  voit  été 
saisi  an  domicile  qu'ils  occupoient  en 
commun,  124  paquets  de  cartouches  à 
billes,  des  balles  et  de  la  poudre.  On  dé- 
oonviit  aussi  plus  tard ,  au  même  domi- 
cile, un  pistolet  dans  un  pain  de  quatre 
livres  très-ancien.  Sur  des  listes  dont  il  a 
été  question  dans  l'affaire  des  poudres,  on 
a  trouvé  le  nom  de  Franck. 

—  Une  portière  de  la  rue  de  Mesnit- 
Montanl,  sortant  de  chez  elle  avec  un  sac 


I 


d'argent,  destiné,  assure-ton,  ù  son  pro- 
priétaire, est  accostée  par  deux  individus 
qui  se  disent  Espagnols.; Bientôt,  comme 
il  est  arrivé  tant  de  fois ,  l'on  d'eux  voulut 
changer  des  pièces  jaunes  contre  des 
f»ièces  de  cinq  francs ,  et  la  malheureuse 
femme  oublia  le  passé,  négligea  l'expé- 
rience ,  en  croyant  faire  un  immense  bé- 
néhce.  11  n'est  pas  nécessaire  de  dire  que 
la  somme  qu'elle  |K)rtoit,  et  qu'on  élève  à 
5oo  fr. ,  se  trouva  réduite  à  quelques  rou- 
leaux de  jetons  en  cuivre. 

—  Un  journal  assure  que  96,600  feu  il  les 
politiques  se  disiribuent  quotidiennement 
à  Paris,  ou  [larteut  pour  les  départemens. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reçu 
les  16  et  17,  285,931  fr.  ;  elle  a  remboursé 
1  million  860^000  fr. 

—  Des  ouvriers  sont  occupés  à  planter 
des  arbres  en  allées  sur  ta  place  Saint- 
Sulpjce.  Au  milieu  de  cette  place,  un  ter- 
rain est  réservé  pour  y  construire  une 
fontaine.  Ou  doit  aussi  ouvrir  une  grande 
rue  en  face  de  l'église,  qui  iroit  jusqu'à  la 
rue  du  Chêrchemidi.  Un  journal  dit  que 
ces  travaux  sont  exécutés  sur  des  plans 
faits  sous  Tempirc. 

—  On  fait  en  ce  moment  un  égout  à  la 
Croix-Rouge.  On  y  construira  aussi  une 
fontaine. 

—  Il  y  aura  demain  jeudi  éclipse  de 
lune.  Elle  commencera  à  Paris  deux  mi- 
nutes après  le  coucher  du  soldl,  à  6  hen- 
res  59 minutes;  l'observation  totale  com- 
mencera à  8  heures  pour  finir  à  9  heures 
40  minutes.  L'éclipsé  cessera  entièrement 
à  10  heures  44  minutes. 

Quoique  l'écIipse  soit  totale ,  notre  sa- 
tellite n'est  point  pour  cela  invisible;  la 
lumière  diffuse  lui  prête  une  teinte  pâle 
qui  offre  un  aspect  très  -  remarquable  , 
surtout  lorsque  le  ciel  est  serein. 


J-Jli': 


NOUVELLES   DES   PU0VI]VCE8. 

L'ouverture  publique  du  Musée  de 
Versailles  est  fixée  au  V  mai. 

—  Le  Guetteur  de  Saint-Quentin,  du 
&6,  fait  un  déplorable  tableau  de  l'état  du 


(  i4o  ) 


commerce  de  celle  vilie.  Toules  les  bran- 
ches d'induslric  sont  aclueUemcat  en 
toaffraace. 

—  Le  1 4,  le  préfet  de  la  Nièvre  est  ar- 
rivé à  Glamecj  avec  le  général  comman- 
dant le  départemenl,  et  des  Torces  impo- 
santes. La  garde  nationale,  qui  avoit  rc- 
fasé  de  prendre  les  armes  lors  des  der- 
niers désordres,  a  été  provisoirement  sus- 
pendue. Dans  la  soirée,  on  a  fait  des  ar- 
restations. Deux  escadrons  de  cavalerie 
étoîent  stationnés  sur  les  deux  principales 
places,  pendant  que  des  détacbemens  de 
vingt  hommes,  dix  à  pied.  Icmoosquelon 
chargé  à  la  main ,  et  dix  à  cheval,  le  sa- 
brç  au  poing,  escortoient  les  gendarmes 
pour  leur  prêter  main-forte  en  cas  de  be- 
soin. 

L'ordre  n'a  point  été  troublé  au  mar. 
ché  du  1 5,  où  Ton  s*est  servi  des  nouvel- 
les mesures. 

—  Il  paroît  qu'on  cherche  toujours  à 
égarer  les  populations  de  la  Loire-Infé- 
rieure ;  les  feuilles  de  Nantes  invitent  la 
classe  ouvrière  et  les  habitan's  des  cam- 
pagnes à  se  méfier  des  bruits  qu'on  veut 
accréditer. 

—  Les  journées  des  9,  lO  et  ii  ont  été, 
à  Limoges,  les  plus  froides  de  l'hiver.  Le 
commerce  dé  cette  ville  est  en  ce  moment 
dans  un  état  fort  triste. 

—  I^  fils  d'un  manufacturier  de  Li- 
moges a  eu  le  bras  pris  et  broyé  entre 
deux  roues.  Ce  jeune  homme  qui  n*avoit 
que  i5  ans,  donnoitavec  une  intelligence 
rare  ses  soins  à  la  filalure  de  son  père. 

—  La  Gazette  fU^  Limousin  dit  que  la 
grippe,  ainsi  que  les  autres  maladies  pro- 
duites par  la  saison  constamment  rigou- 
reuse et  la  misère,  ont  fait  beaucoup  de 
victimes  dans  la  Corrèze  ei  la  Dordogne. 
Oetle  feuille  prétend  que  les  cimetières  de 
plusieurs  paroisses  ressemblent  à  des 
champs  labourés. 

—  M.  Ferrand,  conseiller  à  la  cour 
royale  de  Lyon,  vient  de  mourir. 

—  La  souscription  que  le  Uéparateur  a 
ouverte,  afin  de  venir  an  secours  des  mal- 
beureax  ouvriers  de  Lvon,  va  toujours 


pfèr 


Imd 


croissant  ;  elle  s'élève  aujourd'hui  2i 
de  3o,ooo  fr.  Cette  feuille  annonce 
la  profonde  misère  des  ouvriers  en 
commence   à  provoquer  de  pnisM 
sympathies  parmi   les  population^ 
villes  voisines,  et  que  le  Journal  ds  Va 
a  ouvert  à  Bourg  une  souscription  eo 
faveur.  «  Nous  faisons  des  vœozi  dîl  It-j 
Béparateur^  pour  que  le  noble  czeniplr] 
donné  par  le  Journal  du  CJin  trouve  de 
nombreux  imitateurs.  Plus  les  besoin» se 
multiplient,  plus  il  faut  que  les  seconn* 
soient  abondans.  * 

— ^Dernièrement,  à  Lyon,  pendant  que 
des  oisifs  écouloient  un  marchand  d'or- 
viétan sur  la  place  Louis  XVI,  on  vit  tout* 
à  coup  des  gendarmes  saisir  dena  indivis 
dus  qui  paroissoient  peu  écouler. iei  p^ 
rôles  emphatiques  du  charlatan.  L'on  le 
laissa  arrêter;  mais  l'autre  fit  une 
tance  telle,  qu'il  parvint  à  s'échapper. 
se  dirigea  du  côté  du  Rhône,  poufoin,] 
par  deux  gendarmes,  et  trouvant  le  ehe^;] 
min  barré  par  le  poste  du  pont  Moraail 
cet  individu  se  jeta  à  l'eau.  Ajanlgagi^ 
la  nage  un  banc  de  gravier  (]ui  se  tKÇja^j 
vers  le  pont  Charles  X,  il  sycnil.mi  in- 
stant on  sûreté;  mais  voyaplbîeoldl  que 
les  gendarmes  et  des  agens  diffM^Uce  ar-. 
rivoienl  à  lui  dans  des  petits  bateaux,  îf  { 
se  précipita  de  nouveau  dans  le  flëuvc~LB  | 
courant  Tenraienoit  rapidement;  ettd[j 
spectateurs  pensolent  qu'il  alloit  échap- 
per, lorsque  les  batelets  faisant  forte  de 
rames,  l'atteignirent  enfin  vers  le  ponlde 
la  Guillotière. 

—  M.  le  général  Campredon,  pair  dr 
France,  vient  de  mowir  b  Montpellier,  k 
l'âge  de  76  ans. 


EXTÉRIEUR. 

KOIIVELLE8  D*E8PA<SJ1E. 

U  roi  Charles  Vétoit  le  is  à  Eslell»/ 
et  parfaitement  rétabli. 

—  TiC  quartier-général  de  Fhifant  doa 
Sébastien  est  h  Tolosa. 

—  Les  Anglais  faits  prisonniers  dans 
l'affaire  d'Ucrnani  sont  an  dépôt  de  Las- 
cano. 


(  t4 

—  La  désertion  continue  dans  l^année 
rtvolotionnaire. 

—  On  écrit  de  Pau  qu'il  y  a  en  de  gra- 
'^  désordres  à  Sarragosse  pendant  les 
^piitiées  des  9  et  lo.  Le  peuple  a  formée 
d|t-on,  une  junte  indépendante .  compo* 
ibd*nn  boucher,  d'un  tailleur,  d'un  fer- 
Uantier,  etc.  On  parle  aussi  de  désordres 


CHAMBRE  DES  PAIRS. 

(Préndencede  M.  Pasqnicr.) 
Siane&du  18  HvriL 


' 


M.  Burlhe  étant  devenu  ministre ,  la 
chambre  nomme  pour  secrétaire,  ù  sa 
place,  M.  le  duc  de  Gararaan.  MM.  MoIé, 
LAca^e-Laplajg^oe  et  Martin  (du  Nord) 
TÎenneol  de  la  chambre  des  députés. 
M.  lo  président  du  conseil  monte  à  la 
tribune,  et  fait  part  du  mariage  de  M.  le 
dnc  d'Orléans,  sans  entrer  dans  tous  les 
détails  qu'il  a  jugé  nécessaire  de  donner 
à.  Vautre  chambre.  Ayant  à  parler  do 
la  nouvelle  combinaison  ministérielle, 
W.  Mole  est  aussi  assez  bref.  •  Nous 
narcheiens,  messieurs,  dans  les  voies  de 
ibnneiê  et  de  sagesse  qui  seules  peuvent 
IMrteTvec  \e  présent  et  assarer  l'avenir.  » 

ir.  JCK  MAIIQUIS  AfiORErX-BRÉZÉ.  Il  y 

«,  mcH\eat$i  deux  choses  dans  le  discours 
que  vous  venes  d'entendre  :  l'annonce  du 
mariage  de  M.  le  prince  royal ,  puis  l'an- 
nonce de  la  formation  d'un  nouveau 
cabinet.  Je  tous  prie  d'élre  convaincus 
qoe  je  ne  tcux  pas  m'occuper  de  lu  pre- 
mière partie  du  discours  de  M.  le  prési- 
.dent  éa  conseil;  mais  je  lui  demanderai 
de  vouloir  bien  nous  donner  quelques 
éclaîrclfisemens  sur  la  ligne  politique  qui 
sera  soivie. 

>  L'ao'ien  ministère  a  voit  présenté  di- 
verses lois  qui  ont  soulevé  de  vives  récla- 
mations de  la  part  des  chambres  ,  de  la 
presse,  de  l'opinion  publique.  Or  si, 
comme  il  est  permis  do  le  croire,  d'après 
la  communication  qui  vient  de  nous  être 
fiilc,  il  n'y  a  rien  de  changé  dans  la  ligne 
[.olitîqae  suivie  jusqu'à  ce  jour,  je  de- 
manderai alors  quel  sera  le  sort  des  lois 
^Êt  j'ui  signalées  tout  à  l'heure.  Seront- 
dles  retirées?  Dans  ce  cas ,  M.  le  prési- 
dent du  conseil  se  serait  abusé  lui-même 
mr  le  Gens  de  sa  déclaration,  et  si  eHcs 
■e  le  sont  pas,  comment  expliquer  la  re- 


*  ) 

traite  d'hommes  aussi  importans  que  ceux 
qui  les  avoient  proposées,  de  concert 
avec  M.  le  comte  Mole,  et  qui  dévoient  en 
être  avec  lui  les  éloquens  défenseurs?» 

M.  Moi>.  Quoiqu'il  ne  soit  pas  dans 
nos  usages  parlementaires  de  répéter  à 
une  chambre  ce  qui  a  été  dit  dans  l'au- 
tre ,  je  répondrai  au  préopinant  que  les 
explications  qu'il  demande  ont  été  don- 
nées à  la  chambre  des  députés. 

M.  viLLKMAiN.  Je  demanderai  à  mon 
tour  si  la  loi  de  non-révélation ,  soumise 
en  ce  moment  h  une  commission,  et  qui 
a  éprouvé  une  si  vive  opposition,  ei  dans 
celte  chambre  et  à  l'extérieur,  sera  reti- 
rée. Je  prie  M.  le  président  du  conseil  de 
s'expliquer  à  cet  égard. 

M.  de  Montalivet  répète  à  peu  près  tout 
ce  qui  a  été  dit  à  la  chambre  des  députés. 
«  Oui ,  ajoute  le  ministre  de  l'intérieur, 
nous  retirons  la  loi  d'apanage,  mais  en 
maintenant  le  principe...  D'autres  lois 
avoient  été  soumises  aux  chambres ,  par 
exemple,  à  la  chambre  des  pairs,  la  loi 
de  non-révélation  (mouvement  de  curio- 
sité) ;  la  chambre  me  permettra  de  faire 
remarquer  à  l'honorable  membre  que  ce 
projet  a  été  apporté  ici  par  le  garde  des 
sceaux;  qu'il  a  été  soumis  à  l'examen 
d'une  commission  ;  que  cette  commission 
est  composée  des  hommes  les  plus  con- 
sciencieux et  les  plus  savans  ;  je  n'ai  pas 
d'autre  réponse  à  faire  an  préopinant  ;  je 
le  prie  de  vouloir  bien  l'accepter.  (Elon- 
ncment  et  rumeurs.) 

»  Je  ne  crois  pasque  l'honorable  mem- 
bre ail  voulu  faire  allusion  à  d'autres  lois: 
à  celle,  par  exemple,  qui  a  été  présentée 
sur  Alger.  La  discussion  de  celte  loi  sera 
une  occasion  pour  le  cabinet  de  dire  son 
sentiment  sur  celle  conquéle  nationale. 
A-l-il  voulu  parier  de  la  loi  relative  à  la 
déportation?  Je  n'ai  pas  h  prendre  ici  la 
parole  au  nom  du  cabinet.  Seulement  si 
une  occasion  se  présente  de  dire  mon  opi- 
nion sur  les  lois  volées  il  y  a  deux  ans, 
dans  l'inlérêl  do  l'ordre  et  de  la  conserva- 
tion, je  la  saisirai  avec  empressement.  Je 
dis  haulement  que  ces  lois  m'ont  paru 
nécessaires  alors  et  me  paroissenl  uli- 
les  pour  Tavenir.  Je  ne  sais  pas,  et  je 
ne  saurais  dire  si,  faisant  partie  de  l'an- 
cien cabinet,  j'aurais  proposé  telle  on 
telle  loi  ;  mais  je  dis  qu'une  loi  étant  pré- 
sentée comme  consé(fuence  d'une  législa- 
tion exista  nie  ({ue  je  rognrdc  comme  sa* 


(  »42 


IttUîre,  je  croirai  de  mon  devoir  de  U 
soa  tenir  et  non  de  la  déserter. 

M.  le  comte  SimAon  auitonce  que  le 
rapport  de  la  loi  de  DOn-révéUtion  est 
prêt.  M.  ftlolé  dit  qu^il  fievra  s'entendre 
avec  la  commission  sur  les  amendeniens 
qa'clle  a  introduits  au  projet 

M.  DE  DREtx-BBÉzÉ.  Tout  cc  quc  j'ai 
pu  saisir  de  fexposé  de  principes  lrl*s-in- 
saisissabic de  MM.  Moiéct  de  Montali\eL 
c'est  (|ue  le  nouveau  cabinet  approuve 
les  lois  dont  il  est  question.  Or,  ces  lois 
sont  toute  la  politique  du  précédent  ca- 
bûicl. 

M.  LECoSlTE  DE  M05iTAI.IVET.  Cc  qUC 

je  puis  répondre  à  M.  de  Bivzé,  c'est  que 
probablement  il  continuera  de  faire  de 
l'opposition,  car  la  politique  que. nous 
nous  proposons  de  suivre  n'est  autre  qne 
celle  qui  a  été  suivie  depuis  srpt  ans,  la 
politique  qui  a  fondé  le  gouvernement 
constitutionnel. 

M.  UE  DBELX.-DRÉ%É.  C'eSt pOSSiblC.  Jc 

ne  ferai  probablement  pas  h  M.  de  Mon 
talivet  le  plaisir  d'être  de  la  majorité; 
mais  je  répète  que  je  suis  dans  mon  droit 
en  insistant  pour  qu'on  nous  donne  les 
eiplicalions  demandées. 

M.  Yillemain  se  félicite  de  ce  que  les 
interpellations  ont  amené  des  eiplica- 
tions  qui  ne  seroleoyt  pas  venues  autre- 
ment 

M.  Pasquier  tire  an  sort  la  grande  dé- 
putation  qui,  sur  la  demande  du  général 
Lallemand,  ira  porter  aux  Tuileries  les 
félicitations  de  la  chambre ,  à  l  occasion 
du  mariage  du  duc  d'Orléans. 


CIIAMBAE  DES  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupin.) 

Séance  du  1 8  avriL 

IjCS  tribunes  sont  icmplies  de  bonne 
bcure.  La  séance  est  ouvi^rte  h  deux  heu- 
res. MM.  Parant  et  Chatry-Lafosse  ob- 
tiennent des  congés.  Les  ministres  arri- 
vent vers  deux  heures  el  demie.  M.  Mole 
monte  immédiatement  à  la  tribune ,  et 
dit  :  «  l^e  roi  nous  a  chargés  de  vous 
communiquer  un  événement  également 
iienreux  pour  l'état  et  pour  sa  famille. 
Notre  nationalité  repose  sur  de  jeunes  et 
brillans  soutiens  ;  pour  raffermissement 
do  nos  institutions  et  de  notre  repos  ,  il 
iui  falloit  de  l'avenir.  La  chambre  n'ap- 
^jnrendra  pas  sans  une  satisfaction  toute 


j  patriotique  que  le  roi  a  ooacin  le 
I  de  mariage  du  prince  royal  aoo  filaa 
I  madame  la  duchesse  Hélène  de  Ued*' 
f  bonrg-Schwcrin.  Cette  princesse ,  _ 
;  de  la  haute  destinée  qui  Tatlend ,  par 
;  rang ,  Tillnstration  de  son  origine  ,  ! 
■  bion  plus  encore  par  tontes  les  qnalilii 
,  qui  assurent  le  bonheur  prÎTé  et  I  aflb^ 
:  tion  de  tous  les  cœurs. 

•  Dès  ce  moment ,  il  y  a  lien  de  pov- 
I  voir  à  rétablissement  de  rbéritier  de  h 
;  couronna.   La  jeune  princeasf   dont  h 
i  i'rance  \a  «fovenir  la  patrie,  doit ytroa- 
I  ver  une  situation  digne  do  rang  qui  In 
:  (>st   assigné  anprës  du  trône.  Ce  sera  le 
:  vœu  des  chambres  ;  c'est  celui  de  la.  bî. 
I      •Cependant,  messieurs,  DO  projet  de 
i  loi  vous  avoit  été  déjà  souaaîa,  qoi  eons- 
titnoit  l'apanage  du  secoad  dci  fkte  Ma- 
jeurs du  roi.  C'étoit  là  aussi  nned^p» 
lion  conforme  à  tous  les  pnndpes  de 
notre  monarchie  constitatiottncÙe.  EHb 
étoit  réclamée  par  un  grand  inlMt 
tional  ,  la  dignité  du  trône;  elle  Fi 
par  les  régies  de  notre  droit  jpubfic 
tous   les  temps.  L'iiérédité  de  k 
ronne  ,  en  créant  pour  les  princes  Ai 
sang  royal  des  droits  et  des  defoin  I 
part,  entraîne  aussi  pour  eux  la 
d'un  établissement  permanent, 
leur  rang  el  leurs  honneurs! 

»  Le  roi ,  messieurs*,  n'a  pas  yowkn  q 
les  chambres  eussent  à  poonoir  en 
me  temps  à  la  dotation  de  ses  dem.  fi 
M.  le  duc  de  Nemours  lui-même  fi  ~ 
hâlé  de  supplier  son  auguste  père  é 
fixer  uniquement  aujourd'hui  la  solKô- 
tudc  de  son  gouvernement  et  la  vôtre,  m 
des  intérêts  à  ses  yeux  pluspreasans.  S.  Il 
a  décide  que  la  demande  pré!»ntée  pour 
le  prince  son  second  ûls  serait  ajournée. 
»Kn  nous  conformant  à  cette  volonté, 
messieurs,  il  nous  seroit  resté  un  regret 
amer,  celui  de  ne  pouvoir,  dafks  une  dis- 
cussion politique,  éclairer  enfin  Popinion 
que  tant  de  coupables  efforls  onX  vonlo 
pcrverlir.  Mais  des  délibérations  prochai- 
nes nous  permettront  de  Feôaplir  ce  dih 
voir  ({lie  nous  avons  envers  le  pays,  Ite 
plus  encore  qu'envers  la  couronne.  » 
Après  avoir  dit  que  la  liste  civile  , 
sous  le  poids  de  ses  charges  et  de  ses 
criiices  à  la  splendeur  de  ses  monn 
aux  progrés  de  l'industrie  et  des 
M.  Mole  Ut  un  projet  de  loi  qui  1 
à  la  générosité  des  chambres  la  flu 


1 


I 


1 


(*43) 


s  la  ssmme  à  donner  maîntenaiit  au 

Dc  cTOiléans. 

Art. 


•r 


•  Et  d'abord  je  dois  vous  faircob>orvor 

que  lout  ce  qui  s'csl  passé  en  Afrique  a  été 

La  dotation  annueflc  sur  les  j  représenté  avec  une  inexacliludc  inlcu- 


lut  ^11*  I-  ...«*a  As^^,  vai  (.«/..^c  a...  venir  a  ransser  i  opnnon  puDiicnic ,  et  par 

A  ilalcr  du  jour  dc  son  mariage,  clic    die   lopimon   des  chambres,   il  falloit 
Tilinnera  d'élre  pavét-  par  avance  et  par  |  avoir  recours,  d'un  c6lé,  à  toutes  les  exa- 


on 
lOOiiiïnic. 


Arl.  s.  En  cas  d'extinction  de  ladite  do- 
alion  par  snite  du  décfs  du  prince  royal 


ivant  son  avènement  à  la  couronne,  il  i  a  fait. 


géralions,  de  Tauire,  à  toutes  les  réticen- 
ces ;  il  falloit  essayer  de  tous  les  moyens , 
emi)loyer  toutes  les  formes  ;  c  est  ce  qu'on 


iera  payé  siFr  les  fonds  du  trésor,  h  la 
pnnccftse  sa  veuve,  une  somme  annuelle 
dc  trois  cents  mille  fran&s  à  titre  de 
tlouaîrc. 

lie  président  du   conseil  donne  enfin 
Itectore  de  Pordonnance  suivante  : 

■  \rt.  1".  I.e  projet  de  loi  présent/^  ji  la 
cliambre  des  députés  le  26  janvin*  der- 
nier, et  relatif  à  l'apanage  de  S.  A.  W, 
H.  le  diie  de  Neoiours .  est  retiré. 

■  Art  a.  Kolre  président  <!n  conseil,  mî- 
niïttre  secrétaire  d'état  au  département  des 
afTairosélrangîîies.  est  chaigéde  l'exécu- 
tion de  la  présente  ordotinanco. 

l/or<1re  du  jour  appelle  la  (li«cu*ision 
dn  projet  dc  loi  snr  les  ci*édi!s  supplé- 
mciitaires.  ïxî  maréchal  Glausel,  qui  n'est 
H^is  inscrit  kî premier,  demande  et  obtient 
la  parole. 

m.  ysoLÉ.  Je  snîs  obligé  d,^  me  rendre 
à  la  chambre  des  pairs,  ce  qui  va  m'empô- 
ch'ep' d'assister  au  commencement  de  la 
discussion.  (Agitation  à  gauche.) 

!ini.  Mole,  l^cave-Laplagne  et  Martin 
(du  Nord)  se  retirent. 


Le  maréchal  disant  à  cet  instant  qu'il 
est  le  justiciable  dc  ta  chambre,  on  lui 
;  crie  de  toutes  parts  1  C'est  une  erreur;  il 
n'y  a  ici  personne  en  jugement 

LK  TtfAHÊciiAL.  Cependant  OU  a  dit... 

LK  i>iift:iUi>£3iT.  11  ne  faut  pas  dénaturer 
votre  position.  Vous  n'avez  pas  la  parole 
comme  maiéchal  de  France ,  mais  comme 
déi)uté  bien  in  formé.  (Rumeurs  divcises.) 

SI.  LV.  MAUÉcHALCLALHtL.  C'est  com- 
me déf»ulé  que  je  prends  la  parole. 

M.  LK  (iC.'xcRAJ.sriiEHVJi:.  11  y  a  cu  ac- 
cusation de  la  part  d'un  membre. 

M.  LK  l'iiKsinr.NT.  N'interrompez  pas, 
général  Subcrvic;  un  membre  se  srroit 
mépris  sur  son  droit  et  sur  ceini  de  la 
chambre ,  que  cela  ne  changeroit  rien  h 
ce  droit  qui  est  inaltérable. 

Le  maréchal  entre  dans  de  longs  détails 
sur  son  administration,  et  s'appesantit  un 
peu  sur  l'exiguité  des  moyens  qui  ont  été 
mis  à  sa  disposition  pour  réparer  l'échec 
de  la  iNIacta  et  abattre  complètement  la 
puissance  d'Abd-el-Kader,  comme  levou- 


Voïx  de  la  gauche  :  I/C  maréchal  ne  doit  ;  loîeiil  le  ministère  du  6  septembre  et  ce- 
pas  parier,  (luisque  les    ministres   s'en  j  laï  qui  l'a  précédé.  Ayant  à  parler  de  la 


vont. 

Autres  voix  :  11  y  en  a  encore  deux  ou 
troîa. 

LE    VARÉCIIAL   CLAl'SKL.    McSSIcurS  , 

depuis  la  glorieuse  conquête  d'Alger,  no- 
tre politique  incertaine  et  nos  tùlonne- 
luens  en  Afrique  sont  pour  la  France  un 
sujet  d'inquiétude  et  pour  l'Europe  un 
motif  d'espérance.  Cependant  sept  années 
lesont  écoulées,  et  je  moment  est  arrivé 
d'avouer  un  système  et  dc  prendre  nn 
parti  qui  dissipe  tous  les  doutes. 

Plus  que  personne  j'ai  le  droit  de  pren- 
dre la  parole  dans  cette  grave  question. 
0*ailltiurs,  vous  le  savez ,  ce  droit  est  de- 
venu ponr  mot  un  devoir,  et  ce  devoir 
impérieux  je  viens  le  remplir. 


j  contribution  de  Tlemcen,  qui  a  déjà  oc- 
cupé la  chambre,  le  maréchal  trouve  tout 
simple  qu'on  ait  fait  supporter  aux  habi- 
lans  une  partie  des  frais  d'une  expédition 
qu'ils  avoient  demandée  Pour  le  chiffre, 
dit-il,  il  a  été  modéré  ;  mais  quelque  mo- 
iléré  qu'il  fût,  les  hommes  qui  dévoient  le 
payer  ont  prétendu  qu'il  excédoit  leurs 
moyens;  peut-on  s'en  étonner,  pour  peu 
que  l'on  connoissc  les  contribuables  de 
tons  les  pays,  et  surtout  les  Arabes? 

Au  sujet  dc  Constantine,  le  mare* 
ch'dl  Clausel  s'exprime  ainsi  :  «  Dans 
cette  affaire,  un  grief  domine  tous  les 
aulnes  ;  on  me  reproche  d'avoir  enlropris 


'expédition  dc  Constantine  sans  y  avoir 
Hé  explicitement  autorisé  j  on  subtilise 


l 
été 


sur  les  moU,  on  dit  ■■  Nous  avons  permii , 
mais  non  ordonné;  et  comme  févéne- 
metit  n'a  pas  répondu  tnx  espérances,  on 
se  prévaut  d'une  éqniToquc  misérable 
pour  échapper  à  ia  responsabilité. 

•  Je  demanderai  à  tous  les  hommes  de 
bonne  foi,  à  tous  ceux  qui  connoissent  la 
Talcur  des  actes  du  pouvoir,  sous  quelque 
forme  qu'ils  se  manireslent ,  ce  qu'ils  au- 
roicnt  pensé  i  ma  place,  en  recevant  la 
nouvelle  que  le  gouvernement  apprenoit 
avec  sa  lis  lac  lion  que  j'entreprcnois  l'ev 
pédition  de  Gonslanline,  et  qu'un  fits  du 
roi  parloit  pour  l'Afrique.  M.  le  duc  de 
Nemonra  venoit-il  seulement  en  Afrique 
pour  visiter  une  viile  secondaire?  Mes- 
sieurs, je  ne  devois  point  le  croire ,  je  ne 
l'ai  point  cru  i  ot  j'ai  vu  au  contraire  dans 
le  voyage  du  prince  l'approbation  la  plus 
formelle  de  la  décision  que  j'avois  prise.  • 

Le  m  aréchal  ayant  h  chercher  les  causes 
du  désastre,  les  trouve  dans  la  rigueur  du 
temps  qu'on  ne  pou  voit  prévoir,  et  dans 
le  mauvais  étal  et  rinsnfUsance  du  melé- 
liel  qui  ont  retardé  la  marche  de  l'armée. 
En  finissant,  le  général  se  plaint  amère- 
ment de  sa  destitution. 

M.  Jauberl  parle  longuement  aprts  le 
maréchal ,  cl  veut  trouver  des  coupables 
partout;  il  blime  tantût  la  commission  , 
-tanifti  la  chambre .  et  puis  le  gonverno- 
ment,  e(  puis  le  maréchal ,  cl  puis  l'oppo- 
sition ,  et  puis  le  pays,  dont  l'opinion  est 
favorable  k  la  conservation  d'Alger. 
Séana  du  1 9  avril. 

I«  président,  après  avoir  consulté  la 
chambre,  tire  au  sort  les  membres  d'une 
grande  dépntalion,  chargée  d'aller  porter 
su  château  des  félicitations,  i  l'occasion 
du  mariage  du  duc  d'Orléans,  L'ordreda 
jour  est  la  suite  de  la  discussion  des  cré- 
dits supplémentaires.  M.  deRancéveut 
détruire  les  attaques  qui  ont  été  dirigées 
contre  le  maréchal  Clausel,  soit  en  de- 
hors de  la  chambre,  soit  ï  la  chambre 
même.  D'aprùs  M.  de  Rancé,  le  maréchal 
a  suivi  la  conduite  qui  lui  a  été  tracée 
par  les  dîfféreas  ministères  que  nous 
avons  eus.  L'orateur  annonce  qu'il  va  lire 
une  pièce  qui  n'a  été  communiquée  ni  \ 
1*  commission,  ni  k  la  chamLre-  (Mur- 
mure au  centre.) 

Ikl.  de  Rancé  dit  que  ce  n'est  pas  une  ' 
pièce  conridenliclle.  C'est  une  Icltruadres- 
séc  par  le  roinislrc  de  la  guerre  an  mare-  , 


44  )  .       • 

chai,  pour  l'engager  àanéantir  jusqu'au 
traces  d'un  traité  conclu  avec  Abd>d- 
Kaderen  i834,  et  qui  donnoit  h  ce  der- 
nier un  pouvoir  trop  étendu.  Le  ministre 
do  la  guerre  disoit  dans  cette  lettre  qi'ri 
valoit  mieux  renouveler  toutes  les  hosti- 
lités avec  ce  chef,  que  de  lui  laisser  pren- 
dre de  nouvelles  positions  auprès  dei. 
occupations  françaises. 

Voilï  cette  lettre ,  poursuit 'l'oralenr; 
dira-t-on  maintenant  que  le  maréchal  a 
agi  sans  ordre,  et  que  la  guerre  Miivie 
qu'il  a  voulu  faire  à  Ahd-el-Kadcr  ne  fol 
pas  approuvée?  M.  de  Rancé  cilo  aOMÏ 
plusieurs  dépêches  favorables  au  ma- 
réchal. 

M.  Baude  croit  qu'on  auroit  pa  moim 
dépenser  en  Afrique  et  obtenir  In  mAnM) 
résultats.  Il  laitensuite  on  noir  tableau  de 
la  ville  de  Tlemcen  ,  obligée.  poHp^ef 
l'imposition  eilraordinaire,  de  se  livnrl 
la  rapacité  des  juifs  qui  prenoieiU  la 
menblesel  les  effets  à  vilprii.  Le  mécon- 
tentement des  habitansde  TIcincen.K- 
Ion  M.  Baude.  a  beaucoup  nui..&  l'cipé- 
dilion  de  Constantine.  en  mettant  les  po- 
pulations en  défiance  contre  lesFrançâb. 
M.  Baude  blâme  le  moment  choisi  pov 
l'expédition.  A  Alger,  dit-il,  on  Mil» 
pendantaussi  bien  qu'eu  France  les  team 
où  les  chemins  sont  praticables. M,  Ban« 
ajoute  que  les  munitions  de  guerre  ont 
manqué;  ce  qui  a  fait  plus  de  m*!  que 
l'ennemi  et  la  tempête^ 

-(*  ^«-'-»«  aarifii  f«  «1ère. 


BOVBBE  DE  PABIB  DU   10  ATBII. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  !î  mars.  100  fr.  76  e. 

QUATllEp.O/l),j.  de  mars.  08  fr.  1&  c. 

TROIS  p.O/V,j.  lie  déc.  TSfr.  06  c. 

Qaulre  1/2  p.  0/0,  j.  de  maïa.  000  fr.  OOc. 

Art.  delà  B;iiM[iic.  34IOrrOOG. 

Buiis  du  TiÉior.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  e. 

Oblig.  de  la  Ville  de  Paria.  1 170  fr.  00  e. 

Quatre  caeiiu.  llOOfr'.OOc. 

Cuisie  hjpnlhécairc.  SlOFr.  OOc. 

Bénie  de  Maples.  OSfr.  OOc. 

EnpTunl  roninin.  102 fr.  1/2 

Emiirunl  Belge,  000  fr.  0/0 

Emprunt  d'Halli.  UOO  fr.  0/0 

Renie  d'F.spigne  â  p.  0/0.  !â  fr.  TfS 


1^ 


L*Ain   DE  XA  RELlGIom 

paroU  les  Mardi.  Jeudi 
Rdamedi.' 

.On  peais'abonner  d(« 
i*'eU5de  chaque  mois. 


N**  2801 . 


SAMEDI  22  ATRIL  1837. 


PRIX1>E   L'ABONNEMEIIT 

fr.     <. 

1  an 36 

6  mois ..'...  19 

5  mois 10 

1  mois 3  Se 


iac 


CIRCULAIRE 

I.»ARCHEYÊQ13£  DE  BESANÇON. 


-Quoique  nous  ayons  d«nné  une 
notice  sur  le  respectable  M.  BreulU 
lot  9  du  diocèse  de  Besançon  ,  nous 
flonimes  persuadés  que  l'on  noUs 
MHira  gvé  de  reproduire  la  circulaire 
pleine  d'aine  et  d'intérêt  que  M.  Far- 
dietèque  de  Besançon  a  adressée ,  le 
53  mars,  à  son  clergé  sur  ce  digne 
prêtre  et  sur  les  services  rendus  par 
lui  au  diocèse  : 

m  La  visité  pastorale  que  je  viens  d'a- 
diever  m?«  empêché  de  vous  demander 
plus  tôt  le  suffrage  de  vos  prîtrcs  pour 
M.  ©reuillol,  directeur  et  ancien  procu- 
reur du  graod-séminaîre,  que  nous  avons 
perdu  le  a  a  février  de  celle  année. 

•  En  vous  nommant  ce  respectable  prê- 
4re,  je  vous  rappelle  le  fondateur  de  tous 
nos  établisseraens  ecclésiastiques,  celui 
auquel  nous  devons  l'état  présent  du  dio- 
4rèse,  qu'il  a  contribué,  plus  que  per- 
sonne, à  tirer  de  ses  ruines  :  homme  de 
foi,  il  a  entrepris  et  achevé  avec  le  se- 
cours de  Dieu ,  ce  que  le  génie  le  plus 
hardi  aurait  à  peine  osé  concevoir.  On 
peut  dire  que  son  attrait  propre  et  sa 
grâce  spéciale  a  été  la  conservation  et  |e 
soin  des  vocations  sacerdotales. 

»  Un  court  exposé  de  sa  vie  sufiiroit  pour 
en  convaincre,  si  ce  n'étoit  là  le  cri  de 
ttoDtes  les  bouches,  et  surtout  de  tous  vos 
cœurs. 

»M.  Breuillol  naquit  en  1768  à  Droit- 
fontaine  ,  canton  de  Maîche,  dans  les 
montagnes  du  Doubs  :  il  étoit  issu  d'ane 
Tamille  honnête  et  bien  chrétienne,  plus 
laborieuse  que  fortunée.  Sans  avoir  des 
tatens  e&traordlnaires,  il  se  distingua  dans 
ses  classes  par  son  application  et  des  pra- 

Tome  XCUr.  LJmi^fe  la  Religion, 


grès  soutenus;  mais  ce  qui  brilloit  le  plus 
en  lui  étoit  sa  piété  et  sa  bonne  conduite. 
•  Dès  son  début  dans  le  ministère,  ou 
remarqua  en  lui  beaucoup  de  vertu ,  une 
grande  droiture,  un  excellent  jugement 
et  un  dévouement  sans  bornes. 

ȣn  1791,  il  refusa  le  serment,  fat 
quelque  temps  en  prison,  et,  en  étant 
sorti,  resta  caché  dans  le  pa>s,  où  il  ren- 
dit les  services  de  son  ministère  dans  les 
-environs  et  bien  au-deià.  Ses  travaux 
furent  dès  lors  extraordinaires,  et  ses  fa- 
tigues proportionnées  à  sa  vigoureuse 
constitution ,  qu'il  ne  ménageoit  pas.  Ses 
voyages,  toujours  noctumi;s,  à  cause  de 
la  difficulté  des  temps ,  étoient  habituels 
et  accompagnés  souvent  d'accîdens  fâ- 
cheux ,  au  point  que  ses  jambes  étoient 
chargées  de  cicatrices  par  suite  des  plaies 
nombreuses  que  lui  avoient  occasionnées 

ses  chutes. 

»  Plus  son  ministère  fut  pénible ,  plus 
il  porta  de  fruits  :  il  dés^tbusa  du  schis>mc 
un  grand  nombre  de  personnes  ;  il  rendit 
"d'importans  services  aux  prêtres  dépor- 
tés, en  leur  procurant  et  leur  portant  lui- 
même  les  secours  qu'il  sollicitoit  pour 
eux.  Investi  de  la  conGance  de  M.  de 
Chaffoy  (i),  grand-vicaire  du  diocèse, 
alors  retiré  dans  le  comté  de  Neufchàlel  , 
près  de  la  frontière,  il  prenoit  ses  i.>i- 
structions -et  les  communiquoit  aux  prê- 
tres restés  fidèles  et  aux  bons  catholiques 
qui  souffroicnt  tout  l'orage  de  la  persécu- 
tion. 

«Aussi  prévoyant  que  zélé,  M.  Breuil- 
lot  pensa ,  dès  1 796  ,  lorsque  la  tour- 
mente eut  un  peu  perdu  de  sa  force,  à 
former  des  écoles  pour  préparer  de  loin 
des  élèves  pour  le  sanctuaire,  il  se  servoit 
pour  cela  de  séculiers  bien  choisis,  dont 
il  fut  toujours  l'ame  et  le  conseil.  Ces 
écoles,  établies  d'abord  îi  Chamescy,  Bre- 


(1)  M.  l'évêque  de  Nîmes. 


\^ 


^ 
.^ 


5 


(  i46  ) 

lofnviîlcrs.  Surmonl  el  f;ml:juc»  anlrc»  au  diocèse;  à  Ornans  cl  à  Belvoir,  dini 

endroits,  se  multiplièrent  bientôt  sous  le  Doubs;  h  Luxcuil,  Vesoul  et  Maroay, 

son  influence,  de  sorte  que,  lorsqu'il  fal-  dans  la  Haute-Sa^Jne,  outre  la  maison  de 

lut ,  après  le  concordat,  former  un  sémi-  Marast  qui  avoit  été  fondue  dans  les  pré- 

naire,  M.  Breuillot  put  en  présenter  les  cédentes.  Enfin,  sur  ses  vieux  joars,  il  fit 

él^mens  :  ce  fut  vers  lui  que  tous  les  re-  Tacquisition  de  l'ancien  couvent  de  Con- 

gartls  se  dirigèrent,  ainsi  que  vers  les  an-  solution,  sur  les  bordsdu  Dessonbre,  oùae 

ciens  directeurs,  au  nombre  desquels  réunirent,  il  y  à  peu,  Ornans  et  BeWoîr. 
rtoit  M.  Baud,  homme  également  véné-  ,,,.,,. 

rabic,  que  le  diocl-se  pleurera  long  temps,  ,  '  ''  «««bl.ssemenl  de  ces  m»»»*  «e 

et  qui  .devenu  supérieur  aprte  M.  Tom-  [?T    îlTf/n".'*  '^  »•""•**'** 

b.1 ,  soigna  le  spiriluel  et  Ic5  études  avec  »'•  B";*"""»'  :  ••  '«'  «"  <'<>"'"'  le»éièw.qri 

une  pr,,dmce  consommée  cl  la  piété  tfnn  [  *""t".  ra«emblés.  Commet  M.  Itenl- 

saint .  pendant  que  M.  Breuillot  réunis-  '"'  P"l  '•  *"ffi^  *,  «^  double  som  et  .Umi- 

soit  1rs  piern»  éparses  du  sanctuaire,  et  *''?f  "  *""•  "  '^"''.  '^  .«•"T"^ '.*?? 

inlércssoil  à  sa  reconstruction  la  charité  qu'^onne  au  centuple  à  la  viv«alédetafoi. 

<lc  tous.  Au  nom  et  à  la  voix  de  M.  Brcuil-  *'?"'  ^''  "  ?P*™"  1"  «■»  '^f'» .  «l  «•  «*■ 

lot,  on  lit  des  efforts  et  dt»  sacrifices.  «'.'««J»""'*  de  correspondre  à  Mi  des- 

dont  le  bon  usage,  entre  les  mains  de  c«t  *""^  *'°"'r  "»."'!"' ''^*  '  j'T'î^.'t' 

)iou.me  apostolique.  Ini  acquit  la  con-  """'''«:  """'*"  •'«'nstr.es  delaeiiante. 

fiance  cnilère  du  peuple  et  du  clci«é.  '""'  *'°"  "'°'P'?y^  P"  *?'  ««««"«t  •»«« 

.11  ne  fat  appelé  à  cette  œuvre  qu'en  "l  '"""S*  qu  aucune  fatigue  ne  rebo- 

i8o5.  Jusque  là  il  .voit  été.  depuis  le  «»•'.. a^««  »"«  persévérance  que  rien  n 

<:oncordat,  curé  de  Laviron,   paroisse  ^^^^*  • 

dont  il  a  consen'é  le  plus  tendre  sonvc-        »^Iais.  ce  qui  est  encore  pins  idmin- 
iiir,  et  où  il  a  demandé  sa  sépulture.  Il  b*c  en  lui  que  ses  œuvres,  c*étoil  reprit 
lai  en  coûloit  de  la  quitter  ;  mais  son  sa-  <iui  les  animoit  et  les  sanctifioit.  Dau  «n 
crifice  fut  entier,  et  on  peut  dire  de  lui  accablement  d'affaires  sem'blable  à  celui 
<|u*il  se  dévoua  corps  et  biens  à  la  grande  q«»  l'écrasoit,  jamais  il  n'omellolt  ses 
œuvre  des  séminaires.  Docile  à  la  voix  de  cxcxcices  de   piété:   il  savoîl  tonjoiirs 
Noire-Seigneur,  il  commença  par  prati-  trouver,  dans  un  temps  on  dans  on  anlit», 
quer  le  conseil  de  la  perfection  évangé-  ^c  loisir  de  faire  oraison,  s«  visite  an  saint 
lique,  de  tout  donner.  Il  employa  pour  Sacrement,  sa  lecture  de  piété,  de  dire 
les  besoins  de  ses  parens  ses  petites  res-  paisiblement  son  bréviaire,  et  de  se  pré- 
sources  patrimoniales,  partagea  son  mo-  P*'*^''  ^  *»  messe.  El  où  anroitil  pn  psi- 
dcste  mobilier  tntre  la  maison  de  Marast,  ser  ailleurs  cet  esprit  plus  grand  qoe  tous 
qu'il  venoit  de  fonder,  et  le  séminaire,  les  obstacles,   ce  cœur  pins  étendn  qne 
et  se  mit  bU  travail  avec  d'autant  pins  de  ^^^^  ^^  besoins,  cette  patience  dM8  la- 
confiance  qu'il  n'avoit  rien.  <I"«'^e  il  possédoil  son  amc,  celle  affabi- 

.Dire  combien  la  Providence  a  béni  lil^S  cette  condescendance  qui  Inîavoieul 

cet  abandon,   c'est  ce  que  les  œuvres  «^^"lé  un  nom  qui  fait  5  Ini  seul  son 

de  M.   Breuillot^  proclament  assex.  Le  ^^°Sc?  Et.  pourquoi  ne  le  lui  donnerois- 

grand-férainaire  avoil  servi ,  pendant  la  Jc  pas,  pourquoi  ne  Tappellerops-je  pas 

révolution  ,    à  dilTérens  usages  :  on  en  avec  vous  tous,  messieurs  :  Le  bon  pire 

avoit    bouleversé    toutes    les    parties  ;  BveaUlot  ? 

Al.  Breuillot  le  rétablit  dans  son  état  pri-        .  Cet  homme  vénérable  s'affoiblîssoit, 

milif.  Sentant  qu'un  grand  séminaire  ne  cl,  cependant,  voulant  remplir  sa  mis- 

se  recrute  que  par  les  écoles  ecclésiasli-  sjon  jusqu'à  la  fin,  il  conlinuoitla  classe 

ques ,  il  en  établit  à  Orgelet ,  Nozeroy  cl  d'iiislruclions  pratiques  sur  le  Bituel  dont 

\flux  .«^ur  Polignv,  dans  le  Jura ,  alors  uni  il  s'étoit  chargé  au  séminaire,  qu'il  édi- 


(  '47  ) 


SoU  lonjoàn  par  sa  présence  el  sa  rtgn- 

•le  n'ai  foqneles  deraièrw  lueun  de  ce 
HambcBii  dn  jnste,  que  le  SeiRnear  BToit 
■llniné  en  ce  diocèse  pour  y  répandre  la 
lie  et  la  chaleur.  Mais  qneje  me  suisesli- 
méheoteuxd'avoirpiicontetnpler  ce  front 
■î  c«hne,  connotlre  celle  ame  si  belle, 
M  eiprîmer  noe  rcconnoissance  dont 
je  rais  le  premier  débiteur,  entrer  dans 
An  «initie,  et  lui  témoiguer  la  iniennel 
]e  n'ai  pn  fermer  de  ma  main  les  yeus  de 
cePbfl.  le  service  de  nicii  m'appeUnt.  j 
*)  moment  de  son  agonie,  sur  un  autre 
point  àa  dioctse  ;  mais  j'ai  pa  l'embras 
semrson  Ut  de  mon,  etsouhailerisoii 
ame  le» bénédictions  dont  il  avoil  recula 
sonrceet  le  gage  le  pins  précicui  dans  les 
Mciemen»  de  l'Eglise  qui  lui  furenl  ad- 
ministrés ï  temps, 

>Qne  ee  moment  de  deuil  offroit  un 
EpecLacle  louchant:  Cet  homme  honoré 
de  laconfiance  de  tont  le  diocèse,  chargé 
deaesanmônesetdesesdons,  éloil  cou- 
chO  sur  no  panvre  lit  dans  une  chambre 
nne,  meublée  de  quelques  chaises  de 
boia.  0  Seigneur  1  c'est  ainsi  que  se  trai- 
tent letfamkde  rotre  pauvreté,  ks  ca- 
aaax  de  ïolre  proridence.  Tout  pour  les 
antres,  et  rien  pour  eux  i  c'est  le  divin 
exemple  que  nous  a  donné  votre  Fils  sur 
la  croix  :  qu'il  est  bon  (le  le  suivre,  et, 
pour  nn  prtlK  nirloul,  de  se  dire,  nudiu 
Mtulam  iraccn  Mfuar .' 

■  H.  Breaillot  nous  apprend  à  tous, 
mesùean.  par  cette  extrême  simplicité 
tlai»  laqodle  îl  a  vécu  et  il  est  mort,  que] 
est  le  véritoble  esprit  de  notre  vocation, 
combien  nous  devons  nons  empresser 
(Tènvoyeran  ciel  devant  iiousdesbonne.-i 
ceavres,  le»  seules  richesses  qui  puissent 
n«Nis  y  snivre.  11  avoit  lellement  placé 
tonles  le»  siennes  en  Dieu ,  qu  il  laisse  h 
peine  de  quoi  acquitter  le  nombre  de 
messes  qu'il  demande  dans  son  tesia- 
menl,  monument  de  son  esprit  de  désin- 
téressement et  de  m'ort  an  monde  ;  mais 
îl  dit,  qu'en  cas  d'insuffisance,  il  espère 
qu'on  ne  l'oubliera  pas,  et  il  charge  son 
bérilicr  de  réclamer  pour  lui  les  priiTc: 


des  ecclésiastiques  et  des  fidèles  det  pa- 
roisses aniquellcs  il  a  rcndo  service.  J'ai 
rcvendiqné  pour  moi  ce  droit  I.onorable, 
el  je  m'en  acquitte  aujourd'hui  me  ré- 
jonissant  avec  vous  de  ce  que  nousn'a- 
vompaslieu  dencusaltrislercommecnix 
qui  n'ont  pas  d'espérance. 

•  Noire  irèS'grande  confiance  pour  le 
salul  élernel    de  M.   Breuillot  doit  «•« 
dans  sa  religion  sincère,  dans  son  hnmi- 
lité  profonde,  dans  tant  de  marques  qu'il 
a  toujours  données  d'un   cccur    anîraf 
i  d'une  charité  vive  :  mais,  suivant  la  ikw^ 
le  de  l'Eglise  et  sa  pieuse  tndllion. 
lE  devons  |>enser  à  ce  saint  prMre  low 
losjours  de  noire  vie.  et  nouseoofonoer 
celle  parole  aacrôc  qu'il  rappelle  Ini- 
inémc,  dans  un  écrit  où  il  demardu  l'au- 
mône spirituelle  pour  son  ame  :  Suncta   ■ 
et  salabrU  ett  cogitaliû.  pro  defanaUtaso- 
rurt,  ut  ri  ptcealU  toUianliir. 

.Seroil'Ce  user  do  témérité  que  de  ro- 
<;irder  les  œuvres  de  M.  Brenillot  comme 
nvant  contribné  h  celte  grïce  singulière 
que  Dieu  a  Tait  ï  ce  diocèse  d'y  multi- 
plier les  vocations  pou  r  tes  mission  s  étran- 
gères, et  à  la  grtce  plus  grande  encore 
d'avoir  donné  h  l'Eglise,  enmoinsde  trois 
uns,  deux  martyrs.  M,  Gagelin,  de  Mom- 
perreux,  mort  pour  la  foi  en  i833,  et 
Marchand,  do  Passavant,  dans  le 
Donbs,  missionnaire  en  Cochinchine  . 
dont  on  vient  d'apprendre  le  très-cruel  et 
très-glorienx  supplice  :  ce  supplice  lui  a 
procuré  l'honneur  insigne  de  sceller  par 
le  sang  qui  a  coulé  successivement  de 
Loutcs  les  parties  de  son  corps,  le  témoi- 
gnage qu'il  rendoit  à  Jésus-Christ. 

•  Vo:l!i.  messieurs  et  mes  bien-aimés, 
ce  que  fait  le  tèle  de  Dieu  joint  ï  son 
amour.  Puissions -no  us  marcher  sur  les 
traces  de  ces  saints  prêtres,  et  si  nous  ne 
sommes  pas  appelés  à  répandre  notre 
sang  |iour  la  foi,  donner  au  moins  nos 
veilles,  nos'sucurs,  no»  peines,  et  avoir  le 
bonheur  d'eAdurer  quelque  cbose  pour 
Jésus- Christ! 

•  Je  célébrerai  nn  service  au  séminaire 
pour  M-   Breuillot,  le  vendredi  7  avril 


W. 


(  t4*  ) 


prochain;  t\  une  messe  d*aclion  de  grâces 
ponr  le  martyre  de  M«  Marchand  icloudi 
solvant  lo  avril.  Je  vous  engage  à  vous 
unir  à  moi  ces  deui  jours,  aux  inten- 
tions indiquées,  et  à  en  faire  part  aux 
âmes  pieuses  de  vos  paroisses.  » 

NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES. 

ROME. — La  fête  de  rAiinonctatiou 
a  été  ,  comine  on  sait  »  renvoyée  cette 
année  au  3  avril.  Ce  jour-là  le  Saint- 
Père  se  rendit  à  Féglise  de  Sainte- 
Marie  de  la  Minerve ,  et  fut  reçu  à  la 
porte  du  couvent  par  le  père  Cipol- 
letti ,  générai  des  Dominicains^  et  par 
toute  la  communauté.  Sa  Sainteté , 
après  s'être  revêtue  de  ses  ornemens 
pontificaux  dans  la  sacristie ,  fut  por- 
tée sur  son  siégé  à  Téglise ,  adora  le 
saint  Sacrement  et  assista  à  la  nu  sse 
solennelle  célébi*ée  par  M.  le  cardinal 
Patrizi.  A  cette  occasion,  les  dots  ac- 
cordées par  la  confrérie  de  l*Annon- 
ciation  aux  jeun>  s  filles  romaines  se 
sont  montées  à  300,  et  une  somme  de 
12,000  écus  ,  ou  plus  de  GO^OC^O  fr. , 
y  a  été  consacrée.  Ces  fonds  provien- 
nent des  legs  du  cardinal  Torque- 
nis^da  et  de  quelques  autres  pieux 
personnages. 


On  s'occupe  actuellement  de  répa- 
rer la  chapelle  Pauline  du  Vatican  , 
célèbre  par  son  architecture  et  par 
les  belles  peintures,  dé  Michel  Ange, 
dont  Tune  re])résenle  la  conversion 
de  saint  Paul ,  et  l'autre  le  martyre 
de  saint  Pierre.  Ces  peintures  avoient 
souffert  de  l'action  du  temps  et  du 
grand  nombre  de  cierges  qu'on  allu- 
mé dans  la  chapelle  pour  le'tombeau 
de  la  Semaine  sainte.  On  a  commencé 
cette  année  à  parer  à  cet  inconvé- 
nient. Les  peintures  seront  nettoyées, 
1«$  marbres  rafraîchis  et  les  stucs 
de  la  voûte  restaurés.  Les  amis  des 
arts  seront  ixconnoissans  de  cette  res- 
tauration  ,  due  à  la  prévoyance  et  à 
la  générosité  du  Saint-Père  et  aux 
soins  empressés  de  M.  le  pi*élat 
fieschi.y  majOrdôme. 


PARIS. — On  ne  sait  quel  plaisir  trou-, 
vent  les  feuilles  libérales  à  répandre 
des  nouvelles  destituées  de  toute  Trai- 
seniblance.  Elles  en  ont  annoncé  coup: 
sur  coup  depuis  quelques  jours  plu«-r' 
sieursde  cette  sorte.  Ainsi  elles  ont  dit,, 
d'après  la  Gazelle d^  Augsbourg^  que  la 
Qonduite  de  M.  TArchevéque  daast 
l'affaiie  du  terrain  de  rarchevéché. 
étoit  blâmée  à  Ronie.  Nous  pouvons 
assurer  que  la  nouvelle  esi  entièn> 
ment  controuvée ,  et  on  conçoit  ea 
effet  qu'il  est  impossible  qu'à  Rome, 
où  le  clergé  a  des  propriétés,  où  pcr-^ 
sonne  ne  les  lui  conteste  y  où  tout  le 
monde  trouve  cela  très-naturel,  it 
est  impossible,  dis-je,  qu'on  s'étonne 
dans  ce  pays  qu'un  évêque  dont  oa 
a  dévasté  la  résidence  réclame  au 
moins  le  terrain  sur  lequel  étoit  bàt^ 
son  palais,  et  qui  étoit  deptiis  tant 
de  siècles  affecté  à  cette  destina» 
tion. 

On  a  dit  qu'un  cardinal  léjn^t  de- 
voit  venir  À  Paris  bénir  le  Inariagï^ 
de  M.  le  duc  d'Orléans.  On  n'a  pAS 
pensé  sans  doute  que  les  mariages^ 
mixtes  ne  sont  pas  bénits  ,  conitné 
ceux  où  les  deux  époux  sont  câtiio- 
liques.  Le  prêtre  reçoit  settlement 
la  déclaration  des  épouk.  IledtJiôrs 
de  toute  vraisemblance  qire  le^Saint* 
Père  envoyât  pour  cela  un  cartfiitaL'. 
légat. 

Presque  tous  les  journaux  onC  an- 
noncé qu'il  étoit  questroii  d'établir 
un  évéque  à  Alger.  Nous  troyensf 
pouvoir  assurer  qu'il  n'en  est  milieu 
ment  question.  Il  y  a  depuis  )oag^ 
temps  un  autre  projet,  c'est  de  «baiw 

ger  MM.  de  Saint-Lazare  du  «otn  des 
catholiques. d'Alger.  Ce  projet,  qui 
pai*oi$soit  si  naturel,  puisque  MM.  de 
oaint-Lazare  avoient  avant  ki  revo* 
lution  un  établissement  à.  Alger  ;  ce 
projet ,  qui  avoit  réjoui. totis  les  ainid 
de  la  religion ,  et  que  Ton  croyoit 
sur  le  point  d'être  mis  à  exécution., 
a  été  entravé  par  de  déplorables  dif- 
ficultés, et  la  colonie  est,  sous  le  rap- 


(  Mg*  ) 


port  dé  la  religion ,  dans  l'état  lé  plus 
triste. 

Enfin ,  tous  les  journaux  annoncer 
rent,  U  y  a  quelques  jours ,  qu'une 
Société  religieuse  avolt  ouvert  uuc^ 
souscription  en  faveur  des  pauvres 
ouvriers  de  Lyon  et  de  Paris  qui  se 
trowroient  sans  travail.  Le  produit 
de  la  souscription  de  voit  être  re- 
mis 9  disoit-on,  entre  les  mains  de 
m.  l'Archevêque  de  Paris  et  de 
If.  l'arcl/eréque  administrateur  de 
Lyon.  Mous  avions  reçu  nous-niême 
uae  lettre  signée  de  M.  Baillot 
de  Gnenrille  ,  directeur  de  la  So^ 
eiéié  religieuse ,  pour  nous  prier 
d'annoneer  la  souscription.  Gomme 
nous  n'avions  jamais  ouï  parler  de 
cette  société,  nous  avons  pris  des  in- 
fonnatif»»  avant  de  recommander 
la  soiisçription.  Bientôt  nous  avons 
acqub  ta  certitude  que  M.  TAixlie- 
vèque  ne  counoissoit  pas  la  société 
religieuse,  et  qu'il  n'a  voit  pas  même 
été  prévenu  de  cette  souscription  qui 
devoit  lui  être  remise.  Si  la  société 
a  un  but  IcmaUe,  comme  nous  vou- 
ions le  croire,  c'^t  au  moins  agir 
avec  uDe  estréme  légçreté. 


Jeudi  darnier,  une  demoiseUe  pro- 
testante ,  liée  dans  les  provinces 
Rhénanes aoy  mises  au  roi  de  Prusse , 
a  fait  abjuration  dans  la  chapelle  des 
Daines  du  Sacré*Gœiir.  Son  abjura- 
iou  a  été  i«çue  par  M.  Tabbc  Axin- 
^er ,  le  même  qui  a  fait  ce  Garéuie 
des  conférences  })Our  les  Allemands 
da»s  r^ise  des  Petits-Pères.  La  de- 
mrâdie  a  i^çu  le  baptême  sons 
condition  -et  a^été  admise  à  la  sainte 
table.  Elle  a  donné  de  vives  mar- 
ques de  foi  et  dé  piété.  M.  le  comte 
de  Gourtarvel  el  madame  la  ducliesse 
de  Dftlbei^étoient  ses  parrain  et  mar- 
raine. On  annonce  pour  la  semaine 
prockaine  trois  autres  abjui*aiions  , 
qui  soiit  dues  an  zèle  et  aux- soins  de 
M.  l'abbé  Axinger. 

Un  mandement  de  M.  Tarch-evêq^ic 


de  Tours ,  du  15  mars ,  a  pour  objet 
l'établissement  des  conférences  eccV> 
siastiques ,  la  division  du  diocèse  en 
archidiaconés,  ardiiprêtrés  et  doyen- 
nésy  et  la  distribution  des  saintes  hui- 
les. Le  vénérable  prélat  souhaitoit 
depuis  long -temps  de  rétablir  les 
conférences  ecclésiastiques,  mais  de 
graves  motifs  ravoieut  porté  à  diffé- 
rer, ïl  avoit  annoncé  son  projet  au 
synode  de  1834  et  à  la  dernière  re- 
traite. Le  prélat  insiste  sur  la  néces- 
sité de  l'étude ,  sur  l'avantage  pour 
les  prêtres  de  se  voir  el  de  s'cclairer 
mutnellement.  Les  prêtres  plus  âgés 
soutiendront  et  fortifieront  les  jeunes. 
Les  conféi-ences  auront  spécialement 

{)our  objetrEcriture  sainte, le  dogme, 
a  morale ,  Tliistoire  ecclésiastique  et 
la  liturgie.  On  s'occupera  du  traité  de 
la  religion,  qui  est  plus  nécessaii^ 
aujourd'hui  au  milieu  des  attaques 
de  l'incrédulité.  » 

M.  l'archevêque  n'a  pas  cru  devoir 
suivre  pour  les  conférences  la  circons- 
cription civile  des  cantons.  Plusieurs 
paroisses  sont  trop  éloignées  du  chef- 
lieu,,  d'autres  en  sont  séparées  par 
des  chemins  difHcilcs ,  en  sorte  que 
les  desservans-  n'ont  souvent  pres- 
qu 'aucun  rapport  avec  le  curé  de 
canton.  Le  prélat  prof  ose  donc  une 
nouvelle  circonscription  du  diocèse , 
qui  a  paru  plus  régiiiièi'e  et  plus 
commode.  Il  est  bien  entendu  que 
cette  circonscription  et>i  purement  ec- 
clésiastique, et  qu'elle  ne  modifie  en 
rien  la  circonscription  civile  des  can- 
tons. 

Le  règlement  sur  l'ordre  et  la  te- 
nue des  conférences  n'omet  rien  de  ce 
qui  peut  les  rendre  édifiantes  et  uâles. 
Elles  conunenoeroot  et  finii'Oiit  par  la 
prière*  et  on  s'y  occupera  uniquement 
des  objets  à  traiter. 

Le  diocèse  de  Toui^  est  divisé  en 
tmis  archidiaconés  ,  quatre  archiprê- 
trés  ,  vingt-quatre  doyennés  et  deux 
cent  cinquante -deux  pai^sses.  Les 
trois  arch  idiaconés  sontceux  de  Tours^ 
Chinon  el  IjOcIics.  L'archidiaconé  de 


) 
\ 


Tours  comprend  les  arcfaiprétrés  de 
Tours  et  d'Aiiiboise.  Les  archidiaco- 
nés  de  Chinon  et  de  Loches  compren- 
nent les  ai'chiprêtres  du  même  nom. 
Les  trois  grands-vicaires,  MM .  Du- 
fétre\  Besnard  et  Bruchet ,  sont  ar* 
chidiacres  de  Tours ,  de  Cliinon  et  de 
Loches.  IjCs  curés  de  Saint-Martin  de 
Tours,  dé  Saint-Etienne  de  Ghinoh  , 
de  Saint-Ours  de  Loches  et  de  Saint- 
Denis  d'Amhoise ,  ont  le  titre  d'ar- 
cliiprêtres ,  et  les  curés  de  canton  ce- 
Itii  de  doyen. 

Le  programme  des  sujets  pour  les 
confc^rences  de  cette  année  suit  le 
mandement. La  conférence  du  1'^''  avHl 
est  consacrée,  unique  ment  à  la  distri- 
bution des  saintes  huiles.  Il  y  a  pour 
les  mois  snivans  trois  questions,  Tune 
sur  r£criture,une  autre  sur  le  dogme, 
et  la  dernière  sur  la  morale.  Les  ques- 
tions sur  le  dogme  sont  toutes  rela- 
Jtives  à  la  révélation  en  général  et  aux 
difficultés  qui  peuvent  s'élever  à  cet 
égard.  On  indique  à  la  fin  les  auteurs 
à  consulter. 

Le  petit  conseil  d'Argovie  a  porté 
plainte  au  directoire  suisse,  sur  le 
refus  que  fait  le  gouvernement  d'Un- 
dei*walden  de  signifier  une  assigna- 
tion juridique  à  Tabbé  de  Mûri ,  ré- 
fugié à  Engelberg.  On  dit  que  le  vo- 
l'oii;  a  trouvé  juste  la  réclamation 
d'Argovie ,  et  qu'il  a  adressé  dans  ce 
sens  des  représentations  à  Underwald. 
On  croit  que  ce  dernier  canton  per- 
sistera dans  son  refus ,  et  qu'il  lais- 
sera venir  l'affaire  à  la  diète.  Le  gou- 
vernement d'Argovie ,  qui  dépouille 
les  couvens  malgré  l'article  du  pacte 
qui  les  protège  et  garantit  leurs  pro- 
priétés ,  a-t-il  bien  bonne  grâce  à  se 
Ïtlaindre  d'Underwald,  parce  que  ce- 
ui-ci  ne  veut  pas  se  soumettre  aux 
dispositions  d'un  concordat ,  dont , 
après  tout,  il  lui  est  loisible  de  se  re- 
tirer ,  d'après  les  nouvelles  maximes 
fédérales ,  tandis  que  les  articles  du 
pacte  sont  impératifs  et  obligatoires 
jfïour  Argovie?  Au  surplus,  le  concor- 


5o  ) 

dat  entre  les  cantons,  qui  autQriseles  ' 
citations  pour  délits ,  n'exclut  poiot 
un  examen  de  la  part  du  canton  qui 
doit  permettre  la  signification,  etjfi 
cet  examen  lui  prouve  que  la  dti^ 
tion  est  demandée  mal  à  propos ,  il 
peut  la  refuser. 

Le  canton  de  Thurgovie  s'est  iaii 
un  point  d'honneur  de  ne  {kas  reculer 
devant  les  représentations  et  les  pro- 
testations qui  lui  sont  venues  de  toçr 
tes  parts.  Le  couvent  de  Paradis  a  été 
vendu  le  30  mars ,  ainsi  que  tous  les 
domaines  qui  eu  dépendent;  c'est  un 
étranger  qui  l'a  acheté  pour  200,000 
florins.  Il  est  fort  à  craindre  que  cet 
exemple  ne  soit  imité  par  aautres 
cantons. 

La  commission  des  couvens  a  pro- 
posé dans  la  séance  du  grand  CQnscil 
du  30  mars ,  de  charger  le  petit. con- 
seil de  répondre  à  la  protestatioii  des 
petits  cantons  contre  la  vente  du 
couvent  de  Pai-adis ,  et  de  laisser  les 
enchères  aller  leur  train.  M.  Eder  a 
parlé  contre  cette  proposition,  qûî a 
néanmoins  été  adoptée  par  là  i^mo- 
'  rite,  un  membre  ayant  remarqué  /ort 
à  propos  que  l'opinion  de  M.  Eder  he 
devoit  avoir  aucun  poids ,  attendu 
qu'il  étoit  du  canton  d'Underwald,  et 
par  conséquent  intéressé  dans  l'af- 
faire. Mais  M.  Eder  étoit  certaine- 
ment moins  intéressé  à  la  chose  que 
le  grand  conseil  de  Thm^govie  lui- 
même  ,  qui  cepeùdant  decidoit  la 
vente. 

M.  de  Reisach ,  nouvel  évéque 
d'Eichstedt  en  Bavière ,  a  été  installé 
le  13  mars  dernier.  M.  Charles  des 
comtes  de  Reisach  est  né  le  6  juillet 
1800,  à  Rotli,  dans  le  même  diocèse, 
et  a  été  préconisé  évêque  dans  le 
consistoire  du  11  juillet  de  Tannée 
dernière.  On  sait  qu'il  étoit  précé- 
deni nient  recteur  du  collège  de  la 
Propagande  ,  place  importante  dont 
il  s'acquittoit  parfaitement.  Son  mé- 
rite ,  sou  inslruction  et  son  zèle  l'a- 
voient  mis  en  grande  considération  à 


Bofue  y  eV  le  cbok  qui  fui  fait  de  lui 
f our  l'ëpiscopat  fut  regardé  comme 
un  heureux  événement  pour  l'église 
de  Bavière.  Le  Saint-Père  lui  a  im- 
posé les  mains,  et  Ton  fonde  quel- 
que espérance  sur  Tépiscopat  d'un 
prélat  si  distingué. 

Les  premières  démarches  de  M.  de 
Reisacu  justifient  cet  espoir.  A  Mu- 
nich,  le  prélat  n*est  point  allé  de- 
meurer dans  sa  famille  ;  il  liabitoit  le 
couvent  des  Récollets.  A  Eichstedt^  il 
a  loge  chez  les  Jésuites ,  en  attendant 
son  iiistallation.  Le  clergé  est  allé  l'y 
cherdier  processionnelleiuent  pour  le 
conduire  à  la  cathédrale,  où  le  prélat 
a  adressé  au  peuple  une  allocution  à 
la  fols  grave  et  touchante.  Sa  lettre 
pastorale  à  son  clergé  ,  qui  est  en  la- 
tin suivant  Tusage  d'Allemagne  ,  est 
pleine  de  foi  et  de  courage.  Le  prélat 
ne  se  dissimule  pas  les  maux  de  !'£- 
glise,  et  annonce  l'intention  d'y  por- 
tée remède  autant  qu'il  sera  en  lui.  Il 
déplore  surtout  l'absence  de  sémi- 
Baii*es,  qui  oblige  les  jeunes  ecclésias- 
tiques à  âiire  leurs  études  dans  des 
XJniverùtés  dont  l'esprit  est  peu  favo- 
9sMè  au  dergé.  Que  peut  un  prêtre 
qui  a  passé  à  peine  une  année  dans 
le  séimnaire?  On  ne  doute  point  que 
le  prélat  ne  tiavaille  de  tout  son  pou- 
voir à  faire  cesser  cet  état  de  choses. 

Les  bords  du  Rhin  retentirent ,  il 
y  a  quinze  ans ,  du  scandale  donné 
par  un  curé  allemand  qui  abandonna 
VËgUse  catholique  pour  adopter  les 
rêveries  de  quelques  piétistes.  Ce 
curé  éloit  le  sieur  Hennhoefer,  curé 
de  Mulhausen ,  dans  le  grand  duché 
de  Bade  ,  homme  exalté  qui  croyoit 
avoir  des  illuminations  intérieures.  Il 
fut  destitué  par  son  supérieur  ecclé- 
siastique ,  le  grand-vicaire  de  Bruch- 
aal ,  et  publia  une  profession  de  foi 
anti-catholique.  Nous  avons  raconté 
son  affaire  du  23  juillet  18^3. 

Un  scandale  semblable  éclata,  il  y 
a  trois  ans ,  à  peu  près  dans  le  même 
pays.  François-Joseph-Marie  Helfc- 


rich,  curédeUolzhauseii ,  près  Franc*- 
foit,  a  apostasie  eu  1834.  Il  est  uc 
en  1806,  a  fréquenté  les  Universités 
d'Heidelberg  et  de  Wurzbourg ,  et 
pasié  un  an  au  séminaire  deMavence 
en  1828  et  en  1829.  11  fut  ordloniié 
prêtre  à  Limbourg ,  Te  23^  août  1829. 
Tête  ardente,  il  avoit  sui^^i  à  Ileidel- 
berg  les  leçons  du  rationaliste  Paulu't, 
et  étoit  entré  dans  l'élat  ecclésiastique 
plus  par  légèreté ,  par  enUahiemcnt. 
et  par  enthousiasme,  que  par  un  at- 
trait véritable  et  réfléchi.  Bienti^t  il 
se  permit  des  innovations,  méprisa 
les  pieuses  pratiques ,  et  s'éloigna  de 
ses  confrères.  Gomme  Hcimlioefer, 
il  fréquenta  les  piétistes,  tint  des  ré- 
unions secrètes,  et  déclama  contre 
l'Eglise  catholique.  Le  jour  de  Pj- 

Îue  1834,  il  déclara  en  chaire  que 
ésus-Clirist  n'a  voit  institué  que  deux 
sacremcns,  et  que  tous  les  auires 
étoient  des  inventions  humaini^s.  Une 
plainte  fut  adressée  à  l'ofTicialité  ,  et 
on  procéda  à  une  enquête.  Helferich 
annonça  alors  sa  défection ,  qui  fut 
imitée  par  quarante-six  de  ses  paix)i8- 
siens,  dont  dix-sept  étoient  des  en-- 
fans  au-dessous  de  quatorze  ans ,  et 
huit  autres  étoient  mineurs  ;  deux 
autres  n'a  voient  pris  ce  parti  que 
pour  pouvoir  se  marier,  en  dépit  des 
règles  de  l'E^^lise  catholique.  Ces  sec- 
tateurs d'Helferich  ne  donneront  pas 
beaucoup  de  lustre  et  d'autorité  à  sa 
démarche. 

Le  24  mai  1 834 ,  son  apostasie  fut 
l'objet  d'une  cérémonie  pompeuse 
dans  le  temple  protestant  d'Holzhau- 
sen.  Les  deux  ministres  célébrèrent  à 
à  l'envi  ce  jour  par  des  chants  de 
triomphe  et  des  déclamations  conti*e 
l'Eglise  romaine.  On  échauffa  les  es- 
prits ,  et  des  actes  d'intolérance  furent 
exercés  contre  les  catholiques  restés 
fidèles.  Les  trois  membres  du  conseil 
de  fabrique  qui  avoient  provoqué 
une  enquête  des  supérieurs  ecclé^as- 
tiques,  eurent  surtout  à  souffrir.  L'a- 
gitation étoit  telle  que  deux  — " 
après,, lors(Xuc  rinstallation  du 


mois 
non- 


(  \ 

Veau  curé  catholique  eut  lieu  à  Holz- 
hauseu  le  12  juillet,  il  y  eut  du  san[{ 
répandu,  et  les  catlioliques  ne  furent 
pas  les  assaillans. 

Les  protestans  ont  fait  trophée  de 
cette  merveilleuse  conquête;  ils  la 
célèbrent  dans  ]eiii*s  journaux  et  leurs 
brochures.  Leur»  ministres  en  pren- 
nent occasion  d'insulter  à  TËglise  et 
d^exciter  les  simples  à  suivre  un  triste 
exemple.  Mais  le  caractère  d^lelfe- 
rich  n'est  pas  un  (;raud  relief  pour 
le  parti  qui  Ta  entraîné,  elles  catho- 
liques ont  des  conquêtes  un  peu  plus 
(glorieuses  à  opposer  à  celle-là.  Nous 
pourrions  citer  ici  les  noms  de  tant 
de  protestans  que  nous  avons  vus  de- 
puis plus  de  vingt  ans  rentrer  dafis 
FEgUse  en  Allemagne^  en  France,  en 
Angleterre.  On  peut  voir  là-dessus 
nos  grandes  tables  de  matières,  à  l'ar- 
ticle Protestans. 

POLITIQUE. 

Le  vieux ,  VincarabU  Uhéraliame  est  là 
avec  90W  arsenal  de  sophismBs ,  sa  boutique 
de  mensonge.  Bien ,  tr6s  bien  ,  monsieur 
Fonfrèdc ,  vous  vous  eonnoisseï  en  libé- 
ralisme ancien  et  nouveau.  A  vous  il  ap- 
partient de  lui  rendre  justice  ei  de  le 
roontret*  à  la  face  des  nalions  dans  sa 
hideuse  nudité.  Alais  ce  q»e.noos  admi- 
rons, nous  les  admirateurs  des  voies 
{>ro\idcntieUes ,  c'est  qu'à  propos  de  la 
chute  d'un  ministère  de  forée,  selon  voi», 
renversé  à  votre  grand  regret,  pour  un 
ministère  de  eoneessionSf  vous  traciez  le 
portrait  fidèle  de  vos  ennemis  et  de  vos 
*ml8.0ni,  M.  Barlhe  quia  juré  sar  le  poi- 
gnard du  carbonaro  des  haines  inexlin- 
guiblos  à  tout  Ce  qui  est  saint  et  vén6ré 
parmi  les  hommes,  au  sein  des  sociétés 
civilisées,  est  une  homme  de  sophismes  et 
de  mensonge;  mais  auriezvous  la  pré- 
tention de  nous  faire  regarder  M.  GuizOt 
comme  un  homme  de  foi  et  de  vérité? 
M.  Guizot  ne  croit  à  rien  qu*2i  l'excellence 
de  son  idéologie,  et  h  la  nécessité  de  la  faire 
prévaloir.  M.  .ûuizol  est  un  sophiste;  et 
dans  sa  chaire  de  professeur  comme  à  la 


5«  ) 

tét«  ûés  affaire»  pabllqaes ,  if  aprotivé 
qu'il  étoil  de  ce  vieux,  de  cet  inemràbU  n-' 
béralisme,  ei  qu*il  tenait  'OMvetîement  bdÊ^ 
tique  de  mensonge:  ?• 

Un  journal  très-dévoué  à  la  t^nr  de 
juillet  adresse  de  vifs  reproches  à  «eux 
des  siens,  qu'il  appelle  aussi  tto  vrgâMi^ 
dynastiques ,  et  que  cela  n'Mtipécbe  pm 
de  se  laisser  emporter  à  des  déclamatioa» 
brutales  et  passionnées,  à  ToccasioA  (M 
mariage  de  M.  le  duc  d'OrléMlft.  «  Danïi 
qvelle  dégradation  sommes -nous  toi»' 
bés,  s'écrîe-t-îl ,  pour  que  les  senlîinei» 
de  noblesse  et  de  courtoisie,  qui  de  ton^ 
temps  ont  distingué  la  France,  soient  de^ 
vernis  un  objet  de  dérision  etd'oatrtige!» 

Puisque  ces  messieurs  de  la  révolotiOD 
s'étonnent  de  Ictat  de  dégradatioa  od 
nous  sommes  tombés,  et  qu'ils  s^en  étoa- 
nent  au  sujet  des  manques  de  reiqpect  et 
de  courtoisie  auxquels  les  grandeun  m 
trouvent  maintenant  exposées  «  il  £iat  lâ- 
cher de  leur  donner  lè-dessus  une  ciplK 
cation  qui  puisse  les  faire  revenir  de  ieor 
surprise.  Or,  en  voici  une  qui  nous  pirai 
lépondre  à  la  question  d'une  manîèn 
toul-à-fait  pertincjnle. 

Vous  demander  ce  quft  sont  dsvomis  lei 
setitimensde  noblesse  et  de  courtefoic  qd» 
de  tout  teBUps,  ont  distingué  4li  FraACt^. 
et  vous  cherchez  à  les  retrouver  en  laveur 
(les  premiers  personnages  de  Tétat  Mous 
sommes  bien  fâchés  d'avoir  à  voas  Tap» 
prendre;  tuais  ce  sont  les  grandcnn  que 
vous  évez  défaites  qui  sont  «anse  dei 
manquemens  dont  vous  vous  plaignez  à 
Végard  des  grandeurs  que  vous  avtt  fitUtti 
CesdernitTes  Sont  lH;s-dignes ,  8anS>è0ole; 
des  respecls  que  vofis  réclaiâet  {khit 
dles  ;  mais  malheureusement  vous  1^  vè* 
clamez,  ces  respects,  auprès  d'une  nation 
à  laquelle  >x)us  avei:  donné  des  etemple» 
tout  contraires  envers  dautres  peMOnhcs 
qui  n^étoieTnt  pas  moins  élevées,  certaine- 
ment, cti  rang  et  en  dignité  ;  qui  n'ëtoient 
pas  moins  dignes  des  hommages  publics,  ■ 
auxquelles  il  n'étoitpas  dû  moins  de  con- 
sidération et  d'honneuis.  Ce  qu'fl  y  avoit 


(  t53  ) 


de  neinear,  4t  pto  noble  et  de  plus  ma- 
jmoeai  parmi  ces  grandeors  royale»> 
vonravea  montré  an  peuple  sur  les  écfaft- 
fonds,  dans  îes  proscriptions  et  les  exils , 
Toas  le  povirsaivec  encore  de  vos  mépris  ; 
k Tos  oafrages  et  de  tos  haines;  vous  le 
lifrez  encore  tous  les  jours  à  la  prôfana- 
Ikm  et  aux  dérisions  de  la  mvltitttde. 

Ainsi ,  d'un  côté ,  vous  tvei  détruit  le 
CBhede  la  rojanté  an-préjudice  de  ceux 
qui  ne  vous  convenoienl  pas;  et  de  l'ai)- 
tre,  vous  voulez  le  rétablir  au  profit  de 
eeuqai  vods  conviennent.  Mais  les  idées 
et  la  mœurs  du  peuple  ne  se  règlent  point 
ûan.  Ce  que  vous  avez  effacé  de  son  es- 
prit demeure  effacé  ;  ce  que  vous  avez  dé- 
tnHt  reste  détruit  ;  fl  ne  dépend  plus  de 
vodfidehii  rendre  ce  qu'il  a  perdu  à  votre 
écoh,  par  vos  leçons .  vos  conseils  et  vos 
«eaiptcs. 

Mais  ce  qui  achève  de  nous  convaincre 
^  les  9eniimen§  de  noblesie  et  de  cour- 
ANscedont  vous  parlez  ne  reviendront  pas, 
e*csl  que  pour  tes  retrouver,  vous  vous 
adresse!  k  la  classe  révolutionnaire  de  la 
Mtion,  qui  est  précisément  celle  dont  les 
idées  cl  l'esprit  se  sont  fermés  au  culte  et 
au  respect  ddla  rojanié.  Celtes  qui  ati- 
roient  pu  vous  iildcr  h  rallumer  le  feu  sa 

Icré,  vous  hs  traitez  en  ennemies;  vous 
{vrofessez  pour  cites  une  antipathie  pas- 
sionnée, une  sorte  d'aversion  publique. 
Vous  voulez  que  le  peuple  s'en  éloigne  et 
ed  ail  hoircur  comme  vous;  et  la  raison 
qnc  vous  lui  en  donnez,  h  ce  peuple,  c'^est 
que  les  tenfiiHen»  de  nobUèseel  de  courtoisie 
f  tti,  de  toof  temps  f  ont  distingué  la  France ^ 
t'I  que  vons  vous  efforcez  de  faire  revivre, 
se  sont  conservés  parmi  ces  classes.  En- 
Ra,  daus  ces  mêmes  journaux  où  vous 
déplorez  avec  raison  le  dommage  causé  à 
la  djnaslîe  de  juillet  par  la  tendance  des 
raœors  révolutionnaires ,  vous  ne  cessez 
de  verser  à  Qols  le  mépris,  l'outrage  et 
ravîlissemciit  sur  d'autres  tètes  qui  ne 
îoul  assurément  tii  moins  royales,  ni 
moins  augustes.  Bi  donc  c'est  avec  tout 
cela  quc.vous  antetidexrendre  à  la  France 
iti  sentimenà  ^  noblesse  et  de  courtoisie 
fuitoHt  iw^imêéiitinguie  à  l^gard  de  ses 


princes,  noua  osons  prédire  que  vous  y 
travaillerei  long- temps. 


PAnis,  21  Avnir. 

Le  Moniteur  \}wh\\t  aujourd'hui  les 
discours  prononcés  au  ch&tean  par  M.  Pas- 
quicr,  président  de  la  chambre  des  pairs , 
et  par  M.  Oupin,  président  de  la  chambre 
des  dt'pulés,  à  foccasion  du  mariage  du 
duc  d'Orléans. 

—  La  commission  chargée  d'examiner 
le  projet  de  dotation  annuelle  de  M.  le 
duc  d'Orléans  se  compose  de  MM.  de  Scbo- 
ncn,  d'Harcourt,  Odier,  Cunin-Gridaine, 
Jacques  Lefebvre,  Vivien,  Gaillard  de 
Kerbertin,  Amilhau  et  Dupin; 

— MM.  deSalvandyelLacave-Laplagne,' 
qui  font  partie  du  nouveau  cabinet,  ont 
été  remplacés,  le  premier^  la  commission 
du  budget  de  la  guerre,  par  M.  de  Mer-» 
nay,  et  le  second  h  la  commission  des 
comptes  de  i855 ,  par  If.iGuyet-Desfon- 
taincs. 

—  L'enrf-gistrcrocnt  pour  le  départe- 
ment de  la  Seine  formera  H  l'avenir  une 
direction  particulil-re.  On  en  distrait  le 
domaine  et  le  timbre,  dont  on  compo* 
sera  une  seconde  direction,  à  ce  qu'vl  pa* 
roit,  destinée  à  M.  Cordier,  h>speclettr  de 
renregistrement  à  Paris. 

—  M.  le  baron  Janet,  maître  des  re- 
quêtes en  service  ordinaire,  est  nommé 
conseiller  d'état  en  service  ordinaire,  en 
remplacement  de  M.  Didier,  décédé. 

M.  Guilhem  .  auditeur  de  première 
classe,  est  nommé  maître  des  requêtes 
en  service  ordinaire,  en  remplacement  de 
M.  Janet. 

—  M.  Marey.  lieutenant-colonel ,  com- 
mandant les  spahis  réguliers  d'Alger,  a 
été  promu  au  grade  de  colonel. 

—  On  dit  que  M.  Boselli ,  auditeur  au 
conseil  d'étal,  est  nommé  sous -préfet  à 
Meaux. 

—  M.  Coche ,  secrétaire  de  l'ex-gardc 
des  sceaux,  M.  Persil,  est,  assure  t>on, 
nommé  receveur  des  finances  h  Nogcnt- 
le-Rolrou  (Eure-et-Loir.) 

—  Avant  de  quitter  le  ministtTe  de 
rinslruciîon  publique,  M.  Guizol  a  ac- 


(*54) 


eordé  à  la  veave  «le  M.  Gh.  Comte  mme 

pension  de  1,900  fr.  sur  les  fonds  de  TU- 

mtersiiê. 

'  —  M.  de  Guixard  ■  donné  sa  démission 

des  fonctions  de  directeur-général  des 

b&timens  an  ministère  de  l'intéricar. 

—  M.  Âxevedo  quitte  au«si  la  direc- 
tion générale  de  la  police  du  royaume. 

—  Le  docteur  Lélut,  médecin  de. la 
Salpétrière,  vient  d'être  nommé  médecin 
de  la  prison  de  la  Rocpietle. 

—  M.  Gambey  est  nommé  membre  de 
l'Académie  des  sciences  (  section  de  mé- 
canique), en  remplacement  de  M.  Mo- 
lard. 

—  Madame  la  comtesse  Duparc  vient 
de  mourir  à  Paris. 

—  M.  Dupotet  est  remplacé  dans  le 
.commandement  de  nos  forces  navales  au 
hréaii  par  M.  le  contre  amiral  Leblanc. 

—  Les  nouvelles  de  la  Guadeloupe  du 
36  février  apprennent  que  le  volcan  la 
Soufrière  a  fait  de  nouvelles  éruptions 
qui  donnent  de  grandes  inquiétudes  aux 
habitations  circonvolsines. 

—  On  écrit  de  Bone,  2  avril,  que  dans 
la  nuit  du  17  au  18  mars,  il  s'est  élevé 
une  tempête  si  furieuse,  que  cinq  navires 
en  rade  ont  chassé  sur  leurs  ancres,  cl  se 
sont  échoués  sur  la  plage.  Deux  cabo- 
teurs étrangers  ont  naufragé  avec  perle 
de  leur  chargement.  Les  équipages  ont 
pu  gagner  terre. 

— D'après  plusieurs  feuilles  du  matin, 
on  a  encore  trouvé  des  placards  incen- 
diaires rne  de  la  Tonnellerie,  près  la 
Halle,  et  dans  d'antres  quartiers. 

—  Le  sieur  Bourdeley,  ouvrier  serru- 
rier, demeurant  sur  l'cspIaDade  des  Inva- 
lides, vient  d'être  arrêté,  par  suite,  dit-on, 
de  l'afTaire  Champion. 

—  La  sixième  chambre  s'est  occupée , 
pendant  trois  jours,  d'une  affaire  d'asso- 
ciation non  autorisée.  Le  tribunal  ,  qui  a 
entendu  comme  témoins  MiM.  de  Gornic- 
nin  et  Garnier-Pagès,  ainsi  que  M.  l'abbé 
de  La  Mennais,  dont  les  déclarations  sans 
intérêt  ont  roulé  sur  une  association  de 
secours  que  ces  trois  messieurs  avoient 
créée .  a  acquitté  cinq  des  prévenus ,  et 


sondMBBé  Dafrtlsse  àoa  «n  de  prison ef 
«00  Dr.  d*amende  ;  Chariier  à  dix  mois  de 
prison  et  1 00  fr.  d'amende  ;  Vilcoq  à  luA 
mois  de  prison  et  100  fr.  d'amende,  lié- 
mare  et  Matifrasontété  condamnés  aussi , 
le  premier  à  on  mois,  et  lé  second  à  hait 
jonrs  de  prison. 

—  La  4*  compagnie  dn  3*^  batailUm.de 
la  5*  l^ion  ayant  nommé  MM.  Ilalot  et 
Bastide  ofEciers ,  fut  dissoute,  comme  oa 
se  le  rappelle,  par  une  ordonnance  înséréa 
le  6  au  Moniteur, 

Le  6  aussi  de  voit  avoir  lien  l'élection 
des  chefs  de  balaiilon  et  des  caiididaU- 
aux  grades  de  colonel  et  de  lieoleoaiit- 
colonel.  Lorsque  les  officiers  et  dél^ués 
de  la  4*  compagnie  se  présenlèreot  poor 
voter,  le  maire  refusa  leur  admission,  en 
se  fondant  sur  l'ordonnance  de  dittofo- 
lion.  Ces  messieurs  prolestèrent  immé- 
diatement; leur  protestation  fui  appuyée 
par  les  oQiciers  et  délégués  de  la  a"  com* 
pagnie,  qui  refusèrent  de  prendre  part  as 
scrutin  ouvert  à  la  mairie.  Malgré  cela^ 
les  opéralions  continuèrent.  La  a"  com- 
pagnie et  la  4**  donnèrent  suite  à  Jear 
protestation,  cl  saisirent  le  jury  de  révi- 
sion de  la  question  de  savoir  si  l'élodioa 
des  chefs  de  bataillon  et  des  candidats 
pour  les  grades  supérieurs  étoit  r^nlière.. 
Le  jury  a  déclaré  hier,  à  la  majorité  de  lo 
sur  i3,  les  élections  valides. 

—  Le  projet  d'une  route  en  fer  de  Pa- 
ris à  Bruxelles,  si  long  temps  marchandé 
par  une  compagnie  belge,  est  soumis- 
sionné en  ce  moment  par  M.  John  Goic- 
vill ,  naturalislc  français  sous  l'empire. 

—  M.  Lionne,  ancien  gérant  de  la  Tri- 
bune,  vient  de  mourir. 

— Il  est  mort  à  Thospice  des  Incnrables 
une  femme  de  loa  ans,  qui  lîsoit  fans 
lunettes,  et  qui  s'étoit  promenée  la  veille 
dans  le  jardin  de  l'établissement  pendant 
deux  heures. 

—  Un  malheureux  ouvrier  occupé  à 
fouiller  les  caves  du  nouveau  palais  du 
Luxembourg  a  été  enseveli  sous  unébou- 
lemenl.  Quand  on  l'a  retiré,  il  vîvoît  en- 
core ,  mais  il  avoit  les  deux  jambes  cas< 
secs  et  une  cuisse  aussi  fracturée. 


(  «55  ) 


—  Le  temps  endèreneBi  eoBteit  n'a 
p«B  pemiis  hier  de  Yoir  récUpie  de  kuie 
ëont  nous  avons  parlé. 


NOUVELLES  DES  PBOVUfCES. 

M.  da  Roozeaa ,  conseiller  à  la  oonr 
royale  de  Rouen,  vient  de  monrir. 

—  Quinze  baleiniers  sont  entrés  der- 
pîèftmeni  dans  le  port  du  Havre,  avecnn 
ciiargement  de  28,000  barils  d*haile  de 
baleine  (environ  6  millions  de  livres.) 

— IL  Jean  Gavaron  vient  d^étrenommé 
oonsal  d'Espagne,  à  la  résidence  du  Ha- 
vre, enrempiacementdeM.  A.  Lefer,  dé- 
missionnaire. 

—  La  froid  se  fait  de  nouveau  sentir  à 
lloolins.  Le  18,  il  y  tomboit  beaucoup  de 
neiget.  La  misère  est  extrême  dans  les 
campagnes. 

■  —  La  Goutte  da  Lyonnait.  souvent 
poursuivie  par  le  parquet,  vient  de  se 
transformer  en  journal  mensuel. 

—  Les  journaux  de  Lyon  parlent  de 
visites  domiciliaires  dernièrement  faites 
dans  celle  viile. 

—  La  calsèè  ^épargne  de^  Lyon  a  reçu 
cfimancbe  dernier  1 2,968  fr.,  et  rem- 
boursé 59,035  francs. 

—  Lundi  dernier,  les  voitures  publi- 
ques parties  de  Saint-Etienne  sont  venues 
se  heurter  contre  des  wagons  arrêtés  par 
la  ruplnre  de  lun  des  essieux.  Les  voya- 
geurs, poussés  les  uns  contre  les  autres 
avec  force,  ont  été  plus  ou  moins  blessés. 

—  La  cour  d'assises  d'Albi  s'est  encore 
occupée  de  Tassassinat  des  époux  Gou- 
fand.  £lJe  a  prononcé,  le  16,  de  nouvelles 
condamnations  contre  quatorze  indivi- 
dus. Apr{*s  la  déclaration  du  jury,  les  ac- 
cusés sont  entrés  dans  une  telle  fureur, 
que  le  président  a  été  obligé  de  les  faire 
reconduire  en  prison,  et  de  prononcer 
l'arrêt  en  leur  absence.  On  dit  que  leur 
rage  a  dégénéré  en  démence  et  que  deux 
d'entre  eux  se  sont  dévoré  les  mains. 


EXTÉRIEUR. 

A  la  séance  des  communes  du  17,  sir 


Henri  Uaidiiige  a  appelé  Patteation  de  la 
chambre  sur  Tétat  des  ailaires  dans  hé 
nord  de  FEspagiie  et  sur  le  rôle  qu'y  a 
récemaaAait  joué  le  gouvernement  an- 
glais. Ayant  )i  examiner  le  traité  de  la 
quadruple  alliance,  sir  Hardinge  a  dit 
qu'il  n'autorisoit  qu'un  simple  blocus, 
que  ce  blocus  strictement  opéré  par  la 
France  sur  ses  frontières,  auroit  dû  l'être 
également  par  l'Angleterre  sur  les  côtes 
d'Espagne,  au  moyen  d'une  division  na- 
vale ,  le  tout  dans  le  but  <f empêcher  les 
carlistes  de  se  ravitailler.  En  agissant  au- 
trement ,'  a  dit  l'orateur,  le  cabinet  a 
faussé  le  traité,  s'est  mêlé  des  affaires 
d'Espagne  contre  le  droit  des  gens ,  et  a 
fini  par  compromettre  Thonneur  mili- 
taire anglais  en  employant  des  soldats  à 
égorger  les  habitans  des  provinces  bas- 
ques, en  courant  des  chances  de  hon- 
teuses défaites.  Avant  déterminer,  sir 
Hardinge  a  supplié  la  chambre  de  forcer 
le  ministère  à  se  renfermer  dans  la  lettre 
du  traité  précité.  SirStratford  Canning  a- 
aussi  attaqué  la  politique  suivie  en  Es- 
pagne; l'Angleterre  a  Tait  d'immenses  sa- 
crifices qui  n'ont,  a-t-il  dit,  rien  anjené 
de  favorable  pour  la  régente  ;  la  récon- 
noissance  de  la  France ,  de  l'Angleterre 
et  du  Portugal  sont  aussi  restés  des  faits 
sans  résultats. 

Lord  Leveson  a  défendu  ensuite  les 
ministres ,  attaqués  bientôt  par  M.  G. 
Wood  et  lord  Egerton. 

M.  O'Connel  est  arrivé  enfin  au  secours 
du  cabinet.  Pour  ne  point  déroger,  l'in- 
concevable M.  O'Connel  a  traité  le  roi 
Charles  V  de  despote,  d'homme  qui  ne 
sait  pas  pardonner,  d^assasiin,  et,  comme 
il  faut  qu'il  confonde  ses  haines,  il  a  at- 
taqué ensuite  le  roi  des  Français,  qui  au- 
roit pu,  en  intervenant,  consolider  la  ré- 
volution de  Madrid.  Ce  que  M.  O'Connel! 
a  paru  craindre  davantage  avec  don  Car- 
los, c'est  le  plus  horrible  des  despotisme^f 
le  pouvoir  dt's  prélres.  Avec  une  révolu- 
tion qui  les  fait  massacrer,  il  est  vrai  que 
M.  O'Connell  n'a  plus  à  redouter  ce  pou- 
voir. Qu'il  demeure  donc  son  apologii^tcr 


(  *56  ) 

La  discussion  à  été  contimiée  au  leade- 


main. 

—  A  la  <kte«ki  4,  le  Vcsavc  exhaloit 
nue  épaisse  famée  «  et  pendant  Ja  nuit 
on  TO^'oil  de  grandes  colonnes  de  feti 
s'éloer  an-drssus  de  son  cratère. 

—  On  lit  dons  les  feuitle»  hetsoite»  qwe 
la  garde  civique  formée  i  Casscl  (Hease 
^iectorale) ,  après  notre  révolution  de 
i85o  ,  vient  d'être  licenciée  par  le  prince 
électoral  co-régrnt.  L'esprit  d'ordre  et 
de  paix ,  est-il  dit ,  qui  règne  dans  cet 
état,  a  rendo  l'institalion  d'nne  garde 
tïivique  superflue,  et  il  estreconho  qu  elle 
est  onéreuse  aux  habilans. 

-^  L'archidac  palatin  dB  Hongrie  (on- 
cle de  Temperenr  d'Autriche)  est  tombé 
dangereusement  malade.  Le  dernier  bul- 
lelio  arrivé  de  Bade  laissequelque  espoir. 

—  Le  duc  de  €amberland  est  parti  de 
Berlin  pour  se  rendre  en  Angleterre ,  et 
le  bailli  de  Tatliscfaef  pour  retourner  à 
son  poste  à  Vienne. 

—  Ulnvalidé  nute  ,- joomal  de  Saint- 
Pétersbourg  ,  annonce  que  le  baron  Hec- 
keeren,  licatenant  au  régiment  des  che- 
valiers gardes  de  S.  M.  l'impératrice,  qui 
a  tué  dernièrement  en  duel  M.  Alexandre 
Pttschkin ,  gentilhomme  de  la  chambre 
à  la  cour  impériale ,  a  été  condamné  par 
le  conseil  de  guerre  à  la  perte  de  son 
grade  et  de  sa  qualité  de  noble  russe  ,  et 
réduit  au  rang  de  simple  soldat. 


COUR  DES  PAIRS. 

PROCÈS  DE  MI'LNIER  KT  DK  SES  COAC- 
Cl  SES  LAVAIX  ET  LACAZE. 

Audience  du  2 1  avril, 

A  midi,  un  huissier  annonce  la  cour. 
Les  accusés  sont  ensuite  introduits  par 
des  gardes  municipaux.  Meunier  porte 
une  redingolte  noire  entièrement  bou- 
lonnée. Sa  physionomie  a  quelque  chose 
de  sombre.  Lavaux,  assis  h  sa  gauche^  est 
mis  avec  recherche  ;  il  a  un  habit  bleu  ; 
son  gilet  ouvert  laisse  apercevoir  une 
chemise  fort  blanche  fermée  par  deux 
boutons  en  or.  Lacaxe  est  à  côlé  de  lui  ; 
ses  cheveux  sont  arrangés  avec  prétcnlion. 
Sa  physionomie  est  calme  comme  celle 
de  Lavaux.  Les  accusés  sont  séparés  par 


des  gardes  munidpasx  ;  derriètfe  eDx  sont 
leurs  gardiens  ;  Rêvant  l^r  banc  on  -ff 
réservé  trois  tables  où  viennent  s'asseoir 
MM.  Delangle,  Ledru-Rollin  et  Ghaix» 
d'Esl-Ange,  leurs  défenseurs.  Le  siégé  dff 
ministère  public  est  occupé  par  M.  Franck- 
Garré,procureurgénéral,etparMM.PkHi- 
gonlm  et  Eugène  Persil. 

Dans  fune  des  tribunes  publiques,  on- 
rem arque  le  père  de  Taccnaé  Laeaae. 

On  procède  à  l'appel  aoiiiî«al«  Oen- 
de  MM.  les  pairs  dont  la  présence  iM 
constatée  pourront  aeuls  siéger  daoa  Mlle 
affaire.  Ils  sont  au  nombre  de  174.  Plu- 
sieurs pairs  se  sont  excusés  par  lettre^ 
ponr  cause  d'indisposition. 

M.  le  président  fait  lever  Meunier,  et 
lui  adresse  les  questions  d'oiiage.  Uac- 
cusé  déclare  se  nommer  Pierre -Francis - 
Meunier,  être  âgé  de  23  ans,  être  née  f^a- 
chapeile  Saint-Denis,  et  exercer  JapiOleB- 
sion  de  commis-marchand. 

Lavaux,  questionné  après  son. coiisni, 
déclare  se  nommer  Charles  -  Alexandre 
Lavaux.  être  âgé  de  27  ans^në%  La  Villette, 
et  exercer  la  profession  de  sellfer.  Il  de- 
meure, comme  le  précédent ,  me  Moot- 
martre. 

Henri  Lacaze  est  âgé  de  s2  ans,  et  né  à 
,  Auch.  Il  est  commis  marchand. 

M.  Cauchy  donne  lecture'de  l'arrêt  der 
renvoi  et  de  l'acte  d'accusation. 

De  l'acte, d'accusation,  il  résnltc  quê- 
tes susnommés  sont  prévenus  : 

1°  Mennier  (Pierre- François)  de  s'être^ 
le  27  décembre  1 836.  rendu  coupable' 
d'attentat  contre  la  vie  du  roi  ; 

2**  Lavaux  (  Gharles-AiexaiMlre  )  el  L»> 
caze  (Henri)  ; 

i"  D'avoir  concerté  et  arrêté  ofltreeax, 
cl  avec  l'auteur  de  Ta  tien  lai,  la  résolution 
de  le  commettre,  ladite  résolution  suivie 
d'actes  commis  ou  commencés  poirr  en 
préparer  l'exécution  ;  2'  de  s'être lenda*- 
complices  dudit  attentat ,  soit  en  firovo-- 
quaut  Tautûur  de  l'attentat  à  le  onmmtt- 
tre  par  machinations  ou  artiûces  coupa- 
bles; soit  enûn  en  lui  procurant  des  ar- 
mes, des  instrumens  ou  tous  autres  moyen» 
ayant  servi  à  le  commettre,  sachant  qu'ils 
dévoient  y  servir,  soit  en  ayant  avec  con- 
noissance ,   aidé  on  assisté  fauteur  dé 
l'action  dans  les  faits  qui  l'ont  préparée 
ou  facilitée; 

Crimes  prévus  par  les  articles  59,  Qor 
86,  88  et  89  dn  code  pénal. 


(  *57  ). 

AI.  Canchj  fail  l'appel  des  témojns  qui 
sont  aa  nombre  de  cinquante-sept  Tren- 
te-sept ont  éUi  assignés  parle  procurenr- 
gènôraU  onze  à  la  requête  de  Lacazc,  et 
aeof  à  la  requête  de  Lavaux.  Tous  les  16- 
moins  se  retirent  dans  les  salles  qui  leur 
«ont  destinées. 

M.   le  i>r6sident  rappelle  à  chacun  dos 
-accusés  les  conclusions  de  Pacte  d'accu- 
sation. (Les  trois  accusés  se  lèvent.)Avcz- 
vons,  a]o«le-tîl,  des  moyens  préjudiciels 
à.  présenter?  (I«es  accusés  gardent  le  si- 
léoce.} 

Le  président  commence  l'interrega- 
foire. 

Meunier  reconnoil  avoir  tire  sur  Louîs- 
Fbllîppe,  le  37  décembre  dernier,  au  mo- 
ment où  le  cortège  se  rcndoil  à  la  cbam- 
.bre  dei  députés.  Il  a  pris  chez  Lavaux,  et 
h.  rinsn  die  ce  dernier,  le  pistolet  qui  lui  a 
servi  k  exécnler  son  crime,  ainsi  que  la 
poudre  qui  étoît  nécessaire  pour  le  char- 
ger. Xa  oaHe  qu'il  a  mise  dans  le  canon  se 
trouvoit  en  sa  possession  depuis  le  mois 
d'octobre. 

M.  LE PlLÊ81Dc^T.  Qocl  molif  apu.vous 
porter  &  commettre  ce  crime? 

MKL'Ni^ii.  La  haine  que  jcportois  aux 
Bonrbons,  et  prinùpalement  à  la  famille 
d'Orléans. 

D.  T>*oii  'Hom  vcnoit  cette  haine?  — 
B.  Je  Tavois pm'séedans  des  jounianx  en- 
nemis du  gouvernement ,  dans  le  Hd for- 
mateur, 

D.  A  qnelle  époque  avez- vous  conçu  la 
pensée  de  voUn  attentat? —  R.  C'iHoit 
vers  la  un  de  novembre  ou  de  décembre 
i835,  5  une  époque  où  je  me  trouvai  un 
soir  chez  i^vaux  avec  Lacaze.  Nous  som- 
mes venus  à  parler  politique  ;  nous  plai- 
gnions le  sort  de  Fieschi,  de  Morey  vl  de 
PepÎQ,  et  nous  disions  qu'ils  étoient  bien 
malbeureoz  de  rester  aîasi  en  prison. L'un 
de  nous  dit  alors  qu  il  y  a\oit  un  moyen 
de  leur  procurer  leur  liberté .  c'étoil  de 
,  Incr  le  roi.  On  dit  alors  qu'il  falloil  tirer 
au  sort^^  qui  tueroit  le  roi.  On  fil  une 
petite  boule  de  pain  ;  je  fis  moi-même 
trois  cornets  de  papier,  et  je  mis  la  boule 
de  pain  dans  Fun  des  cornets  :  je  tirai  le 
premier,  Lavaux  tira  ensuite  et  Lacaze  le 
dernier.  Qnand  je  m'aperçus  que  c'éloit 
moi  qui  avois  la  boule  de  pain,  je  dis  : 
•C'est  donc  ^  moi  à  faire  le  coup?  •  La- 
vaux me  répondit  :  «  Nous  verrons.  »  Quel - 
({nés  instans  après ,  Lavaux  s'en  alla  et  je 


restai  avec  Lacaze  jusqu'à  deux  heures  du 
matin. 

Meunier  assure  qu'il  n'a  puisé  sa  haino 
contre  le  pouvoir  que  dans  les  journaux 
qui  vouîoicnt  son  renversement,  et  dit 
qu'au  mois  de  juin  il  s'*^toit  dt'jà  rendu 
sur  la  roule  de  Neuilly  pour  assassiner  le 
roi  des  Fraiirais  ,  dans  la  vue  d'avoir  la 
r^'publique.  A  celle  époque  il  avoit 
quitté  la  maison  de  son  cousin. 

.Meunier  n'ignore  pas  (fu'ii  a  en  une 
attaque  de  nerfs  chez  Lavaux ,  mais  il 
ne  sait  ce  qui  s'est  alors  passé  que  par  ce 
qu'on  lui  a  rapporté  ;  les  proi>os  de  mort 
qu'il  a  tenus  pendant  cette  atlaque  bnl 
été  connus ,  car  les  jeunes  gens  qui  tra- 
vailloient  avec  lui  chez  son  cousin  l'ont 
plaisanté  plusieurs  fois  h  ce  sujeL  Lavaux 
lui-même  les  connoissoit. 

l).  A  la  suite  du  fatal  engagement  que 
vous  aviez  pris  chez  lavaux,  Lavaux  vous 
en  a-t-il  parlé  quelquefois?  — IL  Oui,  il 
me  l'a  rappelé  une  fois  que  nous  étions 
ensemble  au  théâtre  des  Variétés. 

1).  Pourquoi .  après  être  sorti  de  chez 
Lavaux,  y  ôles-vous  rentré? —  1\.  C'est 
Lavaux  lui-môme  qui  m'y  a  engagé;  je 
suis  rentré  chez  lui  au  mois  de  septem- 
bre; il  m'a  pro[>osé  d'entrer  chez  lui 
pour  voyager;  c'est  ce  qui  m'a  fait  ac- 
cepter, car  jo  no  serais  pas  rentré  chez 
lui  comme  simple  commis.  Le  jour 
même  où  Lavaux  me  lit  celle  propos!-^ 
tion,  il  m'offrit  60  Ir. 

D.  Pendant  le  temps  que  vous  avez 
passé  hors  de  chez  Lavaux,  avez -vous 
conservé  quelques  relations  avec  lui?  — 
R.  Non ,  monsieur. 

D.  N'éles-vous  pas  allé  quelquefois  au 
tir  au  pistolet?  —  IL  J'y  suis  allé  deux 
fois,  en  avril  et  en  mai;  la  première  fois, 
c'éloit  avec  Lavaux  et  Gérard.  Après  avoir 
tiré  chacun  une  douzaine  de  coups,  Gé* 
rard  a  payé,  el  nous  nous  sommes  en  al- 
lés. La  seconde  fois,  cétoil  avec  Lavaux- 
el  les  en  fans  de  M.  Barré. 

D.  Quand  Lavaux  vous  a  mené  au  tir. 
vous  a-t-il  fait  corhprendre  sa  pensée?  — 
U.  Non ,  mais  je  l'ai  bien  comprise  moi- 
même. 

D.  Qnand  il  a  été  question  entre  vous- 
et  Lavaux  de  tuer  le  roi,  quels  moyens- 
vous  donnoit  Lavaux  pour  éviter  d  être- 
reconnu?  —  R.  Lavaux  m'avoit  conseillé 
de  démarquer  mon  linge ,  pour  le  cas  oui 
je  vicndrois  à  être  arrélé. 


/ 


t  '58) 


Lo  18  décembre,  Mconier  a  conati 
t'onverture  des  chambres  par  t'ordi 
service  que  Livani  Ini  a  monirô.  Lavaiik 
l'a  engagé  cinq  ou  six  fois  h  exécuter  son 
dessein.  C'est  le  19  décembre  qu'iln  quitte 
la  maison  de  ion  cousin.  It  est  retourna 
chei  lui,  te  35,  alin  d';  prendre  le  pisto- 
let. Lavaui  à  cet  instant  étoit  au  café. 
Meunier  donne  ensuite  l'emploi  de  son 
lemps  jusqu'à  t'attentât. 

D.  Comment  avei-vous  pu  voua  coi 
sidérer  comme  oliigé  de  comnielire 
Ire  attentat,  s'il  ne  s'éloit  trouvé  personne 
pour  vous  y  exciter?  —  R.  Quand  je  pro- 
mets «ne  chose,  je  la  tiens  >  je  promet- 
Irois  de  me  jeter  dans  le  feu  que  je  m'y 

Meunier  assnrequ'it  a  menti,  en  décta~ 
rant  après  son  arrestation,  qn'ii  appartc- 
noit  k  une  société  qui  avoit  jnré  la  mort 
du  roi  des  Français,  qu'il  avoit  le  numéro 
3,  et  que  le  numéro  3  agiroit  après  Ini 

D.    Cependant  vous    connoissci   des 
membres  de    la  société  des  Droits    de 
l'Homme?  ~-  R.  Cela  peut  eiro,  mais 
n'ai  jamais  fait  partie  de  celle  société. 

D.  Lacate  a  dit  que  vous  faisiez  partie 
dune  société  de  secours?  —  R.  Lacaie 
s'est  trompé. 

D.  Vous  veoei  de  dire  des  clioseR  ex- 
trêmement graves  relativement  i  Lai  aux 
et  ï  Lacaie  :  je  vous  engage  s  bien  réflé- 
chir sur  la  gravité  de  vos  déclarations  :  y 
persistezvoDS?_]'ai  dit  toute  la  vtTité 
et  rii'uqce  la  vérité  à  l'égard  de  Lavaux 
et  de  Lacaic.  Je  n'ai  rien  dit  de  moins, 
rien  de  plus. 

Meunier  dit  en  finissant,  qu'il  ignore 
si  Levaui  et  l.acaie  foiil  partie  des  locié- 
léssecrÈles.  Pendant  tout  son  interroga- 
toire, l'accusé  a  montré  beaucoup  de 
calme  et  d'assurance. 

Lavaux  nie  avoir  parlé  politique  avec 
Meunier.  Ses  liaisons  avec  lui  étoient 
commandées  par  la  parenté. 

D.  Kn  décembre  i835,  n'aveivons  pas 
fait  un  inventaire  dans  la  maison  Barré? 
—  n.  Oui,  monsieur. 

D.  Quavci- TOUS  fait  pendant  cet  in 
venlaire?  N'avei  -  vous  pas  tiré  au  sort . 
qui  tueroit  le  roi?  —  Non.  monsieur 
noits  avons  tiré  au  sort  i  qui  auroil  di 
pain.  Je  mangeois  beaucoup. 

Laïaux  assure  de  nouveau  qu'il  n'i 
point  été  question  d'attentat  en  sa  pré 


sencc.  Il  est  allé  déni  fois  avec  MeuDÎer 
au  tir,  mais  comme  partie  de  plaÛr.  (!• 
qu'a  dît  Meunier  est  enUèrcment  faux,  fl 
n'a  rien  fait  pour  Ini  apprendre  i  tint. 

D.  Vous  l'avei  mené  deux  foi»  ans  ^' 
riétés?  —  Une  fois  je  t'y  ai  mené  c  en- 
suite  nous  avons  été  au  café  où  non 
avons  rencontré  M.  Dailly;  de  II,  Hea< 
nier  et  moi  nijus  avons  conduit  M.  Duïlj 
à  l'estaminet  Venladour,  où  nous  «vonl  , 
trouvé  plusieurs  artistes  du  Ibéllre  que  ' 
M.  Dailiy  connoissoît;  Meunier  estaHé  I 
coucher  chei  M.  Dailiy,  et  le  lendemain  j 
:i  .  Ai^A  ...„„  ji    pgiiij,  gt  ipj  artistes  de  I 


:ille. 


D.  Meunier,  qu'avex-voas  àdirc?  — 
K.  Que  Lavanx  confond  :  le  jour  dont  il 
parle  n'est  pas  celui  oiiil  m'a  demandé  li 
je  persisloîs  dans  le  desscinde  toerleroi. 

D.  Lavaux  ,  quel  jour  Csci-vons?  — 
R.  Le  19  ou  le  ïo  septembre, 

D.  Meuni'r,  quel  jour  dile»^*oiade 
voire  côté?— r.e  a8  ou  le  ag  :  onponm 
le  demander  à  MM.  Mattet  et  Lamy. 

D.  Lavaui,  vous  rappelet'VonslareD. 
contre  de  ces  messieors?  —  Bon  ,  Hoa- 


a  denx  jonn  tBh 
avec  Meaaié  que 


D.  Evidemment  il 
lincts. —  II.  Je  n'ai  et 
te  jour  que  j'ai  diL 

D.  Vousaveiïu&aaî-p-R.  Jeném 
le  rappelle  pas. 

D.  Uuel  jour  avei-vous  (ait  *DS  nm- 
mations  respectueuses?  — B.  Je  nemale 
rappelle  pas. 

Lavaux  continue  k  répondre  par  da 
dénégations.  Quoiqu'il  ait  vu  rassum 
de  foi^t  pré»  au  moment  de  son  arretti- 
lion,  il  ne  l'a  pas  reconnu,  lladiten 
rentrant  chei  loi ,  et  en  pnJsence  de 
M.  Dauche ,  que  celui  qui  avoit  tiré  aïoit 
la  figure  toute  bleue.  .Si  M.  Dandie  a  dit 
au  cocher  de  M.  Bari^  que  Heonler  tvoil 
fait  le  coup,  Laïaux  ignore  comment  il  a 
pu  le  savoir. 

Lacaie  s'est  trouvé  avec  Meunier  dans 
le  magasin  de  M.  Barré,  maislln'étoitpas, 
dit  il,  lié  intimement  avec  lui.  H  ne  Ibî  a 
jamais  parlé  politique.  Ucaxe  ne  se  rap- 
pelle pas  qu'on  ait  tiré  an  sort;  Bionfi 
fait,  c  étoit  p-onrdu  pain.Menniera  rocntî 
en  disant  auIrcmcnL  II  a  oublié  le  con- 
tenu de  la  lettre  ([ue  l'assassin  lui  a 

Les  nommés  Pèoc,  pn^riétaire  ;  l'i- 
raonl,  survcilfantdee  Tuilcriesi  Héiitan, 


(  *59  ) 

piDpri^taire;  Doignies,  garde  manicipal, 
elManit  de  Lombre,  premiers  témoins 
enlendos,  parlent  de  l'attentat,  de  Tar- 
ratation  cte  Tassassin,  faits  déjà  connus, 
le  sieur  Morgaerie .  graveor-imprimcnr 
m  masiqac,  a  en  Mennier  sons  ses  or- 
dm  en  1 85o  ;  alors  Meunier  étoit  cbaud 
partisan  de  la  révolution.  On  entend  en- 
core qactqnes  témoins. 


«^nAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 

(l'résidcnce  de  M.  Dupin.) 
Séance  du  ao  avril, 
La  séance  est  ouverte  h  deux  heures  et 
demie.  MM.  les  députés  sont  nombreux, 
et  paroissent  fort  agités.  L'es  tribunes  pu- 
\)\iç\UGS  sont  remplies.  On  y  remarque  les 
envoyés  de  Madagascar.  Tous  les  minis- 
tres sont  présens. 

LE    aiARÉCHAL   CLAUSCL.     McSSicUrs, 

Va   chambre  et  le  pays  me    tiendront 
compte  delà  situation  qu*on  m*a  faite. 

«  Malgré  toutes  les  assurances  d'impar- 
tialité, malgré  toutes  les  protestations  de 
dégager  la  question  do  tout  ce  qu'elle  a  de 
personnel,  malgré  toutes  les  hypocrites 
doléances  sur  la  nécessité  où  l'on  se  trouve 
de  prononcer  des  noms  propres,  il  est 
trop  évidenlqu'U  y  a  ici  un  concert  pré- 
parc',  préméimté,  àe  rejeter  sur  moi  la 
responsabiliié  des  malheurs  de  l'Afrique. 

•  La  chambre  lésait;  et  aussi,  malgré  sa 
répugnance  à  m'accepter  comme  son  jus- 
ticiable, m'a-telle  cependant  accordé  les 
privilèges  d'un  accusé  ;  je  l'en  remercie 
profondément  ! 

•  Ce  concert  ourdi  contre  moi  s'est  trahi 
hier  à  vôtre  séance  par  un  de  ces  mots 
qui  soQl  la  révélation  de  toute  la  situa- 
tion. 

•Je  oehlàme  pas  les  sympathies  subites 
et  inattendues  de  M.  Baude  pour  le  géné- 
néral  Bngeaud,  et  son  admiration  de 
fraîche  date  pour  la  politique  ferme  et 
modérée  des  ministres.  (Mouvement.) 

»Jene  trouve  pas  mauvais  qu'il  aille 
puiser  au  banc  ministériel  ses  inspirations 
et  peut-être  ses.  haines.  (Agitation.)  Cela 
ne  me  surprend  ni  ne mcfâchc beaucoup. 
Je  ne  lui  demande  que  de  respecter  la  vé- 
rité. Je  vais  la  rétablir. 

Fieman'cbal,  ayant  rappelé  le  système 
qu'il  asnivi  à  Alger,  demande  s'il  peutélrc 
responsable  des  accidens  d'imo  guerre 
qu'il  a  dû  soutenir  dans  l'intérêt  de  1  bon*. 


neur  français,  et  pour  obéir  au  gouYer- 
nement  qui  lui  avoit  dit  :  «  Allez  abattre 
la  puissance  d'Abd  elKader,  poursoivex- 
le  jusqu'à  ce  qu'il  se  soumette.  »Le  maré- 
chal reproduit  ensuite  toutes  les  explica- 
tions qu'il  a  données  sur  les  contributions 
de  Tlemcen,  et  s'étonne  que  M.  Bacde, 
appelé  à  apprécier  d'une  part  le  vol  et  le 
pillage  consommés  par  une  partie  des 
habitans  d'une  ville  sur  l'autre;  d'autre 
part,  une  contribution  de  guerre  frappée 
par  ungénéral  pour  assurer  lexistencede 
ses  soldats,  justifie  le  pillage,  et  s'indi- 
gne au  sujet  de  la  contribution  qu*il  re- 
présente h  la  France,  à  l'Europe,  comme 
une  énormité.  M.  Baude  cite,  continue  le 
maréchal,  les  réglemens  de  comptabilité 
militaire:  cela  produit  bon  effet;mais,qnoi 
qu'il  dise,  il  ne  convient  pas  de  charger 
des  officiers  de  la  répartition  et  de  la  per- 
ception dune  contribution.  11  ne  man- 
que à  M.  Baude  que  de  proposer  d'en- 
voyer, à  la  suite  des  corps  d'armée,  des 
percepteurs,  des  porteurs  de  contrainte, 
des  huissiers.    (Murmures  aux  centres.) 

Le  maréchal  continue  ses  attaques  con- 
tre M. Baude.  •  M.  Bresson  lui  avoit  donné 
un  exemple  bon  h  suivre.  Lui  aussi  avoit 
reçu  des  plaintes,  il  i)*a  pas  hésité  à  m'en 
saisir,  et  j'en  ai  fait  justice.  Pourquoi 
-M.  Baude  n'en  a-t-il  pas  fait  autant? 
Pourquoi  ce  secret,  ce  mystère,  ces  ren- 
dez-vous cachés,  ces  procès -verbaux  oc- 
cultes? Il  n'y  avoit  aucun  motif  à  cela,  et 
j'ai  le  droit  de  lui  dire  que  nous  tenons 
en  France  pour  suspect  tout  ce  qui  se  fait 
dans  l'ombre.  (Murmures.) 

M.  BAUDE.  Je  demande  la  parole. 

M.  LE  MAUÉCHAL  CLAU8EL.  G'cStpOUr 

cela  que  l'espionnage  et  la  délation  nous 
sont  toujours  odieux.  La  position  de 
M.  Baude  étoit  assez  élevée  pour  qu'il  dût 
s'abslenir  de  tout  acte  qui  ne  pou  voit  pas 
subir  l'épreuve  du  grand  jour. 

iM.  Baude ,  qui  a  la  parole ,  la  cède 
à  M.  Mole.  IjC  président  du  conseil 
dit  que  le  maréchal  n'est  pas  justiciable 
de  la  chambre,  que  les  ministres  sont  seuls 
justiciables,  qu'ils  répondent  de  leurs 
actes  comme  des  actes  des  fonctionnaires 
qu'ils  emploient  C'est  comme  chef  du  ca- 
binet qui  vient  de  finir,  que  M.  Mole  veut 
parler.  Lorsque  le  cabinet  fut  formé,  Tcx- 
pédition  de  Conslanlinc  étoit  décidée,  et 
mémo  cil  voie  doxi'culion.  Les  niiiiislres 
du  H  septembre  crurent  donc  qu'il  falloil 


(  *6o  ) 


achever  ce  qui  se  Iroiivoit  commencé , 
d'autant  plus  que  la  troupe  et  les  colons 
le  désiraient,  et  qu'aussi  les  dépenses  ne 
dévoient  pas  excéder  de  beaucoup  les  al- 
locations faites  pour  l'Afrique.  Plus  tard, 
le  maréchal  fit  demander  un  renfort  de 
■six  mille  hommes.  Gomme  ces  nouveHes 
troupes  alloient  nécessiter  huit  ou  neuf 
initiions  de  «rédks  supplémentaires,  le 
cabinet  eut  un  instant  la  pensée  d'éloi- 
gner l'expédition.  Néanmoins  il  fut  écrit 
an  maréchal  que ,  s'il  pou  voit  se  passer 
des  six  mille  hommes,  il  n'avoit  qu'à  mar- 
cher  en  avant.  Le  maréchal  y  consentit. 

M.  Mole  ne  veut  pas,  dit-il  ensuite,  répon- 
dre à  l'orateur  qui  a  dit  que  le  cabinet  du  6 
septembre  n'avoit  entrepris  Texpédilion  de 
Constantine  que  pour  couvrir  Fimpopu- 
ïarité  que  ce  cabinet  acceploit,  en  refu- 
sant d'intervenir  en  Espagne.  (On  regarde 
M.  Jauberl.)  «En  voyant  cet  honorable 
membre  devenir  aujourd'hui  pour  mes- 
sieurs ses  adversaires  si  hostile ,  je  me 
console  un  peu,  je  l'avoue,  en  me  rappe- 
lant de  l'avoir  vu  en  d'autres  occasions  un 
auxiliaire  si  dangereux.  » 

M.  Mole  parle  de  la  deslitulion  du  ma- 
réchal ;  ce  n'est  pas,  comme  ce  dernier  le 
prétend,  parce  qu'il  a  été  malheureux, 
qu'on  Ta  rappelé,  mais  parce  que  son 
sysïème  n'avoit  point  Tapprobation  du 
ministiîie ,  et  qu'il  eût  été  étrange  de  lui 
confier  l'exécution  d'un  système  opposé 
au  sien. 

On  entend  encore  le  maréchal,  M.  Jau- 
bert  et  M.  Baudc.  La  parole  venant  à 
M.  Salverte,  ce  député  annonce  qu'il  dé- 
sire adresser  des  înlerpeilatioiis  au  nou- 
Teau  cabinet  sur  le  système  qu'il  va  sui- 
vre. La  chambre  consultée  n'autorise  point 
-ces  interpellations.  M.  Mathieu  de  la  Re- 
dorte  remplace  M.  Salverte  à  la  tribune. 
Le  long  discours  qu'il  lit  est  favorable  au 
maréchal. 

LE  MINISTRK  DE  LA  G  TERRE  mOUtC  à 

la  tribune.  (  A  gauche  :  Enfin  !  )  Le  gé- 
néral Bernard  expliciue  sa  conduite  lors 
de  l'expédition  de  Constantine.  Le  maré- 
chal dcmandoit  l'expédition ,  la  monlroit 
-comme  indispensable  ;  en  l'y  autorisant, 
le  ministre  de  la  guerre  crut,  du  moment 
où  il  la  faisoit.  que  les  moyens  miS'à  sa 
disposition  étoient  sufiisans. 

Séance  du  21  avril, 
M.    Ciinin-Gridainc  ouvre  la  séance  à 


une|lieare  et  lit  les  réponses  que  Louis* 
Philipfie  et  le  duc  d'Orléans  ont  faite* 
hier  à  la  députation  chargée  de  ^lorler  def 
félicitations  au  château.  M.  le  président 
Dupiii  monte  à  la  tribune  comme  rap« 
porteur  de  la  commission  chargée  de 
Texamen  du  projet  de  loi  tendant  à  fixef 
la  dotation  annuelle  du  jeune  duc  d'Or- 
léans. La  commission  a  ari'êté  à  ruuani« 
mité  qu'il  seroit  proposé  à  la  chambrede 
porter  le  chiffre  laissé  en  blanc  dam  le 
projet  à  la  somme  de  deux  millions,  et 
d'y  ajouter  pour  les  dépenses  de  mariage 
et  les  frais  d  établissement  un  mil  lion  uoe 
fois  payé.  • 

Demain  la  discussion  aura  lle-u.  L'im*. 
pression  et  la  distribution  du  rapport, 
tout  cela  a  été  fait  pendant  la  séance. 

La  discussion  générale'  sur  les  crédit/ 
supplémentaires  étant  fermée,  nappasse 
aux  articles  du  projet,  qui  porte  qu'une 
somme  de  11,751,075  fr.  5a  c,  seraal- 
louée  sur  les  fonds  du  budget  de  i838,  i 
au  delà  des  crédits  accordés  pour  les  dé-  ' 
penses^ordinaires  de  cet  exercice.  Cette 
somme  se  trouve  répartie  par  chapitres,  i 
La  chambre  adopte  le  premier  :  Frais  de 
justice  criminelle.  547,157  fr.  i3c 

Ghap.  2.  Missions  extraordinaires  et  dé- 
penses imprévues.  70,000  fr. 

Une  longue  discussion  s'engage  sur  ce 
chapitre.  MM.  Maugnin,  Thiers,  Pisca- 
tory,  Mole  et  Lamartine  y  prennent  part 

^  cjéiaitfc,  3U^ri<ii  Ce  <EUrr. 


BOURSE  DE   PABI8  DU    Si    AVUfL. 
CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  JOO  fr.  00  c. 
QU\Tl\E  p.  0/0,  j.  de  mare,  mîv,  15  c. 
TiVOIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  79  fr.  00  c. 
Qiialre  t/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  100  fr.  ^.c. 
A(  t.  de  la  Banque.  SU 0  fr  00  c. 
Bons  du  Trésor.  3  0/0. 
Rente  de  la  Ville  de  Paris.  -^03  fr.  50c. 
Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 172  fr.  50*. 
Quatre  canaux.  1 190  fr.  00  c. 
Caisse  hypolliéeaire.  000  fr.  00  c. 
Rente  de  Naples.  99  fr.  OOc. 
Emprunt  rpniain.  102  fr.  1/2 
Emprunt  Belge.  100  fr.  1/2 
Emprunt  d'HaUi.  000  fr.  0/0 
Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  26  fr.  1/2 


PAniS.  — lUPniXEBIBD'AD.  LB  CLEtB  ET  C*, 

Quai  des  Auguslins ,  36. 


l*Ain  DE  UL  aSLIOION 

piroit  les  Mardi  •  Jeudi 
et  Samedi. 

Ob  pcflits^abonner  des 
i*cti5de  diaqae  mois. 


N"  2802. 


MAIU>I25  AVRIL  1837. 


PBUDB  UABOSMBMEVr 

fr.      c. 

1  an 56 

6  mois ig 

3  mois lo 

1  mois 3  5o 


SUR  L'ÉGLISE 

DU  ICOirVSAU  ROYAUME  DE   GRÈGE. 


Sous    connoissons    très  «peu    en 
France  l'état  de  la  religion  dans  le 
nouveau  royaume  de  Grèce.  Nous 
STODS  donc  cru  que  Ton  verroit  avec 
■intérêt  quelques  notions  sur  ce  sujet, 
qui  se  trouvent  dans  un  journal  al- 
lemand ,  Vue  mi  de  t  Eglise  de  Wurz- 
Ixmig,  et  que  M.  Fabbé  de  Luca  a 
rqnroduites  dans  ses  Annales  romai- 
ses.  Hjimi  de  C  Eglise  peut  avoir  eu 
b^essus  des  renseignemens  exacts , 
Wurzbourg  faisant  aujourd'hui  par- 
tie du  royaume  de  Bavière,  et  la  Ba- 
^re  ayant  nécessairement  des  rap- 
]K>rts  plus  fréquens  avec  le  nouveau 
loyamme  de  Grèce.  Nous  supprimons 
de  rarûc\e  de  VJmi  de  tEglise  tout 
ce  qui  a  rapport  à  l'église  de  Russie 
et  à  son  sjnode ,  et  nous  nous  bor- 
nons .à  ce  qui  regarde  l'église   de 
ârfèce. 

,  L'élise  grecque,  en  se  séparant  de 
PEglise  romaine,  a  ouvert  la  porte  à 
tous  les  schismes  qui  pourroient  se 
former  dans  son  sein.  Elle  parut, 
après  sa  rupture ,  conserver  .une  cer- 
taine unité  de  ministère  par  la  préé- 
minence qu'elle  reconnoissoit  dans 
le  patriai*che  de  Gonstantinople  ;  mais 
ijue  pouvoit  une  primauté  qui  n'a 
lucun  fondement  ni  dans  l'Ecriture 
lidans  la  tradition.,  et  qui  d'ailleurs 
i'étoit ,  par  son  schisme  ^  ôté  à  elle- 
aême  toute  autorité?  Que  put-elle 
apposer  au  patriarche  de  Russie,  lors- 
[u'il  lui  plut  de  se  déclarer  indépen- 
lant,  pour  être  un  peu  plus  lard  rem- 
iacé  par  un  synode  dont  le  czar  i 
ToFfie  XCin.  L'Ami  de  la  Religion, 


s'est  réservé  la  présidence  ?  Qu'oppo- 
sera-t-elle  aujourd'hui  à  l'église  grec- 
que ,  qui  veut  se  constituer  en  église 
nationale  et  se  donner  un  6ynode  à 
l'imitalion  de  celui  de  Russie?  Le 
patriarche  de  Gonstantinople  n'au- 
roit  d'autre  ressource  que  d'obtenir 
un  firman  du  Grand-Seigneur  pour 
obliger  les  évêques  grecs  à  recon- 
noître  sa  primatie.  Mais  un  firman 
de  Sa  Hautesse  ne  trouveroit  pas 
beaucoup  de  soumission  dans  le 
royaume  de  Grèce  ;  et  le  roi  Othon 
aime  mieux  voir  le  clergé  grec  dans 
sa  dépendance  que  dans  celle  du 
sultan. 

A  peine  eut  été  décrétée  l'exis- 
tence du  nouveau  royaume  de  Grèce, 
que  Ton  songea  à  y  mettre  les  affaires 
ecclésiastiques  sous  la  direction  d'un 
synode  permanent  et  indépendant  du 
patriarche  de  Gonstantinople.  Quand 
la  régence  fut  entrée  en  Grèce  avec  le 
roi  Othon  ,  et  que  Ton  put  s'occuper 
avec  quelque  suite  des  affaires  de  l'é- 
tat, une  commission  d'archevêques  et 
d'évêques  du  royaume  fut  nommée 
pour  régler  les  affaires  ecclésiasti- 
ques. Un  G^'ec  écrivoit  de  Nauplie , 
le  20  juillet  1833  ,  qu'on  ne  savoit 
rien  des  dispositions  de  la  commis- 
sion, dont  les  délibérations  dévoient 
rencontrer  beaucoup  de  difficultés. 
La  question  la  plus  importante  étoit 
de  savoir  si  l'on  continueroit  à  rester 
sous  la  juridiction  du  patriarche  de 
Gonstantinople,  ou  si  Ton  s'en  sépa- 
reroit.  Mais  le  pouvoit-on  ,  disoit  le 
Grec ,  sans  faire  un  schisme  ;  et  une 
église  schismatique  pouvoit-elle  sub- 
sister en  Grèce  sous  un  sceptre  latin  ? 
Le  même  correspondant  se  plaignoic 


«f. 


'que  le  iiouyeaa  gouvernement  eiii 
des  préventions  contre  le  clergé  grec, 
t(ui',  dit^il,  appuieroit  le  trône  de 
son  autorité,  pourvu  qu'on  le  traitât 
convenableuient  et  qu'on  lui  laissât 
son  indépendance. 

La  commission  des  archevêques  et 
évèquès,  laquelle  fut  accompagnée 
par  le  roi  Othon  à  Syra ,  commença 
ses  travaux  le  27  juillet  1833.  Le 
gouvcrnei|ient  proposa  a  son  appro- 
Lation  une  loi  comprise  en  deux  ar- 
ticles. 

H  Art.  1*'.  L'église  orientale  or- 
thodoxe et  apostolique  de  Grèce, 
qui ,  dans  les  choses  spirituelles ,  ne 
reconnoit  d'autre  chef  que  notre 
Seigneur  Jésus-Christ ,  fondateur  de 
notre  foi ,  ne  dépend  d'aucune  autre 
autorité ,  attendu  qu'elle  conserve 
dans  son  intégrité  l'unité  dogmati- 
<|ue,  suivant  les  principes  professés 
dès  l'origine  par  toutes  les  églises 
orthodoxes  d'Orient.  Quant  à  l'ad- 
n)inislration  de  l'église ,  comme  il 
n'est  nullement  contraire  aux  saints 
oanons  qu'elle  a|)partienne  à  la  cou- 
ronne ,  l'église  grecque  rëconnoît 
pour  son  chef  le  roi  de  la  Grèce. 
Art.  â.  Il  sera  formé  un  synode  per- 
.  manent,  composé  seulement  d'arche- 
vêques, et  investi  par  le  roi  d'une 
autorité  suprême  sur  Téglise  à  i'exem- 
.  plexlu  synode  de  Téglise  russe.  » 

Après  une  discussion  qui  o^upa 
deuxjSéances,  les2  articles  du gouv^M<- 
«ement  furent  adoptés  à  l'unanimivé 
par  le  synode ,  sauf  une  légère  alté- 
ratioa  qu'on  fit  subir  au  second 
article.  Le  tlergé  grec  ne  voulut 
point  paroître  donner  le  moindre  si- 
gne de  dépendance  à  l'égard  de  la 
Russie.  Il  protesta  hautement  contre 
ces  paroles  du  second  article  :  à 
Ï€xempU  de  C église  russe.  On  mit  à 
la  place  :  <*  seulement  il  (le  synode) 


Ô2   ) 

administrera  les  affaires  etclésii 
ques  suivant  les  saints  canons,  n 
changement  fut  adopté  par  le  g 
vernement.  On  dit  que  le  syn 
grec  étoit  animé  d'une  telle  aver: 
pour  la  Russie ,  que  plusieurs  < 
ques  qui  portoient  le  bonnet  rn 
le  quittèrent  pour  prendre  le  boi 
grec. 

Un  décret  royal  en  vingt-cinq 
ticles,  publié  à  Nauplie,  le  4  a 
1833,  et  dans  la  gazette  officielle 
14  septembre,  déclare  l'église  gi 
que  indépendante,  conformément 
vœu  des  trente-six  uiétropolitaliu» 
chevêques  et  evêques  du  royaux 
réunis  poUr  régler  les  affaires  eoc 
siastiques  du  royaume  de  Gjrèce. 
institue  un  synode  permanent  < 
exerce  la  suprême  autorité  ecclé$l 
tique  sous  la  surveillance  du  i 
L'église  grecque  s'appelle  désorina 
L  église  orthodoxe  orientale  apes 
lique  du  royaume  de  Grèce.  Le  chef 
l'administration  ecclésiastique  e&i 
roi;  le  président  du  synode^  lèlpiil 
politain  de  Cor inthe,  Cyrille  ;  Fecc 
inissaire  royal,  le  ministre  conseil 
Constantin  Schinas.  Les  meml 
sont  les  métropolitains  Poisios 
Thèbes,  etZaccariade  Santorin,  1' 
métropolitain  de  Larisse  etprésid 
de  l'église  d'Elis,  Cyrille,  et  l'évéc 
Joseph  d'Adrussia  ;  le  secrétaire  es 
prêtre  Théoclide  Pharniacide.  Le 
node  correspond  avec  le  minisi 
des  cultes  et  de  l'instruction  pu! 
que. 

La  gazette  officielle  de  Nauplie, 
29  octobre  1833,  contient  une  dé 
ration  étendue  sur  l'indépendance 
l'église  grecque  seia  désormais 
patriarche  de  Constantinople  :  ' 

«  La  siiprdme  puissance  ecclésiastiq 
dilelle,  est  dans  les  mains  du  sjkm 
sous  la  surintendaûce  du  roi.  Les  m 


brps  do  synode  sont  nommés  chaque  an- 
née par  le  roi ,  savoir  ,  un  président , 
deux  conseillers  et  deux  assesseurs.  Ils 
doivent  obéir  au  ministère  qui  sera  iii- 
^diqué  par  le  roi.  De  plus ,  le  gouverne- 
^  inent  est  représenté  dans  les  séances  du 
srnode  par  un  commissaire  royal,  Sans  la 
présence  duquel  on  ne  peut  rien  décider. 
Dans  les  affaires  purement  spirituelles > 
comme  sont  celles  qui  regardent  la  foi , 
le  service  divin ,  Tinstruclion  des  fidèles. 
Il  discipline  et  l'ordre  ecclésiastique ,  le 
synode  agit  d'une  manilTc  indépendante. 
Quant  aux  affaires  ecclésiastiques  qui  ont 
jpelqne  rapport  avec  Tordre  civil,  lacoo- 
péraUon  et  le  cousentenient  du  gouvci- 
nement  sont  nécessaires  Or  on  doit  ranger 
'dans  celte  classe  tout  ce  qui  concerne  les 
Jours  de  fête ,  les  fondations  de  couvent, 
les  nominations  aux  emplois  ecclésiasti- 
ques, les  écoles  des  clercs,  les  lois  rela- 
tives  au  mariage ,  etc.    On  promet  de 
doter  les  évêchés  et  les  paroisses.   Dans 
les    alTaires  séculières  ,    les  ecclési asti- 
ques  eoht  soumis   aux  tribunaux  civils 
et  criminels.  Permis  à  tout  le  monde  de 
^  pourvoir  contre  les  abus  de  l'aulorilé 
ecclésiastique.  Les  lestamens  des  clercs , 
les  dispositions  concernant  les  biens  ec- 
clésiastiques, leur  usufruit ,  les  décisions 
touchant  les  délits  des  ecclésiastiques,  la 
construction  ou  la  conservation  des  égli- 
ses, les  registres  où  s'inscrivent  les  morts 
et   les   naissances,  sont  réputés    choses 
séculières,  et  doivent  se  roglcr  d'après  les 
lois  civiles.  L'état  ordonne,  par  l'entre- 
mise du  synode,  les  prières ,  les  solenni- 
tés et  les  réunions  du  clergé.  • 

On  voit  que  le  gouveinement  j^rec 
s*est  réservé  une  large  part  dans  Tau- 
torité  de  la  nouvelle  église  qu'il  vient 
de  constituer.  Le  roi  est  le  chef  de 
relise,  qui  n'exerce  sa  suprême  juri- 
diction que  sous  la  surveillance  de  sa 
majesté.  Le  roi  nouuiie  annuelle- 
ment, et  sans  contrôle,  tout  les  mem- 
bres du  synode.  Il  à  uu  commissaire 
qui  .le  représente  dans  ce  même  sy- 
iiode,  et  en  l'absence  duquel  ou  ne 


(163) 

peut  rien  faire.  Les  écoles  des  clercs 
sont  sous  la  main  du  pouvoir  civil, 
et  c'est  l'état  qui  prescrit,  par  ror(;aiie 
du  synode,  les  prières,  les  solennités 
et  les  réunions  du  clergé.  Le  synode 
permanent,  ainsi  composé,  ne  res- 
semble pas  mal  à  un  consistoire  su- 
périeur protestant.  L'unique  diffé- 
rence est  que  le  saiiu  synode^  avec  ses 
membres  nommés  tous  les  nus  fxir  It; 
roi,  est  moins  indépenJaiit  qu'iiu 
consistoire  supérieur  composé  de 
conseillers  à  vie,  et  d'un  président 
également  à  vie;  et  que  leglbe  pro- 
testante, au  moyen  de  son  synode  gé- 
néral, a  conservé  pour  l'administra- 
tion de  ses  affaires  spirituelles,  plus 
d'autorité  que  le  synode  grec. 

C'est  ainsi  que  ces  églises  séparées 
de  la  chaire  de  saint  Pierre  finis- 
sent par  subir  le  joug  de  la  puis- 
sance temporelle  qui  les  organise  sui- 
vant son  bon  plai  ir,  et  ne  leur  laiss<î 
d'autorité  que  ce  qu'elle  ne  juge  pas 
à  propos  de  s'attribuer  à  elle-même. 
l^cs  évèques  qui  rejettent  la  su- 
prématie du  pontife  auquel  Jésus- 
Christ  lui-même  a  délégué  ses  pou- 
voirs ,  en  l'établissant  le  fondement 
immuable  de  son  église,  reconuois- 
sent  sans  difficulté  pour  leur  chef 
et  leur  guide  suprême,  un  prince  sé- 
culier qui  seroit  assurément  embar- 
rassé de  Irou^ver  un  seul  mot  dans 
l'Ecriture  pour  justifier,  ses  préten- 
tions. Mais,  comme  le  remarque  Bos- 
suet,  qu'est-ce  qu'un  wépi^copat  sé- 
paré de  l'Eglise  et  de  son  clief  ? 

Ainsi ,  il  n'y  a  plus,  à  proprement 
parler,  d'cglise  orientale  ,  puisque  la 
communion  extérieure  entre  les  dif- 
férens  meiubres  qui  la  composent 
n'existe  plus.  On  dit  que  ce  schis- 
me de  l'église  hellénique  a  excité 
une  grande  agitation  parmi  les 
Grecs  de  Constantinople ,  dont  les 


\V. 


(164) 


uns  prennent  parli  pour  le  patri- 
arche ,  et  les  autres  pour  le  synode 
permanent.  On  ajoute  que  le  patriar- 
che de  Conslanti  ople,  personnage 
distingué  dans  sa  communion ,  et 
qui  s*est  fait  connoitre  par  quelques 
ouvrages,  est  résolu  de  s'éleVer  hau- 
tement contre  l'institution  du  synode 
grec.  Il  e^  à  croire  que  ses  réclama- 
tions u'obticmlront  pas  un  grand  ré- 
sultat. 

L'écrivain  grec  qui  a  fourni  ces  ren- 
teignemens  paroît  être  de  l'avis  du 
patriarche  de  Constantinoplc.  Il  croit 
que  le  nouveau  synode  sera  fatal  à 
i'esprlt  d'unité.  Au  lieu  de  réunir  , 
dit-il ,  on  isole  ;  ou  partage  l'Eglise 
qui  étoit  une,  en  différentes  églises 
nationales.  Ces  églises  tomberont 
nécessairement  sons  le  joug  de  l'état, 
et  perdront  ainsi  toute  leur  indépen- 
dance ,  comme  il  est  arrivé  à  l'église 
russe. 

Pour  nous,  nous  aimons  à  espérer 
que  le  retour  des  Grecs  à  un  état 
plus  favorable  à  la  civilisation  et  aux 
progrès  de  la  science ,  et  leurs  rela- 
tions plus  fi'équentes  avec  les  popu- 
lations catholiques ,  contribueront 
à  dissiper  leur^  préjugés  contre  FE- 
'(^lise  romaine  et  contre  son  chef  vi- 
sible. Puissent-ils,  pendant  qu'ils 
sont  encore  si  loin  des  principes  pro- 
fessés par  les  protestans ,  donner  les 
premiers  l'exemple  d'un  retour  heu- 
xeux  à  l'unité  I  Les  voies  de  la  provi- 
dence et  de  la  divine  sagesse  sont  in- 
compréhensibles. Dieu  n'a  peut-être 
permis  la  rupture  du  lien  qui  unis- 
soit  les  églises  dissidentes,  que  pour 
réveiller  en  elles  le  désir  de  se  rap- 
procher du  véritable  centre  de  l'u- 
nité; ou  bien  peut-êlre  a-t-il  voulu 
laisser  Tanlique  édifice  Je  la  foi  en 
butte  aux  attaques  de  la  science  et  de 
ia  critique,  afin  qu'il  achève  de  crou* 


ier  et  qu'il  cède  la  place  à  la  vérité. 

Tout  ami  de  cette  vérité  doit  désirer 
que  la  première  de  ces  deux  voies 
providentielles  soit  celle  qui  ramène 
au  sein-  de  l'Eglise  leur  mère,  Jes 
églises  séparées  ,  et  qu'elles  n'éprou- 
vent pis  le  sort  (les  églises  protestan- 
tes, qui  semblent  destinées,  par  une 
secrète  permission  de  cette  uiéme 
providence,  à  parcourir  le  cercle  de 
toutes  les  erreurs,  et  à  traverser  le 
calvinisme,  le  socinianismeetiedçid-. 
me  même  avant  de  revenir  à  l'unilé. 

Tous  ces  renseignemeus  sur  le  sy- 
node permanent  du  nouveau  royau» 
me  de  Grèce  sont  extraits  du  9"  nu- 
méro des  annales  i'eligîeuses  de 
Rome. 


l 


NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

R<»ME.  —  Jje  sacré  collège  vient  dé 
erdre  un  de  ses  plus  dignes  uiem- 
res.  M.  le  cardinal  Weld  a  succombe 
le  lundi  10  avril,  à  une  inflammatioâ 
de  poitrine  dont  il  soufTroit  seule- 
ment depuis  quelques  jours.  M.Tho- 
mas Weld  étoit  né  à  Londres  le  H 
janvier  1773,  d'une  famille  riclîè  et 
fort  attachée  à  la  religion  catholique. 
Lui-même  fut  élevé  dans  la  piété,  se 
maria,  et  eut  une  fille  qui  éponsa 
lord  Clifford.  Après  la  mort  -de  sa 
femme,  il  entra  dans  Pétat  ecclésias- 
tique et  fut  fait  évêque  d'Amycles  et 
coàdjuteur  de  l'évêaiie  de  Kin^ton, 
dans  le  haut  Canada.  Enfin,  u  fat 
nommé  canlinal  par  Pie  Vllf,  le  15 
niars  1830,  et  eut  le  titre  presbytéral 
de  Saint-Marcel.  Le  cardinal  Weld 
usoit  noblement  d'une  grande  for- 
tune. Sa  mort  est  une  perte  sensible 
pour  sa  famille  et  pour  les  catholi- 
ques anglais.  {Nous  donnerons  plus. 
tard  une  notice  sur  ce  vertueux  et  res^ 
pectable  cardinal  que  nous  at^ns  eii 
Cil  onncur  de  connoùre.  ) 


PABis. — Il  arrive  assez  souvent  que 
des  personnes  c  hari tables  poilent  dans 


(  i65 


leur  testament  des  sommes  à  distri- 
buer api"^  leur  mort  aux  pampres  de 
leur  pojvisse  ;  mais  si  elles  ne  spéci- 
fient pas  d'une  manière  bien  précise 
que  ces  sommes  doivent  être  remises 
au  curé  de  la  paroisse  pour  être  dis- 
tribuées par  lui  ,  elles  sont  remises 
è^  l'adininistration  des  bospices  ,  qui 
indispose  comme  elle  Tentend.  Il 
est  bon  d'en  prévenir  les  fidèles  ;  car 
le  cas  s'est  déjà  rencontré  plusieurs 
Sois  ,  et  des  legs  qui ,  suivant  toutes 
les  apparences  ,  étoient  destinés  aux 
curés ,  ont  été  mis  à  la  disposition 
de  l'adminbtration  des  bospices. 
Aviû  9  les  intentions  des  personnes 
pieuses  ont  été  frustrées.  On  ne  sau- 
jroit  donc  trop  leur  recommander  de 

Kendre  toutes  leurs  précautions  à 
vance  et  de  déclarer  qu'elles  veu- 
}ent  que  les  fonds  dont  elles  dispo- 
Siçut  soient  confiés  aux  curés  pour  en 
user  comme  ils  le  jugeront  le  plus 
convenable.  Des  faits  assez  récens  , 
arrivés  dans  plusieurs  paroisses  de  la 
eapitale  ,  montrent  que  cette  clause 
est  absolument  nécessaire,  et  qu'une 
^éûgnaûon  générale  pour  les  pou- 
fres  de  la  paroisse  ne  suffit  pas. 

On  oseroit  prier  les  journaux  bien 
intentionnés  dé  répéter  cet  avis. 

La  discorde  est  au  camp  d'Agra- 
mant.  Le  troisième  dimaucbe  après 
Pâque,  il  y  a  eu  une  scène  fort  vive 
dans  l'église  française  du  faubourg 
Saint-Martin.  La  chapelle  étoitpleine 
de  inonde  :  le  primat  étoit  sur  son 
si^e,  en  costume.  Un  sieur  Laurent 
est  monté  en  chairej  pour  faire  les 
prières  du  prône;  et  là,  au  lieu  de  ré- 
citer le  protocole  accoutumé,  il  a 
commencé  à  lire  un  papier  qu'il  avoit 
déployé  sur  sa  cbaire.  11  s'est  plaint 
d'un  ton  de  voix  irès-élevé,  et  avec  un 
accent  marqué  d'exaltation,  que  le 
primat  lui  eût  interdit  la  parole, 
ainsi  qu'à  un  sieur  Robert,  et  qu'ils 
ne  pussent  plus  se  faire  entendre 
comme  précédemment.  Ces  plaintes 
débitées  avec  feu  ont  excité  un  grand 


mouvement  dans  raudiU)ire.  Les  p^r- 
tisan<t  de  (Iliatel  ont  crié  à  bas  lora» 
leur}  d'autres  vouloient  qu'il  conti- 
nuât. Le  désordre  a  duré  quelques 
minutes.  Le  sieur  Laurent  a  essayé  de 
lutter  contre  le  bruit  ;  mais  enfin  il 
a  été  obligé  de  descendre.  L'abbé 
Chatel  s'est  alors  acheminé  vers  la 
chaire.  On  s'attendoit  à  des  explica- 
tions et  des  récriminations  ;  il  s'est 
contenté  de  du*e  que  ces  discussions 
ne  dévoient  point  retentir  en  public, 
et  qu'il  expliqueroit  en  particulier  à 
ceux  qui  le  desirerotent  les  motifs  de 
sa  conduite.  Puis  il  a  commencé  à 
débiter  des  impiétés  comme  à  son  or- 
dinaire. On  avoit  dit  qu'il  n'y  avoit 
plus  personne  à  ses  discours  ;  il  est 
triste  d'être  obligé  d'avouer  qu'il  y 
avoit  encore  ce  jour-là  environ  mille 
personnes.  Pauvres  gens  assez  igno- 
ra ns  et  assez  aveugles  pour  ne  pa.s 
voir  tout  ce  qu'il  y  a  de  uiLsérable 
et  d'odieux  dans  ce  simulacre  de  reli- 
gion-! 


La  petite  commune  de  Mazières  , 
canton  de  rile-B^^uch^rd  ,  diocèse  de 
Tours,  après  beaucoup  de  sacrifices 
pour  rétablir  son  église,  a  voulu  ^'oc* 
cuper  aussi  du  logement  de  son  ourc , 
jeune  et  vertueux  ecclésiastique  qui 
n'avoit  qu'une  habitation  rhétive  et 
incommode.  Les  habit^^s ,  çtiniidés 
par  le  zèle  de  M.  de  S.  J$. ,  se  sont 
imposés  yoloutairenient  pour  la  con- 
struction d'un  presbytère,  {^es  uns 
ont  donné  de  Targerit ,  Ws  auti^es  leur 
temps,  leurs  voitures  et  leurs  br^* 
Le  curé  a  abandonné  son  supplément 
de  traitement.  La  première  pierrç  a 
été  posée  le  8  avril  par  M*  de  S.  B. 
Le  curé  s'est  rendu  procpssionnelle- 
ment  sur  le  terrain  avec  les  habitant, 
a  boni  la  pierre ,  et  a  adressé  ses  re- 
niercimens  à  son  troupeau. 

r — ;  ^i"^ — r  II 

Les  vols  d'églises  et  de  presbytères 
se  multiplient  avec  une  audace  tou- 
jours croissante.  Le  diocèse  de  Rouen 
n'est  paâ  celui  que  la  malveillance 


(  «66  ) 


exploite  le  moins,  Depuis  Pâque, 
c'est-à-dire  depuis  trois  semaines ,  on 
a  volé  réalise  de  Grandcourt  et  celle 
d*Avesnes.  A  Avesnes,  les  voleurs  ont 
enlevé  un  calice,  et  à  Grandcourt 
tout  ce  qu'ils  ont  trouvé  d'arj^ent 
dans  les  troncs.  Lundi  dernier ,  deux 
individus  se  sont  introduits  avec  une 
*  arme  à  feudans  le  presbytère  de  Guer^ 
ville  ;  heureusement ,  personne  n'é- 
^oitcouclié.  L'un  s'est  jetéisur  la  do- 
mestique ,  l'autre  s'est  dirigé  vers 
JM.  le  curé-,  qu'il  a  liouvé  disposé  à 
vendre  chèrement  sa  vie.  Au.ssi,  celui 
qui  s'étoit  chargé  d'exécuter  la  ser- 
vante, la  quittant  pour  morte,  voie- 
t-il  au  plus  vite  au  secours  de  son 
camarade  qui  Tappeloit.  Obligé  de 
lutter  contre  deux,  M.  le  curé  par- 
vient encore  à  gagner  et  à  ouvrir  la 
porte,  mais  alors  la  lutte  devient  pour 
lui  inégale,  et  il  auroit  peut-être  suc- 
combé ,  si  la  domestique,  recueillant 
ses  forces,  n'étoit  parvenue  à  sortir  et 
à  jeter  des  cris  d'alarme.  Aussitôt  ces 


rs  soms ,  on  leur  témoigne  ded 

égards,  et  on  leur  laisse  volonlien 

Lrigands  ont  lâché  prise  et  se  sont    dans  les  hospices  la  part  d'autorité 


t^uvés  au  plus  vite ,  emportant  non 
pas  armes  et  bagage;  ils  ont  laissé  un 
bonnet  et  un  couteau.  En  ce  moment 
la  justice  informe ,  et  on  dit  que  la 
servante  déclare  reconnoitre  un  de  ces 
messieurs. 

Ces  faits  se  sont  ])assés  non  loin  de 
Saint -Martin -le -Gaillard,  dont  le 
vénérable  curé  a  été  assommé  il  y  a 
quelques  mois ,  avec  sa  nièce  et  sa 
domestique;  d*Auquemesnil,  dont  le 
curé  vient  d'être  visité  par  les  voleurs 
pour  la  troisième  fois,  en  peu  de 
temps  ;  de  Saint-Rcmi-en-Kivière,  où 
iine  dame  Langlois  vient  d'être  dé- 
pouillée de  ce  qu'elle  avoit  de  plus 
précieux  ;  le  tout ,  dans  un  rayon 
d'environ  trois  lieues. 


instruits  et  préparés  par  M.  Fabbl 
Chirac,  ont  reçu  le  baptême  sous 
condition,  dans  l'église  Saint-T  incent- 
de-Paul. 

Le  28  mars ,  le  roi  de  Sardaigne , 
instruit  que  la  grippe  régnoit  dans  b 
garnison  et  dans  la  classe  panvre  de 
Turin ,  s'est  transporté  à  cheval  à 
l'hôpital  des  Saints -Maurice  et  La- 
zare ,  à  riiôpital  mililane  et  à  celui 
de  Saint-Jean.  Le  prince  visita  tous 
ces  hôpitaux ,  parla  à  tous  les  ma- 
lades qui  en  témoignèrent  le  désir, 
nccueillit  leurs  demandes,  en  fit  pren- 
dre note ,  et  distribua  des  secQurs  à 
ceux  dont  les  familles  pouvoient  être 
dans  le  besoin.  Le  prince  témoigna 
sa  satisfaction  aux  administrateurs, 
comme  aussi  aux  Sœurs,  qui,  suivant 
SCS  intentions ,  ont  la  direction  des 
hospices.  C.ir,  à  Turin,  on  ne  se  défie 
point  des  Sœurs,  on  est  reconnoissant 
de  leui 


qui  leur  convient ,  et  dont  elles  font 
un  si  bon  usage  pour  le  soulageuieM 
de  l'humanité  souffrante.    * 


Le  samedi  15^  M.  l'abbé  Dherbes, 
curé  de  Notre-Dame-du-Mont-Car- 
inel  à  Marseille ,  a  reçu  l'abjuration 
de  trois  protestans,  qUi^^Qat  été  en 
i^ême  temps  baptisés,  (joelques  jours 
{luparayantf  trois,  autres  protestans 


POLITIQUE. 

Si  vous  désirez  savoir  pourqnoi  Is  ]q\ 
de  dotation  annuelle  dulilsainédeLoais: 
Philippe,  prcsenlée   lundi,  a  été  ren- 
voyée dans  les  bureaux  mardi ,   disciitée 
mercredi ,  délibérée  jeudi ,    rapportée 
vendredi  et  venue  à  l'ordre  do  jour  sa- 
medi ,  ce  n'est  pas  qu  on  soit  pressé,  gar- 
dez-vous de  le  croire,  surtout  qoand  il 
est  question  d'une  loi  d'argent  !  Le  dés-   - 
intéressement  *de    ces  tant   bonnes  gcn$ 
est  assez  connu.  La  raison  de  cette  mbt- 
che  accélérée ,  le  Journal  dei  Débat»  «  « 
qui  ne  voit  jamais ,  lui,  que  le  côté  mo-" 
rai  des  affaires,  va  vous  rapprendre  :  c'est  ^ 
pourne  pas  laisser  à  de  coupables  passions  "• 
le  temps  d'égarer  les  esprits  crédules  et  le 
plaisir  d'outrager  la  royauté  pendant  traie 
mois.  Vraiment ,  à  ce  compte ,  et  pour— 
parer  à  de  tels  inçonvénîens,  pourquoi:^ 


r 


uneteiiMine  cnlUrc?  11  falloîl  loul  bà- 
ckr  en  un  jonr,  comme  la  charte  véri  16. 
Us  cnlendcz-voiis ,  les  jongleurs?  Us  ne 
vwlent  pas  aujourd'hui   que  de  coupa- 
bles passions  égarent  les  esprits  crédules; 
tl  qoe  faisoienl-ils  avant  juilUl  1800? 
lUneveulent  pas  qu'on  outrage  la  royauté; 
êtserefnsoienl-ils,  eux,  ce  malin  plaisir, 
quiDdils  s'écrioient  avec  tant  d'audace  : 
MaHusTfttie  France!  malheureux  roi  ! 


i 


t 


•  Il  Tant  Xhct  le  roi ,  ou  faire  un  coup 

*  comme  cela  pour  se  rendre  céKbre.  On 

•  parkra  de  moi,  et  après  ma  mort,  je 
•serii  immortel....  »  D'après  la  déclara- 
tion de  dpux  témoins  qui  ont  déposé  dans 
l'inslnction  du  procts  de  Meunier,  voilà 
ceqn'on  Ini  avoil  entendu  dire  vers  l'épo- 
9ao  de  l'attentat  de  Kieschi. 

Fort  heureusement,  ce  genre  de  1*0- 
'^'anliane  ne  paroîl  pas  devoir  durer  long- 
*^Oips;  et  il  est  présumablc'que  les  cber- 
^'ieurs  d'immortalité  laisseront  refroidir 
^^ir  imagination  Ib-dcssnsU  mesure  qu'ils 
^^ronl  occasion  de  remarquer  le  peu  de 
IP^'^ace  qo'occuTpedans  Taltention  publique 
^  «  mémpîredeleuTS prédécesseurs.  L'épo- 
oe  où  nous  fhon»  leur   est  d'autant 
.oins  favorable  que  les  grandes  émotions 
'y  font  que  passer  pour  élre  remplacées 
mi  de  suite  ;  et  grfcce  au  rapide  mouve- 
ent  des  révolulions,  c'est  à  peine  si  Ton 
le  temps  de  compler  les  mau\  aises  ac- 
tions «lui  se  succèdent.  De  manière  que 
célébrités  de  l'espèce  de  celle  dont  il 
s'agît,  se  font  tort  les  unes  aux  autres  par 
H  concurrence. 

L'attentat  n'en  esl  encore  qu'à  sa  qua 
Irième  génération ,  en  comptant  le  coup 
de  pistolet  du  Pont-l\oyal;  et  déjà  il  esl 
usé  aux  yeux  du  public  comme  quelque 
chose  qui  n'attire  plus  les  regards  sur  ses 
«ulcur».  liC  procès  de  Meunier  ne  cause 
pas  plus  dc.sensation  que  celui  d'un  cri- 
minel vulgaire.  La  cour  des  pairs  elle- 
même  semble  partager  à  cet  égard  l'indif. 
/"érence  générale.  Pour  la  première  fois 
elle  a  fait  disparoSlre  le  couloir  en  plan- 
Çibei  qui  dérobait  les  prisonniers  d'état 


(  i67  ) 

aux  regards  des  curieux,  dans  le  Irajef 
assez  long  de  la  geôle  à  la  salle  du  palais, 
et  le  jardin  du  l^uxembourg  n'a  pas  été» 
inlerdil  aux  promeneurs.  11  n'auroit  (cna* 
qu'à  eux  de  voir  Meunier  pendant  plu-- 
sicurs  minutes  avant  et  apr{s  les  andien-^ 
ces;  et  cependant  on  n'a  pas  lumarqné 
plus  de  dix  personnes  sur  doux  mille  qui- 
aient  eu   la  curiosité  de  se  déranger  dt> 
quelques  pas  pour  l'apercevoir.  4^)uaudi 
rimniorlaiitécommencc  de  celte  manière, 
iî  est  à  croire  qu'elle  finira  vile. 

Observons,  du  reste,  que  cette  môme 
indifférence  a  encore  un  autre  bon  côté, 
et  qu'elle  est  de  nature  à  faire  tomber  le» 
appréhensions  dont    les   esprits  étoicnl 
travaillés  au  sujet  de  ces  tirages  au  sort  et 
de  ces  attentats  par  ordre  de  numéros, 
qui  dévoient  sortir  des  sociétés  secrètes.. 
Si ,  en  effet.  Meunier  éloit  un  agent  dea 
sociétés  secrètes;  si  son  action  étoit  liée 
aux  sermons  des  sociétés  secrètes;  enliu  ♦ 
s'il  étoit  soutenu  jar  le  fanatisme  révolu- 
tionnaire des  sociétés  secrètes,  ui?  état 
d'abandon ,  de  délbissemcnt  et  d'indiffO- 
rence  pareil  au  sien  ne  se  comprendroit 
pas.  Il  est  aisé  de  voir  que  rien  ne  le  soU:. 
tient  de  nul  côté,  e\  que,  ni  sa  personne, 
ni  son  procès,  ni  sa  passion  de  célébrité, 
n'inspirent  absolument  aucun  intérêt.  Si 
c'est  véritablement  en  vue  de  se  rendre  im,- 
mortel  après  sa  mort ,  qu'il  a  exécuté  son 
crime,  il  s'est  bien  trompé  dans  ses  cal- 
culs ;  car,  à  la  manière  dont  les  choses 
s'annoncent  à  son  égard ,  c'est  «ne  mé- 
moire qui  ne  paroît  pas  destinée  à  faire 
long  bruit. 


PARIS,  24  AVRIL. 

M.  de  Sigoyerest  nommé  spiw-pr'> 
fet  d'Arles  (Bouchcsdu-Rhône)  ;  et  M.  de 
Boselly  souspréfet  de  Meaux. 

—  La  commission  du  budget  a  nom  nié* 
membre  de  la  souS'Commîssson  des  re-> 
ccttes  M.  Passy,  en  remplacement  de. 
M.  de  Salvandy. 

—  Le  Journal  de  Paris  juge  aujoar 
d'huî  assez  sévèrement  M.  Barthc  :  •  Ou 
M.  Barthc  est  resté  hier  fort  au  dessar. 


nous  ne  disons  pas  de  la  tftche  imposée  à 
«B  homme  de  gouvernement,  à  un  organe 
do  ponvoir royal,  mais ,  ce  qaî  est  bien  pis 
encore ,  il  a  détrait  toutes  les  espérances 
qu'avoit  laissé  entrevoir  sa  supériorité  re- 
lative sur  ses  collègues  du  ministère.  C'est 
an  point  que  les  bancs  de  la  majorité 
étoient  les  premiers  à  regretter  qu'il  eût 
pris  la  parole  an  sujet  de  la  dotation  du 
prince  royal.  »  Plus  loin ,  le  Journal  de 
Paris  fait  entendre  que  le  ministère  du 
»5  avril  ne  peut  avoir  une  longue  durée. 

—  Une  brillante  soirée  a  été  donnée 
jeudi,  aGn  de  pouvoir  secourir  les  plas 
malheureux  pensionnaires  de  la  liste 
civile. 

—  Le  général  Gordova  est  allé  ven- 
dredi à  la  Bourse  ,  où  sa  présence  a  ex- 
cité assez  de  rumeur  pour  le  déterminer 
à  sTéloigner. 

—  M.  le  duc  de  Clermont- Tonnerre  , 
pair  df  France,  vient  de  mourir  à  Turin. 

—  La  police  a  arrêté  le  nojnmé  Dar- 
goutj  ouvrier  imprimeur,  quelle  accuse 
d'avoir  pris  part  II  la  publication  des  pla- 
cards révolutionnaires  qui  ont  été  appo- 
sés sur  les  murs  de  la  capitale. 

—  On  a  aussi  arrêté  les  nommés  Le- 
TÎeux  ,  dit  Francisque,  et  Lemaire,  de- 
meurant rue  Fonlainc-au-Ris ,  accusés 
d'avoir  commis ,  au  préjudice  du  com- 
merce, des  escroqueries s'élevant,  dit-on,  * 
à  plus  de  1 00,000  fr.r 

—  Un  forçat  libéré  ,  nomm(^  Auger  , 
vient  d'être  condamné  à  vingt  ans  de  tra- 
vaux forcés  pour  faux  commis  au  préju- 
dice d'une  vingtaine  de  directeurs  des 
postes.  Parti  de  Marseille  en  i83o  , 
Auger  avoit  laissé  des  traces  de  son 
patinage  sur  toute  sa  route.  Il  pre- 
noit,par  exemple,  dans  un  bureau  un 
mandat  de  1 1  fr.  ,  et  dans  un  bureau 
▼oisin  il  alloît  toucher  loo  fr.  ,  après 
avoir  substitué,  avec  des  procédés  chimi- 
ques ,  le  mot  cent  au  mot  onze, 

—  On  compte  à  Alger  3,43i  Français, 
624  Anglais,  2,767  Espagnols  et  Portu- 
gais, 741  Italiens  et  606  Allemands. 

—  L»  vente  du  cabinet  de  W.  le  baron 


(  tes  ) 

Gérard  doit  avoir  Heu  la  semaine  pro^' 
chaine. 

—  On  fait  aux  Tuilerie» ,  sur  la  place 
de  Grève  et  dans  d'autres  endroits,  quel- 
ques préparatifs  pour  la  fête  de  Loois- 
Pbilippe. 


NOUVEIXES  UES  PROTIlfCES. 

Un  ancien  libraire,  M.  Paal-Denil 
Méquignon,  est  mort  le  dimanche  16 1 
Orly,  près  Choisy,  où  il  s'éloil  retiré.  U 
étoit  dans  sa  88*  année,  et  appartenoît  I 
un  famille  très-ancienne  dans  la  librairie. 
Ayant  perdu  son  père  de  très-bonne  hea- 
re,  il  seconda  sa  mère  qui  contînnoit  le 
commerce.  On  raconte  qu'il  se  conatitit 
prisonnier  pour  tenir  compagnie  à  it 
mère  qui  avoit  été  mise  en  prison  pMor 
quelques  brochures. 

—  Trois  escadrons  qui  avoientété«i- 
voyés  de  Moulins  à  Glamecy,  lors  des 
troubles  de  cette  ville,  sont  rentrés  dans 
leur  garnison. 

— Une  malheureuse,  la  femme Maienir 
vient  d'être  condamnée  par  la  cour  d'as- 
sises de  la  Dordogne  à  six  ans  de  traiins 
forcés,  une  heure  d'exposition,  et  à  rcileF 
toute  sa  vie  sous  la  surveilliaet  de  la 
haute  police ,  pour  avoir  donné  la  mort 
au  jeune  enfant  de  son  mari,  par  mau- 
vais trailemeus,  et  en  refusant  à  sa  vic- 
time la  nourriture  qui  lui  étoit  néces- 
saire. 

—  Le  nommé  Ruas ,  détenu  dans  U 
maison  d'arrêlde  Saint- Amour  (Jura),  s'est 
évadé  le  i5.  Comme  il  étoit  dans  la  cour 
à  se  promener,  il  a  profité  d'un  instant 
où  il  n'étoit  point  surveillé  pour  escala- 
der un  mur  fort  élevé. 

—  La  misère  est  toujours  immense  à 
Lyon. 

—  Gomme  à  Bourg,  une  souscription 
vient  d'être  ouverte  à  Nantua  pour  les 
malheureux  ouvriers  de  Lyon. 


RVrKRIKUR. 

NOUVELLES   D'ESPAGNE. 

Les  feuilles  de  Madrid  sont  sans  in- 
térêt.   M.   Calatrava    est  retombé  Dm- 


(  »69) 


>,  et  les  eortès  dbcntent  encore  la 
■ODvelle  constitntioD. 


Après  trois  jours  de  discussion,  la 
■olion  que  sir  Henri  Ilardinge  a  faite 
lia  chambre  des  communes,  et  qui  ten- 
doil  1  forcer  le  cabinet  à  exécuter  slric- 
'tment  le  traité  de  la  quadruple  alliance  à 
Tigiid  de  l'Espagne,  a  été  rcjelée  le  19, 
■liiseulenoenl  à  une  majorité  de  36  voix. 
**  Le  ministère  anglais  ,  peu  satisfait 
di  reste  de  son  triomphe  à  la  chambre 
de?  communes ,  a  reçu ,  le  2 1 .  un  échec 
Ik  chambre  des  fords.  Une  motion  de 
bid  Âlvanley ,  à  Peffet  (l'obtenir  la  pro- 
diction des  dépêches  de  lord  John  flay 
■r  k  coopération  des  troupes  de  marine 
■ikiaes,  a  été  adoptée  ^an s  division  , 
laigré  tous    les    efforts  de  lord  Mel- 
boarae*  de  lord  llolland  et  du  comte 
VÎDto. 
—M.  deBourqueney,  chargé  d'affaires 
de  France  ,  et  M.  Michel  Chevalier,  Tun 
des  rédacteurs  du  Journal  des  Débats  . 
envoyé  à  Londres  par  le  gouvernement 
fnn(^ais,Tevenoient  ensemble  à  une  heure 
du  matin  du  parlement ,  où  a  voit  eu  lien 
une  discussion  sar  les  affaires  d'Espagne. 
Les  chevaux  de  leur  voiture  ayant  pris 
le  mors  aui  dents,  ils  se  sont  élancés  par 
k  portière.  M.  de  Bourqucney  areçu  de 
fortes  contusions ,  et  M.  Michel  Cheva- 
viliera  eu,  disent  les  journaux  anglais  , 
le  crâne  fendu. 

—  Une  légère  secousse  de  tremble- 
meal  de  terre  s'e^t  fait  sentir  à  Gènes 
dans  k  soirée  du  5  avril. 


CODR  DES  PAIRS. 

I'HOCÈS  DE   MKL'NIILR    ET    DE  SES   COAC- 
CrSÉS  LAVAIX   ET   LAGAZE. 

Audience  du  «22  avril. 

Il  y  a  plus  de  inonde  dans  les  tribunes 
que  la  veille.  On  y  remarque  encore  le 
père  de  Lacaze.-  A  midi ,  les  gardes  muni- 
cipaux amènent  les  accusés.  La  cour  entre 
*n  audience  peu  d'instans  après.  L'audi- 
ion  des  témoins  continue.  Le  sieur  Gri- 
îcr,  rentier,  a  vu  Meunier  chcs  un  mar- 


chand de  vin  avec  plusieurs  personnes, 
que  le  témoin  ne  connoit  pas;  c'étoit  lor» 
d'une  émeute,  et  Meunier  étoit  armé  d'un 
pistolet  chargé.  La  veuve  Caheux  est  celle 
femme  qui  a  demandé  à  Meunier  niant 
l'existence  de  Dieu,  si  C'étoient  ses  parnis 
'qui  lui  avoient  donné  de  tels  principes.  Sa 
déposition  ne  fait  que  rappeler  ce  qui  a 
été  dit  dans  Tactc  d'accusation. 

Le  sieur  Jacquet ,  limonadier ,  rue 
Montmartre,  a4«  ^  logé  l'assassin,  qui 
reste  lui  devoir  cent  francs.  Souvent  il 
découchoit,  mais  jamais  il  ne  parloit  po- 
litique. C'est  le  aS  qu'il 'a  appris  que 
Meunier  avoit  tiré  sur  Louis-Philippe , 
lorsqu'on  est  venu  faire  une  perquisition 
à  son  domicile.  Lavauz  fréquentoit  le 
café  Jacquet.  11  y  a  passé  plusieurs  nuits 
avec  d'autres  individus.  Interpellé  par  le 
président,  Lavaux  prétend  que  sa  portière 
ne  vouloit  pas  lui  ouvrir.  Interrogé  de 
nouveau,  l'accusé  dit  qu'il  y  est  resté 
deux  au  trois  nuits  avec  une  femme. 

La  dame  Jacquet  dépose  dans  le  sens 
de  son  mari.  Meunier,  «ijoule-t-elle,  éloit 
doux  et  tranquille,  cl  ne  dlso  l  jamais 
rien  h  personne;  aussi,  quand  on  sut 
qu'il  étoit  le  coupable,  loul  le  monde 
pensa  qu'il  avoit  été  poussé  à  commettre 
le  crime.  » 

La  déposition  du  garçon  de  café  est 
sans  intérêt.  La  filie  Mée,  que  l'instruc* 
tion  représente  comme  la  maîtresse  de 
Lacaze,  parle  dç  la  visite  que  lui  a  faite 
Meunier  le  a5  décembre,  de  la  nuit  qu'il 
a  passé  chez  elle  à  boire .  et  des  livres 
qu'il  lui  a  doiniés  pour  Lucaze.  Barthel , 
tailleur,  a  passé  la  nuit  de  Noël  avec  Meu- 
nier chez  Jacquet.  Meunier,  qu'iK  avoit 
souvent  vu  avec  Lacaze  au  café ,  lui  a 
paru  une  espèce  de  fou.  La  nuit  de  iVoêl 
il  a  mangé  un  pot  de  moutarde. 

Le  sieur  Simonnet,  instituteur,  qui  a 
eu  chez  lui  l'assassin,  fait  une  déposition 
insigniQanle.  Du  four  a  travaillé  chez  La- 
vaux, et  s'y  est  trouvé  au  moment  de  l'at- 
taque de  nerfs.  Il  a  entendu  Meunier  qui 
disoit  qu'il  voudroit  bien  brûler  la  cer- 
velle à  Louis-Philippe,  il  ignore  si  Lavaux 
a  eu  connoissance  de  ce  propos.  Perrol , 
commis  chez  Lavaux,  assure  que  le  pro- 
pos a  été  répété  devant  Lavaux.  Ce  dernier 
nie*  etcUtque  Meunier,  une  demi- heure 
après  l'attaque  y  est  monté  dans  sa  cham- 
bre. Meunier  ailirme  qu'il  n  est  pas  all6 
se  coucher,  comme  le  prétend  son  cou- 


(  *7o) 


8)0 ,  mais  qu'après  être  resté  nn  pen  sur 
le  iil  de  ce  dernier,  il  a  repris  son  on- 
vrage.  Le  commis  Perrot,  interpellé,  ne 
peut  assurer  lequel  des  deux  accusés  dit 
en  ce  moment  la  vérité. 

LfCS  dépositions  de  Bretenil  et  de  Girard, 
ouvriers  selliers,  présens  lors  de  l'attaque 
de  nerfs,  n'apprennent  rien  de  nouveau. 

Déscnclos,  commis  sellier  chez  Ijavanx, 
a  connu  Meunier  cl  croit  qu'il  a  dû  être 
poussé  par  quelqu'un ,  parce  qu'il  l'a  tou- 
jours regardé  comme  un  excellcntgarçon. 

LACA/E.  On  m'a  dit  dans  mon  inlf-rro- 
g^loire  (jue  je  parlois  souvent  politique 
avec  Déscnclos. 

LE  TÉMOIN.  Nous  cu  parlions  en  riant  ; 
je  n'ai  jamais  été  de  l'avis  de  Meunier. 

M.  i»ASQi  lEii.  Et  de  l'avis  de  Lacazc? 

dése-\c:los.  Je  ne  me  le  rappelle  pas. 

M.  PASQiiER.  Quel  éloil  l'avis  de  Meu- 
nier? 

DÉsENCLOvS.  Des  cliosf-s  extravagantes 
en  fail  de  politique,  soit  renversement, 
soit  autre  clios<». 

D.  Parioil-il  de  république?  —  R.  Il 
en  parloit  souvent,  mais  en  riant. 

D.  Et  Lacaze?  —  R.  Je  ne  me  le  rap- 
pelle pas. 

M.  PASQiiER  à  Travaux.  Vous  combat- 
tiez les  opinions  de  Meunier? 

LAVALX.  Jamais  je  n'ai  parlé  politique 
avec  lui. 

M.  PASQUiEii.  Cependant  des  conver- 
sations j)oliliquesse  passoient  entre  vous 
et  Meunier.  (A  Déscnclos.)  Lacazc  éloit-îl 
présent? 

nÉsE>CLos.  Je  ne  puis  me  le  rap- 
peler. 

LACAZE.  Je  n'étois  pas  présent ,  car  je 
suis  entré  chez  Lavaux  lorsque  Déscnclos 
et  Meunier  n'y  éloienl  pas  encore. 

LE  piiÉsiuENT.  Meunier,  un  de  vos 
anciens  maîtres  vous  a  i-eprésenlé  comme 
ayant  eu  une  autre  opinion.  Vous  vous 
indigniez  en  voyant  des  caricatures  con- 
tre le  roi. 

MELi^iiER.  C'éloil  en  i855.  Depuisroes 
opinions  ont  changé. 

LE  PRÉKiDEMT.  IS'avcz-vous  pas  fail 
alors  des  liaisons  nouvelles? 

MEIMER.   Non. 

D.  Cef)endant  vous  avez  eu  envie  d'en- 
trer dans  la  société  des  Droits  de  l'Homme, 
el  vous  deviez  connoître  des  membres  de 
€etl€  société. 

MctNrER.  J*ai  pw  connoltrc  beaucoup 


d'individus  qui  en  éloient,  mais  je  ne  le» 
connoissois  pas  comme  tels.  Celte  sociélà 
étant  opposée  au  '  gouvernement ,  cela 
suflisoit  \)ouT  me  faire  désirer  d'en  faire 
partie. 

Urbain  Tulasne,  commissaire  de  po- 
lice du  quartier  des  Champs-Elysées,  re- 
connoit  xMeunier  qu'il  a  fail  ramasser' 
dans  l'avenue  de  Marigny.  en  novembre 
dernier,  au  moment  on  il  venoît  (f avoir 
une  attaque  d'épilep>i3.  ' 

Dumont,  seiTurier,  a  entendu  Meunier 
qui  disoit  chez  Barré,  en  présence  de 
soixante  ouvriers,  qu'Alibaud  ayanl  man- 
qué Louis-Phili|)pe,  un  autre,  avant  pea, 
ne  le  manqueroit  pas. 

Cirardot,  commis  voyagrnr,  conodt 
Lavaux  et  Meunier  depuis  quinze  mois.  Il 
leur  a  proposé  une  fois  daller  au  lîrdeBd- 
leviile.  Lavaux  n'a  pas  donné  deconseîlf 
à  MeuniiT ,  c'est  le  l' jnoin  qui  lui  a  dit 
plusieurs  fois  de  tirer  plus  haut  ou  plus 
bas. 

(ieiTroy  a  fait  rentrer  Meunier  chez 
son  couHH ,  à  la  t-ollicitation  de  ce  der- 
nier, el  non ,  comme  le  prétend  Lavaoi, 
h  la  demande  de  Meunier.  Le  lémoin  fut 
chargé  par  Barré  d'aller  offrir  à  la  fiRe  dé- 
ce  dernier  de  venir  chez  lui  tant  qnedine- 
roit  l'arrestation  de  Lavaux;  ciieRfon, 
en  disant  qu'elle  et  ^a  maison  avoîenlua 
protccieur  qui  la  mcttroit  en  position  de 
se  pafiser  des  secours  du  sîcnr  Bârr£|. 
Avant  qu'il  se  retirât,  cette  dame  dit aca. 
témoin  :  «  Sachez  que  la  maison  Ij^vau^^ 
ne  manquera  jamais.  •  Lavaux  prélcnc^- 
que  sa  femme  a  fait  celle  répons  à  Ocf- 
froy.  parce  qu'elle  le  connoifsoil  un  pci 
bavard. 

Malhée ,   commis-négociant,  connof 
Lavaux  et  Meunier.  11  les  a  vus  à  la  fin 
septembre  ou  au  commencement  d'oc 
lobrc  aux  Variétés.  M.  Lamy  étoîl  av 
Malhée. 

LA\Ai  X.  Ce  ne  peut  être  qu'à  la 
de  s.'plembre  el  un  dimanche. 

LE  Tl:M0I^.   Ce  n'étoit   paa   un  di^ 
manche. 

LAVAI  X.  Je  n'ai  été  qu*une  seule  foi: 
au  spectacle  avec  xM.  et  Mme  Dauche  e 
c'est  à  l'Ambigu. 

LE  TÉMOl^.  Bappelez-vous  que  voq 
avez  payé. 

MEi  .MER.  Ce  n'étoit  pas  nn  dimancLe 
mais  bien  dans  la  semaine,  comme  le  di 
le  témoin. 


is 


* 
.1 


(  • 

ta  prësideni  rappelle' I  Latnx'qD'il 
■W  déj  ï  Iroavé  en  opposition ,  dans  ses 
iiInn^atoÎTes,  atcc  an  lémoina. 

MBUKiBH.  An  premier  acte,  nons  «tm- 
Ml  sortis  avec  Lavaui,  Lamyet  Malhée; 
■ma  sommes  allt's  h,  l'estamiocl  de  Paris 
irendre  de  la  bitre. 

lA  TÉMOif.  J'affirme  qne  je  ne  suis 
i«s  dn  lonl  sorti  pendant  aucun  entr'acte, 
iM  plna  que  M.  Lamy.  Nous  Hmea  la 
Ktnverntion  ensemble.  Comme  it  est  gros 
■t  qn^  y  avAit  beaucoup  de  monde, 
I;  Lamy  ne  sortit  pas. 

a*.  Ë,K  PBËsiDG\T.  Il  y  a  ici  conlra- 
licUoii  ;  an  dire  de  Meunier,  il  y  anroit 
■a  deni  sorties ,  ta  première  de  quatre 
Personnes,  pendant  un  entr'acte,  et  la 
lOCOride  entre  deux  pièces. 

laBUNiEH  avec  vitacilé.  M.  Lamy  est 
sorti ,  rt  Je  lui  donnai  la  main  en  ren- 
trant pour  l'aider  h  regagner  sa  place. 

LB  TEMOIN.  Je  peiaisic  à  dire  que  je 
nesois  pas  sorti,  pas  plus  que  M.  Lamy. 
ir.LE  pnÉsiCE>iT.  La  cour  remarquera 
rimportance  de  ce  point  de  l'affaire.  Il 
t'igit  ici  de  constater  l'èiislence  de  celle 
pinie  de  spectacle,  qui  a  Été  inlerrom- 
pu«,  BU  dire  de  Meunier,  par  sa  sortie 
*VK  [^aïaui,  sortie  qui  les  a  amcnfs  tous 
ileaK  ^  l'estaminet  de  J'aris,  où  l.avaui 
aaroil  sommé  Meunier  de  tenir  l'rngage- 
"■ent  que  la  sort  hri  anroit  imposé.  Meo- 
'■cr  auroil  promis  de  le  faire  incessam- 
ment. f<avani  tni  auroit ,  dans  cette 
'fconslance,  donnf  le  conseil  dedOmar- 
n^r  son-linge.  Voilà  h  quoi  tient  l'im- 
OTtance  de  cet  éclaircissement. 

IiclyoD,  architecte,  connoll  les  trois 
—cnsOs.  Il  est  allé  ani  Varîélfs  avec  La- 
%ux,  mais  ce  soir-t!i  Meunier  n'y  <:toil 
^»s.  De  U  ils  alltrent  dans  une  mauvaise 

LE  PHJÉSIDF.NT.  Lavaui ,  la  première 
^«riie  de  spectacle  à  laquelle  vous  avci 
''«oin  rapporter  celle  dfclari^e  par  Mou. 
*ier  ne  peut  eire  celle'li;  Meunier  n'y 
Koiipas.  Dans  TOire  premier  inicrroga- 
^re.  vous  avet  dit  que  ce  dont  Itleunier 
>ario:t  ne  ponvoii  se  rapporter  qu'i 
•ïwttarle.  Cette  première  manière  de  dé- 
tourner la  dËpositlun  de  Meunier  n'a  [ 
eI«  fondement. 

LtvAi.x.  J'ai   dit    que    c'étoii  a« 
■MM.  Lamy  et  Lclyon  que  j'éloîs  allé 
spenlado';  je  pensois  que  Meunier  éloît 
"ec  naux. 


7'  ) 

Danjr.  ancien  cocher  de  H.  Barré,  a 
connu  Meunier,  et  pense  qu'il  n'a  point 
agi  spontanément.  Il  a  fait  plusieurs  par- 
ties avec  l^vanx  et  rassa.<isin. 

La  fille  Clériot,  couturière,  prétend  que 
Daachene  lui  apprit  le  nom  de  l'assassin 
qn:  le  ag  décembre  ,  bien  qu'il  soit  venu 
chez  elle  leaS. 

H.  LE  PHÉaiDivKT.  La  di^claralion  du 
tfmoin  est  toujours  en  contradiction  avec 
Manche .  qui  a  déclaré  qu'il  lui  avoil  dit , 
le  -1%,  que  c'étoit  Meunier.  Aujourd'hui  le 
témoin  dit  qne  ce  n'est  que  le  ag  ;  c'est 
peu  vraisemblable;  la  nouvelle,  cejour'là, 
étoii  publique. 

I^  sieur  Uauchc  connoll  Lavaai  depuis 


M.  Uva 
qui  iioiii 


Dites  VI 


iFK.^  J'avois  de  l'argent  k  placer  ; 
ux  est  cousin  de  mon  beau-frère 
i  lia  ensemble  d'alTaires,  Je  plaçai 
mon  argent  !t  6  [tour  i  uo,  et  j'a- 
appoiniemcns  de  i,8oo  fr.  et  la. 
Uble. 

Uaucbe  assure  ensuite  que  Lavaui  ne 
faisoil  point  partie  des  sociétés  secrl'tes. 
Meunier,  d'après  le  témoin,  buvoil  conti- 
nue llcm  en  L 

D.  Croycï-ïous  qu'il  ait  pu  commettre 
ce  crime  à  lui  tout  seul?  —  II.  Même 
quand  j'ai  su  que  c'étoit  lui,  je  n'ai  pu  !e 

D.  Maisquand  vousl'avei  su?— vB.  J'ai 
encoiepenséqucjemeirompois,  et  quand 
le  lendemain  je  me  suis  éveillé  en  prison. 
je  ne  pouvois  croire  que  j'étois  Edouard 

D.  Aïci-ïousvu  l'accusé  Lavaux  le  ay, 
avant  qu'il  allât  rejoindre  le  cortège?  — 

n.  Oui. 

I).  Vous  l'avei  nié.  —  R.  Jenemcicrap- 
baucbc  ne  se  rappelle  pas  sa  conversa- 
tion avec  L.avaux  pendant  le  déjeuner.  Il 
no  l'a  revu  qu'à  dîner,  vers  six  heures,  et 

rappelle  pas  davantage  si  l'accusé  lui  a 

parlé  de  1  altcntaL 

Le  président  lui  l'ail  lire  ses  interroga- 

toiies  et  remarquer  les  rcclilicaiions  qu'il 
I  a  faites  lorsqu'on  lui  a  opposé  des  décla- 
I  rations  de  Lavaui.  Maintenant  le  témoin 

dit  qu'il  s'est  jusqu'ici  trompé,  parce  qu'il 

n'a  pa$  de  mémoire*  que  ce  n'est  qne  lé  sg 


(  i 

qu'il  81  parlé  de  Meunier  comnfo  élanl  ITas- 
sassîn. 

D.  A  qui  ravez-vous  dil  le  29?  —  R.  A 
la  demoiselle  Glérior. 

LE  ^KIi:sII>K^T.  On  ne  pciil  ajouler  foi 
à  vos  déclarations  après  de  pareilles  tergi- 
versalions.  Sur  les  aveux  de  Lavaux,  qui 
a  reconnu  qu'il  avoit  passé  la  journée 
avec  vous  ,  pressé  par  Tévidence  du  men- 
songe que  vous  aviez  d'abord  fait,  vous 
avez  fini  par  faire  une  déclaration  détail- 
lée que  je  viens  de  rappeler.  A  présent 
\oas  cherchez  à  détruire  celle  déclaration 
si  positive.  Il  est  certain  que  vous  avez  été 
avec  Lavaux  au  café  ;  il  est  certain  que  là 
vous  avez  tenu  le  propos  que  je  viens  de 
rappeler.  Il  est  vrai  qu'après  qu'on  vous 
eût  montré  les  conséquences  de  ce  pro- 
pos ,  vous  en  avez  été  affligé,  et  c'est  ce 
qui  expliqueroit  votre  changement  de 
langage,  et  comment  vous  revenez"  à 'une 
déclaration  qui  ne  présente  aucune  vrai- 
semblance. 

LE  PROCLRi:rR-(;É\ÉRAL.  ])auche,il 
résulte  de  vos  déclarations  que  vous  avez 
vu  Lavaux  le  27  pendant  le  diner.  Com- 
ment se  fait-il  qu'étant  le  soir  chez  la  fille 
Glériot,  vous  ayez  dit  que  vous  n'aviez  pas 
vu  Lavaux?  —  R. On  ne  dit  pas  tout  ce  qui 
se  passe  à  une  femme. 
,  On  rappelle  plusieurs  témoins ,  dont 
les  dépositions  nouvelles  offrent  peu  d'in- 
térêt. 

UomainelMalvezîn,  gendarmes  à  Auch, 
rendent  compte  de  l'arrestation  de  La- 
.  caze  et  de  son  transfert  à  Paris.  D'après 
eux,  l'accusé  auroit  dil  que  iMcunîer  lui 
avoit  proposé  d'aller  tuer  Louis -Phi- 
lippe. 

LACAZE.  Mcunior,  qui  veut  bien  me 
charger  d'une  accusatio!i,  peut  vous  dire 
que  je  n'ai  pas  tenu  ce  propos. 

METMER.  c'est  possible ,  mais  je  ne 
me  le  rappelle  pas.  Je  ne  dis  que  la  vé- 
rité, voyez-vous,  je  ne  dis  que  la  pure 
vérité. 

On  entend  les  témoins  5  décharge.  La 
femme  Geslin  déclare  que  Meunier,  peu 
de  jours  après  l'attentat  de  Fieschi,  lui  dit 
que  la  présence  d'un  ami  dans  le  cortège 
n^anroit  pas  dû  l'ébranler.  Le  président 
lui  oppose  que ,  quelques  jours  après  cet 
attentat ,  on  ne  savoit  pas  encore  les  liai- 
sons qui  avoient  existé  entre  Fieschi  et 
M.  Ladvocat.  Meunier  nie  le  propos,  et  se 
plaint  que  plusieurs  des  témoins  soient 


72   ) 

employés  dans  la  maison  de  Lavaqi.  Rir-J 
mentier  connott  les  trois  accusés. 

M*  LEDBU-ROLLIN.  AveZ-VX>US  eull 

Meunier  parler  de  l'attentat  Fieschi?  1 
t  il  pas  dit  qu'il  étoit  fâché  de  co  que 
attentai  n'uvoit  pas  réussi? — R.  Je  nei 
le  rappelle  pas. 

Audience  du  9^. 

La  fille  Clériol  ayant  déclaré  que  c^éloit 
le  28  au  soir,  en  lisant  la  GaietU  deê  Trihm 
naux  chez  sa  portière,  qu'elle  avoit  soo^ 
çonné  que  Meunier  étoit  l'assassin  «  lené^ 
sidenl  annonce  qu'on  va  entendre  la  ra- 
me Laluile,  portière  de  lajnaison  oùhi« 
bite  la  susnommée.  La  déposition  de  la 
femme  Latuile,  qui  fait  peu  d'honoear 
aux  mœurs  de  la  fille  Clériot,  se  Iroaw 
pour  le  reste  conforme  à  sa  déclaratîOD. 

M.  le  président  fait  introduire  iDadam 
BariV;,  bolle-mère  de  la  demoiselle  Biné, 
qui  a  épousé  Lavaux  après  des  sommations 
respectueuses.  Le  témoin  parle  du  tirage 
au  sort,  qui  a  eu  lieu  en  novembre  i335. 
Elle  connut  ce  tirage  par  sa  belle-fiUe, 
qui  se  plaignit  en  môme  temps  àelledi 
désœuvrement  des  commis.  A  la  defflinde 
deM'Lediu-liOlljn ,  défenseur  de  LiTfti», 
le  président  décide  que  la  femme  de  ee 
dernier  sera  entendue  après  le  réqaî&lloife 
du  procureur-général. 

Le  procureur-général  dit  que  la  culpa- 
bilité de  Meunier  se  ti-ouve  suffisamment 
établie.  L'accusation,  ajoute-l-il,  doit  donc 
se  renfermer  dans  l'exposé  des  faits  q^^ 
concernent  La  vaux  et  Lacaze.  Ces  deO* 
hommes  sont  coupables  à  des  degrés  d»** 
férens,  mais  évidemment  ils  sont  lo*^ 
deux  complices  de  Meunier. 

M.  le  procureur-général  trouve  déjè  ^^ 
culpabilité  des  deux  accusés  dans  la  coi^-  ', 
duile  de  Meunier  après  son  arrcstatioiF     ' 
ses  réticences,  ses  fausses  déclarations,  C^ 
l'attention  (ju'il   mcttoil  à   faire  croir  ^ 
qu'il  n'avoit  point  de  complices,  tout  cel  ^ 
éloit  produit  par  les  sentimeos  de  la  p^p-  '^ 
renié  el  de  l'amitié  qui  le  lioient  àLavan  ^ 
et  Lacaze.  Celle  conduite  première  d^ 
Meunier  imprime  aux  aveux  qu'il  fit  pin  5 
tard  le  sceau  de  la  vérité,  dit  M.  Franck- 
Carré  ,  parce  qu'elle  démontre  que  c*esl 
en  quelque  sorte  malgré  lui  et  contre  tons 
ses  intérêts  d'affection  qu'il  a  parlé.    Le 
procureur-général  rappelle  le  tirage  au 
sort.  C'est  le  4  février,  ajoute-t-il,  que 
Meunier  demande  à  être  interrogé,  cl  dé- 


(  «73) 


que ,  ckpais  la  nuit  dn  tirage  ,  il  a 
OIS  été  poursuivi  par  Fidée  du 
;  il  Bttnbue  à  cette  préoccupa- 
ces  attaques  nerveuses,  pendant 
Iles  lui-même  révéloit  le  projet  dont 
dblKte  la  réalisation  aujourd'hui.  Cest 
jîtn  qu'il  fait  counoitre  ses  deux  com- 
fHces,  et  explique  rengagement  pris  par 
w  tirage  au  soi  t 
lleonier  a-t-il  menti?  Et  pourquoi? 
f  ToDSvoBS le  rappelez;  il  a  voulu  s'em|)oi- 
sonner  avant  le  crime;  il  a  voulu  se  jeter 
i  reao.  Si  Meunier  a  menti  pendaiu  Tins- 
traction,  comment  aura-til  pu  prétendre 
roDlicner  et  soutenir  ce  mensonge  pen- 
daollcdcbatdevantvous?  Sa  contenance, 
fon  atlhade,  son  regard,  sont-ils  d'un 
bommc  qui  ment  pour  faire  tomber  deux 
ièln?D'an  autre  côté,  demandez-vous, 
mesneuis,  si  Lavaux  etLacazc,  dans  cette 
lijpotlièse,  nauroient  pas  trouvé  en  face 
&  Alernier  des  accens  d'indignation  et 
-  celle  sainte  coR*re  qui  se  révolte  contre 
Qoe accusation  injuste. 

Le  pistolet  dont  Meunier  s'est  servi  ap- 
patrbeuoità  Lavanx.  Si  Meunier  eût  voulu 
cfaai|^r  Lavauz,  il  en  avoil  là  l'occasion  ; 
oj't  tonjoursil  a  soutenu  queLavauxigno- 
'^it  qu'il  avoît  pris  cette  arme.  D'une  autre 
pan.  Meunier  a  écrit  une  lettre  h  Lacaac, 
^i\  il  lai  disoU  :  Je  ne  changerai  jamais. 
^-à  étoit  encore  pour  Meunier  l'occasion 
^^  charger  Lêcate,  Or,  Meunier  a  lou- 
eurs soutenu  qull  n'avoit  pas  voulu  faire 
'  lusîon  au  projet  du  crime.  Evidemment , 
'^  révélations  de  Meunier  on  tété  en  quel- 
^ic  sorte  involontaires,  et  dès-lors  elles 
^<]uerront  une  gravité  que  vous  ap[)ro- 
^rez. 

Apiës  avoir  rappelé  toutes  les  déclara- 
^'ns  de  Meunier,  le  procureur-général 
^lonneqœ  Lavaux,  débarrassé  une  fois 
le  son  coDsln^  dont  il  connoissoit  ta  ]ia- 
'cssc.  ait  cherché  à  le  faire  rentrer  chez 
Yiî,  et  le  montre  le  poursuivant  sans  cesse 
>oar  le  pousser  au  crime. 

i^  procureur-général  parle  de  l'inti- 
Yiité  qui  a  existé  entre  Meunier  et  liacaze, 
rappelle  celte  sorte  de  testament  de  l'as- 
sassin en  faveur  dcLacaze  quelques  jours 
î^"vant  son  crime,  ainsi  que  les  déclara- 
tions des  gendarmes  qui  ont  arrêté  La- 
cazc.  et  ajoute  :  «  On  trouva  sur  la  table 
de  /^acaze,  an  moment  de  son  arrestation, 
^'De  lettre  datée  du  3  janvier,  qu'il  écri- 
^^>t  à  Lavanx  ;  elle  commençoit  ainsi  : 


•  Avec  quel  mal  an  cœur  j'ai  appris  l'ai- 
tentât  de  votre  cousin.  Ce  malheureux 
auroit  dû  se  confier  à  quelque  ami  qui 
l'àuroit  détourné  de  son  projet.  »Cc  frag- 
ment de  lettre  saisi  le  9  prouve  évidemment 
qu'attendant  la  justice,  il  avoit  prépaK*  ces 
lignes  pour  écarter  de  lui-même  de  trop 
justes  soupçons.  » 

Madame  Lavaux  est  introduite.  C'est 
une  jeune  dame  d'une  ligure  agréable; 
elle  jette  un  regard  douloureux  sur  son 
mari  et  fait  de  visibles  efforts  pour  domp- 
ter son  émotion. 

M.  tAZ  PîiÉsiDENT.  Vous  rappeîez-vous 
une  révélation  que  vous  auriez  faite  à  la 
dame  Barré,  d'un  tirage  au  sort  qui  ayoit 
eu  lieu  entre  trois  personnes,  pour  savoir 
laquelle  dcvoit  assassiner  le  roi? 

MADAME  LAVALX.  Jamais  je  n'ai  dit 
cela  à  madame  Barré,  je  n'ai  pu  lui  par- 
ler d'un  fait  qui  n'a  jamais  existé,  et  dont 
par  conséquent  je  n'ai  pu  avoir  connois- 
sanoe. 

La  parole  est  donnée  à  M*  Delangle, 
défenseur  de  Meunier. 

M*  Delangle  s'attache  à  représenter  son 
client  comme  un  homme  dont  la  raison 
est  égarée,  et  qui  n'a  cédé  qu  à  des  inspi- 
rations étrangères  ;  il  termine  en  appe- 
lant la  commisération  de  la  cour  sur 
Meunier. 

M''  Ledru-Rollin  repousse  l'accusation 
de  complicité  dirigée  contre  Lavauz,  et 
dit  que  xMeunier,  instrument  des  sociét&^ 
secrètes,  sacrifie  son  parent  dans  l^ntérêt 
de  ces  sociétés,  dont  il  craint  les  ven- 
geances. 

M*  Ghaix-d'Est-Ange  prend  ensuite  la 
parole  en  faveur  de  Lacaze,  et  s'attache  à 
démontrer  le  peu  de  solidité  des  preuves 
invoquées  à  l'appui  de  l'accusation  cou- 
treson  client. 

M.  Franck-Carré  réplique  et  persiste 
dans  l'accusation. 

Audience  du  2^. 

Sur  la  demande  de  iM*  Ledru-Rollin,  la 
cour  entend  le  siefur  ïhousery,  profes- 
seur, qui  a  vu  Meunier  dans  l'institution 
de  M.  Simonnet,  et  qui  se  Test  rappelé  en? 
lisant  les  débats.  Un  jour  Meunier  qu'il 
avoit  chargé  de  seirer  une  histoire  de- 
France,  ouverte  par  hasard  au  règne  de 
Henri  IV,- lui  dit  qu'il  étoit  fâcheux  que 
cet  assez  bon  roi  eût  été  tué  par  Uavaif- 
'.  lac.   Il  ajouta  que  la  république  valoit 


mieux  qu'une  monarèhie,  et  il  parti  de  la 
république  de  Rome  et  de  Sparte.  La 
conversation  continuant ,  Meunier  de- 
manda pourquoi  l'on  appeloit  le  père  de 
Louis-Philippe  égalité.  C'est,  dit  le  sieur 
Thousery,  parce  qu'on  croyoil  qu'il  vou- 
loit  régalitc  ;  plus  tard  il  fut  condamné  à 
mort  parce  qu'on  crut  qu'il  aspirait  uu 
trône.  Vous  voyei  bien  ,  répliqua  Meu- 
nier,qu*on  tueccux-qui  aspirent  au  trône. 
On   éloit  bien  plus  heureux  sous  Char 


CiHAlMiaB  DEB  UkPVlÈB. 

Séance  dtm  avriL 
M.  B.  Delessert  ouvre  la  séance  à 
heure  et  demie.  L^assemblée  est 
breuse.  Toks  les  ministres  sont  pi 
L'ordre  du  jour  appelle  la  discosskm 
projet  de  loi  relatif  à  la  dotation  da 
d'Orléans. 

M.  Garnier-Pagès  rappelle  qu'an 
de  janvier  i85a,  M.  Dupin,  aDJounfWl 
rapporteur,  fut  chargé  d'examiner  le  pi» 


Jes  X,  dit  Meunier  en  unissant, et  Louvel    jet  de  loi  sur  la  liste  civile,  et  qollap- 
aurait  bien  fait  de  réserver  son  poignard    prouva  alors  les  observations  de-M»  Sil- 


pour  Louis-Philippe. 

Meunier  interpellé  assure  qu'il  n'a  rien 
dit  de  cela,  qu'il  n'a  pu  mêler  Philippe- 
Egalité  avec  J>ouis-Phi lippe,  el  Louis- 
Philippe  avec  Henri  IV. 


verte.  Après  les  paroles  de  M.  DipÎD, 

I  ajoute  M.  Garnier-Pagès ,  on  écarta  de 

l'article  qui  accorde  un  million  ao  prince, 

le  million  qui  s'y  trouvoit  stipulé  en  en 

!  de  mariage.  M.  Garnier-Pagès  n'a  Wèa  à 


M.  Franck-Carré  requiert  qu'il  plaise  à  dire  sur  la  convenance  du  mariage,  en  ce 
la  cour  déclarer  Meunier  coupable  de  !  sens  que  les  grandes  alliances  sont,  dît-il, 
Taltentat,  Lavaux  complice  de  l'attentat,  ;  presque  toujours  funestes.  11  ne  fen  pas 
etLacazc  complice  du  complot  qui  a  pré-  non  plus  de  reproches  au  prince,  qui  ne 
paré  l'atlentat.  s'est  encore  mêlé  de  rien. 

M'Ledru-Rollin  résumant  tout  ce  qu'il  M.  Garnier-Pagès  se  plaint  ensuite  de 
a  dit  pour  détruire  les  argumens  de  l'ac-  .  la  précipitation  qu'on  apporte;  à  peine, 
cusation,  insiste  sur  la  haine  que  Barré  ,  dit-il,  s'il  a  eu  le  temps  de  comprendre  le 


avoit  contre  Lavaux ,  et  représente  l'assas- 
sin dans  sa  prison  voulant  sauver  sa  tôle , 
et  croyant  y  parvenir  en  partageant  la 
haine  de  son  oncle.  S'il  accuse Lacaze,  ce 
n'est  que  pour  rendre  vraisemblable  le  ti- 
rage an  sort. 


projet  de  loi.  Mais  pourquoi  cette  préci- 
pitation ?  (Murmures.)  En  trois  joon,  Boe 
loi  présentée,  rapportée  et  volée....  On 
pourroit  croire  ,  pent-être  ,  qu'on  a  eu 

peur  que  M.  de  Cormenin (Vio- 

I  lens  murmures  au  centre.)  On  nposa 


E- 


M*  Chaix-tfEst-Ange,  défenseur  de  La-  ,  empêché  d'avoir,  continue  Xf.  Garoier- 
caze,  supposant  que  le  tirage  au  sort  a  eu  j  Pages»  l'avis  de  nos  coramettans...  (Koa- 
lieu  ,  ne  voit  pas  de  complot  dans  un  fait  veau  bruit.)  L'opinion  de  la  France,  mes- 
qui  s'est  passé  dans  une  orgie,  dans  une  ;  sieurs,  c'est  qu'elle  ne  veut  rien  deceqoi 
action  de  gens  complttemeut  ivres.  Cet  '  rapi)elle  les  anciennes  traditions  de  la 
avocat  regarde  l'acquittement  de  Lacaze  ,  monarchie!  Après  cela,  la  France  a lotV 


comme  certain. 

Meunier  interrogé  afiirmc  qu'il  n  a  dit 
que  la  vérité. 

M.  LE  PRÉSIDENT.  Vos  déclarations 
sont  graves  contre  les  deux  autres  accu- 
sés. Consultez  bien  votre  conscience.  Per- 
sistez-vous dans  tout  ce  que  vous  avez 

dit? 

MEUNIER.  J'y  persiste,  parce  que  c'est 
la  vérité. 

LAVAix.  Je  déclare  devant  Dieu  que 
je  suis  innocent. 

LACA/.i:.  Je  déclare  que  le  tirage  au 
sort  n'a  jamais  eu  lieu. 

La  cour  se  retire  dans  la  salle  des  déli- 
bérations. A  cinq  heures,  on  annonce 
que  l'arrôt  ne  sera  rendu  que  demain. 


I  de  s'efTiayer  de  !a  perpétuité  de  l'apanage  ; 

i  le  mot  perpétuité,  en  France,  est  un  m^^ 
qui  n'a  plus  de  sens.  (Humeurs.) 

Dans  ks  temps  reculés,  quand  le  d^^" 
mainc  privé  de  celui  qui  monloît  sur    /^ 
trône  aj)partenoit  au  pays,  Ton  pou^o*^ 
demander  des  a|)anages  pour  le»  menra  " 
bres  d'une  famille  loyale.  Le  pays  devo'' 
quelque  chose  à  la  famille  qui  lui  donno/' 
tout.  (  Rumeurs  au  centre.  )  Mais  qnaud 
une  famille  royale  garde  tout  par-devers 
çlîe,  le  pays  ne  lui  doit  rien.  (Bruit  crois- 
sant.) La  chambre  compte  parmi  ses  mem- 
bres trop  de  défenseurs  de  la  monarchie, 
pour  que  je  me  dispense  de  joindre  ma 
voi.x  h  la  leur.  (  Uire  et  bruit.  )  Mais  je  ne 
vous  tairai  pas  les  raisons  qui ,  dans  mon 
sens,  doivent  vous  toucher  l 


uonaTchies  se  consolident ,  quand 
s  peuple  sait  qu'elles  sont  à  bon  marché 
bmit  prolongé) ,  et  non  quand  ceux  qui 
ont  à  leor  léte  cherchent  à  se  créer  pour 
Rix  el  leurs  familles  de  gros  revenus... 

Messieurs,  je  ne  vous  enlreticndrai  pas 
dci  circonstances  pénibles,  trop  pénibles, 
au  milieu  desquelles  arrive  l'événement 
cpf  on  nous  a  annoncé  ;  je  craindrois  d'op- 
poser un  tableau  de  raibère  à  un  tableau 
de  prodigalité  ;  je  craindrais  de  vous  mon- 
tnr  tons  ces  ouvriers  sans  travail  et  sans 
pain  répondant  par  des  cris  de  misère  aux 
chants  de  fête  et  aux. hymnes  d'hymen. 
{Agitation.)  Je  vous  dirai  seulement  :  Vous 
^les  libres  de  faire  ou  de  ne  pas  faire , 
tTaecorder  ou  de  refuser;  vous  savez  com- 
me nous  s'il  y  a  ou  non  insufiisauce  du 
domaine  privé...  Prononcez! 
M.  Bartbe  demande  la  parole. 
Tout  le  centre  :  Kon  î  non  î  La  clô- 
ture ! 

M.  BARTHF.  Je  me  rendrai,  messieurs, 
aux  vœux  de  la  chambre.  Celle  demande 
de  clôture  peut  paroîlre  une  réponse  suf- 
Usanle  à  que1(|ues  objections  que  vous 
Tenez  d^entendre  ;  cette  manifestation  est 
un  témoignage  dessentimens  de  la  cham- 
bre, ou  du  moins  de  la  m aj cri  lé.  La  France 
ne  s'y  trompera  pas,  le  gouvernement  non 
plus.  3e  reuouce  donc  à  la  parole. 

ir.  DE^ABÇAY,  Moi ,  jc  n'y  renonce 
pas. 

M.  BARTHC.Dans  ce  cas,  je  liens  à  être 
entendu. 

Au  centre  :'  Non  !  non  ! 
M.  Demarçay  obtient  la  parole  contre 
la  clôture,  et  parle  dans  le  sens  de  M.  Gar- 
nier-Pagès. 

M.  Barthe  devance  M.  Dupin  qui  mar- 
che vers  la  trib  ne. 

M.  BARTUE.  Messieurs ,  nous  sommes 
.loin  de  vouloir  étouffer  la  discussion  ;  les 
paroles  prononcées  par  Al.  Garnier-Pagfcs 
ner>euvent  pas  influer  sur  votre  décision, 
mais  elles  pourroient  avoir  quelque  re- 
tentissement audehot  s,  etdans  plus  d'une 
circonstance  j'ai  pu  vérifier  (fu'un  tel  re- 
,  tentJssement  pou  voit  produire  des  effets 
déplorables  ;  il  faut  doitc répondre  à  cette 
triDune  même. 

M.  Barthe  commente  les  art.  20  cl  21' 
de  la  loi  sur  la  liste  civile.  On  a  invoqué, 
continue  l'orateur,  contre  le  projet,  l'in- 
térêt même  de  la  royauté.  J'ai  des  grùces 


(175) 

à  rendie  de  cette  préoccupation,  mais 
nous  ne  comprenons  pas  tous  de  même 
l'intérêt  de  la  royauté.  Messieurs,  c'est 
l'éclat  de  la  France  elle-même  ;  c'est  au- 
jourd'hui ,  en  quelque  sorte ,  l'état  qu'il 
s'agit  de  doter.  (  Murmures.  )  Ce  n'est  pas 
de  l'intérêt  d'une  famiile  qu'il  s'agit,  mais 
de  l'intérêt  du  pays.  Le  pays  ne  se  fait 
pas,  de  la  royauté  el  des  princes,  l'opi- 
nion qui  a  été  exprimée. 

Le  prince  doit  avoir  une  existence  qui 
rallie  autour  de  lui  les  espérancesde  toutes 
les  infortunes.  Un  prince  royal  doit  don- 
ner des  encouragemens  aux  arts,  soulager 
les  infortunes.  Sommes- nous  donc  à  une 
époiiue  où  il  est  désirable  de  voir  dimi- 
nuer tous  les  prestiges  ?  Se  montrer  si 
économe,  ce  seroit  nous  livrer  à  !a  dé- 
cousidvration  aux  yeux  de  l'étranger. 
(Mouvemens  divers.) 

L'orateur  revient  ici  sur  le  danger  de 
parler  aux  ouvriers  de  leur  détresse.  A 
propos  de  celte  question,  le  meilleur 
moyen,  dit-il.  de  venir  au  secours  des  ou- 
vriers, c'est  de  les  encourager  au  travail,  à 
l'économie,  de  leur  recommander  les 
caisses  d'épargne. 

Après  avoir  entendu  M.  Dupin ,  rap. 
porteur  du  projet  qui  accorde  au  duc 
d'Orléans  une  doialion  annuelle  de  deux 
millions,  et  un  million  une  fois  payé,  la 
chambre  vote  les  articles.  Le  scrutin  sur 
l'ensemble  a  pour  résultat  l'adoption  par 
3o7  boules  blanches  contre  49  boules  noi- 
res. 

La  suile  de  l'ordre  du  jour  eçt  la  con- 
tinuation de  la  discussion  sur  Alger. 

M.  Dupin  reprend  sa  place  au  fauteuil 
et  appelle  M.  Mole  à  la  tribune. 

L'abondance  des  matitTcs  nous  a  for- 
cés d'indiquer  seulement  la  fin  de  la 
séance  de  vendredi.  Nous  y  revenons.  La 
discussion  générale  avoit  été  fermée 
jeudi  ;  M.  Tbiers  a  obtenu  de  la  cham- 
bre de  la  rouvrir.  L'orateur  n'a  fait  qu'ef- 
lleurer  la  question  de  Conslanline;  c'est 
la  queslicn  africaine  qu'il  a  voulu  traiter 
dans  toute  son  étendue.  M.  Tliiers  a  été 
d'avis  qu'on  ne  devoit  pas  abandonner 
Alger,  à  cause  de  l'honneur  national  et  de 
l'intérêt  du  pays.  Mais  il  a  critiqué  le  sys- 
tème suivi  jusqu'ici,  qui  lui  semble  ne- 
tic  ni  la  paix,  ni  la  guerre.  Le  mal,  a-t- 
ildit,  c'esl  la  guerre  mal  l'aile  ;  le  remède 
sera  donc  la  guerre  bien  faite  ;  mais  alors, 
il  ne  faudra  plu3  de  mesquineries  ;  ilfau- 


(176) 

dra  des  hommes^  de  Targent  et  de  l'éner- 
gie. M.  Piscatory,  qui  a  pris  la  parole 
après  M.  Thiers,  a  opposé  an  système  de 
l'cx-ministrc,  une  occupation  restreinte. 
M.  de  Lamartine  a  dit  ensuite  que  si  Ion 
cherchoit  des  coupables,  on  en  trouve- 
roit  sur  tous  les  bancs  de  la  chambre  et  à 
toutes  les  dates.  «  Oui,  nous  avons  cédé, 
a-t-il  ajouté,  trop  cédé  à  Tentralnement 
de  la  presse  ;  nous  avons  trop  cédé  à  un 
certain  popuiarisnic  d'opinion  qui  flatte 
l'instinct  du  pays;  nous  avons  trop  cédé  à 
cet  instinct  de  la  presse  qui  nous  portoit 
en  Afrique  sans  plan  et  sans  système,  pour 
y  aller  engloutir  les  trésors  et  le  sang  du 
pays.  S'il  s'agissoit  de  nommer  des  cou- 
pables, j'en  trouvcrois  surtout  dans  le 
ministère  du  2 a  février,  dont  M.  Thiers 
-étoillereprésentant.»Ila  après  attaqué  la 
manière  dont  la  guerre  a  été  faite,  ne 
pensant  pas  qu'un  système  de  déposses- 
sion violente  et  d'extermination  pût  être 
favorable  à  noire  établissement  en  Afri- 
que. 

M.  MOLK.  Je  ne  comprcndroîs  pas , 
messieurs ,  que  la  nouvelle  monarchie 
pût  jamais  être  cond:»ranéc  à  abandon- 
ner, une  conquête  de  la  restauration,  à 
renoncer  à  ce  beau  présent t|ue  la  res- 
tauration a  fait  il  la  civilisation  en  abolis- 
sant la  piraterie. 

Le  ministre  avoue  que  la  guerre  n'a 
pas  été  faite  avec  un  système  bien  arrêté, 
parce  que  le  gouvernement  étoit  tout  oc- 
cupé de  rinlciicur.  Ce  qu'on  veut,  ajoute- 
l-il ,  c'est  une  pacification  au  moyen  de 
laquelle  les  indigènes  ,  acceptant  notre 
domination ,  nous  permettent  de  nous 
servir  d'eux  mêmes  pour  tirer  de  notre 
établissement  tout  le  parti  possible. 

L!n  long  débat  s'établit  après  entre 
MM.  Guizol  et  Thiers.  M.  Guizot  veut 
(ju'on  arrête  un  plan,  et  qu'on  ne  fasse 
pas  des  sacrifices  sans  un.  M.  Thiers  lient 
h  ses  idées  do  conquête. 

jM.  Bresson  prononce  un  long  discours 
au  milieu  du  bruit  des  conversations;  il 
critique  plusieurs  des  actes  des  cabinets 
précédens ,  cl  réclame  l'adoption  déûni- 
iive  d'un  système  net  et  précis. 

Séance  du  34  <ifriL 

M.  Dupîn  ouvre  la  séance  à  une  heure 
^t  demie.  L'ordre  du  jour  ai)pelle  un  rap- 
port de  pétitions.  Le  sieur  Weber,  ingé- 
nieur h  Paris,  se  plaint  de  la  préférence 


donnée  p9r  Tadministration  an  plan  da 
chemin  de  fer  delà  rive  droite  de  la  Seine» 
et  attaqne  vivement  le  direcleub  des  ponts 
et  chaussées.  C'est,  (faprès  ce  qne  dit 
M.  VMer,  son  devis  qu'on  anrok  dik 
adopter.  Un  long  débat  s'engage,  et  la 
chambre  consultée  passe  à  l'ordre  du  jour 
sur  la  pétition. 

Le  président  annonce  qu'on  doit  main» 
tenant  reprendre  la  discussion  sur  les  dé- 
dits supplémentaires.  Le  ministre  de- 
mande qu'on  mette  le  projet  relatif  à  It 
reine  des  Belges  à  l'ordre  du  jour  apte 
la  loi  en  discussion.  La  chambre  adopta^ 

M.  Odilon  Barrot  désire  qu'on  foor- 
nissc  les  pièces  jusiiûcativcs.  M.  Laeave- 
Laplagnc  répond  comme  rapporteur qull 
a  été  jugé  par  la  commission  qu'il  a'é- 
toit  pas  besoin  de  jnstiûcatipnseclaéneB 

Eour  la  dot  de  la  reine  des  Belges.  Led6« 
at  se  prolonge  entre  les  ministres  dm 
finances  et  do  l'intérieur,  et  MM.  OdUoa- 
Barrot  et  Lherbelte.  La  chambre  s'occupe 
«nf  uite  des  crédits  supplémentaires» 

-Çf  Q^^<Mh  Sliricn  Ce  €Urr. 

I  rii 

BOUnSE  DE   PABIS  DU   S 4   AVBIL. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  106  fr.  «Oc. 

QUATllE  p.  0/0,  j.  de  mars.  98  fr.  30  c. 

TROIS  |).  0/0,  j.  de  déc.  78  fr.  95  c. 

Qualre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  000  fr.  00c. 

Act.  de  la  Banque.  2t03  fr  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Oblig.  de  la  Vaie  de  Paris.  1171  fr.  25  e. 

Quatre  canaux.  llS5fà*.  00c. 

Caisse  hypothécaire.  000  fr.  00  c. 

Rente  de  Naples.  08  fr.  90c. 

Emprunt  romain.  103  fr.  0/0 

Emprunt  Belge.  000  fr.  0/0 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  25  fr.  1/4 


BETr.4iTE  DB  LA  PENTKCÔTR,  pour  dîspaser 

>  les  lliluU's  ù  cette  solcunilc  ;  par  M.  Ik:  Cour* 

liiT  ,  curé  des   Missions-Klraiigôrcs,  auteur 

du  MA^UEEL  DELA  MESSE.    1  Vol.  iu-l8,    1  fr» 

5o  c.  et  a  fr.  franc  de  port. 
Le  Bioi.sDSMARiEDE  Ii'B^FA^CE.  I  vol.  in-3a, 
2u  r.  et  2  fr.  25  c.  les  douze  exemplaires. 

A   PARIS  5   cheîî   AD.  LE  CLERE  BT  C*, 

au  bureau  de  ce  Jourunl. 

PARIS.  — IMPRIMERIE  D*AD.  LE  CLERE  BT  C*, 

Quai  des  Augustin»,  35. 


(  »79 

wiiines,  jusqu'au  tome,  lxxix.  Au» 
jennd'Jiiii  ntku»  parlerons  des  cLuq 
vo&ntaes  sàivans.,  du  toine  txxx  au 
tome  LxxxiY.  Ils  contiennent  des 
homélies  sur  quelques .  endroits  des 
évangiles  et  sur  les  actes  des  apôti*cs, 
diBs  liomélies  en  forme  de  couimen- 
taÀvts-tar  ces  mêmes  actes,  les  homé- 
Kef  rap  les  éf^tres  aux  Romains  et 
aux  GorinthieBS  ;  ces  homélies  sont 
A^nàbreuses  et  chapiti*e  par  chapitre. 
On  a  donc  en  ce  moment  en  tout 
cpMBie'yoluuies  de  saint  Jeau-Chry- 

«  ■Îa  «lÂt^  U6i%  sans  doute  i-empUr 
ks  tiskpiies  jusqu'au  tqpie  xcvii  où 
éoMtnenceiit  les  oeuvres  de  saint  Jé- 
t^fBOfi.  €ei  illustre  docteur,  m<H  t  à  ce 
qtt-jotl  c^it  Ters'420,  est  surtout 
cmhu  pai'  ses  travaux  sur  l'Ëcriture. 
liM:noateâilK>M.iteurs  partagent  hes 
oiiTim^kn-qUaitiw- classes;  ceux  -^ur 
I^Ëorifurei^llasécriià-dogmatiqiiâÉ,  les 
écrits  li4st»nques  et  l€!s  lettres.  Il  n'a 
•pm^n  enaor»  que  dtcr(  tom^^  xovnet 
xcViif . -lis  eontieonen^  la  version:  des 
écritures  -fiuce  par  *saint  Jérôme-,  et 
que  r^Hsa  à  adoptée  sous  le  nom  de 
f^ëdgèuey-Le  pre^iier  de  ces  volumes 
renierme  le  Pent^tenque,  les  livres 
de  Josué^  des  Juges  «t  de-Ruth,  >e|.  le 
second  les  deux  livres  de  Samuel  qui 
sont  les  deux  premiers  livres  des  Rois, 
\esUvrès  de  Malachim  qui  sont  les 
tfoisièaieetquatrième  livres  des  Rois, 
les  prophéties  d'tsaïe  et  de  Jéréniie. 
Les  éditeurs  avoient  hé:(ité  ùi  insérer 
la  version  de  saint  Jérôme  dans  leur 


) 


collectiom;  mais  on  leur  a  représenté,    sont  dans  le  tome   cxu,  ainsir  qu^ 


disent-ils ,  qu'alors  ils  ne  donne- 
rolent  qu'un  saint  Jérôme  tronqué. 
Les  Givrés  du  saint  docteur  occupe- 
ront probablement  les  volumes  de  la 
collection  jusqu'au  tome  cviii,  où 
coiumeuceat  les  écrits  de  saint  Au- 

•  -  •  ■    ■     .    . 

Ulustin.. 


Ainsi  les  éditeurs  font  paroi tre  à  la 
fois  saint  AmbiY)ise,  saint  Jean*rChrv-f 
sostôme,  saint  Jérôme  et  saint  Au- 
gustin. Le  tome  cvni  de  ce  dernier 
docteur  étqit  i^sté  ^n  arrière  ;  il  a 
paru  Tannée  dernière.  On  ^itrouye 
une  notice  sur  saint  A^igi^tin,  ^t  wx 
jugement  sur  cet  illusitre  dpcteur.d^ 
r£gUse.  3^€euvre$soià^  partagées ea 
s^pt  classes,  le^  œi^vres  ptiJlofopJM-^ 
ques,  les  œuvres  applogétiques,  Içs 
œuvres  sur  TEçritur^  sainte,  les  œ^- 
vres  oratoires ,  Ifts  œuyres  ^iiqralç§, 
1^  œuvjes  p^émiquef  et  Ic;^  Mtr^s, 
Les  éditeurti  .y  jijoi^rqnt  flUlsefr 
mops  Méprîmes  djEtrx^ièrempi.t  ^ 
Rom^,  et  lire^  4^»  mapuscv.it^  di^ 
Mont-:Ç^n  ;  vingtK{uaU:^.  sennopiii 
publiés  4  Tienne,  trois  l^t^rps  etptu^ 
de  dei^x  cents  ser^;ry>|)s  tirés  .  i^e^ 
manuscn^  du  MontHCIai^iu  et  4;Ai%x, 

de  k  bibliot,hèque  M,é4i«is  A:  E^.-; 
rence.JiC  t^qi^cfiii  çpnjL^eçj^  les  fp9.4 
yrçs  philosophiques,  ip^vpi);  ::|e§.|i.-^ 
yrç^s  cpf\tre  Us  '^cafdémicicHf ,  et  çeu:f 
de  la,  vie  heureuse ,  de  fordiv.  detSiint 
mortalité  de  ram^^  çlela  guqrUifé^ffe 
fofrve  ,  de  l^  musique  et  d^n^aùrf^, 
Jjef  tomes  qix  et  ex  qifi  i^nt.pfirii  en 
1835,  et  dont  nous  avions  .  i*emts  a 
parler  quand  pn  publicroit  le  topie 
premier  de  ^aint  Augasliu,  rçi^^jv 
ment  le  comuienccment  du  traité  de 
la  cité  de  Dieu,  Le  traité  est  achevé 

rli  ■■I'.  I  .1..-^  •;.* 

dansl^  tome  CXI,  qui  contient  en  outre 
le  [iY^ede  la  vraie  religion  etit^  dffuoi^ 
livres  de  là  doctvitie  ckrétiçnne.  Les 
deux  autres  livres  du  uiéuicx  traité 

■  ijI*.  •^•'  ■  .'•  ■!•  •■I"'. 


le/iVre  imparfait  de  la  Genève  sui-^ 
tf^nt  Ifa  lettre  y  et  les  douze  livres 
de  la  Genèse  suivant  la  lettre.  Le 
tome  cxiii  i^nferme  les  sept  livres 
dits  des  locutions  de  Tjlcriture,  et 
les  sept  U  Y  l'es  do  question  sur  Vepr 
iafeuqu^\  le  tpme  cxiv  les  anuAta,* 


(t8o  ) 


tions  sur  Job  et  les  explications  sur  les 

psaumes.  Ces  explications  sont  conti- 

mi^dansles  tomes  ex  V,  cxTi  etcxvf  I. 

Ici  les  éditeurs  ont  cru  devoir  in- 

■ 

terroinpre  la  suite  des  ouvrages  de 
saint  Augustin  sur  l'Ecriture  sainte, 
et  ont  publie  le  tome  cxxx  de  la 
collection,  qui  est  le  vingt-troisième 
des  œuvres  du  saint  docteur.  Ce  vo- 
lume renferme  des  sermons  inédits  de 
saint  Augustin,  au  nombre  de  quatre- 
vingt-huit,  et  les  éiliteurs  en  espè- 
rent d'autres.  Ces  sermons  sont  dus, 
à  ce  qu'il  parotl,  aux  recherches  de 
M.  l'abbé  Sain^Yves,  chanoine  de 
SaintrLouis  à  Rome,  qui  a  retrouvé 
aussi  des  sermons  et  des  fragmens  de 
quelques  autres  Pères.  Le  volume  est 
dédié  à  M.  Bovio,  religieux  du  Mont- 
Canin,  aujourd'hui  évéque  de  Melfi 
€i  Ràpolla,  dans  le  royaume  de  Na- 
pies.  L'épitre  déiUcatoire  est  signée  de 
MM.  Caillau  et  Saint-Yves.  Le  pre« 
mier  donne  depuis  l'origine  ses  soins 
à  cette  édition  et  la  dirige  avec  au- 
tant de  zèle  que  de  savoir.  On  a  fait 
aùsisi  un  supplément  de  ces  sermons 
inédits  dans  le  format  iu-folio  pour  les 
personnes  qui  ont  l'édition  des  Bé- 
nédictins. 

Une  fort  bonne  préface  des  nou- 
veaux éditeurs  montre  l'authenticité 
des  sermons  réccni  m  eut  découverts. 
On  s'étonne  que  les  Bénédictins  dans 
leurs  éditions  n'aient  pas  assez  con- 
'  suite  plusieurs  bibliothèques  d'Italie. 
Ils  auroient  trouvé  entre  autres  au 
Mont-Cassin  des  choses  fort  curieu- 
ses.' Les  nouveaux  éditeurs  ont  visité, 
ce  célèbre  monastère ,  dont  l'archi- 
viste ,  le  père  Frangipane,  a  publié 
en  1819  dix  sermons  inédits  de  saint 
Augustin.  Ils  ont  visité  à  Florence 
Ja  bibliothèque  Médicis,  et  y  font 
faire  depuis  quatre  anss  de  copies 
gui  ne  sont  point  encore  achevées.  Ils 


ont  exploré  la  biUiodièque  du  fNTÎnce 
Cfaigi ,  à  Rome ,  et  celle  du  mona^ 
tère  de  Sainte-Croix  en  Jérusalem. 
Voici  les  ouvrages  et  fragmens  qu'ils 
y  ont  trouvés. 

Beaucoup  de  servions  inédits  de 
saint  Augustin  ;  il  y  en  a  plus  de  60 
dans  ce  volume ,  qui  viennent  pre^ 
que  tous  de  la  bibliothèque  duMonC- 
Cassin  ;  50  autres  ont  été  envoyés.de 
la  même  bibliothèque  et  verront  U 
jour  pins  tard  ;  on  en  attend. encoïc 
de  la  bibliothèque  de  Flovence^ou 
on  est  occcupé  à  les  copier;.  H  j  a 
quelques  semions  attribués  > A  :tort 
à  saint  Augustin  ,  «nais  4pifoA  m 
cru  devoir  admettre,  parae  qa'ils 
sont  anciens  et  inédits.  Quelques 
sermons  de  saint  Jean-Chrysb»- 
tôuie ,  dont  on  n'a  que  ia  varsionla- 
tine ,  deux  du  pape  saint  Léofi>  une 
lettre  précieuse  de  saint  Bernard  » 
des  iragmens  de  Pieri*e  Dainîca  arec 
dés  sermons  et  épi  très  du  même  , 
communiqués  par  feu  le  cardinil 
Zùrla,  des  fragmens 'de  saint  Jérô- 
me ,  un  de  saint  Hilaire  en  rhoaneuf 
de  saint  Paul,  une  lettre  de. saint 
Maxime  ,  des  fragmens .  de  Jhuii  \ 
diacre,  et  autivs  pièces  de  -moîadM 
importance,  viennent  de  >ôes  diverses 
sources.  '    , 

Les  éditeurs  exposent  leà  raisons 
qu'ils  ont  de  croire  à  l'aulhenticilc 
de  cfes  divei*s  morceaux.  Cette  préface 
montre  en  eux  autant  de  JMiinne  crw 
tique  et  crintelligence  qu'ils  0nt  fait 
voir  de  zèle  et  d'activité  pour  se  pro- 
curer des  manuscrits  inédits. 


NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES. 

PARIS.  —  Le  nici-ciedi  3  mai , à  dix 
heures  très-précises,  une  messe  so- 
lennelle sera  célébrée  dans  l'église  des 
Missions  Etrangères,  parMlabbéSa- 
landre,  grand-vicairc,  pour  remercier 
Dieu  de  la  propagation  de  la  foi  chex 


(  r8i 


Tes  nations  inMë\e»,  et  ponr  iinplo- 
rer  la  continuation  des  bénédictions 
divines  sur  une  œuvre  si  intéressante. 
La  grànd'messe  sei^a  suivie  d'une 
mcsae  basse  à  l'intention  des  mis- 
■onnairea  el  souscripteurs  décédéi^ 
Il  n'y  aura  pas  de  quête  pour  l'œuvre. 

À  huit  heures  précises,  il  sera  cé- 
ICbcé',  le  même  jour  et  à  la  même 
întelition,  des  messes  basses  dans 
toatcii  les  paroisses  de  la  capitale. 
'  II' y  a- indulgence  plénièi*e,  Appli- 
Giable  anx'ames  du  Pui^atoire,  en 
fliTeiir  des  membres  de  l'oeuvre,  qui^ 
▼FÛBient  pénitens ,  s'étant  confessés 
et  aylBftteermmunié,  visiteix>nt  quel* 
qiie  Mtee  ou  chapelle  9  et  y  prieront 
|K»ilr  les  intentions  de  l'Église.  La 
nieme  faveur  est  accordée  aux  in- 
firmes et  à  ceux  qui  sont  empêchés 
^ur  quelque  cause  que  ce  soit , 
pourvu  qu'ils  prient  pendant  une 
demi  «-heure-  à  la  même  intention. 
(Res^rù pontifical  du  2'ijatmer  1837.) 

On T^nelle  que  l'œuvre  de  la  Pro- 
nagadonoe  lai^oi,' recommandée  par 
le  pape  et  par  un  grand  nombre  a*é- 
végues ,.  est  une  source  de  gt*âces 
pour  ceux  qui  y  prennent  part:  C'est 
une  chose  fort  heureuse  que  de  pou- 
voir s'aflKMÛer  aux  mérites  et  aux  tra- 
vaux'de  tant  de  généreux  mission- 
naires. Il  ne  fant  pour  cela  qu'appli- 
cpier,'une  ftiis  pour  toutes,  à  l'inten- 
tion de  rœnvre  ,  le  Paier  et  YAvede 
sa  prièoe  du^  matin  ou  du  soir,  en  y 
}oî4nantoelto  prière  :  ^aiirtf  François" 
JCavier,  priez  pour  nous  ;.  et.  donner 
pour  les  missions  un  sou  par  semaine. 
liCS^ifFrandes  peuvent  être  remises  a 
M.  Ghoiselat,  trésorier  dé  l'œuvre  ^ 
rue  du  Pot-de-Fer^Saint-Sulpice , 
n*>8w 

Deux  évêques  catholiques  anglais 
ont  passé  par  Paris  la  semaine  der- 
nière, se  rendant  à  Rome  ;  ce  sont 
AIM.  les  doctears  Griffitlis  et  Walsh, 
▼icaires  apostoliques  du  district  de 
Iiondres  et  de  celui  du  Milieu.  Le 
premîcT'qui  a  le  tiu*e  d'évêque  d'O- 


léno,a  succédé  dernièrement  au  do<-. 
teur  Brainston  dont  il  étoit  ooadju- 
teur.  Le  second  a  le  titre  d'évêque 
de  Gambysopolis.  Ils  vont  à  Rome 
pour  les  affaires  de  l'Eglise  catholi- 
que   d'Angleterre.    On  parle   d'un 
projet  d'augmenter   le  nombre   des 
cvéques  en  ce  pays.  On  sait  que  l'An- 
gleterre  est  partagée  en  quatre  dis- 
tricts <fui  sont  gouvernés  clyicun  par 
un  évéq^ue  vicaire  apostolique.  De' 
ces  distnctSy.  celui  du  Nord  surtout 
renferme  un  grand  nombre  de  catho- 
liques. Peut-être  seroit-ii  question 
de  le  partager  en  deux.  Nous  ne  vour 
Ions  rien  dire  de  plus  sur  un  projet 
que  nous  ne  oonnoissons  point  asses. 
Le  Saint-Si^e  pèsera  dans  sa  sagesse 
les  demandes  qui  lui  sont  faites.  On. 
a  augmenté,  il  y  a  quelques  anaées« 
le  nombre  des,  evêques  en  Ecosse.  Il 
n'y  a  P4S  moins  de  raisons  popir, 
prendre  une  seiublable  luesiu'e  en 
Angleterre. 

Les  deux  évèques  qpl  se  rendent  à 
Rome  auront  appris  en  route  la  mort 
de  M.  le  cardinal  Weld.  G'e&t  un 
malheur  pour  eux  qu'une  telle  perte^ 
.«luitout  dans»  un.  moment  où.  son 
zèle,  et»  la  conneissance  parfaite  qi^'il. 
avoit  des  besoins  et  des  vœux  des  ca- 
tholiques anglais  auraient  pu  liâter  la 
conclusion  d'une  affaire  si  intéres- 
sante pour  la  religion  dans  ce  pays. 

Ou  annonça  il  y>  a  peu  de  temps ,. 
dans  les  journaux ,. que  M.  t^vêque 
de  Meanx  avoit  trouvé^  des  manus* 
crits  préoieust  et  inédits^  de.Bossuet^ 
Craignant  qu'il  n'en  fût  de.  cette  wot^ 
nonœ comme  de  quelques  autres  nou- 
velles donnéespar  les  journaux,  nous 
crdmes- devoir  prendre  des  informa- 
tions avant  de  faire  part  à  nos  lec- 
teurs d'une  M  heureuse  découverte. 
Nous  avons' appris  que  M.  Tévéque 
de  Meaux  a  etfèctivemont  acquis  der- 
nièrement des  manuscrits  de  son  il- 
lustre prédécesseur.  Ces  manuscrit» 
eut  été  tix>uvés  à  Paris,  dans  le  m»-, 
gasin  du  libraire  Techener,  qui  les. 


(    f82 

ayoii  achetés  d'un  revendeur  sur  les 
quais.  IL  est  à  croire  qu'ils  provien- 
nent du  fonds  du  libraire  Lanii ,  el 
ce  BoBt  sans  doute  les  mêmes  qui  ont 
écë  loug-tein(is  en  la  possession  des 
Bénédictins  dei  Blancs*Mantëaux. 

Un  ancien  magistrat  qtii  joint  à 
béiucoùt)  de'^iëlé  un  esprit  cultivé , 
et'i[)iii  ftiUle  les  bons  livres  et  les 
ihàhèiscriti  ipt^cieux ,  M.  Gojjsin, 
trUuva  dès  tnàiiuiscHis  dé  Bossùet 
chez  Tei;liên^r  ;  et  {^énsa  qu'il  seroit 
agh^àbl'e  à  M.  l'évèque  de  Hf  eau%  de 
éè  lés  (irocûrèr.  Le  prélat'  saisit  àtr- 
âfèlUeiM.  roccasioh  de  faire  ce  cadeau 
à  i'é^iéë-db  Meaiik,  qui  lié  possédoit 
rite  dd  gtîtbd  évê^ùé.  Il  âcbetâ  tous 


) 


k$  rtiânuâcrits,  qui  sont  aujourd'hui 
à  l*évèché  de  Meaux.  Dorénavant,  du 
iiibins,  on  aura  quelque  chose  à  mon- 
ti^r  de  Bossuetaiix  étrangers  qui  visi- 
lèlitMeaux.  Car  l'intention  de  M.  Gai- 
Ihrd  est  de  laisser  les  manuscrhs  à  ses 
successeurs. 

*  !Nous  ne  pouvons  donner  aujour- 
d'hui ^n  état  exact  et  détaillé  des 
niàniiscnts.  Les  principaux  consistent 
en  160  ietti*es ,  ptiesi)ue  toutes  de  la 
main  de  Bossuet ,  et  adressées  Soit  à 
son  neveu ,  l'abbé  Bossùet ,  ^lors  à 
Rokne ,  soit  à  des  religieuses  oti  à  dif- 
férenis  personnages  ;  2<*  en  matériaux 
Considérables  écrits  dé  la  màiii  deBos- 
sdet  ;  et  qui  paroissent  avoir  servi  â 
VHistoû^  des  f^analions;  3*  en  la  mi- 
pute  oripnaie  d'un  grand  travail  sur 
IfB  matières  de  la  ^râce ,  formant 
1^300  pages»  de  la  main  de  Bosskiet  ; 
4*  dans  unis  copie  de  l'ouvrage  précé- 
dent^ qui  n'est  poi&t  imprimé  ;  ô^  dans 
plusieurs  écrits  Sur  l'Écriture  sainte 
et-  la  théologie,  tous  ou  de  la  main  de 
Bossuet,  bu  annotés  par  lui  ;  6^  dans 
plusieurs  sermons  et  panégyriques  ; 
7*"  dans  une  dernière  réponse  de  Bos- 
sùet à  Fénelon ,  sur  le  quiétisme ,  ré- 
ponse qui  n'a  pas  été  impiimée ,  et 
dont  la  copie  a  été  annotée  par  Bos- 
sùet ;  8®  dans  tbutes  les  lettres  origi- 
nales de  l'abbé  Bo^ùet  à  soil  okicle'; 
9?.  enfin  dans  tm  ^raad  nombre  de 


deiroirsda  Dauphin^fils  de  Louis  XIVi 
avec^  des  cot-reétiotns  de.  la  main  de 
Bossuet. 

Il  est  aisé  de  pressenti*  tdnt  ce  que 
ce  Mcueil  de  manuscrits  offre  de  cum 
riéèx.'On   y  retrouvera  prat-éttie 
qitelques-^uns  d(;s  écrits  derBauûci^ 
supprimés  par  lèa  janséniiteâ.  SU.  le 
cardinal'de  Baiisset  a  remarqjié.  qu'il! 
avoient  fait  disparoitre  un  écHc^far 
Vaulorilé  dof  jugèmens  eealésMfifmts 
et  un  panégy  rique  de  Sjalnt  Igi)^çe; jDe 
plus,  on  voitdajns  l'csmai)u^cirii^'i|4lii 
yeUeii^ent  trOutés^d^  iréq^J^t^U^,»!^ 
pressionsi  faitesi^  dans  ie9.iettr9f:|illltfJç9 
précédens  éditeurs,  heqnpmtjlîif^'i^ 
et  au  très.  Il  sera  eurie9X -i^  fcmgf^illiei: 
les  lettres  origiu^J^^  avt)ç..l<^  mprjr 
mes,  et  de  rétablir  le  tei^lff  pur  dft 
Bossuet  altéré  par  des  maiiïs  infid^eiS. 
On  peut  être  assuré  que  M.  Tévêque 
de  Meaux,  dont  on  çonniqUl^eicellent 
esprit,  et  qui  se  réjouit  extiréntienieat 
de  la  découverte  des  me^nuscrvtf  »  se- 
condei'aavec  zèle  un  travail  c|U(i.U>ur- 
neroit  à  la  gloire  de  son  illus^  pré<- 
décesseur. 


L'affaire  du  sieur  Lavc^rdet , 
cié  du  sieur  Anzou ,  qui  s'ctoit  io»< 
tallé  à  SenneviUe ,  près  .  Mantô  i 
comme  prêtre  de  l'église  îr»nçaim  f 
a  été  jugée  le  20  avril  au  ^ibniial 
de  Mantes.  On  accusoiC  Laverdet 
d'avoir  présidé  sans  autoiisàlioh  une 
a^ociation  i-eligieuise.  Le  sïenà  Gha- 
ron  étoif  aussi  en  T:aùse  comme  ayant 
assisté  Laverdet.  Ge  n'est  po^vM.  O^ 
Barrot  ;  comme  on  l'avôitaiHieiioé; 
qui  à  défendu  les  deux  -pséiirèaus , 
Cest  soii  frère  ,  M.  F.  Barrot«  feinfin 
me  qui  avoit  plaidé  pour  JPillot ',  à 
"Versailles,  et  que  nous  ne  félicit&r 
rons  pas  de  son  zèle  à  défendre  de 
pareilles  causes.  Laverdet  a  été  din. 
damné  à  iiO  fr.  d'amende  ei  Càiaron 
à  25  ir.  ,  et  tous  deux  solidairement 
aux  dépens  taxéi  à  102-Ei\  Ils  «>iit 
interjeté  appel.  Ainsi^  nous  sommes 
condamnés  à: entendre  encore  réten-^ 
tir  cette  affaire  devant  Icstribanaiii. 


( 

ir  qne  ce  l-ivcidet. 
àoiit  noua  avoi^  parlé  fila«îi!iii-i<  fois, 
-ai  lin  anci«M  pëtll  litai-tlidiKt  iïé  ll- 
«MM  A  Glicfay,  et  t\be  sa  qualité  ile 
«titre  e#(^tù  qu«  tloitteW,  h'àyhnt 
été  ofSdoiiné  (ti^ti^  «ue  par  Cttatifl. 

Lé  irlltltnal  de  iRUnlfS  a  <le  filiis 
M^aré  distoatè  l'a^oeUtiaii  IkI'i- 
^«dM  de  SenaevUré.  Oii  m  i'bp)iélle 
i4lîli|^tlHèe'4eril:-Jre  le  sieiif  Cbil- 
imrd  et  teiAUiu  le  Bieiir  Priidliotiime 
WcdlW'iHttAd^  dans  ce  l-tltJge  , 
«MMMti'miïilstrea  de  4Y-g|ise  fran- 
^■bfei  ftt  le  réjonit  ctâit»  <'t!s  tnit- 
tonh  (IH  ^V6^^■  ctijMi'  le  Kciindale  d'un 
vÙll«'d^rlH»tL«  et  ïaixili'gc. 

'  Oii  ii  ftçti  à'  Lymi  des  lioiivellKs  de 
M.  P6ÀibÔllî'er,  ^C([iie  de  Marouè« 
ït  VÂcàlre  X^oU(]ue  de  l'Ocra  nie 
ogjdebt^^  Ifui  étoit  paitl  du  Hâyvt 
le  34  âeeenwre  dernier,  en  inénie 
tcltip»  qaé  In.  r^viîqiic  de  la  Noti> 
VdlèJOrlàtiu.  Les  luUaîonuaires  ne 
s'étaient  fis  apéi'çua  de  U  violente 
tempêterai  aCaUtédeligiarids  dés- 
astres liant  t&  M&nehe ,  la  nuit  qui  a 
saivi  leur  défiirt  II  paroît  qu'avant 
pliisîetirs  heures  d'avance,  ils  ëtoieut 
déjà  sbtiâ  de  la  Mandie  et  dors  de 
tout  danger.  ?loiis  bénissons  la  pt-ovi- 
deocé  de  lesaroir  ainsi  présen'ëa. 

Ajirêà  ^liinie  jcuirs  d'utie  b^Ureu^ 
liarigatiÔQ,  le  navire  sur  lequel  ils 
étoieot  einÎM^quf^  aété  qp^liaint  de 
rél&a)er4^ialeTpi-oix,  dans  l'itcde 
T^riŒf^orf«parer  unn  avarie  fort 
«ogflfli^râjGjc  1  Bt  quium^tiQii  levais- 
àeai)  ep  ^nqer.  11  a  fallu  plus  de  six 
«hjlliiW  ppw  ?cl»ever  ceUç  jépa- 
.ratUB..I|.,|;.£|llu  passer  dans  cette 
-^'^.  b)f)^  grande  partie  du  mois 
de  iâ^vjer.  Auiaitât  que  Ips  travaux 
^Kinile^ÎD^,  qn  se  reiûeitra  en 
iner,  e^lçiprojet  est  t^e  népIus.À'ai^ 
nter.jui(q,u'à  Valyaraiso.  Les  mission- 
naimpntété  du  teste  fûrt  bien  ae- 
caeittu  pMri'éyèque  et  lea  autorités 
.e!i|>sgnolf^d^rîlB,où  ri^ne  une  par- 
faite Irauigplllf^.  I^  santé  des  ou- 
vrier^ 4vMb4I>4À*'^  i^fl-  très-bon  uc , 


•»3  ) 

c.l  iUéloknt  pleins d'iiideur  et  du  d(-- 
sîr  di:  paî'véiur  au  iertiiç  dé  li:ur  TOuj); 
voyage. 

La  mort  vient  d'enlevci- jin  petite 
séminaire  de  Combrée  (  Màiue-eti 
Loire],  AI.  Vrouct,  qiii  eu  étiiU  lé 
fondateur  et  lé  jmppiÏL'U  r. 

M.  Prauçois  J}i-uiiét,  iic.â  liiCl^^-f 
pelly-tlii-Trenél  t  Vcin,iee)  ,  le  G  iau^ 
vifrlTTS, l'iîtia  roiijuuin;  autqllç(;if 
ileBèaiipr'éai^.t);,!!  fit  do  u'ês-lKHuieif 
éipdes..  Fot'ÇÎeili:  i«sau|iter«nl"i)3, 
il  prit  l'état  de  cliai^ènti^r,  et  réjcvà^. 
de  ses  propri>ii  luaios^  le  toit  dé  la 
uiaisou  de  son  père  ',  dcliiuît  piir  là 
(Jllcrre  (ivlle.  Eu.lSrfî,  il  repritls.ii 
elurles,  fut  oïdôiiiié  pr£lre  eu  1806', 
et  lenira  au  collège  de  fieatiltrçixi  en 

Qualité  de  piofes&'eur.  Noiuiilé  cilte 
e  Gonibi-ée  eu  1811,  il  quitta  &  h-- 
{{'rél  riastructtoii  vers  taqiletle  lé jô. - 
loient  tous  ses  qo'ÀIs.  À  pe'mn  aWivé 
ilnns  cette  campagne  isolée,  Il  cortfiil 
le  projet  d'une  utâisou  d'educfllioTi '; 
d'uiie  assex  vaste  gringe,  et  dts  gre- 
niers delà  ciirc,  il  sutiinprovîsur  uiie 
(itude  et  des  dortoirs.  Quelqufcs  en- 
fans  répondirent  à  son  appel.  A  li 
fois  ciiré,  supérieur,  pi-ofesseur,'  suf'^ 
vi^illant .  son  lèle  pôùt  son  troili>eaA 
ei  sa  sollicitude  toute  pafeiTiellepo'iii' 
ses  chers  dîstiples  suffirent  à  tout. 

Il  çàt,  dans  ces  commencement,  s^ 
pari  des  contrailictioiis  qui  ne  liiÀn- 
qûent  jainais  de  traverser  lés  plus 
utiles  enlrepiises  ;  mais  il  ne  tarcU 
pas  d'éti-e  mieux  appi-écié.  ^uelaii^ 
élèves,  (fu'îl  avoit  envoya  ait  Eolf^ 
de  Beâupréaït'''fai're  leur  coul-S' ttt: 
pbitosdphie,  révélferdnt;  par.  lénrh 
succès  et  ieuï'  bonne  cùndùité  ;  la 
solidité  de  rînsrrUctiotl  tl  des'^HH- 
cipes  qulls  avoieut  |)llîs{s'à  son  éÇfAi!. 
M.  l'evéque  d'ÀtMéi-s  l'ho'norà''  en 
1819,  de  sa  preiniiSe  tiiîte.  Dfeslôr's 
l'accrôisseuienldecËtté  itiaison n'ëltt 
d'autres  1Jornesquecellesdeaonloc.il. 
Encouragé  par  ce  siiccès  et  par.  fa 
bieiiveillàncedesoiiévêque,1U.Drqiiét 
conçut  le  plan  d'un  va^fé  établi^- 


(  »«4) 

ment,  et  mit  de  suite  la  main  k  l'œu- 
vre, comptant  moins  pour  l'exécuter 
sur  ses  moyens  piif 
auelaproTictenceli 


■n  âge  roit  dans 
■vénement  dépassa  ses  ee~ 
pérancei ,  et  bientôt  il  se  vît  entouré 
de  300  élèves.  CependaDt  il  manquoit 
i  cette  maison  ,  dont  le  premier  but 
ctoit  de  donner  des  ministres  à  l'au- 
tel ,  d'être  érigée  en  petit-séminaire. 
L'entreprise  étoit  difficile  ,  mais  au- 
cune difficulté  n'étoit  capable  d'éton- 
ner M.  Dfouet.  En  1824,  il  fit  un 
TOjage  à  Paris ,  et  en  rapporta  cette 
iaveur  tant  d^irée. 

Il  semfaloit  que  te  jour  du  repos  fût 
enfin  venu  pour  TA.  Drouet,  mais  le 
repos  étoit  insupportable  à  son  acti- 
viié.  Il  n'avoit  pas  encore  mis  la  der- 
nière main  aux  constructions  de  sou 
collège,  qu'il  forma  le  projet  presque 
ffîganteique,  eu  égard  à  ses  ressources 
épuisées,  de  consommer  son  œuvre, 
ea  élevant  au  Seigneur  une  magni- 
fique église,  destinée  à  réunir  ses  pa- 
roissiens et  ses  élèves,  qu'il  ne  sépara 
jamais  dans  son  cœur.  Cet  édifice  étoit 
j^esque  achevé,  lorsqu'une  attaque 
d'apoplexie  l'aveitil  que  sa  fin  étoit 
proche.  Il  songea  dès  lors  à  it-wurer  le 
sort  de  son  collège,  en  en  transférant 
la  propriété  à  M.  l'évèque  d'Angers. 
Depuis  ce  moment ,  il  ne  fit  plus  que 
traîner  une  vie  languissante  jusqu'à 
sa  mort,  arrivée  le  8  mars  dernier. 

m.  Drouet  avoit  toute  l'énergie , 
]e  tact  et  la  persévérance  nécessaires 
pour  venir  à  bout  de  ses  entreprises. 
Il  n'avoit  que  de»  vues  élevées  et  un 
admirable  désiatéreasem eut.  Pour  un 
grand  nombre  de  «es  élève» ,  l'ins- 
truction qu'il  leur  donna  fut  de  sa 
part  un  bienEiit  presqu'enlièreinent 
gratuit.  Ce  qui  le  distinguoit  surtout , 
c'éloient  les  qualités  du  cceur.  Il  se 
montra  toujours  obligeant  ft  l'égard 
de  tous,  compatissant  à  toutes  les  in- 
fortunes ,  cliai-itable  envers  les  pau- 
vres ,  enfin,  l'ami  et  le  père  de  ses 
élèves,  dont  il  fut  àson  tour  constam- 
ment vénéré  et  chéri. 


On  se  demande  ce  que  devient  1  aSt 
faire  de  MM.  Cuttat,  S^har  et  B& 
lei ,  curé  et  vicaires  de  Porreatruv» 
dout  on  parle  depuis  long-temp».  Ua 
journal  avoit  annoncé  que  la  proc^ 
dure  contre  eux  étoit  au  greflle  da 
tribunal  de  première  instance  dePfU» 
reutruy  depuis  la  fin  de  décembre  ^ 
l'un  juge  étoit  uomnaépourfuM 
rapport.  Ordinairement  on  coo* 
fie  les  pièces  à  chaque  juge  ponrlca 
examiner  i  mais  dans  cette  occason 
on  a  voulu  que  le  rappoileur  et  lea 
juges  allassent  voir  les  pièce*  dan> 
un  local  où  ils  auroient  pu  ètra  dis- 
traits et  dérangés.  Ils  ont  riclamé 
contre  celte  exception  désobligeajite 
et  insolite ,  et  ont  écrit  à  la  co^r 
d'appel,  qui  n'a  pas  voulu  interve- 
nir, u  conseil  executif  auquel  ila  ge 
sont  adressés  ensuite  a  décidé  qiw  lei 
juges  iroientcousulterles  piècêsdant 
une  salle  de  la  Préfecture.  Cela  n'a 
point  satisfait  les  juges ,  qui  ne  peu- 
vent examiner  les  pièces  qu'au  nniit 
des  geus  qui  passent  et  rep^ssentpar 
ceite  salle  ,  causent  et  distraient  né^ 
cessairement  des  personnes  occupéèa 
d'un  travail  sérieux.  Est-ce  un  ^noy^ 
de  prolonger  l'afiàire  de  Al.  Cuttat 
et  de  ses  vicaires?  Il  sei'oit  temps  , 
néanmoins,  de  terminer  ce  qui  ne 
dure  déjàque  depuis  ti'Op  long-lënipa. 

On  vient  de  faire  un  recensement 
en  Suisse.  La  population  du  canton 
de  Cenève  est  de  58,666,  dont  28,005 
pour  la  ville,  et  30,663  pour  le  reste 
du  canton.  A  Genève,  oB  complet 
21,696  pi-otestans  et  6,244  calholi- 
qiies  ;  il  y  a  eu  outre  63  Juïfc.  Sur  le 
nombre  total  de  la  population  A  G^ 
nève,  on  distingue  16,856Gerievois, 
â,S85  Suisses  des  antres  cantons ,  et 
5,262  étrangers.  Dans  le  reste  du 
canton,  il  y  a  11,866  protestans  et 
18,751  catholiques,  etde  plus  46  Juifs. 
Surle3  30,66.'î,oncompte21,300  Ge- 
nevois ,  2,702  Suisses  des  autres  can- 
tons et  6,^71  étrangei's.  Le  nombre 
total  des  protestans  dans  tout  le  can- 


(• 

lOB  en  de  33,561,  et  "Oeliii  descatho-  ~ 
UgMft.de  24,995.  Ainsi ,  les  catholi- 
que* forment  les  trois  septièmes  de  la 
'  fopttlalioii  totale,  et  cependant  ils 
Mit  soumis  à  un  lystètne  d'esdu- 
JXHI  et  d'ilotisme ,  qui  annonce  une 
mtoléraDce  très  -  marquée.  Il  y  a  eu 
ono  wiffnieniaiion  de  population  de- 
pnii  lw4  ;  la  population  protestante 
VatM^mentce  de  880,  dont  262  dans 
lariUe,  et  618  dans  le  reste  du  can- 
ton, et  la  population  calltolique  de 
1,J16,  dont  556  pour  la  ville  et  559 
pour.lé'canton.  Cet  accioissementde 
popolation  paroît  être  en  entier  d'é- 
trangen. 

M.  Jean  Fraichina ,  éréque  de 
Corintbe ,  est  mort  le  26  mars  à  Lu- 
gano,  dans  le  canton  du  Tessin.  il 

rollque  ce  prélat  y  ëtoit  leiiré. 
Fnichina  éloit  de  l'ordre  des 
Capucins ,  et  avoit  reçu  ile  Pie  YII , 
en  1&04 ,  un  litre  d'archevêque  in 
parliiiu. 

Le  SçuAem  rtporter ,  journal  de 
Cork,  en  Irlande,  du  moi»  de  ié- 
yriet,  anhonft  iletfX  conversions  à  là 
relj^'on  catfaolique.  M.Bobert'White, 
ecuyer,  précWeinmeut  attaché  à  l'ex- 
cise ,  et  demeurant  dans  la  ville  de 
Gtsreaionis,  s'est  fait  catholiqae ,  et 
a  reçu  les  sacremens  vers  la  mi-fé- 
viwr  des  nlsins  de  M.  HevraR  ,  oa»> 
Vtit-  catholique  du  lieu.  M.  Wliîte 
ÉToit  été  ftrdent  protestant!  niais 
après  UM  màredélibération,  il  com- 
prit ifae'  pour  son  salut  étemel ,  il 
Mloit  naonrir  dans  le  sein  de  L'an- 
cienne flelise.  Dans  le  même  temps, 
la  sœur  on  colonel  Verner ,  député, 
^rand-uallredelaSociété  orangiste, 
a  prononcé  son  abjuration  et  s'est 
déclarée  catholique. 


POLITIQUE. 

La  QitBtidiitme  du  sa  Ht  un  rapproche- 
mfnl  entre  les  doai  de  la  liste  civile  de 
CharlesXpendsnllemoiidejanïicriSîo. 
«I  ceoi  de  li  Ksle  cinle  scluelle  pendant 


85  ) 

le  moi»  de  Janvier  dernier.  Ces  dons,  d'à 
près  le  Monittirr,  s'ôtoient  élevas  eu  iBS» 
ï  So,i5a  U. .  et  en  1S37  &  i,6oo  fr.  I.a 
QaolidMtHu  talsoit  lï-deuus  des  réQeùoit* 
uses  piquantes.  M.  le  préfet  de  police  lui 
■drcsa£parliuiwierDnesommaLiond'in> 
sérer  une  liste  de  dons  et  seconrs  iccor- 
d£s  pir  la  liste  civile  pendant  le  mois  de 
jinvjcr  dcmin-.  Cet  état  se  mOntc  k 
g4.6o5  fr.  <  dont  4;s3a  k  d'anciens  mili- 
taire^  décorés  de  juillet,  ei  i  dn  srtiste* 
iodigens;  is.goo  fr.  en  argent  koi  pan - 
de  Paris;  lo.Goo  fr.  en  distribniion 
d'alimms  et  de  bois;  i6,3io  fr.  en  se- 
cours suxpBDvresdesd  i-partem  ens:i7,Bi4 
BCCordËs  psr  Marie-Amélie  h  diverses 
personnes  ;  1 4. 1 1 4  fr.  ponr  pensions  d'en» 
fans;  4.3ÔO  fr.  h  des  pensionnaires  de 
e  liste  civile,  etc.  Nons  lemar- 
qoonsdans  celte  liste  9, 300  fr.  donnés  >ax 
Ëglii^g  de  Cbacé,  de  Krenca  i,  dcGa- 
cogne,  de  Nogcnt-tnr.Loir.  deVevuj,  de 
Serves,  de  Montroaveaui,  de  MdIu  tt  de 
Décise,  et  puis  à  la  fin  en  bloc ,  a,o6o  fr. 
pour  secours  ï  des  églises ,  sans  dés^nA 
iesqnella.  Il  eet  k  croire  qae  cette  der- 
lomme  est  indépendante  de  celle  de 
fr.  portée  pliis  baot,  mais  il  CM  i 
regretter  qu'on  n'ait  pas  spécîDé  lés  aoms 
des  églises, 

M.  le  préfet  de  police,  dans  sa  lettre  à 
U  Qaotiditiait ,  dit  qec  ,  »oa9  Charles  X  ; 
l'administration  avoit  toojonrs  soin  de 
faire  inscrire  au  Mmilnir  les  secours  don- 
nés par  la  liste  civile.  Je  crois  qac  H.  le 
préfet  est  msl  informé ,  et  qno  beaucoup 
de  dons  et  de  secoors  restoicnt  ignorés  da 
publie,  il  ajoole  qnc ,  dans  Is  Mmme  de 
<)4>Co5  fr,  ,  ne  sont  pas  compris  les  Be>- 
cours  cilraord  in  aires  accordés  par  la  liste 
civile  au  jour  de  l'an,  et  qai  sont  payés  en 
décembre,  3o,ooo  fr.  qui  furent  envoyés 
sur  laiin  de  décembre,  et  enfin  les  secours 
que  la  reine  Amélie  dtslribee  elle-méoi*, 
et  dont  elle  ne  tient  point  note.  Nous  ae 
savons  s'il  n'y  a  pas  ici  qiielqne  crreni  ; 
car  on  [ronre  dans  la  lisic  civile  do  M.  te 
préfet  cette  indication  ;  Skoutb  aicvrdir 
par  Ut  rtiiu  à  divers,  17,614  ^'-  Comment 
M.  le  préfet  dit-il  gne  les  ucoura  accorda* 


(  486  ) 


pir  1b  pKncbsse  lie  sont  pas  compris  dans 
sa  lislcP 

làQnàtidiekm,  qui  a  inséré  lo  à 5  la  ré- 
ponse de  M;  le  préfet ,  a  fait  qaelqoes  i^ 
marques  sur  les  désignalions  un  peo  va- 
gdos  et  générales  de  celle  réjponse,  «t  jpois 
elle  présente  le  total  do  budget  de  la  dér- 
ili6re. liste  civile  de  Charlies  X.  Ce  total 
|)ortoit  pour  indemnités,  grâces,  secours; 
•étiniôiies  sur  la  cassette ,  ë1  aumôiies  distri- 
boéespar  la  grande admônerié,i,  984 ,  97of. 
qui^  divisés  par  13,  donnent  par  uiois 
i68i4i4  fr;  De  plus,  la  liste  civile  distri- 
èuoit  poiir  4*^00,000  fr.  de  pcdsîôrts, 
qui,  répartis  par  mois,  donnent  pour 
chacun  376,000  fr.  Bh  joignant  ces  deux 
iSoittmes,  on  aura  pont*  )es  dons  et  secours 
de  chaque  niois,  54o,4i4  f''*  ;  )ce  qui  mon- 
tre quelle  éloil  ta  générosité  de  rancieniie 
liste  civile. 


M.  Charles  Comte,  avocat  et  député  de 
\^  Sarthe,  est  mort  à  Paris  le  ib.  Il  étoit 
encore  -jeune  lorsqu'il  commença .  en 
18.14 ,  avec  M.  Diinoyer,  son  confrère  \ 
Aujourd'hui  préfet  àAiniens,  uii  faetttm 
hebdomadaire  intitulé  leCensear,  écrit 
d'une  opposition  très-hostile.  Comte  ne 
craignit  pas  de  publier,  immédiatement 
après  le  retour  de  Bonaparte  ,  en  1 8169 
une  brochure  sous  ce  titre  :  De  i^impos- 
sibilité  d'établir  un  gouvernement  conetitu- 
tionnel  sous  Napoléon  Bonaparte^  L'aii- 
teor,  dans  ses  idées  de  liberté  et  d'ind^r 
pendance,  faisoit  de  Topposltion  contre 
tons  les  pouvoirs.  IJ  fut  traduit  en  police 
xx^rrectionnelle  en  1817  pour  différens 
jDorceaux  <|u  troisième  volume  du  Qe*- 
.seur,  qui  étoient  pleins  de  malice,  de  ca- 
lomnie^  et  d'injures.  Un  jugement  du 
IQ  août  le  conda^mnaj  ainsi  qu)e  M.  Du- 
4ioyer,  à  un  an  de  prison  et  5,ooo  ff. 
d'amende.  Us  étoient  interdits  dé  leurs 
droits  citils  pehdàht  cinq  ans,  dévoient 
rester  pendant  ce  temps  sous  la  surtell- 
lance  de  èa  police,  et  fournir  Chacun  un 
jcaUtiohnemenl  dé  1,000  fr. 

Le  Censeur  en^étoit  au  septième  voittme 

lorsqu'il  fut  Supprimé.  11  n'a  pas  peilcon- 

Jjikmé  à  nourrir  cette  opposition  ardente 


qui  a  renveraé  h  '  U'ôhc   déH  BoorboBft 
•Gendre  eldiscijpledcSày;  M.  Gdmtepra- 
fessoit  eoniine  loi  les  prihdpes  dé  la  li* 
l)erté  la  plus   étendue.  -DégoàtÊ  de  la 
France,  il  se  retira  en  Suisse,  où  il  ou- 
vrit- une  chaire  dé  droit  public.  Renti^é  mi 
Franco ,  il  ^tOi(  tin  des  t^dactettrs  'dé 
Cort«ir (/af{{mntf(.  Nommé  plPOCni^JQt- ^tt M 
IParisaprèë  là  rcWotlUioh'cie  jMliét  ;<^ 
esprit  d'indépendance  ne  fiutsé  |{^!Wilitai 
ordres  qu'il  rerévort  où  ini^îstèrfe.'  'On 
lu)  demanda  isa  déniîssibh ,  qn'll  VefiiiMl; 
on  le  destitua,  et  il  reprit  sa  coHàtÀÂr»^ 
tioii  au  ConsiitutiomieL  On  Hudi^îrijÀi 
électeurs  de  la  Sarthe  comme  ntî-|iatHbte 
très-prononcé;  ils  l'élurent  dépùtlli/ét  A 
vota  toujours  avec  la  gauche.  .Une.  lon- 
gue maladie  l'avoii  éloigné  dcS  séances 
de  la  chambre.  .'  '       " 

Ses  obsèques  ont  en  lieu  le  samedi  i&  \ 
presque  tous  les  membres  de  f'oppbsiV 
lion  y  assisloicnt.  Le  cortège  ^ést  tcnda 
à  l'église  Nolre-Dame-de-Lofelie,  Les 
coins  du  drap  mortuaire  étoient  portés 
par  MM.  Odilon-Barrot  et  de  Laborde  ; 
députés,  et  par  MM.  Bérenger  otMignet. 
de  l'A-cadémie  des  sciences  morales  cf. 
politiques  ,  août  Al.  Cpmte  étoit  secré- 
taire perpétueL  Quatre  discours  ont  été 
pronpncés  au  cimetière  du  Père-Lachaise 
par  MM.  Béranger,  de  Laborde,  Odilou- 
Barrot,  et  par  un  électeur  de  la  Sarthe. 

PARlâ;  26  AVnÏL.      ' 

Lu  COU r  des  pairs  ,  rentrée  .hier  e^ 
délibération  à  dix  heures,  n'a  reqciq  sqq 
arrêt  qu'à  sept  hei^res  un  q^rt.  Gei  airêt 
iscquitle  LàvauK  et  J^caze ,  altendp  qu'il 
ne  résulte  pas  de.l'inetnictiba  Qk-dê&  dé- 
bats chargea  suJSisantes  qu'il&'Se  soient 
rendus  coupables,  iaoit  comme  aateors, 
soit  comme  coniplices,  db  l'attentat  on  du 
complot  qui  auroit  précédé  Fattenlat. 

Pierre-François  Meunier  est  cônddnàiié 
à  la  peine  des  parricides,  il  sera  conduit 
sur  le  lieu  de  l'exécation,  en  chemise,  nu- 
piéds,  et  la  tête  couverte  d'un  voile  noir, 
exposé  sur  l'échafaud,  pendant  qu'un  huis- 
sier fera  au  peuple  lecture  de  l-arrô^ ,  et 
sena  imniédiatement  exécuté. 


(  iB7  ) 


L'ntêi  eondimhé  tûssi  Meunier  aux 
^  frais  du  procès. 
••'--^  Ls  Gkurté  lit  i83o  artnoiîee  ce  soir 
qMi  la;  peiBie>  de  mort  pyononcôe  par  la 
cour  des  pairs  contre  Meunier;  vient 
délreiA>rfiBaiiée  jpair  ié  rqi  des  Français 
ta  là  fpirie  de  déportation.  M.  Pasqnier 
eitvIlfrpôMer  eetteilobveHe  ao  condamné, 
ijol'vdîIlB'Anîiik  minislérielle,  a  téhnoi* 
fbéto  phM'vif»  sentîmens  de  repentir  et 
dv  itKsonnoiMRice. 

—  ML  Boniay  de  la  Meorthe  est  notnind 
eolMid'de  la  ii*  légion  de  la  garde  na- 
taialB««B  #efnplaceibont  de  M.  déSossy. 
décédfej.  If;,  âertcier  et  M.  Larcbdr  iMnt 
noflaôliéi;'  la  premier  colonel,  et  le  selcond 
KébMÂml^cilonei  de  U  légion  dé  cava- 

—  Le  Journal  de»  Débaii  faisoit  avAnt- 
Iner  nh  Ibïtf  téeit  de  ce  qui  s'est  passa 
pendant  les  qaatre  seinaines  qu'a  duré  la 
démlisre  criie  ministîflrieJle.  Cet  article. 
ptos  f tfocable  à  M.  Gmtot  qu'à  M.  Mole, 
n'a  pas  j^a  ;  adaii  le  joarrial  ministériel 
dn  soir  a-t-tl  été  charge  de  dire  que  les 
détails  donnés  par  son  confrère  étoient 
emiëreoKnl  mteactl.    ■ 

—  Tandis  que  -le  Journal  de»  Dtbat» 
attaque  à  petit  brait  le  ti6u?eau  minis- 
tère passablemenl  inaitraité  par  le  Jour- 
nal  de  Pcrb  ;  la  Pratse ,  qui  est  aussi  un 
journal  fort 'ami  do  gouveruemchl  de 
juillet,  n'épatgne  pas  noii  plus  lé  cabinet 
actuel.  Voici  dâmme  s'exprime  aujour- 
d'hui cette  dernière  feuille  «w  Le  carac- 
tère éqdîfoqae  et  la  situation  fausse  du 
cakûnci  qae  préside  M;  Moté,  rendeht  in: 
ûtâmBÊA  difficile  et  également  fausse  l'a 
position  des  hommes  politiques ,  iqoi . 
eomlaè  noàs ,  désirent  la  conservation  de 
J'oidiQ  St^K.  « 

—  IQnëtredràlénrs'soat  inscrits  contrb 
lo  projëD'de'ldi  de  dotation  de  la  reine  des 
Belges  ;oe  sont  M. \1;  2^hèrte,  Larabil,  le 
général  Tbîars  et  Gfaarfamauie. 

— Le  rdi  de  Phisisb  a  fait  cadeau  au  doc 
d'Oriâms  de  deux  vases  de  porcelaine, 
représfenfint  lAes  vaes  de  Bcriin  et  de 
Piottdant 

—  Le  capilaînc  Dûment  dX-rvillc. vient 


d'arriver  li  Paris,  où  il  est  appelé  par  le 
ministre  de  Ib  inàriné  pour  recevoir  les 
instructions  nécessaires  au  voyage  qu'il 
est  sur  le  |K>int  d'entreprendre  autour  du 
monde  avec  VAȔrolabe, 

—  Psr  ordre  du  ministre  de  la  guerre , 
les  opC'ralions  de  la  carte  de  France  se- 
ront portées  cette  année  dans  le  départe- 
ment du  Loiret,  ctezécutée^par  scixe  of- 
ficiers du  corps  d'étatmajdr. 

—  T^es  envoyés  madécasses  sont  partis 
pour  Bordeaux,  où  ils  doivent  s'embar- 
quer pour  retourner  à  Madagascar. 

—  Le  comte  Louis  -  Charles  de  Saintei 
Aldegondc ,  maréchal  -  de  -  camp ,  ancien 
lieutenant  -  colonel  des  gardes  -  du -corps 
du  roi  (compagnie  de  Groî),  est  mort  $ 
Paris. 

—  Hier  un  duel  a  eu  lieu  à  Vincennes 
entre  M.  Mathieu  de  la  Redorte,  député, 
et  M.  Vicnnoi,  directeur-gérant  dn  Co^r 
iaire^  à  l'occasion  d'un  article  inséré  dans 
cette  feuille,  et  relatif  à  la  dotation  dn 
duc  d'Oriéans.  M,  Viennot  ayaut  fait  feu 
sans  résultat ,  M.  de  la  Redorte  a  franchi 
quatre  pas  qui  lui  reftoientpour  arriver  h 
la  limite  tracée  par  les  témoins,  et  sa  balle 
a  blessé  M.  Viennot  à  la  main  d*an6  ina« 
nière  assez  grave.  '  , 

—  Un  des  rédacteurs  de  la  Quotidienmt 
M.  Lavaliée^  vient  de  mourir;  . , 

—  Il  y  a  eu  cinquante-neuf  faillites  h 
Paris  pendant  le  mois  de  mars.  Gexhiffre 
est  double  de  la  moyenne  ordinaire.  Beau- 
coup de  maisons,  par  suite  du  malaisé 
gépéral,  ont  en  outre  sus|yendu  leurs  paie- 
mens. 

—  Une  partie .db  cb&teaii  des  Tilileries 
va  être  éclairée  jpar  le  gai  pôrtaliL 

— Là  gendarmerio  de  Passy  a  arrêté  nh 
homme  ivre  qui  chantoit  5  tue  -  tête  une 
chanson  dont  le  refrain  étoii  :  Mort  «4 
IjrraHf  mort  d  Louit-Philippê  ! 

NOUVELLES   DES   PROVINCES. 

Les  débals  du  probes  dit  le  complot 
républicain  d'Avesnes,  ont  commença  Iq 
a4  devant  la  cour  d'assiiscs  de  Oouai, 


( 

présidée  par  M^  Ltfèvre  de  Trois-Mar- 
qaets.  On  a  interrogé  co  jour-là  les  deuK 
accusés,  et  entendu  des  témoins.  Uoque- 
manre,  limonadier,  âgé  de  3o  ans,  a 
connu  son  co-accusé  de  Bieuvre,  dix  mois 
avant  d*êlrc  arrêté.  Ayant  avoué  des  opi- 
nions démocratiques,  Roqneroaure  a  dé- 
claré qu'il  avoit  présidé  le  repas  du  1 1  dé- 


188  ) 

quîémigrenr  ca  Amérique  cootiAueiii  di?' 

traverser  Metz. 

*  -T-  M.^  Gadet  Oaisîooiirl,  procureur  dà 

roi  à  Troj'es,  Tient  de  donner  sa  d^ 

mission. 

-r-La  malle-poste  de^Nefersà-  Amcm 
a  été  attaquée  le  6  de  ce  moi»  près  de 
Poiseuz.  Un  coup  de  fosii  a  été  tii^surle 


ccmbre,  auquel  ont  assisté  des  sous- of-  |  derrière  de  la  voiture;  le  plonbdontH 
ficîers;  qu'il  avoit  dit  qu'Alibaud  étoit  étoit  chargé  est eniré  dans  la  caisse,  mais 
mort  courageusement;  ajoutant  qu'il  n*est  heureusement  n'a  blessé  penonne.  Deo» 
jamais  pour  cela  entré  dans  un  projet  habitans  de  Poiseux  ont  été  arrêtés, 
d'émeute.  Il  a  nié  avoir  dit  en  parlant  de  j  — La  RevMê  de  COueât  anaonoe  i|Do 
de  Bieuvre,  qui  se  trouvoît  à  Avesnes,    M.  de  Jussiec,  préfet  de  la  Yteone;  esb 

parti,  de  Niort  subitement  pour  Paris,  o& 


que  l'avant-garde  éloît  arrivée. 

De  Bieuvre  a  été  moins  réservé  que  le 
précédent  dans  ses  déclarations.  Roque- 
maure  lui  a  parlé  d'un  mouvement,  et  Ta 
présenté  à  des  sous-officiers  ;  on  a  chanté 
des  chansons  réf$ublicaines.  Roquemaurc 
lui  a  aussi  dit  que  les  sous-officiers éloient 
bien,  et  que  l'on  ne  tarderoît  pas  à  agir  ; 
qu'on  auroit  la  garnison  de  la  ville, 
celle  du  Quesnoy,  et  qn^ensnite  un  mou- 
vement général  pourroit  s'opérer.  Il  a  été 
également  question  d'aller  délivrer  les 
prisonniers  de  Doullens,  cl  do  s'emparer 
des  caisses.  De  Bieuvre  a  reconnu  avoir 
pris  la  parole  pendant  le  repas  des  sous*- 
officiers,  pour  dire  qu'il  falloit  marcher, 
que  lui,  qui  étoit  de  la  section  Danton 
des  Droits  de  l'Homme,  tneroit  le  colonel*. 
PI0U8  rendrons  compte  du  résultat  de  ce 
procès. 

—  Le  Libéral  du  Nord,  journal  de 
Douai,  poursuivi  pour  avoir  publié  un  ar- 
ticle sur  les  caisses  d'épargne,  a  été  ac- 
quitté le  20  avril. 

—  La  semaine  dernière,  le  bruit  s'est 
répandu  h  Gharleville  et  à  Mezières,  que 
des  troubles  sérieux  avoienl  éclaté  à  Paris. 

—  M.  Daigremontde  Saint-Mauvieux, 
prcsidout  de  chambre  à  la  cour  royale  de 
Caen,  est  décédé  le  22  avril,  à  Tâge  de 
70  ans. 

—  Un  huissier  d'Orbec  (Seine-Infé- 
rieurej  vient,  dit-on,  de  prendre  la  fuite 
avec  une  somme  de  60,000  fr.  qui  ap- 
partenoit  à  ses  cliens. 

—  Des  chariots  remplis  d'Allemands 


il  a  été  appelé  par  le  nouveaq  miaislèBCb  . 

—  La  caisse  d'épargne  de  Nanleidci 
16  et  17  avril  a  reçu  6.695  fr.;  elle  aii0ai<r 
bourse  145,905  fr. 

—  Le  3,  un  incendie  a  déirait  dizinai< 
sons  au  village  de  Maure  «  près  Limoges 

—  Le  père  de  M'.  Dupuytren  vient  de 
mourir  h  Limoges  dans  un  &g6  très-avaaeé.. 

—  On  avoit  craint. quelques- dèsoriliear 
à  Limoges ,  mais  il  parott  que  la  plapar^ 
des  ouvriers  porcelainiers  qni  avoicnt» 
quille  le  travail ,  sont  rentrés  dans  Vears 
aleliei«. 

—  Un  habitant  de  Ghambon,  près 
Guéret,  après  avoir  fait  avec  un  de  ses 
voisinsdes affaires  assez  iraportanles,  l'in- 
vi.la  à  dîner.  Ne  pouvant  croire  à  une 
semblable  perfidie,  ce  dernier  accepta,  et 
fui  empoisonné  avec  de  l'arsenic  au  mi-c 
lieu  du  repas. 

—  Des  visites  domiciliaires  ont  été  faî-* 
les  à  Lyon ,  che»  plusieurs  jeunes  gens 
dénoncés  comme  affiliés*  à  des  tociéiés/ 
secrètes. 

—  Le  20  avrils  un  ouvrier,  père  de  trois- 
en  fans,  occupé  à  arranger  des  planche» 
dans  un  bateau,  est  tombé  dans  le  Rhône, 
à  Lyon.  A  rinslaut ,  un  soldat  du  4i''  qni 
passoit,  s'est  précipité  dans  Tean;  mais, 
après  de  longs  et  inutiles  efforts ,  cet 
homme  généreux  a  été  obligé  de  saisir  la 
chaîne  d'un  bateau  à  laver,  et  d'attendre 
ainsi  qu'on  vint  à  son  secours.  On  l'a  re- 
tiré de  l'eau  exténué,  et  reconduit  à  sa  ca- 
serne. 


^Jltti^aflricra  rélurgîssent  en  ce  mo- 
«ni  à  Lyon  le  pont  ôe  la  GniUotière,  en 
jéiçant  des  trottoîra  en  fonte  à  la  place 
dn  parapets. 

— La  Liste  €ivHe  dévoilée,  qu'on  a  ven- 
dis Ml  rabais  h  Paris ,  se  distribue  gmtîs 
l:Grenoble. 

— Unaoos-lientenant  de  la  garnison  de 
Mnea,  qni  avoit  perdu  la  télé  à  cause 
d'une  dette  «do  4oo  fr. ,  quitta  sa  caserne 
et  em  pendant  plusieurs  jours  sans  rien 
manger.  Ce  malfaeureQx ,  qni  vonloit  se 
hÛKT  mourir  de  faim,  a  été  retrouvé  dans 
m  état  pitoyable. 

«—lit  -cour  d'assises  des  Bouches-du- 
l^hône  ■  prononcé,  le  ao,  son  jugement 
énm  raffaire  des  fauii  -  monnoyeors ,  ac- 
cnséi  ;  oennie  on  se  )o  rappelle ,  d'avoir 
mondé  les  provinces  du  Midi  de  fausses 
|ii%cet  de  dit  centimes.  Michel  Oddo,  den- 
tiste^ a  été  condamné  à  lo  ans  de  travanî 
foroéiet  10,000  fr«  d'amende;  Ferdinand 
llaaaèaà  5  insde  la  même  peine  et  10,000  f. 
dTaticnile  ;  Dominique  Oddo,  iils,  à  5  ans 
de  priaon  et  5oo  h,  d'amende;  et  Gbaix  l 
heao-frërè  de  Mûsès,  %  4  *i)s  dé  prison  et 
«no  fr.  damende. 

Cinq  antres  accusés  ont  été  acquittés. 

-^  M.  Joseph  Au  Iran,  jeune  poole  mar- 
seillais, vient  cfétre  élu  membre  de 
l'Acadéinie  de  Marseille. 
■  —  Pendant  qu'un  temps  couvert  ot 
plnviena  empécboit  à  Paris  de  voir  l'é- 
clipse,  à  Marseille  cl  h  Bordeaux  une  belle 
soirée  a  favorisé  les  curieux  qui,  dans 
Jos  Tuea  et  sur  les  places,  éloient  occupés 
^  en  suivre  les  périodes, 

—  M.  Henri  Fonfrède  est  arrivé  jeudi  à 
Bordeaux. 

— Des  arrestations  viennent  d'être  opé- 
rées a  Bordeaux  par  suite  d'une  coalition 
des  ouvriers  tailleurs. 

—  On  a  trouvé  le  16  h  Agon  un  pla- 
card ainsi  conçu  :  «  La  constitution  ou  la 
mort,  du  travail  et  du  pain  :  Vive  la  ré- 
publique !  » 

—  \jR  monument  qu'on  doit  élever  à 
Bonaparte  dans  la  ville  d'Ajaccio  vient 
d'être  commencé. 


E\tfiBI£C]R. 

KOIIVRLLES   D*ESPAGNE. 

Le  quarlicr-royal  de  don  Carlos  con- 
tinnoit  à  se  tenir  h  Kstolla,  à  là  date  du  17, 
et  le  quartier* général  de  l'infant  don  Se* 
bastien  à  Tolosa,  lo  18  du  courant 

—  La  GatetU HOnate  contient  un  dé- 
cret du  8,  qui  annuité  le  traité  signé  à 
Londres,  le  la  janvier  i836,  avec  M.  Ou- 
vrard,  qui  cessera  dès  à  présent  d'émettre 
des  bons  de  l'emprunt  dont  il  étoit  chargé. 
Un  autre  décret  de  la  même  date  crée  un 
capital  nominal  de  ao  millions  de  piastres 
en  bons  du  trésor  royal.  Ces  ao  millions 
seront  divisés  en  100,000  parties,  dont 
5o,ooo  de  aoo  piastres,  5o,ooo  de  100 
piastres,  et  100,000  enfin  de  5o  piastres. 
Le  capital  sera  remboursé  dans  l'espace 
de  huit  ans ,  après  l'entrée  du  roi  à  Ma- 
drid. 

L'émission  sera  faite  pour  le  moment 
actuel  au  taux  de  5o  pour  100  de  la  va- 
leur nominale  des  bons.  Les  bons  seront 
reçus  plus  tard  pour  paiement  des  con- 
tributions à  80  pour  cenL  On  calculera 
l'intérêt  à  raison  de  5  pour  cent.  Le  sur- 
plus de  ce  dernier  décret  r^le  le  paie- 
ment des  bons  émis  par  M.  Ou  vrard. 


La  reine  d'Angleterre  est  depuis  quel- 
que temps  indisposée. 

—  Le  grand- duc  Michel  de  Russie  est 
parti  le  i4  avril,  de  Turin  pour  Munich. 

—  Le  i4f  est  mort ,  à  l'âge  de  70  an<s, 
le  ministre  d'état  des  affaires  étrangères 
deProsse,  M.  Ancillon. 

—  Le  marquis  do  Caravellas,  qui  a  été 
membre  de  la  régence  provisoire  après 
l'abdication  de  don  Pedro,  vient  de  mou- 
rir au  Brésil. 

—  On  a  reçu  des  détails  circonstanciés 
sur  le  terrible  tremblement  de  terre  qui 
a  eu  lieu  en  Syrie.  Les  maisons  de  Saphcd 
et  des  environs  sont  ruinées;  il  a  péri 
3.1 58  personnes,  dont  i.Soy  Turcs  et 
Juifs,  sujets  du  pacba  d'Egypte,  et  65 1 
Européens,  dont  76  Français.  Tibériade 

I  et  dix  -  sept  villngcs  qui  on  dé\\ç\vk»*. 


sont  ruinés;  Nazareth  a  en  196  morts. 
Acre  et  ses  dépendances  i4i*  Honnini 
a  eu  Gi4  morts.  Le  nombre  des  vil- 
lages déUroita  partiellement  dans  cette 
coQtrfeo»t  de  49*  La  ville  do  Naboulouase 
a  étC*  fortement  maltrailéc ,  et  une  viog- 
taine  de  villagefl  des  environs  sont  en 
rtiine9  ;  toatefob  oem  partie  de  ce  district 
t  p^q  senti  1a  secomse. 

A  Jénisalem,  ï  Jaffa.  à  Gaza,  5  Tri- 
poli ,  à  Lattaquie,  ï  Antioche  ,  à  Tarse , 
à  Alep,  le  tremblement  c|«  terre  a^est  fait 
à  peine  sentir.  La  ville  de  Beyrout  n  a  pas 
sonffert  non  plus  ;  mais  la  ville  de  S&fie 
a  en  sot  nuisons  ruinées  complètement. 
et  63o  for  tendent  endommagées  ;  la  plu- 
part doivent  ôire  démolies;  cependant  il 
n*a  péri  que  4  personnes.  Le  grand  bazâc 
(f  Adana  a  eu  beaucoup  dobontiqup%  rni 
nées.'  A  Damas ,  la  secçnsse ,  (jucique 
forte,  n'a  pas  été  aussi  funeste  qu'on  ad< 
tx>ii  po  le  craindre. 

-  En  résultat,  l'état  de  situàtidri  présenté 
^  MéfaémetAli  porte  nn  total  de  1,646 
Daaîsons' ruinées ,  1,749  endomniagées, 
4»  106  tnorts,  et  55  blessés. 

CUAlUpilE  DES  DÉPjUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupîn.) 

Séance  du  25  avril. 

La  séance  est  ouverte  à  une  heure. 
MM.  Blanchard  et  Aillot  de  Brizy  oblion- 
kient  des  congés.  M.  Duvergier  de  Hau- 
ranne  présente  le  rapport  de  la  commis- 
sion chargée  dç  l'examen  du  projet  de  loi 
portant  demande  d'un  crédit  cxlniprdi- 
naire  de  deux!  niîllions  pour  complément 
des  dépenses  secrètes  de  iSSy. 

Le  rapporteur  voulant  établir  la  néces- 
sité d«,'S  fonds  secrets,  cherche  où  en 
est  la  France,  sept  ans  aprt's  la  révolulion 
de  i83o.  Si  le  temps  des  émeutes  n'est 
plus,  une  époque  de  conspiration  lui  a 
succédé,  et  ce  seroit  unç  déplorable  er- 
reur que  de  croire  la  soçiélé  sfi\ivé<ç 
parce  f)uc  l'émeute  a  cessé  de  gron- 
der. Oii  a  recours  maintenant  à  l'as 
sassinat  ;  on  veut  aussi  corrompre  Tar- 
méc.  «  H  faut  reconnoîlre.  dit  M.  Du- 
vergier de-  ilaurannc,  qu'il  s'ugit,  non 
.de.  tentatives  isolées ,   mais    do  tenlati- 


90  ) 
vefl  combinées;  il  j  a  dans  léè^  partis  une 
portion  égarée  plus  jqoe  orimifielle  qie^ 
l'j^éedel'fissa^iâoaUnauyADie;  «aLs.ilen; 
est  une  antre,  profondément  p.erveca«i,<|iiii 
lorsqu'elle  n'a  pas  préparé  par  el^CT^ppéme 
ces  attentats,  les  ehçoiira^c  et  les  glorit, 
fie  ;  il  en  est  une  qu'aucun  crime  né  san* 
roi t  arrêter,  et  qui,  pour  assouvir  ries  dé- 
testables passions,  prend  ponr  moyen 
l'assassinat,  comme  fl'antres  prennent 
l'embaucbageet  l'insonieçtion..*;.  Maiali» 
mal  n'est  pas  scu(em.eot  ea  F^mcf^  Daia 
les  pays  voisins  desbpmfncs  outao^or-. 
ganisé  cc.qu*6n  peut  appeler  une  ,£co.i& 
(l'assassinat.  C'est  ainsi  qu'en  Espagne  eC 
en  Portugal  se  sont  établis  des  cli&s  qaî 
ont  pris  le  titré  de  rengeurê  ttAUbaad; 
c'est  ainsi  qoe  le  nomd'Aiibaad  a  été  n- 
lué  dans  une  assemblée  radicale. iteii ne  à 
Londres,  par  de  féroces  acclatn^itiçni. 

Apr6s  avoir  recommanclé  I9  maiatien 
intact  de  la  politique  du  i5  mars' et  du 
]  1  octobre  pour  rs^surer  les  amlç  du  ggù* 
vem  em  en  t  '  et  in  tt  ipider  ses  '  étinediis  ', 
QBrnit  à  gauche)  'le'  rapportébr-  dit  en 
(jnissan  t  :  -  flous-  d^ifotiï'  xrééHA  ment  4iiiê 
telle  sôil  la  conduite  du  nonVeaà  nriniii' 
tère,  et  à  c^  conditions  nous.aomfncs» 
prêts  à  lui  dojpner  noire  appui.  (^  at- 
tendant. . .  (G  ran()s  éclats  çle  rire  à  gauche;') 

M.  <;lais-bi/oi.\.  Dites-nous  donc  ce 
que  vous  attendez? 

M.  Dt'VERGTER  DE  HAURAVNEiEn  atten- 
dant... (Nouveaux  rires)  la  majorité  de  la 
commission,  sans  rien  cbahger  k  k  dé- 
termination qu'elle  avoit  prise  avant  Ta- 
vénemcnl  du  nouveau  caJbipel,  propose 
l'adoption  du  projet. 

M.  Lf:  prksideSt.  La  discussion  sui'ce 
projet  sera  fixée  ultérieurement;  lacham- 
brp  ordonne  que  le  rapportscra  imprimé 
et  distribué  en  attendant.  (Rire  général.) 

M.  molNtat.ivet.  Je  dcnianc^  qae  /a 
discussion  sur  les  fonds  secrets  ait  lieu  Ve 

■  • 

plus  lot  possible. 

.V.  LE  i'HÉsiDE>T.  Vcut-on  régler  ainsi 
l'ordi-c  du  jour  ;  après  les  crédits  sopplé- 
meulaires  de  i836^  la  dotdela  reine  des 
Bel;,'es,  puis  les  comptes  de  i834  «  puis  les 
fonds  secrets? 

Voix  nombreuses  -.  Oui  î  oui  ! 

La  chambre  adopte  cel  ordre  de  ses 
travaux. 

L'ordre  du  Jour  est  la  continuation  de 
la  discussion  sur  les  crédits  supplémen- 
taires de  180(1. 


(  »9i  ) 


'Après  avoir  entmdn  MM.  nob^ne^u  et 
Vilry.  ainsi  qi|<i  \p  gf^t^Al  Bernard,  la 
chambre  ferme  pour  )a  seconde  fois  la 
dJBcassîon  générale. 

Iie.pr68i4enl  lil  une  IcUiie  du  ministre 
de  ftp^fieiirv  qui  annonce  qi|e  1:\  grande 
(l^otalion  do  la  chambre  sera  reçue  le 
j*'  mai  h  mxlî  au  cb5tefin. 

I^a  chanbre  reprend  sa  délibéra  lion 
stnr  la  série  des  paragraphes  annexés  à 
Tart.  i";  elle  en  e.4  an  second  :  «  Missions 
»fraordinaîres  et.  dépenses  imprévues, 
70,000  Tr.  > 

M.  (liais  Bîzoin  présente  quelques  ob- 
itervatîons  sur  la  mission  de  M.  Saint- Au- 
laîre  $  Prague,  iK>ur  le  couronnement  de 
i'empercnr  d'Autriche.    ■ 

Messieurs,  dit-il  ,.ce  que  j'ai  Tinlention 
âe  critiquer'  Ici,  c'est  nnlcrdiclion  (|uc 
s'est  imposée  le  gouvernement  d'accorder 
des  foneCîons  diplomatiques  à  tout  ce  qui 
porte  un  nom  vulgaire,  11  u  uom  plébéien.. 
(Rires  et  m  armures.) 

Une  voîx  an  centre  :  Et  M.  Biesson  qni 
ïious  repré^ntc  la  Berlin?    ^ 

Apre»  répnisenent  fin  parjgraf>fae.  la: 
chambre  adopte  l'art.  ^^  ainsi  que  Kart.  2, 
avec  ses  diverses  allocations. 


^\ 


Séaneê  du  a6«far(V  ' 

A  deux  heures  un  qtiart ,  là  chainifrc 
n'est  pas  encore  en  nombre.  On  crie  de 
tors  côtés  :  f/appcl  nominal.  On  y  pro-, 
c&de  ;  quand  il  est  achevé,  la  chambre  se 
trouve  aaseï^  nombreuse  pour  délibérer. 
On  ççounifé  la'-dîacu'ssipn  des  crédits' 
sup|i||6menfîires^  Uq  long  débat  s*engqgc 
ipir  liTcontnBDtîon  ïk  Tlamcen ,  la  com- 
ibission  ayant  demandé  Touverture  d'un 
crédit  de  94<444  ^f-  pour  ^vir  aui  resti- 
luliousquî  pourront  étrt  ordonnét*8  sur 
cettecoutribution.  M.  Lacave  Laplagne,  en 
Bdoptêni  cette  rédaction  de  la  commis- 
sion, blâme  la  conduite  du  marée  haï  Èlau- 
sel,  qui  prend  la  parole  aprtîs  le  minislrp, 
pour  soutenir  la  légalité  (  t  l'opportunité 
de  la  contribution  de  Tleniccii.  M.  Jan- 
vier vient  ensuite  défendre  la  proposition 
de  la  commission.  M.  OdilonBarrot  ne 
vent  pas  que  la  chambre  adopte  le  travail 
défendu  pa^r  Iq  i^ppqctenr,  parce  qu'alors 
elle  seroit  juge  de  la  légalité  delà  contri- 
bution en  dernier  ressort.  S'il  y  a  injus- 
tice, ajonto-t-ii;  le&  tncyensne  manquent 
pal;  il  y  a  la  req^4^,  il  y  0  la  pétition,  il 
V  a  en  dirnier  ressort  la  mise  en  accusa- 


tion ;  mais  il  ne  faut  pas  établir  le  dés- 
ordre. 

M.  Lacsvc-Laplagne  iremonle  ù  la  tri- 
bune ,  non  pour  se  plaindre  d'entendre 
ainsi  M.  Odilon-Bariot  raisonner,  mais 
pour  dire  que  le  paragraphe  actuel  de  la 
commission  ne  fait  tin^-autorUer  la  resti- 
tution au  lieu  de  l'ordonner,  comme  il 
étoit  porté  dans  le  premier  travail  qu'elle 
a  retiré.  Si  la  chambra;  n*adopte  pas,  ajoute 
le  ministre,  nous  serons  obligés  de  venir 
lui  demander  un  crédit  pour  rembourser 
cette  contribution ,  si  ce  remboursement 
est  nécessaire. 

Voix  :  ^ious  verrons  alors  ! 

M.  de  Rancé  est  f&ché  de  voir  le  gon. 
vernemcnt  sans  Qxîté,  revenant  aujour- 
d'hui sur  un  fait  qui  s'est  nasse  il  y  a  deq^ 
ans.  M.  Jauberl  trouve  ta  contribùtibh 
illégale,  abominable  et  vexatoire.  Le  dé- 
bat devient  de  pins  en  plus  animé,  et 
MMj  Oçlilon-Barrot,  de  (lancé  et  les  mi- 
nistres des  finances,  de  la  guerre  et  de 
Hnstruction  publique  prennent  tour  à 
tour  la  parole..  Iai  çha/nbre  repyoie  en- 
fin la  patitiOD  dei  ta'abitans  de  Tiemcen , 
au  président  du  conseil,  sur  la  demande 
de  M.  Mercier,  et  adopte  la  rédaction  de 
la  commission.  Le  surplus  de  la  loi  est 
égfleifeeat  loté./Le  scrutin  surTensem- 
^  l>ia  dn  fi it»jet  a  pour,  résultat  l'adoption 
par  190  boules  blanches  contre  59  boules 
uoires. 


i^ 


Le  deuxième  volume  de  l'IIistoi^e 
DE  LA  Ji^TAi:R4Tio3r,  par  M.  Lubia, 
vient  cic  paroîlre.  te  succàa  qu*i  o6teQu 
le  premier  volume  de  cet  ouvrage  le  fera 
rechercher.  Le  concours  des  personnages 
les  plus  înfluens  de  la  restauration  ,  des 
communications  de  la  pins  haute  impor- 
tance ,  des  matériaux  considérables  mis 
à  la  disposition  de  l'auteur,  qui  a  pu  pui- 
sée aux  sources  véritables  ,  tout  se  réunit 
pour  exciter  la  curiosité  et  pour  assurer 
le  succès  d'un  livre  écrit ,  du  reste,  avec 
talent.  L'ouvraçe ,  imprimé  avec  beau- 
coup de  luxe ,  est  orné  de  très-belles  gra- 
'  vures  et  portraits  sur  ahUr ,  exécutés  sous 
ia  direction  d'un  de  nos  peintres  les  plus, 
célèbres.  (Foir  aux  Annonces.  ) 

4^  (Jitflwtt,  Xiiriru  Cf  Clrrc. 


(   «93   > 


ns: 


BOURSE  DE   PARIS   DU    ^6   AVRIL. 
CINQ  p.  0/0,  j.  àti  22  man.  106  fr.  7â  c. 
QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  08  f^.  80  c. 
TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  78  fr.  î)0c. 
i^oatre  1/2  p.  0/D,  j.  de  mars.  100  fr.  85  c. 
Xvt,  de  la  Banque.  2400  Tr  00  c. 
Bons  du  Tréflor.  3  0/0. 
Reutc  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 
Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 170  fr.  00  e. 
Quatre  candiix.  1 100  fr.  00  c. 
Caisse  liypi)ihécairc.  810  fr.  00  c. 
Rente  de  Naples.  08  fr.  7^c. 
Emprunt  romain.  102  fr.  1/2 
Emprunt  Beige.  100  fr.  3/4 
Emprunt  d'Haili.  330  fr.  0/0 
Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  00  fr.  0/0 

PARISb  —  IHPRIVBBIB  d'aD.  LE  CLERE  ET  C*, 
Quai  des  Augustins,  35. 


EXPLICATION 


DIS 


CÉRÉMONIES 

DB  LA 

MESSE  BASSE, 

8XL0X 
LE9  RUBRIQUES  DU  MISSEL  DE  BOVUT. 

Un  volume  in->12. 

Prix  :  i  fr.  aS  c. ,  et  i  fr.  ôoc  fmc 
déport. 

A  ROUEN ,  chez  Fleurt,  libnîra , 

i-ue  de  l'Hûpilal, 


DIRECTION,  PASSAGE  SAVLNIEB,  12. 


EN  TEINTE  LE  DEUXIÈME  YOLUME 


DB 


L'HISTOIRE 


.1 


flE   LA 


RESTAURATION, 

Six  magnifiques  volumes  in-8" , 

fUPRIlléS  A^EG  LUXE  SUR  PAPIER  SATINÉ,  ENRICDtS  DE  PRÈS  DR  100  GRATCRES  B0RAf3BR, 

DE  FAG  SIMILB ,  CtC. ,  CtC 

Six  volumes 45  fr. 

Un  volume 7  fr.  50  c. 

A  LA  SOCIÉTÉ  DE  L^fllSTOUUB  DE  LA  RESTAURATION 9 

passage  S  auinier,  lâ. 

iV.  B.  Les  actions  de  250  fr.  ayant  sabi  une  augmentation  «  rAministration  prê- 
tent qu'elle  ne  conservera  que  jusqu'au  15  mai  prochain  celles  qaî  ont  6lé  raîM 


vient  qu 
«n  réserve. 


L*AMI  BB  MJi  KELIGION 

iunlt  lef  Mardi ,  Jeudi 
ettaedL 

On  péats'abonner  des 
i*eti5de  ehaqae  mois. 


N"  2804. 


SAMEDI  29  AVRIL  1837. 


I  Pftll  DB  L'ABONNEHBHT. 

f  fr.      c. 

1  an 56 

6  mois .....  19 

3  mois 10 

1  mois 5 


5o 


RELATION 

•0  f  OTAGE  DE  M.  L'ÉVÂQUK  DE  CAP8E  9 
EN  CHINE. 


De  toutes  les  publicatioiis  qu'a  fai- 
jusqu'ici  l'œuvre  de  la  Propaga- 
^tioa  de  la  Foi ,  aucune  ne  nous  paroit 
offrir  plus  d'intérêt  que  la  relation 
dvL  long    et  périlleux  voyage   que 
M.  Bruguière,  évêque  de  Gapse  et  vi- 
caire apostolique   en  Corée ,  fit  en 
Qûne ,  pendant  deux  ans  et  demi  | 
pour  essayer  de  pénétrer  en  Corée. 
Les  courses  qu'il  fut  obligé  de  faire 
en  divers  sens  |  les  dangers  qu'il  cou- 
rut dans  un  pays  où  les  Européens  ne 
peuvent  pénétrer ,  les  fatigues  qu'il 
éprouva,  les  privations  qu'il  eut  à 
subir,  des  inquiétudes  et  des  contra* 
rlétiéa  continuelles;  ^out  cela  forme 
un  tableau  très-attachant.  On  admire 
.  souvent  le  sang-froid,  le  dévouement 
et  le  courage  du  prélat ,  sa  noble  per- 
sistance dans  son  généreux  projet,  et 
cet  esprit  d'observation  qui ,  au  mi- 
lieu de  tant  de  soucis ,  lui  suggéi'oit 
des  remarques  relatives  à  l'histoire  , 
aux  mœurs  de  la  nation ,  à  la  géo- 
graphie ,  et  à  d'autres  détails  inté- 
ressans  pour  les  savans.  Nous  ne  pou- 
vons donner  qu'un  extrait  fort  ra- 
pide de  ce  voyage  ;  nous  tâcherons 
pourtant  de  ne  rien   omettre  d'es- 
sentiel. 

M.  Bartbélemi  Bruguière ,  prêtre 
du  diocèse  de  Cai^cassonne,  avoit  eu, 
dès  sa  jeunesse ,  le  désir  de  se  con- 
sacrer à  la  mission  de  la  Coiee,  mais 
il  ne  voyoit  aucune  apparence  de  sa- 
tisfaire ce  désir.  Envoyé  comme  mis- 

lome  XCIIl*  L!j4mi  de  la  Relief  ion. 


sionnaire  à  Siam  ,  il  apprit,  en  1829, 
que  la  Propagande  offroit  au  sémi- 
naire des  Missions-Etrangères  de  se 
charger  de  la  mission  de  Corée.  Alor» 
son  désir  redoubla  ;  il  s'en  ouvrit  au 
vicaire  apostolique  de  Siam ,  qui 
l'encouragea  beaucoup.  Mais  que 
d'obstacles  à  surmonter  !  Le  jeune . 
missionnaire  ne  se  les  dissimuloit 
point,  sans  en  être  ébranlé.  En  juil- 
let 1832 ,  il  apprit  qu'il  étoit  nommé, 
vicaire  apostolique  en  Corée.  Un 
jeune  chinois  chrétien ,  nommé  Jo- 
seph Ouang ,  voulut  l'accompagner, 
et  lui  rendit  de  très^grands  servicèn 
par  sa  résolution  et  son  activité.  Ils 
se  rendirent  d'abord  à  Manille ,  où 
l'archevêque ,  le  pieux  et  vénérable 
M.  Ségui ,  lui  fit  un  accueil  plein  de 
bienveillance.  Le  18  octobre  1832  , 
ils  arrivèrent  à  Macao. 

Le  21,  M.  Bruguière  reçut  ses  bul-^ 
les.  La  Propagation  de  la  Foi  lui 
avoit  alloué  5,600  fr.  Il  fit  partir 
pour  Pékin  Joseph ,  qui ,  étant  chi- 
nois ,  pouvoit  voyager  dans  l'empire 
sans  inconvénient.  11  devoit  s'abou- 
cher avec  les  députés  Coréens  qui 
viennent  tous  les  ans  à  Pékin,  et  pren- 
dre des  informations  sur  les  moyens 
de  s'introduire  eu  Corée.  Le  17  dé- 
cembre ,  il  s'embarqua  à  Macao  pour 
pénétrer  en  Chine.  Plusieurs  autres 
missionnaires  destinés  pour  la  Chine 
Taccompagnoient.  Après  deux  mois 
et  demi  de  navigation  ,  on  arriva  le 
V'  mars  1833  à  Fougan,  résidence* 
du  vicaire  apostolique  du  Fokien. 
Là  ,  M.  Maubant,  missionnaire  des- 
tiné pour  la  Chine  ,  demanda  d'aller 
en  Corée  ;  ce  qui  lui  fut  accordé. 

M.  Bruguière  décrit  la  mission  du 


.c  m  ) 


Tokien,  qui  est  (^ou veinée  par  les 
Doiniilicaîns  de  ]M[aiiille  ,  et  qui  pa- 
roît  jouir  dé  plus  de  liberlé'qfuetel* 
les  des  autres  provioces.   Il  donne 
en  inéine  temps  quelques  détails  sur 
le  pays  ,  sur  ses  prodncûons ,  s«r  le 
thé  f  le  litchi ,  l'arbre  à  cire ,  etc. 
'  Le  23  avril,  Tëvéque  partit  pour 
Naiikiu.  Il  fut  rejoint,  le  26  juin, 
par  Joseph  ^  qui  arrivoit  de  Pékin , 
et  qui   sur  quelques  indices  a  voit 
conçu  l'espérance  de  faire  entrer  ai- 
sèment  te  prélat  en  Goi-ée.  L'évéque 
de  Nankin,  (|iii  réside  à  Pékin,  avoit 
ordonné  â  ses  missionnaires  de  four- 
nir à  M.  de  Capse  tout  ce  dont  il  au- 
roit  besoin ,  et  de  lui   procurer  des 
courriers  pour  passer  en  Tarlarie,  où 
déjà  on  avoit  envoyé  un  missionnaii^, 
le  Pëi'e  Pacifique.  M.  Bruguière  se 
mit  en  roule  le  10  jnillet  avec  trois 
^idcs  fort  pusillanimes,  ft  qui  le 
furent  beaucoup  souffrir  par  les  pré^ 
canlrohs  et  les  assujétissemens  aux- 
quels ils  le  cottdamno4eul.  Le  2^,  il 
iHÎtra  dahs  le  Kiang,  le  pins  beau 
fleuve  de  la  Gbiue,  qui  a,  trois  lieues 
de  largeur  et  sept  à  huit  cents  lieues 
de  coure.  J'ai  remarqué,  dit-il,  une 
eritsur  considérable  dans  certaines 
cartes  de  la  Chine  dressées  en  Finance; 
un  y  appelle  le  grand  fleuve  de  la 
Chine  Kiang  ou  fleuve  Jauni»,  tandis 
que  ce  sont  deux  fleuves  bien  diffé- 
rens,  qui  ont  chacun  letir  source,  leur 
rours  et  leur  embouchure  distincts  ; 
s'ils  se  rapprochent  btaucoup  près  de 
la  mer,  ils  ne  mêlent  jamais  leurs 


porte  point  le  nom  de  fleuve  laïuÉfew 
L'cvéque  et  ses  guides  firent  300 
lieaesf  &  pied  jusqu  aux  frppli^n^  ^u 
Chang-Si.  Dans  ce  voyage  sa  aaalé 
s'altéra.  La  chaleur,  la  fatigue,  les 
privations  le  réduisitentà  une  grande 
foiblesse.  Ses  guides  le  traitotentlbrt 
durement.  Plusieurs  fois  on  le  re- 
connut pour  européen;  néanmoins  il 
ne  fut  point  arrêté,  mais  ses  giiidef 
redoublèrent  de  frayeur  et  àaki- 
plièrent  leui^s  minutieuses  et&t^n-* 
tes  précautions.  Le  13 'août,  ils  tra- 
versèrent le  fleuve  Jauihe,'  bieh'dUfé- 
rentdn  Riaiig,  avect  lecfuél'ilÂéiué/e 
jamais  ses  eaux;  ce  fleure W passe 
point  à  Pékin  :  sa  moindre  âtsliûDce 
de  cette  ville  est  de  IdOlfeùes.' 

'  Le  prélat  avoit  la  fièvre,  et  fat 
plusieurs  fois    obligé    de  s'arrêter. 
Enfin,  ses  guides  refusèrent  d'avan- 
cer, et  comme  il  persistoii  à  conti- 
nuer son  voyage,  ils  le  qtiillèrèDt.  71 
fallut  chercher  d'autres  guides.  Le 
10  octobre,  on  arriva  chez  U  vicÀite 
apostolique  du  Chang-Si/guiolon 
Italien,  ainsi  que  ses  missio^nèirù. 
M.  de  Capse  s'y  rétablit  u'n''t>eil.'  Jo; 
seph  vint  l'y  rejoindre  ;  mais  lè'préiat 
le  renvoya  peu  après  avec  des  instruc- 
tions et  des  lettres  pour  les  Cbi^ns  ; 
par  malheur  \h  ne  vinrent  piriot cette 
^année-là à  Pékin.  Ici  se  platiêiat quel- 
ques détails  sur  la  missloii  Aii  Chang- 
Si.  Ces  détails  ont  d'autlant  plus  d'in- 
térêt qu'on  ne  trouve  ri^'sôr' celle 
mission  dans  les  Nout^ellestellres  édi- 
parties. 


«aux  ;  seulement  à  quelque  distance        Le  10  mars  1834,  Josepli  arriva  de 


de  Nankin  on  a  creusé  un  canal  qui 
communique  de  l'un  à  l'autre.  Dans 
d'autres  cartes,  ajoute  levéque,  on 
trace  un  grand  fleuve  qui  baigne  les 
murs  de  Pékin,  et  on  l'appelle  fleuve 
;^:^annc  ;  la  rivière  qui  passe  ù  Po- 
est  très-peu  considérable  et  ne 


Pékin  sans  avoir  rien  fait,  par  la  rai- 
son que  nous  venons  dé  dire.  Le 
l***  avril,  M.  Maubant  ariîva  à  Pé- 
kin sans  être  inconnu.  Scn  arrivée 
effiaya  beaucoup  révcqiie  de  Nan- 
kin qui  est  prisonnier  dana  son  pa- 
laiS)  et  sous  la  surveillance  du  goiw 


(  iôS  ) 


Y4îtneD)eat.  Oa  ne  le  laisse  à  Pékia 
ipie  soqs  prétexte  de  maladif;  son 
^lisçy  la  seule  dçs  ciaq  qui  ëtoieut 
tV^refois ,.  est  .toujours  fermée  ;  on  y 
célèbre  la  inesse,  mais  presque  per* 
coolie  n'y  assiste.  Il  y  a  à  peiue  3,000 
cbrétîeBS  dans  la  ville.  M.  Bruguière 
est  d'avis  que  la  religion  a  plus  gagné 
q^Q  pfîrdu  à  Téloignenient  des  £u- 
vojpétDS  de  la  capitale,  et  il  en  donne 
lei  r^ispns  que  l'on  trouvera  dans  la 
relation. 

Oa  eut  des  nouvelles  des  Coréens  ; 
i\s  tasnoigBoient  beaucoup  de  respect 
pour  yévêque;  mais,  par  crainte,  ils 
Xi'osoiejAt  prendre  les  moyens  de  le 
ialre  ^o^i:  en  Corée.  Le  Père  Paciû* 
que  écoit  entré  dans  ce  p£^ys  ;  neuf  ou 
onze  Coréens,  dont  trois  femn^cs , 
avoient  été  en^prisonnés  pour  la  foi. 
Tousàvoient  montiré  du  courage.  Les 
feinuies  avoient  été  mises  en  liberté, 
çt  les  liçmunes  condamnés  à  mort  ; 
mais  le  roi  leur  avoit  fait  grâce.  On 
diaplt  qu'il  y  avoit  40^000  cb  rétiens  en 
Corée  â  n^ns,  ^.,  de  Capse  croit  ce 
noinbre  fort .  exagéré. 

.  Af.  GbaMwn  éjLoit  parti  de  Macao, 
^u  j^t^iqkbr^  1833,  pour  essayer 
aus^4.  d'enf n^r  en  Corée.  Il  arriva  à 
FoMga^  ,  où,  ,M.  Maubant  étoit  en- 
core, lia  ^  partirent  peu  après  sur 
la  foi.  4^  .lettres  pleines  d'espérance 
qu^  Josepb  ayoit  écrites  à  Ms^cao.  Ib 
lurent  iâentôt  détrompés.  M.  Chas- 
tan  arriva  à  l'entrée  de  la  Corée,  et 
Me  trouva  persqnne  qui  voulût  l'in- 
troduire. Il  fut  donc  obligé  de  ré- 
trograder, trouva  moyen  d'entrer  à 
Pékin,  et  fut  en  attendant  envoyé 
comme  missionnaire  dans  le  Chan- 
Tong,  d'où  il.espéroit  pouvoir  se  ren- 
dre en  Corée  en  vingt-quatre  Leures 
par  un  bon  vent.  11  eut  le  dessein 
d'aller  au  Japon  ;  il  ne  paroît  pas 
qu'il  Tait  exécuté.  Là  M.  Biiiguière 


place  une  digression  sur  Je  Japoh'^et 
sur  la  probabilité  qu'il  y  existe  en- 
core des  chrétiens ,  mais  en  bien  pe- 
tit nombre. 

Le  8  septembre,  Joseph,  que  Ton 
çroyoit  mort ,  rejoigqit  l'évéque  ;  il 
avoit  été  en  route  120  jours,  cher- 
chant les  moyens  d'entrer  en  Corée. 
D'après  son  rapport,  M.  de  Capse  so 
décida  à  se  rendre  en  Tartarie,  où  il 
seroit  plus  près  de  Pékin  et  plus  à 
portée  de  traiter  avec  les  Coréens. 
Le  22  seplembre|  il  se  sépara  du  vi- 
caire apostolique  du  Chang-Si  qui 
lui  avoit  fait  un  si  bienveillant  ac- 
cueil. Le  7  octobre,  il  traversa  la 
grande  muraille  qui  sépare  la  Chine 
de  la  Tartarie,  foible  barrière  qui 
n'a  point  empêché  les  invasions  des 
Tartares.  Là  se  rattache  une  fort 
bonne  note  .sur  la  chronologie  chi-* 
noise. 

Le  S  octobre  ,1e  prélat  arriva  à  Sivang 
en  Tartarie,  où  il  trouva  M.  Maubant 
qu'il  n'avoit  pas  vu  depuis  le  Fpkien; 
c'est  un  village  tout  chrétien.  M.  Sué, 
Lasariste  chinois,  y  a  formé  un  sémi* 
naire  préparatoire  à  celui  de  Macap.. 
Le  froid  y  est  très*-vif.  M.  Bniguière 
fait  différentes  observations  sur  l'in- 
tensité du  froid.  La  température  y  va* 
rie  le  même  jour  d'une  manière  pro« 
tligieuse.  L'auteur  entre  dans  quel- 
ques détails  siu*  les  Tai'tares,  sur  leurs 
invasions,  leurs  révolutions,  leur  re- 
ligion et  leurs  mœui-s. 

Le  13  novembre,  Joseph  aniva  de 
Pékin  sans  avoir  rien  fait  j  c'étoit  la 
quatrième  ambassade  Coréenne  qui 
étoit  envoyée.  Depuis  le  départ  du 
Père  pacifique,  ^qcun  chrétien  de 
cette  nation  n'avoit  pa^'i^.  Le  9  jan- 
vier 1835,  Joseph  partit  de  nouveau 
pour  Pékin,  où  il  devoit  s'aboucher 
^vec  les  Coréens.  Il  devoit  demander 
une  réponse  catégorique.  Il  vit  les 

13. 


(  »96) 


Coréens  le  19  janvier.  Les  uns  près- 
soient  son  arrivée,  les  autres  crai- 
gnoient  qu'elle  ne  fût  le  signal  de 
quelques  persécutions.  Les  Coréens 
donnèrent  ^  Joseph  une  lettre  pour 
Tevcque.  Cette  lettre,  quoiqu^avec 
des  formes  respectueuses,  téinoignoit 
peud^cinpresseinentde  voir  le  prélat. 
Elle  parloit  du  Père  Pacifique,  dont 
elle  ïouoit  le  zèle.  Il  ne  savoit  pas 
encore  le  coréen,  et  n^entendoit  en- 
core les  confessions  que  par  écrit. 
200  chrétiens  seulement  savoient 
qu'il  fut  en  Corée. 

L'évéque  adressa  une  lettre  aux 
Coi-éens  pour  lear  annoncer  son  arri- 
vée. Il  étoit  décidé  à  remplir  sa  mis- 
9ion.  Un  décret  du  pape  menaçoit 
d'excommunication  ceux  qui  met- 
troient  des'obstacles  à  son  entrée  Les 
Coréens  se  décidèrent  enfin,  et  promi- 
rent que  Tannée  suivante ,  à  la  on- 
sième  lune ,  ils  enveri*oient  des  chré- 
tiens à  Pien-Men  pour  recevoir  l'évê- 
qoe  comme  ils  avoient  reçu  le  Père 
Paqfîque.  Ils  donnoieitf  des  dignes  de 
reconnoissance.  Le  29  janvier,  Jo- 
seph repartit  pour  Pékin.  Il  remit 
aux  Coréens  la  somme  convenue  avec 
quelques  effets ,  et  qui  fut  prêtée  par 
M.  Sué.  Les  Coréens ,  de  leur  côté , 
remirent  un  habillement  complet, 
dont  le  prélat  dcvoit  se  revêtir  aux 
frontières.  Celui  demanda  lin  caté- 
chiste du  Cfaang-Si,  qui  lui  avoit  pro^ 
mis  de  l'aider  à  entrer  en  Corée. 

Un  bruit  de  persécution  et  quel- 
ques mesui'es  sévères  contre  les  chré- 
tiens vinrent  jeter  l'alarme  à  Sivang. 
L'évêquc  fut  obligé  de  se  réfugier 
dans  des  cavernes  voisines.  Pendant 
tous  les  mois  de  juin  et  de  juillet,  on 
fut  dans  des  transes  continuelles.  De 
plus,  révêque  étoit  tnquiet  de  Joseph 
qui  ne  rcvenoit  piwnt y  et  it  avoit  en- 
voyé successivement  deux  courriers 


sur  ses  traces.  Le  8  septembre ,  Jo» 
seph  arriva  à  Sivang  dans  on  éUÊL 
pitoyable  et  tout  couvert  de  plaies. 
Il  avoit  beaucoup  souffert  du  froid 
et  ensuite  d'un  incendie. 

Les  chrétiens  de  Sivang  ont  faAti 
une  église.  Âpres  Pékin ,  Macao  cC 
le  Fokien  ,  c'est  le  seul  édifice  public 
consacré  à  la  religion.  Il  y  aroitalon 
à  Sivang  huit  missionnaires,  savoir  ? 
l'évéque ,  deux  Européens  et  cinq 
Chinois. 

La  relation  de  M.  de  Capse  est 
datée  de  Sivang ,  le  5  octobre.  Il  an- 
nonçoit  son  dépait  pour  le  suileor 
demain.  Il  devolt  se  rendre  dans  le 
Leao-Tong.  On  lui  avoit  loué  vue 
maison  asses  grande  â  une  denû4ieiie 
de  l'endroit  ou  se  tiennent  Les  foiret 
entre  les  Chinois  et  les  Coréens.  Tool 
annonçoit  qu*il   touchoit    enfin  au 
terme  de  ses  désii*s.  Il  lui  ëtoît  ar- 
rivé, de  l'argent  du  Chang-Si ,  et  <in 
bon  guide  qui  consentoit  à  racconH 
pagner  jusqu'aux  portes  de  laGoF^? 
Le  bon  évéqua  paroitsoit  doué  |lriiy 
d'espérance.  Du  reste ,  il  ne  termine 
point  sa  relation  sans  adresAer  tes  le- 
merciemens  à  tous  ceux  qui  raToient 
si  bien  accueilli.  «  Je  me  fois  un  dé- 
voir et  un  plaisir,  ditr>il ,  de  ïreconi- 
mander  à  la  reconnoissance  de  tons 
nos  chers  conft*ères  les    Ténërablea 
vicaires  du  Fokien  et  du  Glian|^-Si, 
les   respectables    missionnaires    qni 
sont  dans  leurs  provinces  et  MM,  les 
Lazaristes  français,  qui  tons  m'ont 
donné   ot  nie  donnent  encore  des 
preuves  incontestables  de  lènr  atta« 
chement,  autrement  que  par  des  pa- 
roles. »  On  regrette  que  ce  témoi- 
gnage de  la  gratitude  de  M.  l'évéque 
de  Capse  ait  été  omb  dans  la  copie 
imprimée. 

Mais  liélas:  immédiatement  après 
ette  relation  ,  une  lettre  fort  courte 


(  «97 


AicoadjûieurdiiGliaDfi-âî,  Alphonse 
dé  DonatR ,  évéc^ue  de  Garade  (1) , 
umcmGe  la  mort  de  M.  de  Gapse.  Le 
prélat ,  parti  de  Slvang  le  7  octobre, 
oonune  on  Ta  tu  ,  étoît  arrivé  le  19 
i  une  maison  de  chi'étiens  sur  la 
rqate  de  la  Corée  pour  s'y  reposer  et 
y  attendre  la  permission  de  Mv  ré- 
sèque de  Nankin ,  afin  de  se  rendre 
au  Leao-Tong.  Le  20 ,  ajurès  dîner,  il 
tomba  soudainement  malade.  Un 
prêtre  chinois  qui  Taccompagnoit  lui 
donna  rezti*ême^onction  ;  une  heure 
après  le  prélat  mourut ,  à  la  veille  de 
recnetlUr  le'  fruit  de  ses  peines  et 
d^ entrer  dans  cette  terre  promise  , 
obfec  de  ses  vils  désirs.  Il  avoit  an- 
noneë  dans  une  de  ses  lettres  qu'il 
moufreil  en  Tàrtatie. 

La  relation  remplit  le  N^  dO  des 
Annales.  Dans  le  N"*  51 ,  on  trouvé 
nb  exirtât  d'une  letttc  du  Père  Pa- 
cifique» flèfedii  collège  chinois  de 
Nàples^ocdonné  prêtre  et  renvoyé 
dun*«oa^«fi  eftl830.  Il  raconte  les 
aaii#nt  tk  k«  fllMtocl^  qu'il  eut  à 
aucoieaicr  psar  entref  en.Corée.  H 
l>arrâitA(âaderlavîgilaneedesgardes 
des  fitmtièreB.  '  Après  treize  jours  de 
marche,' il ariiva'dans  là  capitale, 
où  il  resta  oaicbë  dans  une  maison. 
Il  s'occapoit  le  jpur  et  là  nuit  à  ins- 
truire les  chrétiens  ;  cependaint  il  n'y 
en  a^nwt  guère  plus  de  cent  qui^eus* 
sent  partidpé:  aux.  sacremens.  Le 
PérefiMi6que  donne  quelques  dé- 
tubaar  ht- persécution  suscitée  en 
Corée  sur  la  fin  du- siècle  dernier  et 
am- commencement  de  celui-ci.   Le 
missîoiinaiTe  appelé  T\:hou  et  quel- 
quefois Ly  et  Yellozo ,  fiit  trahi  par 
des  apostats  et  mis  à  mort  ;  ce  fut  le 
signal  d*iine  persécution  violente  qui 

(i)  C'est  unreligîeux  Franciscain ,  né 
h  Nazies,  que  M*  Bragaièro  avoit  connu 
au  Gn«ng-Sf .  et  dimi  il  parle  avec  estime.  | 


oônta  la- rie  à  plus  de  400  clii'ëtibnfl 
et  en  envoya  5  ou  600  en  eiil.  De- 
puis ^  il  y  a  eu  encore  d'autres  per- 
sécutions. On  disoit  que  le  nombre 
des  chrétiens  étoitde  plus  de  20,000,* 
mais  le  Père  Pacifique  paroît  douter 
que  ce  nombre  soit  Bien  réel.  Ilétoit 
assisté  de  trois  ou  quatre  catécliîstes. 
Le  reste  de  la-  lettre  est  relatif  aux 
mœurs  et  usages  des  Coréens.  Nous 
sommes  obligés  de  renvoyer  au  nu- 
méro des  AnneUeSi 


NOUVELLES  BGCLéSLàSTiQlIBS. 

pAHis.— A  l'occasion  des  fêtes  pro- 
chaines de  l'Ascension  et-de  la  Pente-« 
côte,  nous  annoncerons  de  nouveau 
l'ouvrage  publié  l'année  dernière  par 
M.  l'aboé  Lecourtier ,  curé  des  Mis- 
sions-Etrangères, Aous  le  titre  de  /7e- 
traUe  de  laFenlee^ie  (1),  pour  préparer 
les  fidèles  à  cette  solennité.  Depuis  sept 
ans  le  zélé  pasteur  £ait  ces  exercices 
dans  son  église,  et  dépuis  l'année  der-< 
nière  on  y  suit  entièi'enieut  i'or4ir*e 
marqué  dans  le  livre  de  la  retraite. 
La  messe  de  la,  retraite  à  neuf  heures 
est  suivie  d'une  instruction ,  et  4  qMÂ<l 
tre  heures  là  visite  au  saint  Saci*ement 
se  fait  en  commun*  Depuis  que  la  re'p 
traite  des  hommes  a  cessé  d'avoir,  lieu 
à  Notre-Dame  ,  par  suite  deséyéue- 
mens  de  juillet,  des  exercices,  pi-épara* 
toiresà  la  Pentecôte , .  recommandés 
par.  M..  l'Archevêque  en  1832 ,  ont 
lieu  dant'  l'églii^e  des  Missions*.  M.  le- 
ouré-a.mème  prévenu^  en  1831 ,  la 
pieuse  pensée  du  .prélat,  et  entretient 
depuis  cette  même  pratique.  Ces  exer- 
cices favorisent  la  piété.  On  voitsur^ 
tout  avec  plaisir  la  visite  au  jsaint 
Sacrement  faite  en  commun.  Un  assez 
grand  nombre  de  fidèles,  le  curé  à  la 
tête ,  passent  en  silence  une  demi- 
heure  d'adoration ,  comme  on  le  fe- 
roit  dans  une  communauté. 
.  Les  exercices  du  Mois  de.  Marie 
auront  lieu  dans  la  Jiiême.  église  cha- 
que jour  du  mois  demai,  à  sept  heures 

(i)  i'fr«  5«  c.  4u  bureau  de  ce  JourliaL 


(  198  ) 

etdemîe,etser<MttprèchësfmrM.  Tab*    tour  Ho'ti  (Ucidé  il  y  a  dix-liuitinoify 
hé  Leroux.  .    et  un  arrangement  avoit  été  coodu  , 

dit-on,  à  ce  sujet,  entre  la  congré^ja- 


Mitrcredi  dernier,  à  huit  heures  du  tion  et  le  ministère  de  la  çueire| 

sfiir,  M.  Tabbc  de  Roche ,  aumônier  quand   des  obstacles  indêfinÀsablel 

et  Tu  u  des  confesseurs  des.  dam  es  Bé-  en  ont  arrêté  rexëcution.  " 

nédicûnes  de  TAdoralion  peiiïéluelle  Noîis  avouons  que  le  projet  d'mn^ 

dû  Teinple,  est  mort  plein  de  joui-s  et  ployer  des  Lazaristes  nôus'pa)rott  éfr> 

de  vertné,  muni  de  tous  les  sacremens  <^of^  préférable  pour  1«  momeiit.  D'à» 

delasaintei^lise.IlaétéassistédaTis  bord  les  Lazaristes  ont  eii  étirJyit 

9éë  derniers  momens  par  M.  l'abbé  sortedit>it  à  cette  mission.  -Eofiûle 

Jutte,  que  M.  rArchevéque  a  nommé  une  congrégation  fournit  un  ilMfea 

supérieur  ecclésiastique  de  cette  mai-  sûr  d'avoir  toujoursdes  prêtres  choîsîa 

son  reli{;ieuse.  IVous  donnerons  une  à  envoyer  danscepayS,  au  lieu  qu*UB 

notice  soi-  ce  prêtre  vraiment  esti-  évêq^e  pourroit  être  quelquefois em- 

Hiable,  qui, pendant  la  première  ré-  barrasse  de  trouver   des   sujjbts  did 

voiutiOB  et  depuis,  a  toujours  mené  convinssent  parfaitementà  latdùme. 

une  vie  laboiieuse  et  toute  sacerdo-  Ms=>-?«st- — — 

taie.  P^i*  ordonjiance{cUi  31  naraiBlau 
iq^qg* nier,  l'église  Ue  ^ontenaf  ^^cattoa 

Une  pétition  ciivule  en  ce  moment  ^^  F«."'i>i««  >  diocèse  d'Urléa»».,  a 

dans  le  diocèse  de  Cambrai,  pour  de-  «té  érigée  ensu^male.     . 

mander  l'établissement  d'un  évéché  m        •        ""^T^T        ^ 

a  Alger,  I^  pétitionnaires  sont  des  .  ^  ^"^  ^^  ^^^  ?  *>  approche  des  vi- 

hommes  honorables  de  Lille,  de  Va-  ^!^^^  pastorales ,  M.  1  eveque  de  Bo- 

lettciennes  et  de  Cambrai.  Ils  présen-  ?^''  ^^''f^^*^  *  ^^  diocèse  qàéJque 

tent  l'établissement  d'un  évêcbécom.  »ns^f"ction  sur  un  sujet  impàiVuit; 

me  le  meilleur  moyen  de  consolider  c«tte  année  A  Ja  veille  de  *ad«tttt^ 

la  colonie,  d'y  faife  fleurir  la  reli-  J^slledans  lattWidiSsem€nt.delW^ 

gkm,  de  rattacher  ce  pays  à  U  France.  fr«««*^e^  ^l  »  ]P"bhe  mac  inutanliau 

Ils<:ilent  l'exemple  du  Canada  au  dix-  Pf^tui^e  »"*•  1<»  ^Ql^*.U*nfl*>«rt 

Septième  siècle  ;  ou  y  envoya  un  évé-  „^2*^l.^i^i  ™t^  *^^fWf  «>W 

que,  dont  le  zèle  eut  les  plu» lieupeux    """*  '"•'°»»— «  -^  ««-• - 

^suhats,  .  . 

On  ne  peut  que  louer  éxilréme-    pK^^?* -«-»*-- v^*  ««..«*.  » 

ment  les  lues  wligieusés  des'  péti-  i'.^irr  ^/''P??^^^^^ 

tfonnati-es  ;   ils  ignon^nt  peut-être  ^T'^ ^         lÊ^J" :^}^J^^'^ 

4ue  déjà  des  arraijemensétoient  pris  ^^^V  r'^"'*  *?  cierge^ 'tfli« -en- 

pour  fixer  d'une  autre  manière  l'Lt  «">"  ^e  1  instrucdoa  :    :.^r 

de  la  religion  à  Alger.  On  y  devoit  *  ^  P'^^*^  ennemis dephoMctlKm  l 

envoyer  des  préti^s  de  la  congréga-  MaislesIégirialfinrsetlessagttëttMBÔmts. 

tion  de  Samt-Lazare,  qui  avoient  été  où  QBl-ils  puisé  ridée  mère  deieo»  écoles, 

chargés  de  cette  missioti  il  y  a  bien-  ^^  leurs  meilleurs  réglemenscje^iftçjpjipc, 

iét  200  ans,  et  qui  sembloient  y  être  ^^  ^  "'^^  ^^^  ^  ^^^f^^l^d^.l'Ëglise, 

appelés  naturellement.  Le  nom  de  et  dans  les  sages  dispositions  q^'ëûe  avoit 

samt 

cet  e 

àv^nt 

putation  de  zèle  et  de  sagesse  qui  les  les  préconiser  como^  T^eurf  d;i  ^réjcultat 

avbit  fait  rapp^r  à  Alge«r  en  1B14 ,  de,nofi.prc]$rà8içldei|i^X^o^:dê  dos 

UHlitent  en  leur  foveur.  Df^k  leurre-  lovril^n»,  notn:  société  est  IdhIb  ^léBé- 


(  ' 

Irée .  cl ,  si  l'on  penX  f  if  lef  «insî ,  toulc 
înbîbée  de  cbr's'i'niHOe.  tiom  i:myons 
Are  ji«dIs,  qawsl  nous  ne  fafMWS  qlu:  ra- 
tooi^er.  çombiiitr  el  reollrc  ca  reiiirrc 
JIËIéineDL.<;liréliet),df^t4  ■«  fond  du  nos 
Bceyn  el.  de  twlfe  consUlulion  socjaln. 
fl^^c  poDs  disoot  ici  di'*  C'calei,  on 
pain  (f  dirq  avec  la  mltae  ^««leMC  de  aVfc 
l^sUUon  des  rabriqfies,  des  luarikges. 
dei^i^.  àes  caUsaiicn,  (ouïe  calqiiic 
àêifice  guVile  a  de  plus  sage ,  sur  ks  an- 
cîeniief  ordonnances  de  l'Eglise.  Il  esl 
bwn  Mat  dfiuledcr^tCQieaiiT  ItsCcolcs, 
de  mnlUplicr  les  sources  de  l'itistruclioci  ; 
«Mb'i  iU  dii-ndivîtine  siËcle ,  apr&s  qne 
l'Evangile  a  tlendu  sou  iulluenec  et  com- 
«■■iqué'»  verla  i  tunl«s  tes  inatiiixious 
gtiiih^iiOTir  aprbtqu'IlB  ppoclumé  louU» 
dMvMMliuUles,  «1  wtné  Mns  les  g«rffli<s 
■A  émiA«Mf  de  niunnnilC,  on  ne  doit  pas 
-«dbUwlM  grand*  put  qui  lui  revient  dans 
iM'pteftclIoiUWitoens  que  l'on  neltirte, 
M^uttle  faita  que  fon  u'einbrMM,  qp'e» 
«bétamUtUM  «vrit.  • 

■  NMia  Hk  citerons  ici  que  la  mom- 
«hfe  jMHniit'âii  êttUt  éloqtiente  nirnta- 
limi  lAÛ'tè^^diib  làjb  au  cltT[*ë.  Le 
>{M4!lMt«h«IMï<é<ttiM'ïe  clei^^  n'est  en- 
âtcMÎ^M'^IHW  tlHnniction  fsiHse  et 
(ketfOMt  d'an  de*Hi-MVoir,  des  ïq- 
mièr4»iroBipetM«,<le8syRlèinndaa- 
ffCivtik.  ildonnedc  sages  conieitianK 
iWlili)trriri ,  anx  parcni ,  »mx  cut-és. 
11  «tgaf*  eekix-ci  à  visiter  les  éoolee 
«CAfawiiTeUleT  l'eiueigaemeal  : 
'  -VnoifemftrsifMreteoatëe,  qvuid 
^atsfiuckirM  ■técnous,  en«otpen(mi, 
«l  afliiilSa  aurTaatorité  que  nons  tenons 
il»  Dki,'t|uand  tmis  proscrirai ,  dlions- 
mtoMi  pttndu^éeoles  oatmoe  da  wln 
dnAMillti, 'a  prétendu  titre  d'intinu- 
«Im  writik  «t  *filigiâMe,  BMitre  leqmt  le 
pl^Wt  de  ooi  «-ol^(i«s  d«M  l'étpheoiMt 
-OBtdQiit-UÉinéicesabr^sdel-lliUoin: 
«aÏBtB,  oà  iwm^itsté  de  om  Ecrltorèacal 
iadigiiamant  nbràste  1 1»  i»«éM  dHtnc 
■âDtalîlé  t>Mle  «■  t<>»le  immaiMe  t  cce 
iQUédiîaaaes  iiuan|>lel)  «t  perfidement 
frivB^DispqMaffiobeat  la  prittntion  de 
^ivtliiar  itret  lu  nAlres,'(i>KU]ie  si  tR- 


99  ) 

giise,  aprts  dlt-uenf  sitclcs'd'en&eîgttf ■ 
ment  public  ,'tvoil  allendn  l'ar^ncment 
de  qnelqnes  hommes  d«  lettres  ignoifs 
poiiT  transmettre  ï  Ms  enraiis  Ici  vt^lt 
^lêmans  de  sa  morale ,  de  "Ses  dogincs  et 
dr  s-Mt  culte  ;  cen  Bibles  rf  tiandun  i  pro- 
fusion ctti  vil  prix,  Dusacril{^mcntmii- 
lilto,  ou  itriidElemcnt  traduites,  et  toii- 
Jonrï  snspeelcs ,  alors  mCmc  (joe  la  Irii- 
duciioii  en  seroit  Ud&l»,  parce  que  I»fs 
■hnilk'iis  no  reçoivent  les  lîvixis 
qnedes  Aiainsdu  l'Eglise.... 

•  KotusignaloNsh  la  Vigilauite  de  mes- 
sieurs les  curf'S,  i°  la  BihU  de  6'acj-,  ïii-^' 
tTiii-1%.  où  manquent  plusieurs  livres  uu 
cliapjlres des  Ecritures  canoniques  i  a°  un 
Caicchisiiu  où  ont  Été  omjs  i  desiein,  les 
arlidcsTondamentaui  de  notre  foi,' co  ni  iqc 
l'curer,  te  purgatoire,  le  culte  de  U  fain(e 
Vierge  et  des  saints,  les  iodulgeDCcs,  l'ex- 
j[>li::iillijn  des  oommaudetQPOS  do  Dieu  et 
<Ic  l'î^lise  ;  et  en  gùuérti  tons  Iqs  litres 
lie  ui  eau  X  de  religion  difit  i'<WSti  l'.t  pPfl 
ûtsbii  l'ortbodçAie,  <>u  a'aïuoit  p9*^- 
approuvé  par  upu».  * 

La  deuriétne  visite  générale  du 
dioièse  se  eodimuera  cette  année,  ù 
punir  da  10  avril ,  dans  l'arrobdisw.-- 
lueuideVillefranclie.  M.  révêqoeifl- 
iliquc  iouies  là*  égliset  qu'il  visitera, 
lt^s  ii«u\  OH  il  siatioanera  ,  et  les  pi(- 
raisses  qui  doiveut  se  pr^tarer  à  la 
cotifirjiiatMin.  La  ?iaiieduraradu  10 
aviUau  lltHiai,  que  le  prélat  vtjiett- 
dra  à  KodeE  pour  l'otdUiaiion-' 

Le  diocèèc  de  Mea«x  TÎuit4e  hiM, 
dans  la  pemaue  du  TénëiaUtt  arcbi- 
prctie  de  Melun.  unepevte  qui  ^Jié 

M,  Jean-Pierre' Fauveau  étoiLiM- 
,i  Keini«le8dëct;iiihrËl77a.Auiiiil 
iiiLiit  oii  éclata  la  «owmeute  révolu- 
tionnaire, il  n'était  encere  qtieictitic 
lévttt: ,  et  pourtant  il  voulut  s-auo^ 
cievaus  dangeridegaucien*  du  aaM»- 
tuaine  ul  paitager  avec  eux  le  cncliat 
t:l  l'exil:  De»  joura  plus  ta4m«8 'Im 
nerniirunt  de  suivre  sa  vocation,  quo 
Les  épreAvcs  i^'aToieirt  fail  qu'aStei- 


niir.  I<e  (4iocèse  de 
un  précieux  souvenir     .     . 
et  de  «es  vertus.  Su cceasi veinent 
recteur-économe   du 
Meaux ,  curé  doyeu 
de  Saint-Aspab ,   et 
l'arTonduMinent   de   Melun  ,   il   se 
luouira  toujoura  dans  ci»  emplois 
importam  digne  de   la  haute  con- 
fiance des  évèques  de  Meaux. 

A' Melun,  comme  k  Meaux  et  à  La- 
gny,  on  aime  à  se  rappeler  sa  charité 
aroente ,  son  lële  pour  le  salut  des 
aines ,  sa  piété  tendre  et  solide  ,  sa 
condescendance  douce  et  éclairée,  son 
désintéressement  sans  bornes ,  et  par- 
dessus tout  sa  profonde  humilité. 

Le  27  février  dernier,  )a  mort  vint 
le  frappei-après  une  maladie  de  quel- 
ques jours,  et  du"  même  coup  priva 
le  diocèse  d'un  samt  prêti'e  ,  la  ville 
«le  Melun  d'un  véritable  pasteur,  ses 
jeunes  collaborateurs  d'uu  père  et 
d'un  modèle.  Il  mourut  presque  les 
armes  saintes  à  la  maia  ;  car  la  veille 
«ncoi'e  de  sa  moit  il  voulut  offrir  le 
nint  sacrifice,  comme  s'il  eût  pres- 
Knti  que  le  lendemain  il  se  présant» 
xoitdevaDt.lt:  Dieu  ^ui  juge  li 
Ijcea  mêmes. 

La  nouvelle  de  cet  événement  si 
trisie  et  si  imprévu  retentit  doulou- 
feusement  dans  la  ville,  et  l'empres- 
sement de  toutes  les  classes  de  la 
société  à  lui  reudre  les  dernien  de- 
voirs, prouve  asses  qae  tous  l'avoien  t 
connu  et  apprécié. 
Lauréat,  curé  de  Notre-Dame  de  Me- 
lun, qui  fit  en  chaire  l'éloge  du  dé- 
funt i  sa  parole  simple  et  pleine  de 
regrets  fut  écoutét:  avec  un  silence  re- 
ligieui.  £a  l'entendant,  plus  d'un 
paroissien  fidèle  se  surprit  sans  doute 
dans  le  cœur  le  désir  de  le  voir  suc- 
céder   celui  dont  il  rappeloit  si  bien 
le  sile  et  les  vertus.  M.  révêque.,  en 
réalisant  ce  vœu,  a  fait  bénirla pro- 
vidence ,  comme  U  y  a  cinq  ans.  Il 
n'y  aura  qu'an  nom  de  chaîné. 


notre  viitirahU  frir»  PUrr*  TttU . 
vé/jiu  lU  LaaêiaiKs  tl  GnMkw  ,  i  tri- 
oarg. 

.  GRÉGOIRE  XVI. 
Vénérable  frtre ,  saint  et  béaédhlBM 
apostolique. 

C'est  avec  nue  grande  joi«,  tWii 
bic  frère ,  que  nous  avons  reçu  votraU- 
tre  en  date  du  6  du  mois  damier,  te 
Doos  y  avons  vu  que  c'est  àvolie  iniliri 
tnde  pastorale  que  nous  devons  las  ha»- 
reux  effets  qn'onl  obtenus  ft  Fiibonf 
notre  sBtorilé  et  celle  dn  iif||;ii  ^ot- 
toliquc ,  par  U  rajat  wltn'al  et»  M«1h 
d*  la  rouftnnct  it  Badtm^  Vol^  >Ua.  m 
cette  circonstance,  a  été  pour  tm/mwn» 
oonvelle  preuve  quiaschevédaXBVFdf' 
montrer,  qu'appelé  i  f>«rt«ger  jffCMBf^ 
la  charge  aposloli'qDe,  vous  travailla  AT 
concert  avec  nous  ï  défendte  la  canM  ife 
la  religion  et  de  l'EgltM;  et  c'est  .poir 
noos  nne  noovellc  raison  de  voû  félicstec 
de  toat  notre  ccBur  de  la  msnitn  paiftdre 
I  dont  vous  accomplisses  les  devqin  de 
épiicopat.  Eb  vods  rendant  avee  plaisir 


nous  ne  devons  pas  borner  Ik  nos  ftu- 
cilalions;  csr  l'esprit  de  iWïgiDB.i]m 
anime  voire  gouvernement,  et  son  ic*- 
pectponr  notre  siège  E^mstoHfiiB dentiB- 
dent  que,  en  voas  fsisaot  CHMlbc  la 
canie  de  notre  joie,  non*  ta  Int.r^tpor- 
lions  en  grsnde  partie,  et  quft  niMS' W 
prodiguions  les  louanges  qu'il  BJaMaaMBt 
mMiées.  Nous  toos  chargeons  donc, 
vénérable  frère .  de  fëliciler  haatraiart , 
en  notre  nom  ,  te  président  et  les  augis- 
trsta  du  canton  de  Frilxnrrg  tnr  le  lÈle 
qu'ils  ont  si  bien  fail  éclater,  pour  la  d&- 
Voici  le  texte  du  bref  adressé  pai'  |  frose  de  la  foi  calholiquoei  dcsdrolbde 


VEglise  ,  tn  rêjttani  par  im  éàeret  toUnnel 
tm  arîîcU»  de  la  canférenea  de  Baden  •  as- 
mex-les  en  môme  temps  qae  nous  aTon* 
^ru  là  1IQ  gage  certain  du  ferme  appnî 
^'îlfl  prêteront  désonnais  à  font  ce  qui 
p^onoil  concerner  le  bien  de  la  religion 
calholiqne   et  de  TËglise.    Nons    vons 
dwrgeonB  également  de  lonles  nos  féli- 
cilalîons  pour  ce  clergé  qai  concourt  si 
bien ,  sous  vos  auspices ,  à  la  conserva- 
tion de  l'unité  catholique ,  et  qui  pio- 
fesse  le  plus  profond  respect  pour  nous 
et  notre  saint  siège  apostolique,  et  vous 
lui  exprimerez  les  douces  et  abondantes 
ooMolations  que  nous  font  ^'prouver  sa 


(   201    ) 

l>lisseinent  religieux  ;  ils  reçu. . 
encore  cliez  des  ouvriers  capables 
et  honnêtes  auxquels  on  les  confie  ^ 
des  leçons  de  Tart  ou  du  métier  qu'ils 
ont  choisi.  Des  examens  publics  main- 
tiennent parmi  eux  un  esprit  d'ému-- 
lation,  et  des  exercices  journaliei^  de 
religion  leur  donnent'des  principes  eit 
des  habitudes  de  i>ons  chrétiens.  Oa 
forme  de  même  pour  Tagricullure 
des  eufans  d'un  âge  tendre,  que  l'on 
place  chez  d'honnêtes  cultivateurs , 
où  le  curé  les  instruit  ;  et  à  dix-huit 
ans,  le  curé  et  le  cultivateur  qui  leur 
ont  donné  des  soins  reçoivent  un  prér 
sent  de  la  cdnunission.  Enfin,  on  fait 


rehgion  et  sa  piété.  participer  aux  avanUges  de  cet  insti^ 
-Il  nons  reste,  vénérable  frère,  à  vous  ;  tut  des  filles  pauvres ,  et  on  les  place 

donner  la  pleine  assurance  de  nos  senti-  dans  des  maisons  particulières  ,  on 

fneos  a/Fectueux  h  voire  égard  ,  et  de  la  elles  sont  instruites  et  élevées  de  la 

bienveillance  paternelle  à  laquelle  vous  manière  la  plus  convenable. Tels  sont 

aver  acquis  chaque  jour  de  nouveaux  les  bienfaits  de  Tinstit  ut  MTanin»  heu- 

droits  ;  TOUS  en  trouverez  le  gage  dans  la  i-euse  création  pour  le  peuple  de  Ye^ 

b€nédictioii  apostolique,  que  nous  vous  nise. 
donnotii  tvee  amour,  à  vous ,  vénérable 


frère  ;  l»6ar  ta  commanîqner  au  gonvcr-  „     ^^^^  „,.  ^„„„  „^  ^.  «.««ua.. 
nement ,  an  clergé  et  à  tout  le  peuple 

fribûntimli.  qjâe  nous  chérissons  len-  P««  «P^  Touverture  de  ce  cours;, 

drèïnèÀl'daiis  le  S^neon  °«"*  a^on»  P™  «««  «>'ie  d'engagement 

■  •  Donné  I  tUme,  près  àe  Sainte-Marie-  ^®  >®  «"i^**  ®*  ^^  ^^^^  compte  à  m» 

Majeure,  fe  6  juillet  i836,  sixième  an-  acteurs.  Noos  avîoti*  trop  présumé  de 

nëe  de  notre  pontificat.  °<^  forces  et  de  notre  courage.  Dès  les 

•  GRÉGOIRE  XVI.  •  cinq  Où  six  premières  leçons,  nous  nous 

•     ■3Qrr-  sentîmes  fatigués,  battus  d'ennui,  fexcé- 

Le  deroier  doge  de  Veni«,  Louis  dé.oMtreme«.repw  les  éternelle»  rcdile» 

r_    i^î y  ^ .        •  et  les  facéties  de  M.  Lermmier  contre  b 

travestir 

de 

donnes  œ  leurs  parens  et  qui  rô-  •—«*—"** -^  h— «^-v-^m—p^-vi»  ia- 

dolénit  dans  les  rues  en  proie  a  l'oisi-  ™***  ^* 

▼été  et  &  toutes  ses  faules  conséquen-  ^^"™®  ^^  "'^  •  P^^°*  ^  ^  débattre 

cei.  Pelidant  le  désordre  des  révolu-  «*"*'®  ^^'  '^*  professeurs  du  Collège  de 

lions  ,'cè  legs  n'avoit  pu   être  mb  à  ^'rance ,  ni  à  marchander  sur  la  valeur 

eiAiûtion.  Mais  le  cardinal  patriar-  ^e  **  contrebande  qu'il  leur  plait  de  faire 

che'  de  Venise  et  la  commission  de  passer^  c'étoît  donc  pour  nous ,   avec 

bienfidsance  ont  enfin  obtenu  la  réa*  ^*  Lermioier,  à  prendre  ou  à  laisser... 

lisaCion  de  la  bonne  œuvre.  Les  en-  Nous  laiss&mes.  Tout  ce  que  nous  avions 

fans  recueillis  dans  le  lieu  pieux  sont  rapporté  jusque  15  de  son  fonds  de  bou» 

non-«eulement  habilles,  nourris  et  tique  se  réduisoit  à  deux  points ,  savoir  : 

instruits,  selon  les  principes  d'un  éta-  !•  que  le  christianisme  éloil  un  fait  A<^ 


3*  cpie  l«3  religion*  n  fabri^MoU  comme 
deeobjetsdemode.  clqaeqaandto  mode 
«n  eu  passée,  il  est  imfiMHble  d«  k  hîK 
TCprendrc. 

Du  rwle,  ai  pircoorant  Im  premiers 
riècles  du  ehrislimiîsme ,  M.  1«nntnier 
ne  refnMÎt  pM  de  rendre  hninmage  h  sa 
|>B<SMnM,  et  d'en  fiireressnrtirl  es  grands 
«flela  toules  les  foi»  qn'ils  floicnl  venns 
<n  aide  h  la  politique .  soil  pbnr  lui  faire 
TwntperlepoiiToir  elle.gardcr,  soilpoar 
Taire  éclater  le  triomphe  des  masses  et  la 
■onvenincti:-  des  prolÉlaires. 

Les  clioscs  cnétoient  lîi,  et  M.  le  pro- 
.fcsseur  des  tégitlalîooâ  eomparies  sV'loit 
pas  sorti  de  ce  pelil  cercle  pendant  les 
premiers  mois,  quand  nous  désertâmes 
son  cours,  moitié  par  ennttj ,  moitié  par 
crainte  de  paroître  fraterniser  degoùls  et 
de  sympathies  avec  les  trois  coïts  barlit» 
de  bouc  et  les  chevelures  de  saint-sîmo- 
niens  qui  font  l'orneracnl  de  cet  audi- 
toire! 

'  CepMidant.parsomenirdelaparoleque 
.npu  snavioiis  otoonée  dans  itiemptï  nos 
ledean,  e(  ansH  «n  pea  par  oniMiU ,  «OMB 
atODs  vmia  profiter  à»  preniar  |0Dr  de 
beati  temps  qu'il  ait  Csii  de^isiaChatt. 
delevr,  po«r  aller  f  «tir  eé  en  émit  M,  le 
.professeur  Lenninier.  Nom  l'artous  laiué 
avec  l'empereur  CwutaDijn  ;  ncBsl^wnw 
rctrosvé  avec  l'emptcour  Juslinien,  Rnâs 
loaionra  ehercbant  des  cfanHicna  pour  In 
.f»ire  W*ir  DU  trionflie  de  son  idée  f xe 
relativBmeni  hs  PtUgiaus  de  iabriqoo  et 

i  son  fait  hmmanilmrB. 

ToHtefOM,  «ou»  «rSDB  rc.iBV^  nn 
peu  de  changement  dans  les  raimes  du 
■IMtnée  U.  Lcrminier.  San  jeu -mimique 
■fel  perfec&nwé  t  el  il  doit  avoir  ira- 
^aitié  soiivcut  dcvanl  m  glace  pour  pren- 
dre ks  non«cU«s  poses ,  pour  Étudier  in 
.pQUveaua  geste*  qu'il  t>*esl  donnés.  Utin- 
jeual  il  a  twla*  1«  raasîtreB,  toats  ies 
^vndei  atlilvdea,  tottlle  jeudephiaiv- 
itotti*  qu'on  peut  dCeirCT  dwaa  ««  eoiaé- 
ditM  «t"'  ^'^*t  '^'"'t  ewicé  au  pre^iis  ds 
fan  ^n.  Au  fluiplui,  il  ne  cache  pas  que 


«'«■t  lè-denof  qu'il  conpta  déionntii 
pour  faire  durer  ie  plùûr  do  km  ■«&- 
toire.  pour  le  dédommager  de  ce  «pia  Ma 
fonds  d'irréligion  s'est  ffiuisé  d&l  te  Cdb» 
mencemeat  de  son  coOfs,  al  bb  laî-fosp- 
nie  pluË  de  quoi  aller  juiqu'an  bo«I..Ai^ 
U.  Lerminier  *'esi-jl  bttéi  à  liawfeitm 
de  ea  dernière  leçon .  if  annoncor  fsUli 
atloii  /in  rorit'f (U ,  parce  qae  toute  Hib- 
toire  des  nations,  t-l-ildil.  seconipiMedè 
deui  parties  ^  peu  prbs  'g»\fi»,  doblHac 
con«i[|iie,  i-t  l'autre  tragiqae. 

Il  esljwli  de  Ik,  en  s'aidaai  dB.qaatir 
valûmes  dont  il  avoit  pK-paré  k  cnt«Stt 
les  citalioDs ,  poar«iipli(4ii«r{tar  la  hmwi 
comment  la  courtisane  Théodow,  d»4)||- 
pleiille  d'un  nourrisseur  ironn,  <f «fgme 
les  préposés  aut  bétes  de  notre^^lii^  dk» 
Plantes,  éloit  psrvcaneàaâ  fMre£[iqwfr 
par  l'empereur  Juslinien.  et  ï  ^«flHpir 
sur  le  trône  à  câtédelui,  avec  le  tftte  d; 
son  collègue.  .Ici ,  il  nons  a  pfni.  IffM  ie 
savant  proTesMur  s'étoil  troa^;  fl  n'j' 
avait  rjeç  de  aanique  dans  Ja  lii^l«lf)  dci 
m  ce  urs  dégradées  et. des  lnX|e«,^DgUpb|i 
de  celle  époque.  C'est  de  qtioî  ÔJ  .a  gf 
s'apercevoir  lai- même  aj»  ioaUiÛ^Kl^  ' 
qu'il  a  faits  pour  provoquer  teifpi^w 
auditeurs  par  mille  airecUtî<Mu,ci(;  fapiR 
gaieté  où  l'art  mimique  peffsiï  tfifPt  tt 
qui  munquoient  «bsohinienLiie  ualBflH. 
Il  a  donc  fallu  que  M.  Lerminier  avistt  à 
un  moyen  de  réparer  cet  échec. 

A  la  vue  de  l'aiiditoire  barbi)  et  che- 
velu qu'il  s'étoil  engagé  h  faire  rire,  uoc 
idée  assci  beureose  lui  est  vçft^iç  ^,  Te^- 
prll;  c'éloit  de  chercher  dans  lexËgnede 
JtJslirïferï  quelque  chose  qui  pût  se  prêter 
ifelTel  comique  qu'il  vouloil prodiiiiv. 
Or,  *oici  à  qiioi  il  a  recopm  pour  cela  ■- 
Au  temps  dont  il  parlait ,  il  y  avoil  â 
Constantinojile  deiii  facllons  poUliqueji 
auïqnelles  la  religbn  stnoit  de  prétpilç 
pour  se  diïi4er  et  se  ballrt  l'nfiç.'çu)^ 
l'antre.  Elles  se  dîstinggoieat  par  ly 
dénomination  de  fcr-tt  et  die  Kfmf,  i# 
faction  des  BUut ,  qni  le  çoijipÇHit.il^ 
cbréiicns  ortbodoics.  EJoil  la  pin  /oitto 
■daBS  tous  les  conOils.  Les  ytru,  ao- 
«ayé*    d  avfrir    |e    detfou» 


TfQt  ma  eipëdieBt  pour  «e  rendre  ptiu 
hiposans  ;  ce  fui  de  liisser  crottre 
lears  chevEnx  cl  leuT  barbe,  et  de  se 
dotant  des  costumes  i  faire  peur.  Au 
Métrait  qne  M.  I^rmiDier  a  {ait  d'eai , 
«Hbd  Ils  M  fureot  ainsi  IraasformÉs, 
tintes  les  barbes  de  bouc  et  toos  les  mal 
pèïgnb  de  son  auditoire  se  £ODt  recon- 
iHu;h|fiielélcs  tyns,  et  lorsque  le  sa- 
vant protessenr  les  a  eiitreteain  ensuite 
dii  gnad  toccks  de  frayeur  que  la  facllo» 
des  Ttrtt  obtint  sons  cet  aspect  lauvage. 
non-Knleroent  coaire  ses  adversaires  le» 
ËltM,  Biais  encore  contre  Jostiaien  laî- 
■DènCi'an  a  vn  le  momeal  où  tout  le 
àottége  de  France  alloit  se  laisser  empor- 
ter ï'nlt  monvement  martial,  et  marcher 
i  quelque  eipédition  nouvelle  dans  le 
gettre'ée  celles  des  glorieuses  journées  de 
jnîHët'ét  de  février.  Le  romi^ae,  aprts  le- 
quel H.  Iiemînj'er  conroit  en  vain  drpnis 
tme  benre',  est  venu  enfin  couronacr  sa 

Dn  ïeste,  point  d'aulres  cbangemens 
qne  ccm-n  dans  sa  niai)ii?rc  de  conduire 
te  cours  dea  légUtatïons  coinpurëtt.  La 
partie  Toîmitiue  et  boufloriiic,  rrèt-per- 
fectionnie.  !.a  parlîe  aairi(- simonie  nue  et 
antireligieuse,  toujours  où  elle  en  éloil. 
h  cela  pri-S  qn'une  noorellu  locution  &'j 
eu  introduite  pour  réduire  la  religion  ca- 
thotiqae.  apoUoUgue  et  romaine  i  une  ei- 
presrioa  friù  ritnple,  qui  est  le  rama- 
litaaw.  Ajontens ,  ai  fous  voulez,  que 
faction  diëttrale  ifc  M.  Lerminier  est  de- 
VeiMe'pItiivîie  et  plus  tchauflanlc  appa- 
WftntoeiA,  fniïsqD'il  suce  maintenant  qua- 
lone-Wfn  tfean  sucrée  par  leçon,  an 
IM  <db  "qtaatre  dont  il  se  conlenloit  dans 
km  wéï  ffrcibicn  mois. 

■  BÉ  ndh^ant  le  programme  do  samedi 
prochain,  il  a  dit  i  son  auditoire  :  •  Ce 
jonr-U  Dmia  no»  promènerons  en  Asie , 
ea  AfnqM,  cbei  im  Pênes  et  chti  les 
'jOoHm.  *  il  f^TCdt  4]ne  t'est  avec  le  gfné- 
ni  Bélisaire  qo«  lo  savant  professeur  ti 
.#o  Mdilaire  ftfoat  celle  praincBade. 

: — •-. —     I  I  mqnii-. 

POfilTIQtJE. 

)>ers»i>^ne  l*a  faitexpiAs,  sans  doulc. 


(  2o3  ) 

nous  MéiUo  qoe  la  grfcce  de  M«a- 

venue  en  aide,  on  ne  peut  plus  t 

propos ,  ï  là  dot  de  la  reine  des  Belges. 

Dans  un  moitoeiit  comme  celui-IA,  on  est 

enibàrrassO   |>our    relilscr  quelque 

chose  â  une  Tamille  dont  la  clfmencc  se 

crie  dans  les  roes.  Ainsi ,  c'ett  un  basard 

doublement  henrenx  que  cette  cotnci- 

;  heureux  ponr  Meunier,  dont  la 

doL  de  la  reine  des  Belges  setnbloît  favo- 

ioct  U  griice  ;  heureux  pour  la  iiine  des 

Belges,  dont  la  grâce  de  Meunier  scabloit 

favorïscr  la  doL  Toujours  eat-il  que  la 

choi^e  s'eft  fort   bien   passée  pour  l'an 

pour  l'autre. 


PAIIIS,  28  AVniL. 

Aujonrd'bui  àdeui  heures  un  quart,  U 
chambre  des  pairs  s'est  constituée  en  cour 
de  justice  pour  l'enlÉriaerneul  des  lettres 
de  commutation  de  peine  accotdOca  par 
Louis-l'hilippi;  au  condamné  Mcuoier,  et 
préat-utées  ï  la  conr  par  le  procureur-gé- 
néral. Ces  lettres  seront  transcriles  sur  le» 
registres  de  la  cour  des  pairs  et  déposées 
dans  les  archives,  et  meo  lion  en  sera  faite 
en  marge  do  l'arrft  de  condamnation, 

—  Une  ordonnance  du  iG  aàmioo  y 
Chef  Je  lé  la  t- major-général  des  gardes 
nationales  du  déparlemeot  de  U  Seine, 
M.  le  général  Jacqueminot  ;  généraux  de 
brigade,  UU.  le  barou  llallei,  comman- 
dant la  i"^brigade;  la  oonitel''rianl,  com- 
mandant ta  a';  de  Saint-Aignan,  com, 
mandant  la  5';  Tonrton,  commandant  la 
4'  ;  le  comte  de  Latrarde. 

—  Par  ordonnance  dn  i5  avril,  M.  Au- 
giutc  Salmon  a  été  nommé  auditeur  au 
conseil- d'état. 

—  M.  Roy,  pair  de  France,  eatnommt 
président  de  U  commisùon  de  turveit- 
tance  de  la  caisse  d'amortissement  et  de 
celle  des  dépôls  et  consignations ,  en 
remplacementdeM.MollieDtetU.  Odier 
est  nommé  membre  de  la  commission  de 
Burvcilfance  de  la  caiase  d'amorUssemcnt 
et  de  la  caisse  des  dépôts  et  consigna- 

—  MM.  Uavin.  Salvertc,  f^crossc,  du 


(  w4  ) 


Laboalie,  de  Sade,  Larabit  et  Olais-Bi- 
loio  parleront  contre  le  projet  de  loi  sor 
les  fonds  secrets,  qui  sera  défendu  par 
MM.  Koul,  Muret  de  Borl  et  Pelet  (de  la 
Lozère.) 

—  On  Ht  dans  le  Journal  des  DébaU 
que  rien  ne  paroit  encore  arrêté  relative- 
ment à  Tépoqae  de  Tarrivée  en  France  de 
la  future  duchesse  d'Orléans,  non  plus 
que  des  fêtes  pour  le  mariage. 

—  La  Charte  de  i83o  dit  que  M.  Passy, 
préfet  de  l'Eure,  n'a  pas  donné  sa  démis- 
sion,   comme   l'ont  prétendu   quelque» 

journaux. 

—  M.  Clément,  ancien  sous-préfet,  a 
été  nommé  maire  à  Alger,  en  remplace- 
ment de  M.  Gottin,  démissionnaire. 

—  L'Institnt  royal  de  France  tiendra  la 
séance  publique  annuelle  des  cinq  aca- 
démies mardi  prochain. 

—  La  cour  d'assises  des  Pyrénées - 
Orientales  a,  par  arrêt  du  aS  février  iSSj, 
condamné  à  la  peine  de  mort  les  deux 
frères  Aubcrt  et  leur  sœur,  la  veuve  Tar- 
rène,  pour  crime  d'assassinat  commis  sur 
le  mari  de  cette  dernière.  La  cour  de  cas- 
sation vient  de  casser  cet  arrêt,  par  lé 
motif  que  la  liste  du  jutV  signifiée  aux  j 
accusés  contenoit  vingt  erreurs  sur  les 
prenons  des  jurés. 

—  L'exposition  du  I/)uvre  sera  fermée 
le  3o  avril. 

—  La  maison  Rotschild  s'est  rendue 
adjudicataire  de  l'entreprise  du  chemin 
de  fer  de  la  rive  droite  pour  Versailles. 
L'entreprise  du  chemin  de  la  rive  gau- 
che a  été  adjugée  à  MM.  Fould  et  Op- 

penheira. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reçu 

les  2J  et  23  avril  3o9,5i5  fr.,  et  rem- 
boursé 970,000  f. 

—  Il  y  a  quelques  jours,  M.  G...,  dé- 
puté, éloit  à  déjeûner,  lorsqu'un  domes- 
tique qu'il  avoit  renvoyé  entra  avec  deux 
fusils  chargés.  Heureusement  que  l'un 
des  fusils  dont  il  sTétoit  servi  pour  mettre 
en  joue  son  ancien  maître  ne  partit  pas.  Il 
a  été  arrêté. 

—  Un  autre  député,  M.  M...,  l'un  des 
colonels  de  la  garde  nationale  de  Paris,  a 


eà,  dernièrement,  toute  son  argcnterSé 
volée. 

—  Le  préfet  de  police,  informé  que 
les  voitures  à  quatre  roues»  attelées  d^on 
cheval,  dites  coupés,  versoient  quelque- 
fois, a  nommé  une  commission  qui  a  jugé 
que  ces  voitures  pounoient  subir  dèa 
améliorations.  Le  préfet  a  en  conaéqpenoe 
décidé  qu'ancun  coupé  neuf  ne  aeroit 
reçu  à  l'avenir  qu'avec  les  améliortlioui 
indiquées  par  la  commission,  et  qulào 
délai  seroit  accordé  pour  réparer  les  voi-, 
tures  en  circulation.  En  attendant,  ime 
de  ces  voitures  a  encore  versé  hier  me 
Saint-Honoré,  au  coin  de  la  rue  desBona 
Enfana,  et  trois  dames  ont  été  plds  oir 
moins  blessés. 

—  Le  portier  de  la  maison  n*  1,  qwu 
Saint-Michel,  ayant  voulu  se  débamw» 
d'une  certaine  quantité  d'arsenic  «  dUl 
mort  aux  rate^  qu'il  a  voit  depuis  lOQgr 
temps,  jeta  le  tout  dans  son  poêle.  Deux 
personnes  qui  étoient  dans  |a  loge»  ae 
trouvant  incommodées  par  l'odèor  «crQ 
qui  se  répandit  dans  l'atmosphère  de  ia 
pièce,  se  hâtèrent  de  sortir.  Le  malkeui 
reux  portier  aâgligea  cet  ayertîflBei|MDl» 
et  ne  tarda  patf  à  f  e  coucher.  Le  tende? 
main  lui  et  &a  femme  ont  été  trouvéïia- 
pbyxiés.  On  a  pu  rappeler  la  femm»  \ 
la  vie. 

—  Le  mois  dernier,  une  dame  trouva; 
dans  une  voiture  de  place  un  sac  conte* 
natit  une  somme  assex  forte  qu'elle  remit 
au  cocher  pour  en  faire  le  dépôt  entre 
les  mains  de  l'autorité.  Ce  dépôt  n'ayant 
pas  eu  lieu,  le  préfet  de  police  a  fait  arrô- 
1er  le  cocher,  chez  qui  on  a  trouvé  une 
partie  de  l'argent.  Traduit  en  police  cor*- 
reclionnelle .  il  a  été  condamné  à  un  au 
de  prison. 


NOUVELLES  DES  FROVIffCU. 

L'ouverture  du  Musée  de  Versailles 
n'aura  pas  lieu  le  i"*"  mai. 

—La  caisse  d'épargne  df Amiens  a  reçtf, 
le  23  avril,  5,786  francs,  et  remboursé 
52,207  francs. 

—  Ln  2/1 ,  la  caisse  d'épai-gtiD  de  Lyon 


(   207   1 


j*frè  cl  11  ti^lé  eiiîl*  forment  nn  reveiin 
Je  91,371,646  fr.  ;  d'an  antre  câté,  )e3 
ctaigM  S'fiiÈTenl  h  ii,a54.8oo  fr-.  ;  de 
»rie  qB^I  ne  resie  (ine  U  disposition  de 
io,o38,846  fr.  Mais  snr  ces  10  million! , 
il  y  a  les  dépenses  personnelles ,  ksdépla- 
Kinens,  les  voyages,  lïs  eiicourugcniena 
^  ^l^,  aux  scieaccs.  C'est  encore  sur 
i^^ncLi  uu'il  faut  pourvoir  au  repecplc- 
nw^n^  forêts,  et  aui  dépenses  ï  faire 
d^^.paLaÛ!  royaux.  LemÎDistte  reud 
eODfita  i^it^vl.ît^  ^^  acuohUkins  e'  de^ 
afi^twns  Tailes  depuis  i63a,  et  il  uouve 
imj.tejc^îTfre  uut'dc  l'insuUiaaitcc  du  do- 
raaiae  privé  est  de  S  millions,  et  qu'il  se- 
raildei?  millions  si  lacouiouiieavoit  tli 
iJaligÈc  de  rembourser  les  9  millions  per- 
çue eu  Irop  pendant  les  ciu(|  dernier;  mois 
île  i83o  et  les  douiu  mois  de  iSôi;  la 
liste  civile  ayant  Mé  |>ortiïe  alors  proviboi- 
leoiçnti^  18  millions. 
.  M.  Lberbelle  iiisiile  pour  le  dOpôt  des 
pilic^;il  lui.eal  imposbible  de  se  rccon- 
V^Hie  (lans  les  ih^ffies  si  rapidement 
^sJËé>  par  le luiniïire.  Puis  abord:  '  ' 
lyitslioD ,  il  trouve  tjue  l'on 
i)eux  ct^oscs  bien  di&Iuictes  :  la  uaii:  limic 
6l  le  dbmaiiie  iirivé.  li  iie  s'agit  pa:;  de  h 
dépense  de  la  lisle  civile  ;  il  ue  s  agU  que 
de  la  suffiairiM  on  de  rinsuOisaiice  du 
doiaa'iue  piivt.  El  fuis,  ptmniuoieii  cal- 
?  Ce  n'est  p»s 
e  dole  ses  en 
I  donc  le  cspilal  qu'il  raijl  6lablir.  Il  fatil 
I  voir  si  dans  la  pari  de  ce  capital  qui 
1  vient  à  U  reinedee  Belges,  il  n'y  a  pas  de 
I  quoi  faire  face  à  sa  dolalion. 

M.  iialvene  demamle  que   les   piùees 
aient  imprimées,  et  combat  le  proji  ' 
I  tt  fondant  sur  ce  que  le  domaine  | 
I   Kl  àius  un  état  de  prospérité  iioloir 


:anîniidLi 


MM.  le  général  Thiars  et  CharamaDie 
ne  |ieavettt  comprendre  l'insufihance  du 
domaine  priré.  et  posent  des  cbiffrei  pour 
-  >mba(tre  le  projet. 

M.  de  Monlalivct  remonte  à  la  tribn'ne 

inr  réfaler  de  nonveau  les  attaques  dont 

lisle  civile  est  l'objet.  D'apri»  le  mi- 
nistre, taules  les  attaques  en  dehors  de  la 
chambre  ont  été  haineuses  et  cabmnia- 
triees.  (Rumeurs.)  Il  n'est  pas  jnsle  de 
dire,  continue  l'orateur,  que  le  dumainc 
privO  contient  184  mille  hectares  de  fo' 
réls;ce  sont  5çi  mille  hectares;  pour  le 
surplus,  c'est  l'état  qui  en  est  proprié' 
taire. 

H.  TniAUK,  La  couronne  possède  184 
mille  hectares  de  fnréts,  voilà  ce  que  j'ai 
dit  et  ce  que  je  répète.  J'ai  puisÈ  ce  ren- 
seignement dans  un  écrit  que  vousavci 
fait  distribuer  b  la  questure.  [LALUte  fi- 
tile  devaiUt.) 

H.  DE  M(iNTAj.ivET.  Je  DiC  recoDooisr 
pas... 

H.  Ds  conxENiN.  Je  demande  ii  dîn 
an  seul  mol  de  ma  place,  c'est  vu  ren- 
.seigoemeat. 

Au  jïfntra  1  A  U  tribune  [ 

Aprts quelque  bésilation,  M.deGoime- 
nin  monte  ï  la  tribune.  (Bruit  au  centre.) 
H.  LE  ruàsuiBNX.  Je  prie  la  chambre 
cto  respecter  dans  chacun  des  membre* 
de  l'assemblée  l'etercice  des  droits  de 
député. 

M.  RE  coRNENiiv.  H.  le  ministre  de 
l'intérieur  vient  d'ultadier  TépithËto  de 
calomnieuse  i  une  évaluation  qui  n'est 

CM  de  moi,  qui  est  tirée  du  pamphlet  que 
I  police  a  dirigé -contre  moi  ;  dans  ce 
panipbiet,  les  forêts  delà  couronne  sont 
porlf«s  b  184  mille  hectares;  dans  mon 
opinion,  l'ensemble  des  lortks  de  11  cou- 
ronne ne  doit  être  qoe  de  ilSe  mille  bec- 
tares.  L'expression  de  calomnieuse  doit 
donc  élre  attachée  à  ce  pamphlet  de  la 
police  du  cliSteaii,  cl  non  ii  tout  antre 

M.  de  Cormenin  porte  les  capitaux  du 
domaine  ï  74  millions,  et  dit  en  finis- 
sattl:<  ï,h  bien,  je  ne  vous  ferai  plus 
qu'une  simple  question  :  avec  74  mil- 
lions, ne  pouvei-vuus  pas  payer  on  mil- 

m.  uK  JH^^TALn■^.T.  Messieurs,  l'ora- 
leur  s'est  cru  obligé  de  (li'inaiidcr  la  pa- 
foie  k  cause  des  preiiiicts  wtoVs  "xfti  \in. 


prononça  ;  il  i  téfèUi  l'eipres^on  de  ca- 
lomnieuse dont  je  m'Ëtois  Krvj.  L«  cbim- 
bre  reconooltra  qne  je  n'ai  désigné  pcr- 

L'ne  voix  :  11  n'y  avoit  pu  ï  s'y  Iromperl 

M.  DEMONTALIVET.  Llionorableprto- 
piDknL..  (se  reprenaDt  avec  affeclition,) 
je  veoi  dire  le  préopininL  (Violniï 
murninres  sur  pltuiean  bancï,  rirei  »n\ 
centres.)  Tout  k  Thenre  le  prëopinanL.. 
[^ouve■al  mnmiureG.)  Mcsaieors,  il  n'j 
a  pas  de  loi  qui  m'oblige  i  parler  an- 
txeinenL 

Adi  centres:  Oui,  ont,  Irës-bien. 
(Violens  murmures  aux  citrfmilfs.) 

H.  DE  HONTALivET.  M.  le  prëtident, 
Tcuillei  me  faire  maintenir  la  parole  ; 
voin  deiei  faire  respecter  let  droits  des 
minialics. 

M.    LE    PRÉSIDENT.  VoUS    IVei    U  pS- 

rote,  continnet. 

M.  de  Monlalîvet  ne  vent  p»  qu'on 
rËdnîsc  en  capital  les  revenos  do  do- 
maine privé;  ce  sont  lc9  revenus  seuls 
qu'il  faut  considérer.  Ponr  donner  le  mil- 
lion de  la  reine  des  Belges,  le  domaine 
privé  sera  obligé  de  contracter  de  nou- 
velles dettes,  ou  de  détourner  de  leur  dee- 
tinatbn  une  partie  de  ses  reventia. 

Aprts  quelques  observations  de  M.  Lber- 
belle,  la  discassion  génénle  est  fcnaée. 

M-  le  président  donne  lecture  de*  deni 
articles  de  la  loi. 

ArL  i".  •  Lne  somme  d'un  million  est 
mise  ï  la  disposition  du  ministre  des  finan- 
ces pour  payer  la  dot  de  S.  A.  R.  ma- 
dame la  princesse  Louise  d'Orléans,  con- 
formément an  traité  .conclu  le  18  juillet 
i853,  cnlre  S.  M.  le  roi  des  Français  et 
S.  M.  le  roi  des  Belges, . 

Les  extrémités  volent  contre  cet  ar- 
ticle qoi  est  adopté. 

Art.  a.  •  Il  sera  ponrva  ani  dépenses 
autorisées  par  la  présente  loi,  au  moyen 
des  ressources  accordées  par  la  loi  des 
Gnsnces  du  iS  juillet  i83£  ,  pour  les  be- 
soins (le  l'exercice  de  1837.  • 

iVl.  Auguis  avoit  proposé  un  amende- 
ment ayant  |iour  but  de  compenser  la  dot 
evL'c  ce  que  doit  la  Belgique  i  la  France; 
■nais  il  retire  son  amendement ,  parce 
qu'il  n'y  a  pas  insufiJBance  du  domaine 
privé,  et  qu'il  n'y  a  pas  lieu,  par  consé- 
quent, de  donner  le  million, 

L'arL  1  est  adopté. 

U.  I.arabil  demande  hi  l'on  s'occupe  de 


(  M») 


nom  créance  sur  la  Bolgiqne,  et  sa  plûot, 
que,  depuis  quatre  ans,  on  Ini  répond  qna 
des  négociations  sont  entamée*  à  ce  sujst, 

On  procède  an  scrutin.  Nombre  dei 
701105,379;  boulesblaDches,93g;bonl« 
noires,  i4o.  La  chambre  adopte. 
•MaiiM  du  a%  oeriL 

La  séance  est  ouverte  i  nue  heure  cl 
demie.  M.  le  président  procède  parla  roie 
du  sort  an  rrnonvellement  tnensnel  des 
bureaux.  La  cbambrc  n'est  pas  en  nam- 
bre  ;  la  séance  reste  quelque  tenp  m- 
pcndne. 

M.  le  ministre  de  la  guerre ,  M.  le  mi- 
nistre des  fjnancts  e1  M.  le  ministre  dn 
commerce  présentent  divers  projets, 

1,'ordre  do  jour  est  la  discusrion  du 
projet  de  loi  portant  règlement  définitif 
dn  budget  de  i854. 

M.  Auguis  se  plaint  du  chîrTre  coan- 
durable  de  créances,  arriérées,  qui  l'ÊKit 
à  54  millions.  U.  Lacave-Laplagne lé- 
pond  que  ces  créances  se  composent  * 
tontes  les  sommes  qui,  dans  le*  temps  h» 
pto5  orageux  de  h  révolnlion,  n*ODlpB 
être  recouvrées.  Ce  ne  sont  que  les  som- 
mes ducs  par  de  mauvais  comptables  rt 
des  dépositaires  in  fidèles  ;  eBesneOgorenl 
que  pour  mémoire. 

Avant  de  voler  snr  l'art.  i*',\acbi(m- 
brc  adopte  sans  discussion  le«  dhm  Mi- 
tres dont  se  compose  on  tabjeaa  annexi 

La  séancecsl  iMécïSbenrescldeime. 


ButinsE  nB  PARIS  nu  9a  atxil. 

CINQ  p.  (yO.j.duîîmars.  JftSfr.'Sbe. 
QDATRE  p.  O/ll,  j.  de  mars.  W  fr,  U  C. 
TKOIS  p.  0/0,].  ds  déc.  7«fr.  Mé, 
Qua(r«  l/î  p.  0/0,  j.  d«  mars.  OW fr.  « e. 
Alt.  de  U  Banque .  0000 fr  00e. 
Buns  du  Tréinr.  30  "  "" 

Rente  de  b  ^ 
ebltg.  de  Id 


I; 


N-  2805. 


HAHDI  S  Mil  I8ST. 


6  mob. 


COHPTBHSENDU 


rr  tw  cvnt  tniA. 


L'éubtiiMment  de  Saiot-Nicolu , 
fondé  dus  l'espoir  de  |m>curer  aux 
petits  garçons  orphelins  nne  ëduca- 
lioa  dirédenne  basée  «ir  les  princi- 
pes GMservstmn  de  l'ordre  social , 
touche  k  sa  dixième  anaëe  d'exil 
teoce.  Le  désir  de  soustraire  l'en- 
fance  (UlaiaBée  aux  occasions  de  per- 
te ,  si  multipliées  pour  elte  de  nos 
jours  ,  Et  Battre  la  pensée  de  lui  ou- 
<nir  mt^sAr  et  pieux  asile ,  dans  le- 
quel, ftiÊUirit  de  rinfluence  des 
iiiau¥ais  exemples  et  des  iaconvé- 
niens  de  l'exterott ,  elle  pût  se  for- 
mer à  VuBoai  du  travail  et  à  la  pra- 
tique deidaToinidigieux.  Unecclé- 
siastique  (I)  qie  la  charité  insp- 
roit  dans  la  direction  de  plusieurs 
autres  bonnes  œuvres,  jugea  donc 
qu'il  De  seroit  pas  téméraire  de  ris- 
quer un  casai ,  et  d'entreprendre,  en 
se  fiant  k  la  providence  ,  une  de  ces 
œuvres  qui  ,  lors  même  qu'elles 
échoucBl,  trouvent  leur  excuse  dans 
rinteatioB.  L'établissement  de  Saint- 
Aicolas  fiit  tésolo.  Quelques  per- 
sanaei  rfanie»  par  la  coofortnité  des 
sentfwtaa  rdigieux  voulurent  por- 
L  ll|pl|dHlt:tnvaux  du  fondateur  ;  et 
^■•^^Mi^ltfc  époqtie ,  la  divine  pro- 

1  (i)  M.  l'abbe  de  Bervanger  continue 

I  à  coHMcrer  exclualTement  tes  soins  odk 

I  enfans  de  Saint- Nicolas.  A  leur  sortie  de 

I  IVublissement ,  il  les  placo  cbei  îles  mal- 

I  très  ubrélieni,  qui  les  eaconngent  par 

Ëk  le  bon  exemple. 
JL       Tome  XCIlf.  LÂmi  de  la  Religio! 


ridence  manifesta  sa  protection  eu 
faveur  de  l'œuvre ,  soit  en  la  sou- 
metunt  à  des  épreuves  qu'elle  lut 
donna  la  force  de  supporter  ,  soit  en 
soutenant  le  lèle  de  ses  bienfaiteura. 
Aujourd'hui ,  127  enfans  se  trouvent 
rassemblés  dans  la  uième  maison  , 
soumis  à  la  môme  règle ,  élevés  dans 
les  mêmes  principes ,  et  dirigés  vers 
le  même  but.  L'établissement  re- 
commandé à  la  bienveillance  publi- 
que ,  est  le  seul  de  ce  genre  exis- 
tant à  Paris  pour  les  petits  garçons  i 
et  de  quelle  importance  ne  seroii>41 
pas  ,  dans  l'intérêt  de  la  i-eligion  et 
des  mœurs  de  la  classe  ouvrière,  de 
lui  doaner  le  plus  d'extension  posn- 
ble  !  La  société  des  Amis  de  l'En- 
fance compte  dans  l'établissement  de 
Saint-Nicolas  plusieurs  de  ses  proté- 
gés. L'œuvre  de  Saiot-Vincent  de 
Paul ,  soutenue  par  le  ïèle  de  notre 
premier  pastenr,  qui  ne  sait  faire  le 
bien  qu'avec  persévérance ,  a  ouvert 
le  même  asile  aux  orphelins  duclio- 
léra.  Les  bienfaiteurs  des  pauvres 
enfans  de  Saintr-Nicolas  peuvent,  eu 
les  visitant ,  s'assurer  des  aniéliora- 
tlons  progi'essives  effectuées  par  la 
persévérance  de  leur  charité. 

C'est  dans  l'espoir  de  mériter  la 
cootiauadon  de  cette  bienveillance 
indispensable,  que  la  maison  occu- 
pée à  titre  de  loyer  vient  d'être  ac- 
quise par  le  moyen  d'un  emp™nt(1). 
Les  moyens  de  réaliser  le  renibour- 

(i)  ï4o  enfans;  seront  reçus  aegsJAt 
que  les  conslructions  nouvelles  seront' 
terminées ,  et  que  les  gens  de  l'art  pen. 
seront  qu'elles  poorronl  Être  habitées.  11 
faut  aussi  pour  cela  que  la  charité  publi- 
{  que  facilite  l'aRquigilioQ  do  mobilier. 


14 


( 

senieiii  sont  fondés  sur  les  ressources 
suivantes  ;  avant    tout,   l'appui   du 
divin  pi*oteCteur  des  orphelinii ,  dont: 
la  nombreuse  famille  de  Saint-Ni- 
rolas  a  eu  déjà  tant  de  fois,  à  bénir 
la  bonté  infinie;  ensuite  la  coopéra- 
tion de  la  charité  publique  ,  deve- 
nue dans  cette  capitale  le  besoin  de 
tant  de  cœurs  généreux  ;  et  enfin  le 
Lénéfice  d'un  atelier  de  compositeurs 
en  imprimerie  ,  où  des  enfans  desti- 
nés à  gagner  leur  vie  par  le  travail  de 
leurs  mains  auront  davantage  d'un 
état  lucratif,  sans  perdre  celui  des 
instructions   religieuses  pendant  la 
durée  de  ce  même  apprentissage  (1). 
On  a  souvent  objecté  que  la  pen- 
sion de  20  francs  payée  chaque  mois 
par  les  p arens  ou  par  les  protecteurs 
)iour  chacun  des   enfans  qu'ils  ont 
a.doptrs ,  ôte  à  l'établissement  l'ap- 
parence d'une  œuvre    de  charité  ; 
mais  qu'on  veuille  bien   remarquer 
que  ces  20  fr.  sont  loin  d'offrir  une 
somme  suffisante  pour  obner  à  tous 
les  beboins  de  ces  orphelins ,  dans 
une  ville  où  tout  est  si  cher.  Nulle 
inère  de  famille  ne  sera  même  éton-, 
née  d'apprendre  que  la  dépense  né^ 
ressitéc  par  l'entretien  de  chaque  en- 
fant s'élève  presque  au  double  de  la 
].ension    réclamée  pour  son  entrée 
clans  l'établissement;    et  pour  s'en 
40  j vaincre  ,  il  suffira   de  jeter  les 
veux  sur  le  tableau  suivant. 

Lorsqu'à  une  époque  très-rappro- 
chée,  la  maison  seia au  complet,  voici 
quelle  sera  la  dépense  annuelle  pour 
240  enfans  et  IS  personnes  attachées 
à  l'établissement. 

Les  trait emens  de  8  Frères,  d'au- 
tant de  Sœurs  de  la  Providence,  et 
des  chefs  d'ateliers , 


(i)  Le  maître  cordonnier  prend  aussi 
des  enfans  en  apprentissage ,  et  d*aatres 
ateliers  sont  établis. 


L'entretien  de  240  enfa.m  ju^-? 
quels  on  fournit  le  linge  de  corps,. et 
qui  «ont  entretenus  de  la  tête.  aux. 
pieds  pendant  tout  le  temps  de  leur 
séjour  dans  la  jnabon  ;  ■  • 

La  dépense  du  boulanger  qui  ne 
peut  pas  s^élever  à  moins  de  98  ou 
100,000  livres  de  pain,  le  boucher, 
la  fourniture  des  légumes  secs  et  au- 
tres, en  un  mot  tout  le  comestible  et 
le  combustible , 

Les  contributions  foncière  c^  mo- 
bilièxe,  les  portes  et  fenêtres,  :r«nlr^ 
tien  des  bàtimeus  ; 

Les  objets  de  classe,  tels  que  liweè^ 
papier,  encre,  plumes,  etc.; 

L'entretien  de  la  lingerie,  de  TitH 
firmerie  et  de  la  chapelle  ; 

Enfin  l'intérêt  de  200,000  fr.;  eia- 
pruntés  pour  l'acquisition  de  la,  mai- 
son, et  les  nouvelles  coastvucfcioDf 
nécessaires  pour  adopter  lia  .plus 
grand  nombre  d'eufans. 

Il  résultede  cet  aperçu,  quel'œuvi'ê 
recommandée  à  la  bienfaisNOCQ  À€S 
âmes  généreuses  :.|i*est    pt^:  iCnGore 
coinplète,    et  qu'il  eH    nécessaire, 
même  pour  le  moment,  d'ajoutei*  U 
à  20,000  fr.  à  la  dépense  occasioon^ 
par  Ils  frais  d'éducation,,  la  nourri- 
ture et  l'entretien  des  enlaoA^  G'«st 
pour  être  à  même  de  couvrir  une  pei^ 
tie  de  ces  frais  que  nous  iivons  re- 
coui-s  à  la  charité  p.ubliqu^^  Sans  ces 
secoui^,  l'œuvre  ne  pourrçiît  iBubsis- 
ter,  ces  enfans  seroient.priws- d'une 
éducation  chrétienne  quvleuc  ouvre 
le  ciel,  et  la  société  auroit  i  rfgrettev 
d'avoir  refusé  de  légères  ajqmônef. 
destinées  à  former  des  ouyiiecs  prOi;- 
bes  qui  savent  se  conte ntei\de  la  po-- 
silion  où  la  providence  les  a  placés.. 
Aucune   des    personnes    auxqtiellet. 
cette  notice  çst  destinée  ne  mettra  ei%: 
doute  l'empressement  à  diminuer  les 
ci  larges  des  parens  et  des  protecteurs' 


W 


(■21 

ic  les  ressources  s'accroîtront 
B  efÉets  de  la  charité.  Le  déficit 
comblé  jusqu'à  présent  par  les 
iteurs  de  l'œuvre^  qui  ontdai- 
tuscrire  annuellement  en  sa  fa- 
L'administration  leur  offre  l'as- 
:ède  sa  vive  reconnoissance,  et 
tiuuation  de  la  prière  adressée 
ellement  pour  eux,  en  coin« 
aa  divin  protecteur  des  or- 

15.    . 

'on  vent  que  le  bien  soit  dura- 
ne  faut  pas  le  faire  avec  pré- 
Lion ,  mais  avec  persévérance, 
an  mûr  examen.  Ainsi  «dans  la 
ion  d'un  établissement  de  lana- 
ie  celui  de  Saint-Nicolas,  une 
ence  de  10  années  a  démontré 
essité  du  concours  de  Frères  et 
am,  qui,  en  cherchant  loin  du 
étroit  des  intérêts  personnels 
itaent  à  leur  zèle  et  à  leur  con- 
y,  trouvent  chaque  jour  le  dé- 
uigement  de  leurs  sacrifices 
La  pratique  dé  la  chanté. 
prèèttmteeqjàe  l'on  vient  de  dire 
M  financier  de  l'établissement, 
lise  de  voir  que  les  efforts  per- 
la de  l'administration  ne  peu- 
las-  suffire  pour  assurer  la  con- 
ion  de  l'œuvre.  On  [s'adresse 
iTec  confiance  aux  âmes  chari- 
,  les  suppliant  de  ne  pas  aban- 
tr  ces  pauvres  enfans.  Une  lé- 
niiRÔne  leur  procurera  le  pain 
lien^  et  un  avenir  qui  les  mei- 
Tabri  des  dangers  de  la  mi- 
)ù' les  formera  à  la  religion  ;  et 
été,  effrayée  de  la  cori-uption 
îe  qui  livre  trop  souvent  à  des 
coupables  cette  portion  de  la 
166  qui  remplit  les  ateliers,  ai* 
k  reposer  ses  yeux  sur  une  mai- 
i  se  fonneront  pour  elle  des  ou- 
babiles,  des  citoyens  vertueux 
-chrétiens  fidèles. 


»  ) 

Une  souscription  de  6  ou  3  fr.  par 
an  est  ouverte  chez  M.  le  comte  Vic- 
tor de  Noailles,  demeurant  dans  ré- 
tablissement ,  rue  de  Yaugirard,  98. 
Le  moindre  don  sans  engagement 
est  reçu  avec  reconnoissance. 

La  composition  en  imprimerie  de  celle 
Notice  est  le  traiwl  des  enfans  de 
Saint-Nicolas, 

Le  directeur-trésorier , 

COMTE  VIGTOH  DE  NOAILLES. 
SUR  LES  aEPa0GHE8  FAITS  AU  CL^ftOB. 


Le  clergé  de  France  donne  ^èpuîv 
bien  des  années  l'exempté  d'une  mo- 
dération que  les  nations  étrangères 
elles-mêmes  ont  admirée.  Un^ue- 
ment  attentif  aux  intérêts  sacrés  dé 
son  ministère ,  il  a  su  se  résigner  à 
toutes  les  positions  que  lui  ont  créées 
les  diverses  révolutions  si  fréquentes 
de  nos  jours.  Ses  malheurs  et  sa  pa- 
tience n'ont  pu  encore  désarmer  là 
haine  de  ses  ennemis.  A  la  moindre 
plainte ,  à  la  réclamation  la  pins  le^ 
gitime  et  la  plus  mesurée ,  vouB  les 
voyea' reprendre  de  plus  belle  leurs 
vieilles  déclamations  sur  les  intrigues 
et  l'ambition  des  ministres  de  l'E- 
glise ;  vous  les  entendez ,  à  propos 
d'une  maison  épiscopale ,  s'élever  en 
termes  amers  contre  la  domination 
directe  ou  indirecte  du  clei^é. 

Vous  reprochez  au  clergé  la  domi- 
nation qu'il  a  exercée  chez  nos  pè- 
res ;  on  pourroit  d'abord  vous  dire  2 
Tous  êtes  bien  heureux  que  vos 
pères,  plus  sensés  que  vous ,  n'aient 
pas  eu  pour  la  domination  du  clergé 
cette  répugnance  que  vous  semblez 
leur  attribuer  si  faussement.  Vous 
ne  seriez  pas  si  fiers  aujourd'hui  des 
progrès  de  votre  civilisation.  Les  lu- 
mières de  votre  philosophie ,  toutes 
vos  tbéories^politiquesles  auroient-ils 


(  «««  ) 


tirés  de  ranarcliie  et  des  ténèbres  où 
ils  étoient plongés?  Regardez  Jes peu- 
ples chez  lesq'feLs  le  clérgé^B'a  poiat 
exercé  son  action  bienfaîsanle.  IL -ne 
Caudroit  donc  qu^un  pea  de  recon- 
noissance  et  de  pudeur  pour  ne  pas 
cherclier,  sur-le  pkis  léger  prétexte, 
à  flétrir  la  domination  qu'a  pu  exer- 
cer le  clergé.  Mais  il  y  a  une  autre 
réponse  à  opposer  à  ses  implacables 
advei^saires. 

Vous  appelez  letnéprts  et  l'aversion 
sur  la  part  d^autorilé  que  vos  pères 
avoient  déférée  au  clergé  dans  la  con- 
duite de  leurs  affaires  temporelles, 
eh  bien,  que  les  faits. répondent, 
et  qu'ils  disent  laquelle  est  préféra- 
ble, ^e  la  domination  du  clergé  ou 
de  la  vôtre  I  Depuis  quarante  ans,  il 
n'a  plus,' vous  le  savez,  aucune  espèce 
d'autorité  temporelle;  vous  l'avez, 
sous  ce  rappoit,  réduit  à  un  état 
de  nullité  et  d'ilotisme  qui  n'a  eu 
d'exemple  chez  aucun  peuple  de  la 
terre.  Le  clergé  \  au  moyen  de  l'in- 
fluence naturelle  attaoli'ée  à  son  nai- 
nistère ,  a  civilisé  TËui'ppe  ;  et  vps 
doctrines  et  vos  6ys4èmes  n'ont  pas 
.civilisé  un  village.  Le^lergé  a  consti- 
tué des  états  qui  ont  duré  des  douze 
et  quinze  siècles  ;  et  depuis  quarante 
ans  vous  n'avez  pas  encore  pu  nous 
donner  une  constitution  qui  ait  sub- 
sisté quinze  ans.  Vous  nous  en  avez 
rédigé  laborieusement  plusieurs  qui 
ont  à  peine  vécu  quinze  mois,  et 
inéine  beaucoup  moins  ;  car  il  en  est 
qui  sont  mortes  en  naissant.  Le 
clergé ,  .avec  sa  domination  décriée , 
a  fait  luire  pour  nos  pères  des  siècles 
de  paix,  d'ordre  et  de  prospérité; 
et  depuis  que  vous  avez  concentré  si 
soigneusement  toute  l'autorité  dans 
vos  mains,  vous  n*avez  montré  au 
monde  que  des  bouleversemens.ët 
des  révolutions  interminables.  Le  sol 


de  noHre  màllieureuse  patrie  d'«  ociié 
de  trembler,  et,  au  milieu  de  ca 
jours  d'orage,  à  peine  wrwa^ooKm 
pu  goûter  quelques  heures  d'un  re>? 
pos 'inquiet. 

Quant  à  la  longue  et  ancienne  ré- 
pugnance  du  peuple  pour  kl  doauntH 
Uon  directe  ou  indirecte  du  clergé  ^  il 
n'est  pas  difficile  >  d'en  «asigner  •  -k 
date.  Elle  a  commencé  en  même 
temps  que  l'impiété  ;  elle  s'est  iMtî-> 
fiée  avec  elle,  et  elle  durera  tant  que 
durera  l'impiété., .  c'est-à-dire  que^ 
selon  toutes  les  apparences ,  elle  du-» 
rera  eacore  long-tempa.  Jfoa  pèrei 
n'ont  jamais  eu  de  répugnance  pont 
la  domination  légitime  du  csUii^éi 
lorsqu'ils  étoient  religieux  -et  duré- 
tiens  ;  «et  les  révolutionnaires  de  88 
et  92  n'ont  pu  souffrir  l'influeiice  da 
sacerdoce ,  paixe  qu'ils  étoicilt  enne- 
mis, de  la  religion,  qu'il  a  mission 
d'enseigner  et  de  défendre.  0a  en 
doit  dire  autant  de  leurs,  hintàen^ 

■ 

Il  faudroit  assurément  >uiie  dose  de 
siftiplicité  ;peu  coHWDune  pisur.  s^iina* 
giner  que  l'unique  objet  dç;  la  riper 
gnanee  des  novateurs  de  80  et  de  M 
étoit  la    puissance   temporelle   du 
clergé,  ou  ,  comme  on  dit,  tin/ktence 
des  gens  d église  dans  les  affaires  de 
réfat.  Ijch  annales  sanglantes  de  Ja 
révolution  sont  là  |>our.  réll|t^  iwe 
&i  absurde  supposition.  On  a,  «com- 
mencé par  dépouiller  le  clei;géy  pour 
l'immoler  ensuite  plus  Acileupent; 
on  l'a  laissé  vivre  quand  on  a^lé  las 
de  proscrire ,  et  on  l'a  rétabb  publi- 
quement quand  on  a  reconnu  qu'on 
ne  pouvoit  se  passer  de  lui.  Voilà  la 
pure  vérité ,  la  vérité  des  faits.  Le 
reste  est  bon  pour  étourdir  ceux  qui 
ne  réfléchissent  pas ,  ou  pour  trom- 
per ceux  qui  veulent  l'être.-  Jamais 
on  n'eût  songé  à  troubler  le  clergé 
dans  la  possession  de  ses  droits  ou  de 


(  a^3  ) 

biens-,  si  le  cléigé  n'éât  prêché    ghién.  Cest  ainsi  qu'il  fa isoit  la toir 


une  religion  contre  laqueirè  toutes 
tes  passions  conspirent.  Qu'il  eût  été 
adorateur  du  grand  Lama  et  prédica-i- 
teur  d*uiie- morale  plus  commode ,  et 
ses  titres  eusSen^)aru  exceiléns.  Yint- 
il  à  la  pensée  des  politiques,  chez  les 
Grecs  ou-chez  les  Romains ,  de  dis- 
puter aux  prêtres  de  leurs  idoles  Tin- 
fluience  temporelle ,  les  prérogatives 
oa  les  biens  dont*  ils  jouissoient? 
Biim  SUS' contraire,  ils  les  respectoient 
et  les  conservoient  avec  soin^  et  ils 
croyoient  en  cela  suivre  les  conseils 
de  la  plus  haute  prudence.  La  reli- 
gion calhoUque  a  vu  dans  son  divin 
fwMJatCTiT  1»' justice  qu'elle  devoit  at- 
tendre des  hommes ,  et  elle  n'est  pas 
surprise  de  voir  les  principes  de  l'é-' 
qnité  méconnus  pour  elle  seule. 

Nous  disons  donc  que  la  haine 
pour  niifluence  du  clergé  n'est  autre 
chose  que  la  haine  de  la  religion ,  de 
ses  doctrines,  de  son. culte ,  haiae  si 
forf ,  qMiéU  a  suivécu  à  des  désastres 
fm  iomi^vimd  da^^tmoftir  et  féteindt», 
ëi  qu'eUe^nSattend  toujours  qu'une 
occasion  pour- éclater.  Napoléon  la. 
iroitoarêticore  dans  toute  sa  vigueur  : 
je  lé.  crois  bien  ;  ceux  qui  venolent 
d'exiler.- et  de  prosaûre  lés  prêtres, 
qui  AViâent encore  les  mains  teintes 
cie  leur*.sang,:tous  ceux. qui  avoient 
iravaiUé  avec  un  aèlc  infernal  à  dé' 
sohr  hùr-pahênce  -,  tous  ces  hommes 
a  voient  assurément  conservé  plus 
que  de  la  répugnance  pour  les  prê- 
tres. Ni  le  repentir  ni  la  compassion 
u'étoîent  entrés  dans  leurs  cœurs. 
Pour  les  satisfaire ,  Napoléon ,  tout 
eu  suivant  les  vues  de  sa  politique  , 
fit  contre  le  clergé  des  lois  qui  sen- 
toient  l'époque  d'où  Ton  sortoit.  Ce 
fut  aussi  pour  donner  un  gage  de  sa 
bonne  volonté  aux  amis  de  la  répu- 
blique qu'il  immola  le  duc  d'En- 


aux  partis. 


E. 


NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

ROME.  — Les  restes  mortels  de  M.  le 
cardinal  Weld  ont  été  exposés  pen- 
dant cinq  jours  dans  une  des  salles  de 
sa  résidence,  où  oncélébroitdes  mes- 
ses toute  la  matinée.  Le  jeudi  13,  on 
les  transporta  avec  l'appareil  accou- 
tumé daîns  l'église  de  Saint-Marcel, 
qui  étoit  le  titre  du  cardinal.  L'é|^ise 
étoit  tendue  de  deuil ,  et  le  corps  du 
défunt  étoit  sur  un  lit  funèbre ,  vêtu 
de  ses  habits  pontificaux.  Sa  Sainteté 
a  tenu  chapelle  papale  et  a  assisté  au 
service,  ainsi  que  les  cardinaux,  pré- 
lats et  autres.  M^  le  caidinal  Polidori 
a  célébré  la  messe ,  après  laquelle  Sa 
Sainteté  a  fait  la  dernière  absoute. 
Le  soir ,  le  corps  fut  renfermé  dans 
trois  cercueils  et  inhmué  dans  l'é- 
glise.. 


M.  le  cardinal  de  Gregorio  possé- 
doit  un  casque  antique  en  bronze 
d'un  beau  travail,  trouvé  à  Âtella,  et- 
qui  a  donné  lieu  à  une  savanle  dis* 
sertation  de;Varchéologiïe  Guatta.ni. 
Son  EminenJieen  a£ait  hommage  k  Sa 
Sainteté,  qui  lui  en  a  témoigné  sa  sa- 
tisfaction et  a  fait  placer  lé  casque  ai/u 
musée  Grégorien. 

PARIS.  —  Le  Moniteur  du  30  avril  a* 
enfin  annoncé  les  âasXkx  nominations 
d'évêques  que  nous*  avions  'fait  con- 
noître.  Les  ordonnances  sont  du 
1er  avril;  l'une  nomme  àr  l'éveché 
de  Marseille,  en  remplacement  de 
M.  Charles -Fôituné  de  Màzenod, 
démissionnaire  ,  M.  Char  les- Joseph- 
Eugène  de  Mazenod,  cvêque  d'fcosie  ^ 
inpavtihtU.  L'autre  ordonnance  nom- 
me à  l'éveché  de  Sàint-FTour,  vacant 
par  la  mort  de  M.  Gadalen ,  M.  Fré- 
déric-Gabriel de  Marguei*ye,clianoinc 
et  grand -v.caire  de  Soissons.  Quand 
ces  prélats  et  les  trois  autres  dont  la 
uoniinatieu  est  déjà  connue  depuis 


loug-teinps  auront  reçu  leurs  bulles, 
tous  les  sièges  de  France  seront 
pourvus. 


£a  pariant  du  mariage  de  M.  le 
duc  d'Orléans  avec  la  princesse  de 
Mecklembourg-Schwerin,  nous  di- 
sions que  l'un  et  l'autre  trouvoient 
dans.leurs  familles  des  exemples  de  la 
conduite  qu'ils  avoient  à  tenir  dans 
cette  circonstance.  Le  premier  duc 
d'Orléâiis  de  cette  branche,  Philippe, 
frère  de  Louis  XIV,  n'épousa  une 
princesse  protestante  d'Allemagne , 
qu'à  condition  qu'elle  se  feroit  catho- 
lique ;  et  un  des  ancêtres  de  la  prin- 
cesse Hélène ,  le  duc  Christian  de 
Mecklembourg-Schwerin ,  se  fit  ca- 
tholique vers  la  même  époque.  Nous 
aurions  pu  citer  encore  un  autre 
exemple  tout  récent  dans  la  famille 
des  ducs  de  Mecklembourg,  et  nous 
sommes  d'autant  plus  surpris  de  l'a- 
voir oublié,  que  nous  avons  fait  men- 


lui  prescrivit  de  faire  soa.abjur^liou 
loin  de  sa  famille,  et  en  pays  étranger.. 

Le  prince  se  soumit  à  ces  coiidi-< 
tions  ;  il  alla  faire  son  abjuration  à 
Genève,  résida  tour  à  tour  à  Fribourc, 
à  Berne  et  dans  d'autres  parties  de  ik 
Suisse,  et  partout  se  fit  estitaer  par  la 
franchise  de  son  caractère  et  parla 
solidité  de  son  esprit.  M.  de  FEalIer 
qui  le  connut  à  Berne  en  parle  coin* 
me  d'un  prince  aimable,  dont  les  €^r. 
tretiens  le  fortifièrent  lui-inéme  j^apg 
ses    bonnes  dispositions  ;  (  voyez  sa 
lettre  à  safam  ille,  eh  1S21 .  )  Le  prince 
visita  aussi  Rome ,  et  ne  s'y  fit  \jàÈ 
moins  estimer.  En  1819,  il  perdit  son' 
frère  aîné,priuce  héréditaire  de  Meck*' 
lembourg-Scliwerin ,  et  obtint  de  ren- 
trer dans  sa  £siniille.  Une  ^mâladîr 
l'emporta  en  1822,  à  l'âge  de  37  «w. 
D'après  toute  sa  conduite  aaténeorey 
on  ne  peut  douter  que  sa  fin  n'ait  ^té, 
fort  édifiante. 

La  princesse  Hélène,  qui  a  dû  con- 


tion  de  ce  fait  autrefois  dans  notre  j  noître  cet  oncle,  et  qui  ne  petit  ai^ir 
Journal,  N"  du  30  novembre  1822.  |  oublié  ses  belles  qualités ,  nfauroit 


Le  prince  Adolphe  -  Frédéric  del 
Meddembourg-Schwerin,  né  le  18 
décembre  1785,  étoitle  fils  de  Frédé- 
ric-François et  de  Louise  de  Sase 
Gotha.  Il  étoit  par  conséquent  frère 
puîné  du  père  de  la  princesse  Hélène. 
Il  avûit  témoigné  dès  sa  jeunesse  le  dé* 
sir  d'être  catholique,  mais  le  duc  son 
père  s'y  étoit  opposé.  On  le  fit  voya- 
ger pour  lui  faire  perdre  cette,  idée , 
et  sop  gouverueur  eut  ordre  de  veil- 
ler à  ce  qu'il  ne  vît  point  de  catboli* 
ques ,  ou  ne  lut  point  leurs  ouvrages. 
Mais  les  livres  protestans  eux-mêmes 
fournissoient  au  jeune  prince  des  mo- 
tifs d'éloignenient  pour  leurs  doc- 
trines. Son  gouverneur  ne  contra- 
rioit  que  foibiement  ses  dispositions. 
Le  prince  eut  occasion  de  lire  VExpo» 
siiioii  4e  la  doctrine  catholique  de  Bos- 
suet.  Cette  lecture  le  décida,  et  il 
marqua  sur  son  exemplaire  les  motifs 
de  sa  conversion.  Il  obtint  enfin  de  son 
père  la  permission  de  suivre  les  mou- 
vemensdesaconscience;sculementon 


point  à  rougir  de  suivre  un  tel  mo- 
dèle. Mais  l'influence  qui  a  préùdè  à 
sonî  mariage  ne  la  pas  permis.  Cln  4it 
que  ce  mariage  a  été  négocia  ^TOi;, un, 
prince  puissant,  qui ,  vu  1^3. voisinage, 
et  les  relations  de  fainiilfs,  exerce  une 
grande  influence  dans  le  Mecklepi- 
bourg,  et  qui  a  saisi  cette  occasion  de 
satisfaire  son  zèle  de  prosélytisme.'  Il 
a  regardé  comme  un  coup  de.  parti 
d'envoyer  en  France  une-  princesse 
protestante  qui  favoriseroit  À'ia  fois 
et  sa  politique,  et  la  cause  des  protes*-. 
tans.  Ceux-ci,  qui  étoientdéjâsi  ibrts, 
vont  se  sentir  plus  appuyéjB  (^ne  Ja- 
mais, et  si  quelque  jour  la  princesse 
devenoit    régente,  on  sent  tout   ce 
qu'elle  pourroit  tenter  dans  l'intérêt 
de  son  parti.  Les  personnes  qui  ob^ 
servent  attentivement  la  marche  du 
protestantisme  et  qui  le  voient  s'é-* 
tendre  à  Touibre  d'une  protection  dé-£ 
darée,  répandre  des  livres,  multiplier 
ses  temples ,  arcapavei*  les  faveurs  et 
les  places ,  s'offraient  encore  plus  du 


(ai5) 


rpnfortqu'il  trou veroit  dans  le  crédit 
et  ^autorité d'une  persouiie  puissante. 
Cest  alors  que  sons  lui  gouvcrnc- 
nicut  fuible  ou  nialiutenlioiiné ,  ies 
catholiques  auroieut  tout  à  craiudre. 

Jeudi' dernier,  M.  rArcIievèque  a 
visité  la  maison  des  Jeuues-Aveu{$les, 
difijEjée  par  M.  Pignier.  Le  prélat  a 
Hii  ta  inesse ,  a  fait  faire  la  première 
éSkimuqion  à  plusieurs  des  élèves, 
irléffi'âàonné  la  conûrjnaliou.A  celle 
jtfëiisiBùVl*^  prelat  leur  a  adiessé  des 
MÀ^oles  d'encôùra^renient  et  de  )>iéié. 
Cet  établissement  si  digne  d'intérêt 
s'est  soutenu  au  milieu  des  circons- 
tances le^it'liis  diRiciies,  et  la  sagesse 
et  le 'bon  esprit  da  directeur  ont 
triouiphë  des  ol)staclcs  que  lui  ont 
suscités  de  petites  jaloasies.  Ou  a 
voulu  Ihi  faire  un  crime  de  son  zèle 
pour  riiistmctiou  reli^fieuse  des  en- 
fans  ;  inaiis  comme  ce  zèle  ne  l'empc  - 
cboU  pas  de  cultiver  avec  soin  Tin- 
structiiNi'  des  enfans  sous  les  autres 
rappoiti,  et  qu'on  a  vu  des  preuves 
manife^es  de  leurs  progrès  dans  tou- 
tes les  paîrtîçs  auxquelles  ils  s  appli- 
quent,^ A  a  biéh'fallu  recounoître 
3tuè  Iés'TépHich&  élevés  contre  le 
irectettr  eÎMiiènt  aussi  injustes  que 
malveillant:' 

*  ■  '  •        *  .    ■ 

La  aeiDaine  dernière ,  trois  nen- 
feaua  eurcs  ont  été  installés  ;  à  Mon- 
treuil  près  Yincennes ,  à  Saint>-Ouen 
et  à  Çbampîgny.  Les  installations  ont 
été  faiiieâ  pal-  M.  l'abbé  Jamines,  ar- 
cUidiapre,  M-.  le  quré  de  Saint-Ouen 
a  été  iiQmuié  à  la  place  de  M.  Gélaud, 
oui  a  donné  sa  démission.  Le  maire 
de  AIontreuiL  et  les  autorités  du  lieu 
oot  accueilli  avec  empiesseinent  le 
nouveau  curé ,  et  en  général  on  peut 
dire  me  les  autorités  locales ,  même 
dana  les  environs  de  Paris,  montrent 
phis  de  bienveillance  pour  ies  curés. 
A  Gliauipigny,  le  maire  a  paru  dans. 
les  disposiûons  les  plus  favorables,  et 
l'a  fait  voir  dans  un  petit  discoui's 
qu'il  a  demandé  u  prononcer  après  la 
cërémoaiie  de  riustaliation. 


A  l'ouverture  du  mois  de  mai ,  on 
nous  permettra  de  recommander  eu* 
cote  le  3fois  de  Marie ,  grec  et  latin 
par  M.  l'abbé  Couguet,  que  non« 
avons  déjà  annoncé  Tannée  deriiière* 
Ce  pelit  ouvrage  a  ohteuu  le  suffrage^ 
du  Saint-Père  ,  et  des  approbations 
flatteuses  de  trots  arcbevcques  et  de 
cinq  évèques.  Le  volume  contient  les 
f>lns  beaux  morceaux  des  Pères  de 
l'Eglise  grecque  sur  les  uiystères  de 
la  sainte  Yierge,  et  a  produit  d'heu- 
reux fi  uits  dans  les  maisons  qui  l'on^ 
adopté. 

La  procession  de  lajeuue&se  à  Mar- 
seille, quiavoit  été  ajournée  à  cause 
du  mauvais  temps,  s'est  faite  le  di-. 
manche  23  avril,  au  milieu  d'une} 
grande  foule  ;  7,000  personnes,  dont 
les  trois  quarts  étoieut  des  enfans,  pié-^^ 
cédoient  lastatuede  la  sainte  Vierge., 
Arrivé  sur  la  place  Saint-Ferréol  » 
M.  l'abbé  Guyou  a  prononcé  une  al , 
locution  dans  laquelle,  rappejaatauv 
enfans  ses  instructions,  il  tes  a  vive--- 
nient  exhortés  à  rester  fidèles  à  lu 
religion.  To^s  les  enfans  avoient  étéi 
amenés  processionnellement  sur  ce 

Roint  pour  recevoir  la  bénédiction  de.. 
L  révêqiie  d'icosie. 

Quand  la  statue  de  la  sainte  Yiecge 
a  (''té  placée  sur  le  reposoir  prépare  » 
cet  effet,  le  cleiigé  et  la  musique  sont» 
allés  au-devant  du  prélat  qui  est  venu: 
en  mitre  et  en  diappe  se  placer  avec 
son  cortège  au  pied  du  reposoir,  et  ac 
béni  solennellement  les  enfans.  A  la» 
fin  de  la  cérémonie ,  de  nombreuses 
acclaniations  se  sont  fait  entendre  eu. 
l'honneur  du  prélat  etdeM.  Guyon.' 

M.  d'icosie  a  été  reconduit  par  la 
musique  au  lieu  d'où  il  étoit  venu.. 
U  avoit  été  obligé  de  s'y  tenir  peu-- 
dant  la  procession,  à  cause  d'un  rhu  mu. 
violent  qui  ne  lui  a  permis  de. se 
montrer  en  public  par  une  journée 
assez  froide,  que  pour  se  rendre  aux 
vœux  du  missionnaire  qui  avoit  an- 
nonce sa  bénédiction  ,  et  pour  salis-; 


(» 

likii-e  à  ta  piété  de  tant  de  fantillei 

3ui,  sans  cela,  etiSMDt  été  trompées 
ans  leur  attente. 

L'abbaje  du  Gard ,  diocèse  d'A- 
miens, «voit  été  fondée  dans  le 
doutièine  siècle,  et  étoit  occupée  par 
dei  religieux  de  l'ordre  de  Citeaux. 
~A  l'époque  de  la  première  révolution, 
elle  subit  le  sort  de  tant  d'autres  éta- 
bliuemena.  Les  religieux  furent  dis- 
persés ,  le  monastère  fut  démoli  en 
partie ,  et  l'église  ruinée  de  fond  eu 
comble.  En  1S16,  doin  Eugène  Bon- 
homme de  la  Prade ,  ancien  page  du 
roi ,  alors  abbé  de  Darfeld  en  West- 

Sbalie,  enti-eprit  de  rétablir  l'abbaye 
u  Gard,  en  y  rappelant  l'ordre  de 
Citeaux  ,  mais  suÎTant  la  réforme  de 
la  Tr^>pe.  Un  religieux  ,  chargé  des 
pouvoirs  nécessaires ,  fut  envoyé  sur 
les  lieux  pour  faire  l'acquisition  ;  il 
existe  encore,  et  habite  l'abbaye. 
li'abbé  de  Darfeld  mourut  vers  ce 
temps,  maisl'-églisen'enfut  pas  moins 
relevée,  et  les  bâtimens  i-estaurés  et 
rendus  à  leur  première  destination. 
La  maison  fut  gouvernée  par  le  Père 
Gt:nnain ,  alors  prieur  depuis  abbé  , 
mort  le  23  février  1835.  Nous  lui 
■TOUS  consacré  un  article  dans  ce 
Journal. 

Après  avoir  imploré  denx  mois  les 
lumières  de  l'Esprit  saint ,  toute  la 
communauté  s'assembla  sous  la  pré- 
sidence de  l'abbé  de  la  Trappe  de 
Mortagne,  vicaire- général  de  ta  ré- 
forme, et  en  présence  de  M.  l'évéque 
d'Amiens.  Le  1"  avril  suivant,  un 
nouvel  abbé  fut  élu.  La  uiaison  se 
compose  aujourd'hui  de  soixante  per- 
sonnes. Oa  y  nourrit  les  pauvres  des 
villages  voisins  ;  on  y  donne  l'boapiia- 
lilé  aux  étrangers,  et  si  on  réfléchit 
que  le  sol  est  pierreux  et  peu  fertile  , 
on  concevra  aisément  que  les  reli- 
gieux ,  malgré  l'extrême  austérité  de 
leur  vie,  n'ont  pas  toujours  leur  pain 
assuré.  Il  faut  cependant  entretenir 
les  bâtimens  et  relever  les  cloîtres. 
Des  malheurs   imprévus    sont   vc- 


■  6) 

U  ajouter  h  U  gène  de  U  maison: 

Un  homme  dont  U  généreuse-  an-  ^ 
mAne  avoit  servi  k  relever  la  nouvelle 
^Use ,  se  repentit  de  ses  bienfaits  en 
183o ,  et  exiges  la  restîtntioD  entière 
le  la  somme  de  35,000  fr. ,  dont  U 
l'étoit  dessaisi  depuisplusieurs  années 
;n  faveur  de  l'abbaye.  11  a  traduit 
l'affaire  devant  lea  tribunaux ,  et  W 
religieux  ont  été  condamnés  à  pajei 
la  sonnne.  La  ctMidiiîte  odlewe  it 
cet  individu  paroltra  plus  révokaok 
encore,  lorsque  l'on  saura  que,  de- 
venu malade,  il  a  demandé  à  finir  sa 
jours  au  couvent ,  qu'il  y  a  été  rejQ , 
traité,  soigné,  et  qu  il  continue  à  exi- 
ger le  reste  du  paiement.  Cest  aînn 
que  de  bons  religieux  se  vftngenl  d'un 
procédé  déloyal. 

Ce  procédé  a  mis  la  communauté 
du  Gard  dans  leplus  grand  embarrai. 
Comment  trouver  une  si  forusaw 
me?  On  est  parvenu  cependant  à  eficc- 
tuer  un  premier  paiement.  On  tnpté- 
paroit  un  second.  Une  aoiBma  d* 
8,000  fr. ,  fruit  de  privationa  extra- 
ordinaires et  de  dons  charitaliies,éunt 
destinée  à  acquitter  la  dette  h  injuk 
tement  réclamée,  quand  cettft«onnB> 
fut  volée  dans  le  secrétaire  du  pire 
abbé.  Un  misérable  qu'on  Hoîl  npi 
dans  le  couvent ,  profita  du  tnomeot 
où  les  religieux  étoient  k  l'offioe,  poor 
exécuter  ce  vol ,  qui  priva  la  nuMOB 
de.  sa  dernièra  ressouixe. 

C'est  dans  cette  situation  qne  ROU( 
croyons  devoir  appeler  rintérét'dea 
amcscharitablessurl'abbayedaflard.' 
Frappé  de  tant  de  coups ,  ce  BMaaat' 
tère  verroitson  avenir  compromia,  aï 
la  providence  ne  venoit  à  atMveeoan: 
Ces  religieux,  livrés  à  la  péniteaceec 
à  la  prière,  doivent-ils  être  encèrc  en 
proie  à  des  embarras  domestiques?' 
Quelle  ame  pieuse  n'auroit  àcourde 
les  protéger  dans  les  épreuveaque  le 
ciel  leur  envoie?  qui  ne  a'èmpresiC 
roit  de  mériter  quelque  part  dans  les 

Erièreg  de  ces  bons  et  fervens  cén<>> 
ites? 
On  peut  adresser  lesdonsàM.Choi-' 


(  ««7  ) 


pdsC,  IttbrkaiiC'jde  bromes ,  rae  Pot- 
I'  il0i>F«r-Saîiil-Sulpice,  n*  8. 

On  t'occape  beaucoup  depuis  quei- 

Stmips  de  maisons  p^itentiaires. 
cherche  les  meilleures  méthodes 
pour  ratanener  les  détenus  aux  senti- 
idhl.lNHta.  DesphilantropeS)  ani- 
Ifltepart,  nous  le  croyons , 

Ml»  les  plus  louables ,  Tont 

pAiJAMiient  et  â  grands  frais  inter- 
roger les  pénitenciers  des  pays  écran- 
gefa.  Plusieurs  sont  allés  dans  ce  but 
en  Suisse»  en  Allemagne ,  en  Angle- 
terre. Cet  lÛTer,  deux  nommes  hono- 
raUéi  9e  sont  embarqués  pour  les 
Euts-Unis  dans  le  même  dessein  ;  ils 
alkHent  ofaserrer  les  maisons  péni- 
tentûiîres  de  ce  pays,  étudier  les  mé- 
thodes qu'on  y  suit  y  et  en  examiner 
lesfësahats.  Leur  zèle  est  sans  doute 
estimable;  mab  je  crois  qu'ils  au- 
Toîentpas'éparaner  tant  de  fatigues 
et  de  depoises.  lu  auroient  peut^tre 
trouTé  beaucoup  plus  près  d'eux  des 
méthodes  à  itudier  et  des  exem  pies 
suÎTre. 

IV  7  «woH  eu  1630 ,  à  Paris ,  une 
jnmmM^'y^pàÊàxtaÙÊkfÊ  pour  les  jeunes 
détenus;  telte  maison  avoit  déjà 
rendu  beaucoup,  de  services.  Elle 
avoit  velii^  bieu  des  jeunes  détenus 
des  dangers  de  l'oisiveté  et  des  vices 
qui  en  découlent.  On  les  ayoit  fot^ 
mes  au  traTail,  on  leur  avoit  appris 
des  métiers ,  et  on  en  avoit  rendus  à 
la  société  pluneurs  qui  menoient  une 
cooduôle  ilonDete.  Par  quelle  mé- 
tbodeétoil-on  arrivé  à  ce  succès  ?  Hé- 
las !  par  un  moyen  fort  simple ,  et 
néannoins  fort  efficace.  C'étoit  un 
jeune  prèlre  qui  avoit  conçu  le  plan 
de  l'établissement  et  qui  Tavoit  dirigé 
tant  qu'il  .vécut.  Sa  charité ,  son  zèle 
avoîentapplani  les  obstacles  et  gagné 
le  coeur  des  enfans.  C'étoit  par  lin- 
fluencedelarelieion  que  M.  l^bé  Ar- 
nous  avoit  chercné  à  conduire  ses  jeu- 
aesélèves.  C'étoit  par  sa  douceur,  par 
les  exemples,  parses  bons  soins,  par  des 
instructions  pleines  de  sagesse  et  de 


bienveillance,  qu'il  portoit  les  jeunes 
détenus  à  l'amour  et  à  la  pratique  de 
la  vertu.  Il  étoit  secondé  par  de  bons 
Frères  des  Ecoles  chrétiennes  qui  ne 
perdoient  point  de  vue  les  enfans ,  et 
leur  incuiquoient  avec  cette  adresse 
que  la  charité  inspire  les  sentimeiis 
honnêtes  et  les  pratiques  de  la  reli- 
gion. La  maison  de  la  rue  Saint- 
Etienne-des-Grés  étoit  une  maison 
pénitentiaire  par  excellence ,  et  il  a 
Csllu  tout  l'aveuglement  des  ennemis 
de  la  religion,  il  y  a  quelques  années, 
pour  renverser  un  établissement  si 
précieux. 

Au  surplus,  ce  qu'avoitfait  le  pieux 
abbé  Arnoux  à  Paris,  un  autre  ecdé-' 
siastique  non  moins  charitable  et  non 
moins  habile  l'a  entrepris  à  Bor- 
deaux. Nous  avons  parle  de  son  pro- 
jet. Numéro  du  18  octobre  dernier. 
Les  autorités  de  Bordeaux  et  celles  de 
Paris  ont  secondé  ses  vues.  Il  a  offert 
généreusement  un  local ,  qui  vient 
d'être  appit>prié  à  sa  nouvelle  àaù^ 
nation.  Les  jeunes  détenus  de  |du» 
sieurs  départemens  y  seront  recueiW 
lis,  exercés  à  diverses  professions  k 
leur  choix,  hî^itués  au  travail,  ïn^ 
struits  dans  te  religion  et  dans- les 
connoissances  convenables  à  leur  si- 
tuation. M.  l'abbé  Dupudi ,  qui  eut 
aussi  cfuelque  ps^rt  dans  l'origine  à 
rétablissement  de  la  rue  des  Grés , 
portera  dans  le  sien  le  même  esprit, 
la  même  charité^  les  mêmes  soins.  Il 
a  obtenu  d'en  avoir  seul  la  direction  ; 
il  a  exposé  son  plan ,  dont  on  n'a  pu 

3ue  reconnoitre  la  sagesse.  Les  jeunes 
étenus  qui  se  trouvoieut  au  rort  du 
Hà  vont  être  transférés  dans  son  lo- 
cal ;  la  nuit ,  ils  y  seront  isolés  dans 
des  cellules  ;  mais  le  jour  et  la  nuit 
ils  seront  l'objet  d'une  surveillance 
douce  et  paternelle. 

Il  est  aisé  de  prévoir  l'effet  d'une 
telle  méthode ,  et  nous  oserions  con- 
seiller aux  philanthropes  d'aller  l'é^ 
tudier  sur  les  lieux.  Ce  voyage  leur 
sera  plus  utile  que  celui  de  Genève  , 
de  BeiTie  ou  de  Néw-YoïK ,  et  déjà 


nous  savons  qu'un  d'eux ,  dont  les 
IH'évcntioni  contre  les  prêtres  éloient 
osMt  connues ,  a  rendu  liomuiage  au 
lèle  et  aux  succès  de  M.  l'abbé  Uu- 
pucb  dans  les  diUërentes  œuvres  qu'il 
a  entreprises  et  qu'il  dirige  à  Bor- 
deaux. 


Parmi  les  prédications  icniarqua- 
bles  qui  ont  eu  lien  ce  Carême  en 
province ,  nous  ne  ponvons  omettre 
l'effet  qu'a  produit  M.  l'abbé  Uacreux 
ùNantes.  Ildonnoittroiadiscourspar 
-  semaine  dans  la  cathédrale  ;  deux  de 
ces  discours  éioient  le  soir,  à  l'Ueure 
la  plus  coitunod»  pour  une  grande 
partie  de  bi  population.  Les  liouimes 
les  suivaient  assidûment ,  et  l'église 
se  trou  voit  remplie  ce  soir-là  par  nue 
foule  attentive.  On  avoit  désiré  une 
ratraite  particulière  pour  leibomuies, 
qui  ne  put  avoir  lieu  à  l'époque  ordi- 
naire, par  des  considérations  de  pru< 
dence.  Mab  ces  exercices  ayant  été 
demandés  insiaiumehi,  l'auiorilé  dé- 
liera à  leurs  désirs,  et  M.  l'abbé  Dû- 
creux  ,  quoique  fatigué  de  la  station , 
voulut  bien  continuer  encore  ses  pré- 
diuitions  pendant  la  letiiaine  de  Pâ- 
que.  D'abord  les  réunions  avoient 
été  indiquées  dans  la  chapelle  des 
retraites,  qui  se  trouva  trop  puiite 
pour  l'alSuence  des  hommes.  Les 
«xercices  se  firent  ensuite  dans  la  ca- 
thédrale. M.  le  coadjUleur  s'ofûrit 
lai -même  pour  les  confessions,- et 
beaucoup  de  prêtres  à  son  exemple 
se  '  consaci'èrent  i 'ce  niinistère.  Le 
résultat  de  la  retraite  a  été  coosolaut. 
Un  j;rand  nombre  d'hommes  ue  se 
boruÈrent  pas  à  écouter  la  parole  di- 
vine i  ib  en  relii-èrcnt  du  fruit,  et  une 
eoinniunion  générale  trèâ-nombreuse 
tcrtnina  les 


C»'8) 

prêtre.  Il  devint  professeur  de  ph.li    '.'l 
siquc  et  de  diiniie  à  l'école  ceutr^    Ji 
du  Tarn,  avoit  de. l'instruction,  et 
travailla  à  diEtérens  ouvrages,  d 
on  n'indique  d'ailleurs  ni  le  titre , 
leQenrt.IL  y  aquclque^années,  D'|f|^    ■ 
lui   fit  la  grâce  de  rentrer  en  luw   s 
mcnie.EtantreyenuÂCf^lfa^l^^   i 
il  se  mit  sous  la  dnecii^OrfiM^^ 
respectable,  ]VI.  Facieu,.  *••  .TpJIff  M 
scandales  par  la  pratique  asHolwojif 
devoirs  du  chrétien.  Il  avtmln  q« 
son  testament  fit  conuoitce  ifs  n- 
grets    et    son    repentir.  Nous  cous 
eniprcsgeiiaaj  de. publier  cett&pièu:, 
si  on.  iii^eoil  à    prapos  de  nouf  la 
communiquer.  Il  est  rousolauf  lia 
mettre  de  tels  actes  au  jour.   .  . 


Un  journal  annouce  la  mort  de 
M.  Le  Normand  à  Cuistre».  M.  Le 
Normand  étoit  n/t  ancieii  Cluv'tr* 
qui,  peiulaat  la  première  révolut 
nvoit  renoncé  à  son  état ,  et  m 
s'ùtoil  marié,  quoique  religieux  et 


TJn  ancien  desservant  de  Sé^ 
Vaast,  diocèse  deTourQay,quiavoi^ 
refusé  jusqu'iri  de  se  souiiietQv  ï  b 
révocation  portée  contre  lui  par  rOr-' 
dinsire ,  vient  enfin  de  récoilaUtrç 
l'antorilé  épiscopalé,  et  de  qa^icr* 
l'église  et  li  cure  dont  soii  mtce»^ 
sent'  est  entre  en  possession'. 

Des  journaux  tint  BBOonci  H^vx 
commencement  de  uiars^iàry 
Constaniinople  une  grande 
chei  le  patriarche  grec,  pior  aiWlBC 
i  la  lecture  d'un  hatti-schéfiifdiiMl* 
tan.  Par  cet  acte,  lesaiolKpislaeda 
Jérusalem  doit  être  remisatut  ptèiac» 
grecs,  et  ils  sont  aulorjaés  à  éuverà 
kurs  fiais  une  église.  Celle  permis- 
sion :éloit,  dit -on,  soUicitëe  députa 
plusieurs  années ,  et  a  excita  la  ^hi» 
vive  joie  dans  l 'assemblée.  On  «jouiê 
qu'il  j  a  déjà  de  fortes  «MnuMfS.  «wl 
réserve  pour  la  construction  du  Yér- 
glise  qui  reuieruteia  le. 


On  a  présenté  cette  nouvetlecc 
très-consolante  pour  les  calholiquea, 
mais  on  n'a  pas  réfléchi  que  .ce  tout 
les  schisinatiqnes  ^recs  q]di,«Dt  oIh 
tenu  ce  liatti^«cJiéi'tf,  que  cette  iaveur 
paroît  leur  avoir  été  accojxlée  au  d^ 
triment  des  Latins,  et  que  ce  qui  fait' 
la  joie  des  scliisiuatiques  va  pt-ut^ètic 


(  ai9  ) 


MMt^  la  désolation  parmi  les  Pères 
àSa»  de.  la  Terre-Saiate. 
.  Au  surplus ,  nous  croyons  au'il  est 
Njeruiu  de  douter  de  la  nouvelle.  Car 
I  nous  semble  que  depuis  les  der- 
ilers  .ëvéneinens  de  la  Syrie,  ce  n'est 
bIus  le  Grand-Seigneur  qui  peut  don^ 
aer  des  ord  res  à  Jérusalem .  Cette  ville 
àliâtï  Mébéinet-Ali,  qui  y  a  un  gou- 
«^ernéÛT ,  et  le  hatti  -  shérif  du  sultau 
s'il  a  été  jobtenu  «  ne  seroit  probable- 
mène  pas  fort  respecte. 


POLITIQUE. 

Quelle  triste  idée  ne  doit-on  pas  se 
fairâ  de  tiolre  situation  précaire  et  bran- 
lante, pour  qu'en  Angleterre,  dans  un 
pajs  qui  est  à  notre  porte,  on  se  soit  ob- 
stiné à  croire  pendant  plusieurs  jours  de 
de  la  seminae  dernière,  que  Louis-Phi- 
Kppe  étdit  iborf  victime  d'un  nonvel' at- 
tentat l  Çest  en  vain  que  le  télégraphe, 
les  courrfets  ordinaires  et  les  courriers 
extraordinaires  ont  démenti  cet  événe- 
ment, an'  moins  par  leur  silence  ;  tant  de 
gens  tenoient  apparemment  à  ce  que  celte 
nouvelle  ftil  vraie,  qu'on  n*y  a  peut  être 
pas  eooofeféooneétjs'moment  où  nous 
parions.' 

Véritàbremeiit  îl  y  a  quelque  chose  d'cf- 
frajanl  dans  ce  noir  pressentiment  des 
esprits  qui  settiblent  ne  pouvoir  accorder 
à  nue  'siloâtibnlrévolutîonnaireconune  la 
nôtre  la  cÔnsiblânce  du  jour  au  lende> 
maio.  Que  ah^  et  penser  d'un  établisse- 
ment politique  qui  n'inspire  pas  plus  de 
confiante  dans  sa  durée,  et  dont  on  rêve 
le  naiifr^  çpinme  quelque  chose  d'iné- 
vitable, alors  même  que  les  tcnipélcs 
semblent  se  reposer!  Quoi!  c'est  au  mi- 
lieu des  célébrations  de  fétcs,  des  réjouis- 
sances de  cour  et  des  préparu  tifs  de 
louages,  qu'il  se  trouve  de  la  place  dans 
les'  esprits  pour  des  préoccupations  aussi 
sinistres,  pour  des  présages  aussi  mal- 
heureux l  Qu'est-ce  donc  qui  nous  sera 
reaDrvê  pour  les  mauvais  jours,  quand  les 
plus  beaux  ne  nous  amcneut  que  des 
Dua^gcs  si  noirs? 


Il  paroit  que  l'anarchie  est  entrée  en 
Afrique  avec  M.  le  général  Bngeaud.  Co 
n'est  point  lui  qui  commande  en  chef; 
mais  c'est  lui  qni  prend  le  ton  du  com- 
mandement, qui  porte  la  parole ,  qui  fait 
les  proclamations  et  publie  les  manifestes. 
Ces  proclamations  et  ces  nuinifcstes  res- 
pirent la  terreur,  ladestrnctton  et  la  mort 
h  un  point  qni  doit  faire  frémir  les  pau- 
vres Arabes ,  si  quelqu'un  n'a  pas  la  cha- 
rité de  leur  expliquer  que  c'est  une  façon 
de  parler  qui  tient  du  climat  de  la  Ga- 
ronne sons  lequel  M.  le  général  Bugeand 
a  reçu  la  naissance.  Sans  cela,  très-cer- 
tainement, ils  se  croiroient  de  bien  petits 
Arabes  en  comparaison  de  lui.  11  s'annonce 
en  effet  à  eux  comme  un  vrai  extermina- 
teur qui  est  venu  pour  les  écraser  jusqu'au 
dernier  sous  -les  pieds  de  ses  chevaux,  sous 
les  roues  de  ses  chariots  de  guerre.  En- 
Qn,  toutes  les  images  de  la  désoladon  sont  ' 
entassées  dans  ses  manifestes,  où  il  se 
compare  d  un  torrent  de  feu  qui  va  silbn- 
ner  C Afrique  du  noi*d  au  midi ,  (T orient  en  ' 
occident, 

Bonaparte  disoitdn  général  Vandammc 
que .  s'il  venoit  h  le  perdre ,  il  en  seroit 
inconsolable,  parce  qu'il  ne  pourroit  ja- 
mais le  remplacer;  mais  que,  s'il  en  avolt' 
deox,  il  se  verroit  forcé  d'en  faire  fusiller* 
un  y  parce  qnc  le  second  lui  anroit  paru 
de  trop.  Kn  vérité^  noas  ne  savons  ce  qni 
seroit  arrivé  à  l'époque  où  il  croyoît  avoir 
asfioz  d'un  général  Vandamme,  si  un  autre  ' 
se  fut  avise  de  lancer  quelque  proclama-' 
tioii  du  genre  de  celles  de  M.  le  général 
Bugeand.  Peut  être  bien  qne  e'éloit  un 
cas  comme  celui»là  que  Bonaparte  atten^ 
doit  pour  en  faire  fusiller  un  des  deux. 

PARIS,   1'^  MAI. 

On  écrit  de  Gorilx,  le  i6  avril,  que 
Tauguste  fils  du  roi  Charles  X  et  toute  la 
famille  exilée  continuent  d'être  en  par- 
faite santé.  La  fille  de  Louis  XV'l  el  Ala- 
dcmoisellc  sont  revenues  le  i4  ^  lîoritx , 
aprùs  avoir  visite  Triesle ,  «A  enisc ,  Ta- 
doic  ,    Vérone  et  Trévisc.  Partout  ellrs 


( 

ont  excité  les  plm  totichanteft  sympa- 

thieft. 
Malgré  le  strict  incognito  qu'elles  défi- 

roîent  garder  pendant  ce  voyage,  laa- 
gnsle  fille  de  Loub  XVI ,  sous  le  nom  de 
oomtessede  Marne,  et  Mademoiselle,  sons 
celui  de  mademoiselle  de  Rosnj,  Tarchi- 
duc  viceroi ,  qui  se  trouve  en  ce  mo- 
■lent  à  Venise  avec  sa  famille ,  insista 
avec  tant  de  bonté  et  d'empressement 
pour  qu'elles  logeassent  au  palais  impé- 
rial ,  que  l'auguste  fille  de  Louis  XYI  dut 
y  consentir.  Tout  y  fat  mis  à  ses  ordres^ 
etc^  fut  dans  la  gondole  du  vice -roi  que 
pendant  les  quatre  journées  de  leur  sé- 
jour les  deux  princesses  firent  toutes  leurs- 
courses. 

A  Vérone ,  les  princesses  ont  visité  !»• 
maison  plus  que  modeste  habitée  long- 
temps par  le  roi  Louis  XVUI.  Que  de  pé- 
nibles souvenirs ,  dans  cette  visite,  pour 
celle  qui  a  tant  souffert  dès  le  berceau , 
et  qui,  plus  tard,  eut  toujours  les  mains 
ouvertes  pour  répandre  des  bienfaits!' 
tristes  bienfaits,  du  reste,  qui  nons'ont 
fait  connoître  tant  d'ingrats  ! 

En  l'absence  de  son  auguste  tante, 
M.  le  duc  de  Bordeaux,  accompagné  de 
M.  le  comte  de  Bouille;  a  fait  plusieurs 
courses,  mais  peu  éloignées,  et  de  manière 
à  n'être  jamais  pins  d'un  ou  deux  jours 
hors  de  Goritz.  Aquilée,  Gividale  (autre* 
fois  Forum  Jic/tc),  Adeisberg  et  sa  grotte^ 
la  plus  belle  qu'on  connoisse,  et  Trieste, 
ont  été  tour  à  tour  le  but  de  ces  petits 
voyages  du  prince. 

La  famille  royale  exilée  quittera  Gorits 
vers  le  i5  mai,  afin  d'aller  passer  l'été 
plus  près  de  Vienne,  et  reviendra  à  Go- 
ritx  aux  approches  de  l'hiver. 

—  Le  collège  du  5*  arrondissement 
électoral  du  Gers  est  convoqué  à  Mi- 
rande,  pour  le  20  mai,  par  suite  de  la 
nomination  de  M.  Lacave-Laplagnc  au 
ministère  des  finances.  Le  collège  du 
i«r  arrondissement  électoral  de  l'Eure 
sfassemblera  aussi  à  Evreux,  le  26  mai,  à 
l'effet  d'élire  un  député  par  suite  de  la 
nomination  de  M.  de  Salvandy  an  minis- 
tère de  l'inslruclion  pnblîquc. 


—  Le  6*  collège  élictotil  d^i 
sèment  de  la  SarfliG  est  convo^oé  à 
mers  pour  le  21  mai,  il  f effet  dféUre 
député,  en  remplacemenl'dè  lï.  G! 
Comte,  décédé;. 

—  Vu- l'ordonnance  qui 'a  nommil 
sidènt  de  la  commission  dér  moi 
M.  Persil,  le  collée  d(i  a*  a 
ment  électoral  du  Gers  est  cd: 
Gondbm  pour  le  37  mai. 

—  Le  général    Galdréc-BoitojV  ."^ 
nommé  commandant-  de  la  7^ itmbm 
militaire. 

—  Une  ordonnance  vient  de  diiRNidrt 
le  conseil  municipal  de  Dôiew . 

—  M.  Le  Hon,  dont  qgdqaeajoafnpiiy 
'ont  annoncé  le  retour  à  P-aris,  eit  cncpi 

moment  à  Liège. 

—  Lord  Lyndhurst,  qui  élolt  rcismé' 
à  Londres  pour  les  débats  du  parlaanty 
est  revenu  hier  k  Paris  auprès  de  |t  filla^; 
oui. se  trouve  sérieusement  maladt. 

—  M.  Delamarck,  chef  de  idimnolla' 
direction  générale  des  ponts-el-diiBaé(ir 
est  nommé  ingénieur  en  chef  df  il^pi^ 
terne nt  de  la  Haute-Garonne,  olrb^ 
cen^ent  de  M.  Mondotde  Lagosce»     .  ;, 

-^ Madame iadlibtesse  dcGÏNIîiMii^ 
de  Montboissîer,  pètite-fîlle'^dé  MaMv^ 
bes,  est  morte  l'avant-demière 
une  longue  et  douloureuse  maladie». 

—  Le  Temps  assure  que  Lonitr 
passera  prochainement  en  rçme  as  Gi^ 
rousel;  et  successivement,.toalei.les  le* 
gions  de  la  garde  nationale  panpiBfliw  êl 
de  la  banlieue. 

—  Quelques  feuilles  amief  do  ^f^^: 
parlent  de  nombreuses  grâces  qui  safoiëiDil 
accordées  a  ux  condamnés  pplîlîqM  «  à 
Toccasion  dii  mariage. 

—  On  affirme  de  nouveau  q|?e  le  pro- 
jet de  loi  de  non- révéràtion  est  ibia- 

donné.  ^   ^^ 

—  Le   capitaine    Dumont  -  tf OrfW* 

vient  de  quitter  Paris.  .  , 

—  Le  conseil  d'état  sTest  occupé  sanwK 
de  la  réclamation  de  M.  Portatif  dM 
nonsavons  déjh  parlé.  On  dit  que  M*  CM- 
scToupLanbat  a  conclu  au  rejet  de  11  de- 
mande en  paiement  de  5o,ooo  fr.  Fàiil 


(  »•»  ) 


lirons  compte  de  rordonnance  qui  sert 
îfllae  dans  qnÎDie  Joun. 
-^  La  cour  d^assises  de  la  Seioe  s*est 
l^|>ée  samedi  de  l'affaire  de  neaf  iiuji.- 
m  piéTenos  d'attaques  nocturnes  dans 
.tues  de  Paris,  et  de  tentatives  d'assas- 
|îla.  Titns  des  accusés  ont  été  acqnit- 
ktles  aatres  ont  été  condamnés,  sa> 
iiv  4  le  nommé  Geoffroy,  aux  travaux 
noSslperpétnité;  Tisserand,  Dncbange, 
■col  et  Bk>set,  à  lo  ans  de  travaux  for- 
S^  'JUdiore^  été  condamné  à  lo  ans  de 
Sdiiflion.  Ils  ont  été  lous  en  outre  con- 
imnés  VrezposlGon. 
—  Difféiens  journaux  avoient  publié 
ne  proclaination  du  général  Bngeaud 
nlnboslosonmlses  de  la.province  d*0- 
an.  Gomme  nous  -n'apercevions  dans 
rtte  pablication  rien  qui  nous  garantit 
Ml  authenticité,  nous  nous  sommes  abs- 
fom  d'en  parler.  Bfaintenant  que  l'œuvre 
Mei  buBTie,  assez  ridicule  du  général 
Uigeand  se  tioùve  avoir  les  honneurs  des 
iolpnnea  ministérielles ,  nous  allons  en 
sinire  quelque  peu.  Chacun  jugera. 
ArebeSy  Je  Viens  reprendre  la  guerre  au 
i^nt  où  ^e  \a  laissai  ppur  me  rendre  en 
j^^p^e  fipinè^k.comWde  Tra^za  an  Si- 
ri|l:.  \ké  /m1le{  \9SS^  Alors  vous  sûtes 
ns  donlo  que  le  6  juin  précédent  j*a- 
>i8  été  jeté  sur  le  «able  de  la  Tafna  sans 
iralerie,  sans  chevaux  pour  moi  et  mes 
B'ciers,  sans  moyens  de  transport  pour 
n  vivres,  les  munitions  et  les  blessés,  et 
ependant  vous  savez  si  malgré  ces  obsla- 
Aesî'ai  évité  la  rencontre  de  vos  guer- 
iers,  f  apreté  de  vos  montagnes  et  la  cha- 
Leur  de  votre  soleil.  » 

Ayant  dit  qo'il  a  maintenant  avec  lui 
tout  ce  qni  est  nécessaire  [>our  assurer  la 
victoiie.  le  général  continue  ainsi  :  «  Je  me 
>iiis  fait  Arabe  comme  vous,  plus  que  vous, 
t^Uétre...  II  n'est  pas  un  coin  que  je  ne 
pvîne  visiter.  Comme  un  torrent  de  feu , 
Je  sillonnerai  dans  tous  les  sens,  anjour- 
Ani  au  sud,  demain  à  Test,  après-demain 
Ifouesl,  lejour  suivant  au  nord...  Arabes, 
tas  n'avez  que  deux  moyens  pour  éviter 
Wege,  combattre  et  vaincre,  ou  deman- 
çr  la  paix,..  Oui ,  je  vous  offre  la  paix, 


ou  noe  guerre  auprès  de  laquelle  les  guer* 
res  précédentes  ne  sont  que  des  jeux  d*cn- 
fans.  • 

Puis,  M.  Bugeaud  suspend  tout  à  coup 
ses  menaces,  pour  assurer  qu'il  ne  veut 
pas  tous  les  tuer,  et  qu'il  désire  au  con- 
traire les  voir  croître  et  multiplier  ;  il  leur 
eipose  complaisammcnt  ses  plans,  qni 
consistent  tout  bonnement  à  tout  détruire 
et  à  tout  exterminer  en  deux  campagnes, 
la  première  quand  les  moissons  jauniront, 
et  la  seconde  après  les  pluies. 

NOUVELLES   DES  PaOVINCES. 

Le  Journal  de  GranvilU  annonce 
que  six  sloops  anglais  ont  été  capturés 
dans  les  limites  de  la  pèche  par  1^  bâti- 
mens  de  l'étaL 

—  Il  résulte  d'un  article  communiqué 
au  Réparateur,  que  les  travaux  qu'entre* 
prend,  à  Lyon,  l'administration,  occupent 
à  peu  près  700  ouvriers.  Nous  craignons 
que  ces  moyens  ne  se  trouvent  fort  au- 
dessous  des  exigences  de  la  crise  ac- 
tuelle. 

—  M.  Tiiomas ,  receveur  particulier 
des  finances  de  Pamiers  (Ariège),  a  été 
nommé  receveur  kMuret  (Gantai),  enrem- 
placement  de  M.  Sevène  atné,  démise 
sionnaire.  M.  Raymond  Sevène  a  été 
nommé  receveur  particulier  à  Pamiers. 

—  Le  a3  avril  la  caisse  d*épaigne  de 
Nîmes  a  reçu  1,676  fr.  et  remboursé 
i9>a96fr.  45  c. 

—  On  écrit  de  Marseille  que  derniè- 
rement le  nommé  Savon  a  été  assez  heu- 
reux pour  sauver  un  jeune  enfant  qui  se 
noyoiL  Ce  brave  homme  s'est  déjà  si- 
gnalé en  1837,  en  sauvant  six  personnes 
qui  alloient  être  englouties  par  les  flots* 

—  Deux  individus  ont  été  arrêtés  à 
Bordeaux,  et  enfermés  au  Fort-du-i)&, 
comme  prévenus  d'avoir  volé  deux  voi- 
tures de  marchandises  destinées  à  une 
maison  de  commerce  de  Lille. 

.  —  Les  ambassadeurs  de  la  reine  de 
Madagascar  et  leur  suite  sont  arrivés  le 
a  5  avril  à  Bordeaux, 

—  Le  lîeuienaot-général  Desmichelt^ 


sppelf  au  commandement  de  )•  GoMc, 
rit  «ni»*  h  Bastid  le  19  avril. 

. —  -^sWiia—^ 

EXTÉRIEUn. 

NOUVEt-LEO    D'ESPAGNE. 

Les  nooïellesde  Madrid  offrent  («n 
d'iatérât-  La  Gmutu.de  Madrid  du  ai 
contient  une  oidoii d a nce  qui  renvoie  de- 
vant la  cour  iaprâme  don  Joié  Haria 
Ouret,  intendant  Aotncier  de  la  pro- 
vince de  Cnenca ,  et  d'autres  personna- 
ges, coDiinie  ajan't  usurpé  les  pouvoirs 
judiciaires  atlribuËs  au  conseil  suprême 
des  finances. 


Le  commerce  est  dans  nn  d6pl( 
ble  état  en  Angleterre.  Dans  beaaconp 
de  villes  manafacluri&res  les  ouvriers  n« 
tronvent  pin»  de  travail.  Il  y  a  eu  dcrnife- 
rement  uno  asseï  forte  émeute  \  Manches- 
ter. De  grades  désordres  ont  ansai  éclata 
fc  Notlingbam. 

Une  faillite  de  a  millions  5oo,oo 

vient  d'être  déclarêeS  Londres. 

—  Le  a?  avril  on  parloii  dans  celle  ville 
de  la  mort  dn  roi  des  Français. 

—  Le  Gloht  annonce  que  lord  Dnrbam 
e«pi;re  tei-miner  ï  t'amiïble  avec  le  cabi- 
net de  Saint  -  Péter«boorg  t'affB)r«  du 

— .  Un  violent  inceridie  a  éclaté  i  Do- 
blin,  dans  la  maiMn  d'un  quincaillier  de 
Saffolk-Slrcet.  En  moins  d'une  benre,  il 
est  devenu  impossible  d'apercevoir 
seul  veEiige  des  detii  lignes  de  bonliqnes 
et  des  galerie*  qni  se  trouvent  dans  cette 
me.  ,L«  fen  s'est  étendu  jusqu'à  rhotel 
Royal,  où  se  font  les  eiposiiions  pub1i- 
qn»  de  tcbleaui  et  de  cuiio»ît<^.  Ce  bt- 
limenta  été  enlibrement  consumé. 

—  A  l'occasion  des  élections  munici- 
ptlea;  il  y  a  en  k  Porrentrny  (Suisse)  qael- 
i|n*s  troubles  qui  ont  été  vite  comprimé* 
par  les  milices  et  la  gendarmerie. 

—  D'après  la  Qaittte  dt  Milan  dn 
aa  aviil.  les  babitans  de  la  ville  de  Pa- 
tras  (Ortee)  se  seraient  insurgés  conire 
les  troupes  bavaroises,  qni,  retirées  dans 
la  citadelle  ,-anroienl  été  rednilcs  à  sou- 


(  4i2  ) 

(enfron  siège.  An  moment  do  dépa'fflj 

;orrespondaoce   de'ctstle  réoi|1f' ' 
iiége  continuoit,   et  b^o<^p  « 
avoit  déjï  été  versé;  iaais  riiisoi 
étoit  limitée  ii  la  ville  de'Palras. 

Les  même»  lettres,  dit  1a  renitl'f 
Milan  ,    paroissent   conflrn 
tremblement  de  terre  qui  rfést  failL. 
le  1"  avril  dans  les  quatre  lies  rferÀrclii 
pel ,  Hydra  ,  Speiia ,  Paros  et  Sanlqi 

—  1^  Ircmbléiiient  de  tenrimii'ajlf. 
soie  la  Grèce  s'est  fait  senlir'n  lldi^ 
Lacques  et  Florence  .oui  resacnli  d'^M 
forlcs  secousses. 

^^  On  se  rappelle  qu'après  BTOÎr  ^t||i 
nne  eiistencc  longtemps  avéni^piji- 
soil  en  l'rance,  soit  en  Anglp^p, 
prince  de  Capoue  finit  par  £|>pi)ipr|fjji^ 
Pénélope  l^milh  sans  le  cons^teiptutlit 
son  frère,  te  prince  régnant  àeîi" 
Retirés  l'nn  et  l'autre  à  Malle,  mÎMjl 
lope  y  est  demiferement  acconc£$è  j'n 


fils. 

—  Une  lellre  de  Sariane.  adressée  i  ! 
nn  journal  du  malin,  dit  qoependaol  le  I 
tremblement  de  terre  qui  vient  d'avoir 
lieu,  la  montagne  de  Piiio  seconoil  W, 
loin  ses  neiges  qni  reiomboient  coUn^, 
nne  épaisse  fumée.  Le  village  d'CgKa'nnJ 
est,  dît  cette  correspondance,  anjonnTlian 
tout  on  rnincs.  Sur  quinte  personnes  qiw 
^y  irauïoiem  nu  moment  du  tiembKJ 

ment  do  terre,  huit  ont  péri.    ,  .  '  ? 

—  On  lit  dans  le  Courrier  (faaAa^l^iS 
du  8  avril  :  ■   ■"  ;■   V^ 

t  D'après  les  journanidn  lai,  miaw^. 
volulion  a  éclaté  an  Meiiqiw^  W  eouH 
tution  ite  i8a4  a  été  proclam^^SfBla- 
Anna  s'est  mis  à  la  tête  lË.'nflçt  rEvqlf^ 

—  On  lit  dans  le  Jlf onifMr''Û  .  .  . , 
5i  mars  :  •  Quelques  jonrnâoi'oiiîpi 
d'une  prétendue  tentative  d'ai 
la  personne  du  sntlan .  dans  lé  genre  *! 
celle»  qui,  par  intervalles,  '  "* 

d'ensanglanter  la  France.  An  dire  deâ 
mêmes  feuilles.  les  auteurs  de  falteàU 
en  question  auroient  été  d'anrïens  jaq 
suires  qui .  malgré  leur  répugnance  InnI 
pour  toutes  les  inventions  liiodema 


(  t»a3  ) 


■raient  pas  en  scropule  d'en  appeler  | 
die  des  fnsils  à  vcnU  Noos  sommes 
ffox  de  pouvoir  démentir  cette  noo- 
(,  et  d'affirmer  que,  dans  la  Turquie 
iiéréc ,  rien  n'est  resl6  des  janissaires. 
Mémo  le  nom  qii'its  ont  si  odicuse- 
t  II/ tri.  » 

CHAMisniâ  D£S  iMins. 

Séance  du  59  avril. 

Portails  ouvre  ia  séance  ù  2  heures 
mie.  Le  ininîslrc  do  la  guerre  prô- 

un  projet  déjà  adopii-  par  Tau  Ire 
ibre»  portant  demande  d'un  crédit 
iémentaîredc  200,000  fr.,  peur  pen- 

njtlittfires.  Le  général  Bernard  pré- 
lann  au  nom  du  ministre  de  la  ma- 
,  relenn  à  la  cb ambre  des  députés,  un 
3t  relalir  h  l'avanceincnl  dans  l'année 

le. 

Dcdre  du  jour  est  la  discussion  du 

eldelôi  concernant  la  dot  de  là  reine 

Belges. 

.    LR    IriCOMTE    l>T  nOI'CHACK.    Î\|C5- 

rs,  ytberde  c^lie  lni)une ,  parce  que 
rùËM  qall  est  de  mon  devoir  de  provo* 
r:iio  emnen,  une  dif^cussion  sur  la 
\u>  \Qn9  est  présentée.  Cette  discus* 
I  esl  oominindée  par  la  loi  conslitu* 
de  h  JMtedfne,  votée  en  i832. 
ri  effeU  l'arK  ào  de  cette  loi  s'exprime 
!  :  «  L^éritîer  de  la  couronne,  prince 
f,  recerra  sur  les  fonds  du  trésor  une 
fie  annuelle  d'un  million,  et  oclte 
lÉe  sera  augmentée,  9'il  y  a  lieu,  par 
loi  spéciale,  lorsqu'il  se  mariera.  » 
MarS|.lé  moment  est  arrivé  d'exami- 
,  1^1  y  a  lieu.  Quand  nous  aurons  exa- 
tèmûrement  cette  question,  la  cham- 
t^RKioncera. 

M1  Dibouchage  rappelle  d'abord  ce 
i  ite  passé  lors  du  mariage  de  S,  A.  R. 
rie  doc  de  Berri.  &].  le  duc  de  Riche» 
liUnt  venu  demander  un  million  de 
nerf  faveur  de  la  liste  civile  et  un  mil- 
iBoe  Fois  payé ,  la  chambre  des  dépu- 
proposa  h  l\inanimité  de  porter  la  der- 
lé somme  à  i,5oo.ooo  fr.  M.  le  duc  de 
heHeti  déclara  formellement  que  le 
De  vonloit  rien  au-delà  d'un  million  , 
jééles  5oo,ooo  fr.  votés  en  sus  seroicnt 
mes  aux  déparlemens  qui  u voient  le 
i  floaffert  lors  des  deux  invasions.  Il 
QtaViue  Mgr  le  duc  de  Berri ^  profon- 


dément reconnoissanl  du  million  voté 
pour  augmenter  la  dotation  annuelle  qui 
lui  tenoit  lieu  d'apanage,  abandonneroit 
pendant  cinq  ans  600,000  fr.  pour  être 
distribués  aux  départemens  qui  avoient  le 
plus  été  maltraités. 

Cette  double  allocation,  ajonte  le  noble 
pair ,  votf  e  à  l'unanimité  pa;r  la  chambre 
des  députés,  le  fut  de  môme  le  98  mars 
par  la  chambre  des  pairs. 

Ce  vole  des  deux  chambres  étoit  com- 
mandé par  la  loi  de  181 4,  qui  régla  la 
liste  civile,  et  disoit  que-,  lors  du  mariage 
(le  M.  le  duc  de  Berri ,  la  somme  qui  lui 
étoit  al  louée  se  troUveroit  augmentée.  Re?  e- 
nantau  s'iiyaiieu  de  la  loi  de  i859 ,  M.  Du- 
bouchage  cherche  s'il  y  a  opportunité ,  et 
si  la  chambre  peut  allouer  l'allocation  de- 
mandée. Je  no  m'adresse  pas ,  dit-il ,  h 
M.  l'intendant  de  la  liste  civile,  je  ne  sais 
pas  s'il  y  en  a  un. 

Plusieurs  voix  :  Il  y  a  des  ministres!... 
A  la  question  ! 

M.  DiJBoi  cuAGE.  Je  suis  dans  la  ques- 
tion ,  et  je  ne  peux  m'adresser  qu'au  mi- 
nibière, parce  qu'il  n'y  a  pas  de  ministre 
de  la  maison  du  roL.. 

Voix  diverses  :  Adressex  -  vous  à  la 
chambre  ! 

Al.  DLuorcuAGi:.  Je  désire  savoir  si, 
dans  l'acte  du  6  apût  i85o ,  M.  le  duc  d'Or- 
léans n'a  pas  eu  sa  part  conuoe  l'un  cics 
septeufans?  '       . 

LE  PRÉSIDENT  DU  CONSEIL.  NOU  ! 

M.  Dubouchage  adresse  encore  quel- 
ques questions,  après  quoi  la  chambre  en- 
tend M.  Mole,  et  vole  les  articles.  Le 
scrutin  sur  l'ensemble  du  projet  a  f)our 
résultat  l'adoption  par  116  boules  blan- 
ches conlre  4  boules  noires. 


^>^ 


CHAMBRE  DES  DÉPUTÉ^. 

Séance  c/u  39  affril. 

M.  Cunin-Gridaiiie  ouvre  la  séance  à 
une  heure  et  demie.  On  procède  an  tirage 
au  sort  de  la  grande  députation  chargée 
d'aller  féliciter  Louis-Philippe  le  l'^'mai. 

La  chambre,  parce  qu'elle  n'est  pas  en 
nombre,  s'occupe  de  pétitions. 

M.  Pii^TOU ,  rapporteur.  Le  sieur  Au- 
bvy ,  prêtre  à  Russe  (  Maine-et-Loire  ), 
demande  à  être  réintégré  dans  la  cure  de 
Bore,  dont  il  prétend  que  son  évoque  l'a 
injustement  exclu  après  dix -neuf  ans 
d'exercice.    . 


La  oommbsion  propoie  te  renvû  ait 
mioisire  des  colles. 

M.  LAUEENGE.  Il  y  à  dans  la  législa- 
tion eiistaote,  non  pas  ane  lacane,  mais 
un  vice  qu'il  importe  de  faire  disparoltre. 
Il  s'agit  de  régler  reiécation  da  concor- 
de i8oi-  relativement  aa  droit  discipli- 
naire des  évéqnes  sur  les  curés.  Cette  pé- 
tition contient  le  germe  tf  une  question 
importante  ;  je  demande  (|u'el le  soit  ren- 
voyée an  président  du  conseil  des  mi- 
nistres. 

II.  JANviEB.  Je  m'oppose  au  renvoi,  qui 
ponrroit  être  regardé  comme  fait,  non 
dans  on  motif  d'intérêt  général,  mais 
dans  un  motif  tf  intérêt  particulier.  J'in- 
voque le  témoignage  de  toute  la  dépnta- 
tioli  de  Maine-et-Loire.  Le  prélat  qui  ad- 
ministre ce  diocèse  est  incapable  d'exer- 
cer envers  les  ecclésiastiques  soumis  à  sa 
juridiction  aucun  acte  répréhensible.  Je 
demande  Tordre  du  jour. 

Plusieurs  voix  :  Le  dépôt  au  bureau  des 
renseignemens  ! 

Membres  de  la  gauche.  Le  renvoi  au 
président  du  conseil. 

La  chambre  passe  à  l'ordre  du  jour. 

La  chambre,  après  s'être  encore  oc- 
cépée  de  plusieurs  pétitions  dénuées  d'in- 
térêt ,  reprend  la  aiscussion  sur  le  projet 
de  loi  portant  règlement  déûnitif  du  bud- 
get de  l'exercice  i834.  Les  différens  ar- 
ticles sont  successivement  adoptés.  La 
chambre  qui  n'est  plus  en  nomore  ren- 
voie à  mardi  le  scrutin  sur  l'ensemble  du 
projet  On  commencera  après  cette  opé- 
ration la  discussion  sur  les  fonds  secrets. 


Par  un  arrêté  en  date  du  5  avril,  M.  Gni- 
lot,  encore  alors  ministre  de  l'instruction 
publique,  voulant  favoriser  les  travaux 
historiques,  a  accordé  un  encouragement 
de  5oo  fr.  ï  M.  Louis  de  Maslatrie,  élève 
de  TEcole  royale  des  Chartes,  pour  les 
recherches  auxquelles  il  s'est  livré  dans  la 
Chranobgie  hiêiarUfue  des  papes  et  des 
eoneiUê  qu'il  vient  de  publier.  C'est  l'ou- 
vrage dont  nous  -avons  renda  compte 
N*  s  789.  En  louant  le  sèle  du  jeune  au- 
teur pour  des  éludes  graves ,  nous  nous 
élions  permis  quelques  remarques  criti- 
ques que  son  bon  esprit  a  accueillies.  Quoi- 
qu'il se  défi&t  de  VArt  de  vérifier  te$  data. 


(  aa4  ) 

et  qn'il  l'eût  fait  aswx  voir  dans  son  ti 
propos ,  il  lui  est  échappé  deux  on 
fois  de  paroitre  favoriser  des  opinioQS 
secte  qu'il  est  très-loin  départager»  ^^t^\ 
s'empressera  de  réformer. 

11  a  cm  devoir  suivre  la  chronblogii 
des  papes,  telle  que  la  donnent  les  Béai», 
dictins ,  mais  il  n*a  point  oublié  eolièn> 
ment  de  parier  des  papes  Félix,  Eliemt 
et  autres,  que  nous  avons  indiqués p,  56a 
de  notre  précédent  volume.  Qnoigne  cet 
papes  ne  soient  point  dans  Tordre  nuflié- 
rique  des  papes,  ils  sont  meoUonnésen 
note  ï  leur  ordre  chronologique,  pni  à 
la  fin  de  la  liste ,  dans  une  note ,  p.  iH, 

Quant  à  la  disposition  tjpograpUpi 
de  l'analyse  des  conciles  génénuK/faih 
teur  Fa  adoptée ,  dit-il .  avec  réAezkm,  et 
nous  ne  tenons  pas  beaucoup  à  nobe  it- 
marque  sur  ce  point 

Pour  l'histoire  des  conciles  de  FAnce» 
M.  de  Maslatrie  nous  fait  observer  qill 
n'a  pas  seulement  analysé  l'ownge  dei 
Bénédictins ,  puisqu'il  porte  dans  sa  Vtti 
des  conciles  que  ceux-ci  n'amint  pu 
mentionnés.  Dans  le  tabletn  doi  eoDcflsi 
des  deux  premières  races,  ipl  lonl  In 
plus  importans  sous  le  rappmt  hiSteriqiB, 
il  donne  des  délai  te  qui  ne  se  lnHtfeit)a 
dans  VArt  de  vérifier  le»  lUfca.  H  aMft 
toujours  le  texte  de  Labbe  sons  les  yen*, 
mais  comme  il  ne  vouloift  pas  le  rB|KO- 
dnire  en  entier,  quand  il  trooroit  seft- 
sante  Fanalyse  de  VArt  de  virifiêrlêi  ialM 
on  des  antres  ouvrages  qn'il  consolleit,  il 
la  transcrivoil  presque  littânlemefel,  prin- 
cipalement pour  les  conciles  de  la  troi- 
sième race. 

Nous  nous  sommes  fait  nn  dsvoir  dla- 
sérer  la  substance  de  la  réelanaation  da 
jeune  auteur,  pour  lui  donner  une  preave 
de  notre  estime  pour  ses  bon8.9entinM 
Le  genre  d'études  auxquelles  il  se 
sacre  lui  donne  des  droits  à  rintérél  dl 
tous  les  amis  de  la  bonne  littérature. 


raais.  —  iMPaimau  »'ai>.  lb  cuas  ir  c^, 
Quai  des  Angiistint,  3&. 


«^AMl  UK  LA  RBLIGION 

[imroll  les  Mardi ,  Jeudi 
bC  Samedi. 

On  pent  s'abonner  des 
i^et  i5  de  chaque  mois. 


N"  2806- 


JEUDI  6  MAI  1837. 


I  VBIX  DC  L*ABO!l«miEMT. 

r  fr.      < 

I  an 56  • 

6  mois 19 

0  mois 10 

1  mois 


5  5o 


•REGHERGHES 

ABXIimTaATlVES  ,  STATISTIQUES  ET 
MORAINES  SUR  LES  ENFAN6  TROUVÉS  9 
LK8  KNFAKS  NATURELS  ET  LES  OB- 
PHELINS  ; 

PAR  U., l'abbé  gaillard  (ij. 


Les  philanthropes  et  les  adinlnîs- 
tTateui*s  s'occupent  depuis  quelque 
temps  des  ehfans  trouvés  ;on  se  plaint 
de  l'augmentation  du  nombre  de  ces 
eofans ,  et  on  a  cherché  les  moyens 
de  le  diminuer.  Pour  cela ,  on  a  fait 
divers  essais.  Quelquefois  on  a  pro- 
posé des  échanges  d'enfans  entre  deux 
départeraens  contigus.  En  dernier 
lieu  ,  on  a  supprimé  les  toura  des- 
tinés à  recevoir  les  ènfans  dans  les 
arrondissemens.  Dans  le  congrès  scien- 
tifique de  Poitiers ,  en  1834  ,  on 
igVta  la  question  de  la  suppression 
cle  ces  tours.  Les  discussions  qui  eu- 
rent iicu  dans  ce  congrès ,  dont 
If.  l'abbé  Gaillard  étoit  membre,  le 
portèrent  à  étudier  cette  matière.  Il 
therclia  à  rassembler  des  documens^ 
st  se  init  en  rapport  avec  des  per- 
(onnes  qui  pouvoient  lui  en  foui*- 
air.  Il  s'adressa  enlr^autres à  quarante 
préfets ,  qui  lui  envoyèrent  des  ta- 
bleaux de  statistique  de  leurs  dé- 
parteinens,  à  des  administrateurs^  des 
inajgifttrats  et  des  ecclésiastiques  ins- 
truite, et  même  à  des  étrangers.  Au- 
mônier de  l'hôpital  général  de  Poi- 
Clers  depuis  plus  de  dix  ans ,  il  a  voit 
fléjà  pu  connottre  Fintérieur  de  ces 
sortes  d'établissemens  ;  il  en  a  visité 
plusieurs  autres.  Un  concours  pro- 
posé par  la  société  académique  de 

(i)  Poitiers,  iSSy,  in-8*. 
loriie  XCITT.  HA  mi  de  la  Religion, 


M^-^con  Ta  encore  excité  dans  ses  re- 
cherches sur  la  multiplication  des 
enfans  tronvés.  Il  a  partagé  le  prix 
avec  M.  Rcinacle ,   de  Nînuîs. 

M.  Gaillard  convient  qu'il  auroit 
pu  disposer  son  livre  dans  un  ordre 
phis  méthodique  ;  on  y  trouvera  du 
moins  une  suite  de  documens  de 
considérations  sur  tout  ce  qui  a 
rapport  aux  enfans  trouvés.  L'ou- 
vrage est  divisé  en  neuf  chapitres. 
Le  premier  est  consacré  à  des  re- 
cherches générales  sur  les  enfans 
trouvés.  L'auteur  distingue  d'abord 
les  enfans  naturels  des  enfans  trou- 
vés ;  tons  les  enfans  naturels  ne  sont 
pas  abandonnés  ,  et  tous  les  enfans 
abandonnés  n'ont  pas  une  origine  il- 
légitime. Un  tableau  offre  le  rap- 
port des  naissances  légitimes  aux 
naturelles ,  calculé  pour  la  France 
depuis  1821  jusqu'en  1830.  Dans  ce 
tableau,  la  Seine  est  au  premier 
rang  des  départemens  ;  on  y  compte 
316  enfans  naturels  sur  un  total  de 
1,000  naissances.  Le  dernier  dépar- 
tement est  celui  d'Ille-et- Vilaine,  où 
le  rapport  n'est  que  de  22  sur  1 ,000. 
En  regard  du  rapport  des  naissances, 
Fauteur  a  réuni  des  données  pour 
l'appréciation  des  causes  qui  tendent 
à  multiplier  les  enfans  naturels. 

La  plupart  de  ceux  qui  ont  écrit 
sur  la  statistique  morale  ont  attribué 
la  multiplication  des  e.fans  naturels 
h  la  densité  de  la  population ,  à  son 
agglomération  dans  les  villes ,  au  dé- 
veloppement de  Tindustrie,  à  Ta  pré* 
scncc  des  coips  militaires.  L'auteur 
fait  de  judicieuses  observations  sur 
ces  diverses  causes.  Il  examine  l'ii]k> 

liî 


(  TÎ26  ) 


•■•■^ 


IfliicDcc  inorak  de  rinslrnclion  ;  au- 
tant une  instruction  religieuse  et  bien 
ilii'igéc  est  utile ,  autant  une  instruc- 
tion irréligieuse  ou  purement  uié- 
canique  est  dangereuse  Elle  peut 
polir  Te^Lterieur,  mais  elle  ne  calme 
|M)int  les  passions  ;  bien  au  contraire, 
elle  exalte  l'orgueil.  Pei^sonne  n'i- 
gnore les  pernicieux  effets  des  ate- 
liers et  des  grandes  manufacture»; 
Quant  à  la  présence  des  corps  mili- 
taires ,  on  a  l'exemple  récent  de  la 
Vendée ,  où,  depuis  Toccupation  mi- 
litaire qui  .a  suivi  la  dernière  révo- 
lution ,  le  rapport  des  naissances  na- 
turelles aux  légitimes  ,  qui  n'étoit 
toit  que  de  23  sur  1,000 ,  s'est  élevé 
ÙS3. 

Mais  un€  cause  efûcace  de  corrup- 
tion est  aujourd'hui  la  licence  de  la 
presse  et  du  théâtre.  Ce  ne  sont  pas 
seulement  les  hommes  religieux  qui 
out  fart  cette  remarque.  Les  esprits 
observateurs  n'ont  pu  se  dissimuler 
l'influence  de  la  presse  et  dû  théâtre 
siu*  les  mœai'S.  La  Gazette  médicale 
du  27  octobi'e  1832  disoit  :  «  Pensc- 
t-on  que  les  jeunes  gens  ou  les  jeunes 
personnes  reçoivent  de  grandes  le^ 
çons  d'édiQcation  à  voir  jouer  la  tour 
(le  Nesle  ou  Marion  Delornic  ?  Quoi 
cpren  disent  les  auteurs,  les  pères  de 
ianiillo  feront  très-prudennuent  en 
éloignant  leurs  enfans  de  pareils  spec- 
tacles, ^'est-ce  pas  à  eux  que  ion 
doit  le  malheur  de  ces  deux  jeunes 
gens,  Esoousse  et  Lebâs,  qui,  prenant 
au  sérieux  la  poétique  du  jour,  ont 
arrangé  leur  mort  comme  un  inci- 
dent de  mélodrame,  et  se  sont  lasses 
de  la  vie,  avant  même  que  de  l'avoir 
{pûtécî?  Si  le  genre  fantastique  eu 
nique  dérange  le  cerveau  de  ses 
aojUfurs,  il  n'est  pas  moins  fatal  c\  ceux 
e  lisent  ou  l'écoutent.  » 
chapitre  ii  traite  du  sort  des  en- 


fans  exposés  chez  les  peuples  anciens 
et  modernes.  Les  lois  et  les  coutunies 
des  anciens  peuples  par  rappoit  aui- 
enfans  exposés  étoient  atroces,  et  au- 
jourd'hui le  sort  dece$  enfans  est  en- 
core déplorable  chez  les  nations  in- 
fidèles. Le  christianisme  a  réformé 
ces  usages  barbares.  L*auteur  cite  à 
cet  égard  les  lois  de  Théodose  et  de 
Justinien.   Le  concile  de  Nicée  or- 
donna aux  évéques  d'établir  des  lioi- 
prces  ou  xenodochion.  Un  pieux  prê- 
tre nommé  Dathéas  établit  &  Bfihn,. 
en  787,  un  hospice  pour  recueillir  kt. 
«nfans  illégitimes.  GharlemagnedaM 
ses  capitulaires  parle  d'établisseinvni 
semblables  à  celui  de  Milan.  Il  s'en 
forma  depuis  à  Rome,  à  Tenife,à 
Florence,  à  Marseille,  A  Paris,  on 
quétoit  pour  les  enfans  ti-ouTés  à  la 
porte  de  la  cathédi*alc.  Enfin,  saint 
Vincent  de  Paul  vint,  et  recueillit  les 
enfans  trouvés.  On  sait  tout  ce  qu'il 
fit  pour  cette  classe  malheureuse.  A 
son  exemple,  de  semblables établisae- 
mens  se  formèrent  dans  les  provin- 
ces. Mais  la  révolution  de  1789  fut 
fatale  aux  hospices.  On  vendit  lenn 
biens,  on  renvoya  les  Sœurs  hospita- 
lières, et  on  les  remplaça   par  des 
mercenaires  qui  s'occupèrent  plus  de 
leur  fortune  que  du  soin  des  mabdes. 
Les  hospices  tombèrent  dans  l'état  le 
plus  déplorable,  et  cependant  les  en- 
fans trouvés  se  multiplioient.  Ce  ne 
fut  que  sous  le  consulat  que  Toi-dre 
se   rétablit    dans    les    hospices.  Les 
Sœurs  y  furent  rappelées,  et  des  hom- 
mes honorables  dirigèrent  l'adminis- 
tralion.  Un  décret  du  19  janvier  1811 
donna  à  ces  établissemens  l'organi- 
sation qui  subsiste  encore. 

•  I^c  mode  de  secours  pour  les  enfan» 
trouvés,  consacré  par  le  décret  de  iSii , 
éloil  depuis  long  temps  adopté  en  Espa- 
gne, en  Italie,  en  Belgique,  en  Pologne, 


. 


(  î^a7  ) 


et  en  gC'néral  dans  tons  les  pays  calboli- 
JWBB  S  il  font  y  joindre  la  Russie.  L'An- 
gleterre, aa  contraire,  les  royaumes  du 
Nord,  Qoe  partie  des  élats  d'Allemagne, 
nrlout  ceux  qui  suivent  les  diverses  con- 
fanons  protestantes,  ne  veulent  point 
d%oq>îoes  d'enfans  trouvés;  ils  ont  même 
lapprîmé  ceox  qui  avoiént  été  établis,  et 
IVi  piéfèrent  secourir  les  enfans  naturels 
paoïRS  an  domicile  de  leurs  mères,  ou 
aa  moins  ne  les  admettre  dans  Icsétablis- 
semens  de  charité  qu'après  de  longues 
fonnalités  administratives.  Des  lois  très- 
iMkb  ont  été  portées  contre  les  person- 
Mf  qoi  exposent  les  enfans.  Malgré  ces 
péevitioiit,  on  n'a  pu  parvenir  h  détruire 
tM-è-fait  ce  désordre;  et  il  arrive  encore 
u»  aoQvent  que  d'innocentes  victimes 
«mt  délaissées  mourantes  sur  la  voie  pu- 
bliqiia.  Toilà  bien  ce  qu'on  peut  appeler 
iScB  enfoMB  exposés;  mais,  quel  que  soit 
hnage,  ce  nom  ne  peut  convenir  à  ceux 
qae  fon  dépose  dans  les  tours  de  nos  hos- 
pices. Quel  danger  courent-ils^  si  ce  n'est 
de  tomber  entre  les  mains  des  Sœurs  de 
Charité?  Gela  ne  vaut-il  pas  mieux  souvent 
pouT  eux  que  de  rester  entre  celles  de 
leurs  misérables  nères  ? 

•  C'est  nne  cliose  h  laquelle  n'ont  pas 
réfléchi  noe  foule  d'auteurs  qui  ont  con- 
fondu l'expoêitûm  dans  les  pays  sans  tours, 
et  ce  qn'on  a  si  mal  à  propos  appelé  du 
même  nom  dans  les  contrées  catholiques. 
H.  de  GonrofT  lui-même  a  commis  celte 
laêprise  :  «  Pour  se  former ,  dit-il ,  une 
idèo  des  avantages  du  système  des  pays 
prolcslaaa  sur  celui  des  catholiques ,  on 
saon  que  Londres  avec  1,260,000  âmes 
dépopulation,  n'a  eu  que  i5i  enfans  ex- 
posés en  5  ans ,  tandis  que  l'hospice  de 
Airii,  dans  le  même  espace  de  temps,  en 
a  reçu  plus  de  25,ooo.»  Ce  texte  a  fait 
fortune,  et  tous  ceux  qui  blâment  l'éta- 
blissement de  nos  hospices  ont  redit  à 
ntîété  2  «  Londres  n'a  que  i5i  enfans  ex- 
posés, tandis  que  Paris  en  compte  a 5 «000.» 
fe  dois  d'abord  faire  observer  que  M.  Wa- 
tcfied,  dont  j'ai  déjà  invoqué  rautorité, 
n'a  assuré  qu'il  étoit  impossible  de  savoir 
e  qn'il  y  avoit  d'cnfans  exposés  à  Lon- 


dres, vu  qn'on  n'en  lenoil  aucun  état 
mais  admettons  comme  exact  le  nombre 
de  i5i,  il  suffit  pour  prouver  qn'h  Lon- 
dres il  y  a  chaque  année  00  enfans  nais- 
sans  jetés,  ponr  ainsi  dire,  dans  les  rues. 
C'est  sur  ce  genre  de  crime  que  tombent 
tous  les  anathèmes  des  SS.  Pères,  et  la 
sentence  si  souvent  répétée  du  juriscon- 
salte  Paul  :  Piecare  videtur  non  tantkm  ii 
qui  partum  perfocat,  $ed  et  is  qui  abjicit  et 
exponit  ;  et  c'est  précisr;ment  pour  préve* 
nîr  ce  malheur  que  sont  établis  nos  hos- 
pices :  aussi  est-il,  pour  ainsi  dire,  sans 
exemple  dans  les  villes  qui  possèdent  de 
ces  pieuses  institutions.  L'homme  chari- 
table n'est  point  chci  nous  réveillé  par  les 
gémissemens  d'un  enfant  laissé  à  sa  porte; 
il  n'a  pas  à  craindre  d'arriver  trop  tard 
pour  arracher  celte  proie  aux  dcnls  de 
quelque  chien  cruel.  * 

Le  chapitre  m  offre  des  tableaux 
du  nombre  des  enfans  trouves  en 
France,  avec  des  observations  de  l'au- 
teur sur  ces  tableaux.  Ces  observa- 
tions sont  pour  la  plupart  fort  justes. 
Ainsi  l'auteur  remai^quc  que  l'accrois- 
sement du  chiffre  tptal  des  cii£ins 
trouvés  ne  dépeùd  pas  toujours  d'un 
plus  grand  nombre  d'admissions  an- 
nuelles, mais  de  la  diminution  de  la 
mortalité  paimi  ces  enfans.  Il  trouve 
en  effet  que  pour  plusieura  départe- 
mens,  le  nombre  des  enfans  trouvés 
a  diminué  dans  les  dernières  années. 
Il  y  a  des  dépaitemens  où  il  n'y -a 
pas  de  tours,  tels  sont  le  Haut  et  Bas- 
Rhin,  la  Meuse,  les  Vosges,  la  Côtc- 
d'Or,  le.Tura,laïIaute-Saône,  l'Orne 
et  la  Nièvre,  etc.  Mais  ces  départc- 
mcns  n^en  ont  pas  toujours  pour  cela 
moins  d'enfans  à  leur  charge.  Quel- 
ques départeraens  n'ont  qu'un  hos- 
pice pour  tout  le  territoire.  Dans  d'au- 
tres chaque  arrondissement  a  le  sien. 
L'auteur  entre  dans  des  détails  cu- 
rieux sur  le  mode  d'administration 
suivi  dans  les  divers  départemens  à 
l'égard  des  enfans  Itou^èa. 

\5. 


(«^) 


IL  recherche  les  causes  de  l'ahan- 
fioii  des  enfans  :  le  libertinage  n'est 
pas  la  seule;  la  misère  et  la  honte  y 
entrent  aussi  pour  beaucoup.  Aussi 
on  remarque  qu'en  dix-huit  années, 
de  181S  à  1S3Ô,  La  moyenne  des  en- 
fans  présumes  naturels  étant  de  4814, 
ia  moyenne  des  enfans  légitimes  est 
de  ^43.  L'auteur  résume  ainsi  ce 
chapitre  : 

•  1"  Le  nombre  des  enfans  trouvés  a 
très-peu  augmenté  depuis  la  révolution 
de  89;  s**  si  le  chiffre  total  des  enfans  à 
la  charge  de  prêtât  s'est  élevé),  cela  tient 
surtout  à  la  diminution  de  la  mortalité 
parmi  eux.;  3"  la  légère  augmentation  qui 
a  pu  avoir  Heu,  et  que  du  reste  on  ne  peut 
prouver  dans  les  admissions  annuelles,  a 
sa  cause  dans  la  multiplication  des  nais- 
sances illégitimes;  mais,  après  un  mûr 
examen,  on  restera  convaincu  que  la  Un- 
dance  àabandonncr  les  enfans  naturels  est 
moins  forte  qu'autrefois;  4°  depuis  dix 
ans  il  n'y  a  pas  eu  augmentation  parmi  les 
enfans  trouvés,  mais  une  simple  fluctua- 
tion, résultat  de  circonstances  acciden- 
telles ;  5**  la  misère ,  presque  seule ,  fait 
abandonner  des  enfans  légitimes  :  le 
moyen  de  remédier  à  ce  désordre  est  de 
savoir,  au  temps  des  calamités  publiques, 
porter  secours  aux  familles  indigentes. 
Nos  tableaux  ont  rendu  cette  vérité  sen- 
sible, en  montrant  combien  la  prospérité 
générale  a  d'influence  sur  le  nombre  des 
enfans  légitimes  délaissés.  Sans  doute  elle 
en  a  aussi  sur  l'abandon  de  enfans  natu- 
rels; mais  il  y  a  ici  une  difiérence  essen- 
tielle :  lamisère  des  filles-mères  est  un  fait 
constant ,  suite  de  leur  position  dans  la 
société ,  et  ^  peu  près  indépendant  du 
mouvement  des  afl'aires,  auquel  ces  mi- 
sérables créatures  ne  participent  guère  ; 
au  contraire,  le  plus  simple  ouvrier  établi 
ressent  très-rapidement  le  contre -coup 
des  malheurs  publics.  D'ailleurs,  Thon- 
niear,  principe  bien  moins  variable,  con- 
Iribne  puissamment  à  l'abandon  des  en- 
fans naturels.'  • 


NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

PARiy.  —  Le  vendredi  5 ,  rassem- 
blée de  charité  qui  a  lieu  ordinaire- 
ment dans  cette  saison  pour  les  pe- 
tits-séminaires ,  se  tiendra  à  Saint- 
lloch  ,  à  deux  heures.  Elle  sera  pré- 
sidée  par  M .  rÂrchevèqueTLediscoars 
sera  jfait  par  M.  Tabbé  Bossuet,  da 
clergé  de  Paris.  -On  sait  qu'il  ne  le 
fait  point  de  (|uètes  dans  ces  assem- 
blées. 


I>a  maison  chef-lieu  desFièresdei 
Ecoles  chrétiennes  a  reçu  en  dernier 
lieu  quelques  accroissemens  nëcew- 
tés  par  l'institulion  d'un  noviciat pit- 
paratoire ,  dont   nous   avons  piurl^ 
Cette  maison  est  celle  même  oàniiit 
Vincent  de  Paul  établit,  il  y  apièi 
de  200  ans,  Thôpital  du  nom  de  J^ 
sus,  pour  de  pauvres  vieillards.  L'ii6- 
pital  ne  subsiste  plus  ;  les  vieillards 
ont    été    transportés    dans  d'autres 
hospices.    Mais  les   bàtimens  n'ont 
pas  une  destination  nioiitf  rapecta- 
ble ,  puisqu'ils   servent    de  maisoa 
de  retraite  pour  les  Frères  âgés  et 
infirmes ,  et  en  même  temps  dé  no- 
viciat pour  les'jeunes  Frères.  Depa» 
quelque  temps  on  y  admet ,  comme 
nous  l'avons  dit,  des  enfans  de  H  i 
15  ans,  que  l'on  sépare  ainsi  dèbonnft 
heure  de  la  corruption  du  monde,  et 
que   Ton   forme  aux   connotssance» 
propres  de  leur  état.  Il  y  etf  a  en  c^ 
moment  environ  70  que  l'on  instni»'^ 
avec  soin.  Cet  accroissement  de  no»'* 
bre  a  obligé  à  quelques  travaux  dai 
la  maisoii.  On  a  ajouté  quelques  b^ 
tlmens  et  beaucoup  agrandi  la  ch^ 
pelle,  ou  plutôt  c'est  une  cbapdï 
entièrement  nouvelle.  Elle  est  grancï 
et  élégante  dans  sa  simplicité.  I^ 
chaque  côté  de  la  nef,  quatre  colona^ 
.soutiennent  la  voûte.  L'autel  est  d* 
bon  goût,  et  est  en  marbre  ;  c'est  U** 
Frère  qui  l'a  exécuté,  car  ce  modeste 
institut,  qu'on   taxe  d'ignorance,  • 
des  hommes  propres  à.  tout.  La  cha* 
pelle    est    d'ailleurs    peu    ornée  ; 


(   «39   ) 

d%sl  l'esprit  des  Frères  que  tout  chez 
eux  porte  le  cachet  de  la  pauvteté. 
On  s'étonne  d'ailleurs  qu'ils  aient  pu 
&ire  cette  construction  sans  avoir 
reçu  aucun  secours  ni  de  la  ville  ,  ni 
du  gouvernement.  Ce  ne  peut  être 

£ 'à  force  dé  privations  et  de  sacri- 
es  qu'ils  ont  mené  à  fin  cette  entre- 
fcne. 

La  chapelle  venant  d'être  termi- 
jiée,M.  l'Archevêque  est  allé  labénir 
le  mercredi  26.   Le  prélat  a  paru 
frappé  de  l'ordonnance  et  de  la  régu-^ 
larité de  l'édifice.  Il  a  béni  la  chapelle , 
confinné  plusieurs  novices,  et  adressé 
•  ani  Frères  une  pieuse  et  solide  ins- 
truction sur  la  nécessité  de  ne  point 
^écarter  de  l'esprit  primitif  de  leur 
inltitut.  A  la  messe  que  le  prélat  a  célé- 
h«e ,  il  a  donné  la  communion  à  un 
{jcand  nombre  de  Frères ,  tant  de  la 
maison  que  des  autres  quartiers  de 
Paris,  qui  étoient  venus  prendre  part 
à  la  cérémonie.  C'étoit  un  spectacle , 


étonneroient  sans  doute  quelques  nro* 
fesseurs  des  collèges  royaux ,  et  même 
des  écoles  spéciales ,  par  les  progrès 
qn'ils  ont  faits.  Hors  le  latin  qu'il  leur 
est  interdit  d'étudier ,  ils  ont  des  no- 
tions précises  et  très-avancées  sur  tout 
ce  qui  se  rattache  aux  mathématiques, 
à  la  mécanique ,  aux  arts ,  etc. 

Un  des  Frères  a  imaginé  une  ma- 
chine très -ingénieuse  pour  rendre 
sensible  le  mouvement  des  planètes 
autour  du  soleil.  Cette  macnine  fe- 
roit  assurément  honneur  à  un  mem- 
bre de  l'Institut ,  et  on  là  vanteroit 
dans  les  Académies.  Le  mouvement 
diurne  de  la  terre  sur  elle-même,  et 
son  mouvement  annuel  dans  l'éclyp- 
tique,  la  lune  qui  l'accompagne,  les 
autres  planètes  avecleui*s  mouvemens 
plus  ou  moins  prompts,  Jupiter  avec 
ses  satellites,  Saturne  avec  son  an- 
neau ,  Uranus  aux  limites  de  notre 
monde  et  avec  le  cercle  immense  qu'il 
décrit;  tout  ce  mécanisme  si  difficile 


touchant  que  la  réunion  de  tant  d'âges  {  à  comprendre  pour  les  enfans  ,  et  si 


différens ,  les  enfans  à  côté  des  vieil- 
lards ,  .et  tous  portant  sur  leur  front 
Vempreinte^u recueillement  et  delà 
piété. 

M.  l'Archevêque  a  visité  ensuite 
•  rétablissement,  et  a  admiré  Tordre  et 
la  simplicité  qui  régnent  partout.  Le 
•oir,  il  y  a  eu  un  salut  solennel  et  un 
discours  prononcé  par  M.  l'abbé  de 
fieauvais.  L'orateur  a.  rappelé  les 
priacipales  vertus  de  saint  Joseph 


canon  de  louer  les  services  des  Frères, 
tiûciples  et  imitateurs  de  saint  Joseph 
<iaii8 leurs  fonctions  de  maîtres  et  de 
}^  adoptifs  auprès  de    l'enfance 
t^iuvtienne.  Il  est  consolant  de  remar- 
quer que  les  Frères  n'ont  jamais  été 
«DS  un  état  plus  prospère  sous  le  rap- 
port du  nombre  et  desjsuccès .  Sans  s'é- 
oarter  de  Tesprit  de  leur  règle,  ils 
ont  ét^idu  leurs  connoissances  pour 
se  conformer  au  vœu  général  d'une 
instruction  plus  développée.  Ils  ont 
des  sujets  très-forts  sur  toutes  les  par- 
ties de  l'insti^uction  primaire  ,  et  qui 


merveilleux  pour  tout  le  monde,  s'ex- 
plique naturellement  par  la  seule  vue 
du  modèle  que  l'humble  Frère  a  fait 
exécuter. 

Et  voilà  l'institution  que  des  aveu- 
gles et  des  ingrats  ont  tournée  en  ri- 
dicule ,  comme  n'étant  plus  en  har- 
monie avec  les  lumières  du  siècle  ! 
VoiU  ce  que  des  autorités  passionnée» 
ou'ignorantes  ont  voulu  bannu*  de 
notre  pays  l  voilà  les  instituteurs  que 


patron  des  Frères,  et  en  a  pris  oc-    des administrationsmalveillantes trai- 


tent encore  en  quelques  endroits  avec 
un  anépris  affecté  !  Nous  avons  vu,  il 
y  a  quelque  temps,  une  lettre  adresr 
see  à  i  un  u  eux  au  nom  d  un  comité 
local ,  et  où  on  lui  signifioit  dans  les 
termes  les  plus  hautains  des- ordres  à 
peu  près  inexécutables..  On  veut  se 
mêler  du  régime  intérieur  de  leurs 
écoles;  on  veut  savoir  combien  ils 
donnent  de  temps  au  catéchisme  y 
quels  livres  ils  mettent  entre  les 
mains  des  enfans,  etc.  On  cojiteste  les 
droits  du  supérieur-général  sur  le 
placement  ou  le  déplaceinent  des  maîi 


(930) 


très.  Enfin ,  c*est  une  suite  de  petites 
et  misérables  tracasseries  qui  décèlent 
un  mauvais  vouloir  manifeste.  Heu- 
reusement, il  n'en  est  pas  ainsi  par* 
tout,  et  il  £aut  espérer  que  les  auteurs 
de  ces  tristes  vexations  finiront  par 
comprendre  combien  elles  sont  à  la 
fois  déplacées  et  injustes.  L'opinion 
publique  devroit  seule  les  avertir  du 
tort  qu'ils  se  font  par  cette  marche, 
et  du  mauvais  service  qu'ils  rendent 
à  Tinstruction  primaire. 


Une  lettre  de  M.  Rézé,  évcque  du 
Détroit  ,  aux  Etats-Unis ,  annonce 
que  le  prélat  avoit  l'intention  de 
s'embarquer  pour  l'Europe  vers  la 
fin  d'avril.  Il  doit  se  rendre  à  Rome 
pour  les  affaires  de  sa  mission.  Il 
espère  ariiver  dans  nos  contnïes  avant 
ledépartdeM.  Baraga,undesesplus 
estimables  missionnaires,  qui  est  ve- 
nu en  Europe  pour  faire  imprimer 
des  livres  de  piété  en  langue  sauvage, 
qui  depuis  a  fait  le  voyage  de  Rome, 
et  qui  doit  prochainement  retourner 
dans  sa  mission.  Nous  ne  doutons 
point  que  M.  Baraga,  dont  nous  ne 
connoissons  pas  eu  ce  moment  la 
résidence  ,  ne  se  décide ,  quand  il 
apprendra  le  projet  de  son  évêque  , 
à  différer  son  embarquement  pour 
se  rencontrer  avec  le  prélat ,  avoir 
des  nouvelles  de  sa  mission  et  se  con- 
certer ensemble  sur  tout  ce  qui  s'y 
rapporte. 


Il  est  d'usage  dans  quelques  sémi- 
naires de  donner  une  petite  vacance 
à  Pâque,  et  on  en  profite  quelque- 
fois pour  procurei*  dans  cet  intervalle 
une  retraite  au  clei|[é  du  diocèse.  Il 
y  en  a  eu  une  cette  année  à  Besan- 
çon ;  elle  a  été  prêchée  par  M.  reve- 
nue d'Annecy,  qui  s'est  rendu  célèbre 
H  y  a  quelques  années  en  France  par 
son  zèle  et  se^  succès  dans  ce  genre  de 
ministère,  et  qui,  à  la  prière  de 
M.  l'archevêque  de  Besançon,  a  bien 
voulu  dans  un  à^e  plus  avancé,  et 
malgré  les  soins  oe  l'épiscopat,  rem- 


plir encore  une  fonction  pénible.  200 
prêtres  ont  assiste  à  cette  retraite,  qui 
a  fini  trop  tôt  à  leur  gré,  charméi 
qu'ils  étoient  de  l'onction  et.de  l'élo- 
quence pénétrante  du  vénérable 
évêque. 

A  Metz,  il  y  a  eu  dans  le  ment 
temps  une  retraite  donnée  par  M.  Fab- 
bé  Chaiguon,  de  Laval;  115  prêtres 
y  ont  assisté.  M.  Gfaaignon  a  pai&i- 
tement  rempli  sa  mission.  M,  Tévé* 
que,  malgré  son  âge,,  a  ouvert  et  clos 
la  retraite. 


M.  l'archevêque  de  Tours  avoit  in- 
sisté particulièrement  dans  son  maii* 
dément  de  Carême  sur  les  justes  ob- 
jections qu*on  est  en  di-oit  de  Dure 
aux  protestans.  Les  efforts  inidtiplics 
des  Anglais  protestans  établis  à  Tours, 
pour  propager  Terreur,  lui  avoient 
paru  nécessiter  des  avis  et  des  in* 
structions  aux  fidèles.  Le  prélat  vou- 
loit  offrir  un  contrepoison  aux  livres 
dangereux  que  Ton  répand  parmi  Je 
peuple.  Il  rappeloit  aux  catlioliques 
que  l'Eglise  leur  défend  d'aasiatet  à 
des  réunions  où  l'erreur  est  ensei- 
gnée. Cet  avis  étoit  relatif  à   1*011- 
verture  d'une  chapelle  prolestante  à 
Tours.  Un  journal  protestant  s'est 
plaint  du  mandement,  comme  s'il 
n'étoit  pas  naturel  qu'un  évêmie  pié- 
munit  son  troupeau  contre  oea  doc- 
trines et  un  culte  réprouvés  fiar  l'E- 
glise catholique.  Le  sieur  Hartley, 
ministre  anglican  et  prédicateur  de 
la  nouvelle  chapelle,  a  fait  imprimer 
un  discours  en  réponse  au  mamamnent. 
Ce  M.  Hartley  réchauffe  les  vieilles 
accusations  de  ses  devanders;  il  va 
jusqu'à  dire  que  V Eglise  romaine pr^ 
sente  tous  les  caractères  de  la  grande 
apostasie  prédite  par  saint  Paxd,  En 
vérité  nous  croyions  cpie  les  protes- 
tans actuels    rougissoient  de   cette 
odieuse  injure ,  et  nous  ne  pensions 
pas  qu'ils  osassent  la  reproduire.   La 
grande  apostasie  est  celle  qui  nie  Jé- 
sus-Christ ou  qui  ne  veut  pas  qu'on 
en  parle ,  qui  rejette  les  mystères  et 


(  a3i  ) 


^î   réduit  le  chrisliauismc  ',à  u'èlrc 
qu^uu  déisme  dé^^uisc  sous  un  niass- 
c|U4î  dirétieii.  Le  sieur  Ifarllôy  pro- 
Icnd   que    l'Eglise  romaine  est  eu 
contradictioi)  avec  des  ])assa^es  for- 
mels de  l'Ecriture  ;  il  aurott  (iii  dire 
plutûtque  L'Eglise  romaine  n'enletul 
point  ces  passages  comme   les  pro- 
icftUns.  Ce  sont  eux  qui  ont  imagine 
de  donner  à  ces  passages  un  sens  que 
l'antiquité  n'a  voit  point  connu. 

Uii  journal  protestant  qui  rend  un 
compte  fort  infidèle  de  cette  coiitro- 
vei-se,  ajoute  que  M.  rarcheveque 
n'aura  rien  gagné  à  sotdci'cr  uim  pa- 
reille controverse  ;  mais  ce  n'est  pas 
M.  Farchevêque  (jni  l'a  soulevcc^  ce 
sont  ceux  qui  sont  venus  semer  la  zi- 
tâniù  daos  son  diorèsi\  Ils  répamlent 
leurs  erreurs,  et  ils  trouvent  mauvais 
qu'il  réclame!  Le  prélat  suit  l'exem- 
ple et  le  conseil  de  Jésus-Christ,  qui 
veut  que  le  pasteur  veille  sur  ses  bi  e- 
bis,  et  les  aéfende  contre  les  séduc- 
tions et  les  dangers.  Rome ,  dit  en 
finissant  le  journaliste,  na  pas  de 
meilleur  parti  à  prendre  dans  le  temps 
présent  aue  de  s*ent^elopper  de  ténèbres 
et  de  silence^  la  hipiière  et  le  bruit  ne 
sen^iroienî  qifà  la  faire  descendre  plus 
vile  dans  raèéne  qui  V attend. 

Cette  conclusion  brutale  est  assez 
mal  appliquée  ;  assurément  Rome  ne 
s'euvetoppe  point  de  ténèbres  et  de 
silence.  IjC  oaint-Siége  se  fait  enten- 
dre à,  tout  l'univers  catholique.  Les 
évèques  dans  leurs  mandemens,  les 
prédicateurs  dans  l'es  chaires,  les  écri- 
vains religieux  dans  leurs  ouvrages 
montrent  assez  qu'ils  ne  craignent 
point  le  grand  jour.  Les  défenseurs 
de  la  religion  ne  restent  point  muets; 
etlantd'orateui*s  qui,  dans  toutes  les 
Mrties  de  la  France,  ont  annoncé 
hautement  les  grandes  vérités  de  la 
fol  et  ont  remué  des  populations  re- 
cueillie^, protestent  assez  contre  l'in- 
sulte du  journal  protestant. 


Le  24  avril ,  un  jeune  soldat  alle- 
mand ,  élevé  dans  le  luthéranisme  , 


a  fait  abjura-  ion  dans  la  chapelle 
de  riiôpital  de  Casteinaudary.  (]e 
jeune  lion  un  e  ,  nonnué  Franyois- 
l^uis  Frickert ,  né  dans  le  Wurtem-»- 
bcrg  ,  fit  ses  études  à  Zurich  et  s*en- 
rôla  ensuite  dans  la  légion  étranj'ère. 
Rentré,  depuis  quelques  mois,  d'Es- 
pagne en  France,  il  entra  pour  cause 
de  blessures  à  l'Iiopital  de  CasleU 
naiidary.  C'est  là  qu'il  a  mis  à  exé- 
cution Itî  projet  d'embrasser  la  reli- 
gion catholique,  vers  laquelle  il  as- 
sure qu'il  inclinoit  depuis  long- 
tcm))s  ;  c'étoit  la  religion  de  sa  mère. 
Il  a  été  instruit  et  préparé  à  son  ab- 
juiation  par  M.  l'abbé  Redou  ,  au- 
mônier de  l'hôpital. 

Une  pieuse  cérémonie  a  eu  lieu  le 
19  aviil  dans  une  petite  paroisse  du 
liiocèse  d'Amiens,  Fransart,  arron- 
dissement do  Mouldidier.  Le  curé 
avoit  proposé  aux  liabitans  de  célé- 
brer avec  pompe  la  fête  de  saint  Jo- 
seph. Ils  ont  répondu  à  cette  invita- 
tion. 11  y  a  eu  une  petite  première 
communion  et  bénédiction  du  clie- 
min  de  la  croix.  Le  village  tout  en- 
tic:  étoit  en  fête  ;  l'église  étoit  déco- 
rée de  fleurs  et  de  guirlandes,  et  de 
pieux  Convives  se  sont  assis  à  la  table 
sainte.  Les  enfans,  les  hommes  même 
portoient  de  petites  croix  sur  la  poi- 
trine. Une  procession  a  parcouru  le 
village;  plusieurs  prêtres  voisins  s'y 
étoient  joints  ;  la  relique  de  la  vraie 
croix  et  le  chemin  de  la  croix  étoient 
portés  par  les  jeimes  gens  et  par  les 
hommes ,  et  l'image  de  fa  sainte- 
Vierge  par  les  filles.  L'adjoint  por* 
toit  la  vraie  croix.  Deux  prédicateurs 
ont  parlé  â  diflérentes  reprises,  et 
tout  s'est  passé  de  la  manière  la  plus 
édifiante. 


Le  rabbin  de  Sarreguemines,  qui 
est  membre  du  comité  supérieur  de 
l'instruction  primaire  de  l'arrondis- 
sement, a  un  zèle  si  vif  pour  ses  fonc- 
tions que  dernièrement  il  a  visité  l'é- 
cole de  Welfciding,qui  est  exclusive- 


(  «Sa  ) 

ment  catlioUclue.  Je  ne  doute  pas  que  |  ils  fort  curieux  d'acquérir  de  tels  ou»* 


ce  même  rabbin  né  jetât  les  bauts  cris 
si  un  prêtre  s'avisoit  tle  visiter  une 
école  juive.  N'y  auroit-il  pas  moyen 
de  lui  faire  comprendre  que  sa  dc- 
marclie  est  un  peu  ridicule,  et  que 
les  plus  simples  convenances  au- 
roient  dû  la  liii  interdire? 


POLITIQLE. 

M.  Guizot ,  avant  de  quitter  le  minis- 
tère de  l'instruction  pablique,  a  souscrit 
à  loo  exemplaires  do  Panthéon  littéraire. 
Le  ministre  de  l'intérieur  a  souscrit  à  pa- 
reil nombre.  C'est  donc  200  exemplaires, 
et  à  1,000  fr.  rcxcmplaire,  cela  fait  !a 
somme  assez  ronde  de  200,000  fr.  Vrai- 
ment les  ministres  qui  s'en  vont  sont  bien 
généreux.  M.  Emile  de  Girardln  n'a  point 
à  se  plaindre  de  leur  mesquinerie,  et 
quand  on  pense  que  cet  éditeur  du  Pan- 
ikéon  l'est  aussi  de  la  Presse,  journal  qui 
soutient  la  politique  du  gouvernement, 
et  qu'il  est  en  nrême  temps  dupulé,  on 
croit  comprendre  mieux  le  motif  de  cette 
l^rande  munificence.  Assurément  voilà 
un  concours  largement  récompensé. 

Mais  ce  n'est  pas  tout  ;  et  pour  encou- 
rager les  villes  h.  souscrire,  les  ministres 
ont  donné  25  volumes  du  Panthéon  à  cha- 
cune  des  villes  qui,  pour  former  ou  com- 
pléter sa  bibliothèque,  souscrîroit  aux 
76  autres  volumes  de  cette  collection. 
De  cette  manière,  au  lieu  de  faire  un  don 
à  200  villes,  on  en  feroit  un  à  800,  mais 
un  don  qui  les  conslilueroit  en  dépense, 
puisque  chacune  auroit  5  ajouter  760  fr. 
Cet  arrangement  fort  ingénieux  est  tout 
au  profit  de  M.  Emile  de  Girardin  ;  ce 
f|ue  c'est  que  d'avoir  des  amis  au  n.inis- 
tère! 

Il  y  a  certainement  dans  le  Panthéon 
littéraire  de  bons  et  beaux  ouvrages; 
mais  il  y  en  a  aussi  qui  ont  été  impri- 
més l)ien  souvent  «  et  qui  n'en  sont  pas 
meilleurs  pour  cela.  E(oit-il  bien  néces- 
cessaire  de  réimprimer  tout  Voltaire  , 
tout  Rousseau ,  Gibbon ,  Rabelais ,  Chau- 
)ieu,  Parny,  etc.?  Bien  des  gens  seronl- 


ges?  Sont-ce  là  des  cadeaux  qu'an  gon^ 
vemement  doit  faire?  Est-ce  le  moyei 
de  ramener  à  la  religion  les  esprits  préi- 
venus? 

Décidément,  il  semble  que  la  Prusse n 
veuille  à  notre  foi.  Celui  qu'on  appelle 
son  grand  Frédéric  fut  un  des  premienà 
se  mettre  à  la  tête  de  l'école  pbilosq)hîqoe 
du  dix-huitième  siècle,  qui  travailla  sîu^ 
dcm'ment  à  la  ruine  de  l'Eglise  cathotiqoe 
de  France,  Le  zèle  de  son'  roi  actnel  pi- 
roit  avoir  aussi  contribué  pour  beaocoop 
.à  introduire  une  princesse  lathérieDne 
dans  la  famille  qui  occupe  le  trône  (fe 
l'ancien  royaume  très- chrétien.  CkMnme 
système  de  représailles ,  cela  auroit  pv 
s'expliquer  de  la  part  de  ce  prince,  ùto- 
naparte  se  trou  voit  encore' là  pour  lui 
rappeler  les  revers  et  les  malheurs  qali 
put  avoir  à  nous  reprocher  il  yatreoie 
ans.  Mais  aujourd'hui  en  quoi  la  France 
mérile-t-elle  qu'il  revienne  après  cooplw 
donner  des  marques  de  mauvais  \'ODJoir, 
en  lui  jetant  des  brandons  de  disoonleet 
de  trouble  ? 


On  diroit  que ,  depuis  quelque  (emp»f 
nous  avons  de  la  foi  à  ne  savoir  qu'es 
faire.  Le  hasard  ayant  voulu  qo'îl  ait  fût 
beau  temps  le  1''  mai,  il  n'est  sorte  de 
fadeurs  que  ce  très -médiocre  texte  n'ait 
fournies  aux  journaux  amis  du  pooTOÎT 
pour  établir  que  le  ciel  sourit  à  leiir-glo» 
rieuse  révolution  et  à  ses  doux  jeux.  Pea 
s'en  faut  qu'ils  ne  mettent  la  ploie  el\e 
beau  temps  à  la  disposition  de  ia  royauté 
de  juillet. 

C'est  ainsi  que  du  temps  d^Angnste ,  \c* 
poètes  de  Rome  lui  faisoient  honneur  des 
heureux  changemens  qui  s'opéroicnldans 
l'atmosphère ,  les  jours  où  Ton  en  avoîl 
besoin  pour  favoriser  les  fêtes  de  cour  et 
les  jeux  du  cirque.  C'est  ainsi  que,  sous 
le  règne  de  Bonaparte ,  on  a  vu  ces  sortes 
de  flatteries  se  renouveler  cent  fois  à  Toc- 
casion  de  tous  les  hasards  qui  lui  ame- 
noient  du  beau  temps  pour  ses  journées 
d'apparat.  On  peut  même  dire  que  per- 


\  . 


(  a33  ) 


>yei 


lonM4i*a  été  favorisé  aussi  sou venl  que 
lai  par  ces  renconlres  de  bonheur.  Mais 
la  preuve  qu'il  n'y  avoîl  pas  à  s'y  fier,  et 


—  Le  Moniteur  Aigirien  du  a 3  avril 
annonce  que  le  général  Damrémonl  vient 
de  supprimer  la  place  d*Aga  des  Arabes, 


que  ses  courtisans  avoient  grand  tort  de  j  créée  en  i854.  Les  afTaires  arabes  seront 
conclure  de  laque  leciel  se  melloit  pour  lui  •  désormais  centralisées  auprès  du  gonver- 


enfraisde  merveilles,  c'est  qu'en  dernière 


neur-général,  et  formeront  une  direr  lion 


•Mlyse  ces  heureux  signes  ne  l'ont  pré-  qui  prendra  *lc  lilre  de  direction  dea  af- 
«enré  de  rien,  et  ne  se  sont  nullement  ;  faires  arabes.  Celte  direction  est  confiée 
ojtpoiésà  ce  qu'il  allât  peu  après  mourir    à  M.  Pélissier,  capitaine  au  corps  royal 


diDsftbandon  sur  le  rocher  de  Saintc- 
iiéJèoe. 


PAriIS.    3    MAI. 


'  Si f avais  pris  la  parole  comme  député, 
J  ^urois  parlé  comme  vous,  mais  je  suis  mi- 
értl  Celte  réponse  toute  naïve  est  de 


nt 


^^*  Laplagne,  à  un  dos  honorables  qui  se 
/^lo^oit  de  son  dernier  discours. 

—  Le  ministère  naura  pas  le  courage  de  \  journal  du  malin,  annonce  que  la  démo 


d*élat-major. 

—  Le  gouverneur  d'Alger  a  annoncé 
qu'il  alloit  faire  de  nouveaux  essais  sur  la 
culture  en  grand  du  coton,  et  invité  les 
colons  à  suivre  son  exemple. 

—  On  écrit  d'Oran  ,  le  21  avril,  que 
l'armée  du  général  Bugcaud  va  entrer  en 
campagne. 

—  Une   lettre  d'Oran ,  adressée  à  un 


làehsié,  dit  la  Paix,  La  Paix  a  tort  f^e 
inistëre  a  un  trop  bon  exemple  sous  les 

—  Il  faut  tourner  les  difficultés  et  non 
9^usles  heurter  ;  vous  y  voici  donc  venus, 
Messieurs  les  doctrinaires?  Il  est  trop 
^5LTd. 

—  M.  Breton  est  nommé  conseiller  5  la 
<iouT  royale  d'Orléans,  el  M.  Dccambefort 
Vice-présîdentdo"tribunal  d'Orléans,  à  la 
place  de  KL  Breton. 

—  M.  Carihian  est  nommé  lieutenant- 
colonel  de  la  1 1*  légion  de  la  garde  natio- 
nale de  Paris,  en  rem  placement  de  M.  Bou- 
lay  (de  la  Meurlhc),  nommé  colonel. 

— Le  successeur  de  TVL  de  Salvandy  au 
Gouseîl-d'état  n'est  point  encore  nommé. 

—  Reste  aussi  à  remplacer  M.  Barlhe , 
comme  premier  président  de  la  cour  des 
comptes,  et  M.  Lacave  -  Lapîagne  comme 
conseiller-maître  5  ladite  cour ,  et  M.  de 

Montalivet  h  l'intendance  de  la  liste  ci- 
vile. 

—  IjC  Journal  de  Paris  a  dit  qu'on  dis- 
soadroit  la  chambre  après  la  session.  Celle 
nonvelle  se  trouve  démentie  par  la  Charte 
de  i83o. 

—  Le  Journal  des  Débats  représente 
aujourd'hui  la  chambre  des  députés  com- 
me un  chaos,  et  ne  peut  dire  en  voyant 
la  confusion  des  partis,  à  qui  il  est. 


lilion  du  camp  de  la  Tafna  est  commen- 
cée. 

—  Le  duc  de  Broglie,  dit  le  Journal  des 
Débats,  va  partir  incessamment  pour  aller 
au  devant  de  la  princesse  Hélène  de  Meck- 
lembourg.  Le  général  Gourgaud  ira  aussi 
de  son  côté.  D'après  la  feuille  ministé-  ^ 
rielle,  le  mariage  sera  célébré  le  3o  à  Fon-  - 
tainebleau. 

— ^  Nous  voyons  avec  plaisir  qu'on  vient 
d'ouvrir  d9<is  les  bureaux  de  la  Quotidienne 
une  souscription  en  faveur  des  malheu- 
reux ouvriers  de  Lyon. 

—  On  vient  de  donner  un  concert  dont 
la  recette,  destinée  aux  ouvriers  de  Lyon, 
s'est  élevée  h  24,000  fr.  Une  fouille  minis- 
térielle dit  que  le  roi  des  Français  a  bien 
voulu  envoyer  1,000  fr.  à  la  commission 
chargée  de  celle  bonne  céuvre. 

—  On  dit  que  M.  le  président  Pasquier 
vient  d  acheter,  rue  Royale ,  deux  hôtels 
estimés  près  de  deux  millions. 

—  Dans  !e  courant  de  l'année  i836,  il 
a  été  ]>orté  devant  le  tribunal  de<  police 
correctionnelle  1,260  causes  de  vol.  Le 
chiffre  des  prévenus  s'élève  k  1.647,  dont 
1,246  hommes  et  3oi  femmes,  qui  doi- 
vent être  répartis  ainsi  :  635  hommes  âgés 
de  21  ans  et  au-dessus;  378  de  16  5  21 
ans;  173  de  moins  de  16  ans;  60  se  sont 
dérobés  aux  poursuites,  &ge  inconnu. 


(a34) 

Pami  la  fcmm»,  a53  étoicnt  Sgéei    dite,  c'Ml-i-dirc  in 

"  Ktrrîer  el 

kaiuncdn-deuDi:  aa  deifiksiaoi; 

i"aoùli8M,commenc 

CM  le  1-  jui 

3  de  moins  de  iCsns;  iSp'anlpascom- 

prochain.  < 

paru. 

—  Dans  le  quartier  de  la  Butillc,  la 
police  ■  arrêté  un  forçat  libéra  qui  ve- 
noit  d'assassiner  sa  femme  rt  d'en  blesser 
deux  aulrea  avec  un  couteau. 

—  Ces  jonra  dcrnicrf,  un  homme  que 
deux gemiaria es coiidu isolent  parle  Pon(- 
Itoyal  i  la  Préfecture  de  police,  et  i|ui 
avoit  les  fers  aux  pieda,  a  proQti^  d'un 
inoment  o£i  ses  gardiens  s'uGcupoienl 
des  passaus ,  pour  se  prËcipilcr  dans  la 
Seine  en  franchissant  le  jiarapei.  Il  a 
péri. 

—  Le  MoHiitar  piiblioil  ,  il  y  « 
quelques  jours ,  une  note  de  M.  Cain- 
[iBsuno  lie  liechen  ,  chargé  des  affai- 
res de  la  régente  dEB|i8gne  h  l'aris. 
Elle  esl  trop  caricr.se  pour  que  nous  ne 
la  re(irodnisions  pas  on  entier.  iH.M.  les 
porteurs  de  renies  espagnoles  sont  avertis 
qne  la  conversion  des  coupons  échus  le 
i"  novembre  dernier  en  bons  dn  trésor, 
payables  moitié  le  i"  mai  prochain,  tnoi- 
(ÎÉ  le  i''  novembre  suivant,  n'ayant  été 
opérée  que  par  no  Irts-pelit  nombre  d'en 
tre  eux,  le  gouvernement  espagnol,  pour 
donner  aux  retardataires  le  tcfiips  d'opé- 
rer celle  conversion ,  proroge  an  i''  juin 
le  délai  qui  avoit  été  fixé  au  i"  mai.  C'est 
donc  i  cette  époque  du  i'*  Juin  que  les 
bons  dn  trésor  provenant  de  cette  conver 
tkm  devront  être  payés,  lin  avis  ultérieur 
sera  donné  aux  porlenra  de  ces  bons,  en 
leur  faisant  connoltie  les  llcnx  de  paie- 
ment il  Paris  et  à  Londres. 

■  Malgré  les  dépences  où  l'entraîne  une 
guerre  de  principef  qu'il  wntlcnt  pour  la 
cause  commune  des  éttts  conslitntion- 
ncb,  le  gouvernement  upagnol  compte 
Uen  être  en  tnerore  de  donner  i  ses 
créanciera  celte  nouvelle  preuve  des  cf. 
forli  et  des  sacrifices  qu'il  est  loujourt 
prft  t  faire  poor  t'accomplissement  rell- 
gieu  de  lea  obligations. 

■  QDaulauicoupoasde  sem  esl  re  écbéan  t 
le  i"'  mai  prochain ,  leur  conversion  en 
bons  du  tréior  i  neuf  et  (|aiaic  mob  de 


ïSL 


On  ne  voit  pas  ce  qai  a  pu  retarder 
le  paiement  do  petit,  tiombre  converlj,  it 
pourquoi  ces  délais  >.uccrs^r3,  si  le  | 
vemement  de  Madrid  a  dcrargeut.coi 
ponrroit  le  faire  croire  un  momenLn 

:  de  M.  Campas  no.  Il  esl  louteroî» 
présnmable  que  l'avis  nltérteur  dont  À 
parle  ne  fera  qu'indiquer  un  noBvelajoar- 
ïiit,  clquclcsmalliearenx  créancàcn 
de  l'Kspagne  qui  se  voyoienl  à  l'instant  di 
louclicr  quelques  cliétîfs  fonds,  devront 
se  contenter  de  la  noixvcUe  prtme  d'eSbris 
et  de  sacriDccs  que  leur  donne  la  rtvolo- 
lion.  Avant  de  parter  denoavcllcpRavc, 
M.Campasunoauroit  da  noos  rapjidtree 
qne  son  gouvcincmcni  a  déjîk  EÎRpoar 
lesrcnlicr^,  car  nous  sommes  deemxqui 
|>ensenlquc,  sur  ce  chapitre  el  beaacoi^i 
(Taulrcs.  la  révolution  de  Madrid  ni  nt 
encore  h  faire  ses  preuves. 

~  U'aprÈa  le  Courrier ,  M.  I.iffille  vi 
fonder  une  nouvelle  maison  de  bâoqae 
paradions,  el  au  capital  deaSomillioas. 
Elle  coinmenceia  ses  opérations  tORilbt 
qu'elle  aura  nssci  d'actlonaaîrei  |nv 
former  une  somme  de  5o  mîllionl  On 
conçoit  que  le  passé  qui  a  été  atMsdnt 
pour  M.  LaOîlle,  ne  l'arrête  paadamvR 
entreprise  dont  les  chances  nuavaiNi  K 
peuvent  beaucoup  te  frapper, 

— Meunier  habile  toujours  la  priionda 
Luxembourg,  quieslg&rdéeconowii'Uil 
les  débals  dn  procès, 

—  La  caisse  d'épargne  ds  Patk  a  ra(t 
dimoncbect  lundi  la sommedB5i4>**7''r. 
Les  remlKiurscmens  demandta  nnnt  éle- 
vés ï  la  somme  de  66a, ooofr. 

—  Le  puits  artésien  des abaUoïiB  d«  Il 
barrii»«  de  Crénelle  est  peroé  anjoonfbti 
jusqu'à  i,aS4  pieds  de  profondear. 

—  Un  projet  d'assatniateawBl  ila  h 
commune  de  Panlln,  «e  ratuchani  ■■ 
projet  de  transfert  de  la  voirie  de  Mont- 
faucon  à  Bondi  par  un  cbemin  de  te. 
est  déposé  i  l'Hôtel -de- vil  le  et  h  la  w». 
préfecture  de  Siinl-Denit. 


r        NOUVELLES  DES  PROVINCES. 

Le  So  avril,  la  caisse  cTépargne  de 
Lmo  a  reçu  i,2i5  fr.,  et  remboursé 
1,569  ^^'  ^'  scroil  curieux  d'avoir  lY'lal 
enct  de  toutes  les  caisses  d*épargne.  A 
voir  le  nombre  des  remboursemens,  on 
peàlcioire  que  les  cent  et  quelques  mil- 
lîmseoiifiés  aux  caisses  sont  aujourd*bui 
rédnts  à  une  folble  somme. 

Le  jounial  de  Doaai  dit  que  le  3o, 

deux  des  artilleurs  cbargés  d'annoncer  la 
fêle  de  Loois-Philippe  par  des  salves 
d*artillerie  ont  été  grièvement  blessés. 

—  Le  Journal  de  Rouen  annonce  que  la 
uuûli6  des  ouvriers  employés  dans  les 
maonfoctores  de  draps  de  Pont-Aulbou 
sont  aujourd'hui  sans  ouvrage. 

Le  tribunal  correctionnel  de  Troyes 

a  condamné  le  â6  avril,  les  sieurs  Rollin 
et  Drooot  à  dix  jours  de  prison,  pour 
avoir  vendu  comme  cire  pure  un  mé- 
lange de  cire  et  de  fécule. 

—  Il  eatqœalion'^d'établir  une  banque 
pobliqae  ^  Orléans. 

—  On  x^rélend  que  le  colonel  Vaudrey 
vent  se  porter  caipdidal  aux  élections  de 
Matners  (Sartbe}. 

—  VHermine  annonce  que  les  bruits 
sinitirca  qu'on faisoit  circuler  à  Nantes  et 
aux  environs  ont  heureusement  cessé. 

—  Samedi  dernier,  jour  de  marché  à 
Nantes,  la  police  a  arrêté  une  marchande 
de  beurre  qui  faisoit  une  ample  provi- 
sion ,  et  payoit  tout  soi»  beurre  avec  des 
pîèceadB4osous  qui  n'étoient  au  1res  que 
desaooa  dei  colonies  ,  blanchis  avec  du 
^if-aigeat 

—  Le  gérant  de  la  Goutte  du  Limouêin 
comparottra  le  8  devant  les  assises,  alin 
de  répondre  à  la  plainte  portée  contre  lui 
par  11.  Charreyron,  à  cause  d'un  article 
jniéré  le  .35  septembre  dernier* 

-—  Noua  avons  dit  que  le  sieur  Barillol, 
négociant  à  Glermont,  avoit  été  arrêté 
comme  prévçnu  d'avoir  porté  un  toast  & 
Tassassin  Meunier.  Tout  vient  de  s'expli- 
quer devant  la  cour  d'assises  de  l'Allier 


(a35) 

qui  a  acquitté  l'aequsé.  Là,  il.a  été  prouvé 
que  Barillot  avoit  bu  en  effet  à  la  santé 
d'un  sieur  Meunier,  mais  d'un  sieur  Meu- 
nier de  ses  amis ,  et  commerçant  comme 
lui. 

—  La  deuxi&me  répartition  des  fonds 
de  la  souscription  ouverte  à  Lyon  dans 
les  bureaux  du  Réparateur  a  été  faite  le 
27  avril.  La  première  répartition  avoit 
été  do  i3,5oo  fr. ,  la  deuxième  a  été  de 
15,900;  c'est  un  total  de  29,400  fr.  qui 
a  été  mis  à  la  disposition  de  MM.  les 
curés  delà  ville. 

• —  On  lit  dans  le  Réparateur  : 
«  Jeudi  à  midi  environ ,  une  bande 
portant  en  caractères  moulés  ces  deoi 
mots  :  Fête  duBourreaa,  a  été  apposée  au 
coin  du  passage  de  l'Argue,  du  côté  de  la 
place  de  la  Préfecture,  sur  une  affiche  an- 
nonçant le  programme  de  la  fête  du 
1"  mai.  Cette  bande  est  ainsi  restée  ex- 
posée pendantplus  de  trois  quarts  d'heure, 
aux  regards  des  passans  qu'elle  attron- 
poit  en  assez  grand  nombre.  » 

—  La  Gazette  du  Dae^Languedoc  ex- 
prime en  termes  fort  Iristes  la  situation 
aclucile  des  ouvriers  de  ^îmes. 

—  Mercredi  dernier,  une  femme  fort 
tigée.  de  jNîmes,  s'étant  endormie  sur  sa 
chaise,  ayant  sous  les  pieds  une  chanf- 
feretlc,  a  été  trouvée  le  lendemain  matin 
presque  entièrement  consumée. 

—  Le  gouverneur  de  la  Guadeloupe. 
M.  Jubelin,  est  h  Brest.  Il  va  s'embarquer 
sur  la  frégate  la  Médée,  pour  se  rendre  à 
sa  destination. 

—  Le  brick  la  Pintade  doit  appareiller 
incessamment  de  Cherbourg  pour  conli- 
nuçr  la  reconnoissance  hydrographique 
des  côtes  de  la  Manche. 

—  Le  lieutenant-général  Sébastiani  est 
arrivé  le  29  à  Marseille»  venant  de  la  Corse. 
Ce  général  va  prendre  le  commande- 
ment de  la  8'  division  militaire» 

■— •  M.  le  comte  de  Matuschewitx,  aido- 
de^amp  de  Tempereur  de  Russie,  qui  a 
été  souvent  chargé  de  missions  diploma- 
tiques, se  trouve  en  ce  moment  à  Mar- 
seille. 

—  Le  procès  du  général  de  lligny  no 


commencera  qn'au  mois  de  juin,  h,  cause 
de  l'absence  de  témoins  nécessaiics  à 
l'instruction. 

—  Le  bateau  à  vapeur  le  Scamandre , 
arrivé  à  Marseille  le  28  avril ,  va  com- 
mencer le  service  du  Levant. 

—  M.  Leroy,  pn'fel  dos  Basses-Pyré- 
nées, est  mort  le  «7  avril. 

FATÉfUEUR. 

NOl'VELLC:»    D'KSPAU^E. 


(  a3B  ) 

pression  occasionnera  dans  les  reveni 
de  l'état. 

—  Le  grand-duc  Michel  de  Russie 
arrieé  le  27  avril  h  Stutgard,  et  est  repaiti' 
le  28  pour  Bàden. 

—  La  Gazette  d'état  de  Pru$$e  annonci 
que  le  ci-devant  duc  régnant  de  Scbwarti>' 
bourg  Sondershausen ,  4^i  a  cédé,  il  ja- 
deux  ans,  le  gouvernement  de  cet  état  It 
son  fils,  est  mort  le  23  avril. 


Les  nouvelles  de  Madrid,  du  25,  di- 
sent que  l'abattement  et  la  misère  y  sont 
au  comble.  Partout  on  n'entend  qu'un 
cri  de  détresse  ;  partout  règne  le  mécoa- 
tentement. 

—  Le  quartier  royal  étoit  le  26  à  Es- 
tella. 

—  Charles  V  vient  d'insliluor  une  dé- 
coration en  l'honneur  de  la  bataille  d'G- 
riamendi.  V  oici  comment  elle  sera  por- 
tée : 

Uuban  rouge,  liséré  noir;  deux  ca- 
nons croisés;  tour,  et  grenade  en  chef  et 
en  pointe.  Légende  : 

El  liey 

a  Ips  Valientes 

Batalla  de  Oriamendi, 

16  mars  1837. 

Il  paroît  que  Esparlcro  .va  à  Saint- 
Sébastien  pour  diriger  une  attaque  con- 
tre les  lignes  carlistes. 


—  La  peste  continue  ses  ravages  à  Tri- 
poli et  aux  environs. 

—  D'après  des  renseignemens  du  bu- 
reau de  poinçonnement  de  Ncuenboujg, 
il  a  été  fabriqué  en  1826  ,  à  Cbaux-de- 
Fonds,  dans  la  principauté  de  Ncufchâtel 
en  Suisse,  17.683  montres  en  or,  4^,935 
en  argent,  et  h  Locle  19,516  en  or,  et 
22,262  en  argent ,  ensemble  108,296. 

—  La  chambre  des  députés  de  Bavière 
a  pris,  le  26 ,  à  la  majorité  de  108  voix 
contre  10,  la  résolution  d'adresser  au 
gouvernement  la  demande  de  supprimer 
la  loterie ,  et  de  présenter  un  projet  de 
loi  pour  couvrir  le  déficit  que  cette  sup- 


CHAMBRE  DES  DÉPUTÉSb- 

(Présidence  de  M.  Dnpîn.) 

Séance  du  2  mai. 

La  chambre  s'occupe  du  scrotin  sor  la- 
loi  des  comptes  de  i834,  qui  nepataToir 
lieu  dans  la  dernière  séance,  faaie  ânw 
nombre  suffisant  de  votans.  Il  a  poor  ri- 
su  liât  l'adoption  par  2o3  boulei  Mia* 
ches  contre  33  boules  noires.  ToosIps. 
ministres  sont  à  leur  banc.  L'ordre  da 
jour  appelle  la  discussion  du  projet  por- 
tant demande  d'un  crédit  supplémenbîrr 
pour  les  fonds  secrets. 

M.  Ha  vin  a  le  premier  la- parole; 

M.  liavin  est  de  Tavis  da  lapporteor,^ 
M.  Duvergier  de  Uauranne,  sai  ce^inX, 
que  pour  qu'une  demande  de  fonÂi dé- 
crets soit  opportune ,  il  faot  qu'elle  K 
trouve  appuyée  sur  la  nécessité,  et  qs'nr 
outre  il  y  ait  accord  de  la  majorité  de  It 
chambre  avec  les  ministres;  mais-foiiV 
tout.  • 

Le  rapport,  dit  l'orateur,  no  combat 
pas  la  nécessité  du  crédit  demandé ;biea^ 
que  la  société  soit  tranquille,  que  les 
émeutes  aient  cessé,  que  les  assoditlons 
factieuses  soient  dissoutes,  que  ]espar\îs' 
soient  vaincus,  le  chiffre  du  Giwt  ef^- 
traordinaire  pour. les  dépeoMi «ecrt<e5f * 
le  plus  fort  (lui  ait  été  demandé^  b»^»-^ 
rolt  pas  exagéré  !  Si  le  pajtfrest  ca]lme,  W 
ne  l'est  qu'à  la  surface.  Si  les  asBocialiot»^. 
publiques  ont  été  dissoutes,  desassocî*^ 
tions  secrètes  de  régicides  se  sont  fo^** 
mées,  qui  ne  se  renferment  plas  dans Pâ^' 
ris,  dans  la  France,  mai»  qui  ont  Ica'^' 
clubs  dans  tous  les  pays  libres  de  l'E 
rope.  Si  enfin  l'armée  est  brave»  fidèl 
dévouée,  on  travaille  incessamment  à  f 
branler,  h  la  corrompre  et  à  lui  faire  Ur 
hir  ses  sermens.  En  vérité,  messieurs, 
faudroit  bientôt  cesserde  présenter  au  pa 


m 

; 
\ 


le 


(■  237  ) 


;flk  l'Ëarope  celle  fantasmagorie  de  dan- 
gers qui    n'existent  heureusement  que 
dans  les  imaginations  malades  de  quel- 
ques hommes.  (Murmures  au  centre.) 

Le  rapport  exprime  quelque  pari  le 
vœu  que  les  fonds  secrets  ne  soient  point 
employés  en  faveurs  particulières;  et 
U.  tlavln  pense  que  cette  recommanda- 
Uoa  n'eût  point  été  faite  h  l'ancien  cahi- 
net  qal  avoît  la  confiance  de  la  corn- 

M.  DUVERGIER    DC    HAURANNR.    Gcla 

éioilarrôlé  et  écrit  d'avance. 
Yoii  de  la  gauche  *.  C'est  bien  heureux! 
H.  PET<MJ.  J'ai  dit  cela  comme  un 
'^ie  que  je  soumettols  à  la  chambre. 

M.  HA  VIN.  Cela  pi'onve  que  l'on  con- 
Doissoil  déjà  beaucoup  d'abus.  (Rumeurs 
divose».] 

L'orateur  s'élève  avec  force  contre  les 

tibrentions  accordées  à  ccrlains  jour- 

Tiaox  qui ,  dit-il,  perpétuent  les  divisions 

dans  le  pays.  Venant  à  parler  de  la  con- 

Xjance  qu'il  faut  aux  ministres  pour  se 

xnaîntenir,  M.  Uavin  désire  avant  qu'on 

Il  leur  accorde,  qu'ils  fassent  connoitre 

knr  polilîqu.^  Ce  qui  a  été  dil  jusqu'à  ce 

Joorlui  semble  peu  clair. 

Ilparoit,  dil  M.  llavin,  que  le  code  de 
la  poUlesse  ministérielle  exige  que  tout 
cabinel  noHvean  déclare  à  celui  qui  se  re- 
lire qu'il  suivra  la  môme  pclili(|ue,  et 
5IUC  les  ministres  qui  se  séparent  de  leurs 
collègues  f-sans  doute  après  de  graves  dis- 
sentimensj,  leur  expriment  do  la  manière 
h  plus  courtoise,  des  regrets  aus>.i  lou- 
*/«?»«  qu'ils  soni.sincércs,  (Approbation  à 
gauche.) 

Les  ministres  du   i5  avril  ont  rempli 

le?  prescriptions  de  la  politesse  avec  une 

exactitude  rigoureuse,  tt  dans  leur  i»elit 

■aclnm,  si  laborieusement  en fanté(counne 

'»ova  savons),  la  chambre  a  pu  rcniar- 

ÏOer  avec  les  comprimons  de  condoléance, 

l^s  promesses  de  fidélité  à  cette  politique 

ferme  et  modérée  qui  est  la  mémo  depuis 

^ptans,  celle  ajjparemment  de  MM.Laf- 

"l^c ,  Dupont  de  l'Eure,  Périer  et  Thicrs, 

^rnme   de  MAL    de  Broglie,  Persil  et 

^  ^  izoL 

î^l.  Uavin  voit  qu'on  a  retiré  la  loi  d'a- 
P^xiagepour  le  duc  de  Nemours,  et  bien 
1U*on  ait  semblé  seulement  ajourner 
^^tte  question  .  il  regarde  la  mesure 
J^ptnme  définitive,  défiant  quelque  minis- 
^'''«  que  ce  sôit,  de  venir  représenter  un 


pareil  projet.  (Mouvement.)  Mais  l'ora- 
teur désire  savoir  ce  qu'on  va  faire  de  la 
loi  de  non -révélation,  et  s'il  y  aura  une 
amnistie  à  l'occasion  du  mariage  du  duo- 
d'Orléans,  comme  ])Ourroit  le  faire  espé- 
rer ce  qu'a  dil  r'li(''ri(ier  du  trône,  quand 
il  a  reçu  les  félicitations  de  la  jjardenn- 
tionale  de  Paris.  M.  Uavin  voudroit  aussi 
que  les  ministres  s'expliquassent  au  sujet 
des  fonctionnaires  publics.  A  propos  de 
certains,  il  s'exprime  ainsi  :  «  Il  y  a  de 
malheureux  traits  d'avidité  qui,  partant 
de  si  haut,  doivent  contribuer  à  la  démo- 
ralisation. •  (BruiL  On  regarde  M.  PersiL) 

M.  JiotL.  Messieurs,  l'orateur  qui  des- 
cend de  celte  tribune  a  demandé  aux  mi- 
nistres pourquoi  ils  sont  sur  ces  bancs,  et 
ce  qu'ils  sont  venus  y  faire.  (On  rit.)  Il 
leur  a  dit  :  Si  vous  venez  dans  l'intention 
de  continuer  la  politique  de  vos  prédé- 
cesseurs, ne  comptez  pas  sur  nous;  si, 
itu  contraire,  vous  nous  apportez  une  po- 
litique nouvelle,  vous  aurez  notre  appui. 

Je  retournerai  l'argument,  et  je  dirai 
aux  ministres  :  £tesvous  là  pour  soute- 
nir la  politique  qui  a  été  suivie  avant  vous, 
la  politique  du  i4  mars  qui  a  sauvé  le 
pays?  dans  ce  cas,  notre  concours  vous 
est  assuré.  Si,  au  contraire,  vous  venez 
faire  l'essai  d'une  politique  nouvelle,  si 
vous  voulez  bller  à  droite  ou  à  gauche,  ne 
comptez  pas  sur  nous',  car  nous  sommes 
du  juste-milieu.  (Hilarité.) 

M.  Salverte  monte  à  la  tribune,  et  at- 
tend, avant  de  prendre,  la  parole,  que 
MM.  MoléelMontalivel,  qui  viennent  de 
s'absenter,  aient  repris  leur  place. 

L'orateur,  ayant  témoigné  le  regret  de 
n'avoir  pas  vu  un  ministre  monter  à  la 
tribune  avant  lui,  se  met  à  reproduire  la 
plupart  des  objections  de  M.  Uavin. 

M.  Mole  se  dirige  vers  la  tribune  (Plu- 
sieurs voix  :  Ah!  enfin!) 

Le  président  du  conseil ,  indisposé  de- 
puis quelques  jours,  réclame  toute  l'at- 
tonlion  de  la. chambre. 

On  nous  reproche,  dît  il,  de  ne  pas 
nous  expliquer  ;  on  nous  demande  quel 
est  notre  programme.  Les  programmes, 
depuis  celui  de  l'>lôlcl-de  Ville  jusqu'à 
présent,  n'ont  rien  fait  que  prouver  leur 
vanité.  (Approbation  sur  quelques  bancs.) 

On  nous  demande  si  nous  voulons  sui- 
vre la  politique  de  nos  prédécesseurs.  Je 
crois  qu'en  nous  adressant  celle  question, 
on  nous  demande  beaucoup  trop.  Je  ne 


pois  donc  dire  que  nous  sniironsplusoii 
moins  eiactemciit  la  politique  de  nos 
pr6d6ces8cnrs;  mais  ce  que  je  pais  afGr- 
iner.  ce  que  je  crois  fermement,  c'est  qne 
h  poétique  saiTÎe  depuis  scpl  ans  a  saavé 
la  France.  (Mouvemens  divers.) 

M.  Mole  affirme  ensuite  que  les  mi- 
nistres gouverneront  selon  leurs  convic- 
tions. Si  le  cabinet  du  6  septembre  a 
présenté  la  loi  d'apanage,  c'est  que  le 
principe  de  l'apanage  n'est  point  con- 
traire à  la  constitution.  Le  retrait  a  été 
motivé  par  les  convenances  ;  le  roi  des 
Français  n'a  pas  voulu  que  trois  lois 
concernant  sa  famille  fussent  présentées 
dans  la  même  session.  Ce  qu'on  fera  plus 
tard,  le  ministre  ne  peut  le  dire.  l'our  la 
loi  de  non-révélation  ,  elle  est  soumise  h 
l'esamen  d'une  commission  de  la  cham- 
bre des  pairs,  qui  y  a  fait  des  change- 
mens;  apr&s les a\t)ir  examinés. le  cabinet 
décidera  du  sort  de  la  loi.  Quant  à  la  loi  de 
déportation,  elle  est  la  conséquence  des 
lois  de  septembre.  Parlant  des  fonds  se- 
crets, M.  Mole  trouve  que  le  chiffre  de 
deux  millions  est  modéré. 

Le  ministre  voit  une  action  et  une 
réaction  conspiratrice  au  dedans  comme 
au  dehors,  et  la  nécessité  d  établir  une 
grande  surveillance. 

M.  Lacrosse  trouve  que  les  paroles  du 
ministre  peuvent  confirmer  dans  son 
adhésion  un  partisan  du  projet.  Quant  à 
lui,  ce  qu'a  dit  le  président  du  conseil  re- 
lativement à  la  déportation,  l'engage  5  re- 
pousser la  loi.  M.  Lacrosse  désire  que  les 
fonds  qu'on  demande  ne  servent  pas  ù  fa- 
voriser l'espionnage  dans  l'armée. 

Le  ministre  de  la  guerre  repousse  celle 
pensée  avec  force.  Les  fonds  secrets  ne 
serviront  qu'à  surveiller  ciux  qui  vou- 
droîent  corrompre  l'armée. 


(  238  ) 

M.  Muret  de  Bord  ponrsaî^  le  défel 
pement  de  son  «vstème  de  presse  gOQ! 
nementale  d  bon  marehé, 

M.  JAUBERT  court  à  la  tribune.  Ce- 
m'a  paru  le  plus  décisif,  dit-il,  dans 
paroles  de  M.  le  président  du  conseil,  cV 
cette  phrase  :  «•  Nous  gouvernerons  soinaf 
nos  convictions.  ■  Ceci  n'est  pas  tr&s-cliir  ; 
c'est  la  devise  d'hommes  honnêtes,  et  Je 
n>e  plais  à  r«sConnoitre  que  les  mcoibraî 
du  cabinet  sont  tous  des  hommes  htm- 
nêtes;  mais  pour  nous ,  ee  n*est  pts  isKi 
clair. 

Je  sais  parfaitement  rpfîX  esl  diSÉile  de 
faire  un]  programme,  et  je  dois  nuin 
justice  au  courage  avec  lequel  M.  lepii» 
dent  du  conseil  a  répudie  certahis  pio* 
grammes;  dans  le  systèmjB  rélrogfide 
qu'on  paroît  vouloir  suivre  depnis  le  i5 
avril ,  c'est  tine  garantie  ponr  nous.  (On 
rit.  ) 

Je  sais  ,  messieurs ,  que  lés  défimfimis 
sont  difficiles  ;  mais  il  fant  convenir  qne 
M.  le  président  du  conseil  a  parfaitemenC 
su  éviter  cette  difficulté  :  5mi  qtU  Bmm , 
vous  a-til  dit  ;  je  suis  qui  je  suis.  Voilà  ce 
qu'a  dit  M.  le  ministre ,  ce  qui ,  en  d'an- 
tres termes ,  veut  dire  :  Je  snls  af  paA" 
sion  ;  je  tâcherai  de  m'y  maintenir.  (Lon- 
gue hilarité;  rumeur  au  banc  àet  mi- 
nistres.) 

M.  Jaubert  faisant  un  triste  UA>leui  de 
la  politique  à  l'intérieur,  se  plaint  des 
écrits  incendiaires  qui  circulent ,  et  qo!! 
compare  à  des  machines  infernales,  et  ar- 
rive, comme  il  le  dit,  tout  natarelleraent 
h  l'apanage.  On  a  reculé,  selon  M.  Jau- 
bert ,  en  retirant  le  projet ,  devant  une 
opinion  factice,  et  on  lui  a  sacrifié jine 
loi  lout-à-fait  monarchique.  (  Brait  à 
gauche.  )  ^ 

Je  r?i  dit,  on  a  reculé  devant  une  opi- 


MM.  Lacrosse  et  Bernard  échan^^ent  i  nioufaclice,  devant  une  absurdité  dont /a 


quelques  mots  qu'on  n'entend  pas. 

M.  Muret  de  Bord  soutient  le  projet.  Il 
voudroit  voir  établir  une  presse  gouver- 
nementale avouée,  patente  et  à  bon  mar- 
ché, et  pour  laquelle  dw  fonds  stroient 
inscrits  an  budget.  Ainsi,  dit-il,  on  pour- 
roîl  démentir  avec  avantage  toutes  les  ca- 
lomnies, et  nous  ne  serions  pas  sous  le 
coup  des  insinuations  perfides  qu'un  écrit 
tristement  célèbre  a  portées  jusque  dans 
les  hameaux.  (M.  de  Cormenin  hausse  les 
épaules.) 

M.  GARRIER-PAGÈS.  AllOUS  doCC  ! 


discussion  à  cetle^ribune  aoroit  fait  jus- 
tice, si  on  eût  eu  le  courage  de  Taborder. 
Mais  lorsqu'un  députe  nominativement 
désigné  a  été  appelé  à  s  expliquer,  j'ai  es- 
péré que  son  opposition  h  celte  tribune 
scToil  un  échec  pour  ses  opinions.  Ehbien  î 
il  n'en  a  pas  été  ainsi  î  (MouvemcnJ.)  Et  à 
qui  la  faute  ?  Au  ministère.  (lx)ngue  hila- 
rité. Vive  agitation  au  banc  des  ministres.) 
Croyez  bien  que  si  dans  le  ministère  eût 
figuré  wuQ  grande  notabilité  parlemen- 
taire, la  chose  auroil  été  résolue  entière- 
ment. (L'hilarité  est  au  comble  ) 


(  >39) 


Ilaîi  avant  de  qnillcc  la  loi  d'apanage , 
|Mtboa  quo  lo  pays  ucbe  ev  qni  s'esl 

f  On  a  dît  h  plusieurs  mnnbm  do  ccOc 
hnembUe  :  Ponr  soutenir  celle  loi,  nout 
BomplDua  nie  voui,  c'eil  nnc  question 
idlBÂIbi  oui,  a-l-on  répondu  ,  vonsjiou- 
Tti  compter  sur  nous.  Eh  bien  !  qa'arrïvc- 
t-il»C<M  qu'un  uouwaa  mmistère  «e 
ftMina  ,  one  ce  sont  les  doctrinaires  qui 
portant  ta  mfwnmbililé  du  celte  loi .  et 
MiiMDMaVK  ministres  qui  h'cii  fout  une 
■rwcOHlncni.  (Hilirilà.) 

H.  Janbcrl se  plaint  ensuite  d<ti'/'pnn- 
.ns  raitei  par  M.  MolO  relnlivpiticnt  ii  In 
loi  de  iion-rf»(latîoii .  aui  loi»  de  sep- 
lOBbre  el k  la  dOpoitsIion ;  il  trouve  ces 
réponses  incertaines,  cl  croit  qnc  te  cabi- 
net rfajant  pdfnt  de  pensi*  i  loi,  «ccncil- 
)era  tant  ce  qu'on  voudrtt,  M.  Jaulxrt  k 


meiit  occnpfes  les  anciennes  places  de 
MM.  de  Monlalivet  lI  Barlhe. 

M.  do  Monlalivet .  après  un  moment 
(Thteilabon,  te  dirige  vers  In  tribune  cl 
seiprime  ainsi  :  Hessifurs  .  l'heure  de  la 
séaiice  nt  trep  ataiieée...  (On  rit,  inlcr- 
mption.)  L'heure  de,  li  sSince  est  trop 
iianû'C  pont  enlnrdans  de  longs  dévc- 
Vo^ipemen». 

U.  de  MonlaJiTcf  H  plaint  dn  ton  co- 
mique el  sérieni  de  H.  Jaubert.  Moins  ré- 
[  tervé  que  U.  Holé ,  le  ministre  de  l'intf- 
rienr  annonce  qae  la  loi -d'apanage  a  élË 
retirée  devant  Topinion  publique.  Venant 
I  ini  places  non  remplies .  M.  ilc  Monlali- 
letdit  I  ■  Je  chercbe  pour  remplir  mes 
anciennetrooctioninn  homme...  (on  ril], 
un  boromemodfré  et  concilia  tour.  - 

Sétaue  du  3  mai. 

Itl.  Dupîn  occupe  te  fauteiiil  h  une 
henrc  et  demie.  M.  de  Jlontalivct  pré- 
sente i  I*  le  projet  de  loi  sur  les  attribn- 
trons  municipales,  revenu  de  la  chambre 
des  pain  avec  quelques  modifications; 
1'  piuaienr«  projeLtdeloId'inlérét  local. 
U.  de  Sade  a  lD|isro  le  contre  la  demande 
dea  fonds  sccrels.  il  votera  contre  le  prn- 
JiH,  parce  qu'il  est  convaincu  que  icïfonds 
secrets  sont  incOUcares,  immoraux,  et 
parce  finclesminislrcsdidaignantrcxcu 
pic  qac  leur  donne  le  gouïunicmrnla: 
^lais,  ne  déposent  aucune  pit-ce  A  l'appi 


de  leurs  asscrtioas.  L'orateur  énumbrc 
tontes  (es  sommes  consacrées  par  le  bnb- 
get  ani  dîlTércntcs  polices;  chaque  mi- 
mist&ftïa  la  sienne,  l'ari»  a  la  sienne,  AI- 
'  même  a  la  sienne;  ctvnillNicorc 
deux  millions  que  l'on  va  jelerdaoscc 
goatTre  toujours  béant.  Ensaile  ilse  plaint 
de  la  marche  dn  dernier  cabinet.  No» 
hommes  d'élit,  dit-il,  se  sont  constam- 
ment renrermé.i  dans  le  silence  le  plus 
impolitique,  sur  leurs  vnes,  snr  leurs  in- 
tcnliona. 

120T.  Je  demande  la  parole.  (Agi- 
tagion.) 

N.  DR  NAnit,  Je  suis  enchanté  do 
l'exemple  (|ue  v«  donner  l'ancien  minis- 
tre de  l'instrucliun  publiqnc,  et  j'capbra 
qu'il  seratlnilé. 

1,'oraEeur  indique  M.  Thiera,  qni  fait 
signe  qn'il  parlera.  Ce  mouvement  aug- 
mente fattenltonde  la  chambre. 

M.  de  Sade  accuse  la  chambre  du  peu 
de  lixîté  el  des  variation*  des  ministères 
qui  se  sani  succédé  dans  ces  derniers 
temps  ;  il  dit  en  finissant  :  Le  ministère 
en  a|ipelle  i  la  chambre,  et  nous,  nous  en 
appelons  i  la  France. 

M..  Gnitot  mq^itei  la  tribune,  non  pas 
pour  combattre  l'allocation  demandée, 
mais  pour  donner  ï  la  chambre  quelques 
utplicBlions.  L'ancien  minisire  de  lins- 
Irucliun  publiqnc  trouve  le  mal  qui  mine 
le  paj's  dans  ledùTaDt  d'unité  du  pouvoir. 
Il  rend  compte  de  la  dernière  crise  mi- 
nistérielle et  rrgrcLIc  sincèrement  de  n'a- 
voir |iu  réussir  auprès  de  M.  Tbiers,  mais 
il  ne  se  l'epenl  pas  de  ses  démarches. 
Tonte  sa  conduiio  a  été  subordonnée  aux 
intérêts  de  la  |Nilitiquc  générale,  et  non 
pas  il  des  motifs  peisonnels.  Après  avoir 
fait  l'éloge  de  tonte  sa  carrière  politique 
et  ôlrc  entré  dans  de  grands  délail.'i 
pour  prouver  qu'il  n'a  jauiuis  varié  dans 
scspiincipes,  M.  Guiiot  passant  aux  lois 
prési'i  lires  dernièrement  ,  les  ai>pcDUve. 
et  même  il  eût  désiré  que  la  loi  de  dis- 
jonction fût  adoptée  p^ir  la  chambre  :  In 
gouvernement,  dit-il,  ii  bien  lail  do  la 
pri'Scnler  ;  j'aimi:  mieux  qu'elle  ait  élé 
rejetéc,  igue  si  le  gonvcrneninnt  ne  l'avoit 
pas  propiiEéc.  Quant  i  la  loi  de  déporta- 
tion .  il  se  propose  de  démontrer  eu  son 
temps  qu'aucune  loi  n'est  plus  nécessaire, 
el  qu'elle  esl  le  complément  obligé  de* 
loi»  de  sqilenibrc.  (Humeurs.)  Kr.lin,  l'..- 
ralcurpcnscque  iKObjr'clionsqti'onprut 


(  «4o  ) 

Faire  contre  la  loi  de  non-révélation,  sont 
fausses  et  peu  fondées.  Mais,  dit-il  en  finis- 
sant, il  ne  suffit  pas  de  réprimer  par  la 
force,  il  faut  réprimer  par  l'union  des 
pouvoirs.  S*il  arrivoit  qu'en  votant  des 
lois  répressives  on  laissât  pénélrer  le  trou- 
ble dans  le  pouvoir,  au  niêm^oroent  on 
cesseroit  d'intimider  les  factions.  C'est  la 
force  morale  qui  est  nécessaire  an  gou- 
vernement. 

■  Une  longue  agitation  succède  à  ce  dis- 
cours. M.  Mole  répond  à  M.  Guizot;  il  ne 
pense  pas,  lui,  que  Thomogénéité  de  ca- 
binet soit  appropriée  aux.  circonstances. 
Les  cabinets,  pour  avoir  quelques  chances 
de  durée,  doivent  représenter  les  élémcns 
des  diverses  majorités.  Mais  ie  rejet  de  la 
loi  de  disjonction  affecte  M.  Mole  aussi 
douloureusemenl  que  M.  Guizot.  Il  fal- 
loit,  dit-il,  une  manifestation  éclatante 
contre  un  fait  récent.  Le  président  du 
conseil  ne  veut  pas  suivre  M.  Guizot  dans 
l'exposition  de  son  système;  il  résume  le 
sien  en  deux  mots:  Tendre  la  main  aux 
hommes  égarés  qui  reviennent  ;  réduire 
au  silence ,^u  moyen  des  lois  volées,  ceux 
qui  persévèrent  dans  leurs  coupables 
desseins. 

M.  de  Labouîic  allaque  le  projet.  Le 
ministère  actuel ,  dil-il ,  est  une  véritable 
négation  (on  rit)  ;  c'est  ce  qu'on  peut  ap- 
peler un  cabinet  mosaïque.  (Rire  géné- 
ral.) On  a  dit  qu'il  avoit  été  créé  pour  re- 
présenter les  bigarrures  des  opinions  du 
pays...  Je  nie  alors  qu'il  soit  complet, 
C4ir  je  n'y  vois  pas  toutes  les  couleurs. 
(lUres  nouveaux.)  Je  le  répète,  le  cabinet 
ebt  une  négation ,  et  quelle  confiance  ti- 
rer d'une  négation...  H  n'y  a  là  aucune 
pensée  d'avenir,  car  elle  n'a  pas  confiance 
en  elle-même.  (Mouvement.) 

L'orateur  supplie  le  ministère  de  dire 
ce  que  sont  devenues  les  lois  présentées 
par  l'ancien  cabinet  ;  il  insiste  surtout 
sur  la  loi  d  apanage, 

M.  i.R  PïitsiDENT.  On  a  apporté  ici 
une  ordonnance  de  retrait,  et  j'en  ai 
donné  acte  très-distinctement.  (On  rit.) 

M.  de  Laboulie  demande  ce  qu'est  de- 
venue la  loi  de  déportation...  Cette  loi  , 
c'est  la  peine  de  mort  avec  une  lof)gne , 
très-longue  agonie  (murmures  au  centre.) 
M.  Guizot  a  dit  son  avis  sur  celle  loi  ;  je 
tiemande  la  même  liberl.j;  il  a  dit  que 
cçlle  loi  étoil  voire  enfant;  pour  ma 
l^rl  ,•  je  in'emprcsse  de  répudier  la  pa- 


ternité !  (On  rit.)  Nons  avons  véca  boit 
siècles  sans  celte  loi,  nous  pourrions 
bien  nous  en  pas«er  encore  ! 

Enfin  ,  l'orateur  demande  quand  on 
nommera  aux  places  qu'occupoient  les 
nouveaux  ministres. 

M.  Martin  (du  Nord)  commence  pardé- 
clarer  que  quand  l'intérêt  général  l'eii- 
géra,  il  sera  pourvu  aux  fonctions  qui  ne 
sont  pas  remplies.  Il  essaie  ensuite  d» 
justifier  le  projet  de  loi  de  disjoncUoa; 
la  loi  d'apanage  a  été  retirée  parce  quW- 
a  voulu  attendre  que  l'opinion  fût  éclai- 
rée. Quant  à  la  loi  de  déportation,  c'est 
une  conséquence  nécessaire  des  lois  de 
septembre.  Enfin,  la  loi  de  non-réT6lt- 
tion  a  long  temps  existé  dans  le  code  sans 
soulever  aucune  réclamation. 

M.  Dubois  répond*au  ministre  au  ïïàf 
lieu  d'un  tumulte  inconcevable.  Il  ter* 
mine  ainsi  :  On  disoit  hier  que  la  loi  d'a- 
panage étoil  retirée  et  ne  repaiottroit 
plus ,  et  aujourd'lmi  on  parle  d'ajour- 
nement. Répondez  :  La  loi  est  elle  re- 
tirée, ou  ajournée? 

M.  MOLK.  Un  retrait  n'est  pas  un  ajour« 
nement.  (Bruit.) 

M.  DiJBtHs.  Je  laisse  M.  le  présidentda 
conseil  concilier  les  différentes  opinions 
qui  divisent  le  cabinet.  (tiOnguc  agita- 
tion.) 

La  séance  est  levée  h  six  heures  un 
quart,  et  la  discussion  renvoyée  à  ven- 
dredi. 

4^  (Jéidwfc,  ^Hïrrifn  Ce  Clerr. 


BOURSE   D£   PARIS   DU    ô    MAI. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  106  fr.  90  c. 

QUATÏIE  I».  0/0,  j-  de  mars.  93  fr.  ^0  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  (le  dcc.  78  fr.  70  c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  t)80  fr.  00  a, 

A(t.  de  la  Banque.  2400  fr  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Obiig.  de  la  Ville  de  Paris.  1175fr.  00  c. 

Quahe  canaux.  1 100  fr.  00  c. 

Caisse  hypothécaire.  805  fr.  00  c. 

Renie  de  Naples.  98  fr.  dhc. 

Emprunt  romain.  102  fr.  3/4 

Emprunt  Belge.  100  fr.  1/2 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  cTEspngne  6  p.  0/0.  23  fr.  3/4 

^ 

PARIS.  IMPRIMERIE  D*AD.  LE  CLERE  ET  <:*, 

Quai  des  Aiigustins,  3ô. 


l  DR  XA.  RELIGION 

t  les  Mardi,  Jeudi 
nedL 

peoti^abonner  des 
iSde  chaque  mois. 


N"  2807. 


SAMEDI  r»  MAI  1837. 


I  i»RlC  l>E  L'ABOmSHEar. 
I  i."  fr.  '   <• 

1  an 56 

6  mois 19 

3  mois 10 

1  mois 5  5o 


=i»= 


REGUERGUES 

HHTAATIVES  ,  8TATISTIQi:EH  ET 
RAINES  SUR  LES  ExNFA^S  TROLVÉS  , 
B  ÈKFAK8  NATURELS  ET  LKS  «U- 
K1J!SB  ; 

PiR  V.  LABBÉ  GAILLARD. 


:  fiissciit  cliargôes  de  rinspection  des 
;  cnfans  confiés  aux  nourrices,  et  il  en 
donne  de  très-Ix>nncs  raisons. 

Le  cliapitre  vi  est  tout  moral.  L'au-^ 
tour  souhaite  que  les  enfaus  soient 
placés  au  sortir  de  nourrice  dans  des 
familles  honnêtes,  ou  qu'on  les  garde 
dans  une  maison  commune,  mais  sé- 
parée des  hospices  -ordinaires.il  uK>n  - 
tre  le  danger  de  les  laisser  dans  un 
hôpital  général  mêlés  à  des  gens  de 
tout  âge,  tt  souvent  de  mauvaises 
mœurs.  IjCS  établissemens  à  ci*éer 
coûteront  que]4|ues  premiers  frais, 
mais  la  charité  en  paieroit  volontiers 
une  portion.  L'auteur  cherche  en- 
suite quelles  sont  les  occupations  et 
les  professions  qui  conviennent  à  ces 
enfans  :  tout  ce  qu'il  dit  à  cet  égard 
est  marqué  au  coin  de  la  sagesse  et 
d'une  prévoyance  éclairée.  Il  insiste 
sur  le  soin  qu'on  doit  avoir  d'incul- 
quer de  bonne  heure  k  ces  enfans  des 
sentimens  de  religion  et  de  vertu. 

Le  cliapitre  vu  examine  les  moyens 
employés  pour  diminuer  le  nombre 
des  enfans  tix>uvés.  Ces  moyens  sont 
les  échanges  et  la  suppression  des 
tours.  L'échange  consiste  à  envoyer 
des  enfans  dans  un  département  voi- 
sin ,  sauf  à  en  recevoir  un  égal  nom- 
bre du  même  âge.  On  a  recours  à  ce 
moyen  dans  l'espoir  que  les  mères , 
craignant  de  perdre  la  trace  de  leurs 
enfans ,  se  décideroient  à  les  repren- 
dre. Le  ministre  s'est  félicité ,  dans 
un  article  officiel  au  Moniteur^  des 
heureux  résultats  de  cette  mesure. 


(  Suite  du  W  2806. 0 

t   chapitre  iv    a  pour  objet  la 

tallté  des  enfans  trouvés.  Cette 

XsAxxé  varie  suivant  Tâge,  le  sexe 

i  aaison.  Elle  a  diminué  en  gêné- 

lans  les  dernières  années  par  les 

i  qu'on  af)rb  des  enfans.  Mais  la 

ression  récente  des  tours  d'ar- 

Lissement  en  plusieurs  départe- 

18  y  a  beaucoup  augmenté  la  mor- 

é.  Si  les  enfans  trouvés  sont  une 

•ge,  dît  l'auteur,  l'humanité  et  la 

ioïi  ue  fottt-elles  pas  un  devoir 

i  cAiercher  VaUé^em^nt  dans  l'a- 

iorarion  dès   mœurs    publiques 

ôtque  dans  le  sacrifice  de  tant  de 

heui'enses  victimes? 

£  chapitre  v  traite  de  Tadminis- 

on  de»  établissemens  des  enfans 

.vés,  de  la  réception  de  ces  en- 

,  des  premiers  soins  à  leur  don- 

1  dea  nourrices  et  des  indemnités 

elles  reçoivent,  de  l'inspection  des 

lus  placés  cJiez  les  nourrices,  des 

ms  réclamés  par  leurs  parens,  et 

a  tutelle  des  enfans  trouvés.  L'an- 

*  trace  un  projet  de  règlement  q ai 

once  autant  de  zèle  que  d'ex}>é- 

ce,    II  insiste  sur  TobUgatiou  de 

liser  les  enfans  quand  ils  arrivent 

ospice.  Il  demande  que  lesnourri-    On  n'en  est  pas  persuadé  partout.  Le 

lient  un  certificat  de  leur  curé,  et    conseil-général  d'il le-et- Vilaine  a  re- 

»udauxobjections qu'on peutfairc  j  fuse  de  recommencer  Les  échanges^ 

sujet.  Il  voudroit  que  les  Sœurs  {  persuadé  que  c'étoit  une  mesure  im- 


*oMC  XCIIL  L'jimi  de  la  Rclipon. 


16 


(a5i  )• 


yneraU  el  illusoire.  L'annonce  ci  l'txé- 
cution  de  l'échange  font  retirer  beau- 
coup d'enfans ,  il  est  vrai  ;  mais  à 
peine  est-il  terminé ,  que  les  mères , 
et  surtout  les  nourrices,  les  raniè- 
fient.  A  la  vue  de  leur  extrême  pau- 
vreté ,  on  ne  peut  refuser  de  les  re- 
prendre ;  d'ailleurs  elles  les  déposent 
de  nouveau  dans  le  tour.  G*est  ce  qui 
est  arrivé  à  Rennes ,  à  Poitiers ,  à 
fiour bon- Vendée,  à  Saint-Jean-<.rAn- 
gely;  Aussi  dans  les  déparlenxens  où 
rechange  avoil  eu  lieu ,  le  nombre 
totid  des  enfans  n^a-t-il  pas  tardé  à 
remonter  au  point  d'où  on  l'avoit 
Fait  descendre.  Ce  qui  est  plus  (géné- 
ral encore  ,  c'est  la  nullité  complète 
de  l'influence  des  échanges  sur  le 
nombre  des  enfans  délaissés,  comme 
l'auteur  le  prouve  par  les  tableaux 
de  quelques  départemens. 

Lé  journal  officiel  a  loué  de  même 
le9  heureux  résultats  de  la  fermeture 
des  tours.  Tous  les  départemens  ne 
partagent  pas  cette  manière  de  voir. 
Dans  le  Tarn,  on  a  rétabli  les  tours  , 
après  les  avoir  supprimés.  A  Poitiers, 
la  fermeture  des  tours  n'a  nullement 
diminué  le  nombre  des  enfans.  Et 
puis  la  mortalité  est  plus  grande,  et 
l'on  conçoit  aisément  qu'il  est  im- 
possible d'imposer  un  long  voyage  à 
des  enfans  naissans,  sans  compromet- 
tre leur  existence.  L'auteur  remar- 
que d'ailleurs  des  erreurs  dans  les 
rapports  officiels  consignés  à  ce  sujet 
dans  le  Moniteur. 

Le  chapitre  vin  est  rempli  par  des 


susceptibles  d'analyse,  et  puis,  queb 
qu'aient  été  le  zèle  et  Les  soins  de 
l'auteur,  je  doute  qu'elles  soient  coin^ 
plètes. 

Le  dernier  chaphi'e  est  consacré  à 
des  vues  morales  et  ^leyëes  sur  les 
hospices  et  sur  les  secours  à  donner 
aux  pauvres.  On  sait  que  les  écono- 
mistes des  derniers  temps  sont  allés 
jusqu'à  blâmer  les  institutions  for- 
mées par  la  religion.  Donner  au 
pauvre  valide ,  disent-ils,  c'est  nour- 
rir sa  paresse.  Ils  se  sont  plaints  en- 
suite des  hospices,  comme  offrant  aux 
pauvres  une  ressource  trop  facile. 
Ils  ont  dit  que  ces  établisseuieus  én- 
courageoient  mal  à  propos  Taccrais- 
seinont  de  la  population ,  et  ils  ne 
veulent  pas  qu'on  se  marie  quand 
on  n'a  pas  amassé  de  quoi  nourrir 
ses  enfans.  Tels  sont  les  principes  de 
MM.  Malthus,  Duchatel  tt  autres 
auteurs  de  cette  école.  La  religion 
inspire  d'autres  idées;  en  conseil- 
lant Téconomie,  la  fuite  des  \ices,  \a 
répression  tles  désordres,  elle  u'ir- 
bandonne  pas  celui  qui  est  tombé 
dans  la  misère  par  sa  faute ,  elle  h 
recueille,  elle  le  soulage.  Elle  prend 
pitié  de  tous  les  malheureux ,  des  iu-  2 
firmes,  des  vieillards,  des  eufans,  des 
pauvres  honteux  ,  etc.  Elle  a  des  . 
larmes  pour  toutes  les  misères,  et 
lies  consolations  pour  toutes  les  souf' 
frances. 

Malthus  félicite  lesThibetains  ido- 
lâtres d'avoir  établi  chez  eux  beau- 
coup de  couvens  très-sévères  pour  les 


recherches  sur  les  enfans  trouvés  deux  sexes  ,  et  de  préférer  dans  roi-_ 
chez  dilférens  peuples  ,  en  Italie  ,  en  I  dro  civil  les  célibataires  aux  gens^ 
Espagne,  en  Portugal,  en  Belgique  ,  iuarié.'j ,  tt  puis  ,  après  cela  ,  sescon- 
en  Russie,  en  Suède,  en  Norvège, 
en  Angleterre,  en  L  lande,  aux  Etats- 


frères  ,  et  peut-cire  lui-même,  dé-^ 

clament  contre   les   couvens  catho-i 

is,  en  Suisse  ,  en  Allemagne.  Ces  !  liqiics  !   Malthus    propose   sérieuse-r 

clics    sont    généralement   eu-  !  meut  d'accoutumer  la  jeunesse  i\i 


généralement   eu-  [  meut  d'accoutumer 
mais  elles   ne  sont  guère    d<:ux  sexes  à  des  amitiés  et  à  d( 


(  »43  ) 


iiiniliarités  innocentes,  à  une  inti- 
«lilé  chaste  et  pure.  Ainsi  il  veut 
des  relations  étroites  ^  mais  sans  ma- 
riage. Ce  ministre  protestant  con- 
Boisseifril  les  liommes ,  en  Lur  im- 
posant  une  continence  sévère  dans  le 
moment  même  où  il  les  place  au 
miUeu  des  dangers?  Il  voudroit  que 
le  retard  du  mariage  des  pauvres  fût 
lin  objet  etéducation  paroissiale ,  un 
sujet  de  sermons- pour  les  ministres. 
P*aiitres  voudroient  des  lois  restric- 
tives du  mariage ,  en  sorte  qu'on  ne 
pât  se  marier  que  lorsqu'on  seroit 
possesseur  d'une  certaine  fortune. 
H.  Vabbé  Gaillard  oppose  à  ces  ré- 
Feries  Tesprit  de  la  religion  qui  a 
mieux  connu-le  cœur  humain  et  qu  i 
couibat  les  passions  par  de  sages  con- 
seils et  par  de  beaux  exemples  de 
vertu. 

.  Revenant  directement  à  son  sujet , 
il  montre  que,  dans  tout  état  social , 
il  est  nécessaire  de  secourir  un  cer- 
tain nombre  d'en£ans  pauvres.  Aussi, 
àana  tous  les  psy9^€krétiens  ,  on  ^'est 
occupé  de  fondations  pour  les  pau- 
vres. Ltcs  hospices  d'enfans  trouvés 
■ont  une  des  plus  belles  conceptions 
de  la  charité.  Ils  arrachent  ces  enfans 
à  la  misère  9  et,  quand  ils  sont  bien 
dirigés  ,  au;c  vices  et  aux  désordres. 
Quelques  esprits  prévenus  préten- 
dent que  les  hospices  sont  une  source 
d'immoralité  ;  mais  ils  n'ont  voulu 
voir  qu'un  côté  de  la  question. 
M.  Gaillard  leur  oppose  des  faits 
et  des  raisonuemens  également  con- 
cluaos  ;  nous  citerons  enU-'autres  ce 
plissage  : 

•  Ceux  qui  veulent  supprimer  les  hos- 
pices d'enfans  trouvés  nonl  pas  sans 
diHite  intention  de  les  remplacer  par  des 
Mcours  à  domicile;  mais,  à  moins  d'avoir 
reeoars  au  meurtre  ou  à  l'esclavage»  il  est 
impossibie  de  s'en  dispenser.  Dès  qu'il  y 


a  des  enfans  illégitimes  dans  un  pajs^  il 
en  tombe  toujours  la  plus  grande  partie 
à  la  charge  du  public.  La  seule  diflicuUé 
est  dç  savoir  lequel  convient  le  mieux, 
de  les  secourir  chez  leurs  mères ,  ou  de 
leur  ouvrir  des  hospices.  Les  avantages 
incontestables  de  cette  dernière  méthode 
devroient  la  faire  préférer,  quand  même 
elle  occasionneroit  quelques  dépenses  de 
plus.  0"c  sera-ce ,  si  je  prouve  qu'elle 
est  encore  la  plus  économique?  Il  y  a  de 
cela  une  raison  bien  simple  :  Tenfant  est 
un  obstacle  continuel  au  travail  de  sa 
mère;  si  vous  le  laissez  entre  ses  mains, 
vous  vous  créez  deux  indigens  au  lieu 
d'un,  indépendamment  du  scandale  et 
des  autres  inconvéniens  attachés  à  une 
pareille  assistance.  » 

L'auteur  réfute  sur  ce  point  lord 
Brougbam,  MaltUus,  MM.  Duchatel 
et  de  Gouroff.  Ce  qu'il  dit  à  cet  égard 
complète  ses  considérations  précé- 
dentes. Nous  terminerons  cette  ana- 
lyse par  la  conclusion  et  le  résumé 
de  l'auteur  : 

«  Vous  demandez  le  moyen  de  dimi- 
nuer le  nombre  des  enfans  trouvés;  la 
réponse  est  facile  :  améliorez  les  mœurs 
publiques,  écartez  autant  qu'il  sera  en 
vous  les  causes  qui  les  corrompent ,  op- 
pusez-leur  au  moins  la  diffusion  de  l'en- 
seignement religieux  ;  puis,  je  ne  crains 
pas  de  le  dire  maintenant,  plus  vous  re- 
cueillerez d'enfans  naturels,  moins  vous 
aurez  un  jour  d'enfans  trouvés. 

>Si  vous  ne  voulez  pas  cependant  per- 
dre la  plus  grande  partie  des  fruits  de 
votre  charité,  faites  donner  à  tous  ces 
enfans  trouvés ,  abandonnés  ou  orphe- 
lins, une  éducation  qui  leur  assure  un 
avenir.  Je  ne  puis  me  lasser  de  le  redire, 
presque  tout  est  à  faire  sous  ce  rapport 
dans  la  plupart  de  nos  hospices.  Ne  lais- 
sez plus  une  nombreuse  jeunesse  s'y  abâ- 
tardir au  physique  comme  au  moral; 
créez  pour  elle  des  établîssemens  spé- 
ciaux ;  mais  gardez-vous  bien  de  leur 
donner  le  nom  ^Hospices  d*enfans  trou-. 
vé$.  Il  faut  qu'ils  soient  si  bien  tenus , 

16. 


(2«) 


que  les  communes  et  les  personnes  cha- 
ritabics  puissent  y  placer  les  antres  en- 
fans  pauvres.  Sî  les  mbres  méritent  «ne 
flétrissure,  il  nVst  pas  juste  de  Timposer 
aux  enfans.  Je  ne  vondrois  pas  cpie  la 
tache  de  leur  fatale  origine  f&t  elTacôe  ; 
mais  je  désîrerois  que  leur  naissance  pftt 
être  ignorée,  et  qu'eux-mêmes  ne  la  con- 
nussent que  pour  la  faire  oublier  par  leur 
bonne  conduite. 

»  Vos  maisons  d'éducation  auront  peu 
de  succès,  si  leurs  directeurs  n'exercent 
fe  plus  actif  et  le  plus  bienveillant  patro- 
nage sur  tous  ceux  de  leurs  élèves  qui 
sont  sortis  de  l'établissement,  et  si  ces 
mêmes  directeurs  ne  sont  autorisés  à  tes 
reprendre  lorsque  la  position  de  ces  pau- 
vres enfans  exige  leur  retour  dans  ce  que 
je  dois  appeler  !e  sein  de  leur  famille. 

»  Il  ef>t  urgent  que  le  gouvernement 
prenne  l'initiative  de  ces  réformes  et  de 
oeUes  qui  oonceroent  Vadministration  et 
les  dépenses  des  enfans  trouvés. 

m  En  définitive,  un  système  complet 
de  soulagement  et  d'éducation  pour  les 
enfans  du  peuple  se  compose  de  secours 
k  domicile  et  d'écoles  gratuites  pour  les 
enfans  de  familles  honnêtes,  d'établisse- 
mens  spéciaux  pour  recueillir  les  enfans 
trouvés  et  abandonnés  ;  mais  sî  ces  der- 
niers ne  sont  admis  qu*avpc  certaines  Ibr- 
malités,  1rs  enfans  trouvés  doivent  être 
reçus  librement  dans  les  tours,  que  je 
regarde  comme  un  des  élémcns  indis- 
pensables de  la  moralisalion  des  classes, 
inférieures  de  la  société. 

«  Me  voilèt  au  terme  de  ta  t&che  que 
j*àl  entreprise  :  j'ai  commencé  mou  ou- 
vrage sans  opinion  bien  arrêtée,  prêt  à 
me  faire  l'adversaire  des  hospices  d'en- 
fans  trouvés,  si  la  charité  et  les  bonnes 
mœurs  s'opposoîent  ù  leur  conservation, 
lis  éloirnt  sans  doute  utiles  du  temps  de 
saint  YincenI ,  puisqu'il  les  a  institués  ; 
mais  ils  pouvoîenl   avoir  dégénéré  on 
À'ôtre  plus  en  harmonie  avec  les  besoins 
de  la  société.  J'ai  souvent  demandé  au       NOUVELLES  EGGLêftlASTIQVE»^ 
Père  des  pauvres  cl  des  orphelins  de  me        pahis. — L(»s  jonriianx  Ht>ns  np|ire«« 
guider  dans  cette  vole  si  difiicile.  La  vé-    iieni  que  ccî  (îrtri'me  hi  liste  civile  a^ 
rJié  qne  feapbre  avoir  trouvée,  je  me,  voyéJpOOlV.  àM.leciirédeSainl-^ 


fab  nn  devoir  de  la  proclamer,  en  pritittk 
la  providence  de  donner  à  ma  vofi  li 
(bible  le  succ^  que  je  ne  fiau  attente 
de  mes  seuls  efibrLs .  et  de  auacilerè  ■« 
cause  de  plus  éloquena  défeoaeiica.  Mm^ 
ainsi  la  génération  qui  s'élève  être  pr^ 
scrvée  d'une  plus  déplorable  invasion  dei 
mauvaises  mœura  ;  puissent  lea  pâDfrn 
orphelins  avoir  toujours  à  bénir  la  lMen7 
faisante  charité  de  leur  patrie!  • 

On  est  frappé ,  en  lisant  ceC  oti- 
vr{];e,  de  tout  ce  qu'il  a  deinandide 
recherches.  L'auteur  a  recueilh  uM 
foule  de  faits,  dont  les  un3  n^ételM 
pas  connus ,  et  dont  les  autreè  nV 
voient  pas  été  réunis.  Il  n'a  rienai- 
gligé  pour  porter  la  lumière  sdr aoa 
sujet.  Il  a  joint  ses  propres  ohsem- 
tions  à  celles  qu'il  a  obtenues  par  sa 
correspondance.  Il  règnfe'dàlil  tout 
son  livre  -un    ton  reinarqnaUe  de 
n>odération  et  de  bonne  foi ,  et  tni 
vif  intérêt  pour  la  classe  inalheu- 
reuse,  objet  de  ses  rechercfaes^  Oa 
voit  que  l'autetii*   n'est  fifS  de  ces 
froids  pi  liianlbropes  qui  fonldabeaui 
systèmes  avec  leurs    Idées  obnitn» 
teiii-sabslractiohsetleurBprêvenùooi 
Enfin  ,  il  est  pailoiit  chrétien' et pii^ 
tre  ;  il  se  montre  animé  dti  vérhaMç 
estrit  de  charité  ;  il  plaide' &  la  Aftlt 
cause  de  la  religion  et  celle  de  llm- 
manité  ;  il  combat  quelques nhodér- 
nes  économistes,  mais  sans  .passion, 
sans  aigreur ,  et  avec  leseal  scçonrs 
des  faiu    et  des  chiffres.  Son  yin"^ 
doit  être   étudié  par  toos'deitx  qui 
voudront  s'éclairer  sur  lâ'ttialiëi*e  y  et 
le  résultat  de  cette  lectnriS'Séra  une 
(grande  confiance  pour  ses  docnmcnf 
et  une  profonde  estime  |>our  son  et* 
rnctère ,  soji  zèle  et  «a 


(  245  ) 


OMttD  -  TAuj^errois ,  pour  les  pouviez 
lie  ia  pavoi^Ae.  Noas  en  soiunft^»  assu- 
rémenC  bi«n  aises  |;M>iii'  Iq&  pauvrcs.de 
fiaim—GerinaiiirrrAiixeiToU  ;  mais 
C8tti0  /paiM'rtégjLuw  ne  iuéi*Uoit-elle  pas 
attui  «luflique  pitié,  et  n'avoii-elle  pas 
dioît  àqiwlque  aumône?  G'auroit  été 
«IA  bottaè  ceuvre  à  faive  c^;  Caréiue , 
ç*aiftraift.élé  une  bauue  uianière  de 
remercier  la  providence  qui  a  sauvé 
des*  jours  menacés  par  une  suite  d'at- 
t^tliti.  N'éu>it-il  pas  convenable  de 
«éppodre  par  quelque  témoignage 
çplatanide  recounoissance  à  des  bien- 
JÈiii»  si  éclatans  et  si  i  éitérés  ?  Il  y  a 
peu  de  temps  9  un  journal  du  gouver- 
nement disoit  que  c'étoit  une  honte 
qjme  SaiiitHGrerinain«rAuxerrois  restât 
toujoucs  fermé.  Mais  si  c'est  une 
bjQiaie ,  ouvrez  -  le  donc  bien  vite  ; 
ijTi/çtAex-]?  du  moins  les  ouvriers,  faites 
d^paxoiUre  les  traces  affligeantes  de  la 
dévastation.  Rendre  une  édise  à  des 
paroissiens  qui  la  i^edeinandent  et  qui 
QDtdroit  de  l'avoir»  c'est  une  œuvre 
plus  press&  encore  qu'une  aumône  de 
60Q  fv.  ,  et  Tupe  n'empèchoit  pas 
l'autre. 

Qtf  dit  quFil  a'dicor&été  question 
deraièrcmieM  àei  l'ouveiturii  de  l'é- 
^isG ,  qti'iHI  Hiinistre  insistoit  pour 
iBU^  m^swrs,  qu'un  autre  étoit  d'un 
JVVÎA  cootrair^ ,  et  que  ce  dernier  avis 
s  pr^Vfihl  »  d'après  L'assertion  d'un 
fqactîoniiAire  qui  a  mani  l'esté  des 
«rûptesettcas  d'ouverture,  et  qui  a 
dit  qu'il  y  auroit  des  coups  de  fusil. 
NqtJi»  n^  croyons  point  qu'il  y  eût 
ANJoiird'iiui  des  coups  de  fusil  ti- 
rés pour  cela  ;  et  ceux  qui  connois- 
sent  1#  mieux  l'état  de  la  capitale 
A^roiit  de  notve  sentiment.  L'ouver- 
ture de  Saint  Qer uiain-rAuxerrois  ne 
fcroit  pas  plus  de  uiouvement  dans 
Karis  qUte  n'en  a  fait  la  sortie  des  mi- 
uisU'es  deHam.  On  vouloit  les  massa- 
crei*  ^n  1930  ;  et  en  1 836.  personne 
J^  s'est  pWl^^  dfî  l^s  voir  sartii*.  La 
mufsm  qui  les  poursuivoit  ni  vivement 
^  y-a  six  ans^  a  applaudi  à  leur  mise 

liberté.  Il  en  scrpit  de  même  pour 


Saint-Gerii¥iin-:rAuxerrois,  vi  les  au- 
teurs mcmo  de  tout  le  désordre  de 
1830  ne  parviendroienl  |kis  à  former 
un  rassemblement  contre  l'ouver- 
ture. 

Il  y  auroit,  a-t-on  dit,  des  coupç 
de  fusil.  Hélas!  si  on  en  eût  tire  eu 
1831,  n'eût -on  tiré  qu'en /Taiv,  01^ 
n'eût  pas  vu  les  dévastations  dont  tous 
les  bons  esprits  ont  gémi.  On  a  bien 
su  tirer  des  coiq>s  de  fusil  pour  dé^ 
fendre  l'ordre  en  juin  et  en  avril.  Les 
circonstauces  sont  bien  plus  favora- 
bles aujourd'hui ,  et  on  peut  être  sûr 
que  le  débat  ne  seroit  pas  sanglant. 
Où  seroieut  donc  les  fanatiques  qui 
iroient  se  faire  tuer  pour  empêcher 
louverlurc  d'une  église  ? 


Nous  ne  sivons  si  ceux  qui  ont  dé- 
fendu par  de  si  pauvres  raisons  le 
projet  de  loi  sur  la  cession  du  ter- 
rain de  l'Archevêché  ,  et  qui  ont 
trouvé  matière  à  appel  comme  d'à- 
bjis  dans  la  réclamation  la  pliLs  sim- 
ple et  la  plus  naturelle  ,  ont  fait  at- 
tention au  résultat  inévitable  des 
principes  qu'ils  ont  émis  dans  cette 
circoùstauce.  MM'.  Dumou  et  de  La- 
bop'de  ont  soutenu  que  l'Eglise  u'a- 
voit  aucune  propriété ,  et  que  tout 
appartenoit  à  Tétat.  Or,  il  est  bien 
manifeste  que  ce  principe  une  fois 
adopté ,  41  n'y  aUra-  plus  de  dons 
d'immeubles  f^its  aux  églises  et  aux 
établissemens.  religieux.  Qt»»  voudroit 
donner  à  une  église  ou  à  un  sémi- 
naire ,  pour  que  ,  dans  quefqites  an- 
nées, l'état'S  en  empare  ?  Bonaparte 
encourageoit  ces  dons  ;  le  çouvcrne- 
ment  actuel  en  ôte  jusqu  à  l'envie. 
Il  dégoûte ,  il  effraie  les  fidèles  par 
la  perspective  d'une  spoiriation  nou- 
velle* Que  dis-je?  ce  n'e^t  point  une 
perspeclwe;  c'est  une  décision  toute 
portée.  Ou  déclare  que  dès  ce  mo- 
ment l'élat  est  réellement  proprié- 
taire de  tous  les  biens  dont  jouissent 
les  fabriques  et  les  autres  etablisse- 
mci;is  religieux. Vous  verrez  que  c'est 
par  générosité  qu'on  leur  en  laisse  la. 


(   246   ) 

jouissance.  Vraiment  cela  n'est  pas 
rassurant  pour  ces  établissemens ,  et 


les  voilà  livrés  à  un  état  précaire  et 
provisoire  fort  inquiétant. 

Ainsi  on  tarit  la  source  des  dons , 
on  Ole  à  une  piété  généreuse  les 
moyens  de  se  satisfaire  par  des  fon- 
dations durables,  on  donne  un  nou- 
vel exemple  de  ces  spoliations  géné- 
rales qui  avoient  étonné  Tunivers. 
Un  gouvernement  ne  sauroit  se  faire 
plus  de  tort  qu'en  montrant  une  cu- 
pidité si  injuste  et  si  violente. 


On  a  de  jour  en  jour  de  nouvelles 
raisons  de  déplorer  les  retards  ap- 
portés à  l'exécution  du  plan  formé 
et  convenu  de  confier  la  mission 
d'Alger  à  une  congrégation  respec- 
table. Pendant  que  des  difBcuItts 
qu'on  n'avoue  pas  s'opposent  à  la 
réalisation  de  ce  plan ,  dont  on  de- 
voit  attendre. |ant  d'heureux  résul- 
tats ,  voilà  que  les  protestans  nous 
gagnent  de  vitesse.  Là  Gazette  du 
Afidi  annonce  qu'un  ancien  membre 
du  consistoire  de  Marseille,  M.  Saut- 
ter,  est  paiti  poui'^lger,  oujil  va  éta- 
blir le  culte  protestant.  Ainsi  les  pro- 
testans vont  s'organiser,  tandis  qu'on 
refuse  à  la  religion  catholique  le 
m^ne  avantage.  Tout  est  à  Alger, 
pour  les  catholiques,  dans  un  état 
provisoire  et  précaire  qui  est  désolant. 
Il  y  a  bien ,  à  ce  qu'on  dit,  un  ou  deux 
prêtres ,  mais  on  ne  sait  même  s'ils 
ont  des  pouvoirs,  et  ils  ne  paroissent 
pas  inspirer  beaucoup  de  confiance. 
Comment  est-il  possible  qu'on  laisse 
ainsi  à  l'abandon  une  colonie  où  il  y 
auroit  tant  de  bien  à  faire  ?  Qui  ne 
voit  qu'il  ne  peut  y  avoir  ni  instruc- 
tion pour  les  fidèles,  ni  administra- 
tion régulière  des  sacremens,  ni  as- 
sistance des  malades  et  dés  mourans? 

Une  pieuse  congrégation  s'offroit 
pour  porter  les  secours  de  la  religion 
à  ces  catholiques  abandonnés.  Ou 
avoit  paru  accueillir  son  dévpûment, 
et  puis  je  ne  sais  quelles  misérables 
forjnaïïtcs  ont  tout  arrêté.  Belle  pro- 


tection vraiment  du  gouvernement , 
qu'il  faille  sa  pei;mis8ion  pour  évangé- 
liser  des  compatriotes  et -des  frères  sur 
ces  plages  lointaines  !  On  ne  voit  pas 
que  M.  Sautter  ait  demandé  une  au- 
torisation pour  aller  s'installer  à  Al- 
ger; mais  des  prêtres  catholiques  ne 
peuvent  s'en  passer.  Voilà  les  lavears 

3u'on  leur  accorde  et  les  priyiléges 
ont  ils  jouissent  ! 

M.  l'évéque  de  Nancy  étoit  les 
premiers  jours  du  mois  à  Lyon.  Il  a 
dû  dire  la  messe  dans  la  cathédrale 
le  3  mai  et  prêcher  pour  l'œuvre  de 
la  Propagation  de  la  Foi. 

La  rigueur  de  la  saison  et  les  difli-* 
cultes  des  chemins  n'ont  poiht  em- 
pêché M.  l'évéque  de  Rodez  de  corn* 
mencer  sa  visite  de  l'arrondissement 
de  Villefranrhe.  Malgré  le  froid  et 
la  pluie,  il  a  parcouru  les  villes  et  les 
campagnes,  et  a  fait  la  visite  de  tontes 
les^églises  sans  exception  ^  et  dans  Je 
plus  grand  détail.  Arrivé  à'Vil/e- 
franche  le  20  avril,  il  a  donné  le 
lendemain  la  confirmation  à  plus 
de  1,8^00  personnes ,  et  le  M  il  a 
fait  faire  la  première  communion  à 
un  grand  nombre  d'enfans.  Ceux-ci 
étoient  accompagnés  à  la  sainte  table 
de  tant  de  fidèles,  que  la  commu- 
nion dura  deux  heures.  Les  fidèles  y 
avoient  été  ]>réparés  par  une  rétraite 
qu'avoit  donnée  M.  l'abbé  Marius 
Aubert.  La  voix  du  prédicateur  a 
produit  d'autant  plus  d'effet,  qu'elle 
éloit  déjà  connue  dans  ce^e  vilie  où 
il  avoit  donné  la  mission  il  y  a  douze 
ans.  La  grande  église  Notre-Dame  a 
été  remplie ,  et  ce  jour  a  élé  un  jour 
de  fête  pour  toute  la  ville. 


Nous  n'avons  pas  nommé,  il  s'en 
faut,  tous  les  prédicateurs  qui  se  sont 
distingués  en  province,  le  Carême 
dernier,  par  leui's  talens  et  leurs  suc- 
cès. M.  l'abbé  Ferrand,  qui  a  prê- 
ché dans  une  grande  église  à  Lyon , 
auroit  mérité  une  mention  spéciale. 


iCeA  orateut',  que  Ton  a  entendu  les 
mauèjsA  dernières  ùt  Paris,  y  ëtoit  fort 
saivî  y  et  ne  t'a  pas  été  moins  à  Lyon  ; 
on  peat  même  dire  ou'il  l'a' été  plus 
entore.  Sa  manière  plait  au  siècle  ac- 
tuel «  sans  qu'elle  soit  |>oiu'  cela  moins 
solide  et  moins  avouée  par  le  {^oût. 
M.  FeiTand  traite  de  Itaiitt.s  ques- 
tions, et  sait  cependant  les  mettre  a  la 
portée  de  tous  les  esprits  attentifs.  A 
son  âge. et  avec  ses  moyens,  il  paraît 
destiné  à  cendre  d'itnportans  services 
àlTgl^e. 


L'ancienne    église  de  Mont-sous- 

Taudrey,  diocèse  de  Saitit- Claude  , 

ne  suffisant  plus  aux  besoins  de  la 

population .  U  première  pierre  d^uiie 

nouvelle  église  a  été  posée  par  M.  le 

sous-pré£et de  Dole,  en  présence  du 

conseil  inuiûâpal  et  des  uabitans. 


Un  fait  tout  récent  a  offert  une 
application  bien  choquante  de  la  loi 
du  28  juin  1833,  sur  Tinstruclion 
primaire.  M.  Coltée,  jeune  prêtre  du 
diocèse  de  Biyeux  et  curé  d'Authie , 
-aiiTondissenienidtGaen,  voulut  pro- 
fiter du  bénêRceée  la  loi  et  se  livrer 
à  rinstructioa  primaire.  Il  se  soumit 
à  l'examen  fM^escrit  et  se  pourvut  d'un 
brevet  yisë  par  le  recteur.  Il  lui  fal- 
ioit  d'après  la  loi  un  certificat -de  mo- 
ralité. Exiger  d'un  prêtre  que  son 
évêque  a -ordonné,  et  à  qui  il  a  confié 
une  paroisse  k  gouverner,  eiiiger  de 
lui  qu'il  sollicite  un  certificat  de  mo- 
raVile,  cela  a  l'air  d'une  plaisanterie. 
Et  à  qui  doit-il  demander  ce  certifi- 
cat? A  un  maire  et  a  des  conseillers 
municipaux  ,  à  qui  il  ne  pourroit 
|jeut-étre  en  conscience  donner  un 
certiâcat  pareil.  N'est  •  ce  pas  le 
inonde  renversé?  Mais  voici  le  plus 
JÎM't  de  l'affaire  ;  c'est  que  M.  l'abbé 
£oUée  ne  put  obtenir  le  certificat  qu'il 
deinandolt.  On  le  lui  refusa  sans  mo- 
tif raisonnable ,  ])ar  caprice  ,  par  ta- 
quinerie, et  pour  le  plaisir  qu'ont  des 
•nistres  grossiers  à  mortifier  un  curé. 

M.  Collée  crut  qu'il  avoitfait  tout 


(  »47  ) 

ce  que  Toapouvoit  demander  de  lur. 
Il  avertitlemairt^d'Autbie  qu'il  avpit 
accompli  toutes  les  formalités,  et  il 
ouvrit  son  école  au  commencement 
de  mars.  C'étoit  là  qu'on  Tattendoit  ; 
on  le  dénonça  charitablement ,  et  le 
voilà  traduit  en  police  correctionnelle 
à  Gaen.  Il  se  flattoit  peut-être  que  son 
caractère  de  curé  entrainoit  la  pré-^ 
somption  de  moralité,  et  eti  effet,  il 
ne  nous  semble  pas  que  les  Juges*  se 
fussent  beaucoup  compromis  eii  lé 
décidant  ainsi.  Mais  ils  ne  surent 
qu'appliquer  le  texte  rigoureux  de  ht 
loi,  et  déclarèrent  M.  le  curé  en  con- 
travention 

Le  Piiole  du  Calwculos ,  tout  libéral 
qu'il  est,  dit  que  cette  affaire  signale 
une  lacune  dans  la  loi.  Il  n'ose  pai( 
faire  trop  valoir  la  qualité  de  prêtre, 
de  peur  de  paroître  s'écarter  de  la 
couleur  habituelle  de  son  journal  ^ 
mais  il  demande,  abslroLiion  faite  de 
toute  considération  pariiculiète  à  Caf' 
/aire  actuelle,  quel  moyen  un  postu* 
lant  devra  employer  en  cas  de  refus 
d'un  certificat.  La  loi  auroit-elle  voulu, 
dit-il ,  confier  aux  maires  et  conseil- 
lers municipaux  un  pouvoir  discré- 
tionnaire qui  pourroit  aller  jusqu^â 
l'injustice?  JS'yauroit-il  aucun  recours 
possible  contre  un  refus  injuste,  con- 
tre un  caprice ,  contre  une  malveil- 
lance évidente?  Voilà  pourtant  notre 
législation,  telle  que  nous  l'a  faite 
nue  ère  de  civilisation  et  de  progrès  ! 
Voilà  la  liberté  d'enseignement  si 
solennellement  promise  f  Peut -il  y 
avoir  une  dérision  plus  patente  ? 


Les  Sœurs  hospitalières  de  Saint- 
Augustin,  qui  desservent  les  hospices 
de  .Marseille  depuis  plus  de  30  ans  , 
viennent  de  former  un  établissement 
qui  étoit  désiré  depuis  long-temps  Qt 
qui  peut  rendre  de  grands  services 
à  une  classe  digne  de  tout  intérêt. 
Elles  ont  ouvert  une  maison  de  re- 
traite pour  les  dames  infirmes ,  qui 
y  trouveront ,  pour  un  prix  modi- 
que,  les   soins  que    réclame    leur 


(  «48) 


état.  On  dit  même  qu'elles  se  pro- 
posent de  transférer  cet  établbse'* 
ment  à  la  canipa(|[ne  ,  pour  y  jouir 
d'un  air  plus  pur. 

Les  Jésuites  de  Belgique  entre- 
prennent une  grande  tâche  ;  c'est  de 
continuer  les  yicta  sanctonim ,  com- 
mencés par  leurs  confrères  à  Anvers. 
On  sait  que  cette  vaste  collection  a 
été  interrompue,  d'abord  par  la  sup- 
pression de  la  société ,  ensuite  par  la 
révolution.  On  en  est  resté  au  14  oc- 
tobre. Il  y  a  donc  encore  deux  mois 
et  demi  à  donner.  On  assure  que  la 
plus  grande  partie  du  travail  est  toute 

Ï réparée,  et  qu'elle  existe  a  Bruxelles, 
l  ne  s'agiroit ,  à  ce  qui  nous  a  été 
rapporté,  que  de  remplir  qnelques 
lacunes  et  de  compléter  quelques 
recherches.  L'année  dernière  des  ec- 
clésiastiques français  avoicnt  eu  le 
projet  de  se  consaci*er  h  cette  entre- 

grise.  Ils  avoicnt  fait  le  voyage  de 
^uxelles ,  avoient  examiné  les  ma- 
nuscrits et  se  dispo'ioient  à  prf parçr 
rimpre^sion;  niais  les  BHges  n'ont 
point  vonfit  laisser  ùi  des  t^rangcrs  la 
idoire d'achever  ce  grand  moniunent. 
Les  Jésuites  ont  été  invités  à  conti- 
nuer le  travail  des  Bollandistes.  Il 
laut  avouer  que  c'^est  un  hérit^ige  au- 
•^uet  il)s  ont  plus  de  dioits  qijte  per- 
sonne. On  nomme  fes  Jésuites  qui 
lieront  à  la  tête  de  l'entreprise.  Le 
Père  Van  der  Moeven  aura  pour  col- 
laborateurs le  Père  Boone  ,  célèbre 
prédicateur  en  Belgique ,  et  le  Père 
Coppens,  de  Gand.  Le  Père  Yantil ,. 
superieiir,  transportera  sa  résidence 
de  Gand  à  Bruxelles,  où  sont  les  ma- 
nuscrits. Nous  faisons  des  vœux  pour 
qu'une  collection  si  importante  pour 
l'histoire,  et  surtout  pour  Tliistoire 
ecclésiastique  ,  soit  enfin  complétée. 


Il  Y  a  dans  le  canton  d'Appenzell , 
Rhodes  extérieures,  une  loi  quimon- 
Xve,  bien  quelle  est  la  tolérance  des 
protestans)  ;  cette  loi  interdit  le  ma- 
rine arec  une  femme  catholique  y  et 


cela  sous  peine  delà  perte* des  ^rôit^ 
de    citoyen.    Comment     laisae-tHNi 
subsister  encore  cette  ioî  à  ifne  épik 
que  de   liberté  et  ds  pvogrè»?       t:  : 
Dans  le  canton  de  Ymid  ,   I»  <U» 
pense  générale  du  onlte   i^élèveiâ 
249,000  fr.  Toute  cette  sodinM  «t 
pour  le  culte  pix)testanl.  LM-ppetrëi 
catholiques  ne  reçoivent  ancontraî^ 
tement.  Il  n'y  a  pas  long^^emp*  ouf 
Kexercice  de  leur  culte  étoitlaltrafi; 
et  dans  les  permissions  accoidétt  vé- 
cenunent  pour  bâtir  des  ^kcs,  le 
gouvernement    a  toujours   ea  toin 
de  stipuler  qu'il  ne  donneroit  rien 
ni  pour  la  construction  des  ëglii 
ni  pour  l'entretien  du  clergé. 


Un  journal  de  Suisse 
qu'un  ecclésiastiaue.  du  canton  de 
âoleure  ,  M.  Eicnholzer  de  Lnler- 
bach  ,  qui  habite  Naples,  vient  d'ê- 
tre nomiué  cvéque,  et  qu'il  est  dé- 
signé confesseur  de  la  jemoe  rdne. 

C'est  un  besoin  pour  certains /our- 
naiix  de  rêver  des  ];évohililins  {m>uk 
différens  pays.  Tantôt  ils  flattieni  W 
rois,  tantôt  i\%  plai^pciehi  les  penpkit 
mais  surtout  iU  tournent  en  ridîiaik 
le  clergé.  Ils  imaginent  dm  semencei 
de  troubles  là  où  il  n'y  en  a  point 
En8n,  ils  inventent,  ils  défigurCit,  ib 
calomnient.  C'est  la.  tactile  éter' 
nelle  des  faiseurs  de.révolutionSrLe 
Constitutionnel  du  3l  janvier  deroier 
contenoit  l'article  suivant,  sons  la  ru-' 
brique  de  Naples  : 

«Maintenant  que  le  cbolén  apres^oe 
dispara.,  on  se  préiiare  poar  te  JKtes  et 
les  réjonissances  qui  auront  Ikn  k  f  occa- 
sion da  mariage  do  roi  qu^on  attend  bow 
peu  avec  sa  jeono  épouse. 

»Des  grâces  seront  accordées  en  cette 
occasion,  et  on  espère  qu'il  y  ea  aora  poar 
les  condamnés  politiques  el  pour  les éoip 
grés  qui  ont  été  exclus  de  la  dernière  aflh 
nislîe.  Quoique  la  nouvelle  reine' ait  été 
élevée  par  son  père  dins  dès  princîpa 
modérés,  cependant  le  parti &ade9pofinm 
ielairi ,  à  Ta  létc  daqacl  est  le  oomman- 


dMrdel  illiteUo,  miaiitn  ck  la  police, 
Wiott  [wéféïi  que  le  roi  sût  épovsû  une 
Ikincaoû  française,  afin  d'obtenu,  p*r 
Ha  )aflae«ee,  la  prépnndéiince  1  la  cour, 
••k,JBBqb'ipr(seDt,  le  parti ■  priirta M 
Inifaimnt.  Le  roi  n'a  pes  (l'opinion  à 
ln;U  vooilroilbieaflroJDSle  en  vers  tout 
,  maiftilneCestquedelameniiro 
I  CMifetMU»,  le  moine  Koklet ,  le 
ïille.  Cet  ceci  (si  astique,  )«  PL-rc 
IV  cbef  dea  Jfsuiies,  et  le  ministre 
,  marquis  d'Andr^'S.  qui.  bien 
fWUqpr.  a  le  privîl^ede  direli  mesw 
blaaclM  (Mua  $ecea)  ,  fOrmenl .  h  la  leto 
de  la  cunatUla,  lin  triaravir»!  qui  a  do- 
mini  el  qui  ttorainera  encore  à  l'avenirle 
ToyaMme  de  Naples,  car  les  cabincia  de 
FnnCÊ  et  d'Angleterre ,  qui  seuls  pou> 
ToimtDiiie  connu!  trc  au- roL-scs  véritables 
jntÉiMs  et  Iw  conseiller  une  politique  li- 
bérale.■aatlaal-âraitsDpplnniÉs  parce* 
lui  d'Anliiclte,  qni,  bien  qu'il  uc  xiitpaa 
bigolBba  hB ,  Tovorise  cependant  les  pré- 
(m  «MldKm  lonqn'ils  lai  son  t  un  QKtjien 
de  coDierver  u  prépondérance.  Le  Keid 
membre  de  ta  famille  rojati^,  qui  passe 
poar  avoir  dn  idfes  tant  sojl  ppii  libé- 
niet.  eal  le  prio^p  de  S^racoi^.  frère  du 
Toi;  atiMi  csl-ilgkrdfi  vue  piMi  catUa- 
rilla. 

>Lea  JoDTiHiix  âlrangers  ont  publié 
(lemîèreiiiBnt  duo  ToiiIo  de  nouvelle»  plus 
faMoealMiliMaquc  les  autres  sur  le  prince 
rie  Ciyose. 

•  U  r{^ne  dans  les  Calabm  et  dans  la 
Sicile  m  iH^bon  esprit  pour  faire  plan- 
ter FHéndard  do  la  liberté  dans  cea  con- 
Mei}  il  ne  tnanque  autre  chose  ({u'une 
«COÛon  favorable  ;  main  les  Calabrais  cl 
tn  SicilienR  n'ont  jumais  compté  cl  ne 
pesvHTt  Jamais  compter  sur  le  prince 
Charles.* 

U  est  bien  évident  que  ce  n'est  pas 
à  Haplea  qne  cela 3  été  cciit.  Ce  style 
iléclaniatoii-e  ,  ce  parti  -  prSlre ,  celle 
camariHa,  cet  éitndard  de  la  liberté, 
<oirt  cda  est  «l'un  autre  pays.  De  plus, 
le rédactenr, qoel  (ju'ilsoit,  aufokdn 
mieux  coitnoitou  le  ten-aiD  i{o\\  il  est 
«•R3«  ôcrire    11  eût  évité  des  bévues 


(ï49  ) 


qui  décèlent  UftKtiaivjer.  M.  Ci'lcitin 
(^cle,  évcque  in  partibusM  confc-'seHr 
tlu  roi ,  ne  n'appelle  point  Kaktel .  fl 
n'est  point  mnme;  îl  a  seuk-iurut  aji- 
|)artcnu  airx  Rédiiniptoristt!.',  conj^ri'- 
t;ation  de  prêtres  missionnaires,  qui- 
n'ont  jamais  été  rangés  paruii  teï 
mnines.  La  méprise  sur  Je  savant  nbbi* 
Scoiti ,  qn'on  appelle  Seotto  ,  est  eii- 
cnre  pins  ridicule  ;  tout  le  inonde  aait 
en  Italie  que  ce  digne  ecclésiastique  , 
qui  n  été  précepteur  du  i-oi  et  des 
princes,  loin  rt'élre  ie  chef  du  Jé- 
siiiies,  n'a  jamais  appartenu  k  cette 
société.  Il  estime  les  Jésuites  comiiw  il 
estesltmé  d'eux,  et  jouit  dans  le  clei^é 
et  ^armi  les  gens  de  lettres  di:  la  con- 
sidération qu  il  mérite  par  sa  pictc , 
sa  modestie ,  sou  savoir  et  ses  uuvra- 
Ijes.  Du  reste,  ces  deux  liniiniies  res- 
pectables ue  ^e  liiêleut  ni  de  polïlt- 
que ,  ni  d'intrigues ,  et  ne  vont'  au 
cliù teaii qu'au taut  que  leitisfouctious 
les  y  appellent. 

Mais  le  comble  de  l'absurdité, 
c'est  de  prétendre  qu'un  des  minis- 
tres ,  le  marquis  d'Andréa  ,  bien  que 
laïque ,  a  le  piivilége  de  dire  la  mené 
tlarichà ,  messa  secca.  Pcisonnc  n'a 
jaliiais  ouï  parler' d'un  tel  piitil^ , 
et  c'est  un  conte  iilriaçiné  pour  JBlêr 
dit  ridicule  sur  un  nunistrC  qui  a  lé 
inalheiir  de  déplaire.  Cette  tactique 
n'est  pas  nouvelle  ;  on  l'avoit  mise  en 
usage  sous  la  restauratiou  contre  un 
prince  pieux.  On  avoit  dit  que  Cfaai-- 
les  X  étoit  prêtre  et  Jésuite,  qu'il  di- 
Goit  la  messe  ;  on  l'avoil  représenté 
en  prêtre  et  sous  des  costumes  ridi- 
cules. G'étoit  un  des  mille  moyenu 
employés  par  une  onposition  aideute 
pour  perdre  le  niatlieui^ux  roi  dans 
l'eipril  des  peuples.  Ces  contes,  quel- 
que absurdes  qu'ils  iussetit,  n'ont  pas» 
laissé  de  ti-ouver  créance  dau»  bien 
des  classes. 

Les  auti-es  allégations  du  Conttilii- 
liaitnelae  méritent  pas  d'être  relevées. 
Ce  qu'il  dit  du  deipotijnn  éclaira,  du 
parli-prétre,  Aii\n poliliqiit libérale,  de 
laca»tiT/'i//ff,  n'a  de  fondiniient  que 


dans  son  imagination.  Ces  déclama- 
tionsy  ces  exagérations,  ces  calomnies 
sont  un  moyen  d'échaufter  les  pas- 
sions. Il  n'est  point  vrai  q.ii'iY  règne 
dans  les  Calahres  et  la  Sicile  un  très- 
bon  esprit  pour  faire  planter  C étendard 
de  la  liberté.  Mais  si  cet  esprit  y  ré- 
gnoit ,  il  faudroit  plaindre  les  liabi- 
tans.Gar  notre  exemple  prouve  à  quoi 
conduit  la  liberté.  Depuis  près  de 
cinquante  ans,  nous  marchons  de  se- 
cousses en  secousses,  de  troubles  en 
troubles.  Rien  n'est  stable  chez  nous  ; 
notre  sol  tremble  à  chaque  instant,  il 
y  a  de  quoi  dégoûter  à  jamais. ceux 
qui  seroient  tentés  de  nous  imiter. 


POLITIQUE. 

On  se  rappelle  le  duel  qui  ent  lieu  il  y 
a  un  an  entre  deux  élèves  de  récolc 
Polytechnique.  Le  jeune  Prestat  avoit 
donné  un  soufflet  au  jeune  Hans  ;  on  con- 
damna celui  ci  à  se  battre,  il  étoit  le  fils 
unique  dune  mère  pauvre  qui  avoit  fait 
beaucoup  de  sacrifices  pour  son  éduca- 
tion. Il  ne  savoit  rien  en  escrime,  et  on 
se  battoit  à  i*épée.  Le  combat  eut  lieu 
dans  la  plaine  dé  Grenelle  le  1 5  avril  1 836. 
Il  eut  l'issue  que  l'on  pouvoit  prévoir  ; 
Hans  fut  tué.  Cet  événement  fit  beaucoup 
de  bruit  à  cette  époque  ;  chacun  donna 
des  regrets  à  la  mort  funeste  du  jeune 
homme  entraîné  par  unesortede  fatalité, 
et  unique  ressource  d'une  mère  pauvre. 
Des  discours  pleins  de  sensibilité  furent 
prononcés  sur  sa  tombe,  et  les  élèves  ju- 
rèrent sur  cette  tombe  de  ne  se  proposer 
entr'eux  à  l'avenir  et  de  n'accepter  aucun 
duel.  On  assure  que  jusqu'à  présent  ils 
ont  tenu  parole. 

Mais  cela  ne  rend  pas  la  vie  au  mal- 
heureux Ilans.  Sa  mère  privée  de  son  seul 
appui  a  fait  une  demande  en  dommages- 
intérêts.  La  cause  a  été  plaidéc  le  26  avril 
au  tribunal  de  première  instance.  On  a 
raconté  les  faits  de  la  cause  qui  ont  ému 
l'auditoire.  Le  défenseur  de  madame  ilans 
demandoit  5o,ooo  fr.  de  dommagcs-inté- 
rôis.  Le  ministère  public  a  conclu  qu'elle 
avoit  droit  b  des  dommages-intérêts.  Le 


(  aSo  ) 

tribunal  a  condamné  Prestat  à  payer  à  I» 
▼enve  Hans  une  pension  alimentaire  et 
viagère  de  Soofr.  Kau  te  par  Prestat  de  serriv 
deux  termes  de  ladite  rente*  le  eapilal  fixé 
à  8.000  fr.  deTiendra  immédialemenl 
exigible  par  toutes  voies  de  droit  et  même 
par  corps.  La  duiée  de  la  contrainte eil 
fixée  à  4  ans,  et  Prestat  condamné  à  tout 
les  dépens.  M.  Prestat  sert  actaellemeBt 
dans  l'armée  d'Afrique.» 

Que  de  tristes  rédexions  snggiéfiiratf 
cette  affaire  sous  le  rapport  de  rhonuôlé 
et  de  la  religion!  1^ barbarie  duprCjegé, 
cette  jeunesse  à  peine  à  l'aorore  de  la 
vie  ,  livrée  déjà  à  des  passions  si  impé- 
tueuses; ce  jeune  Hans  se  battant  coblrs 
le  cri  de  sa  conscience  et  malgré  ton  at- 
tachement à  sa  mère;  la  triste  fin  do  ce 
jeune  homme,  le  désespoir  de  sa  mèfCilt 
serment  des  jeunes  gcns~de  ne  pluK 
battre;  quelles  leçons  pour  la  jeonetteel 
aussi  pour  les  pareus  I  Tel  est ,  pourquoi 
se  le  dissimuler?  le  véritable  résultat 
d'une  éducation  où  la  religion  n'a  f>as 
présidé. 


.    il  est  un  genre  de  punition  aaqpeWcs 
amans  .les  plus  passionnés  4e  la  révéla- 
tion ne  peuvent  échapper,  et  qu'ils  mat 
condamnés  h  s'infiiger  eux-mêmes;  c'est 
d'être  continuellement  amenés  à  racooter 
les  difficultés  de  leur  situation  et  les  dan- 
gers dont  ils  sont  soids,  soit  par  des  mi- 
racles providentiels,  soit  par  leur  propre 
sagesse  et  leur  habileté.  Tantôt  c'est  la 
commission  des  fonds  secrets  qni  est  obli- 
gée de  confesser  que  nous  ne  sommes  pas 
près  de  voir  la  fin  des  périls  où  la  réroiu- 
tion  nous  a  entraînés ,  parce  qfue  U  pay$ 
nest  calme  quà  la  surface,  et  9m  U$  »ocU- 
tés  régicides  s'organiient  de  tous  câlét  en 
Europe,  Tantôt  c'est  M.  le  président  du 
conseil  qui  admire  notre  situation  comme 
l'effet  d'un  enchantement,  en  disant  qu'il 
a  fallu  ,  pour  sauver  ta  Frdhce  depuis  sept 
ans ,  toute  la  sagesse  qui  a  prévala  dans 
les  systèmes  politiques.  Tantôt,  enfin, 
c'est  le  principal  des  journaux  dn  pouvoir 
qui  motive  les  supplémens  extraordinaires 
de  fonds  sur  ce  qn'un  gouvernement  i»tu 


iaa»  rérobuio»  «■(  placé  iui*  m 
tin  Je  Ull»  fsi  Ri  thange  pa*  e 


Mais  pourtnioi  «ossi  cherchM-»ons  de 
prCffeeaee  les  situations  de  latte  qui  ne 
(hn^eitt  pM  en  si  peu  d'ioïK^ei,  et  les 
joaiememeiis  ssusdesrévolntionsîPois- 
qae  tous  convenez  vous  mêmes  que  tods 
Vta  eu  tant  de  peine  i  ssuvçr  la  France 
<lepnis  sept  ans,  sans  rompler  ce  que  vous 
putÙMei  demander  encore  de  umps  pour 
icbenr  de  !■  sauver  j)ourquoi  touh  fili^- 
vous  doniiÉ  tant  d'embarras  inulilcment 
eldegaité  deccpur?  Que  ne  la  laissîei- 
voflasauv^ecomme  elle  éloU?  Esl-ce  que 
cela  n'auroit  pas  dû  vous  jiarolirr  mille 
foa  plus  courletplus  simple?  Mais  enfin, 
puisque  vous  avfïcoifimenccpar  la  perdre 
pour  avoir  ensuite  la  peine  de  la  sauver 
poQvei-vous  du  moins  nous  laisser  entre' 
voir  l'Époque  où  ctla  finira?  Car,  jusqu'à 
[irijscnt  tout  df note  que  le  mal  va  plutôt 
en  augmentant  qu'en  diminuant  :  lOmoin 
le  genre  de  progrts  aui'  lequel  on  se  fonde 
pour  recourir  à  des  renforts  considérables 
de  fonds  secrets. 

KousvoDioDabîcTi ,  louleFoîs,  vous  lais- 
ser la  HliifÀlicA  de  dire  et  mCoie  <le 
croire,  si  voas  pouvei,  que  vous  avci 
sauvé  la  l'rauce  depuis  sept  ans,  ou  que 
vous  viendrez  b  bout  de  la  sauver.  Mais, 
d'abord,  vousœ  la  sauvei  pas  il  bou  aar' 
cbf  ensuite  vous  la  sauvez  Irt^-lcnie- 
inent  et  enfin,  après  tout,  de  quoi  ta 
sauvez- vous,  si  ce  n'est  du  danger  où  vous 
l'avei  mise  volontairement;  si  ce  n'est  de 
la  liiwUion  de  latte  que  vous  lui  avci  faite 
rons-iiuiroes;  en  un  mot.  si  ce  n'est  de 
vos  propres  <cuvres  cl  de  vos  propres  lé- 
m6rilès?  Sans  doute,  poisque  les  plaies 
sont  faites,  il  est  bien  de  travailler  ï  les 
guérir  ;  mais  nous  connoissons  quelque 
chose  qui  auroil  mieux  valu  :  c'eût  ùld  de 
ne  les  point  faire. 

An  commencement  de  la  première  rê- 
TOlnlion,  les  Mirabeau,  les  Noailles,  les 
liBfayellc.  les  Bjron  produisirent  beau- 
ci)it|i  d'effet  f'ur  l'écrit  de  la  mQltila<le  en 


(>5i  ) 

descendant  de  leur  rang  pour  se  fair< 
peDple.  Cela  parut  superbe  de  leur  par 
BUS  yeoi  du  vulgaire,  qui  ne  vojroit  qu< 
la  pure  apparence  sans  chercher  à  regar 
der  jusqu'au  fond.  Du  reste,  on  ponvoi 
y  être  pris,  puisque,  Ttritobleraen  il  ; 
avoit  Ih  <|uelque  chose  qui  ressembloit . 
un  sacrifice  ,  ï  un  acte  de  di«nlËre« 


Une  des  demitres  séances  de  l 
chambre  des  députas  vient  de  nous  offri 
une  sorte  de  réminricence  de  ce  fait  bis 
torique.  ScL-leinenI  ce  n'est  pas  nni 
grandeur  aristocratique  qui  est  descen 
due,  celte  fois  nfune  région  aussi  élevéi 
pour  se  faircpeuple.  Maisc'est  unbomnii 
d'état  de  juillet,  c'est  une  des  notabilité 
les  pins  marquantes  de  notre  époqae 
c'est  Al.  Guitot  enQn,  qui  a  déclaré  von 
loir  de>icendre  ùe  la  bailleur  oà  le  nou 
veau  ri'gime  l'a  placé,  pour  se  faire  >I«m 
moytnne.  La  fortuitedela  classeinoycnn 
le  triomphe  de  la  classe  moyenne,  la  su 
périorilé  fixe  et  permanente  de  la  c1bss< 
moyenne;  vgili  ce  qu'il  veuti  tout  prix 
et  ce  qu'il  a  depuis  long- temps,  a-(-il  dit 
entrepris  de  faire  prévaloir  sur  tout  \i 
reste  de  l'ordre  social. 

A  la  bonne  heure;  mais  encore  nni 
fuis,  M.  Cuiiol  n'a  pas  ici  le  même  mé 
rite  tt  la  mâme  étendue  de  désintéresse 
ment  qu<'  ses  devBTitiiTS  de  la  premier 
révolution.  Nous  ne  dirons  pas  qn'ei 
plaidnni  pour  la  classe  moyenne,  et  ei 
voulant  que  ce  soit  clic  qui  domine  ton 
désormais,  il  ne  fait,  comme  on  dit  vnl 
gairement.  que  pricher  pour  ion  taint 
Mais  enfin  il  ne  part  pas  du  baul  de  l'é 
chelle  aristocratique  pour  descendre  jus 
qu'au  bas,  ii  l'exemple  des  notables  per 
sonnages  de  8g  dont  nous  veiiou  de  rap 
la'lcr  les  noms,  fort  heurelisemen  pou 
lui,  il  ne  s'expose  poin  pa  là  aux  troi 
sujets  de  chagrin  que  l'un  d'entre  eux,  li 
duc  de  Syron,  laissa écfaapperdu  haut  di 
l'échafaud,  eu  s'écrianl:  Jtmettr$jutU 
Titi'nl  puai  li'aroïr  trahi  mon  Dieu,  uos  ro 
cl  indii  Ordre.  Ail  moins  M.  Guiiolsailï 
«'arranger  pour  ne  pas  éprouver  le  der 
nict  de  ces  trois  regrets. 


(   S52   > 

-r— .ga-asft-^sa- —  L>««i  j«ilDes  gtm  qnt  rrA^uenltiatt  I 

(Ira  aiabous  «le  j«a  «at  coHpira  dsv 
la  police  correc  lionne  Ile ,  qoi  les  S  o 

pour  eficruqoeii*.  k  fi  pioitd'm-  ' 
|iiMOi>nemetU. 

-  MeiULer   a  Mi   traosfËrd  DWn 
delaprUandu  LuKeiabaii£ft  ItCOB-  I 


l'AlllS,    b  MAI. 

l/)uis-Pliî lippe  pasKra  dimaiicbe  pro- 
-   chain  .  i\va  le  Carrousel,  une  revue  gt- 
ntralc  de  la  garde  uaiionele  de  Paris  cl  <ie 
la  banlieue. 

—  ïJ.  Jules  Uunuiin,  second  BecréUini 
de  la  légaLioti  frauçuM  k  Berlin,  esl  ar- 
rivé avant-hier  en  courrier.  Un  jonmal 
minitlériel  croit  qu'il  a  aiiporlè  les  ratifi- 
calioos  du  mviage. 

—  Li  CJiarl*  annonce  qtie  c"»!  le  13 
de  ce  mois  que  [urlira  U.  deBroglie  pour 
aller  an-devant  de  la  princewe  Hâlbne  de 
MecklemboDrg, 

—  Le  traitement  dcven*  disponible  par 
ta  TBcance  laiscée  dam  ie  conseil  d'étal 
par  Al.  do  SaNandy,  vient  d'élre  donné  à 
M.  Tbomas,  gtiuien  prû/vl  df  Marseille. 

—  £lcii  que  les  joiViiMix  du  gouveine. 
meolaient  assucéque  M.  Possy  n'avoUpas 
voulu dannerudéminion,  iesTeuille!!  qni 
avoient  accrédité  ce  bnuil  prétendent  que 
le  préfet  da  TEin't!!  désespérant  de  pon- 
voir  faira  réélire  M.  de  Sllvaudj,  mani- 
festa im  in^UDl  le  désji  de  se  retirer. 

—  MM.  d'Appony  cl  de  Cranville  iiiiit- 
tenl  Paris  prochainement. 

On  assure  que  M.  de  Werther  ne  tar- 
dera pas  non  phis  h  partir  pour  Berlin. 

—  Le  M>ua-préfct  de  Sceaux  a  passé,  le 
5o  avrU ,  en  tcvq^  ,  les  gardes  nationaux 
«Fune  partie  ùa  son  errondissenent.  Il 
paroSt  que  de»  gardte  nationanx  de  la 
seule  division  de  Nagent-snr-Seine .  mê- 
conlens  du  choii  de  leurs  ollicîers,  se 
sont  retira»  au  moment  du  d^Glé.  La 
CkariBiU  i8So  assure  ((ii'ils  ne  sont  qu'au 
ntwibre  de  douie. 

—  L'Aeadémic  de»  seieiiees  a  nommC 
U.  de  Bonnard  académicien  libre,  cti 
remplacement  de  M.  Desgenettes. 

—  A  cause  de  la  solennité  de  l'Ascen- 
non,  ta  Gaitttt  de  Frana,  U  QuolùOeniie 
et  les  antres  jonrnanx  qui  défeodenl  les 
bons  principes  n'ont  point  pam  aujour- 
d'hui. 

—  Leajoumanida  gouvernement  ,  k 
ManiUur  csceplé>  ont  paru  malgré  la  so- 
lennité, 


La  ebambre  consultative  ifc  SijM* 
Onenttn,  appelée  de  nonvcau  h  donner 
Mn  arn  snr  f  état  commerrial  de  m>D  ar- 
i-ondissemeni,  dit  qae,  loin  dé  ^intlki- 
rer,  ta  position  du  commerce  detteulde 
jour  en  Jonrplus  critique,  et qse le nnl- 


»  été  ri 


pare  au  malaise  actuel.  Ayant  kparierilli 
commerce  des  sucres.  cTFe  ^eiprim^alafl  i 
•  l)e  tontes  les  industries,  cette  qtà  m 
resscnl  le  plus  de  la  lenteur  totcnniui. 
h!e  des  traraui  législatifs  et  de  la  miitl» 
incertame  du   gouvernement,  tfat  nm 
contredit   l'industrie  sucrière.   Le  Bo- 
rnent d'ensemencer  les  terre*  M  tniri, 
et  nos  fabricans  de  sucre  sont  ptecb  dus 
ane  flcheuse  perpteKitê.   Ih  n'aHiAç\ui     1 
«e  liviifr  i  leurs  spécvletioM  et  k-lw)     1 
Iravani,  lorsque  des  milliera  ^Imiil-     1 
lears  que  le  tissage  laisse  inocoupj»*     1 
tendent  poar  IravaMter  les  seMalK*  de     I 
bcUersves. 

—  Le  îo  avril,  les  autorités  d'E»q«l- 
belq ,  commune  des  enTirtins  d'Ain' 
(l'as-de-Caiais),  se  sont  rendues  en  coips 
cbei  te  sienr  JosephMaea,  ponr  le  W&à- 
ter  sur  le  terme  séculaire  quil  Venoltd'ac- 
complir,   étant  né  le  ao  avrîl  1737. 

—  La  mistire  est  tellement  gnoitte  V^^- 
tout,  que  la  Tétc  de  Louis-I^ilippe  a  ët£ 
célébrée  dans  les  départcmeos  avec  asseï 
de  tristesse. 

—  Les   sommes  annuellement  em- 
ployées, i  Lyon,  à  Ik  célébration   dw 
1"  mai,  ont  été  versées  dans  les  caisses* 
des  burcaui  de  bienfaisanoe. 

~  Dans  sa  séance  dn  s4  «vril,  Inoott— 
seil  u>unicipal  de  Toulouse,  conûdéruf^ 
que  des  réjouissances  publiques  Contra»- 


(  «53  ) 


tfÊOÊCOi,  avee  la  détrcate  générale,  a  d^>- 
|diéà  rananimît6,que  les3,ooo  ir»  alloiUis 


talions,  resla  slns  réponse.  .Son  mal  aug> 
mentant,  on  lo  décida  à  prûscnlor  une 


^bubgci  pour  la  fêle  du  i"  mai,  se-  |  seconde  dmiandc,  (}ui  fut  rcvêUiedes  si 
«km  portés  à  4«ooo  ù*.  el  que  celle  |  gnatures  des  médecins  de  la  prison.  Celle 
KMnnie  seroit  employée  en  disU'ibuliou  |  fois,  dit  l7/erm(»«,  il  reçut  une  réponse... 
djBjitia  anx  pauvres.  Le  conseil  a  égale-  •  On  lui  imposa  un  scrnient  ;  on  fit  pins,  on 
meut  engagé  M.  le  maire  à  supprimer  \  lui  envoya  la  copie  de  la  pièce  qu'il  de- 
lonte  aolre  dépense  de  son  programme    voit  signer.  I.e  serment  répugna  au  cœur 


de  Fèics  publiques. 


de  ce  Breton,  et  la  grùce  ne  fut  point  ac- 


—  Les  prisonniers  qui  se  trouvent  dans  '  cordée.  Jean  Bernard,  peu  de  temps  après 
hmêlaon  cTarrél  de  Reims  ontclierché  à  avoir  appris  la  mort  de  son  vieux  père, 
^évaderle  i''mai.lIparoitquc  l'un  d'eux,  qu'il  n'avoil  pu  aider  à  ses  derniers  mo- 
le Dommé  Lednre,  s'étoit  exprés  alliré  mens  comme  ses  autres  frères,  mourut 
«oe  peine  disciplinaire.  Lorsque  le  con-  ;  lui -même  éloigné  des  siens;  mais,  dit 


derge  se  présenta  pour  le  conduire  au 
:acbot«  Ledure  marcha  comme  résigné; 
nais  %  l'hiAanl  de  franchir  la  porte,  il 
taSM  fortement  le  concierge ,  et  chercha 
t  renfermer  %  sa  place.  La  lutte  s*enga- 
;ea  :  les  autres  prisonniers  accoururent 
lour  aider  leur  camarade,  et  de  leur  côté 
et  gnîcAielim  survinrent  pour  débarras- 


Y Hermine,  Jean  Bernard  avoit  toujours 
vécu  en  bon  chrétien. 

—  La  police  de  Nantes  est  à  la  pour- 
suite d'un  de  ces  escrocs  de  la  capitale, 
qui  ont  tant  de  fois  attrapé  des  gens 
avides.  Il  paroit  qu'il  éloit  parvenu ,  en 
voulant  changer  de  Cor,  à  prendre  de 
bonnes  pièces  de  5  fr.  pour  quelques 


aer  leur  obef.  ti6  gendannerie.  qu'on  étoit  j  mauvais  jetons. 

«Ile  cberdw^  an  plus  vite,  arriva  assez  à  I     —  Le  55'  de  ligne  quitte  Glermont,  au 

tempi  [WDr  <]éGiifer  la  victoire  en  faveur    grand  regret  de  tous  les  habitans. 


des  geidieiièra  el  empêcher  l'évasion  des 
prisonniers. 

—  Comme  les  bràits  sinistres  ne  cir- 
osioJeDC  plas  'à  JlMtes,  imroè  que  les 
êfea^ûe  tnoaUBÎ,  découragés  de  Odl{)or- 
ier  sent  s■oe^s  lenr  marchandise,  avariée 
avoient  qnitlé  sans  doute  cri  te  ville  et  ses 
<*n virons,  on  répandoit  à  Blois  te  bruit 
tfun  nouvel  aUentat  commis  sur  la  per- 
wiine  de  Lonis-Philippe.  Dans  cette  ville 
Airt  paisible  les  ageiis  de  désordres  en  se- 
VQni  certainement  pour  leurs  courses  et 
leurs  ffiis  d'auberges. 

-—  La  fabrique  de  porcelaine  de  Tolly 
IGher)  a  suspendu  ses  travaux,  el  sdo 
(ouvriers  qu'elle  occupoit  se  trouvent 
ttiainlenant  sans  pain. 

—  Un  malheureux  prisonnier  pol»- 
ique,  nommé  Jean  Bernard,  vient  de 
t^ourir  à  Fontevrault,  à  la  seile  d'une 
ongue  maladie  de  poitrine ,  dont  il  avoit 
^nli  les  premières  atteintes  au  Monl- 
^aiut- Michel.  Pressé  par  sa  famille,  il 
^voit  Mgqé  une  demande  en  grâce ,  <iui , 


—  On  lisoil  le  i^  mai .  dans  un  trans- 
parent placé  au  •  dessus  de  la  porte  de  la 
caserne  de  ce  régiment  :  Adieux  du  55'' de 
ligue  aux  habitant  de  Qlermont. 

—  Un  adjudant  sous  -  officier  du  55  «, 
qui  s'étoit  égaré  dans  la  traversée  du  Puy 
à  Cleniiont ,  a  roulé  dans  un  précipice. 
On  a  craint  pendant  quelque  temps  qu'il 
n^ait  péri.  Il  en  a  été  quitte  heureusement 
pour  des  contusions. 

—  On  écrit  de  La  Rochelle  que  la  tem- 
pête vient  de  jeter  sur  les  côtes  un  balei- 
noptère  de  deux  ans,  long  d'environ 
duuac  pieds.  Des  pécheurs  le  croyant 
mort  accoururent  pour  s'en  emparer, 
mais  ils  furent  renversés  par  le  cétacé.  Ce 
ne  fut  qu'après  de  longues  peines  qu'ils^ 
parvinrent  à  le  tuer. 

—  M.  Mauret  de  Pourville,  sons-pré- 
fet d'Orange,  vient  de  recevoir  la  croi& 
d'honneur. 

—  Le  Scamaudre,  l'un  des  paquebots  2» 
va[>eur  de  la  Méditerranéis  est  parti  do 
Marseille  ic  T'mâi,  pourCon.stantiuople, 


k^leu  qu  appuyée  sur  d'honorables  ailes-  '  avec  les  dépêches.  Il  sera  suivi  par  d'au* 


(254) 

Ires  paquebots,  de  manière  h  établir  un 
service  rfgalier  arec  le  LevanL 

—  La  force  du  bateau  i  ïapenr  le  Sca- 
mandft  est  de    Ijo  chevaui. 

—  Au  commencRmeni  tiVril.  M.Ger- 
gonne,  reetciir  «ie  l'Académjp  de  Mont- 
pellier, fut  obligé  (i'inlerrorriprnson  cours 
de  physique,  et  les  buées,  k-s  cris  h  bas 
Gergonne,  à  bas  le  recicnr  qui  l'avoienl 
assailli  pendant  sa  leçon,  l'accompagni- 
renl  dans  plusieurs  rues  do  la  ville.  Par 
suite  de  ce  désordre,  dii  jeunes  gens  ont 
comparn  le  28  avril  devant  le  tribunal 
correclionnel  de  Mooljicllier,  Sîi  ont  été 
acquîllés.   Ud  a  été  condamné  ï  vingt 

■  jours  de  prison  et  loo  t.  d'amendfl.  I.cs 
trois  autres  ont  été  condamnés,  deux  h 
dii  jours  de  prison,  et  le  dernier  ï  huit 
jours  delà  même  peine. 


E\T£HlEUîl. 

%oi:vi:llics  o'kspagne. 
1.es  quelques  troupes  réunies  aux  en- 
virons de  Madrid  pour  en  garder  les 
abords ,  sont  livrées  à  une  indiscipline 
■chaque  jouicroissanle  eequimet  legou- 
ornement  révolutionuaire  dans  des  Iran- 
Kscnntinuelles.  A  ta  date  du  aG,  lescom- 
Biuuicalions  avec  l'Andalousie  conli- 
Uiioicn  aussi  à  être  interceptées  par  les 
carlistes,  de  plu  en  pl«s  nombreux  et  re- 
doutables pour  leun  adversaires. 

—  L'argent  manque  complètement  a 
Madrid,  .a  liste  civile  de  la  régente  est, 
dit-on,  acritjrtje  de  dix  mois.  La  mistre  du 
peuple  est  au  comble. 

—  Les  cortfes  s'occupent  toujours  du 
noureau  projet  de  constitution.  Les 
eéaaccs  n'offrent  aucun  intéièL 

Un  m^nibre  de  la  chambre  des  cor- 
lés,  voulant  mïler  noire  révolution  de 
i&3o,  a  proposé  de  remplacer  le  titre  de 
reine  des  f.spagnes  que  prend  la  petite 
reine  tùïoIu  lonnaiie ,  par  celui  de  raiiw 
àti  £apnfftiolj.  Celte  motion  a  été  écartée. 

—  Iribarren  ert  rentré  h  Pampclunc  le 
att  avril  avec  son  étal  major;  Jl  a  laissé 
une  division  â  Larraga. 


—  Dans  le  coorant  da  nota  de  mm  éw 
dans  I4  première  quiniaîne  d'a*rfl ,  ttr 
rangs  de  l'armée  royale  se  sont  grossisér 
jCS  dL'serleurs.  dont  36  Algériens. 

Le  brigadier  don  Juan  Antonio  & 
riategui  a  été  ^levépar  Charles V  ta  gndi  I 
de  maréchal- de -camp. 

—  La  pins-grande  partie,  des  Tors  I 
chrislines  se  concentre  Sur  Saint-Sébs,'-  | 
lien.  Lii  division  de  celle  place  aeri,  dit- 
nu,  portée  dans  quelque  lempaà*5iiu(fe 
hommes. 

Le  général  Seoane  s'eslrendu  àBajonne, 
dans  le  but  d'avoir  «ne  cntreme  me  le 
général  Uarispe. 

—  M.  Mendiiabal ,  frère  da  mùiîMn 
espagnol,  est  passé  le  3o  avril  k  Bortkan 
venant  de  Londres,  et  te  lendani  iUt- 
drid. 


La 


condamner  les  si< 


s  de  Li^  Tient  de 
Henneberl  et  Fahn- 
uiusï  G  ans  de  réclusion,  et  le  aieDr  fa- 
bronins  cadet  k  5  années  de  la  même 
peine,  pour  avoir  contrefait  Im  Mtets  de 
la  banque  de  Liège. 

—  On  mande  de  La  Haje,  en  dateda 
96  avril ,  que  le  prince  d'Orange  et  M» 
fila  aloé  doivent  se  rendre  à  Londrai  le 
mois  prochain  pour  assister  aux  fétw  qÊi 
auront  lien  k  l'occasion  de  la  majorilâ  de 
la  princesse  Victoria. 

—  Lord  Morpeth,  secrétaire  d'élat  pour 
l'Irlande,  a  présenté  i  ta  chambre  des 
communes,  le  1"  mai,  «n  bill  aur  jet 
dîmes  d'Irlande  ,  te  cinquième  sur  cette 
mali^rl^  qui  doive  occuper  le  parlement. 
La  nouvelle  mesnre  a  poor  bsM .  comme 
les  précéiienles,  h  t^onvernan  de  ladlme 
en  Une  redevance  payable  park  propiié- 
latie  cl  ne  dLlI!.'rc  des  autres  <|uu  par  na 
petit  nombre  de  df'Iails  réglementaires. 

—  Lord  Dirham  doit reveniren  Angle- 
terre vers  le  3o  courant. 

I.'assasain  Greenacrp  a  été  exécuté  ta 
semaine  derniëre  à  l^ondres.  Il  est  triste 
d'avoir  i  rapporter  que  des  fenêtres .  pca 
éloignées  du  lieu  dit  supplice,  ont  Ole 
louées  plusieurs  guinécs.  que  des  femmes 


,«Mroîflsant  appartenir  à  la  classe  dislingnée 
-A  la  société  ont  été  vues  à  ces  croisées. 
C  Xa  fonte  étoit  si  épaisse  sur  le  lieu  de 
r  IVx^cnlîon  et  daus  les  rues  voisines,  qu'il 
I    j  eut  VQ  choc  terrible  qui  fut  cause  que 
'    heanoDup  de  personnes  furent  blessées , 
que  plasieors,  dit-on ,  périrent  ;  ce  fut  au 
raoment  où,  saiisfmtes.  les  masses  qui 
^éloîcal  trouvées  plac^'-es  fort  prés  en  pas- 
sant la  naît,  voulurent  se  retirer;  car,  h 
cet  instant,  les  masses  éloignées  désîrunt 
se  rcpbttre  ii   leur  tour  de  la  vue  d'un 
homme  prndu  ,  les  refoulèrent  avec  une 
împétaQSjté  hans  égale. 


(  255  ) 

M.  Martin  (du  Nord)  dit  que  les  paroles 
qu'il  a  prononcées  dans  la  séance  de  mer- 
credi ont  été  mal  interprétées,  qu'il  n'existe 
dans  le  cabinet  aucun  dissentiment  sur  la 
loi  d'apanage  comme^ur  tontes  les  autres 
lois.  La  loi  d'apanage  a  été  retirée  pure- 
ment et  simplement;  mais  comme  le  prin- 
cipe en  est  monarchique  et  constitution- 
nel, il  ne  peut  être  abandonné.  (Rumeurs 
à  gauche.)  Toutes  réserves  faîtes  à  ce  su- 
jet, ajoutc-t-il,  scroirnt  superAoes',  et 
nous  n'avons  pas  le  droit  d'engager  l'a- 
venir. 

M.  Augustin Girand  a  h&te  au5si  dédire 
son  mot  comme  député  et  comme  mem- 
bre de  la  commission ,  et  de  faire  con- 


Legouvernemontrévolulionnairode  |  noître  ce  qu'il  sait.  L'orateur  dit  que  le 

Lisbonne  en  est  toujours  aux  expédiens  '  cabinet  doit  gouverner  d*après  ses  con- 
pcrar  se  procurer  cmelqurs  cliélives  som-  j  ^^^^'^«"s  ;    mais  de    quelles    convictions 

I»      ^  I  I  «  r^,..*:  J«:,r..Ai:ci« ..«  ..^c.*    veut-on  parler?  I^  président  du  conseila 
mes  d  argent,  l-e  parti  m igueijsie  ne  cesse  .j.   a  ...       J    i    _.•  •  .     j    !>• 

"'..».        .  *     ,.„,  °  .  manifesté  les  siennes;  le  ministre  de  1  m- 

pas  de  s'agiter  dans  différentes  provinces.  |  ^^^^.^^  ^  ^^^-^  ^,3^,^,  ^^  3^^  convictions  à 

—  Le  baron  de  Plesson,  ministre  d'état  j  la  tribune  ;  il  y  a  également  d'autres  con- 
cl  du  cabinet  du  duché  de  Mccklombourg-  |  victions  mises  bu  jour  au  sein  de  la  com- 
Schwcrin,  est  mort  îc  '2i\  avril.  j  mission  ,  et  d'autres  dont  un  article  de 

-  U  session  des  étal,  de  la  Transvlva-    J^""^**  semi-ofliciel  a  été  le  manifeste. 


nie  a  été  solennellement  ouverte,  le  17 
avril,  par  l'archiduc  làTdinand. 

—  \*'onvcrture  du  chemin  de  fer  de 
A^Apiic  II  Dresde  pour  le  transport  des 
yoy:tgears  a  eii  Yipa  le  24  avril. 


M.  Giruud  rappelle  ce  qui  s'est  passé 
au  sein  de  la  conmiission  pour  ia  loi  d'a- 
panage. Le  président  du  conseil  a  dit 
qu'il  falloit  faire  un  sacriGce  aux  exigen- 
ces de  l'opinion ,  mais  que  cette  loi  es- 
sentiellement monarchique  seroit  repré- 


—  Des  lettres  d^lhones  du  6  avril  con-  j  ^^^^!'  ^"  T*"'  ,^"^  ^^"«  *'^"^«^  «c«^'<^n- 


firment  les  troubles  de  luiras. 

—  On  porte  h  quatre-vingt-trciie  le 
nombre  total  des  faillites  qui  ont  eu  lieu 
à  New- York  pendant  lu  crise  actuelle. 


CHAllBBE  DES  DEPUTES. 

(Présidence  de  iM.  Dupîn.) 
Séance  du  5  mai. 

f^  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 
M.  le  comte  de  Valon  ,  élu  député  dans 
le  département  de  la  Corréze ,  prèle  ser- 
ment et  va  siéger  à  droite. 

L*ordre  du  jour  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion sur  les  fonds  secrets. 

LE  PRCKinKNT.  t^>ui  dcmaiidc  la  pa- 
role? 

M.  MAiiTiN  (du  Nord.)  Moi. 

M.  AiGCSTiN  GiHAi  n.  Jc  demande 
«lussi  la  pai'olc. 


(Bruit  prolongé.) 

M.  le  président  du  conseil  a  aussi  dé- 
fendu les  lois  de  septembre  avec  une  éner- 
gie qu'il  n'a  pas  retrouvée  plus  tard  (ru- 
meurs), et  s'est  reproché  de  n'en  atoir 
pas  fait  un  emploi  assez  fréquent.  (Sensa- 
tion prolongée.)  Il  a  encoi*c  dit  que  le 
nouveau  cabinet  souliendroit  jusqu!2i  ex- 
tinction de  la  loi  de  déportation.  Cette  ma- 
nifestation au  sein  de  la  commission  de- 
voil  produire,  ajoute  l'orateur,  une  cer- 
taine impression  dans  une  partie  de  celle 
assemblée.  C'est  alors  que  Ton  crut  né- 
cessaire de  la  rassurer,  et  que  l'on  pu- 
blia dans  ia  Charte  de  i83o  cet  article  du 
3o  avril.  (Rumeurs.) 

Une  voix  au  centre  :  Assez  .*  assez! 

M.  Giraud  continue  et  parle  des  autres 
convictions  émises. 

M.  Mole  reproche  h  l'orateur  d'avoir 
rapporté  avec  infidélité  les  convorsalions 
qui  ont  eu  lieu  au  sein  de  la  commission. 
L.C  ministre  a  dit  sa  pensée  alors,  et  rien 


(25ft) 

(^ttc  sa  iiensée.  Il  a  parié  des  lois  de  sep 
tembre,  et  aatanl  qu*i1  se  )erappeUe,  pour 
dire  que  le  gouvernement  n'usoit  pas  as- 
sez du  droit  on*tl  avoit  de  faire  insérer 
5a  réponse  dans  les  journaux.  Mais  le  mi- 
iiislrecroiroit  se  manquer,  s'il  continuoit 
à  suivre  M.  dira  ad  sur  le  terrain  que  ce 
dernier  a  tracé.  Pour  la  loi  d'apanage,  c'est 
«in  retrait;  on  n'entend  pas  engager  l'ave- 
nir. liC  vote  des  fonds  secrets  est  un  vote 
de  confiance  que  le  cabinet  attend  de  la 
chambre ,  et  s  il  n'a  pas  la  confiance  des 
dépulés,  il  se  retirera. 

M.  Dnvergier  de  flauranne,  rappor- 
ie«r.  prend  la  parole  pour  donner  quel- 
ques explications.  Il  ne  pense  pas,  comme 
\e  président  du  conseil ,  qu'il  soit  peu 
parlementaire  de  rapporter  ce  qu'on  a  dit 
dans  une  commission ,  dès  qu'il  ne  s'est 
rien  passé  de  confidentiel.  Du  reste ,  ce 
sont  les  explications  données  qui  ont  dé- 
terminé le  vote  de  la  commission.  Ce  qui 
a  eu  lieu  depuis,  ajoute  le  rapporteur,  a- 
i-il  changé  l'opinion  delà  commission? 
Je  n'ai  rien  à  dire  à  cet  égard  ;  le  minis- 
tère s'est  directement  adressé  à  la  cham- 
bre, et  c'est  à  elle  à  décider  si  les  corn- 
menications  qui  lui  ont  été  données  sont 
suffisantes.  Tout  ce  que  je  puis  dire,  c'est 
que  la  seule  ligne  politique  h  suivre  est 
celle  du  i5  mars  et  du  1 1  octobre;  cest 
qu'il  ne  faut  pas  abandonner  les  lois  que 
nous  avons  volées. 

M.  Duvergicr  de  Hauranne  ajoute quel- 
•ques  mots  comme  député,  et  croit  que 
toute  l'assemblée^ est  fidèle  à  Tadresse 
ties  2^1, 

M,  Manguin  revient  sur  le  discours  de 
M.  Guizot,  et  lui  reproche  d'avoir  eu  en 
vue  d'établir  la  supériorité  des  classes 
mo\ennes. 

M.  GL'izoT.  J'ai  dit  que  je  regardois  la 
-révolution  de  1780  à  i83o  comme  le 
triomphe  de  la  classe  moyenne  sur  <ie 
privilège  et  sur  le  pouvoir  absolu ,  et  que 
^c'étoit  là  ce  qu'il  s'agissoit  d'organiser. 

Jid  clôture  est  prononcée. 

M,  le  président  donne  lecture  de  Tar- 
ticle  i"'du  projet,  ainsi  conçu  : 

«  11  est  ouvert  au  ministre  de  l'inté- 
rieur un  crédit  extraordinaire  de  deux 
millions  de  francs  pour  complément  des 
^dépenses  secrètes  de  Texercicc  1837.  » 

M.  Valry  propose  une  réduction  de 
^5o  mille  francs.  L'orateur  dcsireroit 
•<|u'il  n'y  eût  pas  de  journaux  payés  par 


le  gouvernement.  M.  de  Laniartinc  n'c4 
point  de  cet  avis.  M.  Odilon-Barrot  vote 
contre  tous  les  fonds  secrets ,  et  fait  fé- 
loge  de  notre  première  révolution. 

M.  onzoT.  J'accepte  89,  91  ;  mais  de 
9^  je  n'en  veux  que  dans  T^iistoire,  î? 
n'en  veux  pas  dans  l'avenir.  On  ne  U»r:^ 
que  du  côté  où  l'on  penche,  et  toutes  ies 
fois  que  je  verrai  le  gouvernement  po- 
cher de  ce  côté,  je  le  préviontW   c'  ,t 
sera  un  devoir  que  je  saurai'iroj-' 
remplir.  J'y  ai  perdu  ma  popularité ,  j- 
sais  que  la  popularité  ne  s'attache  pas  au ' 
idées  que  je  défends  aujourd'hui,  roaîije 
ne  veux  pas  de  celle-là...  Je  lui  préftnh 
confiance    des    intérêts    conservatéiti! 
(Bmyanles  acclamations  au  centre.) — U 
discussion  est  renvoyée  à  demain. 

La  séance  est  levée  au  milieu  d'aueagi- 
tation  inconcevable. 

4^  (J«a.it,  :JiîJrirn  Ce  €Utt 


BOURSE   DK    PAUIS   DU    5    MAI. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  107  fr.  10  c. 

QUATRE  p.  0/1),  j.  de  mars.  98  fr.  50  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  78  fr.  90  c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  lOQ  fr.  60c. 

Ait.  de  la  Banque.  2400  Tr  00c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Obiig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 172  fr.  50  c. 

Quaire  canaux.  1 185  fr.  00  c. 

Caisse  liypolhécarrc.  805  fr.  00  c. 

Rente  de  Na)iles.  99  fr.  20c. 

Emprunt  romain.  102  fr.  3/4 

Emprunt  Belge.  100  fr.  3/4 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  27  fr.  7/8 


Nous  recommandons  à  MM.  les  Ecclég 
siasliqucs  la  Maison  de  M.  drappier  , 
tailleur  de  la  fabrique  de  Saint-Roch,rne 
Neuve-Saint-Rocb ,  Sa  ,  à  Paris.  Ils  y 
trouveront  ,  au  prix  le  plus  modéré , 
soutanes ,  camails  ,  douilleltes.  etc.  Les 
objets  sont  expédiés  trois  jours  après  la 
commande. 

On  pourra  traiter  par  correspondance, 
M.  nRAPPiER  indiquera  un  moyen  sûr 
et  facile  de  se  prendre  mesure  soi-même. 


PARIS.  IMPRIMERIE  D  AD.  LE  CLERE  ET  C*, 

Quai  des  Augiistîns ,  35. 


L'AMI  DB  LA  RELIGIdN 

(MTOtt  les  Mardi ,  Jeudi 
et  Samedi. 

On  peats'abonner  des 
i^'etiSde  chaqve  mois. 


N*^  2808. 


MARDI  9  MAI  1837. 


PRII  DE  L'ABOHSBHBBIT. 

fir.      c. 

1  an S6 

6  mois 19 

3  mois 10 

1  mois 3  5o 


sua  L^ÉGLISB  CATHOLIQUE 


.? 


D*  ANGLETERRE. 


i^\.ûieaudes  chapelles  catholi- 
^  en  Angleterre  en  fait  monter  le 
;jMnbre  actuel  à  430.  Il  y  en  a  26  à 
JUondres  et  dans  les  environs ,  44  dans 
k  reste  du  district  de  Londres  , 
117  dans  le  district  du  Milieu ,  189 
dans  celui  du  Nord ,  et  54  dans  ce- 
lai de  l'Ouest. 

A  Londres ,  toutes  les   chapelles 
soQt  soutenues  pai*  souscription.  On 
va  êti^  obligé  de  faire  de  grandes  ré- 
parations à   la  chapelle    de  Moor- 
fields  ;  cél)el  édiûce  a  beaucoup  souf- 
fert.  Cette  chapelle  a  le  district  le 
plus  étendu    et  le   plus   peuplé  de 
Londres  ;  elle  comprend  toute  la  cite, 
à  de  txë»^tites  exceptions  près  ,  et 
s'étend  inème  au-delà.  Sa  population 
cat]ioiique,qui  u'étoit  que  de  5  à  6000 
au  commencement  du  siècle  ,  est  au-' 
jourd'hui  de  30,000;  elle  a  quatre 
écoles  de  charité.  La  chapelle  alle- 
maude  est  presque  toute  composée 
de  pauvres  étrangers.  La  chapelle  de 
france  n'est  plus ,  depuis  1830,  sou- 
teaue  par  le  gouvernement  français. 
Celle  de  Chelsea  s'est  accrue  jusqu'à 
prés  de  6,000jpersonnes ,  mais  la  plu- 
part sont  pauvres.  Celle  de  Noire-Da- 
iQe)SainUJohn's-Wood,est  un  monu- 
meotdu  zèle  des  pieuses  fondatrices, 
inisiGallini  ;  mais  leurs  fonds  ont  été 
^isés  pour  bâtir  l'église  ,  et  on  au- 
lûit  besoin  d'établir  une  école.    La 
^ogrrgation  de  la  chapelle  de   So- 
Uierstowu  s'accroît  tous  les  jours , 


mondsey  est  entièrement  composée 
de  pauvres  ;  leur  nombre  s'élève  à 
plus  de  9,000.  Celle  de  Stratfoixl  se 
compose  de  3,000  pauvres  Irlandais. 
Celle  de  Tottenham  n'a  que  3  ou 
400  personnes,  toutes  de  la  classe 
pauvre.  Ces  chapelles  sont  recom- 
mandées à  la  charité  des  fidèles  pour 
leur  entretien  et  les  frais  du  culte 
divin. 

Dans  le  reste  du  district  de  Lon- 
dres ,  il  y  a  une  chapelle  en  cons- 
truction à  Brentwood ,  comté  d'Es- 
sex.  Lord  Petre  a  donné  le  terrain  et 
contribue  généreusement  pour  les 
frais  de  construction.  Il  a  posé  la 
première  pierre  le  23  août  dernier. 
Il  y  a  aussi  une  chapelle  en  construc- 
tion à  Colchester. 

Dans  le  district  du  Milieu ,  où  il  y 
a  117  congrégations,  on  a  bdti  ré- 
cemment une  chapelle  à  Uethe,  mais 
elle  reste  chargée  d'une  dette.  Une 
nouvelle  chapelle  s'achève  en  ce  mo- 
ment à  Wellington  ;  on  réclame  pour 
elle  les  secours  de  la  charité.  Les  ca- 
tholiques de  Tamworth  se  recom- 
maiident  aussi  aux  secours  de  leurs 
frères  pour  achever  leur  chapelle.. 
Ceux  de  Nuneaton  n'ont  point  de 
chapelle  et  sont  trop  pauvres  pour 
en  bâtir  une  ;  ils  font  un  appel  aux . 
libéralités  des  riches  catholiques 
Ceux  de  Kidderminster  tout  au  nom- 
bre d'environ  350  pauvres  anglais  et 
irlandais.  Ils  se  servirent  d'abord 
d'une  ancienne  chapelle  méthodiste, 
puis ,  grâces  aux  dous  des  amis  de  la 
religion  ,  et  surtout  |>ar  la  générosité 
de  leur  évèque  et  de  feue  la  baronne 
de   Montesquieu,   ils  parvinrent    à 


mais  la  plus  grande  partie  des  fidèles 

est  de  la  classe  pauvre.  Celle  deBer-    élever  la  carcasse  d'une  petite  cha- 


Tome  XCIH*  L*Ami  de  la  Relisfion, 


VI 


f 


(  a58  ) 


^Hslle ,  qirifs  conveitiront  en  école 
quaiul  ils  auront  pu  avoir  un-édifice 
pius  convenable  pour  le  service  di- 
vin. A  Ghipping  Norton  on  construit 
une  chapelle. 

Jas  distiîct  du  Nord  est  celui  où  les 
catholiques  sont  le  plus  nombreux  ; 
il  renferme  189  congrégations.  Le 
conué  de  Lancastre  seul  en  compte  88  ; 
il  a  cinq  chapelles  calholiques  à  Li- 
verpool,  quatre-  à  Manchester,  trois  à 
Pre.Hloii ,  deux  à  Wigan.  Il  y  a  53 
congrégations  dans  le  comté  d'Yorck. 
A  \Viglon,comlé  de  Cumberland, 6n 
fait  Tofficedans  un  misérable  grenier, 
nïals  un  terrain  a  été  acheté  |>our 
élever  une  chapelle ,  et  on  réclame 
lefi  scconrs  des  fidèles  pour  une  dé- 
pense qui  est  au-de»sus  des  moyens 
des  habitans ,  tous  appartenant  à  la 
classe  pauvre.  A  Houghton-le-Spring, 
lès  catholiques  sont  aussi  peu  aisés  ; 
ils  a.ssislent  à  Tofûce  dans  une  mal- 
8Ôn  particulière,  et  sollicitent  les 
dons,  de  la  piété  pour  bâtir  une 
église.  A  Hallifax,  les  calholiques 
n'ont  également  d*autre  chapelle 
q\i*une  chambre  ,  et  font  un  appel 
à  la  générosité  des  riches  de  leur 
communion. 

Dans  le  district  de  TOuest ,  qui 
comprend  la  principauté  de  Galles  , 
il  n'y  â  que  54  congrégations.  Une 
chapelle  a  été  bâtie  à  Falmouth  , 
mais  elle  est  grevée  d'une  dette  con- 
sidérable. 

Lès  vicaires  apostoliques  sont,  pour 
lé  district  de  Londres  ,  M.  Thomas 
GiifBths ,  évêque  d'Olena ,  résidant 
à  Londres  ;  pour  le  district  du  Mi- 
lieu,  M.  Thomas  Walsh  ,  évêque  de 
Cainbysopolis  ,  résidant  à  Wolver- 
hampton  ;  pour  le  district  du  Nord , 
M.  Bi'iggs,  évêque  de  Traconite , 
résidant  près  Durham  ;  et  pour  le 
«nstrict  de  l'Ouest,  M.  Pïerre-Au- 


gustin  Baines  ,  évêque  lie  Siga^,  i^ 
dant  à  Prior-ParL  y  près  Batk. 

Le  nombre  des  prêtres  est  de  50 
dans  la  ville  de  Londres  et  les  enttvotf^  ' 
sept  sont  des  ecclésiasdqueli^  français 
restés  en  Angleterre.  Il  y.  en  a  encore 
plusieui-s  de  celte  nation  dans  les  diP- 
férens  comtés.  Dans  le  reste  du  dbtrîct 
de  Londres ,  on  coVnpte  41  prêtres ,  et 
de  plus ,  un  dans  l'île  de  Jersey.  Ikiiii 
le  district  du  Milieu,  le  Laity's  £réc^' 
tory  indique  112  prêtres;  dnàisilest 
bon  de  remarquer  qu'il  y  a  des  Abu- 
blés  emplois ,  plusieurs  missioniiai- 
res  desservant  plus  d'une  cotigrégs- 
tion.  Au  mont  Saint-Bernard  ,'jirès' 
Ashby  de  la  Zouclic ,  c^est  le  prienr 
des  Trappistes  qui  dessert  les  câAoR- 
ques.  Dans  le  district  du 'Nord  ,  la 
liste  indique  216  prêtres , 'saUfquel- 
ques  doubles  emplois.  Dans  le  dis- 
trict de  rOueston ne'coiàpçé'qAe  55 
prêtâmes. 

Le  clergé  a  perdu  depuis  'la  An  de 
1835,  jusqu  à  la  fin  de  t^y  deux 
évoques,  MM.  PeïÂwîck'  et  Braras-  ' 
ton,  huit  prêtres  séciiliei^y  un  jeutfe' 
ecclésiastique  du  collège   dé  S&iùt- 
Edmond,  et  deux  Jésuites  de  Stony-- 
h'ui*st,  MM.   Parker ,  président  du 
collège,  et  Scott.  Trois  ecclésiastiques 
français  sont  morts  dans  le  même  in- 
tervalle, savoir  :  MM.    Joseph  Ro- 
quet, du. diocèse  de  Dkd',    âgé  de 
soxante-seize  ans,  mort  lé  iS'novem- 

bre  1835  ;  Jean  Navet^  du'ilro<ïése  de 
Bayeux,  mortàGueinesey,  le  12  sep- 
tembre 1836,  à  l'âge  de  quatre-vingts 
ans,  et  Just- Laurent  Chevalier,  du' 
diocèse  de  Séez,  moitié  5*octobri»/à' 
quatre-vingt-un  ans.  ' 

Jje  nëcrologé  nomme  ehcorehuît' 
religieuses  de  difîérens  ordres,  et  une 
centaine  de  catholiques,  parmi  \e*^ 
quels  lady  Gliffoixl,  douairière  ;  lady- 
Arundcll,-  la  veuve  de  sir  William-' 


-■-s^ 


Stanley,  et  une  fiUe  de  M.  Keating, 
esli niable  libraire  à  Londres. 
•  Il  y  a  à  Londres  quinze  écoles  de 
charité  pour  les  caûioliques  ;  il  y 
en  a  quelques-unes  où  ou  habille 
inéme  les  ehfans.  Ces  écoles  sont  sous 
rjnspection  des  prêtres  chargés  des 
diverses  congrégations.  Il  y  a  aussi 
des  sociétés  de  bienfaisance  pour  les 
catholiques  ;  il  existe  encore  à  la  cha- 
pelle de  France  une  association  pour 
les  pauvres  malades,  établie  il  y  a 
tfênt^  ans,  en  faveur  des  pauvi^es  émi- 
gré!» français. 

Dans  les  provinces,  on  a  ouvert  des 
écoles,  de  charité-  pour  les  catholi- 
ques, 4  Birmingham,  à  Go  bridge,  à 
Nornrich,  k  Nottinghaui ,  à  Liver- 
peol,  à  Manchester,  à  Carlisle,  etc. 

Les-caiholiquesont  des  collèges  ou 
séminanresAOldhallrGreen,  à  Oscott, 
à  PrioT-Pârk)  à  Ushaw,  qui  servent 
pour  chà^n  des  quatre  districts.Ou- 
ive  cela,  il  y  a  le  collège  de  Stony- 
huTSt,  tenu  par  les  Jésuites  ;  celui 
d'Ampkfo|th,,pstp  York;  celui  de 
Dowaside^  prèa  Bath;  le  collège  al- 
lemand de  Broadway,  celui  de  Saint- 
Edmond  à  Douai.  Tous  ces  collèges 
sont  tenus,  par  des  ecclésiastiques.  Il 
y  a  encore  en  différens  comtés  six 
écoles  particulières  dirigées  par  des 
ecclésiastiques,  sans  parler  des  écoles 
tenues  par  des  laïques. 

Dix  communautés  de  femmes  tien- 
nent des  écoles  en  divers  lieux.  Huit 
autres  communautés  n'ont  point  d'é- 
coles. Ce  sont  les  Sœurs  de  Sainte- 
Brifgittey  venues  de  Lisbonne;  les  Gia- 
risses,  venues  d*Aire  ;  les  Carméli- 
tes venues  d'Anvers  ,  celles  de  Lierre 
en  Brabant  ;  les  Bénédictines,  venues 
de  Paris  ;  les  daines  de  la  Visitation; 
les  Dominicaines,  venues  de  Bruxel- 
les, et  les  Carmélites  de  Canford, 
qui  sont  retirées  aujourd'hui  à  Beau- 


(  «59  ) 

lieu,  près  Saint*Lô  ,  en'Normandie. 
Sur  le  continent,  il  y  a  quelques 
communautés  de  rehgieuses  anglai- 
ses; un  couvent  à  Bruges  ;  un  de  Bé* 
nédictines  irlandaises  à  Ypres;  un  me 
des  Fossés  Saint-VictoràParis  ;  deux 
à  Boulogne,  l'un  d'Ursulines,  l'autre 
d'Annonciades  ;  un  couvent  de  Béné-» 
dictines  à  Arras.  Ces  maisons  tien- 
nent des  écoles  pour  les  jeunes  per- 
sonnes. Les  religieuses  françaises  qui 
tiennent  une  école  de  chnrité  a  So*- 
mcrstown,  ont  un  pensionnat  à  Nanv 
tes  pour  les  jeunes  pei*sonnes. 
.  Panni  les  livres  récemment  pu-- 
bliés  en  Angleterre,  on  distingue  te 
Guide  de  la  vraie  religion,  par  le  doc- 
teur Jean  Fletcher,  in-8';  c'est  une 
suite  de  sermons  sur  les  marqués  et 
les  caractères  de  l'Eglise.  On  y  mon- 
tre que  l'Eglise  catholique  po&sèd^ 
exclusivement  ces  marques,  et  que 
les  églises  protestantes  en  sont  en- 
tièrement privées.  Cet  ouvrage  méri- 
teroir,  nous  écrit-on,  d'être  analysé 
dans  ce  Journal ,  et  même  d'être 
traduit. 

Les  âges  de  foi  sont  aussi  une  pro^ 
ductioii  très-remarquable  :  le  sep^ 
tième  livre  qui  vient  de  paroitre  est 
un  excellent  commentaire  historique 
de  la  cinquième  béatitude  durant  les 
âges  de  foi.  L'auteur,  protestant  cour 
verti  et  ami  de  deux  autres  protes^ 
tans  convertis,  l'honorable  Georges 
Spencer  et  M.  Phillips,  neveu  du 
dernier  éveque  de  Liclitfield  ;  l'au- 
teur, dis-je ,  est  M.  Kenelm  Digby^ 
descendant  de  sir  Kenelm  Digby , 
fils  d'Ëverard  Digby,  qui  fut  exécuté 
sous  Jacques  I*',  pour  le  complot  des 
poudres.  M.  Kenelm  Digby  a  été 
élevé  comme  ses  deux  amis  au  col- 
lège de  la  Trinité  à  Cambridge.  Il  a 
entrepris  un  commentaire  histori- 
que et  philosophique  des  huit  béati- 

17. 


(  aBt)  ) 

Indes,  et  en  publie  un  volume  tous 
if  s  ans.  Il  en  est  actnellement  à  la 
cinquième  l)oatilude.  Cet  écrivain 
qui  n'a  guère  que  trente  ans,  n'en 
est  pas  moins  fort  instruit.  Ilest ma- 
rié, a  de  la  fortune,  et  est  parent  de 
lord  Digby.  Ce  qu'on  peut  louer  dans 
ses  ouvrages,  c'est  son  esprit  de  piété, 
sa  sagacité  et  son  horreur  pour  les 
nouveautés.  Ses  bonnes  études  clas- 
siques, la  connoissance  qu'il  a  de  la 
littérature  des  différens  peuples,  ses 
vovages,  les  recherches  qu'il  a  faites 
dans  les  grandes  bibliothèques  publi- 
ques, ont  contribué  à  lui  donner  un 
rare  trésor  de  connoissances  en  uia- 
lière  de  religion.  H  s'est  surtout  at- 
taché à  étudier  le  moyen  âge,  et  à 
relever  tout  ce  qu'il  trouve  de  glo- 
rieux pour  l'Eglise  cailiolique.  Il 
consacre  le  produit  de  ses  ouvrages  à 
des  œuvres  de  charité. 

Le  principal  éditeur  de  la  Repue  de 
Dublin^  M.  Quin,  a  renoncé  à  la  di- 
riger, et  a  pris  une  place  civile  aux 
Indes-Occidentales,  M,  Tierney,  prê- 
tre, chapelain  du  duc  de  Norfolk,  au 
château  d'Arundel,  a  offert  ses  ser- 
vices pour  la  Revue.  M.  Tierney  a 
entrepris  de  donner  une  nouvelle 
édition  de  Thistoire  de  l'église  d'An- 
gleterre, de  Dodd,  depuis  la  réforme 
jusqu'à  la  révolution  de  1688  ;  il 
coutinueroit  l'ouvrage  jusqu'au  siè- 
.<:le  actuel.  M.  J.  Kirk,  aussi  prêtre, 
avoLt  .pendant  long-temps  recueilli 
des  matériaux  pour  cet  ouvrage;  il 
les  a  transmis  à  M.  Tierney. 


NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES. 

PARI.*".  —  Jeudi  prochain,  11  mai , 
il  y  aura  une  assemblée  de  charité 
dans  l'église  des  Damés  Carmélites 
de  la  rue  de  Vaugirard ,  en  faveur 
de  l'église  et  du  couvent  du  Mont- 


rière  ,  du  clergé  de  Saint-Eustaèli 
Le  salut  sera  donné  par  Mgr  l'iiH— 
ternonce  ,   et  la  quête  sera  faite 
faveur  de  l'œuvre. 


Un  prêtre  lecommandable  par  h 
fermeté  de  ses  ])i-incipes  et  par  sa  pié- 
té, vient  d'être  eiilêvéà  une  commu- 
nauté respectû1)le  qu'il  dirigeoit,^ 
à  ses  amis  ;  M.  l'abbé  Perreau ,  clifr> 
noine  honoraire  de  Notre-Dame,  an- 
cien chapelain  des  deux  roi»-L(Niis 
XYIII  et  Charles  X,  et  ancien  vlcaice- 
généi^l  de  -la  grande-aumô/j[^ie,  est 
décédé  le  vendredi  ô  mai ,  rue  çk  Ta- 
r  en  nés  ,  chez  les  Dames  du  Sacré- 
Cœur,  dont  il  étoit  TaumôuiejT  etTi- 
mi.  Sa  maladie  n'a  duré  que  boit 
jours,  et  ne  faisoit  pas  craindre  uoeib 
si  prompte;  mais  cette ïiri  ,  qoelqae 
prompte  qu'elle  ait  été ,  n'a  certaine- 
ment  pas  été  imprévue.  M.  l'abbé  { 
Perreau  vivoit.dans  les-  habitMdeide 
la  piété  «t  des  bonnes  œuvres^ildi- 
rigeoit  beaucoup  de  pei*sonnet^içU" 
ses  et  même  des  gens  du  monàe, 
M.  l'Archevêque  l'.i  visité  plusjeui^ 
fois  dans  sa  maladie  ,  et  Im  a  donne 
des  témoignages  d*uue  aifectucBse 
bienveillance.  . 

"    M.  Pierre  Perreau  étok  né  à'Swir 
gny-sous-Beaune  ,  le  22  septembre 
1766.  Il  entra  dans  l'état  eccléûst»- 
que,  et  ne  fut  ordonné  prêtre  que  lors- 
que la  première  révolution  étoitdéjà 
commencée.  Nouscroydns  que  pen- 
dant la  révolution  il  fut  .chargé  de 
quelques  éducations  ;  il  fit  entre  au- 
tres celle  de  M.  le  duc  de.  Périgord. 
Lors  des  hronilleries  de  Bonaparte 
avec  le  Saiht-Siége,  M.  Perreau  Cut 
accusé  d'avoir  répandu  le  bref  au  car^ 
dinal  Mauiy  et  la  bulle  d'excommu-^ 
nication.  Ilfutarrèté  etmi»à  YinceD- 
nés  ,  à  peu  près  en  même  temps  qu*2 
i\l. l'abbé  d'Aî>tros,aujourd'huiarf.he- 
vcque  de  Toulouse.  Le  fameux  Dea- 
marais,  de  la  police,  qui  l'intei  rogea  f 
fut  frappe  de  la  fornieté  et  de  Tà- 


Carmel.  Le  discours  sera  prononcé  à  •  propos  de  ses  réponses.  Cette  fermeté 
<roi8  beure^^W  iSl.  l'abbé  Lacar-  Ine  se  démentit 


point  pendant  touti^ 


l 

4 


I 


M.  révêque  de  Nancy  avoit ,  par 
Mn  Offdonnance  du  15  avril  1830, 
coiMtitAé  sur  uu  plan  uniforme  les 
conférences  ecclésiastiques  de  son  dio- 
cèse'; peu  après,  uue  force  majeure 
(Migea-le  clergé  d'eu  suspendre  le 
cours.- Toutefois ,  quoique  la.  tenue 
des  conférences  n'ait  pas  été  régu- 
hère,  elles  n*ont  pas  été  totalement 
interrompues.  Aussi  M.  le  coadju- 
teiir  de  Naucy  a  cru  que  le  moment 
étoit  venude  les  reprendre.  Le  tenais 
n'esi  plus ,  -  dit-il  dans  sa  circulaire 
(lu  10  féviier  au  clergé  ,  où  le>  clergé 
-ôtoii  en  butte  a  d'injustes  soupçons , 


la  prison  de  l'abljé  Perreau  ,  et  il  y 
conlracla  un   tel  î^oiit  pour  la  soli- 
\  Iode,  que,  iiième  après  sa  délivrance, 
ilaimoit  à  se  séquestrer  de  la  société 
etâ  aller  passer  un  temps  assez  long 
duis  une  retraite  absolue. 
Sorti  de  Vincennes  en  1814,  on  le 
nomma  cette  année  même  membre 
d'une  commission  ecclésiastique  sur 
içs  afbîres  de  l'Eglise.  Peu  après  ,  il 
ÎVLt  attaché  comme  chapelain  à  la 
'diapelle   du  roi.  En  1824,  M.  de 
Croy,  çrand-amnônier,  le  fîtvicaire- 
génërart  de   la   grande- numônorie. 
li'abbë  Terreau  en  remplit  les  fonc- 
tions jusqu'en  1 830.  Il  sortit  alors  de 
ïrance,.  et  passa  plusieurs  années  en 
Suisse  et  à  Tiirin.  Rentré  en  France 
en   1B34 ,  il  repi-it  Texercice  du  mi- 
nistère ,  et  fut  supérieur  de  quelques 
communautés.  Il  rendit  pnrticnlière- 
itient  des  services  aux  Dames  du  Sa- 
cré-Coeur. Il  vivoit  d'ailleurs  dans 
une  retiaîte  proibnde.  Simple  dans 
ses  moeurs,  modeste,  déslutéressé, 
prudent,  il  évitoittont  oc quisentoit 
réclat.  M.  l'Archevêque  le  nomma 
c\\anome  honoraire  de  la  métropole  ; 
c'est  dans  cette  ^lise  que  les  obsè- 
ques du  dëfuntont  eu  lieu  le  lundi  8, 
au  milieu  d  un  concours  d'ecclésias- 
tiques .  et  d'amis  ,    parmi   lesquels 
éloient  des  personnages  de  distinc- 
tion. Le  corps  a  été  ensuite  porté  au 
cimetière  duMont-Yalérien. 


et  où  la  réunion  de  tFois  on  quatre 
prêtres  poiivoit  parôilre,  à  des  esprits 
prévenus  ,  une  machination  téné- 
breuse. Le  prélat  réalise ,  an  moins 
dans  ses  dispositions  essentielles,  l'or- 
donnance indiquée  ci-dcSvSus  de  M.  l'é- 
véque  de  Nancy.  Il  fait  sentir  Tuti- 
11  lé  de  l'étude  et  l'avantage  de  ces 
réunions  où  l'on  s'éclaire  et  l'on  se 
fortifié  mntuellement  dans  la  prati- 
que des  devoirs  ecclésiastiques.  Il 
engage  les  prêtres  à  relire  l'ordon- 
nance du  15  avril ,  où  sont  dévelop- 
pés avec  beaucoup  de  solidité  les 
neureux  effets  des  conférences. 

Après  un  règlement  snr  les  confé- 
rences ,  M.  le  coadjuteur  donne  les 
sujets  de  celles  de  cette  année.  On 
commencera  par  le  traité  de  la  reli- 
gion ;  car,  dit  M.  le  coadjuteur  :  • 


«  Il  faut  faire  face  aux  attaques  de 
rimpiélù,  toujours  plus  violentes  et  plus 
perfides.  C'est  la  religion  tout  entière 
qu'elle  menace  et  qu'elle  veut  renverser. 
Son  poison  pénètre  partout,  .«c  répand 
dans  nos  campagnes ,  porte  ta  désolation 
dans  les  familles,  et  va  tuer  la  foi,  et  avec 
elle  toutes  les  vertus ,  dans  le  cœur  du 
pauvre  et  de  l'artisan.  Or,  nnc  des  sources 
principales  et  l'un  des  plus  puissans  auxi- 
liaires de  l'incrédulité,  c'est  l'ignorance 
de  la  religion  qui.  règuç  dans  toutes  les 
classes  de  la  société,  et  même  pins  com- 
munément qu'on  ne  pense  dans  les  hom- 
mes qui  ne  manquent  pas  d'esprit  ni 
d!instruction ,  mais  qui,  n'ayant  que  des 
idées  fausses  et  superficielles  du  christia- 
nisme, blasphèment  ce  qu'ils  ignorent. 
Il  est  donc  nécessaire  aux  prêtres,  défen- 
seurs nés  de  la  religion ,  d'étudier,  d'ap- 
profondir et  de  s'armer,  comme  dit  saint 
Paul-,  àez  amies  de  la  foi  pour  abattre  ces 
hauteurs  de  l'orgueil  qui  osent  s'élever  con- 
tre la  sciencei  de  Dieu,  » 

Les  sujets  de  conférences  sont  en 
trois  classes,  sur  la  religion ,  sur  les 
prophéties  et  sur  la  tbéojogie.  Le  dio- 
cèse est  partagé  en  cinquante-trois 
conférences  distinctes ,  l'étendue  de 


(  «62   ) 

plusieurs  cantons  ayant  obligé  de  les 
partager  en  deux. 

Il  est  assez  remarqiiable  que  M.  le 
préfet  de  la  Meurthe .  voulant  dissi- 
per entièrement  les  préventions  qui 
pourroient  subsister  encore  dans  quel- 
ques esprits,  a  adressé ,  le  7  mars, 
aux  sous-préfets  et  aux  maires  du 
département  une  circulaire  sur  la  te- 
nue des  conférences  ;  nous  nous  fai- 
sons unfplaisir  de  la  citer  : 

«  Messieurs,  je  crois  devoir  vous  infor- 
mer que  des  vues  purement  évangéliqaes 
et  le  désir  d'imprimer  aux  membres  du 
clergé  une  direction  de  plus  en  plus  con- 
forme à  leur  ministère  d'iuslruclion ,  de 
charité ,  de  paix  el  de  tolérance»  ont  dé- 
terminé M.  Tévéque-coadjutcur  à  pres- 
crire au  clergé  du  diocèse  des  conférences 
qui  auront  lien  an  nombre  de  sept  par 
année,  savoir,  aux  mois  d'avril ,  de  mai, 
juin,  juillet,  août,  septembre  et  octobre. 
Toutes  les  paroisses  du  département  ont 
été  distribuées  à  cet  effet  en  diverses  cir- 
-conscriptions ,  comprenant  un  certain 
nombre  de  communes,  dont  les  desser- 
vans  se  réuniront  au  jour  fixé  chez  l'un 
des  ècelésiasti<]nes  compris  dans  chacune 
des  divisions. 

•  Les  bons  effets  qui  peuvent  résulter 
d'une  mesure  inspirée  à  M.  lecoadjuteur 
par  sa  sollicitude  évangélique  ne  vous 
échapperont  pas;  et  sMes  réunions  or- 
données provoquoient  l'attention  publi- 
que, vous  vous  empresseriez  d'en  donner 
l'explication ,  de  manière  à  ce  que  cha- 
cun en  comprenne  l'esprit ,  le  but  et  l'u- 
tilité. 
■   «Recevez,  etc. 

»  Le  préfet  de  la  Meurthe, 

ARNAL'LT.» 

g[ Cette  démarche  et  ce  langage  du 
préfet  méritent  d'être  connus. 


M.  Regnault ,  maire  de  Poitiers 
est  mort  au  mois  de  janvier  dernier! 
11  étoit  maire  depuis  août  1830,  et 
ne  s*étoit  pas  montré  bienveillant 
pour  le  clergé.  Mous  avons  parlé  quel- 
queiois  des  tiacasseries  qu'il  avoit 


suscitées  à  M.  l'évéque,  à  difierens 
curés  et  ecclésiastiques?  Il  .avoit  été 
en  procès  avec  le  curé  de  Saint  -B> 
laire,  sa  paroisse.  Il  s'étoit  montré  dur 
et  violent  dans  son  administratioit 
Atteint  il  y  a  plus  d'un  au  d'une  lu*- 
ladie  organique ,  on  le  vit  s'aCbiUir  ' 
successivement.  Il  iiit  obligé  de  re^ 
noncer  à  ses  fonctions  et  de  se  renCerr 
mer  chez  lui.  Le  curé  de  sa  pai^î^sese 
présenta  deux  fois  pour  le  yoir.et7ie 
fut  point  reçu.  Il  pria  d'avertir  le  in^ 
lade  qu'il  étoit  à  ses  ordres  dès  qn'pa 
auroit  besoin  de  lui  ;  mais  il  pardt 
que  M.  Regnault  ignora  cea  visiter  et 
ces  offres.  Cependant  le  malade  di- 
périssoit  sensiblement,  et  ijss  person- 
nes qui  s'intéressoient  à. lui  voyoieat 
avec  peine  qu'on  ne  laissât  pœnt  apr 
procber  de  lui  les  secours  de  .la/tii^ 
gion.  : .       1 

Dans  cet  état  de  choses  ,  une-  pe)> 
sonne  bien  intentionnée  apporta  n 
malade  la  médaille  si  connue  et  à 
i-épandue  de  la  sain:  e  Vierge*.  On  avoit 
craint  qu'il  ne  la  rejetât  avec  nnépriiï 
il  dit  au  contraire  qu'il  falloitreiptd- 
ter  tput  ce  qui  tient  à  la  relin^kuif'et 
mit  la  médaille  dan^sou-  lit,piijf  il 
pria  qu'on  le  laissât  seul.  Il pMa en- 
viron troisquarts-d*heureà  mBâcVùc, 
après  quoi  il  témoigna  le  désir  de  voir 
le  cure  de  la  paroisse.  Celui-ci  s'em- 
pressa de  venir  le  visiter,  «t  comme 
il  appeloit  le  malade  AT;  le  mairejUe 
me  donnez  pointée  titre,  lui  ditM.Re- 
gnault ,  je  ne  suis  ici  qu'unie  dé  vos 
brebis.  Le  curé  de  Saint-Hilaire  lui 
proposa  de  s'ouvrir  à  tel  m'élre  de  la 
ville  qui  lui  conviendroit;  mais  le 
maliaide  n'en  voulut  pa»  d'autre  que 
son  propre  pasteur.  Ils  eui*e&t.enaeui- 
ble  plusieurs  conférences,  à  la  auiie 
desquelles  la  maladie  augmentant, 
M.  Regnault  reçut  le.  saint  viatique 
et  l'extrême -onction.  Ses  sentimens 
pendant  cette  cérémonie  édi Gèrent 
tous  ceux  qui  1  approcboient.  II  de- 
manda que  les  curés  de  la  ville  assis- 
tassent à  son  administration. 

M.  Regnault  n'avoit  point  été  con- 


(a63) 


Armé  el'désireil  Tctre.  M.  1  evèque 
4e Poitiers  <|ui  en  fut  iustruit  se  prêta 
Ifien  volontierrt  à   le-  satisfaire.;  Ou- 
J>liant  aussitôt,  les  sujets,  de  plainte 
qu'il  avoit  contre  celui  qui  lui  avoit 
«ause  i^ille  désagrémens ,  le  prélat 
alla  voir  le  malade ,  le  félicita  de  ses 
bonnes  dispositions,  et  lui  adressa  en- 
l|igLie,'en  lui  administrant  le  sacre- 
iinenc  de  là  confiniiatiou,  des  paroles 
pleine^'  dé  pieté  et  de  charité.  Il  lui 
Ippliqùk  la  parabole  si  touchante  des 
ÙkTriers'qui  ne  viennent  qu'à  la  on- 
iièinehehre,  et  qui  reçoivent  du  père 
dcTbinille  la  inéine  récompense  que 
qui  àvoieut  supporté  tout  le  jour 
de  la  chaleur. 
•    'M.'-Hegnault  survécut  peu  à  ces 
«iele9-dé  retigion.  Une  mort  si  chré- 
tienne a*  fait  une  profonde  sensation 
à  Pokiérë.'Cet  exemple  de  foi  donné 
i|Mif<  un  boiiHne  qui  s'étoit  nK>ntré  si 
«cuvent  bo^tile  pour  la  religion,  ce 
retQitr  ai  édatant,  ces  marques  de  re- 
4>fintîi%  xèt --emprciBsemeat  à  s'entou- 
«vrdé 'tous les  secours  spirituels,  cette 
confiance,  .powr  :  desi   ecclésiastiques 
«^ulklfLTmt^fca^ésetttant  de  manières, 
.eU>icmtunt^^nnàà  et  puissante  leQoii. 
^41  aVï 'paa âé  tnoi m  irappé du^ài e  et 
^JaiCJiMilédu  derg^  qui,  oubliant 
4^;  itms^M»  ifHt|i!ea.,  étoit.  ye^u  de  si 
tWkP^fS^a^Pwit  son.n>inistière.à  un 
i^^epû:|.:^li  lui'/a(TQi|^.  dqnné.les.  plus 
Jpndipf^-Sf^n^  i^ec^une.bouté  que  Tes- 
jl^d^rlfijreligioQ  pouvoitiseul  iu&pi-> 
j(fr,  îjLy>J^.de  quoi  diissiper bien  des 
|ii;^iCPStt(ioos  ,  eitde.  quoi  toXicber  des 
âmes  droits  et  honnêtes  que  le  nial- 
.i^€|i^:{|f^  Vex^p/s  a  éloignées  de  la  pra- 
,t^i||K.^c;.|èurs  .devoirs  de  chrétien^. 

0AIIS  1^  dernière  quinzaipe  d'avril, 
dea  vols  multipliés  de  vases  sacrés  ont 
eu  lieii  dKnsle  diocèse  de  Clermont. 
A  Davayat,  des  voleui*s  se  sont  intro- 
duits dans  la  sacristie  la  nuit  du  18 
Ml  19  avril ,  et  se  sont  emparés  d'un 
calice  et  d'une  patène  en  argent.  Ils 
«voient  voulu  emporter  un  ostensoir 
et  un  reliquaire  >  mais  s'étant  aper- 


çus que  CCS  objets  u'étoient  qu'a-p- 
genlei»,  ils  les  ont  jetés  par  terve  sans 
les  enrporter.  A  Ars ,  deux  jours  au- 

fiaravant ,  un  vol  avoit  été  commi». 
l  y  en  a  eu  un  autre  à  Saint-Remi. 
Dans  deux  églises ,  on  a  trouve  les 
saintes  espèces  sur  l'autel  au  sur  un 
prie-dieu  On  a  tenté  un  vol  à  Beau- 
reg.ird-Yandon  y  dont  .l'jéglise  om 
isolée  au  milieu  des  cbau^ps.  On. a 
lieu  de  croire  que  ,le  pays  est  ex- 
ploité par  une  bande  de  maliiaiteuiv. 
Les  curés  sont  alarmés,  él,  les  maires- 
doivent  redoubler  de^  surveillance. 

La  Colonne  j  journal  de  Topposi- 
tion  libérale ,  qui  s'imprime  à  fioiv- 
logne-sur-Mer ,  raconte  un  trait  boi- 
norable  d'un  ecclésiastique  fort  dis- 
tingué de  cette  ville ,  qu'elle  ne  dési- 
gne que  par  son  initiale,  mais  dont 
le  nom  et  le  mérite  sont  trop  connus 
pour  que  diacuii   ne  devine  pas  de 
qui  il  est  question.   A  la  fin  dSivfii^ 
M.  l'abbé  H.  gravissoit  le  mont  du 
Portel,' lorsqu'il  aperçut  des  mili- 
taires qui  se  battoient  au  sabre.   Il 
court  à  eux ,  se  précipite   entre  les 
combattans  et  les  conjure  de  cesser 
cette  lutte,  ils  résistent  d'abord  à  sa 
prière ,  mais  il  prend  un  des  ^abrps 
par  la  lame ,  et  leur  déclare  qu'il  ne 
•retirera  sa  main  que  lorsqu'ib  lui  au- 
ront promis  sur   l'honneur  de. ne 
pas  se  battre^  Il  y  eut  encore  ua  mo- 
ment d'hésitation  ;  enfin  cçtle,  cha- 
rité:,   ce  courage  toudiont  lçsdeti.x 
adversaires  ^  et  ils  font  la  promesse 
demandée.  Ce  zèle  ;  généreux  et  ce 
succès   n'étçuneront  aucun  de  ceux 
qui  connoissent  V^nae  d^'M.  IL   : 


i  On  croira  lire  les  actfts  des  martyss 
des  premiers  siècles  durohristiaoism^, 
quand  ou  verra  la  reUtion  de  la  mort 
de  M.  JVIiircliand ,  missionnàii*^  ^  ea 
Gochineliine.  Les  cruautés  exevpées- 
sur  lui  rappellent  toutr-àrfait  les  tor- 
tures imaginées  par  de  féroces  pro- 
consuls ,  sous  les  pèce  et  les.Dioclé^ 
tien.  Le  pieux  uiissionnaire  a  été  en- 


fermé  p<;rKlanl  deux  mois  clans  une 
petite  caj»e ,  où  il  ne  pouvoil  ni  se 
tenir  debout,  ni  allonger  les  jambes. 
On  lui  a  arracbé  des  lambeaux  de 
chair  avec  des  pinces  de  fer  lougies 
au  feu.  Enfin,  on  a  prolongé  son  sup- 
plice par  des  raffineniens  de  barbarie 
3ui  u  appartiennent  qu'aux  ennemis 
e  la  relimon.  C'est  le  30  novembre 
1836  que  M.  Marchand  a  consommé 
son  sacriGce.  Son  nom  figurera  désor- 
mais à  côté  de  ceux  des  généreux 
missionnaires  qui  ont  versé  leur  sang 
pour  la  foi.  Les  infidèles  ont  voulu 
trouver  un  autre  prétexte  à  sa  con* 
damnation ,  mais  tout  prouve  que 
c'est  la  haine  du  christianisme  qui  a 
dicté  les  circonstances  affreuses  de  son 
supplice. 


POLITIQUE. 

Dans  FaiTaire  dos  doux  tiiillions  de 
sopplément  de  fonds  secr  els ,  le  cas  s'est 
troavé  embarrassant  pour  tout  leinunde, 
et  pour  ceux  qui  les  ont  demandés ,  et 
pour  ceux  qui  les  ont  volés.  Il  y  avoit  là 
nu  point  très-gra\e  de  responsabilité, 
puisqu'il  est  vrai  qu'on  se  fondoit  pour 
obtenir  cette  énorme  allocation  ,  sur  ce 
qu'il  y  alloit  de  la  vie  du  chef  de  l'état. 

Une  telle  raison  laisse  peu  de  liberté 
aux  discussions  ;  et  si  quelque  chose  doit 
étonner ,  c'est  qu'un  vote  de  cette  nature 
ait  pQ  rencontrer  cent  douze  boules  noi- 
res, c'est-à-dire  cent  douze  députés  qui 
n'aient  pas  craint  de  prendre  sur  eux  les 
conséquences  et  la  responsabilité  d'un 
pareil  relus.  Car  ici ,  entre  eux  et  le  mi- 
nistère, la  question  étoit  de  savoir  qui  se- 
roit  ou  ne  seroit  pas  chargé  de  cette  res- 
ponsabilité. Les  minbtres  disoient  à  la 
chambre  :  Il  nous  faut  un  supplément 
extraordinaire  de  deux  millions  de  fonds 
secrets,  pour  que  nous  osions  entrepren- 
dre de  mettre  la  této  du  roi  des  Français 
à  Fabri  des  dangers  et  des  complots  qui  la 
menacent.  Autrement,  s'il  arrive  mal- 
heur, cest  vous  qui  en  serez  cause,  et 
vous  aurez  perdu  le  droit  de  vous  en  pren- 
dre à  nous.  Il  étoit  difficile  qu'un  tel  ar- 


(  264  )    ' 

gnment  ne  produisît  pas  son  effet;  et,  eb' 
core  une  fois,  si  quelque  chose  snrprendt 
c^est  que  cet  effet  n'ait  pas  été  prodiÛ 
d'une  manière  plus  générale  et  plus  coili» 
plèlc.  ^lais  enfin,  par  le  résultat  dn  ^'Otè.' 
c'est  aux  ministres  que  la  lesponsabiUlll 
des  événemcns  est  restée. 

Dès  le  lendemain,  on  a  po  juger  coéd- 
blen  la  t&che  dont  la  chambre  des  dépé 
tés  s'est  déchargée  sur  eux  méritoit,  en 
en  effet ,  qu'on  regardât  peu  à  ce  qillen 
coùteroit  pour  n'en  être  point  reipoosa* 
blo.  Si  l'emploi  des  deux  mil  lions  votés  h 
veille  avoit  eu  besoin  d'être  justifié, la fp- 
vue  de  la  garde  nationale  eût  suffi  poir 
montrer  combien  il  faadroit  peu  de  JMV* 
nées  comme  celle-là  pour  les  absorber  en 
frais  de  police.  Rien  ne  peut  donner  H- 
(lée  d'un  tableau  de  situation  plus  tririt. 
plus  chargé  de  couleurs  sombres  et  de 
rapprochrmcns  pénibles  entre  le^ombn- 
geuscs  précautions  dont  il  est  devenu  né- 
cessaire d'envelopper  la  royauté  de  jail- 
lel,  et  celle  autre  époque  où  elle  circaloit 
paisiblement  au  milieu  de  lifonle,  ap- 
puyée sur  sa  seule  popularité.  Ceci  forme 
peut-être  le  contraste  le  plas  alfiîgetal  et 
le  plus  complet  qui  Se  soit  jamais  vn,  et  la 
plus  grande  preuve  de  la  capricieoie  in- 
stabilité  des    mœurs    révololionoMm. 
Quand  on  assiste  à  de  tels  changemens , 
à  de  telles  variations  de  la  fiivenr  popu- 
laire, de  quoi  peut-Il  être  permis  de  dou- 
ter en  fait  de  vicissitudes  de  ce  genre?  La 
seule  chose  qui  puisse  consoler,  de  ces 
brusques  passages  de  la  bonne  à  |t  mau- 
vaise fortune  politique,  c^est  dé  songer 
qu'il  n'y  a  pas  plus  loin  poar  aller  de  ra- 
meur à  la  haine  ,  que  pour  rètcùir  de  la 
haine  à  Famour;  et  que  tel  qui  t^esl  vu 
battu  par  les  tempêtes  des  passions  popu- 
laires, dans  dos  jours  d'aveuglement  et  de 
caprices,  peut  être  ramené  par  un  autre 
caprice  des  vents,  au  point  où  les  mêmes 
tempêtes  Fa  voient  pris. 


s': 

é 


PARIS»    S  MAI. 

Louis  •  Philippe  a  passé  hier  la  revue 
de  la  garde  nationale  de  Barbet  cilc  la 


(265  ) 


[l^tenlieiie,  ainsi  qne  d'une  partie  de  lagar- 
p^nison.  Le  Carrousel,  le  quai  des  Toile- 
l^Hës,'  la  place  Inouïs  XV,  le  pont  de  la 
f-diainbre  des  dépntùs  et  tont  le  chemin 
^A  coodait  k  Tesplanade  des  Invalidas, 
'iMErceptés  de  bonne  heure,  ont  cmpé- 
*ché  le  public  de  jouir  du  moindre  coup 
«fsîU  Les  maisons  donnant  sur  le  Car- 
'  toUmI  ont  été  visitées  du  haut  en  bas  par 
Il  poMee,  et  les  locataires  n'ont  pu  sortir 
ai  renlrei'  chez  eux  pendant  tout  le  temps 
qu'ont  dnré  la  revue  et  ses  préparatifs. 

Après  avoir  parcouru  toutes  les  lignes 
-atec  les  ducs  de  Joinville  et  d'Aumale, 
Loafs-Philippe  est  allé  se  mettre,  pour  le 
défilé,  an  pied- de  l'obélisque.  Va  où  na- 
ître étoit  placé  nn  triste  monument  ex- 
piatoire, là  où,  il  j  a  44  ons,  des  hordes 
réfolatîoi^oaires  ont  dressé  nn  échafaud, 
el  fait  tomber  la  télé  du  meilleur  des 
rois.-  Auprès  de  Louis-Philippe  étoient, 
en  calècÂie  découverte,  la  reine  Marie- 
Amélie,  la  princesse  Adélaïde,  la  prin- 
cesse Clémentine  et  le  duc  de  Monlpcn- 
sfer.  Le  déâléa  été  fort  brillant,  disent  les 
journaux  minîst^Tiels  ;  nous  le  voulons 
bien,  pour  peu  qu'ils  y  tiennent,  tout  en 
nous  rêservaot  de  penser  que  le  lieu  a 
été  fort  mal  choisi,  et  que  des  souvenirs 
lugubres  ont  dû  pendant  une  cérémonie 
de  joie  et  de  cordialité,  attrister  tous  les 
cœurs  sensibles. 

— ^  Le  jardin  des  Tuileries  a  été  fermé 
pendant  la  revue.  Les  personnes  qui  ha- 
bitent ]e  palais  Bourbon  n'ont  pu  aller 
dans  le  Jardin  qu'après  le  retour  de 
lionit'PhilIppe  de  l'esplanade  des  Inva- 
lide*. 

—  Un  journal  dît  que  dans  la  rue 

Saint-Honoré,  au  coin  de  la  rue  d'Alger, 

an  garde  municipal  s'est  approché  d'un 

Jeune  homme  qui   avoîl  h  la  main  un 

jonc  surmonté  d'une  pomme  d*or,  et  lui 

'  a  demandé  à  examiner  sa  canne,  qui,  du 
reste,  n'avoit  rien  de  contraire  aux  lois. 
Ce  jeune  homme  ayant  fait  quelque  dif- 
ficulté a  été  arrêté. 

—  On  lit  dans  les  journaux  ministé- 
riels  que   le  duc    d'Orléans   a  donné 

-  i5o,ooo  fr.,  destinés  h  fonder  des  bour- 


ses h  l'école  de  Saint-Cyr,  en  faveur  dos 
sons-olfîciers  de  Tarraée  que  leurs  exa- 
mens fcroiont  déclarer  admissibles  5  cette 
école  militaire. 

—  Le  duc  d'Orléans  a  encore  donné, 
disent  les  mêmes  feuilles,  à  l'occasion  do 
son  mariage,  372,000  fr.  qui  seront  em- 
ployés en  livrets  de  caisse  d'épargne  a\ec 
premicTe  mise,  et  distribués  h  des  en  fans 
d'ouvriers  des  principales  villes,  et  no- 
tamment h  ceux  qui  se  seront  distingués 
dans  les  écoles  qu'ils  fréquentent.  Le 
prince  a  aussi  fait  pour  5o,ooofr.  de  com- 
mandes destini'es  à  procurer  du  travail 
aux  ouvriers  de  Lyon. 

—  liC  comité  de  l'intérieur  du  conseil 
d'état  a  commencé  dans  sa  dernière 
séance  l'examen  de  la  loi  sur  la  propriété 
littéraire. 

—  1^  Journal  de  faris  prétend  que  le 
gouvernement  belge  a  empêché  la  pu- 
blication de  la  lettre  de  M.  de  Cormenin. 

—  iM.  Deme.tz,  conseiller  à  la  cour 
royale  de  Paris,  chargé  par  M.  de  (îas- 
parin  d'aller  examiner  le  système  péni- 
tentiaire aux  Etats-Unis,  est  débarqué  à 
Portsmoulh.  On  l'attend  incessamment  à 
Paris. 

—  M.  Taslu  vient  de  partir  pour  Bar- 
celonne  avec  une  mission  du  gouverne- 
ment. 11  est  chargé  de  compulser  les  ar- 
chives descouvensel  leurs  bibliothèques. 

—  M.  André-Adolphe  Challaye  vient 
d'obtenir  son  exetfuatur  en  qualité  de  con- 
sul de  France  à  la  résidence  d'Odessa. 

—  On  a  souscrit  à  la  chambre  des  dé- 
putés pour  répandre  à  cent  mille  exem- 
plaires le  dernier  discours  de  M.  Guizol. 

—  Plusieurs  manufacturiers  du  dépar- 
tement du  Nord  viennent  d'adresser  à  la 
chambre  des  députés  une  pétition.  Après 
avoir  fait  un  triste  tableau  de  leurs  di- 
verses industries  ,  les  [)étilionnaircs 
croient  découvrir  la  cause  du  mal  dans 
Taccroissement  qu'a  pris  en  France  la  fa- 
brication du  sucre  de  betteraves,  parce 
que  cet  accroissement  diminuant  chaque 
jour  les  relations  commerciales  avec  les 
colonies,  détruit  également  les  débouchés 
qu'ils  avoicut  pour  leurs  marchandises. 


(  266  ) 


—  M.  Félix  Bodio,  dépDlé  de  Maine- 
el-Loire,'  est  morl  hier,  aprt's  une  longue 
maladie  de  langueur. 

—  L'Académie  des  sciences  morales 
et  politiques  a  nommé  M.  Mignet  son  se- 
crétaire perpétuel,  on  remplacement  de 
M.  Charles  Comte,  décédé. 

—  la  Quotidienne  a  été  condamnée  sa- 
medi« .  par  le  tribunal  de  police  correc- 
tionnelle, à  loo  fr.  d'amende  et  aux  frais 
du  procès  que  lui  avoit  intenté  le  préfet 
de  police,  pour  avoir  retardé  de  34  heu- 
res l'insertion  du  document  oXGciel  rela- 
tif à  la  li^te  civile  de  i.oai^Philippe.  . . 

< —  Meunier  a  été  transféra  de  la  pri- 
son du  Luxembourg  h  la  Conciergerie. 
<^mme  on  lui  demandoit,  dit  la  Gazette 
deê  Trihunaïuc,  ce  qui  s'étoit.  passé  en  lui 
au  moment  de  sa  condamnation  cl  au 
moment  où  il  apprît  la  commutation  de 
sa  peine  :  «  Tout  le  contraire  de  ce  que 
,  vous  croyez,  a-t-il  répondu.  Quand  on  est 
venu  me  lire  ma  peine  de  mort-,  j'-allois  dî- 
ner... eh  bien  l  ça.  ne  m'a  pas  empêché  de 
bien  manger  et  de  bien  dormir  tpute  la 
nuil^  etpuÎ3le  lendemain,  quapd  on  est 
venu  me  dirç  que  j'élois  gracié,  cela  m'a 
fait  tant  d'effet,  que  je  n'ai  pas  pu  dîner, 
et  que  je  n'ai  pas  dormi  de  la  nuit,  m    . 

— 11  y  a. un  moi^  la  police  arrêta,  rue 
^derOdéoii,'Un  nomméChapron.  Il  avoit 
souvent  manifesté  le  projet  d'attenter  à  la 
vie  du  roi  des  Français,  et  de  voit  exécu- 
ter une  inaehine  infernale.  Conduit  à  la 
Force  et  interrogé,  on  ne  tarda  pa&  à 
y^percevoir  que  Chapron  ne  jouissoit 
point  de  toutes  ses  facultés  intelleçtuel- 
le&.  On  l'a  transféré  à  Biçêtre  pour,  y  être 
traité. 

—  Mîidanie  Honoré,  de  Mons,  qui 
avoit  épousé  en  secondes  noces  M.  de  Ri- 
gny,  devenue  veuve  une  seconde  fois  par 
iamort  de  l'ancien  ministre,, va  épouser 
JVI.  le  prince  de  Chimay. 

j  — r  iXes/L  à  tort  que  plusieux  journa^ux 
i>nt  annoncé^  que  le  principal  clerc  de 
M.  Deiamaxe,  notaire,  lui  avoit  soustrait 
&Q,ooo  fr.  qu'il  auroit  perdus  à  Frascati. 
M.  Delamaze  a  cessé  ses  fonctions  de  no- 
taire depuis  Tan  dernier.  Ce  vol  n'a  pas 


en  lied  da<«ttntacei'€hca  M.  P^tjiieaii^  fM 

auccéstenr.  ..r    'u 

.  -t-  M.  Isidoq^  Geoffroy:  jSaint^fliJttf^ 
meflibre  de  l'Académib  àû$  scifMKMt 
commencera  un  cours  de  «oologie  ck- 
main  mardi  àijdix  heures  daiialesgAkd^ 
-d'histoire  naturelle.  Il  trai&crit.çeite  fa- 
née des  mammifères.   . 

—  La  police  vient  de  déooavrir  aae 
bande  de.  petita  voleuxs,  oomposée  ffime 
demi-douzaiqe  .d'enfans  des.  deux  seiii^ 
dont  le  plus. âgé  eompleà p<âneidOj|ii 
ans;  et  qui,  depuis  ^qulnw  joiXi^,^iV«iit 
comnais<le5  soqstr actions  multiptîéWm 
élalagesdcs  marchands  de  :  f rail  s,  ^pMnii 
pâtissiers  et  autiies,  dn  n^arch^  tde^M^ 
mes  et  lieux  eirconvpifina. .   ;;:;.,  .;/,ip 

—  Vendredi,  dans  la  nuit,.  uoTfld» 
plus  de  9po  livres  de  ploinb-^iSté 
mis  .dans  une  «naîson  en  construetioub 
de  MiroméniL 

—  Dans  lam^menuit«'des-4oairi^tepi5 
ont  enlevé  une  lanternent  gaz,  rue ISe»^ 
Yivienne.  :, 

—  Ces  jours  derniers  des  baVel(ers  jpat 
retiré /de  la  Seine,  au  bas  du-qoaf^es 
Tuileries,  un  individu  bien  mis.  Des 
blessures  profondes,, qu'il  avoit ^à  la  poi- 
trine ont  fait  penser  qu'il  avpî^éité as- 
sassiné, et  puis  jeté  à  l'eau. 

—  Les  eaux  de  la  Seine  débpcdeot  e|^- 
core  une  fois  par  suite  des  fontes  de:Pei- 
ges.  On  se  souvient  que  l'année  der-* 
niere,  à  pareille  époque,  les  eauiL  s'é(çv.^- 
rent  aux  échelles  des  ponts  jusqii'^  près 
de  7  mètres  au-dessus  des  étiagesy  ,,; 

—  On  vient  de  placer  ^drqjtff^t^jgau- 
che  de  la  grille  des  Invalides,  sur  des  99- 
cles  en  pierre,  vingtqua(fe: des  magni- 
liques  pièces  de  canon  de  reoijipai^t  jirqyç- 
nant  de  la  prise  d'Alger. 

->  On  commence  à  sortir  les  orangers 
pour  Içs  placer  dans  les  jardins.  pubUçs. 

—  Il  y  aura  exercice  aux  Sourds-Muets 
de  Paris,  jeudi  prochain. 

-^.  Les  grandes  eaux  de  Saint-Gloud 
joueront  le  14. 

—  Depuis  long-temps  les  blanchisseu- 
ses de  la  banlieue  se  plajgnoient  de  vols 
faits  che»  eux.  Un  commissaire  ^e  police 


(  a67  ) 


tel  IrAiMporté,  il  y  a  peu  de  jours,  àVau- 
prard ,  et  esl  arrivé  daïis  une  maison  au 
RMment  oà  une  fedame  étoit  occupée  à 
déUMiquer  plus  de  cinq,  cents  pièces  de 
linge.  Plusieurs  individus  ont  élé  ar- 
Télés. 


NOUVELLES  DES  PBOVINCES. 

On  écrit  de-Valencienncs ,  le  6  mai , 

gpel€5  pluies  qui  ont  tombé  abondam- 

flWDt.  depuis,  quelques  jours  ont  :occa- 

■OQDé  plus  d'un  accident  dans  ces  con- 

<trfei,-Une  digue  de  la  Scarpe  s'est  rom- 

jm  prte  de  Saint-Amand ,  une  partie  du 

pajfs  a  été  inondée.  La  ville  de  Saint- 

Anand  elle-même  en  a  sonfTert.  A  Yalen- 

dennes  les  eaux  de  l-Gscaut  se  sont  ac- 

croes  d'une  manière  inaccoutumée.  V'i-  j 

agndation  a  intercepté  le  passage  dans 

placeurs  rues.  L'eau  est  montée  au  ni- 

%eaa  des  arcades  du   pont   des    Char- 

triers. 

—  Lesfabricans  de  Douai  restreignent 
chaque  jour  le  nombre  de  leurs  ou- 
vriers: 

'7—  Vlniiutriel  Cakis «en  représente 
comme  mai^quant  du  nécessaire  le  âoyen 
de  Varméé  française,  Antoine  Dclpuech , 
natif  du  Gaotal.  qui  a  f&il  les  guerres  de  | 
Hanovre  spps'Mt'  de  Contades ,  et  qui  est 
dans  'Isa  (^nt  dix-septième  année. 

—  tie  beau  temps,  écrit- on  de  Stras- 
bourg, avoit  engagé  beaucoup  de  monde 
à  sortir  de  la  ville  le  jour  de  la  fête  de 
Lottia-Pbilippe,  et  à  se  porter  à  la  Ho- 
bertM  pour  voir  le  feu  d'art  iûce;  mais  à 
Jamilrée  il  y  a  eu  un  tel  encombrement  de 
voitures  et  de  piétons,  que  plusieurs  fem- 
mes çl  un  enfant  ont  été  étouffés  ou  pré- 
cipités dans  les  fossés. 

-  ,-7-  Dvs  troubles  ont  agité  Tours  pen- 
dant tonte  la  journée  du  4-  L'Ascension 
étant  la  fête  des  couvreurs  et  de  quelques 
autres  ouvriers ,  ils  se  réunirent  pour  la 
célébrer. 

.  .  De  longue  date,  les  compagnons  des 
divers,  corps  de  métiers,  dont  l'exercice 
Mippose  .quelques  connoissances  préala- 


bles ,  refusent  le  droit  de  compagnonage 
aux  boulangers.  Aussi ,  grande  querelle 
toutes  les  fois  que  les  boulangers  osent 
prendre  des  rubans. 

L'an  dernier,  lorsque  les  boulangers 
voulurent  fêter  leur  patron,  il  y  eut  des 
rixes,  et  le  maire  intervenant,  défendît  le 
|K>rt  des  emblèmes.  Les  boulangers  cé- 
dèrent ,  tout  en  se  réservant  de  veiller  k 
rexécutton  de  Varrêté  municipal. 

Les  couvreurs  et  les  ouvriers  des  divers 
métiers  qui  fêtent  l'Ascension,  ne  tenant 
compte  de  l'arrêté  du  maire,  se  mirent  en 
marcbe  avec  musique  et  rubans  déployés, 
pour  se  rendre  à  l'église.  Une  collision 
étoit  imminente  :  aussi  Pantorité  envoya- 
t-elte  uu  détachement  d'infanterie  pour 
arrêter  lé  cortège,  l^es  plus  âgés  cachèrent 
leurs  rubans,  mais  les  plus  jeunes  tenant 
à  les  garder,  les  gendarmes  voulurent  les 
ôter  ;  ils  furent  repoussés.  Ils  parvinrent 
néanmoins  à  s'emparer  de  quelques  mu- 
tins. La  journée  s'écoula  &ssez  tranquHlé^ 
ment,  mais  vers  dix  heures  du  soir,  une 
foule  d'ouvrieirs  se  présentèrent  à  l'Hôtel- 
de-Ville  pour  obtenir  l'élargissement  dés 
prisonniers.  Comme  on  ne  l'accordoit 
pas,  ils  lancèrent  des  pierres  et  des  jj^lan- 
ches  contre  la  troupe;  un  gendarme  él 
un  lieutenant  de  lanciers  furent  atteints. 
Alors  on  commença  des  charges  de  cavai- 
lerie  qui  rétablirent  bientôt  l'ordre.  Qna"- 
rante  personnes  ont  été  arrêtées. 

—  Le  3o  avril  et  le  i^*^  mai,  la  caisse 
d'épargne  de  Nantes  a  reçu  3,996  fr. ,  et 
remboursé  190,086  fr.  ^ 

—  La  frégate  la  Médée,  commandée 
par  M.  Torpin ,  capitaine  de  vaisseau, 
ayant  à  son  bord  M.  Jubelin,  gouverneur 
de  la  Guadeloupe,  est  partie  de  Brest  l,e 
4  mai. 

— M.  Durand,  consul  général  de  France 
en  Pologne,  arrivé  depuis  peu  de  jours  h 
Montpellier,  est  décédé  le  27  avril. 

r—  La  Garonne,  grossie  par  les  pluies 
et  par  la  foute  des  Qeiges,  est  sortie  do 
son  lit  et  s'est  répandue  dans  la  basse 
plaine.  Les  communications  d'Agen  avec 
Bordeaux  ont  été  interrompues. 


(  268  ) 


KXTKlilEUil. 


Les  corU-s  ont  enfla  lermiiié  dans  la 
séance  du  27  avril  la  discussion  du  projet 
deconslitulion.  Ln  conslilntion  nouvelle 
a  79  articles;  celle  de  iSu  ou  avoit  pies 
de  3oo. 

—  D'après  une  noavelle  télégraphique 
insérée  aujourd'hui  au  Moniteur,  diibuit 
bataillons  sont  arrivés  de  Bilbao  à  Saiiit- 
Sébaslien,  par  mer;  trois  autres  y  sont  at- 
tendus. II  y  aura  quarante-quatre  batail- 
lons et  quatre  escadrous.  Les  christinos 
se  sont  établis  dans  la  vallée  de  Loyola 
après  quelques  résistances  des  carlistes 
qui  forliGcnt  toujours  Krnani  et  ses  en- 
virons. Esparterô  est  attendu  à  Saint  Sé- 
bastien. 

—  D'après  un  journal  libéral  de  Bayon- 
ne,  les  carlistes  ont  25  bataillons  àErnani 
et  aux  environs. 


A  la  séance  du  5  ,  lord  Melbonrne 
a  proposé  à  la  chambre  des  lords  de  se 
former  en  comité  sur  le  bill  municipal 
dlrtande.  Le  duc  de  Wellington  a  de- 
mandé le  renvoi  au  9  juin.  Cette  motion , 
combattue  par  le  ministre  et  lord  Brou- 
gham,  a  été  adoptée  par  192  voix  con- 
tre 11 5. 

—  Dans  le  royaume  de  Hanovre ,  dix 
personnes  ont  péri  au  milieu  des  neiges. 
Plusieurs  personnes  ont  également  péri 
de  froid   dans  le  duché  de  Mecklem- 
bourg. 

—  Le  LisbonMail  dit  que  des  négocia- 
tions sont  entamées  pour  le  mariage  du 
roi  don  Miguel  avec  la  princesse  Philiber- 
tine  de  Savoie. 

—  On  écrit  d'Athènes,  le  6  avril,  que 
des  rixes  sanglantes  ont  eu  lieu  à  Tocca- 
sion  de  l'élection  du  bourguemestre  de 
cette  ville.  Gomme  la  loi  ne  permet  pas, 
en  cas  d'élection,  l'intervention  de  la  force 
armée,  la  police  et  la  gendarmerie  ont  dû 
rester  impassibles  devant  ces  désordres. 

—  On  parle  à  Athènes  d'an  prochain 
eh  angcment  de  ministère. 


—  Les  troubles  de  Pâtras  paroisi 
apaisés. 

—  Il  paroit  certain,  d'après  les  iol 
mations  les  plus  récentes,  que  la  citel 
commerciale  se  prolonge  aux  Etats-Uo» 

CHAMBRE  DES  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasqnier.) 
Séance  d»  6  mai, 

La  séance  est  ouverte  h  deux  heoreini 
quart.  Le  président  nomme  les  eOnmiHt' 
sions  qui  auront'^  examiner  les  projeisffc' 
loi  relatifs,  Tun  à  ravancement  dans  F» 
mée  navale,  l'antre  à  rouveilure  tf«icié* 
dit  exlraoïdiiiaire  pour  l'ioscriptioO' ■ 
grand-livre  des  pensions  mill  lai  reseaiSd;. 
AI.  le  marquis  deLaplace  fait  an  rapport 
sur  quelques  pétitions,  et  obtient  qa'ellci 
soient  reiivovées  ,  les  unes  à  la  commis- 
sion  chargée  de  l'examen  du  projet  sir 
les  faillites  et  banqueroutes ,  cC  les  anlrcB 
au  comité  qui  examine  en  ce  moment  b 
loi  sur  la  garde  nationale  de  Paris,  toléil 
y  a  plusieurs  mois  par  la  chambre  des  dé- 
putés. 

M.  DE  M03iTALEMBEBTprecd/tparo/e. 
Je  voudrois.  dit-il ,  savoir  de  M.  le  prési- 
dent si  le  projet  relatif  ù  l'Archevêché  doit 
être  bientôt  mis  à  l'ordre  do  jour.  La  com- 
mission chargée  d'examiner  ce  projet  « 
été  nommée  le  m  avril.  J'ignore  si  soo 
rapport  est  prêt  ;  mais  ce  matin ,  en  pas- 
sant devant  l'Archevêché»  j'ai  va  avec 
étoniiement  que  le  terrain  que  1*00  pio* 
pose  de  céder  à  la  ville  de  Paris  est  6x]ï 
planté  d'arbres .  et  je  me  sais  demandé  û 
la  loi  avoit  déjà  été  votée  dans  cellediam' 
brc,  ou  bien  si  l'on  tient  assea.pea  à  son 
vote  pour  regarder  la  loi  comme  d^ 
adoptée.  Celte  loi  est  pourtant  impor- 
tante ;  je  me  propose  de  prendre  hpàrolo 
dans  la  discussion ,  et  je  désîre  savoir  si 
elle  doit  être  mise  à  l'ordre  do  jour  d'une 
de  nos  pmchaines  séances. 

M.  LE  k^RÉsiDENT.  La  commissiOA chtf- 
gée  d'e&aminer  le  projet  de  loi  i^est  déjà 
réonie  plusieurs  fois.  Qoand  le  rapp<Mrt 
sera  prêt,  il  en  sera  donné  lecture  à  1* 
chambre,  qui  pourra  alors  ûxer  le  jour  de 
la  discussion. 

M .    LAC  A  V  E  -  L  APL  AG  N  E  ,  m  io  ÎStrC  dC» 

finances.  Sans  vouloir  préjuger  en  ricnl» 
I  discussion ,  je  crois  devoir  faire  rcmiT' 


(  269  ) 


ftei  à  M,  de  MonUlembert  .qiic  le  gon-  | 
Nnemcnt  est  le  mailrc  (tes  terrains  sur  i 
nqucis  floit  situé  lancien  ArcliCvActif ,  | 
illl  «  pu  y  Taire  des  planlalioas  sanf^  vIo-  , 
kr  lucane  loi.  j 

L^irdre  <Ia  jour  appelle  la  discussion  ; 
daprojet  du  loi  relalifà  la  urOutioii  d'un  \ 
Jmdi  cxtraordinairi'  fwur  les  travaux  im-  , 
Ka.  I 

M.  de  Moragiics  appuie  le  projd,  <]i)'il  : 
ronsiiltie  coii<ine  devant  donner  une  - 
puide  iinpiibion  ï  tous  les  travaux  i>li- 
s,  el  amener  la  création  de  nombicusi'S 
nés  de  commiinicalioiis.  M.  Duliou-  , 
btge  reproche  h  lu  loi  de  tenir  indtllni-  i 
iciit  le  grand-livre  ouTprl,  et  voudroit  ; 
n'on  se  conlciiim  de  voler  ihaquc  annfc 
es  loi»  spt'ciales  pour  resOciUion  des  Ira- 
un.  dont  le  iiewin  se  fcroiL  gcnlir.  A]>i'ès 
ivolr  encore  culemlu  quelques-uns  de  ses 
nembret,  la  ebambre  ailopte  siiccest.Tu- 
neiA  les  arliclcs.  LescfUiiu  sur  t'cusemblc 
ipogr  résultat  l'adoption  ptr  81  boules 
:)Unches  contre  6  boules  noires. 
S4a»ce  da  8  mm'. 
SI,  dcDreoi-Bréié  demande  la  parole 
sur  le  proct»- verbal.  L'orateur  n^retle 
de  ne  s'être  pas  iiouvé  samedi  bi  lasfance 
lonqneM.  de  Monlalemberl  a  demanda 
Ici  inulifs<in),  depuis  un  mois, ont  etiip^ 
cbë  la  comniiSftiOB  (bargre  du  l'examen 
(la  firojcl  de  loi  qui  conei'de  à  la  ville 
l'aocien  emplacement  de  rArelievCchil'  de 
tiiretoii  rapporl;cDn:imclui.M.del>reux- 
Br.'ié  se  seroil  élevû  contre  les  relards  cl 
celte  inQuence  orculte  qui  :ijoume  peut- 
Ctre  îndflinîmenl  la  discussion  de  lois 
prfjentftc8.«Voascroireifiicilenicnt.  dit 
Conteur,  que  mes  observations,  loin  de 
Kmoignerdemonassenliinentpour  laloi 
eni|Qeilîon,  reposenlau conlraircsur l'es- 
poir qno  la  chainltre  la  tijelcra,  ou  au 
nmins  ne  l'adoptera  qu'avec  de  grandes 
QodiGcations. 

•  Je  n'ai  peint  ï  m'cxpli(|uer,  dans  ce 

iBOmenL  sur  ce  projet;  mais  je  ne  crain- 

<lni  pas  d'aflirmcr  que,  si  la  cliatnbi  e  des 

dffntCs  qui  Ta  vote  sans  discussion  ,  l'a- 

*ail  plus    sérieusement    examiné ,   clic 

n'ancoil  admis  ni  l'esprit,  ni  lu  forme  qui 

.   «nt  prisid6  U  sa  rOdacliati.  La  cbambre 

i    "tn»,  lorsque  la  commission  lui  aura  Tait 

■   Un  rap[)orl,  que  la  question  qui  lui  sjra 

nniniïe  est  triisdéiicalc,  tt  i'"''i ■ 

I    tumen  opprorondi.  • 


M.  de  Dreu\-Bré(é  rappelle  que  W.  La- 
cave  Laplagiie  a  ripondu  ï  M.  de  Monta- 
Icrobert,  i|ne  la  lui  ailoptfe  ou  non.  cela  ' 
n'empfcboil  pas  l'i'tat  de  faire  sur  le  ter- 
rain de  l'ArcheiCclii' ce  qu'il  jugeoit  con- 
venable, et  dit  :  •  Le  terrain  apparlicnl  il 
à  l'état?  C'est  la  quolion  qui  n'est  pas  ré* 
soluc.  et  que  la  clianibrc  aura  à  exami- 
ner: et  M,  le  minisli-e  qui,  cerlainemeut, 
messieurs,  n'a  pas  voulu  tous  tromper, 
vous  a  induits  en  erreur  en  tous  assurant 
que  les  plan  talions  don  ton  s'occupeenc« 
moment  sur  la  place  de  l'ancien  Arche- 
vêché él-iient  faites  par  le  domaine.  Son, 
messieurs,  ce  n'est  pas  le  domaine  quï 
fait  exécuter  ces  travanx,  c'est  la  ville  de 
Paris  qui  exerce  di^s  aujourd'hui  un  droit 
de  propriété  qui  ne  sauroit  loi  appartenir 
que  dans  le  cas  où  vous  edopteriex  le  pro- 
jet présenté. 

•  Je  me  suis  enquis  des  faits,  jccertiGe 
qu'ils  sont  exacts  et  qu'ils  ne  peuvent  £ir« 
démentis. 

•  Ainsi,  messieurs,  il  résulte  des  obser- 
vations que  je  viens  d'avoir  l'honneur  de 
vous  ioumettre  et  des  faits  que  je  vous 
signale,  qu'on  met  à  eiéculîon  une  loi 
qui  n'areçn  ni  votre  sanction,  ni  celle  de 


'est  1^,  sans  coutredit.  l'en  des  plus 
grands  scandales  qui  se  peuvent  pro- 
'  '  ;  c'est  la  plus  grande  infraction 
rtgles  constitutionnelles,  c'est  le 
renversement  du  gouvernement  repr6- 
sentalif. 
•  T.a  chambre  tonte  cntitrene  peut  s'em- 
lêrher  de  protester  contre  un  semblable 
béni  de  justice;  elle  le  doit  dans  l'intérU 
des  institutions,  dans  l'intéiél  de  sa  di- 
gnité; car  s'il  éloit  reconnu  que  le  vote 
de  la  cbamlire  élcclive  suflit  pour  rendre 
les  lo'S  exécutoires,  nous  n'aurions  pas  & 
délibérer.  (Marques  d'adhésion  sur  plu- 
sieurs bancs.) 

'ai  voulu  que  celle  protestation  fflt 
consignée  an  [irocts-verbal  ■ 

M.deMonlalJvetrépondi  M.  de  Dreux- 
Brfié  que  si  la  rhambre  des  pairs  n'ad- 
opte pas  le  projet,  les  plaiilatîons  faites 
par  la  ville  de  Paris  seicnl  comme  non 
avenues  et  pourront  être  détruites  ï  se» 
frais. 

M.  nK  ncM  "-i.nr/K.  Iln'^'  a  pas  moins 
une  hanlc  inconvciKiUcc  b  la  ville  de  Pa-  . 
!  ris,  à  fuiie  des  travaux  sur  un  terrain 


(  «70  ) 


dont  elle  n'est  pas  encore  propriétaire. 

M.  De  MONTALivET.  Je  croîs  qu'il  ne 
fan t  pas  élever  une  discassion  incidente 
snr  la  propriété  qui  sera  traitée  lors  de  la 
discussion.  . 

ih.  DE  TASCRERr  Ce  seul  désir  de  ne 
pas  engager  nne  discussion  sur  la  ques- 
tion de  propriété,  m'a  empêché  de  pren- 
dre samedi  la  parole.  Mais  puisque  l'oc- 
casion se  présente  de  nouveau»  je  dirai 
que  M.  de  Montalemberl  a  eu  parfaite- 
ment raison  de  faire  son  observation,  et 
que  la  réponse  du  ministre  des  finances  a 
été  prématurée.   * 

La  chambre  adopte  le  proci'^Si-verbal. 
M.  Mole  présente  le  projet  de  loi  relalif  à 
la  dot  de  la  reine  des  Bel;jes,  et  M.  Bar- 
the  cekii  sur  les  justices  de^paîx.  Le  mi- 
nistre de  la  guerre  présente  aussi  la  loi 
qui  attribue  aux  maréchaux- des- logis  et 
aux  brigadiers  de  gendarmerie  dans  di- 
vers départemens  de  l'Ouest,  les  foncr 
tions  de  police  judiciaire. 
.  La  chambre  adopte  suocessivement  di- 
vers projets  ouvrant  des  crédits  pour  des 
routes  royales;  Elle  vcte  aussi  aô  articles 
du  projet  sur  les  faillites  et  banque- 
routes. 

CHAMBRE  DES  DÉPUÏÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupin.) 

Séance  du  6  mat. 

A  une  heure  le  président  monte  au  fau- 
teuil. L'ordre  du  jour  est  la  suite  de  la 
discussion  sur  les  fonds  secrets.  M.  (iar- 
nier-Pagës  a  la  parole.  Comme  M.Guizpt, 
l'orateur  pense  qu'il  fauL  que  toutes  les 
opinions  se  manifestent  dans  la  chambre. 
Divers  orateurs,  ajocte-t-il.  sont  venus 
successivement  dire  à  cette  tribune  ce 
qu'ils  vouloient  faire,  et  MM.  Mauguin  et 
Barrot,  en  déclarant  que  c'étoil  U  na- 
tion entière  qui  dcvoit  avoir  part  aux 
fonctions  politiques .  ont  proclamé  un 
grand  principe.  L'orateur  n'appiouve 
point  l'opinion  manifestée  par  M.  Barrot 
sur  les  hommes  qui  sont  en  exil  et  dans  les 
prisons  ;  ce  ne  sont  pas  eux  qui  ont  de- 
-mandé  le  partage  des  biens;  ceux-là  qui 
l'ont  proclamé  comme  nécessaire  écrivent 
xnuintenant  dans  les  journaux  du  gouver- 
nement. (  Uire  à  gauche.  )  L'orateur  n'ap- 
prouve pas  non  plus  les  éloges  que  ce  dé- 
puté a  donnés  au  cabinet  du  2!s  février. 


M.  Gafnicr-Pag&s  eimiin^nt  U  oond 
politique,  les  actes  et  les  discours 
M.  Gnizot/se  montre  perso^dê  qae 
homme  d'état  n'est  ni  infleiible,  ni  fi 
il  cite  entre  autres  faits  r«dhésiôn 
avoit  donnée  autrefois  «ai  principes 
Cavaîgnac ,  et  ces  liaisofis  politiques 
cet  exilé. 

Après  avoir  mis  M.Gnîzot  pliudeoTS  fi 
en  contradiction  avec  lui  -  même ,  jdapL^ 
seulement  la  révolution,  l'orateurifatlaciie' 
maintenant  à  établir  que  ce  qu'il' 
le  pays  légal,  ne  veut  ni  de  l'hé 
choses ,  quant  aux  apanages,  ni  dé  rtèl4^iAl 
dite  des  hommes,  quant  à  lai  pairie. ÀJ» 
regretté  tous  les  sacrifices  faits  depob's^- 
ans.  il  demande  à  quoi  ils  09 1 servi;  cm M^ 
est  revenu ,  dit-il ,  à  ne  saToir  U  ^lê 4, 
le  domicile  qu'on  habite  ne  sera  jifdl.À 
site  le  lendemain  ;  et  la  presse  n'éat,ipbi 
sédée  que  par  un  petit  nombre  dbai^ai 
à  cause  des  entraves  du  fisc  dont  on  h 
entourée.  Revenant  à  la  pairie,  M.  Gamier 
Pages  cherche  ce  qu'elle  fait  â&pm  pis- 
sieurs  années ,  et  quels  sont  les  services 
qu'elle  rend.  Elle  formule  des  arrêts  et 
non  des  lois  qu'elle  n'a  pas  le  tempe  dVui-. 
miner^ 

Voix  du  centre  :  À  l'ordre  /    .  . 

Une  voix:  La  chambre' des. ]pa\fi,vik 
plus  vite  que  nous  ;  on  ne  loi  fui  ptspçx-, 
dre  son  temps  comme  à  nous. 

M.  GABNIER-PAGÈ8.  Je  n'ai  lii  ne  pini  ■ 
avoir  Tintention  de  blesser  un  corps  poli> . 
tique;  c'est  dans   l'intérêt  de  sa  dignitô 
que  je  parle.  (On  rît.) 

M.  Garnier-Pagès  croîf  que,  si  la  chamr 
brc  des  pairs  n'avoit  fait  qne  des  lofs^  elle 
auroit  plus  gagné  en  considération. 

Un  membre  :  Elle  n'a  pas  été  M^fia  .sou- 
vent corps  judiciaire;  cest  à  la  cbanabrê 
des  pairs  qu'on  devoit  déférer  faflliire  de 
Strasbourg. 

M.  cAKMER.pAGÈs.  Qoant  i  l,a.€h9m- 
bre  des  députés. . .  (I\ires  etmurmares.)  Eb! 
mon  Dieu,  messieurs,  je  ne  veux  pas  vous 
blesser;  en  vérité,  il  faut  qoe/voos  ayez 
vis-à-vis  de  moi  une  susceptibilité  toul^ 
particulière.  Eh  bien  !  quanta  la  chambre 
des  députés,  il  n'est  pas  d'orateur  qni, 
dans  des  questions  politiques». ne  vienne 
vous  dire  :  Vous  avez  perdu  vbtro  éner- 
gie, vous  êtes  mous,  vous  êtes  incertains, 
vous  n'avez  pas  de  volonté;  les  fractions 
de  cette  assemblée  sont  tellement  éparpil- 
lées qu'il  n'y  a  pas  de  chambre  ;  vous  né 


(  87»  ) 


Séance  du  8  nuiù 

■M.  Calmon  onvrc  la  séance  à  une 
heure.  Le  ministre  da  commerce  présente 
six  projets  de  loi  relatifs  h  l'établissement 
de  chemins  de  fer,  de  Paris  à  la  frontière 
de  Belgiqne.  de  Paris  à  Rouen,  de  Paris  à 
Orléans  par  Elampes.  avec  embranche- 
mentsurCorbeil ,  de  Lyon  àMarseille,  etc. 
Le  ministre  de  la  guerre  présente  un  pro- 
jet portant  demande  d*un  crédit  extraor- 
dinaire de  i4.65o,ooo  fr.  pour  l'occupa- 
tion d'Afriijue  ;  d'après  ce  projet ,  l'occu- 
pation seroil  restreinte  à  divers  points  de 
la  côte.  M.  Dumon  dépose  sur  le  bureau 
le  rapport  sur  les  sucres. 

La  chambre  entame  la  discussion  du 
projet  de  loi  sur  le  seL 

Non<i  avons  sous  les  yeux  une  petite 
brochure  intitulée  :  Notice  sur  C/éssocia- 
iion  générale  retigieuie  et  ecctéiiasiique  de 
prévoyance  et  de  bonnes  œuvres ,  qui  nous 
apprend  que  cette  institution  vient  d'être 
déiinilivement  et  régulièrement  organi- 
sée. Jusqu'à  es  jour,  il  n'y  avoiteu  que 
des  travaux  préparatoires  ;  aujourd'hui , 
la  nouvelle  instruction  qui  "vient  de  pa- 
roitre  nous  fait  connottreses  administra- 
teurs ,  ses  fondateurs  et  coopérateurs , 
avec  les  noms  des  dix  prélats  qui  la  pro-, 
tégent  particu  lier  emen  t. 

Aous  no  os  empressons  d'en  instruire  nos 
lices ,  ccDi-ci  ne  se  laisseront  pas  .nli-    ,g^,g„^    ,g„     .j,^     ,i^p„,  ^ 

loeiDes  correctionnelles  de  la  .....       .      *, 


!  pas  long-temps  ce  que  vous  avez 

Mer.  On  vous  dit  tout  eela,  et  je  le 

ponrvrai.  (Hilarité.) 

nt  an  ministère,  l'orateur  le  trouve 

jà'on  ne  peut  pas  le  définir;  ce  minis- 

'ifit  M.  Gtrnier-Pagès,  est  sans  signi- 

,  il  n'est  fort  que  de  sa  foiblesse  ; 

SI  pea  de  chose  que  peutêlrc  il  n'est 

(Brait  au  centre.  On  rit  aux  extré- 

ilv.  Tlriers  passe  en  revue  les  discours 
if  ont  été  prononcés  par  MM.  Guî^^ot, 
*■  Inet  Barrot.Cestleprcmior  deces 
rs'  qui  foccupe  davantage,  parce 
p  été  le  chef  du  cabinet  qui  a  rem- 
if^  le  ministère  du  aa  février,  dont 
^rfaiersavôitla  direction.  «Suivant moi, 
L-il«  la  politique  du  6  septembre  n'a  été 
iayééqu*ùdemi  ;  cependant,  je  puis  déjà 
ii|Meer  qu'elle  s'est  trompée ,  et  (|ue  si 

poUlîqué  dn  aa  février  a  excité  des  in- 
liéliides  dans  le  pays,  elle  en  a  excité  elle 
ttêu  •  (Agitation  au  centre.) 

M.  Thiien  attaque  maintenant  les  lois 
e  disjonction  et  de  non  -révélation  pré- 
sntées  par  le  ministère  do  M,  Giiizot.  La 
>remièrc  loi  paroit  ridicule  ;  il  anroil 
i//fi  pour  être  conséquent  renvo}  er  tout 
ï  monde  devant  un  conseil  de  g  erre. 
^naniU  W\oï de uonrévélalion,  elle  lui 
emble  inutile  ;  jamai^elle  ne  fera  décou* 
rir  d'atroces  moooroafneA.  parce  que.ccs 
ommes  n'ont  pas  de  nombreux  compli- 
eç.  parce  que.  s'ils  ont  un  ou  deux  com- 


celtc  notice  ,  dont  la  lecture  leur  fera  ap- 


niuer  par  les  peines 

oi,  L*ex  -  ministre  reproche  ensuite  a»        ,  .     ,  ... 

Iproier  cabinet  d'avoir  voulu  être  exclu-  P'^^'^'^'*  les  avantages  spirituels  et  tempo- 

âf ,  d'avoir  cherché  à  faire  des  deslitu-  rels  qui  doivent  résulter  de  Vassociation, 

ions,  pour  confier  l'administration  à  des  Nous  ne  pouvons  mieux  faire,  pour  en 

)ersonnes pensant  comme  lui.  iVl.  Thiers  donner  une  idée  exacte  et  complète,  que 

cTOÎtqnseemoyenéloitmauvaîs,quelui  dinsérer  une  adresse  au  clergé  et  aux 

Bvoit  suivi  une  ligne  plus  profitable  au  catholiques    de  France  ,     par    laquelle 

f^nveroement  actuel,  en  n  excluant  pas  ,  association  informe  le  public  religieux 
desbwumcsqmnepensoientpastout-à-  organisation  définitive  et  régu- 

fait  oomine  lui,  mais  dont  il  avoil  appré-  "^7  '^"  ".*>,;  «^        "  b 

dé  ks  lumières.  **^*''^  '  ^"  indiquant  en  peu  de  mots  son 

La  chambre  adopte  TarL  i"  du  projet.  *^"''  ^^  ^^ï^^^  «^  1^«  ^^^s  religieuses 

qui  ouvré  au  ministre  de  rinlérieur  un  et  financières  de  ses  opérations. 
«ÎMit  de  a  millions ,  pour  complément  '  "  ' 

ilei^ dépenses  secrètes  de  l'exercice  1837. 
LarL  9  est  aussi  voté.  Le  scrutin  sur  Ten- 


mble  de  la  loi  a  pour  résultai  l'adoption 
Mr  aSo  AK)nles  blanches  contre  1 1 1«  bou- 
trs  noires.    . 


(  Foir  aux  Annonces.  ] 

j^  (J«^t,  2lirien  Ce  €lerr. 


PARIS.  —  IMPRIMERIE  n'AD.  LK  CLP.RE  ET  C*» 
Qii:ii  i\cA  Aiigiiëtiiis,  '(a. 


(  »7a  ) 


BOURSE  DE   PARIS  I)U    8    MA|. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  107  fr.  46  c. 
QUATRE^ p.  0/0,  j.  de  mars.  08  fr.  70  c. 
TROIS  p.  0/0,  j.  de  dcc.  78  fr.  10  c. 
Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  raais.  100  fr.  55  c. 
Al  l.  de  la  Banque.  2400  fr  00  c. 
Obliç.  de  la  Ville  de  Paris.  1175  fr.  00  c. 
Quatre  canaux.  Il85fr.  00  c. 
Caisse  liypolliccairc.  802  fr.  50  c. 
Renie  de  Na|;l«*s.  Î'O  fr.  50r. 


ASSOCIATION  GENERALE 

ECCLÉSIASTIQUE   ET  RELIGIEUSE  , 
DE  PRÉVOYANCE  ET  DE  BO^^£S  OEU\R£S, 

FONDÉB  SODS   LES  AUSPICES  ET  lA   HADTB 
PROTECTION  DB  DIK  PRÉLATS. 


Adresse  au  des  g>*  et  aux  catholiques 
de  Fraucc. 

Cbaqnc  époque  de  TEglise  a  ses  insli- 
tulions  propres,  analogues  h  son  esprit, 
à  ses  mœurs ,  à  ses  ressources ,  à  ses  be- 
soins. A  la  fin  du  dernier  siècle .  noire 
belle  France  se  trou  voit  couverte  de  tem- 
ples ,  d*hospices,  de  monastères ,  et  de 
toutes  sortes  de  monumens  élevés  à  )a 
gloire  de  la  religion ,  ou  d'asiles  érigés 
pour  toutes  les  infirmités  et  tous  les  be- 
soins de  l'humanilé,  par  la  piété  des 
fidèles ,  et  surtout  des  grands  et  des  ri- 
ches de  ce  monde.  Le  fléau  dévasta- 
teur de  l'impiété  ,  attiré  par  nos  infidé- 
lités ,  a  tout  détruit. 

Aujourd'hui ,  les  besoins  de  la  religion, 
réparatrice  de  tous  les  n)aux ,  consola- 
trice de  toutes  les  affliclions ,  sont  im- 
menses ,  ses  ressources  presque  nulles,  et 
elle  n*a  rien  h  attendre  des  grands  ,  des 
riches  et  des  puissans  du  siècle;  il  faut 
donc  qu'elle  cherche  cl  trouve  par  le  gé- 
nie créateur  de  la  charité  qui  lui  est  pro- 
pre, les  moyens  de  pourvoir  à  tout,  le 
moyen  même  de  multiplier  le  denier  de 
la  veuve,  pour  soulager  d'abord  les  mi- 
sères les  [)lus  pressantes,  et  ensuite  fon- 
der et  accroître  insensiblement  les  insti- 
tutions nécessaires  pour  la  nouvelle  épo* 
({ue  qui  commence  pour  TEglise  catho- 
lique. 

Tel  est  le  but  que  se  propose  Tassocia- 
lion  rcligicnse  do  pré\oyaiice  et  de  bon- 
nes œuvres,  dclinilivemeiit  organisée 
avec  le  conconr5et  sous  ta  haute  protec- 
tion d'un  grand   nombre  d'évéqucs  et 


d'ecclésiastiques   recommandablcs     pi 
leur  science ,.  leur  zèle  et  leurs  vertus. 

L  association  générale  forme  plusiem 
associations  spéciales,  diverses  compt 
gnies  par  rang  d  âge,  et  différentes  coiti' 
binaisons;  de  sorte  que  chacun  peut  j 
choisir  le  mode  de  placement  le  plus 
avanlageux^et  le  plus  convenable,  selon 
son  âge  et  sa  position  ;  ensuite  le  moyen 
le  plus  sûr  et  le  plus  facile  de  transmis- 
sionde  sa  rente  ou  de  ses  fonds  après  son 
décès,  en  faveur  de parens,  d*amisoade 
serviteurs  dont  on  désire  améliorer  le 
sort  et  récompenser  les  services ,  ou  tfip. 
plicatîon  en  faveur  de  quelque  établiiBe- , 
ment  religieux  pour  obtenir  desmésaes 
et  des  prières  perpétuelles  ou  leroporv- 
res  pour  le  repos  de  son  ame. 

Ainsi  tous  les  membres  du  clergé  et 
tons  les  fidèles  trouveront  dans  VAitoM- 
tion  des  avantages  immenses  et  innom- 
brables. 

1*  Les  moyens  d'améliorer  leur  sort, 
de  pourvoir  aux  besoins  et  à  la  tranquil- 
lité du  soir  de  la  vie,  de  l'âge  des  infirmi- 
tés et  du  repos. 

2"  Les  moyens  de  suivre  leur  àttniil 
pour  l'exercice  de  la  charité  et  toutes 
Sortes  de  bonnes  œuvres. 

3"  Enfin  ,  le  moyen  de  mettre  à  Tabri 
tontes  les  petites  économies,  de  les  faire 
fructifier  au  centuple  pour  la  vie  présente 
et  pour  la  vie  future ,  etc.,  ainsi  qu'il  est 
clairement  expliqué  dans  la  notice. 

Celle  association,  favorisée  par  plu- 
sieurs des  principaux  membres  du  clei^ 
de  France,  et  dont  les  statuts  ont  été  soa 
mis  à  d'habiles  jurisconsultes,  offre  le! 
garanties  désirables,  tant  morales  que- fi- 
nancières ,  dont,  on  peut  voir  égaiemeni 
le  développement  dans  la  notice  qui  se 
distribue  gratuitement  à  tous  Icsévéchês 
et  au  bureau  central  de  l'administration, 
place  de  la  Bourse,  n"  3i,  à  Paris. 

La  notice  nomme  vingt  deux  grands- 
vicaires,  chanoines,  curés,  supérieurs  ou 
directeurs  de  séminaires,  qui  ont  bien 
voulu  prendre  le  litre  de/ondateui-s  et  de 
coopérateurs  de  l'association.  On  y  trouve 
les  noms  les  pins  honorables  et  les  plus 
propres  à  inspirer  lu  confiance.  Sept  lal* 
ques  sont  aussi  sur  celte  liste  ;  nous  ne 
nommerons  que  M.  Blanc,  directeur  de 
l'association,  et  M.  Guillemele&u,  ancien 
avocat-général  à  Poitiers,  à  qui  on  donne 
le  litre  de  commissaire  du  cleigé. 


•▲m    D£   L4  BELIGION 

aïoii  les  Hardi,  Jeudi 

^'t        • 

l'On  peots'abonnerdcs 

jp^el  1 5  de  chaq«e  mois. 


N^  2809. 


JEUDI  il  MAI  1837. 


PRIX  DE  l/ABOfK?EEMEKT. 

I  fr.       c. 

i  an  .....  .  56 

G  mois  ;  ....   19 

5  mois  ....<•   ]o 

1  mois 3  5o 


SUR 


Vu  JOURNAL  DE  PHRÉNOLOGIE. 


•  Il  pai'oît  depuis  le  commencement 
i'^vrll  un  journal  intitulé  :  La  Phré- 
i^Uoffie,  ou  Journal  des  applications  de 
^ph^-siologie  animale  à  la  physiologie 
wciâlc ,  par  VohservaXion  exacte.  Le 
îouriial  paroit  trois  fois  par  mois  en 
taUEie demi-feuille  iu-4".  Les  rédacteurs 
sont  MM.  Place ,  Bérigny  et  Florens. 
M.  Broussais ,  père ,  président  de  la 
société  phrénologiquc  ,  est  un  des 
collaborateurs,  ainsi  que  d'autres 
médecins,  MM.  Bouillaud,  Broussais 
fils,  Fossatî,  Leroi...  Le  n°  2  de 
ce  journal  contient  un  article  de 
M.  Broussais  père,  sur  l'application 
de  la  phrénologie  A  l'éducation  de 
rhoinme.  Tout  cet  article  (end  à 
établir  que  c'est  Â  la  phrénologie  à 
diriger  Téducation  de  riiommc. 

L'auteur  énonce  d'abord  trois 
grands  faits,  aussi  importaiis  qu'm- 
conjteslables j  1*  qu'il  y  a  trois  ordres 
de  lacultés  dans  la  tête  humaine;  les 
instincts,  les  sentimenset  les  facultés 
de  l'intelligence  ;  2"  que  ces  arois 
ordres  de  facultés  sont  affectas  à  trois 
régions  distinctes    de  .Tencrphale  ,    organes  ^  acti^rité  produisant  ^  ainsi  que 


l'auteur  est  cellf-ci ,  que  tout  le  pro^ 
ùleme  de  r éducation  se  réduit  à  hdier  le 
moment  oii  les  plus  hautes  facultés  de 
r  intelligence  deviendront ,  ■  s'il  est  pos- 
sible,  les  besoins  prédôminanset  les  di- 
revteurs  suprêmes  de  la  conduite  de 
f  homme  social.  Or,  c'est  la  phrénolo- 
gie qui  résoudra  ce  système.  L'au- 
teur ne  dit  pas  le  mot  ni  des  principes 
dg  morale,  ni  des  principes  et  des 
sentimens  de  religion  ;  on  peut  se 
passer  de  tout  cela  avec  la  phréno- 
logie. 

Dans  un  autre  article  du  même 
journal ,  M.  A.  Bérigny  se  fait  cette 
question  :  La  société  est-elle  le  résultat 
ei  l'expression  de  la  ph  ysiologie  ?  La 
réponse  à  cette  question  tend  encore 
a  inculquer  le  matérialisme  :  Les  his^ 
toriens ,  le  f  philosophes  et  surtout  les 
moralistes  ne  det^roicnt  pas  ignorer  que 
les  principes  qui  goui^eruent  le  monde 
sont  la  conséquence  rigoureuse  et  nê^ 
cessaire  des  lois  naturelles  qui  mettent  en 
action  V organisation  humaine  ^  ce  qui 
signijie  que  la  société  est  le  résultat  et  la 
eombinaison  des  manifestations  phjfsi^ 
ques  et  morales  de  r  individu  j  lesquelles 
manifestations  appartiennent  ellex-: 
marnes  à  f activité  physiologique  des 


S'*  que  ces  régions  de  l'encéphale  for- 
ment .trois  masses  qu'il  est  facile  de 
distinguer  et  de  comparer  entre  elles 
pendant  tout  le  cours  de  la  vie  de 
Vhomuic.  Tous  remarquerez  aisé- 
Vient  que  dans  ces  grands  faits  si  im 


nous  venons  de  le  dire  ^  des  effets  maté- 
riels et  des  effets  immatériels.  Si  ce  n'est 
pas  là  du  matérialisme,  il  n'y  en  au- 
roit  point.  Plus  bas ,  l'auteur  dit  :  H 
faut  conci  voir  que  ce  ncsl  pas  seulement 
avec  le  secours  de  la  mctaphjyique  ou 
fuians  et  si  incontestables  que  pio-  ■  de  la  psychologie  exclusive ,  autrement 
l|aine  M.  Broussais ,  il  n'y  a  guère  dit  avec  des  abstractions ,  qui! est pos- 
fue  du  matériel  ;  il  n'y  a  non  plus  sible  d  améliorer  Vai^enir  des  sociétés, 
que  cela  dans  les  développe  mens  et  II  faut  modifier  V  instruHiàiH  ;  la  ma'* 
les  conséquences  ;  et  la  conclusion  de  ;  chine  ,  autant  que  nous  en  sommes  les 

Tome  XCllL  L Ami  de  la  Religion,  '      \%  ^ 


>■    'i-'s'^ 


(S 

mtiilrfs  ,  pour  espérer  un  meilhur  pro^ 

.  Tout  .ccl9  iest  assex  clair  ;  on  vtni 
opérer  sur  rinstrumeat ,  sur  la  ma- 
ehiné  ,  on  rejette  les  abstractions  , 
eoniiiie  si  la  phrénologic  elle-inêine 
n'ëtoit  pas  \\vïQ.abstracnon^  on  exalte 
riinportapce  <le  la  phrënologie  ;  cest 
êUe  qui  assure  la  perfe-ctibilitè  de  la 
iiuilisation ,  elle  seule  nous  fera  arrii^r 
ait  progrès.  Nous  lui  demanderons  des 
éonseils  lorsque  nous  voudrons  éclairer 
quelques  points  d éducation  ,  de  phjrsio» 
hgie  sociale^  de  religion^  de  morale, 
de  littérature  ]f  de  sciences  et  d^arts. 
C/tM,  la  première  fois  que  le  mot  de 
rtlision  se  trouve  dans  ce  numëiti  du 
journal ,  et  vous  allez  voir  tout  à 
rhcure  quelles  hiniièies  la  phréno- 
logiepeut  fournira  cet  égard.  En  at* 
tendant ,  on  vous  apprend  que  c'est 
à  laphrënologie  à  nous  ec/ainersurla 
religion.  ' 

Le  docteur  Imbert ,  chirurgien  en 
ehèf  de  rfaospicé  de  la  Giarité  de 
Lyon ,  et ,  dit-on ,  savant  phrénolo- 
giste,  fait  un  cours  de  médecine  lë^ 
gale,  dans  lequel  il  applique  la  phrë- 
tiologie  à  cette  branche  de  la  science 
médicale.  Il  montre  la  nécessité  d'é- 
tudier l'homme  et  l'humanité.  Selon 
lui,  tous  les  phénomènes  de  V économie 
M  rapportent ,  en  dernière  analyse ,  au 
sYÉtèmt  nerveux ,  qui  se  partage  en 
èeryeau  et  moelle  épinière.  Les  fonctions 
iâ  la  moelU  sont  organiques  et  motri- 
itpes;  celles  de  t encéphale  produisent 
iêjt  instincts ,  les  sentimens  et  fintelli' 
fêrtee.  Ainsi  on  nous  dit  clairement 
qtie  tes  fonctions  du  centau  produisent 
finiètligence ;  c^est  du  matérialisme 
bien  caractérisé. 

Toici  comment  M.  Imbert  a  envi- 
s^é  l'histoire  du  développement  de 
jriitimanilé  {  Première  enfance^  don^ 
'résitiiafd'àngftnhationiepaga' 


74  )        > 

nismepar  factii'iié  at'eugledes  iniliMto 

et  penchons  j  deuxième  enjàtice^pradjiip^ 

sent  le  christianisme  par  taciù^iit.sifl^, 

ciaie  des  facultés  momies^  troisième^ih- 

jance^  celle  de  puberté  ou  de  phiiote*  l 

\phisme,  correspondant  à  tactiêHiédêi 

Ijucul/és  intellectuelles.  Voilà  donc  k 

■  dernier  mot  de  la  phrénologie;  le 

'  christianisme  est  le  résultat  d'un  élat 

d'enfance ,  il  est  la  transition  da  |m« 

ganisme    au    philosophisme.  Cest 

.  ainsi  que  la  phrénologie  nous  ieiain 

sur  la  religion  ;  elle  ne  la    regarde 

que  comme  un  système    bon  poér 

X enfance.  Et  le  rédactenr  du  jcnimil 

félicite  bien   sincèrement  le    docteur 

Imbert  ;  il  lui  semble  qu*on  ne  pem^ 

pas  mieux  comprendre  la  mission  de  fa 

science  phrénologique. 

Nous  croyons   comprfndre  ausû 
I  cette  mission;  elle  a  pour  but  de  uiet- 
I  tre  le  inatë.rialisme  en  hoiiiutu',  dé 
,  ravaler  le  chrîstiahisnie  coinitië  uo 
système  qui  ne  convient  qu'à  ^en- 
fance de  l'homme  9  qjui  nei^vroî^.BQ^ 
tisfaire  la  raison  développée;  taojjtf.. 
que  la  phrénologie   eàt  destinée,  â 
remplacer  tous  les  systènies  enfim  » 
et  à    conduire  l'âge  mûr  de  Thu* 
inanité  au  sommet  de   Ui  çîyitis^- 
tîoh.   Ces  fastueuses  promenés  peu- 
vent aller  de  pair  avec  cdléè  qiie 
faisoient  naguère  les  sainUfeiimàniens» 
dont  au  reste  le  joumatiste  phrého- 
logue  parle  avec  estime»  et  dont  il 
invoque  Tautorité.  Yoili   pourtant 
les  rêves  dont  se  bercent  dès  hommes 
qui  passent  pour  habiles  et  instruits 
sur  tl'autres  points  !  Plutôt  queM'ad- 
mettre  une  religion  qui  blesse  letir 
orgueil ,  ils  s'égarent  dans  le  Taste 
champ  des  conjectures  et  des  illii* 
sions.  Ils  rejettent  fièrement  ce  qn'onft 
cru  Descartes,  Newton ,  Leibnitx  èi: 
d'autres  grands  philosophes  qui  ap- 
paremment n'étoient  (ifts  en  enfonce). 


î 


Tant  d'orgueil  n'cKt-il  pa*  nu  peu  li- 
tihléf  et  ne  croiroît-on  pu  voir  dei 
pygni^ea  qui  ioRuttetità  des  géans? 
n  eit  donc  écrit  que  l'iucrédiitité 


(  >75  ) 


ine  celui  de  Dupuis  et  comme  d'au- 
tres théories  iiierveilleuseit,  improvi- 
sées luccessiTem  eut  depuis  quarante 
ans,  et  qui  sont  descendues  avè^ 
jamais  ses  ailaquai  et  ses  (  leurs auteuradans le  fleiivederoublî. 
I,  Ad'anciennes  tcntatÏTeselle  T^ag^^çi^-» 


caUtnccéder  incessain  m  ent  de  i 
«llci.  GomhieD  n'a-t-etle  pasfàitd'ef- 
iirtidcpuis  la  fin  du  dernier  siècle? 
£Ik  «appelé  à  son  secours  toutes  les 
■dcDces  et  tous  les  systèmes.  Elle  a 
Hflttérenversei'lecliristianîsmeavec 
de*  calculs  astrobo iniques ,  avec  des 
irètét  d'antiquité  ,  avec  des  théories 
nikapïiysiques ,  avec  des  zodiaques  , 
JtKc  les  failles  indiennes ,  avec  les 
dJeouTertes  ou  les  conjectures  de  la 
géologie,  avec  des  catéchisme*  de 
norale,  avec  des  histoires  rédigées 
avec  plus  ou  moins  d'adresse  et  de 
IMriMie.  DupUis ,  Cabanis ,  Volney, 
JVa^eOn,  Shint-Lambert,  Dulaure  , 
el'd'aQttCs  plus  obscurs  et  plus  ou- 
bUéa  encove,ont  travaillé  de  leur 
ffueâz  il  (l&raiile  là  religion.  D'au- 
trâ ,  oui  se  croyoîent  plus  modérés, 
vouloieat  Mulemcnt  apprendre  à  s'en 
pMMT. .!«  Gloè*  et  les  saintHimo- 
aStlA  t  daaa  les  demiei's  temps  ,  se 
stfllt  ^niséa  à  crier  que  le  chrislia- 
niiue  ^loit  itiort ,  et  ils  crioient  en- 
cott  qusuid  la  tonibe  s'est  ouverte 
pour  eux-mêmes.  Tant  de  systèmes, 
dont  le  temps  a  si  bien  montré  la  va- 
oité ,  tant  d'efforts  impuissans ,  tant 
da'prAentions  orgueilleuses botiteu- 
■OBcnt  dé(ues  n'ont  donc  point  eor- 
ligl  d'Apinifttres  disciples?  C'est  à  la 
pj^T^aolÔgie  ifn'îls  ont  recout«  aa- 
jMrd*hiii.  Il*  veulent  faire  une 
■dcDce  avec  leurs  conjectures ,  as- 
aeoir  une  mOrale  sur  celte  base  fra- 
^Ic,  et  apprendre  ainsi  à  se  passer 
d»  religion.  Pauvres  gens  !  ils  mour- 
ront i  U  peine ,  et  dans  peu  leur 
■yittiiie  Hra  un  ol^et  de  ricée,  coin- 


NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

ptaiti.  —  M.  l'abbé  Baragi,  mis- 
sionnaire aux  Etats-Unis,  est  arrivé 
ces  joiii-s-ci  à  Paris,  de  Rome  et  de 
Vienne.  Il  se  félicite  de  l'accueil  bien- 
veillant qu'il  areçu  partout.  ABome, 
le  Saint-Père  lui  a  témoigné  beau- 
coup de  bonté,  et  M.  le  cardinal  pr^ 
fet  de  la  Propagande'lui  a  accordé 
tout  ce  qu'il  pou  voit  souhaiter. 
M.  Baraga  ne  s'est  arrêté  qu'un  in- 
stant dans  sa  famille,  en  Illyrie,  et  il 
a  excité  un  vif  intérêt  dans  ce  pays. 
A  Vienne,  l'empereur,  rimpëratricc, 
le  prince  de  Mettemich,  larchévé- 
que,  l'ont  comblé  de  marqués  de 
bienveillance.  Le  zèle  d'un  apAtre 
qui  s'arrache  à  son  pays,  à  sa  fa- 
mille, A  ses  habitudes ,  à  ses  ai- 
ses ,  pour  aller  évangéliser  des  sau- 
vages à  plus  de  2,000  lieues|,  iât, 
en  effet,  une  chose  admirable,  et  il 
n'est  pas  étonnant  que  les  aniés  pieu- 
ses s'intéressent  i  une  si  belle  ihî»- 
sion.  M;  l'abbé  Biraga  a  recueilli 
des  dons  pour  sa  pauvre  église;  iln'à 
rien  demandé,  mais  on  lui  a  offert 
des  vases  sacrés,  des  omemens' et  au- 
tres, objets  ponr  la  décoration  de  l'é- 
glise. Il  emmène  avec  lui  iin  peintre, 
et  troisdignes  ecclésiastiques  lui  ont 
protnis  de  le  suivre  dans  quelque 
temps.M.  Baraga  a  reçu  aussi  Un  boti 
nccueil  k  Munich.  Son  voyage  sera 
cet-tainemerit  utile  aux  [missions.       ' 

Nous  lui  avons  communiqué  là 
lettre  que  M.  l'évêque  du  Détrait 
nous  a  fait  l'honoeur  de  nous  écrire 
pour  l'avertir  de  sa  prochaine  arri- 
vée. Mais  M.  Baraga  ne  croit  pas  de- 
voir l'attendre.  Il  a.terminé  l'impres- 
sion de  set  brres  en  langue  sauvage^ 
il  ^oit  prtmtiir  à  son  tronpaaude 
i-evtfnlr  âu»^»wMf'A'4«u.^!«^^>^ 


nir  parole.  Ces  pauvres  chrétiens 
Ti*ont  point  de  prêtre  en  attendant. 
M.  Baraga  est  pressé  de  les  rejoindre. 
Que  feroit-il  à  Paris  en  attendant  son 
évéque?  Il  espère  même  le  retrou- 
ver encore  au  Détroit  ;  car  le  prélat  a 
voulu  plusieurs  fois  partir  pour  l'Eu- 
rope, et  a  été  retenu  par  divers,  ob- 
stacles. Il  seroit  ])Ossible  qu'il  n'eût 
pas  pu  partir  à  la  fin  d'avril,  comme 
il  se  le  proposoil.  Par  ces  motifs, 
M.  l'abbé  Baraga  s'est  décidé  à  aller 
s'embarquer  au  Havre,  pour  New- 
Yorck.  Il  laissera  une  lettre  pour  son 
évéque,  où.  il  lui  rendra  compte  de 
ice  qu'il  a  fait  pendant  son  voyage,  et 
lui  exposera  les  raisons  de  son  dé- 
part. 


M.  l'archevêque  de  Tours  vient 
de  terminer  la  visite  pastorale  d'une 
partie  de  son  diocèse.  Le  véné- 
rable prélat,  qui  étoit  extrême- 
ment souffrant  depuis  plusieurs 
mois,  et  qui  craignoit  même  de  ne 
430uvoir  pas  faire  la  visite  qu'il  avoit 
annoncée,  a-eu  de  plus  â  supporter 
toute  la  rigueur  d'une  saison  fioide 
et  pluvieuse,  et  toutes  les  difficultés 
des  chemins  quiéioient  devenus  im- 
praticables dans  plusieurs  cantons  ; 
,inais  rien  n'a  pu  décourager  son  zèle. 
On  l'a  vu  presque  constamment  à 
clieval,  oubliex*  .>on  âge  et  ses  infirmi- 
.tés,  se  transporter  jusque  dans  les 
campagnes  les  plus  reculées,  pour  y 
porter  la  bénédiction  et  la  paix.  Par- 
tout aussi  les  populations  se  sont  pres- 
sées sur  son  passage  et  ont  voulu  dé^ 
dommager  amplement  de  ses  fati- 
gues le  pontife  dont  le  cœur  n'avoit 
jamais  éprouvé  de  consolations  plus 
fondantes  et  plus  vives. 


La  retraite  ecclésiastique  du  dio- 
cèse de  Besançon  a  été  trop  remar- 
quable pour  que  nous  nous  bornions 
aux  quelques  ligneis  que  nous  lui 
avions  consacrées  la  semaine  der- 
nière. Depuis,  nous  avons  reçu  de 
divers  côtés  les  reuseignemens  les 


(276  )      ,         , 

plus  satisfâisans  sur  cettij  retraite,  et 
nous  nous  empressons  d'en  faire  jouir 
nos  Iecteui*s. 

M.  l'archevêque  de  Besançon^  qm 
s'occupe  avec  tant  de  zèle  du  soin  de 
son  troupeau,  avoit  obtemi  de  M.  1% 
vêque  d'Annecy  de  venir,  niàlgiiSson 
âge  et  ses  infirmités,  donner  là  "re- 
traite au  séminaire.  Elle  commenea 
le  11  avril,  mardi  de  la  semaine  da 
Bôn-Pasteur ,  suivant  l'ancien  usage 
du  diocèse,  qui  avoit  été  rétabli  .in 
1816.  Elle  se  termina  le  19.  186  pré-' 
très  y  assistoient.  Outre  les-retru- 
tans,  le  clergé  de  la  ville  étoit  ainicla 
aux  instructions,  et  grand  nombre 
d'ecclésiastiques  dii  diocèse,  qui 'h  é^ 
toient  pas  de  la  retraite,  iaccôurcMefit 
de  divers  côtés  pour  entendre  'Sn 
moins  quelques  instructions,  èo  Mrte 
qu'environ  300  prêtres   ont  pu  en 
profiter. 

Les  sujets  traités  par  M.  Tévéque 
d'Annecy  furent  laretraite,la  tiédeuF, 
le  salut,  la  mort,  leiuçeiiient|reaprit 
de  foi ,   la  dignité  du  sacerdoce ,  la 
messe,  l'office  divin,  le  boi^  exemple, 
l'humilité,  l'union  entre  les 'prêtres, 
le  zèle  ,  etc.  Le  pieux  prélat  paflml 
avec  cette  heureuse  abondance,  cette 
foi ,  cette  onction ,  cet  entraînement 
qu'on  admiroit  autrefois    dans   les 
nombreuses  retraites  qu'il  a  donn^ 
en  taut  de  diocèses.  On  reinarquoit 
surtout  une  profonde  connoissançede 
l'Ecriture,  des  applications  pleines 
d'à-propos  ,  une  tendresse  de  cœur, 
une  charité ,   telles  que  ses  piaroles 
pénétroient  au  fond  des  cœurs.  L'at- 
tention étoit  continuelle  et  Tintérêt 
toujours  croissant.  Le  dernier  -dis- 
cours sur  le  zèle  fit  un  etfat  prodi- 
gieux ;  les  prêtres  étoient  émus  ,  et 
des    larmes  couloient    de   tous    les 
yeux.  En  finissant,  le  vénérable  évé- 
que   remit    le  clergé  présent  entre 
les  mains  de  son   premier  pasteur 
pour  le  bénir.  M.  l'archcvéqne  prit 
la  parole  d'une  manière  foucliante  , 


l 


et,  après  avoir  cité  un  trait  de  la 
^  vie  de  saint  Vincent  de  Paul ,  pria 


(  ^n  ) 


M.  rëvéque  d'Annecy  de  bénir  liiî- 
«i^me  l'assemblée.  Le  dîf;ne  succes- 
•eur  de  saint  François  de  Sales'  ne 
put  résister  à  cette  inTÎtation  ,  et  i*é- 
pandit  ses  bénédictions  sur  tous  les 
ptitrâi,  qui  la  i-eçurent  avec  un  grand 
Mcneilleineni. 

.  -Gette  retraite  a  fait  une  profonde 
inipires^on.  Les  deux  prélats  lo~ 
geoiwit  au  séminaire.  M.  Tarclie- 
Téfuc  avoit  cédé  son  logement  à 
JML d'Annecy,. et  occùpoit  la  modeste 
cbwnbre  où  M.  Breuillot  est  moit. 
ILpréndoità  tous  les  exercices,  faisoit 
loi-inênie  l'oraison  et  Texamen  par- 
ficttlier,  et  se  montroit .  aussi  versé 
da^a.  ks  choses  spirituelles  qu'il  est 
lu^bîj^  administrateur.  Le  prélat  cé- 
J^lîlP^  la?  inessç  de  communauté  y. 
tiindia  que  M.  d'Annecy  la  disoit 
d^uis.|uieGbapelle  intérieure.  On  ad- 
ininp it  sa.  ferveur  à  l'autel ,  et  on 
compriïpQit  que  c'étoit  dans  sa  piété 
qu'il  puûoit*  cette  éloquence  si  per- 
suaaivé.  pncrpyoit  voir  et  entendre 
âaioit  Fiançôis  de  Sales  dans  son  sucr 
ceSjSeur,!  Sa  fèuré  pleine  de  dignité, 
ses  d^eyeiix  filancs ,  sa  voix  sonore , 
*^^soo  ;^ëstè  ixd^^nt,  tout,  jusqu'à 
hon  signe  dé"éroix ,  parloit  au  cœur. 
M.  rArchevéqué  prenolt  quelquefois 
la  pai^l^'  aprâ  les  discours  du  prélat, 
et  'dënt&oit  d'utiles  avis.  Un  jour  il 
nrôpond'étever,  par  des  offrandes  vo- 
Idniàires,  un  monument  à  M .  Breuil- 
lot ,  'idniôniiment  qui  seroit  simple 
comme  lui:  . 

Le  clergé  de  Besançon  conservera 
loW^l^mps  le  souvenir  de  cette  re- 
traite; Ceux,  qui  l'ont  suivie  en  par- 
lent aTec=  attendrissement,  et  disent 
qa'ii  faut  y  avoir  assisté  pour  com- 
prendre tout  ce  qu'elle  a  offert  de 
touchant  et  d'entraînant  à.la  fois. 


.■  -Le.  diocèse  de  Quimper  a-  fait  de- 
miis  quelque  temps  de  grandes  pertes. 
Mes  ecclésiastiques  estimables  sont 
iiiortf.àun  âge  où  l'on  pouvoit  en- 
core espérer  d'eux  de  longs  services. 
Telisout  éié  M.  Lebri-,  grand-vicaire,  I  l'ayant  fqrcéde  renoncer  à  cette  place, 


Mltf .  Gouez ,  Gourvil  et  liabasque  r 
successivement  directeui's  du  petit- 
séminaire  et  curés.  Ils  avoient  été  éle- 
vés au  séminaire  Saint- Sut pice,  où 
M.  de  Crouzeilles ,  évéque  de  Quim- 
per,  avoit  coutiime  d'envoyer  les 
meilleurs  sujets  de  son. diocèse  pour 
se  fortifier  dans  leurs  études.  M.  Té» 
véque  actueLa  eu  le  même  soin,  et  le 
diocèse  de  Quimper.  en  a  recueilli  les 
fruits.  Les  jeunes  ecclésiastiques  ainsi 
élevés  à  Paris  retournoient  ensuite  à 
Quimper,  où  ils  étoient  faits  profes- 
seurs du  séminaire  et  perpétuoient 
dans  l'établissement  la  sagesse  de  l'en- 
seignement et  la  régularité  de  la  dis- 
cipline. M.  l'abbé  Postée,  grand-vi- 
caire et  supérieur  du  grand  séminaire, 
qui  vient  de  mourir,  avoit  été  formé 
à  cette  école,  et  sa  perte  ajoutée  à  tant 
d'autres  est  un  véritable  deuil  pouE 
le  diocèse. 

François  Postée  étoit  né  le-  SO-no- 
vembre  1791,  à  Cléder,  près  Sainte- 
Pol -de-Léon.  Il  fit  ses  éttides  avec  un 
succès  remarquable  au  ^petit  collège 
de  Kerouseré,  et  entra  à  16  ans  au 
séniinadi-e  de  Qniinper.  On  apprécia- 
bientôt  sa  capacité,  et  M-,  de  Giou-' 
zeilles  l'envoya  continuer  ses  éttide» 
à  Paris.  Le  jeune  Postée  arriva à-Pa- 
ris  en  1809,  et  fut  regarde  comme  un 
des  meilleurs  élèves  en  thrologie  du. 
séminaire  Saint-Sulpîce.  L'Université 
nouvelle  venoit  d'èlre  créée ,  et  ou 
voulôit  donner  de  1- éclat  à  la  faculté 
naissante  de  théologie  par  quelque 
acte  solennel.  Le  jeune  Pbstec  fut  fe 
premier  qui  soutint  une  thèse  pour  le 
baccalauréat.  Cette  thèse  fiA  très- 
briUante  ;  M:  de  Vîlferet  ^  évêq«e  àë 
Casai,  chancelier  de  l'Université,  y 
présidotf.  Le  jeune  Postée  se  distin* 
gua  par  son  -savoir  et  son  élocution , 
et  remporta  tous  les  suffrages. 

Rappelé  peu  après  h  Quimper,  il 
professa  immédiatement  au  grand 
séminaire  ;  il  y  étoit  chargé  de  la 
morale.  En  1826,  la  santé  de  M.Me- 
vel ,  supérieur  du  grand  séminaire , 


M;  PofUc  fut  appeU  par  M.  Tévéque 
à  hiî succéder ,  en  1829,  leprélat  le  fit 
chanoine  de  sa  cathédrale,  et  en  18% 
il  le  nomma  grand-vicaire  en  renipla* 
cernent  de  M.  Lebrîs,  enlevé  par  une 
mort  prématurée.  L'âge  et  la  consti- 
tution de  M.  Postée  sembloieut  lui 
promettre  un  long  avenir ,  quand  il 
ifut  atteint  Tannée  dernière  de  fièvres 
opiniâtres ,  pour  lesquelles  les  secours 
de  la  médecine  furent  inipuissans. 
Emporté  par  son  zèle  ,  il  voulut  al- 
ler prêcher  à  Gléder  pour  une  dévo- 
tion particulière  ;  il  le  fit  et  en  fut  Ceh 
tiçiie.  Etant  allé  à  Saint  -  Fol -de- 
Leon  consulter  un  médecin  en  qui 
il  avoit  confiance ,  il  y  est  mort  le 
18  avril ,  au  moment  presque  de  son 
arrivée.  Une  fia  si  prompte  d'uii 
homme  si  recommandable  a  fait 
une  grande  sensation.  Son  corps  a 
été  porté  suivant  ses  intentions  à  Clé* 
der  ;  srs  obsèques  ont  eu  lieu  au  mi- 
lieu d'un  grand  concours  d'ecclésias- 
tiques,  qui  presque  tous  avoient  été 
aes  élèves ,  et  de  fidèles  qui  avoient 
tous  apprécié  son  mérite  et  sa  vertu. 
Nous  ne  pouvons  mieux  le  louer  qu'en 
citant  la  circulaire  que  M.  Tévèque 
de'Quimper  a  adressée  à  son  clergé 
sur  oette  mort  : 


«  Monsieur  et  très-cher  pasteor,  c'est 
avec  les  scntimens  de  la  pins  profonde 
douleur  que  nous  vous  annonçons  la 
mort  de  notre  si  digne  et  si  zélé  coopé- 
rateur  M.  l'abbé  Postée,  vicaire-général 
du  diocèse  et  supérieur  du  grand-séœi- 
asire. 

•  La  perte  d'un  ecclésiastique  qui,  à 
une  si  grande  vertu,  réunissoit  la  plus 
haute  capacité,  sera  vivement  sentie  dans 
tout  le  diocèse ,  et  elle  est  d'autant  plus 
douloureuse  pour  nous,  que  nous  nous  y 
attendions  moins.  La  vigueur  de  l'âge , 
nne  santé  robuste,  tout  nous  faisoit  es- 
pérer que  nous  n'aurions  plus  à  nous  oc- 
cnper  de  réparer  des  pertes  si  sensibles  à 
notre  cœur,  et  dont  nous  avions  trouvé  un 
si  grand  adoucissement  dans  le  choix  que 


(  «78  ) 

sQeOndardanfrradoiiiiiitralioa^e  ceyuli 
dioBèae.  Mais,  hélas*  la  amt  fr^pei»* 
dîatincleiiient  tons  les  âges. 

•  11  est  vrai  que  la  santé  de  M*  PoilM 
vn\i  éproavé  quelque  aUéfatioo  depiâi 
un  an.  Aucun  symptôme  cepeBdaatn*aili 
nonçoit  qu  elle  fût  atteinte  de  maniènl 
nous  donner  la  plus  légère  inqaiéfdte,' 
et  nous  espérions  toujeuis  que  qartfMi 
ménagemens  et  les  précautions  ordinainK 
suffiroicnt  peur  le  rétahKr  entièrem<pl}f 
mais  une  occasion  de  travailler  aie  mÊà 
des  amcs  dans  la  paroisse  mémo  ok  ft 
avoit  pris  naissance  lui  a  Mt  nébM 
toute  sorte  de  ménagemeoL 

»  C'est  dans  l'exercice  d*kin  lèle  sÉiri 
pur  et  aussi  générem  qu'il  a  pin  an  Sd^ 
gneur  de  l'appeler  à  lui  et  dé  lÉsUn 
terme  à  une  carrière  qui  coniptôît  eaeAie 
peu  d*années,  mais  qui  étoil  fllehiedé 
bonnes  œuvres.  La  vie  de  ce  digne  000- 
pérateur  a  été  consacrée  à  l'étàde,  et  Tu- 
sage  qu'il  a  fait  de  ses  vasiés  eobnois- 
sances  n*a  été  qu'un  service  ediîtiniler 
rendu  à  la  religion.  An  milieu  îdés  |jnfi- 
des  occupations  que  lui  donaoîenC  fen- 
seignement  et  la  direction  df^.CUràes  doi 
sanctuaire  ;  il  ménageoi( .  sL  .jt^Mi'  fOiv 
temps  •  qu'il  savoit  en  trouver  j^ùr  Ko-' 
stmclion  des  fidèles  «  et  fai«ot|i.iQavc|pl 
retentir  nos  chaires  de  prédiçjslîdqs,  MMlf^ 
solides  qu'éloquentes.  Quelle  lilljBliçnsy 
douleur  ne  ressentons -no«s  doue  pis 
d'une  perte  si  grande  !  Si  nons  pounms 
y  trouver  quelque  soulagement,  C^fit  dsfis 
la  douce  confiance  qu'une  ainesiJIifffbel 
si  riche  en  bonnes  œuvres  aoiîa^tiyi^vè 
miséricorde  auprès  de  Dieu  ;  mats  consM 
aux  yeux  de  celui  qui  juge  laf  Jostices 
même,  les. âmes  les  plus  pores penvenl 
avoir  encore  des  taches ,  nons  léclanoni 
pour  ce  cher  coopérateur  le  prédem  se* 
cours  de  vos  prières  et  de  vos  saerifioasik 

»  Receves,  etc. 

•  t  J.  M.  D.,  évéque  de  Qoimper.  » 


Une  paroisse  fort  pauvre  du.  dio- 
cèse de  fielley  a  besoin  de  faire  des 
réparations  imporlantes  à  son.  église, 
nous  avions  fait  de  M.  Postée  pour  nous  |  L'ancien  chomi-  menace  de  s'écrouler, 


(  ^79  ) 

m ùit  craindre  im  grand  déftaslie.    compte  annuel ,  ï\  fH>rloit  la  succitr-» 


Hais  lfl8  consiructloaf  sont  fort  dis- 

peodieusesy  et  U  paroisse  manque  de 

ictiources.  Le  curé  est  disposé  per- 

'  jsanoelleinent  à  tous  les  sacrifices,  et 

ine  partie  de  sa  paroisse  le  secon- 

darm;  mais  ces  efforts  seront  iiisuffi- 

faïUt  On  ose  donc  rccUmcr  les  sc- 

fipurades  aines  généreuses  qui  savent 

K^rmi  les  bonnes  œuvres  une  des 
i  niëritoires  est  de  bâtir  des  égli- 
a^.  où  Dieu,  soit  hpnoi*é.  Cette  au  - 
lyûWie  iaite  à  une  paroisse  pauvre  sera 
penitr'étrç.plus  utile  à  celui  qui  don- 
nera qu'à  ceux  qui  recevront. 

La  paroisse  pour  laquelle  nous  ré- 
clamou^  estCréovressiat,  près  Nantua. 
ÔOy.Pfut  adresser  les  dops  ou  à  M.  le 
cwtCtOÙ  en  traite  sur  M  Massiat, 
Jt^anquieràNantùa  (Ain.) 

Dam  le.  département  de  la  Creuse, 
comme  ailleurs,  plusieurs  succursales 
vacauies  tOiHt  desservies  par  des  ec- 
cléMastiyiei  voisins,  qui,  à  raison  de 
ce  àénrivet  reçoivent  chaque  année^ 
une  indemniûi  de  binage  de  200  fr, 
Lo  B&f^UT,G\éinept .  employé  ^  la  pré- 
lectiMWileGvéjnétiétoitsouventchargé 
de  remplir  lei  mandats  de  paiement 
nue  lé  préftt  délivroit  à  ces  ecclésias* 
liqâet.  Sachant  bien  que  le  préfet  et 
les  conseilken  de  préfecture  signoient 
lesinandatsde  confiance  et  sanss'infor- 
mer  ai  les  ecclésiastiques  dont  ils  por- 
fuient  les  noms  étoient  ou  non  en  exer- 
cice ,  il  aapposoit  des  desservans  dans 
toalea  les  succursales  vacantes,  créoit 
dcÉ mandats  au  nom  de  ces  desservans, 
et  les  présentoit  au  préfet  qui  les  si- 

Kit  de  confiance,  puis  il  apposoitde 
nés  signatures  au  bas  des  acquits, 
et  recevoit  le  montant  des  mandats. 


Cependant  il  ne  touchoit  pas  le  trai- 
tement en  totalité ,  parce  qu'il  étoit 
obligé  de  réserver  les  200  fr.  d'in-  '  circonstances  atténuantes. 


sale  Qonmie  ayant  été  constamment 
remplit'. 

Ce  manège  avoit  procuré  au  sieur 
Clément  une  somme  d'environ  12,00(> 
fr.  Les  faux  avoient  commencé  eu 
1832,  et  avoient  duré  jusqu^en  1836. 
La  fraude  ayant  clé  découverte.  Clé- 
ment fut  destitué,  puis  traduit  en  cour 
d'assises.  Il  a  comparu  à  Guérct  1« 
26  avril ,  et  a  avoué  qu'il  étoit  Tau-» 
teur  des  fausses  signatures.  Il  semble 
qu'après  cet  aveu,  son  avocat,  M.  Las<^ 
uier,  avoit  peu  de  chose  à  dire.  On  ne 
voit  pas  du  moins  que  cette  affaire 
pût  donner  occasion  de  crier  contre 
le  clergé.  Toutefois,  M.  Lasnier  a 
trouvé  moyen  d'en  tirer  parti.  Il  s'est 
plaint  que  ,  sous  la  restauration ,  les 
évéques  nommassent  aux  succursale^;^ 
dos  ecclésiastiques  qui  n'y  résidoient 
pas,  et  qui  touchoient  une  partie  du 
traitement ,  le  reste  étant  appliqué  4 
divers  emplois. 

M.  Lasnier  «'est  élevé  avec  beau- 
coup d'éneiigie  contre  cet  abus.  Il  eût 
été  juste  d'ajouter  que  ces  titres  de 
desservans  étoient  donnés  àdes  profes- 
seurs dans  les  séminaires  qui  remplis- 
soient  des  fonctions  auxquelles  1  eut 
n'attachoit  pas  de  traitement.  Cette 
indemnité  n'étoit  donc  pas  injuste 
pour  eux.  Quant  au  reste  du  traite- 
ment ,  il  servoit  pour  les  besoins  du 
séminaire  ou  pour  la  caisse  diocé- 
saine, ou  pour  différens  objets  d'uti- 
lité générale.  On  ne  voit  pais  que  cet 
arrangement  fût  si  fort  révoltant , 
mais  M.  Lasnier  vouloit  apparem- 
ment faire  une  diversion  à  l'avantage 
de  son  client.  Cette  petite  ruse  de 
guerre  n'a  pas  réussi.  Les  jui*és  ont 
prononcé  leur  verdict  de  culpabilité 
sur  les  67  questions  qui  leur  étoient 
soumises ,  en  admettant  toutefois  des 


deuiniié  du  desservant  qui  visitoit  la 


auccursale.   Il  faisoit  donc  de  faux    de  réclusion  et  à  l'exposition.  Il  s'est 

1.  ....  .'  ..■<*     'it 


mandats  pour  trois  trimestres  seule- 
ment, et  réservoit  le  quatrième  pour 


Clément  a  été  condamné  à  six  ans 


pourvu  en  cassation ,  et  la  famille  a 
formé  une  demande  en  conuuutation 


recdésiastique  qui  binoit ,  et  dans  le  '  clepeinc,'qui  a  été  signée  par  les  jurés. 


Oii  vient  de  replacer  dans  la  salle 
fies  audiences  de  l.i  cour  (rassises ,  à 
Saint-Omer,  le  christ  qui  en  avoit  été 
enlevé  en  1830. 


31.  TabbéPotot,  chanoine  hono- 
raire de  la  cathédrale  de  Metz  ,  chef 
de  bataillon  en  retraite  ,  est  mort  /* 
Metz,  le  2  mai ,  ù  la  suite  d'une  lon- 
j;ue  et  cruelle  maladie.  La  Gazette  de 
Metz  fait  son  éloj'je  coinme  prêtre  et 
comme  officier.  Le  coi-ps  a  été  porté, 
le  3  mai ,  à  la  cathédrale,  où  se  sont 
faites  les  obsèques.  Les  quatre  couis 
du  poêle  étoient  tenus  par  deux  cha- 
noines et  drux  chefs  de  bat.iiilon. 
Sur  le  cercueil  une  étole  se  trouvoit 
à  côté  d'insignes  militaires.  Le  cor- 
**'*C*^  '  ^^^i  ^^  composoit  de  prêtres, 
d'ofliciers  et  de  personn.i^res  de  tout 
rang,  ctoit  escorté  par  deux  cents 
liommes  d'infanterie. 

31,  llainier  Âlliata,  archevêque  de 
Pise  ,  mort  le  8  août  île  Tannée  der- 
nière, comme  nous  l'avons  annoncé, 
a  laissé  de  vifs  regrets  dans  son  dio- 
cèse. Nous  av(»ns  reçu  son  éloge  fu- 
nèbre par  M.  raî)bé  delLi  Fanteria  , 
chanoine  de  Pise  ;  cet  élo^e  prononcé 
iilans  un  service  solennel  a  été  depuis 
imprimé.  Il  donne  la  plus  heureuse 
iilée  du  caractère  et  des  vertus  du 
res|>ec  table  évêque.  M.  Rai  nier  Al- 
Jiata  étoit  né  le  29  mai  17.52  ;  ilétoit 
iiU  du  comte  François  Alliata  et  de  la 
comtesse  Galeotti.  (In  l'envoya  faire 
ses  études  au  collège  des  Nobles  de 
]iologne ,  tenu  par  les  Jésuites.  Le 
jeune  Alliata  s'estima  heureux  d^être 
formé  sous  de  tels  maîtres.  De  retour 
<Ians  sa  patrie,  il  termina  ses  études  à 
rUniversilé  de  Pise.  Dès  sa  jeujiesse, 
on  admiroit  sa  candeur,  sa  modestie, 
sa  vie  simple  et  mortiOéo  ,  sa  piété 
tendre.  Devenu  prêtre,  il  fut  fait 
chanoine  de  la  cathédrale  de  Pise  ,  et 
s'acquilia  avec  zèle  de  toutes  les  fonc- 
tions (jUv)  lui  imposèrent  son  arche- 
vêque ou  son  chapitre. 


(  280  ) 

Il  paroît  qit'il  fat  cbouî  [wr  n^ 
prélat,  sans  doute  rarclievêque  éc 
Pise,  pour  être  soA  conseil  et  M 
théologien  dans  l'asafeinblée  des  évèL 

aues  de  Toscane,  provoquée  par  Vb^ 
uence  de  Ricci  eu  1787.  M.  AUiafik 
s*y  prononça  fortement  contre  tel 
nouveautés  dangereuses.  Aussi  quand 
le  système  de  Ricci  fut  abandontié,  lil 
mérite  de  M.  Alliata  fixa  les  yetiz  mk 
lui  pour  l'épiscopat.  Le  grand--'dtt 
Ferdinand  le  nonmia  en  1791  à  l'M 
elle  de  Yolterra,  et  Marie-Louise,* ia» 
faute  d'Espagne,  qui  fut  quelque iiH 
nées  reine  d*Etrurie,  le  fit  passer  en 
18()6  à  l'archevêché  de  Pise. 

M.  delta  Fanterla  loue  le  zèledà 
prélat  dans  ces  deux  sièges ,  sa  vigi;^ 
lance  sur  son  clei*^é,  ses  ciiarité8)N)iiJr 
les  pauvres,  sa  douceur,  sa  prudence'. 
Que  dire ,  ajoute-t-il ,  de  sa  sobriété, 
de  ses  austérités ,  de  sa  dévotion,  de 
ses  lon{;ues  et  ferventes  prières?  Il 
ne  prenoit  de  nourriture  qu*uoe  fini 
par  jour,  et  préféroit  les  mets 'les- plm 
simples  et  les  plus  communs.  L'obîcr^ 
vance  rigoureuse  de  FabiUiieuce  ds 
Carême,  un  lit  dur,  des  ^ètemeDi 
(grossiers,  telles  furent  ses  hahîtodes 
constantes  dans  les  infirmités  cwBme 
dans  la  jeunesse,  et  au  milieu  deso^ 
cupations  et  des  voyages.  Placé  d^ns 
des  circonstances  critiques,  il  montra 
une  sage  fermeté  qui  lui  attira  I'csn- 
tiinc  même  des  grand>i.  La  soeur  de 
Bonaparte  qui    régnoit  en  Toscane 
ad  m  ira  son  cai-actère,  et,  appelé  deiik 
lois  à  la  cour  de  Bonaparte  ïuiMnéine, 
il  ne  s'avilit  point  par  d'indignerfbî- 
blesscs. 

Le  prélat  assista  au  concile  de  Fa- 
ris  en  1811  ;  nous  ne  voyons  point 
qu'il  y  ait  pris  la  parole.  Il  est  pro- 
bable qu'il  n*étoit  pas  assez  familier 
av«!c  la  langue  française  pour  s'y  faire 
entendre  aisémcnt.CependantlA.rab- 
bé  délia  Fanteria  dit  qu'il  éleva  la 
voix  pour  réclamer  l'o»servation  des 
canons  du  concile  de  Trente. 


Lorsque  le  pape  fut  rétabli  soi^  s 
siège  ,  l  archevêque  fut  des  prcini 


son 
iniers 


(  a8i  ) 

^  k  féliciter  et  à  l'assarcr  de  sa  par- 
lote soumission.  Il  fayorisa  le  réta- 
bUssemeat  des  pieuses  institutions,  et 
eut  la  plus  graude  part  à  la  restaura- 
jâon  de.  l'Université  de  Pise.  Par  ses 
MÎDSy  des  missionnaires  furent  en- 
Sroyés  dans  le  diocèse ,  et  de  bons  li- 
yTe$  furent  répandus.  L'auteur  de 
YJSloge  funèbre  suit  M.  Allia  ta  dans 
lV:Kçrcice  de  ses  fonctions  pastorales 
comaie  dans  la  pi;^ tique  de  toutes  les 
v^ua.  Uue  économie  sévère,  une 
frugalilé  qui  s'alarmoit  de  la  moin- 
dre apparence  de  luxe,  peuvent  seules 
eipiiquér  comment  il  a  pu  suffire  à 
tant  de  largesses  pour  les  pauvres, 
tioar  la  décoration  des  églises  ,  pour 
les  institutloiii  utiles.  Sa  caihédrale ,  ' 


POLITIQUE. 

L'amnisUe  générale  est  arrivée  jiH>pt- 
Dément  vingt  jours  plus  16^ qu'on  ne  i'at- 
tendoîL  Pour  le  dire  francbement ,  nous 
trouvons  la  chose  plus  convenablement 
failc  de  cette  manière  qu'à  roccasiou  du 
mariage  d'une  princesse  lulhérlcnnc. 

Pendant  long- temps  cctle  mesure  a  été 
débattue  contradicUiirement  par  ropinion 
publique  et  par  la  presse.  On  en.  a  fait 
ressortir  les  avantages;  on  en  a  fait  res- 
sortir les  incOQvéniens.  L'expérience  fer* 
connoitre  de  quel  côlé  les  raisons  étoient 
les  meilleures.  Si  les  effels  de  l'amnistie 
sont  bons,  caïmans  et  paciûcateors,  mcsr 
sieurs  les  doctrinaires  en  porteront  U 


entramres,liii  dut  des  emUellisse-'  ,.^^^.^  ^^^.^^^^  combattue  et  re- 

meus  ;  une  instituuon  pour  les  sourds-  ^^^  j,^  ^^^jj^  ^^  j       .^^  ^  ^^^ 

nmels  fut  aussi  sou  ouvrage.  !  „„.  _.  i  „  „    •       .  u  ui 

.  °  lever,  cl  le  pouvoir  restera  probablement 

Dans  la^ vieillesse  l)icu  1  éprouva  j  ,eurs  adversaires.  S'il  arrivoit  an  con- 

par  <»e»  iDBnnités  et  des  cliMiins.  Il  traire  que  ce  fût  a  ces  derniers  que  l'évé- 

penlit  :aa  bère  qui  etoU  auditeur  du  „e„e„t  jo„„jn  ^^^   ^.^^^      ,^^.ç  ^„, 

pape,  etsurle  poiutdeUe  caidinal.  t^^j,  ^  ^.^^^^  ,,g^  redoablcmenl 

A  dauut»  peiiws  domestiques  vint  se  j^  ,j          ^t  de  mesures  violentes. 

jouidre  uoe  longue  cec.tc ,  pu«  de  ^  ^.^„  ,^„;^  „„,  ^^^^  ^^  l'ordonnance 

graves  maladies,  aa  piete  le  soutint    ,»       ...      „   ^     . ,  _.,       ,      .. 
^         'VA        L  ir  ^  Ti    -.  aamnistie,  elle  sembleroit  ne  S  appliquer 

au  imlieu  des  floUlTrances.  Il  Vit  ap-       ,  ,       .       ,...  /  i,       ; 

proclier  la  mort  avec  joie  ;  elle  teV-  5"  ""^  condamnés  politiques  a./«e/tem.«# 
miua  son  eiil  le  8  août  de  Tannée  détenus  dans  les  pnsons  de  Cétat ,  elnesé- 
dernièie,  àràge  de  84  ans.  ^^"^^^.  ^^'  conséquent  m  aux  conluma- 

Nous  ayons  tiré  cette  courte  notice    ^^^^'"^  aux  détenus  qu,  ont  pu  s  évader. 
de  YEioge  funèbre  de  M.  l'abbé  délia    ^"  ^*  ^"  ""^  in  erprétatioii  différente  et  • 
Fanteria.  Cet  éloge ,  écrit  avec  sensi-    P^f  large  résulte  des  explications  ver^ 
bililéet  avecgoût,  montre  dans  M.  Al-    ^'')^  données  par  M.  le  président  du  cou- 
liau  un  évéSue  digne  d'être  cité  à    seil,  et  que  la  faveur  s'étend  à  ceux  qm  ont 
côté  des  Albergotti,  desCarletli  et  des    '"«^  }«"''  peine  comme  à  ceux  qui  en 
Ifava,  pieux  prélats  italiens,  dont  nous    *"*^*  ""^  partie, 
avons  fait  1  éloge  dans  ce  Journal. 
Peut-éti'e  est-il  à  regretter  ^uc  l'iia- 
bile  et  pieux  orateur  n'ait  pas  joint  a 
son  Eloge  un  plus  grand  nombre  de 
notes,  où  il  eût  pu  faire  entrer  des 
'  détails  historiques   que  les  formes 
oratoires  d'un  discours  ne  compor- 
toient  pas.  Gl-s  détails  historiques  , 
<iui   n'etoient  pas  nécessaires  en  Ita- 
lie ,  eussent  eu  du  prix  dans  les  pays 
où  AI.  Alliatactoit   beaucoup  moins 
connu.- 


ont 


Dans  ce  cas,  les  anciens  ministres  de 
Charles  X  qui  ont  cherché  asile  dès  le 
commencement  sur  la  terre  étrangère, 
seroicnl  autorisés  à  rentrer  en  France,  et 
la  raison  d'état  se  contenleroît  de  leurs 
sept  années  d*extl.  Mais  quand  il  en  seroîl 
autrement ,  il  nous  semble  que  cela  ne  ^ 
pourroit  regarder  les  quatre  ministres 
sortis  Tannée  dernière  du  ch&teau  de 
Ham.  Quoiqu'ils  ne  soient  point  aetuelte- 
ment  détenus  dans  les  prisons  de  l'état ,  ils 
ne  sont  nî  contumaces,  nî  fugitif?.  La  po- 


remit  dm  i^vôlôtiofi^  Hait  do 
où  Von  fait  tanit  que  de  les  aeèépler; 
veat  dire  nécessairement  qu'on  te 
armé  de  ce  qui  convient  ponr  nii 
si  mde.  Or,  Tattitude  que  lés  mînii 
ont  fait  prendre  dirtianche dernierm 
des  Français ,  ne  répond  nalfemeot  It 
éé^  qn'on  se  fait  da  caractère  detprincflp 
qui  acceptait  volontairement  des  ripiv' 
oragenx.  Ce  que  nôds  vonibns  obaçm 
de  là ,  c'est  que  dans  les  pays  où  tu  riil 
régneAt  et  ne  gouvernent  poê ,  il  fl^èénît. 
t&cher  de  s*arrànger  pour  qae  Iciir.^ 


sâlion  oft  ils  se  trouvent  ii*est  point  |de 
leur  choix  ;  c'est  le  gouvernement  qui  la 
leur  a  faite  lui-même  en  la  modiûant 
eomtaie  il  1*»  voulu.  Bien  certainement  la 
justice  distribolive  ne  permet  pas  qu'ils  ne 
as  ressentent  point  des  adoucissemens  ap- 
portés aux  autres  douleurs,  surtout  quand 
on  considère  qu'ils  sont  les  doyens  de 
la  détention  et  les  premiers  en  date 
sur  le  martyrologe  de  la  révolution  de 
JuilleU 

A  présentai  reste  à  se  demander  si, 

dans  ces  jours  de  pardon  et  d  oubli.  Dieu  .  „      ,    -     , '•-r.rijii 

sera  le  seul  qui  n'obtiendra  rien  pour  lui  '  «nité  ne  lût  pas  trop  g"âlée  et  râTsKjJfir 
et  son  Eglise,  et  si  ramnisUe  s'arrtlera    It» min islres qui  gouvernent  k  le^rpliçiBi 
aux  portes  des  temples  dévastés  et  profa- 
nés ,  veufs  de  leurs  pasteurs  et  de  leurs 
troupeaux. 

La  preuve  qu'il  ne  faudroit  pas  don- 
ner trop  d'extensiop  au  système  qui  veut 
que  les  rois  constitutionnels  rêgHêni  et  ne 
gomœrnent  pa$ ,  c'est  que ,  quand  ils  lais, 
sent  les  autres  gouverner  à  leur  place,  les 
choses  ne  se  font  pas  toujours  aussi  bien 
qu'ils  auraient-  pu  les  faire  eux  mêmes. 
Témoin  la  revue  de  dimanche  demier,r. 
cpie  les  ministres  n'auroient  sûrement  pas 
rendue  aussi  méticuleuse  et  aussi  ridicule 
s^l  y  fût  allé  de  leur  amour -propre  per- 
sonnel, et  qu*H  eût  fallu  prendre  pour 
leur  compte  les.  mille  frayeurs  qu^iU  n'ont 
pas  craint  de  mettre  sur  le  sien. 

Sans  doute  la  revue'^de  dimanche  étoit 
pour  eux  un  cas  de  responsabilité  qui 
pouvoit  faire  excuser  de  leur  part  une 
certaine  exagération  dans  les  sollicitudes.- 
Mais  enfin ,  quand  on  se  charge  de  gou- 
verner la  personne  des  princes,  il  ne  faut 
pas  leur  prêter  des  timidités  qu'on  serait 
honteux  d'éprouver  soi-même,  et  leur 
faire  faire  des  choses  dont  on  ne  voudroit 
pas  encourir  personnellement  le  ridiculet 
Autrement  il  vaut  mieux  les  laisser  se 
gouverner  à  leur  guise,  et  faire  comme  ils 
l'entendent  ;  probablement  ils  y  gagne- 
raient en  considération  et  en  dignité.  On 
$ait  fort  bien  que  les  temps  sont  difficiles 
polir  les  royautés  qui  ont  à  lutter  contre 


W 


PAAIS9  iO  MAI.    .  ; 

Dans   un  rapport  de    M.   BMw,* 
adressé  au  roi  des  Français,  on  Jiti'ttlli 
grand  acte  ^de  clémence  êtoit  depuis  kmf* 
temps  le  vœu  de  votre  cmut^  mrisannf 
de  l'accomplir,  il  falloli  qile  les  partit 
vaincus  ne  pussent  attrlboer  l%oblf  9i 
leurs  fautes  qu'à  votre  généiMlfi.  Vérâré 
est  affermi  ;  votre  gonveneONiiC  resté 
armé  des  lois  sahilaires  qtdWft  sauvé'  la^ 
France,  et  serviroient  de  iioiMiBft'lL'i!%^ 
primer  toutes  les  lentatites  erVidininèf 
auxquelles  des  hommes  înoOitlgiblesoi^'^ 
roient  encore  se  livrer, .  f^  gardé  Mus* 
nale  et  Tarmée  viennent  de  sataor  dé 
leurs  acclamations  votre  présctkè;  14  na- 
tion entière  s'associe  aux  émotions'  dé 
votre  cœur  paternel,  en  vojiol  appro- 
cher une  union  qui  va  perpéttNr  nXrs 
dynastie,  etc.» 

Ce  rapport  est  suivi  d*une  ordmoancê 
qui  accorde  une  amnistie  à  tow  les  indl-' 
vidus  actuellement  détenus  dans  lès  pri* 
sons  do  l'état,  par  suite  de  condanna^MiS- 
prononcées  pour  crimes  et  déUty  politi' 
ques.  Toutefois  la  mise  en  sorreillaoGr'j 
est  maintenue  à  l'égard  des  condaninési 
des  peines  afflictives  6u  infamantes,  dit 
l'ordonnance,  ainsi  qu'à  Tégard  de  OBU| 
qui  y  ont  été  assujétis  \^n  jngemens.  U 
peine  prononcée  contre  Boireaa  (-proc4l 
de  Fieschi)  et  Meunier  est  conHnnée  les 
celle  de  10  ans  de  bannissement. 


(  «83  ) 

^  D'arts  te  C^mêUnniptmêif  ^*M  k    potés  font  ImcriU  potir  Ta  loi  •  et  doute 


loit  que  le  roi  des  Fruiçiit  a  fyii  ap 

niiQÎ^U^  pour  leur  proposer 

ÏA  conseil  s'est  prolongé  jus- 

pqi$  heam  et  demie  dn  matin.  Cette 

ie serait  trouTéeanrétée  en  famille 

Iç  départ  du  duc  d'Orléans  pour 

•j^VwÊ  une  ordonnance,  du  6.  M.  Char- 
îjÉ^VlMDDi  iiçtuellement  ambassadeur  en 
V^rvi^epl  iv>mmé  pair  de  France- 
..'  m  to  comte  de.  Perthnis ,  un  des  olfi- 
An  «rordonnance  de  Louis-Philippe, 
bg^aveplk  de  Broglie  au-devant  de  la 
pripcfO  Hélène  de  lAecklembourg  jus- 
^Fnld. 

— !-  On  lit  iuÈ$  les  journaux  ministé- 
imIs  qœ  le  doc  d'Orléans  et  madame  Adé- 
UMêumi  parti»  lundi  pour  Bruxelles, 
ffin  d>lettir  sur  les  fonts  de  l>aptéme  le 
eeogad  U^^joiàe^  Belges.  Le  prince 
4»  JWTilte.ctiauasi  parti  pour  Bruxelles. 

^.MfjBéfé:*  prélet  de  la  Hante -Ga- 
ionno,,.4M  nmmé  préfet  de  l'Eure,  en 
lemplaecuw»»  4e  M*  Passy,  démission. 
mire.  4iiisj>jleiliQ|iniaux  du  gouverne- 
ment %nl  BiHVtaMnvoieiit  il  y  a  deux  ou 
ti^U  îoiMrs  qpsfttHr  lim^  n'a  voit  aucune- 
jBeoi  ioogé  k  domier  sa  démisson ,  ont 
été  tout  an  ipoiqslmittiu  en  erreur. 
.  —  3oD|  vçmniéf  Goiiseillers.à  la  cour 
«nrale.^if  Roim.  MMi.  Fouet  et  Nepven. 
(il^présJdMIt.da  tribunal  de-  Dieppe,  et 
la  leeoiKl  pifçuimur  du  Aoi  à  Evroux. 
..-?>'  JMU  Valetle des  Hermcaux,  dépuléde 
kLoxèra^  abonné  sa  démission.  Depuis 
quelque  temps  il  n'avoit  point  pris  part 
MX  Irmm  l^puflatifs.  AI.  ValeUe  des  Uer- 
n|M^.  ,aiég«ii(  à  droite  avec  MM.  Ber- 
qw»  fW  I^^U  James  et  les  députés  de  la 
Mtau.fqpipîon. 

yr-  M*  SféfMajâÊni ,  ambassadeur  à  Lon- 
f.qnitté  Pari#  hier  matin. 
On  dit  que  M..  Alexis  de.  Jussicu.  est 
IMPM  dîreçteor  de  \$.  |u>lice,  et  |f.  Ma- 
IM  directeur  des  communes  près  le  mi- 
)iplèr9,de  l'intérieur. 
yrrU^  oraliun  qui  se  proposent  de 
Hurler  Iqib  de  la  discussion  de  la  loi  sur 
H  aocres  nHit  nombreux.  DéjàoBsedé- 


contre.  M.  Blinde  Bourdon  est  au  nombre 
de  ces  derniers. 

-  — llparottqu'Abd.eUKaderserappro«i 
cbera  d'Alger  pendant  que  le  général  Bo-: 
geaud  ira  le  chercher  inutilement  dans  le 
province  d'Oran. 

—  Le  général  Bugeaad,  qui  paroissoifr 
si  pressé,  ne  doit,  assore-t-on,  quitlet^ 
Oran  avec  son  expédition,  que  le  lo  mal.' 

— A  Oran,  comme  h  Alger,  on  remar-' 
que  te  contraste  bizarre  des  proclama- 
tions pacifiques  de  M.  Danremont  et  dea 
ordres  dn  jour  tout  belliqueux  de  M.  Bo-^ 
geaud.  Apparemment  il  a  été  décidé  que 
le  bon  sens;  n'auroit  Jamais  rien  à  rôii^ 
dans  les  affaires  de  l'Algérie. 

—  Le  conseil  de  guerre  de  la  division 
d'Alger  est  saisi  d'une  affaire  de  vol.  M.  de 
la  Bachclleric,  lieutenant  de  jq>ahis,  se  . 
trouve  accusé  du  bris  de  la  caisse  rriill- 
taire  de  ce  corps  et  de  l'enlèvement  deé 
espèces  qu'elle  contenoit.  Son  spahis  d'or- 
donnance .  nommé  Gilquin ,  est  aussi 
compromis ,  non  par  cupidité ,  dit  un 
journal,  mais  à  cause  de  son  dévoûmeni 
sans  bornes  pour  son  mettre.  Ayant  dit  k 
ce  malheureux  qu'il  devoit  io,ooo  fr.VeC- 
que  sTil  n'eraportoit  pas  la  caisse  il  n^voit 
plus  qu'à  se  tuer,  M.  de  la  Bachelier^ 
se  jeta  sur  un  lit  et  feignit  de  vouloir 
se  tirer  un  coup  de  pistolet  ;  Gilquin  ,> 
effrayé,  l'arrlta,  et  le  lendemain  le  vol  fut 
commis. 

—  La  Quotidienne  aroit  dit  que  les  donS' 
accordés  par  l'administration  des  bigoa 
de  M.  le  duo  d'Aumale  s'étoient  élevés  en 
cinq  ans  à  4oo  fr.  M.  Borol  de  Bretisel , 
administrateur  de  ces  biens,  a  adressé  à 
la  Quotidienne  une  lettre  que  ce  journal  a 
insérée ,  et  où  il  annonce  que  les  secoure 
continués  ou  accordés  sur  les  biens  de  la 
succession  de  M.  le  duc  de  Bourbon,  tant 
pour  des  étsblissemens  publics  que  poui^ 
des  églises,  des  écoles,  des  Sœurs  de  Cha- 
rité, se  sont  élevés  depuis  la  mort  dn 
prince  à  63,760  fr.  M,  Borel  de  Bretiiel 
ajoute  que  ie  revenu  de  la  f  cccession  est 
loin  d'être  de  2  milliocie,  comme  on  l'a* 


(.94) 


falldit.Biabqa'iln'nciidGputoa.ôoorr;  i 
«iMigCf  dËdnilea. 

—  M.  le  carë  de  Saïnt-Rocfa  vient  de . 
hire  don  à  son  ^tue  d'un  lableta  reprV- 
Molaat  siiiile  Tliôrtae,  d  peiut  jiar  rat- 
dune  Arbuibre. 

—  On  lit  danï  le  journal  minîiitËrinl 
da  wic  t  •  Jusqu'à  prOsenl  la  Corie  n'a- 
vait pu  été  Tiiitée  p^r  MM,  tes  inipec- 
ten»  gfnéraoi  det  étude*.  Ijt  ininislre  de 
l'ûiSlrucUon  publique,  M.  de  lialTindy,  a 
décidé  qu'elle  le  seroit  celle  aiinf'C.  M.  de 
MoQlfemnd ,  iuipecteur  général ,  lera 
cbu^é  de  cette  mi»ion.  • 

—  On  écrit  de  Uarwilte  que  le  paque- 
bot i  vapeur  le  Fenliiuuid  II,  parti  de 
Niples  le  37  avril,a  été  mis  en  quarantaine 
Dei  .déi>ôches  qu'il  «pportoit  ï  l'inten- 
dance saaiUire  IodI  craïadie  que  le  cho- 
léra n'ait  répara  à  Kaples. 

—  L>  Ole  de  lord  Lyndliurst,  Igée  de 
i4  ans,  vient  de  mourir  à  Paria. 

—  Le  sieur  Commcrson,  que  l'on  a  vu 
long-temp!!  curcer  l'élit  de  décroltew  im' 
1<  pont  Saint-Michel,  a  comparu  devant 
la  police  Gorrectionoelle  comme  prévenu 
d'avoir  porté-  uni  droit,  les  iusignesniii- 
vsrailaireb.  et  d'avoir  écrit  des  lettres  iu- 
jurieniesel  menaçantes iU.Uuiiol,  alon 
miuislrc  de  l'instruction  publique.  Bici 
que  pendant  les  débats  l'accuaé  ait  di 
(ju'aptès  l'alteniat  de  Henuier  il  evoi 
écrit  it  LouivPbilipp«  pour  le  féliciter 
d'avoirC'chappéiilaballe  de  l'assassin,  bien 
que  son  défenseur  ail  lu  uue  pièce  de 
qi\il  avoit  faite  et  eqvuyée  au  cbâtcn> 
ponr  la  f<!te  du  1"  mai,  lu  tiibuual  a 
damné  Commenon  k  deui  ans  de  prison 
et  11  100  fr.  d'amende. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reçu 
les  7  el  8  mai,  38i,66o  fr. ,  et  remboursé 
4aS,ooo  fr. 

—  Le  mariage  de  ta  veuve  de  l'amiral 
de  Rignj,  annoncé  par  plusienrajournaui. 
setronvedémcnli. 

—  On  lit  dans  la  Cautte  dtt  Tribimaax 
que  Meunier,  ayant  eu  cannoissance  de 
sa  nouvelle  commnlntion  de  peine,  n 
vené  des  lannei  abondantes,  et  a  protesté 


Ae  noDveair  dé  •oMTepenGr  M  de  « 


—  Lnodi  matlD,  ven  nmf  beflici  ,- 
fraim«i^wtpréci[MtÉedani  lu-Seioe, 

'    da  pont  Loois-Plii  lippe.  Dn  ' 
ivocal ,  M.  Emeit  de  IL ,  qui  pUM 
déberrana  vile  de  sa  redingptte;  efi 
lança  dans  la  rivitre.  L'eau  éloit  fréldl 
et  Forieinent  saisi,  M.  de  R.  >lkrit 
victime  de  m>d  dévotkncDli' lonqwti 
mariniers  ont  été  asiea  bcarti 
ramener  sur  !■■  grève,  lia  pi 
Muver  la  malbcureuse  femme. 

— M.  BracardI  Schelini.  MmétfB^ 
ment  de  Florence  k  Paris,  avoit  Mfaft 
dernier  plusieurs  course*  deu*  fHftfntW 
voituitn  déplace.  Rentré kion  fcMd,3 
s'aperçut  qu'il  n'avoit  pli 
fenilln  qui  renfermoil  de*  TilutUs  uMsl 
dérablea.  M.  Broeurdi 
prendre  son  parti ,  krtcpi^l  leflt  IH 
lettre  «gné  Tnrpin.  C'âloit  ht  tOK'é 
l'un  dus  cocben  qui  l'aroîeNl 
ttntiil  vit  qnccct.bonneielH 
son  portefeuille  k  ta  dîspoiMm 

_M.  Alei.  Mangot,  aul 
k  l'Ecole  Polytechnique,  ilà 
k  l'astj,  i.  rige  de  io4  adl. 


VEcho  de   Roae»  dit  qAn 
k  répandre  dans  celle  >ilb  H 
roiu  les  portraits  tnei  peu 
Fiescbi ,  Pépin,  Morey  et  iMm. 

~  Une  des  plus  fortea 
[tetbel  (Ardennes)  vient  de 
piiement.  ■■     .      ■'    '  ! 

—  L'Hermint  dément  wMo  tetfgîe  tte; 
soi'disanscfforu  tentés  par  Ifjpurti'MRilî- 
miste  dans  la  Vendée  uMpik  do  ieooee. 
gens  appelés  sons  les  drapecn^potir  lev 
engegerk  se  soustraire  h  laloi.elifeipttol 
ainsi  S!ir  les  bruits  («créditée  par  té  Bm- 
Ion,  V^mi  de  la  Chnri*  et  dlfffima  jour 
naus  de  Paris  :  >  Il  fandrotc  avoir  MH 
la  bonhomie  du  vieoi   libéralime,  M 
une  foi  bien  robuste  dans  les  parolei'' 
nos  charisiaus  polUiquet,  poor  conten 
son  sérieux  en  listnt  de  tMles  blIlèveiMe 
«Ton  n'y  tptTCeTDÎIfMleDlioiiCKMed 


(  «85  ) 

killer  de  técenter  calomoies  contre  la    et,  néanmoins,  M.  X.   réclama  de  sef 

commeltans  un  supplément  de  60  fr. 
ponr  soins,  peines,  démarches,  etc.  Us  ne 
payèrent  point,  et,  assignés  devant  le 
juge  do  paix,  les  boulangers  eurent  gain 
de  cause.  M.  X.  interjeta  appel  devant  le 
tribunal  civil  qui  mainlint  le  jugement, 
et  condamna  rappelant  aux  frais.  Au  ri- 
dicule d'un  procès  pour  une  somme  mi- 
nime, M.  X.  a  su  joindre  le  ridiculed'une 
défense  en  deux  ou  trois  cents  mauvais 
vers. 


On  éccît  de  Gleimont,  le  6  mai,qne 
^adet-Lafarge  ancien  membre  de 
iTS  assemblées  législatives,  vient  de 
ir  à  Maringues. 
^i  .'-^Lé  Réparateur  continue  sa  souscrip- 
faveur  des  malheureux  ouvriers 
'^le  bTPp.  Ce  journal  avoit  reçu  en  tout 
qta-.7iDid  Si,  161  fr.  65  centimes. 
r    —  furent  F^erlay,  après   avoir  subi 
-^|Bjnq  âos'de  travaux  forqés,  fut  condamné 
-Tannée -dernière  à  vingt  ans  de  la  même 
le,'  eC  se  trouva  dans  la  prison  de  Va- 
vnc  Joseph  Rochas  fils,  condamné 
^'«eptiiu  de  ttlavanx  forcés,  et  un  nommé 
BleUoti.  Le  10  décembre  dernier,  après 
dé  pénibles  efforts,  ils  parvinrent  tous 
'  fVois  à  ^éxtideri  ils  se  rendirent  du  côté 
da  bonrg  da  Péage,'  où  habitoit  le  père 
de  Kocbi|s«Bletton  ne  pouvant  s'arranger 
avec  TefÎÈJ  quitta'  ses  co-évadés  pour  al- 
ler cbet'âk'' femme;  mais  le  troisième 
jour,  il  fat  ànétéb  Interro^,  il  ne  tarda 
ifMS  k  déiionoèr  ses  anciens  compagnons 
'  de  caplivîiè,  et  .foniut  qu'ilsétoicnt  à 
faire  de  la  ^ftM^ioonhoie ,  chez:  un 
cèanfonmièi*,  'Miimié  Gomfbe.  On  les 
prit  en  Oigràùt  délit  avec  leurs  compli- 
ces. La  çoar  d'assises  de  Grenoble,  après 
.en  avoir  acquitté- deux,  a  condamné  Fer- 
lay  h  i5  ans  de  travaux  forcés,  Hochas 
iîU  à  dÎK  apade  la  môme  peine,  -et  Combe, 
fNMir  les-  avoir  cachés  chez  lui,  à  4  ans 
tfemprisonneroent. 

—  Pendant  le  mois  d'avril,  Télat  cîvi! 
de  Manéille  a  enregistré  4*^2  naissances, 
2^  dé^.  -et  135  mariages. 
.  '. —  Uni  individu  a  été  trouvé  blotti,  la 
irait,  dans  une  cabane  de  marbrier,  à 
Bordeaux^  Gomme  il  avoit  un  briquet 
fhoqihoriqoe  et  plusieurs  paquets  d'aita- 
«etlCB,  il  a  été  arrêté. 
.  '''■■^—  Un  clerc  d'avoné,  M.  X,  ayant  qnitré 
iod  élude,  se  mit  II  diriger  quelques  af- 
lairés.  U  habitoit  Foix  (Ariège),  et  fut 
chargé  par  les  boulaDjgers  de  sa  ville  de 
fédiger  une  pétition,  et  de  la  remettre  au 
fréfet.  Ilskiî  donnèrent  So  fr.  à  titre  de 
salaire.  La  pétition  n  eut  point  de  succi^s, 


EITIÎRUIUR. 

NOUVELLES  D'ESPAGNE. 

Les  nouvelles  de  Madrid  du  i*»  mai 
conGrmcnt  l'entrée  des  carlistes  à  Solsona, 
après  avoir  battn  la  colonne  d'Osorio  en 
Catalogne. 

—  La  l^on  française  au  s«*vîcé  de  i& 
révolution  espagnole  devient  de  jour  en 
jour  moins  nombreuse. 

—  On  écrit  de  Sarragosse,  le  29  avril, 
h  la  Sentinelle  des  Pjrrénéea,  que  la  prise  de 
Cantavîpja  par  les  carlistes  est  conGrmée. 
Dix-sept  carlistes  prisonniers  ayant  pn  sTé- 
Vader  se  rendirent  auprès  de  Gabagtiero, 
et  lui  dirent  qu'il  seroit  facile  de  péné- 
trer dans  la  ville  par  le  chemin  qnî  leur 
avoit  servi  pour  en  sortir.  Cabagnero  se 
mit  alors  en  marche  avec  600  hommes, 
et  les  factionnaires  christinos  ne  s'oppo- 
sèrent point  h.  son  entrée  dans  la  ville. 

—  On  écrit  de  Tolosa,  en  date  du  2, 
qu'on  s'y  attend  à  un  mouvement  en 
avant,  du  quartier-général,  versAndoain. 

—  Deux  dépêches  télégraphiques  de 
Perpignan  ,  les  7  et  8  mai ,  que  publie  te 
journal  ministériel  du  soir,  donnent  des 
nouvelles  d'Ë^agne.  Tarragone  a  adhéré, 
le  3o  avril,  aux  résolutions  des  révoltés  de 
Beus.  La  province  de  Tarragone  s'est  dé- 
clarée indépendante  de  la  Catalogne,  et 
refuse  obéissance  au  caj/it aine-général. 
Le  14 ,  les  anarchistes  se  sont  emparés  à 
Barcclonnc  du  tribunal  et  de  la  maison 
de  ville.  Les  troupes  de  la  régente  les  ont 
attaqué^  avec  du  canon ,  et  le  feu  a  duré 
toute  la  nuit  du  4  su  ^*  Les  révoltés  ont 


(•8«) 

capitula  h  ni  li«iirn  du  ntitin.  M  6a  leur 
•  permii  dé  nrlir  de  !■  place. 

Lu  carlbM  «oui  bmJDSn  nombrani 
dan*  te  rojWHM  de  Talence. 


CoDitant  Poliri,  enfenné  dam  U 
miison'de  comctioii  de  L»  Haje,  eotnine 
complice  du  *ol  des  diemen*  de  1»  prin- 
çene  d'Orange,  va,  dit«n,  faire  patollre 
■n  rapport  circonilmcie  aar  ce  vol  eoo- 
ridérabk. 

—  ha  crÎM  comnerciale  commence  i 
H  faire  sentir  dana  les  centrées  manafac' 
tarières  de  U  Soiaae.  Troiades  priacipani 
alelien  de  soieries  de  la  ville  de  Zuricb 
vieniKnlde  st  fermeri 

—  S.  A.  R.  la  dncbeste  douairitre  de 
Sau-Meiningen ,  princesse  de  Hebenloe- 
Laiifenberg,  mère  du  graiid-dnc  régnant 
deSaxe-MeiniDgen  et  de  ta  reine  d'Angle- 
terre, est  morte  de  ta  grippe,  le  3o  avrU 
dernier,  ï  Meinipgen.  Elle  étoit  iiËe  le 
1 1  août  1 763. 

—  U  GoMrb  i/aSiMildeSaiat-Pâters- 
Iioiirg  dit  que  l'empereur  a  ordoanâ  k 
lou  tes  chefs  de  ^'admînislratiqii  civile 
de.a'opposer  ronueUeinenl  ï  ce  ijuc  lenn 
lobordonnés  portent  des  barbes  longues 
b  la  nunîËre  des  isnËlites,  on  des  mocs- 
lacfaes  par  imitation    des  modes  frao- 

— La  noblesse  de  la  province  de  Penu 
vient  de  décider  qae  la  maison  dans  la- 
qnelle  l'emperenr  de  Rnssie  s'est  irrétf 
.Tannée  demibre  i  Tschenbsr,  sptht  sa 
cfaale,  seroit  convertie  en  chapelle ,  où 
l'on  récileroil  toaa  les  jours  des  priËrei 
pour  la  conservation  de  sa  vie, 

CHAMBHE  DW  PAIltS. 

(IVsidBncede  H.  Pasqnter.) 

Siantt  du  9  mai'. 

U.  le  président  nomme  plnsieare  com- 

fnissîons.  Celle  qni  sera  chargée  de  t '»«' 

men  da  projet  rulatif  an  million  de  la 

reine  des  Belges  se  compose  de  MM.  de 

Caoi,  de  Cuigny,  de  Grillon,  de  Fréville, 

do  Larochcfoacaiild ,  Maison  et  Portails. 

I/Ofdre  du  joar  ert  le  tnitu  de  la  dMi- 


loi  relatif  atn  faillilea  et  tMtn^ 
Ajadl  adapté  les  ringluâtiqjpttiriwuïi 
liclM  dana  la  sianee  de  U  vcule,  la  dus 
Im'b  eondniM  l'exanieB  daa  aitideâ  ■ 
lan^,  dont  elle  vol*  UB-gi 


H.  lecomtedeTascbertibtIcBllé: 
voi  de  dooi  .pétitions  aui  commàita 
BQxqDFltes  elles  se  rai^rtentt  rhaa'àt 
relative  h  )a  loi  snr  la  earde  nationàfe  A 
Paris,  et  Tanlre  i  la  loi  sur  les  aliéiifiL  '• 

L'ordre  du  joor  est  la  suite  de  la  Mt 
béralion  sur  les  articles  da  pnjtl  fl 
concerne  les  faillites el  banqMiovMU 
chambre  termine  le  vote  des  ■ombrin 
articles,  et  passe  an  scralip  anr  rcnN% 
hle  de  le  loi.  Elle  est  adoptée  k  Faiian- 
mité  moïnsnne  voix. 

CHAMBRE  D£g  Dàp%TXta. 

(Présidence  de  Hé  pnpjn.) 


HM.  de  Clogenson  et  du 
obUennent  des  eongéii. 

M.  le  président  auDanct  ^M  alWt 
de  M.  CharreTTon ,  dépoté  de  It  HaMa-  { 
Vienne  et  président  du  trJbaaMidaBalIte.  ' 
Teipédition  de  l'arrêt  renda  par  la  cImi»^ 
bre  d'accusation  de  U  cour  lejtin  da  li- 
moges. L'eiposé  des  Faits  as  tBttaiofpÊt 
le  di^KNitif  suivant  :  : 

■  Attendu  qu'il  est  érideal  que  la  cmk' 
doile  de  H.  le  prfâdeot  CbaneynBV  tp^ 
priciËe  avec  l'attentioa  la  plat  Jorupu- 
iense,  ne  peut  laisser  planer  luplat-UÎ^ 
soupçon  sur  la  réguUtîié  du  •«  «cM 
comme  président  du  tribunal  ..et  quel» 
malveillance  même  ne  santoil  J  IrotiKr 
l'ombre  d'an  reproche  pTandble.U  conr 
déclare  qo'il  n'y  a  pas  lieu  •  adîtM.  > 

On  reprend  ta  discussion  du  pr^al  HT 
le  sel.  M.  Parant,  membra  de  lÉ  eoaawl^ 
»ion,  trouve  des  dlfficnltéaMïÇ  toualN,    , 
sfstËmes  possibles,   et  cioil  qa'pB  doï    | 
préférer  le  régime  de  la  libre  orcnUtiM     : 
M.   Laurence,   rapporleot,   Rattachai, 
prouver  que  le  Irailé  avet  Ir  CompapiH  ' 
de  l'Est,   qni ,   fait  pour  ng  ans,  a  eu- 
corc  S7  ans  k  conrir,  eut  fort  oflénui  l 
l'état  (LebnildaaeinveamliDUGSNvia 
U  vois  de  l'onlewi] 


(  «87  ) 


iri,  dit  en  ft'intcrronipant  M.  Lan- 
iTigit  d'une. loi  <|h1  changera  la 
dii  déparlemeos  ;  c'est  bien  le 
obtenir  de  vous  quelques  mi- 
Uention. 

lit  cesse  cl  recommence  bientôt 
iice^  en  finissant.  Tait  connoitre 
nouveaux  amendemens  de  la 
ion,  qui  ont  été  soumis  le  malin 
Lre  dés  finances. 

f-t<ussac  trouve  que  la  loi,  telle 
gouvernement  Ta  proposée, 
•ntn'îc  insuffisante.  Il  faut  la  sup- 
d'un  monopole  onéreux  pour  les 
oens  de  l'Est  et  Tindustrie.  Mais 
Il  traité  du  ^gouvernement  avec 
pagnie  :  il  faut  le  rompre,  et  de 
re  la  moins  onéreuse  pour  TélaL 
Mosbourg,  appelé  à  la  tribune, 
se  pouvoir  j)arler  avant  d'avoir 
nottlcatîon  des  nouveaux  amen- 
qui  ne  sont  pas  encore  distri- 

Séancê  du  i  o  mai. 

ince,  ouverte  à  untï  heure  et  de- 
te  ssspenduc  parce  que  la  cliam- 
t  pas  en  nombre. 

tues  voix  :  L'appel  nominal  etrin- 
an  llimitti^l 

es  aeeréliiMi fait  rappel  nominal. 
nf  des  «bflens  seront  inscrits  an 

icaire-Laplagne  présente  un  pro- 
i»i  partant  demande  d*nn  crédit 
lenlaire  de  3,5^,117  fi\  pour 
e  de  1857,  et  applicable  à  divers 
de  son  ministère; 
président  engage  MM.  les  députés 
idre  à  la  chambre  exactement  à 
te,  afin  de  ne  pas  prolonger  indé- 
llA  session. 

ilICNd  obtient  un  congés 
;roi8  heures  la  cbambrç  est  assez 
nse  pour  reprendre  la  discussion 
il  sur  les  sels.  Après  avoir  entendu 
iloabouTg  contre  le  projert,  et  le 
i  des  finances  répondant  à  M.  de 
rg, .  on  passe  aux  articles.  Pln- 
épàléd  demandent  que  la  loi  soit 
e  jusqu'à  ce  que  le  gouvernement 
ié  le  traité  fait  aiec  la  compagnie 
.  Le  ministre  des  finances  s'y  op- 
înfin  la  chambre  vole  Tartiole 
îAsnite  rarfîclc  a. 


Nous  avous  déjà  enlreleiiu  hou  lecteurs  «rune 
grande  publication ,  cutreprise  dans  un  excel- 
leut  esprit,  sous  le  patronage  d'hnniuios  émi-  - 
liens  ,  et  à  laquelle  nou«  porli'ms  dès  Inrs  un 
vif  iu te'rél.  Non*  coûtons  parler  de  VEncy* 
clopédie  ékt  XIX*  siècle  ,  dont  l'introducliou, 
rédigce  par  M.  Linrentie,  est  un  travail  très- 
retnarcfnabffe  ,  ot  coiiça  dans  les  Mieilleura» 
vues.  La  révision  de  lova  lesartideii  confiée 
à  M.  i*al)bé  Receveni'y  et  les  bon»  des  prind^ 
paiix  r<îd'icteurs ,  coiiiplètent  les  garanljes'ino- 
raltfs  de  cet  ouvrage,  qui ,  sous  les  autres  rap- 
ports^ ne  laisse  rien  à  d^ircr.  Les  trois  pre» 
nùcnt  volumes  ont  paru ,  et  it<i  contiennent 
une  foule  d'articles  iinportans.  Nous  nous  bor- 
nerons à  signaler  les  mois  Abeilard,  Ame^  par 
M.  Tahlic  Receveur;  Affusion ,  Abstinence , 
'  pir  te  doefeitr  Riteamier;  Amour,  Amltfi , 
Académie  des  sciences  morales^  par  M.  Lait« 
rentie;  Absence,  par  M   Henuequin;  Aliéna^ 
lion  mentale ,  par  le  docteur  Esquirol  ;  Ati-' 
mens,AlimentaiioHgpérM,  fid^ards,  de  Tin* 
stitul;  AUemagne,  par  II.  Phil.  Chastes;  Ah* 
dication.  Amnistie^  par  le  comte  Beugnot; 
Acteur,  par  M.   de  Pastoret;  AUhran,  par 
M.  Reynaud,  de  i*lnstitai;  le  cmrdimal  XAnir 
boise,  par  M.  de  Moutmerquéy  A(/lerif  par 
M.  Artaud,  de  l'Institut,  etc.  Le  cinquantième 
volume  est  s6iis  presse,  et  doit  paroltre  pro- 
chainrmeiit.  Les  souscripteurs  verront,  danâ 
la  publication  de  ce  volume,  la  prenve  que  les, 
bornes  asSi^ées  à  l'ouvrage  ne  pourront  (kré 
dépassées,  et  nous  ne  po^ivous  qn*iipp'duvèr 
cette  mesure.  Nous  nous^  livrerons  &  uu  ezam»v 
plus  é.endn  de  cet  ouvrage,. que  nous  iiou» 
vons  dès  à  présent  recommander  spccialement^ 
aux  amis  des  boiines  lettres. 


<• 


G#uuti 


:2lbnni  Ce  ,€itxt. 


BOURSE  DE   PARIS  l>CJ    10   MAI. 
CINQ  p.  0/0,  j.  du  25  mars.  107  fr.  50  c. 
QUATRR  p.  0/0,  j.  de  mars.  <>0  fr.  00  c. 
TROIS  n*  «/O,  j.  de  déc.  78  fr.  00  c. 
Quatre  1/2  p.  ^,  j.  de  mar».  100  fr.  00  c. 
Art.  de  la  Banque.  2412  fr  bO  c. 
Bous  du  Trésor.  3  0/0. 
Rente  de  la  Ville  de  Varis.  ÔOO  fr.  00  c. 
Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 1'75  fr.  00  c. 
Quatre  canaux.  1185  fr.  00c.   / 
Caisse  bypotbécaire.  805  fr.  00  c. 
Rente  de  Naples.  99  fr.  50c. 
Emprunt  romain.  100  fr.  1/4 
Emprunt  Belge.  101  fr.  0/0 
Emprunt  d'Haïti.  825  fr.  0/0 
Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  25  fr.  1/8 

fARts.  «r-  iHpaiinniB  d'ao.  lb  clbu  rr  c*, 

Ouai  des  Aiigusiius ,  35. 


(  â88  ) 

^U  BUREAU,  RUE  DE  SEINE,  16. 


EN  VENTE  LE  TROISIEME  VOLUME. 

ENCYCLOPÉDIE 


DU 


XIX"  SIECLE, 

RÉPERTOIRE  UNIVERSEL  DES  SCIENCES  ET  DES  ARTS, 

AVEC  LA  BIOGRAPHIE  DES  HOMMES  CÉLÈBRES. 

50  Volumes  in-S**  à  deux  colonnes. 

PLUS  DB  29^00  GRAVURES  DANS  LE  TEXTE. 

PrU  : 

Le  volume 7  fi . 

Papier  vélia 8 

COMITÉ  DE  DIRECTIOIV. 


MM.    le  comte  beugnot,  de  Tlnstilut. 
DCLAFOSSE,  pFofesseur  à  TEcoIe 

normale. 
EDWARDS,  de  rinstiliU. 
Le  marquis   fortia  d'urban  ,  de 
l'inslilut. 

GALLTIER  DE  CLAUBRY,  profe^^SUr 

à  TEcoIe  polytechnique. 

HENXEQIIN,  député. 

LAURENTiE ,  ancien  inspecteur-gé- 
néral des  études. 


MM.  LiouviLLE, examinateur  à  l'Ecole 
polytechnique. 

pARisET  ,   secrétaire  perpétuel  de 
l'Académie  de  médecine. 

PÉCLET ,  professeur  în  l'Ecole  nor- 
male. 

J/abbé  RECEVEUR ,   professeor  de 
théologie  à  la  Sorbonne. 

Baron   walkenaer  ,    de    Tlnstî- 

tut. 


L'ENCYCLOPÉDIE  DU  xix«  SIÈCLE  s*est  assuré  le  coocours  des  hommes  les  pins 
éniincns  dans  les  diverses  branches  de  la  science.  Son  introduction ,  rédigée  par 
M.  LaureiNtie,  la  révisloù  de  tous  les  articles,  confiée  à  M.  Tabbé  Receveur,  forment 
ses  garanties  morales. 

Il  paroit  un  volume  par  mois  à  dater  du  i*'  mai.  —  L'ouvrage  entier  sera  ter* 
miné  en  1840. 

5  adresser,  pour  les  actions,  à  Tadministration ,  à  M.  de  saint-priest,  ou  à  M.  le 
comlc  MELCiiion  de  la  tour  d'auvergne,  rue  de  Seine,  16. 


(  «9»  ) 


mu  eapiitv  les  cœurs  les  pùts  rebelles, 
ef  eelte  douceur  angélique  qm  se  cori' 
Jbnti  at^ee  la  charité  et  où  elle  émane. 

Mais  si  M.  Tévéque  de  Maroc  a 
irendu  justice  à  ces  illustres  personna- 
ges, on  ne  lui  reprochera  pas  d'avoir 
fiacé  un  tableau  trop  flatté  des  com- 
meacçmens  de  la  prédication  fran- 
çaise; on  diroit  même  qu'il  s*est 
eomplu  à  grouper  les  morceaux  les 
plus  grotesques  de  quelques  orateurs 
aujourd'hui  complètement  oubliés. 
Le  cardinal  Maury  avoit  pourtant 
reiuarqué  que  les  sermons  écrits  en 
latin  f  à  cette  époque ,  offroient  de 
Yesprit,  de  la  raison,  de  la  méthode, 
ei  même  quelquefois  Une  douce  élo-^ 
quènce.  M.  Guillon  ,  après  avoir 
parlé  des  poètes  des  xrv*  et  xv*  siè- 
e1e8,'quî^  sous  le  nom  de  ménétriers 
ou  de'jof^kttrs,  alloîent,  la  harpe  en 
main,  porter  leurs  chansons  françaises 
a  la  cour  dès  princes ,  ajoute  que  les 
pcrJçsîastiqyea  ne  croyoient  pas  dé-^- 
TOger  à  leut  eut  en  se  livrant  à  ces 
gaïUitrdises ,  jMlon  Texpression  du 
temps.  li  ûtat  convenir  que  cette 
wxpressioB  dn  temps  est  un  peu  sin- 
gulière ctans  la  bouche  d'un  ëvéque. 
Qui  ne  sait  que  le  génie  a  besoin 
d'une  langue  épurée,  perfectionnée , 
pour' déployer  toutes  ses  richesses, 
et  que  les  Maillard,  les  Barlette ,  les 
Menot  paroitront  toujours  plus  ex* 
cusables  dans  leurs  écarts,  que  les 
oraleura  de  nos  jours  qui  n'ont  pas 
•a  profiter  des  grands  modèles  qu'ils 
aroient  sous  les  yeux? 

M.  I^vêque  de  Maroc  s'arrête  plus 
Mr  le  XVII*  siècle.  Il  nomme  là  un 
assez  grand  nombre  de  prédica- 
tèors  ;  il  y  en  a  plusieurs  dont  il  ne 
donne  que  les  noms,  et  d'autres  sur 
lesquels  ses  jugemens  sont  extrême- 
ment succincts.  Il  est  à  regretter 
peut-être  que,   instruit  et  exercé 


comme  il  l'est,  il  n'ait  pas  donné 
plus  de  développemens.à  cette  partie 
de  son  travail.  Il  loue  avec  effusion 
Bossue t,  Bourdaloue  et  Massillon  ;  il 
cherche  à  assigner  les  caractères  de 
leur  talent.Il  célèbre  surtout  Boasuet  s 

«  On  a  dit  de  ses  sermons  que  c'é»> 
toient  de  simples  esquisses  dun  grand 
maître ,  pliUot  que  des  tahleaux  termi" 
nés;  les  traits  hardis  ttune  touche  libre 
et  fièrCy  la  première  sèt^e  d'un  enthou^ 
siasmé  créateur  (1).  Gela  peut  être 
vrai  de  quelques  fraguiens  conser* 
vés  dans  les  recueils  qui  en  ont  été 
publiés  après  sa  mort ,  mais  ne  l'est 
pas  pour  la  plupart  des  grandes  com* 
positions  que  renferment  ces  mêmes 
recueils.  Là ,  comme  dans  ses  orai* 
sons  funèbres,  vous  rencontrez  à  cfaa* 
que  page  de  ces  illuminations  sou- 
daines qui  ouvrent  à  la  pensée  un 
immense  horizon  ,  de  ces  rai8oime«> 
mens  vigoureux  qui  subjuguent  tou- 
tes les  résbtances,  de  ces  mouvemens 
iujpétueux  qui  vous  étonnent  et  vous 
entraînent ,  de  ces  mots  éclatans , 
tantôt  sententieux  et  profonds ,  tan* 
tôt  pittoresques  et  presque  poétiques 
qui  équivalent  à  des  livres  entiers , 
où  la  simplicité  s'unit  au  sublime  ; 
car  Bossuet  ne  se  sert  pas  de  la  lan«> 
gue  des  autres  hommes,  il  fait  la 
sienne,  il  la  fait  telle  qu'il  la  lui  faut 
pour  la  manière  de  penser  et  de  sen- 
tir qui  est  à  lui.  » 

Certes ,  ce  passage  est  beau  et  cet 
éloge  est  complet  ;  mais  l'auteur  né 
l'affoiblit-il  pas  beaucoup  lorsqu'il 
dit,  dans  la  même  page,  que  Bossuet, 
trop  grand  pour  ^arrêter  aux  délica- 
tesses du  langage ,  paroû  apoir  retenu 
encore  quelque  chose  de  la  méthode 
d^ avant  lui^  et  quon  croit  y  reconnottre 
une. apparence  d^dpreté  et  de  négligence 
irrégulière ,  si  ton  veuj^ ,  quelque  in" 

(i)  €'e»t  Manry  qui  a  dii.ceU. 

19, 


égaillé,  qui  lient  à  i'abaniiort  et  au  pre- 
mier i!an  du, génie?  Ceci  nous  i«p- 
pelle  qu'un  profcsseui-  d'éloquence 
sacrée  avnil  dit,  en  1S2I  ,  dans  un 
discours  d'ouverture  auquel  nous  as- 
■ÏBlions ,  que  les  sermons  de  Bossuet 
gemhloieni  at'uir  leienu  quelque  chose 
de  la  leiitle  âpre  et  sauvage  des  siècles 
ttofaitl  lui,  par  la  ienleur  Je  son  ex- 
position ,  par  leur  marche  ihéologiqtie, 
la  profusion  dcsdilaibtl  la  fréquence 
de  ses  digressions'}  et  qu'i/  iCavoil 
pas ,  comme  saint  Jean  Chrysoslôme 
lajranckisc  cl  la  souplesse  de  talent 
ni  Caimalile  abandon,  ni  t onction  ro- 
vissanle  que  ious  les  maîtres  de  l'art 
mènent  au  premier  rang  des  qualités  de 
Porateur  chrétien.  Nous  devons  relever 
ici  une  légère  inexactitude  ctiiappép  i 
l'auteur  du  Diuours  préliminaire.  Il 
prétend  que  Jtourdaloue  est  venu 
vingt  ans  après  Bossuet  ;  et  à  la  page 
précédente,  il  dit  que  Louis  \1V  en- 
tendit pour  la  première  fols  Bossuet 
en  1661 ,  et  Bourdalouc  en  1670. 
Ceit  le  cardinal  IHaury  qui  l'aura 
induit  en  erreur  ;  inau  qui  ne  sait 
que  le  cardinal  brouille  et  conrond 
.tiès-50uven  les  dales?  M.  l'évê- 
que  <k  Maroc  est  trop  familiarisé 
«vec  l'higioire  ecclésiastique  du  xvii" 
«ècle  pool'  Ignorer  <[ue  Bossuet  com- 
mença 3  pi'èclier  à  Paris  en  lGo9 
3u'i  piécha  pour  la  première  fois 
Gvant  Louis  XIV  en  1661 ,  et  qu'au 
moment  inêine  où  il  dedcendoit  de  la 
chaire,  Bourdaloue  y  montoit,  eu 
1669. 

NOUVELLES  ECCLÉSUSTIQLES. 

TAitis. — On  parle  de  nouveau  d'ou- 
vrir enfin  Saint-Geriiiain-l'Auxerrois. 
le  Temps  l'annonce  en  ces  termes  : 
Il  parait  certain  ijue  le  conseil  des  mi- 
nistres a  décidé  que  l'église  Sainl-Ger- 
main-t  Auxerrois  serait  rendue  à  texer' 
siée  du  culte  eatkoli^ue-;  h  conseil  mu- 


(»9i  ) 


iptd  sera  autorisé  à  faire  proeéSer 
•«tx  IrafOttx  nécessaires  pour  que  f*i 
glise  reprenne  sa  destination.  Le  Temps 
applaudit  à  celte  réparation  de  justice 
faite ,  dit-il  à  «ne  opinion.  Ce  n'ett 
point  ainsi  que  nous  envisageons  l'ou- 
verture de  Saml-Germain-rAiiiei»- 
rois-;  cen  est  point  une  concession  oit 
une  ïèparaiion  faite  à  une  opinion 
c'est  la  i-éparation  de  injure  faite 
à  la  religion  d'une  njusiice  eou- 
mbe  envers  lonle  une  paroisse.  Dt- 

Ïuiï  six  an»,  cette  paroisse  est  privée 
'iineégliseà  laquellefille  a  voit  droit; 
depuis  six  ans  elle  est  enilée  dans  une 
autre  église  qu  est  liors  de  son  ter- 
ritoire, et  où  etIeTeçoit  une  hospitK- 
lité  incommode  anx  deux  p6pn1»- 
tions.  Il  Cs  bien  temps  que  cet  éliB  i 
violen  finisse.  Quand  on  .imnisiie 
les  condamnas  pour  délits  politiques, 
on  peut  bien  anssi  amnistier  une 
éfjlisequin'nvoit  commis  aucun  dé- 
lit, ei  des  paroissiens  qui  n'avoient 
pas  éié  condamnés  et  qui  n'avoient 
pu  l'être  ;  car  les  99  centièmes  d'en- 
ii'eux  éloient  éiMnfjei-s  m  feit  qoi  à 
«ervi  de  prétexte  k  la  dénsUilwn  tt 
à  la  clôture  de  l'i-glise.         N,  D, 

Un  journal  annonce  qu'cai  dispose 
unorotnire  protestant  auxTuiletieri 
pour  la  future dudiesse  d'Orléans,^ 

Ju'elli:  aura  uue  tribune  réservéç 
ans  le  temple  des  luibêricns,  lue  dé» 
Billcttes.  C'est  la  première  fois  que  le 
culte  protcst.int  sera  exercé  aux  Tui- 
leries: jusqu'ici  cette  résidence  royale 
éloit  lestée  riei'ije de  toutculte étrati^ 
fier.  Ce  n'est  certainement  pas  pouf 
cet  usage  que LouisXTVavoitagran- 
di  ce  magnilique  palais,  et  sa  grande 
ombre  s'indîgueroit  de  v<Mr  les  pro- 
testa ns  venir  ainsi  s' iustaller jusqu'au, 
pied  de  5ùii  tiône. 

Le  Courrier  Français  ne  veut  paa 
qu'on  dise  que  la  piiiicesse  est  lu-  j 
iltérienne.  Jl  piéteml  que  les  vie'illes  j 
distinctions  delulbéricnset  decalvi-  | 
nistes  ont  {;ênéralemeiit  dîsnaru,  et  ! 
qu'il  n'y  a  pitis  que  l'égHseevangéli-  ' 


(^3  ) 


qtie.  Il  est  vrai  ique  lé  roi  de  Prusse  a 
ordonné  très-militaireinent  Tunion 
des  deux  églises,  comme  il  auroit  ré- 
uni deux  régi  mens  en  un.  Mais  cela 
n'a  pas  été  exécuté  partout,  et  il  y  a 
eu  diîea  réclamations,  une  entre  autres 
toute  récente,  et  dont  les  journaux 
ont  parlé,  celle  du  docteur  Sclieibel, 
ca&Saxe  (1).  La  distinction  des  deux 
communions  existe  toujours,  et  cha- 
cune a  conservé  sa  dénomination,  sa 
hiérarchie  et  ses  rits.  Seulement 
elles  se  mêlent  quelquefois  dans  des 
occasions  soknnelies. 

Hors  des  états  prussiens ,  il  n'y  a 
poiuteu  proprement  de- réunion,  ou 
die  se  l>ome  à  fraterniser  en  quel- 
ques circonstances.  Ainsi  y  à  certains 
jours,  les  calvinistes  vont  officier 
rue  des  Billettes  et  les  luthériens  à 
l'Oratoire.  Mais  ceux-ci  conservent 
leur  litre  de  laconfession  éCAugsbourgy 
et  ceux-là  le  nom  de  réformés.  Cha- 
que ^lise  garde  son  organisation. 
Les  consistoires  sont  distincts ,  et  le» 
rits  restent  les  mémesi  L'union  en 
France  n'est  donc  que  de-  courtoisie 
et  par  suite  de  la  profonde  indififé^ 
rence-'oùr sont  actuellement  les  pro- 
Cestans  -par  rapport  aux  dogmes  sur 
lesquels  ils  «roient  le  plus  divisés  au- 
trefois. Au  surplus,  cette  union  a  été 
fatale  aux  protestans;  elle  n'a  fait 
qu'amener  de-nouvelles  divisions ,  et 
elle  a  singulièrement  favorisé  les  pro- 
gi*ès  du  méthodisme.  Touf.  ceux  qui 
tenoient  aux  doctrines  des  premiers 
réformateurs  ont  regardé  l'union 
comme  une  sorte  de  défection  ;  ils 
ont  protesté  hautement  contre  l'a- 
Imndon  des  dogmes  anciens ,  et  ont 
rompu  avec  les  pasteurs  de  Téglise 
réformée  qui  prend  le  titre  d'alise 
nationale^.  Ces  méthodistes  ont  au- 
jourd'hui des  pasteurs  et  des  temples 
séparés ,  ils  s'étendent  de  plus  en 
plus,  et  la  scission  devient  chaque 
jour  plus  marquée  et  plus  profonde. 
Ydilàce  qu'a  produit  le  système  de 

(i)  VoycE  notre  numéro  du  4  m&rs 
dernier. 


fusion.  L'union  apparente  n'a  été* 
qu'un  germe  de  discorde  ,  et  l'on  a 
trois  églises  au  lieu  de  deux,  et  même 
plus  de  trois  églises  ;  car  le  métho- 
disme parott  se  diviser  en  plusieurs 
branches.  Voyez  sur  l'anarchie  et  les 
déchiremehs  des  protestans  la  lettre 
du- pasteur  André,-  que  nous  avons 
donnée  numéro  du  15  avril  dernier.. 
C'est  bien  vraiment  le  cas,  après  cela, 
de  parler  de  L'union  des  protestans  l 

Le  29  avril  dernier.  M;  l'évêquc 
d'Angers  a  donné  le  voile  à  Made- 
moiselle Marie  Diach ,  fille  aînée  de 
M.  Drach,  bibliothécaire  de  la  Pro- 
pagande. Mademoiselle  Drach  a  été 
élevée  à  Rome,  .chez  les  Dames  du 
Sacré-Cœur.  Elle  a  19  ans.  Appelée 
à  la  vie  religieuse  y  elle  s'est  déter- 
minée par  les  conseib  de  M.  Flaget^ 
évêque  de  Bardstown,  qui  étoit  aloi-s 
à  Rome,  pour  la  maison  du  Bon-Pas- 
teur, A  Angers.  Elle  a  été  amenée  en 
France  par  son  père ,  et  conduite  à 
Angers.  M.  1  evcque ,  malgré  son  âge 
avancé ,  a  voulu  faire  la  cérémonie 
qui  a  été  fort  édifiante.  Plusieurs  per- 
sonnes pieuses  et  distinguées  d'Angers 
y  assistoient.  Lé  supérieur  de  la  mai- 
son-de  L'aval' y  est  venu  exprès  avec 
M.  l'abbé  Bésnoin,  qui  a  prononcé  un 
discours  analogue. à  la  cérémonie. 

A  cette  occasion  nous  citerons  lé 
Bref  du  Saint -Père  en  faveur  de  \à 
congrégation  du  Bon-PAsteur  d'An* 
gers,  dont  nous  avons  parlé  l'année 
dernière  ;  il  porte  en  titre  :  jid  per^ 
peluam  rei  memonam,  et  est  du  3  avril 
de  l'année  dernière.  Il  comanence  par 
ces  mots,  Càm  chrisùana,  et  confirme 
le  décret  de  la  congréga.tion  iles.évêT 
ques  et  des  réguliers  du  9^.. janvier 
précédent.  Nous  en.  citerons  le  com- 
mencement x 

«•Gomme  il  est  (Tune  extrême  impor- 
tance pour  le  bien  et  Tbonneur,  tant  do 
la  religion  que  de  la  société ,  que  la  vie 
des  femmes  soit  parfaitement  réglée,  les 
instituts  qui  se  consacrent  spécialement  à 
bien,  élever  les  personnes  de  ce»Mi  A 


(  294  ) 

corriger  leurs  mœurs ,  à  les  former  à  la 
piété  et  à  toute  sorte  de  vertus  ,s  sont 
d'une  manière  tonte  particulière  l'objel 
de  notre  sollicitude  et  de  notre  affection 
paternelle.  Aussi  avons-nous  appris  avec 
une  singulière  satisfaction  que  l'institut 
des  Filles  de  Notre-Dame  de  Charité  du 
Bon-Pasteur  d'Angers  a  pour  but,  non- 
seulement  d'offrir  aux  filles,  aux  femmes 
et  aux  veuves  qui  ont  fait  de  funestes 
chutes,  un  refuge  assuré,  où ,  en  ména- 
geant leur  réputation  et  faisant  totale- 
ment cesser  les  scandales  publics,  on  les 
fait  passer  de  la  boue  des  vices  à  une  vie 
ebasle ,  à  des  mœurs  régulières  et  h  la 
piété ,  mais  encore  d'instruire  de  jeunes 
orpbeltnes  des  sainls  préceptes  de  lareli* 
gion  catholique ,  afln  qu'étant  formées  à 
tout  ce  qui  est  honnête,  elles  s'accoutu- 
ment plus  aisément  à  vivre  pieusement  et 
religieusement  soit  dans  le  cloître,  soit 
dans  le  monde* 

»  Or.  pour  faire  fleurir  et  pour  fortifier 
de  plus  en  plus  cet  excellent  institut  de 
charité,  qui  rend  tant  et  de  si  grands  ser- 
vices à  la  religion  et  à  la  'société  civile, 
notre  vénérable  Frèr»  l'évoque  d^Angers 
nous  a  instamment  demandé  que  la  supé- 
rieure de  la  maison  d'Angers  fût  nommée 
supérieure  générale  de  toute  la  congré- 
gation ,  et  qu'elle  eût  autorité  sur  les  au- 
tres maisons  qu'elle  a  fondées,  ou  qu'elle 
fondera.  Nos  vénérables  frères ,  les  évé- 
ques  de  Poitiers,  de  Grenoble  et  de  Mets, 
pous  ont  fait  la  même  demande ,  persua- 
dés que  ce  généralat  contribueroit  puis- 
samment au  plus  grand  bien  de  Tin- 
ItUut.  » 


Ici  le  Saint-Père  rapporte  le  décret 
de  la  congré(;ation  des  évéques  et  des 
réguliers  du  9  janvier ,  qui  renferme 
les  statuts  du  nouvel  institut ,  l'ap- 
prouve ,  le  confirme,  et  ordonne  qu'il 
soit  observé.  Le  Bref  est  signé  de  M.  le 
cardinal  de  Gregorio ,  comme  secré- 
taire de^  Brefs. 


Une  jeune  fille  dont  le  père  et  la 

rnère  n'habitent  point  ensemble,  avoit    ^.^  j,.^, ^« «, *,*. 

été  placée  par  son  père  dans  une  peu-»  |  vêque  Ta  encouragée  et  le  cjei^ë  y  « 


sion  à  Poitiers.  La  mère  la  retira ,  la 
garda  deux  ans  auprès  d'elle ,  et  la 
plaça  ensuite  dans  le  pensioufiat  des 
Dames  de  la  Congrégation  de  Picpo, 
à  Tours.  Le  père  voulut  reprendrez 
fille,  et  fit  agir  les  ayocats  et  les  bom* 
missaii*esde  police.  La  supérieures 
crut  pas  pouvoir  rendre  la  fille  siM 
l'assentiment  de  la  mère  qui  la  M 
avoit  confiée.  Alors  le  père  ,  M.  D^^ 
s'adressa  au-  procureur  du  roi»  Il  àî 
plusieurs  visites  au  ccmvent.  La  sapé* 
rieure  deuiandoît  un  délai  pour  éenre 
à  la  mère.  Mais  le  père  l'assigna  en 
référé  devant  le  président  du  trilia- 
nal.  Les  curieux  8*y  portèrent. en  a»* 
sez  grand  nombre  U  28  avril.  La  sU-* 
périeure  ne  parut  polYit.  La  jeune  fille 
lut  amenée  par  une  autre  religieuse  | 
et  interrogée  par  le  président.  £lle 
répondit  qu'elle  se  trou  voit  bien ,  et 
qu'elle  ne  croyoit  pas  ponvatr  sortir 
sans  le  consentement  de  sa.  mère.  Le 
président  du  tribunal  ne  fut  pas  de 
cet  avis ,  et  décida  que  la  jeune  per* 
sonne  seroit  remise  immécUatement  à 
son  père.  Gelui-H^i  l'eminciL»  via\ç;cé 
les  réclamations  de  lavocat  de \a  sut* 
périeure.  L'auditoire  étott  pour,  lui , 
et  parut  prendre  pendant  toute  l'an*' 
dience  un  malin  plaisir  k  yiovt  arra- 
cher une  fille  d'un  couvent  fort  res* 
pectable ,  et  à  voir  humilier  des  reli-r 
gieuses  qui  n'ont  fait  en  cette  occa-* 
sion  que  remplir  un  devoir.  Un  en-* 
faut  leur  avoit  été  confié  par  sa  mère, 
elles  dévoient  faire  tous  leurs  efforts 
pour  la  garder  y  c'étoit  un  dépôt  qu'on 
ne  peut  rendre  à  moins  de  force  ma^ 
jeure.  Il  y  avoit  peut-*étre  encore 
d'autres  raisons  de  ne  pas.  remettre 
la  jeune  fille  à  celui  qui  la  réclamoil, 
mais  nous  n'avons  pas  besoin  d'en- 
trer dans  celte  discussion  pour  jus.- 
tifier  les  religieuses. 


A  Langres ,  on  a  été  sensible  -aux 
privations  des  ouvriei^  de  Lyon  qui 
n'ont  point  de  travail.  Une  loterie  a 
été  proposée  en  leur  faveur.  M.  l'é- 


(«95  ) 


pris  un  vif  intérêt.  Le  pensionnat  des 
baintfs  Dominicaines  y  a  cx>uti'ilnié. 
D^  personnes  pieuses  se  sont  cliar- 
géeft  de  diriger  la  loterie  ,  qui  a  pro- 
duit 300  fr.  La  somme  a  été  envoyée 
4LyOBpour  être  joiitteà  ia  sousciip 
.ÙQu  ouverte  dans  les  Imreanx  du  Ré- 
paruUtir^  Ce  journal  en  adrtf}».se  ses  re- 
luerciiaens  à  M.  révéque  de  Lan- 
grei  9  a  son  clergé  et  à  tous  les  bien- 
bilieur»  de  cette  ville. 


journaux  do  Suisse  annoncent 
qtt^en6a  Tinterininable  procès  suscité 
en  mars  1836  à  M.  Cutlat ,  curé  de 
Porrentruy  f  età  ses  deux  vicaires,  sera 
jugé  le  4  juillet  prochain.  Pourquoi 
tant  de  lenteurs?  Est  ce  pour  reculer 
le  jour  de  la  justice  ? 


F 


M.  F.  Herscliel,  dont  le  nom  est 
connu  eu  Allemagne,  avoit  été  élevé 
dans  la  religion  catholique  ;  mais 
endant  les  six  mois  qu'il  étudia  dans 
'Cniversité  de  Bonn,  il  avoit  incliné 
pour  le  protestantisme.  De  Bonn,  il 
passa  à  na\le,  et  lu  il  se  déclara  tout- 
à-faît  protestant^  suivit  le  cours  de 
tiiéofogieprotèHtante,  et  suhitun  exa- 
tn^^  pour  feUtk'er  dans  le  ministère. 
Mats  il'd  quitté  dernièrement  le  mi- 
nistère protisdtant,  et,  le  27  février, 
il  a  fait  à  Cologne  sa  profession  de  foi 
catholique.  Il  attend  aujourd'hui 
qn'îl  puisse  être  admis  au  séminaire 
à  \èl  stiRede  l'examen  qu'il  a  subi. 

l-es  états  provinciaux  de  West- 
pbalie,  qui  ont  toujours  pris  à  cœur 
les  intérêts  de  la  religion,  ont  de  nou- 
veau voté  k  Tunanimité  une  adresse 
au  roi  d«  Pmsse,  pour  demander  Ta-^ 
Lolition  de  la  loi  qui  oblige  les  sol- 
dats catholiques  à  assister  le  diman- 
che aux  offices  protestans.  Tout  le 
pays, la  noblesse,  la  bomgebisie  et  le 
peuple  désirent  la  fin  d'un  régime  si 
dur  et  si  peu  en  harmonie  avec  les 
théories  de  tolérance  dont  on  fait  pa- 
rdde . 

Le  ifottYemcUiettt  prussien  va,  dit- 


on,  charger  un  professeur  d*ensek 
guer  la  religion  juive  dans  les  qnattr» 
gymnases  où  .se  trouvent  150  élève» 
de  cette  religion.  Combien,  dit  \\n 
journal,  de  gymnases  fondés  par  et 
poiu'  les  catholiques  n'ont  pas  menu? 
de  professeurs  de  la  religion  catho- 


1 


ique 


Un  protestant  irlandais  ,  Rol^ert 
Magarragthy,  de  Glenade ,  dans  le 
comté  de  Siigo,  a  fait  abjuration  au> 
mois  d'avril  dernier  dans  la  chapelle 
de  Glenade,  entre  les  mains  de  M.  de 
Lacy,  prêtre  de  paroisse,  comme  Fou 
dit  en  Irlande^  ou  curé  du  lieu.  C'est 
le  quatrième  exemple  de  prot«*stan»i 
devenus  catholiques  dans  le  (omié  de 
SUgo  depuis  le  mois  de  mars. 

Dans  le  même  temps  un  homme 
estimable,  M.  Robert  I^Touche,qui 
demeure  à  Dublin  ,  a  donné  au  curé 
do  Glenade  une  somme  de  20  liv.  st. 
et  un  beau  local  pour  établir  une 
école  à  Glenade. 

Saint -Thomé  de  Méliapour  est 
ime  ville  appartenant  aux  Portu- 
gais, dans  la  presqu'île  de  l'Inde,  sur 
la  côte  dti  Coroinandel.  Un  évéché  y 
est  établi  depuis  long-temps.  Ce  siège 
n'étoit  point  rempli,  mais  dona  Mar 
ria  qui  est  bien  aise  apparemment 
d'étendre  aux  colonies  les  bienfaits  du 
schisme  dont  jouit  le  Portugal ,  s'est 
hâtée  de  nommer  un  évêque  pour 
Saint-Tliomé.  Cet  évéque  n'a  point 
de  bulles,  mais  n'en  est  pas  moins  ar- 
rivé à  Saint -Thomé,  où  il  prétend 
exercer  la  juridiction ,  quoiqu'il  ne 
puisse  en  avoir  aucune.  Il  assure  que 
ses  bulles  arriveront  bientôt,  ce  qui 
est  plus  que  douteux,  et  en  attendant 
il' adnuuistre ,  connue  s'il  les  «voit 
àé]k,  L'évéque  catholique  qui  réside 
aujourd'hui  à  Madras,  M.  Daniel 
O'Connor,  a  prévenu  les  fîdèles  de  se 
tenir  en  garde  contre  ce  faux  pasteur. 
N'est-il  pas  déplorable  de  voir  cettft 
nouvelle  semence  de  troubles  jetée 
dans  un  pays  qui  offroit  déjc\  à  la  rq*- 


(296) 


lij'ion  Uwti  irobstacles  et  de  causes  de 
€lia(j;riiis? 


rOLITIQUE. 

On  scroil  YcrilaUemcnl  embarrassé 
pour  dire  si  le  sort  n*est  pas  aossi  aveoglc 
dans  la  dislribiition  des  amnisties  que 
clans  la  distribution  des  autres  faveurs  de 
la  fortune.  Dès  le  premier  moment,  on  a 
été  obligé  de  recourir  aux  interprèles  pour 
tâcher  de  faire  éclaircir  les  termes  de  l'or- 
donnance, et  aplanir  les  inégalités  cho- 
quantes que  Ton  croyoit  y  remarquer. 

Nous  ne  parlons  point  ici  du  sort  égal 
fait  5  Boireau  et  à  Meunier ,  quoique  la 
cour  des  pairs  eût  trouvé  entre  eui  la  dif- 
férence de  la  peine  des  parricides  tvec  la 
simple  détention.  Dans  les  cas  de  faveur 
tels  que  celui-là,  il  uy  a  point  à  taier  la 
générosité  ;  ceux  qui  accordent  et  donnent 
ont  le  droit  de  compter  comme  ils  veu- 
.lenU  Ce  n'est  donc  pas  sur  ce  point  que 
l'ordonnance  d'amnistie  nous  paroît  ca- 
pricieuse cl  bizarre  dans  la  répartition  de 
ses  faveurs. 

Mais  il  en  est  autrement  des  divers  an- 
tres cas  sur  lesquels  on  dispute.  Nous 
avons  dit .  par  exemple ,  en  parlant  des 
anciens  ministres  de  Charles  X,  que  Tam- 
i>istie  nous  sembloit  élre  de  plein  droit , 
au  moins  pour  les  quatre  d'enlre  eux  qui 
ont  subi  successivement  te  sort  qui  leur  a 
<Hé  fait  par  la  sentence  de  la  cour  des 
pairs,  et  par  la  modiGcation  Siibséquenle 
que  Tadminislration  y  a  volontairement 
apportée.  Kh  bien,  le  doute  règne  encore 
i\  leur  égard,  et  on  leur  oppose  sérieusc- 
luenl ,  dil-on  ,  la  stricte  lellre  de  l'ordon- 
nance qui  ne  comprend  dans  l'amnistie 
({Ue  les  condamnés  actuellement  détenus 
dans  Ut  priton»  de  l'état, 

S*il  en  pouvoit  être  ainsi,  ce  seroil 
quelque  chose  de  pis  qu'une  véritable  dé- 
rision ;  car  ce  qui  a\oit  paru  leur  élre  ac- 
cordé comiT>e  un  adoucissement  provi- 
soire, comme  un  commencement  de  fa- 
veur, se  houvsroil  avoir  tourné  contre 
eux  en  aggravation  de  peine  cl  en  prolon- 
gation de  rigueurs.  Kn  uu  mot ,  ce  seroil 


comme  un  jeu  perGde  aaqnêl  on  les  uh' 
roit  sacriiiés  en  paroissanl  lot  seconik 
Qui  ne  voit,  en  effet,  combien  ils  aoroienl 
perdu  à  leurs  quelques  mois  d'alléf^eiDeol. 
de  misère,  si  cela  devoît  servir  de  prétexte 
pour  les  exclure  d'une-  faveur  malle  km 
plus  étendue?  £n  vérité,  ilsauroientprei' 
que  le  droit  d'inteuterprocès  aux  antean 
de  leur  délivrance  provisoire,  pour  \m 
avoir  privés ,  d'une  manière  ta  tristemeat 
inopportune ,  de  l'avantage  qu'il  j  asRrfl 
eu  pour  eux  à  se  trouver  aetuelUmgnt  ié- 
tsntu  dans  Us  prisons  de  l'étmt»  Aoasi  afons- 
nous  peine  à  croire  qu'on  puisse  tonloir 
envelopper  un  bienfait  dans  des  énigmes 
de  cette  espèce,  et  le  reildre  ai  ridicale 
par  ses  accessoires. 

K'est-il  pas  quelque  peu  singulier  que, 
dans  un  pays  comme  le  nôtre,  qui  est  de- 
puis long-temps  une  véritable  fabrique  de 
lois  et  ordonnances,  on  ne  sacbe  pas 
mieux  expliquer  ce  qu'on  vent  dire,  et 
donner  aux  actes  publics  leur  vrai  sens  et 
leurs  vraies  définition?  Quand  Bonaparte 
publia  sou  décret  d'amnistie  en  faveur  des 
iléporlés  de  fructidor ,  il  n'embronîf/a 
point  ainsi  l'affaire  ;  il  en  eicepU  quatre 
nominativement,  et  tout  fut  dit  tans  qu'il 
restât  matière  à  doute  ni  à  dispute.  En 
Espagne,  en  Italie,  en  Portugal^  à  Naples, 
où  l'on  est  bien  moins  avancé  que  nous 
dans  les  habitudes  de  rédaction  des  codes 
et  dans  les  formules  de  la  légalité,  on  n'é- 
prouve jamais  d'embarras  ponr  Finter- 
prélation  des  amnisties.  On  dit  positive- 
ment à  qui  on  les  accorde  et  à  qui  on  les 
refuse.  Cela  n'esl-il  pj^s  beaucoup  plus 
simple  que  de  raellre  tous  les  esprits  h  la 
torture  sur  des  énigmes  dont  le  moi  n'est 
peut -être  pas  distinctement  connu  de 
ceux-là  môme  qui  le  donnent  aux  autres 
à  deviner? 


1\].  Guizot  seroit  assez  facile  à  conten- 
ter, si  l'ordre  des  événemens  et  la  marche 
des  révolutions  vouloient  se  prêtei*  à  ses 
arrangemens.  C'est  un  homme  qui  vous 
dit  tranquillement,  par  exemple  :  Je  m'ar- 
range de  89  i  je   m'arrauge  de  91;  je 


(  ^97  ) 


m'airaiigo  de  1800,  et  je  les  accepte  sans 
dàffîcullé  ;  mais  je  ne  veux  point  de  93. 
..  Cela  est  bientôt   dit,  ||^  le  choix  de 
.11.  (lUixot  peut  être  fort  t)on  dans  son 
genre.  Oni,  mais  quand  on  prend  89  et. 
91,  il  fant  les  prendre  avec  lenrs  produits 
nalarelSy parmi  lesquels  95  se  trouve  com- 
|trU.  Quand  on  prend  i83o  avec  sou  ar- 
'genletses  portefeuilles,  il  faut  le  prendre 
avec  son  anarchie  et  ses  émeutes ,  avec 
•on  esprit  de  licence  et  de  discorde,  avec 
se»  corruptions  et  ses  immoralités,  avec 
ses  foulèvemens  d'ambition  et  de  cupi- 
dité; en  nn  root,  avec  ses  passions  actives 
et  remuantes,  ses  complots  et  ses  atlen- 

tets. 

Noos  en  convenons ,  il  seroit  infiniment 
commode  de  pouvoir  ainsi  choisir  entre 
ce  qu'on  ▼eut  et  ce  qu'on  ne  veut  pas  ; 
car  il  y  a  certainement  dans  la  révolution 
de  juillet  de  très-belles  parties,  et  surtout 
de  trtïs-bons  lots ,  dont  les  gens  les  plus 
difficiles/arrangeroicnl  volontiers.  Telles 
sont  les  dépouilles  grasses  des  budgets, 
les  rentes  de  la  liste  civile ,  les  apanages, 
left  dotations  et  les  autres  choses  qui  for- 
ment le  beaa  cM6  de  Ma.^  médaille.  Mais 
cette  médaille  a  m  revers  qu'on  ne  peut 
en  séparer;  et  «'est  là  ce  qui  fera  toujours 
le  mécompte  des  gens  qui  voudront, 
comme  M.  Goîsot ,  trouver  h  prendre  et 
à  laisser  dans  les  révolutions.  Les  béné- 
fices n'y  vont  pas  sans  les  charges  pour 
ceux  qu'elles  favorisent  ;  seulement  les 
charges  y  vont  sans  les  bénéfices  pour 
ceux  qu'elles  ne  favorisent  point. 


PARIS,  12  MAI. 

Louis-Philippe,  parti  pourFontaine- 
blean  avant  hier,  en  est  revenu  anjonr- 
cPhui  à  une  heure  du  malin. 

—  Le  duc  de  Nemours  est  parti  hier 
pour  Chantilly. 

—  Un  journal  annonce  que  Louis-Phi- 
lippe passera  le  2 1  de  ce  mois  une  revue 
générale  des  ti-cupes  de  la  1'*  division  nai- 
lilaire. 

—  Une  circulaire  de  M.  le  garde  des 
sceaux  aux  procureurs-généraux  annoucc 


d'une  manière  formelle  que  famnistle  ne 
s'applique  ni  aux  contumaces^  ni  h  ceux 
qui  se  sont  soustraits  par  la  fuite  aux  con- 
damnations par  eux  encourues. 

—  Le  sieur  Herbert,  condamné  d'avril 
par  contumace,  a  été  arrêté  lundi  et  mis 
en  liberté  4ivant-hier.  On  a  pensé  que 
l'amnistie  lui  étoit  applicable,  attendu 
que  son  arrestation  datant  du  8  mai ,  an 
matin  ,  il  étoit  détenu  dans  le»  priions  de 
Cétat  lors  de  la  signature  de  l'ordon- 
nance. 

—  Quelques  détenus  politiques  qui  se 
trouvoieni  dans  les  prisons  de  Paris  on  t 
été  mis  en  liberté  un  jour  plus  tard  que 
lenrs  compagnons  de  captivité.  On  avolt 
un  instant  pensé  que  l'appel  qui  frappoit 
leurs  jugemens  devoit  avoir  son  cours, 
soit  qu'il  ait  été  formé  par  eux  on  par  le 
ministère  public. 

—  Plusieurs  détenus,  après  avoir  été 
condamnés  pour  faits  politiques,  soit  par 
la  cour  des  pairs,  soit  par  le  jury,  ont  été 
plus  tard  condamnés  correctîonnellement 
pour  évasion  avec  bris  de  prison.  On  n'a 
pas  encore  décidé  si  l'amnistie  doit  les  re- 
lever des  dernières  condamnations.  11  pa- 
roît  qu'on,  n'a  rien  décidé  aussi  à  l'égard 
des  contumaces  de  Strasbourg  qui  doi- 
vent paroilre  le  19  devant  les  assises. 

—  On  porte  à  169  le  nombre  des  con- 
damnés auxquels  s^applique  dans  ce  mo- 
ment l'ordonnance  du  8  mai  sur  l'am- 
nistie. 

—  M.  Partarieu-Lafosse ,  substitut  du 
procureur -général,  a  été  envoyé  par  le 
garde  des  sceaux  à  Melun^  afin  de  faire 
mettre  en  liberté  les  détenus  politiques 
qui  éloient  dans  la  prison  de  cette  ville. 

—  Une  ordonnance  du  8  mai  nomme 
conseiller  h  la  cour  royale  d'Amiens, 
M.  Duval,  procureur  du  roi  à  Péronne, 
en  remplacement  de  M.  Duval  père ,  ad- 
mis à  la  retraite,  et  nommé  conseiller  ho- 
noraire. Sont  aussi  nommés,  juge  au  tri- 
bunal de  Versailles ,  M.  Bienaymé  ;  juge 
au  tribunal  de  Melun,  M.  Lagrenée,  en 
remplacement  de  M.  Bienaymé;  juge  ii 
Meaux,  M.  llougeron.  en  remplacement 


(  «98  .) 


de  M.  Lagrenée*;  jngo  k  Cbarleville,  M.  Dé- 
coud în. 

—  Le  maréchal -de -camp  de  Wa- 
renghien.  commandant  le  dépirlecnent 
de  rAvejron,  est  mis  en  disponibilité 
pour  raison  de  santé. 

— 11  paroît  que  te  ministre  de  la  gnerrc 
va  retirer  aux  militaires  les  sabres-poi- 
gnards ,  et  les  remplacer  par  les  anciens 
sabres.  On  doit  aussi  renoncer  aux  cas- 
ques on  cuir  qui  déparent  la  Iroupe. 

—  Plusieurs  feuilles  assurent  que  M.  de 
Montalivet  vient  de  décider  qu'il  ne  se- 
roit  plus  donné  de  subvention  aux  jour- 
naux. 

—  La  Charte  de  i83o  dit  ce  soir  que 
c'est  à  tort  que  les  journaux  ont  annoncé 
que  la  garde  nationale  devoit  former  la 
baie  sur  le  passage  de  la  princesse  Ilélènc 
de  Mecklembourg,  lors  de  son  entrée  à 
Paris. 

—  Celle  feuille  ministérielle  dément 
aussi  la  nomination  de  M.  Guizard  à  la 
préfecture  de  T Hérault. 

—  M.  Huguel ,  qui  doit  faire  Tîntérim 
à  Tambassade  d'Autriche,  pendant  Tab- 
seoce  de  M.  d'Appony ,  vient  d'arriver  à 
Paris. 

— Le  roi  de  Suède  a  conféré  son  ordre 
de  TEtoîle  polaire  à  M.  le  colonel  Bory  de 
Saint- Vincent ,  à 'cause  de  sa  relation  du 
voyage  de  la  commission  scientifique  en 
Morée. 

— II  est,  si  fon  en  croit  plusieurs  jour- 
naux ,  question  de  la  création  d'un  insti- 
tut d'Afrique  à  Alger ,  à  finstar  de  Fan- 
cien  institut  d'Egypte. 

-—Le  tribunal  de  commerce  de  Paris. 
dans  ses  audiences  des  8  et  9  mai ,  a  pro- 
noncé neuf  déclaratior/s  de  faillites^ 

•^La  cour  de  cassation  vient  de  déci- 
der que  la  taxe  proportion nelle  fixée  par 
la  loi  du  27  mars  1827,  pour  le  port  des 
journaux  et  feuilles  périodiques,  à  raison 
de  leur  dimension ,  n'a  pas  été  abolie  par 
jki  loi  du  i4  décembre  i83o,  et  que  le 
droit  fixé  à  4  cent,  pour  chaque  feuille  de 
3o  centimètres  carrés,  doit  être  augmenté 
de  4  autre»  cent  pour  tout  excédent, 
quelque  minime  qu'il  soit. 


€elte  question  ivoît  été  ionlevée  fer 
l'admiaistration  de»  poitet«  lelativcmaii 
«njoomalde^oniMtflsaiicM  lUiUê^  publié 
ptr  M.  Emile  de  Giraftlia ,  et  an  Jfci* 
ifo»  FamiUeâ,  publié  par  M.  Gléeman. 

—  La  chambre  dei  appel»  correetioo» 
nds  vaquera  tonte  la  semaine  de  la  Ptt* 
tecôte^ 

—  L'ouverture  des  moBôes  Vemefc  et 
Lesueur,  placés  dans  la  partie  du  Loant 
qui  fait  face  au  pont  des  Aria,  aura  liet 
lors  de  la  réouverture  du  grand  mutét* 

—  On  dit  que  sept  banquiers  de  k  ca* 
pitale  se  sont  réunis  avant-hier  et  onl  de- 
cidé  que  si  l'adjudication  du  chenîa  de 
fer  de  Rouen  étoit  faite  à  la  compagnii 
Riant,  ils  prendroienl  tontes  les  actions» 
et  qu'il  n'y  aurait  aucune  émîsaion  avant 
l'entier  achèvement  des  IravaQi. 


*9 


NOVVELLK8  DES  PROTINCB8. 

M,  Joseph  comte  Sorcham,  lieale- 
nant-général  en  retraite»  vient  de  monrir 
à  Versailles  à  l'âge  de  76  ans. 

—  Le  conseil  municipal  de  V&rsêiUet 
vient  de  voter  5oo  fr»  destii^  ^  «acouxia- 
les  ouvriers  de  Lyon.  Une  somme  de 
3oo  fr.  a  aussi  été  votée  par  le  consei{ 
municipal  d'une  autre  ville. 

—  La  démolition  du  cbâ^teao  de  Saint- 
Leu  est  mi»e  en  vente. 

—  La  caisse  d'épargne  d'Amien»  a  reçu 
le  7.  4*^46  fi^**  et  remboursé  1 1.071  fn 
a 4  cent. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Ljon  a  reçu» 
te  8,  12,655  fr.,  et  remboursé  91^4^1  fr. 

— Pendant  tout  le  mois  d'avril,  la  caisse 
d'épargne  de  Rouen  a  encaissé  55,375 fr., 
cl  payé  600,000  fr. 

—  A  Arras,  un  ouvrier  (roata  derniè- 
rement une  vipère  dans  les  fossés. Croyant 
que  c'étoit  une  coulenvre,  il  la  prit  im- 
prudemment dans  ses  mains.  Elle  te  mor- 
dit, et  ce  malheureux  enfla  ielleinent 
qu  on  craignit  nn  instant  qu'il  ne  moarftt. 

—  M.  Lhtiillier  de  Hoff,  lieutenant  gé- 
néral en  retraite,  grand-ofiicier  de  la  Lé* 
gion  d'Honneur,  vient  de  mourir  à  Or- 

jléans. 


(  ^99  ) 


t  On  lit  ÛMBVHermma  :  •  La  popula- 
mftrilime  du  Morbihan  est  dan»  la 
tOBStemvtion  par  soite  des  malbeur&  ar» 
riv6fr  en  mer  pendant  tout  le  mois  de 
mars  et  nne  grande  partie  d'avril  :  la  seule 
psroisse  de  l'ile-Eux-Moines,   qui  com- 
porte tout  aa  plus  une  population  de  six 
à  sept  cents  âmes,  a  perdu  douse  navires, 
-dont trois  corps  et  biens»  Quiberon  en  a 
perdn  sept,  lile  Darlc  trois,  dont  un  aussi 
coips  etlûens. 

—  Des  rixes  sanglantes' ont  eu  lien  à 
Brest,  la  semaine  dernière,  entre  les 
iBmrinB  et  les  soldats  de  la  garnison. 

—  Le  doyen  des  médecins  de  Lyon, 
11.  EnnemondEynard,  administrateur  de 
La  Martin tère,  est  mort  le  3  mai. 

—  Le  maire,  fadjoint,  le  conseil  mu- 
nicipal de  Monîstrolsur  Loire»  ont  donné 
iîn  masse  leur  démission. 

—  Le  tribunal  correctionnel  de  Saint- 
Glande  (Jura)  vient  de  s'occuper  d'une 
horrible  et  repoussante  affaire.  Johanna- 
Maria  Colle,  née  en  Belgique,  et  femme 
d'un  sienr  Vanthîer«  musicien  ambulant, 
afvoU  quUté  sonmari  pour  aller  habiter 
avec-  un-  nooMaé  JDelaveau,  dentiste-pé- 
dkure.  Deux  eqfans  naquirent  de  ce  li- 
berlinage^  ii*im  des  deux  devint  d'une 
force  extraordinaire  et  d'une  agilité  qui 
étonnoit  tous  ceux  qui  le  voyoient.  La 
Cemme  Vauthier  et  Dclavcau  conçurent 
alors  l'idée  de  le  montrer  dans  les  foires 
comme  un  jeune  sauvage  qu'ils  auroient 
ramené  d'Amérique.  Mais  il  falloit  le  ren- 
dra mécoonoissable,  et  ces  êtres  profon- 
dément criminels  ne  reculèrent  devant 
aucane  cruauté.  Us  imaginèrent  de  ta- 
touer leur  enfant ,  pour  cela  ils  appli- 
quèrent sur  diverses  parties  de  son  corps 
de  forl£s  doses  d'acide  nitrique,  et  pour 
^pe  les  empreintes  pussent  fe  conserver 
long-temps,  ils  piquoient  les  blessures  vi- 
ves encore  avec  des  aiguilles  également 
trempées  dans  l'acide  nitrique.  liCS  cris  de 
la  vîclfme  les  arrétoient  bien  quelquefois, 
maïs  ils  rocommençoient  presque  ai>ssi- 
tôt.  A  la  fin,  pour  ne  plus  perdre  de 
temps,  et  dans  la  crainte  que  les  cris  ne 


fussent  entendus  an  dehors  ils  enivrèrent 
leur  enfant  avec  de  l'eau-de-vie,  ce  qtn 
leur  penticttoit  de  poursuivre  tranquille- 
ment leur  œuvre  diabolique.  Ce  n'est 
pas  touL  La  femme  Vauthier  et  Dela^ 
veau  tinrent  le  malheureux  entièrement 
nn  dans  la  saison  la  plus  rigoureuse, 
et  raccoutomèrcnt  à  manger  de  la  viande 
crue,  en  lui  refusant  d'autres  alimens. 

Un  jour,  heureusement,  des  voisinsat^ 
tirés  par  les  cris  de  l'enfanl  entrèrent  et 
découvrirent  tout.  Pendant  qu'on  procé- 
doit  à  leur  arrestation,  Delavoau  et  la 
femme  Vauthier  purent  s'enfuir.  Le  tri- 
bunal les  a  condamnés  par  défaut  à  deuft 
ans  de  prison. 

—  Dernièrement,  nn  placard  incen- 
diaire a  été  trouvé  affiché,  la  nuit,  &  Cas- 
telnaudary;  il  excitoit  les  ouvriers  h  la  ré- 
volte ;  mais  la  tranquillité  n'a  point  été 
troublée. 

—  Un  individu  a  été  arrêté  samedi  h 
Bordeaux,  comme  il  cherchoit  à  faire 
passer  nn  sou  blanchi  pour  nne  pièce  de 
deux  francs. 

—  Lundi  dernier,  dans  la  même  ville, 
une  ronde  de  police  est  survenue  au  mp^ 
ment  où  des  ouvriers  de  divers  corps  d'é*' 
tat  se  balloient  avec  fureur.  Ils  ont  totis 
pris  la  fuite,  à  l'exception  d'un  senl  qui, 
moins  alerte,  a  été  arrêté. 

—  Trois  percepteurs  de  l'arrondisse- 
ment de  Foix  (Ariège) ,  nommés  depuis 
la  révolution,  viennent  d'être  destitués. 


EXTÉniEUK. 

NOLVKLLES    D*ESPAGi>I£. 

Le  3  ,  les  cortès  ont  entendu  le  rap- 
port de  la  commission  des  finances  sur 
les  comptes  présenléspar  M.  Mendisabal. 
Au  départ  du  courrier,  M*  Mendizabal 
prenoit  la  parole  pour  donner  quelques, 
explications  sur  ses  comptes  fort  ém*( 
brouillés,  et  la  situation  fort  désastreuse; 
des  finances. 

.  —  Des  lettres  de  Bayonne  annoncent 
que  le  général  Harispe  a  fait  parvenir 
quinze  cent  mille  eartoMchet  aux  géné^ 
raux  cfaristinos. 


(  3bo  ) 


>^  L*infaht  don  Sébastien  éloit  le  4  ^ 
Emani. 

— On  lit  aujourd'hui  dansle  Monitewr: 
«Le  4»  d^s  délacbemens  de  la  marine 
royale  anglaise  ont  débarqii6  à  Karce- 
lonne ,  et  ont  servi  rinelques  pièces  eii6* 
tant  la  Rambia. 


cussTon.  An: départ  diicoiirrieir,  lârcfia»! 
bre  s'occupoît  d*aiîe  motxm  ineideiitf; 
ayant  pour  bot  de  déclarer  qiHi  FavofeMiB 
le  mode  du-  vote  parprocurttioB  ne^lip 
roit  plBs  admis.  •<  ft^ 

—  Quatre  çondamn^-s,  employés  à 
senai  de  Woolwich ,  se  sont  jetés  à  Fteld 


•  Le  6,  de  nouveaux  troubles  étoîent  |  proviste  sur  la  sentinelle,  et  Iniottle»»» 


regardés  comme  imminens  ,  l'impunité 
des  anarchistes  ne  pouvant  que  les  en- 
courager. 

»  Le  9,  Figulères  éloit  dans  l'inquié- 
tude.* 

— -  Le  journal  ministériel  du  soîr  ne 
donne  aucune  nouvelle  officielle  d'Es- 
pagne. 

On  écrit  de  Ruremonde  (Belgique): 
»  Samedi  dernier ,  seize  personnes 
étoîent  montées  sur  la  barquette  qui  fait 
le  service  du  passage  de  la  Meuse  &  Rure- 
monde. Les  bateliers  ne  prévoyant  pas 
que  la  crue  des  eaux  avoit  rendu  le  cou- 
rant plus  rapide,  voulurent  comme  d'ha- 
bitude traverser  la  rivière,  sans  agrandir 


levé  sa  carabine.  Bien  qii*ay«Dt  les  fttft' 
aux  pieds ,  ces  quatre  hommes  ont  em^ 
ladé  la  grille  et  franchi  nn  mor.  VMnrf- 
gagner  la  route  de  Londres ,  ils -le  In» 
vèrcnt  bientôt,  par  leur  i|nM>ranoe-diÉ 
localités,  devant  nn  précipice,  et-final 
obligés  de  se  laisser  glisser  d'aine  hiatear 
de  plus-  de  8o  pieds.  Cependant  Falimpr 
avoit  été  donnée  dans  l'arsenal;  le  capi* 
taine  Grove  étoit  parti  avec  nn  détache- 
ment de  soldais.  Il  fil  une  battue  qo'oo 
peut  comparer  à  une  chasse  au  sanglier. 
Lorsqu'on  apercevoit  de  loiii  les  évadés». 
on  tiroil  sur  eux  des  coups'  de  fo^l.  L'on 
des  quatre ,  qui  s^éloit  séparé  de  ses  cr- 
marades,  a  été  arrêté  le  firéniîer.  Les  an* 
très  ont  été  pris  à  l'instantoA^  bien  hll 
le  circuit  du  trajet,  en  remontant  plus  \  gnés ,  ils  venoient  de  se  ddûf  diernèxQ 
haut.  A  peine  arrivés  à  une  d^rtance  de .  d'es  bnissons  pour  se  rëi>bsër/  ~ 


six  à  sept  mètres,  la  nacelle  fut  jetéccon- 1      —  Le  Hâorning- Herald  parle  jd^ 
tre  le  bac  attaché  à  cet  endroit,  et  dispa-    alerte  qui  a- eu  lieu  à  Lisbonne  le-aS  âfrif*- 
rut  aussitôt  sous  les  flots.  Neuf  personnes    Des  Français  ayant  passé  tonifc  la  mntdi' 
parvinrent  à  s'accrocher  an  bac,  et  après    sy  à  boire,  se  retirèrent  le  matin  en  dbn- 
beaucoup  d'efforts,  finirent  par  y  trouver  ,  tant  la  Marseillaise,  et  comme  ils  éteîwl 


leur  salut  :  les  sept  autres  furent  empor- 
tées par  le  torrent.  » 
—  Une  motion  soulevée  par  M .  d'Ejn- 


complètement  ivres,  ils  etitremèïèreDtks 
coup  Icts  des  cris  de  «  vive  là  reine  abêolm  !  >' 
Les  gendarmes  arrivèrent,  mais  la  bandé 


court ,  et  tendant  à  avoir  des  parleroens  joyeuse  opposa  de  la  résistance,  ^ossilôt 
triennaux,  a  été  rejetée  le  8  à  la  chambre  lebroitse  répandît  dans  la  ville  qu'on  noo* 
des  communes,  par  97  voix,  contre  86.  '  veau  mouvement  contre-réfolotionnaii^ 
Sur  la  motion  de  lord  J.  Russell,  cora-  venort  d'éclater,  et  les  tambôOT»-bîItfr6nt 
battue  par  sir  Robert  Peel,  la  chambre  ,  partout  pour  appeler  les  citoyens  fui  àr/ 
s'est  ensuite  formée  en  comité,  et  a  adopté  '  mes.  Les  gardes  nationaux  les  plus  zélés 
quelques-unes  des  clauses  du  bill  sur  la  '  arrivèrent  comme  on  conduîsoît  les  quel- 
taxe  des  pauvres  d'Irlande.  Pendant  la  ques  Français  en  prison,  et  se  retirèircnt 
discussion,   M.   Hume  a  fait  une  sortie  !  confus. 

contre  les  lords.  «  Si  le  pays  acquiert  la  cer-  —  La  Gazette  (tAugsbourg  dit  qn^îl  ja 
titude,  a-lil  dit.  que  la  chambre  des  lords  eu  dernièrement  une  très-belle  éruptkJ 
nous  entrave  dans  notre  marche,  il  ne  du  Vésuve,  mais  que  comme  elle  n'adoré 
sera  pas  si  tolérant  que  le  ministère.  •  que  trois,  quarts  d'heure  peu  de  person- 


—  Dans  la  séance  du  9,  à  ladite  cham- 
bre, le  même  bill  a  été  l'objet  de  la  dis- 


nés  ont  pu  la  voir. 
—  A  la  dalcdn  aSavrrl^lacrainted'nne^ 


(3oi  ) 


Dvuîon  <la  choléra  fiisoit  soTlir  | 
indc  de  Naplea. 

Tes  le  Mercure  de  Souabe  du  3o 
larle  en  Italie  depuis  un  mois  . 
et  d'alliance  enlre  la  branche  j 
Bourbons  et  la  maison  d'Esle, 
^uel  l'angosle  lllte  de  M.  1c  diin  ' 
pouseroil  le  prince  hérédilaire 
le,  l'archidac  François,  Dé  le 
Il  9. 

jonmal  de  New-Yotck  du  17 
e  que  ta  détresse  est  toujours  la 
is  ceite  ville;  plusieurs  failliles 
en  lieu  ainsi  qu'è  la  Kouvelle- 

lettres  reçues  (le  la  Nouvel le- 
iteiit  qse  Icgavnlily  a  eu  dans 
:  un  ioceadie  qui  a  réduit  eu 
07  maisons. 

—        a  mm  ~'i  

HAUBRE  DES  PAIRS. 
Mdencede  U.  Pasqnier.) 


lidentitomme  pin  sieurs  corn  mis- 

omleClaparMe  présente  le  rnp- 
Ift  cooimiision  chargée  de-  l'eia- 
pit^et'  de  ^1  relatif  aux  légion 

>3ion  de  FrÉriile  présente  !e  rap- 
ti  connaiuiOD  cbargfc  de  Teia- 
nr^t  de  loi  retalif  i.  la  dot  de 
ta  Belges. 

ïportear  s'attache  h  jnstirjer  le 
ttfun  million  par  f  alliance  réci- 
lei  deux  peaplêa,  et  parla  com- 
dlnttréls  qui  existe  entre  eux; 
ne  c'est  ï  Jemmapcs  que  la 
onqaii  ses  premiÈres  libertés ,  et 
en  déclarant  que  le 'vole  de  la 
ion  a  été  unanime  pouv  l'adop- 

SéaTue  da  13  mai. 
Mole,  Bernard  et  de  Montalivet 
banc  des  mmiïtres. 
:  Monlalivct  nionlc  à  la  tribune 
iaenter  à  la  chambre  le  projet  de 
s  fonds  secrets,  déjii  volé  par  les 


M .  DuboDchagc  ne  monic  pas  h  la  tri- 
bune pour  combattre  le  rai'iisttri!  danf 
lin  moment  où  il  vient  de  s'asMicier  h  nn 
acte  de  haute  convenance,  l'amnistie. 
L'orateur  esp&re  que  les  contumaces  ne 
seront  pas  exceptés  de  la  mesure.  Arri- 
vant h  la  loi.  ji  rappelle  que  sons  l'an< 
ciennc  monarchie  les  biens  privés  du 
princo  qui  montolt  sur  le  trAne  étoieut 
confondus  avec  ceux  de  la  oalion.  Alors 
il  éloil  indispensable  qn'on  dolït  ses  en- 
fans.  Mais  depuis  i83o  il  en  a  été  autre- 
ment j  les  biens  du  chef  de  Télat  ont  été 
donnés  à  ses  enfans .  et  ce  n'est  véiStabla- 
mcnl  que  dans  le  cas  d'bsafGssnce  du  do- 
maine privé  que  l'état  leur  doit  deftdola- 
tions,  amsi  que  le  porte  l'art,  ii  de  la  loi 
sur  la  liste  civile. 

U.  le  baron  de  ï'réville,  rapporteur, 
répond  au  préopinanl. 

M.  le  marquis  de  Drcux-Bréié  dit  qu'a- 
lors même  qu'il  ne  se  seroitpas  toujours 
interdit  de  prendre  part  aux  discussions 
qui  se  ratlaclient  i  des  qnestions  de  per- 
sonnes, un  sentiment  de  rcconnoissance 
pour  un  acte  de  clémence  obstinément 
refusé  par  les  précËdens  ministres  l'empâ- 
cheroil  d'entrer  dans  l'esameo  du  projet 
en  délibération.  Il  ne  vient  donc  ni  ap- 
pujerlaloi,  ni  la  combattre,  maïaderaaO' 
dér  quelques  eipiicatïona  sur  dis  inlére^S 
financiers  qu'on  ne  peut  pas  négliger. 

AprJs  s'être  étonné  qn'on  ail  alifindn 
cinq  ans  avant  de  venir  demander  le  mil- 
lion ,  l'orateur  ne  peut  eipliqoer  ce  re- 
tard que  par  des  démarches  qui  iproient 
Ëlé  faiies  pour  amener  la  Belgique  i  payer 
les  frais  de  nos  eipéditions  françaises  de 
iS5a  et  de  iS53.  Comme  la  somme  dé- 
boursée par  la  France  est  élevée  ,  et  doit 
loi  être  rembonnée,M.  de  Dreui-BK'xË 
demande  au  président,  do  conseil  de  von. 
loir  bien  faire  connoilra  à  la  chambre, 
1°  la  nature  des  difSculléfi-qui  semblent 
avoir  relardé  jusqu'à  ce  jour  le  règlement 
de  la  créance  ;  a"  s'il  espère  que  les  diffi- 
cultés seront  bienldt  levées. 

M.  LE  COMTE  MOLE,  Je  ri'pondraî  à 
l'interpellation  que  m'adresse  l'bonorable 
préopinani  au  sujet  de  la  créance  belge . 
que,  aousies  ministères  précédeo  s  coratuc 
par  le  cabinet  actuel ,  le»  intérêts  de  la 
Krance  ont  élé  toujours  réservés. 
.  M.  de  Urcui-Bréaé  est  aussi  sarpris 
qu'affligé  de  LClteréponse  brève  et  vague: 
•  Les  droits  de  la  France  ont  été  réser- 


(   302 


> 


\iA,  »  La  cl)aini>re  a  bien  lé  droit  do  eon-    la  discussion  doit  être  sérteiiie  et  uneoi^ 


noilrc  lesdifTicullé^,  de  savoir  si  une  aT- 
faire  aussi  simple  se  terminera  bientôt,  et 


cette  année  un  résultat.  La  chanabre  lli| 
l'ouverture  de   la  discussion  an  Iwidi' 


s'il  n'y  a  pas  mauvais  vouloir  de  la  part  sa  mai. 

du  gouvernement  belge.   L'orateur,  rap*  L'ordre  du  jour  indique  la  suite  del| 

pelle  ce  qui  s'est  passé  pour  la  campagne  discussion  des  articles  du  projet  relatif  mi 

d'ËsiMgne  de  i8a5;  expédition  gloiieuse  ;  scL  Les  art.  l'^ct  2  ont  été  votés  à  lader- 

et  si  politique  (mouvement).  Oui .  mps*  j  nîj^re  séance,  ils  autorisent  le  ministre dd 

liieurs.  ajoute-t-i!,  elle  fut  glorieuse,  et  je  !  finances  h  résilier  le  traité  passé  avec  M 

ne  serai  pas  contredit  dans  celle  chambre,  compagnie  de  l'Est.  L«»  paiemens  qaè 


où  sont  tant  de  généraux  qui ,  dans  celte 
campagne,  ont  acquis  de  nonxeaiix  litres 
de  gloire  et  le  droit  de  siéger  ici.  EU  bien  ! 
malgré  les  liens  de  parenté  qui  unissoiont 
Jes  deux  familles,  malgré  la  pénurie  des 
iinanoes  espagnoles,  le  ministère  français 
n'a  pas  li^silé  alors  à  réclamer  une  large 
incleninilé  pour  les  frais  de  la  guerre. 

La  chambre  vote  les  deux  articles.  Le 
scrutin  sur  l'ensemble  de  ta  loi  a  pour 
résultat  l'adoption  par  91  boules  blahcbes 
contre  18  boules  noires.  La  chambre 
adopte  ensuite  le  projet  relatif  ?ux  lé> 
gionnaires  amputés,  et  celui  qui  légle 
l'avancement  dans  l'armée  navale. 


CUAMnRE  DES  DÉPUTÉS. 

Séance  du  11  mai, 

M.  Calmon  ,  l'un  des  vice  •  présidens , 
occupe  lé  fauteuil  h  une  heure  an  quart. 
La  veille,  M.  Dupin  avoit  engagé  MM.  les 
députés  à  se  rendre  exactement  à  une 
heure  aux  séances.  Malgré  la  recomman- 
dation du  président,  la  chambre  est  loin 
de  se  trouver  en  nombre.  A  deux  heures 
plusieurs  membres  réclament  l'appel  no- 
minal. On  y  procède  immédiatement. 

M.  Bignon  demande  qu'on  indique  la 
discussion  du  projet  de  loi  sur  les  sucres. 
M.  Salverte  pense  qu'on  peut  la  fixer  à 
lundi  en  huit.  M.  d'Haubersaert  est  de 
l'avis  du  préopînant.  Pour  mon  compte, 
dit-il,  je  n'ai  pas  encore  de  parti  pris  dans 
ta  question. 

Plusieurs  voix  :  Mais  en  attendant ,  vous 
êtes  inscrit  contre.  (On  rit.) 

M.  Charles  Dupin  combat  la  proposi- 
tion de  iVl.  Sal verte.  M.  Pelot  vient  solli- 
citer, dans  l'intérêt  de  la  loi,  un  ajourne- 
ment  indéfini.  (Rumeur."».)  A  l'époque  où 
nous  en  sommes,  ajoute-t-il,  il  est  impos- 
sible (|ue  cette  loi  soit  votée  par  la  cham- 
bre des  pairs.  M.  Dubois  (de  la  Loire-In- 
férieure) ne  demande  pas  mieux  de  voir 
adopter  la  proposition  de  M.  Sal verte ,  si 


l'état  pourra  être  obh'gé  de  faire  iefmH 
effectués  au  moyen  d'un  erédil  spécial 
ouvert  par  une  ordonnance  en  rabsBa^e 
des  chambres.  Un  paragraphe  add^tboïKl 
de  M.  Luneau  établit  que  les  mines  de  sel 
seront  à  l'aven irtroncédées  aux  conditioos 
et  dans  les  formes  prescrite^  par  la  loi  da 
21  avril  18 10.  A  la  dernière  séance.  M.Li- 
cave-Laplagne  a  déclaré  que  la  loi,  bîea 
que  votée  par  les  deux  chambres,  neae- 
roit  sanctionnée  qu'après  la  slgttatinfeda 
contrat  de  résiliation. 

L'art.  3  est  mis  en  déUbératîon.  Trois 
de  ses  paragraphes  sont  adpptési  Le  mi- 
nistre des  finances  sera  consalté  sur  toutes 
les  demandes  en  ooncfssfikm  de  mines. 
Nulle  concesâon  ne  pourra  excéder  40  ki- 
lomètres. M.  G ay-Lussac  trouve  ^ae,  plus 
on  avance ,  plus  la  dfspoaîoo  s'etn- 
brouille. 

M.  Jaubcrt  interrompt  le  dëhii  pour 
demander  qu'on  ne  nomme -OB^iuie  seule 
commission  pour  les  six  nsojett  ooneer- 
nant  des  chemins  de  fer.  X/waleiur  cniot 

3ue  des  débals  partiels  ne  prolongent  io- 
éfiniment  la  session ,  ou  qne  d^  projets 
aussi  iraporlaus  ne  deviennent  le  prix  de 
la  course.  M.  de  Salvandj,  ministre  de 
rinstruction  publique ,  combat  la  propo- 
sition de  M.  Jaubert,  et  rappelle  que  li 
chambre  des  communes  ayant  76  prpjels 
de  chemins  de  fer  à  examiner,  a  nommé 
76  commissions.  M.  Jaubert  voulant,  dit- 
il,  faire  preuve  de  l'esprit  de  conciiîiiioD 
qui  l'anime,  réforme  .sa  proposition,  el 
demande  seulement  que  les  six  commis- 
sions soient  nommées  !c  même  jour.  M.  de 
Salvandy  croit  avoir  autant  que  le  préopi- 
naiil  fait  preuve  de  conciliation;  mais, 
ajoute-t  il,  si  l'on  tient  à  avoir  une  discui- 
sion  d'ensemble  sur  tous  les  projets, il 
faudroit  encore  attendre,  parce  quels 
gouvernement  viendra  bientôt  en  présn* 
ter  quatre  nouYeauv. 

Comme  M.  Jaubert  vient  de  le  deman- 
der, la  chambre  décide  que  les  bareanx 


I 

i 


(  3q3  ) 


a  rénnîmnt  pour  rexamcn  des  six  pro- 
sts  de  loi  sur  les  chemins  de  fer  le 
nèmejocir,  mais  çeiilemrnt  lorsque  les 
Yibces  auront  Oiù  distribuâmes. 

Séance  du  la  mai 

i^  ^no  heure  et  demie  la  sranceest  on- 
Tçrlc.Ofi  fait  Tappel  nominal  demanda 
]pir  gnr  trenlaino  de  membres  prC'Scns. 
:Qi]and  la  chambre  csl  en  nombre,  on  re- 
prend la  discussion  de  la  loi  sur  les  sels. 
IjA  chambre  finit  de  voler  l'article  5,  et 
«oçctfpe  des  articles  suivons  quel  leadopte 
ituçccssivemoDl  jusques  et  compris  Tar- 
Uclè  i5. 


AD  BKDACTEUR. 

Monsieur,  il  n'y  a  pas  longtemps  que 
voas  vous  éleviez  avec  nue  grande  force, 
dans  votre  Journal,  contre  l'indigne  décep- 
tion et  le  scandaleux  abus  des  sociétés  bibli- 
Que»  ;  fort  sonvent  aussi  des  démentis 
cruels  ont  été  donnés  par  des  voyageurs 
anMais  et  américains  à  ces  missionnaires 
ou commis9oy4igeurs habillés  de  noir,  qui 
vont  colporter  leurs  bibles  falsifiées  et, 
défigurées  dans  les  qualre  |iarties  du 
monde.  De  tous  1rs  points  de  l'univers 
r.hréUcn,  de  bons  esprits,  des  hommes 
pleins  de  science,  de  zèle  et  surtout  de 
SINCÉRITÉ  avoîentdéji^ldénoncé celte  in- 
signe imposture  et  cette  guerre  d'un  genre 
nouvcao,  déclarée  à  toutes  les  commu- 
nions cbrétiennes  qui  conservent  encore 
un  profond  aspect  pour  la  sainteté  des 
Ecritures  ;  ils  y  ont  vu  l'Intention  secrète 
dTavilir  les  titres  augustes  du  rhrlstia- 
nisrae  en 4ed  prostituant,  et  une  infernale 
cfHiibiniiîsofi  dans  les  nM>yens  d'y  porve- 
im.  Tel  esl  aujourd'hui ,  aux  yeux  des 
faomines  clairvoyans,  le  bat  des  socié- 
tés bibliques.  Un  écrit  du  savant  doc- 
tepr  Arihur  Perceval,  chapelain  du  roi 
.d'Angleterre  (i),  ne  laisse  guère  de  doute 

(i)  Ce  docteur  Perceval  est  le  môme 
doQtnousavons  purlé numéro  du  uo  mars 
j83o,  tome  Lxni,  h  Toccasion  d'un  écrit 
qn'il  9  publié  sous  le  lilre  de  Proposition 
é^une  paix  chrétieime,  et  qui  Dvoii  pour 
objet  d'opérer  une  rcunioii  de  l'Eglise 
romaine  et  de  l'église  anglicane. 


à  cet  égard.  L'auteuir,  dans  cet  ouvrage 
intitulé  J}(>///s  pour  Ui(fueisjenif  suis  point 
membre  de  la  Société  Biblique,  ouvrage  que 
l'on  pourroit  intituler  aussi  :  la  aociÉTÉ 
BiBLiQLE  DÉVOILÉE, dénonce  à  l'univers 
chrétien,  les  altérations  énormes  (ce  sont 
ses  expressions)  faites  an  texte  sacré  dans 
ces  soi-disant  traductions  de  la  Bible  que 
Ton  colporte  par  mçr  et  par  terre,  et  qui 
révoltent,  dit-il,  tous  les  gens  de  bien.  En 
preuve  de  son  assertion,  il  rapporte  des 
passages  entiers,  et  l'on  y  voit  avec  quelle 
témérité  et  quelle  impudence  on  se  joue 
de  la  parole  divine  dans  ces  informes  irs' 
ductions  qui  décèlent  à  la  fois  autant  d'i- 
gnorance que  de  mépris  pour  les  livres 
saints.  Et  l'on  sait  que  les  frais  de  ces  tra- 
ductions et  des  missionnaires  qui  vont  les 
colporter  s'élèvent  déjà  à  la  somme  énor- 
me de  QUABAKTis  MILLIONS  de  fraucs, 
quoiqu'il  soit  très-fort  permis  de  ci-oire 
que  tout  cet  argent  n'est  pas  entré  dans 
la  poche  des  imprimeurs  et  des  librai* 

«  Us  bonnes  gens,  dit  M.  le  docteur 
Arthur  Perceval,  qui  sont  les  victimçs 
de  cette  détestable  supercherie,  devraient 
bien,  rue  fois  pour  toutes,  apprendre 
l'emploi  que  l'on  fait  de  leur  argent  et  de 
leurs  contributions  hebdomadaires.  Cela 
glace  à  un  chrétien  le  sang  dans  les  veines, 
de  penser  qu'il  existe  au  xix*  siècle  , 
nne  société  ,  qui  ,  se  jouant  insolem- 
ment des  oracles  du  Tout-Puissant,  ose 
présenter  aux  peuples  idolâtres  comme 
la  parole  divine,  les  travaux  de  miséra- 
bles écoliers,  et  filoi'te  si  indignement 
les  hommes  simples  et  trop  crédules  qui 
soutiennent  de  leur  argent  cette  société! 
Et  dans  ses  réunions,  n'a- 1^ elle  pas 
poussé  le  blasphème  jusqu  au  point  de 
comparer  la  multiplication  de  ces  pi- 
toyables et  criminelles  traductions  ,  an 
miracla  du  don  des  langues  parmi  les> 
apôtres  ?,•.» 

Voilà  les  motifs  pour  lesquels  le  doc- 
teur Percerai ,  chapelain  du  roi  d'Angle- 
terre, a  refusé  de  faire  pfartie  de  ta  Société 
Biblique,  et  beaucoup  de  ministres  aiigli- 
cans,  à  son  exempte  ,  l'ont  refusé  aussi, 


C3o4) 


et  l'y  ntatent  diiqne  Jour.  0;i  tom- 
mcnce,  même  ï  IjOndrcs,  à  onvrir  les 
yeux  sur  cette  insigue  mjstificitîou ,  qui 
n'mt  qu'un  nouveiu  tour  au  peu  plus 
habite,  tirË,  dans  ces  derniers  temps,  de 
la  gibecière  pbibsop h iqae.  Miisles  esca- 
molenra,  on  plutôt  les  FiLors,  comme 
le»  appelle  le  docteur  Perceval ,  sont  Fort 
nombreux,  et  ont  la  main  fort  exercée... 
Mais  ce  qui  devroit  bien  acbever  d'é- 
clairer les  hommes  simples  et  crédules. 
c'est  de  voir  un  grand  nombre  de  gens 
qui  ne  croient  pta  h  la  Bible  et  ba-- 
fonent  la  Bible,  et  qui  sont  pourtant 
partisans  des  sociétés  bibliqitcs...  D'ail- 
leurs ,  il  est  plos  facile  k  ces  espèces  de 
missionnaires  de  distribuer  des  bibles , 
mSme  gratis,  que  de  donner  l'inlelli- 
gence  de  la  Bible  ;  et  l'homme  qui  peut- 
être  dans  le  moudc  a  possédé  la  plus 
paissante  intelligence  et  ta  plus  vaste 
érudition ,  un  des  plus  itluslres  docteurs 
de  l'Eglise  et  des  plus  proronds  philoso- 
phes en  même  temps,  a  dit  :  •  ce  qcb  jb 


hommo  Vk,  c'est  saint  Angiislio  !!!  Aprii 
cela,  faites,  si  vous  poovci,  coniprendi 
la  Bible ,  dans  le  système  protestant,  i 
premier  ignorant  vcnn ,  comme  le  vti 
lent  Luther.  CalTia  et  tes  autre»  réFor- 
roateun  !  l'ent-ètre  un  villageois  on  ni 
industriel  aiira-t-il,  pour  en  sonder  h 
profondeurs,  plus  de  lumières  ou  ont 
assistance  pins  particulière  du  Sainl-El' 
prît  que  saint  Augustin  11! 

L'i\    DE    vos   ABOKKÉB. 

■Ç*  §^«»».  2lî>rifn  ff  Clm, 


BOtnSe   DE    PARIS    DU    13    MAI. 

CINQ  p.  0/0,  j.  .1,1  !3  man.  107  fr.  8i  e. 

QUATRE  p.  (I/O,  j.  de  mnn.  98  fr.  70  c. 

THOIS  p.  0/U,i.  de  dée.  TSTr.  10c. 

Qunlre  1/î  p.  0/0,  j.  <)e  mar».  lOOfr.  Mt, 

\r.l.  de  la  Baniiiie.  0000  fr  00  c. 

Bons  du  Tifsnr.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Pari».  000  fr.  00e. 

Oblig;.  deli  VilledeParii.  lITlft'.ifle. 

Qaaire  «anani.  1 180  Fr.  00  c. 

Caiue  bjpothêcaire.  8iOfT.  OOe. 

Rente  de  NH|Jei,  99  tr.  &5g. 

Emprunt  tomniD.  100  fr.  1/2 

Eiii|>runl  Belge,  000  fr.  0/0 

Emprunt  d'Haili.  000  Ti.  0/0 

Rente  d'Esiiagne  S  j..  0/0.  24  fr.  1(1 


M.  l'abbé  Huet  vient  de  Taire  publier 
un  ouvrage  nouveau  qui  a  pour  litre  : 
ANTHOtoGiE  CATHOLiQLE ,  sVËC  appro- 
bation de  Mgr  t'Arcbevêqne  de  Paris. 
Cest  la  théologie  des  gens  du  monde. 
I.'auleuf  sait  intéresser,  dans  les  sujets 
même  les  plus  abstraits. 

1  fort  vol.  înia  ,  broché,  a  fr,  sSc.  i 
avec  8  gravures,  a  fr.  76  c. 

A  PAKiB,  chei  l'auteur,  rucd'Enfer- 
.Saiut-Michcl ,  5i. 


I  *D.  I 


li  da  Au^ualiiu,  35. 


Mise  en  vente  1 

ABUÉGË 

DE  L'HISTOIRE  ANCaENME, 
PAa'ii.  I.  Genoijuu, 

PiolïKeur  au  collégfl  SaiiiULouii. 

ivol,  !a-iade4Sopages,carL,  3fr. 

Ce  volume  complète  le  Nouveau  CoHn 
d'OisLoire  de  M.  Genouille.  ïraaigeda, 
maisons  d'édocation.  ' 

PARIS. 
LibrairieClassiqnedcJuLss  Del  alaih  el  C', 


UNE  COMMUNE  VENDÉENNE  SOUS  LA  TERREUR  ; 

PAR  LB  COMTE  US  QV AT HEB ABBES. 

Un  Volume  in-12.  —  Pnii  :  2fr.  25  c. 
A  PAItl-S.  chci  PKUisBE  FntnES,  rue  du  Pot  de-Fer-Saint-Sulpicc,  8  ; 
et  i  LYON ,  Grande  rue  Mercière  ,  33. 


L*AMI  DB  LA  BELIGIOIV 

paroil-Ies  Mardi,  Jeudi 
el&medi.  . 

On  peat8*abonaer  des 
i*'eti5de  chaque  mois. 


N'^  281  i . 


M  AUDI  46  MM  1837. 


f     V^lX  DE     ABO«ftEMEST. 

\  fr.      t. 

i  an  ......  36 

6  mois 19 

5  mois 10 

1  mois 5  5o 


SUR 


mi  TJËIIOIGNAGE  REMARQUABLli: 

EH  FAYEDR  DU  CHRISTIANISME. 


nous  laissons  M.  Blauqui  parler  tout 
seul.  Yoici  le  chapitre  ix  de  son 
livre  : 


Dans  un  moment  où  M.  I^erminier 
dans  sa  chaire,  l'auteur  anonyme  de 
b  Science  populaire  de  Clcaidius  dans 
ses  petits  écrits ,  lés  phrénologistes 
dans  leur  journal,  attaquent  le  chris- 
tunisme ,  ou  en  parlent  avec  mé- 
pris, il  est  bon  de  faire  voir  quel  est 
iur  les  bienfaits  de  la  religion  chré- 
tienne le  sentiment  d'un  homme  de 
lettres  et   d'un    économiste    qui  a 
étudié  rhistoire  sous    un  nouveau 
jour.  M.  Blanqui  aîné,  professeur  d'é- 
conomie politique  au  Conservatoire 
des  arts  et  métiers ,  publie  en  ce  nio- 
iaent\ine  Histoire  de  V économie  polili" 
que  en  Europe^  depuis  les  anciens  temps 
jusqu'à  nos  jours.  Le  premier  volume 
en  a  paru  ;  on  y  trouve ,  au  chapi  • 
trc  IX ,  un  tableau  de  l'organisation 
et  des  heureux  effets  du  christianis- 
lué.  Ce  tableau  est  d'autant  plus  re- 
marquable, qu'on  n'accusera  cerlai- 
neinentpas  Tauteur  d'un  excès  de  zèle 
religieux.  M.  Blanqui  appartient  à  To- 
lÀDiou:  libérale ,  il  est  de  l'école  du 
im^grès,  il  porte  des  jugemens  sévères 
nrle  clergé.  Mais  quelle  que  soit  son 
opinion  sur  l'origine  divine  du  chris- 
tiinisuie,  il. n'a  pu  s'empêcher  de  re- 


«  Changemèns  sunenus  dans  Péconomic 
sociale  drî  Tliurope  par  Tinfluence  du 
cbrjslianismc.  —  Son  organisation  vi- 
goureuse et  savante.  —  Les  monastères 
créent  la  vie  de  communauté.  —  Le 
principe  religieux  donne  naissance  aux 
hôpitaux,  aux  asiles. 

•  La  sensation  fut  grande  en  Europe 
quand  le  christianisme,  jusque  là  pros- 
crit et  humilié,  s'éleva  tout  à  coup  au 
rang  de  religion  dominante,  et  poursui- 
vit à  son  tour  ses  persécutours.  Quelle  pé- 
ripétie! tout  change  prcsqueà  la  fois,  tout 
se  réorganise  comme  par  encbauteraent 
sur  des  bases  nouvelles.  Le  pouvoir  poli- 
tique, jusque  là  uniquement  appuyé  sur  la 
force,  cherche  des  auxiliaires  dans  la  rai- 
son, dans  les  croyances;  il  s'entoure  et  se 
fortifie  du  prestige  de  l'autorité  religieuse, 
qui  a  déjà  poussé  de  profondes  racines 
dans  les  cœurs.  C'est  chose  mervcill<;useà 
voir  que  la  promptitude  avec  laquelle  le 
monde,  encore  païen  pour  le  culte,  se 
hâte  de  tirer  les  conséquences  de  la  pa- 
role évangéiique,  et  ^admirable  instinct 
avec  lequel  chaque  opprimé  devine  que 
l'heure  de  la  liberté  va  sonner  pour  lui. 

•  Quoique  l'Ëglise  chrétienne  apparût 
tout  organisée  avec  sa  hiérarchie  noble  et 
sévère,  tout  le  monde  eut  bientôt  compris 
le  principe  dcrégalitéqu'elleportoitdans 
son  sein.  Elle  plaisoit  aux  grands  par  ses 
dogmes  de  subordination  et  d'obéissance, 
et  aux  petits  par  ses  doctrines  d'indépen- 
dance et  de  nivellement  devant  Dieu.  Elle 
élevoit  l'esclave  sans  rabaisser  le  maître,. 


mai-quer,  en  étudiant  l'histoire,  tout 

œque  celte  religion  a  fait  pour  le  

Ken  de  la  société.  C'est  là  ce  que  nous  !  ^^  présentoit  à  l'espèce  humaine  courbée 

•voulons  citer  de  lui.  Il  y  a  bien  dans  j  sous  le  joug  un  refuge  contre  la  tyrannie 

le  morceau  quelques  expressions  qui 

choqueront  le  lecteur  ;    nous    n'a- 

rous   pas  voulu  les  supprimer,   et 


Tome  XCIII,  LÂmi  de  la  Heli^ion. 


de  ce  monde  dans  les  espérances  de  l'au- 
tre. Le  paganisme  s'étoit  rarement  môle  à 
la  politique;  mais  les  premiers  prôlres 


(  3o6  } 


"rhr^tiens  prirent  part  aux  affaires,  et  ils 
goiivernoÎQnt  déjà,  que  personne  ne  se 
dnntoit  de  leur  puissance.  T^es  béi-ésies 
même  qui  désolèrent  le  christianisme  h  sa 
naissance  ne  furent  pas  inutiles  à  la  cause 
dn  progrès  social  :  elles  ont  ouvert  en 
Europe  le  droit  de  discussion. 

»  On  a  beau  n*étre  pas  un  chrétien  bien 
austère,  la  majesté  de  ce  bel  édiûccétooue 
et  commande  le  respect.  Ou  ne  peut  voir, 
saus  une  vive  émotion,  cette  organisation 
vigoureuse  et  luxuriante  se  former  tout 
<^nne  pièce,  avec  ses  magnifique^  dépen- 
dances, et  se  r(''pandre  sur  le  monde,  par- 
tout semblable  à  elle-même,  comme  le 
flot  paisible  sur  la  surface  de  la  grève. 
lies  premiers  évêques,  si  impérieux  à  la 
ftm  et  si  doux,  ai  intotérans  pour  le  doute 
ot  si  iudulgens  pour  les  foiblcsses,  si  Gers 
avec  les  grands  et  si  humbles  avec  les 
pauvres,  semblent  des  tribuns  populaires 
qui  viennent  protester  au  nom  des  droits 
imprescriptibles  de  l'humanité.  Tout  en 
,eux  rappelle  k'S  vieilles  maximes  de  la  ré- 
l^bliqnc  romaine,  féleciion  publique,  la 
prédication  renouvelée  du  forum,  les  as- 
semblées gt-nérales,  Fadmisslon  aux  plus 
hantes  dignités  sans  distinction  de  for. 
time  on  de  naissance.  Rien  ne  restoit  de 
cps  antiques  prérogatives  dn  citoyen, 
qu'un  souvenir  stérile  elcorifos;  la  reli- 
gion chntîlicnne  a  tout  régénéré,  tout  re- 
mis en  honneur. 

■  Peu  cf années  s'écoulent  après  le  rè- 
gne de  Constantin,  et  déjà  raffrancbîsse- 
lucnl  des  esclaves  est  perûiis,  sur  la  simple 
atiesuiiou  d'un  évéqne  ;  le  concubinage 
est  pro«:ril  ;  les  bien»  des  mineurs  et  dt»s 
femmes  sont  exempts  de  la  confiscation  ; 
les  prisons  sont  visitées ,  les  pauvres  se- 
courus, labienfaitann  ett  découverte,  Noos 
la  raiK>nncrons  plus  tard  :  en  attendant , 
on  l'exerce. 

.L'économie  politique  a  bien  d'autres 
obligations  encore  k  Finfluence  dn  chris- 
tiaHÎsme.  qui  a  fait  disparoltre  ce  len- 
timent  étroit  et  égoïste  de  nationatité, 
sonrce  des  longues  querelles  d'Athènes  et 
4e  Sparte,  de  Cartbage  et  de  Roue,  dé- 
jyioFibieit  arènes  eh  s*épn5sèreiit  tant  de 


ressources  sociales  qu!ini  antre  prin^pf 
eftt  fécondées.  La  seule  création  descon^ 
ciJes  est  une  des  pins  hmrMses  oûooi^ 
tions  du  génie  civilisât  cor  dnélien,- 1  ni 
les  considérer  que  comme  des  congrès  oÉ 
toutes  les  lumières  étoient  convoquées  I 
la  discussion  d'une  idée.  Qoedetempi 
n'a-til  pas  fallu  pour  que  cesnobletin* 
spirations  trionipliassentda  plongé  gac^ 
rier  et  barbare  !  11  y  a  à  peine  quelque! 
années  que  J.-B.  Say  achevoit  de  dé- 
montrer, dans  sa  belle  théorie  deatMto- 
chés,  la  doctrine  de  la  solidarité cobém»» 
ciale  des  nations,  et  ce  n'est  pie  aoi 
peine  que  de  nos  jotars  la  aohitHiiijdiidl^ 
férends  entre  les  peuples  a  été.  remiie  à  II 
diplomatie  plutôt  qu*à  Tépée.  Ool  a  pA* 
paré  ces  résultats,  ai  ce  n'eil  le  oluislii^ 
nisme  ?  £t  qu'est-ce  donc  «i^onnfhQi  qté 
la  liberté  civile,  religieuae  et  commer 
ciale,  si  ce  n'est  le  développement  de  la 
|)ensée  fondamentale  chrétienne?  5anti9 
principe  nouveau  de  rêgalité  devant 
Dieu,  l'esclavage  grec  et  mmtm  Infeste*. 
roit  encore  le  monde ,  la  MbfefW  aeinll 
toujours  à  la  merci  de  la  fane,  el  la  ti^ 
chose  seroit  encore  prodWi»fV'Wi  vm 
pour  être  consommée  par  totMlM^aam. 
dédomni  agement. 

m  Sous  le  point  de  vue  de  la  ^Uatribatio^ 
du  pouvoir,  il  n'y  a  aucune  institotiOD lia: 
maine  qui  puisse  être  comparée  à  la  JM* 
nière  vraiment  admirable  dont  fEglîse 
est  organisée  depuis  l'apparitÎQa  offieieBe 
du  christianisme.  Un  pape  aiége  &  nette; 
cl  tient  sous  sa  pnissaûc^  les  haols  ^Sgn* 
taires  du  clergé  qui  nottnncnteiit''Biéiiei 
aux  emplois  les  membre^  de^ta  rniUoe  ia« 
férieure.  Tonte  cette  mîlioe  Ht  »ii"iN 
aux  mêmes  règles  el  au  même  cealnie^àt 
Paris  au  Japon  et  de  la  Qhine.kB^oi^l^ 
même  oOice  se  célèbce  dans  fa|  naêine  Ufr 
gue  aux  deux  extrémités  dn  monda;  k9 
noms  des  saints  du  cfaristiamsme  fiSK 
rent  en  tête  de  tous  nos  actes  de  ni[fl| 
sance.  et  nous  ne  distinguons  les  jonrs<^ 
l'année  que  parla  nomenclature  de 
apôtres  et  de  ses  martyrs.  Le  dim; 
îles  chrétiens  est  devenu  le  jour  dn 
universel;  parlent,  ^nand  flS^lîfe 


I 

h 


h 


i 


(3o7  ) 


temples,  le  travail  ferme  ses  ateliers. 
n  ify  a  pas  une  seale  circooitance impor- 
tante de  la  fie  qui  échappe  h  Tinflaence 
teligieiise,  ou  qui  se  passe  de  son  inter- 
vention. Le  prêtre  attend  aui  fonts  bap- 
liamanxPenfant  qui  vient  de  naître,  et  lui 
ioipO0&un  nom;  plus  tard,  il  le  précède 
à  fautel  pour  bénir  son  mariage  :  enfln 
cpund  le  terme  de  sa  vie  est  arrivé,  il 
Tacoompagne,  en  priant,  au  tombeau. 
Que  de  puissans  moyens  d'action  le 
ebristianisme  a  inventés,  depuis,  pour 
iTempaier  de  l'existence  tonte  entière  de 
Thomme!  Partout  on  voit  le  prêtre  se 
ftire  ini^tnteor,  et  diriger  l'enfance  par 
mcomeila. 

>Le  catéchisme  lui  assure  cette  con- 
quête sans  effort;  un  premier  sacrement, 
h  ^oromnnioQ,  crée  un  lien  de  plus,  res- 
lerré  par  lescommnnications  mystérieuses 
et  redonlables  dn  confessionnal.  Puis, 
comme  si  ce  n*éU>it  pas  assez  de  ces  pre- 
miers sacaeet,  l'évêque  paroit  dans  toute 
la  majesté  delà  puissance  ecclésiastique 
et  administre  la  confirmation,  accorde 
des  dispenses,  prononce  des  censures,  lie 
ctidéUe  comme  ^liitre  suprême  et  vicaire 
de  Bien.  Ainai,  ni  Fenfance,  ni  l'âge  mûr, 
ni  7a  Weîlksse,  ni  la  mort,  ne  peuvent  se 
nooslraire  à  rinfloence  du  prêtre,  la  plus 
coinplèle  et  la  plus  inévitable  qui  ait  ja- 
mais existé  dans  le  monde. 

■  Ce  n'est  pas  tout,  et  nous  ne  faisons  à 
paoe  qa*indiquer  les  attributions  illimi- 
tées dn  pouvoir  religieux.  Quel  est  aujour- 
dThai  le  magistrat  qui  dispose  dans  le 
mràidre  village  d*un  vastelocal  pour  réu- 
nir Ja  population,  d'un  moyen  prompt 
et  fftr  ée  la  convoquer,  d'une  tribune  aux 
hvangnes  pour  Témouvoir  ou  la  con- 
▼ttscre?  Cest  le  prêtre.  Lui  seul  est  le 
■allre  dn  temple,  de  la  chaire  et  des  clo- 
dws;  il  réunit  ses  ouailles  quand  bon  lui 
anBtble  et  sans  la  permission  de  l'autorité 
jivUe;  il  ordonne  et  on  obéiL  Aux  yeux 

16  des  pins  incrédules,  Pàque,  Noël, 
[Pentecôte,  la  Toussaint,  toutes  les  fê- 

cjirétiennes  sont  encore  des  fêtes,  les 
déjeune  sont  des  jours  de  privation. 

'm'es  et  nos  cités  portent  des  noms  de 


saints; les  arts  et  les  métiers  prennent  des 
saints  pour  patrons.  Les  marins  éperdus 
votent  des  oraisons  è  Notre-Damc-de -la- 
Garde.  On  fauche  à  la  Saint-Jean  ;  on 
vendange  à  la  Saint-Michel.  De  temps  à 
autre,  le  prêtre  irrité  donne  des  avertis^ 
semens  sévères  ;  tan  tôt  II  couvre  nos  fronts 
de  cendre  pour  nous  apprendre  la  vanité 
des  choses  humaines  ;  tantôt  il  refuse  son 
assistance  aux  prières  des  héritiers  d'un 
homme  mort  dans  l'impénilence  finale. 
Il  monte  sur  Téchafaud  pour  y  conduire 
les  criminels  repenlans,  dans  le  sein  delà 
miséricorde  de  Dieu;  et  il  effraie  la  jeune 
fille  timide  sur  les  conséquences  d'un  sim- 
ple aveu,  il  décrit  Tcnfer  et  on  tremble  ; 
il  entr'ouvre  le  paradis  et  on  espère. 
Quand  parfois  un  hardi  scélérat  lui  vole 
ses  vases  sacrés,  tout  s'émeut  et  s'indi- 
gne ;  le  coupable  s'appelle  un  impie,  et 
le  crime  un  sacrilège  auquel  on  doit  une 
expiation.  Il  falloit  voir,  jadis.  les  fidèles 
consternés  baiser  avec  ferveur  le  pavé  des 
temples,  et  solliciter,  à  force  de  pleurs,  de 
prières  et  de  jeûnes,  le  pardon  de  ces 
grands  attentats! 

»  Cette  puissance  si  singulière  et  si  su- 
bite de  la  religion,  et  les  révolutions  pro- 
fondes qu'elle  a  causées  dans  l'ordre  so- 
cial ,  se  manifestent  principalement  dans 
l'établissement  des  monastères ,  qui  ont 
soulevé  et  résolu  tant  de  questions  parmi 
les  hommes.  En  Orient ,  ces  monastères 
ont  eu  pour  but  la  solitude  et  la  contem- 
plation ,  le  besoin  de  s'isoler,  d'échapper 
aux  plaisirs,  aux  relations  humaines.  En 
Occident,  au  contraire,  ils  ont  commencé 
par  la  vie  commune  et  par  le  besoin  de 
se  réunir,  de  s'enti'aider.  Tandis  que  la 
société ,  en  proie  à  une  démoralisation 
générale,  n'offroit  plus  aucun  centre  d'ac- 
tivité nationale,  provinciale  ou  munici- 
pale aux  esprits  élevés,  les  monastères 
ouvroicut  des  asiles  à  ceux  qui  vouloienl 
vivre,  penser  et  discuter  en  comtaun ,  et 
ils  devinrent  bientôt  le  foyer  le  plus  ar- 
dent du  mouvement  intellectuel.  C'est  de 
là  que  partoîeni  ces  hardiesses  Ihéologî- 
qaes  et  philosophiques ,  soutenues  avec 
des  ressources  si  ingénieuses .  et  ces  es- 


(  3o8  ) 


hh  de  morlifi calions  austère^  qui  retrem- 
poient  les  âmes  affadies  au  régime  de  la 
civilisalion  païenne. 

»  Une  correspondance  active  cl  souvent 
des  luîtes  vives  s'élablirent  entre  ces  di- 
verses solitudes  déjà  peuplées  comme  des 
villes,  par  Tafiluencc  de  tous  les  hommes 
qu'y  alliroienl  la  liberté  de  la  pensée  et 
la  régularité  de  la  vie  matérielle.  Ce  fut 
bientôt  la  route  des  ambilieui  pour  par. 
venir  aux  honneurs,  et  le  sanctuaire  des 
lettres  exilées  d  un  monde  exclusivement 
occupé  de  plaisirs  et  de  sensualités.  Los 
habitans  'de  ces  oasis  fortunées  ne  tardè- 
rent pas  à  perfectionner  de  toutes  les  ma- 
iiières  les  professions  nécessaires  au  main- 
tien de  leur  indépendance  et  de  leur 
conservation.  L'industrie ,  qui  étoit  une 
profession  domestique  exercée  par  des 
esclaves  au  profit  de  leurs  maîtres ,  sous 
la  république  et  dans  les  premiers  temps 
de  Fempîre ,  devînt  pour  les  communau 
tés  religieuses  une  élude  savante  ;  elles  ne 
Yécnrent  pas  long- temps  de  fruits  secs  ou 
de  légumes  ;  il  leur  fallut  des  métiers ,  et 
ces  métiers  furent  exercés  avec  la  même 
supériorité  qui  dîslinguoit  dans  tout  le 
reste  les  nouveaux  sociétaires.  Je  ne 
doute  pas  que  ce  soit  là  la  véritable 
source  des  corporations  industrielles , 
dont  l'organisation  a  été  attribuée  à  saint 
lipuîs.  Saint  Louis  a  discipliné  les  com- 
munautés d'arts,  mais  il  ne  les  a  point 
créées.  Leur  origine  se  confond  avec 
celle  des  couvens.  C'est  de  là  que  l'indus- 
trie est  sortie  libre,  pour  s'établir  ensuite 
an  sein  des  villes  du  moyen  âge ,  sous  la 
protection  du  principe  d'association. 

jiUne  autre  création  du  christianisme 
achève  de  le  distinguer  de  tout  le  régime 
social  qui  s'écroule ,  c'est  Je  précepte  de 
la  bienveillance  mutuelle  mis  en  pratique 
et  converti  en  obligation  sacrée  pour  tous 
les  citoyens.  Si  quelque  chose  a  lien  de 
surprendre  dans  le  polythéisme  romain , 
c'est  cette  indifférence  profonde  pour  les 
souffrances  du  pauvre  et  pour  les  do- 
léances de  Fopprinié.  Il  y  avoit  dans  la 
vieille  société  romaine  une  ligne  de  dé- 
marcation  Infrancbissetble  entre  le  riche 


et  le  pauvre ,  entre  le  patricien  et  le  plé- 
béien ;  on  eût.  dît  que  le .  second  devo 
être  fatalement  la  proie  du  premier^ 
comme  dans  le  règne  animal  certain 
espèces  sont  prédestinées  à  la  nourritur 
des  autres.  Le  christîainsme  a  rapproc' 
les  distances,  en  prescrivant  la'charî 
publique  et  privée  dont  l'empereur  J 
lien  lui-même,  ce  .philosophe  traité  d'i 
postât,  éprouvoit  le  besoin  impérîeii 
•  Ne  devons-nous  pas  rougir,  disoit-I  M  , 
que  les  Galiléens,  ces  impies,  après  avoir 
nourri  leurs  pauvres,  nourrissent  encoare 
les  nôtres  laissés  dans  un  dénûmeht  ftJb- 
solul»  Voilà  la  création  des  hôpitao-^, 
des  asiles ,  des  aumônes,  indiquée  d'aine 
manière  bien  précise  par  le  plus  Tomc&V 
dable  ennemi  du  christianisme.  Quel  [>âs 
venoit  de  faire  l'économie  politique  !  ^^ 
si ,  depuis,  cette. grande  mission  du  chwr  ift- 
tianisme  ne  s'est  pas  accomplie  plus  co 
plètement,  s'il  a  été  donné  à  d' 
causes  d'arrêter  dans  sa  marche  le  dé 
loppement  de  la  pensée  sublime  qui 
vioit  l'humanité  entière  au  banquet  de 
vie ,  sans  distinction  de  fo.TiDi|xc  eX 
caste,  nous  avons  la  confiance  qu^ell 
prendra  sa  place  quelque  jour,  el  que- 
volonté  de  Dieu  sera  faite, 

»  Ainsi  s'est  transformée,  sous  les  a. 
pices  de  la  religion  chrétienne,  la  civ 
sation  antique ,  toute  fondée  sur  Tes 
vage,  en  une  civilisation  nouvelle, 
puyée  sur  la  liberté. Une  partie  de  celh.  '^^''• 
neur  appartient  néanmoins  aux  gid^Mr^ds 
génies  de  Tanliquité,  à  Socrate,  à  C^^é- 
ron ,  à  ces  nobles  philosophes  dont     tes 
écrits  ont  survécu  à  la  chute  de  la  Gri^ 
et  de  Rome ,  et  qui  avoient  entrevu   ces 
destinées  meilleures  vers  lesquelles  noos 
marchons.  Tout  étoit  encore  païen  dans 
Rome  et  dans  l'empire,  que  la  révolution 
chrétienne  étoit  flagrante;  Lucien  tour- 
noit  les  dieux  en  ridicule,  au  moment  où 
le  Christ  renversoit  leurs  autels.  Quelqpes 
esclaves  habiles  émancîpoient  l'industrie 
à  force  de  talent,  quand  la  religion  vint 
leur  tendre  la  main;  ils  obi igeoicnl, déjà 
leurs  maîtres  à  des  ménagemeus,  avant 
que  les  doctrines  de  la  bienfaisance  et  de 


(3o9) 


J%alitt  -devint  Dieu  leur  en  eusicnt  fait 
■■  devoir.  Angsi  la  trinaition  de  l'ancien 
rtgîme  ett-elle  diflicile  à  «aisir;  lel  plus 
eémirei  OcriTaios  s'y  pcrdeal  en  conjec 
tares,  el  Taa  des  plus  beaux  ouvrages 
qnl  aienl  été  comacrés  à  la  recherche, 
4ni  les  lois,  des  causes  de  cetie  traDS~ 
flgHralioa,  laisse  beaacoup  il  désirer. 
■  Quaod  on  remet  dans  son  esprit  les 
nglorieux  des  premier;  tempi  du 
cet  les  détails  majestaeoi  de 
crtte  ra^nisalion  si  simple  et  s!  lavante , 
m  ne  peut  se  défendre  d'un  profond  len- 
timentde mélancolie,  envoyant  aujoar^ 
tfboî  celle  religion  menacée  d'une  se- 
lieoM  dfcadcnce.  Sans  doute  l'édifice^ 
qqoîqn  mina  dv  tontes  parts ,  m  tient 
encor»  debout  et  projette  toujours  sur  le 
préWBt  1>-  grande  ombre  du  pas»é;  '1e& 
officaaw  célèbrent;. les  temples  sont  ou- 
verts, l^'hiéivrcliie  est  la  même;  mai& 
qitellct  altération  dans  la  ferveur  de& 
crojfanceil.  et  combien  les  rôles  sont 
changés  I  Le  prAtre  ne  donne  plus  l'im- 
pulflioa  j  jl ne  sait  même  plus  la  recevoir; 
il  use  daai  dei  lottes  stériles  contre  le 
progrta  loctal,  des  forces  elToiblieB  par 
nmolémce  et  par  le  choc  des  révolu- 
tions. U  occupe  les  chaires,  mais  ]ei 
chaires  sont  moelles;  lenr  voii  ne  vibre 
plus,  comme  Jadis,  au  cœui  des  peuples, 
qnsDd.  elle  les  entrainoit  en  masse  i  la 
conqaéle'  dvt  lieui  saiâls.  La  religion 
ciiste  toujours,  mais  elle  n'a  plus  de  mi- 
VMtrvs  fc  U  hauteur  de  ses  besoins  et  des 
nAtres.  Et  cependant,  malgré  no»  essais 
lûmbreas  de  régénération  politique,  au- 
cnos  Coostilstioa  humaine  o'csl  encore 
pmills  &  la  sienne,  aucun  pouvoir  ccn- 
tnl  n'est  en  mesure  de  se  faire  obéir 
C^nme  elle  ;  le  malheur  est  qu'on  ne 
Mchepu  dignement  commander  en  son 
aom.  Il  y  a  des  questions  d'économie  po- 
lïiiqKe  qui  resteront  insolubles  tant  qu'elle 
■'^ mettra  pu  la  main.  L'instruction  po- 
paliire,  la  répartition  équitable  despto- 
■li  du  Iravail,  la  réforme  des  prisons, 
Im  progrès  de  l'agriculture,  et  bien  d'au- 
ttCB  problèmes  encore  i>e  recevront  de 
Mlalion  complète  que  par  son  intcncn- 


lion,  et  c'est  juslic«  ;  elle  seule  peut,  ta- 
cfTet ,  biea  résoudre  les  qoeitiODS  qu'ctU 
a  bien  posées.  • 

Nous  avons  hésité  à  insërer  ce 
dernier  alinéa  où  l'auteur  fait  au 
cierge  des  reproches  injustes.-  Le 
clergé  ,  dites-vous  ,  ne  tait  plus  reœ- 
voir  l'impulsion i la  vdtre, peut-être, 
mais  il  n'en  est  que  plus  louable  de 
se  refuser  à  ce  mouvement  et  de  se 
concentrer  dans  SOU  ministère. Quelle 
est  pourtant  Vinjustice  du  monde  l 
On  interdit  aux  prêtres  de  sortir  de 
l'Eglise  et  de  se  mêler  de  tout  ce  qui 
se  passe  au  dehors ,  et  après  cela  on 
leur  reproche  de  s'isoler.  On  les  cir- 
conscrit dans  le  sanctuaire ,  et  on 
trouve  miauvais  qu'ils  n'étendent 
pas  au  loin  leur  influeuce.  M.  Blan* 
qui  dit  que  loitl  est  du  restoH  tUs. 
pr&res,  hôpitaux ,  prisons,  écoles,  aUr 
lier4 ,  etc.  ,  et  les  lois  et  les  règle- 
mena  resserrent  partout  L'action  de» 
prêtres ,  et  on  lui  impose  partout  des. 
entraves  i  et  on  a  vu  dernièrement 
im  curé  condamné  à  L'amende  pour 
avoir  ouvert  une  école  dans  sapa-- 
rwsse.  Ne  vous  semble-t-il  pas  voir 
un  prisoDuier  que  l'on  garrotte,  et  à 
qui  on  fait  un  crime  de  ne  pas  niar^ 
clier? 

Les  chaires  sont  muettes  ,  dit-  en- 
core M.  Blanqui ,  qui  apparemment 
est  absorbé  par  ses  travaux  et  par  ses 
Leçons  ,  et  n*a  pas  eu  le  temps  d'aller 
ce  Carême  dansnos  églises.  Les  chai- 
res sont  miKties;  et  elles  étoient  en- 
tourées ce  Carême  d'une  foule  nom- 
breuse ei  recueillie  ;  et  Notre-Dame» 
entr'autres  ,  comptoit  des  .milliers 
d'auditeun  pressés  dans  sa  ïasle  en- 
ceinte pour  entendre  un  orateui' 
dont  la  voix  éloquente  vibrait  à  leurs 
coeurs  ;  et  cette  aMuence  n'empèchoit 
pas  celle  qui  se  portoiu  également 
à.  Saint-Roch ,  à  Saint-Eiuùcbi;  et 


dans  d'autres  ^lîses.  Il  est  difâeite 
de  Ycnr  une  asiertion  mieux  d^eii*' 
tie  par  les  faits ,  et  il  est  fâcheux  que 
les  préventions  de  M.  Bianqui  aient 
gâté  la  fin  de  ce  morceau  qui  aroit 
ai  bien  comuienoé.  Noua  supprimons 
les  deux  derniers  alinéa,  qui  ne 
sont  que  des  plaintes  injustes  et  re- 
battues sur  l'esprit  retardataire  du 
elergé. 


.NOUVJBIiLES  EGGUS  SI  ASTIQUES. 

BOMB.  —  Le  docteur  Fleming,  pré- 
lat irlandab  et  yicaire  apostc^ique  de 
Terreueuve  ,  est  acluellement  ici ,  et 
a  assisté  aux  céi-émonies  de  la  clia-' 
pelle  Sixtine  pendant  la  semaine 
sainte.  Le  Saint-Père  l'a  nommé  évê- 
que  assistant  au  trône,  et  M.  Fleming 
a  pris  rang  dans  la  chapelle  papale  en 
cette  qualité.  Il  est  à  présent  occupé 
à  rédiger  un  tableau  de  la  situation 
de  la  mission  de  Terreneuve,  pour  le 
préfet  et  le  secrétaire  de  la  Propa- 
gande. 

M.  Fraschina  ,  archevêque  de  Co- 
rynthe ,  dont  nous  avons  annoncé  la 
mort ,  s'étoit  fait  un  nom  par  ses 
prédications  en  Italie  sous  Pie  TI 
et  sous  Pie  VIL  Le  prélat  étoit  né 
le  7  septembre  1750,  à  Bosco,  près 
Lugano,  et  s'étoit  retiré  dans  cette 
TiUe.  U  avoit  été  capucin  et  avoit 
xeçu  de  Pie  Vil  le  titre  de  prélat  as- 
sistant au  trône. 

PARIS.  —  Un  grand  acte  dé  répa- 
ration et  de  justice  vient  enfin  d'être 
obtenu  ;  le  MonUeur  de  samedi  con- 
tenoit  le  rapport  suivant  de  M.  Bar- 
the,  ministre  de  la  justice  et  des 
cultes  : 

«  SiRB  » 

•  Voire  cœur  magnanime  a  voulu  faire 
djsparoître  jusqu'aux  dernières  Iraces  de 
nos  discordes  civiles.  Du  haut  de  ce  trône 
élevé  il  y  a  sept  années  pour  le  maintien 
de  nos  insiitQtions  et  la  défense  des  lois, 


(  3io  ) 

Votre  Majesté,  par  no  grand  ad»  de  tlé** 
menée,  vient  de  donner  ï  t&m  le»'  Fraa^ 
çais  le  s^al  de  YaahM  et  dif  pardoa;' 
mais  les  portes  fermées  de  Saînl^Gsr- 
main-f  Auxerrois  rappellent  encore  n» 
de  ees  souvenirs  que  Voire  IMhjealfr-t  le»* 
soin  d'effieer  :  un  arrMidfBaenmit  éà 
Paris  ne  doit  pas  rester  plus  liing  li  «p 
privé  de  son  égKsc  pannssîale 

»J*ai  Pbonnenr  de  proposer  h  Tt|» 
Majesté  de  décider  qne  r^lise^deSM'' 
Germain- TAiixerroîs  sera  remJhM  ioÉi^ 
diatemcnt  an  service  divtm 

•Je  suis  avec  respect. 

Sire , 

De  Votre  Majesifr, 
Le  très  humble  et  très4idèler|i4eC, 

Approuvé.  A  Faris ,  la  la  m  A  ^867.  < 

L0U1S4WLBPP& 
Par  le  mil 
Le  garde  des  sceaux,  mfaiisM-teeié* 
laire-d'état  au  département  ds  la 
justice  et  des  cultes. 


Le  jjournal  officiel  de  samédî  soir 
annonce  que  M.  Magntn^  ciîri  df 
Saint-Germain-l'Auxerrôis/  a  en- 
voyé sa  démission  à  M.  rArcbévèqnMi^ 
et  que  M.  Demerson  ^  curC  de  Saml- 
Severin ,  est  nommé  â  sa  place,  lî^ 
samedi ,  de  graiid  matin  ,  dit  ti 
Charte  de  Î830,  radkniniatrarkiii  a 
fait  entrer  un  grand  nombre  d'ou- 
vriers dans  l'église,  et  M.  le  préfet  dd 
la  Seine  est  allé  la  visîcer.  Sahkt^* 
Germain-l'Auxerrois ,  ajoute  lé  joH»-^ 
nal  du  ministère,  porte  en  tons  lieiu^ 
dans  son  enceinte  les  tracei  ée-lm 
plus  rapide ,  de  la  plus  viokittte  dé^ 
vastation  ;  ce  n'est  point  ett  inng^ 
quatre  heures  qu'on  peut  répater  de 
si  grands  ravages  ;  la  rille  de.Pèviay 
emploiera  tous  les  fonda  ndeaaaainf 
et  le  moins  de  temps  posMble.  Ota  m 
laissera  subsister  aucuft  souvenir,  mh 
cnn  vestige  de  temps  de  trouble  et  df 
discorde.  Les  travaux  qu'exi^^  Fédîn 
ûce  ne  seront  peutrêtre  pas  achetés 
aussi  rapîdemepl  qu'm  .k  Ta^dnlil 


(3t 

ians  toute»  les  par4ies.  do  réalise  ; 
luais  de»  à  présent  k'office  divin  s'y 
Eiera  cvastammant  Ui  dimanches. 

Nous  ciurons  parmi  ions  Icsjonr- 
Haos  oe  qne  dit  le  Journal  des  Dé- 
kur  sur  cette  mesure  : 

•  L'églisê  SdintGermairt-rAui^erroift 
Ht  tcndse  an  colle  ;  elle  va  être  rouverte 
iaunédiatement  ;  le  roi  Ta  décidé  ainsi 
flM^la  propositK>n  de  M.  le  roinislre  de 
hf  JàSlice  et  des  cultes.  C'est  nne  bonne 
étage'  nesore,  à  laquelle  nous  applau- 
diSMms  de  fout  notre  cœur ,  et  que  les 
premiers  nous  avions  sollicitée  il  y  a 
ft^à  long-temps.  A  dire  vrai ,  nous  n'a- 
fons  jamais  compris  qu'une  chose  aussi 
•împVe  pût  souffrir  tant  de  retard  et  de 
diStenlté.  L'tdée  de  détruire  un  monu- 
ment aussi  prf'cieui  sous  le  rapport  de 
fart ,  eflt  été  àne  idée  barbare.  Qu*on 
ëlèrc  desmonumens  nouveaux  tant  qu'on 
voudra,  ce  sera  très-bien  ;  mais  en  aUen- 
daol  qu*on  n'abatte  pas  ceux  que  nous 
possédons,  et  surtout  nos  vieilles  églises 
gothiques.  L'idée  de  se  venger  sur  des 
pierres  d^ane  faute  qui  a  été  assez  sdv6. 
remenl  |NiaVe,.el  de  tenir  une  t'glise 
^icrneUement  fermée,  parce  i)U*uii  jour 
V^$lffii  de  pailla  envahi  celte  ^'glise,  cAl 
él^  nne  idée,  bien  plus  barbare  ttbien 
plus  ridicule: iSttcore!  G'étoit  faire  injure 
ï  notro  population  que  de  lui  supposer 
900  raucftoe  aussi  soltc  contre  un  mo- 
nuiueut  Ms  ruines  de  8aint-<iermain* 
RAuKfnois ,  cette  croix  arrachée ,  ces 
ppviet  fermées,  cette  ^lise  proscrite. 
lilriiloient  tons  les  honnêtes  gens,  et 
Ma  #y  voir  un  souvenir  de  révolution 
■Me fel précieux  à  conserver,  ilsyvoyoient 
Mn  plutôt  avec  honte  et  douleur  des 
Incau  de  désordre  à  effacer  ! 
-  •  Rouvrir  Saint-Germain-ITAuKerrois . 
tfeildcmc  ffshfe  un  acte  de  bon  sens  et  de 
heuguÉt,  nu  acte  de  réparation  et  de 
fmlhe.  Les  églises  appartiennent  au  culte 

elic;  elles  ne  sont  utiles,  elles  ne  sont 
es  que  lorsqu'elles  servent  an  culte  et 
qwto  cuRe  les  orne  et  les  remplit.  La 
lÉaJorifé  a  des  droite  sur  te»  églises  com- 
n^  elle  en  •  sur  tous  tes  édifices  qui  sont 


t  ) 

consacrés  aux  grands  actes  de  ki  vîe  so» 
cislo.  Rendre  daint-Germain  t'Auxer>- 
rotsaux  fid&les,  cV^st  lour  restituer  lonr 
bien.  t)n  quartier  a  besoin  d'une  paroisse 
comme  il  a  besoin  d'une  mairie;  et  quoi 
qu'on  puKse  dire  du  peu  de  fervcfir  reli- 
gieuse (le  notre  époque,  les  églises  nVn- 
sont  pas  moins  pleines  aux  Jours  de  fôlc  ;. 
la  majorité  n'en  prouve  pas  moins  son  at- 
tachement &  la  religion  que  nous  ()ou- 
vous,  avec  la  charte,  appeler  la  religion 
nationale,  dans  les  solennités  principales 
de  la  vie  :  naissance,  éducation  moriile- 
des  en  fans,  mariagi^  et  mort.  Le  Jour  où 
la  vieille  église,  uprbs  un  si  long  silence, 
reteulim  de  nouveau  des  chants  religieux 
sera  ceiiaiuement  un  jour  de  satisfaction 
pour  tous  les  hommes  honnêtes  elscnsé». 
Nous  verrons,  pour  nous,  avec  un  vif 
plaisir,  disparotlrc  enfin  ce  qui  oft'cii^ 
le  [>lus  les  principes  sociaux,  l'odieux  as- 
pect  d*unc  église  pit>lanée.* 

Ou  ne  peut  oertaineuient  mieux 
dire  -,  seulement  ,  puisque  VaspèA 
itune  église  profanée  est  si  odieux ,  ii 
faut  espérer  que  quelque  jour  on 
fera  cesser  une  autre  proia nation 
dont  le  spectacle  afflige  toutes  les 
personnes  religieuses. 

Le  rapport  ci- dessus  An  uiinisire 
des  cultes  fut  communiqué  le  jour 
même  à  M.  rArchevéque  par  le  nîi- 
nisti^,  qui  lui  annonça  que  len  seeU 
lés  apposés  sur  les  portes  alloient 
être  levés ,  et  que  l'église  seroit  re- 
mise à  la  disposition  du  ministre  des 
cultes. 

M.  lyiagnin ,  curé  de  Saint-Ger- 
niain-FAuxerrois,  avoit,  le  9  décent-^ 
bre  dernier,  remis  la  démission  de  sa 
cure  entre  les  mains  de  M.  rArcbe- 
vêque ,  avec  le  veeu  qu'il  n*y  fût  pas 
donné  suite  avant  l'ouverture  de  ré- 
glise.  La  condition  étant  remplie ,  il 
a  renouvelé  sa  démission  le  12  mai 
de  vive  voix  et  par  écrit. 

Le  samedi  13  mai ,  les  scellés  ont 
été  levés.  M .  l'Archevêque  s'est  rendu 
le  soir  à  l'église,  accompagné  de  trois 
granda-vicaircfl.  L'église  lut  rcconci- 


(3f2) 


liée. avec  \e^  prières  iriescriles.  Un 
nouveau  curé  noniine  par  M.  l'Ar- 
dievéque  ,  fut  agréé  sur-le-champ 
par  le  gouyeriienient.  Au  sortir  de 
l'église,  le  prélat  alla  iniinédiatement 
nu  château  offrir  ses  remerchnens  au 
roi ,  qui  ne  put  le  recevoir,  une  par- 
tie de  sa  famille  arrivant  de  Bruxelles 
à  l'heure  même.  M.  TArchevêque  fit 
sa  visite  le  même  soir  à  M.  le  prési- 
dent du  conseil  et  à  M.  le  ministre 
des  cultes ,  qui  l'avoient  prévenu. 

Les  ouvriers  avoient  été  mis  dès  le 
samedi  dans  l'église  pour  la  nettoyer; 
les  dégâts  sont  grands  ;  on  espère 
cependant  pouvoir  les  réparer ,  au 
moins  pour  ce  qui  importe  le  plus  à 
la  beauté  du  monument  et  à  la  di- 
gnité du  culte.  M.  le  préfet  de  la  Seine 
paroit  y  mettre  beaucoup  de  bonne 
volonté. 

Le  jour  de  la  Pentecôte ,  M.  l'Ar- 
chevcque  officioit  pontiûcalement  à 
la  métropole.  Une  messe  fut  célé- 
brée à  onze  heures  à  Saint-Germain- 
TAuxerrois  par  M  l'abbé  Quentin , 
grand-vicaire ,  assisté  du  clergé  de 
la  paroisse.  L'é^jlise  étoit  remplie. 
Aucune  force  publique  n'avoit  été 
déployée.  Loin  qu'il  y  ait  eu  /a  moin- 
dre apparence  de  trouble,  on  doit 
dire  que  le  recueillement  étoit  re- 
marquable. Les  fidèles  témoignoient 
leur  joie ,  et  plusieurs  ne  pouvoient 
retenir  leurs  larmes. 

Un  procès-verbal  de  celle  no  - 
velle  prise  de  possession  a  été  dressé 
et  inscrit  sur  les  registres  de  la  fa- 
brique. Une  messe  sera  célébrée  cha- 
que jour  à  une  heure  où  les  ouvriers 
jie  travailleront  pas  aux  réparations. 
Les  offices  de  la  paroisse  reprendront 
dès  que  l'état  de  l'église  le  permettra. 

L  ouverture  de  l'église  n'a  pas  pro- 
duit la  moindre  rumeur  ;  il  y  a  plus , 
elle  a  été  accueillie  par  une  appro- 
bation générale.  Les  journaux  de 
l'opposition,  du  moins  ceux  que  nous 
avons  vus,  paroissent  y  applaudir. 

Une  circulaire  de  M.  l'évcque  de 


II 


Tulle ,  du  15  mars ,'  est  relative  au^ 
conféi*ences  de  1835,  et  propose  les 
sujets  des  conférences  de  1837.  Le 
prélat  se  montre  satisfait  des'confé*. 
rences  de  1 83«^,  et  fait  seulement  quel;. 
ques  observations  sur  diverses  conf<^ 
rences.  11  y  a  eu  des  réponses  un  peu 
trop  succinctes.  Ijc  prélat  trouve  que 
l'on  n'a  pas  assez  insisté  sur  la  dis- 
tinclion  à  faire  entre  ce  qui  est  au- 
dessus  de  la  raison,  et  ce  qui  est  con- 
traire à  la  raison.  Il  ajoute  quelques 
nouvelles  remarques  à  ce  qui  a  été 
dit  dans  les  conférences  sur  les  mi- 
racles, sur  la  liberté,  sur  rinspiration 
des  livres  saints ,  sur  la  résurrection 
du  Sauveur,  etc. 

Les  questions  proposées  p6ur  ISS»*} 
sont  dirigées  principalement  ve»  les 
preuves  de  la  religion.  On  doitproi^ 
versa  divinité  par  les  prophéties ,  p^^ 
les  miracles,  par  la  vie  de  son  av^' 
teur,  par  la  sagesse  de  sa  doctrine 
par  la  propagation  de  TËvangile,  pr  -^^ 
le  courage  des  martyrs.  A  ces 
tions  fondamentales,  la  circulaire 
joint  quelques  autres  sur  la  mora, 
et  sur  Tinterprétation  de  l^crîlu 
sainte. 

Dans  un  avis  spécial ,  M.  Véyé 
invite  de  nouveau  les  ecclésiastiq 
à  concourir  aux  frais  des  réparatio 
de  l'ancienne  maison  de  campagne 
séminaire.  On  s'occupe  aussi  de  co 
struction  au  petit-séminaire  de  Se     ^' 
vières.  On  recommande  surtout  cet^  ^^ 
œuvre  aux  anciens  élèves   de  ceC^^^ 
maison.  Des  sacri6ces  précédens    ^if 
faveur  du  petil-sém inaire  de  Briv^^ 
pour  acquisition  de  bâtimeni  et  cow- 
structions  nouvelles  ,  de  plut  grands 
sacri6ces  encore  pour  l'acquisition 
de  l'ancienne  maison  de  campagne 
du  séminaire,  rendent  plus  onéreuses 
les   dépenses    à  faire  au  petit-sémi- 
naire de  Servières. 


tu 


M.  le  coadjuteur  de  Nancy  ayant      y 
représenté    la   misère   des   ouvriers 
lyonnais    dans    une  conférence  du 
clergé  de  la  ville  de  Nancy  le  2  mai 


(3i3) 


4emîer,  une  souscription  fut  ouverte 
immédiatement.  MM.  les  chanoines, 
«çrés,  vicaires  et  aumôniers  s'em- 
iiressèrent  de  faire  leurs  offrandes, 
qi^î,  avec  celle  du  prélat,  se  sont 
iQoatées  à  500  fr.  La  somme  a  été 
envoyée  à  M.  Farchevéque  d'Ania* 
fie,  avec  prière  de  la  faire  remettre 
jians  les  bureaux  du  Réparateur ^  en 
demandant  que  la  distribution  fût 
iStiite  par  les  mains  de  MM.  les  curés 
/fe:  Lvon.  C'est  en  effet  le  mode  de 
jàisiribution  adoptée  pour  le  produit 
^  la  soosciiptiondu  Réparateur^  et  ce 
mode  est  le  plus  sage  et  le  plus  natu- 
rel. C'est  aux  cures  ^u'il  appartient 
de  connoitre  mieux  L'S  besoins  de 
J^irs  paroissiens  ;  leur  ministère  les 
.lOeLà  même  de  découvrir  les  misé- 
fes  tacliées,  et  les  malheureux  leur 
coofient  bien  plus  volontiers  le  secret 
de  leurs  peines. 


^  Ùi^  conversion  fort  remarquable 
.d'une  protestante  a  eu  lieu  il  y  a 
environ  deux  ans  à  Poitiei*s.  On  n  en 

rla,  ^iut&  i:ette  époque  parce  que 
^^ersonoe  avoit  voulu  évilèr  toute 
■publicité  ;  mais  depuis ,  sa  démar- 
ciie  n'a  plus  été  un  mystère,  et  tout 
Je  monde  sait  qu'elle  est  catholique, 
et  qu'elle  pratique  sa  religion  pu- 
J)liquement.  Mademoiselle  Marie 
Brackspeare,  née  en  Angleterre,  et 
élevée  dans  la  religion  anglicane,  a 
4in  frère  ministre  et  connu  même 
■dans,  la  littérature  comme  un  très- 
lion  helléniste.  Elle  a  de  plus  une 
loenr  mariée  à  Poitiers ,  dans  une  fa* 
mille  catholique.  Etant  venue  en 
France  avec  sa  liière  pour  visiter  sa 
aeeur,  elle  entendit  parler  de  la  reU- 

fîqn  catholique,  et  conçut  le  désir  de 
étndier  et  de  la  connoitre.  Elle  cher- 
«lioit  la  vérité  de  bonne  foi  et  de- 
imndoit  à  Dieu  de  l'éclairer.  On  lui 
prêta  quelques  livres,  entr'aua^es 
Vffisloire  des  yarialions.  Cette  demoi- 
■nelle  avoit  32  ans  ;  elle  avoit  de  l'es- 
prit, de  l'instruction,  du  jugement. 
Ellç  entrevit  la  vérité.  Mais  que  de 


liens  la  retenoient  encore  !  Sa  famille ^ 
sa  mère ,  sa  sœur  étoient  fortement 
attachées  à  leur  religion.  Elle  crair 
gnoit  d'affliger  des  personnes  si  chè- 
res. Néanmoins  le  soin  de  son  salut 
l'emporta.  Elle  se  décida  à  faire  ab- 
juration, mais  demanda  que  la  céré- 
monie fût  secrète.  L'abjuration  eut 
lieu  dans  la  chapelle  particulière  de 
M.  l'évêque  de  Poitiei-s.  Très-peu  de 
personnes  y  furent  admises. 

Bientôt  cependant  la  chose  s'é- 
bruita. Madame  Brackspeare  étoit 
retournée  en  Angleterre  ;  mademoi- 
selle Marie  étoit  restée  chez  sa  sœur, 
quiappritce  qui  s'étoit passé. Les  deux 
sœurs  sont  restées  unies ,  mais  elles 
évitent  de  parler  de  religion  ;  le  mari 
de  la  sœur,  M.  de  S. ,  est  un  homme 
honorable ,  qui  a  été  au  courant  de 
toutes  les  démarches  de  mademoi- 
selle Marie,  et  qui  les  a  favorisées  de 
tout  son  pouvoir.  Miss  Brackspeai  e  a 
persévéré  dans  sa  résolution ,  et  est 
même  une  fervente  catholique.  En 
remerciant  Dieu  pour  elle-même,  elle 
le  prie  pour  ses  parens,  et  est  un  mo- 
dèle pour  ceux  qui  la  connpissent. 


Le  11  avril  a  .eu  lieu  dans  la  cha- 
pelle du  château  de  Lacken ,  près 
Bruxelles  ,  le  baptême  du  jeune 
prince  né  en  Belgique.  La  cérémonie 
a  été  faite  par  M.  l'archevêque  de 
Malines.  Léopold  étoit  présent.  M.  le 
duc  d'Orléans  et  inadame  Adélaïde 
étoient  parrain  et  marraine. 

Le  gouvernement  de  Belgique  a 
accordé  aux  Jésuites  6,000  fr.  sur  les 
fonds  destinés  aux  sciences  et  aux 
lettres,  pour  les  mettre  en  état  de 
commencer  les  travaux  relatifs  à  la 
continuation  des  j4cta  stmctorum  des 
Bollandistes.  C'est  à  Bruxelles  que 
se  fera  le  travail,  et  non  plus,  comme 
autrefois,  à  Anvers.  Les  nouveaux 
Bollandistes  résideront  au  collège 
Saint-Michel.  Ce  sont  jusqu'ici  les 
Pères  Boone,  dePoperingue;  Van  der 
Moeren  ,  de  IVIenin  ;  et  Coppens^de 


Gand.  Ces  trois  s'adjoindront  quel* 

3ues  jeunes  religieux.  Le  Père  Van 
er  IVloeren  a  déjà  quitté  le  collège 
de  Sainte-Barbe ,  à  Gand ,  qu*il  a 
laissé  dans  un  état  flonssaut. 


Les  représentations  adressées  Tan- 
née dernière  à  la  diète  suisse  par  les 
couvens  du  canton  d*Argovie ,  sont  j 
comme  on  sait ,  demeurées  sans  ré- 
sultat. Ils  viennent  d'adresser  au  di- 
rectoire et  à  tous  les  cantons  un 
deuxième  mémoire ,  où  ils  montrent 

3ue,  loi  A  de  se  trouver  en  déficit 
'un  million  de  fi*ancs,  comme  le  dé- 
puté d'Ar^vie  les  en  a  accusés  à  la 
diète,  et  comme  toutes  les  feuilles  ra- 
dicales se  sont  empressées  de  le  répé» 
ter,  ils  ont  au  contraire  accru  leurs 
fonds  depuis  l'inventaire  de  180^  jus- 
qu'à celui  de  1834.  L'inventaire  de 
1802  portoitun  total  de  4,768,448  fr. 
pour  les  couvens  de  Mûri ,  de  Wet- 
tîngen,  de  Fahr,  d'Hermetschwyl,  de 
Gnadenthal  et  de  MariaKronung.  L'in- 
▼entaire  de  1 834  monte  à  6,461 ,833  fr. 
Il  y  a  donc  eu  une  augmentaiîon  de 

Ïilus  de  1,600,000  fr. ,  dans  kijuelle 
es  abbayes  de  Mûri  et  de  Wettingen, 
les  deux  plus  riches ,  sont  comprises 
chacune  pour  plus  de  600,000  fr.  On 
ne  pouvoit  donner  un  démenti  plus 
édatant  à  la  députation  d'Ai*govie. 

Les  pièces  justificatives  annexées 
au  ménroire  font  connoifre  quelques 
faits  curieux.  On  y  voit  que  la  vais- 
selle enlevée  au  couvent  de  Gnaden- 
tlial ,  sous  le  gouvernement  helvéti- 
que, pour  la  mettre,  disoit*-on,  en  sû- 
reté contre  les  Autrichiens,  n'a  ja- 
mais été  rendue  ;  sa  valeur  étoit  de 
2,400  fr.  On  voit  aussi  que  les  coin- 
inissaires  de  1834  ont  conunis  de  no- 
tables erreurs ,  toutes  au  détriment 
4es  couvens.  Ce  qui  prouve  encore  la 
mauvaise  foi,  c'est  que,  tout  en  accu- 
^nt  les  couvens  de  mauvaise  écono- 
mie, 011  les  faisoit  contribuer  pour 
des  sommes  de  plus  en  plus  fortes  ; 
singulier  moyen  pour  rétablir  leurs 
i^lfaires  |  ^nfin,  en  juin  1834,  on  déli- 


(3t4) 

vroit  à  l'administration  de  Maria 
Kronung  un  ceitificat  portant  qu'elle, 
avolt  géré  les  affaires  de  son  couvdàt 
m^ec  ie  plus  grand  soin^  entune  maidèà 
honorable,  et  en  août  1835,  on  Ymtê 
soit  d'un  déficit ,  et  on  la  niettoit  ci 
tutelle!  Ainsi,  les  spoliateurs  sonk 
démasqués,  et  le  véritable  motif  delà 
mesure  n'est  autre  que  la  cupidité  b 
plus  honteuse.  ' 


Six  Jésuites  espagnols,  partis  deOi^ 
dix  le  28  mai  1836 ,  sont  arrivés  1 
Buénos-Ayres  après  vmgt-sept  Jouit 
seulement  de  navigation.   Ces'  itii- 
gieux  se  nomment  Marien  Beniuaié^ 
François  Majesté ,  Jean  Goris ,  CasA 
Gonzales  et  Jean  Macarron  ^  arec  un 
Frère  coadjuteur.  Ils  ont  ét^  reçut 
au  son  de  toutes  les  clodiet^  et  cùùi^ 
dutts  à  l'église  de  Saint-^nace ,  qui 
appartenoit  à  leur  ancien  coH^.  Le 
gouvernement  a  payé  les  inia  m  leur 
voyage ,  et  compte  sur  €«x  pow  l'é- 
ducation dont  les  besoîns-soal  graucis 
en    ce   pays.   L'évéque  dt  Buenos^ 
Ayres,  M.  Marien  Medraiilstci|Nra«i^ 
en  outre  de  donner  des  miHloni  dans 
les  campagnes.  Un  décret  da  gonvet^ 
nementdu  26  août  1836,  «pris  ayair 
rappelé  leurs  anciens  serviee»  de  la 
manière    la  plus  honorable ,  porte 
qu'ils  seront  établis  dans  rancien.edr 
lége  de  la  Compagnie  à  Buénos-Ayres, 
et  qu'on  leur  remettra  les  clés  du  fo- 
cal ,  pour  qu'ils  y  vivent  en  Gommu-. 
nauté  selon  leur  règle,  qu'ik  y  refoi- 
vent  leui<8  confrères  d'Europe,  eCqn'ib 
y  ouvrent  les  cours  c[ui  leilr  senJnt 
recommandés.  On   njouterà  eacaM 
aux  bâtimens,  s'il  le  faut.  Le  dioét 
signé  Rosas  et  contresigné  GarriMl) 
est  conçu  dans  les  termes  les  plus  flUr 
teurs ,  et  montre  que ,  dans  hi  rëpiH 
blique  Argentine ,  on  est  disposé  à 
profiter  des  fautes  de  l'Espagne  et  à' 
accueillir  les  maîtres  vertueux  et  htr 
biles  que  la  métropole  prMerit  avec 
tant  de  maladi*esse.  On  compte  sur 
eux  pour  la  civilisation  des  Indiens. 


(3. 

POtniQUB» 

C^est  beftQcoup  Irepsani  doate  qaede 
fifmmrrmaon  ptndant  lept  an»  &  des  for- 
PU  UMréf^  et  deleicotreleoîr  aossi  long- 
lqp|iidhuaft  l'idée  que  la  police  des  cultes 
I^T  appartient,  et  qu'ils  peuvent  être  de 
Mt'boBS  rcdresseore  en  matière  de  reli- 

ta.  G'«l  également  beaucoup  trop  que 
faire  taire  ht  piaiate  et  les  gémissemens 
des  gens  de  bien  pendant  tout  ce  temps- 
là,  «»  les  tenant  sons  le  coup  de  la  me- 
aact,. abandonnés  à  la  force  brutale  de 
rèppreasion ,  quand  ils  ne  font  que  de- 
mender  réparation  et  justice.  Maïs  enfin, 
il  êMtvm  un  jour  où  la  raison  finit  par 
amir  raison ,  el  où  tout  peut  se  résumer 
dam  ks  lessaignemens  que  voici  : 

Hommes  d'anarchie  et  de  dévastation, 
foi^çatadéchataés  «Mmentanéroent  contre 
Tordre  aocial  eC  la  propriété ,  apprenez  h 
a'étfepeaai  fiers  des  triomphes  passagers 
de  l'émeate,  et  tenez-vons  pour  avertis 
que  ctfidplie  aous  la  tempête  se  relève 
aprèf  -la  tempête.  Si  de  nouvelles  occa- 
atone  éb  aatnmalea  viennent  à  se  repro- 
duire pour  vous ,  t&chcz  de  n'en  abuser 
qjiBB  wâs&taon^amA.  Songez  que  cela  ne 
acri  qtfà  filièjprraKlre  sur  votre^  compte 
ée  flaamrafaes  iiMea  qui  vous  font  chasser 
plus  tard  i  trente  lieues  de  Paris ,  quand 
on  test  y  9:éiêbrer  des  fêtes  de  mariage  , 
et  qne  iâ  police  e»t  chargée  de  purger  la 
capitale  deaea  infections.  Rem  arquez  bien 
que  c*est  pour  avoir  été  héros  pendant 
quelques  jonrs  que  cela  vous  arrive  ;  et 
idnvenes-vèni  de  ce  petit  retour  des  cbo- 
aai  drici  baa  ponr  vous  montrer  un  peu 
moiàa  béroa  «né  antre  fois. 

El  voofl,  gens  de  bien,  apprenez  par  là 
aussi  à  ne  vous  point  rdt>utcr ,  à  ne  vous 
point  bner  dans  les  luttes  pénibles  que 
vooAjnrca  ï  soutenir.  Elles  sont  quelque- 
fait  longues,  comme  vous  voyez ,  mais  ja> 
désespérées.  Défenseurs  du  manet  in 
c'est  à  vous  qu'il  appartient  ;  el 
droil  £ùt  -  il  au  fond  des  abtmes ,  il 
nmoniere  tenjour»  pour  dominer  le  mal 
et  rimqutéi.  Il  est  rare  sans  doute  que , 
dcfanl  èa  jMliae  des  révolutions  «  il  y  ail 
pour  vous  de  bons  proc^  an  premier  res- 


5) 

sort  Mm  il  faut  savoir  en  appeler  et  at  ' 
tendre.  H  y  en  a  bien  d'autres  qui  Vous* 
ont  l'air  perdus,  et  que  te  temps  vous  fora' 
gagner.  An  nombre  de  ces  derniers^  nous 
ne  craignons  pas  de  compter  le  prochain 
réUblissemcnt  des  christs  dans  les  salles 
d'audience  de  la  justice ,  d'où  ils  ont  été 
arrachés  à  l'époque  des  antres  dévasta-' 
lions  sacrilèges.  II  nous  parolt  impossifole- 
qn'nne  telle  réparation  ne  soit  pat  accor-' 
dée  h  la  religion  et  à  la  morale  sous  le 
ministère  d<i  chef  actael  de  la  magistra- 
ture. Autrement,  il  y  aurait  dans  ht  per- 
sonne de  M.  Bartbe  un  ministre  'de  la  jus-^ 
tice  qui  démentiroil  la  ministae  der 
cultes. 


PARIS,  15  MAI. 

IjCS  bienfaits  que  le  roi  Charles  X  a  ré- 
pandus àflols  pendant  tout  sou  règne  ont: 
été  mis  assca  au  jour  pour  que  nous  puis- 
sions nous  dispenser  d'y  revenir.  Nous 
avons  aussi  indiqué  les  grands  bienfaits 
de  sa  famille  ;  mais  alors  nous  ne  savions 
pas  tout,  nous  n'avions  pas  les  secrets  de 
nobles  princes  qui  lenoient  à  cacher  la. 
bonlé  de  leurs  cœurs.  Aujourd'hui  nous 
devons  parler  de  celle  princesse  qui,  ne  : 
pouvant  être  heureuse  après  tous  ses  mal*; 
heurs,   chprchoit  des  consolations  dans! 
de  nombreux,  d'immenses  et  de  conli*> 
nuels  bienfaits.  On  comprend  facilement 
qu'il  est  question  ici  de  l'auguste  fille  de 
Louis  XVI. 

Nous  lisons  dans  la  Gazette  de  France  une 
lettre  du  baron  Gharlet  qui  s'est  trouvé, 
dès  i8i4t  attaché  à  la  prmcesse  en  qua-^ 
litô  de  secrétaire  de  ses  commandemens. 
Depuis  celte  époque  déjà  éloignée  jusqu-à, 
ce  jour.  Car  l'exil  n'a  pu  tarjr  la  source  de 
sa  bieufai^auce,  M.  Gharlet   a  été  con-. 
stamment  occupa  à  répandre  ses  bienfaits.' 
Ayant  dit  que  la  dotation  de  la  princesse 
étoît  son  unique  fortune,  el  démenti  la* 
bruit  qu'on  avoit  dans  le  temps  cherché^ 
à  accréditer,  qu'elle  a  eu  en  Allemagiia- 
des  propriétés  considérables  provenant' 
de  rhérilage  de  l'une    de   ses  tantes ,' 
M.  Gharlet  énumère  les  sommes  qu^il  a 


élé  charge  de  distribuer  OQ  que  la  prin- 
cesse faisoil  distribuer  par  des  personnes 
de  conGancc.  De  360  à  5oo,ooo  francs 
étoicnt  répartis  annnellemcnt  en  secours, 
dont  le  maximum  n'cicédoil  pas  3oo,fr. 
Il  n'étoil  pas  fait  de  fonds  spécial  pour 
les  dons  qui  dépassoient  ce  chiffre.  Tout 
cequiresloil  à  l'auguste  (i  lie  de  Louis  XVI, 
la  dépense  de  sa  maison  prélevée,  y-  étoit 
consacré. 

Un  négociant  appartenant  à  nne  fa- 
mille estimable,  écrivit  h  la  princesse 
pour  l'informer  que,  s'il  n'étoit  vile  se- 
couru, il  alloit  faire  faillite.  Il  lai  falloit 
a3o,ooo  fr.  qui  lui  furent  sur-le-champ 
envoyés.  Un  manufacturier  se  trouvant 
dans  le  même  cas  eut  recours  à  la  même 
source,  et  reçut  100,000  fr.  qui  le  rele- 
vèrent. Combien  d'officiers  de  tous  gra- 
des, continue  M.  Cbarlel,  depuis  celui  de 
sous-lieutenant  jusqu'à  celui  d'oflîcier- 
général,  doivent  la  conservation  de  leur 
état  h  la  munificence  de  la  princesse! 
Combien  d'établissemens  de  charité  n'ont 
pu  se  soutenir  que  par  sa  bienfaisance 
inépuisable!  Que  de  familles  lui  dévoient 
l'éducation  de  leurs  enfans!  car,  indé- 
pendamment des  pensions  qu'elle  faisoil 
payer  dans  les  maisons  parliculicres,  la 
princesse  avoit  encore  fondé  centbourses 
pour  autant  d'enfans  des  deux  sexes,  et 
celle  fondation  absorboil  par  an  100 
mille  francs. 

La  princesse  faisoît  aussi,  pendant  l'hi- 
ver, distribuer  du  bois  aux  indigens. 
Chaque  mois  aussi  elle  donnoît  »u  géné- 
ral Coutard  qui  commandoit  la  1'*  divi- 
sion militaire  une  forle  somme  pour  les 
militaires  nécessiteux.  Le  31  janvier,  qui 
lui  rappcloit  de  si  cruels  souvenirs,  éloit 
pour  elle  une  époque  où  elle  vouloit  que 
les  pauvres  fussent  plus  particulièrement 
secourus.  Diaprés  ses  ordres ,  plusieurs 
personnes  parcouroient  les  quartiers  mal- 
heureux, nionloient  dans  les  greniers,  et 
y  répandoient  les  secours  de  cette  prin- 
cesse, l'appui  et  la  consolation  de  toutes 
les  inforlunes. 

—  Une  lettre  de  Goriu  du  a  mai  dit 


(3iG) 

que  l'auguste  Camille  exilée  continue  à' 
jouir  d'une  parfaite  santé* 

— Le  duc  de  Nassau  a  fait  annoncer  lè' 
château  le  noariage  de  la  princesse  dB* 
Nassau  avec  le  prince  Pierre  d'Oldei^ 
bourg. 

—  Le  duc  de  Saxe-Meiningen  a  amrf. 
fait  part  de  la  mort  de  la  duchesse  doaô^ 
rière  de  Saxe.  On  a  pris  le  deuil  poorciiif 
jours  aux  Tuileries. 

—  Louis  •  Philippe ,  accompagné  àê 
ministre  de  l'intérieur,  est  allé  viiilflr 
hi«fr  le  Jar-din  des  Plantes. 

—  M"«  Adélaïde,  la  princesse  Marie  eT* 
le  prince   de  Joinviile  sont   arriféi<dfr 
Bnixelles.  Le  duc  d'Orléans  tfai  nak 
directement  à  Chantilly  pour  assister  an 
courses. 

. —  I^s  ducs  d'Orléans  et  de  Nemonit 
sont  arrivés  aujourd'hui  de  Chaotîlly, 

—  Le  contre-amiral  Galloisest*arrivéà 
Paris. 

—  M.  le  duc  de  Broglie ,  ambendcnr 
extraordinaire  auprès  de  la  pnocessa 
Hélène  de  Mccklembourg ,  est  pût' poar 
Fuld. 

• 

—  La  Paix  assure  que  lft|iiiBiee  loji^ 
de  Prusse  et  Phéritier  impérial  de  U  coa^ 
ronne  de  Russie  assisteront  jib  mariage  dv 
duc  d'Orléans. 

— On  dit  que  le  duc  de  Nemoon  fera, 
après  les  fêtes  du  mariage,  an  voyage  ea 
Allemagne  «  et  qu'il  sera  accompagné  par 
le  général  Gourgaud» 

—  M.  Génie,  conseiller  référendain^ 
la  cour  des  comptes,  quitte  définitivement 
le  ministère  de  l'instruction  publique.  Lei 
fonctions  de  chef  du  cabinet  da  mioislie 
sont  coniiécs  par  intérim  à  M»  Faiv]?8,eftef 
du  bureau  du  secrélariaL 

—  Le  chargé  d'affaires  de  S.  M.  le  roi* 
de  Hollande  en  Espagne,  M.  le  baron  de 
Grovestins  ,  venant  d'Italie,  est  arrivé  à 
Paris. 

-^  M.  d'Appony  quitte  Paris  dans  quel* . 
ques  jours.  L'ambassadeur  d'Antricbei 
obtenu  ce  congé  depuis  trois  mois  pono 
des  affaires  personnelles  en  Hongrie. 

—  Un  courrier  extraordinaire  a  étées^ 
pédié  avant-liier  pour  Madrid. 


I 


icer 

!SRt 

Okki 
ftii 

or 


(  3i7  ) 

—  M.  le  conseiller  Demelz ,  de  retour 
de  son  voyage  ans  Etats-Unis,  où  il  avoit 
Cléenfoyé  par  le  ministre  de  l'intérieur, 
posrétodier  le  système  pénitentiaire^  a 
reprisses  fonctions  à  la  cour  royale. 

—  On  dit  que  M.  Floret,  préfet  de 
Wranlt,  passe  à  la  préfecture  de  la  Haute- 
Garonne ,  devenue  vacante  par  la  nomi- 
nation de  M.  Begù  à  la  préfecture  d'E- 
«leai. 

■—La  réélection  de  M.  de  Salvaudy, 
d'après  plusieurs  journaui,  est  douteuse. 
Im  méïnes  feuilles  disent  que  la  réélec> 
lion ,  à  Gondom ,  de  M.  Persil ,  présente 
égàlemenl  des  difficultés. 

— »0a  dit  que  M.  Vatout,  député  et 
JAcwiier  bibliothécaire  du  roi  des  Fran- 
çais, est  nommé  conseiller  d'état  et  prési- 
dent da  conseil  des  bâlimens  civils  an 
^x^înlstèrë  de  Fîntérieur. 

—  C'est  le  11  mai  que  Tordonnance 
^'amnistie  a  reçu  son  exécution  à  Doui- 
lle m. 

—  Meunier,  conduit  dernièrement  de- 
^''^nt  le  préfet  de  police,  pour  qu'il  eût  à 

t-^tioisirunei résidence,  a  déclaré  qu'il  dé- 
*^^oît  se  rendre  à  la  Nouvelle-Orléans. 

—  Gomme  on  se  le  rappelle,  les  cent 
^res  ont  fait  tirer  à  loo  mille  exemplaires 
^  «  dernier 4îscpurs  de  M.  Guizot.Un  jour- 

^aal  annonce  aujourd'hui  que  le  côté  gau- 

^c^e  vient  également  par  souscription  de 

Caire  tirer  à  1 10  mille  exemplaires  le  dis- 

cunirs  prononcé  par  M.   Odilon  •  Barrot 

-<cians  la  séance  suivante. 

—  LtiGazette  de  France,  la  Quotidienne, 
\Eêk[> Français  et  les  journaux  qui  défen- 
dent les  principes  conservateurs  des  so- 
ciétés n'ont  point  paru,  à  cause  de  la  so- 
lennité de  la  Pentecôte. 

— hd  Journal  des  Débais,  qui  avoit  paru 
malgré  la  solennité  de  l'Ascension^  n'a 
point  paru  aujourd'hui. 
■  —  Le  concours  ouvert  à  la  Faculté  de 
droit  de  Paris,  pour  la  nomination  à  deux 
chaires  de  code civif,  est  terminé.  MM.  Va- 
letteetOudot,  professeurs  suppiéans,  ont 
été  proclamés  professeurs  en  titre. 

-^  La  conférence  des  avocats  de  Paris, 
présidée  par  M.  le  b&tonnier,  a  ouvert 


une  souscription  en  faveur  des  ouvriers 
lyonnais. 

—  Pendant  les  trois  premiers  mois  de 
1837,  on  a  importé  plus  de  quintaux  mé- 
triques de  blé  en  France,  que  dans  tout  le 
cours  de  Tannée  1 836. 


a^SSi 


NOUVELLES    UE8   PHOVINCES. 

Une  coalition  d'ouvriers  maçons  a 
dernièrement  interrompu  les  travaux  pu- 
blics de  Saint-  Germain.  11  paroit  que  le 
maire  de  cette  ville  leur  ayant  adressé  une  ' 
proclamation  pour  leur  rappeler  les  pu- 
nitions sévères  que  la  loi  inflige  aux  me- 
neurs et  aux  embaucheurs ,  tous  les  ou- 
vriers ont  repris  leurs  travaux. 

—  G'ostM.  le  général  comte  Souham 
qui  vient  de  mourir  à  Versailles. 
.  —  Le  concours  du  comice  agricole  de 
Seine -et -Oise  aura  lieu  à  Rambouillet, 
dans  la  ferme  du  Parc,  le  dimanche  21 
mai  prochain. 

—  Les  élections  municipales  ont  com- 
mencé aujourd'hui  dans  le  département 
de  Seine-et-Oise. 

—  Il  existe  à  Lille  un  vieillard  actuelle- 
ment âgé  de  io5  ans. 

—  Le  maréchal-de-camp  de  Létang, 
qui  s*est  fait  avantageusement  remarquer 
en  Afrique ,  a  pris  possession  le  8  mai  de 
la  subdivision  militaire  d'Arras. 

—  Le  9,  une  masse  énorme  de  roches 
et  de  terre  s'est  détachée  près  Saint -Mi- 
chel, commune  d'Evreux,  et  a  renversé 
plusieurs  petites  habitations  dans  sa  chute. 
Un  jeune  enfant  a  péri. 

—  M.  Biré  de  la  Sénégrerie ,  maire  de 

Rouen    sous    la  restauration ,   vient  de 

i 

mourir. 

— On  écrit  du  Havre,  le  13,  que  depuis 
quelques  jours  la  température  étoit  deve- 
nue si  froide ,  que  les  mares  et  les  ruis- 
seaux se  couvroient  de  glace  pendant  la 
nuit. 

—  Nous  Usons  dans  la  Gazette  d*Aa- 
vergne  que  le  10  et  le  11  les  montagnes 
qui  avoisînent  Clermont  se  sont  de  nou- 
veau couvertes  de  neige. 

— On  lit  dans  le  Propagateur  de  CAub^ 


(  3i8  ) 


qu'ane  Irombe  a  ravagé  dernièrement 
plosîeurs  commcnes  de  Tarrondissement 
de  Nogent.  Des  maisons  ont  été  Torle- 
ment  endommagées  et  beaucoup  d  arbres 
déracinés.  A  Herbuise,  diiV Echo  tCÂrcis, 
la  gréie  a  détruit  dés  champs  entiers  de 
seigle.  On  a  ramassé  des  gréions  qui 
avoient  3  ponces  de  long. 

—  Le  a ,  an  ouragan  épouvantable  a 
dévasté  la  commune  d'Asnols,  arrondisse- 
ment de  Clamecy.  Pendant  une  demi- 
beure  la  pluie  et  la  grêle  tombèrent  avec 
tant  de  violence,  que  les  rues  <le  ce  vil- 
lage, fiituésnr  une  hauteur,  rej^scmbloîent 
àdestorrens.  Des  tas  de  pierres,  des  pou- 
tres, de  U  paille  et  des  charrues  ont  été 


—  M.  le  baron  Keppler,  «neie»  nudif 
de  la  ville  de  Strasbonig.  œcttihre 
corps  législatif,  préfet  da  dépacteoMiitiflL' 
la  Sarre,  agent-général  de  riostîtiiân 
royale  des  sourds-mueb  de  Paris,  elc.« 
est  mort,  le  5o  avril  demier,  à  Andlai, 
Canton  de  Barr.  ' 

—  Il  y  a  roaioienant  en  rade  de 
18  bàtimens  de  guerre,  et  4  antros 
en  réparation  on  en  chargement  da»-ii 

port. 

—  En  déracir^afit  un  vîeiUL  cfaèM,iA 
cultivateur  des  environs  de  Gfaâtbos-flv* 
Saône  a  trouvé  200  médailles  en  argent, 
à  Tei&gie  de  Caracalla,  UéliogalMie,<iQr* 
dien  iU ,    Philippe   père ,  lOcUdle  a 


^M 


dispersés  au  loin.  Dans  certains  endroits,  •  femme ,  Philippe  fils,  Trajèn^Dèce,  fle* 
U  grêle  s'est  trouvée  amoacelée  jusqu'à  j  rennius,  Uoslilianns,  Trtbonien  Gatfe, 
une  hauteur  de  6  pieds. 

— *  On  lit  dans  un  jonma]  d'Orléans , 
qae  les  nombreux  orages  qui  se  succèdent 
depuis  quelque  temps  ont  occasionné 
d'immenses  dommages  dans  l'arrondisse- 
ment  de  cette  ville.  Près  d'un  quart  du 
territoire  de  la  commune  de  Geroottes  est 
devenu  un  vaste  étang ,  à  cause  des  ea«x 
qui  s'écoulent  de  la  forêt.  1*9  fondre  est 
tombée  ^  Saint -Benoît  sur  lantique 
église,  et  a  mis  le  feu  aux  charpentes. 
Heureusement  on  a  pu  l'éteindre  avant 
qu'il  eût  causé  de  grands  dégâts. 

-^  Une  femme  dont  la  télé  paroissoit 
dérangée  s'est  jetée ,  le  29  avril ,  dans  la 
Moselle,  à  Meti.  Cette  malheureuse  ne 
tarda  pas  à  revenir  à  elle  et  à  pousser  des 
cris  de  détresse.  Aussitôt  qu'il  fut  informé 
de  ce  qui  se  passoit,  un  ouvrier  nommé 
Bolzinger,  âgé  de  56  ans ,  père  de  cinq 
enfans,  et  d'une  santé  très-foibic,  ne  con- 
sulta que  son  bon  cœur.  Emmenant  avec 
lui  son  neveu  ,  ils  écoutèrent  tous  deux 
avec  attention ,  et  bientôt  jugèrent  que 
les  cris  partoient  du  milieu  de  la  rivière. 
Otani  vite  leurs  habits ,  ils  se  mirent  li 
Teao,  et  après  beaucoup  de  peine,  parce 
«que  la  femme  ayant  perdu  connoissance 
ne  pouvoit  plus  rien  faire  pour  favoriser 
leur  efforts,  ils  curent  la  satisfaction  de  la 
^amener  sur  la  rive,  où  bientôt  elle  a  été 
rappelée  à  la  vie. 


Volusien,  Ëmîlien,  Valérien  père.^allieD, 
Salon ine  sa  femme,  et  Salottin  seniilib 

—  Dans  la  liste  de  sovscriptSob  que  le 
Béparaieur  a  publiée  le  11 ,  naok  voyons 
figurer  pour  200  fr.  M.  le  comte  Roger  de 
Damas,  gouverneur  de  la  i^rdfviiioaini- 
H taire  sous  la  restauration.  Le  ebiffiv  fa- 
tal de  cette  souscription,. en  fttveotdei 
malheuistox  onvriersde  Lyoitj^fil^t^  W'm- 
tenant  à  5a,iii6  fr.  66  c 

—  La  caisse  d'épargnft  de'  ftlmet  t 
reçu,  le  7  mai,  i,siao  fr.  ,  «tmobonsè 
7,600  fr.  12  c. 

—  Un  journal  de  Marseille  dit  que  \ê 
paquebot  à  vapeur  3lana-i#Yrfonî«ff a,  parjS 
deNaples  le  2  mai,  et  arrivé  dêmièft- 
ment,  a  annoncé  que  du  18  an  37  avril,iîest 
cas  de  choléra,  dont  sept  suivis  de  décè«^ 
s'éioient  déclarés  dans  celte  capitale.  DÔ 
37  avril  au  2  mai,  aucun  nouveau  cas  o'i- 
voit  été  constaté. 

—  M.  Tardieu,  avocat,  maire  pron- 
soire  de  la  ville  de  Marseille  lors  de  la  ré- 
volution de  i83o,  vient  de  modrir  danî 
cette  ville. 


' 


EXXËRIfiUR. 

KUUVELLE4*  B'E6PA«!ffE.    - 

Esparlcro  est  arrivé  le  9  à  Saint-Sé- 
bastien. 


..  -r  D*9pKa   la  oorreafMMidancc  de  la 
j^RiéitM ,  la  province  et  la  ville  de  San- 
■imiflr  jOHt  été  mises  ea.état  de  siège. 
'  -"^  Des  lettres  de  Barceloone  disent  que 
R  5  ht  tnoquillilé  a  été  rétablie,  mais 
qiTon  y  craint  de  nouveaux  désordres. 
Les  cbefs  des  anarchistes  qu'on  n'a  pu 
mêler  se  sont  répandus  dans  les  environs 
ii  ù  Tîllc  pour  soulever  les  populations. 
^ — I)es  Espagnols  arrêtés  sur  la  fron- 
tière française  et  conduits  k  Lapalisse , 
joat  partis  dernièrement  pour  se  rendre 
MÊfTèÊÛa  roi  Charles  V. 


(  3«9  ) 

dans-  un  état  déplorable,  et  ce  n'est  qu'a* 
prés  avoir  >  tué  on  blessé  beaucoup  de 
séditieux,  que  la  ganûson  a  rétabli 
l'ordne» 

A  la  date  du  17  mars,  le  gouverne- 
ment mexicain  n'avoit  point  encore  ré- 
pondu à  la  note  de  l'ambassadeur  fran- 
çais, demandant  restitution  de  l'emprunt 
forcé  fait  aux  citoyens  français. 


Tous  les  propriétaires  des  joarnanx 
belges  se  sont  adressés  aux  chambres 
JiMrr  obtenir  une  diminution  sur  le  tim- 
br0  de  leurs  feuilles. 

—  Le  ministère  belge  a  présenté  aux 
cbamboos  ua  pfojet.de  chemin  de  fer  al- 
Uni  db  Gand  h  Lille  par  Conrlray,  avec 
lin  embranchement  sur  Tournay.  Ce  che- 
min sera  construit  aux  frais  de  l'étal. 

—  Une  élection  a  eu  lieu  jeudi  deriiicr 
h  Westminster.  Les  deux  candidats  étoient 
sir  Frauda  Burdett ,   qui  appartient  au 
pariî  censervateiir,  et  M.  Leader,  candi- 
dat radieah  La.  tictoirc  est  restée  aux  to- 
ries. Sur  G»334  votans,  M.  Burdett  a  ob- 
tenn  3,46o  suffrages ,  tandis  que  M.  Lea- 
der n'en  a  eu  que  3^874.  Comme  à  l'or- 
dinaire, la  masse  ivre  des  électeurs  n'a 
|)OÎiit  épargné  à  chaque  aspirant,  lorsqu'il 
s'est  présenté  sur  les  hustings,  les  buées, 
les  sifflets,  les  applaudissemens  et  les  ac- 
damations. 

—  M.  Pontois,  ambassadeur  de  France 
am  Etals-Unis ,  est  aiTîvé  à  Washington. 

—  Le  jeune  Louis  Bonaparte  a  été  mis 
en  AiWrté.  et  débarqué  à  Norfolk ,  d'où 
il  s'est  rendu  à  New- York. 

-  —  Les  nouvelles  du  Mexique  disent  que 
les  11  et  12  mars,  uue  émeute  a  eu  lieu 
i  Mexico.  Le  peuple ,  exaspéré  par  la  ré- 
duction de  la  valeur  du  cuivre,  s'est  rué 
sur  les  maisons  et  lés  magasins  des  étran- 
gers en  proférant  des  cris  de  mort.  Pen- 
dant vingt- quatre  heures  la  ville  a  été 


CHAUBBE  DES  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasqnier.) 
Séance  du  iS  mai, 

M.  le  baron  Frétean  dePeny  est  Jippel6 
&  la  tribune  pour  présenter  le  rapport  de 
la  commission  chargée  d'examiner  le.pi«- 
jet  de  loi  tendant  à  céder  à  la  ville  de 
Paris  l'emplacement  de  laociett  Arcbe-* 
véché. 

Le  rapporteur  se  livre  à  un  long  examen 
de  la  question  de  propriété.  Le  terrain  de 
TArcbevéché ,  selon  lui ,  appartioit  à  l'é- 
Uit ,  qui  n'a  jamais  entendu  abandonna 
son  droit.  La  commission  propose  l'adop- 
tion pure  et  simple.  Nous  reviendrons  sue 
ce  rapport. 

L'ordre  du  jour  est  la  discussion  des 
deux  projets  de  loi  relatifs  à  la  compé- 
tence ,  k  Toi^anidation  et  aux  formes  de 
procéder  iie  la  cour  des  pairs. 

i\l.  de  Morogoes  voudroit,  pour  obtenir 
une  justice  plus  prompte,  que  la  cour  des 
pairs  fût  divisée  en  chambre  du  conseil, 
en  chambre  de  mise  en  accusation  et  en 
cour  de  justice.  M.  Barthe  trouve  que  ce 
fractionnement  est  contraire  à  la  charte. 

On  passe  à  la  discussion  des  articles  du 
preuiier  projet  qui  est  relatif  k  la  compé- 
tence de  la  chaïubre  des  pairs.  Une  dis- 
cussion s  étant  élevée  sur  rarL  i*"'  au  su- 
jet dun  amendement,  ramendemciit  et 
l'article  sont  jrenvoyés  à  la  commission. 
La  cliambre  passe  à  l'examen  des  artides 
du  second  projet  relatif  à  l'organisation 
et  aux  formes  de  procéder  de  la  cour  des 
pairs.  Les  six  premiers  artides  sont  adop- 
tés. 

CRAMBMS  l>fiS  dAfUTÉS^ 

(Présidence  de  M.  Dupin.) 
Séance  du  1^  mai» 

La  séance  est  ouverte  à  deux  hcure^^ 


Le  président  demande  qu'on  accorde  un 
tour  de  favear  à  25  pétitions  adressées 
par  les  armuriers  de  Paris,  Saint-Etien- 
ne, etc.,  qui  réclament  contre  l'ordon- 
nance du  3 1  février  rangeant  les  pistolets 
dt  poche  au  nombre  des  armes  prohi- 
bées. M.  Dupin  profile  de  1  occasion  po>ir 
recommander  aux  rapporteurs  en  retard 
de  présenter  au  plus  tôt  leur  travail,  et 
donne  à  la  chambre  une  statistique  de  ses 
travaux  terminés  et  à  faire.  Il  en  résulte 
que  trente  sept  projets  de  loi  ont  été  vo- 
tés, que  deux  ont  été  rejetés,  la  disjonc- 
tion et  les  eaux  minérales,  qu'un  a  été 
retiré,  Tapanage,  que  deux  ont  été  ajour- 
nés, la  vaine  pâture  de  M.  de  Magnon- 
court,  et  les  servitudes  militaires  du  co- 
lonel Paixhans.  Il  résulte  encore  de  cette 
statistique  que  i5  projets  sont  soumis  aux 
commissions,  que  8  sont  actuellement 
renvoyés  aux  bureaux,  que  9  rapportés 
peuvent  être  soumis  à  la  discussion.  En 
terminant,  M.  Dupin  engage  la  commis- 
sion des  pétitions  à  hâter  ses  travaux,  afin 
de  ne  pas  entraver  ceux  de  la  chambre. 

M.  Emmanuel  Poulie  fait  un  rapport 
sur  diverses  pétitions. 

Le  sieur  Ruben  adresse  à  la  chambre 
une  pétition  en  faveur  du  mariage  des 
prêtres. 

Les  motifs  que  le  pétitionnaire  invo- 
que ,  dit  le  rapporteur,  portent  la  plus 
grave  atteinte  à  la  discipline  de  la  religion 
catholique. 

Vous  avez  déjà  adopté  Tordre  du  jour 
sur  des  questions  semblables,  et  votre 
commission,  à  Tunanimité,  vous'  fait  la 
même  proposition. 

La  chambre  passe  à  Tordre  du  jour. 
Elle  passe  également  h  Tordre  du  jour  sur 
la  pétition  du  sieur  Pougiat,  de  Troyes, 
qui  voudroit  qu'on  réclamât  à  rAutriche 
les  Testes  du  roi  Charles  X,  pour  les  dépo- 
ser dans  les  caveaux  de  Saint-Denis. 

La  chambre  adopte  diverses  lois  d'in- 
térêt local,  puis  un  projet  ouvrant  un 
crédit  d'un  million  pour  les  routes  stra- 


(  340  ) 

tégiques,  et,  enfin ,  elle  termine  le  rote 
de  la  loi  pour  la  diminution  du  prix  du 
sel.  Le  scrutin  sur  l'ensemble  de  ce  der- 
nier projet  a  pour  résultat  Tado]>tion  par 
is6  boules  blanches  contre  116  boules 
noires. 

Séance  du  iS  mai. 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures. 
La  chambre  adopte  le  projet  relatif  ao. 
personnel  des  ponts -et-chaussées. 

M.  Hemoux,  de  3eineét-0ise,  dépose 
sur  le  bureau  le  rapport  sur  le  budget  de 
la  marine. 

L'ordre  du  jour  est. la  discussion  do 
projet  de  loi  sur  le  concours  des  proprié- 
taires dans  les  travaux  des  fleuves  et  des 
rivières. 

La  chambre,  après  avoir  voté  Tarti- 
cle  1",  reh\oie  l'article  2  à  iacommissionv 
et  ajourne  la  discussion  à  depaaîn.  Pen- 
dant la  séance,  un  message  de  la  cham- 
bre des  pairs  a  apporté  la  loi  relative  aux 
l^ionnaires  amputés.  Cette  loi  ayant él§ 
amendée ,  a  été  renvoyée  k  la  commis- 
sion. 


BOURSE  DE   PARIS   DU   IS  MAI« 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  107  fr.  8b  c. 

QUATRE  p.  0/0,  j.  de  .aars.  99  fr.  00  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  79  fr.  06  c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  100  fr.  60  c. 

Act.  de  la  Banque.  2440  fr  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1172  fr.  50  c. 

Quatre  canaux.  1 180  fr.  00  c. 

Caisse  Iiypothêcaire.  810  fr.  00  c. 

Rente  de  Naples.  99  fr.  bb  c. 

Emprunt  romain.  102  fr.  0/0 

Emprunt  Belge.  101  fr.  0/0 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  25  fr.  3/8 

PARIS. IMPRIMERIE  D*AD.  LB  CUmE  BT  C*, 

Quai  des  Ângnslins ,  35. 


RECHERCHE    DE  LA  VÉRITÉ, 

PAR  MALEBRAKCnE. 

Nouvelle  édition.  —  4  volumes  iii-12 ,  10  fr. 
A  PARIS,  cliez  ad.  le  clere  et  c*,  au  bureau  de  ce  Journal. 


pmril  lei  If  àrdî ,  Jeudi 
fli  Samedi. 

Oapeals'aboaaerdes 
"et  iSde  chftqve  mois. 


N'  2812. 


JEtIDIlS  UAItSST. 


i-uxbk    uombMbst. 


3  5o 


IIS  CATBOLIQUE   I 
SECONDE  yiSlTE 


I   TËRRE-NBUVE. 


di  dodoor  Flucuig  ,  vicaire  apoltoliquc; 
de  cette  colonie  (i). 


I  Lois  de  mon  voyage ,  l'année  der- 
nière, À  la  partie  septeotrionate  de 
Inoa  diocèse,  je  promis  de  vi  ' 
'Plui  tard  lei  tribus  Indiennes  de  Mor- 
ton^fiarboiir,  près  de  U  luie  des  Ex- 
ploiu.  Vous  vous  rappelez  sans  doute 
les  fatigues  accablantes  que  nous 
durâmes  pendant  cettepreiiiière  tour- 
née ,  commeutilnous  falloit  maintes. 
Cois  traverser  d'immenses  bras  de 
dans  un  chétjf  esqnifà  quatre  rai 
et  7  rester  a«is pendant  de  longs  jours 
et  de  longues  nuits ,  sans  pouvoir  un 
•eulinstantnous  dresser  sur  nos  jam- 
bes. Malgré  ces  difEcultés  rebutan- 
tes, je  me  suis  décidé  à  entreprendre 
un  autre  voyage  non  moins  pénible, 
«n  songeant  à  l'état  di'tplorable  où  se 
trouvoit  UD  grand  nombre  de  mes 
«mailles.  La  pensée  que  tant  d'ames 
navoient  jamais  eu  l'occasion  de 
■  approcher  des  sacremens  ,  ni  d'as- 
jùtei  au  saint  sacnlice  de  la  messe  , 
pa  stimulé  â  tout  souffrir  plutôt 
me  de  les  laisser  plus  long-temps 
luagées  dans  ce  dénùment  spii-ituel. 
'^  Pour  cette  visite  pastorale,  je  fis 
pnittiuire  un  petit  bâtiment  dé  30 

t  (i)  Voyei  deoï  autres  lettres  da  même 
Irélat,  n*  du  4  juin  i833.  tome  lihv, 
k  N*  du  5  juillet  suivant ,  tome  lxixvi. 
Tome  XClll.  L'Ami  de  la  Religion 


tonneaux  environ  ,  et  muni  d'an 
équipage  de  quatre  botu  marins.  Ce 
fut  le  17  juillet,  à  midi,  que  je 
m'embarquai  sur  ce  petit  sekoonery 
auquel  je  donnai  le  nom  de  Madone.. 
l'avais  pour  compagnons  M.  Dallou, 
pasteur  du  Havre-de-(rràce(Harbour- 
Grâcc)  ,  et  M,  Bemey  ,  pasteur  d& 
Bureu.  Nous  mouillâmes  une  Iieure 
après  dans  le  port  de  Petty-Har- 
bour,  distant  de  cinq  milles  de 
Saint  -  Jean.  Forcés  par  un  venc 
contraire  d'y  foire  un  séjour  de  deur 
jours,  nous  débarquâmes  notre  cha^ 
pelle  portative,  et  le  dimanche  nous 
y  offrîmes  le  divin  sacrifice  ;  puis 
nous  nous  acbeminlmei  vers  le  sud. 
Après  avoir  été  agités  par  une  mer 
houleuse  jusqu'au  lundi  à  midi , 
nous  arriva  mes  à  Ferry-Land.  Comme 
j'avois  administré  la  confirmation 
dans  cette  île  quelques  années  aupa.- 
ravant ,  j'aurois  préféré,  sans  un  vent 
contraire ,  continuer  mon  cliemiu 
vers  les  régions  deceuxquin'avoiem 
jamaisvuleurévêque.  Ici  nous  ren- 
contrâmes M,  Duffy,  qui  nous  ac- 
compagna à  son  district  de  Fermeuse, 
situé  à  quatre  milles  plus  loin.  A 
peine  eûmes-nous  débarqué,  que  je 
m'occupai  à  examiner  ceux  que 
M.  Duffy  avoit  instruits  sur  le  sacre- 
ment de  confirmation  et  sur  les  dis- 
positions requises  pour  le  bien  rece- 
voir. A  ma  grande  satisfaction,  je 
roi  que  chacun  d'eux  avoit  par- 
faitement profité  du  zèle  de  leur  in- 
fatigable pasteur.  Lelendeniain,  mai> 
di  21,  je  les  confirmai  tous  ,  au  nom- 
bre de  120 ,  après  avoir  offert  le  di- 
vin sacrifice  en  présence  d'une  im- 
mense réunion.  J'expédiai  ensuite  un 


(  3jift  ) 


messager. aux  habitans  de  Renews, 
pour  les  -informer  que  je  visiterois' 
leur  port  le  lendemain  ;  et  .en  effet, 
yj  arrivai  le  22 ,  après  avoir  célé- 
bré les  fi^ints  mystères  à  Fer- 
mei4se  ,  à  la  pointe  du  jour.  Je 
ti*ouvai  dans  Ja.  population  de.  Re- 
news, do|it  la  majorité  est  coniposée 
de  pauvres  pêcheurs,  des  marqufss 
d^iine  intelligence  peu  commune,  et 
ce  qui  étoit  bien  plus  important,  je 
m'assurai  qij^'elle  étoit  instruite  à 
fond,  danf  les  principes  de  la  religion, 
grâce  au  ^èle  de  M.  QuiTy ,  qui  a 
réussi  à  y  construire  une  assez, vaste 
église.  Le  jour  suivant,  j'eus  Le  bon- 
heur d'adufinistrer  la  confirin^tion  à 
140  personnes  ,  dont  une  grande 
partie  étoit  composée  de  néophytes. 
Après  avoir  reçu  l'aimable  hospitalité 
de  M.  Neillf  nous  reprîmes  le  che- 
min  de  Fermeuse,  où  nous  nous 
embarquâmes  dans  la  Madone  pour 
Caire  voile  vers  la  bi^ie  des  Trépassési 
Cependant  y  au  milieu  de  la  nuit,  un 
calme  perfide  fut  cause  que  nous  res- 
tâmçs  loog-teraps  dans  le  ypi^in^ge 
d'affreux  briçai^  /<  pvè$ .  desquels  il 
fallut  mouiller  afin  de  n'être  pa^  en- 
traînés par  le  courait.  Tout  à  coup, 
par  un  miracle  de  la  providence, 
il  survint  une  légère  brise  ,  ce  qui 
nous  engagea  à  couper  vite  notre 
câble,  et  en  sacrifiant  ainsi  notre  an- 
cre ,  nous  échappâmes  à  un  immi- 
nent danger  de  naufrage. 

Le  27  juillet ,  nous  arrivâmes  à 
Buren ,  après  une  pénible  traversée 
de  trois  jours.  Cette  île  a  une  lieue 
de  long ,  et  n'est  éloignée  du  conti- 
nent que  d'un  demi-mille.  Mous  y 
passâmes  une  semaine  dans  la  mai- 
son du  révérend  M.  Berney,  et, 
comme  la  population  de  la  portion  du 
Lrictqui  longe  le  rivage  occidental 


née  dans  une  qiiantité  d'Iles  diverses^ 
nous  employâmes  cet  espace  de  temps 
à  rassembler  les  fidèleé  en  un  seul 
lieu.  La  beauté  de  la  nouvelle  église 
et  des  ornemens  sacerdotaux,  et  l'état 
commode  du  presbytère  surpassoient 
tout  ce.  que  j'avois  rai^n  d'en  espé^ 
rer.  Le  dimanche  2  août,  fête  de 
sainte  Marie  des  Anges ,  après  avoir 
célébré  la  ^nte  messe  en  présence 
d'une  grande  foule  d'assistans ,  j'ad- 
ministrai la  confirmation  à  94  per- 
sonnes ,  parmi  lesquelles  se  troa- 
voient  36  chefs  de  famille,  récan- 
ment  convertis  à  la  foi  catholique. 
Le  lendemain,  il^  arriva  encore  SD 
de  l'Archipel  voisin ,  ce  qui  fit  mon^ 
ter  le  nombre  des  confirmés  â  114... 
Tous  pourrez  vous  former  une.  idée 
des  grands  obstacles  que  rencontre  k 
missionnaire  dans  l'exercice  de  ses 
fonctions,  et  du  grand  notnbré  de 
ceux  qui  doivent  nécessaireoient  pa- 
roître  devant  le  terrible  tr6aé  de 
Dieu,  sans  avoir  pu  participer  mu 
sacreinens  de  la  sainte  Eglise,  quand 
vous  apprendrez  que  kf  cUstriet  jle 
Terre-Neuve  renferme  les.  vastes 
baies  de  la  Trinité ,  de  Buonavista» 
de  Sander,  des  Exploits ,  de  l^hite 
et  de  Noire-Dame ,  comprenant  en 
tout  une  étendue  de  côte  de  douze 
cents  milles.  S'il  m'étoit  donné  pour- 
tant d'avoir  deux  ecclésiastiques  de 
plus ,  pour  en  placer  un  à  Tiinity- 
Bay,  et  l'autre  à  Fortune-Harbour, 
j'aurois  lieu  d'espérer  que  ceux-ci, 
conjointement  avec  les  prêlrès  qui 
résident  actuellement  à  Silting-Hir-^ 
bour,  ainsi  qu'avec  M.  Devereoix 
de  King's-Cove,  sufiiroient  à  la  to|r 
lité  -de  mes  ouailles.  Mais,  dans  Ht 
dernier  cas  ,  il  faudroit  chercha 
ailleurs  le  soutien  de  ces  pasteurs 
puisque  la  majorité  de  la  populati 


^l-^j  delkbaie  de  Plaisance  est  dissémi*.   de  TrinityrBay  est  composée. de 


'(  3a3  •) 


testans,  et  les  catholiques  de  l'en- 
droit manquent  presque  du  néces- 
saire pour  eux. 

Dans  la  matinée  du  4  août,  nous 
mimes  à  la  voile  de  Buren  pour  le  cap 
Chapeau-Rouge.  Pendant  une  grande 
]M(rtie  de  notre  trajet,  les  forts  de 
Saint-Patrice  et  de  Saint-Geoi^e  fai- 
soient  entendre  des  salves  en  notre 
honneur.    Un  vent  contraire  nous 
oldîgea  de  relâcher  à  Saint-Pierre 
de  'Hf iqueion ,  petite  lie  française  où 
nous  fÂmes  accueillis  avec  les  at- 
tentions les  plus  respectueuses  par 
M.  l'abbë  Olivier,  préfet  apostolique 
de  cette  colonie.  Dans  la  soirée  du  25, 
nous  mouillâmes  dans  la  baie  de 
IHermitage ,  où  l'on  prévint  les  ha- 
bitans  que,  le  surlendemain,  l'é- 
'vêqoe  céléhreroit  la  sainte  messe ,  et 
qu'il  administreroit  la  confirmation 
à  Galtai»,  ville  principale  de  Lon- 
gue-Ile ;  située  à  l'entrée  de  la  baie 
du  Désespoir.  Rien  ne  pouvoit  égaler 
ïa  ^oie  de  ces  bonnes  gens  en  appre- 
fàaat  cette  heureuse    nouvelle.   Ils 
4trénc  d'aboid  beaucoup  de  peine 
à  y  ajouter  loi  ;  mais  lorsqu'ils  dé- 
couvrirent qu'il  n'y  avoit  plus  moyen 
d'en  douter,  ils  répandirent  des  lar- 
\nes  de  joie.  En  conséquence,  au 
jour  indiqué,  je  me  rendis  à  Galtaùs 
dans  une  chaloupe  qui  avoit  été  mise 
à  ma  disposition  par  l'obligeance  de 
M.  Gallop,  et  j'eus  le  bonheur,  après 
avoir  administré  la  confirmation  à 
M  personnes,  de  recevoir  deux  nou- 
lux  convertis  dans  le  giron  de  TE- 
•  En  me  dirigeant  vers  un  îvig^ 
(ou  assemblage  de  huttet)^  situé 
'entrée  de  Conne-River,  toujours 
la  baie  du  Désespoir,  je  m'aper- 
rois  que  les  Indiens  fuy oient  pré- 
ntanunent  vers  leurs  forêts;  mais 
i  peine  eûmes-nous  arboré  à  notre 
le  le  signe  du  salut ,  qu'ils  revin- 


rent sur  leurs  pas  en  toute  confiance. 
Pendant  mon  séjour  chez  eux  ,  j'en- 
tendis un  grand  nombre  de  coufes* 
sions  (au  moyen  d'un  interprète); 
mais  je  n'y  confirmai  que  27  indivi- 
dus ,  les  autres  ayant  reçu  ce  sacre* 
ment  au  Canada  plusieurs  années 
auparavant.  Cest  une  chose  intéres- 
sante que  de  remarquer  Tair  de  re- 
cueillement que  montrent  ces  pau- 
vres sauvages  dans  Tacconi plissement 
de  leurs  devoirs  religieux  !  En  outre, 
ils  élèvent  leurs  enfaus  dans  la  haine 
de  toute  sorte  de  vices,  et  les  habi- 
tuent dès  leur  plus  bas  âge  à  se  ren- 
dre avec  eux  dans  la  cabane  qu'ils 
ont  consacrée  comme  une  maison  de 
prière.  Si  un  membre  de  leur  tribu 
commet  la  moindre  faute  contre  les 
mœurs,  il  est  aussitôt  comme  ex- 
communié de  leur  société ,  et  il  n'y 
rentie  qu'après  s'être  punfic  dans  le 
sacrement  de  pénitence.  A  mesure 
que  notre  départ  s'approchoit,  ils 
tombèrent  dans  une  profonde  tri&« 
tesse  ;  et ,  au  moment  où  nous  his- 
sions nos  voiles,  ik  s'assemblèrent 
sur  le  rivage,  et  se  mirent  à  tirer  des 
coups  de  fusil,  comme  pour  nous 
dire  un  dernier  adieu.  Ces  marquées 
d'amitié  ne  cessèrent  que  lorsque 
nous  naviguions  au  large  ,  loin  de 
leur  port. 

Le  vendredi  14  août ,  après  avoir 
confirmé  trente  personnes  à  Great- 
Jarvis-Harbour,  situé  à  l'extrémité  de 
la  baie,  je  fus  obligé  de  relâcher  en-^ 
core  à  Saint-Pierre-dcrMiquelon,  où 
je  célébrai  la  messe  in  pontifiralibus  le 
dimanche  suivant.  Je  dirigeai  ma 
course  ensuite  vers  le  port  duGrand-^ 
Saint-Laurent,  dû  j'administrai  là 
confirmation  à  soixante  -  cinq  per- 
sonnes, dont  la  plupart  étoient  des 
néophytes. 

Les  premiers  endroits  où  j'abordai 


(3ii4) 


en  retournant  vert  la  grande  pres- 
qu'île d'Ayalon,  se  nomment  Grande- 
Plaisance,  Barren-Ile,  et  Petite-Pbd- 
sance.  Dans  Tespace  de  huit  jours  je 
confirmai  dans  ces  petits  ports  346 
personnes,  dont  86  étoient  arrivées 
ad  hoc  de  l'ile  de  Mérachëen,  à  une 
lieue  au  sud  de  Barren-Ile.  A  peine  les 
cérémonies  furent-elles  terminées  que 
deux  hommes  d*un  certain  âge  vin- 
rent me  trouver.  Ils  me  dirent  qu'ils 
avoient  toujours  été  protestans^  et 
qu'ils  étoient  allés,  ce  matin  même, 
au  temple  des  catholiques  pour  tour- 
ner en  ridicule  tout  ce  qui  s'y  fai- 
soit,  mais  que  les  vérités  qu'on  y 
avoit  développées  après  la  confirma- 
tion, avoient  tellement  convaincu 
leurs  esprits^  qu'ils  voy oient  mainte- 
nant qu'on  ne  sauroit  se  sauver  hors 
du  sein  de  la  religion  apostolique  et 
romaine.  Dans  le  courant  de  la  jour- 
née que  je  consacrai  à  l'instruction 
de  ces  enfans  de  la  grâce,  il  s'y  joi- 
gnit un  autre  membre  de  la  religion 
luthérienne,  et  le  lendemain,  avant 
mon  départ,  je  leur  administrai  â 
tous  le  sacrement  de  confirmation. 
Puis,  je  nr}e  rendis  è  Sainte-Mary's, 
le  terme  de  ma  mission,  ou  je  confir- 
mai encore  85  personnes. 

Ainsi  se  termina  une  visite  pasto- 
rale, pendant  laquelle  nous  endurâ- 
mes les  souffrances  les  plus  cuisan- 
tes, et  courûmes  mille  fois  les  dan- 
ger les  plus  imminens,  ainsi  que  j'ai 
eu  occasion  de  vous  le  dire  en  com- 
mençant cette  lettre.  Mais,  néan- 
moins, le  ciel  nous  a  ramenés  sains  et 
saufs  à  l'endroit  d'où  nous  sommes 
partis.  Si  j'avois  le  temps,  je  vous 
entretiendrais  ici  des  nombreuses  dif- 
ficultés qui  m'attendoient  dans  cette 
même  ville  de  Saint-Jean,  où  j'ai 
trouvé,  à  mon  retour,  la  petite  vé- 
jMle  dëciinant  la  .population ,  qui 


éCoîty  pour  la  plupart^ en  proie  à' nue 
paavreté  extrême. 

mCHEL-AXTOllfE  FËBMIliG. 

évéifme  de  CarpoMtê,  ei  ÉUaire^opm* 
ioliqme  de  Tem-Nt 


NOUVELLES  EQGLE9LISTIQUES. 

BOME.  —  Miss    Louise -ThérèKi. 
Hartwell ,  cette  jeune  anglaise  dont 
nous  avons  annoncé  la  conversion  â 
la  religion  catholique,  et  qui  apoUié 
sur  sa  conversion  une  relation  dont 
nous  avons  rendu  compte ,  vient  de 
faire  profession  chez  les  Carmélitei 
de  Ronciglione,  près  Rome.  Elle  prit 
l'habit  l'année  dernière  dans  le  cou- 
vent des  Garmélites-'Déchaussées  de 
Sainte  -Thérèse ,  et  désiroit  y  'fidre 
profession.  Mais  de  fortes  raisons  de 
santé  l'ont  forcée  de  se  retirer  dam 
un  autre  monastère.  £lle  a  trouvé  i 
Ronciglione  un  climat  plus  lavorable, 
y  a  achevé  son    noviciat,  et  y  a 
lait  profession  le  13  avrîL  Dix  jours 
après ,  elle  a  reçu  le  voile  avec  beau- 
coup de  pompe.  M.  le  cardinal  Po1l< 
dori  est  venu  de  Rome  poux  cet  oIh 
jet ,  et  a  prononcé  en  cette  .occaâcn 
un  discours  plein  de  cette  pi^  ^^ 
rée   qui    distingue  Son  Ëminenoe. 
Outre  l'évéque  diocésain,  M.  Basilici 
et   les  Pères  Carmes,  M.  Pianetti, 
évéque  de  Yiterbe,  M.  Acton,  aiidi? 
teur-  général  de  la  chambre ,  le  doc 
Torlonia  et  d'autres  personnages  de , 
distinction  assîstoient  à  cette  cérémo- 
nie, et  ont  fait  des  aumônes  aux  pau- 
vres de  la  ville. 

» 

PARIS —  Il  va  paroi tre  au  boream 
du  Journal  un  écrit  qui  ne  pentman-^ 
quer  d'intéresser  vivement  le  dafjl 
et   même    beaucoup   de    persomM 
étrangères  au  clergé.  Cet  écrit  aiit 
pour  titre  :  De  la  propriété  des  biens  i^ 
clésiastiques.  Cet  écrit  est  de  M.  l'ahU 
Affre,  chanoine  de  Paris  et  un  des' 
grands-vicaires  de  M.  l'Archevêqie.  1 
M.  Affre  est  auteur  d'un  traité  lDrt| 
estime  sur  ï Administration  terni 


} 


l 


1 


(3a5) 


iià  paroisses.  II' a  bien  voulu  quel* 
quefoîs  nous  secoader  dans  ce  Jour- 
Bal  par  ses  taleus  et  ses  lumières. 
Sans  lui  donner  des  éloges  que  nos 
rapports  réciproques  pourroient  faire 
regarder  comme  suspects,  et  qui  ne 
aeroient  cependant  que  justes ,  nous 
pouvons  dire  que  M.  Tabbé  Affre  a 
approfondi  la  question  soulevée  si 
maladroitement  par  un  projet  de  loi. 
heê  jurisconsultes  les  plus  prévenus 
seront    étonnés  des  lumières  qu'il 
PÇMte  sur  ce  sujet.  Les  faits  et  les 
iatorités  qu'il  a  recueillis,  les  raison- 
iemens  dont  il  les  accompagne ,  ses 
réponses  aux  objections,  tout  cela  est 
à  la  fois  solide  et  plein  de  nerf ,  et 
ttinoDce  un  homme  supérieur  à  sa 
matière. 

L'ouvrage  soa  mis  en  vente  sous 
fpeu  de  jours. 

Dès  qu'on  fut  instruit  dans  le  quar-^ 
lier  Samt-Germain-l'Auzi^rrois ,  di- 
manche dernier ,  de  l'ouverture  de 
l'Oise ,  on  s'y  rendit  en  foule.  Mais 
Famuence  nenuisoit  point  au  recueil- 
lement. Les  Soears  de  Charité  étoient 
fi  avec  leun  petites  filles.  Bien  des 
personnes  pieuses  ne  pouvoient  rete- 
nir leurs  larmes  en  voyant  l'état  de 
cette  église,  ces  traces  de  dévastations, 
en  vitres  brisées,  ces  mutilations 
faites  de  toutes  paits.  On  songeoit 
avec  amertume  à  tant  de  profana- 
tions ,  à  cette  longue  interruption 
du  'service  divin  ,  à  cet  abandon 
du  lieu  saint ,  et  puis  on  remercioit 
IKeu  d'avoir  mis  un  ternie  à  un  état 
€ie- choses  si  aiÏÏigeant.  On  se  réjouis- 
•oit  de  pouvoir  prier  de  nouveau  dans 
«Btte  enceinte ,  et  d'y  voir  offrir  en- 
ÎMe  le  saint  sacrifice.  Un  Te  Deum  fut 
rfdté  de  bon  cœur  après  la  messe.  Ce 
fil  vraiment  un  beau  jour  pour  le 
qaartier,  à  qui  une  longue  privation 
I  rendu  son  église  plus  chère. 

Les  paroissiens  perdent  leur  curé , 
quûs  le  respectable  M.  Magnin ,  qui 
est  dans  sa  ys^'  année,  et  quija  des  infir- 
mités, a  voulu  faciliter  l'ouverture  de 


l'église  et  a  cru  pouvoir  prendre  sa 
retraite,  aprèsô3  ans  de  ministère:  Il  a 
demandé  à  ]VL  l'Archevêque  la  per- 
mission de  lui  remettre  sa  démission, 
et  la  lui  a  remise  en  effet  le  5  décem- 
bre diernier.  Le  prélat,  a  laissé  cet  acte 
entièrement  à  sa  liberté  ,.et  a  main- 
tenu les  règles  ecclésiastiques ,  en  ne 
voulant  contribuer,  en  rien  à  déposa 
séder  un  pasteur  estimable.  Le  12  mai 
dernier,  .M.  Magnin  a  renouvelé  sa 
démission,  et  devant  le  conseil  de 
M.  l'Archevêque  >  assemblé ,  et  par 
écrit;  il  a  prié  le  prélat  de  rendre 
cette  démission  définitive  ,  et  de  lui 
donner  un  successeur.  Ce  n'est  qu'a- 
lors que  M.  l'Archevêque  a  nommé  à 
la  cure  de  Saint-Geraiain«  Il  a  adressé 
à  M.  Magnin  une  lettre,  toute  de 
bienveillance  et  d'affection,  et  l'a 
nommé  chanoine  honoraire  de  la  mé- 
tropole. 

Le  choix  de  M.  Demerson  a  été 
approuvé  par  le  gouvernement  aus- 
sitôt que  transmis.  Cet  ecclésiasti- 
que ,  distingué  par  son  esprit  et  par. 
son  zèle ,  dirige  depuis  quelques  an- 
nées la  paroisse  Saint-Severin^  et  est 
propre  par  sop  caractère  conciliant- 
et  son  activité  à  réparer  les  maux  de 
sa  nouvelle  paroisse. 

Tous  les  rapports  des  ministres  avec- 
M.  l'Archevêque  sur  la  restitution  dé 
l'église,  ont  été  plelns.de  courtoisie 
et  d'égards.  M.  le  ministre  des  culte» 
alla  plusieurs  fois  chez  luile  vendredi,, 
et  témoigna  le  désir  que  tout  fût  ter- 
miné le  plus  tôt  possible.  Le  prélat , 
chez  qui'  ce  désir  n'étoit  -pasi  moins 
vif,  convoqua  aussitôt  son  conseil ,  y 
manda  Mi  Magnin ,  reçut  de  lui  w 
confirmation  de  sa  démission,  nomma 
le  successeur,  et  prit  toutes  les  me- 
sures pour  la  prompte  ouverture  de 
l'église.  Il  a  vu  plusieurs  fois  les  mi- 
nistres ,  et  tout  s'est  arrangé  à  la  sa-v 
tisfaction  réciproque.. 

Il  est  peut-être  assez  étonnant  que,, 
dans  un  tel  moment,  on  songe  encore, 
à  donner  suite  au  projet  de  loi  sur  ie^ 
terrain  de  rAvchevèché.  Il  semble 


(3a6) 


<|ûe'ce  projet ,  qiii  n*ért  peint  àdbpté 
par  là  chambre  d^s  pairs ,  sied  an- 
]6urd'bui  moins  que  jamais.  Ce  n'est 
pas  dans  un  moment  de  coiiciliatiou 
qu'il  convient  dé  poursuivre  une  mé* 
éuré  rigoureuse  et  mortifiante.  Si 
M.  FArcIievéque  a  évité  dt  mêler 
cette  affaire  à  celle  de  Saint-Oèrmàin- 
FAuxetroiSy  si  en  se  réjouissant  de 
l'ouverture  d'une  église ,  il  s'est  abs- 
tenu de  toute  4>lsnnte  sur  ce  qui  lui 
étoit  personnel/celte  réserve  délicate 
n'é^t-nelle  pas  une  raison  de  plus  pour 
renoncer  à  un  projet  qui,  il  faut  bien 
l'avouer,  étoit  hostile?  Ce  projet  a 
effrayé  le  cler£|é  dans  les  provinces  ; 
on  sait  aujourd'hui  à  quoi  s'eu  tehir 
éûr  l'effet  qu^il  a  produit  à  Rome,  et 
les  journaux  ministériels  qui  s'étoient 
irantés  là  d'iihe  éclatante  approbation, 
ont  pu  apprendre  que  la  déclaration 
de  M.  l'Archevêque  du  4  mars  avoit 
paru  en  haut  lieu  aussi  naturelle  et 
aussi  juste  qu'elle  étoit  mesurée.  Lé 
ministère,  qui  sait  à  quoi  s'en  tenir  à 
cet  égard,  ne  doit  pas  d'Ailleurs  avoir 
de  peine  à  abandonner  un  projet  qui 
étoit  l'œuvre  d'ua  ministre  aujour- 
d'hui hors  du  pouvoir. 


L'installation  de  M.  l'abbé  J^ 
jnerson ,  curé  de  Saint- Germain- 
l'Auxerrois ,  aura  lieu  le  jeudi  18,  à 
trois  heures  précises,  dans  cette  église. 
M.  l'Archevêque,  en  lui  écrivant  pour 
lui  donner  les  instructions  nécessai- 
res ,  lui  disoit  en  finissant  : 

«  Les  pauvres  de  Saint-Gérmaîn-rAuxer- 
rois  ne  doivent  pas  être  les  derniers  à  se 
réjouir  d'un  événement  qui  console  nos 
cœurs  et  ceux  des  fidèles.  J'ai  pensé 
qn'one  distribution  de  secours  devoit 
marquer  Tépoque  de  Tonverture  de  votre 
église  et  de  votre  arrivée  au  milieu  de 
cette  portion  du  tronpeati  que  je  vous  ai 
conGée.  Je  vous  remets  une  modeste  of- 
frande à  cet  effet;  et,  sans  en  régler  la 
destination ,  je  crois  qu'il  seroit  peut-élrt 
bon  d'en  confier  la  répartition  aux  Sœurs 
de  la  Charité  de  votre  paroisse*  Elles 


sobt  si  intèltigentes»  qn'èOes  sniront  faire 
fraetifler  cette  petite  semenee. 

»Ne  vons  effraj^  pas,  M.  le  curé .  de 
tous  les  soins  qui  vont  exercer.  vob«  sol- 
Ikitnde.  C'est  Diea  qui  tous  envoie,  il 
bénira,  votre  mission.  Ne  perdes  jamais 
de  vue  celte  promesse  t  Mannuti  hœrq- 
ditùbant  ierram.  » 

A  cette  lettre  étoit  joint  un  envoi' 
d'une  somme  de  1,000,  francs  pour 
les  pauvres.  Cette  modeste  offrande, 
et  ces  conseils  de  douceur  parlent 
assez  par  eux«mêmes.  On  reconnoit. 
là  la  tendre  charité,  du  pasteur  qui 
saisit  toutes  les  occasions  de  faire  le. 
bien. 

Il  étoit  digne  de  M.  rArchevêque, 
nous  marque  M.  le  curé  de  Samt- 
Germain-l'Auxerrois,  quand  il  retire 
d'une  paroisse  pauvre  un  pasteur, 
pauvre  lui-même,  pour  l'envoyer  dans 
une  église  en  ruines,  de  u'oublier  ni 
les  besoins  de  cette  ^lise. ni  ceux  des 
pauvres ,  et  de  suppléer  par  lui- 
même  à  tout  ce  qui  man^e  d  celui 
qu'il  envoie.  * 

Un  journal  qui  avoit'  toiig-tèmps 
conibaW   la   rekitution   de'  Sllnt- 
Gennain-^rAuxeirrbis  veut ''Ucfu  ce- 
pendant ne  pas  blâmer  ce  mé  vient 
de  faire  le  ministère^  Quand  on  fait 
grâce  à  tout  le  monde,  dit  le  ConsU^ 
tiûîonnel,   on  peut  bien  pardonner 
aux  murs  d'une  ^lise.  Cependant  le 
journaliste  ne  veut  pas  qU'on  aille 
trop  loin  dans  cette  voie  :  Nous  es" 
ferons,  dit-il,  que  Vacte  qui  nous  oc^ 
cupe  ne  sera  pas  le  prélude  de  conces^ 
sions  nouvelles  aux  tendances  entHÛds^ 
santés  du  haut  clergé.  Ce  çonseil'n'est- 
il  pas  bien  plaisant?  Ces  tendances  en* 
vahissantcs  du  haut  clergé  ne  sont- 
elles  pas  bien  redoutables  ?  Qu'a-t-il 
donc  envahi  depuis  sept  ans  ?  Le  voici: 
On  a  profané  aix  églises  à  Paris,  on  a 
abattu  les  croix,  ou  a  dévasté  et  dé- 
moli l'Archevêché,  on  a  pillé   des 
communautés,  on  a  forcé  M.  l'Arche- 
vêque à  se  tenir  caché  pendant  près 
d'une  année ,  on  a  privé  pendant  sept 


(327  ) 


ans  toute  uae  paroisse  de  son  église, 
on  a  expulsé  des  curésv  Voilà  les  en- 
vahissemens  du  clergé  à  Paris  !  Ils 
n'ont  pas  été  moins  effrayans  en  pro- 
vince. Plusieurs  évêques  ont  été 
obligés  de  quitter  leurs  résidences  ; 
nous  citerons  entre  antres  M.  Tévê- 
que  de  Marseille,  M.  Tévêque  de 
Perpignan,  M.  l'évêque  de  Limo- 
ges, etc.  Des  séminaires  ont  été  en- 
vahis ou  pillés.  Grand  nombre  de 
curés  ont  été  expulsés  de  leurs  pa* 
roisses;  tant  est  grande  la  tendance  en- 
(fahissante  du  clergé!  C'est  en  vérité 
se  moquer  du  monde  que  de  feindre 
.  de  telles  alarmes  quand  le  clergé  est 
encore  journellement  en  butte,  sinon 
aux  enpàhissemens  et  aux  violences  de 
la  multitude,  du  moins  aux  tendances 
bien  sérieusement  em^ahissantes  de 
l'administration  et  de  ses  agens. 

Après  de  longs  jours  d'anxiété ,  le 
diocèse  du  Mans  renaît  à  Tespérance. 
M.  l'évêque ,  qui  a  essuyé  une  grave 
maladie,  est  maintenant  hors  de  tout 
danger,  et  reprend  peu  à  peu  ses  for- 
ces. Lie  prélat,  malgré  une  saison  très- 
contrairei  avoit  voulu  faire  la  visite 
accoutumée  de  son  diocèse.  Après 
quelques  jours  de  fatigue,  il  se  diri- 
gea vers'  Laval.  La  ,  il  fut  obligé  de 
s'arrêter.  Une  fluxion  de  poitrine  se 
déclara  avec  des  symptômes  effrayans. 
D'abondantes  saignées  ne  purent  cal- 
mer de  suite  le  mal,  et  on  resta  pen- 
dant neuf  jours  dans  une  pénible  in- 
quiétude. 

Cest  dans  ce  moment  de  danger 

3u'on  a  vu  combien  le  prélat  étoit 
liéri  et  vcncré.  Des  que  la  triste  nou- 
velle fut  répandue,  les  populations  se 
pressèrent  au  pied  des  autels.  Il  y  eut 
partout  des  prières  publiques,  des 
vœux  et  des  pèlerinages.  Le  saint  Sa- 
•  crement  fut  exposé  dans  la  plupart 
des  églises  pour  les  quarante  heures. 
Dans  les  séminaires  et  les  commu- 
nautés du  Mans ,  l'empressement  n'é- 
toit  pas  moindre.  On  conjuroit  le  ciel 
avec  ardeur  de  ne  pas  ravir  à  son 


troupeau  un  pasteur  si  laborieux  et 
si  dévoué.  A  chaque  courrier  qui  ar* 
rivoit  de  Laval  au  Mans ,  on  se  por- 
toit  en  foule  à  l'évèché  pour  s'infor- 
mer quelles  étoient  les  nouvelles.  A 
Laval  on  venoit  de  tous  côtés ,  et  à 
chaque  instant,  s'enquérir  de  Tétat 
du  prélat. 

Enfin,  le  dixième  jour,  le  mieux  se 
manifesta ,  et  depuis  il  a  toujours  été 
en  augmentante  Le  ciel  n'a  pu  résis^ 
ter  aux  prières  çlu  clergé  et  des  fidèles. 
Maintenant  que  tout  danger  est  éloi- 
gné ,  il  faut  demander  que  le  prélat 
veuille  bien  modérer  l'excès  de  son 
zèle. 


M.  l'abbé  Gombalot  a  donné  à  Di- 
jon une  retraite  pendant  trois  se- 
maines. Cette  retraite  étoit  une  suite 
de  conférences  qui  avoient  lieu  à  la 
cathédrale.  Il  y  a  eu  une  vingtaine 
de  discours  sur  les  grandes  vérités  de 
la  religion.  Les  premiers  jours  il  y 
eut  un  peu  de  tumulte,  et  comme  c'e- 
toit  le  soir,  on  pouvoit  craindre  que 
le  désordre  ne  s'accrût.  Mais  tout  le 
bruit  ne  partoit  que  de  quelques  en- 
fans  excités  sans  doute  sous  main  par 
des  personnes  malintentionnées.  JLa 
classe  moyenne ,  les  légistes  ,  les  jeu- 
nes gens  même,  loin  de  prendre  part 
à  ces  manœuvres,  les  ont  ouverte- 
ment blâmées. 

Les  journaux  de  Dijon  ont  rendu 
compte  de  cette  station^  On  peut  i*cr-^ 
gretter  de  voir  la  parole  sainte  et  ses 
ministres  livrés  ainsi  à  la  critique  des 
journaux  des  diverses  couleurs,  mais 
cet  inconvénient  est  le  résultat  pres- 
que inévitable  de  la  situation  actuelle 
de  notre  société ,  de  la  liberté  illimi- 
tée de  la  presse  et  de  cette  curiosité 
inquiète  qui  tourmente  les  esprits  et 
qui  veut  tout  juger. 

Le  Spectateur  de  Dijon  a  donné  ,  le 
28  avril,  un  très -long  article  sur  les 
prédications  de  M.  l'abbé  Gombalot. 
Cet  article  n'est  point  malveillant, 
mais  n'est  pas  non  plus  entièrement 
laudatif.  L'auteur,  qui  signe  P.  L. ,. 


(3.») 


et  qu'on  dit  être  un  professeur  à  )'« 
eole  de  droit  de  Dijon,  croît  qut 
M.  Conil>alot  appartient  à  la  iiou~ 
velle  école  ;  il  lui  reconnolt  un  grand 
talent,  iieaucoup  d'énergie  ,  de  cha^ 
leur  et  une  extrême  facilité  d'impro^ 
visation.  Il  y  a  en  lui,  diMl,  quelque 
chose  d'âpre  et  de  franc  qui  étonna 
d'abord ,  mais  qui  Baiiit  et  attaclie 
ensuite.  Sa  voix  est  admirable ,  goa 
action  est  noble  ,  son  gestu  expressif. 
Toutefois  le  critique  lui  reproche 
d'être  inégal ,  de  se  laisser  trop  allei- 
à  l'improvisation  ,  et  de  ne  pas  peser 
asseï  quelquefob  ses  expressions.  Il 
paroît  qu'il  est  arrivé  une  fois  ou 
deux  à  l'orateur  de  laisser  échappi 
quelques  reproches  qui  ont  été  m: 
pris  à  Dijon.  M.  P.  L.  loue  surtout  1< 
fiermons  sur  la   mort,  sur  l'enfaut 

prodigue  ,  sur  le  péché ,  sur  le  sl 

dale,  sur  la  connoissance  de  Dieu,  sur 
la  priËre ,  etc. 

Le  Journal  de  la  CSte-dOr ,  qui  a 
parlé  plusieurs  fois  de  la  station 
traité  M.  Combalol  bien  plus  sévère- 
ment; mais,  il  faut  le  dire,  le  ton 
hostile  de  ce  journal  ôte  beaucoup  à 
l'autorité  de  sa  critique.  Il  rcpioche 
iM.  l'abbé  Coin ba!ot  is  plus  trisu 
tUius  des  forme.1  du  nouvenu  langage , 
des  images  foreécs  et  gigantesques,  des 
descriptions  hors  de  nature,  une  mita^ 
physique  toute  humaine  sur  les  dogmes 
sacrés,  des  implications  imaginaires  de 
C Ecriture,  des  allusions  sans  solidité, 
des  opinions  ascétiques  données  pour 
les  senliniens  de  l'Eglise;  c'est-là  sans 
exception,  selon  lui ,  le  cadre  de  tous 
les  sermons  de  M.  Comèalol.  On  com- 
prendra aisément  tout  ce  que  ce  por- 
trait offre  d'exajjéradon  et  de  partia- 
lité. 

La  vérité  est  que  M.  l'abbé  Com- 
balot  a  été  entendu  avec  un  empres- 
sement extraordinaire,  qu'il  a  con- 
stamment captivé  l'attention  et  l'in- 
térêt de  l'auditoii'e  par  l'éclat  des 
fensées,  par  le  choix  et  la  facilité  de 
expression,  par  la  chaleur  de  son 
action,  et  iRéiiie  par  l'originallié  et  ta 


hardiesse  de  certaines  idées.  Son  ta^ 
JcDt  est  incontestable,  et  son  passage 
à  Dijon  n'aura  pas  été  sans  fruit. 
Peut-être  l'effet  eût-il  été  ^us  grand, 
s'il  ne  fût  pas  arrivé  apiek  le  temps 
pascal,  et  s'il  eût  mis  tout  d'abord  sa 
sermons  à  une  autre  heure. 

M.  l'évêque  de  Dijon  a  suivi  toute 
ta  station.  Le  dernier  jour,  1''  nu!, 
le  prélat  adressa  publiquement  da 
remercîmeos  à  l'orateur.  M.  Combi 
lot ,  qui  avoit  évité  pourtant  de  d» 
cendre  à  l'évêché,  a  pu  conmduds 
près  l'état  du  diocèse.  Il  a  essajëf] 
porter  quelque  remède ,  et  a  amiK 
quelques  avis.  La  suite  appreodn 
quel  en  peut  être  le  résultat.  On  niï 
seulement  qu'il  y  a  eu  quelqna 
pourparlers  tendant  à  uu  rappro- 
chement. Le  chapitre,  en  corps  est 
allé  saluer  le  prélat  à  l'oecasiMi  de  It 
station.  Puisse  cette  dernière  d^ ar- 
che amener  un  changement  de  sys- 
tème ! 


Lavaur,  autrefois  ville  épiscopafe, 
aujourd'hui  du  diocèse  d'AUn,  vient 
d'avoir  une  mission  donnéepar  deux 
prêtres  du  diocèse  de  Toulovuei 
MM.  Bourret  et  de  Sainte -G»- 
lombe.  Cette  mission  avoit  attiré  m 
grand  concours,  et  a  produit  d'heo- 
reux  résultats.  Une  belle  croix  doiU 
les  hahitans  ont  fait  les  frais  a  été 
plantée  sur  une  place  publique.  La 
solennité  a  reçu  un  nouvel  éclat  deU 
présence  de  M.  l'archevêque  d'Albi. 
11  faut  rendre  justice  aux  autorité 
qui  ont  secondé  avec  empressement 
1  élan  de  la  population. 

On  a  publié  à  Munich,  le  21  anil, 
un  décret  du  ivi  de  Bavière,  portaol 
que  chaque  fois  qu'on  portera  solen- 
nellement  le  saint  viatique  aux  ma- 
lades, toute  voiture  ou  toute  penoniie 
à  cheval  doit  s'arrêter  à  la  rencoutit 
du  prêtre.  Cet  ordre  comprend  la 
voitures  de  la  cour,  et  on  en  donnen 
co  R  n  0  issance  aux  ambassadeurs  étran- 
gers et  aux  militaii-es. 


'  Les  Amttdes  de  M.  l'abbé  de  Lau 
'  MtuontfaitconaoîtreuDpieuxprâiTË 

tUemaDd ,  mort  le  11  juillet  de  l'an- 
I  vëe  dernière,  et  dont  la  vie  a  été  fort 

pleine  et  fort  édifiante  ;  c'est  Josepb 

WiUmanii,  ciné  d'Escbenbacli.  li 
*toi%.  né  le  9  novembre  1767,  à  Pley- 

•teln,  dans  le  liaut  Palatiuat.  Son 
père  Atoit  un  propriétaire  chrétieo 

qui  élera  ses  enfaits  avec  soin.  Jo~ 
aeph  fit  ses  études  à  Neustadt ,  puis 
i  Amberg,  avec  sonfière,  Georges- 
Michel,  depuis  évéque.  Il  eatra  dans 
fordre  de  Prémontré ,  et  fut  reçu  en 
1787  dans  le  monastère  de  Spains- 
hart,  dans  le  haut  Palatioat.  Il  prit 
alors  le  nom  de  Guillaume.  Après  sa 

£n)feuîon ,  on  l'appliqua  à  l'étude  de 
1  (béologie ,  et  on  l'envoya  en  1791 
à  Ii^lstadt  étudier  le  droit  civil  et 
canonique  et  les  langues  orientales, 
Oti  lui  offrit  une  chaire  de  philoso' 
phie  qu'il  refusa.  De  retour  dans  son 
monastère,  il  fut  chargé  des  aixliives. 
vX  de  la  bibliothèque,  et  enseigna  en- 
suite Va  théologie  jusqu'en  1803  que 
le  couvent  tut  supprimé.  Alors  il  se 
rendit  avec  trois  de  ses  confrères  au 
Sréiuberg,  pèlerinage  renommé  à  la 
sainte  Tienne,  près  Schwandorf ,  des- 
servi précédemment  par  des  Capu- 
cins qui  avoient  été  obligés  de  l'a- 
bandonner. Wittmann  y  résida  comme 
■nissionnaire  jusqit'A  la  fin  de  1808. 

On  l'appeloit  à  Munich  pour  suc- 
céder dans  la  chaire  de  théologie  au 
■STsnt  Marien  Bofamaier,  mais  la 
place  fut  donnée  à  l'abbé  Hortig  ,  et 
Hf.  Wittmann  devint,  en  1808  ,  curé 
l'Eschenbach.  Il  occupa  ce  poste 
18  ans ,  toujours  occupé  de  ses  de- 
nnrs ,  zélé  pour  ce  qui  étoit  du  ser- 
vice de  Dieu ,  adonné  à  l'oraison  , 
nué  et  respecté  de  tous.  L'été  der- 


(  3=9  ) 

atuc  nouveautés  des  dentiers  temps. 
Il  n'éioit  qu'un  cœqr  et  qu'une  ame 
avec  «on  frère  l'évéque.  Tous  deux 
étoient  comme  lesperlesdusacerdoce 
catboUquè'en  Allemagne.  Guillaume 
coopéroit  à  plusieurs  journaux ,  et  y 
insera  des  articles  avec  son  noin.  ïi 
publia  en  outre  divers  écrin  de  cir- 
constance, de  controverse  et  de  piéié. 
Les  Annales  en  citent  quinze  eu  tout. 
Il  y  réfutoitGraser,qui  avoit  imaginé 
un  moyeu  de  réformer  la  méthode 
scolastique,  et  à  qui  on  fit  signer  une 
rétractation.  Il  avoit  k  cœur  Pinsiruc- 
tion  des  enfans ,  et  rédigea  pour  eux 
■1  catéchisme.  L'^mi  de  la  Religion 
de  ^Eglise,  de  Wuizbourg,  lui  a 
consacré  une  notice  dont  celle-ci  est 
extraite. 


allév 


1  de  s 


Ûds  confrères  à  Spainshart,  il  y  fut 
Trappe  d'une  apoplexiequi  l'enleva  en 
trois  jours. 

Intrépide  défenseur  des  véritésca-    -.-,- ,  „„  , „„ „,.  ,„ 

llioliques,  Wiltiuann  éloil  très-opposé  \  qaesliondc  savoir  s'il  n'^  auroil  pasmoyen 


POLITIQUE. 

Une  seule  cicuso  auroit  pn  être  allé- 
guée par  les  ministères  précédens pour  ic 
dispenser  de  rendre  l'église  de  Saint-Ger- 
main l'Auxerrois  à  l'eiercice  du  culle  : 
c'eût  élé  la  connoissance  qu'ils  auroient 
eue  des  manvaîse»  disposilions  de  l'opi- 
nion publique,  et  tie  la  résislaiice  pro- 
bable que  l'esprit  iig^lutionnairé  auroit 
opposée  ï  cet  actede réparation,  llest  vrai 
(le  dire  aussi  qne  celle  cause  éloil  celle 
qu'on  melloil  en  avant  porir  faire  traîner 
ra'ffaire  en  longueur,  pour  répondre  par 
(les  fins  de  nourecevoir  à  louies  les  péti- 
llons et  h  tous  les  vœux  des  vingt-dnq 
mille  fidèles  de  la  paroisse. 

A  entendre  l'eFFrayant  langage  et  les 
richeui  pronostics  qui  se  transruelloîeni 
de  bouche  en  bouche,  il  sembloit  que 
luutes  les  forces  de  la  garnison  ,  de  la 
gïttJe  nationale  et  de  la  police  n'eussent 
llire  pour  arrêter  le  nouveau  dé- 
chaînement de  fureur  dont  on  se  disoit 
lenacé,  si  l'on  osoit  entreprendre  de 
luvrir  l'église  de  Saint-Germain  l'Auxer- 
rois. Ce  qu'on  se  Qgurofl  U-dessus  étoit 
si  terrible  qu'on  craignoit  do  se  compt- 
ine lire  et  de  laisser  échapper  une  pensée 
trop  téméraire,  en  posant  seulement  la 


(  33o,  ) 


de  revenir  sur  la  dédsîoD  de  rémente  ré- 
volotionnaire  du  i5  février. 

On  conçoit  à  tonle  force  que  celle  idée 
ail  pu  rester  long -temps  mal  éclaircie 
pour  le  public ,  qui  est  censé  ignorer  le 
fond  des  choses,  et  ne  pouvoir  se  faire 
juge  des  considérations  sur  lesquelles 
i* autorité  publique  se  fonde  pour  régler 
sa  conduite.  Mais  il  nous  semble  qu'un 
gouvernement  à  qui  des  fonds  secrets  sont 
accordés  pour  le  mettre  en  état  de  s'é- 
clairer sur  le  véritable  état  de  l'opinion 
publique ,  il  nous  semble  que  ce  gonver. 
nement.  disons-nous,  ne  devrolt  pas  être 
exposé  à  partager  des  erreurs  et  des  ap- 
préhensions aussi  dénuées  de  molife  que 
celles  qui  ont  fait  retarder  la  restitution 
de  Saint-Germain- l'Auxerrois.  ^i'est-ce  pas 
en  effet  se  tromper  du  tout  au  tout,  et 
d'une  manière  à  peine  permise  aux  igno- 
rans,  que  de  s'entretenir  et  d'entretenir 
les  autres  dans  l'idée  d'une  difficulté  ex- 
traordinaire, d'une  crise  terrible,  d*un 
obstacle  qui  demande  les  plus  grandes 
précautions,  quand  tout  cela  se  trouve 


main-FAuxerroia  fût  réparé.  Les  voilà, 
Dko  merci,  justifiés  sur  ce  point,  et  ce 
n'jest  pins  à  eux  que  l'accasation  de  mao- 
vus  vouloir  doit  rester.  Qu'il  nous  soit 
permis  de  conclure  de  là  pour  l'honneur 
detjui  de  droit ,  qu'il  en  seroit  probable- 
ment de  même  de  beaucoup  d'antres 
points,  sur   lesquels  toute  satisfaction 
pourroit  être  également  donnée  à  la  reK« 
gion  et  à  la  morale ,  non-seulement  sans 
qu'on  eût  à  craindre  aucune  contradic- 
tion de  la  part  de  l'opinion  publique; 
mais  avec  la  certitude  de  ne  remporter 
de  là  que  des  suffrages  et  de  la  pt>pularilé. 
Nous  lie  croyons  donc  pas  nous  tromper 
en  affirmant  que  ce  qui  arrive  par  rap- 
port à  Saint- Germain-rAuxerroîs,  arrîve- 
roit  et  se  passeroit  de  la  même  manière 
dans  tous  les  autres  cas  oh  il  ponrroît  con- 
venir au  pouvoir  de  faire  rentrer  la  révo- 
lution de  juillet  dans  des  voies  de  joslice 
et  de  réparation. 


PARIS,  17  MAI. 


pr^auuui»,  Hu-Hu  luu.  cem  «.  iruuve  •  Lonîg.phnippe  est  allé  niilerluer  le 
être  de  nature  à  ne  produire  que  des  as-  ;  ^^^^  dVverêidlles.  Les  élève»  de  Saint- 
sentimenset  une  approbation  universelle; ,  ç.  ^,^.^^  ^^^^  ,^  ^^^^  tfhonnenr  du 
qwnd  tout  cela,  an  heu  d  exciter  des  ^^^  auprèsde  la  statue  de  Louis  XIV, 
commotions,  n  excite  que  la  joie  et  l'ap-  j^  ^J^^^^ 

plaudissement  ;  quand  tout  cela  entin  doit 
se  passer  de  la  manière  la  pins  paisible, 
sans  faire  violence  à  personne,  sans  au- 


cun appareil  de  force,  sans  rintervcntion 
des  simples  gardiens  ordinaire^'de  l'ordre 
public? 

Ici  donc,  il  faut  bien  le  dire,  le  seul 


pour 

—  Louis-Philippe  vient  de  fdre  remise 
à  toute  la  garde  nationale  de  la  Seine  et 
des  dt'^parlemens  des  peines  prononcées 
par  les  conseils  de  discipline ,  et  de  celles 
encourues  antérieurement  au  16  mai. 

—  La  mort  de  M.  Jauffiret  et  la  nomi- 

lorT'des  hommes  du  pouvoi^'nVconsTsîe  !  n»^^°  ^«  ^'  ^^^^^^^  (^®  '»  Menrthe)  à  la 
pas  h  s'être  trompés  purement  et  simple-  !  P^^^^  ^e  secrétaire  général  du  mmistèro 
ment  dans  une  chose  dommageable  pour  ^®«  ^''a^a"»  P"^"*^^  faisoient  vaqu»  au 
la  religion.  Il  est  aussi  résulté  de  là  des  ^^"^^'  <*'^***^  ^«"^  «"'P^^îs  ^®  "^^^  ^'^ 
erreurs  préjudiciables  au  caractère  de  ! '^^"^^«^  ^"  s^»^^»^  °^^^"*;^^  ^  °"  ^^^^ 
notre  esprit  public ,  et  à  la  réputation  des  î""?^^»»  ^^^n*  ^'.^^?  T^^'^  ^  ,^;  ?,^ 
citoyens  dont  on  a  si  mal  pensé  et  si  mal 
parlé.  On  les  a  laissés  pendant  six  ans  ex- 
posés aux  interprétations  les  plas  fausses 
et  les  plus  injurieuses ,  en  donnant  à  en- 
tendre qu'on  les  considéroit  comme  des 
perturbateurs,  et  que  c'étoient  eux  qui  met- 
toient  obstacle  par  leurs  mauvaises  dispo- 
sitions, à  ce  que  le  désastre  de  Saint-Ger- 


Real ,  membre  de  la  chambre  des  dépiF 
tés,  et  l'autre  a  été  donné  à  M.  AzévédOi 
chef  du  bureau  des  manufactures  et  de 
statistique  industrielle  au  département  da 
commerce  et  des  travaux, publics. 

—  M.  le  duc  de  Ghoiseul  vient  d'être 
nommé  grand'croix  de  la  Légion-d'Hon- 
neur« 


(  33 

—  D'après  le  Can«n**ofr<wtiie^  51  seroit 
question  de  donner  l'intendance  générale 
de  la  liste  civile  à  M.  de  Bondy,  pair  de 
France. 

—  M.  Cayx ,  professeur  dTjîsloire  au 
<x>llége  Charlemagne,  est  nommé  inspec- 
teur de  l'Académie  de  Paris ,  en  rempla- 
cement de  M.  Ozanneaux,  appelé  à  d'au- 
tres fonctions. 

—  Le  comte  Pajol  a  adressé  aux  colo- 
nels des  régimens  de  la  i"*  division  un 
ordre  du  jour  portant  qu'une  grande  re- 
nie s^ra  passée  à  la  fin  du  mois.  Plusieurs 
régimens  iront  prendre  leur  cantonne- 
ment à  Essonne,  CorbeiletVillejuif. 

—  Plusieurs  journaux  annoncent  que 
M.  deSalvandy,  craignant  de  n'être  point 
réélu  député  dans  le  département  de  l'Eure, 
se  porte  candidat  à  Condom  (  Gei*s  ) ,  en 
concurrence  avec  M.  Persil. 

JjC  Journal  des  Débais  dit  ce  matin  que 
M.  de  Salvandy  est  étranger  à  tout  ce  qui 
le  concerne  dans  ce  bruit.  Ce  qui  ne  si- 
gnifie point  que  la  précaution  dont  nous 
venons  de  parler  n'a  pas  été  prise  par  les 
amis  dé  M.  de  Salvandy ,  ou  par  le  mi- 
-nislëre  dontranden  député  d'Evreux  fait 
partie» 

—  C'est  le  36  qu'aura  lieu  l'élection 
d'Evreux.  Tout  annonce  que  la  lutte  sera 
vive.  Le  candidat  qu'on  oppose  à  M.  de 
Salvandy  est  M.  Trnttat,  fils  de  l'ancien 
notaire  à  Paris.  Il  paroît  que  M.  Truttat 
auroitpn  être  nommé  lors  de  la  dernière 
élection  d'Evreux ,  et  qu'assez  bien  alors 
avec  M.  de  Salvandy,  il  abandonna  en  sa 
faveur  les  droits  qu'il  pouvoit  avoir. 

—  M.  Passy,  avant  de  quitter  le  dépar- 
tement de  TEure ,  a  adressé  une  procla- 
mation aux  habitans  ,  pour  leur  faire  ses 
adieux.  •  Ma  seule  ambition ,  dit-il,  étoit 
de  demeurer  parmi  vous  ;  ma  seule  ambi- 
tion seroit  d'y  revenir.  Mais  il  a  fallu 
choisir  entre  des  convenances  politiques 
et  un  devoir  de  conscience ,  je  n'ai  pas 
hésité.  » 

—  Le  conseil  municipal  d'Evreux  a 
répondu  au  préfet  démissionnaire  :  «  Il  est 
possible,  sans  doute,  que  des  dissenti- 


1    ) 

mens  politiques  aient  été  la  cause  déter- 
minante de  votre  démission  ;  mais  comme 
vous  l'avez  dit  avec  raison ,  le  devoir  de 
conscience  est  plus  puissant  que  les  con- 
venances politiques.  Aussi  tout  en  déplo  ' 
rantpour  le  département  les  conséquen- 
ces de  ces  dissidences  funestes ,  nous  ap- 
prouvons la  cause  de  votre  résolution. 
Mais  nous  nous  associons  à  l'espérance 
consolante  que  vous  reviendrez  achever 
tant  de  travaux  que  vous  avez  entrepris.  • 

—  De  son  côté,  le  nouveau  préfet, 
M.  Bégé,  a  débuté  par  une  proclamation 
dans  laquelle  il  promet  de  s'occuper  des 
besoins  du  département,  et  où  il  exprime 
l'espoir  de  s'en  occuper  long-  temps, 

—  Tons  les  condamnés  politiques  dé- 
tenus à  Clairvaux  ont  été  mis  en  liberté , 
sans  distinction  de  ceux  qui,  indépen- 
damment d'une  condamnation  politique, 
avoient  été  condamnés  pour  crimes  ou 
délits  contre  les  personnes  ou  les  pro- 
priétés. 

—  Des  ordres  ont  été  transmis  à  Bor- 
deaux, dit  la  Gazette  des  Tribunaux ,  afin 
que  l'ordonnance  d'amnistie  fût  immé- 
diatement expédiée  à  M.  de  Peyronnet. 
Les  mêmes  ordres  ont  été  donnés  en  fa- 
veur de  MM.  de  Ghanteiauze  et  Guernon 
de  Ranville. 

Nous  pensons  que  M.  de  Polignac,  ac- 
tuellement en  Allemagne ,  aura  aussi  été 
informé. 

—  Le  Droit,  journal  des  tribunaux, 
faisant  un  relevé  de  toutes  les  amnisties 
depuis  1791  jusqu'en  i63o,  établit  qu'elles 
ont  toutes  été  favorables  aux  fugitifs  et 
aux  contumaces. 

—  Une  médaille  va  être  frappée  à  l'oc- 
casion de  l'amnistie.  Un  journal  dit  que 
M.  Persil ,  qui  s'est  si  fortement  et  si 
long-temps  oppo^é  à  cette  mesure ,  sera , 
à  cause  de  sa  nouvelle  place  à  la  Monnoie, 
chargé  d'en  perpétuer  le  souvenir. 

— La  demande  de  rétablissement  d'une 
banque  à  Toulouse,  vient  d'être  soumise 
au  conseil  d'état. 

—  Le  bey  Youssouf  doit,  dit- on  ,  par- 
tir de  Bone  sous  peu  de  j^rs  pour  se 
rendre  en  France.  On  croit  que  le  goii- 


(  33a  ) 


vcraement  Ta-  appelé  poor  obtenir  des 
renseignemens  sar  la  province  de  Gons- 
tantinc. 

—  On  assure  qu'un  courrier  d'Abd-el- 
Kadcr  est  arrivé  à  Alger  le  5,  apportant 
une  lettre  de  l'émir,  adressée  à  M.  le  gou- 
verneur-général. 

—  Le  49*  de  ligne  quitte  Paris  pour  se 
rendre  à  Dijon. 

—  Les  tableaux  espagnols  achetés  par 
M.  Taylor,  et  qui  viennent  d'arriver  au 
Musée ,  sont  au  nombre  de  4oo ,  et  ont 
coûté  900  mille  francs. 

—  Les  ouvriers  charpentiers  des  fau- 
bourgs Saint-Denis  et  Saint-Martin  ont 
ouvert ,  au  profit  des  ouvriers  lyonnais , 
une  souscription  qui  a  produit  5oo  fr. 

—  Le  nommé  Geoffroy,  enfermé  dans 
la  prison  dePoissy  |>our  vol,  éloit  parvenu 
à  s'évader.  Il  vient  d'être  arrêté  à  Paris. 

—  Les  eaux  de  la  Seine  restent  k  quatre 
mètres  et  demi  de  hauteur.  Toute  navi- 
gation autrement  que  par  la  vapeur  est 
interceptée. 

NOUVELLES   DES  PROVINCES. 

Thomas  Fourlin  ,  ancien  maire  de 
Boiy,  près  Glermont  (Oise),  habitoit  dans 
ce  village  avec  Marianne  Fourlin ,  sa 
sœur.  Tous  deux  vivoient  tranquilles  et 
estimés,  lorsque  dans  la  nuit  du  26  au 
36  avril,  ils  furent  assassinés.  Un  enfant 
de  7  ans,  leur  neveu,  qui  couchoit  dans 
la  chambre  de  Marianne  Fourlin,  dormant 
profondément  au  moment  du  crime,  fut 
épargné.  11  paroît  que  c'est  avec  un  con- 
tre de  charrue  pris  dans  les  champs  que 
ce  double  assassinat  a  été  consommé. 

Les  contres,  que  les  cultivateurs  ne  doi- 
vent pas  laisser  aux  charrues  lorsqu'ils  re- 
tournent chez  eux,  sont  trop  souvent  les 
instrumens  du  crime,  pour  que  MM.  les 
maires  continuent  à  négliger  cette  par- 
tie essentielle  de  leur  surveillance. 

—  On  écrit  d'AIbi  :  «  Il  y  a  déjà  plu- 
sieurs  années  M.  Roussilles,  de  Gordes, 
fut  assassiné.  L'un  des  assassins  fut  exé- 
cuté ;  mais  le  principal  auteur  du  crime, 
condamnera cnort  par  contumace^  s'étoit 
jusqu'à  ce  jour  soustrait  aux  recherches. 


On  dit  qu'il  vient  d'être  reconnu  parfii*- 
sard  dans  la  prison  de  Vîllefranche  di^ 
l'Auragais,  où  il  étoit  détenu  sous  n^ 
nom  supposé,  et  comme -condamné  à  a»  j 
an  d'emprisonnement  pour  vagabondage.  | 

—  On  mande  de  Laon ,  le  i4 1  qa^ 
l'Aisne  vient  de  déborder  pour  la  hoi* 
lième  fob  'depuis  le  commencement  à 
l'année.  Les  terrains  qui  longent  le  coon' 
de  la  rivière  sont  inondés  dans  une  mk 
étendue.  On  craint  que  les  semenœi  de 
mars  ne  soient  perdues. 

—  Par  suite  de  légers  troubles  som- 
nus  encore  à  Amiens,  à  l'occasion  de  h' 
perception ,  quelques  arrestations  ont  es 
lieu. 

— A  Beaubray  (Eure),  le  1 1  mai .  den. 
onmers,  nommés  Laine  et  Blainvillain , 
travai Noient  dans  une  profonde  mtr- 
nière  lorsqu'un  éboulement  vint  leur  fer* 
mer  toute  issue.  On  se  mil  sur-le-cbamp 
à  fouiller  pour  les  secourir  ,  mais  aussi- 
tôt un  second  éboulement  eut  lien  et  en- 
leva tout  espoir  de  parvenir  jusque  ces 
malheureux  avant  deux  ouUmsjttnn, 

M.  le  procureur  du  roi  dïvreax,  M.  le 
juge  d'instruction,  l'ingémenr  en  cbeC  des 
ponts  et  chaussées ,  et  ao  hommes  de  li 
troupe  de  ligne ,  sont  partis  pour  BeMr 
bray  à  la  réception  de  cette  nouvelle. 

—  Le  brigadier  de  hussards  Bruyant, 
détenu  à  Blois ,  par  suite  de  la  conspin- 
lion  de  Vendôme ,  a  été  mis  en  liberté  - 
en  vertu  de  l'ordonnance  du  8  mal 

—  M.  de  Kersausie,  ancien  capitaiiK' 
au  4*^  hussards,  qui  se  trouve  au  nombie 
des  amnistiés  par  l'ordonnance  dnSmaii' 
a  été  mis  en  liberté  le  1 1  de  ce  mois.  Cef 
officier  qui  étoit  détenu  à  Brest^  est  parti 
immédiatement  pour  Paris. 

—  Les  rixes  qui  a  voient  éclaté  à  Bicsfti' 
entre  les  marins  et  les  militaires  du  65*,  ' 
ne  se  sont  pas  renouvelées. 

—  Deux  individus  qui  voyageoient  dr 
compagnie  à  cheval  se  Irouvoient  demie* 
rement  sur  la  route  de  Glermont  à  Sain- 
tes. Après  avoir  dîné  ensemble  dans  une* 
auberge,  l'un  des  deux,  le  nommé  Bas- 
tion,  se  sentit  bientôt  incommodé ,  et 
tomba  dans  une  sortie  de  léthargie,  cau^ 


(  333  ) 

«sëe  évidemment  à  dessein  avec  une  sub- 
stance malfaisante.  Quand  il  se  réveilla, 
-son  compagnon  n'étoit  plus  auprès  de 
lui.  270  fr.  qu'il  portoit,  sa  montre,  son 
cheval,  tout  cela  aussi  avoit  disparu. 

—  M.  Durat-Lasalle,  médecin  et  mem- 
bre correspondant  de  l'Académie  royale 
de  chirurgie,  est  mort,  le  11,  à  Aurillac, 
%  Tftge  de  cent  deux  ans.  il  avoit  exercé 


EXTÉRIEUR. 

NOirVELLES   O'ESPAGNE. 

M.  le  comte  Septime  de  Lalonr-Man- 
bourg,  ambassadeur  de  France  à  Ma- 
drid, en  est  parti  le  8  mai  pour  se  rendre, 
dit-on ,  aux  eaux  des  Pyrénées. 

—  Nos  journaux  ministériels ,  en  an- 


nonçant que  Solsona  a  été  repris  par  les 
pendant  plus  de  soixante  ans.  M.  Durât-  |  christinos ,  se  plaignent  de  la  fortune  si 


Lasalle  est  le  père  de  l'avocat  de  ce  nom 
-li  la  cour  royale -de  Paris. 


variable  de  la  guerre.  En  effet ,  Tristany, 
qui  avoit  quitté  la  ville  à  l'approche  du 


—  On  écrit  de  Lyon  que  le  docteur  ;  ^^^0°  ^^  Meer,  ne  larda  pas  à  se  trou- 
ver en  face  de  a^ooo  hommes  comman- 
dés par  Niubo.  Il  ordonna  l'attaque  ,  et 
les  carlistes  se  battirent  avec  tant  de  cou- 
rage, que  leurs  ennemis  furent  bientôt 
réduits  à  5  ou  600.  Niubo  a  été  tué.  Son 
aide-de-camp  et  26  officiers  ont  égale- 


Ozanam  vient  de  mourir  d'une  manière 
bien  f&cheuse.  Il  sortoit,  le  i3,  dune 
maison  de  la  place  de  la  Platière,  lors- 
qa'arrivé  an  bas  de  l'escalier^  il  est  tombé 
'dans  nue  cave  dont  l'entrée  n'étoit  point 
fermée.  Porté  chez  lui,  il  n'a  pas  tardé  à 
-expirer.' 

— La  réunion  des  notaires  de  l'arron- 
tliflseiDént  de  Bourg  vient  de  voter  une 
somme  de  a 00  francs  au  profit  des  ou- 
vvrîers  lyonnais. 

—  Les  recettes  de  la  douane  de  Mar- 
seille pendant  le  mois  d'avril  1837,  se 
sontélevées  à  3,624>552  fr.  79  c.  En  avril 

xS56,  la  douane  avoit  reçu  en  total, 
â.374«573  fr.  9$  ç.  Augmentation  en 
iafril  1857,  249:978  fr.  84. 

—  La  police  de  Bordeaux  a  découvert, 
le  i3,  dans  la  nuit,  une  maison  de  jeu 
clandestine.  Plusieurs  individus  sans  pa- 
piers qui  étoient  dans  ce  tripot  ont  été  ar- 
Tâtés. 

—  On  écrit  de  Condé  (Aisne)  que  le 
Z  mai,  après  une  pluie  abondante,  les 
rivières  du  Surmelin  et  de  la  Dhuîs,dont 
le  confluent  est  à  Condé,  arrondissement 
de  Château-Thierry,  se  sont  élevées  de  i3 
Il  i4  pieds,  et  ont  inondé  une  grande 
partie  du  bourg,  ainsi  que  l'église  et  le 
château  de  M.  de  Sade,  député.  Les  habi- 
tans  ont  échappé  au  danger  à  grand' 
peine,  et  un  jeune  homme  pour  éviter  la 
mort  a  été  obligé  de  monter  sur  un  ar- 
bre. Les  voitures,  charrues,  bois  de  con- 
struction et  de  chauffage  ont  été  entraînés 
par  les  eaux.  On  dit  que  pareille  inonda- 
tion a  eu  lieu  le  4  mai  i77^* 


ment  péri.  Cette  action  a  eu  lieu  le  1*' mai. 

—  Le  2  mai ,  dit  la  Guienne ,  Royo  a 
attaqué  le  baron  de  Méer,  qui,  après  de 
grandes  perles,  a  été  obligé  d'entrer  dans 
Solsona ,  où  il  est  assiégé. 

—  On  dit  que  la  garde  nationale  des 
villes  les  plus  importantes  de  la  Cata- 
logne a  écrit  au  baron  de  Meer  pour  lui 
déclarer  qu'elle  refusoit  toute  obéissance 
aux  autorités  militaires. 

—  La  garde  nationale  de  Girone  ,  Ro- 
sas,  Palamos,  Saint-Fellcu,  Mataro  et  Fi- 
gueras  vient  d'envoyer  à  la  régente 
une  pétition  pour  blâmer  l'a  conduite  des 
troupes  à  Barcelonne  lors  de  la  dernière 
insurrection ,  et  Tappui  que  les  soldats 
anglais  leur  ont  fourni.  Après  avoir  ap- 
pelé les  soldats  révolutionnaires  des  bour- 
reaux, voici  comment  la  garde  nationale 
de  ce  différentes  villes  s'exprime  à  l'égard 
des  Anglais  et  des  chefs  christinos  :  «  Ces 
cruels  auxiliaires  ont  mérité  la  haine  im- 
placable que  leur  voue  dès  à  présent  la 
garde  nationale.  Les  chefs  militaires  qui 
ont  appelé  à  leur  secours  ces  étrangers 
sont  des  lâches,  madame,  des  traîtres, 
et  peut-être  que  le  jour  n'est  pas  éloigné 
où  ils  paieront  cher  ce  forfait.  » 

—  L'infant  don  Sébastien  a  quitté  Er- 
nani,  le  11,  avec  seize  bataillons.  Diaprés 
les  lettres  de  Bayonne  du  12,  son  dépasi 


(334) 


n*éh)it  point  encore  connu  dans  cette  ville 
ce  jour  là.  Ce  n'est  que  le  i3  au  matin 
qu'une  lettre  interceptée  par  la  douane  a 
appris  le  mouvement  au  général  Barispe 
qui  en  aura  informé  Esparlero. 

—  On  lit  dans  le  Moniteur  : 

«  Le  lo,  une  seule  porte  étoit  ouverte 
à  Valence.  Les  carlistes  occupent  les  en- 
virons. "Le  général  Oraa  étoit  sur  les 
bords  de  là  Genia ,  ayant  devant  lui  Ca- 
brera. Le  !•%  Benicarlo  a  été  pillé  par 
les  carlistes.  Une  conspiration  républi- 
caine a  été"  découverte  à  Malaga  :  il  y  a 
en  deux  arrestations. 

tfLe  10 ,  à  Barcelonne.  Xandaro  a  été 
fusillé;  ses  relations  avec  les  carlistes 
n'ont  pas  été  conflrmées. 

«Le  fort  de  Paranella,  évacué  le  5  par 
la  garnison  qui,  le  capitaine  en  télé, 
avoit  rejoint  les  révolutionnaires  de  R  eus, 
a  été  détruit  le  6  par  les  insurgés.  Le  i3 , 
Barcelonne  étoit  tranquille.  Beaucoup 
d'Espagnols  émigrent  en  ce  moment  » 

—  Nous  lisons  dans  le  journal  minis- 
tériel du  soir  la  dépêche  télégraphique 
suivante  dcBayonne,  le  i6  mai  : 

«  L'infant  étoit  le  1 4  au  matin  avec 
quatre  escadrons  devant  Quarte -Ara- 
'quil  :  onze  bataillôos  et  neuf  pièce» 
d'artillerie  occupoient  Echarry  et  Arbizu. 
Le  vice-roi  étoit  le  même  jour  à  Puente- 
la-Beyna ,  informé  du  mouvement  de 
l'infant  et  en  communication  avec  le 
général  Suerens  à  Logrono. 

.Le  i5,  Espartero  étoit  maître  d'Aslî- 
garraga,  d'Ernani,  d'Urietaetd'Andoain. 
Il  a  été  prévenu  que  le  corps  chrîstino  de 
Viltoria  avoit  forcé  le  passage  d'Arlaban. 

•  Aujourd'hui,  le  général  Evans  mar- 
che sur  Irun ,  où  la  garnison  d'Oyarzun 
s'est  repliée.  Les  chrîstinos  paroissent  sur 
les  hauteurs  entre  Oyarzun  et  Irun.  Les 
redoutes  carlistes  font  feu.  Nos  troupes 
^nt  sur  toute  la  ligne  pour  protéger  no- 
ire territoire  et  recevoir  les  réfugiés.  » 


Palmentotf  à  dit  t^all  n'étoit  pas  eiMrore 
en  mesure  de  répondre ,  mais  que  bien- 
tôt  il  viendroit  annoncer  la  fin  de  la  né- 
goéiation  entamée  avec  le  cabinet  de 
Saint-Pétersboui^. 

—  Le  magistrat' de  la  santé  de  Gènes 
a  ordonné  que  tous  les  bâtimens  prove- 
nant du  golfe  de  Naples  seroient  soumis 
à  dix  jours  de  quarantaine. 

—  On  écrit  de  Vienne,  le  6 ,  que  le 
duc  de  Blacas  est  (Jans  cette  ville  de- 
puis quelques  jours.  L'auguste  fille  de 
Louis  XVI  et  ||Mademoiselle  doivent  y  ar- 
river le  28. 

—  Le  Mercure  de  Souabe  dit  qu'un  or- 
dre de  Berlin  est  arrivé  à  l'état  major  de 
Goblentz,  pour  annoncer  que  les  grandes 
manœuvres  u'auroient  pas  lieu  cette  an- 
née dans  les  provinces  rhénanes. 

—  Le  prince  royal  de  Suède  à  quitté 
Stockholm  pour  aller  aux  manœuvres  qui 
ont  lieu  en  ce  moment  à  Berlin.  De  là  il 
ira  aux  eaux  d'Ems  pour  prévenir  le  re- 
tour des  affections  rhumatismales  dont  il 
a  été  atteint  cet'  hiver. 

—  Le  gouvernement  des  Euts-tJais 
vient  de  publier  le  tableau  des  importa- 
tions et  des  exportations  do  commerce 
de  cette  nation  pour  Tannée  i835.  La 
république  d'Haïti  figure  dans  ee  tableau 
comme  recevant  des  marchandises  des 
Etats-Unis  pour  une  valeur  de  1  million 
Bi5,5i2  dollars,  et  en  introduisant  dans 
les  ports  de  l'Union  pour  a  millions 
547,556  dollars. 

—  Les  correspondances  des  diverses 
parties  du  sud  de  VUnion  américaine 
s'accordent  à  présenter  le  plus  triste  ta- 
bleau de  l'état  du  commerce.  Un  grand 
nombre  de  maisons  ont  suspendu  lenrs 
paiemens,  et  à  la  Nouvelle- Orléans  Far- 
gent  est  devenu  si  rare,  qu'on  ne  peut  en 
obtenir  qu'à  des  taux  ruineux.  On  parle 
de  prêts  faits  à  5  p.  o;o  par  mois. 


La  séance  des  communes  du  la  a 
offert  peu  d'intérêt.  M.  BuUer  ayant  de- 
joandé  où  en  étoit  raifaire  du  Vixen,  lord 


CHAMBRE  DES  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasquier.) 
Séanu  du  i^  mai. 
M.  Girod  de  PAin  présente  le  rapport 


(  335  1 


ic  leltre  de  M.  le 
le  la  chambreU'a- 


de  la  cotninisâon  chargée  de  reHmen  do  1 
projet  de  loi  relatif  h  la  garde  nationale  | 
ife  Paris  et  de  la  banlieue. 

■mendemens  que  iiou 
brade  la  discussion. 

U.  le  préhidenl  lit  i 
ctnc  de  Caraman  qui  |: 
gréer  le  double  de  la 
été  dicemée  pour  sa  condiiilo  dans  1'=— 
pèdition  de  Constant! ne.  Ce  double  sera 
déposé  ini  archives. 

fj'onJre  du  jour  esl  la  snitfl  de  la  dis- 
ràvion  do  projetde  loi  relatif  à  l'ot^aiii- 

iMiion  et  aux  formes  de  procéder  de  la 
tour  des  pairs.  Les  di»  premiers  articles 
idoplÉsportent que ia chambre  desjiairs, 
pour  exercer  ses  fonclionsjudiciaires,  est 
cooslitBÔe  en  cour  de  justice,  et  prend  le 
l'iom  de  cour  des  pairs  ;  que  ladile  cour 
esl  convoquée  par  ordonnance  royale. 
conlivaigr.ée  du  garde  des  seeani;  que 
\or»  rfune  convocation,  tous  les  pair» 
iiraoi  voii  délibérative  ponl  tenus  de  se 
i^ndreau  palaisdu  Luiemboui^,  h  moins 
qn'îlsn'aient  iprOseiiler  des  motifs  d'ei- 
tuse  qni  «ronl  appréciés  en  chambre  du 
conseil;  que  les  pairs  nommés  poslérlen- 
rement  au  fsil  en  jugement  ne  pourront 
en  connoUre;  que  si  nn  crime  est  cor 
nm  par  un  pair,  la  dénonciation  doit 
eireadreMépdirecienient  au  président 
la  clismbre;  90!  pendant  la  session  (pourra 
décerner  contre  le  pair  inculpé  un  man- 
dat d'amen^,  à  la  charge  d'eti  rendre 
compte  à  la  chambre;  que  dans  l'absence 

des  chambres,  le  président  peut 

décerner  unmandat  contre  an  pai 
fabant  dgner  par  deui  pairs  qu'il  aura 
convoqués,  et  h  la  charge  d'en  rendre 
compte  lors  de  lapreniîËre  réunion  delà 
chambre,  etc. 

|ja  chambre  adopte  a 
ment  les  articles  11. 19 

Art.  1 5.  Dans  le  cas  < 
pairs  n'auroil  pas  été  s 
s*  compélonce  exclu: 
nnie  en  ses^on,  et  que  cinq  de  ses  mem 
iKea  en  fassent  la  demande  par  écrit,  le 
Jirtsîdent  doit,  dans  les  dix  jours,  la  con- 
voquer. La  chambre  délibère,  en  séance 
secrète,  s'il  y  a  lieu  qu'elle  se  constitue 
en  conrde  justice. 

Un  long  débat  s'engage.  M.  Barthede- 

inde  le  rétablissement  de  l'article  du 


i  elle  est  ré 


onne  seule  le  droit  de  convoquer  la 
:hambre  en  cour  des  pairs.  M.  Monnier 
nsistc  pour  l'article  de  la  commission. 
t1.  VillemaÎTi  défend  aussi  cet  article. 
f.  de  Salvandy  soutient  que  rcconnoilre 
j  la  chambre  des  pairs  le  droit  d'accuser 
et  déjuger  ce  seroit  lui  conférer  un  pou- 
réïol  u  lion  na  ire, 

Sianee  du  17  moi. 


chaire  de 


ivoie  58  pËlilioijs  rela- 
de  paii  h  la  commis- 
lamen  delà  toi  qui  les 
ivoie  aussi  an  président 
du  conseil  une  pétition  de  trois  pensinn- 
naires  de  l'ancienne  liste  civile,  demeu- 
rant à  Dunlierque,  qui  sollicitent  un  snp- 
|)iément  de  secours. 

L'ordredn  jour  est  la  suite  de  la  déli- 
bération sur  les  articles  de  la  loi  relative 
i  l'organisation  et  ahi  formes  de  procé- 
der (l«  ta  conr  des  pairs.  Après  avoir  en- 
core discuté  long  temps  snr  l'article  i& , 
la  chambre  renvoie  nn  amendement  de 
\\.  ViWod  (de  l'Ain)  ï  la  commission. 

«-ssgacg»» 

CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 
(Présidence  de  M,  Dnpin.) 

Séance  du  16  mal. 

L'ordre  du  jour  indique  la  suite  de  la 
discussion  du  projet'  sur  le  conconr&des 
Çropriélaires  dan|  les  travaux  des  fleuves 
et  des  rivitres.  La  chambre,  qui  a  adopté 
la  veille  le  1"  article,  vote  successivement 
1rs  sept  aulies.  Le  scrutin  sur  l'ensemble 
a  pour  résultat  l'adoption  par  i55  boules 
blanches  contre  8S  boules  noires. 
Sianre  da  1 7  mni. 

I^  chambre  accorde  un  congé  au  ma- 
réchal Clause!. 

L'ordre  du  jour  apneEle  la  discussion, 
dn  rapport  général  dnbudget. 

M.  Audry  de  Puyraveau  cherche  les 
causes  de  celte  énormité  de  dépenses  tou- 
jours croissantes.  Il  y  a  sept  ans,  dit-il, 
que  la  révolution  esl  faite;  elle  devoit 
toutchanger,  détruire  les  abus,  régénérer 
le  pays,  et  rien  de  tout  cela  n'a  été  fait; 
rien  n'a  été  changé,  si  ce  n'est  que  nos 
codes  ont  été  bonleversés ,  augmentés  de 
lois  exceptionnelles. 

L'orateur  dont  la  voix  foihle  est  cotk. 

_^ ,^  „,.    verte  parlebruit  des  conversations  partie 

8Ômrem^èm"qur'déféroit  à"ir'cou'-    cuUÈves,  déclare  qu'il  croit  devoir  s-éte* 


(  336  ) 

■nr  contre  ies  abas  :  î)  demande  U  sop- 
pret^OD  des  droits  iDdirecls  qui  frappent 
plus  particDlîËremenI  la  cluse  ptarre  ;  il 
bISme  le  système  des  dooiDes,  qai-empé- 
che  les  rapports  de»  peuples  entre  eai,  et 
qui  seuls  peaTenl  assurer  h  prospérïlË  do 
pays. 

M.  Audry  de  Pnyraveau  parle  du  dé- 
ficit qne  chaque  année  grossit  et  qui  s'é- 
lève peDl-£lre  mainlenanl  ï  un  milliard, 
et  ne  voilpaapourquoi  l'on  ajourne  iodë- 
finiment  la  conversion  des  rentes,  moyen, 
dit-il,  si  facile  et  sijaste  de  combler  le  dé- 
ficit annuel.  Cet  ajournement  indéfini 
loi  prouve  qoe  le  gouvernement  est  dans 
la  dépendance  de  l'aristocratie  financière 
qui  improuve  la  mesure  .  et  dont  it  a 
besoin  pour  conserver  l'apparence  du 
cré*t. 

La  perfection  sociale .  dit  l'oratenr  en 
terminant,  est  dans  notre  nature.  Si  cette 
époque  est  toujours  éloignée  par  l'é' 
goisme  et  le  mauvais  vouloir  de  ceux  qui 
régissent  les  nations,  ellesn'ont  pas  moins 
le  droit  de  vouloir  dès  à  présent  des  inslî- 
(uUons  fondées  sur  réalité  et  la  liberté. 
Que  l'on  y  pense  bien,  les  privilèges  dé- 
truits ne  peuvent  se  réhabiliter  ;  c'est  rC- 
ver  que  prétendre  faire  revivre  te  passé  ; 
on  ne  parvient  jamais  ï  faire  reculer  la 
civilisation,  et  on  ne  le  tente  jamais  im- 
punément. 

M.  Muret  de  Bord  trouve  que  les  re- 
cettes du  trésor  seront  cetle  année  sta- 
ttonnaires,  pour  ne  pas  dire  rétrogrades. 
11  examine  ensuite  l'état  du  commerce  en 
France  et  chez  d'autres  nations.  Le  mat 
est  grand,  di^il,  mais  pas  aussi  grand  que 
nos  alarmistes  semblent  vouloir  1c  faire 
croire.  M.  Muret  de  Bord  espère  que  les 
travaux  que  le  gouvernement  va  ouvrir 
atténueront  les  effets  de  la  crise. 

M.  Salverte  passe  en  revue  quelques 
articles  du  budget ,  et  s'élonne  qn'îl  y  ail 
des  magistrats  qui,  par  une  augmenta- 
tion de  traitement,  reçoivent  i5,oou  fr, 
par  an.  Il  trouve  que  les  employés  des 
administrations  sont  trop  payés,  et  cri- 
tique tour  à  tour  plusieurs  autres  illoca- 

M.  Peloo  dit  qu'il  ne  comprend  pas 
comment  le  ministère  a  pu  demander, 
et  comment  la  commission  a  pu  accor- 
der une  augmentation  de  dépenses  dans 
le  moment  où  tant  de  charges  pèsent  sur 
les  cgotribnables. 


Cbapnis  de  UonUavîDe  ne  peut 
pas  que  le  gonvementeat  fait  tODt  ce 
qu'il  poiirroit  faire  poor  le  bonheur  di 

pays.  , 

Je  SUIS  d'avis,  cbt  "ontenr  en  tom- 
nant,  qu'il  y  a  inïpnidence  dans  nain 
conduite  financière,  et  qu'il  est  lemfi 
d'entrer  dans  les  réformes  budgétaires. 

M.  Docfaesne  vondroit  que  le  budget 
rat  divisé  en  autant  de  lois  qu'il  y  a  de 
ministères,  et  que  le  tout  fût  accompipié 
par  un  budget  des  voies  et  moyens. 

M.  Lacave-Laplagne  ne  voit  pas  i  qui 
servirait  ce  que  propose  M.  Dacbe)De.U 
chambre  ne  se  tronveroît  pas  plus  édii- 

M.  ALGi;i8.  Tons  les  ans,  i  la  m&H 
époque,  nous  donnons  ici  une  grande 
représentation  d'une  pièce  en  boit  adB 
avec  prologue  et  épilogne...  (Hutmnm 
et  rires.  ]  L'épilogue  n'est  pas  la  partie  11 
plus  gaie  ,  car  c'est  dans  cetle  partie  <la 
drame  parlementaire  qoe  ae  discale  k 
budget.  (On  rit.) 

AI.  Auguis  ne  voit  pas  que  les  receUts 
excéderont  cette  année  les  dépense^,  et 
soutient  que,  pendant  cette  tesiion,  ou  i 
présenté  jiloisdefinanceitdont  i4  s'ap- 
pliquanl  à  l'eierclce  de  1BS7 ,  s'élèvent  à 
plus  de  54  millions  et  demi.  De  sorts 
qu'en  supposant  un  eicédant  de  tecelM 
de  i5  millions,  comme  on  l'a  dit, il^ 
aura  encore  un  déficit  de  30  millions. 


BOIIBSE   DE   PARIS   DU    IT    MAL 
CINQ  p.  0/0,  j.  du  32  mars.  lOTfir.  9&C. 
QUATRE  p.  0/0,].  de  mars,  98[r.  00  c. 
TROiSp.  0/U,j.dedcc.  79  fr.  00  c. 
Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars .  lOO  fr.  6âc. 

delaRnnc|ue.  !430rrOOc. 

du  Tréior.  3  0/0. 

:  dï  U  Ville  de  Paris.  102  fr.  00e. 
J.  de  la  Ville  de  Paris.  lintt.OOt. 
Quatre  canjui.  mSfr.OOc.; 

■    efajpoihécaire.  SlOfr.  00  c. 
Itenle  de  iNaples.  00  fr.  ià  c. 
Empriml  rumain.  lOI  (t.  5/S, 
Kmprunt  Belge.  lOI  fr.  0/0 
~        unt  d'Ha'ill,  000  fr.  0/0 

:  d'Espagne  £  p.  0/0.  2r.fr.  1/4 


N°  3845. 


SAMEDI  30  MAI  I83T. 


ibonnerdes! 
laqae  mois.  I 


MODÈLES  i 

E  CHnÉTlEn\B  EN  FRANCE,  | 


ï  afostouqite; 


I.ON  .  évéque  de  Maroc  (i). 

itiile  du  N°  3810. 

tssuet,  Bounlaloue  et  Mas- 
Gruilloa  nomme  leucs  pre- 
isseui's,  des  prélaU,  des  re- 
divers ordres,  des  ecclé- 
ê  Le.  L'ail  te  II  i^n  one  plu- 
is  il  y  en  a  qiielqiie.s-iins 
tpasassezcoiiiioîtte.à  tio- 
njiigeineiU.siii-M  de  Nes- 
aevèque  ds  Toulouse,  mort 
si>lp\u3siiij<LLlii:r  encore.  Il 
i  discorirs  de  le  prcljtsout 
dans  lafoidc  de  mandemens 
I  pasloral&s  qui  ne  sont  pas 
de  cCi-x  dtml  Us  porlcnt   les 

aut'avouer  que  cette  plai- 
e  paroît  guère  de  bon  {jot'it 
iivraf;e  coiiune  celm-ei,  et 
lume  d'un  (inyicaleitr  et 

irs  aux  sermonaii'es  proies- 
e  noinme  que  tes  piiucî- 
le  fait  l'éloge  que  de  deux, 
t  Sauriii.  Il  est  dair  qu'il 
[Ue  de  ceux  qui  ont  écriteii 

:  rvui'  siècle,  M.  G'jillou 
avec  raUon  deux  époques^ 

lier  Toltitnc;    grand  in-S"   i. 

.Dd.  I 

iCm.  L'^mi  de  la  Religion. 


\S  mois 19 

'5  mois 10 

1 1  mois 5  Sd. 


t'tine  011  lespiédicaleuis  suivoientles 
tiaces  des  grands  orateurs  qui  les 
avoient  précMés,  autre  où  unenou- 
Telle  école  couimence  II  n'a  pas  cm. 
pouvoir  â  arrêter  beaucoup  Kur  lea 
prédicateurs  de  ce  siècle,  qui,  ét«nc 
fort  nombreux,  auioient  lieauconp 
alloDjjé  e  dibcaiii's  préliminaire.  Se 
iiioiUie-t-i  appréciateur  bien  exact, 
quand  i\  piéiend  que,  tandis  que. 
l'abbé  Maury  se  lançoit  dans  le  parti 
philosophique,  on  lui  donnoit  pouv 
rival  M.  l'abbé  de  Boulogne,  jeté  dans 
tin  parti  différent  ^  et  que  l'un  et  l'au- 
tre comme  orateurs  sont  au-dessous 
de  M.  de  Iteauvais  à  qui  ils  n'ont  poa 
rendu  justice  ?  Malgré  l'autorité  ira^ 
posante  de  M.  l'évêque  de  Afaroc, 
nous  croyons  que  l'abbé  Maury  eat 
supérieur  â  l'ancien  évêque  de  Senec, 
dans  ses  panéjjyriques  de  saint  Au- 
gustin, de  saint  Louis,  de  saint  Tin- 
ceiU-de-Pai  M.  Guilloi.  blftme 
aussi  la  notice  bisloiîque  Je  M.  Avt 
lloauvais,  par  M.  de  Boulogne,  et  il 
afEvme  que  ce-  n'est  ni  l'amitié,  ni  la 
justice  qui  ont  guidé  la  plume  da 
biographe.  Cependant  cette  notice-* 
été  louée  même  par  Tabaraud,  dans 
la  Biographie  universelle  ,  article 
Beaiivais  iM  de  Boulogne  convient 
que  les  sermon.'i  de  M.  de  Beauvais 
uimteiu  de  figurer  avec  distiiictioa 
parmi  ceux  qui  honorent  la  chaire 
française,  qu'il  y  règne  une  ùmpli- 
cité  noble  et  soutenue,  une  sensibi- 
lité douce,  e  unediulioucorreclequi 
persuade  d'autant  plus,  qii  elle  laisse 
moins  voir  d'cfforta  de  travail  :  les  . 
droits  d'une  saine  critique  n'exi- 
geoient-iU  pas  qu'il  lui  reprocliâtd'a- 
voir  abandonné  la  partie  doctùnale 


C  338  ) 

poiii-  s'attfcher  exclusireineut  à  la 
parlîc  inorale,  «id'avoir  presque  tou~ 
)Oui's  Uailé  des  sujeU  qui  n'avoient 
rapfiorl  qu'aux  vertus  humaines? 
M.  Guillon  regrette  de  ne  pas  iroa- 
Ver  parmi  les  sermons  de  M.  fancieu 
évèqite  de  Senei,  le  panégyrique  de 
iaint  Augustiu  ;  et  ce  panégyrique  est 
imprimé  tout  au  long  dan»  it<  vol.  , 
page  90.  Au  reste,  on  est  tenté  de 
croire  que  l'éréqued'Hippone  porte 
mallieur  à  M.  l'évèque  de  Maroc; 
car,  dans  la  Bibliothèqae  des  Pèns  de 
tEgliie,  toineixi,  page  23,  il  avoitdit 
qu'un  des  meilleurs  panégyriques  de 
(tainl  Augustin  est  celui  de  Bourda- 
louc  qui  n'a  jamaia  fait  de  panégyri- 
que de  saint  Augusiin.  Cette  double 
distraction  est  bien  étonnante.  Ail- 
leurs, pour  donner  une  idée  del'élo- 
qaence  du  Père  Brydaiue,  il  renvoie  à 
saviecomposéepar  feu  l'abbé  Carron. 


M'éloit-il  pas  plus  naturel  d'indiquer!  portant  avec  e 


■  n'aura  ni  sère,  ni  mbiUlKCi  ni 

onction  vraie,  ni  cbalcur  cëelte,  riea 
de  ce  qnt  fait  la  vie  de  l'éloqucDce 
chrétienne  ;  mais  qu'il  offrira  ia 
lieux  communs  dont  le  moindre  d^ 
faut  esfii'étre  parasites,  de  l'exag^ 
ration  dans  les  idées,  dans  les  senti- 
mens,  et  un  jai^on  de  niétaphynqiie 
et  de  néologisme,  que  l'étude  ménie 
la  plus  réfléchie  ne  parvient  putos- 
joursà  comprendre.  ■  Mais  piusnM 
partageons  en  cela  l'avis  de  M.  Gul> 
Ion,  plus  nous  protestons  contris  ce 
qu'il  dit  à  la  même  page,  qne  ici 
«prêtres  revenus  des  contrées  lon- 
taines,  ou  échappés  des  catacomt« 
où  ils  avoient  si  long-iemps  gCui, 
n'étoient  plus  en  élat  de  prêcher  sa- 
trement  que  par  leurs  exemples, leun 
nobles  cicatrices  et  leurs  paciflqno 
vei  tus  i  et  que  quelques  hommes  que 
la  mort  avolt  épar^és  repanii^nt  en 


I  publiés  en  1827,  chf 
Segulnaîué,  à  Avignon ,  sur  des  ma- 
nuscrits autographes,  7  vol.  in-12? 

M.  l'évèque  de  Maroc  ne  paroit 
pas  avoir  su  pourquoi  M.  de  Noë, 
^'éque  de  Leiicar,  ne  prononça  pas 
le  discours  qu'il  duvoit  donner  à  l'as- 
Semblée  du  clergé  de  1785  ;  ce  ne  fut 
pas  parce  que  le  prélat  y  faisoit  le  ta- 
bleau des  ravages  de  l'incrédulité , 
mais  parce  qu'il  y  parloit  dans  le  sens 
des  millenaiies  et  des  sectaires  qui 
rtvoienU'obiCurcisïement  de  l'Eglise. 
Nous  avon«  parlé  de  ce  discours  dans 
notre  Journal,  tome  xv,  page  305. 
*  Enfin,  nous  arrivons  au  xix*  siècle. 
On  ne  peut  qu'applaudir  A  ce  que 
dit  M.  Guillon  sur  la  nécessité  d'é- 
ludier  l'Ecriture  sainte,  les  Pires  et 
nos  grands  orateurs  du  grand  siècle, 
^le  étude  prélimmaire,  il  est 
E  avec  lui  qu'un  prédica- 
esprit  qu'il   étiJe , 


3  méthodes  dégf- 


de  leur  anùeiue  ^le. 
premiers  prédicateui-s  qui  montbreot 
dans  nos  chaires  après  la  pertécntitm 
i-évolutionnaire  furent  M.  Frajsst- 
nous,  M.  de  Boulc^ne,  M.  Richanl, 
M.  Rauzaii,  et  plus  tard  M.  deMac- 
Caithy,  M.  Borderïes.  Sont-ce  ces 
orateurs  qui  n'ont  porté  avec  eux  qne 
les-  méthodes  dégénérées  de  leur  an- 
cienne école!  Les  sermons  de  M.  de 
Boulogne,  malgré  quelques  défauts 
qui  les  déparent ,  ne  décèlent-ils  pas 
une  tète  vraiment  oratoire,  une  vi- 
gueur de  conception  et  l'im^nation 
ht  plus  brillante?  M.  Fraysainons 
n'est-il  pas  encore  sans  rival  dans  le 
genre  qu'il  a  créé  ?  M.  de  Mac-Cal» 
iby  et  M.  Borderïes  n'oot-îls  pas  » 
vêtu  les  plus  hautes  pensées  d^ 
style  toujours  pur,  toujours  natuit), 
toujours  mélodieux  et  pittoresque? 
Leur  composition  n'est-elle  pas  noble 
et  digne  de  som  sujet  ?  .Le  choix  dea 


(339). 

images  ne  réponà-il  fias  toujours  chez  j     NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES, 
«ux  k  la  sagesse  des  principes,  à  la 


noblesse  des  sentimens?  Mais  il  pa- 
reil que  M.  Guillon  n*a  pas  lu  leurs 
aermonsqui  sont  imprimes,  puisqu'il 
ne  leur  consacre  pas  même  une  ligne. 
Ce  n*est  aussi  que  très-tard  qu'il  a  eu 
connoissance  de  ceux  de  M.  de  Bou- 
logne; car  il  affirme  que  ses  sermons 
Tienaent  d'être  publiés  récemment, 
tandia  qu'ils  ont  été  publiés  en  1826. 
Datas  une  petite  note,  il  dit  que  les 
qtÂfttre  derniers  volumes  sont  les  ar- 
ticles de  journaux  donnés  à  Tancien 
jiafi  de  la  Religion^  sous  le  nom  de 
Mélanges.  Il  falloit  dire  que  les  trois 
demiei'S  volumes  étoient  composés 
d'articles  extraits  des  Annales  caiho^ 
Ufues  êi  philosophiques j  journal  ré- 
digé par  M.  de  Boulogne  :  les  Mé- 
langes  sont  d'un  autre  collaborateur, 
et  VjieU  de  la  Religion  n'a  paru  qu'en 

Nous  ne  pouvons  terminer]  cette 
analyse  du  discours  préliminaire  sans 
féliciter  fe  savant  auteur  du  zèle  avec 
lequel  il  tonne  contre  l'irruption  du 
mauvais      ùt  qui  cherche  à  péné- 
trer jusque  dans  la  chaire.  L'indigna- 
tion^i  le  transporte  lui  arrache  des 
ptaîntes  àmères  qu'il  pousse  même 
peut-être  trop  loin,  comme  quand  il 
dit  qu'on  sourit  de  pitié  à  Bossuety  et 
que  Bourdaloue  et  Massillon  sont  relé' 
guis  datis  la  poussière  des  bibUotkè- 
quês.  Nous  ne  pouvons  croire  que  la 
eorruption  du  mauvais  goût  soit  al- 
lée jusque  là.  N.  D. 
-  Dans  un  second  article  ,  nous  par- 
ierons du  plan  adopté  dans  la  collec- 
tion ^t  du  choix  des  discours.  Le  pre- 
nder  volume  parolt  seul  en  ce  mo- 
ment. Il  comprend  les  sermons  de- 
.pub  la  Toussaint  jusqu'à  la  Quin- 
quagësime. 


ROME.  —  La  veille  de  TAscenKioii , 
les  premières  vêpres  de  la  fête  furent 
chantées  dans  la  chapelle  Sixtine. 
Le  Saint-Père  y  assista  avec  les  car- 
dinaux. Le  lendemain  ,  Sa  Sainteté 
entendit  la  messe  solennelle  célébrée 
par  M.  le  cardinal  Odescalchi.  Après 
l'évangile,  M.  Giardinieri,  élève  du 
collège  Capranica ,  prononça  un  dis- 
cours latin  sur  la  fête.  Après  la  messe. 
Sa  Sainteté ,  précédée  du  saci^  col- 
lège et  de  la  prélature,  fut  portée 
sous  le  dais  à  la  galerie  au-dessus  du 
portail  de  l'église  Saint-Pierre,  et  là 
donna  la  bénédiction  au  peuple  ras- 
semblé sur  la  place ,  pendant  que  le 
château  Saint-Ange  tiroit  des  coups 
de  canon ,  auxquels  se  mêloient  le  sou 
des  cloches  et  la  musique  des  corps 
mihtaires  rassemblés  sur  la  place. 

PARIS.  —  Le  20  mai ,  samedi  des 
Quatre-Temps,  M.  l'Archevêque  fera 
l'ordination  dans  l'église  des  dames 
Carmélites  de  la  rue  de  Yaugirard  \ 
elle  doit  être  nombreuse.  La  céré- 
monie commencera  à  sept  heures  du 
matin. 

Nous  n^avons  point  donné  le  rap- 
port de  M.  Fréteau  de  Pény  à  la 
chambre  des  pairs ,  sur  le  projet  de 
loi  relatif  au  terrain  de  l'Ardievê- 
ché.  Nous  espérons  que  nos  lecteurs 
n'y  auront  pas  regret.  Ce  rapport  est 
fort  long,  et  est  dans  le  sens  de  ceux 
de  MM.  Dumon  etDelaborde.  L'ora- 
teur y  soutient ,  sur  la  propriété  des 
biens  des  églises,  un  système  que 
nous  avons  démontré  faux.  Il  seroit 
inutile  de  revenir  sur  ce  sujet. 

Il  y  auroit  dans  le  rapport  beau- 
coup "d'autres  choses  à  relever.  Ainsi 
le  rapporteur  dit  que  M.  l'Archevê- 
que, aifunt  et  depuis  l'ordonnance  de 
1831 ,  a  protesté  à  plusieurs  reprises 
contre  la  démolition  de  son  palais  ;  il 
n'y  a  aucune  protestation  de  M.  l'Ar- 
chevêque avant  l'ordonnance  du  13 
août  1831. 


(  34«  ) 


On  a  été  un  peu  étonné  de  voir  le 
i'ap|M)rteur  donner  à  la  déclaration 
du  4  mars  lo  nom  iVentreprise  illé- 
^tUe ,  coinint;  si  ce  pouvoit  être  une 
chose  illégale  de  réclamer  contre  ce 
qui  n'est  qu'un  projet  de  loi.  Plus 
loin,  le  rapporteur  appelle  la  décla- 
ration une  attaque  )  ce  qui  n'a  pas  de 
sens ,  car,  encore  un  coup,  il  est  tou- 
jours permis  de  réclamer  contre  un 
projet  de  loi,  et  les  journaux  comme 
les  particuliers  le  font  tous  les  joui*s. 

Du  reste,  le  rapporteur  rej^reite 
que  le  gouvernement  riait  pas  hautes 
ment  proclamé  son  antipathie  pour  racle 
anarchique  du  1  SJci^rier,  en  annonçant 
aux  chambres  des  mesures  déjà  prises 
pour  la  reconstruction  d!un  palais  at^ 
chiépiscopal  dans  le  voisinage  de  la 
ratliédrale.  Il  dit  encore  qu'il  auroit 
été  possible  de  se  ménager  y  par  le  pré- 
lèi^ement  d'une  partie  du  terrain  con^ 
eédé^  les  rno/ens  de  satisfaire  aux 
contenances  a^^ec  plus  d'économie. 

Par  où  l'on  voit  que  la  commis- 
sion approuveroit  le  projet  de  M.  Lus- 
son,  que  nous  avons  ptiblié  dans  le 
numéro  du  IS  mars,  et  qui  consiste 
à  réserver  une  partie  du  terrain  de 
l'Archevêché  pour  bâtir  un  palais; 
et  c'est  ce  qui  paroît  en  eiïet  aussi 
juste  que  politique. 


On  verra  plus  bas  que  le  budr^et 
des  cultes  a  été  voté  presque  sans  dis- 
cussion. Il  y  a  eu  sur  le  traitement 
du  clergé  paroissial  une  augmenta- 
tion de  160,000  fr.  sur  1837;  elle  est 
destinée  à  ériger  de  nouvelles  succur- 
sales. Les  125  dont  les  fonds  a  voient 
été  faits  l'année  dernière  sont  déjà 
érigées  en  grande  partie.  La  petite 
augmentation  de  14,400  fr.  deman- 
dée pour  le  chapitre  de  Saint-Denis, 
a  été  adoptée  sans  difficulté.  M.  Isam- 
bert  voudroit  qu'on  s'occupât  de  l'a- 
inélioration  des  études  dans  les  sé- 
iinnaires,  comme  si  e'étoit  à  Tauto- 
l'ité  civile  à  se  mêler  de  renseigne- 
ment de  la  théologie.  Du  reste  il  a 
voU'pour  J'a/Iocation  demandée  pour 


les  séminaires.  T^  cliapitre  des 
cours  aux  vieux  ecclésîastîquei  et  ai» 
anciennes  religieuses  a  doôné  lieu  à 
une  observation  de  M.  Auguis,  uiais 
MM.  Hennequin  et  Laurence  onttrèi- 
bien  justifié  ce  chapitre. 


y^ 


C'est  un  triste  spectacle  que  celoL 
d'une  église  dévastée  y  mais  c'est  en. 
mêiwe  temps  une  leçon  utile.'  Saint' 
Germain  l'Auxerrois  offre  partoat  no 
aspect  déplorable.  On  n'y  entre aobKl- 
lementqueparla  rue  dite  des  Prêtres. 
Le  portail  a  soufl'e  rt;  la  croix  de  pierre    ^ 
qui  le  surmontoit  a  été  abattue,  ainsi      -> 
que  le  sommet  du  pignon  qu'elle  Vif- 
uiinoit.  Les  petites  {)or  tes  latérales  de 
la  rue  Ghilpéric  sont  pourries ,  sur-    " 
tout  celle  qui  se  trouve  près  la  rue  de  ^ 
TArbreSec.  Il  est  afR  igeant  de  dire  que  '^ 
cette  dégradation  tient  à  rirrévérence      - 
des  passans  qui  s'arrêtent  contre  cette 
porte  pour  satisfaire  des  besoins. 

£n  pénétrant  dans  Tinténear  ,  on    ^ 
remarque  d'abord  qu'il  ne  reste  plus    s 
un  morceau  de  vitre  à  toutes  les  Ce-     - 
nêtres  basses.  Les  fenêtres  du  haut    -^ 
ont  été  brisées  en  plusieurs  éndroils 
à  coups  de  pieiTes.  Les  fenêtres  de  1 
grande  croisée  de  l'église  étoient 
vitraux  peints  ;  ces  vitraux  ^  malgr*-     , 
leur  élévation  ,  sont  endommagés  e  ^mi 
plusieurs  endroits.  On  a  enlevé  ^.mt 
entier  un  carreau  de  3  ou  4  pieds  cajv*. 
rés  de  la  fenêtre  au-dessus  de  la  clftA- 
pelle  de  la  sainte  Vierge ,  lequel  pré^ 
sentoit  les  armoiries  de  bienfaiteim 
de  l'église.  Il  est  probable  que  ce  mor- 
ceau a  été  enlevé  par  cupidité  pour 
le  revendre  â  quelque  amateur  a  m- 
tiquites.  On  a  de  même  enlevé  entiè* 
renient  un  carreau  peint  de  la  fenêtre 
de  la  grande  croisée  à  gauche ,  doB- 
nant  sur  la  rue  de  Cliilpéric. 

La  plupart  des  fenêtres  étant  a  jour, 
et  la  toiture  étant  endommagée,  il  a 
dû  pleuvoir  dans  l'église.  Au.s.si  tont 
y  paroi t  moisi  ;  il  y  règne  une  frlJ- 
clieur  malfaisante.  On  s'y  sent  déjà  l^ 
glacé  à  l'aspect  des  ruines ,  et  le  crni-  * 
tact  de  Tair  ledoubie  cet  eflct. 


lu 

V. 

] 


(34i  ) 

Il  ne  reste  aui^un  tableau  dans  Vè- 
t^\  ise.  Toutes  les  cliapeKes  sont  dévas- 
tées. Les  tableaux  qui  s'y  trouvoient 
O ut  été  aiTaciiés;ia  boiserie  a   été 
brisée  et  enlevée.  Ce  qui  eu  reste  est 
en  lambeaux. 

La  chaire  étolt  à  plusieurs- pans 
c|ui  ayoient  des  fleurs  de  lys.  Ces  pans 
ont  été  arrachés ,  ainsi  que  des  orne- 
tneos  et  des  parties  de  boiseries.  On 
»  enlevé  l'escalier  ;  ou  vient  d'y  met- 
tre provisoirement  une  échelle  de 
ifieuoâer  en  grosse  menuiserie. 

Le  banc  d'œuvre  ,  d'un  travail  re- 
ntarquable,  a  beaucoup  souffert,  sur- 
tout dans  le  bas.  On  a  airaché  les 
eneadremens  et  les  ornemens  de  la 
tnenuiserie.  Tous  les  attributs  i-eli- 
gieux  ont  été  brisés. 

Le  maitre-autel  ne  paroît  pas  avoir 
'été  fort  endomma^^é;  les  stalles  du 
«hœur  sont  restées,  mais  les  bancs 
c?.1os  qui  entouroient  le  chœur  sont 
détruits.  Ou  a  détruit  jusqu'aux  petits 
Imidcs  des  pauvres  qui  entouroient  les 
f^ilastres  des  bas-côtés.  Les  lutrins  ont 
«lisparu.  La  plupart  des  confession- 
-naux  ont  clé  brisés.    Les  yri^lles  de 
coimnunîon  des  chapelles,  les  grandes 
grilles  de  bois  qui  eu  fernioient  d'au- 
tres n'existent  plus. 
'     On  ne  reconnoit  plus  la  chapelle  de 
là  sainte  Yierge  ;  plus  de   grille  de 
communion,  plus  de  dorures ,  plus  de 
mnarches  pour  ainsi  dire.  Cependant , 
au  milieu  de  ces  ruines ,  la  statue  de 
la  sainte  Viei^e  est  restée  intacte ,  du 
^  inoins  à  ce  qu'il  nous  a  paru  Elle  est 
noircie,  mais  elle  ne  semble  pas  mu- 
tilée. La  conservation  de  cette  statue 
est  d'autant  plus  reniarquable  ,  que 
tes  deux  tableaux  incrustés  dans  le 
nmr  à  droite  et  à  gauche  ont  été  en- 
levés. C'est  à  peu  près  la  seule  figure 
existant  dans  l'église.   Les  dévasta- 
teui'S  ont-ils  été  arrêtés  par  un  senti- 
ment de   respect  pour  la  Mère  de 
Dieu  ,  ou  ont-ils  ouhlié  celte  statue? 
-Ce  qui  est  sûr,  c'est  qu'on  ne  voit  pas 
•sans  émotion  cette  statue  debout  par- 


Lés  mausolées  qui  eiistoient  dans 
l'église  ont  été  mutilés.  On  a  surtout 
brisé  les  ornemens  ,  attributs  ,  sculp- 
tures d'un  mausolée  qui  occupoit 
une  chapelle  à  gauche  du  chœur. 
Ce  mausolée  est  celui  de  la  famille 
de  Rostaing  ,  qui  étoit  surmonté 
de  statues  ù  genoux.  La  chapelle 
Saint-Louis  a  été  entièrement  dé- 
vastée ,  à  cause  des  fleurs  de  lys 
dont  elle  étoit  remplie.  Les  mau- 
solées de  la  chapelle. des  Morts  ont 
été  aussi  fort  maltraités.  Un  tombeau 
sans  figure  a  été  sans  doute  mis  en 
pièces,  car  on  voit  à  côté  les  marbres 
qui  le  composoient.  £n  nettoyant  un 
peu  l'inscription  poudreuse  devenue 
illisible  ,  ou  a  cru  reconnoitre  le 
nom  de  madame  de  Kochechouart 
de  Mortemart  ,  duchesse  de  Lesdi- 
guière  ;  c'est  dans  la  chapelle  à  droite 
du  chœur. 

Les  croix  qui  surmontoient  les 
chapelles  ont  ét&  arrachées.  La  belle 
chapelle  des  Morts  n'a  plus  rien  de 
ses  attributs.  Il  en  est  de  même  de 
celle  du  Sacré-Cœur  et  des  autres. 
Dans  les  petits  cabinets  réservés  der- 
rière les  chapelles,  les  lambris  ont  été 
détruits.  Tous  les  troncs  sont  cassés  ; 
nous  n'avons  pas  besoin  de  dire  qu'il 
n'y  reste  rien.  Il  ne  reste  pas  de  trace 
d'aucun  objet  mobilier.  On  ne  voit 
pas  q.ue  l'orgue  ait  souffert. 

£n  plusieurs  endroits  des  dalles 
sont  ôtées  pour  descendre  dans  les 
caveaux.  On  avoit  encore  laissé-  ces 
jours-ci  une  échelle  au  caveau  ,  vens 
l'ancienne  chapelle  du  Sacré-Cœur, 
et  des  individus*  y  descendoient.  Des 
personnes  pieuses  étoient  révoltées 
de  cette  profanation  ;  car  ces  caveaux 
sont  remplis  d'osseinens. 

Ces  détails  sont  bien  tristes  ;  mais 
n'est-il  pas  bon  de  les  publier  ,  pour 
humilier  un  peu  notre  siècle  si  fier 
de  sa  civilisation  et  de  ses  progrès 
dans  les  arts?  Les  Vandales,  dont  le 
nom  ne  se  prononce  qu'avec  honeur, 
ont-ils  jamais  fait  pis?  Le  règne  de  la 


mi  tant  de  déplorables  dévastations.  |  terreur,  dont  on  rougit^  avoit^il.élé 


(34»  ) 


déyastatéur  plus  barbare  ?  Et  cela  est 
arrÎTé  au  centre  des  lumières  et  du 
bon  goût!  Et  cela  s'est  fait  tranquil- 
lement sous  les  yeux  d'une  force  ar* 
mée  imposante  ,  qui  n'a  rien  tenté 
pour  l'empêcher  !  Aurions-nous  bon* 
ne  grâce  après  cela  à  nous  iflever 
contre  les  Turcs  qui  dégradent  les 
monumens  de  l'antiquité,  tandis  que 
nous  avons  laissé  dévaster  toute  une 
^lise ,  mutiler  des  choses  précieuses, 
insulter  à  tout  ce  qui  porloit  le  ca- 
ractère de  la  religion  ,  profaner  à  la 
fois  et  les  choses  saintes  et  les  tom- 
beaux ?  Puisse  du  moins  ce  déplora- 
ble égarement  ne  jamais  se  repro- 
duire ! 


L'installation  de  M.  l'abbé  Demer- 
son  dans  i'f^lise  de  Saint-Germain- 
l'Auxerrois  a  eu  lieu  jeudi.  L'autel 
avoit  clé  un  peu  orné,  et  Téglise  étoit 
garnie  de  chaises.  On  avoit  mis  uti 
beau  bouquet  à  la  statue  de  la  sainte 
Vierge ,  qui  a  échappé  à  la  dévasta- 
lion.  Piusieure  de  messieurs  les  cha- 
noines et  de  messieurs  les  curés  de 
Paris,  le  clergé  de  la  paroisse ,  occu- 
poient  les  stalles.  Le  maire  du  4'  ar- 
rondissement étoit  au  banc  d'œuvre 
avec  les  marguilliers.  Le  clergé  est 
ailé  chercher  M.  le  curé  au  presby- 
tère, et  Ta  amené  dans  Téglise  en 
chantant  le  Benedictus.  M.  l'abbé 
Boudot,  archidiacre  de  Notre-Dame , 
oonduisoit  M.  le  curé.  Il  l'a  amené 
d'abord  à  l'autel ,  où  ils  ont  fait  leur 
prière.  On  a  chanté  le  yeni  Creator. 
•M.  l'archidiacre  a  fait  prendre  au 
nouveau  curé  possession  des  diffé- 
rentes parties  de  i'rglise  ,  l'autel ,  la 
chaire,  les  fonts,  etc.  M.  Tarchidiacre 
est  monté  en  chaire.  Il  a  félicité  les 
paroissiens  de  recouvrer  leur  église 
après  tant  de  malheurs ,  et  a  parlé 
tour  à  tour  de  l'acte  réparateur  du 
gouvernement ,  de  la  joie  et  de  l'em- 
pressement de  M.  l'Archevêque  y  et 
du  sacrifice  généreux  de  M.  'l'abbé 
Ma&;nin.  Il  a  fait  l'éloge  de  ce  véné- 
rable curé  et  de  son  successeur.  Ce 


discours  a  éti  entendu  en  silence  ;  it 
y  avoit  sans  doute  beaucoup  de  cu- 
rieux dans  l'église  ;  tous  ont  donné 
des  signes  de  respect.  On  n'a  vu  ni 
sergens  de  ville ,  ni  gardes.  Il  n'y  a 
pas  eu  la  moindre  apparence  de  trou- 
ble. La  cérémonie  a  fini  par  le  salut 
et  par  le  Te  Deum, 

On  célèbre  tous  les  jours  la  messe 
à  Saint-Germaiu-rAuxerroiSyd'abord 
à  cinq  heures  du  matin ,  et  ensuite  à 
neuf  heures ,  à  l'heure  du  repas  da 
ouvriers.  Les  curieux  abondent,  mais 
ils  sont  respectueux.  Il  y  a  unefoul# 
de  personnes  qui  viennent  par.da 
motifs  de  piété.  On  visite  régUw 
avec  intérêt ,  et  on  ne  peut  s'^çiupèr 
cher  de  gémir.  Plusieurs  vont  prier 
devant  cette  statue  de  la  sainte 
Vierge  échappée  toute  seule  comme 
par  miracle  à  tant  de  profanations. 

Il  n'y  a  guère  que  dix  jours,  un  ar- 
chitecte faisoit  insérer  daiis  un  journal 
un  article  où  il  éloit  dit  que  Saint- 
Germain-l'Auxerrois  devoit  être  abat- 
tu pour  la  régularité  de  la  grande 
place  que  l'on  veut  faire  devant  Iç 
Louvre,  et  aus^i  pour  ouvrir  la  rue 
projetée  de  Louis-Philippe,  qui  iroit 
jusqu'à  la  barrière  du  Trône.  Ainsi, 
les  uns  vouloient  abattre  cette  ^lise 
par  amour  mal  entendu  pour  les 
arts,  les  autres  par  esprit  de  haine  et 
de  vengeance.  M.  Pages,  député  de 
l'Airiège,  et  membre  de  l'opposition, 
a  répondu  aux  uns  et  aux  autresdans 
le  Temps  ;  son  article  déjà  cité  par 
plusieurs  journaux  nous  a  paru  boa 
à  recueillir  dans  lé  nôtre.  C'est  une 
éclatante  protestation  contre  des  ac- 
tes d'intolérance  et  des  projets  dç 
vandalisme  que  le  seul  bon  sens  ré- 
prouve ,  indépendamment  de  tout 
motif  de  religion  : 

«  La  destraction  d'un  temple  a  ét4 
pendant  trois  ans,  une  affaire  de  parti 
L'esprit  de  la  révolution  vonloit  se  ven^ 
ger  d'âne  cérémonie  religieuse  à  laquelle 
on  avoit  donné  une  (56ulear  anti-vévola- 


(343) 


tkmiiâiie;  el  Petprit  (Tiocrôdatité  qai  se 
croit  philosophique  ooavroit  sa  haine 
d'un  faux-semblant  de  patriotisme. 

•  Je  n*ai  jamais  conçu  la  colère  contre 
les  monumens.  Ce  vandalisme  ne  peut 
entrer  dans  un  cœur  généreux.  Conser- 
yoos  aux  siècles  à  venir  toutes  les  gloires 
qoe  les  siècles  passés  nous  ont  transmises  : 
c'est  de  l'histoire,  c'est  de  l'art,  c'est  de 
la  TéU|^,  e*est  du  véritable  amour  de 
la  pairie. 

•  Dans  les  églises  de  Paris  on  a  prêché 
lal^e;  et  Henri  IV,  vainqueur  de  la  li- 
gne, respecta  toutes  les  chaires  d'où  la- 
DAthéme  avoit  été  lancé  contre  lui. 

»  La  colère  contre  des.  pierres  inertes 
est  toujours  stérile  et  presque  toujours 
odieuse. 

•La  destruction  de  Saint-Germain  se- 
roit  m  monument  de  moins  et  une  mau» 
▼sise  action  de  plus. 

■  Je  nesaurois  concevoir  cette  colère  de 
la  patrie  contre  la  religion  ;  elle  n'est  con- 
cevable que  de  secte  à  secte.  Ce  sont  alors 
deux  ftnatismes  aux  prises,  et  chacun  agit 
dans  son  intérêt  personnel.  MaisTalliance 
mal  entendue  de  l'esprit  révolutionnaire 
el  deVc^rii  pbîlo^pbique  plus  mal  eu* 
teadu^  enqon,  pour  renverser  une  masse 
de  pierres  que  Tart  a  symétrisées  avec 
cette  auslèn  et  sombre  harmonie  qui  ca- 
ractérise les  monumens  religieux  du 
moyen  âge,  cette  alliance  ne  peut  être 
conçue  par  un  homme  de  sens. 

•  Aujourd'hui,  la  restitution  de  Saint- 
Germain  n'est  pas  seulement  un  acte  re- 
ligieux, ce  seroit  un  acte  politique.  Elle 
aninoit  dignement  la  loi  d'amnistie. 
jCeVe-ci  vient  de  montrer  à  la  France  li- 
bérale que  l'esprit  doctrinaire  ne  règle 
plus  les  destinées  du  pays;  celle-là  si- 
gnaleroit  à  la  France  calholiqvc  que  Tes- 
prit  calviniste  est  exclu  des  conseils  de  la 
couronne.  Sous  le  règne  de  la  majorité 
politique,  ce  seroit  nn  éclatant  hommage 
jnadu  par  la  royauté  à  la  majorité  reli- 
gieuse. 

•J'ai  plus  d'une  fois  subi  toutes  ces 
paatres  accusations  de  superstition  et  de 
fanatisme,  je  ne  m'en  plains  pas  et  je  ne 


m'en  vante  point  Je  sais  bien  ce  que 
sont  réellement  ces  choses,  et  je  sais  bien 
aussi  ce  que  le  philosopbismc  de  nos 
jours  entend  par  ces  mots.  £t  je  n'héfitè- 
pu  à  dire  que,  si  naguère  la  compositioi> 
du  ministère  eût  permis  d'espérer  quel- 
que succès ,  la  discussion  même  .sur  l'Ar- 
chevêché ne  seroit  pas  écoulée  solitairf- 
et  muolle. 

•  Je  le  sais,  la  religion ,  elle-même^, 
n'est  pas  intéressée  dans  ce  qui  rappelle 
ses  vieux  souvenirs;  et  toutefois,  la  basi; 
lique  ou  la  prière,  l'hospice  ou  la  charité, 
l'évêchc  ou  l'autorité  et  les  lumières,  l^' 
maison  du  prêtre,  la  maison  de  Dieu, 
celte  pieuse  trilogie  chrétienne  que  l'Ëy 
vangile  fondoit  toujours  d'ensemble  e(. 
comme  d'un  seul  jet  dans  toutes  lescité^- 
du  moyen  âge,  à  mesure  qu  il  en  chassoit* 
la  barbarie,  tout  cela  devoit  vivre  en 
mémoire  du  passé  et  pour  l'exemple  de- 
l'avenir. 

»  Détruire  un  édifice  pour  le  ren)placer 
par  un  autre,  c'est  perdre  l'argent  public 
sans  objeU  Donner  un  édifice  à  une  ville 
fK>ur  en  construire  un  autre  aux.  dépens  dit 
tout  le  pays,  c'est  nn  abus. 

<  »  Abdiquons  cette  colère  contre  les  mo- 
numens. Depuis  quarante  ans,  la  France 
entière  s'est  élevée  contre  le  vandalisme 
de  la  terreur.  Soyons  encore  ce  que  nous 
avons  toujours  été.  Ne  répudions  pas  le 
passé,  pour  que  l'avenir  ne  nous  répudie 
pas  à  son  tour.  La  tolérance  est  dans 
la  conservation  ;  le  fanatisme  est  seuf. 
destructeur  ;  et,  dans  ce  siècle  d'indiffé- 
rence, ne  faisons  pas  du  fanatisme  è 
froid,  c'est  le  pire  de  tous. 

•  Il  faut  une  superstition  philosophique 
bien  aveugle,  pour  penser  qu'on  englou- 
tira, sous  les  décombres  d'une  église,  ce 
qu'on  appelle  la  superstition  religieuse. 
On  briscroit  la  dernière  pierre  du  dernier 
temple,  que  la  religion  gagneroit  en  an-' 
torité  tout  ce  qu'elle  perdroit  en  splen- 
deur. 

»  On  doit  avoir  le  courage  de  dédai- 
gner les  sophismes  de  l'incrédulité  et  lei 
déclamations  de  Tésprit  de  partf.  » 

Nous  avons  laisse  à  cet  article  sa 


(344) 


siippi 

M.  Pages  nous  a  pa 
spire,  li  s'est  trompé  même  quelque- 
fois sur  des  faïLs.  Ainsi  il  dit  que  la 
terreur  laissa  Us  temples  debout. 
Hélas!  il  falloit  dire  qu'elle  en  a 
laissé  quelques-uns  debout.  Mais 
combien  n'en  a-t-elle  pas  abattus?  A 
Paris,oii  il  y  avoit  autrefois  250  égli- 
ses, il  y  en  a  eu  tant  de  détruites,  que 
dans  certains  quartiers  on  a  eu  peine 
à  en  trouver  pour  établir  des  parois- 
ses ,  et  qu'il  a  fallu  en  Mtir  de  nou- 
velles, ou  se  contenter  d'églises  étroi- 
tes et  insuffisantes.  Quelquefois  on  a 
été  réduit  à  transformer  en  église  un 
vaste  atelier  ou  magasin,  comme  par 
exemple  dans  le  faubourg  Poisson- 
nière, où  l'église  Saint -Vincent-de- 
Paul  ,  rue  Montliolon  ,  appailicnt  à 
un  particulier  qui  la  loue  à  la  pa- 
roisse. 

A  cela  près,  l'article  de  •>[.  Pages 
rsl  remarqna1)le  par  la  vrrve  (*t  la 
raison  qui  fa  dicté.  On  a  pu  voir  que, 
quelles  que  soient  ses  opinioiis  ^  il 


Germain-rAuierrois,  maïs  anssi  à  P^gtrd 
de  tontes  les  antres  églises,  qoi  retracent 
comme  celle-là  les  affreux  son  venin  <K& 
droit  divin. 

Ainsi,  les  héros  du   i5  février  ont  if— 
faire  à  des  jnges,  dont  les  plos sévères sor»  t 
ceux  qni   ne  leur  donnent  l'absoloti» 
que  pour  sept  ans,  et  qui  décidcol  çii 
cela  près,  ils  ont  fait  d'excellente 
dans   l'origine.  Quand  il  leur  plaira 
recommencer ,  ils  savent  d'avance  à  qi 
s'en  tenir  sur  la  manière  dont  lenr 
duite  sera  pesée  dans  la  balance  des 
suîsics  de  la  révolution  de  juillet  Les 
ne  les  approuvent  et  ne  leur 
de  fermer  les  églises  que  pendant 
ans.  Les  antres  lenr  accordent  un 


indéfini  dont  le  terme  ne  doit  expi 
(yfavee  la  haine  da  peuple  pour  la  rovumlT' 
de  droit   divin.    Par  conséquent,  si  1 
hommes  d'eipédilion  de  Saint-Gemaîa 
l'Auxerrois  et  de  l' Archevêché  se  lûssen 
fraj>per  de  découragement,  ou  pevt  ëssu 
rer  que  ce  ne  sera  nullement  la  faute  d 


r 
é 


«;  ,  *  .   .  '  I       rer  uu«  ce  ne  sera  nuueoKni  m  uiiiie  uu. 

ne  paroit  imis  approuver  le  proiet  de    ,    _  •  .    ^    .       •   j     .     ^       ^   .  -i 

1  •'      I    /       '^ivKti'  leurs  frères  et  amis  des  lootmimt  d»  TOil 

loi  sur  le  tcrram  de  1  Aicliovcche.  ,  .  j      .         j        ..*»  7    

I  let,  puisque  ces  derniers,  dans  I  étal  •<       ■* 


POLITIQUE. 

IjCS  journaux  de  la  révolution  ne  s'ac- 
cordent pas  dans  leur  manière  d'en  visa - 
ger l'affaire  de  Sainl-Germain-rAuxerrois. 
Ils  ne  se  réunissent  d'opinion  que  sur  un 
point,  lequel  consiste  h  justifier  l'acte  de 
vandalisme  par  lequel  cette  églisu  fut  pro- 
fanée et  dévastée  en  i85i.  Selon  eux, 
rien  n'étoit  plus  naturel  et  plus  mérité. 


tuel  de  la  question ,  ne  trouvent  eneoi 
que  deux   coupables  qni   aient  best^  ^n 
d'amnistie,  savoir  l'ancien  curé  de Sativ:*/ . 
Germain-l'Auxerrois,  et  M.  l'Archeréc^ve 
de  Paris. 


PAItlSy  49  MAI. 

M.   Pelet  (de  la  Lozère)   csl  nomné 
président  de  la  commission  cbargfe  cfe 

__^ l'examen  du  projet  de  loi  concerotatib 

Seulement  les  tins  trouvent  (^ue  la  ven-  crédits  extraordinaires  pour  l'occopiliofl 
geance  nationale  est  suflisamment  satis-    d'Alger. 

faite  maintenant,  et  qu'aucune  raison  ne  —  M.  Delabordc  est  nommé  prài- 
s'oppose  plus  à  ce  que  Dieu  soit  amnis-  dent  de  la  commission  pour  le  chetnio 
tié.  tandis  que  les  autres  maintiennent  le    de  fer  de  Paris  à  Orléans  par  Etainpes. 


droit  du  sacrilège  rcvolntioiinaire  dans 
tonte  sa  force  et  sa  pureté,  en  disant  que 
iet  ruine  t  de  Saint 'Germain- VAuxerrois 
«ît testaient   la    haine   du    peuple  pour  la 


—  La  commission  du  chemin  de  ferdt 
Lvon  à  Marseille  a  nommé  M.  Thien 
président,  cl  M.  Dnfaure  secrétaire. 

—  Les  diverses  commissions  \h}VT  10 


royauté  de  droit  divin.  En  sorte  que  la  !  chemins  de  fer  poussent  leurs  Iraviw 
cause  de  ci-llc  haine  subsisstaut  toujours,  1  avec  activité. 


(  34.'i  ) 


«-M.  Disaut,  sons -intendant  civil  à 
fione,  a  été  nommé  chevalier  de  la  Lé- 
gioa-d'Honneur. 

—  M.  de  Bondy,  pair  de  France ,  est 
Qonuné  intendant  -  général  de  la  liste  ci- 
vile. 

—  Denx  ordonnances  du  3  mai  accor- 
leat  à  trente  et  un  individus .  tant  libres 
lu'esclaves,  qui  subissent  dans  les  colo- 
(lies  diverses  peinos  affliclives  et  infa- 
mantes ou  correctionnelles,  les  remises 
oa  commutations  de  peines  sollicitées  par 
eux. 

—  M.  deSalyandy,  qui  est  parti  il  y  a 
quelques  jours  pourEvreux,  en  est  revenu 
bier. 

^  On  lit  dans  le  Temps  ;  «Les  électeurs 


—  M.  Méchin»  préfet  du  Nord,  vient 
d'arriver  à  Paris. 

—  Plusieurs  journaux  annoncent  qu  »i 
se  forme  en  ce  moment  chez  M.  tlarl- 
mànn,  député  de  Strasbourg,  une  réunion 
de  députés  de  l'ancienne  majorité  ,  dont 
le  bct  est  de  faire  contrepoids  à  la  réunion 
de  députés  du  tiers  parti  qui  a  lieu  chez 
M.  Thiers. 

—  Le  maréchal  Clausel  est  gravement 
malade,  et  son  état,  dit-on,  donne  de  Tin- 
quiétude  à  ses  amis. 

—  Le  sieur  Uusson ,  condamné  dans 
l'afTaire  dite  le  complot  de  ^euilly ,  étoit 
détenu  à  Clairvaux.  Mis  en  liberté  après 
l'amnistie ,  il  arriva  il  y  a  quelques  jours 
à  Paris,  et  passa ,  dit  on ,  une  partie  de  la 


deCondom ,  on  très-grand  nombre ,  ont  j  nuit  dans  un  café  de  la  rue  Montorgueil , 


.^it  à  Al.  de  Salvandy,  qui  est  de  ce  pays, 
pour  lui  offrir  le  mandat  qu'ils  ne  veulent 
P**  renouveler  à  AL  Persil ,  qui  n'a  plus 
'Cur  confiance.  » 

' —  Uu  journal  remarque  que  M.  Bégé, 
"<>u^(;au  préfet  de  l'Eure,  prend  dans  sa 
^''oclamation  le  titre  de  conseiller  d'étal, 
'fernando  à  quelle  époque  ce  titre  lui  a 
^  Conféré.  Dans  VÀlmanacU  Royal,  dit -il, 
^  *>  AchiUeB^é  n'est  point  rangé  au  nom- 
des  conseillers  d'état. 
-  On  croyoit  que  M.  de  Broglie  étoit 
Li  depuis  quelques  jours  pour  aller  au- 
^Vaot  de  la  princesse  Hélène.  Mais  retenu 
^i:*  une  fluxion,  ce  n'est  qu'hier  qu'il  a  pu 
P&llter  Paris. 

—  A  loccasion  du  mariage .  la  ville 
^t^nera  une  grande  fêle  le  i5  juin.  La 
BM^  nationale  offrira  aussi  un  bal  au 
*«H:  d'Orléans. 

.  —  Le  conseil  municipal  de  Metz  a  voté 
^tOoofr.  pour  faire  face  aux  dépenses  que 
*a  occasionner  le  passage  de  la  princesse 
Uélène. 

' —  Le  6*  léger  se  rend  à  Fontainebleau 
pour  y  faire  le  service  à  l'occasion  du 
**riage. 

^-Plusieurs  préfets  ont  reçu  l'ordre  de 
'Marner  immédiatement  à  leur  poste. 
^  ont  été  invités ,  en  outre ,  à  s'abstenir 
'^^rmais  de  prendre  des  congés  sans  au- 
torisation préalable. 


avec  ses  compagnons  de  captivité.  Lors 
qu'il  rentra  chei  lui  à  deux  heures  du 
matin,  il  fut  arrêté  par  un  ofilcier  de 
paix ,  en  vertu  d'un  mandat  d'amener. 

—  La  section  d'économie  politique  de 
l'Académie  des  sciences  morales  a  pré- 
senté la  liste  des  candidats  parmi  lesquels 
sera  choisi  le  successeur  de  M.  Charles 
Comte.  Ces  candidats  sont  MM.  Blanqui 
aîné,  l)ulens  et  Costaz. 

Mardi  soir  une  très- forte  explosion 

se  fit  entendre  sur  la  route  de  Fontaine- 
bleau, entre  la  barrière  et  Bicêlre.C'éloit 
un  baril  contenant  3o  livres  de  poudre 
qui  venoit  de  sauter  chez  le  sieur  Dasque, 
artificier.  Un  ouvrier  a  été  trouvé  mort 
dans  Tatelier. 

—  Pendant  l'année  i83G,  il  y  a  eu  dans 
le  déparlement  de  la  Seine  35, '255  nais- 
sances, 99,390  d*'xès,  et  1  o,  i49  mariages. 
Ce  qui ,  comparativement  à  i835,  offre 
un  excédant  de  568  mariages,  une  dimi- 
nution de  299  naissances  et  de  716  décès. 

—  La  caisse  d'épargne  n'a  eu  lundi 
que  [K)ur  557,000  fr.  de  retrait,  etau  con- 
traire, pour  390,355  fr.  deversemens. 

—  De  nombreux  porteurs  de  rentes  es- 
pagnoles se  sont  réunis  dernièrement  pour 
signer  deux  pétitions ,  l'une  adressée  an 
gouvernement  révolutionnaire  de  Ma- 
drid, et  l'autre  au  gouvernement  fran- 
çais. 


(  346  ) 

-^  Depols  qbelqae  tetni»,  à  Ta  tombée 
de  la  nuit,  des  malfaîlears  se  réunissoîent 
dans  les  environs  de  Belleville.  cher- 
choient  qnerelle  anx  passans,  les  bat- 
toient,  et  finissoient  par  les  dépouiller. 
Denx  de  ces  misérables  viennent  d*étre 
arrêtés  en  flagrant  délit. 

—  IjCS  grandes  eaax  du  parc  de  Saint- 
Gloud  joueront  le  si  de  ce  mois. 


<■  — 


NOUVELLES   UE3  PBOVINCRS. 

Les  élections  municipales  de  Ver- 
sailles ont  commencé  mardi  ;  M.  llauss- 
mann ,  maire  ,  a  été  réélu. 

— Le  mauvais  état  du  commerce  ayant 
forcé  des  manufacturiers  de  Saint-Quen- 
tin à  réduire  la  main-d'œuvre,  on  a  craint 
dernièrement  dans  cette  ville  que  les  ou- 
vriers qui  ne  vooloient  pas  accepter  les 
nouveaux  tarifs  ne  se  portassent  à  quel- 
ques excès  ;  mais  heureusement  ils  sont 
rentrés  dans  les  ateliers  après  quelques 
jours  d*hésitation. 

—  Les  deux  pauvres  ouvriers  de  Beau- 
bray ,  près  Evreux ,  qu'un  éboulement 
avoit  enfermés,  le  1 1,  dans  une  marnière, 
ont  été  délivrés  le  matin  du  1 7 ,  après  de 
longs  et  pénibles  travaux  que  de  nou- 
veaux éboulemens  sembloient  devoir  ren- 
dre inutiles.  Le  plus  jeune  des  deux  qui  a 
été  rencontré  le  premier  s'est  trouvé  plu- 


•ntnil&^ptar  l«s  eaut^  q«e  1ès  plaies  ré- 
centes avoîent  groasieé.  Il  étoit  an  mo-^ 
ment  de  périr,  lorsqu*un  soldat  da  8«'lé- 
ger,  nommé  Jacquemart,  affrontant  tons 
les  dangers,  plongea  à  plusieurs  reprise^ 
et  Gnit  par  l'arracher  à  une  mort  qui  pa- 
roissoit  certaine. 

—  Un  homme  a  été  trouvé  mort  dani 
les  neiges,  le  i"mai,  dans  nne  com- 
mune de  l'arrondissement  de  Mauriac 
(Canul). 

—  Lundi  dernier,  sur  la  route  de  Glis- 
son  ,  près  de  Tonrne-Bride ,  la  voitdfe 
de  Glisson  a  renversé  un  homme  et  toi  a 
passé  sur  le  corps.  Le  malheureux  est 
mort  sur-le-champ. 

~  Un  matelot  du  paquebot  à  vapeur 
le  Papin  avoit  manqué  à  l'appel  au 
moment  où  ce  navire  partoit  de  Toulon.' 
pour  retourner  à  Port-Vendrês.  On  te  si» 
gnala  comme  déserteur.  Ce  malheureni 
étoit  tombé  à  la  mer,  et  s'étoit  noyé.  Son 
cadavre  a  été  retrouvé  le  3o  avril  sur  le 
sable. 

— Une  lettre  du  maire  de  Lyon  an  pré- 
sident  de  la  chambre  admimhîstratire  dé 
secours  n'indique  pas  que  la  situation  de 
la  clasUe  ouvrière  soit  devenue  plu*  favo- 
rable. Nous  y  lisons  : 

«  J'espérois  avec  les  beaux  Jonrs  voir 
renaître  Tactivité  dans  nos  ateliers ,  et 
la  misère  ,  ^non  cesser ,  du  moini  dimi- 
nuer en  partie.  Il  n'en  est  point  ainsi  ;  à  une 


sieurs  fois  mal  au  moment  de  sa  déli-  -  »  

vrance.  On  a  su  de  lui  que  son  compa-  |  long»e  slagnalion  de  la  fabrique ,  à  une 

gnon  1  ayant  soupçonné  d  avoir  pris  son 


tabac,  avoit  voulu  le  tuer,  et  s'étoit  retiré 
dans  une  excavation  voisine.  Après  quel- 
ques recherches ,  on  a  vu  ce  dernier  assis 
sur  une  pierre;  immobile,  il  paroissoit 
attendre  la  mort ,  et  ne  pas  s'apercevoir 
qu'on  arrivoit  à  son  secours.  Du  tabac 
que  lui  a  donné  le  docteur  Baudry,  des- 
cendu dans  lé  gouffre,  lui  a  rendu  sa  rai- 
son. On  les  a  remontés  avec  beaucoup  de 
précaution,  et  maintenant  ils  sont  hors 
de  danger. 

-—  On  écrit  de  Tbionville,  le  i4,  qu'un 
postillon  étant  allé  abreuver  ses  chevaux 
dans  le  canal  qui  traverse  le  port,  a*été 


maladie  générale  et  cruelle  succède  une 
mauvaise  saison  ,  et  les  affaires  n*offrent, 
quant  à  présent,  aucune  amélioration 
sensible.  » 

—  M.  Caries,  professeur  à  la  Faculté 
de  droit  do  Toulouse  .  vient  de  mourir. 

BXTËItlEUri. 

NOl'VELLRS    O'F.SPAGIVe. 

V 

D'après  les  nouvelles  télégraphiques 
publiées  hier  par  le  Moniteur^  Ëvans  a 
attaqué  Irun  le  16,  à  midi.  Le  17,-  au 
matin,  la  ville  se  défendoit  avec  beau- 
coup de  courage.  Aucune  des  redoute^ 
n'avoit  encore  été  enlevée;  et,  aur  la  de^ 


(  347  ^ 

.  I9ande<r£f«ns,  le  général  Harîfpevenoit 

(ifenvqyer  sur  la  frontière  une  ambalance 
et  des  chirurgiens  poar  soigner  les  an- 
glo-christinos  blessés  qaî  étoient  transn 
portés  par  la  Bidassoa.  A  onze  heures, 
les  mercenaires  anglais  ont  enlevé  la  plu- 
part des  redoutes,  la  maison  de  ville,  les 
€ieax  tiers  d'irun  et  treize  pièces  d'artil- 
lerie. 

Malgré  la  recommandation  du  général 
Emos,  dit  le  général  Ilarispe  dans  une 
de  ses  dépêches,  les  soldats,  exaspérés  de 
cette  défense  violente,  ne  font  pas  de 


Et  que  vent  dire  le  général  Hansp# 
avec  ses  i5o  blessés  Anglo-  cbristinos?  Il 
nous  semble  qu'il  n'étoit  pas  besoin  dot 
lui  demander  pour  un  si  petit  nombre 
une  ambulance  et  des  chirurgiens.  Les 
ambulances  d'Kvans  et  ses  chirurgiens  de* 
voient  suffire  et  au-delà.  £t  puis,  on  nous 
parle  d'une  résistance  incomparable,  ré- 
sistance qui  a  dû  certainement  coûter 
cher  aux  Anglais. 

Reste  à  savoir  maintenant  ce  que  vont 
faire  les  Anglais  dans  un  pays,  pour  eux 
sans  aucune  sympathie ,  où  presque  tous 


quartier.    Une  trentaine  de  prisonniers  les  habitans  ont  également  en  horreur  la 

sealement  ont  été  conduits  au  fort  chris-  révolution  de  Madrid  •  qui  déjà  a  causé 

tino  de  Behobie.  trop  de  maux  à  r£spagne. 

On  Ut  aujourd'hui  dans  le  Moniteur  :        _  Espartero  est  à  Ëmani. 
.  Deux  bateaux  à  vapeur,  huit  trinca.        _  j^^  ^^.  Charles  V  étoit  le  i5  à  Es- 

doares  et  une  goélette  étoient,  le  17  au  ^^^^ 

malin  ,  en  vue  de  Fonlarabie.  et  com-        J  ^^^  ^^^^^^  ^^  l'infant  don  SébasUen 

menaient  le  feu.  ^^  ^^^^  p^g  encore  connus.  Le  mystère 

.  Irofl  a  été  pris  le  1 7,  à  une  heure.  Au  ^^ j  ^^^  environne  semble  donner  de  l'in-. 
moment  où  la  redoute  capituloit ,  le  co-        j^t^jg  aux  journaux  ministériels, 
lonel  Arbathnot  est  entré  dans  la  ville        _  ^^  CaUlogne ,  l'insurrection  repu- 

par  on  coup  de  main ,  faisant  sauter  la  ^^^^^^  ^^  ,^  consistance.  Le  gou- 

porte  avec  le  péUrd.  La  résistance  a  con-  ^.^^„^„,^„j  provisoire  de  Reus  a  rendu  le 

tinué,  ma»  moUlement;  la  ville  a  aé  ^  ^^^  »^  ^^  ^,^^^^  ^^^^^^  ^ 

«use  au  pillage.  400  prisonniers,  fpnfcr-  ^^»^^^^  ^^^^^  j^     ^^^^1  p^„^„^^  . 

'"^x  '^fJiTV'^"  commune ,  étoient  |^^  ^^^^^,^^^  ^^.^^  ^^  Barcelonne,  qu'il 

gard^  I  épéeà  la  mam ,  par  es  officiers  ^^^^.^^^  ^^  janvier  dernier ,  et  le  com- 

anglais:  aoo  ont  é^»  passés  à  la  baion,  ^^^^^^^  de  l'artillerie    qui  attaqua  la 

netie.  Evans- a  fait  tous  ses  efiorts  pour  ,      ...     ,^^  ,    ^*.    i„  ,  ^„  c 

^.      ^  ^    .       .  j  '..  maison  de  ville  dans  la  nuit  du  4  au  5 

arrêter  reffusion  du  sang  ;  sa  conduite  a         .    _  „        _.  ^    .    aa^^^»   ^v^a  r^... 

xw  1.  Il      „  e    II     /         1  •  mai.  Celte  espèce  de  décret,  signe  par 

été  belle.  Il  y  a  eu  i5o  blessés  anglais-  „  __,  ,,  ^, .^  r«...,/^««iu    »«« 

.    .  ,.  î         ,  ,     *^.  •?«•«  RaraonWalls,  Ignacio  Carvonallo,  Puy- 

chnstinos  :  4n  sont  sur  notre  territoire.  ,     ,,        •  „^  d.,;.  ^t^    ^A/»iar/^  «««c; 

„     ,      .  7    ,   ,  ..  ,.,  cerda.  Francisco  Ruit,  etc.,  déclare  aussi 

»  Fontarabicn  a  fait  aucune  résistance,  ,     *.       _    j«^„%  c««„  ;.,c^„»^c«. 

^     '      ..  ,,   .  V      .1.    r  .  que  tout  homme  depuis  16 ans  jusqu  a 5o, 

et  a  capitule  le  ,7  à  m.d..  La  garnison  ^  ^P  ^^^^ 

comptoit  près  de  3oo  hommes  et  des  ^„,  ,çd„pe^„  de  la  (.6«rt<«  recevra  5ofr.. 

pa^n»  armes. .  ,.,.,,  et  mie  solde  de  3o  sous  par  jour;  que  le* 

Ue  général  Uanspe  parle  de    a  belle  délachemen»  cbristinos  qui  se 

condn.ledtva„s5  i  Un  permis!  Nous.  ^^^^^  j^  ,5  conserveront  leu» 

pour  le  juger,  nous  voulons  voir  les  cor-  ^^^.^  ^  r,„„eement .  et 

respondances  des  frontières.  En  atten-  »  .    ,  .  ^^^  ç-.  ^i_^  i_,  ' 

.  *  ,.  .  ,  .,  que  ceux  qui  n  auront  pas  fait  alors  leuif 

dant,  nous  dirons  que  si  sa  conduite  a  ^       .    .  ^  .  *    -ia»  «^  ^^^^w^^ii,  i  » 

été  belle,  celle  de  ses  indignes  soldats,  »««■«'<"'  "o"»"'  '«"«**''  •""»«"»'*•  ^* 
combattant  au  moins  di\  contre  un, 
devenant  plus  cruels  à  mesure  que  la 
défense  désespérée  de  leurs  adversaires 
dovenoit  pins  héroïque,  ne  sauroit  trou- 
ver une  expression  de  blâme  asses  forte. 


même  faveur  est  accordée  aux  chefs  cari> 
listes. 


On  assure,  dit  \e  Globe  du  i5mai, 
que  les  dépenses  faites  pour  l'élection  de 


(348) 


Wesminsler  sont  considérables  ;  elles  ont 
coûté  à  sir  F.  Burdett  sealement  6,000  liv. 
sterl.  (i5o,ooo  fr.  environ) ,  et  celles  de 
son  infortuné  concurrent,  M.  I^eader,  se 
sont  élevées,  dit-on,  à  une  somme  en- 
core plus  forte. 

—  D'après  le  Timeê ,  journal- auglais  , 
les  colonies  du  Portugal  seroient  au  mo- 
ment  de  se  séparer  de  la  mère-patrie. 

—  Il  est  mort  dans  lu  liesse-lUiénane  , 
le  4  sivril ,  un  vieux  soldat  appelé  Pierre 
Impérial ,  ftgé  de  cent  sept  ans. 

—  On  se  projwse  de  publier  à  Her- 
manstadt ,  de  même  qu'à  Pesth ,  un  jour- 
nal manuscrit ,  afin  d'échapper  ainsi  au 
contrôle  de  la  censure.  Mais  le  gouver- 
nement trouvera  sans  doute  un  moyen 
de  paralyser  de  pareilles  manœuvres. 

— Le  bateau  a  vapeur  le  Clément  prince 
de  Metternicfi,  d'une  force  de  i5u  che- 
vaux, doit  faire  ,  le  27,  son  premier  tra- 
jet de  Trieslc  à  Constanlinople. 

—  On  écrit  de  Conslaiitinople  que  le 
sultan  s'est  embarqué  le  27  avril  sur  un 
bateau  h  \apeur  autrichien  et  a  fait  voile 
pour  Vcrua.  Il  éloit  accompagné  de  son 
gendre  et  de  ses  deux  fils  puînés. 

CHAMBRE  D£S  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasqnier.) 
Séance  du  18  mai. 

Le  ministre  des  finances  présente  le 
projet  de  loi  adopté  par  la  chambre  des 
députés  et  portant  règlement  définitif  des 
comptes  de  i854.  L'ordre  du  jour  indi- 
que la  suite  de  la  délibération  sur  les  ar- 
ticle&de  la  loi  relative  à  l'organisation,  et 
aux  formes  de  procéder  de  la  cour  des 
pairs.  Mais  comme  le  travail  de  la  com- 
mission sur  l'article  i5  et  l'amendement 
de  M.  Girod  de  l'Ain  n'est  point  termi- 
roiné ,  la  chambre  s'occupe  de  cinq  au- 
tres projets  de  loi.  Elle  adopte  sans  dis- 
cussion celui  qui  ouvre  un  crédit  addi- 
tionnel de  900,000  fr.  pour  l'inscription 
des  pensions  militaires  en  1837,  ainsi 
que  trois  projets  relatifs  à  des  change- 
mens  de  circonscriptions  territoriales. 

On  passe  à  la  discussion  du  dernier 
projet  de  loi  à  l'ordre  du  jour,  tendant  à 
conserver  aux  marécfaaux-des-iogis  et  aux 


brigadiers  dé  gendarmerie  \ei  fbhiUiiSM' 
d'officiers  de  police  jadidaire  dans  hsit 
départemens  de  l'Ouest 

M.   Dubonchage  ne  pensoit  pas  qm 
cette  loi  serait  mise  en  discussion  avaf 
quelques  Jours  ;  et  c'est  à  peine  s'il  a  a 
le  temps  de  lire  le  rapport.  Cependant, 
dit-il ,  je  crois  pouvoir  avancer  que  je  m 
vois  pas  l'importance  de  la  loi,  etqve 
même  elle  est  sans  ulilité  d'après  le  mi- 
nistère, qui,  dans  l'exposé  des  moûb, 
vous  a  dit  que  depuis  long-tempsîl/aet 
dans  les  départemens  de  l'Ouest  .tripot 
de  cas  répréhensibles ,  et  que  dansbcu-  • 
coup  de  localités  les  sous-officiers  de gen-  . 
darmerîe  n'ont  pointété  appelés  uneseolt 
fois  à  remplir  des  fonctions  jndiciairet 

M.  Dubouchags  ayant  rappelé  qu'à  II 
dernière  session  les  ministres  voaloienlb 
loi  pour  un  an  seulement,  s'étonne  qo'ot 
fasse  une  nouvelle  demande,  et  dit  qu'es 
outre  que  cette  loi  est  humiliante  pou 
les  déparlemens  de  l'Ouest ,  et  entre- 
tient la  défiance  ,  elle  est  encore  nne 
charge  pour  le  trésor,  déjà  assez  sur- 
chargé. 

Le  scrutin  sur  l'ensemble  du  projet  * 
pour  résultat  l'adoption  par  g2  boui<^* 
blanches  contre  i5  boules  noires. 

Séance  du  1 9  mai. 

MM.  Barlhe  et  Montallvet  sont  aubaine 
des  ministres.  L'ordre  du  jour  est  la  di<' 
cussion  de  la  loi  cédant  à  la  ville  Templs* 
cément  de  l'ancien  Archevêché. 

M.  de  Tascher  déclare  que  TouvcrLaiv 
de  Saint- Germain-l'Auxerrois  est  à  ss 
yeux  une  mesure  de  justice,  de  politiqw 
et  de  haute  convenance.  Quant  au  groj.^ 
de  loi  en  discussion,  il  renferme,  sôus 
l'apparence  d'une  mesure  toute  simple, 
nne  question  de  haute  gravité.  Tel  m'é 
paru,  dit  Torateur,  le  projet  qui  vous  est 
présenté  avec  son  origine  impure,  njn^ 
tice  douteuse,  son  manque  d'oppartnoité 
et  son  défaut  de  convenance.  M..deT»' 
cher  s'attache  ensuite  à  justifier  cesvt 
proches,  et  s'écrie  dans  un  endroit  de  soi 
discours  que  nous  regrettons  de  ne  poa* 
voir  reproduire  que  par  extrait  :  «  L'é- 
meute a  passé  !  le  signe  a  élé  ren verset 
et  le  palais  dévasté  ;  c'est  alors  que  1^ 
domaine  est  accouru  ,    et  a  dit  :  C^ 

ruines  sont  à  moil Des   hommes 

marqués  du  sceau  de  l'infamie,  voilà doii& 
les   nouveaux  auxiliaires  du  domaine^ 


'"S 


(m  ) 


i  qai  lui  ont  donné  le  terrain  de  l'Ar- 
/éché...  Est-il  bon,  messieurs,  pour 
lorale  et  la  politique,  que  ce  soit  Te- 
lle qui,  sur  les  ruines  de  nos  édifices 
;leox,  vienne  tracer  des  promenades 
s.  la  capitale  du  monde  civilisé?  Et 
ikee  qu'on  vous  demande  h  vous  con- 
^•tçors  des  iulérêls  nio;:aux  de  la  so- 
;é!  La  question  touche  aux  deux  inté> 
\  les  plus  chers  à  Thomme,  aux  deux 
tes  principales  de  la  société  ?  la  reii- 
>n  et  la  propriété";  la  religion  qui  ne 
it  dépouiller  au  milieu  des  hommes  les 
mes  temporelles  de  son  existence;  la 
îprîété.  droit  sacré  pour  lous.  L'abus 
i  en  détruiroit  une,  ébranleroit  toutes 
antres  bases.  M.  de  Tascher  propose 
amendement. 

Il  de  Montalembert  examine  la  ques- 
Qde  propriété,  et,  s*appn}ant  sur  toiile 
fiâgisiatîon  applicable  au  clergé ,  il  dé- 
ntre,  par  tous  les  actes  du  régime  im- 
nal ,  que  les  biens  du  clergé  qui  n'ont 
i  été  vendus  lui  appartiennent.  L'ora- 
ir  énumère  ensuite  les  graves  inconvé- 
ms  du  projet  de  loi,  son  dangereux 
et  sur  les  partisans,  et  môme  les  cnnc- 
s  de  la  religion,  et  termine  ainsi,  après 
)ir  peint  en  traits  hardis  le  pillage  de 
rchevêché  :  •  Vous  avez  h  choisir  en  Ire 
i  hommes  reVigi(>[ix  et  des  échappés  des 
lércs  ,*  vous  avez  à  choisir  entre  I  Ëglise 
le  bagne.  C'est  à  la  chambre^  à  dé- 
ter.  • 
M.  Vortalîs  anrbit  voulu  que  la  loi  ne 

I  pas  encore  présentée  ;  alors  Ifs  traces 
«mauvais  hommes  seseroient  trouvées 
lacées.  La  réou\erlure  de  Sainl-Ger- 
aîii  est  la  réparation  d'un  grand  scan- 
ile,  et  M.  Portails  en  rond  grâces  an 
mvernemenl.  Mais  il  anroit  aussi  désiré 
lè  le  premier  pasteur  de  la  religion, 
ws  cette  capitale ,  put  reposer  sous  les 
ûtes  antiques  où  ses  vénérables  prédé- 
ssenrs  ont  appelé  les  bénédictions  du 
i  sur  cette  grande  cité  ;  c'est  une  obli- 
lion,  dit-il,  qui  reste  à  remplir. 

II  résulte  de  la  discussion  étendue  à  la- 
dite se  livre  le  premier  président  de  la 
iir  de  cassation  ,  que  la  législation  n'a 
itservé  en  propriété  que  les  biens  des 
lyriques,  mais  qu'il  ne  suit  pas  de  ce 
îiicipe  qu'il  faille  spolier  le  clergé  de 

propriétés  sans  s'en  entendre  avec  lui. 
H.  de  Dreux-Brézé  propose  un  araen- 
Uent  qui  a  beaucoup  d'analogie,  dit-il, 


avec  celui  de  M.  de  Tascher.  Il  en  diffère 
cependant  en  ce  sens  que,  par  leniot  s'il 
y  a  lieu.  M.  de  Tascher  laisse  le  gouver- 
nement juge  de  l'opportunité  qu'il  peut 
y  avoir  à  reconstruire  l'Archevêché  ,  tan- 
dis que  lui  établit  qu'il  faut  le  rebâtir,  et 
le  rel>âtir  lu  où  il  éloit. 

L'orateur  laisse  de  côté  les  déplorables 
événemens  qui  ont  amené  la  destruction 
du  palais  de  l'Archevêché  ;  les  rappeler 
souleveroit  de  bien  tristes  débats.  11  ne 
signalera  piis  non  plus  tout  ce  qu'il  peut 
y  avoir  d'effrayant  à  faire  intervenir  des 
lois  qui  admettent  que  le  gouvernement 
peut  fermer  les  édiûces  religieux,  démo- 
lir les  habitations  des  pasteurs.  11  ne 
cherchera  pas  davantage  si  les  gouverne- 
mens  qui  se  sont  succédé  depuis  cin- 
quante ans  ne  se  sont  pas  tous  attachés  h 
maintenir  le  clergé  dans  une  situation  de 
dépendance  aussi  fatale  aux  intérêts  de 
rélat  qu'à  la  religion.  Deux  faits  lui  sem- 
blent dominer  la  question ,  c'est  la  con- 
ûscation  légale  des  biens  du  clergé  en 
1790,  sous  la  promesse  d'une  indemnité 
de  80  millions  en  rentes  sur  l'état,  qui 
n'a  jamais  été  donnée ,  mais  qui  depuis  a 
été  transformée  en  un  modique  salaire 
soumis  chaque  année  à  l'acceptation  ou 
au  refus  du  pouvoir  législatif,  et  le  con-^ 
cordât  de  1802  qui  réscrvoit  pour  l'église 
de  France  la  propriété  des  édifices  non. 
vendus.  Ces  faits  semblent  à  l'orateur  au- 
dessus  de  lous  les  décrets  qu  on  pounoit 
invoquer.  D'ailleurs ,  ajoute-t-it ,  est-il 
bien  politique ,  dans  un  temps  où  le 
droit  de  propriété  est  contesté  par  cer- 
tains publicistes,  de  mettre  en  honneur 
et  de  réclamer  l'exécution  des  lois  qui  ont 
le  plus  gravement  atteint  la  propriété? 

Après  être  entré  dans  de  grands  déve- 
loppemens,  M.  de  Dreux-Brézé  ajoute  : 
o  Toutefois  j'admets  qu'en  relevant  les 
ruines  amoncelées  par  une  multitude; 
égarée,  il  soit  ^permis  de  combiner  la  ré- 
paration avec  les  convenances  générales; 
mais  je  ne  saurois  reconnoitre  que  ces, 
convenances  puissent  forcer  la  chambre 
â  donner  un  assentiment  tacite  à  des 
désordres  qu'elle  doit  condamner.  Et  ce-, 
pendant,  si  le  projet  éloit  adopté  dans  sa 
forme  actuelle,  le  peuple  ne  verroit  W 
que  la  sanction  d'un  événement  subver- 
sif... Un  point  important  semble  accordé 
par  le  ministère  ;  si  je  me  trompe,  MM.  le» 
ministres  voudront  bien  me  le  dire  ;  c'ebt 


f***- 


(  35o  ) 


que  l'Archevêché  de  Paris  doit  être  placé 
près  de  la  métropole.» 

M.  de  DrenxBrézé  examine  trois  plans 
soumis  à  la  chambre  pour  la  reconstruc- 
tion, et  donne  la  préférence  à  celui  de 
M.  Lusson,  qui  replaceroit  l'Archevêché 
sur  une  partie  de  son  ancien  terrain,  et 
abandonneroit  le  surplus  pour  y  faire 
une  promenade.  Ce  plan  cntraîneroit 
beaucoup  moins  de  dépenses  que  lesdeux 
autres  qui  créent  de  nouveaux  emplace- 
mens,  et  imposent  par  conséquent  la  né- 
cessité d'acquérir.  L'orateur  s'étonne  que 
lu  ministère  ne  l'adopte  pas,  et  ail  l'air 
au  contraire  de  lui  préférer  les  deux  au- 
tres. Il  se  demande  si  c'est  que  les  minis- 
tres ont  peur  de  paroîlre  céder  aux  rfcla- 
mationsdeM.l'Archevêque.Un  tel  motif  lui 
sembleroit  trop  puéril.  Est-ce,  ajoule-til, 
qn^en  rebâtissant  le  palais  sur  le  terrain 
où  a  été  consommée  la  destruction,  l'on 
craindroit  de  braver  la  colère  du  |>cuplc? 
Mais  ce  n'est  pas  le  peuple  de  Paris  qui  a 
commis  ce  vandalisme,  et  l'on  ne  peut 
douter  qu'il  ne  voie  d*un  œil  approbateur 
là  réparation  d'un  attentat  qu'il  déplore, 
et  cette  consolalion  offerte  à  un  prélat 
qu'il  vénère....  Après  sept  ans  de  tribu- 
lations et  d'isolement,  la  situation  de 
M.'  TArchevêque  de  Paris  est  changée. 
Rappelez-vous  ces  dangers  qui  lé  inena- 
çoient ,  et  maintenant  voyez  les  respects 
qui  Ventourent. 

M.  Barthe,  ministre  de  la  justice,  pro- 
teste du  respect  du  gouvernement  pour 
la  religion ,  et .  abordant  la  question  de 
propriété ,  de  l'examen  qu'il  fait  à  Fon 
tour  de  la  législation,  il  tire  cette  conclu- 
sion que  l'état  est  propriétaire. 

Il  combat  et  repousse  les  a mendemens 
présentés  par  MM.  de  Tascher  et  de 
Dreux-Brézé. 

M.  DE  TAscnERr  J'ai  été  peiné  d'en- 
tendre M.  le  garde  des  sceaux  m*aUri- 
buer  d'avoir  donné  une  pensée  de  cupi- 
dité au  domaine  de  Télat.  Je  n'ai  point 
de  pensée  aussi  basse ,  et  je  regrette  d'a- 
voir à  lui  dire  qu'il  m'a  mal  compris. 

M.  Dubouchage  demande  la  parole 
pour  développer  un  nouveau  moyen  qui 
n'a  pas  été  présenté  par  les  adversaires  du 
projet.  (Bruit,  inlerruptien.) 

M.  le  président  consulte  la  chambre , 
puis  décide  que  la  discussion  générale  est 
fermée. 
'  On  pas!»e  aux  araendemens. 


M.  de  Dreux-Bréié  se  réiinit  à  l'ai 
dément  de  M.  de  Tasehér. 

M.  Dut>oachage  oblieAt  la  parole  arj 
ramendement.  Une   vive  opposiliOB» 
déclare. 

L'honorable  pair  dit  quelques  mBk 
au  milieu.du  bruit  et  quitte  la  trihane. 

M.  le  baron  Mounier  appuie  rtncB- 
dément  de  M.  de  Tascher. 

L'amendement  est  mis  aux  toIx.  et  re- 
jeté. Le  projet  de  loi  est  adopté  par  ji  mk 
contre  28. 


CIlAUBnE  DES  DjÉpinis. 

(Présidence  de  M.  Dupin.) 
Séance  du  18  moi. 

La  séance  est  ouverte  à  une  heure,  k 
deux  heures  la  chambre  n*est  pas  en  nom- 
bre. Plusieurs  députés  réclament  Tappel 
nominal  ;  on  y  procède  immédiatencnt 
Les  ministres  des  finances,  du  commerce, 
de  la  marine  et  le  garde  des  sceaux  sont  i 
leur  banc. 

La  discussion  générale  étant  épuisée, 
la  chambre  passe  et  la  discussion  des  di- 
vers chapitres  du  budget  pour  Texercice 
de  i838,  et  commence  jMr/è  budget  par- 
ticulier de  la  justice. 

M.  AuguîsreproduitsaptoDosltjon  an- 
nuelle tendant  à  faire  passer  la  magi&lni- 
ture  coloniale  du  ministère  de  la  marine 
à  celui  de  la  justice.  M.  le  garde  des 
sceaux  répond  au  préopinant  que  le  sys- 
tème des  colonies  qui  place  dans  la 
même  main  toutes  les  branches  de  l'ad- 
ministration ne  sauroit  être  changé  avec 
avantage.  M.  Isamberl  appuie  la  proposi- 
tion de  M.  Auguis.. 

La  chambre  adopte  les  quatre  premiers 
ch  apitres. 

Chap.  1*'  du  budget  de  la  justice. 
Personnel,  4 17» 000  fr. 

Chap.  2.  Matériel,  107,000  fr. 

Chap.  3.  Conseil  d'étaL  Personnel , 
418,000  fr. 

Chap.  4*  Conseil  d'état.  Matériel, 
12,000  fr. 

Une  longue  discussion  s'engage  sur  le 
chapitre  5. 

Chap.  ô.  Cour  de  cassation,  969,300^. 

Le  gouvernement^  en  proposant  œ 
chiffre,  demande  172 ,000  fr.  de  plus  que 
Pan  née  dernière.  Cette  augmentation  eit 
destinée  h  porter  à  i5,obo  fr.  le  traite- 
ment des  cons^sillers  decassa  tîon  et  à  aag- 


(35i  ) 


Vtf^ler  proportîoDoellemçnt  les  autres 
-  Craitemens  de  celte  coor, 
mf  M.  Uavio  voudroit  que  l'accroîsseincnt 
r  jufes  traitemens  portât  de  préférence  sur 
les  juges  de  i'*  instance  4fni,  dans  beau- 
^^up  de  tribunaux,   ne  reçoivent  que 
i,soo  fr.   M.   Vatout  dit  que  la  vie  de 
Iteîs  est  très-dispendieuse,  et  que  si  les 
conseillers  de  cassation  continuoicnt  de 
li'avoir  que   ia,ooo  fr.,  il  y  auroit  des 
yremien  présidens  de  cour  royale  qui  ne 
voodroient  pas  entrer  à  la  cour  de  cqssa- 
fjOD.  M.  Teste  demande  une  augmenta- 
tion pour  les  Juges  de  i"instance,  et  ap- 
puie celle  proposée  pour  1rs  conseillers 
de  cassation,  en  déclarant  que  l'honneur 
de  l'inslitation  y  est  engagé. 

M.  OLAïa-Biisoiis.  Vous  faîlcs  douc 
consister  Tbonneur  dans  Targent  ? 

if.  TESTE.  11  faut  que  la  cour  de  cassa- 
fioo  puisse  soutenir  sa  dignité. 

N.  GARDE  ]>E6  SCEAUX.  Je  demande 
qn*on  YOte  d'abord  sur  la  cour  de  cassa- 
tion; quant  aux  propositions  qui  pour- 
ront être  faites  dans  Tinlérét  des  juges  in- 
férieurs, le  gouvernement  sy  associera. 

Le  chapitre  5  est  adopté.  La  chambre 
adopte  sans  discussion  les  chapitres  6 
et  7- 

Cbap.  6.  Goors  royales,  i,a^^,i6o  fr. 

Cbap.  7.  Cours  d'assises.  1 54»ooo  fr. 
^  La  cfiambre  adopte  sans  débats împor- 

f  ans  les  cbapitres  8  et  9. 

Cbap.  8.  Tribunaux  de  première  ins- 
tance, 5,554,595  fr. 

Cbap.  9.  Tribunaux  de  commerce  . 
)  79tOoo  fr. 

Le  chap.  10,  Tribunaux  de  police, 
662, 5oo  fr.,  est  adopté,  avec  une  réduc- 
tion de  100  fr. ,  proposée  par  la  commis- 
sion. La  chambre  adopte  aussi  les  art.  1 1 , 
la  et  i3. 

Cbap.  1 1.  Justices  de paix^  3,  io3,30o  fr, 

Chap.  13.  Frais  de  justice  criminelle 
et  iiQpression  des  statistiques,  3,332,ooo  f. 

Chap.  i3.  Dépenses  diverses.  Secours  à 
d'anciens  magistrats,  3o,ooo  fr. ,  et  in- 
demnité au  Journal  des  Savam,  i5,ooo  fr. 

Le  budget  de  la  justice  terminé,  la 
chambre  passe  au  budget  des  cultes. 

Les  cinq  premiers  chapitres  sont  adop- 
i6a  sans  débals  importans. 

Chap.  1.  Personnel.  1 48. 5oo fr.  (Aug- 
mentation sur  1837,  3,5oo  fr.) 

Chap.  3.  Matériel,  3o,ooo  fr. 

Chapitre.  3.  Traitemens  et  dépenses 


concernant  les  cardinaux,  archevêques  et 
évéques,  i,o47»ooofr. 

Chap.  4*  Traitemens  et  indemnités  des 
membres  du  chapitre  et  du  clergé  parois- 
sial, 28,445,000  fr.  (Augmentation  sur 
1837,  160,000  fr.) 

Chap.  5.  Chapitre  royal  de  Saint-De- 
nis, 113,000  fr.  (En  plus  sur  1837, 
t4»4oo  fr.  ) 

Chap.  6.  Bourses  des  séminaires, 
1,000,000  fr. 

iM.  Isambert  voudroit  qu'on  obligeât 
les  élèves  des  petits-séminaires  à  suivre 
les  cours  des  facultés  de  théologie,  et  que 
te  ministère  présentât  h  la  chambre  l'état 
des  biens  appartenant  aux  séminaires. 
Toutefois,  il  annonce  j|u'il  votera  pour 
l'allocation. 

Le  chapitre  6  est  adopté. 

Chap.  7«  Secours  à  des  ecclésiastiques 
et  h  d'anciennes  religieuses,  1,070,000  fr. 

M.  Auguis  demande  que  le  gouverne- 
ment présente  un  état  détaillé  des  besoins 
auxquels  ce  chapitre  veut  pourvoir. 

AI.  Hcnnequin  fait  remarquer  qu'il  ne 
s'agit  pas  ici  de  traitemens,  mais  de  se< 
cours,  et  qu'il  est  de  l'honneur  d'un  peu- 
ple que  ses  prêtres  soient  soignés  dans 
leur  vieillesse.  «Rappelex-vous,  ajoute-t-il, 
que  lorsque,  sur  la  proposition  de  M.  Té- 
véqued'Autun,  et  lorsqu'il  fallut  combler 
un  déficit,  rappe?et-vous  que  les  biens 
ecclésiastiques  furent  mis  à  la  disposition 
de  l'état,  et  personne  n'a  oublié  quelle  fut 
à  cette  occasion  la  noble  conduite  deTAr- 
chevôque  de  Paris. 

•  Messieurs,  l'allocation  qui  vous  est 
demandée  e#t  destinée  h  d'anciens  vi- 
caires-généraux, à  de&  desseiTans  for- 
cés par  l'âge  de  quitter  leurs  fonc- 
tions. Respectons  ce  chapitre ,  mes- 
sieurs, il  est  dédié  à  la  vieillesse,  au  sa- 
cerdoce, au  malheur,  et  si  tout  h  l'heure 
vous  trouviez  qu'il  étoit  indigne  devons 
de  discuter  l'allocation  demandée  pour 
notre  haute  magistrature,  ne  discutez  pas 
non  plus  celle  demandée  pour  nos  vieux, 
prêtres.  * 

M.  Laurence  appuie  l'allocation  et  dit 
que  de  tous  les  secours  aucun  n'a  été  em- 
ployé avec  plus  de  justice  que  celui  qui 
est  en  discussion  ;  il  rappelle  que  ce  fonds 
a  été  divisé  en  deux  parties  :  l'une  réser- 
vée an  ministère  pour  qu'il  l'employât di- 
rectemcnl,  et  l'autre  confiée  aux  évoques. 
Vous  comprenez,  dit  l'orateur,  qu*il  de- 


( 

V 


352  ) 


Toit  en  élre  ainsi  ;  aalremont  le  ministre  *  auprès  du  gouvernement  portogaîs  pi/l 


aiiroit  été  assiégé  de  demandes  dont  il 
n'auroit  pas  pu  apprécier  la  valeur. 

lie  chapitre  7  est  adopté.  La  chambre 
vote  aussi  les  articles  8,  9  et  10. 

Chap«  8.  Dépenses  du  service  intérieur 
des  édifices  diocésains,  44^«poo.fr. 

Chap.  9.  Acquisition,  construction  et 
ontrelien|des  édifices,  diocésains  1  million 
(100,000  fr.  ) 

Chap.  10.  Secours  pour  les  élablîsse- 
mens  ecclésiastiques,  862,000  fr. 

La  chambre  adopte  le  chapitre  11. 
Dépenses  du  personnel  des  cultes  proleS- 
lans,  808,000  fr.  (Kn  plus  sur  1837, 
18,000  fr. 

€hap.  12.  Secpurs  pour  subvenir  à  la 
construction  des  temples,  100,000  fr. 

Frais  du  directeur-général  de  la  con- 
fession d*Augsbourg.  12,000  fr.    • 

rt.  Rallier  propose  de  porter  ce  der- 
nier chiffre  à  16,000  fr.,  conformément 
h  la  décision  consulaire  du  21  prairial 
an  IV. 

Le  chapHre  est  volé  avec  Taugmenta- 
tion.  La  chambre  adopte  le  chapitre  i3  et 
dernier  :  Culte  Israélite,  90,000  fr.  (au  lieu 
de  80  mille  qui  ont  figuré  au  dernier 
budget.) 

Le  budget  de  la  Légion-d*lIonneur,  s'é- 
Icvant  h  8,827,698  fr. ,  est  voté. 

Le  budgelspécial  deTimprimerie  royale 
est  ensuite  adopté  avec  le  chiffre  de 
2,166,000  fr.  en  recette  et  2,082.000  fr. 
on  dépense. 

Les  minisires  présentent  divers  projets 
de  loi.  Un  ouvre  un  crédit  de  3oo,ooo  fr. 
pour  supplément  aux  2, 5 00, 000  fr.  por- 
tés an  budget  de  1837  pour  secours  aux 
réfugias.  L-n  autre  proroge  jusqu'à  la  fin 
de  i858,  !a  loi  du  37  avril  i836,  relative 
aux  réhigîés.  Un  troisième  projet  ouvre 
un  crédit  de  i.io5,ooo  fr.  pour  travaux 
dans  les  ministères  de  l'intérieur  et  du 
commerce. 

Séance  (/«  19  mai. 

Le  ministre  des  finances  présente  un 
projet  de  Ici   ouvrant  un  crédit  de  600- 
mille  francs   pour    la  construction   de 
nouvelles  malles-postes. 

r/ordre  du  jour  est  la  discussion  du 
budget  des  affaires  étrangères. 

M.  Bignori  prie  M.  le  président  du  con- 
seil de  vouloir  bien  donner  à  la  chambre 
des  explications  sur  les  négociations  enta- 
uiécs  au  sujet  des  réclamations  élevées 


suite  de  la  cession  de  la  Louisiane 
Portugal.  Un  million  a  été  déposé  &I1' 
caisse  d'amortissement  depuis  vingt  aas, 
où  en  est  la  négociation^ 

M.  LE    PRÉSIDENT    DU   CONSEIL.  L'if- 

faire  est  en  pleine  voie  de  négociation  » 
et  tout  nous  fait  espérer  que  son  résultat 
ne  se  fera  pas  attendre. 

Après  de  nouvelles  interpellations  qai 
nous  semblent  offrir  peu  d^intérêt,  la 
chambre  passe  h  la  discussion  des  arlh 
des  qu'elle  adopte  successivemcat 

La  chambre  vole  ensuite  les  dnnge- 
mens  faits  par  la  chambre  des  pairs  à  la 
loi  sur  les  attributions  municipales.  Elle 
adopte  également  des  amendemens  po- 
posés  par  la  commission  ;  ce  qui  vi  lé- 
cessiler  le  renvoi  de  la  loi  à  Vaitae 
chambre. 

^  (Jetant,  îlïnfu  te  €letc. 


BOURSE   DE   PARIS   DU.  19    HAF, 

CINQ  ]).  0/0,  j.  du  22  mars.  108  fr.  06  c. 
QU\1KE  p.  0/0,  j.  (le  mars.  98  fr.  00  c. 
TROIS  p.  0/0,  j.  de  dêc.  70 fr.  20c. 
Quulre  1/2  p.  0/0,  j.  de  niara.  ÙOO  fr.  (M  c. 
XvX.  de  la  Banque.  2430  frOOc. 
I  Bons  du  Trésor.  3  0/0. 
Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 
Oblig.  de  la  Vdle  de  Paris.  llSOfr.'OO  c. 
Quatre  canaux.  1 180  fr.  00  c. 
Caisse  hypothécaire.  810  fr.  00  c." 
Rente  de  Naples.  09  fr.  56  c. 
Emprunt  romain.  lOI  fr.  3/8 
Emprunt  Belge.  101  fr.  3/8 
Emprunt  dliaïli.  305  fr.  0/0 
Renie  d'Espagne  5  p.  0/0.  27  IV.  1/i 


M.  l'âbbé  Huet  vient  de  faire  publier 
un  ouvrage  nouveau  qui  a  pour  titre  : 
ANTHOLOGIE  CATuoLiQt'E ,  avec  appro- 
bation de  Mgr  TArchevêque  de  Paris. 
C'est  la  théologie  des  gens  du  monde. 
L'auteur  sait  intéresser,  dans  les  sujets 
même  les  plus  abstraits. 

i  fort  vol.  in-i2 ,  broché  ,  2  fr,  a5  c.j 
avec  8  gravures ,  2  fr.  75  c. 

A  PARIS  ,  chez  Tautear,  rue  d'Enfer- 
Saint-Michel,  5i. 

PARIS.  — IIIPRIMBRIB  d'aD.  LE  CLERB  BT  C*, 

Quai  des  Anguslins ,  35. 


f  35!)  ) 

miens  ippréciéos,  lorsqu'elles  s'ËtËvenl 
■a-<iessus  de  conslrof^tions  basai»  qui  les 
accomp  agnent  ans  les  «ncombrer. 

•  Lw  promenades  sonldéji  créées  au- 
loar  de  HoLre-Dame.  De  peorde  perdre 
un  printemps,  elles  sont  dôjà  plantées 
d' arbres,  (oiislo  sarei  pourquoi  donc  , 
rfu  milieu  de  celle  verdure  qu'il  ne  dé- 
pareroil  pai,  on  modeste  palais  ne  s'f- 
leveroil-il  pas  pour  le  pasteur  dn  dio- 
cèse, i  la  poinle  de  la  vieille  cil^,  à  une 
disUDce  où  il  ne  pourrait  masquer  te 
iponnineDt  ? 

.  'Un  plan  simple,  conçu  dans  ce  sj's- 
Ùme  ,  TOUS  i  été  distribue' 
n'avez -vous  pas  trouvOqu'i 
cbndi  lions  vouluesd'ulililéel 
Son  adoption  auroit  J  mes  veux     je  l'a- 
vmK ,  nn  latre  avantage  et  un  grand  tué- 
rite ,  celui  d'un  acte  de  réparation  ;  car, 
kcôté  du  devoir  mposé  aui  gouverne- 
mem  d'ainpAclier  le  msl ,  il  en  existe  un 
autre ,  c'est  celui  de  le  réparer ,  et  celni- 
|!k ,  le  projet  ne  le  remplit  pas. 

■  Pour  atteindre  œbut,  et  suivant  la 
pensée  de  la  commission  et  le  sjslËme 
de  conciliation  dans  lequel  le  gouvenie- 
menl  eitnitgmfi)^ entré,  j'aurai  l'bon* 
neur  de  proposer  i  la  chambre  l'amen- 
dement suivant  : 

•  Il  est  eri  outre  fait  réserve ,  sur  ces 
lemÏDs  ,  de  l'espace  nécessaire  pour 
çonstniii;^,  a'fly  alieu,  un  palais  archi- 
épiscopal. > 

•  Je  ne  puis  quitter  celte  tribune  , 
messieurs,  sansappeler  une  dernière  fois 
votre  attention  sur  l'impori  nce  d'une 
question  qui  n'a  pas  été  traitée  dans  l'au- 
tre chambre  et  que  j'ai  li  peine  ef (le  urùe 
dans  ce  lie- ci  elle  est  grave  cependant 
entre  les  plus  graves,  car  elle  touche  aux 
deux  intérêts  les  plus  chers  k  l'homme  , 
aux  deux  bases  principales  de  la  société, 
la  religion  et  la  propriclé;  la  religion, 
)fù  ne  peut  dépouiller  les  formes  Lcnipo- 
nl\t%  de  son  existence  parmi  les  horo- 
mesausiquels  elle  estappliquêe;  la  pro- 
JHi'élé ,  droit  sacté  pour  tous.  Toutes  les 
nalores  de  propriétés  sont  solidaires  ; 
plusieurs  ,  notamment  celles  des  com- 


mune! et  des  hospices  ,  sont  identiques 
ï  celle  qui  me  semble  aujourd'hui  \io- 
lée,  oirabosquieQ  Jflruiroit  iineébraii 
loroit  en  taêiaa  temps  toutes  les  autres. 
Voilà,  messieurs,  s'il  eiistoil  un -abus 
dont  il  faudroit  appeler  auprts  de  vous , 
même  après  sii  ans;  car,  auprès  de  vous, 
il  n'y  a  point  de  prescription  poor  l'in- 

M.  le  comte  de  Montai  e m bett  « 
conimeucé  par  dràlarer  qu'il  u'ëloit 
point  hostile  à  la  révolution  de  juil- 
let et  au  ^ouvtrneinctit  actuel ,  puis 
il  est  entré  en  matière  ; 


•Croyeile  bien,  messieurs,  il  y  a  autre 
chose  dans  celle  loi  qu'on  ne  seroit  tenté 
de  le  croire  au  premier  abord,  el  d'après 
le  te»(e  froidement  laconique  de  ]'ei|iusi; 
des  motifs.  Elle  consacre  des  principes 
nouveaui,  et,  1  mOnavis.onTicpeotplus 
dangereux  dans  l'ordre  moral  et  poltli< 
que  :  elle  consacre  une  usurpalion  dont 
il  n'y  a  pas  eu  d'exemple  depuis  que  a 
violence  el  la confiscalion  ontcessédTétre 
parmi  nous  des  principes  de  législation. 
Pour  vous  en  faire  saisir  toute  la  portée. 
je  suis^bligé,  messieuis.  de  vous  rappe 
1er  le  rapport  fait  à  "aulre  cliambre,  ce- 
lai qui  a  précédé  l'ordonnance  en  cou 
s«l  d'état,  et  enfin  celui  de  votre  propre 
commission,  qui  quoique  aaûs  des  for- 
mes moins  Apres  et  moins  oiïeosjiates 
pour  les  catlioliqucs.  n'en  a  pjis  moins 
^•noncé  les  principes  es  plus  contraires  à 
leurs  droits  el  à  leurs  inléréts.  Si  votre 
commission  s'éloit  renfermée  dans  la 
seulcquestion  de  la  propriété  de  l'Arche- 
vêché, Comme  celle  qnesliou  est  à  mes 
propres  yeui  douteuse,  j'aurois  peut-être 
gardé  le  silence;  mais  comme,  au  con- 
traire, et  à  l'inslar  du  consul  d'état  et  de 
l'autre  chambre,  elle  est  partie  de  ce 
point  pour  résoudre  la  question  géné- 
rale de  la  propriété  ccclésiasiique ,  vous 
ne  me  refuserei  pas.  messieurs,  le  droit 
d'esposer  et  de  combattre  les  principes 
dont  cette  loi  sera  la  sanction.  On  a  donc 
dit  que  l'Ëglise  n'est  propriétaire  de  rien, 
que  pour  elle,  il  n'y  a  janius  eu,  ni  par 
13.. 


(356) 


le  concordat,  ni  par  aacDn  acte  posté- 
rien  r,  retour  à  la  propriété,  qu'elle  n'a 
tout  au  plus  qu'un  droit  de  jouissance. 


qu'on  vonloit  nous  faire  croire  que  c'est 
avec  le  Pape  comme  souv^ain  étranger, 
comme  souverain  temporel  du  petit  éfat 


d'affectation,   absolument  subordonné  à  |  de  Rome,  que  Napoléon  a  traité ?N'es^ 

ce  pas  au  contraire  avec  le  soaverain  spi. 
rituel  de  cent  millions  de  chrétiens,  avec 
le  chef  des  consciences  d'un  nombre  im- 
mense de  Français,  et   pour  assurer  li 
tranquillité  et  la  soumission  de  ces  Fran- 
çais, qu'il  a  conclu  ce  concordat,  qui  sera 
la  plus  belle  gloire  civile  de  son  hîalom? 
Qu'on  le  sache  donc,  une  fois  pomoa* 
tes,  le  pape  n'est  pas,  dans  la  questioa 
dont  il  s'agit,   un  souverain   étranger, 
mais  un  souverain  spirituel  ;  et,  à  ce  titre, 
il  n'est  étranger  nulle  part  où  il  y  a  du 
catholiques.  • 

L'orateur  prouve  par  le  texte  do 
lois  et  décrets,  qu'on  a  entendu  faire 
une  restitution  en  rendant  des  é^ 
iices  et  des  biens  non  aliénés;  il 
ajoute  : 

«  Maintenant,  quelle  est  la  nature  de 
cette  propriété  restituée?  Est-ce  h  dire 
que  les  titulaires  ecclésîàstfqoes  soient 
maîtres  absolus  des  biens  dont  Ils  jouis- 
sent? yoti,  certes,  messieurs,  pemmoetb 
Ta  prétendu.  Mais  on  prétend  avec  toute 
justice  que  l'Eglise  a  un  droit  de  posKS- 
sion,  un  droit  d'usagé,  nn  droit  (fosi- 
fruit  exclusif  et  irrévocable,  an  droit uu- 
logue  à  celui  des  communes,  des  hospi- 
ces, sur  leurs  biens;  en  un  mot,  noe 
propriété  identique  avec  celle  de  tontes 
les  personnes  morales  reconnues  par  nos 
lois. 

»M.  PArchevéque  de  Paris  a  réclaméi 
a  protesté  de  plusieurs  manières  contre  ce 
qu'il  regardoit,  à  tort  ou  à  raison,  como^ 
une  atteinte  à  sa  propriété.  Ici,  messieoa. 
j'ai  besoin  de  déclarer  que  je  n'ai  [• 
môme  l'honneur  de  connoîlre  personrf 
lement  M.  l'Archevêque,  ni  aucun  mCÊr 
bre  de  son  conseil  ou  de  son  chapitre ;JE 


la  volonté  de  l'état.  D'où  il  résulte  néces- 
sairement, et  votre  commission  l'a  ex- 
pressément reconnu ,  que,  s'il  plaît  h  l'é- 
tat ou  à  un  de  ses  ministres  de  s'emparer 
de  3o  mille  églises  qui  ont  été  rendues  au 
culte,  d'en  faire  des  temples  prolestans, 
ou  bien  de  les  appliquer  h  tout  autre  des- 
tination étrangère,  on  même  profane,  il 
en  a  le  droit  :  d'où  il  résulte  encore  que 
tous  les  dons  et  legs  faits  h  l'Eglise  par  les 
lidèles  depuis  trente  ans,  avec  la  sanction 
formelle  de  l'état,  ne  sont  eux  aussi  qu'une 
jouissance  provisoire  sur  laquelle  Félat  a 
le  droit  de  mettre  la  main  quand  il  lui 
plaît 

■  Messieurs,  ces  assertions  et  les  con- 
clusions qu'on  en  a  naturellement  dédui- 
tes, et  qui  ont  été  tacitement  sanction- 
nées par  le  gouvernement,  ont  profon- 
dément affligé  le  clergé,  et  toutes  les  per- 
sonnes sincèrement  attachées  à  la  reli- 
gion. Il  est  de  l'intérêt  du  pays,  qu'elles 
ne  passent  point  ainsi  inaperçues  :  il  est 
du  devoir  de  tout  homme  consciencieux 
de  les  examiner,  et  de  les  repousser  si, 
comme  j'essaierai  de  le  prouver,  elles 
font  contraires  non-seulement  à  la  jus- 
tice générale,  mais  mêmes  aux  disposi- 
tions formelles  de  notre  législalion,  si 
étrangement  passées  sous  silence,  et  par 
le  gouvernement  et  par  votre  commis- 
sion. 

»Et  d'abord,  messieurs,  qu'il  me  soit 
permis  de  relever  Fétonnante  inexacti- 
tude de  votre  commission ,  lorsqu'elle 
vient  vous  déclarer  que  fEglisc  ne  pent 
plus  être  propriétaire,  parce  que  la  loi 
de  novembre  1 789  n'a  pu  être  abrogée 
par  un  traité  conclu  avec  un  souverain 
étranger.  Je  m'arrête  en  passant  à  ces 
derniers  mots,  et  je  ne  puis  me  dispenser 
de  proleslcr  contre  cette  expression  de  n'ai  jamais  eu  de  relations  avec  lui  ;  je* 
souverain  étranger ^  expression  réchaufft'-e  !  parle  donc  qu'en  mon  propre  nom,  ctj* 


du  vieux  philDsophîsib'c  parlementaire,  et 
que  M.  le  rapporteur  à  appliquée  au  chef 
de  TEgUse.  Comment,  messieurs,  est-ce 


ne  prends  son  parti  que  parce  qu'il  <6 
semble  celui  du  bon  droit.  Je  dis  doDC 
cju'en  protestant,  il.  me  paroi t  avoir  M 


(357  ) 


dioi  ton  droit.  Ce  droit,  quand  même  il  i 
n'ntaleroil  pas  ea  soi,  seroil  consacré  par 
h  législation  impËrinIc  qoi  établit  pari 
TirL  107  (In  d'acre!  de  1809.  lanl  de  fois  ' 
cîlé.qite  l'ÉvêqueprendraVinilialivelora-  ' 
qu'il  y  «ora  des  rcconst  ru  étions  i  fïire 
mpalaisépiscopaax.  cl  qui  parl'art.  6a, 
^lareqae  •  les  biens  immeubles  de  l'E- 
llise  ne  ponrront  être  vendus,  aliénés, 
échangés  ni  mAme  loués  sans  l'ni'ij  ix 
fMfae  dioeétain. 

K&Disi  surois-je  voulu  examiner  l'or- 
donoance  M  le  rapport  du  consril  d'état 
qaî  a  jugé  la  conduite  de  M.  l'ArchEvèque 
de  Paria,  rapport  que  votre  commission 
n'I  pas  cra  pouvoir  mieux  faire  que  de 
reproduire  dans  le  sien.  J' au  rois  voulu 
montrer  tout  ce  qu'il  j  avoit  d'odieui  à 
pri»er  un  citoyen  français,  parce  qu'il  est 
(TCque,  du  droit  de  se  plaindre  quand 
on  déirait  sa  demeurei  ï  l'empêcher  de 
pUider  sa  cause,  même  si  elle  est  in- 
juste, devi.nl  le  goBvernement  et  les 
•liMnhrea.  J'iurois  voulu  relever  le  con- 
tnsie  iffligeant  de  l'impunité ,  ou  au 
moins  tontes  les  garanties  du  jury  assn- 
xées  an^Attaquca  les  plus  violentes,  quel- 
iinefois  le»  plu»  calomnieuses  contre  l'or- 
dreélabli.atec  la  sentence  de  réprobation 
portée  par  un  tribunal  exceptionnel,  ir- 
responiable,  amovible,  contre  ta  modeste 
plainte  d'un  évêque,  qui  n'est  pas  même 
admis  ï  se  défendre  par  un  tiers. 

•  Certes,  messieurs,  le  moment  seroit 
mal  cboiai  pour  croire  qu'on  puisse  trop 
faire  ponr  la  religion.  Apurement,  son 
influence  n'est  pas  encore  excessive,  et  no 
leud  guère  à  le  devenir.  Ce  n'est  pas  de. 
Tant  une  assemblée  comme  ta  vôtre  qu'il 
eat  besoin  de  s'ctendre  sur  l'immense  vide 
giie  son  absence  a  laisf'é  dans  les  fonde- 
mens  de  la  société  actuelle.  Vous,  mes- 
Hcnrs,  qui  dans  l'eierciee  de  votre  haute 
Justice,  aveï  vu  si  souvent  se  rouler  à  vos 
pieds  les  flots  impure  de  cetU  fange 
ciale  qni  semble  tout  menacer,  vous  devet 
sans  doute  avoir  à  chaque  instant  pré- 
«entc  S  vos  espiits  la  sévère  leçon  qui  ré- 
aulle  de  tant  de  malheurs.  Vous  n'avei  p« 
oublier  U  dernier  de  ce»  grands  coi^)a- 


ble»que  tovs  Bvei  frippét,  ce  mallteti- 
reux  qui  Commence  par  professer  publia 
quement  l'alhéisrae,  pnis  va  user  dans  la 
débauche  et  le  sommeil  le  coui  t  intervalle 
qui  sépare  celle  négation  de  Dieu  de  l'as- 
sassinat du  roi.  Je  no  sais  s'il  y  a  jamais  eu 
de  preuve  plus  frappante  du  lien  qui  unit 
Tordre  moral  h  l'ordre  politique.  Mai» 
croyei'le,  messieurs,  pour  renouer  ce  lion, 
il  ne  sulBi  pas  de  prononcer  les  mois  de 
morale  et  de  religion  dans  quelque»  oc- 
casions solennelles,  il  ne  suflil  pai  même 
de  quelques  actes  isolés,  tout  généreni 
qu'ils  soient.  U  faut  un  syelÈme  courageux 
et  sérieux.  11  ne  faulpas  ménager  et  con- 
sacrer les  haines  injuales  et  tes  violences 
personnelles.  Il  ne  faut  paï  disputer  i 
TEglise  le  lambeau  qui  loi  reste  de  la  mft-  _ 
gniliiiue  parure  donl  l'atoit  revêtue  la 
pieuse  générosilC  de  nos  pères.  Il  ne  faut 
pas  mettre  i  peu  pris  snr  la  même  ligne, 
comme  l'a  fait  votre  commission,  lespro- 
leslalions  loules  paciliquesd'nn  évêque, 
avec  les  violences  sacrilège»  de  l'émeute. 
Il  ne  faut  pas  non  plus  s'habituer  h  re- 
garder les  éïe<(uei,  inslilués  pour  guider 
et  rectifier  la  ronscienoe  des  peuples, 
ime  de  dociles  fonctionnaires,  comme 
uiiB  sorte  de  préfet»  en  soutane.  Il  né  faut 
pas  en  vouloir  Ik  lEglise  de  ce  qu'elle  pré- 
tend a  un  certain  degré  de  libertSrcar 
celle  liberié  modérée  est  la  conditioo 
même  de  son  existence.  C'est  par  son  in- 
dépendance quelle  vit.  et  qu'elle  survii  k 
tout  ce  que  péril  dans  te  monde.  Si  elle  ne 
l'avoit  pas  toujours  revendiquée  et  tou- 
jours plus  ou  moins  conservée,  savei-vous, 
messieurs,  où  il  vous  faudroil  la  chercher 
a  ces  momens  de  retour  et  de  rélloxion  où 
l'on  s'aperçoit  de  sa  nécessité?  Il  Tons 
faudroil  la  chercher  dans  le  tombeau  des 
dynasties  passées  et  des  pouvoirs  éteints, 
qu'elle  a  tour  h  loor  reconnus,  et  là  vous 
De  la  trouverieï  que  morte  et  éleinte 
comme  eux ,  ali  lieu  de  pouvoir  lui  de- 
mander cette  force  sccourable  qu'elle  est 
toujours  prête  i  prodiguer  h  ceux  qui  ne 
l'op priment  point.  ■ 
1     Ce  discours  aobienu  plusieurs  foi» 


(  358  ) 


des    marques  très-prononcées  d'as* 
sentiment. 

M.  le  comte  Portalis  a  pris  la  pa- 
role immédiatement  après  M.  dé 
Montalembert. 

«  J'aaroisTOolo,  dit-il,  qne  la  question 
qai  occupe  en  ce  moment  la  chambre 
n  eût  jamais  été  agitée  devant  elle,  on  du 
moins  qu'elle  ne  se  fût  présentée  que 
lorsqu'il  auroit  été  satisfait  au  vœu  de  la 
loi  et  que  les  traces  d'un  déplorable  dés- 
ordre  auroient  été  complètement  effa- 
cées. Le  gouvernement  vient,  par  un  acte 
récent,  de  rendre  à  Fexercice  du  culte  un 
temple  violemment  interdit  par  Témeule, 
et  je  lui  en  rends  grâce  avec  tous  les  amis 
de  Tordre  public  et  de  la  religion.  Mais 
il  eût  été  à  désirer  que  depuis  long-temps 
des  mesures  eussent  été  prises  pour  assu- 
rer au  premier  pasteur  du  diocèse  le  lo- 
gement qui  lui  est  garanti  par  la  loi  et 
.par  le  titre  de  son  institution;  que  ce 
logement  lui  eût  été  a&suré  dans  le  voisi- 
nage de  son  église  métropolitaine,  près 
de  ces  voûtes  antiques  sous  lesquelles, 
pendant  tant  de  siècles,  ses  vénérables 
prédécesseurs  ont  appelé  les  bénédictions 
du  ciel  sur  la  grande  cité.  C'est  une  obli- 
gation qui  reste  à  remplir,  et  il  ne  s'agit 
point  de  Satisfaire  à  de  vaines  préten- 
tions. Ce  n'est  point  on  palais  somptueux 
qne  réclame  l'église  de  Paris ,  c'est  une 
maison  digne  de  son  premier  pasteur; 
c'est  une  maison  épiscopale  assortie  au 
caractère  grave  et  sérieux  de  celui  qui 
doit  l'habiter,  et  dont  la  première  condi- 
tion est  de  rapprocher  le  pontife  de  l'aU' 
tel  et  de  lui  faciliter  l'exercice  de  ses  fonc- 
tions. Mais  les  regrets  que  j'éprouve  en 
songeant  que ,  depuis  cinq  ans ,  rien  'n'a 
été  fait  à  cet  égard ,  ne  sauroient  m'em- 
pécher  d'intervenir  dans  cette  discus- 
sion. » 

M.  Portalis  dit  que  la  loi  du  2  no- 
vembre 1789  a  changé  toute  la  lé- 
gislation sur  les  biens  des  églises.  Ar- 
,  rivé  au  concordat  de  1 801 ,  il'proteste, 
avec  M,  de  Montalembert,  contre 


Texpression  de  souverain  étranger  àp^ 
pUquée  au  pape.  «  Non  ,  dit-il ,  un 
concordat  n^t  point  avec  un  souve^ 
rain  étranger,  avec  le  prince  qui 
règne  à  Rome,  mais  une  conventioQ 
conclue  entre  le  chef  de  l'Eglise  oh 
tholique,  le  Saint-Siëge  apo6toUipie 
agissant ,  non  dans  un  intérêt  étran- 
ger, mais  dans  les  intérêts  relîgiela 
nationaux  que  lui  seul  où  la  société 
religieuse  dont  il  est  le  chef  peavent 
représenter.  » 

M.  Portalis  cite  encore  la  loi  de 
1817 ,  qui  autorise  les  fondations 
pieuses  <^n  immeubles ,  et  qui  a  dé- 
claré que  tous  les  établisséniens  ec- 
clésiastiques reconnus  par  la  loi  pou^ 
voient  à  l'avenir  posséder  des  biens 
de  toute  nature.  Nul  doute,  dit-il, 
que  des  biens-fonds  ne  puissent  être, 
en  vertu  de  cette  loi ,  attachés  à  des 
titres  ecclésiastioues  et  possédés  par 
les  ministres  du  culte ,  à  raison  de 
ieui^  fonctions.  Mais  M.  l^Ftalis  croit 
que. cette  loi  est  relative  aux.  fonda- 
tions qui  seront  £aiites,  et  non  aux 
affectations  qui  ont  eti'liëu.  Il  dis- 
tingue cinq  sortes  de  propriétés  ;  les 
biens  des  fabriques  qui  sont  posséda 
au  même  titre  que  les  biens  des  hos- 
pices ,  les  édifices  consacrés  au  culte 
qui  sont  entretenus  par  la  fabrique, 
la  commune  ou  l'état ,  et  qui  appar- 
tiennent  à  la  commune  où  à  l'état; 
les  presbytères  et  jardins  y  attenant, 
rendus  par  la  loi  de  l'an  x,  dont  l'en- 
tretien est  à  la  charge  des  communes; 
les  logeniens  concédés  aux  archevê- 
ques et  évêques ,  possédés  au  itiême 
titre  et  soumis  à  la  même  condition; 
enfin ,  les  biens  légués  à  des  titres  et 
établissemens  ecclésiastiques  depuis 
la  loi  de  1817,  et  formant  la  pro- 
priété de  ces  titres  et  établissemeai 
sous  là  tutelle  de  l'état. 

Nous  ne   discuterons  point  cette 


(359  ) 


diëlâucûon ,  qui,  ou  treks  raisons  qui 
la  combattent ,  a  Timinense  inconvé* 
fiient  de  mettre  toutes  les  églises  de 
France  à  la  merci  d'tin  gouverne- 
ment qui  seroit  hostile  ou  mal  inten- 
tionné. Toutefois ,  M.  Portalis  ajoute 
qu'il  ne  s'ensuit  pas  de  son  principe 
que  les  titulaires  ecclésiastiques  puis- 
sent, être  dépossédés  des  édifices  dont 
ils  jouissent,  sans  être  consultés,  sans 
qu'on  pèse  et  qu'on  apprécie  les  con- 
venances; ils  ont  droit,  dit-il,  à  la 
jouissance  de  ces  édifices ,  et  ne  peu- 
vent en  être  privés  sans  compensa- 
tion et  sans  indenmité. 

M.  le  comte  Lobau  a  cru  pouvoir 
réclamer  contre  ce  qui  a  été  dit  dans 
la  discussion,  que  la  garde  nationale 
avoît  assisté  l'arme  au  bras  au  sac  de 
Saint-Crermain-rAuxerrois  et  de  l'Ar- 
chevcché.  N'en  déplaise  A  M.  Lobau, 
la  chose  est  de  notoriété  publique,  et 
nous  connoissons  plusieurs  gardes  na- 
tionaux quî  étoienllà  en  armes  et  qui 
ont  valneinent^  attendu  et  demandé 
des  ordres  pour  arrêter  le  pillage. 

M*  le  marquis  de  firézé  présente 
lin  amendement  presque  semblable 
à  celui  de  M.  de  Tascher.  Il  rap- 
pelle la  dévastation  de  rArchevéché 
et  insiste  sur  l'exécution  du  projet 
i*e  M.  Lasson,  dont  il  montre  les 
ava^itages,  A  cette  occasion,  l'ora- 
teur a  parlé  de.M.  l'Archeréque,  des 
attaques  dont  il  avoit  été  l'objet  et 
du  courage  avec  lequel  il  les  avoit 
•apportées.  Quelques  pairs  se  sont 
récriés  que  ces  détails  étoient  étran- 
gers à  la  discussion ,  qu'il  s'agissoit 
du  terrain  de  l'Archevêché  et  non  de 
M.  l'Archevêque.  M.  de  Montalem- 
bert  a  prié  la  chambre  de  séparer  la 
question  morale  etl^ale  qu'il  avoit 
.traitée,  de  la  question  politique  et 
personnelle  que  M.  de  Brézé  avoit 
envisagée. 


M.  Bartlie  ,  garde  des  sceaux  ,  m 
combattu  les  amendemens.  Il  re- 
^K>nsse  l'idée  que  le  gouveinemeni 
n'auroit  rouvert  Saint- Germain -^ 
l'Auxerrois  que  par  calcul  et  par  po-> 
litique  ;  c'est ,  dit-il ,.  un  acte  de  re-^ 
ligion  et  d'oi*dre  ,  et  il  se  félicite  d'y 
avoir  mis  son  nom.  Il  annonce  la 
projet  du  gouvernement  de  bâtir 
rArchevéché  dans  le  voisinaj^e  d^ 
Notre-Dame.  Du  reste  ^  il  a  soutenut 
le  système  de  M.  Portalis  sur  la  pro^ 
priété  des  biens  de  l'Eglise. 

M.  le  vicomte  Dubouchage  avoit 
demandé  la  parole,  mais  on  a  lé-^ 
clamé  la  clôture  de  la  discussion  ,  et 
elle  a  été  prononcée.  M.  Dubou^ 
chage  a  seulement  appuyé  l'anien-^^ 
dément  de  M.  defirété,  quia  été 
mis  aux  voix  et  rejeté. 

L'amendement  de  M.  de  Ta<;cher 
a  été  appuyé  par  M.  Mou  nier  ,  qui 
a  regretté  que  la  loi'  eût  été  pr^ 
sentée.  Il  est  d'aiUeui*s  de  l'avis  de 
M.  Portalis  sur  le  fond  de  la  ques- 
tion ;  mais  il  pense  qu'on  auroit  dû. 
s'occuper  immédiatement  d'un  pro- 
jet de  construction  de  l'A  relie  vôché, 
et  il  se  réjouit  de  la  déclaration  faite 
à  cet  égard  par  le  garde  des  sceaux^ 

M.  le  comte  Rambuteau  a  corn- 
liattu  l'amendement.  La  concession 
faite  à  la  ville  de  Paris  ^  dit-il ,  n'est 
point  giatuite;  elle  aura  à  payer 
50,000  fr.  pour  bâtir  une  nouvelle 
sacristie,  et  100,000  pour  une  grille 
de  clôture  destinée  à  entourer  No- 
tre-Dame. Il  annonce  qu'un  projet 
d'Archevêché  a  été  rétiigé  par  l'ar- 
chitecte de  la  ville  de  Paris.  Ce  pro- 
jet a  été  présenté  à  l'administrât io» 
supérieure  et  communiqué ,  dit-il  ,  à 
M»  tArchti^'que,  La  dépense,  y  com- 
pris les  acquisitions  de  terrain,  ne  s'é- 
leveroit  qu'à  11  ou  1,200,000  fr. 

L'amendcmiint  de  M.  de  Tascher 


(  36o 

a  été  rejeté  par  73  voix  contre  28.  Ce 
résultat  est  fort  affligeant ,  et  les  no- 
bks  paroles  prononcées  dans  ia  dis- 
cussion ne  compensent  pas  les  graves 
iuoonvéniens  qui  résultent  d'une  telle 
résolution.  Tous  les  orateura  ont 
parlé  convenablement  de  la  religion, 
tous  ont  déploré  des  excès  et  des  vio- 
lences c[ui  ont  laissé  de  si  fâcheuses 
traces ,  tous  ont  émis  le  vœu  de  voir 
s'élever  un  nouvel  Archevêché.  Mais 
ce  langage ,  tout  honorable  qu'il  est, 
n'a  point  passé  dans  la  loi;  elle  est 
rendue ,  et  désormais  elle  fera  aitto- 
rite.  C'est  un  très-fâcheux  précédent 
qu'on  invoquera  dans  des  cas  sembla- 
bles y  et  ne  doutez  pas  qu'on  n'en 
fasse  tôt  ou  tard  Fapplicatiou. 

Du  reste.,  il  est  assez  remarqua- 
ble que  M.  de  Rambuteau ,  qui  a 
fiiit  rejeter  l'amendement ,  a  avancé 
une  chose  qn'il  a  crue  vraie  sans 
doute ,  mais  qui  ne  l'est  pas.  11  a  dit 
qu'un  projet  de  construction  de  l'Ar- 
chevêché avoit  été  communiqué  à 
M.  l'Archevêque,  ce  quia  été  dé* 
menti  le  lendemain  par  M.deTascher. 
On  a  communiqué  au  prélat  un  pro- 
jet de  sacristie ,  mais  jamais  de  pro- 
jet d'un  nouvel  Archevêché. 


)         •    . 

sienrt-ordinands  ;  celui-ci  en  a  fourni 
17.  Onreniai^uera  que  le  nombre  des 
ôrdinands  est  bien  peu  considérable 
pour  Paris  ;  on  espère  avoir  8  prètrts 
à  Noël. 

Nous  avons  parlé  plusieui*8  fois  de 
i  a  prise  la  dévotion  à 


•«• 


NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES. 


l'eltension  qua  prise 
sainte  Philomène ,  des  grâces  obte- 
nues par  son  intercession ,  de  l'éta- 
blissement de  son  culte  eu  plusieurs 
villes  ,  et  en  dernier  lieu  d'un  décret 
du  30  janvier  dernier ,  par  lequel  le 
pape  .fixe  sa  fête  au  11  août ,  et  indi- 
que la  messe  et  l'office  que  l'on  devra 
suivre  pour  cette  sainte.  C'est  le  25 
mai  1S02  que  l'on  fit  à  Rome  la  dé- 
couverte de  son  corps.  A  l'occasion  de 
l'anniversaire  de  cette  découYerte  j  il 
sera  dit  mercredi  prochain  (par  anti- 
cipation) à  neuf  heures ,  par  M.  le 
curé  de  Saint-Gervais ,  une  messe  en 
l'honneur  de  sainte  Philomène,  dans 
la  chapelle  de  cette  paroisse ,  où  se 
trouvent  Sa  statue  et  ses  reliques.  La 
châsse  qui  contient  ces  reliques  sera 
descendue  du  lieu  ou  jdle  est  élevée 
dans  la  chapelle  Saisit -JLsuTènt^  et 
exposée  toute  la  matinée  à  la  yénérar 
tion  des  fidèles ,  au  milieude  cierges 
et  de  guirlandes  de  fleura.  Il  sera  dit 
d'ailleurs  plusieurs  messes  basses  dans 
la  même  chapelle  le  même  jour, 'et 
plusieurs  personnes  se  proposent  d'y 
faire  une  communion  en  riionneur 
de  la  sainte.   Il  doit  se  rendre  des 


-Le  samedi,  veille  de  la  j  personnes  de  différentes  parusses  i 
.  l'Archevêque  a  fait  l'or-    ^^^^^  petite  .solennité. 


PARIS.    — 

Trinité,  M.  i  Arcncvequ 
di nation  dans  l'église  des  dames  Car- 
mélites, rue  deVaugirard.  Il  y  a  eu 

24  prêtres,  dont  un  seul  pour  Paris, 

25  diacres,  dont  3  de  Paris,  et36  sou- 
diacres,  dont  3  de  Paris.  Il  y  avoit  en 
outre  34  minorés,  dont  4 de  Paris,  et 
36  tonsures ,  dont  7  de  Paris.  En 
touÇ  155  ôrdinands.  Dans  le  nombre 
se  trouvoient6£spagnol$de  laVongré- 
gation  de  Saint-Lazare,  15  Irlandais 

*  et  un  Canadien.  Le  séminaire  des  Mis- 
sions-Etrangères, celui  des  Irlandais, 
celui  du  Saint-Esprit,  avoient  phi- 


M.  l'abbé  Combalot,  en  sortant 
de  Dijon,  est  allé  donner  une  retraite 
à  Troyes.  Il  a  prêché  pendant  dit 
joufô  dans  .  la  belle  cathédrale  de 
cette  ville.  Il  y  a  eu  un  grand  em- 

t»ressement  pour  l'entendre.  Lci 
lommes  y  veuoiént  en  foule.  Le 
clergé  y  étoit  fort  assidu.  M.  Com- 
balot non-  seulement  prêchoit ,  m'aîi 
confessoit.  Cette  retraite  n'aura  pss 
été  sans  résultat.  Il  y  a  eu  à  la  fis 
beaucoup  de  commu](iions. 


(  36t 

Dans  notre  article  sur  la  retraite  de 
M.  l'abbé  Coinbalot  à  Dijon ,  nous 
aurions  dû  peiit-étre  ajouter  que  les 
articles  du  Journal  de  la  Cote- et  Or, 
sur  les  prédications  de  Torateur^ 
étoient  le  fait  d'un  prêtre  marié  et  de 
son  fils;  ce  qui  n'est  pas  propre  à 
donner-  beaucoup  d*autorité  à  une 
critique  évidemment  injuste  et  mal- 
veillante. 


) 


•'  La  paroisse  des  Sainies-Maries  dans 
la  Camargue ,  diocèse  d'Aix ,  est  un 
lieu  de  dévotion  très-fréqueuté.  Leur 
fête,  qui  se  célèbre  le  25  mai ,  attire 
beaucoup  de  fidèles  ,  principalement 
de  la  partie  du  Languedoc  qui  en  est 
voisine.  Leurs  dons  ont  fourni  les 
moyens  de  réparer  l'église  des  Sain- 
tes. Mais  des  travaux  plus  considé- 
rables sont  aujourd'hui  nécessaires, 
et  le  cnré ,  M.  Gazan,  a  fail  un  appel 
à  la  générosité  des  habitans  du  Lan- 
guedoc pour  restaurer  une  église  que 
leur  défotioti  aime  à  visiter.  - 


^ 'Dimanche  deriiier,  dans  la  càthé* 
jrale  de  HàvCliÀ,  'de  hardis  fripons 
excitèrent  un  grand  tumulte  à  la  der- 
nière messe  eh  faisant  un  grand  bruit 
à  la  porte,  et  en  criant  à  la  fois  t 
Sanvez-votts!  L'alarme  fut  grande  et 
le  désordre  effroyable.  Les  femmes 
s'enfuirent.  Des  vieillards,  des  enfans 
furent  rénveisés.  C'étoit  un  scuwe  qui 
peut  général.  Pendant  ce  temps  les 
▼oleurs  faisoient  main-basse  sur  les 
livres,  les  schalls,  les  sacs  et  l<^s  para- 
pluies oubliés.  C'étoit  ce  qu'ils  vou- 
ioient.  Le  prêtre  qui  étoit  à  l'autel 
acheva  la  messe,  et  ne  se  retira  qu'a- 
près le  dernier  évangile.  On  s'est  rap- 
pelé que  la  même  scène  avoit  eu 
lieu  il  y  a  dix  ans,  et  pour  la  même 
cause. 

Il  paroit  certain,  dit  un  journal, 
que  l'ancien  curé  Delacolonge ,  si 
tristement  fameux  par  un  gi^and 
crime,  est  parvenu  à  s'échapper  du 
bagne  de  Brest,  ayec  un  ancien  mé- 


decin qui  étoit  ton  compagnon  de 
chaîne.  On  croit  que  tous  deux  se 
sont  embarqués  pour  les  Etats-Unis* 
Il  peut  être  utile  de  L-  faire  savoir  j 
car,  qui  sait  si  Delacolonge,  con- 
damné aux  travaux  forcés  à  perpé- 
tuité, ne  cherchera  pas  dans  im  autre 
pays  à  troinper  le  cjérgé  et  les  fidè- 
les? Il  est  probable  qu'il  changera 
.  de  nom,  et  il  seroit  possible  qu'il  fit 
de  faux  papiers.  Il  seroit  à  désirer 
que  les  catholiques  des  Etats-Unis 
fussent  prévenus  de  l'évasion,  afin  de 
se  tenir  en  garde  contre  l'imposture. 

M.  Tabbé  Fueg ,  ecclésiastique 
suisse  ,  s'étoit  dévoué  à  l'instruction 
de  la  jeunesse  ,  et  dirigeoit  depuis  six 
ans  les  écoles  primaires  de  Porrenr 
truy  ;  deux  autres  ecclésiastiques , 
MM.  Schaller  et  Daucourt,  le  secon- 
doieut  dans  cette  tâche.  Ils  pouvoient 
se  féliciter  du  succès  de.  letus. soins  y 
quand  ils  sç  virent  en  butte  à  des  ao; 
cj;isations  injustes  pojit^fîs  à  rautçrité 
supérieure..  Fatigués  de  tracasseries , 
paralysés  dans  leurs  fonctions,  ména^ 
ces  d^uiie  révocation  prochaine,  ils 
n'ontpu  tenir  dans  un  état  si  pénible, 
et  ont  envoyé  le  28  avril  leurs  démis- 
sions à  la  commission  des  écoles  de 
Porrentruy,  en  offrant  cependant  de 
continuer  leurs  fonc^tions  pendant  six 
semaines.  La  conunission  des  écoles 
primaires  leur  a  fait ,  lé  9  mai ,  une 
réponse  fort  polie.  Elle  loue  leur  zèle 
et  leur  dévoûnient,  leur  témoigne 
SCS  regrets  et  sa  reconnoissance  pour 
leurs  soins ,  et  les  engage  à  remplir 
leurs  fonctions  jusqu'à  la  fin  de  l'an- 
née scolaire.  Elle  espère  même  que 
cesmessieuis  se  décideront  à  conti- 
nuer leur  bonne  œuvre.  La  lettre  est 
signée  Adam  ,  Hentzinger,  Parrat  et 
Arnold.  U  Olfsetvateur  du  Jura  pa- 
roît  croire  que  la  détermination  des 
trois  respectables  ecclésiastiques 
n'est  pas  irrévocable. 

L'importante  •  ^i.f/oi/«  de  Pie  VU, 
par  M.  le  chevalier   Artaud ,  vient 


(36a  ) 


d*être  traduite  en  italien  k  Milan,  par 
M.  le  cheTalier  Rovida,  Vun  des  lit- 
térateurs les  plus  distingués  de  cette 
ville. 


POLITIQUE. 

Plasienrs  des  journaux  qui  étoient  at- 
tachés au  service  du  ministère  précédent 
n'ont  point  encore  renoncé  à  le  défen- 
dre ;  et  cela  nous  paroit  d'autant  mieux 
de  leur  part ,  que  le  budget  actuel  des 
fonds  secrets  est  tout-à-fait  propre  à  in- 
duire les  gens  en  tentation.  Mais  il  nous 
semble  que  l'amitié  les  égare  un  pou  et 
les  fait  tomber  en  contradiction  avec 
eux-mêmes. 

Par  exemple,  ils  regardent  l'amnistie 
comme  quelque  chose  de  funeste  qui 
doit  faire  vivement  regreller  le  système 
ferme  et  fort  des  ministres  du  6  septem- 
bre, qui  ne  vouloient  pas  en  entendre 
parler  ;  et  ils  reprochent  à  cette  amnistie 
de  n'être  accordée  qu'à  demi ,  d'une  ma- 
nière mesquine  et  incomplète,  en  ce 
qu'elle  laisse  subsister  la  surveillance, 
c*est-à-dire  la  partie  la  plus  honteuse  de 
la  peine. 

On  peut  d'abord  leur  faire  observer 
que  les  anciens  ministres  de  Charles  X 
n'avoientpas  été  mieux  traités  à  leur  sor- 
tie de  ilam  ,  puisqu'ils  sont  restés  sous 
l'œil  et  sous  la  main  de  la  police  ;  ce  qui 
n'a  pas  empêché  que  leur  demi-délivrance 
n'ait  été  envisagée  par  les  mêmes  jour- 
naux comme  la  plus  insigne  faveur.  Re- 
marquons ensuite  que  si  une  amnistie 
mesquine  et  incomplète,  qui  n'est  accor- 
dée qu'à  demi  avec  les  plus  grandes  pré- 
cautions, est  de  nature  à  mettre  l'état 
en  péril ,  comme  ils  le  disent ,  le  dan- 
ger ne  devioit  pas  être  moindre  avec 
une  amnistie  complète  et  sans  restric- 
tion. Ajoutons  enfin  que,  si  de  la  part  des 
ministres  du  i5  avril,  c'est  une  chose  si 
dangereuse  et  si  funeste  que  d'avoir  fait 
ouvrir  les  prisons  à  i3o  condamnés  poli- 
tiques ,  on  ne  voit  pas  trop  pourquoi  les 
journaux  qui  leur  en  font  un  crime ,  font 
une  vertu  aux  ministres  du  6  septembre 


de  lei  avoir  devancés  sur  ee  point ,  en  ac< 
cordant  7a  faveurs  do  même  genre. 


Jusqu'à  présent,  le  temps  ne  paroU 
guère  disposé  à  sourire  auc  procbatues 
fêtes  du  mariage  de  Fontainebleau.  Noa's 
touchons  au  mois  de  juin,  et  c'est  à  prine 
si  les  Hlas  promettent  leurs  première^ 
fleurs  pour  celte  occasion.  De  tons  ettéi 
on  désespère  de  voir  arriver  cle  qum  mû- 
rir les  fruits  de  la  terre.  On  s'alarme;  les 
idées  sont  tristes;  la  nature  est  à  demî- 
morte  ;  et  telle  est  l'Inquiétude  des  esprits 
qu'on  Va  fouiller  jusque  dans  les  Tieille» 
centuries  de  Noslradamus  pour  y  chei^ 
cher  de  nouveaux  sujets  de  terreur» 

Nous  ne  savons  ce  qu'on  en  pensera  en 
France  ;  mais  de  tels  signes  n'eussent 
point  paru  bons  aux  anciens  Romsôns 
pour  des  fêtes  de  mariages  princiers  ;  et 
en  général,  l'année  où  nous  sommes  ne 
leur  eût  fourni  que  de  sinistres  augures. 
Du  reste,  dans  notre  propre  paya,  de  nos 
jours  et  avec  toute  la  force  de  ce  qu'on 
appelle  notre  raison  publique^  quand  on 
songe  que  nous  n'avons  que  ta  protection 
de  Luther  pour  écarter  ces  mauvais  pré- 
sages, il  y  a  certainement  de  quoi  donner 
à  réfléchir.  Ce  n'est  pas  ainsi  que  les  bé- 
nédictions du  ciel  s'imploroienl  et  s'ache^ 
toient  à  d'autres  époques  ;  et  si  la  prière 
publique  des  peuples  n'étoit  pas  toujours 
digne  d'adoucir  les  temps  de  colère ,  a« 
moins  n'encourolent*ils  pas  le  reproche  de 
les  braver  par  leur  orgueil  et  leur  impiété. 


PARIS,  22  MAI. 

M.  Félix  Real,  député,  est  nommé 
conseiller  d'état  en  remplacement  de 
M.  de  Salvandy,  et  M.  Quenault,  chef  de 
division  des  affaires  criminelles  au  minis- 
tère de  la  justice,  conseiller  d'état  en 
service  ordinaire  à  la  place  de  M.  Maca- 
rel.  Sont  aussi  nommés  conseillera  d'état 
en  service  extraordinaire  MM.  Vatont  c^ 
de  Saint'Marc-Girardin. 

—  Sont  nommés  maîtres  des  requêtes 
en  service  ordinaire,  M.  Azevedo,  direc- 


(  363.  ) 


tenr  de  U  poKcegénértle,  el  11.  Uely' 

d'OifseL 

.    —  Bl.  EmeskxDescloieaax.  substitut  du 

pr(»cnreur  du  roi,  remplace  M.  Quenanll 

à  la  diviiîoii  des  affaires  criminelles  au 

ministère  de  la  justice. 

-—  If.  Lepoilevin,  pair  de  France  et 
président  de  chambre  à  la  cour  royale  de 
Paxîs,  pi  nommé  grand  officier  de  la  Lé- 
gion^THonneur. 

—  M*  Renooard,  secrétaire-général  au 
mioisière  de  la  justice  et  des  cultes  et 
membre  de  la  chambre  des  députés,  est 
nommé  conseiller  à  la  cour  de  cassation, 
ei^  remplacement  de  M.  Jourde  ,  dé- 
cédé. 

—  M.  Parant,  avocat-général  à  la  eour 
de  cassation  et  dé|)uté,  est  nommé  sous- 
searéiaire  cfélat  au  ministère  de  la  justice 
et  des  cultes. 

—  Sont  nommés,  président  de  cham- 
bre à  la  cour  royale  de  Paris,  M.  Simon- 
^)ean;  conseiller  à  ladite  cour  M.  Deqne- 
VBuWlIen;  juge  au  tribunal  de  première 
instance  de  la  Seine,  M.  Salmon  ;  pro- 
curenr  du  roi  à  Versailles  à  la  place  de 
M.  Salmon,  M»  de  Molenes  ;  procureur 
da  roi  k  Anzerre,  en  remplacement  de 
U.  de  Molenes»  M.  Dionis  do  Séjour; 
procnreurduroiàChaleaudan,  M.Branlt; 
procureur  du  roi  ï  Troyes,  M.  Mongie; 
conseiller  à  la  cour  royale  de  Mmes, 
M.  Bron  de  Villeret;  président  à  Avignon, 
il.  Mounier  des  Taillades,  avocat;  pré- 
sident )  Digue,  M.  Lalande. 

—  M.  Talandier,  conseiller  à  la  cour 
royale  de  Limoges,  est  nommé  président 
de  chambre  à  ladite  cour,  et  remplacé  en 
qualité  de  conseiller  par  M.  Barny,  avo- 
jE»t  à  Limoges. 

—  M.  Lacave  Laplagne  a  été  réélu  dé- 
{Nité  au  coll^de  Mirande. 

—  Le  6*  collée  électoral  deMaine-et- 
lAlrc  est  convoqué  pour  le  13  juin 
à  Dooé ,  à  Teffet  d'élire  un  député  .  en 
remplacement  de  M.  Félix  Bodin ,  dé- 
cédé. 

—  iM.  de  Beauprcatiz,  sous-préfet  de 


Dax,  passe  à  la  sous-préfecture  de  Berge- 
rac, en  remplacement  de  M.  Marre,  qui,, 
dit-on,  seroit  appelé  à  Dax. 

—  M.  de  Rémusat  est  nommé  rappor- 
teur de  la  commission  pour  le  chemin  de 
fer  de  Paris  à  la  frontière  belge. 

—  M.  de  Latour-Maabourg,  ambas- 
sadeur français  à  Madrid,  est  arrivé  à 
Paris. 

—  M.  de  Fagel,  ambassadeur  de  Hol- 
lande, est  de  retour  à  Paris. 

—  Le  général  Gourgaud  est  parti  sa^ 
medi  pour  aller  au-devant  de  la  princeaie 
Hélène. 

—  Le  ministre  de  Mecklembonrg  k 
Paris  n'assistera  pas,  dit-on,  aux  céré-^ 
monies  du  mariage.  Il  paroit  qu'il  a  reçn 
l'ordre  de  retourner  sur-le-champ  h 
Schwerin. 

^—  On  annonce  que  seise  couples  pari-* 
siens  seront  do  tés  à  l'occasion  du  mariage 
du  duc  d'Orléans. 

—  Le  conseil  municipal  de  Paris  a 
voté  à  l'occasion  du  mariage  38,ooo  fr. 
qui  seront  donnés  aux  bureaux  de  cha- 
rité ;  12,000  qui  serviront  il  vêtir  les  enfan» 
des  salles  d'asiles ,  s 0,000  fr.  pour  en^ 
couragemens  aux  écoles  primaires,  et 
60,000  fr.  à  répartir  entre  les  associa- 
tions donvriers  formées  dans  une  vuQ 
d'assistance  mutuelle. 

—  Le  conseil  municipal  de  Paris  ar 
donné  un  avis  contraire  à  la  prolongation 
du  chemin  de  fer  de  Saint-Germain  en- 
tre la  rue  Saint-Nicolas  et  la  rue  Menve- 
des-Mathurins.  La  commission  d'enquête 
a  voit  précédemment  approuvé  ce  plan  à 
l'unanimité. 

—  La  coumiission  créée  par  l'ordon- 
nance du  ai  mai  i836,  pour  la  liquida- 
tion des  créances  françaises  fondées  sur 
l'art.  3  de  la  convention  conclue  le  4 
juillet  i83i  entre  la  France  el  les  Etats-* 
Unis,  a  terminé  ses  travaux. 

—  Le  conseil  d'état,  à  l'occasion  de  lii 
réclamation  du  vicomte  Portalis,  vient  de 
rendre  la  décision  suitante  : 

«  Considérant  que  la  loi  ne  met  à  la 
charge  de  l'état  que  les  dettes  de  l'ancienne 
Ibte  civile  ;  ' 


(364) 


•  Que  la  disposition  faite  par  le  roi 
Charles  X,  an  proGtdn  réclamant,  d*une 
somme  de  100,000  fr.  est  un  acte  de  pnre 
munificence  qui  ne  sanroit  constituer 
nnc  délie  ; 

»La  requête  du  vicomte  Portalis  est 
rejeléc.  » 

— *  M.  Tabbô  Ghossoltc,  curé  do  Saînt- 
Mandé,  fut  volé  dans  son  presbytère  le  30 
septembre  dernier.  On  lui  prit  190  fr. 
dans  son  bureau.  Les  soupçons  se  portè- 
rent sur  un  nommé  Lavaut,  son  ancien 
domestique,  sorti  de  chez  lui  huit  jours 
auparavanL  Quelques  indices  sembloient 
^  forlitier  ces  soupçons.  La  vaut  a  été  tra- 
duit aux  assises  de  la  Seine,  le  so  mai  ;  il 
m  nié  le  vol.  M.  le  curé«  assigné  comme 
témoin,  dépose  avec  une  grande  modéra- 
tion, et  donne  de  bons  irenseignemens 
sur  lesantécédensde  Lavaul.  «Je  le  croyois 
tellement  bonnéle,  dit-il,  que  lorsque 
tout  Saint-Mandé  Faccusoit,  je  ne  vou- 
k>is  pas  croire  qu'il  fût  coupable,  et  ce 
n'est  que  trois  jours  après  que  je  consen- 
tis à  signer  le  procès- verbal.*  Le  substitut 
a  soutenu  l'accusation.  Néanmoins  La- 
vant a  été  acquitté.  M.  l'abbé  Chossolt<$ 
t'est  approché  de  lui,  et  lui  a  adressé  quel- 
ques paroles  en  lui  serrant  la  main;  lac- 
cnsé  ému  a  versé  des  larmes. 

—  Le  sieur  Ilusson ,  arrélé  après  avoir 
profité  de  l'amnistie,  vient  d'être  remis  en 
liberté,  à  la  suite  d'un  court  interroga- 
toire. Les  propos  qu'on  lui  iroputoit  se 
sont  trouvés  faux. 

—  Le  nombre  des  amnistiés  politiques 
2i  qui  l'on  a  permis  de  séjourner  à  Paris 
jusqu'à  nouvel  ordre  dépasse  5o. 

—  L'usage  des  gants  vient  d'être  pres- 
crit dans  tous  les  corps  de  troupes  à  pied, 
pendant  toute  l'année,  excepté  pendant 
les  exercices  et  les  manœuvres,  h  moins 
d'une  autorisation  spéciale  des  chefs. 

—  11  paroit  que  le  maréchal  Glausel, 
dont  on  a  annoncé  la  maladie,  se  porte 
beaucoup  mieux. 

—  Le  vicomte  de  Conrtivron,  chef  de 
bataillon,  vient  d'être  nommé  officier  de 
la  Légion- d'Honneur. 

'  —  M.  le  lieutenant-général  comte  Da- 


rosnel,  aidede-camp  de  Louis-Philippe; 

va,  dit  on,  être  nommé  pair  de  France.* 
M.  Dnrosnel  est  le  seul  pair  des  Cent- 
Jours  qui  n'ait  pas  été  renommé. 

—  T^  colonel  Gandin  vient  de  mourir 

subitement  II  Paris. 

—  Le  scean  de  la  justice  de  paix  da 
troisième  arrondissement  a  été  Tofé,  le 
17  mai,  an  secrétariat;  c'étoit  celui  qui 
éloil  empreint  sur  les  expéditions. 

—  Le  a5  mai,  l'Académie  française 
tiendra  une  séance  publique  ponr  la  ré- 
ception de  M.  Mignet. 

— ^Un  jonrnal  dit  que  M.  Gaixot  a  dé- 
claré au  sein  de  la  réunion  Hartmann  , 
qu'il  falloil  soutenir  et  contenir  le  mi- 
nistère. 

—  On  croit  que  les  séances  dé  la 
chambre  des  députés  seront  suspendues 
plusienrs  jours  pendant  les  cérémonies 
du  mariage  à  Fontainebleau. 

—  Un  journal  assuie  qu'il  est  encore 
question  de  M.  Salvandy  pour  remplacer 
M.  Félix  Bodin  an  collège  électoral  de 
Doué. 

—  Pendant  Tannée. 1 836,  le  tribunal 
correctionnel  a  eu  à  s'occuper  de  g  14  af- 
faires pour  coups  et  blessures  volontaires  ; 
i,ao5  personnes  ont  été  mises  en  préven- 
tion ,  dont  1 ,007  hommes  et  176  femmes. 

Parmi  les  hommes,  85 1  étoîent  âgés  de 
21  ans  et  plus*  76  de  16  à  31  ans;  5  de 
moins  de  16  ans;  96  n'ont  pas  com- 
paru. 

Parmi  les  femmes,  169  étoient  âgées 
de  a  1  ans  et  au-dessus  ;  13  de  1 6  à  s  i  ans  ; 
une  seule  de  moins  de  16  ans;  i4  n'ont 
pas  comparu. 

—  On  construit  sur  le  boulevard  Bonne- 
Nouvelle,  un  bazar  destiné  h  recevoir  tons 
les  genres  d'industrie. 

—  Les  ouvriers  sont  occupés  2i  revêtir 
en  stuc  le  péristyle  qui  forme  galerie  au- 
tour de  la  grande  salle  de  la  Bourse. 

—  Mardi ,  à  la  chute  du  jour,  un  în- 
diridu  que  Ton  présume  atteint  d'aliéna- 
tion mentale,  ctoit  h  boire  dans  un  caba- 
ret près  de  l'dôtel- de  Ville,  lorsque. 


voyant  une  Yoitare  chargée  de  moeUons , 
il  conrnl  se  jeter  sous  la  roae.  Il  est  mort 
nT-le-champ. 

—  Du  i"  mai  au  la  inclus,  vingt-cinq 
faillites  ont  été  enregistrées  au  tribunal 
de  commerce  de  la  Seine. 

—  Une  enquête  est  ouverte  h  la  pré- 
fecture de  la  Seine  sur  un  projet  de  ca- 
nal  à  ouvrir  entre  Pontoise  el  Saint -De- 
nis, el  passant  dans  le  département  de  la 
Seine  sur  les  territoires  des  communes  de 
âaiat-Denis  et  Ëpinay. 


NOUVELLES   DES  PROVINCES. 

La  cbambre  de  conimerce  d'Amiens 
a  demandé  au  gouvernement  que  le  che- 
min de  fer  qui  va  à  la  frontière  de  Bel- 
gique en  passant  par  cette  ville ,  ait  un 
embranchement  sur  Boulogne  pour  com- 
muniquer plus  facilement  avec  l'Ângle- 
terre. 

— ;  Le  conseil  municipal  et  la  chambré 
du  commerce  du  Havre  sollicitent  aussi  la 
prolongation  du  chemin  de  fer  de  Paris  à 
Rouen  jusqu'au  Havre. 

.« —  M.  Dçbry,  sous -préfet  de  Péronne 
depais  la  révolution  de  juillet,  et  Gis  du 
convcntioanel  de  ce  nom ,  vient  de 
mouriiu 

•  —  Le  conseil  municipal  de  Gisors  vient 
d'être  dissous.  La  dissolution  du  conseil 
municipal  d'Ëvreux  avoit  élé  annoncée  à 
tort,  par  un  journal  de  Rouen. 

-  •—  Un  individu  âgé  de  17  ans ,  nommé 
Muzart ,  vient  de  comparoître  devant  la 
cour  d'assises  de  Reims ,  comme  accusé 
de3i  faux,  de  a4  escroqueries,  de  a  ten- 
tatives du  même  délit  et  d'un  vol.  Il  a  élé 
condamné,  le  17  mai,  à  5  années  d'empri- 
sonncmenL 


(  365  ) 

que  le  ministère  public  demandant  un 
verdict  do  culpabilité ,  ait  mis  en  avant , 
pourroblonir,  la  clémence  de  Ïjouis-Phi- 
ïippe ,  comme  si  le  jury  étoit  tenu  de  se 
transformer  en  une  machine  à  condamna- 

a* 

lion ,  à  seule  un  de  fournir  des  alimens  à 

la  clémence. 

—  Les  frères  Allard,  accusés  de  crimes 

commis  pendant  les  troubles  de  la  Ven- 
dée ,  ont  été  acquittés  le  16  par  la  cour 
d'assises  de  Blois. 

—  Mademoiselle  de  Rivière  ,  sœur  de 
feu  M.  le  duc  de  Rivière,  est  morle  ces 
jours-ci.  à  sa  terre  de  Pandy  (Indre.) 

—  Nous  avons  parlé  cet  hiver  de  l'as- 
sassinat de  M.  le  curé  de  Gulèlre,  canton 
d'Amay,  diocèse  de  Dijon.  La  nuit  du  8 
au  9  février,  un  individu  s'introduisit  au 
presbytère,  porta  des  coups  à  M.  Daunas, 
curé,  âgé  de  6i  ans,  et  alors  endormi ,  et 
le  laissa  pour  morl.  De  là  il  se  rendit  dans 
lachambredeladomeslique,GlaudineGal- 
land,  qu'il  mallraita  encore  plus.  Tout  le 
village  accusa  le  nommé  Billard,  qui  avoit 
une  forl  mauvaise  réputation.  H  a  paru 
aux  assises  de  la  Côte-d'Or  le  17  mai*  Le 
curé  et   la  domestique,  échappés  à  la 
mort,  mais  encore  couverts  de  blessures, 
ont  comparu  à  l'audiencet'La  fille  surtoirt 
est  encore  dans  un  état  déplorable.  Elle 
raconte  toutes  les  circonstances  de  l'as- 
sassinat, et  déclare  à  plusieurs  reprises 
qu'elle  a  parfaitement  reconnu  Jean  Bil- 
lard. M.  le  curé  ne  se  rappelle  rien  ;  sqp- 
pris  dans  son  sommeil,  il  croit  avoir  perdu 
aussitôt  connoissance ,  et  n'a  reconnu  per- 
sonne. Les  jurés  ont  déclaré  Billard  cou- 
pable, mais  avec  des  circonstances  atté- 
nuantes. Il  a  élé  condamné  aux  travaux 
forcés  à  perpétuité.  En  sortant,  il  a  dit 
aux  témoins:  Si  j'en  reviens  jamais ,  gare 
â  vous  ! 

—  L'équipage  du  brick  suédois  For- 
batning,  de  Stockholm,  présentement  an 


—  I^s  cinq  contumaces  de  l'écha^ifTou- 
rée  de  Strasbourg,  qui  s*éloient  constitués  |  port  de  Paimbœnf ,  a  élc  empoisonné  avec 


prisonniers,  ont  été  acquittés  le  19  mai; 
cela  ne  doit  pas  étonner ,  car  cet  acquit- 
tement est  la  conséquence  du  premier  ju- 


de  l'arsenic ,  qui ,  dit-on  ,  a  été  jeté  dans 
la  souf)e  de  l'équipage.  On  a  arrêté  un 
Suédois  prévenu  de  ce  crime. 


gement  qui,  lui,  a  bien  pu  surprendre.  Mais        _  La  Gaiette  du  Lïmoa»in  a  été  obligée 
ce  qui  est  difllcile  k  comprendre  ,  c'est    de  suspendre  pour  quelques  jours  sa  po- 


blicalion ,  par  suite  des  exigences  et  des 
tracasseries  de  l'administration  relative- 
ment à  son  cautionnement. 

—  L*aiTaire  de  la  Gateitê  du  Lîmousinei 
de  M.  Chareyron  a  été  jugée  le  17.  Le  ga- 
rant a  été  mis  hors  de  cause,  et  M.  Lau- 
rent, rédacteur  de  la  Gazette,  déclaré  cou- 
pable de  diffamation ,  a  été  condamné  à 
quatre  mois  de  prison  ,  2.000  fr.  cfa- 
mende,  et  4.000  fr.  de  dommages-intérêts 
envers  M.  le  député. 

—  On  écrit  d'fssengeaux  (Haute-Loire) 
que  les  marchés  sont  encombrés  de  bes- 
tiaux ,  que  la  disette  des  fourrages  oblige 
les  cultivateurs  à  vendre. 

—  Un  incendie  a  éclaté  le  13  au  Mas- 
de-Fosse  (Hérault).  Le  curé  de  b  paroisse. 
M.  Morlan.  qui  s'est  trouvé  constamment 
au  milieu  de  cenx  qui  chercboietit  h  se 
rendre  maîtres  des  flammes .  n'a  pas  peu 
contribué  par  son  exemple  h  diminuer 
les  ravages  de  Tincendie. 

—  Les  prisonniers  bédouins  sont  par- 
tis de  Marseille  pour  Toulon,  où  ils  se- 
ront embarqués  pour  rAfri({ue. 


(  366  )  ' 

pelone .  où  se  trouve  Irribaren  avec 
mille  hommcfi,  ayant  encote  sons 
ordres  dix  mille  hommes  à  Paente-I 
Reyna ,  à  quelques  lienes  aa-dessons 
charry. 

«  On  demande,  continue  leJoturmUài 
Débats ,  si  l'infant  (jon  Sébastien  va  mar- 
cher sur  Madrid.  Nous  ne  le  pensons  pu. 
Ses  instructions  etson  but  doivent  être  de 
régulariser  l'insu Erection  dans  le  bas  Ara- 
gon ,dV  organiser  une  armée,  de  rallicri  an 
plan  commun ,  à  une  autorité  sapérieoiç, 
par  l'ascendant  de  sa  dignité  dTlnfant, 
les  chefs  de  bande  qui  opèrent  de  ce  côté. 
Depuis  long-temps  la  contrée  est  one  se- 


llas 


\ti 


conde  Navarre  ;  tous  les  paysans  sont  car-  f 
listes  et  tirent  des  coups  de  fusils  snx  < 
troupes  constitutionnelles ,  quand  elles 
veulent  pénétrer  dans  leurs  montagnes. 
Cette  contrée,  asile  des  bandea  éô  Ca- 
brera ,  de  Forcadcll ,  d'Esperanaa  et  d'au- 
tres chefs,  est  fort  étendue;  elle  com- 
prend tout  le  pays  montagneux  quLrègne 
le  long  des  frontières  de  TAragon,  de  1^ 
Vieille-Caslîlle,  de  la  Manche,  de  h  Cata- 
logne et  du  royaume  de  Va/ence;  cWe  ap- 
partient à  ces  diverses  provinces,  mais 
elle  constitue  un  territoire homo^ncp^r 
sa  configuration  générale ,  par  son  isole- 
ment de  tontes  les  grandes  coinmunica- 
tions  et  par  le  caractère  de  ses  habitans. 
C'est  là,  sans  doute,  que  va  se  porter  T.n- 
fant  don  Sébastien.  » 

—  Bien  que  le  Moniteur  dise  que  la 


EXTÉRIEUR. 

NOIIVEI.LB8   D'ESPAGNE. 

On  lit  dans  le  Moniteur  : 

«  Vingt  bataillons  et  douze  escadrons 
carlistes  ont  passé  l'Arga  à  Echarry  le  16, 
se  dirigeant  sur  l'Aragon.  L'expédition 
•est  en  vue  d'Irribaren ,  qui  est  parti  de 
Pnentc-la-Reyna  avec  douze  bataillons  et 
six  cents  chevaux.  Un  engagement  ne  tranquillité  se  consolidoit ,  le  la.  àBar 
|)eut  manquer  d'avoir  lien.  L'avant-garde  j^^elonne.  ilparoît,  d'après  les  correspon- 
carliste  éloit  le  même  jour,  à  midi,  à  I  ^*"^«s  particulières,  que  cette  viJle  est 
Koain ,  à  l'embranchement  des  routes  de  ,  *"  montent  de  voir  éclater  de  nouveaox  cl 
Tudela  et  de  Sanguera. .  ,  P'"^  S''^^^»  désordres.  L'insurrection  xé. 

I.e  Journal  des  Débais  sinqnièle  de  ce  '  P"blicaine  dcReus  travaille  la  popubtion 
mouvement ,  et  tout  en  se  persuadant  que  !  ^^^  "°«  «^^'^^^^  ^^^^  inquiétante  pont  U 
les  carlistes,  après  avoir  occupé  deux  an-  i  goavernemcnt  révolutionnaire  de  M»^ 
liées  le  Guipuscoa  et  une  grande  partie  '      "* 


-do  l'Alava  et  de  la  Biscaye,  cherchent 
maintenant  un  pays  moins  épuisé ,  il  pèse 
les  bonnes  et  mauvaises  chances  de  l'ex- 
pédition. Ce  qui  l'étonné  le  plus,  c'est  le 
passage  de  TArga  à  Echarry,  ^illagp  qui 
n'est  qn'à  trois  jours  de  marche  de  Pam<- 


-~  A  mesure  que  le  général  Parreno, 
qui  commande  à  Barcelonne,  fait  afficher 
des  proclamations,  elles  sont  couvertei 
de  placards  incendiaires. 

—  Il  paroi t  qne  l'insurrection  de  Rcos 
a  déj*"!  une  armée  de  3,ooo  hommes. 


(367 

^  -  —  Frappé  de  déchéance  et  mis  hors  U 
||pî  par  rinsurrectioii  républicaine  de  la 
Ifeatalogne,  le  gouvernement  révolution- 
toaiire  de  Madrid  est  encore  travaillé  par 
Âes  membres  des  cortès.  M.  Mendîxabal 
et  les  autres  ministres  sont  sans  cesse  har- 
celés, et  ne  peuvent  dire  un  mot  à  la 
l.ribnne  sans  élre  contredits. 

—  A  la  séance  du  i5,  M.  Carrasco  a 
amande  à  M.  Mcndizabal  pourquoi  il 
ii'avoit  pas  payé  les  intérêts  de  la  dette  le 
1*'*'  mtî,  s'il  pensoit  être  en  mesure  de 
perer  le  i"*  juin.  Le  ministre  sans  argent 
«  «lit  qu'il  ne  pourroit  répondre  à  ces 
questions  sans  compromettre  l'intérêt  du 
pays. 


Le  gouvernement  Sarde  vient  d'au- 
toriser la  construction  d'un  pont  suspendu 
en  fil  de  fer  sur  le  torrent  desUsses.  route 
royaW d'iVnnecy  à  Genl*vc.  Ce  pont,  au- 
cfoel  les  rochers  escarpés  qui  s'élèvent  des 
deux  côtés  dn  torrent  serviront  d'appui , 
sera  d'eue  seule  travée  de  170  mètres 
d'onverlare. 

—  La  fitte  de  sir  Walter  Scott,  ma- 
dame Lockart,  est  morte,  le  16,  à  Lon- 
dres. 

—  AL  f..eader  qui  à  voit  donné  sa  dé- 
mission pour  devenir  à  Westminster  le 
concurrent  de  sir  Francis  Burdett,  se 
trouve  aujourdliui  sans  siège  au  parle- 
ment. Le  bourg  de  Bridgewater  qui  l'a- 
voit  nommé,  vient  d'élire  un  député  tory. 

GHAIIBRE  DES  PAiRS. 

(Présidence  de  M.  Pasquier.) 
Séance  du  20  maL 

M.  le  comte  de  Tascher  observe  que 
M.  le  préfet  de  la  Seine  a  av^incé  un  fait 
inexact  lors  de  la  discussion  du  projet  de 
lot  relatif  au  terrain  de  l'ancien  Archevê- 
ché, et  afOrme  que  M.  l'Archevêque  n'a 
point  recules  plans  d'un  nouveau  palais, 
que  M.  de  Bambuteau  a  prétendu  lui 
avoir  été  soumis  depuis  plusieurs  mois  par 
l'administration.  On  a  seulement  en- 
voyé à  M.  l'Archevêque  le  plan  d'une 
nouvelle  sacristie. 

li.  LE.  PKÉsiuKNT.  Mcntiou  scra  faite 
au  procès-verbal  de  cette  observation. 


) 

J^  diambre  adopte  sans  discussion 
quatre  projets  de  loi  tendant  à  autoriser 
un  département  cl  les  villes  de  Lyon,  de 
Mâcon  et  do  Valencienues  à  contracter 
des  emprunts.  La  chambre  s'occupe  en- 
suite du  projet  de  loi  relatif  à  la  garde 
nationale  de  Paris  et  de  la  banlieue. 

Séance  du  a2  mai. 

L'ordre  du  jour  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion du  projet  de  loi  sur  la  garde  na- 
tionale. La  commission  maintient  les  ar- 
ticles 1  et  a  qui  lui  ont  été  renvoyés  pen- 
dant laséanc8  de  samedi,  et  rejette  les  di- 
vers amendemens  proposés. 

M.  d'Argout  développe  un  amende- 
ment qui  impose  l'obligation  du  service 
de  la  garde  nationale  à  toutFrançais  qui 


ci,  nonobstant  leur  inscription  sur  les 
registres  matricules  dan  autre  dépar- 
tement. 

M.  Dode  de  la  Brunerie,  membre  de 
la  commission,  veut  qu'on  laisse  au  con- 
seil de  recensement  Tappréclation  de  la 
résidence  qui  doit  décider  Tobligation  du 
service, 

M.  Dubouchage  trouve  l'ancienne  lé- 
gislation préférable  à  la  loi  en  discussion; 
il  appuiera  cependant  la  proposition  de 
iM.  d  Argon  t. 

M.  DE  MONTALiVET.  Si  la  loi  de  l85l 
avoil  paru  suffisante ,  on  n'auroit  pas  de- 
mandé son  changement. 

Le  ministre  se  range  du  côté  de  la  com- 
mission. 

L'amendement  de  M.  d'Argout  est 
néanmoins  adopté  à  une  grande  majo- 
rité. La  discussion  continue  sur  les  autres 
articles. 


^^j-SS^f^ 


ClIAIlIBnË  DES  DÉPUTÉS. 

Séance  du  ao  mac. 

&L  Jacquerninot,  l'un  des  vice-prési- 
dens  •  ouvre  la  séance  à  une  heure. 
M.  Teyssère  obtient  un  congé,  l/ordre 
du  jour  indique  un  rapport  de  la  com- 
mission des  pétitions. 

Al,  LiAOïÈBES,  premier  rapporteur 
entendu.  LadamePonlretde  Mauchamps. 
directrice  gérante  de  la  Gazette  des  Fent- 
mes,  à  Paris  (curiosité),  demande  la  sup- 
pression de  l'art.  3i3  du  code  ciTii,qui 


C  366  ) 


|)Orle  1  Le  mari  doit  proleclio»  d  *a  ftmnu, 
ia  femme  obiiitatice  à  loH  mari.  (£cl*b  de 
rire  prolongés.  Tons  les  regarcU  se  toor- 
nent  en  ce  moment  vers  la  pêlilionaaire 
placée  d*as  la  Iribnne  des  dames,  au  fond 
de  la  salle  et  en  face  de  la  tribone  des 
orateurs.  ) 

La  dame  Poulret  de  Mauchamps,  dit 
le  rapporletir,  indignée  de  la  supériorité 
■tlribuéc  par  le  code  k  l'homnie  sur  la 
femme,  vient  contester  cette  supfriorilâ. 
Sa  pétition  n'est  pas  le  tesaltat  cTune 
(cuvre  (Tirréflexion,  c'est  le  développe- 
ment d'un  syst&me  froidement  et  habile- 
ment conça.  Queceliedame  exprime  son 
opinion  personnelle  ou  qn'dle  soit  l'or- 
gire  «voué  d'nne  secte  nonvelle,  il  est 
certain  qiie,  depuis  la  révolnt  ion  de  juillet, 
ctsnrloDt  depuis  les  prédications  du  sainl- 
simonisme.  on  a  \a  surgir  certaines  pré- 
tentions d'égalité  (pour  ne  rien  dire  de 
plus)  dans  une  partie  notable  de  la  so- 
ciété, qui  s'était  contentée  jusqu'alon 
d'une  domination  plus  douce  et  moins 
contestée.  Ls  femme  libre  veut  décidé- 
ment f«ire  invasion  dans  le  domaine  des 
idées  sérieuses  et  de  la  politique. 

M.  le  rapporteur  ajoute  que  la  pétition- 
naire a  joint  b  son  espèce  de  fdCtum  plu- 
ueurs  numéros  du  Journal  det  Femmci , 
'où  les  idées  dévelopjiées  dans  la  pétition 
H  reproduisent  soos  tontes  les  formes, 
en  prose,   en  verï,  en  contes,  en  chan- 

ApTËs  s'être  [tong-temps  dlTCrlie  aux 
dépens  de  la  dame  Poutret,  que  rien  ne 
semble  déconcerter,  la  ckambre  ne  jugeant 
pas  à  propos  de  l'admettre,  comme  elle  le 
demande,  au  nombre  des  ilépulés,  ni  au 
bancdcsjiiges,  ni  dans  les  camps,  pafse 
à  l'ordre  du  jour. 

M.  de  Montépin,  autre  rapporteur,  dit 
que  le  sieur  Qucdeville  voadroit  que  la  loi 
qui  supprime  lesjeui  ne  fût  pas  exécutée, 
qu'on  établit  au  contraire  cinq  nouvelles 
maisons,  et  qu'on  fit  U:>e  loi  contre  les 
marchés  k  terme  de  la  bourse.  Après  une 
longue  discussion,  la  cfaambre  passe  ï 
fordre  du  jour. 

M.  Martin  (du  Nord)  présente  deux 
projets,  l'un  ouvrant  un  crédit  de 
^o.ooo  fr.  |iour  trijvaux  à  faire  au  port 
de  Kécamji .  et  l'autre  un  crédit  de 
470, oon  fr.  pour  les  eaux  de  Néris  et  de 
l'Iombières. 

IS.  Dagucncl,  dernier  rapporteur,  ea.> 


tretient  la  chambre  des  nombreuses  pé- 
titiuns  des  armuriers  de  Paris,  Saint- 
Etienne  ,  etc.  coRtrc  l'ordonnance  qui 
range  les  pistolets  de  poche  au  nombre 
des  armes  prohibées.  I^  chambre  passe  k 
l'ordre  du  jour  sur  la  partie  de  ces  péti- 
tions qui  attaque  la  constitutionn alité  de 
l'ordonnance,  et  renvoie  aux  minislresda  ' 
commerce  cl  des  finiinces  ce  qui  a  rap- 
port à  une  indemnité. 

La  chambre  adopte  le  projet  de  loi  sur 
le  systtoe  métrique  des  poids  et  w 
Elle  adopte  également  et  sans  dj» 
le  projet  relatif  ans  concessioiwdescbnteft 

Séance  du  aa  ntaL 
L'ordre  du  jour  est  la  discnssion  sur  les 
sucres.  M.  de  Lespaul  accorde  qn'il  faut 
réduire  l'impAl  sur  les  denrées  coloniales, 
mais  il  ne  veut  pas  que  la  réduction  mit 
telle  que  le  sucre  indigène  ne  puisse  son- 
lenîr  la  concurrence.  M.  Comte  vote  ponf 
le  projet.  M.  Ulin  de  Bourdon  rappelle  le 
projet  présenté  par  M,  d'Argont,  et  qui 
éloit  empreint  des  caraclties  de  liscalîU 
les  plus  nexatoires.  Examinant  la  nouvelle 
loi,  il  rlit  i|ue  la  réduction  du  sucre 
des  colonies  aura  pour  résultat  l'anéan- 
tissement du  sucre  îndigèoe,  bien  moins 
sacriGé  i  l'intérêt  colonial  qu'ï  des  inté- 
rêts étrangers.  On  entend  encore  quel- 
ques orateurs  pour  et  contre  Ii  loi,  et 
la  discussion  est  renvoyée  ï  demain. 

^  Citant,  ai)run  D  Clrre. 

BaUKSG   BE    PARIS   DV    SS    MAI, 

ClNOli.  0/0.j.du22ma™.  lOSfr.  2&e. 

QUATIIE  p.  0/1),  j,  (le  mars.  09  fr.  00  c. 

ThOlS  j].  0/0,  j.  du  déc.  70  fr,  ÎO  c. 

Qiiiilrï  1/2  |i.  0/0,j.  de  mars.  000  fr.  00  c. 

Ai:l.  de  la  B;mt|iie.  UHi  fr  OU  c. 

Bons  au  Trésor.  3  0/0. 

Renie  dt  ta  Ville  de  Parii.  000  fr.  OOc. 

Oblig.  de  la  Vdle  de  Paris.  I  IS.S  fr.  00  e. 

(jiialie  eiiBjiii.  llROfr.OOc. 

Caiwe  h  jpothêcuire.  SIO  fr.  00  c. 

Renie  de  H™]]1™.  iJ9  fr.   flOi. 

Empriiiil  romain.  101  fr.  0/0 

Emprunt  Belge.  101  fr.  I/Î 

EinpiunI  d'Huili.  ÏHO  fr.  0/0 

nente  d'Esiugiie  h  p.  0/0.  16  fr.  OfO 


t.* AMI  DE   LA  RELIGION 

ptrptl  les  Mardi .  Jeudi 
éC  Samedi. 


N*  2845. 


On  penL'jbonner  des  j^^,  ^5  MAI  1  »»7. 


A**  et  1 5  de  chaque  mois. 


iPRlX  DEL'ABO>^'KNKNT 

'  I  an 36 

6  mois  ....  <i   1 9 

5  mois 10 

1  mois 5  5o 


SUR 


TROIS  HISTOIRES  DE  .L'ÉGLISE. 


Cesl  lin  fait  assez  remarquable  de 
moue  époque,  qu'il  paroisse  presque 
ûiBltanéinent  trois  histoii«s  de  l'£- 
glise ,  chacune  avec  des  continua- 
tions difierentes.  La  première  en 
date  ,  et  la  seule  qui  soit  terminée, 
ou  du  inoins  que  nous  ayons  en 
antier,  est  celle  de  Bérault-Bercastel , 
âTCc  une  continuation  jusqu'au  pon- 
tificat actuel  »  par  M.  Henrion.  Nous 
avons  parlé  successivement  des  vo- 
lumes de  cet  ouvrage  ,  entre  autres 
N"  i436, 2545  et  2682.  Nous  avons 
du  nous  arrêter  moins  sur  ce  qui 
n'étoit  guère  qu'une  réimpression  ; 
mais  les  deux  derniers  volumes  sur- 
tout ne  sootplusde  Bérault-Bercas- 
'  tel  9  et  deioailderoient  de  nous  oc- 
cuper Jong-teinps.  Nous  devons  du 

I  moins  doiuier  une  idée  des  objets 
qu'ils  embrassent. 

Le  tome  xi  va  de  l'an  1765  à  1793. 

II  est  partagé  en  six  livres.  On  y  voit 
l'état  des  diCTérentes  missions  dans 
Cet  intervalle ,  la  suite  de  la  conspi- 
K^tion  philosophique,  l'acharnement 
de  quelques  cours  contre  les  Jésui- 
tes* etle  bref  arraclié  à  Clément  XIV. 
ti'auteur  s'est  fort  étendu  sur  l'affaire 
des  Jésuites  et  sur  les  procédés  ri- 
Qmreux  dont  ou  usa  à  leur  éf^ard 
^tlQS  différens  états.    L'histoire   du 

Ktificat  de  Pie  YI ,  les  troubles  de 
leinagne ,  les  innovations  de  Jo- 
|epb  II  et  de  Léopold,  les  prétentions 
ie  la  cour  de  Naplës ,  sont  racon- 
tés avec  détails.  L'auteur  s'arrête 
Hirtout  sur  le  tableau  de  la  vévolu- 

7 orne  XCIÏf.  L'Ami  de  la  Religion, 


tion  française  et  de  ses  terribles  ef- 
fets. Il  suit  l'histoire  du  schisme 
constitutionnel  et  de  tous  les  coups 
portés  à  la  religion.  Le  volume  s'ar- 
rête à  la  mort  de  Louis  XYI. 

Le  douzième  et  dernier  tome  a  vu 
le  jour  il  y  a  peu  de  mois.  Il  com- 
prend les  événemens  de  l'histoire  ec- 
clésiastique depuis  la  mort  de 
Louis  XYI,  en  1793,  jusqu'en  1815* 
Cet  espace  de  temps  est  partagé  en 
trois  livres,  98,  99  et  100.  L'auteui* 
y  passe  eu  revue  une  foule  de  faits  ; 
il  retrace  rapidement  le  règne  de  la 
terreur  »  la  persécution  contre  la  re- 
ligion et  le  clergé  ^  les  folies  du  culte 
dit  de  la  raison  ,  les  manœuvres  d'un 
parti  schismatique;  il  montre  le  Saint- 
Siège  mêflie  attaqué,  le  pape  prison- 
nier, les  cardinaux  et  prélats  disper- 
sés, etc.  Bonaparte  vient  rendre  un 
instant  le  calme  à  la  religion ,  il  con- 
clut le  concordat  en  1801  ;  mais  lui- 
même^  égaré  par  l'orgueil  et  l'ambi- 
tion, suscite  à  l'Eglise  des  tribula- 
tions nouvelles.  Rome  éprouve  une 
seconde  persécution ,  son  pontife 
est  enlevé  et  traîné  encore  en  France, 
le  sacré  collège  est  de  nouveau  dis- 
persé ,  un  concile  convoqué  dans  des 
vues  hostiles  est  dissous  i)ar  la  colère, 
des  diocèses  sont  livrés  à  l'arbitraire 
et  à  la  violence.  Cet  étal  de  choses 
dure  quatre  ou  cinq  ans  ,  et  ne  unit 
que  par  la  chute  de  celui  qui  vou- 
loit  mener  l'Eglise  et  l'Europe  avec 
une  verge  de  for. 

Tel  est  le  tableau  que  déroule 
M.  Henrion.  Il  y  joint  les  faits  que 
lui  fournissent  les  églises  étrangè- 
res. Il  a  profité  des  ouvrages  piH 
bliés  récemment  sur. les  deraiera  évé- 


(  .370  ) 


>iciucus  >  '  <îcs  Mémoires  de  M.  le  car- 
dinal Pacça ,  dé  V  Histoire  de  M,  Ai^ 
tatid ,  etc.  Il  cite  pailout  ses'autori- 
tés  avec  une  grande  exactitude.  De- 
puis 1 81 5  jusqu'en  1 831 ,  il  s'est  borné 
à  une  chronologie  des  faits  de  l'iiis- 
loire  ecclésiastique.  Il  aura  craint 
peut-être  de  rencontrer  là  trop  de 
noms  qui  occupent  encore  la  scène, 
et  s'arrête  à  l'élection  du  pape  ré- 
gnant. 

■  Nous  devons  faire  mention  encore 
d'un  discours  sur  le  but  et  les  ré.sid- 
tats  de  la  philosophie  du  dernier  siè-» 
de.  l/auteur  apprécie  fort  bien  Tîn- 
tolérance  et  la  mauvaise  foi  de  ces 
hommes  qui  étaloient  de  si  belles 
mlaximessur  la  liberté  et  la  tolérance. 
*  Une  table  générale  terminé  l'ou- 
vrage, où  M.  Henrion  a  montré  con- 
stamment les  principes  et  les  senti- 
fnens  d'un  chtétien  dévoué  à  la  reli- 
gion et  à  l'Eglise. 

■  î^  deuxième  histoire  de  l'Eglise 
dont  nous  ayons  à  parler  est  encore 
fine  réimpression  et  une  suite  de  Bé- 
iMuU-Bercàstel.  La  réimpression  fut 
faite  à  Besançon  ,  en  1829  et  1830  , 
chez  les  frères  Gauthier.  M.  l'abbé 
Pélier  de  la  Croix  présida  h  cette  édi- 
tion ,  à  laquelle  il  fit  quelques  chan- 
gemens ,  et  njouta  quelques  notes  , 
le  tout  pour  purger  l'ouvrage  de 
Bérault-Bercastel  du  mauvais  levain 
du  gallicanisme.  L*intention  pouvoit 
être  bonne ,  mais  Texécution  n'en 
fut  pas  toujours  heureuse.  Nous 
avons  parlé  plusieiu's  fois  de  cette 
édition  dans  notre  Journal;  à  cha- 
que fois  il  nous  est  venu  une  récla- 
mation de  M.  Pélier,que  nous  avons 
insérée,  mais  qui  n'a  point  fait  chan- 
ger notre  opinion  sur  son  travail. 
C'étoit  3!L-v,Klier  qui  devoit  être 
chai'g<^!p^4tft'6ni^u^  de  Bérault- 
B2j£t^Jh;  depuis'^tte  tâche  a  été 

Tr  fy'  -P» 


confiée  à  M.  l'abbé  de  Robiarno  ,  tt^ 
clésiastique  Belge,  d'une  famille  dis^ 
tinguée  du  pays. 

Nous  avons  reçu  deux  volumes  de 
cette  continuation.  Ils  commencent 
à  la  mort  dp  Clément  XI ,  en  1721 , 
et  vont  jusqu'à  la  fin  du  siècle.  Nous 
ne  savons  s'il  n'auroit  pas  été  à  pro- 
pos de  remonter  plus  haut  que'  1721 , 
car  il  est  reconnu  que  -les  dernier» 
volumes  de  Bérault-Bercaslei  sont 
rédigés  avec  beaucoup  de  n^Kgence, 
et  que  l'auteur  a  omis  beaucoup  de 
faits  importans  de  la  fin  du  xvu?  siè-^ 
de  et  du  comUiencémeKit  du  xvm^; 
mais  M.'  l'abbé  de  Robiano-  n'ayant 
entrepris  son  travail  qttélorsque  Bé^^ 
rault-Bèrcastel  étoit  ttnit  -impi4inë-y 
n'a  pu  réformer  ce  qut  étoit  publié.- 
Son  premier  volume,  partagé  en  dix 
livres,  va  jusqu'en  1779.  L'atiteuvpat 
mît  avoir  beaucoup  puisé  aussi  dans 
les  Mém(>ires  pour  servir  à  thistoire  eô^ 
clésiastique  pendant  h  xviii*  siècle, 
quoiqu'il  les  cite  moins  souvent  que 
M.  Henrion,  mais  il  donne  beauceup 
plus  de  place  aux  détail»  sur  les  mis- 
sions d'Asie  et  sur  led  persécution* 
qu'elles  ont  éprouvées.  Ces  faits  ap- 
partiennent sans  doute  spécialement 
à  une  histoire  de  l'Eglise.  L'auteur 
ajoute  des  noticeis  sur  les  saints  cano* 
nisés  dans  ce  siècle.  Il  ne  manque 
guère  l'occasion  de  s'élever  conti^  le 
gallicanisme,  et  même  on  trouve  à  la 
page  322  une  note  assez  sévère  sur  les 
Jésuites  français.  L'auteur  parle  d'ail» 
lei'rs  avec  estime  de  cet  ordre  célè- 
bre, et  signale  leur  chute  comme 
l'ouvrago  de  l'esprit  de  parti  et  de  la 
haine. 

A  la  suite  de  l'histoire,  l'éditeur  a 
placé  à  la  fin  du  premier  volume  nn 
tableau  curieux  desclablissemensdes 
Jésuites  par  toute  la  terre,  vens  1760. 
Il  y  avoit  alors  dans  la  société  cinq 


(371  ) 


uMstances  comprenant  30  provinces, 
14  maisons^  professes,  669  collèges,  61 
loviciats,  176  séminaires,  335  rési- 
lences,  223  missions,  tt  22,787  Jé- 
*iiles  dont  11,010  prêtres  ;  les  autres 
îtoient  scholastiques  ou  coadjuteurs 
t^nporels.  Les  pièces  justificatives  se 
composent  de  la  déclaration  de  Tar- 
chevêque  de  Mali  nés  sur  les  profes- 
8€uni  de  Louvain  en  1789,  quoique 
^(te  déclaration  appartienne  au  vo- 
lume suivant,  et  d'un  Mémoire  de 
l[abbé  Proyart  sur  la  F'ie  du  Dau- 

Le  deuxième  volume  de  M.  Tabbé 
d^  Bx>bianQ  commence  à  l'histoire 
des  illaminés  de  Bavière,  et  va  jus- 
qu'en 1800.  Pour  tout  ce  qui  regarde 
les  illuminés  de  Bavière ,  rauteur 
suit  l'abbé Barruel,  qui  a  raconté  fort 
lougueiçeçt,  toute  cette  affaire. 
Conime  Tabbé  Barrucl  a  écrit,  à  ce 
)u'il  parpit,' d'après  des  pièces  au- 
lieatiques,  qn  peut  &\i\  rapporter  à 
ui  pour  celtQ  .partie  des  Mémoires 
iu  Jacobinisme/ n\^\s  pour  ce  qu'  il  dit 
les  illumiqésde  France  et  des  francs- 
naçQOfi,.  nous  avouons  qu'il  ne  nous 
»enible  pais  mériter  la  même  cofn- 
lance.  L'aU)é  ^Barruel,  que  nous 
ivons  beaucoup  connu ,  étoit  un  ex- 
:;ell«nt  homme,  mais  un  peu  enclin 
I  preodre  pour  des  réalités  leis  cou- 
Ijeciures  deson  imagination  ardente  ; 
les  Mémoires  sur  le  jacobinisme  en  of- 
(reAt  la  preuve  lui  bicu  des  endroits. 
•  M.  l'abbé  de  Robiaiio  raconte  les 
iMstes  innovations  de  Joseph  II  en 
Alemagne,  et  de  Léopold  en  Tos- 
taie.  Il  suit  la  i  évolution  française 
Ains  ses  funestes  développemeus. 
L^auteur  y  a  joint  quelques  détails 
sur  des  doctrines  et  des  faits  dont  les 
Mémoires  sur  V histoire  ecclésiastifjtfe 
ait  xvui*  siècie  n'avoient  point  parlé. 
Éînsî  il  consacre  quelques  ligncs-aux 


systèmes  de  Lava  ter,  de  Gall,  de  Mes- 
mer et  de  Gagliostro.  Il  fait  l'histoire 
des  prodiges  arrivés  à  Bome  et  à  An- 
cône  vers  1796,  et  dont  Marchetti  a 
publié  la  relation,  et  il  donne  le  texte 
des  deux  décrets  du  cardinal  vicaire 
de  Rome  sur  ce  sujet  en  1797.  Ces  dé- 
crets sont  curieux,  seulement  il  nous 
semble  qu'ils  auroient  été  mieux  pla- 
cés en  note. 

L'auteur  fait  connoître  quelques 
institutions  respectables  commencées 
en  France  à  la^fm  du  dernier  siècle. 
Nous  avions  été  étonnes  du  jugemeni; 
fort  sévère  qu'il  porte,  page  256,  sur 
une  de  ces  institutions  ;  nous  n'avions 
point  reconnu  là  la  mesure  habi* 
tuelle  de  M.  l'abbé  Robiano;  mais, 
nous  venons  d'apprendre  que  sur  les 
observations  qui  lui  ont  été  faites,  il. 
a  consenti  Je  bien  bonne  grâce  à  re- 
trancher du  sommaire,  du  texte  et; 
des  notes  tout  ce  qui  concernoit  cette 
congrégation;  que  ces  changemena 
ont  éié  faits  dans  les  planches  cli- 
chées,  et  que  des  cartons  seront  en- 
voyés aux  souscripteurs  po¥r  les  pla* 
cer  dans  leur  volume.  Ce  procédé  da 
savant  autenr  fait  honneur  à  sa 
loyauté  ;  il  étoit  digne  de  lui  de  ren- 
dre justice  à  des  hommes  estimables 
et  modestes, 

Les  pièces  justificatives  de  ce  vo« 
luu)e  se  composent  d'un  précis  sur  le 
système  de  Svvredçnborg,  d'une  très-*; 
longue  exposition  du  code  des  illu<» 
minés  de  Bavière,  du  texte  du  cour 
cordai  de  1801,  et  des  bulles  et  breb 
y  relatifs,  de  mémoires  sur  les  affai- 
res de  Belgique  en  1814  et  en  1817 
(le  concordat  et  les  mémoires  ne  se 
rapportent  pourtant  qu'aux  volumes 
suivans),  et  d'un  précis  sur  deux  as- 
sociations qui  ont  servi  au  rétablis- 
sement des  Jésuites.  Ce  précis  est  .tii:é 
en  entier  de  VAmi.d^  la  Religion^ 


(  3; 

toin«   \ux  ;  réililenr  a  oublié  d'en 
piVîvenir. 

Il  doit  çaroîtrc  encore  deux  volu- 
mes de  la  cotitiiiuation  de  M.  Tabbé 
de  Robiano  ;  nous  en  rencfrons 
compte  dès  qu'ils  nous  seront  par- 
venus. Nous  saisirons  mieux  alors 
Tensembledu  travail. 

La  dernière  histoire  de  l'Eglise  est 
celle  qui  fut  annoncée  l'année  der- 
nière sous  le  iiire  d'Histoire  du  chris- 
tianisme  ;  c'est  la  même  que  V Histoire 
ecclésiastique  de  l'abbé  Fleury.  Nous 
fîmes,  Numéro  2669,  quelques  obser- 
vations sur  le  prospectus,  et  nous  in- 
sérâmes ensuite  une  réponse  de  Té- 
diteur.  Il  a  paru  cinq  volumes  de 
cette  histoire.  Les  quati'e  premiers 
ne  sont  que  la  réimpression  du  texte 
de  Fleury.  Le  tome  iv  va  jusqu'à  la 
fm  du  xn«  siècle.  Le  tome  v  que  nous 
n'avons  point  reçu,  doit  contenir  la 
i^uite  du  texte  ancien  de  Fleui-y,  qui 
se  prolonge  jutsque  dans  le  tome  vi. 
On  aura  en  cinq  volumes  et  demi  ce 
qui  en  faisoit  vingt  dans  les  anciennes 
éditions.  On  sait  que  la  nouvelle  est 
dans  le  format  grand  in-8*  à  deux  co- 
lonnes. 

Le  tome  vi ,  qui  a  paru  avant  le 
tome  v,  contient  d'abord  la  suite  des 
anciennes  éditions  deFieury  jusqu'au 
concile  de  Constance ,  puis  la  partie 
'retrouvée  du  travail  de  Fleury.  Nous 
avions  eu  quelques  doutes  sur  cette 
découverte,  mais  on  a  bien  voulu 
nous  confier  un  cahier  du  manuscrit. 
La  copie  n'est  pas  de  la  main  de 
Fleury  ,  mais  des  personnes  exercées 
ont  cru  reconnoître  son  éa-iture  A 
différentes  corrections.  L'éditeur  re- 
raarque  dans  V ai'crtisscment  du  si- 
xième volume  que  Daragon ,  profes- 
seur de  l'Université  de  Paris,  posses- 
seur des  manuscrits  de  Fleury  par  la 
moH  de  son  neveu  ,  M.  de  la  Vigne 


deiFréclieville ,  ayant  publié  eu  17W 
le  Droii  publie  de  Fleury,  annonça 
dans  sa  préface  qu'il  possédoft  en  ma- 
nuscrit le  tome  xxi  âé  VHisitm 
Ecclésiastique ,  avec  quelques  autrei 
ouvrages  du  célèbre  historien.  Ce 
manuscrit  se  trouve  aujourd'hui  à 
la  Bibliotlièque  du  roi,  à  Paris. 

La  première  moitié  du  tome  vr  est 
encore  remplie  par  le  texte  ancien- 
nement connu  de  Fleury  ;  elle  va 
jusqu'en  1414,  à  l'ouverture  du  con- 
cile de  Constance.  La  partie  retrouvée 
du  travail  de  Fleury  forme  les  livres 
101 ,  102, 103et  104.  Elle  compiend 
depuis  la  première  session  du  concile 
de  Constance  en  1414,  jusqu'à  la  der- 
nière session  du  concile  deLatran  en 
1517.  Elle  embrasse  par  conséquent 
tout  un  siècle.  Cette  partie  renferme 
les  conciles  de  Constance,  de  Bâie,  de 
Ferrare  et  de  Florence.  Les  pontifi- 
cats les  plus  remarqQatJles  dans  cet 
intervalle  sont  cent  dé  Mariju  V, 
d'Eivçène IV,  de  Pje H»  Ae SVxldW , 
d'Alexandre  YI ,  de  Jutes  II.  0|i  y 
parle  très-succinctement  de  rassem- 
blée de  Boui-ges  et  de  la  pragmatique- 
sanction.  L'imion^véc  les  Grecs,  la 
prise  deCbnstantinople  par  les  Turcs, 
les  troubles  de  l'Allemagne,  la  décou- 
verte de  l'Amérique ,  l'affiiire  de  Sa- 
vonarole ,  se  rapportent  à  cette  épo- 
que. Nous  devons  dire  que  la  simpli- 
cité du  style ,  le  choix  des  îmts,  la 
manière  de  les  présenter  ,  la  natore 
des  réflexions ,  leur  sobriété ,  rajjiipel- 
lent  bien  le  genre  de  Fleury.  On  ne 
peut  douter  que  cette  suite  ne  mu 
de  lui.    Toutefois   le    célèbre    bu* 
torien  est  beaucoup   plus  court  ÎO 
que  dans  le  reste  de  son  histoii^ ,  ci 
tandis  que  le  xiv*»  siècle,  par  exemple, 
occupe  dans  cette  édition  340  page^^ 
lexv«  n'en  pccupeque  140,  et  cepea* 
dant  il  comprenott  '  des  érénemnS 


rs. 


l 

le 


(  373  ) 


fort  itnpof  laiM,  et  dont  plusieurs  eus- 1 
•«eut  iiiërité,  ce  semble,  plus  de  dévc- 
ioppeiiilens. 

Noo^  arrivons  à  la  conlinuatiou  de 
M.  Tatbé  Tidal  et  au  discours  qui 
tiiî  sert  d'introduction.  Mais  ce  dis- 
cours fest  de  nature  à  nous  arrêter 
quelque  temps ,  et'nous  sommes  oblt- 
^éè  de  renvoyer  à  un  autre  article  la 
suite  de  notre  compte-rendu. 


NOtVKLLBS  ECCLÉSIASTIQUES. 

.  PAAI8.  —  Quelques  journaux  ont 
.annoncé  dernièrement  que  le  pré- 
l4^i  Charles  Actou  avoitpris  posses-* 
fllon.  de  9a  place  d'auditeur  de  Rote. 
C'est  une  erreur  ;  M.  Actou  ,  Irère 
de  celui  qui  est  mort  cet  hiver  à 
.Paris,  est  auditeur-géuéral    de  la 
chambre  ,    place    importante ,   qui 
.a  de  grandes  attributions^  et  qui 
meneau  cafdinalat.M.  Actou,  qui  est 
d'origine  anglaise,  rempiaceroit  dans 
le  sacré  collège  M.  le  cardinal  Weld, 
dont  la  mort  a  été  une  grande  perte 
pour  les  catholiques  anglais.  La  for- 
tune du  prélat  Acton  est  son  moin- 
dre mérite  ;  ses  vertus,  sa  piété,  son 
aptitude  aux  affaires  lui  ont  acquis 
une  considération  que  le  temps  ne 
peut  qu'accroître,  et  qui  promet  à 
l'£glise  ca^ifolique  d'Angleterre  un 
puissajiu  appui. 

Un  mandement  de  M.  l'Arclievé- 
que,  en  date  du  22  mai .,  ordonne  des 
prières  pour  la  cessation  du  mauvais 
temps:  • 

«L'inclémence de  la  saison  qui  menace 
les  récoltes ,  la  prolongalion  d'une  tem- 
pératare  froide  et  hamide,  non  moins 

'nuisible  à  là  santé  qné  contraire-à  la  vé- 
'l^lalion  /  fléanx  véritables  qai  traînent 

'  après  ^nx  une  longue  suite  de  malbeors , 
réveillent  la  sollicitude  des  pasteurs  et  la 
pfiélé  des  fidèles.  Tous  sentent  le  besoin 

=  d^implorer  aa^  pied  des  saints  autels  la 
ipiaéricorde  de  notre  Père  céleste,  tou- 
ipoES  pr6t  à  répandre  ses  dons  sur  cevx 


q»i  rînvo4nent  avec  uns  humble  et  fet- 
venle  confiance;-  tous  désirent  qu'il  soit 
fait  des  prières ,  des  si^pplicalions  publi- 
ques pour  obtenir,  un  temps  plus  favo- 
rable ,  pour  demander  au  Seigneur  cette 
bénédiction  par  laquelle  tout  respire  et 
tout  prospère ,  et  sans  laquelle  tout  hin- 
gnit  et  tout  meurt.  L'Eglise,  cette  tendre 
mère,  attentive  a««  vœox  de  ses  enfamL, 
accourt  i  leurs  cris  de  détresse  ;  elle  a 
des  suffrages  solennels  pour  toutes  leoss 
nécessités;  sa  pénitence  et  ses  larmes  sont 
toujours  efficaces  sur  le  cœur  d<e  ncti» 
Oicu:  c'est  la  chaste  colonobe^  ditBos- 
suet ,  qui  jamais  ne  gémil  en  vain. 

»  Nous  sommes  donc  persuadé  qtui 
vous  vous  empresserez  de  vous  unir  euK 
prières  que  nons  nous  proposons  de  pres- 
crire en  faveur  même  de  vos  intérêts  tem- 
porels, qui  nous  seront  toujours  si  cberf. 
Toutefois,  en  vous  invitant  à  demander 
le  pain  de  chaque  jour,  nous  vous  ex- 
horterons, avec  Jésus-Christ  notre  Sei- 
gneur, k  ue  pas  rechercher  seulement  Ja 
noucrUure  qui  périt,  mais  encore,  majts 
surtout  ralimont  spirituel  qui  fait  vivre 
pour  l'éternité  :  Operamini  non  cibum  qui 
périt,  sed  qui  pennanut  in  vitam  ccternam, 
(Joaii.  VI.)  •  ^ 

Pendant  l'octave  du  saint  -Sacre- 
ment ,  du  dimanche  28  mai  au  di- 
manche 4  juin,  on  dira  à  toutes  les 
messes  les  oraisons  ad  posuUatidàtn 
aerù  sere/ùkàlem.  Le  soir,  au  salut, 
on  cliantera  Domine,  mm-  sccundkrn  , 
le  psaume  Deus  misereaiur  nostns  et 
l'oraison  Dèiu  qui  cufpâ.  Av«nt  la  bé- 
nédiction, on  chantera  trois  fois  le 
Carce-,  et  après  la  bénédiction,  le 
Par  Jesu  sacratissimum,  Les  mêmes 
prières  auront  lieu  dans  les  sémi- 
naires et  communautés;  elles  com- 
menceront le  jeudi  26  mai,  et  dure- 
ront jusqu'iiu  4  juin.- 


Le  roi  des  Français  a  fait  remettre 
mardi  dei-nier  à  M.  le  curé  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois  3,000  fi-.  pour 
les  pauvres  de  sa  paroisse,  la  reine 


(3:4) 


Marie-Amélie  âOO  Tr.,  et 
Adél^e  également  500  fr. 

On  ne  sait  ù  les  rédacteuni  du 
Courritr  Fançais  Bout  protestans , 
mais  îlt  favorisent  constamment  le 
pro lesta mîune.  Voici  ce  qu'ila  écri- 
vcient  il  y  a  quelques  jouii  au  su- 
jet du  mariage  qui  se  prépare  : 

•  Ce  n'est  pas  la  première  (ois  qn'nne 
piinceMe  InihéTieane  entre  dans  la  fa- 
milte  cTOrlf  ans.  On  sait  que  la  princes» 
Palatine,  mtreila  rigcnt,  éioildc celte 
communion,  mai»  il  fui  ordonné  comme 
îndlt|>ensibleprMiminiirep3TLouisXlV, 
qoe  d«ui  Jésuites  deioient  se  trouver  \  la 
frontière  pour  convertir  au  passage  celle 
am»  héroïque  ;  ce  qoi  n'empteha  pas  la 
princesse  PalRlIne,  comme  elle  le  dit  ellc- 
mémc  dans  tes  ménioiri-s,  de  eonlinuer  i 
YersaillM  do  s'édifier  avec  ses  tivres  de 
pritrcs  luthériens,  ilenreusement  qne  le 
rtgne  des  converiissears  est  passa,  et  qne 
ridée  de  menées  pareilles  ne  viendra  an- 
joardliui  ii  la  peni6e  de  personne.  > 

Cette  véininiscence  historique  des 
rédacteurs  du  Courrier  ne  leur  a  pas 
réussi;  il  y  a  bien  des  erreurs   dans 
ce  peu  de  lignes.  PElisabeih-Clii 
lotte ,  diicbesse  d  Orléans  éloit  bi 


e  Palal 


dounoit  pas  communément  ce  nom. 
Me  l'auroit-onpasconibodiieici  avec 

.sa  tante,  Anne  de  Gouzajjue  de  Clè- 
Tes,  femme  d'Edouard,  comte  Pala- 
tin du  Hliin?  C'est  celle-ci  qui  porta 

.constamment   le  doiji  de  princes.sc 
FalAtine.  lillc  vivoit  à  l'époque 
mariage  de  laducliesse,  et  ne  mou- 
rut qu'en  1684. 

2"  ËlisabetL-Ciiarlotic  nVtott 
luthérienne.  Sou  |;raud-père  ,  Frédé- 
ric V,  avoit  embrassé)  le  calvinisme, 
et  sa  famille  suivoitcettecoiu^iunioD. 
3°  L'bisioii-e  des  deux  Jésuites  qui 
l'altenJoient  A  b  frontière  pour  li 
convenir  au  passage,  est  un  conte  ri 
dicule  ;  l'abjuration  eut  iicu  à.  Met: 
enU'c  les  mains  de  M.  d'Aubussoit  de 
la  FeuilUde ,  évêque  de  cette  ville. 


Louis  XIV  lui  écrivitqne  U  jinnceM 
vonloitse  faire  catholique,  et  le  char- 
gea de  recevoir  son  abjuration.  Nous 
osons  croire  q^ue  Loius  XIV  se  m- 
pecloit  trop  lut -même  pour  voulw 
convertir  sa  belle -sœur  en  poste,  tt 
pour  faire  de  cette  grave  sfTaire  une 
espèce  de  coup-fourré  qui  u'annât 
été  qu'une  comédie. 

4'  On  prétend  que  U  princene  1 
Vei--<aillea  continua  ds  lire  des  livres 
luthériens.  Qu'elle  ait  lu  quelque/bis 
des  livres  protestans,  cela  est  poaible-, 
mais  ce  ne  seroit  pas  une  raison  de 
suspecter  la  sincérité  de  sa-  can*er- 
sion.  La  princesse  f aboi t  e]flérietir&> 
ment  profession  de  la  rcIigiDn  catho- 
lique; veut-on  donc  la  prëseoler 
comme  une  hypocrite  qui  se  moqiKÙt 
dus  choses  saintes?  Ce  serait  là  vnd- 
nient  rendre  un  triste  serxice  i  a 
nn'?inoire. 

Aous  nvons  inr  la  duchesse'  d'Ot^ 
léani  le  témoignage  d'un  eotatempo- 
raiii ,  (Te  Massillon.  Si  la  princesse 
avoit  été  luthérienne  dans  le  cœur, 
le  f^'and  évcipie  ann>K-il'  pu  dire 
il'elle  ;  La  jùélité  de  Madame  à  tes 
denoirs honùra  .tnn  Tciour  à'iirjbi;  en- 
trée dans  la  voie  de  la  ■vériti,  elle  y 
marcha  d  Un  pas  noble  a'eowittmi,  tt 
de  peur  fjue  l  erreur  jaiaase  ne'dtiputât 
à  la  grâce  la  gloire  de  son  ekàngement, 
elle  le'  ratifia  loiu  les  jour*  par  m  eoti' 
duile.  Quelques  circonstance*  nioa- 
trent  quels  etoieoE  les  sentiinens  reli- 
fiieus  de  la  princesse.  Déjà  malade, 
elle  voulut  n^niiioins  aller  au  sacre 
de  IjOuîs  XV  à  Reims,  et  eut  soin  de 
rcimiiiunier  avant  de  partir..  Elle  m 
reûriiit  souvent  chez  les  Çarméliles 
de  la  rue  de  (irenelle,  et  Us  édifioit 
jjar  sa  piété. 

■  Quels  exemples  de  piélé,  di(  encort 
M  issillon,  n'a-l-e!  le  pas  donnés  à.lB  FriDO. 
etd'onepiété  qui  poKoîL  loua  les  traits  de 
son  caractère ,  simple  et  soumise ,  esade 
et  régulière ,  noble  et  héroïque  !  Les  pré- 
jugés de  l'erreur  (|ui  avoit  présidé  i  son 
édDcationneparoissoientplnsco  elltqae 
.  par  une  docilité  plus  roligieuM  BnK!in)> 


4tnf  et  I»  (ai.  Sm  lumitrei  tt^  bornoîcat 
i  CP«  deiain  ;  elle  re«p«ctoit  le  muge  qui 
90nvr«  lOtiJDun  le  uncluaire.  .  .  Avec 
quelle  pro fonde  religion  approcboU-elle 
Tvsalièrenwnl  des  uinla  mysttres.'  Abt- 
mia  devaoJ  U  majeslù  de  Dieu,  lontos  lei 
grudenn  de  la  lerre  ne  lui  paroiuoienl 
pivs  qu'on  atonie  et  un  niant...- 

MassîlloD  loue  plus  loin  .ton  hmni- 
lUi,  ton  atitntion  irriiptihuie  sur  tous 
Ut  dtvoir.t  de  ta  religion ,  nne  sainte 
Ofiditipour  le  froment  des  élus,  une 
tardante  .tant  réserve  pour  le  minitlie 
yui  la  giàdoil  dans  les  voies  dit  eiel,  sa 
■térénilë  et  sa  eonslaiice  au  moment  de  la 
morl.  Tout  cela  n'aiiDonce  pas  une 
luthérienne,  et  sans  doute  i:es  téoioi- 
gnagei  d'un  grand  évèqne  et  d'un 
■iDDteutporaln  mentent  un  peu  plus 
du  confiance  que  les  conjeciurtis  et 
Jes  nraqucriei  d'un  journaliste  qui 
écrit  plus  de  cent  nns  après  la  mort 
lie  la  pi'inccsM: ,  et  qui  ite  sait  uièiiie 
IMaJiien  de  quelle  religion  elle  éioit. 

XjKA  inaoteiivres  des  prolestaus  cii' 
ftluaieuva  diocèiies    ont    déjA    uncito 

l'ntleniion  dea  évèqiies.  Mous  avons 
déjà  tité  les  plainte»  de  MM.  les  ^vt-- 
quea -d'ArrM  et  de  Perpignan.  Plus 
rëdemmeni  encore,  nous  avons  tu 
M.  I'*rthe\-êque  de  Tôiirs  et  M.  l'é- 
vèque  de  Grenoble  3if;nal<:v  à  leurs 
diocéMinH  Its  piéj;es qu'on  leur  tend, 
Aujouini'hui,  (tous  avons  }>  faire  «-on^ 
nOUre  les  avis  .ndi'eiisés  sur  te  sujet 
■uclcrff^  du  diocèse  de  Lyon  ,  par 
M.  rardlicvé^ûe  d'Auiasie,  admitiis- 
teiir  apostolique.  La  circulaii-e  du 
^»rélat  est  du  22  avril  dernier,  et 
adressée  ù  MM,  les  curés  du  dio- 
cèse : 

.  «Monsieur  le  curé,  les  cIToi'ts  (les  pro- 
.lestàti?  pour  rajeuiiii'  et  rtpandre  parmi 
le  peuple  leur  prétendue  r^fonne ,  tant 
de, moyens  tie  siduction  qu'ils emplotcnl 
^fonr  ^[^rprendre ,  pour  pervertir  les  anies 
•iinplc»  cL  crËdutcs ,  doivent  naturcUe- 
,|B«nt  ctciler  le  eùIc  et, la  vigilance  des 
f  attf  urs.  Vo«9  connoiiscc  aussi  bleii.que 


(3?5  ) 


Rogs  ,  jnousiettr,  \n  mauncuvres  de  Xhb- 
xiûei.  Lyon  et  sur  plusieurs  autres  points 
de  noire  diotU.'sc.  où  des  éniissairts.  dont 
la  plupart  sont  (étrangers su  pays,  ae  Jel- 
teiU  comme  de*  loups  dans  la  bergerie, 
s'iicbarnaal  à  la  perte  du  trouiH>au.  Carce 
ii'csl  plus  clandcïtinemetit  ([ue  la  sictc 
chercbeàfaircdcsprosi'ilytes,  ou  àÈbntn- 
lerU  foi  des  fidèles  ;  mais  c'est  pub1i<|ue- 
nli^ut  qu'elle  tient  des  i-éunions  dans  notre 
ville,  c'est  sur  les  pouls,  dans  les  mes,  et 
jii^|u',iu&  portes  de  nos  églises  qu'iillu 
OLule ,  qu'elle  distribue  des  libelles  difra- 
niïloircs  contre  te  clergé .  des  pamphlets 
Ltiiptes  sous  les  titres  les  plus  innocons. 
deH  Bibles  traduites  i  sa  manibre.  Blla 
colporte  ces  mauvais  litres  dans  ien  ate- 
liers, dans  les  hdpitaui,  daus  l'intC'rieur 
mfme  des  inaisous  parlicu litres. 

■  Profilant  des  eircunstaDci-s,  le  parti 
ne  met  aucune  borne  !i  ses  projets  d'en- 
valiisseioenl  ;  il  semble  vouloir  faire  la 
(,-uuqtiélo  de  toute  la  jeunesse  de  Fiance; 
011  le  voit  s'emparer  de  toutes  les  institu- 
tions, depuis  les  asiles  de  rentaiice  jus- 
qu'au! classes  d'adultes,  jusqu'aux  écoles 
normales  qu'on  obl^c  II  s'eboniier  à  un 
journal  prolcslanl,  iiitilulé  le  ManatlJi 
i'instraclio»  pubiiiiuii. 

■  Ces  prétendus  réformateurs  ont  leur 
société  biblique,  leur  société  pbilanlro- 
pi<{ue',  leur  société  d'instruction  ëléincn.- 
tairc ,  et  avec  un  fonds  commun  ,  ils  oui 
cri'é,  ils  entretiennent  des  écoles  pure- 
ment prolestantes,  des  écoles  milles,  des 
écoles  mutuellesi  et  comme  ti  Is  misère 
du  peuple  éloil  favorable  à  leur  Œnvrc,.jts 
essaient  de  gagner  par  des  secours  pécu- 
niairts  ceui  des  csilioliques  ifiii  ii'cnten- 
droient  pas  autrement  le  langa^^e  de  Ter- 

•  Nous  nu  pouvons  pas  entrer  ici  d.iiis 
le  détail  de  tous  les  moyens  employés  par 
le  pruieslaniisme  pour  égarer  la  classe 
ignorante,  cominc  la  plus  pauvre;  mais 
pourquoi  ne  dirioits-nous  pas  que,  ou 
grund  scandale  de  tous  les  grn^  de  biun 
et  malgré  les  rétlamalions  faites  à  ]f, 
fhunbre  des  pairs ,  on  continue  Ï'^oiim' 
lyf  .kl  Ibfilm./uuG  le  nom  ï'fiifgHfmiii, 


(  37è) 


le  culle  catholique  cl  tout  ce  qu'il  y  a  de 
plus  auguste  dans  la  religion? 

»  Sans  doute,  ces  nouvelles  attaques  des 
proleslans  n'ont  aujourd'hui  d'autre  por- 
tée que  de  détacher  les  peuples  <le  la  re- 
ligion et  de  les  endormir  dans  Hudiffé- 
rence  ou  dans  ralhéisme  pratique.  Car  le 
proleslantismc  de  nos  jour»  qu'est -il 
autre  chose  que  le  tombeau  de  tonte 
croyance,  de  toutes  les  vérités  positives? 

»  Quoi  qu'il  en  soit,  au  milieu  des  dan- 
gers manifestes  que  court  la  foi ,  nous  ne 
pouvons,  sans  être  coupable,  garder  le 
silence.  S'il  est  un  temps  pour  parler, 
comme  a  dit  le  sage,  n'est-ce  pas  le  temps 
de  signaler  aux  fidèles  les  pièges  qui  leur 
sont  tendus  par  Thérésic,  le  temps  de  dé- 
noncer toutes  ces  malheureuses  produc- 
tions de  l'erreur,  dont  on  infecte  les  éco- 
les et  les  familles;  de  faire  bien  com- 
prendre enfin  aux  fidèles,  qu'ils  doivent 
se  tenir  en  garde  contre  tous  les  livres 
qui  ne  seroîent  pas  approuvés  par  les  su- 
périeurs ecclésiastiques?  Pour  prévenir, 
monsieur ,  tous  vos  paroissiens  contre  la 
séduction,  n'est -il  pas  bien  opportun 
et  même  urgent  d'instruire,  d'appuyer 
partîculièremenlsnr  les  grandes  questions 
de  l'Eglise?  Nous  recommandons  surtout 
à  votre  sollicitude  la  visile  et  la  surveil- 
lance d;i8  écoles;  encourager  celles  qui 
sont  bonnes,  user  de  toute  ^otre  influence 
pour  écarter  les  en  fans  de  celles  qui  sont 
dirigées  par  des  maîtres  suspects ,  par  des 
hommes  sans  principes  religieux,  quand 
môme  ils  ne  se  donneroîent  pas  pour 
proleslans.  Elevons -nous,  monsieur  le 
curé,  comme  un  mur  d'airain  contre  ces. 
entreprises  de  l'espril  d'erreur.  Souve- 
nons-nous de  ee  que  dit  saint  F^ôon ,  que 
««  la  foi  périt  plus  souvent  par  la  foiblessc 

•  de  ses  défenseurs  que  par  l'audace  de 

•  ses  ennemis.  »  Puisque,  stlon  la  prédi- 
cation de  l'apôtre,  nous  sommes  arrivés  à 
une  époque  où  Yorgunil  ne  peut  plus  suppor- 
ter la  saine  doctrine^  OÙ  il  (nui  littttr  contre 
les  puissances  des  ténèbres  ,  que  resle-t-il , 
sinon  de  nous  unir  plus  étroitement  que 
jamais  pour  défendre  le  camp  du  Sei- 
gneur, et  repousser  les  traits  de  l'hérésie- 


et  de  nmpiété?  L'Eglise  qaî  a  des  pni* 
messes  d'immortalité  ne  Moroit  périr ^  elle 
triomphera  sans  doute  de  ce  nonvel  on^t; 
mais  malheur  à  nous  si  nous  manquiom 
de  zèle  et  de  courage  dans  ces  jour»  mad- 
vais  où  la  religion  est  en  péril.   Nod 
manquerions  au  premier  Revoir  de  h 
charge  pastorale ,  et  nous  porterions  jus* 
tement  la  peine  de  notre  négligence.  Agis- 
sons donc  de- concert  selon  les  grâces  et 
la  force  de  notre  sacerdoce;  adressons:^ 
nous  au  ciel  avec  confiance,  conjonntie 
souverain  pasteur  des  âmes  de  défeodre 
lui-même  son  troupeau,  il  humiliera  ces 
perfides  ennemis  de  la  vérité ,  et  donnera 
la  victoire  à  son  Eglise.  •    , 


La  ville  de  Caen ,  q  i  avoit  àéà 
prouvé  par  des  dons  l'intérêt  qu'elle 
porte  à  rœuvi  e  de  la  propagation  de 
la  foi  dans  ïes  pays  lointains ,  cl  qai 
entr'autres  avoit  envoyé ,  il  y  a  pea 
d'années,  une  caisse  d'ornemens  pour 
les  missions  étrangères,  rient  de  don- 
ner une  nouvelle  marque  de  zèle,  il  y 
a  eu ,  le  8  mai ,  dans  l'élise  Notre- 
Dame  de  cette  ville,  unereunlonnom- 
breuse  en  faveur  des  inia8ioiis.lA»  Vé» 
vêque  de  Bayeux   y   préudoit.   Le 
clergé  et  les  fidèles  reinplissoient  lé- 
glise.  M.  l'abbé  Thomine-Desinasure, 
chanoine  de  la  catliédrale  de  Bayeux, 
I  a  recommandé  avec  beaucoup  de  cha- 
leur l'œuvre  de  la  Propagation  de  la 
i'^oi.  Son  discours  a  été  sqivi  d'une 
quête  qui  a  produit  1 ,300  fr.  Cçtt^ 
réunion  avoit  été  provoquée  par  le 
zèle  de  M.  l'abbé  Grouet ,  qui  esta 
Caen  le  propagateur  le  plus  empreti^ 
d'une  œuvre  di{][ne  de  tout  l'intérêt 
des  vrais  chrétiens. 

Les  habitans  de  Caullery,  diocèse 
et  arrondissement  de  Cambrai,  n'a- 
voient  point  d'église.  Ils  ont' résolu 
de  s'en  procurer  une,  et  quoiqu'ils  né- 
soie  nt  ni  riches,  ni  nombreux,  la  p<^ 
pulation  n'étant  guère  que  de  600 
âmes  dont  100  protestans ,  ils  ont 
ouvert  entre  eux  une  souscription 
qui  a  produit  plus  de  4,ôOO  franc*. 


(  377  ) 


Le  zèle  généreux  de  ces  bi'aves  gens 
inériCeroii  Jjten  que  le  {gouvernement 
et  les  aines  charitables  secondassent 
leurs  efTorlspar  des  dons  qui  seroient 
reçus  avec   reconnoissance.    La  dé- 
pense fie  sera  pas  aussi  forte  qu'on 
pourroit  le  croire.  Les  fondemens  de 
iancienne  église  subsistent  encore*,  et 
on  c^spère  qu'ils  pourront  servir.  Il 
est  bon  de  faire  savoir  qu'un  protes- 
tant de  Caullery  a  voulu  aussi  con- 
courir à  la  souscription. 


'         POI.ITIQDË. 

Ok  doit  Ut  vérité  aux  morts.  Nous  al- 
lons dire  avec  franchise  ce  que  nous  pen- 
ions  des  doctrinaires .  de  leur  esprit ,  es- 
prit d'orgueil,  d'incrédnlilé  systématique. 
Je  monopole .  d'hypocrisie ,  de  division , 
de  gaerre  intesline,  de  violence  et  de  do- 
mination ,  esprit  qui-  a  commencé  à  faire 
îrmptîoft  dans  la  politique  avec  le  protes- 
tant Neckét*,  ce  ministre  si  désastreux,  et 
qui  finit;  nons  Tespéruns ,  avec  cet  autre 
protestant,  i'impiloyuble  IVl.  Guizot.  Et 
qu'on  ne  nôas  accuse  pas  d'ôlre  trop  sé- 
vères envers  eclle  coterie  et  son  chef  en 
parlicttlier,  qui  n'avoit  que  trop  réussi  à 
se  donûcr  auprès  du  clergé,  eu  général  si 
indulgent,  ah  certain  mérite,  et  comme 
une  réputation  de  modération ,  de  bon 
vouloir  et  même  de  dispositions  favora- 
bles à  la  religion.  Erreur,  grande  erreur, 
pour  qui  le  connoU  à  fond  ce  grand-prê- 
tre de  la  nécessité ,  et  qui  sait  certaines 
particularités  de  sa  vie.  Ne  Ta-t-on  pas  va 
eiercersou  despotisme  jusqu'au  chevet  do 
Ut  dfnne  personne  mourante,  restant  là 
jusqu'au  dernier  moment  contre  les  vœux 
les  plus  cbers  et  les  plus  légitimes,  comme 
â  son  ministère  seul  dût  suffire?  Nous 
deifons  à  de  hantes  convenances  de  ne 
pas  entrer  dans  pins  de  détails;  mais  noas 
aTonblittrons  jamais  avec  quelle  indigna- 
lion  mêlée  d'une  profonde  douleur  ces 
paroles  furent  prononcées,  quand  on  nc^ns 
Fipp'çrta  ce  fait  :  »Ah  !  ne  parlons]plns  de 
cet  homme;  entre  lui  et  moi  il  y  a  un  lit 
de  mort  ! ...  »  L'esprit  doctrinaire  a  faussé 
en  France  toutes  les  idées  de  justice ,  de 


droit  commun  ,  de  conciliation  ,  de  paix, 
de  conGaiice  et  de  liberté.  Jls  ont  corn* 
mencé  les  malheurs  de  Louis  XVf,  ils  ont 
égaré  LouisXVllI,  ils  ont  perdu  Charles  X. 
Hommes  sans  humanité,  sans  entrailles, 
sans  pitié ,  ils  ont  permis  la  délation ,  dé- 
fendu Tespérance,  nourri  les  discordes  ; 
entretenu  les  divisions,  augmenté  les  pri- 
sons, multiplié  les  espions  et  créé  finti- 
midation.  Encore  un  peu  de  temps ,  et  à 
la^ suite  des  exclusions,  des  catégories,  se- 
roient venues  les  proscriptions.  Avec  leur 
pays  légal,  ils  parlageoient  la  France  en 
deux  camps ,  et  la  patrie  auroit  versé  le 
plus  pur  de  son  sang  pour  leur  querelle. 
Pour  eux,  nous  l'avons  dit  déjâc,  vivre 
c'est  régner,  et  ils  sacriûcut  tout  à  leur  in- 
térêt. Il  faut  donc  regarder  la  chute  de 
ces  empyriques  malveillans  comme  un 
immense  bienfait  pour  l'Eglise  et  pour 
l'état  ;  pour  l'Eglise  qui  avoit  en  eux  des 
ennemis  secrels  et  irréconciliables,  (h^ 
sectaires  inllexibles  :  pour  l'état ,  'qu'ils 
conduisoient  5  l'abîme  sur  la  pente  ra- 
pide de  révolutions  nouvelles.  Leur  ren« 
voi  éclatant  au  moment  même  où  ils  espé- 
roienl  un  triomphe  complet ,  ouvre  l'ère 
des  réparations  et  des  restitutions.  Lais- 
sons passer  la  justice  de  Diea  \  la  main  qui 
abat  et  renverse  est  aussi  la  main  qui  re- 
lève et  console.  î^  • 


La  religion  ne  peut  rien  gagner  aux 
questions  temporelles»  Son  royaume  fCest 
pas  de  ee  monde,  et  c'est  mal  la  seroir  que 
de  la  faire  descendre  Jusqu'à  (a  terre.  Les 
hommes  sincèies  et  désintéressés  qui  ré- 
digent le  Journal  des  Débals  concluent 
de  ces  paroles  que  la  propriété  des  édi- 
fices consacrés  au  culte  de  plus  de  trente 
millions  de  catholiques  en  France,  ap- 
partient hTélat,  et  que  si  par  conséquent 
cet  état,  dans  la  personne  de  son  chef,  dè- 
venoit  luthérien,  par  exemple  ,  les  trente 
millions  de  catholiques  pourroient  être 
légalement  privés  de  leurs  églises.  Quelle 
logique,  grand  Dieu!  et  cependant  ces 
mêmes  hommes  qui  soufflent  le  froid  et 
lechaod,  qui  livrent  et  abandonnent  au- 
jourd'hui la  question-  dés  tcfrrains  de  TAr 


(  3?8  ) 


chevêche,  parce  qoe  les  minitires  obI  eu 
la  lâcheté  d  accepter  cet  héritage  des  doc- 
trioatres,  auteurs  et  instigateurs  de  la  loi 
qui  fc'élevera  contre  eux  comme  ce  champ 
de  Nabolh  qui  appela  une  si  terrible  ven* 
geance  sur  ses  indignes  vendeurs,   ces 
mêmes  hommes,  à  l'occasion  de  la  réou- 
verture de  Saint -Germain-rAuxcrrois, 
sfécrioient  avecimc  piété  feinte  et  hypo- 
crite, mais  cédant  à  rentraineincnt  géné- 
ral :  C'est  une  bonne  et  sage  menure  à  la- 
■quelle   noue  apptaudiseon»   de  tout  notre 
çaar,  Ceet  faire  un  acte  de  bon  eene  ei.de 
bon  goût,  un  acte  de  réparation  et  de  ju$- 
tue.  £b  bien  !  croyea-le,  MM.  Bertin,  qui 
avex  des  paroles  pour  toutes  les  circon- 
stances, parce  que  chez  vous  il  y  a  quel- 
que chose  de  fixe  et  d'invariable  ,  la  res- 
titution de  l'emplacement  envahi  è  son 
légitime  propriétaire  eût  été  ccrtaini'ment 
une  bonne  et  sage  mesure  à  laquelle  on 
eût  applaudi  de  toutes  parts,  et  à  laquelle 
tout  le  monde  s*attendoit.   M.  Lacave- 
Laplagno,  en  rapportant  le  projet  de  son 
prédécesseur,  eût  fait  un  acte  de  bon  sens 
et  de  bon  goût,  un  acte  éclatant  de  répa- 
ration et  de  justice.  L'occasion  est  man- 
quée  pour  le  ministère  Molé-Montalivet 
qui  se  laisse  traîner  à  la  remoniue.  £llc 
étoît  belle  et  honorable.   £llc  ne  se  re- 
présentera plus  pour  lui,  et  tôt  ou  tard  la 
maison   commune  du  premier  pasteur 
sera  reconstruite  ;  et  la  foiblesse  du  mi- 
nistère, et  les  paroles  de  l'écrivain  des 
Débats,  et  les  arguties  de  M.  Porlalis  met- 
tant le  fait  à  la  place  du  droit,  iront  s'en- 
registrer dans  l'histoire  avec  les  menson- 
ges de  MM.  Dumon  et  Dclaboide!  I/bis- 
toire  aussi  conservera  dans  ses  annales  la 
mémoire  de  cetilluslre  prélat,  si  patient, 
si  plein  de  longanimité,  et  de  ses  nobles 
défenseurs,  de  ces  uerniers  pairs  de  France^ 
aux  jours  mauvais,  en  particulier  de  ce 
noble  Dreux-de-Brézé  qui  a  birn  cpm- 
pri;s,  lui,  que  la  religion  catholique  qui 
depuis  quatorze  siècles  a  fait  fleurir  dans 
notre  patrie  Vagriculture  et  le  commerce, 
a  ÊQspiré  les  arts,  a  conserva  le  flambeau 
de  la  science  presque  éleiol,  cl  a  répandu 
Mrec  profusion  Je»  bienfaits  de  la  charité, 


méritoit  de  n'être  pas  déébéritée  de  sci 
possessionB,  et  qu'on  ne  lui  arrachât  paf( 
d  Cimitation  des  gens  dm  bagne,  son  bien 
propre,  ses  asiles,  elle  qui  en  a  élevé  tant 
d'antres  à  tous  les  besoins  de  l'ame  et  do 
corps  î  jn;. 

A  Toccasion  d'un  mariage  mixte  qui 
va  faire  entrer  une  princesse  lolhérîenno 
dans  la  famille  du  ro!  des  Français ,  on 
s^est  rappelé  celui  qui  a  uni  au  flli  siné 
du  roi  de  Prusse  actuel  une  princeiâe  ca- 
tholique. MalgK*  les  engagemens  pris  en- 
vers cette  dernière  de  ne  la  point  gêner 
dans  l'exercice  de  sa  religion ,  ob  ne  lui 
laissa  point  de  repos,  et  ou  ne  cessa  dé 
lut  susciter  les  plus  fatigantes  contrariétéi 
jusqu'à  ce  qu*on  l'eût  amenée  à  embras- 
ser le  culte  de  «a  nouvelle  faraUle.  Oo 
lamortifioit,  on  la  tournoiten  ridicule; 
on  trôuvoit  étrange  que  dans  la  même 
maison,  l'barmonieet  l'un ifomilé de  pra- 
tiques fussent  ainsi  rompues  et  dérangées 
par  la  dissidence  d'une  seule  perdonna 
.    Il  nous  semble  qu'après  awoîr  donné 
l'exemple  de   cette  peraécation  d'inté- 
rieur dans  sa   propre  famUle ,    le  roi 
de  Prusse  n'auroit  pss  trop  bonne  gr&ce 
à  vouloir  endoctriner  sa  parentedii  Meck- 
lemboiirg.  pour  lui  faire  faire  ches  les 
autres  ce  qu'il  trôuvoit  insupportable  chei 
lui.  Puisque  la  présence  d'une  bru  ca- 
tholique dans  une  cour  protestante  forme, 
selon  lui,  une  sorte  de  tache  et  «rue  dis- 
parate choquante  à  laquelle  on  ne  peut 
s*accoutumer.  il  doit  lui  parokre  tout  na- 
turel que  la  présence  d'une  bru  luthé- 
rienne dans  une  cour  catholique  y  pro- 
duise un  effet  semblable,  et  y  mette  tout 
le  monde  mal  à  son  aise. 

S'il  en  étoit  besoin  ,  cependant,  boqs 
oserions  garantir  que  la  princesse  ilëèfif 
de  Mecklembourg  û'aura  pas  à  entretear 
souveol  le  roi  de  Prusse  des  mortifiet: 
lions,  des  chagrins  et  des  pcrséoutiotf 
que  sa  religion  pourra  lui  attirer  A  II 
cour  de  ses  nouveaux  parens.  Déserte 
que  nous  sommes  très-disposés  d'avaDoe 
h,  lui  faire  un  mérite  tout  personnel  de 
flon  at^oi^^lion,  sifUe  vient  à  s'opérer, et 


I. 


^certifier  qn^la  viDlence'a'7 
pour.  lien. . 


(3791 


PARIS, t2&  MAI. 

L«  collège  de  Mamen  (Ssrthe)  ■  £la 
M.  ticgendrc,  candidat  de  l'opposillon, 
en  reinplac«nient  de  M.  Comle.  décédé. 

-^H.  de  JnssiRD.  préfet  de  In  Vienne, 
est  appel Ë  à  la  direction  delà  police gé- 

—  11.  MManI  est  nommé  dîrectenrde 
IVlmiaiflration  des  commanm  et  desdé' 
putemem  an  ministère  de  l'iotériear. 
M.  Valnui  est  nomma  président  da  con- 
ieîldas.Utimrns  civils,  et  cbaigé  de  l'td- 
mioiitratioii  des  monumens  publics  et 
biitoriqnes. 

—M.  Vatooi  ett  nommé  rapporteor  de 
U  commissJoD  chargée  de*  l'eiomen  dn 
projtt  de  loi  relatif  aux  rappléniens  de 
secoun  i  aocot^r  soi  réfugiés. 

'-^  m;  Malhiea  est  nommé  rapporteor 
du  projet  de  loi  relatif  an  chemin  de  fer 
^  Paris  ï  HORca. 

—  M.  de  Werther,  ambassadeur  de 
Pnime  k  Pirta ,  esl  r.ippel*  h  Berlin.  On 
wswreqnll  doit  succcdep  ï  M.  Aiicillon 
conmemlnislredes  affiircs  étrangtres. 

■     --  M.  Breaiio'n.  ambassadeur  de  France 
i  BetiHi,  esl  altkiiriu  ï  Paris. 

—  Le mariage  du  doc  dOrlôans  aura 
lien  le  3o'a  FAn'Uin'ebIcau  ,  comnlé  il  '  a 
déjà  6K  dit.- : 

—  Uïréles  données  par  U  ville  dé  Pa- 
ris 3  t'oecisioh  de  te  mariage  auront  lieu 
Iesi3(ti4  juin. 

^  ,  ^^-à  (farcie  nationale  de  Paris,  ei  de 
'la  baiilieùp  ctohnéfa  son  bal  le  17  juin. 
I  —On  distiihiiera  beaucoup  de  croix 
,Âe  la  Ijjgitui-cl'llooueor  i  la  garde  na- 
.Ijonalê  de  Paris  elde  labajilioue,  ii  i'oc- 
Ifaaoa  du  mariage  du  duc  d'Orléans. 

, .;—  0"  dît  .qne  l'ordonnance  <jui  étend 
ira.mnisUe  aui  conLumaces'est  signée,  et 
.  qiiîelJfl  jparottra  la  veille  du  niariage. 

i  , -~M  r^îP"  J*» B«IS«3  ""yéra il  NemIJy 
,  (c'a?  mai.. 

..  -—  Iwléfcndainment  dei  fêles  de  ïau- 


taineblean,  anaqnellei ,  dit-on ,  ton  per- 
sonnes an  plus  doivent  assider.  il  j  aun 
des  fêtes  ï  Versailles.  Le  10,  on  ouvrira  h 
musée  de  celte  ville,  et  Lonia- Phi  lippe 
donnera  un  banquet  ce  joor-li  aux  deui 
chambres. 

—  On  lit  dans  b  Guullt  de  Frantt  .- 
'  Le  bruit  se  continue  dans  les  satons  di- 
l'IomaUqiies  que  le  grand-duc  régnant  de 
Slcçklembonrg-Schwerin  n'a  pas  signé  et 
ne  signera  pas  le  contrat  de  mariage  de  sa 
sœur,  GettD  circonstance  aipliqne  le  rap- 
pel  de  l'invové  du  Meclilembourg  et  son 
dépari  de  Paris  i  l'approche  dn  mariage. . 

—  M.  le  baron  de  Cambon  ,  pair  de 
France  ,  premier  président  de  la  cour 
royale  d'Amiens .  vient  da  mourir. 

—  M.  le  baron  Louis,  ancien  ministre 
des  linance.i,  sollicite,  assure- t-ou.  la 
place  de  premier  présidenlde  la  cour  de.s 
comptes. 

-r-  C'est  par  errenr  qu'on  1  dit  que 
M.  le  lieutenant -général  Durosnel  étoit 
le  seul  pair  des  cpnt  jours  qui  n'eût  pas 
é!é  renommé.  MM.  de  Padoue  etTbiban- 

sont  dans  le  même  cas. 

■  L'aliénation  des  b|en>-ronds  du  der- 

des  Condés  se  poursuit  sans  relâche. 
Les  forêts  du  Teil  et  du  Cellier,  faisant 
pallie  do  l'ancien  domaine  rie  Cbateau- 
■  "  d,  sont  mises  en  vente  en  divers 
lots, 

La  caisse  d'épargne  de  Pari*  a  reçu. 

i  et  s*  mai,  4)â,G33fr.,  et  remboursé 
585,000  fr. 

On  dit  que  les  souscriptions  poor 
le  clicnnn  de  fer  de  Paris  i  Brniellcs  s'é- 
lî^vcnt  à  300  millions. 

-MoDgin.âgédeji  ans,  ouvrier  mar- 
l>rier.«t  Uesvareitles,  kgé  de  iS  ans,  oa- 

bijoitliar.  ont  oomparu  devant  les 
assises  de  I* Seine  comme  accusés,  tHprç- 
iniqr  de  menace»  d'iricendie.,  avec  ordre 
de  déposer  une  somme  d' aident  dans  un 
^ii.fodiquâ ,  et  l'autre  de  complicité  de 
crime.  Mougin.a  été  condamné  h  cinq 
pus>de  travaux  forcés,  et  s(m  camarade  à 
troisun.'es  d'emprise»  Dément, 

L'une  des  nnits  dtraiëiies,  un  v»!  de 


(SI 

»,ooa  fr.  ■  ilé  conitni»  tut  d'Anjou- 
Uaaphîne,  de  dU  heiin-s  dn  sotr  b  quatre 
heures  du  matin,  a»  pi^udice  de  l'admi- 
iiislralion  du  Journal  dt*  Comvmie». 

hi;  jiKicldcIn  Setne»  nommé  dcm 
coiHldcleiiJ'^  qui  s.i'Mi  auront  le  droit  de 
conduire  les  élrangfrs  ijni  vont  visiter  te 
cimetUre  du  P&re-l-achaise. 

— Toutes  les  mes  lui  forintril  le  pour- 
tour de  la  Baticjnc  viennent  d'Clre  éclai- 
ras an  gai. 

—  Liindi.  le  m  or  de  face  d'une  mai- 
son rue  Baroiiillère,  en  état  de  démo  II- 
lion  s'est  ton  ï  coup  Écroulé,  t'tusifurs 
ouwlers,  im  gravaticr  et  sa  voilure  "se 
»ont  trouvés  ensevelis  soiif  \c?.  décombres, 
l-es  ouvriers  et  le  gravolier  ont  Hb  bles- 
fé»  asset  gri{ivemenl.  Les  chevaux  ont  été 
tués. 

—  La  navigation  do  la  Seine  n  repris 
•on  cours  a\Ec  inie  grande  activité.  Les 
eaux  sont  deicendues  an-dessous  de, 
4  métrés. 


NOUVELLES  UCtf  PHOVUtCRS. 
lie  Courrier  du  Bat-lthia  |>arle  do 
scènes  tumultueuses  «jiii  ont  en  tien  ï 
Belfoi'ldans  la  journée  du  19,  C'éloient 
des  démon  s  lia  lion  dirigées  contre  le  di- 
recteur des  ton  Iribu  lions  indirectes  à 
l'occasion  de  son  dCparl.  Un  transparent 
jXirtanl  celte  inscription  :  Afoi-I  aiuc  rali  '. 
il  clé  promené  dans  la  ïilic,  et  brûlù  an 
milieu  de  la  foule  qui  faisoit  entendre  de 
granils  cris  de  joie. 

—  fl  est  tombé  de  la  neige,  le  19  mai, 
aux  ciiiirojisd'lionlleur 

—  M.  Desvarannes.  sous-préfet  de  Li- 
boume,  Sf,,mcta]r  les  rangs  dans  l'ar- 
rondiS5eaient;de  Doué  (Maine-el-Lojic) 
pour  remjilaeer  M.  J'élix  Bodln. 

—  Vn  militaire  qui  étolt  parti  Je  Nantes 
avec  une  permission  de  Ses  cÈefs,  a  été 
arrêté  par  des  gendarmes  et  le  mairr  de 
Cliauïû ,  sous  prétMlc  que  son  congé  de 
iiualre  jours  n'éloil  pas  bien  rédigé.  Voilà 
dfs  gendarmes  cl  un  mairB  de  village  pas- 
sabtenwat  ridicules.  " 


0  ) 

— 'On  étril  de  Saint^BHeuc,  qu'on  I 
découvert,  non  loin  de  cette  ville  et  pen- 
dant une  marée  Iris-basse ,  une  forit 
sôus-marino. 

—  Le  gouvernement  vieul  (fîulerdire 
le  séjour  île  la  ville  et  des  faubourgs  <k 
Lyou  Bui  amnistiés  du  8  mai. 

—  iJimistreestdeptusen  plus  grande 
ï  Lyon. 

—  Les  ouvriers  de  Niinessont  tonjoan 
sans  ouvrage.  Uconseil  municlpaUjaiil 
égard  k  leur  affreuse  position  tiL'nt  Ac  vo- 
ler 10,000  fr.  pour  ouvrir  des  aleliera, 
et  une  somme  de  5, 000  fr  tlcilinée  h  se- 
courir les  Jtialhearcux  ((Uï  ne  peuvent 
travailler. 

—  Trois  procès  politiques,  écrit-onde 
Mmet.étoieat  portés  an  rOJe  des  assise* 
de  (naii.denK  se  sont  lerminés  par  des 
verdicts  de  AOn-cUlpabilité.  Mais  il.paroil 
qu'on  veut  une  condaunalion  contre  le 
uommf  <;liamta,  dAlsîs,.  qui,  se  rendant 
BU  palais  de  justice  au  jour  et  k  l'heuiv 
liiés  par  la  cilatiun ,  a  trouvé  le*  j>orl«s 
closes  et  le  jury  congédié.  . 

'—  La  semaine  derniéie  ,  taando-V 
on  de  Marseille,  iG  mai,  a  été  cBcon 
bien  triste  pour  notre  Midi,  ^ousapprû- 
uons  que  samedi  l'on  a  vu  de  la  neige  à 
Pertuis  (Vaucluse).  Le  froid  le  pluseï- 
traofdinaire  a  régné  à  Manosqoe,  Forcat- 
qnier,  les  Mies  e    autres  icux. 

—  IjC  bej  Xonssonf .  qu'on  devoit  îm- 
laller  ï  Coiistantine.  étoit  le  ao  k  Mar- 
seille. On  dit  qu'il  déposera  dans  l'affaire 
du  général  de  Higny. 

—  l'a  chasseur  du  la"  régiment,  en 
garnison  ï  Libournc .  avoit  volé  quelque* 
pieds  de  laitue  dans  un  jardin  voisin  de 
la  caserne.  One  pfalntc  portée  an  colonel 
provoqua  ta  lunilîon  de  lou  l'escadron 
jusqu'à  la  découver  H  du  coupable.  I* 
chasseur  Chevrolal  s'empressa  d'aller  ■• 
dénoncer  et  Toflicier  qui  reçut  sa  décla- 
ration promit  de  parler  en  sa  faveur  au 
colonel,  cltevrolat  ne  larda  point  i  fajrt 
le  même  atcu  i  ses  csmaradcs,  qui. 
moins  iiidnlgens,  décidèrent (jo'il  dovoit 
Mre  puni.  IIS  lairenl  te  malheureus  lui 


Vn«  cottverlnre,  et  U  laactrent 
que  son  poids  fit  échapper  de  )eare  mains 
Il  fatale  coaïerture,  Ghevrolst ,  tombé 
sur  le  pavé  ,  c«t  mort  quelques  heures 

KXTÉltlEUR. 


(:38>    ) 


On   craiiit   ï   Madrid  que  1' 
lion  de  Reiis  ne  se  propage,  cl  que  Cadix 
et.   beaucoup  d'autres  villes  ne  se  décla- 
r^^  ni  indépendantes. 

—  A  la  cl^te  du  i6.  on  appréhendoit 
«Xe  graves  désordres  d»ns  la  capitale  de 
t-Bipagne.  I.e  psrii  eialtÉ  se  grossit  tous 
Ic3S  Jours,  tandis  que  l'état  de  mis&re  ofi 
>ào  trouve  le  gouvernement  rÉvoluliofl' 
rvaire  refroidit  ses  partisans. 

—  On  m  dans  le  Monilear  la  dépêche 
t£  Ifgraphiqiie  suivante,  datée  de  Bayi 
t«r  »  : 

•  L'eïpCdîHon  carlisle  a  passé,  le  ifi, 
le  Rio  Arngon  ï  Gallpienio,  dont  elle  a 
*~élab1i  le  pool.  Iribarren,  sorti  de  Tafalta 
1^  mémo  jour,  a  pris  U  route  de  Ca- 
l"»  arroso. 

•  Evans  a  quitté  Iran  Mer.  et  a  rejmni 
ï^  sparlero  à  Emani.  Trois  bataillons  oc- 
^=  upeni  Irun .  Fontarabie  et  Oyanan.  • 

L'expédition  traversera  probablemeni 
l'£bre  entre  Tudela  et  Saragosse.  avant 
«~1  u'il  soit  arrivé  des  troupes  ppitr  lui  dis- 
X^uler  le  passage.  V.n  cas  d'empêchement 
4e  ce  c6lê ,  elle  pent  tourner  Saragosse , 
**t  aller  passer  le  neuve  entre  celte  ville  et 
"ïortosc. 

—  Dans  la  nuit  du  iS.  le  quartier 
»-o;al  a  été  transféré  à  Salinas  de  Oro , 
«ntre  Eslella  et  Echarri,  à  deoi  lieues 
"seulement  de  ce  dernier  bourg. 

—  plusieurs  journaux  annoncent  que 
le  roi  Charles  V  s'est  mis  ï  la  télo  de  l'es- 
viécliliou  qui ,  d'après  les  nouvelles  de  ta 
Gnttmft.  marcheroit  sur  Madrid. 

—  Il  parotl  que  Ips  troupes  carlistes 
slalioiinfL'S  pris  de  Bilbao  viennent  d'en- 
lever les  postes  christinos  do  BafurLo  ,  du 
l'onl-Keafi  dn  chemin  de  Cailr»jcna  et 
de  la  maiwn  d!All*mira;  il»  y  ont  fait 


(environ  ^ou'prîionnirTf.  j  coiiipris  ctni 
du  Fort  de  Sl-Hamès. 

—  La  garnison  d'Irun  n'éloit  qne  de 
r>oo  hommes  et  de  5ao  paysans.  Il  a  fallu 
ù.  Evtns  ii,ooo  bommes  pour  s'en  ren- 
dre mailre,  après  une  gloiieuse  défense 
qui  a  duré  trente-six  beurcs.  Les  canons 
ïi  nombreux  qu'on  avoit  trouvés  dani 
cette  petite  place  se  réduisent  aujonr- 
d'hui  ï  quelques  pièces.  Mais  les  atrocités 
coiimiisce  par  les  soldats  anglais,  et  dont 
nous  avons  parlé,  restent  mal  heu  reose- 
mciil  sans  exagération.  Evans  n'a  pu,  dit- 
on,  empêcher  qu'on  ne  massacrïl  les 
braves  soldats  carlistes,  les  femmes,  le* 
erifans,  les  vieillards;  mais  en  le  défen- 
dnnl  de  cette  manifere,  n'est  ce  pas  reenn- 
noîlre  qu'il  est  indigne  d'élre  général ,  & 
cause  de  la  faiblesse  de  son  carecttre? 

— Des  femmes  et  des  enfansqui  a  voient 
voulu  se  réfugier  en  t''rancc,  ayant  été  re- 
poussés, sont  bientôt  tombés  sous  les 
coups  mcortriers  des  soldats  anglais 

—  Une  lettre  de  £»yonne  assure  qne 
lecommandantSoroa,  qui  a  si  héroîqoe- 
uientdéfendu  Imn,  n'a  paiété  tué  comme 
on  le  craignoil.On  dit  qu'il  a  été  relronvé 
parmi  les  blessés. 


s  de  Belgi- 
'  l'abolition 


riusieurs  faillites  vi 
coup  sur  coup  \t  Bruxelles, 

~  Le  minisire  des  Siianci 
qne  a  promis  de  présenter 
chaîne  nn  projet  de  loi  pour 
du  dioil  de  timbre  des  journaui. 

' —  5.  M.  le  roi  de  Sardaigne .  prenant 
en  considération  lesdemandes  d'un  grand 
nombre  des  premières  maisons  de  Turin .' 
à  l'occasion  de  la  crise  commerciale  ,  a 
ordonné  qu'un  prél  de  six  millions  de 
francs  serait  fait  au  commerce  par  le  tré- 
sor royal,  sur  dépôt  desoies,  moyen- 
nant l'intérêt  de  quatre  pour  cent. 

—  Un  recensement  général  de  la  po- 
pnlation  de  la  Suisse  ,  opéré  dans  tous 
les  cantons,  par  suite  d'iui  arrélé  de  la 
Diùle  de  i856,  en  jHirle  le  eliiffre  tolal 
ï  3,177.439  unies.  C'est  le  canton  de 
Becnc  qiii  .compte  le  plus  d'Iiabilans  ,  et 
aprb*  liti  lo  cinlondc  Suricli.  IJ)  ^k- 


(3««) 


mier  en  «  4oo,ooo  el  le  second  331,567. 
Tous  les  au  1res  sont  au-dessonsde  900,000. 
Le  moins  peuplé  est  ceini  dUrî,  dont  le 
chiffre  n'est  que  de  1 3,5 19  hobilans. 

—  Le  bruit  coaroil  mercredi  à  Berne  , 
dit  le  Beobaehter^  qnedrs  troubles  avoient 
éclalé  dans  la  ville  de  Fribonrg ,  à  l'occa- 
sion des  élections. 

—  La  [>este  exerce  toujours  ses  ravages 
à  Tripoli. 

—  S.  A.  S.  le  landgrave  Frédéric  de 
Ilesse-Rumpenheini ,  oncle  de  S.  A.  R. 
l'ôleclenr  de  Uesse,  est  mort  le  30  mai , 
h  Francfort.  Ilétoit  né  le  10  septembre 
1767. 

—  Des  lettres  de  Varsovie  annoncent 
que  les  caus  de  la  Vistulo  se  sont  élevées 
de  plus  de  treize  pieds  dans  la  journée 
dn  9  mai,  et  que  lo  10  el  le  1 1  la  crue 
augmenloit  encore;  elle  a  été  de  dix- 
huit  pieds  au*dcfisus  dn  niveau  ordi^ 
iiaire.  Toute  la  ville  basse  aéli';  inondée. 

— Les  faillites  sont  toujours  fort  nom- 
breuses aux  Etats-Unis.  L'ancien  prési- 
dent Jackson,  qui  éloit  retourné  en  Ton- 
Bessée  pour  y  terminer  sa  carrière  loin 
des  affaires  politiques,  se  trouve  an  nom- 
bre des  personnel  en  suspension ,  sinon 
en  faillite  ouverte.  Une  de  ses  traites , 
montant  à  6,000  piastres ,  a  été  pro> 
testée. 

CHAMBRE  DBS  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasquicr.) 

Séance  du  23  maL 

La  séance  est  ouverte  à  deux  heures  nn 
quart.  MM.  les  pairs  sont  en  petit  nom- 
bre. Ce  n'est  que  vers  trois  heures  qu'ils 
se  trouvent  assez  nombreux  pour  repren- 
dre la  discussion  snr  le  projet  de  loi  con- 
cernant la  garde  nalioiiale  de  Paris  et  de 
la  banlieue.  M.  Girod  (dv  l'Ain) ,  rap|ior- 
teur,  est  appelé  à  la  tribune.  La  commis- 
sion ,  dit-il ,  a  examiné  l'art,  a  qui  lui  a 
été  renvoyé,  el  propose  une  nouvelle  ré- 
daction établissant  que  le  service  de  la 
garde  nationale  est  de  rigueur  pour  tous 
ceux  qui  ont  satisfait  à  la  conscription,  et 
entraîne  Tobligation  de  se  faire  inscrire 
tior  les  contrôles  dans  le  délai  de  deux 
Moh  de  }a  promulgatiori  de  la  loi.  En  ofs 


de' changement  de  résidence  /la  dëclara' 
tion  à  tin  d'inscription  devra  être  faite 
dans  le  même  délai  à  la  mairie  de  la  nou- 
velle résidence.  Celui  qni  n'auroit  passt- 
tjsfaît  à  celte  obligation  sera  renvoyé  par 
le  maire  en  conseil  de  discipline,  qui 
pourra  le  condamner  à  un  emprisonne- 
ment d'un  jour  an  moins,  et  de  cinq  jours 
au  plus.  Ne  seront  pas  tenus  à  ladite  déda- 
lalion  les  citoyens  qui  sont  dispensés  du 
service  par  les  art.  20,  28  et  29  S  l"deia 
loi  du  22  mars  i83i. 

M.  dé  Tascher  se  prononce  contre  To- 
bligalion  de  se  faire  inscrire.  M.  de  Mon- 
talivet  dit  qne  te  gouvernement  ofdhère  à 
TamendemenL  M.  de  Morogaes  vent  qa'a- 
vaut  d'encourir  une  peine .  le  xiontreve- 
nant  soit  averti  administrativcinent,  élue 
puisse  être  renvoyé  devant  le  conseil  de 
discipline  qu'après  cet  avertissement,  resté 
de  sa  part  sans  effet.  M.  Dnbouchage  est 
de  l'avis  de  M.  de  Morogncs.  Après  avoir 
entendu  son  rapportenr,  la  chambre 
adopte  l'art.  2  de  la  commission  et  tous 
les  autres  articles  de  la  loi,  àvec  quelques 
changeniens  de  peu  d'importance. 
Séance  du  24  nuL 

Le  président  procède  paria  voie  du  /i- 
rage  au  sort  au  renouvellement  des  bu- 
reaux-formés  le  17  avriL  MM.  \csça\TS 
se  retirent  pour  leur  organisation.  La 
séance  est  reprise  une  demi-heare  après. 
On  procède  au  scrutin  sur  l'ensemble  de 
la  loi  relative  à  la  garde  nationale  de 
Paris  et  de  la  banlieue.  Il  a  pour  résultat 
l'adoption  par  76  pairs  contre  ^3. 

La  chambre  adopte  ensuite,  sans  dis- 
cussion, le  projet  relatif  à  l'ouvcrturcdan 
crédit  pour  la  construction  de  divers 
ponls. 

CIIA!U[BRE  DES  DÉPUTÉS. 

(Pré&idence  de  AL  Dupin.) 

Séancê  da  a^  maL 

l\.  Cordier  dépose  le  rapport  snr  le 
projet  de  chemin  de  fer  de  Paris  à  Oiv 
iéans,  et  M.  d'tiarcourt  celui  qui  concerne 
le  chemin  de  fer  d'Alais  k  Beaucaire. 
M.  d'Uarcourt  demande  vainement  qu'on 
fixe  le  jour  de  la  discussion  de  ce  dernier 
projet;  ta  chambre  adopte  l'opinion  des 
orateurs  qui  veulent  que  la  discussion 
ne  soit  ouverte  qu'après  que  les  six  pro* 
jets  auront  été  nppoKét. 


(  383  ) 


M.  le  minislre  dé  la  juslîcc  a  la  parole 
poiur  ttoe  communication  du  gouverne- 
ment. Ayant  rappelé  que  le  tribunal  de 
première  instance  de  la  Seine  a  été  orga- 
uisé  avec  sept  chambres  par  la  loi  du  3i 
juillet  de  182  i.cLdémonlrô  que  ce  tribunal 
()ui  jugeoil  alors  aiinurlloment  environ 
5,94^  causes  civiles  el  6,586  causes  cor- 
rectionnelles, a  eu  i'n  i855  8,si4  causes 
civiles  et  8,354  causes  correclionnellcs  , 
q«e,  (tendant  l'année  i836  ,  ces  chifTres 
se  sont  encore  trouvés  augmentés  de  plus 
lie  u8oo  causes,  M.  Bar ihe  présente  un 
projet  qui  crie  dt'fiiïilivcmcnt  une  hui- 
tième cb  ambre ,  en  rcm[»iacement  de  la 
diambre  temporaire  formre  en  i856. 

Article  unique.  Le  tribunal  de  première 
instance  de  la  Seine  e&l  composé  d'un 
préÂdent,  de  huit  vice •  pr^-sidens ,  douze 
iiigcs  d'instruction,  vingt  -  huit  juges, 
6cizc  juges -suppléa  06,  un  prpcuieur  du 
roi,  seize  substituts,  un  grtflicr  cl  vingt-un 
comhiis  greffiers  assermentés. 

M.  le  ministre  donne  ensuite  lecture 
d'un  projet  de  loi  concernant  lu  cathé- 
drale de  Chartres.  Ce  projet,  qui  réduit  à 
67,005  fr.  52  c.  l'allocation  de 400,000  fr. 
^  olée  en  i856  pour  les  réparations  à  faire 
à  ccite  église  |iar  suite  de  l'incendie  qui 
l'a  dévastée,  ouvre  un  nouveau  crédit  de 
un  million  45^.996  fr.  48  c.,  impnlables 
sur  les  années  1857,  i858  et  1859.  Ce 
crédit  formnntavecla  somme  de  67,005  ir. 
52  c.  dont  il  vient  d'être  question ,  une 
pomme  totale  de  un  million  5oo,ooo  fr. 
eiil  définitif,  et  ne  pourra  être  eicédé. 

L'ordre  du  jour  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion sur  les  sucrei?. 

M.  Mottet  parle  contre  le  projet,  qui. 
dit-il,  sera  impuissant  quant  è  la  fabrica- 
tion indigène,  désa^lreux  pour  le  trésor, 
mensopger  pour  les  colonies. 

M.  Lachve-Laplagne  trouve  que  le  pro- 
jet se  rattache  à  une  foule  d'intérêts  di- 
vers. Le  minislre  examine  l'agriculture  en 
France;  elle  lui  paroît  arriérée,  mais  il 
!iç  croit  pas  que  la  nouvelle  culture  ait 
pour  elle  toute  l'Importance  qne  des  ora- 
teurs y  attachent,  et  dit  que  lorsqu'on 
aura  cullivé  100.000  hectares  de  bette* 
rave»,  ce  qui  forme  la  trentième  partie  des 
terres  arables,  il  y  aura  pins  qu'il  ne  faut 
pour  la  consommation.  Plusieurs  fois  in- 
terrompu ,  le  ministre  annonce  qne  rien 
ne  pourra  l'empêcher  de  faire  connoître 
son  opinion...  C^a  culture  des  betteraves 


de  voit ,  au  dire  de  5es  partisans  (jui  regar- 
dent la  pulpe  comme  une  excel lente  nour- 
riture pour  les  bestiaux,  diminuer  l'im- 
portation des  bêtes  5  laine,  et  malgré  cela 
elle  a  doublé.  Dans  le  département  du 
Nord ,  où  il  y  a  beaucoup  de  manufac- 
tures de  sucre  indigène,  on  a  importé 
]5,5oomoutonsen  i855, 17,000  en  i854, 
21,000  en  i855,  el5o,ooo  en  1 856.  On  a 
aussi  dit  que  la  prospérité  de  l'industrie 
sucrièrc  augmcnteroil  la  lecette  des  pro- 
duits indirects.  C'e.^t  encore  une  erreur. 
Ln  rclc\é  fait  dans  les  départeipens  du 
Nord,  du  Pas-de-Calais,  de  la  Saône  et  de 
l'Aisne,  qui.  sur  542  fabriques  actuelle- 
ment existantes  en  France,  en  possèdent 
457,  prouve  que,  depuis  1828  jusqu'à 
i855 ,  l'augmentation  des  recettes  n'a  été 
que  de  16  5/4  pour  o;o.  tandis  que,  dan» 
les  autres  déparlemens ,  elle  est  arrivée  ^ 
17J/4. 

Le  ministre  s'occupe  ensuite  des  cok)-, 
nies,  qui.  liées,  dit-il,  par  un  contrat  à  la 
métropole,  ont  droit  à  la  protection  du 
gouyei-Dcment.  La  fabrication  du  sucre 
en  France  ayant  diminué  leurs  ventes,  il 
faut  les  mettre  à  même  de  soutenir  la  con- 
currence. Agir  autrement ,  ce  seroil  vou- 
loir les  ruiner.  La  diminution  de  20 
pour  0/0  sur  les  droits  que  paient  les  co- 
lonies est  donc  indispe^isable.  ^ 

M.  Lacave-Laplagn'e  examine  enfia 
quel  pourra  ôlrc  le  résultat  de  la  dimi- 
nution des  droits ,  et  si  le  trésor  ne  verra 
pas  dépérir  ses  recellcs.  Bien  qu'on  ait 
avancé  que ,  les  dmils.  diminués ,  le  gou- 
vernement arri\  croit  aux  mêmes  recettes 
par  l'augmentation  des  ventes  de  sucres 
coloniaux,  le  ministre  no  se  trouve  pas, 
convaincu,  et  demande^qu'on  pose  dès  ce 
moment  en  prîncij)0,T|ue  le  sucre  indi- 
gène doit  être  imposé  comme  le  vin  et  le 
iseL  Dans  le  cours  des  débals,  dît-il,  le 
ministère  pi-oposcra  le  mode  d'inipo- 
sition. 

Ce  discours  qui   change   la  loi  a  été 
souvent  interrompu.  Plusieurs  orateura. 
appelés  à  la  tribune  renoncent  à  la  pa- 
role. L'n  long  el  vif  déba  t  s'engage  ensuite 
entre  M.  d'ilaubersaert  et  M.  Lacave-La- 
plagnc.  Quelques  députés  demandent  le 
retrait  de  la  loi.  La  discussion  est  confuse,, 
et  le  président  lève  enfin  la  séance  à  six 
heures.  Pendant  une  demi  heure ,  les  dé- 
putés restent  à  leurs  bancs,  et  .se  livrant  à. 
des  conversations  fort  animées. 


Séanee  cfa  «4  iitat. 

Il  y  a  de  TagHation  sar  tons  les  bancs. 
L'ordre  da  jour  appelle  la  suite  de  la  dis- 
cussion sur  le  projet  de  loi  qui  concerne 
les  sucres.  La  parole  est  à  M.  Dumon , 
rapporteur  de  la  commission.  La  commis- 
sion ,  dit-il ,  a  reçu  ce  matin  les  explica- 
tions du  ministre  avec  un  amendement 
proposé  par  M.  Gtiuin,  cl  a  décidé  qu'elle 
ne  ponvoil  appuyer  aucun  changement 
qui  anroit  pour  but  de  frapper  d'un  im- 
pôt le  sucre  indigène. 

M.  Duchatcl,  ancien  ministre  des  finan- 
ces, se  prononce  contre  l'ajournement, 
qui  laisseroît  les  colonies  dans  leur  lâ- 
cheuse position.  Il  faut,  dît-il,  recourir  h 
rimpôt,  mais  comment  le  percevoir?  Le 
mode  d'abonnement  a  des  grands  incon- 
véniens  ;  dans  ce  cas,  il  faudroil  s'en  rap- 
porter  à  la  déclaration  du  fabricant,  qui 
sera  toujours  au-dessous  de  la  réalité.  Oh 
a  aussi  proposé  de  frapper  simplement  le 
sucre  indig&ne  d'un  impôt  :  alors  il  fau- 
dra établir  une  sorte  d'inquisition  sur  les 
voilures  qui  circuleront  dans  les  campa- 
gnes. M.  Duchatel  dit  que ,  pour  appro- 
fondir la  question  de  l'impôt,  on  devroit 
l'ajourner.  S'il  croit  l'impôt  nécessaire . 
c'est  plutôt  dans  rinlérét  des  colonies  que 
le  dégrèvement  ne  soulagera  pas  assez, 
que  pour  le  trésor  qui  trouvera  des  dé- 
dommagemens  dans  les  autres  branches 
des  contributions  indirectes.  iM.  Duchalel 
vole  pour  le  projet. 

M.  Lacave-Laplagnc  répond  aux  di- 
verses observations  de  M.  Duchatel ,  et 
demande  de  nouveau  que  le  principe  de 
l'impôt  soit  admis  par  la  chambre. 

M,  J*iscatory  dépose  le  rapport  de  la 


(  384  ) 

commission  chargée  de  l'examen  du. pro- 
jet sur  les  crédits  extraordinaires  d'A- 
frique. 

M.  d'Haubersaert  veut  que  la  chambre 
ne  s'occupe  que  du  dégrèvement  des 
droits  coloniaux. 

La  discussion  générale  est  fermée ,  et 
la  chambre  passe  à  l'examen  de  l'amen- 
dement de  M.  Gouin.  portant  qu'à  dater 
du  i*^'  janvier  il  sera  perçu  par  la  régie 
un  droit  fixe  et  annuel  de  aoo  fr.  par 
chaque  manufacture  de  sucre  de  bette- 
raves, et  un  droit  de  lo  fr.  par  loo  kilo* 
grammes  de  sucro  brut. 

Une  longue  et  vive  discussion  a  lieu  sur 
cet  amendement,  et  la  chambre  se  sépare 
sans  avoir  rien  décidé. 


^  géuMi,  2ibxicn  Cf  €Uu. 


BOURSE  DE   PARIS   DD    34   MAI. 

CINQ  p.  0/0,  j.  (lu  22  mars.  108  fr.  30  c. 

QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  99  fr.  25  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  (le  dcc.  79  r^.  45  c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  000  fr.  00  c. 

Act.  de  la  Banque.  24:)5  fr  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Obli^.  de  la  Ville  de  Paris.  IfOOfr.  00  c. 

Quatre  canaux.  11 80  fr.  00  c. 

Caisse  fiypoliiécaire.  812  fr.  50  c. 

Rente  de  Naples.  99  fr.    80c. 

Emprunt  romain.  101  fr.  3/4 

Emprunt  Belge.  000  fr.  0/0 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  25  fr.  3/i 

PARIS. IlfPBIMERIB  D'aD.  LE  GLERB  ET  C*, 

Quai  des  Augustius ,  35. 


SANCTI  CAROLI  BORROM^EI  MONITIONES , 

INSTITUTIONES  GONCIONESQUE  SELEGTtE; 

D.  D.  J.  FR.  DE   SIMOI^'Y^   EPISG.    SUE8S.  JUSSU    EDITEE. 

1  gros  volumes  în  18,  ornés  d'un  beau  portrait  de  saint  Charles,  imprimés  avec  soin 

sur  papier  fin  satiné. 

PRIX  :  U  FR«  ET  5  FR.  FRANC  DE  PORT. 

A  PARIS,  CHEZ  GAUME  FRÈRES,  Tuc  du  Pot-de-Fér-Saint-Sulpicc ; 

AD.  LE  CLEBE  ET  G*,  au  burcau  de  ce  Journal  ; 
A  SOLSSONS  ,  CH3Z  arnovlt,  libraire  de  Tévéché. 


[^  premier  vohime  c?l  en  vente,  le  second  paroitra  au  i5  juin  prochain. 


L'\MI  DB    L4  BELI6ION 

[larott  les  Mardi ,  Jeadi 
H  Samedi. 

On  pcals'abonnerdes 
i**eli5de  chaqne  mois. 


N^  2846. 


SikMBDl  27  MAI  183T. 


PRIX  DE  L'ABONNBMBI^ 

fr.  c 

t  ao-,  «  -•  •  .  •  56 

6  mois T9 

3  mois lo 

1  mois 5  5o 


La  R...  •,  2  janvier  iSBy. 
Al)  BÉDACTBUR  (1). 

Monsieur,  V Introdttetion  philoso' 

pkiquB  4  tflùt&ire  générale  de  la  reli^ 

gwt ,  dont  il  a  été  parlé  dans  le  iiu- 

Inéro  2702  de  votre  Journal ,  m'é- 

tiBt  par   hasard  tombée  entre    les 

mains,  la  nature  du  sujet  traité  dans 

cet  ouvrage ,  et  surtout    le  compte 

fiivorable  qu'en  avoit  rendu  VAmi 

de  la  Religwn^  m'engagèrent  à  y  jeter 

les  yeux.  Peut-être  ne  jugeret^vous 

[>as  inutile  à  l'intérêt  de  la  vérité  de 

Taire  part  au  public  des  observations 

que  je  vais  vous  soumettre. 

Jetons  d'abord  un  coup  d'œil  sur 
le  titre.  Par  Hisloire  générale  de  la 
religion ,  on  pourroit  ci-oire  qu'il  s'a- 
git de  T  histoire  de  la  religion  depuis 
le  commencement  du  monde  jus- 
qu'à ces  derniers  temps  Ce  n'est  pas 
ainsi  qut  l'entend  M.  Perron.  Pour 
lui ,  cette  histoire  est  celle  de  toutes 
les  religions,  vraies  ou  fausses,  qui  ont 
jamais  paru  sur  la  terre ,  et  qu'il 
croit  devoir  constituer  ce  qu'on  ap- 
pelle la  religion.  Cette  erreur  paroi  t 
encore  mieux  dans  la  définition  qu'il 
établit  à  la  fin  de  son  premier  cha- 
pitre. La  religion  en  général ,  dit-il , 
esi  tensemàle  des  rapports  nécessaires 
entre  V homme  et  Dieu ,  et  des  difjérens 

(i)  1!  y  a  déjà  long-temps  que  nous 
"  ivons  reça  cette  lettre  ;  nous  avions  hé- 


etdtes  par  lesqiœls  ces  rapports  ont 
été  diifersement  exprimés  (1).  Cette  dé- 
finition pourra  convenir  à  ceux  qui 
ne  voient  dans  toutes  les  religions 
que  des  fonnes  indifférentes  par  les- 
quelles rhomme  s'acquitte  égale- 
ment envers  TEtre  suprême.  Car  si 
tous  les  cultes  expriment ,  quoique 
diversement,  les  rapports  nécessaires 
qui  existent  entre  l'homme  et  Dieu  ^ 
chacun  peut  se  contenter  de  celui 
qu'il  a  reçu  de  ses  ancêtres ,  sans 
chercher  une  autre  voie  pour  i*emon- 
ter  à  Dieu.  Mab  quelle  erreur  de 
s'imaginer  que  des  cultes  si  contrai- 
res puissent  signifier  les  mêmes  cho- 
ses !  que  les  rapports  néoeasaii^es  en- 
tre Dieu  et  Thomme  puissent  être 
exprimés  p<ir  des  cultes  infâmes , 
barbares ,  monstrueux  I  N*est-ce  pas 
dire  que  la  vérité  et  la  vertu  peu- 
vent être  représentées  par.  le  vice  et 
parie  mensonge? 

Avant  de  passer  aux  en-eurs  qm, 
se  trouvent  dans  le  corps  de  l'ouvrage 
de  M.  Perron,  nou»  dirons  quelques 
mots  de  sa  préface ,  oà  nous  trou-» 
vons  des  assertions  assez  étranges.  Il 
prétend  qu'une  des  causes  du  peu 
de  progrès  de  la  science  dans  les 
petits-séminaires  au  sortir  de  la  ré- 
volution ,  c'est  la  peur  qu'en  avoient 
les  prêtres,  qui  lui  attribuoieiit  tous 
les  maux  de  la  religion  dans  le  dernier 
siècle.  Cela  est  en  effet  bien  vraisem* 


-•Hé  à  l'insérer,  parce  que  nous  y  avions    blable;  comme  s'il  s'étoit  jamais  trou- 
"^  voir  quelque  scvérilê.  Mais  il  nous  a 

(4)  Il  est  juste  de  remarquer  ici  qu'à 
la  page  précédente  M.  Perron  avoit  dit  : 
La  religit/n  révélée  »ciUe  est  absolument 
vraie^  immuable  et  nécessaire  dan»  tonte  sa 
partie  fondamentale  ,  e^est-d-dire  dans  tous 
ses  d&f^ê  itMs  préuptes* 


i  |>ara  aussi  que  l'article  que  nous  avons 
^  donné  an  mois  de  septembre  dernier  sur 
^  fottvrage  de  M.  Perron ,  et  qui  n'étoit 
~  pas  du  rédacteur  ordinaire ,  étoit  un  peu 
'  ^p  favorable.  Ainsi ,  il  y  aura  compen- 
t  «stlon. 

Tome  XCIII»  L'Ami  de  la  Religion, 


véje  ne  dis- pas  utiseul  prêtre,  mais 
lia  seul    professeur  de   petit-séuii- 
iiaire  qui  ne  sût  parfiaitement  que  ce 
lie  fut  pas  la  science  ,  mais  le  sarcas- 
-  me  armé  d*un  faux  savoir,  qui  dé- 
clara làguerre  à  la  religion  et  amena 
toutes  les  épreuves  dont  elle  a  triom- 
phé ;  comme  si  le  clergé  pou  voit  re- 
«iouter  la  science ,    au  moins   dans 
ceux   qui  sont  destinés  à  coi\rbattre 
dans  ses  rangs.   C'est  avec  la  même 
équité     que     M.    Perron     ptétend 
«t  qu'une  partie  du  clergé,  dans  la 
lutte  contre  les  ennemis  de  la  reli- 
[(ion ,  confondant  les  abus  qui  s'é- 
-tolent  glissés  dans  la  religion  avec 
l'essence  de  -la  foi  qui  les  couvioit 
de  ses  ailes,  défendit  les  abus  et  la 
foi  avec   un  égal  acharnement ,  et 
fulmina  contre  les  censeurs  qui  n'é- 
-toient  que   sévères    des  anathènies 
'  aussi  terribles  que  contre  les  impies!» 
L'auteur  de  V Introduction  est  aussi 
mécontent  de  la  théologie  telle  qu'on 
l'enseigne  aujourd'hui.   Il  y  trouve 
a!)sence  de  méthode  ,  de  précision  et 
de  claïuv,  et  la  méthode ,  la  préci- 
MOU  et  la  clarté  sont  précisément  les 
qualités    qui   distinguent    éminem- 
ment renseignement    liicologique  , 
■  connue  le  savent   tous  ceux  qui  en 
ont  suivi  les  cours.  Mais   écoutons 
ce  qui  suit  :  «Croyances,  préceptes, 
ticuî  liions,  tout  cela  dans  la  théolo- 
;^ic  (Si  bien,  est  pur  ,  est  complet. 
Mais  ce  qui  n'est  ni  bien  ni  complet 
dans  Iti  lliéologie ,  ce  sont  les  traités 
sur  .les  nombreuses  et  hautes  ques- 
tiorîG  qiî"  roccopent;  tous  d'ailleurs, 
éièves  et   '^.rofesseurs,   en  convien- 
nent.».^  ri  r»ispouvoir  assurer  M. Per- 
io«) qu'il n»î  trouvera  ni  professeur  ni 
cicv*i  qui  <.  uvienne   d*une  pareille 
coiitradjction.  Car  les  questions  dont 
s'occupe  la  lliéologie  n'étant  autres 
que  des  ^ngaligns  de  croyances  ,  de 


(  366  ) 

préceptes  ou  de  liaditioiiSy  je   de 
mande  comment  il  peut  se  faire  que 
ce  qui ,  dans  ]a  théologie  ,  conteroe  t 
les   croyances ,  les  préceptes  et  lei< 
traditions,  soit  bien^  pur,  compla; 
tandis  que  les  traités  sur  les  nom-  '^ 
breuses  et  hautes  questions  qui  l'oc- 
cupent ne  sont  ni   bien  ni  complets. 
De  plus,  M.  Perron  a  découvert  une 
grande  lacune,  quanta  la  partie  iiis- 
torique,  dans  les  traités  acCaeb  de 
théologie ,  où  il  n'apei^oit  que  quel- 
ques phrases  décousues  sur.certai- 
nes  sectes  chrétiennes.     Cet  auteur 
paroit  ignorer  que   Texposé  d'une 
doctrine  n'est  pas  l'histoire  de  la  so- 
ciété qui  l'a  professée  ,   que^chaque 
chose  doit  se  trouver  à  sa  place ,  ^ 
que  la  «uite  et  les  progiiès  de  la  re* 
ligion  s'apprennent    dans  l'histoiic 
ecclésiastique  qu'on  étudie  dansions 
les  séminaires.    Mais    ce  n'est  pa* 
tout  ;  Tauteur  de  YlnêfoducUon  vou- 
dit>it  que  l'on  expositdans  i^  tliéa- 
logie  l'histoire  des  cultes  principaux 
qui  se  sont  partagé  leiBûoda.  el  en 
gouvernent   encore  la  plus  giTUuie 
paitie.  C'est-là  une  lacune  qu'il  croit 
urgent    de  combler  ,  '  et  c'est  dm 
cette  vue  qu'il  a  composé  son  livre, 
qu'il  croit  pouvoir  offrir  aux  jeuses 
prêtres  comme  contenant  les  princi- 
pales idées  qui  doivent  présider  à  l'é- 
tude de  la  philosophie  et  de  Ffain 
toire  des  religions. 

M.  Perron  nous  apprend ^H s'est 
souvent  aidé  dans  son  travail  de 
Symbolique  de  Creuzer,  traduite 
M.  Guigniaut,  et  du  livre  de 
nûn  Constant,  qu'il  regarde  coi 
ce  que  nous  avons  de  plus  imparéi\ 
de  plus  vrai  et  de  plus  complet  sur^ 
n  ligions  ou  les  points  de  vite  rtli^ 
quils  ont  traités.  Nous  ne  connoii 
pas  la  Symbolique  de  Creuzer  : 
savons  seulement  que  les  Allem 


Cl 


(387  ) 


Qt  quelquefois  des  idées  assez  étran- 
es,  qui  ne  sont  f>as  toujours  recti- 
ées  par  les  traducteurs  français. 
luant  à  Benjamin  Constant,  nous 
ouTons  dire  à  notre  auteur  que  c'é- 
DÎt  là  un  fort  mauvais  guide,  et  qu'il 
l'est  pas  étonnant  qu'il  se  soit  égaré 
iYec  lui.'  Nous  avons  relevé  Terreur 
apitale  qui  se  trouve  dans  la  défini- 
tion qu'on  donne  de  la  religion. Cette 
erreur,  comme  on  devoit  bien  s'y  at- 
tendre, sç  fait  plus  ou  moins  sentir 
dans  tout  le  cours  de  l'ouvrage.  Car, 
bien  que  M-  Perron  avertisse  en  cer- 
tains endroits  que  ce  qu'il  dit  des  re- 
ligions en  général  ne  doit  pas  s'appli- 
quer aux  religions  juive  et  chré- 
tienne, il  ne  le  fait  pas  toujours, 
lo»  même  que  cela  seroit  nécessaire; 
et  il  est  tel  diapitre,  celui  par  exem- 
ple sur  Ici  sacerdoce,  où  l'auteur  sem- 
ble envelopper  dans  les  mêmes  re- 
ai^>ches  les  ministres  de  la  vraie  re- 
ligion avec  cfîux  de  tous  les  faux  cui- 
e^  qui  ont  a^busé  le  genre  humain. 
Sais  M.  BeneoB)  qui  se  inonti^e  par- 
>i9  si  sévère,  est  d'une  indulgence 
ttrême  pour  les  fondateurs  de  faus- 
sa religions.  Il  veut  absol  ument  qu'on 
is  croie  «  d'aussi  bonne  foi  que  leui^ 
rcMsélytes  quand  ils  se  prétendoient 
ispirés.  1»  Ainsi  Numa ,  le  père  de 
Idolâtrie  romaine,  lorsqu'il  feignoit 
7«Uer  s'entretenir  avec  la  nymphe 
igérie  dans  le  bois  sacré,  étoif  de 
loune  foi;  l'imposteur  de  la  Mecque, 
prsqu'il  iaisoit  accroire  à  ses  igno- 
HM  sectateurs  que  le  pigeon  qui  ve^^ 
mi^  manger  dans  son  oreille  le  grain 
?jX  y  avoit  placé ,  descendoit  du 

lui  révéler  les  volontés  du  Tout- 
If  cet  imposteur  étoit  aussi  de 

ne  foi.  £n  vérité,  c'est  avoir  bien 
la  bonté  que  de  vouloir  justifier 

i  tout  le  monde.  Voici  qui  est  plus 
:  M.  Perron  affirme  que  Dieu 


lui-même  a  fixé  aux  faux  prophètes 
le  but  qu'ils  dévoient  atteindre,  et  H 
ne  craint  pas  de  faire  intervenir  la 
providence  dans  rétablissement  des 
fausses  religions.  Nous  citons  ses 
paroles  : 

«  On  ne  doit  pas  hésiter  à  reconnoilre 
que  le  bras  de  Dieu,  sans  les  diriger  dans 
les  détails,  sans  marquer  tous  leurs  pas, 
comme  il  le  fit  pour  Moïse,  régla  leur 
marche  et  leur  fixa  clairement  le  but 
qu'ils  dévoient  atteindre.  Dans  l'éta- 
blissement d'une  religion ,  Dieu  peut  in- 
tervenir de  deux  manières  ;  ou  en  prépa- 
rant par  les  lois  générales  de  rhùmanité' 
un  ensemble  de  circonstances  qui  néces' 
sitent  cette  religion ,  et  conséqnemment 
la  fassent  arriver  ;  on  bien  en  composant 
lai-m6me  une  doctrine  qu'il  révèle  aux 
hommes*  » 

Le  théologien  le  moins  exercé  dira 
à  l'auteur  de  V Introduction  y  que  Dieu 
peut  bien,'  dans  la  profondeur  de  ses 
conseib,  permettre  à  l'erreui*  de  se 
produire  et  de  prévaloir,  mais  qu'il 
répugne  essentiellement  à  sa  sainteté 
et  à  sa  véracité  -de  contribuer  au 
triomphe  de  l'imposture  et  du  men- 
songe. Présenter  l'établissement  des 
fausses  religions  comme  u  ^n  événe- 
ment nécessaire,  et  qui  est  tout  aussi 
bien  que  les  grandes  catastrophes  du 
monde  physique,  le  résultat  inévita- 
ble de  la  force  universelle  qui  régit 
les  êtres ,  »  c'est  établir  le  fatalisme, 
la  pliis  monstrueuse  de  toutes  les  er- 
reurs. 

Il  y  auroit  beaucoup  à  dire  sur  le 
chapitre  des  miracles.  M.  Perron,  qui 
a  la  prétention  de  vouloir  redresser  les 
théologiens  et  les  apologistes  de  la  re- 
ligion, avance  que,  dans  la  contro- 
verse avec  les  incrédules  sur  cette 
matière,  «  ils  n'ont  point  su  discerner 
le  véritable  et  plus  puissant  moyen 
de  défense.  »  U  a  l'air  de  croire  que 
la  question  des  miracles  n'est  pas 


(  3S8  ) 


cl*une  auwi  grande  importance,  ei 
que  le  christianisme  aiiroit  fort  bien 
pu  s'établir  sans  miracles* 

•  Supposons  que  Jésus  r  Christ  ot  les 
apôtres  n'en  aient  fait  aucun,  le  christia- 
nisme seroit-il  pour  cela  chtngé  dans  son 
essence ,  et  auroit-il  perdu  ,tous  ses  titres 
à  rcTendiqoer  nne  origine  céleste?  Efî- 
demmentnon.  Il  est  incontestable  qne  la 
perfection  de  sa  doctrine  et  Vimpirieuse 
néeesêilé  des  circonstances  dévoient  suf- 
fire pour  assurer  son  triomphe.  » 

Toiit  cela  e$t  faux.  Ce  qui  est  in- 
contestable, c'est  que  les  miracles 
étoient  indispensablement  nécessai- 
res pour  faire  recevoir  tout  ce  qui , 
dans  le  cbristtanisine ,  n'est  pas  du 
ressort  de  la  raison.  Notre  auteur  est 
accoutumé  à  se  contredire,  et  il  re- 
connott  ailleui'S  que  les  miracles 
étoient  nécessaires.  Suivant  lui  , 
très-peu  d'entre  les  tbéolofpens  se 
sont  formé  une  idée  juste  du  miracle. 
Il  leur  apprend  donc  d'abord  que 
le  miracle  n'est  point  une  dérogation 
aux  lois  de  la  morale  ;  erreur  où  je 
ne  savois  pas  qu'aucun  théologien 
fut -tombé.  Le  miracle,  poursuit-il, 
n'est  ni  une  perturbation  des  lois  gé- 
nérales ,  comme  le  vouloient  les  im«- 
pies,  m  une  suspension  momentanée 
de  ces  lois,  comme  le  prétendoient 
L's  écrivains  religieux.  A  proprement 
parler,  il  n'est  pas  même  au-dessus 
de  l'ordre  général.  Puis ,  il  conclut 
son  raisonnement  par  cette  définition 
précise  :  Or,  déroger  à  tordre  phy- 
sique et  le  suspendre ,  c'esl  faire  des 
miracles.  Ce  qui ,  comme  on  voit , 
s'accorde  merveilleusement  avec  ce 
qui  piécède.  Plus  bas  l'auteur ,  par 
une  nouvelle  contradiction,  revient  à 
la  définition  de  l'abbé  *Houtevil le  , 
qui  n'admet  ni  dérogation  dans  l'or- 
dre physique ,  ni  suspension  de  ses 
Ida. 


M.  Perron  ne  sait  peutp-étre  pas 
c[ue  les  théolf^iens  ont  démontréqne 
ce  sentiment  de  Houteville  éloit  p«^ 
faitement  inutile  à  là  défense  de  ta 
religion,  et  de  plus  assez  peu  coih 
forme  â  l'Ecriture.  Ge  qu'il  ne  parok 
pas  savoir  davantage,  et  ce  qui  est 
bien  propre  a  faire  ressortir  la  jus- 
tesse de  ses  observations,   o*est  que 
tous  les  théologiens  s'accordeoc  i 
donner  du  miracle  la  nodoa<qtt'cn 
a  donnée  Tilhistre  Auteur  desGm/e- 
rences^  lorsqu'il  «dfT:  Tappdk  mi** 
raclé  ttn  épénemepè  corUitUre  mu  hit 
constantes  de  la  nature.  A  peu  près 
tout  ce  qne  dit  M.  Perron  slirk  re- 
ligion judaïque,  vers  la  fin  deson  li- 
vre, manque  de  vérité  on  d'exacti- 
tude. Il  croit  que  cette  religioo  x 
déi^loppa  d'âge  en  âge.  La  religion 
juive  resta  et  dovoic  rester  la  même 
jusqu'à  l'arrivée  du  grand  l^islatenr. 
H  étoit   expressément  âéÊanàn   dy 
rien  ajouter  ou  d'eu  riae  retrancher j 
et  Ton  ne  peut  appeler  4&velop|>e- 
mi^nt  de  cette  religioB^kv  *tMPéàb- 
tions  des  pr6pbèttes 'tOuchaut  la  ve- 
nue du  Messie,  et  les  drconstancei 
qui  dévoient  raccompagner.  L'as- 
teiir  dit  encore  s  Qu»iqa&  dtsêùiée  è 
devenir  Kn  jour  la  etv fanée  unwmttëÊt 
ta  religion   des  Hé^rmtss  fui  d^ekd 
éxcluswemenf  eeèle  itun   feaplè.  Ge 
n'est  pas  la  religion  des  Hébretn  ^i 
est  devenue  la  croyance  univeneUe, 
mais  la  doctrine  ch rétienne ;eCi»a'^ 
toient  pas  les  vérités  relt^ieoKS  que 
le  christianisme  devoît  profiager^qw' 
formoient  la  religion  exclusive 
Juifs,  c'éloit  la  partie  cérémouilsll 
légale  du  culte   mosaïque.    S 
M.  Perron,  «  le  même  Ciilteqài, 
puis  la  venue  du  Messie,  s'est  api 
christianisme,  poftoit  auparavant 
nom  de  judanme,  et  constitnoit 
cédemment  enceré  le  -culte  des 


k 

r 
r 

I 


L 


4 


(389  ) 


^Lriaichcs,  ^us  um  QHlr$fqrm$.  »C'e9t 
tiî^ift  mal  appi'éclei*  la  iiâssion  du 
Sauveur^  que  de  ne  voir  entre  sa  re- 
ligion ei  celles  qui    l'ont  précédée 
qu'stle  différence  de  forme.  La  reli- 
gîbik  chrétienne  est  sansdoutc,comme 
le  judaisfne  et  la  religion  des  patriar- 
ches, le.  culte  du  vrai  Dieu  ;  mais  l'a- 
doradon  du.  Verbe  comme  t^ils  de 
Dieu  et  Rédempteur  des  hommes, qui 
dMctérise  essentiellement  le  chris- 
Uauisiiâe  ;  la  croyance  des  mystères 
qo-'îl  m  révélés^  et  l'observation  d'une 
loi  beaucoup  plus  parfaite,  doivent 
raffite  bien  assurément  pour  établir 
entre  tétte  religion  et  celle  des  Juifs 
ei  des  patriarches  autre  chose  qu'une 
différence  de  forme.  Enfin,  lorsque 
Fauteiirdâ  Ylntrotluction  avance  qu'à 
peioft  Ott  trouve  dans  les  premiers  li- 
▼re»  clé  l'ancien  Testament  quelques 
ifùgues  passages  ayant  trait  à  Vautre 
viey  il  ne  fait  que  répéter  une  objec- 
tion des  incrédules  réfutée  par  les 
apologies  delà  religion.  Arrêtons- 
nous>  car  nous  aurions  beaucoup  à 
faire  si  nous,  voulions  signaler  toutes 
les  autns  assertions  inexactes  et  sin- 
gillièires  qni  se  trouvent  répandues 
cikns  Itouvrag^  de  M.  Perron.  L'au- 
teur ne  sait  même  pas  bien  ce  que 
c*èsc  que  le  schisme  et  lliérésic,  dont 
tl  donne  une   notion  trèx  ^  fausse , 
fMige  807.  n  dit ,  page  337,  que  le 
^ogme  de  la  métempsycose  est  essen- 
Muement  celui  du  purgatoire. 
•    Cequenous  avons  dit  nous  paroît 
Mififii^poiur  montrer  au  jeune  auteur 
^*il  estbon  de  ne  pas  trop  présumer 
ée^OH-méme,  cpï'avaiiitde  parler  théo* 
lègie,  il  sérok  à  propos  de  l'avoir  étu-^ 
diée  long-temps,  et  qu'il  ne  faut  pas 
ie  croire  si  facilement  en  état  de  faire 
la  leçon  aux  maîtres  en  Israël. 

(  Un  ancien  profe$searde  ihéolag.iê,) 


NOUVBLLSS  SGGLiSIASTIQiJES. 

PARK.  — N*  M.  rAtclievêque  a  c6«h- 
mencé  depuis  une  quinzaine  se»  vi- 
sites des  églises  et  des  communautés; 
soit  pour  des  confirmations^-soit  pour 
diverses  cérémonies.  Dimanche  der- 
nier, le  préUt  est  allé  présider  à  une 
pivmière  oDRimunion  à  fiourg'-la-*- 
Reine.  Une  église  nouvelle  a  été  bâ- 
tie dans  cette  eonimuoe  ^  aux  frais 
du  département  et  de  la  commune  ; 
cette  église  est  bien ,  quoiqu'un  peu 

S  élite.  En  sortant  de  Bourg-la-Reine» 
1.  l'Archevêque:  est  allé  donner  la 
confirmation  à  Sceaux.  Chaque  jour 
de  la  semaine,  le  prélat  a  visité, 
pour  le  même  objet ,  quelque  église 
de  la^  capitale  ou  dé  la  banlieue.;  as* 
sez  souvent  luênte  il  visite  plus  d'une 
église  par  joiu'. 

Mercredi  dernier,  monseigneur  a 
célébré  la  messe  dans  la  chapelle  des 
Sœurs  du  Bon-Secoui-s,  qui  sont  sous 
l'invocation  de  Notre-Dame- Auxilia* 
tricë,  et  dont  c'étoit  ce  jour-là  la  fête 
patronale.  Lé  prélat  a  reçu  les  vœux 
de  neuf  novices  ,  ei  a  donné  l'habit 
à-  cinq  postulantes^.  11  leur  a  adressé 
une  allocution  où  il  leur  a  présenté 
la  sainte  Vierge  comme  mère  de  mi-» 
séricorde  et  comme  uiodèle  des  per-« 
sonnes  qui  se  vouent  aux  œuvres  de 
miséricorde..  Ge  petit  discours  étoit 
également  propre  à  inculquer  atix  re- 
ligieuses une  tendre  dévotion  à  la 
sainte  Vierge  et  à  les  affermir  dans 
l'esprit  de  leur  vocation.  La  chapelle 
étoit  remplie  d'un  auditoire  nom- 
breux et  recueilli.  Api'ès  la  cérémo- 
nie, M.  l'Archevêque,  toujours  ac^ 
compagne  de  M.  l'abbé  Jauunes^  ar- 
chidiacre et  .supérieur  de  la  maison  ^ 
et  de  M.  l'abDé  Surat,  a  visité  le 
nouveau  bâtiment  ^u'on  vient  de 
joindre  à  la  maison ,  et  l'a  béni*  Ce* 
bâtiment  étoit  devenu  nécessaire  de- 
puis Taccroissement  d'une  commu- 
nauté qui  est  de  plus  en  plus  appré- 
ciée pour  son  bon  esprit  et  ses  services. 
Les  Sœurs  édifient  dans  les  divers 
quartiers  où  elles  sont  envoyées  ;  elles 


soignent  les  malades  avec  autant  d'in- 
telligence que  de  patience ,  et  sup- 
portent avec  courage  la  fatigue  de 
{onctions  très- pénibles.  L'assiduité 
de  ces  fcyictions  leur  donne  de  boiine 
heure  des  infirmités  ;  six  à  sept  Sœurs 
sont  mortes  depuis  un  an,  quoiqu'on - 
core  assez  jeunes <  Il  n'y  a  sans  doute 
que  Tesprii  de  religion  et  de  chanté 
qui  puisse  inspirer  un  tel  dévoument. 


(  3go  ) 

M.  le  préfet  de  la  Seine  comprendra 
qu'il  est  juste  et  convenable  que  la 
ville  vote  des  fonds  pour  faire  dis- 
paroiti*e  entièrerbent  les  traces  d'un 
grand  désastre.  Les  journaux  du  gou- 
vernement avoient  annoncé  dans  ks 
premiers  momens  que  la  ville  feroit 
généreusement  toutes  les  dépenses  né- 
cessaires. Il  est  impossible  de  comp- 
ter sur  la  fabrique  qui  n'a  rïen. 


L'église  Saint-Germain-l'Auxerrois 
se  répare  bien  lentement.  Il  n'y  a 
que  piiu  d'ouvriers,  et  on  n'a  pu  en- 
colle nettoyer  l'église  des  saletés  qui 
là  couvroient.  On  va  sans  doute  s'oc- 
cuper de  réparer  les  vitraux.  Il 
n'y  a  pas  une  seule  vitre  aux  croisées 
baisses,  de  sorte  que  l'on  est  au 
grand  air  dans  Végltse,  comme  si  on 
étoit  dans  la  rue. 

Cependant  le  clergé  reprend  peu  à 
peu  ses  fonctions.  Dimanche,  à  la 
messe .  M.  le  curé  a  fait  le  prône.  Il 
y  avoit  beaucoup  de  monde,  et  l'au- 
ditoire étoit  recueilli.  On  y  a  fait  la 
quête  pour  les  besoins  de  l'église, 
qui  sont  grands  ;  car  tout  y  ms^nque. 
Il  n'y  a  rien  sur  les  autels,  rien  dans 
la  sacristie.  Vases  sacrés ,  ornemens , 
linge,  tout  est  à  acheter.  La  fabrique 
ne  peut  avoir  encore  aucune  res- 
source. On  compte  sur  la  générosité 
des  fidèles  pour  meubler  un  peu  la 
sacristie.  Ceux  qui  visitent  l'église 
ne  peuvent  s'empêcher  d'être  sensi- 
bles à  un  tel  dénûment. 

Ne  seroit-il  pas  juste  que  la  ville 
voulût  contribuer  un  peu  à  rétablir 
le  mobilier  de  la  sacristie?  D'après 
une  loi  de  Tan  vin ,  les  villes  sont 
responsables  des  dégâts  arrivés  dans 
leur  enceinte  ;  elles  ont  été  condam- 
nées plusieurs  fois  par  les  tribunaux 
à  les  réparer.  La  fabrique  de  Saint- 
Germain-l'Auxerrois  n'auroit-elle  pas 
strictement  le  droit  de  poursuivre  la 
ville  en  justice  pour*  l'obliger  à  ré- 
parer les  dommages?  On  n'en  vien- 
dra pas  sans  doute  à  ce  moyen  ex- 
trême ;  mais  il  y  a  lieu  d'espérer  que 


M.  l'évêque  de  Versailles ,  qui  Vi^ 
site  depuis  quelque    temps    divers 
cantons  de  son  diocèse ,  a  confirmé 
le  22  mai  à  Saint-Germain-en-Laye. 
De  l'église ,  le  prélat  s'est  rendu  au 
château ,    qui  est   aujourd'hui  une 
maison  pénitentiaire  pour  les  mili- 
taires. Les  détenus ,  qui  sont  en  as- 
sez grand  nombre  ,   étoieht  réunis 
dans  la  -chapelle  ;  22  militairies  ont 
reçu  la  confirmation  avec  des  mar- 
ques de  foi  et  de    religion:  M.   l'é- 
vêque   a   adressé   une    exhortation 
pieuse  aux  pauvres  prisonniers  ;   il 
les  a  engagés  à  suivre  les  instructions 
et  les  avis  de  M.   l'abbé  Bodiu  ,  au- 
mônier de  la  maison. 

Il  paroît  bien  certain  que  la  mala- 
die de  M.  l'évêque  du  Mans  doit  être 
attribuée  à  un  excès  de  travail.  Le 
prélat  avoit  un  gros  rhume ,  mais 
comme  une  tournée  de  confirmation 
étoit  arrêtée  et  annoncée  depuis  deux 
mois,  il  voulut  partir  malgré  la  mau- 
vaise saison  qui  s'est  prolongée  si 
long-temps  celte  année.  Il  résista  aux 
représentations  qu'on  lui  fit  à  cet 
égai  d  :  Mes  bons  curés  se  sont  donné 
beaucoup  de  mal ,  disoit-il  ;  ce  seroit 
leur  faire  trop  de  peine.  M.  l'évêque 
partit  donc  le  mardi  de  Pâque  pour 
aller  donner  la  confirmation  à  An- 
vers-sous- Montfaucon,  où  une  .re- 
traite d'un  mois  venoit  d'être  donnée 
par  deux  jeunes  ecclésiastiques  du 
diocèse,  de  la  maison  des  prêtres  auxi- 
liaires, diriçceparM.  l'abbé  Moreau, 
supérieur  des  Frères  de  Saint-.Tosepli. 
Cette  paroisse  a  montré  qu'elle  savoit 


(391  ) 


apinrécier  ce  bienfait.  Sur  toute  la 
population  ,  à  peine  vingt  personnes 
ne  sc'sontpas  approchées  de  la  sainte 
table. 

Le  prélat,  après  avoir  visité  cette 
paroisse,  rentra  au  Mans  et  en  repar- 
tie le  mardi  suivant  pour  une  tour- 
née qu'il:  ne  devoit  terminer  que  le 
29  avril.  Il  recueillit  dans  cette  tour- 
née d'abondantes  consolatioas.  Les 
populations  se  pressoient  pour  en- 
tendre les  paroles  de  paix  et  de  salut 
qu*il  leur  adressoit ,  et  pour  recevoir 
«a  bénédiction.  Ces  courses  et  cet 
exercice  du  ministère  pastoral  aggra- 
vèrent son  indisposition.  Au  bout  de 
quelques  jours  la  fièvre  survint ,  et 
une  toux  opiniâtre  arrétoit  tout  som- 
meil. Le  dimanche  23  avril ,  M.  Té- 
vêque  voulut  encore  officier  dans  la 
cliapelte  du  collège  de  Ghâteau-Gon- 
tier  ;  mais  le  soir  il  ne  put  assister 
aux  vêpres.  Le  lundi  24,  il  arriva  tout 
malade  à  Laval. 

Nous  avons  dit  quel  étoit  le  genre 
de  la  maladie ,  et  combien  elle  donna 
d'inquiétudes.  Cette  inquiétude  ne 
vêgna  pas  seulement  à  Laval ,  mais 
dans  tout  le  diocèse.  De  tous  côtés 
les  ecclésiastiques  accouroient  à  La- 
val p6ur  8*informer  des  nouvelles  de 
celui  qui  lès  avoit  élevés  presque  tous. 
Les  communautés  se  mirent  en  priè- 
res. Dans  les  pensionnats  et  dans  les  | 
écoleSfles  enfans  demandèrent  à  prier. 
Il  est  des  écoles  dirigées  par  des  reli- 
gieuses ,  où  les  jeunes  nlles  avoient 
solticîté  de  passer  en  prières  Taprès- 
uiidi  de  leur  congé.  Enfin  ,  le  prélat 
est  entré  en  convalescence,  et  il  a  pu 
retourner  le  12  au  Mans  ;  mais  il  est 
encore  foible  et  a  besoin  de  ménage- 
iiiens.  On  espère  que  le  repos ,  les 
soins  et  une  saison  plus  douce  lui 
vendront  ses  forces. 


comme  le  clergé  a  paru  le  dosirer,- 
afin  d'avoir  le   temps   d'étudier  les 
matières  et  de  préparer  les  réponses. 
Depuis  quelques  anniVs ,  la  publica- 
tion   des    résultats   dos  conférences 
avoit  été  suspendue  par  la  inort  de 
deux  ecclésiastiques  respectables  et 
éclairés ,  M.  Cassagnes ,  chanoine ,  et . 
M.  Marty,  archidiacre.  Cette  suspen- 
sion va  cesser.  On  recevra  cette  année 
le  résultat  des  conférences  de  l'année 
dernière.  La  publication  de  ces  résu- 
més aura   lieu    chaque    année    par 
cahiers,  de  manière  à  pouvoir  réunir 
en  un  même  volume  les  différentes 
parties  d'un  môme  traité.  De  plus, 
ces  résumés  étoicnt  bien  plus  l'ou- 
vrage de    l'ecclésiastique  charge  de 
revoir  les  procès- verbaux,  que  le  ré- 
sultat des  délibérations  du  clergé.  On  • 
recevoit  un  bon  traité  de  théologie ,, 
mais  où  le  travail  dés  différentes  con-  • 
férences    disparoissoit    tout    entier. 
L'intention   de  M.   l'évêque  est  de 
donner  désormais  le  texte  pur  des  . 
délibérations.  Une  cotnmissiou  dé- 
pouillera les  procès-verbaux  et  choi- 
sira sur  chaque  question  les  mcii- 
leuresr  réponses,  en  indiquant  les  dis- - 
tricts  qui  auront  fourni  la  réponse. 
Ce  sera  véritablement  les  conférences . 
du  diocèse  de  Rodez. 


llnc  circulaire  de  M.  l'évêque  de 
Rodez  ,  du  10  mars ,  est  relative  aux 
conférences  ecclésiastiques.  Le  prélat 
annonce  que  désormais  les  sujets  des 
conférences  seront  envoyés  plus^  tôt , 


Une  plantation  de  croix  a  eu  lieu 
le  diuianche  7  mai  à  Noyelles-en- 
Chaussée,  diocèse  d'Amiens.  Cette 
croix  a  été  érigée  aux  frais  d'une 
dame  pieuse  de  la  paroisse.  Lacéré-- 
moniea  été  brillante;  plusieurs  curés 
voisins  y  ont  pris  part,  La  croix  en 
fer  étoit  portée  par  quatre  jeunes 
gens,  et  le  Christ  étoit  sur  un  autre 
fjrancard.  De  plus,  la  statue  de  la 
sainte  Vierge  étoit  portée  par  quatre 
jeunes  filles.  Une  longue  procession 
de  jeunes  filles,  des  bannières,  des 
guidons  formoient  un  spectacle  im- 
posant. Après  la  bénédiction  de  la 
croix ,  M.  Mouflier,  curé  d'Avcrnes 
dans  le  diocèse  de  Versailles ,  a  prê- 
ché.   Toute  la  cérémonie  a  été  re* 


(  39»  ) 

niarquabU ,  et  par  l'aflluence  du 
peuple  9  et  par  Tordre  et  le  tecueil- 
lenient  qal  y  oui  préside. 


La  eoinuiuoe  deMagny,  diocèse  de 
Versailles ,  plaidoit  contre  M.  LepeU 
letier,  nouvel  acquéreur  d'une  pièce* 

de  bois  qui  touche  à  l'ancien  enclos  I  <*»^  ^  pétition ,  reçoivent  toujoun 
de  Port-Royal.  Elle  i^lauie  la  con-    «ni^e  élèves ,  et  il  n'y  en  a  peut-être 


2ue  ïaiuj  contre  lequel  ils  s€  sont 
levés  subsiste  encore,  malgré  les  or- 
dres du  comité  communal.  Y  rainieiu 
c'est  un  abus  énorme  que  des  parens 
puissent  confier  leurs  enfans  à  des 
iiiaitres  qui  ont  leur  confiance.  Lea 
Ficres  e;itretcnus  par  la  couimune, 


servation  d'un  chemin  qui  longe  le 
manoir  de  Port-Royal-des-Chanips , 
aujourd'hui  possède  par  M.  Silvy, 
ancien  maître  des  comnte9.  M.  Silvy 
se  joint  à  la  cmnmune  oe  Magny  pour 
demander  que  le  chemin  subsiste.  Il 
n'avoit  garde  de  laisser  passer  cette 
occasion  de  faira  Téloge  de  Poit- 
Royal,  et  d'exalter  Pillustration  de 
cette  maison.  Il  a  évoqué  les  ombres 
de  Pascal ,  d'Arnauld ,  de  Nicole ,  de 
Tillemont,  deSacy,  de  Racine  même, 
et  a  parlé  de  TaflBuence  des  étrangers 


pas  la  moitié  qui  soient  indigens. 
Voyez  doue  le  beau  malheur  I  Suis, 
continue  la  pétition ,  Y  abus  est  encan . 
plus  crioiU  chez  les  Frères  entrelemu 
par  souscription,  qui  reçoivent  ekduf 
sivement  les  non-iudigeus,  et  enUvtni 
ainsi  deux  mille  enfans  aux  institu- 
teurs privés.  Or ,  cela  est  réelleweat 
criant }  enlevtr  des  enfans ,  c'est  hor- 
rible. Il  est  vrai  que  ce  sont  leurs  pa- 
rens qui  les  enlèvent  aux  instituteurs 
privés  pour  les  mettre  chez  les  Frè- 
res, ce  qui  rend  le  rapt  un  peu  moins 


qui  viennent  visiter  les  ruines  du  fa-  odieux.  On  nous  park  de  Fintérèt 
neux  monastère.  M.  Silvy  a  retrouvé  j  des  instituteurs  privés  ;  et  rintcrèt 
sur  ce  sujet  toute  la  verve  de  ses  Ides  enfans,  et  l'intérêt  des  fauiillei» , 
jeimes  années.  Le  nom  dePori-Royal 


a  favorisé  ses  elTorta ,  et  les  magistrats 
se  sont  émus  peutrétre  à  ce  souvenir 
qui  l'appelle  aussi  le  dévoiimenl  de 
leurs  devanciers.  La  cour  royale  de 
Paris  a  confirmé  le  jugement  du  tri- 
Imnalde  première  instance,  qui  don- 
noit  gain  de  cause  à  la  coumiune. 

M.  Silvy  est  le  même  qui  nous  fit 
une  si  rude  guerre  au  commencement 
de  la  restauration  jpour  nos  Mémoires 
et  pour  le  Journal.  Le  temps  a  un 
peu  calmé  la  vivacité  de  sou  zèle  ,  et 
il  veut  bien  ne  plus  nous  harceler. 
Mais  il  est  toujours  dévoué  à  Port- 
Royal  et  à  tout  ce  qui  se  rattache  à 
cette  école. 

Les  instituteurs  privés  à  Marseille 
se  plaignent  às&  Frères  des  Ecoles 
chrétiennes  qui  reçoivent  d'autres  en- 
fans aue  des  enfans  d'indigens.  Déjà 
l'année  dernière  ils  avoient  fait  une 
pétition  dans  ce  sens  au  conseil  mu- 
nicipal ;  ils  viennent  de  la  renouveler 
cette  année  ;  et  paroissent  s'étonner 


ne  sont-ils  rien  ?  Faut-il  interdire  \ft^ 
écoles  de  maîtres  habiles  et  vertueux, 
pour  favoriser  des  instituteurs  qui 
n'offrent  pas  tous  les  .mêmes  garan- 
ties ?  Ensuite ,  nous  sommes  persua- 
dés qu'il  n'est  point  vrai  que  les 
Frères  dont  on  parle  ne  reçoivent  que 
des  non-indigens.  G'est-là  une  exagé- 
ration avancée  par  des  gens  intéressés 
et  suspects  dans  leur  dire. 

Enfin  ,  les  instituteurs  privés  finis- 
sent par  un  trait  terrible  contre  les 
Frères  ;  ils  disent  que  cette  corporth' 
tion  est  encore  plus  puissante  que  ne 
l'étoient  autrefois  les  Jésuites.  Les 
pauvres  Frères ,  les  humbles  Frères 
transformés  en  une  corporation  puis- 
sante :  celui  -  là  est  fort.  Le  ricucule 
d'une   telle  imputation  en  atténue 
beaucoup  la  portée.  Il  est  clair  que 
les  pétitionnaires ,  en  gens  rusés ,  ont 
voulu  faille  venir  là  tant  bien  que  mal 
les  Jésuites ,  espérant  que  ce  terrible 
mot  seroit  un  épouvantai!  qui  corro- 
boreroit  singulièrement  leur  pétition. 

On  ne  peut  croire  que  ce  petit  chef-. 


(393) 


d'œuvrc  Uoiive  quelque  crédit  ati* 
près  du  conseil  inuDicipal  d'une  ville 
coniine  Marseille. 

La  Gmnne  réclame  contre  la  Do- 
mination d'un  aumônier  protestant 
pour  le  collège  de  Boideaux.Un  uieiii- 
bre  du  conseil  académique  proposa 
de  faire  des  représentations  à  M.  Gui- 
zot ,  -ep  lui  disant  qu'il  n'y  avoit  que 
deux  élèves  protestans  dans  le  col- 
fége,  et  qu'en  vérité  cela  ne  suffisoit 
nas  pour  créer  une  place  d'aumônier. 
Le  ministre  parut  se  rendre  à  cesrai- 
sonsyâur  lesquelles  d'ailleurs  le  conseil 
académique  avoit  été  unanime.  Mais 
en  'dernier  lieu ,  le  même  ministre , 
informé  que  le  nombre  des  élèves 
pitïtestanss'étoit  élevé  à  six,  a  nommé 
pour  eux  un  aumônier ,  M.  Yermeil. 
C'a  été  peut-être  le  dernier  acte  du 
minUtère  de  M.  Guizot.  Il  a  voulu 
sans  doute  dédommager  les  protes- 
tans dé  la  mésaventure  de  M.  Mar- 
tin, qui,  après  s'être  laissé  adjuger 
60D  fr.  de  traitement  pour  instruire 
deux  Ou  trois  élèves  de  Técole  nor- 
male, lés  à  tus  ravies  par  l'autorité 
académique.  A  la  vérité ,  M.  Mahin 
nepréteiidoit  pas  profiter  personnelle- 
ment de  cette  allocation )  mais  il  vou- 
loit  établir  un  précédent  au  bénéfice 
des  smàs.  Mais ,  dit  ta  Guienne ,  un 
précédent  qui  consiste  à  rétribuer 
une  sinécure,  n'est-ce  pas  un  abus? 
Elever  iin  prêche  pour  six  petits  pa- 
roiosiens  qui  n'ont  qu'une  rue  à  tra- 
versjer  pour  aller  du  collège  au  tem- 
ple, tt*est-ce  pas  faire  du  prosélytisme? 
La  Guienne  nous  pai^oit  avoir  parfai- 
tement raison  en  tout  ceci ,  et  la  ré- 
ponse que  lui  a  faite  V Indicateur  de 
Bordeaux  ne  répond  véritablement  à 
rien. 

y  II  paroSt  que  la  société  biblique  se 
remue  en  Belgique  comme  en  France. 
On  a  lu  au  prône  des  églises  de  Na-r 
mur,  le  dimanche  14,  une  circulaire 
de  M.  révéquc  de  cette  ville ,  qui  an- 
nonce qu'on  y  colporte  en  ce  moment 


des  exeinplaircs  de  l'ancien  et  du. 
nouveau  Testament,  traduits. en  fran- 
çais ,  et  que  Ton  vend  à  l)as  prix . 
M.  î'cvêque  engage  à  ne  point  lire 
ces  traductions  qui  sont  suspectes  ; 
les  curés  devront  engager  leurs  pa- 
roissiens à  se  défier  de  ces  lectures. 

Il  est  dit  dans  l'Ëcriturcque  le  Sei- 
gneur hait  celui  qui  a  deux  poids  et 
deux  mesures.  Or,  le  directoire  de 
Lucerne  poUrroit  être  rangé  dans 
cette  catégorie.  Il  tient  une  conduite 
bien  différente  envers  les  états  riaidi->' 
eaux  et  envers  ceux  qui  ne  le  sont, 
pas. 

L'abbé  de  Mûri,  désirant  sauver  au 
moins  une  partie  des  biens  de  son 
couvent ,  transporta  hors  du  canton* 
les  titres  des  rentes  dues  à  l'abbaye 
par  des  étrangei*s.  Le  gouverneiiient 
d'Argovie  ,  fâché  de  voir  cette  proie 
lui  échapper,  ordonna  des  poursuites- 
contre  l'abl)é,  et  requit  le  ca/itou 
d'Underwald  d'assigner  le  fugitif.  Le; 
gouvernement  d'Underwald  refusa  de 
livrer  l'abbé  et  même  de  le  citer  ju-, 
ridiquement ,  Qt  répondit  que  l'abbé, 
n'étoît  point  un  criminel  pour  avQÎr. 
cherché  à  conserver  le  bien  dont  la 
garde  lui  étoit  confiée.  Aigôvie  s'a-, 
dressa  au  directoire,  qui  prit  fait  et 
cause  pour  ce  gouverncincut  libéral 
et  s'empressa  d'adresser  des  remon- 
trances a  Underwàld^  On  ne  pou  voit 
montrer' plus  de  complaisance. 
^  Voici  maintenant  une  conduite  tout 
opposée.  Récemment  Uri ,  Schwytz 
et  Underwald  ont  adressé  au  direc-* 
toire  une  demande  sur  le  couvent  de' 
Paradis  ;  ils  le  prioient  d'engager  le 
gouvernement  de  Thurgovie  à  sus- 
pendre la  vente  de  ce  couvent  jus- 
qu'à une  décision  ultérieure.  Le  di- 
rectoire n'a  point  appuyé  cette  de- 
mande et  l'a  communiquée  seule- 
ment  au  gouvernement  de  Thurgo- 
vie. Celui-ci ,  voyant  qu'on  ne  lui 
disoit  rien ,  a  fait  exécuter  la  vente , 
et  le  directoire  ,  qui  ne  pouvoit  l'i- 
!  gnorer,  est  resté  tranquille ,  n'a  fait 


aucune  represeuUition ,  et 
même  examine  TafTairc.  Ainsi ,  il 
avoit  fait  droit  à  la  demande  d'Ârgo- 
vie ,  et  ne  daigne  pas  s'occuper  de 
celle  d'Uri.  C'est  bien  là  favoriser  la 
spoliation  des  couvens.  Url ,  dans 
une  deuxième  adi'esse,  a  renouvelé 
sa  demande  au  directoire,  et  l'a  rendu 
responsable  des  suites  de  son  refus. 


(  394  ) 

n'a  pas  >  '^  ^^^^  "^^^  refuse  ses  biens.  Mais  une 


POLITIQUE. 

Si  les  esprits  n*é(oient  p»s  aussi  désha- 
bitués qu  ils  le  sont  des  croyances  et  des 
pensées  religieuses,  la  triste  perspective 
que  rincléraencc  du  temps  nous  met  de- 
vant les  yeux ,  seroit  faite  i>our  les  por- 
ter aux  réflexions  sérieuses ,  et  pour  leur 
imprimer  une  direction    d'idées  moins 
matérielles  que  celles  dont  ils  sont  pré- 
occupés. Dans  les  journaux  qui  se  mêlent 
habituellement  de  régler  les  opinions  ré- 
volutionnaires, nous  trouvons  bien,  il  est 
vrai,  des  espèces  d'élégies  sur  les  rigueurs 
inaccoutumées  de  la  saison ,  et  des  pro- 
nostics sinistres  sur  les  suites  que  peut 
avoir  une  année  comme  celle  dont  nous 
sommes  roenaeés.  Ils  s'en  effraient; 'ils  en 
calcoleut  les  conséquences ,  et  ils  prédi- 
sent les  plus  tristes  choses  si  quelque 
prompt  et  heureux  cbangemenl  ne  vient 
à  s'opérer  dans  la  température.  Les  biens 
de  la  terre ,  s'écrient -ils,  les  biens  de  la 
terre  menacent  de  nous  manquer;  et 
quand  on  songe  que  cela  coïncide  avec 
les  souffrances  générales  de  l'industrie, 
qui  privent  le  peuple  des  ressources  ordi- 
naires de  son  travail,  il  y  a  là  tout  un 
avenir  de  désastres  et  de  calamités. 

Jusqu'à  présent,  il  n'y  a  rien  que  de 
très- juste  et  de  très-raisonnable  de  leur 
part,  dans  cette  manière  d'exprimer  leurs 
inquiétudes,  et  d'envisager  les  fâcheux 
résultats  que  peut  amener  l'intempérie 
actuelle  de  la  saison.  Mais  pour  ce  qui  est 
d'aller  plus  loin  cl  d'élever  leurs  idées 
plus  haut ,  voilà  ce  que  nous  cherchons 
en  vain  dans  leurs  sombres  tableaux.  Ils 
savent  parfailemcnl  bien  indiquer  ce  qui 
aoas  manque  et  prédire  ce  qui  aiiivera  si 


chose  qu'ils  paroissent  complètement 
ignorer,  c'est  que  les  biens  de  la  terre, 
avant  d'être  les  biens  de  la  terre,  com- 
mencent par  être  les  biens  do  ciel,  el  que 
s'ils  ne  viennent  pas  de  celle  source,  ils 
ne  peuvent  venir  de  nulle  part. 

Les  conséquences    à   dédnirc  de  là 
étoient  faciles  dans  les  temps  de  foi  et  de 
religion.  On  comprenoîl  que,  pour  obte- 
nir des  faveurs,  il  falloil  du  moins  les  dc^ 
mander  el  tâcher  de  s'en  rendre  digne 
par  des  supplications  publiques ,  par  des 
actes  de  religion  et  de  reconnoîssance  en- 
vers celui  qui  lient  dans  ses  mains  notre 
fragile  existence  et  notre  pain  quotidien. 
Nos  besoins  d'aujourd'hui ,  notre  état  de 
misère  elde  dépendance  sont  toujours  les 
mêmes,  sans  doute,  el  de   force  ou  de 
gré ,  nous  sentons  que ,  sons  la  main  de 
Dieu ,  il  n  y  a  point  à  se  débattre  contre 
ses  fléaux,  s'il  ne  lui  platl  de  nous  en  faire 
grâce.  Mais  nous  voulons  que  tout  nous 
vienne  pour  rien. 

Cela  est   si  vrai  qu'en  fàce  dé  cette- 
même  génération  révolutionnaire  et  de 
ces  mêmes  journaux  qui  jettent  des  cris 
d'alarme .  c'est  tout  an  plus  iffl  y  aoroit 
sûrclc  à  entreprendre  de  désarmer  la  co- 
lère du  ciel,  et  de  l'adoucir  par  des  prière  s 
solennelles ,  par  des  démonstrations  pu 
bliqucs  de  confiance  et  de  piété.  Le  cho- 
léra est  aussi  un  fléau  sans  doute,  un  fléau 
contre  lequel  Ions  les  efforts  humains  ne 
peuvent  rien,  et  qui  ne  sanroit  être  con- 
juré que  par  les  supplications  de  la  reli- 
gion. £h  bien ,  tout  le  monde  se  rappelle 
que,  sous  les  coups  de  sa  faulx ,  an  no* 
ment  où  il  dévoroit  ses  victimes  par  mil- 
liers, Torgneil  rebelle  tint  bon  9  etsere- 
Tusa  constamment  à  ce  que  le  ciel  ÎM 
apaisé  par  des  solennités  expiatoires.  De- 
mandez à  ceux  qui  gémissent  et  s'effraient 
de  l'intempérie  actuelle  de  la  saison  ,  sa- 
chant très-bien  qu'aucun  rem^*de  bnoiaii 
n'y  peut  être  apporté;  demandex-leu 
s'ils  veulent  permettre  à  la  religion  de 
prendre  le  deuil  pour  implorer  le  secours 
d'en  haut  ;  ils  y  verront  plus  d'inconvé- 
nient qu'à  laisser  tomber  sur  Iç  peupla 


(395  ) 


les.clésastres  et  les  calamités  dont  ils  le 
menacent  par  leurs  présages. 


PARIS,  26  MAI. 

M.  Langlois  d'Amilly,  conseiller  d'é- 
lat  et  député,  est  nommé  préfet  de 
rOme,  en  remplacement  deM.Mancel, 
appelé  à  la  préfecture  du  département  de 
la  Vienne ,  à  la  place  de  M.  de  Jussieu , 
dont  nous  avons  annoncé  la  nomination 
à  la  direction  de  la  police  générale. 

—  M.  Dufaure  va.  dit-on,  être  nommé 
âYOcat-général  à  la  cour  de  cassation»  en 
remplacement  de  M.  Parant. 

—  Parmi  les  promotions  supérieures 
dans  l'ordre  de  la  Légion  -  d'Honneur,  à 
Toccasion  du  mariage ,  on  cite  celles  de 
MBi.  Barthe,  Monlaltvct  et  Rambuteau, 
qui  seroient  faits  grands  dignitaires. 

— lié  préfet  de  la  Seine  a  fait  de- 
mander à  chaque  arrondissement  un  état 
nominatif  de'  tons  les  pauvres  inscrits 
aux  bureaux  de  bienfaisance,  afin  de  leur 
faire  une  distribntion  supplémentaire  à 
l'occasion  du  mariage  du  duc  d'Orléans. 

—  Quelques  journaux  ministériels 
ayant  dit  que  le  ministre  de  Mecklem- 
V>onrg,  M.  O&rtUing,  n'avôit  i)oint  quitté 
Pain,  la  Qmotidiénne  ak<«ure  aujourd'hui 
que  ce  ministre  a  été  néanmoins  rappelé 
impérativement  par  son  souverain. 

—  Les  prâûdens ,  les  vice-présideus  et 
les  secrétaires  des  chambres  des  pairs  et 
des  députés  allant  à  Fontainebleau  pour 
assister  au  mariage,  il  n'y  aura  pas  de 
séanceà  la  chambre  des  pairs  lundi,  mardi 
et  mercredi ,  et  à  la  chambre  des  députés 
lundi  et  mardL 

—  Le  Journal  des  Débats  annonce  qne 
la  reine  des  Français  a  envoyé ,  avant  de 
partir  pour  Fontainebleau ,  la  somme  de 
loo  £r. ,  pour  être  distribuée  aux  prison- 
niers militaires  de  l'Abbaye.  Il  paroil,  par 
rimpor lance  de  celte  somme,  que  le  nom- 
bre des  prisonniers,  assez  élevé  il  y  a  quel- 
cpiés  mois,  se  trouve  moindre  aujour- 
d'hui. 

—  Parmi  les  personnes  que  le  Moniteur  \  ris  avec  son  fils. 


marqué  le  beau-frère  du  général  Séba9^ 
tiani,  M.  le  duc  de  Goigny ,  qui  sera  che- 
valier d'honneur,  après  avoir  été  aide-de- 
camp  de  LL.  AA.  RU.  Mgr  le  duc  de 
Bcrri  et  Mgr  le  duc  de  Bordeaux. 

—  Le  Constitutionnel  dit  qu'à  l'occa- 
sion du  mariage  du  duc  d'Orléans,  il  sera 
accordé  dans  les  ministères  un  mois  d'ap- 
pointcmens  aux  employés  n'ayant  pas 
3,000  fr.  de  traitement  par  an. 

—  M.  Brice,  ex  colonel  du  S*"  régiment 
de  cuirassiers ,  vient  d'être  nommé  com- 
mandant de  place  à  Bone ,  en  Afrique. 

— Le  général  Bugeaud  vient  d'envoyer 
tant  en  son  nom  qu'au  nom  de  plusieurs 
officiers  et  employés  de  l'armée  sous  ses 
ordres,  5, 104  fr.  pour  les  malheureux 
ouvriers  de  Lyon. 

—  Le  généra]  Bugeaud  est  toujours  en 
négociation  avec  l'émir  Abd-el-Kader. 

—  A  cause  de  l'éloignement  des  trou- 
pes de  la  ville,  le  général  Bugeaud,  par 
un  arrêté  du  1 3  ,  a  mis  Oran  en  état  de 
guerre ,  et  confié  à  l'autorité  militaire  le 
commandement  de  la  garde  nationale, 
ainsi  que  la  direction  de  la  police.  L'auto- 
rité militaire  pourra  requérir  les  habîtans 
pour  des  travaux  d'u  rgence ,  soit  li  l'inté- 
rieur, soit  à  l'extérieur  de  la  place* 

—  Tlcmcen  ne  sera  pas ,  dit-on ,  éva- 
cué ;  mais  on  abandonnera  le  camp  de  la 
Tafna. 

—  On  lit  dans  les  feuilles  ministérielles 
que  les  princesses  de  Mecklembourg  sont 
arrivées  à  Metz  le  35. 

—  A  l'occasion  du  mariage ,  il  y  aura 
une  fête  militaire  au  Champ  de-Mars.  On 
construit  une  citadelle  en  bois  qui  a  plus 
de  80  pieds  d'élévation  et  600  pieds  de 
façade.  Elle  sera,  dit -on,  défendue  par 
cent  pièces  d'artillerie,  et  prise  par  les  as- 
siégeans  qui  y  mettront  le  feu.  Il  faut  es- 
pérer que  les  précautions  seront  assez  bien 
ordonnées,  pour  que  la  victoire  ne  nous 
coûte  que  des  poutres  et  des  planches 
brûlées. 

—  La  reine  des  Belges  est  arrivée  à  Pa- 


désigne  comme  devant  composer  la  nou- 
velle maison  du  duc  d'Orléans,  on  a  fe- 


Qualorze  orateurs  se  sont  fait  ins- 
crire pour  la  discussion  du  projet  de  loi 


(396  ) 


porUnt  demandb  de  crédits  eiiraordi- 
naires  pour  l'Afrique.  MM.  de  Laboslie 
et  Dugabé  parleront  pour  la  loi. 

—  I)'apr6s  le  Jomrnal  de  Parié,  le  mi- 
nistère doit  dissoudre  la  chambre  lorsque 
la  session  sera  close. 

—  M.  Valette  Desbermeaux  assiste 
maintenant  aux  séances  de  la  chambre 
des  députés,  et  ne  donnera  pas ,  à  ce  qu'il 
paroit,  sa  démission,  qui  ne  pourroit  que 
porter  préjudice  aui  principes  qu'il  a  tou- 
jours défendus. 

—  M.  Mignet  a  été  reçu  hier  à  l'Aca- 
démie française. 

—  Un  ouvrier  nommé  Michaud  a  com- 
paru le  a4  devant  les  assises  de  la  Seine, 
comme  ayant  dit  dans  un  cabaret  :  «  Phi- 
lippe I"  n'a  pas  voulu  recevoir  les  hon- 
neurs de  Meunier,  mais  il  faudra  qu  il  y 
vienne  ;  c'e$t  un  tyran  qui  laisse  les  ou- 
vriers sans  ouvrage,  et  tous  lui  en  veu- 
lent »  A  l'audience ,  l'accusé  a  nié  avoir 
tenu  ces  propos,  et  déclaré,  sur  l'interpel- 
lation de  l'avocat- général,  qu'il  n'étoit 
point  ivre.  L'avocat  •  général ,  convaincu 
que  les  propos  avoient  été  tenus,  mais 
dans  un  état  d'ivresse ,  a  abandonné  l'ac- 
cusation ;  Michaud  a  été  acquitté.    , 

—  Le  nommé  Biot  a  comparu  ,  il  y  a 
environ  cinq  semaines,  devant  les  assises, 
commiî  faisant  partie  de  cette  bande  de 
malfaiteurs  qui  atlaquoit  la  nuit  les  pas- 
^ans  pour  les  dévaliser,  et  fut  acquitté. 
Précédemment,  si  avoil  été  condamné 
deux  fois  à  un  an  de  prison  pour  vol ,  et 
deux  autres  fois  à  trois  et  six  mois  d'em* 
prisonnemeut  pour  le  même  déliL  Biot, 
né  dans  le  déparlement  du  Paiy-de-Dôme , 
étoit  conscrit  de  1839;  au  lieu  de  se  ren- 
dre au  régiment ,  il  vint  à  Paris ,  où  il  ne 
tarda  pas  à  faire  connoissance  avec  la 
justice.  Après  son  acquittement  du  mois 
dernier,  Biot  fut  traduit  comme  déser- 
teur devant  le  conseil  de  guerre ,  qui  l'a 
condamné  à  un  an  de  prison. 

—  Le  tribunal  consulaire  de  la  Seine  a 
déclaré,  dans  son  audience  du  a5  cou- 
rant, sept  nouvelles  faillites. 

—  Le  directeur  des  postes  vient  d'arrê- 
1er  que  deux  nouveaux  timbres  seront 


apposés  itir  les  fettres ,  Fan  indiquant  la 
levée  et  la  taxe  sur  le  côté  de  Padresse ,  el 
l'autre  la  date  dn  jour  da  c6té  du  cachet. 

—  On  dit  que,  pour  activer  les  travaai, 
vingt  mille  ouvriers  seront  occupés  eo 
rnênse  temps  sur  divers  points  de  là  ligne 
du  chemin  de  fer  de  Paris  à  Brdxelles. 

—  L^Irlande ,  avec  8,000,000  âhâti- 
ttns,  consohime  1 8,000,000  kil.  de  sucre! 

L'Espagne  ,  avec  1  a, 000,000  (Thabi- 
tans,  consomme  40,000,000  kîl. 

Les  Etats-Unis,  avec  i9,ooo,o0odihibi- 
tans,  100,000,000  kiU 

La  (irandé-Bretagne,  avec  16,000,000 
d'habitans,  180,000,000  kil. 

La  France,  avec  3a, 000 ,000  d'habi- 
tans, 100,000,000  kil. 

C'est  pour  l'Irlande  a  kil.  i/a  par  indi- 
vidu 5  l'Espagne.  5kil.  3y4;  lesEtets-Unii, 
9  kil.  i/a  ;  la  Grande  -  Bretagne ,  is  kil. 
lya  ;  la  France,  3  kil.  i/a. 

—  Suivant  le  budget  général  pour 
i838,  les  recettes  présuméâ  se  nnonlent 
à  1,076,419.150  fr. 

Les  dépenses  probables,  è  i^r.oJ;,»^ 
francs.  * 

Mais  en  dehors  de  ca  budget,  i\k 
trouve  une  foule  de  lois  voté49|MM]liBt  k 
session,  ou  à  voter  avant  la  eUUare  dei 
chambres,  pour  les  années  i836,  M^  et 
i838,  dont  les  crédits  rénnis  farmcnt en- 
viron 4i  4  millions^ 


NOUVELLES   DES   PBOVINGES. 

Un  jeune  avocat  d'Amiens ,  M.  Del* 
vincourl,  fils  de  l'ancien  doyen  de Ja fil-    . 
culte  de  droit  de  Paris,  éloit  à  faire  we 
promenade  en  bateau  sur  la  Sommeine 
trois  jeunes  gens  de  ses  amis,  qui  bienlM 
le  laissèrent  seul  pour  aller  tirer  dci  hi- 
rondelles sur   le  rivage,   il  paroit  qw  ' 
M.  Delvincourt,  après  avoir  péché,  vonlol 
rejoindre  ses  amis,  et  tomba  dans  l'itt 
par  suite  du  mouvement  qu'il  imprima 
au  batelet  en  cherchant  à  sauter  suris 
rive.  Les  trois  jeunes  gens  inquiets  de  ai 
longue  absence  se  rendirent  à  l'endroit 
où  ils  l'avoient   lais&é ,  mais  le  bateau 


(  397  ) 


^pîl  vide,  et  sa  casquette  ic  irouvoît  mt 
la  terre.  lU  frémireiri.  Vnn  d'éni  qui  sa- 
vait nager  n'hésita  pas  à  se  jeter  à  l'eau, 
quoique  venant  de  manger,  et  se  trou- 
vant en  élatde  transpiration.  Mab,  hélas, 
toqa  ses  efforts,  toutes  ses  recherches  fo- 
rent inutiles.  Le  cadavre  fut  retrouvé  le 
lendemain^  dans  la  vase,  à  l'endroit  même 
où  M*  Delvincoart  avoit  voulu  santer  sur 
Içrivi^e. 

—  On  prépare  dans  le  port  de  Saint- 
Valéry  plusieurs  bàtimens  pour  la  pèche 
de  la  baleine  dans  les  mers  du  Sud. 

—  Il  y  aura  le  i*^  août  une  exposition 
de  peinture  et  de  dessin  à  Boulogne. 

—  On  écrit  d'Arras  qu'un  incendie  a 
détruit  le  ai  tous  les  ateliers  de  M.  Hat- 
lette  et  compagnie.  On  a  remarqué  an 
nombre  des  personnes  qui  cherchoient  à  I 
éteindre  le  feu  les  élèves  du  séminaire  et 
les  Frères  de  la  Doctrine  chrétienne.   . 

—  Nous  avons  dit  que  le  conseil  muni- 
cipal d'Evreux,  tout  en  approuvant  les 
motifs  qui  ont  déterminé  M.  Passy  à  se 
retirer,  avoit  manbfeaté  l'espérance  de  le 
revoir  bientôt  préfet  de  l'Eure.  La  garde 
nationale  d'Evreux  vient  d'envoyer  à 
M.  Passy  une  déclaration  rédigée  dans  le 
môme  senït. 

—  Le  docteur  Alqnlé,  professeur  au 
Val-de-Grâoe,  a  été  enrO}»^  par  le  mi- 
nistre de  la  guerre  à  Jotgtiy,  Anxerre 
etClamecy  pour  y  observer  une  affection 
liphoide  qui  a  sévi  sur  le  5*  régiment  de 
hussards  en  résidence  dans  ces  trois  lo- 
calités. 

—  Le  Journal  du  Bourbonnais  vient  d'ê- 
tre saisi;  et  pourquoi?  Pour  bien  peu  de 
chose  en  vérité,  pour  rien,  nous  Tespé- 
rons,  lorsque  la  chambre  d'accusation 
appelée  à  se  prononcer  aura  i)arlé.  Cette 
feuille  qui  a  toujours  défendu  les  bons 
principes  avoit  publié  un  article  pour  en- 
gager les  électeurs  indifférens  à  se  présen- 
ter aux  élections  municipales,  et  leur  dé- 
montrer que  n'étant  ni  des  conspirateurs, 
ni  des  hommes  de  désordres,  ils  pou- 
ifoientbien  prêter  le  serment  exigé  pour 
l'accomplissement  d'un  droit  politique. 
fa  sévérité  du  parquet  de  Moulins  et  sa 


susceptibilité  doivent  surprendre  et  p$- 
roitre  toutà^fait  déplacées  dans  un  mo» 
ment  où  le  gouvernement  assez  long- 
temps rigoureux  se  détermine  à  faire  ses 
preuves  de  clémence. 

—  Les  10,000  fr,  qui  se  sont  trouvés 
revenir  h  la  ville  de  Nantes  par  suite  des 
sommes  données  par  le  duc  d'Orléans  à 
l'occasion  de  son  mariage,  ont  été  em- 
ployés en  placemens  de  5o  fr.  sur  la  caisse 
d'épargne ,  et  distribués  aux  enfans 
d'ouvriers  élevés  dans  les  écoles  gratuites. 

—  Les  21  et  33,  la  cafsse  d'épargne  de 
Nantes  a  reçu  16,221  fr.  69  c,  et  rem* 
bourse  66. 195  fr.  4o  c. 

—  Le  mauvais  état  do  commerce  de 
Lyon  continue.  Saint-Etienne  est  aussi 
dans  une  situation  déplorable.  La  gante- 
rie de  Grenoble  reste  sans  débouchés. 

—  On  mande  de  Miîhau  (Aveyron)  que 
la  santé  de  M.  le  vicomte  de  Bonald, 
après  avoir  donné  de  sérieuses  inquiétu- 
des, se  trouve  entièrement  rétablie. 

—  Il  arrive  tous  les  jours  à  Marseille 
des  réfugiés  espagnols  qui  fuient  les  trou- 
bles de  la  Catalogne. 

—  Lé  service  des  bateaux  à  vapeur 
chargés  de  la  correspèndance  avec  le 
Levant  se  poursuit  avec  régularité.  Le 
troisième  bateau  à  vapeur  est  parti  le  33 
de  Marseille. 

—Un  événement  déplorable  est  arrivé, 
près  Marseille,  à  la  papeterie  établie  daiîs- 
la  propriété  de  M.  le  marquis  de  Bausset , 
ancien  député.  Un  malheureux  ouvrier, 
entraîné  par  une  roue ,  a  été  broyé  d^  la 
manière  la  plus  horrible.  Il  étoît  père  de 
plusieurs  enfans. 

—  Des  industriels  d'un  nouveau  genre 
parcourent  en  ce  moment  les  environs 
de  Bordeaux.  Les  uns  se  disent  envoyés 
par  la  police  pour  arrêter  des  colporteurs 
qui  vendent  des  marchandises  de  contre- 
bande. Ils  font  beaucoup  de  questions, 
et  demandent  en  se  retirant  qu'on  garo  ' 
le  secret  sur  leur  mission.  Bientôt  ils  sont 
remplacés  par  des  marchands  qui ,  tout 
timides  en  apparence,  osent  à  peine  dire 
qu*ils  ont  do  belles  marchandises  anglai- 
ses» autrement  dès  marchandises  avariées 


(398) 


que  tes  crédules  paient  avec  empresse- 
ment plus  du  double  de  leur  valeur. 

exTéniEUB. 

NOUVELLES   O^ESPAGNE. 

Après  une  discussion  fort  longue ,  les 
coriès  ont  décidé  que  leur  reine  révolu- 
tionnaire s'appelleroit  désormais  reine 
des  Espagnes ,  et  non  des  Espagnols. 

—  Le  Moniteur  publie  une  dépêche  té- 
légraphique de  Narbonnc  le  24<  I^cs  car- 
listes occupoienl ,  le  i4i  les  villages  dans 
les  environs  de  Valence,  dont  la  garde 
nationale  a  refusé  de  sortir.  Serrador 
étoit  à  Xerica ,  et  Cabrera  ci  Forcadell 
dans  les  montagnes  de  la  Cenia. 

Le  18,  Barcelonne  étoit  tranquille ,  et 
Tarragone  étoit  rentrée  sous  l'obéissance 
du  gouvernement  révolutionnaire  de  Ma- 
drid. Le  baron  de  Meer  étoit  du  côlé  de 

Talaf. 

La  régente  a  fait  remercier  la  station 
anglaise«de  Tappui  qu'elle  a  prêté  aux 
autorités  de  Barcelonne  lors  des  désor- 
dres du  4.  Depuis  le  ao,  le  drapeau  de 
Reus,  vert ,  rouge  et  jaune,  flotte  à  Puy- 
cerda,  avec  la  permis^o  du  gouxer- 
neur. 

Ros  d*Eroles  et  deux  autres  chefs  carlistes 
se  sont  emparés  de  Villanova  de  Meya , 
ville  fortiûée.  La  garnison  s'est  défendue 
dans  l'église ,  espérant  être  secourue  de 
Lerlda ,  où  il  y  avoit  deux  brigades. 

—  On  lit  aussi  dans  la  feuille  officielle 
la  dépêche  suivante  de  Bayonne ,  le  a4  : 
•  «  Don  Carlos  étoit,  le  a  1 ,  à  Castiliscar, 
incertain  sur  ses  monvemens.  Un  corps 
assez  fort  de  troupes  de  ligne  et  de  garde 
nationale  s'est  porté,  le  ao,  de  Saragosse 
à  Huesca. 

»Lc  même  jour,  Burens  est  entré  à 
Tondela  avec  4  bataillons  et  600  che- 
vaux. Iribarren  étoit,  le  ai,  à  Tauste, 
couvrant  Saragosse,  et  de  manière  à  at- 
teindre l'expédition  dans  les  plaines  entre 
Exea ,  Tauste  et  Zucra.  Ces  manœuvres 
paroissent  bien  entendues.  » 

Castiliscar  est  à  4  lieues  de  Galipienzo, 
où  Tarmée  carliste  a  passé  TÂragon. 


— :Lcs  Anglais  et  les 'cbrîstinos  ,  par 
soite  des  avantages  qu'ils  ont  remportés , 
sont  à  peine  maîtres  de  dix  lieues  de 
terrain. 

— Aux  nombreuses  cruautés  commises 
par  les  soldats  anglais,  il  faut  ajouter 
d'horribles  sacrilèges. 

—  La  Navarre  n'est  pas  plus  évacuée 
que  le  Gnipuscoa.  Don  Basilic  Garda , 
après  avoir  éclairé  la  roule  de  l'expédition 
jusqu'à  la  vallée  d'Orba,  est  venu  repi^n- 
dre  ses  anciennes  positions  dans  la  Na- 
varre. 

-^  Evans  est  venu  à  Bayonne  pour  re- 
mercier le  général  Uarisf>e  de  Pappuî 
qu'il  en  a  reçu  pendant  le  siège  d'bmn. 

—  On  lit  dans  le  journal  ministériel 
du  soir  la  dépêche  télégraphique  suiTante 
de  Bordeaux,  a 5  mai  : 

•  L'expédition  carliste  n*avance  pas. 
Elle  étoit  encore  à  Egea  et  dans  les  envi- 
rons  le  a  a.  Le  même  jour  Iribarren  occu- 
poit  Tauste  et  Castejon.  Buer ens  étoit  ar- 
rivé à  Tndela.  Espartero  est  toujours  à 
Emani.  Rien  de  nouveau  à  Madrid  le  20, 
ni  à  Saragosse  le  a  a.  » 


Une  loi  qtii  vient  d'être  reùdae  en  Bel- 
gique admet  l'étranger  à  succéder  aux 
biens  que  son  parent  étranger  on  Belge 
possède,  dans  le  cas  et  de  la  manière  dont 
un  Belge  succède  à  son  parent  possédant 
des  biens  dans  le  pays  de  cet  étranger. 

—  1^  comte  Gallina  a  été  nommé  pre- 
mier secrétaire  du  ministère  des  finances 
à  Turin. 

—  Le  roi  d'Angleterre  est  depuis  quel- 
ques jours  indisposé. 

—  Madame  Graham,'raéronaute,déjà 
célèbre  par  la  chute  que  lui  a  fait  faire 
le  duc  de  Brunswick  ,  est  tombée  une  se- 
conde fois  la  semaine  dernière.  Ella  et 
sou  mari ,  lancés  d'assez  haut  hors  de  la 
nacelle,  qui  s'étoit  accrochée  aux  atta- 
ches en  fer  d'un  pont  suspendu  ,  en  ont 
été  quittes  pour  quelques  contusions. 

—  Vingt  et  quelques  ouvriers  viennen  t 
de  périr  dans  une  mine  de  Chesler. 

—  Trente-deux  vieux  mariniers  de 


(  399  ) 

IflOSport ,  qui  réunissent  entre  eux  aoya 
années ,  ont  été  réunis  dans  un  banquet 
en  l'honneur  de  leur  camarade  Collins, 
4|ui  venoit  d'atteindre  sa  quatre- vingt- 
quinEtème  année. 

—  On  écrit  de  Lisbonne  que  le  ii 
MM.  Passos  et  de  Sa  ontdonné  leur  démis- 
sion. M.  Diai  Olivîcra,  président  des 
corttîs ,  est  chargé  de  la  formation  d'un 
nouveau  cabinet. 

—  S.  A.  S.  le  prince  Ferdinand  de 
llesse-Philipp&lhal ,  colonel  du  régiment 
autrichien  de  Wimpfcn  ,  est  mort  le  17 
mai  an  château  de  Pinlippsthal ,  à  l'âge 
de  Irente^hnit  ans ,  des  suites  d'une  chute 
de  cheval. 

—  On  s*occupe  en  Baviferc  de  la  créa- 
lion  de  caisses  d'éjpargne. 

-^  La  reine  de  UoUande  vient  d'arri- 
ver de  la  Haye  â  Berlin. 

—  Un  Jonrnal  d'Athènes  annonce  qne 
ic  gouvernement  grec  a  de  nouveau  en- 
gagé les  troupes  auxiliaires  bavaroises 
pour  quatre  ans. 

—^lA  peste  continue  à  Rhodes  ,  sur- 
tout parmi  les  Juifs  et  les  Musulmans. 
Elle  a  gagné  les  villages  environnans. 


CHAtlBRfi  D£S  PABRS. 

(Présidence  de  M,  Pasquier.) 
Séance  da  *i5  mai 

M.  Bresson,  ambassadeur  à  Berlin,  et 
récemment  nommé  pair  de  France,  de- 
mande a  être,  reçu.  Le  président  tiie  au 
sort  )a  commission  chargée  d'examiner 
ses  titres.  Cette  commission  fait  son  rap- 
port séance  tenante,  et  M.  Bresson  sera 
admis  à  la  prochain  réunion,  qui  est  ûxée 
à  samedi,  pour  la  discussion  du  projet  de 
loi  sur  les  fonds  secrets. 

Après  la  présentation  de  divers  rap- 
ports, la  chambre  s'occupe  de  pétitions. 
Elle  passe  â  l'ordre  du  jour  sur  deux  pé- 
titions, l'une  de  madame  Rose  Olivieri, 
l>ensionnaire  de  l'ancienne  liste  civile,  et 
recevant  à  ce  titre  des  fonds  insufiisans, 
qui  sollicite  comme  fille  d'un  ancien  chi- 
1  urgiei^major  de  vaisseau,  une  alloca- 
tion sur  les  fonds  de  la  caisse  des  invali- 


Gazette  des  Temmea,  qui  a  dernièrement 
fait  beaucoup  rire  à  ses  dépens  dans  l'au- 
tre chambre.  On  passe  aussi  h  l'ordre 
du  jour  sur  une  pétition  du  sieur  De- 
jernon,  lithographe  et  ancien  maître  de 
pension,  qui  vouloitune  indemnité  pour 
des  perles  éprouvées  à  la  révolution 
de  i83o. 


dos  de  la  marine^  faulre  de  la  dame  Pou 

tut  de  Mauchamps,  propriétaire  de  la  .  tiers  de  iamai'inc  marchande,  et  par  suite 


CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 

Séance  du  *i5  mai, 

^  M.  Cuoiii-Gridaine  ouvre  la  séance. 
On  reprend  la  discussion  sur  le  projet  re- 
latif aux  sucres. 

M.  Vivien  trouve  que .  la  culture  de  la 
canne  â  sucre  s'accroît  de  plus  en  plus 
dans  nos  colonies,  et  n'a  pas  besoin  d'être 
protégée  en  ce  moment.  D'après  l'ora- 
teur, les  colonies  ont  vu  entrer  et  sortir 
de  leurs  ports  en  i833,  1,929  navires,  en 
1834,  1,991,  en  i836,  3,038. 

M.  WLSTEAiBEAG.  Vous  parlez-lâ  du 
cabotage  qui  se  fait  entre  les  colonies  et 
les  pays  voisins. 

M.  Ducbâlel,  qui  a  pris  la  parole  à  la 
dernière  séance,  et  reconnu  que  le  sucre 
indigène  pouvoit  être  imposé,  mais  que 
les  difficultés  qui  se  présentoieiit  pour  as- 
seoir convenablement  l'impôt  dtvoîent 
engager  la  chambre  à  ajourner  cette  ques- 
tion ,  tout  en  votant  le  dégrèvement  des 
droits  payés  par  les  colonies,  attaque  au- 
jourd'hui l'amendement  de  M.  Gouin, 
portant  qu'à  dater  du  1"  janvier  i838,  il 
sera  perçu  par  la  régie  une  somme  de 
200  (r.  par  chaque  établissement  de  su- 
cre de  betterave,  et  en  outre  un  droit  de 
10  francs  par  100  kilogrammes  de  sucre 
brut. 

M.  Jacques  Lefebvre  se  prononce  pour 
le  dégrèvement,  comme  préférable  à  l'é- 
tat actuel;  mais  l'impôt  lui  paroit  valoir 
encore  mieux. 

M.  Mauguin  rappelle  que  lorsqu'on  a 
agité  au  parlement  anglais  la  question  de 
savoir  si  l'on  permetlroit  la  fabrication 
du  sucre  de  betterave,  les  minisires  ont 
déclaré  qu'ils  la  frapperoicnt  immédiate- 
ment d'une  taxe,  et  que  si  elle  prenoit 
trop  d'accroissement,  ils  l'inlerdiroient 
d'une  manière  absolue.  Les  ministres  an- 
glais voyoient  dans  celte  industrie  qu'on 
vouloil-  introduire    Vanéanlissement  du 


(4oo  ) 

une  dîmination  proportionnée  dans  la 
marine  militaire.  Les  mêmes  craintes 
doivent  eiister  en  France,  dit  M*  Mao* 
gnin  ;  c'est  donc  dans  t*int6rél  de  notre 
marine  qu'il  fanl  protéger  le  sucre  exo« 
tiqne.  Quand  la  quesljon  viendra  pins 
tard,  je  parlerai  des  colonies  qui  deman* 
dent,  comme  vous  le  savez  la  liberté  co- 
loniale. 

M.  dedrammont,  et  autres  voix  delà 
gauche  :  Accord6  ! 

M.  MAi^GiriN.  Gc  qu'elle:»  vous  deman- 
dent, c'est  de  retirer  du  budget  les  huit 
raillions  qu'elles  vous  coûtent  annuelle- 
ment. 

Voix  nombreuses  de  la  gauche  t  Ac- 
cordé !  accordé  ! 

M.  MAUGUiM  (se  tournant  vers  Textrômc 
ganche)  :  McAsieurs,  s!  vous  étiez  [a  cham- 
bre entière,  je  dirois  comme  vous  accordé  ! 
la  discussion  seroit  bientôt  finie. 

L'orateur  déclare ,  en  terminant,  se  ré- 


finances  pour  la  quotité  do  droit  à  impo- 
ser et  le  mode  de  perception. 

Séatue  c(«  36  mai. 

M.  de  Rémusat  dépose  le  rapport  de  la 
commission  chargée  de  l'examen  dn  pro- 
jet de  loi  relatif  au  chemin  de  fer  de  Pa- 
sis  à  la  frontière  de  Belgique. 

M.  Dumon  ,  rapporteur ,  présente  le 
nouveau  travail  de  la  commission  char- 
gée de  l'examen  de  la  loi  sur  les  sucres.  Il 
en  résulte  qu'à  partir  dn  i'  janvier  1 838, 
il  sera  pcrçn  par  la  régie ,  à  titre  d'impôt 
général  de  consommation ,  sur  tons  les 
sucres  consommés  en  France .  un  droit 
principal  de  10  fr.  par  100  kilogrammes 
de  sucre  brut,  indépendamment  da  droit 
de  douane  établi  sur  les  sucres  exoticpes. 
Les  sucres  de  toute  espèce  enlevés,  soit  des 
lieux  d'importation  ou  des  entrepôts  après 
acquittement  du  droit  de  douane ,  soit 
des  fabriques  de  l'intérieur ,  ne  pourront 


...               •■•        I*      •      A»         -  circuler  qu'accompagnés  d*acqnits*à-can- 

ur»r  à  la  propos.uon  dun  impôt .  mais  .^„  ^    -/^^  ^     '^«^^  ^^  piienwnt  du 

d-ur.  impôt  sérieu%  sur  le  sucre  indigène.  ^^.^  ^„^„,  J^  consommUon  par  le 

Apres  avoir  entendu  encore  quelques  destinataire  elc 

orateurs,  la  chambre  ferme  la  discns-  ^         .   'j  •«    r           ri 

viai^cu  a,  la    uouiwic  ictiiic  la  ^i^uua  fy^  entcud  M.   Lacavo-Laplagno ,  qui 

''^J?*     '  -.     j                .           é       ^  A  adresse  des  remercîmen»  à  la  commission. 

Deux  amcndemen,  se  trouvent  en  pré-  ,              n,„je  qa'elle  .  mise  h  prt- 

sence,  celui  de  M  Gou.n  et  celui  proposé  ^^  J^  ^J^^   E„^„.^  ^  j       d^b,, 

par  M   Ganlhier  d  Mautescrve   qn.  est  en  l                      .^^^  ^^^^^  demandent 

opposition  ayec;le  premier.  Après  ane  ,«  renvoi  de  la  discussion  k  dem«n  ;  dTtu- 

discussion  assez  vive.  M.  Dumon,  rappor-  ^^^,^^j      .^^  ^i          g„.,e.champ. 

teurde  la  commission,  vient  proposer  de    ,  •  \  1  ^  •      -» ^»»..«a 

,          I  ^     ►                 r    i»*      j    r  Le  renvoi  a  demam  est  prononcé, 

voter  seulement  sur  une  fraction  de  la-  ' 


mendement  de  M.  Gouin  :  •  Tl  sera  perçu 
par  la  régie  des  contributions  indirectes 
un  droit  sur  le  sucre  indigène.  • 

Plusieurs  voix  ;  Et  le  chiffre? 

Autres  membres  :  On  s'en   occupera 
plus  lard. 

On  procède  au  vote  sur  ce  fractionne- 
ment. Après  deux  épreuves  douteuses,  on 
passe  au  scrutin  secret ,  et  la  proposition 
du  rapporteur  est  adoptée  par  176  boules 
blanches  contre  i5a  boules  noires.  Ce  ré- 
sultat est  suivi  d'une  véritable  efferves- 
cence. Beaucoup  de  députés  quittent  Quatre  canaux.  1190  fr.  00  c. 
leurs  places ,  forment  des  groupes ,  gesti-  Caisse  hypothécaire.  812  fr.  60  c. 
culenl  et  s'interrogent  avec  vivacité. 

Plusieurs  voix  :  La  question  est   dé- 
cidée. 

Autres  voix  :  Non  !  non  ! 

Membres  de   la  gauche  :  Vous  voulez    '^«»*«  «l'Espagne  6  p.  0/0.  24  fr.  3/1 

donc  ajourner  indéfiniment  la  solution  ?     

La  loi  est  renvoyée  à  la  commission  ,      parcs.  — lUPRivEaiB  d'ad.  lb  clerb  et  c*, 
afin  qu'elle  s'entende  avec  le  ministre  des  Q«ai  des  Augttstins ,  :i6. 


BOURSE  DE   PARIS  DU    36    MAI. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  108  fr.  46  c. 
QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  90  fr.  26  c. 
TROIS  p.  0/0,  j.  de  dcc.  79  fr.  40  c. 
Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  000  fr.  00  e. 
Act.  de  la  Banque.  2440  fr  40  c. 
Bons  du  Trésor.  3  0/0. 
Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 
Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1186  fr.  00  c. 


Renie  de  Naples.  99  fr.   80c. 
Emprunt  romain.  101  fr.  3/4 
Emprunt  Belge.  000  fr.  0/0 
Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 


L*AX1  DS   LA  RBLIOION 

paroit  les  Mardi  •  Jeudi 
•<  Samedi. 

On  peats*at>OTiner  des 
I  **  et  1 5  de  cbaqae  mois« 


N^2817- 


MARDI  30  MAI  1837. 


fr.  «• 

i  an 36 

6  mois*..  .  •  .  fg 
3  mois  •••.'•  lo 
1  mois 3  5o 


BIOtilUPHIE   UNIVERSELLE  9 

ANCIENNE  ET  MODERNE. 
SOPPUÉMENT,  T0M3  i:,  LVII'DB  LA  COLLECTION* 


Ce  supplément ,  qui  se  continue 
avec  activité  ,  sera  un  recueil  inté- 
ressant pour  l'histoire  contemporaine. 
On  y  fait  entrer  et  les  personnages 
qui  avoient  été  omis  dans  l'ouvrage 
principal  et  ceux  qui  sont  morts  de- 
puis vingt  ans.  Nous  avons  parlé 
brièvement  du  premier  volume  du 
supplément.  Nous  nous  arrêterons 
davantage  sur  le  second ,  où  il  y  a 
jun  assez  grand  nombre  d'articles  re- 
marquables sur  des  écrivains  moder- 
nes ou  sur  des  personnages  contem- 
porains. Nous  citerons  entre  autres 
Badia,  Bail,  Bailly  de  Juilly,  Ban- 
^cal  y  Barbe ,  Barotti ,  Barruel ,  Bas- 
iset ,  de  Bast ,  Bastard ,  Batliyani , 
Baudus  ,  Baverel ,  Bayie ,  Bazard  , 
Bazin ,  Beaucliamp,  Beaulieu.,  Belin 
de  Bailu ,  Belzoni  ,  Benaben ,  Be- 
noît, etc.  Nous  dirons  quelque  chose 
de  plusieurs  de  ces  personnages ,  en- 
tre autres  des  ecclésiastiques  qui  ap- 
partiennent spécialement  à  notre 
plan ,  insistant  de  préférence  sur  ce 
qui  regarde  la  religion. 

Badia  et  Belzoni  sont  des  voya- 
l^eurs  modernes,  dont  les  courses  et 
les  aventures  sont  propres  à  exciter 
la  curiosité. 

Charles-Joseph  Bail,  dont  il  a  été 
question  autrefois  dans  ce  Journal , 
fut  d'abord  militaire ,  puis  employé 
dans  l'administration  des  armées.  Il 
mourut  le  20  février  1827  à  Mar- 
geucy,  près  Paris.  Militaire  dès  l'âge 

Tome  XCIII,  L'Ami  de  ta  Religion. 


de  quinze  ans ,  n'ayant  fait  aucune 
étude  ,  dépourvu  d'instruction  ,  il 
voulut  écrire  et  ne  fit  que  des  livres 
ridicules.  Nous  avons  rendu  compte, 
N°  288 ,  de  ses  Juifs  au  XIX^  siècle, 
ouvrage  rempli  d'erreurs  el  de  décla- 
mations. En  1S18  ,  il  s^éleva  cpntre 
le  nouveau  concordat  dans  un  écrit 
intitulé  :  Qu^est-ce  que  le  clergé  dans 
une  monarchie  constitutionnelle  7  Ce 
titre  seul  décèle  les  préoccupations 
de  l'auteur^  qui  montre  partout  une 
ignorance  profonde  de  tout  ce  qui 
touche  à  la  religion. 

Edme-Louis  Bailly  de  Juilly,  qu'on 
a  cru  prêtre  parce  qu*il  avoit  été  con- 
frère de  l'Oratoire,  étoit  né  à  Troyes 
en  1760,  et  embrassa  la  cause  de  la 
révolution.  Député  à  la  convention , 
il  vota  dans  le  procès  de  Louis  XYI 
avec  la  minorité  sur  toutes  les  ques- 
tions ,  et  garda  le  silence  pen- 
dant la  terreur.  Après  le  9  thermi- 
dor, il  combattit  en  toute  occasion 
le  parti /errom/e,  et  s'opposa  aux  me- 
sures de  rigueur.  Bonaparte  le  fit 
préfet  du  Lot.  Bailly  de  Juilly  mou- 
rut en  juillet  1819,  des  suites  d'une 
chute  de  voiture. 

L'abbé  Ballet  est  un  prêti'e  et  un 
écrivain  oublié  jusqu'ici  dans  les 
biographies.  François  Ballet ,  né  à 
Paris  en  1702  ,  fut  cure  de  Gif ,  et  se  % 
livra  ensuite  à  la  prédication.  11  prend 
dans  ses  livres  le  titre  de  prédica- 
teur ordinaire  de  la  reine,  ce  qui 
étoit  d'usage  pour  ceux  qui  avoient 
prêché  une  fois  à  la  cour.  Ballet 
mourut  vers  1762.  Ses  ouvrages  sont 
un  Traité  de  la  dévotion  à  la  sainte 
f^ierge  ,  des  Instructions  sur  le  Jubilé 
et  sur  le  Car(^me,  des  Prônes  sur  les 

1^  • 


(    402    ) 


rr 


:•    * 


\ 


coui*s  sur  la  tombe  de  Barras,  et  le 
louèrent  de  ses  vertus  répablicaiiies  ; 
c'étoit  en  1 829,  à  one  époque  où  la 
révolution  s'avançoit  à  grands  pas,  et  j 
où  ou  faisoirtout  ce  qa'il  falloit  poar  I 
la  picparer. 

G.  A.  Basset,  béuédiclin  de  Saint 
Maur,  étoii  professeur  de  rhétorique  ï 
à  Sorèze  en  1791.  Il  sortit  deFiaoce 
peu  après,  et  n'y  rentra  qu'en  î80ù. 
A  l'organisation  de  l'Université,  o:i 
le  nomma  censeur  des  études  dausiiu 
lycée,  puis  sous-directeur  à  l'école 
Normale.  Il  demanda  ensuite  sa  re- 
traite, et  publia  plusieurs  livres  j;iir 
Tinstruction  publique,  et  particuliè- 
rement sur  Finstructiou  élémentaire. 
Il  otoit  partisan  des  nouvelles  mé- 
thodes, et  contribua  beaucoup  à  fon- 
der la  société  pour  ramélioratioii  de 
l'instruction  élémentaire.  Il  mourut 
à  Paris  en  1828. 

Martin-Jean  de  Bast,  chanoine  de 
Gand,  né  en  1753,  fut  d'abord  cure' de 
Saiut-N  icolas  à  Gand.  Il  ifeto\t  numis- 
mate, a  voit  un  cabinet  de  uiédaïUcâ, 
et  publia  quelques  ouvrages  sur  lei 
antiquités  de  son  pays.  Il  prît  partaux 
disputes  qui  troublèrent  le  diocèse  de 
♦  suite  des  évéques  de  Ferrare,  de  dis-  ]  Gand  en  1813,  et  publia  un  écritin-  loi 


commandcmens  de  Dieu  et  sur  les 
Evangiles  ,  des  Panégyriques  ,  et  la 
F^ie  de  ia  Saitr  Boujr^  fille  de  Charité. 

Bancal  desissarts  étoituu  conven- 
tionnel beaucoup  plus  modéré  que 
les  autres,  qui  passa  ses  dernières 
années  dans  la  ))ratique  de  la  reli- 
gion ;  la  Biographie  a  eu  soin  de  le 
remarquer ,  ce  que  par  parenthèse 
olle  ne  fait  |)as  toujours  ,  et  répond 
u  ceux  qui  à  cotte  occasion  s'éloient 
moqués  de  Bancal. 

Philippe  Barbe,  doctrinaire,  étoit 
né  à  Londres  en  1723,  et  étoit  fils 
«l'un  réfugié  français  qui  étoit  deve- 
nu ministre  anglican,  et  qui  depuis 
rentra  dans  le  sein  de  l'Eglise.  Phi- 
lippe remplit  dans  sa  congrégation 
divers  emplois  poin*  renseignement. 
Il  eut  pour  confrères  .Tacob  Dupont 
et  Manuel  ,  devenus  fameux  dans 
riiisloire  de  la  révolution.  Ce  der- 
nier le  sauva  des  massacres  de  sep- 
tembre. Barbe  se  retira  àChaumont, 
où  il  mourut  le  8  octobre  1792.  On 
a  de  lui  des  fables  et  quelques  petits 
ouvrages  de  littérature. 

L'abbé  Barotti  est  u  n  jésu  i  te  i  talien , 
mort  en  1801,  qui  est  auteur  «l'une 


<  ours  sur  l'Ecriture  sainte  et  de  poè- 
mes sur  la  physique  et  sur  le  café. 

Nous  ne  parlons  pas  des  articles 
Barrai,  Barruel,  Baston  et  de  Baus- 
set,  ayant  donné  dans  notre  Jour- 
nal des  notices  sur  ces  personnages. 

L'article  de  l'ancien  directeur, 
Barras,  est  long  et  curieux  ;  on  y  voit 
que  dans  ses  dernières  années  l'ex- 
directeur  fut  circonvenu  par  une  co- 
terie qui  voulut  le  faire  mourir  ré- 
publicain, et  sans  aucune  tache  de 
royalisme.  Cette  coterie  travailloit 
contre  la  restauration.  Deux  jeunes 
avocats,  Pierre  Grand  et  Ilorlensius 
'AWAiiy  prononcèrent  des  dis- 


titulé  Di/ucidalio  principiorum  ^  in-8*r 
1 S 1  ,  en  deux  parties.  Cet  écrit  éloit 
en  faveur  du  chapitre  de  Gand,  et  fut  u 
généralement  bldnié.  Il  coutcmoit 
beaucoup  de  choses  inexactes.  Voyei 
entre  autres  les  Obsert^ationes  auctom 
quœsùonis  tnomentosœ^  in-8"  dc32  pa- 
ges. Oii  dit  que  l'abbé  de  Bast  retint 
la  seconde  paitie  de  sa  DilucidalioA\ 
mourut  à  Gand,  le  11  avril  1825. 

L'article  de  l'abbé  de  Bastarde^le 
assez  remarquable,  et  nous  nous  y  V* 
rêterons  un  peu  plus  long-  temps.  Do- 
minique-François de  Bastard,  né  ^\si 
Nogaro  en  1747,  étudia  à  Pont-U- 
>*oy,  puis  à  Saint-Sulpicc,  et  devîi*' 


\ 


m 


(  4.o3  ) 


clianoine  de  Lectouré  et  gi*and- vicaire 
de  Lonibez,  N'ayant  point  prêté  le 
serment  en  1791,  il  dut  sortir  de 
Franœ,  et,  s'embarqua  à  Cette,  le 
19  avril  1793,  avec  un  passeport  du 
représentant  Ichon,  sur  un  bâtiment 
génois.  Les  autres  passagers  étoient 
Thomas  de  Trémont,  prêtre  du  dio- 
cèse de  Lectouré  ;  Laurent d'£scurct, 
cordelier  de  Gondom  ;  Etienne  de  la' 
Molinière>,  cordelier  de  Loudun ,  et 
un  capucin  qui  s'échappa.  Une  tem- 
pête poussa  le  haliment  sur  les  côtes 
de  Provence.  On  arrêta  les  passagers 
à  Bandol,  et  sans  respect  pour  leurs 
passeports  et  pour  le  droit  des  gens, 
on  les  envoya  au  tribunal  révolution- 
naire de  Toulon ,  qui  les  condamna 
à  -mort  comme  nobles,  piètres  ré- 
fractaires  et  émigrés  rentrés.  Ils  fu- 
rent à  l'instant  conduits  au  sup- 
plice, le  25  avril  1793.  L'abbé  de 
Bastard  ,  destiné  à  périr  le  pre- 
mier ,  harangua  le  peuple  sur  l'é- 
chafaud,  et  protesta  contre  l'iniquité 
de  la  condamnation.  On  dit  que  son 
discours  émut  tellement  la  foule, 
que  le  conventionnel  Bayle  qui  étoit 
présent,  n'osa  faire  exécuter  les  trois 
autres  prêtres,  qui  furent  reconduits 
en  prison,  et  rendus  plus  tarda  la  li- 
berté quand  Toulon  fut  occupé  par 
les  Anglais.  La  Biographie  ajoute  en 
note  qu'il  y  eut  alors  une  lutte  entre 
les  soldats  et  le  peuple,  et  qu'après 
la  terreur,  on  écrivit  à  Roiue  pour 
demander  la  béatification  de  l'abbé 
de  Bastard. 

Nous  avons  donné  un  extrait  de 
cet  article  qui  cependant  souffre  quel- 
ques difficultés.  D'abord  on  ne  trouve 
pas  le  nom  de  l'abbé  de  *Bastard 
comme  «grand- vicaire  de  Lombez 
dans  1^  France  ecclésiastique  de  1 790. 
Ensuite ,  ni  les  Confesseurs  de  iç  foi 
de   l'abbé  Garron,  ni  iesMoi'tjrrs  de 


la  foi  de  M.  l'abbé  Guillon  ne 
comptent  l'abbé  de  Bastard  parmi 
lés  victimes  de  la  persécution.  Ces 
deux  ouvrages  ne  font  aucune  men- 
tion de  lui.  Enfin  quelques  circons- 
tances du  récit  paroissent  peu  vrai- 
semblables. Il  paroit  que  M.  Micbaud 
jeune,  l'auteur  Ac  l'article,  a  dû  ces 
renseignemens  à  la  famille  de  Bas- 
taixl,  dont  il  parle  assez  longuement. 

Ignace  de  Bathyani ,  évêqiie  de 
Weissembourg  ou  de  Transylvanie, 
étoit  né  en  1741  d'une  famille  illus- 
tre de  Hongrie,  et  fut  fait  évêque 
en  1781  ;  il  mourut  le  17  novembre 
1798.  On-  cite  de  lui  quatre  ou- 
vrages ;  un  ouvrage  de  critique  sur 
les  privilèges  d'une  abbaye,  une  tra- 
duction latine  du  Norma  cleri  de  Beu- 
velet  pour  son  clergé,  un  recueil  des 
lois  ecclésiastiques  de  Hongrie  et  des 
provinces  adjacentes  avec  des  éclaircis- 
seniens,  grand  in-f°,  et  les  actes  et  le» 
écrits  du  bienheureux  Gérard,  évêque 
de  Chaonad  avec  la  suite  des  évêques 
dece  siège.  Tous  ces  écrits  sont  en  la- 
tin. L'évêque  de  Weissembourg  pa- 
roit avoir  été  aussi  zélé  que  savant. 
A  cette  occasion,  la  Biographie  auroit 
pu  dire  un  mot  d'un  prélat  de  la 
même  famille,  Joseph  de  Bathyani, 
né  à  Vienne  le  30  janvier  1727,  d'a- 
bord évêque  de  Transylvanie,  trans- 
féré à  Colocza  en  1760,  et  à  Strigo- 
nie  en  1776,  cardinal  en  1778,  qui 
reçut  le  chapeau  dans  le  consistoire 
que  le  pape  Pie  VI  tint  à  Vienne  le 
I9avril  1782.11  vivoit  encore  en  1793 
et  mourut  avant  1799. 

Nous  ne  ferons  qu'indiquer  des 
articles  plus  ou  moins  curieux  sur 
des  personnages  qui  ont  marqué 
pendant  la  révolution  ;  tels  sont  le 
baron  de  Batz,  Baudrais,  de  Baudus, 
Beauchamp,  Beaulieu,  etc  Alphonse 
de  Beauchamp  a  publié  un  grand 


.     (4o4) 

•nombre  d'ouvrages  liiatoriques^  le 
meilleur  est  son  Histoire  de  la  Vendée, 
La  plupart  des  autres  sont  des  com-^ 
j>ilations  faites  en  courant.  Telle  est 
son  Histoire  des  malheurs  et  de  la  cap- 
lii^ité  de  Pie  P^If,  dont  nous  avons 
relevé  dans  ce  Journal  les  en*eui-s  et 
le  ridicule. 

Jean-Pierre  Baverel,  Franc-Com- 
lois,  ne  vers  1744,  entra  dans  l'état 
ecclésiastique  et  obtint  un  petit  bé- 
néfice ;  mais  il  ne  paroi t  pas  avoir 
exercé  le  ministère.  Son  goût  le  por- 
toit  vers  la  littérature  et  surtout  vers 
la  ciitique.  Il  attaqua  par  des  pam- 
phlets un  capucin  ,  le  Pèiô  Prudent, 
qui  avoit  remporté  un  prix,  en  1777, 
à  Tacadémie  de  Besançon.  Des  rap- 
ports qu'il  eut  avec  Mercier  et  Ray- 
11  al  régarcrent  de  plus  en  plus,  et  la 
révolution  acheva  de  le  perdre.  Il 
prêta  le  serment  par  pure  bonne  vo- 
lonté, puisqu'il  n'étoit  pas  dans  le 
ministère  ,  et  entra  même  dans  les 
clubs.  Il  revint  ensuite  à  des  senti- 
mens  plus  modérés,  et  rédigea  quel- 
que   temps    un    journal    contre    les 
anarcliistes.  Des  blasons  et  des  gé- 
néalogies  qu'on  trouva  chez  lui  le 
•'firent  arrêter.  Il  fut  enferme  au  châ- 
teau de  Dijon  avec  beaucoup  de  per- 
sonnes dont  il  ne  partageoil  pas  les 
opinions,  et  qui  ne  pouvoient  lui  té- 


moigner de  l'estime.  Sa  causticité 
'  contribuoit  encore  à  le  rendre  odieux. 
Sous  l'empire,  il  continua  de  s'occu- 
per de  recherches  historiques,  et  re- 
çut pour  cela  des  gratifications  du 
gouvernement.  Il  mourut  presque 
subitement  le  18  septembre  1822. 
On  ne  dit  pas  qu'il  fût  revenu  à  de 
meilleurs  sentimens. 


connoissances  en  médecine  et  la  pro^ 
fondeur  de  ses  observations.  Mais  ce 
qu'on  ne  dit  point  assez,  c'est  que 
cet  homme  si  judicieux  et  si  habile 
étoit  un  excellent  chrétien  qui  tenoit 
à  honneur  de  pratiquer  la  religion^ 
et  de  la  pratiquer,  non-^seulement 
dans  ses  préceptes,  mais  encore  dans 
ses  conseils.  Tous  ceux  qui  l'ont 
connu  le  regardoiént  comme  vn 
homme  supérieur  par  la  trempe  de 
son  espiit  et  par  la  force  de  son  ca- 
ractère. Attaqué  d'une  maladie  lente, 
il  en  étudioit  les  progrès  avec  un 
sang  froid  admirable.  Il  vit  appro- 
cher la  mort  avec  courage  ;  il  y  avôit 
long-temps  qu'il  y  étoit  préparé. 
Nous  regrettons  que  l'auteur -de  l'ar- 
ticle ait  négligé  de  considérer  M.  Bayle 
sous  ce  rapport. 

L'article  d'Amand  Bazard,  le  saint- 
simonien,  est  à  la  fois  une  notice  sur 
lui  et  sur  ht  secte  hnpie  et  ridicule 
qui  avoit  essayé  de  faire  du  bmit 
dans  ces  derniers  temps.  L'article 
fait  assez  bien  connoître  tout  ce  qu'il 
y  a\t)it  d 'absurdité  et  d'orgueil  à  la 
fois  dans  les  fondateurs  de  la  secte  et 
dans  les  moyens  qu'ils  prirent  pour 
se  donner  du  relief  et  pour  essayer 
de  jouer  un  rôle.  Bazard  mourut  à 
40  ans,  le  29  juillet.! 832. 

Rigomer  Bazin  ,  du  Mans ,  auteur 
de  divers  pamphlets ,  né  en  1771,  et 
tué  en  duel  le  20  janvier  1820,  cher- 
cha aussi  à  Taire  du  bruit  dans  les" 
premières  années  de  la  restauration. 
L'article  qui  lui  est  consacré  dans  la 
Biographie  fait  connoître  son  exagéra- 
lion  républicaine  etson  humeur  caus- 
tique ;  mais  l'auteur  de  l'article  se- 
I  trompe  en  disant  que  c'éloienl-là  les 


(raspard-Laurent  Bayle,  médecin,  •  tortsles  plus  graves  de  R.  Bazin.  Celui- 

né  en  Provence   en    1774,  mort  à  ci  ne  fut  pas  moins  ennemi  de  fa  reli- 

' Paris  le  11  mai  1816, -est  cité  dans  ;  gion  que  de  la  monarchie,  témoins 

'\vi  Biographie  pour  sa  capacité,  ses  [st^s  Lettres  philosophiques,  le  IVone  ei 


...        -  (4e5) 

^Aut^t^  PUrre  chez  son  cnrc,  etc. 
Pierre  chez  son  cure  fut  composé  à 
l'occasion  des  inandeincns  des  évc- 
ques  contre  les  édilionsde  Yoltairc  ; 
c'est  un  pamphlet  rempli  de  persif- 
flage  contre  la  religion  et  les  prêtres. 
Nous  en  avons  parlé  dans  ce  Jour- 
nal, n*^  283,  tome  xiv.  M.  Parisot, 
Vauteur  de  l'article ,  n'a  point  fait 
remarquer  cette  tendance  des  écrits 
de  R.  Bazin. 

-  Va  autre  écrivain  irréligieux ,  cité 
dans  ce  volume  de  la  Biographie  y  est 
Vincent  Vernier  Benoit ,  né  à  Dôle 
en  1769,  et  mort  du  choléra  à  Paris, 
le  12  avril  1S32.  Il  avoit  été  dans  sa 
j,èunesse  au  séminaire  Saint-Lazare , 
mais  la  lecture  des  livres  philosophi- 
ques le  jeta  dans  les  rangs  de  l'incré- 
dulité. Il  devint  secrétaire  de  M.  Ma- 
ret,  et  fut  inquiété  pour  cela  sous  la 
restauration.  En  1817,  il  fut  un  des 
coHalK)rateurs  de  la  Bibliothèque  his- 
torique ,  et  y  inséra  en  1819  un  arti- 
cle violent  contre  le  cleigé.  Cet  ar- 
ticle donna  lieu  à  un  procès;  mais 
I  éditeur  fut  acquitté  le  24  juillet 
1820.  On  convient  que  Benoît  pous- 
soit  la  haine  contre  le  clegé  jusqu'à 
l'intolérance.  Lors  des  discussions  siu* 
le  concordat  de  1817,  il  publia  deux 
écrits  :  De  la  liberté  des  cultes  et  des 
concùrdMs^  1818,  in-8",  et  De  la  liberté 
religieuse-^  1819.  Il  y  prétend  qu'un 
concordat  est  une  injustice  envers  les 
antres  cultes.  Son  idée  fixe  étoit'ie 
despotisme  et  l'ambition  des  prêtres. 
Benoit ,    dit  l'auteur    de   Tarticle  , 
Al.   Weis ,   se   croyoit  toujours  au 
moyen  âge. 


NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES. 

HOME.  — La  veille  de  la  Pentecôte, 
le  Saint-Père  a  assisté  aux  premières 
vêpres  dans  la  chapelle  Sixtinc.  Le 
^Qtir  de  la  fête ,  Sa  Sainteté  ,  en  ha- 


bits pontificaux  et  avec  la  liarc,  ns- 
sistà  dans  la  même  chapelle ,  à  la 
messe  célébrée  par  M.  le  cardinal 
Pedicini.  Après  l  évangile,  M.  Mac 
Donell ,  élève  du  collège  de  la  Pro-. 
paf,ande ,  prononça  un  discours  la- 
tin sur  la  fête. 

Le  28  avril  y  TAcadémie  de  la  Ae- 
li[;ion  catholique  a  rouvert  ses  séan- 
ces. M.  le  cardinal  Polidori  lut  une 
dissertation  sur  la  nécessité  d'arrêter 
les  progrès  de  l'impiété  du  siècle  par 
une  l'éforme  fondamentale  des  étu-. 
i^Q^  philosophiques,  et  spécialement 
de  la  métaphysique.  Après  avoir  in-;- 
diqué  divers  chemins  paicourus par 
l'orgueil  de  l'esprit  et  par   la  cor- 
ruption du    cœur   dans   le  monde 
des  erreurs   contre  la   religion  ,  l'il- 
lustre cardinal  en  est   venu   à  l'er- 
reur la  plus  nouvelle  et  la  plus.dan- 
gereuse ,    savoir  ,  l'indifférence    ou 
l'incrédulité,  et  en  a  trouvé  la  cause 
dans  les    nouveaux    systèmes   phi- 
losophiques qui   se   sont  introduits 
dans  les  différentes  écoles  de  l'Eu- 
rope.   SonEniincncc  eu  a  distingue 
quatre  principaux  :  celui  de  Locke  , 
en  Angleterre  ;   celui  de  Reid  et  de 
Stewart,  en  Ecosse  ;  celui  de  Kant  , 
de  Fichte  et  de  Schelling ,  en  Alle- 
magne ,    et  enfin    Téclectisnie ,    en 
France. 

^Chacun  de  ces  systèmes  a  enfanté 
des  erreurs  sur  les  facultés  de  l'être 
intelligent ,  connue  sur  ce  qui  re- 
garde la  vérité  en  général,  et  sur 
le  critcrinni  de  la  certitude.  De  là 
sont  venues  la.  doctrine  de  la  vérité 
individuelle,  la  maxime  du  sens 
privé ,  les  rêves  de  paix  et  d'i/w(/7- 
catiouy  la  théorie  de  l  espérance,  cette 
idée  que  les  religions  sont  filles  d'un 
sentiment  inconstant  et  variable,  etc. 
Quels  maux  en  sont  résultés  pour  la 
religion  1  Des  doctrines,  honteuses  ; 
tantôt  le  matérialisme,  tantôt  l'idéa- 
lisme ,  et  presque  toujours  un  scep- 
ticisme systématique. 
Après  avoir  indiqué  le  mal ,  l'il- 


lustre  auteur  en  a  cherché  le  re- 
mède, et  Ta  signalé  dans  l'enseigne- 
ment d'une  philosophie  toute  con- 
forme à  la  religion  et  appuyée  sur 
la  théologie.  Celle-ci  en  effet  peut 
singulièrement  éclairer  la  métaphy- 
sique. Son  Ëniincuce  a  cité  à  ce  sujet 
les  Pères,  entre  autres  saint  Augnstin 
et  saint  Thomas  d'Aquin.  Il  a  Àui  en 
exhortant  les  académiciens  à  conti- 
nuer de  défendre  la  religion  avec 
zèle  et  de  se  mettre  au-dessus  des 
ridicules  prétentions  d'un  siècle  qui, 
tout  en  parlant  de  ses  lumières,  tend 
à  faire  rétrograder  le  genre  humain 
vei*s  la  barbarie  du  mauvais  goût. 

La  méthode  de  ce  discours,  la  jus- 
tesse des  considérations,  Tà-pi'opos 
des  vues  ,  le  mérite  du  style,  tout  a 
vivement  intéressé  l'assemblée,  dans 
laquelle  on  comptoit  douze  cardi- 
naux et  beaucoup  de  prélats  et  de 
personnes  de  distinction. 


PAïus.  —  Une  lettre  datée  de 
Rome,  le  16  mai,  nous  annonce  que 
le  consistoire  pour  la  précouisation 
des  évéques  devoit  avoir  lieu  le  ven- 
dredi 19.  On  croyojt  aussi  .que  le 
Sainti-Père  y  feroit  un  cardinal.  On 
ne  doute  pas  que  M.  rarchevêque 
nommé  de  Bordeaux  et  MM.  les  evê- 
ques  nommés  de  Verdun  et  de  Gap 
ne  soient  préconisés  dans  ce  consis- 
toire ;  mais  il  y  a  lieu  de  craindre  que 
les  informations  de  MM.  les  évcques 
nommés  de  Marseille  et  de  Saint- 
Flour,  qui  ont  été  faites  plus  tard,  ne 
soient  pas  arrivées  à  temps. 

Le  courrier  de  Rome  arrivé  au- 
jourd'hui lundi  n'apporte  point  en- 
core les  actes  du  consistoire. 


(  406  ) 

i-eposoir  ;  c'étoient  celle  de  la  Sainte^ 
Yiergc,  et  celle  de  Sainte-Germain  qni 
est  de  l'autre  côté  de  l'église,  et  qui  a 
le  moins  souffert.  On  avoit  mis  dei 
tapisseries  autour  du  chœur  et  de 
l'œuvre,  pour  masquer  les  dégrada- 
tions. Le  mahre  autel  étoit  garni  de 
grandschandeliei*setdela  croix;  nous 
ne  savons  si  ce  sont  les  anciens  qae 
l'on  a  retrouvés.  Les  orhemensétoiem 
très-convenables.  Une  partie  dei  fî- 
tres  est  réparée.  Peu  à  peu,  il  bot 
Tespérer,  les  traces  des  désasti'cs l'ef- 
faceront. Mais  que  de  choses  encore  à 
faire  ! 

Heureusement  que  les  fidèles  pa- 
roissent  sentir  la  nécessité  de  venir 
au  secours  de  cette  église  dépouillée. 
Dimanche,  il  y   avoit  beaucoup  de 
monde  à  l'office  ;  M.  le  curé  a  fait  la 
quête.   Mous  avons  lieu    de  croire 
qu'elle  a  été  productive.  11  est  im- 
possible en  effet  de  voir  le  dénue^ 
ment  de  l'église  sans  en  être  touché, 
et  sans  se  sentir  porté  à  contribuer  à 
réparer  la  maison  de  Dieu  par  quel- 
que offrande. 


L*égl  ise  Saint-Germain-l'Auxerrois 
offroit  dimanche  dernier  un  aspect 
plus  consolant.  On  a  pu  y  solenniser 
la  fêle  du  saint  Sacrement.  Il  y  a  eu 
les  offices  ordinaires  des  paroisses, 
grand'messc,  prône,vépres,  salut,pro- 
cession  matin  et  soir.  Deux  chapelles 
ont  été  UD  peu  ornées  et  servoientde  ! 


La  retraite  des  dames  chez  les  Do- 
minicaines de  la  rue  de  Charonnea 
eu  lieu,  comme  on  l'avoit  annoncé, 
du  samedi  20  mai  au  samedi  27. 
M.  l'Archevêque  qui  avoit  ce  jour-là 
une  nombreuse  ordination,  n*a  pu 
faire  l'ouverture  des  exerrîces,comnie 
il  se  1  etoit  proposé.  M.  révêc|ue  de 
Nancy,  qui  arri voit  de  Marseille,  a 
réside  constamment  dans  la  ir«aison, 
et  a  présidé  aux  exercices.  Le  prélat 
adressoit  fréquemment  des  avis  etdes 
instructions  aux  dames  et  partageoit 
le  ministère  de  la  confession  avec  les 
deux  ecclésiastiques  chargés  de  le  se- 
conder dans  la  retraite.  M.  l'abbé 
Combalot  prêchoit  deux  fois  par  jour 
avec  son  zèle  et  son  talent  accoutu- 
mes. M.  l'abbé  Vernière  faisoit  la 
méditation.  La  retraite  a  été  plus 
nombreuse  qu'à  l'ordinaire.  Envi-  j 
ron  60  dames  résidoient  dans  la  mai- 
son, et  à  peu  près  autant  renoient  de 


leur   domicile    assister    aux  divci's 
[  exercices.  M.  l'ëvèque  tle  Nancy  a 
fait  la  cliJlure  le  dernier  jour;  le  pré- 
lat a   présidé  la  coiuuiunioQ  gêné- 
i^le,  et  a  terminé  la  retraite  par  des 
exhortations  et  des  entretiens  pro- 
pres à  nourrir  et  à  accroître  le  zèle 
«t  la  ferveur  des  retraitantes. 


Dimanche  dernier,  un  Israélite , 
nommé  M,  'Liberuian  ,  a  été  baptisé 
d^m  la  chapelle  du  collège  Stanislas. 
M.  Liberman  est  âgé  de  43  ans,  et 
vei*sé  dans  la  théologie  rabbinique , 
car  n  s'étoit  destiné  d*abord  à  être 
rabbin.  Il  est  fils  de  feu  M.  Libernian, 
rabbin  de  Saverne  ,  distingué  parmi 
tes  siens  par  son  esprit  et  son  savoir. 
Le  néophyte  a  été  baptisé  sous  le  nom 
d«  VJarie-Josepli-Philoinène.  Ses  par- 
rain et  marraine  ont  été  M.  le  doc- 
teur Récainîer  et  madame  son  épouse. 

M.  Liberman  avoit  déjà  quatre 
fi*ères  baptisés ,  et  tous  lK)ns  catho- 
liques »  l'ainé ,  médetin  estimé  à 
Ilikirch  en  Alsace  ;  le  second,  habile 
relieur  à  Paris ,  rue  Mazarine  ;  le 
troisième  frère,  qui  suit  depuis  plu- 
sieura  années  ses  "études  au  séminaire 
5j i n t-Su Ipice ,  et  le  quatiùème,  qui 
est  établi  à  PLiladelphie  ,  où  il  fait 
très-bien  ses  affaires  et  rend  service 
à  tou£i  les  catholiques. 


M.  l'évéque  de  La  IV>clielle  avoit 
commencé  la  visite  pastorale  le  4  avril 
dernier  par  les  paroisses  de  la  Jarne, 
Sal!es,laJarrie  et  Saint-Médard.  Forcé 
d'en  repartir  le  dimanche  16  avril, 
pour  Saint  -  Porchaire  »  il  parcourut 
successivement  les  différens  cantons 
de  l'arrondissenfent  de  Saintes  jus- 
qu'aux solennités  de  la  Pentecôte 
c|[u'il  célébra  dans  cette  dernière  ville  ; 
et  jeudi  dernier,  18  mai,  vers  les  six 
heures  du  soir ,  les  cloches  de  la  ca- 
thédrale ont  annoncé  le  retour  du 
premier  pasteur  dans  la  ville  épiftco- 
pale. 

Dans  le  grand  nombre  des  piaroisses 
que  le  prélat  a  visitées ,  Tempresse- 
luent    a  été    grand ,   et  ses  paroles 


(  407  ) 

ont  été  recueillies  partout  avec  joie  ^ 
respect  et  attendrissement.  Les  con- 
firmations en  général  ont  été  nom- 
breuses, les  communions  édifian- 
tes ,  les  cérémonies  extérieures 
comme  intérieures  décentes  çt  bien 
ordonnées  ;  tout  enfin  a  semblé  con- 
courir à  dédommager  le  prélat  de  ses 
fati{]ues  par  les  douces  consolations. 

3  ne  lui  offroit  le  touchant  spectacle 
e  la  piété  des  peuples.  A  Mortagnes 
sur  Gironde^  une  paralytique  retenue, 
dessus  son  lit  depuis  un  grand  nom- 
bre d'années  ,^  de  voit  être  transportée 
à  l'église  pour  y  recevoir  la  confit uia- 
tion  qu'elle  desiroit  ardemment.  Le 
prélat  a  voulu  lui  épargner  les  inconi* 
modités  d'un  transport  long  et  péni- 
ble ;  accompagné  de  la  foule  atten- 
drie, il  s'est  lui-même  rendu  dans  Iç 
pauvre  réduit  de  la  malade,  que  tou- 
tes les  personnes  pieuses  du  voisinage 
s'étoient  empressées  d'orner  de  ten- 
tures et  de  fleurs.  Avant  et  après  l'ad- 
ministration du  sacrement,  une  petite 
allocution  a  mis  le  comble  à  la  joie 
de  cette  pauvre  infirme  doublement 
heureuse,  et  de  la  grâce  qu'elle  rece- 
voit  et  de  la  joie  que  lui  causoit  la 
visite  de  son  évêque. 

Les  gardes  nationales  ont  manifesté 
un  zèle  d'autant  plus  remarquable  , 
en  certains  lieux  ,  que  le  mauvais 
temps  sembloit  devoir  le  ralentir.  On 
a  vu  dans  quelques  paroisses  les  an- 
ciennes autorités  se  réunir  aux  nou- 
velles autour  du  commun  pasteur,  et 
rivaliser  d'égards  et  de  prévenances  ; 
en  sorte  que  la  visite  épiscopale  ne 
peut  laisser  que  de  doux  souvenirs 
dans  cette  partie  iniportante  du  dio- 
cèse. Le  26  niai ,  La  Rochelle  à  son 
tour  jouira  du  bienfait  de  la  confir- 
mation. La  cérémonie  auq^  lieu  à  la 
cathédrale  pour  toutes  les  paroisses 
de  la  ville.  Le  prélat  recommencera 
sa  visite  épiscopale  avec  le  mois  sui- 
vant, et  il  doit  parcourir  les  paroisses 
des  cantons  de  la  Jarrie  et  de  Cour- 
çon  jusqu'au  15  juin  ,  dernier  terme 
de  son  itinéraire. 


(468) 


Le  lendemain  île  son  retour  à  La 
Rochelle ,  M.  Tévêque  a  donné  des 
lettres  de  grand  -  vicaire  honoraire  à 
M.  ï'ahbé  Courcelle  ,  secrétaire  géné- 
ral de  révêché,qui  étoit  déjà  em- 
ployé au  secrétariat  sous  M.  Paillon, 
et  qui  a  continué  ses  fonctions  pen- 
dant tout  l'épiscopat  de  M.  Bernet. 
Les  soins  du  secrétariat  n'empêchent 
point  M.  l'abbé  Courcelle  de  rendre 
assidûment  des  services  à  l'hôpital 
militaire ,  où  ses  instructions  ont  ob- 
tenu d'heureux  résultats.  Le  choix 
de  M.  révêque  a  été  applaudi  dans 
le  diocèse ,  où  le  mérite,  l'activité  et 
la  charité  de  M.  l'abbé  Courcelle 
sont  justement  appréciés. 

Casteljaloux ,  chef-lieu  de  canton 
dans  le  diocèse  d'Agen ,  a  eu  l'avan- 
tage d'une  mission,  sur  le  succès  de 
laquelle  on  aroit  eu  d'abord  quel- 
ques craintes.  Plusieurs  personnes 
sembloient  voir  avec  défaveur  l'arri- 
vée des  missionnaires,  et  les  restes  des 
anciennes  déclamations  subsistoient 
dans  quelques  esprits.  Aussi  les  au- 
diteurs furent  rares  les  premiers 
jours.  Peu  à  peu  le  nombre  s'en  ac- 
crut. Ijes  missionnaires  ne  parurent 
que  ce  qu'ils  étoient,  des  ministres  de 
paix  et  de  charité.  Les  préventions  se 
dissipèrent  ;  la  foule  se  porta  à  l'é- 
glise ,  et  TentraiiMment  devint  géné- 
ral. On  a  tu  s'opérer  des  retours  con- 
solans.  D«s  hommes  qui  avoient  vécu 
dans  l'indifférence  sont  revenus  à  la 
pratique  de  la  religion.  Des  scandales 
ont  cessé.  La  jeunesse  a  pris  part  au 
mouvement  général.  M.  l'évêque  d'A- 
gen est  allé  clore  ces  pieux  exercices, 
et  donner  la  confirmation.  Le  jour 
de  l'Ascension ,  on  a  compté  1 ,400 
communians ,  et  1 ,000  confirmés.  Le 
lendemain ,  le  nombre  des  confirmés 
a  été  plus  grand  encore  ;  il  en  est  venu 
des  paroisses  voisines.  Le  dernier  jour, 
on  a  eu  une  plantation  de  croix  La 
croix  étoit  portée  par  des  hommes. 
La  procession  a  été  longue  et  impo- 
sante.  Un  missionnaire  a  termine  ta 


cérémonie  par  une  allocution  courte, 
mais  pleine  de  chaleur. 

\j*Ami  de  la  Charte,  de  Nantes, 
avoit  publié  lé  20  mai  un  article  fort 
inexact,  sur  une  sépulture  qui  avoit 
eu  lieu  la  veille  à  Chantenay  ;  M.  Ri- 
chard, curé  de  Chantenay,  lui  a 
adressé  la  lettre  suivante^  qu'il  a  aussi 
co^nmuniquée  à  V Hermine,  \ 

•  Monsieur  le  rédacteur  de  r^^niii  U 
Charte  : 

>  J'avois  bien  prévu  que  vous  pavleriei 
de  la  sépulture  qui  a  eu  lien  dans  ma  pa- 
roisse, vendredi  dernier,  et  j^avoîsprbla 
résolution  de  ne  pas  vous  répondië.  Ce- 
pendant ,  comme  vous  glissez  dans  volr« 
article  des  accusations  calomnieuses ,  je 
rae  crois  obligé  de  le  faire. 

•  Vous  laisser  entendre  qne  Icpiqnetde 
garde  nationale  étoit  de  ma  paroisse; 
non ,  monsieur.  Les  gardes  nationaux  de 
nos  quartiers  entendent  mieux  la  liberté 
religieuse  que  ceux  dont  vous  parlez. 

>  Vous  dîtes  que  je  me  sob  préseoCé  h 
la  porte  de  l'église  pour  empêcher  ren- 
trée do  corps  \  ce  n'est  pas  vnd  i  on  Ty  » 
déposé  bénévolement. 

•  Vous  insinuez  que  j'ai  enfin  procédé  & 
la  sépulture,  parce  qu'on  avoit  renda 
l'argent;  c'est  faux.  J'ai  déclaré pnbliqae- 
ment  et  en  présence  de  votre  piquet,  qae 
je  cédois  aux  démandes  et  à  rafÔiclioade 
la  famille  contrariée  dans  ses  intention» 
par  ceux  qui  auroienl  dû  les  respecter 
mieux;  et,  avant  de  me  rendre  ancime- 
li()re,  en  présence  de  plus  cent  personnes, 
j'ai  remis  moi-même  mes  honoraires  UK 
parens. 

»  Quant  à  ïeffei  spasmodique  opéré  m 
mes  nerfs  déUeats  ;  quant  à  Vobstinat'um 
da  bon  prêtre  qui  ne  se  calme  point,  et  qùf 
quoique  dévot ,  a*emporte  ,  comme  on  éii 
dans  Tartufe,  ce  sont-là  des  injures  à  vo< 
Ire  usage  dont  tous  les  honnêtes  gens  ont 
fait  justice  depuis  long-temps,  et  que  je 
méprise. 

•  Je  suis,  etc. 

»  RiGHARn,'  $uré  de  Chantenay.  » 


(  4o9  ) 


Un  journal  raconte  un  fait  si  ri- 
^  dicule^  qu'où  pourroit  prendre  le  re- 
lût pour  une  plaisajiterie ,  si  on  ne 
«kyoit  jusqu'à  quel  point  quelques 
municipaux ,  dans  les  campagnes  , 
portent  leur  arrogante  absurdité.  A 
rîoisay,  diocèse  de  Tours ,  le  conseil 
municipal  avoit  arrêté  dans  sa  sa- 
gesse de  renvoyer  la  saint  Philippe 
au  jour  de  l'Ascension ,  qui ,  cette 
année ,  étoît  le  4  mai.  Le  maire  et 
son  conseil  annoncèrent  qu'ils  assis- 
teroient  a  la  messe  dans  le  cbœur. 
l|ais  à  Vlntroit,  ils  s'étonnèrent  beau- 
coup que  Ton  chantât  la  messe  de 
l'Ascension,  et  demandèrent  la  m^se 
de  la  saint   Philippe.    En   vain   le 
cnrë  leur  représenta  que  le  rit  de 
l'Eglise  ne  le  permettoit  .pas ,  que 
rAscensîon  étoit  une  trop  grande  fcte 
pour  être  remise;  en  vain  il  invo- 
qua la  liturgie  et  les  rubriques.  Les 
municipaux  étoient  les  plus  forts  au 
lutrin  ;  ils  menaçoient  de  se  retirer  ; . 
ils  firent  peur  aux  chantres ,  et  le  ! 
lutrin  chanta  la  messe  de  la  saint  i 
^Philippe,  pendant  que  le  cur^  faisoit 
à  l'autellofltc'e  de  l'Ascension.  On 
die  que  les  habitans  eux-mêmes  se 
sont  beaucoup  moqués  de  l'idée  ab- 
surde de  leurs  municipaux. 
■«*>'s. 


-  Le  8  niai,  M.  t'évcque  de  Lausanne 
a  béni  et  posé  la  première  pierre  d'une 
église  catholique  à  ^yon,  dans  le  can- 
ton de  Yaud.  Les  catholiques  de  cette 
yille  ne  sont  pas  ti*ès-nombreux ,  et 
de  plus  ils  ne  sont  pas  riches.  Ce  sont 
eux  qui  font  les  frais  du  culte  divin, 
et  qui  entretiennent  un  prêtre.  Us 
eomprennent  bien  qu'ils  ne  pourront 
seuls  terminer  leur  entreprise.  Déjà 
ils  se  sont  adressés  aux  catholiques 
du  diocèse  de  Belley  (!) ,  et  on  assure 
qu'un  habitant  des  Rousses  vient  à 
lui  seul  de  souscrire  pour  une  somme 
de  6,000  fr.  en  faveur  de  Téglise  de 
Nyon.  Puisse  cet  exemple  de  généro- 
site  trouver  des  imitateurs  ! 

.    (t)  Un  jour Q al  dit  que  Nyon  dépendoit 


Le  27  avril ,  le  triple  landrath  ca- 
tholique du  canton  de  Claris,  assem- 
blé à  Nafels,  arrêta  qu'il  y  auroit  le 
dimanche  1""  mai  une  landsgemeinde 
catholique ,  à  laquelle  on  donneroit 
connoissance  de  l'état  des  affaires ,  et 
en  particulier  de  ce  que  la  majorité 
des  états  ne  s'étoit  pas  encore  pronon- 
cée pour  la  garantie  de  la  nouvelle 
constitution. L'assemblée  devoit  avoir 
lieu  à  huis-clos  dans  l'église  de  Na- 
fels; le  triple  landrath  n'y  devoit 
faire  aucune  motion  ,  et  laisserpit  le 
peuple  exprimer  son  vœu.  L'assem- 
blée a  eu  lieu  en  efTet,  et  les  catholi- 
ques de  Glaris  ont  décidé  contre  l'a- 
vis du  landamman  Muller,  qu'ils 
a>n(inueroient  à  prolester  pour  la 
conservation  de  leurs  droits ,  et  à  ne 
pas  se  soumettre  aux  décisions  de  la 
landsgemeinde.  Le  capitaine  Muller, 
frère  du  landamman,  et  M.  Tschudi, 
ont  été  les  pins  ardens  poin*  repous- 
ser le  projet  de  conciliation. 


Les  premiers  jours  de  mai,  M.  Mur- 
phy,  évêque  de  Cork,  a  conduit  à 
Limmerick  troiis  religieuses  du  cou- 
vent de  la  Présentation  de  Cork,  pour 
y  fonder  une  maison  pour  Tédu ca- 
tion de  la  jeunesse.  Une  maison  assez 
vaste  et  une  salle  d'école  spacieuseont 
été  préparées  pour  cet  effet  à  Limme- 
rick ;  on  espère  pouvoir  recevoir  cinq 
cents  enfans. 


POLITIQUE. 

On  ne  connoît  personne  au  monde 
qni  ail  plus  de  soucis  et  de  peipes  d*es- 
prit  que  le  ConstiiutiormeL  S'il  a  vérita- 
blement pris  au  sérieux  dans  l'origine, 
comme  il  le  dit,  toutes  les  promesses  et 

autrefois  da  diocèse  de  Belley  ;  nous 
avouons  que  nous  ne  concevons  pas  trop 
comment  la  ville  de  Nyon ,  placée  su^^*  le 
lac  de  Genève,  entre  Genève  el  Lausanne, 
pouvoit  dépendre  de  Bolley.  Le  diocèse 
de  Belley  s'étendoit  en  Savoie  avant  la  ré- 
volution, mais  il  ne  paroit  pas  qu'il  s'é- 
tendit dans  le  pays  de  Vaud. 


(  410  )      . 

tous  les  enchatitemens  de  la  révolulion    bourgeois  dont  \n  rojani^  de  juillet  avoit 


de  juillet,  il  est  certain  qu'il  doit  cruelle- 
ment souffrir  des  mille  dérangemens  et 
des  mille  mécomptes  qu'elle  apporte  dans 
ses  calcula. 

Jl  s'étoit  créé  un  petit  régime  de  fan- 
taisie lout-à- fait  roturier  et  simple  au-delà 
de  toute  expression,  dans  lequel  il  secom- 
plaisoit  extrêmement.  Tout  y  étoit  bour- 
geois,à  commencer  par  la  royauté  ;  mœurs 
bourgeoises ,  habits  bourgeois ,  façon  de 
vivre  bourgeoise  ,  gouvernement  bour- 
geois, cour  bourgeoise;  tout  se  trouvoit 
^monté  sur  le  pied  bourgeois. 

Grands  furent  à  ce  sujet  les  désappoin- 
temeiis  du  Constitutionnel  quand  il  vît  les 
premières  tendances  arislocraliqucs  de  la 
révolulion  de  juillet,  et  que  la  branche 
cadette  lui  parut  vouloir  sortir  des  voies 
simples  et  unies  où  il  s'étoit  flalté  de  la 
voir  toujours  marcher.  Cependant,  il  n'a- 
voit  pas  encore  perdu  tout  courage  et 
toute  espérance  là -dessus,  l'année  der- 
nière ,  lorsqu'il  fut  question  de  chercher 
des  femmes  en  mariage  pour  les  deux 
princes  aînés  de  la  famille  d'Orléans.  Tout 
naturellement  il  se  laissa  retomber  à  celle 
occasion  sous  le  charme  des  mœurs  bour- 
geoises, et  il  se  mit  lui-même  à  la  recher- 
che pour  leur  trouver  en  France  des  par- 
tis sorlables  dans  la  roture. 

Depuis  lors,  il  n'a  cessé  de  voir  périr 
ses  illusions.  L'aristocratie  est  venue  re- 
prendre pièce  à  pièce,  sous  ses  yeux ,  les 
dépouilles  qu  elle  avoit  perdues  aux  bar- 
ricades. Le  Constitutionnel,  en  un  mot, 
n'a  plus  entemlu  parler  que  d'habits  de 
cour,  que  de  costumes  brodés  pour  la 
représentation  nationale  et  la  pairie,  que 
de  dames  de  palais ,  de  chevaliers  d'hon- 
neur et  de  grands  écuyers.  La  dynastie  do 
juillet  est  allées  enfoncer  tout  comme  une 
aulre  dans  les  familles  héraldiques  de  Tan- 
cienne  aristocratie.  Enfin,  les  bras  nus, 
les  chapeaux  cirés  et  les  vestes  courtes  se 
sont  retirés  de  la  nouvelle  cour  des  Tui- 
teries  pour  faire  place  au  cortège  clore  de 


été  la  premi^  à  donner  l'exemple ,  le 
C&nstitutionnL  désespère  maintenant  d'en' 
rien  pouvoir  sauver.  Pour  surcroît  de  dé-' 
solation,  il  plent  des  grands  cordon»; 
l'ordre  du  Saint-  Esprit  a  repani  furtive- 
ment en  Allemagne  sur  la  poitrine  d'an 
grand  seigneur  de  la  maison  du  roi^det 
Français;  et  comm.i  si  tout  cela  n'étoit 
pas  assez  4  voilà  qu'on  rétablit  le  titre  do 
grand-chancelier  de  France  !  C'est  com- 
me une    déclaration  contre  les  mœurs 
bourgeoises  et  la  roture. 


Les  chevaux  meckiembourgeoîs  sont 
fort  recherchés  dans  ce  moment  par  les 
messieurs  et  les  dames  de  la  cour  dé 
juillet.  On  n'ose  presque  paroître  à  Fon- 
tainebleau que  porté  ou  voiture  par  eux  ; 
et  les  personnes  qui  en  ont  d'autres  que 
de  ceux-là  se  croient  obligées  de  les  faire 
naturaliser  mccklembourgeois.  C'est  une 
chose  tellement  d'étiquette  et  de  bon  ton,, 
qu'on  cite  plusieurs  nobles  pairs  qui  n'ont 
osé  assister  au  mariage  de  la  princesse 
Hélène ,  qu'avec  des  bêtes  de  son  paysw 

Il  se  peut  très-bien  sans  doute  que  ce 
soit  là  un  genre  de  galanterie  de  boa 
goûL  Mais  enfin,  si  c'é toit  pour  faire  voir 
des  chevaux  du  Mecklcmbourg  à  la  ma- 
riée ,  qu'on  l'a  fait  venir  de  si  loin,  il  au- 
roit  été  bien  plus  simple  de  la  laisser  chez 
elle.  Toutefois,  nous  ne  voulons  pas  chi- 
caner sur  les  chevaux,  pourvu  que  l'envie 
de  faire  sa  cour  à  la  princesse  Hélène  se 
borne  là,  et  n'aille  pas  chez  les  messieurs 
et  les  dames  de  juillet,  qui  cherchent  à 
lui  plaire,  jusqu'à  vouloir  être  aussi  de  sa 
cliapelle. 

PAHIS,  29  MAI. 

L*au5:ustc  fille  de  Louis  XVI  et 
Mademoiselle  sont  parties  le  i6  mai  à 
4  heures  après  midi  de  Gorîlz.  M.  le  duc 
de  Bordeaux  éloit  parli  avec  MM.  de 
Bouille  et  de  Monlbel ,   quatre  heures 


avant.  Toule  la  famille  exilée  va  se  rendre 
la  princesse  Hélène  et  de  son  mari,  il  y  a  .  à  Kîrchberg ,  près  Vienne.  M.  l'évoque 
de  quoi  en  perdre  la  tête  ;  et  celle  tou- 


chante simplicité  de  mœurs,  ce  régime 


d'ilermopolis  n'est  parli  que  le  17.  L'au- 
guste fils  de  Charles  X  n'a  quitté  Goriti 


(4i 

que"  le  »t ,  pqor  aHer  diredement  à 
\  iirchberg;  ArriTés  à  Léobea ,  les  illustres 
voyageurs^  partis  de  Goritx  le  i6,  ont  dû 
laisser  à  droite  la  grande  route  de  Viqnne, 
etse  rendre  dans  la  direction  deLintz,  an 
cbSiieaa  de  San-Peter ,  près  la  petite  ville 
de-Sleyer.  Ce  ch4teau  a  été  mis  à  la  dis- 
posUiop  de  la  fille  de  Louis  XVI .  par  le 
prince  de  Wîndiscbgratz.  Madame  la 
duchesse  de  .Berri  a  dû  y  arriver  le  33. 
Le  départ  des  jeunes  princes  pour  Kircb- 
bergv  étoit  fixé  au  lundi  39  mai.  La  fille  de 
Loais  XVI  ira  passer  quelques  jours  à 
Vienne,  avant  de  s'établir  à  Kirchberg 
pour  l'été. 

Avant  son  départ  de  Gorilz,  l'auguste 
ûile  de  Louis  XVI  est  allée  avec  les  jeunes 
princes  prier  au  tombeau  du  roi  Charles  X. 
■  Les  intérêts  de  tout  genre  que  la  famille 
rojale  edlée  laisse  à  Gorilz  seront  sur* 
veillés»  pendant  l'absence  des  princes,  par 
une  personne  d'un  haut  mérite  et  d'un 
dévoûment  sans  bornes. 

— Sont  nommés  :  avocat-général  près  la 
(M>ur  de  cassation ,  en  remplacement  de 
M.  Parant/ M.  Uello,  procureur-général 
près  la  conr  royale  de  Rennes  ;  procureur- 
génénl à  Rennes,  M.  Chegaray, procureur- 
général  près  la  cour  royale  d'Orléans  ;  pro- 
cureur-général à  Orléans^  M.  Moltet,  dé- 
|>oté  et  ancien  procureur-général  près  la 
cour  royale  de  Baslia. 

—  Le  comte  Siméon ,  pair  de  France, 
est  nommé  premier  président  de  la  cour 
des  comptes,  en  remplacement  de  M.  Bar- 
the.  M.  Siméon  est  &gé  de  prts  de  89  ans. 

■^Une  ordonnance  du  37  mai  nomme 
Bf.  Pasquter  chancelier  de  France. 

—  Le  traitement  de  M.  Pasquicrva, 
diton,  être  porté  à  3oo  mille  francs,  et 
eelni  de  M.  Decazes  recevoir  une  éléva- 
tion proportionnelle. 

~  L'inscription  ainsi  conçue  »  ChaHeeUe- 
rU  de  France,  qui  étoit  restée  sur  la  porte 
do  Petil-Lujumiboarg,  a  été  remise  sur-le- 
champ  à  neuf. 

—  M.  dcSalvandy,  malgré  ses  plusieurs 
voyages  dans  le  département  de  l'Eure  , 
malgré  toutes  les  démarches  qu'il  a  fait 


t  ) 

faire  auprès  des  électeurs  par  des  amis  et 
des  membres  de  sa  famille»  malgré  sa  pré- 
sence dans  l'assemblée  le  premier  jour  de 
la  lutte,  a  échoué  à  Evrenx.  M.  Trutat, 
son  concurrent,  a  été  nommé  à  une  forte 
majorité.  11  a  obtenu  192  voix,  tandis 
qu'il  n'y  en  aeu  que  i52  pour  le  ministre 
de  l'instruction  publique. 

—  M.  Persil  a  été  réélu  à  Condom. 

—  M.  Garco  del  Valle ,  envoyé  extra* 
ordinaire  de  Madrid,  est  arrivé  aujour- 
d'hui à  Paris. 

—  lA)uis-Philippe  est  parti  samedi  à 
quatre  heures  avec  sa  famille  et  la  reine 
des  Belges  pour  Fontainebleau. 

—  Le  duc  d'Orléans,  au  lien  de  se  ren- 
dre directement  à  Fontainebleau ,  est  allé 
à  Chàlons- sur -Marne,  afin  de  faire  une 
visite  aux  princesses  à  leur  passage  dans 
celle  ville. 

—  D'après  plusieurs  journaux ,  il  ne 
paroit  pas  que  la  garde  nationale  ait  mon- 
tré un  grand  zèle  tors  du  passage  de  la 
princesse  Hélène  dans  les  villes  qu'elle  a 
parcourues  pour  arriver  à  Fontaine^ 
btcaii. 

—  D'après  un  journal,  M.  Dupin,  pré- 
sident de  la  chambre  des  députés,  sera 
nommé  à  la  dignité  de  grand-cordon  de 
la  Légion-d^ilonneur,  à  l'occasion  du  ma* 
riagp.  Comme  on  se  le  rappelle ,  M.  Do- 
pin  a  été  appelé  à  donner  son  avis  sur  les 
clauses  du  contrat. 

—  M.  de  Talleyrand  est  parti  pour 
Fontainebleau.  Il  est,  dit  un  journal, 
l'un  des  sept  témoins  qui  signeront  l'acte 
civil  qne  va  dresser  M.  Pasquier. 

—  La  Gazette  de  Hanovre  ,  du  sS  mai , 
dit  que  c'est  à  tort  qu'elle  a  annoncé  que 
le  grand-duc  de  Mecklembourg  avoil  ac- 
compagné la  princesse  Hélène  sa  sœur 
jusqu'à  Postdam.  Elle  ajoute  que  les 
feuilles  du  grand  -  duché  ont  gardé  le  si- 
lence sur  le  mariage ,  et  n'ont  pas  même 
parlé  du  départ  de  la  princesse. 

—  On  avoit  annoncé,  par  erreur,  le 
retour  ^  Paris  de  M.  le  baron  de  Fagel , 
ministre  de  S.  M.  le  roi  de  Hollande  ;  ce 
dii>lomBte  est  du  nombre  de  ceux  qui 
n'assisteront  pas  au  mariage. 


(  4iîr  ) 


—  On  annonce  qno  ]H.  deWerlher, 
qni  remplace  M.  Ancillon  an  ministère 

des  affaires  étrangères  en  Prusse,  aura  j  l'affaire  Champion ,  vont  être  mis  en  li 
pour  successeur ,  à  Paris,  M.  de  Maitzan,    berté. 


— Le  ITrvie  assure  que  la  fendmeGhanr' 
pion  et  le  sieur  Cannes ,  compromis  dan» 


(Siit 


ambassadeur  de  Prusse  à  Vienne. 

—  Le  bey  Youssouf ,  venn  en  France 
pour  d^'poser  dans  l'affaire  du  général  de 
Rigny.  csl  arrivé  à  Paris. 

—  Plusieurs  pétitions  ont  été  adressées 
h  la  chambre  des  députés  pour  la  réunion 
d'Alger  à  la  France. 

—  M.  Clament ,  nommé  maire  d'Al- 
ger, est  arrivé  le  17  dans  celte  ville. 

—  Depuis  la  dernière  expédition  du 
général  Oanrémont  ,  Mustafa  ,  frère 
d'Abdel-Kader,  nommé  bey  de  Medeah  , 
a  placé  des  ponts  à  tons  les  passages  pour 
empêcher  les  communications  avec  Al- 
ger ;  aussi  les  marchés ,  écrit-on  à  la  date 

^  du  30,  sont-ils  fort  mal  approvisionnés. 

—  Un  journal  assure  que  M.  le  baron 
de  Mackau  va  être  promu  au  grade  de 

.  vice-amiral. 

—  Une  commission  vient  d'être  nom- 
mée pour  examiner  et  apprécier  les  divers 
moyens  proposés  pour  mettre  un  terme 
à  la  falsification  des  écritures  et  an  blan- 
chiment des  papiers  timbrés. 

—  A  l'issue  de  l'avanldernièrc  séance 
de  la  chambre  des  pairs ,  M.  de  Sacy ,  en 
descendant  le  grand  escalier  du  palais  du 
Luxembourg,  a  fait  une  chute  qui  lui  aoc- 
casionné  nue  assez  grave  blessure  h  la  tête. 

—  Le  Journal  de  Paris  dit  que  décidé- 
ment M.  Mole  a  nommé  M.  Loeve-Wei- 
mar  secrétaire  d'ambassade. 

—  Meunier  est  parti  pour  le  Havre,  où 
il  va  s'embarquer  pour  la  Nouvelle- Or- 
léans. La  Gazette  des  Tribunaux  dit  que , 
la  veille  de  son  départ,  il  a  été  conduit  à 
la  Préfecture  de  police ,  où  M.  Crosnier 
lui  a  remis  une  somme  de  1,000  fr. ,  di- 
visée en  deux  rouleaux  de  a5  louis. 

—  Boireau ,  qui  avoit  été  condamné  à 
vingt  ans  de  détention  à  la  suite  de  l'at- 
tentat Fieschi,  et  dont  la  peine  vient 
d'être  commuée  en  celle  du  bannisse- 
ment, a  traversé  Orléans  jeudi  matin  ,  se 
dirigeant  vers  un  port  de  mer  d'où  il  doit 
puriÏT  pour  Içs  Etats  Unis. 


—  f^e  sieur  Montîer ,  marchand  cPeaa- 
de-vie,  avoit  déposé  nne  malle  dans  une 
chambre  où  logeoicnt  en  commun  plu* 
sieurs  jeunes  gens,  parmi  lesquels  se  troa- 
voit  le  nommé  Gaidon  ,  son  garçon  de 
boutique.  ii5o  fr.  qni  étoient  dans  celle 
malle  dispanirent;  lorsque  Montiera'en 
aperçut^  Gaidon  étoit  seul  dans  la  chim- 
bre  ;  ses  camarades  étoient  depuis  quel- 
ques jours  partis  pour  leur  pays.  Montier 
soupçonna  son  garçon  de  boutique,  et 
voulut  absolument'  lui  faire  avouer  un 
crime  dont,  avec  le  temps,  il  a  été  re* 
connu  innocent.  N'ayant  rien  pu  obtenir, 
Montier  le  lit  mener  devant  le  commis- 
saire de  police,  qui  jugea  que  l'affaire,  dé- 
nuée de  preuves,  devoit  en  rester  là.  Mon- 
tier no  suivit  pas  ce  sage  conseil ,  et  Gai- 
don fut  mis  à  la  Force.  Comme  il  inté- 
ressa ceux  chargés  de  l'uistruction ,  elle 
fut  conduite  avec  vigueur ,  et  Vêccusé  ne 
tarda  pas  h  être  mis  en  liberté. 

Montier ,  assigné  à  son  tour  devanl  \e 
tribunal  de  simple  police  ,  pour  injures- 
verbales,  ayant  occasionné  les  plus  fâ- 
cheuses conséquences  pour  Gaidon ,  a- 
été  condamné  h  l'amende,  et  à  i2o<fr.  de 
dommages-intérêts. 

—  Un  commis  banquier  qui  avoit  tou- 
ché pour  sa  maison  une  somme  de  76  mille 
francs  à  la  Banque  de  France,  est  allé  les 
perdre  dans  un  tripoL  On  dit  qu'il  a  été 
arrêté. 

—  Il  y  aura  exercice  à  l'Institut  des- 
Sourds-Mùcts  de  Paris,  le  1*'  juin. 

—  Une  maison  américaine,  établie  » 
Paris,  vient  de  manquer  d'une  somme 
considérable. 

—  Il  y  a  quelques  jours  ,  seize  bar- 
res de  fer  de  la  longue  sonde  du  puits 
artésien  des  abattoirs  de  Grenelle,  se  sont 
détachées  et  sont  tombées  au  fond  de  ce 
puits,  profond  de  i,258  pieds.  Ces  16 
barres  forment  nne  longueur  de  /|00 
pieds,  et  pèsent  environ  C,ooo  livres.  Oa 


*  X 


.     (4t3). 

^lOMitpasBi  M.  Mulot,  entreprensnr  da  u  paille  dos  liupoirr  nourrir  les  beslianx.  ■ 
puits ,  parviendra  à  réparer  ce  désastre. 


—  Le  bateau  à  vapeur  la  FUle  de  Paria, 
itiTélé  deux  fois  par  la  crue  des  eaux ,  re- 
prendra demain  son  service  de  Paris  à 
lUMien^ 

NOUVELLES    DC8   PROVINCES. 

De  nombreux  ouvriers  sans  travail 
'formonl  le  soir  sur  la  grande  place  de 
Lille  des  rassemblemens  tuinullueux  qui 
inquiètent  i)eaucoup  les  liabilans  paisi- 
bles. On  dit  que  des  passans  ont  élé  in- 
sultés par  eux.  L'a.ulorilé  fait  faire  de- 
puis quelques  jours  de  nombreuses  pa- 
trouilles, et  quelques^  individus  qui  je- 
loient  des  pierres  ont  été  arrêtés. 

—  Une  femme  âgée  de  92  ans  habi- 
toit  une  .i>etitc  diaumière  au  village  de 
Yesligny,     arrondissement     d*Gpernay. 
Tontes  les   maisons    qui  Tavoisinoient 
étoient  occupées  par  sa  nombreuse  fa- 
mille; Au  milieu  de  siens  et  gardée  pour 
ainsi  dire  par  eux,  on  pouvoit  croire  que 
Jà  elle  seroit  morte  paisiblement,  mais  le 
1 1  août  dernier,  ou  la  trouva  assassinée, 
el  de  \a  manière  la  plus  horrible.  La  jus- 
lice  informa;  elle   n*osoit  chercher  un 
coupable  parmi  les  gardiens  naturels  de 
cette  malheureuse;  à  la  un,  cependant, 
elle  se  décida  à  faire  arrêter  un  do  ses 
neveiix,  le  nommé  Jacquclot,  à  cause  de 
ses    mauvais    antéccdens.    L'instruction 
montra  bientôt   qu'il  avoit  commis  le 
crime  pour  s'emparer  d'une  somme  de 
6  h  7.000  fr.  que  sa  tante  fort  avare  avoit  '  à  cette   dame  revenue  depuis    quelque 
amassée  sou  à  sou.  Il  a  élé  condansné  le    temps  a  Nantes  les  lettres  annonçant  la 
ûZ  par  la  cour  d'assises  de  Reims  aux  tra 


Dans  la  nuit  du  19  au  20  mai,  il  est 
tombé  six  à  sept  pouces  de  neige  sur  la 
montagne  de  la  Garde,  au  nord  d'Apt. 
(Vancluse.) 

—  On  écrit  de  Nantes  que  le  feu  a  pris 
pendant  la  nuit  du  27  dans  la  scierie  mé- 
canique appartenant  h  M.  Chasseriaux. 
Plusieurs  ecclésiastiques  étoient  au  milieu 
des  pompiers  et  des  habilans  accourus 
pour  se  rendre  maîtres  des  flammes. 

—  On  lit  dans  YHermme  que  la  police 
de  A^annes  tombe  dans  l'absurde  à  force 
de  zèle,  qu'elle  voit  des  conspirations 
partout,  et  même  dans  les  démarches  qui 
devroient  se  trouver  exemptes  du  plus  pe- 
tit soupçon.  Au  commencement  du  Ca- 
rême, une  dame  de  Nantes  se  rendit  à 
Auray  pour  accomplir  un  vœu  à  Sainte- 
Anne.  A  celte  époque,  comme  on  se  le 
rappelle,  certains  hommes  couroient  après 
des  conspirateurs.  Celte  dame  arrivée  à 
Vannes,  ne  se  trouva  pas  bien  à  ruôteldu 
Commerce,  et  alla  loger  à  la  Croix-Verte. 
ElleGt  des  visites,  parce  qu'elle^voit  des 
connoissances  dans  la  ville.  Voilà  des  dé- 
marches fort  ordinaires,  et  qui  n'étoient 
pas  faites  pouf  troubler  le  sommeil  des 
agens.  Néanmoins  ceux  de  Vannes  trou- 
vlTcnt  dans  tout  cela  quelque  chose  de 
fort  surprenant,  et  leur  imagination 
troublée  ne  larda  pas  à  bâlir  un  complot 
qui  occupa  un  instant  les  rédacteurs  des 
feuilles  salariées. 

VHermine  dit  qu*elle  a  communiqué 


vaux  forcés  h  perpétuité. 

—  La  parlie  ouest  du  département  de 
la  Côte-d'Or,  depuis  Sombernon.  éloit 
couverte,  au  commencement  de  la  se- 
maine dernière,  d'environ  six  pouces  de 
neige. 

—  On  lit  dans  le  Coarrier  des  Céven- 
nes  :  «  On  no  sauroit  se  faire  une  idée  de 
la  miscre  que  Thiver  a  occasionnée  dans 
nos  montagnes.  Dans  notre  canton  le 
foin  «'est  vendu  i5  francs  les  5o  kilo- 
grammes. On  est  allé  jusqu'à  enlever  la 


bonne  irouvaiile  de  la  police  de  Vannes," 
et  qu'elle  a  élé  fort  surprise  d'une  sem- 
blable bévue. 

—  Les  électeurs  royalistes  des  cantons 
réunis  de  Ponlchâtcau,  Ilerbignac  et 
SaintNazaire^  viennent  dénommer  mem- 
bre du  conseil  général  dn  la  Loire- Infé- 
rieure, M.  Dufresne  deThimars,  maire  de 
Pontchâleau  sous  la  restauration. 

—  Le  Journal  dn  Bourbonnais  annonce 
que  l'article  adressé  aux  électeurs  muni- 
cipaux, et  qui  a  amené  sa  saisie,  a  en 
dÛieureux  résultais ,  que  dans  plusieiirs 


commanes,  des  amis  de  Tordre  et  des 
principes  conservateurs  ont  016  élus. 

—  On  écrit  de  Cannât  au  Journal  du 
Bourbonnais  que  partout  la  végétation 
très-arriérée  fait  craindre  de  mauvaises 
récoltes.  La  misère  est  an  comble. 

—  Le  conseil  municipal  de  Saînl- 
Étienne  a  été  dissous. 

—  M.  Louis  de  Klergai,  jeune  ven- 
déen, s'éloit  constitué  prisonnier  à  Avi- 
gnon, pour  purger  sa  contumace;  il  vient 
de  sortir  de  prison  en  vwtu  de  l'ordon- 
nance du  8  mai. 

—  Des  vols  nombreux  ont  lieu  depuis 
quelque  temps  à  Marseille. 

—  M.  Jauffret,  bibliothécaire  de  Mar- 
seille, vient  de  découvrir  u>i  ouvrage  im- 
primé en  arménien,  à  l'époque  où  cette 
ville  possédoit  une  imprimerie  armé- 
nienne. 

CVrÉRIEUÎS. 

NOUVELLES   D'l':^ii>AGJ^E. 


Un  journal  de  Madrid  parle  d'une 
séance  secrète  des  cor  tes  qui  a  jeté  Tef- 
froi  parmi  les  amis  et  les  soutiens  du  gou- 
vernement révolutionnaire.  Le  18,  M.Ca- 
latrava,  président  du  conseil ,  a  commu- 
niqué à  l'assemblée  une  dépêche  datée  du 
5  mai,  que  lui  avoit adressée  M.  Campu- 
zano,  ambassadeur  de  la  régente  à  Pari?. 
M.  Campuzano  dit  dans  sa  lettre  au  mi- 
nistre que  le  gouvernement  français,  en- 
nemi juré  de  la  cause  libérale  en  Espa- 
gne,  se  refuse  non -seulement  à  remplir 
ies  obligations  dn  quadruple  traité  dont 
a  se  rit,  mais  que  si  le  système  politi(}ue 
qui  régit  l'Espagne  devoil  être  coutiimé, 
liOuis-Philippe^pnpathiseroit  plutôt  avec 
don   Carlos  qu'avec  les   héros  du   mois 
d'août.  Ce  11'est  pas  tout,  ajoute  M.  Cam- 
puzano ,  le   gouvernement   français  ne 
veut  en  Espagne  que  le  système  du  statut. 
D'après  M.  Campuzano,  encore,  les  puis- 
sances du  Nord,  ouvertement  favorables  à 
don  Carlo5,  sont  décidées  à  faire  passer  le 
Hfain  à  une  formidable  armée  ,  si  le  dra- 
|>eau  tricolore  se  dérouloit  au-delà  des 


I 


f  4*4  ) 

L'agitation  a  été  àtf  comble  deiis  V» 
semblée.  M.  Galairava  s'est  écrié  que  k 
liberté  espagnole  ne  périra  pas  ;  qu'avant 
l'accomplissement  des  vœux  dn  gouver* 
nement  français,  le  cabinet  des  Tuileria 
aura  cessé  d'exister.  M.  Buriel  et  quelque 
autres  membres  ont  attaqué  le  roi  des 
Français  avec  violence.  L'un  d'eux  a  pro- 
posé  de  faire  la  guerre  à  la  France. 

— ^lia  Gaiette  de  Madrid  9l  bien  dît,  quel- 
ques jours  après,  qu'ir  étoît  faux  qoe  le 
gouvernement  français  abandonneroit  la 
cause  de  l'Espagne,  si  M.  Calatrava  con- 
tinuoit  à  diriger  les  affaires.  «  Ce  qu'il  an- 
roit  fallu  positivement  démentir ,  dît  le 
Journal  des  Débats  ,  c'est  la  communica- 
tion même  aux  corlès  d'une  dépêche  de 
M. Campuzano ,  et  le  fait  nniversellement 
adopté  comme  exact  que  cette  dépêche 
étoit  conçue  en  termes  fort  inconvenans, 
pour  ne  pas  dire  plus ,  contre  le  roi  des 
Français.  » 

— On  dit  que  M.  Campuzano  sera  rap- 
pelé. 

—  On  lit  dans  le  journal  ministériel 
du  soir  : 

«  r^e  24,  l'infant  est  entré  ^  Buesca. 
Iribarren  l'y  a  attaqué  le  même  jour,  et , 
après  lui  avoir  fait  éprouver  une  perle  de 
400  hommes,  s'est  relire  sur  Almudevas, 
où  il  étoit  encore  le  25,  ainsi  qne  l'infant 
à  Huesca.  Le  brigadier  Léon ,  comman- 
dant la  cavalerie ,  a  été  tué,  et  Iribarren 
blessé.  Ca  dernier  de\oit  être  remplacé 
par  Buerens,  arrivé  à  Saragosse,  le  24, 
avec  3,000  fantassins  et  3oo  chevaux.  On 
ne  dit  rien  de  la  direction  future  de  l'ex- 
podition  carliste.  » 


Le  tîiî  mai ,  la  session  parlementaire 
de  Belgique  a  été  close. 

—  D'après  les  dernières  nouvelles  de 
Londres ,  le  roi  d'Angleterre  n'est  pas 
encore  rétabli  de  son  indisposition. 

—  La  discussion  du  bill  sur  les  taxes 
de  1  église  anglicane  a  occupé  pendant 
plusieurs  séances  la  chambre  des  com- 
munes. Ce  bill,  tendant  à  substituera 
ce  qui  existe  le  principe  de  la  conlribu- 


C  4*5  ) 


lion  Tolontùre  poar  l'enlfeilea  de  fé- 
^/.gKsfï,  a  été  adopté  ,  le  95  ,  par  387  voix 
contre  â8a  ;  ce  qai  ne  fait  qa*ane  majo- 
rité de  cinq  voix  pour  le  mînisll»re,  qui, 
dît-on  ,  ne  porl<-:ra  pas  le  bill  à  lacham- 
f  s  lords. 
—  Le  s4  «  anniversaire  de  la  naissance 
de  la  princesse  Vicloire,  qui  a  acquis 
aa  majorité  (18  ans),  a  clé  n\\  jour  de  fêle 
ponr  la  ville  de  Londre».  Les  boutiques 
Ont  été  fermées»  et  le  soir  il  y  a  eu  une 
brillante  illuroinalion.  On  parle  aussi  de 
trente-huit  banquets  auxquels  ont  assiste 
des  membres  des  deux  chambres. 

— '-  La  nouvelle  du  changement  de  mi- 
nblère  en  Portugal  se  trouve  conGrméc 


1ers  ;  tes  naarîniprs,  65«ooo.  Les  tonnes 
vides  ont  coûté  85,ooo  thalers;  les  frais 
de  salaison  et  antres  se  sont  élevés  à 
80,000  tbalers.  La  pèche  a  ra[>porlé 
i,:200,ooo  thalers. 

GHAMKRE  DES  PAIRS. 

(IV(^sidencc  de  M.  Pasquier.) 

Séance  du  2  y  mai. 

La  séance  est  ouverte  5  deux  heures  et 
demie.  M.  Bresson  .  réwnnment  nommé 
pair  de  Krance,  est  admis  et  prête  ser- 
nienl.  M.  le  président  annonce  que  M.  do 
Sacy,  qui  a  fait  dernièrement  une  chimie, 
pourra  sous  peu  de  jours  se  rendre  à  la 
chambre. 

par  les  correspondances  de  Lisbonne  du  1  L'ordre  do  jour  est  la  discussion  dn 
i5  maL  M.  Passos  et  ses  coilt^^gues  ont  ;  pix>jct  de  loi  relatif  à  un  supplément  de 
offert  leur  démission  apri'S  avoir  vu  re-  crtdit  ponr  les  fonds  secrets.  A  propos 
pousser  par  les  cortès.  à  une  majorité  de  <\^  ^^^^^  *^''  ^'  ^^  Morogues  blâme  les 
8  wx,  la  proposition  qu'ils  faisoient  de    ^'^'^^^  mi"îslércs  qui  se  sont   succédé; 


créer  deux  places  de  sous-secrulaires  d*é 
taU  Aîais  il  paroîl  que  la  vérilable  cause 
do  leqr  retraite  est  la  maiivaisc  [position 
des  finances..  Us  dévoient  demander  aux 
corlès  l'autorisation  de  contracter  un 
emprunt  de  5o  millions,  mais  ils  ont 
craint  qu'elle  ne  leur  fûl  pas  accordée,  ou 
que  munis  de  celle  aulorisatlon,  ils  ne 
pussent  trouver  des  banquiers  assez  cré- 
dules pour  les  écouter. 

—  Un  grand  nombre  do  gardes  natio- 
naux ont  signé  une  prolestatîon  qui  sera 
])réscntée  aux  cortt»s,  contre  le  principe 
d'une  seconde  chambre  adopté  récem- 
ment pbî  celte  assemblée. 

—  Les  journaux  anglais  parlent  d'une 
réaction  en  favenr  de  la  constitution  de 
don  Pedro,  et  disent  que  les  troupes  por- 
tugaises y  sont  disposées. 

—  Le  prince  de  Polignac  a  dû  arriver 
à  Vienne  le  20  mai. 

—  Le  fcld  maréchal  von  der  Osten- 
Sacken  vient  de  mourir  h  Saint-Péters- 
bourg, âgé  de  plus  de  85  ans.  S.  M. 
l'empereur  Nicolas  a.  ordonné  un  deuil 
de  trois  jours  pour  toute  l'armée. 

—  Y.n  Norwége ,  la  pèche  aux  harengs 
a  produit  cette  année  600,000  tonnes 


parlent  il  voit  des  fautes,  et  d(^sire  qu'on 
suive  ^  l'avenir  une  politique  ferme,  et 
non  plus  sans  cesse  indécise.  L'oraleur 
admire  ramnislie,  mais  ce  n'est  qu'en 
tremblant.  U  déplore  le  rejet  de  la  loi  de 
disjonction,  et  regarde  le  retrait  de  la 
non  -  révélation  comme  une  foiblesse. 
Avanl  d'en  linir,  M.  de  Morogues  dit 
qu'on  devroil  présenter  une  loi  d'apa- 
nage général  pour  tous  les  princes  tt 
princesses. 

M.  le  conîte  Desroys  combal  le  projet , 
attaque  l'emploi  des  fonds  secrets,  et ,  à 
la  place  des  nombreux  agens  qui  veillent 
aulour  dfi  Louis-Philippe  ,  il  voudroit 
une  garde  particulière,  qui,  dit-il,  seroil 
plus  vigilanle  que  la  i>oiice. 

M .  Gasparin  cherche  à  disailpcr  son  ad- 
minislralion  des  reproches  que  M. do  Mo- 
rogues a  îidress''s  à  tous  les  ministères. 

M.  Mojé  dôlend  le  projet  de  loi ,  qu'il 
considère  comme  indi>pensable.  Ce  projet 
qui  accorde  deux  millions  pour  complé- 
ment des  déj)enses  secréles  de  1837  est 
adopté  par  85  boules  blanches  contre  i& 
boules  noires. 

L'ordre  du  jour  indique  la  discussion 
du  projet  de  loi  portant  règlement  défi- 
nitif du  budget  de  i834. 

xM.  de  Frévil le  appelle  l'atlentîon  de  I» 
chambre  sur  la  situation  du  clergé .  cl  dé- 
sire qu'elle  examina  silesso  nijies  accor- 


Les  pécheurs  oui  gagné  plusse  Coo  lha-|  dées  an  budget  sont  sulâsantes  pour  le» 


(4i6) 


besoins  de  la  religion  que  la  charto  pro- 
clame celle  de  la  majorité  des  Français. 
L'orateur  dit  que,  parmi  les  succursales 
autorisées,  1,600  restent  vacantes  h  cause 
du  petit  nombre  de  prôlres  qui  se  trouve 
dans  certains  diocèses,  et  que  dix  mille 
communes  sont  priyées  la  moitié  de  l'an- 
née de  l'exercice  du  culte.  Le  taux  moyen 
des  secours  accordés  aux  desservans  et 
aux  curés  en  retraite ,  ajoute  l'orateur, 
ne  dépasse  pas  344  Trancs  par  année. 
Enfin,  les  sommes  applicables  à  Tinstruc- 
lion  religieuse  ont  subi,  depuis  idoo, 
une  diminution  de  1  million  400,000  fr. 
et  les  fonds  destinés  au  matériel  du 
culte,  à  Tentrelien  des  édiûces  diocé- 
sains, des  églises  et  des  presbytères  sont 
de  beaucoup  insuflisans.  M.  de  Fréville 
émet  le  vœu  que  dans  le  budget  de  1809 
il  soit  pourvu  à  des  besoins  aussi  ur- 
gens. 

M.  Dubouchage  appuie  ce  que  vient 
de  dire  M.  de  Fréville.  IjSl  discussion  géné- 
rale est  fermée  et  Texamcn  des  chiffres 
ajourné  à  une  autre  séance. 

M.  Mounier  lit  un  rapport  sur  divers 
articles  renvoyés  h  la  commission  chargée 
de  l'examen  des  projets  de  loi  relatifs  à 
la  compétence,  à  l'organisation  et  aux 
formes  de  procéder  de  la  cour  des 
pairs.  Nous  ferons  connoîtrc  cette  nou- 
velle rédaction  lorsque  la  chambre  re- 
prendra la  discussion  des  deux  lois  qui  la 
concernent. 


CHAMimE  DES  DEPUTES. 

(Présidence  de  M.  Dupîn.) 
Séance  du  27  mai, 

La  séance  ouverte  à  une  heure  et 
demie  reste  suspendue  jusqu'à  deux 
heures.  M.  Gouin  dépose  le  rapport  du 
budget  du  ministère  des  finances,  et 
M.  Vatout  celui  de  la  loi  ouvrant  un  cré- 
dit de  5oo  mille  francs  pour  les  étran- 
gers réfugiés  en  France.  M,  l^elou  re- 
commande diverses  pétitions  des  colons 
de  Saint-Domingue  et  des  porteurs,  de 
l'emprunt  d Haïti.  (Plusieurs  voix:  11  y  a 
deux  ans  que  nous  nous  occupons  de 
cette  affaire.)  Sur  la  demande  de  M.  Pe- 
lou,  la  chambre  décide  qu'elle  examinera 
ces  pétitions  le  samedi  5  juin. 

L'ordre  d  il  jour  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion de  la  loi  sur  les  sucres.  A  la 
néancc  de  jeudi,  M,  Dumon.  rapporteur. 


a  déclaré  que  la  comminsion  proposoit  di 
percevoir,  5  partir  du  1*'  janvier  i838, 
et  à  titre  d'impôt  général  de  consommi- 
tion.  un  droit  principal  de  10  fr.  p» 
100  kilogrammes  sur  tons  les  sucres  coi- 
sommés  en   France.    Aujourd'hui  pli-- 
sieurs  amendemens  sont  en  présence.  Ut 
amendement  de  M.  Koger  (du  Loiret) 
ayant  pour  but  l'ajournement  de  la  ques- 
tion à  la  session  prochaine ,  est  écarté. 
La  chambre  adopte .  après  une  assex  lon- 
gue discussion  ,  les  i\eii\  premiers  pan- 
graphes  d'un  amendement  de  M.  Gooin, 
formant  l'article  a  de  la  loi ,  et  qui  por- 
tent ({ue  la  perception  de  rirapôl  s'effec- 
tuera par  |a  voie  de  l'exercice  au  lieu 
môme  de  la  fabrication  ;  que  des  ordoa- 
nances  détermineront  le  mode  de  per- 
ception. Dans  le  troisième  paragraphe. 
M.  Gouin  demande  que  les  contraven- 
tions aux  ordonnances  soient  passibles 
des  pénalités  fixées  par  la  loi  du  a 8  avril 
1816.  La  chambre  adopte  ce  paragraphe 
avec  un  changecilent  proposé  par  M.  Lau- 
rence ,    et  qui  fixe   la  pénalité  à  une 
amende  de  200  à  600  francs.  Elle  vote 
aussi  le  dernier  paragraphe  de  l'article  s, 
proposé  par   M.  Gouin  ,  qm  veut  que 
les   ordonnances   soient    coorerties  en 
loi  pendant  la  session  qui  suivra  leur  pro- 
mu igation. 

La  prochaine  séance  est  fixée  à  mer- 
credi. 

^e.  (Jetant,  ^lî^riru  €t  ^Uxt. 


BOURSE  DE   PARIS  DU   S9    MAI. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  108  fr.  40  c. 

QUATRE  p.  0/0,  j.  de  msirs.  99  fr.  46  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  dcc.  79  fr.  45  c. 

Qcialie  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  101  fr.  40c. 

Act.  de  la  Banque.  2440  fr  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00 jC. 

Obiig.  de  la  Vdle  de  Paris.  1 185  fr.  00  c. 

Quatre  canaux.  1 185  fr.  00  c. 

Caisse  hypolhécairc.  817  fr.  50  c. 

Rente  de  Naples.  99  fr.  70c. 

Emprunt  romain.  10 1  fr.  1/2 

Emprunt  Belge.  lOl  fr.  3/4 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  (l'Ëapagne  5  p.  0/0.  24  fr.  1/2 


rARi:$.  —  IMPRIMBRIB  D  AD.  LB  CLERB  BT  C*, 

Quai  des  Aiigustins ,  35. 


—  ■ 

;I'A9II  DB   LA -RBLIGION 

'  parott  les  Mardi ,  Jeudi 
'OC  Samedi. 

On  peut  s'abonner  des 
i^'et  i5  de  chaque  mois. 


N"  2818. 


JEL'Dl  1''  JUIX1837. 


PMt  DE  LUBOaaiàlEST. 

li.  c 

1  an 56 

6  mois 19 

3  mois .....   10 
1  mois 


il    00 


8i:r 


DBS  RÉUNIONS  PROTESTANTES. 


Les  conférences  pasloro les  deapro- 
lestans  que  nous  avons  annoncées 
«ot0U  lieu  à  la  fin  d'avril,  comme 
on  Tavoit  dit  ;  elles  se  te  noient  à  l'O- 
xa^toire*.  Il  s'y  est  trouvé  46  pasteurs 
et  uiiaiitre;^,  dont  sept  ou  huit  An- 
glais ;  douze  éloient  de  Paris.  Dans 
ce  nombre  n'étoicnt  pas  compris  les 
présidons. de  consistoires  et  autres 
laïques^  dont  on  ne  donne  pas  les 
noms.  Il  y  a  eu  cinq  séances ,  les  19, 
20  y  21  y  22  et  24  avril.  Le  président 
étoit  M.  Encontre ,  pasteur  à  Mar- 
vejols,  et  le  secrétaire  M.  Petit  , 
d'Orléans,  M.  Coqueîel  a  présenté 
a  l'assemblée  quinze  questions  de- 
meurées à  Tordre  du  jour  l'année 
dernière.  Quatre  nouvelles  questions 
ont  été  présentées  ;  on  ne  les  indi- 
que pas  toutes. 

Le  20  avril ,  on  s*est  occupé  de  Ta- 
Inélioration  du  chant  dans  les  égli- 
ses ;  après  nue  iongue  discussion,  la 
question  a  été  renvoyée  à  la  commis- 
sion de  correspondance,  qui  consul- 
tera les  églises.  Le  21  avril ,  on  a  dis- 
t^Uté  un  projet  de  règlement  pour  les 
-onférences,  et  on  a  résolu  d'y  admet- 
-re  avec  voix  délibérative  tous  les 
^steurs  en  exercice  ,  les  aumô- 
niers,  les  professeurs  et  un  ancien 
>ar  consistoire  ;  avec  voix  consulta- 
t^e  ,  les  anciens  pasteurs  ,  tout  mi- 
nistre sorti  des  Facultés  protestantes 
tt  tout  membre  d'un  consistoire  lé- 
lalement  reconnu.  Ces  dispositions 
rappliquent  aux  luthériens  comme 
^x.  calvinistes. 

Tome  XCfIL  L'Ami  de  la  Religion, 


Le  22 ,  on  a  agité  s'il  étoit  conve- 
nable de  demander  au  gouverne- 
ment la  création  de  places  de  pas- 
teurs ambiilans.  Ces  pasteurs  ressem- 
bleroient  apparemment  beaucoup  à 
ces  missionnaires  catholiques  contre 
lesquels  on  a  tant  crié ,  et  dont  les 
protestans  se  plaignoient  encore  plus 
que  les  autres.  Mais  ce  qu'on  trour- 
voit  dangereux  et  ridicule  de  la  part 
des  catholiques,  sera  réputé  excel- 
cellent  de  la  part  des  protestans ,  et 
nous  ne  dései^pérons  pas  de  voir  des 
pasteurs  ambulans  qui  parcourront 
nos  provinces ,  en  exhortant  les  ca- 
tholiques à  se  moquer  de  leurs  prê- 
tres et  de  leurs  pratiques  de  reli- 
gion. On  demandera  aux  consistoi- 
res leur  avis  sur  cette  nouvelle  créa- 
tion. 

Enfin  ,  le  24  avril ,  on  a  examiné 
s'il  n'y  auroit  pas  lieu  de  changer  la 
place  que  la  lecture  de  la  Bible  oc- 
cupe dans  le  culte  protestant ,  et  la 
manière  dont  die  y  est  faite.  On  a 
encore  décidé  de  consulter  les  consis- 
toires sur  ce  sujet ,  en  les  informant 
que  les  pasteurs  présens  aux  confé- 
rences sont  unanimes  à  désirer  un 
changement,  et  que  plusieurs,  eh  ont 
déjà  introduit  quelques-uns  dans 
leurs  églises.  On  a  examiné  aussi 
dans  cette  séance  une  question  rela- 
tive à  la  société  chrétienne  protes- 
tante de  Bordeaux,  qui  a  publié  une 
profession  de  foi  ;  cette  profession  de 
foi  a  donné  lieu  ,  à  ce  qu'il  paroît , 
à  quelques  objections  ;  M.  Yillaret , 
pasteur  de  Bordeaux  ,  y  répond  par 
des  explications  dont  la  majorité  se 
déclare  satisfaite. 

Là  finissent  les  conférences  ;  il  n'y 


n  eu  que  cinq   séances ,   et  on  n  a 
agité  que  quatre  ou  cinq  questions 
sur  dix-neuf  qui  avoient  été  annon- 
cées. Sur  presque  toutes  ces  questions 
on  n'a  même   pris  aucun  parti  ,  et 
nous  avons  vu  que  sur  trois  points 
on  s'étoit  borné  à  consulter  les  rf;li- 
ses  et  les  différens  coniiistolrcs.  Or, 
il  semble   qu'il  n'étoit  ])as  bien  né- 
cessait  e  de    convoquer   les  pastcui-s 
de  tous  les  coins  de  la  France  pour 
arriver  à  un  tel  résultat.   Il   y  avoit 
là  des  ministres  du  nord  et  du  midi, 
de  Nîmes  ,  de  Bordeaux ,  de  Mar- 
vejols  ,  de  Niort ,  de  Calais ,  de  Rou- 
ï)àix  ,  etc.  Eloit-il  besoin  de  les  faire 
venir  pour  conclure  qu'il  falloil  con- 
sulter   les  églises  sur  telle  ou  telle 
question?  Les  étrangers  qui  étoient 
là  n'ont-ils  pas  dû  trouver  que   cela 
ne  valoit  pas  les  frais  du  voyage?  Aussi 
nous  ne  voyons  pas   qu'il  y  ait  un 
grand  empressement  pour  venir  à  ces 
conférences.  En  1835,  il  y  avoit  42 
membres  prêsens  ,  Tannée  dernière 
38,  et  celte  année  46;  encore  sur  ce 
nombre  il  y  en  avoit  douze  de  Pa- 
ris et  trois  des  environs  (  Versailles  , 
Meaux  et   Saint-Denis.)  Ceux-ci  du 
moins  n'ont  pas  eu  un  long  voyage  à 
faire.  Mais  46  pasteurs  sur  le  nom- 
bre total  des  protestans ,   c'est  peu 
dé  chose  ;  car  d'après  un  tableau  de 
rahrice  dernière ,    il  y  a  90  églises 
consistoriales  calvinistes  et  375  pas- 
teurs en  exercice  ;  et  pour  les  liltlié- 
riens,  31  églises  consistoriales  et  225 
pasteurs  en  exercice.  Ainsi  les  églises 
qui  députent  aux   conférences  sont 
en  bien  pclite  minorité  ,  et  les  vœux 
ou  les  résolutions  de  ces  députés  ne 
l>ourroltni  passer  pour  les  vœux  ou 
les  résolutions  de  tout  le  corps  des 
protestans  de  France. 

.^^^n  niê;n(^  temps  que  les  protestans 
&Stdeiiu  leurs  coufércnces  pastora- 


(  4i8  ) 

les,  ils  ont  eu  des  réunious  de  leurt 
différentes  sociétés.   Le  17  avril,  la 
société  de  la  morale  chrétienne  qui 
est  presque  toute  protestante,  a  célé- 
bré son  dix-septième  anniversaire. 
M.  le  marquis  de  Larochefoucauld  a 
fait  l'exposé  des  œuvres  dont  s'occupe 
la  société.  Le  rapport  annuel  a  été  lu 
par  M.  H.  Carnot.  La  pétition  contre 
la  peine  de  mort  se  couvroit  de  signa- 
tures ,  quand  d'odieuses   tentatives 
d'assassinat  ont  arrête  cet  élan.Laso- 
ciété  a  le  projet  de  fonder  des  leçom 
publiques  sur' les  objets  de  bien&i' 
sance  dont  elle  s'occupe.   On  a  en- 
tendu les  rapports  des  comités  des 
prisons  et  des  orphelins  ;   il  a  fallu 
renvoyer  dix  orphelins  pour  cause 
d'iuconduite.  C'est  dans  cette  séance 
que  M.  de  Lamartine  a  prononcé  un 
discours  pour  l'abolition  de  la  peine 
de    mort.    A   travers   beaucoup  de 
phrases  poétiques  et  sentimentales, 
on  a   entendu  avec  peine,   dit   un 
journal  protestant,  M.  Je  Lamài-tine 
s'élever  contre  la  loi  du  talion  etceWc 
du  vengeur  dit  sang  ,  d'une  manière 
qui  attaquoit  sans  distinction  l'éta- 
blissement de  ces  lois  chez  les  Jujfs, 
et  labus  qu'on  a  pu  en  faire  plus 
tard.  M.  Yillenave  à  lu  une  notice 
sur  le  cardinal  de  Cheverus ,  qui  ne 
s'allendoit  sûrement  pas  à  être  loué 
dans  une  telle  assemblée. 

Le  18  avril,  c'étoit  l'anniversaire 
de  la  société  des  traités  religieux. 
M.  Stapfer  a  prononcé  un  discours, 
et  M.  Lutteroth  a  fait  le  rapport.  Il 
s'est  félicité,  comme  de  raison,  des 
succès  de  la  société,  qiii  a  publié  cetw 
année  douze  nouveaux  petits  ouvi*- 
ges.  11  s'est  plaint  de  la  mise  à  f»- 
dex  de  quelques-uns  de  ces  traita» 
et  des  mandemens  qui  les  improfl- 
vent,  et  a  prétendu  que  c'étoit  un* 
raison  de  plus  de  redoubler  de  zèle* 


\ 


(4i 

On  a  publié  de  petits  livres  eu  espa- 
gnol pour  iatroduire  apparemment  le 
protestantisme  en  Espagne  où  iln'cst 
pas  connu ,  et  on  se  propose  d'en  pu- 
1)1  ier  en  bas-breton  et  en  italien.  Cet 
excès  de  zèle  qui  va  troubler  des  po- 
pulations paisibles  dans  leur  croyance 
n'excitera  pas  beaucoup  leur  recon- 
noissance. 

La  société  biblique  protestante  de 
Paris  a  célébré  le  17  avril  son  17*" 
anniversaire.  D'après  le  rapport  an- 
nuel fait  par  M.  Cuvier,il  paroîtque 
la  société  n'est  pasen  progrès,  etqu  au 
contraire  elle  éprouve  quelque  déca- 
dence. Quelques  églises  ne  fournis- 
sentplusrien,  d'autres  ont  cesse  leurs 
rapports  avec  la  société.  Néanmoins 
on  fait  toujours  imprimer  des  Bibles 
et  des  nouveaux  Testamens.  M.  En- 
contres'est  plaint  amèrement  que  dès 
prêtres  en  aient  fait  brûler  ;  mais  ce 
n'est  pas  par  liaine  ,  comme  il  le 
suppose ,  pour  la  parole  de  Dieu  , 
c'est  bien  plutôt  parce  que  les  tra- 
ducteurs protèstans  altérbient  cette 
divine  parole,  et  y  niêlôient  leurs 
idées  et  leurs  erreurs. 

La  société  évangélique  de  France 
n'en  est  encore  qu'à  son  quatrième 
anniversaire.  Il  paroît  qu'elle  envoie 
ou  qu'elle,  veut  envoyer  ce  qu'elle 
appelle    des   ouvriers    évangéliques 
dans  toutes  les.  parti  es  de  l.aErance. 
Elle  en  envoya  :six  en  1833,  dix-sept 
en  18  4,  trente  eu  1835,  et  enfin, 
quarante-trois  en  1836.  Sur  ce  nom- 
bre, il  y  avoit  quatorze  ministres, 
liuit  évangélistes,  neuf  instituteurs 
et  douze  colporteurs.  Il  est  probable 
que  ce  sont  ceux-là  qui   ont  paru 
Tannée  dernière  dans  le  Lyonnais  et 
la  Bourgogne,  et  qui  y  ont  excité  de 
justes   plaintes.  Si   on  envoyoit  de 
même  des  missionnaires  catholiques 
4aDS  des  pays  tout  prptestans,  nul 


9)  '  ' 

doute  que  les  protèstans  ne  jetassent 
les  hauts  cris,  et  ne  dénonçassent  à 
l'opinion  publique  cet  acte  de  prosé- 
lytisme. Mais  tout  leur  est  permis. 
Outre  cela  ,  la  société  évangélique  a 
neuf  é!èves.  Aussi  les  dépenses  ont 
été  telles  qu'elle  est  en  déficit  de 
6,000  fr.  Mais  elle  espère  que  ce  dé- 
ficit même  excitera  le  zèle  des  pro* 
testnns  dévoués.  La  société  évangéli- 
que se  plaint  aussi  que  les  prêtres 
entravent  la  distribution  des  Bibles  ; 
mais  ces  Bibles  sont  protestantes,  et 
c'est  pour  cela  que  les  catholiques  les 
repoussent. 

La  société  des  missions  évangéli- 
ques a  eu  le  20  avril  son  treizième 
anniversaire.  On  y  a  rendu  compte  de 
l'état  des  stations  fondées  par  la  so- 
ciété.Ces  stations,  au  nombre decinq, 
sont  toutes  dans  le  midi  de  l'Afri- 
que :  ce  sont  Wagenmaker's  Valley, 
Bélhulie,  Morijà,  Beerseba  et  Mo- 
tito.  Il  y  a  six  missionnaires  et  un 
aide.  Les  deux  dernières  stations  sont 
toutes  récentes.  On  y  tient  des  écoles, 
on  publie  l'Ecnture ,  le  catéchisme 
et  des  traités  religieux  en  langue  du 
pays.  Mais  les  résultats  sur  les  natu- 
rel du  pays  sont  lents,  et  comme  dit 
le  rapporteur,  il  njr  a  pas  des  Penle-^ 
cotes  tous    les  jours ^   L'Institut  des 
missions  à  Paris  a  été  rouveri,  et  o\\ 
vient  de  faire  partir  trois  jeunes  aides- 
missionnaires  qui  vont  s'embai^queif 
pour  le  Gap.  Ils  sont  a£com])agnés  4e 
(rois  dames  missionnaires  ;  c'est  ainsi 
qu'on  les  nomme ,  quoique  toutes 
soient  demoiselles.  Elles  vont  s^  ma-r 
ricr  dans  la  mission,  et  en  attendant 
on  les  fait  voyager  av^c  les  jeunes 
aides-missionnaires.   C'est  une  ma?- 
nière  nouvelle  d'aller  prêcher  l'évaBr 
gile.  Outi^e  la  société  évaugélique,  il 
y  a  des  sociétés  auxiliaires  de  femmes 
dont  oh  y^te  bea\^:pup  }e  zçle..Pli|^ 

27. 


(420) 


sleui'S   ministres  ont  péroré  sur  ce 
sujet. 

La  soc.lctc  biblique    française  et 
étrangère  n'en  est  qu*à  son  quatrième 


beroit  et  au-delà  les  fonds  de  la  so^ 
ciété.  M.  MoDod  veut  qu'ion  se  mette 
à  l'œuvre ,  et  qu'on  compte  sur  le 
concours  des  prptestans.  Le  comité i 


annivereaire.  Elle  a  eu,  à  ce  que  nous  '  promis  de  s'en  occuper. 

croyons,  quelques  discussions  avec  la        Enfin  ,  la   société  protestante  de 


société  biblique  protestante  de  Paris 
dont  nous  avons  parlé  plus  haut", 
mais  on  a  étouffé  ces  germes  de  divi- 
sion, ou  du  moins  les  rapporteurs  évi- 
tent d'en  parler.  Ils  se  félicitent  A  qui 
mieux  mieux  des  succès  de  leur  œu- 
vre. Plus  d'un  million  d'exemplaires 
de  la  Bible  ont  été  répandus  cette  an- 
née par  les  différentes  sociétés.  On 
distribue  des  Bibles  parmi  les  maiins, 
parmi  les  conscrits,  dans  les  hôpi- 
taux, etc.  Reste  à  savoir  quel  effet 
tout  cela  piHjduit.  A  Madagascar  et 
en  Chine  la  Bible  a  été  proscrite,  et 
le  zèle  indiscret  des  distributeurs  de 
Bibles  a  |>i*ovoqué  un  édit  sévère  de 
l'empereur  de  la  Chine  contre  les 
chrétiens.  Voilà  le  beau  service  qu'on 
rend  aux  missions  en  jetant  étourdi- 
ment  des  Bibles  sur  le  rivage  I 

La  société  pour  l'encouragement 
de  rinstruction  primaire  parmi  les 


prévoyance  et  de  secours  mutuels  eut 
le  dimanche  23  avril  son  onzième 
anniversaire.  La  séance  s'est  tenue  à 
l'Hôtel-Kle-Yille ,  tians  la  salle  da 
Trône.  Il  y  a  eu  tout  392  sociétûresà 
qui  on  distribue  dessecoursencasde 
maladie.  Cette  société  est  de  bienfai- 
sance plutôt  que  de  religion. 

On  volt  que  les  protestans  se  sont 
beaucoup  remués  dans  cette  semaine- 
là  ;  mais ,  comme  on  dit  vulgaire- 
ment ,  ils  ont  fait  plus  de  bruit  que 
de  besogne  ,  et  le  résultat  de  leurs 
réunions  se  réduit  au  fond  à  peu  de 
chose. 


NOUVELLES  £CGLÉSLi9Tf0i;£S. 

PAitis.  —  Des  journaux  qui  n'ont 


pas  soufflé  le  mot  quand  on  adèva^ié 
les  églises,  abattu  les  croix,  piWe 
les  séminaires,  expulsé  les  cures,  fei- 
gnent de  s'alarmer  en  faveur  d'un 
protestaiis  en  France,  a  tenu  le  22  I  culte  qui  a  pour  eux  le  mérite  de 
avril  son  huitième  annivei^aire.  Ou  ""*■"*  '^'"'  "*'*  ^  .*«..« 
convient  que  cette  société  a  peu  fait, 
parce  qu'elle  â  été  peu  soutenue.  Il 
n'y  a  eu  que  2,300  fr.  de  recette.  La 
société  a  fait  des  dons  à  quelques  éco- 
les, en  aident,  en  livres  et  en  mobilier 
pour  les  classes.  Elle  a  décerné  des 
médailles  de  bi-ohze  à  quelques  in- 
stituteurs. Elle  a  mis  des  sujets  au 
concours,  mais  u'a  point  donné  dé 
prix,  les  sujets  n'ayant  pas  été  bien 
traités.  Le  pasteur  Verny  demande 
que  l'on  établisse' des  écoles  exclusi- 
vement protestantes;  il  trouve  le 
mélange  des  deux  communions  dan- 
gereux. M.  Coquercl  remarque  que 
kl  fondation'  d*uûie  seule  école  ab$or- 


n'étre  pas   catholique.   Le  ConsùlU" 
tion/tel  disoit  samedi  : 

«  On  nous  signale  des  faits  nômbreni 
qui  atlesleroîent  de  la  part  dé  rantorité 
les  in  tentions  les  plus  malveillantes  à  i'é- 
gaixl  d* un  nouveaa  calte  qu'il  ne  noais  ap- 
partient ni  de  défendre,  ni  de  juger,  mois 
pour  lequel  on  ne  doit  pas  invoquar  en 
vain  les  droits  de  libre  exercice  que  U 
charte  a  reconnus  et  consacrés.  L'église 
française  de  M.  l'abbé  A uzou  est  ça  butte 
à  des  persécutions  de  jour  en  jour  renou: 
velées,  et  qui  scmbleroient  ne  devoir 
prendre  fin  qu  au  jour  où  cette  égalise  an- 
roit  cessé  d'exister.  Tout  récemment  une 
défense  de  la  mairie  de  Glichy  a  empêché 
do  transporter  h  la  chapelle  de  M.  Auioa 
le  corps  d'un  de  «es  paroissiens  décédé.  A 


(  4ai  ) 

Boulogne,  pix>cès  verbal  a  été  dressé  con- 
tre un  prêtre  de  cette  rommiine ,  parce 
qu*il  éloit  sort]  rcvêlu  de  sa  soutane,  et 
plus  tard  le  maire  a  de  nouveau  verbalise 
contre  cet  ecclésiastique ,  pour  constater 
quil  'Tcnoit  de  dire  la  messe  devant  une 
,  i^nniôn  de  phis  de  vingt  personnes.  A 
Paris,  une  conférence  avoit  été  annoncée 
p«rll.  l'abbé  Auzou,  sur  les  Jésuites  :  le 
coinmissaire  de  police  du  quartier  a  exigé 
xommunication  du  discours  qu'il  devoit 
prononcer,  et  quand  son  manuscrit  lui  a 
été  réndo ,  M.  Auzou  a  eu  tout  lien  de 
penser  qull  ferof  t  une  chose  peu  agréable 
à  Tantorité ,  s'il  donnoit  suite  h  la  confé- 
rence annoncée. 

>  Il  nous  semble  que  ce  sont-là  de  mi- 
sérables tracasseries ,  et  que  l'administra- 
lionjonetinrdle  'tout*àfait  indigne  d'elle^ 
en  se  faisant  l'instrument  des  haines  dé« 
Totes  qai  poursuivent  le  nouveau  culte. 
Qu'on  te  laisse  mourir  de  sa  belle  mort, 
b'îl  n*est  qu'âne  spéculation  peu  honora- 
ble ;  qu'on  n'empêche  pas  ses  développe* 
mens ,  ^U  renferme  les  germes  d'une  ré- 
forme nlile.  Dans  tous  lés  cas ,  le  seul  de- 
voir, oooHBe  4a' seul  droit  de  l'aulonté, 
est  de  prévenir  ou  de  réprimer,  dans  ces 
sortes  de  manifestations,  tout  ce  qui  se- 
roit  contraire  à  Tordre  public  ou  à  la  mo- 
rale. ».  • 


principes  étoient  intéressés  à  mainte- 
nir un  culte  absurde. 

Qu'on  le  laisse  mourir  de  sa  belle 
mon ,  dit  le  Constilutionnel ,  /il  ncsi 
qu\tne  spéculation  peu  honorable,  Mais 
au  contraire,  si  ce  n'est  qu'une  spc^ 
culation  peu  honorable ,  le  devoir  de 
Fadiiiinistration  est  d'empêcher  oue 


Ce  tendre  intérêt  n*est-il  pas  tou- 
chant? Cependant  il  faut  avouer  que 
les  faits  ci -dessus  cités  ne  semblent 
pas  Constituer  une  persécution  bien 
cruelle.  A  quoi  cela  se  réduit-il?  A 
deux  faits  pour  M .  Auzou ,  et  à  un 
fait  pour  Boulogne.  Nous  ne  doutons 
pas  qu'il  ne  fut  aisé  de  justifier  les 
maires  de  Clichy  et  de  Boulogne.  Le 
prêtre  de  Véglise  française  qui  de- 
meure dans  cette  deiliière  commune 
est  tombé  par  sa  conduite  dans  un 
-disci*édit  complet.  Quant  au  sieur 
Auzou,  la  manière  méuic  dont  le 
Coiuiilniioniuil  le  défend  ne  doit  pas 
le  flatter  beaucoup.  Le  journaliste 
n'ose  prendre  son  parti  ;  c'est  pour 
rhonneur  d'un  principe  qu'il  plaide 
^our  le  nouveau  culte ,  comme  si  les 


empêcher  que 
cette  spéculation  ne  fasse  des  dupes. 
Quoi!  on  toléreroit  un  homme  qui 
ferait  du  culte  un  objet  de  spécula0r 
tion,  et  qui  s'établiroit  chef  de  secte 
par  des  motifs  ])as  et  vils  !  £o 
vérité,  cette  inorale  est  bien  relâ- 
chée ;  elle  est  contraire  à  toutes  les 
règles  d'une  bonne  administration 
qui  doit  veiller  au  maintien  de  l'or- 
dre et  réprimer  les  spéculations  cou- 
pables de  gens  qui  n'offrent  aucune 
garantie. 

Le  principe  du  Constitutionnel,  que 
tous  les  cultes  peuvent  s* établir,  est  une 
absurdité.  Quoi  !  vous  laisseriez  s'é- 
tablir des  cultes  uionstrueux  et  in- 
fâmes ,  le  culte  des  fétiches  de  l'A- 
friaue  ,  celui  des  divinités  honteuses 
de  rinde  !  Non  ,  la  charte  n'a  pas  pu 
l'entendre  ainsi.  Elle  n'a  pas  pu  vou- 
loir autoiiser  des  spéculations  basses, 
un  charlatanisme  méprisable,  des  rê- 
veries ridicules.  Gela  seroit  contre  les 
règles  de  toute  société  bien  ordonnée. 
Les  lois  étemelles  de  la  morale  sont 
plus  précieuses  encore  que  la  liberté 
<àGs  cultes ,  et  d'ail Icui^  le  zcle  des 
défenseurs  de  cette  liberté  devient 
bien  suspect,  quand  on  ne  les  voit 
plaider  quepour  des  cultes  nouveaux; 
méprisables ,  également  destitués  de 
décence  et  de  foi ,  tandis  qu'ils  n'ont 
jamais  que  de  l'indifférence  pour  la 
religion  ancienne  et  véritable,  .et  des 
paroles  d'amertume  ou  de  haine  pour 
ses  ministres. 

Le  passage  de  la  princesse  Hélène 
de  Mecklembourg  dans  le  départe- 
ment de  la  Marne  a  été  marque  par 
des  cii  constances  qui  foiu  déjà  res- 
sortir quelques-uns  des  inconvénicns 
auxquels  donnera  lieu  l'armée  ^acuvv 


nous  d'une  princesse  d'une  religion 
différente  de  la  nôtre.  D'abord  les 
bruyantes  réunions  de  gardes  natio- 
naux et  autres  qui  dévoient  se  por- 
ter sur  le  passage  de  la  princesse,  et 
les  honneurs  qui  dévoient  lui  èti*e 
rendus,  ont  fait  supprimer  dans  bien 
des  paroisses  la  procession  de  la  Fête- 
Dieu. 

.  A  Cbàlons ,  où  elle  a  couché ,  à 
Epernay,  où  elle  a  déjeuné,  et  dans 
beaucoup  de  villages  et  de  bourgs  sur 
sa  route,  on  a  été  privé  des  cérémo- 
nies extérieures.  Ainsi,  pour  lendre 
des  honneurs  à  une  jeune  princesse 
luthérienne  ,  on  n'en  a  point  rendus 


(4*0 

•  Je  crois  qu'il  y  a  dans  l'Egiis^;  qne 
hiérarchie  établie  de  Dieu,  dont  les  hom- 
mes ne  peuvent  point  changer  les  rap- 
ports. 

•  Je  crois  que  le  pape  a  une  vraie  pri- 
maulé  d'honneur  et  de  juridiction  dans 
toute  rti^glise;  que  rantoritê  des  évêques 
ne  dépend  point  des  suffrages  du  presb/- 
t&re  ;  qu'il  faut  avoir  reçu  la  mission  des 
légitimes  supérieurs ,  pour  exercer  fes 
fonctions  de  pasteur,  et  que ,  tout  minis- 
tre qui  ne  la  reçoit  point  d'eux ,  ne  |)eol 
être  un  légitime  ministre  de  la  parole  de 
Dieu  cl  des  sacrcmcns. 

•  Je  crois  que  le  sacerdoce  est  indélé- 
bile ,  que  les  vœux  monastiques  et  reli 


à  celui  a  qui  ils  etoient  dus  avant  ,    .  »      •  »        .    •      v  i    i-u    ./t 

^  1  ^     P  .  I'   1         ^  !  gieux  ne  sont  point  contraires  a  la  liberté 

tout ,  et  la  religion  a  recule  devant  l  **  .      „  '    ,  .  »... 

1        '  ^11       ^r.^^       Tk^    naturelle,  que   le  manae^e  est  mdisso- 

les  convenances  de  la  politique.  De  j  ^  ® 

plus,  le  tumulte  du  passage  un  di-    ***"  ^' 
manche  a  été  pour  beaucoup  de  ca- 
tholiques un  obstacle  à  remplir  leurs 
devoirs  de  religion. 

Nos  princes  n'obligeoient  pas  au- 
trefois Dieu  à  se  cacher  en  quelque 
sorte  devant  eux.  On  se  rappelle, 
à  Chàlons ,  que  M.  le  duc  d'Angou- 
lème  assista,  en  1820,  à  la  procès-  1  simplement,  en  conséquence  du  décret 
sion   de   l'Assomption ,   et  y  donna  ;  précité. 

l'exemple  de  la  piété.  ,  jc  confesse  que  la  prétendue  consti- 

tution civile  du  cici'gé,  publiée  par  la 


•  Il  faut  croire  ces  TÔrîtés  pour  être 
dans  la  voie  du  salut;  on  en  seroit  de- 
hors ,  si  on  se  conduisoit  par  des  prin- 
cipes opposés. 

•  En  conséquence,  je  rétracte  libre- 
ment  et  volontairement  le  serment  que 
j'ai  eu  le  malheur  de  faire  parement  et 


La   pièce  suivante,  qui  nous  est  i  môme  assemhlcc.  est  fornaée  sur  des  pria 
Iressée  d'Arras,  est  trop  édifiante  j  cipes  hérétiques,  et 


pour  que  nous  ne  nous  empressions 
pas  de  Tinsérer  ;  c'est  entrer  dans  les 
vues  de  l'auteur  et  offrir  un  exemple 
consolant  de  retour  i\  la  religion  : 

RÉTRACTATION  DE  M.  PIERRE-FnANCOIS 

LAGACHE. 

«  Je  soussigné ,  prêtre  de  l'ancien  dio- 
cèse de  Saint -Orner,  natif  d'IIcsdîn,  y 
demeurant,  ûgé  de  8o  ans  environ ,  dési- 
rant mettre  ordre  à  ma  conscience  et  ré- 
parer les  fautes  dont  je  me  suis  rendu 
coupable,  soit  en  prêtant  le  serment  de 
l'assemblée  nationale  du  27  novembre 
1790,  soit  en  contractant  deux  mariages, 
dont  l'un  purement  civil ,  et  Tautre  civil 
et  religieux,  y  Ski  cru  devoir  faire  Ubrc- 
metU  les  déc/ara lions  ci-jointes. 


par  conséquent  héré- 
tique et  contraire  aux  dogmes  catholiques 
dans  plusieurs  décrets,  et  dans  d'autres, 
sacrilège,  schîsmalique,  renversant  les 
droits  de  la  primauté  du  Saint-Si^e, 
contraire  à  la  discipline  de  l'Eglise,  soit 
ancienne,  soit  moderne,  et  tendant  à  abo- 
lir la  religion  catholique. 

sJ'ahjure  toutes  les  erreurs  renfermées 
dans  cette  constitution,  et  me  soumets, 
d'esprit  et  de  cœur,  au  jugement  qu*cni 
porté  le  Saint-Siège,  et  que  les  légitimef 
éxôqucs  de  France  ont  accepté. 

>Jc  confesse  que  toutes  les  élections 
faites  par  les  districts,  conformément  a» 
décrets  de  ladite  assemblée,  sont  illégi- 
times, sacrilèges  et  nulles,  et  que  ceni 
\  ç\tC\  o^V  fcv(i  <£Vo^^  V  d^  églises  CBtbédralc» 


(  .4«î  ) 


oa  paroissiales ,  soit  vacantes ,  soit  déjà 
remplies ,  soit  déjà  érigées,  soit  de  noa- 
vcltc  et  illégitime  érection ,  n'ont  reçu  , 
ni  eu  aucune  juridiction  spirituelle  et  ec- 
clésiastique» pour  la  conduite  des  amcs. 

•  Je  confesse  que  les  ordinations  faites 
par  les  évéques  intrus ,  sont  sacrilèges,  et 
qQ'ofi  n*a  pu  les  recevoir  d'eux  sans  sacri- 
lège; que  les  délégations  et  l'autorité,  re- 
çuiw d'eux,  sont  nulles,  et  qu'on  n'a  pu 
les  exercer  sans  se  rendre  coupable  d'une 
intrusion  injuste,  et  que  tous  les  actes 
faits  en  conséquence,  sont  nuls. 

■  Je  renonce,  de  mon  plein  gré,  à  la 
prétendue  qualité  de  curé  des  paroisses 
où  j'ai  exercé,  et  que  j'ai  en  te  malheur 
d'usurper  ;  et  je  demande  pardon  à  Dieu, 
aux  pasteurs  légitimes  et  aux  fidèles,  des 
scandales  que  je  leur  ai  donnés  en  exer- 
çant les  fonctions  saintes,  sacrîiégcment 
et  sans  mission  canonique,  et  par  les  deux 
unions  illégitimes  et  publiques  que  j'ai  eu 
l'audacieuse  témérité  de  conlracter,  en 
violant  les  vœux  que  j'avois  faits  en  rece- 
vant les  saints  ordres. 

»  Je  reconnois  que  la  sainte  Eglise  ca- 
Ibollquc,  apostolique  et  romaine,  dans  le 
sein  de  laquelle  je  veux  vivre  désormais  et 
mourir^  est  la  mère  et  la  maîtresse  de 
toutes  les  autres  églises  ;  et  je  promets  et 
je  jure  une  vraie  obéissance  au  pontife 
romain ,  successeur  de  saint  Pierre  ,  et  le 
vicaire  de  JésusChrisL 

»  Je  promets  aussi  une  vraie  obéisssance 
à  Mgr  l'évéque  d'Arras ,  mon  seul  et  légi- 
time évéque  ;  et  je  proteste  que  je  me  sou- 
mettrai à  telle  pénitence  qu'il  lui  plaira  de 
m'imposer,  si  Dieu  me  conserve  la  vie , 
pour  expier  mes  fautes. 

•  Ainsi  Dieu  me  soit  en  aide,  et  ses 
saints  Evangiles. 

•  FaitàUesdin,  le  .  i836, 
en  présence  de  MAJ.  Dusautoir^  vicaire  de 
la  paroisse  d'ilesdln,  et  Vioilette,  prési- 
dent de  la  fabrique. 

•  Sui^'oient  les  signatures  : 

»  F.  jr.  LAGACHE9  DL'SAUTOIR,  vicaive, 
viOLLETTE  ,  PRi:vo»T  .  vlcaire  - 
générai ,  curé  doyen  d'Hesdin,  » 


après  sa  réta*actation ,  dans  les  senti^p 
mens  du  plus  sincère  repentir,  Ayant 
reçu  tous  les  sacreniens  de  VE^Vi^e  , 
et  muni  de  Tindulgence  pienièrê  în 
articula  mortis.  La  pièce  cL-dessus  ,a 
été  transmise  à  M.  Tévéque  d!Àrva^ 
par  M.  Pruvost,  curé -doyen  d'Hes- 
diu ,  grand-vicaire  du  diocèse,  et  elU 
est  certifiée  véritable  par  le  respec- 
table prélat. 

M.  l'évéque  de  MontpelLer  vient 
d'achever  la  visite  pastorale  de  l'ar- 
rondiiiseuieut  de  Béziers ,  de  sorte 
qu'en  m  oins  de  quatorze  mois  il  à 
parcouru  les  quatre  cinquièmes-  di: 
son  diocèse.  Le  passa{];e  du  pastciii! 
au  milieu  de  son  troupeau. a  été  mar- 
qué par  d'^beureux  retours  à  la  reli- 
gion. Des  vieillards,  des  jeunes  gens 
se  sontapprocliés  des  sacreniens.  Déj^i 
beaucoup  a  été  fait  pour  le  bitn  du 
diocèse.  Uue  école  ecclésiastique  a 
été  créée ,.  plusieui*s  établisse  meus 
pieux  et  cbarîtablcs  ont  été  fondés, 
une  salle  d'asile  toute  catholique  se 
prépare  à  Montpellier,  l'agraiidisse- 
meut  du  séminaire  est  assuré ,  et  la 
paix  a  été  rendue  à  des  paroisses  agi- 
tées et  divisées.  Ce  sont-la  des  faits 
dont  il  est  permis  de  féliciter  celui  à 
qui  on  les  doit. 


Une  lettre  de  M.  l'abbé  d'Alzon  , 
insérée  dans  la  Gazette  du  Bas^Lan- 
guedoc,  sous  la  date  du  23  mai ,  an- 
nonce qu'on  a  offert  depuis  quelque 
temps,  dans  plusieurs  maisons  de  Nîr 
mes,  des  exemplaires  de  la  Bible,  que 
l'on  dit  conformes  à  la  traduction  de 
^Sacy.  Pour  attirer  les  souscripteurs , 
on  leur  présente  une  liste  où  figurent 
les  noms  de  M.  l'évéque  de  Mont- 
pellier et  de  ses  grands -vicaires. 
M.  l'abbé  d'Alzon  est  autorisé  par  ce 
prélat  à  déclai  er  que  ni  lui  ^  ni  les 
membres  de  son  conseil ,  n'ont  sous- 
crit à  aucuu  ouvrage  de  ce  genre ,  et 
que,  consulté  par  un  de  ses  diocé- 
sains  ,  il  a  collationné  lui-inème  di- 
M.  Lagache  est  mort  dix  joui^    vers  passages  de  cette  édition ,  et  les 


a  trouva  falsifiés  dans  plusieurs  tex- 
tes nontroTcrsét  avec  les  proieslans. 
Si  à  Nhnes,  continue  M.  l'abbé  d'Aï- 
zon ,  on  a  abusé  du  nom  de  M.  lé* 
\é(]iie  de  Monlpellicr,  ne  ponrroit" 
on  pas,  dans  une  ville  vobine,  nbuser 
<lu  nom  de  M.  l'évéqne  de  Ntnies? 
Enfin,  M.  l'abbé  d'Alsan  est  éj;ale- 
ment  autorisé  à  déclarer  que  M.  l'é- 
vêque  de  Nîmes  et  ses  grand  s -vicaires 
ont  refusé  de  souitrire  à  celte  même 
édition,  «jue  l'on  disoit  être  une  teu- 
vre  de  propagande  catbolique,  et  où 
cependant  l'erreur  est  enseignée. 

Un  arrêté  du  niaire  de  Nantes , 
l'endu  sur  l'avis  donné  à  l'adminU- 
tralion  par  M.  l'évéque  de  la  sortie 
de  la  proi:eitsion  de  la  Fête  -  Dieu  le 
diinanclie  28  niai,  pour  parcoiu'ir  les 
rues  de  son  ancien  iiïnéraire  ,  pve»- 
cril  des  mesures  d'oidre  et  de  police 
pour  la  prnces.sion.  Les  habîlans  ont 
la  faculté  de  tendre  suivant  l'ancitn 
usage.  Ils  feront  balayei'  la  veille  au 
soir  le  devant  de  leurs  maisons,  et 
feront  enlever  les  matéiiiiux  (jui  se 
trouveroient  déposés  dans  les  rues.  Le 
jour  de  la  fêle,  depuis  neuf  lieuiesdu 
matin  jusqu'à  deux  lieures,  aucun 
conducteur  dechevaiix  et  de  voitures 
ne  pourra  parcourir  les  rues  où  doit 
passer  la  procession.  Il  est  défenilu 
d'encombrer  la  voie  publique  et  d'y 
faire  des  étalages.  Le  maire  ci-oit  de- 
Toir  i-appeler  à  ses  concitoyens  le  rev 
pect  et  le  bon  ordre  qui  conviennent 
dans  les  cérémonies  religieuses.  Tout 
ceci  est  extrait  de  l'arrêté  du  maire , 
M.  Ferdinand  Favre ,  du  22  mai. 

AI.  l'abbé  de  Vallongue  ,  cha- 
noine trésorier  du  chapitre  de  Saini- 
Uenis ,  vient  de  mourir  à  l'ù^e 
de  83  ans  (1).  M.  François-Allia- 
nase-Hibire  Causse  de  Yallongue 

(i)  IJn  journal  avilit  annonce  sa  mort 
sous  le  nom  «te  l'abbô-de  Vallangue ,  et 
lui  avoît  (tonné  la  qualité  d'ancien  g^nd- 
ricaire  à'Obn.  Peul  éfre  avoit-on  \onla 


(  4ii  ) 

étoit-né  le  3  mai  1754 ,  dans  le  dio^ 
cèsedèNîmei,  d'ude  famille  distin- 
guée du  pays ,  et  se  destina  à  l'étrt 
ecclésiastique.  Il  entra  en  licence  ci 
1776,  ei  étoit  de  Ja  maison  de  Na- 
varre. Il  étoit  de  la  même  licence 
que  M.  de  Tallevrand,  que  M.  l'é. 
vêque  actuel  de  Nîmes,  que  MM.  dt 
la  Fare,  de  Mons ,  de  Villêfrancoa  <, 
deCrouseilIca,  d'Usinond, 


évéqiies  il  y  a  quelquesl  anatci. 
L'abbé  de  Vallongue  n'achevli  jm 
sa  licence  ,  peut-être  paice  qu'il 
leiourna  en  Languedoc.  L'abbé  de 
Vallongue  ayant  été  ordonné  prê- 
tre en  1778,  M.  Cortois  de  Baloi*, 
évêqne  d'Alais  en  1776,  leprilpout 
grand  -  vicaire  et  l'emineBa  en  la 
même  qualité  à  Nhnes,  où  il  fut 
transféré  en  1784.  M.  de  Vallongue 
occupoit  encore  cette  place  au  coni- 
luencemcnt  de  la  i-évolution. 

A  celte  époque  fatale,  il  fut  six 
mois  en  prison  ,  et  resta  cadié  à  Pa- 
ris pendant  la  terreur.  Depuis  le  con- 
cordat, ilditassez  long-temps  la  messe 
dans  l'église  de  Bonne-Nootelle.  Lors 
de  la  formation  du  chapitre  de  Sainl,- 
Denjs  à  la  fin  de  181(J,  il  fut  nommé 
ciianoiue-trésoricr.  Son  aptitude  aux 
affaires  le  mit  en  état  de  rendre  ser- 
vice à  son  corps  dans  ces  premien 
trnips.  Il  supporta  avec  couiage  de 
graves  infirmités.  11  y  a  quelques 
années  ,  en  voyageant  à  pied  dans 
une  campague  écartée  ,  il  tomba 
dans  un  fosse  et  se  cassa  la  jambe. 
C  etoit  à  l'entrée  de  la  nuit ,  et 
personne  n'éloit  là  pour  lui  porter 
secours.  Il  eut  la  force  de  se  ti-alnn-à 
quatrepattes  jusqu'en  un  lieu  habile, 
ou  il  arriva  exténué,  ayant  perdn 
beaucoup  de  sang,  et  la  jambe  fort 
enflée.  Il  guérit  néamnoins.  11  y  a 
quelques  années ,  il  eut  la  cataracte  ; 


nyavoit  pasd'évéché 


lire  Aiai,,cai 

l'Ofïfi. 

Récemment  ,  le  même  journal ,  en 
rectifiant  la  première  erreur,  on  a  com- 
mis une  autre.  Il  a  donné  au  défunt  le 
nom  d'abbé  du  FaHo»gin. 


(4a5  ) 

cm  lui  fit  Topiératio^  sur  un  œil^  elle 
ne  réussit  pas ,  et  il  resta  presque  to- 
Laleiotent  aveugle.  Enfin  i  il  y  a  deux 
^qs  y  une  attaque  de  paralysie  le  priva 
à* une  partie  de  ses  mouvemens.  II 
exposer  va  néanmoins  sa  présence  d'es- 
prit, et  supporta  ses  maux  avec  pa- 
tience. Il  y  a  succombé  le  21  avril 
dernier,  paiement  regretté  de  sts 
confi'ères  et  de  ses  amis.  Ses  obsèques 
ont  eu  lieu  à  Saint-Denis  le  24. 

L'abbé  de  Yaliongue  étoit  parent 
deM. le  cardinal  de  Bausset.  Son  frère 
fut  maire  de  Niines  eu  1814» 


Des  voleurs  ont  enlevé  dernière- 
ment de  nuit  les  vases  sacrés  des 
églises  d'Ormes  et  d'AUibaudière , 
diocèse  de  Troyes.  Ils  ont  laissé  les 
pieds  en  cuivre  des  ciboires ,  et  ont 
pris  une  nappe.  On  suppose  qu'ils 
font  partie  d  une  bande  qui  a  voit  déjà 
commis  des  vols  à  Lusigny  et  ailleurs 
dans  le  même  diocèse  de  Troyes. 


Nous  avons  annoncé  dans  notre 
numéro  du  23  mai  que  V Histoire  du 
pontifical  de  Pie  f^II •,  par  M.  le  che- 
valier Artaud,  venoit  a  être  traduite 
en  italien  à  Milan.  Nous  apprenons 
qu'une  traduction  en  allemand  du 
même  ouvrage  va  parohre  incessam- 
ment à  Tienne  ,  eu  Autriche. 


POLITIQUE. 

Autrefois  c'étoient  les  princes  qui  se 
dérangeoient  pour  laisser  passer  Dieu; 
muQleaant  c'est  Dieu  qui  est  obligé  de 
le  déranger  pour  laisser  passer  les  prin- 
ces.. Les  journaux  rapportent  que  cela 
i^est  %a  dimanche  dernier  dans  plusieurs 
paroisses  du  déparlement  de  la  Marne,  ou 
le  saint  Sacrement  n'a  point  été  admis  à 
circuler  en  concurrence  avec  la  princesse 
Hélène,  à  laquelle  il  a  été  forcé  de  céder 
le  pas. 

Ce  qui  met  le  comble  à  cet  étrange  dé- 
rangement de  Tordre  moral  et  religieux, 
c'est  que  Iq  chapelaiu  prolestant  qui  ac- 
compagnoit  la  fiaocéc  du  Mecklembourg 


a  eu  sa  part  decetinconceva]>le  Iripmpl^e, 
et  qu'il  a  pu  juger  par  là  combien  il  lui 
sera  facile  de  faire  prendre  pot^ession  ù 
Luther,  son  maître,  d'une  terre  aus^  maj 
défendue  que  la  nôtre  contre  celte  nou: 
velle  usurpation. 

D'après  cela,  on  doit  trouver  tout  sim- 
ple que  la  princesse  iiélène  ait  dit  aux 
ha  bilans  d'£pernay,  en  passant  pMr  lenr 
ville,  qu'elle  se  sent  prise  d'enthousiasme 
|)our  la  révolution  de  juillet.  Vraiment, 
elle  n'est  pas  dégoûtée!  Après  tout  ce 
qu'elle  en  éprouve  de  galans  procédés, 
nous  serions  curieux  de  savoir  ce  qui 
pourroit  lui  convenir  en  France,  si  la 
révolution  de  juillet  ne  lui  convcnoit 
pas. 


Quand  on  arrange  des  fêtes  de  loin,  on 
n'est  pas  maître  de  choisir  les  circonslan- 
ces  dont  on  voudroit  qu'elles  pussent  être 
accompagnées.  Autrement,  on  auroil  pris 
sans  doute,  pour  los  réjouissances  du  ma- 
riage de  Fontainebleau,  un  moment  plus 
opportun  que  celui  où  il  a  fallu  les  voir 
attristées,  dès  le  premier  jour,  par  l'arri- 
vée des  courriers  d'Espagne.  Une  reine 
dont  la  position  se  lie  par  mille  points  de 
contact  et  d'affinité  à  tout  notre  établisse- 
ment de  juillet  ;  une  reine  qui  est ,  pour 
ainsi  dire ,  le  reOet  de  notre  image,  me- 
nacée plus  que  jamais  de  perdre  la  cou- 
ronne qui  lui  est  venue  par  la  voie  irré- 
gulîère  des  révolutions,  et  vivement  atta* 
quée,  pressée  et  plus  qu'à  demi -renver- 
sée de  son  trône  par  un  beau -frère  qui 
veut  reprendre  son  bien  où  il  le  trouve; 
celle  reine,  disons -nous,  ne  s'offre  point 
au  milieu  des  fêtes  de  sa  famille,  sonsun 
aspect  qui  convienne  pour  réjouir  les  re- 
gards et  les  cœurs.  Sa  situation  forme  né- 
cessairement un  nuage  désagréable  qui 
choisit  mal  son  temps  pour  passer. 

Ce  premier  côté  du  tableau  n'est  pas  le 
seul  malheureusement  qui  soit  sombre  et 
triste.  De  tous  côtés ,  la  misère  publique 
et  le  mauvais  état  des  biens  de  la  terre 
font  pousser  des  cris  d'inquiétude  et  de 
détresse.  Les  populations  souffrent,  le 
commerce  languit,  rirvdiistric  soTeppse; 


(436) 


on  n'entend  parler  qne  (finondations, 
de  sinistres  et  d'accidens  calamitenx.  Et 
comme  si  tout  cela  ne  suflisoît  pas  pour 
contraster  de  la  manière  la  plus  pénible 
avec  les  splendeurs  de  fétcs  et  les  magni- 
ficences de  cour,  le  hasard  veut  qu'il 
vienne  s'y  joindre  une  recrudescence 
inouïe  de  faillites  et  de  suicides.  Si  ce 
n'est  pas  là  ce  que  Ton  est  convenu  d'ap- 
peler de  mauvais  signes  et  de  mauvais 
auspices,  tant  mieux  ! 


On  a  dit  avec  raison  que  les  cinquante 
premiers  écus  sont  ce  qu'il  y  a  de  plus 
difficile  h.  fonder  dans  la  fortune  d'un 
homme.  Gela  est  peut-être  encore  plus 
vrai  à  dire  de  la  fortune  de  don  Carlos. 
Ses  cinquante  premiers  hommes,  ses  cin- 
quante premiers  fusils,  ses  cinquante  pre- 
miers écus ,  ont  dû  être  pour  lui  ce  qu'il 
y  avoit  de  plus  difficile  à  trouver. 

Aussi  rien  n*étonne  autant  que  le  point 
d'où  il  est  parti  pour  arriver  où  il  est 
maintenant.  G'^st  ce  qu'il  a  fait  dans  les 
commencemensqui  paroissoit  impossible. 
Mais  plus  il  a  fait  de  progrès  avec  ce  rien, 
plus  il  est  permis  d*attendre  de  lui  «  et  de 
compter  sur  ce  qu'il  est  capable  d'exécu- 
ter aujourd'hui  avec  les  moyens  qu'il  pos- 
sède. Ce  ne  sont  pas  les  fortunes  commen- 
cées comme  la  sienne  qui  finissent  mal- 
heureusement; le  ciel  les  bénitet  les  prend 
sous  sa  protection.  Quand  il  n'auroit  sur 
sa  belle-sœur  que  l'avantage  de  n'avoir 
pas  les  mains  souillées  par  l'or  impur  de 
la  profanation,  celte  différence  suffit  pour 
expliquer  ce  qui  arrive  à  leurs  deux  cau- 
ses. L'une  prospère  et  s'élève;  l'autre  dé- 
périt et  s'afïaisse  de  plus  en  plus.  Il  nous 
semble  donc  que  si  quelque  malheur ,  si 
quelque  revers  décisif  doit  arriver  en  Es- 
pagne, il  n'est  pas  naturel  que  ce  soit  du 
côté  d'un  homme  qui  est  parti  de  si  loin 
pour  monter  si  haut  ;  mais  bien  plutôt  du 
côté  de  la  femme  qui  est  partie  de  si  haut 
pour  tomber  si  bas. 


PARIS,  Si  MAI. 

M>  Alexis  de  Jtissicu  a  pri»  la  direc-  ( 


tion  de  la  poliee  an  minisière  de  l'inté' 
rieur. 

—  M.  de  Salvandy  a  donné  sa  démi^ 
sion  de  membre  du  consdl  général  à 
département  de  l'Eure. 

—  M.  de  Bonrqoeney,  preYnier  secré- 
taire de  famba&sade  française  à  Londie, 
est  arrivé  à  Paris. 

—  La  nouvelle  suivante  que 'publient 
les  journaux  ministériels  ne  prouve  pis 
que  te  frère  de  la  princesse  Hélène  ait  été 
favorable  au  mariage  de  sa  sœar.  comme 
ces  mêmes  feuilles  l'ont  un  instant  pré- 
tendu. 

«  Plusieurs  journaux  ont  dît  que  le 
grand-duc  de  Mecklembonrg  -  Scbwerin 
avoit  conféré  à  M.  Bresson  ,  ministre  de 
l'Yance  à  Berlin ,  le  titre  de  baron  ;  celte 
nouvelle  est  dénué  de  fondement.  > 

—  L'acte  civil  du  mariage  a  été  signé 
hier  à  neuf  heures  du  soir.  Le  mariage 
catholique,  dit  le  journal  ministériel,  a 
été  célébré  dans  la  chapelle  de  la  Tn- 
nilé,  et  le  mariage  protestant  dans  la 
nouvelle  salle  Louis-Philippe. 

—  IVf.  et  madame  Thiers,  invités  aux 
fêtes  de  Fontainebleau,  sont  partis potir 
cette  résidence  lundi  dernier. 

—  Le  hcy  Youssouf  est  allé  à  Fon- 
tainebleau. 

—  Pour  la  fête  que  donnera  l'Hôtel-de- 
Ville,  à  l'occasion  du  mariage,  le  préfet 
de  la  Seine,  dit  un  journal,  n'accorde  à  la 
chambre  des  députés  que  aoo  billeis 
d'invitation,  tant  pour  hommes  quepoor 
dames. 

—  Nous  avons  annoncé  que  la  garde 
nationale  de  Paris  et  de  la  banlieue  de- 
voit  donner  un  bal  an  duc  d^Orléans,  à 
l'occasion  de  son  mariage.  Pour  avoir  des 
souscripteurs,  on  envoie  des  circulaires  à 
domicile ,  et  l'on  fait  des  annonces  dans 
les  journaux. 

—  On  a  dit  que  l'enthousiasme  avoil 
été  général  à  Metz,  lors  du  passage  de  ii 
princesse  Hélène.  D'après  la  Gazette  à 
Mett,  il  y  a  eu  fort  peu  de  maisons  parti- 
culières illuminées,  et  les  drapeaux  trico> 
lorcs  qu'on  voyoit  çà  et  là  iudiquoieot 
la  démentie  des  fonctionnaires  publics» 


{^-  L*czpos!tîon  âmitielle  dé  l'Académie 
■de  riiidastrie ,  qui  devoit  avoir  lien , 
^  comme  les  années  précédentes,  à  l'Oran- 
/Iterie  des  Toileries,  le  i"  juin,  est  mo- 
;  mentanément  ajonrnée ,  ce  local  devant 
;   servir  aux  fêtes  du  mariage. 

—  Le  26  mai ,  à  l'issue  de  Taudience 
ordinaire  de  la  première  chambre  de  la 

"cour  royale,  une  audience  à  huis-clos  a  . 
eq  lieu  dans  la  chambre  du  conseil  pour 
juger  une  prévention  contre  un  institu- 
teur primaire.  La  présence  d'un  certain 
nombre  de  jeunes  filles  qu'on  avoit  fait 
venir  de  leur  village  pour  déposer  comme 
témoins,  indiqnoit  assez  la  nature  de  l'af. 
faire.  Les  débats  se  sont  prolongés  jus- 
qu'au lendemain.  Le  prévenu,  condamné 
en  première  instance  à  un  an  de  suspen- 
sion ,  a  été ,  sur  l'appel  du  procureur-gé- 
néral ,  soutenu  par  M.  Berville ,  avocat- 
général,  interdit  à  toujours  des  fonctions 
d'instituteur  primaire. 

—  Vendredi  dernier,  M.  Thillier ,  em- 
ployé à  l'octroi  de  Paris,  voyant  un  jeune 
homme  qui  venoit  de  se  précipiter  dans 
le  canal  Sainl-Mârlin ,  s'est  jeté  à  l'eau  et 
a  été  a.ssez  béureux  pour  le  sauver.  De- 
puis un  an,  c'est  la  septième  personne  que 
M.  Thillier  a  sauvée. 

—  M.  Gampuzano ,  ambassadeur  du 
gouvenieraeol  révolutionnaire  d'Espagne, 
a  écrit  au  Constitutionnel,  pour  démentir 
la  dépêche  qui  a  fait  tant  de  rumeur  à 
Madrid ,  et  courroucé  ici  la  presse  minis- 
térielle. 

—  Les  porteurs  de  rentes  espagnoles  se 
sont  réunis  le  2Ô  à  la  Bourse,  dans  la  sulle 
des  faillites.  Gomme  ils  étoient  peu  nom- 
breux ,  une  nouvelle  réunion  a  été  indi- 
quée pour  le  5  juin.  Alors  les  malheureux 
créanciers  de  l'Espagne  révolutionnaire 
auront  sans  doule  à  s'occuper,  en  outre  de 
leurs  désastres  déjà  connus;  du  non-paie- 
ment des  bons  du  trésor,  qui,  fixé  au 


(  4î^-) 


clarées  à  Paris ,  pendant  le  mois  de  mai  r 
h  plus  de  6a. 

—  La  statue  du  général  Foy,  par 
M.  Desprez ,  a  été  portée  à  la  chambre 
des  dL'puiés. 

—  La  Charte  de  i83o  dit  que  le  traite- 
ment de  M.  Pasquier  ne  sera  pas  aug- 
menté. 

— M.  Francisque  Michel,  qui  a  fait  un 
voyage  scientifique  par  ordre  du  ministre 
de  l'instruction  publique,  en  i853,  est 
envoyé  par  le  gouvernement  en  Angle- 
terre, où  il  devra  visiter  plusieurs  biblio- 
thèques. 

—  La  nuit  du  aS  au  3G  courant ,  un 
peintre ,  en  rentrant  chez  lui ,  a  été  atta- 
qué par  trois  individus;  l'un  d'eux  lui 
ferma  la  bouche  avec  la  main ,  les  deux 
autres  lui  enlevèrent  sa  montre  et  sa 
bourse.  Il  est  à  remarquer  que  les  attaques 
nocturnes  recommencent. 

— Vendredi  dernier,  un  jeune  homme 
a  été  arrêté  vers  deux  heures  du  matin , 
rue  Lepelletier ,  par  trois  bandits.  Heu- 
reusement que  des  passans  qui  se  trou- 
voient  sur  le  boulevard  ayant  entendu  ses 
cris  sont  vite  accourus  à  son  secours. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reçu , 
les  28  et  29  mai,  la  somme  de  579,904 fr. 
Les  remboursemens  demandés  se  sont 
élevés  à  la  somme  de  585, 5oo  fr. 

—  Le  plancher  d'un  appartement  de  la 
Gité-Bcrgère  s'est  tout  i  coup  écroulé. 
Heureusement  que  cet  appartement  n'é- 
toit  pas  occupé,  et  qu*il  n'y  avoit  personne 
à  l'étage  inférieur. 

—  Les  grandes  eaux  de  Saint-Gloud 
joueront  le  4  juin. 


NOUVELLES   UE8   PROVINCES. 


Nous  avions  sur  la  foi  d'un  journal  an- 
noncé que  Dclacollonge  s'étoit  échappé 
du  bagne  de  Brest,  et  avoit  passé  aux 
Etats-Unis.  Nousnesavons  ce  qui  avoit  pu 
1'^  mai,  a  été  ajourné  au  1"  juin,  par  un  !  donner  lieu  à  ce  bruit.  Delacollonge  écrit 
avis  assez  plein   de  charlatanisme  que  |  lui-môme  du  bagne  de  Brest,  le  26  mai. 


M.  Gampuzano  a  fait  publier  le  5o  avril 
dernier. 

—  On  élève  le  nombre  des  faillites  dé- 


qu'il  ne  s'est  point  échappé,  et  qu'il  n'en 
a  pas  eu  la  pensée,  il  paroît  qu'il  a  obtenu 
quelque  adoucissement  h  sa.  position. 


(  4*8  ) 


Ayant  contribué  à  propager  le  faux 
brait,  nou3  devions  nous  empresser  de  le 
démentir. 

—  On  consulfe  \eConititutionnel  sar  le 
Tait  suivant  : 

«  En  exécution  d'un  legs  antérieur  à  la 
première  révolution,  une  commune  de 
5eine-et-Marnc  jouissoit  du  droit  d'en- 
Toyer  ses  malades  à  l'hospice  de  Melun, 
à  qui  une  certaine  somme  avoit  élé  lé- 
guée pour  cet  objet  par  un  digne  ecclé- 
siastique de  là  contrée.  En  1802,  à  l'épo- 
que du  choléra,  on  se  rappela  lexistence 
de  ce  legs,  dont  Teiécution  avoit  élé  inter- 
rompue pendant  plusieurs  années.  La 
minute  du  testament  fut  retrouvée,  et, 
après  avoir  consulté  le  barreau  tout  entier 
de  Melun  qui  n'hésita  point  h  déclarer  Ta 
servHude  obligatoire,  le  testament  fut  si- 
gniGé  à  l'hospice  de  Melun  afin  d'éviter 
la  prescription.  Ce  fut  alors  que  le  préfet 
de  Seine-el-Marme  crut  devoir  intervenir, 
et  déclarer  qu'au  préalable  il  devoit  en 
référer  au  ministre  de  l'intérieur,  afin 
d'avoir  son  avis  sur  la  question.  Or,  de 


lions  de  provisear  du  collège  de  Nancy,  11 
été  nommé  inspccleur  de  FAcadémic  à  \ 
DouaL 

—  Dernièrement  II,  le  préfet  d'Am 
a  fait  une  visite  à  M.  Févéquedecdii 
ville,  pour  le  remercier  du  sèie  avecl^ 
quel  les  séminaristes  se  sont  portés  è  In- 
vailler  à  éteindre  l'incendie  qui  s'étoît  dé- 
claré chez  M.  Hallettc. 

—  M.  Garneray,  conservateur  dim- 
s(e  de  Rouen,  vient  de  donnera  dé- 
mission. 

—  Le  bateau  h  vapeur  la  Ville  Je  Bmo» 
parti  de  Paris  le  27  à  cinq  heures  du  ma- 
tin, est  arrivé  le  même  jour  à  Rouen  à 
huit  heures  du  soir. 

—  Meunier,  arrivé  au  Havre  le  29  mai, 
a  été  conduit  h  la  prison  en  attendant  le 
dépari  d'un  bâtiment  américain  qui  va 
faire  route  pour  la  Nouvelle-Orléans. 

—  On  écrit  de  Joigny  que  la  maladie 
qui  s'étoil  manifestée  dans  le  5*  régiment 
de  hussards  commence  à  perdre  de  sa 
gravité. 

—  M .  Rauler,  professeur  de  procédure 


puis  l'envoi  des  pièces  au  ministère,  le'  civile  et  criminelle  de  la  Faculté  de  droit 


18  juin   1834,  et  malgré  les  inn ombra- 


de  Strasbourg,  et  membre  de  la  chambre 


blés  démarches  faites  lanl  auprès  de  la    <^es  députés ,   vient  d'être  nommé  doyeu 


préfecture  de  Seine-et-Marne  que  dans 
les  bureaux  du  ministère  de  l'intérieur 
(direction  de  Tadministration  départe- 
mentale), le  ministre,  qui  apparemment 
a  mieux  à  faire  que  de  s'occuper  de  la 
santé,  de  la  vie  de  quelques  pauvres  ha- 
bilans  d'un  coin  obscur  de  la  France,  le 
ministre  n'a  point  encore  daigné  s'occu- 
per d'une  affaire  aussi  urgente.  Or,  dans 
ces  circonstances,  que  rcsle-t-îl  à  faire  à  ] 
la  commune  dont  il  s'agît,  afin  de  tirer 
M.  le  ministre  d'une  apathie  aussi  déplo- 
rable? n 

Le  Constitutionnel  répond  qu'on  a  bien 
fait  de  signaler  ce  sujet  de  plainte  à  la 
presse,  et  que  si  on  n'obtenoit  point 
de  résultat ,  il  faudroit  s'adresser  à  la 
chambre. 

—  A  Lille ,  les  rassemblemens  de  ces 
derniers  jours  ne  se  sont  pas  renouvelés. 

—  M.  llenneqnin,  que  M.  Guizotavolt 
àcbliiaùiï  y  a  peu  de  mois  de  se&  fonc- 


de  ladite  Faculté,  en  remplacement  de 
M.  Kern ,  qui ,  sur  sa  demande ,  a  été  ad- 
mis à  faire  valoir  ses  droits  I  la  retraite. 

—  Trois  individus ,  les  frères  Rougier 
et  Antoine  Feyssat,  ont  comparu  der- 
nièrement devant  la  cour  d'assises  de  la 
Creuse  comme  accusés  de  vol ,  pendant 
la  nuit,  chez  M.  l'abbé  Daix,  vieillardde 
80  ans ,  retiré  an  village  de  LavaL  I/od 
des  deux  frères  a  élé  acquitté  ,  et  l'aitie, 
en  faveur  duquel  le  jury  a  admis  desdr^ 
constances  atténuantes,  condamné  à  diui 
ans  de  prison.  Antoine  Feyssat  a  été  con- 
damné à  dix  ans  de  réclusion  et  à  fex- 
posilion. 

—  ija  dernière  foire  dta  Mans  acompte 
bien  peu  d'achelenrs: Celle  d'Angerscom- 
mence  mal. 

—  C'est  a  tort  que  plusieurs  jouniani 
ont  annoncé  que  la  Gazette  du  Limousin 
cessoit  de  paroi  Ire.  Cette  feuille ,  qui  n'a 
fait  que  suspendre  un  instant ,  comme 


(  429  ) 


»os  TaTOusdit,  ses  publications,  va  les 
indre  cette  semaine, 
r  .ir-  ijundi  dernier,  an  service  fahëbrc 
Il ^é  célébré  à  Lyon,  dans  la  chapelle  ex- 
pittlairë  dès  Broteaox  ,  en  mémoire  des 
^jfoonaâi  morts  le  39  mai  1793  en  Corn- 
bflillaQC  Tanarcbie. 

ir-^  lie  96. mai,  la  souscription  ouverte 
dlans:  les  bureaux  du  Réparateur,  en  fa- 
veur des  malheureux  ouvriers  de  Lyon , 
VélevOit ^  h'},,iiS  ïr,  55  c^ 

^-LeaS  mai,  dans  la  soirée,  le  sieur 
Mercier,  amnistié  de  la  catégorie  de  Lyon, 
^  été    arrêté  dans  cette  ville  par  trois 
ageias  et  conduit  h  la  préfecture.  Bientôt, 
le  brait  te  répandant  qu'on  amnistié  ve- 
noit  d'être  arrôlé ,  une  foule  nombreuse 
_  s'est  précipitée  vers  les  grilles  de  la  pré- 
feciure.  A  neuf  heures,  les  agens  de  po- 
lice ea  sont  sortis,  et  afiisistés  de  plu- 
sieurs gendarmés  et  de    soldats  de  la 
ligpe^  ont  amené  Mercier  è  la  prison  de 
Roanne ,  au  milieu  des  buées  et  deS  voci- 
fératioDS^  d  une  foule  toujours  croissante. 
— Le  général  de  iUgny  comparoitra  le 
lé  jtiiA    devaiit  le  conseil  de    guerre 
formé  h  MÀrSeHIe. 

' —  I3B'bii>rier  de  la  rafTitterie  que 
M.  V^rgocs''  a  établie  à  Bordeaux  ,  est 
(onibé  defnièoement  dans  une  inlmense 
chaudière  d'eau  bouillante.  -Quoique  re- 
tiré -presque  Beasilâit,  on  Cramt  polir  Ses 
jours. 

-^Le  117;  deux  déténus  du  Fort-du- 
Hâ,  ^ui  s'étbiieint  cachés  le  soir  dans  la 


le  même  jour  lui  a  fait  éprouver  une 
perte  de  4oo  hommes,  et  .s'est  retiré 
blessé  ,  aprts  avoir  perdu  le  brigadier 
Leon^  général  de  sa  cavalerie,  vers  Al- 
muderas,  sur  la  route  de  Sarragosse. 

Le  Journal  dés  Débats ,  apr&s  s*être 
plaint  du  laconismo  de  la  dépêche,  avoip- 
fait  pressentir  à  ses  abonnés  le  désastre 
des  christinos  dont  elle  parle  à  peine,  et 
qu'elle  cherche  à  faire  passer  pour  un 
avantage  chîîrement  acheté  ;  après  avoir 
dit  'aussi  qu'on  attribue  au  roi  Charles  V 
le  projet  de  lier  l'insurrection  de  la  Cata- 
logne à  celle  de  la  Navarre  par  un  appel 
aux  montagnards  Aragonnais  en  faveur 
de  sa  cause,  continue  de  la  sorte  :  «  La 
possession  de  Hoesca ,  ville  importante, 
capitale  administrative  d'une  province 
qui  est  formée  de  tout  le  Haut-Aràgon, 
rend  déjà  le  prétendant  maître  de  la  plus 
grande  partie  du  pays.  On  annonce  que 
dans  la  petite  ville  tfAyeAe,  à  moitié  che- 
min de  Sarragosse  à  Jaca,  et  plusieurs  au- 
tres situées  entre  Jaca  et  Huesca,  les  hor 
bitans  ont  chassé  ou  déposé  les  autorités 
de  la  reine,  et  proclamé  don  Carlos.  » 

—  Le  roi  Charles  V,  h.  son  arrivée  en 
Aragon,  a  adressé  atix  habitatïs  une  pro- 
clamation qui  établit  bien  la  dirférence 
qu'il  y  a  entre  Fâsurpation  qui  tourmente 
le  peuple  de  toutes  les  manières  dans  la 
Péninsule,  qui  formule  sans  cesse  des  dé- 
crets veXatdIres,  spoliateurs,  iniques,  qui, 
la  main  toujours  tendue  pour  recevoir, 
pour  prendre,  la  tient  fermée  dès  qu'il 


uup^'cvoiiée  assez  élevée.  Ils  s^  sont  en- 
suildvkisèé  glisser  le  long  d'une  ma- 
raille{  niais  aperçus  à  cet  instant  par  le 
guichetier  et  lesgardiens,  llsontété  pour- 
soww.et  «)rréléB,<ra«  à  la  barrière  dePes- 
s«c« -et  l'autre  près  de  rbôpital. 


chapelle,  sont  panenus  à  en  sortir  par  '  S*agitde  faire  honneur  à  ses  engagemens, 

et  la  légitimité  qui  se  regarde  au  contraire 
comine  le  soutien  du  peuple,  qui  veut 
son  bonheur,  et  faire  tout  pour  qu'il  ne 
lui  manque  pas  par  sa  faute.  Cette  pro- 
clamation engage  les  Aragon ais  h  conti- 
nuer leurs  travaux,  ^  ne  pas  craindre  la 
présence  sur  leur  tei'riloire  d'une  armée 
dont  la  mission  est  de  mettre  Tordre  h  la 
place  du  désordre,  qui  depuis  bientôt 
quatre  ans  ruine  l'Espagne.  Elle  est  sui- 
vie d'un  décret  portant  que  les  pro- 
visions, effels,  bagages  et  vivres  que  l'ar- 
mée prendra  pendant  f  expédition  seront 
payéscomptantaiiipiix  des  marchés  pu- 


EXTÉllIEUR. 

NOUVELUES  D'J$SPAGK£. 

Une  dépêche  télégraphique  publiée 
dans  notre  dernier  numéro  porte  que  le 
d4,  iïafftut .  don  Sébastien  est  entré  à 
Uneica.;.  qulrnbaren  l'y  ayant  ottaqué 


(43o) 


blics;  qac  tout  soldat  ne  pourra  rien  exi- 
ger dans  son  logement  qu'en  payant  Le 
décret  offre  aussi  des  avantages  à  ceux 
qui  viendront  grossir  les  rangs  de  la  légi- 
timité. 

—  Qq  craint  de  nouveaux  troubles  à 
Barcelonne,  où  vingt  mille  ouvriers  re- 
fusent de  reprendre  leurs  travaux.  Lamu- 
nicipalilé  qui  se  reconnoit  impuissante 
pour  les  prévenir  ou  les  réprimer,  a  en- 
voyé sa  démission  au  général  Parreno. 

.  La,députation  provinciale  également  ef- 
frayée de  l'esprit  d'anarchie  qui  s'étend 
dans  la  ville,  a  suivi  cet  exemple. 

—  Le  journal  ministériel  du  soir  pu- 
blioit  hier  deux  dépêches  télégraphiques 
dalécs  de  Bordeaux  le  2g.  «  Le  but  d'Irri- 
baren,  dis  eut- elles,  en  attaquant  l'expé- 
dition carliste  à  Huesca,  étoit  de  l'attirer 
dans  la  plaine  pour  se  servir  avantageuse-, 
ment  de  sa  cavalerie.  Sans  pouvoir  préci- 
ser la  direction  que  prendra  l'infant, 
toul  annonce  que  sa  première  marche 
sera  sur  Barbastro  où  il  se  renforceroit 
des  bandes  de  la  Catalogne,  pour  passer 
TEbre.  Ce  ne  seroit  qu'après  avoir  ré- 
uni toutes  ces  forces  que  la  grande  réso- 
lution de  marcher  sur  Madrid  seroit  prise, 
en  laissant  Valence  sur  la  gauche. 

»  L'expédition  étoit  encore  le  26  à 
Huesca,  et  s*y  fortifioit  » 

— La  même  feuille publioit  aussi  la  dé- 
pêche télégraphique  suivante  de  Perpi- 
gnan, le  29.  a  Le  23,  on  a  arrêté  vingt 
anarchistes  h.  Lerida.  On  assemble  des 
troupes  pour  s'opposer  aux  Navarrais,  si 
l'ennemi  se  présente.  Le  brigadier  Ayerbe 
poursuit,  avec  3,ooo  hommes,  les  bandes 
carlistes  du  district  de  Tarragone.  Le  28, 
Boyo  avoit  son  quartier- général  à  Alh, 
menaçant  Puycerda  sans  l'attaquer.  Le 
général  Oraa  est  de  retour  à  Valence 
pour  défendre  la  place  dont  Serrador  a 
pillé,  le  17,  un  faubourg.  Ce  chef  étoit 
le  22  à  Chelvaavec  4>ooo  hommes  et  5oo 
chevaux,  et  Cabrera  dans  les  environs 
de  Castellon  ,  avec  5, 000  fantassins  et 
600  cavaliers.  • 

—  Le  Moniteur,  après  avoir  répété  au- 
jourd'hui les  trois  dépêches  ci -dessus,  pu- 


blie une  dépêche  télégraphique  de  Bayon* 
ne,  le  3o  mai. 

«  L'expédition  carliste,  arrivée  le  94  à 
Huesca,  a  été  attaquée  le  même  jour  sons 
les  murs  de  cette  ville  par  Irribaren, 
qui  a  été  blessé  grièvement;  le  com- 
mandant  de  sa  cavalerie  a  été  tué;4oo 
christinos  Ont  été  mis  hors  de  combat 
Les  carlistes  sont  rentrés  à  Huesca 
avec  une  perte  plus  considérable.  Les 
christinos  ont  pris  position  à  Almo' 
deras.Le  26,  Bnerens,  sorti  de  Sarragossc 
avec  six  bataillons  et  5oo  chevaux,  est 
venu  remplacer  Irribaren.  Le  gouverneur 
de  Sos  annonce  que  le  même  jour  l'ex- 
pédition a  voulu  s'ouvrir  un  passage,  et  a 
été  rejetée  dans  Huesca,  où  elle  est  blo- 
quée. » 

Ainsi  les  4oo  carlistes  tués  dans  la  dé-' 
pêche  que  nous  avons  publiée  samedi 
sont  maintenant  remplacés  par  400  chris- 
tinos mis  hors  de  combat  Le  journal  of- 
ficiel a  soin  d'ajouter  pour  atténuer  Tef^ 
fet  de  cette  substitution  ,  que  la  perte  des 
carlistes  a  été  plus  considérable.  Avec  le 
temps  nous  connoStrons  Ja  vérité  qu'on 
nous  cache  maladroitement.  Une  armée 
n'a  pas  son  général  en  chef  blessé  griève- 
ment et  un  général  tué,  sanS^ avoir  à  re- 
gretter la  mort  de  nombreux  soldats. 

', —  Le  Moniteur  dit  aussi  que  les  carlis- 
tes en  JS'avarre,   ont  pris  Lerin,  et  atta- 
quent Lodosa. 

: —  La  Charte  de  i83o  annonce  ce  soir 
que  l'armée  carliste  a  quitté  Huesca  le  27, 
se  dirigeant  sur  Barbastro. 
.  —  Cette  feuille  publie  aussi  une  dépê- 
che diî  Narbonnev  le  3i  mai,  portant 
qu'un  officier  de  Ja  cavalerie  de  Koche- 
more  s'est  approché  de  la  frontière,  et  a 
annoncé  que  26  bataillons  de  Navarre  et 
2,000  chevaux  avoient  pris  h.  la  Conque 
de  Trempo,  1,000 cavaliers,  dcl'infante- 
rie  et  de  rartilleric,  et  que  les  carlistes 
avoient  occupé Benevarre  et  Montagnana. 
Ce  journal  dit  que  cette  nouvelle  de- 
mande confirmation. 


Un   ancien  payeur  de  régiment,   le 
nommé  John  Wood ,  dont  )e  ccneaupa- 


(  43'  ). 


Bit  fort  malade,  cberchoit    deniibre- 

^eot  à  se  faire  passer  pour  [a  roi  Ifgi- 

me  de  f'Anglelcrre.  Il  ■  été  arrêté  dans  ie 

bVtaîs  de  EeDSÎogLon,  habile  parlada- 

m  de  Kent  et  la  priucessc  Victoire,  sa 

jfiUe,  bËrllitre  présomptive  du  trône  hri- 

tonnîqiie,  comme  il  alloil,  at-ildit,  tiio- 

XMner  à  la  princesse  de  lerniiticr  leur  dif- 

dÈreod  par  ud  mariage.  Conduit  devant 

\e  nagialratdeKciiGinglon,  il  a  étébicn- 

lAtremis  en  liberté,  mais  5  la  coiidilioD 

gu'il  FCuoDCcroil  i  ses  folles  prélenlions. 

.   —  Le»  Donvelles  de  Naples  apporU'cs 

parle  Pkaramond  sont  du   ao  couraitti 

quelques  cas  do  choléra  continuoicnt  à  se 

manifester  de  temps  en  temps  dans  cette 

capitale. 

—  Le  17  avril  a  en  lieu  l'onverlure  de 
la  diète  de  la  principauté  de  Transyha- 
nie.  Le  malin ,  les  étals  se  sont  rendus  h 
Tégliae  dtholïque,  où,  après l'oûice di- 
vin, on  a  chanté  le  f  «ni  (ancfaSpirilui. 
L'archiduc  Ferdinand  y  assisloil,  et  le  len- 
demain le  acrment  a  été  prêté  entre  ses 
mains,  suivant  la  loi  de  174^- 

—  Toutes  les  rédoctions  de  l'armée 
an  tri  chienne ,  qui  avoîcnl  été  projeté-es 
antérieurement,  sont  ajonmées  jas(|(i'à 
nouvel  ordre. 

— -  On  lit  dans  la  Gaulle  tU  Peith,  que 
le  i5  un  orage  épouvantable  a  éclaté  il 
Ofcn.  La  grêle  et  la  pinte  qui  tomtioieiil 
par  lorrens  ont  occasionné  de  grands 
(lésaslrcs.  Plusieurs  personnes  surprises 
par  l'orage  lorsqu'elles  étoient  éloignées 
des  habitations  ont  perdu  la  vie. 

—  S.  M.  le  roi  de  Dan^marck  étoit 
parfaitement  rétabli  le  la  mai. 

~-n  On  écrit  d'Atlièn)»  le  8  mai  ;•  Le 
gonvenitment  a  reçu  le  4  'a  conGrination 
de  La  nouvelle  atQigcaiilu  qui  lui  étoit  par- 
venu* la  veilie ,  qne  la  peslc  venoil  de  se 
déclarer  à  Poros.  La  cuniagion  a  été  coni- 
(nunii|uée  par  un  bniîment  provcuaulde 
l'arossaniia.   • 

tlllAMIttlE  DE»  DÉPUIÈS. 


M.  Cunin-l!  ridai  oc  ou>re  la  séance  h 
deux  heures.  Le  président  procède  parla 


oie  du  sort  au  renonvellement  des  bit- 
reani. 
L'ordre  du  jonr  appelle  la  suite  de  la 

iscussion  sur  le  projet  rclaliraoi  sucres. 
La  chambre  s  adopté  dans  sa  dernière 
séance  le  modo  de  perception  ;  il  lui  reste 
;r  la  quotité  de  l'impôt.  Lacoramis- 
proposc  un  droit  de  10  fr.  par  10a 
kilogrammes.  Un  amendement  de  M.Dn- 
le  est  rejeté. 

.  Couin  développe  un  amende- 
.  qui  Ictid  i  élever  le  droit  bi  i5  fr. 
00  kilogrammes  de  sucre  bmi  autre 
que  blanc,  eti  i8fr.  pour  le  sucre  terré. 
"oninannonce  que  son  amendement 
qui  frappe  aussi  chaque  fabrique  d'un 
mpôt  annuel  de  5o  fr.  est  [iroiiosé  dans 
'hypothèse  que  les  droits  coloniaux  ne 
seront  pas  diminuées. 
Une  langue  discussion  s'engage.  M.La- 
vc-Laplagiie  veut  qu'on  s'occupe  de  la 
quotité  de  l'imp&I,  et  dit  que  l'inlérêldu 
trésor  eiigc  qne  le  dégrèvement  soit 
ê  arté.  Le  premier  paragraphe  relatif  k 
l'impôt  des  établissemens  est  adopté. 
Après  deux  épreuves  douteuses  sur  le 
chiffre  de  i5  fr.  par  loo  kilogrammes. 
on  passe  au  scrutin  qui  a  pour  résultat 
l'adoption  par  i48  boules  blanches  con- 
tre 147  boules  noires. 

UAM'EL   DU    CHAPELBT   KT  DV  ItORAine 

«E  L.v  8AI^TE   viEHGE,   d'aprts  lus 

docuuicns  les  plus  authentiques,  par 

M.  l'abbé  de  Sanibucy  (i). 

Il  n'est  que  troj)  commun  de  se  mo- 
quer des  dévolions  populaires,  et  de  mé- 
ser  sons  ce  nom  les  pratiques  les  plus 
pectables  et  les  plus  autorisées.  S'il  y 

les  ubus.  j'Ëglise  les  condamne;  mais 
qu'elle  approuve,  it  n'est  pas  permis 
de  le  biûiner,  et  c'est  une  prajidc  pré- 
somption de  pi-étendreétre  meilleur  juge 
qu'elle  de  ce  qui  est  propre  h  nourrir  la 
piété.  Des  incrédules,  des  proteslans,  des 
gens  du  monde  ne  sont  apparemment 
pas  bien  compéleus  pour  décider  de  ce 
qni  est  convenable  ou  utile  sous  ce  rap- 
port. Les  fidtle»  no  doivent  donc  pas 
(1)  ln-18.  CbexCaumefrÈres,  luedu 
PoI-de-Kcr-Saint-Siilpicc ,  5;  et  a«  bu- 
reau dcce  Journal. 


(43a) 


s'émouvoir  de  leurs  raîtleries,  et  ils  peu- 
vent être  sûrs  d  entrer  dans  l'esprit  de  la 
religion  en  observant  des  pratiques. que 
les  pasteurs  ont  -  approuvées  ,  et  aux- 
quelles le.Sain<hSiége  a  attaché  des  grâces 
particulières. 

Quant  à  U  multiplicité  des  dévotions 
que  Ton  se  plaît  5  critiquer,  dit  M.  Tabbé 
de  Sambucy,  c'est  un  reproche  injuste; 
il  en  est  des  dévotions  comme  des  mets 
dans  un  repas,  ou  des  fleurs  dans  un  jai*- 
din.  On  n'impose  à  personne  l'obligalion 
de  goûter  de  tous  les  mets  ou  de  culti- 
-  ver  loutes  les  fleurs.  On  ne  force  non 
plus  personne  à  embrasser  toutes  les  dé- 
votions. La  variété  des  fleurs  dans  un 
jardin  et  la  diversité  des  mets  sur  une 
table  sont  tout  à  la  fois  un  ornement  et 
une  nécessité  pour  s'adapter  à  tous  les 
goûts.  De  même  la  multiplicité  des  dé* 
votions  est  un  ornement  povr  la  piété  et 
une  ressource  pour  les  fldéles.  Ils  peuvent 
cultiver  parmi  les  dévotions  celles  qui 
sont  plus  analogues  à  leur  étal  ou  à  leurs 
besoins,  et  qui  ne  peuvent  pas  les  snr- 
,  charger  ni  nuire  à  leurs  devoirs  et  à  leurs 
emplois. 

Ces  sages  avis  de  l'auteur  se  trouvent 
dans  une  introduction  qu'il  sera  bon  de 
lire.  Il  entre  ensuite  en  matière,  et  traite 
d'abord  du  chapelet.  Il  indique  l'origine 
de  celte  dévotion .  distingue  les  divers 
chapelets ,  et  fait  connoitre  les  indul- 
gences qui  y  sont  attachées.  Dans  un  ap- 
pendice sur  les  chapelets-bagnes,  il  in^ 
vite  ù  se  défier  des  indulgences  qu'on  dit 
y  être  attachées.  Le  losaire  est  dû  à  saint 
Dominique.  L'auteur  trace  l'origine  de 
cette  dévotion  ;  il  parle  do  la  confrérie 
du  Rosaire,  de  la  fêle  du  Rosaire,  et  des 
différentes  sortes  de  rosaires,  entr'autrçs 
du  rosaire  vivant,  dont  l'usage  s'est  éta- 
bli depuis  quelque  temps.  11  donne  une 
méthode  pour  réciter  le  rosaire ,  et  mon- 
tre rexcellcnce  de  cette  dévotion.  Enfin 
il  traite  des  indulgences  du  rosaire,  de 
la  confrérie  du  Rosaire,  des  exercices  et 
«les  bonnes  œuvres  de  la  confrérie,  etc. . 
Quelques  prières  terminent  le  volume. 

L'estimable  auteur  recommande  in-* 


stamment  la  dévotion  du  rosaire  ;  il  cite 
des  exemples  de  grâces,  de  protection  , 
de  conversions,  de  guérîsons  opérées  par 
la  dévotion  à  la  samte  Vierge.  L'histoire 
ecclésiastique  et  Vhistoire  des  saints  of- 
frent en  effet  de  semblables  traits.  On  ne 
peut  pas  dire  que  la  dévotion  du  rosaire 
prévient  ou  soulage  tous  les  maux;  mais 
quand  elle  ne  les  guérit  pas,  elle  donne 
le  courage  de  les  supporter,  et  les  fait 
tourner  à  notre^sanctification. 

Ce  Manuel  est  approuvé  par  M.  l'Arche- 
vêque ,  comme  offrant  sur  la  dévotion 
du  rosaire  des  notions  précises,  authen- 
tiques et  édifiantes.  L'approbation  est  si- 
gnée de  M.  l'abbé  Le  Surre,  un  des 
grands-vicaires,  et  datée  du  29  mars  der- 
nier. 

-i^  cjétiutk,  3l&vtfu  Cf  €Ure. 


BOUnSG   DE   PAHI8   DU    31    MAI. 

CINQ  p.  0/0,  j.  (lu  22  mars.  108  fr.  50  c. 

QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mare.  09  fr.  50  c. 

TKOIS  p.  0/0,  j.  de  déo.  70 fp.  60c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  000  fr.  00  c. 

Âct.  de  la  Rapquc.  2440  fr  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Oblij.  de  la  Ville  de  Paris.  1190  fr.  00  c. 

Quatre  cairaux.  11 85  fr.  00  c. 

Caisse  hypothécaire.  817  fr.  50  c. 

Rente  de  Napies.  99  Tr.  (ibt. 

Emprunt  romain.  101  fr.  5/8 

Emprunt  Belge.  iOl  fr.  1/2 

Emprunt  d'IIaiti.  325  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  24  fr.  3/3 


ORNEMENS  D'EGLISE. 

JA1VS8E  ;  fabrique  et  magasin  de  flam- 
beaux agentés.  dorés  et  vernis;  girando- 
les, flambeaux  pour  bouillottes,  okme- 
MEKs  D* ÉGLISE  cu  cuivrc  ,  argentés  ,  do- 
rés et  vernis ,  tels  que  chandeliers,  croix, 
lampes  et  bénitiers,  soleils,  encensoirs  , 
pieds  de  calices ,  pieds  de  ciboires,  grand 
assortiment  de  modèles  nouveaux. 
Rue  Bourg-Labbé ,  3a. 

PARIS. IMPRIMERIE  D*AD.  LE  CLERE  ET  C*, 

Quai  des  Aiigustins ,  35. 


|1*A1II  BS  LA  RELIGION 

irott  les  Mardi,  Jeudi 
Samedi. 

On  pents'abonncrdesj 
.^*'eti5de  chaque  mois. 


N"  2819. 


SAMEDI  3  JLTV  1837. 


paix  DB  L^AaOlRIBlIBST.. 

Cr.  • 

I  an SS 

6  mois .....  1 9 

3  mois .....  lo 

1  mois 


5 


5e 


riBBUttS  ET   RAPPROCHEMENS. 


lies  discussions  qui  ont  eu  lieu 
dernièrement,  au  sujet  du  terrain  de 
rArthevêché  de  Paris,  ont  offert  plus 
d'une  preuve  de  la  persévérance  et  de 
la  ténacité  des  intérêts  révolutionnai- 
res, et  des  opinions  qui  ont  accablé 
de  persécutions  e^  de  ruines  la  reli- 
gion de  nos  aieux.  On  lui  raviroit  en- 
core, au  besoin,  jusqu'à  cette  appa- 
rence de  bienveillance  et  d'égards, 
dont  on  veut  bien  l'honorer  lors 
iiiêuie  qu'on  Tafflige  et  qu'on  la  dé- 
pouille. Remettre  en  crédit  les  prin- 
cipes spoliateurs  qui  ont  bouleversé  la 
France,  opposer  de  vieilles  arguties  à 
l'évidence  des  faits,  et  les  prétentions 
de  la  vieille  impiété  à  des  droits  im*^ 
prescriptibles,  tel  est  le  r^le  dont 
n'ont  pas  craint  de  se  charger  des 
Jionimesqui  veulent  cependant  nous 
persuader  qu'ils  sont  chrétiens  et  ca- 
tholiques,  et  qui,  par  le  personnage 
qu'ils  jouent,  détruisent  tout  ce  qu'ils 
font  pour  paroître  ce  qu*iU  ne  sont  pas. 

A  qui  persuadera-t  on  aujour- 
d'hui que  le  fameux  décret  du  2  no- 
vembre 1789,  qui  confisquoit  au  pro- 
fit  de  la  nation  tous  les  biens  du 
clergé,  ne  fut  pas  un  acte  illégal  et 
éminemment  injuste,  qu'on  ne  pou- 
voit  maintenir  que  par  le  despotisme 
d'une  révolution  anti-chrétienne,  et 
par  la  nécessité  de  se  soumettre  à  la 
loi  impérieuse  des  circonstances  ?  Nos 
concordats  et  nos  chartes,  nés  sous 
l'empire  de  ce  bouleversement  et  au 
sein  de  ces  ruines,  avoient  bien  éta- 
bli que  les  acquéreurs  de  biens  na- 
tionaux d'origine  ecclésiastique   ou 

Tome  XCin.  L'Ami  de  la  Religion. 


d'origine  patrimoniale,  seroient  inat- 
taquables dans  la  possession  des 
propriétés  acquises  ;  .mais  jamais  on 
n'a  voit  osé  prétendre  ,  loi-sque  les 
jours  du  scandale  et  du  fanatisme  pa- 
triotique furent  finis ,  que  la  spolia- 
tion du  clergé  et  des  nobles  éloient 
choses  justes  et  permises  ;  que  les  en- 
fans  privés  de  leurs  biens  par  l'émi- 
gration de  leur  père,  étoient  légale- 
ment dépouillés  ;  que  l'envahisse- 
ment des  demeures  des  évéques  et 
curés  constituoit  un  droit,  et  que  la 
nation  mise  en  possession  de  domai- 
nes immenses,  par  des  avocats  sans 
mission,  par  des  représentans  sans 
mandat,  étoit  par  là  même  investie 
d'un  droit  incontestable  sur  les  foi- 
bles  débris  échappés  ou  arrachés  à  la 
fureur  spoliatrice  des  vandales  con- 
stituans  ou  conventionnels.  On  diroit 
que  ces  erreurs  n'ont  pas  vieilli. 

Lorsque  ,1e  4  août  1789,  l'assem- 
blée constituante  supprima  toutes  les 
dîmes,  sans  exception  même  de  celles 
qui  n'étoient  que  des  rentes  en  na- 
ture, convenues  et  stipulées  dans  des 
concessions  d'immeubles,  cette  me- 
sure fut  regardée  avec  raison  comme 
un  attentat  à  la  propriété.  L'abbé 
Sièyes,  qui  avoit  des  dîmes,  traita 
de  plaisanteries  léonines  les  sophis- 
mes  dont  on  s'appuyoit  pour  ébran- 
ler de  la  sorte  une  des  bases  de 
l'état  social.  Trois  mois  après,  ce 
n'étoient  pas  les  diUâCs,  c'éloient  les 
biens  même  qu'on  asurpoit  avec  des 
subtilités  qui  s'appuyoient  d'une  Ina- 
nière  bien  plus  révoltante  encore  Àtu' 
l'oppression,  sur  l'émeute  excitée  par 
une  disette  factice  et  digne  de  la 
vimhcte  des  lois.  L'avocat  Thouret, 

28 


(  434  ) 


'Son  collt^ue  Chapelier,  et  d'autres 
sophistes  de  la  chicane,  avoient  ima- 
giné avec  un  trop   grand  sucres   le 
mot  de  propriété   fictive ,  pour  dé- 
pouiller les  ministres  des  autels  aui- 
quels  on  pouvoit  par  conséquent  tout 
enlever  ;  car  que  n'a-t-on  p;)s  le  droit 
4le  prendre  à  un  propriétaire  fictif, 
lorsqu'on  a  pour  soi  et  contre  lui,  les 
cris  de  la  canaille,  la  pui:$sance  de  la 
iauiine,  et  la  jnsticc  des  égorgeurs. 
}jé  boulanger   François  paya   de  fta 
tète  IV-Acelienle  doctrine  de  l.i  pro- 
priété fictive.  On  avoit  trouve  chez 
lui  quelques  pains  qu'il  avoit  réser- 
vés pour  ses  pratiques,  et  qîi'il  u'a- 
Toit  pas  voulu  livrer  aux  agens  féro- 
ces des  spoliateurs  de  rE;;lise.  A  cette 
époque  qui ,  loin  d'èlre  flétrie  A   la 
chambre  des  pair» ,    vient  d'y  être 
citée  comme  une  épcK|ue  de  légalité 
et  de.  justice,  on  sait  que  Li  révolte, 
les  assassinats  commis  par  le  peuple 
faisoient  voter  et  sauctionnoicnt  les 
mesures  que   le  génie   du   uiai  in- 
voquoit     contre     les     princes ,    les 
grands  et  les  prêtres.  G'étoit  ordinai- 
rement le  lundi,  jour  consacré  aux 
heureux  résultats  des  orgies  et  des 
débauches   «le    la  nuit  précédente, 
qui  étoic  choisi  pour  intimider  l'op- 
position monarchique  et  religieuse, 
et  emporter  d'assaut  les  lois  qui  dé- 
voient par  la  suite  couvrir  de  profa- 
nation» et  de  carnage ,  la  France   et 
r£urope.  Ce  fut  le  lundi  13  juillet 
1789,  que  Saint-I^azate  fut  pillé,  et 
que  les  meubles  révérés  du  bienfai- 
teur de  riiiiinanité  furent  enlevés  et 
brisés  par  nue  populace  en  délire. 
I>a  révfMnlion  ne  ]>onvoit  annoncer 
d'ïinc  manière  plus  précise,  que  Ihu- 
n;aiiîic  n'auroit  rien  à.  gagner  à  son 
.^■«r,;^«^^iyjphe.Ce  fut  dans  la  nuit  du  lundi 
-^r'^'an 'iyskM  4  août,  que  lesdhnesfu- 
t'/v.i.^pt  siifpiimécs.   La  spoliation  du 

/^■•,-  ■ 


I  clergé  fut  votée  dans  la  noit  du  landî 
au  mardi  3  novembre  de  la  même 
année  1789. 

Sans  doute  nous  devrions  oublier 
ces  faits  déplorables,  ces  époques  dé- 
sastreuses; maûcela  est-il  possible, 
lorsqu'anjourd'hul  on  en  fait  ud 
principe  de  droit ,  une  date  de  pos- 
session légale?  Il  y  a,  dit-on,  presciip- 
tioii  contre  le  clergé,  et  parcoasé- 
qiient,  un  titre  inattaquable.  Si  vous 
réclamez  la  prescription,  voutf  passez 
doue  condamnation  sur  Forigine  de 
la  f)ropri€té.  Pourquoi  donc  alors  in- 
voquer cette  origine? 

I. es gouvernemens,  comme  les  par- 
ticuliers, lorsqu'ils  veulent  la  justice, 
n'invoquent  la  presa'iption  que  par 
nécessité,  et  pour  éviter  de  graves 
|>erturbations?  Quelle  nécessité  for- 
çoit  M.  ie  comte  de  Porlalis  à  s'ap- 
puyer sur  le  décret  du  mois  de  no- 
vembre 17S9,  soit  comme  loi,  soit 
cDmiiic  constituant  un  droit  acquis 
par  la  prescripiioul   Quelques  bieu^ 
d'église,  des  temples,  des  maisons, 
échappés  au  vandalisme  des  mécréans 
et  des    révolutionnaires,    ne  sem- 
bloient  -  ils   pas    former    par    leur 
existence   même  et  leur  survivance, 
une  interruption  à  cette  prescription 
qui  ne  peut  prot^er  que  ce  qui  est 
sous  son  domaine  ,  et  dont  ie  privi- 
lège ne  peut  s'étendre  au-delà  des  mi- 
nes consommées  et  irréparables?  Et 
c'est  après  quarante-sept  ans  de  ré- 
signation et  d'abnégation  toute  sacer- 
dotilcyque  le  chef  de  la  cour  suprême 
de  justice  a  invoqué  contre  le  clergé 
une  jurisprudencequi  inquiète  d'au- 
tant plus,  qu'elle    prouve  toute  la 
force  vitale  des  principes  de  destruc- 
tion, qu'on  croyoit  surannés  et  flétiis 
pour  jamais ,  principes  dont  les  con- 
séquences sont  si  redoutables  pour 
les  débris  précieux  du  culte  catlioli- 


*^A 


^^y  ■ 


(435) 


qiic.  Certes,  ce  n'est  point  de  quel- 
ques perciies  de  terrain  qu'il  s'agi»^ 
soit  dans  cette  question  importante, 
c'est  du  système  et. des  doctrines  qui 
l'ont  résolue  ;  c'est  de  cette  révolu- 
tion qui  est  toujours  debout  pour  sa- 
per aujourd'hui  les  autels,  demain  les 
trônes  anciens  ou  nouveaux  ;.  c'est  de 
cette  hostilité  incessante  contre  les 
intérêts  de  la  religion,  hostilité  qui, 
pour  être  plus  poiie,  plus  riche  en 
protestations  de  bienveillance  et  de 
religiosité,  n'en  est  pas  moins  mena- 
çante contre  les  prêtres,  et,  au  besoin, ^ 
contre  les  rpis. 

La  constitution  civile  du  clergé, 
décrétée  contre  l'Eglise  en  1790 , 
mais  qui  préserva  de  Taliénation  les 
presbytères  et  les  demeures  des  évê- 
ques  dont  elle  deroit  conseiTer  les 
sièges  ;  la  loi  du  18  germinal  an  x , 
qui  a  établi  et  appliqué  le  principe 
de  semblables  réserves  ;  la  loi  de 
1817,  qui  a  déclaré  les  évêchés  et 
autres  institutions  ecclésiastiques  ca- 
pables d'acquérir,  ne  forment-elles 
pas  autant  d'époques  d'interruption 
à  la  prescription  qu'on  voudroit  in- 
voquer contre  le  clergé ,  en  l'éten- 
daat  aux  églises  et  aux  habitations 
qu'il  possède  encore?  Le  maintien 
de  ces  immeubles  n'étoit-il  pas  com- 
pris de  droit  dans  l'obligation  con- 
tractée par  la  révolution  elle-même, 
de  se  chai'ger  du  logement  et  de  l'en- 
tretien des  ministres  du  culte  catho- 
lique? Quand  les  établissemens  ec- 
c5lésiastiques  furent,  en  1817,  décla- 
rés, capables  d'acquérir,  et  par  con- 
séquent d'être  propi  iétaires ,  lorsque 
l'article  3  de  la  loi  du  2  janvier  de 
cette  année  a  décidé  que  les  immeu- 
bles ou  rentes  appartenant  à  un  éta- 
blissement ecclésiastique  «  seront  pos- 
sédés à  perpéluité  par  ledit  étàblis- 
^ment  et  seront  inaliénables ,  »  a- 


t-on  décidé  que  le»  Immeubles  ne^ 
cessaircs  à  ces  établissemens,  et  dont 
ils  avoient  la  jouissance,  ne  leur  ap- 
partenoient  pas?  M.  Portalis  recoh- 
noit  la  propriété  inaliénable  des  im* 
meubles  acquis  par  le  clergé,  en  vertu 
de  la  loi  de  1817,  soit  par  donation, 
soit  par  achat  ;  il  ne  reconnoit  pas  ce 
titre  aux  immeubles  dont  le  clergé 
avoit  la  jouissance.  Mais  pourquoi 
alors  la  loi  n'a-t-elle  établi  aucune 
différence  entre  les  uns  et  le» autres?' 
Pourquoi  »-t-elle  permis  même  de  les 
confondre  ?  Lorsqu'un  évêque  a  pu 
joindre  à  son  palais  ou  à  son  sémi- 
naire un  inmieuble  acquis  en  vertu 
de  la  loi  du  2  janvier  1817,  a-t-ou 
songé  seulement  à  établir  une  ligne 
de  démarcation ,  si  nécessaire  cepen- 
dant dans  le  système  de  M.  Portalis? 
Ëxiste-t-il  dans  toute  la  France  un 
seul  jardin  d'évêché  ou  de  séminaire 
où  on  ait  pu  lire  depuis  181T  :  Cette 
partie  du  jardin  est  aliénable ,  et 
celle-là  ne  l'est  pas?  Et  si  un  hâti* 
ment  a  pu  être  tout  à  la  fois  con-^ 
struit  sur  une  partie  de  terrain  alié* 
nable  et  sur  une  autre  qui  ne  l'est 
pas,  te  gouvernement  et  les  villea 
auront  donc  le  pouvoir  de  démolir 
une  partie  de  ces  bâtimens,  et  l'obli- 
gation de  respecter  l'autre  ? 

Au  reste ,  nous  savons  ce  que  pi'o- 
duit  la  logique  des  révolutions.  L'as- 
semblée constituante,  mille  fois  vain- 
cue par  la  force  de  la  logique  et  Tau-^ 
torité  de  la  raison ,  n'en  a  pas  moins 
triomphé  dans,  les  projets  que  la  rai* 
son  ,  que  l'équité  sembloient  renctre 
impossibles.  Elle  avoit  pour  elle  les 
fureurs  populaires  et  laudace  des 
factieux,  qui  ne  dévoient  pas  tarder 
à  la  décimer  elle-nièixie.  «  Les  gens 
de  votre  robe  me  regardent  com^Mt,; 
un  ogre  ,  disoït  un  jour  Mirabeaii<à 
un  jeuiie  prêtre.»  Ûeux  moU  après  , 

>  "28. 


(436) 


\'i>gre  ëioît  dévoré  par  le  poison  ;  et , 
un  peu  plus  tard,  les  subtils  avocats 
qui  s'étoient  joués  des  principes  éter- 
nel* d'ordre  et  de  justice,  expioient 
sur  réchafaud  le  succès  de  leni*s  théo- 
ries. C.  E. 

NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

■  ROME.  —  Le  vendredi  19,  le  Saint- 
Père  a  tenu  au  Vatican  nn  consis- 
toire secret,  où  ont  été  proposés  aux 
églises  suivantes  : 

A  l'archevêché  de  Bordeaux  , 
M.  Fjançois- Auguste  -  Ferdinand 
Donnet^co^djuteur  de  Nancy,  trans- 
féré de  Rosa;  à  -celui  d'Olinutz  , 
M.  Maxim ilien  -  Joseph  -  Godef roy 
Bacon  de  Somerau-^eeckh ,  prévôt 
de  la  métropole  de  Vienne  ; 

A  révêché  de   Montefiascone  et 
Gorneto ,   unis,  M.   Gabriel  comte 
Ferr«tti,  nonce  à  Naples,  transféré  de 
Seleucie  ^^Saluces^  M.  Jean-Antoine 
Giannottiyprécédemnient  archevêque 
de   Sassari  ;  à  Pouzzoies  ,  royaume 
de  Naples  (ainsi  que  les  six  suivans), 
M.  Pierre-Ignace  Marolda,  transféré 
de  Marsico  et  Potenza  ;  à  Casteila- 
mare,  M.  Ange-Marie  Scauzano ,  vi- 
caire-général de  Potenza  ;  à  Molfetta, 
Giovenazzo  etTerlizzi,  unis ,  M.  Jean 
Gonstantini ,  archidiacre  de  Gosenza; 
âAnglona  etTursi,  unis,  M.  An- 
toine Ginque ,  prévôt  de  Murano  ;  à 
Ugenla,  M.  François  Bruni ,  de  la 
congrégation  de  la   Mission,  supé- 
rieur de  la  maison  de  Bari  ;  à  Tri- 
vento ,  M.  Benoit  Terenzio  ,  curé  à 
Fondi  ;  à  Isemia,  M.  Janvier  Sala- 
dino ,  docteur  en  théologie  ;  à  Luni- 
Sarzane  et  Brngnalo ,   M.  François 
Aguini,  prévôt  de  la  collégiale  de 
Sainte-MarvB-des-Vignes,  à  Gênes  ; 
^Tentimille,  M.  Laurent-Jean-Ba}>- 
tiste  Biale,  prévôt  de  la  cathédrale  de 
Gênes;  à  Ogliastra  ,  en  Sàrdaignc, 
Ttf.  Vincent  Fois,  curé  de  la  cathé- 
drale de  Gagliari  ;  à  Spire ,  M.  Jean 
'Geissel ,  doyen  de  la  cathédrale  ;  à 
«Gap,  M.  Nicolas-Augustin  delà  Groix, 


grand-TÎcaire  de  Selley  ;  à  Verdun  , 
M.  AugttstiivJean  Letourneur,  cha- 
noine de  Paris  ,  grand-vicaire  de 
Soissons  ;  à  Albe  royale^  en  Hongrie, 
M.  LadislasliaronBarkoczy,clianoiiie 
d'Agria;  à  Belgiude  et  Semendrie, 
unis,  M.  Joseph  Schrott,  chanoine  et 
professeur  à  Zagrab  ;  à  la  Paix 
(Pace),  dans  l'Amérique  méridionale, 
M.  François-Léon  de  Aguirre ,  cha* 
noine  de  la  cathédrale  ;  à  Saint-Jean 
de  Guyo ,  M.  Joseph -Emmanuel  de 
QuirogaSermiento,  doyen  de  la  csr- 
thédrale  ;  à  Sonora ,  M.  Lazare  de 
la  Garza  ,  du  diocèse  de  Linarès  ;  et 
à  révêché  inpartUms  de  Rosa,  M.  An- 
toine Burbano,  des  ermites  de  Saint- 
Augustin  ,  nommé  suffragant  de  Té- 
vêquede  Popayan. 

Après  unecourte  allocution,  S.  S. 
créa  et  déclara  cardinal  M.  Louis 
Amat  de  Saint-Philippe  et  Sorso, 
archevêque  de  Nicée,  précédemment 
nonce  en  Espagne ,  né  à  Gagliari ,  le 
le  21  juin  1796.  Le  Saint-Père  ré- 
serva in  petto  un  autre  cardinal. 

On 'fit  la  demande  du  PatUitm  pour 
les  archevêques  de  Bordeauk  eld*OU 
mutz. 

Le  même  jour,  après  midi ,  le  nou- 
veau cardinal  se  rendit  au  Vatican , 
et  fut  présenté  par  M.  le  cardinal 
Lambruschini  à  Sa  Sainteté,  qui  lui 
donna  la  barrette.  Le  soir,  il  reçut 
les  félicitations  accoutumées  ,  et  il  y 
eut  les  illuminations  d'usage^^ 


L^inconstance  de  la  saison  produi- 
sant de  fâcheux  effets  pour  la  sauté 
publique  et  pour  les  biens  de  la  terre, 
M.  le  cardinal  vicaire  a  ordonné  des 
prières  publiques   dans    les   églises 
pour   éloigner  le  fléau  dont  on  est 
menacé*  Les  prières  auront  lieu  dans 
les  églises  où  se  fait  le  mois  de  Marie, 
après  Tinstruction.  On  exposera  les 
i (nages  révérées  de  la  sainte  Vierge 
Sa  Sainteté  a  accordé  une  indulgence 
plénière  à  ceux  qui  visiteront  trois  fois 
ces  images,  approcheront  des  sacre- 


M«ns  ^  pénilence  «l  d'euiliai 

cLprieront  auc  inleoliona  ordinaires. 

PABU.  —  On  a  vu  par  les  actes  du 
consistoire  ci-dessus  que  iiois  cvé- 

Ïues  avoient  été  piécunisë.s  pour  la 
rance.M.rarclievèquedeCoiiiiaux 
et  MM.  lescvèquesdeGap  i-t  deVm- 
dtin.  Comme  nous  l'avions  .laiut,  le» 
inronnationsdeMM.lesévêqucsDom- 
inéa  de  Marseille  et  de  Saiiit-FJour 
n'étoiefit  point  arrivées  à  temps  ;  eWes 
n'étoient  parties  de  Paris,  à  ce  qu'il 
paroil,  que  très-peu  de  jours  avaut  le 
consistoire. 

liC  mois  de  Marie  a  été  céléfai-é 
avec  plus  ou  moins  de  pompe  dans 
toutes  les  paroisses  de  la  capiialf. 
GfaaqvB  jouvéloit  marqué  par  dt; 

fîeux  exercices ,  par  des  dist:oui's  en 
honneur  de  la  sainte  Vierge  ,  et  par 
des  saluts  oix  les  fidèles  se  poitoîent 
avec  empresse  in  en  t.  Lederoici'  jour, 
31  mai,  M.  l'Archevêque  a  clos  le 
mois  à  Notre-Dame -de-Lorel te  ,  par 
u  a  sal  Dt  t  rès-solen  ii  el . 

lie  jeudi  ]•' juiu,  M.  l'Arclievéque 
a'  vbilé  l'église  Sàinl-Lauient.  Le 
matin  ,  le  prélat  y  a  célébré  la  messe 
et  préaidé  i  la  première  connuuriion 
des  enfkns qui eioient  au  nombie  de 
pi'èj  de  600,  et  auxquels  i)  a  adressé 
ttne  touchante  exhortation  stii-  la 
grâce  qu'ils  alloient  recevoir.  Après 
midi ,  M.  l'Archevêque  a  adiuiuisiré 
la  confirmation. 

Cette  paroisse  a-d'aittaut  plus  ht:- 
Boin  de  ces  exemples  de  piété  ,  que , 
lion  Loin  de  Ik  ,  deux  seclaiies  auda- 
cieux pi'êchent  ouvertement  l'im- 
piélé.  Dans  la  rue  du  fauboui'g ,  un 
•ieui'  Baudouin  a  choisi  pivciaénient 
celte  semaine  pour  prêcher  contre  la 
divinité  de  Jesus-Ghrist ,  et  sur  le 
boulevard,  un  autre  misérable  fait 
des  discours  sur  la  nécromancie.  Quel 
à -propos  dans  l'octave  de  la.Félc- 
Dieu  ! 


C43?) 


'  La  procession  du  saint  Sacrement  ; 
interdite  dimanche  dans  quelques 
hospices  pour  des  raisons  (|iie  nous 
tgnoi'ons  ,  a  eu  lieu  le  jetididu  l'ov- 
tave  à  l'hôpital  de  la  Chai  it«.  M .  l'abbc 
Salandre,  grand -vicaire  ,  officioil. 
M.  l'abbé  Le  Guillou,  un  des  aumô* 
niers ,  a  fait  exécuter  sa  musique  , 
avec  accompagnement  d'un  nouvel 
orgue. 

Les  journaux  du  gouvernemenl. 
rendent  compte  des  cérétuonfes  dit^ 
mariage  de  M.  le  duc  d'Orléans.  L« 
C/iarte  de  1S30  les  a  annoncées  d'a- 
bord d'une  manière  fort  succincte  : 

•  Le  mardi ,  à  nenf  heures  do  soir,  a 
commencé  ta  solennité  da  marisge  d* 
M.  le  duc  d'Orléans.  Le  mariage  civil  a 
ea  lien  dins  la  magnlGqDe  galerie  da 
Henri  II.  Le  mariage  catholique  a  été  et' 
iébté  dans  li  chai>elle  de  la  Trinité,  et  1» 
mariage  protestant  dans  U  nouvelle  salle 
Louis- Pfailipiie ,  située  sous  la  galerie  da 
Henri  IL  Cptte  triple  cérémonie  ne  s'est 
terminée  qu'à  onze  heures  el  demie» 

Le  Journal  dti  Déltals  est  beau- 
coup plus  étendu,  au  moins  sur  une 
partie  de  la  céréraanie  ;  voici  «on  ré- 


La  célébration  religieuse  du  mariag» 
ant  le  rit  catholique  a  eu  lieu  immé- 
diatement après  dans  la  grande  chipell» 
de  Henri  IV,  et  a  duré  une  demi*henre. 
M.  l'évéque  de  Meaui  a  odici^ ,  assisté  d^ 
Itl.  l'évCque  de  Maroc  l'n  partibut,  U  a 
adressé  à  LL.  AA.  ML.  un  discours  d'un» 
louchante  simplicité,  et  l'auguste  cérémiK 

est  terminée  pai  la  signature  de  l'acta 
religieux  sur  les  r^i sires  diocésains. 

Leroyalcortéges'eSlensuite-dirigé,  en* 
traversant  la  galerie  de  Franfoit  I",  Tes- 
calicr  à'AUxiadrt  et  le  vestibule  de  la- 
fOTtC'dorit,  dans  b  salle  deLouii-Phitippt.- 
sitnée  oa  rez-de-chaussée  sous  la  galerie 
de  Henri  II,  el  l'une  des  plus  brjllanles 

ions  du  goûl  si  ingénieux  et  si  royaK 

1  présidé  h  la  restauration  du  chfc-' 
C'est  dans  cette  salle  qu'avoil  élé- 
életù  an  autel  pour  la  cflû^ralion  du  mv 


riikge  9eUm  le  rit  luihérien  de  k  Ccmfes- 
iion  d!Aiig5boiirg  ;  et  tout  le  monde  a  été 
iiKppé,  en  y  entrant,  de  la  pensée  judi* 
dense  qni  avoit  fait  choisir  et  préparer 
p#ar  une  des  plus  àosières  cérémonies  da 
culte  protestant,  one  piëce  d'nne  décora- 
4îon  ai  noblement  simple  et  d'uti  goût  si 
sévère. 


(  438  )      - 

signé  par  les  époux,  par  la  fiunitte  royals 
etp«r  les  témoins  dans  Tordre  qni  avoît 
été  Snivi  depob  le  commencement  de  ces 
longues  et  imp^j^ûntes  cérémoniea.  » 


Ce  récit  nous  paroH  profondjéinent 
affligeant.  Cette  sécheresse  sur  la  ce* 
réinonie  dans  la  chapelle ,  et  cette 


,.    ,         .  _, ...  complaisance  à  raconter  les  raxÀndret 

.ijiaaUedel^isPhihpperMtoracon.  ^  ^^^^  ^^  j^  cérémonie  protwtanlc, 

ont  frappe  tous  les  lecteurs.  htJoW' 
nal  des  Débats  est  le  journal  d|i  h 
cour  ;  il  est  écrit  sous  les  inspirations 
du  château.  Or,  voyez  coiiime  il  s'ex- 
tasie devant  ]\].  Cuvier,  devant  son 
costume,  devant  son  discours,  devant 
la  grM^ité  reiigietise  du  culte  luthé- 
rien !  Les  préférences  du  courtisan  ne 
sont  ici  que  trop  manifestés.  Les 
beaux  esprits  vont-ils  se  tourner  da 
côté  des  protestans,  coiuuie  du  temps 
de  Marguerite  de  Yaioia?  A  quoi 
sommes-uous  desiiués? 

M.  révéque  d*Orléans  a  ordonné 
le  23  mai  des  prièi^ss  pour  les  biens 
de  la  terre.  Aptes  avoir  déploré  Tin- 
tempérie  piolongée  de  la  saison  et 
ses  funestes  effets  po^r  tes.prôcluc- 
tions  de  la  ^rre,  to^ites  ai  prci4igieu- 
sçm/$nt  reitarclées ,  le  prélat  s*aîfflige 
Siurjt^t  que  cçs  £»cheu$es  éw^uyes 
n'aient  point  fait  maître  dans  le  peu- 
ple des  sentiment  de  religion  et  de 
repentir.  Aucun  gémissepneol  reU- 
gi«îux,  dit-il,  n'est  venu  bdus  ^liici- 
ter  de  lever  nos  mains  'yjeiis  le  ciel  et 
de  prescrire  des  supplications  publi- 
ques. Il  «est  sûr  que  cette  apathie  est 
l^ien  ijésolante.    Autrefois  ,  daus  de 
pareilles  calamités,  le$  particuliers, 
les  corporations ,  les  vilM  ipême  s'a- 
dressoieiit  à  Tautorité  ecclésiastique 
ejL  réclaipoient  4es  prière^.  Aiijour- 
4'lmi  on  n'y  songe  pas;  on  n'élève 
nq'mt,  des  m^ins  suppliantes  Vers  ce- 
lui qui  dispense  la  chaleur  et  la  pluie. 
Qii  se  plaint,  op  miirniure,  et  on  ne 
s'ocpup^  point  d'apaiser  le  ciel  irrité 


sacrée  par  l'imposante  solennité  dent  elle 
a  été  aujourd'hui  le  témoin  :  sur  un  au- 
tel couvert  de  velours  ronge,  un  Christ 
entre  deux  flambeaux;  sur  une  table,  la 
Bible;  en  face  de  l'assistance,  composée 
des  plus  grandes  notabililés  du  royaume 
et  brillante  de  l'éclat  des  parures  et  des 
nnif ormes,  devant  la  famille  royale  si 
vraiment  auguste  par  les  vertus  des  pères 
et  par  le  nombre  et  ta  noble  distinction 
des  enfans ,  un  simple  pasteur  en  habit 
noir,  une  voix  douce  et  ferme ,  des  con- 
seils tendres  et  austères ,  une  gravité  reli- 
gieuse dominant  les  pompes  et  les  joies 
du  monde;  et  enGn  le  christianisme,  non 
plus  dans  tout  son  éclat,  comme  aux  ma- 
gnifiques  et  touchantes  solennités  du 
culte  catholique ,  m|iis  toujours  dans  l'i- 
naltérable puissance  de  sa  morale  su- 
blime. Telle  est  la  scène  que  nous  avions 
sous  les  yeux  ;  telle  est  l'impression  qu'a 
produite  sur  notre  esprit  cette  cérémonie 
luthérienne,  et  qni  sembloit  avoir  douce- 
ment succédé,  dans  tous  les  jcœurs,  aux 
émotions  plus  vives  de  la  grande  cha- 
pelle. 

«  M .  Gu  vier,  pasteur  de  l'église  réformée, 
a  padé  à  deux  reprises  ,•  et  nous  ne  crai- 
gnons pas  de  dire  qu'il  est  parvenu  plus 
qu'il  n'a  voulu  à  s'élever,  dans  la  seconde 
partie  de  son  discours ,  à  une  véritable 
éloquence.  Après  avoir  dit  au  prince 
royal  ;  «  Lou^-Ferdinand-Philippe  d'Or- 
«^léans,  vousdéclarex  prendre  pour  épouse 
»ljtôlèoe- Louise -Elisabeth  de  ilecÙem- 
»bourg?.»  et  fait  une  question  pareille  à 
l^  princesse,  le  pasteur  a  étendu  les  mains 
m^  la  ^te  de  LL.  AA.  RR. ,  et  les  a  unis 
e9  mariage,  en  ajoulant  ces  paroles  :  a  Ce 
»que  Dieu  f  joint,  que  l'homme  ne  le  sé- 


par  nos  péchés. 
>  P«re  pas  !•  Ensuite  l'acte  feligienx  a  été  I  -   M-  i'évéque  finit  en   ordonnant 


(  4*9  > 

tians  toutes  les  églises  une  neuvaine 
cle  saluts  et  des  prières  aux  messes. 


Un  luandemeut  de  M.  l'évêque  de 
Fréjus,  du  l*""  avril,  élablit  les  confé- 
lences  ecclésiastiques  dans  son  dio- 
cèse. Plusieurs  ecclésiastiques  dési- 
roieiu cette  mesure,  et  quelques-uns 
teuoieutdéjà  des  réunions  pour  cei  ob- 
jet.  Le  prélat  envioic  cet  avantage 
dont  jouissent  tant  de  diocèses,  et  se 
reprochoit  en  quelque  sorle  de  n'a- 
voir pas  encore  suivi  sur  ce  point 
l'exemple    de    ses    vénérables    col- 
lègues. Il  s'est  félicité  de  pouvoir  en- 
fla céder  en  uicme  temps  aux  vœux 
de  son  clergé  et  à  ses  propn^s  dé- 
sirs. Désormais  il  y  aura  dms  cha- 
que cantott ,  de  mai  en  octobre  in- 
clusivement^ une  conférence  eccié^ 
siastique  sur    l'Ecriture   sainte  ,  le 
dogme  et  la  morale.  Seulement,  il  y 
a  quatre  cantons  qui ,  étant  peu  con- 
sidérables, ne  formeront  que  deux 
•conférences.  La  conférence  est  fixée 
au  premier  joudi  de  chaque  mois.  Le 
inandement  règle  l'ordre  et  la  tenue 
àes  conférences,  qui  doivent  toujours 
coramencef  et  finir  par  la   prière. 
Cette  année ,  la  réunion  du  mois  de 
mai  n'a  eu  pour  objet  crue  l'élection^ 
du  secrétaire  et  la  désignation   de 
^rois  membres  chargés  de  traiter  les 
questions  proposées  pour  le  mois  de 
jUiu. 

Les  questions  pour  les  cinq  mois 
die  cette  année  embrassent  l'Ecriture 
sainte ,  le  dogme  et  la  morale.  Sur 
l'Ecriture,  on  examinera  les  difficul- 
tés des  incrédules  sur  l'authenticité 
du  Pentateuque  ,  sur  la  cosmogonie 
de  Moïse ,  sur  l'unité  de  l'espèce  hu- 
maine, surl'anciennetédu  monde,etc. 
I5lir  le  dogme ,  on  montrera  la  possi- 
bitieë  et  la  nécessité  de  la  révélation  , 
les  caractères  de  la  vi^ie  révélation  ; 
on  traitera  des  miracles,  des^prophé- 
ti€6 ,  de  rmdifîérence  en  matière  de 
i*eli^on'.  La  troisième  série  des  ques- 
tions rouie  sur  les  actes  humains  et 
la  conscience  ;  il  y  a  pour  cliaqjiie  mois 


un  CAS  de  conscience  à  résoudre. 
À  la  fin  du  mandement  se  trouve 
une  liste  d'auteurs  et  d'ouvrages  à 
consulter  sur  les  différentes  ques- 
tions. Ces  liuteurs  sont  piincipalc* 
ment  Bergier,  Bullet,  la  Luzerne  ,^ 
M.  Frayssinous,  etc. 

La  procession  générale   du    sa4nt,. 
Sacrement  a  eu  lieu  à  Nantes  le  di- 
manche 28 ,  favorisée  à  la  fois  par  le 
beau   temps  et  par  Tautorité  civile.. 
Elle  estsoriieà  onze  heures  et  demie 
de  la  cathédrale  ,  précédée,  escortée 
et  suivie   par  uu   bataillon  du  25* , 
dont  la  nmsique  éioit  aussi  là.  Qua- 
tre élégnns  reposoirs  étoient  élevé^i 
sur  le  Pilori ,  au  Change ,  au  Puit*^ 
Saint- Léonard  et    à    la    Préfecture., 
Les  enfans  des  écoles  chréiiennes  ^ 
conduits    pai-    leurs   pieux    institu- 
teurs ,  ouvroient  la  marche  ;    puis 
venoient  les  diverses  associations  re- 
ligieuses d'ouvriers ,    les    bannières 
des  différentes   paroisses,  les  sénû- 
naires,  le  clergé  de  la  ville  ,  le  cha- 
pitre,  et   enfin    le  coadjuteur  offi- 
ciant.   Une  indisposition  n  avoit  pas 
permis  à  M.  l'évè^ue  de  faire  la  céi  é- 
moniè.  Plusieurs  notables  habitans. 
sui voient  le  dais,  et  un  piquet  de 
gendarmerie  fermoit  la  procession. 
L'affluence  du  peuple  étoit  extraor- 
dinaire, et  cependant  aucune  irré- 
vérence n'a  été  remarquée.  Pendant 
deux  heures  et  demie  qu'a  duré  la. 
procession  ,   il  n'y  a  eu  que  des  dé- 
monstrations de  piété ,  de  joie  et  de 
resjiect  ;  c'éloit  une  sorte  de  protes- 
tation   contre   les    déclamations   de 
quelques  patriotes. 


La  célèbre  procession  dite  du  «5*»- 
cre,  à  Angers,  ne  se  tait  plus  avec, 
son  ancienne  pompe.  On  n'y  voit  plu» 
cet  appareil  et  ces  représentations 
que  la  loi  des  anciens  temps  avoit 
mises  en  usage.  Le  clergé  seul  ac- 
compagne le  saint  Sacrentent ,  que 
suit  une  foule  respectueuse.  Depuia  ^ 
1630 ,  les  autorités,  la  garde  uatior; 


<  44o  ) 

nale  et  la  troupe  de  ligne  ne  parois- 
soîeiit  plus  à  ces  solennités.  Cette  an- 
née, le  colonel  et  les  officiers  du  5* 
de  ligne  suivoient  le  saint  Sacre- 
ment ;  le  réginii^nt  fornioit  la  baie  , 
ouvroit  et  fernioit  la  marche. 


Nous  apprenons  qu'un  sieur  Au- 
gustin J^vagnino  et  son  associé ,  Ita- 
liens, font  une  quête  en  diverses  pro- 
vinces, et  spécialement  dans  le  Mord. 
Ib  se  disent  envoyés  par  M.  Scara- 
belli ,  évêque  de  Saraane  dans  l'état 
de  Gènes,  pour  recueillir  les  dons 
des  fidèles ,  afin  de  réparer  les  dés- 
astres causés  dans  ce  pays  par  les  [après. 
tremblemens  de  terre  de  l'an  der*  — 
nier.  Ils  sont  porteurs  d'une  autori- 
sation de  ce  prélat ,  et  il  est  même 
marqué  dans  sa  lettre  qu'il  est  ac- 


M.  Blanc ,  évêque  de  la  Nôuvelfe- 
Orléans,  parti  du  HaYre  le  24  dé- 
cembre, étoît  arrivé  à  la  Guadeloupe 
le  26  j^pvier-,  après  une  heureuse  tra- 
versée. Les  missionnaires  avoîent  pa 
dire  la  messe  tous  les  jours  ;  le  soir 
ils  chantoient  des  litanies  et  des  can- 
tiques. Ils  logèrent  tous  chc^z  le  curé 
de  la  Pointe-à -Pitre,  et  les  huit  reli- 
gieuses à  l'hôpital,  où  on  les  avoit 
gracieusement  accueillies.  Le  di- 
manche 29  janvier,  M.  l'évêque  offi- 
cia et  prêcha.  Le  bâtiment  devoit  re- 
mettre   à   la    voile   quelques   jours 


iUtlfTBrqis 


POLITIQUE. 

Dans  les  affaires  humaines ,  il  est  par- 
faitement permis  de  présumer  la  mort 
cordé  par  le  saint  Père  deux  ans  d'in-    des  princes  et  des  rois  comme  celle  àH 
dulgence  à  tous  ceux  quiprendroient    amres,  sans  offenser  personne.  Ce  n'est 
part  à  celte  bonne  œuvre.   Les  d*;ux    p^^  ^1^^  pi^g  téméraire  que  ceux  qui  ont 


étrangers  -  ont  obtenu  ,  dit  -  on ,  de 
quelques  évêques  de  France ,  la  per- 
mission de  quêter  dans  leurs  dio- 
cèses. 

Nous  ne  savons  de  quelle  date  est 
l'autorisation  de  M.  l'évéque  de  Sar- 


stipulé  un  douaire  de  trois  cent  mille 
francs  de  revenu  pour  la  princesse  (Je: 
It'nc  de  Mecklemhourg ,  dans  fa  pré- 
voyance de  son  veuvage. 

Rien  ne  s'oppose  donc  à  ce  que  noot 
établissions  ijci  la  prévision  de  dem  dé- 
princesse  qui 


xane.  Ce  qui  est  certam  ,  cest  que  .               •.     %         »   » 

M  ^      .         * -1         j"%         I  ^  ces,  par  suite  desquels  la  pnncessi 

ce  prélat  est  mort  il  Y  a  deia  quelques  .  '*„.            ^     \            ^  ^,  ... 

mois.  M.    Louis  Scarahelli,  évêque  vient  d  épouser  le  plus  proche  henUer  du 

deLuniet  Sarzane,  éloit  né  en  1755;  ^'  ^^^  i^rançais.  resteroit  veuve  et  mère 

il  appartenoit  à  la  congrégation  Ion-  ^  ""  "**  ^"  ^^  ^«^^  ^»"s  ce  cas.  les  lois 

dée  par  saint  Vincent  de  PaïU.  Est-il  ^«  **  monarchie  lui  conféreroien^  le  Utrc 

probable  qu'il  eût  chargé  des  laïques  ^«  ''^g^"^®  ^"  royaume,  et  elle  devien- 

d'aller  quêter  par   toute  la  France  droit  le  chef  de  l'état.  Une  fille  de  Luther 


pour  son  diocèse?  Il  auroit  du  choi- 
sir au  moins  des  hommes  distin- 
gués par  leur  piété  ;  or,  il  ne  paroit 
pas  que  ces  deux  élrangers  se  fassent 
remarquer  par  là.  Il  ne  paroît  pas  non 
plus  ti'ès-vraisemblable  que  le  saint 
Père  ait  accordé  une  indulgence  pour 
ces  quêtes.  En  produit-on  le  rescrit? 
Enfin,  les  deux  étrangers  ont  dit  s'être 
présentés  à  un  respectable  prélat  qui 
ne  leur  auroit  pas  permis  de  l'aire  des 
quêtes  dans  les  églises ,  mais  qui  les 
auroit  adressés  à  quelques  personnes 
généreuses  ;  or,  le  prélat  dont  il  s'a- 
git n'en  a  aucim  souvenir. 


sur  le  trône  de  I**rance,  et  son  chapelaia 
grand-aumônier!  Voilà  ce  qui  ne  8*est  ja- 
mais vu  dans  le  royaume  très-chrétien,  el 
ce  qu'il  éloil  réservé  à  la  révolution  de 
juillet  de  i*endre  possible. 

Qu'après  cela  on  vienne  noos  parler 
des  vertus  chrétiennes  de  la  famille  qui 
règne  maintenant  dans  notre  pays,  des 
pratiques  de  piété  de  quelques-uns  de  ses 
membres,  et  de  leurs  attendrissemens  sur 
les  souffrances  de  la  religion  ;  nous  pren- 
drons la  liberté  de  dem ander  là-dessus  d'an- 
très  garanties  que  des  paroles  et  de  simples 
apparences.  Il  s'agit  ici  d'une  chose  de  la 
dernière  gravité,  non  passeulementsous  le 


(  44i  ) 


rap{K>rt  de  la  religion ,  mtîs  aossi  sou&  le 
rapport  de  la  politique.  Nous  venons  de 
faire  envj&ager  jusqu'où  cela  peut  aller  en 
faisant  siéger  Luther  sur  le  trône  de  France 
à  côté  d'une  de  ses  filles.  L'hypothèse  que 
mous  avons  posée  ne  sauroit  avoir  échappé 
aux  nouveaux  parons  de  la  princesse  Hé- 
lène; et  dans  ce  cas,  ils  doivent  sentir 
quel  si  Tindifférence  leur  est  permise  en 
ce  qui  les  concerne  personnellement,  il 
ne  leur  appartient  pas  de  même  de  dispo- 
ser de  la  religion  des  autres,  ni  de  rien 
faire  qui  puisse  exposer  trente  millions 
de  catholiques  h  se  voir  présidés  par  une 
princesse  luthérienne. 

Dans  une  aussi  importante  matière, 
nons  devons  nous  abstcfiir  de  tout  juge- 
ment précipité.  Nons  ne  croyons  pas  être 
téméraires  en  disant  que,  si  la  famille  du 
toi  des  Français  ne  s'est  pas  réservé  sur  la 
princesse  Hélène  l'influence  nécessaire 
poar  obvier  aux  conséquences  que  nons 
venons  de  signaler ,  elle  a  eu  tort  de  sti- 
puler aussi  légèrement,  et  d'engager  le 
culte  de  la  majorité  des  Français  dans  des 
futurs  contingens  qui  ne  seroiont  pas  ac- 
ceptés, bien  certainement,  sans  des  résis- 
tances et  des  luttes  que  la  prudence  con- 
seille d'éviter. 

Il  paroît  que  la  garde  nationale  de  Meti 
ne  s'est  point  tenu  pour  dit  ce  qui  lui 
fut  signifié  il  y  a  six  ans  par  le  roi  des 
Français,  savoir  :  que  la  politique  ne 
la  regardoit  pas,  et  qu'elle  n'avoit  point 
à  se  mêler  de  ces  cboscs-là.  Elle  a  voulu 
recommencer  lors  du  passage  de  la  prin- 
cesse Hélène  ;' c*étoit  pour  mettre  sous 
son  patronage  une  pétition  dont  l'objet 
étoit  d'obtenir  une  amnistie  plus  large. 
La  garde  nationale  n'a  pas  été  plus  heu- 
reuse cette  seconde  fois  que  la  première  ; 
.elle  n'a  point  été  admise  à  présenter  sa 
pétition,  et  elle  s'est  vue  forcée  de  se  ra- 
battre sur  les  journaux  pour  lui  donner 
de  la  publicité. 

Tout  n'est  pas  agrément,  comme  on 


PAUIS,  2.4l}m. 

Le  collège  du  deuxième  arrondisse- 
ment électoral  de  l'Isère  est  convoqué  à 
Grenoble  pour  le  a4,  à  i effet  d'élire  un 
député  par  suite  de  la  nomination  de^ 
M.  Félix  Real  au  conseil  d'état. 

—  Au  dernier  renouvellement  des  bu- 
reaux de  la  chambre  des  députés,  ont  été 
nommés  présidens  :  du  premier  bureau, 
M.  de  Schonen  ;  du  deuxième,  M.  Jamin  ; 
du  troisième,  JVl.  Calraon  ;  du  quatrième, 
le  général  Schneider;  du  cinquième, 
M.  Guizot  ;  du  sixième,  M.  Cunin-Grî- 
daine;  du  septième^  M.  Caumarlin  ;  du 
huitième,  M.  Clément;  du  neuvième  et 
dernier,  M.  Duchatel. 

—  Après  avoir  échoué  à  Evreux,  M.  de 
Salvandy  se  présente  à  Nogent-le-Bo-: 
trou» 

—  Le  contre- amiral  baron  do  Mackao 
voit,  à  faire  partie  de  la  force  armée;  car  est  nommé  vice-amiral.  Le  capitaine  de 
c'est  là*dessus  qu'on  se  fonde  pour  empé-  I  vaisseau  baron  de  La  Susse  est  nommé 
cher  la  garde-citoyenne  de  manifester  |  contre-amiral^rv 


des  vœux  politiques^  Cepeiiilant  on  re- 
marque généralement  que  cette  défense 
est  levée  partout,  non  seulement  pour 
elle,  mais  pour  la  troupe  de  ligne,  quand 
elles  savent  se  borner  à  des  manifesta- 
tions d'enthousiasme  et  d'approbation 
sur  quelque  point  que  ce  soit  du  régime 
de  juillet.  Par  exemple,  dans  cette  occa- 
sion, il  n'auroit  tenu  qu'à  la  garde  na- 
tionale de  Metx  de  faire  admettre  son  suf- 
frage, tant  qu'elle  auroil  voulu,  par  écrit 
.ou  autrement,  si  elle  s'éloil  contentée  de 
dire  que  le  mariage  du  fils  aîné  du  roi 
des  Français  avec  la  princesse  Hélène  de. 
Mecklembourg  étoit  ce  qu'il  y  avoil  de 
mieux  assorti  en  fait  d'alliances,  sous  le 
double  rapport  des  convenances  de  reli- 
gion et  de  la  grandeur  politique.  Vrai- 
ment, les  pétitionnaires  ont  tort  de  s» 
plaindre;  c'est  leur  faute  s'ils  ne  sont  pas 
mieux  accueillis  ;  il^  n'ont  qu'à  se  renfer-- 
mer  dans  les  sujets  de  félicitations  et  s'a-: 
dresser  hardiment  aux  princes  comme, 
aux  ministres  de  juillet.  Armés  ou  non 
armés,  ils  peuvent  être  sûrs  qu'on  n'y  re- 
gardera pas,  et  que  tout,  se  passera  bien. 


(44a  ) 


—  Mil.  Qupariii ,  de  Paoge,  Lemer- 
cier,  de  Crillon  et  le  comte  (Pelet  de  la 
Lozère  ) .  ptin  de  France  ,  ont  été 
nommés  grands-oflkîers  de  la  Légion- 
dllonneor.  M.  de  Cambacérès ,  pair  de 
France ,  a  été  nommé  cberalicr  de  la  Lé- 
gion-d'IJonn  cor. 

—  Lé  baron  Sjivestre  de  Sacy  est  aussi 
nommé  grand-officier  de  la  f^égion-d'ilon- 
nem*.  MM.  Thénard«  Poisson ,  Gaj-Lns- 
sac  et  Arago  sont  nommés  comman- 
deurs. 

—  MM.  deBroglie,  Ségaîer,  Portails, 
de  Caax,  et  MM.  Laffilte,  Gurzot,  Bignon, 
IMichatel,  Gasparîn ,  Huroann ,  Pelet  (de 
la  Lozère),  Sauzet,  se  M>nt  troavés  an 
noDobre  des  invités  de  Fontainebleau. 

— Au  retour  de  Fontainebleau,  M.  Bn- 
mann  a  failli  être  victime  d'un  accident 
grave  :  la  voiture  dans  laquelle  il  se  trou- 
voit  avec  M.  Sauzet  a  été  emportée  par 
des  cbevaox  fougueux  :  M.  Uumann  ayant 
voulu  en  sortir,  a  fait  une  chute  assez 
violente. 


.  t 


fricbemeat,  tes  adjudicataires  des  éomf» 
de  boB  pooraoivts  pour  nalvlersation ,  la 
fermiers  de  la  chasse,  les  adjadicataufi 
de  cantonnement  de  pèche  et  les  portenî 
de  licence  poursuivis  \yonr  délits  dans  b 
cantonnemens.  Remise  est  auasi  aceoidfii 
de  toute  amende  de  loo  fr.  et  au-desoM 
qui  auroU  été  prononcée  en  mati^re  <k  ' 
police  de  roulage  et  de  grande  voirin 
L'ordonnance  fait  réserve  des  droib  dn 
pariicuHers ,  et  porte  également  que  la 
sommes  acquittées  avant  le  3o  mai  ne  se- 
ront pas  restituées. 

—  Le  lieutenant-général  Dnbreton  est 
nommé^  grand'croix  de  la  Légion-dfBon- 
nenr. 

— ^Un  Joumaf  prétend  que  t,5oocrofi 
d'honneur  seront  distribuées  à  Toecasioo 
du  mariage. 

—  Le  Moniteur  dit  que  c'est  ft  toit 
qu'on  a  annoncé  que  le  préfet  de  police 
avoit  été  à  Fonlalnebleav.  M.  Delesiert 
u'a  pas  quille  Paris. 

On  dit  que  trois  préfets,  IfM.  de 


—  Si  nous  en  croyons  les  correspon-  »  Jessaint,  Sers  et  d*Arroa,  vont  être  appe- 


dans  du  Catittiluiivnnel  à  Fontainebleau , 
la  ville  seroit  restée  indiflérente ,  tandis 
que  le  château  étcrft  dans  la  joie. 

—  Le  Monitemr  annonce  que  M.  le 
baron  de  Werther,  ambassadeur  de  S.  M. 
pnissienne ,  a  nétifié  à  Louis-Philippe  les 
lettres  de  son  souverain  qui  le  rappellent 
àBeriin. 

-—  M.  de  Werther  a  notifié ,  dans  la 
même  audience,  la  naûsance  d*un  prince, 
fils  de  S.  A.  R.  le  prince  Frédéric- Benri- 


lés  à  la  pairie. 

—  On  avoit  annoncé  que  la  nrtoar  de 
Fontainebleau  se  feroit  par  le  poilt  <fA»i- 
terlilz ,  les  boulevards  et  la  me  de  Riclie- 
lieu.  Les  jouniaux  minisléiiels  disent 
maintenant  que  Louis-Pfaili|ipe  et  Unité 
sa  famille  se  rendront  k  Hemllf  pour 
faire  leur  entrée  par  l'Arc-de-Trioapbc 
de  i'F^oile. 

—  Ce  que  nous  pensions  cal  arriva 
M.  Gampuzano,  ambassadeur  dTEapagne 
à  Paris,  vient  d'annoncer  aux  rentien  que 


Albert  de  Prusse. 
—  On  a  reçu  jeudi  à  Fontainebleau  la  ]  1^  paiement  de  novembre,  ajonrlié  M 
mvelle  de  la  mort  de  M.  Florimond,  i  i*'  mai»  pois  au  i*'  juin,  ne  peot  avoîi 


nouvelle 

marquis  de  Latour-Maubourg,  ambassa- 
ckeur  français  auprès  du  Saiot-Siége  ,  dé- 
cédé à  Rome  le  a 5  mai.  Il  étoit  attaqué 
depuis  quelque  temps  d'une  maladie  or- 
jganique ,  et  avoit  reçu  les  sacremens  plu- 
sieurs jours  auparavant 

—  Une  amnistie  vient  d'être  accordée 
pomr  les  délits  relatifs  aux  lois  sur  les'  fo- 
rêts et  sur  la  pèche ,  et  pour  délita  de 
«liasse  commis  antérieurement  au  3o  maL 
^nt  ciceptéi  les  contrevenans  pour  dé- 


lieu. 

— La  cour  de  cassation  a  rejeté  hier  k 
pourvoi  de  Marie -Françoise  Spal,  con- 
damnée à  la  peine  de  moit  par  la  coar 
d'assises  de  la  Moselle ,  comme  cooféM 
du  crime  d'infanticide. 

—  Les  sieurs  Boucher,  Richard,  Ah* 
tony  Dngdale  et  James  Aciand  ooapa* 
roissoient  mercredi  devant  là  siïite 
chambre,  sous  la  prévention  d'avoir pe- 
blié  nn  jonmal  anglais  {PiurU  Smn)  mm 


.  _    l 


(  443*) 


nncsmat.  Ilspréteiidoîent  qae  lear 
-fenille  ayant  remplacé  le  joarnai  intitulé  : 
Tfie  London  and  Paris  Courier,  ils  n*avoicnt 
point  'été  ténas  à  foire  un  nouveau  cau- 
tionnement.  Malfaeoreuftement  pour  la 
défense ,  4e  caulîonnement  en  question 
B'«pp«rlenânt  à  aucun  de  ces  messieurs, 
âwHt  été  rçUré.  Le  tribunal  les  a  condam- 
nés cbacoR  en  on  obois  de  prison  et  300  fr. 
dTameade. 

—  If.  Alexandre  Damas ,  condamné 
par  défaut  le  4  janvier,  à  i5  jours  de  pri- 
iOD.  pour  refus  de  service  comme  garde 
nalipàal,  avoit  formé  opposition  au  juge- 
ment.  Ne  s'étant  pas  présenté,  sa  condam- 
nation a  été  confirmée. 

-*-Lç8  inspecteurs  généraux  des  études 
viennent  dé  paitir  pour  leur  tournée  an- 
naeile  dans  les  départemens. 

— M.  Leret,  médecin  de  Bicétre,  vient 
de  partir  pour  visiter  les  établissemens 
d'aliénés  (f Allemagne. 


...v»^»^»..^.»»  w^.  ppiir  la  Nonvelle-Orléans  ;  mais  les  pas- 

".rM/L^'(iiu"de  oiatigny.  commis  de  H*^^"  •  ^^^  '•  ^^'^'^  «^  *^^'  étant  ve 


première  classe,  a  été  nommé  commis 
principal  de  la  marine. 

— Btln  et  Laporte,  récemment  sortis 
des  prlMH»  de  Poiasy,  où  fis  ont  subi  trois 
années  dé 'détention  pour  %o)s,  ont  été 
arrêtés  féiercredi  au  moment  où  ils  rc- 
eommençoicnt  leur  coupable  industrie. 

—  Une  feaune  que  la  folie  seule  peut 
excqser,  iprès  avoir  brftlé  ses  effets,  son 
linge,  même  des  billets  de  banque  et  des 
loacriptioBS  jôe  rentes  de  Naples ,  pour 
qu'à  sa  mort  il  ne  restât  rien  à  son  mari, 
sTesl  Jetée,  par  une  croisée.  Lorsqu'on  l'a 
rilevée ,  dit  un  Journal ,  pour  la  monter 
dans  son  Jit,  elle  n'a  manifesté  aucun  re- 
gret ;  elle  a  refusé  les  secours  de  la  religion, 
eC  déchiré  avec  les  dents  l'appareil  qu'un 
ebimrgien  venoit  de  mettre  sur  sa  bles- 
sore.  Cette  femme ,  qui  a  voit  un  enfant 
jeune  encore .  et  qu'elle  a  ruiné  en  vou- 
lant ruiner  son. mari,  est  morte  sept  heu- 
res après  sa  chute. 

•^  Mardi  on  a  fait  fonctionner  à  La 
l^lletle,  pour  la  première  fois,  une  grande 
voîtai'e  publique  mue  par  la  vapeur,  pour 
les  routes  ordinaires.  Elle  est  de  llnven- 
tion  de  M.  Giavière.  Portant  trente  per- 


sonnes, il  a  été  constaté  que  cette  voiture 
ponvoil  faire  six  lieues  à  l'heure. 

— M.  Gockerill  a  signé  avec  le  ministre 
du  commerce  un  traité  additionnel ,  par 
lequel  il  s'engage  &  faire ,  conjointement 
avec  la  ligne  principale,  un  embranche- 
ment sur  Cambrai,  sans  subvention  du 
gouvernement. 

NOUVELLES   DES  PnOVl.^CES. 

C'est  le  10  juin  que  doit  avoir  lieu  VU 
naugu'alion  du  musée  de  Versailles. 

—  M.  Descharops ,  meunier  à  Laigne-: 
ville  et  membre  du  conseil  d'arrondis-^ 
sèment  de  Clermont  (Oise),  s'étant  ap- 
proché trop  sans  précaution  des  méca- 
niques de  son  usine ,  a  été  accFpcbé  par 
ses  habits  et  broyé  sous  les  engrenages.  ) 

—  Meunier  devoit  s'embarquer  ,  ail 
UavriC,  sur  le  uaviie  Concorda  en  partance 


nus  déclarer  au  capilaiqe  qu'aucun  d'eux 
ne  consenXiroit  à  voyager  avec  lui ,  le 
sous-préfet  a  dû  en  référer  à  Taotoritéi 
supérieure.  Meunier  reste  provisoire- 
ment dans  la  prison  où  il  a  été  déposé. 

—  On  lit  dans  le  Courritr  de  la  Meiue , 
que  le  préfet  et  un  sous-préfet,  qui  ao^ 
eompagnoient  la  prineeaae  Hélène  à  son 
passage  dans  le  département,  ont  failli: 
être  tués  par  l'incnrie  d'un  postillon.  Le* 
préfet,  asses  grièvement  blessé,  est  dans 
l'obligation  d'interrompre  ses  fonctions 
pendant  une  qoinaaine  de  jours.  M.  1» 
sons-préfet  a  été  moins  maltraité. 

—  Dimanche  dernier,  deux  individus, 
qui  avoient  passé  une  partie  de  la  jour- 
née à  Barbin ,  traversoient  l'Ërdre  à  diir 
heures  du  soir,  pour  retourner  à  Nantes. 
L'nn  d'eux,  encore  jeune ,  et  qui  sens 
donte  étoit  pris  de  vin ,  se  chargea  de 
conduira  le  bateau ,  malgré  toutes  les 
représentations  qu'on  putlui  faire*  il  pm^ 
rolt  qoei,  vers  le  milieu  de  la  rivière,  ik 
seAdormirent  tous  denx.  Quelques  mi- 
nuits après,  celui  qui  n'étbit  point  chargé 
de  ramer  fut  réveillé  par  le  bmil  d^un 
corps  qui  tomboil  dans  la  rivière  ;  c'étoît 


.  t444 

son  ctmarade  qai  venoît  de  dispiiottre  • 
et  qu'âne  nnil  fort  sombre  ne  lai  permît 
pas  de  secoorir. 

—  M.  de  Boargoing  écrit  de  Mouron 
(Nièvre)  qu'il  étoit  fort  tranquille  dans 
«>n  habitation, lorsque  la  brigade  de  gen- 
darmerie de  la  Charité  fit,  le  ao  mai,  une 
«xcursion  chex  lui .  et  s'empara  d'une 
Vieille  veste  que  son  cuisinier  a  voit  pla- 
cée an  haut  d'un  grand  bàtoo  pour  aver- 
tir des  (léchenrs  établis  sur  la  rive  gauche 
de  la  I^ire,  qu'il  avoit  besoin  de  poisson. 
Il  paroft  que  l'autorité  supérieure  ,  aver- 
tie faussement  qu'un  signe  séditieux ,  un 
drapeau  blanc ,  flottoit  à  Mouron  .  avoit 
donné  l'ordre  aux  gendarmes  de  partir 
an  galop  pour  s'en  saisir. 

—  M.  Baudrier,  président  du  tribunal 
de  première  instance  de  Lyon  ,  vient  de 
mourir. 

—  M.  Tipbaine,  arrêté  préventive-- 
ment  à  Lyon  comme  faisant  partie  de 
sociétés  illicites ,  a  été  mis  en  liberté. 

—  Une  diligence  qui  fait  le  service  de 
Marseille  à  Aix  a  versé  le  27  mai*  Un 
étudiant  et  une  femme  ont  été  griève-' 
ment  blessés. 

—  La  misère  est  fort  grande  dans  le 
département  de  la  Loxère,  par  suite  du 
long  hiver  que  nous  avons  eu. 

—  Une  maison  de  commerce  de  Mèie 
(Hérault) ,  vient  de  suspendre  ses  paie- 
mens.  Cette  faillite  sera  très- considéra^ 
ble.  On  parle  de  i,5oo,ooo  francs. 

—  Il  paroît  que  de  nombreux  voleurs 
8C  sont  établis  à  Bordeaux.  Les  feuilles 
de  cette  ville  sont  continuellement  rem* 
plies  de  leurs  méfaits. 

—  Ija  malheureuse  correction  que  dos 
chasseurs  du  la*  régiment ,  en  garnison 
à  Libourne ,  donnèrent  dernièrement  à 
leur  camarade  Cbevrolat ,  et  qui  fut 
cause  de  sa  mort ,  a  nécessité  une  en- 
quête. Deux  chasseurs  sont  traduits  de- 
vant le  conseil  de  guerre  comme  préve- 
nus d*homicide  involontaire  ;  a4  autres 
ont  été  punis  d'un  mois  de  salle  de  po- 
lice. L'adjudant  de  semaine,  le  ibaréchal- 
des-logis  de  garde  ont  été  également 
punis  disciplinalrcment. 


KXTÉBIBUB. 

NOUVELLES  D'ESPAGNE. 

D'après  lés  nomreHes  de  Madrid,  à 
34  mai,  les  embarras  grandissent  aetié 
du  ministère.  Les  cortès  ont  décidé  à'W 
forte  majorité  que  M.  Mendixabal  ro^ 
droit  compte  dans  le  plus  bref  délai  à 
l'usage  qu'il  a  fait  du  vote  de  confiauecL 

—  Les  cortès  ont  adopté,  le  i5  mii^ 
un  projet  de  décret  concernant  les  for- 
malités avec  lesquelles  la  constitation 
qu'elles  ont  si  péniblement  achetée  sera 
présentée  à  la  régente  qui  devra  4oi  pié' 
ter  serment.  Dans  la  même  séance,-M.  Ca- 
latrava  ayant  fait  nn  éloge  complet  de 
l'œuvre  de  la  chambre,  dont  la  promaU 
gatîon  va  faire  naître  dans  Pespritde  Unis 
les  bon$  Espagnols  une  hrlUautê  perêpec- 
tivti  a  proposé  un  décret  poor  que  lescor* 
tes  actuelles  ne  cessent  lenrs  fonctiooi 
qu'après  la  réunion  des  nooTelles  cortès 
qui  aura  lieu  conformément  à  la  ooosli- 
tution.  Il  y  a  trop  tong- temps  que  les 
révolutionnaires  d'Espagne  moalnent  au 
peuple  le  bonheur  en  pcrspectffe.  Espé- 
rons que  ce  qu'ils  ne. peuvent  iMlser,  \ 
cause  de  leur  mauvais  principe,  :  ds  Uhit 
principe  vicieux,  viendra  enin  dTone 
source  plus  pure  et  plus  féconda  en  booa 
résultats. 

—  En  attendant  la  prospérité  qte  pro-< 
met,  selon  M.Calatrava,  la  jioavelle  con- 
stitution, il  parott  qu'on,  msnqoe  dar- 
gent  pour  le  service  de  l'année. 

—  Le  gouvernement  révolutionnaire 
vient  d'ordonner  le  désarmement  de 
toute  la  garde  nationale  de  la  «Catalogne. 
Le  baron  de  Meer  est  chaiigé  de  Teaîéca- 
tion  de  cette  mesure  qui,  dans  l'étal  de 
fermentation  oiLse  trouve  ce  pays,  noos 
semble  inexécutable.. 

—  Un  journal  de  Madrid  représenteles 
carlistes  comme  fort  nombreux  à  Ganta- 
vieja  et  dans  les^nvirons. 

—  VEcodel  Commercio.  dit  qae  le  traité 
d'as&islance  et  de  reconnoissance  de  ta 
Russie  en  faveur  de  Charles  V  va  étae 
rendu  public. 

—  Le  Souvenin,  antre  JQurnal  espagnoi»»^ 


Iroove  qoQ  M.  Ca1ttr«va  ii*à' pt»  complè- 
lement  nié  dans  U  GautU  éê  Mndrid  ce 
qni  avoit  été  dilsnr  la  séance  secrète  des 
CQrt^  >  et  sur  la  dépêche  de  M.  Gara- 
IpRsano,  dont  nons  avons  derai&remenn 
Mitda  compte. 

-    ' — ^'On  lit  dans  le  Moniteur  les  deux  dé- 
pêches télégraphiques  suivantes,  la  pre- 
mière de  Bordeaux,  le  3i  mai.  et  Tsvntre 
deBayonne,  le  3i  mai,  à  cinq  heures  et 
demie  da  soir  : 

•  L'expédition  carliste  étoit  arrivée  le 
1^^  après  midi,  à  Angiiès,  paroissant  vou- 
loir laisser  à  sa  droite  la  route  de  Barbas- 
Iro  poar«llcr  à  Naval  passer  la  Cinca.  Les 

'  troup'es  de  la  reine longeoient  la  droitede 

'Vennemi. 
,       s-Espartero  est  entré  h  Andoin  le  39  an 

soir»  après  une  vigoureuse  résistance.» 

•  E^partero  est  parti  d*Ernani  le  219 «  se 
dirigeant  sur  Pampeluné,  et  laissant  les 

i  Gnipnscoans  sur  la  droite.  Les  carlistes 
'  ont  vainemmt  tenté  de  l'arrêter  à  An- 
doin ;  il  a  en  environ  cent  hommes  hors 
de.combaty  mais  le  général  Gurrea  a  été 
toé.  Dans  la  matinée  du  3o,  il  conlinnoit 
sa  route  tans  résijitance. 

»  \Â  départ  des  carlistes  d'Hnesca  est 
certain.  •  L'aflaire  do  34  a  été  sétif^use.  Le 
général  tribarren  est  mort,  et  le  colonel 
Conrad  a  été  blessé.  La  légion  étrangère 
y  a  eu  la  part  la  plus  glorieuse.  » 
. .  D'après  la  première  dépêche,  Texpédi- 
tion  qoe  lesnoavelles  précédemment  pu- 
bliées par  le  gouvernement  disoient  blo- 
quée dans  Huesca  en  est  sortie  à  son  gré, 
cl  coniinne  sa  marche.  Le  désastre  des 
rhristinos  qu'on  nous  cachoit  est  aussi 
aToné  dans  l'autre  dépêche;  l'affaire  du 
a^aéié  sérieuse  ;  Iribarrcn  et  le  bi  iga  lier 
Léon,  commandant  la  cavalerie,  sont 
morts,  et  le  colonel  Conrad,  comman- 
dant la  première  division,  a  été  blessé. 

L'entrée  d'Ëspartero  à  Andoin,  le  39, 

nous  parott  chèrement  achetée.  Là  Gnr- 

^     reà,  commandant  la  première  division 

I    de  son  armée,  a  été  tué.  Il  est  probable 

f    qne  le  nombre  de  ses  soldats  rois  hors  de 

combat,  qu*on  porte  à  cent  environ,  est 

beaucoup  pins  élevé. 


^•445) 

Les  premières  nouvelles  qne  notis  air« 

rons  nous  apprendront  ce  que  va   faire 

maintenant  Esparloro.  Il  n'est  guère  pro- 

:  bable  qu'il  cherche  û  joindie  Texpédition 

qui  a  sur  lui  doose  jours    de  marche.. 

—  La  Correspatidanee  d'Espagne  an- 
nonce qne  le  3 1 ,  114  gendarmes  aragon- 
nais  venant  de  Sadava  se  sont  présenté» 
avec  armes  et  bagages  h  Charles  V« 

—  On  mande  de  Boug-Madame  (Py- 
rénées-OrieH  ta  les),  le  34  mai  au  soir  : 

»  De  fortes  colonnes  carlistes  ocea- 
poient  les  environs  de  la  Cerdagne  espa- 
gnole, à  la  Pobla  de  Ullete  et  dans  la 
vallée  de  Ilibas.  Une'  nouvelle  invasion 
étoit  imminente.  Elle  s'est  opérée  dans  la 
journée  du  33.  • 

—  Le  journal  ministériel  du  soir  an- 
nonce que  Charles  V  est  entré  h  Barbasr 
tro,  le  37  mai  au  soir,  et  son  armée  le  len- 
demain malin.  Le  39  Oraa  est  parti  de 
Sarragosse  pour  prendre  le  commande- 
ment de  l'armée  révolutionnaire. 

-^  Une  autre  dépêche  de  Narbonne,  le 
3  juin,  perle  que  le  baron  de  Meer  a 
quitté  Lérida,  le  38,  se  rendant  en  Ara- 
gon. Orgagna  a  été  occupé  le  39  par  les 
carlistes.  Royo  avoil  son  quartier-général 
h  PruUens, le  3i ;  les  carlistes  disent  qu'ils 
restent  dans  ces  parages  parce  que  leurà 
roonvemens  se  lient  avec  ceux  de  l'armée 
de  l'infanL  La  junte  carliste  étoit  le  35  à 
Solsona.  On  ne  sa  voit  pas  le  00,  à  la  Sea 
d'Urgel,  où  étoit  Charles  V. 


La  Gazette  Piémontaise  annonce  le 
prochain  mariage  de  S.  A.  R.  le  comte 
de  Syracuse,  frère  de  S.  M.  le  roi  de  Na- 
ples,  avec  S.  A.  S.  la  princesse  Mario- 
Vicloire-LonisePhiliberle  de  Savoie-Ca- 
rignan,  cousine  de  S.  M.  le  roi  de  Sar- 
daigne. 

—  IjC  jour  anniversaire  de  la  naissance 
du  roi  d'Angleterre  a  été  célébré  à  Lon- 
dres le  39  mai. 

—  IjC  roi,  d'après  les  journaux  anglais, 
n*a  point  été  dangereusement  malade,  et 
sera  bientôt  tout-à-fail  rétabli  de  son  in- 
disposition. 


(  446  ) 


—  Le  ptiii  conMTvatfliir,  émm  la 
chambre  des  pair^  vîeat  de  ae  recraier 
de  trois  jeones  lords  appelés  à  siégef  par 
droit  héréditaire.  Ce  sont  les  lords  Don- 
more  et  de  Samnares  et  le  comte  de  Ca- 
dogan. 

—  IL  Dennistoun  .  candidat  réfor- 
Bûste,  vient  d'être  nommé,  à  Glasgow, 
membre  de  la  chambre  des  comnivnes. 

-^  Cne  statue  éqaespe  va  être  élevée  an 
dac  de  Wellington ,  dans  la  Cité ,  à 
Londres. 

—  Un  monvemem  roigaéliste  a  éclaté 
le  i4  ^deox  lieues  de  Lisbonne.  Des  trou- 
pes envoyées  ponr'  le  réprimer  n*ont  pa 
arrêter  qoe  (fnelqnes  personnes.  Les  au- 
tres ont  pris  la  direction  de  Zaniora.  Des 
arrestations  ont  eu  lieu  à  Lisbonne,  où 
fon  semble  craindre  que  ce  mouvement 
p'ait  des  rauiLQcations  sur  beaucoup  de 
points. 

—  Le  a 4  msi,  le  ministère  portugais 
n*étoit  point  encore  reconslitué. 

—  On  annonce,  comme  devant  paroi < 
tre  prochainement  à  Berlin,  une.  amnis- 
tie générale  en  faveur  des  jeunes  gens 
qui  ont  participé  à  des  menées  démago- 
giques. 

— '  Le  prince  Alexandre  Nikolaiewitch, 
héritier  du  tr6nede  Russie,  a  quitté  Saint- 
Pétersbourg  pour  voyager  dans  Tinté- 
rieur  de  Tempire. 

—  Les  correspondances  de  New-York 
et  de  la  Nouvelle- Orléans,  en  date  des 
premiers  jours  de  mai ,  parlent  de  nou- 
velles et  nombreuses  faillites  survenues 
dans  ces  deux  villes. 

GHAHIBIUS  DES  PAIRS. 

(Prt^sidence  de  M.  Pasqoier.) 
Séance  du  i^'Juiiu 

Le  présidcn  t  nomme  diverses  commis- 
sions. L*ordre  du  jour  appelle  la  délibé- 
ration sur  les  articles  du  projet  de  loi  ré- 
glant définitiveraent  le  budget  de  i834. 
Les  neuf  premiers  articles  sont  adoptés 
presque  sans  discussion.  On  s^appréte  à 
voler  le  dixième,  lorsque,  sur  l'observa- 
tion de  M.  de  Tascher,  il  est  constaté  J 
qu'il  n'y  a  que  70  membres  présens. 


Vùréré  da  jovr  est  la  saiie  dé  to  dis- 
côssicm  SBT  les  axtides  da  projet  relatif 
an  règlement  définitif  du  budget  de  18S4 
La  chambre  adopte TarL  10  elles  art.  xiJ 
12  et  i5,  mais  avec  quelques  amende- j 
mens  qui  nécessiteront  le  renvoi  de  cetH 
loi  à  hi  chambre  des  députés. . 

coAMBniB  DES  oépurés; 

Séance  dtt  i"  jain. 

M.  Cunîn-Gridaine  ouvre  la  séance  à 
une  heure  et  demie.  M.  Lacavc-LapUgne, 
réélu  h  iMirande,  est  admis,  et  prête  ser- 
ment. 

L'ordre  du  jour  indique  la  suite  de  la 
discussion  sur  les  sucres.  La  chamtve  a 
établi  hier  qu'un  droit  de  5o  fr.  seroit 
perçu  annuellement  par  chaque  fabriqae 
de  sucre  indigène .  et  que  lea  sucres  broU 
en  provenant  seroleut  assajétis  àun  ira^ 
pôt  de  i5  franco  par  100  kilogrammes^ 
n  lui  reste  à  délibérer  sur  le  surplus  de 
Tamendement  de  )l.  Gouin,  qui  fixe  llm- 
pôt  du  sucre  terré  et  claircé  à  18  francs. 
M.  Dumon ,  rapporteur  de  la  commission, 
propose  un  amendement  qni  cfaaige  f ad- 
ministration de  la  lixatioa  de  œ  dernier 
impôt,  en  égard  au  lendenkenlÎMijenda 
sucre  brut  au  clairçage ,  terrage  A  raf- 
finage.  Cette  proposition  cal  adoptée. 
MM.  Vivien ,  Passy  et  LamartÎDe  présen- 
tent un  amendement  pour  que  le  droil 
de  licence  de  5o  fr.  par  faihrique  soit 
perçu   à  dater  du  1*  janvier  i838,  et 
que  la  taxe  sur  le  sucre  ne  soit  fraf^ 
qu'en  deux  fois ,  les  denx  tiers  à  partir 
dn  i"  juillet  i858,  et  le  demiar  tiers  ea 
an  aoiès.  Le  ministre  des  finances  de- 
mande qu'on  dise  que  la  loi  sera  mise  à 
exécution  à  partir  du  i*^'  août  prochain, 
et  que  le  droil  jusqu^au  i".août  i838  ne 
sera  que  de  10  fr.  M.  Lacave-Laplagne 
soutient  qnc  l'amendement  de  MM.  Vi- 
vien ,  Passy  et  Lamartine  seroit  ruinent 
pour  le  trésor.  Malgré  cette  observatioa 
et  l'appui  que  M.  Ms^ugnin  prête  an  mt* 
nistrc,  l'amendement  est  adopté. 

M.  Toussin  demande  une  dîminutioa 
de  10  fr.  par  100  , kilogrammes ,  à  Tin- 
troduclion  des  sucres  coloniaux,  jus- 
qu'au 1"  juillet  i838. 

M.  PRUNELLK.  Le  moyeu  proposé  par 
l'hon  orable  préopinant  amène  nue  perte 
sèche  pour  le  trésor.  (On  rit.) 


M.  Mauguin  \eiU  qu'on  autorise  les 
K>lonïes  à  eipoiier  leur»  sucres  à  l'étran- 
ger,et  à  s'approvisionner  de  marchandises 
tlrangères.  Ces  deux  aroenderoens  sont 
rejelés.  La  chambre  adople  le  dernier 
•rlicle  du  projet,  qui  supprime  la  taxe 
de  a  p.  070  allouée  par  la  loi  du  a6  avril 
i855.  Le  scrulm  sur  l'ensemble  a  pour 
résultat  l'adoption  par  180  boules  blan- 
ches contre  i3a  boules  noires. 


Séance  du  2  juin» 

'  M.  Dopin  ouvre  b  séance  à  une  heure 
et  demie,  (/ordre  du  jour  appelle  la  dis- 
GAssion  du  budget  de  la  marine.  W.  An- 
lâsson  Duperron  parle  pour  le  projet  que 
vient  ensuite  attaquer  M.  Auguis. 

M.  Lacrosse  fait  ressortir  la  nécessité 
pour  là  France  d'un  état  de  marine  im- 
posant. 

'  A  pro|K>s  du  budget  de  la  marine, 
M.  Janbert  présente  quelques  observa- 
lions  politiques.  Ne  voulant  pas  que  la 
ministère  fasse  de  la  modération  aux  dé- 
pens du  pays,  il  demande  si  la  loi  sur  la 
déportation  sera  enfin  mise  h  l'ordre  du 

jour. 

A  gauche  :  Non. 

M.  JAUGEAT.  Je  dc'sire  aussi  savoir  si 
les  minisires  la  défendront  sérieusement. 

A  gauche  :  ï<}on. 

M.  jAiWÉn*.  Attendex.  toessîeors, 
vdoS  n'êtes  pas  encore  ministres.  (Hi- 

terilé-) 

Il  y  a  une  autre  loi,  ajoute  M.  Jaubert, 
celle  de  la  non-révélation.  On  a  dit  à 
Vooeâsion  de  cette  loi  qu'un  calcul  a  voit 
présidé  à  la  nomination  d'un  honorable 
^ir  à  la  présidence  de  la  cour  des  comp- 
tes. (Vives  rumeurs.) 

IJne  voix  à  gauche  :  La  chambre  ne  doit 
pas  souffrir  de  semblables  personnalités. 

u»  jAUBKiiT.  Attendez  donc,  mes- 
sieurs, vous  ne  savez  pas  ce  que  je  veux 
dire;  je  demande  si  l'on  n'aui-oit  pas 
pensé  que  l'honorable  pair. dont  je  parle 
seroit  trop  absorbé  par  les  travaux  de  la 
cour  des  comptes,  pour  ne  pas  pouvoir 
s'occuper  du  rapport  de  la  loi  de  non-ré- 
félation;  maisitn'en  scrapasainsi,  ilsanra 
sàBirc  à  tous  ces  travaux. 

Après  avoir  fait  l'éloge  de  l'ancien  ca- 
binet, et  dit  qu'il  a  aussi  accordé  des  grâ- 
ces, M.  Jauberl  demande  ce  quon  fera 
des  contumaces  que  l'amnistie  n'a  point 
atteints,  il  faut  qu'ils  viennent  devant  la 


(  447  ) 

cour  des  pairs  ;  mais  pendant  ce  nouveau 
procès,  demande  Torâteur,  ne  doit -on 
pas  craindre  que  la  république  insulte 
encore  en  face  le  gouvernement?  Ne 
doit-on  pas  craindre  non  plus  que  des 
membres  de  fa  cour  ne  désertent  leurs 
bancs,  ainsi  que  cela  a  déjà  eu  lieu? 
(Liongue  rumeur.) 

Voix  diverses  :  A  l'ordre  ! 

LE  PRÉSIDENT.  Il  ne  VOUS  est  pas  per- 
mis  d'attaquer  un  membre  de  la  chambre 
des  pairs,  ni  comme  membre  de  cette 
chambre,  ni  comme  juge. 

M.  jADBEitT.  11  doit  ro'être  permis  de 
blâmer  ceux  (]ui  ont  déserté  leur  poste. 

LE  piicstoEAT.  Le  juge  n'est  justi- 
ciable que  de  sa  conscience.   ^ 

M.  JALiîEiiT.  Je  n'irui  pas  plus  loin.  Je 
dirai  seulement  (^ue  plesieurs  contum»' 
CCS  sont  h  Paris  ;  je  ne  leur  veux  pas  de 
mal  ;  je  suis  même  prêt  à  leur  dire  :  V^us 
êtes  Français,  je  suis  Français  :  embras^ 
sons-nous,  et  que  cela  finisse.  (Hilarité.) 

M.  MoIé  se  défend  de  raccusalion  por- 
tée contre  lui  d'avoir  déserté  son  banc.  Il 
n'éloit  pas  d'avis  du  piocès  d'avril ,  à 
cause  du  scandale  qu'il  pouvoil  amener, 
mais  une  fois  décidé  ,  M.  MoIé  y  a  pris 
une  part  active. 

De  nouvelles  explications  fort  vives 
ont  lieu  entre  M.  Dupin  cl  M.  Jaubert. 
La  chambre  s'occupe  jenTin  des  chapitrée 
du  budget,  dont  elle  adopte  les  trois  pre- 
miers. 


4^  (jéiaMt,  :2lirien  ie  €Urr. 

BOUHSE   DE    PAKlif   DU    2    JLIN. 

CINQ  i>.  0/0,  j.  du  22  mars,  108  fr.  96  c. 

QUATRE  p.  0/î),  j.  de  mars.  99  fr.  60  c. 

TROIS  j».  0/0,  j.  «le  déc.  79  fr.  95  c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  lie  mars.  101  fr.  15  c. 

Art.  de  la  Banque.  0000  fr  00  c. 

Bt>i»8  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 187  fr.  00  c. 

Quatre  canaux.  Il85fi'.  00  c. 

Caisse  hypothécaire.  000  fr.  00  c* 

Rente  de  Naples.  99  fr.  ôOc 

Emprunt  romain.  10 1  fr.  J/2 

Emprunt  Belge.  lOl  fr.  3/4 

Emprunt  d'HaUK  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  6  p.  0/0.  24  fr.  ô/S 


PARIS.  — •IMPRIMERIR  D*AD.  LE  CLERE  ET  C*, 

Quai  des  Augustins,  36. 


(448) 


OUVRAGES  NOUVEAUX  ET  NOUFÉLLES  ÉDITIONS  \ 

csn  PELAGAVD,  LBSNE  ir  CROZET^  succsstiUBS  n  RlSâJlDy 

Grande  rue  Mercière ,  s6 ,  à  Ljon  ; 

BT  (an  POUSSUSLGVE-RIJSAND,  ▲  vaeu,  rue  Haatefeuille ,  9. 


ctmehou  et  réparations  d'église,  avec  des  piai 
et  desifins  Itthograi^iéa.  ' 


9im 

(  tableau  abrégé  des  ),  ui-iS, 
nuuv.  é^t.  considérablement  augmentée,  8oe, 


DIX0  en  forme  d'élérations,  par  M.  lùnt, 

Tic«ire>géaéral  de  Belle j  ;  in- 1 8,      i  fr.  80  a. 

BCiDITATXOVS 


QUISSàTusagedes  séminaristes  et  detienei 
prêtres  dan^i  le  saint  ministère,  par  b  npê- 
rieur  du  grand  séminaire  de  B***;  4  gnt  viL 


in-ia, 


10  fr. 


par  la  confession  sîn>     religieux,  anciens  et  Jtti9df>ra9,  et  rar  les  en- 

cère  et  la  communion  fréquente;  ouvrage  ou 

Ton  troure  des  hutoires  propres  à  élcigm^r  du 

sacrilège  et  à  ranimer  la  foi  des  fidèles  sur  la 

présence  réelle  de  Jésus-Christ  dans  la  sainte 

EuchariMtie;  par  M.  Farre;  in-t8,  1  fr.  aoc. 
JLVIS  D'Uir  OWBLà  A  SX8  PAROIS- 

SXElVSf  onTrage  utile  aux  pasteurs  et  aux 

fidèles  ;  par  un  curé  dn  diocèse  de   Ljon  ; 

in-18,  1  fr.aoc. 

XXFUCATIOir  DU  OAXiOBISBEX 

DS  I^TOlf  f  par  M.  Chirat,  curé  de  Meu- 

▼ille-V Archeviïue  î  in-t  2,  a  fr. 

1MB8  rSTES  BX  Ii'BG&tSK,  ou  suite  de 

Texplication  du  catéchisme  de  Ljob ,  par  le 

méme;in-lQ,  2  fr. 

XSVaiT   DX8   CiBiMOVICS  DK 

1b'AG£ISSf  par  le  même;  in-l  3, 2  fr.  />oc. 
▼XE  STIiSTTaSS  8FXatT0£IiUS8 

de  madame  de  Cadrieu,  religieuse  de  Tordre  de 

Malte,  morte  en  odeur  de  sainteté  dans  le  der- 
nier siècle;  in-l9,  1  fr.  60 c. 
XarviiZOATIOV  HISTORIQUIS,  dog- 
matique et  morale  de  toute  la  doctrine  chré- 
tienne, par  Duclot;  ourrage  utile  à  toutes  les 

personnes  chargées  de  l'instruction  ;  3<^  édit.^ 

4  vol.  in-8",  i6fr. 

Zt'BOMBIS   SFZAXTUEIi,  par  le  Père 

Saint- Jure;  1  vol.  in-8°,  9  fr. 

oiijmss  DE  siDOxm  affoiiIiZ- 

If  AXBJBy  évéque  de  Clermont,  traduites  du 
latin,  par  Grégoire  et  Colombet,  avec  le  texte 
en  regard;  3  vol.  in-8*,  l5  fr. 

miTTOa  DS8  F AMXXiXiKS  OHAÉ- 
TlSmfSS  y  ou  le  Chrétien  instruit  sur 
toutes  les  vérités  de  la  foi  et  de  la  morale  ; 
in- 18,  i  fr.  aoc. 

v£aiTABXS  ÉFOUSB  DK  JÉ8U8- 

.  €?H&t8T|  on  la  Religieuse  «anctifiée  par 

les  vertus  propres  de  son  état  ;  ouvrage  traduit 

de  l'italien  de  saint  Liguori;  3  vol.  in- 1 2,  8  fr. 

▼lE  DE  SAZirTX  OOIiETTE,  réforma- 
trice de  Tordre  de  sainte  Claire;  in-ia,  1  f.  60c. 

PIEUX  SOUVEBnOBUEl  des  âmes  du  pur- 
gatoire ^  pendant  l-'oclave  des  morts  et  pour  les 
premiers  lundis  de  chaque  mois  ;  par  monsei- 
gneur l'évêque  de  Belley;  in- 18,       i  fr.  ao  c. 

aSAirUEIi  DES  OOmOX88AirOE8 
UTXIiES  à  MM.  les  ecclésiastiques,  par  mon- 
seigneur Tévéque  de  Belley;  in- ta,     4  ^^* 
Cet  ouvrage  fait  suite  au  Rituel  dé  BeUey, 

dont  il  est  le  complément  nécessaire,  il  contient 

des    renseigneraens  précieux  sur    divers  objets 

d'art,  notamment  sur  l'arohitccture  des'  édifices 


La  nécessité  d'un  couru  de  médiioHoMê,  spé* 
cialement  consacré  aux  élèves  dn  saactnaire,  était 
depuis  long-temps  vivement  sentie  ;  un  lespeS" 
table  supérieur  de  séminaire  a  bien  touIu  publier 
les.frujts  de  sa  longue  expérience,  et  c'est  œ  cêwn 
de  médUalions  que  nous  somases  heureux  d'an- 
noncer. Quoiqu'il  soit  plus  {lartieulièrement  con- 
sacré à  ceux  qui  aspirent  à  être  les  ministres  dn 
Très-Haut,  il  offre  néanmoins  à  cens  qm  sent 
déjà  revêtus  de  la  sublimité  du,  sseewioee  vn 
grand  nombre  de  sujets  dont  U  aélilaliott  pent 
leur  être  très-utile.  ' 

DZ800UAS   SUK   &A   ▼!■   BEU- 
OXBUEEf  suivis  de  Discours  snrl'aaMnr  ds 
Dieu  et  l'oraison  dominicale,  dédiés  à  iw^imir 
Louise  de  France,  par  Asselin;  ûi«-ta,     a  fir. 
OOVrOfiMtTà  DE  I.A  BJUIOIOV 
PnaETIEBgnrE    avec  u  natare  et  ki 
bssoms  de  notre  cœur  ;  in-t  a,         1  fr.  aoe. 
OATSCmSBEB  DE   COWSTAVCOB, 
ou  Entretiens  particuliers  d'an  earé  de  fltsH 
pagne  avec  la  jeunesse;  ouvrage  traduit  di 
l'atlemand  ;  4  vol.  in-1  a,.  5«  édît. ,     8  fr. 
CATEOJBISatE  SFiatTUEIi  de  la  ntr- 
fection  chrétienne,  par  le  Père  Snrin^  mk 
Compagnie  de  Jésus  ;  a  vol.  in-l  a,     3  fr« 
CATfiOBIftlIE       DE       OOW&O" 
VE&SEf  iMr  le  Père  SchetFmadier  y  de  k 
Compagnie  de  Jésus  )>  nouvelle  édition,  leVto 
avec  soin  et  approuvée  par  monseigneur  far* 
chevêque-administrateur  deLyon,iB-i3,  gos* 
Cest  l'ouvrage  le  plus  propre  h  donner  des  ■•- 
tiens  exactes  tfur  le  protestantisme. 

iiE  aixm»BS  FA0VS8TAVT  MB 

prises  avec  lui-même  et  ses  eo-rdigtoanains  j 

m-ia,  8of* 

Cet  ouvrage  est  une    discussion    TÎgomaii 

contre  le  protestantisme;  il  est  remarqaable-parli 

force  du  raisonnement  -et  par  nne  forme  piquaiii 

qui  donne  à  la  lecture  un  extrême  intérêt. 

(  La  suite  au  proekain  nunkéra»  ) 


.•AMI  DK  LA  HILMIOHJ 

Mrolt  )et  Mardi,  Jeudi 
t  Sunedi. 

On|)eal3'*bonDerdes| 
"eliSde  chaque  mois.l 


N-  2820. 


HARDI  e  JLIN  1837. 


VMX  BB  VAKOMUI«T. 

I  «n  ,  .   .   ...  56 

6  mois 19 

3  rnoit 10 

mois 3  5o 


DE   SIDOINE-APOLLINAIRE, 

TUi  JIM.  GtiaOltt  ET  COlOHHT  (l). 

S iftoine -Apollinaire  futundesplus 
llustres  prélats  dans  les  Gaules  au 
r*  siècle.  Il  était  né  à  Lyon  vers  l'an 
131 ,  fut  élevé  avec  scia ,  étudia  les 
belles-lettres,  servit  ensuite  dans  les 
irmées  de  l'empire ,  y  commanda 
même,  fut  fait  prioce  du  sénat,  et 
en6n  renonça  au  monde  ,  devint 
évèque  de  Clennont  en  471,  ei  mou- 
rut Ter»482.  On  a  de  lûî  neuf  livres 
de  lettres  et  un  recueil  de  poèmes 
sur  divers  sujets.  L'édition  de  ses 
œuvres  par  le  Père  Sirmond,  en  1652, 
est  la  plus  complète. C'est  celle  qu'ont 
suivie  Les  nouveaux  éditeurs. 

Leur  édition  est  en  3  vol.  in-8*.  lis 
veulent  qu'on  appelle  leur  auteur 
Apollinaire-Sidoine,  et  non  pas  Si- 
doine-ApoUinaiie.  A  leur  préface  ils 
ont  ajouté  une  notice  sur  Sidoine, 
par  M.  Pericaut,  biblîotliéeâire  de 
Lyon.  Le  1"  et  le  2°  vol.  contiennent 
I»  lettres ,  le  3'  contient  les  poésies.  Il 
y  a  quatre  livres  de  lelti'es  dans  le 
tome  l"  et  cinq  dans  le  2'.  Ces  let- 
tres et  ces  poésies  annoncent  du  ta- 
lent, mais  ne  sont  pas  exemptes  quel- 
quefois d'affectation  et  d'enflure.  Une 
traduction  deSidoinefut  publiée  très- 
peu  de  temps  avarit  la  révolution  de 
1789,  par  Billardon  deSauvigny  ;  les 
noiiveaux  éditeurs  disent  qu'elle  est 
très-incomplète,  et  qu'elle  manque 

(  I)  5  vol.  in-8' ,  prix  1 5  fr.  A  Lyon  , 
chei  Pélagaad,  Lesne  et  Croiel. 

7'ome  XCni.  L'Ami  de  la  Religion. 


de  fidélité  comme  de  correction  ; 
néanmoins  ils  reconnoissent  fran- 
«'liement  qu'elle  leur  a  été  grande- 

MM.  Grégoire  et  Colombet  ajou- 
tent, à  la  fin  de  chaque  livre  des  1^ 
Irej,  un  assez  grand  nombre  de  notes 
littéraires ,  critiques  et  historiques.  Il 
y  a  de  l'éiiidilion  dans  ces  noies , 
mais  elles  sont  transportées  à  la  fin 
des  livres.  Il  semble  qu'il  eût  été  à- 
propos  d'indiquer  en  tête  de  chaque 
lettre  le  sommaire  du  sujet  et  l'é- 
poque  présumée  oii  elle'a  été  écrite. 
On  regrette  aussi  de  ne  pas  voir  à  la 
Gn  des  volumes  une  table  des  ma- 
tières ,  accompagnement  obligé  de 
tout  ouvrage  qui  se  compose  de 
pièces  différentes  ,  surtout  quand 
il  compte  plusieui-s  volumes.  Oa 
est  obligé  de  feuilleter  tous  les  vo- 
lumes pour  trouver  ce  dont  on  a  be- 
soin. Il  y  a  bien  à  la  fin  du  dernier 
tome  une  table  alphabétique  des 
noms  propres  contenus  dans  les  3  vo- 
lumes ,  mais  cette  table  éloit  beau- 
coup moins  utile  qu'une  table  des 
matières  bien  soignée  et  bien  exacte. 
Les  poésies  sont  adressées  par  l'au- 
teur à  ses  amis.  Les  pièces  principales 
sont  les  pan^yriques  des  empereurs 
Antbème,Avitet]VIajorien.Lalouange 
,  prodiguée  avec  peu  de  mesure  ; 
I  ce  qui  étonne  surtout,  c'est 
l'emploi  presque  continuel  de  la  my- 
thologie païenne.  Sans  doute  ces  coui- 
posilious  sont  antérieures  à  l'épisco- 
pat  de  Sidoine  ;  mais  il  avoit  toujours 
fait  profession  de  piété  ,  même  étant 
laïque,  et  dans  ces  tempe  où  le  paga- 
ie conservoit  encore  des  parti- 
sans, il  ne  paroissoit  ni  naturel ,  ni 


29 


'convenable  qu'un  rlirétieii  parût  in- 
voquer à  tout  momenl  \m  tlieux  de  la 
^ile. 

Les  éditeur*  ont  laïc  suivre  ces 
poésie»  de  noiei  nonibi'euae*  de  cri- 
tique ou  dérndiùoii;  no"*  ne  nwi* 
plâittdroiu  pas  qu'il  y  .en  ail  trop, 
«eulemenl  nom  aurions  voulu  qu'on 
T  joignit  l'indirsiion  du  nijei  de  th»- 
que  pièce ,  M  l'époque  à  laquelle  elk 
aeratUche. 

Sidoine -Apollinaire  est  honoré 
comme  saint  dans  'E^tiie  ;  sa  fête 
ae  célèbre  à  Cleruiont.  11  Avoit  en  «I- 
iict  dooné  dsM  IVpiM:oi>at  Tt^tinple 
de  tontes  les  vertus.  >'ou*  donaeroBj 
ici  le  jugeaient  d*uii  écrivain 
d(»e  sur  ses  ouvrages. 

•  Ses  tetUes .  dit  M.  Chirpeatier  ilsus 
rSfin  tmr  CHitlmrt  liUirairt  dd  wmrt»  I 
ag«,sraletlresnou>naD(rpnlloa  iloar 
)a  cour  de  Tb('Ofk)tic  |p»  raagnîGcctirei 
Mcore  éclalantM  de  l'Ilalb,  la  puissance 
naesaote  du  clergé.  Les  Francs,  les  (loi bs 
J<l  menveat  1  càlû  dc&  Gaulois:  idiomes, 
ni<zars,ci»luues$eii)ble.ilels'efracenl; 
déjà  vainqueur  et  vaiL;ici)5  te  ramiliari- 
senl  et  s'idoncissent,  I«  uns  sut  aris ,  les 
antres  i  la  conquête.  Cepcndanl  ta  nalio' 
nilitË  giolois':'  Li^n  qu'opprîmfe,  ajoie 
à  se  rcconaoilre  à  se  proclamer  Atat 
qadqnes  grand;  courages,  dan;  qnelqoe* 
borames  qaî  rorenl  long-lemp^  les  héros 
popalànsdc  b  ncciainrae.  Les  Ltitrtt 
de  Sidoine- Apollinilreorfreat  dn  i«»le 
^n  demitrps  Iraees  rie  crtle  nilion  gan- 
biseqaibienloLdispiroitri  entièrement 
etdoolGnjgoiredâTours  varacoutcdes 
désastres  et  la  mort  politique.  Et  cepen- 
dant, dans  Sidoine,  elle  parott  encore 
pleine  de  vie,  celle  nation  si  occDpée 
Jarl,  «le  liltfrainre  d'clKlions.  de  ptai 
nis  et  d'arrairrs,  maish  baibarie  triom. 
pbe,  et  pour  renaître,  la    Gaole  cbil 

j*-_^      .Les  Poimet  de  SUmne -  ApolUnatre 
•■   ■'■'  Miti,  comme  ses  lAltret,  préciens  ponr  la 


(  -fj»  1 

mes.  Le*  races  nooielles  qne  la 
avolt  aarntes  snr  le  sol  ganlois, 


iqB«« 
birarips.  Ipdi' 


Tlltrllri  nidiTS  lf«r 
Lïdjfclij  deces[i'-i;;'  ■  ■  ■ 
même  pas*rf  dan*  le  -■  .i  .1-  , -fr-vain. 
Forcé  rie  créer  de  compom  dc4  nais 
pour  «iprimer  des  îiiH«es  nonrrilrs,  fl 
desusi£M«t  daobjets  jnsqnt^lï  iocoo- 
■ms,  Sïdoiue,\  poil  in  aire  oflre,  dans  »» 
vers,  quelque  cbo«e  de  fntloresqM  ef  ifi 
veniareax:  son  ci|ir«*iou  e«  ioajaais 
en  relief,  cl  son  id^  en  ioiage  ;  ^ndisa 
de  la  poésie  barbare ,  qui  di::ii^;De  iaa 
le»  hommes  la  forme  1 1  con  le  («nd .  et 
qpi  atucbe  la  phy^qne  cetie  litirl-  d» 
Quancw  <ine  («  tièc'e*  polis  et  alLifs 
(JeinaDdeDl  an  fices  dïverxïetpraliM- 
de*  de  la  nature  morale.  > 


KOIULE  DE  Ll  BIBLE 

-Oh  txpiieaiiamdti  rjmauailtfaMaS  ic  Oa. 
iTai'rit  Iti  pnpr<i  paroUt  di  rjmtîn  rf 
,1.1  .YrtaMffB  TeitiBunt.  par  11.  rshb.- 
(tidon,  snp^ienrdnpetiHéKÎDarrF'rfe 


«  des  é?énemens  H  an  bom- 


s  <i). 


TESTAMi:>T,  par  le  trtmt.  ^ 

ABa£ct  OE  L-iSToiitE  EccLiaiasn«rt.  f 

par  le  mCtne.  F 

M,  DidoD  est  un  ectlésiauiqne  io-  [ 
struit,  laborieux,  txaci    euoemi  ^  l 
iit.iUTais  ^nùt  qui  préside  î  la  ton-  I 
positioB  d'un  grand  nombre  de  ^  '' 
VI  ts  d^stin^  à  la  jeuneise.  L«  cHA  t 
d'instîmiion,  les  supérieures  de  p*a-  [ 
siomial  les  supérieurs  de  peùls-*-  T 
tninaircs  peuvent  adopter  de  eoa-  '■ 
fiance  les  divers  ouvrages  qne  nom 
anoonçnni.    La   Wor.ik  âe   la   BSle 
nous  seiubli.'  iiiéiiie  pouvoir  être  fort 
udle  aux  pasteurs,  et  en  général  à 
tons  ceux  qui  ont  des  instmctionl  1 1 


a  vol.  [n-13,  prii  3  fr.  et5  (r.  I 
de  port  A  Paris,  an  bnreaa  d(l 
Je  laJttlifMa. 


^ 


(45.  ) 


(aire  sur  les  cbiniifiaDdeinens  de  Dieu. 
C'eàt  Tordre  de  ces  commandemens 
qui  forme  le  plan  de  l'ouvrage,  et 
chacun  d'eux  est  divisé  et  subdivihé 
de  manière  à  faciliter  la  citation  de 
tous  les  textes  de  TËcriture  qui  y  ont 
rapport.  Car  la  Morale  de  la  Bible  de 
M.  Didon  n'est  pas  un  traité  qui  soit 
seulement  conforme  à  ce  livre  sacré 
etqui  en  reproduise  la  substance;  il  est 
composé  en  entier  avec  des  passages 
qui  lai  Éont  empruntés.  Les  tables  de  la 
k>i  soat  développées  et  cxpliqtiëes  par 
tm  commentaire  dont  l'autorité  égale 


plu  à  Dieu  d'enfermer  dans  un  cer- 
cle régulier  les  vérités  célestes  qu'il  a 
semées  dans  les  livres  saints  comme 
les  étoiles  au  firmament,  comme  la 
lumière  dans  l'espace.  Mais  de  même 
que  notre  science  si  bornée  rassem- 
ble et  classe  dans  l'étroite  circon- 
scription d'un  jardin,  les  plantes  in- 
nombrables et  sans  ordre  dispersées 
sur  toute  lasurface  de  la  terre  ;  de  mé- 
oie  il  nous  est  permis  de  recueillir  les 
enseignemens  prodigués  dans  les  sai  nts 
livres,  et  de  les  disposer  d'après  un 
ordre  méthodique,  afin  de  les  mieux 
connoitre^  et  de  les  méditer  plus  at- 
tentivement. >»  Voilà  ,  en  effet,  Ta- 
▼antage  de  lier  ensemble  des  vérités 
qui,  réunies,  nous  offrent  dans  un 
cadre  resserré  ce  que  nous  trouve- 
rions plus  difficilement  en  parcou- 
rant toutes  les  pages  de  l'Ecriture. 

JJhisÈoire  de  l^ Ancien  et  du  Nou- 
peau  Testament,  qui  vient  de  paroî- 
'ti;^  9  étoit  le  complément  nécessaire 
de  la  Morale  de  la  Bible,  «  Ces  deux 
rouvrages,  dit  avec  raison  M.  Didon, 
i^s*appellent  l'un  l'autre,  et  ils  don- 
^nent  aux  fidèles  une  connoissance 
|:<utière  de  la  sainte  Ecriture.  C'est 
^^e  double  prédication  qui  joint  les 


préceptes  aux  exemples.  »  L'auteur  a 
adopté  dans  cet  ouvrage  comme  dans 
le  précédent  le  texte  même  de  l'E- 
criture pour  former  sa  narration.  Il 
y  a  mis  seulement  l'ordre  et  la  suite 
qui  ne  peuvent  exister  dans  les  livres 
sacrés  que  ies  auteurs  inspirés  n'ont 
j.imais  destinés  à  former  une  histoire 
ujiique  et  suivie. 

L'ahrégé  de  t histoire  ecclésiastique 
est  fort  coTirt;  il  peut  êlre  iuilc  aux 
enfans  qui  débutent  dans  code  étude. 
L'histoire  des  deux  Testament  forme 
au  contraire  un   volume  de  plus  de 


lâïoïellc-méme.  Il  est  vrai,  comme  le  .six  ce  nts- pages,  et  contient  les  déve-, 
remarque  M.  Didon, u  qu'il  n'a  point    loppemens  suifisans  pour  ies  élèves 

avancés   des  pensionnats.   L'anxiété 
des  parens   n'est  pas  pttite,  par  le 


temps  qui  court,  pour  avoir  une 
pleine  sécurité  sur  l'orthodoxie  des. 
livres  élémentaires.  Ils  sont  assurés 
de  trouver  ce  précieux  avantage  dans 
les  compositions  de  M.  Didon.  Mais 
ce  n'est  pas  le  seul,  comn^.e  nous  l'a- 
vons remarqué..  Il  ne  s'est  pas  atta- 
ché à  faire  une  traduction  purement 
littérale.  La  sienne,  quoique  toujours* 
fidèle,  rend  dans  un  style  pur,  l'é- 
nergique éloquence  et  la  simplicité 
pleine  de  charme  des  auteurs  in- 
spires,  F. 


NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES. 

^OATE.  —  La  veille  de  la  Trinité  , 
Sa  Sainteté  assista  aux  premières  vé- 

Ïa*es  dans  la  chapelle  Sixtine ,  et  le 
endemain  à  la  messe  pontificale  cé- 
brée  par  M.  le  cardinal  Polidori. 
Après  l'évangile ,  un  discours  latin 
sur  le  mystère  fut  prononcé  par  le 
Père  Guix ,  de  la  Merci. 

Le  22  mai,  Sa  Sainteté  tint  un 
consistoire  public  pour  donner  le 
chapeau  à  M.  le  cardinal  A  mat  de 
Saint-Philippe,  créé  cardinal  trois 
jours  avant  ;  ce  qui  s'est  fait  avec  la 


(  4B«  ) 


ccrémonial  ordinaire.  Dans  cette  cir- 
constance ,  M.  Arniellini,  avocat 
consistorial  ,  a  parlé  pour  la  pre- 
mière fois  devant  Sa  Sainteté  sur 
hi  béatification  du  vénérable  servi- 
teur dé  Dieu  ,  M.  Nicolas  Molinari , 
de  Tordre  des  Capucins ,  évéque  de 
ScaiaetRaveilo ,  et  depuis  deBovhiOi 


Dans  une  ordination  faite  la  veille 
de  la  Triniic  ^  SaintJean-de-La- 
tran  ,  par  M*  Piatti ,  archevêque  de 
Trébisonde  et  vice-gérent  de  Rome, 
il  y  a  eu  12  tonsurés,  25  pour  les 
m*a res  mineurs  ,  Î9  soudiacres  ,  23 
diacres  et  15  prêtres  ;  en  tout  94  or- 
dinands. 


PARIS.  —  M.  le  cardinal  Thomas 
Weld ,  dont  nous  avons  annonce 
la  mort,  éloit  né  à  Londreii  (e  22 
janvier  1773.,  d*une  famille  an- 
cienne et  honorable.  Son  père, 
Thomas  Weld  ,  étoit  un  riche  et 
pieux  catholique  qui  accueillit  les 
jésuites  dans  sou  diâteau  de  Stony- 
hurst,  et  le^  Trappistes  dans  son  parc 
de  LuHworth.  Il  avoit  épousé  Marie 
Stanley ,  de  la  branche  tiiiiee  et  ca- 
tholique de  cette  noble  famille.  Ils 
eurent  un  grand  nombre  d'enfans 
qu'ils  élevèrent  dans  la  religion  et 
dans  la  piété.  Un  des.  fils  mourut  il  y 
-a  quarante  ans  au  noviciat  des  Jé- 
suites, et  un  autre  a  été  président  de 
leur  colléfi^e  à  Stony hurst.  Trois  filles 
^e  sont  laites  religieuses.  Thomas 
Weld,  le  père,  mourut  plein  de  jours 
et  de>mérites  ;  nous  avons  donné  une 
petite  notice  sur  lui  dans  ce  Journal, 
tome  V,  page  375. 

Thomas  Weld ,  l'aîné  de  cette  fa- 
mille ,  fut  élevé  dans  la  maison  de 
'  son  père  par  Charles  Plowden  ,  Jé- 
suite célèbre  dans  ce  temps-là  par  son 
2èle  et  ses  écrits  )>our  la  cause  ca- 
tholique ;  voyez  notre  Numéro  du 
4  août  1821.  Le  jeune  Weld  marcha 
sur  les  traces  de  son  père.  Tous  deux 
cédèrent  aux  Jésuites  leur  château  de 
Stony  hurst  pour  y  établir  un  collège. 


M.  Thomas  Welà,  le  fils^  épousa  i 
râee  de  23  ans  une  demoiselle  de  la  fa- 
mille Clifford.  Il  se  montra  |;énéreux 
pour  les  prêtres  français  déportés  en 
Angleterre,et  accueillit  quelques  com- 
munautés religieuses  exilées  du  -con- 
tinent. En  1815  il  perdit  sa  femme, 
dont  it  n'avpit  eu  qu'une  fille ,  ma- 
riée en  1818  à  lord  Clifford,  pair  an- 
glais. 

M.  Weld ,  libfe  de  tous  soins,  son- 
gea alors  à  entrer  dans  l'état  «Gclé- 
siastique.  Il  vint  à  Paris  en  1819,  €t 
se  retira  chez  l'abbé  Carron',  «m 
ami.  C'est  \à  qu'il  se  prépara  aux  or- 
dres par  une  vie  passée  dans*  le  ite- 
cueillement  et  la  pété.  Nous  çon- 
niimes  alors  cet  homme  estimable 
qui  édifioit  tout  le  monde  par  ses 
vertus ,  sa  modestie  et  sa  charité.  On 
étoit  étonné  de  voir  un  homme  qui 
avoitrvécu  dans  l'opulence  renoncer 
auz  aises  de  la  vie,  et  montrer  une 
touchante  simplicité  de  mœurs.  U 
reçut  les  ordres  .à  Pai'is*  M.  l'Arche- 
vèque  lordonna  pritre  le  13  avril 
1821.  M.  Weld  retourna  dans  son 
pays ,  et  pour  se  .consacrer,  entière- 
ment aux  fdtictioÀs  de  90fa  noovcl 
état,  il  abandonna  ses  bienis  à  son 
frère  puîné ,  ne  se  réservant  qu'une 
reitte  annuelle.  Il  s'attacha  à  la  cha- 
pelle de  Ghelsea ,  et  y  exerça  le  mi- 
nistère quelques  années ,  sous  la  di- 
rection d'un  estimable  ecclésiastique 
français,  M.  l'abbé  Voyaux  de  Fra- 
noux.  Il  donnoit  en  même  temps  des 
soins  à  quelques  établissemens  de 
charité  à  Londres. 

.  En  1826,  M.  Mac'Donnell,  évêque 
de  Kingston  dans  le  haut  Canada,  le 
demanda  pour  coadjuteur.  Le  Saint- 
Siège  se  rendit  à  ses  désirs,  et  M.  Weld 
fut  sacré  évêque  d'Aniycle ,  le  6  août 
1826.  Ses  amis  le  détournoient  de  se 
rendre  à  cette  mission  lointaine.  Le 
prélat  se  proposoit  néanmoins  de  la 
i-emplir.  Il  resta  en  Angleterre ,  oc- 
cupé des  intérêts  de  la  colonie ,  sans 
cesser  de  se  rendre  utile  aux  catho- 
liques de  Londr^.  Retiré  à  Hammers 


I 


(4&3) 


niilh,  il  y  dirigeoit  un  couveni  de  re- 
ligieoses ,  lorsque  la  santé  chancelante 
de  aafiUe  ayant  engagé  les  médecins  à 
loi  conseiller  Tair  de  l'Italie,  le  pré- 
lat se  décida  à  l'accompagner,  dans  le 
4étir  de  yisiter  en  même  temps  les 
toml^eaux  des  apôtres.  Mais  peu  après 
son  arrivée  à-  Rome ,  Pie  YIII  le  dé- 
clara cardinal  le  15  mars  1830^  après 
aToir  fait  son  éloge  dans  une  allocu- 
tion puUique. 

•  Cette  nouvelle  fut  accueillie  avec 
joie  par  les  catholiques  anglais.  Le 
cardinal  étoit  leur  protecteur  à  Rome, 
qui  fut  depuis  sa  résidencehabiluelle  ; 
il.  accueilloit  tous  ses  compatriotes 
dans  cette  ville,  il  s'intéressoit  à  tout 
ce  qui  pouvoit  favoriser  la  religion 
dans  son  pays..  Nous  avons  parlé  des 
conCérences  q«i>  eurent  lieu  dans  son 
palais  pour  la^défense  de  la  veligion. 
U  nous  fit  TËomieur  de  nous  écrire 
il  y  a  peu  d'années  ,pour  nous  ro- 
Gommaiider  les  Annales  des  Sciences- 
reUgieuses  de  M,  l'abbé  de.  Luca.  Il 
encourageoit  beaucoup  de  bonnes 
teuvres,  et  on  le  trouvoit  toujours 
prêt  poar  sépandre  des  lamesses  (^ns 
'  Je.  sein.' des  -malheureux.  Une  chute 
qu'il  fit  il.v.a. quelques  années,  et  où 
il  se.  cassa  la.  jambe,  donna  lieu  d'ad-. 
mirer  sa  patience. 

-  La  providence  a  permis  que  tout 
ce  qui  étoit  le  plus  cher  fût  réuni 
auprès  de  lui ,  lorsqu'il  tomba  ma- 
lade. Il  voulut  dès  le  principe  rece- 
voir les  secours  de  la  religion,  bénit 
ses  petits  enfsns ,  et  expira  dans  de 
viissentimens  de  religiou^le  10  avril. 
Cette  perte  a  excité  de  vifs  regrets ,. 
Bou-seulement  dans  sa  famille,  mais 
parmi  tous  ceux  qui  avoient  pu  ap- 
précier sa  douceur ,  sa-iiiodestie  et 
sa  charité.  Le  corps  fut  exposé 
trois  Jours.  Le  14 ,  il  y  eut  chapelle 
>  papale  dans  son  église  titulaire  de 
Saint-Marcel  ;  le  Saint-Père  y  fit  l'ab- 
soute. Le  22 ,  un  service  fut  célébré 
avec  pompe  dans  l'église  Sainte-Ma- 
rie in  Aquiroj  son  gendre  ,  Jord  Glif- 
ibrd ,  ea  fit  les  frais.  M.  Alexandre 


Mac'Donnell ,  vicaire  apostolique  de 
la  Trinité ,  officia  ,  et  M.  Wiseman , 
recteur  du  collège  anglais  ,  prononça 
un  discours  touchant ,  qui  a  été  de- 
puis imprimé  et  traduit  cle  l'anglais  en 
italien ,  par  M.  Jacques  Mazio.  Les 
élèves  de  la  pieuse  maison  des  orplie- 
lins  ont  fait  célébrer  le  29  un  autre 
service ,  où  M«  Alessandrini,  curé  de 
la  paroisse ,  a  prononcé  l'éloge  du  dé- 
funt-. 

Des  témoins  qui  ont  entendu  le 
discours  de  M.  le  pasteur  luthérien 
à  la  cérémonie  du  30 mai,  ne  sont 
pas  aussi  émerveillés  que  le  Journal 
des  Débais  de  V éloquence  de  M.  Gu- 
vier.  Ils  ont  trouvé  sa  voix  douce  et 
ferme  passablement  ennuyeuse.  Ses 
conseils  tendres-  et ^  austères  leur  ont 
paru  quelquefois  assez  déplacés.  L'o- 
rateur a  été  long  et  diffus  ;  il  est 
même  entré  quelque  peu  dans  la 
controverse.  Enfin ,  il  a  paru  man- 
qiiei*  de  tact  et  d'-à-propos-.  Qui  se  se- 
roi t  attendu  à -entendre  parler  dans 
une  telle  circonstance  •  des  sociétés 
bibliques?  Etoit -ce  là  le  cas  de 
vanter  leurs  magnifiques  résultats, 
qui  ne  sont  rien  moins  que  constatés, 
ou  plutôt'dont  on  se,  moque  même 
e»  Angleterre? 

Après  cela,  n'anrions^nous  rien  à' 
dire  sur  la  cérémonie  protestante  en 
elle-même ,  et  sur  l'appareil  qu'on  y 
a  mis?  Au  sortir  de  la  chapelle ,  tout 
le.  cortège  s'est  rendu-  en  grande 
pompe  dans  la  salle  préparée  pour 
le  ministre  luthérien.  On  a  juge  ap- 
paremment que  la  cérémonie  qui 
venoit  de  se  passer  devant  un  respec- 
table évéque  ne  sufiisoic  pas ,  et  que 
les  époux  ne  seroient  pas  bien  ma- 
riés, si  un  pasteur  protestant  n'y  met- 
toit  la  main.  Toute  la  cour  s'est  donc 
rendue  là>'  les  parens,  ha  témoins,  les 
personnes  invitées.  N'étoit-ce  pas  une 
SOI  te  d'insulte  à  la  religion  ?  Les 
promesses  faites  devant  un  évéque 
avoient-elles  besoin  d'être  confirmées 
devant  M.  >Gttvier?,Des  catholiques 


(  464  ) 

se  de¥<â€nc4W  pM^TOÎ.r  quelque  ré- 
pugnance à  paro^tre  4  une  telle  cérér 
monie y  et  à  prernlie  part  aixi^  prière* 
d'un  f:uUe  différenl?  Tout  cela  nous 
pareil  affligeant  pour  la  pié0»  et  de 
mauvais  au£:ure  pour  l'avenir. 


mauvais  augure  pour 

Le  mardi  6  juin, à  huit  heures 
très- précises  du  uiatiii,  il  sera  célébré 
dans  la  chapelle  de  MM^  de  Saint-^ 
Lazare,  rue  de  Sèvres,  le  service,  du 
bout  de  l'an  pour  le  repos  de  1  aine 
de  M.  Dominique  Salhorgue,  supé- 
ri^ur*^énéral  Oe  la  congrégation  de 
Saint-Lazare  et  de  cellç  de^  Fillt* s  de 
la  Chariiéy  mort  le  25  mai  de  Tannée 
dçjuière. 

Les  processions,  de  la  Féte-Bku 
ont  eu  lieu  sans  difficulté  dans  grand 
nombre  de  villes,  et  les  journaux 
même  des  opinions  les  plus  divei*ses 
paioissent  y  applaudir.  Le  Journal 
(Us  JOéùats  repitiduit  sur.  les  proces- 
sions de  Lyon  xlq,  article  du  Répara^ 
Uur  :  Un  temps  superbe,  dit^il,  a  fa- 
Toriisé  les  processions  de  la  Fête* 
Qieii,  qui  oqji;  lieu  avec  beauiioup 
d'ordre  et  de  recueillement^  au  ini- 
\i^a  des  marques  de  respect  et  de  joie 
de  la. population,  heuieuse  de  voir 
enfin  rétablies  dans  toute  leur  pompe 
ces  soleimités  si  touchantes. 

On  sait  quel  intérêt  la  population 
de  Marseille  attache  aux  processions. 
La  procession  générale  du  dimanche 
s'est  faite  avec  une  affluenqe  prodi-i- 
gieuse.  Le  matin  onavoit  descendu  la 
statue  si  vénérée  de  Noire-Dame  de  la 
Garde  9  qui  a  traversé  grand  nombre 
de  rues,  et  a  été  placée  sous  un  daisde* 
vaut  la  porte  de  rUotel-de-YiDe.  Les 
habitans  des  nouveaux  quartiers  lui 
avoient  ouvert  un  chemin  qui  Ion- 
geoitun  c6ié  de  la.  montagne.  Des 
pcésens  ont  été ,  suivant  Tusage ,  of- 
Iterts  à  la  iiainte;  Yierge  sur  son  pas- 
sage ;  on  a  remarqué  entL''autjnes  une 
écharpe  de  velours  ridiement  bro«- 
dée  ^n  or.  Le  peuple  se  portoit  par- 
tPMU^sur  Je  passage  d^  la  pcocesûon. 


.  Anrèi  fas  Tépves  y  fai  fÊmoeamon  miff 
nëraleaortit  de  la  cathédrale.  Lesainl 
Saonement  étott  porté  par  M.  Tabbé 
Tenifûer,.  grand-vicaire.  Les  élèwi 
des  écoles  chréiieiuies .  et  cciol-  dît 
pensionnats  étoient  habillés  en  lé- 
vites, et  servoient.pour  les. cér^DM^ 
nies.  lifi  li«  de  ligne  fonmissoît  ma 
escorte,  et  le  là*  sa  musique.  La  an* 
toriiés  n'ont  point  pam.- 

Gette  pompe ,  qui  avoî|  tttàié^n»' 
concours  immense,  b'apointttÉlà 
sati&£eiire  le  reUgieux  rrrrpsrmnynm 
de  la  population.  Chaque  jôiurde  la 
semaine  éu>it  marqué  pour  les  pro> 
cessions  des  différentes  paimsKs  ;  le- 
lundi ,  Saintr-Martin  et-la|MaddeBic; 
le  naiardi,   Saint-Ferréoi .  et  '  !lfotre-< 
Dame-du-Moat  ;  le  meronedi,  Saint- 
Théodore  et  Saiut*Victor  ;  k  jeudi. 
Saint  «-l^incent- de  ^Padl  et  Saint- 
Charles;  le  vendredi,  là  prOccssioa 
générale  du  Sacra-Cœur  ;  le  samedi , 
Saint-Cannat  et  la  Trinité,  et  le  di- 
manche, Saint-Laurent,  Notve^fiune 
du  Morit-^rmel  et  Sfaint^/ossph. 
C'est  un  prîvilége  qu*a  2Matteiik  aa»^ 
voii*!  des  processiops  en  ajBmm^'rViïL:. 
ne  lés  souffre  pas  dans,  nos  ciMitrées.- 

Le  lundi  20 ,  on  a  remonté  ia  sta- 
tue de  Notre-Dame  de  la  Garde ,  en 
suivant  une  autre  route. 

A  Bordeaux,  laprocessiioiiaété^- 
lement  remarquable  fiar  l'àffineoce 
du  peuple ,  par  Tordre  qui  y  a  régné 
et  pai*  les  témoignages  de  pété  ou  de 
respect  des  assistans. 

Dajis  d'autres  grandes  >  villes ,  â 
Toulouse ,  à  Amiens ,  à/HontpelUer, 
à  Clermont ,  à  Moulins ,  à  Cauifarai, 
à  Montauban  la  procession  générsle 
a  olfert  partout  un  spectacle  édi- 
fiant. A  Moulins,  le  chef  du; poste 
des  lanciers  qui  stationnoit  sur 
la  place  de  rHorloae,  est  jesté  aoiS' 
les  armes  durant  le  passbge  de  b 
prockession ,  et  a  fait  nendre  ai^  saiat. 
Sacrement  hss  honneurs  inilitaî^: 
rea.  A  Cambra  ,  .le  poste  de  la- 
grande. p^ce  a  pris  .las.artn^^.ets: 
reçu  la  bénédiction.  AMonianVàny 


i4^ 

«mît  enroifé'dcn  éompa* 
guu» d'^ltteihi  10"  léger- «C i|iie brî^- 

edu^degeadarmérie  pour  eacbrier 
•SMMI  Seeneaieiil.  Nulle  part  dans 
cet,  prii|^4.  Ifss  ftutoritéfl  n'ont  paru  à 
la.  qéréilipoie. 

:  Qii^d  h»  processions  se  passent 
9Îmi  tianquiltement,  quand  elles- 
sof^d>çiûi*rà  P^^  Ift  populationt^oane 
cQDi^it.pas  pourquoi  ou  persévère  à 
«P'piTfver  pûtsieui^  viU^  ^  où  cer-» 
^nfiiiÀent  l'esprit  n'est  pas  jplus 
oi^y^îî  que.  dans  les  vklles^  citées 
plu9 .  hâ^ut.  Orléans ,  Bourges  ,  Ar^ 
ras,  MelPt  etc.,.  n'ont  point  encore  eu 
dfi  p)*QC^sion  cette  année/ A  Char- 
tres, ell^  dévoient  avoir  lieu  ;  M.  l'é^ 
vêquë.  s'étoit  concerté  à  cet  égard 
avefe.  le  préfet.  On  dit  que  c^est  la 
mairie,  qui  s'y  est  opposée,  appa- 
remment e)i  alléguant  la  crainte  de 
quelques  troubles  qui  n'a  voient 
pourtant  aucune  apparence. 


M.  révêque  de  Ghâlons  a  publié 
présqu'en  oiéme  temps  des  ob^rva- 
tions  «lir  lîîa  'conférences  de  Tannée 
dernièfB  et  les  sujets  des  cpoférençes 
pdUr  cfUt^  année.  Le'prélat  se  félicite 
de  Templressement  qu  on  a  mis  en  gé- 
néral à  se  rendre  aux  conférences. 
Seulement ,  dans  quelques  cantons , 
la  rédaction  laisse  à  désirer  ;  dans^  un 
canton ,  les  matières  ont  été  à  peine 
effleurées  ;  dans  un  autre,  on  a  émis 
une  opinion  extraordinaire  sur  la 
manière  de  prêcher.  M.  ^évèque  en- 
gage'à  s'en  tenir  à  t'andeniie  mé^ 
fhode.  ht  prélat  donne  de  sages  avis 
sttr'ki  tenue  des  conférences. 

Lts  sujets  pour  les  conférences  de 
IfSVf  sont  au  nombre  de  trois  pour 
cimqiief  moi^ ,  un  sujet  de  piété ,  un 
ftojet  de  doctrine  et  un  cas  de  con^ 
science.  Les  siijets  de  piété  roulent 
mx  l'ÎAterprétation  de  quelques  pas*= 
sages  de  i'Ecrîlure.  Les  sujets  de  doc- 
trme  sont  tous  pour  cette  année  sur 
ks  saoremens.  Les  cas  de  conacienoe 
~  ont  «uisi  généralement  rapport  aux' 


) 

On  "Véitarec  ptaisir  que  les  conft^ 
rences  ecclésiastiques  soiit  rétal>ticaL 
de  tous  côtés  ;  il  est  aujourd'hui  bien 
peu  de  diocèses  qui  ne  jouissent  de 
cet  avantage  dont  le  clergé  reoueil^ 
iera  les  fruits. 

Encore  de  nouvelles  faveurs  accor-  • 
dées  aux  protestant ,.  deux  temples;, 
nouveaux  construits  dans  leglise  de 
Choinérac ,  consistoriale  de  Privas  ». 
oDt  été  ouverts  les  1 1  et  12  décembre 
dernier  ;  l'un  à  Ohomérac  ntéUiie  ,' 
l'antre  à  Saint-Syihphonen.  La  céré^ 
monié  avoit'réimi  beaucoup  de  pro- 
testans  du  pays.  Le  préfet  de  l'Ar-^ 
dècJie  tk  assiste  à  l'ouverture  de  Yé^~ 
glise  à  Ohomérac. 


Dafis  lé  eantoih  d'A^ppenzell ,  un^ 
menu isies  avant  refusé  de  faire  bapfJ 
tiser  son  enfant ,  le  grand  conseil  « 
fait  enlever  eet  enfant,  Ta  iàic  liafitM 
ser  et  Ta  placé  dans  une'maisdn  d'eii*f 
pleins  aun  frais  du  père. Un  journal- 
protestant  blâme  cet  ^cte  d'autorité <j. 
et  dit  que  nous  ne  sommes  plus  au 
XV*  siècle.  Il  setnble  que  le  xv*  si^e 
ne  fait  rien  à  l'afiaire,  et  qu'aujouir- 
d'hui  eomute  alors  un  père  est  répr^, 
hensible  quand  il  refuse  de  laisse^r. 
administrer  à  son  enfant  le  sacrement 
qui  nous  rend  chrétiens.  Le  journa-' 
liste  s'abstient  d'ailleurs  d'énoncer  lj& 
moindre  blâme  contre  ce  père  négUr 
gent  ou  impie  ;  il  n'en  veut  qu  Su! 
grand  conseil. 

Le  gouvernement  prussien  persiste 
à  poursuivre  les  prôtesftahs  de  la'cbn^ 
fession  d'Augsbourg,  qui  refusent' dés 
se  soumettre  à  sa  nbuTelle  liturgie.' 
Le  21  mars  dernier,  le 'pasteur  Gra- 
bcau  a  été  arrêté  à  Ërfurt  et  mis  dàriS 
les  prisous  de  HeilUgenstadt. 

Ou  sait  que 'l'on  construit  à  PotS'* 
dam  tme  nouvelle  église  qui  doit  être 
décorée  avec  magnificence  ,  et  qui  est 
destinée  à  la  liturgie  de  fusion  à  ia-^ 
quelle  le  roi  luirméuie  n'a  pas  dédain 
gtt^de  mettre  bi  main.  Des  wrtistci. 


(^56  ) 

tout  occupés  en  ce  iiioincnt  à  y  «é-    de  qiwl  lowH  Ue  ce  dernier,  eC  à  qed 

cuter  des  tableaux ,  et  on  ne  poarra 

plus  reprocher  aux  pi-otestans  leur 

Tieîlle  antipathie  pour  les  images  et 

les  tableaux  que  leurs  pères  ont  almt^ 

tus  ou  brisés  autrefois  avec  tant  de 

fureur. 


POLITIQUE.; 

L*espril  de  U  réTolnlioo  de  juillet  pa- 
roit  considérablement  s'adoucir,  non- 
sèuleménl  à  l'égard  des  royautés  consti- 
tutionnelles ,  mais  aussi  à  l'égard  des  au- 
tres. Le  roi  de  Prusse  n'est  pas  le  dernier 
à  se  ressenlirde  cet  heureux  changement 
Un  de  nos  journaux  les  plus  attachés  à  la 
cause  de  la  religion,  la  Goutte  de  Franeê, 
ayant  manifesté  quelque  surprise,  mêlée 
de  désapprobation,  sur  la  chaleur  de  sèle 
qu'il  passe  pour  avoir  mise  à  doter  la 
France  d'une  princesse  luthérienne,  les 
écrivains  du  ministère  et  du  chfttean  ont 
pris  feu  à  ce  sojel,  en  s'écriant  :  Outrager 
im  roi  que  ses  vertus  et  sa  noble  vieillesse 
tendent  digne  des  plus  grands  respects  ! 

On  croira  facilement  que  nous  approu- 
vons le  moli/  qui  fait  prendre  aux  écri- 
Tains  de  notre  pays  la  défense  des  tertus 
et  de  la  noble  vieillesse  du  roi  de  Prusse. 
Seulement  nous  regrettons  que  fce  res- 
pect pour  les  vertus  et  la  noble  vieillesse 
des  rois  soit  venu  si  tard  aux  hommes  de 
la  révolution  de  juillet  qui  le  professent 
aujourd'hui.  Assurément  il  n'auroit  pas 
é\é  moins  bien  placé  chez  eux  h  l'époque 
où  c'étoit  Charles  X  qui  eût  pu  en  être 
l'objet.  Outre  qu'ils  n'auroient  point  eu 
à  sortir  de  leur  pays  pour  cela,  ils 
n'eussent  bien  certainement  rencontré 
nulle  part  ni  un  roi  plus  vertueux  que 
lui,  ni  une  vieillesse  plus  noble  que 
la  sienne. 

Puisqu'ils  ont  retrouvé  sur  ce  point  le 
respect  et  le  sentiment  de  justice  qui  les 
avoit  abandonnés,  combien  ne  doivent- 
ils  pas  regretter  maintenant  les  amer- 
tumes dont  ils  l'ont  abreuvé  précisément 
:  à  cause  du  genre  de  xèle  qui  fait  à  leurs 
yeux  le  mérite  do  roi  de  Prasee  !  En  effet, 


siyet  se  passionoentils ponr  hii  Jinlértt 
et  d'admiration?  Cest  à  Toecasion  dt 
mariage  de  le  princesse  Hélène  de  Mécà» 
lembourg,  et  de  l'ardeur  qu'il  a  misel 
procurer  en  France  ce  petit  triomphe  n 
culte  qu'il  affectionne.  Eh  bien ,  la  refi- 
gion  de  Chartes  X  valoit  bien  eelle  da  roi 
de  Prusse,  assarément';  et  elle  avoit  d'ail- 
leurs l'avantage  dTètre  nationale.  Cepen- 
dant ils  ne  lai  pardonnoient  pasdefaf- 
mer  et  de  la  protéger.  A  plus  forte  ndaon 
ne  lui  aorotent-ils  pas  pardonné  m  lèle 
de  prosélytisme  qui  seroit  allé  Jisqifl 
vouloir  la  propager  et  Texporter  dans  les 
pays  étrangers  oà  un  autre  culte  avnnt 
été  dominant  Et  voilà  qu'ils  font  dm 
vertu  à  un  souverain  pro lestant  de  Fes- 
prit  qui  le  porte  à  vouloir  introduire  la 
branche  d'hérésie  à  laquelle  il  s'Inféreie 
dans  un  pays  qui  ne  le  regarde  pas  !  Quel 
malheur  donc  pour  Charles  X ,  qbe  su 
vertus  et  sa  noble  vieillesse  n'axent  pas 
rencontré  ceux  qui  le  jugeoient  alors, 
dans  les  dispositions  où  ifs  sont  aujour- 
d'hui à  l'égard  du  roi  de  PnuBe.I 

L^onorabiei  M.  LaiÊtte  ▼a't4l  'doaô 
nous^amener  une  nouvelle  révolution  î 
On  dit  du  moins  que  c'est  lui  qni  est 
cause  de  celle  dont  nous  sommes  menacés 
dans  ce  moment  par  Tinvasion  inopinée 
de  l'étiquette  de  cour,  et  le  rétablisse* 
ment  du  talon  rouge.  L'esprit  -  encore 
tout  ouvert  aux  rians  souvenirs  du  char- 
à-bancs  de  Neuilly  et  des  mœurs  bour- 
geoises de  la  royauté,  de  son  choix,  WieA 
présenté  sans  costume  et  sans  appareil  à 
la  cérémonie  du  mariage  deFontaiaa' 
bleau.  Son  frac  y  a  causé  une  sorte  ds 
rumeur  et  de  soulèvement  qui  a  failli 
faire  manquer  les  féte&  On  lui  a  fait  no 
accueil  où  se  peignolent  à  la  fois  l'iodi- 
gnation  et  la  surprise  qu'une  telle  faaû- 
liarité,  qu'un  tel  oubli  des  convenances 
imprimoit  à  tous  les.  visages.         .   - 

C'est-là  ce  qui  parott  avoir  fait  sentir 
la  nécessité  de  remédier  immédiatemeol 
à  cet  abus.  Les  gardiens  de  Tétiquette, 
les  conservateurs  des  saines  traditiOBS  se 


mÇ-Mlés  de  publier  de»  •ferUneméns  et 
MMre  des  circnlairef  à  ce  snjet,  afin 
4Be  personne  n'en  poisse  désonnais  pré- 
tendre caose  d'ignorance,  et  qne  chacnn 
jdt  à  se  pourvoir  d'an  habit  brodé,  s'il 
vevtélre  présentable  et  se  rendre  admis- 
sible ans  prochaines  fêtes  de  Versailles. 
Grande  est  la  mmeor  parmi  les  cUpntés 
qol  «foient  cm  entourer  le  trône  de  jnil- 
lel  d'institations  répnblicaines,  de  cas- 
quettes cirées  et  de  vestes  courtes.  Pres- 
que tous  les  joumaui  se  déclarent  de  leur 
côté  contre  ces  affreuses  réfaabilitalions 
de 'f étiquette.  Le  Constitutionnel^  entre 
autres,  n'en  revient  pas  et  croit  rêver  en 
Wfwol  la  rojauté  si  simple  et  si  modeste 
de  1830»  prendre  cet  essor  aristocrati- 
que;' n  remarque  d'ailleurs  qn*elle  s'en- 
toure-, tout  doucement  de  êujets  ;  que  la 
mode  des  •ujtts  reprend  avec  une  sorte 
d'affectation  dans  le  langage  et  les  habi- 
tudes de  cette  cour  née  d'hier,  qui  veut 
déjà  faire  comme  les  antres.  Enfin,  ses 
recherches  particulières  lui  ont  fait  dé- 
couvrir quelque  cliose  de  plus  récoltant 
encore  que  tout  cela;  c'est  que  le  cos- 
tume quTil  est  question  de  faire  prendre 
ans-dé^iltf»'pour  leurs  ^nds  joui'sHe 
eérémooiè,  sêroit  exactement  le  même 
que  celui  qui  vient  d'être  choisi  par 
M.  Pinlendant  de  la  liste  civile  pour  tes 
maîtres  d^hôtel  de  Loais-Philippe. 
'  En  dernière  analyse  ,  cependant , 
qu'est-ce  que  tout  cela  prouve,  sinon 
que,  quand  on  a  la  fantaisie  de  se  donner 
des  royautés  de  son  choix,  il  faudroit  sa- 
^nr  ^arranger  pour  ne  les  prendre  qu'à 
Fessai,  au  moins  pendant  les  sept  pre- 
mières années,  afin  de  se  donner  le  temps 
df étudier  leurs  allures  et  leurs  mœurs. 
Sans  quoi  le  Conêtitutionnel  doit  voir 
maibtenant  combien  on  risque  de  comp- 
ter deux  fois. 

Quoi  qu'il  en  soif,  la  petite  révolution 
de  modes  qui  s'opère  dans  ce  moment 
donne  au  frac  de  Fbonorable  tt.  Lafiilte 
une  sorte  de  ressemblance  avec  la  lance 
tf  Achille. qui  guérissoit  les  blessures  après 
les  avoir  faîtes.  C'est  lui  qui  passe  pour 


révolution  à  bonnets  roi^es  et  à  manches 
de  chemises.  Et  voilà  que  c'est  lui  encore 
qui  passe  pour  avoir  été  nous  chercher  à 
Fontainebleau,  avec  son  frac,  une  révo 
lution  à  broderies  dot  et  à  talons  rouges. 


«< 


PARIS,  5  JUIN. 

Les  nouvelles  qui  arrivent  d'Afrique 
sont  peu  tranquillisantes.  La  paix  que  le 
général  Damrémont  vonloit  obtenir  à 
■force  de  pourparlers  avec  les  chefs  ara- 
bes ,  comme  aussi  au  moyen  de  procla- 
mations toutes  pacifiques,  et  que  le  géné- 
ral Bugeaud ,  de  son  côté,  n*avoit  en  vue 
qu'avec  des  proclamations  pleines  de 
boursouffiure  et  de  menaces^  est  définiti- 
vement remplacée  par  un  état  général 
d'hostilités. 

,  Les  nouvelles  d'Oran  du  sa  mai  por-  * 
tent  que  le  maréchal-de-camp  Brassard , 
qui  a  escorté  les  bagages  de  l'expédition 
du  général  Bngeaud  jusqu'à  Bridia .  est 
rentré  en  ville  le  17,  sans  avoir  rencontré' 
d'ennemis.  Mais  il  pa'roit  que  les  Garra- 
bats  le  suivoient  à  petite  diMahce,  car  ces 
indigènes  se  sont  montrés  peu  d'inslans 
après  son  arrivée;  et  ne  cessent  dé  tirailler^ 
autour  de  la  place.  Dans  la  nuit  du  2 1  an 
32,  ils  ont  surpris  les  Douaires  et  les  Ze- 
mellas,  alliés  de  la  France.  Le  matin  du 
32 ,  la  garnison  est  sortie  de  la  ville,  et 
n'a  rien  vu  ,  parce  que  son  petit  nombre 
ne  lui  a  pas  permis  de  s'éloigner.  Les 
Douaires  et  les  Zemellas ,  qui  prétendent 
que  l'ennemi  compte  de  2  à  3, 000  cava- 
liers, sont  venus  placer  leurs  tentes  sous 
les  murs  d'Oran.  Quelques  jours  avant, 
un  musicien  du  i""'  régiment  de  ligne,  qui 
s'étoit  éloigné  pour  chasser .  a  été  massa- 
cré. Le  17,  le  général  Bugeaud  est  parti 
de  Bridia ,  devant  aller  à  Tlemcen ,  et  se 
rendre  ensuite  au  camp  de  la  Tafna,  qui, 
fort  menacé  en  ce  moment ,  va  être  éva- 
cué. A  Mostaganem,  plusieurs  personnes 
ont  été  assassinées. 
Les  nouvelles  de  Bone,  du  24  mai,  di- 


sent que  deux  charretiers  et  un  saphi 
.<.«  ..w..  .».w».  ^»».  .«..  ^...  |,«.,»^  |,v«..  ayant  été  assassinés  à  portée  du  canon  , 
avoir  ie  plus  contribué  à  nous  donner  une  ;  tontes  les  troupes  sont  sorties.  Un  des  as- 


(458) 


lattlns  du  stpbi,  amené  ptr  aa  chef  de 
friba  an  colonel  DuTivier  pour  qa*il  le 
fit  sur-le-champ  mourir,  fut  rois  en 
liberté  après  l'aveu  de  son  crime.  Le  chef 
revint  tronver  le  colonel  :  «  Tu  ne  t*es  pas 
conduit  avec  justice,  lui  dit  il,  et  tout  in- 
digné, je  viens  teprévenir  que  moi,  cheik, 
commandant  la  tribu  de  Ben-lrgines, 
forte  de  6,000  hommes,  après  avoir  été 
|*ami  des  Français ,  je  serai  leur  ennemi 
dès  que  je  me  trouverai  à  portée  de  tes 
canons.  •  Et  il  se  retira.  Le  colonel  en- 
voya pour  l'arrêter.  L'ofBcier  cliargc  de 
cette  mission  étant  arrivé  jusqu'à  la  tribu 
de  Ben-Lrgincs  sans  le  trouver,  emmena 
sa  femme  et  son  enfant.  Le  cheik  les  sui- 
vit de  près,  et  dit  au  colonel  :  «Ne  cherche 
pas  à  te  venger  sur  une  femme  et  un  en- 
fant ;  c'est  moi  que  tu  veux  î  me  voici.  » 
Le  cheik  a  élc  mis  au  cachoL  Celle  me- 
sure a  produit  un  mauvais  eiïct. 

Le  Moniteur  Algérien  du  117  mai  dit 
que  l'attaque  de  la  feime  de  Rcghaya  qui 
a  eu  lieu  dans  la  première  quinxainc  de 
mai  n'étoil  point  un  fait  isolé  :  c'étoit  un 
acte  formel  d'hostilité  de  la  part  des  tri- 
bus do  TEsl,  une  première  ré[H)n8e  à  l'ap- 
pel fait  par  Abd  eLKader,  qui,  en  établis- 
sant son  frère  à  Médeah  ,  a  su  ramener  à 
lui  des  hommes  disposée  à  se  rallier  aux 
Français.  Le  colonel  Shauenburg ,  avec 
deux  bataillons  du  a*lé|;;er,  un  du  48*  et 
des  tix>upes  indigènes,  partit  le  17  mai, 
et  se  dirigea  vers  Teniah  des  BeniAïcha , 
un  des  deux  passages  qui  conduisent  de 
la  plaine  de  la  Melidja  dans  celle  des  Is- 
ser.  Le  colonel ,  contrarié  par  une  pluie 
ballante,  arriva  un  peu  plus  tard  qu'il  ne 
Tavoit  voulu  au  d.'filé.  Cent  Kabyles  qui 
le  gardoient  furent  refoules.  La  colonne 
s'engagea  alors  et  eut  à  e.*«su)er  tians  son 
long  trajet  quelques  coups  de  fusil.  A  la 
sortie  du  dctWr  se  trouvèrent  i,6oi>  Ara- 
bes qu*il  fallut  déloger,  l'n  sous-lieute- 
naut  du  a*  léger.  M.  Isoire ,  fut  blessé 
mortel lemenL  La  marche  dans  la  plaine 
fut  laborieuse;  le  colonel  Shauenburg 
manœuvra  de  manière  à  faire  sa  jonction 
avec  le  général  Perregaux,  qui  devoit  dé- 
barquer à  l'embouchure  de  TOned  Isser 


ayec  defartlHeritt  et  qui  en  Ipt  aopéoMt 
par  Tétat  de  la  mef.  Vmaie  se  repUmtrt 
étoit  en  marche  sur  le  Boodonaou,  en  pas- 
sant par  le  défilé  d'Ain  Cherob  00  £urob, 
entre  la  mer  et  les  Kabyles  de  Djabil  »  Ion-, 
qu'elle  fut  harcelée  par  les  Arabes;  bien?, 
tôt  elle  eut  à  soutenir  on  combat  qui  dura 
depuis  huit  heures  du  matin  jusqu'à  desi; 
elle  perdit  quelques  hommes  peudsot 
deux  jours,  dit  le  Moniteur^  et  eut  ai  bles- 
sés. 

La  guerre  étant  allumée  dans  l'Est,  la 
gouverneur  jugea  qu'il  falloit  y  mamle- 
nir  des  troupes.  Une  partie  de  l'expédi- 
tion rentra  dans  ses  cantonaernens,  et 
1,100  hommes  environ  restèrent  sous  le 
commandenient  de  M.  de  la  Torre,  à 
Bondouaou.  Ces  troupes  furent  attaquées 
le  a5  par  4.000  Kabyles  qu'elles  repoas-, 
sèrent  vers  Ténia  et  Cherob  ou  Eurob ,. 
après  leur  avoir  tué  4oo  hommes.  Nosi 
troupes  ont  perdu,  encore  d  après  le  Mo- 
niteur Algérien^  8  hommes ,  et  ont  eu  5o 
et  quel'pies  blessés. 

—  Hier,  à  huit  heures  du  matin,  Loim-. 
Philippe  et  sa  famille  ont  quitfé  FooUi- 
uebleau ,  et  après  une  halte  de  qnel(|ttes 
heures  à  Saint-Cloud,  ils  sont  arrifésTcrs. 
quatre  heures  h  l'Arcde-Triomphe  de 
l'Etoile,  où  les  altcndoicnt  le  préfet  de  la. 
Seine  et  le  corps  municipal,  pour  les  corn- 
plimcnler.  La  veille  on  avoit  annoncé  que 
le  cortège  seroit  h  deux  heures  à  la  bar- 
rière. Louis-J^hili|)pc  ayant  quitté  sa  voi- 
ture il  quelques  pas  de  \h,  étoit  monté  ï 
cheval.  A  côté  de  lui  se  trouvoient  le  duc 
de  Nemours  cl  le  prince  du  Joiuville, 
et  derrière  lui  les  ministres,  des  mare* 
chaux  et  des  généraux.  Une  calèche  soi-: 
voit,  dans  laquelle  ctoient  montées  la 
reine  des  Français,  la  princesse  Hélène, 
la  duchesse  douairière  de  Mecklembouig, 
m.idameAilélaïde  et  les  jeunes  princesses. 
A  l'une  des  portières  se  lenoit  le  duc  d'Or- 
lêaus  à  cheval,  et  à  l'autre  le  duc  cfAp- 
malc.  Le  corl^  ;i'est  arrêté  en  face  du 
pavillon  de  Tiiorloge ,  à  côté  des  jardins 
réservés,  A  lors  a  eu  lieu  le  défi  lé  de  la  ^rde 
nationale  et  de  la  troupe  de  ligne  qui  for- 
moit  la  haie  sur  quatre  de  front ,  dep oift 


(AH) 

W  llMli^  de  TEtoUé  Jitfiiii^ia  èMlMèii 
ém TidlerM.  A  tfac  Imom»  «t 'demie,  )è 
défitf  tcriiiin^;  Lcniis^PiiilIpfKf  et  Marie- 
.  AnSileoDt  «enduit  lear  bni  à  ses  tppar- 
tfaîant  qa^on  «voit  préparés  an  paTÎIlon 
llttriMM.  il  y  a  en  ensuite  ub  banqnei  de 
soO"eoo«erts ,  auquel  ont  assisté  les  mi- 
aislrte,  le  préfet  de  police,  etc. 
,  — D'après  les  journaux  mînist^Tiels , 
l^entliODsiasme  a  été  hier  universel  sur  le 
pùeag*  du  cortège.  De  nombreux  specta- 
têon  qui  se  lonl  ironrés  dans  tes  Ghamps- 
Eljraéeicil  dans  le  Jardin  des  Tuileries, 
assurent  an  contraire  qu'il  y  a  eu  beau- 
coup d^  eaime,  pour  ne  pas  dire  de  froi- 
deor.' 

-«-  Le  Toi  et  la  reine  des  Belges ,  après 
avoir  assisté  aux  fêtes  de  Fontainebleau , 
sont  revenus  11  Paris.  On  dit  qu'ils  ne  re- 
lOBiaeroiit  è  Bruxelles  qn*après  les  fêles 
dé  rH6tel-de.Ville. 

— «Un  grand  nombre  de  députés  qui, 
d'après  une  lettre  de  M.  de  Montalivet , 
adressa  au  président  de  la  cbambre , 
pou?oient  craiat  que  des  places  leur, 
«voièttC  ètér  réiervées  dans  le  jardin  des 
TnUfrfet-,  sur  la  terra^ifïe  du  Pont-Tour- 
nint^sd^  smitprésentés,  et  ont  été  sih- 
galièraDMiH  désappointés  en  reeonnois- 
sant  que  loiiiei  les  places  étoient  envahies. 

-—  f^e  JloMiftiir  s^étend  longuement' sur 
la  réception  faiteà  Fontainebleau  à  M.  Liaf- 
filte,  qui  a  dft  être  fort  reconnoissont  des 
mllittprévenances  dont  il  s'est  trouvé  l'ob- 
jet. Diaprés  le  Moniteur,  Lonis-Pfallîppe  a 
saisi ,  dans  cette  circonstance ,  l'occasion 
qui  tia  présentoit  de  prouver  à  ce  député 
que  là  royauté  de  juillet  a  gardé  souvenir 
é»  ses  services  passés. 

—  La  ville  de  Paris  a  dépensé  pour  le 
«acre  de  Napoléon  1,745,546  fr.  ;  pour  le 
■Utrifgt  de  Marie^Lonise  9,670,932  fr.  ; 
à  lanaitiance  de  leur  Gis  600,000  fr«t 
ponr  les  fêtes  du  Trocadero  800,000  fr.  ; 
pour  le  sacre  de  S.  M.  le  roi  Charles  X 
i;i64,097  fr.  La  ville  va  dépenaer  pour 
lef  fêtes  dft  mariage  du  duc  d'Orléans 
8cio',eM  fr.         ' 

-^  Un  journal  dit  que  les  employée  de 
la  ilAe  civile  ont  reçu  pour  gratification. 


à  roççasion  du  ntariafe ,  un  mois  d^ 
leurs  appointemens,  et  bétonne  que  cette 
faveur  n'ait  été  accordée  qu'à  cette  admi^ 
nistration. 

—  M.  le  baron  de  Werther  est  parti 
pour  Berlin.  C'est  M.  Brassier  de  Saint- 
Simon  qui  le  remplace  à  Paris. 

—  MM.  Maillard  et  Fossé  d'^rcôsse, 
conseillers  référendaires  à  la  cour  des 
comptes ,  viennent  d*être  nommés  cheva- 
liers de  la  Légion-d'Honneur. 

—  M.  Gàrnier-Pagès  a  éprouvé  ven- 
dredi, à  la  fin  de  la. séance,  un  évanouis- 
sement qui  s*est  prolonge  de  manière  à 
donner  des  craintes  à  ses  collègues. 

—  I^  dernier  Bulletin  des  Lois  publie 
une  ordonnance  qui  prescrit  rétablisse- 
ment dans  nie  deSor  (Sénégal)  dVne 
ville  qui  portera  le  nom  de  Saint 'JPhi- 
lippe» 

—  M.  «et  madame  Thien  «ont  ,parli». 
pour  l'Italie. 

r— La  r-pur  de  casaation  a  rejeté  samedi 
le  pourvoi  de  Jean-Baptist^  PiUot ,  con-. 
damué  lu  la  peine  de  mort  par  la  cour 
d'assisea  dç  la  Meuse,  çqrnme  coup^b^ 
d'assassinat  sur  la  personne  de  ^icol^s. 
Champenois,  son  be^iu-père. 

—Où  l'aobition  conduit  bien  souvent  ! 
M.  Mariette,  qui  avoU  ao,ooo  fr.  de na< 
tes,  voulut  agrandir  cette  fortune ,  d^k 
raisonnable ,  et  intenta  une  foule  de  pro^^ 
ces  pour  dos  anciennes  rentes  des  bospi-' 
ces.  A  8on  décès  tout  son  capital  avoit 
disparu,  et  l'on  ne  trouva  ches  lui  qu'un* 
somme  de  Sqo  fr.  et  quelques  liaFsea  de 
procès  non  encore  jugés. 

— L'Académie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres  a  nommé  M.  Paulin  Paris  l'un  de 
ses  membres  ;  il  avoit  M.  Villemain  pour 
concurrent. 

•—  Cn  arrêté  du  préfet  de  police  en* 
joint  aux  propriétaires  et  locataires  défaire 
arroser  déuK  fofe  par  Jour,  pendant  la 
belle  saison,  à  onae^ieitres  du  matin  et  > 
à  trois  heures  de'  l'aprèe*  midi ,  le  devant 
de  (eors  maisons,  botiUqties,  Jardins,  etic. 

-^•'Lâ  m  de 'Rivoli  est  actuellement 


(  46»  ) 

mD)«a  de  cinqoiaR  a  6té  loohdwnt  démolL  Prttqne  tosi  ë 
qBi  étoil  dns  U  caitine  ■  été  reatéli 
Les  GitTMDx  dacroiséa  etplB>ïeia*pM- 
IM  ont  été  uBéi.  Le»  mnn  M>Dt  16» 
dés  et  dei  planchera  *aaA  ont  beBOto^ 
sonflerL  La  foadre  l'est  introduite  dM 
une  chambre  où  se  irovvoieDl  H.  le  c«f 
et  le  maître  d'école  qni  ont  reçu  «ne  foA 
commotion. 

Quelques  minuta  après  la  fondai 
aossi  tombée  sur  le  clocher,  étojpié  da 
presbytère  (f environ  cent  inètns,el*pi- 
nëtré  dans  r^lîte.  Plnsde  cinqaantepa- 
sonnes  qoi  s'y  tronvoient  n'ont  en  aaniB 
mal.  Hais  an  dehors  il  n'en  a  pas  étË 
ainsi.  Une  femme  a,  dit-on,  perdnlaTne; 
trois  autres  ont  été  reoïerrtes  «ïee  tIo- 
lence.  C'est  la  Kconde  fois  depnii  deai 
ans  que  le  tonnerre  tombe  aw  celte 
église.  La  preniifcre  fois,  il  occaHonoa  de 
grands  désastres.  l£S  répar*lions  s'élerè- 
rcnl  i  7,09g  fr,  La  paroisse  Étant  paarre 
ne  pnt  fonmir  qn'ane  foîble  aommc. 
mais  le  i&le  et  la  charité  de  H.  le  cmé- 
parviorentè  trouver  le  surpIoL  ■ 

Le  conseil  municipal  de  Nantes  a 
adressé  nne  pétition  ao^  m'nidies  pm 
obtenir  le  prolongement  da  chemin  d» 
fer  de  Paris  i  Orléans  jiuqn'k  Nantes. 

—  L'AuxUiaire  Srrto»  ^tqne  Boirese, 
dcmtia peine  vient  d'être  commoée  en  At 
ans  de  banoiasement,  est  arrivé  le  Souni 
b,  Bennes.  Quand  les  gradarmes  ae  pié- 
sentèient  avec  loi  pour  dîner  k  la  labk 
(Hiate,  tons  ceux  qni  éloient  là  ae  retirè- 
rent BoireauparottièsméconlenLAprifc 
avoir  dîné,  comme  on  lui  refnaoil  d'aile 
au  café,  il  Remporta  en  injures canbela 
mi  des  Français,  et  CBSHun  carreau  da» 
sa  colère. 

—  he  Jo»rnaliUBoiirl>oiuuU,da  Sjaie, 
dit  que  parmi  les  élections  mnaicipik* 
du  département  de  la  Nièvre,  déjà  a»- 
naes,  plu^ors  appaitienneut  à  l'opimon- 
Intimiste. 

—  Comme. nous-  l'avons  annoncé,!) 
Goutte  du  LÎMonin  a  été  i^ligée  dlB- 
terrompre  ses  pablicalioos  par  suite* 
démêlés  avec  le  fisc  Un  nouveau  joomil 


fclairéeparlegai, 

lanternes  supportées  [>ar  des  candélibies 
qui  sont  placés  nir  une  tenle  ligne  le  long 
du  jardin  des  Tuileries. 

nOXlVELLEa    I1B8   FBOVIHCEa. 

Un  marinier  nommé  l'aolmier,  ha- 
bitant le  village  d'ArgeDlenil ,  a  été  con- 
damné, le  3o  mai,  par  la  cour  d'assises  de 
Versailles,  à  vingt  ans  de  travaua  forcés 
pour  avoir,  le  11  mars,  dooné  à  sa  fem- 
me plusieurs  coups  de  couteau,  qui  heu- 
tensement  ne  furent  point  mortels.  Li 
veille  il  avoit  fait  aigniser  l'instrument 
de  son  crime,  par  un  remouleur,  et  lui 
avoit  recommandé  de  le  bien  affiler  du 
bout 

—  Des  libraires  ambnlans  eiposoient 
en  Tente  sur  le  marché  de  Béthone  des 
livres  licencieui  avec  des  gravures  analo- 
gues. La  justice  en  a  ordonné  la  saiàei 
trois  des  colporteun  ont  été  conduits 
chet  le  jnged'înstructioo.  deux  furent re- 
Iftchés.et  un  mandat  de  dépAt  lut  décerné 
contre  le  troisième. 

—  La  recette  de  ta  douane  dn  Havre 
.  pendant  le  mois  de  mai,  comparée  aux 

mois  précédens  ofTre  l'énorme  diffé- 
rence d'un  million  en  moins. 
:  —  Geigoio,  condamné  i  vingt  ans  de 
travaux  forcés  par  la  cour  d'assises  de  la 
Baole-Mame,  et  que  la  gendarmerie  cou- 
duisoit  de  Reims  à  Chaumont  dans  une 
charrette  qui  contenoit  aussi  trois  autres 
détenus,  est  parvenu,  le  30  mai,  à  limei 
les  fers  qu'il  aïoitaut  pieds  et  à  s'évade) 
au  moment  où  la  voiture  passoil  devani 
un  petit  bois. 

—  Il  pareil  que  les  démissions  se  sue- 
cèdent  dans  la  garde  nationale  de  Ueli. 
U.  Billandel,  commandant  de  l'artillerie, 
a  suivi ,  dit  un  journal ,  l'exemple  de 
M.  Mangeot.  commandant  de  l'infaii- 

,  —  Le  dimanche  s8  mai ,  la  fondra  est 
tombée  sur  le  presbytète  de  Chaouilley, 
près  Véielise  (Ueurtbe).  Le  fluide  électri- 


ques'estcommuDiquédaasI'intérieurpi.     

ie  lajëtt  de  la  cheminée  de  U  cuisine,  qui  ^  soos  le  litre  de  NoomU*  Gauitt  dm  Hrf 


i 


-^fB^i-LÔMMiB  TienI  de  ta  nmptacer.  Le 
pfemiernoméro  aptrn  le  1  jaiD.  Le  ré- 
dM'eor  en  chef  innonce  qae  les  doctri- 
nes ne  Mronl  pas  chmgéa,  <)d'ily  anri 
uilant  tféDergie  dans  la  pensée,  m»s 

'  plu  de  mesure  dias  l'eipression.  Nous 
L'en  UUciloD!>,  pensant  comme  Inî,  que 
U  Toiide  la  raison  dans  son  calme  et  ta 
(impUcilé  estlonjoDracatendoe-etcom- 
priw. 

•—  La  NoumIU  Goutte  4»  Lhnoutm 
venti.dans  son  premier  naméro .d'ouvrir 
nna  lonscription  eo  faveur  dea  oofriers 
porcelainiers  de  Limoges  qui  se  irouvent 
sans  oliTngn,  Cest  fort  bien  commencer 
u  publication.  - 

—  pans  la  naît  dn  a  an  3,  la  snc 
d'Aolnali  prèsClernMnltPDj-de-DAine}. 
•I^taitenant  à  H.'Riiel,  a  4té  laproiedee 


—  On  écrit  de  PfrigiMux,  le  3i  mai, 
qoe  la  reille,  quarante-deni  détenus  qaî 
te  tronTeatdaiis  la  prison  de  celte  ville, 
étant  parreiuiB  i  ouvrir  la  cave  du  geb- 
lier,  se  montèrent  lellemenl  la  léle  avec 
■on  Tin.  qn'ili  ne  tardèrent  pas  k  se  ik- 
Tolter^  Ceot  hommes  du  g'  de  ligne  qu'on 
fil  enifir  dus  la  prison  les  mircql  l^iea- 
tôt  i  la  nison. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Mmes^reça, 
le  aS  mai,  5,34o  fr., et  rembooraé  6,55S 
fr.  j8  c 

—  Le  conseil  municipal  de  Marseille  a 
volé,  le  ig  mai,  ig,*>oo  fr.  pour  les  ffitcs 
k  l'occanon  du  mariage  du  duc  d'Orlèena, 
et  3,000  fr,  ponrdistribaliondepain. 

—  Ad  hasarde  la  me  Sain  te- Catherine, 
k  Bordeam,  un  jeone  commis- marchand 
a  ét£  arrêté  au  momtnl  où  il  répandoii 
dans  la  salle  un  acide  infecL  11  paroli 
qoll  touloit  éloigner  les  personnes  qui 
«enoieut  acheter  au  rabais  des  objets  qu'el- 
les aaroient  pu  se  procnrer  t  un  prix 
pins  élevé  dans  les  boutiqiîbs  de  la  ville. 


(  46.  ) 

bsslro,  et  les  cbritlinos,  sous  les  ordres 
de  Bon-ens.  i  3  lieues  de  celte  ville.  Oraa. 
parti  de  Sarragosse  pour  en  prendre  te 
commai),dement ,  amène  avec  lui  un  ba- 
taillon el  3oo  clievaui.  • 

—  Voici  une  dépêche  télégraphique  de 
Pnrpignan,  le  9  juin,  qui  se  trouve  égale- 
ment dans  la  feniltc  oflîcielle  : 

•  Vingt  boliangoeros  arrêtés  le  aS  onl 
M  embarquas  k  Barcelone  pour  les  Iles 
Baléares  :  parmi  eux  éloit  le  réfugié  Ba- 
netli.  On  a  découvert  de  nouvelles  trames 
et  un  amas  d'armes:  des  arrestatioDS  ont 
Été  faîtes.  Le  brigadier  Cariio  oi^anise  k 
Ësparaguera  on  corps  de  réservé.  Le  ba< 
ron  de  Heer  a  mis  Cervera  en  étal  de 
siège  ,  à  cause  de  la  violence  des  exaltés. 
Il  aréoni  7,000  hommes  k  Leiida  avant 
départir  pour  l'Aragoii.  > 

—  Enfin,  le  Jfmutanr  contient  une  dé- 
pêche de  Bapnne ,  le  4  •  k  one  heure  de 
Taprèt-midi  : 

•  Les  carlistes  éloient  encore  le  1"  k 
Barbastro,  poussant  des  reconnoissances 
sur  les  deux  rives  de  la  Cinca  sans  rien 
entreprendre.  Le  baron  de  Meer  f  toit  sur 
!a  rive  gaocbe,  et  le  général  Oraa  sur  la 
five  droite,  k  une  petite  distance  de  Bar- 
bastro, 

•  Esparlero  est  arrivé  k  Pampétone  le  3. 
l>es  carlistes  ont  vainement  tenté  de  Far- 
fêter  dans  sa  marche  :  ils  se  sont  retirés 
de  devant  Lodosa.  • 


Un  individu  de  Bruxelles,  pour  se  rem- 
pli,r  d'une  créance,  avoit  fait  saisir  le  che- 
val el  le  cabriolet  de  son  débiteur.  Le 
tout  mis  en  foarrière  cfaes  un  ai'bei^ste 
de  celte  ville,  une  procédure  fut  entamée 
pour  arriver  k  la  vente  des  objets  saiûs. 
Elle  dura  quatre  mois,  et  le  cheval  el  le 
cabriolet  se  Ironvèrent  k  la  Sn  adjugés, 
moyennant  ^o  Ir.  Les  frais  de  justice 
prélevés,  le  créancier  alloit  mettre  le  sur- 
plus dans  SB  poche,  lotsqu'arriia  Tatiber- 
giste  avec  un  mémoire  de  Soo  fr.  Alors 
autre  procès  :  et  puis ,  pour  en  finir,  ad- 
On  lit  dans  le  Jtf<»n<(Mr  (.Les  car-  vintun,  jugement  qui  condamna  le  créan- 
liales  ploient  encore  le  «8  va  soir  k  Bar- 1  àvt  maladroit  k  payer  760  fr.  pour  la 


KSTÉBIBUR. 


(4ÇO 


-^  Le  nombte  'dêt  pai^Mas  de  dbli 
Migodl  aHant  ioajoars  en  ang^ûentaat 
dCmncfheanconp  de  craintes  à  la  révola- 
Uoo  de  Litboone,  qui  est  aussi  menacée 
par  le  déplorable  état  de  ses  finances. 

—  Le  Tmes  dit  qae  tontes  les  négocia- 
tions et  affaires  diptomaliqnes  restent 
siispendoes  à  Gonstantinople  pendant  le 
YOjage  que  vient  d'entreprendre  le  sul- 
tan dans  quelques  parties  de  son  empire. 

—  A  la  date  dn  lo  mai ,  plusieors  faif- 
Hles  considérables  venoicnt  d'éclater  k 
Gonstantinople. 

CHAÎIBBÉ  Dfi»  PAIRS. 

Sémim  du  SJmiui 

A  deoi  heures,  Al.  deBastard  moàte 
an  ^autenil.  Après  avoir  entendu  la  lec- 
ture de  l'ordonnance  qui  nomme  M.  Pas- 
quier  chancelier ,  la  chambre  passe  au 
scrutin  sur  le  projet  porUnt  règlement 
définitif  du  budget  de  i854,  dont  elle  a 
.  ,  voté  les  derniers  articles  lors  de  sa  pré- 
noit  de  se  couper  la  gorge  »  et  respiroit  ^  cédente  réunion.  11  a  pour  résultat  IV 
encore.  I  doplion  par  85  boules  blanches  contre 

— Dans  le  canton  de  Fribourg,  les  élec-  '  1 1  boules  noires. 

tions  qui  avoient  été  faites),  le  6  avril,  M.  Pasquicr,  précédé  des  hnissiers  et 

dans  un  sens  favorable  au  parti  cocser-  décoré  de  la  simarrc  ainsi  qnè  du  grand 

valeur,  ont  donné  lieu  à  de  vives  con-  cordon  de   la  Légion -d'Honneur,  entre 

teslalions.  Le  23  mai,   les  élections  de  d»"»  la  salle  et  va  remplacer  M.  de  Bas- 

Fribourg,  de  Corbière  et  de  Gruyère  ont    ^ff  ^^'  ^^^^^^'^^  remercie  la  chambre 
,  *  j/  I  \         I  ui  I  A    ^        de  lappui qn elle  a  bien  voulu  lui  prêter, 

été  déclarées  valables  par  le  grand  con-    ^^  ^.^^^^^^^  ^.^^^  ^  ^^^  ^^.^  ^^^ 

seil.  L  opposition  libérale  a  mis  tout  en  ^^^^  ^^  chancelier, 
jeu  pour  faire  annuler  celles  de  Bulle;  ^^^^  j^  ^^^^  ^J  j^  ,^,i  ^^j  accorde  une 
mais  elles  ont  été  bien  défendues,  et  en-  pension  à  madame  de  Jussieu.  le  prési- 
fin  admises,  après  quatre  heures  de  dis-  dent  tire  au  sort  les  noms  des  pairs  qui 
cussion ,  à  la  majorité  de  4^  voix  con<  feront  partie  d*une  grande  députalion 
tre  a8.  Le  lendemain,  l'opposition  a)  chaigéc  d'aller  porter  aux  Tuileries  des 
voulu  encore  faire  casseroles  élections  de  félicitaliohs  à  Toccàsion  du  mariage. 
Romoiit,  mais  elles  ont  été  maintenues  i 
par  Si  voix  contre  2 a*  Celles  de  Favar-  ^ 


fourrière  du  cheval  et  du  cabriolet  ^  en 
outré  des  nouveaux  frais* 

Les  journaux  de  Londres  disent 

que  le  roi  se  porte^beaucoup  mieux. 

Lord  Palmerston   a  décfaré  à  la 

chambre  des  communes ,  le  2 ,  que  l'af- 
faire du  Vixen  éloit  arrangée.  La  cor- 
respondance entre  les  deux  gouvome- 
mens  sur  cette  question  sera  communi- 
quée an  parlement* 

—  Dans  la  soirée  du  29  mai,  la  femme 
«Tun  conatable  de  la  petite  ville  de  (''en- 
ton  ,  dans  le  comté  <te  Stafford ,  dont  la 
tète,  paroissoit  depuis  quelque  temps  dé* 
Irang^  •  a  assajtfinl^  avec  pn  copteau  de 
ènlsinèV  pendant  t'«bsencè  ^  son  mi^ri^ 
trois'de  ses  énfâns  en  bas  ftge.,.ÈHN»x  uni 
peu  plus  âgés  sont  parvenus  )i  se  sauver 
couverts  de  sang  et  de  blessures  »  et  ont 
averti  Icjs  voisins  de  ce  qui  se  passôiL 
Lorsque  ces  derniers  coururent  pour  por- 
ter du  secours,  ils  trouvèrent,  à  côté  des 
trois  cadavres,  celle  malheureuse  qui  ve- 


guy  et  de  Dompierre  n'ont  souffert  au- 
cune difficulté.  Ainsi  toutes  sont  main- 
tenues. 

—  On  a  célébré ,  le  20  mai ,  à  Gênes, 
l'anniversaire  de  la  restauration  de  la 
maison  royale  de  Savoie. 

—  On  écrit  de  Naples,  le  18  mai ,  qu'il 
y  a  toujours  dans  celle  capitale  quelques 
cas  de  choléra. 


P 
lli 


CHAMBRB  DES  DEPUTES. 

Séance  du  ^juin, 

M.  Cnnin-Gridaine  occupe  le  fauleuil 
à  deux  heures.  M.  Martin  (du  Nord)  pré- 
senle  trois  projets  de  loi  relatifs,  l'un  à  un 
chemin  de  fer  de  Paris  à  Tours,  en  pas- 
sant par  Chartres  ;  le  second,  à  un  chemifi 
de  fer  de  Bordeaux  à  la  Teste,  et  le  dernier 
à  un  chemin  de  fer  d'Epinal  au  canal  du 
Centre.  M.  Martin  (du  Nord)  annonce  en- 


,(-463  ) 

-siii^  que* le  projet  de  eiiemin  de  fer  de  hseille.  M.  le  préisident  ttre  au  sort  une 


Paris  à  Rouen  est  retiré,  et  remplacé  par 
lipi  aolre  allant  de  Paris  h  Rouen,  au  lia- 
we  et  h  Di<»ppe.  Le  ministre  présente  en- 
fin tin  projet  qui  convertît  en  loi  diver- 
ses ordonnances  en  mali6re  de  douane. 
M.  Janberl  énumérant  le»  projets  de 
chemin  de  fer  soumis  à  la  chambre,  en 
trouve  dix,  et  dit  que  c'est  beaucoup  de 


grande  députation  qui  demain  ira  com- 
plimenter J^iiis-Pbilippé  et  sa  famille  sur 
le  mariage  de  son  iils. 

M.  GAUGuiER.  Quel  costume  prendra- 
l-on?  (Rire  et  bruit.) 

M.  LE  pRÊsinKiMT.  Il  u'j  a  pas  de  me- 
sure prise  par  la  chambre  pour  forcer  les 
députés  à  prendre  un  costume  uniforme. 


besogne  à  la  lin  d'une  session  déjà  fort    On  s'habillera  comme  on  voudra.  (Cesl 

«■.l-.i_^L      T  >^_W  •<«..<..       ^«^:«        <-..«<k         U!ai»      A#\n_    I     (r»rl     hoiirnilV      ^      \l!iic      if#>i«o      n^AwnrvAAU^..^^ 


a.  voulu  seulement  donner  une  satisfaction 
i>oxnina1e  b  toutes  les  localités.  M.  Jau  - 
heri  démande  que  la  discussion  des  pro- 
jets dont  les  rapports  sont  déjà  faits  soit 
aitisi  réglée  :  le  chemin  de  fer  de  Mul- 
bmiisen  à  Thann ,  le  chemin  de  fer  d'Â-* 
lais  à  Beaacairt,  et  le  chemin  de  fer  de 
Paris  à  la  frontière  de  Belgique.  Le  mi- 
nistre des  travaux  publics  ne  s'y  oppose 
pas,  reais  il  désire  la  priorité  pour  les 
deux  lois  tendant  à    rani«';lioialion   des 
ports  et  des  rivicTcs.  La  chambre  décide 
qu'elle  s'occupera  de  ces  lois.  M.  Teste 
parie  à  son  tour  en  faveur  du  canal  laté- 
ral à  la  Garonne. 

M.  LE  raÉsiDENT.  Je  vais  consulter  la 
4a  chambre. 

Voii.  iîombreuses  :  Le  budget  I  le  bud- 
get sans  désefttparer  ! 

Une  voix  :  Il  est  temps  d'en  finir. 
M.   Augustin   Giraud    pense   qu'avec 
toutes  les  lois  déjà  mises  à  l  ordre  du  jour, 
la  session  finira  en  octobre. 

Voix  diverses  ;  Les  chemins  de  fer  ! 
Autres  voix  :  Le  canal  latéral  ii  ta  Ga- 
ronne ! 
Voix  nombreuses  :  Le  budget  ! 
Cette  confusion  se  termine  par  un  or- 
dre dn  jour.  La  chambre  entend  un  rap- 
port' des  pétitions  de  la  commission  qui 
nous  paroit  dénué  d'intérêt,  et  reprend 
la  discussion  sur  lebudgelde  la  marine  dont 
elle  adopte  le  quatrième. chapitre. 

Séance  du  5  juin, 

La  sÔaiice  est  ouvt;rte  à  une  heure  et 
demie.  M.  Trullat ,  député  élu  à  Evreux, 
en  remplacement  de  M.  de  Salvandy  ,  est 
admis  et  prête  sermenL  M.  Vivien  dépose 
le  rapport  sur  le  projet  de  loi  qui  crée 
une  huitième  chambre  au  tribunal  civil 
de  la  Seine,  et  M.  Dufaure  celui  qui  con 


projet  de  loi  sur  la  garde  nationale  de  l« 
Seine,  amendé  par  la  chambre  des  pahrt; 

L'ordre  du  jour  est  la  suite  de  la  disco»-' 
sion  du  budget  de  la  marine.  Le  chap.  4 
a  été  adopté  h  la  dernière  séance.  lift 
chambre  vole  leschap;  5,  6,  7,  8,  9,  10, 
11  et  12  sans  débats  împortans. 

M.  Arago  ne  c6nçoi|  pas  que  la  com- 
mission se  soit  élevée  contre  le  corps  des 
ingénieurs  hydrographes  qui  rend,  dit- 
il,  de  grands  services,  et  ne  coûte  en  dé- 
finitive que  17,000  fr.  par  au.  L'orateur 
après  diverses  observations  vient  à  parler 
d'un  nouveau  procédé  pour  faciliter  la 
navigation  par  (a  vapeur  en  prévenant  les 
risques  des  explosions,  et  trouve  que  l'in- 
venteur qui  a  reçu  20,000  fr.  a  été  mal 
récompensé.  On  a  aussi  fort  niai  récom- 
pensé, ajoute-t-il,  Tau téur  de  l'invention 
de  la  chaux  hydraulique  qui  épargne  5o 
ou  60  millions  annuellement.. 

M.  Lt^GUAivn,  directeur  des  ponts-el- 
chaussées.  On  lui  a  donné  la  croix  d'hon* 
neur.  (On  rit.) 

Le  chapitre  i3,  sciences  et  arts,  est 
volé. 


AU  REDACTEUR. 

Monsieur,  dans  une  annonce  des  Cour»^ 
eotnpleta  d*  criiure  sainte  et  de  théologie. 
que  je  trouve  dans  un  journal  du  3o 
mai  dernier,  Féditeur  promet  pour  le" 
tome  1  *'  du  Cours  de  théologie ,  des  ex- 
traits de  différens  théologiens ,  entre 
autres  de  M.  Bouvier,  etc.  Éditeur  des 
ouvrages  du  savant  prélat,  je  vous  prie 
de  faire  connoîlre  par  la  voie  de  votre 
estimable  Journal  que  je  ne  iaîsserai  en 


aucune  manière  porter  atteinte  à  sa  pro- 
cerne le  chemin  de  fer  de  Lyon  à  Mar- 1  P"été. 


<  464  ) 

Je  fais  la  même  déclaralioii  pour  la 
théologie  de  II.  Liebennann» 

Le  premier  traité  do  cours  de  théolo- 
gie de  M.  Carrière,  De  matrimonio ,  a  vol. 
in-8*r  sera  en  vente  le  lo  courant.  Je 


BOURSE  DE   PABIS  DU    5   JUIN. 

CINQ  p.  0/0,  j.  da  32  mars.  108  fr.  75  c. 

QUATRE  p.  q/OJ.  de  mars.  99  fr.  50  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  79  fr.  60  c. 

Qualre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  100  fr.  qO  c. 

Act.  de  la  Ranque.  3440  fr  00  c. 

BoDs  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00-c. 

Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1190  fr/OO  c. 

Quatre  canaux.  1 187  fr.  50  c. 

Caisse  bypolhécaire.  815  fr.  00  c. 

Rente  de  Naples.  96  fr.  85c. 

Emprunt  romain.  lOl  fr.  1/4 

Emprunt  Belge.  lOl  fr.  3/4 

Emprunt  d'Haïti.  320  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  24  fr  3/8 

-Çf  S"*^*^'  2lôrutt  Ce  €Ure. 

PARIS.  —  iMPRiinniB  d'ad.  lb  gurb  bt  c*. 
Quai  des  Augustins ,  35. 


Toas  prie  de  porter  celte  bonne  nou- 
velle à  la  connoissance  de  vos  abonnés. 
J*ai  rhonnea/,  etc. 

,  MÉQUIGNON-JUmOB. 

Paris,  i"jaîn. 


LIBBAIBIE  DE  POUSSIBLGUE-RUSAND  , 

rue  Hautefisuille,  9. 

MOIS  DU  SACHÉ-CCEÛR,  A.  M.D.  G., 

APPROUVÉ  PAR  MGa  L*ARCHBViQinS  DB  PARIS, 
in>3a,  troisième  édiliou.  —  Pris  :  Soc, 

Onpent  faire  cet  exercice  en  tool  temps, 
mais  surtout  à  Tépoqae  ou  l'Eglise  célè- 
bre la  fête  da  Sacré-Cœur.  La  rapidité 
avec  laquelle  deux  éditions  de  cet  ou- 
vrage ont  été  épuisées  fait  asset  son  éloge. 

SUJETS  DE  MÉDITATIONS  8I7B  LA  KS 
DE  l'homme  et  la  GBANDB  AFFAIBÊ  DV 
salut;  par  le  P.  J.  de  Oallifet,  in-Ss  , 
60  c. 

C'esf,  au  jugement  des  ecclésiastiques 
les  plus  recommandables  ,  le  meilleor 
ouvrage  qui  ait  été  fait  sur  une  matière 
aussi  importante. 


OUFRàGES  NOUrEAUX  ET  NOUVELLES  EDITIONS  , 

CHBX  PELAGAUD,  CESNE  et  GROZET,  sutiCBssiURS  sb  BCSANDy 

Grande  rue  Mercière ,  26 ,  h  Lyon  ; 

ET  CHEZ  POUSSIELGVE-RUSAND  ,  a  paris  ,  rue  Hautefeuilie ,  9. 


CANTJÇUES   à  Tosage    des   maisons    du 

Sacré-Cœur  ;  gros  vol.  in-lQ^,         '3  fr.  aS  c. 

fiKEDITATJOirS  DS  BOISSIEV,  ou 

le  saint  Evangile  expliqué  en  méditations, 
pour  cbaque  jour  de  Tannée,  selon  l'ordre  de 
l'Eglise,  par  le  Père  Boissieu  ;  4  vol.  in-12, 
nouvelle  édition,  7  fr.  5o  o. 

SOIBÉE8  DE  SAINT  -  PETE&S- 
BOV&Of  ou  Entretiens  sur  le  gouverne- 
ment temporel  de  là  Providence,  suivis  d'un 
Traité  sur  les  sacri€ces ,  par  le  comte  de 
Maistre  ;  1  vol.  in-S*».  3«  éJil.,        i5  fr. 

1>U  PAVE  f  par  le  comte  de  Maistre }  2  vol. 
in-8°,  3"  édition ,  lofr.  5oo. 

X.ETTRES  A  UW  OEITTIUBOMMB 
flLVSSE  sur  l'inquisition  espagnole,  avec 
cette  épigraphe  tir<^  delà  HenrMdeàeSo\i&At%: 
Beaucoftp  en  ont  parlé,  mais  peu  Vont  bien 
connue \  \  vol.  in-8**,,  lit,  boa. 

BERKONS  BV  PERE  DE  BCAC- 
CAB.THT,  4  vol.  in-8'',  20  fr. 

Les  mêmes;  4  ^^l*  ^^~^'^i  ù^éà\ûon,  10 fr. 
JLe  guatrième  volume  contenant  les  sermons 


sur  la  .Passion,  sur  la  Pénitence  et  cPnmtrâ  doit 
l'authenticité  a  été  reconnue  par  les  RR.  PP.  de 
Compagnie  de  Jésns,  vient  d'être  impriMéetjoiat 
aux  trois  volumes  précédens.  Ils  se  vendmt  aiiH 
séparément.  L'in~o^  5  (r,  etl'in-la  afr.  5oe. 

BV^POTZEITf  on  l'Elève  du  sanetoaire,  ea- 
vrage  utile,  non-seulement  ans  eeoléaiartiqeM 
vivant  dans  un  séminaire^  maiseaoore  à  lop' 
les  prêtres^  par  M.  Yemet,  sn^neur  du  grand 
séminaire  de  Viviers;  1  vol.  in-l3»     a  n*. 

&ECITSX&  BE  PBXkBXE  à  l*usage  des 
âmes  pieuses,  approuvé  par  «onseignenr  Fé- 
vèque  de  Grenoble;  in-iB,  a  fir.  5o  e. 

PROJETS  B'nrSTBUOTIOiro  ponr 
lés  dimanches  et  fêtes  de  l'année,  eto.|  ott- 
vrage  posthume  de  M.  Guillet^  snpérienr  dn 
séminaire  de  Ghambéry;  3  vol.  in-ia,       7  fir. 


COBOIUinOlVf  1  vol.  in- 189      fl  ît. 
PITOKE    THBO&OOZJB     StOBA- 
&IS|  auctore  Goritia}  in-4'*  >  4*  ^i^i^^B  » 
(eous preête,  )  6  fr..  • 


t.* AMI  DC  LA  KBLieiOlf 

parott  les  Mardi  •  Jeudi 
•t  Samedi. 


On  peats'abonner  des! 
1  *'  et  1 5  de  cbaqne  mois.  | 


fr  Î821 


JEUDI  8  JUIN  1837. 


ratm 


fr.  c» 


1  tn  ......  50 

6  mois 19 

3  mois 10 

1  mois 3 


5o 


HISTOIRE 

DK  LA  KÉYOLUTION  RELIGIEUSE, 

OU 
Vm  LA  RÉFOBME  PROTESTANTE  DANS  LA 
SUISSE  OCCIDENTALE. 

PAR  H.  Dl  HALLEIU 


Si  les  protestans  savoient  à  fond 
comment  s'est  formée  leur  religion  , 
dîsoît  Bossuet,  elle  ne  leur  inspire- 
roi  t  que  du  mépris.  Cette  réflexion 
si  juste  du  grand  évêque  peut  aussi 
s'appliquer  à  l'histoire  de  la  réforme 
en  Suisse.  On  y  voit  par  quels  moyens 
les  nouvelles  doctrines  se  sont  ré- 
pandues, quelles  violences  ont  été 
mises  pour  cela  en  usage ,  et  avec 
quel  despotisme  et  quelle  intolérance 
Berne  a  aboli  la  religion  catholique 
tout  autour  d'elle ,  tantôt  par  la  voie 
des  armes  ,  tantôt  par  des  décrets  ri- 
goureux et  par  des  mesures  arbitrai- 
res. M.  de  Haller  a  entrepris  d'é- 
crire cette  partie  de  l'histoire  du 
protestantisme.  Bernois  lui-même, 
ayant  vécu  sur  les  lieux  et  habitant 
encore  la  Suisse ,  il  pouvoit  mieux 
que  personne  porter  la  lumière  sur 
l'origine  du  protestantisme  en  ce 
pays.  Il  déclare  d'ailleurs  qu'il  a 
puisé  à  des  sources  qui  ne  peuvent 
être  suspectes  ;  car  il  a  puisé  son  ré» 
dt  dans  les  Fragmens  historiques  de 
la  vilie  de  Berne ,  composés  par  un 
ministre  bernois  ;  dans  V Histoire  des 
Suisses  y  par  le  genevois  protestant 
Mallet  ;  dans  celle  du  baron  d'Alt , 
catholique  il  est  vrai ,  mais  fort  at- 
tentif à  ne  pas  déplaire  à  Berne  ;  6t 
surtout  dans  VHistoire  de  la  réfor^ 
motion  en  Suisse  i  par  Ruchat,  minîs- 
ta-e  protestant  fort  zélé. 

7*01110  XCiTT.  VAmi  de  la  Religion. 


Ce  n'est  qu'en  1522  que  le  protes- 
tantisme commença  à  être  prêché  k 
Berne.  Il  avoit  déjà  pénétré  à  Zu« 
rich  par  les  prédications  de  Zwingli. 
Ce  fut  Berchtold  Haller,  chanoine 
allemand  ,  qui  commença  à  prêcher 
à  Berne.  Il  n'étoit  point  de  la  famille 
de  Haller ,  aujourd'hui  existante  à 
Berne.  D'abord  il  éprouva  des  obs- 
tacles ;  le  clergé  et  la  majorité  du 
conseil  lui  étoient  contraires.  Mail 
peu  à  peu  les  nouvelles  opinons  ga- 
gnèrent des  partisans  ;  on  n'osoit  pas 
les  avouer,  mais  on  les  favorisoit  sous 
main.  En  1523,  on  défendit  à  l'é- 
vêque  de  Lausanne  de  mettre  le  pied 
à  B'irne  et  dans  le  territoire ,  quoi- 
que ce  fut  son  diocèse.  En  1524  /les 
plénipotentiaires  de  douze  cantons  , 
parmi  lesquels  éloit  Berne ,  rendi- 
rent un  édit  sévère  contre  les  nou- 
veaux réformateurs.  Les  trois  évê- 
ques  de  Constance,  de  Bâle  et  de 
Lausanne  adressèrent  une  lettre  re- 
marquable aux  douze  cantons  con- 
tre les  innovations.  Berne  flottoit  en- 
core et  rendoit  des  édits  contradic- 
toires. Elle  écrivoit  à  Zurich  en  fa- 
veur de  la  religion  catholique  et  Té- 
branloit  elle-même  de  plus  en  plus. 

En  1526,  les  cinq  anciens  cantons» 
Lucerne ,  Uri ,  Schwylz ,  Underwald 
et  Zug  proposèrent  et  obtinrent  une 
conférence  entre  les  théologiens  de 
part  et  d'autre.  Zwingli  refusa  d'y 
aller.  L'avantage  resta  aux  catholi- 
ques ,  et  en  conséquence  douze  can- 
tons défendirent  de  rien  innover  dans 
la  religion  ;  mais  Berne  tergiversa 
pour  faire  exécuter  cette  résointiott. 
En  vain  les  cantons  cathoH4i|QiRi  lui 
députèrent  deux  fois  po|)r  Ten^^ger 


(  «•  ) 

■1  TOterfid^lc  à  l'aBcienne  religion , 
Senis  l'en  ëloignoit  de  plus  en  plus. 
Des  prêtres  qui  s'étoient  mariés  U 
jètoieat  dans  cette  Toie.  Elle  îifdi- 
quA  une  eonférence  en  janvier  1528  ; 
les  çalltoliques  refusèrent  de  s'y 
rendra ,  disant  qu'on  devoit  s'en  te- 
nir à  ce  qui  avoit  été  décide  dnns  1k 
COpférencc  précédente.  Ib  écrivirent 
cpcore  aux  Bernois  une  leiue  prés- 
ente. Charles  Y  leur  écrivit  daiis  le 
ifiême  seps,  »t  le  doyen  Codilée 
leur   adress*  ifussi  des  représenta- 

lÛHU. 

Les  proteslam  dominèrent  enliè- 
t«tnent  dans  la  conférence,  et  îinuié- 
dilttetueQt  après ,  Le  grand  opiiseil  ^ 
^rne  changea  U  foi,  proclama  la 
réforme  et  abolit  ^out«  pratique. ca- 
tholique, n  futpenpis  aux  prêtres 
de  se.  marier  et  aux  reli^eux  de  sor- 
tir de  leurs  couvens.  Ofi  fit  4dopi4r 
la  refurine  àam  tout  le  can^op.  Bienr- 
t6t  on  en  vipt  i,  la  persécutioi),  Jl 
fut  ordonné  lîe  briser  partfuu  les 
images  et  de  démoUr  les  «iiiels ,  de 
pQursuivK;  par^tout  les  prêtres  qui 
tlboieni  encore  U  meue  et  de  Iqs 
mettre  en  prison  ,  dç  pj^nir  tpéme 
ceux  qui  W  spiiùendioiep;.  Un 
«dit  du  23  i^embre  lâ29  détendit 
ipin^  d'aller*çii,teitdre  U  ra^e  dann 
les  cyptços  voisins,  h's  catholiques 
de  rOberlaiid  furent  siibjngt^  pap; 
l^iorç^  de^s  ^mu». 

Ealdaa,  lâaOflt  1631,  laSnisse  f  il 
en  proie  aux  plus  grands  désordres. 
Desrérâlutionsédatoientde  tous  cô- 
tés. Oq pilla  les  églises  et  les  mooastè- 
rcs.  Kui'ich  et  Berne  tentèrent  à' 
traduire  de  vive  force  la  réforniedaos 
lethdiUiages  communs  et  même  dans 
.  liiMitHirKHtons.  Ils  déclATcrenlla 
ùiif]  aiicifiis  caaUlns  qu 
e  pour  se  defeo- 


simulée  ie^ 


juin  1529.  Farel  aïkiit  de  tons  eûièt 
prêchant  la  réforme    et  brisant  les 
autel»  et  les  images.  Znrich  s'^mpar; 
des  terres  de  l'abbé  de  Saint-Gall  ; 
les  cantons  catltoUaues    soutinrent 
l'abbé.  Les  Zury:hais  firent  4éfaiu 
le  11  octobre'l53)  à  CappeliZwin- 
j  fut  tué.    hef  BenUHB  furent 
également  battus,  et  là  uns  et  lei 
res  signèrent ,  le  16  «t  le  39  no- 
iibre ,  des  traités  par  lesqnek  ifs 
promirent  de   laisser  lea  cinq  can- 
tons ,  leurs  «Uiés  et  leur*  «dÙnes,    . 
danj  Uitr  mmienn* ,  vraiti-  U  .btiuh^    \ 
ialilçfi^  chrélUnte  }  ce  80nt  Icajiro- 
près  «^pressions  dfis  deux  traitéi.   ■ 
Daoji  Je^  cantons  nuim*  ^^nrid 
de  Berne,- il  y  eut  dea  rëdanulioBi' 
des  catholiques.  Elles  fiiseM  étouf- 
fées. On  s' efforça  d'asseoir  la.i'éfnrmt 
des  bases  solides,  et  un  lynotlc 
d«   153S  rédigea  un  réglanent  oa 
consLilution. .Bïrne.  puUnt  un  édit 
eu  conséquence.  ..   . 

En  1533,  Soleiire,  où  Berne  avoil 
favorisé  l'introduclion  delà  referme, 
la  rejeta  définitivement.  L'fajstoire 
de  cet  heureux  événement  est  très- 
hien  racontée  parH.  de  Hallnr  ;  Dotu 
regrettons  de  ne  pouvoir  fe  saîvre 
dans  son  récit.  Soleure  entra  dsoi 
l'alUance  que  les  cantons. ralholiqu) 
contractée  entra  eux  etavec 


le  pape. 

A  Berne,  un  édit  du  8  novembre 
1534  ordonnoit  d'aller  au  ptécbt' 
taOs  les  dimanches,  de  faire  la  cè« 
trois  .fois  par  an,  de  faire  bénir  soi 
mariage  et  de  baptiser  ses-enfansi 
l'église.  Tous  les  citoyens  et  stijetséi  ^ 
Berue  furent  obligés  de  s'engager  ptf  ' 
sermentà  observer  cet  édit  soiiapeiai' 
de  bannissement,  et  une  loi  du  IS 
ntara  lâSÔ  ordonna  même  que  toM 
anabaptistes  ou  papisu»  qui  ne  voa- 
droientpas  préterceHriuentni»»»  ^ 


lir  du  paya  KToient  emprisonôés  du- 
lant  huit  ioun,  ensuite  déport» par 
lies  gens  d'aiincs,  «t  qu  ils  sei-oient 
punis  de  mort  a  Is  osotcnt  rentier. 
Les  iioninics  auroient  la  lète  tran- 
chée, elles  femmes  seioient  noyées. 
Gbarmante  tolérance .' 

Le  pays  de  Vaud,  dont  Berne  ne 
possédoit  qu'une  tLÊs-petite  paiûe, 
mtoit  attaché  à  l'ancienne  religion. 
Parel,qiiiseprêsentaenpliisieursvil- 
lea  pour  prêcher  iutpartout  repous- 
sa, malgré  la  protection  dt*  Bernois. 
Lausanne  i-econnoi^soit  «iieore  soa 
ërèque.  Le  reste  du  pays  apparte- 
Doit  au  duc  de  Savoie,  ou  à  divers 
monastères  etseigneurs.  X^es^tentati- 
vesdes  protesta  us  échouèrent  dans  les 
principales  villes. 

On  croit  assez  communément,  dit 
M.  de  Haller,  que  la  i-éforme  a  été 
îniro.îuiteà  Genève  par  Calvin;  t'est 
Une  erreur.  Genève  la  doit  aux  Ber- 
nois, dont  elle  avoit  rcclamé  les  se- 
coui'S  en  1^2,  contre  le  dnc  de  Sa- 
voie qui  ouiasoit  de  qut:lques  droits 
dans  la  ville.  LessoldalsJïeriioiscom- 
mii'ent  à  Genève  toute sortedcpro- 
fnnations.  Farei,  qni  vint  en  inéme 
temps,  commença  à  priVher.  Sespa!- 
tisaiis  tinrent  des  réunions  secrètes. 
Berne  les  favorisoit  de  loiit  son  pou- 
voir. Un  accommodement  qui  eut 
lieu  donna  aux  sectaires  le  temps  de 
s»  fortifier  et  de  s'étendre.  L'évêque 
de  Genève  fut  rappelé,  et  obligée  de 
sDrtïrpeu  après.  Fuibiiy  docteur  de 
Sorbonne,  qni  avoit  prôclié  'Avent 
à  Genève,  en  1533,  fut  mis  en  prison 
parcequit  avoit  parlé  des  hérétiques 
q'ui  décli  iraient  l'Eglise,  ce  que  les 
fiei-noîs  prirent  pour  une  insulie.  En 
153^et  o35  leconse'ildeGenèvcaho- 
litsuccessîvementles  pratiques  catho- 
liques, comme  on  l'avoufai  ta  Berne, 
Lesi^aiholiquesétoieut  JDurnetleJiient 


(467) 


maltraités  et  poursuivis.  Farel  cl 
d'autres  ministi-es  prêrhoieiit  publi- 
quement, lisdominèrent  bienidtUun 
édit  des  syndics,  du  27  août  1535, 
abolit  toutes  les  cérémonies  catholi- 
ques. Les  cailioliqiies  qui  naguère 
avoiént  accordé  des  églises  aux  pro- 
testans,  n'en  purent  même  obtenir 
une  seule.  Bienlât  on  s'empara  du 
inobiler  des  églises,  et  on  démolit 
Itiicoiivens  Les  religieuses  de  Sainte- 
Glaire  se  retirèrent  à  Annecy.  Beau- 
coup de  catholiques  quittèrent  la 
ville.  Des  prctres  restés  à  Genève  fu-  " 
lenttiaiiéidi;  séditcteiirs  ci  vexés  de 
mille  maiiiè.cs  Telle  est  l'hisloiri! 
de  riiLii'odiiriiondela  réforme  à  Ge- 
nève, où  Calvin  u'étoit  pas  encore, 

11  y  eut,  sur  la  fin  de  1 535,  de  lon- 
gues négocia  ions  entre  le  conseil  dé 
Genève ,  les  catholiques  de  cette 
ville  émigrés  et  le  duc  de  Savoie  ; 
mais  elles  n'aboutirent  à  rien  '  Its 
Genevoiss'étantrefusésàtouit  conci- 
liation. Berne  se  déclara  pour  eux, 
et  leur  envoya  des  troupes  au  com- 
mencement de  1536.  Clieimu  faisant, 
ces  troupes  s'emparèren  d'une  par- 
tie du  pays  de  Vaud  et  du  Cliablais,- 
sur  lesquels  Berne  n'avoit  aucim 
droit.  Peu  après,  elles  s'empa- 
rèrent également  de  la  partie 
dn  pays  qui  appartenu Jt  à  l'é- 
vêque  de  Lausanne,  quoique  Berne 
ne  fût  pas  en  guerre  avec  lui.  Le  îl 
liiars,  l'évêque  se  retira  à  Fribourg, 
où  ses  siiccesseure  résident  encore. 
Les  Beinois,  en  s'emparnni  du  pays, 
pitmiiienl  délaisser ;KIX  haliitansla 
liberté  de  garder  leur  relijjion. 

Ceitepmniesseful  bientôt  oubliée. 
A  peine  les  Bernois  furent-ils  entré» 
à  Yverdun,  que  tout  exercice  public 
de  la  religion  catholique  y  fut  aholî, 
et  un  ministre  protestant  ioMallé.' 
Des  députés  de  Bente  'accoururent 


(4f«) 


fmur  faire  brûler  ou  briser  \^  ima- 
.  ges.  Viret,  protégé  par  les  fiernoU, 
-g^récha  à  Lausanne,  malgré  les  re- 
présentât ions'cle  ré?éque  et  du  cha- 
pitre.  On   rendit  une  ordonnance 
pour  établir  la -tolérance  mutuelle^ 
mais  cette  tolérance  mutuelle  étoit 
une  risée.;  car,  tandis  que  Yiret  dé- 
^  clamoit  contre   l'Iïglise  catholique 
dans  l'église  <le  laMadeleine,  il  trou- 
▼oit  fort  mauvais  qu'un  Dominicain 
^ui  prêchoit  le  Carême  à.  la  cathé- 
'ilrale  eut  osé  y  soutenir  rancîeane 
•  religion,  et4e  Dominicain  fut. obligé 
de  quitter  la  ^Ue.  L'exercice  pubUc 
de  la  religion  cathelique^ut  interdit 
à  Thonon.  Les  habitans<le  Lausanne 
réclamèrent  à  JBerne  la  liberté  4e  sui- 
Tre  leur  religion;  on 'les  amusa  par 
4e  belles  paroles ,  on  entama  des  né- 
gociations avec  leurs  députés,  et,  en- 
^fin,  on  les  gagna  par  Vappàt  des  biens 
deVEglise. 
■    Berne  indiqua  une  cooCérence  sur 

t  religion  Â  Lausanne  pourle}**  oo» 
e  1536.  Le  conseil  général  de  Lau- 

^sanne  s'y -opposa,  et  d'autres  firent 
des  représentations;  mais  la  confé- 

^rence  n'eut  eut  pas  moins  lieu.  Yiret 
^t  Farel  y  parlèrent  presque  seuls. 
Berne  envoyâmes  commissaires  pour 
y  présider;  un  des  commissaires 
étoit  un  prêtre  marié.  Les  chanoines 
de  Lausanne  protestèrent;  on  n'en 
tint  compte.  La  partialité  ^les  com- 
missaires seconda  lesdéclamationsde 

-Parel,  et  la  dispute  se  termina  comme 
celle  de  Berne  en  1528!  Ce  n'étoit 
q[û  une^ingerie  destinée  à  amener  le 
même  résultat.  En  effet,  peu  <de  jours 
^rès,  leS'Bernois  ordonnèrent  à  tous 
les  baillis  Ju  pays  de  Yaud  de  démo- 
lir les  autels,  et  de  faire  brûler  ou 
l>riser  les  images.  Il  y  eut  opposi- 
4ion  en.  quelquies  endroits  ;  les  cha- 
•^QÎnef  de  l^usanne  enr^ryèrent  une 


députatton  A  Berne.  Rien  «le  fut 
écouté.  On  imposa  aux  paroisses  <9es 
ministres  protestans  ;  presque  tons 
les  prêtres-  et  curés  tratboUques 
quittèrent  le  pays.  Les  Bernois 
s'emparèrent  de  tons  les  biens  des 
^lises.  Le  24  décembre^  ils  pnblii^ 
rent  un  édit  complet  de  réfomMH 
tion.  La  prédication  étoit  interdite  A 
tout  prêtre  catholique.  La  messe,  kl 
processions,  les  abstinences  éUMot 
défendues. 

I  Ainsi  la  réforme  s'établit  dans  le 
pays  de  Yaud  par  la  force.  Les  biens 
ecclésiastiques  furent  cédés  en  partie 
aux  villes  pour  les  gagner,  ou  afledà 
au  salairç  des  ministres.  Au  commea* 
cément  de  1537,  les  Bemms  envoyè- 
rent des  commissaires  pour  Cure  exé* 
cuter  les  édits.  Les  «ouvens  furent  ' 

«  • 

supprimés,  et  le  mdinlier  des  églises' 
mis  au  pillage.  On  s'eraipara  du  tré- 
sor de  la-cathédvale  de  Lausanne,  qui 
fut  envoyé  à  Berne,  et  sans  doute 
fondu..  Ilcpntenoit  beaiicoupdç  cbc}^ 
ses  présieuses.  Les  chanoines  .furent 
mis  en  prison,  puis  bannis.  L'acadé-;* 
mie  deLausannefutinstituée.Undes 
prédicateurs  de  b  réforme,  Coraly^ 
Français,  l'abandonna,  et  rentra  dans 
le  sein  de  l'élise.  Au  fond  le  protes- 
tantisme eut  beaucoup  de  peine  à' 
s'établir  dans  le  pays  de  Y«ud,  et  les 
habitans  luttèrent  long-4emps  contre 
tous  les  moyens  de  séduction  ou  de 
force  employés  pour  les  gagner.  Il 
fallut  pour  les  réduire  une  longue 
suite  de  mesures  sévères  que  M.  de 
Haller  raconte  en  détail. 

Sur  ces  entrefaites  de  grands  trou- 
bles éclatèrent  à  Genève  :  Calvin  et 
Farel  en  furent  chassés  ;  mais  Calvin 
fut  rappelé  au  bout  de  trois  ans,  et  y 
établit  sa  domination  souveraine,  fi 
composa  à  son  gré  les  lois  ecclésiasti- 
quesy  la  lituqpe  et  le  eatéckisiiiie.  H 


f  AVoît  taémà  om  gnAde  influence 
politique. 

M.  de  Hftller  conduit  son  liistoire 
jnAqu'ea  1550.  Il  donne  ranaljM  et 
rexâmendeU  première  confession  de 
ftnhelrétique  dressée  i  Bâte  en  1536. 
Ittermine  par  une  conclusion  où  il 
•OTunge  les  suites  politiques  de  la 
rêSwine  protestante,  principalement 
pour  k  canton  de  Berne.  Ce  tableau, 
que  l'auteur  a  conduit  jusqu'à  nos 
jours,  est  plein  de  rapprochemens  cu- 
rieux ^  de  considérations  fort  judi- 


(4*9) 


En  tout,  cet  ouvrage  esttris-re- 
mwqnaMe.  La  longue  suite  de  faits 
qu'il  eiubrasse  met  à  découvert  l'o- 
ri^e  et  les  progrès  de  la  réforme  en 
Suisse.  Elle  révèle  les  motifs  et  les 
moyens  qui  ont  ^voriaé  cette  grande 
révolution.  L'auteur  y  joint  des  ré- 
Bnions  vives  et  courtes  qui  font  tou- 
çbcr  au  .doigt  le  ridicule  des  nom- 
breux édits  et  la  iaussetédes  raiion- 
liemens  Sur  lèsqueb  on  lès  appayoit. 
Il  mêle  qoelquelois  des  discussion»  k 
fff  rédts.  Enfin,  il  se  montre  partout 
Kuitoriett  aussi  habile  et  aussi  flSèle, 
que  catholique  forme  et  éclairé.  Ce 
nouveau  service  que  M.  de  Haller 
rend  à  la  religion  etjà  la  science  fais- 
lOfiqué  est  foit  pour  lui  concilier  de 
plus  en  plus  l'estime  et  la  reconnûs- 
Moce  de  tiHis  les  bons  eipiitt.. 

.  NpDTSLLBS  ECCLÉSUSTCQUES. 
-    pÀais.  —  Un   odieux  aHentat  a 

ikilliranrà.laFranceunde  ses  plus 
respectables  évéques.  Dimanche  der- 
nier,, vers  midi ,  M.  l'évêque  d'Au- 
tun  sortoit  de  l'office  de  sa  cathé- 
drale ,  fonqu'uB  misérable  qui  .pa- 
voissoit  l'atttiodre  a  dirigé  sur  lui«n 
le  visant  deux  pisfolets-  oui  baureu- 
ncment  ont  rsté  l'un-et-l  autre.  L'as- 
MMsin  est  un  ouvcier  travaillant  chèi 
.un  inarédial- ferrant  du  foubôtui 


Saint-I^aise.'  Il  «at  en  fuite,  «t  A 
gendarmerie  est  à  sa  poursuite.  So 
maître  a  dépoaé  que  ce  miséraUe  lui 
auroit  dit  il  y  a  quelque  temps  :  A 
mU  ripublieain,  mau  c'ttt  turtom 
attx  fmrtt  et  €Duc  earlùtu  gm  ftn 
veux.  La  Giuetie  des  TrUutiiaiwy  qui 
rapporte  citte  horrible  tentative,  de- 
mande si  elle  est  reffit  de  lafoÙàta 
de  rivnsie:  hélas  \  elle  est  Uen  plu- 
tôt l'eRet  de  l'exaltation  et  du  fïna- 
tisifie  qu'on  înHure  dans  les  sociétés 
secrètes.  Tant  de  jânrnaux  ont  prAi^ 
elle  la  haine  d«  la  raigion  ;  comment 
leurs  déclamations  n'^arennent«lltt 
pas  des  hbmmes  i^orans  .^tassion-, 
nés  et  crédulesnci  en  voilà  un  qui 
s'attaque  à  un  évéque  révéré  et  aimé 
de  tons  pour  sa  pieté ,  sa  charité  et 
sesqualitésaimables.  Quelle  fureur! 
quel  déli^  !  Tonte  .la  société  est  itt« 
téresséêà  découvrir  l'auteur  d'un  si 
noir -attentat/ 

Les  offices  de  Saint-G'erfnain- 
l'Auxerrols  4'eprcnnent  leur  andenne 
solennité.  ^Dlmani^K  dû-nier  l'orgu*  ' 
arecommencéà  jouer;  il  paroUqu'd 
ayoitpeusontfëct.  \j»  vitraux  se  ré- 
parent; qiielqueacon&asionnauxwnt 
restaurés.  Du  rest&les  travaux  avai^ 
cent  lentement,  peut^tre  un  peu  à 
cause  de  la  nécessité  du  service  pa^ 
roissial.  Ëes  Ibptémea  se  font  encore 
dans  I*-  sacristie ,  ha  fonts  étant  en 
mau  vaia  état.. 

Lie  intÙB  de-Marie  d'abord ,  et  eu*- 
suite  l'octave  du  Saint -Sacrement, 
ont  donné  lieu  dans  les  paroisses  1. 
une  suite  d'instructions  sur  l'ua  éi 
l'autre  sujets.  A  Saint^Merry,  JHt  la 
curé  a  pensé  qu'un  cou  ramé  (bodiqua 
d'instructions  se roit  plus  utile  que  des 
«ermona  détachés.  Le  zélé  pâleur, 
qui  Irsvailtè  aVec  aUivité  à  ranimer 
la  foi  dans  sa  paroisse ,  a  cbaigé  te 
même  prédicateur  de  prêcher  les  dir 
iiiandiei ,  les  fêtes  et  tous  les  jeudis 
jusqu'i  la  fin'd'octotve,  et  de  plus 
pendant IMite  l'MUtve  du  Saint-Sa"* 


(470  ) 

rment,  et  pen^laot  U  rçlrtàie  avaçt 
première  '  coniinâniôn.  L'octave 
TÎCQt  d'hêtre  termïnfc.  Chaque  jour 
jk.  Tabbé  Marius  Anbert  a  parle  sur 
uiLSujetrelatirà  l'eucharistie, sur  la 
ineïse,  sur  laconiiniinion,  iui  la  com- 
munion fi-êqnente,  etc.  Onespèreque 
icetté  suite  d'instructioos  ne  sera  pu 
ama  résultat  pour  raTSntB);e  spiri- 
tuel d'une  paroisse  trèt- peuplée ,  et 
secondera  te  Inen  qui  l'y  fai^  déjà. 

'l  Xe  Consiiltûioinul ^yontica  raison 
'de' dire  dprnîêreuient ,  dans  un  ar- 
iielc  auquel  nçys  avons  répondu , 
çni'il  ne  se  cliargeoU  ni  de  juatifiei- 
pi  de  dèîendre  le  sieur  Ueurtault , 

Eirètre  de  l'église  ii-anjaise  à  Bou- 
çgne  ;  car  il  auroit  plaidé  une  trè»- 
mauvaise  cause.  Mardi  matin  ,  6  du 
courant,  un  commissaire  de  police 
Se  Paris ,  suivi  de  ùoi»  agens ,  s'est 
transporté  au  domiciledu  sieur  Heur- 
taull  pour  y  exécuter  un  mandai  d'a- 
mener et  de  perquisition  I  décerné 
mr  l'autorité  judiciaire.  Après  avoir 
saisi  les  orneotei^  .^  l'église  fran- 
çaise et  aVoir  dressé  p rocès- verbal , 
le  commissaire  de  police  à  invité  le 
neur  Ueurtault  à  le  suivre,  et  l'a 
conduit  immédiatement  àParis.  Celte 
mesure  n'a  occasionné  aucun  tj-ou- 
ble.  Beaucoup  d'ouvriers,  accourus  À 
la  porte  de  I  église,  loin  de  faire  eu- 
tendre  aucun  murinure  i  ont  paru 
applaudir  à  cet  acte  de  Justice.  II 
faut  espérer  qu'on  saisira  cette  occa- 
sion de  fermer  une  ^lise  qui  a  été 
li  "source  de  tant  de  divbîous  et  de 
Scandales.  '  '■ 


M.  rateheTéqiw  de  Besançon ,  qaî  a  ri«({- 
meut  tODché  Ifitu  csm  tfal  .«a  oM  n 
connoisiance.  Des  tsiaoni  de  connamct 
■voient  fiit  sentes  garder  le  ûtcaa 
jutqu'i  ce  joor;  mais paisqa'oD iKNuiDi- 
paiecesileDceï  teproclie,  c^est  svecfif 
bien  vive  salisfactioa  qne  do«s  aUtai  k 
rompre. 

•  Le  conseil  gCn»al,  mstmït  qtis  bals 
Isputtedah-attemeàldeU.  l'WcMqM 
lia  Besançon,  quiaVlDilpw  néeUUnk 
•,us bemiinles pt«s kidiBpeBBabtiit  Ml 
totploj^  k  des  ïcaTres  pies  et  k  lituLM 
(le t)ici)[ii»nce ,  vola,  dsnssa  seNiMdt 
iB3&,'eD  faveur  du  respeciablapeélatiiae 
somme  de  5,mio  fr. ,  à  litre  de  Mt  dt 
liremier  éttblissenibnt.  H.  le  préfet  a  déli- 
vré mandat  de  celte  somme  dans  le  eoa- 
rant  de  mai.  M.  rardtereciae,  qaissvoil 
mieni  que  persamie  combien  le  prolon- 
gement eitraordînalre  de  la-'ilUnTufé 
siison  avoit  augmenté  les  soaftvnces  et 
les  besoins  dés  citsata  psnvreS;  •  tnuné- 
(Satement  cmo^  i,ba«  fr.  IV.  le  maire 
de  Besançon,  el  1,001»  &.>!  chaoïm  dt 
:iV:  leaMaB^préfetsdeetMit'VmidGBf 
mens.  Nous  pou  vous  de  pl^affimar  que 
le  de  la  sommet  Çté«nq>isyé direc- 
tement h  des  ictes  de  bienraisance  fûli 
avec  te  plus  grand  dîMemexaenL 

De  pareils  faits  n'ont  pas  bea^  dt 
<»iBmenlaireg,  Qu'il  ooos  soit  leDleme^ 
g)ermls  de  faire  rêmaïqUer  iximbién  lé 
<lîocË£e  est  heureai  davoîr  lîn  cbet, 
jeune  encore,  qui,  aux  lumières  <ran 
habile  adminislrâteur ,  réunit  tés  lertoi 
d'un  vérilsble  ministre  de  Jésos-ChrisL  • 


Nous  avions  déjà  otil  parler  d'un 
irait  remarquable'  de  gcnérosilé  de 
M.  t'ai  thèvéque  de  Besanfon  ;  ce 
tl'ait  lie  Gui'prïndra  point  ceux  qui 
OntHionneur  de  connottre  ce  prélat. 
h* Impartial  dé  Besançon  en  pirle  cii 
ces  termes  daus  son  numéro  du  3  de 
ce  mois  :- 

•  Plnsiews  de  nos  abonnés  nous  re- 
nvc&ent  <fe  n'anir  pat  pobUé  dml  nottt 


AI.  ht  Uunigo ,  ancien  curé  de 
PlbudrcD,  dans  le  Morbihan,  aveit 
été  ,  eu  1833  ,  condamné  &  mort  par 
contumace,  conime  ayant  reçu  dat 
Suisses  qui  Tenolcnt  dans  la  Vendée 
se  mêler  à  la  guerre  civile.  U  s'est 
présenté  le  8  utai  à  Granville  pont 
purger 
pas  re(u 


I  contumace.    On   ne   l'a 
[  comme  priaonnier. 


l'a  envoyé  à  Paris,  où  il  avoit  été 
^^}i^,U«'e:qti(inKolé,  le  ftjuîn,  de- 


Tant  la  cour  d'assises  iinai^'^r^^^ 
guultii ,  avdcat-génifi'al ,  a  soiiteui^ 
(jiiel'ordohnancËd'amnlslieâuSinai 
lui  étoU  applicable  eu  eutler,  et  qu'il 
lie  devoit  même  pas  y  avoir  de  sur- 

(veillance.  L'avocat  du  curé»  M.  Mi- 
bèlle,  ïouloit  un  jugement  du  jury. 
H  à  qualifié  l'ordonnance  d'aranîstHi 
W'aeare,  et  a  hé  inierrompii  par  1  a^ 
ïnUt-^genéral.  Le  curé  ne  vbuloît 
parBlé  Filmnlâtie  si  elle  deroit  en- 
flmtnfer  (a  surreillanctl  La  cOni'  a 
«louil  «ete- M  ministre  public  de 
WQmiéhaMemeaX.  des  poursuite* ,  et  â 
d^lmt^'il  n'y  a*oit  lieu  de  pro- 
<^deK«aUrage'du  jury.  M.  le  curé 
s  eàl  relire  avec  son  avocat.  Il  restera 
païuitraient  libi-e  et  sans  surrelU 
lance,  n  est  asseï  remarquable  que, 
tandis  qu'il  avoit  été  condamné  i 
mort  il  y  aquati-e  anti,  pas  ua témoin 
Ile  s'est  présenté  en  dernier  lieu  pour 
déposer  contre  lui. 

I^e  Jtufn^  tUt  DéhaU  n'a  pal  tou- 
jours été  heureux  dans  les  réciu 
pompeux  qu'il  a  faits  du  voyage  de 
Ifc  pvlhâiie'  et  deë  derniir^  lâtes.  U 
H  dtt  {  "j^  «temple ,  dans  son  nu- 
Itl^rO'dll'to  niai,  qiie  l'on' a  enten- 
de aVtMijUtnr  le  dtsèours  de  M.  l'é^ 
Tè^uede  CfaAkms,  «qulétoit  rey«nti 
daM  :  Mn  diocèse  pour  pi-é«enter  ses 
hoiainagés  ftla  princesse  Hélène  lors 
de  sdn  passsige  dans  cette  ville.  »  (In 
lûqiie  Dons  écrit  de  CbAlons  que  le 
«orresptfBdant  des  IM/aii  est  vérita- 
blKincAt  bien  bon  d'être  si  »àtis£sil 
d'un  diseoui^  qui  a'i  pas  été  pro- 
boocé.  M.  L'évêque  de  Cbâlons  n'é- 
'  (oit  pas  revenu  dkns  son  diocèse  pour 
fiffrir.scs  liQiiimagea  à  la  princesse  ; 
jly  étott  de  retour  bien  avant  qu'il 
fût  question  du  passage  de  la  prio- 
cesu ,  et  il  étoit  reparu  pour  ses  vi- 
sités pastorales  plus  dti  huit  jours 
avant  que  le  passage  n^it  eu  lieu. 

Tpndtf  qu'à  Lille  et  i'  Arras  les 
p¥P«e.4si(ias  de  la  Fête-Dieu  n'ont  pas 
ffu  liwpout:  4f*  raifçasjfue  qous  ne 


(  47'  ) 


DOHMMaiOiils  pas,  et  qu  on  seroit  penl* 
étrt.&melnWrvéaM  de  donner,  ellas 
se  sont  laites  dans  des  villes  voisinest 
et  avec  autant  de  tranquillité  que  Ar 
pompe.  On  a  remarqué  qu'à  Dunf 
kerque  le  président  du  tribunal ,  ac- 
compagné de  ses  deux  liuissie^s  ,  f^i• 
boitte  saint  Sacrement.  A  Montreiiil', 
dans  le  Pasi- de- Calais,  la  procession  4 
également  eu  lieu ,  et  lU.  l'év&jiif 
d  Arras,  qui  étoit  parti  le  26  tuaff. 

fiour  faire  une  tojiruée  pastorale  d^ns. 
es  arrondisse  mens  de  ftlontreuil.  ef 
de  Boulogne,  a  prifsidé  à  la  cérémo- 
nie qui  a  été  fort  imposante,  tlniç 
partie  de  là  garde  nationale  et  là 
tlioitiéde  la  garnison  étoienL  sous  les- 
armei^ 

h" Echo  de  foisonne,  journal  de  Pé- 
Hgtlenx,  etépl'èdlni  quelques  autres 
journaux,  bntâbnontéaVec  tomplaî*- 
santé  qu'un  ieùbé  'pi'ètrc ,  ()ui  avoit 
exercé  les  (onttibnri  pastorales  dà»4  ce 
diocèse,  aVoit  ethbràs^é  le  protestàn- 
tismeyCiqu'ilSe^éparoiiâ  faire  prb- 
chainenient  abjuration  du  càthdli» 
c^ine  ,  non  par  légèreté  ^  niais  par 
conviction.  '  '' 

Il  est  cèiiain  que  ce  prêtre,  ajâni 
été  révoqué  de  hes  fonctions  de  Stic^ 
cursslistë ,  avoit  contracté  des  ettgl- 
gemens  avec  tut  ministre  ptoteïfddl' 
l.'éTéqne,  alarmé  du  dangei-  qu'uri 
de  ses  prêtres  côUroït  pout  sOn  aâ- 
lut,  a  su  sa  ménager  l'occasion  de 
rencontrer  ce  iiialbebreux.  Il  l'a  ¥ii 
plnsieurs  fois,  le  recevant  toujours 
.avec  bonté ,  et  se  bornant  à  Iiil  faire 
remarquer  les  suites  de  son  apostasi«v 
nmquemenl  p9'<r  ce  qoi  le  i-egardoit 
personnellement.  Cédant  à  la  charité 
de  sou  premier  pasteur,  ce  prétrv  s'est 
inis  à  sa  disposition  ,  promettant  de 
faire  pénitence  du  scandale  qu'il  avoit 
comu.ia,  et  de  rompre  eniièrument 
avec  le  ininistre  qui  lui  avoit  pmmia 
de  l'emploi  daus  le  département  de  1% 
Dordofpie. 

Iheu  veuille  consommer  roettvm 
Qu'ilacoinniencéei^  conrooper  d^ 


succès  l€s  dlbils  d'ua 
craint  autant  de  blea^r 
que  de  manquer  de  la  fermeté  néces- 
saire pour  g<HtTemer  Mm  diocèse  ! 


éréoiie  qni 
la  «arîté. 


Pour  montrer  quel  est  encore  Tes- 
l^rit-de  quelques  journaux,  et  sur 
quel  ton  iririal  et  goguenard  ils  par- 
lent de  la  reli|rion  et  de  ce  qui  la 
touche  y  nous  citerons  un  article  de 
Vjimi  de  la  Charte,  de  Nantes  : 

«  Une  grande  solennitô  religieuse  se 
|ffépare;  que  nos  fidèles  abonnés  se  le 
tiennent  pour  dit  Rien  n'y  doit  manquer  ; 
messe  à  grand  fracas  de  Moiart,  ma  foi,  et 
sans  doute  aussi  un  nouvel  abbé  Cœur  ou 
Pucreox  pour  le  discours  d'ouverture.... 
Vive  le  progrès!  que  la  religion  prospère 
et  le  commerce  aussi. 

>  Déj  à  dans  un  de  ses  numéros  de  1 835 
notre  confrère  VHermnê  avoit  enregistré 
fait ,  qu'une  première  pierre  avoit  été 


(47«) 

rom^Qie/et  û  la  Hoa^tfê  tel  botes, 
nous  rappIaudROns,  otfîisfllItronsdMi , 
nos  colonnes,  selon  qne  nnqiartialiléqiii 
noQs  caractérise  en  décidera.  Noos  dfatâîi 
entendant  que  les  nooveaos  luthériaii 
pourroient  bien ,  va  la  circonstance  dW 
illustre  hjmen,  se  trouver  être  des  fim 
tionnalres  en  herbe  qui  veulent  se  ftiii 
un  Jour  un  mérite  (fane  initiative  ftf 
leur  pourra  profiter...  Fi  des  flafllpys.  . 
•  En  loos  cas  répétons  :  Vive  }Ê^jfim 
grèsl  que  la  rdigion,  que  le  coMÉtai 
en  général  et  celui  des  dergea  en  piràai- 
lier,  prospèrent  à  tout  Jamais  !  dmm.  • 

Nous  demandons  pardon  à  noa  lec- 
teurs de  leur  avoir  donné  cet  Mh^m- 
tillon  de  mauvais  gont,;  cela  leur  fera 
apprécier  la  délicatesse^  rimpartialilé 
et  la  tolérance  d'un  parti  qui,  s*il  étoit 
le  plus  fort ,  ne  s'en  tiendroit  pas  saut 
doute  à  des  juoqueries.  Quant  à  ce 


•  .  .^  .       -      .        *     „     qui  regarde  les  Sorinières.  Viferminé 

bénie;  mais  comme  de  celle  pierre  à  celle  |  ^éponltrès-hien  à  V^midèla  Charte. 
qm  forme  la  clé  de  voûte  il  y  a  de  la  ^^'  ^j^  connoître  le  lèle  boMoiabk 
marge,  nous  avions  attendu  que  le  mo-    ^|^  habitans  : 


liament  fCU  achevé  pour  en  parler. 

•Tout  le  monde  oennolt  le  village  dfs 
Éerinières ,  tout  le  monde  sait  combien  ce 
filage  se  montra  patriote  en  1793  et  lors 
des  événemeiis  de  iSSs  ;  sentinelle  avan- 
cée de  la  ville  de  Nantes,  il  aurait  repoussé 
)es  combattans  du  village  du  Gfaéne,  qui, 
comme  on  le  sait  encore,  gperroyoient 
liour  la  cause  des  prêtres  et  des  à  jama» 
déchus.  Eh  bien  !  c'est  le  village  des  So- 
yinières  qui  fait  ce  grand  acte  d*expia 


■  Ce  village»  dit-elle, ^eàmoalr^ pa- 
triote en  1793  et  en  iB5%,VAwû  éê  U 
Charte  le  proclame  ;  mais  iWbal^iûns  ont 
voulu  avoir  une  église  à  eox  etptor  éâx» 
afin  de  n'être  plus  obligés  d'ailler  I  (a 
messe  à  Vertoa,  afin  devoir  à  leur  porife 
les  bienfaits  et  les  secours  de  la  rel^^ot. 
Une  souscription  a  été  ouverte,  et  dam 
deux  ans,  près  de  quarante  mille  frano 
ont  été  faits  par  ce  village  pairwle^  et  son 


tion;  ils*cst  fait  dévot,  et  àse8frai9...Qae  église  bâtie.  Un  semblable  dévolUnent  a 
ne  peut  le  repentir!  Il  a  élevé  son  mono*.!  dû  inquiéter  YÀmi  de  ta  Charta^  qui  tîsat 
ment  espiatoire  et  va  livrer  au  culte  une  bien  un  peu  compte  dessonvenirsde  179$ 
église,  en  même  temps  que  le  gouverne-  et  de  i83s,  maispujasqa'àconcarreace 
ment  rouvrira  la  vieille  église  resUurée  '  d'une  preuve  de  foi  aussi  grande,  et  kl 
de  Saint-Germain-l'Aaxenrois.  }  patriotes  des  Sorinières  sont  adu&onestéi 

•  Gomme  on  le  voit,  nous  sommes  en  '  par  le  journal  qui  croit  les  représenter, 
restauration. 


»  Toutefois  on  nous  dit  que  l'ouverture 
se  diffère  sous  divers  prétextes;  quelques- 
uns  veulent  du  culte  romain,  quelques 
.autres  du  culte  Gbatel,  et  d'autres  enfin 
du  culte  luthérien.  Ma  fd,  nous,  désinté- 


Nous  ne  savons  si  les  souscripteurs  jago- 
ront  à-propos  de  répondre  à  Finoonve- 
i^BUte  diatribe  dont  ils  sont  Tobjet  ;  mais, 
dins  l'intérêt  de  la  vérité,  nons  devons 
déclarer  qu'aucun  d'eux  n'a  songé  à  de- 
mander un  dessetvant  I  GhateL  Les  ha- 


MféB  ditts  h  qaeMou ,  noos  aUendii>ns ,  htUns  des  Sorinières  tomioiBS«fetd«^»6oi 


(ifi) 


^wiiWfc  Ceti  leur  >nlDt  §m  donle  pour 
Ipar  falrai^MiuMr  iMit  conticl  »ee de 
fillIlBi  geot.  Qnaot  m  iDlhirtniHDf , 
y«rtiDe  fibb  ÛTentêa  par  tJwii  J*  k 
CfeOTte,  i]ai  M  Tant  pti  h  peine  (fdtn 


Un  mùaioiiDaire  belge  Tient  de 
nrtttrir  aux  Etats-Unii,  où  ion  lèle 
l'«voit  ctHiduit  il  y  a  quelques  an- 
■  wéf-  Ce  miwionnaire  est  M.  Lëon- 
FicMe  Tan  del  Poel ,  ecclésiastique 
flûnaad.  Il  étoit  né  en  1790  à  Wac- 
kea,  fit  ses  études  théologiques  à 
Gandi'fut  ordonné  prêtre  en  1819  , 
et  fol  vicaire  en  plusieurs  paroisses 
dû  diocèse  de  Gand.  Il  dirigea  qtiel- 
^M^kanpa  le  collège  de  Courtrai, 
supprime  en  1S25  par  les  fameux 
■rrâlà  de  Guillaume.  A  Bruges,  il 
fut  directeur  de  l'école  Dominicale  , 

Î|iii  prospéra  sous  sa  conduite ,  eton 
ui  dois  l'érection  d'un  atelier  de 
«haril^  dans  cette  ville.  En  1833,  son 
tèle  le  parla  à  se  rendie  eu  Améri- 
mie«^e^«^  artisans  4QUt  il  vou- 
K>it  s^^fénrir  pour  un  ééiblissêment 
^'ouVrien  qifi  auroît  été  utile  aux 
inisuoDuairea  et  aux  communautés. 
Ce  llroîet  n'eut  pas  le  résultat  qu'il 
CD  liToit  attendu.  M.  Van  del  Poel 
reVint  en  Belgique  en  1834  pour  y 
Teteeillir  des  fonds  ,  et  de  retour  en 
Hin^que,  il  fonda  au  Détroit,  dam 
le  Hïchîgan,  le  collégede  Saint-Phi- 
lippe, de  concert  avec  M.  de  Bruya, 
prêtre  du  diocèse  de  MalinCs.  Ce  col- 
l^ea  une  église  pour  laquelleM.  l'é- 
qne  du  Détroit  a  dépensé  7  à  800 
piastres.  Au  mois  de  janvier  dernier, 
K  collée  avoit  treisê  élèves  internes, 
H  on  esnéroit  en  avoir  davantage. 
M.  Van  del  Poel  devoit  venir  encore  ' 
en  Belgique  pour  chercher  des  con- 
frères qui  voulussent  le  seconder 
dans  sa  mission,  quand  une  fièvre 
litlieuse  l'aenleviî,  le  86  janvier  der- 
nier. C'est  une  grande  perte  pour  la 
mission  du  Michigan.  Une  oraison 
/aitèhre  a  été  prononcée  à  ses  ol:^- 


qikes  i'et-M&'èottM'si'él'é^  entcrrétUlii 
le  caveau  dtit  éVfiques  à*  la  camé- 

drale.  -     '.^- -■ 


Avei-vons  des  nouvelles  du  coslanw? 
comment  va  le  costume?  le  coslame  sora- 
l-il  le  desinsP  le  cos(ame  perdrtrt-il  soi 
procès?...  Depuis  près  de  huit  jours  celle 
grave  question  est  wr  le  tapis.  Les  jonr* 
nani  la  prennent  fortement  1  ccEnr;  la 
cour  de  caisition  s!en  oecope  ;  la  ebsmîwe 
des  dÉpotùs  en  est  tonte  émue.  Son  prési- 
dent est  ponr  le  coslome;  planeurs,  des 
vicc-présidens  et  secrétaires  sont  contre  I* 
costaine;  les  bureau  ,  les  centres,  l'es- 
trême  droite  et  Tes lr«nie  gauche  sont  par- 
tages sur  le  costume.. Ceai  qui  ont  nu 
coslame  tiennent  b  pouvoir  «chever  de 
Toser  ;  ceai  qui  n'en  ont  pas  Irçovent  que 
ce  o'eU  guère  la  peine  dlen  faire  la.di; 
pense  ponr.si  peu  de  temps.  Toujours  e^- 
il  qae  les  esprits  sont  rorlemtmt  agités  «l 
divisés  sur  celle  importante  affaire. .  ,    , 

Cependant,  crojres -bien  que  tous  e«t 
IpeisieDTs  ontri  cent  fois,  et  riraient  en- 
core SDJourd'hui  .comme  ^'autres,  .||{i 
l'histoire  do  célèbn  turbot  sur  lequel  la 
sénat  romain  reçut  un  jour  l'ordre  de  dé- 
libérer, pour  savoir  i  quelle  sauce  il  con' 
venoit  de  le  mettre.  Bien  ceriainemenl , 
ils  seroient  les  premiers  k  vous  dire  que 
celaéloîtforldrAle,  et  qu'il  ralloilqnela 
grande  Rome  f&t  bien  déchue  ou  bîep 
désvovrée  dans  .ce  tempt-li,  poar  que 
ses  hommes  d'étal  et  ses  législateurs  n'eus- 
sent rien  de  mieux  ï  faire  que  de  s'exer- 
cer le  génie  k  de  pareilles  occupations.  Sb 
bien,  pourtant,  il  n'y  a  pu. autant  de  dif- 
férence qu'on  pourroîl  le  croire  enln 
celle  affaire  de  Inrbot  et  l'affaire  de  cq». 
tume  qui  noas  occupe.  Dans  un  cas 
comme  dans  l'entre,  c'est  lonjours  on  dî- 
ner qoi  est  le  fond  de  la  quesLiou,  L'em- 
pereur romain  mangera-l-Il  son  tnrbol  Ji 
telle  ou  telle  sauce?  la  chambre  des  dér 
pâtés  diners-t-elte  LVersailles  en  frac  ou 
en  habit  brodé?  Seulement,  le  sénsl  de 
Roine  oe  mit  qn'uu  qoart  ri'hçuie  à  déli- 


(  m  ) 


hérer  sur  le  turbot;  et  voilà  hmt  Joorf 
qne  notre  cbambre  des  dépotés  délibère 
sur  le  costume ,  sans  qu'on  paisse  êê^nir 
an  juste  si  le  couvert  lui  sera  refusé  ou 
accordé  sans  cela.  Une  chose  certaine, 
c'est  qu'on  ne  regarde  pas  d'aussi  près  à 
l'trgetat  qu'elle  vote  en  frac  pôor  les  fftes, 
tel  dotations  et  les  douaires.  Dans  ces  oc* 
casions,  le  costume  n'est  point  de  rigueur* 
Sans  Peiémpte  qiâ  nous  en  est  donné 
pur  iDUs  les  autkes  journaux,  nous  aurions 
bonté  de  traiter  s^îeusetnent  des  choses 
aussi  Brinimes  et  aussi  oiseuses.  Maïs  ellei 
n*en  sont  que  pins  curieuses  et  plus  ca« 
nctérisliquesi  de  notre  époque.  Tout  est 
faux  et  ridicule  daos  le  débat  dont  cette 
question  de  costume  est  devenu»  le  tojel. 
Le  Camêiitmttonnel  et  les  journaux  de  sa 
nuance  affectentde  craindre  que  1aiy)jaulé 
de  juillet  ne  veuille  prendre  la  route  du 
siècle  de  Louis  XIV,  et  que  ce  mouvement 
en  arrière  ne  dérange  la  marche  du  prô-' 
grès.  Ceux-là  peuvent  être  tranquilles;  lë 
lulour  du  siècle  de  Louis  XIV  n'est  nulle- 
ment  à  redouter,  et  ce  régiuie-ci  ne  me^ 
mm£%  point  de  le  ftdre  revenir.  D'autres 
diaeuâ^pK  c'est  pour  faire  honneur  à  me» 
ibars  iea  députés  qu'on  veut  les  obliger  I 
pNndre  un  costume  auquel  on  puisse  re« 
connoitre  ce  baut  rang  quils  occupent 
dans  TétaL  S'il  n'y  a  pas  d'autre  raison 
^  que  celle-là,  le  moyen  de  les  mettre  en 
'  position  détre  distingués  est4out  trouvé  | 
e'esirdene  leur  fiiire  porter  aucune  mar<> 
que  de  distinction  dans  une  eoUr  où  tout 
le  monde  en  porte.  On  les  remarquera 
précisément  parce  qu'ils  n'auront  rien  de 
remarquable;  et  il  en  sera  de  leur  cos- 
tume absent  comme  des  images  de  Brulus 
et  de  Cassltts,  auxquelles  on  faisoit  d'au- 
tant plus  d'attention  qu'elles  manquoient 
au  milieu  des  autres.  - 


■  L'affaire  qui,  dans  ce  moment,  travaille 
les  esprits  dans  le  petit  canton  de  Glaris, 
et  menace  d'amener  entre  les  partis  reli* 
gieax  de  ce  canton  des  dissentione  sans 
fin,  est  eitrdmement  rcniarquable,  en 
lent  ^qu'elle  met  en  présence,  sons  leur 
/oraia  Ju  phis  simple  et.  dans  un  Jour 


comfkXt  itf  Aux  fq0c^.poGti|m 
^i  io  disputent  lu  dominalipa  enSu^ 
ainai  que  dans  le.restedu  r^4rq>e.ib 
principe  ^^nêirwaftur  et  le  pnacipfii  d^h^ 
UfiwnnMÎre.  A  Glaris,  la  bU^B.afest  paa.a%> 
tre  la  souveraineté  du, peuple  et.ranBtft> 
cratîe  ;  car  là  il  n'existe  point  d'aiJMloaar 
tie,  et  de  tonte  ancienneté»  le  peuple, 
réuni  en  landi^emeiude,  a  exercée  ^poii> 
voir  suprême.  La  question  qû  le  dirisf 
est  toute  simple  t  «  Un  traité  conplq  fpirp 
deux  parties*  et  garanti  par  le^s  étaMslji 
conCédératlon,  peut-il  ëUb  TW^n.fmï^ 
seigle  volonté  do  parii  le  plnà  Jon3  •  L» 
catholiques  de  Glaris,  etavecea^toiNiki 
hommes  du  parti  conaervateor,!  câllMi& 
ques  on  réformés»  répondent  ■^gslffe> 
iMmf  ;  ib  se  fondent  sur  ce  que  la  justice 
est  pour  eux  la  suprême- loi.  et  qu'un  dr 
leurs  premiers  principes  de  droit  est, 
qu'un  traité  rie  peut  pas  être-  anéanti  par 
l'nué  des  parties  contractantes  seule.  Les 
radicaux»  dé  leur  côté,  ré(>Ondent  affr^ 
MkifcMff|efif ,  et  leur  seule  raison,  c'est  qne 
la  majorité  le  veut  ainsi,  et  «jiie  c^  qu'on 
appelle  le  progrès ,  l'esprit  do  siècle,  lés 
exigences  d'un  organi$me  palàiqmê  raiiom- 
wl  (en  un  mot  tocs  les  àrtieles  de  foi  de 
leur  façon),  en  font  une  loL 

Bn  elfet,  le  contraste  de  lapoliSquerè- 
volutionnaire  et  de  de  la  politique  con- 
servatrice ne  pourroit  guère  se  manifes- 
ter d'une  manière  plus  claire  et  moins 
équivoque,  que  cela  n*a  lien  ici.  L*und^ 
partis  ne  demande  que  le  maintien  da 
droit  hUtoriqife,  fondé,  non  point  siuiple- 
ment  sur  un  possessoiro  suranné,  mais 
sur  un  titre  irréfragable  et  sacré,,  su|r  un 
contrat  ibrmeL  L'autre  parti  veut,  en  la: 
veur  d'une  théorie,  renverser  le  droit  his- 
torique, déchirer  le  contrat  existant»  et 
n'a  d'autre  raison  pour  appujer  sa  pré: 
tenlion  arbitraire,  que  la  volonté  de  la 
majofité. 

Le  radicalisme  établit  une  double 
tyrannie  :  d'abord,  celle  de  ses  théories 
politiques,  Variant  d'un  jour  à  l'antre; 
puis^  celle  de  la  majorité,  qui  asservit 
une  minorité  privée  de  tout  droit*  et  lui 
6fte  tout  mo^en  de  réftataacé»  en  Jul  liant 


(  475  ) 


fe»mliii«ttHpie^.co6iMf9inievkr-  s 
lime. 

..riPom'Teftiiiï^tÈk  «ffaiMS  de  Glatis, 
•maM  «hroQôiis  tpie  k  âpéetacle  tfdn  petit 
•peuple  défendant  àvee  tant  de  fermeté  et 
ide  pMiérénnce  sei  anciens  droits,  llié- 
citaferqae  ses  pères  Vaà  ont  acqnis  par  une 
lutte  si  sanglante,  excite  en  noas  le  pins 
^  yaML  Quelle  que  puisse  être  l'issue 
4t:IS^Cteaftire  ponr  les  catholiques,  l'es^ 
lifQiif  HOifl  ce  qu'il  y  k  d'hoanéfes  gens 
4NI  'éoiMe-  leur  'est  assurée.  L'anéfeutlssie^ 
loevl^  par  lia  tioience,  de  tenrs  droits  et 
48  letnv Jibertés,  imprimeroit  une  nou- 
velle tache  indélëiile  à  Thistoira  de  I& 
Suisse  moderne. 


PAAIS,  7  JUIN. 

IIH.  les  pairs  dont  les  noms  sniveni 
ont  été  nommés  à  divers  grades  de  la  Lé- 
gionrd*Honneur. 

*  Grand's^çrmi  :  MM.  Lemercier  et  de 
Ceux. 

Grands  officiers  :  MM.  Pelet  (de  la  Lo- 
1ère),  déPange.  de  Grillon,  de  Gasparin. 

OfiSôerâ';  MM.  de  I^icolaî,  de  Boissy- 
d'Angfas.Âbrial  et  Choiêu 

Chevalier  :  M.  de  Cambacérès. 

—  Le  joàrnal  minislérel  du  eoir  an- 
nonce qo*à  l'occasion  du  mariagev63i 
militaires  condamnés  au  boulet  et  aux 
travaux  publicfs,  ont  élé  graciés  ;  qtieso6 
eubisaaiit  des  peines .  semblables  ont  ob- 
tenu des  réductions  dans  la  durée  de  leor 
peine;  que  i  la,  dont  i8  condamnés  à 
Bort»  ont  obtenu  des  commatàtions^  et 
qoe.a56  militaires  des  compagnies  de  pu- 
nition ont  été  réadmis  dans  leurs  corps, 

.  — -*M*  BÙleoocq .  secrétaire  de  la  léga- 
lîMi  française  à  Stokholm,  est  parti  pour 
reloarner  à  son  posle. 

— La  Charte  <le  t85o  dit  qoe  c'est  à 
tort  que  iplusienrs  journaux  ont  annonèé 
qu'il  j  Auroit  une  prochaine  promotion 
d'officiers  généraux. 

— ^  M.  de  Belleyme  est  nommé  com- 
inandeur  de  la  Légion-d'Uonnenr. 

—  M.  Amâury  Du  val ,  membre  de  l'A- 
cadémie des  inscriptions  et  bellesléUres, 


e^  uonidê  Ôffièier  jde  là  l.égion-d'Hôi^ 
neur, 

~  M.  le  baron  de  Werther,  envoyé  de 
Prusse,  M.  Weyland,  ministre  résidant  de 
Saxe-Weymar,  et  M.  Lebon,  envoyé  de 
Belgique,  sont  les  seuls  ambassadeurs  qui 
se  soient  trouvés  à  Fontainebleau  pour  Iç 
mariage. 

—  Avant  de  quitter  Fontainebleau , 
Louis-Philippe  a  donné  des  décorations  dç 
la  Légiou-d'Honnenr  à  des  militaires  ap; 
partenant  aux  difiérens  coi|)s quise trou- 
vpient  dans  cette  ville. 

—  r^  Journal  d$9  D^6a/« -publia  •  d*a»- 
près  le  Temps  t  mais  sans  citer  son  autOr 
rité,que  le  maire  de  LaFerté^sousJouarre^ 
chez  qui  a  logé  la  princesse  Hélène,  éteiC 
au  moment  d'emballer  pour  les  expédier 
à  Paris,  des  lits  somptueux,  des  tentures 
de  soie  et  des  tapis  magnifiques  que  lui 
avoit  envoyés  l'adminbtration  de  la 
liste  civile ,  lorsqu'il  reçut  une  lettre  fort 
gracieuse ,  qui  lui  annonçoit  que  tout  ee 
riche  mobilier  étoit  à  lui.  La  feuille  mU 
nislérielle  ne  se  borna  pas  au  simple  rér 
cit  du  fait ,  elle  éleva  aux  nues  la  délica- 
t^se  d'un  procéda  qui  n'ayoit  pas  son 
égal.  Mais  une  lettre  que  M.  Velice  Gueu^ 
rin,  maire  de  La  Ferté,  adresse  au  Jour- 
nal  des  Débats ,  détruit  tout  cet  échafan- 
dage  de  grandeur  et  de  noblesse.  M.  le 
maire  dit  qu'on  ne,  lui  a  envoyé  ni  lits 
somptueux,  ni  tentures  de  soie,  ni  tapis 
magnifiques  pour  transformer  sa  modeste 
habitation  en  un  palais  princier  ;  qu&touX 
ce  qui  a  été  avancé  U'dessus  est  de  pure 
invention. 

—  Louis-  Philippe  a  remis  lui-mémfs 
avant-hier  à  M.  Dupin  4es  insignes  df 
grand'croix  de  la  Légîon-d'tiooneur ,  et 
lui  a  donné  l'accolade.  > 

—  Le  Momien^  publie  quelques  pas- 
sages d'une  dépêche  du  général  Damré- 
mont,  datée  d'Alger  le  ty  mai ,  et  adres- 
sée au  minblre  de  hi  guerrei  C'est  un  ex- 
trait des  détails  donnés  par  le  MoMeut 
Aigéntu'^  du  «7  mai >  sûr  L'affaire  du  chef 
de  baUillonf  de  La  Tbrru  avec  lès  Ara- 
bes. Seulement  ces  damiers  \  qai  avoient 


(47fi) 


m  4oo  hommeiUiéi,  oui  at^oordliiii 
),too  hommes  tués  oa  blessés,  permi 
lâqoeb  se  trooYeat  plusieurs  chefs. 

Le  M<mitê9r  ajoate  qae  le  ministre  de 
le  guerre  a  aassi  reçu  do  général  Ba- 
^eaud ,  one  lettre  datée  de  la  Tafna  le 
95  mai,  annonçant  qne  les  négociations 
continuent  avec AbdèlKader. 

—  M.  de  Salvandy  a  prononcé  deux 
petits  discours  en  présentant  hier  le  con- 
aeii  de  Hnstraction  publique  à  M.  le  due 
d'Orléans  et  à  Ia]princesse  Hélène^  Dans  le 
premier,  qui  s'adressoit  an  duc  d'Orléans, 
le  ministre  n'a  parlé  que  du  bonheur  de 
la  France  fière  et  libre,  de  princes  ma- 
gnanimes, d*amoar  réciproque ,  de  reli- 
gieux exemples,  du  besoin  de  tranquil- 
lité. Dans  le  second,  M.  de  Sahandy,  se 
rappelant  qu'il  est  ministre  de  Pinstruc- 
tion  publique ,  mais  oubliant  le  ridicule 
que  les  Français  attachent  pour  l'ordi- 
naire au  titre  de  femme  savante,  a  en- 
tretenu tout  particulièrement  la  princesse 
Hélène  de  son  goût  pour  les  lettres  fran- 
çaises et  des  encouragemens  qu'elle  don- 
nera aux  sciences  et  aux  arts. 

—  En  qnitUnt  Fontaineblea» ,  M.  c)é 
TklIeTrand  Vest  rendu  dans  sa  terre  de 
Valençay. 

—  Les  fêtes  de  l'Hôtel-de- Ville  auront 
lien  le  mercredi  14. 

•^  Le  conseil  d'élat  vient  de  décider 
que  la  largeur  des  jantes  d*une  voiture  de 
roulage  doit  éùe  proportionnée ,  non  an 
nonibrede  chevaux  qui  la  lrainent,maîs  & 
et  charge. 

—  Le  ministre  de  llntérieor  vient  de 
donner  à  M.  Dumont,  sculpteur,  la  com- 
mande du  buste  de  M.  Van  Praet ,  pour 
être  placé  à  la  Bibliothèque  royale,  dont 
M.  Van  Praet  a  été  pendant  long-temps 

^conservateur. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reçu 
les  4  et  5  juin ,  461,457  fr. ,  et  rem- 
boursé 296,500  fr.  ' 

—  D'après  les  Journaux  du  gouverne- 
ment, c'est  à  tort  qu*on  a  annoncé  qu'il  y 
avoiteude  la  diminution  dans  les  recettes 
4e  la  douane  du  Havre  pendant  le  mob 
dr  mù  ;  il  j  aimit  eu  au  contraire  un« 


M^gmeatition  d»  174,680  fr.  eor  le  nqir* 

d'avril.  ■    .< 

- —  On  assttre  qae  M.  Conte,  dirednii 
général  des- postes ,  e  le.pit^el  d*éldit 
entre  le  Portugal  et  la  Fkance  des  çq% 
msnications  réguli^es  par  des  bltiaw» 
à  vapear»qui  partiroient  de  Breel  poé 
Lisbonne. 

—  Le  vicomte  d'Anonville,  andca  ef^ 
licier  de  la  maison  militaire  dà  ioi  Chif^ 
les  X ,  est  mort  de  douleor*  à  AlfÉ;,  fm 
de  Jours  après  avoir  pevdo  aon  ïlk  TMi 
deux  ont  reçu  les  secours  de  îave^giML. 

—  Dimanche,  pendant  le  d^  éi 
cortège ,  on  enfant  de  dix  ans»  qui  étoft 
monté  sur  le  faite  d'une  maison  dSi 
Champs-Elysées,  a  roulé  le  long  de  h 
toiture.  Heureusement  qa'il  eut  la  prt- 
sence  d'esprit  de  se  çramponer  à  la  goot- 
tière.  Un  Jeune  ouvrier  qn  on  teùoit  d'oot 
mansarde ,  au  moyen  d'une  eorde  ajU^ 
cbée  à  Tun  de  ses  pieds,  8*est  glissé  à  pUt 
ventre,  et  parvenu  au  bord  dn  toit,  il.a 
saisi  Penfant  par  ses  vétemens  pour  l'em- 
pécher  de  tomber.  Pendant  œ.  temps  •  là 
on  a  pu  trouver  une  longue  échelle  et  vf> 
nîr  délivrer  le  pauvre  petit  mâlbéttreux. 

—  Cette  année  le  Aombre  cies  eosserils 
du  département  de  la  Seine  dépasse  5,obo. 
Le  contingent  à  fournir  est  dé  i,(i4 
hommes* 

—  La  garde  nationale  prendra  la  la* 
nned'étéleio. 

— Par  suite  de  nombreux  vols  dèpkmé 
et  de  tuyaux  de  fonte  qui  ont  en  lieu  de^ 
puis  quelque  temps  à  Péris  «  la  poHee  a 
fait  une  perquisition  chex  deux  màrdtaedl 
de  féraille,  l'nn  demeurant  me  dn  Dn- 
gon ,  et  l'autre  rue  Favart  Ayant  troevé 
cbes  eux^  des  marchandises  dont  l'orgue 
parut  douteuse,  le  commissaire  de  police 
aposta  des  agens  déguisa  aux  deux  domit- 
ciles.  et  dix  ouvriers  tant  plombi(»«  que 
couvreurs  et  maçons ,  qui  venoient  y  ^ 
poser  le  produit  de  leurs  vols ,  ont  été  ar^ 
rétés. 


NOVV ELLES*  DES  PROVINCES. 

Il  y  aura  le  ^h\  à:  Amiens,  une  ex- 
^lUou  de  ceinture. 


,.—  L«  17  mai,  BtduM  Philibert, 
e  dm  nigockDl  de  Uontlaçoii , 
ma.  comme  elle  en  aïoii  l'bibUnde, 
j  «ne  Une  de  cboeolaL  Bien  por- 


c  477  ) 


40,000.  Dr.  ihn*  on.-Mdroit  écart*  qalta 

IdîdédgnfereDL 

Le*  brigpiKb  Oreot   aprèt   diemiiur 
denonfua  leiieiir  OiWa,  qai  biealAtat 


I  k  cet  instant,  elle  ne  tanli  pas  ki  rWa  en  France,  et  dans  un  lieu  désert  de. 


ilïr  dei  douleurs  d'csiomoc  qni  fa- 
itpBÏtiet  de  cotiqoes  ijotenteset  d'abat- 
lU  -On  mËdeciu  appelé  auprès  d'elle 
autre  médecin, 
«tjuéfime  qn'ila  fixèrent  amena  bientôt 
tft  tfltmi  iinlililii  qui  laissoil  entrcvoii 
HMM^mtiiâneetparrailegnêriscH).  Dam 
ÎÊ  mit  dn  10  an  ai,  madame  Philibi^t 
idiiHtqiieHacear  qnî  l'avoil  veillée  jiis- 
^■^CB  moment,  fût  prendre  qnetquere- 
MJt,  CtK  fit  remplacer  par  ane  domesll- 
qÔBw  A  quatre  heore»  do  matin,  elle  de- 
nasda  k  boire  ;  m  noavelle  garde  lui 
préaMile  alor»  nne  polion  qui  avoil  m 
rèc^muidée  par  les  deux  médecins,  et 
Adreiùet  coliques  se  déclarent  de  nou- 
vliui.  Le  iiiatî  de  cette  dame,  éTeillé  par 
aiei  cria,  conmt  k  sa  chambre,  et  ne  fat 
pat 'iang-tamps  i  s'apercevoir  que  sa 
tèiàioe  iisnoil  d'être  empoisonnée  avec  de 
-  hrsenic.  Elb  Mt  morte  le  aS  mai,  et  h 
[.    Âinléstlmé  a  éfê  >rr«tée. 

,  — ■  fliu»  h  coorant  de  novembre,  gii; 
iodiiidDi  entrèrent  dans  la  maison  de 
vftnpugat  du  sîeor  Oliva,  ulvée  en 
pagne,  k  quelques  lienes  de  la  frontière 
fivmiiae,  demandèrent  dn  vin,  bortnt  et 
parUrmU  Ajant  rencontre  le  sieor  OU 
et  t'«*  de  se*  domestiiiues  dans  un  bois 
pqa  éloigné,  ils  les  arrêtèrent,  et, 
^kBl  Ué*  çuemble  avec  des  eordes , 
ftc4nf«>ai^WTdevantensk  force  de  n 
tMceaet  de  coups.  Au  bout  de  qnelqi 
hWKf  itjent  une  balte,  et  la  demande 
d^naeaomme  de  40,000  fr.  fut  fail 
ûev  Oliva  ponr  obtenir  sa  liberté; 
ttopicstiqiie  reçat   aassi  Fordre   d'aller 
qhercber  celte  somme  m  pins  vile.   Ce 
Renier  revint  bienlAt.  nais  seulement 
xme  4S0  fr-,  et  les  brigands  en  fiirear  ac- 
cablèrent leurs  deux  victimes  de  coups. 
Le  domettigoe.dal  reloomer,  d'aorte  le* 
ordres  de  ce*  hommes  féroces,  k  la  mai- 
son da  sienr  Oliva,  el  porter  eusuite  les 


1*  commune  de  (^oltinges  (Pyrénées- 
Orientales).  Lk  se  tronvoit  nne  caveiM 
fort  étroite,  fort  basse  k  son  entrée,  et  I* 
prisonnier  ;  fut  traîné  k  plat  ventre.Deua 
brigands  restèrent  seob  cbaigés  de  la 
garder,  et  de  lui  faire  endurer  de  man- 
vais  traitemensL 

Cependant  lefils  dusieurOIiva,  ajani 
rênnE  ses  parens,  ses  amis,  sesdomesti-. 
qnes,  forma  nne  petite  troupe  armée  da 
fa^,  et  courut  k  la  délivrance  de  wii 
père.  Après  avoir  beaacoup  marcfaé,  ' 
beaucoup  questionné  les  passans,  la  p«< 
tite  troupe  arriva  k  la  caverne.  Celui  qui 
se  irouvoU  en  avant  ejant  entendu  qo'oA 
armoît  dans  l'intérieur  un  fusil,  se  relira 
effrajé,  el  tous  pondèrent  de  grands  cris. 
Ua  des  denx  brigands. sortit,  et  deux 
coups  de  fnsîisqu'on  tira  sur  lui  ne  rayaaA 
pas  allant,  les  plus  courageni  ^ea  saisi- 
rent, el  ne  le  lausbrent  que  lorsqu'ils  cni' 
rnt  l'avoir  tué.  Pendant  ce  temps  Oliva 
fib,  aidé  de  deui  domestiques,  av<rit  dit 
livré  son  pire.  Le  brigand  qui  s'étoit  ca*  - 
ché  dans  un  coin  de  la  caverne  lorsqu'on 
j  pénétra  a  pu  se  sauver.  L'autre,  espa- 
gnol de  naissance,  nommé  Salvl  Olivet, 
qu'on  avoit  laissé  poor  mort,  a  été  an^té 
quelques  jours  après  dans  une  métairie, 
où  il  avoil  pu  se  traîner.  La  cour  d'asti-. 
tes  des  Pyrénées-^)  rient  aies  fa  con- 
damné, le  10  mai,  k  cinq  ans  de  travaux 
forcés. 

EXTÉBIBUR. 

NOUVBt.S.EH   D'ESPAGNE-  ; 

Le  ItenittT  est-  aujourd*  bai  pro- 
digue de  dépêches  iélégra|diiques.  La 
première  qu'il  pablîe  est  de  Bordeaux ,  Itf 

'  >  Le  i",  les  carlistes  élcîent  encore  k 
Bsrbastra,  et  les  cbrisljnos  occupolent 
Berbi^l,  Uorilla,  Selgna  ,  Casteljo  del 


(478) 


Pneafe  tt  MonuMi;  lor  kw  rivet  dt  liGin-t 
ca,  et  très-près  de  Barbastro. 

»Lc8oàrlisteBBaiiqiioieiit'de  vhrreft'eC 
épsoa^oieot  i^e  assea  grande  désMioo. 
Une  lettré  de  Jaca  feroit  croire  que  don 
Carlos  et  rin^uit  avroient  quitté  Barbas- 
tro, et  qu'on  ne  sait  pas  la  direction  qu'ils 
ont  prise.  « 
:  AntredépédiedèPefpîgnaQ,1e4jnint 

«  Le  3,  on  ne  savoit  pa»  à  la  Sea  dtJr- 
gel  les  monvésMos  de  l'armée  de  don 
Sébastien. 

•  Le  a,  Casiello  avec  70a  factieux  est 
pa^  à  Organa*  i^  (dirigeant  4i]^r,Li^ridA  • 
coipm^  1^  plopa^i  de^  bai^^ ,  par  ordxe 
âp  don  QarlQS,  4pqt;,  4c|Wi&  9aFbasln>« 
on  îgncMPe  la  puurçhe»  ». 

Autre  de  Bayopqe,  le  5  juin  1 
:  «'Qon  Carlos  étoit  encoi:^  ^  Barb^flro 
le  a.  Le  général  Qraa  a  écrU  ^  S^paffteqa» 
le  1",  qu'il  ét^iien,me#ure  de  VqUeriFef 
et  de  i'attjiquex  qi^  se.  joignaol;  ;|i|  baron 
dje  Meer,  avec  qui  il  çoTn^^ll|jqttAip{^ 
l^onsoi?.  £{|N|rter(>  ^  r^çq  cetl^  IçU^let^^- 
à.Pampeluney  et  a  renoncé  à  vnarc^er  siir 
la  Riva^Qn  croit  qu'il  enverra  des^rç^foii^ts. 
à.Oraa.» 

Autre  et  dernière  de  Perpignan  «  le  S 
juin: 

«  Le  baron  de  Meer  est  venu  de  Fraga 
à.  Lérida ,  d'où  il  est  reparti  le  1,*'  ^vec 
ses  troupes  dans  If  diiçeclipn  de,  Baliagu^jf 


pleiii«grê/on  dôll  ëtckiffjtB  là  stlna^ 
nr'eftt.Mir^alMF  fn^en  apparence,'  et  ^ 
dee  efiwdttotancès  |MlilletiHèrès  là.  \in 
dent  avniiageine,  sifrtirat  loftqt^ 
ses  adversaire»  sÙàitenir  pradenitoent 
l'y  attaquer. 

-*—  Le  Phare  de  Bayoïmé  annonce  k' 
prockain  éêpart  d^Evans  pour  f Angle- 
terre. 

—  f^  légion  éttingère'  qwe  la  révolo- 
de  Madrid  lause  depuis  long-temps  siil$ 
soMe  se  désorganise  de  jour  en  jouK 

-^  A  Saint-Sébastien,  les  ofB'd&rs  e 
soldats  anglais  sont  entièrenient  déeoo* 
ragés;  Manquant  ds  tout  et  ne  recevant 
qne  dé  vaines  {Promesses»  cfestà  qui  aban- 
doMiera  te  plus -vile  le  service  révola- 
tlonnaîre. 

— f^es  carlistes,  en  s'anparant  de  Lerin, 
ont  fait  la  garnison  prisonnière.  En  outre 
de  f^rtillerie,  dont  ils  se  «ont  emparés, 
ib  ont  encore  trouvé  ouEé  mille  mesures 
de  froment,  dnq  mille  de  farine,  une 
grande  quantité  de  viande  Salée,  du  vin 
et  des  munitions. 

— '  On  lit  dans  le  journal  mlnistériei 
du  soir  la  dépéché  télégraphique  Suivante 
de  Bayonne ,  le  6  juin ,  à  sept  hédres  du 
scrfr» 

.  «  Les  carlistes  étaient  encore  \e  5  k 
Barbastro. 
»le  général  Oraa  a  &lt  «ne  reconoois- 


Oi 


Le  4,  à  la  Seu  d'Uigel,.Qn  çrçyoU  que  sauce  jusqu'à  ses  portes.  L'ennemi  s'est 

dpA  Carlps  youlo|it  pénétrer  en  Catalogne  replié  le  a  dans  la  ville^ll  parott  iVirli- 

par  le  haut  Aragoji.  v             .  fier.  Le  brigadier  Grases,  comnaiidaot 

Il  y  a  bien    de   la  confusion  dans  de  la  province  d'Ha«« ,  rf«l  pJaoé  dans 

tçul^  «es  dépêches  qui  pqr)ent  tour  ^  ,3  partie  «ipériew*  de  la  Cinca  avec  les 

tour  du  départ  de  Charles  y  de  Barb^-  miUce»  des  vallées.  • 

tro,  et  de  son  séjour  prolongé  dans  celle  ,,  Le  baron  de  Meer  v«ille  sur  la  rive 

ville.  Le  JoumaL  de»  Débats  qui  voit  dans  ga^obe.  Espartero  est  parti  de  Pampeinne' 

la  troisième,  que  le  roi  étoit  encore  le  2  à  pQ^^  l' Aragon  • 

Barbastro    conçoit  de  fortes   craintes.  _  l„  „^„^  ^^^  , 

.  La  pa.8.ble  sUt.on  do  prétendant  dans  ^^,^^^  télégraphique  de  Bordeaux .  le 

o^tle  «lie  do  ,7  ma.  m  *  jom    c'est-à-  ^.^^  ^         ^^^                         • 

dire  pendant  six  jours,  ne  peut  donner  1 J  «^a«»««  ««.,»«n^     c     t        H"*  """"« 

v^.,    j-,   1  r.„^\AL'  .       A.-       jzf  le*  ™émes  nouvelles.  Seulement,  lorsque 

heu,  dil-il,  qu  a  des  interprétations  défa-  n^^.  «  f««.  «  ^           ^  .                v.o^uu 

lui       »  X  ^^        •    a         .       .z*  ^'aa  a  fait  une  reconhoîssance  vers  Bar- 

-vorables  et  à  des  conjectures  inquiétan-  kji«i««  {i  •  «  ^..  . ..    ix  v     /  m.    f 

.     .       ,  Dasiro,  il  y  a  eu  une  légère  fusi  lade. 

tes,  parce  que,  en  pnncjpe  de  guerre,  ^  nwnwut:. 

quand  l'ennemi  reste  dans  une  position  — : — 

aussi  compromise,  et  qu'il  y  reste  de  ton  Trois    nouvelles    faillites    viennent 


('479  ) 

L  d^mir  Km  en  Angleterre.  Um'  MillMl 

Jjtrifgii»,   Wilson  et  Wilcln,  qui  fai- 

«  attlenl  des  afTaires  Sfec  tes  Ktati-Duh  , 

Idont  le  crédiL  est  depuis  qoelqae  temps 

'  «n  aaufTraBçe,  manquent  de  5a  millions. 

On  s'attend  il  d'antres  dt^sastres. 

.  —rJ^eBcotfm  de  la  banque  d'^ngle- 

tam.  NDferment    aotaellemenl    4  nul- 

Voa%  4bS  mille  liv.  slerL  en  lingots. 

—  D'apKis  les  publfcalioas  officielles , 
il  tA  mort  ï  Naples,  depoii  la  dernière 
irmptioDdn  choléra  (i5  avril)  Jasqtfan 
sg  mai,'  laS  personnes  atleînLes  Je  cette 
ni»l|<Jie. 

',  — ,|Le  prince  royal  de  SoËde  est  arrivé 
le  r*  jnin  h  Francrorl. 

—  L'eioflerear  d'Autriche  et  l'împén- 
trice  ont  (juillë  Vienne  le  96  mai  pour 
aller  h  teor  résidence  d'été  de  Sdicen- 
bnum. 


CHAHHRB  D£»  PAIRS. 

(t'rMdencede  M.  Pasquier.) 
SiaKce  da  -j  lui». 
La  séance  est  ouverte  i  trois  bearea. 
L«  chambre eutenddiven  rapports.  L'or- 
'  dLt«  du  jour  appelle  la  discussion  dii  pio- 
jet  de  Ipi  relatif  à  un  supplément  de  cré- 
dit piïpr  le  personnel  des  ponts  et  chaus- 
sées; mais  comme  MH.  les  pairs  ne  sont 
pas  en  nombre  suffisant  pour  dél)bér«-i 
M.  le  président  lèie  la  séance  et  fixe  la 
premîËic  réunion  &-laiidi. 

CBAHBnE  DES  DÉPITTÉS. 

[Présidence  de  M.  Dupin.} 
Sétinte  du  6  juin, 

M.  Dupin  monte  an  fantenil  à  une 
faenre  et  demie.  La  etiambre  prononce 
l'admission  de  M.  Penit .  demitremenl 
réélu  par  te  collège  électoral  de  Condom. 

L'oidre  du  jonr  est  la  suite  de  la  dis- 
caSMon  du  budget  de  la  marine.  Aprts 
BToir  voté  le  chapitre  i3  ï  la  fin  de  la 
dernière  séance,  la  chambre  passe  an 
chapitre  i4i  sciences  et  arts  maritimes, 
36(i,Doa  fr. 

M.  Angols  combat  l'allocation  de 
90,000  fr.  demandée  pour  le  musi^e  na- 
val, qui ,  dit-il ,  devroit  être  comme-  les 
autres  musées  i  la  charge  de  Tadmii  ' 


tration  de  ta  liste  dvHe.  Le  i^apitre  14 
est  adopté. 

Le  cnapitTe  i5,  relatif  an  service  ea- 
lonia) ,  lonKve  un  long  débaL 

M.  de  Traey  désire  vivement  fabtUt- 
tion  de  feselavage  dans  les  colonies,  et 
demande  si  les  minblres  vont  ^en  oc- 


371,551  esclaves,  repartis  ainsi  q«^ 
suit  :  Martinique  ,  78,076  ;  Gnadeionpe,  ' 
9S,5*3;  Cayenne  ,  i6,8g8  t  Botirfaoo, 
70,406;  Sénégal,  g,i4g.  L'Anglelene  .' 
en  votant  »en  bill  d'émancipation ,  e]ODte 
le  ministre  ,  a  dédommagé  les  proprié- 
taires de  ta  vsleoT  de  leurs  esclaves.  Ètt 
faisant  comme  t'Ant;lolerre ,  la  FranOe- 
sNBobligéedesérésigneràunsacrifleeito 
17 1,55 1,000  fr.  Leministre  annonce  qu'il 
est  bien  déterminé  ï  nepas  venir  deman- 
der cette  somme  énorme.  11  faut  atten- 
dre, dit-il.  et  avoir  conGaece  dans  le~ 
gouvernement,  qui  s'occupe  activement 
de  la  question. 

M.  Isamber  t  occupe  fort  long-temps  la  ' 
tribune  pour  établir  qnel'intéiét  des  co- 
lonies est  dans  rafffancbi!iseii|ent  tfei 
noirs.  L'orateur ,  aignalant  eneuHe  des 
abus  dans  l'adniinisiration  des  colonies, 
critique  parti  eu  le  renient  l'eiislence  des 
fends »eciGtx<;oloi)ii|ui,  les  conseils  oo- 
Igniaui  et  les  délégués. 

U.  Itosamel  répond  eq  quelques  mots 
ani  diveis  argument  du  préopinant  eu 
faveur  de  l'aboKlion  des  n^res. 

M.  Uaugaiu  défend  les  conseils  des  C0-! 
lonies,  et  se  plaint  des  attaques  dirigéet 
contre  ceux  qui  les  représentent ,  et  pa^  ' 
conséquent  contre  IuL  Les  déliés,  dit- 
it,  ont  éle  nomniés  pour  défendre  dansU 
métropole  les  intéréta  politiques  etcopiT , 
merciaUK  des  colonies;  s'ils  reçoivent 
une  allocation .  elle  est  le  prix  de  leurs 
travaui.  ;  elle  n'est  pas  pins  i  blâmer  que  \  ■ 
le  Irutement  que  touche  M.  Isambert 
comme  conseiller  à  la  cour  de  cassation. 

L'orateur,  passant  h.  l'examen  de  ce  qui 
est  relatif  il  l'émancipation  des  esclaves 
dans  les  colonies  anglaises .  dit  qu'il  ré- 
sulte d'un  rapport  récemment  arrivé,  qnç 
lés  renseignemens  obtenus  n'ont  pas  éié; 
aussi  avantageux  qu'on  pourrait  le  croire. 

M.  DE  iHACY.  Mais  ciles'le,  ce  rap' 

u.  siAiiGCiN.  Je  ne  suis  pas  minlstie. 
Je  ne  anis  paît  obligé  de  le  citer. 


(4ao) 


If.  Mole  dit  comme  If.  de  Rotamel, 
qoe  le  gooTernement  iToccnpe  de  l'éman- 
dpttioa  des  noin.  liais  il  ne  faot  riea 
précipiter,  ajoote-t-il  ;  à  la  prochaine  ses- 
sion ,  le  ministère  sera  sans  doate  en  me- 
sure de  soomettre  à  la  chambre  les  ren- 
leignemens  nécessaires  et  an  mode  qu'elle 
aura  à  eiaminer.  L'affranchissement  gé- 
ntal  offre  des  inconvéniens  ;  en  ce  mo- 
ment déjà  3o,ooo  affranchis  pèsent  sur 
nos  colonies ,  et  ne  vivent  qoe  de  chasse* 
de  pèche  et  de  vagabondage.  Un  antre 
embarras  seroît  l'immense  indemnité  qu'il 
faudrait  donner  aux  propriétaires.  On  a 
pensé  qu'il  valoit  mieux  avoir  recours  à 
raffrancbissement  des  enfans,  et  les  lais- 
ser en  patronage  Jusqu'à  ai  ans.  Mais  il 
manque  encore  des  renseignemens ,  qui 
parviendront  sans  doute  an  gouvernement 
d'ici  &  la  session  prochaine. 

Les  chap.  i5  et  16  sont  adoptés. 

Séance  dm  yjtûn. 

A  deux  heures  la  chambre  n'est  pas  en 
nombre. 

Voix  diverses  t  L'appel  nominal  l 

M.  le  président  annonce  qn*on  va  j 
procéder,  et  que  dorénavant,  il  sera  fait  à 
midi  pK*cis. 

M.  Legcndre,  député  do  Mans,  écrit  an 
président  pour  se  plaindre  de  ce  que  les 
pièces  relatives  à  son  élection  ne  soient 
pas  encore  parvenues  à  la  questure,  tandis 
que  des  élections  postérieures  ont  déjà 
été  validées.  M.  Dopin  dit  que  la  récla- 
mation est  fondée,  et  que  la  lettre  de 
M.  Lfgendre  sera  envoyée  an  ministre  de 
llntérieur.  M.  le  président  donne  ensuite 
lecture  de  la  réponse  faile  par  Loub-Phi- 
iippe  et  par  le  duc  d'Orléans  à  la  grande 
députation  de  la  chambre. 

L'ordre  du  jour  est  la  discussion  du 
budget  du  ministère  de  rinstrqclion  pu- 
blique. 

M.  de  Tracy  se  plaint  de  l'enseigne- 
ment des  coll4^es.On  n'y  apprend,  dit-il, 
que  le  grec  et  le  latin  ;  et  l'histoire  de 
Bmtus  et  de  Mucius  Scévola  porte  ses 
fruits,  car  on  a  vu  trois  attentats  commis 
par  des  hommes  qui  se  vantoient  de  sui- 
vre les  traces  de  ces  républicains.  L'ora- 
teur ajoute  que  l'enseignement  actuel 
n^est  bon  qu'à  faire  soutenir  des  thèses  en 
mauvais  latin. 

M.  Dnbois  (de  la  Ivoire)  trouve  au  con- 


traire qne  le  latin  est  iodispansable,  qne 
par  lai  les  jorisconsoltes  de  tons  les  ps^ 
pcnvent  s'entendre*  Les  reproches  qafoQ 
adresse  sans  cesse  aux  langues  anciennes 
lui  paroissent'mal  fondés. 

M.  Dupin  cède  le  fauteuil  à  M.  Canin* 
Gridàine. 

MM.  Auguis  et  Dupin  marchent  en- 
semble vers  la  tribune.  Ce  dernier  cède' 
la  parole  an  premier ,  qui  la  demande  à 
plusieurs  reprises.  Mais  M.  Augab ,  de- 
vancé par  M.  de  Salvandy,  retourne  fort 
mécontent  à  sa  place.  (Rire  général) 

Le  ministre  repousse  les  attaques  de 
M.  de  Tracy. 

M.  Auguis,  qui  peut  enfin  monter  à  la 
tribune,  défend  aussi  l'enseignement  des 
collèges. 

M.  Dupin  renonce  à  la  parole. 

M.  de  Tracy  se  plaint  qae,  contre  Ta-  ' 
sage,  on  ait  entendu  trois  orateurs  d'an 
avis  opposé  au  sien. 

Une  voix  :  Ce  n'est  pas  étonnant  il  n'y 
a  personne  de  votre  opinion.  (On  rit). 

M.  de  Tracy  revient  à  son  antipathie, 
et  soutient  qu'on  peut  être  un  homme 
distingué  et  ne  pas  savoir  le  latin.  U  cite 
lachambrcy  où,  dit-il,  il  y  a  beaacoop  de 
capacités  qui  seraient  fort  embtrrasaéei 
devant  quelques  mots  de  latin. 

La  discussion  générale  est  fermée.  La 
chambra  vote  les  dix  premiers  chqiilref 
sans  débats  importans. 

BOURSE  DE  PABI8  DU   7  JUIli» 

CINQ  p.  C/O,  j.  da  22  mars.  lOS  fr.  80  c. 

QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  99  fr.  &0  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  78  h.  25  c. 

Qaaire  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  000  fr.  00  e. 

Act.  de  la  Banque.  2440  fr  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  U  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  e. 

Oblig.  de  U  ViUe  de  Paris,  1193  fr.  76  c. 

Quatre  canaux.  1 190  fr.  00  c. 

Caisse  hypothécaire.  000  fr.  00  c; 

Hente  de  Naples.  97  fr.  00c. 

Emprunt  romain.  101  fr.  3/8 

Emprunt  Belge.  lOl  fr.  8/4 

Emprunt  d'Haïti.  810  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  6  p.  0/0.  26  fr  1/4 

PARIS.  •— IMPaiViaiB  B*AB.  LB  CUtag  BT  C*, 
Quai  dea  AngHStins ,  3&. 


'  pnrott  les  Hardi,  Jeudi 


On  peat s'abonner  des!  , 
■  "etiSdechaqne  mois.| 


N"  : 


9A1IBD1  10  JUIN  1837. 


pvixjm  L'uoiigiEmn. 


G  moi* . 
mois. 


5  So 


SUB  UNE  PROPOSITION 


Rien  ii'esL  si  contagiem  quelles 
manvais  exemples.  Ce  qui  s'est  passé 
(lernièreineni  lelaiivement  au  teiTaîii 
de  l'Ai-cLevèclié  de  Paris  a  éveillé  ail- 
leurs des  prétentions  d'envahisse- 
inent.  Une  première  proposition  a 
été  faite  dans  la  régence  de  Liège  par 
un  membre,  AI.  Lion,  pour  foudre 
eoseinble  tous  les  biens  des  fabriques 
de  ta  ville,  et  en  appliquer  les  reve- 
nus ans  btaoltis  bien  entendus  des  égVi- 
sei.  Cette  proposition  ayant  été  ren- 
voyée an  comité  du  contentieux  fut 
iléclarée  inadmissible  et  abandonnée. 
Mais  on  ne  se  tint  pas  pour  battu,  et 
arriva  ensuite  une  pro)iosiiioii  de 
M.  l'avocat  Forge  ur,  poui-  deinaoder 
qu'il  fût  fait  une  adresse  à  la  cham- 
bre, tendant  à  ce  qu'il  fiît  dérogé  au 
décret  de  1809,  et  que  l'excédant  du 
revenu  des  fabriques  riches  fût  ap- 
pliqué au  pi'oSt  des  fabriques  pau- 
vres. Cette  proposition  fut  adoptée  à 
la  majorité  de  dix-sept  voix  contre 
lipis.  A  cette  occasion  furent  faites 

•  iiiret  propositions  analogues,  sa- 
'.  ij  r  i  que  la  régence  eût  une  investi- 
,-nioi  tjlus  large  sur  les  biens  des  fa- 
'  ir  ■  qu'elle  eût  l'administration 
i'  i  liions  révélé),  et  même  qu'elle 
'  lut  «lëcltargée,  s'il  étoit  possible,  de 
i^  obligations  envers  le  culte  catbo- 1 
liq:ie,  tout  en  conservant  son  droit  | 
d'iurcf  igation.  I 

On  s'effraie  à  Liège  de  cette  ten-  : 
tl.iiice  de  la  régence,  et  on  se  demande  ' 
où  Jliveut  en  venir.  Est-ce  bien  Vin-  ! 

Tome  XaiL  L'^mi  i/e  la  ReU-;i<,n. 


térêt  de  la  ville  qui  auime  les  auteurs 
des  propositions?  Pourquoi  cette  dis- 
tinction entre  les  deux  cultes,  que, 
pour  accorder  des  secouis aux  catho- 
liques, il  faille  que  la  régence  y 
soit  obligée,  et  même  contrainte,  tan- 
dis que  pour  les  protestans,  il  suffit 
qu'elle  y  soit  autorisée,  ou  même 
qu'il  y  ait  couvenance  1 

Le  Courrier  de  la  Meuse  a  coio- 
battu  avec  beaucoup  de  vifïueui'  lea 
prétentions  de  la  régence  de  Liège. 
Il  a  donné  là-dessus  trois  articles 
raisonnes  dans  ses  numéros  des  16, 
18  et  19  avril: 

'Quoi,  dit-il,  vons  reconnolsseï  en 
droit  et  en  jastiCe  que  la  propriété  est  in- 
violable ;  et  vons  proposes  il  une  admini;- 
(raCon  communale  de  ^emparer  de  biens 
qni  ne  Ini  appartiennent  en  vertu  d'aacnn 
titre! 

•  Qnoi  !  vons  êtes  libéral  ;  et  vous  dîtes 
s  vos  coliques  en  niugistrature  par  noe    - 
insinuation  dont  le  sens  est  iiianifeite: 

•  Pfcnei  lonjours;  peu  importe  le  droit 

•  de  propriétË.  Ce  qui  est  pris  est  bien 

•  pris:  il  vous  en  restera  toujours  quel- 

•  que  chose.  ■  —  En  vérité,  si  l'on  mettoit 
TUS  avis  en  pratique  ,  h  société  ne  seroît 
plus  bîcnlôt  qu'une  sorio  de  chaos  où  le 
plus  fort  s'enrichiroit  des  dvpouillesdii 
pins  foibte.  Et  pourquoi  non?  Voospre- 
nei  de  toute  main  &  l'Eglise,  ïDien.  Pour- 
quoi ne  vous  traiteroil-on  pas  de  même , 
vous  et  vos  complices  eu  spoliation?  Et 
c'est  ce  qui  arriveroil,  soyei-cn  sûrs,  si 
vous  exécutiez  vos  projets.  Les  biens  de 
l'Eglise  valent  bien  ceux  de  quelques 
hommes  sîhaul  montés  qu'ils  se  croient. 
Touchez  aux  premiers,  si  vons  l'oseii 

barrière  qui  sépare  le  tien  dn 
dansnotreordre  sociaf:  etvousver- 
«  qui  en  adviendra.  • 


Le  redacUur  répond  ensuiie  &. 
'l'ciempledela  France,  et  dit  que  le 
^uvemement.  français  a  consommé 
nn  vol  évideat,  une  spoliation  inique, 
^ue  ce  qu'il  a  fait  ne  donnp  point  le 
droil  de  dépouiller  les  églises  de  Bel- 
gique, que  le  peuple  bulge  ne  l'en- 
tend point  ainsi,  et  que  si  le  gourer- 
nement  françab  s'^are,  ce  n'est  pas 
nne  raison  pour  que  les  administra- 
tions de  la  Belgique  le  suivent  dans 
les  voies  immorales  de  la  spoliattoa  et 
<Im  sacrilège.  Le  rédacteur  enti-e  dans 
une  discussion  approfondie  sur  la  ié- 
(■islaiion  par  rapport  aux  biens  des 
t'glises.  Il  prouve  qu'il  y  a  eu  une  vé- 
ritable reslilutton  des  édifices  ancien- 
nement consacrés  au  culte  catboli- 
quc  et  non  aliénés,  et  que  les  fabri- 
ques ont  seules  les  atuihutions  aita- 
cliées  i  la  propriété.  Il  cite  une  dé- 
libération de  plu:>ieu'rs  avocats  fian- 
£ai«,  MM.  Berryer,  Heniiequîn,  0>li- 
lonrB^rroi,  Parquin,  Dupin,  Vati- 
mesnil,  etc.,  pogr  montrer  que  |es 
communes  ne  sont  point  pioprét^ii- 
j-es  des  églises.  Nous  ne  nous  arrête' 
rons  pas  davantage  sur  cette  dtscus- 
nion  où  le  Courrier  de  la  Meuie  jiarnit, 
avoir  profité  quelquefois  des  articles 
que  nous  avons  publiés  sur  la  pro  ■ 
priété  des  églises  à  l'occasiDn  du  ter- 
rain de  l'ArrlievÉclié. 

he  Journal  Hiitonqueet  Lilléraire  de 
Xiége  a  aussi  traité, cette  question 
dans  sa  livraison  du  l"  mai,  et  il  l'a 
fait  avec  solidité. 

•  La  question  sonlcv^e  par  1a  ri'gence 
de  Liège,  a  dit  M.  I'leut»i.  est  ime 
qaesLJon  grave  de  propviflé.  Et  en  effet, 
que  les  ligliscs  soient  propriôlaires  dci 
liicns  dont  elles  toat  aujourd'hui  en  poS' 
session ,  c'est  une  lériCé  inconlest^le. 
Napoléon  en  rendant  à  \etiT  premier»  d4tli- 
'isecclfsiasliquesquiavoienl 
'^  eontenttoii,  n'afait-qm  ré- 


lablir  le*  igliiet  dans  lenn  bieos  priffii- 
tifs.  Or  les  ^ises  ëloient  alors  ptoprié- 
lainst  elles'le  sont  donc  encore Bajoar- 
U  est  bien  vrai  qne  chaque  àgVtse 
en  partienlier  posstde  les  droits  qtii  lui 
ont  été  mois  k  litre  grainjt,  <^esl4-dirc  Ji 
litre  de  donation.  Hais  l'église  cathoHqne 
posside  k  titre  de  rtttitMlum,  cl 
rentre  par  conséqnent  dans  tous  les  droiti 
de  propriété  des  églises  sopprimées  pir 
Il  rdvolQtiOD,  Donc,  poar  les  einroprirr 
aujourd'hui ,  il  fiudroit  que  la  diSDibrc 
des  représenlans  devint  convention;  il 
faudroit  qu'elle  méconnût  tes  droits  s*- 
crés  de  11  propriété ,  et  qu'elle  renouvt- 
1kl  l'acte  le  plus  inf&tne  et  le  plus  odien 
de  spoliation  qui  ail  jamais  en  lien.  Et 
roame  l'empereoi'  décliioît,  par  son  >r- 
rèté  dnSi  juillet  1806.  qne  la restitmio» 
des  biens  des  fondations  et  d^  fabriqua 
été  un  acte  dejMâîice,  on  en  doit 
conclure  que  les  leur  enlever  seioit  nii 
nouvel  acte  de  la  ptps  criante  iDJusticr. 
C'est  cependant  à  cet  acte  odieux  ijne 
conduit  le  projet  de  la  rf geuce  de  Uigr- 
En  cBet,  ce  projet  est  bu£sor  ce  prin- 
cipe, que  l'Etat  ou  }fi  commnne  est  pro- 
priétaire des  églises;  qu'ils'^ |)eaTr-nt  rn 
disposer  k  leur  gré,  et  les  appliquer  i  tet 
établissement  qu'il, leur  convient. Or  ce 
principe .  c'est  le  principe  de  la  conien- 
lion,  c'est  le  principe  qui  atoujourscon- 
duit  ï  la  ruiuc  de  tons  les  établissemens 
religieui.  El  sans  parler  davantage  de  11 
Gunieolion ,  dont  les  actes  ont  prodait 
des!  malheurcui  résultats,  nous  voj^ous. 
dés  1789,  Joseph  II  établir  an>  M^iHili  , 
Teligion ,  où  il  engloba  tons  les  biens  ec- 
clésiaslicjucs ,  sous  préteite  de  faire  ane 
répartition  plus  juste  et  plas  unifonne.  I 
Quel  fut  le  résultat  de  cette  mesure? 
C'est  que  les  usnTrottiers  forent  privA. 
de  lenrs  revenu»,  et  que  les  bieng  ecelé-  , 
siastiques  devinrent  la  proie  d'boipmis  < 
avides,  et  furent  employés  à  propager  le 
réformes  les  plus  dangereuses.  Et  c'est  11 
qu'en  viendroient  toujours  le  gouverne- 
ment  ou  les  communes  qui  confondroient 
les  caisses  des  églises  avec  les  leurs. 
,    tfiS  mesnre  d»  la  régence  de  Liège, 


nnisaain»qnBdejt»tice,esiau  fondoa 
tcle  d'expropriaLion.  En  efiet,  celai  qui 
se  Kconiuill  le  droit  de  fiicer  votre  eic£-, 
dant  et  de  borner  vos  d^eose*  à  ce  qu'il 
lai  pWt,  pour  prendre  Totre  reste,  ne  se 
décl*re-t'i[  pupropriétaire?  Âasnrément 
il-  le  faîL  El  du  moment  qu'il  s'est  dé- 
claré propriétaire,  quelle  garantie  aToni- 
oflus  qu'il  ne  prendra  que  l'eicédanl  ? 
aocane.  Il  prendra  ce  qu'il  voudra ,  il 
vous  laissera  ce  qu'il  voudra ,  et  le  plus 
ou  moioa  d'avidité  de«  administrateurs 
sera  la  mesure  de  vos  besoins  et  de  vos 
seconn. 
'  •  La  proposition  de  M.  Lion,  de  Taire 
une  caisse  commune  de  tous  les  biens 
des  bbriques,  est  au  fond  la  mdme  que 
celle  qui  vient  d'élre  adoptée  par  la  ré- 
gence. Qae  la  régence  laisse  aui  fabri- 
ques riches  ce  qui  leiT  est  nécessaire 
pour  ptendre  leur  eicédant ,  on  bien 
qu'elle  lear  fournisse  ce  nécessaire  d'une 
caisse  commone,  deH  |a  même  chose. 
Qu'on  vous  laisse  on  qu'on  vous  donne, 
vous  n'en  aurei  ni  plus  ni  moins. 

•  Mais  la  proposition  de  M,  Lion  lais- 
soil  voir  trop  clairement  la  ruine  fntnre 
de  lonlesles'^lises,  et  c'est  sans  doute 
pour  parvealï  aux  mêmes  fins  sansbrnil, 
que  la  proposition  de  M.  Forgeur  a  ét£ 
adoptée ,  et  que  celle  de  M.  Lion  a  été 
écartée.* 

Le  Journal  Historique  combat  les 
,  dircérenteii   parties    du  projet    par 
les  raisons  les  plus  fortes,    tt  ré- 
pond aux  objections  des  n: 
de  la  régence.  On  voudioit  qi 
gence  de  Liège  ne  donnât  plus  licn 

tent  les  églises,  dit-on,  les  entrt^tien- 
Bent.  Mais  si  c'est  à  ceux  qui  J'ré- 
quenteut  les  églises  à  les  entretenir, 
on  pourra  dire  aussi  bien  que  c'est  à 
ctiux  qui  fréquentent  les  collèges,  les 
spectacles,  etc.,  à  les  entretenir.  Ce 
serait  là  reuverser  tout  l'ordre  ad- 
tiiuitstratif.  Nous  regrettons  de  ne 
pouvoir  reproduire  à' 


(483) 

de  cet  article,  et  nous  nou&  bornons  à 
.en  citer  la  conclusion. 

Vondroit-on  réduire  le  culte  catholi- 
que à  revenir  i  ces  anciens  moyens  pour 
subsister?  La  régence  assurément  ne  le 
permeltroit  pis.  Uequoi  donc  subsistera-  ' 
t-il  si  vous  lui  refusez  des  secours  et  que 
voua  lui  refusiei  le  droit  d'en  demander  ? 
Voutci-vous  ranèautir?  Le  cuUe  catholi- 
que est  il  donc  i  Liège'  une  chose  de  si 
peu  d'importance  qu'il  ne  soil  pas  digne 
de  la  protection  de  la  régence?  Et  de  qui 
donc  la  régence  esl-eile  mandataire?  Est- 
ce  que  les  catholiques  ne  fournissent  pas 
une  asseï  large  part  au  budget,  on  bien  la 
régence  comprendroit-elle  si  peu  sa  mis- 
sion qu'elle  ne  se  crût  appelée  qu'à  faire 
des  plans  de  promenades,  qu'à  payer  les 
spectacles,  et  à  Établir  des  écoles  par  es- 
prit d'opposition  au  clergé  ? 

•  Mais,  dira-ton,  ce  n'est  pas  comme 
catholiques  que  vous  payei  les  impôts. 
c'est  comme  citoyens.  C'est  juste,  et  c'est 
aussi  comme  citoyens  que  nous  récla- 
mons notre  part  aux  bénéDces  des  re- 
venus publics.  Ce  ii'csi  pas  comrae  pro- 
lestans  non  plus  que  tes  évangélistes  alle- 
mands reçoiveutvos  secours,  c'est  comme 
citoyens  ;  et  le  motif  qu'on  a  fait  valoir  h 
la  régence  pour  les  traiter  avec  tant  de 
bienveillance,  t'est  que  ce  sont  pour  ta 
plupart  des  personnes  aisées  qui  procu- 
rent des  avantages  h  la  ville.  Or,  les  ca- 
iholiqnea  qui  foruiRiit  les  cinquanic-scpi 
cinquante- huitièmes  de  la  population,  ne 
procurent-ils  point  d'avantage  à  la  ville. 
ou  plutôt  n'est-ce  pas  eui  qui  forment  la 
ville?  Et  à  ce  titre,  n'oni-ils  pa.«  droit  à 
dos  secours  proportionnés  à  leur  nom- 
bre? Si  les  charges  de  la  ville  sont  gran- 
des envers  le  culte  catholique,  considé- 
rei,  s'il  vous  plaît,  qu'il  y  a  cinquante- 
sept  mille  calboliqucs  à  Liég'',  et  qu'un 
secoursde  quelques  milliers  de  francs  ac- 
cordés aux  églises,  ne.donncnt  que  quel- 
ques centimes  pat  léte;  et  voyei  si  la  ré- 
gent^borne  li  sa  générosité  envers  les 
autres  cultes  ou  les  autres  établi.isemens. 

•  Résumons  nos  observations. 

•  i-Le  projet  de  la  régence  conduit  k 


(4«4) 


l'npropriatîon  et  à  la  raine  de  fouies  les 

églises. 

■  •  s*  Pour  qne  ce  fivojet  toit  mis  k  eié- 
cotkMi,  ii'fantque la diambie re<leTieiiRe 
€omfemii<m,  et  nons  ramène  à  tons  tesmal- 
heafs  de  cette  époqoe. 

•  3*  Le  nombre  des  églises  qui  sont  dans 
Taisance  est  trop  borné  pour  ffoe  l'excé- 
dant de  lear  revenu  puisse  être  de  qael- 
qne  secours  po«r  les  antres^. 

•  4*  Il  est  aTantaj^m  à  la  ville  et  anz 
arts  qa*il  y  ait  qBclqaes  églises  bien  do- 


Sfttnt-Pierre,  dés  aKbésgéniraiixTm- 
tréSf  cKs  ârclvevècjiies  et  évcuuêSy  ctes 
oardinftox  smrant  \tut  ordre,  des 
consenrateun  de  Rome,  du  prince 
Orsiui ,  assistent  an  trône ,  dn  gou- 
verneur de  Rome,  de  trois  cardinaux 
diacres  assisian».  Le  souverain'  poft-» 
ti(e  portoit  le  saint  Saciemciii  avec 
Tapparieil  accoutumé.  Derrière  le  dais 
étoient  TatiditeNr  de  1»  cbambre ,  le 
trésorier  général,  le  majordome,  kf 
protonotaices  apostolkfiiea  et  kt  go* 
néraux  d'ordres. 


tées. 
.  5- 1^  projet  de  la  régence  conduit  au     ,  I^  procession  mai  clia  dans  at  or- 
i^i.^nl.\L^  ^/«'  «' «"^f  ^«  *•  ^ilMiue  du  Va- 

tican. Là ,  le  prince  Orsini-  et  les  ma- 
gistrats romains  snutinreiUleabâaona 
du  dais.  Les  cbapelains  entonnèrent 
le  Te  Deum,  et  après  les  prières  d'u- 
sage récitées  à  TaïueL  papal ,  le  Saint- 
Père  donna  avec  le  ^int  Sacrement 
la  triple  bénédiction  au  peuple  im- 
mense qui  remplissoit  rég,lise. 


saint-simonisme 

•  6*  Les  églises  ne  possèdent  de  bien» 
qne  ceux  qui  leur  appartiennent. 

•  Et  enfin  7*  Tobligation  de  la  régence 
de  venir  au  seconrs  des  églises  ^nt  à 
l'essence  môme  de  Tordre  adminîslratir; 
et  si  elle  méconnoit  un  seul  des  besoins 
du  peu]>le,  eHe  amènera  la  ruine  de  cet 
ordre.  » 


M^Sii^ 


NOUVELLES  EGCLÉSIASXTQURS. 

ROME.  —  Le  mercredi  24  mai  ^  les 
premières  vêpres  de  ia  fête  du  Corps 
de  Notre  -  Seigneur  furent  célébrées 
dans  la  chapelle  Slxtine  ;  Sa  Sainteté 
y  assistoit  avec  le  sacré  collège  et  la 
préhture.  Le  lendemain  matui,  M.  le 
cardinal  de    Gregorio  célébra   une 
messe  basse  dans  la  même  chapelle.. 
Ensuite  eut  lieu  la  procession  accou- 
tumée par  la  colonnade  et  la  place  du 
Vatican.  Elle  éioit  composée  des  élè- 
ves de  riiospice  apostolique  et  de 
ceux  de  la  pieuse  maison  des  orphe- 
lins ,  de  tous  les  religieux  menaians 
et  autres  ,  du  séminaire  romain ,  des 
curés,  des  chapitres  des  collégiales  et 
des  basiliques ,  de<t  camériei*s  laïcs , 
des  procureurs -généraux  des  ordres 
réguliers,  des  chapelains  qui  portoient 
la  tiare  et  les  mitres  précieuses ,  des 
avocats  consistociaux,  des  camériers 
e(sclésiastiques,  desclercs  de  la  cham- 
bre, des  auditeurs  de  Rote,  de  M.  Al- 
berghini  ^ auditeur  de  Rote,  portant 
lê  croix  papale;  des  pénitenciers  de 


PARIS.  —  Que  daiis  les  peys  où 
les  lois  ordoanoieut  de  CQaUracter 
mariage  devant  les  mlnistces  pro- 
testans.,  comme  en  Angjieiterre  et 
en  Hollande,  les  catholiques  se  pré- 
sentassent devant  le  miuistre  ]prp- 
testant  qu'ils  ne  considéroieut  que 
comme  officier  civil  ,  c'étoît  une 
nécessité  qu'il  faltoit  subir  ,  et  le 
Saint-Siège  avoit  auuorîsé  cette  for- 
malité^ en  recommandant  aux  ca- 
tholiques de  ne  la  considérer  ^ue 
comme  un  acte  civil ,  et  en  leur  pres- 
crivant de  se  marier,  soit  avant ,  soit 
après,  devant  un  prêtre  catholique  et 
devant  dedx  témoins ,  suivant  ce  qui 
ayoit  été  réglé  par  le  concile  de  Trente. 
C'est  en  ce  sens  que  &'en  explique  Be- 
noît XIV,  dans  un  Bref  du  17  sep- 
tembi'e  1746 ,  adressé  à  ua  uiission- 
naire  en  Hollande,  et  que  l'on  trouve 
dans  son  BulLaire. 

Mais  que  dans  les  pays  où  il  n'y  a 
pas  de  loi  qui  force  de  s'adresser  à.ua 
ministre  protestant ,  oa  invoque  son 
ministère  pour  les  maiiages  mix- 
tes ,  c^est-ra   ce  cpiî  étonne    et  ce 


(  485 

qui  ne  se  faisoit  point ,  ce  semble  -, 
ordinairetnem  en  France.  Pouri|Uoi 
recourir .  aux  iniaisti^s  protestans 
qui  ne  reconnoisseut  poiut  iema^ 
liage  comme  un  sacremeni  ,  et  qui 
ne  voient  là  qu'un  act<  civil  ?  Ils  n'ont 
rûm  a  bénir,  et  on  ne  voit  point  qu'a  u- 
trefbiB  ils  intervinssent  dans  x^ette  cir- 
constance.  Toutefois ,  ils  se  sont  mis 
lécemment  sur  le  pied  de  faire  corn- 
fiaroitre  devant  eux  les  époux  dans 
les  mariages  mixtes ,  et  depuis  quel- 
que temps  à  Paris  il  devient  d'usage, 
quand  on  s'est  présenté  devant  le 
prêtre I. et  qu'on  a  contracté  devant 
fui ,  d'aller  au  temple  et  d'y  faire  un. 
simulacre  de  mariage. 

Les  ministres  ont-iU  voulu  par  là 
se. faire  valoir ,  ou  singer  les  prêtres 
catlioliques  et  rivaliser  avec  eux?  c'est 
ce  que  nous  ne  pouvons  savoir.  Mais 
celte  prétention  nouvelle  n'en  est  pas 
moins  un  sujet  d'étonneinent.  Déjà 
un  vénérable  prélat  en  avoil  fait  la 
jemarque.  «  liepuis  quelque  temps , 
dit  M.  révêque  de  lîelley  dans  son 
Rituel ,  les  protestans  exigent  que  la 
partie  catholique  se  présente  au  tem- 
ple devant  le  ministre,  et  même  quel- 
quefois ils  exigent  la  promesse  que 
les  enfans  soient  élevés  dans  la  reli- 
gion protestante,  ou  que  les  filles 
soient  élevées  dans  la  religion  de  la 
mère ,  et  les  garçons  dans  la  religion 
du  père.  La  partie  catholique  ne  peut 
pas  en  conscience  aller  au  temple,  ni 
ïalîe  cette  promesse.  On  doit  même 
£aire  observer  que  ces  demandes  sont 
contraires  à  la  doctrine  des  protestans 
qui  ne  reconnoissent  point  le  sacre- 
ment de  mariage ,  et  à  leur  tolérance 
qui  leur  fait  admettre  qu'on  peut  se 
sauver  dans  toutes  les  religions  (1).  » 

Nous  n'avons  rien  à  ajouter  à  la  re- 
marque d'un  prélat  si  sage  et  si 
'éclairé,  si  ce  n'est  que  ce  qui  vient 
de  se  passer  à  Fontainebleau  est  bien 
plus  insolite  et  bien  plus  injurieux 
])Our  l'Eglise  que  ce  cjui  avoil  pu  avoir 
lieu  jusqu'ici  à  Paris.  Car,  dans  les 

(i)  Rituel  de  Beiley,  i^3i.,  t.  m,  p.  45. 


) 

uMiriages  naixtes  qui  ont  pu  être  cé- 
lébrés, on  se  présentoit  devant  le  curé 
d'une  paroisse,  et  si  au  sortir  de  l^a 
cérémonie  on  alloit  dans  un  temple 
protestant  qui  en  étoit  éloigné,  le  curé 
l'ignoroit ,  et  le  fait  u'avoit  pas  la 
même  publicité  et  le  même  éclat. 
Mais  à  Fontainebleau,. les  deux  céré- 
monies se  sout  succédé  immédiate- 
ment ;  elles  ont  eu  lieu  dans  le  même 
palais.  Les  deux  époux,  leur  famille, 
tout  le  cortège  se  sont  rendus  sans 
intervalle  d'iuie  cérémonie  à  l'autre. 
La  décision  de  M.  l'évêque  deBeiley 
s'applique  dono  encore  plus  à  ce  cas 
qu'à  tout  autre,  et  on  doit  regretter 
vivement  que  les  réclamations  qu'a 
certainement  fait  entendre  un  respec- 
table prélat ,  n'aient  pas  été  accueil- 
lies comme  elles  dévoient  l'ctre. 

Quant  à  la  prétention  des  ministres 
protestans ,  elle  a  d'autant  plus  de 
droitde  nous  surprendre,  que,  connue 
nous  l'apprenons  d'un  journal  protes- 
tant ,  l'avis  suivant  a  été  lu  dernière- 
ment en  chaive  dans  les  deux  tem- 
ples calvinistes  de  Paris  : 

«Notre  église  a  établi,  dl»s  son  ori- 
gine, relativement  aux  convois  Funèbres , 
une  règle  de  prudence  et  d'égalité  qui 
a  subi  de  temps  en  temps  quelques  ex- 
ceptions auxquelles  le  consistoire  a  jugé 
convenable  de  mettre  un  terme*  Cette 
règle  est  celle  qui  interdît  les  présenta- 
lion  du  corps  dans  les  temples.  Il  a  en 
conséquence  décidé  qu'il  n'y  auroit  plus 
à  l'avenir  aucune  présentation  de  corps 
dans  nos  églises,  et  que  cette  décision  se- 
roit  portée  à  la  connoissance  des  fidèles 
pendant  deux  dimanches  consécutifs  du 
haut  de  la  chaire.  Quant  au  service  fu- 
nèbre eélébré  par  les  pasteurs  du  cime- 
tière ,  il  continuera  de  l'être  comme  par 
le  passé  sur  la  demande  des  familles.  » 

Il  est  assurément  très -singulier 
que  les  ministres  veuillent  qu'on  se 
présente  au  temple  pour  les  mariages, 
et  qu'ils  ne  veuillent  pas  y  recevoir 
les  corps  des  morts.  Ils  aiment  appa- 
remment les  cérémonies  gaies,  et  re^ 


(486) 

poussent  celle»  qui  sont  iristes.  Cela  'certain  nombre  de  jeunes  gensqiTîl 


n'est -il  pas  édmant  pour  des  pas- 
teurs? 

L'avb  lu  en  chaire  pourroit  suggé- 
rer encore  une  autre  réflexion  ;  puis- 
,que  les  pasteurs  protestans  ne  veulent 
plus  faire  de  service  dans  leurs  tem- 
ples pour  les  morts ,  il  faut  espérer 
qu'on  ne  voudra  plus  forcer  les  prê- 
tres catholiques  à  feiire  malgré  eux 
des  services  pour  les  gens  tués  eh  duel, 
ou  pour  ceux  qui  ont  mis  fin  volon- 
tairement à  leurs  jours.  Il  seroit  trop 
criant  de  respecter  les  règles  de  Té- 
glise  protestante  et  de  violer  auda- 
cieusement  celles  de  l'Eglise  catho- 
lique. 11  seroit  trop  criant  de  laisser 
les  ministres  protestans  faire  ce  qu'ils 
veulent ,  et  de  tyranniser  les  évèques 
et  les  curés,  pour  en  obtenir  ce  qui 
répugne  à  leur  conscience. 

M.  Mac'Donell ,  évéque  d'Olym- 
pus  et  vicaire  apostolique  pour  les 
Antilies  angla&es,  a  passé  la  semaine 
dernière  par  Paris  ,  revenait  de 
Rome  et  retoui-nant  aux  Antilies.  Le 
prélat  étoit  allé  à  Home  dans  l'inté- 
rêt de  sa  mission.  Jusqu'ici ,  son  vi- 
cariat s'étendoit  à  la  Jamaïque  et  à 
la  Guyane  anglaise.  Ces  deux  parties 
viennent  d'en  être  distraites.  La  Ja- 
maïque est  fort  éloignée  de  la  Trinité, 
où  réside  M.  Mac'Donell,  et  elle  va 
former  un  vicariat  à  part ,  qui  sera 
confié  aux  Jésuites.  Quelques-uns 
de  ces  religieux  sont  déjà  désigaés 
pour  cette  mission. 

M.  l'évêque  d'Olympus  a  sous  sa 
juiidiction  l'île  de  la  Trinité,  an- 
ciennement à  TEspagne ,  les  îles  de 
Sainte-Lucie  ,  de  la  Dominique ,  de 
la  Grenade  et  de  Saint-Vincent ,  an- 
ciennement à  la  France ,  la  Barba- 
de ,  Tabago ,  la  Marguerite  et  autres 
petites  îles.  Ija  population  catholi- 
que peut  être  en  tout  de  140,000 
âmes  ,  mais  le  nombre  des  prêtres 
est  fort  restreint.  M.  le  vicaire  apos- 
tolique s'occupe  d'en  augmenter  le 
nombve.  Il  à  lait  venir  d'ulandt  \m 


a  placés  au  séminaire  de  Rennes.  Ils 
y  apprendront  le  français ,  qu'il  est 
nécessaire  de  savoir  aux  Antilles ,  et 
se  formeront  en  même  temps  aux. 
connoissances  et  aux  vertu^  ecclésias- 
tiques. Ce  secours  sera  fort  utile  aux 
Antilles,  oùonn'avoitpas  de  moyens 
de  se  procurer  des  prêtres,  et  où  on 
étoit  obligé  d'accueillir  des  étran«- 
gers  qui  ne  présentoientpas  toujours 
toutes  les  garanties  désirables. 

L'attentat  commis  contré  M.  d^Hé- 
ricourt,  évêque  d'Autun,  a  excité  dans 
cette  ville  une  juste  indignation. Tout 
le  monde ,  sans  distinction  d'opinion 
ni  de  lang ,  s'est  porté  à  l'évêché  f  où 
déjà  s'étoient  rendus  le  sous^réfet, 
l^  pi*ésident  du  tribunal  et  le  maire. 
G'étoit  à  qui  s'empresseroit  de  temoi« 
gner  au  prélat  les  sentimens  de  res- 
pect et  d'attachement  qu'il  inspire. 
C'est  au  moment  où  M.  l'évêque  sor- 
tant de  sa  cathédrale  avoit  la  main 
levée  poiu*  donner  sa  bénédiction  à 
un  homme  qui  sembloit  la  deman- 
der en  s'indinant  ^^qaexeitiiitaérafale 
dirigea  sur  lui  deux  amies  à  feit,  qui 
heureusement  n'ont  produit  aucune 
explosion.  Le  mouvement  fut  û  ra- 
pide ,  que  les  personnes  qui  accomr- 
pagnoient  le  prélat  n'avoient  rien  vu. 
Le  coupable ,  profitant  de  cette  ciiv 
constance  et  de  la  stupeur  de  quel- 
ques femmes  placées  près  de  là ,  prit 
la  fuite  et  gagna  la  campagne ,  après 
avoir  renverse  un  homme  qui  le  pour* 
suivoit. 

Les  témoignages  d'intérêt  que  le 
prélat  reçut  n'ont  pas  discontinué 
tout  le  jour.  Us  n'ont  été  interrom- 
pus que  par  les  vêpres  et  par  la  pro- 
cession ou  M.  l'évêque  officia,  comme 
à  l'ordinaire.  Dans  la  soirée ,  il  y  eut 
le  même  empressement  à  Tévéché. 
Ufaxii  espérer^  Mgr,  lui  disoit  le  sous- 
préfet  ,  que  cette  tentalwe  est  C effet  de 
la  folie  ou  de  Vwresse,  et  non  itune 
cause  plus  déplorable»  Le  prélat  ne 
çarus^olt  point  cette  illusion.  Ckue 


(  467  ) 

kmiaik^,  rëpoodU-il  >  est  plutéi  l'effet 
lie  4:es  idées  anti'sociales  qui  affligent 
tant  de  gens  de  bien,  et  qui  exaspèrent 
les  mmuuttses  passions  contre  Vautorilé 
et  ta  religion,  ou  contre  toutes  les  per^ 
sonnes  qui  veulent  et  représentent  Cor^ 
dre.  C'est  la  inéine  réflexion  que  iiou9 
avions  faite  en  annonçant  Tattentat. 

Le  lendemain ,  l'assassin  a  été  ar^ 
rèté  k  la  Maison  de  Bourgogne,  à  cinq 
lieues  d*Autun.  Il  se  nomme  Durand , 
et  est  âgé  de  22  ans.  On  Ta  trouvé 
encore  armé  de  ses  pistolets ,  aVec  de 
la  poudre ,  |des  balles ,  un  moule  , 
des  capsules  ,  et  45  fr.  dans  sa  po- 
che, un  faux  pas  qui  l'a  fait  tomber 
a  donné  au  gendarme  la  facilité  de 
l'art'èter  sans  danger.  Cet  homme 
étott  de  la  Nièvre ,  et  avoit  déjà  ma- 
niiesté  sa  haine  pour  la  religion  et 
ses  ministres  par  des  menaces  et 
des  voies  de  fait.  Il  étoit  arrivé 
le  3  juin  à  Autun ,  revenant,  dit- 
on,  de  Lyon,  et  il  n'étoitpas  re- 
tourné coucher  le  A  dans  l'auberge 
où  il  avoit  passé  la  nuit  précédente. 
M.  l'évéque  a  paru  satisfoit  d'appren- 
dre m^iftffiaibetireux  n*étoît  pas  de. 
soD.cuocte.  Ott  veut  supposer  que  les 
faculté  intellectuelles  du  coupable 
aient  souffert,  par  suite  du  traitement 
d'une  maladie  honteuse.  C'est  une 
interprétation  bénigne  par  laquelle 
on  cherche  à  atténuer  l'horreur  d'un 
grand  crime. 


touchans  souvenirs.  La  population 
entière  a  téuioigné  le  plus  prolbnd  et 
le  plus  religieux  respect  pendant  tout 
le  cours  de  la  procession. 

Quelques  officiers  municipaux  dis-:- 
tribués  dans  le  cortège ,  n'ont  pas  eu 
de  peine  a  maintenir  le  bon  ordre 
qui  a  régné  partout.  Toutes  les  classes 
de  la  so^^icle  sembloient,  cette  année,' 
rivaliser  de  zèle  et  detiipressemecit 
pour  cette  imposante  eérémouie.  Mais 
ce  qui  a  surtout  frappa  ^  c'est  le  cor- 
tège qui  suivoit  le  dais^Il  ctoit  com- 
posé de  400  messimirs  en  habits  noirs , 
se  relevant  pour  porter  le  dais,  chan- 
tant constaunnent  des  psaumes  et  dea 
hymnes ,  et  -témoignant  hautement 
par  leur  nombre  et  leur  lecutillcr 
ment  qu'il  y  a  encore  de  la  foi  parmi 
les  hommes.  Leur  présence  a  fait  une 
vive  impression  bi  toute  la  ville.' 

Les  trois  reposoirs  placée  sur  le 
cours  du  Chapeau -Rouge,  à  la  place 
Bourgogne  et  sur  les  fossés  Saiut-£loi ,; 
étoient  remarquables  par  leur  élé- 
gance et  leur  richesse.  Des  postes  de 
Ta  troupe  de  ligne  placés  à  certaines 
distances  ont  rendu  les  honneurs  mir^ 
litaires  au  passage  du  très  -  saint  Sa . 
crenient.  Le  général  Janin,  comman- 
dant la  division,  étoit  devant  son  hô- 
tel ;  il  s^est  prosterné  au  passage  en 
faisant  battre  au  diamp,  et  rendre  les 
honneurs  au  roi  du  ciel. 


du  très-saint  Sacrement,  dont  nous 
n'avions  dit  que  deux  mots  ,  a  été 
cemaitiuable  sous  bien  des  rap- 
porta. Le  temps,,  qui  jusqu'à  la  veille 
avoit  été  très-mauvais ,  devint  magni  - 
fique  ce  jour-là ,  et  favorisa  cette  cé- 
rémonie dont  Tordre  avoit  été  réglé 
par  une  circulaire  de  MM.  les  vicai- 
res-généraux capitulaires ,.  adressée 
aux  curés  de  la  ville.  Le  saint  Sacre- 
ment étoit  porté  par  le  digne  neveu 
de  l'illustre  et  vénéré  cardinal ,  dont 
ce  diocèse  pleure  encore  la  perte.  Sa 


La  commune  de  Fammechon,  dio- 
A  Bordeaux,  la  procession  générale  (cèse   d'Arras  ,  est  composée  de  40Q 


habitans  et  n'avoit  nas  d'église.  Il 
y  avoit  bien  un  temple  pour  une  pe- 
tite fraction  de  protestaoa,  temple 
obtenu  par  la  faveur,  et  bâti  grâcea 
à  une  puissante  influence.  Mais  les, 
caihoUques  sa  voient  assez  qu'ils  ne. 
pouvoient  obtenir  le  même  secours. 
La  paroisse  n'est  ni  riche  ni  peu- 
plée. Cependant  les  habitans  se  sont 
mis  à  l'œuvre,  pour  avoir  uue  église. 
Leur  digne  pasteur  leur  a  donne 
l'exemple  du  zèle.  Tous  ont  travaillé 
I  avec  ardeur  à  la  construction  de  l'é- 


prétencerappeloit  à.tout  le  monde  de  (  difice  ;  hommes ,  feinmes,  enfansj-i» 


ValisoîenC  de  soins  et  d^eflbrts ,  et 
joîgDoîeni  le  travail  des  mains  anx 
aacrilBces  pécuniaires. 

Le  résulut  a  éié  consolant.  Le  15 
mai ,  lundi  de  la  Pentecôte ,  a  eu 
lieu  la  bénédiction  de  la  nouvelle 
église.  On  n'avoit  pas  vu  une  telle 
Cérémonie  dans  cette  contrée.  On  a 
porté  en  procession  du  chef-lieu  de 
Ja  paroisse  tout  ce  qui  devoit  servir 
à  rornement  de  la  nouvelle  église. 
50  jeunes  gens  et  autant  de  jeunes 
filles  portoient  ces  objets  sur  des 
brancards  ornés.  Il  y  avoit  de  plus 
tine  première  communion  nombreu- 
se. Cette  procession  formoit  un  très- 
beau  coup  d'œil  par  Taffluencc  de 
peuple  qui  s*y^toit  jointe.  Tous  les 
prêtres  des  paroisses  voisines  s'é- 
toient  empressps  d'y  assister.  M.  Le- 
dni ,  curé  de  Pas,  chef-lieu  de  can- 
otn  ,  a  béni  l'église  et  a  prononcé  un 
.discours  sur  la  cérémonie.  Cette 
journée  a  été  véritablement  une  fête 
pour  la  paroisse. 

Un  ecclésiastique  de  Grez-«n- 
BoueiTe,  chef-lieu  de  canton,  diocèse 
du  Mans  ,  montroit  gratuitement  à 
lire  à  six  enfans.  Il  avoit  cru  qn'un 
diplôme  de  bachelier  è«-lettres  et  sa 
qualité  d'ecclésiastique  suAisoient 
pour  le  mettre  en  règle  ;  on  vient  de 
le  détromper.  L'autorité  locale  a  fait 
signifier  au  prêtre  charitable  défense 
de  recevoir  les  six  enfans  à  qui  il  avoit 
la  témérité  d'enseigner  Va  ^  c  /  il  est 
vrai  qu'il  leur  apprenoii  en  outre  le 
catéchisme  et  qu'il  lesenvoyoità  la 
snesse.  On  a  cru  urgent  de  faire  ces- 
ser ces  abus  ,  et  il  est  possible  qu'on 
ait  voulu  se  débarrasser  d'une  rivalité 
qui  offusquoit  l'instituteur  primai- 
res du  lieu ,  bien  et  dûment  bre- 
veté. Telle  est  la  liberté  d'enseigne- 
ment dont  nous  jouissons  depuis  que 
la  charte  nous  l'a  promise  et  que 
telle  de  1830  l'a  si  généreusement 
confirmée. 


(4W) 

propMé  de  ploa  es  ydttf  en 
que.  Des  liètes  t'y  eélUireoc  en  soi 
facmneur,  det  coi^ipérica  s'y  ^tafalît- 
•ent  aous  mm  invocatkin.  Le  Sûm- 
Père  a  vcuki  accorder  plnaievrt  io- 
dnlgences  à  ces  «ssociationt  picvKi. 
La  fête  de  kl  tfaaunuUurge  «e  cél^ 
bre  à  Ypres,  dans  l'ancîenm  cadié- 
drale  ;  à  Bruges ,  dans  la  chapelle 
d'un  hospice;  et  demièremeol dk 
a  été  établie  à  Gand ,  dans  l'^ifae 
des  Pères  Dominicains.  » 


Le  culte  de  aainte  Phitomène  se 


■  On  se  fait  quelquefois  en  Alkina- 
gne  de  singulières  idées  sur  la  idé^ 
rance.'Le  6  mai  dernier,  il  y  a  eu  à 
Fulde  im  enterrement  d'un  genre 
nouveau.  Un  gendarme  protestant 
et  un  soldat  cstholique  étant  morts 
le  même  jour ,  il  est  arrivé  que 
leurs  funérailles  se  sont  laites  au 
même  moment.  Le  Père  Schmitz , 
supérieur  des  Franciscains  à  Fulde , 
trouva  bon  de  partir  côte  à  côte  avec 
le  Domine  protestant;  les  gens  des 
deux  convois  marchoient  de  compa- 
gnie y  à  l'exemple  des  Msteurs.  Aux 
portes  du  cimetière ,  le  Fianeîtcain 
et  le  ministre  firent  assaut  de  dvi- 
lité ,  chacun  voulant  céder  le  pas  4 
l'autre  ;  mais  le  premier  insista  teW 
leiuent,  que  le  protestant  passa  le 
,  premier  ;  celui-ci  récita  les  prières 
en  allemand  et  l'autre  en  latin. 
Quand  tout  lut  fini ,  ils  revinrent 
ensemble ,  causant  de  bonne  amitié. 
Assurément  on  ne  se  plaindra  pas  de 
l'intoléiance  de  ce  Franciscain. 

La  Gazette  {T uéix-ia' Chapelle  YÏtXii 
de  publier,  sous  la  rubrique  de  Ber- 
lin ,  12  mai,  un  ailicle  étrange; 
c'est  une  notice  détaillée  de  tontes 
les  expéditions  venues  de  Home  pour 
les  diocèses  prussiens ,  lesquelles  ont 

Sassé  par  les  mains  de  Fambassa- 
eur  pendant  l'année  dernière.  Après 
rénumération  des  dispenses  matri- 
moniales ,  on  a  soin  d'ajouter,  par 
rapport  à  la  moralité^  que  tatU  de  ces 
dispenses  ont  M  motivée^  parunegrûs* 


(489) 


sessé  aniémwe.  On  ne  manque  aussi 
jamais  d'indiquer  les  frais.  Il  n'est 
pas  difficile  de  deviner  le  but  de  ces 
odieuses  révélations.  Yoiià  à  quoi 
sert  aux  catholiques  prussiens  la 
inëdiation  du  gouvernement  dans 
leur  correspondance  avec  le  Saint- 
Siëge.  Par  un  indigne  abus  de  con- 
fiance ,  ce  gouvernement  se  permet 
de  fouiller  dans  la  correspondance  la 
plus  secrète  des.  pasteurs  avec  le 
Saint-Père  pour  des  objets  purement 
spirituels ,  et  il  en  fait  extraire  une 
cnronique  scandaleuse  qu'il  ne  rou- 
git pas  de  publier ,  dans  l'intention 
manifeste  de  nuire  à  la  religion.  Il 
n'y  a  qu'un  fanatisme  aveugle  qui 
puisse  porter  ainsi  à  fouler  aux  pieds 
la  justice ,  rhonnctcté ,  et  même  les 
plus  simples  convenances.  Cette  po- 
litique machiavélique  doit  révolter 
tous  les  esprits  impartiaux. 

■ «^ 

POUXIQUIS. 

'  Dans  ce  siècle  où  Targent  peol  être  con- 
sidéré domine  la  première  d<^  puissances 
de  PÉWope,  il  est-  te«i  simfvle  que  les 
banquiers  soient  recherchés,  les  uns  pour 
faire  des  révblulions,  les  autres  pour  les 
soutenir.  Nous  ne  sommes  donc  point  de 
ceux  qnî  reprocheront  au  gouveraement 
de  juillet  de  montrer  trop  déconsidération 
pour  un  capitaliste  du  poids  de  M.  Rots- 
child,  en  le  comblant  d'honneurs,  de  titres 
et  de  décorations.  Si  quelque  chose  nous 
étonne,  c'est  qull  ne  soit  encore  que 
grand  cordon  de  la  Légion-d'Honnenr. 
Un  homme  qui  tient  dans  ses  mains  la 
paix  et  la  guerre,  et  qui  est  le  Samuel 
Bernard  de  notre  époque,  mérite  encore 
mieux  que  cela. 

Aussi  ne  sommes-nous  pas  de  Tavis 
d'un  journal  qui  grondoîl  dernièrement 
M.  Rolschild  de  ce  qu'il  se  permet  à  sa  ta- 
ble des  familiarités  avec  les  princes  de 
sang  royal,  jusqu'à  les.  tutoyer  presque 
devant  tout  le  monde,  en  les  apostro- 
phant simplement  par  leurs  noms  de  bap- 
tême, cl  en  leur  disant  sans  façon  :  Peml, 


vouUt'VOus  de  la  ehoueroute  7  Frédéric^  voir- 
iez-vous  une  eâteleite  de, pré-salé'^ 

Nous  trouvons  également  que  ces 
mêmes  princes  de  sang  royal  ont  tort  de 
faire  la  mine  au  puissant  roi  de  la  ban- 
que, de  ce  qu'il  se  met  ainsi  à  son  aise  vis- 
à-vis  d'eux. Lorsqu'on  fait  tant  que  d*accep- 
ter  le  dîner  des  gens,  et  de  descendre  du 
plus  haut  rang  pour  venir  s  asseoir  à  lepr 
table;  il  faut  savoir  accepter  leurs  familiairi- 
tés  de  bonne  gr&ce.  Les  princes  n'ont  rien 
à  dire  quand  ce'sont  eux  qui  dbnnent  ces 
exemples  de  respect  pour'  l'argent ,  et 
qu'ils  se  déclarent  pour  ainsi  dire  les 
hommes-liges  de  la  finance.  Qu'on  de- 
mande à  la  reine  Marie-Christine  si  elle 
ne  seroit  pas  bien  aise  aussi  que  M.  Rots- 
child  lui  fit  l'honneur  d'accepter  le  titre 
de  grand  d'Espagne  et  d'être  de  ses  amis. 
D'où  vient  cela,  si  ce  n'est  qu'elle  sent 
comme  tout  le  monde  que  le  règne  de  la 
banque  est  plus  assuré  que  le  sien  ? 


On  annonce  que  M.  le  duc  Charles  de 
Meckiembourg  a  donné  sa  démbsîon  de 
président  du  conseil  d'étal  de  Berlin ,  en 
la  motivant  sur  ce  que  son  avis  n'a  point 
été  écouté  dans-  les  délibérations  relatives 
au  mariage  de  la  princesse  fléîène.  T!  a 
cru  devoir  développer  ses  raisons  dans  un 
mémoire  dont  on  fartl  courir  des  copies  en 
Allemagne  et  en  France  ;  lequel  n'a  rien 
d'offensant ,  au  surplus,  à  l'égard  des  per- 
sonnes, mais  seulement  il  Tégard  des  ré- 
volutions. Car,  pour  s'opposer  au  mariage 
de  sa  proche  parente ,  W.  le  dnc  Charles 
de  Meckiembourg  se  fonde  sur  les  exerô- 
ples  vraiment  alarmans  do  sort  qui  a  été 
fait,  depuis  près  d'un  demi  -  siècle , -dans 
notre  pays ,  aitx  princesses  qui  ont  eu  le 
malheur  d'approcher  du  trône. 

Il  est  certain  que ,  sans  être  supersti- 
tieux, il  y  a  de  qcoi  reculer  devant  cette 
succession  d'infortunes  royales  accumu- 
lées en  si  pen  de  temps  sur  un  nombre 
aussi  considérable  de  têtes  augustes  dans 
la  seule  personne  des  femmes.  Marie-An- 
toinette, madame  Elisabeth,  la  noble  fille 
de  Louis  XVI ,  la  veuve  du  duc  de  Berri , 
Marie  Louise  d'Autriche  ;  quel  assemblage 


(499) 


de  chutes  et  de  cattstroplies  imméritées  ! 
Qoclle  princesseosen  déflprmais  rq;arder 
en  face,  sans  émotion  et  sans  fnyeor,  on 
trône  aissi  sanglant  et  aussi  fnppé  de 
foudres  !  Assorément,  il  est  facile  de  con- 
cevoir les  soUidtodes,  les  soucis  et  les 
anxiétés  des  familles  royales  qui  voient 
entrer  quelqu'une  de  leurs  filles  sous  ce 
portique  funeste  dont  tant  de  femmes  au- 
gustes ne  sont  sorties  que  pour  la  mort  on 
les  eiils.  Quand  on  songe  à  la  gruidenr 
des  noms ,  et  surtout  à  la  grandeur  de 
bienfaisance  «t  de  vertu,  qui  n*ont  pas 
préservé  des  plus  terribles  rigueurs  du 
sort  les  meilleores  et  les  plu5  dignes  de  ces 
têtes  sacrées,  quelles  autres  oseront  avoir 
la  présomption  de  se  croire  moins  vulné- 
rables et  plus  exemptes  du  tribut  des  ré- 
volutions ! 


PARIS,  9  JUIN. 

Les  collèges  du  a^"  arrondissement 
électoral  de  la  Moselle  et  du  4*  arrondis- 
sement de  la  Somme  sont  convoqués,  le 
premier  i  Mets  pour  le  i*' juillet ,  à  l'effet 
d*élire  mi  député  par  suite  de  la  nomina- 
tion de  iL  Parant  aux  fonctions  de  sous- 
secrétaire  d'état  de  la  justice;  et  rantra  à 
Abbeville  pour  le  39  juin,  par  suite  de  la 
nomination  de  M.  Renouard  aux  fonc- 
tions de  conseiller  d'état 

— Viennent  d*étre  nommés  :  M.  Leleo, 
président  du  tribunal  de  première  ins- 
tance de  Dieppe  ;  M.  Barey  de  Saint4larc, 
juge  d'instruction  à  Nenfchatel;  M.  Sa- 
case,  président  du  tribunal  de  Saint- Gi- 
rons ;  Bl.  Unnault ,  juge  à  Qnimper  ; 
11.  Quentin,  juge  h  Ségré  (Maine-et- 
Loire.) 

—  MM.  Crépin  de  la  Raébée  et  Try, 
conseillers  à  la  cour  royale,  et  M.  Adrien 
Ijamy,  juge  au  tribunal  de  première  ins- 
tance ,  sont  nommés  chevaliers  de  la  Lé- 
gion-cTHonneur. 

—  MM.  Kern,  doyen  honoraire  de  la 
Faculté  de  droit  de  Strasbourg,  et  Proud- 
bon,  doyen  de  la  Faculté  de  droit  de  Di- 
jon,  sont  nommés  officiers  de  la  Légion-, 
d'iionnenr. 

^>  LoasS'Pbihppe  et  la  reine  des  Fraa- 


çais  sont  partis -hier  ^KHir  Trianon.  Do- 
main le  doc  dTOrléans  et  la  princesse 
Hélène  se  rendront  aussi  à  cette  lési» 
dence. 

—  Samedi  Looîs-Phitîppe  donnera  nn 
banquet  dans  le  château  de  Versailles.  Les 
journaux  ministériels  disent  qnll  y  aura 
plus  de  i,soo  convives  fournis  en  grande 
partie  par  les  deux  chambres  ,  Tinstilut. 
la  magistrature  et  l'armée  active.  Les  poiu 
tes  du  Musée  de  Versailles  seront  ouverts 
à  dix  heures  aux  invités.  Le  banqnet com- 
mencera à  trois  heures  et  demie.  Le  Joar- 
nal  de»  DébaU  dit  qifon  a  calculé  qa^il 
doreroit  an  moins  une  heure  et  demie. 

A  six  heures  on  recevra  le  cocps  diplo- 
matique. A  dix  heures  du  soir  il  y  aura 
une  grande  promenade  dans  les  galeries 
du  Musée. 

—  Le  Musée  de  Versailles  sera  ouvert 
dimanche  au  public.  Les  grandes  eauxr 
joueront  11  y  aura  revue  de  la  garde  na- 
tionale du  département,  enlèvement  d'un 
ballon  et  feu  d'artifice.  « 

—  Lundi  Louis -Philippe  et  sa  famille 
reviendront  à  Paris..  Les  fêles  de  Ja  ville 
auront  lieu  le  14.  Quelques  jours  après  la, 
garde  nationale  donnm  son  grand  baL  . 

— Un  journal  range  ce  matin  M.  Thîers 
au  nombre  de  ceux  qui  sont  méoontens- 
des  invitations  aux  fêtes  du  mariage.  Le 
duc  d'Orléans ,  dit-on ,  avoit  désigné  l'ex- 
minbtre  pour  être  un  des  témoins  qui  dé- 
voient signer  an  contrat,  mais  Lonis-Phi- 
lippe  a  fait  rayer  ce  nom  de  la  liste. 

—  Quoique  plusieurs  feuilles  minkté- 
rielles  assurent  qu'on  ne  dissoudra  pas  la 
chambre,  quelques  journaux  affirment 
que  MM.^  Biolé  et  de  Montalivet  persistent' 
à  proposer  la  dissolution. 

—  On  parle  d'une  promotion  de  pairs 
ponr  la  fin  de  la  session. 

—  Le  Temps  annonce  que  M.  Conte , 
directeur-général  des  postes ,  sera  appelé, 
au  conseil  d'étaL 

—  M.  le  général  Vincent  vient  de  de- 
mander à  être  admis  à  la  retraite. 

—  On  assure  que  beaucoup  de  députés, 
ont  l'intention  de  partir  de  Versailles  après 
le  grand  banqnet,  pour  retourner  directe- 


(  49»  ) 


ment  ÔMné  letirs  foyeu  ;  et  qae  M.  Mole , 
pea  satisfait  de  cette  détermioation ,  a 
plié  M.  Dnpin  d'oser  de  soo  inflôence 
pour  modérer  leur  amour  do  pays.. 

—  L'amiral  Ronasin,  ambàssadem*  à 
Goiistantinople,  doit  quitter  Paris  à  la 
fin  de  la  semaine  prochaine  pour  retour- 
ner à  son  posle. 

— ^  H.  le  prioce  de  Montmorency-La- 
Tel,  anden  ambassadeur,  vieat  de  monrir 
à  l'âge  de  68  ans. 

—  M.  de  La  Mennais  et  ses  collabora- 
tem9,6eorgesSand,  Charles  Didier,  For- 
tool.  Robinet  et  BoUe  cessent,  à  pariir  du 
10  juin,  de  rédiger  le  Monde. 

—  Le  Tempe,  examinant  les  titres  de 
M.  James  Rothschild,  qui  figure  au  nom- 
bre des  promus  an  grade  de  comman- 
deurs de  la  Légion  •  (f  Honneur,  trouve 
qu*il  a  rendu  de  grands  services  iprès  la 
révolution  de  i83o. 

—  Â1I  Louvre  V  on  transforme  TOr^ 
gerie  en  cuisine  et  en  office  pour  le  ban- 
que qui  sera  donné  dans  la  galerie  des 


Gombert  devant  le  tribunal  correction- 
nel de  Bétbune. 

—  La  réudion  du  comice  agricole  de 
Seine-et-Marne  aura  lieu  le  1 1  juin  ,  en 
la  ferme  de  Lady,  près  Mormant. 

—  M.  Glicquot  de  Saint-Charles,  colo* 
nel  en  retraite,  vient  de  mourir  à  Yemon 
(Eure),  5  Tftge  de  64  ans. 

— }Si.  Barbet,  maire  de  Rouen,  a  été,  à 
l'occasion  du  mariage»  nommé  officier 
de  la  Légtqn- d'Honneur. 

' —  Le  I'*'  juin,  Bôireau.  dont  la  peine 
est  commuée  en  dix  années  de  bannisse- 
ment, a  été  embarqué,  à  Brest,  sur  le 
Laurier,  qui  a  fait  voile  sur-le-champ, 
pour  les  Etats-Unis. 

—  On  ne  sait  pas  encore  si  Meunier, 
dont  les  passagers  du  Caneord  n'ont  pas 
voulu  pourcompagnon  de  voyage,  pourra 
s*embarquer  au  Havre. 

—  Le  Journal  du  Bourbonnais  annonce 
que  les  fêtes  qui  ont  eu  lieu  à  Moulins, 
pour  le  mariage,  ont  été  très-froides,  que 

Iles  illuminations  ont  seulement  attesté 


Ubleaui,  elae  composera,  dil-on.de  Ij.^^jj^^^^j^^  j„f„„^j.„„„,.^    biica. 

A.ooo  couverts.  <  *  ..i    >      i 

^'  '    r  La  mesure  qui  nous  ait  paru  utile  dans  le 


—  Le.cib&tean-^rt  qu'on  élève  ^au 
Chanip-iieh>Mars  pour  là  fête  militaire  est 
presque  achevé. 

NOUVELLES  D£8  P«OVINC£8. 

Trente -deux  détenus  viennent  de 
s'évader  à  la  fois  de  la  prison  d'Haie-» 
brook  (Nord)  ;  quatre  ont  été  repris  le 
lendemain. 

—  La  caisse  d'épargne  d'Abbeville  a 
reçu  dans  le  mois  de  mai,  9,944  fr.,  et 
remboursé  iS.SgSfr.  74  centimes. 

—  Un  ouvrage  ayant  pour  titre  :  AU 
manoek  populaire  du  Poê-de-Calais,  fut 
vendu  à  Arras,  datis  les  bureaux  du  jour- 
nal le  Progrés,  par  le  sieur  Gombert,  gé- 

-rant  de  ladite  feuille.  Cet  ouvrage  saisi, 
la  chambre  du  conseil  déclara  qu'il  n'y 
avoit  point  lieu  à  suivre.  Mais ,  sur  l'op- 
pOMtion  formée  par  le  procureur  du  roi, 
le  procureur-général  a  soumis  à  la  cour 

'  royale  de  Douai  un  réquisitoire 'dont  elle 
a  ado[>té  le  principe  en  renvoyant  Je  neur 


progiamme  de-  M.  .^e  maire,  ajoute 
Cbtte  feuille,  c'est  la  distribution  de  ser 
cours  aux  trop  nombreuses  familles  que 
la  stagnation  du  commerce  laisse  sans 
ressource. 

—  Un  arrêté  du  préfet  de  l'Allier  porte 
que  Tadjudication  du  pont  suspendu  de 
Vichy,  annoncée  pour  le  ao  mai,  et 
ajournée  au  aa  juin,  n^aura  pas  lieu. 

—  M.  le  marquis  de  Doria.  consul-gé- 
néral de  S.  M.  sarde  à  Lyon,  est  arrivé 
depuis  quelques  jours  dans  celte  ville. 

—  Un  relieur  de  Marseille,  nommé 
Trotebas,  qui  avoit  pris  chci  lui  le  sievr 
Parracciani,  réfugié  Italien,  &gé  de  a6 
ans,  fut  bientôt  obligé  de  le  congédier 
parce  qu'il  faisoit  mal  son  travail.  Ce  der- 
nier conçut  alors  le  projet  d'assassiner 
son  ancien  maître,  et  lui  fit  d'horribles 
menaces  un  jour  qu'il  le  rencontra.  Tro- 
tebas en  informa  la  police  <(ui  promit  de 
surveiller  les  démarches  de  cet  individu. 
Il  parolt  que  cette  promesse  ne  fut  point 


{ 


(49*) 

jttîvîe  dexécoUon,  car  Purraeciaoi  dbaidR 
dernièrement  le  siear  TrotelMi,  H  loi 
iioQOa  un  sottIBel.  Geliû-ei  f  o«l«t  s'élan- 
cer sur  Tagresieor,  el  tomba  percer  de 
plusieurs  coups  de  stylet  L'assassia  .(|iii 
fut  arrêté  sorrle-champ,  déjà  cpndanQiné 
deux  fois ,  dit-on.  à  Tétranger  «  parvint  i 
s'évader,  et  à  se  réfugier  en  Fiance.  On  a 
quelqae  e^ypoir  de  sauver  le  malheureux 
Trotebas, 

—  MM.  Bumouf  et  de  Montferrand, 
inspecteurs  généraux  des  études,  sont  ar- 
rivés hier  à  Marseille. 

—  Une  bande  de  voleurs  continue  à 
exploiter  la  ville  de  JBordeaux.  lU  s'atta- 
quent maintenant  aux  plaques  de  enivre 
qui  indiquent  sur  les  portes  des  noms  et 
des  proiessions.  Une  ronde  faite  dans  la 
nuit  du  4  au  5,  a  amené  l'arrestation  de 
plusieurs  condamnés  libérés. 


KXT£fiI£UR. 

NOUVELLBa   D'KSPAGfiE. 

A  Madrid,  le  -ministre  de  la  guerre  a- 
officiellement  annoncé  snxcortès  la  mort 
d*Iribarren  et  dn  brigadier  Léon.  Il  a  de- 
mandé des  penâons  pour  les  Tenves  de 
t:es  officiers. 

—  Une  lettre  de  Valence  du  i^'jvln 
annonce  que  Serrador  s'est  emparé  de 
CuHa  le  28  mai,  après  avoir  pvesqfo'iefi- 
tièrement  détruit  un  régiment  christino. 

—  Des  correspondances  de  Bayoone 
annoncent  que  Tena  et  Gabanero,  liente- 
nans  de  Cabrera,  se  sont  emparés  de  Ca- 
Jalayud,  ville  de  9,000  âmes  à  i5  lieues 
•de  Sarragosse»  sur  la  grande  route  de 
cette  ville  à  Madrid. 

—  La  Giu«nit0  du  6  juin  examine  les 
diverses  forces  dont  t>eut  disposer  la  ré- 
gente révolutionnaire,  et  voit  que  les 
troupes  pour  la  plupart  se  trouvent  dissé- 
minées h  Saint-Sébastien,  Yron,  Her- 
nani,  Bilbao,  PortugaleUe,  Pampelone, 
Vittoria,  et  que  la  révolution  ne  peut  ré- 
unir une  armée  de  12,000  hommes  sans 
abandonner  des  villes  dont  les  habitans 
/>roiiteroient  du  départ  des  garnisons  pour 
se  soulever. 


•^  UA  capagnol,  legteértl  lf■t7mol^ 
Paulo,  qui  «voit  qiliUé  IfoWiiei  pciur  le 
rendra  anprès  du  roi  Cfaaik»  T,  aété  ar- 
rêté à.Orthès,  dît  kTJiémofM  é$è  PyH- 
né0$9  H  dudgé  surAsgonlême.     • 

— Le  joumat  ministériel  dtt  soirdemne 
une  dépêche  télégraphique  de  Bordeaux, 
le  7  juin ,  à  huit  heures  du  aoir.  La  re- 
conuoissanee  do  3'  a  été  {>his  sérieuse 
^u'on  n^avoi4  cru  \  le  5«  foatailtoii  deO»- 
tille  a  été  détruit  et  la  earralerie  a  fean- 
eoup  souffert  ;  mais ,  ajofrte  h-dèpêthe 
télégraphique  ,  on  dit  que  le  càhttRl 
Conrad  .été  tué.  Les  carlistes  oontinuefit 
à  se  fortifier  dans  Barbastro ,  o&il  m'y  a 
plus  de  vivres  cpte  pour  huit  jours,  sans 
qifil  puisse  en  arri^Fer  du  dehors. 

—  La  même  feuille  donne  ensuite  une 
dépêché  de  Bayonne ,  le  8  Juin ,  qui  e^t 
tont-Mait  en  opposition  9iv<fe  la  précé- 
dente. Un  rapport  d'Oraa  à  Espartôro.  à 
Tafalla ,  dit  que  les  carlistes  ont  iisit  ps- 
fer  leurs  blessés  sur  lariregaudiedela 
Cînea ,  par  Ëstadella ,  et  que  le  5 ,  à  la 
pointe  du  Jour,  Onia  alioît  se  porter  sur 
Barbastro  qu'il  crojoit  évacué*  On  ue 
|)arle  pas  de  la  movl  de  Geosad^ll  n'y  a 
pas  eu  de  reoûnnoisaauce  le  3^ 


M.  Broadwood,  candidat  tory,  ré- 
cemment élu  à  Bridgewater,  vient  d'an- 
nonœr  au  préfîdeAi  de. la  chambre  dès 
communes  qu'il  renonçoit  à  son  élection, 
dont  on  oonteste  la  validité* 

—  M.  le  prince  de  Polignac,  aceom- 
pagné  de  son  fils  aloé,  est  arrivé  le  a 
juin  à  Munich. 

—  L'ancien  chancelier,  baron  Geist,, 
qui  a  rempli  autrefois  les  fonctions  de 
professeur  auprès  de  S.  M.  l'empereur 
d'Autriche ,  est  mortà  Bade  il  y  a  peu  de 
jours* 

—  Une  femme  de  LelpsidÈ  a  dernière* 
meiit  noyé ,  pendant  que  son  mari  étoit 
en  voyage,  ses  quatre  eifans ,  dont  FahK 
n'avoit  pas  quatorse  ans  et  le  plus  jeune 
avoit  à  peine  trois  ans;  elle  s'est  ensuite 
précipitée  dans  le  fleuve.  Tons  ces  crimes* 

\  w>tA.^tib^és  è  la  déqience. 


(49S) 


I   .^^'Lm  itoiiUwi  oomellfli  de  New- 
ywk  McnHaantnl  de  Donfedei  ftllfit». 


M.  LB  PRÉnnEHT.  9ion  !{!*«  la  sfinca, 
I  il'  sert  bkn  coinUtfi  ipt  beinconp  d^ 


qOe  rkmbasudeur  de  S.  U.  leniidei 
DenirSicfles,  plénîpoteatiaire  ipëtùl  de 
S.  A.  B>  le  comte  de  Sjnaix.  ■  prë- 
scnti,  le  sS  mai ,  k  U.  UU.  U  deinande 
solenneUe  de  4a  main  de  S.  &.  S.  U  prÎD- 
-cewe  da  Senrie'CMignaii,  Le  contrat  *. 
éttrigné  l«  nCme  jonr.  Le  mriage  a  fitë 
-UMiit  ft  r«glise  mélropelitaîne  ;  £.  M. 
et  «MMiile  nombraiiw  assisloieni  an  ma' 
'tiage.  Il  f  a  ea  ï  la  coar  graod  dloer  et 
concerL  Le  jardin  rojal  a  élii  illuminé 
t  OQTert  loDic  la  Doit  aa  public;  Irais 
orcfaestret  j  oat  exëCDlÉ  des  ly mpbonies. 
~ .  A.  R.  la  princease  de  Sjraciue  est 
partie  peor  Gfses  a«ee  u  niie.  et  l'em- 
barqaen  aar  ntt  frégate-  n^ih  pon  at- 
lef  rvjaàiMbc  1  Naplea  le  eomte  de  Sy- 

'  —  On  lit  danï  tt  Mtreare  de  Somabt  : 
■  te  S»  raar,  it;  aen,  ï  Toccaiion  de  lit 
Kie  ée  l'empereur,  un  dtner  de  lamille 
k  Scltteiibnm.  L&.  AA.  RO.  oiadan»  la 
dmibeue  d'Angonléfat)-  et  Mademoiaelk 
de  nacn;  ytnt  aasistâ. 

—  On  énil  de  Stodcholm',  16  mai , 
(|iw  la  «oueiller  d'état  conle  de  La- 
SeibMkeett  Mort  le  %\. 

—ris-H^^'.MS-' 

COAHBBB  DES  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  H.  I>«pîn.) 

Sianea  du  S  jiùit. 

Le  (wésidcni  est  au  [aateail  I  midi.  Il 

y  a  entiioa  jo  membres  dans  la  Mlle. 

'U<  Placatoiy ,  secrétaice ,  fait  Tvppel  no- 

M.  «iin^TTC.  Je  demande  rmserUon 
vi-MomUiir  de«  noms  des  absens. 

■  Di«<aii:ll  seroit  [lins  court  d'insérer 
les  nonn  de  ceai  qui  sont  présens. 

Ml i.BPBÉBii>BNT.Vo>li  l'appel  nominal 
fait  et  la  chambre  n'en  Ht  pas  pins  en 
noaabre.  KM',  les  ministres  ne  sont  pas 
préseos,  et  )4  n'j  a  qu'un  membre  du  bu- 
reau dans  lasalle. 
*  Plu  rieurs  membres  :  Levons  la  sËance. 

■  M,  *RT«T.  Goromcul!  il  n'est  qu'une 


aolre  part ,  si  tous  atlehdet ,  il  sera  bien 
et  dtenent  constaté  qn'im  certain  nombre 
de  membres  entia  vent  toi  tra*snx  par  teur 
absence. 

ïOti  !  Alors  lete*  la  séance  f  (  On 
rit) 

H.  LE  pHisiDKfiT.  Je  vais  consnifer  la 
^h  ambre. 

Un  membre  de  la  gauche  cfît  qne  la 
chambre  n'étant  pas  en  nombre,  ne  dort 
rien  décider,  tf.  Duphi  obsèrte  qne.  s'il 
en  ttoil  aimî ,  les  dépotés  retardataires 
pourraient  retenir  leurs  collègues  dans  14 
salle  jusqu'il  rii  henret. 

M.  ne  GOLBÉKV,  Demain  on  ne  sera 
pas  pins  exact 

M.  LE  pfléstBBHT.  Allendons...  J'ai  k 
travailler  ao  moins  pendant  dcnj  heures  : 
faites  comme  moi ,  et  ne  tonrmenlei  pas 
les  membres  du  bureau.  (Rire  général.) 

M.  ADCUis. Mais  il  n'japasde  bureau. 
(Nouveau  rirft)    - 

H.  leprésident  écrit,  et  la  séance  reste 
smpendne.  Au  feont  de  râgt  minntes , 
M.  Fa  Igu  crotte»  da  qoc  la  cbambre  est  en 
nombre. 
M.BEPTR.Voijsn'ftwque  i38. 
H.  ne  vATiiT.  Levei  la  séance. 
M. 'le  [Hésident  continne  à  écrire. 
Unevoiï  :  A  la  Gn.  la  chambre  est  en 
nombre. 

M.  DirpRV,  interrompant  ses  écriinres. 
Il  7  a  167  mrembres  présens. 
M.  de  SalTandf  arrive. 
Voit  nombreuses  :  L'ordre  du  jour  ! 
s.  LE  pHÉainEKT.  Si  Ton  y  tieni ,  on 
va  reprendre  la  discussion  da  budget  de 
l'inslraction  publiqoe ,  mais  rien  ne  sera 
voté  jusqu'à  ce  qne  l'on  toit  réellement  en 
nombre.  Je  fais  remarquer  d'ail  leurs  qu'en 
reprenant  la  discussion  on  prouveroil  aux 
absens  qn'on  peut  se  passer  d'eux. 
Plusieurs  vo 11  i  Attendons.    ' 
M.  LE  pftKsuEST.  Remettons-nous  îl 
travailler. 

A  deux  bpures  dis  minutes ,  M.  Tou>.  - 
sin  assure  que  la  chambre  est  en  nombr- 
Vérication  faile .  il  se  trouve  19a  députt-:. 
dans  la  salle.  La  discussion  sur  le  budget 
de  riiisiruclion  publique  est  reprise. 

Cbap.  II.  Elabliswmens  icienlifique» 
et  littéraires,  1,676,000  fr.  M.'Jouffio; 


(494) 


se  plaint  de  l'état  OdieBi  dus  lequel  m  i     L«  tbâ^  la, 

U  Loire-lofËrienre)  (bmandemie  augmen- 


tation deig.ooo  fr.  ,c(H. 


troave  le  d£()aTtemait  de*  iraprimët  de  la 
Bibliolb&qae  rojale.flt  demande  65,  ooo  fr. 
en  SBB  pour  cette  partie.  11  ?  a  iio.ooo 
volume*  k  relier,  uni  compter  ce  (jD'on 
ett  convenn  de  relier  avec  lea  allocatùnu 
annneUes  dn  budget.  II  ;  a  34.000  "niâ- 
mes perdus,  ce  qni  dâcomplète  9.000  on-  _ 

vrage» qu'il  fant  remplacer.  Ilja  k  com-  |  rfden^ mînirière  iaP^U^LMi'^, 


H.  de  Silnndy  appoiela  propoaîtion 
de  M.  Doboit.  H.  lumbert  parie  contre; 
il  attaque  la  ■ooteription  faitepar  le  pré- 


le  calilc^e,  sur  lequel 
fnines  ne  sont  pis  inscrits.  En6n ,  lea  li- 
vres étrangers  manquent  d'une  manifa^ 
déplorable,  ajouteU.  JunOro;, et  c'eat-lk 
nue  lacune  bonlense  qu'il  faut  combler. 

L'orateur  dit  entnite  qu'il  entre  annael- 
leraent  13,000  Tolumeskla  Bibliothèque, 
et  qne  7,000  méritent  d'èlre  reliég;  qu'un 
n'alloue  qne  17,000  fr.  par  an  pour  cette 
dépense,  qui  ne  peol  être  faîte  i  moins 
de  a  1,000  fr.  lieproduisant  les  calculs  de 
la  commission ,  l'oralenr  trouve  avec  elle 
qu'il  (a D droit  8go  mille  francs  pour  mettre 
U  Bibliothèque  royale  dana  l'état  où  elle 
devroit  être. 

U.  Dnvergierde  Dauranne,  rappbrt^or, 
et  M.  de  Salnadj,  appuient  les  observa- 
tions de  U.JoDfTroy.Son  allocation  eitn- 
-Ordinure  de  63,oOofr.,  aussi  appnjée  par 
M.  Guitot ,  eu  rejetée  par  i54  voix  con- 
tre 110. 

HM.  Mole  et  Uartin  (du  Nord)  entrent 
dans  la  salle.  Le  président  annonce  for- 
mellement que  la  prochaine  séance  com- 
mencera i  midi. 

M.  GUis  Biioin  démande  une  explica- 
tion sur  le  futur  emplacement  de  la  Bi- 
bliothèque. M.  de  Salvind;  déclare  qu'une 
commission  nommée  pour  éliminer  la 
quL-slion  de  translation ,  est  d'avis  qu'il 
faut  mettre  la  Bibliothèque  sur  le  terrain 
de  la  place  Betlecfaasac.  I.es  construc- 
tions et  les  frfis  d'établissement  coûte- 
ront i  pen  prés  i\  millions,  mais  à  celte 
soDimeon  doit  ajouter  environ  S  millions 
pour  l'achat  des  maisons  et  des  Isrrains 
voisins,  altendn  que  la  place  seule  ne 
suffira  lia*. 

M.  de  .Sade  observe  que  de  celte  somme 
qu'il  ne  croyoit  pas  si  élevée,  il  faudra 
déduire  la  ve.-ilc  du  terrain  de  la  rue  de 
[tichelif  n .  que  la  commission  précitée  es- 
time de  7  ï  8  millions. 

I^  chap.  Il  est  adopté. 

MM.  Bernard,  de  Ilosarael,  Lacave-La- 
plagne ,  virnnent  se  placer  i  côté  de  leurs 
colligaes. 


qu'il  rq;arde  comme  nn  ovvnge  manvaisl 
comoie  une  pure  spécnlation,  et  demande 
sfl'onn'apas  voulu  récompensa  le  ré-  1 
dacteur  en  chef  d'nn  junmal  minktériel  | 
(M.Emile  de  Girardin,  rédacteur  de  la 
Pt€u«),  m.  Isambert  attaque  ensaiie  les 
enconragemens  donnés  aui  Bénédictins 
de-  Solesme. 

M.  GV120T.  On  s  pu  croire  que  les 
lon.ooo  fr.  attribués  par  mon  ministère  . 
an  PaHlUoM  Littéraire  avotent  été  em- 
ployé* dans  l'e^ace  d'une  année 

M.  Ha  VIN.  On  lait  que  la  lonnne  a  été 
répartie  sur  cinq  années. 

M.  cctzOT.  Pennetlei  qne  je  m'expli- 
que moi-même.  La  somme  de  100  mille 
francs  a  été  répartie,  non  tnr  dnq  an- 
nées, mab  snr  sept,  ce  qui  nefa{(pati5 
mille  francs  par  an.  Eh  bien,  ploaieors 
entreprises  ont  reçu  des  encootîfeiBen* 
aos^  oon^dérables;  '  je  dfanî  tntre  an- 
t'es  le  vDjàge  de  Jacqnemont  dana  HodE. 


•  Je  viens  aux  Bénédictins  de  Soletmes. 
Quant  k  leur  nom ,  j'accorde  qu'il  n'a 
rien  d'actuel.  C'est  un  nom  histnriqDe 
qu'il  a  plu  k  quelques  penonnei  de  pren- 
dre, et  même  elles  ne  le  prennent  pis  of- 
acicllement  dans  leurs  rapports  avec  l'ad- 
ministration. Ce  sont  sept  k  bnit  pcnon- 
nes  qni  ont  aciieté  les  mines  d'an  blti- 
ment  occupé  par  le*  anciem  Bénédk- 
tiiisi  elles  s'y  sont  établie*  dias  Tm- 
teolion  de  publier  des  docnmens  fait- 
toriques.  Or,  un  des  pins  grands  ou- 
vrages des  anciens  Bénédictins.  \tGaUia 
chriiliana,  restoit  inachevé  ponr  trois 
diocèses  !  Tour*  ,  Besançon  et  Vienne 
en  Daupfaioé.  Les  hommes  dont  je  parle 
se  trouvoient  précisément  établis  an  teain 
dn  diocèse  de  Tours;  ils  avnient  dès-Ion 
une  quantité  considérable  de  matériani 
sous  la  main.  Tel  a  été  le  motif  qui  m'a 
porté  ï  les  choisir  pour  la  o  ' 
de  la  GallU  cAn'iiiaiM. 


(  49S  ) 


M.  César  Bacot  espère  qu'il  n*y  anra  plus 
d'abus.  M.  Odilon-Barrotse  plaint  que  les 
livres    achetés  par   souscription   soient 
lonjoars  ehvoyés  aui  mêmes  personnes. 
La  réduction  de  16,000  fr.  proposa 
par  M.  Lacrosse  est  rejetée.    L'augmen- 
ta tion  de  de  19,000  fr.  de  M.  Dubois  a  le 
même  sorL    (Réclamations   sur  divers 
b  ancs.) 

M.  DE  LABOBDE.  Maîsil  y  a  erreur; 
M.  LE  PRÉSIDENT.  Le  Dureau  a  pro- 
noncé. 

Les  chapitres  la,  i3,  1 4  et  dernier  sont 
adoptés. 

La  chambre  vote  fa men dément  intro- 
duit par  MM.  les  pairs  au  projet  qui  ac- 
corde le  traitement  de  la  Légion -d'Hon- 
neur aux  sousoCQciers  et  soldats  amputés, 
décorés  postérieurement  à  Tordonnance 
du  19  juillet  181 4-  et  depuis  leur  admis- 
sion à  la  retraite. 

La  chambre  commence  la  discussion 
sur  les  crédits  extrpord  in  aires  d'Alger. 

M.  Duvergier  de  llauranne  pense , 
comme  l'année  demit;re ,  que  la  posses- 
sion d'Atger  n'est  pas  utile  à  la  France, 
et  que  40  millions  qu'elle  absorbe  se- 
roient  mieux  employés  à  féconder  le  sol 
de  la  France.  (Voix  :  Allons  donc.) 

M.  Delahorde  prononce  un  discours  eu 

f a veàr'dn 'projet;  ir^éclare  qu'il  volera 

pour  toutes  les  allocations  :  je  crois,  dit- 

.  il,  f)ar  1^  servir  la  France,  servir  sa  gloire 

et  ses  intérêts  et  ceux  de  l'humanité. 

Le  général  Tirlet  lit,  au  milieu  du 
bruit ,  un  discours  contre  le  projet. 

Séance  du  QJain, 

M.  Delessert  monte  au  fauteuil  à  midi. 
M.  Poulie  dépose  le  rapport  sur  le  projet 
portant  prorogation  des  lois  relatives  aux 
réfugiés.  On  reprend  la  discussion  sur 
Alger,  quoique  la  chambre  ne  soit  pas  en 
nombre. 

M.  Fslancelin  lit  un  discours  en  fa- 
veur du  projet;  le  bruit  des  conversations 
et  des  députés  qui  \ont  à  leur  banc  cou- 
vre sa  voix. 

M.  de  Sade  attaque  le  projet .  et  sou- 
tient comme  M.  Duvergier  de  Hanrànne 
que  l'occupation  d'Alger  est  sans  avan- 
tage pour  le  pays. 

M.  Dugabé  parle  d'événemens  dont  la 
*  Méditerranée  doit  être  le  théâtre,  et  qu'a- 
mèneront l'avenir  de  l'Orient  et  les  gran- 
des rivalités  nationales  qui  doivent  cctore 


deachangetnenfl  poltiiqyea  qui  s'y  propa- 
rent. Dans  l'attente  de  ces  événemens, 
notre  conquête  en  Afrique  nous  est ,  dit 
l'orateur,  vivement  enviée  par  l'Amérique, 
par  la  Russie,  et  surtout  par  l'Angleterre, 
qui ,  possédant  sur  les  côtes  de  la  Médi- 
terranée Gibraltar  et  Malte,  voudroit  être 
seule  maîtresse  des  postes  avancés  vers 
l'Orient.  En  présence  de  cette  puissance 
qui  s'avance  pas  à  pas  vers  son  but,  que 
posséderons  -  nous  si  nous  abandonnons 
Alger?  Rien.  Messieurs ,  continue  l'ora- 
teur, la  conquête  d'Alger  a  été  un  fait 
immense  dans  l'intérêt  de  la  France;  pen- 
sez-y î  (  Sourdes  rumeurs)  et  s'il  est 
repoussé  [lar  quelques  membres,  c'est 
qu'à  leurs  yeUx  il  est  entaché  d'un  pé- 
ché originel.  (Explosion  de  murmures.) 
Si  cette  conquête  datoit  d'une  autre  épo- 
que,  elle  auroit  à  leurs  yeux  une  bien  plus 
grande  imiK)rtance.  (Non !  )  j'avois  cette 
idée ,  mais  les  murmures  que  j'entends 
me  prouvent  que  je  me  suis  trompé;  tant 
mieux. 

M.  viENNET.  Il  n'y  a  eu  de  changé 
qu'un  mètre  carré  en  soie,  (Vives  ru- 
meurs. ) 

Une  voix  :  Cela  veut  dire  un  drapeau. 
(On  ril.) 

M.  le  président  du^conseil,  après  avoir 
réfuté  le  discours  dé  .M.  Duvergier  de 
llauranne,  annonce  que  le  général  Bn- 
geaud  a  signé  un  traité  avec  Abdcl-Ka- 
der  sur  des  bases  approuvées  d'avance. 
Toutefois  ce  traité  n'est  pas  encore  par- 
venu au  gouvernement,  et  a  besoin  d'être 
ratifié  par  lui  ;  ce  qui  ne  permet  pas  au 
ministre  d'en  dire  "davantage. 

l^a  discussion  générale  est  fermée. 
Le  ministre  de  l'intérieur  présente  un 
projet  de  loi  portant  demande  d'un  cré- 
dit de  200,000  fr.  pour  célébrer  l'anni- 
versaire des  fêles  de  juillet  qui  aura  lieu 
les  28  et  29  ;  le  premier  jour  sera  con- 
sacré à  une  fêle  funèbre  et  le  second  à 
des  réjouissances  publiques. 

La  chambre  passe  à  la  discussion  des 
articles  do  projet  de  loi  portant  demande 
d'un  crédit  de  14.668,227  fr.  pour  les 
dépenses  extraordinaires  d'Afrique  pen- 
dant Tannée  1857.  La  commission  pro- 
posede  réduire  ce  crédit  à  10,599,470  fr. 
Les  trois  premiers  chapitres  dn  tableau 
annexé  h  la  loi  sont  volés  sans  réduction. 
Chapitre  5  bis.  Gouvernement  >  200 
mille  francs,  La  commission  propose  le 


(496  ) 


rejet  de  cctle  allocation.  M.  Berryer 
trouve  que  notre  position  déplorable  en 
Afrique  tient  à  rmcertitude  du  gouver- 
nement pendant  sept  ans.  Aujourd'hui 
que  le  cabinet  annonce  qu'il  est  en  voie 
d*accommodenient  et  de  conciliation  , 
qu'il  explique  qu'il  a  besoin  d^argent 
pour  payet  des  services  rendus  et  pour 
achever  des  négociations  utiles ,  on  ne 
peut  refuser,  car  il  pourroit  venir  dire 
plus  tard  que  c^est  riusufGsance  des  me- 
sures adoptées  qui  a  toiK  fait  manquer... 
Il  faut  qu  il  ail  seul  la  responsabilité.  Le 
chapitre  3  bis  et  tons  les  suivans,  y  com- 
pris le  20*  et  dernier,  sont  adoptés. 

L'article  i*'de  la  loi  est  adopté. 

M.  Legendre  est  admis,  et  prêle  ser- 
ment. 

L'article  2  du  projet,qui  porte  qu'il  sera 
pourvu  aux  dépenses  du  i*'  article  au 
moyen  des  ressources  accordées  par  la  loi 
de  finances  du  1 8  juillet  i836  pour  les 
besoins  de  l'exercice  iSSy,  est  adopté. 

Art.  3,  proposé  par  la  commission  : 

«  Les  crédits  accordés  sur  l'exercice 
1837  au  ministère  de  la  guerre,  services 
des  divisions  territoriales,  par  la  loi  de 
finances  du  18  juillet  i836,  sont  réduits 
d'une  somme  de  2,324^448  fr.  » 

Après  une  longue  et  vive  discussion  à 
laquelle  prennent  part  MM.  Berryer  et 
Piscatory  pour  l'article,  et  MM.  Martineau 
Deschenez  et  Barthe  contre,  rarlicle  5 
est  adopté. 

Quelques  députés  obtiennent  des  con- 
gés. 

M.  Dupîn  remplace  M.  Delessert  au 
faoleuîl.  il  y  a  de  la  préoccupation  sur 
tous  les  bancs,  et  plusieurs  députés  se 
livrent  à  des  conversations  assez  vives. 
Aï.  Dupin  réclame  le  silence.  II  s'agit, 
dit-il ,  d'une  provocation  publiée  par  un 
journal  quotidien  (la  Presse),  et  adressée 
h  un  député  (M.  Isambert)...  Cette  pro- 
vocation ,  signée  par  un  député  ,  tend  à 
faire  sortir  les  membres  de  la  chambre 
des  usages  parlementaires. 

Une  discussion  s'engage  entre  le  prési- 
dent et  M.  Emile  de  Girardin  ,  qui  veut 
une  rétractation  de  M.  Isambert.  M.  Odi- 
lon-Barrot  dit  que  M.  Isambert  n'est  pas 
sorti  de  son  droit  comme  député. 

On  procède  au  scrntin  sur  le  budget 
d'Alger,  yu  milieu  d'une  agitation  diffi- 
cile à  décrire.  II  est  adopté. 

//  n'y  aura  pas  séance  demain. 


BOURSIl^DK   PAItlS   DU    9    JtlIS. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  109  fr.  70  c. 
QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  99  fr.  hO  c. 
TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  78  fr.  06  c. 
Qualre  1/2  p.  0/0,].  de  ii>ar».  000  fi-.  00  c. 
Act.  de  la  Banque.  2430  fr  00  c. 
Buus  du  Trésor.  3  0/0.  « 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 
Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  H  05  fr.  00  c. 
Qualre  canaux.  1185  ff.  ÔO  c. 
Caisse  liypolliècaire.  808  fr.  75  c. 
Rente  de  Naples.  «fi  fr.   00c. 
Emprunt  romain.  lOI  fr.  1/4 
Emprunt  Belge.  lOI  fr.  3/4 
Euiprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 
Rente  d'Espagne  6  p.  0/0.  25  fr    1/4 

4V  (J#t<tift,   2lîrricit  Ce  C   " 


MISE  EN  rEN  TE    \ 

ItÉSUMÉ  DE  L'HISTOIRE  DE  LA  LITTÉ» 

TURE  GRECQUE,  îi  l'nsage  des  él^vesdes 
classes  supérieures  ;  par  W.  F.  Lécldsb, 
ancien  professeur  de  littérature  grec- 
que à  la  Faculté  des  lettres  de  Tou- 
louse. 1  vol.  in-i8,  1857,  br.  on  cari., 
1  fr.  5o  c« 

RÉSUMÉ  Df:  L'niSTOmE  DELA  I.ITTÉRA- 

TiJRE  LATINE  ,  à  l'osagc  desélèvesdcs 
classes  supérieures,  par  JM.  F.  L^ldse. 
1  vol.  in- 18,  1857,  br.  ou  cart. ,  i  fr. 
5o  c. 

PARIS ,   librairie  classique  de  jules 

UELALAlN    ET  C", 

rue  des  Malliurins-Saint-Jacques,  5. 


LA    COI^DUITE      1>E     SAIMT     IGNACE     DE 

LOYOLA,  par  le  Père  Antoine  Vaticr; 
nouvelle  édition ,  corrigée  et  très-con»- 
plète,  ou  Manuel  des  retraites  enté- 
siastiques,  1  vol.  in- 12,  1  fr.  76  c. 
UECnEHCIIES  SUR  LA  COiXFESSIOJT  AURI- 
CULAIRE ;  par  M.  l'abbé  Guillois,  curé 
deNotre-Dame-du-Pré,  auMans.  i  vol. 
in- 12,  1  fr.  76  c. 

AU  MANS ,  chez  FLEURiOT ,  libraire  ; 

et  au  bureau  de  VA  mi  de  la  Religion, 

PARIS.  IMPRIMERIE  d' AD.  LK  CLBRE  ET  C*, 

Quai  des  A^u^u&lins  ,  :]ô. 


0  499  ) 


ceau  est  exceUent ,  et  nous  regret- 
tons de  ne  pouvoir  le  reproduii^^j 

Les  sujets  que  renferme  le  pre- 
mier Toliime  embrassent  Famour 
tle  Dieu ,  ramoiir  du  pi'ochain;  l'a- 
TYtotlr  desehnemi9,raum(Vne,  le  bap- 
téinéy  le  bonheur  du  ciel  et  la  corn- 
%nmiloA«  Ehtéte  de  €hà(|ue  suj^t  sont 
dès  réEexîons  thëoiogiques  sur  ce 
tnijet,  puis  des  passages  de  TËcriture 
qui  y  sont  relatifs.  Il  y  a  sur  chaque 
discours  an  moins  deux  plans  de 
fiistoiifl»  quelquefois  trois  ou  qua- 

^;':e.  Ce'i  discours  sont  composés  de 
'"uéri-^ïs  morceaux  empruntés  à  di- 
vers'-orateurs  y  aiasi  un  discours 
ii'»KSt  pas  du  même  auteur ,  mais 
4^ex traits  pris  dans  les  Pères  on  dans 
let« prédicateurs  modernes.  Mous  n'a- 

'  Jvons  pas  besoin  de  dire  que  Tédi- 

~  feur  a  tâché  d'assortir  ces  morceaux 
et  de  les  foire  concourir  à  un  mê- 
me but.  Il  y  a  joint  de  petitfes  noti- 
ces sur  les  prédicateur^  dont  il  fait 
des  citî^tions,  et  il  caractérise  leur 
genre  de  talent.  . . .  - 

Les  sujets  du  second  voluine  sont 
la:  confessioni  la  conscience,  la  con* 
vei^sion,  la  dévotion,  les  dimanches 
«t  fêtes  (leur  sanctification),  Téduca- 
'tion  chrétienne,  l'Eglise,  Il  y  a  ici, 
inême  en' dehors  des  sermons,  de 
très-bonnes  réflexions  sur  les  fausses 
consciences,  sur  le  délai  de  la  con- 
yeriiion,  sur  l'éducation,  etc. 

Les  sujets  du  troisième  volume 
sont  l'enfer,  la  foi,  la  grâce,  l'iiuiui- 
'iité  et  l'immortalité  de  Tame.  Il  y  a 
•ti*ois  on  quatre  discours  pour  cha- 
que sujet  >  de  sorte  qu'avec  les  ré- 
'flexions  qui  précédent  ordinairement 
ficst  une  ample  collection  de  pensées 
ei  de  passages  relatifs  à  l'objet  traité. 
.  Le  tome  iv  commence  par  un  mor- 
fireau  tiré  de  Bergier  aux.  l'origine  et 
•hes  progi^ès^de  l'inci-édolité.  ' Les  sujets 


renfermés  dans  ce  volume  sont  l'in** 
crédulité,  le  jeûne,  ie  jugement  der« 
nier,  les  mauvais  livres  et  ia  loi  di- 
vine. 1 

r  Nous  ne  doutons  pas  que  cette 
collection  ne  soit-iitile  à  ceux  aux- 
quels elle  est  destinée.  £lle  se  recom- 
mande par  le  nombre  et  le  choix  des 
n\orceaux.  Les  plans  qu'elle  offre 
sont  remplis  aveé  intelligence.  L'é- 
diteur a  fait  des  emprunts  à  toutes 
les  célébrités  de  la  chaire,  et  ces  em- 
prunts liés  entr'eux  forment  desdis^ 
cours  où  chacun  pourra  trouver  ce 
qui  convient  le  mieux  à  ses  besoins 
et  à  ses  goûts. 

Cette  Nout^elle  bibliothèque  des  pré- 
dicateurs fait  partie  d'une  vaste  col- 
lection sous  le  litre  de  Bibliothèque  ec' 
clésiastique.  Cette  collection  doit  ré- 
unir les  livres  les  plus  néèessaiires'  à 
un  prêlre.  On  a  déjà  publié  Vf/is-- 
toire  générale  de  P Eglise  et  les  f^ies 
des  saints.  Depuis  on  a  commencé 
d'autres  parties  de  la  .collectiont. 
Nous  avons  reçu  un  volume  sous  4e 
titre  de  Théologie  de  là  dit^ine  Ecn" 
ture.  C'est  un  recueil  de  passages  ds 
l'Ecriture  formant  une  suite  de  prin-^ 
cipcrs  théoîogîques.  Ces  passages  sont 
distribués  en  quatre  livres  ;  le  pre- 
mier traite  de  Dieu,  de  la  Tiinitê  et 
dé  Jésus-Christ  ;  le  second  de  notre 
•fin  dertiière  et  des  moyens  de  l'ob- 
^nir'V  le  troisième  des  vertus  théolo^ 
giques  et  cardinales,  et  des  vices  qui 
leur  '  sont^  opposés  ;  le  quatrième  de 
l^Eglise,  des  sacremens'  et  de' quel- 
ques-controVersesi  Cet  ouvrage  cu- 
rieux '  par  sh  forme  a  été  souvent 
réimprimé*  c'est  une  bonne  réponi^ 
aux  protestàns  qui  prétendent  né 
suivre  que  l'Ecriture;  et  auxquéli!; 
on  prouve  par  l'Ecnture  les  dogmes 
méiTie  qu'ils-  rejettent.  ■  « 

Il  est  à^  k«egrett^r  t|ue  les'  ^ditt'im 

3^. 


(  5oo-) 

n*aîent.rieiidii  de  l'auteur,  qui  est 
•«uhmient  aominé  «ur  )e  frpaiUpicc» 
Benri.MairceUoit  MarcelUcis^  luivaât 
Tuïage  de  beaucoup  d'écrivainsde  ce 
temps4à4|iûiatinîfoîeiit  leur*  noms, 
«toU  né  €tk  1503,  4  Someren,  dans 
le  diocèse  de  BoUfle»Duc«  Il  entra 
cbe%  let«lésliite8,  eosf  igua  la  phlloaD- 
phie  et  lei  mathématiques  à  Mayen^ 
Cl*;  fut  forcé  d'en  sortir  par  la  guerre 
des  Suédois,  professa  la  théologie  à 
Reims,  retourna  ensuite  en  AUenia* 
gne,  professa  encore  la  théologie  à 
Moldieim  et  à  Bamberg,  et  mourut, 
dans  cette  derrière  ville  le  25  avj-il 
1664.  C*étoit  un  pi <u^  religieux. et 
un.  saTant  tliéologien.  On  ia  de  lui 
plusieurs,  ouvrages  do  théologie.  Les 
dictionnahres  historiques  l'ont  toutrà* 
fait  publié.  .    :        . 

On  a  joint  à  l'ofiTragede  Marcellius, 
dans  le  vOluine  dont  nous  parlons , 
les  letti^s  critiquées  de  saint  Jér6ine 
po^r  rexpliçatioB  de  l'ancien  Testit- 
metit)  et  Je  Uvre  d'Eusèbe  sur  1^  sir 
t^ation  et  ^  noms  des  lieux  dont  it 
est  parlé  dans  la  Bible.  Ge'yolunie 
porite  le  titre  d^ appendice  ;  il  est  ap- 
paremment destiné  à  servir  d'appen* 
dice  à  la  pai:tie  de  TJ^mture  sainte 
dans  la  Bibliothèque  ec/fléjtiastùjue. 

Il  y  aura  aussi  dans  cette  Biblioihè^ 
^tie  une  partie  pour  les  livres  as$céti-<- 
ques.  On  a  commencé  par  la  Praliqite 
de  la  Perfection  chrétienne  de  Rodri- 
guez  ;  mai»  on  a  cru  devoir  corriger 
un  peu  le  style  de  la  traduction  de 
l'abbé  Régnier r* Desmarais,  traduc- 
tion qui  avoit  paru  en  1676 ,  et  dont 
le  style  avoit  vieilli.  M.  l'abbé  Ar- 
iMuilt  s'est  chargé  de  ce  travail,  a  revu 
■tout  l'ouvrage  ,  et  a  fs*it  disparoitre 
Milt  ce  qui  ((tii  a  paru  traînant  ou 
iolmâift.  Il:e#||^jiQ^)ilvdivrrendu  par  là 
hi  lecture  de  lt<Hivt!a|;e:  de  Rodrigtiez 
l^tts*  agvéïiMa.et.  plus^  utile.  .On; lui 


-  ■  / 


sauroit  gré  Miriout  d*Avoir  supprimé 
quelqui»  comparaisons  tirées  d'une 
mauvaise  physique^  comme  fut  exein* 
pie  sur  le  phénix^  suçle  mo6iOIympi 
et  sur  d'autres  objets  qui  tiennent  i 
des  erreurs  et  â  den  traditions  fabu- 
leuses. Ce  seroi|:Certainement  rendit 
service  à  un  ai.  .excellent  livra  q m 
d'en  retrancher  ice  qui.n'y  est  pat çir 
sentiel ,  et  œ  qui^ai  céte-et  r«6rQÎd]ti 
la  lecture. 

JVOUVJBLli»  BGGIJSnASTfQUiss. 

PAais«  -«*.  Cest  assurément vitne  ai* 
feetation  bien  singulière  que  4'avoi( 
choisi  le  samedi  pour  le  gritnd  Imii* 
quet  de  Yersaltiés.  Est^  '  que.  eè 
bànanet  h^auroiV  p99  été'  Âttsi  1]}^ 
plade  le  dimanche  du  ie-fliilMi?  L^< 
voir  mis  au  safikiedt,  li'èst-^eè  pêà  voà* 
loir  parottre  ^iwer  wbl  dédaigner  la 
lob  de  rfgiise  ?  Il  y  a.deacbosëKk 
convenance  qui  sont  de  nÉueur  daM 
i:ejrtaines  positions.*  Si  cMs  ^princei 
n'observent  pas  slnçl^ent  dans  leur 
intérieur  leà  abstinences  prescrites 
dans  U  religion  qU^bj^rofessent^c'est 
un  manquement  qui  hé  £ift  point 
d'éclat;  mais  que  poitr  :iaii.  repas 
d'apparat  on  choisisse  préciaéinent  un 
jour  d'absiin^çe ,  qu'on  y  convie  u« 
millier  de  personnes,  et  q^i'bn  -offrei 
cette  immense  réunion  une  table  coyr 
verte  de  viandes  exquises,  de  volail- 
les, de  gibier,  c'est  afficher' le  mépris 
d'une  loi  ancienne  et  respectante, 
c'est  donner  publiquement  à  toute  là 
nation  Un  exemple  qui  affligera  h 
piété,  et  ne  réjouira  que'  les  enneiiiis 
de  la  religion. 

M.  Tévêque  de  YersailIeSf  sci 
grands  vicaires  et  les  curés  de  la  ville 
avoient  été  invitéi  au  banquet,  etn'y 
ont  pas  paru.  On  comprend  sans  peine 
les  motifs  de  cette  amenée  ;  il  ne  s'a- 
git point  ici  d'opinions  politiques  oo 
religieuses,  il  s^agit  d'un  devoir  for 
mel  prescrit  par  une  loi  pièshiVe  qm 
des  ecclésiastiques  dévoient  rf«p?eief 
tout  aMre^  <^èUe  figures»' 


(  5oi  ) 

voîent-ib  pu  biivt  dau«  un  pareil  di* 
ner?  Loin  donc  d'être  étonné  de  leur 
absence,  on  la  prévbyoit.  Leur  piéié 
et  leur  sagesse  dévoient  cet  exemple 
à  leurs  ouailles* 


Oh  assure  que  la  princesse  Hëlifney 
ayant  appris  le  lendemain  de  son  ma- 
riage que  toute  là  famillis  alloit  en- 
Cendre  la  tatiesse  à  T^ccasioD  de  ce 
mariage,  a  voulu  y  assister  aussi,  et 
qu'elle  avoit  même  un  livre  d'église 
il  l'usage  des  catholiques.  Depuis  squ 
arrivée,  â  Paris,  elle  a  visité  Notre- 
Dlime  avec  le  prince  son  époux.  Ce- 
toiteâ  efiét  l'usage  de  nos  princes  au- 
tref<n8  d'aller  -k  Notre-Dame  dans  les 
gf  èndes  occasions  ;  mais  ils  y  alloient 
poupp^ter  et  remercier  Dieu  de  quel* 
que  ttveur,  au  lieu  que  la  dernière 
visite  dont  nous  parlons  avoit  plutôt 

rir  .objet,.  à>.  ce.  qu'il  pai*o}t , 
voir  un  beau  monument,  que 
c|e ,  remplir  un  acte  de  religion. 
La-  duchesse  d'Oriéans  a  fait,  remet* 
ire  i,OÛO  fr.  à  M.  le  curé  de  Saint- 
Germain-l'AuxerroLs,  .et  1,000 .fr.  à 
M.  le  ciiré  de  Saint-Rocli,  pour  les' 
pauvres  de.  leurs  paroisses  ;  et  déplus* 
4  -ee  dkmier  pasteur  lOOfr.  pour 
^ouvroir  des- jeunes  filles;  Elle  a  en-. 
▼oyé  1^000  fr.  à  la  maison  des  enfans. 
délaissés  de  Tceuvra  de  madame  de 
Circado,  et  12,000  fr.  aux  maires, 
pour  les  bureaux  de  bienfaiisance  des 
douie  arrohdissemens. 
'  Les  journaux  ont  parlé  d'une  visite 
que  leS'deux  princesses  de  Mecklem- 
Ijonrg  avoient  faite,  le  lundi  5j  au 
temple  luthérien  de  la^rue  des  Billetp- 
tes.  Il  y  a  eu  un  discours  du  pasteur 
Cuvier^des  cantiques,  des  prières.Oii 
assure  que  la  princesse  Hélène  a  été 
fort  émue.  Beaucoup  de  courtisans, 
protestans  •  et  autres,  étoient  là. 
M.  Guizot,  qui  n'est  cependant  pas 
luthérien,  mais  calviniste;  M^  de 
firogliev^qui  n'est  ni  luthérien  ni  cal- 
viniste, et  d'autres  notabilités  qui 
sont  peut-être  de  la  religion  de  la  fa- 
veur, assistoient  au  .service.  IL  faut 


s'attendre,  à  ce  qu^il  paroU^  qvTon 
notis  fera  désormais  de  belles  des- 
cription» des  cérémonies  protestantes, 
qui  .seront  toujours  fort  touchantes,, 
et  où  tout  le  inonde  sera  ému. . 


L'orage  qui.a  grondé  sur  la  capi- 
tale le  vendredi  9  aétélaulà  l'é- 
glise Saint*JDenis.  Un  journal  quL 
paroit  bien  instruit  donne  les  détails 
qui  suivant  sur  les  ravagiçs  de  la 
foudre  :.. 

•  Avant-faier  pendant  l'orage  lafondr» 
est  tombée ,  àimitheares  moins  on  quart 
dir  soir ,  sur  le  clocher  pyramidal  de  U 
basilique  de  Saint-Denis.   C'est    sur  U 
coq  doré ,  soalena  par  une  croix  en  fer» 
qnele  tonnerre  à  frappé.  Il  a  pereé  Je 
globe  de  pierre  revêtu  de  lames  de -fer  et 
qui  sert  de  base  à  la  croia^A  sixpiedsde 
ce  globe,  il  y  a  ea^pUisieufs  grostêspier 
res  taillées  en  forme  d'éeailles  qui  ontété- 
déplacées;'  pkisîeors  ont  été  lancées- an 
loin.  Il  reste  des  vides  dangereux  pou»  le- 
sommet  de  la  flècbe.   Ces  excavations 
sont  dans  la  direction  du  nord^esf.  Vem 
le  sud-ouest,  deux  ou   trob  toises  plus 
bas V  la  fondre- a'  formé  ^  une  crevasse  i#* 
régulière  ,  de^  la  longueur  de^.  six  pieds- 
sar  deux  de  large.  On  voit  encore  sur  le 
haut  dune    des  quatre  barbacanes  m^ 
trou  d'un   pied  do  diam6lre  avec,  deux 
autres  de^moindre  dimension.  Dans  Tcs- 
ca^ter  do^clocber^  on«  remarque  dans  lu 
mur,  ou  rampe  ^  près  de  cinq  pieds  de 
pierres  en  longueur  d'enlevés;  on  est  sur- 
pris que  plusieurs  marches  ne  soient  pas 
tombées.  En  dehors,  on  aperçoit  une  tête 
de.  chimère ,  ou  gargouille ,  qui  a  été 
abattue  ^  par  le  tonnerre.  Une  poutre  de 
Téchalaudage. ,  de  huit  .pouces  d'é|)ais- 
senr,  a  été  rompue. en  deux. parties.  Qn 
a  trouvé- la  porte  qui  conduit  àThoirloge 
enfoncée , .  la  gâche  avpit  ^lé  arrachée. 
Plusieurs  parties  da  fer  ^qui  composent 
le  bas  circulaire  du  balancier  ont  été  for- 
tement endommagées.  Un  employé  dePé- 
glise  a  vu  tomber  la  foudre  au  bas  du 
lieu  saint,  pr«?s  de  la. porte  principale  ; 
elle  a  disparu  par-dessoussu^aisantsan* 


i  » 


(  5oa  ) 

ter^  par  éclits  le  plâtre  qoi  bQUcfaoU  les 
fentes.  L'employé  du  chat>itrQ  t  failli 
être  asphyxié.  Le  tonnerre,  en  dispa- 
roissant,  a  laisBé  nne  épaisse  fumée  dans 
la  basilique  ;  cette  famée  avoit  l'odeur 
de  la  fumée  de  pondre  h  canon.  Aussi- 
tôt après  l'événement ,  les  autorités  lo- 
cales et  plosîeniis  membres  du  chapitre 
royal  se  sont  transportés  ëahsce  temple 
si  riche  de  soofemrs.  On  a  fait  la  visite 
de  tous  les  endroits  oit  le  feu  auroit  pa 
prendre  ;  on  a  poussé  même  les  précau- 
tions. Jusc|a*à  fuite  passer  la  nuil  h  plu- 
sieurs gendarmes  et  à  plusieurs  pom- 
pieis  dans  le  tîeu  saint  Toutes  lea  deut 
heures  on  faisait  de  tonte  part  des  ron- 
des.: ., .  •.■-.-      .    .  f 

'11  seroit  bien  à  désirer  que  la  cham- 
bre .  votât  les  fonds  nécessaires  pour  la 
réparatioii  d'un  monument  si  antique  et 
des  pius  beaux  de  la  France*  L'empereur 
consacr  oit  tons  tes  ans  3oo  ,000  fr.,  depuis 
1806,  ^  r«mbellis8ement  de  ceite  basili- 
que royale.  Ce  vote  est  d'autant  plus  ur- 
gent ,  que  «i  la  foudre  melloil  le  feu  â 
féchafaudage  intérieur  et  exté]*ieur  qu'on 
y  voit  en  eemoment,  il  seroit  fortement 
h  craindre  qu'on  ne  pût  sauver  ce  tem- 
ple qui  renferme  de  si  .riches  monutnens. 
Depuis  la  chute  de  la  foudre  la  flèche  pa- 
rolt  tellement  endommagée  sous  le  rap- 
port de  la  solidité,  que,  d'après,  l'avis  de 
l'architecte,  on  ne  peut  plus  sonner  en 
branle  le  gros  bourdon  sans  danger  pour 
l'église.  Il  a  été  question  même  d'inter- 
dire le  passage  de  la  rue  qui  longe  le  côté 
gauche  du  monument.  • 


Les  jures  de  la  seconde  session 
de  mai ,  avant  de  se  séparer ,  ont  fait 
éntr'eiix  une  collecte  qui  a  produit 
HOfr.  76  c,  lesquels  ont  été  répartis 
par  égale  portion  entre  la  Société  d'in- 
struction ëlcnientaire ,  le  comité  d^s 
jeunes  détenus  et  la  Société  de  Saint- 
Jean -François -Kégis.  C'est  la  pre- 
mière fois  que  cette  dernière  Société 


inéine  l'éloge  de  cette  Société,  com- 
posée ,  djt*elle  j  des  hommes  les  plus 
honorable^,  et  qui  a  pour  but  de  faire 
cesser  un  état  de  désordre  trop  fré- 
quent dans  une  certaine  classe  du 
peuple ,  et  d'assurer  l'état  civil  des 
enfans  en  procurant  les  papiers  néces- 
saires à  la  célébration  du  mariage^  et 
en  fournissant  l'argent ,  les  kal)its  et 
tout  ce  qui  est  i^cessaire.  C'es^,  ajoute 
la    Gazette  y  un    ^nden,  magistrat,. 
M.  Gpssin,  qui  est  1  efôii  dateur  d 
celte  Société»  et  diaquejoyui  voit.se:- 
eCforts  couronnés  de  succès.  On  ainie 
4  voir,  la  Gazette  parler  ainsi  d'ime 
œuvre   si  pieuse,  si  i-especiabK  .  n 
utile,  si  di{;ne  rl'iiuérét,:e(   ^UJl.^ 
quelle  nous  avons  donné,  il,)  a  iji!  \ 
ques  mois,  de  u  ès-ample$  reoseigue- 
mcns. 


se  trouve  avoir  pris  poit  aux  bien- 
faits des  jurés.  La. Ga2e//c//cj.  !/'ri'^M^  

/tae/x,  qui  ie  retnaitiue ,  fait  elle-  ^concours  des  lidèîes,|ir  le  no\nbiê 


Les  processions  de  la   Péfe-lMeu 
ont  été  fort  brillantes  ceite  année  à 
Avignon  ;  il  y  a  eu  un  empreasc*ment, 
une  afiHuence  et  un  zèle  pour  la  dé- 
coration des  rues,  qui  ont  rappelé  les 
temps  anciens.  -Dans  le  diocèse  de 
Toui'S ,  la  procession  a  eu  lieu  avec 
plus  on  moins  de  pompe  dans  toutes 
les  localités.  Ou  s'élonne   tonjoni^ 
que  les  processions  soient  interdites 
à   Orléans ,   tandis  qu'elles  se  font 
dans  toutes  les  ])etites  villes  environ- 
nantes. A  Béfort ,  où  ellca  n  avoicnt 
pas  eu  lieu  l'année  dernière ,  elles 
ont   attiré    un   grand  concours.    A 
Nevers,  M.   l'évéque  a  offîcié  à  la 
procession,  et  la  beauté  des  repo- 
soirs,  la  décoration   des  rues.  In- 
fluence  et  la  tenue  dû  peuple  ouc 
offert  un  spectacle  consolant   pour 
la  piété.  A  Nantes ,  la  procession  de 
Saint-Jacques,le  deuxième  dimanche, 
avoit  attiré   une  population    nom- 
breuse ;  la  procession  a  parcouru  les 
ponts ,  la  côte  Saint  Sébastien  et  sa 
route  ordinaire.  Le  peuple  paiiout 
paroissoil  respectueux  et  content.  Les 
processions  du  dimanche  4  juin ,  à 
Amiens ,  ont  été  remarquables  }>ar  le 


(  5o3  ) 


<1c$  re^rnsoirs,  par  rempressement 
€|u'on  avoii  mis  à  lès  omer,  ^i  par  la 
satîsfactioii  que  (oute  la  population 
luontroit  de  ce  religieux  spectacle.  Les 
prtpcesslôns  de  l'octave  à  Angers  t>ni 
été  encore  plus  brillantes  qne  celles 
ieltL  fête;  presque  toutes  les  rues 
étoient  ornées  de  tentures  et  de  feuil- 
fagea^  quelques  -  unes  étoient  méta- 
lûorpbosées  en  fn-ouienades  par  des 
plantations  improvisées  ;  de  riches  re- 
posoirs  ornoient  les  principales  pla- 
ce*. C^éloît  à  qui  renaroit  la  proces- 
sida  de  sa  piaroisse  plus  briUante , 
^hais  celte  pompe  n'a^int  nui  à  Vé 
difiéition.  À  Moulins,  on  a  remar- 
qué, le  même  zèle  et  le  mêine  con* 
cours  4  la  procession  de  la  pai-oi^se 
Saint -Nicolas.  A  Auxerr^  ,  la  pro- 
cession  ,  qui  s*éloit  passée  fort  irat»- 
quiftèmeut.le  premier  jour,  a  été 
unpeu  troublée  le'  dimancbe  suivant 
par  la  bi'avadc  .d'""  6ro"pe  d'ou- 
vriers à  la  porte  d'un  atelier,  qui  af« 
fectoient  de  voir  |)asser  la  .procès- 
sicio  la  tête,  haute  et  couverte.  Le 
curé  s'approcha  d'eux  pour  leur  faire 
des  reinôntrances^;  les  uns  se  décour 
yrirent  ^  les  ,  autres  se  retirèrent: 
iVoùs  citons  eelles.de  ces  cérémonies 
qui  sont  veijiues  à .  notre  cohliois- 
sance,  en  •  prévenant  qu'il  y  en  a  eu 
beaucoup  d'autres  qui  ii*aurojent 
pas  moins  mérité  d'être  inéntioniiées. 

.  'Unjournalaimonce  que  le  samedi 
3  juin  y  M.  l'évéque  de  Périgueux  , 
revenant -dans  cette  ville  avec  deux 
jiutres  personnes ,  $l  failli  être  victi- 
iiie  d'un  accident.  Les  rênes  'de  la 
voiture  s'étant  cassées,  le  cocher  n'a 
pu  être  maître  de  ses- chevaux ,  qui 
ont  précipité  la  voiture  dans  un 
champ  voisin,  d'une  hauteur  de  près 
de  te  |>ieds.  Heureusement  M.  l'é- 
véque et  les  deux  peVsonncs  qui  Tac- 
eompagnoient  n'ont  point  été  bles- 
sés, lie  cocher  a  reçu  des  contusions 
qui  n0 présentent  rien  de  grave.  «Le 
do^iiféstiquc  «avoit  sauté  à  terre  avant 
^accident. 


Le  minislre  de  l'instruction  pnbli- 

3ue  a  accordé,  le  29  mai ,  im  secours 
e  1,000  fr.  aux  Dames  de  la  Pro« 
vidence  qui  dirigent  l'école  primaire 
et  gratuite  de  Corenc,  près  Grenoble. 
Ces  dames  ont  beaucoup  d'établis- 
semens  dans  le  diocèse  et  renflent 
(le  grands  services  pour  Tinstruc- 
tion  primaire  à  Grenot)le  et  da^s- 
plïis  de  60  paroisses. , 

• 

Le  vendredi  2  juin,  on  a  fait  à  Mar« 
seille  la  fé'te  du  Sacré-Cœur,  établie 
par  M.  de  Beizuuce  lors  de  la  pestç 
de  cette  ville.  Le  maiie  elscsadjoiot^ 
ont,  suivant  l'ancien  usage,  assisté* ;î 
la  messe  dans  la  cliqpelle  des  llaines^ 
de  la  Visitation.,  et  ils  ont  suivi  U 
soir  la  proGCSt^ion  générale  qui  se4ai^ 
le  même,  jour  len  mémoire  de  la  ces- 
sation de  la  peste. 

Les  consolations  de  la  religion  isoiiç 
toujours  mêlées  de  douleurs.  .Un«i^ 
mission  donnée  à  Château-GbnVier 
par  un  ecclésiastique  de  Laval  apro-v 
duit  d'heureux  eOets.  L^  prédica-^ 
tioivs  furent  .trèa-survieS;»  et  le  ctei|;& 
eut  peine  à  suffire  a^x  coidfSsiopM. 
Le  jour  de  la  :Communioni  générale  > 
3,000  personnes,  dont  plus  de  400 
liommeset  jeunes  gens,  approchèrent 
de  la  sainte  uble.  Mais  des.  malveiU 
lans,  irrités  de  cette  mission  et  de 
ses  succès,  ont  aiHigé  les  gens  de  bien 
par  de  tristes  profanations.  Après 
avoir  fait  ce  qu'ils  ont  pu  pour  em- 
pêcher la  mission ,  ils  ont  les  pre- 
miers jours  souillé  deux  statues  du 
calvaire ,  et  à.  la  fin  ,  après  la  consé- 
cration à  la  sainte  Vierge,  un  misé- 
rable a  osé  mutiler  à  coups  de  hache 
la  figure  de  la  sainte  Vierge  placée 
au  pied  de  la  croix  du  calvaire.  Gom- 
ment ne  pas  déplorer  cette  manie 
d'insultes  grossières  qui  accusent  un 
fanatisme  d'impiété  qu'on  auroit  cru 
\  ne  plus  appartenir  à  notre  siècle? 

Pendant  la  nuit  du  5  aiLÔioio*^ 


(  5o4  ) 


un  Toi  ayec  effraction  a  été  commis 
dans  IVgiisc  irEpicds,  près  Evrcux. 
La  porte  de  régiise,  le  tabernacle. 
If  s  armoires ,  le  tronc,  ont  été  brisés 
ou  enfoncés.  Les  vases  sacrés  et  les 
encensoirs  ont  été  emportés. 

Une  émeute  a  eu  lieu  à  Bourrogne, 
canton  de  Délie,  en  Alsace.  Le  curé, 
M.  Monnier,  étant  mort ,  le  vicaire 
remplissoit  par  intérim  les  fonctions 
pastorales.  Celui-ci  se  concilia  l'affec- 
tion des  habitans,  qui  rédigèrent  une 
pétition  à  M.  Tévéquede  Strasbourg, 
afin  de  l'avoir  pour  curé.  Le  prélat 
ne  crut  point  devoir  déférer  à  ce  vœu , 
où  \\  ne  vit  que  l'effet  d'un  engoue- 
ment passaf^er.  Il  y  auroit  d'ailleurs 
lieancoup  d  inconténiens  à  accueillir 
de  telles  demandes,  qu'il  seroit  aisé 
à  la  médiocrité  et  à  l'intrigue  de  pr(v 
voquer.  Un  évéque  perdroit  par  là  la 
liberté  de  ses  choix.  Le  vicaire  de 
Bourrogne  fut  donc  nommé  à  un 
autre  poste.  Son  départ  fut  un  triom- 
phe ;  grand  nombre  d'habitans  l'ac- 
compagnèrent à  une  grande  distance. 
Un  curé  voisin  devoit  venir  dii*e  la 
itiesse  le  dimanche  suivant  ;  mais  les 
têtes  étoient  montées  ;  les  hommes 
et  les  femmes  gardoientle  presbytère, 
et  empéclioient  d'en  approcher.  La 

Ï gendarmerie  de  Délie  ne  put  rétablir 
e  calme.  La  fermentation  continua 
les  jours  suivans.  Le  sous-préfet  de 
fieliort  se  rendit  deux  fois  sur  les 
lieux  dans  la  semaine. 

Los  décrets  rendus. précédemment 
en  Espagne  avoient  laissé  subsister 
un  ceilain  nombre  de  couvens  et 
avoient  épargné  spécialement  (es  mai- 
sons de  femmes. L'impiété  et  la  cupi- 
dité se  sont  lassées  également  de  ce 
reste  d'égards ,  et  pour  faire  de  l'ar- 
gent, on  a  résolu  de  tout  détruire. 
La  commission  de  législation  des  cor- 
tès  a  proposé  d'envelopper  tons  les 
couvens  dans  une  liiême proscription. 
Le  28  mai,  on  a  lu  son  rapport  et  un 
piSojet  de  loi  en  44  Vctliclcs.  Le  pre- 


mier article  supprime  en  Espagne , 
dans  les  lies  adjacentes  et  dans  les 
possessions  d'Afrique ,  tous  les  me* 
nastères ,  couvens ,  collèges ,  congré- 
gations ^  et  maisons  i-eligîeuses  des 
deux  sexes.  Gèt  ailicle  n'a  souffert 
aucune  discussion,  et  pas  une  voix  ne 
parott  s'être  élevée  dans  rassemblée 
pour  réclamer  en  faveur  de  tant  d'in- 
stitutions respectable*  -- — ^.'oppées 
ainsi  daots  un  conimuCn  analîiyrJl'.'-  i 

Mais  on  s'est  divisé  sur  Tart.  2,  qui 
exceptoit  de  la  proscription  les  col- 
lèges de  missionnaires  établis  â  Valta- 
dolid,à  Ocàna  et  à  Moute-Agndo 
pour  les  provinces  d'Asie ,  et  qui  «u* 
torisoit  le  gouvernement  à  fixer  le 
nombre  des  individus  dans  ces  cpt 
léges ,  et  à  faire  des  réglemens  poiii 
l'ordre  intérieur  et  pour  ràdmission 
des  novices.  M.  Garcia  Blancoa  bUnié 
cette  exception  ,  et  M.  Urquinaonâ  a 
demandé  une  suppression  générale. 
Il  a'  prononcé  une  philippique  terri- 
ble contre  les  couvens.  Lors  du  dé- 
cret des  corlès  du  27  octobre  1820, 
a-t-îl  dit,  il  y  avoit  1,892  couvens,  et 
le   nombre   des   Frères  i^élevoit  à 
20,000,  sans-  compter  les  moines; 
malgré  la   résistance  des   évéaues , 
4,447  Frères  entrèrent  dans  Vétal 
séculier,  et   cependant  il    s*en  est 
trouvé  61 ,727  ;  d'où  le  député  a  con- 
clu que,  puisqu'en  sept  ans  leur  nom- 
bre s'étoit'  accru  de  près  de  50,000, 
on  ne  pouvoit  trop  se  hâter  d'extir- 
per un  germe  si  funeste. 

Le  ministre  de  la  justice  et  un 
membre  de  la  commission ,  M.  Go» 
mez  Becerra ,  ont  parlé  en  faveur  àes 
collèges  des  missionnaires  ;  ib  ont 
représenté  qu'il  n'y  en  avoit  que  trois, 
quec'étoient  plut6t  des  étabiissemens 
politiques  que  religieux  ,  et  que  l'on 
ne  pourroit  supprimer  ces  collèges 
sans  s'exposer  à  perdre  les  colonies. 

La  discussion  a  continué  le  29  mai. 
M.  Huelves  a  consenti  à  adopter  l'ar- 
ticle 2 ,  pourvu  qu'on  remplaçât  le 
mot  de  novices  par  celui  d'élèves. 
M.  Fcri\*rafait  valoir  les  services  ren- 


(  5o5  ) 


dusparlesmiflsionDaires  dans  lestées 
Philippines.  En  conséquence  l'art.  2 
a  été  adopté.  Cela  durerâ-t-il ,  et  Tan- 
née prochaine  les  collèges  des  mis- 
sionnaires ne  tomberont -ils  pas  de- 
vant les  progrès  de  Tespiit  révolution- 
naire? Il  y  a  tout  lieu  de  le  craindre , 
quand  on  voit  TËspagne  s'enfoncer 
ilë  plus  en  plus  dans  la  route  funeste 
qui ,  il  y  a  prjb  de  cinquante  ans , 


faite  p^r  ce  prêtât ,  aissisté  de  dix 
évêcjues  de  Hongrie,  et  en  présence 
de  l  archiduc  Palatin  Joseph. 

C'est  une  merveille  que  d'avoir 
construit  un  pareil  ^édifice  dans  no- 
tre siècle.  Après  cela ,  cette  église 
est  loin  d'égi^ler  plusieui-s  des  an- 
ciennes ^lisesdes  états  Autrichiens , 
entre  autres  cette  iiiagnifique  ca- 
thédrale de  Milan  y  qui  fait   l'admi- 


hoùs.a  conduits  dans  un  abîme  ef-  {ration  des  étrangers  pa^  sa  grandeur 
îî-oyablÊ.  Les  leçons  de  l'expérience  et  sa  décoiration. 
sont  perdues  pour  îes  gens  de  parti. 
Un  article  3  autorise  le  gouver- 
nement à  conserver  provisoirement 
quelques  maisons  pour  l'enseigne- 
ment des  sciences  médicales,  maisons 
qi^i  appartiendront  à  l'instruction 
TiUblique  et  dépendront  du  gouver- 
nement. 


POLITIQUE. 

Tout  cela  at  affligeant  pour  la  pû- 
té  ^  fit  de  mauoaie  augure  pour  l*avê\ 
fif'r.  Ces  paroles  qui  termliioienl,  au 
sujet  de  la  cérémonie  du  mariage  luthé- 
rien de  Fonlainebleau,  un  des  derniers 
articles  de  notre  Journal,  sont  l'expres- 
sion vive  des  sentimens  des  véritables  ca- 
tholiques et  des  amis  sincères  de  la  France* 
Les  uns  s'affligent  de  celle  soi  lé  d'insuUe 


.  ^Une  nouvelle  cathédrale  vient  d'ê- 
tre achevée  à  Agria  ou  £rlau  ,  en 
Hongrie.   La  consécration  en  a  été 

faite  le  7  mai  dernier  par  l'archevé-  publique  faite  si  gratuitement,  en  pleine 

oue,  M.  Jean  Ladislas  Pyrker^  de  |  paix,  à  la  religion  de  la  majorité,  à  la  re^ 

1  ordre  de  Saint-Benoit ,  précédem-  •  ligîon  de  Clovîs  et  de  Henri  IV  converlîs; 

inent.patr^rche  de  Venise ,  et  V'ansr  les  autres  se  demandent  avec  inquiétude 

féré  à  Agria  en  1827.  Ce  prélat  a  con^  ce  que  ce  mariage  présente  de  garanties 

tribué  généreusement  à  la  dépense  contre  l'élément  révolutionnaire  et  ap- 

de  la  construction  ;  son  chapitre,  son  porte  d'avantages  pour  asseoir  la  dynas- 

clergé  et  les  fidèles  ont  également  ij^  nouvelle.  On  auroit  vu,  en  apparence 

pCfert  leurs  dona.    L  église  présente  ^^  ^^j^,^  „„e  ^^i^on  d'état  dans  une 

la  forme  d  une  croix  et  a  320  pieds  ^„j^^  ^^^^  ,^  ^^^^  calviniste  de  Berlin, 
de  long  sur  1^0  de  large.  Le  porti- 


huïï  cÏÏÔkoM^éprrc  k"  nef  dPerb^  ^f  *'  honorable  dan.  la  résolution 

côtés.  La  coupole  repose  sur  douze  <f*P«°«ï  "?,f  P"'î'=«^  appartenant  h 

autres  colonnes.    L'édifice-  est  d'un  "'°«  **«  '^»'°'"«*.  F««'f  «»  dAllemagn. 

aspect  imposant  ;  il  s'élève  sur  une  1»«*  "«"!''  conno'»*'»»»  •«  moins?  Aucun. 

colUiie,  en  face  du  collège  bâti  par  "  f»"»"  «"  finf  •*««  <*  ^proche  éter- 

lin  antre  prélat ,  Charles  d'Esterary .  ne'  «»  intolérable  de  blocu»  mairtmontal , 

L'archevêque  actuel  s'est  fait  hon-  et  voilà  tout. 

neur  par  le  zèle  qu'il  a  mis  à  près-  Ainsi  l'Autriche,  la  Russie,  la  Pmsse. 
ser  les  trayaux,  et  surtout  par  les  la  Bavière,  le  Wurtemberg,  la  Saxe.  Na- 
sacrifices  qu'il  a  faits  noblement  pour  pies  même  ont  refusa,  et  tontes  les  cour» 
doter  sa  ville  épîscopale  de  ce  oeau  des  quatre  parties  du  monde  auraient  re- 
monument, La  consécration  a  été  fusé,  sila  vaemicroicopiquedeM.Thiers 


(  5oB  ) 


a'étoîent  allé  découvrir  dtps  on  letoin  de 
la  Germiaiie  aoe  jeune  personne  qui  se 
se  sentit  la  n>Gation  de  devenir  rrançaise 
et  de  B^allier  ao  doc   de  Chartres,   an 
ieiiBf»  précis  ob  la  révolution  de  joillet 
éclatoiL  Mais  là  encore  il  n*y  a  noi  éclat, 
Bolie    sûreté.  Je  vois  des  convenances 
particalières,  et  rien  de  plos.  La  princesse 
de  Mecklembourg  est  très-conrageose, 
M.  le  duc  de  Chartres  Tait  preuve  d'un 
désintéressement  parfair;  il  y  a  par-de- 
vant MM.  Pasqnier  et  Guvier,  mariage  et 
mariage  d'iodînatîoa,  luttant  avec  éner- 
gie et  succès,  gr&ceè  la  force  des  sympa- 
thies réciproques  des  deux  parties,  contre 
tous  les  obstacles  diplomatiques  et  do- 
mestiques; au  Mecklembourg  où  un  frère 
ne  cesse  de  se  montrer  opposant,  et  à 
Paris  où  une  mère  qu*on  dit  pieuse  a  dû 
être  profondément  affligée  en  voyautpour 
la  seconde  fois  un  de  ses  en  fans  contrac- 
ter une  de  ces  unions  qui  affligent  tou- 
jours l'unique    et  véritable   Eglise.   Là 
France  qui  a  dépensé  et  dépensera  son 
argent,  et  beaucoup  d'argent,  pour  ce 
fnariage,  n*y  a  donc  rien  gagné.  Elle  fait 
les  frais  cette  pauvre  France  ;  on  boit  à 
M.  èanté,  et  peur  de  la  gloire,  de  Fhon- 
nenr  au-dedans  et  au -dehors,  et  de  la 
prospérité,  on  lui  en  souhaite  !       ^ . 


sera  bon  encore. une  fois,  sî  cela  sert  à 
guérir  un.  i>ea  la  princesse  Hélène  de 
Mecklembourg  de  son  enthousiasme  pour 
la  révolution  de  juillet  Gomme  elle  a  sû- 
rement puisé  son  admiration  à  des  sonr-. 
ces  romantiques  qui  ne  lui  ontpasperr 
mis  de  bien  examiner  Tobjet  de  ses  ado- 
rations ,  il  est  bon  qu'elle  poisse  voir  de 
plus  près  ce  qui  a  causé  ses  enchantemens. 
Après  quoi  elle  ne  sera  peul-élre  pas  aussi 
prévenue  en  faveur  des  héros  qui  nous 
ont  fait  les  journées  du  liouvrc.  ..:•>  âaint- 
Germain  -  l'Auierrois  et  de  l'Ai  i.\  ^écbê. 


Quand  Henri  IV  n'anroit  pas  dit  que  la 
caqme  $ent  touJour$  le  hareng ,  les  mœurs 
do  peuple  souverain  de  juillet  seroient 
cause  que  ce  proveri>e  auroit  été  inventé 
de  nos  Jours.  On  se  rappelle  de  quelle 
manière  il  prit  possession ,  en  i83o ,  de 
son  Loufrc  et  de  son  chdleau  des  Tuile- 
ries. Il  paroit  que  c'est  encore  de  la  même 
façon  qu'il  en  use ,  et  que  partout  où  il 
approche  de  quelque  palais,  il  se  croit 
toujours  chex  IuL  Hier  dimanche,  à  (leiiie 
le  Musée  de  Tersailles  lui  fut -il  ouvert , 
qu'il  s'y  précipita  par  escalade  et  avec  ef- 
fraction, en  brisant  tout  ce  qui  le  génoit. 
lies  croisées  lui  servirent  de  portes  d'en- 
trée ,  et  pour  avoir  plus  tôt  fait,  il  enVassa 
les  beaux  carreaux  de  glace  dont  il  joncha 
!  a.  galerie. 


On  prétend  que  le  roi  c^-^  Pi'.*^    it 
trouve  engagé  plus  avant  qn'il  '.'-  Yv  r,  u 
désiré ,  peut-être ,  dans  tés  !^ro|;'«û  >.  >  où 
il  s'est  vu  entraîné  ù  l'égard  de  la  è- 1  ^t.  . 
de  juillet,  par  le  malin  plaisir  ùl  nom 
gratifler  d'une  princesse  luthérienne.  H  a 
voiiln  nous  faire  accepter  nn  pen  de  «a 
religion ,  et  de  notre  côté ,  nous  huions 
lui  faire  accepter  en  échange  nn  peu  de 
notre  réfôlulion.  De  part  et  d'antre,  ce 
ne  sont  pas  là  de  trop  bons  Services  d'S' 
mis  ;  mais  enfin  cela  se  v^ut  à  pen  près  ; 
ci  comme  on  ne  sanroît  donner  c^e  ce 
qu'on  a ,  il  faut  bien  que  le  tt>l  de  Prusse 
se  contente  de  ce  que  nous  p<Miv0ns  lui 
offrir  en  retour.  On  parle  déjà  de  fasao- 
cîer  à  la  quadruple  alliance  conlre  don 
Carlos.  Si  cela  est,  ce  sera  nnc  alliance  de 
révolution  pour  une  alliance  de  protes- 
tantisme ;  et  il  ne  restera  plus  qu*à  savoir 
de  quelle  manière  le  ciel  les  bénira  pour 
les  deux  parties  contractantes. 


PARIS,  12  JL^nV. 

On  lit  dans  le  jonroal  ministériel  du 
soir  :  «  1^  paix  est  faite  entre  Abd  eUKa- 
der  et  la  France  ;  elle  l'est  à  des  condi- 
tions honorables  et  sûres,  que  nous  nous 
empresserons  de  faire  cônnoîlre  aussitôt 
que  le  trailé  conclu  par  le  général  Bu- 
geaûd  aura  reçu  la  ratification  dn  roî.  • 

—  M.  le  lieutenant-général  Bapatel  ne 
retourne  pas  en  Afrique;  il  vient  d'être 
j  compris  parmi  les  inspecteurs-généraux 


A  quelque  chose,  du  reste,  malheur  j  dlnfanteric pour  iSSj. 


C  5o7  ) 

,  r-rParsoi^dji la iwiuiOKliaDdËM.  Lan- 
g)aif><l'Âinilljr  A  U.préfflctan  de  l'Otne . 
le  collège  du  qaitntaw.wroodûaeiâent 
électoral  d'Eurc-et  U>lr  al  coD>roqn6  k 
Nogeol-le-Botreu  jiour  le  i"  juillet,  i 
l'effel  d'élire  nu  dÉpulé, 

—T  Le  roi  ei,  U  cciiae  des  Belges  teloor- 
tierpnt  ii  Bruujlet  le.i6.  Le  du«4'0r- 
lâsns  el  la  princesse  Hélène  doivent  ks 
■cconipigner. 

.—-[•ariiDe  lellrecirculaitt;,  leminjatre 
dç  r^nlérieo^a  ipvîié  les  coniiiiiiii^  it.târ 
l^rer  le  Intt^gGd()  duc  ^'Qrl^uis.  qu'il 
nompie  roMumpliiiniMul  dit.Btui  ta  plat 

ther  itf^.pftjr*-  

.  wlê*  jourpaiu  ntiûistériela  dpflpent 
lê&  DCPt*  des  penoDoet  ipviléei  Maiedï 
aux  Klea  de  Versa  il  le j  ;  le  plus  ^and 
RtM^î"'^  I^V  l'imifteuse  banque! ,  el  les 
^Ulaes  pour  |«  promenade  qui  i  eu.lieu  ii 
tlii  heures  dans  la  galerie  du  Muflée.  1^ 
cbambrç  de»  pairs  a  fourni  plus  de  aoo 
membres,  et  la  chambre  des  députés  plus 
de  4oo.  L'Brmée,  la  garde  nationale,  l'^n- 
stilul,  les  horojiies  de  lettres,  les  artistes, 
les  fonctionnaires  publics ,  les  ambasia- 
deuTS  et  les  âtrangers,  ont  tous  fourai  leur 
contingent.  Le  chiffre  toial  des  invitëi  i, 
celle  grandt  el  miiaorabU  $oUnniU,  dit  le 
_  Joanal  de»  Dibati,  a  él6  d'environ  i  ,Soo. 

—  filer  dimanche;  Louis  -  Philippe  a 
passé  la  revue  d'une  partie  de  la  gard<! 
nationale  du  département  de  Seine-et- 
Oise.  Il  y  a  eu  un  dtner  de  300  converti; 
i  Trianon  el  feu  d' artifice  ^Versailles. 

—  Louis- Phi  lippe  et  sa  famille  Tcvien 
dronl  demain  aux- Tuileries. 

—  Les  fêles  de  la  ville  coromeuceran 
mercredi.  Ce  jour-  lii  i!  j  aura  des  jeux 
daiis  les  Champs-Elysées ,  cl  le  soir  d 
ChaQp-deMarsIaprised'Qp  forlrepréici 
lantla  citadelle  d'Anvers.  On  illiuninera 
Tésifionumens,  lesTuileriesetlesChatnp's 
lilj'sËeS.  On  tirera  aussi  deui  fcui  d'art! 
tice ,  fun  au  quai  d'Orsay,  et  t'uulrc  ï  In 
barrière  duTrône.  Jeudi  la  ville  dom 
Mo  banquet  et  son  bât. 

-—  Une  fenille  du  malin  dît  qso  c'est  ^ 
tort  (jiié  le  Journal  de%  Débàh  a  annonce' 
que  te  duc  d'OrlC-ani ,  i  roCcasion  ôfi  son 


mariage,  a*oit  psyl6  les  dettes  de  p)u*îeUM 
pères  (le  famille  détenus  dans  là  prison 
de  taniedeClicby. 

—  lie  Cearrier  annonce  avec  r^rct  que 
la  défense  d'Alger  a  été  scntement  prise' 
dans  la  séance  de  vendredi  par  deux  l^i' 
timisteH,  \\}A.  Betryeret  Dugabé. 

Une  ordonnance  du  g  antoiise  la' 
société  anonyme  fondée  au  Havre,  sous  la 
dénomination  de  compatit  dtt  paqueholi 
à  vapeur  «nfr«  U  Havre  et  le  Poriugal, 
■  La  SoeUU  d»  Famîltee  a  encore 
lé  scîie  incQvidus.  devant  la  police, 
correctionnelle,  sons  li  prévention  d'aa-: 
rociation  illicite  et  de  détention  d'armes 
de  guerre.  Le  tribunal  en  a  acquitté  six , 
et  admettant  des  circonstances  atténuan- 
tes poDr  les  antres .  il  en  a  conddniné 
quatre  ï  un  mois  de  prison,  elles  sis  dM^ 
niers  1  sU  Jours  de  la  même  peine.      -    ' 

—  La  question  du  costnme  ^ui  occiip^ 
tous  tes  journaux  vient  d'être  ri^Eolue  par* 
■ne  ordonnance  pour  1rs  membres  ùe  I9 
cour  de  can'ation  :  Frac  habillé  en  ^an' 
noir,  &  collet  droit  en  velours  noir,  atec' 
parbmens  de  même  étoffe  ;  deux  brdncbcrf 
d'olivier  brodéesen  or  sorfc  collet  et  léit 
paretnens  1.  culotte  courte  et  gilet  de  dftlp' 
de  sbie  noire;  chapeau  ï  hi  française ;pi^ 
d'épée. 

—  Le  conseil  municipal  de  Paris  B  *blé 
so,ooo  fr. .  à  l'occasion  du  maHage .  qui 
ont  été  emplojiés  !i  donner  un  vêtement' 
neuf  aoï  enfans  les  plus  pauvres  des  Ccoles 
gratuites. 

—  Le  prince  Adam  CiarlorysI[i  vient, 
d'ari^ver  k  Paris ,  après  avoir  fait  un  'se' 
jourdequelquesmoîsen  Italie. 

. —  M.  Eraesl  Rotrou,  employé  dans  le» 
bureavi  de  la  Préfecture  de  la  Seine . 
vieut  de  recevoir n de  médaille  d'honneur, 
pour  ^etre  jeté  b  fieau.ity  a  quelques, 
mois ,  afin  dé  sauver  une  femme  qui  se 
noyoit.  Comme  on  se  le  rappelle,  cet 
ebipltfyé  qui  avoit  pins  consulté  son  bon  . 
p(0Hr.qiie)cs  forces  allait  pédr,  quand  il 
fut  recueilli  par'th  balelet. .       ' 

—  Le  conseil  de  l'ordre  des  avocats  a 
décidé  qu'une  somme  de  1,060  fr.  seroit 


( 

yrtêt  poar  la  loatcripiioii  ouverte  en 
faveur  des  oovrieri  Ijronnaîs. 

—  Moins  trois  ou  quatm  maisons,  tout 
le  pMé  qui  masquoit  rB6tel-de-Ville  vers 
la  Seine  est  déoioli  et  les  matériaux  en- 
levés., 

—  Nous  avons  dit  que  seise  barres  de 
la  sonde  du  puits  artésien  de  Tabattoir  de 
Grenelle ,  formant  ensemble  une  Ion» 
gueur  de  8Go  pieds ,  étoient  tombées  au. 
fond  du  puits  qui  est  maintenant  creusé 
à  i>358  pieds.  M.  Mulot,  entrepreneur 
du  forage,  est  parvenu  à  retirer  cette 
masse  énorme  qui  se  tronvoit  à  près  de 
5oo  pieds. 

NOUVELLES  UKS  PROVINCES. 

Le  Musée  de  Versailles  sera  ouvert, 
à  dater  du  1 4  juin,  les  dimanches,  lundis 
et  mardis  pour  le  public.  Les  vendredis 
et  samedis  seront  pour  les  billets  particu- 
liers. 

—  On  écrit  de  Lagny-sur-Marne  que  1» 
diligence  de  Gonlommiers  à  Paris  a^  versé, 
le  10,  dans  un  des  profonds  ravins  qui 
bordent  la  montagne  de  Saint-Denis- du- 
Itet  Le  poslttlon  a  été  tué.  Trois  ihdivi* 
dos  qui  se  tronvoient  sur  l'impériale  ont 
été  grièvement  blessés,  et  toutes  les  per- 
sonnes de  l'intérieur  ont  reçu  des  contu- 
sions plus  on  moins  fortes. 

—  Le  village  de  Trilport ,  à  une  lieue 
de  Meaux ,  a  été  en  deux  jours  le  théàlre 
de  cinq  incendies  attribués  à  la  malveil- 
lance. ' 

—  Treize  maisons  ont  été  incendiées  , 
*^  Âvranches,  dans  la  nuit  dq  5  au  4>  Ce 
sinistre  est  aussi  attribué  à  la  malveil- 
lance. 

—  D'après  VObtêrvateur  deCÀUne,Vé' 
tat  de  détresse  où  se  trouve  le  commerce 
de  Saint-Quentin  a  éloigné  toute  idée  de 
célébrer,  dans^sette  ville,  le  mariage  du 
duc  d'Orléans. 

— •  Trois  communes  du  Jura ,  celles  de 
Trenal ,  d'Arsnre  et  de  Saint  -  Claude  , 
viennent  d'obtenir  différentes  sommes 
pour  l'acquit  des  dépenses  i^latives  à  leurs 
-maisons  cTécoIes 


5o8  ) 

—  VOhêêrwatêmr'dê  U  Lêirê ,  qai  avotf 
publié  quelques  mots  de  regrets  sur  Téx- 
clnsion  des  contumaces  dans  fordennanct 
d'amnistie,  a  été  saisi. 

—  Deux  sous-officiers  du  sS*  de  l^fne, 
accusés  d'avoir  frappé  leur  adjùcUnt-' 
sous-officier,  viennent  d'être  condam- 
nés', Pnn  à  mort,  et  l'autre  à  cinq  ans  de 
travaux  forcés ,  par  le  conseil  de  guent 
séant  à  Nantes. 

—  Le  Jûttmat  dm  BôurbtmnmB  demaudi 
dernièrement  an  maire  de  MouHns  le  ta- 
bleau indiqnani  «es  membres  sdriam  et 
lestansdu  conseil  municipal;  on  lai  ré- 
pondit par  un  refus.  Celte  feuîfle  s'étonna 
aujotttthiui  que  le'maire  ait  communlqné 
ee  tableau  quelques  Jours  après  vat-Mém- 
riai  et  CAUier, 

—  M.  Thiers ,  sa  femme  et  sa  bdle- 
mère  ont  traversé  Ljron ,  le  6,  se  rendlnt 
en  Italie. 

—  M.  Pejret-LaMîer,.  député  ministé- 
riel et  maîre  de  Saint-Etienne.,  a  échoué 
aux  étalions  municipales:  sur  uo  vo- 
tans,  il  Vréuni  38  suffrages. 

—  La  caisse  d*épa^ne  de  Mmes  a 
lîeçn  »  lé  4  juin ,  1,010  tt.  \  et  remboursé 
3,545  fr.  5i  c. 

—  M.  Marc  Aillaud,  riche  propriétaire, 
mort  dernièremept  à  Marseille,  a  laissé , 
dit  \r Goutte  du  Mci{i,.5oo,oo0  fr.  ppuc 
Icspanvres. 

— Le  7,  à  Marseille,  des  voisins  enten- 
dant pousser  des  gémissemens  dans  une 
pièce  qui  étoit  fermée  à  clé,  se  détermi- 
nèrent h  enfoncer  la  porto  ;  malheureuse- 
ment la  serrure  tint  ferme,  et  il  fallut  ôa 
tbmps  pour,  briser  les  •  panneaux. .  Lors- 
qu'ils entrèrent ,.  ils  virent  une  jeune  fiUe 
de  1 1  .à  la  ans  morte  et  horriblement  dé- 
figurée, par  le  feu  ,.et  un  enfant  de  5  ans 
qui  alloit  être  suffoqué.  Il  parolt  que  cette 
jeune  fille,  frappée  d'idiotisme,  a  voit  mis 
le  feu  à  ses  vétemens  pendant  que  ses  pa- 
rens  étoient  dans  la  ville. 

—  On  écrit  de  Montpellier,  le  5  ,  que 
le  bateau  è  vapeur  d'Agde  à  Marseille,  re- 
lâchant à  Cette ,  a  heurté  pendant  la  nuit 
et.  fait  sombrer  «ne  btrquc  de  pécheurs , 


(  5o9  ) 


^  que  les  httillioiiiimi«  X\m  la  niontoient 

ont  tous  péri.    : 

^  Il  y  a  eo  le  6,  9i  Bordeaax ,  un  vio- 
lent ouragan,  f ^a  force  du  veut  a  renversé 
des  murs  de  clôture ,  et  tellement  fait 
tourbillonner  la  poussière,  que  les  per- 
sonues  qui  étoîent  dans  les  rues  se  heur- 
toieni  sans  se  voir.  On  acraînt  un  instant 
des  sinistres  en  mer,  qui  heureusement  ne 
«t  sont  pat  TériGés. 


.        RKTEBiEUR. 

NOUVELLES*  D'ESPAGISÈ. 

1,es  deux  dépêches  télégraphiques  que 
1I0U9  avons  publiées  à  la  G n  de  nos  der- 
nières nouvelles  d'Espagne  étoient  entiè- 
reiuent  en  opposition.  G^est  une  habi- 
r  bde  piïse  de  nous  donner  des  nouvelles 
qui  se' contredisent,  des  victoires  révolu- 
tionnaires qu'on  remplace  souvent  par  de 
p^it$  avantages  carlistes,  et  que  les  cor- 
respondances particulières,  destinées  h 
mettre  la  vérité  à  la  place  de  l'-enenr, 
'changeut  quelquefois  eu  déroutes  com- 
plètes pour  les  christinos.  Mais  de  cette 
conduite  persistante  malgré  les  nombreu- 
se* récTamatlons  de  la  presse,  qiiels  avan- 
tages jpénvent  donc  tirer  cenx  qui  reçiA- 
vent  assez  d'argent  des  con  Iribuables  pour 
leur  donner  de  bonnes  informations  ?  On 
ne  le  devine  pas.  Si  les  nouvelles  que  pu- 
bKe    le   gouvernement    doivent  égarer 
quelques  lecteurs  qui  cherchent  la  vérité, 
tout  en  redoutant  de  la  connoilre,  le  plus 
grand  nombre  Gnit  par  .concevoir  un 
profond  dégoût  pour  les  publications  mi- 
nistérielles. 

Barbastro  est  évacué.  Ce  fait  avoué  et 
désavoué  par  les  deux  d'^pêches  dont  nous 
venons  de  parler  est  aujourd'hui  con- 
firmé. L'armée  de  Charles  V  bloquée  et 
mourant  de  faim,  est  sortie  de  la  ville 
quand  il  lui  a  plu,  et  a  traversé  la  Ginca, 
qu'elle  ne  pouvolt  pas,  disoil-on,  traver- 
ser suns  tomber  au  pouvoir  des  révolu- 
tionnaires. Elle  a  traversé  la  Ginca  dans 
la  nuit  du  5  sur  des  bateaux,  et  avec  tout 
son  attirail  de  bagages  et  de  botes  de 
somme,  sans. que  le  général  Oraa  et  le 


baron  de  Meer  aient  pensé  à  s'y  opposer. 
L'expédition  s'est  ensuite  dirigée  surOtH» 
ces.  Cependant  Oraa  eiitroit  dans  Bar- 
bastro. 

Maintenant  l'armée  carliste  est  à  Ager, 
ville  en  Catalogne,  et  située  à  égale  dis- 
tance de  Tremp  et  de  Balaguer.  Il  est  pro- 
bable que  les  troupes  de  Royo  et  de  Tris- 
tany  qu'on  peut  élever  au  moins  à  10,000 
hommes  sont  actuellement  auprès  du  roî. 
Il  est  certain  qu  Oraa,  qui  est  revenu 
sur  ses  pas  à  Monxon,  ne  semble  pas 
avoir  jugé  à  propos  de  poursuivre  l'expé- 
dition, tandis  que  le  baron  de  Mèer,  qui 
sfétoit  avancé  jusqu'à  Fous,  à  une  lieue 
d'Alins  et  d'Estadilla,  au  lieu  de  suivre 
les  carlistes»  &*est  mis  en  retraite  sur  Le- 
rida,  qui  est  &  quinie  lieues  sud  d'Âger» 
od  se  trouvoit  le  roi  le  9. 

—  Le  Moniteur  a  publié  hier  et  au  jour* 
d'hui  six  dépêches  télégraphiques  qu'il  est 
inutile  que  nous  répétions  teituellement  ; 
«lies  conGrment  les  nouvelles  que  nous 
venons  de  donner.  Bien  que  deux  de  ces 
dépêches  disent  qu'en.  quitUnt  Barbastro 
l'armée  carliste  a  eu  400  hommes  tués  et 
4oo  prisonniers,  les  lettres  particulières 
assuipent  au  contraire  que  ]$  passage  de  iâ 
Ginca  s'est  opéiiS  avec  beaucoup  d^ordre 
et  sans  dommages.  L'une  des  six  dépê- 
ches annonce  que  5,ooo  carlistes ,  cbm* 
mandés  par  Trislany,  ont  batto^  le  6,  en- 
tre Yich  et  Berga  ,  la  division  d'Osorlo, 
forte  de  1 ,5oo  hommes ,  et  fait  200  pri- 
sonniers. On  ne  mentionne  pas  les  morts. 
La  mort  du  colonel  Conrad  est  certaine  ; 
il  a  été  enterré,  le  6 ,  à  Sarragosse. 

Une  dépêche  parle  d'un  espion  carliste 
arrêté  à  Sanguesa^  avec  ordre  du  roi  de 
réunir  en  Navarre  tous  les  bataillons  dis- 
ponibles, aGn  d'aller  faire  diversion  en 
Aragon.  Cette  réunion  a  commencé  le  5. 
Quinze  bataillons  et  toute  rartillerie  sont 
cantonnés  entre  Echarry  et  Estella.  Es- 
partero  éloil  à  Tafalla ,  le  6 ,  pour  les  ob 
server. 

[^  généHil  Evans  est  arrivé  le  9  à 
Rayonne^  quittant  avec  li^plupart  des  of- 
ficiers anglais  le  service  espagnol.  Il  reste 
i,5oo  Anglais:  sous  les  ordres  du  colonel 


(;5io  ) 


P'CoDnell.  Il  n'y  a  p\n%,  dit  le  Moniteur^ 
de  carlistes  m  Guipuseoa.  ' 
■ .  -^  Le  général  Bvans  ^t  arrivé  hier  à 
Paris.  '    ''    ' 

—  On  Ut  dans  le  jonrnal  minislériel 
da  soir  la  dépêche  télégraphique  ém- 
vante,  datée  deBayonne,  le  1 1  juin  : 

«  t.e  9 ,  Esf^ak-téro  est  parti'  de  Japalla 
pour  Larraga  avec  seize  bataillons,  iiout* 
$c  rapprC>cher'des  balai  llonà  carlistes  ré- 
unis anlonr  d'Estella. 

»  Les  restes  de  la  légion  étrangère  ont 
été  versés  dans  an  seni  bataillan  qui  est 
rentré  à  Pampelane,  commandé  pariih 
capitaine ,  tons  les  officiers  supérieurs 
eyant  été  tues  ou  bte»és.  i;  ofliciô^'  et 
600  hommes  ont  été  knis  hors  de  com- 
bat. C*e^t  dans  Karfaire  dd  3  que  le  brave 
Conrad  a  été  tué.  Après'  lui, :1a  légion 
ôtoit  détraite  moraleraent  et  physique- 
HienL  • 


D'après  les  dernières  nonvcUcs  de 
Londres,  le  roi  d'Angleterre  est  dange- 
Tenseraent  mllade.  Il  parott  qu'il  est  at- 
taqué d  une  maladie  de  poitrine. 

— -  Sur  la  deliiénde  du  vicomte  Mel- 
ftx>umc,  la  ckambre  dos  lordS' k*est  oc- 
'Gupéc,  le  9,  du  bill  municipal  d'Irlande, 
^ui  a  déjà  subi  Tëprcuve  des  deux  pre- 
mières lectures.  Après  avoir  blâmé  la 
mesure  ministérielle ,  lord  Lvndhurst 
â'est  prononcé  pour  uu  nouvel  ajourne- 
ment, quii  tnalgré  les  efforts  du' minis- 
ire, a  été  prononcé  par  2o5  membres 
(Contre  119.  Afnsi  la  formation  eh  comité 
sur  ce  bi41  n'aura  lieu  que  dans  les  pre- 
miers jours  de  juillet;  si  d*^icl  là  le  parle- 
ment ne  se  trouve  point  prorogé. 
'  —  An  départ  du  courrier,  la  chambre 
•  des  communes  s^occupoit  du  bill  des 
4lîmes  d'Irlande.'  AL  Roebuck  venoit  de 
«'opposer  à  sa  seconde  lecture,  en  disant 
-qa*i)  étoit  inutile  de  discuter  un  bill  qui 
seroit  certainement  njcté  par  l'antre 
chambre.  Il  avoit  ajouté  que  la  position 
^'iQÎt  critique,  que  le  ministère  ne  pou- 


{miposé  de  se  former  en  comité  pour 
prendre  en  considération  la  dîtaation  ac- 
tuelle. 

— ^  La  cHse  commerciale  continue  en 
Angleterre!       *  •  .     * 

— ■  Do  1 4  décembre  an  24  mai,  le 
nombre  des  voyageurs  snr  le  chenim  de 
fer  de  Greênwicb  afert  élev5  à  6^6.705. 

— i  Le  7  Juin ,  à  '%\%  bebres ,  comme  le 
bateau  à  vapeur  VUnion  pariofitidë  Tlnll 
(Angleterre)  pour  Gainsborough,  la  chau- 
dière a  fait  explosion.  A  ce  moment, 
l'air  fut  encombré  de  fragmens  de  plan- 
ches, de  fer.  de  meubles ,  de  marchan- 
dises, de  corps  humains»  et  le  bMiment, 
fracassé  en  mille  pièces ,  Venfonça  dans 
l'eau  tk)ur  ne  plus  reparoftre.  Presque  tous 
I6s  passagers,  dont  quelques  jonroaux  cje 
Londres  élèvent  le  nombre  à  plus  de  100, 
et  que  plusieurs  feuilles  assurent  né  pas 
dépasser  70,  ont  été  engloutis  ou  lancés 
^  de  grandes  distances,  les  nns  contre  les 
maisons  du  quai,  et  d'autVes  sur  des  toits; 
les  cadavres  de  ces  derniers  ont  été  re- 
trouvés horriblement  mutilés.  Des  amis 
des  voyageurs  qui  étoient  sur  le  quai  ont 
reçu  des  contusions  plus  ou  moins  for- 
tes ;  plusieurs  sont  morts.  Des  passagers 
qtïî  se  trouvoient  sur  des  bfttimens  à  va- 
peur stationnés  non  loin  de  VUnion^  ont 
été  tués.  Il  paroît  que  la  cause  de  celte 
catastrophe  a  été  l'imprudente  surcharge 
de  la  soupape  de  sûreté,  surcharge  em- 
ployée pour  augmenter  la  force  de  lava- 
peur. 

—  Le  27  mai,  vers  six  heures  du  soir, 
on  a  ressenti  \  Coblentz  une  légère  se- 
cousse de  tremblement  de  terre. 

—  Munich  vient  d*étre  distribué  en 
«û  districts  de  santé.  Chacun  de  ces  ar- 
roiidissemens  aura  un  médecin  qui  devra 
prendre  soin  des  malades  pauvres. 

—  Le  mariage  de  S.  A.  la  princesse 
•fiOuise- Marie -Frédérique  dé  Schleswig- 
Holsteîn-Gltiksbourg  aved  M.  de  Losperg, 
chambellan  d'Anhalt-Berhbourg ,  a  étc 
célébré,  le  19  mai ,  à  llarbourg. 

-—  Des  correspondances  de  Lisbonne , 


voit  rien,  par^d  qu'il  n'exciloit  que  le  dé  ^  ^ 

goût  et  le  mépris  de  tous  les  amis  de  la  j  le  27  mai ,  annoncent  que  lé  ministère 
Jiberté.  Rn  terminant, ;M.  Roebuck*  avoit .  n'élOit  pas  en'c6r&4*eeonsh'tué.'Lc  gouvcr- 


(  5' 

çemcnl.  h-coUe  £[)oqne,  étoU  loiiJauT^ 
sans  argent. 

^Unc  correspondance  libérale  tic  Li' 
bonno,  ty  tnii,  dit  qtie  les  bandfs  mi- 
guëlifiles  sont  porioat  poursuivies.  C'i^st 
■vouer  tjac  don  Mign^l  ne  niniqae  pa^ 
de  partisans  en  l'orliigal.  1^  séiuce  des 
corifes  dn  96  mai  »  *lé  lits-viie  eltrts 
brnyatiK'  :  M.  Goi^ao  demandoil  qne  Vas- 
«emblée  bllmil  la  conduite  de  l'ei-cabi- 
ncl ,  l'i  M-  Pi»oï,  qni  en  (toit  le  chef,  a 
ré(<niidu  au^iillaqnea.  f^  proposition  de 
M.llorjio  naobrenu  que  qaelquei  voit. 

— 'Dm  correspondances  de   Constxn- 

tiriople,  du-  17  mai,  portent  que  l'armée 

russe-  dii  Caucasp,  comniandée  par  le  gi':- 

•  iier«l  Hoïcii ,  a  remporté  une  grande  vie- 

loire  for  les  Circassieni. 

—  La  république  du.  Meiique  a ,  par 
un  décret  du  mois  d'avril,  inlerdii  an 
conmeroB  Hranger  plusievra  de  se*  ports. 

—  Lt  JeiimatAtUliiiae  ds  l^ndres 
rapporte  que  le  Tice-roi  de  Canton  «voit 
donné  des  ordres  pfrrmpioireï  wn  nisr- 
cbands  hongt  [courtiers  chinois),  >»  sU' 
jcl  de  la  résidence  des  marchands  iCren- 
gers.dans  celte  ville,  conlriiremenl  aui 
ri''glemciis  établis,  qal  leur  ordonilpnl  de 
retourner  i  leur  pays.  Il  leur  rappelk  tes 
ordres  impériaux  précédeni  qui  défen- 
dent l  ces  étrangers  de  résider  II  Canton, 
soas  prane  d'être  punis  sév&rcmeni,  1rs 
marchands  Aan^i  chinois  étant  bien  ^uf- 
fisans  pour  prendre  soin  de  leurs  affaires. 
Ou'en  conséquence,  lesdits  marchands 
étrangers,  nommément.  Jardine  (ïut- 
■tntnni^  le  FuHsrat  d  la  ttledeftr.  (Tht 
iroa  -hsadtd  old  rai)  Jiines  ,  Dent  Tur- 
ner.  Gordon  W  h  item  an  et  antres,  devront 
K'eipliqner  immédialement  snr  tes  aflai- 

qu'oa  ne  leur  kccordera  que.qDinieJouri 
fiOHT  les  régler  •!  qoitter  la  ville,  «prè; 
lesquels    ils  pourront   reloumer'l  leur 
ftayaaur  tels  vaisieiui  qu'il  leur  conv 
(Ira.  êi  quelques-uns  parmi  eux  ne  j 
vent  pas  terminer  leurs  affaires  dar 
temps dQDbé,  on  leiirpeimcltradese 
tire  i  M>cK>,  où  ils  pourront  séjoui 
lé  m^me  espace  de  iem(ts. 


<  ) 

—  La  fiécltction  en  cli^r  da  Hvnil^ur 
Ollomia  vi^i  d'fiire  contée  i  W.  Fran- 
clia,  consul  napolitain  à  Smymè:  il  lurv 
ita  tTaiiemcnt  aunuel  de  g^,ooo  piastres 
turques  et  pn  lastf  appartmiciil  k  Cob- 
stanltnople. 

CHAMBHU  DBS  PAIB9. 

(Présidence  de  M,  Pasqnîer.) 

Séante  du  i3Jain. 
La  séance  commence  ii  deux  beores. 
Après  avoir  rntendo  divers  rapports,  ei 
les  remerçlmcna  que  tni  adresse  M.  de 
âacj  an  sujet  de  liniêrél  qu'elle  Ini  a  té- 
moigné lora  de  son  accident,  la  chambre 
ïOtÈ  sans  divustion'  ie  projet  de  loi  por- 
tant nnsuppléitteni  de  crédit  de  36,000  fr. 
pour  le  personnel  des  ponts-ct-ciians- 
rfes.  La  chambre  vote  également  le  pro- 
jet de  loi  relatif  aux  routes  strat^iqnes, 
et  un  autre  qui  Qxe  des  délimitatiODS  de 


CHAMBnE  DES  OtPVTÈS. 

(Prénidencc  de  M.  Dupin.) 
Séance  du  li  juin. 

I.a  séance  annoncée  pour  midi  est  ou- 
verte à  nno  beHre.  Mtigré  ce  relard,  la 
chambre  n'est  pas  en  nombre. 

A  deux  heures,  le  président  met  en 
diaCDSsion  trois  projebde  loi  relatifs  11 
l'amélioration  îles  ports.  Aucun  orateur 
ne  demande  la  parole.  A}.  Dupîn  met 
alors  aux  voix  les  articles  de  cW  projets, 
qui  sont  successivement  a doplé«.  llson- 
vrent  d^  crédits  difliérens  pour  les  ports 
de  bunkerque ,  Calais,  Boulogne,  Saiiit- 
Valery,  Granville,  etc. 
'  t.'ordre  du  Jour  appelle  Is  discussion 
du  projet  de  loi  retatif  à  l'amélioralîon 
des  rivières.  Ajirts  une  discussion  géné- 
rale qui  oirro  peu  d'intérêt ,  la  chambra 
tote  deux  article*.  L-e  premier  ouvre  un 
crûdïl  de  i^76;^<x>  fr.  pQur  le  perfec- 
lion'nemoiltWtirSiavigaiion  da  l'Aa  et 
des  canaux  de  llalaîs ,  de  ta  Cotme  et  de 
Bourboutg.  Lé  ideuiiNne  atfectc  7  mil- 
lions au  perrceUonnemeiit'dc  la  Ueuse. 
depuis  Sedan  jnsqu'l  la  frontiiire  de  Bel- 
gique. I>b'  discustîon  est  renvoyée  i  de- 
main k  midi. 


(5ta) 

Un  jeune  artiste  vient  de  publier  à  la 
fois  nn  portrait  gravé  de  M.  l'évéqne 
d* Annecy  et  nne  vae  de  la  chapelle  des 
Allinges.  Ces  denx  gravures  doivent  in- 
téresser le  clergé  et  les  amis  de  la  reli- 
gion. M.  Rey,  évéque  d'Annecy,  est  connu 
par  toute  la  France  pour  ses  éloquentes 
prédications  ;  sa  voix  vient  encore  de  re- 
tentir à  Besançon,  et  d*y  exciter  parmi  le 
clergé  un  vif  enthousiasme.  La  gravure 
que  nous  annonçons  le  reproduit  avec 
son  caractère  de  bonté  et  de  piêlé.  Le 
jeune  artiste  à  qui  on  la  doit  a  1  honneur 
de  connoitre  beaucoup  le  prélat;  il  est 
du  même  pays ,  et  a  saisi  heureusement 
la  ressemblance.  Cet  artiste  est  M.  Au- 
guste Gamen-Dopasquier,  peintre  d'his- 
toire et  élève  de  Gros  ;  il  demeure  à. 
Paris. 

A  cette  gravure ,  il  faut  joindre  celle 
de  la  chapelle  des  Allinges ,  célèbre  dans 
rhistoire]  des  travaux  de  saint  François 
de  Sales.  Cette  chapelle  a  été  restaurée 
Tannée  dernière  par  M.  l'évéque  d'An- 
necy. La  gravure  montre  la  modeste  cha- 
pelle au  milieu  des  ruiAes  du  vieux  châ- 
teau des  AUingcs.  Le  paysage  est  pitto- 
resque ;  au  baa  est  le  lac  de  Genève ,  et 
dans  Téloignement  les  terres  du  canton 
de  Vaud.  On  aimera  à  voir  le  thé&lre  des 
travaux  de  saint  François  de  Sales. 

Les  denx  gravures  se  trouvent  ches 
l'auteur,  rue  du  Dragon,  n°  i,  et  ches 


Boblet,  quai  des  Auguatins.  Elles  sont  d« 
3  fr.  chacune. 

BOURSB  DE   PAAI8  DU    12   JVin, 
CINQ  p.  0/0,  j.  da  22  mars.  fOS  fr.  80  c. 
QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  09  fr.  60  c. 
THOIS  p.  0/0,  j.  de  dcc.  79  fr.  7&e. 
Quatre  1/2  p.  0/0.  j.  de  roar».  000  fr.  00  e. 
Art.  de  la  Banque.  2400  fr  00  c. 
BoDs  du  Trésor.  3  0/0. 
Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  e. 
Obli»  de  la  ViUe  de  Paris.  llSOfr.  00  e. 
Quatre  canaux.  1 1 86  fr.  00  c. 
Caisse  hypothécaire.  812  fr.  60  c. 
Rente  de  NapLes.  90  fr.  40c. 
Emprunt  romain.  lOl  fr.  1/4 
Emprunt  Beige.  lOl  fr.  3/4 
Emprunt  d'Huiti.  000  fr.  0/0  * 

Rente  d'Espagne  6  p.  0/0.  24  fr  7/8 


{ 


«^ 


FâRlSb  —  IMPRiaiBBIB  b'jJ».  L|  CLIU  IT  0*, 
Quai  des  Angustins,  36. 


Nous  recommandons  à  MM.  les  Ecclé 
siasliques  la  Maison  de  M.  dbappieh, 
tailleur  de  la  fabrique  de  Saint-Rocb,  me 
Neuve- Sain  t-Rocb,  53  »  à  Paris.  Ils  y 
trouveront ,  an  prix  le  plus  modéré  « 
soutanes,  camails,  douillettes,  etc.  Les 
objets  sont  expédiés  trois  jours  après  la 
commande. 

On  pourra  traiter  par  correspondance. 
M.  DRAPPiER  indiquera  un  mo^en  sûr 
et  facile  de  se  prendre  mesure  soi-même. 


GOUTTE ,  NEVRALGIES ,  RHUMATISMES. 

Cure  radicale  par  la  méthode  du  docteur  robkrt  mauvage,  médecin   4^  hô- 
pitaux.—  Prix  du  traitement  ordinaire,  i5  Ir. 
S'adresser  à  la  pharmacie  ,  cité  Bergère ,  a. 

Brochure  sur  le  traitement ,  5o  c. 


BAZAii       pvB9">9is*4HF^nwvnn9i  boulevards 

PROVENÇAL,   I  g  m  I  PI  flfj  ilKL^  P^^<^g^  Capucines,  s3, 
me  du  Bac,  104.    ■■■■■■■■■■■■■■■KShUBUP  et  du  Temple»  37. 

A  a  fr.  la  livre  dans  Paris,  et  t  fr.  76  c.  en  petits  barils  de  3o,  4o«  5o  et  100  livres, 
placés  tout  exprès  hors  des  barrières  pour  économiser  à  chacun  les  droits  d  entrée 
en  ville. 

La  romaine  ,  que  le  printemps  ramené,  commande  h  tous  d*aller  au  bazar;  car 
sans  ce  liquide  dans  tonte  sa  pureté ,  la  salade  est  sans  goût  et  nuit  à  la  santé. 

Demandcx  aussi  le  vinaigre  devin,  Teau  de  fleurs  d*oranger ,  les  prunes  d*Alger, 
et  Tincomparable  vin  de  Noé.  (Affranchir.) 


LMMi  nu  r4  RF.t.TGrnir 
paroîl  les  Mardi,  Jeudi 
el  tSoiiiedî. 

On  peots'abonner  des 
i**eti5de  cbaqnc  mois. 


N"  2824. 


JEUDI  15  JTJIIV1837. 


PniX  DE  IAlDO!S?tEafr.Vt. 

fr.  c. 

I  an 53 

6  mois 19 

5  mois 10 

1  mois 3  5o 


VÉRITÉ  CATHOLIQUE  9 

or   Tt'E   GÉNÉRALE   DE    LA    RELIGION, 

GOXHDldlfCK 

DANS  SON  HlSTOIltE  ET  DANS  SA  DOCTRINE. 

PAR  M.   NaÛLT  , 
nncieii  pi'ociiretir  gêu-  rai. 


L*auteur  adresse  son  livre  ù  cette 
portion  de  la  jeunesse  qui  cherche  la 
vérité  de  bonne  foi ,  qui  l'aime  avec 
désintéressement ,  qui  l'accepte  avec 
ses  conséquences.  Le  passage  suivant 
donne  une  idée  nette  de  son  plan,  et 
en  même  temps  fait  connoUre  de  la 
manière  la  plus  avantageuse  ses  prin- 
cipes et  son  style  : 

.  «  Il  j  a  deox  points  de  vue  par  rapport 
è  la  religion ,  d'où  résnltent  aussi  deux 
«H'drcs  de  preuves  :  son  histoire  et  sa  doc- 
trine. Parmi  les  apologistes  du  chrislia- 
nkmc,  les  uns  ont  été  principalemeiit 
touchés  des  faits  qui  le  consliluenl  à  son 
origine  et  dans  son  établissement;  d'au- 
tres se  sont  attachés  à  considérer  la  con- 
venance du  dogme  qu'il  enseigne  et  de  la 
morale  qu'il  propose  avec  Tidée  que  nous 
nons  formons  du  souverain  Etre  et  l'ex- 
périence de  DOtre  propre  nature.  Selon 
qu'ils  s*éloient  placés  sous  l'un  ou  l'autre 
fie  ces  points  de  vue  distincts  du  même 
sujet»  les  apologistes  ont  donné  une  di- 
rection différente  à  leurs  travaux, 

«U  faut  classer  dans  la  catégorie  des 
ouvrages  sortis  de  l'école  historique  les 
nombreux  traités  sur  la  Férité  de  la  Re- 
tigion,  les  Démonêirations  éuangéliques  de 
formes  diverses*,  et  avant  tous  ces  livres, 
la  plupart  excellens,  l'admirable  Discours 
de  Bossuet.  D'un  autre  côté,  d'habiles 
écrivains  nationaux  et  étrangers  ont  réussi 
à  mettre  en  lumière  les  preuves  morales. 


L'Angleterre  et  TAUemagne  ont  fourni  à 

la  cause  de  la  religion  des  oi^vrages  re-  |  cie  et  de  cette  ardeur  pour  les  nouveautés 


marquables  en  ce  genre.  Deux  Anglais 
notamment ,  Jennings  et  Erskine ,  ont 
traité  celte  matière  avec  une  touche  ori- 
ginale et  profonde. 

•  Après  les  travaux  de  tant  d'esprits  su- 
périeurs qui  ont  pris  la  défense  du  chris- 
tianisme dans  les  derniers  siècles,  on  a  pu 
croire  la  question  chrétienne  épuisée  sous 
les  formes  anciennes.  Aussi  plusieurs  apo- 
logistes de  notre  époque  ont  -  ils  tenté  de 
la  mettre  dans  un  nouveau  jour.  La  ten- 
dance distincte  de  leurs  efforts  les  divise 
encore  en  deux  classes.  Ceux  d'entre  eux 
qnî  s'attachent  au  point  de  vue  historique 
cherchent  à  éclairer  la  tradition.  Ils  mon- 
trent ,  par  une  investigation  savante  des 
livres  sacrés  des  peuples  anciens,  des  mo- 
numens  primitifs,  l'analogie  de  ces  débris 
du  passé  à  une  tradition  primordiale  dont 
le  dépôt  est  consigné  dans  la  Bible  :  tra- 
dition originale  et  pure,  source  de  la  vé- 
rité et  point  de  départ  de  l'erreur. Ces  tra- 
vaux qui  supposant  un  grand  fonds  d'é- 
rudition ,  de  sagacité  el  de  patience,  sont 
cTune  haute  portée,  parce  qu'ils  nous  font 
voir  les  vestiges  des  temps  antiques  ve- 
nant tous  aboutir  à  un  point  central  et 
fixe  qui  est  le  récit  tracé  dans  les  livres 
saints.  Des  apologistes  de  l'école  philoso- 
phique s'étudient  de  leur  côté  à  mettre  le 
dogme  chrétien  en  harmonie  avec  ce  que 
la  pensée  peut  saisir  de  plus  intime  en 
toutes  choses,  soit  dans  les  œuvres  de 
l'homme  telles  que  ses  arts  et  ses  lois,  soit 
dans  la  science  de  la  nature.  Ils  s'appli- 
quent à  montrer  dans  l'universalité  des 
rapports  que  le  christianisme  embrasse  et 
domine,  un  titre  incontestable  de  sa  gran- 
deur et  une  marque  certaine  de  sa  vé- 
rité. Cette  manière  de  traiter  de  la  reli- 
gion, hardie  et  féconde  dans  fes  aperçus, 
peut  être  profitable  sans  doute  à  des  in- 
lelligeuces  très-éclairées.  Mais  quoi  que 
nous  poissions  dire  des  exigences  du  siè- 


Tome  XCIII.  L'Ami  de  la  Religion. 


33 


(5i4) 


qui  le  pousse  en  dehors  des  chemins  bat- 
tas,  les  efrorts  de  pensée,  comme  les 
coups  de  providence,  qui  ont  ramené 
quelques  hommes  à  la  foi  seront  dans 
tous  les  temps  des  exceptions.  La  voie  qui 
mène  à  la  vérité  doit  rester  accessible  et 
facile. 

•  Les  preuves  tirées  du  fonds  même  de 
la  religion,  maniables  et  populaires,  se- 
ront toujours  accommodées,  ce  nous 
semble,  aux  disposiliona  du  grand  nom- 
bre des  hommes.  Il  nous  a  paru  qu'un 
ouvrage  qui  réuniroit  en  un  seul  tableau 
ces  preuves  le  plus  souvent  divisées  dans 
des  compositions  approfondies,  pourroit 
étro  aujourd'hui  de  quelque  ntilité,  s'il 
étoit  clair,  substantid  et  court  £n  rap- 
prochant les  deux  points  de  vue  du 
christianisme»  sa  suite  historique  et  sa 
doctrine  ;  en  mettant  en  regard  ses  preUf 
ves  extérieures  et  ses  preuves  intrinsjbques, 
on  reflète  le  système  complet  de  la  reli- 
gion, qui  frappera  toujours  les  esprits  at- 
tentifs par  sa  grandeur  et  sa  simplicité* 
On  incite  le  lecteur  à  approfondir  ce  qui 
lui  étoit  mal  connu  :  et  n'est-ce  pas  le 
plus  souvent  todt  obtenir  dans  Vintérôt 
de  la  vérité  ?  C'est  dans  ce  dessein  que, 
sous  le  titre  général  de  Vérité  catholique, 
nous  avons  entrepris  un  exposé  rapide 
des  preuves  de  la  religion  considérée 
dans  son  histoire  et  4ans  sa  doctrine,  » 

M.  NauU  prouve  la  nécessité  de 
recourir  à  la  tradition  dans  la  re-p 
cherche  de  la  vérité.  Il  divise  les 
preuves  de  la  religion  en  deux  clas- 
ses ,  les  preuves  extérieures  et  histo- 
riques ,  les  preuves  intérieures  et  mo- 
rales. 

Les  pre*nières  preuves  peuvent  se 
rapporter  à  trois  che£s,  la  religion  ju- 
daïque, la  vie  de  Jésus-Christ  et  Téta- 
biisseinentdu  christianisme.  L'auteur 
parcourt  rapidement  la  création ,  la 
chute  de  l'homme ,  ce  mystère  qui 
exp  ique  l'impénétrable  énigme  de 
noue  nature;  la  promesse  du  Messie, 
iVutiienticité  dea  livres  de  Motse,  les 


miracles  qu'ils  racontent ,  le  iniui»- 
tère  des  prophètes.  Jésus-Christ  vient 
dans  les  temps  marquiSs.  Sa  diyimlf 
paroit  non-seulement  dans  la  puis* 
sance  de  set  œuvres  et  dans  sa  pa* 
rôle  y  mais  dans  la  sainteté  de  sa  vi^ 
qui  est  le  plus  grand  d^s  prodiges.  En 
commençant  sa  vie  publique ,  Jésiis- 
Christ  annonce  sa  mort  comme  l'effet 
de  la  haine  de  ses  ennemis.  Il  joint 
constamment  l'exemple  au  précepte 
des  vertus.  Il  prouve  d'ailleurs,  sa 
mission  par  des  miracles ,  par  Tac- 
complissement  des  prophéties,  par 
une  doctrine  pure,  par  une  mort  qui, 
comme  l'a  dit  Rousseau,  ne  peut  être 
que  celle  d'un  Dieu. 

  la  suite  de  la  vie  de  Jésus-Chds 
vient  se  placer  le  fait  le  plus  éclatant 
et  le  plus  incontestable  ;  douze  hom- 
mes obscurs ,  sans  crédit ,  sans  puis- 
sance et  sans  lettres ,  entreprennent 
de  réformer  le  inonde  et  de  miner 
l'idolâtrie  : 

>  Ruiner  ridoUtrie?  Maïs  ce  cnlleélstl 
consacré  par  les  lois  et  par  les  habitude* 
des  peuples.  Il  avoit  pour  Inr  la  force  pu- 
blique et  la  puissance  des  mœnrs.  Saâ 
doute  Ici  la  force  eftt  été  inhabile  à  dé- 
fendre ce  que  les  mœurs  eussent  aban- 
donné. Mais  quelle  apparence  qne  ceqoi 
étoit  si  profondément  ancré  dans  les 
mœnrs  sociales  par  Fancienncté  des  coiD- 
tûmes,  par  l'exemple  universel,  parles 
passions  qu'exaltoit  un  OQlte  sensuel,  pir 
lesinléréts  enfin  :  quelle  apparence,  dis- 
je.  que  tous  ces  liens  vinssent  2l  se  briser 
simultanément  à  la  voix  de  douze  Ineon* 
nus,  fussent-ils  les  plus  doctes  et  les  pins 
éloquens  des  hommes?  Qnoi!  c'est  ce 
colosse  de  l'idolâtrie  soutenu  par  le  lins 
puissant  de  tontes  les  nations  ;  c^est  cet 
antique  assemblage  de  grandeur  et  à 
vanités,  de  déliées  et  de  cormplion  qà 
les  apôtres  ont  le  dessein  de  renverser! 
Et  qne  proposeront-ils  au  ^enre  haman 
pour  remplacer  le  cirUe  de'ses  <KenxqQ*£f 


(  5i5  ) 

lui  ravîsscnl?  Un  dogme  qui  révolte  îk  la    l^tie  ne  confirme  que  trop  ce  que 


nous  avoit  apprit  Mo'ûe  sur  la  chuté 


fois  Torgucil  de  Tesprit  et  la  délicatesse 

des  sent:  des  mjsïères  incompréhensibles  ju  premier  homme.  Delà  le  be<oia 

oeTant  lesquels  la  raison  recule  en  mur-  «..1  -n  r ,        ^  j    •»   i>. 

^        , ,  l  •    1      1      A'tf  •!  ^^^  Rédempteur,  de  là  1  incarna-^ 

murant!  Mais  le  plus  diUicile  encore  ..      j    -«r    i_  . 


pi. 

n*est  pas  là.  Les  domines  vous  feront  jus- 
qu'à un  certain  point  le  sacrifice  de  leurs 
opinions  cl  de  leurs  préjugés,  si  vous  lais- 
ses nn  libre  cours  à  leurs  passions  et  à 
leurs  vices.  Or,  ccoi-ci  proposent  au 
inonde  une  morale  qui  refrène  les  pen- 
qliaiib  les  plus  impérieuse  de  la  nature, 
qnî  prescrit  à  l'homme  le  renoncement 
aqx  jouissances  de  la  vie  réelle  qu'il  sent, 
en  vue  d'une  vie  future  que  son  esprit  ne 
conçoit  pas  !  Un  tel  dessein  n'est-il  pas 
insensé?  Son  exécution  n*est-elle  pas  im- 

pOf5fk>le?> 

Ce  projet,  qui  paroît  insensé,  s'exé^ 
Ciite  néanmoins  à  travers  des  obstar 
cles  de  toute  sorte.  Les  apôtres  et 
leurs  disciples  triomphent  malgré  les 
préjugés ,  les  passions  et  les  persécu- 
).ions.  La  religion  chrétienne  pénètre 
«lans  une  société  corrompue  et  y  fait 
germer  d'éclatantes  vertus.  La  con- 
sCance  des  martyrs  n'est  pas  une  preuve 
pfus  frappante  de  la  vérité  de  la  reli- 
j^D  que  les  mœurs  des  premiers  chré- 
tiens ;  c'étoit  un  beau  spectacle  que 
Jeui:  vie  si  belle  et  si  pure  au  milieu 
de  l'effroyable  licence  des  mœurs 
^leunes.  M.  Nault  fait  très-bieu  sen- 
tir ce  conti*aste  ,  et  il  a  là  des  pages 
pleines  d'énergie ,  de  raison  et  de  vé- 
rité. 

Des  preuves  extérieures  et  histo- 
riques, l'auteur  passe  aux  preuves 
ifiténêores.  Il  considère  successive- 
ment le  dogme ,  la  morale ,  le  culte. 
Sur  te  dogme ,  les  livres  du  nouveau 
Testament  nous  apportent  d'admira- 
)3les  lumières  ;  ils  nous  font  connoître 
la  nature  et  les  attributs  de  Dieu ,  et 
la, nature  de  l'homme.  Ils  nous  mon- 
trent la  lutte  qui  se  fait  dans  notre 
cœur  entre  le  bien  et  le  mal.  Cette 


tion  du  Verbe  ;  fcette  incarnation  sup- 
pose la  Trinité ,  et  Jésus-Christ  dans 
l'Evangile  parle  souvent  de  son  Père 
et  du  Saint-Esprit. 

La  morale  chrétienne  nous  trace 
nos  devoirs  envers  Dieu  et  envers  nos 
semblables.  L'auteur  expose  rapide- 
ment les  bienfaits  de  la  morale  chré- 
^enne  pour  la  société  et  pour  les  in- 
dividus. L'Evangile  a  apporté  dans 
le  monde  deux  grandes  vertus  j  la 
charité  etThumililé.;.  ces  deux  ver- 
tus ont  opéré  des  merveilles ,  et  on 
leur  doit  des  actes  d'héroïsme  dont 
l'homme  n'avoit  pas  d'idée.  Enfin  ^ 
l'a  morale  évaugélique  prend  son  effi- 
cacité dans  la  sanctioA  des  devoirs 
qu'elle  impose  à  l'homme. 

Le  culte  compreud  le  sacrifice ,  la 
prière  et  les  sacremens.  li  suppose  un 
sacerdoce.  Ici  i'aut^m:  ti'ace  le  poiv 
trait  du  prêtre  digne  de  son  saint  oii- 
uLstère.  Il  traite  du  corps  des  pas- 
teurs ,  et  montre  l'unité  et  l'autorité 
de  rjÉglise  subsistant  an  milieu  des 
orages  et  des  erreurs  renouvelées  dans 
chaque  siècle.  Il  rappelle  une  grave 
objection  ;  nous  renvoyons  à  son  livre 
pour  en  trouver  l'exposé  et  la  solu- 
tion. 

De  plus ,  le  christianisme  a  des  ca- 
ractères qui  prouvent  sa  grandeur  et 
sa  vérité  ;  il  est  une  source  de  lu- 
mières, il  place  l'homme  et  la  société 
dans  la  voie  du  bonheur  ;  il  convient 
à  l'universalité  des  peuples,  ^  n'a 
d'autre  terme  que  la  durée  des  temps. 
L'auteur  développe  ces  trois  proposi-«> 
tionSé 

L'auteur  tennine  par  cet  ^?* 
logue  : 

«Ne  jogun  point  «paiement  C'**  ^^^^ 

33 


(  5.6) 


de  II  reUgion  ifiprëi  ce  court  enUelien.  ' 
k'tppréciei  point  pir  me*  etiotia  lenr 
potdt  el  Icar  vilenr.  Inlenoj^  noi  mil- 
tres  t  ^est  dtns  leurs  immorlelleB  le^oni 
que  vous  approfondirei  aoi  preuve».  Li- 
wi  et  mOdîtei  :  Toni  reconnottrei  qae, 
migré  les  langucun  de  la  foi,  lc9  dédtÎDi 
(le  l'indifrérence,  lei  préteaLJoni  d'une 
sdence  vviiie  h  l'auervir  k  tei  vues,  cette 
Jotirini  est  raeore  l>  ttwU  traie  par  les 
■olQlJons  qn'clle  orTre  l  l'esprit  dcrbom- 
ine,  et  liMtitU  al'tU  p*r  lea  élémensd'u- 
ùioD  et  (Tordre  qo'elle  apporte  dans  lu 
aoâHi.  Scrulei  an  foud  votre  pensée  : 
*0M  «ou»  coiiTaincm  égalemeot  que 
cette  rdigioD  e»t  la  uaU  potiMi,  par  la 
raison  que,  û  l'intelIîgeDCe  hnraaine  la 
rejette,  elle  repontse  en  mbne  temps 
toute  autre  forme  d'eiprestion  des  rap- 
portsdel'bommeàDien.  ÂrrivË  Ih,  vous 
anrei  fait  aa  grand  pas:  et  vous  poavet 
tootelois  être  loin  du  terme  où  je  toR' 
drois  vous  condaire,  •  II  est  passible  de 

■  croire,  non-seulement  aux  faits,  mais 

•  encore  au    système    du  christianîsaie 

•  comme  ihéorïe  pliilospphiqac,  et  d'être 
kcn  mAne  lemf*  destitué  d*  foi  dana  U 
«vérité  cUeniéme.  On  conçoit  qu'on 
«homme  soit  capltvé  par  l'harmonie  qui 
■nénlte  de  la  conformité  des  vérités  chré- 

■  tiennes  *ui  in  pressions  de  l'esprit  bu- 

•  maio,  qu'il  trouve  du  plaiiir  ^observer 

■  celle  harmonie  intellectuelle  dans  sei 

■  détails,  et  qu'il  n'en  soit  pu  pins  touché 
>qve  de  l'exsmcn  de  l'appareil  curîenx 

•  f  unmécceniime(i)!  • 

■  Si  tel  étoit  tout  le  fruit  de  nu  médi- 
tations, ii  seroit  de  peu  de  valeur.  L'in- 
telligence de  la  loi  chrétienne  n'est  que 
dans  son  accomplissement.  Hors  de  W, 
voDs  n'avei  qu'une  philosophie ,  plus 
belle  qne  l'autre  sans  doute,  mais  non 
moins  stérile.  Je  ne  saurois  animer  les 
conceptions  de  voire  efpril  du  souffle  de 
vie.  Je  ne  le  pais  ni  pour  vous  ni  pour 
moi-même.  £t  pourtant  qu'esl-cc  qu'une 
{sonlemplstion  de  la  vérité  qui  n«  louehe, 
ne  forliQe,  ni  ne  console?  Ecoptoni  le 

(I) Erskine,  ÉwdiMr  ta P«. 


plus  beau  livre  i^n!  ail  été  tracé  de  maii 
ifhomme  :  rnrfei-aii»'  rmu-mAn*,  €t  mi 
toat  attrt,  i  viriti éteriutte'.  lU  »  foM-tm 
lindre  d  Voreillt,  tt  vota  datiiui  TiiiMt 
d  l'anu.  Parlti  coiu-niAu,  a/in  aa 
tntouTt  pai  U  reproche  datoir  » 
lenda  la  paroU  taiu  la  retenir,  de  Catcù 
e  mai  l'aimtr,  da  l'avoir  cm 
Tver  {\)\  Le  secret  de  remner  Is 
s  est  t  Dieu.  Hais  il  en  use  en  favan 
de  qui  le  lui  demande.  L*anroit-il  déchté 
pour  que  sa  parole  fût  vaine?  Faites-en 
"éprcnve.  De  même  que  la  vérité  éter- 
nelle ne  saoroit  tromper  votre  etprit,  h 
bonté  inGiiip,  sojei-en  assuré,  nu  man- 
quera point  ï  l'Élan  de  votre  ame.  • 

Celle  analyse  et  ces  cilAtions  fe- 
ront jnger  pent-étre  quel  est  le  mé- 
rite et  rintérét  de  cet  oavrage ,  ou 
respectable  magistrat  a  consigné 
le  résultat  de  ses  niéditationi  et  de 
expérience.  On  y  voit  partout  un 
excellent  esprit,  aussi  sage  qu'édairr, 
aussi  fidèle  à  la  rcli^on  dans  Ja  pra- 
tique qu'habile  â  en  saisir  et  à  en 
exposep-les  preuves,  âon  livre  estw 
véritable  bienfait  pour  ta  généittion 
naissmte  que  tant  d'antres  livres,  de 
systèmes  ëiiix  et  d'opinions  dî 
dantes  contribuent  à  ^arer,  et  qui 
puisera  dans  ce  court  résumé  desno- 
tions  exactes  et  sûres  sur  lea  ploi 
hautes  et  les  plus  graves  questions. 

njOBBaigii    

NOUVELLES  ECCi.£sUSTIQOKS. 

PAW! Un  prêtre  vénérable  qui 

depuis  long-temps  éioit  dans  un  eut 
de  santé. fort  alarmant  a  succombé 
lundidernierà  l'âge  et  aux  iofinuitci. 
M.  Claude  Gaidecheu,  curé  de  No- 
tre-Same  de  l'Abbaye-aux-Bois,  d 
chanoine  honoraire  de  la  métropole, 
est  mort  le  12  juin,  ùl'dge  de  84  ans 
révolus.  Nous  reviendrons  sur  cette 
perte  qui  en  est  une  bien  véritable 
pour  sa  paroisse  ,  pour  ses  confrères 
et  pour  seq  amis.    - 

()}  /imfatieir,  Kt,  'S^r-  i,   - 


( 


Le  séminaire  des  Missions-Etran- 
gères  vient  encoi-e  de  faire  partir  deux 
missionnaires  pour  l'Orient.  MM.Du- 
clos,  du  diocèse  de  Biyeux,  et  Bi* 
gandet,  du  diocèse  de  Besançon,  ont 
quitté  Paris  lundi.  Ils  se  rendent  à 
Nantes,  où  ils  doivent  s*einbarquer. 
Leur  destination  est  pour  la  mission 
de  Siam  qui  a  pris  plus  d'importance 
depuis  auelque  ieni|>s,  et  qui  com« 
preod  plusieurs  missions  nouvelles. 


Encore  de  ^[é(rlise8  qui  tombent  sous 
le  marteau  I  On  démolit  en  ce  mo- 
ment ré|;lise  Saint-Pierre-aux-Bœufs 
dans  la  Cité.  C'est  une  petite  église 

3ui ,  dans  les  temps  anciens ,  dépen- 
oit  de  Tabbaye  Sninl-Mavtial,  et  qui 
fut  érigée  en  paroisse  vei-s  l'an  1 107. 
Elle  étoit  encore  paroisse  au  com- 
mencement de  la  révolution,  et  comp- 
toit  alors  500  communians.  Son  nom 
lui  venoit ,  à  ce  que  Ton  croit ,  de  ce 
que  les  bouchers  y  avoient  eu  leur 
confrérie.  Depuis  bientôt  cinquante 
ans^  cette  église  ne  servoit  plus  au 
4èulte  divin.  L:i>  paroisse  avoit  été 
supprimée ,  et  Téaifice  servoit ,  faut- 
il  le  dire?  de  magasin  de  chiffons.  On 
avoit  divisé  l'intérieur  en  comparti- 
mens.  Au  dehors  on  ne  pouvoit  re- 
connoitre  une  église  que  par  son  por- 
tail ,  qui  étoit  fort  vieux  et  en  mau- 
vais état.  On  y  distinguoit  un  arceau 
sculpté  en  gothique ,  et  sur  les  portes 
deux  bustes  sculptés  en  bois ,  sans 
doute  saint  Pierre  et  saint  Paul. 

L'église  Saint-Pierre  étoit  petite,  ei 
dans  Vétat  de  vétusté  et  de  dépérisse- 
ment où  elle  se  trouvoit,  il  auroit  été 
dîffieile  de  la  mettre  en  état  de  servir 
pour  son  ancienne  destination.  Ce- 
pendant on  voit  disparoitre  avec  re- 
gret ces  vieux  monumens  de  l'ancien 
Paris.  On  abat  celui-ci  pour  ouvrir 
ane  rue  très -large  vis-à-vis  le  nou- 
veau pont  d*Arcole  qui  va  à  la  Grève. 
Cette  rue  aboutira  au  parvis  ^otre- 
Dame,  vis--à-vis  l'Hôtel-Dieu. 

Ce  n'est  pas  tout  ;  une  nouvelle  rue 


5i7  ) 

que  l'on  ouvre  vis*à- vis  le  Palais  de 
Justice  jusqu'à  la  rue  d'Arcole ,  va 
enlever  ce  qui  restoit  encore  d'une 
autre  église  de  la  Cité,  la  Madeleine , 
ancienne  paroisse  rue  de  la  Juiverie. 
Cette  paroisse  étoit  même  àsses  con- 
sidérable, et  comptoit  4,000  commu- 
nians. On  avoit  conservé  une  petite 
porte  de  l'église ,  d'un  dessin  gothi- 
que, donnant  sur  la  rue  de  la  Licorne  ; 
ce  reste  d'antiquité ,  qui  (ixoit  quel- 
quefois l'attention  des  passans,  va  dis- 
paroitpe  avec  les  bâtimens  pratiquée 
sur  les  restes  de  l'église,  et  où  se 
trouvoit  lin  atelier  de  menuisier. 

Ainsi,  nos  églises  disparojssent  suc- 
cessivement ,  tantôt  pour  ouvrir  des 
rues,  tantôt  pour  faire  des  magasins; 
tantôt  mênfie  pour  devenir  des  salles 
de  bal  ou  des  théâtres.  Dans  ce  même 
ouai  tier  de  la  Cité ,  l'église  Saint-Bar^ 
tiiélenii ,  l'ancieune  chapelle  de  nos 
rois  lorsqu'ils  habitoient  le  Palais , 
depuis  paroisse ,  et  qui  l'étoit  encore 
à  l'époque  de  la  révolution ,  est  au- 
jourd'hui salle  de  bal ,  sous  le  nom 
du  Prado.  Les  autres  petites  paroisses 
de  la  Cité  vont  aujourd'hui  démolies 
ou  transformées  en  habitations.  Il  j 
avoit  autour  de  Notre  -  Dame  unç 
dotizaine  de  petites  ^lises  ;  il  ne  resté 
plus  guère  que  la  Samte-Chapelle  et 
l'église  des  Barnabites,  qui  servent 
de  dépôts  pour  les  archives  du  Palais. 
Il  est  question  de  restaurer  la  Sainte- 
Chapelle  i  non  pas  précisément  parce 
que  c'est  une  église,  mais  comme 
monument  d'art.  Il  faut  presque  re- 
mercier notre  siècle  de  ce  qu'il  veut 
bien  épargner  une  église  dans  Tinté- 
rêt  des  arts. 

.  Presque,  à  côté  de  Saint-Pierre- 
aux-Bœufs,  H  existe  encore  une  autre 
petite  paroisse  de  la  Cité,  l'église 
Sainte  -  Marine  ,  dans  l'impasse  du 
même  nom.  Elle  est  toute  dénaturée 
par  des  constructions  de  logemens 
particuliers.  Sa  destination  actuelle 
n'est  pas  plus  brillante  que  celle  de 
Saint-Pierrc-aux-Bœufs  ;  on  y  a  éta- 
bli un- vaste  atelier  de  teinturerie. 


(5i8) 


U  y  ayoit  à  P^'is  avaDt  la  révola* 
tiou  plus  de  200  églises ,  chapitres , 
paroisses  y  coinmuiiaulés  d'iioinines 
pu  de  ieinmes ,  séminaires ,  hôpi- 
taux, etc.  Les  trois  quarts  de  ces 
églises  out  disparu.  Récemment  en- 
core ,  on  TÎept  d'en  abattre  trois  ou 
qufttie ;  l'église  du  collège  de  Gluny, 
place  Sorbonne  ;  Saint-Benoit  changé 
en  théâtre;  Saint-Gôme ,  où  on  a  ou- 
veit  une  rue. 

.  Plnsîeurs  ordonnances  accordent 
un  suppiément  de  200  fr.  à  l'ccclé- 
siastique  chargé  par  son  évcque  du 
service  du  binage  dans  une  pai'oisse, 
^t  une  pièce  émanée  du  ijiinislère  des 
cultes  explique  que  hiner,  c'est' dire 
une  seconde  messe  d{ins  une  paroisse 
ou  une  succursale  vacante.  Cependant, 
en  dépit  de  l'ordonnance  et  d'une 
^plication  aussi  précise,  on  refuse 
depuis  quelque  temps  d'allouer  celtb 
indemnité  de  200  fr.  aux  prêtres  au- 
torisés à  biner  dans  une  cure ,  qui  est 
^l^êine  dépourvue  dç  vicaire^  en  sorte 
q^e  les  évéques  n'ont  plus  de  iqoyeu 
pour  procurer  les  secours  de  la  reli- 
gion à^  ces  paroisses  pendant  les  va- 
cances, que,  malheureusement,  il 
devient  d'usage  de  prolonger  indéfini- 
nricnt ,  en  refusant  l'agrément  minis- 
tériel auxsujeu  présentés  par  TOrdi- 
i^ûre.  La  position  des  paroisses  qui 
sont  cuves  est  donc  moins  favorable 
que  celle  des  succursales,  où  l'on 
peut  djans  tous  les  cas  pourvoir  aux 
I>esoius  spirituels  des.  ûdèles ,  et  dont 
la  vacance  cesse  d'ailleurs  par  la  seule 
V^wnté  de  l'évéque  Cette  diiTérence 
est  d'autant  moins  juste  et  moins  bien 
vue,  aue  les  cures  sont  généralement 
dans  les  paroisses  plus  fortes.  Ainsi , 
ce  sont  les  paroisses  qui  ont  le  plus  de 
besoins,  auxquelles  on  accorde  moins 
de  secours.  Il  nous  semble  impossible 
de  justifier  cette  erreur  ou  cette  in- 
souciance de  l'aduiiiiistration. 

.    lyj.  l'ardievéque  d'Avignon  vient 
de  ptùÂkt:  «ue  Journée  du  chrétien 


à  l'usage  de  son  diocèse;  Outre  la 
partie  liturgique,  ce  livre  reufcrtne 
des  lectures  nouvelles  pour  chaque 
jour  du  mois ,  lectures  qui  août  au-i 
tant  d'instructions  pratiques  ,  et  un 
choix   de  prières  où  on  a  réuni  ce 
qui  a  paru  de  plus  édifiant -et  de 
plus  utile.    Le  prélat  a  recommandé 
ce  livi-e  h  son  diocèse  par  un  nian* 
dément  du   l"**  juin.  Il  désire  qas 
cette  Journée  du  chrétien  soit  le  nis- 
nuel  de  toutes  les  classes  et  de  tooi 
les  agcs,  qu'il  soit  adopté  dans  les 
écoles  et  dans  les  pension  ^ts,  qu'il 
serve  dans   les   familles  et  qu  U  y 
propage  et  entretienne  la  piété.  Le 
prélat  engage  les  curés  à  répandre , 
autant  qu'il  sera  en  eux  ,  ce  petit  lir> 
vre  ;  il  finit  par  des  avis  pleins  de 
zèle  et  de  charité  qu'il  adresse  à  son 
troupeau. 

Le  conseil  municipal  de  Marseille 
a  décidé  dans  sa  séance  du  8  juin  l'é' 
rectioo  en  succursale  de  la  nouvelle 
église  de  Saint-Josenh  iiùra  muivs. 
Il  a  alloi^  100,000  fr.  par  i^ijiu^és 
de5,ÛOO/r.  pour  sa  «mtritmtion  à]^ 
construction  de  cette  église. 

Le  12  mai  dernier  a  compara  en 
police  correctionnelle ,  à  Tt>ùrs ,  un 
individu  qui  se  dit  ancien  prêtre  de 
la  petite  église,  et  aui  étoit  prévenu 
d'exercice  illégal  de.  la  médecine, 
d'homicide  par  imprudence  et  d'es- 
croquerie par  manœuvres  frauduleu- 
ses. Laurent -Jacques  Sebron,  de- 
iheurant  à  Tours ,  pi'étend  avoir  été 
ordonné  diacre  en  1&18  par  H..  Jor 
seph'Joachimj  coadjnteur  de  M.  de 
Tnémines.  U  dit  que  ses  lettres  de 
prêtrise  lui  ont  été  saisies  dans  un 
f  r icédent  procès ,  et  qu'on  ne  les  lai 
a  pas  i*endues.  Quel  est  ce  Joseph" 
Joachhn^  prétendu  coadjuteur  de 
M.  de  Thémincs?  On  n'en  a  jamais 
ouïpai'ler  ;  on  avoit  bieudit  quelque- 
Ibis  que  M.  de  Tliéminea  avoit  sacré 
un  évéque,  mais  il  y  a  toutes  rak 
soni  de  croire  qva  ç'éloit  un  ttuax 


(  5t9  ) 


bruit ,  Cl  le*  prélreidii  ]»y«  en  «ont 
persuades.  It  leroit  curieui  de  véri~ 
fttt  aï  Ici  leUreeJe  prêtrise  de  Debrou 
nisteDt'  i-ét;tlement  au  tribanal  de 
Tours.  Cetui-ci  dit  que  L'oi-dinalion 
a  eu  lieu  chez  l'abbé  Tiinneaii ,  et 
reçoit  des  secours  de  l'abbé  Beauuier, 
de  Vendante  (I).  Il  a  exercé  comme 
mÎMioniiaii-e  à  Poîiieia ,  pub  à  Lo- 

.  (i)  Le  dioGtr<e  de  Bloît  ett  qq  de  ceui 
oi|  la  patile  égliie  a  en  le  pla*  de  puli- 
saiis.  Bt.  de  ThÉnunes,  ûvéqae  de  ceU« 
ville,  syaulrerasË  sa  dfmission  en  iSoi, 
pEnsicurs  prCtres  lui  restèrent  ■Uachés, 
ent/aolres  MM,  Thoisnier,  Lecoor.  Tar- 
jnean  ,  Beaunicr,  clc.  M.  Tholsnier  Cloil 
curé  de  Saint  -  Martin  de  Vendôme,  et 
avoil£migr6 pendant  la  rËvoInlion.  Lori 
da  coacontal ,  il  fnt  nommé  caré  de  la 
Uaddeine  kVendAme,  cl  il  en  remplit  le* 
fbncliona  ;  maîi  crlte  cure  n'éloil  tfae 
fiuccanale.  Il  crut  qu'on  lui  arail  fait  une 
iujcilicç ,  et  il  se  sépara  de  M.  Bernier, 
qui  alors  éleodo't  la  juridiction  gur  le 
Jéliarlemciil  de  Loir-et-Cher.  11  éloîl  re- 
garda cbmrao  un  des  chefs  du  parti ,  et 
nfonW  il' y  a  quelques  années  ïTen~ 
iïOnië,  oit  II  eiérçoit  dans  une  maison 
{>tTtleiilitré,  mais  ansnde  lontle  mon- 
dp.  fles'parlîsans  lui  fîreiit  nn  pompeni 

H.  [«econr,  rare  de  Cbanvigny  avant  la 
rivolatjon,  aaroilpeot-étre  ansn  reconnu 
M.  Bernier,  uonvel  évéqtie  d'Orl&mi 
■prés  le. concordat  ;  mais  n'en  ayant  pas 
ét6  accueilli  comme  il  l'espéroit,  il  se 
jeta  dans  la  petite  églim,  ety  a  persévéré 
jusqu'ï  la  lia.  11  résidoit  h  Blois,  et  y  est 
piort  l'annÉe  dernière.  M,  Turmeau ,  qui 
ëtoit  assfci  jennc  Ii  l'époque  de  la  révolu- 
^n ,  cl  qui  n'a  été  ordonné  que  depuis , 
tMde  i  la  chapelle  Salnl-Martln ,  près 
Mer,  et  vi^ite  ses  partisans  h  Blois  et 
aux  environs.  M.  Bi?aunict  n'a  été  or- 
donné non  plu»  qne  depuis  la  révolu- 
lion.  11  fut  no^mé  curé  de  Cloye  &  l'ù- 
poqne  du  concordat,  et  a  occupé  celle 
place  plusieurs  années  ;  mais  ensuite  il  sa 

ieta  dans  la  petite  fgllse,  et  essaya  d'y  en- 
relenîr  plusieurs  personnes.  C'est  onjour- 
d^sl  le  plus  exalté  detous.  Il  ne  fait  pas 
came  commune  arec  M.  Tnrmeau  ,  et  no 
rcconniiU.  paa  Pie  VU  comme  pape  lé- 
sUima...  ... 


I  chea.  C'est  d'aîlUur*  un  homiae  fort 
ignorant ,  qui ,  jusqu'en  1824  ,  étoit 
simple  coiHinissionnairc  et  sacristain 
des  dames  Carmélites.  On  uê  conce- 
vroit  pas  iju'on  etît  pu  donner  In 
ordres  k  un  Itomnie  qui  n''a  reçu  au- 
cune éducation,  et  qui,  à  l'audience, 
a  excité  le  rire  par  les  fautes  les  plus 
grosâièi'es  de  langage.  IL  y  a  tout  lieu 
de  croire  qu'il  n'est  point  prêtre. 

Depuis  pluiieura  années  Debrou  , 

fui  a  environ  45  ans,  exerce  la  mô- 
ecine.  On  ne  sait  s'il  y  joint  les 
fonctions  du  ministère  ecclésiastique. 

II  est  traduit  eu  justice  pour  la  qua- 
trième fois.  La  première  fois  il  fut 
condamoéÂLochesÀ  deux  ans  de  pri- 
son, pour  une  quête. Le  ISfevrier  1830 
il  fut  condamné  à  cinq  ans  de  prison 
pour  exercice  ill^al  da  la  médecine, 
et  pour  esci-oquerle.  Le  17  février 
1835,  il  fut  encore  condamné  pour 
avoir  titimpé  de  pauvres  gens  avec 
des  bistoircs  de  diables,  et  à  ce  qu'il 


12  mai  dernier,  Debrou  aSail  cou)pa> 
roiue  une  lésion  de  témoins,  quidi-, 
ient  avoir  été  guéris  par  lui,  maïs  il 
a  causé  dernièremeut  la  mort  dis 
deux  individus ,  Colliuet  et  Rîpault. 
ht  ministère  public  a  soutenu  avct 
foi'ce  la  prévention  ,  et  Debrou  ,  dé- 
claré non  coupable  sur  lecbefd'es^- 
croquetîe ,  mais  coupable  d'homicide 
par  imprudence  et  d'exercice  lllràd 
de  la  médecine,  a  été  condamne  à 
deux  ans  de  prisou,  600  fr.  d'auiendç 
et  cinq  ans  de  surveillance. 


On  sait  que  des  Sceurs  de  Saiat- 
Josepb  venues  du  diocèse  d'Albl  se 
sont  établies  à  Alger.  La  supérieure , 
jnademoiselle  Yialar,  a  dans  ce  pays 
un  frère,  A),  le  baron  Vialar,  qui 
:xploite  piès  de  Rcgabia  uu  grand 
établissement  agricole.  La  aupéj-ieure 
et  aualie  Sœurs  out  ouvert  en  1S35 
un  Loïpice  pour  les  cholériques.  De- 
jiuis  leur  œuvre  a  pris  de  l'extension. 
Des  Eccputs,  gratutu  >ou(  doouéic  1 


plus  de  100' malades,  et  près  de  200 
peliies  filles  y  reçoivent  le  bitiifait 
d'utic  première  cduciiion.  40  ou  ÔO 
peittifli  filles  juives  y  sonl  admises; 
«se  on  deux  l'aniilles  mauresques  out 
iiièuM' confié  leui*s  eufans  aux  Sœurs. 
l«*iii8lruction  religieuse  se  fait  à  part 
pour  les  enfans  tatholiques.  D'autres 
«isiirs  se  sont  embarquées  dernière- 
inenl  sous  la  conduite  de  M.  le  curé 
cjc  Gaillac  pour  augmenter  la  pieuse 
colonie. 


La  paroisse  catholique  de  Morges, 
dans  le  canton  de  Yaud ,  vient  d'être 
constituée  définitivement  par  la  no- 
mination d'un  prêtre  desservant, 
M.  Corboud,  vicaire  à  Yverdun.  Lé 
nombre  des  paroisses  catholiques  dans 
ce  canton  est  ainsi  porté  k  cinq ,  sans 
parler  des  paroisses  catholiques  et 
mixtes  du  district  d'Echallens ,  qui 
sont  reconnues  par  la  constitution. 
Ces  cinq  paroisses ,  qui  sont  tolérées 
en  vertu  de  la  loi  du  2  juin  1810,  sont 
à  Lausanne ,  à  Yevey ,  à  Yverdun  ,  à 
Myon  et  à  Morges.  On  sait  quels  sa- 
crifices ont  fait  les  catholiques  de 
Lausanne  pour  avoir  une  église  à  eux. 


(  5ao  ) 

Laïuanne;  on  y  l'cmarq liera  que  le^ 
p  rotes  tans  ne  regardent  les  paroisses 
catholiques  que  comme  tolérées,  Dite< 
aux  protestans  de  France  qu'ils  ne 
sont  que  tolérés;  ils  prendroieut  cela 
pour  une  injure  ,  et  soutiendroient 
qu'ils  ont  droit  à  une  liberté  et  une 
l^rolection  égales.  Les  protestans  ne 
devroient-ils  pas  user  de  réciprocité 
dans  les  pays  ou  ils  dominent,  et  met- 
tre les  deux  cultes  sur  lin  pied  d'éga- 
lité ?  Cependant  le  gouveruement  du 
canton  de  Yaud  a  toujours  déclaré  ne 
vouloir  rien  donner  pour  les  frais  du 
culte  calhcliquc  ;  la  tolérance  i  donc 
encore  quelques  progrès  à  faire  daos 
ce  canton. 


Les  Etats-Unis  étant  le  pays  dn 
monde  où  les  sectes  sont  le  plus 
multipliées ,  c'est  aussi  celui  où  les 
mariages  mixtes  sont  le  plus  fré- 
quensi.  Il  arrive  quelquefois  que 
malgré  les  défenses  ou  les  recom- 
mandations des  pasteurs,  des  per- 
sonnes foibles  consenfent  â  se  ma- 
rier devant  le  minbtre  d'une  des  in- 


nombrables brandies-  du  protestant 

_  _     tisnic.  Ceux  qui  ont  eu  ce  malheur 

Une  chapélîe  élégante  et  un  presby-  1  «^  ^^'^}  P*"^  «^«nsés  faire  partie  de  la 
tère  ont  été  également  construits  à    congrégation ,  et  s  ils  veulent  y  rcn- 


Yevey.  A  Yverdun  et  à  Nyon ,  des  ter- 
rains sont  achetés  pour  la  même  des- 
tination ,  et  l'on  s'occupe  de  recueillir 
les  fonds  nécessaires  pour  bâtir.  La 
première  pierre  de  la  chapelle  de 
Jîyon  a  été  posée  il  y  a  quelques 
jours.  A  Morges ,  le  culte  catholique 
étoit  exercé  jusqu'ici  par  le  curé  de 
Lausanne  ou  son  vicaire,  dans  un  lo- 
cal pit>visoire  ;  il  est  probable  qu'on 
ne  tardera  pas  à  y  con8truii*e  une 
chapelle.  En  voyant  ainsi  se  former 
dans  les  principales  localités  du  can- 
ton, avec  l'autorisation  du  gouverne- 
ment et  Tassentimeiit  général  des  ha- 
bitans,  des  commiinaut<*8,  composées 
en  grande  partie  d'étrangers,  il  seroit 
difficile  de  nier  les  progrès  de  la  to- 
lérance dans  le  pays. 


trer,  ils  doivent  reconnoitre  publi- 
quement leur  faute ,  ou  s'ils  n'ont 
pas  le  courage  de  faire  cette  répa- 
ration solennelle ,  un  prêtre  la  fait 
en  leur  nom.  Nous  pouvons  affir- 
mer comme  chose  certaine  l'exis- 
tence de  cet  usage,  et  invoquer  sur  ce 
point  les  témoignages  de  tous  ceux 
qui  connoissent  bien  les  Etats-Unis 
et  qui  y  ont  fréquenté  les  églises  ca- 
tholiques. 

POUTIQUE. 

L'influence  de  Luther  commence  h  se 
faire  sentir  jusque  dans  les  actes  ofCciels 
et  les  n^gocialions  diplomatiques  de  notre 
gouvernement.  Voilà  qae  les  O&tlcurs  de 
cour  cherchent  à  se  mettre  en  harmonie 


avec  le  culte  de  la  princesse  Hélène,  en 
Cet  article  est  tiré  de  la  Gaxetie  de  j  prenant  le  ton  du  chef  de  sa  secte  poar 


(521    ) 

mêler  le  nom  de  Jésuâ-Chrisl  aux  chosps 
les  plus  profanes  et  les  plusTnlgaires.  C*cst 
ainsi  que  les  historiographes  qui  accom- 
pagnent le  général  BngeBud  pour  rédiger 
ses  négociations  et  rendre  compte  de  ses 
entrevues  avec  l'émir  Abd-el-Kadcr,  se 
plaisent  à  remarquer  et  5  consigner  dans 
leurs  récits  ofiicieis,  dans  leurs  actes  de 
chancollcrie ,  qne  ce  chef  d'Arabes  res- 
semble beaucoup  an  portrait  que  Ton 
connoit  de  Jésus-Christ  par  la  tradition. 

Nous  ne  savons  si  leur  intention  est  de 
rehausser  Abd  el-Kader,  et  de  lui  faire  un 
compliment  agréable  ;  mais  ce  qu'il  y  a 
de  certain,  c>sl  qu'ils  ne  rehaussent  point 
et  ne  flattent  pas  le  portrait  divin  qui  est 
l'objet  de  cet  indigne  rapprochement. 
Qne  l'Arabe  avec  lequel  ils  négocient  n'en 
soit  pas  plus  fier,  au  surplus,  et  ne  s'en 
fie  pas  davantage  à  eux  pour  cela.  S'il 
étojl  possible  (fu  ils  vissent  en  lui  la  res* 
semblance  qu'ils  lui  prélent,  ce  scroit  une 
ralbon  toute  particulière  pour  qu'ils  ne  se 
fissent  pas  faute  de  lui  manquer  de  foi  et 
do  respect.  Car  noos  ne  connoissons  rien 
qui  soit  en  moindre  recommandation  au- 
près des  hommes  de  juillet  que  celui  au- 
quel Ils  viennent  de  jeter  une  dernière 
dérision»  en  lui  trouvant  quelque  chose 
de  commun  avec  en  chef  d'Arabes. 


Sauf  fa  qualité  des  vertus  d*alofs,  qnt 
étoient  celles  de  92  et  républicaines,  par 
conséquent,  les  autres  paroles  ont  un  sens 
parfaitement  irréprochable,  et  qui  peut 
être  traduit  ainsi  t  Quand  nos  atnés  ne 
seront  plus ,  nons  prendrons  leur  place . 
[)arce  qu'elle  nous  a p[>ar tiendra  de  droit , 
et  que  nous  aurons  cessé  d'être  de  sim-* 
pies  cadets.  Jusque  Ih ,  c'est  à  nos  aînés  à 
garder  ce  qu'ils  ont  ;  nous  nuirons  pas  sur 
leurs  brisées  pour  les  dépouiller  ;  et  noua 
aurons  soin  en  cela  de  ne  pas  prendre 
exemple  sur  des  usurpatrices  telles  qne  les 
reines  d'Espagne  et  de  Portugal.  11  est 
clair  que  cotte  morale  est  bonne ,  et  que 
le  roi  des  Français  a  jtrès-  bien  fait  de  la 
recommander  aux  élèves  de  l'Ecole  de 
Saint  Cyr. 


La  légion  d'aventuriers  que  la  France 
eut  l'honneur  d«  fournir  dans  le  temps  à 
don  Pedro,  pour  son  entreprise  d'usur- 
pation ,  fut  mal  payée  de  son  lèle  ;  et  ce 
qui  réchappa  de  cette  eipédition  noii4 
revint  en  fort  mavais  équipage.  C'étoit, 
-un  spectacle  qui  faisoit  pitié  à  voir;  e^ 
nous  ne  tronvj:^ic:>  moyen  d'en  donnei^ 
l'idée  qu'en  rap;:clunt  une  vieille  chan- 
son, composte  apparemment  pour  une 
circonstance  semblable,  et  dont  nous  ci- 
tions ces  premiers  mots ,  qui  en  disimt 
assez  : 

Un  pied  chaussé  et  l'autre  nu , 
Pauvre  soldat,  d'où  reviens  tu? 

Mais  cela  du  moins  annonçoit  qu'il  en 
revenoit  quelques-uns,  et  que,  pour  avoir 
été  cruellement  battus  par  la  misère,  ils 
n'étoient  pas  tous  morts  en  Portugal.  Kn 
effet,  il  n'y  en  étoit  resté  que  sept  sur  dix. 
U  paroit  que  nous  sommes  encore  tieatt- 
coup  moins  heureux  avec  la  reine  Marie- 
Christine  qu'avec  don  Pedro ,  et  que ,  sur 
les  huit  mille  hommes  de  troupes  aguer- 


A  la  revue  passée  l'autre  jour  à  Ver- 
sailles par  le  roi  des  Français ,  il  adressa 
aux  élèves  de  T  Ecole  militaire  de  Saint- 
Cyr  une  allocution  patriotique,  où  il  fit 
entrer  un  couplet  de  la  Marseillaise,  En 
rendant  compte  de  ce  fait ,  tous  lea  jour- 
uaux,  à  rexception  de  ceux  du  pouvoir, 
font  des  réflexions  critiques  plus  ou  moins 
sévères.  Il  en  est  une  qu'ils  ont  omise ,  et 
que  nons  nous  faisons  un  devoir  de  pla- 
cer ici  po^r  sdoacir  les  leurs  ;  c'est  qne 
Louis -Philippe  a  su  choisir  du  moins 
parmi  les  paroles  de  la  Marseillaise  celles 

qui  peuvent  paroltre  les  plua  innocentes.  1  ries  que  nous  avons  retirées  d'Afiîque 
Cfest  le  couplet  où  il  est  dit  t  pour  les  lui  prêter,  elle  ne  nous  rendra 


Kous  entrerons  dans  la  carrière 
Quand  nos  aines  ne  seront  plus  ; 
Kons  y- trouverons  leur  poussière 
-  Et  i?eicmp!e  de  leurs  vertus.   .. 


rien  dii  tout.  Cette  légion ,  tuée  moraU- 
ment  et  physiquement ,  selon  l'expression 
des  bulletins  ofiicieis,  se  trouve  réunie 
sous  le  commandement  d'un  simple  capi- 


(  aa 

laine,  et  l'éduilc  à  nne  poigoûc  d'hommes 
qui  n'alleDdeut  plus  qu*ouo  rencontre 
|K)Dr  périr  jusqu'au  dernier. 

Encore  n'est-ce  pas  tout  ce  qoe  nous 
coûtent  nos  complaisances  et  notre  par- 
tialité pour  les  deux  usurpations  d'Ëq»- 
Çne  et  de  Portugal  Par  l'effet  de  ces  mar- 
chés révolution  naîreSj  nous  avons  perdu 
dans  l'expédition  de  Gonstantinc,  un  an- 
Ire  corps  d'srmée,  qui  a  probablement 
payé  rimpnideoce  qu'on  avoil  commise 
en  dégarnissant  nos  possessions  d'Afri- 
que de  huit  mille  bommes  de  bonnes 
bronpes,  pour  en  gratîGcr  la  reine  Marie- 
Cbristine,  an  Heu  de  les  avoir  fait  servir 
au  succès  de  l'entreprise  qui  a  si  malfaeu- 
veusement  échoué,  l'automne  demier,^ 
faute  de  forces  suffisantes.  Dieai-enilledu 
moins  que  tout  cela  puisse  nous  dégoûter 
un  peu  de  nos  sympathies  et  de  notre 
obligeance  pour  les  usurpations  ! 


Les  souffrances  du  commerce  et  de 
Flhdustrie,  les  faillîtes  qui  se  déclarent 
de  tous  côtés-,  tombent  assez  mal  à  pro- 
pos au  milieu  des  réjouissances  et  des 
llHes.  Mais  les  journaux  du  gotf  verncraent 
Ont  trouvé  un  moyen  asscs  ingénieux 
pour  dissiper  les  tristesses  de  ce  con- 
traste ;  c^étoit  de  chercher  dans  leurs  sou- 
venirs historiques  d'autres  époques  aussi 
calamiteuscs  que  celle-ci,  et  de  consoler 
la  France  de  ses  malheurs  préaens ,  par 
des  ôbmparaisons  et  des  rapprochemens 
de  malbours  passés.  Il  leur  semble  appa- 
remment que  cela  doit  i'empécber  de  sen- 
tir son  mal. 

Si  vous  leur  parles  d*un  mois  où  cin- 
qtlltfite  cinq  banqueroutes  viennent  fon«> 
^re  sur  le  commerce  de  Paris,  ils  vous 
retrouvent  tout  de  suite  QA  àtitré  mois  où 
presque  la  même  chose  est  arrivée  ;  et  il 
n'y  parolt  plus.  Si  vous  vous  eifrayei  des 
fuites  que  peuvent  avoir  pour  les  biens  de 
la 'terre  le  dérangement  dps  saisons,  l'in- 
clémence du  temps  et  les  inondations,  ils 
ont  d'anciennes  tables  météorologiques 
toutes  proies  à  vous  opposer,  pour  vous 
etppôcher  de  \àus  plaindre ,  et  poojt  vous 


i) 

prouver  que  ce  qui  arrive  n'est  rien  en 
comparaison  du  déloge  universel. 

Enfin ,  pour  achever  de  vous  felrmer  la 
lK>ucbe  et  de  vous  consoler,  les  mêmes 
journaux  ont  le  bonheur  d*avoir  à  voas 
apprendre  dans  ce  moment  qne  la  Nou- 
velle-Orléans se  trouve  écrasée  d'un  mil-  i 
liard  de  pertes  ;  que  les  États-IInis  éproa-  1 
vent  one  crise  commerciale  comme  ja- 
mais on  n'en  a  vu  ;  qu'en  Angleterre  ou 
ne  compte  pas  moins  de  cent  grandes 
maisons  de  banque  qui  menacent  ruine , 
et  mille  manufactures  qui  sont  à  bas.  Si 
donc,  avec  cela,  vous  ne  dlnex  pas  de  bon 
appétit  aux  galas  de  Fontainebleau,  de 
Yersailles  et  de  Paris  ;  si  vous  ne  daoscz 
pas  de  bon  cceur  aux  îèies des  Toileries, 
cesl  que  vous  avex  Tesprit  mal  fait,  ba 
que  vous  ne  savei  pas  Vous  rappeler  les 
autres  époques  de  souffrance  publique  et 
de  mauvais  temps. 


PAnis,  14  JUIN. 

Le  collège  du  quatrième  arrondisse- 
:  ment  électoral  de  Vauckise  est  convoqué 
à  Apt  pour  le  8  juillet  procbain ,  k  i'efiWt 
d'élire  un  député  en  ti^mplacement  de 
M.  Moltet,  nommé- procureur-général  i 
la  cour  royale  d'Orléans. 

—  Une  ordonnance  du  la  nomme  pré- 
sident du  tribunal  de  première  instance 
de  Castres,  Al.  Miqnel;  procureur  dn  roi 
dans  la  même  ville,  M.  Fort;  procureur 
dn  roi  du  roi  à  Saint-Girons^  M*  Marion  ; 
juge  an  tribunal  de  première  instance  de 
Florac,  M.  Chevalier;  juge  à  Civny, 
M.  Joase;  juge  à  Saint-Flour, -M;-  Loge- 
rotte  ;  juge  à  Apt,  II.  Reynand. 

—  Louis- Phifippe  et  sa  famille  sont 
revenus  hier  soir  aux  Tuileries.    .. 

—  Une  circulaire  dn  ministre  de  la 
guerre  à  MM.  les  préfets  annonce  que, 
par  suite  d'un  changement  dans  le  mode 
d'examen  pour  l'admission  anr  Ecoles 
polytechnique  et  spéciale- mi titaire,  une 
nouvelle  désignation  des  villes  dexamen 
sera  publiée  en  juillet» 

—  M.  le  comte  de  Pahlen ,  ambassa- 
deur de  Russie  »  ddii  ptriî^  eprèside- 


(  5»3) 

nain  pOBr  Mer  prendre  i»  ««u  .de 
Caibbad. 

—  Lonii  Philippe,  par  ordonnance  de 
ce  joor ,  vicQl  d'a{jpliqacr  l'anuiûlie  ï 
U.  d*B3ussei ,  aocien  miDÙtre. 

—  U,  Gi'elch,  l'un  dcs.publîcîstei  de 
la  Iliusie ,  est  arriva:  i  Paru,  Lei  uns  di- 
lent  qu'il  GSl  venu  avec  une  tniation  di- 
plomaliqoe ,  et  les  aaltet  que  son  voyage 
n'est  que  lilléraire. 

—  Les  tribnnaus  vaquent  anjoaid'buî, 
è  l'occauon  dei  TClcs  de  la  ville. 

,  —  La  Bonne  est  aujoDrd'boi  fenn£e. 

—  En  aoBonçant  qu'an  traité  vcooit 
d'iCIré  conclu  entre  le  général  Bugeandet 
l'ëaiir  Abctel-Kadcr,  le  journal  semi-of- 
GcicI  du  agir  a  ausai  publié  par  ordre  mi- 
piitfricl  un  inlcrniinable  récit  >ur  l'eii- 
tre\ue  des  patlics  conlraclantea.  C'eilà 
Irais  liuues  environ  du  camp  du  géafNl 
français,  et  ï  sept  du  c«inp  de  l'émir  que 
le  rendei-voui  fut  fiié.  Le  général  Bn- 
goaux  arriva  exactement,  mais  t'émir  K 
fit  attendre;  pour  eu  fiuir  le  général  Bu- 
gçaad  marcha  eo  avant,  Gt  une  halte, 
marcha  encore,  et  s'arrCta  de  noaveau. 
Cbaque  foia  des  Arabes  venoicut  lui  an- 
noncer Farrivéed'Ab-el  Kider,  quitta  dé- 
finitive ne  se  préscntoil  pas.  Ce  n'eslqu'à 
la  iroisitme  narchi:  que  le  général  fran- 
çais le  rencontra. 

BioB  que  U  CluirU  lU  iSSa  diie  qu'on 
BO  peut  faire  connoilre  dès  k  présent  les 
elaosea  da  traité,  on  voit  dans  le  récit 
cja'ella  paiilio  qoc  l'éniir  va  jouir  d'une 
plus  grande  puissance  qu'avant. 
.  Le  réck  boursoafSé  dont  ncua  bous 
atCMponti  repréèeote  le  génCral  Bogetuid 
agissant  fort  cavalièrement  avec  Abd-eU 
KtdeF,  tans  doute  poor  monlrei  ta  diflë- 
nace  qui  eiike  entre  la  pnitsavce  do  cet 
arabe  et  fat  poovoie  peia^nilié  dans 
U  fiugeand;  mais  ao»  devons  direavec 
le  récit,  qne  l'émir  n'a.  pas  pan  y  faire 
paada  aUenliou,  cl  qae  plus  d'une  lois 
il  a  regardé  le  représentant  da  gouverne' 
inml  fnnçaia  fort  d^ihignensement. 
LoEsqne  U.  Bngcaiid  lot  a  demandé  s'il 
amit  ordonné,  de  rétablir  les  relations 
1.  i  Alger,  et  aiUonr.du  a^- 


Irci  vilk*;  il  lui  a  répondu  qu'il  ne  le  fe- 
roit  que  lorsqu'il  seroil  maître  de  Tleni' 
cm.  Si  tu  ne  ma  rends  p»i  Tleineen 
comme  tu  t'jr  et  engagé,  a-t-tl  ajouté,  Jd 
ne  ToU  pat  la  nécessité  de  faire  ta  paii  ; 
ce  ne  sera  qu'une  trtve.  —  M.  Bugcaud 
lai  a;ant  observé  que  celle  Irtve  pbndant 
laquelle  il  ne  ponrroïl  pas  brbler  ses 
moissons  lui  serait  avantagent,  Fémir 
lui  répandit  i  •  Tu  peux  les  détruire,  cela 
nous  est  égal;  el  api^  la  paix,  je  le  per- 
mettrai, sî  tu  le  veui,  de  brûler  tout  co 
que  In  pourras;  les  Arabes  ne  manque- 
ront jamaisde  grains.» 

—  D'aprËs  une  lettre  de  Uaneille , 
Abd-elKsdei  reconnott  la  sonversinelâ 
de  la  France  en  Afrique  et  s'interdit  de 
céder  aucune  portion  du  liUoral  \  uue 
puissance  quelconque  sans  le  consente- 
ment de  la  France,  qui  se  rf'serve,  dans 
h  province  d'Alger,  la  plaine  de  Uîlidja. 
et  auprès  d'Oran  direrscs  plaines.  Le 
commerce  des  sujets  de  l'émir  ne  se  fera 
qne  par  les  ports  occupés  par  les  Fran- 
çais. L'émir  paiera  les  dommages  faila 
aux  propriétés  des  ÏVançais,  el  fooroira 
celle  année  3o,ooo  fanéges  de  froment^ 
(mesure  d'Ûran],  3o,dod  mesures  ^ngo, 
et  5,ouo  bœufs. 

—  La  Gaitttt  dei  Tribunaux  annonce 
que  des  invîigtici:^  pour  h  fêle  da  Ver- 
sailles n'ont  OSO  envojôes  aui  membre* 
Je:  ta  cour  d^  ciisïaLioi)  cl  de  ta  cour 
rc/ale  que  iur  leurs  r4damalicni ,  et  la 
veille  de  la  f«te. 

—  Le  Mct$iig«r  publie  la  liste  des  dé- 
putas qui  n'ont  pas  éti  invités  k  \*ersaîlli¥, 
quoique  préseos  i,  Paria.  Nous  y  trouvons 
CD  tout  liei(to-i^  noms.  Il  est  iuutile  da 
dire  que  MU.  de  fîti-James,  BerTv^r, 
Uennequin,  de  LabcNilie,  Valeli.^  Uesber- 
nieaux,  Du^abd  et  plusi^riaulreidépU' 
ijjs  aussi  du  cAté  d.'.oit ,  igurent  an  nom* 
brc  de  cent  qui  n'ont  pas  été  invités. 

— Le  Uewigtr  elle  onie  députés  invi- 
tas qui  n'ont  pas  quitté  Paris.  MM.  Arago^ 
Bomarçay  cLLalLUe  aont  de  ce  itombre. 

—  H.  Laurence,  membre  de  ta  cham- 
bre des  députCs,  ancien  procBrnr^éné' 


(  5tt4 

rai  à  Mgrr,  osl  nominu  membre  de  la 
L/gion- d'Honneur. 

—  M.  Oarnier,  juge  de  paix  du  cio- 
quibme  arroiidisseinent,  viciil  d*6lre  aussi 
nommé  chevalier  de  la  Légion  -  d'Hon- 
neur. 

—  ^ous  lisons  dans  un  journal  du  ma- 
lin :  «  Après  la  bataille  d'Auslerlili,  l'em- 
|)ereur  donna  douze  croix  à  l'armée  ;  on 
en  a  disUribuô  quatorze  ceni  cinquante 
à  l'occasion  do  mariage  du  duc  d'Or- 
léans. » 

—  M.  Faure,  ancien  membre  du  tribu- 
nal, l'un  des  rédacteurs  du  Code  civil  et 
membre  de  la  cour  de  cassation,  est  mort 
hier  matin  à  T&ge  de  soixante-dix-scpl 
ans.  An  moment  où  il  se  disposoit  ï  se 
rendre  à  f  audience,  il  a  été  atteint  d*une 
attaque  d'apoplexie. 

—  Le  tribunal  correctionnel  a  jugé 
encore  hier  une  affaire  d'association  illi- 
cite. Trois  ouvriers  tailleurs  ont  été  con- 
damnés chacun  h  six  jours  de  prison  seu- 
lement ,  le  tribunal  ayant  admis  des  cir- 
constances atténuantes. 

—  M.  Pélissonnier,  voltigeur  du  qua- 
trième bataillon  de  la  quatrième  légion , 
allant  reconnoitaè  vue  patr6«ille  dans  la 
finit  du  4  au  5,  au  poste  de  la  maire  ,  a 
fait  une  chute,  et  par  suite  a  eu  une  jambe 
<^assée. 

■  — Le  cours  de  M.  Saint-Marc  Girar» 
din  a  été  dernièrement  troublé.  Pendant 
le  semestre  d'hiver,  le  professeur  fait 
sa  leçon  dans  le  grand  amphithéâtre, 
et  pendant  le  semestre'  d'été,  dit  le 
Jimmal  dei  Débats,  il  fait  sa  leçon  dans 
un  amphithé&tre  plus  petit,  et  moins  fa- 
tigant pour  luL  Une  centaine  de  persoa- 
Des  qui  ne  ponvoieni  entrer  firent  do 
bruit  à  la  porte,  et  forcèrent  M.  Saint- 
MarcGirardîn  à  renvoyer  sa  leçon  h  un 
autre  jour.  Quand  il  a  paru  dans  la  cour, 
de  nombreux  sifUcts  se  sont  fait  en- 
tendre. 

—  Un  fabricant  de  gants  va  quitter 
Paris  pour  aller  établir  une  fabrique  à 
^aint-Pétersbourg.  L'empereur  de  Russie 
so  charge  des  frais  de  voyage  et  de  pre- 
wier  éUbliâ^cmeiiU 


) 

—  I.c  profit  de  police  vient  de  publier 
de  nouveau  l'ordonnance  de  police  con- 
cernant les  chiens  qui ,  circulant  snr  It 
voie  publique,  doivent  être  mnseléi  et 
porter  un  collier  indiquant  le  nom  et  l'a- 
dresse de  lenrs  propriétaires.  Dans  Tioté* 
rieur  des  boutiques,  ils  seront  oassi  mu- 
selés. Un  avis  du  consdl  de  saltibrité,  an- 
nexé Il  l'ordonnance  précitée ,  indique  II 
cautérisation  immédiate  en  cal  do  mor- 
sure par  un  chien  soupçonné  d'hydro- 
phobie. 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reça 
les  1 1  et  13  une  somme  de  47^,6 14  fr. , 
et  remboursé  557,000  fr. 

—  La  statue  colossale  de  Lonis-Plit- 
lippe  jurant  la  charte  de  i83o,  par 
M.  Jacquot,  a  été  portée  h  la  chambre 
des  députés. 

—  Un  journal  prétend  qu'on  va  éclai- 
rer le  jardin  des  Tnilerios  eu  gaz,  et  qu*ou 
ne  fermera  alors  les  grilles  qu'à  onxe 
heures  du  soir. 

—  nier  soir  un  violent  orage  a  éclaté 
sur  Paris.  Il  n'a  pas,  heureusement ,  oc- 
casionné de  désastres. 

—  Les  grandes  eaui|  de.  Saint- Clouf^. 
joueront  le  18. 


NOUVELLES   DES  PROVINCES. 

Le  Courrier  FramçaU  ayant  annoncé 
que  la  voiture  de  Gouloromiers  «voit 
versé  dans  un  ravin  bordant  la  montagne 
de  Saint-Denis-dn-Port ,  dément  aujour- 
d'hui cette  nouvelle. 

-T-  M.  Boudent ,  receveur  des  finances 
à  Avranches ,  est  nommé  chevalier  de  la 
Légion- d'Honneur. 

—  Nous  lisons  dans  Vlhrminê  du  i3 
qu'aux  portes  de  Nantes,  comme  au  bout 
du  département,  les  royalistes  obtien- 
nent de  nombreux  succès  dans  les  élec- 
tions municipales. 

—  Le  nommé  Bodenès,  pécheur  de  la 
commune  de  Plongnemeau ,  condaniné  à 
la  prison  par  le  tribunal  civil  de  Brest,  poar 
soustraction  d'objets  naufragés,  alla  de- 
mander dernièrement  au  procoreardu  roi 
la  pemdssion  de  mettra  «m  afiffvia«  pUut. 


-^Comment,  ù  Tolrc  place  ?  —Dame,  oui  : 
loot  le  monde  m'assure  à  Plouguerneau 
que  ça  te  peul  ;  et  comme  j'ai  li-onvé  un 
remplaçant  moyennant  vingt  sons  par 
jonr,  il  ne  faut  pins  que  votre  consente- 
nient  — Bodenèss'est  retiré  fort  mécon- 
tent de  la  loi  qui  se  refnsoit  à  la  ratifica- 
tion dé  son  singnlibr  traité. 

—^  Le  Cenêeur  ée  Lyon  annonce  que 
son  numéro  du  8  a  été  saisi. 

—  Le  Courrier  de  Lyon  dn  1 1  juin  an- 
nonce qne  le  préfet  du  Rhône  se  rend  à 
Paris  pour  concerter  avec  le  gonveme- 
mcnt  les'  moyens  qu*il  y  aura  à  prendre 
pour  foamir  des  travaux  aux  onvriers 
valides,  si  la  crise  commerciale  ne  dimi- 
nnoit  pas  avant  l'hiver. 

— D'après  le  Réparateur^  les  vives  crain- 
tes que  le  commerce  de  Jijon ,  déjà  fort 
maltraité,  avoit  conçues  au  sujet  de  la 
maison  W de  Paris,  ont  été  dissi- 
pées par  une  dépêche  télégraphique  an- 
nonçant que  cette  maison  de  banque  al- 
loit  pouvoir  arranger  ses  affaires  au  moyen 
de  souscriptions  ouvertes  dans  le  haut 
commerce  et  d'une  avance  de  trois  mil- 
lions faîte  par  la  tanqoe. 

—  M.  le  comte  de  Treyve ,  ancien  of- 
ficier an  régiment  de  Rouergne,  et  che- 
valier de  Saint-Louis,  est  décédé  le  8 
clans  son  château  de  Lâchai ,  prés  Saint- 
Chamond  (Rhône). 

Une  faillite  de  plusieurs  centaines 

de  mille  francs  a  jeté  le  trouble  sur  la 
place  de  Grenoble.  Le  failli,  qu'on  ac- 
cuse de  banqueroute  frauduleuse ,  a  été 
arrêté  à  Genève. 

Le  maire  de  Montbrison  vient  de 

pnblier  un  arrêté  qui  interdit  la  mendi- 
cité à  Montbrison ,  à  compter  du  i*'  no- 
TCmbre  1857.  Nous  espérons  qne  les  mal-- 
heareux  seront  alors  secourus  à  domicile. 

—  La  Gazette  da  Baê'Lunguedoe  an* 
nonce  que,  sur  i4  nominations  de  con- 
«eiHera  municipaux  à  Alais  (Gard),  9  des 
candidats  portés  par  les  électeurs  de 
droite  ont  été  réélus. 

—  Le  conseil  de  guerre  de  Alarseille 
nt  iTaftemblera  qne  le  «G  pour  juger  le 


(  525  ) 

général  de  Rigny,  qui  sera  défendu  par 
M.  Philippe  Do  pin. 

—  M.  Thiers  est  arrivé  &  Aix  le  7.  U 
va  s'embarquer  à  Marseille  pour  l'Italie , 
sur  un  bateau  à  vapeur  de  l'état 

—  Le  préfet  des  Bouchesdn-Rhône  , 
M.  de  Lacoste ,  est  allé  à  Aix  pour  faire 
une  visite  &  M.  Thiers. 

—  Le  grand  mur  d'enceinte  autour  de 
Marseille ,  surnommé  la  muraille  de  la 
Chine,  n'est  point  un  projet  abandonné; 
des  ingénieurs  s'occupent  en  ce  moment 
du  nivellement  des  terrains. 

—  Dans  soii  audience  du  s6  mai,  la 
cocfr  royale  de  Toulouse ,  réunie  en  au- 
dience solennelle,  a  décidé,  en  infirmant 
un  jugement  du  tribunal  deMontauban, 
que  la  femme  d'un  individu  condamné  à 
une  peine  entraînant  la  mort  civile  pou- 
voit  se  remarier. 


BXTÉBIEUR. 

NOUVELLES  D'SSPAOlfE. 

—  Pendant  que  les  troupes  royalistes 
prennent  chaque  jour  du  terrain  et  se 
grossissent ,  de  nombreux  partisans ,  Ic^ 
cortès  s'occbpcnt  à  Madrid  de  la  nouvelle 
constitution.  Don  Pedro  Acuna ,  dépnté 
de  Jaen  et  président  de  la  commission 
chargée  de  présenter  à  l'acceplalion  de  la 
régente  l'œuvre  incomparable  de  la  cham- 
bre ,  a  prononcé  un  discours  rempli  de 
ces  faussetés  familières  aux  révolutions, 
et  dont  le  but  est  d'^arer  les  peuples. 
^'ons  en  citerons  un  passage  :  «  Madame, 
chargé  par  les  cortèi  de  l'honcrable  et 
agréable  mission  de  vous  présenter  un 
respectueux  message  avec  la  constitution 
politique  de  la  monarchie  espagnole  pour 
solliciter  votre  ratification,  à  titre  de  ré« 
gente  du  royaume  an  nom  de  votre  aii« 
gusle  fille,  notre  reine  légitime,  dona  Isa* 
belle  II,  nons  avons  la  satisfaction  ineom* 
parable  de  donner  à  l'Europe  cette  nou* 
velle  preuve  des  sympathies  également 
vives  des  Espagnols  pour  la  liberté  et 
pour  la  gloire ,  de  leur  affection  sincère 
ainsi  que  de  leur  dévoûment  étemel  ponr 
leurs  exocllens  monarques.  • 


'(  Sa6  ) 

II  èsl  des  sympalhier  bien  anlrcmenl  qu'il  marché  en  pleine  séenrîCé.  En  effet, 
\ives,  bien  autrcmcnl  vraies  qne  ces  sym-  ,  li  ponlîon  des  tfdapes  do  Fa  reine  à  A^ 
palhies  révolnlionnaires,  traîtres  et  mon-  besa  prouve  qu'on  se  tient  en  obwrvation 
aongères;  ce  sont  celles  qne  les  popufa-  '  et  qu'on  fc  k)onie  à  couvrir  L6rida  et  Bâ- 
tions font  éclaler  sur  le  passage  de  leur    laguer.  > 


-  —  La  légion  anxilioire  anglaise  doot , 
an  commencement  de  la  guerre  «  on  éle^ 
voit  le  nombre  à  pins  de  ià,000,eitt 
maîlenani  réduite  à  i.aoo  hommes  dé- 


cou  ragôs. 


roi  légitime,  et  qu  elles  appuient  sar  une 
admirable  bravoure. 

—  Le  Moniteur  pnbllc  anjoiuxlbni  la 
dépêche  télégraphique  suivante  de  Nar- 
bonne,  le  i3  jnini o — 

«  l/î  6,  les  Navtrraîs  éloienl  à  Estopa-  »  —  i^  Vémorial  BordeUiê  dîjtquo  la  lé- 
fiam  (trois  lieues  de  Tamarîte),  ayant  gîon  étrangère  fournie  par  le  gouverne» 
laissé  beaucoup  de  blessés  à  Ayer.  Une  ,  ment  français  à  U  révolution  ^le  Madrid 
division  de  la  reine  éloît  ?»  Albeda.  à  nric  j  ne  compte  plus  que  700  hommes ,  qui 
Hcoe  de  Tamarite.  Le  10 ,  la  Seu  tfUrgel  ont  demandé  à  quitter  le  service, 
n'étoit  pas  menacée. 

»  On  écrit  de  Valence,  le  3,  que  Cabrera 
a  passé  rebre  à  Caspë ,  a\-cc  5  ï  6,000 
hommes.  Serrador  étoîl  à  San-Martro, 
cl  le  Frayle  dans  les  environs  de  Va- 
leuce.  » 

L'armée  cM'liste  qui  6toit  à  Ager  ou 
Ayer,  en  Catalogne,  seroit  revenue  sur 


ses  pas  en  Aragon ,  après  avoir  mis  ses 


Le  roi  d'Angleterre  est  fonjotfl^  fort 
malade.  Les  bulletîm  que  publient  ses 
médecins  deviennent  de  plus  en  plus  in- 
qniétans« 

'  —  La  mbtTort  de  M.  Rœbqclc  tendante 
k  la  formation  de  la  charmbre  dos  com- 
munes en  comité  sur  la  situation  actuelle 


blessés  en  sûre  é  dans  celle  vflK  et  laissé  ,  ^^  ,^  J^^^^^  ^^^^^^  ^^  ^^^  ^^  ^,^^9j 
une  ayant-garde. 


—  D*après  tMîs  dépêche»  qne  donne 
le  journal  du  soir,  Oraax)ccupoit  le  9  Ta- 
marite ;  Ëspartero  est  arrivé  le  10  à  Lé- 
rki ,  qu'il  a  trouvé  désert  ;  l'expédition 
carliste  est  en  -Catalogne  ;  on  craignoit  le 
xo  à  Saragosse  l'approche  de  Cabrera  ; 
don  Carlos  étoit  à  Alas;  enfin,  une 
^ande  partie  des  prisonniers  ont  pris  du 
service  dans  les  bandes  carlistes. 

—  Le  Journal  de»  DékëU  continue  à  se 
plaindre  des  cfaristinos  1  c  L'armée  eipé^ 
dttionnaire  de  don  Carlos  est  présente* 
ment  en  Catak^e.  Puisque  les  généraux 
de  la  reine  n*ont  pa  l'arrêter  à  Huesca,  on 
l'attaquer  dans  Barfaastro  •  ni  lui  disputer 
h  passage  de  la  Cinca,  bien  qu'ils  aient 
en  hait  Jours  pour  se  concentrer  et  com« 
biner  leurs  opérations ,  il  n'est  pas  à  croire 
Ifu'ils  essaient  maintenant  de  disputer  à 
cette  armée  les  rives  de  la  Sègre.  Don 
Carlos,  prenant  sa  rontepar  Momegaste 
et  Estopanam ,  au  lieu  de  remonter  an 
nord  jasqa'à  Bfnjivtnpe,  oa  doit  ctoin 


'd'Irlande   ordonnée  par  239  membres 
contre  14.  ^'\  '' 

—  Le  10  ,  la  chambre  deâ  communes 
s'est  occupée  du  bill  des  corporations 
municipales  d'Angleterre,  amendé  par 
la  chambre  des  tord^.  Le  premier  amen- 
dement a  été  adopté.  La  chambre  a  en« 
snite  nommé  une  commission  qui  devra 
expliquer  aux  lords  les  motifs  qui  empê* 
cfaent  les  communes  d^adopler  certains 
amen  démens. 

—  Le  comte  de.  Rntler  est  poursuivi 
à  Londres  pour  avoir  tenu  une  maison 
de  jen  et  ruiné  beaucoup  de  jennea  gens 
de  famille. 

^-  Les  nouvelles  de  Lisbonne  da  5i 
nous  apprennent  qne  la  reine  dona  Ma* 
ria  n'a  pu  encore  trouver  na  nouveau 
cabinet. 

^  On  écrit  do  Saint-PéterrfMNRg,  k 
3i  mai,  qne  1»  ooar  impériale  réside  ac- 
tuellement à  Jarskoesela  L'empereur  sa 
rend  tous  les  jours  à  Séinl-Pétcrsboarg 
ponc  k»  afi^dffM  publîqMi^  Sa  Mnjeilé 


(5î7) 


Jajt  partir  an  mois  tVaoùl  pottr  les  pio- 
Tincei  de  II  NouTelle-Hiuiio  et  iu  Can- 

—  Les  correspondances  de  Washing- 
ton aanoneenl  que  la  banqne  de  la  mé- 
tropole,  établie  &  PfaiUdelphje,  et  cells 
de  Washington,  onl  élË  forcées  de  sus- 
pendre leurs  paiemcDS  cq  espèces, 

—  La  crise  commerEisIe  qni  désole  les 
Etala  Unisa  décidé  le  nouveau  président. 
M.  V«a  Baren .  à  (vaocer  la  convocation 
du  congrès ,  qu'il  a ,  par  nno  proclama- 
tion da  i5  mai.liiée  an  4  septembre. 

—  OaVdûiashGauiUdtNtv-rofck 
dii  17  mai  que  des  placards  mceodiaires 
ont  été  affichés  i  Philadelphie,  le  i4. 
pour  cictter  le  peuple  an  pillage.  Le  len- 
demain ragitaliou  a  été  si  vivo  el  tes  at- 
troupemens  si  nombreux,  que  l'ona  craint 
((Ue  les  banques  ne  Tussent  pillées.  On  a 
fié  obligé  de  faire  manceuTrcr  la  tronpe 
dans  les  rues  pour  prévenir  des  désastrus. 

—  L'ÀbeiUe  de  la  Nouvelle -Orléans 
parle  d'un  violent  incendie  qui  «  éclaté , 
le  8  ami,  dans  celle  ville,  et  détruit 
4o  maisoiie.  Celte  fenille  dit  que  les  nom- 
breux incendies  qui  ont  eu  lien  d^ui^ 
quelqne  temps  doivent  élrc  attribués  &  la 
malveillance. 


ÇHÀUBBE  DES  DËPITIÉS. 

(Préu|JeDce  de  M.  Dnpin.) 

■  Sianet  da  l'Sjaîn, 

M.  Dopin  monte  an  fauteuil  &  midi  el 
demi.  H.  Mathieu  dépose  le  rapport  da 

Kojet  sur  Le  chemin  de  fer  de  Pariait 
luen,  an  Havre  el  à  Dieppe. 
L'ordre  du  jour  est  la  suite  de  la  dU- 
cnsslon  des  deux  projets  sur  l'améliora- 
tion des  rivières.  La  chambre  a  adopté 
lundi  les  deax  premiers  articles  du  pre- 
niez projet.  L'article  3  eU  volé  avec  utie 
rédnclion  proposée  par  la  commlssian. 
Au  lieu  de  i8>7Qo,aoofi'.>  ifi.fiov.ooo  fr. 
sont  aObctés  h  rétablissement  da  deux  ca- 
naux latéraux  a  la  Marne.  L'art  4  à^  i» 
commisiion  affectant  une  somme  de 
5,170,000  Tr,  k  l'améliontion  de  la  na- 


vigation do  ta  Seine,  est  aussi  voté.  La 
chambre  vote  ensuite  les  ariicles,5.  G,  7, 
8,  9,  10,  II,  13  et  dernier.  Ces  articica 
aFTecIent  diverses  sommes  à  l'améliora- 
lion  de  l'Yonne,  de  la  Charente,  de  Ik 
[tordognc,  du  Tarn,  du  Lot,  ainsi  qu'k 
l'amélioration  de  plusieun  canaux,  L  ar- 
llcle  19  et  dernier  porte  qu'il  sera  pourvu 
ini  dépenses  autorisées  par  la  présente 
loi  au  moyen  dn  fonds  extraordinaire 
créé  pour  les  travaux  publics.  Le  scrutin 
sur  l'ensemble  a  pour  résultat  l'adoption 
"  bonles  hlanchcsconlre43  oou-. 
\B.  La  chambre  consultée  décide 
([n'ello  tiendra  séance  malgré  les  fêtes 
données  par  la  villa. 

Stanndu  x^juin. 

M.  Cunin  Gridaine  onvre  la  séanct  h 
midi  el  demi. 

M.Larabîl  demande  ^ajoumerau com- 
mencement de  la  prochaine  session  sa 
proposition  qui  a  pour  bnt  le  paiement 
des  retenues  faites  aux  membres  de  ta 
Légion-d'IIonncDr.  H.  Larabit  désire  que 
«67  pétiltons  relatives  à  n  proposition 
iotent  aussi  ^oainéet  cl  renvoyées  h  la 
future  commission. 

H,  Dnpin  observe  qnc  le  régtemenl 
porte  que  les  pétitions  qui  ne  sont  pat 
rapportées  dans  le  coure  de  ta  sesùon  se- 
ront considérée«cQ[nnie  non  avenues. 

L'ordre  da  Jour  est  la  discussion  dn 
«econd  projet  relatif  à  l'amélioration  des 
fiïièrei. 

Vois  nombrenseï  :  Nous  ne  sommes 
pai  en  nombre. 

Anlrta  voix  :'L'appcl  nooainal. 

Une  voii  1  U.  Dupia  lui-même  ni  ab- 

LE  PBÉsinENT.  Il  a  été  obligé  do  se 
rendre  i  la  cour  de  cassation. 

La  même  voix  :  Il  n'y  a  pas  d'an- 
dience. 

LE  PBiamENT.  Il  est  an  convoi  de 
M,  Faute. 

Voix  diverses  :  L'appel  nominal. 

On  y  procède  ;  ion  remarqne  q«« 
beaucoup  de  députés  qui  ont  ripondn 
quittent  la  salle. 

Plusieurs  députés. demandent  qoe  l« 
séance  soit  renvoyée  i  demain. 

L'appel  nominal  terminé,  la  président 
annonce  qu'il  n'y  tt  que  aaS  membres 


(  5a8  1 

lou-    dans  le»  cho«»  spîritnclle*.  î^n  trtTsll 

Isera  utile aiiijeuncsfcclûïiaslinoes  ansii 

Le'l"aTliclo.qnî««:or(iei9.8oo,ooof.    bien  qu'Uoiis  les prûires.  cl  les  pasleori 


Pluîitnrs  »Oii 
jorir; 


laSaônP,  esl  adopf'.  I.a  chambre  vote  \  ^J^f  i^or»  instriiclions.  Le  Islin ,  sans 
»lissi   les  aulros   arlirlcs  du  projcl.   Le  !  ji^e  df,,K,nrïn  iTtlÉgancc.  est  cepcndsnl 
«erotinstirre^scmbleaiiwurrésullalla-  , 
doplîon  par  ai8  boules  bliucbej  conlre 

Aa  boules  noires. 

" ».mm*>   ■    

INSTlTltlO   CLKKICUKtM, 

pnr  U  Pire  Ki-onit. 
Jean-Michel  Kronst,  jésoile.  fui  pro- 
frtseur  de  Ibéologie  à  Slrasbonrg.  coopi- 
raleur  au  iournal  de  Trévont,  cl  coo- 
fe&Kur  de  Mesdames  filles  de  lyiui»  XV. 
U  mourat  en  1 770  îi  Brnmpt ,  en  Alsace. 
11  est  aiileor  de  l'fai.'i'afto  eltricoram  cl  1 
dune  Betraitt  de  bail  joors  pour  les  ec- 
clèsiasliques.  Ces  deux  ouvrages  ont  ét6  i 
plBsienrs  fois  réimprimé!;  la  Betraitt  l'a 
«lé  S  Fribonrg  en  Bti«sai  ea  1766,  et  k  I 
Aogsbourgen  179a.    ■  _.      ,, 

L'iMtitutio  cUrieoram  parut  d'abord  ï 
Angsbourg  en  1767;  c'est  nne  mile  de 
Diédilalions  deslinées  »ui  prélre».  L'oa- 
trage  ejl  en  cint|  Tolomes  in-ii.  I-C  pre. 
nier  Tolnme  renferme  (3  mèdilations 
nr  le  soin  de  mb  stlnt,  inr  la  pf cfaé,  sur 
U  morl.  snr  la  nScesailé  de  !a  péiiilence  ; 
le  deuxième ,  5a  méditation»  sur  Jésus- 
Christ,  sur  ses  eiemple».  sur  le»  pasiions 
et  sur  les  moyens  de  les  combattre  ;  le 
troisiL-ine  a  43  méditatiooi  sur  le  jeûne , 
BUr  la  passion  d  1  Sauveur,  sur  la  priL-re, 
•ur  la  cominiKiion;  dans  le  qnalriÈme, 
sn  iranve  98  médilalions sur  létal cléH- 
cal ,  sur  ses  vertus  el  ses  devoirs.'  Enfin , 
le  dnqoifeme  conlient  des  raMilalions 
pour  des  eiercîceï  spirituels  de  huil 
■  jours.  Il  y  a  poor  chaque  jour  iroii  mé- 
dil^ioDS  et  une  considération.  De  plus, 
nne  table  insérée  dans  le  quatrième  vo- 
lume indique  nne  suite  de  méditations 
qui  poorroient  servir  pour  cinq  petites 
retraites  de  trois  jours  chacune. 

Ij'ouvragiî  est  nourri  d'un  grand  nom. 
bre  de  passages  de  TEcriturc  ;  tantôt  l'au- 
teur elle  les  textes,  lanUl  il  les  fond  dans 
goH  sljle-  Tout  dans  ses  inédilalions  an- 
nonce un  homme  pieux  el  exiiériracnlé 


facile  ï  entendre. 

^,  givamt,   airiftt  (t  «Ifrr. 

LiBnAiniE 

D'AnniEN  LE  GLEBE  ET  COMP. , 
SD  bureau  deVAmidt  la  Religion. 

LA  sAiRTB  BIBLE .  en  latin  el  en  fran- 
çais ,  accompagnée  de  préfacrs  cl  dis- 
■ertalions,  de  notes  explicatives  et  de 
réfleitona  morales  lirûes  en  partie  de 
dom  Calmet ,  l'ibbé  de  Venee,  Mcno- 
cbius,  Carritres,  de  Sacy  et  aulresan- 
teuri;  par  RI.  l'abbé  Glaire,  proles- 
acur  en  Sorbomie.  3  tomes  en  5  vo- 
lumes in-4*.  45  fr. 

s  L*  COMHOISSAMCB  BT   DE  L-AMOI  a 

nu  FtL8  DE  orEU  N.  s.  J.  c;  par  le 
Vbn  Saint'Jure  ,  de  la  compagnie  de 
Jésus.  Kouvellc  édiL*i80.  8  volumes 
în-13,  >°  '^'- 

■ESPniT  ET  LES  PBIWCIPAtPX 
or     SACEBDOCK    CHBÉTlSn  , 

dans  une  snile  de  discoota  ai 
auï  circonilancesi  par  M.  Miche!  do 
Clary,  archevêque  de  Bari  ;  traduit  de 
rilatien  par  nu  direclrur  deséroînaiie, 
précédé  d'un  opnsenle  du  comie  do 
Stolberg  sue  la  religion,  traduit  de 
rallomand  par  le  même.  1  volume 
io-S"  .  6  fr. 

LES  ACTE*  Ml  MARTTRR  DE  LOUIS  XVI  , 

TOldeFranceel  de  Navarre,  recueillis 
et  mis  en  ordre  d'aprU  les  lémoinsocu- 
laires,  par  M.  Seguin;  suivis  de  la 
correspondance  particulière  de  ce  mo- 
narque, ornés  du  portrait  de  LouïsXVI 
et  du/fw  iiKtladn  lealamcnldDiH'incc. 
I  ToL  in-8',  6  fr. 

Nous  rendrons  compte  incess&mmeiit 
de  ces  deux  derniers  onvrages. 


la  D'ut.  Li  GLm  ar  c*. 


^    L*4MI   nK    LA   RCLIGin^ 

paroU  les  Mardi,  Jeudi 
et  SauiedL 


N"  2823. 


."ÏSeÏÏnëLtj       SAMEDI  17  .WN  1837. 


PR1\  DE  LUDOXXCUE.^T. 

fr.  c* 

1  an 56 

6  mois 19 

3  mois lu 

1  mob 3  5o 


SLR 

DES  EXEUPLES  DE  C02V¥ER$ION 

A  LA  RELIGION  CATHOLIQVS 
EN  ALLEMAGKB. 


Des  réflexions  d'un  illustre  et  reli- 
gieux publiciste  sur  un  mariage  ré- 
cent nous  ont  engagé  à  présenter  un 
tableau  sommaire  des  conversions  les 
plus  remai*quables  de  protestans  à  la 
religion  catholique  en  Âliemague. 
Nous  commençons  par  citer  l'ai^licle 
de  M.  de  Bonald  qui  nous  a  donné 
lieu  de  tiaiter  ce  sujet  : 

«  Il  a  fatlo  da  courage  à  la  princesse 
Hélène  de  Mecklenibourg  pour  se  dî-ci- 
der  à  venir  en  France  partager  nos  dis- 
sensions religieuses,  et,  dissidente  elle- 
même,  pent-étre  les  entretenir  par  sa 
seule  présence» 

»  Les  journaux  nous  ont  appris  qu'elle 
avoit  cultivé  la  philosophie  allemande, 
philosophie  vague  et  rêveuse,  qtd  ne 
jouit  pas  en  France  de  beaucoup  plus  de 
crédit  que  le  luthéranisme  ;  mais  instruite 
et  lettrée  comme  est  cette  jeune  prin- 
cesse ,  elle  n'aura  pas  négligé  une  étude 
bien  plus  utile  et  bien  plus  convenable 
pour  une  personne  de  son  rang ,  l'élude 
de  l'histoire  de  son  pays ,  celle  de  sa  re- 
ligion et  des  familles  princières  contem- 
poraines et  égales  de  la  sienne,  sinon  en 
puissance,  du  moins  en  ancienneté  et  en 
illustration. 

•  Elle  Aura  vu  dans  le  plus  célèbre  his- 
torien de  l'Allemagne,  le  protestant  Schii' 
Ur^  ce  qu'il  dit  de  la  reforme  prétendue 
de  Luther,  des  épouvantables  ravages 
qu'elle  a  causés  en  France ,  en  Allema- 
gne, en  Angleterre,  en  Suisse  ;  des  guerres 
civiles  qu'elle  y  a  suscitées^  des  flots  de 
sang  qu^clle  y  a  fait  répandre;  afi'reux 

Tome  XCIIL  L'Ami  de  la  Religion 


souvenirs  tout  vivans  encore  en  Espagne, 
en  Portugal ,  en  Suisse  (i),  où  les  mêmes 
horreurs  se  renouvellent  et  se  prolon- 
gent ,  et  toujours,  par  les  mêmes  causes, 
la  haine  du  catholicisme  inspirée  par  la 
réforme  ;  la  réforme ,  dont  les  terribles 
exoès  faîsoient  dire  à  Mélancthon ,  écri- 
vant h  Luther,  son  maître  et  son  ami  : 
que  tout  Us  flots  de  CElbe  nef^umissoient 
pas  à  ses  yeux  assez  de  larmes  pour  pleurer 
les  maux  de  la  réforme, 

»  Dans  la  biographie  des  familles  prin- 
cières d'Autriche  et  de  Brunswick,  la 
princesse  Hélène  aura  pu  voir  que  la  Fa- 
culté de  théologie  de  l'Université  protes- 
tante d'Qelmstadt,  au  pays  de  Brunswick, 
interrogée  à  l'occasion  du  mariage  de  la 
princesse  Elisabeth- Christine  de  Bruns- 
wick-Wolfembu  tel ,  luthérienne,  avec 
l'archiduc  catholique,  sur  celle  question  : 
Une  princesse  protestante  destinée  à  épou- 
ser un  prince  catholique  ^  peut-elle,  sans 
blesser  sa  conscience,  embrasser  la  reli- 
gion catholique?  après  avoir  débattu  les 
croyances  respectives  des  deux  commu- 
nions, répondit  par  l'avis  doctrinal  dtt 
37  avril  1707  :  V  Nous  avons  démontré 
M  que  les  fondemens  de  la  religion  sub- 
»  sistent  dans  l'Eglise  catholique  romaine, 

•  en  sorte  qu  on  peut  y  bien  vivre,  y  bien 

•  mourir,  y  obtenir  le  salut  ;  et  il  est  aisé 

•  de  répondre  à  la  queslion  proposée  r 
a  Partant,  la  séi^nissime  princesse  de  Wol- 
»  fembuiet  peut ,  en  faveur  de  ce  mariage, 
»  embrasser  la  religion  catholique.  »  Cette 
décision  a  fait  loi  en  Allemagne,  où  Ton 
voit,  dans  les  malsons  souveraines  qui 
professent  la  religion  réformée,  des  prin- 
cesses de  la  même  famille  élevées  dans 
des  communions  différentes,  ou  dans 
l'indifférence  de  telle  ou  de  telle  com- 
munion, devenir  grecques  ou  catholi- 

(1)  Voycx  V  Histoire  de  la  lié  formation 
en  Suisse,  par  M«  Ch.  de  Halicr,  réccm^ 
ment  publiée. 

34 


(  53o  ) 

qaeit  00  rester  réformées,  s«Ît»iiI  I*  re-  ' 
ligion  de  l'éiioux  qu'elles  prennenl  on  de 
Il  famille  dans  JiqDelle  elles  enlient. 
Telle  éloit  l'opinion  de»  théologiens  de 
)■  réfonne,  même  ï  U  niissance.  •  Qaand 

■  Benri  IV.  dit  Bouoel,  pressoit  Icslhéo- 

■  logieusde  la  réforme,  ils  loi  aTonoient 

•  de  bonne  foi,  pour  la  plupart ,  qu'avec 

■  eni  Citât  itoit  pi»*  parfait,  mais  qn'aTec 

■  nous  il  snOisoit  ponr  le  »lnl.  M.  de 

■  Sulty,  tout  réformé  qu'il  éloit,  iioil 

•  souvent  déclué  an  roi  qu'il  lenoit  in- 

■  faillible  ufon  te  sauvait  dans  la  reli- 

•  gion  CBlhoIiqDC,  et  il  nommoiL  an  prince 

•  cinq  des  principaoi  minisUes  pro  tes  tans 

•  qni  ne  s'Cloignoient  pas  de  ce  Knli- 

>U  est  vrai  que  la  réforme  alors  Ctoit 
on  crojoit  être  une  commanion  chré- 
tienne, ane  secte  religieuse;  mais  depuis 
qu'elle  n'est  pluô  qu'one  faction  politi- 
que, il  seroit  possible  que  fes  ministres, 
pins  alarmés  sur  Icnrs  places  qne  snr 
leurs  dogmes,  ensicnt  voulu  rclirer  cette 
concession  faite  an  calfaolicisme ,  qui 
devoit  même  y  ramener  beaucoup  de 
lenrs  adhérens.  Je  sais  aussi  qne  l'oigucit 
pbitoaophiqae  se  révolta  contre  l'idée 
d'un  changement,  même  lorsqu'on  a  re- 
connu l'erreur  oii  l'on  est  tombé.  C'est 
le  même  orgncil  qui  a  retenu  les  Alibaud 
et  les  Meunier  dans  la  détermination  de 
l'attentat  dont  ils  ne  se  déguisent  pi 
Donnlté,  encliatnés  par  les  engagemeos 
qu'ils  ont  pris;  cl  c'est  ainsi  qu'on  s'o' 
stine  dans  le  crime  comme  dans  l'errcu 

>Qaoi  qn'il  en  soit,  l'avènement  poi 
la  premiËre  fois  d'une  princesse  dis! 
dente  dans  la  raniille  régnante ,  peut 
avoir  de  la  portée  et  pour  la  tranquillité 
de  la  l-'rance  et  pour  le  bonheur  de  la 
princesse  elle-même.  Les  terribles  obsta- 
cles que  rencontra  Henri  IV  avant  de 
pouvoir  arriver  josqu'ï  soi)  trône  vinrent 
lie  ce  que  son  héréïie  étoil  incompatible 
«vcc  le  principe  catholique  qui  éloit  au 
dde  celle  société.  Français  par  tous 
,  son  rtgne  ne  pouvait  com- 
e  du  jour  ob  Gnissoil  son  hé- 
i  falloit  passer  par  P^lise 


poDr  arriver  an  tr6ne,  elle  mi  national, 
i'éloît  le  roi  tri«-dirétieD.  La  princes» 
Hélène  ■  trop  d'esprit  pour  rester  laikt- 
ic.  Il  n'j  a  plus  en  Allemagne  nn 
homme  inslmit  et  véritabli-mecl 
chrétien  qui  soit  réformé  autrement  qoe 
de  nom  ;  et  le  baron  de  Slarck  ,  premier 
ecclésiastique  de  la  cour  protestante  de 
H  esse -D  arma  ta  dt ,  dans  les  Entretint  lar 
I  religion ,  sonticnt  qne  si  Luther  et  Cil- 
in  rcvcnoient  ad  monde ,  ils  ne  recon- 
loltroient  ni  leurs  dogmes  ni  leurs  d» 
iples.  Qoela  princesse  Hélène  n'en  croie 
pas  ses  docteurs  ;  ils  connoissent  trËsfeii 
leur  religion,  et  point  du  tout  U  oOlce, 
et  ne  veulent  pas  comprendre  qu'un  yji- 
ti^me  religieux,  renfermé  tout  entier  dans 
un  livre  unique  qne  chacun  penl  appli- 
quer h  sa  guise,  sans  autel,  aans  sacHGce, 
est  nue  religion  tout  an  plus  domestique, 
et  ne  sauroit  remplir  les  besoins  d'une 
société  publique,  en  fît  il ,  comme  li 
Prnsse,  te  fondement  de  Sa  polilîqoe,  cl 
nn  moyen  de  rivalité  avec  U  maison 
d'Autriche. 

•  La  princesse  Hélène  trouvera  en  Al- 
lemagne de  grandi  et  nobles  eiemplcs  ds 
retour^  l'ancienne  religion  dans  les  Slol- 
berg  et  bien  d'autres. 

•  Eu  un  mot ,  et  poar  rémmer  en  une 
ligne  cette  grande  question,  L-inTsatT 


Clé  aJi'cs 
des  réfle» 


LB  PEBUET,  «i  la 


LE  T [COMTE  D 

c  cet  ai  ticlu  ne  nous  aUpas 
è  (.1  ire  cl  e  ment ,  l'ù-propos 
ons,  les  vœus  si  catholi- 
ques de  l'auteur,  son  noiu  seul,  si 
clier  auz  amis  de  la  religiou,  nous 
ont  paru  de  justes  raisons  de  le  re- 
produire. M.  le  vicomte  de  Bonald, 
arrivé  d  sa  quatre-vingt-troisième  an- 
née, et  échappé  rdceiiiment  à  une  ma- 
ladie grave,  conserve  dans  un  âge 
avancé  la  vivacité  et  la  solidité  de  son 
esprit.  Qui  ne  s'asgocieroitaus  vœux 
qn'il  forme?  Mais  il  est  aisé  de  pré- 


voir  de  grands  obstacles.  Oserai t-oii 
inérae  favonser  la  démarche  que 
conseille  l'illustre  et  religieux  pu- 
Lliciste?  fie  craindroit-on  point  les 
clameurs  du  parti  protestant  qui 
ue  manqucroit  pas  de  voir  là  cet 
esprit  de  prosélytisme  qu'il  ne  to- 
lère que  chez  les  siens  ?  Tous 
l'entendriez  accuser  le  zèle  des  con- 
iferlifseurs ,  et  faire  retentir ,  com- 
me naguère  ,  les  grands  mots  de 
parti-'préire,  de  congrégation^  Ôl  intolé- 
rance. Au  moindre  indice  de  change- 
ment, ce  seroit,  on  peut  le  craindre, 
un  déchaînement  effroyable  de  toute 
Topposition  irréligieuse.  Tous  les 
journaux  de  cette  couleur  épouse- 
roient  la  cause  protestaate  que  déjà 
ib  favorisent  tant ,  non  par  sympa- 
thie véritable  ,  mais  bien  plutôt  par 
antipathie  pour  la  vérité,  etilsrem- 
pliroîeni  l'Europe  de  leurs  cris,  com- 
me ils  le  firent  en  d'autres  circons- 
tances où  il  n'y  avoit  guère  sujet  de 
crier,  notamment  en  1815. 

Quoi  dé  plus  naturel  et  de  plus  lé^ 
giiime  pourtant  que  cette  démarche 
que  M.  de  Bonald  conseille!  Com- 
bien de  nobles  exemples  la  princesse 
en  trouveroit-elle  dans  sa  famille  et 
dans  son  pays  !  Daas  sa  famille ,  le 


(  53i  ) 

année-là:  Ces  exemples  domestiques 
ne  sont-ils  pas  propres  à  faire  im- 
pression sur  la  petite-fille  et  la  nièce 
de  ces  illustres  personnages  ? 

Mais  toutes  les  familles  princières 
d'Allemagne  offriroient  de  sembla- 
bles exemples.  Le  duc  d'Anhalt- 
Goethen,  Frédéric,  beau-frère  du  roi 
de  Prusse,  fit  abjuration  à  Paris 
en  1824,  ainsi  que  la  duchesse  sa 
femme.  Le  duc  est  mort  en  1830, 
fidèle  à  la  religion  qu'il  avoit  em- 
brassée. La  duchesse,  qui  est  sœur  du 
roi  de  Prusse,  vit ,  depuis  plusieurs 
années ,  dans  lesjpratiques  de  la  piété 
à  Yienue.  Le  comte  d'Ingenheim  , 
son  frère,  s'est  fait  aussi  calhulique. 

Nous  avons  sous  les  yeux  une  liste 
de  plus  de  soixante  princes  alle- 
mands qui  se  firent  catholiques 
dans  les  xvii*  et  xvni"  siècles.  La 
famille  des  électeurs,  depuis  rois  de 
Saxe,  est  toute  catholique,  on  le  stût, 
et  depuis  cent  cinquante  ans  ,  elle 
a  donné  de  grands  exemples  de 
piété.  Le  duc  de  Neubourg  ;  élec- 
teur palatin,  rétablit  sur  la  fin  du 
xvii"  siècle  la  religion  catholique 
dans  le  Palatinat,  et  sa  famille 
persévéra  dans  cette  religion.  Il  en 
est  de  même  de  la  famille  des  ducs 


duc  Christian,  son  aïeul,  qui  viiit  en    de  Deux  -  Ponts ,  depuis  deux  prin- 


France  sous  Louis  XIY  ;  son  propre 
oncle,  le  prince  Adolphe  de  Meck- 
lembourg-Schwerin ,  mort  en  1822; 
«a  tante,  la  princesse  Charlotte-Fi^- 
dérique  de  Mecklembourg-Schwe- 
rin,  née  en  1784,  qui  avoit  épousé  le 
priilce  royal  de  Danemarck,  et  qui 
en  est  aujourd'hui  séparée.  Cette 
princesse,  qui  é(oit  sœur  du  prince 
Adolphe,  et  qui  demeure  aujourd'hui 
àYicence,  y  fit  abjuration  entre  les 
mains  de  l'évêque,  le  27  février  1830, 
comme  nous  l'avons  raconté  dans  ce 
Journal ,  numéix)  du  26  juin  de  cette 


ces  de  cette  famille,  Gustave-Sa- 
muel et  Christian  II  ,  morts  en 
1731  et  1775.  Nous  nommerons 
le  duc  de  Brmiswîck  ,  Autoine- 
Ulric,  mort  en  1714,  et  célèbre 
par  sa  piété  ;  un  duc  de  Calemberg, 
de  la  bi*anche  deBrunswick-Zell;  huit 
princes  de  Bade-Dourlach  ;  trois  fils 
de  Frédéric  Y,  électeur  palatin  et 
roi  de  Bohême  ;  Frédéric  II ,  land- 
grave régnant  de  Hesse<!-Cassel,  mort 
en  1785;  des  landgraves  de  Hesse- 
Darmstadt,  de  Hesse-Rhmfélsv  de 
Hej»e*HoiiU>Ottr{i;  neuf  princes  ou 

34. 


(  53 

princesses  de  HoUtein,  des  différen- 
tes branches  ;  trois  princes  de  Saxe- 
Zeits,  quatre  princes  de  Saxe-Lauen* 
bourg  ;  Charles,  duc  régnant  de  Wur* 
temberg,  mort  en  1737;  son  fils 
Louis-Eugène  ;  des  princes  de  Nas« 
sau-Siégen  ;  un  margrave  de  Brande- 
bourg, Christian-Guillaume ,  mort 
en  1665.  Nous  pourrons  donner  quel- 
que jour  la  liste  de  ces  princes  ou 
princesses  ;  ce  seroit  un  recueil  de  té« 
moignages  honorables  pour  la  re- 
ligion. 

Parmi  les  contemporains,  nous 
indiquerons  encore  le  duc  Frédé- 
ric de  Saxe-Gotha  ,  né  en  1774  ;  un 
prince  de  Hesse-Dairmstadt,  Frédé- 
ric-Auguste, né  en  1788  ;  un  frère 
du  duc  de  Saxe-Cobourg,  Ferdinand, 
qui  a  épousé  une  princesse  hon- 
groise, et  dont  les  enfans  ont  été  éle- 
vés dans  la  religion  catholique  ;  un 
prince  Edouard  de  Schœnibourg  qui 
a  épousé  une  princesse  de  Scliwar- 
2embergh,  etc. 

Enfin,  nons  voyons  dans  ces  der- 
niers temps  beaucoup  de  nobles,  de 
gens  de  lettres  ,  de  personnes  nota* 
blés  de  l'Allemagne  embi*asser  la  re- 
ligion catholique;  le  célèbre  comte 
de  Stolberg  et  toute  sa  famille,  M.  le 
comte  de  Scnft-Pilsach,  ancien  am- 
bassadeur en  France,  aujourd'hui  à 
La  Haye ,  et  sa  famille  ;  MM.  de 
Hardenberg  ,  MM.  Ernest  et  Guil- 
laume de  Gagem  ,  M.  Frédéric  de 
Schlegel  et  sa  femme  ,  les  doc- 
teurs Christian  et  Fi-édéric  Schlos- 
ser  et  Nicolas  Moellcr  ,  MM.  Wer- 
ner,  Adam  Muller,  Freudenfeld  , 
Biester,  Voltz,  Raliké,  Staidel,  Fleis- 
cher,  Philips,  Beckendorf  et  beau- 
coup d'autres  hommes  estimables  et 
instruits  qui  sont  rentrés  dans  le  sein 
dé  l'Eglise  après  un  examen  attentif 
et  dans  toute  la  inaiorUé  del'âge^  et 


dont  plusieurs  même  on  sacrifié  des 
positions  brillantes  pour  suivre  les 
mouvemcnsde  leur  conscience. 

Assurément  une  princesse  se  trou- 
veroit  en  bonne  compagnie  si  elle  inii- 
toit  tant  de  personnages  graves  et 
éclairés,  et  si  elle  se  réunissoit  comme 
eux  à  TEglise  mère  que  ses  ancêtres 
avoient  abandonnée  dans  des  temps 
de  troubles  et  de  vertige. 


NOUVELLES  EGGLÉSLISXIQU^S. 

BOME.  —  Le  jeudi  l^**  juin,  jour  de 
l'octave  de  la  fête  du  Corps  du  Sei- 
gneur ,  eut  lieu  dans  la  basilique  du 
Vatican,  la  procession  solennelle  après 
vêpres.  Les  confréries  attachées  à  la 
basilique,  les  curés  des  Eglises-Filles, 
le  séminaire  du  Vatican ,  le  chapitre 
et  le  clergé  de  la  patriarcale  précé- 
doient  le  saint  Sacrement  que  portoit 
M.  Soglia ,  patriarche  de  Conslanii- 
noplc  et  chanoine  de  la  basilique.  Sa 
Sainteté  suivoit  avec  un  cierge  ,  ainsi 
que  les  cardinaux  et  la  noble  cour. 


Les  dJ'pouilles  mortelles  du  mar- 
quis de  Latour-Mauboui-g,  ambassa- 
deur de  France  près  ie  Saint-Siège , 
après  avoir  été  embaumées,  furent 
exposées  les  26 ,  27  et  28  mai  sur  un 
catafalque ,  dans  une  salle  du,  palais 
Colonne,  i*ésidence  de  rambassade.  La 
grande  salle  de  la  chapelle  étoit  ten- 
due, et  on  y  avoit  dressé  trois  autels 
sur  lesauels  des  prêtres  et  des  reli- 
gieux aisoient  la  messe  successive- 
ment. Le  28  mai  au  soir ,  le  corps  fut 
porté  à  Téglise  Saint-Louis-des-Fran- 
çais,  dans  un  carrosse  drapé  de  noir. 
M.  le  chargé  d'àffaiœs  suivoit  à  pied 
avec  toutes  les  pei^onnes  attachées  à 
l'ambassade ,  le  directeur  et  les  pen- 
sionnaires de  l'Académie  de  France , 
et  beaucoup  de  Français  résidant  à 
Rome.  Sui  voient  les  carrosses  du  corps 
diplomatique ,  précédés  de  celui  de 
M.  le  cardinal  Lambruschini ,  seci^ 
taire  d'état,  celui  de  M.  Acton,  ti-éso* 
rier  général;  et  autres*  .  .: 


(  533.) 

Arrivé  à  IVglisc,  le  corps  fut  place  J  doit  passer  quelques  jours.  Les  bnU 
r_i T r  .  _^i?      jgg  ç|gg  jj.Qjg   évêques   sont  arrivées 

maixîi.  On  s'occupe  ,  à  ce  qu'il  pa- 
roît ,  de  remplir  les  formalités  d  u- 
sage ,  et  on  espère  qu'elles  pourront 
être  terminées  en  peu  de  temps.  Il 
n'y  aura  qu'un  sacre  à  Paris  ,  celui 
de  M.  l'évêque  de  Verdun  ;  on  croit 
qu'il  pourra  avoir  lieu  de  dimanche 
en  huit.  Il  se  fera  dans  la  chapelle 
des  Dames  du  Sacré-Cœur.  Celui 
de  M.  l'évêque  de  Gap  doit  être  fait 
dans  l'église  de  Brou ,  séminaire  de 
Belley. 


sur  un  catafalque.  La  messe  fut  célé- 
brée par  M.  Piatti ,  archevêque  de 
Trébizonde  et  vice -gèrent  de  Rome. 
Les  deux  tribunes  d  i  chœur  éloient 
réservées,  l'une  pour  les  cardinaux  , 
l'autre  pour  les  principaux  prélats. 
Dans  la  première  étoit  M.  le  cardinal 
Lambruschinl.  Dans  quatre  tribunes 
de  la  nef  étoient  le  corps  diplomati- 
que, le  reste  .de  la  prélature  ,  la  no- 
blesse, etc.  Les  Français  occupoient 
la  nef.  Après  la  cérémonie,  le  corps 
fut  enfermé  dans  trois  caisses. 

Le  marquis  F loi'imond  de.Latour- 
^laubourg  étoit  fort  considéré  et  aimé. 
Affable ,  généreux ,  pioident ,  il  prati- 
quoit  les  vertus-  chrétiennes ,  et  a 
donné  pendant  sa  maladie,  qui  étoit 
un  anévrisiiie,  de  grands  exemples  de 
patience.  Il  s'est  confessé  au  Père 
Ilosaven  ,  et  a  reçu  tous  les  sacre- 
inens.  Il  n'étoit  âgé  que  de  55  ans. 

PARIS.  — *-M.  l'Archevêque  a  donné 
dimancbe  dernier  la  confirmation  à 
£pinay,  près  Saint-Denis.  Le  prélat 
a  été  accueilli  dans  cette  paroisse  avec 
un  empressement  remaïquable.  L^ 
garde  nationale  est  allée  au  devant  de 
lui  à  un  quart  de  lieue.  Le  prélat  a  fait 
un  assez  long  trajet  sous  le  dais ,  au 
milieu  de  la  foule  du  peuple.  M.  le 
maire  est  venu  pour  le  complimen- 
ter. Après  la  cérémonie ,  M.  l'Arche- 
Têque  étoit  invité  dans  une  maison 
du  lieu.  Les  habitans  ont  fait  éclater 
leur  joie  par  toute  sorte  de  démons- 
trations. On  a  tiré  des  boîtes ,  et  Iq 
soir  il  y  a  eu  un  feu  d'ailifîce.  On 
Il 'étoit  plus  accoutumé  depuis  long- 
temps ,  dans  les  environs  de  la  capi- 
tale ,  à  ces  manifestations  publiques 
de  respect  pour  le  premier  pasleur. 

Nous  savons  que  le  prélat  a  eu 
aussi  une  réception  tjès-brillante  à 
Yillenionble ,  canlpn  de  Yincenncs. 


M.  Taichevêque  de  Bordeaux  a 
quitté  Nancy,  à  la  fin  de  la  semaine 
dernière  ,  et  est  venu  à  Paris,  où  it 


Des  journaux  annoncent  la  recon'-> 
struction  de  l'Archevêché  comme 
une  chose  décidée.  On  le  bâtiroit , 
dit-on,  à  l'angle  de  la  place  du  Parvis 
et  de  la  nouvelle  rue  qu'on  ouvre  en 
ce  moment  vis-à-vis  le  pont  d'Arcole. 
Nous  ne  croyons  pas  à  l'existence  de 
ce  projet.  L  Archevêché  seroit  assee 
mal  placé  en  cet  endi'oit  ;  les  maisons 
y  sont  entassées.  Il  faudroit  peut- 
être  en  acheter  une  douzaine  pour 
avoir  nn  emplacement  convenable , 
c'est-à-dire  qu'il  faudroit  dépenser 
un  million,  ou  même  plus,  avant  de 
pouvoir  placer  une  pierre. 

Il  n'y  a  qu'une  place  naturelle 
pour  l'Archevêché ,  c'est  celle  qu'il 
occupoit.  Là  le  terrain  est  libre  ;  il 
ne  coûteroit  rien.  Il  suffîroit  d'arra- 
cher quelques  arbres  qui  ne  donne-" 
ront  de  long-temps  d'ombrage ,  et 
auxquels  d'ailleurs  il  manquera  tou- 
jours des  promeneurs. 


Les  obsèques  de  M.  le  curé  de 
l'Abbaye-aux-Bois  ont  été  célébrées 
le  mercredi  14  dansson  église. M.  l'ab- 
bé Salandre  officioit.  Plusieurs  de 
MM.  les  chanoines  et  les  cuvé.*;  de 
Paris ,  beaucoup  d'ecclésiastiques  et 
un  nombreux  concours  de  fidèUs 
rcmplissoieut  l'église.  Ce  vénérable 
prêtre  emporte  les  regrets  de  sa  pa- 
roisse et  de  tous  ceux  qui  Tont  connu; 
Ame  pure ,  cœur  parlait,  sa  \%rtu 
modeste,  spn  aimable  >^mpUciié  de 


mœân ,  u  piété  bien  mie ,  sa  cba- 
riié .  son  lèle  pour  les  fondions  de 
son  ministère,  tout  contribuoit  à  lui 


(534) 


s.Plei 


Sgner 
eu,  il  aiinoit  aus^i  le  prochain  pour 
Dieu,  et  a  accompli  ainû  les  deux 
grands  préceptes  de  in  loi. 

M.  Claude  Gaideclien  (l)étoitnéà 
Paris  Iel4  mai  1753;  sou  père  éioit 
d'origine  allemande  ;  M  mère,  dont  il 
ne  parloit  qu'arec  un  vif  sentiment 
d'attachementetd'estimc,  éioit  fran- 
çaise. Le  jeune  Gaideclien  ,  quoique 
tiis  unique,  se  deilina  à  l'état  ecué- 
siasiiquc  où  l'avoit  préparé  une  jeu- 
nesse exemple  d'orages.  Il  fil  sa  li- 
cence en  SorboDue ,  et  étolt  au  mo- 
ment de  la  révolutioa  curé  de  Mon- 
tieuil,  près  Paris.  Pendant  les  temps 
Êcheui ,  il  se  cacba  à  Koueo ,  dans 
une  famille  respectable,  et  son  zèle 
ne  fut  pas  inutile  dans  cette  ville. 
Après  le  concordat,  ilfutnomiiiécuré 
d  Argenieuil,  forte  paroisse  qu'il  gou~ 
▼erna  avec  sagesse  pendant  plus  de 

M.  le  cardinal  de  Périgord ,  de- 
venu archevêque  de  Paris ,  voulut  le 


I  cure  de  l'Abbaye-^us-Bois.  Le 
bon  curé  allégua  vainement  son  in- 
capacité ,  dont  lui  seul  éioit  persuadé. 
Il  n'étoit,  disoit-il,  qu'un  pauvre  curé 
de  campagne  ;  mais  ce  pauvre  curé 
•ut  bientôt  conquérir  l'estime  et  l'af- 
fection de  toutes  les  classes.  M.  l'Ar- 
chevêque lui  donna  des  marques  de 
conliance  ,  et  te  nomma  il  y  a  quel- 
ques années  clianoîne  bonoraïre.  llans 
ces  demievs  temps  le  vénérable  curé , 
accablé  d'infirmités,  voulait  donner 
«  démission  ,  mais  M.  l'Arcbevèque 
iugeai|uelepasteurnedevoit  pas  être 
■éparédu  troupeau  pour  lequel  sacba- 
rité  et  sa  patience  éioient  encore  d'un 
grand  exempte.  M.  Gaidechen  s'af- 
foiblit insensiblement,  mais  ne  ressa 
jatnais  de  s'occuper  de  Dieu  et  de  se 
préparer  au  terrible  passage  que 
<  I  )  Plusieurs  joumant  l'ont  appelé 
Gm^Âem  ;  c'est  une  mear. 


smxante  ans  de  rertns  et  de  travïnx 
ont  rendu  certainement  inoins  re- 
doutable pour  un  prêtre  si  ferrent. 

Après  les  obsèques,  le  corps  dn 
vénérable  cure  a  éië  déposé  provi- 
soirement dans  on  local  attenant  k 
relise,  et  le  lendemain  matin  il  a 
été  transporté  à  Argentenit ,  H.  Gai- 
dechen ayant  demandé  i  être  in- 
humé dans  son  ancienne  paro'isie. 
M.  l'abbé  Lacoste,  cnré  de  Saioi- 
Laurent,  qui  a  été  long-temps  pre- 
mier vicaire  de  l'Abbaye-anx-Bo'it, 
a  roulu  accompagner  le  corps  à  Ar- 
genteuii.  M.  Uamelin,  premier  ri- 
caire  aeinel  de  l'Abbaye-aui-Bois , 
et  le  cleigé  de  la  paroisse  sont  égale- 
ment allés  à  Argentenil,  où  un  ser- 
vice a  été  célébré  pour  le  re^iec- 
table  défunt. 


Le  Frère  Jean-Baptiste  dn  Saint- 
Sacrement  ,  religieux  du  Moot-Car- 
]net,  dont  nous  avons  parlé  quelque- 
fois ,  vient  de  partir  de  Paris  pool 
visiter  les  provinces  de  l'Ooesi  et  re- 
cueillir .deiaumônes  afinde  reslaarer 
te  couvent  du  Moni-Carmel.  Il  est 
Italien  ,  et  fut  envoyé  de  Rome  par 
ses  supérieurs  en  1819,  ponr  essayer 
de  répaier  le  couvent  détruit  parles 
Turcs.  Mais  en  1821,  le  p.-tchaAbdal- 
hh  6t  sauter  les  derniers  débris  de 
{ l'édifice.  Toutefois  le  Frèr«  n'a  ptH 
I  perdu  courage,  et  la  Syrie  étant  main- 
tenant plus  tranquille,  il  a  conçu  l'es- 
poir de  rétablir  un  lieu  de  pèlerinage 
si  célèbre  ,  qui  est  en  même  temps  nn 
aille  pour  les  voyigeursde  toutes  les 
nations.  Mnrs  tes  fonds  lui  manquent. 
Il  a  compté  sur  la  providence ,  qni  a 
heureusement  secondé  son  zèle.  Il  a 
trouvé  moyen  d'utiliser  deux  aioa- 
lins  à  eau  ,  sitnés  à  peu  de  distance 
du  couvent ,  et  qui  formeront  un  pe- 
tit revenu  ù  la  communauté.  Un  Turc 
lui  a  prêtf^  les  premiers  fonds  pour 
l'achat  et  la  mise  en  activité  de  ce» 
moulins.  N'est-ce  pas  une  chose  re- 
marquable que  cet  emprunt  fait  à  un 
Turc  par  un  chrétien ,  pour  parvenir 


(  535  ) 

à  rebâtir  un  monastcre^  ei  que  ce 
prêt  fait  par  uu  Turc  pour  un  tel 
objet?  . 

Depuis  ce  temps ,  le  Frère  Jean- 
Baptiste  parcourt  rËurope  et  l'Asie 
pour  recueillir  des  fonds  pour  son 
entreprise,.  Un  premier  voyage  lui  a 
rapporté  20,000  fr. ,  avec  lesqueb  il 
a  commencé  ses  constructions.  Il  a 
posé  la  première  pierœ  du  nouveau 
couvent  le  jour  de  la  Fête-Dieu,  sept 
ans  jour  pour  jour  après  qu'Abdalian- 
Packa  avoit  l'ait  sauter  l'ancien.  Ses 
premiers  fonds  épuisés ,  il  est  reparti 
pour  la  Grèce  et  l'Italie ,  a  rapporté 
une  nouvelle  somme,  a  continué  ses 
travaux ,  et  est  parvenu  à  mettre  le 
couvent  en  état  de  recevoir  les  voya- 
geurs. Tour  à  tour  Frère  quêteur  et 
architecte ,  il  va  et  vient  au  couvent. 
Il  a  visité  la  Syrie  ,  l'Asie -Mineure  ,' 
l'Egypte ,  le  littoral  d'Afrique ,  plu- 
sieurs états  d'Europe ,  et  a  recueilli 
en  tout  230,000  fr. 

Mais  le  couvent  n'étant  pas  restauré 
en  entier,  il'a  encore  besoin  de  quel- 
ques fonds  pour  achever  son  çutrc- 
prisé ,  et  c*est  pour  cela  qu'il  voyage 
dans  nos  provinces.  Il  espère  qifie 
l'accueil  qu'il  a  reçu  à  Paris  est  d  un 
bon  augure  pour  celui  qu'on  lui  fera 
en  province. .  ir  porte  un  costume 
étranger  ,  et  n'a  pu  se  décider  à 
quitter  son  habit  religieux.  Nous  ne 
sommes  pas  apparemment  dans  un 
temps  où  cet  habit  doive  l'exposer  à 
quelque  avanie.  Cet  habit  est  respecté 
aans  les  pays  turcs  ;  il  ne  sera  pas  in- 
jBulté  chez  des  chrétiens ,  et  le  Frère 
Jean-Baptiste,  trouvera  de  la  sympa- 
.thie  qu'il  mérite  par  son  intelligence, 
jBon  activité  et  son  zèle. 


sonnes  I  et  d'avoir  porté  publique- 
ment un  costume  qui  ne  lui  appar- 
tient pas.  Ses  propres  partisans  blâ- 
ment la  violence  de  ses  déclamations, 
et  il  est  tombé  dans  un  tel  discrédit^ 
que  les  francs- maçons  eux-mêmes 
n'ont  pas  voulu  lui  ouvrir  leur 
loge. 


M.  l'évêque  de  Séez ,  à  peine  de 
retour  d'une  première 'visite  pasto- 
rale ,  est  reparti  le  5  juin  pour  ime 
nouvelle  tournée  dans  les  arrondisse- 
mens  dé  Mortagne  et  d'Argentan. 
Ainsi ,  quoiqu'installé  dans  son  dio- 
cèse depuis  trois  mois  seulement  ^  ce 
prélat  en  aura  visité  les  localités  les 
plus  importantes. 

M.  l'évêque  de  Coutances  est  parti 
le  22  mai  pour  une  tournée  qui  doit 
durer  deux  mois.  Le  prélat  com- 
mence par  les  arrondissemens  d'A- 
vranches  et  de  Mortain ,  qui  forment 
la  partie  méiidionale  de  son  diocèse. 
Il  se  propose  de  visiter  toutes  les 
églises  sans  exception ,  et  de  prendie 
ainsi  connoissance  de  l'état  et  des 
besoins  de  tputes  les  paroisses. 

Le  27  mai ,  M .  lëvéqùe  de  Péri- 
gueux  a  administré  la  conûrmatiou  à 
plus  de  200  eiifans  à  Salignac ,  ber- 
ceau de  la  famille  de  Fénelon.  Dans 
le  nombre  des  confirmés  se  trouvoient 
deux  vieillards  de  77  et  80  ans. 


-I  Le  sieur  Heurtault,  dont  nous 
avons  annoncé  l'arrestation ,  a  été 
mis  en  liberté  sous  caution ,  et  a  re- 
paru à  Boulogne ,  mais  il  s'«st  abstenu 
d'officier.  On  assure  que.  par  Tin- 
struction  qui  le  concerne ,  il  est  pré- 
venu d'avoir  tenu  sans  autorisation 
des  léuniôns  de  plus  de  vingt  per- 


On  nous  permetia  encore  quelques 
derniers  détails  sur  les  processions. 
A  Bordeaux ,  le  second  jour  des  pro- 
cessions y  une  voiture  se  présenta  au 
rcposoir  de  la  porte  des  Capucins 
pour  faire  obstacle  au  passage  de  la 
procession  de  Saint-Michel  ;  mais  le 
peuple  se  chargea  d'y  mettre  ordre  , 
et  le  cocher,  qui  voulut  lutter ,  se 
souviendra  de  la  leçon  qu'il  a  reçue. 
Une  autre  voiture,  ou  peu t-^étre  la 
même ,  a  voulu  s'opposer  au  passage 
de  la  procession  de  Saint-Micolas  ; 
mais  ici  la  résistance  a  été  moins 
vive.  Aux  deux  jours  ^  M.  le  pré- 


(  536  ) 


fet  -n'a  pas  cru  devoir  tendre  son 
lifitel.  Il  y  aToUdans  la  ville,  le  der- 
nier dimanche,  environ 75  repoïoira, 
ornés,  sinon  toujours  avec  magnifi- 
cence ,  du  moins  avec  goût.  Le  rc- 
posoir  placi*  sur  le  vaste  hémicycle 
de  la  place  Bourgogne  faisoit  un  bel 
effet  par  son  heureuse  exposition  ; 
de  là  on  découvre  la  rade  sur  un 
immense  déyeloppemcnt.  l.e  lieule- 
nant-gcnéral  Jania  ut  le  colonel  du 
S8'  se  sont  empressés  de  satisfaire 
aux  demandes  des  curés.  Plusieurs 
processions  étoicnt  escortées  par  dcit 
militaires ,  qui ,  ainsi  que  les  musi-  5,000rr.  tom  h 
riens ,  ont  été  d'une  bonne  tenue. 

Le  Journal  iT j4ngers  a  donné  un 
long  article  sur  les  processions  dites 
du  Sacre ,  à  Angers.  Cette  procès- 
sion  étoit  fort  célèbre  autrefois  par 
sa  pompe  et  sa  durée  ;  on  y  accou- 
re it  de  tous  les  environs.  Cette  an- 
née l'empressetncnt  n'a  guère  été 
moindre ,  et  les  paroisses  se  sont 
distinguées  à  leuvi  par  de  beaux  re- 


clièvement  de  l'église.  Après  qnel- 
-qnes  objectionf  faites  par  divers 
membres  sur  ce  que  la  constrnciioa 
avoit  été  entreprise  sans  consulter  1( 
cOtweil  ,  M.  Deluil-Marliny,  pen.<»M 
que  l'i^lise  étoit  utile  et  même  né- 
cessaire, a  modifié  seulement  la  pnt 
position  de  M.  Payen  en  proposant 
de  payer  les  100,000  Ir.  en  20  niis 
au  lieu  de  10.  1^  conseil  a  adoptj 
cet  avis  après  quelque  discussion. 
Ainsi  la  ville  accepte  le  don  ,  à  con- 
dition que  relise  sera  achevée  et 
franche  de  toute  dette,  et  elle  paierl 
pendant  20  ans. 


Dans  la  miil  du  3  au  4  juin  ,  Té- 
glise  de  Rouvres ,  diocèse  de  Char- 
tres, a  été  le  théâtre  d'un  vol  sacri- 
lège. Des  voleurs  s'y  sont  inlrodiiits 
et  ont  enlevé  un  calice  et  un  osten- 
soir. Ils  ont  forcé  le  banc  d'ceuvre  et 
le  tronc. 


A  Limoges,  les  processions  des 
paroisses  se  font  le  premier  jour,  et  la 
procession  générale  le  second  diman- 
che ;  celle-ci  à  eu  lieu  avec  beau- 
coup de  solennité.  M.  l'évêque  por- 
toit  le  saint  Sacrement.  iJn  nom- 
breux clergé,  les  congrégations  et 
les  corporations  ,  les  Frères  et  leurs 
élèves  précédoicnt.  Les  haliîtans  de 
chaque  quartier  se  sont  empressés 
de  concoarir  par  des  reposoirs  k  l'é- 
clat et  à  la  pompe  de  la  cérémonie. 

Les  processions  se  sont  faites  éga- 
lement à  Poitiers ,  à  Angoulcnte  ,  à 
Périgueux  ,  à  Tulle  ,  etc.  L'ordre  et 
le  recueillement  ont  été  les  mêmes 
partout. 

Un  rapport  fait  au  conseil  ninni- 
cipalde  Marseille 
nom  d'une  comr 
d'accepter  le  don  offert 
la  nouvelle  église  de  Saint-Joseph 
moyennant  une  sommede  lOOjOOOf. 
payable vrt  à'tx  annuités,  pour  l'a 


M.  Payen,  au 

pro|îosoit 


POLITIQUE. 

Pans  les  créations  de  l'art  dra mat iqne, 
dtns  les'poiimes  cl  dans  tout  ce  qnî  est 
db  ressort  de  la  poésie  épique,  les  an- 
tcors  s'arrangwnl  ordinairement  poar  s»- 
criGer  de»  persofinSges  snbaltemes  iceox 
qu'ils  veulent  faire  briller,  et  sur  lesquels 
ils  cherchent  il  rËunir  loat  l'intérêt  da 
lenrs  compositions.  On  seroit  tenté  de 
croire  que  c'est  quelqoe  cbosc  de  pareil 
qu'ont  en  en  vne  tes  metteurs  en  set;ncda 
l>  journfe  d'hier.  Le  conseil  municipal 
do  Paris  est  le  personnage  sacrifié  h  ref- 
Tel  théttrol,  i  la  combinaison  dramati- 
que. C'est  lui  qu'on  ■  choî»  pour  faire 
ressortir  par  le  contraste  de  son  appa- 
rente darclé,  de  son  impassible  îndifffi' 
rcncc  pour  le  deotl  public;  c'est  lai,  di- 
sons-noDs,  qu'on  a  choisi  pour  lui  faire 
jouer  le  rôle  odieoi,  olln  de  mieux  fafrfe 
éclater  les  beaux  scnlimcns  d'hnmanilS 
de  la  p^inccsM^  IKIène  et  de  son  mari. 

S'il  y  a  quelque  chose  su  monde  qn! 
puisse  marquer  le  carac1i;rc  d'une  insen- 
sibilité froide  et  rérollsnle,  c'est  sank 
contredit  la  démarche  ï  laquelle  le  con> 


(537) 


icll  munîcîpal  de  Paris  a  birû  Yonla'se 
prêter  en  coarant  aax  Tuileries  deman- 
der qne  la  fête  préparée  5  THôlel-dc- 
Vîlle  pour  la  soirée  d'hier  ne  se  ressentît 
pas  de  Ja  tristesse  publique^  et  qu'aucun 
changement  ne  fût  apporté  par  là  ani 
danses,  aux  divcrtisscmens  et  à  tontes  les 
réjouissances  réglées  par  le  programme. 
Bion  certainement,  ceci  ne  pent  avoir 
pour  excuse  que  celle  davoir  amené  une 
manifiBstaliôn  tout  opposée  de  sensibilité 
de  la  part  des  deux  jeunes  mariés.  Mais 
trmjodrs  est-il  qoe  pour  produire  cet  ef- 
fet en  l'honneur  de  lenr  caractère,  celui 
du  conseil  municipal  a  été  ^5ocn0ê  de  la 
manière  la  plus  trlsle'et  la  plus  désavsn- 
cagevaepoflr  lui.  C'est  à  en  faire  souffrir 
le  Codur. 

Il  àvoit  un  moyen  de  racheter  un  peu 
la  dureté  de  sa  démarcha;  c'étoit  dose 
diarger  du  soin  d'adoucir  le  deuil  des  fa- 
milles sur  lesquelles  la  déplorable  catas- 
trophe du  i5  juin  pèse  si  cruellement 


en  sont  là ,  particulièrement  dans  les  payi 
constitutionnels,  où  Ton  s'habitue  si  pai- 
siblement à  prendre  peur  de  la  richesse 
nationale  ces  fausses  créations  de  la 
Gnance,  ces  organisations  de  crédit  et 
d'empruats  dont  la  subtilité  échappe  aux 
yenx  du  Tulgaire.  Tant  qne  rien  ne  vient 
déranger  ce  mécanisme  obscur,  et  trahir 
le  jeu  des  escamoteurs  d'argent,  tout  va 
le  mieux  du  monde.  On  croit  nager  dans 
l'opulence,  et  l'on  ne  s'aperçoit  pas  qu'on 
nage  dans  te  TÎde. 

Quand  Bonaparte  partît  pour  la  guerre 
de  Prusse,  il  emprunta  secrètement  quel- 
ques millions  à  la  Banque  de  France.  Tout 
à  coup ,  l'inquiétude  s'empara  des  esprits^ 
et  on  se  présenta  en  fonle  aux  portes  de 
cette  Banque ,  pour  y  demander  le  rem- 
boursement des  billets  dont  on  éloîl  por- 
teur. Elle  se  vit  forcée  de  montrer  qu'elle 
nVoit  point  de  quoi  répondre  à  ces  cai 
imprévus  de  remboursement ,  et  que  sa 
richesse  de  papiers  n'étoît  quelque  chose 


En  cela  encore,  le  conseil  municipal  de  de  satisfaisant ,  qn'antant  qu'il  ne  surve- 
Parîs  a  bien  vonln  céder  aiix  deux  jeunes  noit  rien  qui  en  fit  réclamer  la  valeur  à 
époux  sa  part  de  sensibilité  et  de  répari-  '  riroprovîsle.  Bonaparte  fut  obligé  de  ga- 
lion. C'est  vraiment  trop  de  courtoisie  1,1  gner  la  bataille  d'Iéna  pour  faire  cesser  la 

^t  place  ici  pour]  panique  dont  lès  porteurs  dès  billets  de 


d'autant  plus,  qu'il  y  a  voit 

les  deux  actes  de  bonne  volonté,  et  que 

Tan  n'empêchoît  pas  l'autre. 


Tout  le  monde  se  rappelle  que  le  pré- 
Tident  des  Etats-Unis  s'attira  l'année  der- 
nière une  violente  explosion  de  blâme  et 
de  mécontentement  dans  son  pays,  pour 
avoir  voulu  retirer  aux  banqnes  les  fonds 


ia  Banque  de  France  étoiént  saisis,  et 
pour  la  délivrer  de  la  cohue  qu'ils  for- 
moient  à  sa  porte,  sans  pouvoir  faire 
changer  au-delà  de  quelques  centaines  de 
billets  par  jour. 

Pius  récemment  oti  a  vu  combien  les 
porteurs  de  livrets  dès  caisses  d'épargne 
commençoient  à  donner  de  soucis  aux 
dépositaires  de  letn^s  petites  économies. 


•et  le  crédit  qn&  le  gouvernement  Ictn* 

avoit  accordés.  Kés  événemens  sont  venus  !  et  combien  l'argent,  une  fois  changé  en 
justifier  sa  prévoyance.  Î1  n'a  fallu  qu'une  '  papier,  devient  difficile  à  ressaisir  dans  les 
crise  cortïmerdalc  pour  renverser  toutes  i  momens  où  la  cohGance  se  relire ,  et  se 
-ces  richesses  de  papier,  tous  ces  cb&teanx 


de  carton  qui  éblouissent  les  ycnx  tant 
qne  le  prestige  dure ,  tant  qu'on  n'en  ap- 
proche pas  de  trop  près  pour  examiner 
sur  quels  fondemcns  ils  sont  assis ,  et  sar 
qnèlles  réalités  ils  reposent. 

En  éifet,  ce  sont  des  fortunes  dont  on 
pent  dite  qu'autant  en  emporte  le  vent 
ansditôt  que  la  méfiance  vient  à  «ouiïler 
dessus.  Et  cependant  beancoi»p  d'autres 


met  à  redemander  ses  dépôts.  C'est  ce 
qui  arrivera  toujours  au  moindre  ébran- 
lement de  crédit  public,  dans  les  pays 
constitutionnels,  <[ui  ont  en  général  la 
manie  d'être  de  grands  emprunteurs  d'ar- 
gent. Il  leur  survient  de  temps  h  autre  de 
mauvais  momens  où  ils  sont  obligés  de 
montrer  la  corde,  et  de  laisser  entrevoir 
la  fragilité  des  petits  ressorts  qui  leur  ser- 
vent à  escamoter  la  richesse  jréelle pour 


Iiii'sab^ltiii^  la  M\t  richesse  dii  (npicr, 
les  grtnds-Uvres  et  les  bons  des  caisses  de 
cof.sîgnalion.  Il  y  a  tels  éUU  en  Europe 
OÙ  les  plus  effroyables  crises  de  celte  es- 
pèce peuvent  être  produites  par  une  at- 
taque individuelle  d'apoplexie ,  par  une 
fièvre  cérébrale ,  oo  par  une  bydropîsie 
de  poitrine. 

PARIS,  16  IWi. 

De  bien  tristes  événemens  ont  en  lieo 
mercredi  au  Champ*  de -Mars,  où  la  foule 
s*étoit  portée  de  tous  les  quartiers  d«  Pa- 
ris, pour  assister  à  Tattaque,  à  la  défense 
et  à  la  prise  du  fort  représentant  la  cita- 
delle d'Anvers,  annoncées  depuis  quelque 
temps  avec  emphase  par  les  feuilles  mi- 
nistérielles, et  qui,  en  déGnitivc,  se  sont 
trouvées  réduites  à  un  feu  d'artifice  tiré 
par  des  militaires. 

Déjà  au  commencement  du  feu  deux 
liommes  qui  étoient  montés  sur  des  ar- 
bres pour  mieux  voir  étoient  tombés,  et 
s'étoient  tués  sur  la  place;  plusieurs  an- 
autres  personnes  avoicnt  aussi  élc  bles^ 
sées,  mais  légèrement, .  par  des  pièces 
dfartifiee  mal  dirigées.      *• 

Vers  onse  heures,  lorsque  la  fôte  fut 
terminée,  la  foule  se  précipita  pour  sor- 
tir ûa  Champ-de-Mars,  et  s'écoula  dTa- 
bord  sans  désordre  ;  mais  bientôt  les  gril- 
les se  trouvèrent  trop  étroites  pour  les 
tfolsqui  s*cp4issis80ienCetdcs  cris  d'effroi, 
de  douleur  ne  tardèrent  pas  à  être  en- 
tendus. Des  femmes,  des  enfans,  des 
hommes  furent  renversés,  foulés  aux 
piedâ,  horriblement  mutilés.  Pendant 
plus  d'un  quart  d'heure ,  surtout  i  U 
grille  de  l'Kcole  militaire,  cette  horrible 
scène  se  continua,  et  la  fonle  ne  put  éva- 
cuer le  Champ-de-Mars  qn*en  passant  sur 
le  corps  des  morts  et  des  blessés. 

Il  y  eut  après  quelque  chose  d'infini- 
ment [>énible  à  décrire.  Les  morts  et  les 
blessés  avoicnt  clé  transportés  dans  un 
café  voisin,  et  là  on  eiitendoit  des  mères 
appelant  leurs  enfans,  d^  filles  redeman- 
dant leurs  pères«.. 

Yingl-quàtre  personnes  ,    hom*nes  , 


(  538  ) 

femmes  et  enfana'ont  péri  sar  leslîcvi 
mêmes.  Deux  femmes  transportées  dm 
elles  ont  expiré  dans  la  nnil.  Il  y  a  piès 
de  i5o  blessés,  dit  la  Gmxttte  det  Trih- 
nmmm ,  dont  4o  environ  le  sont  fort  gri^ 
vemenL 

Pendant  le  plus  fort  do  désastre,  ont 
va  des  hommes,  des  forçats  sans  doale, 
qui,  cherchant  à  profiler  du  malheorpa- 
blic  arrachoient  aux  femmes  leurs  chte» 
leurs  bijoux,  et  les  insaltoienl  giossiète» 
ment. 

Les  cadavres  et  la  plupart  des  blesés 
ont  été  transportés  à  Tbospioe  du  Gros- 
Caillou.  Uier  matin  des  parens ,  des  amis 
se  sont  présentés  ponr  reconnoilre  ceai 
dont  ils  avoient  été  séparés.  Une  maihet- 
reuse  femme,  madame  Lavigne-lMnrt,  t 
reconnu  trois  cadavres  :  c'étoient  ceex  de 
son  mari ,  de  son  fib  et  de  son  aeiea. 
Madame***,  femme  d*an  avocat  de  Paris, 
a  retrouvé  sa  fille,  &gée  de  quatre  ans, 
avec  un  bras  et  une  jambe  cassés;  ses 
oreilles  avoient  été  violemment  déchirées 
par  des  voleurs  qui  lui  avoient  arraché 
ses  boucles  d'oreilles. 

Au  nombre  des  hommea  loét,  la  pla- 
'^lart  par  sa:te  d'asphyxie,  il  y  a  un  cuirai^ 
sicr  et  un  fort  de  la  Halle. 

Tout  le  mal ,  dit-on ,  n'est  pas  encore 
connu  ;  on  craint  que  qnelqnes  personnes 
n'aient  été  précipitées  dans  la  rivière  par 
suite  du  tu  molle  qui  régnoit  égalemeat 
aux  abords  du  pont  d'iéna  ;  plnsienrs  per- 
sonnes qui  hier  sont  venues  récUmer  des 
parens,  des  amis,  ne  les  ont  pas  reconmis 
parmi  les  morts  oo  les  blessés  déposés  a 
rh(ypital  du  Gros-Cailk>o« 

Aous  ne  demanderons  pas  à  la  police 
si  elle  a  fait  son  devoir,  toot  son  devoir; 
elle  nous  répondroit  aflirmativement,  et 
nous  croyons  qn  il  faut  laisser  an  temps 
le  soin  de  la  juger,  d'approa>rer  on  de 
blâmer  sa  conduite  dans  cette  funeste 
journée.  Mais,  en  attendant,  noos  i^ict- 
terons  que  des  forces  imposantes  n  aient 
point  été  dirigées  vers  les  grilles  avant  la 
fin  de  la  fête,  pour  présider  à  l'éconle- 
ment  de  la  foule  et  le  diriger.  Noos  le- 
gretteions  amèreaient  qu'on   n'ait  pas 


(539) 


songé  à  jelerf  quelques  /sort  avant ,  des 
ponts  en  bois  sar  les  fossés ,  comme  il  a 
été  fait  quelquefois.  An  lieu  de  ces  ponts 
qui  anroient  multiplié  les  issues  et  em- 
pêché l'emcombrement .  on  voyoit  qui^l- 
qaes  rares  échelles  que  les  avares  proprié- 
taires tendoient,  moyennant  salaire,  à 
ceux  qui  vouloieut  chercher  on  refuge 
dans  les  fossés* 

—  La  Charte  de  i83o  porte  ce  soir  le 
nombre  des  morts  déposés  à  Thôpilal  du 
Gros-Caillou,  à  24  •  et  dit  que- c'est  à  lort 
que  des  feuilles  ont  annoncé  que  des 
morts  aToienl  aussi  été  déposés  à  Thos* 
pice  des  Invalides  et  à  l'hospice  Necker. 
D'après  cetle  feuille ,  sur  ao  blessés  éga- 
lement transportés  à  l'hospice  du  Gros- 
Caillou,  17  sont  rentres  chez  eux. 

^ — Hier,  de  grand  matin,  une  trentaine 
de  membres  du  conseil  municipal  se  sont 
réunis  pour  s'occuper  de  la  fêle  qui  avoit 
été  indiquée  pour  le  soir.  Ils  ont  été  d'à- 
via  qu'elle  ne  devoit  pas  être  remise,  pen- 
sant, dit  un  journal,  que  la  suppression 
pourroit  jeter  l'alarme  dans  les  départe- 
mens  et  faire  croire  à  des  malheurs  plna 
grands  encore  que  ceux  qui  sont  à  déplo- 
rer. En  conséquence  une  députation  fut 
envoyée  aux  Tuileries  pour  s'assurer  de  la 
présence  de  Louis- Philippe  et  de  sa  fa- 
mille. M.  le  duc  d'Orléans  revint  avec  la 
députation,  et  arrivé  à  deux  heures  à 
rHôlei-de  Ville,  il  fut  introduit  dans  la 
salle  du  conseil  que  présidoitle  préfet  de 
la  Seine.  Le  prince  demanda  pour  lui  Ti- 
fiitiative  des  secours  et  des  consolations  & 
porter  aux  malheureuses  familles,  et  l'a- 
journement du  banquet  et  du  bal  de  la 
ville.  «  Je  sais,  a-t-il  ajouté ,  qu'il  s* agit 
d'un  malheur  particulier,  d'une  perte  qui 
n'atteint  pas  la  société  entière,  et  qu'elle 
est  du  nombre  de  celles  que  le  temps  peut 
adoucir.  Mais  précisément  parce  que  les 
victimes  appartiennent  à  des  classes  labo- 
rieuses, il  ne  faut  pas  qu'on  puisse  dire 
que  nous  avons  dansé  près  de  leurs  cada- 
vres, que  nous  ayons  manqué  au  respect 
qui  est  dû  à  i'humble  convoi  du  pauvre 
comme  aux  funérailles  du  riche  !  • 
'.   La  fête  a  été  remise  en  conséquenca 


au  19  juin.  Su  ne  pouvant  pas  bien  com- 
prendre le  conseil  municipal  lorsqu'il  te-, 
noit  à  convertir  en  festin ,  en  danses , 
un  jour  de  deuil,  nous  approuvons  la  dé- 
marche que  le  duc  d'Orléans  a  faite  pour 
changer  sa  détermination,  nous  devons 
néanmoins  dire  que  le  nouveau  jour  de 
fête  trop  rapproché  de  |a  catastrophe  dé- 
plaira généralement.  En  eifet,  vous  ne 
voulex  pas  danser  près  dés  cadavres  des 
victimes.et  vous  n'en  serex  séparés  que  par 
quelques  jours.  Peut-être  aussi  que ,  pen- 
dant que  des  voitures  brillantes  condui- 
ront à  ruôlel -de -Ville  les  invités,  des  chars 
funèbres  traîneront  tristement  par  les  rues 
des  malheureux  qui  auront  succombé  de- 
puis le  funeste  événement. 

-^  La  Charte  annonce  ce  soir  que  la 
garde  nationale  donnera  son  bal  le  aa. 

—  Le  Journal  de»  Débate  dit  qu'il  est 
informé  que  tous  les  approvisionnemens 
relatifs  au  banquet  de  l'Hôtel-deVille  et 
au  souper  qui  devoit  être  donné  après  le 
bal,  ont  été  par  les  ordres  du  préfet  de  lap 
Seine  distribués  aux  hospices  de  la  ville 
de  Paris. 

—  M.  Allain  Targé ,  avo  cat-général  à 
fi  la  cour  royale  d'Angers,  a  ^  nommé 

député  à  Doué. 

—  M.  de  Latena ,  conseiller  référen- 
daire de  première  classe  près  la  cour  des 
comptes ,  est  nommé  conseiller-mattre  à 
la  place  de  M.  Lacave-Laplagne.  M.  de 
Gombcrt,  remplacé  en  qualité  de  conseil- 
ler référendaire  de  deuxième  classe  par 
M.  l'icot,  est  nommé  conseiller  référen- 
daire de  première  classe ,  en  remplace- 
ment de  M.  de  Latena. 

—  M.  Anspach  est  nommé  substitut 
du  procureur  du  roi  près  le  tribunal  de 
première  instance  de  la  Seine,  M.  Ame- 
lot  ds  la  Roussille  est  nommé  procureur 
dû  roi  à  Meaux ,  et  M.  Saillard  procu- 
reur du  roi  à  Arcissur  Aube. 

—  Le  traité  conclu  avec  Abd-el-Kadcr 
vient  d'être  expédié  au  général  Bngeaod. 
avec  des  observations. 

—  Le  roi  des  Belges  est  parti  pour 
Bruxelles.  La  reine  des  Belges  ne  quittera 
sa  famille  que  dans  quelques  jours. 


(546) 


— *  M.  Dcrricm,  ingi^nwuf  en  cbof  <1«§ 
pônb-ct- chaussées ,  vient  d*étre  élev6  ao^^ 
TjKag  id'inapecteur  divisionnaire. 

—  Gbacaa  cherdie  à  exploiter  li  sa 
manière  le  mariage  prolestant  (f  on  grand 
personnage.  On  remarque  à  la  porte  du 
cabinet  do  figures  de  cire ,  boulevard  en 
Temple,  un  tableau  d'annonce  reprô* 
sentant  la  cérémonie  qui  a  en  lieu  à  Pon« 
laincbleau  ;  Ih  figurent  an  même  aatel , 
et  pour  ainsi  dire  côte  à  côte ,  un  évo- 
que et  un  ministre  prolestant  domiant  à 
kk  fois  leurs  bénédictions  aux  époux.  La 
pensée  qui  semble  présider  à  cotte  an- 
nonce est  on  ne  peut  plus  dérisoire  ;  c^est . 
mettre  sur  la  même  ligne  laTérjté  et 
Terreur.  Malheureusement ,  la  manière 


dont  les  choses  ae  sont  passées  i  Fontai-  | 
nebleau  doit  donnercette  idée  an  peuple. 
On  a  lien  de  s'étonner  néanmoins  que  la 
policepermette  l'exposition  publique  d'un 
tableau  si  grossièrement  insultant. 

—  M.  d'Hosier,  écnjer  de  Charles  X, 
dêvoit  trente  mille  francs.  Le  roi,  dont  U 
générosité  ne  coonoîasoit  paa  de  bornes , 
avança  5.000  fr.,  et  consentit  à  faire  ga- 
mntir  le  aarplus  par  radniini^lration  de 
sa  lifite  civile:  Alors  M.  tférard,  banquier; 
préla ,  à  la  demande  de  M.  liyde  de  Neu- 
ville, les  a5,ooo  fr.  qu'il  falloit  ^  M.  d'do- 
sier  pour  satisfaire  ses  créanciers.  La  ré- 
volution étajtt  arrivée ,  le  ministre  des 
finances  refusa  d'exécuLer.  la  garantie  du 
i-qi.  M.  Uyde.de  Neuville  se  regarda  alors 
'  comme  débiteur  envers  M.  Ilérard ,  k>n 
banquier,  si  le  nouveau  gouvernement 
peraistott  dans  son  refus.  Mais  le  conseil 
d  elat  vient  d'annuler  la  décision  du  mi* 
nistre  des  finances .  et  d'ordonner  i'ac- 
qnlUemenl  de  la  somme  avancée  par 
-  M.  Ilérard. 

—  Le  nommé  Loyer,  hussard  du  cin- 
quième régiment,  étoil  le  «7  avril  demîor 
sur  la  roule  de  Cliateandun,iaisant  la 
coodnile*à  nn  de  ses  camarades,  qni  re* 
ionmoit  dans  ses  foyers.  Ils  s'arrôloient 
souvent  pour  boire  et  prolongeoient  les 
poses  dans  chaque  '  cabaret ,  si  bien  que 
Loyer  finit  par  perdre  la  raison.  Alors  il 
fie  figww  qu'il  étoii  riche ,  et  une  ferme 


qui  i^offHf  i  felTfgardÉ  devînt  sa  pt9^ 
priété.  Laissant  son  camarade  fatigué  son  - 
. un-arbre , .I^yer  entra  dans  la  fei-roe,  d . 
mit,  h  force  dé  menaces  ,  le  fermier  nu* 
lade  et  la  fermière  Agée  i  la  porte,  fo^ 
lant,  dfisoit-il ,  gérer  lui-même  son  bleà, 
qu'ils  administroient  fort  mal.  Son  illii. 
sion  passa- vite,  et  Loyer  arrêté ,  mis  eo 
prison ,  vient  de  comparotire  devant  le 
conseil  dé  guerre,  qui  fa  dn  reste  ac- 
quitté. 

—  Il  y  avoîl  en  Afrique,  le  >*^Janvîer 
dernier, 5,485  Français,  1,803  Anglais, 
4,59a  Espagnols,  i,845  italiens»  810  Al- 
lemands, 6  Grecs  et  Russes,. s  1  Portugais; 
total,  i4f56i  Européens.  A  Aîger,  9,094: 
à  Oran,  5, 066  ;  à  Boce,  1 ,967  ;  à  Bougie, 


557  ;  et  à  Mostaganem,  75, 

—  M.  le  baron  ^  MayendoriT  conti- 
nue à  enrôler  des  ingénieurs  et  des  cbefs 
d'ateliers  français  pour  le  service  de  la 
Russie.  Il  a  fait  aussi  un  nouvel  achat 
d'ouvrages  et  d'instrumens  Mîientifiqoes 
qui  vont  partir  pour  Saint-Pétarsbooig. 

—  M.  Fonfaney,  Jeune  poète»  qui  ^ 
donnéàlaHtfviM  de  Pari$  des  articles  sous 
le  pseudonyme  de  lord  Feclîng ,  vient  de 
mourir,  iàgé  de  3o  ans. 

—  Le  Droit  annonce  que  le  baron  de 
Saint- Clair,  qui  a  déjà  figuré  dans  plu- 
sieurs affaires  politiques,  a  été  arrêté  à  sca 
domicile,  rue  du  Cherche-Midi,  en  exé- 
cution d*un  mandat  décerné  par  un  juge 
d'instruction.  Les  personnes  chez  les- 
quelles il  logeoit,  ajoute  çctle  feuille, 
ont  été  également  arrélées. 

—  •parmi  les  animaux  dernièrement 
arrivés  au  Jardin  des  Plantes,  on  voit  nn 
magnifique  léopard  du  Sénégal ,  donné 
par  M.  Boné.  Deux  guibs  m&le.et  femelle, 
donnés  par  M.  Horace  Vernet ,  et  den]^ 
dauws,  nouvelle  espèce  de  chevaux  sao* 
vages  du  cap  de  Bonne-Espérance. 


NOUVCLI.KS   nSS  PKOVINCJSS. 

Le  musée  de  Versailles  sera  ouvert 
tons  les  jours  au  public,  de  dix  à  quatrt 
heures,  jusqu'au  1"  juillet ,  à  l'exception 
des  mardi  et  jeudi ,  réservés  pour  Jes 


(.541  ) 


travaux  diolérieur.  On  ne  délivrera  des 
billels  de  faveur  qu'après  le  i"  juillet. 

—  Le  conseil  municipal  de  Versailles 
'vient  de  faire  frapper  une  médaille  à 
Foccasion  de  l'ouverture  du  Musée. 

—  On  a  fait  inscrire  sur  la  grille  prin- 
cipale du  palais  de  Versailles  ces  mois 
en  lettres  d  or  :  «  A  toutes  les  gloires  de 
la  France.  » 

—  Le  siear  Anot,  voiturier  à  Herson, 
près  Vervins ,  déparlement  de  l'Aisne ,   a 
été  écrasé  par  sa  voilure.   Il  laisse  une 
veuve  et  quatorze  enfans;   l'alné  n^a  pas 
encore  dix-sept  ans. 

—  M.  Ogcr,  conseillera  la  cour  royale 
d*Aroiens  ,  vient  d'élre  nommé  chevalier 
de  la  Légion  d'Honneur. 

—  M^  de  Gotbo,  chevalier  de  Saint* 
Ix>uis,  ancien  capitaine  d'infanterie  ,  est 
décédé  à  Amiens,  h  T&ge  de  près  de 
88  ans. 

—  La  semaine  dernière,  deux  indivi- 
dus qu'on  avoit employés  moyennant  bon 
salaire  à  Tun  des  repqsoirs  de  la  ville 
d'Amiens,  ont  osé  se  présenter  dans 
plusieurs  malsons ,  et  sont  parvenus  à  ex- 
torquer quelque    argent  en   prétextant 


vers  midi ,  sur  la  ville  de  Nanteà.  La  fou- 
dre est  tombée  en  diilérens  endroits,  el 
parliculièrement  sur  la  croix  de  la  cha« 
pelle  de  Saint- François,  qu'elle  a  brisée. 

—  M.  Adolphe  de  Bîré,  qui  fut  con* 
[  damné  à  la  suite  des  événemens  de  la 

Vendée,  a  comparu,  le  i5,  devant  les  as- 
sises de  Nantes  pour  purger  sa  contumace, 
et  a  été  acquitté. 

—  Le  Journal  du  Bourbonnais  fut  saisi 
dernièrement  pour  un  article  qui  enga-^ 
gcoit  les  électeurs  municipaux  royalistes 
Ik  se  présenter  aux  élections,  et  à  prêter 
le  serment  qu'on  cxigeoil  d'ea>  pour 
l'accomplissement  d'un  droit  Le  proca« 
reur  du  roi  de  Moulins  vonlojt  trouver 
dans  cet  article  une  attaque  contre  Us' 
droits  que  Louis-Philip jpè  tient  du  vœu  dé 
la  nation;  mais  la  chambre  des  mises  en 
accusation  a  seulement  renvoyé  le  gérant 
de  cette  feuille  devant  les  assises  de  juiU 
let ,  comme  coujpabie  du  délit  d'attatfuè 
contre  le  serments 

—  Le  11,  à  six  heures  du  soir,  un  vio- 
lent orage  a  éclaté  sur  Valence  (Drôme). 
1^8  rues  aembloient  des  rivières.  Des  gré^ 
Ions  d*une  grosseur  prodigieuse  ont  brisé 
une  immense  quantité  de  vitres  et  en< 


une  quête  pour  les  ouvriers  de  ce  repo-    dommage  beauctoup  de  toitures.  Aux  en- 


soir,  qui  tous  avoicnt  été  payés. 

—  Un  fermier,  près  Saiut-Omer,  a 
trouvé  dernièrement  dans  sou  colombier 
un  pigeon  voyageur  portant  an  coa  le 
cours  de  la  bourse  de  Londres. 

—  Meunier,  que  tous  les  navires  en  déi- 
part  pour  la  Nouvelle-Orléans  avoient  re* 
fusé  de  prendre  pour  passager,  est  parti 
du  Havre  pour  Honlleur.  De  là  on  le  con- 
duira, dit-on,  à  Lorient  pour  rembar- 
quer sur  un  bâtiment  de  guerre. 

.  — Le  conseil   municipal  de  Metx  a 
été  dissous  par  une  ordonnance  du  lo 

juin. 

<—  M.  Litechnbergcr,  avocat  du  bar- 
reau de  Strasbourg,  défenseur  de  i>lu- 
sieurs  des  accusés  dans  l'affaire  du  3o  oc- 
tobre, a  été  nommé  conseiller  munici- 
pal, en  remplacement  de  M.  de  Turc- 
keim,  député  et  ancien  maire. 

-^  Un  orage  terrible  a  éclaté,  le  i3, 


virons  de  la  ville .  des  vignes  ont  été  en* 
tièrement  saccagées. 

i —  Les  recettes  de  la  ddbane  de  Mar« 
seille,  pendant  le  mois  de  mai,  se  sont  éter 
vées  à  3,497,1 55  fr.  8 1  c. 


EXTÉRIEUR. 

NOUVELLES  D'ESPAGNE. 

Voici  le  jugement  que  portoit  hier 
le  Journal  des  Débats  sur  les  troupes  da 
roi  Charles  V  :  «  Dans  tontes  les  opéra«> 
lions  militaires  des  carlistes,  on  ne  peut 
s'empêcher  de  remarquer  beaucoup  de 
hardiesse  cl  de  combinaison  tout  .à  la 
fois,  un  profond  secret  sur  leurs  plans, 
une  grande  activité  d'executlo),  e'^enliri^ 
un  ensemble  qui  rattache  au  plan  géné- 
ral toutes  les  expéditions  tentées  dans  les 
diverses  provinces.  > 

La  feuille  ininistélielle  s'étonne  ciu 


(  54a  ) 

>aile  de  l'iusuccës  permanent  de»  christi- 1  courir  encore  les  cfa^aces  doatetises  de 


nos  qui  ont  une  grosse  artiUerie,  de  la  ca- 
valerie, des  places  fortes,  des  ports  de 
mer,  en  un  mot  tout  ce  qui  peut  leur 
donner  de  grands  avantages  sur  leurs  ad- 
versaires. 

I>e  MesMger  de  son  côté  voit  Tindisci- 
pline  parmi  les  soldats  révolutionnaires, 
le  manque  d'argent  et  de  vivres,  et  at- 
tribue à  tout  cela  leur  découragement  U 
aurait  pu  ajouter  que  les  soldats  cliristi- 
nos  sont  fort  mal  vus  dans  les  campagnes , 
pendant  que  les  carlistes  y  sont  reçus 
avec  enthousiasme,  que  les  villes  aussi 
commencent  à  se  lasser  du  Joug  révolu* 

tionnaire. 

—  On  parle  d'un  emprunt  qui  seroit 
négocié  pour  ^Espagne  révolutionnaire 
par  M.  Aguado ,  et  que  vîendroît  o6/c- 
geammeni  garantir  le  gouvernement  an- 


ragibtagc. 

— Le  Journal  ministénel  du  soir  doaoe 
une  dépêche  télé^a|)biqne  de  Bayonne , 
le  14.  Oroa  écrit  du  9  d'Albelda  que 
Bnerciis  avec  son  aile  gauche  est  à  AÛfa- 
ras  et  de  Meer  avec  sa  droite  à  Balagncr. 
Les  cariistes  ont  lenr  quartier  génénl  à 
Trago.  Oroa  retourne  à  Valence  et  laisie 
le  commandement  au  baron  de  Meer. 

Sis  bataillons  sontSi  Enguy»  mcna^nt 
la  ligne  entre  la  frontière  et  Parapelûft. 
Ëspartero  étoit  le  1 1  à  Lerin. 


La   santé  du  roi  d'Angleterre  con- 
tinue à  donner  de  sérieuses  inquiétudes. 
—  On  lit  dans  le  Sun  :  «  Nous  regret- 
tons d'apprendre  que  la  santé  delà  reine 


^  est  dans  un  état  très-précaire,  et  qui 

lûûToqMriVrévilouVn'dirdijàdel  "•«»«  w>«  soins  assidus  que  S.  M.ptodi 


fortes  sommes  pour  des  foumiinresde 
fusils,  cartouches,  etc.  On  dit  que  l'An- 
gleterre a  en  vue  un  accroissement  deco- 
louies  dans  l'avenir,  et  pour  le  présent, 
un  traité  de  commerce  semblable  à  celui 
que  la  dernière  révolution  portugaise  a 
brisé  ;  c'est  possible ,  nk^is  nous  pensons 
néanmoins  que  l'instant  où  sa  légion  vient 
d'être  détruite,  uii  lexpédition  du  roi 
marche  en  avant  sans  rencontrer  une  sé- 
rieuse opposition,  seroit  assez  mal  choisi 
|iour  la  délivrance  d'une  garantie,  qui; 
en  laissant  de  côté  d'autres  chances  défa- 
vorables qu'elle  a  certainement  calculées, 
l'obi igeroit  tôt  ou  tard  à  payer  des  som- 
mes que  le  gouvernement  de  la  régente 
prendra  facilement,  dépensera  avec  plus 
de  facilité  encore,  et  que  mj  iocrifice»  en 
faveur  de  la  cau$e  constitutionnelle,  pour 
nous  servir  des  paroles  mystiGantes  qu'il 
a  adressées  à  ses  créanciers,  l'empêche- 
ront de  rembourser.  Aussi  le  nom  de 
M.  Aguado  dans  cette  affaire  nous  étonne, 
et  nous  fait  concevoir  de  nouveaux  dou- 
tes sur  la  réalité  du  traité.  M.  Aguado, 
après  une  existence  longuement  agitée,  a 
fini  par  ramasser  une  fort  belle  fortune 
dont  il  jouit  bonoiablement,  et  nous 
aF0i}5  peine  à  croire  qu'il  se  résigne  à 


gue  au  roi. 

—  Lord  John  Russell  a  proposée  le  is, 
h  la  chambre  des  coramoues,  de  nommer 
une  commission  d'enquête  sur  le  mode 
^  suivre  pour  renouveler  les  baux  des 
propriétés  immobilières  et  autres  bicju 
déteQUs  par  le  clergé  anglican. 

Cette  demande  a  été  acetteillie  par  619 
voix  contre  336.  Le  comité  chargé  de 
faire  l'enquête  en  question  sera  composé 
de  3 1  personnes.  Sir  Robert  Peel  s'est  op- 
posé à  cette  mesure. 

—  De  nouvelles  faillites  ont  été  décli- 
rées  dernièrement  à  Manchester.  Il  pareil 
qu'il  y  a  actuellement  dans  cette  ville 
5o,ooo  ouvriers  qui  manquent  (f  ouvrage. 

.  —  Un  paquebot  vient  d'arriver  h  Fa!« 
mouth  avec  les  Journaux  de  Lisbonne 
du  7.  La  reine  doua  Maria  a  pa  énCn 
former  un  ministère  incomplet  Dias  de 
Oliveira  est  président  du  conseil,  minis- 
tre de  l'intérieur,  et  tient  par  intérim  les 
portefeuilles  de  la  Justice  et  des  affaires 
ecclésiastiques  ;  Joas  de  Olivdra  est  mi- 
nistre des  finances  ;  Manuel  de  Castro 
Pereira  £  Mesquita ,  ministre  des  affaires 
étrangères,  et  le  vicomte  de Bodeda,  mi- 
nistre de  la  guerre  et  de  la  marine. 

—  Le  Morntng'Chrtmiele  dit  qu'à  new- 


ïork,  Phili)de1|ibie ,  Boston,  Bail; 
Aleiandrio-Wilmington,  Nowark,  el  dam 
hait  aolres  Tille:  des  Etals-Unis,  tes  ban- 
qaes  ont  suspendu  Ican  paiemens  en 
nnméraira. 

—  Depuis  le  commencement  de  la 
crise  commerciale,  il  y  a  eu  55a  failliles 
i  New-York.  Le  NttD-York  Htrard,  qoi 
avoit  compris  dans  U  li^le  des  faillites 
plusieurs  mai^ns  solvablu,  a  été  con- 
damné à  aS.ooo  dollars  de  dommages- 
intérêts. 

—  Un  bateau  îi  vapeur,  le  Bmihtrrod, 
qui  avoii  quille,  le  7  mai.  la  Nouvelle- 
Orléans  pour  se  rendre  î  Louisville,  a 
brûlË  le  8,  ï  trente  milles  environ  au- 
dessDS  rie  Nalcliei,  par  suite  de  l'impru- 
dence des  hommes  de  service,  qui  avoient 
empilé  le  bois  l  Taire  du  charbon  trop 
pr^s  de  la  chaudière.  Sur  près  de  deux 
cents  personnes  réunies  k  bord,  environ 
soixante  ont  pu  ce  sauver. 

—  Au  mois  d'août,  l'empereur  de  Rus- 
sie se  'rendra  11  Wornescnsk ,  où  seront 
exécutées  de  grandes  manœuvres  de  ca> 
Valérie  ;  et  de  là,  dit  un  journal  de  Franc- 
fort ,  B.  M.  Ira  !i  Odessa. 

,— -,aB  ■■  I i— 

CHAHBnii  DES  PAinS. 

(Présidence  de  M.  Pasquier.) 
Séance  du  1 6  juin. 
Le  miniaire  de  la  guerre  présente  le 
projet  de  loi  portant  demande  d'an  cré- 
dit extraordinaire  pour  l'ATrique,  et  M.  La- 
cave  -  La  plagne  celui  sur  les  sucres,  tous 
dent  déjà  volés  par  l'autre  chambre.  La 
chambre  s'occupe  ensuite  du  projet  de 
loi  sur  les  poids  et  mesures,  dont  elle 
adopte  quelques  articles.  Elle  entend  après 
l'éloge  funèbre  de  M.  le  baron  de  Cani- 
bon ,  prononcé  par  le  présiden  I  Bof  en 

CBAUBBE  DES  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupin.) 
'  Séance  du  là  juin. 
•  M.  le  président  annonce  à  la  chambre 
les  tristes  év£uemens  de  la  veille,  pendant 
que  dt>  nombreux  députés  entourent  les 
ministres,  el  cherchent  à  obtenir  quel- 
ques renseignemens  particuliers. 


(  543,) 


la  discussion  du  canal 
latéral  à  la  (ïaronne.  A  ta  Go  de  la  der- 
nière séance,  M.  Dngabé  a  attaqué  le  pro. 
jcl  comme  favorisant  l'agiotage.  Ajirès 
quelques  débats  îusigniGans.  la  chambre 
rojc'tic  successivement  les  cinq  articles  de 
la  loi.  Le  scrutin  sur  l'enseoibie  a  aussi 

Kur  résultat  le  rejet  de  la  loi  par  18g 
ulcs  noires  contre  89  boules  blanches. 

La  chambre  adopte  ensuite  les  deux 
articles  du  projet  de  loi  ajant  pour  objet 
de  convertir  une  huitième  chambre  lem- 
poinirc,  créée  par  ordonnance  près  le 
tribunal  de  première  instance  de  la  Seine, 
en  une  huitième  chambre  délinitive.  Le  ' 
scruliti  sur  l'ensemble  proclame  l'adop- 
tion de  la  loi  par  i8i  boules  blanches 
contre  S8  boules  noires. 

M  Mauguin  rappelle  que  les  journaux 
miiilsl^^rieis  ont  aononcé  que  le  traité 
avec  Atid-el-Kader  aïoit  été  --igné,  el  s'é- 
tonne qu'on  en  tienne  les  clauses  cachées. 
Si  ce  qu'on  lui  en  a  dit  est  certain ,  U 
liaité  n'est  autre  chose  que  l'abandon  de 
l'Afrique, 

Voix  de  la  gauche  t  Certainement ,  si, 
par  exemple,  nous  cédons  Bonc  et  Bou> 
gie. 

H.  uAUGiiiK.Si  l'intention  des  ministres 
est,  comme  on  doit  l'espérer,  de  publier 
bienlàt  le  traité,  je  demanderai  à  la 
cliambre,  aprèsla  publicatioh  ,  qu'il  me 
soit  |iermis  de  faire  des  inler|)cllalions. 

i.Ë  MABÉCHAL  CLAL'HEL.  U  faut  Sa- 
voir d'iibord  si  le  traité  est  ratifié. 

M.  le  garde  des  sceaux  ne  s'altm- 
doii  pai,  dit-il,  h  cet  incident.  Il  j  a 
une  Appréciation  qui  appartient  au  gou- 
vernement dans  ri;ilérét  de  l'étal.  Quauif 
le  gouvernement  en  croira  le  moment 
venu  ,  celle  publicité  sera  donnée. 

M.  GABniEH'PAGÈs.  S'il  y  a  cession  de 
terriloire,  vous  n'oveï  pas  le  droit  do  la 
faire  seuls. 

M.  Mauguin  répète  qu'il  croit  h  l'aban- 
don d'Alger. 

Le  garde  des  sceaux  assure  que  le  gou- 
vernement veut,  an  contraire,  consoU. 
der  la  conquête. 

iAi  président  consulte  la  chambre  pour 
savoir  si  elle  permet  les  inteipellalions. 
Après  deux  épreuves  douteuses,  la  cham- 
bre décide  que  le*  interpellations  seront 
faites.  Le  jour  en  sera ,  filé  ultérieure- 
mciii.  ... 


Il  psl  aossi  diîciilé  qu'il  y  lora  une  ; 
discussion  géoûrtie  sur  loat  les  chemins 
de  r«r. 

.W.i««  Joi6j«rt. 
L'ordre  du  jour  est  la  discussion  géné- 
rale snr  tes  chemins  de  Fer.  M.  Jaubert  b 
la  paro'e.  [,'oratenr  voil  que  surhuit  che- 
mins  de  fer  qu'on  a  jetés  pour  ainsi  dire  ï 
la  tête  de  Mil.  les  députés,  il  y  en  a  sepl 
pour  lesquels  on  demande  des  subten- 
liOQS.  Mais  si  le  goutcrnemcnt  csl  obligé 
do  sobTcntioniier  toutes  les  eiilri'prises 
ntilea.où  preiidra-l-îl  toul  l'argent  qui 
Ktt  InÈcessaireî  car  les  capitaux  sont  ra- 
res. M.  Jaubert  veut  qu'on  eïamjne  bien 
les  forces  des  compagnies,  et  que,  dans 
tous  les  cas ,  les  tubvcnlions  ue  soient 
payées  qu'après  l'achèvement  des  Iraïaui. 
Il  cninl  que  la  révointion  de  jinllel  n'ait 
son  milliard  de  chemins  de  fer,  comme  la 
restauration  a  en  sou  tnilliard  dlndeU' 
nité.  M,  Jaubert  fait  l'éloge  de  M.  Thiers 
comme  ministre. 

M.  i.E  «RÉSIDENT.  La  parole  est  à 
H.  Paiïbi.ns. 

M.  Manguin  parait  avec  loi  i  la  tribune. 
M.  PaJtbans  lui  cède  la  parole.  M.  Mau- 
guin  demande  i  adresser  des  interpella^ 
tions  au  présidentdu  conseil,  aujoard'hui 
présenU  (L'ordre  do  jour!) 

M.  Mole  dit  qu'il  ne  peut  pas  pins  s'e»- 
pliqucr  sujourd'haï  qne  lorsqu'il  a  an- 
noncé i  la  chambre  qu'il  y  avoïl  un  traité 
sîj-ié  entre  le  général  Bugeand  et  Abd- 
el-Kader.  Le  traité  est  reparti  aïec  des 
observations.  Le  ministre  rttonne  qu'on 
■il  avancé  que  les  intérêts  de  la  Fiance 
STOient  été  compromis. 

n.  Verryer  demanda  la  parole. 

Au  centre  :  L'ordre  du  jour! 

Les  cris  redoublent  lorsque  M.  Ber- 

jyerparolt  h  la  tribune.  Les  uns  tcu lent 

qu'il  en  dwcendc,  et  beaucoup  d'autres 

qu'il  parle. 

M.  Bcrrjer  veut  adresser  des  questions 

Voîï  confuses  :  Non  !  non  !  L'ordre  du 
jour;  La  clôture! 

M.  îlErrjer  demande  ï  parler  oontre 
U  clôture. 

Au  centre  !  Son  !  non  1 

M.  Augostin  Giraud,qni  gesticule  a»ec 
fivBcilë  sur  son  banc  «n  demandant  le 
clôture,  est  rappelé  b  l'ordre  pïr  la  pré- 
sident. 


(544) 

une        à  I*  fi'i .   M.  B<ti}'er  peut  dcmaoïln 
aux  miiiislrea,   si,  dans  le  traité  coada 

avec  le  chef  Arube.  la  Krance  a  été  dîgue- 

mt:nl  représienléc,  et  avec  les  égards  i(ge 

'    position  en  Afriqne  lui  doninit 


le  droit  d  eiigcr.  ^ 

M.  Mangnin  désire  faire  aujourd'hui  les     , 

hiterpellaliODS  quionlëtéconsenlies  ili 

dernière  séance. 

La  confosioa   continue.   La   chambre 

consultée  décide  qu'elle  ne  biera  pat  de 

jourpourles  in lerpelli lions. 

On  reprend  la  discussion  générale  sar 

les  chemins  de  fer. 

Les  UÉD1TATI0.1S  os  J.  x.  KBOC&T  , 
5  vol.  in- 1  i  ,  annoncées  dans  notre  der- 
nier numéro ,  >e  trouvent  ï  Paris,  cba 
MÉQCicKO.i-JcMOB.  —  Prix  I  7  fr.  Soc. 

4^*  (j;i«rt,  aariiii  €t  «Irrt. 


KooasK  DE  PA8IS  on  m  3vnt. 
Cl?iQi>.  IV0,j.du2:  Dian.  lOSTr-TOc. 
QUA'rlLE  p.  0/0,  j.  d«  «an.  99  fr.  1,0  c. 
TkOtS  |i.O/U,j.  de  Aie.  TTfr.  SOe. 

.te  1/2  p.U/0,j.  d<;nian>.OO0rr.  00c. 
delaB^iaquc.  ÏST&lr.  00  c. 

"  "  '      a  0/(1. 


Rriili' 

de  u  Ville  de  l^tci».  000  r 

.00  t. 

Ol.ll^ 

de  U  Vill 

de  Paris.  1185  ft.  00  c. 

Qu.l 

ecanjus. 

laifr.  00  c. 

Llaisi 

hïpalhcciire.ei5rT.oac 

KeQt 

de  Nujdes 

aati.  4âc. 

Emp 

101  fr.  1/4 

Emp 

«»t  Belge, 

OOfr.  0/0 

Lmp 

ur>l  d'Haili 

OOO  fr-  m 

KCDI 

d-E.psn. 

5p-0(«.  2ifr 

1/8 

EN  r£NT£, 

CHEZ  HàQUlGNON-JUNIOB  : 

pit.£i.ECTio»Es  theoloi^uIjK  uAjouta 
IN  SE}ii.%Aitio  sA^CTl-&l;LPlUl    lu- 

BITiE. OE  lUATni.UO.tlO. —  OPERA  ET 

STUAIQ    JOS.    CAKRIERE  ,      SEMINAKII 
PltESBVTERI,   MCAUII  GEHERALIS  FA- 

2  fort  vol.  in'8°,  brochés,   ii  fr. 
flous  rendrons  compte  incesKimment 
de  cet  important  ouvrage. 


r\ 


L'AMI   HF    LA   RRLffîinll 

pareil  lo9  Mardi,  Jeudi 
et  Samedi. 

On  ))eat s'abonner  des 
1  **el  i5de  chaqne  mois. 


N^  2820. 


BIARDl  30  JUIN  18S7. 


FRIX  DE  L'ABOXXBIRTr. 

fr.  c. 

t  an  ......  33 

6  mois 19 

3  mois 10 

1  mois 5  5o 


s^ 


SUR  LES   ÉLÉXE!I8 

D^HISTOIRE  GÉÏVÉRALE  DE  U.  LÉVI. 


Nous  sommes  autorisés  à  porter  à 
la  coiinoissance  du  public  religieux 
ce  qui  s'est  passé  au  sujet  des  EU" 
mens  d^ktstoire  générale  de  M.  Lévi. 
Cet  auteur  a  publié  une  nouvelle 
édition  de  ces  Elémens ,  où  se  trou- 
vent plusieurs  passages  très-répré- 
hensibles.  Dans  un  prospectus  ad 
hocj  il  s'autorisoit  du  nom  de  M.  rAi> 
cbevéque  de  Paris,  et  annonçoit  qu*il 
«voit  l'approbation  de  ce  prélat  pour 
tous  ses  ouvrages.  Cette  assertion  est 
fausse  ;  elle  sei-oit  de  nature  à  in- 
duire en  erreur  ceux  auxquels  le 
nom  du  premier  pasteur  de  ce  dio« 
cèse  inspire  une  juste  confiance. 
Voici  la  vérité. 

11  y  a  quelques  années  ,  M.  Lévi 
s'adressa  à  feu  M.  l'abb^  Nicolle, 
vicaire>général  de  M.  rArchevéque , 
et  soumit  à  son  examen  trois  de  ses 
ouvrages ,  les  Elémens  tt histoire  gêné'- 
rahy  les  Etudes  géographiques^  et  un 
troisième  qui  n'est  pas  désigné. 
Après  en  avoir  pris  connoissance  , 
M.  l'abbé  Nicolle  écrivit  à  l'auteur 
une  lettre  polie ,  où  il  lui  dit  qtie 
les  deux  premiers  ouvrages ,  les  EU^ 
mens  et  les  Etudes  ^  ne  laissoient  rien  à 
désir  er^  soil  sous  le  rapport  des  principes 
religieux,  soit  sous  le  rapport  de  /  or- 
dre  et  de  la  méthode  y  que  telle  était 
du  moins  son  opinion ,  quil  Vavoii  ex^ 
primée  à  M.  lArchet^qne,  quiTan^oit 
autorisé  à  lui  dire  quil  lapartageoà. 

Cette  lettre  9  que  M.  Lévi  a  repro^ 
duite  par  l'impression  ,  ne  porte 
d'autre  date  que  celle  du  lOievrier; 

Tome  XCIIL  L'Ami  de  la  Religion, 


l'année  n'est  point  indiquée.  On 
semble  avoir  voulu  faire  croire  que 
la  lettre  est  récente  et  quVlle  s'étend 
à  tous  les  antres  ouvrages  qui  pour- 
roient  sortir  de  la  main  deM.  Lévi. 
Mais  l'espèce  d'approbation  de  l'abbé 
NicoUe  n'a  pu  être  donnée  et  n*a  en 
efTet  été  donnée  qu'à  une  première 
édition  des  Elémens  dhistoire  gêné* 
raie,  laquelle,  sous  le  rapport  des 
principes  religieux,  ne  contenoit  rien 
de  réprébensible.  La  nouvelle  édition 
n'a  pas  été  présentée  à  l'abbé  Ni- 
colle  ^  mort  le  2  septembre  183ô.  U 
n'auroitpas  manqué  de  la  repousser, 
comme  contraire  à  la  foi  dans  un  grand- 
nombre  de  passages.  L'abus  qu'on, 
avoit  fait  de  sa  lettre  l'avoit  singulier 
rement  contristé  i  il  s'en  étoit  plsûnt 
plus  d'une  fois  devant  ses  amis ,  en 
exprimant  l'espoir  qu'au  besoin  ils 
défendroient  à  cet  ^ard  samémoÎTe. 

Quant  à  M.  TArchevêque ,  il  n'a 
jamais  accordé  d'approbation  à 
M.  Lévi  pour  ses  ouvrages,  qu'il 
ne  connoftssoit  que  d'après  M.  Ni- 
coUe.  Les  approbations  qui  se  délir- 
vrent  au  secrétariat  de  l'Archevêché 
sont  rédigées  dans  une  forme  con- 
nue et  authentique.  L'auteur  des 
Elémens  n'en  peut  exhiber  aucune 
de  ce  genre. 

Cet  exemple  doit  apprendre  aux 
parens,  aux  instituteurs  et  institutri<^ 
ces  de  quelles  précautions  ils  doivent 
user  avant  d'admettre  dans  leurs 
maisons  les  ouvrages  d'éducation 
qui  leur  sont  présentés  et  qui  sont 
recommandés  même  par  quelques 
journaux. 

Nous  avions  déjà ,  dans  deux  de 
noa  numéros,  cenji  du  10  juin  et  da 


(  546  ) 


34  norembre  lS3â,  annale  le  niao- 
vais  esprit  des  oarrsges  de  M.  Lévi. 
Puisqu'on  reproduit  ces  oaiiagfa 
dans  de  nouvelles  éditîoDS  ,  et  qu'il 
paroit  même  qu'à  chaque  édîtioit  on 
ajoute  de  nourellet  impiéléa ,  nous 
allous  doaoer  le  rétultqt  d'un  ext- 
aiea  atieutiC  d'une  éditioa  des  £li- 
meiu  (Chuioirt  générale. 

Il  y  a  dam  cet  ouvrage  bien  des 
£>iU ,  des  iu^mens  et-  dca  aperçus 
qui  ne  s'acajrdenl  pas  avec  la  véri- 
table histoire  des  peuples  dont  il  y 
Oit  question  ;  mais  noua  nous  borne- 
nms  à  ce  qui  concerne  la  religion  et 
l'histoire  sacrée  ou.  eccléstaatiqae. 

En  parlant  de  U  religion  des  pa- 
triarches anté-diinviens,  l'auteur  n'y 
Toil ,  page  38 ,  que  deux  diconslan- 
CC9  ,  la  jajKlificatiom  du  nptiiaujcitr 
«  CiiablùsemMl-dM  obUdioiu  oùeha- 
cfM  iuut  ion  lacTijtetUew.  Il  est  Tni 
qu'Abel  el  Caïn  ,  premiers  en~ 
fcas  d'Adam ,  offroiant  cliacun  à 
IKen  leur  sacrifice;  mais  il  e>l  gmib- 
tant  que  dans  la  suile  les  familles  se 
Yénnissoient  pour  rendre  un  culte  à 
Dieu,  et  que  le  cltef  de  la  famille 
£toit  le  seul  sacrificatenr. 

Nous  avons  déjà  ctté  le  passage 
sur  le  déluge,  qui,  dît  M.  Lévi  , 
page  50,  ««(  la  fin.  iun  prologue  his- 
torique  tur  lequel  rtotu  n'ofons  que 
du  prestentimens ,  el  dont  le  récit  est 
mn  effet  de  Cimaginaiion  hamaine.  Ce 
passage  est  fort  clair  ;  les  enfans  qui 
liroDt  cela  ne  se  mépiendront  pas  sur 
les  intentions  de  l'auteur. 

En  général ,  M.  Lévi  n'admet 
point  les  miracles.  Il  ne  veut  point 
que  la  femme  de  Lolh  ait  été  chan- 
gée en  une  statue  de  sel  ;  elle  fin  alr- 
Hin/ê,  dit-il,  p.  61, ^r  un  louriilloarle 
vapeurs  suif ureases  en  punition  de  sa  eu. 
Wo£fW.  CL-tte  explication  fait  disparoi- 
9  étonuRBt  du-proëige)imii 


elle  est  toute  de  l'invention  de  l'au- 
teur. Page  80 ,  les  Hébreux  trtwtr- 
Il  la  mer  Roagej  l'affeclation  de 
ne  pas   parler    du    miracle   e^t   id 

manifeste.  Il  en  est  de  même  de 
Uuiaiine  :  les  Hébreux,  page  SI,  or- 

ent  dans  le  désert  de  Sia;  ils  j- 
trouvèrent  le  matin,  après  la  rosée,ime 
mbstaaee  douce  el  gommeuse  dont  la 
frre  éloil  emuvrie}  le  peuple  eiaier 
'en  nourrit.  Dans  ce  récit ,  la  maonc 
n'est  plus  envoyée  du  ciel  ;  c'est  lue 
production  aatorelle  du  déaert. 

L'auteur  fait  entendre  que  lesKé- 
brenx  ont,  à  l'esemplc  des  Grecs,  em- 
prunté une  grande  partie  de  leur  re- 
ligion aux  Egyptieiti.  Cett ,  dit-il, 
page  70,  par  mile  de  eeiu  eommmitic*- 
tion  el  pendaiU  leur  tèjow  eii  Sg/pu, 
qtu  les  Hébreux  tt  les  Grecs  puitmleiif 
semble  Imirs  premièrtt  eounoitta'ieet. 

om  de  Jupiter,  le  mnSre  du  eid,  m 
fait  entendre,  et  pour  eux,  Jupker  n'tsi 
plus  le  MoUil  des  Egyptiens;  e'eti  Jé- 

•,  Jovant  le  Dieu  spifitadf  le  Diat 
des  armées  pmr  les  f/éàreiix  ;  e'ett 
ZeuSj  Voir  pur,  le  père  ttnifertH  de  U 
natureparlet  Grées.  Et  plus  bas  i  Lu 
Hébreux  donnaient  à  leur  culte  le  génit 
asiatique ,  c'tstrù  -dire,  qu'ils  méloieid 
aitx  idées  des  Egyptiens,  celles  dis 
Chaldéens,  des  Perses  et  des  Indiens, 
dont  ils  étoieni  plat  rapprochés  que  les 
Grecs.  Il  s'ensuit  que,  selon  M.  Lévi, 
ils  éloient  idolâtres  comme  les  au- 
tres peuples. 

Moïse,  piige81,avoitcboiai  la  val- 
lée du  MoDt-Sina'J,  pour  s'y  arrêter 
avec  ses  frères,  pour  tes  orgtoùtwr  d'a- 
près les  principes  qu'il  <nm(  conçus. 
Ainsi  ce  n'est  plus  Dieu  qui  a  donne 
la  loi  aui  Bébreux,  c'est  Hoïse  qui  ■ 
conçu  ceUe  loi.  Page  84,  le  gocirer- 
neraent  des  Hébienx  est  appelé  une 
admiraiie  démocratie.  Celte  idée  est 
toRte  iWNivalle.L'lûstoneB  Jos^he  *t 


(^47) 


tous  les  8avan$  ont  vu  dans  cegou- 
Ternement  une  théocratie,  et,  en  ef- 
fet, on  consuUoit  Dieu  dans  les  af- 
faires importantes,  et  il  indiquoit  à 
Moïse,  à  Josué,  à  Samuel,  etc.,  ce 
qu'il  y  avoit  à  faire.  Dans  cette  admi" 
rMe  démocratie ,  page  85,  on  at*oity 
pour  ainsi  dire^  personnifié  la  patrie  à 
iaqiielie  tout  citoyen  rendoit  un  culte  pu* 
blic  sous  le  nom  d^  Israël,  C'est  un 
conte  absui*de.  Quel  plaisir  trouve 
donc  M.  Lévi  à  calomnier  ses  co-ré- 
lîgîonHaircs,  et  à  en  faire  des  idolâ- 
tres? 

A  la  page  114,  nous  apprenons  que 
JUs  Grecs  policés  rendirent  à  leurs  di-^ 
viniiés  un  culte  symbolique.  Est-ce  que, 
les  infamies,  dans  les  temples  de  Yé- 
Biis  n'étoient  que  des  5ymlx>les?  Mais 
si  l'auteur  se  plaît  à  excuser  le  culte 
pa'ien,  il  défigure  dans  un  autre  sens 
celui  des  chrétiens  qui,  diwil  page 
136,  racontoient  à  leurs  dieux  avec  les 
paroles  de  Dai^id  leurs  tribulations  et 
leurs  espérances.  Leurs  dieux  est  en- 
core ici  une  révoltante  calomnie,  et 
^u  contraire  ce  sont  les  chrétiens  qui 
■ont  répandu  sur  la  terre  le  dogme  de 
l'unité  de  Dieu. 

En  donnant  un  abrégé  de  la  vie  de 
'iésus-^hrîst,  l'auteur  passe  soua  si- 
lence ses  miracles  ;  pas  un  mot  de  sa 
résurrection  et  de  son  ascension.  Les 
'Juifii  n'y  croient  pas  ;  mais  comment 
les  Juifs  font-ils  des  livres  élémen- 
taii'es  pour  les  chrétiens?  Et  con\- 
ment  les  chrétiens  admettent-ils  ce 
.%at  vient  d'une  telle  source  ? 
'  IHoms  faisons  grâce  des  déclaroa- 
tîanji  de  l'auteur  contre  les  papes.  11' 
-traite  aussi  mal  l'histoire  moderne 
qtie  l'histoire  sacrée.  Sous  Philippe- 
Auguste,  dit-il,  s'accomplit  la  se" 
paration  du  pouvoir  spirituel  et  du 
pouvoir  temporel}  ce  prince  secoua 
r^ràrf/f^l^  iut^^¥  dergé.  Cela 


n'est  point  vrai ,  puisque  ce  prince 
se  soumit  à  la  censure  portée  con- 
tre lui  pour  avoir  rapudié  sa  fein^ 
me.  A  la  page  suivante  l'auteur 
fait  l'éloge  des  Albigeois,  dont  lê$s 
motursy  dit-il,  étoientpuresy  les  maxir 
mes  sévères i  la  religion  simple^  et  qui 
furent  livrés  sans  défense  aufanaiismc 
des  Dominicains,  Ailleurs,  même  par- 
tialité; les  protestans  ont  toujours 
raison  et  les  catholiques  toujours 
tort.  La  réforme  est  un  des  plus  grands 
événemens  dei  V histoire  moderne  ;  eUe 
détruit  pour  jamais  la  puissance  dti 
papCf  et  change  la  face  de  la  société. 
En  effet,  elle  introduit  la  discorde 
en  Europe,  la  guerre  entre  les  ét^ts, 
€t  de  longues  di^entious  civiles  dans 
plusieui^  -pays.  Le  beau  service 
qu'elle  a  rendu  â  la  société!  L'au-. 
teur  reproche  à  Marie,  reine  d'An- 
gleterre, sa  cruelle  ferveur  contre  les 
protestans,  mais  il  n'a  que  de  1'^- 
miration  pour  Elisabetli  qui  établit 
une  législation  atroce  contre  les  ca- 
^thoiiques,  et  qui  rougit  les  ëch^- 
fauds  de  leur  ^ng.» 

Il  trouve  que  saint  Louis  çtoit  mi 
prince  admirable  qui  neut  d^ autre  dé- 
faut que  Vexeès  de  se^  veHus^  réprima 
les  usurpations  duclergé^fixale  pre^ 
mier  les  rapports  de  la  royauté  et  deti- 
glise  nationale  at^ec  le  pape  dans  la 
pragmatique^sanction  qui  a  si  longr 
temps  servi  de  règle}  c  est  la  première 
barrière  opposée  aux  enyahissemens  ef, 
aux  usurpations  de  la  papauté.  Le  dé- 
faut de  saint  Louis  étoit  sans  dou^c 
sa  piété  et  sa  sainteté.  Quant  à  ^ 
pragmatique,  le  président  Hénault 
doute  qu'elle  soit  de  lui  ;  le  sav^^t 
d'Héricourt  et  d'a,utres  auteurs  pei^ 
sept  de  même,  e/l  Fleury  convieiit 
que  le  cinquième  article  sur  les  çxac* 
tioos  reprochées  à  I^  coult  de  Hoi|\e, 
in^quç  dans  he«uCQup  d>x^pli)> 

S5, 


(  548) 


rcs.  On  croit ^  ajoutc-t-îl,  qite  le  saint 
roi  njf  a  eu  en  vue  que  les  entreprises 
des  seigneitrs  et  des  juges  Iniques  sur 
les  bénéfices.  Dans  le  dernier  article 
il  est  dit  :  Nous  renouvelons  et  ap- 
prouvons les  libertés^  franchises^  pré- 
rogatives et  privilèges  accordés  par  les 
rois  nos  prédécesseurs  et  par  nous  aux 
églises^  aux  monastères  et  aux  autres 
lieux  de  piété,  aussi  bien  qiîaiLv  per- 
sonnes ecclésiastiques,  Etoit-cc  donc 
ainsi  que  saint  Louis  reprimoit  les 
usurpations  du  clergé  1  Si  l'article  5 
défend  de  lever  ou  recueillir  les 
taxes  pécuniaires  imposées  par  la  cour 
de  Rome,  il  ajoute,  si  ce  n'est  pour 
cause  raisonnable  et  ùr^tf/if^.Gommeut 
M.  Lévi  a-t-il  pu  voir  là  la  fixation 
des  rapports  de  la  royauté  et  de  l'é  • 
glise  nationale  avec  le  pape?  Tout 
cela  est  de  son  invention. 

L'auteur  veut  que  la  révocation  de 
redit  de  Nantes  ait  fait  sortir  du 
royaume  plus  de  50,000  familles.  Il 
n'est  plus  permis  aujourd'hui  à  un 
historien  consciencieux  de  répéter  ces 
exagérations.  Les  protestans  eux- 
mêmes  varient  tant  sur  le  nombre 
des  leurs  qui  sortirent  de  France  à 
cette  époque,  qu'il  est  visible  que 
leurs  estimations  ne  reposoient  sur 
rien  de  précis. 

La  révolution  française^  dit  M.  Lévi, 
est  le  plus  grand  événement  des  temps 
modernesy  et  t expression  la  plus  élevée 
et  la  plus  complète  du  travail  des  siè- 
cles précédens  )  ce  travail  remonte  aux 
premiers  temps  de  la  monarchie,  Cest 
ainsi  que  l'auteur  envisage  une  épo- 
que de  troubles,  de  licence  et  de 
crimes,  qui  a  couvert  la  France  de 
ruines,  et  qui  Ta  inondée  de  sang. 
On  ne  s'étonnera  point  api^s  cela 
qu'il  conseille  à  ses  éièves  de  lire 
XHisto'we  de  la  Révolution ,  par 
Jlf.   Thieri;  ouvrage   éminemment 


révolutionnaire,  et. composé  dans  le 
but  d'atténuer  les  cruautés  de  cette 
époque,  d'en  excuser  les  auteurs,  et 
en  même  temps  d'exagérer  les  fautes 
du  parti  opprimé. 

Cet  examen  du  livre  de  M.  Lévi 
suffira  pour  en  faire  apprécier  l'es- 
prit. On  voit  que  nous  n'avions  pas 
été  trop  sévères  dans  ce  que  nous  eu 
avions  dit  il  y  a  deux  ans.  A  cette 
époque,  l'auteur  vint  se  plaindre  à 
nous  de  nos  articles,  et  de  ceux  de 
quelques  autres  journaux.  Il  pré- 
tendoit  que  c'étoient  ses  ennemis  qui 
avoient  envenimé  ses  écrits.  On  étoit 
jaloux,  disoit-il,  du  succès  de  sa  mé- 
thode, et  ses  rivaux  vouloieut  le  per- 
dre. Il  explique  roit  les  passages  qu'on 
lui  reprochoit,  et  il  se  justifieroit 
complètement.  Nous  l'exhortâmes 
fort  à  nous  adresser  sa  réponse  aiui 
article^ubliés  contre  lui;noiissom- 
mes  encore  à  l'attendre. 


NOUVELLES  lEGGLéSf  ASTIQUES. 

ROME.  —  Le  26  mai,  M.  le  cardinal 
Lambruschini ,  secrétaire  d'état,  a 
distribué  des  médailles  aux  cadets  du 
génie  et  de  l'artillerie. 

M.  le  cardinal  de  Latil,  archevêque 
de  Reims ,  est  i^rrivé  à  Rome. 


M.  le  cardinal  Pacca,  évêque  et  lé- 
gat de  Yelletri ,  après  avoir  pourvu 
l'année  dernière  au  sort  des  orphe- 
lines par  la  fondation  d'un  hospice 
pour  elles ,  a  voulu  procurer  à  U 
jeunesse  un  nouveau  moyen  d'édu« 
cation  chrétienne ,  et  a  obtenu  du 
Saint  «Père  d'établir  à  Yelletri  une 
maison  de  Frères  des  Ecoles  chré- 
tiennes. M.  le  vice-légat  et  les  ma- 
gistrats ont  tout  préparé  pour  cet  éta- 
olissement,  dont  M.  le  cardinal  de- 
voit  faire  l'ouverture  le  16  mai.  Le 
mauvais  temps  empêcha  Son  Emi* 
tience  d^  se  rendre  à  V«tktji  ^  mais 


(  549  ) 


IVrolc  y  est  aujounl'Iim  cnaetivilé, 
(it  compte  beaucoup  d'flèves.  M.  le 
cardinal  doit  bénir  à  son  nrocbaiii 
voynge  l'église  paroissiale  de  Saint- 
Mictiel -Archange,  qui  tombait  en 
ruines  depuis  trente  ans,  et  qui ,  par 
ses  soins ,  a  été  restaurée  depuis  les 
fondeinens  en  moins  île  trois  ans  ,  el 
ornée  d'une  nouvelle  sacristie.  On 
doit  encore  au  cardinal  «ne  congré- 
gation de  bons  ouvriers  qui  s'occu- 
pent de  l'éducaiion  des  jeunes  gens 
ppur  en  former  des  chrétiens  exem- 
plaii-es. 

" pAnis.  —  Dii  pbilantiopes  s'occu- 
pent beaucoup  de  l'abolition  de  l'es- 
clavage, mais  peu  songent  à  la  néces- 
sité de  piéparer  les  esprits  à  celte 
mesure.  Ce  seroit  une  grande  folie 
«lejeter  inopinément  parmi  les  nègi-es 
\m  décret  général  d'abolitïon.L'exem- 
pic  de  Saint-Domingue  montre  la 
nécessité  de  prendre  des  précautions 
lie  prudence.  M.  l'abbé  Hardy,  di- 
recteur du  séminaire  du  Saint-Esprit, 
vientde  publier  un  écrit  sur  ce  sujet. 
Il  montre  que  la  religion  cailiolique 

Eeut  seule  préparer  les  esclaves  à  la 
berté.  Il  s'adresse  aux  délégués  des 
coloniesfrançaises,  et  après  leur  avoir 
rappelé  lesl)ienfaits  de  la  religion ,  il 
fait  «émir  qiie,  tu  le  caracièi-e  des 
nèÇre» ,  une  liberté  iminédiale  et  gé- 
nérale iivrei'oit  la  population  noire  à 
l'oisiveté,  A  l'indigence,  au  crime ,  et 
causeroit  la  ruine  totale  des  colonies 
françaises.  Il  faut  donc  préparer  les 
nègres  à  l'affrancliissement  ;  mais 
c*est>1à  le  difficile.  Il  faudroit  ponr 
cela  que  les  prêtres  fussent  plus  nom- 
inaux dans  les  colonies;  il  faudroit 
que  leur  ministère  y  fût  favorisé  par 
les  colons,  et  qu'on  les  laissât  i^talilir 
des  rapports  très  -  fréquens  avec  les 
nègres.  Or,  c'esl-là  ce  qu'on  auroit 
de  U  peine  à  obtenir  de  neaucoup  de 
colons. 

W.  l'abbé  Hardy  s'est  plus  occupe 
du  principe  que  des  moyeiu  d'esécu- 
tîwi , sut  lesquels  il  BCii  rapporte 


snns  doiAe  !k  la  sagesse  de  t'aulorît^. 
Toui-cc  qu'il  dit  sur  le  besoin  indis- 
pensable de  la  l'eligion  pour  éclairer 
les  nègies  Cl  leur  apprendre  i  répri- 
mer leurs  passions,  est  solide.  Sa  bro- 
chure se  vend  1  fr.  25  c.  au  pivfit 
d'un  captif,  et  se  trouve  au  bureau 
du  Jouinal. 

M.  le  coadjuteur,  aujoui-d'ltui 
artbevêque  [de  Bordeaux  ,  avant  de 
quitter  Nancy,  a  fait  ses  adieux 
au  clergé  et  aux  fidèles ,  par  uu 
mandement  du  30  mai.  Après  s'être 
lélicilé  de  l'accueil  qu'il  a  i-eçu  dana 
le  diocèse  et  du  fruit  de  ses  vîsi- 
les ,  le  prélat  ajoute  : 

•  Et  mtiatentnl  que  noos  ivons  rendu 
ce  solennel  lémoigasge  II  votre  piilé ,  qao 
noue  VOD9  l'ons  associés  &  nos  pensées  lej 
plusîntimcs,  nul  de  vous  ne  pourra  croire 
([imnons  aj'ons  pris  de  noos-intine  la  ré- 
solution de  vous  quitter.  Ah  !  s'il  en  ftoit 
ainsi,  l'amertDDie  qne  nous  cause  cette 
prochaine  vÉpsration  nous  feroit  expier 
douloureusement  une  démarche  inspirée 
|iiir  (les  -vues  trop  bomaincs.  Comment ,  : 
en  clTst,  noas  eût-il  fié  possible  d'abaa- 
donner  l'œnvre  de  paciGnalion  si  beureD- 
seincnt  commencfo ,  au  moment  d'en  re-  - 
cueillir  les  friiils  précieux?  Comment  s n- 
rlons  nODspu,  dans  11  crainte  deqoelques- 
diflicullÉs  passagères,  exposer  ce  beau  dio- 
côsc  aux  tristes  incerlitndea  de  l'avenir? 
hon,  vous  nous  connoisseï  trop  bien  poni 
admettre  une  supposition  si  injurieuse  k  - 
notre  caractère.  Mais  li  providence  a  ses 
dt!S'>eius  ;  elle  suscite  des  évéïiemcns  qui 
sont  an-dessns  de  nos  prévisions ,  comme 
ils  sont  indépendins  de  notre  volonté.. 
Uaiisle  champ  de  l'Eglise,  ce  n'isl  pas 
toujours  celui  qui  a  semé  qui  moissonne,- 
dil  le  Dieu  Sauveur,  et  c'est  par  l'cflel  ds 
l'une  de  CCS  disjiosilious  par  tien  litres  qne. 
nous  allons  nous-m£me  recueillir,  dans 
un  autre  dioctse .  une  ample  moisson  da 
foi,  depiété  et  d«  bonnes  œuvres  prépa- 
rée par  les  travaux  et  les  vertus  des  deux 
illaslres  pontifes  qni  ont  occnpé  « 
'  vcmeni  le  siège  de  Bordeaux. 


■  Sau  avoir  Jamab  Upenifmla  oom- 
parcr  notre  inripérience  et  noire  foi- 
bleue  k  U-uiinL-ompanbleiapinarili,  im 
serions- 110 nj  pat  ea  iItoîI  d'espérer  que 
votre  premier  païUur  depaii  long  lempi 
aitttti  iacorpt,  awi'j  loajàan  pritttit  âf- 
prit,  et  qui  épronre  deioD  Éloignetnmt 
(l'ÎDC'iprJmaLIcs  soDfh-BDCCi ,  jonira  1  l'a- 
venir des  elTorts  ([De  noDS  btdtii  tcnt'Ii 
pour  contilicr  leseiprîlt,  pour  adoucir 
Ici  cœiiri  ct-ponr  détruire  I*  barrière  qai 
cviptcha  un  père  d'embrasser  sn  enfim. 
Ce  pore  leadre,  tobs  coanoiupz  aon  af- 
fection, son  (frte,  Ks  inclinations  gén£- 
r«nsrs  !  II  nona  t  oavert  bien  des  fcns  son 
cteor,  et  loin  tj  tronver  ni  fiel ,  ni  amer- 
tume, nons  n'j  arons  jamais  trouvé  ^na 
dfiolUneat,  que  charité,  nn  ardent  dëair 
de  fODS  reioir  et  de  raua  eonsaovr  «ei 
laleas ,  la  fortune ,  sca  saenrs ,  la  rie  en- 
tière ;  TOUS  âlesl'objet  eulnair  de««  [ien- 
lies ,  Cl  si  vous  nous  rendea  Is  jailiee  de 
TtconiiDllrc  i|ue  nom  ne uoni  sommeaja- 
raai*  fait  le  roprfeen tant  d'encan  parti, 
que  nous  n'avons  jaaiaia  confondu  le* 
cfaows  de  la  tem:  a*w  )es  choses  da  ciel, 
M  nous  u'avona  jamaia  mia  nne  opinion. 
Oiie  passion,  nn  inlérei  à  la  place  da 
Dien  dont  tuna  mus  apportioni  let  mi- 
i£rîcordea  ;  si  nons  avons  cberché  k  n'Alre 
qu'i  ce  Dien  pour  rona  le  faire  aimer,  et 
i,  vous  toui  ponr  rons  montrer  le*  voies 
du  ulut,  adoucir  vos  misbrcs,  consoler 
voira  «il  ;  si  enijn  vous  aret  Iroavé  sur 
mu  lèvres  un  langage  cTutiion,  si  nos 
doctrines  ont  ilé  des  doctrines  de  paît, 
ooa  démarches  des  démarches  de  conel- 
liadon  -.  nous  n'avons  été  qnc  Gdfele  k  la 
mission  que  nous  avions  rrçne  ;  nous 
avons  eut  l'exËculear  du  mandat  de  con- 
corde et  d'amour  qui  nous  fnl  rerais  par 
voire  Évéqne ,  lonqnll  nous  préposa  &  la 
gardo  de  ce  qu'il  avoit  de  plu»  cher  au 
monde.  ■ 

M.  l'évêque  de  Couiaucea  ,  faisant 
la  visite  de  l'ancien  diocèse  d'Avran- 
cfaea ,  est  arrivé  le  7  juin  à  Sainie- 
Aiine  de  Buaia,  accompa^rn^  de  M.  l'ab- 
iéDelamuvttdeM.  lcc«iideH«i- 


(  j5o  ) 

laii) ,  ses  graiMls-vicatres.  A  remiée 
du  tioui)j,  oo  avoit  élevé  nu  arc-de- 
(lioinpiiË.  I^  piélat  étoit  encore  à 
une  grande  dûtance  de  l'églÎK ,  Ion- 
•jiiM  se  trouva  en  présence  de  tooi 
li-seiifansde  la  premièie  coiuiimnioB 
et  d'un  grand  nombre  d'habïuns ,  le 
clergé  ù  la  .tête.  M.  le  curé  lui  adreua 
une  courte  allocution.  Le  Imideiiiaia 
plus  lie  7.nD  personnel  réfutent  le  sa- 
crËuienl  de  confirinaiion.  Après  avoir 
célébré  la  messe,  le  prélat  moutaen 
cliaire  et  fit  une  exhortation  pieuM 
au  peuple  rassemblé.  Il  viaila  ensoiie 
l'église  dans  le  plus  graniî  détail ,  eu- 
tuiiiant  arec  soin  si  tout  étoit  dans 
l'état  conf  enable. 


Le  noittiiié  Durand  ,  dont  nons 
avons  faitconnoître  la  criminelleleo- 
talive  sur  H.  l'évèque  d'Autun ,  eit 
dans  un  cacbot  de  la  prison  d'Autun, 
et  l'ioBtructioa  K  suk  contre  lui.On 
racoDte  qu'avant  son  arrestation,  il 
disoit  lui-même  qu'd  avoit  tiré  la 
veille  sur  l'évèque  d'Autun,  et  J'a- 
jToit  manqué,  uiats  qu'il  cspéroU  bien 


ntpat  mantfb 


ir  celui  de  ffeivrt.  Il  a  été 


ariélé  en  effet  sur  la  route  de  cette 
ville,  ae  dirigeant  vers  Lue;,  son  |>a]rf. 
■  Sansdnutr,  dit  un  journal ,  ce  tont 
\k  lea  propos  d'un  /ou,  au  plulàl 
d'un  luallieureux  chez  oui  le  iana- 
tisine  est  arrivé  jusqu'au  délire  ;  mais 
on  e»t  la  cause  de  ce  fanatisBie? 
quelle  en  a  été  l'origine?  dana  quel- 
les prédications,  dans  Quelles  lectu- 
res l'assassin  a-t-il  puise  ce  faoatîiiue 
dontcertainesgensonthjlede  ae  la- 
ver les  mains?»  Cesquestionsquelait 
le  Jnurncd  desi  Débats,  noua  les  faÎMini 
aussi,  et  nous  ne  doutons  paa  qu'on 
oc:  découvre  bientôt  ijue  ce  iauaiiatne 
rat  dû  aux  )trédications  d'impiété, 
aux  détlaniaiions  des  mauvais  jour- 
naux, et  à  l'exaltation  qu'on  inspire 
dans  les  sociétés  secrètes. 

L'intempérie  det  sanHni  qui  a.  ré- 
gné celte  ann^  avec  tant  de  persé- 
T^nnoe  apwsfliuaeaatUswuaR 


(55.  ) 


dans  ies  pays  de  montagnes.  Le  bon 
peuple  du  Ganlal  ue  s  arrête  pas  à 
en  chercher  la  cause  dans  des  oli- 
servations  astronomiques ,  mais  Lien 
plutôt  dans  les  foi  blesses  et  les  infi- 
délités trop  communes  ;  il  voit  la 
religion  méconnue  et  le  service  de 
Dieu  oublié,  et  sent  le  besoin  de 
recourir  à  la  prière.  Les  liabitans  de 
Maurialc  ont  imploré  la  protection 
de  la  Mère  de  miséricorde ,  révérée 
dans  le  pays  sous  le  nom  de  Notre- 
Dame  des  Miracles.  Ils  ont  demandé 
à  M.  le  curé  de  la  ville  une  neu- 
vaine  et  une  procession  en  Thon- 
neiir  de  la  sainte  Vierge.  La  neu- 
vaine  a  commencé  le  jeudi  25  ma 
et  a  fini  le  2  juin  par  une  proces- 
sion générale  ,  non-seulement  des 
pfiroisses  du  canton ,  mais  de  quel- 
ques autres  d|i  voisinage.  A  un 
cleraé  nombreux  s'étoient  joints  les 
Pénltens  blancs  et  les  autorités  lo- 
cales. On  y  comptoit  bien  jusqu'à 
9  à  10,000  personnes ,  et  cependant, 
malgré  ce  nombre ,  Tordre  et  le 
calme  ont  régné  constamment.  C'est 
que -ce  peuplé  religieux  comprend 
bien  mieux  que  les  savans  et  les 
beaux  esprits  la  nécessité  d'apaiser  le 
-ciel  par  dé  bonnes  ceuvres  et  de 
«détourner  les  orages  qui  semblent 
nous  menacer  de  toutes  parts. 


Nous  avons  parlé  de  l'enterrement 
de  M.  l'abbé  Potot  à  Metz  ,  et  de  la 
réunion  peu  ordinaire  d'ecclésiasti- 
qoes  et  de  militaires  qu'on  a  vue  à 
ses  obsèques.  Sa  vie  et  sa  moit  ont 
été  également  remarquables.  M.  Ni- 
colas Potot  étoK  né  le  12  juillet  1771 . 
Elevé  par  desparens  chrétiens,  il  s'é- 
toit  d'abord  destiné  au  barreau.  Mais 
#ort  jeune  à  l'époque  de  la  révolu^ 
tion,  lise  laissa  entraîner  par  les  idées 
qui  égarèrent  tant  de  têtes,  il  parût 
comme  volontaire,  et  parvint  de 
giade  en  grade  à  celui  de  chef  de  ba- 
taillon. Une  blessure  l'obligea  ensuite 
de  quitter  le  service.  Retiré  chea  uue 
scBnr  pieuae  y  les  bons  exemples  qu'il 


avoit  sous  les  yeux  le  ramenèrent  à  la 

f pratique  de  la  religion.  Bientôt  il  fut 
ui-inéme  un  exemple  de  piété.  Il 
avoit  une  dévotion  particulière  pour 
la  sainte  Vierge.  Depuis  sa  blessure  , 
il  ne  pouvoit  marcher  qu'avec  de» 
béqudlles  ;  il  put  les  quitter  dans  un 
pèlerinage  à  Notre-Dame  de  Luxein- 

IK>Ulg. 

Depuis,  il  voulut  entrer  dans  l'état 
ecclésiastique.  Dès  qu'il  fut  prêtre,  U 
se  consacra  au  bien  de  la  religion,  et 
safortpnelui  donna  les  moyens  d'être 
utile.  Placé  à  la  têtie  d'une  maisoii 
d'oiphelins,  puis  supérieur  d*une 
maison  de  missionnaires  diocésains , 
il  montra  autant  de  sagesse  que  de 
zèle.  Les  missionnaires  ayant  été  dis- 
persés en  1830 ,  il  offrit  sa  maison  à 
une  société  célèbre,  et  voulut  y  entrer 
lui-même.  Il  alla  en  Suisse  ,  et  y  fit 
profession  en  1833.  De  retour  à  Metz, 
il  se  dévoua  à  toute  sorte  de  bonnes 
œuvres ,  établit  la  confrérie  du  Ao- 
Mtre  vivant,  et  se  livra  au  ministère. 
La  considération  dont  il  jouissoit. 
donnoit  une  nouvelle  autorité  à  son 
zèle,  mais  ses  campagnes  et  ensuite 
ses  austérités  avoient  altéré  sa  santé. 

Il  tomba  malade  environ  deux 
mois  avant  sa  mort.  Son  état  donna 
bientôt  des  inquiétudes  :  c'étoit  unç 
complication  de  maladies  ;  il  ue  pou- 
voit presque  plus  rien  prendre.  Ce- 
pendant au  milieu  des  souffrances,  U 
ne  se  plaignoit  que  des  soins  qu'on 
avoit  de  lui ,  et  conservoit  toute  son 
amabilité  naturelle.  Ilremercioit  avec 
une  grâce  charmante  ceux  qui  lui 
rendoient  quelque  service.  Forcé  par 
Tobéissance  de  cesser  de  réciter  le 
Bréviaire ,  il  prioit  continuellement , 
se  faisoit  réciter  des  psaumes  ou  les 
litanies  dessaints,oudemandoit  qu'en 
lui  fit  des  lectures.  Il  n'attendit  pas 
le  danger  pour  mettre  ordre  à  ses  af- 
faires temporelles,  et  régla  tout  pour 
son  enterrt- ment.  Partout  on  faisoit 
des  prièies  pour  lui  ;  on  avoit  écrit 
au  prince  de  Hohenlohe,  on  avoit  fait 
une  neu  vaine  à  Foiuvières.  Sur  la  lui. 


(  55a  ) 

OU  c^lébroîl  une  messe  pour  lui  cha- 
que jour.  II  coinmunioit  à  peu  près 
toutes  les  nuits.  Il  fit  écrire  à  M.  l'é- 
véqiie  de  Metz  et  au  cuié  de  la  pa- 
roisse pour  leur  faire  ses  adieux.  Le 
lundi  1"'  mai,  il  se  trouva  plus  mal , 
et  demanda  pour  la  dernière  fois  le 
saint  viatique ,  qu'il  reçut  avec  de 
grands  scntimens  de  foi.  Il  expira 
sans  effort  le  mardi  2  mai ,  un  peu 
après  dix  heures  du  matin. 

La  nouvelle  de  sa  mort  a  vivement 
afflige  tous  les  bons  fidèles.  Le  soir , 
un  prédicateur  qui  faisoit  le  mois  ^de 
Marie  à  la  cathédrale ,  parla  sur  la 
tnort  du  juste  ;  Tapplication  fut  aisé- 
ment saisie ,  et  l'émotion  fut  pro- 
fonde. Le  jour  de  sa  mort ,  un  vieux 
commandant  vint  le  voir,  et  pleura 
long-temps  son  frère  d'amies.  Le  len- 
demain de  grand  matin,  beaucoup  de 
personnes  vinrent  faire  toucher  an 
corps  des  chapelets  e(  autres  objets. 
Cétoit  un  concours  de  personnes  de 
toutes  les  classes,  et  dans  ce  concours 
chacun  ex'prîmoit  ses  regrets  sur  la 
mémoire  du  saint  prêtre. 

Les  obsèques  furent  très-remar- 
quables. A  neuf  heures  et  demie  arri- 
vèrent les  troupes  qui  dévoient  ac- 
compagner le  corps.  Bon  nombre 
d'oflicicrs  vinrent  faire  cortège.  Tous 
les  ecclésiastiques  de  la  ville,  les  nom- 
breux amis  du  défunt ,  tout  ce  qu'il 
y  avoit  de  pieux ,  se  rendit  à  la  mai- 
son mortuaire.  Les  fenêtres  étoient 
garnies  comme  à  la  Fête-Dieu.  En 
tête  marchoient  les  orphelins,  les  or- 

f^helines,  les  enfans  trouvés ,  les  vieil- 
ards  de  l'hospice,  tous  un  cierge  à  la 
main.  Deux  haies  de  soldats  envirou- 
noient  le  cortège.  Le  corps  étoit  porte 
sur  les  épaules  par  huit  hommes  qui 
'se  succédoient.  Sur  la  bière,  on  voyoit 
une  élole  en  croix,  une  épèe  entrela- 
cée dans  l'étole ,  et  les  cpaiilettcs  d^ 
grade  formant  croix  avec  l'épée.  Les 
quatre  coins  du  poêle  éloicnt  portés 


semble,  les  ecclésiastiques,  I  etat-ina' 
jor,  les  messieurs,  les  dames,  les  reli- 
gieuses non  cloîtrées  et  la  foule.  Le 
cortège  s'avançoit  lentement ,  malgré 
la  pluie. 

La  foule  augmenta  encore  à  la  ca* 
thédrale.  Le  chapitre  en  corps  atlen- 
doit  à  hs  porte.  L'office  commença. 
Pendant  ce  temps ,  on  célébroit  des 
messes  à  la  même  intention  à  tous  les 
autels.  Les  cérémonies  terminées,  ou 
se  rendit  an  cimetière  par  un  temps 
afTreux.  Cependant  il  y  avoit  bico 
2,000  personnes.  L'enterrement  se  fit 
au  bruit  de  salves  militaires. 

Maintenant ,  on  se  dispute  le  reste 
des  objets  qui  lui  ont  appartenu.  Son 
portrait ,  déjà  répandu  dans  la  ville, 
a  été  tiré  de  nouveau ,  et  il  est  luéme 

Suestion  de  lui  élever  un  monument, 
l'est  ainsi  que  s'explique  la  vénéra- 
tion générale  pour  ce  pieux  person- 
nage qui  a  été  pendant  vingt  ans  l'anie 
de  toutes  les  bonnes  œuvres  à  Metz. 


iMtaillon.  Venoient  ensuite  les  parens 


POLITIQUE. 

Il  nous  arrive  one  prînpesse  Inlbé- 
rienne;  un  journons  pourrions  voir  mit 
le  trène  de  sainte  Clotilde  et  de  Blaocfae 
de  GasLille  une  reine  protestante;  elle 
pourroil,  tuliîce  d'nu  roi  mineur,  et 
cédant  à  de  perfides  conseils ,  jeter 
la  monarchie  très-chrétienne  dans  les 
voies  du  protestantisme  :  nous  défaîfions 
l'œuvre  de  Henri  IV,  et  remettons  eo 
question  ce  qui  fut  établi  cl  consolidé 
au  prix  d'un  demi-siècle  de  misères, 
Qrand  sujet  d'espérance  et  de  joie  pour 
les  un  million  cinq  cent  mille  protes- 
tans  de  France;  mais  qoe  doivent  eo 
penser  les  trcnte-deui  millions  de  ca- 
tholiques ?...  C'est  ainsi  que  ^exprime 
un  joucnal  dont  nous  sommes  loin  d'ail- 
leurs de  partager  les  principes,  car,  pour 
lui,  la  souveraineté  réside  dans  le  pcnple; 
et  pour  nous,  tout  pouaoir  vient  de  Dieu, 


Mais  nous  avons  retrouvé  en   lisant  ce 
par  deux  chanoines  et  deux  cliefs  de  1  passage  des  idées  que  nous  avions  déjk 


émises.  Les  pnmios  irovs-  avon»  «^alé 


et  ies  Confrères  du  défiint  mfivfs  en-i  x^iiti  *»  puMé^gmoeê  posiîUes  su  trop 


(  553  ) 

funestes  d*iin  inuriaf^c  qui  Tcroît  asseoir    fléchir  et  d'y  regarder  de  pr^s  ;  m&I^ 


Terreur  sur  le  Irône  de  France,  la  gloire 
et  le  soutien  de  TEgUsc. 

On  ne  comprend  pas  l*avcug1cmcnldcs 
n^'gocialcurs  de  celte  affaire.  Ko  us  parlons 
ici  de3  parens  cl  des  amis  du  prince  fran- 
çais; car,  pour  le  roi  de  Prnsse  cl  son 
ministre  Ancillon  ,  mort  depuis,  on  con- 
çoit au  contraire  avec  quelle  ardeur  de 
prosélytisme  ils  oui  dû  activer  cette  af^ 
faire,  qui  n'a  pas  eu  encore  d  analogie  dans 
iesqnatorie  cents  ans  révolus  de  notre  his- 
toire. Les  flatteurs  du  roi  do  Prusse  le  bcr- 
CMînt  peut-être  du  fol  espoir  d'établir  sasu- 
serainelésur  la  réunion  de  toutes  lescom^ 
munions  protestantes,  et  celle  importa- 
tion du  luthéranisme  d*outrc-l\bin  aux 
nouvelles  Tuileries  étoil  regardé  ,  par 
Vesprit  de  scclc  cl  le  besoin  de  propa- 
gande qui  tourmente  le  vieux  roi,  comme 
un  grand  coup  de  politique.  Mais  que  le 
roi  de  Prusse  s'abandonne  aux  illusions 
dont  on  cherche  à  le  bercer  ;  le  Dieu  de 
Glotilde  et  le  Dien  de  sainl  Louis  veille 
snr  cet  antique  et  beau  royaume  dont  les 
rois  furent  toujours  honorés  et  toujours 
s'honorèrent ,  jusqu'aux  fatales  époques 
de  nos  derniers  malheurs ,  du  titre  glo- 
rieux de  fils  afnés  de  TEglisc  catholique , 
•posloliqoe  et  romaine.  Espérons;  Ditu. 
ffrotége  U  France  !  H  • 


Dans  une  des  derniùres  séances  du 
|>arlemcnt  anglais,  on  pressoit  le  premier 
ministre  de  s'expliquer  sur  les  suites  qu'il 
entendoit  donner  à  son  intervention  dans 
]t  guerre  d'Ëepagne,  et  au  système  suivi 
jusqu'à  présent  pour  les  cnrôleniens.  Sa 
réponse  mérite  d'autant  plus  d'être  con- 
nue et  méditée ,  qu'elle  s'applique  à  une 
foule  d'autres  cas,  et  h  tontes  les  positions 
où  l'on  a  eu  lo  malheur  de  se  fourvoyer. 
«  Vous  comprenez  bien ,  a-t-il  dit ,  qu'il 
n'est  plus  question  de  raisonner  là-dessus 
comme  dans  le  principe ,  et  qu'il  n'esi  pas 
facile  de  renoncer  à  une  ligne  politique 
quand  on  l'a  une  fois  adoptée.  • 

Gela  signiûe  en  d'autres  termes  qu'a- 
.vant  de  ^c  mettre  dans  le  gâchis  et  de 
s'embourber,  on  feroit  [rt%  •  bien  d'y  ré- 


qu'unc  fois  engagé  dans  une  mauvaise 
passe,  on  n'en  sort  ni  quand  on  veut,  ni 
comme  on  veut.  Eh  !  mon  Dien,  à  qui  le 
dites-vous  !  nous  ne  le  savons  que  trop ,  et 
l'on  ne  rencontre  partout  que  des  gens 
qui  n'ont  pas  d'autre  consolation  ti  vous 
donner.  Vous  avez  raison  de  vous  plain- 
dre, disent-ils  comme  lord  Melbourne; 
on  vous  a  mal  embarqués ,  et  l'on  a  eu 
grand  tort  de  vous  faire  changer  de  ré- 
gime ,  de  bftt  et  de  budgets.  Oui ,  c'est 
vrai ,  voilà  qui  a  mal  tourné ,  rien  ne  ré- 
pond à  rien  de  ce  qu'on  vous  avoil  fait  es- 
pérer ;  et  il  est  clair  maintenant  que  votre 
cheval  borgne  valoit  cent  fois  mieux  que 
celui  qu'on  vous  a  donné  à  la  place.  Mais 
que  voulez-vous  !  c'est  une  affaire  faîte  ; 
vous  êtes  si  enfoncés  dans  le  bourbier , 
qu'on  ne  sait  plus  par  où  vous  en  retirer. 
G'étoit  avant  d'y  entrer  qu'il  auroit  fallu 
roisonner.  A  présent,  il  est  trop  tard, 
comme  dîsoit  ce  bon  M.  T^fayette.  C'est 
aussi  ce  que  répond  le  premier  ministre 
du  roi  d'Angleterre,  quand  on  lui  de^ 
mande  où' il  en  est ,  et  ce  qu'il  veut  fainv 
Vos  observations  àuroient  été  bonnes, 
dit-il ,  quand  il  n'y  avoit  rien  de  com- 
mencé; mats  aujourd'hui,  que  voulez- vous 
qu'on  en  fasse?  An  moins  celui-là  parott- 
il  convenir  de  quelque  chose;  an  lieu 
qu'avec  notre  révolution  de  juillet,  il  n'y 
a  point  de  ressource ,  et  qu'elle  se  mire 
dans  son  gâchis  comme  un  paon  dans  sa 
queue. 


PARIS,  19  JUIN. 

I/ambassadenr  du  roi  de  Sardaigne  â 
notifié  aux  Tuileries  le  mariage  de  la  prin- 
cesse Marie-Pbilibertc  de  Savoie-€arignan 
avec  le  prince  Léopold-Bcnjamin  de  Bour- 
bon, comte  de  Syracuse. 

-—  M.  Edmond  Blanc,  secrétaire-géné- 
ral ,  directeur  du  personnel  au  mintstiïre 
de  l'inténeur^  maître  des  requêtes  an  con* 
seil  d'état ,  a  été  nommé  conseiller  d'état 
en  service  extraordinaire,  avec  autorisa- 
tion de  participer  aux  délibération?  do 
conseil. 


(  554) 

.  —  M.  Fondras,  niailre  di«roquétes»  a 
£lé  nommé  aussi  conseiller  délai  eu  ser- 
vice eilraordinairç. 

—  MM.  Emile  Doboys,  Vïiilterroy,  Pé- 
rignOQ  el  Tripier,  auditeurs  an  conseil 
d'état,  sont  nommés  maîtres  des  re- 
quêtes 

—  Nous  avons  dû,  dans  le  premier  mo- 
ment d'un  aiTreux  désastre,  recueillir  les 
bruits  sinistres  qui  ont  couru  ,  mais  nous 
ne  devons  pas  non  plus  repousser  les  ren* 
seignemens  que  l'autorité  publie.  Voici  ce 
que  dit  la  Charte  dé  1 83o ,  de  samedi 
soir: 

«  Un  Journal  annonce  ce  matin  que 
plusieurs  personnes  ont  succombé  aux 
blessures  reçues  mercredi  ;  que  le  chiffre 
des  décès  8*élè\e  aujourd'hui  à  trente- 
huit  ;  que  des  victimes  ont  été  précipitées 
dans  la  rivière ,  et  que  deux  cadavres  ont 
èti  retirés  des-  eaux.  Tous  ces  resscigne- 
mens  sont  inexacts.  Le  chiffre  des  morts 
et  des  blessés  est  celui  que  nous  avons 
d^à  donné  :  il  y  a  eu  vingt-quatre  morts 
et  vingt  blessés,  dont  douze  seulement 
par  suite  de  Tencoiubremeut  de  la  foule 
sur  un  seul  point;  huit  ont  été  bles»és' 
ailleurs«t  d'une  manière  différente.  Parmi 
ces  vingt  blessés ,  dix  •  sept  éloient  sortis 
hier  de  Tbospice  du  Gros-Caillou,  et  tout 
à-fait  hors  du  danger.  Aucune  victime  n'a 
été  précipitée  dans  la  rivière  ;  aucun  ca- 
da>'re  n'a  été  retiré  des  eaux. 

•  Plusieurs  feuilles  reviennent  sur  ce 
faux  bruit  que  des  victimes  auroient  été 
transportées  à  l'hospice  des  Invalides ,  à 
Seanjon ,  à  l'hospice  Necker  et  à  h  Mor- 
gue, en  môme  temps  que  d'au Ircs  éloient 
Iranspoirtées  à  l'bcspii»  da  Gros-Caillou. 
JL^CintdHté  a  ^*a  de  nouvelles  informa- 
tions; ;\  en  est  rééulté  la  certitude  ki  pins 
absolue  que  tontes  les  victimes  ont  été 
transportées  à  l'hospice  du  Gros-Caillou  ; 
aucune  à  la  Morgue,  pas  plus  qu'ailleurs, 
et  par  une  raison  bien  lirople,  c'est  que 
tous  les  cadavres  ont  été  reconnus. 

»  On  persiste  à  parler  de  vols  coihmis  à 
main  année ,  de  malilatioiU  atroioes  et  de 
Initemanf  ioffiblei  exercés  aat  dès  fem- 
ïïoes  ffaaouies  ;  nous  sommet  teutcwiL  dn  \t«»%Mrti?Hwtei  -, 


pouvoir  dire  ;  ^ur  rfaônneur  de  Thuma* 
nité ,  et  pour  la  sécurité  de  la  capîtsie, 
qu'il  n'y  a  rien  de  vrai  dans  tous  ces 
bruits. 

»  On  dit  que  de  graves  désordres  ont  ca 
lieu  sur  divers  points,  et  notamment  sa 
pont  d'Iéna  et  sur  les  hauteurs  de  Gfaail- 
lot;  on  prétend  que  plusieurs  personnes 
sont  tombées  dans  les  carrières  :  tons  ces 
faits  sont  conlrouvés.  » 

Enfin ,  pour  compléter  les  renseigne- 
mens  sur  ces  màlhenreoses  scènes,  nous 
donnerons  la  liste  des  victimes ,  qni  est 
authentique  et  officielle  : 

«  L'enquête  Judiciaire  a  fait  oonnotlre 
d'une  manière  exacte  les  noms  de  vingt- 
deux  personnes  qui  ont  péri.  Nous  repro- 
duisons cette  liste  qui  rcctîGera  celle  qui 
a  été  publiée  déjà  par  quelques  journaux: 

Femme  Marquel  (Angélique  Petit), 
34  ans,  rue  Saint-Dominique  so6 ,  épouse 
d'un  cocher  ; 

Veuve  Dumcillière,  née  Madeleine 
Miassot.  48  ans,  ouvrière  en  soie,  cour 
de  la  Trinité  34  ; 

Femme  Mathieu,  née  Marie -Jepnue 
Grossomeau,  63  ans,- épouse  d'un  capo* 
rai  invalide,  rue  de  la  Comète  i5  $ 

Baubion  (  Pierre  -  Alfred  ) ,  8  ans ,  rue 
Childebert  7,  fils  d'un  cocher  à  Evreux. 
Le  père  est  très  malheareni  ; 

Mérille  (Paul-Gustave),  iS  ans,  em- 
ployé ches  son  père,  gasier,  me  de  l'Our. 
sine  10a  ; 

Demoiselle  Bourgeois  (Catherine) ,  dits 
Servy,  ouvrière  en  cols,  vivant  avec  Servy, 
rue  Jean-Robert  19  ; 

Femme  Nosbaum ,  née  Joséphine  Uair» 
monde-Barbe  ;  sou  mari,  tailleur  d'habits, 
me  Mouffetard  a47  ; 

Demoiselle  Pachottx  (Marie) ,  3i  ans, 
domestique  chez  madame  Agnès,  me  des 
Francs-Bourgeois  16; 

Femme  Mdriaix,  née  Marie -Jeanne- 
Flore  Patin,  40  A>^>  marchande  de  vins, 
rue  de  Vaugirard  3 1  ; 

Lavigne-Peirét  (Ëogèiie) ,  i5  ans  et 
»  afifAenfi  fnlievri  dm  aofa  pèw, 


(  555  ) 


Lavîgno  -  Poiret  (  Edouard  ) ,  ptrc  do 
précédent,  bottier,  rue  Saiul- Victor  ; 

Lavi'gno  -  Poircl  (  Edouard) ,  neveu  du 
précélient ,  ouvrier  bonnetier,  chez  son 
oncle.  rueSainl-Viclor; 

Duvivier  (Jérôme),  i5  ans,  écoiW*r  chez 
Bl.  Paffe,  professeur,  rue  Saint-Jacques 

277; 

Femme  Dubreuil,  née  Jeanne-Margoe- 

rîle,  66  ans.  sans  état,  rue  Malar  17; 

Pierre  (Françoîs-Louûi),  fi  leur  de  co-, 
ton ,  60  ans ,  à  Yaugirard ,  rue  de  Vaugi- 
rard  i5; 

Veuve  Châtaignier,  76  ans,  rentière,  ex- 
marchande  de  vin  logeuse,  me  d'Enfer  76; 

CoUaaller,  Aubin.  70  ans,  cordonnier 
à  Vbospice  Larochefoucauld  ; 

Veuve  Deicusse,  née  Nathalie- Joseph 
Lecoq,  55  ans,  couturière,  rue  Mouffe- 

tard  ii4; 
Femme  Berger ,  née  Constance  Pou- 

Ions,  rue  Sainl-Maur  i34  ; 

Belrourt  (Alexandre-Adolphe).  17  ans; 

Femme  Farnier,  66  ans; 

Femme  Cometly  (  Louise  ) ,  rue  Bon- 
cher  8  : 

.  Plus,  deux  hoiQmcs  inconnus.  » 

—  Le  banquet  et  le  bal  de  l'IJùtel-de- 
Villcout  eu  lieu  aujourd'hui 

—  Le  lieutenant-général  commandant 
la  première  division  militaire  vient  de 
faire  mettre  en  liberté  tous  les  militaires 
détenus  pour  fautes  légères  de  discipline. 

—  Le  général  Evaus  vient  de  quitter 
Paris  pour  se  rendre  à  Londres. 

.  —  Un  général  mexicain ,  chargé  d'une 
miasioD  près  du  gouvernement  français, 
est  arrivé  à  Paris. 

—  M.  Théramène  d*llarriagu6,  arrière- 
petit  -  ûls  de  Racine ,  ancien  officier  sous 
l'empire»  maintenant  attaché  au  minis- 
tère des  affiiires  étrangères,  a  été  comprit 
dans  la  dernière  promotion  dea  cheva- 
liers de  la  Légion-d'iionneur. 

-^  L'année  eiq)éditionnaire  aux  ordres 
dn  général  Bugeaud,  arrivée  le  A  à  Oran, 
a  Kpris  ses  anciens  campemens  hors  la 
YÎUe.  Elle  a  amené  de  TIcmcen  56o  Cou- 
loaglis  qui  seront,  dit-on ,  incorporés 
dans  les  corps  coloniaux..  L'eip^^tion 


avoit  quitté  le  camp  de  la*  Tafua  lé  4  ;  ce 
jonr-l^  on  envoyé  d'Abd-el-KadcT  étolt 
venu  en  prendre  possession. 

— VEuropê^  été  saisie  vendredi.  L'ar- 
ticle incriminé  est  celui  oà  il  éloit  rendu 
compte  des  malheurs  arrivés  au  Champ- 
de-Mars. 

—  M^  Barbier,  sous-bibliothécairc  au 
Louvre ,  a  été  nommé  chevalier  de  la  Lé- 
gion-d'Honneur. 

—  M.  le  chevalier  Bochel,  administra- 
teur honoraire  desdomaines,gcntilhomme 
honoraire  de  la  chambre  du  roi  sous  S.  M» 
Charles  X,  vient  de  mourir. 

—  Le  sieur  Macleu ,  se  disant  baron  de 
Saint-Clair ,  et  les  personnes  qui  ont  été; 
arrêtées  avec  lui  sont  tous  inculpés  da. 
complot  contre  la  sûreté  de  l'état  et  d'es- 
croquerie. Il  paroit  qu'on  a  trouvé  chrs 
eux  un  grand  nombre  de  lettres  et  de  pa- 
piers concernant  le  nommé  Naundorff, 
Prussien  d'origine,  qui  a  Jugé  plus  lucra- 
tif et  plus  commode  de  faire  des  dupes  il 
y  a  quelque  temps  en  France .  en  s'annon- 
çant  avec  myitèrê  aoK  bonnes  gens  comme  ' 
dis  de  Louis  XVI,  que  de  continuer  soh: 
^Ul  d'orfèvre .  qui  Idi  avoit  suscité  qnel*. 
qnes  démélét  désagréables  avec  la  justice 
allemande.  . 

—  Le  Droit  dit  qne ,  par  suite  de  l'ar- 
rosUtion  du  sienr  Macleu ,  il  a  été  fait 
de  nombreuses  visites  domiciliaires ,  et 
notamment  ches  le  marquis  de  la  Feeil- 
lade  et  ches  madame  de  Ecacgeard ,  et 
qne  deux  avocats,  MM.  Gruau  et  Laprade^ 
contre  lesquels  on  avoit  lancé  des  man-^ 
dats  d'amener,  n'ont  point  ét^  arrêtés, 
parce  que  le  commissaire  de  police  n'a 
rien  tiDUvé  chez  (îux  qui  pftt  motiver  cettQ 
mesure. 

—  Mademoiselle  Bandij,  rue  Jean-Ro- 
bert ,  n*  8 ,  en  rentrant  chez  elle ,  trouva 
sa  {K>rte  ouverte ,  et  vil  dans  son  apparte- 
ment plusieurs  voleurs  fort  occupés  à  vi- 
der tous  les  meubles.  Feignant  de  ne  rien 
remarquer,  elle  demanda  si  elle  étoit  chez 
mademoiselle  Baudry.  —  Oui ,  lui  répon- 
dit un  des  malfaiteurs,  et  qne  lui  voulez- 
vous?  —  Je  suis  venue  pour  la  voir.  — 
Elle  est  absente.  —  Eb  bien,  ^ous  lui  di- 


m  (|u'une  amie ,  dcmouranl  rne  Saint- 
Marlii»,  csl  f&chi'C  de  ne  Tavoir  pas  ren- 
contrée. —  Madcinoîsclle  Baudrv  dcscen- 
dit  l'ciicalier,  et  revint  bientôt  avec  la 
garde,  qui  s'umpara  des  voleurs,  an  mo- 
ment où,  charges  d'énormes  ballots,  Us 
ouvroieut  la  porte  pour  s'en  aller. 

,  —  Par  snite  du  désordre  qnî  a  inter- 
rompu son  cours,  et  craignant  qne  pa- 
reille scène  ne  se  renouvei&l ,  M.  Saint- 
Marc  Girardin  s'est  déterminé  à  réunir 
désormais  ses  auditeurs  dans  la  grande 
salle  d'hiver. 

—  La  Charte  de  i83o  assure  que 
M.  d'Haussés  a  adressé  à  Louis-  Philippe 
une  demande  en  gr&ce ,  et  que  c'est  sur 
cette  demande  qu'il  a  été  statué  par  l'or- 
donnance du  1 5  juin. 

NOUVELLES   DES  PBOVINCES. 

Quelques  jeunes  gens  de  la  com- 
mune de  Warloy-Baillon  (Somme),  s'au- 
toiisant  d'un  ancien  usage  passablement 
absurde,  exigeoient  qu'un  fonctionnaire 


(  556  ) 

s'effraya,  cl  M.  Lachèvre  mil  pîcd  %  terre 
pour  mieux  le  contenir;  mais  il  fut  at- 
teint au  même  moment  d'un  coup  de 
pied  qui  i'étendil  mort  M.  Lachèvre  oc- 
cnpoit  5oo  ouvriers  dans  son  établisse» 
ment. 

—  Les  fêtes  du  mariage  ont  eu  lica  \ 
Tours  dimanche  dernier.  Le  feu  ajant 
pris  par  accident  à  plnsîeurs  pièces  da 
feu  d'artifice,  deux  artificiers  ont  été 
blessés. 

—  Le  i5,  un  orage  épouvantable  i 
fort  maltraité  plusieurs  paroisses  de  Tar* 
rondisseraent  d'Angers.  La  paroisse  de 
Brain-snr-l'Authion  a  perdu  prcsqnclon- 
tes  ses  récoltes.  La  majeure  partie  des  vi- 
tres de  l'église,  du  presbytère,  delà  mairie 
et  des  maisons  des  habitans  ont  été  bri- 
sées par  des  giêlons  dont  quelques-uns,' 
dit-on,  pesoient  près  d'une  demi  livre. 
Ijes  paroisses  de  Sainte- Gommes-sur- 
Loire,  des  Ponts-de-Cé,  de  Corné  ont 
aussi  beaucoup  souffert; 

—  Nous  avons  sous  les  yeux  la  lettre 
adressée  par  les  ouvriers  porcelainîers  de 
Limoges  à  M.   le  préfet  de  la  liante- 


public,  habila.nt  ladite  commune  depuis 

piutteors  années,  ter  donnât  6oo  fr.,4  Vienne,  pour  expliquera  ce  magistrat 

afin  de  pouvoir  épouser  tranquillement    leur  position  avec  les  manufacturiers.  Le 


une  demoiselle  du  même  pays.  Le  futuc. 
mari  chercha  à  transiger,  et  offrit  aoofr. 
qnî  furent  refusés.  Après  Iç  mariage  fait, 
comme  de  raison,  sans  le  consentement 
de  ces  étourdis,  la  tranquillité  fut  trou- 
blée àWarloy-Baillon,  par  des  charivaris 
et  des  promenades  tumultueuses.  L'auto- 
rité judiciaire  et  un  fort  détachement  de 
cuirassiers  sont  arrivés  le  la  dans  cet 
endroit  pour  y  rétablir  l'ordre. 

• —  VEcJio  de  la  Frontière  annonce 
qu'on  a  découvert  chex  nn  horloger  de 
Valencienncs  divers  objets  servant  à  fa- 
briquer de  la  fausse  monnoie,  et  4oo  piè- 
ces de  5  fr.  fausses,  à  Tefligie  de  Louis- 
Philippe. 

—  On  lit  dans  le  Journal  de  Bouen  que 
?J.  Lachèvre  arriva  à  Cany  comme  on  y 
cclébroit  le  mariage  du  duc  d'Orléans. 
Les  tambours,  comme  partie  esseni  ieile 
de  la  joie  publique,  faisoient  un  épouvan 


labJo  vacarme  ;  le  cheval  de  ce  iabïkv&iv  dsoiu  feulUe. 


ton  convenable  et  l'esprit  d*ordre  qui  y 
régnent  nous  font  espérer  que  AI.  le  pré- 
fet ne  négligera  rien,  el  parviendra  bien- 
tôt à  terminer  un  différend  dont  la  pro- 
longation ne  peut  que  nuire  beaucoup  ï 
la  Tille  de  Limoges.  Si  nous  bl&mons  les 
coalitions  comme  devant  amener  des 
désordres,  comme  pouvant  faire  sortir 
d'honnéles  ouvriers  de  leurs  habitudes'' 
paisibles,  et  les  conduire  bien  au-delà  de' 
leurs  prévisions,  nous  désirons  néanmoini 
que  leur  travail  journalier  leur  fournisse 
le  pain  du  jour  pour  eux  el  leur  famille, 
et  Texistence  de  Tavenir  au  moyen  de  pe- 
tites économies. 

—  Nous  avons  dil^qu'une  souscription 
a  voit  été  ouverte  dans  les  bureaux  de  la 
Nouvelle  Gazette  du>  Linufnêin  en  faveur 
des  ouvriers  porcelainicrs  sans  ouvrage. 
M.  Laurent,  rédacteur  de  celte  feuille, 
n'a  pu  insérer  les  listes  des  souacriptenri  ■ 


(  55-7  ) 

-  —  Les  élecUons  mankipales  de  Ch&-  avoil  assuré  sa  niainu  et  ce  qu'elle  -cou- 

teauThIbaad(r^ire-Iaf6rieure)  ont  ame-  tcnoit  pour  une  flomoie  double  de  la  va- 

né  des  royalistes  à  La  place  do  tous  les  leur  réelle.  Le- ag  janvier  derfiier,  un  în« 

conseillers  sorlans.  ccndie  s'y  déclara,  et  la  justice  appelée  à 

—  Noos  trouvons  dans  rHermma  du  &8  -  informer  découvrit  bientôt  que  la  mai"» 


des  faits  trop  horribles  pour  que  nous 
nous  permettions  de  les  qualifier  avant 
plus  amples  informations.  Nous  aimons» 
<;omme.la  feuille  de  Nantes,  à  penser. 
qn'ila  seront  démentis.  Le  i3,  Jean 
^orge,  réfractaire,  sortoit  de  la  maison 
de  son  père,  habitant  la  commune  du 
Perrier  (Vendée),  lorsqn  il  rencontra  des 
gendarmes  ([ui  au  lieu  de  chercher  à  l'ar* 
réter  firent  feù  sur  lui.  Atteint  d'une 
balle  dans  le  ventre,  il  est  mort  sur-le- 
champ.  Le  lendemain  i4.  Louis  Momet^ 
aussi  réfractaire  de  Satertaine  (Vendée), 


son,  qu'on  avoit  pu  avec  de  prompts  se-' 
cours  préserver  des  flammes,  ne  conte« 
n'oit  aucun  meuble,  que  de  pins  on  avoit 
disposé  dans  plusieurs  endroits  des  tai 
de  copeaux  imbibés  d'huile  pour  rendre 
Taclion  du  feu  plus  rapide.  Combelt  a 
été  condamné  le  9  juin,  par  la  cour  d'as- 
sises du  Rhône,  à  i5  ans  de  travaux  forcés^ 

—  A  Beaucaire,  sur  is  élections  mu» 
nicipales,  9  appartiennent  à  l'opinion  de 
droite. 

—  M.  Eugène  Deveria,  jeune  peintre; 
que   son   tableau    de  la    naissance    dé 


venoit  de  quitter  tranquillement  la  mai- 1  Uenri  IV  a  fait  apprécier,  étoît  la  semaine 
son  de  son  père,  quand  une  balle  Tattei- .  dernière  à  Avignon, 
^nit  à  la  tête,  et  l'étendit  roide  mort. 


Dans  beaucoup  de  communes  de  la 
.Vendée,  les  gendarmes,  transformés  par 
la  loi  en  commissaires  de  police,  recom- 
mencent leurs  brutales  visites  domici- 
liaires. 

—  Trois  enfans  qui  gardoient  des  bes- 
tiaux près  Moulins  ont  été  frappés  ven- 
dredi dernier  par  la  foudre  ;  deux  ont  été 
tués. 

^-  Le  nommé  Désiste  s'est  précipité, 
mardi  dernier,  dans  la  Saône ,  à  Lyon, 
^leureusement  il  a  été  secouru  sur-le- 
champ  par  des  mariniers.  Plusieurs  feuil- 
.les»  rangeant  le  sieur  Désiste  au  nombre 
des  amnistiés,  annoncent  qu'il  s'est  livré 
.à  cet  acte  de  désespoir  parce  qbe  le  sé- 
jour de  Lyon  lui  avoit  été  interdit.  Désiste 
qui  ne  paroit  pas  avoir  toute  sa  tète,  a 
,bien  figuré  au  nombre  des  personnes 
.arrêtées  après  les  événemcns  de  Lyon, 
mais  il  fut  mis,  peu  de  temps  après,  en 
liberté  par  une  ordonnance  de  non -lieu 
.de  la  cour  des  pairs. 

—  La  souscription  ouverte  dans  les 
.bureaux  du  Réparateur  pour  les  malheu- 
reux ouvriers  de  Lyon  s'élevoit,  le  i5,  à 

.la  soipme  totale  34»o86  fr.  65  c. 

.;  .-^  Le  nommé  Combelt,   ouvrier  en 

soie,  demeurant  à  .Qivors,  près  Lyon, 


—  Après  être  resté  quelqne9  jours  à 
Aix,  avoir  assisté  aux  fêtes  que  loi  avoîeht 
préparées  ses  amis,  M.  Thiers  s'est  renda 
le  i3  à  Marseille.  La  musique  du  18*  de 
ligne  vint  ce  soir -là  lui  donner  une  séré- 
nade sous  les  fenêtres  de  l'hôtel  qu'il  ha-  , 
bitoit;  il  altoit  parohre  à  une  croisée, 
lorsque  de  vigoureux  coups  de  sifflets  le 
déterminèrent  à  ne  pas  se  montrer. 

—  Le  Sémaphore ,  pour  mieux  rendre 
k  ses  lecteurs  les  impressions  favorabUi 
que  la  fête  donnée  à  Marseille,  à  l'oc- 
l'occasion  du  mariage,  avoit  produites 
sur  tout  le  monde,  s'est  avisé  de  publier 
une  lettre  d'un  M.  Jacques  Lacroix,  né- 
gociant à  Montpellier.  M.  Lacroix,  bien 
entendu,  étoit  fort  enchanté  de  l'enthou- 
siasme, et  fort  étonné  qu'il  se  trouv&t 
contesté  par  la  Gazette  du  Midi,  Les  du- 
pes ne  furent  pas  long- temps  dnpes. 
M.  Lacroix,  qui  étoit  réellement  à  Mar- 
seille, alla  trouver  le  rédacteur  de  la  Gai 
xette  du  Midi^^i  le  pria  d'apprendre  au 
public  qu'il  n'avoit  rien  écrit  au  Séma-^ 
phore, 

—  Le  Mémorial  Agenaie  annonce  que 
pendant  la  fête  qui  vient  d'avoir  lieu  à 
Agen,  à  l'occasion  du  mariage,  ni  les 
gardes  nationaux,  ni  le  public  n'ont  prif 
part  à  la  Joie  wiiverMUs  des  aatpri^  ;  ■ 


( 


MOVVELrKS  D'KSPACNB. 

Les  cortès ,  à  la  dale  du  lO  Jnin ,  dts- 
cvloîent  an  projet  de  loi  électoral  con- 
Mcrant  le  principe  da  cens  pour  l'exer* 
cîcedes  droits  électoraoï. 

—  La  défaite  d^Oraa  tons  les  mors  de 
Jlttbaatro  a  fort  affligé  les  révolntlonnat- 
ces  de  Madrid ,  qui  parlent  maintenant 
d'appeler  à  lenr  secours  Us  général  Nar- 
vaei.  qu'ils  ont  longtemps  éloigné  des 
«fTaîrea,  et  le  général  Cordova ,  qu'ils  ont 
forcé  de  quitter  l'Espagne,  en  le  me- 
naçant d'une  condamnation  à  morl. 

— Le  ministère  parott  fort  chancelant. 
P«s  réanions  ont  lien  chez  des  députés 
iafluens,  et  là  se  discutent  les  moyens 
qu'on  prendra  pour  amener  la  régente  à 
nommer  un  nouveau  cabinet. 

—  Une  sédition  militaire  a  eu  lien  der- 
nièrement à  Leoiij  et  pour  arriver  au  dé- 
sarmement de  la  compagnie  insurgée ,  il 
a  fallu  recourir  à  la  force.  Plusieurs  sol* 
data  ont  été  de  part  et  d'autre  t>le8sés. 

—  Les  carlistes  parcourent  toujours  Fa 
Manche.  Ils  se  sont  dernièrement  assez 
aipprochés  de  Tolède  pour  mettre  le  feu 
à  l'une  des  portes.  Gastel  •  Blanco ,  où  se 
iroovoit  une  garnison  révolotionnaîre ,  a 
été  envahie  par  de  nombreux  carlistes, 
commandés  par  Peco ,  Jara  et  Tercero. 
lis  ont  quitté  la  ville  en  emportant  les 
IriwH ,  les  armes  et  les  munitions  qni  s'y 
troQ  voient» 

•■  —  Un  journal  de  Madrid  a  en  la  pt- 
•iSeiice  de  faire  le  relevé  des  résultats  mi- 
litaires de  la  guerre  en  Espagne  depuis 
-i853  jusqu'à  ce  jour,  en  empruntant  les 
itaatériaux  de  son  travail  à  la  Gazette  d'O- 
uate et  à  la  Gatëtle  de  Madrid.  Il  en  ré- 
IKilte  que  les  généraux  du  roi  Charles  V  et 
de  la  révolution  se  sont  rencontrés  dans 
447  batailles,  i  ,o58  escarmouches  et  609 
affaires,  en  tout  9,1 14  fois;  ce  qui,  à 


raison  de  1,095  jours  pour  les  trois  ans 
qui  se  sont  écoulés  depuis  i833,  donne 
dem  rencontres  par  jour.  Mais  il  faut 
^ire  qa'tn  dépouillant  sans  contrôle  les 


558  ) 

faire  bien  dei  doubles  emplois,  car  la  ré- 
volution a  souvent  encaissé  à  tort  des 
avantages  que  la  Gazette  tFÔguate ,  char- 
gée de  rectifier  l'erreur .  a  portés  à  la  co- 
lonne des  dt^faites  ré\'olutionnan^8. 

Les  deux  partis  ,  encore  d'après  le  tra- 
vail du  joorrial  de  Madrid,  ont  laissé 
3 1 4.658  morts  sur  le  champ  de  bataille; 
ils  se  sont  fait  i6o,6a6  prisonniers ,  se 
sont  tué  460  généraux ,  et  se  sont  pris 
1 , 1 4  9  pièces  de  canon. 

—  lie  Mvniteur  a  publié  hier  qualrc 
dépêches  télé^rapbiqnes ,  deux  venant  de 
Bayonne ,  une  de  Narbonne ,  et  la  dpr^ 
nière  de  Bordeaux.  Noos  ne  donnerons 
que  quelques  passages  do  tout.  Charles  Y 
étoit  le  1*  à  Saota-Maria  de  Meya  ,  entre 
Pons  et  Tremp.  Oraa,  arrivé  à  Sarragosse 
ie  13,  en  partit  le  lendcmam  poor  cher- 
cher à  protéger  un  convoi  d'argent  et  de 
munitions  venant  de  Madrid ,  contre  ks 
attaques  de  Cabrera .  qni  éloil  le  11  à  Mo- 
lina  d'Aragon  avec  7,000  hommes.  Dès  te 
soir  Oraa  rentra  à  Sarragoase.  Le  i3.te 
baron  de  Meer  a  écrit  an  commandant  de 
l'armée  du  centre,  qu'il  a  défait  les  car- 
listes dans  les  environs  d*fsona ,  les  a  mis 
en  pleine  déroute,  et  leur  a  tué  a, 000 
hommes.  Les  révolutionnaires  n'ont,  dît 
ce  général ,  perdu  que  5oo  hommes:  Les 
généraux  carlistes  Cabanero  et  Teni  se 
sont  emparés  de  Qninto. 

—  La  feuille  officielle  pobKe  aujour- 
d'hui la  dépêche  télégraphique  Boivanle 
de  Bordeaux,  le  18  jnin  :  «-Le  baron  de 
Meer,  après  nne  vigoureuse  attaque  sar 
toute  la  ligne,  a  poursuivi  rennemi  dans 
toutes  les  directions  jusqu'à  huit  heures 
du  soir.  Le  terrain  étoit  couvert  d'armes 
et  de  bagages.  Il  pense  qoe,  dans  lear 
retraite  désordonnée,  iescariisles  ae  réfe- 
gieront  dans  la  montagne.  » 

—  Une  autre  dépêche  de  Narbonne, 
quo  publie  aussi  le  Moniteur,  porte  qu'on 
écrit  de  la  Seu  dUrgrl,  le  i4,  qu'on  fai- 
soit  des  préparatifs  à  Solsona  poor  roee* 

voir  le  prétendant 

—  Nous  lisons  dans  le  joomal  minis- 
tériel do  Foir  n«e  dépêche  4el^rt-le8- 


les 
ne 
d: 

V 

m 

ri 

g 

s 

r 

t 

1 

.  1 


(559  ) 


.  «  Le  ^6  ,  On  Ignoroit  à  la  Sen  cf CJrgcI 
les  positions  exactes  des  NaTarrais;  de 
nombreuses  rations  ayant  été  demandées 
dans  les  environs  de  Solsona .  on  croit 
qu'ils  veulent  occuper  celte  ville ,  oh  Zq< 
rilla  étoit  arrivé  le  iS  avec  3,000  insur- 
gés et  600  blessés.  Le  1  a.  il  y  a  eu  à  Guis- 
isona  un  combat  ylf  ;  le  baron  de  Meer  a 
xempOTté  l'avantage  sur  les  insui^gés.  La 
bande  catalane  d'Eroles  ayant  été  mise  à 
Tavant-garde ,  a  beaucoup  sourfert  ;  le 
manque  de  cavalerie  Christine  a  empê- 
ché (fobtenir  de  grands  résultats. 

a  Le  14  fie  général  Paslors  éloit  avec 

$»ooo  bomraes  à  Saint-Félix  et  Tristany  à 

Saint-Clément.  » 


Des  élections  ont  eu  lien  en  Belgi- 
que, les  i5  et  i4juin,  dans  cinq  pro- 
vinces ,  pour  renouveler,  aux  termes  de 
la  constilution ,  la  moitié  de  la  chambre 
des  représcntans.  Beaucoup  de  députés 
ffortans  ont  été  réélus,  et  entre  antres 
MM.  Lebean,  Rogicr  et  do  Meulenaere  , 
anciens  ministres,  et  M.  Nortomb  ,  mi- 
nistre des  travaux  publics. 

—  D'après  les  dernières  nouvelles  de 
Londres ,  il  y  a  un  peu  de  mieux  dans 
rélat  du  roi  d'Angleterre. 

— A  la  séance  des  lords  du  i5,  le  mar- 
quis de  Londonderry  a  adressé  de  vives 
interpellations  aux  ministres  sur  les  af- 
faires d'Espagne,  et  leur  a  reproché  d*a- 
voir  aventuré  l'honneur  britannique  et 
ht  vie  des  soldats  anglais  sans  avantage 
pour  le  gouvernement  constitutionnel 
àe  Madrid.  Abordant  quelques  mesures 
adoptées  par  don  Carlos,  et  qui  avoient 
été  improuvées  par  des  orateurs,  le  mar- 
quis de  Londonderry  a  dit  que  le  préten- 
dant y  avoît  été  forcé  par  la  conduite 
barbare  des  généraux  christinos  à  l'égard 
des  carlistes. 

—  7,000  émigrés ,  depuis  le  commcn- 
èement  du  printemps ,  sont  partis  de 
bork  (Irlande)  pour  les  Etats-Unis  et  le 
Canada. 

—  Le  Moming'Poêt  donDO  des  d9V- 
vélles  de  Lisbonne  qui  constulent  Télat 


de  dissolution  où  se  trouve  le  Portugal 
par  suite  de  ses  révolutions.  Les  clubistet 
montrent  une  audace  chaque  jour  crois- 
sante ;  lorsqu'ils  surent  que  M.  Leiria. 
avoît  été  chargé  de  former  un  ministère, 
ih  ont  osé  lui  écrire  qu'il  perdroit  la  vie 
s'il  ne  se  retiroit  pas  sur  -  le  -  champ. 
M.  Leiria ,  fort  effrayé ,  obéît. 

-^  Le  nouveau  cabinet  portugais  ne  se 
complète  pas. 

—  M.  de  Werther,  nouveau  ministre 
des  affaires  étrangères  de  Prusse ,. est  ar* 
rivé  le  i«'juin  àBeriin. 

—  A  Naples,  le  choléra  sévit  avec  une 
intensité  effrayante.  An  i<']uin,  il  y  avoU 
6go  cas  et  55o  décès.  Le  nombre  des  cas 
et  des  décès  va  toujours  en  augmentant 
depuis  celte  époque. 

CHAlUBBfi  0E8  PAIR». 

(Présidence  de  M.  Pasquier.) 

Séante  du  ig^icia. 

M.  le  président,  après  avoir  nonun6 
la  commission  du  projet  sur  les  sucres» 
annonce  qu'il  va  nommer  celle  qui  aura 
à  examiner  le  projet  4e  loi  relatif  aux  cré- 
dits extraordinaires  ^ur  TAfrique. 

Ace  moment,  M.  le  marquis  de  Dreux* 
Brézé  obtient  la  parole.  Ayant  rappelé  les 
bruits  désavantageux  qui  ont  couru  à 
foccasion  do  traité  du  général  Bugeail4« 
Torateur  demande  à  M[«  le  ministre  de 
rinstrpction  publique»  aanl  prdsent,  n  La 
Commission  recevra  ldl.è|Mnmun9catioas 
qD  elle  croira  nécessaires  pour  la  dirigeai 
dans  l'examen  du  prqjeL 

M.  do  Salvandy  annonce  que  le  gov>- 
vcmement  oonsmuniquera  avant  la  fin  de 
la  session  tous  les  documens  qui  se  rap- 
portent au  traité  d'Afrique. 

M.  Duboucbage  désire  que  la  fom» 
mission  des  sucres  presse  son  travail,  a&u 
que  la  chambre  ne  se  trouve  pas  réduite 
à  une  simple  formalité  d'enr^islrenent, 

La  chambre  s'occupe  depéUtiç>oa« 


CHAMBBE  DES  D^PIiTéS. 

Séance  du  17  juin, 

M.  Cunin-Gridaine,  vice-président» 
ouvre  la  séâncç*  M.  Jacques Lefebvre  com- 
plète les  rapports  de  la  commisiion  déi 


(  56o  ) 

finances  en  déposant  son  travail' sur  le  i  On  revient  aux  chemins  de  fer.  M.  Ber- 
biul;(et  des  recettes  de  |838.  M.  Cliasles  r)'er  a  la  parole.  I/oraieiir  examine  h  fond 
(toposc  aussi  le  rapport  sur  U  projet  de  la  question  ,  et  cite  k*s  avantages  c}ue  re- 
,  .    .  ._    f,j,(,f\ii  pour  les   répara-    tirent  les  pajrs  étrangers  des  chemins  de 


loi  ouvrant  un 

tîons    de   la    cathédrale    de    Chartres. 

M.  Wnslemberg  obtient  im  congé. 

On  s'occupe  de  pétitions  .  et  d'abord 
de  celle  des  oftîciers  et  soldats  de  la  lé- 
gion étrangère,  qui ,  rentrés  en  France 
dans  le  plus  complet  dénûraent ,  récla- 
ment Tappui  de  la  chambre.  Après  ([ue 
plusieurs  dépulés  ont  parlé  en  faveur  des 
))étilionnaircs,  le  général  Bernard  monte 
&  la  tribune.  ÏAi  ministre  rcconnoît  que 
depuis  le  mois  d'août  dernier  la  légion 
étrangère  a  reçn  fort  inexactement  sa 
solde  et  point  d'habillemens.  Il  tâchera 


fer.  M.  Berryer  examine  ensuite  com- 
mr*nt  on  aidera  les  compagnies,  et  ne  se 
trouve  pas  toujours  d'accord  avec  les  di- 
vers projets  dii  gouvernement. 

f^a  discussion  continue. 

Un  débat  s'engaïçe  entre  M.  Martin  (da 
Nord)  et  M.  Fould.  Ce  dernier  déclare 
qu'il  est  faux,  comme  Ta  avancé  le  mi- 
nistre» qu'il  ait  dit  qu'il  anroit  accepté  It- 
concession  du  projet  de  chemin  de  fer  de 
Paris  à  Bruxelles,  si  le  tracé  fût  passé 
par  Saint-Quentin.  M,  Dopîn  termine  ce 
débat  en  disant  à  M.  Martin  qui  se  lève 


^  (J«t««»,  3lîiricii  (t  ïlrrf. 


de  faire  payer  par  le  gouvernement  do  I  pour  répondre  :  «  Vous  avez  vidé  voire 
Madrid  ce  qui  lui  reste  dû.  Ces  militaires    différend,  M.  Vivien  a  la  parole.  » 
congédiés  ,  ajoute  le  ministre,  vont  être 
incorporés  dans  la  nouvelle  légion  étran- 
gère formée  en  Afrique. 

La  pétition  est  renvoyée  an  président 
du  conseil.  La  chambre  passe  à  l'ordre 
du  jour  sur  la  pétition  de  la  veuve  Gor- 
don ,  l'une  des  personnes  compromises 
dans  l'affaire  de  Strasbourg,  qui  vonloit 
être  autorisée  h  donner  des  concerts  & 
Paris. 

L'ordre  da  jour  est  la  discnssion  du 
projet  qui  accordoit  dans  sa  rédaction 
primitive  un  crédit  de  lo  millions  pour 
achever  les  canaux  entrepris  en  vertu 
des  lois  de  1821  et  i8aa.  La  commission 
a  réduit  l'allocation  h  7  millions.  Après 
un  long  débat  et  le  vote  des  articles  , 
Fensemble  du  projet  est  adopté  par  184 
boules  blanches  contre  64  boules  noires. 
La  chambre  adopte  aussi  les  amendc- 
mens  introduits  par  la  chambre  des  pairs 
dans  le  projet  de  loi  sur  la  garde  natio- 
nale du  département  de  la  Seine. 

Séance  da  y^juin, 

■  L'ordre  dn  jour  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion sur  les  chemins  de  fer.  M.  Mottet 
parle  pour  les  chemins  de  fer,  mais  il 
voodroit  qu'ils  fussent  établis  sur  les 
mêmes  bases,  que  les  tarifs  fussent  uni- 
formes. M.  Auguis  rappelle  le  petit  bossu 
de  la  rue  Quincampoix,  qui  ût  des  dupes 
dans  une  infinité  de  spéculations,  et  re- 
grette qu'il  n'ait  pas  pensé  aux  chemins 
de  fer, 

La  chambre  vote  divers  projets  d'intô- 
rétloçêlm 


BOURSE   DE   PARIS  DU    19    JUIN, 

CINQ  p.  0/D,  j.  du  22  mars.  108  fr,  70  c. 

QUATRE  p.  0/a,  j.  de  mars.  99  fr.  50  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  dcc.  77  fr.  80  c. 

Qiwlic  1/2  p.  0/0,  j.  de  mtkvn.  lOl  fr.  40  g. 

Art.  de  la  Banque.  237&  IV.  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Renie  de  U  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Oblig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 180  fr.  00  c. 

Quaire  canaux.  1 1 85  fr.  00  c. 

Caisse  hypothécaire.  815  fr.  00  c. 

Rente  de  Naples.  t)G  fr.  50c. 

Emprunt  romain.  101  fr.  1/4 

Emprunt  Beige.  101  fr.  5/8 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr.  0/0 

Rente  d'Espagne  5  p.  0/0.  J24  fr   5/8 


Nous  recommandons  à  MM.  les  ecclé- 
siastiques de  Paris  et  des  provinces  Ja 
maison  de  m,  booin  ,  déjà  très-avanta'! 
geusement  connu  ,  successeur  de  M.  lier 
sein,  rue  du  Roule,  ii,  près  celle  des 
Prouvaircs,  à  Pari».  Ils  y  trouveront,  aa 
prix  le  plus  moddré  ,  soutanes  ,  camails, 
douillettes,  etc.  Les  objets  sont  expédiés 
trois  jours  après  la  commande. 

On  peut  traiter  par  correspondance. 
M.  Roni^i  indiquera  un  moyen  sûr  et  facile 
de  se  prendre  mesure  soi-même. 


FàHlS.  — -IMVRl¥EaiV  D*AD.  LB  CtERE  IT  C*, 

.    Quai  des  AiiguaCii4 ,  85. 


pdroU  les  Mdrdî,  Jeudi 
et  SaniedL 


On  peut  s'abonner  des! 
I  •'  el  1 5  de  chaque  mois.  | 


N*'  2827. 


JEUDI  22  JUN  1837. 


fr.  c. 

i  an 35 

6  mois 19       * 

3  mots  •  .  ;  .  •  10 
1  moîa  •  .  ■  .  .     3  5o 


8UR 


I.  L^ARCHEVÊQUE  DE  COLOGNE. 


Il  s'étoit  répandu  quelques  nua- 
ges sur  là  conduite  du  nouvel  ar- 
chevêque de  Cologne,  M.  deDroste 
de  Vischering,  relativement  aux  ma- 
riages mixtes,  et  nous-mème  nous 
avions  répéta  ces  bruits.  Une  circu- 
laire d  I  prélat  paroissoit  ne  pas  lais- 
ser de  doute  sur  Inexistence  des  arti- 
cles dits  de  Coblenz ,  et  sur  l'accep- 
tation  de  ces  articles  par  l'archevê- 
que. D'un  autre  côté,  les  évêques 
de  Paderborn,  de  Munster  et  dé 
Trêves  avoient  publié ,  le  9  novem- 
bre 1836,  dans  un  journal,  une  dé- 
claration qui  sentbloit  démentir 
l'existence  des  articles.  Mais  tout 
s'éclaircit ,  d'après  une  lettre  du  16 
avril  dernier,  qui  a  été  insérée  dans 
dans  le  Journal  historique  et  littéraire 
de  Liège, livraison  du  \^*  mai.  Cette 
lettre  ,  dont  le  journaliste  connoit 
sans  doute  l'auteur ,  et  qui  paroit 
lui  inspirer  toute  confiance  ,  expli- 
que fa  conduite  de  M.  l'archevêque 
de  Cologne.  Nous  ne  pouvons  mieux 
faire  que  de  la  reproduire  par  ex- 
traits ,  pour  rectifier  ce  que  nous 
avions  dit  du  prélat  et  pour  donner 
une  idée  nette  de  l'état  des  choses 
sous  le  rapport  de  la  religion  dans 
les  provinces  Rhénanes. 

Les -articles  de  Coblenz,  publiés 
dans  le  journal  de  Liège ,  ont  été 
projetés  sans  doute  ,  et  ce  projet 
éloit  sérieux  de  la  part  de  ses  rédac- 
teui-s ,  le  ministre  Bunsen  et  l'abbé 
Munchen  ;  mais  ils  n'ont  point  été 
définitivement   adoptés,   du  moins 

Tome  XCIfl,  L'Amtile  la  Hèitffion, 


on  n'en  trouve  pas  de  traces  dans 
les  archives.  Mais  il  existe  une  con- 
vention réellement  conclue  et  arrê- 
tée sur  les  mariages  mixtes  ;  celle-, 
ci  est  en  quatre  articles  ,  qui  ne  dif- 
fèrent pas  beaucoup  de  ceux  de  Co- 
blenz, mais  évitent  le  trop  choquant, 
du  scandale.  Ces  quatre  articles  sont 
ainsi  conçus  : 

«  1.  L'assistance  passive  du  curé  ca- 
tholiqae  à  un  mariage  mixte,  permise 
par  le  bref  de  Pie  VIII  pour  certaines 
raisons,  étant  trop  odieuse,  doit  être 
restreinte  au  cas  que  la  partie  catholi- 
que voudrolt  entrer  dans  un  tel  mariage 
par  mépris  formel  de  sa  religion  ;  dan$ 
tous  les  autres  cas  il  faut  Tassislancc  ac- 
tive ,  la  bénédiction  solennelle. 

»  a.  Dans  Tcxamen  nuptial .  le  cur^ 
catholique  ne  s*enqùcrra  point  dans 
quelle  religion  les  cnfans  5  naître  doi-- 
vent  être  élevés ,  ce  point  devant  rester 
indifférent ,  soit  pour  les  proclamations , 
soit  pour  la  diraission  ,  soit  pour  la  bé-: 
nédiclion  même. 

»  3.  Dans  la  confession  sacramentelle» 
il  est  défendu  au  prêtre  d'obliger  la  par- 
tie catholique  à  faire  élever  ses  en  fans 
dans  sa  religion  ,  ou  de  lui  refuser  l'ab- 
solution pour  refus  de  s'y  engager. 

»  4*  La  bénédiction  de  la  femme  ca- 
tholique après  l'accouchement  ne  doit 
être  refusée  dans  aucun  cas.  • 

Ces  articles  ,  signés  de  part  et 
d'autre  ,  furent  déposés  dans  les  ar- 
chives des  évêchés  pour  servir  de 
direction  aux  pasteurs.  Certes ,  dit 
le  correspondant  du  Journal  histori- 
qiœ,  il  est  impossible  à  un  catholi- 
que d'aller  plus  loin  en  fait  de  cou- 
cessions ,  que  ne  sont  allés  ici  les  évê- 
ques, et  Dieu  veuille  leur*pardonner 
le  mal  qu'ils   ont  fait  par  là  !  LVvc- 

36 


(  56a  ) 


que  de  Trêves ,  pressé  par  des  ao- 
goisses  continuelles,  a  fait,  dans 
les  derniers  jours  de  sa  vie  ,  par  acte 
triple  et  notarié,  une  rétractation 
expresse  de  ses  concessions  sur  les 
mariages  mixtes  ;  il  en  a  envoyé  un 
exemplaire  à  Rome,  et  en  a  laissé  un 
à  son  vicariat  et  un  autre  à  son  sé- 
minaire. Le  dernier  archevêque  de 
Golo[>^e  ,  M.  Spicgel ,  n'a  pas  laissé 
ce  consolant  souvenir,  et  la  fin  de  sa 
Vie  à  été  semblable  au  commence- 
ment ;  car  sa  première  circulaire  du 
23  juin  1835  étoit  une  sortie  vio- 
lente contre  la  correspondance  di- 
recte du  clergé  avec  Rome. 

Quand  M.  de  Droste  dut  être  ar- 
chevêque de  Cologne  ,  le  ministère 
prussien  lui  proposa  de  ratifier  la 
convention  faite  avec  son  prédéces- 
seur sur  les  mariages  mixtes  ,  en, 
conformité  au  bref  du  pape.  Il  est  clair 
que  dans  la  pensée  du  ministère  cette 
dernière  clause  n'ctoit  qu'un  leurre 
pour  le  nouvel  archevêque ,  qui  n'a- 
Toit  encore  pu  prendre  connoissance 
de  la  convention.  Mais  le  prélat  , 
dans  la  ratification  qu'il  donna ,  eut 
soin  d'insérer  comme  condition 'j/ne 

Îtiâ  non ,  qu'il  acccptoit  les  conven- 
ions conformes  au  bref  pontifical. 
Maintenant  il  est  hors  de  doute  que 
l'archevêque  regarde  les  trois  pre- 
miers articles  comme  nuls  ;  ces  ar- 
ticles étant  non -seulement  contraires 
au  bref ,  mais  encore  au  droit  divin 
et  naturel.  S'il  ne  proteste  pas  pu- 
bliquement, c'est  par  prudence,  et 
parce  que  les  articles  n'ont  pas  été 
publiés.  Mais  il  a  fernicnient  résolu 
de  ne  pas  appliquer  ces  articles  ,  et 
il  a  témoigné  son  mécontentement 
ù  un  grand-vicaire  ,  qui  les  a  voit  ap- 
pliqués dans  un  cas  particulier  ^ 
Bonn. 

ia  véiitc  l'archevêque  à  publié 


une  lettie  qui  paroi t  basée  sur  la  con- 
vjention  ;  mais  le  gouverneur  prus- 
sien, pressant  l'archevêque  de  com- 
muniquer la  convention  aux  doyens, 
le  prélat  a  eu  soin  de  ne  parler  que 
du  quatrième  article  sur  les  relevail- 
les,  sans  faire  mention  ni'  de  l'assis- 
tance passive,  ni  de  Texamen  Buptial, 
ni  de  l'absolution,  choses  plus  essen- 
tielles. Il  a  cru  pouvoir  faire  la  con- 
cession des  relevailles  ,  parce  qu'elle 
p'aroit  conforme  au  bref  qui  défend 
toute  censure.  Toutefois,  il  ajoute 
quatre  conditions  limitantes,  dont  b 
troisième  et  la  quatrième  ont  une  as- 
sez longue  portée,  puisque  la  pro- 
messe d'élever  les  enfans  dans  la  re- 
ligion catholique  se  fait  ordinaire- 
ment si  l'épouse  se  soumet  à  l'examen 
nuptial,  faute  de  quoi  les  relevailles 
seront  refusées,  et  qu'en  particulier 
le  consentement  notoire  de  la  mèi-c 
catholique  a  l'éducation  pi*oteslanie 
de  son  enfant  peut  être  regardé 
comme  une  optjosition  ouverte  con- 
tre r£glise,  opposition  pour  laquelle 
les  relevailles  doivent  encore  être  re- 
fusées. 

Il  prescrit  de  plus  une  forme  d'exé- 
cution qui  sauve  les  conséquences, 
le  prêtre  devant  déclam*  hautement 
dans  l'église,  que  la  bénédiction  qu'il 
va  donner  ne  doit  pas  être  regardée 
comme  une  approbation  d'un  ma- 
riage illicite  et  dangereux,  mais  seu- 
lement comme  une  prière  pour  le  sa- 
lut d'une  aine  qui  en  a  grand  be- 
soin. Il  vandroit  peut-être  mieux  que 
les  relevailles  ne  se  fissent  jamais, 
s'il  manque  une  des  conditions  que 
r£glise  a  apposées  aux  mariages  mix- 
tes, mais  il  faut  aussi  faire  entrer  eu 
considération  la  crainte  d'aliéucA*  une 
chrétienne  foible  ;  et  ou  doit  encore 
tenir  compte  de  latatuation  critique 
cle  rarchevê^uc  qui  a  de  violens  dé- 


}»aWàsbiitin[ftrra?ec  le  gouveinemeAt) 
«t'qiSn  )]|SSJi^''v^  abrogation  absolue  et 
sâTûxi^^i&'Tçoinproinettroic  peut-être 
l«g*-^t^réts  les  plus  importaus  de  la 

.î^tRîl.eSi- t'expose  du  correspondant 
àé[.Joi{picd  hisioriqHe^  qui  dans  le 
f«sié  de  sa  lettre  parle  de  la  conduite 
duCfH'^ld^.^^A^^veinent  aux  erreurs 
hçVméiien'nes   condamnées    par    le 
S&iiït-^Fôte.  Ces  erreurs  ont  toujours 
en  lÂUëinagne  de  nombreux  parti- 
sans.. Les -professeurs  de  théologie  à 
l'ijuive^rsité  de  Bonn,  à  l'exception  de 
Tfi.:Ktée  et  d'un  répétiteur,  tous  les 
irépétitèûrsau  séminaire  de  Cologne, 
i^iu9/k  le  préiiident^  tous  les  profes  - 
iiihl»-  àii  séminaire  de  Trêves ,  quoi 
.qu^olfuàit  du  de  leur  soumission,  la 
^ti^'l^aiide  partie  de  ceux  de  la  fa- 
^uU^  de  .théologie  de  Munster,  tous 
.cèÎH  de  celle  de  Breslau,  plusieurs  de 
(«elt^.de.yiennç,  sont  connus  comme 
idacdens  •hermésiens,  après  comme 
'"ayiuïjtla  côndamnadou  papale.  Usât- 
t^Nf^^ntet  inépristnt  ouvertement  ce 
.jiigè'nièht,  comme  a  fait  M.  Papst, 
professeur  à  Vienne,  dans  line  lettre 
foH  insolente  ;  ou  ik  l'éludent  avec 
;*  torut'éb.les  .tuses  des  anciens  jansénb- 
tos.JbaJ-bu.Ue  n'a  pas  été  promulguée, 
À  dii;M.  Àchterfeld,  de  Bonn,  dans 
..ui^*  déclarâxion  pleine  de  vanteries. 
lU.. EtVeniçh,  de  Breslau,  admet  la 
~.  e&ifkdà^uinaiion  des  erreui-s  censurées, 
inais  il.  ùié  dans  ses  u4cta  hermesiana 
qtfe  ce*  soit *.l§i  doctrine  d'Hermès.  . 
M.  Biuuîle,  de  Trêves,  en  appelle  au 
pape  ny^ùx  infoi^iié,  et  dans  une  It^t- 
treârrogatûe  à  un  cardinal,  il  le  soui- 
inê]de  détromper  le  Saint-Père. 

La  vérité  est  que  .ces  messieurs  ne 
Veulent  pas  se  soumettre,  et  qu'ils  ' 
Sippellébtde  toute  autorité  à  leur  rai« 
toô.^Quâ  peutiftirt  dans  cette  sitUAr 
lioâtWclîwlqUQ  Gologat? Ne  pou« 


(663) 

vant  promulguer' la  condamnation, 
il  la  suppose  et  l'exécute  nu  tant  que 
possible.  Datif  les  permissions  de  lire 
les  livres  défendus,  il  excepte  les 
écrits  d'Hermès,  et  ceux  faits  à  l'ap- 
pui de  son  système.  Il  fait  de  cette 
lecture  un  cas  réservé.  Il  a  ôté  leji 
pouvoirs  aux  piofesseui*s  qui  con- 
tinuent d'enseigner  la  doctrine  d'Her- 
mès, il  leur  a  refusé  son  approbation 
pour  le  futur  semestre.  Il  ne  confère 
point  de  places  aux  sujets  suspects  do 
soutenir.ces  opinions^  et  il  se  propose 
d'astreindre  lesordinands  et  lesprétres 
à  une  déclaration  très-nette  à  cet  égard . 
Le  prélat  n'en  peut  faire  plus,  il 
n'a  pas  la  moindre  influence  légale 
sur  l'Université.  Pour  exercer  son  au- 
torité sur  son  séminaire,  il.  lui  faut 
même  la  coopération  du  gouverne^ 
ment,  et  cette  coopération  est  ordi  - 
naircment  une  contradiction.  Lesdi-* 
recteurs  ne  se  piquent  pas  d'obéir  à 
leur  supérieur.  Récemment,  ils  rédi- 
gcoient  un  journal  théologique  su^ 
jet  â  la  censure  épbcopale.  Gomtne  il 
étoit  dans  le  sens  des  doctrines  con- 
damnées, l'archevêque  lui  refusa  son 
approbation.  Alors  ils  obtinrent  une 
décision  ministérielle  qui  exemptoit 
de  la  censure  épiscopale  les  écrits  pé-' 
riodiques  en  matière  théologique.  Le 
prélat  défendit  à  Timprimeur  de  Co- 
logne d'imprimer  le  journal  :  celui- 
ci  obéit  ;  mais  les  rédacteurs  ti*ouvè- 
rent  un  imprimeur  protestant  de  Co- 
blenz  qui  leur  prêta  ses  presses.  IIb 
ont  traduit  et  fait  imprimer  le  livre 
de  Muratoii  </«  Cxtsa^é  de  laraUou 
en  matière  théoiogiqiie  ^  livre  qui  est 
.depuis  long-temps  à  l'iWi^jr.  Ils  n'ont 
point  demandé  l'imprimatur  k  l'ar-^ 
chevéqu'v',  et  se  sont  adressés  à  cinq 
autres  évéques  allemands  qui  ont  été 
plus  complaiianiy  entre  auti«s  oakit 
deFttldc.      :  -      '    * 


(564) 

Telle  €st  U  silualioa  de  l'aichevê- 
que  •';,iie  ce  qui  lui  appartient  si  na- 
turclicinent ,  renseignement  supé- 
rieur de  la  religion  dans  son  diocèse 
et  Téducation  de  son  clergé,  sont 
soustraits  a  son  iufluence.  Il  se  trouve 
placé  entre  deux  espèces  de  contra- 
dicteurs qui  le  harcèlent  et  veulent 
le  faire  tomber;  le  gouvernement  et 
la  partie  égarée  de  son  clergé.  Qu'au 
moins  son  clergé  fidèle  lui  rende  jus- 
tice, et  que  ses  collègues  au  loin  ne 
8'-^  méprennent  pas  sur  la  ligne  qu'il 
suit  et  sur  ses  intentions. 

Telle  est  la  suUtance  de  la  lettre 
du  curé  allemand  insérée  dans  le 
Journal  historique.  Les  détails  qu'il 
donne  et  les  sentimens  qu'il  montre 
sont  propres  à  inspirer  toute  con- 
fiance. Aussi  l'estimable  rédacteur  du 
Journal  historique  rétracte  ce  qu'il  a 
dit  sur  M.  l'archevêque  de  Cologne, 
en  demande  pardon  au  prélat ,  et 
loue  sa  conduite  et  sa  fermeté,  il  n'y  a 
qu'une  chose  qui  l'élonne  encore.c'est 
|irie  circulaire  du  prélat  pour  abréger 
beaucoup  le  bréviaire,  mais  il  ne 
doute  point  qu'il  n'y  ait  eu  des  mo- 
tifs ou  des  circonstances  qui  expli- 
quent la  mesure. 

.  Nous  nous  réjouissons  aussi  de 
pouvoir  dissiper  par  là  les  fâcheuses 
impressions  que  quelques-uns  de  nos 
articles  avoient  pu  faire  naître  daos 
l'esprit  de  nos  lecteurs  contre  un  pré- 
lat respectable,  à  la  promotion  du- 
quel nous  avions  d'ailleurs  d'abord 
applaudi. 

Le  Journal  historique  contient,  dans 
sa  livraison  de  juin,  une  formule  de 
déclaration  que  M.  l'archevêque  fait 
souscrire  aux  ordinands  et  aux  prê- 
tres avant  de  les  envoyer  dans  le  mi- 
nistère. Cette  déclaration  est  relative 
i  tAUS  les  points. répréhensibles  du 
syMème  du  docteur  Hermèt  |  et.e»t 


destinée  à  garantir  la  saine  doctrine 
contre  l'esprit  de  nouveauté,  ïtous 
regrettons  de  ne  pouvoir  inséiicr  au- 
jourd'hui celte  déclaration  ,'âî]b^  «est 
en  dix-huit  articles ,  et  en'Uiih  *:  et 
qui  paroit  rédigée  avec  beaucôufr^lè 
précision.  Elle  fait  bien  co[nnoître 
les  erreurs  d'Hermès,  qui  cependant 
n'y  est  pas  nommé  ,  et  elle  est  uu 
illustre  témoignage  du  zèle  et  de  l'or- 
thodoxie de  M.  l'archevêque  de  Co- 
logne. 


NOUVELLES  ECCLESIASTIQUES. 

PARIS.  —  Mardi  matin,  M..  l'Ar- 
che vêque  a    béni   et  posé    la.  pre- 
mière  pierre  de    la  nouvelle  ;tlw- 
pelle  de  la  maison  dite  des  Oiseaux, 
occupée   par  les  religieuses    dé*  la 
congrégation   de   Notre  -  Dame.  *.  Le 
prélat  a  célébré  la  messe,  et  a* 'donné 
la  confirmation  aux  jeune.s  ,per$dn- 
nes  qui  avoient  précédemment  .fait 
leur  première     communion*.  'Â   ia 
messe  un  grand  nombre  die  person- 
nes ont  reçu  la  communîoni  'Après 
l'action  de  grâces,  on  s'est  renâu  pro- 
cessionnellement  sur  l'emplacement 
de  la  nouvelle  chapelle,  où  M.  l'Ar- 
che vêque  a  fait  la  bénédiction'  de  la 
première  pierre,  et  donné  ensuite  sa 
bénédiction.   Il   a    été  reçu  ^luuite 
dans  un  vaste  local,  où  le^  dames  et 
les  élèves  lui  ont  témoigné  leur.re- 
connois««ance  de  l'intérêt  qu'ij  porte  à 
cette  maison j  et  lui  ont  adresse  des 
demandes  qu'il    a  accueillies  avec 
bonté.  Cette  communauté*,  'une  des 
plus  édifiantes  de  la  ca[>rtale,  est  en 
même  temps  une  institution  bien  pré- 
cieuse pour  la  jeunesse  qui  y  est  for- 
mée à  la  piété  avec  autant  de  dou- 
ceur que  de  sagesse,  et  qui  y  reçoit 
une  instruction  fort  solide.       - 


•  M.  l'évêque  de  Verdun  est  eh  re- 
ti*aite  au  séminaire  depuis  le  com- 
mencement de  la  semaine  pour  se.  pré* 
parer  à  soa  sacre  qui  aum  lieu  di* 


(  565.) 

niauclie  dans  la  chapelle  des  daines  M.  Ferdinand  Barrot ,  avocat  du 

du  Sacié-Cœur.   Les   prélats  as-is-  «ieur  Laverdet ,  a  fait  Tétonnc  de  la 

taiis  doivent  être,  à  ce  qu'il  paroU,  |  doctrine  de  M.  le  procureur  du  roi , 

MM.  les  évèques  de  Nancy   et  de  et  a  cru  la  réfuter  en  disant  que  c'é- 

Yer«ailles.  M,  rarcli**vêque  de  Bor-  toit  le  système  des  ultramontains , 

deaux  recevrn  le  ^^/Aw/w  après  le  sa-  entr'autres  de  M.  de  La  Mennaiji, 

cre.  Les  bulles  des  prélats  doivent,  lorsqu'il  paroissoit  défendre  cette  opi- 

dit  on,  leur  être  remises  ces  jours-ci.  nion.  Mais  est-ce  qu'on  voudroit  lour- 

^.        _ ^î^?!^^^"  —  . ,     ,  ner  en  ridicule  ou  flétrir  toutes  les 

Une   femme  juive     mariée  a  un  opinions  qu'a  pu  professer  M.  de  La 

chrétien,  témoigna  ,  il  y  a  quelques  Mennais  avant  ses  écarts?  Ce  seroit 

mois ,  à  M.  le  cure  de  Saint- Roch  le  „^g  exagération  insensée.  Ce   n'est 

desir  de  s  instruire  dans  la  religion.  seulement  M.  de  La  Mennais  qui 

M.  le  ciire  la  confia  aux  soins  d  une  ^^it  ainsi  sur  le  sens  de  l'art.  5 

demoiselle  pieuse  et  capable ,  qui  est  j^  la  charte;  ce  sont  beaucoup  de 

attachée  à  I  ouvroir  de  Samt-Roch.  ^,^5           ^^  ^^^  passion:  Nous  nous 

Cette  demoiselle   s  est  acquittée  de  f^^norons  d'avoir  entendu  ainsi  la  li- 

cctle  tache  avec  zèle  et  succès,  et  la  i^^^lé  des  cultes,  et  d'avoir  soutenu 

femiiie  juive  ayant  témoigne  le  de-  pi„sieurs  fois  cette  thèse, 

sir  de  se  faire  chrétienne ,  a  reçu  le  «^  j^e  tribunal  de  Versailles  est  resté 

baptême  dans  la  chapelle  des  Fonts  ^^^^  ^^^^^^^  ^^  délibération ,  et  a 

de    l  eghse  Samt-Roch  ,  le  lundi  19  ^^^jg  j^  ^^^^^^  ^  huitaine  pour  coa-^ 

3um.  Son  mari,  eleve  dans  la  reh-  ^j^^^^  j^  délibéré  et  prononcer  en- 


gion  catholique ,  et  qui  en  avoit  né- 
gligé les  pratiques,  étolt  présent.  Les 
deux  époux,  qui  étoient niaiiés  ci- 
vilement, ont  reçu  la  bénédiction 
nuptiale  dans  la  sacristie.  Un  ancien 
iuagisti*at  a  été  le  parrain  de  la  néo- 
phytc,.et  celle  qui  Tavoit  instruite  a 
été  sa  marraine. 

'  Le  tribunal  deYeisailles  étoit saisi, 
le  jeudi  15,  de  lappel  du  jugement 

Î)rononcc,  le  20  avril,  à  Mantes,  dans 
'affaire  de  l'église  dite  française  de 
Senneville.  M.  de  Molène,  nouvel- 
lement procureur  du  roi  à  Versailles, 
a  porté  la  parole.  Son  réquisitoire  a 
été  plein  de  convenance  et  de  mo- 
dération ;  du  reste,  il  a  soutenu  qu'en 
consacrant  dans  l'art.  5  de  la  ciiaite 
le  principe  de  la  li})erté  des  cultes, 
le  législateur,  qui  n'étoil  pas  devin  , 
n'avoit  pu  entendre  que  l'exercice  de 
cette  liberté  g'appliqueroit  à  autre 
chose  qu'aux  cultes  existans.  C'est 
ce  que  nous  avons  toujours  dit  de- 
puis le  commencement  des  discus- 
sions, et  c'est,  à  notre  avis,  la  seule 
manière  raisonnable  d'entendre  l'ar- 
ticle ô  de  lii  charte. 


suite  le  jugement. 

M.  Parisis,  évêque  de  Langres,  a 
passé  quatre  jours  à  Vassy,  chef-lieu 
d'arrondissement  dans  son  diocèse,  e( 
en  a  visité  les  divers  établiâsemehs'. 
Sa  bonté  pour  les  enfans  les  a  singu- 
lièrement touchés.  Le  collège ,  dirigé 
par  un  principal  vraiment  chrétien,  a 
fourni  pour  la  coufirmaiion  des  élèves 
bien  préparcs  et  édifians  ;  ils  ont  com- 
plimenté le  prélat  et  lui  ont  témoigné 
toute  sorte  de  respect.  Il  seroit  peut- 
être  diflicile  de  trouver  un  collège  de 
l'Université  où  un  évéqiie  piit  se  pro- 
mettre un  si  favorable  accueiL 

Vassy  possède  aussi  pour  l'éduca- 
tion des  jeunes  filles  un  établissement 
dirigé  dans  un  iros-bon  esprit  ;  Imic 
Sœui*s  dé  Saint-Maur  en  sont  char-» 
gées ,  et  ont  su  faire  comprendre  a 
leurs  élèves  que  la  religion  est  leur 
affaire  la  plus  importante.  Cette  mai- 
son offre  de  grandes  consolations  au 
pasteur ,  et  le  soulage  dans  son  mi* 
nistère  pour  une  portion  du  trou- 
peau. Il  faut  espérer  que  les  foible« 
ressources  qui  la  soutiennent  pecifietè 


(366  ) 


iront  de  la  conserver,  coinme  aussi 
que  les  fruits  tie  la  visite  épiscopale 
se  perpétueront  parmi  la  jeunesse. 

L'arrivée  i\e  M ,  Tévcque  de  La  Ro- 
clielle  dans  la  paroisse  de  Taugon-ia- 
llonde  a  été  un  jour  de  fcle  pour  les 
liabitans.  Ils  avoient  suspendu  leurs 
travaiu  et  orné  leurs  niaisons de  tin* 
tures  et  de  feuillages.  Une  gaide 
d*bonneur  à  cheval  attendoit  le  pré- 
lai  à  la  liinile  de  la  commune ,  et  es- 
corta sa  voiture  jusqu'à  Tenti^ée  du 
bourg,  où  l'on  avoit  dressé  un  repo- 
toir.  Là)  le  maire  complimenta  M.  l'é- 
véque  qui  fut  conduit  processionnel* 
lement  à  l'église ,  précédé  de  plus  de 
cent  étendards.  L'église  se  trouva 
remplie  de  peuple ,  auquel  le  prélat 
aclressa  une  pieuse  allocution.  Il  les 
entretint  des  bienfaits  du  sacerdoce, 
et  fit  à  cette  occasion  l'éloge  de  leur 
curé. 

La  réunion  du  lendemain  fut  plus 
touchante  encore ,  quand  on  vit  les 
habitans  remplir  de  nouveau  Tédise 
et  s'approcher  en  grand'nombre  de  la 
sainte  table.  Homnies  et  femmes , 
rieillards  et  enfaus  ,  jeunes  (jens  et 
jeunes  personnes ,  tous  furent  édi- 
fians.  Il  fallut  pour  la  conûrmation 
prolonger  les  rangs  jusqu'en  dehors 
de  l'église.  La  cérémonie  commença 
par  un  discours  de  M.  l'abbé  Mares- 
chal ,  grand-vicaire  ,  et  fut  terminée 
par  une  exhortation  du  prélat  à  la 

1>ersévérance.  Les  mères  npportoient 
eurs  en  fans  à  bénir,  et  le  prélat  s'ar- 
rétoit  à  chacun  d'eux  et  leur  traçoit 
le  signe  de  la  croix  sur  le  front. 

Le  dimanche  11  juin,  on  a  posé  au 
port  de  la  Baline  ,  sur  le  Rhône,  la 
première  pierre  du  pont  qui  va  élre 
construit  sous  le  fort  de  Picrre-Cha- 
tel.  M.  révéque  de  Beiley  a  fait  la 
bénédiction  de  la  premièie  pierre  en 
présence  du  sous-préfet  de  Beiley,  du 
luaire,  du  syndic  dTenne ,  du  maire 
4e  Viriguin  et  de  la  compagnie  des 
pompiejs  de  Beiley.  Environ  6,000 


spectateurs  de  France  et  de  Savoie 
couvroient  les  montagnes  qui  bor- 
dent le  Rhône.  La  roule  de  Paris  à 
Turin  sera  fort  abrégée  lorsque  le 
pont  sera  construit ,  et  que  la  route 
du  Mont-du-Gbat  sera  faite  du  côté 
de  France. 

Le  diècese  de  Valence  a  perdu  tout 
récemment  deux  ecclésiastiques  re- 
comtnandables  ;  l'un  est  M.  l'abbé 
Andrau,  prévôt  du  chapitre  de  la  ca- 
thédrale, vicaire-général,  membre  de 
la  l^'gion  -  d'Honneur  ,  et  l'autre 
M.  l'abbé  An theline ,  curé  archipré* 
tre  de  la  ville  de  Romans,  chanoine 
honoraire  de  Yalence.  M.  Tabbe  An- 
drau étoit  chanoine  de  la  collégiale 
de  Montelimart,  son  pay^i  natal ,  lors- 
que les  troubles  de  la  révolution  viii- 
renl  poiter  dans  le  sanctuaire  les  ra- 
vages qui  avoient  renversé  les  anti- 
ques institutions  de  notre  beau  pays. 
Prêtre  soumis  et  fidèle,  M.  Audrau 
refusa  le  serment,  et  émigra  en  Ita- 
lie. Rentré  en  France  des  que  les 
temps  lé  permirent,  il  ftit  nommé 
chanoine  titulaire  de  Valence  à  l'é- 
poque du  rétablissement  de  ce  siégé 
en  1 802.  Sun  goût  pour  la  chaire  re- 
pai  ut  alors.  Une  voix  sonore  ,  un  dé- 
bit bien  préparé  et  digne ,  une  com- 
position soignée  tt  luodelée  sur  lé 
genre  qui  étoit  fort  en  vogue  à  la  fin 
du  siècle  dernier,  voilà  ce  qui  faisoit 
de  M.  l'abbé  Andrau,  après  M.  de 
Saillant ,  l'orateiu^  marquant  de  Va* 
lencc.  Aussi  fut-tl  charge  des  discours 
d'apparat  pour  les  différentes  céré- 
monies religieuses  que  Bonaparte  ré- 
clama souvent  des  évêques.  A  la  mort 
de  M.  Bécherel,  M.  Andrau  fut  élu 
l'un  des  vicaires  capitulaires ,  et  eut 
sa  part  de  cette  longue  administra- 
lion  qui  mit  en  relief  les  talens  et  le 
mérite  de  M.  Dévie,  aujourd'hui  évé- 
que  de  Beiley.  M.  de  la  Tourrettc  lui 
donna  des  lettres  de  grand-vicaire,  et 
en  fit  son  ami.  M.  Andrau  avoit  un 
caractère  aimable  et  bienveillant,  sur» 
tout  pour  les  jeunes  ecclésiastiques 


(56;) 

qui  inontroiont  du  talent.  Apres  une 
vie  toujours  régulière ,  M.  AndraU 
est  mort  â  Valence  dans  les  premiers 
jours  de  mai  ,  li  l'âge  de  82  ans.  Le 
conseil  f.cnéral  de  la  Drôme  avoit 
demandé  pour  lui  la  croix  d'hon- 
neur en  reconnoissance  des  services 
const.ins  et  désintéressés  qu'il  avoit 
rendus  pendant  long-temps  à  la  pn- 
fon. 

Nous  parlerons  une  atilre  fois  de 


M.  l'abbe  Antlielme. 


ti^ 


Par  une  convention  du  26  mai,  les 
libraires  de  Golmar  s'engagèrent  à 
tenir  leurs  magasins  fermés  le  di- 
manche et  les  jours  de  fêtes,  recon- 
nues. Conformément  aux  stipulations 
de  l'acte,  un  extiaitde  cette  conven- 
tion fut  inséré,  le  28  mai  et  le  1""^  juin, 
dans  les  deux  journaux  de  Golmar. 
Ij^'  bon  à  insérer  fut  signé  par  toutes 
les  parties  contractantes.  Cependant 
le  sieur  Geng ,  un  des  signataires ,  fit 
imprimer  une  protestation  par  la- 
quelle il  annonçoit  qu'il  continueroit' 
à  ouvrii'  son  magasin  les  dimanches 
et  fêtes;  et  eu  effet,  le  dimanche 
4  juin ,   malgré  l'engagement  qu'il 
avoit  souscrit,  il    tint  son  magasin 
ouvert  et  vendit.  Comme  la  conven- 
tion étoit  accompagnée  d'une  clause 
pénale  de  200  fr.,  les  libraires  vou-^ 
lurent  obliger  leur  confrère  à  payer 
cette  somme.  Ils  le  citèrent  au  tri- 
bunal de  commerce ,  où  d'abord  se 
présenta  la  question  de  compétence, 
et  ensuite  une  autre  question ,  si  la 
convention  éioit  obligatoire.  Le  tri- 
bunal, apitfs  avoir  entendu  les  avo- 
cats ,  a  rejeté  l'exception  d'incon^pé- 
tence  ;  et  quant  au  fond,  il  a  validé  la 
convention ,  et  condamné  le  libraire 
Geng  à  200  fr.  de  dom  m  âges- in  té- 
lé ts. 

La  pétition  que  les  communes  de 
Besenburen  ,  de  Buuzen ,  de  Wald- 
bauzern,  de  Boswyl  «  de  Mûri  et  au- 
tres ont  présentée  le  30  mai  au  grand 
conseil  d'Argovie ,  contre  la  mesure 


prise  à  l'égard  des  couvens ,  est  forte 
et  pressante.  Les  pétitionnaires  pré* 
sentent  l'acte  qui  prive  les  couvens 
de  l'administration  de  leurs  biens,  et 
la  défense  de  rerevoir  des  novices , 
comme  attentatoires  aux  droits  de  la 
religion  et  du  peuple  catholique.  Au- 
cun des  motifs  qui  ont  provoqué  ces 
mesures  n'est  soutenable  ;  une  admi- 
nistration étrangère  ne  peut  qu'être 
funeste  aux  couvens  ;  elfe  en  amènera 
la  ruine,  et  on  ne  sait  que  trop  que 
c'est-là  le  vœu  d'un  paili.  Les  pé^ 
titionnaires  s'appuient  surtout  sur' 
Tart.  12  du  pacte,  qui  maintient  le^ 
couvens  et  garantit  leurs  propriétés. 

Quand  les  protestans,  disent  -  ils  > 
prétendent  que  les  couvens  sont  des 
institutions  surannées ,  qu'ils  ne  sont' 
plus  en  harmonie  avec  le  siècle,  nous 
ne  leur  eu  voulons  point  ;  ils  parlent 
comme  des  protestans.  Mais  de  uQtre 
côté  nous  sommes  en  droit  de  leur 
demander  ce  qui  est  de  toute  justice, 
ce  que  nous  assurent  et  la  consti- 
tution et  le  pacte  fédéral.  Si  de  soi- 
disant  catîioliques  tiennent  le  même 
langage  que  des  protestans  ,  c'est  qiie 
ce  sont  ou  des  ennemis  de  l'Eglise,  ou 
des  gens  qui  ignorent  son  esprit  ;  car 
la  vie  monastique  fait  partie  dés  in- 
stitutions de  1  Eglise  catholique I  et 
elle  subsiste  partoiit  oà  il  n'y  a  pas 
oppression. 

C  est  avec  ces  droits  et  c(  s  institu- 
tions, «lisent  encoie  les  communes ,; 
que  nous  nous  réunîmes  dans  le  temps 
au  canton  d'Argovie,  et  ils  furent  re- 
connus et  maintenus  jusqu'en  1830^,^ 
que  dans  son  décret  sur  l'introduction 
de  la  nouvelle  constitution  ,  l'assem- 
blée constituante  s'exprima  ainsi, ^n 
s'adressantau  peuple  d'Argovie  :  Noiu 
avons  garanti  dans  leur  entier  les  dtvitjt 
de  r  Eglise  catholique  et  ceux  de  C  église 
réformée  ct'angéliane,  tels  quils  ont  été 
reconnus  jusquici.  £t  le  pacte  de  ISlô, 
qui  est  encore  en  pleine  vigueur , 
porte  ce  qui  suit  :  Le  maintien  des 
couvens  et  des  chapitivs,  el  la  sûreté  de. 
leurs  propriétés^  aniaU  que  cela  dépend. 


(  568  ) 


des  gortt*ernemens  canlonnaux,  sont  ga* 
Tftntis, 

La  pétition  donne  encore  d'autres 
raisons.  Que  lui  ré|K)nd-on?  Rien. 
On  met  la  force  à  la  place  de  la  jus- 
tice ,  on  s'empare  des  biens.  La  ty- 
rannie ne  raisonne  pas. 

Un  nouveau  concile  provincial  a 
eu  lieu  cette  année  à  Baltimore.   Le 

Î premier  avoit  été  célébré  en  1829,  et 
e  deuxième  en  1833.  Le  troisième 
s'est  ouvert  dans  la  même  ville  le 
16  avril,  qui  étoit  le  troisième  di- 
manche après  Pâque.  Plusieurs  pré- 
lats étoient  arrivés  huit  jours  aupara- 
vant, et  ces  huit  jours  ontétéemployés 
à  préparer  les  objets  qui  dévoient  être 
discutés  dans  le  conc-le:  II  y  avoit 
tous  les  joui*s. des  réunions  particu- 
lières, soit  à  l'a  relie véclié,  soit  au  se- 
miriaire.  On  s'y  occupoit  des  points 
sur  lesquels  dévoient, porter  les  déli* 
bérations.  L'ouverture  du  concile 
8*est  faite  suivant  les  règles  tracées 
dans  le  livre  des  cérémonies  que 
M.  Rosati,  évêque  de  Saint  Louis  ,  a 
publié  eu  anglais ,  conformément  au 
décret  du  premier  concile  de  Balti- 
more. Les  prélats  présens  étoient 
MM.  Eccleston ,  archevêque  de  Bal- 
timore ;  En^^laud ,  évêque  de  Cliar- 
leston;  Rosati,  évêque  de  Saint-Louis  ; 
Fenw^ick,évcque  de  Boston  ;  Kenrick, 
évêque  d'Arath  et  coadjuteur  de  Phi- 
ladelphie ;  Puixell ,  évêque  de  Cin- 
cinnati; Chabrat,  coadjuteur  de  Bard- 
stown  ;  Brûlé  ,  évêque  de  Vincennes  ; 
Cîancy,  coadjuteur  de  Charleston  ,  et 
filanc,  évêque  de  la  Nouvelle-Or- 
léans. 

On  remarquera  que  deux  éréques 
manquoient,  M.  Fiaget ,  évêque  de 
Bardsiown,  qui  est  encore  en  Europe, 
et  M.  Portier,  évêque  de  Mobile,  qui 
ayant  à  visiter  les  Florides  «  n'a  pu 
ariiver  à  temps.  Oa  ne  croyoit  pas 
que  M.  Englaud  pût  se  trouver  au 
concile,  ayant  eu  une  mission  à  rem- 
plir à  Saint-Dnmingue  \  mais  le  pré- 
lat arriva  le  lundi  17,  de  retour  de  sa 


»_  » 


mission  ,  qui  n  a  pas  ele  aussi  sati.5- 
faiaanle  qu'on  l'espéroit.  Il  a  été  reçu 
lionorablementcomine  légat  du  Saint- 
Siège  ;  cependant  il  n'a  pu  s'occuper, 
comme  il  le  désiroit ,  des  intérêts  de 
la  religion  et  du  clergé.  M.  Rézé, 
évêque  du  Détroit,  arriva  le  15  ;  mais 
ayant  été  malade  kinuit  et  le  jour 
suivant ,  il  repartit  le  17.  Il  ne  pa- 
roit  pas  que  ce  fut  pour  venir  en 
Europe,  comme  le  prélat  nous  l'avoit 
annoncé  il  y  a  deux  mob. 

Nous  ne  parlerons  pas  des  décrets 
du  concile  qui  ne  sont  pas  connus,  et 
qui  sans  doute  doivent  rester  secrets 
jusqu'à  ce  qu'ils  aient  été  approuvé^ 
par  le  Saint-Siège.  On  sait\seulenient 
que  le  concile  s'est  occupé  de  ma- 
tières importantes.  Peut-être  y  a-t-il 
été  question  d'un  projet  de  séminaire 
central ,  dont  il  avoit  été  déjà  parlé 
au  premier  concile. 

Le  concile  s'est  terminé  le  dîmanclic 
23  avril ,  de  la  manière  accoutuiuéç 
pour  ces  religieuses  réunions.  .Le» 
jours  suivans ,  les  prélats  et  plusieurs 
prêtres  allèrent  à  Frederick,  où  se  fit, 
le  26,  la  consécration  d*ui^c  belle 
église  qui  vient  d'êtie  bâtie.' De  là, 
quelques-uns  des  prélats  ont  continué 
leur  route  pour  leui*s  diocèses  ;  d'au*- 
très  sont  retournés  à  Baltimore.  M. Ro- 
sati, dont  la  santé  est  rétablie,  se  pro- 
pose de  faire  un  v'oyage  en  Europe 
aussitôt  que  ses  affaires  le  lui  permet- 
tront. 

On  a  profité  de  la  réunion  des  évê- 
ques  et  du  mouvement  produit  par 
la  tenue  du  concile  pour  faire,  seloa 
l'usage  du  pays,  ce  qu'on  appelle  une 
fair  en  faveur  des  Carmélites  de  Balti^ 
more,  qui  sont  très-  pauvres.  Cette 
fair,  ou  exposition  d'ouvrages,  a  duré 
trois  jours  ;  on  croit  qu'elle  rappor- 
tera environ  3,000  dollars.  Il  y  a  eu 
tant  de  visiteurs,  que  les  droits  d'en- 
trée qui  n'étoientque  de  12  sous  par 
personne,  ont  produit  près  de  400 
dollars. 


POLITIQUE. 

il  noas  paroît  asseï  difficile  de  com- 
prendre maintenant  quelque  chose  au 
système  des  hommes  de  jnillet ,  fesqurh 
nous  ont  fait  une  révolution  tout  exprès 
pour  nous  sauver  et  la  honte  des  régimes 
précédens ,  et  pour  .établir  le  règne  du 
progrès.  On  sait  que  ce  qu'ils  pardonnent 
le  moins  i  leurs  adversaires,  c'est  d'avoir 
Tcsprit  rétrograde;  et  que,  pendant  sq)t 
ans,  ils  n'ont  pas  trouvé  de  mot  plus  inju- 
rieux que  celui-là. 

£b  bien,  voilà  que  d'eux-mêmes  ils  ont 
changé  tout  h  coup  de  manière  de  voir  • 
et  au  lieu  de  nous  faire  avancer,  ils  veulent 
al>soIument  nous  faire  reculer  d'une  seule 
enjambée  jus<p'aa  siècle  de  lA>ais  XIV , 
jusqu'à  la  cour  de  Ix>nis  XIV.  C'est  le 
aiècte  et  la  cour  de  Louis  XIV  qui  sont 
maintenant  leur  beau  idéal,  lisse  mettent 
Fépée  on  côté,  ils  se  donnent  des  habits 
superbes  et  de  beaux  chapeaux  à  plu- 
mage» pour    représenter    la    cour    de 


C569) 

Louis  XIV  que  la  royauté  do  juillet  •!« 
relrouvcr  et  réunir  autour  d'elle,  il  fait 
dire  à  [.ouis-Philippe  :  Vétai,  c'est  nom... 
Est-ce  que  cette  idée  vous  parott  moins 
drôle  que  celle  de  notre  jeune  homme  an 
collège  Louis -le- Grand,  qui  se  donnoit 
pour  le  plus  beau  garçon  de  l'univers? 
Pour  nous,  en  vérité,  nous  n'y  voyons  pas 
une  grande  différence  ;  et  il  se  pourroit 
très-bien  que  ce  dernier  eût  été  plus  près 
de  la  vérité  en  se  donnant  pour  le  plus 
beau  garçon  de  Tunivers,  par  rapport  ans 
autres,  que  le  petit  groupe  réimi  à  Ver* 
sailles  en  se  donnant  pour  l'état  parrapporl 
à  la  France.    . 


On  annonce  que  des  souscriptions  vont 
être  ouvertes,  et  dos  rcpr<''SPntations  à  bé« 
néfice  données  sur  les  théâtres  de  la  ca« 
pitale,  en  faveur  des  familles  qui  ont 
perdu  quelqu'un  des  leurs  à  la  catastrb* 
phe  du  Ghamp-de-Mars.  A  notre  avis. 


cela  n'est  pas  aussi  poli  et  d'aussi  bon 
Louis  XIV,  ils  soupcnt  à  la  Louis  XIV*  '  g^ti  que  l'empressement  avec  lequel  le 
ils  dansent  à  la  Louis  XIV,  ils  montent!  conseilmunicipal  de  Paris  a  déféré  au  dé- 
leurs fêtes  à  la  Louis  XIV,  ils  étudient  les  [  sir  de  M.  le  duc  d'Orléans,  lorsqu'il  a  dé- 
claré vouloir  prendre  à  sa  charge  toutes 
les  infortunes  causées  par  le  triste  événe- 
ment du  i4  jnin. 

La  caution  est  bonne  assurément,  et 
celui  qui  s'est  offert  pour  réparer  ce  qirtl 
y  a  de  réparable  dans  cet  affreux  malheur, 
est  fort  en  état  de  remplir  l'engagement 
qu'il  en  a  pris.  Bu  moment  où  il  n*a  pas 
voulu  se  laisser  aider  en  cela  par  le  con-. 
seil  municipal  de  Paris,  il  ne  doit  pas 
consentir  davantage  à  être  aidé  par  des 


grandes  manières  de  Louis  XIV  ;  enfin  ils 
ne  réveut  plus  que  de  l^uisXIV.- 

Pour  montrer  jusqu'où  lenfantlllage 
est  porté  par  eux  sur  ce  point,  nous  som- 
mes obligés  de  rappeler  cet  antre  trait 
bouffon  <run  jeune  étudiant  de  Paris,  qui 
commençait  par  |»oser  en  fuit  qu'il  étoit 
le  plus  beau  garçon  de  l'univers ,  et  qui 
sonienoit  sa  thèse  pir  ce  raisonnement  : 
L'Europe  est  la  plus  belle  des  quatre  par- 
ties du  monde ,  la  France  est  le  plus  beau 


pays  de  l'Europe,  Paris  est  la  plus  belle  j  souscriptions  et  des  représentations  à  bé- 


ville  de  France,  mon  collège  est  le  plus 
beau  collège  de  Paris,  ma  chambre  est  la 
plus  belle  chambredc  mon  collège  ;  et  moi 
enfin  je  suis  le  plus  beau  garçon  de  la 
chambre  que  j'habite  tout  seul.  Done  je 
suis  le  plus  beau  garçon  de  l'univers. 

Quelque  chose  d'aussi  p!ai!»ant  que  ce 
raisonnement  se  trouve  suggéré  par  une 
sorte  d'enthousiasme  épique  à  un  jouraal 
qui  parott  avoir  été  admis  à  la  fêle  de  Ver- 
■Milles  pour  lui  en  faciliter  la  dcscrip 


néfice.  Il  y  va  de  sa  parole  el  de  sa  dignil6 
de  remercier  sur  ce  point  comme  il  a  re- 
mercié sur  l'autre,  et  de  ne  point  parta- 
ger avec  de  simples  comédiens  le  mérite 
d'une  action  qu'il  a  refusé  de  partager 
avec  le  corps  municipal  de  la  ville  de 
Paris.  Au  moins  falloit-il  attendre  que  sa 
munificence  se  fût  taxée  avant  de  venir 
s'associer  à  elle;  car  si  M.  le  duc  d'Or- 
léans  accepte  ce  concours  'd'assistance,  il 
est  à  craindre  que  sa  libéralité  ne  se  sente 


tioii.  A  la  Tuc  de  cette  brillatote  cour  de    déchargée  d'autant,  et  qu'il  ne  fasse  pas 


(  i>:o  1 


Mttnl  giauilemout  les  chose»  en  comniun 
qu'il  auroit  pu  lus  faire  ioul  wul. 

Te  Loos  les  jonrnini  rétololionniirei, 
le  CoiuûIiiIioiimI  rtl  celui  qui  se  montre 
le  plus  conséquent  dans  les  iJCcs  de  dË- 
mocralie  cl  de  roture.  Il  trouve  que  l'É- 
liqiielLe ,  le  eoslame ,  tes  airs  de  mttgni* 
ficenee  et  le  talon  rouge  Tonl  ou  ne  pcoi 
pH  plus  mal  à  la  r^volniion  de  jnilIcL 
£n  conséquence ,  il  veut  qu'on  lui  laisse 
■a  grasBe écorce ,  settoulicrs  ferrés,  ses 
poignées  de  main  et  aa  premii:re  craue  de 
^urgeoisic.  Entreprendre  de  la  sortir 
deli,  c'est  vouloir  lui  faire  forcer  na- 
ture, et  la  rendre  eilrémemenl  ridicule. 
Ilanisoa,  le  CmutHKlimnul  ;  mais  Ees 
ctjnindcs  ont  h  loi  répondre  qne,  qnand 
•D  a  joué  la  comédie  pendant  (|Uiiiie 
■ni  avec  autant  de  talent  que  la  r^vola- 
lion  de  juillet ,  on  est  propre  k  loas  les 
r6!es,  et  que  ce  n'est  pas  une  parade  de 
plus  an  de  moins  qui  doit  couler. 
— -a>»<»»am 

Le gouveraemcat  a  reçu  aujourd'hui 
lUie  d<:pAcb«  léUgrapbîque  de  Calais,  an- 
nonçsHt  que  1c  roi  d'Angleterre  est  mort 
le  3o  juin ,  quelques  niioulcs  aprùs  deui 
heures  du  malin. 

—  M.  l'éon  de  la  Chauvinière ,  gref- 
fier arclilvisic  adjoint  de  la  chambre  des 
pairs,  vient  d'être  nouuné  auditeur  an 
çonwil  d'Ëlsl. 

—  De  taules  parts  il  arrive  à  la  cham- 
bre des  pairs  des  pétitions  contre  la  loi 
des  sucrer,  déjï  votée  par  la  chambre  des 
députés. 

—  La  commission  nommée  par  la 
cfaanJjre  des  pairs  pour  l'eiamen  du 
projet  de  loi  sur  les  sucres,  a  désigné  le 
comte  Roy  pour  son  préùdent. 

~  Le  maréchal  riroucby  est,  dit. on, 
fort  malade. 

—  On  lit  dans  un  journal  du  matin 
qu'il  etl  fort  question  d'un  projet  de  len- 
talive  contre  la  vie  de  Louis  .Philippe.  Il 
devoil  Être  mis  k  exécution  pendant  qne 
Je  corl^Q  iroil  k  l'H  6tcl- de 'Villa ,  m  cd 


iendioit.  IJaulorîlû  avoii  ttë  inrormft 
la  vejllc  par  un  niililaîre  de  la  garnison , 
que  di'S  propositions  avoirnt  été  faites  k 
quelques  hommes  de  son  régimcnl.  Les 
soldais  et  les  individus  signalés  oui  élt 
arrêtés;  on  les  dit  an  nombre  de  six. 

—  I/>uis-Plii lippe  el  si  famille  se  muI 
rendus  mercredi  à  rtlAtrl-do-Ville  par  le 
quai  du  l>cuvrG,  le  quai  de  l'Ecole,  le 
quai  de  la  llégïsserie  et  celui  qui  conduit 
k  la  place  de  Grève.  Le  coitége  eït  arrivé 
k  six  heures  el  demie.  I^e  banquet  a  bieu. 
tût  commencé.  Il  m  composoil  de  i8i 
couverts.  A  la  Gn  du  dlncr,  Louis-Phi- 
lippe a  [lorlé  un  toast  ï  la  tille  de  Paiis, 
et  prononcé  k  cette  occasion  nu  discourir 
•  C'est  ici  où  je  suis  venu  le  Si  juillet,  a- 
l-il  dit,  k  travers  les  barricades,  entouré 
et  suivi  dcsdC-puLésde  la  France,  dont  la 
voix  m'appeloit  k  assurer  le  triomphe  de 
cette  charte  si  vaillamment  défendue,  et 
le  maintien  de  toutes  dos  libertés  elde 
toutes  nos  institulious  constitutionnelles. 
C'est  ici  que  j'ai  eu  le  bonheur  de  dé- 
ployer, su  bruit  de)  accIsmaljiMia  prolon- 
gées de  l'immense  multitude  qui  courroil 
la  place  cL  li:s  quais ,  le  glorieui.  dn)KM 
que  j'élojl  si'bmrtiii  do  revoib..  ■     >  ...^ 

On  s  chanté  une  caulale  de  ïl.  Scribe, 
et  des  prC-scnlationii  ont  en  ensuite  lien 
Au  premier  quadrille  ont  figuré  la  reûw 
des  BelgcK  avec  le  duc  d'Orléans  ;  la  priu. 
ceasc  lléléoeavecleprOfetdeta  Seine;  la 
princesse  Glémcnltnc  avec  M,  Qanoeron; 
la  princesse  Marie  avec  le  généi  al  Jacqu^ 
miuQt  ;  madame  Delesseri  avec  le  duc  de 
Kemonrs;  madamcde  Itoccaavcvlepriucii 
de  Joiuvillc.  11  y  a  eu  deuKioupersdt 
i,4oo  couverts  chaque. 

Uiuis- Philippe  et  sa  famille  onl  qulUA 
rUAtei-de-Ville  k  lo  heures  et  demie,  H 
an  lieu  de  suivre  le  chemin  direct,  ils 
onl  passé  par  le  quai  des  OrCsvrei.  la 
Pont-Neuf,  le  quai  de  la  Monuoie  el  le 
Pont  Bojal. 

—  M.  Delmas,  jenua  avocat  el  l'un  des 
rédacteurs  du  UénavaîeuT ,  mourut  il  y  a 
quelques  années  laissant  à  aa  veuve  un  fili 
eobasigo^  Lcjour  delà  catastrophe,  cet 
(sfaui  fui  confié  par  sa  niif  i  ua  wqi 


(  57.  ) 

qui  Ht  rciiiloil  avec  m  fr.'iame  ta  Chimp- 
de-Man.  Quand  le  désordre  ■rrifi,  ce* 
Utiis  personnes  se  trouvfcrent  sépiiées; 
nne  Kulc  |iiil  francliir  b  grille  ■  cVloil  le 
mari,  tladami:  Dclmis,  snr-le-cbatnp  iii' 
furméc  du  malheor  qui  vcnoil  d'arriier, 
courut  à  l'Erolc  mitiliiira.  où  U  brave 
garnison  ,  ne  recalanl  devant  aoenn  dan- 
ger, £loi[  panemie  h  Irans^rter  beau- 
Conp  de  victimes.  Cette  nitre  demande  h 
tout  le  inonde  son  Gis;  on  lui  montre 
alors  aa  jeune  enfant  bofriblcmenidifi- 
gnri  qu'elle  ne  reconnolt  pas,  qui  non 
plus  ne  se  trouve  pas  en  étal  de  !■  re- 
counoUfe.Onlui  faîltoir  ses  vfLcmensCB 
sont  ecui  de  son  enfant .  et  ceini  qu'elle  ■ 
méconnu  esl  son  ûls.  Son  visage  el  lont 
(on  corps  ùLoienl  ineiirlris;  îl  avoïL  un 
brascauéet  les  jumbes  broyées. 

—  I^  bal  de  la  garde  natioilalc  aura 
lîeD  demain  jeudi.  Les  lettret  d'inviiaiion 
■drcuéesaoïgardeinalionani  portent  en 
ptut-ttr-pluiu  !  •  Des  raisons  de  haute  con- 
venance et  d'înlérél  politique  font  insister 
sar  l'obligation  de  ne  se  présenter  qu'en 
uni  forme,  et  de  ranvojer  te  billet  cl-joint 
dans,  te  cas  où  l'on  n'auroit  pas  la  possi- 
IrilitC  d'eo  iaire  personuelleinent  usage.  • 

—  Le  Joantid  du  Cmnmeree  assnre  que 
tes  intîUlions  pour  le  bal  de  la  garde  na- 
lloiule  admsî-es  k  la  chambre  des  d^pn- 
l£s  n'ont  point  Hù  envoyées  h  tons  In 
membres  indislinrtemcnl,  mais  qaeplu- 
sîenrs  eiceptions  ont  àté  («îles  dans  la 


—  M.  Pelonie  a  flA  nommi  mercredi 
membre  de  rAcadéniie  des  sciences,  en 
retnplicement  de  M;  Dfjeui, 

—  Le  conseil  d'étal  vient  de  drcider, 
en  adofltnt  les  moyens  plaidas  par 
M*  Cimier,  (jnc  le  conflit  ne  peut  être 
£levé  dans  Dn  procts  don  t  nne  conr  royale 
est  saisie,  ^n'aprts  que  le  dfctinatoire  a 
t\6  proposé  et  repoussé. 

—  Pendant  le  premier  trimetlro  de 
celle  année,  il  a  étj  délivré  i3i  brevets 
d'invention. 

-r-Oaa  trouvé  «vaDt-bier  tar  i«  socle 
d«  ia  colonne  pituieon  conronnn  cov- 
«crtei  d'un  nepe. 


—  Depais  bail  jonn  les  actions  de  ta 
Banqae  de  France  ont  subi  nne  d^ré- 
ciaLion  do  60  fr.  par  action .  mais  elle* 
valent  encore  plus  de  deai  fois  le  cspiut 
primitif. 

—  .M.  Foache ,  payeordu  département 
de  la  DordogDa,  vient  déirc  appelé  en  la 
Oiëme  qnalitiS,  et  k  titre  d'avancement,  k 
Caeo  ,  di-iurterocnt  du  Calvados.  Il  sers 
remplacé  i  Pérîgncux  par  M.  Decaiet 

~~  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  re^a 
les  18  et  ig,  598,887  fr. ,  et  remboursé 
307, 00a  fr. 


iini;rBLLEa  ueb  f 
L'EeMo   du  Nord  annonce  que  dnq 
personnes  qui  sa  bargnoienl  ji  Lille,  dans 
la  Dcnle.  se  sont  noyées. 

—  Jeudi  dernier,  an  jeune  homme  m 
présenta  de>ant  le  jury  académique  do 
Caen,  ponry  snbir  l'examen  de  bacbelicr* 
ès-letlres.  L'accent  du  postulant  ne  res- 
semblant pas  i,  celai  du  pays ,  on  eut  des 
dootes,  et  vériBcalion  faite,  il  se  trouva 
qu'il  éLoit  né  dans  le  département  delà 
Crense ,  cl  profesnenr  de  langues  i  Paris,, 
et  qu'il  éloil  venu  pour  passer  l'eiamen 
d'un  jeune  homme  qfù  avoit  craint  de 
n'élre  pas  reçu, 

—  L'ouverture  de  l'cipositton  «nnuelle 
des  beaux  arts  de  la  ville  de  Rouen  aara 
lien  le  10  juillet. 

—  On  mande  de  Saint-Saëns,  au  Joar- 
naliJeJIouN.qiic  M.  d'Qausseï  est  vrivè 
la  17  dans  ce  bourg. 

—  M.  Uérimée,  inspeelcnr  des  monn- 
mens  bistoriques  de  France .  a  passé  pliw 
sieurs  jour*  ï  Limoges,  où  il  a  inipecté  la 
cathédrale  clplusieuts  antres  monumens  i- 
il  a  aussi  inspecté  les  églises  de  Sainl-Ju. 
nienel  de  Rochecbouarl,  et  est  parti  poBr 
Brive. 

—  L'affaire  des  troubles  qui  ont  édatA 
i  Clamecy  à  cause  des  nouvelles  mesures, 
sera  appelée  le  sS  devant  la  cour  d'aaisca 
de  la  Nièvre, 

—  he.  recteur  de  l'fftrBu'u  a  cher- 
c|ié  raioMMiil  dtniKM  l«  l'an  tboasiaaoïa 


(  5;«  ) 


qiic  pronielloieni  los  antoriUS;  pour  le 
jour  de  leurfôlc,  à  roccasiondii  mariage. 
Pourtant  il  n'a  Iruuvé  ni  plus  ni  moins  de 
promeneuis  que  les  dimanches  précédons, 
et  c'est  en  vain  qu'il  a  bien  écoule  pour 
entendre  tout  au  moins  un  vivat.  Il  paroit 
que  les  ifs  qui  supportoienl  de»  lampions 
dans  les  places  publiques  avoient  été  con- 
struits avec  la  plus  stricte  économie ,  car 
le  poids  des  hommes  chargés  de  l'illumi- 
nation a  suffi  pour  en  renverser  quelques- 
uns  .  et  l'on  parle  de  trois  personnes  qui 
gnt  été  grièvement  blessées* 

—  On  annonce  de  Châleaubriant  qne 
les  ro3'a)istes  ^nt  triomphé  dans  les  élec- 
tions communales,  et  que  les  candidats 
révolutionnaires  n'ont  pas  eu  plus  de 
chances  dans  cette  ville  qu'à  ûuérandc  el 
ailleurs. 

—  La  foudre  est  tombée  à  Lyon  le  16,  h 
lo  heures  et  demie  du  soir,  dans  la  rue 
SaînleCIaîre;elle  n'a  beureusement  fait 
aucun  dégât;  mais  la  commotion  causée 
par  le  coup  de  tonnerre  a  été  si  violente, 
qne  dans  la  rue  plusieurs  passans  ont  été 
renversés. 

—  On  écrit  de  Grenoble  ,  le  14  ,  qne 
les  eaux  de  l'Isère  débordent  sur  plusieurs 
points. 

—  La  semaine  dernière,  les  condamnés 
aux  travaux  forcés  quise  trouvent  à  fa  prison 
de  Bourg,  ont  été  au  moment  de  s'évader, 
lueurs  fersétoient  sciés ,  et  ils  s'occupoienl 
à  scier  les  barreaux  des  fenêtres,  lors- 
qu'on s'est  henrcasement  aperçu  de  leur 
dessein. 

—  Les  nombreux  condamnés  qui  se 
trouvent  dans  la  prison  de  Saint -Miliîel 
(Meuse),  croyant  être  moins  surveil- 
lés depuis  la  mort  du  concierge  ,  étoient 
au  moment  de  tenter  une  évasion,  lorsque 
le  fils  du  concierge,  chargé  avec  sa  mère 
de  la  surveillance,  écoutant  pendant  la 
nuii  aux  portes  des  condamnés,  surprit 
leuï"  secret.  Il  étoit  temps  ;  lorsque  la  jus- 
lice,  de  suite  informée,  arriva,  elle  trouva 
les  barreaux  d'une  fenêtre  sciés ,  et  uiic 
échelle  .faite  avec  du  linge  coupé. 

—  Un  orage  éi>ouvantable  a  fondu  le 
tôttir  une  partie  Û9  l'arrondissement  de 


Cognac  (Charente).  Plusieurs  personnes 
ont  été  blessées  grièvement  par  des  grê- 
lons d'une  grosseur  énorme.  A  Gensac, 
une  malheureuse  femme  a  été  tuée  par 
un  noyer  que  l'ouragan  avoît  subitement 
renversé.  I^es  récoltes  sont  en  grande  par- 
tie hachées. 

—  La  Gazette  du  Bas-Languedoc  dit  qne 
les  élections mnnicipa (es  de  ^tmcs  ^oI)ti• 
nuent  à  êlre  favorables  aux  amis  do 
l'ordre. 

—  Le  Sémaphore  avoit  prétendu  qu  nn 
officier  polonais,  arrêté  h  la  bourse  de 
Marseille  par  un  agent  de  police,  lui  avoît 
donné  un  coup  de  canif.  Cet  officier  a 
écrit  à  ce  journal  pour  rectifier  les  faits. 
Il  a  bien  été  arrêté  pendant  vingt-quatre 
heures,  mais  c'est  à  tort  qu'on  a  dit  qu'il 
s'étoit  servi  de  son  canif  au  moment  de 
son  arrestation. 

—  M.  Thiers  est  parti  de  Marseille  ponr 
l'Italie.  Le  paquebot  la  Chimère  avoit  été 
mis  h  sa  disposition  par  le  gouverne- 
ment. 

EXTÉRIEUR, 

NOt\  ELLES    n'KSPAGi\E. 

On  lit  dans  le  Moniteur  les  deux  dé- 
pêches télégraphiques  suivantes,  la  pre- 
mière de  Marseille,  le  20  juin,  et  l'autre 
de  Narbonne,  aussi  le  20  juin  : 

«  L'armée  carliste  de  l'infant  don  Sé- 
bastien a  été  complètement  battue  par 
le  baron  de  Mecr.  Don  Carlos,  h  la  léle 
d'un  corps  de  4>ooo  hommes,  avoit  fui 
précipitamment  sur  la  route  de Solsona.» 

«  L'approche  de  Tristariy  a  causé  de 
la  fermentalioa  à  Barcelonne.  ï^  géné- 
ral Pastor  étoit  à  Molin-del-Rey  le  16, 
san$  avoir  atteint  les  factieux  ;  loulefois, 
le  ^5,  don  Carlos  et  don  Sébastien  étoient 
à  Solsona.  Cent  Navarrais  sont  venus,  1q 
17,  à  Fornols  lever  des  rations.  Le  18, 
le  gouverneur  de  Puicerda  craignoit  une 
prochaine  atlac^ue.  » 


Le  sultan  Mabmond  s'écarte  beaucoup 
des  usages  de  ses  prédécesseurs.  Il  vient 
de  faire  wn  voyage  dan»,  les  provinccf 


(  57 

li'Ëurope  de  sod  empire.  On  assnre  que 
partout  où  il  a  passé,  il  a  fail  distribuer 
de  l'argent  aux  pauvres,  au\.  veuves  et 
aux  orphelins.  A  Silislric,  il  a  donné  au- 
dience aux  hospodards  de  Moldavie  et  de 
Yalachie.  A  Schumla,  il  a  recommandé 
aux  autorités  turques  de  protéger  tous 
ses  sujets  sans  distinction  de  religion,  et 
a  rappelé  plusieurs  fois  qu'il  vouloit  le 
bonlieur  de  tous  sans  distinction  de  re- 
ligion ;  langage  assez  nouveau,  il  faut  le 
dire,  dans  la  bouche  d'un  empereur  turc. 
Dans  la  même  circonstance  ,  les  rajas 
grecs,  arméniens  et  juifs  ayant  été  pré- 
'  sentes  an  sultan,  il  leur  a  dit  : 

•  Vous  venez  d'entendre  les  ordres 
qu'en  votre  présence  je  viens  de  donner 
aux  chefs  de  cette  ville.  Vous  voyez  qu'à 
l'exception  de  la  religion  je  ne  fais  au- 
cune différence  entre  vous  et  \vs  Mabo- 
inétans.  Vous  êtes  tous  mes  sujets,  et  j'ai 
autant  h  cœur  votre  bonheur  que  celui 
des  Mabométans;  soyez  donc  obéissans, 
payez  les  contributions  perçues  en  mon 
nom,  et  demandez  5  l'Ëterncl  la  gloire  et 
le  bonheur  de  mon  empire,  ainsi  que  la 
conservation  de  mes  jours.  Vous  man- 
que-til  quelque  chose?  Vos  églises  ont- 
elles  besoin  de  réparation  ?  Vous  êtes  ré- 
unis tons  en  ma  présence;  si  vous  avez 
quelques  besoins,  adressez  votre  demande 
à  SaïdPacba,  à  qui  j'ai  donné  mes  or- 
arcs,  » 

—  M.  Bresson,  ambassadeur  français  à 
Berlin,  est  arrivé  le  i5  à  Francfort,  se 
rendant  à  son  poste. 

—  Le  Jouitial  de  Francfort  prétend  que 
le  prince  royal  de  Prusse  va  faire  élever 
lin  monument  h  la  mémoire  de  M.  An- 

.    cillon  qui  fut  son  précepteur. 

—  On  lit  dans  laGazette (CAugsbourgi 
«  Voici  le  dernier  bulletin  officiel  du 

■  cboléra  publié  h  Naples  :  Du  ao  mai  au 
1*' juin,  74o  malades,  43o  décès.  Et  de- 
puis le  i*'juin,  990casel  5 6o  décès.» 


CHAMBRE  DES  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupin.] 
Séance  du  ao  juin, 

Mk  Sttlrerte  se  plaint  de  1  <Msdff«  do  jour 


3) 

qui  tixe  la  discussion  du  budget  des 
finances  après  celle  des  chemins  de  fer.' 
Le  budget  des  finances,  dit  il,  doit  tou- 
jours être  discuté  le  dernier  ;  et  d'ailleurs 
depuis  hier  qu'on  sait  seulernent  qu'il  en 
sera  autrement,  personne  ne  se  trouve  as- 
sez renseigné  pour  parler  aujourd'hui 
avec  connoissance  de  cause. 

Voix  nombreuses  :  Les  budgets  l  les 
budgets  ! 

M.  SALVERTE.  Les  budgcls  tant  que 
vous  voudrez,  mais  quant  h  la  discus- 
sion du  budget  des  finances,  elle  ne 
peut  être  mise  ainsi  inopinément  à  l'or- 
dre du  jour. 

Une  voix  :  Les  budgets  ! 

M.  le  président  reconnott  qu'en  effet 
on  dcvroit  discuter  avant  le  budget  des 
finances  celui  du  ministère  de  Vintérienr. 

M.  GE^o^x.  Il  falloit  consulter  U 
chambre. 

Un  secrétaire  :  L'ordre  du  jour  a  été 
lu  hier. 

Plusieurs  voix  :  On  n'y  a  pas  fait  at- 
tention. 

Autres  voix  :  Tant  pis. 

M.  LE  PRÉSIDENT.  Cela  prouvc  quon 
fait  peu  d'attention  à  la  lecture  de  l'ordre 
du  jour. 

M.  SALVERTE.  Avcc  la  meilleure  îut 
tcntion,  je  n'ai  rien  pu  entendre  ;  cet  or- 
dre du  jour  a  été  lu  au  milieu  du  brui^ 
qui  accompagne  ordinairement  la  Un  des 
séances. 

M.  FLLGHiRON.  Ce  n'cst  pas  la  faute  do 
président,  c'est  la  nôtre. 

La  discussion  se  prolonge  sans  qu'un 
nouvel  ordre  du  jour  soit  arrêté.  Une  dis- 
cussion fort  bruyante,  fort  confuse  s'en- 
gage ensuite  sur  les  chemins  de  fer.  Les 
uns  veulent  qu'on  s'occupe  des  grandes 
lignes,  et  les  autres  demandent  la  préfé- 
rence pour  les  projets  sans  subvention. 
Les  derniers  unissent  par  l'emporter,  et  la 
chambre  s'occupera,  après  le  budget,  du 
chemin  de  fer  de  Bordeaux  à  la  Teste,  de 
celui  d'Epinal  au  canal  du  Centre,  de  ce- 
lui de  Mulhausen  à  Thann,  et  enfin  du 
projet  de  fer  d'Alais  à.  Beaucaire. 

La  chambre  adopte  sans  débats  impor- 
tans  un  projel  de  loi  portant  allocation 
de  crédits,  montant  à  3  millions  Ô76, 1 1 7  f* 
pour  le  ministère  des  finances^  poi^r  inpj 
pUmcnt  att  budget  d«  iÔ$7« 


(3^74) 

f/ordrc  du  jour  appelle  la  discdssioii .  si  lis  tk^nlét  cl  U  |>roÉse  a'vanl  i83o 
générale  lur  le  budget  du  miiiislère  des  |  avoicnl  dil  :«  Voua  renverserez  IcgooTcr- 
finances  potir  l'cxprcice  )858.  Pvrsonne  (  ueroml,  rt  vous  en  aares  un  antre  qi' 


potir  rcxprcice  lOdo.  rvrsonne  { 
ne  demande  la  parole, 

Lacharobre  adopte  ie  chapitre  i***  rela- 
tif au  palemeiit  de  U  dcllc  publique. 
Rentes  S  pour  0|0,i 47  millîonfi 55,47s  Tr*; 
rciit<*9  4  112  pour  0(0, 1  million  36,600  fr.  ; 
rentes  4  pour o|0,  1 1  millions  978, 766  fr.  ; 
renies  3  pouro|0,  55  millions  906.196  Tr. 

La  chambre  adopte  aussi  les  chapitres 
raivans  : 

Chapitre  2.  Fonds  d'amortissement , 
i44,6i6465  fr. 

Chap.  5.  Amortissement  des  emprunts 
|X)ur  ponts  et  canaux,  9.936,600  fr. 

Chap.  4*  Cautionnemens.  9,000,000  fr. 

Chap.'  S.  Dette  flottante,  9,000,000  fr. 
.   Chap.  6.  Dette  viagère,  4>s^o,ooo  Tr. 
.  Chapitre    7.    Pensiona  de  la  pairie , 
963.000  fr. 

ciiap.  8.  Pensions  civiles,  i,55o.ooofr. 

Chap.  9.  Pensions  à  titre  de  récom- 
penses nationales,  609,000  fr. 

Chap.  10.  Pensions  aui  vainqueurs  de 
la  Bastille,  19,000  fr. 

Chapitre  11.  Pensions  militaires, 
43,900,000  fr. . 

'  Chap.    la.   Pensions  ecclésiastiques, 
i,5oo,ooo  fr. 

Chap.  i3.  Pensions  de  donataires, 
1,400.000  fr, 

Chap.  14.  Pensions  de  la  caisse  de  vété- 
nnce  de  Tancienne  lisle  civile,  600,000  fr. 

Elle  vote  ^'gaiement  le  chap.  16.  Liste 
civile,  i4  millions,  et  le  chap.  17,  qni 
fixe  les  dépenses  de  la  chambre  des  pairs 
à  790,000  fr. 

Séance  da  a  \  juin» 

La  séance  est  ouverte  à  midi  et  demi. 
I>a  chambre  est  loin  d'être  eu  nombre. 
On  fait  l'appel  nominal. 

L'ordi  e  du  jonr  est  la  suite  de  la  dis- 
cussion sur  les  chapitres  du  budget  des 
finances.  La  chanibre  qui  est  restée  au 
ciapitre  i8,  le  vote  ainsi  qne  tous  les  au- 
li-es  chapitres  sans  débats  importans. 

M.  Gauguier  renouvelle  la  proposition 
quîil  fait  oi-dinaîrctncnl  à  la  Gii  de  la  dis- 
cussion dn  budget  du  ministère  desfinan. 
ces,  et  qui  tend  h  priver  de  leurs  traile- 
mens  pendant  la  durée  des  sessions  tous 
les  députés  qui  sont  fonctionnaires  pu- 
blics, civils,  marins  et  4nililaire5,  5  l'ex- 
ception des  mîQisUre«. 


exigera  cbaqne  année  des  crédits  orî- 
naires,  cilraordinaires,  snp|)*iéineiilaini 
et  complémentaires.  (On  rîL]  Les  em* 
plols  seront  donnés  à  la  faveur....  (Ob!) 
Messieurs,  ajoute  M.  Gauguier,  c'est id 
une  supposition.  (IHIàrité.) 

M.  (îaognier  nombre  les  fois  qni  onf 
été  >oiées  depuis  sept  «us,  et  trouve  que 
le  chiffre  total  s'élève  h  9.5oo.  è  peu  près 
une  loi  par  jonr.  il  compte  aussi  les  cbtn- 
geraens  de  ministère,  et  arrive  enfin  aui 
membres  salariés  do  la  chambre.  Il  ne 
veut  pas,  dit-il,  en  faire  la  stalistiq  e.  (Ou 
rit.)  Ce  .serait  trop  long.  (TCouvelIe  hila 
rite.  )  Mais  Tannée  dernière,  ajoute  l'on 
leur ,  je  vous  aï  dit  qu'il  y  avoit  178  dé- 
putf'-s  fonctionnaires  et  77  retraités  :  en 
tout  355.  Dqmis  celle  époque ,  il  y  en  a 
en  17  de  plus.  Après  avoir  rappelé  le  bat 
de  diverses  deslilnlions,  l'orateur  arrive 
au  rejet  de  la  loi  de  disjonction,  il  voit 
que,  pendant  que  55  fonctionnaires  seu- 
lement l'ont  repoussée,  elle  a  été  appuyée 
par  1 15,  et  demande  h  M.  Dupin,  qui,  à 
crtte  é()oque ,  a  défendu  Tindépendance  1 
des  fonctionnaires,  d'expliquer  cette  dif-  ' 
ftrence. 

Ayant,  parlé  de  quelques  tutr^s  lois , 
M.  Gauguier  ajoute  i  Je  ne  poursuivrai 
pas  l'historique  des  inconséquences  des 
votes  de  la  chambre. 

Au  centre  :  A  l'ordre  î 

LE  PRÉ8IDEKT.  Rappelez -vous  le  res- 
pect que  vous  devez  à  la  dignité  de'  )a 
chambre. 

M.  GAt'criKR.  Quand  je  viens  ici  lut« 
ter  contre  tout  le  monde,  contre  vous. 
M.  le  président,  je  pouvois  compter  sur 
plus  d'indulgence,  (Aux  voix!  aux  voix!) 

Messieurs  ,  repiend  M.  Gauguier,  si 
vous  étiez  vcnjus  une  heure  et  demie  plus 
tôt,  ainsi  que  vous  en  avoit  priés  M.  le 
président,  vous  m'écouteriez  peut-élrc 
avec  plus  de  complaisance.  (  A  gauche  : 
Pailez!  parlez!  ) 

L'orateur  coiitinne  en  disant  qu'il  y  a 
de^  députés  qui  oublient  leurs  devoirs  et 
leur  pays. 

Voix  nombreuses  :  A  l'ordre  !  à  l'ordre  î 

Aj.  LE  PRÉ8IDE.NT.  J'attcndoîs  quo  la 
chambre  fût  lasse  et  que  sa  patience  fût  à 
bout  pour  rappeler  b  l'ordre  l'orateur. 


L'orateur  deoanëe  ce  q»î«eroi(  aïffi»  I  H.  G⫧Mer,  Je  voua  npfK^e  à  r«rdro 


(  575  ) 

M.  Gaâgutcr,  aprèf  avoir  d'à  qqe  les 
fonctionnaires  iroleront  de  manière  h 
conserver  leurs  places,  parle  de  la  res- 
tauration qui  donnoit  des  pensions  aux 
anciens  ministres  :  Maintenant ,  dltil, 
on  lenr  distribue  des  places  écrasantes 
d'appointemens. 

La  proposition  de  M.  Gaugaier  est  re- 
jîît;e. 


PARIS. lUPBIllERlB  d'aD.  LB  CLERE  BT  C' 

Quai  des  Aiigustins,  35. 


BOUaSE  J)£  PAltAS  DU   SI    Jll^. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  108  fr.  80  c. 
QUATftE  p.  0/t),  j.  de  mars.  99  fr.  hO  c. 
ThQIS  p.  OA>,i.  Ue  dtc.  77  fr.  80  c. 
Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  lOi  fr.  40  c. 
Act.  de  la  Banque.  2400  fr«.00  c. 
Oblig.  de  la  Ville  de  Paris,  f  187  fr.  50  c. 
Quatre  canaux.  ]  185  fr.  00  c. 
Caisse  hypothécaire.  815  fr.  00  c. 
Rente  de  Naples.  r*6  fr.  50c. 
Emprunt  romain.  iOl  fr.  1/8 
Emprunt  Beige.  101  fr.  3/4 
Bente  d'Kspagnc  5  p.  0/0.  23  fr  7/8 


C<WRS  COMPLETS 
IVÉCRITURE   SAINTE  ET   DE   THÉOLOGIE, 

i«  Formes  uni(|uenient  de  commentaires  et  de  traités,  pai tout Tcconnns  comme 
des  chefs-d'œuvre ,  et  dé.signés  par  une' grande  partie  des  Evéqnes  et  tics  Théolo- 
giens de  rKuropc  catholique,  universellement  consultés  à  cet  effet;  2"^  publiés 

:  et  annotés  par  un  grand  nombre  d'ecclésiastiques ,  tous  curés ,  supérieurs  on  pro- 
fesseurs de  séminaires,  dans  Paris. 

Le  PROSPECTUS,  fait  cl  publié  trois  mois  après  Tenvoî,  dans  toute  l'Europe  ,  de 
.plus  de  S^eoo  lettres  consultathrcs ,  et  ajprès  réception  de  la  plupart  des  réponses. 


I 

1 


Chaque  cours  forme  vingt  rolumes  in-4**  à 
deux  colonnes.  •^-  La  traduction  française  du 
P.  de  Carrières  se  trouve  en  rej^ard  du  texte  latin 
de  la  Vulgate  dans  le  Cours  d'Ecriture  sainte. — 
Les  deux  cours  marchent  de  front.  —  Un  vo> 
lume  pardif  tons  les  vingt  jours.  —  Nulle  sous- 
cription n'oblige  qu'autant  que  l'ouvragé  se  ter- 
Biinéra.— «iiM  ouvrages  édités  sont  reproduits 
dans  leur  intégralité.  —  £n  matières  libres  tou- 
ter  les  opinions  sont  reproduites.  —  On  souscrit 
aux  deux  cours  à'  la  fois  ou  à  chacun  d'eux 
en  particulier.  —  Prix  :  6  fr.  le  volume.  «Les 
souscripteurs  aux  dei3X  uouas  jouissent ,  ex 
Faakgb  ,  de  (4nq  avantages  :  le  premier  est 
de  ne  payer  le  volume  que  ô  francs  j  le  second 
est  de  pouvoir  souscrire  sans  affranchir  leur  let- 
tre ;  le  troisième  est  de  ne  p»yer  que  par  quart , 
de  semestre  en  semestre  et  après  réception,  en  nn 
seul  ballot ,  des  volumes  parus  j  le  quatrième  est 
de  ne  verser  les  fonds  qu'à  leur  propre  domicile, 
et  sans  frais  ,  résidassent-ils  dans  le  hameau  le 
plus  solitaire  ;  le  cinquième  est  de  receyoir  franco 
les  deux  ou\  rages  au  chef-lieu  d'arrondissement, 
et  chez  la  personne  désignée  dans  la  Lettre  de 
demande  j 

Les  souscripteurs  k  VU  SEUL  COUBS  qui  vou- 
'  dront  jouir  de  ces  cinq  avantages,  seront  tenus  de 
procurer  un  autre  souscripteur  à  ïwi  des  tiens 
cours. 

Toute  personne  qui,  outre.sa  propre  souscrip- 
tion kvx  DEUX  cours,  procurera  un  abonné  à 
L'un  SES  DEUX  cours  J  recevra  arcUis,  et  libres 
de  tout  port,  les  œuvres  do  Saitote- Thérèse;  si 


elle  procure  deux  souscriptions  ,  elle  recevi^ 
Saint-Bernard  ou  Saint-Ambroise  \  si  elle  tu 
procure  trois ,  elle  recevra  Bourdaloue  ou  FeHer  ; 
si  elle  en  procure  quatre ,  elle  recevra  V Histoire 
du  Concile  de  Tren/Oy  par  Pallavicin,  ou  les  Dé- 
monstrations évangéli'jaes  d'Eusèbe,  d'Huèt,de 
Leland  et  de  Duvoisin  ;  si  elle  en  procu^  cinq , 
elle  recevra  la  Perpétuité  de  la  Foi,  par  Nicole, 
Arnaud  et  Benaudol.  Le  onzième  exemplaire  est 
donné  YiMTpriine  àcdui  qui  en  prend  dix  :  Avan- 
tage précieux  pour  les  séminaires ,  où  les  élèves 
S  eu  vent  facilement  se  réunir,  et  diminuer  ainsi 
e  20  fr.  pour  chacun  le  prix  de  la  souscription 
au  double  cours. 

Malgré  les  avantages  et  les  primes  dont  on 
vient  de  parler,  les  volumes  des  Cours  complets 
sont  plus  beaux,  plus  lisibles  et  plus  'éttndus 
qu'aucun  de  ceux,  religieux  et  profanes  soms 
exception  ,  dont  les  prix  s'élèvent  toujours  de 
lo  à  i5  fr.,  sans  avantages  et  anns  primes. 

Adresser  sa  soiiscriplion  à  MM.  les  éditeurs 
des  Cours  complets ,  rue  des  Maçons  -  Sor- 
bonne,  y,  à  Paris. 

On  peut  demander,  reliés  et  en  papier  vélin  , 
tous  les  ouvrages  portés  sur  cette  annonce,  en 
ajoutant  l  fr.  5o  c.  pour  la  reliure  de  chaque 
volume,  et  i  fr.  pour  le  papier  vélin.  La  même 
reliure  peut  s'appliquer  aux  volumes  en  {upier 
ordinaire.  Dans  tes  deux  cas  elle  est  imitation 
de  maroquin  rouge  avec  filets  d'or. 

Le  premier  volume  du  Cours  d'Ecriture 
sainte  et  lé  premier  du  Cours  do  Thâoloifie^ 
ont  chiCHn  prés  de  huit  ces! s  pages  à  deux  co* 


■(  5;6  ) 

loDiiiS  ,  et  conticnni-nt  piifemble  la  valeur  dVr-  t  fa^ff  fi  des  tkéoloQws  de  Lwn,  de  Rouiid 


virun  sette  voIurips  in- 10.  Ijts  oiivra^et  inivanf 
Bont  renferméii  INTÉGRALEMENT  dans  l'un  ou 
dans  Tautre  volume. 

COURS  D^ÉCRITURE  SAI\TE. 

DoKTBBRE  :  Prolégnmèiies  sur  loute  l'Ecri- 
ture sainte.  —  Waliow  :  Des  diverses  Ver- 
sions et  Editions  des  Lines  saints, —  Rk- 
A  AU  DOT  :  Des  Versions  orienta'es  f  de  Vaniv- 
quité  et  de  l'authenticité  des  L,vrei  sainty, 
—  O.s  trois  derniers  ouvrages  ëtoient  inédi*8. 
Rennudot  y  a  {toussa  si  loin  tVrudiiion  et  la  sa-» 
g.tcit^,  que  la  science  orientale  de  nos  jours  nous 
•embli.*  au-dcsHOus  de  ces  manu.«crils.  —  BIa- 
KiA?iA  :  Delà  Vuhjate.  —  Saint  J^-Bome  :  Let- 
tres cri'iqves  et  Prohgve  ajwloyé tique.  — 
Basile  I'o.nce  :  Manière  d^ej poser  fEcriure 
suinte.  —  Hknbi  Nabceil  :  Théologie  de  VE~ 
criture  sainte, 

COURS  DE  THÉOLOGIE. 

i°  ProUgonr!  nea  neufs ,  complétés  p.ir  des  ex- 
traits de  fiEBGica ,  de  BEari ,  de  Contenson  ,  de 

MaBILLON,   d'QpSTBAET,   DE    F^TAD,  de  THOXAS- 

sn ,  de  TorBKELY,  du  théologien  de  Tarcu- 


dj  Wii  ctbourg  i  i"  Liauae  théolonjiques  4» 
MELcnion  Cauds;  3*  Avfii'tissement  Ue  Saiw 
Vii^cENi  SE  Lebiss,  4"  Traifêdes  Presctiptiont 
de  TEBTti  lie»  j  6*  Des  cttntiw>erses  des  freiei 
Walesbibh  ;  6"  De  la  r^gU  de  foi  de  V£bo5; 
7  »  De  r  Appendice  de  Mort ag>e  svr  les  notet 

théologlt^ues  cl  le  sens  des  propositions Le 

second  votume^le  VEcritvre  sainte  contient  les 
sii  volnmis  de  Weilh  ,  intitulés  :  Ràtjles  et  avis 
pour  ceux  qui  veulent  étudior  C Ecriture 
sainte ,  et  t^ Ecriture  sainte  défendue  contre 
les  incrédules  anciens  et  nio'lfrnes.  —  Dans 
le  second  \oluine  de  la  Théologie,  se  trou- 
vent les  deux  traités  de  Hook  sur  Dieu  et  sur 
la  religion  ,  c'rst«à-dire  les  œuvres  de  ce  grand 
théologien  presque  entières.  —  Ainsi  seront  doa- 
nés,  en  beau  papier,  e/i  beau  caractère,  pour  k 
foiblfc  somme  de  !ao  francs  ,  et  renfermés  rn 
quatre  volumes,  des  ouvrages  qui  coûtent  plus 
de  20Q  francs.  —  En  télé  du  Cours  de  Théo- 
logie,  se  tronve  la  SOMMK  de  s  int  Thomas 
toute  entière.  Un  atlaa  suit  le  Covrs  d'Ecriture 
sainte. 

Nous  rendrons  coaipte  de  cotte  teavre  vrainent 
bénédictine. 


POUR  l^AROITRE  PftOCHAINEMEKT, 

par  les  soins  des  éditeurs  responsables  des  Cotas  couplets,  Icschiqoavni^  saîvansf 

.  1"  BULLARIUM   xMAGNUM   ROMANUM,  k        4»  HISTOIRE  DU  CONiJItE  DE  TRENTE, 

Démente  XIll,  usque  ad  Hium  Vil,  scilicet  anno  par  le  cardinal  Tallavicin,  annotée  et  traduite  en 

1768  usque  ad  annum  l83o.  français  sur   la   dernière  édition  italienne  que 

Le  Bullaire  romain ,  ouvrage  qui  renferme  vient  de  faire  la  l'ropagande,  4  ^di,  in-A^ 

toutes  les  décisions  des  Papes,  a  été  publié  jus-  prix  :  '^4  ^^' 

qu'au  pontifical  de  Benoît  XIV.   Depuis  cette         50  OEUVRES  DE  SAINTE  THÉRÈSE     ai. 

^'^*  l^-/^n  ^         «ouverains  ponlifes  sont  ^j^^  ,j  augmentée,  de  inèces  inédites  ,  2  vcrf. 

îaités  inédits.  On  comprend  les  avanUges  qui  jn.^o,  pri:,  :  ^  fr.  Cetti  édition  est  um^  Ms 

j&ulteroient  pour  le  cierge  de  trouver  réunies  es  ^^^  complète  que  les  (dus  complète., 
répanses  du  Saint- Siège  aux  questions  ditncilcs         -ù  *      1 

oui  lui  ont  été  adressa  depui.  près  d'un  siècle.  „  f"""" ,"'  "'"'"S"  '.?  ""  '*'  recommander. 

Une  livraison  de  lo  feuille,  in-f»  paroil  tous  le.  .I'""""*  "  '^î""  i*""  .uL""!!"  ""'  •"*"*  ^.r 

Tingt  jour..  -  60  livraiMn,  sont  en  vente ,  et  ?"'^f  P'™'     if   I  T  '  ™<"S»««'» 

\t  ^^  I         •      1      1.  te  catuolicisme.  Et  même ,  quand  on  sonere  h.  leur 

I  ouvrage  en  aura  oo.  —  Le  prix  de  chacune  n  *  *  .     *•  ""  f ""g**  " '<^"* 

— •  ,1-.  «  f     {;«-/-•  .-V  ui    •  excellence,  on  ne  comprend   pas  aue  les    uns 

est  de  a  tr.  00  c. — Cet  ouvrage  nous  semble  in-  «»  •  «,        Xéx  1  •.   j      •     1  ^^»    "^... 

disiMiosable  pour  tout  eccléslLtique  savant  et  7>««\P«»^Jé  reproduis  depuis  plus  d'un  siècle, 

pour  tout  établissement  public.  ^'  ?"^*"*  *"^'"  "  "«***  J*°>"«  ^^  »'•<'"»«»  ^ans 

2°    DÉMONSTRATIONS    ÉV ANGÉLIQUES  °o";*' ^"g»^. 
dXusèbe,  évoque  de  Césarée  j  d'Huet,  évéque  de  ***"*''  personne  qui  souscnra ,  pour  eïïe  ou 

d'Avranches;   de  Leland  ,  docteur    anglais,  et  V^^'  «ntrui ,  k  trois  de  ces  cinq  ouvrages  en 

**  •   *         »    «     .       .  .9  ^^  même  temps,  et  qui  sera  des  1  000  premiers 


'3»  PERPÉTUITÉ  DE  LA  FOI  DE  L'ÉGLISE  mêmes  avantag*  ^  

CATHOLIQUE,  par  Nicole,  Arnaud  ,  Renau-  '°'«"*  *1"'^  "°  seul  de  ces  cinq  ouvrages.  Il  en 

dot,  etc.,  rcv  je  et  annotée  ,  7  vol.  in-4«  ;  prix  :  ^*  °^  '"^'"«  °e  ^"»  H^»  >  n'étant  pas  souscrip- 

42  fr.  Celte  édition ,  la  plus  complète  que  l'on  '®""  ****  ^^^^  complets,  et  ne  prenant  qu'un 

connoisse,  est  devenue  extrêmement  rarej  elle  ^',    ®"*  ouvrages  ,    pairoient  chaque  volume 

sera  d'aillenrs  considérablement  augmentée,  au  ^  "'»  ®'  ^^^^  *«"'  paiement, 
moyen  de  précieux  manuscrits  dont  on  est  en         Aucune  souscription  n'obligeant  qu'autant  que 

possession ,  et  qui  appartiennent  aux   auteurs  les  ouvrages  se  termineront,  on  ne  risque  rien 

ttiùmn  de  c«t  ouvrage  monumental.  en  te  hAtaat  de  touscrire. 


■•■A NI  bK  L«  nRLrcinn 

fwrolt  les  Mardi.  Jeudi 
•t  Sviiedî. 

On  peut  s'abonner  des 
i"eti5de chaque  mois. 


N"  2828. 


SAHEDl  U  JUIN  1837. 


I  PBII  DE  L'ADOlRBym. 


.  .     5  5o 


DES  FABBIQVBS  CAIBOLI^ES 

£14  FRANCE  ; 
FAR  W.  LI  COMTE  DI  TASCBER  ■ 

p.iTaeF»B»(i)-.     ■ 

M.  le  comte  de  Tascher ,  qui  avoU 
combattu  avec  tant  de  force  à  la 
chambre  des  pairs  le  projet  de  loi 
sur  le  terrain  de  l'Archevêché,  et  qui 
STOit  soutenu  son  opinion  par  des 
raisons  très-solides  et  des  considéra- 
tions judicieuses  ,  a  cru  nécessaire, 
surtout  après  ce  qui  :>'étoit  passé  à 
la  cliambre  des  pairs ,  de  revenir 
sur  cette  discussion  et  d'ajouter 
de  nouvelles  vues  et  de  nouveaux 
motifs  à  ceux  qu'il  avoit  déjà  expo- 
sés à  la  tribune.  C'est  l'obji:!  du  pré- 
sent écrit  ,  OLi  il  r/suine  toute  la 
question  et  pose  lea  principes  qui  doi* 
vent  l'éclairer.  Nous  ne  croyons 
pouvoir  mieux  faire  que  de  laisser 
parler  le  noble  pair ,  dont  l'écrit 
nous  paroit  porter  un  grand  carac- 
tère, non-seulement  de  netteté  et  de 
précision ,  mais  de  celte  sagesse  et 
de  cette  fermeté  de  principes  qui 
conviennent  k-  un  législateur  : 

<  Ls  question  da  terrain  de  l'Archevê- 
ché, rC-cemmeul  décidée  par  nne  loi,  est 
plus  grave,  a  plosdeporléeque  n'ont [)ara 
le  penser  la  plupart  de  ceux  qui  ont  été 
appelés  b  la  résoudre  plnlAt  qu'i  la  discu- 
ter. Pour  en  comprendre  tonio  la  gra- 
vité, il  eût  fallu  remonter  sa  concoadat, 
apprécier  tes  nécessilés  de  l'époque  qui- 
ont  Hoiené  ce  traité  entre  lapuissaiice  tem- 
porelle cl  ia  puissance  spiritaelle  ;  il  eût 
fallu  éUidier  l'esprit  qui  l'a  dicté,  la  légis- 

(0  In-8*de  sôpsgct. 

ï'owfl  XCIir.  L'Ami  de  la  Religion 


lalion  qui  en  est  dérivée  et  la  jori^m- 
dence  des  Iribnnani  qui  ont  appliqué 
cette  l^la lion.  Tout  cela  eût  été  lonf;, 
diirinle,  dontenx;  il  s  été  plus  court  de 
trancher  la  question ,  sans  discussion  ,- 
dans  Tune  des  ch ambras  légidativ es,  après 
une  discussion  étouffée,  daiu  l'autre-  11 
ne  faut  pas,  a-t-on  dit,  que  le  gouverne- 
mont  ait  le  dessous  vis-i-vis  de  l'Archevê- 
que. Le  gooveroement  et  l'Arcbevéqne 
dcvoicnteireinisde  côté  dans  celte  ques- 
lion;  qnaiid  il  s'agit  de  propriété,  uno 
seule  chose  ne  doit  jamais  snccomber, 
c'csl  le  bon  droit,  c'est  la  justice.  La 
qneslion  a  donc  été  tranchée  sous  l'in- 
lluence  de  préventions  SDjierCcielles,  et 
ces  préventions  nous  les  concevons  ;  car 
^ouE  aussi  nous  les  avons  subies  :  la  pre- 
niièro  fois  que  nous  avons  entendu  dire 
qu'il  pouvoit  être  douteux  que  le  terrain 
de  l'ArcheTéclié  appartint  Ii  l'état,  nons 
avons  été  indigné.  Examinant  alors  le 
projet  de  loi  sons  le  seul  point  de  vue  de 
sa  niaralité,  nous  avions  négligé  celui  de 
la  propriété  i  cependant  comme  cette 
question,  accessoire  pour  nous  et  princi- 
pale en  réalité,  se  reprêsenloit  toujours, 
forcenonsaété  de  l'étudier;  nous  l'avons 
fait  avec  bonne  foi  et  conscience.... 

•  Qu'un  superbe  dédain  ne  vienne  pas 
nous  repousser  en  disant  :  Encore  une 
querelle  de  religion!  Non,  messieurs, 
bien  que  la  religion  y  soit  intéressée,  ce 
n'est  point  lï  une  querelle  de  religion  j  il 
ne  s'agit  ni  de  la  grSce,  ni  même  des  qua^ 
trc  articles  de  i68a,  que  le  rapporteur 
du  conseil  d'étal  a,  fort  inutilement,  fait 
ijiletvenir  dans  celte  affaire  i  i!  s'sgiltout 
simplementd'une  question  de  propriété, 
lelle  qu'eCil  pu  la  soulever  une  comnione, 
nu  lin  hospice  pour  tes  biens  qui  lui  sont 
attribués. 

■  Nous  allons  donc  reprendre  l'examen 
upprofondi  de  cette  question  pour  ceux 
<^ui  voudront  bien  la  juger  de  quelqu'in- 
37 


târél,  ettortont  poarnos  bonoralilcs col 
lègDM,  prH  desquels  nous  tenons  beau- 
coup ï  jnstiGer  noire  opinioD  et  l'iniit- 
taoce  que  nous  metloat  à  U  toulenîr. 
How  ne  vouloiu  pu  que  s'il  eti  donné 
k  l'apioion  d'an  homme  recomm«nda- 
Ue  (  i)  (f  enlrcioer  le*  snffnge*.  elle  puùw 
Béanmoiiu  piiraloir  conUe  li  nûon  ou 
de  btalei  Goavunaocei. 

■  AGadécarter  lont  d'abord  de  flcbea- 
•n  prévcnlioni,  Doni  ripéteroo*  ce  que 
noos  avoDi  eu  l'honneur  de  dire  k  ti 
chambre  de*  pain,  k  Mfoir  ■  que  par  le 
Miot  Eg1i»e,  emploj'é  dans  la  Kgîilaiioii 
Hte-méme.  noai  n'en  tendant,  ni  le  cleT' 
gé,  qai  en  Fraoeo  anjoord'hui  ne  possède 
tien  k  ce  tilre,  ni  celle  Kgli^e,  corpg  li 
paisiant  jaiiii  que  son  fantôme  cl  bod 
nom  aeal:  laffiwnl  pour  effnjcr  encu]« 
Fimigination  d'hommei  trt»-hoiinélct. 
VttT  Eglise,  si  noDs  employons  ce  mot, 
■o«B  n'entendons  anlre  chose  que  les  ag- 
glomfratioot  catholiques,  groupées  sor 
le  sol  de  la  France,  dans  Ici  villes  et  les 
camcagnes,  cl  reprlisenties,  dans  teDr ap- 
titude i  possËder.  parles  fabriques,  créées 
m  1801  par  le  concordai  et  organisées 
pK  l»^)icKt  de  iBof». 

•  GecIcnnTenn,  nons  n'hésiloas  poîfit 
k  dire  que  te  langage  de  la  légiiUtion. 
depnis  1801,  a  EU-  une  dAc8|>tion  com- 
I^He,  la  loi  dte-méme  un  mensonge,  on 
bien  les- Fabriques  peuvent  posséder  et  pos- 
«èdent,  en  effet,  tonte* nataresde  biens, 
meubles.  Immeubles  et  renies. 

•  Ponr  le  nier  aujourd'hui,  ainsi  qne 
Font  fait,  avec  tant  d'aplomb,  deni  ho- 
norables rappiM-lenrs,  il  fsudroit  rernsct 
ani  mois  les  plus  dsucIs  de  la  lingne 
française,  l'acception  que  loir  ont  don- 
née,  josqul  ce  jonr,  le  bon  sens  et  l'o- 
•age  ;  il  faudrait  créer  nn  vocabulaire  i 
Fusage  du  pouvoir,  alors  qu'il  veut  res- 
saisir ce  qt^it  a  abandonné  dans  tin  bon 
mouvement  d'équité.  Ainsi,  il  Tsudroit 

•  avoir  l'assurance  de  dire  que  resliluer, 
n'est  pas  rétablir  rancien  propriéla 
datR  sa  première  po^llcn  ï  l'égard  de 

(1)  H.  lucomtePortaUs. 


(578) 


l'objet  rcstiluû;  que  posséder,  être  en- 
voyé en  posscsebn,  ne  contlilue  pasit 
droit  de  propriété  pour  c«luî  qui  poi- 
»bdc.  poor  celui  qoî  est  envoyé  en  pos- 
session. Qu'il  faut  avoir  étudié  long- b 
les  subtilités  du  palais  ponr  acquérir  ude 
telle  habileté  i  interpréter  les  mots  ,  res- 
titution, possession,  premiferedeitinatîon, 
de  manière  k  se  trouver  n'avoir  fa 
réalité  que  prêter  ce  qa'on  a  eu  l'a 

.  Toate  la  controverse  qu'on  peol  cla- 
blir  k  ce  sujet  ayant  pour  point  de  dépsrl 
et  pour  appui  le  concordai,  il  conviai 
(Texaminer  cet  acte  important,  aaiii  bica 
que  les  lois  qai  en  dérivent;  nons  l'alloa 
faire,  non  avec  l'esprit  prévenu  de  ceW 
qui  ne  cherche  dans  les  lois  qne  ce  qai 
peut  élajer  to  systbine  qu'il  b't-si  fait  à 
priori,  maisa^'cc  le  sens  droit  d'un  Loinine 
consciencieux  qui  aborde  le  teitr  dit 
lois  pour  y  trouver  l'esprit  qui  les  ad 
l'es  cl  les  principes  de  justice  qu'elles 
ont  dû  nécessairement    vouloir    ccinsa- 

•  A  l'époque  providcnlîclle  oh  la  main 
puissante  d'un  nouveau  Cyrus  cDlrp[int 
de  retirer  la  France  de  l'abtmo  daqs  le- 
quel elle  étoil  préleb  s'engloutir,  le  gon- 
Ternemeat  comprit  qu'il  ne  pouirrrit  ré- 
tablir l'ordre  social,  ébranlé  JDsqn'«n  ses 
fondcmens,  sans  le  secours  de  la  religion, 
qui  en  est  la  meilleure  garantie  ;  parmi 
les  obstacles  qui  conlraiioient  cetle  œu- 
vre de  concilialion,  un,  surtout,  se  per- 
pétuoit  invinckblement  :c'éLoU  te  trouble 
apporté  dans  les  consciences,  et  par  suilé 
dam  la  sociélé,  par  In  vente  des  biens  na- 
Lonaux,  onlovés  sua  émigré,  suii  hospi* 
ces  el  an  clet^é.  En  conséquence  les.  deux 
puissances  temporelle  et  spirituello,  rap- 
prochées par  un  mime  sentiment  de  pois 
el  de  concilialion,  cbercbtrcnt  i  s'snlen- 
dredans  le  but  de  rassurer  les  conscieu' 
ces,  an  moins  en  ce  qni  loucboit  l'aliéna- 
tion dostùens  ecclûsiaitiqnes.  Despléoi- 
poleuli aires  furent  noramés,  le*  rvti&ea- 
tious  échangées,  et  la  convention  du  *6 
messidor  an  iv,  ensemble  U|kslaLuls  oi^ga- 
iii'jues  qui  l'accompagnent,  fnrent  re- 


^^ 


(  579  ) 

fOnniisloi  de  Télal,  sous  le  nom  de  Cori'    rcconiioîl  qu'i  l'exclusion  des  autres  îm- 
cirrdat.9  I  meubles»  ceux-là  pourront  ôlre  poss^dftJ 

Ici  Tauteur  a  placé  lé  texte  même  '  P»*"  ^««  ministres  du  culte  et  à  ce  titrci 
du  concordat  de  1801  ,  que  nous  ,  P«is  vient  le  décret  de  IVin  ii  qui  resli. 
nous  abstiendrons  de  reproduire,  I  ««« ««/«^nqties  des ^g, ses  leurs biefts 
cette  pièce  se  trouvant  sans  doute 
sous  la  main  de  tous  nos  lecteurs  ;  il 
continue  ensuite  : 


«  La  simple  lecture  de  col  acte  solen- 
nel suESt  pour  prouver  qu'il  constitue  réel- 
lement un  contrat  synallagmalique,  passé 
entre  deux  puissances  dans  un  intérêt  ré- 
ciproque qui  y  troavoit  une  double  ga- 
rantie, exprimée  surtout  dans  les  deux  ar- 
ticles 191  et  i5,  qu'on  ne  peut  concevoir 
()ue  le  judicieux  rapporteur  de  la  cham* 


bre  des  pairs  ail  voulu  présenter  comme    précis  du  concordat  ;  l'étal,   détenteur. 


non  aliénés. 

»  Lé  concordat  a  gardé,  il  est  vrai ,  un 
silence  absolu  sur  une  question  grave  et 
que  nous  n'avons  nullement  Tintention 
de  -discuter.  A  l'époque  où  il  intervint, 
les  biens  ecclésiastiques  avoietit  des  dé- 
tenteurs et  des  acquéreurs.  L'article  i5  ne 
mentionne  que  ceux-ci,  et  ne  déclare  iis- 
commutafble  que  la  propriété  des  biens 
aliénés  cl  entre  les  mains  des  acquéreurs. 
Ceux-ci  poovoient  donc  appuyer  désot-- 
mais  leur  conscience  rassurée  sur  un  texte 


n'étant  pas  connexes  entre  eux.  La  ga> 
tantie  en  faveur  Hu  chef  spirituel  de  l'E- 
glise étoil  :  le  rétablissement  de  la  reli- 
gion catholique  en  France,  la  profession 
particulière  qu'en  faisoient  les  consuls,  la 
restitution  de  toutes  les  églises  non  aliè- 


ne le  pouvoil  pas,  s'il  eût  eu  également  la 
conscience  timorée,  foiblesse  dont  il  e^t 
rarement  atteint.  Malgrélenouvt^audrolt 
civil  créé  par  la  loi  de  89,  nous  doutons 
que  la  conscience  délîôate  d'un  ancien 
ministre  des  cultes  se  fût  accommodée 


nées  et  nécessaires  au  culte,  le  rétablisse-    d'un  majorât,  formé  de  biens  ecclésias- 


ment  des  chapitres  et  des  sémihaii^s.  La    tiques  noa  aHénés. 


garantie  en  faveur  du  gouvernement 
étoil  :  Textinclion  d'un  schisme,  une  nou- 
'velle  circonscription  des  diocèses,  modi- 
fiée d'après  celle  des  départemens,  la  dé- 
mission des  anciens  évêqucs,  la  nomina- 
tion des  nouveaux  à  son  choix';  enfin  et 


»  Nous  répétons  que  nous  n'avons  vonid 
par  celte  observation  que  constater  'un 
fait,  sans  prétendre  en  tirer  aucune  con- 
séquence. 

»  Afin  de  procéder  avec  méthode  &  l'exa- 
men des  propriétés  actuelles  des  fabrî- 


iurloul,  la  sanction  accordée  à  la  vente  'ques,  nous  les  partagerons  en  quatre 


des  biens  de  l-£glise  aliénés;  et  déclarés  in- 
commulabfes  entre  les  mains  des  acqué- 
reurs on  de  leurs  ayans -cause. 
'  »  Il  y  anroil  donc  aujourd'hui  une  es- 
pèce d'ingratitude ,  pour  les  bienfaits 
d'un  traité  pacificateur,  à  s'efforcer  d'en 
restreindre  tes  effets  naturels,  et  àmécon- 
noitre  l'esprit  qui  Pa  dicté  ;  et  voyex  en  ef- 
fet dans  quel  sens  a  été  développé  le  con- 
cordat par  le  gouvernement  lui-même  qui 
venoit  de  le  conclure  :  est-ce  dans  un 
sens  restrictif?  non,  assurément!  car  bien 
que  Tarlicle  12  n'eût  stipulé  que  la  remise 
dos  églises,  par  l'article  73  organique  le 


;  classes,  que  nous  examinerons  successi- 
vement : 

B 1*  Bien^s  meubles^  immeubles  on  ren- 
tes, provenant  de  legs  on  donations. 

•  2"  Biens  de  fabrique,  restitués  où 
provenant  d'envoi  en  possession. 

»  3*  Eglises  paroissiales  et  presbytère^, 

»4'^  Cathédrales  et  palais  épiscopaul 
rendus  par  le  fait. 

»  La  première  classe  de  biens,  spéciale- 
ment garantie  par  la  loi  de  1817  qui  dé- 
clare ces  propriétés  incommutabics,  n'est 
susceptible  d'aucune  contestation. 

»  La  seconde  classe ,  qui  comprend  les 


gouvernement  s'obligt^  immédiatement  à  !  biens  restitués  aux  fabriques  en  vertu  du 
la  remise  des  presbytères  non  aliénés  et  !  décret  du  7  thermidor  an  xi,  et  ceux  Ce- 
lles jardins  y  attenaos  ;  par  Tarticle  75  il.  dés  au  domaine,  en-  possession  desquels 


(  58o  ) 


elles  aonl  envoyées  par  le  gouvernement, 
ne  devroit  pas  davantage  être  Tobjet  d'an 
doute,  soos  le  rapport  de  la  propriété 
pleine  et  entière  que  lear  a  déniée  un 
magistrat  rapporteur;  quand  la  loi  dit 
que  les  biens  des  fabriques,  non  aliénés, 
•ont  rendus  à  leur  destination,  apparem- 
ment c'est  au  titre  antéxieoi'  9i  la  spolia- 
tion ;  quand  la  loi  dit  que  les  biens  des 
fabriques  supprimées  appartiennent  aux 
fabriques  des  églises  conservées  auxquel- 
les elles  sont  réunies;  quand  les  lois  par- 
lent des  immeubles  de  l'Eglise,  dont  elles 
assimilent  l'administration  à  celle  des 
biens  des  communes,  auxquelles  per- 
sonne ne  conteste  la  propriété  ;  quand  la 
loi  parle  d'envoi  en  possession ,  n'estil 
pas  étrange  qu'on  ait  pu  seulement  avoir 
la  pensée  de  contester  aux  fabriques  la 
propriété  des  biens  qui  leur  sont  rendus, 
des  biens  qui  leur  appartiennent,  des 
Jûens  qu'elles  possèdent?  Cependant,  puis- 
que le  contraire  a  été  affirmé  en  face  des 
.deux  chambres  par  leurs  honorables  rap- 
porteurs, examinons  à  fond  cette  ques- 
tion ,  examinons- la  avec  bonne  foi  et 
^oilure. 

.  «D'ahord,  qu'est-ce  que  restituer,  ren- 
dre à  la  première  destination,  si  ce  n'est , 
ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dît,  rétablir 
l'ancien  propriétaire  par  rapport  à  l'objet 
restitué  dans  la  position  où  il  étoit  avant 
la  spoliation?  Quand  Tétat  (donne  ou  con- 
cède à  novo ,  il  peut  faire  des  réserves , 
imposer  des  conditions;  mais  quand  il 
l'end .  quand  il  restitue  ce  qu'il  a  pris,  il 
rend,  il  restitue  tout;  autrement  il  ne  rcs- 
titueroit  pas. 

»  En  même  temps ,  Tétat  a  mis  la  main 
sur  les  biens  des  émigrés ,  sur  ceux  des 
hospices  et  ceux  de  l'Eglise  ;  rien  ne  To- 
bligeoit  à  restituer  aux  émigrés  ni  aux 
hospices;  et  cependant  il  l'a  fait  :  pour 
les  hospices,  la  restitution  a  été  sponta- 
née ,  complète  ;  pour  les  émigrés ,  elle  a 
eu  lieu  partiellement  il  est  vrai ,  mais  à 
diverses  époques,  sous  toutes  les  formes, 
jusqu'à  ce  que  la  loi  des  indemnités  vint, 
au  bout  de  trcnle  ans ,  mettre  le  dernier 
appareil  sur  celle  plaie  long*  temps  sai- 


gnante ;  mais  enfin  aux  hospices  et  aux 
émigrés  l'état  a  rendu  spontanément  et 
complètement  :  et  la  restitution  an  culte 
catholique ,  cette  restitution  garantie  par 
un  traité  solennel,  n'auroit  été  qu'une 
feinte,  qu'une  déception  ;  et  c'est  au  boat 
de  trente-six  ans  qu'un  tel  commentaire 
est  présenté!  En  vain  le  chef  spirituel  au« 
roit  fait  des  concessions  réelles,  pénibles 
même  ;  en  retour,  le  gouvernement  fran- 
çais n'auroit  fait  que  prêter  au  culte  as^ 
qu'il  auroit  feint  de  lui  rendre ,  et  ne  lai 
çût ,  en  effet ,  rendu  qu'un  usage  tempo- 
raire ,  ce  qu'il  a  plu  d'appeler  une  affec- 
tation. En  vérité,  il  faut  le  triste  courage 
du  fort  contre  le  foible,  pour  soutenir  do 
pareil  système,  que  repoussent  également 
1  équité  et  le  bon  sens. 

»A  l'appui  de  l'opinion  que  je  soo' 
tiens,  eelle  de  la  restitution  complète,  il 
il  y  a,  dans  l'art.  76  de  la  loi  de  l'an  x, 
deux  expressions  remarquables.  Cet  ar- 
ticle dit  :  Les  édifices  aneiennement  desti" 
nés  au  culte  catholique ,  actuelUmeut  dam 
les  mains  de  la  nation,  seront  remis  à  la 
disposition  des  évêques.  Et  d'abord,  l'an- 
cienne destination  éloit  irrévocable,  donc 
les  hlfius  rendus  à  leur  destination  le  sont 
au  mîème  titre;  c'est-à-dire  à  destinatioa 
irrévocable  ;  ensuite  cette  expression  :  ac- 
iueliement  dans  les  mains  de  la  nation ,  ne 
constitue-t-elle  pas,  de  la  manière  la  plus 
positive,  renonciation  d'un  simple  fait 
de  séquestre  qui  va  cesser  par  la  restitu- 
tion? Cette  observation  est  si  peu  une 
subtilité,  que,  dans  un  arrêté  de  ther- 
midor an  XII,  on  retrouve  cette  môme 
expression  appliquée  aux  émigrés  aux- 
quels l'état  a  restitué  t  da  moment ,  est-il 
dit  dans  cet  arrêté,  ok  la  main-mise  de 
Çétat  a  cessé;  donc,  au  moins  pour  les 
biens  restitués,  la  main:mise  de  l'état  n'a 
été  qu'un  séquestre  dont  la  levée  rétablit 
dans  ses  droits  l'ancien  propriétaire. 

•  Il  semble  donc  incontestable  que  les 
fabriques  ont  la  propriété  incommu- 
jlable,  non-seulement  des  biens  reçus 
par  Içgs  ou  donations ,  mais  encore 
des  biens  de  toute  nalure  qui  leur  ont 
été  restituée  par  Tctat  et  de  cetu  eùéès  au 


(  581  ) 


domaine  et  en  possession  desquels  elles 
ont  été  envoyées,  pour  jouir  du  tout, 
sous  )&  tutelle  du  gouvernement,  aux 
mêmes  titres  et  conditions  que  les  com- 
munes et  les  hospices.  > 

.  NOUVELLES  ECCLÉSIASTIQUES. 

PARIS.  —  C'est  à  neuf  heures  du 
matin,  dimanche  prochain ,  2ôjuin,- 

3ue  le  sacre  de  M.  révêaue  de  Ver- 
un  aura  lieu  dans  la  chapelle  des 
Dames  du  Sacré-Cœur. 

M.  rArcheyéque  a  donné  la  con- 
firmation jeudi  dernier,  à  Saintp- 
Sulpice ,  aux  enfans  qui  avoient  fait 
leur  première  communion  huit  jours 
auparavant  ;  le  nombre  des  enfans 
étoit  fort  considérable,  et  Us  deux 
cérémonies  ont  été  très-édifiantes.     . 

Dans  Taprès-midi,  le  prélat  est 
allé  à  Saint-Mandé  pour  y  bénir  la 
nouvelle  église  du  lieu ,  qui  vient 
d'être  agrandie  et  restaurée.  Le  pré- 
lat a  été  reçu  avec  les  honneurs 
qui  lui  étoient  dus,  par  le  clergé  et 
les  autorités.  M.  l'abbé  Olivier,  curé 
de^Saint-Roch ,  a  prononcé  un  dis- 
cours qui  a  été  suivi  de  la  Quête. 
Nous  reviendrons  sur  cette  cérémo  « 
nie. 

M.  l'abbé  Chossotte,  curé  de  Saint- 
Mandé,  est  un  ecclésiastique  plein  de 
zèle  et  d'activité,  qui ,  à  une  époque 
de  vertige,  avoit  été  en  butte,  dans 
une  autre  paroisse ,  à  d'injustes  pré- 
ventions, et  avoit  été  obligé  de  quit- 
ter sa  cure,  mais  qui  jouit  à  Saint- 
Mandé  du  respect  et  de  la  confiance 
de  ses  paroissiens. 

M.  Jacques  Browne ,  évêque  de 
Kilmore ,  en  Irlande,  a  passé  derniè- 
rement par  Paris,  venant  de  Rome, 
où  il  étoit  allé  pour  les  affaires  de 
son  diocèse.  Le  prélat  a  officié  le  di- 
manche 1 1  dans  une  église  de  la  ca- 
pitale. Il  s'est  rendu  ensuite  en  Bel- 
gique ,  ou  il  a  visité  l'université  ca- 
tholique de  Louvain.  Il  a  du  's'em- 


barquer ces  jours-ci  à  O^tende  pour 
l'AngleteiTe. 

On  a  célébré,  le  samedi  17,  dans 
l'église  Saint-Pierre  du  Gros-Caillou, 
les  obsèques  des  malheureuses  vic^- 
times  de  l'encombrement  de  la  foule 
au  Champ-de-Mars.  M.  le  curé  a  of- 
ficié, assisté  de  son  clergé.  Plus  de 
200  personnes  suivoient  le  cortège, 
où  il  étoit  aisé  de  reconnoître  les  pa- 
rens  des  victimes.  Les  corbillards 
étoient  au  nombre  de  onze ,  dont  le 
premier  étoit  celui  d'un  ancien  ser- 
gent de  la  banlieue.  Le  dernier  cor- 
billard renfermoi^t  les  trois  cercueils 
de  la  famille  Lavigne-Poiret.  Des 
gardes  nationaux  et  des  ouvriers  s'é- 
toient  joints  au  cortège. 

Nous  avons  déploré  plus  d'une 
fois,  il  y  a  quelques  années,  dans 
ce  Journal,  la  jurisprudence  qui  s'é» 
toit  introduite  à  la  cour  de  cassa* 
tion  sur  le  duel,  et  l'impuniié  accor- 
dée aux  violateurs  coupables  de  la 
loi  de  Dieu ,  comme  dès  lois  de  la 
morale  et  de  l'humanité.  La  ques« 
tion  vient  de  se  présenter  de  nouveau 
à  la  cour,  à  l'occasion  d'un  duel  suivi 
de  mort  qui  avoit  eu  lieu  à  Toui*s. 
M.  le  procureur-général  Dupin  a 
prononcé  le  22  juin,  dans  cette  af- 
faire, un  réquisitoire  mémorable.  IL 
s'est  élevé  avec  force  contre  le  scan- 
dale de  l'impunité  des  duels.  Il  a 
montré  que  le  duel  étoit  compris 
dans  la  législation  sur  l'homicide.  Il 
a  parlé  de  l'atteinte  que  le  duel  por- 
toit  à  la  religion,  à  la  morale,  à  la 
société.  Il  a  terminé  ain  i  : 

•  Pour  moi,  ma  conviction  sur  cette 
question  est  formée  au  plus  haut  degré. 
Si  mes  cITo ris  étoient  impuissans  cette 
fois,  je  les  rcnouvelierois.  En  toute  occa* 
sion,  je  m'élèverai  contre  Tillégale  et  im- 
morale pratique  des  duels.  J'éloignerai 
de  ma  conscience  d*homme  publie  et  de 
magistrat  le  plus  cuisant  des  remords, 
celui  d'entretenir  au  sein  de  la  société 
un  préjugé  homicide,  et  de  contiticter 


(  582  ) 

une  5orto  de  YonripliçUé  dans  tons  les  ayant  tourné  trop  brusquement ,  H 
duels' donl  la  fréquence  et  rimpanilé  so  ,  eu  est  résulté  u'ae  violente  secoussf; 
trouvcroient  encouragées  par  la  plus  fu-  une  des  soupentes  en  a  été  rompue , 
HeM,e  de  toutes  les  erreurs  de  droit  »  et  la  caisse  de  la  voiture  a  été  len- 

Aprèscet  éloquent réqiiisitoirepro.  '^?^5-  Le  prélat  ayant  pu  en  être 
nonce  avec  chaleui^  et  conviction,  la  [f,^*'.^;  ,^  7^"^"  ^^  T^"^^^  à  pied  à 
cour  a  délibéré  pendant  deux  heures,  I  ^  ^^eche.  Les  contusions  qu  il  a  re- 
Ci  a  rendu  un  arrêt  que  nous  donnel  i  ^"'^  ''''  présentent  aucun  caractère 
foos  plus  bas.  Nous  applaudirons  avec  ^^  gravité.  Un  grand  concours  de 
tous  les  amis  de  la  religion  et  de  Personnes  de  toutes  les  classes  s  est 
rhumanité,  à  une  décision  qui  in-  Porte  à  l  evechc  pour  avoir  des  non- 
tércsseà  un  si  haut  point  Tune  et  Y  •  r  .P"''*^î ',  J^""  .«st  dans  un 
rautrc.  {roir  à  la  fin.)  ,  état  satisfaisant. L  Hermines  empr 

^^i de   rassurer    le   public    contre 


esse 
des 


La  ville  du  Mans,  qui,  cette  an-  ?r"T,  ^"^  °?  manqueroient  pas, 
liée ,  comme  les  annéts  précédentes,  i  ^/^-«"^j.  ^e  circuler  avec  l  exagera- 
à  vu  les  processions  de  la  Fcte-Dieu    ^*^"  ordinaire. 

se  déployer  dans  ses  rues  et  sur  ses  «os«a. 

places ,  a  été  témoin  dimanche  der-  M.  l'abbé  Ânthelme,  ciiré-arclii- 
nier^  18  de  ce  mois ,  d'une  cérémo-  '  prèli'e  de  Romans  ,  chanoine  hono- 
lile  également  imposante  et  d'un  1  raire  de  Valence,  appartenoit  à  une 
haut  intérêt  pour  le  diocèse  du  I  famille  estimée  dans  la  ville  de  Ro- 
Man«.  L'ordination  ,  qui ,  h  raison  j  mans  ;  l'un  de  ses  frères  fut  un  méde- 
de  la  maladie  du  respectable  évcque,  ;  cin  très-réputé  par  son  savoir  et  la  sa- 
iTavoitpusefaireaux  Quatre-Temps  gesse  de  sa  pratique;  c'est  celui-là 
de  la  Trinité,  a  eu  lieu  ce  jour-là  même  qui  avott  épousé  mademoiselle 
dans  l'ancienne  église  de  la  Visita-  Dedelayd'Agier,  sœur  du  personnage" 
tion,  aujourd'hui  presque  abandon-  .  de  ce  nom,  qui  joui  un  rôle  depuis  la 
née,  bien  que  ce  soit  un  véritable  j  révolution  jusqu'à  la  chute  de  l'ein- 
.chef-d'cBuvre  d'architecture.  A  six  ;  pereur.  M.  l'abbé  Anthelme  fut  cïe^- 
beures  un  quait ,  le  matin  ,  la  pro-  tiné,  fort  jeune  encore,  à  l'état  ecclé- 
cessîon  partit  du  séminaire  ,  et  à  six    siastique  ;  de  bonne  heure  aussi  il  fut 

attaché  au  chapitre  de  la  Collégiale  de 
Romans ,  antique  reste  du  célèbre 
monastère  que  saint  Barnard ,  arche- 
vêque de  Vienne ,  vint  fonder  sur  les 
bords  de  l'Isère,  aux  lieux  où  s'étend 
aujourd'hui  cette  cité  remarquable 
par  sa  prêté  et  son  industrie.  Après  ses 
premières  études,  le  jeune  Anthelme, 
qui  laissoit  voir  une  grande  aptitude 
et  un  goût  particulier  pour  la  science 
sacrée,  fut  envoyé  à  Paris,  et  Bnit^^cs 
cours  au  séminaire  des  Trente*Trois. 
L'hébreu,  l'Ecriture  sainte  commen- 
tée et  la  littérature,  soit  dans  les  cours 
publics,  soit  dans  les  réunions  où  il 
avoit  accès ,  remplirent  le  temps  que 
les  études  du  séminaire  n'absorboient 
pas. 

De  retour  à  Romans,  il  fut  iiO0iin^ 


trois  q^uarts  ,  elle  étoît  à  l'évcché , 
d'où  elle  se  rendit  dans  l'église  sus- 
dite. Le  nombre  de  ceux  qui  ont  fait 
partie  de  l'ordination  étoit  de  102, 
savoir,  18  prêtres,  lOdiacres,  32 sous- 
diacres,  6  minorés  et  36  tonsurés. 

Le  nombre  des  ordinands,  quoique 
moins  nombreux  qu'il  y  a  quelques 
années,  ne  laisse  pas  que  d'être  très- 
consolant,  et  laisse  au  prélat  Tespoir 
de  pouvoir,  d'ici  à  un  certain  temps 
au  moins,  remplir  les  vides  que  pour- 
roit  faire  la  mort  dans  son  clergé. 


Le  samedi  17,  un  accident  qui 
pouvoit  être  très-fôcheux  a  fait  une 
g,rande  sensation  à  Nantes.  M.  l'é- 
v^ue  reinontoit  la  rue  Royale 
en    voiture  ^  lorsque    sou    cpcher 


prébendier.  Cesi  là  qu'il  piil;  cette 
prédileclion  pour  la  iitui-gia  et  la 
pompe  des  cëicmoiiies  de  l*ËgUse, 
qui  firent  de  lui  un  modèle  à  l'autel, 
où  il  offrit,  toujours  unies  ensemble, 
la  foi ,  la  piélé  et  une  majesté  douce 
qui  élevoit  à  Dieu.  M.  l'abbé  An- 
ttielme  refusa  le  serment,  à  l'exemple 
de  son  pieux  archevêque  M.  d'Aviau, 
et  passa  eu  Allemagne  avec  M.  Tabbé 
Cotte  son  compatriote,  devenu  aumô- 
nier d'une  princesse  en  ce  pays,  et 
qui  l'aida  â  passer  ce  temps  orageux. 
En  1802,  M.  Antbelme  lut  nommé 
d'abord  cure  du  Péage ,  qui  n'est  sé- 
paré de  Romans  que  par  un  pont  sur 
l'Isère  ;  et  M.  Lambert  avoit  déjà  son 
titre  pour  la  ville,  quand  M,  Dedelay 
d'Agier  obtint  une  mutation  pour  ces 
deux  cures;  de  sorte  que  M.  Antbelme 
devint  curé  de  Romans,  et  M.  Lam- 
bert passa  au  Péage ,  où  il  étoit  en- 
core en  1830,  laissant  aux  pauvres  et 
en  œuvres  pies  tout  ce  qu'il  avoit  pu 
épargner  pendant  près  de  treute  ans. 

Une  fois  installé,  M.  le  curé  de 
Romans  s'appliqua  tout  entier  aux 
soins  de  son  troupeau,- tâche  double- 
ment di.ffîcile  à  cette  époque  de  répa-* 
ration ,  dans  une  ville  surtout  où  les 
constitutionnels,  protégés  parladmi- 
iiistration  de  M.  Bécherel  et  les  anti- 
concordataires assez  nombreux ,  sou- 
levoicnt  des  entraves  journalières  au 
rétabUsseinent  de  la  paix.  Il  fallut 
bien  de  la  patience,  du  courage  et  de 
la  lutte  aussi;  c'est  peut -être  cette 
dernière  exigence  qui  laissa  au  carac- 
tère de  M.  Antbelme  cette  apparence 
d'oppoitition  si  peu  d'accord  avec  son 
air  de  maniiiétude  et  l'exquise  affa- 
bilité de  ses  rapports  ordinaires  ;  peut- 
être  dans  le  secret  de  l'intinûté  se 
plaignoit-il  comme  saint  Gyprien, 
que  la  persécution  l'eût  aigri  même 
envers  l'autorité.  On  ne  peut  guère 
expliquer  autrement  la  sympathie 
qu  il  montra  d'abord  pour  les  opi- 
nions de  VAi^enir,  ainsi  que  d'autres 
^ecclésiastiques  éminens  du  diocèse. 
Toujotirs  est-il  que  ]VI.  Antbelme  fut 


(  583.  ) 

constamment  un  pasteur  instruit  « 
zélé,  pieux  et  charitable.  Il  alloit  Lieu 
rarement  dans  le  monde,  les  pauvres 
seuls  et  les  malades  le  voyolent  de 
près.  On  sait  tout  le  bien  qu'il  pro- 
cura à  ses  ouailles  par  les  missions 
qu'il  fit  donner  en  1809  et  au  jubilé; 
par  le  ministère  du  pieux  et  éloquent 
père  Enfantin. 

C'est  à  M.  Anthelme ,  appuyé  par 
M.  Dévie,  alors  grand-vicaire  ,  qu  est 
dû  l'Institut  des  Sœurs  de  Sainte- 
Marthe  ,  dont  madame  Duvivier  fut 
la  première  providence  et  la  fonda- 
trice. Plus  tard ,  M.  le  curé  de  Ro- 
mans dut  être  éloigné  de  la  direction 
de  cette  communauté ,  mais  c'est  à 
j  son  zèle  et  à  sa  persévérance  que  le 
bien  de  cette  œuvre  remontoit.  Le 
rétablissement  du  mont  Calvaire  et 
des  stations ,  si  anciennement  véné- 
rés dans  le  pays,  est  encore  une  preuve 
de  ce  zèle  et  de   cette  ardeur  pour 
l'honneur  de  la  religion  qui  domi- 
noit  son  ame ,   au  milieu  de  l'af- 
faissement   de    son    corps    débilite 
par  les  ans  et  la  souffrance.   Dans 
ces   derniers  temps  ,  où  il  ne  pou-^ 
voit  presque  plus  remplir  les  fonc- 
tions saintes ,  il  aimoit  à  s'entretenir 
avec  ses  prêtres,  dont  il  partagea  tou- 
joui*s  la  vie  commune ,  de  l'j^lise  et 
de  ses  besoins ,  des  devoirs  du  minis*. 
tère,  de  ses  dangei-s  et  des  consola-^ 
tions  qu'il  ménage.  Il  est  mort  ainsi 
comme  il  avoit  vécu,  le  27  avril  der- 
nier ^  le  modèle  et  l'ami  des  prêtres  i 


de  nous ,  surtout ,  dont  il  a  vu ,  en- 
couragé et  béni  les  premiers  pas  dans 
la  sainte  carrière.  C. 


Le  diocèse  de  Cahors  vient  de  s'en- 
richir d'un  nouvel  établissement  de 
piété  et  de   chirité.  Dn  respectable 

Sarticulier,  M.  Àoques,  aujourd'hui 
xé  à  Toulouse,  a  donné  une  mai- 
son et  des  dépendances  pour  établir 
les  Sœurs  de  la  Charité  à  Belmout  | 
arrondissement  de  Figeac.  Les  Sœiirf 
y  sont  depuis  un  an  ;  elles  oAt  plus  de 
cent  élèves  ^  vbitent  }es  iniil^des  fjbe 


(  584) 


la  paroisse  et  assistent  les  Indigens. 
C'est  un  grand  bienfait  qu'un  tel  éta- 
blissement dans  un  pays  pauvre  ,  et 
on  doit  d'autant  plus  de  reconnois- 
sance  au  bienfaiteur,  que  Ton  estime 
la  valeur  du  don  d'environ  40,000  fr. 

Un  nouveau,  temple  protestant  a 
été  ouvert  le  21  mai  à  Saint-Martin, 
dans  l'île  de  Ré.  Les  pasteui^s  Ver- 
meil, Delmas  et  Jay  assbtoient  le 
pasleur  Boudet.  Le  maire  de  Saint- 
Martin  ,  son  adjoint ,  une  partie  du 
■  conseil  municipal  et  les  autres  auto- 
rités assistoient  à  la  cérémonie.  Le 


vert  à  Mialet ,  dépendant  du  consis- 
toire de  Saint -Jean  du  Gard.  Des 
places  nouvelles  de  pasteurs  ont  été 
créées  à  Saint-Marcel,  à  Graissessac , 
à  Saint- Sauvant,  aux  Mages,  à  Ga- 
brières-d' Aiguës  et  à  Celles.  Tout  cela 
montre  assez  que  le  système  de  fa- 
veur pour  les  protestans  ne  se  ralen- 
tit, point,  et  qu'on  multiplie  inces- 
samment leurs  églises  et  le  nombre 
de  leurs  pasteurs. 

M.  Pascal  Gizzi ,  internonce  apo- 
stolique à  Bruxelles ,  est  rappelé  à 
Rome.  Il  a  été  reçu  le  15  par  Léo- 
pold  en  audience  de  congé  ,  et  a 
présenté  aux  ministres  JVÏ.  l'abbé 
Spinelli ,  chargé  provisoirement  des 
afTaires  de  la  légation. 


Le  30  avril  dernier  a  eu  lieu  à 
Parme  le  baptême  d'un  jeune  afri- 
cain de  dix  ans,  appartenant  à  une 
tribu  de  nègres  du  Congo  ,  vendu 
sur  le  marche  de  la  Havane  et  acheté 
par  le  comte  Louis  Penazzi  ,  de 
Parme ,  qui  l'amena  avec  lui  en  Eu- 
rope. La  cérémonie  s'est  faite  dans 
la  petite  église  de  Saint-Laurent  de 
Corlemaggiore  ;  M.  l'archi prêtre- 
curé  avoit  été  délégué  pour  cela  par 
M.  Louis  San    Vitale  ^  évêque   de 


Parme.  Le  néophyte  à  paru  dans  de 
bons  sentimens. 

A  Reggio ,  dans  l'état  de  Modène, 
la  procession  du  saint  Sacrement,  re« 
mise  au  dimanche  dans  l'octave ,'  à 
cause  de  la  pluie  qui  avoit  précédé  leii 
trois  jours  de  la  fête,  s'est  faite  le 
28  mai  au  matin  avec  la  plus  grande 
pompe.  La  route  parcourue  par  la 
procession  étoit  en  plusieurs  lienx 
couverte  de  toiles  et  ornée  avec  goût. 
La  cathédrale  et  l'église  Saint-Domi- 
nique, où  la  procession  s'est  reposée, 
étoient  décorées  et  illuminées  avec 
magnificence.  Une  des  places  où  a 
passé  la  procession  étoit  ornée  de  va- 
ses et  de  statues*,  et  l'autre  de  beaux 
tableaux.  Les  orphelins  des  hospices, 
les  confréries,  le  clergé  précédoient 
le  saint  Sacrement  que  portoit  l'é- 
vêque  de  Reggio ,  M.  Cattani.  Aprèf 
le  dais  ,  marchoient  le  duc  et  la  du- 
chesse de  Modène ,  les  princes  leui's 
fils  et  leur  fille  aînée ,  tous  avec  des 
cierges  à  la  main  ,  et  suivis  de  toute 
leur  cour  en  habits  de  cérémonie ,  là 
garde    noble  d'honneur    faisant  la 
haie.  Les    ti*oupes   de   la   garnison 
étoient  rangées  en  bataille  sur  dtfers 
points  du  passage  de  la  procession. 
Les  chants  du  clergé  alteruoient  avec 
la  musique  militaire,  et  deux  com- 
pagnies du  bataillon  royal  de  ligne 
exécutoient  des  salves  au  moment  de 
la  bénédiction  que  donnait  Tévéque 
au  peuple  immense  accouru  de  tous 
les  environs. 


Un  évêque  de  Hongrie  vient  de 
donner  un  bel  exemple  de  générosité 
pastorale.  M.  François  de  Pau  le  de 
Nadasd-Fogaras ,  évêque  de  Vaccia 
ou  Waitzen ,  a  acheté  pour  60,000  flo- 
rins les  bàtimens  d'une  école  mili- 
taire récemment  transférée  à  Pest,  et 
en  a  fait  don  à  la  province  pour  y 
établir  un  hospice  d'aliénés.  De  plus, 
le  prélat  a  donné  des  fonds  pour  for- 
mer un  revenu  annuel  à  l'hospice.  Un 
chanoine  de  Waitzen,  M.  Gasparick, 


(  585  ) . 


a  donné  1 ,000  florins  pour  le  même 
objet. 

Les  sous-officiers  et  soldats  du  Ôl« 
régiment  anglais  ,  en  garnison  à  Bel- 
tast ,  en  Irlande  ,  étant  sur  le  point 
de  quitter  cette  ville ,  ont  adressé  au 
docteur  Denvir  ,  évéque  de  Down  et 
Gonnor,  résidant  à  Belfast,  une  let- 
tre de  remercîment  pour  les  servi- 
ces c|ue  le  prélat  et  son  clergé  leur 
avoieot  rendus  ,  tant  au  spirituel 
qu'au  temporel ,  pendant  leur  séjour 
à  Belfast.  Ils  lui  ont  envoyé  en  même 
temps  une  somme  de  10  liv.  sterl. 
(250  fr.)  pour  en  faire  l'usage  qu'il 
croiroit  convenable.  M.  Corneille 
Denvir  les  en  a  remerciés  par  une 
lettre  affectueuse,  ou  il  les  félicite  de 
leur  bonne  conduite  à  Belfast ,  et 
fnit  des  vœux  pour  eux  ,  quelque 
part  qu'ils  soient  placés.  , 

POLITIQUE. 

La  princesse  Hélène  aura  bientôt  le 
pl;ûsir  d'assibter  à  une  représentation  de 
la  révolotion  de  juillet  Puisqu'elle  s'en 
est  déclarée  enthousiaste  à  son  passage 
par  Epemay,  il  est  juste  qu'on  lui  ^5se 
voir  ce  que  c'est,  au  moins  une  fois,  afin 
qu'elle  puisse  juger  si  cela  répond  à  son 
admiration  et  à  l'idée  cbarmaote  qu'elle 
s'en  est  faite  de  loin.  Ainsi ,  nous  lui  fe- 
rons dans  un  mois  la  galanterie  de  dépen- 
ser deux  cent  mille  francs  pour  lui  don- 
ner {e  spectacle  d'un  anniversaire  de  nos 
glorieuses  journées.  Si  elle  lit  nos  bud- 
gets ,  elle  doit  savoir  que  nous  disposons 
d'une  autre  somme  de  dix  «neuf  mille 
francs  en  faveur  des  anciens  vainqueurs 
de  la  Bastille,  afin  de  pouvoir  réunir  sous 
ses  yeux  les  représcntans  de  nos  deux  ré- 
volutions. 

Mais  après  cela,  si  nous  avions  un  con- 
seil à  donner  à  la  princesse  Hélène,  ce  se- 
roit  pour  rengager  h  se  joindre  à  tous  les 
honnêtes  gens  de  France ,  afin  d'obtenir 
l'abolition  de  ces  saturnales  révolution- 


ces  sombres  idées  quî  ont  encore  failli 
l'autre  jour  troubler  la  fêle  de  ruôlel-de- 
Ville, 


Trois  fêtes  de  noces  ont  eu  lieu ,  à  des 
intervalles  très  -  rapprochés  ,  sur  trois 
théâtres  différens  :  i  Fontainebleau ,  à 
Versailles  et  à  Paris.  Des  discussions  asses 
vives  se  sont  élevées  au  sujet  de  celte  der- 
nière. La  plupart  des  journaux  indépen- 
dans  font  critiquée  comme  venant  à  la 
suite  d'un  événement  déplorable ,  comme 
une  sorte  d'ofifense  à  la  douleur  publique. 
Les  journaux  du  pouvoir  n'ont  rien  voula 
rabattre  de  leur  enthousiasme  ordinaire. 
Il  leur  a  semblé,  et  ils  continuent  de  sou' 
tenir  que ,  quand  le  pays  légal  se  divertit 
bien,  c'est  la  preuve  que  tout  le  monde  est 
satisfait,  et  qu'il  ne  manque  rien  à  per- 
sonne. Le  conseil  municipal  adhère,  tons 
les  grands  corps  de  l'état  adhèrent ,  tous 
les  hauts  fonctionnaires  publics  adhèrent, 
tous  les  convives  de  l'Hôtel-de- Ville  adhè- 
rent, tous  lesdansenrs  de  la  fête  adhèrent.» 
Telles  sont  littéralement  les  raisons  qu'ils 
allèguent  pour  établir  que  l'opinion  pu- 
blique est  là ,  et  ne  doit  pas  se  chercher 
ailleurs.  C'est  exactement  comme  ce  roi 
de  Pologne  dont  un  pojte  a  dit  :  Quand 
Juguite  avoU  bu.,  l<i  Pologne  étoit  ivre. 

Il  ne  faut  pas  demander  si  les  antres 
journaux  manquent  de  raisons  pour  com* 
battre  cette  espèce  de  Fybaritisine.  La  dé- 
tresse du  commerce,  les  faillites,  les  ven- 
tes par  autorité  de  justice,  mais  par-des« 
sus  tout,  la  catastrophe  du  Champ -de- 
Mars;  voilà,  selon  eux,  ce  qui  étoit  fait 
pour  refroider  le  dîner  de  l'ilôtel-deVille. 
11  csl  certain  que  si  des  joics«et  des  fêtes 
comme  celles-là  pouvoient,  ainsi  qu'on  le 
prétend,  avoir  l'opinion  publique  et  toute 
la  France  pour  complices,  nous  aurions 
grandement  à  craindre  que  nos  mœurs  ne 
rappelassent  bientôt  cette  autre  époque 
de  décadence  où  les  soupers  de  Lncullds 
et  le  turbot  d*un  empereur  commencèrent 
à  devenir  les  grandes  affaires  de  l'empire 
romain,  et  à  passer  aussi  pour  l'image  des 


naires ,  qui  ne  font  qu'entretenir  l'exalta- 

lion  dans  les  esprits,  et  nourrir  en  eux  |  prospérités  publiques. 


PAIilS,  23  JUIN. 

Louis  -  Philippe  et  sa  famille  qailte* 
ronl  demain  les  Toileries  pour  aller  s'é- 
tablir à  Neuilly  josqu*h  la  fin  de  jnîllel. 

—  Le  Moniteur  annonce  que  le  concert 
da  LooTre,  fixé  an  39  de  ce  mois ,  n'aara 
pas  lieu. 

•  —  Les  travaux  de  charpente  exécutes 
sur  la  place  du  Carrousel  et  sur  le  quai 
des  Tuileries  pour  le  concert  qui  dcvoit 
avoir  lien  dans  la  grande  galerie  du  Lou- 
vre sont  presque  terminés.  On  dît  que 
4,000  personnes  dévoient  être  invitées  à 
ce  concert,  et  au  souper  qui  Tauroil  suivi. 
D'après  quelques  journaux ,  la  fête  du 
Ix>uvre  aaroil  lieu  pendant  les  glorieuses 
Journées, 

—  M.  de  Scbonen  ,  procureur-général 
à  la  cour  des  comptes,  vient  d'être  nom- 
tné  grand  •  officier  de  la  Légion  -  d'don- 
Aenr. 

—  Le  Journal  de  Paris  annonce  qne  le 
gouvernement  vient  de  charger  d'une 
mission  littéraire  en  Allemagne,  M.  Capo 
de  Feuillide ,  ancien  sous-préfet  après 
juillet  i85o,  rédacteur  du  Bon -Sens  à 
l'époque  de  la  mort  de  J^T.  Carrcl ,  v.t  au- 
jourd'hui coTlabdraleur  de  ÎW.  Ëmîle  de 
Cirardin .  dans  le  journal  la  Presse, 

—  Louîs-Philîppe  et  sa  famille  ont  été 
liier  au  bal  de  la  garde  nationale.  T^ur 
entrée  a  été  saluée  par  la  Parisienne»  I>uîs 
OQ  a  chanté  une  cantate  de  M.  Dupaty. 
Celte  cantate  n'a  rien  dû  laisser  à  désirer 
à  personne,  du  moins  sous  le  rapport  de 
h  flatterie.  Chacun  des  hauts  invités  s'j 
trouve  largement  rétribué.  Voici  le  cou- 
plet adressé  au  duc  d'Orléans  : 

Instruit  déjh  par  notre  histoire, 
Si  grande  jusqu'en  nos  revers , 
Ferdinand  apprit  la  victoire 
Aux  assauts  livrés  sous  Anvers  ; 
.Sur  l'Atlas  il  servit  la  France  ; 
Soldat  il  bnlla  parmi  noufi; 
£t  de  nos  armes  Tespéranee , 
Ange  de  paix ,  se  donne  à  vous. 

Loflîs-Philippe  et  sa  famille  sont  re- 
tournés aux  Tuileries  h  onze  heures  et 
demie. 


(  586  ) 

—  On  assure,  dit  le  correspondant dtf 
Toubnnais ,  que ,  par  le  traité  avec  Abd- 
el-Kadcr ,  la  France  s'engage  à  founiir  à 
ce  dernier  des  fusils  et  de  la  pondre, 
moyennant  un  prix  stipulé  dans  ce  trait'', 

—  La  Gatette  des  Tribunaux  réduit  à 
fort  peu  de  chose  les  bruits  de  complot 
qui  ont  circulé  ces  jours  derniers,  et  qui 
se  sont  trouvés  reproduits  par  quelques 
journaux.  Il  est  vrai,  dit  celle  feuille, 
qu'un  grand  nombre  de  dénonciations 
sont  parvenues  aux  Tuileries,  dans  les 
ministères  et  à  la  Préfecture  de  police; 
on  dit  même  que  quelques  ânes  éloienl 
datées  de  i'élranger  ;  mais  ces  dénoncia- 
tions, qui,  sans  doute,  étoicnl  l'œuvre 
de  la  malveillance,  ne  contenoicnt  que 
des  renseignemeiis  vagues  et  sans  im|)or- 
tance.  La  même  feuille  ajoute  qu'une  vi< 
site  domiciliaire  faite  la  veille  du  bal  de 
rHôlel-de-Villc,  dans  ane  jnaison  de  la 
rue  des  Postes,  a  amené  la  saisie  de  quel- 
ques |>oignards  et  pistolets ,  et  Tarrcsla- 
tion  de  deux  étndians,  qui  ne  seront  pour* 
sui\id  que  comme  dctcnteuri  d'armes 
prohibées.  » 

-^  Le  Droit  prétend  qite  le  nombre  des 
perfioniies  arrêtées  s'éltîve  à  6.  La  Ckaris 
de  ijb'to  rucoaiioit  qu'il  t  été  fait.^ief  ar- 
restations, sans  en  fixer  le  nonabre.  Aîais 
ces  deux  feuilles  paroissent  regarder,  avec 
la  Gazette  des  Tribunaux  ^  celte  affaire 
comme  n'ayant  pas  la  gravité  d'un  com- 
plot. 

—  Le  gérant  responsable  du  journal 
VEurope  comparoilra  le  24  devant  les  ba* 
sises,  à  l'occasion  de  son  article  concer<» 
nant  les  événemens  du  Cbamp-de-Mars. 

—  Chalot,  engagé  volontaire  à  dix-boit 
ans ,  comparoissoit  mercredi ,  après  trois 
ans  de  service,  devant  le  conseil  de  gueiré, 
sous  l'accusation  d*avoir  porté  des  coupi 
de  sabre  à  son  sergent.  Les  débats  ont 
prouvé  que  Cfaalot  élolt  au  fnomeul  de 
son  crime  dans  un  état  d'ivresse.  Le  ser« 
gent  Guemeley,  a  cherché  à'aliénoeirla 
faute  de  son  subordonné»  et  a  terminé  si 
déposition  en  demandant  sa  grâce.  L'ac- 
cusé a  été  condamné  à  mort  ;  mais  tous 
les  membres  composanl  le  cooscll  de 


(587  ) 

gncrrô  ont  syrle-champ  signé  une  snp-  '  leau  à  lavw,  tomba  dans  la  Loire.  T>éjk  le 


r 


pliqae  en  commutalion  de  ptîue 

La  Gaxette  de»  Tribunaux  a  annoncé 

qne  40  personnes  ont  péri  par  suite  de» 
trislesévénemcnsdu  Champ-de-Mars,  que 
beaucoup  d'autres  ont  Clé  bîewces,  que 
des  malfaiteurs  proGlant  du  désordre, 
ont  commis  de  nombreux  vols,  dont  plu- 
^siears  avec  d'horribles  circonstances;  que 
deux  cadavres  aussi  ont  été  retirés  do  la 
rivière,  l^algré  les  dénégations  de  la 
Charte  de  1800,  journal  semi-oûiciel  du 
soir,  celte  feuille  déclare  que  tout  ce 
qu'elle  a  avancé  est  exact. 

—  Il  y  a  quelques  jonrs^  M.  Garraube, 
membi-e  de  la  chambre  des  députés ,  s'a- 
perçut qu'on  avoit  volé  dans  son  secré- 
laiieun  nécessaire  contenant  une  assez 
forte  somme  en  or,  et  divers  bijoux  pré- 
cieux, et  qu'un  n'avoit  point  touché  à 
d'autres  valeurs  qui  étoient  dans  le  même 
secrétaire.  Le  Droit  annonce  que  le  do- 
mestique chargé  de  faire  l'appartement 
de  M.  Garraabc,  a  été  arrêté,  et  qu'une 
perquisition  faite  h  son  domicile  n'a  amené 
auciin  résultat. 

—  Hier,  un  homme  s'est  précipité  du 
hant  des  tours  de  Notre-Dame,  llorrible- 
mçnt  mutilé ,  il  ne  pourra  être  reconnu 
qne  par  ses  vôlemens. 


NOUVELLES    HES   PROVINCES. 

Ua  enfant  de  quatre  ans,  que  sa 
beîle-mére  privoil  de  nourriture,  qu'elle 
précipitoit  dans  un  seau  d^cau  froide 
pendant  l'hiver ,  et  qui  porloit  au  cou , 
aux  bras  et  au  ventre  les  cicatrices  des 
mauvais  traitemens  que  celte  méchante 
femme  lui  avoit  fait  endurer,  fut  recueilli 
il  y  a  quelques  mots  à  l'hospice  d'Armen- 
tières.  Parsuite  de  sa  crimnielle  conduite 
attestée  par  les  voisins,  la  femme  Hcrlant 
à  eorapam  le  1 1  devant  la  police  correc- 
ttonneile  de  Lille ,  qui  Fa  condamnée  à 
tms  mois  de  prison.  On  dit  que  le  pro- 
cureur du  roi ,  qui  avoit  requis  cinq  an  • 
nées ,  Ta  interjeter  appel, 

—  Lundi  dernier,  à  Nantes,  une  petite 
fille  qni  avoit  voola  passer  dans  on  ba- 


courant  l'en traînoit  avec  rapidité  ,  lors- 
qu'un portefaix  s'est  jeté  è  Teau  tout  ha- 
billé ,  et  a  eu  le  bonheur  de  la  ramener 
Tivante  au  rivage. 

—  VHennine  rappelle  que  plusieurs 
journaux  ayant  annoncé  qu'un  Vendéen, 
condamné  an  bagne,  avoit  senl  été  appelé 
à  jouir  du  bénéûcc  de  l'amnistie ,  ont  pré- 
tendu que  celle  faveur  lui  avoit  été  accor- 
dée ,  parce  que  le  séjour  du  bagne  Tavoit- 
perverti.  Le  Vendéen  dont  il  s'agit,  dît  la 
feuille  de  Nantes,  est  B6renger,  soldat 
aux  hussards  de  la  garde.  Bérenger  n  a 
jamais  eu  h  rougir  de  sa  conduite ,  qui  a 
été  au  bagne  de  Toulon  ce  qu'elle  avoit 
élé  sous  son  drapeau.  L'amnistie  ne  l'at- 
teignoltpas  plus  que  les  ai  au  1res  Ven- 
déens qui  se  trouvoient  avec  lui  ;  mais  il 
fut  assez  heureux  pour  trouver  des  amis 
qni  ontobtenti  sa  mise  en  liberté, 

—  M.  Vauthier,  directeur  de  TObserva- 
toire  de  Toulouse  »  membre  de  l'Acadé- 
mie des  sciences  de  cette  ville,  est  décédé 

,le  !5  juin. 

EXTÉfilEUn. 

NOUVELLES   n*E8PAGKE. 

On  lit  dans  le  Moniteur  : 

•  Le  14 ,  Cabrera  a  assiégé  Caspe,  dont 
la  garnison  et  les  miliciens  s'éloient  ré- 
fugiés dans  le  fort.  Oraa  alloit  à  leur  se- 
cours.  Espartero  ,  averti  qu'une  division 
carliste  avoit  passé  l'I^brc ,  se  dirigeant 
sur  la  Gastillc.  est  parti  pour  Lodosa  , 
où  il  a  dû  arriver  le  ao« 

«Le  17,  le  baron  de  Mcer  avoit  ses 
troupes  dans  les  environs  de  Tarraga  et 
à  Cervera ,  où  il  a  fait ,  le  même  jour, 
transporter  ses  blessés  de  Guissona.  Les 
carlistes  occupoient  les  rives  du  Uobré< 
gat,  depuis  Uibellos  jusqu'à  Gastel  Fullel, 
et  tout  le  pays  en  avant  jusqu'à  Solsona, 
Don  Carlos  en  est  parti  .le  19),  se  diri- 
geant sur  Berga.  Il  n'y  a  plus  que  les  bles- 
sés et  deux  compagnies  à  Solsona.  « 

—  Ros  d'Rroles.  que  le  baron  de  Meer, 
d'après  les  dernières  dépêches  télégraphiai 


(  588  ) 

qBes.»Lallucoiiiplèlcmenl,r«idcomp(e    mÈre.  t'y  est  rendac,  et  fi*«t  asstsesn 


]  gouveraeaicnt  de  l'alTsire  du 


Ce  général  dit  Rvoîr  perdu  85  loldils  et     cérémor 


trône  qnl  RToit  êl£  élevé  ponr  celle 


I  aidc-dc-camp.  le  brt' 
cnsG  aussi  une  Irentaine  de  blessés.  Ros 
d'Eroies  parle  de  8ao  chriilinostu^s,  d'un 
gnad  nombre  qui  ont  ét£  blessés,  et 
ajoute  qu'il  a  fait  70  prisonniers. 


Le  roi  d'Angleterre  est  mort  le  ta 
jain  ,  il  deux  heures  dooie  minutes  du 
malin ,  comme  nous  l'avons  annoncé.  11 
éloildans  sa  soixante'doDtième  année,  et 
la  septième  de  son  rl^ne.  Le  drapeau  qui 
flolloit  su  sommet  du  chïleau  de  Wind- 
sor a  été  sur-le-champ  enlevé ,  et  les 
portes  ont  été  fermées.  Les  habitans  de 
Windaoront  fermé  leursmaisons  et  leurs 
boutiques  dès  qu'ils  ont  appris  la  mort 
dii  roi,  de  sorte  que  la  ville  offroit  un 
•specl  de  tristesse  profonde. 

Dès  qne  le  premier  ministre  eut  an- 
noncé h  la  princesse  Victoire  la  mort  de 
~  I,  il  donna  copie  de  la  com- 
ofGcîelle  au  lord  maire,  qai 
la  fit  aISchcr  h  l'Hàlel-.de- Ville.  A  onze 
heures ,  les  cloches  de  l'abbaye  de  West- 
minster et  des  principales  églitcs  de  la 
capitale  ont  été  mises  en  mouvement. 
L'étendard rojal  d'Angielerre  flottant  sur 
1  es  édilïces  publics,  au  sonimcl  des  églises 
et  SUT  tes  vaisseaai  du  port  a  été  amené 
à  ml-mil  en  signe  de  deuil.  La  garde  a 
étérclevée,  solvant  l'usage,  îionio  heures; 
les  soldats  marchoient  lentement  et  sans 
battemens  de  tambours.  Il  en  sera  ainsi 
jusqu'après  les  funérailles,  qui  se  feront 
dans  huit  on  dii  jours.  Tons  les  lieui  de 
diveriisseraens  publics  et  la  nouvelle  ga- 
lerie nationale  située  place  Trafalguar, 
ont  û té  fermés.  Beaucoup  de  boutiques 
sont  res'.êes  closes  i  demi. 
.  —  La  reine  est  restée  auprès  du  roi 
jusqu'à  sa  mort,  et  se  trouve  en  ce  mo- 
ment gravement  indisposée. 

— 1*  ao,  i  II  heures  et  demie,  il  j  a  eu 
conseil  de  cabinet  an  palais  de  Kensing- 
Ion.  La  jeune  reine  Alexatidrine- Victoire, 
accoiupaguée  de  la  duchesse  de  Renl .  sa 


Le   lord  chanceliei 


I  In  1 


3,  M.  la  formule  des  Sermens  d'usage, 
portant  qu'elle  gouvernera  le  rovauoge 
conform-'ment  aux  lois.  etc.  Les  mîni*.      ' 

de  cabinet  ont  ensnîte  prêté  serment 
de  fidélité ,  &  genoni ,  au  pied  du  trône, 
Los  antres  conseillers  privés  en  ayant  fait 
les  ministres  ont  alors  remis  i  la 
reine  les  sceaux  de  leurs  fonctions  res- 
pectives, qu'elle  leur  a  immédialemenl  | 
rendus.  I 

Le  conseil  privé  a  ordonné  qne  S.  M,      j 
roil  proclamée  reine  avec  les  solennités     I 
d'usage ,  MUS  le  litre  d'Aleitadrinc-Vic-     : 
lotre  1",  La  proclamation  a  été  signée 
par  tous  tes  conseillers  privés  et  un  grand 
nombre  de  membres  de  la  noblesse,  en 
tout'iâe. 

a  ensuite  fait  une  déclaration.  ] 
Après  avoir  déploré  la  niorl  du  roi  son 
oncle,  et  manifesté  l'espérance  que  li 
Providence  l'aidera  i  porter  un  fardcan  1 
accablant  à  son  kge.  elle  dit  qn'eHe  met 
toute  sa  confiance  dans  lo  parlement  et 
:  h  loyanté  de  son  pen- 
pie,  regardent,  sjoute-t  elle,  comme  an 
avànlage  tout  spécial  de  succéder  à  un 
monarque  généralement  vénéré  i  cause 
respect  pour  Ira  droits  et  tes  liber- 
tés de  ses  sujets,  el  de  sa  sollicitude  pour 
l'amélioration  des  lois  et  des  înstitullODS 
oatiouales....  Je  m'étudierai,  dit-elle  eu- 
core,  à  soutenir  la  religion  réformée, 
telle  que  la  loi  l'a  établie,  assurant  ta 
même  temps  ï.tous  l'entière  jouissance 
de  la  liberté  religieuse. 

—  Le  duc  de  Cumberland,  fr^e  da 
rai,  qoi  avoit  signé,  en  sa  qualité  de  pre- 
mier pair  d'Angleterre  et  de  membre  da 
conseil  privé,  l'acte  qui  proclame  la  reine 
Alexandrine-Victoite,  a  pris  le  titre  de 
roi  de  Hanovre.  Les  couronnes  d'Angle- 
terre et  de  Hanovre  réunies  sur  la  menu 
tôle  en  1714,  par  l'avènement  de  Geor- 
ges I"  au  trône  de  la  Grande  -  Bretagne, 
se  trouvent  séparées  pour  la  première  fois 
depuis  celte  époque.  Le  duc  de  CombU' 


(  589  ) 

laod  esl  part!  le  39  ponr  sller  prendre 
possession  de  son  royaun»!. 

-—  La  reine  e  élè  proclamée  à  Londres 


CHAMBEE  DES  PAIRS. 

(PrWdercB  de  M.  Paaqoier.) 

Sianct  du  la  juin. 
Le  minblre  des  triTaai  publics  pré- 
sente le  projet  de  loi  sut  l'aiiiêlioralion 
du  cours  des  ri  Titres. 

L'ordre  du  jour  appelle  ta  suite  de  la 
dJBcnssion  du  projet  de  loi  relatif  ans 
poids  et  mesures.  La  chambre  en  vole 
ions  les  articles  avec  quelques  amcndc- 
nteos  qni  nécessiteront  le  renvoi  du  i)ro- 
Jct  ti  la  chambre  des  dépulL's.  Le  scrutin 
a  pour  résultat  l'adoption  par  86  vois 
CDotreai. 

L'ordre  do  jour  est  ensuite  la  discus- 
eion  dn  projet  de  loi  tendant  i  modifier 
le  tableau  des  circonscriptions  pour  l'élec- 
tion des  membres  des  conseils  généraux 
des  départemens.  Les  trois  articles  de  ta 
loi  sont  votés. 

Plonenrs  voii  :  Noas  ne  sommes  plue 
en  nombre. 

M.  le  président  va  pour  se  retirer,  lors- 
qu'il entend  observer  qu'on  peut  procédei 
'BtisctâlînJe le veni bien,  dit-il,  maisjpns 
verrei  que  vous  n'êtes  p>s  en  nombre. 

Le  scrutin  est  annule,  el  M.  le  président 
engage  HM.  les  pairs  à  Être  plus  exacts 
ani  prochaines  séances. 

Sianetda  g3 juin. 
Le  cbambre  reprend  te  scrutin  annulé 
hier.  Il  a  pour  résultat  l'adoption  du  pro 
jet  tendante  modifier  le  Isbleao  des  cir- 
conscriptions pour  l'élection  des  memi' 
brcs  des  conseils  générant  des  départe- 
mens. L'ordre  du  jour  appelle  ensuite  la 
ndiïCUSsioD  du  projet  de  toi  relatif  aux 
crédits  extraordinaires  et  supplémentaires 
de  i856. 

Le  vicomte  Rogniat  parle  sur  le  crédit 

Eour  lAfrique ,  et  se  jirononce  pour  l'u- 
andon  de  tout  ce  qui  se  trouve  en  dC' 
hors  de  la  régence  d'Alger  et  de  la  plaine 
deMitîdja.  M.  de  Morteoiart  veut  au  coji- 
Irajre  qu'on  conserve  la  (wlonie  intacte, 
ot  bltme  tout  traité  avec  Abd-clKader, 

3 ai  sera  toujours  notre  ennemi.  Ou  &é 
ci-lui  la  place  ,  ajonle-t-il,  on  battet-le. 
On  demande  i'iiqpreasioa  du  discours 


de  M.  de  Mortemarl.  Un  débat  s'engage 
siir  la  question  de  savoir  ai  cetie  impres- 
sion, contraire  au  règlement,  sera  accor- 
dée. M.  de  Mortemart  le  termine,  en  in- 
iionçant  qu'il  imprimera  son  discours  i 
ses  Irais,  I^  baron  Uouoier  ne  veut  pas , 
comme  M.  de  Mortemart,  une  seconde 
expédition  de  Constantine. 

La  chambre  adopte  tous  les  articles.  Le 
scrutin  est  annulé  faute  de  3  volans. 

— -H>»0<|^~— 

CHAHBAE  DES  DÉPUTÉS. 


Sian 


iifua: 


M.  Cslnion,  vice-président,  occupe  le 
Tanteuit  à  midi  et  demi.  Le  marquis  de 
Mornaj',  député  de  l'Oise,  écrit  ï  la  cham- 
bre pour  demander  un  congé  pour  le 
général  Pclct ,  dont  le  Sis  vieot  de  mou- 
rir. Le  congé  est  accordé. 

Le  ministre  des  finances  présente  le 
projet  de  loi  des  comptes  de  i8'4  >  qua 
la  chambre  des  pairs  a  amendé. 

M.  Allain  Targé ,  élu  dans  le  départe- 
ment de  U  ai  ne- et- Loire  ,  en  remptace- 
menl  de  M.  Félix  Bodin ,  décédé ,  est  ad- 
mis el  prête  serment. 

L'ordre  du  jour  est  la  discussion  dU 
budget  de  la  gdejre. 

M.  le  colonel  Garranbe  appelle  l'atten- 
tioo.de'la  chambre  sur  Je  mode  d'èvan- 
cemenl  de  l'armée,  et' demande  pour- 
quoi l'ordonoance  réglementa  ire  promise 
depuis  longtemps  n'a  pas  encore  paru. 
Le  ministre  annonce  que  cette  ordon- 
nance est  faite ,  mais  qu'après  avoir  reçn 
l'approbation  du  comité  de  cavalerie  et 
de  linfanierie  ,  elle  est  maintenant  sou- 
mise à  t'eiamen  du  comité  de  l'artille- 
rie et  dn  génie.  On  passe  k  la  délibéra* 
tion  des  chapitres.  Les  trois  premiers 
sont  votés  sans  di^nssion.  Le  qnalntme 
"est  voté  avec  une  légère  réduction  pro- 
posée par  la  commission  el  motivée  sur 
le  retour  en  France  de  7,5S4  hommes 
actuellement  en  Afrique.  Les  chapitres 
S ,  6  et  7  sont  adoptés.  On  ajouriie  les 
chapitres  8,  9,  11,  la  et  i5,  jusqu'après 
la  discussion  sur  Alger.  Lachambte  vote 
sans  débals  imponans  les  chapitres  10, 
i5,i4,  16,  17,  iS,  19,  90,  31,  cl  adopte 
sans  discussion  tous  les  chapitres  rela- 
tifs k  l'occupation  d'AncOne. 

Le  président  annonce  qu'on  en  est  aux 

chapitres  spéciaux  concemanl  l'Afrique. 

M.  Muguin  rappelle  l'incertitiule  de 


(590) 


la  chambre  et  dti  goavrmnDml  i  fi- 
gard  (le  rArrî<ine,  et  dit  iju'îl  «t  ï  (tf- 
tirer  qu'on  errdie  pnlîn  iiti  bon  sysltriir.  ' 
Q'eiX  k  cette  iiiccnilude  ,.t  ce  maD(|ue(l« 
sjstL-niê  rsisofluable ,  (|o'il  rautaltribucr 
tù  triste  6li>t  de  la  colonip.  que  l'ou  ne  crsh-  | 
noli  encore  qoe  parsm  d^f-ciite«,apr&s  ecpl  ^ 
ans  d'occnfialion.  Mal»  ce  que  teul  eia- 
miner  particolîtrencnt  M.  ïlau^iii  , 
c'est  le  traiy  du  f^énl  Bugeaud'  £l  d'a- 
bord il  «'étonne  que  ce  tmiU: ,  qu'iia  nii- 
tiistre  en  iS3fi  n^rdoit  comme  une 
faute,  coiume  devant  enhardir  Abdel- 
Kader,  aitûlé  conclu  en  1837.  Examina')! 
tes  abandons  qa  il  suppose  avoir  01^  faits, 
U.  Maoguin  ne  croit  pas  que  nom  puiï- 
■ions  dfsormsif  consener  Alger,  Oran  el 
tes  antres  fractions  de  territoire  réservés  I 
par  le  traité.  !1  ïoit  Abdel-Kader  inallre 
des  abords  d'Alger,  et  iiainaul  affamer 
celle  ville,  ainsi  que  1rs  tribus  qui  restent 
Trançaises.  11  en  sera  de  rnSme  sur  le»  au- 
tres points ,  et  le  cas  arnva:il,  il  fjndra 
(]a'on  fasse  venir  de  Crancc  les  \ivres  de 
ta  troope  et  les  alîinens  des  babitans.  Ou 
a  abandonné  1 4.000  lieues  sans  Échange, 
comme  si  l'on  svoit  eu  peur  du  combat; 
4o,oou  français ,  l'arme  au  bras ,  oui  as- 
sisté à  ce  d^ptonbJc  abandon. 

M.  tlauguin  demande  ensuite  si  le  rbl 
des  Français  a. pu  abaDdonncr,  par  du 
traité,  un  territoire  conquis  sous  un  aulre 
règne  que  le  sien  (  murmures  J  ;  si  la  con- 
licrvatioa  du  tcrriloire  tel  qu'il  l'a  IrouTÛ 
i^estpasentrt- pour  quelque  chose  dans  le 
ienneni  dn  7  août.  Il  demande  aiLisi  h 
quoi  scrciroDt  les  cré<tits  votés  pour  la 
réparation  de  la  trbte  affaire  de  Constaa- 

iU,  le  pr&idpnl  du  conseil  aanouce  que 
te  gouvernement  ne  peut  pas  encore  s'ex- 
|)Iïquer  sur  le  IraitO  qui  a  Hé  relouraS 
durnifarcmcnt  en  Afrique.  M.  Mole  s'é- 
tonne des  attaques  de  M.  Mauguio,  et  dit 
que  l'avenir  prouvera  qui  a  eu  raison.  Le 
ninislËre  viendra  répondre  de  ses  Œuvre» 
h  l'ouverture  de  la  prochaine  ses.-joii. 
\M.  de  Salvand;  a  dit  tout  récemment  k  la 
thambre  des  pairs  que  le  Irailé  seroît 
communiqué  ani  chambres  avant  la  fiu 
de  la  session.)  Quant  acx  crédits  qui  ont 
été  demandés,  on  n'a  pas  dit  qu'il»  étoîcnl 
desliiiés  h  réparer  Téchec  de  Conston- 

.■  L'ordre  liu  Jour  «II?  »ùl<:.<i6-l)>^^ 


cassiun  du  budget  delà  guerre.  tAcliam' 
bre  vote  iitiwîeori  chaj)itres  ïans  débit. 
I^rsun'oii  I  II  Psl  i  l'un  de-  chapitres  qui 
se  rapi  orlriit  h  Aig^r.  \I,  Vicnnel  pro- 
pose uiiamendiment.  Abd-el-Kadernous 
a  tenjoan  trompés,  dit  ce  député,  et 
nous  trompera  encore.  Tont  traité  avec 
lui  est  îuadaiiïsibli'.  T,a  restau:aUoii  a 
fait  la  conquête,  et  ta  révolalion.  coînmc 
on  y  va,  anra  la  honte  de  la  rendre.  U 
faut  conserver  trente,  mille  hommes  1 
Alger,  et  qu'il  n'y  ail  |;atnt  de  réductioo 
sur  le  chiffre  du  dernier  bndgel. 

1\!  T.arKbit,  éCniin'j  de  se  trouver  d; 
ravis  de  M.  Montitt,  vient  appnyersoa 
amendement  pour  le  maintien  de  trente 
mille  hommes  en  Afrique.  M.  f.arabii  a- 
pJ^re  que  le  traité  a'eal  point  ratlû^'.  Si 
tout  i-sl  fini,  ajoute-t-il ,  le  ministère  ne 
lardera  pas  à  se  repentir  (fnn  abandon 
fait  sans  avoir  consulté  lactiainbre.  11/ 
aura  de  terribles  réclamarrons  an  jour  où 
le  traité  sera  publié.  M.  CnninUn'duiae 
approuve  la  rédaclioo  propos  par  la 
commission,  U,  Mauguin  levicnt  sur  k 
traité.  Toute  la  t-'ranccs'eslcourbi^  enta 
personne  de  M.  Bugeaud  qui,  lui.s'esthu- 
initié  devant  l'Arabe. 

M.  deSatvandy  répond  à  M.  Mauguin, 
et  fait  reloge  de  latonduilc  du  cabinet. 

M.  Jaubed  approuve  le  gonverDemenl 
et  la  commission,  qui,  adoptant  la  réduc- 
tiofl  de  l'eSeciif  d'Afrique  qu'il  propose , 
fixe  le  chiffre  de  l'armée  à  35,000  hom- 
mes, an  lieu  de  40,000. 

Le  chapitre  amendé  parl^commission 
est  adoptû.  La  chambre  adopte  tous  les 
autres  cliapitres  du  budget  de  ta  gnerre. 

L'ordre  dn  jour  appelle  la  discussion 
du  prUjet  ouvrant  dis  crédits  pour  les 
réfugiés.  Il  est  adopté  avec  nnc  augmeu- 
latiOD  de  70,000  francs,  proposée  par 
M.  Sunt-Marc  Girardin.  En  tout,  3cent 
70  mille  ftaucs  en  supplément  aux  cré- 
ditsdei837. 

La  chambre  adopte  encore  deux  pro- 
jets, l'un  ouvrant  un  crédit  pour  les  ter- 
vices  généraux,  el  l'autre  relatif  &  laré- 
ûdence  en  France  des  réfugiés. 

La  chambre  passeau  projet  de  loiajaat 
pour bulde conserver  les  fooclionsde  po- 
lice judiciaire  aux  maréchaus-des-logii 
et  aux  brigadiers  de  gendarmerie  dao* 
haildépartemensde  l'OuesL 
I  ■-TrrBîargï 


(59 

ARBET  DE   tJi  COm    DE  GA88ATIO:V.     j 

Ouï,  le  rapport  de  M.  de  Ilaussy-de-  \ 
Robécoiirt,  conseiller  en  la  cour;  et  les 
conclasions  de  M.  Dapin.  procorcnr-gé- 
néral;  « 

La  cour,  après  en  avoir  délibéré  en  la  j 

chambre  du  conseil  ; 

Vu  les  art.  agS,  296,  297,  3o2,  309  et 
5io  du  code  pénal...; 

Attendu  que  si  la  législation  spéciale 
sur  les  duels  a  été  abolie  par  les  lois  de 
rassemblée  constituante,  on  ne  sauroit 
induire  de  cette  abolition,  une  exception 
tacite  en  faveur  du  meurtre  commis  et 
des  blessures  et  coups  volontaires  portée 
par  suite  de  duel  ; 

Que  sons  le  code  des  délits  et  des  pei- 
nes de  1791,  ces  meurtres,  blessures  et 
conpséloient  restés  sons  l'empire  du  droit 
commun,  que  le  d/'cret  d'ordre  du  jour 
du  39  messidor  an  11,  ne  se  réfère  qu*an 
code  militaire  et  n'est  relatif  qu'à  de  sim* 
pies  provocations  de  militaires  d'un  grade 
inférieur  envers  leur  supérieur  ; 

Que  le  code  de  l'an  iv  a  été  rédigé 
dans  le  même  esprit  que  celui  de  1791, 
et  ne  contient  aucune  disposition  non- 
velle  jsur  cette  matière  ;       . 

Attendu  que  les  dispositions  detart. 
295  et  296  du  code  pénal  sont  absolues 
et  ne^comportent  aucune  exception,  que 
les  prévenus  des  crimes  prévus  -par  ces  ar- 
licles  doivent  être  dans  tous  les  cas  pour- 
suivis ; 

Que  si,  dans  les  Cis  prévus  par  les  arL 
3j7,  328  et  329  du  même  code,  les  cham- 
bres du  conseil  et  les  chambres  d'accusa- 
tion peuvent  déclarer  que  l'homicide,  les 
l)Icssures  et  les  coups  ne  constituent  ni 
crime  ni  délit,  parce  qu'ils  éloient  auto- 
risés par  la  nécessité  actuelle  de  la  légi- 
time défense  de  soi-même  ou  d'autmi, 
on  ne  sauroit  admettre  que  l'homicide 
commis,  les  blessures  faites  et  les  coups 
portés  dans  un  combat  singulier,  résul- 
tat funeste  d'un  concert  préalable  entre 
deux  individus,  aient  été  autorisés  par  la 
nécessité  actuelle  de  la  légitime  défense 
de  soi-même,  puisqu'on  ce  cas  le. danger 
a  Oi'j  entièrement  volo'rilaîrè,  la'd'^fense 


i  ) 

sans  nécessité,  et  que  ce  danger  ponvoii 
être  évité  sans  combat  ; 

Attendu  que  si  aucune  disposition -lé-* 
gislativo  n'incrimine  le  duel  pro}ircnicnl 
dit  et  les  circonstances  qui  préparent  oa 
accompagnent  cet  acte  homicide,  aucune 
disposition  de  loi  ne  range  ces  circon* 
stances  au  nombre  de  celles  qui  rendent 
excusables  le  meurtre,  les  blessures  et  les 
coups  ; 

Quec'est  une  maxime  inviolable  de  no- 
tre droit  public,  que  nul  ne  peut  se  faire 
justice  h  soi-même  ;  que  la  justice  est  la 
dette  de  la  société  toute  entière,  et  que 
tonte  justice  émane  du  roi,  au  nom  du' 
quel  cette  dette  est  payée.  (Art.  48  de  U 
charte.)   . 

Que  c'est  une  maxiese  non  moins  m-^ 
crée  de  notre  droit  pebtic  que  toute  con- 
vention contraire  aux  bonnes  mœurs  et  h 
Tordre  public  est  nulle  de  plein  droîl 
(art.  6  du  code  ciril),  que  ce  qui  est  nul 
ne  sauroit  produire  d'effet  et  ne  sauroit  à 
plus  forte  raison  paralyser  le  cours  de  la 
justice,  suspendre  l'action  de  la  vindicte 
publique  et  suppléer  au  silence  de  la  loi 
pour  excuser  une  action  qualiflée  crime 
par  elle  et  condamnée  par  la  morale  éi  le 
droit  naturel  ; 

Attendu  qu'une  convention  par  lt« 
quelle  deux  hommes  prétendent  transfor- 
mer de  leur  autorité  privée  un  crime 
qualifié  en  action  indifférente  ou  licite, 
se  remettre  d'avance  la  peine  portée  par 
ia  loi  contre  ce  crime,  s'attribuer  le  droit 
de  disposer  mutuellement  de  leur  vie  et 
nsorper  ainsi  doublement  les  droits  de  la 
société,  rentre  évidemment  dans  la  classe 
des  conventions  contraires  aux  bonnes 
mœurs  et  à  l'ordre  public  ; 

Que  si  néanmoins',  malgré  le  silence  de 
la  loi  et  le  vice  radical  d'une  telle  con- 
vention, on  pouvoit  l'assimiler  à  nn  fait 
tfexcuse  légale,  elle  ne  sauroit  être  appré- 
ciée qu'en  cour  d'assises,  puisque  les  faits 
dexcuse,  admis  comme  tels  par  la  loi,  ne 
doivent  point  être  pris  en  considération 
par  les  chambres  du  conseil  et  les  cham- 
bres d'accusation;  et  ne  peuvent  être  dé> 
cï^ré's  que  par  le  jury  ; 


(  Sga  ) 


Qu*if  suit  de  Ih  qne  toutes  les  fois  qei*an 
meurtre  a  été  commis,  que  des  blessures 
ont  été  faites  on  des  coups  portés,  il  n'y 
a  pas  lieu  par  les  juges  appelés  à  pronon- 
cer sur  la  prévention  on  Taccnsation  au 
cas  où  ce  meurtre,  ces  blessures  on  ces 
coups  ont  eu  lieu  dans  un  combat  singu- 
lier dont  les  conditions  ont  été  conve- 
nues efitre  l'auteur  du  fait  et  sa  victime, 
de  s'arrêter  à  cette  convention  prétendue  ; 

Qu'ils  ne  peuvent  sans  excéder  leur 
compétence  et  sans  usurper  les  pouvoirs 
des  jurés,  surtout  sons  l'empire  de  la  loi 
du  38  avril  i833,  statuer  sur  cette  cir- 
constance, puisque  lors  même  qu'elle 
pourroit  constituer  une  circonstance  at- 
ténuante, ce  seroit  aux  jurés  qu'il  appar- 
tiendroil  de  la  déclarer; 

Que  si,  aux  termes  de  la  loi  constitu- 
tionnelle de  l'état  (charte,  art  56),  an* 
cun  changement  ne  peut  être  effectué  à 
l'institution  des  jurés  que  par  une  loi,  les 
tribunaux  ne  sauraient  sans  porter  at- 
teinte à  cette  disposition  et  à  cette  insti- 
tution, restreindre,  et  moins  en  sembla- 
ble matière  qu*en  tonte  autre,  la  compé- 
tence et  la  j  uridiction  des  j  urés  ; 

Attendu  qu'il  résulte  de  l'arrêt  attaqué, 
que  le  39  janvier  dernier,  Pcsson  a  dans 
un  combat  singulier  donné  la  mort  à  Ba- 
ron ;  qne  néanmoins  la  chambre  d'accu- 
sation de  la  cour  rojale  d'Orléans,  a  dé- 


claré n'y  avoir  lieu  à  suivre  contre  ledit 
Pesson,  par  le  motif  que  ce  fait  ne  ren- 
tre dans  l'application  d'aucune  loi- pénale 
en  vigueur,  et  ne  constitue  ni  crime  ni 
délit;  qu'en  jugeant  ainsi  ladite  couri 
expressément  violé  les  articLs  395,  396, 
397  et  3o3  du  code  pénal,  et  faussement 
appliqué  l'article  828  du  même  code; 

La  cour  casse  et  annnlle....  renvoie  de- 
vant la  cour  royale  de  Bourges,  chambre 
des  mises  en  accusation. 

■  ■ — af 

BOURSE  DE   PABI8  DU   33   JUIN. 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  109  fr.  10  c. 

QUA'IHE  p.  0/0,  j.  tl«  mars.  99  fr.  60  c. 

ThOlS  p.  0/0,  j.  de  déc.  78  fr.  10  c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  000  fr.  00  c. 

Act.  de  la  Banque.  2420  fr.  00  c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

ObLig.  de  U  YUle  de  Paris.  1185  ir.  10  c. 

Quatre  canaux.  1 1 90  fr.  00  c.  J 

Caisse  hypothécaire.  000  fr.  00  c. 

Rente  de  Naples.  96  fr.  76c. 

Emprunt  romain.  101  fr.  1/8 

Emprunt  Belge.  000  fr.  0/0 

Emprunt  d'Haïti.  000  fr:  0/0 

Rente  d'Espagne  6  p.  0/0.  23  fr  3/4 


■MM' 


PARIS. IMPRIMBaiB  D*ai».  LB  CÏMMS  BT  e*| 


Quai  des  Angustins,  36. 


ti 


PERISSE  FRÈRES,  rue  du  Pot-de-Fer-Saint-Sulpice ,  8,  à  paris  s 

et  à  LYON  9  grande  rue  Mercière ,  33. 

RECHERCHES  HISTORIQUES       i 

SUR    LA   VÉRITABLE    ORIGINE   DES  VAUBOIS   ET  SUR   LES  CARACTÈRES   DE    LEVII 

DOCTRINES  PRIMITIVES.  ^mO     ' 

Un  volume  in-8**.  —  Paix  :  7  fr.  50  c.     ■" 


HISTOIRE  LITTÉRAIRE  DE  LA  FRANGE 

AU  MOYEN  AGE  ; 

PAR  M*  HENRION^  commandeur  de  Tordre  de  Saint-Gréj^oire-k  Grand* 

DEUXIÈME   ÉDITION.  «^' 

Un  volume  iû-8°,  —  Prix  :  5  fr. 


..*tl   DK    L%  KF.LIGin^ 

pareil  Ie.s  Mardi,  Jeiuli 
61  Samedi.  ' 

O  n  pcol  s'abonner  des 
i**et  ]'5de  cbeqae  mois. 


N*  2^9. 


llàBDl  27  JLlI«i8S7. 


PRIX  DE  LUBOaXEMSTr. 

fr.  c. 

I  An  .  .   «  .  -,  .  3$     >, 

6  mois. '9   .. . 

3  mois lo 

1  mois 5  5o 


s«: 


BUS 


•UR   LCI 

VAIVOEUVRES  DES  PROTBftTANSé 


On  a  déjà  vu  bien  des  exemples 
du  zèle  des  protestans  en  diverses 
provinces  ;  plusieurs  évêques  s'en 
sont  plaints  dans  leurs  mandemens. 
Nous  avons  fait  snention  des  avis 
donnes  à  cet  é(;ard  à  leurs  ouailles 
par  MM.  les  archevêques  de  Lyon  et 
de  Tours,  et  par  MM.  les  évêques 
d'^  rras,  de  Perpignan  et  de|Grenoble. 
Des  journaux  ont  signalé  des  preu- 
ves de  l'esprit  de  proftélylisine  des 
diverses  branches  des  protestans,  en- 
tre antres  des  méthodistes.  Nous- 
même  nous  avons  donné  plusieurs 
fois  des  détails  sur  ces  manœuvres. 
Nous  avons  cité  la  réclamation  de 
M.  l'abbé  d'Alzou  sur  ce  qui  s'est  ' 
passé  à  Nîmes.  Aujourd'hui  de  nou-  j 
veaux  fraits  sont  venus  à  notre  ' 
connaissonce.  Nous  apprenons  qu'on 
répand  dans  le  diocèse  d'Orléans 
beaucoup  de  petits  livres  qui  con- 
tiennent le  venin  de  l'erreur  ,  ou 
qui  même  tournent  en  dérision  les 
pratiques  catholiques.  L'indifférence 
du  peuple  dans  les  campagnes  a  jus- 
qu'ici paralysé  les  efforts  des  prédi- 
cans  et  des  colporteurs  ;  mais  ces  pe- 
tits livres  peuvent  néanmoins  laisser 
de  funestes  impressions  dans  les  es- 
prits. 

Les  mêmes  manœuvres  ont  lieu 
Aussi  en  Flandre.  UEmancipateurde 
Cambrai  en  avoit  déjà  parlé.  Il  re- 
.vient  sur  ce  svifei  û»ns  son  numéro 
f^\\  15  juin.  On  nous  a  communiqué, 
i!ti.t-il ,  des  collections  de  brochures 
distribuées  |{i:ati».|i9r  la-^oçi^té,  ]|itt« 

Tome  XCiniÙÀmdt  la  Religion. 


blique,  et  où  l'on  insinue  que  les 
sKcremcns  et  les  observances  de  l'E- 
glise catholique  sont  inutiles.  Dnna 
un  de  ces  pamphlets  ,  intitulé  !'£- 
coU  du  dimanche  au  village  ,  un  insn 
tituteur  campagnard  explique  à  Ml 
manière  des  versets  de  l'Ecriture -^ 
c'est-à-dire  qu'un  maitre  d'école  de; 
village  s'arroge  le  droit  d'intccprétei: 
l'Ecriture  ,  droit  qu'il  refuse  aux 
évêques  et  aux  conciles.  L^  "éiilifr? 
saires  protestans  .sont  d'à  illeurs  d*un^ 
ignorance  incroyable.  Dernier^' 
ment,  dans  une  commune  ,  ik  of- 
ffoient ,  au.  lieu  d'argumens ,  un  sac 
de  blé  et  un  jambon  à  ceux  qui  vou- 
droient  se  mettre  de  leur  parti  ; 
quelques  misérables  se  lai-ssèreut  sé^ 
duire  par  un  si  vil  intérêt,  mo^^ 
quand  le  jambon  fut  mangé  et  le  sac 
épuisé f  ces  tristes  prosélytes  n'al« 
loient  pas  plus  au  prêche  qu'ils  u'at 
loient  auparavant  à  la  messe.  Groi- 
roit-on  que  les  émissaires  avoient 
encore  recours  aux  plus  pitoya- 
bles mensonges  ,  et  qu'ils  osoient 
dire  que  pour  rentrer  dans  le  sein,  de 
l'Eglise  il  en  coûtoit  des  monceaux 
d'argent?  On  ne  comptoit  pas  la  somr 
me,  apparemment  parce  que  cela  eât 
été  trop  long  ;  on  Ia  mest^roît  au  bois* 
seau.  Et  des  imbécilles  dans.le^.cam- 
pagnes  ont  été  dupes  de  ces  inepties  { 
La  Gazeiie  de  Metz  signale  aussi 
et  de  nouveau  les  menées .  de  I^ 
propagande  protestante.  Les  socicr 
tés  bibliques,'  dit -elle  ,  çontir 
nuent  à  inonder  noti-e  province  de 
leurs  publications  captieuses  qu^ 
l'on  cherche  à  faire  passer  sous  des 
titres  et  dea. apparences  orUiodoi^es  , 


X  59'4  ) 


de  supprimer  le  texte ,  suivant  le 
système  particulier  des  éditeurs. 

Les  protçstaos  ne  se  remiient  JMis 
moins  à  Châlons-sttr-Ss6ite.  Ceux  de 
Genève  ont  envoyé  des  émissaires 
dans  cette  ville  ;  car  on  permet  à  tè§ 
étrangers  de  venir  exploiter  ifos  pro- 
vinces j  et  d'y  jeter  dés  fefinehs  de 
discorde  religieuse  et  politique.  Ces 
émissaires  sont  prolrâiblement  les 
mêmes  qui  parcourent  depuis  quel- 
ques aim^*  tout  le  département  dé 
Saône-et-Loire ,  et  qui ,  il  y  A  peu  de 
temps ,  ont  ^it  parler  d  eut  k  Lon-> 
hans.  A   Gliâtons,   ils  cbercliênt  à  tdu  ConslUmionnétA^  nouveau  piégc 


d*un  pays  où  on  a  aussi  remarqué 
ces  nouveaux  efforts  du  -protestan- 
lisme.  (M  nous  éuii  de  Tours  : 

Beaucoup  de  villes  en  France 
éprouvent  depub  quelque  temps  une 
rçcnidi*soencc  pretfeqtani».  Pour  neq- 
dre  le  peuple  incrédule,  on  essaie  de 
le  jeter  dans  Tliérésie.  C'est  le  faire 
descendre  dans  l'abime  par  des  de- 
grés qui  ne  l'effraient  pas,  au  lieu  de 
ry  précipiter  une  bonne  fois,  comme 
lorsque  la  philosophie  se  conlentoit 
de  dire  :  Dieu  nest  qiCtin  mot.  Pour 
1  être  grossier,  et  qui  pis  est  renouvelé 


pervertir  les  catholiques  ;  ils  veulent 
aujourd'hui  y  bâtir  un  temple;  ils 
ont  fiiit  un  appel  à  leurs  frères  ;  un 
(comité  a  été  formé  pour  cet  objet.  Il 
est  dit  dans  récrit  répandu  à  ce  sujet, 
iju'il  est  bien  important  d'avoir  un 
lieu'  Consacré  à  la  pure  prédication  de 
TEiHmgih  dans  une  'vitté  qui  en  a  été 
ehiièremeni  prit^é  jusquUei  ;  coiniiie  si 
l^vangile  n'étdit  point  prêché  à  Châ- 
lons ,  où  la  (bî  est  établie  depuis  le 
TV*  siècle ,  ti  ^ui  ^  compté  de  saints 
évênues  et  des  prêtres  pieux  et  zélési 

On  se  plaint  des  niêmeè  manœu- 
vres en  Belgique,  et  les  prélats  de  ce 
pays  en  ont  averti  leurs  troupeaux. 
ITous  avons  cUé  il  y  à  qudquc  tcmpi 
Une  circulaire  dans  ce  sens  par  M.  Té- 
Vêqiie  dé  Bruges.^  Lètf  colporteurs 
Inëtdodistes  parçotireni  lés  Villes 
et  lès  villages.  L'onr  d'eux  étolt 
dernièrement  à  Girnd,  où  il  n*a  pas 
^té  bien  accueilli  ;  l'obstination 
qu'il  mettoit  à  faire  achetet  ses  li- 
vres par  ceux  auxquels  il  s'adres<^ 
soit  à  été  trouvée  par  trop  fdti- 
gaiite.  Son  zèle  allpit  jusqu'i  en- 
'trcr  dans  les  cbrps-de-gùrdé,  où  il  .a 
'coin^lètement  écfaotié; 

X  ces  uiiSy  tkùiii  jdihdi'ôii^  quél- 
'4fbe»  têÛéJtiofiii  q^^oA  ù^ti'Adteti 


n'en  est  pas  inoins  dangerirux.  How 
dirions  aux  protestahs  :  En  vous 
voyant  armés  d'un  prosélytisme  ar- 
dent, prosélytisme  qui  ne  s'arrête  pas 
à  dés  prédications  où  vous  attaquez 
les  bases  principales  du  catholicisme, 
mais  qui  s'infiltre  par  ces  petits  écrits 
que  vous  répandet  parmi  le  peuple, 
on  dirolt  que  votis  voiis  croyez  au- 
tant démissionnaires  tmnspGrft^^âns 
des  pays  où  'la  notion*  du  Vi'ai'^èa 
ni'est  jamais  parvenue,  fit  poàrutii 
plusieurs  âx  vos  docteurs  reconhbis- 
sehtquefoh  peut  fatreSpn  salûtdâns 
lâ  religion  catholique  !  Plusieurs  ont 
avoué  que  ce  qu'il  y  a  dé  biorU  dans 
te  pi*6testantfsme  à  éiS  ritehïi  âe  no- 
tre religioU,  à  Vépoqtie  thf  schisme. 
Coirnmeiit  en  effet  (jWnvertèx^vpus 
votre  origine?  Prtrtèticii^btis-leiiom 
de  chrétien^,  si  Vous  ne  reeoniiois- 
siez  plus  Tarbi-c  dont  idprès  tout vbus 
n'êtes  qu'une  braticlié  énleviéé  du 
tronc  principal,  au  milieu  d'une  tem- 
pête ?  Tous  niez'le  plqs  atigtisté mys- 
tère que  nous  adoroii^.  Vorlài^ibfmt 
que  vous  a Vez  creusé  "  de  Voi  prdpres 
maitis  éiitrë  Vous  et  noits^.  'Mais'  en- 
fin isi  tiotre  fpi,  telle  qtie  nous  l*aV6itt 
cop^t^éej  n0{^'tit]jkst]dusfilbritièt'h 
\^YtÀ  dù'tM^^^drq^Jiaiiès^-^ 


\\h 


'm 


^: 


tfi»i  d'«flertt  pour  d^iligoUseï'  notée. 
|iopulaiîon  ouvi'icie?  Le  inoîmlre 
ntalheUL'sw-aiiu  lui  fùre  pepser  qu'il 
y  a  nu  muius  deux  religions. Traieii 
Delààci-oire  que  tonlei  les  deui sont 
fiiusMS,  il  n'y  a  qu'nn  pa§  :  ce  pa^, 
le  dii-hiiiliùme  srècie  imt>U  de  vos 
doctrine.*,  l'a  franchi,  en  disant  : // 
n'_7'  apas  deDi'ai.  Gaidei  donc  pour 
TOUR  .senU  celle  triste  cIiaDCC  de.  tous 
trouver  liora  delà  voie  du  salut,  si  la 
y^ité  est  uniqueiitent  daus  l'Eglise 
catholique.  Qu'un  pioiestant  effrayé 
d'une  gngeiive  dant  l'iiMtie  bonne  ou 
i|i»uvai»e  doit  avoii'  pour  lui  de  si 
terriMea  suites  pendaniVcterailé  en- 
tière, rentre  dans  le^rou de  l'Eglise, 
cela  *e  conçoit  ;  ses  co-religtonnaivea 
(liront  qu'il  n'a  rien  i  perdre.  Le  ca- 
tholique,su  conti-airc,quîsDDgerotLii 
dianger  de  religion  ,  auioit  à  oublier 
avant  tout  ces  iuol4  véiloutables,  ne 
voua  en  dêpb'ise,  pourcelui  qui  com- 
prend l'Evangile  :  Hon  dv  VEglite 
pnini  Je  joint.  , 

Feniez-Toui  condenser  en  France 
les  pertes  qne  fait  votre  ^lîse  en  An- 

tleterre  ?  Ce  ne  sera  asstiiément  pas 
ans  la  classé  des  gens  instruits. 
Aprèi  t'indiCérence,  qui  est  la  plai« 
4e  la  société  actuelle,  il  n'y  a  de  poa- 
aible  en  Ji'rance  que  le  retour  À  in  re- 
lâgioncatholique,  pour  ceuLqoi sont 
appeUsl  wrtir  de  leur  sommeil  lé- 
thargique. Vons  n'aurez  pas  alors  i 
TOUS  glorifier  beaucoup  des  conqrti- 
tcs  faciles  que  vous  aurez  eu  le  mal- 
&eur  de  faire  sur  quelques  individus 
que  leurs  inœui's  relâchée»  éloignent 
oe  nqi^|ites,et  qui  «érOnt  plus  sen- 
âUe*  encore  aux  avanUigW  pécnniai- 
ncM  que  tous  leur. faites  présente- 
Hvmt,  qu'au  bonheur  éternel  dont 
▼0«  les  flftflez.  On  asture  qne  vous 
àppelei  les  ihotifs  d'intérêt  au  se- 
ÇÔui't    de   vos   raîsotMieuifins', '(^ne 


S) 

quand  vos  ministres  pailent,  vos 
femmes  se  reomanl,  et  savent  join- 
dre i, propos  des  4oiu  effec;tifs  à  U 
distribution  de  vos  petits  livres.  Ce* 
pendant  vous  aurei  conlristé  nos 
aines,  jeté  dé  la  division  dans  lai  ùl- 
milles,  soulevé. des  questions  pour  le 
moins  fort  inutiles.  Laissez-nous  en 
paix  travailler  à  nous  rendre  meil- 
leurs en  suivant  exactement  la  reji- 
gion  que  nous  professons  !  Pensez- 
vous  rendre  noU'e  lâc!tep)ii«,[|C)l9r 
eu  provoquant  des  dbcuuions  qui  ne 
prodiiironl  jamais  qu!iin  valu  bruit? 
Au  surplus  ,  il  pârolt  que  les  pro^ 
tesrans  de  Toitis  ont  fait  d'):ux-m8- 
iiies  ces  réflexions  ;  car  on  assitte 
qu'ils  viennent  d'expulser  de  leiir 
temple  le  ministre  méthodiste  qui 
avoit  donné  lieu  aux  plaintes  ci- 
dessus,  fis  ODl  dit  qu'ila  voulpieat 
vivre  eu  paix  et  s'abstenir  de  soule- 
ver dea  questions  int'ampestivea. 

I    HBTU^i    

niO|;VELLES  ECCLÉSIASTIQVRS. 

PABis.  —  ir  paroh  en  ce  moment 
un  ouvrage  très-important ,  c'est  un 
Traâé  tte  la  prôprtilé  df.t  iienr  eedi- 
.f.'ttfrf^(«rjfl),par M.  l'abbé Afîre^chà- 
neine  et  grand-vicaire  de  Paris.  Cet 
écrit  «  été  publié  à  l'occasion  de  l'af- 
faire du  terrain  de  l'Arrhevèché,  mab 
il  envîs^e  la  question  en  générai  et 
la  traite  à  fond.  L'auteur  examine  lai 
iropriété  des  bieni  avant  1789,' de- 
pni»  Ï789  et  depuis  le  concordat  de 
1801.  Il  pose  les  principes  sur  la' Ats-' 
tière,  répond  aux  objections,  et  venge 
ks  droits  de  l'Eglise  contre  des  pr^ 
tentions  déraisonnables. 

Nous  rendrbns  sons  peu  compte  de 
cet  ouvrage  également  remarquable 
lar  l'étendue  des  recherches,  par  la 
ermeté  des  principes  et  par  un  rare 
(oient  de  discussion. 

(0  1  vol.  in-8'{  prix.!  5  fr.,  eL6  fr. 
5o  cent,  franc  da  port ,  an  bnreaa  do  ce 
Joarnfl. 


(  $96  ) 


Le  Mcrc  de  M.  l'éTêque  de  Tcr- 
dnn  a  eu  lieu  dimanche  dans  la 
chapelle  des  Daines  du  Sacnj- 
Cœur,  comme  on  l'avoit  annoncél 
M.  rArcBeTéqueétoitassUté  des  deux 
prélats  que  nous  avons  nommés 
précédemment.  M.  raiclieveque  de 
Bordeaux  étoit  présent,  ainsi  que 
M.  Tintemonce,  beaucoup  d'ecclé- 
siastiques, dont  plusieurs  du  dio- 
cèse de  Verdun  ,  les  députés  du  dé- 
pirtement  de  la  Meuse ,  et  d'autres 
personnes  de  distinction.  Après  le  sa- 
cre, M.  l'Archevêque  de  Paris  a  re- 
mis le  Dallium  à  M.  l'archevêque 
de  Boitieaux  avec  le  cérémonial  ac- 
coutumé. 

Dans  l'après-midi ,  M.  l'Archevê- 
que est  allé  donner  la  confirmation 
au  collé^re  Stanislas. 

Dès  le  lundi  matin,  M.  Tarche- 
vèque  de  Bordeaux  est  parti  pour  se 
rendre  dans  son  diocèse.  Ce  prélat  et 
M.  l'évéque  de  Verdun  ■  voient  pré* 
té  leur  serment  aux  Tuileries  le 
jeudi  22. 

M.  l'Archevêque  a  nommé  au  ca- 
nonicat  de  Notre-^Dame,  vacant  par 
la  mort  de  M.  l'abbé  Morzière , 
M.  l'abbé  Mourdin,  cui-c  de  Saint- 
Maur,  près  Paris ,  pieux  ecclésiasti- 
que qui  dessert  cette  paroisse  depuis 
iteize  ans.  Cette  nomination  prouve 

Sue  le  prélat  n'oublie  pas  les  cui*és 
e  la  banlieue  qui  se  distinguent  par 
leur  zèle,  11  a  pourvu ,  par  deux  au- 
Ues.  nominations,  Aux  cures  vacantes 
dans  la  capitale.  M.  l'abbé  Au zourej 
premier  vicaire  de  la  paix)issc  des  Mis- 
sions ,  est  nommé  curé  de  Saintr-Se- 
Ycrin,  en  remplacement  de  M.  l'abbé 
Dciuer&ou ,  qui  a  passé  à  Saint-Ger- 
maiii-l'Auxerrois,  et  M.  l'abbé  Ha<- 
melin,  premier  vicaire  de  TAbbaye- 
aux-Bois ,  est  nommé  cuœ  de  cette 
paroisse,  où. il  remplace  le  yénéral.)le 
M.  Gaidécheii.  M.'  l'abbé  Aiizoïire 
est  fort  rej^retié  aux-Missions-Etrvo- 
gèveSf  où  il  a  voit  acquis  la  coufiaoïce 


par  sa  piété  et  sa  sagesse.  M.  l'abbé 
Hamelin ,  élève  de  feu  M.  Borderiez, 
a  dirigé  long-temps  les  catéchismes' 
de  SaintTliomas-d*Aquin,  d'après  la 
méthode  établie  il  y  a  plus  de  trante 
i^ns.  par  un  si  habile  maître.  Il  a  été, 
mis  en  possession  samedi  dernier, 
par.  M.  l'abbé  Salandre ,  au  milieu 
d  un  grand  concours.  M.  l'abbé  Not- 
telet,  vicaire  de  Saint-Jean -Saint- 
François  ,  est  nommé  curé  de  Saiut- 
Maur.  Cet  ecclésiastique  se  livre  de- 
puis plusieurs  années  à  la  jprédica- 
tion.  -  ■ 

La  paroisse  de  Saint-Mandé,  près 
Vincennes,  n'avoit  qu'une  chapelle' 
devenue  de  plus  en  plus  insuffisante- 
depuis  les  agrandissemens  d'une  po->. 
pnlation  qui  s'élève  aujourd'hui  à, 
3,000  âmes.  M.  Tabbé  Chôssptie, 
curé ,  a  entrepris  d'accroître  la  cha- 
pelle, et  il  y  est  parvenu  â  force  de 
soins  et  de  zèle.  H  a  obteiju. des  fonds 
du  départemeAt  et  une  souscription 
dans  la  paroisse.  Lui-même  a  donne' 
'  Texemple  des  s«icrifices.  Les  «travaux; 
ont  été  poussés  avec  activité ,  er  le 
jeudi  22  juin  a  été  assigné  pour  la? 
bénédiction  de  l'église,  q^ii'on  peut 
bien  appeler  nouvelle,  puisqu'elle  a 
été  auc;mentée  de  près  des  deux  tiers. 
M.  l'Archevêque  s'est  rendu  après- 
midi  à  Saint-Mandé.  Il  à  été  reçu  à 
l'entrée  de  la  commune  par  la  garde 
nationale  et  par  les  autorités.  iu*rivé 
à  l'église ,  le  prélat  en  a  fait  la  béné- 
diction. M.  Tabbé  Olivier,  curé  de 
Saiut-Roch ,  a  prononcé  un  discours.- 
Il  a  loué  le  zèle  des  habitans  pour 
la  restauration  de  leur  ^lis'e,  et  a 
fait  sentir  combien  il  étoit  heureux 
pour  une  paroisse  d'avoir  un  lieu  de 
réunion  et  de  prières  pour  ventr  s'é- 
difier muiuellement ,  entendre   les 
instructions  du  pasteur,  et  puiser  à 
la  source  des  gràces«  Ce  discQurscf 
plein  de  tact  et  d'à-propQS ,  e|  tput- 
à-faix  relatif  à. la  circonstaiice,  a  été. 
suivi  de  la  quête  .faite   par  deux. 
^  dames.  Elle  donnera  les  moyens  dV 


■«Biplace  par  le  général  Colbert  qui  coin- 
-mande  le  département  de  l'UéranU. 

On  écrîl  de  Marseille  ,  le  aa,  qu'il 

es!  question  de  renvoyer  aux  premiers 

.jours  de  juillet  le  procès  du  général  de 

"de  Rigny,  parce  qu'on  des  principaux 

témoins  eslacluellement  malade  à  Paris. 

-*  La  Gazette  da  Midi  dit  que  l'affran- 

chiasemenl  des  livres  et  brochures  par 

les  paqupboLs  du  Levant  est  de  aS  c.  par 

feuille.  Par  conséquent  un  voluqne  in- 8* 

ordinaire  coûte roit  plus  de  6  fr. 

—  Le  licnlcriant-général  Laplane  vient 
de  mourir  à  Toulcuse. 


EXTÉniBUU. 

NOl'VfSLLRS  D*E8PAGf(E. 

La  régente  ré\x»lntionnaire  vient 
d'arrêter  qu'il  sera  distribué  des  mé- 
dailles d'or  aux  officiers  espagnols  et  an- 
glais qui  ont  bien  mérité  d'elle  lors  de  la 
prise  d'Irnn.  Les  soldats  rrcevront  une 
médaille  çn  argent  Peut-être  que  tous 
ces  récompensés  aimeroient  beaucoup 
liiieu^  que  la  révolution  payai,  leur  soldé 
réguliëreroenL  *  .1        • 

—  fia  r^ifteVest  rendue  lé  i  S  dans  la 
salle  des  eorlès.  accompagnée  de  sa  fille, 
pour  prêter  serment  h  la  nouvelle  consti- 
tution. Elle  a  prononcé  un  discours ,  où 
reloge  des  cortès  et  de  Fœuvre  des  cortètf 
joue  te  principal  rôle. 

—  Xa  dépêche  du  baron  de  Meer  a  été 
Tcçde  à  Madrid  le  jour  du  serment  ^  la 
constitution.  ï-es  ministres  révolution- 
naires ont  Tait  courir  le  bruit  que  Parmée 
carliste  étoit  anéantie,  et  que  le  roi  luî- 
noême  avec  quelques  cavaliers  fuyoii  vcr^ 
Ta  France.. 

'  -^  A  Barcelonnc,  les  choses  se  sont 
passées  avec  plus  de  ridicule  encore.  Les 
journaux  de  cette  ville  n'ont  recdié  dc^ 
vigal  abcnn  mensonge.  «  Don  Garloa  a  ét^ 
attaqué  et  battu  le  la  avec  une  perte  de 
6,ooo  hommes.  Voyant  la  bataille  perdue, 
A  a  crié  aux  sieqs  :  ^oiirê  qui  peut  l  et  s'e^t 
enfui  à 'toute  bride,  l/infantdon  Sébas- 
UÂi  s'est. échappé  du  cfiss^  rebelle .  dé 


(  6o5  ) 

nos  troupes,  et  fait  déjà  le  service  pour  la  ~ 
cause  de  la  reine.  » 

l/nne  de  ces  feuilles  renchérissant  sur 
tes  antres ,  dit  :  «  Notre  correspondant  de 
la  Montagne  arrivé  tout  en  sueur  d'Espar^ 
raguera ,  pour  nous  annoncer  que  don 
Carlos  a  été  pris  avec  toute  sa  cour  sur  la 
roi] te  de  Solsona.  ■ 

On  lit  dans  le  Jamrmal  dee  Débute  qm 
ces  récits  extravagans  ont  été  accueillis 
avec  la  crédulité  la  plus  enthousiaste- 
qu'on  a  chanté  un  Te  Deum  dans  la  |ca- 
thédralCrde  Barcelonnc,  auquel  ont  as* 
sisté  les  autorités  civiles  et  militalrea.  et 
tons  les^fliciers  français  et  anglais;  que 
le  soir  il  y  a  en  des  divcrtissemens  pubîicf 
et  illumination. 

—  Charles  V  a  fait  son  entrie  le  i5li 
Solsona  ;  un  Te  Deum  a  été  chanté  dans 
la  cathédrale  par  l'évéque  de  la  ville» 
Apr(â  avoir  installé  la  jnntc  royale  et  le 
gouvernement,  central  qui  doit  résider 
jusqu'à  nouvel  ordre  dans  celte  ville,  le 
roi  en  est  sorti  le  19  pour  se  mettre  à  la 
tête  des  .troupes  qui  se  dirigeoient  saç 
Rerga.  j 

—  Ai|pi  télé  de  nombrensestronpes. 
Cabrera  s'est  emparé  d'un  convoi  d'ai^eiK 
que  les  çbristinos  envoyoient  à  Sarra^f 


gaàé  en  Àudiavt  ;  11  est  renii  se  rendre  & ,  hommes. 


—  LeBfmc^fiir  publie  angoord'hni  trois 
dépêches  télégraphiques.  D'après  la  pro^ 
niière.  cfatée  de  Bordeaux ,  le  20  juin ,  le 
roi  Chartes  Y  et  l'infant  don  Sébastiea 
doivent  être  maintenant  à  Berga  ;  on  dit 
Cabrera  près  de  Caspe,  voulant  s'emparer 
^  cette  place, pour  assurer  le  passage  do 
l'Ëhre.,  Une  nouvelle  expédition  caclistf 
qui  a*6?il  réunie  en  Navarre  a  d&  passer. 
l'Bbre  et  se  porter  en  Gaslille. 

Une  antre  dépêche  de  Narbonne ,  ansii 
du  aS,  dit  que  le  baron  de  Meer  étoit  le 
18  à  Ceryera,  se  disposant  à  poorsnifr^ 
les  carlistes  qui  se  dirigent  vers  Berga.  , 
La. dernière  de  Karbonne,  le  a4f  en* 
nonce  que  Borges  est  à  Orama ,  et  Roe 
d'£roles  à  Olana ,  et  que  le .  brigadier 
QsQrie  ,a  ^vacné.  Berga  pendant  la  ouitt 
et. est  arrivé  le  aa  à  Piiycèrda.avec^of 


pgne. 


(  6i6  ) 

—  I^s  carlistes  font  cnln'S  à  B^ga  Iraité  d'alliance  el  de  hantes  questions 
«prts  avoir  fait  900  prisonniers  et  prîf  polilit^oes 'sont  occnp6i  par  des  fens mes  ;- 
a,ooo  fusils.  la  reine  d'Angielerrc  détient  la  fkitHee. 

—  Le  journal  min-sl^riel  du  soir  ne  hrîct  des  reines  Isabelle  II  cTE^pagne  cl 
donne  aujourd'hui  aucune  nouvelle  d'Es-  <ïona  Maria  de  Porlngal. 

—  Le»  journaux  anglais  annoncent 
que  les  Tunirr ailles  du  roi  aoronl  lieu  le  6 
jitîliel. 

I^  chemin  de  fer  de  Braiclles  k  Ah-  .  _  j^  donaîre  de  la  reine  Adélaïde  1 
vers. qui  n'»%aili»qo'àce  momanl  trans-  ciéûxé,  le  iSavrîl  i83i,  par  la  cliambre 
{Mirlé  que  lesfoyageiini,  va  te  charger  dea  communes,  à  100.000  nvn»  sterlii^ 
dra  marchandises.  (,  5oo,noo  fr.)  par  an.  el  à  rtisnfrait  dn 

—  Le  roi  défunt  d'Angielerrc  ^ap-  hôtels  de  Mai. Iboroug  ^t  de  Basiejr,  trw 
peloil  r.uillaume-Heurî.  Il  éloit  le  Iroî-    les  terres  qui  eu  dépendent. 

lîîîme  Ois  de  George  III.  Il  étoîl  ti6  le  a  1  _  i^ord  Durhaut,  ambassadeur  en  Ras- 
août  1765.  Bien  jeune  encore  ce  prince  sje.  est  attendu  à  Ixmdres. 
fut  destiné  par  son  père  au  senriee  de  la  __  lc  24,  tous  les  babilana  de  Lon- 
marine  ;  il  futprésent  à  la  prisede  la  flollc  dres  ont  pris  le  deuil.  On  cite  un  maga- 
de  Carraccas  par  l'amiral  Bodnejr.  il  a  sin  qui,  en  un  jour,  a  vendu  pour  750,000 
servi  ensuite  long- temps  comme  midship-  francs  d'étoffes  de  deuil.  Ce  deuil  doit  du- 
ilian'  aux  Indes  occidentales  et  srfr  lescè-  ^er  six  semaines.  A  la  cour,  il  sera  très- 
tes  de  la  NouTelle  Ecosse.  En  1787,  il  rigoureux;  les  hommes  et  les  femmes  le 
mînt  en  Angleterre  pour  repartir  de  porteront  en  laine  avec  dea sonliers  et  da 
nouveau  pour  les  Indes.  En  1814.  quand  g^nts  chamois» 

Il  avoît  reçu  le  titre  de  doc  de  Clarenae,  —  j^^  proposition  d'unç  adrc^  àj»! 

91  accompagna  T/>uisXVIIIcn  France, ofc  raine  d'Angleterre  a  été  faîte,  le  sa,  à  la 

il  resta  pendant  quelque  temps.  chambre  des  lords  par  lord  Melbourne. 

Le  11  juillet  1818 'le  duc  deÇlarencç  et  à  la  (jiainlira  de9  «oniniiines  par  lord 

6ponsa  la  fille  du  duc  de  SaxeMeîningen,  John  Ruascll.  I^.duc  de  iveiujElglon  el  air 

la  princesse  Adélaïde-Lonîsc-Thérfese-Ca-  Robert.  Peel,  comme  représentans  de  To- 

rpline  Amélie,  Le  a6  juin  i83q„  apr&s  la  pinioq  consenatrice,   ont  appajé  dans 

mort  de  George  IV,  le  duc  de  Clarence  rame  et  l'autre  chambre  la  proposition 

fut  proclamé  roi  sous  le  titre  de  Gnil-  des  ministres,  el  les  doux  adresses  ont  été 

liuihe  IV.  Il  fut  couronné  le  8  septembre  votées.  Il  K*sqlte  des  communications 

'i8.il.  Guillaume  IV  étoîl  donc  dans  la  .  faites  au. parlement,  que  la  dissolution  de 

aoixante-douxième  année  de  son  ftge  et  là  chambre  des  communes  anra  lien  aptes 
'd^ns  la  septième  de  son  rogne.                 1  le  vote  des  lois  de  ûnances.  • 

.'    La  nouvelle  reine  d'Angleterre,  fille  ^  On  dit  que  le  roi  de  Hanovre  a 

'du  duc  de  Kent  et  nièce  du  roi  déS  Bel-  donné  désordres  pour  que  54  maison  (Ùl 

ges;  est  née  le  96  mai  1819.  Elle  vient  conservée  au  complet  k  fCeW  et  dan»  ses 

d'accomplir  sa  dix-huitième  année.  C'est  appartemens  du  cb&tcau  de  Saint- James, 
fige  de  majorité  exigé  par  la  constitu-  ^  ce  monarque  se  proposant  de  venir  en 

lion  anglaise,  pour  pouvoir  régner.  Celte  Angleterre  Tannée  prochaine, 
îcirebnstancc  évite  à  l'Angleterre  les  hï-  j  .  —  Plusieurs  journaux  français  ont  pré- 
convéniéns   d'une    régence. Le  premier 
acte  de  la  reine  a  été  le  maintien  au  pou- 


voir du  ministère  whig. 

L'avéiicment    an  tr60e  de  la  reîrïe 
AUxandrina-Vittoriq  I**,  offre  e6  fait  ss- 


tendu  que  trois  jours  avant  la  mort  du 
roi,  le  duc  de  Wellington  avoit  présenté 
au- monarque  un  drapeau  tricolore,  à 
Toccasion  de  l-anniverstiffc  dé  la  bataille 
de  Waieriop.  Le  drajpeim  en  qne^lîQn  est 


)K»  curienx ,  que  trais  trônes  liés  psr  ui^    uq  drapcjy^.  dp  Aaui^c  Hg^fhW  4»^.  dewit 


(  eoy  ) 


chaque  inn^'C  air  fnonait)ac.  comme 
tenant  son  domaine  de  Slrvlbficldsay  de 
la  conronn^. 

■  —  ï^  Moniing-Çhromclê  annonce  que 
]par  suite  de  la  résotnllon  dti  gouvome- 
nent  français,  qui  dcTcnd  Mix  médcrins 
anglais  d'exercer  Leur  profession  aupr*^ 
de  leurs  compatriotes  on  France,  le  prix 
dea  compagnies  d'aisiirances  sur  la  vie 
des  Anglais  qui  sont  en  France  a  sobi 
une  hausse  asaes  considérable. 

—  Une  maison  de  banque  faisant  le 
commerce  avec  l'Amérique  Tient  de  faire 
faillite  &  Liverpool. 

—  Il  paroft  que  le  choléra  a  éclaté  à 
Malte. 

—  Quelques  journaux  assurent  qne 
l'ancien  roi  de  Ilollakide,  le  comte  de 
Saint-Leu,  quiestrti  Italir^fe  trouve  dan- 
gereosemént  malade. 

—  Le  fils  do  roi  de  Sll^de  se  trouve  k 
Emspour  prendre  les  bains. 

—  L^  sultan  est  arrivé  à  ConsUintînor 
pie  le  6,  après  un  voyage  dé  cinq  lemaU 
lies  dans  les  provinces  européeiines  de 
fiOD  empire. 

'  '  GHAMBllE  DES  PAlilS. 

• 

(Tr^sîdence  de  M.  Pasqnier.) 
Séance  du  a^Jmin, 

.  M.  Pasquier  o<;cnpe  le  fauteuil  k  deux 
heures  et  demie.  Malgré  la  recomman- 
dation qu'il  a  faite  à  la  fin  de  la  dernière 
5éancCf  lf&  chambre  n'est  pas  en  nombre. 
On  commence  néanmoins  la  discussion 
sur  te  projet  relatif  aux  justice  de  paix. 
Après  avoir  entendu  quelques  oratears , 
ri  la  chambre  se  trouvanl  en  nombre,  on 
procède  au  scrutin  sur  lensemUe  da 
projejt  relatif  aux  crédits  «pplémentai- 
res.de  i856.  Ce  scrotîh,  qui  avoit  éié 
annulé  mercredi  faute  de  denx  votans, 
a  pour  résultat  l'adoption  de  la  loi  i 
Tunaniroité  moins  une  voix. 

La  chambre  reprend  la  discussion  des 
articles  du  projet  concernant  les  Justices 
de  paix.  L'article  la  est  annulé.  Les  ar- 
ticles 18  et  19'  sont  renvoyés  à  la  com- 
Blission  et  tous  les  autres  se  Irouvenl 
vol^ 


CUAlinnE  DES  DirUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dnpin.) 
Séance  du  2^  juin, 

La  chambre  ayant  volé  les  articles  dd 
projet  tciKlaiit  à  proroger  les  pouvoiis  ju: 
cliciaircs  des  sousofliclci-s  de  gendarmerie 
dans  huit  départemrns  de  i'Ouest,  on 
passe  au  scrutin  sur  l'cnsemble,  et  la  loi 
se  trouve  adoptée  par aoo  membres,  coo'* 
tre  Si. 

L'ordre  du  jour  est  la  dî&cossîoD  dv{ 
projet  portant  qae  des  ordonnance»  |iour<! 
roat  créer  des  entrepôts  réels  de  donanes 
dans  les  colonies  dea  Antilles  et  de  l'Ile- 
fiourboo.  Celle  loi  e>t  votée  presque  saDf 
dtbats. 

L'ordre  du  jour  indique  la  discussion 
dos  chcminsdefer  de  Mulhausen  àThann, 
de  Bordeaux  à  la  Teste,  d'Kpinal  an  canal 
dn  Centre,  et  d*Atais  à  Bcaucaire. 

Les  .articles  du  projet  qui  concerne  le 
chemin  de  fer  de  lUuibausen  à  Thaon 
sont  votés  sans  débats  imjportkns.  M.  M- 
polas  Kœchlin  exécutera  le  chemin  à  ses 
ifrais,  et  tiendra  compte  en  outre  à  l'ad- 
ministration de  ses  déboursés  de  surveil- 
lance. Un  amendement  introduit  par 
M-  Viflen  porto  qve  la  ccfntribulion  fon- 
ciÈresera  établie  en  raison  de  la  sarfaca 
des  lei||«ins  oçcnpéft  par  W  chemin  de  fer 
et  par  9to  d^pêoclaiiçes.  et  qae  la  cote  en 
sera  calculée  comme  pour  lea  canaux;  que 
rimpôt  dû  au  trésor  sur  le  prix  des  places 
ne  sera  prélevjé  que  sur  la  partie  du  tarif 
correspondant  au  nrix  de  transport  tief 
voyageurs.  Un  artiole  additionnel  proposé 
par  Uw  Salverte^  cl  réservant  au  gonver- 
nementt  après  trente  années,  la  facullé  da 
rachat;  a  a  taux  do  cours  moyen  des  ac- 
tioiis  pendant  cinq  ans  »  aonlève  undébiat 
auquel  prend  part  Al.  Berryer ,  qui ,  lui 
aussi'*  admettant'  le  rachat,  repousse  la 
propositîoii  de  lA*  Sajv^rte ,  comme  pou- 
vant ei^oser  les  particuliers  à  une  vento 
ruiocose  pour  eux,  si  les  acUoûs  restoieat 
dépréciées  pendant  cinq  années,  ou  «let- 
tre le  gouvernement  à  la  merci  de^  ac- 
tionnaires, nui,  au  moyen  de  l'agioliiget 
CeNToient  doubler  la  valeur  réelle  de  lenra 
actions.  M.  Berryer  désire  qu'on  stipule 
simplement  que  le  gouvernement  aura  le 
ijcQkl  dn  rachat,  et  l'exercera  d'aprèa  lu 
mode  ordinaire  des  expropriations  en  ma- 
liera  d*utiJU6  publique. 

La  propositioii  de  M.  Salvertu  i  mmi 


■chint»  ti>comti livra,  SI.  Ai 
que  le  niinisttre  ■  nnmmC  iidc  commis- 
rion  dans  l'Aciddutc  tira  scimccï.  pour 
ei «miner  celle  qimlion.  Cette- commis- 
lion  9?ra  en  me^Dre  de  commimiqiicr 
K>n  travail  au  commencement  de  la  pro- 
chaine SMîion. 

Licbamhrc  Kloiite  sans  rtiKnwiBn  Im 
âeiit  projets  relalils  aox  chemins  do  fer 
(fEjnna)  ao  canal  du  Centre,  et  de  Bor- 
dnni  ï  la  Teste.  I*  premier  eti  concédé 
>n  sieur  SamuOI  BInm,  qni  l'ci^nti^ra  h 
ses  frais,  et  leiecond  fcnmtsen  ailjndt- 

Séante  d*a6. 
L'ordre  dn  jour  eal  la  disenuion  da 

Cmjel  de  loi  relatif  au  cheuiin  (leferd'A-" 
ia  k  BMRcair*.  N.  BBtnj-Aftn^aa 
iKinre  que  la  eompa^ie  qui  «si  chargée 
de  aon  «lâcution  ne  présente  pai  aasca  d« 
nrantÏM,  qac  l6l  on  lard  îlTaodra  que 
le  goancmement  vienne  à  son  weours. 
D^jii  on  a  prâlé.  aprts  la  r^wlmfon,  3o 
BtlUons  m  commen»,  el  la  moitié  cb 
celle  somme  reste  die.  Avant  dfl  risquer 
de  nonrelles  avances,  les  ministres  doi- 
leni  aon^  BBi  conlribtMibleft  M.  Ful- 
cbifon  défend  kfirojet  qui  InMraase  se- 
lon loi  tous  les  commerçaiU  frknçais  k 
eanso  de  la  bouilla  qu'il  fén  citcnler. 
M.  Auguii  dit  qo'iln';  s  pud'a«aniage  k 
prendre  la  hoDJIle  à  Alais;  elle  y  coQlie 
1 9  fr.,  tandis  qn'k  la  Grande-Combe  elle 
ne  vaut  que  lo  fr. 

M.  de  Chastellief  afipnie  lo  projet. 
M.  Bande  sait  que  la  compagnie  a  dit  que 
loua  les  fond*  éloient  pr«ts.  mais  il  de- 
mande pourquoi  on  n'a  pas  ,  comme  en 
Angleterre, exigé  la  justification  des  funds. 
H.  Berrj'ei  so  prononce  pQor  le  chemin 
de  fer  d'Alaisk  Bcancsire,  et  veut  tja'on 
écarle  de  mesquine*  riTalitAs  da  localité, 
Lt  Mpen§a  doit  moMcr  k  14  mUGcin  ; 


C608  ) 

déepar  M.  Berrycr,  sous,  amendée  par    In  inkTessésileaCéreniieset  de1rf«rseîtll'    ' 

i\.  R^aiicr-Oiima*.  n'est  paaadopl^.         ;  onlrrotii  V  millioas,  el  l«or  •saoeiaifcn     g 
M.  Dupin  se  fait  remplacer  au  fantenil     di-sireqoeli-iouïernemeiil  svanre6  mH- 

par  M.  Cimin-Ctrid^^ne.  I  l>0»s.  Il  ne  fiot  pas  dans  celte  positinn 

M.  BARBET.  Vous  aTH  enlfndn  parler    renvoyer,  ajoule-lil,  lis  p&sliilans  i  li 

de  Paccidenl  arrivé  1  llull  par  Piiplolîou     banque,  et  Ira  abandonner  h  toutes  let 

d'une  ma(:h:ne  piac'e  but  dr  bateau  k  va-    chances  de  ragiotagp. 

peur?  I       M.  Viiirn  ne  partage  pas  ta  sécurité  de 

Unevoii  :  Kon»rai-onslD  datii  tons>i  ,  11.  Bi  rrjer  .lur  ta  compagnie,  dont  Ici 

Jonman*.  j  phnt  )iti  lemhli^l  mal  calculés.  W.  Da- 

M.Bjibetdfsirejaïoirsi  lonlMtcs]ir.v     chalel    soutient   l>!   projet ,  tt  dît  qne  le 

cantions  onl  él^  ]>risespoor  la  ^lt^eté  des  I  gouvrrnptnent  ihitt encourager  iacompa. 

--•     .   II    a..-..» -_     giiic,  parce  qu'il  iinpprlc  de  donner  tiii 

<li-bouclté  à  no*  richesses  naiurtllei^ 
M.  Martin  (du  Kord}  parle  dans  1c  ménit 
sens.  M.  Gaiignier  prétend  que, puîsqn'on 
a  refusé  des  subventions  aux  chemins  ci- 
cinaui ,  on  n'en  doit  pas  am  chemins  da 
fer. 

On  passe  ai»  siticles .  et  la  discussion 
devient  eoiifov  et  brnjlnte.  I*  premier 
paragraphe  de  l'arl.  i",liiant  l'avance  dn 
(ouverncmeut  i  6  millioas,  est  adopté , 
malgré  les  vives  réclamations  do  M.  Teste 
cl  de  quelqires  aulrcf  dépotés.  On  scloplo 
aitssi  un  ajnendcfnenl  de  M.  Berrjer,  et 
le  dernier  paragraphe,  avec  un  amende- 
ment de  M.  RduI.  portant  l'intéréik  t 
pour  100.  Ijm  (rois  autres  artielcs  sont 
également  volÉs.Le  acrulû»  ur  )'«nt»inbla 
a  pour  réwIlAt  fadoplioa  par  i5a  booici 
blanches  contre  i45  boules  DOires, 


^.  §««.»»,  tt  0r6gne. 


BODItSE  DE  rAnii  BU   fS   JCIlf. 
CIKQp.  (yo.j.dulinari.  I0»rr.fl6e. 
QUAT1tBp.U/l),j.  de  airs.  Vttr.bOt. 
TftOIS  p.  0/U,  j.  ils  aie.  7B  fr.  SB  e. 
Qnalre  l/S  p.  0/0,  j.  ri«  »ra.  tOl  tt.  69  c. 
in.  4»  la  Banqa^.  t*ttO  tt.  00  c. 
Bina  ia  Tréinr.  3  D/0. 
Bmtodela  Ville  d a  Pani.OMlr.  OOc. 
Oblis.  da  U  Villf  du  Pari*.  llSSfr.Uc. 
QuUraaain.  liaorr.OOc. 
CaiiM  liypoUiéeiiie- SU  Ir.  Ue. 
Renie  de  Na[>l».  1)7  (r.  &0  c. 
Euprant  ramain.  101  fr.  Sfll 
Emprunt  Belge.  000  fr.  0/0 
Eapnutl  il'Ha'iti.  000  fr.  Ofi 
Reala  d'Eapatiic  ip.Ofi.it  fr  7fB  : 


ftTItl    DE    LA  RCMGION 

rott  les  Mardi,  Jeudi 


n  peut  s'abonner  des 
1 1 5de  chaque  mois. 


N*  2850- 


JEUDI  29  JUIN  1837. 


PEU  OB  LUB0S5ICllEaT. 

fr.  c« 

1  an  ,.,.,.  36 
6  mois  •  ....  19 

3  mois 10 

1  mois 3  5o 


DE   LA   PROPRIETE 

DES  FABRIQUES  CATHOLIQUES. 

EN  FRANCE  ; 

PAR  ir.  LB  COMTB  DB  TASCHXR  , 
pair  de  France. 


Snite  dn  M*  9898. 


M.  le  comte  de  Tascher ,  après 
^yoîr  traité  la  question  de  propriété 
1^  biens  des  fabriques ,  passe  à  la 
question  sur  d'autres  natures  de  pro- 
priété : 

•  Eiaminons  maintenant  la  question  de 
firopriété  des  églises  paroissiales  et  des 
presbytères. 

»La  remise  à  la  disposition  des  évêques 
i  été  stipulée  poor  tontes  les  églises ,  mé- 
Lropolilaines,  paroissiales  et  autres ,  non 
Uiénées  et  nécessaires  au  en  lie  ;  ainsi  le 
ait  dn  dessaisissement  de  Télat  est  établi 
>ar  l'art.  13  du  concordat,  sanf  h  dédnire 
es  conséquences  de  ce  fait.  On  a  bean- 
^np  argumenté  sur  l'expression  remises  d 
a.  disposition  des  évêques,  pour  en  inférer 
|ae  Fabandon  delà  propriété  n'étoit  point 
me  conséquence  de  la  mise  à  la  disposi- 
ion  ;  mais  on  n'a  point  fait  attention  qu'à 
.*époque  du  concordat  les  fabriques  n'é- 
tant point  encore  instituées  pour  rece- 
iroîr,  l'état  se  dessaisissant  ne  pouvoit  que 
remettre  à  la  disposition  des  évêques  les 
objets  dont  il  se  dessaisissoit.  Aussitôt  que 
les  fabriques  sont  oi^anisées ,  c'est  à  elles 
désormais  qu'on  rend  :  ainsi  dans  le  cas 
d*une  restitution  h  destination  primitive , 
là  seule  conséquence  rationnelle  à  tirer  de 
cette  expression  :  Seront  remise»  d  la  dis- 
position  des  évêques ,  c'est  que  l'état  s'est 
dessaisi  en  faveur  du  culte ,  et  entre  les 


mains  de  qui  de  droit. 

•  Bientôt,  au  surplus,  s'est  élevée  la]  qnesdes  églises  auxquelles  sont  réunies 


le  6  pluviôse  an  xin,  le  conseil  d'état  émet- 
toit  Tavis  que  les  églises  et  les  presbytères 
deMt)icnl  être  considérés  comme  proprié- 
tés communales  ;  donc  il  considéroit  l'é- 
tat comme  dessaisi  de  la  propriété  par  le 
fait  de  la  remise  h  la  disposition  des  évê- 
ques ,  stipulée  par  l'art.  1  a  dn  concordat 
et  l'article  organique  79.  Depuis,  les  tri- 
bunaux appelés  à  prononcer  sur  la  même 
question ,  ont  varié  dans  leur  jurispru- 
dence :  le^plus  grand  nombre  a  décidé 
dans  le  sens  de  l'avis  dn  conseil  d*état  ; 
mais  aucun  ,  il  faut  bien  le  rcconnoîlre, 
n'a  fait  mention  de  l'état  comme  proprié- 
taire. Un  fait  remarquable  a  eu  lien  tou- 
tefois :  un  arrêt  de  la  cour  royale  d'Agen 
du  26  novembre  i835^  ayant  décidé  inci- 
demment contre  un  tiers  que  l'église  de 
Terraube  étoit  la  propriété  de  la  com- 
mune, Tarrêt  de  la  cour  de  cassation  du 
6  décembre  1 85G .  contirmalif  au  fond  , 
décide  néanmoins  que  la  propriété  de 
l'Eglise  appartient  d  la  fabrique,  et  Tarrêt 
est  motivé  sur  ce  considérant  remarqua- 
ble :  Que  l'état,  en  vertu  de  l'arlîclc  orga- 
nique 75 ,  ayant  remis ,  soit  à  h'évêque , 
soit  à  la  fabrique,  cette  église,  sans  aucune 
restriction  ni  réserve ,  dès  lors  elle  est  de- 
venue la  propriété  de  la  fabrique, 

•  La  jurisprudence  des  tribunaux  sur  la 
question  de  propriété  des  églises  et  des 
presbytères  n'est  donc  pas  aussi  unanime 
que  l'a  prétendu  un  savant  président 

•  Cette  divergence  de  la  jurisprudence 
entre  la  commune  et  la  fabrique  pour  la 
propriété  de  TEglise  et  du  presbytère,  né* 
cessite  un  mot  sur  la  distinction  qui  existe 
entre  la  commune  et  la  fabrique,  que 
quelques  personnes  serojent  peut-être 
tentées  de  confondre  :  d  une  part,  les  dé- 
crets de  thermidor  an  xi  et  celui  de  juil- 
let 1806,  en  réunissant  les  biens  des  fa- 
briques des  églises  supprimées  aux  fabri- 


qnestion  de  propriété  des  églises ,  et  dès  ;  celles  qui  sont  supprimées,  même  lorsque 
Tome  XCIII.V Ami  de  la  Religion,  39  ' 


(6^ 

ees  biens  sont  silnés  dans  des  communes 
élrangt'res.  établissent  la  distinclion  com- 
plète ,  son^  le  t'at)porl  temporel .  entre  la 
commune  et  la  fabrique.  D'autre  part ,  le 
discret  d'organisation  des  fa  briques  <îxige 
que  leur  conseil  soit  cictnsivcmcnt  com- 
posé de  catholiques  ;  le  maire  en  est  mem- 
bre de  droit  ;  mais  s'il  n'est  pas  catholique, 
il  en  est  exclu  et  remplacé  par  son  ad- 
joint, à  la  même  condition.  Donc,  sous 
k  rapport  moral ,  comme  50 us  le  rapport 
temporel  «  la  fabrique  est  une  institution  | 
émanant  de  la  commune,  mais  en  étant 
entièrement  distincte. 

•  La  question  de  propriété  des  églises 
et  presbytères  étant  examinée  dans  l'état  ' 
où  l'ont  placée  les  tribunaux ,  il  reste  à 
étudier  celle  des  cathédrales  et  des  palais 
épiscopftts  :  occupons  •  nous  d'aLord  de 
ceux-ci,  qui  semblent  être  et  sont,  en  ef- 
fet .  dans  la  position  la  moins  favorable. 
.  «L'art.  13  du  concordai,  observe  l'or- 
donnance qui  bl&me  l'Archevêque  de  Pa- 
ris, ne  les  range  point  au  nombre  des  édi- 
fices religieux  qui  ont  dû  ôlre  rendus  au 
culte  ;  cela  est  vrai  ;  mais  cet  art.  1 2  ne 
mentionne  pas  non  plus  les  presbytères, 
et  cepei^dant  la  remiiiî  <)cs  presbytères  a 
été  rendue  obligatoire  par  l'article  orga- 
nique 7a;  donc  l'omission  de  désignation 
dans  l'art,  i  a  du  concordat  n'éloit  point 
nn  obstacle  6  la  remise  des  objets  qu'il  ne 
comprcnoit  pas,  n'étoit  point  un  obstacle 
^raccomplissemenl  de  l'esprit  de  l'art,  la 
qui  a  dicté  l'article  organique  7a.  Bien, 
reprend  -  on  ;  mais  alors ,  à  côté  de  cet 
•rt.  7a  ,  qui  stipule  la  remise  des  presby- 
tères, si  on  eût  voulu  également  rendre 
les  palais  épiscopaux,  on  en  eût  fait  un 
article  exprès,  et  l'arL  71.  relatif  à  cet  in- 
térêt ,  dit  positivement  que  des  logemens 
seront  fournis  ann  évêques  par  les  conseils 
généraux  ;  voilà  bien  l'objection  ;  mais  que 
conclure  de  cet  argument,  appuyé  sur  la 
teneur  de  l'art,  71  ?  Rien  autre  chose  ,  ce 
me  semble ,  sinon  que  le  gouvernement 
n'a  pas  voulu  s'engager  à  rendre  les  palais 
épiscopaux,  comnre  il  rendoit  les  presby- 
tères, et  cela  par  la.  raison  fort  simple, 

o'un  petit  nombre  de  ces  palais  <>toient 


1 


o  )  ! 

disponibles,  la  plupart  se  tronvantoÉlP^^ 
pés  civilement,  comme  préfectures.Mll*^^ 
bonaaXfCasemcf,  etc.  ;  de  telle  soitew^^^ 
l'état  a  voulu  se  réserver  le  droit  d'enètW^ 
poser  à  son  gré,  et  il  a  usé  de  ce  droitaW^  ' 
maintenant  les  dispositions  existanlcspiip  ^ 
les  palais  oceopés  civilement  <  et  cnm>|tv^^ 
dant  aux  évêqœa  cens  qui  étoientlib«ll|B~^ 
C'étoit  1^,  en  effet ,  il  faut  bien  lQrec»l^«'< 
noîlre,  sinon  la  lettre,  aa  moins Tespriti(i^^ 
de  l'art,  is  du  concordat,  si  bien  démoMp^ 
Iro  et  appliqué  par  la  rtetitulîon  béDêwpl^ 
et  spontanée  des  presbytères.  En  efiel.nf*^ 
entre  la paroisseet  (c pre»bytère, enuvbll^ 
cathédrale  et  le  palais  épîscopal ,  la  cor-l  l&^ 
relation  est  absolument  la  même,  et  bl  fa 
même  sentiment  de  justice  qui  a  fait  f»!  {vi 
tHiier  les  presbytères  non  aliénés  a  râla 
rendre  en  même  temps  les  palais  épÎKtfl  il 
paux  libres,  li  est  donc  établi  eu  fiilll> 
qu'en  même  temps,  et  par  les  mêmalf 
motifs  de  raison  et  de  convenaBce,  | 
l'état  s'est  dessaisi  des  presbytères  rt  1 
des  palais  épûicopanx  pour  les  rendn 
à  leur  destination. 

•  Abordons  maintenant  de  plus  près  la 
question  de  propriété,  en  réunissant  dans 
la  même  cause  i&i  palais  épiscopaux  rea- 
dus  spontanément .  et  les  cathédrales  rcs* 
tiluécsen  vertu  de  l'art  la.  Ici,  ne  potf' 
vaut  prendre  pour  règle  le  bon  sens ,  qoi 
eût  tranché  la  question  en  faveur  des  fa- 
briques ,  puisque  naturellement ,  et  ood- 
formémenl  à  l'arrêt  de  la  cour  de  cassa- 
tion du  6  décembre  1 836 ,  les  fabriques 
dévoient  recevoir  ce  qui  étoit  rendn  ai 
culte,  nous  sommes  contraints  d'interro* 
ger  la  jurisprudence  des  tribunaux,  en  II 
complétant  par  induction  ,  en  ce  qui  In 
manque. 

a  Les  tribunaux,  ainsi  que  nous  l'avooi 
fait  observer,  ont  unanimement  pro* 
nonce,  au  sujet  des  églises,  le  dessaisisse- 
ment de  Tétat  t  que  ce  soit  au  profit  de) 
fabriques,  ou  en  faveur  des  communes, 
peu  importe  pour  la  question  :  l'état  csl 
toujours  mis  hors  de  cause.  . 
>  »La  question  de  jpropriété  pour  les  ca- 
thédrales et  les  palais  épiscopaux  n'avoit 
point  été  soulevée  encore,  et   vient  de 


(  <iM  ) 


l^re  pour  la  prcmiiire  bbioeidemment  \ 
i  ,4'occAsioii  du  Icrrsin  de  1- Archevêché» 
L  elle  s'e»t  trouvée  d'auUnl  plus  complé 
ciment  idenlîquc,  que,  par  une  circon- 
LjRDce  loule  f^cialo,  TArcbevâGhé  de  Pa- 
M  fai&oit  partie  de  la  métropole ,  dans 
^•nclave  de  laquelle  il^toii compris,  «inii 
^i\  est  constaté  par  l^  texte  mi^f  de 
^prdonDance  en  vertu  de  laquollfi  TAr^ 
fehevêché  a  t  té  démoli.  Lies  faits  que  i'oQ 
Ijjourroit  citer  à  T^rd  des  évéques  dé- 
placés de  leurs  lo|[eixiens,  au  gré  du  gou- 
"yprnement,  ne  prouvent  autre  chose  que 
lia.  louable  résignation  de  ceux-ci ,  et  de 
^eor  part  un  esprit  de  monsuétode  tout-à- 
fiait  d'accord  avec  leur  caractère,  maïs  ne 
prouvent  rien  pour  le  droit.  NajtureJle- 
inent ,  et  en  conformité  à  Tarrélé  du  3o 
thermidor  an  un .  qui  décide  qu  aiu?  tri' 
^tUkuiuR  i€uU ,  et  non  d  L* autorité  adminiê- 
frative,  il  appartient  de  déterminer  les  ef- 
fets de  la  mise  des  églises  h  la  disposition 
des  évêques ,  ordonnée  par  l'art,  y  S  du 
fOBCordat,  ce  seroil  aujL  tribunaux  à  être 
isaisis  de  la  question ,  et ,  s'ils  se  détermi- 
noient  par  les  mêmes  .considération s  que 
|K)ur  les  églises  paroissiales^  il  est  permis 
ào  penser  qu'ils»  la  déqîderoîent  en  faveur 
des  fabriques  cathédrales  OH  des  départe* 
aens,  mais  toujours  à  l'exclusion  de 
l'étal. 

«L'honorable  comte  >Porlalis,  appli- 
■qiiant  à  la  propriété  des  pal,ajs  épiseopaux 
VD  principe  géuéraU  susceptible ,  cepen- 
idant,  de  beaucoup  d'exceptions ,  n'hésite 
^iut  à  attribuer  la  propriété  des  palais 
^iscopaux  k  l'état,  parce  que,  dit-il,  c'est 
l'état  qui  en  supporte  les  charges  ;  mais, 
d'Abord ,  une  erreur  de  fait  semble  avoir 
.échappé  au  savant  président  :  ouvres  la 
loi  de  1809,  vous  y-verres,  ar-t.  lo^etsui- 
▼ans,  que  les  frais  de  réparations  qui  ex- 
cellent les  ressources  de  la  fabrique  ca- 
thédrale, sont  à  la  charge  du  déparie- 
ment  ou  des  d^parlemens  sufTragans  du 
Wge.  Ceux-ci  ne  sont  donc  apjpelés  à  con- 
tribner,  qti'h  défatitdesreventrs-'de  la  fa- 
brique j  ce  qui  constitue  une  charge,  et 
Itou;  un  dcoit  de  propriété ,  :k  moins  que 


le  chap.  4.^0  la  loi  de  1809  porle-t-tl 
pour  titre  :  Dtê  Charge»  deê  Çommnn£$ 
rUativemenJt  au  ^ulle,  et  le  chap.  5  qu^ 
suit,  intitulé  :  Det  Egli$e$  cathédrale»^  deê 
maisons  épiscopales,  dispose,  art  io5,  que 
les  départemcns  compris  dans  un  diocèse 
sonl  tenus,  envers  la  fabrique  de  la  calhé; 
drale,  aux  mêmes  obligations  que  les 
commjunes  envers  leurs  fabriques  parois- 
siales. 

•  Ainsi,  en  suivjUQl  un  ordre  d'idées  ra- 
tionnelles, la  propriété  de  la  cathédrale  et 
de  la  maison  épiscopale  dëvroit  être  attri- 
buée soit  à  la  fabrique,  la  première  appe» 
lée  au  concours,  soit  au  département  qui 
vient  en  -seconde  ligne. 

•  Si,  depuis,  des  lois  de  'finances  on.t 
mis  l'entretien  des  bàtitnetis  diocésains  k 
la  charge  de  l'état,  cette  disposition  a  e4 
pour  objet  d'assurer  Pentretien  d'édifices 
dont  la  consen'ation  est  d'intérêt  géné- 
ral, et  n'a  pu,  ni  déroger  k  des  droits  de 
propriété  précxistans,  ni  en  créer  d&  non- 
veaux  sur  les  objet»  entretenus. 

'  »Lcs  fils  de  ceux  qui  ont  bkti,  il  y  a 
huit  aiècles  et  plus,  ces  vieilles  catliédrci 
les  ont  hien  su  les  entretenir  josqta'ei 
89;  d'où  vieut  dose  qnïl  ne  lefeovenl 
plus  aujourd'hui:?  De  ce  que  L'état  lest 
dépouiliéfl  des  fond»mffectéak  leur  entre- 
tien* U  est  juste  de  s'appuyer  sur  la  lot 
de  89,  qui.  comme  le  dît  je  comte  Pop» 
talis,  a  créé  un  droit  dvil  nouveau  ;  maife 
il  est  équitable  aussi  de  ne  pas  perdre  4$ 
vue  ce  qu'a  été  cette  loi  de  89vnne  loidf 
spolia^n  qui  a  imposé  k  l'état  T^ibUgat 
tiOB  par  lui  coatractée  de  subvenir  aoK 
irais  du  culte,  «pf^aremmeni  auski  k  l'en» 
Iretien  des  édifices  qui  lui  sont  nécessaii* 
i«8.  Ce  serott.yn  singulier  «aisonneoMnl 
que  celui  «ci  :  J'm  pris  vos  bienis,-  k  ta 
charge  d'enlndenir  vos  édifiées  ;  j'entre- 
tiens vos  édlGces  ;  donc,  quoique  je  les 
aie  rendus,  ils  sont  restés  ma  propriété» 
Ci'est-lk  un  argomcnl  tant  soit  peu  têonhk 
.  a^ous  con^MKVons  difficilement  la  sié- 
jrile  prétention  de  Fétat  k  conserver  ia 
ftrcKpriété  des  églises,  nndues  au  coliB«B 
xurtn  ide  i'artiele  la  du  «oncordat  Naus 


les  tribunaux  ne  Vmnl  ^i^ai-d^Odé.,  Ai|j|^ .  4-aMM)ri0!CUii{>riie  teuLaH  plnsdu  h^fÊt^ 

39. 


■itt  gonTCrnetnent  coniitlaîrfl,  donl  le* 
«hefi  fibotent  prores&ioD  de  la  religion 
eatbollqae.  Elle  nous  eût  p>ru  nilnrelle 
ïoDS  l'empire  de  la  chirte  de  i8i4>  <!■>■ 
'  Bdmelloit  une  religion  de  )'6Ut  ;  mais  an- 
JonriThai,  où,  depuis  i85o,  l'éUt,  sans 
religion  l^ale,  se  trouve  en  face  d'une 
niajorilâ  calhoUque,  apte  i  posséder, 
noD»  ne  comprenons  pasTînlértl  du  goo- 
vernement  ï  conserver  la  propriété  des 
fgliSM  ealbolïqac-s,  si  ce  n'csl  aDn  de  pou- 
TOIT  en  disposer  ï  «on  gré,  ce  qn'il  peol 
louj'ouri  faire  par  les  Toies  légales  de 
fetproprialion. 

•  Pour  étatrer  ce  sjsltme  de  ^polialiou 
■opplémenlaire,  ou  a  imaginé  celui  de 
l'atfectalioD,  dont  on  distingue  le  droil 
(le  propEiétë,  comme  a'j  Ctanl  polot  ad- 
Ëérent;  en  redéchiiMnt  ï  ces  deux  syslë- 
.meii  qui  se  aoulienneiit  l'un  l'autre,  il  est 
difficile  de  (e  défendre  de  quelques  pen- 
sées graves,  qui  sontdudoinaîne  del'bis- 

•  Depnis   qoe   la  rérolution   de  89 


(  6n  )  ) 

tre.non  catholique (O.dcKendrelarroit  ^ 
qui  surmonte  lMd6mes,  mellre  isaplice,  <^ 
je  ne  sais  encore  quel  emblème,  er  ntt-     I 

sous  leurs  ToQles  les  cendres  de  met 
l^ndi  hommes.  Ce  ne  seront  pin*  cellci 
de  Mant ,  de  hideuse  mémoire  ;  mais  k 
nom   du   conspirateur  Bory  sera  inscrit 
nir  les  maiiires  du  Panthéon  (s).  Les  ret-  .  , 
tes  vénérés  de  rhumble  bergère  qui  «ann  ' 
Paris  des  fareurs  d'AKila  seront  enlerét 
basilique  qui  lui  fui  consacrée;  ib 
irooTeroat  asile  lilieors.  • 
•  Voilà,  dans  son  application  actuelle, 
ivanle,  les   conséqnences  du  systèoit 
tTafleclaiioa   I  nn    culte   de  dix -bail 
sitcles, 

■  Les  réDeiions  qD'on  vient  de  llrt 
n'ont  6lé  inspirées  par  aucun  sentiment 
d'hostilité  contre  le  gouTernemenL  Ap- 
prouiécs  ou  bllmées,  elles  prennent  tenr 
source  d»!is  des  intérêts  plus  éXevét  A 
dans  la  conscience  ;  elles  n'ont  ponr  ob- 
jet que  de  jeler  quelques  rayoua  d'unt 
lumiËre  tardive  sur  une  question  dont  h 
solution  brusque  a  été  amenée  par  une 


ébranlé  l«  sol  de  la  France,  bien  des    suite  d'actes  peu  réfléchis   La  conpablt  I 
gouvomemens  s'y  sont  succédé;  ils  ont  'folle  dn  i3  Février  a  attiré  sur  l'Archeté- 


passé,  à  côté  d'aneinalilution  qui  compte 
par  siècles  aoit  eiistence  impérissable. 
Le  gouvernement  de  8g  a  enlevé  i  l'E- 
gllae  m  biens  ,  i  la  charge  de  nourrir 
ses  ministres  ;  celui  de  99  ,  de  ces  églises 
»  Tajl  des  ateliers  de  salpêtre ,  ou  des  dé- 
pAts  de  prisonnien;  puis  il  a  égorgé  le 
prêtre  sur  l'autel  qn'il  desservoiL  Dix  ans 
n'éloicnt  pas  écoulé*  qu'un  gouvcrne- 
aiènl  réparalenr  éloil  amené  k  rendre 
à  la  religion  ses  temples,  i  ses  minis- 
tres la  considéra  lion.  Et  voici  qu'aujour- 
d'hui un  gourcrnemenl.  d'ailleurs  bien - 
Tcillant  pour  la  religion,  vient  lui  dire: 
■  Ces  églises  remplies  de  la  majesté  du 
«utte  catholique,  elles  ne  lui  ont  point 
été  restituées,  mais  seulement  prêtées, 
afCectéea.  ainsi  que  les  maisons  destinées 
an  logement  de  les  pontift 
avoir  la  facnlté  de  les  teprendre,  suivant 
iaonboa  plaiiir.  Je  veux  conaerver  le  droit 
de  pouvoir  à  mon  gré,  par  une  simple 
onkumanee  cootaealgnée  par  un  nînis- 


ché  les  désastres  da  lA  ;  aprj;5  l'émeulï 
Ml  venue  fordonnance  irréfléchie  qui  * 
démoli  l'Archevécbé.  Va  traité  de  U  ville  j 
de  Paris  avec  le  domaine  a  amené  le  pro-  ' 
jet  de  loi,  non  discnié  en  conseil,  et  pré- 
senté i  l'insu  de  son  président;  entre  lei 
(les  denx  chwnbres,  le  ministère 
ayant  changé,  le  nouveau  cabinet  s'est 
'  ou  tenir  un  projet  aoqnel  il 
étoil  à  peu  près  étranger,  et ,  malgré  I) 
gravité  d'une  question  dont^on  n'avoit 
pas  calculé  la  portée,  la  loi  ■  été  votée. 
Le  gouvernement  a  été  inconsidéré  en 
matière  grave  ;  <fesl-là ,  nous  le  pensons 
le  reptoche  qui  peut  lui  être  fait.  • 

Nous  n'ajoutei'ons  rien  à  celte  dis- 
cussion ,  sinon  qu'elle  honore  l'ei- 
ccllent  tspi'it  coiniiie  le  talent  du 
noble  pair,  et  qu'elle  est  propre, 
(1)  Ordonnance  du  36  août  1 83o. 
(3)  Exposé  des  motifs  du  projet  de  loi 
4o\i  décembre tSSor 


(  6i3  ) 

semble  ,  à  porter  la  convictloQ  dire  la  messe.  Les  habitaus  de  ce  ha* 

is  tous  les  esprits  drpits  et  non  meau  ont  voulu  se  donner  les  aim 

•^^^«^..iic  d'une  commune  et  d'une  paroisse  •  se 

^Brevenus.  .     /    i       i       i     r>i       i 

-^^ -^g^. . sont  jetés  dans  le  culte  Lhatei ,  et  oi^l; 

ÎL'  NOUV£LLES  ECCLÉSIASTIQUES.  ^l»,  "",«  P^^^'t  ¥''''•  V?*  ?"'*  '*'• 

'             ,.                „  mule  n  a  pomt  pris  part  a  cette  apos- 

^     PARIS.— Les prelaU nouvellement  ^^^jg    rp^^j^^  les  autres,  soit  igpo- 

«institués  montient  un  bien  louable  ^.3,^^^^  ^^^  passion,  ont  adopté  le 

^HTiprcssement  pour  se  i^ndre  dans  ^.^i^^  ^^  iq^\  ^    l'évêque  a  voulu 

Jeors  diocèses.  M.   l  archevêque  de  ^^3^^^^,  ^^  hameau  ;  oiji  a  lieu  d'espé- 

-Bor^eaux  est  parti  lundi  pouraller  ^^^        çg^g  démarche  toute  de  cha* 

.prendre  possession  de  son  siege.M.  le-  ^-^^  ^«^^^^  ^^  ^^^  infructueuse,  lia 

vêque  de  Verdun  part  le  jeudi  29.  .mariage  réhabilité  ,  un  baptême,  dés 

.L^inetlautrenemmenenlpomtdec.  1^3   paternelles    adressées,  à  ce 

clésiastiqups  étrangers.  Mais  M.  le-  j^  ^  ^^^  présagent  la  fin  de  ce 

-vêque  de  Verdun  a  voit  invite  à  son  schisme  éphémère.  On  commence  à 

sacre  plusieurs  ecclésiastiques  du  dio-  ^^  y^^^^^  /^  ^^3  troubles  et  de  ces  di- 

.cèse,M.  labbeyariii,quiaetecon.  visions.  Le  nouveau  sous-piéfet  de 

:slaininent  grand  -  vicaire  depuis  le  ^^^^^^  ^.^^^  montré  disposé  à  favori- 

retabhssement  du  siège  ,  M.  1  abbé  g^^,  j^  ^^^^^^  j^  j^      j^  .  j|^  ^^^^^^^^ 

Mansuy ,  chanoine  et  ancien  supé-  3  ^^  jy    i»évéque  à  Senneville. 

rieurdugïTjnd  séminaire,  tous  deux  T  ^^^^  donnerons  dans  le  Numéro 

invesus  de  1  esiime  et  de  la  confiance  prochain  le  texte  du  jugement  rendu 

publique  ,  et  d  autres  membres  dis-  ^^^  ^,3^3.^^  j^  Senneville,  jugement 

tmgues  du  cleige.  j  confirme  celui  de  Mantes 


u     L'appel  fait  par  M.  Févêque  d'A- 

jaccio  pour  les  besoins  de  son  sémi-         Nous  avons  parlé  ,    numéro  du 

naire  n*aurapas  été  stérile.  Récem-  18  mars,  d'une  belle  chaire  de  styk 

ment,  une  ;  4»ei-sonne .  qui  «'a  pas  gothique,  que  /lous  avions,  adinii^ 

^  voulu  être  nommée  nous  a  fait  re-  dans  les  ateliers  de  M.  Boileau,  jeune 

:ineltre,parrintermédiairedeM.rab-  ouvrier    plein    de    talent.    Comme 

-  bé  Richard  ,  chanoine  d'Orléans ,  nous   l'avions  prévu  ,   cet   intéres- 

une  somme  de.  1000  fr.  pour  ce  se-  sant    ouvrage    a   attiré  Tattention. 

.  niinaire.  M.  l'Archevêque  de  Paris ,  ami  des 

"fgocsrr» arts  ainsi  que  de  la  religion,  l'a  visité 

M.  l'évêque  de  Versailles  a  visité  un  des  premiers.  Grand  nombre  d'ec- 

dernièrement    l'arrondissement    de  clésiastiques ,  d'artistes ,  des  chefs  de 

^  Mantes.  Le  prélat  a  confirmé  à  Man-  division  de  divers  ministères ,  M.  le 

.  tes,  à  Epone  ,  à  Mézières ,  et  a  visité  préfet  de  la  Seine  lui-même ,  ont 

les  éclises  de  cette  partie  du  diocèse,  voulu  voir  comment  le  inbyen  âge 

Il  a  béni  une  nouvelle  chapelle  chez  et  ses  merveilles  pouyoient  se  repro- 

.  les  dames  Bénédictines  de  Mantes,  duire  de  notre  temps.  Après  avoir 

.  Le  Vjuin,  ila  confirméàGuerville,  reçu  à  Paris  les  suffrages  qu'il  mé- 

paroisse  sur  le  territoire  de  laquelle  riiott ,  ce  bel  ouvrage  a  été  porté  à 

se  trouve  le  trop  fameux  hameau  de  sa  destination  ,  et  posé  à  Compiègne 

.  Senneville,  qui  n'est  ni  paroisse,  ni  dans  l'église  de  Saint-Antoine.  Cette 

chapelle    vicariale  ,  ni    commune ,  église ,  qui ,  par  son  architecture  , 

.  comme  l'ont  cru  quelques  journaux,  l'appelle  précisément  les  mémics  épo- 

II  y  a  dans  ce  hameau  une  chapelle  1  ques  et  les  mêmes  talens  que  la  nou- 


autrefois  seigneuriale ,  où'M  le  cu^é 
de  Guerville  va^^e,  |einp^  en  Jiçmp» 


velle  chaire ,  n'avoit  plus  hesoin  q^e 
de  la  voir  dans  ^onjenceinte  pour  rç«^ 


J 


trouver  son  ancienne  splendeur.  Aussi 
'  tout  Coinpiègne  a-t-il  reçu  avec  une 
'  extrême  satisfaction   cette  brillante 

décoration. 

M.  Tabbë  Aùger,  qui  gouverne  avec 
'  zèle  la  paroisse  depuis  neuf  ans,  a  vou- 
'  lu  consacrer  par  une  cérémonie  so- 
lennelle l'hommage  rendu  par  les  arts 
à  la  religion.  Le  4  juin ,  après  avoir 
*  célébré  le  matin  la  procession  de  Toc- 
'tave  du  Saint-Sacrement,  procession 

3ui  a  été  aussi  édifiante  que  tant 
'autres  dont  nous  avons  parlé,  tout 
le  clefgé  s'est  réuni  avant  les  vêpres, 

'  et  ayant  chanté  le  yenl  Cnaiory  des 
psaumes  et  des  litanies,  on  a  entonné 

'  V Asperges  me,  et  fait  processionnellc- 
mekit  le  tour  de  la  chaire.  M.  Boi- 

'leau  ayant  remis  la  clé  au  célébrant, 
Taspersion  à  été  faite.  Après  com- 
piles, M.  Tabbé  Weber,  trésorier  du 

'  chapitre  royal  de  Saint-Denis,  a  prê- 
ché un  fort  bon  sermon  sur  la  reli- 
gion. Depuis  et  avant  ce  jour,  des 
peintres  et  des  amateurs  sont  venus 
dessiner  le  nouveau  monument  go- 
thique j  qui  doit  servir  de  type  pour 
d'autres  ouvrages ,  et  et  l'on  prépare 
déjà  difs  projeta  pour  Beauvais ,  Ar« 
dcez  et  Jk  < 


ras 


'ans. 


On  voit  assez  souvent  de  prétendus 
sorciers  traduits  devant  les  tribunaux 
pour  avoir  escroqué  différentes  som- 
meil à  de  pauvres  dupes ,  et  les  jour- 
*  naux  qui  ^fendent  compte  de  ces  af- 
faires manquent  rarement  cette  oc- 
casion de  s  élever  contre  ces  bruits 
de  soixiers  et  contre  la  crédulité  qui 
fait  ajouter  foi  au  pouvoir  de  pa* 
reilles  gens.  Ils  ont  raison  en  cela  ; 
mais  ils  ont  tort  lorsque  ,  à  cette  oc- 
casion ,  ils  blâment  le  cler^i^é,  qui  est 
plus  intéressé  que  tout  autre  a  dé- 
truire ces  superstitions  populaires. 
C'est  l'absence  de  i^ligion  qui  donne 
quelque  crédit  aux  sorciers ,  et  l'ex- 
périence prouve  que  c'est  dans  les 
classes  ignorantes  et  parmi  ceux  qui 
négligent  leurs  devoirs  de  chi'étiens 
'  ^e  les  contes  de  sorciers  tix>uvent  le 


(  614  ) 

plus  de  créance.  On  vient  encore  d'ét 
faire  la  remarque  dans  un  village  a» 
près  de  Dourdan. 

Le  tribunal  de  f<ambouillet  est 
saisi  en  ce  moment  d'une  affaire  as> 
sez  ridicule.  Un  curé ,  homme  sap,e, 
qui  a  rendu  des  services  à  sa  paroiss 
pendant  le  choléra ,  et  qui  instruit, 
autant  qu'il  le  peut,  ses  paroissiens, 
est  accusé  d'être  sorcier;  il  est  ac- 
cusé par  les  notables  de  sa  paroisse. 
L'adjoint,  malade  depuis  long- temps, 
ayant  essayé  de  tous  les  remèdes,  et 
ne  guérissant  point ,   s'est   imagioé 
qu'on  lui  avoit  donné  du  mal,  c'est 
son  expression.  Il  a  consulté  un  sor- 
cier du  canton,  qui  lui  a  montré, 
dans  un  seau  d'eau ,  le  cui-é  qui  lui 
a  jeté  le  sort,  l'année  dernière,  dans 
un  verre  de  vin ,  avec  des  qs  de  mort 
pulvériséa.  Cettç  grossière  inepùe  a 
été  regardée  comme  un  oracle  ;  grande 
■  rumeur  au  village.  Les  compères  et 
les  commère)}  ont  crié  à  qui  inieax 
mieux  contre  leur  pasteur,  et  il  est 
-reçu  aujourd'hui  dans  tout  le  pays 
que  ce  curé  est  un  sorcier  dont  il  faut 
bien  se  défier. 

•  Si  vous  en  doutlsz  |>  la  chose  vous 
scfrâ  attestée  par  les  plWs  fortes  têtes 
du  lieu,  par  le  itiàire ,  par  l'institu- 
teur, homme  parfaitement  au  cou- 
rant de  tout  ce  qui  se  dit  et  se  fait 
contre  son  curé ,  par  les  trois  quarts 
et  demi  des  habitaiis ,  gens  trop  ha- 
biles et  trop  éclairés  |>our  assister  à 
la  messe  et  entendre  les  prônes  et 
les  instructions  qui  se  font  à  l'église, 
mais  qui  lisent  chez  eux  de  mauvais 
journaux  et  de  mauvais  romans.  Cest 
là  qu'ils  puisent  leurs  lunnières ,  c'est 
là  qu'ils  apprennent  à  ne  pas  croire 
à  la  religion ,  à  en  dédaigner  les  pra- 
tiques ,  à  en  mépriser  les  ministres. 
Mais  en  même  temps,  comme  c'est 
un  besoin  de  l'esprit  humain  de 
croire,  en  rejetant  de  hautes  vérités , 
ils  admettent  des  fables  ,  ils  consul- 
telit  des  sorciers ,  ils  ajoutent  foi  à 
des  rêveries  absurdes.  Tels  sont  pour 
eux  les  bienfaits  de  la  civiUsatioa;. 


(  '6.5  ) 


Le  lundi  19  juiu  ,  il  y  a  eu   une 
pieuse  cérérWènie  à4aGtepeUe-Huon, 
diocèse    du   Man8.    La  bénédictiou 
d'un  nouveau  cimetière  s*est  faite  au 
milieu  d'un  grand-conrours.  Le  maire 
jet  l'adjoint  y   assistoient.   D'abord 
une  messe  «olentielie  fut  célébra 
pour  le  repos  des   âmes  des  mo^ts 
-enterrés    dans    l-aocien    cimetière. 
Après  la  messe  ,  on  se  rendit  proces- 
sionnellement  au  nouveau  cimetière. 
.M.  l'abbé  Bônep  curé  de  Saint-Ger- 
■  vais  de  Yic,  adressa  au  peuple  réuni 
.au  pied  de  la  croix  une  allocution 
■analogue  à  la  circonstance.   Il  rap- 
pela en  peu  de  mots  l'inévitable  dêa- 
;tinée  de  tous  les  hommes  et  engagea 
.âes  auditeurs  à  se  familiariser  avec 
l'idée  de   la  mort  pour  n'être  pas 
surpris  â  leur  dernière  heure.  Après 
cette   exhortation,  qui  fut  écoutée 
en  silence,  M.  TabbéYandolouyCuré 
de  Conflans,  procéda  à  la  bénédiction 
du  nouveau  cimetière  ,   d*après  la 
forme  prescrite  par  le  rituel  du  dio- 
cèse. La  part  que  toute  la  paroisse 
a  prise  à  la  cérémonie  prouve  qu^il 
y  I  este  des^  gernies  de ,  foi ,  /que  la 
^providence  peut  vivifier  et  accroître. 

IjA  Gazelie  de  Flandre  appelle  l'in- 
térêt des  per&onnes  pieuses  sur  la 
maison  du  fion- Pasteur,  établie  à 
Lille  ,  rue  de  la  Préfecture.  Cette 
maison ,  destinée  aux  filles  repen- 
ties, est  soutenue  par  des  aumônes. 
Une  pnse  d'habit  a  eu  lieu  ces  jours 
derniers  dans  ta  chapelle  de  l'éta- 
blissement,  et  un  sermon  y  a  été 
prononcé  par  un  doyen  de  la  ville. 

Un  journal  qui  a  parlé  de  cette 
maison ,  Ta  transportée  par  mégard^' 
à  Arras. 

La  corvette  française  de  l'état  fa 
Bonite^  capitaine  Yaillant ,  est  arri- 
vée ,  le  8  octobre  1836,  ^(ix  Mes 
Sandwich.  Il  paroH  que  M.  Valllïmt 
avoit  pour   mission  de  protégcr'»lc 


et  de  se  plaindre  du  traitement  fait*^ 
en  1831  et  1832,  à  des  missionnai^- 
'i^es' français.  Ces  inissionnaires,  dont 
le  chef  étoit  M.  Tabbé  Bachelot  » 
étoient  àn-ivés  aux  îles  Sandwich  en 
V827.  Leur  arrivée  déplut  beaucoup 
aux  misilonnaires  protestans  déjà 
établis» dans ^8 Ue»,  et  dont  un  d'eux 
avoit  -acquis  beaucoup  d'influencé 
sur  l'esprit  de  la  reine.  Les  mission**- 
naires  furent  néanmoiits  assez  tran* 
quilles  d'abord;  ils  instruisirent  et 
baptisèrent  plusieurs  insulaires  ;  eC 
puis  on  les  inquiéta ,  on  défendit  aux 
insulaires  d'assister  à  leurd  instruc<*- 
tioas ,  on  mit  aux  fers  ou  on  bannit 
quelques-uns  des  nouveaux  chré- 
tiens. On  signifia  aux  m.Lssionnaires 
de  quitter  l'ile ,  et  enfiii  sur  leur  re- 
fus de  se  retirer,  on  les  déporta  en 
Californie ,  où  il  paroît  qu'ils  sonc 
encore.  Voyez  à  ce  sujet  nos  numé- 
ros des  19  mars  1833  et  17  juillet 
1834. 

Ce  traitement  fait  à  des  Français 
inoffensifis  à  l'instigation  des  métho- 
distes améiicains  devoit  attirer  l'at- 
tention du  gouvernement.  M.  Vail- 
lant s^en  plaignit  donc  fu  roiTameha- 
Meha ,  qui  vint,Jle  12  octobre,  à  son 
bord  avec  sa  scèur  Kinaou  qui  a 
beaucoup  d'influence.  Le  jeune 
priuce  s'excusa  eu  disant  qu'il  igno- 
roit  ces  mauvais  traiteuieus  ,  et  il 
promit  d'eu  bien  user  avec  les  Fran- 
çais qui  habitent  les  îles  Sandwich 
et  de  faire  respecter  leurs  personnes 
et  leurs  propriétés.  Nous  devons 
croire  que  M.  Vaillant  ne  se" sera  pas 
contenté  de  cette  promesse  générale, 
et  qu'il  aura  démandé  la  révocation 
de  la  mesure  brutale  prise  contre  les 
missionnaires. 


1 


POUTIQUE. 

Dans  les  jours  qivi  suivirent  ki  révola- 
lion  de  jnîllet,  tmc  gnnde  èmtilàllon  de 
phriantropie  sem&niresta  parmi  fmames 
iJeMlbleB'de  cette  6pt>qae.  Nous  étions  ar* 


commerce  français  dansées  parages,  f-  rv^l  ontgede.niVMi,  It  une  ère  depro- 


(6.6) 


"^ 


gtbs  et  de  perfeclion  qui  permeUoit  d'a- 
bolir presque  tout  de  ioite  la  peine  de 
aiort,  et  Ton  vit  le  moment  où  celte 
grande  marque  de  confiance  et  d'estime 
ailoit  éirc  donnée  au  peuple  souverain  de 
juillet  pour  récompeme  de  ses  hauts  {piil^ 
Toutefois,  OD  ajourna  la  qpeslion,  et  ce 
mouvement  philantropicyie  n'eut  pas  de 
-suite  immédiatement  Mais  en  attendant 
qu'on  y  revînt,  on  se  b&ta  de  réviser  le 
code  pénal  pour  l'adoucir. 

Entre  autres  modilications,  le»  eircon- 
êtanctê  aiténmauteê  y  furent  introduites, 
■fin  de  donner  on  commencement  de  sa- 
tisfaction à  la  menue  philosophie  de  la 
classe  moyenne  répandue  partout  dans  les 
jurys  de  jugement  des  cours  d'assises. 
Depuis  lors ,  on  n'a  plus  entendu  -parler 
-qno  de  parricides .  de  meurtriers  et  d'as- 
tîns  atroces  sauvés  par  les  eireon$tance$  at- 
lénuantei,  A  l'exception  des  délits  poli- 
tiques, pour  lesquels  il  n'y  a  ni  grâce,  ni 
rémission,  nous  ne  pourrions  pas  citer 
une  sorte  de  crime  civil  que  les  eircon- 
êtaneêi  afténuantei  n'aient  fait  échap- 
'pcr  à  la  peine  capitale  ;  et  cela  se  répète 
vi  fréquemment  que  c'est  comme  un 
parti  pris,  comme  une  chose  entendue 
entre  les  philantropes  des  cours  d'assises 
que  leurs  fonctions  appellent  au  secours 
de  !a  société. 

Dans  l'espace  de  peu  de  jours,  deux 
exemples  de  cette  espèce  viennent  encore 
de  nous  élre  fournis  par  les  verdicts  de 
ce  qu'on  appelle  la  justice  du  pays.  Un 
malheureux  voyageur  est  massacré  la  nuit 
dans  un  taudis  d'auberge  ,  et  jeté  en 
morceaux  au  fond  d'une  marc,  l^s  pro- 
priétaires de  ce  coupe-gorge  sont  con- 
vaincus d'être  les  auteurs  de  celte  mons- 
truosité. Grâce  aux  circonstances  atté- 
nuantes, il  se  trouve  que  leur  crime  n'est 
point  capital.  Un  malheureux  père  de  fa- 
mille est  assassiné  en  guetapens,  hors  de 
sa  maison,  par  son  gendre,  de  compli- 
cité avec  sa  fille.  Les  eireonstanees  atté- 
nuantes arrivent  encore  pour  les  sauver 
du  dernier  supplice.  Et  au  milieu  de  cet  me|^tre  la  pgain  à  la  poche  pour  le  diver- 
heureux  progrès  d'idées  et  de  mœars[y^  ni  pourquoi  les  habitans  des  Vosges  et 
tja'oa  âili'gue  comm»  pouvant  permeUre 


tant  de  relâchement,  vous  êtes  tout  jur' 
pris  dcntendrc  dire  que  Tadministration 
de  la  justice  eiiige  <|es  renforts  de  juges 
et  de  nouveaux  prétoires.  Cela  se  conçoit 
très-bien,  pourtant. 

Pour  la  première  fois  depuis  sept  ans, 
on  vient  d'entendre  faire  une  ol)servation 
h  la  chambre  des  députés  sur  la  dépense 
occasionnée  pour  la  célébration  des  anni- 
versaires de  juillet  ;  observation,  du  reste, 
bien  peu  hostile  et  bien  pen  désobligeante 
pour  les  auteurs  des  glorieuses  journées. 
En  protestant  qu'il  étoit  loin  de  sa  pensée 
de  vouloir  aflbiblir  la  magnificence  de  ces 
fêtes ,  un  honorable  député  s'est  borné  à 
dire  que  le  vole  de  200,000  fr.  pourrojt 
être  réduit  h  1 00,000,  parce  que  ces  sortes 
de  dépenses  sont  essentiellement  munici- 
pales ,  et  devroient  regarder  par  consé- 
quent les  localités  qui  veulent  se  donner 
des  fêtes. 

Il  est  certain  qu'en  bonne  règle  cela  ne 
devioit  porter  que  sur'le  pays  légal,  c'est- 
à  dire  sur  celte  heureuse  portion  de  la 
France  qui  a  toutes  sortes  de  raisons  pour 
se  réjouir  de  la  révolution  de  juillel,  et 
pour  lui  continuer  ses  sympathies.  Aus4 
bien^  le  hasard  veut  précisément  que  ce 
soit  elle  qui  se  trouve  le  plus  en  état  de 
bien  faire  les  choses ,  à  raison  de  la  con- 
centration de  nos  budgets  des  recettes 
entre  ses  mains.  Rien  ne  seroit  donc  plus 
juste  et  plus  convenable  que  d'introduire 
une  petite  modification  de  ce  genre  dans 
la  célébration  des  anniversaires  de  juillet. 
Ce  ne  seroit  d'ailleurs  que  se  rapprocher 
de  tous  les  autres  usages  connus.  Quand 
on  veut  se  divertir,  se  donner  des  joies, 
des  festins  de  noces,  des  pique  -  niques , 
et  faire  ce  qu'on  appelle  en  général  des 
parties  de  société ,  on  ne  s'adresse  pas  or- 
dinairement à  la  bourse  de  ses  voisins 
pour  leur  en  faire  suppoiter  les  frais.  De 
même  ici ,  puisque  c*est  uniquement  le 
pays  légal  qui  a  le  plaisir,  on  ne  voit  pas 
pouniuoi  ce  sont  les  autres  qui  doivent 


du  Gantai  sont  obligés4'eiivqyw  WilT  ^r- 


(6. 

^ént  k  Parié,  l^ôtl^  faire  tirer  dea  feux 
d'artifice  sous  les  croisées  de  la  princesse 

Hélène. 

M.  le  prince  de  Laval  est  mort  demie- 
remcot  à  Paris.  Anne-Pierre-Adrien  de 
Montmorency-Laval ,  dnc  de  Laval,  éloit 
né  en  1769,  et  étoit  neveadu  cardinal 
de  Montmorency,  évécpie  de  Mcti.  Sa  fa- 
mille le  destinoil  \  l'état  ecclésiastique  » 
mais  ses  goûts  le  portèrent  à  Tétai  mili- 
taire. 11  entra  au  service ,  et  épousa ,  en 
1788,  une  fille  du  duc  de  Piney-Luxem- 
bourg.  Pendant  l'émigration,  il  fit  la 
campagne  de  1793 ,  servit  ensnite  en  An- 
gleterre ,  et  voyagea.  Rentré  en  France 
«n  iSoi,  il  ne  prit  aucun  emploi.  Il  fui 
un  des  premiers  à  se  déclarer  pour  la  res- 
tauration ;  il  remplit  avec  honneur  plu- 
sieurs grandes  ambassades.  La  révolution 
de  i83o  le  fît  rentrer  dans  la  retraite.  Il 
est  mort  à  Paris,  après  quelques  jours  de 
maladie,  ayant  reçu  tous  les  secours  de 
la  religion.  11  ne  laisse  que  deux  filles , 
qni  ont  épousé  les  marquis  de  l^vis-Mi- 
repoix  et  de  Couronnel. 

Son  frère ,  M.  le  marquis  de  Montmo- 
rency, qui  devient  dnc  de  Laval  par  cette 
mort,  et  quîffeîdoît  de[Sta!s  qnèfquérai^- 
nées  à  Turin ,  est  venu  en  France  rendre 
les  derniers  devoirs  à  son  aSné.  Il  a  fait 
porter  le  corps  h  sa  terre  de  Beanroesnil , 
diocèse  d'Ëvreux ,  suivant  les  intentions 
du  défunt.  Le  convoi  y  arriva  leso  juin^ 
accompagné  de  M.  l'abbé  Longuemare  , 
confesseur  du  prince.  Un  service  fut  cé- 
lébré dans  l'église  paroissiale  de  Bean- 
mesnil ,  en  présence  de  M.  le  duc  et  de 
madame  la  duchesse  de  Laval ,  de  ma- 
dame la  duchesse  Matthieu  de  Montmo- 
rency, leur  cousine,  des  deux  gendres 
du  prince,  et  d'autres  parens  et  amis.  Ia 
messe  fut  célébrée  par  M.  leeoré  de  Ber- 
nay,  assisté  de  plusicors  curés  voisins. 
M.  Tabbé  lionguemare  prononça  l'éloge 
dn  défunt  Les  confrères  de  la  Charité 
déjK)sèrent  le  corps  dans  le  caveau- de  la 
•chapelle  funéraire  que  le  noble  iet^eux 
propriétaire  a  fait  construiiH^  pour  la^lbé* 
*peHiife  de  tt  famille. 


7) 

PAAIS,  28  JUIN» 

M.   Félix  Real  vient  d'être  rééhl  dé« 
pnté  à  Grenoble  (Isère.) 

—  MM.  Emile  de  Condé  et  Gypriea 
Halgan ,  fils  dn  vice  -  amiral  de  ce  nom , 
sont  nommés  auditeurs  an  conseil  d'état* 

—  M.  le  vice-amiral  Willaumet  vient 
d'être  nommé  grand-crdx  de  la  Légion- 
d'Honneur. 

—  La  Quotidienne  a  été  saisie  lundi  l- 
canse  de  son  compte -renda  de  l'ouvrage 
du  général  Donnadicu. 

—  L'ouvrage  que  vient  de  publier  le 
général  Donnadieo  :  De  la  vieilh  Europe^ 
de»  rote  et  de»  pempUe  de  notre  époque,  a  été 
saisi  hier. 

—  L'élcetenr  de  Hesse  et  le  prince  élec- 
toral co-régent  ont  notifié  {^r  lettre  à 
Louis-Phitippe  le  décès  du  landgrave  Fré- 
déric de  liesse ,  et  celui  du  prince  Ferdi- 
nand de  Hesse-Phiiippsthal. 

—  On  pense  que  la  chambre  des  dépu- 
tés aura  terminé  ses  travaux  samedi. 

—  M.  Poussin ,  gérant  de  VBarope ,  vi 
cesser  de  signer  cette  feuille.  D'aprèft 
{* Europe ,  M.  Potissin  auroit  pris  cette  dé- 
termination par  suite  dn  compte  queje 
Droit  a  rendu  deaon  prdoès,  et  qui  porte 
que  M.  Poussin  a  fait  à  l'audience  des 
protestations  d'amour  et  de  dévoûment 
au  gouvernement. 

—  Il  est  question  du  prochain  départ 
de  la  duchesse  douairière  de  Mecklem- 
bourg. 

—  Le  comité  central  drinstraetion  pri- 
maire s'est  réuni  au  ministère  de  Tinstrac- 
tion  publique  pour  s'occuper,  du  règle- 
ment des  salles  d'asiles. 

—  Un  nouvel  avertissement  du  préfet 
de  police  porte  que  tous  les  chiens  qui 
errent  dans  les  rnes  sans  être  muselés  se- 
ront détruits,  et  que  les- propriétaires  qui 
n'auront  pas  observé  l'ordonnance  der- 
nièrement affichée  dans  tons  les  quartiers 
de  Paris,  seront  poursuivis. 

•  —  Le  conseil  général  de  la  Banque  a 
^tb  à  60  fr.  par  action  le  dividende  da 
premier  semestre  de  18.37.  Il  sera  payé  à 
partir  du  i*  juillets 


(  €i8  ) 


—  La  compagnie  des.  canaui  a  Tait 
lancer  mardi  dernier  un  bateau  dcsiinc  à 
faire  le  service  des  voyageurs  de  la  Vilietle 
à  Meaax.  La  vitesse  sera  de  quatre  iieues 
à  l'heure. 

I 

—  La  caisse  d'épargne  de  Paris  a  reça 
les  85  et  fl6  la  sonuoe  de  397,553  fr. ,  ei 
pembourM*  538, ooo  fr. 

—  D'après  un  journal ,  le  nombre  des 
centenaires  morts  en  France  en  iS35  est 
de  170. 

—  IjB  baron  de  Reindorf ,  descendu  à 
rhôtel  de  Londres,. rue  de  la  Bourse,  s'a- 
perçut en  rentrant  un  soir  que  780  francs 
qu'il  avoit  déposés  dans  on  secrétaire  n'y 
étoient  plus.  11  ne  remarqua  aucune  es- 
pèce d'effraction  ,  et  le  secrétaire  dont  il 
avoit  emporté  la  clé  étoit ,  comme  à  l'or- 
dinaire, fermé  à  double  tour.  En  sortant, 
ce  voyageur  avoit  donné  la  clé  de  son  ap- 
partement au  concierge.  Le  tout  fut  con- 
staté par  le  commissaire  de  police,  et 
Al.  de  Reindorf  appela  le  sieur  Loiret,  en 
garantie  de  la  somme  qui  lui  avoit  été 
vol^  dans  son  établissement.  Le  tribunal 
a  condamné  ce  dernier  à  rendre  au  baron 
de  Reindorf  la  somme  de  780  fr. ,  et  !i 
payer  en  outre  les  dépens* 

NOtJVELLESl   DES  1*R0TINCK8. 

M.  le  duc  de  Kitz- James,  qui  se  rend 
en  Allemagne ,  est  arrivé  à  Strasbourg  le 
33  de  ce  moi^. 

—  M.  le  comte  de  Pontfarcy,  contu- 
mace-vendéen,  vient  de  se  constituer  pri- 
aonnier  à  Orléans  pour  paraître  devant 
le  jury  du  Loiret  àui  assises  du  mois  de 
juillet. 

—  UA  ingénieur  des  ponts-ct  chaus- 
sées, M.  Roguet,  s'est  noyé  le  i3  de  ce 
mois  en  se  baignant  dans  la  Loire,  aux 
mvîrons  de  Gien. 

-«-  La  gabarro  la  Bêckereke  va  partir  de 
Brest  pour  conduire  au  Sénégal  M.  So- 
rct,  nommé  gouverncurde  cette  colonie. 

—  L'Hermine  continue  à  enregistrer  les 
succès  que  remportent  les  royalistes  aux 
élections,  muniçipciics.  de  la  Loire-infé- 
rieure, ,  ■      .   ,     .  « 


—  11. -Julien  Daebeanc,  rédacteor  <k 
PatriaieiiQ  GbAlons-sur-:Saàne^  a  clé  élU 
conseiller  municipal  dans  cette  vlUe^ 

—  La  détresse  commerciale  s!aggravé 
de  jour  en  jour  à  Mimes.  La  récolte  des 
vers  à  soie  a  été  en  génféral  asspx  benne ,: 
mais  les  cocons  ne  peuvent  se  placer  qu'à 
1  fr.  10  c,  tandis  que  l'année  dernière  on 
les  ven doit  presque  le  <tonble. 

—  Le  procès  du  général  de  Rigny,  qui 
devoit  être  appelé  le  a6  devant  le  conseil 
de  guerre  de  Marseille,  a  dû  commencer 
aujourd'hui  a8. 

— ^.  Le  colonel  Delarue ,  aidcrde-camp 
du  ministre  de  la  guerre,  s'est  embarqué 
le  aa  i  MarseiUe.  pour  Oran.  il  est  porteur 
du  traité  fait  avec  AbJ^elKader. 

EXTÉRIEUR. 

NOIV ELLES   O* ESPAGNE. 

■ 

Le  Soiiuenir,  journal  de  Madrid, 
annonce  que  le  gouvernement  révolu- 
tionnaire  a  reçu  au  milien  des  n'jouis^ 
sances  publiques  qui  ont  eu  lieu  lors  du 


serment   à  la  constitution  «  la  nouvelle 


d'une  défaite  essuyée  par  les  troupes  cbris- 
tinos  de  la  Galice .  dons  les  environs  do 
r>aîni^Jacques  ^e:  Gomposlblle.  Lès  gné-' 
rillas  carlistes  de  cette  province ,  qui,  de» 
puis  le  passage  de  G  ornez,  étoient  dans 
I  l'inaction,  se  sont  réuuics  pour  tomberai 
l'improvisle  sur  une  colonne  rdvoiutionr 
naire. 

—  Afin  de  solènniser  le  jour  où  elle  a 
juré  la  nouvelle constiltiUo 11,  la  régentes 
rendn  un  décret  d*amiiislie ,  dont  sont 
exceptés  les  individus  condamnés  comme 
auteurs  principaux  et  comme  complices 
pour  délits  de  haute  trahison,. sédition, 
parricide,  lionHcide ,  incendie,  sacri- 
lège ,  blasphème,  baraterie,  8nbornation> 
fausse  mounolc,  fal^ûcation  dictes  pu- 
blics, résistance  h  la  Justice,  rapt,  vio- 
lence, bigamie,  vol,  vente  à  faux^poids 
et  escroqueHe,  ainsi  que  les  fonction- 
naires publicsmis en  accusation  ponr  abus 
et  fâtaes  graves  oommis  dans  l'eKercice  d^ 
leurs  fonctions. 

—  Un  autre  décret  i^le^retnÂs^d'-ua 


'(-6*0) 

«jnart  da  temps  qui  leur  rmte  encore  à 
courir  pour  achever  leur  peine,  à  tous  les 
Espagnols  qui  subissent  leurs  condamna- 
tions dans  les  présides  et  dans  les  arsenaux 
de  la  Péninsule. 

—  On  lit  dans  le  journal  ministériel 
du  soir: 

»Le  m,  le  prétendant  a  passé  à  Sa- 
ria,  entre  Gordona  ctMauresa. 

•  Le  20.-  le  haron  de  Méer  acquitté 


COAMBRE  DBS  PAIRS. 

(Présidence  de  M.  Pasquicr.) 
Séawe  du  2y  Juin, 

M.  le  président  occupe  le  faulciiîl  | 
deux  heures.  Plusieurs  de  MM,  les  pairs 
s'excusent  de  ne  pouvoir  assister  aux  séan* 
ces  pour  raison  de  santé,  et  quelques  au* 
très  parce  qu'ils  sont  envoyés  en  mission. 
L'ordre  du  jour  est  un  rapport  du  comité 
des  pétitions.  La  chambre  passe  à  Tordre 
I  du  jour  sur  la  pétition  du  sieur  Voyer  à 


Cervera  avec  son  année,  en  quatre  co-  j  Lyon,  qui   voudroit  faire  soumellre  le» 

chiens  h  une  taxe  uniforme. 

M.  le  président  obtient  le  renvoi  au 
comité  précité  d'une  pétition  d'un  grand 


lonnes ,    se  dirigeant    sur  Ignalada  et 
Çalaf. 

«Eroles  occupoit  le  a5,   les  villages  , 


dans  les  environs  de  la  Seu  d'Urgel  avee  nombre  de  coloiis d'Alger,  Bone  et  Oran, 
,«oo  hommes.  Osorio  est  encore  h  Puy-  }  ayant  pour  objet  de  oroclaraer  le  prin- 
j . ^  cipc  de  l union  de  lAlgérie  à  la  France. 


cerda  avec  ses  troupes.  » 


Le  jour  des  furiéraillcs  du  roi  d'An- 
gleterre  est  fixé  au  8  juillet. 

—  Le  24  t  à  onze  heures,  le  duc  de 
Wellington,  revêtu  de  son  grand  uni- 
forme ,  et  accompagné  d'une  suite  nom- 
breuse ,  a  proclamé  S.  M.  reine  do 
royaume- uni ,  ii  la  tour  de  Londres. 

—  La  cour  du  banc  du  roi,  h  Londres 
{Kifig's-Beneh)^  a  pris,  à  l'avénemcnldela 
i-eîne  AlcxanArtne^ictotre,  t€$"nom  de 
Quenn'ê  Bench  {Cour  du  banc  de  la  reine), 

'  —-  Lord  pnrham  est  arrivé  à  Londres. 

—  D'après  la  Gazette  d'Augobourg,  le 
prince  Léopold  de  Syracuse,  à  l'occasion 
de  son  mariage  avec  la  princesse  Marie- 
Phiîiberte  de  Savoie-Carignan,  a  obte- 
nu du  roi  le  rappel  de  l'exil  du  prince  de 
Gapouc. 

—  Le  choléra  continue  ses  ravages  à 
^aples. 

—  De  grands  personnages  politiques 
visiteront  cette  année  les  eaux  de  Garls- 
bad  et  de  Tœplitz.  Les  ministres  des  af- 
faires  étrangères  d'Autriche,  de  Russie  et 
de  Prusse,  et  l'aunbassrideur  russe  à  Vien- 
ne. M.  de  Ta liscbef,  ainsi  qu«  l'ambassa» 
deur  d'Angleterre,  doivent  s'y  rendre. 

—  Le'xeiss-effendi,  AchmelUouloiissi 
Pacba,  est  mort  dans  la  nuit  du  dp  au 
•3ji  mai.  '■  i: 


Une  pétition  des  membres  de  l'admî^^ 
nislration  de  la  société  industrielle  de 
Mulhouse ,  h  l'eiTet  d'obtenir  une  loi 
lisant  le  temps  du  travail  dans  les  ma* 
nufactures  des  enfans  de  huit  ans  et  au- 
dessus,  est  renvovée  aux  ministres  de 
l'instruction  publique  et  du  commerce. 

La  chambre  reprend  la  discussion  du 
projet  de  loi  sur  les  justices  de  paix* 
Ayant  voté  les  arUcIcs  iS  et  19  qu'elle 
avoit  renvoyés  à  l^i  commission,  elle  proi* 
cède  au  scrutin  qui  a  pour  résultat  l'adopv 
lion  par  100  v(  tans  contre  4*  Celte  loi 
qui  se  trouve  l^èc^ment  amendée  re- 
tournera  à  la  chambre  des  députés. 


CDAUBRE  D£S  DÉPUTÉS. 

(Présidence  de  M.  Dupin.) 
Séance  du  2y  juin, 

La  séance  est  ouverte  5  midi  et  demi. 
Le  président  se  plaint  du  peu  d'exacti:* 
tudede  MM.  les  députés.. On  a  encore 
trois  l>ndgels  à  voter,  ajoutet-il,  ctbeaui 
coup  de  projets  de  loi;  cependant,  quel 
que  soit  l'empressement  que  l'on  ait  de 
voir  la  session  se  terminer,  personne  n'ar* 
rive  avant  deux  heures.  Beaucoup  de  dé- 
putés ont  quitté  Paris^  d'autres  qntpriii 
leurs  passeports,  d'autres  s'en  passent.  Il 
e&t  donc  douteux  qu'on  puisse  achever 
Tordre  du  jour, 

M.  François  Delesscrt  demande  qu'on 
ne  discuté  qiic  les  budgets,  le  projet  coq« 
cernant  les  réparations  à  faire  à  la  cathé- 
drale de  Ghiartres,  et  la  loi  pour  les  fêles 
de  juillet.  Le  président  désire  qu'on  ajônte 
à  ce  nombre  la*  toi  suf  les  poids-et  ftUKW^ 


(  6i»o  ) 


res.  M.  de  Oolbéry  tronre  qae  ses  collè- 
gues sont  saisis  d'une  espèce  de  nostal- 
gie (on  rit) ,  d'une  fièvre  de  malleposlc, 
et  demande  qn*on  raye  de  l'ordre  du  jour 
les  projeis  dont  l'urgence  n'est  pas  dé- 
montrée. M.  Viennet  croit  qu  il  faut  s'oc- 
cuper an  plus  vite  des  budgets,  parce  que 
plus  de  cent  places  sont  retenues  pour 
jeudi,  vendredi  et  samedi.  D  après  M.  GiU 
Ion ,  pour  faire  justice  d'un  pareil  scan- 
dale, il  faut  que  les  journaux  insèrent  les 
noms  de  ceux  qui  s'absentent  avant  la 
clôture  de  la  session.  M.  Petou  croit 
qu'une  seconde  séance  de  8  à  lo  heures 
(allons  donc!)  est  nécessaire  pour  en 
finir.  (Allons  donc!)  L'ordre  du  jour 
reste  tel  qu'il  a  été  fixé ,  et  le  président 
demande  que  ce  soit  une  chose  sérieuse. 

La  chambre  adopte  plusieurs  projets 
d'jntérétlocal.Ellevotean$siies2oo,ooofr. 
demandés  pour  les  fêtes  de  juillet ,  et  766 
mille  francs  pour  l'acquisition  de  l'hôtel 
Vendôme ,  rue  d'Enfer,  où  l'on  installera 
]*école  des  mines.  Un  d6bat  Sf'^rieux  sTen- 
gage  sur  le  projet  qui  aficcte  400,000  fr. 
à  l'achèvement  des  élablissemens  ther- 
maux de  Néris ,  et  70,000  fr.  aux  répara- 
tions des  établissemens  de  Plombières. 
L'allocation  de  400,000  fr.  pour  Néris  est 
rejetée.  Le  crédit  pour  Plombières  est 
voté. 

On  passe  à  la  discussion  du  projet  con- 
cernant les  réparations  de  la  cathédrale 
de  Chartres. 

M.  Chaslcs,  rapporteur,  annonce  que 
la  commission  a  retranché  pour  les  cou- 
vertures des  grands  combles  i5o,uoo  fr. 
sur  5oo,ooo  fr. .  à  cause  de  l'économie 
que  l'on  peut  faire  en  construisant  les 
combles  en  Einc  au  lieu  de  les  construire 
en  cuivre.  La  totalité  des  crédits  sur  les 
exercices  1837  et  i838  sera  de  1  million 
932,996  fr. 

M.  le  garde  des  sceaux  approuve  les 
observations  de  la  commission ,  mais  il 
faudra,  ajoute-t-il,  établir  des  paraton- 
nerie^»  h  cause  du  linc  qui  va  couvrir  les 
grands  combles.  Le  projet  est  adopté  avec 
la  réduction  de  i5o,ooo  fr.  La  chambre 
adopte  aussi  les  amen  démens  introduits 
par  la  chambre  des  pairs  an  projet  sur  les 
poids  et  mesures. 

Séuncê  du  *iSJuin» 

L*ordre  du  jour  est  la  discussion  du 
iNic^ef  des  travaux  publics. 


M.  ArGi'TS.  Le  ministre  da  commerce 
est  une  véritable  trinilé....  (Cette  compa- 
raison fort  inconvenante  pour  ne  rien  dire 
de  plus  excite  des  murmures.)  M.  Augnis 
ne  croit  pas  qu'un  ministre  puisse  surveil- 
ler à  la  fois  le  commerce,  Tagriculture  et 
les  travaux  publics.  Après  avoir  entendu 
M.  Martin  (du  Nord),  on  passe  aux  cha- 
pitres. Les  trois  premiers  sont  votés  sans 
débals.  Le  quatrième,  encouragement  à 
l'agriculture,  264*000  fr.,  est,  sur  la  de- 
mande de  M.  Defilte,  adopté  avec  le 
chiffre  de  ôoo^ooo  fr.  Les  chapitres  5, 
^*  7<  S>  9«  10.  11,  12  et  1 3  sont  votés 
presque  sans  débats.  La  chambre  vote 
aussi  tous  les  autre»  chapitres. 

Le  budget  du  commerce  terminé,  on 
passe  à  celui  de  Pintéricur.  M.  Janbcit 
voudroit  rétablir  dans  tous  les  ministè- 
res la  place  de  sous-secrétaire  d'étal.  Ce 
n'est  pas  au  ministère  actuel  qu'il  con- 
seille cette  mesure,  mais  à  celui  qui  loi 
succédera.  L'orateur  demande  après,  si 
le  directeur  des  bâtimens  civils  qui  ne 
figure  pas  sur  le  budget,  ne  seroit  point 
payé  avec  les  fonds  secrets.  M.  de  Mon  ta- 
livet  assure  que  depuis  la  nouvelle  orga- 
nisalion  qu'il  a  donnée  au  ministère  de 
l'intérieur,  les  affaires  vont  très-bien. 
Quant  à  la  place  de  directeur  des  bâti- 
mens civils,  le  minisire  a  pu  la  rétablir. 
M.  Janbert .  iosiisle  sur  le  paiement  da 
traitement 

BOURSE  DE  PABIS  DU   S 8   /UIN* 

CINQ  p.  0/0,  j.  du  22  mars.  109  fr.  90  c. 

QUATRE  p.  0/0,  j.  de  mars.  100  fr.  00  c. 

TROIS  p.  0/0,  j.  de  déc.  78  fr.  75  c. 

Quatre  1/2  p.  0/0,  j.  de  mars.  lOi  fr.  60  c. 

Att.  de  la  Banque.  2385  fr.  00 c. 

Bons  du  Trésor.  3  0/0. 

Rente  de  la  Ville  de  Paris.  000  fr.  00  c. 

Obiig.  de  la  Ville  de  Paris.  1 180  fr.  00  c. 

Quatre  «Anaux.  1 190  fi*.  00  c. 

Caisse  hypothécaire.  81G  fr.  2S  c. 

Rente  de  Naples.  07  fr.  50  c. 

Emprunt  romain.  191  fr.  8/4 

Emprunt  Belge.  000  fr.  0/0 

Emprunt  d  HaUi.  000  fr.  0/0 

Repte  d'Espagne  5  p.  0/0.  23  fr  7/8 

P^âlSb  —  lU^BIMBBIl  d'AD.  LB  CLBIB  IT  C*, 

Quai  dn  ànguatiiif  ,35. 


A 


? 


.1 


^ 


i 
1 

\ 

V 


/r^  *Nw